ISll?^ ■ Ki^P K wÉ'HBflU M j^Si^Sb m I^M Hvll ï s jB Bp nBnt^% ^^HnSlk IR^k^^^jK If^S S^^^^ i^HI^^Ht^^^l F T ^^bTrâT ^^^^Bjl^^^^l S H| ^^»É - ''■i A ^^^1 ^^w JLxi' f ibrari) of tfre Muséum OF COMPARATIVE ZOOLOGY, AT HARVARD COLIECE, CAMBRIME, MASS. i?ounieli fis prîbate suliscïfptfoii, fn iSGl. Deposited by ALEX. AGASSIZ. ■-v\ ■' . 1136 1896 I SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR nn. IiES SECaÉTAIKES PERPÉTUEliS. TOME CXXIII. W 19 (9 Novembre 1896), PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. "1896 RÈGLEMEM RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. l,es Loni/ilcs rendus hchdomadaiies des séances de i' Acadàtt^e se coniposenl des exlrails des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Noies présenlés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cidiicr ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou (') feuilles eu movenue. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Artici.k 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre nu parun Associé étrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Lu Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages j)ar année. Les communications verbales ne sonlmentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance Icnanie, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pag^s par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit j)as les liscussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont lirisjiarl désirent qu'il en soit fait mention, ils ('oi- \enl rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Lureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet â.Qo ' Matières minérales o,o4 ) 100,00 » D'où résulte, pour les dattes prises dans leur ensemble, la composi- tion ci-dessous : Partie non comestible. Peaux à 87 , aS pour 100 d'eau 7,65 ) Noyaux à 29,81 pour 100 d'eau i3, 10 ) ' ' Partie comestible {pulpe). au -34»// I Lévulose 3i ,08 \ l Acides néant I I Tannins el analogues néant 1 Matières solubles. { Matières azotées 0,60 ' 89,80 Pectine ' ,73 i Matières organiques inconnues. . . 5,63 \ Matières minérales ",77 ' [ Ligneux cellulosique 4,29) Matières insolubles. | Ligneux azoté o,36 > 4,68 ' Matières minérales o,o3 I 100,00 » Ainsi composé, le fruit du Phœnix melanocarpa se présente avec des qualités particulièrement plaisantes. Malgré sa grande richesse en matière sucrée, richesse qui, en poids, représente les deux cinquièmes de la pulpe, la saveur, parce que cette matière sucrée est du lévulose, en est douce ( 724 ) et moins marquée qiio celle des dattes à sacrliarose; l'absence d'acides et de tannins accentue encore ce caractère de douceur; la pulpe tendre, quoique bien tenue, riche en pectine, fond pour ainsi dire dans la bouche, et l'es- sence si fine de la datte lui communique un parfum délicat. » Aussi doit-on considérer comme un progrès bien désirable la |)ropaga- tion sur le littoral de notre Provence du j)almicr-dattier qu'a découvert M. Emile Sauvaigo et auquel noire Confrère, M. Ch. Naudin, a donné le nom de Phœni.r melanocarpa. » GÉOLOGIE. — Sur le mode de formation des gîtes sédimentaires de phosphate de chaux; par M. Adolphe Cakxot. « La théorie de la ibrmation des gîtes sédimentaires de phosphate de chaux a été Tobjet de bien des controverses et laisse place encore à bien des doutes. .Te crois pouvoir y apporter une contribution nouvelle en mettant à profit de nombreux résultats d'analyse de phosphates, quelques essais de synthèse et des observations géologiques sur les principaux gisements connus et exploités. » .T'ai donné le détail des observations et des expériences dans un Mé- moire publié parles Annales des Mines ('). Je me bornerai à présenter ici les conclusions générales, auxquelles j'ai été conduit par ces recherches. » IjCS analyses ont porté sur quatre-vingts échantillons, provenant des divers niveaux géologiques, depuis le silurien jusqu'à la fin du tertiaire. Klles ont eu pour principal objet de déterminer les quantités relatives d'acide pliosphoriqiie et de fluor, qui avaient, à mes yeux, un intérêt spé- cial au point de vue de l'origine des phosphates de chaux. » Il résulte de ces nombreux essais, que les phosphates sédimentaires de tous les âges renferment, en général, une proportion de (luor peu éloignée de celle qu'aurait une apatite exclusivement fluorée de même teneur en acide phosphorique (i de fluor pour i r d'acide phosphoricpie ou S.fj-î |)our loo). Cependant, cette proportion est très notablement dépassée dans un certain nombre de phosphates et d'ossements fossiles. Il importera de tenir compte de ces faits dans toute hypothèse sur la genèse des phos- phates. » Au point de vue de leur origine, je rappellerai tout d'abord, que depuis (') Annales des Mines. 2' semestre 1896, p. i3--23i. ( 7^5 ) longtemps on a signalé, dans les gîtes de phosphates de chaux, notamment dans les gîtes de l'étage albieii, de nombreux organismes, animaux ou vé- gétaux, qui ont été entièrement transformés en phosphate, par suite d'un phénomène d'épigénie comparable à celui qui a donné naissance aux co- quilles et aux bois silicifiés. De récentes observations ont appris que même les grains de phosphate indiscernables à l'œil nu sont souvent constitués, soit par le remplissage des coquilles de foraminifères, comme dans les gîtes sénoniens de la Belgique et du nord de la France, soit par l'épigénie de la boue à diatomées, comme dans les gîtes suessoniens de la Tunisie [M. Cayeux(')]. » D'autre part, j'avais antérieurement reconnu (par des essais de syn- thèse faits dans l'été de 1892) que le phosphate de chaux tribasique, très peu soluble dans l'eau pure, mais davantage en présence de carbonate d'ammoniaque (l'un des produits naturels de la décomposition des sub- stances organiques azotées), peut être transporté par voie de dissolution et se fixer sur des matières organisées (mollusques ou fragments de bois). » D'autres expériences m'avaient appris (-) que, de même, le fluorure de calcium, en se dissolvant en faible quantité dans l'eau additionnée de carbonate d'ammoniaque, peut se transporter et se fixer sur le phos- phate, par exemple sur la matière des os d'animaux modernes, qui, pri- mitivement exempts de fluor, s'enrichissent peu à peu jusqu'à présenter une composition comparable à celle de l'apatite. J'avais même constaté que la fluoration peut aller plus loin, si la solution renferme du fluorure alcalin, parce qu'il se fait une double décomposition entre ce sel et le phosphate ou le carbonate de soude. » Je reconnus aussi, par les expériences de laboratoire, que le phéno- mène de la phosphatation des matières organisées et celui de la fluoration des phosphates se trouvent fort activés, lorsque, dans le vase où ils se pro- duisent, il y a alternativement addition d'eau etévaporation, concentration ou même mise à sec des sels dissous par l'eau. » Dans la nature, les mêmes phénomènes ont pu se produire dans des conditions plus ou moins analogues. J'ai exposé, dans le travail déjà cité, de nombreuses preuves de la fluoration qui s'est produite sur les osse- ments fossiles (^). Cette fluoration s'est incontestablement faite sur le (') Comptes rendus, p. 278; 27 juillet 1896. (^) Annales des Mines, i"' semestre iSg3; p. i8.5. (^) J'aurai lieu de revenir sur cette question ù cau^e du lole particulièrement ( 7^6) phosphate de chaux déjà existant; mais on conçoit très bien que, dans d'autres occasions, le dépôt du phosphate et celui du fluorure aient pu se produire simultancment, d'autant plus que les mêmes circonstances étaient favorables aux deux phénomènes. » Ces circonstances ont dû précisément se trouver réalisées sur certains rivages, où s'accumulaient des dépouilles animales de tout genre et, sans doute aussi, une grande quantité tie débris végétaux. » Alternalivomcnt recouvcris pai' les eaux des hautes mers et exposés aux rayons du soleil pendant les marées basses, ces amas de substances organiques devaient se décomposer et leurs éléments se transformer pour la plupart en produits volatils ou solubles : eau, acide carbonique, carbo- nate d'ammoniaque, etc.; quant au phosphore, il demeurait dans les rési- dus, soit à l'état de phosphate de chaux tout formé dans les dents, les os, les arêtes, etc., soit à l'état de combinaisons organiques, qui se transfor- maient, sous l'influence de ferments oxydants, en phosphate ammoniacal et, bientôt après, au contact des sédiments calcaires, en phosphate de chaux, suivant la théorie exposée par M. Armand Gautier ('). » Les rivages plats, avec lagunes ci plages faiblement ondulées, devaient être favorables à l'accumulation des matières phosphatées et à leur trans- formation ultérieure; les vagues y poussaient les débris d'animaux et de végétaux et laissaient dans les dépressions du terrain des eaux salées, qui subissaient ensuite une évaporation active, une concentration et même peut-être une dessiccation complète. » Les phosphates pouvaient se dissoudre en quantité notable dans ces eaux, chargées de chlorure de sodium et de carbonate d'ammonia([ue, et se déposer, par précipitation chimique ou par épigénic, sur les grains cal- caires ou à la place des éléments organicjues. )) Dans cet ordre d'idées, il était naturel de supposer que le fluorure de calcium, reconnu dans l'analyse des phosjjhates sédimentaires, leur avait été fourni par les eaux de la mer. Cependant on n'avait |îas encore constaté avec certitude dans ces eaux la présence et la proportion du fluor; aussi ai-je cru nécessaire de faire une recherche spéciale sur ce point. Grâce à l'obligeance de M. de Lacaze-Duthiers, j'ai pu faire venir de son labora- toire de RoscoiT une tourie d'eau de mer, qui avait été remplie à quelques important qui me parait aujourd'hui devoir être attribué aux eaux de la mer dans cette transformation. (') Annales des Mines, i" semestre 1894; p. 36. ( -2? ) centaines de mètres de distance de la côte, et je me suis attaché à y faire, avec le plus d'exactitude possible (sur 42''' d'eau), le dosage du fluor. J'ai trouvé que l'eau de l'Océan renferme, par mètre cube, 0^,82-2, de fluor, correspondant à i^'^jôSy de fluorure de calcium. » Cette quantité, bien que minime en apparence, devait certainement suffire, à la longue, pour amener les phosphates à leur limite de fluoration, surtout si l'on admet qu'il y ait eu, dans des lagunes peu profondes, éva- poration des eaux salées, renouvellement de ces eaux par les marées et répétition des mêmes phénomènes pendant de très longues périodes de temps. » La limite normale de l'enrichissement en fluor devait être, en général, la teneur des fluophosphates cristallisés; mais cette teneur même pouvait se trouver assez souvent dépassée, soit que l'évaporation des eaux marines, allant jusqu'à la dessiccation, donnât naissance à un dépôt de fluorure de calcium, qui demeurait indissous lors du retour passager de la haute mer, soit qu'il y eût formation, dans le liquide concentré des lagunes, de fluo- rure de sodium capable de produire, ainsi que je l'ai dit plus haut, une double décomposition avec le phosphate ou le carbonate de chaux ('). » En résumé, la théorie de la formation dans des lagunes explique bien les différents faits observés dans l'analyse des phosphates sédimenlaires. » Si l'on passe en revue les principaux gîtes de phosphates, on recon- naît que les circonstances définies plus haut ont dû s'y trouver réalisées. Je n'en citerai ici que quelques exemples, pris parmi ceux qui ont donné lieu aux exploitations les plus importantes. » Les dépôts de nodules phosphatés contenus dans les assises des jaè/es verts, du gault et de la gaize qui jalonnent les affleurements de Vétage albien vers le nord et Test du bassin de Paris et qui se retrouvent plus au sud dans le bassin du Rhône, se sont formés le long des côtes plates et étendues de la mer infracrétacée. Il a du s'y produire plus tard, comme dans la plupart des gîtes, un remaniement partiel avec dissolution, trans- port et concentrations locales du phosphate de chaux. Le fluor (fl) de ces nodules est au fluor (Fl) de l'apatite correspondante dans un rapport qui varie de 0,96 à 1,18. » Dans les sables phosphatés de Vêlage sénonien, exploités en Picardie, ( ' ) I^a formation du fluorure de sodium dans des lagunes, soumises à une évapora- lion active, pourrait s'expliquer de la même manière que la formation des carbonates de sodium (natron et urao) dans les lacs salés de Hongrie, d'Egypte et de Tripolitaine. C. R.,1896, 2- Semestre. (T. CXXIII, N° 19.) 95 ( 728) en Artois et en Belgique, le rapport f p-. j a été trouvé compris entre 0,92 et 1,19. Or, il résulte des observations géologiques et micrographiques les plus attentives, que la craie phosphatée, d'où ils sont issus, s'est déposée dans des eaux peu profondes, à peu de distance des rivages; elle constitue, au milieu de la craie ordinaire, de grandes lentilles allongées, correspon- dant sans doute à des lagunes de la mer supracrèlacée , où les vagues ont dû accumuler les débris organiques mêlés aux granules calcaires. » Les gîtes tunisiens et algériens, compris dans Yéocène inférieur, mar- quent, de distance en distance, les anciens rivages, très sinueux, de la mer suessonnienne, depuis les environs de Kairouan et de Tunis jusqu'à Boghari, dans le département d'Alger, et peut-être plus loin encore. Le rap- port des teneurs en fluor ( rrr- ) est exprimé par des nombres compris entre 0,7761 1,08; mais il se maintient le plus ordinairement au voisinage de l'unité. Les circonstances de formation de ces gîtes paraissent avoir été tout à fait conformes à celles que j'ai indiquées plus haut. M Quant aux phosphates de la Caroline du Sud et de la Floride, qui sont en partie utilisés dans les Etats-Unis, en partie importés en Europe, leurs vastes gisements appartiennent, comme ceux du nord de l'Afrique, principalement à la période fbrYVjf; mais on voit aussi des gîtes remaniés dans les couches miocènes, pliocénes et même ple'islocc/ies. Les variétés de phosphates en roche de la. Floride (hard rock, plate rock, soft phosphate), qui sont d'âge éocène, forment des massifs irréguliers au milieu d'un terrain sableux, argileux ou calcaire. Elles montrent une structure nettement con- crélionnée, qui tendrait à les rapprocher des piiospliorites du Quercy, du Gard ou de l'Oranais ; mais elles s'en distinguent absolument par leur te- neur en fluor, qui est fort élevée et dépasse même celle de l'apatite. Le rapport (grjj varie entre 0,96 et r, i3, tandis qu'il est le plus souvent voisin de zéro et arrive très rarement à o,4o dans les phosphorites françaises. » "Les phosphates en nodules, exploités dans la terre ou dans le lit de cer- taines rivières {land pehble et river pebhle) paraissent provenir du remanie- ment des phosphates en roche par les cours d'eau de la fin du pliocène. Leur teneur en fluor est encore plus élevée que celle des phosphates en roche; le rapport ( pj- j va de 1,07 jusqu'à \,f\S. » Le contraste entre ces hautes et ces basses teneurs en fluor doit avoir son explication dans la différence des conditions de formation des deux ( 729 ) sortes de phosphates. Selon moi, les phosphorites de France et d'Al- gérie ont été déposées, hors de la portée des eaux marines, par des eaux douces, qui avaient dissous des phosphates primitivement presque exempts de fluor, tandis que les phosphates de la Floride sont dus au remaniement par les eaux de la mer des amas d'excréments et de débris animaux de toutes sortes laissés par la multitude innombrable d'oiseaux pêcheurs, de poissons et de sauriens, qui vivaient dans le golfe et sur les terrains bas et plats de cette grande presqu'île. Les vagues des hautes mers, déferlant sur ces plages, devaient entraîner les débris organiques vers les dépres- sions du sol. Les eaux salines, en s'évaporantà leur contact, devaient s'en- richir en phosphate et en fluorure de calcium, et, pénétrant dans les fis- sures du sol, y former les dépôts concrétionnés , qui constituent les phosphates en roche. La teneur, plus élevée encore, des nodules peut être attribuée à l'action ultérieure des eaux de rivières, qui ont dissous relati- vement plus de phosphate que de fluorure et laissé ainsi des résidus pré- s«;ntant une plus haute teneur en fluor. » Les différents faits observés dans les gîtes de phosphate de chaux sédi- mentaires semblent donc trouver très naturellement leur explication dans la théorie ]iroposée. » MEMOIRES PRESENTES. M. L. Raudey adresse une Note relative à un système d'aérostat du'i- geable. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. E. Leclère adresse une Note relative à la répartition du mouve- ment dans un milieu homogène et à la formation des cyclones. (Commissaires : MM. Paye, Mascart.) M. H. Tarry adresse une nouvelle Note sur la production des inonda- tions dans le bassin de la Seine. (Commissaires précédemment nommés : MM. Mascart, Duclaux.) ( 7^o ) CORRESPOIVDAIVCE. M. le Ministre de l'Instruction pcblique et des Beaux-Arts invite l'Académie à se faire rejjrésenter à la séance d'inauguration de l'Univer- sité de Paris, qui doit avoir lieu le jeudi 19 novembre, à 2 heures. ASTRONOMlli:. — Ohsenations de la nouvelle comète Perrine (i8g6, nov. 2), faites à l'Observatoire de Paris (Équatorial de la lourde l'Ouest). Note de M. G. BiGouRDAN, présentée par M. Lœwy. Comète — Étoile. Dates Gran- Temps sidéral de Ascension Nombre de 1896. Étoiles. deur. Paris. h tu !> droite. m s Dtîclinaison. compar. Nov. 4.- a 8,5 21.49. 10 +0. 18, 19 -4.. 8, 8 16:16 4.. . . a 8,5 23. 19. i3 -t-0. 1 1 ,56 —7.24,0 8:8 4.. .. b 7.9 23.52. 10 +0. 1,47 -1-6.21 ,3 8:8 4.. . . . c 7.6 0. 9..'5i -t-o.3i,58 +3.19,4 8:8 .5.. .. d 9.8 23.39.45 -HO. i5,o6 -1-4. 7.4 12:12 6.. . . . e 8,5 2 1.50.35 -4-0.24,26 -HO. 09, 3 4:4 Positions des étoiles de comparaison. Asc. droite Réduction Déclinaison Réduction Dates moyenne au moyenne au 1896. Étoiles. 1896,0. jour. 1896,0. jour. Autorités. )v. 4- • a 3997 BD-f-23' h m s 20. 18.35,01 s -f-2,29 -H23".57. 2,3 4- 19; 2 A.G.C. Berlin. 4.. *3998BD-h23 20.18.43,68 4-2,29 4-23.42.10,2 + >9.' Id. 4.- c 3994BD-H23 20. 18. 1 I ,47 4-2,29 4-23.44.44,6 -l-'9.i Id. 5.. c? Anonyme 20. 16.47 4-2,28 4-22.55.20 + 18,7 Position approchée 6.. e 4oi4 BD-t-22 20. i5. 9 -h2,28 22. 14. 58, 1 + 18,3 A.G.C. Berlin. Dates 1896. Nov. Positions apparentes de la comète. Temps moyen de Paris, h m t 6.5l . 10 8.20.58 Ascension droite apparente. h m s 20. 18.55,49 20.18.48,86 Log. fact. parallaxe. T,2ll ""■.4-9 Déclinaison apparente. i-23.53. 2,7 i-23.49.57,5 Log. fact. parallaxe. 0,589 0,644 ( 73i ) Temps Ascension Dates moyen droite Log. facl. Déclinaison Log. fart. 1896. de Toulouse. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. 4.. h m s 8.53.49 h m i> 20.18 46,44 T,533 +23*.48'.5o;6 0,668 4.. g. II. 27 20. 18.45,34 7,556 -1-23.48.23,1 0,682 5. . 8.37.30 20.17. 4 T,5i5 ^-22.59.46 0,668 6., . 6.44.43 20. 15.35,87 "1,229 -1-22. 16. l5,7 o,6i4 Ftemarques. — Nov. 4, à 7''o™ l. m. — La comète ressemble à une nébuleuse faible (grandeur i3,2), arrondie, de i',2 à i',5 de diamètre; elle présente une légère con- densation granuleuse qui se fond graduellement avec le reste de la nébulosité et qui est assez excentrique par rapport à l'ensemble. Les comparaisons aux étoiles è et c ont été faites alors que la comète se trouvait près d'une petite étoile i3,o-i3,2 qui a pu influencer les mesures. Ciel beau. Nov. 5. — Même aspect que la veille. Nov. 6. — Presque aussitôt après le commencement des observations, le ciel est devenu brumeux, de sorte qu'on n'a pu constater avec certitude le mouvement propre de l'objet mesuré. ASTRONOMIE. — Occultation des Pléiades, du 2^ octobre 1896 (^observatoire de Lyon). Note de M. Ch. André, présentée par M. Lœwy. « L'état nuageux du ciel n'a permis que l'observation des étoiles les plus brillantes du groupe des Pléiades, et même à travers des éclaircies passa- gères; néanmoins, les images ont été bonnes. Les observations ont été faites par M. Le Cadet (G.L.C.) à l'équatorial coudé (o'",32) de Gautier, et par M. Guillaume (J. G.) à l'équatorial (o'", 16) de Brunner; les immer- sions correspondent au bord brillant. .\ngle T. sidéral T. moyen déposition Étoile. Grand'. Phén*. Lyon. b œ s Paris. h m s au pôle. Grossiss' . Observ. 19e Taygète. . 5, 5 Im. 6.34.31,4 16. 12.29,6 128 G.L.C. 33,5 3. ,7 .28 25o J.G.' 22/ Astérope.. 7 _ Im. 7. i.ii ,1 16.39. 4,9 "9 G.L.C. 19e Taygète . . 5,5 Em. 7.28. 7,0 17. 5.56,4 » G.L.G.^ 6,9 56,2 » 100 J.G. i8/?i Taureau. 6,2 Em. 7.32. i5 17.10. 4 » G.L.C.» 11k Astérope. 6,5 Em. 8. o.i3,5 17.37.57,6 }i G.L.C.» i3,4 57,5 » 100 J.G. 22 /Astérope.. 7 Em. 8. 1.42,9 17.39.26,8 » G.L.C. 2 43,2 27.' » 100 J.G. Remarques : ' L'étoile est restée un instant en contact avec la Lune avant sa dispa- rition au moment noté. »Emersions instantanées. ( 7^2 ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil, faites à i observatoire de Lyon {équalorial Brunner), pendant le troisième trimestre de 1896. Note de M. J. Guillaume, présentée par M. Mascart. « Ces observations sont résumées dans les Tableaux suivants, pour l'explication desquels nous renvoyons à la page 482 du présent Volume des Comptes rendus. » On a obtenu 43 observations pendant ce trimestre ( '). Voici les faits principaux qui en résultent : » Taches. — La surface totale des 5o groupes notés est de 3855 millio- nièmes, chiffre plus élevé que celui du trimestre précédent (8167 millio- nièmes pour 60 groupes), mais cette augmentation en surface est due au grand groupe de septembre, dont nous parlerons plus loin, et dont la sur- face moyenne réduite était de i2o5 millionièmes, soit une étendue presque égale à la somme des taches de juillet. Le nombre et l'étendue moyenne des taches continuent à diminuer, et cette diminution est toujours plus forte au nord qu'au sud de l'cquateur. » Le grand groupe de septembre mérite une mention spéciale à cause de ses vastes dimensions; son passage au méridien central a, effectivement, duré deux jours. Il ne s'étendait pas sur moins de 25° en longitude, avec une largeur moyenne de 5", mais, comme l'axe du groupe était incliné d'environ i5" sur l'équateur solaire, les taches extrêmes avaient une diffé- rence de latitude de ii** à 12". Ce groupe n'a pas subi de déplacement bien marqué en latitude, mais il a eu un mouvement propre vers l'ouest d'environ 8° pendant la traversée du disque solaire. Il a atteint, dans ce parcours, une petite tache qui était dans la période de décroissance, et il semble y avoir eu, de la part du grand groupe, une véritable action attrac- tive sur cette petite tache qui, tout en restant à la même latitude (-f- 11"), a subi, à partir du 17, un déplacement total d'environ i" vers l'est. Ce groupe est le seul qui ait été vu à l'œil nu dans ce trimestre; d'autre part, le Soleil a j)aru sans taches un jour seulement, le 8 août. » Régions d'activité. — Les facules ont continué à diminuer; on a eu, en effet, 78 groupes avec une surface de 87,7 millièmes, au lieu de (') Les observations du 7 juillet au 6 août, au nombre de 7, ont été faites par M. Le Cadet. ( 733 ) ii4 groupes avec 108,9 millièmes. C'est toujours dans l'hémisphère boréal que leur nombre décroît le plus, car on compte 25 groupes en moins au nord (28 au lieu de 53), et 1 1 en moins au sud (5o au lieu de 60). Tableau I. — Taches. Dates Nurabre Pass. Latitudes moyennes Surfaces eilrèuies d'obser- au niér. »- .-«-^ — - moyennes d'obserT. cations. centraL .S. N. réduites. J uillel 1 890. - 0 00. 29- 6 6 1,3 — 10 80 29- 4 5 1,7 — 14 59 3o- 4 3 3,6 — 22 1 1 3o- 4 4 6,5 -h 3 3i 1- 2 2 7,1 -l-i5 '7 6 1 7,6 -H 2 8 4- 6 2 9,ï 13 24 6-i3 3 12,0 1 J 32 6-i3 3 12,4 7 35 9 I i3,4 1 / 34 i3 I ,5,6 -i3 72 l3-22 3 16,6 — 16 55 i3 I 18,6 + S i3 13-24 4 '9,0 — 21 320 18-24 3 20,1 — 22 "77 18-24 3 20,9 -1- 9 ni 22-24 2 24,2 — 10 226 10 J. — 15°,2 -i-i3°,4 .\otât iSgti. — 0,00. 3o I 1,8 — 9 - 1 6,4 7 1 8,3 10- II 2 10,4 -14 10-21 / .5,4 — 21 l3-21 5 '7,7 — 21 13-21 5 '9," 2 1 I 20, 1 - — 1 1 19 I 21,0 ■iS -14 63 I 2 19' 20 41 9 2 Dates Nombre Pass. Latitudes raoyonnea Surfaces extrêmes ddbser- au mer. - — ^ ^^ moyennes d'observ. , rations, central. S. N. réduites. Août 1896 17-24 3 21,3 17-27 7 22,6 2 5- 4 S 29,8 (suite) 16 j. -lJ°,o -h 9° Septembre 189(1. — 0,00. 60 188 3i- I 2 1,2 — 12 4 4- 5 2 2,5 - 6 6 3i- I 2 3,3 — 19 2 3i- 8 -1 4,8 — 18 75 5 5,0 -h I I 9-10 7-12 '?, 6,2 ■— iG 65 5 8,5 — 15 148 5 I 10,0 -t- 3 I 8 I 10,6 M- 9 I 5-12 6 11,3 — 15 64 i5-i6 2 12,2 -t-i6 4 7- 8 2 12,3 — 23 2 10 I '4,7 -\- 2 5 9-18 10-21 7 i5,5 -HII 25 / 16,8; 5.9 -t-1 ,1+10 31+18 I205 12-18 4 18,1 -1- 2 9 17-23 4 23,4 -t- 3 42 21-23 2 23,4 — 12 ■9 23 I 24,4 -1- 2 i3 21-3o 4 2 5,7 — 12 281 3o I 29,9 — '9 2 Ï7J- -9°, 2 Tableau II. — Dislribulion des tacites en latitude. Juillet Août Septembre. Totaux . . Sud. 30% 20". 10*. 1 3 6 I 9 19 12 8 1 1 3i Somme. 0°. 5 4 lO '9 Nord. 20*. 30'. 4 2 6 » Tomux Surfaces 00^. mensuels. mensuelles '7 1279 12 602 21 1974 5o 3855 ( 734 ) Distribution des facules en latitude. Nord. — — — - ^ ^1 — Toiam Surfacti Somme. Somme. 0". 10°. W. 30*. 40'. 90\ mensueli. meniuellei. Juillet 1 » 5. 9 ?. i4 9 3 5 I » » ■t'i 79,4 A.oùt » » 3 ir 4 '8 10 i 4 4 » >' 28 ''',9 Septembio.. » 1 3 10 4 18 9 4 4 1 » " 27 ii,4 Totaux.. 1 I 8 3o 10 5o i8 9 i3 C u » 78 8- 7 GÉOMÉTRIE. — Sur une Géométrie de l'espace réglé. Note de M. René de Saussure. <( On peut considérer l'espace réglé comme la repré.sentation de la sur- face ponctuelle d'une sphère imaginaire de rayon j = y — i, en faisant cor- respondre à chaque droite réelle de l'espace un point de la sphère ('). La longueur /j + qi de l'arc de grand cercle qui joint deux points de la sphère mesure la distance linéaire de ces points et le rapport i- — ^ j mesure leur distance angulaire, puisque i est le rayon de la sphère; de môme, si P est la plus courte distance de deux droites de l'espace, Q leur angle eti un .symbole unité, on dira que (P + QI) est le distangle et i — 1~ ) '® codis- tangle formé par ces droites, et ces quantités complexes seront considérées respectivement comme des mesures linéaires et angulaires de l'intervalle compris entre les deux droites. Au point de vue de l'homogénéité, le sym- bole I sera l'équivalent d'une longueur. Pour déduire de ces définitions une géométrie réglée, il faut pouvoir soumettre ce symbole aux règle* ordinaires du calcul. « Un codistangle étant de degré nul relativement à l'homogénéité, toute fonction d'un codistangle doit être un nouveau codistangle, de sorte que l'on peut poser F (^ Ix^X _ 7-, 4- I75 1 et cette relation équivaudra à deux équations entre x^, x.^, y,, j^. (') Voir, pour la partie purement géométrique du sujet, un article de l'auteur publié dans V American Journal of Mathematics, vol. XVHl, n" 4. ( 7^^ ) » Or on il, (l'a|)rès la formule de Taylor, F {^^'^) = F ( ., + 'I^ j = F(.xg + ^i ^ » Les deux premiers termes du développement représentent im codis- tangle, et, comme les autres termes sont d'une nature essentiellement di fié- rente et irréductible, on devra les rejeter; de sorte que l'on a simjjlement 1 / i » Ainsi on aura, par exemple. . /j-, + T./-.,\ 1 j,-,-l-la-,\ — .r, sin x,-t- ! cosi-, COS ( j : j = j , . r hltangx, , .r, + I j'-> ; cos-.r, tanir — 1 ; 1 et pour les règles élémentaires d'opérations 'a,-)- \a,\ I l>, -+- 1 ù, \ (ff, -)- /*,)-(- 1(0-, + h,) / a, H- I«.2 \- ■iaiO^-h lai ~T '-' «I A, — «2''! ,/pliquer à cette ligure toutes les formules relatives aux triangles sphériques rectangles, par exemple, cos(BC) = cos(CA) cos(AB). formule que l'on peut écrire ,s(— ,— j=cos( cos( — , — - 1 = cosl j — - ) cos » Cette équation équivaut, comme l'on sait, à deux relations entre les quantités a,, a.,, Z>,, h.^, r,, c.,, relations que l'on trouve facilement en nt chaque membre de l'équation à la forme ( . ' )• On obtient ramena ainsi j' cos«o = cosèo cosc^, ( «I siiiflo = l>, sinZ'. cosrv ■+- c^ s'inc, cosb.^. » Dans le cas où les droites A, B, C sont infiniment voisines l'une de l'autre, la formule précédente devient r/(BC) =c^(CA) -(- rf(AB) . C'est le théorème de Pythagore pour l'espace réglé, théorème qui équivaut aux deux relations j cla'i " t -1- (i , 9) pour lesquelles il faut démontrer qu'elles ne renferment aucun nombre j)remier donl *> soit non-résidu qua- dratique. M 6. Pour la forme 2oA.' -|- i, on rcmarq\ie que le polynôme iC""* — i est algébriquement divisible par (o;^ — 1) :(x — i) = ,r' + a:' -l- a;- -1- .r -t- i . Si donc 20/- -1- I est un nombre premier r, on aura la congruence x"'* — I = X(x^ -\- x' -h X- -h X -{- i) ^^ Q (mod. c), dans laquelle X désigne un polynôme en a* du degré 20^* — 4, et, en appli- quant le théorème lll à celte formule, on conclut que la congruence /i(x^ -+- .t'-i- X- -h X -h i) ^ (2>r- 4- a- -+- 2)* — ^x" admet quatre racines non équivalentes suivant le module c. Le nombre îi est donc résidu quadratique de tout nombre premier de la forme 20/r -+- r. » Pour la forme 20k -h 9, il faut recourir aux entiers complexes. Nous établirons pour cela un tliéorème applicable à tout nombre premier impair. » 7. Soit n lin nombi'e pixniier impair el c= 2//1 — 1 un aulre noinlne premier. Désignons par p,q, a Irais nombres entiers, premiers avec c, dont le troisième, a, résidu quadrali(jue de c, vérifie la congruence <■— 1 a ' ^— i (mode). » On aura par la formule du binôme, en ayant égard au théorème de Fermai, <■ — 1 ip-hr/say^p' — q'^ri ' y^'à -h cV{p, qy/â) --= p — q\a-\- cV, (p, q\la). ( 739 ) F et F, désignant deux fonctions entières de/? et de qsja, dont tous les coefficients sont des nombres enliers. Multipliant \y.\r p + qsja, on obtient (/; + (Js'a)-'" = {[>- - q-a) -f- f/(/J, q^a), 'i.qsjn '!.q\f7i » Le premier membre élant un nombre entier, il en est de même du se- cond, et, comme c et y sont premiers entre eux, le second membre est un multiple de c; on a (p-^n\/a)''^ — {p — (J\/c) " , 1 s (,) il '-i — i ii i-i — i — ^ = 0 (mode). ">. q \ITi » (Jr on trouve, par \;\ lorraule du binôme, (2) {p + q\Ja)-'= P -f- Qr/ya, {p + qs'a)'' = P — QyV«, P et Q désignant des fonctions entières dep, q, a dont tous les coefficients sont des nombres enliers. On a, par conséquent, nqyja 'îq\/o » 8. Dans le cas actuel n ^ 5, l =: [\k -+- 1, c ^ 10k + 9 , ^^ ^^-i-i — ^ à ^ i"/ ■> = Q(,,P'+ loP-Q-^-a + Q'7'rt-)sïo ( (mod. c). » Le terme du degré le plus élevé enp dans le polynôme Q est 2lp-'~* . » Si donc nous supposons q déterminé et p indéterminé, la congruence Q^ o (mod. c) ne peut avoir que il — i racines incongruenles suivant le modidec. On peut, par conséquent, donnera/?, et cela de plusieurs ma- nières, une valeur telle que Q soit premier avec c. Dans ce cas, on déduit de la formule (4) 5P'-+- ioP-Q- q-a -h Q'' q" a- = ( Q- q- a -h 5P-y - 5(2?-)-^ o (mod. c). « Ainsi 5 est résidu quadratique de tout nombre premier 20^-1-9. 11 résulte de là et du n" 6 que les deux formes 20 A -f- (i» 9) ne renferment aucim nombri- premier dont ;'ï soit non-résidu quadratique. Par conséquent, 5 est résidu quadratique de tous les nombres premiers reulermés dans les formules loA 4- (i, 9). En exprimant que le nombre premier c est premier ( 74o ) avec 3, on Iroiive que 5 est résidu quadratique de tous les nombres pre- miers renfermés dans la formule c = 3o^ 4- (i, 1 1, If), •Ï.9); par conséquent, 5 ne peut être racine primitive d'aucun de ces nombres premiers. C'est la troisième induction de M. l'Amiral de Joiujiiières. » y. La méthode s^li^ ie dans celte Note a été exposée pai- li,uler dans son Mémoire De insigni prornotionc scientiœ numerorum, publié dans les Opuscules analytiques (t. II, [). 2^5). Elle est fondée sur la théorie des formes réduites due à J^agrange. La solution d'Eulor laisse un point obscur, signalé par Gauss en l'article 51 des Disquisilio/ies ; clic suppose un théorème dont la démonstration générale ne pourrait pas se faire sans le secours de la loi de réciprocité de Legendre. Mais, pour des nombres parti- culiers, tels que 2, 3, 5, ..., on peut y suppléer ainsi que nous l'avons fait. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur la résistance des ponts sous le passage de convois périodiques, notamment de ceux qui ont été prévus par le règlement du 29 août 1891. Note de M. Marcelin Duplaix, présentée par M. Mau- rice Lévy. « Définitions. — Un convoi périodique est constitué par une série de convois partiels itlentiques et disposés les uns à la suite des autres à des intervalles égaux. Le convoi partiel, dont la répétition produit le convoi périodique, s ayi^eWe convoi générateur. I^g poids spécifique n du convoi périodique est la somme des intensités des charges qui composent son convoi générateur. ] A\ période 1 csl la distance qui sépare deux charges identiques dans deux positions consécutives du convoi générateur. » La constitution particulière des convois périodiques a pour consé- quence de faciliter le calcul des moments maxima et des flèches qu'ils dévelo|)pent dans les poutres droites à une travée. A cet égard, les travées multiples de la période jouissent de propriétés extrêmement simples. TRAVÉES DONT LA PORTÉE EST LN MULTIPLE DE LA PÉRIODE. » Théorème L — Lorsqu'une poutre a une portée égale à un multiple de la période d'un convoi périodique illimité, la valeur du moment de flexion, dans ( 74i ) les sections correspondant aux points de division de la travée en périodes, est indépendante de la position du convoi. » La portée de la poulre étant n\, le moment M relatif à une section d'abscisse m\ a pour expression M = ^,jn{n — m)ni; on voit qu'il est encore indépendant du mode de répartition des charges dans le convoi générateur. » Théorème II. — Lorsqu'une poutre a une portée égale à un multiple de la période d'un convoi périodique illimité, le moment de flexion, dans les sec- tions correspondant aux points de. division de la travée en périodes, est équi- valent à celui que produirait dans les mêmes sections : » 1° Soit une charge fixe uniformément répartie et ayant, par métré linéaire, une intensité égale au quotient du poids spécifique II par la période "k; 2" Soit un système de charges fixes et isolées, toutes égales au poids spéci- fique n et appliquées aux points de division de la travée en période. » Théorème III. — Dans une section quelconque d'une poutre dont la portée est égale à un multiple de la période d'un convoi périodique illimité, le moment de flexion M est, à toute époque, égal à la somme : » 1° Du moment 311/ qui serait produit dans cette section par un système de charges fixes, toutes égales au poids spécifique n du convoi, et appliquées aux points de division de la travée en périodes; » 2." Et du moment ;y. qui serait développé dans la même section, si l'on considérait la petite travée obtenue en détachant de la poutre la période qui renferme la section M = i)K -f- [j.. » [1 résulte de ce dernier théorème que le moment M atteint sou maximum en môme- temps que le petit moment t^., et que la connaissance des moments maxima dans une poutre de portée X suffit à déterminer les moments maxima dans toute la série des poutres de portée n'k. M Flèches. — L'expression de la flèche, au milieu de la portée n\ d'une poutre d'élasticité et de section constante, est : » 1" Dans le cas où n est pair M 2° Dans le cas où n est i lair, ( 742 ) Rr'- étant le moment d'inertie des chirges contenues dans une période, pin- rapport à l'axe médian de cette période; cp est la petite flèche relative à la travée de portée 1. TRAVÉES DONT I.A PORTÈK n'eST l'AS UN MULTIPLE I)E LA PÉHIODE. M Moments de flexion. — f.a perlée de la poutre étant /, l'expression du moment de flexion dans une section d'abscisse j; preud la forme A est une charge auxiliaire qui dépend du reste de la division de x purl: A' est une autre charge dépcudant du resle de la division de / — a; par 1. » I,e terme principal du moment, — ^jr(/— r), représente le moment développé dans la section considérée par une surcharge uniformément repartrc et égale a v-- » \m somme des deux termes complémentaires, — r— A - + -7 A -. est esrale au moment qui serait produit dans la uièmc section par les charges fictives A et a' appliquées à des distances - des appuis. » Flèches. — La flèche au milieu d'ime poutre de portée quelconque, d'élasticité et de section constantes, s'exprime eu fonction des moments des divers ordres des seules charges qui peuveat être contenues dans una période. » Applications. — Le Mémoire renferme les applications de la théorie pré- cédente aux convois imposés par le Règlement du 29 août 1891 pour l'étude des ponls-routes, et qui ccnnpreuneut : une file de tombereaux de G tonnes, à un essieu et traînés par deux chevaux; une file de chariots de 16 tonnes, à deux essieux et traînés par huit chevaux. Les efforts dévelop|)és par le convoi de tombereaux ont été comparés à ceux correspomiant ;i une sur- charge uniformément repartie de f\oo^^ par mètre carré, et dont l'étude est également imposée; on a pu déliniiter les régions oii l'influence de l'une ou de l'autre surcharge était prédominante. » Les surcharges types ne peuvent presque jamais être réalisées exacte- I . 1. ,■ ■ 1 • " meut au moment des épreuves, et 1 on tait en sorte de conserver a ^ sa valeur réglementaire. Eu étudiant les effets d'une modificalioii des quau- ( 743 ) titésllet^, sans altérer j, on trouve que, pour donner à la poutre une égale capacité de résistance à tous les convois caractérisés par la constance du quotient ,-> il faut prévoir un excès de matière dans les sections définies par les portées l = ni et par les abscisses jc = ml. » PHYSIQUE. — Sur (a compressihilité de quelques gaz à o" et au voisinage de la pression atmosphérique. Note de M. A. Leduc, présentée par M. Lippmann. « Je me suis proposé de déterminer les volumes moléculaires d'un cer- tain nombre de gaz par rapport à l'un d'eux, l'oxygène par exemple, à o° et à des pressions correspondantes . J'ai choisi pour chaque gaz ~- de la j)res- sion critique, c'est-à-dire autant de centimètres de mercure qu'il y a d'at- mosphères dans celle-ci : les pressions correspondantes sont ainsi comprises entre 35*^™ et ii3'^"'et, le plus souvent, voisines de la pression atmosphé- rique. » Connaissant les poids moléculaires et les densités normales de ces gaz, il restait à déterminer leur compressihilité entre yG*"" et la pression ci- dessus assignée. » Pour les gaz dont la densité est grande, comme les anhydrides sulfu- reux et carbonique et le protoxyde d'azote, j'ai employé avec avantage la méthode des densités, de Regnault ('). Mais il est préférable, en général, de répéter l'expérience de Mariotte, en y apportant tous les soins et per- fectionnements qui nous sont familiers. » J'ai utilisé à cet effet, en guise de lidie de Mariotte, un manomètre identique à celui dont Regnault se servait pour étudier la dilatation des gaz à pression constante. Mon appareil présente, toutefois, cette particula- rité qu'im troisième tube, situé en dehors de la cuve vitrée, peut à volonté communiquer avec les deux autres ou en être isolé. Ce tube, que l'on maintient plein de mercure, permet d'introduire ce liquide dans l'appareil doucement et sans bulles d'air. » La branche graduée du manomètre a un diamètre intérieur de i5™'",4 en moyenne; mais sa section varie de i'''i,865 à i'^'',792 à o", en passant (') A. Leduc, Comptes rendus, t. CXVII, p. 219. C. R., 1896, 2- Semestre. (T. CXXIII, N» 19.) 97 ( 7'.'. ) |)ai- i*'', 777 ( minimum) et i'^'',797 (maximuinj. Le calibrage en a été en'ectué par des pesées de mercure. » Je crois utile {l'iiisisler à ce propos SIM- un point pai'ticulier. lia flèclie pouvant Aari(M' de o""",8 à i'"'",7, suivant (|ue le nierciire s'arrête en montant on en descendant, et ne pou\anl être maintenue constante, au moven de secousses, qu'à o°"",2 ou o""",3 près, il importe de préciser le niveau du mercure autrement que par la position de la base ou du sommet du ménisque. » Or, d'une part, j'ai constaté que si l'on fait varier la llcclie du ménisque entre o'""',r)o et i""°,6 ), en laissant constante la quantité de mer- cure contenue dans le tube, les déplacements du sommet el de la base sont proportionnels i\u\ nombres 25 et 78, ou sensiblement i et 3. » D'autre part, le volume du ménisque d(> o""".r)o de flèche est sensi- blement égal à celui du cylindre de o™"*, 5o de hauteur. On obtient donc le niveau moven, tel qu'on l'eût observé en l'absence du phénomène capil- laire, en retranchant de la lecture faite au sommet du ménisque o™™, 17 + f de la flèche. )> Cela posé, on introduit le gaz à étudier, pur et sec, dans cette branche graduée, de manière à la remplir à une temjjérature voisine de o" et à une pression voisine de 7G"" de mercure. Puis on isole le gaz en fermani le robinet supérieur, et on le comprime en laissant passer du mercure de la troisième branche dans la deuxième. » r^e bain où plonge l'appareil est formé d'un mélange d'eau et de glace râpée que l'on agite au moyen d'un courant d'air très vif partant du fond de la cuve. La tcmpératiu'e en est connue au moven d'un thermomètre divisé en dixièmes de degré et observé à la lunette. i:ïile est restée com- prisedans une expérience entre o",o3 et o°,o5, dans une autre entre o",o5 et o", 1 1 , etc. » ]^a lecture des niveaux du mercure dans le manomètre est rendue précise par l'emploi d'écrans à bandes noires et blanches que l'on déplace derrière les tubes, et vivement éclairés |)ar une lampe à incandescence. » Résultais. — Représentons, à l'exemple de Regnault, l'écart de la loi P V de Mariotle par i — -~^ — i , les volumes V et "Vo étant ramenés à o" par la furmide dite du binôme. » Les variations de pression demeiu'ent assez faibles pour que l'on puisse représenter t par A(P — ?„). Nous compterons les pressions en centimètres et prendrons P„ = 76. ( 745 ) » Les résultats ont été les suivants : >i 1. Anhydride carbonique. — Jai trouvé pour le coelïicienl A la valeur 102. io~', et l'erreur sur ce résultat ne me paraît pouvoir atteindre qu'un très petit nombre d'unités sur le dernier chilTre ( niillioniémes). Il est vrai que, d'après Regnault, A serait égal à 93.10° seuleruent entre 76"^'" et 37'™,4, et à 96. lo"' entre S-'^'",^ et 22'^°', 4- Mais ce seul fait que le deuxième nombre, qui aurait dû être le plus petit, se trouve en réalité plus grand que le premier montre suffisamment que ces déter- minations de Regnault sont entachées d'erreur. » 2. Proloxyde d'azote. — A est voisin de ii.io"^; mais le trop petit nombre des expériences ne me permet ))as de préciser le chiffre des millionièmes. » 3. Acide clilorhydrique. — Toujours à 0° et entre 76'^"" et lao'^'" de pression, A =: 120. 10"". A i5", ce coefficient s'abaisse à 107.10"''' entre les mêmes limites de pression. » 4. Gaz aninioniac. — A 0°, entre 76"" et 180'^™, A = a43. io"°. .\ la température de 14°, ce coefficient s'abaisse à 190. lo^". 11 est à remarquer que la variation relative de A avec la température est ici plus de deux fois plus rapide qu'avec le gaz précé- dent. Cette propriété est évidemment en ra|)port avec la position du point critique, qui est ici notablement plus élevé. » 5. Anhydride sulfureux. — Ainsi que je l'ai indiqué antérieurement ('), A = 323. lo"'' à o" et au voisinage de la pression atmospliéri(|ui'. » La considération des données critiques nous permettra de calculer, avec une approximation très satisfaisante, les valeurs de A pour les gaz qui n'ont pas été soumis à l'expérience. » Coefficients de dilatation. — J'ai profilé de l'occasion qui s'offrait de dé- terminer les coefficients de tlilalalion dans certaines conditions. .le rappor- terai seulement ici celui du gaz ammoniac entre o"^ et 14" : i» Sous la pression constante de 1 lu"^"' o,oo4o4 2° » 76'^" 0,00889 » Il va intérêt à rapprocher ces nombres du coefficient déjà trouvé pour l'anhydride sulfuretrx entre o" et 20° au voisinage de la pression normale : 0,00390. » PHYSIQUE. — méthode d'eniegislreittent photographique pour étudier la dilatation des liqiddes. Note de ]\L Alphonse Bercet, présentée par ]NL Lippmann. « La méthode qui fait l'objet de cette Communication a pour but d'enregistrer photographiquement, c'est-à-dire avec élimination de toute ( ' ) Loc. cit. ( 746 ) erreur personnelle, la dilatation des liquides en général cl de l'eau en particulier, en chargeant le pliénomène lui-même de sa propre représen- tation, sous forme d'une courbe ayant les températures pour abscisses et les volumes du liquide pour ordonnées. » Les dilatomètres employés sont deux thermomètres à poids; l'un con- tient du mercure : il est destiné à faire connaître la température à chaque instant; l'autre est remj)li du li(|uide à étudier. » Ces thermomètres déversent la portion de lirpiide qui représente leur dilatation respective dans deux coupelles écjuilihrccs, à zéro, sur les pla- teaux de deux balances d'égale sensibilité et dont les fléaux oscillent dans deux plans perpendiculaires. Ces fléaux sont solidaires de deux miroirs, les(|uels l'éfléchissent deux fois un ravon lumineux qui vient donner, sur une surface phoLOi^iaphiquement sensible, une im|)ression eoulinue, par suite du double mouvement des balances. Cette composition opti([ue des deux mouvements rectangulaires est analogue aux courbes de Lissajous en Acoustique. On aura, eu dé\eloppaul la couche sensible, la courbe rejjré- sentative de la dilatation du liquide. » En effet, les surcharges, sur cliaque balance, sont proportionnelles aux dilatations, et les balances s'inclinent d'un angle dont la tangente est proportionnelle à cette surcharge; or la méthode du miroir donne préci- sément la tangente de cet angle. On voit ainsi que l'enregistrement donne la courbe des dilatations ('). » PHYSIQUE. — Sur quelques cas anormaux de solubilité. Note de M. Le Cn.vTEi.itK, présentée par M. Ad. Carnot. « Dans une élude antérieure (-), j'ai montré que les courbes normales de solubilité ou fusibilité se réduisent à trois types parfaitement carac- térisés : » i" Les corps qui, pendant la solidification, cristallisent séparément; leur courbe complète comprend deux branches s'abaissant à partir du point de fusion de chaque corps isolé et se rencontrant à angle vif. C'est le cas, par exemple, des mélanges de NaCI et NaO, CO- ; w 2" Les corps qui lormenL entre eux des combiuAisons définies; leur (') Laboraloiie des recherclies physiques, à la Soil)oniic. (-) Comptes rendus, t. CW'III, j). 35o, !\iô, 638, 709,800; 1894. ( 747 ) courbe comprend autant débranches distinctes qu'il y a de corps isolés et de combinaisons de ces corps. C'est le cas par exemple des mélanges de LiO. CO- -f-NaO. C0-; » 3° Les corps qui forment entre eux des mélanges isomorphes cristal- lisant ensemble en toute proportion. Leur courbe comporte une seule bran- che continue réunissant les points de fusion des corps isolés. C'est le cas, par exemple, des mélanines de KO. CO" et NaO. CCF. » En poursuivant ces recherches, j'ai rencontré un groupe de sels qui ne rentre dans aucun des cas précédents : c'est celui des mélanges de sul- fates alcalins avec les sulfates alcalino-terreux et les sulfates métalliques. » En ajoutant au sulfate de soude des quantités croissantes de sulfate de chaux par exemple, le point de fusion du mélange s'élève d'abord, ce qui est en contradiction avec la loi générale d'abaissement des points de con- gélation et ferait penser à un mélange isomorphe. Mais cette élévation atteint bientôt un maximum pour le mélange formé d'une molécule de sul- fate de soude et une demi-molécule de sulfate de chaux; au delàlepointde fusion commence à s'abaisser et la courbe reprend une des formes normales précédemment décrites. Avec le sulfate de magnésie les premières propor- tions de ce sel ne produisent pas d'abaissement notabledu point de fusion, mais cette anomalie cesse bientôt et, à partir d'une addition de un dixième de molécule de ce sel, la courbe reprend une allure normale. Les sulfates de baryte de plomb, de cadmium sont intermédiaires entre les deux pré- cédents. » Je donne dans les Tableaux ci-dessous les résultats numériques rela- tifs aux sulfates de chaux et de magnésie. L'échelle des températures a été établie en attribuant 875° au point de fusion du sulfate de soude et 445° au point d'ébullition du soufre : NaO.SO'-hCaO.SO'. 00 Concentration o i 3 5 7,5 10 20 3o 4o 46 5i 54 67 67 7.5 Tempéralure 875 884 900 912 928 gSo 941 988 920 912 900 926 g5o io4o iiSo (i35o) NaO.SO'-f-MgO.SO'. Concentration o 5 i5 3o 35 42 48 5o 55 67 70 -5 80 100 Température 876 870 83o 740 690 655 675 700 780 800 796 870 920 ii-o » Le Tableau graphique ci-dessous résume les résultats de mes expé- riences sur une série de mélanges semblables. ( 748 ) » Les anomalies de ces courbes de fusibilité coiidniraiciit à penser (juc le sulfiile de soude est isomorphe, c'est-à-diie cristallise en proportions variiibles, avec un certain nombre dos sels doubles qu'il forme. Un tait semblable a déjà été signalé par iM. Bakhuis Roozeboom pour le chlorure d'ammonium tpii est isomorphe de son sel double formé avec le chlorure ferri(|U('. l x,oiS -I r / .f'iuti/tnif ■/* ifu Sitlfate ttrratx » En tout cas, l'existence de mélanges cristallisés à proportions variables du sulfate de soude avec les autres sulfates métalli O I \/ \C C C-OAl'Cl- H'C/^CO CH2/'\C0 CHf^^CO I +A1-CI''^C0+ — CllI-t- I \/ \/ \/ » Ce dernier composé, traité par l'eau, donnant finalement l'acide en question, C''irH)=. » Ij'acide ^1**0" donne des sels bien caractérisés; ceux de sodium, potassium, calcium, barvum sont solublcs dans l'eau ; ceux de plomb, zinc, cuivre, cobalt sont des précipités très solubles dans l'éther. » Êlhers. — On les obtient aisément par la méthode de Mever. » Ether mélhylique C'^W^O, OCH^. — Liquide mobile bouillant à 2o3''-2o4° (H = 76o). ( 75i ) Analyse. Calculé par Trouvé. C»H"0, O'CHv G 7I'07 7I'4o H 9,6 9,52 » Éther èthylique. — Liquide bouillant à 2i4°. Analyse. Calculé par Trouvé. C'H"0, OC'H', c .... 72,8 72,53 11 9,74 9*89 » 'Êlher propylique normal. — Liquide bouillant à 233°-235<'. Analyse. Calculé par Trouvé. C'H"0, OC'H'. C 73,5 73,4 H 10,6 10,2 » Ether isobnlylirjue. — Liquide bouillant à 241-243°: Analyse. Calculé pour Trouvé. C»H"O.OC'H». C 73,7 74,2 H 10,5 10,47 M Les élhers de l'acide CH'^O- sont très aisément saponifiés par la potasse alcoo- lique et l'acide sulfurique concentré. » Chlorure f/'rtc«V/t' C'II'^OCl. — On l'obtient en traitant l'acide par le penta- chlorure de phosphore; on fractionne ensuite dans le vide. Liquide mobile bouillant à 100-102° (H =: 4o°"°) et à 212-214° (II ^ 760) en se décomposant. Analyse. Calculé pour Trouvé. C'H"OCI. Cl 20,8 20,5 » Il possède toutes les propriétés des chlorures d'acides en général. » Traité par le gaz ammoniac, l'aniline, la phénjlh^drazine, en solution éthérée, il donne respectivement l'amide, l'anilide et l'hydrazide. C. R., 1896, a- Semestre. (T. CXXIII, N»19.) 9^ ( 752 ) » .'l»H'(/e C'II"0A7,11-. — Beaux cristaux clinorhombiques foiidanl ;'i isq-iSo"; très solubles dans l'alcool, très peu solubles dans l'éther de pétrole. » Ariilide {C^]l"0 .Azli .C^ll'). — Ressemble beaucoup à l'amide. Fond à lo/)". Analyse. Calcule pour Trouvé. C'H"O.AzII.C'Il'. Az 6,20 6,11 » /IjdiazideC^W^O.{Ai\\)-C''U'^. —Très beaux crislauxdurs et brillants appar- tenant au type clinorhombique ; fondant à i3o". » L'amide, l'anilide, l'hydrazide ne sont saponifiés ni par la potasse alcoolique, ni par l'acide sulfurique. » Nous continuons cette étiule au point de vue de la constilulion même de l'acide C"H"0= ('). « CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'esse/tce de rose. Note de MM. Eug. Ciiak.vbot et G. GiiiRis, présentée par M. Friedel. « L'étude que nous avons faite de l'eau de rose nous a donne des ré- sultats qui viennent corroborer un des faits les plus intéressants de l'his- ioire de l'essence de rose : la présence d'un élher au nombredes constituants de cette essence. » Ce fait vient d'être mis en lumière par MM. J. Dupont et J. Guerlain (^Comptes rendus, t. CXXIII, p. 700) qui, ayant soumis, pendant une heure, l'essence de rose à l'ébuUition avec la potasse alcoolique, ont constaté d'abord une diminution sensible du pouvoir rotatoire. Après séparation du géraniol et entraînement à la vapeur d'eau, ces chimistes ont traité, avec un j)eLit excès d'acide sulluri(jue, la liqueur alcaline provenant de la saponification et extrait au moyen de l'éther un acide sirupeux odorant. » Opérant sur un grand nombre d'échantillons d'eau de rose, nous avons remarqué que cette eau renferme un acide provenant sans doute de la saponification de l'éther de l'essence |)endant la distillation. » L'eau de rose essayée a exigé, pour être neutralisée, i'^'^ de potasse demi-normale, c'est-à-dire o^'', 00028 de KOH, ce qui correspond à oS',0003 d'acide acétique par litre, ou à la saponification de o'^'"', 00098 d'éther exprimé en C'^H", OCO — CH', par litre d'eau qui distille. (') Travail fait au laboratoire de Chimie du \'ai-de-Gràce. ( 753 ) » Si l'on tient compte de la faible proportion d'essence que contiennent les fleurs et des grandes masses d'eau mises en jeu, on voit que la distilla- tion introduit un facteur d'allération très considérable. » Les produits sur lesquels nous avons opéré avaient été obtenus avec toutes les précautions nécessaires : la saponification avait donc été atté- nuée dans la mesure du possible; aussi sommes-nous persuadés que, en employant des appareils aussi rudimentaires que ceux qui sont en usage chez les Orientaux, nous aurions obtenu des eaux sensiblement plus riches en acide. » Si, comme les roses françaises, les roses turques renferment une essence éthérée, la destruction de l'éther pendant la distillation pourrait être une des causes pour lesquelles le parfum de cette dernière essence est moins suave que celui de l'essence française. » En comparant le pouvoir rotaloire des produits de diverses origines on voit que les chiffres fournis par l'essence de rose turque sont plus fai- bles que ceux donnés par l'essence [rancaise. » Celle différence s'explique parfaitement par la saponification de l'éther fortement lévogyre dont la présence se trouve confirmée par celle d'un acide dans l'eau de rose. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur un nouveau ferment du sang. Note de M. Hanhiot, présentée par M. Arm. Gautier. « Dans des Notes antérieures (Comptes rendus, t. CXIV, p. 871 et 432) j'ai montré que les aliments amylacés se transforment presque intégrale- ment en graisses dans l'organisme, avec dégagement de CO^ sansacces- .sion d'oxygène correspondant; la graisse est donc la seule réserve un peu importante hydrocarbonée. Depuis, je me suis demandé comment ces réserves graisseuses pouvaient être remises en circulation et être utilisées par l'organisme. » Les graisses ne sont pour ainsi dire pas attaquées par le carbonate de sodium à la température du corps; il n'était donc pas possible que la faible alcalinité du plasma sanguin suffit à les saponifier; j'ai donc cherclié si le sang ne contiendrait pas un ferment capable de réaliser cette attaque. » Les graisses naturelles se prêtent mal à cette étude; par leur insolu- bilité, par celle des acides gras qui résultent de leur dédoublement, elles ne sont guère mouillées par le sang qui na sur elles qu'une action fort ( 754 ) lente. Aussi je me suis adressé d'abord aux cthcrs à acides gras propre- ment tlils, et, plus particulièrement, à un éther peu soluble dans l'eau, mais facilement émulsionnablc, la monobutyrine, découvert par M. Berlhe- lot, qui a signalé sa facile saponification par le suc pancréatique. A l'aide de ce réactif on peut aisément suivre la marche de la saponification, lors- qu'elle a lieu en titrant au carbonate de sodium l'acide butyrique mis en liberté.^ » J'ai d'abord constaté que le sérum du sang saponifie aisément et très activement la monobutyrine, quand la solution est neutre ou lée;èrement alcaline ; mais cetle saponification se ralentit considérablement si l'on n'a pas soin de saturer au fur et à mesure l'acide mis en liberté. De plus, pour des temps égaux, et en employant des quantités égales de butyrine, l'acidité croît régulièrement avec la quantité de sérum cmplovée, ce qui permet, jusqu'à un cerlain point, de comparer entre elles les activités des divers sérums, et, par suite, leur richesse en ferment. Dans les détermina- tions de ce genre, on ne doit tenir compte que des résultats obtenus dans les premières heures, car l'action se ralentit par suite d'un phénomène sur lequel je reviendrai. )) Pour bien établir qu'il s'agit, dans ces expériences, d'une véritable fer- mentation diastasique, j'ai opéré aseptiquement de façon à écarter l'in- fluence des ferments figurés. D'ailleurs, l'acidité n'apparaît pas dans des tubes témoins contenant, l'un de la butvrine seuhî à la même dilution, l'autre du sérum seul. Enfin, dans une dernière expérience, j'ai porté du sérum à 90° pour détruire la diastase et j'ai constaté qu'il ne pouvait plus acidifier la solution de butyrine. M Les chiffres suivants représentent les nombres de gouttes d'une solu- tion à 5^"" par litre de carbonate de sodium nécessaires pour neutraliser lo*^*^ d'une solution de monoljutyrine à 2J pour loooo. » Ils montrent aussi l'influence de la proportion de ferment. Butyrine Bulyrinu Buljiiii'? Bulyrine Sérum Butyrine et et et et Temps. seul. seule. o",5 sérum. 1"° sérum. 1" sérum, sùrum cliauiré. m 20 o o 4 9 9 o 4o o o 8 17 17 o 60 o o 12 24 24 I 80 o o 16 32 3i I 170 I I 27 5o 49 ' 3o5 I 2 89 66 66 2 (755) » J'ai vérifié également que les huiles et les graisses naturelles sont sa- ponifiées par le sérum, mais ici l'action est plus lente et ne peut être suivie aussi simplement; on est forcé d'isoler l'acide gras formé; cette saponifi- cation des graisses naturelles a trop d'importance pour que je ne la traite ici qu'en passant; je me propose de lui consacrer une Note spéciale. » J'aide plusconstaté que l'air n'intervient pas dans le phénomène qui se passe également bien à l'abri de l'oxygène. » Ce ferment, pour lequel je proposerai le nom de lipase, est très stable; il persiste dans le sérum pendant fort longtemps ; au bout de huit jours, il m'a paru aussi actif qu'au début de l'expérience. » La présence de la lipase partout où il y a une réserve graisseuse à utiliser, aussi bien dans les végétaux que dans les animaux, comme je le montrerai dans une prochaine Communication, montre que les phé- nomènes de la dénutrition semblent, chez les animaux et les plantes, s'exercer comme ceux de la digestion par l'intermédiaire des ferments solubles. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur une méthode chimique d'appréciation de la valeur boulangère des farines de blé. Note de M. E. Flel'rrnt, pré- sentée par M. Aimé Girard. « Dans une précédente Communication ('), j'ai monlré comment les deux produits constitutifs principaux du gluten des farines de blé con- courent, par les différences de leurs caractères physiques, à assurer à ce gluten lespropriétésagglutinatives particulières quipermettentde le séparer de l'amidon que ces farines contiennent par un simple malaxage sous un courant d'eau. Pour appuyer cette démonstration, j'ai insisté sur ce fait que les farines des céréales: seigle, orge, riz, maïs, sarrazin, dont le gluten estinextractible parle même procédé, contiennent des quantités très faibles de gliadine, c'est-à-dire du principe agglutinant et ne donnent à la panifi- cation que des produits compacts, d'une digestion difficile. » Or, en examinant de plus près les glutens que j'ai eu l'occasion d'ex- traire de nombreux échantillons de farines de blés tendres et de blés durs, j'ai observé immédiatement que ces glutens présentent entre eux des carac- tères physiques très différents et qu'il est possible de les diviser en trois (') Comptes rendus, t. CXXIII, p. 327. ( 7^6 ) catégories distinctes : i" glutens éminemment élastiques, dont on élimine facilemcnircxcès d'eau par compression dans les mains et s'afl'aissant très peu pendant la dessiccation à l'étuve; 2° glutens plus secs et plus cassants que les précédents, d'une dessiccation facile, entre les mains d'abord, et à l'étuve ensuite; 3" glutens très tendres, s'allongeant facilement, mais très peu élastiques, s'attachant à la peau dès le début de la dessiccation entre les mains, coulant et prenant, à l'étuve, la forme des vases dans lesquels on les maintient. » J'ai cherché naturellement l'explication de ces différences de propriétés physiques et j'ai vérifie qu'elles sont ducs à la variation de la comjjosition centésimale des glutens examinés en glu ténine et en gliadine. Songeant alors à l'influence que doivent nécessairement exercer, sur les farines soumises à la panification, des glutens aussi différents d'allure, j'en ai conclu qu'il n'était peut-être pas impossible d'instituer une méthode d'appréciation de la valeur boulangère des produits de la mouture, méthode basée sur un contrôle absolument chimique, dépourvue, par conséquent, de toutes les erreurs que comportent les méthodes préconisées jusqu'ici. » C'est l'exposé de cette méthode d'appréciation de la c[ualité du glu- ten qui fait l'objet de la Note que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie. » Tenant compte de cette observation que la conglutine du blé ne forme qu'une proportion très faible du gluten et qu'il n'y a, par conséquent, aucun intérêt à la peser séparément, on opère le dosage de la gliadine et de la nluténine de la farine à examiner de la façon suivante : » Dans un llacon à lai-ge ouverture, bouchant à rénieri, on introduit 80" d'alcool à 70° alcalinisé, dont on connaît exactement le litre (Ss'' environ de potasse pure par litre), quelques perles de verre, puis, divisé en |)etits fragments, le gluten pio- venant de 33s'',33 de farine, tel qu'on le retire de la farine sous un filet d'eau. On agite fréquemment et lorsque la dissolution est complète, c'est-à-dire après trente- six, quarante-huit heures quelquefois, on fait passer jusqu'à refus un courant d'acide carbonique. On verse alors le liquide dans une fiole jaugée à iio''''et l'on complète jusqu'au trait avec l'eau de lavage. On agile alors vivement et l'on prélève ao""^ de la liqueur qu'on introduit dans un vase taré qu'on porte à l'étuve. D'autre part, on filtre une partie de la solution pour éliminer la gliiténine insoluble, et l'on évapore à ec dans un second vase taré 20"^ de la liqueur claire. Après dessiccation complète, on pèse, et, en relranchanl du poids de l'extrait la quantité de carbonate de potasse contenu dans les 20" de l'alcool employé, on a, par un simj)le calcul, d'une paît la ([uantité de gluten total et la quantité de gliadine, d'autre part, par didérence, la quantité de gluténine. On rapporte les quantités de ces deux dernières substances à 100 du gluten total. ( 757 ) » Lorsque la quantité de gluten contenu dans la farine atteint 9-10 pour 100, il est préférable d'opérer la désagrégation avec i5o" d'alcool potassé et de compléter ensuite à 200'^'^ avec de l'eau distillée. » Parmi les nombreuses analyses que j'ai faites au moyen de cette méthode, je choisis les trois suivantes, qui montrent dans quelles limites peut varier la composi- tion immédiate du gluten des farines de blés tendres. Gliadine Gluten total Ghiténine etcongluline pour 100 pour 100 pour 100 de farine. du gluten, du gluten. 1 9,87 24,90 75,10 2 12,09 33,20 . 66,80 3 7,44 17,80 82,20 )) A la suite de ces essais quantitatifs, j'ai prié M. Lucas, directeur du laboratoire des farines douze marques, que je tiens à remercier de son bien- veillant concours, de soumettre à la panification, dans des conditions déter- minées sur lesquelles il m'est impossible de m'étendre ici, des échantillons de farine dont la composition du gluten avait été parfaitement déterminée; et de ces essais pratiques, méthodiquement répétés, j'ai pu tirer les con- clusions suivantes : » 1° Quelle que soit la quantité de gluten contenu dans une farine, celle-ci fournira un pain d'autant meilleur au [)oint de vue de son déve- loppement, et par conséquent de sa facile digestion, que son gluten se rapprochera plus de la composition centésimale suivante : gluténine, 20 ; gliadine, 75 ; soit le rapport ~. )) 2° Le pain fait avec une farine dans laquelle la quantité de gluténine atteint 20, et la quantité de gliadine 80 pour 100 du gluten total, soit le rapport J, se développe bien à la fermentation, mais s'aplatit et redevient compact pendant la cuisson ; pour une telle farine, la quantité d'eau qu'on emploie normalement pour le travail est toujoius trop élevée et la pâte ne peut être faite qu'avec un excès du produit. » 3'^ Lorsque le gluten d'une farine atteint la composition centésimale : gluténine, 34 ; gliadine, 66 ; soit à peu près le rapport j, la pâte obtenue ne se développe ni à la fermentation ni au four, le pain reste compact et indigeste, la farine ne se travaillant plus qu'avec une extrême difficulté. » 4" Si l'on admet comme type le pain fait avec la farine dont le gluten présente la composition centésimale indiquée en premier, le pain fait avec une farine dont le gluten s'écarte de 2 pour 100 au-dessus ou au-dessous de cette composition présente déjà des différences qu'un expert peut facile- ment apprécier. ( 7-58 ) » Dans une prochaine Communicalion, je me propose de monlrer, à l'aide de celle mélhode, que l'amande du grain de iromenl conlicnl, du centre à la périphérie, des couches de glulen dont la composition centési- male en gluténine et en gliadine peut varier dans de larges proportions. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur l'origine de la lèpre de la Betterave. Noie de M. Paul Vuii.lemin, présentée par M. Guignard. « M. Trabut a fait connaître ('), en 1894, une maladie qui menaçait la culluredela Betlerave en Algérie. Sur l'emplacement des premières feuilles cueillies, on voyait apparaître des tubercules « noueux comme ceux de la lèpre », formés aux dépens des feuilles ou des bourgeons. M. Trabut éta- blissait en même temps que les déformations lépreuses sont l'œuvre d'un parasite, caractérisé par des spores brunes formant une poussière charbon- neuse comme celles des Uslilaginées. Considérant l'espèce comme nou- velle, il la nomma Entyluma leproideum. » Mais ce parasite présente, même dans ses spores, d'évidentes diffé- rences avec les Entyloma; aussi l'auteur abandonna-t-il bientôt (") sa pre- mière détermination, pour se ranger à l'opinion de M. Saccardo qui en faisait le type d'un genre nouveau d' Uslilaginées sous le nom d' OEdomyces leproides. » Grâce à l'obligeance de M. Trabut, j'ai pu étudier des fragments des tumeurs qui avaient servi à ses propres recherches et à celles de MM. Sac- cardo et Matlirolo ('). Le parasite de la Betlerave n'est pas un nouveau type d'Ustilaginée, mais une espèce de Chytridinée anciennement connue sous le nom de Cladochytrium pulposum Fischer (^Physoderrna pulposum Wallrolh, i833). M. Trabut, à qui je fis pari immédiatement de mon dia- gnostic, n'y fit aucune objection. Il reconnaît que « beaucoup de carac- » tères des Uslilaginées font défaut au prétendu OEdomyces » ('). (') L. Trabut, Sur une Uslilaginée parasite de la Betterave, Enljloma leproi- deum. {Comptes rendus, 4 juin '894.) (-) L. Trablt, Sur une Ustiiaginée parasitede la Betterave, OEdomyces leproides. {Revue générale de Botanique, t. VI, 1894.) (') Saccaudo e Mattuiolo, Contribuzione allô studio dcll' OEdomyces leproides Sacc. {Malpiglda, anno X, iSgS. ) (*) On trouvera, dans un prochain fascicule du Bulletin de la Société botanique de France, la description détaillée de ce parasite et les preuves de son identité avec le Cladochytrium pulposum. ( 759 ) » Je n'insisterai pas sur l'intérêt biologique de cette détermination. Les lésions produites chez la Betterave ressemblent aux œuvres habituelles de plusieurs Chvtridinées, tandis que le parasitisme des Ustilagiiiées provoque des réactions d'une tout autre nature. » Je veux seulement en signaler l'importance agricole. On ignorait la provenance du parasite de la Betterave, puisqu'on l'attribuait à une espèce inconnue surtout autre végétal. On sait, au contraire, que le Cladochy- triiim pulposum est répandu sur les espèces -tes plus diverses de Chénopo- dées. En Silésie, Schrœter l'a récolté sur V Atriplex patula, sur les Cheno- podium glaucum, rubriim, urbicum. M. Trabut avait donc raison d'incriminer les Beta ralgaris, qui abondent en Algérie à l'état sauvage. Il faut, en outre, considérer comme suspectes les autres Chénopodées vulgaires et recher- cher sur elles le parasite. Les tumeurs atteignent une dimension excep- tionnelle sur la Betterave, grâce à la masse des réserves que le parasite peut détourner de leur emploi normal. Les déformations sont moins appa- rentes sur les herbes spontanées; elles se réduisent à des verrues aplaties ou hémisphériques, mesurant i™'" à 2""" de longueur. Telles sont les lésions qui signaleront la présence du parasite sur les tiges, les feuilles, le pé- rianthe des Chénopodées. Dès qu'on les découvrira, on saura quels risques court la culture des Betteraves. » L'extirpation des Chénopodées sauvages, au voisinage des champs de Betteraves, est une mesure recommandable. » ÉCONOMIE RURALE. — Nom-ellcs observations sur la maladie de la Gale de la Pomme de terre. Note de M. E. Roze, présentée par M. Chatin. « Dans une Note précédente, j'ai eu l'honneur de faire connaître à l'Académie quelle était la cause première de cette Gale. J'ai pu suivre, cette année, les divers progrès de la maladie dont la propagation est sin- gulièrement rapide, car le jardin dans lequel je comptais faire des expé- riences à son sujet, en me servant de grands pots pour y faire des cultures réservées avec des tubercules galeux, m'en a donné un exemple frappant. Une centaine de pieds de Pommes de terre de diverses variétés, qui se trouvaient cultivés dans ce jardin, ont tous été de ce fait plus ou moins contaminés, et cependant les pots qui contenaient les tubercules galeux étaient distants de nombre de ces pieds de Pommes de terre de plus de douze mètres, et se trouvaient placés dans des plates-bandes séparées par C.R., 1896, 2" Semestre. (T. CXXIII, N" 19.) 99 ( 76o ) (les allées d'un mèlre de Inr^e. Bien que je n'aie pas fait d'expérienre pré- cise pour vérifier le rôle tout spécial qu'ont dû jouer d'assez nombreux lombrics dans cette contamination générale, je crois être autorisé à les considérer comme ayant été les agents de transport du Micrococcus pelli- cidiis sur les tubercules devenus galeux, la viscosité de leurs anneaux sétigèrcs me paraissant apte à les faire s'imprégner du mucus du Micro- coque, d'autant plus que je n'ai remarqué dans le jardin aucun autre animal fouisseur capable d'opérer celte dissémination, et ([u'à l'arrachage il se trouvait toujours nombre de lombrics entre les tubercides. » Quoi qu'il en soit, je vais résumer mes observations sur ce que j'ai pu ainsi facilement constater. » La maladie de la Gale a trois stades de développement: le premier stade débute constamment par les petites pustules ponctiformes que j'avais obtenues dans ma pre- mière expérience du printemps; sur les variétés rouges, ces pustules exiguës sont blanchâtres; elles sont brunâtres sur les variétés jaunes et violettes, tandis que sur les variétés panachées de rouge elles simulent des ponctuations carminées, par suite d'une formation toute spéciale de matière colorante que le tubercule semble opposer aux points d'attaque. » Le deuxième stade est caractérisé par la présence de crevasses, en général peu profondes, qui rayonnent plus ou moins régulièrement autour des pustules poncti- formes primordiales. Ces crevasses sont brunâtres sur toutes les variétés. » Enfin, dans le troisième stade, les crevasses brunâtres se creusent, s'étendent et même parfois se rejoignent, au point qu'elles peuvent de la sorte couvrir toute la surface des tubercules. Les variétés hâtives ne présentent d'ordinaire la uialadie qu'à son premier stade; les demi-hâtives la montrent déjà au deuxième stade, et les tar- dives soit au deuxième, soit au troisième stade. Le développement que prend succes- sivement le Microcoque m'a paru coïncider, en effet, avec les pluies du printemps, d'été et d'automne, et l'iiumidité plus grande du sol être en relation directe avec l'ex- tension que prend la maladie. En somme, cette maladie de la Gale de la Pomme de terre, toute superficielle, est à peine visible à son premier stade; elle l'est un peu plus au deuxième, mais ce n'est guère qu'au troisième stade qu'elle commence véritable- ment à être préjudiciable. » J'ai fait des recherches microscopiques sur les causes efficientes qui pourraient concourir avec le Microcoquc à produire les crevasses brunâ- tres caractéristiques de la maladie, et, contre mon attente, j'ai été conduit à reconnaître que le Bacterium liolleyi ne produisait pas tous les effets qu'il me semblait devoir lui être attribués. Je ne l'ai trouvé que rarement, dans les crevasses profondes, et toujours à l'état de Zooglées. Son action me paraît assez restreinte, car je ne l'ai jamais vu envahir complètement les cellules, ni attaquer les tissus d'une façon perceptible. ( 76i ) » De son côté, le Micrococcus pellicidus ne se présente jamais non plus en grandes masses : il se contente de traverser les parois cellulaires et de vivre aux dépens des matières plasmatiques des cellules. Il porte ainsi la mortification dans tout le tissu épidermicpie où il pénètre, et ne se laisse voir souvent que sur les parois mêmes des cellules récemment envahies. » Une autre cause efficiente a été signalée comme étant produite par une Mucédinée que j'ai longtemps cherché en vain à découvrir : c'est VOospora Scabies du D'' Thaxter. J'ai fini cependant par en constater la présence dans mes préparations microscopiques, faites avec d'infimes par- celles du tissu mortifié et spongieux, détachées des crevasses galeuses. Mais cette découverte tardive m'a mis sur la voie de recherches toutes nouvelles, car j'ai d'abord été fort surpris de ne trouver cet Oospora que lorsque les tubercules galeux présentaient en même temps une autre ma- ladie, le Rhizoctone de la Pomme de terre ('). » MINÉRALOGIE. — Sur la formation actuelle de zéolUes sous l'influence du ruissellement superficiel. Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Fouqué. « La question de l'origine des zéolites attire, de longue date, l'atten- tion des minéralogistes. La fréquence de ces minéraux dans les roches volcaniques a fait penser, pendant longtemps, qu'une température, relati- vement élevée, était nécessaire à leur formation. La découverte, faite par Daubrée, de nombreuses zéolites, dans les bétons romains de diverses sources thermales dont la température est inférieure à ioo°G. (70°C. Plom- bières, 68° à 58° Bourboune, 46° Luxeuil), a porté un premier coup à cette théorie. Plus récemment, les draguages du Challenger ont rapporté, des profondeurs de l'Océan, des boues volcaniques riches en petits cristaux d'une zéolite, la christiaiiite, formés par la simple action de l'eau de mer sur des roches basiques, à une température voisine de 0°. Le but de cette Note est d'apporter des documents nouveaux sur cette question, )) J'ai montré que les zéolites sont extraordinairement abondantes dans les Pyrénées, où je les ai rencontrées dans des filons métallifères, dans des roches éruptives (granités, granulites, diabases, diorites, labrado- rites et andésites), dans les schistes cristallins (gneiss, micaschites, cipo- (') Les observations que j'ai faites à ce sujet feront l'objet d'une autre Note expli- cative, traitant des rapports de la maladie de la Gale avec ce Rhizoctone. ( 7(^2 ) lins), dans des roches paléozoïqncs de toute nature, et jusque dans des calcaires jurassiques métaniorphisés. » Dans les filons métallifères, les zéolites sont contemporaines du rem- plissage de ces derniers; c'est ainsi qu'aux mines d'Anglas, près les Eaux- Bonnes (Basses-Pyrénées), Xharmotome, la heiilanditc et la stilbilc, accom- pagnées d'albite, de chlorite, de quartz et de blende, se trouvent aussi bien implantées sur la blende qu'englobées par elles. )) La formation de la stilbite dans la source thermale d'Olettc, signalée autrefois par Bouis, se rattache intimement au mode de production précé- dent, et il faut peut-être en rapprocher la formation du magniliciue gi- sement de Cambo. J'y ai observé ( ' ), dans des fentes du gneiss, perpendi- culaires ou obliques au rubanement, de vastes surfaces couvertes de sUlbitr. de chabasie (les cristaux dépassent 1'='", 5), de heAilanchte, A'analcime, de lumonlite, etc. Il semble que, dans ce cas, une partie des éléments nécessaires à la production des zéolites, a été apportée, bien que dans de nombreux cas, on puisse observer la corrosion sur place de la roche zéolitifère. » Les gisements qui font plus |)articidicremcnt l'objet de cette Note ont une origine tout autre. Us se trouvent dans la haute montagne, ne sont plus localisés dans des fentes et se présentent dans des conditions ne permettant plus de faire intervenir des sources thermales pour l'explica- tion de leur origine. » Dans le ravin du Bastard (Ariège), qui fait communiquer le port de Massât avec la vallée du même nom, le ruisseau est creusé à proximité de l'étang de Lherz dans une série de micaschistes granulitisés, de roches riches en grenat, en dipyre, en plagioclascs basiques et en am|)liibolc. Celles-ci sont très altérées, fendillées et imprégnées par de la chabasie, de la slilbile. Les zéolites n'existent que dans le lit du ruisseau et sur ses pa- rois; je n'en ai pas trouvé traces dans les roches similaires qui constituent les rochers dominant au nord le ravin. Il y a donc une relation nécessaire entre la décomposition de ces roches et le ruissellement, La formation des zéolites est en outre un p/iénuméne actuel, car il n'est pas rare de trouver des fragments éboulés de roches, soudés au rocher par un enduit de cha- basie. » Dans le massif du pic Saint-Barthéiemv (col de Girabal, etc.) et sur- tout au sud d'Ax (vallée de Paraou, coume de Deilla, vallées de Laurenti, (') Comptes rendus, t. CX, p. 967; 1890. ( 763 ) de Balbonne, ravins aboutissant au roc Blanc, vallées de L'Estagnet, de Rabassoles, etc.), c'est sous l'influence de l'eau, résultant de la fonte des neiges, que s'est produite une extraordinaire abondance de zéolites. J^es minéraux peuvent être surtout recueillis sur le versant nord-est, nord et nord-ouest des cols, dans les couloirs d'avalancbes qui sont souvent /^aces de cristaux de chabasie et de laumontite. » Le col de Terre-Noire, au-dessus du lac de Naguille, est des plus ca- ractéristiques à cet égard. Sur son versant nord, regardant la coume de Deilla, le granité, rendu très basique par endomorphisme au contact de calcaires, s'émiette, chacun de ses fragments étant imparfaitement soudé au voisin par de la laumontite. La décomposition est strictement limitée au couloir, rempli de neige pendant l'hiver et le printemps; la laumontite n'existe pas dans les roches intactes qui le bordent. On comprend qu'à partir du commencement de la fonte des neiges la roche, fendillée par les gelées, est constamment imprégnée d'eau tombant goutte à goutte et ainsi facilement décomposée. L'examen microscopique montre que la laumon- tite se forme sur le cadavre des feldspaths; elle se concentre aussi dans les fissures de la roche. )) Cette observation peut se généraliser dans toute cette région, et il n'est pas rare d'y trouver sous les névés de menus fragments de roche, recou- verts de délicates cristallisations de chabasie, qui excluent toutes hypo- thèses de transport de cristaux aussi tendres et aussi fragiles. » En résumé, on voit que, dans les Pyrénées, des zéolites (^chabasie, slil- bile, laumontite, etc.) se forment actuellement par décomposition sur place de roches à feldspaths basiques et à dipyre : cette décomposition est le résultat de l'action de l'eau presque pure, à la lempérature de la glace fondante ou à une température qui, au ravin du Bastard, ne dépasse certai- nement pas i5°C. •1 Les faits, qui viennent d'être exposés, expliquent d'une façon toute naturelle la grande abondance des zéolites dans la région considérée et donnent la raison de la présence constante, que j'ai antérieurement signa- lée, des zéolites dans ses roches métamorphiques, — dans les calcaires et dans les marnes calcaires jurassiques, modifiées par la Iherzolite et les ophites; dans les calcaires mélamorphisés par le granité, dans les granités endomorpliisés au contact des calcaires, — enfm dans les ophites dipy- risées. » Toutes ces roches possèdent, en effet, les éléments minéralogiques altérables nécessaires à la formation des zéolites calciques ou sodical- ( 764 ) ciques, c'est-à-dire les plagioclascs basiques et le dipyrc, et elles se trou- vent 1res frcqucniment, eu outre, dans les coudilions topographiques et climalériques fovorables qui ont été indiquées plus haut. » PALÉONTOLOGIE. — De l'application des rayons de Rnnlgen à la Pa/conto- logie. Noie de M. Lelmoine, présentée par M. Albert Gaudry. « Les photographies dont je présente des spécimens à l'Académie ont été faites à l'aide des rayons Runtgen, sur quelques-unes des pièces fossiles que j'ai recueillies aux environs de Reims ('). » On peut juger de la facilité avec laquelle les rayons Rontgen traver- sent les parois fossilisées des pièces osseuses, en apparence les plus opaques, et mettent en évidence des détails que les coupes les mieux réussies n'auraient pu fournir (|uc pour un seul plan, en admettant que la valeur scientifique d'échantillons aussi rares, en même temps que leur fra- gilité n'aient pas été un obstacle absolu à des tentatives de ce genre. )> Au premier coup d'oeil, on voit apparaître la configuration celluleuse des ossements provenant du grand oiseau de Cernay, le Gaslornis, ainsi que celle du Rciitiornis. On peut en juger en considérant les figures des vertèbres, d'un corps d'humérus, d'un radius, d'un métacarpe et de pha- langes du |)ied. » J'appelle également l'altentioii sur les pièces osseuses provenant de divers Reptiles. J'insiste sur rhomogénéilc d'un humérus de Siniœdosaure, qui forme le contraste le plus absolu avec les os d'oiseau. » Les pièces osseuses de Poissons sont assez nombreuses. Quelques- unes proviennent du Lépidosté, de l'Amia et de divers Squales. Une pièce vertébrale de Requin a une importance spéciale, car elle révèle la possi- bilité d'appliquer avec facilité les nouveaux principes j)roposés pour la classification si difficile de ces Poissons, principes basés sur la coniorma- tion intérieure dis corps vertébraux. » Les échantillons provenant des Mammifères sont rassemblés en assez grand nombre sur d'autres plaques. Ils proviennent de la faune cernay- (') Je dois remercier M. le D'' Remy, chef des Iravauv liistologiques à la Faculté de Médecine, et M. Conlremoulins, son préparateur. Le premier a bien voulu mettre à ma disposition rinstallalion de son laboratoire, et c'est au précieux concours du second que je dois ces photographies. ( 76.'î ) sienne et de la fniine agéienne des environs de Reims. J'y ai joinl quelques pièces des phosphoriles que M. Filhol a bien voulu m'offrir. Je signale particulièrement un fragment de crâne du Pleuraspidolherium, qui nous permet de nous faire une idée exacte de la configuration de l'encéphale d'un type si ancien. Tous les détails relatifs aux canaux nourriciers des maxillaires, de tailles très diverses, sont mis en évidence, ainsi que la dis- position tant extérieure qu'intérieure de la couronne et des racines des dents. » Il est inutile d'insister sur l'intérêt de renseignements obtenus aussi facilement sur des organes très importants. Si, par un heureux hasard, les deux dentitions successives coexistent dans la même mandibule, les rayons de Ronteren nous les font reconnaître et étudier sans mutilation. Ils nous permettent, d'autre part, de préciser la question si importante du contact des dents des deux mâchoires. Bien supérieurs aux procédés photogra- phiques ordinaires, ils mettent en évidence avec la même netteté tous les plans de la pièce osseuse, ainsi que le nombre et la valeur proportionnelle des denticules. » La nature de la fossilisation semble avoir une importance de premier ordi'e sur les résultats obtenus; c'est ainsi que les maxillaires provenant des phosphoriles paraissent moins favorisés au point de vue de la translu- cidité que ceux de la faune agéienne et de la faune cernaysienne. D'autre part, un fragment de maxillaire d'Arctocyon, par suite de sa fossilisation toute spéciale, s'est montré réfractaire à la pénétration des rayons de Ronlçen. » J'ai joint, aux reproductions des pièces osseuses, celles de coquilles fossiles, non moins démonstratives; vraisemblablement, l'étude de leur con- formation intérieure devra prêter un précieux concours aux recherches malacologiques, si importantes pour le paléontologiste. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur le tassement des argiles au sein des eaux. Note de M. J. Thoulet. « Le tassement d'une argile à un moment déterminé, au sein d'un mi- lieu quelconque, air ou eau, est le rapport entre le poids de celte argile et le volume qu'elle occupe. La hauteur de tassement est le rapport entre la densité réelle elle tassement; c'est le rapport entre la hauteur d'une co- lonne d'argile dans les conditions de l'observation et celle qu'elle possède- ( 766) raitsi la matière était suffisamment comprimée pour acquérir sa densité réelle. » Dans des expériences qui ont duré plus de neuf mois, on a étudié le tassement de kaolin et d'argile de Vanves, soit (ju'on l'ait laissé s'efTecluer en surchargeant de poids la couche d'argile déposée au fond d'un tube de verre, soit qu'on ait accéléré l'opéra- tion en frappant le tube sur une surface résistante. Les tubes étant calibrés et remplis d'eau, on y versait un poids connu d'argile délayée et l'on nii>^nrait la hauteur de la couche formée. » On a préalablement exécuté f|uel(]ues expériences sur des giains de plomb sphé- riques, de divers diamètres, tassés dans un vase en verre de volume conuu et où l'on cubait à l'eau le volume des interstices compris entre les grains. Les valeurs respec- tives du rapport du vide au volume total et du rapport du vide au volume plein dé- croissent avec le diamètre des grains. Le tassement augmente ou, en d'autres termes, le volume total des interstices laissés vides diminue, à mesure que la dimension dos grains diminue elle-même. » Avec le kaolin, en couche déposée au fond de l'eau et surchargée progressivement de poids, on a reconnu que : » L'apparition d'une nappe horizontale bien distincte, au sein d'une eau unifoi-mé- ment chargée d'argile, a lieu après un temps très court. Cette observation réfute l'opinion qui avait été émise, que les sédiments tombant de la surface et s'accumulant sur le fond des océans formaient, à partir du fond, une sorte d'atmosphère vaseuse se raréfiant de plus en plus et par degrés insensibles en particules solides, à mesure qu'elle se rapprochait de la surface. En réalité, la couche de sédiments est parfaite- ment distincte et limitée par une nappe horizontale, la séparant nettement des eaux limpides sus-jacentes. » Après sept à huit jours, le tassement s'opère avec une lenteur extrême. » Lorsque plusieurs couches d'argile sont superposées, les effets des additions de charge se font sentir sur les couches inférieures avec un retard d'autant plus consi- dérable que la profondeur de la couche est elle-même plus considérable. » Le tassement de couches superposées a lieu en progression décroissante de bas en haut; il se fait très lentement. Tant qu'une couche d'argile demeure au sein des eaux, (|uel que soit le poids des couches solides qui la lecouvrent, sa hauteur reste toujours environ trois fois plus grande qu'elle ne le devient lorsque des phénomènes d'ordre géologique l'amènent hors des eaux et l'obligent à prendre sa densité vraie. Il se pro- duit donc, par l'assèchement consécutif à l'exondemenl, un retrait qui occasionne for- cènient des ruptures aux couches rigides sus-jacentes. Ce phénomène doit se mani- fester fréquemment dans les couches de calcaire superposées à des couches d'argile. Les observations océanographicjues montrent que le cas est fréquent au fond des mers où des coraux se développent en niasses considérables par-dessus des vases. 11 con- vient de tenir compte de cette remarque en stratigraphie, et ne point se laisser entraîner à attribuer ces dislocations à des mouvements orogéniques du sol. » Le tassement à refus par chocs s'opère beaucoup plus rapidement que celui par simple compression. Dans des tubes fermés, il est d'autant plus grand que l'épaisseur de la couche est moindre; sa valeur est indépendante de la surface de base du tube. ( 767 ) Pour une même espèce d'argile, il l'emporte de beaucoup sur le tassement par com- pression. Avec le kaolin, il est presque le double. Pour des variétés difTérentes d'ar- gile, il est très variable et peut-être caractéristique de chaque variété. Il semble être d'autant plus considérable que l'argile est moins liante. Au point de vue géologique, il en résulterait que la contraction par assèchement et, par suite, l'afTaissement con- sécutif des couches rocheuses sus-jacentes, seraient d'autant plus grands que l'argile est plus grasse. » M. CiiAPEL adresse une Note « Sur le retour de phénomènes météorolo- giques exceptionnels dans le mois de novembre 1896. » L'auteursignale.enparticulier : i°lapériodedu loau i4 novembre, époque de la rencontre de l'essaim des Léonides, pour laquelle on doit s'attendre à une recrudescence dans le flux des étoiles filantes et dans les accidents météorologiques supposés en relation avec les rencontres d'essaims; 2° la période du 27 au 29, pendant laquelle on a observé, en i883, des colora- tions crépusculaires, rapportées par certains météorologistes à l'éruption du Rrakatoa. Selon l'auteur, ces lueurs devaient être rattachées à la pré- sence d'une matière cosmique, circulant dans l'orbite de la comète de Biéla, et qui, par suite, se retrouveraient au voisinage de la Terre après une double révolution, c'est-à-dire au boutde treize ans : il est donc inté- ressant de voir si ces colorations viendront à se reproduire en 1896. M. WiLLOT adresse, par l'entremise de M. Chatin, une Note relative à la destruction de V Heterodera Schachtii et autres animaux nuisibles dans la culture de la Betterave. A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. C. R., 1896, a- Semestre. (T. CXXIII. N» 19.) lOO ( 7^8 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 9 novembre 1896. Science et Morale, par M. Bertiielot, Sénateur, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences. Paris, Calmann Lévy, 189G; i vol. in-8". (Pré- senté par l'Auteur.) Annales de l'observatoire d' Astronomie physique de Paris, sis parc de Meiidon (Seine-et-Oise), publiées par M. J. Janssen, Directeur de l'obser- vatoire. Tome T. Paris, Gauthier-Villars etfds, 1896; i vol. in-4°. (Présenté par l'Auteur.) Bulletin de la Société d' Encouragement pour l'Industrie nationale, publié sous la direction des Secrétaires de la Société, MM. T. Collignon et Aimé Girard. Paris, 1896; i vol. in-4°. liulletin des Sciences mathématiques , rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Deuxième série. Tome XX. Septembre 1896. Paris, Gauthier-Villars et fils; i fasc. in-S". Congrès géologique international. Catalogue des bibliographies géologiques, rédigé avec le concours des Membres de la Commission bibliographique du Congrès, par Emm. de Margerie. Paris, Gauthier-Villars etfds, 189G; I vol. gr. in-8". (Présenté par M. Albert Gaudry.) Bulletin astronomique, publié sous les auspices de l'Observatoire de Paris, par M. F. Tisserand, Membre de l'Institut, avec la collaboration de MM. G. BiGOURDAN, O. Callandreau et R. Radau. Tome XII. Octobre 1896. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1896; 1 fasc. in-8°. Bulletin de la Société astronomique de France et Revue mensuelle d' Astro- nomie, de Météorologie et de Physique du globe. Novembre 1896. Paris; I fasc. in-8°. L'Action de la pression des équinoxes sur les températures du globe. Déter- minations théoriques, par Jules Péroche. (Extrait des Mémoires de la Société des Sciences de Lille). Paris, F. Alcan, 1896; i fasc. in-8°. Recueil de Mémoires et Observations sur l'Hygiène et la Médecine vétérinaires militaires, rédigé sous la surveillance des vétérinaires principaux de la Section technique de la cavalerie et publié par ordre du Ministre de la Guerre. 2" série. Tome dix-huitiéme. Paris, H. Charles Lavauzelle, 189G; i vol. in-H". ( 7% ) Fifteenlh annual Report of the Uniled States Geological Siirvey to the Secre- tary of the Interior 1898-94, by J.-W. Powell, Director. Washington, 1895 ; I vol. in-4°. Real Istituto Lombarde di Scienze e Lettere. Rendiconti. Série II. Volume XXVIII. Milano, Ulrico Hoepli, iSgS. i vol. gr. in-8''. Memorie di Matematica e di Fisica délia Societa italiana délie Scienze. Séria terza. Tomo X. Roma, 1896; i vol. in-4°. ERRATA. (Séance du 28 octobre 1895.) Note de M. Th. Schlœsing fds, sur le dosage de l'argon : Tome CXXI, page 606, ligne 7 en remontant, au dernier nombre du dernier Tableau de chifTres, au lieu de i ,118, lisez i , 180. (Séance du 2 novembre 1896.) Note de M. P. Janet, Sur une méthode de mesure de la température des lampes à incandescence : Tome CXXIII, page 690, ligne 2 eu remontant, au lieu de puissance, lisez énergie. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILI.ARS ET FII,S, Quai des Grands-Aiigusiins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremeiil le Dimanche. Ilsfonneiu, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Deui blés, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auieurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du :"■ janvier. Le prix de Piibonnement est fixé ainsi i/uil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : l'en Michel et Médan. iChaix. Jourdan. Ruir. nier» Courlin-Hecquet. j Germain elGrassin. " i Lachése. lyonne Jérôme. sançon Jacquard. Avrard. rdeaux < Fcret. ' Muller (G.). \urges Renaud. ; Lefournier. j F. Robert. ■"' j J. Robert. ' V Uzel Carotr. ie« Massif. xambery Pcrrin. ( Henry. xerbourg ermonl-Ferr. { Marguerie. I Juliot. / Ribou-Collay. I Laniarche. jon j Ratel. ' Roy- 1 Lauverjat. melaiiornrpa 750 M. Anoi.piiF. O.MixoT. -- Sur le mode de fiiririalioM des gîtes sédimenlaires de phos- |iliali" de cliaux -j'| MEMOIRES PRESENTES. M. !.. i;viiJi.i ,i,li.»r une .Noie relative à un système d'aérostat dirigeable M. K. Lkoi*re adresse une Note relative à la répart it ion du mou vcmeni dans un milieu lio299 0 ,o6o4 0 ,0622 ( 777 ) sous forme d'eau 2P0'Na='H= P-O'Na" : H-O. » Cela fait, on précipite l'acide sous forme de sel plombiqne, que l'on décompose par l'hydrogène sulfuré; ou bien sous forme de sel argentique, que l'on décompose par l'acide chlorhydrique, exactement équivalent. On doit se demander d'abord si les liqueurs ainsi obtenues renferment de l'acide pyrophosphorique pur, et jusqu'à quel point cet acide s'y conserve sous l'influence du temps. » On doit également se demander si l'acide pyrophosphorique peut être obtenu directement, par la déshydratation ménagée de l'acide orthophos- phorique; déshydratation qui a, comme on sait, pour terme final l'acide métaphosphorique. » En sens inverse, l'acide métaphosphorique, en se dissolvant, repasse- t-il par l'état d'acide pyro-, avant de revenir à l'état d'acide orthophos- phorique par une hydratation complète? » Nous allons examiner ces diverses questions. I. » 1. Acide pyrophosphorique préparé au moyen du pyrophosphate de plomb précipité et décomposé à froid par H- S. — On filtre, on élimine l'excès du gaz sans chauffer, en plaçant la liqueur dans le vide, sur la po- tasse en morceaux, pendant quelques heures. Cette liqueur est fort étendue; mais nous n'avons pas cru devoir la concentrer, dans la crainte que la cha- leur, et même le temps seul n'y transformassent l'état de l'acide. Elle contenait par litre 6^'', 82 de phosphore, ou iS»'', G d'acide P'-0°. » 2. Cette liqueur a été titrée alcalimétriquement par la soude, d'une part, en présence de la tropéoline, d'autre part en présence de la phtaléine ; le titre indiqué par le second réactif était très sensiblement double du pre- mier : ce qui répond à la constitution connue de l'acide pyrophosphorique, dont la moitié de la basicité correspond à celle des acides forts, tels que l'acide chlorhydrique, l'autre moitié à celle des acides plus faibles, de l'ordre de l'acide acétique, [j'acide ortho se comporte d'ailleurs de la même manière à l'égard des deux colorants précédents. Dès lors, l'épreuve ci-dessus prouve seulement que la dissolution mise en expérience ne ren- fermait pas d'acide meta : vérification utile; car, d'après la lormule P-0'H% ( 77» .) l'acide pyrophospliorique pourrail être susceptible de se séparer d'abord en acides mcla et orlho : P^O'H* = PO'H'+PO'H. Mais, dans nos recherches, ce genre de dédoublement n'a pas été observé, au moins dans la limite d'erreur du dosage par colorants : ce qui paraît tenir à ce que la vitesse de transformation de l'acide meta en acide ortho est beaucoup plus considérable que celle de l'acide pyro. » 3. La hqucur précédente a élé abandonnée à la température ordinaire, pendant la durée de trois mois. On y a dosé l'acide pyrophospliorique, par la méthode que nous avons décrite. Voici les résultais, rapportés à loo parties du phosphore contenu dans la liqueur. L'expérience a com- mencé le 3o novembre 1890. Poids transformé en acide nrtho depuis l'origine. Après 2 jours 91 ) ^ » 5 » 87 i '^ » 10 » 83 8 » 19 » 76,5 i4)5 » 52 B 69)5 31,5 » 89 » 58 33 » 1 1 o » 49 > 5 4 ' > 5 » "2« » 43,1 47.9 » Pendant tout le cours et à la fin de l'expérience, le titre acide, mesuré par la phtaléine, est demeuré identique au titre initial : ce qui exclut, comme il vient d'être dit, la formation même temporaire de l'acide métaphospho- rique. )) En tout cas, la transformation de l'acide pyro en acide ortho s'effectue d'une manière continue, en se ralentissant de plus en plus; à mesure que la liqueur devient plus diluée en acide pyro, par suite de la transforma- tion elle-même. Dès le début, la liqueur renfermait 9 centièmes de phos- phore à l'état d'acide ortho, produit pendant les manipulations prélimi- naires. La vitesse de la réaction doit dès lors être estimée à partir de cet état. » La loi exacte de la vitesse de transformation ne saurait être calculée, d'après ces nombres, en raison des variations de la température ; varia- tions qui iuflaciit dans une proportion extrêmement considérable sur la ( 779 ) vitesse, C'imme l'un rie nous l'a montré lors de ses recherches sur la formation des éthers, dont la vitesse est fonction exponentielle de la tem- pérature (' ). M Dans ses recherches sur l'acide métaphosphorique, M. Sabatier a trouvé que cette influence, pour Tme certaine concentration, répondait au chiffre o,ooo32 à o", s'élevait à o,oo32 à 19°, et à o,25 à 61°; c'est-à-dire qu'elle répondait à des valeurs 100 fois et 800 fois plus fortes. 1) En tous cas, la transformation de l'acide |)yrophosphoriquc en acide ortho est incomparablement plus lente que celle de l'ncide meta : la trans- formation d'une liqueur métaphosphorique renfermant iS^'^de phosphore au litre, par exemple, étant terminée, vers 14°. au bout de trente jours (Sabatier). II. " Nous avons cru utile d'examiner la transformation avec une liqueur préparée de même au moyen du sel dejîlomb, mais deux fois plus étendue, et renfermant 3s'',38 de phosphore au litre. Elle contenait les doses sui- vantes de phosphore sous forme d'acide pvro, en centièmes du produit initial : Après 20 heures. . . 9.5,6 I » 44 (2 jours;. 92,9 ) ^'^ » iGjo.urs. .. .88,2 7,4 » 48 ... 84,2 ri, 4 » 85 » - .72,7 22 ,9 » 193 » . .52,8 42,8 » L'expérience a commencé le 5 décembre 1891. Elle a été poursuivie aux mêmes températures ambiantes que la précédente. .. Il résulte de ces chiffres, comparés à ceux de la première série, que la vitesse de transformation de l'acide pyro en acide ortho croît en raison directe de la concentration. » M. Sabatier a fait une remarque analogue pour l'acide meta. » Le ralentissement des transformations des acides meta et pyroplios- • phoriqucs avec la dilution estconformeà cette relation générale, constatée dans les expériences de M. Berthelot, en vertu de laquelle la vitesse d'une réaction chimique, opérée à fempérature constante (c'est-à-dire en absor- bant ou en restituant la chaleur mise en jeu dans la réaction même), dimi- (' ) Essai de Mécanique chimique, l. II, p. 98. C. R., iS(,6. 2' Semestre. (T. CXXUI, N» 20. > ' I^'-^ ( 78o) nue à mesure que l'état rie rllIatMlion de la matière qui l'éprouve augmente i^Essai (le Mccani(]U(' chimique, t. Il, p. ç)[\ et 62). III. » Voici une troisième série d'essais, exécutés avec un acide pyrophos- pliorique, préparé en décomposant à froid le |)vrophosphatc d'argent par une quantité strictement équivalente d'acide chlorhvdriqnc; la liqueur filtrée ne contenait ni chlore, ni argent. Elle renfermait, par litre : 3^*^,492 de phosphore, sensiblement la moitié de la liqueur (I), ot à peu près la même quantité que la liqueur (II). I/expérience a été commencée le 4 dé- cembre 189K » Les dosages ont fourni, en centièmes : l'iiospliorc à l'état d'acide Poids pyropliosphoriqiic. transformé. Après iS"" 96,0 I » 63*" (deux jours el demi 93,.1 S n i3 jours el demi ... . 9' -4 4;^ 2, 6 j) La variation est analogue à celle de la série précédente. » L'acide pyrophosphorique, mis en œuvre dans les essais ci-dessus, avait été préparé avec le sel de soude, obtenu par la déshydratation de l'orthophosphale bibasique. On peut se demander si l'on obtient le même acide, en opérant directement la déshvdratation de l'acide orthophospho- rique. Pour répondre à cette question, nous avons pris de l'acide ortho cristallisé el nous l'avons chauffe doucement dans une capsule de platine, en pesant de temps en temps (après refroidissement momentané sous une cloche), de façon à définir approximativement l'état d'hydratation. Celle-ci étant arrêtée à un certain moment, on détermine, par un dosage direct, la composition exacte de l'acide : précaution indispensable à cause de la volatilité sensible de l'acide phosphorique. Nous avons vérifié cette volatilité à maintes reprises dans nos analyses. Citons seulement les nombres suivants : » On a pris 8k'",3293 d'acide cristallisé renfermant 2^'',4i9.^ de pho.s-. phore : soit sur 100 parties, P = 29,0, c'est-à-dire PO'IF= 91,8; ce qui répond sensiblement à 2PO'II'\lFO. » On les a chauffés. Le produit obtenu pesait G^'', 3476, et renfermait maintenant 2«%3 160 de phosphore; soit P*0' = 5^,3o44, et H*0= i«',o432. Rapport atomique .. = — rr- Phosphore volatilisé : oS'',io35 ou 4»3cen- ( 78i ) lièmes. On était parvenu à iin terme moyen entre les acides pvro et meta. » Cette volatilisation ne commence à se manifester que lorsqu'on a atteint la limite à laquelle l'acide meta devrait commencera se former, d'après le calcul; elle est surtout considérable quand on opère sur un acide pur. Au contraire, elle est presque insensible, tant que l'on ne dé- passe pas la limite calculée pour l'acide )>yro, ainsi qu'il résulte de l'essai suivant : « 1 S', 9287 de l'acide cristallisé précédent, renfermant P — o^', 5586, ont été ramenés par chauffage au poids de i»',6236, contenant P = 0,557, soit P^-0^:^ isr^o-jSy et H^O^oS',3479. » Rapport atomique : 1«0* I H^O ~ 2,16 » Ceci étant reconnu, nous avons cherché à doser l'acide pvrophos- phorique dans les pi'oduits obtenus par une déshydratation conve- P2Q5 , nable. Soit le dernier produit Tp^y = — ?j ces rapports répondraient, d'après le calcul, à de l'acide pyrophosphorique mélangé avec une petite quantité d'acide ortlio, soit 84 parties de phosphore pyro pour 16 ortho. Cependant le dosage effectif a indiqué seulement 56,4 centièmes de phos- phore à l'état d'acide pyro : d'où résulterait l'existence simultanée de 29,8 de phosphore ortho, pour i3,8 de phosphore meta. » On a vérifié que l'acide pyro ainsi obtenu se transforme ensuite dans la liqueur sous l'influence du temps, avec la lenteur signalée dans les pré- cédentes expériences.- )) On voit par ces chiffres que la formation de l'acide meta commence, avant même que la déshydratation corresponde à la formule de l'acide pyro. » En d'autres termes, dans le cours de la déshydratation de l'acide or- ihophosphorique, il se produit des équilibres, en vertu desquels les trois acides coexistent. On voit en même temps que si, durant le chauffage, on avait dépassé le terme de la déshydratation répondant au pyro, il ne suffirait pas d'ajouter ensuite de l'eau pour rétablir un état identique. M Lorsque la déshyilratation est poussée au delà du terme correspon- dant à l'acide pyro, les phénomènes deviennent plus compliqués, en raison ( 7«^ ) (le la polymérisation partielle de l'acide inétaphospliorii[iie, laquelle donne lieu à des acides (POMI)", et probablement aussi à des dérivés intermé- diaires entre POHI et P-0' H*, tels que P'0"'H%P'0"H'' et autres, pré- vus suivant la théorie générale des composés polvatomiquos, formulée par l'un de nous à l'occasion de la glycérine et des sucres et hydrates de car- bone ('); théorie acceptée généralement aujourd'hui et facile à traduire en formules dites de constitution. )) Nous reviendrons prochainement sur ces questions, en étudiant les changements successifs de l'acide métaphosphorique. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les terres du groupe ytlrique contenues dans les sables monazuès. Note de MM. î^. Sciiutze:\berger et Boudouaud. a Dans une précédente Note (-), nous avons eu l'honneur d'appeler l'attention de l'Académie des Sciences sur les terres du groupe yttrique (terres non précipitables sous forme de sulfate double, par le sulfate de po- tassium en solution saturée) contenues dans les sables monazitésde la (Caro- line du Nord. Nous avons appliqué, pour arriver à les séparer et à réduire leur mélange en espèces définies : i° la méthode des cristallisations frac- tionnées à chaud des sulfates; 2° la méthode de décomposition partielle des nitrates, opérée entre 3oo° et 33o°, en suivant le travail de séparation par la détermination des poids atomiques faite par décomposition au rouge vif d'un poids connu de sulfate et pesée de l'oxyde résidu. » Nous avons constaté ainsi que lorsque la méthode de cristallisation fractionnée des sullates ne donnait plus lieu à une séparation appréciable, les poids atomiques fournis par les diverses fractions restant sensiblement constants, on arrivait encore à des séparations très marquées par la décom- position partielle des nitrates. » En partant d'un mélange de terres bien débarrassées de thorium, cérium, lanthane et didyme, donnant comme poids atomique moyen du métal correspondant des nombres variant entre io5 et 108, nous a\ons pu isoler ainsi des portions dont les poids atomiques étaient compris entre ( ' ) Berthelot, Leçons sur les principes sucrés, professées de\-ant la Société chimique de Paris, en 1862, p. 221 el p. 287 et suivantes. — Chimie organique fondée Sitr la synthèse, t. II, p. 4-3; i86o. ('■') Comptes rendus, l. CXXII, p. 697. ( 783 ) 96 (limite inférieure) et i5o (limite siipériein-e). L'une de ces portions, qui nous a semblé offrir un caractère de stabilité assez grand, conduisait au poids atomique io2-io3. )) Pour arriver à des conclusions plus serrées, nous avons combiné le contrôle de la détermination des poids atomiques avec l'examen spectro- scopique (spectre d'étincelle éclatant sur le chlorure dissous). » Voici, en résumé, les résultats obtenus par la décomposition frac- tionnée des nitrates. » On réunit les terres qui, par cristallisation fractionnée des sulfates, à chaud, ont donné des poids atomiques voisins; on transforme en nitrate que l'on sèche et que l'on chauffe dans une capsule cylindrique en platine, plongée dans un bain fondu de citrates de potassium et de sodium (à mo- lécules égales), porté entre 3io" et 330". Lorsque la masse, d'abord fluide, cesse d'émettre des vapeurs d'acide azotique et de peroxyde d'azote et se trouve transformée en un produit solide, cristallisé, qui ne change plus de poids, on traite par l'eau bouillante qui sépare un sous-nitrate insoluble. La solution est évaporée à sec et le résidu est soumis, dans les mêmes conditions, à la décomposition [)artielie. » Les sous-nitrates ainsi obtenus et la dernière eau-mère sont sépa- rément transformés en sulfates que l'on fait cristalliser et qui sont décomposés par la chaleur (rouge vif) pour déterminer les poids ato- miques correspondants. » Dans certains cas, lorsque la quantité de matière ne permet pas de multiplier les séparations, on se contente de partager en sous-nitrate et en eau-mère. I. — Mélange de terres dont les poids atomiques des métaux correspondants sont compris entre io4,2 et io4,65. Poids atoQiiques correspoDtlants. Sous-niu-ale n" 1 '07,95 » n° 2 I o5 , 60 » n° 3 102,2 Eau-mère io3,o » Le sous-nitrate transformé en nitrate et fractionné à son tour par décomposition partielle, a donné : Poids atomiques. Sous-uitrale 11° 1 loi ,25 Eau-mère 102, 45 ( 784 ) II. -- Terres à poids atomiques égaux à 97. Poids atomiques. Sous-nilrale n° 1 io4,5 » 11" 2 101 ,75 tau-mère 93) < 111. - Autre mélange de terres à poids atomiques compris entre 97,6 et 97,7. Poids atomiques. Sous-nitrale n° 1 io3,8 n° 2 98,5 » n" 3 95,6 Eau-mère 96,0 IV. — Mélange de terres à poids atomiques compris entre io5 et 109. Poids atomiques. Sous-nitrate n» 1 ii3,35 11 n° 2 109,00 » n" 3 106,45 » n° 4. io4,o » n" 0 102,0 Eau-mére. . . 106, 5 » Remarqtions (lue, dans cette série, le poitl.s atomique correspondant à l'eau-mère est notablement supérieur à celui du dernier sous-nitrate (n" 5) et très voisin du poids atomique initial. V. — Mélange de terres à poids atomiques compris entre \\i ,Z et 110,7. Poids atomiques. Sous-nitrale n° 1 1-42,0 » n" 2 11 8 , 43 » n" 3 '. 111,2 )) a° k 109,95 Eau-mère 108, 45 \'I. — Mélange de terres à poids atomiques voisins de 122. Poids atomiques. Sous-nitrale n» 1 142,0 » n° 2 1 aG , o » n" 3 117,8 Eau-mère 1 1 o , 5 ( 785 ) VU. — Mélange de terres à poids atomiques compris entre 108, 45 et 111,0. Poids atomiques. Sous-nitrate n° 1 1 15,2 » n° 2 110,3 Sous-nilrate n° 3 108, 55 » n° k- I o5 , o3 •> n" 5 io4,25 Eau-mère 109,01 1) Ici aussi on voit le résidu (eau-mère) conserver un poids atomique très voisin de celui de la terre initiale, les sous-nitrates successifs ayant des poids atomiques décroissants, d'abord supérieurs à celui du début, puis notablement inférieurs. VIII. — La terre de Veau-mère du n° VU. poids atomique 109, i, a donné par une nouvelle séparation Poids atomiques. Sous-nilrate n° 1 io5,3 Eau-mère 1 1 1 , 5 IX. - La terre de l' eau-mère du n" VIIF, poids atomique 1 1 1 ,5, a donné Poids atomiques. Sous-nitrate n" 1 io3,o Eau -mère 111,0 X. — La terre de l'eau-mère du n° lA', poids atomique 111,0, a donné Poids atomiques. Sous-nitrate n" 1 99, i Eau-mère 1 1 1 , 5 » Dans les séries VIII, IX, X on voit l'eau-mère, c'est-à-dire le nitrate non décomposé, conserver le poids atomique initial, tandis que le sous- nitrate, qui, en masse, représente environ le tiers du produit employé, otïre un poids atomique notablement inférieur à celui du produit initial. » En réunissant les séries VII à X qui se font suite, on a Poids atomique initial : 108, 5-i 1 1. Poids atomiques. Sous-nitrate n° 1. 1 lî, 2 » n° 2 110,2 » n° 3 108,55 ( 7«6) Poids atomiques. Sous-nitrate n° 4 io5,3 » n" 5 104,7.5 » n° 6 I o5 , 2 » n" 7 io3,o » n"» 99,0 Eau-mère 111,0 XI. — Mélange de terres à poids atomique compris entre 104,0 et 106, 5. Toidi atomiques. Sous-nilrale n" 1 108,7 Eau-mère 100, 1 5 » La moyenne, le parlasse s'élant effectue à poids égaux, e.st 101,4. notablement in'crienre à to5. moyenne initiale. XII. — La terre du sous-nitralc n" 1 du n" AI. poids atomique io3,-, a donné la série : Poids atomiques. Sous-nitrate n" 1 111,1 n n" 2 106, o5 » n" .3 , I o5 , 7.5 Eau-mère i o3 , 4 » Dans cette série, la moyenne des résultats (106,6) est supérieure au point de départ. Xin. — Terre des eaux-mères du n° .Vf, poids atomique 100, :>. Poids atomiques. Sous-nilrale n" 1 tob,.\ » n° 2 io3,i » n" 3 io3,25 Eau-mère 109,3 » Ici encore la moyenne io6,t des ré.sultats est notablement supérieure au point de départ 100, i5. XIV. — Terres à poids atomiques compris entre \!\i et \!\ô. Poids atomique. Sous-nitrate n° 1 i55,75 Eau-mère '37,4 ( 7^7 ) XV. — Eau-mère du n" XIV, poids alomvjue iSy,/)- Poids atomiques. Sous-iiltrale n° 1 i5o,2 Eau-mère 128, 2.5 XVI. — Terre à poids atomiques compris entre i5o et i55,75. Poids atomiques. Sous-nitrate n» 1 163 , 5 Eau-mère 1 48 1 3 XVIT. — Terre à poids atomique égal à 97,7. Poids atomiques. Sous-nitrate n° 1 9^>7 Eau-mère 97 ' "^ XVIII. — Autre mélange de terres à poids atomiques compris entre gS et 99. Poids atomiques. Sous-nitrate n" 1 io3,6 Sous-nitrate n° 2 97 > 5 Eau-mère 96,7 XIX. — ï^e sous-nitrate n° 1 du n" XVIII fractionné à nouveau a donné Poids atomiques. Sous-nitrate n" 1 108 , 5 Eau-mère 98 , 5 XX. — Mélange de terres à poids atomiques compris entre io3, i et io3,4 : Poids atomiques. Sous-nitrate n" 1 io3,8 Sous-nitrate n" 2 ici ,3 Eau-mère io5,o.5 » XXI. Dans nos longues recherches qui ont porté sur le produit de près de io''s de sables monazités, nous n'avons obtenu que très peu de terres, 4^"' à 5^', à poids atomiques inférieurs à 96. Le mélange de ces terres, à poids atomiques compris entre g3 et 94» 5, a donné : Poids atomiques. Sous-nitrate n" 1 100, i Eau-mère 93 , 3 C. R., 1896, ?.' Semestre. (T. CXXIII, N» 20.) I o3 ( 788 ) » L'eau-mère, 93,3, fractionnée ;i son leur, a donné : Poids alomiques. Sous-nitralo n" 1 96, i Eau-mère 9' 1 2.") » Ce dernier résultat seul se rapproche du poids atomique de l'vltria, 89. » Examen speclroscopique. — Malgré cette grande diversité dans les poids atomiques déterminés par une méthode simple qui ne prête pas à l'erreur, toutes ces terres, depuis 91,25 jusqu'à \l\%, donnent un spectre d'étincelle sur chlorure semblable et se confondant avec celui du mé- lange initial, (le spectre présente surtout deux bandes caractéristiques om- brées à gauche, formées par la juxtaposition de lignes occupant : (a) l'espace compris entre les numéros 69 et 73 du micromètre de notre appareil dont la division 90 coïncide avec la raie D du sodium >. ^ G 1 8 à G I 'i ; et (i) l'espace compris entre les divisions 80 et 85 À = 602 à 595,5. On constate, en outre, mais d'une façon moins marquée, diverses raies dont les plus apparentes sont : » (c) située de 188 à 190 \ ^= 499 — 497.5 et » (é?) située de 217 à 220 A =; 48i,5 — 480. » En résumé, les spectres observés semblent se confondre avec celui de l'yttria et la conclusion, si on se bornait à l'étude spectrale, serait certaine- ment que les terres examinées par nous sont de l'ytlria presque pure, tout an plus souillée par quehjucs centièmes de terres étrangères. » Cette conclusion n'est pas admissible, puisque nous avons retiré du mélange initial une quantité notable de terres à poids atomiques élevés allant jusqu'à i5o, qui, toutes, donnent le même spectre. » Nous nous trouvons donc ici en face de deux ordres de faits, tous deux bien établis, et qui semblent contradictoires. Dans une prochaine Note, nous discuterons les hypothèses que soulèvent ces résultats et qui permettent d'arriver à faire accorder les données de l'analyse spectrale et celles des poids atomiques. » ( 789) GÉOGRAPHIE. — Détermination des positions de Santa Criiz de Teneri/e, Saint-Louis (Sénégal) et Dakar; mesures d'intensité de (a pesanteur ; par M. Bouquet de la Gkye. « Le Mémoire présenté à rx4ca(lémie fait partie du cinquième Volume des Annales du Bureau des Longitudes, qui est en cours de publication. » 11 contient la série des observations faites par MM. Cecilio Pujazon, directeur de l'observatoire de San Fernando; Driencourt, sous-ingénieur hydrographe, et moi. » La latitude des points précités a été déterminée à une approximation de moins d'une demi-seconde fl'arc, et les différences de longitude ont été obtenues à quelques centièmes de seconde de temps, malgré l'emploi de signaux télégraphiques passant par un câble sous-marin. » L'intensité relative de la pesanteur a été recherchée en cinq points, à l'aide de deux pendules à longueur invariable. Ce système se recommande par la facilité et la rapidité des observations et par l'exactitude des résul- tats ; il est, en même temps, très économique. » Grâce à la bienveillance du Gouvernement espagnol et des autorités de Tenerife, j'ai pu étudier en deux points, aux stations de Santa Cruz et d'Orotava, l'influence de la masse de l'île sur la déviation du fil à plomb. Les résultats, s'appuyant sur une triangulation faite par les ingénieurs espa- gnols, accusent une déviation presque inexplicable. » A la fin du Mémoire se trouvent les résultats d'observations sur le magnétisme terrestre. » M. E. GcYou fait hommage à l'Académie de deux Mémoires intitulés « Les problèmes de Navigation et la Carte marine; types de calcul et Ta- bles complètes, par M. E. Guyou » et « Observations magnétiques en mer, à bord du croiseur le Duhourdiea, par le lieutenant de vaisseau Schwerer; méthode de réduction des observations, par le capitaine de frégate E. Guyou ». M. Ad. Cauxot fait hommage à l'Académie d'une brochure qu'il vient de publier, sous le titre « Sur les variations observées dans la composition des apatites, des phosphorites et des phosphates sédimentaires; remarques ( 790 ) hiir legisement cl le mode de formalion de ces phosphates ». (Exlrail des Annales (les Mines, août iHqG.) ]\OMlNATlOx\S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission qui sera chargée de juger le Concours du prix Lecomte. MM. Marcel Bertrand, Fouqué, Gaudry, Cornu, Joseph Bertrand, réu- nissent la majorité des suffrages. CORllE SPOIV D AI\ CE . M. Naxsen adresse des remercîmcnts à l'Académie, qui l'avait nommé Correspondant en 189.5, alors qu'on était encore sans nouvelles de son expédition au pôle INord. M. le Secrétaire PERPÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume intitulé « Enquête médico-psychologique sur les rapports de la supériorité intellectuelle avec la névropathie. — In- troduction générale. Emile Zola; par M. Edouard Toulouse ». MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur l' extension que l'on peut donner au théorème de Poisson, relatif à l' imariabilité des grands axes. Note de M. H. Axdoyer, présentée par M. Poincaré. « En recherchant d'une façon précise sous quelle forme il est possible de généraliser les théorèmes de Lagrange et Poisson relatifs à l'invaria- bilité des grands axes des orbites planétaires, je suis arrivé aux résultats suivants, qui s'appliquent à un problème très général, dont les différents problèmes de la Mécanique céleste ne sont que des cas particuliers. » Supposons que la position d'un système matériel dépende de la con- naissance, en fonction du temps t, de 2r variables conjuguées deux à deux, P\iP2i • • •> J'r'i fji> Ç2' • --t Çr vérifiant un système d'équations canoniques dpi _ on d,j, _ d\\ dt dqi dt dqi R étant une fonction des éléments (^) et (y), et de /. ( 791 ) » Supposons la fonction R développable en série trigonomélrique de la forme R = i(A/,cosV/,+ Bp sin Vp), où les coefficients A^ et B^ ne dépendent pas de t, mais seulement des éléments, et où l'argument V^ est de la forme V^= T\ (n,t-hc,) 4- r.,(n.J-hc.,) -+-. . .-H rç,(/i^J 4- Cp) + U /" les /•; étant des entiers positifs, négatifs, ou nuls; les quantités «, et c, dé- pendant des éléments; les arguments U^,, enfin, étant des fonctions li- néaires connus du temps; d'ailleurs, on a p%r. » De plus, on suppose, et l'on conserve cette hypothèse dans tous les cas semblables, que la série trigonométrique qui représente R est écrite sous forme symétrique, c'est-à-dire que l'argument V^, peut prendre des valeurs égales et de signes contraires, et que pour deux telles valeurs les coefficients correspondants Aj, sont égaux, tandis que les coefficients B^ sont égaux et de signes contraires. » Si l'on remplace les éléments canoniques par 2/- autres éléments quel- conques a,, a,,, ..., a.,r, les équations différentielles qui déterminent ces nouveaux éléments sont i OÙ, d'après les notations de Poisson, » Prenons pour éléments (a) les («), les (c) et 2r — 20 autres quan- tités b,, b.2, ...; faisons l'hypothèse que les coefficients A^, B^, ainsi que les parenthèses (n,, rij), .... (è/,, i^ ), sont indépendants des c,; posons // = / «/ (/( , /i,f -h Ci = /,■ -H f , ; exprimons R à l'aide des n,, r,, b/,, /,, de sorte que t n'y figure explicitement que par les U^; enfin imaginons que l'on sache a priori d'une façon quel- conque qu'il est possible de trouver pour les quantités ri;, e,, b^ des expres- sions développables en séries trigonométriques analogues à celle qui re- présente R, les \p étant des arguments proportionnels aux temps connus, et qu'il en est alors de même des produits (a,, aj) y-- ( 792 ) » Ceci posé, considérons les coefficients A^^, B^ du développement de la fonction perturbatrice R comme des quantités petites du premier ordre, et déterminons successivement les parties des divers ordres des éléments inconnus, par approximations successives. » Dans la première approximation, quand on néglige complètement R, les a, ont des valeurs constantes x, ; en particulier •/;,• et e, ont pour valeurs V,- et £,, et la quantité /, a pour valeur v,/ ou ).,. » Si/estune fonction de la forme ^.Ay-' les y^ étant des fonctions des éléments, on peut, en mettant en évidence ses parties de dilférents ordres, l'écrire et, d'après les approximations successives, 8"/ se présente ainsi où les fonctions X"" sont périodiques et développables sous la forme i(Y; COSco^-f-Z^silHOp). » Si la fonction R„, que l'on obtient en donnant, dans R, aux éléments leurs premières valeurs approchées, se dcvelojjpe elle-même en série telle que Ro = i(PpCos'^p + Q^ sin']/p), avec les coefficients Y^" et Z'"' contiennent précisément n -+- 1 facteurs qui sont des Pp ou Q^, ou des dérivées de ces coefficients par rapport aux a,; et si "l'p,» ^p,> • • •' ^;'„., sont les arguments qui correspondent à ces fonctions, on a » Si l'on considère X|"', les (o^ correspondants sont des sommes de ij/^ vérifiant au moins i relations indéj)en(lantes de la forme (a) ^,,^^4-<^,,^4-...+ ';,,,^=const. (r<« + i), rendant inapplicables les formules générales d'intégration; et, en particu- lier, pour obtenir la partie constante de X|"', il faut encore avoir la nou- velle relation ( ^) '};>+ et, à partir de cette droite, divisons le cercle en 2« secteurs égaux, que nous numéroterons i, 2 in en tournant dans le sens positif. Les secteurs d'ordre impair seuls pourront être sec- teurs de convergence pour la substitution considérée, c'est-à-dire que x devra être pris dans un de ces secteurs à l'exclusion des autres, ou du moins qu'après un certain nombre d'itérations on finisse par v pénétrer. La condition est nécessaire, mais non suffisante. Il faudra encore qu'il existe, autour du point a, un domaine non infiniment petit ne contenant aucune racine, différente de a, des équations y^''(,r ~ x) = o, p étant un entier quelconque. » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les siirface.sà lignes de courbure isométriques. Note de M. T. Ckaig, présentée par M. Darboux. Baltimore, i6 octobre iSgfi. « Dans une Note que j'ai eu l'honneur d'adresser à M. Hermite, j'ai remarqué que— > — > les réciproques des rayons de courbures principaux, sont solutions particulières des équations aux dérivées partielles, ^'^ dudv R2 du \ùu^^^ l\^ ^ kJ dv «p, ^ — étant solution particulière j, (2) f^_f|lo,f ^f)^-f $i = o ^ ^ àitdv Vf)i- ^ TA, Rj / du R, dv ((p, = — étant solution particulière). » u, V étant les paramètres des lignes de courbure et R,, R, , respective- ment, les rayons de courbure géodésique de u = const., t' = const., c'est- à-dire Ri ~ ^/Ë& ~dTr' l\, ~ ^710 du » J'ai aussi remarqué que les suites de Laplace provenant de (i) et (2) sont équivalentes, c'est-à-dire ont les mêmes invariants. Je veux maintenant faire une remarque concernant les équations ([) et (2) elles-mêmes. Ces ( 795 ) deux équations sont identiques si l'on a (5) -,- lo"^ = o et -T- lo2;^|5- = o. ^ ' du ^ R., ôi' ^ H, » De (3) nous tirons immédiatement E = U,V,, G = U,V,; et pour l'élément linéaire nous avons ds-= [J.,\J^,^dir^ \^d^>^ \ U 2 V 2 OU ds- =\{\]dtâ -^Ydv-), les U étant fonctions de u seule, et les V fonctions de c seule. » IjCs équations (i) et (2) ont maintenant toutes deux la forme , . -, d'-'i d log^X t^tf. c* logy/X do ^ ' Ou dv <)v Ou Ou Oi' Mais, dans ce cas, l'équation ponctuelle relative au système conjugué formé des lignes de courbure u ei v est .r. 0-(> _ t>logv/X 0Q_ _ Olog^ï (^ _ ^ ' Ou Ov dv Ou Ou Ov Et, comme 1 = 1]., Va, nous avons du Ov =^ o. Il suit donc que (5) est l'adjointe à (4)- Nous avons donc le théorème sui- vant : Siu et vsont les paramètres des lignes de courbure et si ces lignes forment un système isométrique, tel que ds''=l(l]du-^Vdv-), où 1 = U,V„ alors les réciproques —, — des rayons de courbure principaux satisfont à une équation aux dérivées partielles qui est l'adjointe de celle qui est satisfaite par les coordonnées cartésiennes du point («, c) de la surface. » G. R., 1896, 2- Semestre. (T. CXXIII, N» 20.) io4 ( 796 ) MÉCiVMQUK. — Sur une Mccaniçae réglée. Note de M. IIenk de Saussure. « Les principes de Géométrie réglée, exposés dans une Note ( ' ) précé- dente, s'appliquent sans modilîcalion à la Mécanique. Il suffit de remar- quer que toute rotation de la sphère fondamentale sur elle-même peut être définie au moyen d'un arc de grand cercle AC( = m-|-(/), que l'on suppose porté par l'équateur de la rotation; la distance angulaire des points A et C ( =: . j représentera la vitesse angulaire. L'arc AC est un vecteur sphérique et son pôle P reste fixe pendani la rotation. On peut aussi définir tout couple appliqué à la sphère fondamentale, au moyen d'un vecteur sphérique AC situé dans le plan du couple; la distance angulaire des points A et C représente alors le moment du couple. » De même, deux droites A et C dans l'espace, formant entre elles un codistangle (AC) = — p-=^, définissent soit un mouvement hélicoïdal, soit un torseur, c'est-à-dire l'ensemble d'un couple et d'une force agissant sui- vant l'axe du couple. La plus courte distance m des droites A et C figure, dans le premier cas, la vitesse de translation et, dans le second cas, le moment du couple; l'angle /compris entre les deux droites figure, dans le premier cas, la vitesse de rotation et, dans le second, la force. On dira que le codistangle (AC) est un rectangle, et l'on voit que l'axe ou pôle de ce rectangle est la droite P qui mesure la plus courte distance entre A et C. La force /est ainsi représentée par un angle situé dans un plan perpen- diculaire à sa ligne d'action. » Les rectangles se composeront comme les vecteurs sphériqucs : or, si AC et AC sont deux vecteurs sphériques, P et P' leurs pôles, le vecteur résultant Ar a même origine que les vecteurs composants, et si l'on désigne son pôle par U, la grandeur et la position du vecteur AT sur la sphère sont déterminées par la loi ordinaire du parallélogramme, c'est-à-dire par les équations ( Ar ==AC'-f-ÂC'%2ÂC.ÂC'cos(PF) (0 J ÂCsin(Pn) = Ât7sin(iïr) pn-)-nF=PF- (') Comptes rendus, séance du y iioveiiibr(; 1896. ( 797 ) » Considérons maintenant deux rectangles quelconques dans l'espace et, pour fixer les idées, supposons que ces rectangles représentent deux torseurs. Soient P et P' les pôles de ces torseurs, et A la perpendiculaire commune aux droites P et P'; on se donne les forces /"ety, ainsi que les moments m et in! des couples relatifs à chaque torseur, la plus courte distance / des pôles P et P' et leur angle «; on demande de trouver le torseur résultant. » On peut d'abord déplacer les torseurs composants (par rotation et glissement) autour de leurs pôles respectifs, de manière à leur donner pour origine commune la droite A; appelons C et C les droites extrémités des torseurs dans cette position. On aura (ÂC) =. ^^, (ÂC') = ^-i-^, (Pî^) 1 » lia droite A sera aussi la droite origine du torseur résultant (Ar), c'est- à-dire que le pôle n de ce torseur rencontre A à angle droit. Dès lors, le pôle n sera déterminé dès que l'on connaîtra l'un des segments \ et V que les droites P, P' et II interceptent sur la droite A et l'un des angles a et a,', que le pôle n forme avec les pôles Pet P'. Ces inconnues peuvent se grouper de manière à former des codistangles, car on a évidemment ^-i^ = (p^). ^ = (nF) et !i^ = (Âr), en appelant

. + )/=:/, ( oc + a := «, qui déterminent les six inconnues 9, [y., \, a, V, a'. » Il est évident que cette solution générale comprend tous les cas par- ticuliers de compositions, car si ( — ~- \ représente un torseur, ( -p ) re- présentera un simple couple, puisque alors /^ o; si, au contraire, m = o, le torseur se réduit à une force /. M Du reste les lois générales d'opérations subsistent pour tous les cas particuliers, quoique les équations prennent, dans certains cas, une apparence paradoxale. Ainsi la règle de la multiplication de deux codist- angles /A-f-IB\ /C-(-ID\ (AD + BC)-t-I{BD) donne pour B = o et U = o : et si A o. o, quoique ni A ni (] ne soient nuls. Mais ces relations n'infirment en rien l'exactitude des résultats et Ton doit les considérer comme valides dans tous les calculs. C'est ainsi qu'on a, par exemple. (T)--(t)=(-: » I.a docomposllion dos rectangles étant identique à celle des vecteurs sphériques, si l'on veut décomposer un rectangle V, dont le pôle est une droite n quelconque de l'espace, en trois autres rectangles V^, V^, V., dont les pôles coïncident avec trois axes de coordonnées rectangulaires \, V, Z (par exemple les trois axes principaux d'inertie d'un corps), on ( 799 ) aura évidemment y^=cos(nx), V, =cos(nY), v^ = co.s(nz). » Ces trois équations complexes fourniront six équations ordinaires qui détermineront les trois rectangles composants. Toute la Mécanique des corps rigides peut être traitée sous le même point de vue. » PHYSIQUE. — Sur les déformai ions permanentes du verre et le déplacement du zéro des thermomètres. Note de M. L. Marchis, présentée par M. Mascart. « Le déplacement du zéro des thermomètres à mercure a été l'objet de travaux; remarquables de la part.de divers expérimentateurs, au nombre desquels je citerai M.Guillaume et les savants du Bureau international des Poids et Mesures. Mais ceux-ci se sont surtout préoccupés de construire un thermomètre à mercure présentant un très petit déplacement du zéro : ils y sont parvenus grâce à une étude patiente du thermomètre en verre vert recuit, maintenu entre o° et ioo°. Dans ces limites, on arrive à obtenir un thermomètre dont le déplacement du zéro atteint à peine l'ordre des mil- lièmes de degré. » Mais en raison même des très petits déplacements présentés par le verre vert recuit, il devient très difficile de mettre en évidence les lois aux- quelles peut obéir la marche du zéro d'un tel thermomètre. Aussi me suis-je proposé de produire de très grands déplacements en m'adressant non plus au verre vert, mais au cristal, et en portant le thermomètre soit à des températures beaucoup plus élevées que ioo°, soit à des tempéra- tures très inférieures à zéro. » Le cristal que j'ai employé est connu des constructeurs sous le nom de cristal Guilhert Martin; sa composition est bien connue. J'ai, d'ailleurs, par des analyses directes sur divers échantillons employés, constaté que sa composition était très sensiblement constante. » Dans mes expériences, j'ai déterminé le déplacement du point 60 : le terme de comparaison est v\\\ thermomètre en verre ^'ert recuit, construit depuis deux ans et qui, depuis celte époque, a été porté un très grand nombre de fois de la température ordinaire à 70° au plus : malgré ces ( 8oo ) variations, fréquemment reproduites, le zéro de cet instrument ne se dé- place plus de 7^ de degré j)ar mois. » Les divers thermomètres en cristal sur lesquels j'ai opéré ont été étudiés : » Soit entre 60° et i85" (ébuUition de l'aniline), » Soit entre 60" et 3 10° (cbullition de la dipliénvlamine), » Soit entre 60° et 35-j° (cbullilion du mercure), » Soit entre 60° et — 80" (acide carbonique solide). » Dans la plupart des cas, les expériences ont été conduites de la ma- nière suivante : » Le thermomètre, étant à 60", est introduit dans une enceinte main- tenue à la température T; on l'y laisse un temps 0 : on le ramène alors à 60", par un refroidissement brusque; on le reporte à la température T et l'on recommence l'expérience précédente. » Je dis que des expériences forment une même série lorsqu'elles sont toutes produites entre les mêmes températures ^(60") et T sans chan- gement dans le mode d'échauffement ou de refroidissement. » Mes expériences m'ont conduit aux résultats suivants : » i" Désignons par x,,x.,, o",, ... les indications du thermomètre en cristal correspondant, dans les expériences successives d'une même série, à l'indication t = 60° du thermomètre étalon. M Les valeurs x,, X2, x^, . . . vont sans cesse en croissant, de manière que les différences {x.j — x,), (x^ — x.,), . . . tendent vers zéro, » Elles admettent poui- limite supérieure la valeur X.=-/..(0,^T). » 2° La limite supérieure a une valeur d'autant plus grante qi\e la tem- pérature T est elle-même plus élevée. » 3" La limite supérieure X, étant atteinte dans une série (0, f,T), on produit une /jertMri«X,. » La perturbation qui permet de passer de la limite X, à la limite \.j est produite, soit en portant l'instrument un temps déterminé à une tempéra- ture supérieure à T, soit en le maintenant à des températures comprises entre ^ et T; soit enfin en changeant le mode de refroidissement de T à /. M 4" I^'' limite supérieuie X^ étant atteinte, on produit une nou\eile perturbation identique à celle qui a permis de passer de la limite X, à la ( «oi ) limite Xo; on obtient, en reproduisant une série [0,/,Tj, une troisième limite supérieure X3. Par une perturbation identique aux deux premières on passe à une quatrième limite X,. etc. )) Les valeurs X,, X„, X,, ... vont sans cesse en croissant, de manière que les différences (X, — X,), (X3 — X.), ... tendent vers zéro. M Elles admettent pour limite supérieure la valeur X ; je désignerai cette limite sous le nom de limite des limites, correspondant à la série [9, t, T] et à la perturbation constante qui a permis d'obtenir la suite des limites X-, , X2, .... » 5" Produisons des séries dans lesquelles les durées de séjour de l'in- strument soit à t, soit à T, aillent en croissant. » Les valeurs des limites particulières à chaque série suivent la même loi que les limites X,, X,, .... En particulier, il existe encore ici une limite des limites. » Telles sont les différentes lois auxquelles nous a conduit jusqu'ici l'étude des thermomètres en cristal. Des expériences déjà entreprises avec les thermomètres en verre vert nous ont montré l'existence de lois iden- tiques; les déplacements seuls sont beaucoup plus petits ('). » ÉLECTRICITÉ. — Influence de l'aimantation sur les forces électromotrices des piles dont le fer est un des éléments. Noie de MM. Ulysse Lala el A. FouRNiER, présentée par M. Mascart. « Un couple thermo-électrique était constitué par une lamelle de cuivre serrée fortement entre les deux armatures d'un électro-aimant Faraday, de manière à former un élément symétrique. Un galvanomètre à réflexion, placé dans une salle éloignée, communiquait par l'une de ses bornes avec l'électrode cuivre du couple, l'autre borne étant en relation avec l'arma- ture fer et le sol. » L'élément thermo-électrique était chauffé le temps nécessaire à la production d'une déviation fixe de l'image lumineuse réfléchie par le miroir du galvanomètre. Cette déviation était d'environ ô*^"". L'état stationnaire ainsi établi, on excitait l'électro-aimant par le passage d'un courant de 8 ampères, fourni par une batterie d'accumulateurs. On observait un dé- (') Ce travail a été fait au laboratoire de Pli_)sii|iie de la Faculté des Sciences de Caen. ( 802 ) placement permanent de 3""" environ durant l'existence du champ. Ce dé- placement, dont le sens ne changeait pas par le renversement du courant excitateur, accusait une diminution de force électroraotrice. C'est un ré- sultat analogue à celui qui a été constaté par M. Grimaldi sur un couple thermo-électrique bismuth-cuivre. » Nous avons vérifie que la création du champ n'amenait aucune dévia- tion/?er/na/ie«/e dans le galvanomètre. L'établissement du champ produisait au contraire un déplacement très faible (i""" environ) disparaissant ra- pidement et en sens inverse de celui du phénomène observé. D'ailleurs par la suppression du courant, l'aiguille du galvanomètre reprenait sa position initiale. La diminution de force électromotrice était donc due à l'action du champ sur le couple. » En réalisant les mêmes conditions de symétrie que pour l'élément thermo-électrique, nous avons renouvelé l'expérience avec un couple hydro-électrique formé par un bloc évidé de paraffine de 7""" à 8""" d'épaisseur, dont les armatures de l'électro constituaient à la fois les faces et l'une des électrodes. Ce bloc contenait de l'eau distillée dans laquelle était plongée, entre les deux faces fer et à une fraction de millimètre de chacune d'elles, une lame de cuivre formant la seconde électrode. » La méthode n'a pas varié. Cet élément hydro-électrique donne un courant légèrement inférieur à celui du couple thermo- électrique fer- cuivre. Le phénomène observé a été de même nature et la diminution de force électromotrice pendant l'existence du champ a été d'environ ^ de la force électroraotrice normale de la pile. » Cette expérience, en contradiction avec les résultats obtenus par MM. E.-L. Nichols et W.-S. Franklin, confirme, par une méthode expé- rimentale différente, ceux de MM. H. -A. Rowland et L. liell, llurmuzescu et les j)révisions théoriques de M. Janet et de M. Duhem. » OPTIQUE. — Mesure de petites épaisseurs en râleur absolue. Note de MM. Cii. Fabry et A. Perot, présentée par M. Potier. « L'emploi des franges des lames minces en lumière homogène, fournit une méthode précise pour la mesure de petites épaisseurs; c'est une des formes de celte méthode que nous allons décrire, en indiquant d'abord la nature et les propriétés des lames minces employées. « Les franges que nous observons sont des franges en lumière trans- ( 8()3 ) mise; or, quand on produit ces franges entre deux surfaces de verre, elles sont noyées dans un éclairement intense à cause du faible pouvoir réflecteur du verre; pour un verre d'indice 1,32 le pouvoir réflecteur, sous l'incidence normale, est/^o,ol2, et le rapport des intensités des maxima et des minima est ( -.] ^ i,i8 seulement; si, au contraire, on produit ces franges entre des surfaces réfléchissantes, pour lesquelles y=z o, 75 par exemple, le rapport des maxima aux minima devient égal à 49, les minima sont presque obscurs; ces conditions se trouvent réalisées si l'on argenté foiblement les lames de verre qui limitent la lame mince d'air. Les franges présentent alors l'aspect de lignes très fines tracées sur fond sombre. La cause de ce fait est l'existence des réflexions multiples; il y a interférence de l'onde qui a traversé directement le système avec celles qui ont subi, à l'intérieur, 2,4, •••> 2/2 réflexions et dont, grâce à la valeur élevée dey, les intensités ne décroissent pas très rapidement; les différences de marche de ces ondes avec la première sont alors A, 2 A, . . , «A. Les ondes ne sont concordantes que si A est un multiple exact de X, mais, pour peu qu'il en diflere, il y aura interférence entre l'onde directe et des ondes réfléchies d'ordre plus ou moins élevé. C'est la même raison qui fait qu'un réseau donne une série d'images nettes d'une fente éclairée par de la lumière monochromatique. » Un calcul, dû à Airy, montre que, I„ étant l'intensité maximum, l'in- tensité correspondant à la différence de marche A est 1 = 1 " 1/" . A' pourf-^ 0,73, - _ fyi = 48, et la valeur de I devient très petite dès que Y diffère sensiblement d'un nombre entier. A une distance d'un maximum égale à ,'- de frange, l'intensité n'est que le sixième de sa valeur maximum. On aperçoit en lumière monochromatique, dans ces conditions, des franges brillantes, très déliées, dont le pointé peut se faire avec une grande exacti- tude. Le phénomène ne venant que de la valeur élevée du pouvoir réflec- teur, on conçoit pourquoi les franges des lames minces, au voisinage de la réflexion totale, et, en particulier, celles d'Herschell, présentent cet aspect ( ' ). (') Cii. Fabky, Thèse et Journal de Physique, ïi' série, t. I, p. 3i6; 1892. C. R., 1896, 2« Semestre. (T. CXXUI, N» 20.) Io5 ( 8o4 ) » Si la lumière qui éclaire la lame est composée d'un certain nombre de radiations simples, chacune d'elles donnera son système de franges fines sans qu'il v ait confusion entre les rlifféreiits systèmes; s'il s'agit de doux radiations pou dilléreiites, les disparitions observées par Fizcau et M. î\Ii- clielson seront remplacées par des dédoublements; la double raie du sodium donne lieu à une série de dédoublements se reproduisant pcrio- di(]uement toutes les mille franges environ; ce phénomène a été observé par JM. Boulouch ('). Il est facile d'ailleurs, connaissant les longueurs d'onde des radiations incidentes, de déterminer l'aspect des franges pour une épaisseur donnée; celte remarque est précieuse pour la vérification du numéro d'ordre d'une frange; nous avons employé dans ce but les radia- tions jaunes du sodium et rouge du lithium produites par le même brûleur; il V a coïncidence des svslèmes toutes les huit franges environ. » Étant donnres ces propriétés des franges des lames minces argentées, nous avons pu construire des lames prismatiques comprises entre deux lames de verre argentées de ao*^™ de long. Dans le sens de la longueur on a tracé, sur une des argentures, une division en millimètres; grâce à l'étude des franges nous avons pu construire des Tableaux numériques et des courbes nous donnant, pour chaque lame, l'épaisseur en chaque point de la graduation. Nos lames, au nombre de cinq, empiètent les unes sur les autres et vont de Go à 38o -de la raie jaune du sodium. Le détail de la méthode suivie pour cet étalonnage et sa vérification sera donné ulté- rieurement. » Grâce à ces lames nous pouvons, par une simple lecture, déterminer l'épaisseur en un point d'une lame mince argentée. » Cette détermination est rapide et, de plus, par deux lectures succes- sives, nous pourrons déterminer au besoin la variation d'épaisseur d'une lame mince, quelque brusque que soit le déplacement, ce que ne saurait per- mettre l'observation ordinaire. » Voici, brièvement exposée, la méthode employée : nous projetons, sur la lame à mesurer, l'image d'une de nos lames prismatiques étalons, con- venablement choisie; le système est traversé par de la lumière blanche (arc électrique) et, les précautions étant prises pour éviter tout échauffe- ment, nous observons la lame à étudier avec une lunette. En général, on ne voit aucune frange; mais, en particulier, si l'épaisseur de la partie de la (') Journal de Physique, 3'= série, t. Il, p. 3i6; iSgS. I ( 8o5 ) lame étalon projetée sur la lame est peu différente de l'épaisseur corres- pondante de celle-ci, il pourra y avoir interférence entre les rayons qui, réfléchis deux fois sur la lame étalon, onl traversé directement la lame mince, et ceux qui ont subi les modifications inverses. Aux points pour les- quels les épaisseurs sont égales, on verra une frange blanche bordée de franges colorées, rappelant les teintes des réseaux; le centre de la frange blanche dessine le lieu des égales épaisseurs ; on fait apparaître et l'on dé- place cette frange en faisant glisser la lame étalon normalement à son arête. La détermination de l'épaisseur se fait en lisant dans la lunette le numéro de la graduation sur lequel se trouve la frange et se reportant aux Tables. » La manipulation consiste donc simplement à déplacer la lame étalon jusqu'à apparition de la frange blanche et à lire le chiffre correspondant. » Dans l'emploi de cette méthode pour la di-termination d'épaisseurs en valeur absolue, on est amené à faire une correction due à la perte de phase par réflexion sur l'argent. Elle est d'autant plus faible que la couche d'argent ne dépasse pas ~ de frange. Elle disparaît dans les mesures de variation d'épaisseur. » PHYSIQUE. — Sur les densités de l'azote, de l'oxygène et de l'argon et la composition de l'air atmosphérique. Note de M. A. Leduc ('), présentée par M. Lippmann. « La découverte de l'argon est venue modifier un certain nombre des résultats numériques que j'ai publiés antérieurement : poids atomiques, volumes moléculaires, et en première ligne la densité de l'azote. » J'ai été amené en outre à reprendre l'étude de quelques gaz, et en particulier celle de l'oxygène dont la densité me paraissait un peu faible en comparaison de telle de l'azole chimique. » Azote. — Lord Rayleigh a déjà déterminé la densité de l'azote préparé de diverses manières; mais, ainsi qu'il m'a fait l'honneur de me l'écrire, ses expériences avaient surtout pour but de rechercher si la densité de ce gaz était bien indépendante du procédé de préparation. » Je me suis proposé de trouver aussi exactement que possible la densité de ce gaz, en le préparant par les procédés qui paraissaient les plus propres à le fournir à l'état de pureté. (') Ce travail a été exécuté, ainsi que le précédent, au Laboratoire d'enseignement physique, à la Sorbonne. ( 8'>6 ) )i 1. Décomposition de l'azotile d'ammonium par la clialeur. Lfi gaz obtenu est for- tement mélangé d'oxydes d'azote et de gaz ammoniac; il est purifié par une longue colonne de cuivre suivi d'oxyde de cuivre, portée à l'incandescence. » 2. Décomposition de l'azotate d'ammonium par la clialeur. Le protoxjde d'azole impur ainsi obtenu est traité comme ci-dessus. » 3. Décomposition du bioxvde d'a/otc par le cuivre incandescent. » k. Décomposition du gaz ammoniac par l'oxyde de cuivre incandescent. Cet oxyde est suivi d'une colonne de cuivre qui a pour but de décomposer les oxydes de l'azote produits dans l'action précédente. » Dans tous les cas, l'azote obtenu traverse, avant de se rendre au ballon à densités, une colonne à potasse et une autre à ponce sulfurique, puis un tube en U chargé d'anhydride phosphorique. » Le vide est fait dans tous les appareils, avant l'opération, afin d'éviter la présence de l'argon. » Les poids d'azote contenus dans mon ballon, à n° et 76'""', se sont trouvés compris entre 2^'', 8467 et 28', 8^74; l^tir moyenne 2^"', 8470 cor- respond, toutes corrections faites, à la densité par rapport à l'air 0,967 17 (')• » O.Tygène. — J'ai trouvé autrefois pour la densité de l'oxvgène |)ar rapport à l'air i,io5o6. Bien que ce nombre ne résultât que d'une seule série d'expériences, électrolyse d'une solution de potasse, je l'avais admis sans hésitation parce qu'il s'harmonisait avec les autres résultats obtenus jusque-là. » Après la découverte de l'argon, ce nombre me parut un peu faible. J'entrepris de préparer l'oxygène en décomposant par la chaleur le permanganate de potasse cristal- lisé. Avant d'arriver au ballon à densités, le gaz passait sur de la potasse, de la ponce sulfurique et de l'anhydride phosphorique. La densité fut trouvée voisine de ijioSay. » Je repris alors la préparation de l'oxygène par électrolyse; mais, au lieu d'une petite colonne de mousse de platine, j'employai, pour éliminer l'hydrogène, une longue colonne d'oxyde de cuivre jjortée au rouge sombre. Trois expériences bien concordantes ont donné i,io5ai. » Convaincu par cette expérience de l'insuffisance de la mousse de pla- tine dans les expériences antérieures, j'admettrai pour la densité de l'oxy- gène I ,io523. » Argon. — J'ai eu mainlca lois l'occasion de faire i"cmar([U(>r (pic la con- coniance remarquable des nombres obtenus, tant par Lord Ravleigh que par (') Ainsi que je l'ai fait remarquer antérieurement, la dernière décimale peut être entachée d'une erreur de plusieurs unités. D'ailleurs, le présent nombre a beaucoup do chances d'être approché par excès. Peut-être serait-il prudent de le réduire à 0,9671. ( 8o7 ) moi-même, pour la densité de l'azote atmosphérique, implique la constance de la proportion de l'argon dans ratmos[)hère. Ce |)oint a été mis récemment hors de doute par M. Schlœsing fds (') qui a trouvé pour la proportion de l'argon dans l'azote atmosphérique o,oi 19. M Désignons par d, d' et x les densités de l'azote chimique, de l'azote atmosphérique et de l'argon. On a {d' = 0,97203) c?'=o,oii9a;-f-(i — 0,0 119) f/. On en tire X — 1,376, ou, par rapport à l'hydrogène, 19,80 au lieu de 19,9 admis jusqu'ici. » Résumé. — Je crois utile de fixer ici ces résultats en donnant le poids du li tre de chacun de ces gaz à 0°, soit sous la pression d'une barye (io"C.G.S.), soit sous la pression atmosphérique normale à Paris. Pression. Oxygène. Azote. Argon. 1 barye ie%4ioo is"', 2338 is'',755 I atmosphère iS'',4293 i6"-,25o7 iE"-,78o » Je reviendrai prochainement sur les poids atomiques de l'azote et de l'oxygène. » Composition de l'air atmosphérique. — J'ai déterminé un grand nomhre de fois la composition de l'air atmosphérique desséché et dépouillé de l'acide carbonique, etc., et j'ai trouvé qu'il contient en moyenne les ^^ de son poids d'oxygène. » La considération des densités de l'oxygène et de l'azote atmosphé- rique (^) conduit au nombre 282, 08, que l'on peut considérer comme identique au précédent. » D'autre pari, les /^^ d'azote atmosphérique se décomposent propor- tionnellementaux nom,bres988i X 0,96717 et 1 19 x 1,376, ce qui donne t'jïïu po'"" l'i'zote, et 7^1- pour l'argon. ^ » La composition centésimale de l'air atmosphérique moyen est donc représentée par le Tableau suivant : Azote. Oxygène. Argon. En poids 75,5 23,2 i,3 En volumes 78,06 21 0,94 (') Comptes rendus du 2 novembre 1896. (-) A. LiîDUC, Comptes rendus, 4 août 1890. L'emploi du nombre i , io5o6 pour la densité de l'oxygène me conduisit alors à 232,35. L'écart me parut imputable aux erreurs d'expérience. ( 8o8 ) THERMODYNAMIQUE. — Sur une loi relative à la vapeur d'eau. Note de M. Râteau, présentée par M. Poincaré. « En construisant un abaque de la consommation llicorique d'une ma- chine à vapeur d'eau, j'ai constaté une relation nouvelle, digne d'être rc- niarqnée, entre les éléments qui résultent des expériences de Regnault. » On sait que l'énergie disponible N dans i"^^' de vapeur d'eau, initiale- ment saturée et sèche, qui évolue ilans une machine parfaite en passant de la pression absolue d'amont P à la pression d'aval p, avec détente adiaba- tique complète, poussée jusqu'à la pression p, est donnée, en kilogram- niètres, par la formule dans laquelle les lettres ont la signification suivante : E = /pS, équivalent mécanique de la calorie, T, température absolue correspondant à la pression P, Tj température absolue correspondant à la pression p, G chaleur spécifique de l'eau à la température T, r chaleur de vaporisation de l'eau à la température T,. » Partant de cette formule et m'appuyant sur les Tables déduites des ex- périences de Regnault, j'ai construit un abaque permettant de trouver rapidement la consommation théorique k, en kilogrammes, par cheval et j)ar heure, pour une machine parfaite fonctionnant entre les pressions P et/>. J'avais d'abord fait l'abaque en portant /> et P sur deux axes rectan- gulaires; les points d'égale consommation {k constant) dessinaient des sortes de paraboles. J'ai eu alors l'idée de refaire l'abaque en coordon- nées logarithmiques (log/j en abscisse et logP en ordonnée), ce qui m'a donné l'occasion de faire cette observation, que les points d'égale consom- mation se rangent parfaitement en ligne droite. Les écarts sont (h; l'orJre du millième et paraissent dus aux erreurs de dessin, peut-être aussi aux |)etitcs erreurs des Tables de Regnault. Cette loi se vérifie entre i''^ et 25'^''' pour P, d'une part, et 0*^6,05 et 3''^ pour p, d'autre part, c'est-à-dire dans des limites extrêmement étendues. ( 8o9 ) » Il résulte de là que les valeurs de I* ol p, qui donnent à la consomma- tion k une même valeur, sont liées par une relation de la forme (2) ap = V. « J'ai pu faire encore deux autres constatations bien curieuses en trans- formant l'abaque logarithmique en abaque par points isoplèthes, suivant l'ingénieiisc méthode de M. d'Ocagne. Si l'on porte logP et \ogp respecti- vement sur deux droites parallèles et en sens inverses, les points /c, qui sont les correspondants des droites /c du premier abaque, se rangent aussi en ligne droite, ce qui prouve que les droites k convergent vers un même point, dont on trouve les coordonnées approximativement égales à P = /9 = 3o 000 ooo''s. » Déplus, les points k se distribuent d'une manière très simple; leurs distances au point de consommation infinie sont inversement proportion- nelles k k — o ,^. On déduit facilement de là les valeurs de a et 6 en fonc- tion de k. Portant ces valeurs dans la relation (2), on voit que k s'exprime très simplement en fonction de P et/?. » T^a formule est (3) ,[•=,+ A-T'o?P. logl^ — logp » Le dessin conduit à prendre les valeurs suivantes pour ces trois coef- ficients a, [î et y, les logarithmes étant pris avec la base 10, 7. = o,85, (î = G,95, -,' = 0,92. » Avec ces valeurs le calcul de /•, par la formule (3), ne diffère du calcul direct que de quantités très petites, généralement inférieures à y^, en grandeur relative, pour tous les exemples compris dans les limites ci-des- sus indiquées. )) Il est bien remarquable que k ait ainsi une expression simple, rigou- reuse on peut le dire, en fonclion de P et p, alors que la chaleur de vapo- risation et la tem|)érature d'ébullition, dont ^" dépend directement, sont liées à la pression par des relations compliquées dont la forme exacte est, d'ailleurs, encore inconnue. ( «»o) Comparaison de la formule k 6,95 — 0,92 logP Pressions en kilogrammes par cenliinclre carré. P. P- I ,00 o,o44 I ,00 0,074 1 ,00 0,107 1 ,00 0, i4o3 I ,00 0,1745 1 ,00 0,3228 1,00 o,4356 10,00 OjoSai » 0, 123 » o,356 » 0,677 II 1 ,o5o » 1,4 40 » i,83o » 2,200 0,I0(') 0,01 o,io(') 0,02 o,5o(') 0,02 25,00 1 ,00 25,00 (') 5,00 w,^^/ , , OgP- log p k calculé par par les labiés la formule G , 000 J-974 7,000 6,997 8,000 8,01 1 9,000 8,999 I 0 , 000 10,018 I 5 , 000 i5,oo 20,000 20. 1 1 3,5oo 3,49' 4,000 4,007 5,000 5,oi3 6,000 6,007 7,000 7,011 8,000 8,oi5 9,000 9,026 10,000 1 0 , 020 8,752 8,720 12, i4i 12,110 6,045 6,020 4>9i5 4,902 8>993 8,953 avec le calcul direct. Différence en millièmes. -4,3 —0,4 + «.4 -0,1 -t-i,8 -t-0,0 ■+-5,5 -2,5 + '>7 + 2,6 + 1,1 + 1 ,6 + '.7 -f-2,9 -+-2,0 -3,6 — 2,5 -4,> — 2,6 -'4,5 va.YSlQVE.— Robinet pour récipients destines aux gaz comprimés ou liquéfiés. Note de MIM. E. Ducketet et L. Lejeune. « Tous ceux qui font uu u.sage fréquent de V oxygène comprimé .savent, par expérience, que ce gaz, lancé trop vivement (par le simple jeu du ro- binet du récipient) dans un détendeur ou directement dans le tube de caoutchouc fixé à la lampe oxhydrique, produit quelquefois une violente explosion, et la combustion du tube de caoutchouc dans le second cas. » MM. BerlheloL et Vieille (Comptes rendus, séance du 5 octobre 1896) ont signalé le danger que l'acétylène liquéfié peut présenter, dans les mêmes conditions, lorsqu'il est lancé trop vivement dans un détendeur ou (') Exemples exuapolés. ( «>I ) dans tout autre réservoir de faible capacité : le danger serait en perma- nence dans les mains de tout le monde. » Le robinet de sortie que nous présentons à l'Académie offre une plus grande^sécurité ; il ne permet pas la sortie rapide du gaz, même par une ma- noeuvre rapide de\la vis V. A l'intérieur de ce robinet se trouve une sou- <£^ pape S ayant une ouverture de sortie permanente et réglée; par suite, cette soupape permet une rentrée rapide du gaz pour le remplissage du ré- cipient R, mais elle s'oppose à une brusque sortie du gaz, ainsi qu'il vient d'être dit; on évite ain§i l'introduction anormale du gaz dans le détendeur ou dans la conduite de distribution. » CHIMIE GÉNÉRALE. — La neulrulité des sels et les indicateurs colores. Note de M. H. Lescœur, présentée par M. Troost. « l. Les anciens chimistes définissaient les bases par leur propriété de verdir le sirop de violettes, de rougir le papier de curcuma et de bleuir le tournesol rouge, et les acides par la propriété de rougir le tournesol bleu. Mélançreant les acides et les bases, de façon à neutraliser leur action sur G. R., 1896, 2» Semestre. (T. CXXIII, N° 20.) 106 ( >^'2 ) les indicateurs colorés, i\s ohlenjtienlle sel nioyen ou sel neutre, coinbinaison de l'acide et de la base qui ne peut ni rougir le tournesol bleu, ni bleuir le tournesol rouge, et cette dcfinition s'est continuée jusqu'aujourd'hui. » Celle manière de définir la neutralité des sels a soulevé des objections. Certains d'entre eux, par exemple le sulfate de zinc, rougissent le tourne- sol. Ils ne sont donc pas neutres suivant la définition, et pourtant les ana- logies ne permettent pas de les séparer des sels a éritablement neutres, du sulfate de soude par exemple. Berzelius a donc proposé, en conservant pour les sels de potasse et de soude les signes de neutralité fournis par les indicateurs colorés, de ne tenir aucun compte de ce caractère pour les autres sels métalliques et de convenir, pour la nomenclature, de se régler sur l'analogie avec les sels de soude correspondants. Ainsi les sulfates neutres seront ceux qui, comme le sulfate neutre de soude, contiennent trois fois plus d'oxygène dans l'acide que dans la base. M 2. En réalité, à l'origine de cette question, se trouve un malentendu sur l'interprétation des signes fournis par le tournesol, malentendu qui dure toujours. )) Le tournesol contient une matière colorante rouge formant avec les alcalis des composés bleus. Dans l'eau pure ou eu présence d'un acide cet indicateur sera donc rouge. Il sera bleu en présence d'un alcali libre. En présence d'une base insoluble, tantôt il demeurera rouge sans modification, comme dans le cas de l'alumine, tantôt il donnera des composés violacés, insolubles ou ])eu solubles, plus ou moins décomposables par l'eau et la solution se décolorera plus ou moins complètement, tout en demeurant ordinairement rose. » Si, dans une solution renfermant une base insoluble et un acide mi- néral en excès, on verse un alcali, en présence du tournesol, de façon à passer de l'acidité à l'alcalinité du milieu, le tournesol varie du rouge au bleu et ce virage est quelquefois suffisamment net pour qu'il fournisse un moyen de dosage, comme c'est le cas pour les sels d'alumine. ]Mais le virage se produit, non au moment où, l'acide étant sature, la précipitation de V oxyde commence, mais (/uand celle-ci étant achevée, le milieu contient de l'al- cali en excès. Pour la plupart des métaux le virage est des plus obscurs et entre le moment où il y a encore de l'acide libre et celui où l'alcali se trouve en excès, pendant la période de la précipitation, le tournesol passe par toutes les nuances intermédiaires entre le rou"e elle bleu. » Il est rationnel de regarder comme neutre l'état du milieu pendant la période de la précipitation. H ne contient alors ni acide, ni alcali libre. Le ( 8i3 ) cas de l'alun et des sels analogues semble montrer qne la coloration rouge du tournesol n'indique pas nécessairement l'acidité du milieu. Elle peut également signifier la neutralité. Les phénomènes différents que présentent d'autres sels métalliques, en raison de leurs variations et de leur obscurité, ne sauraient prévaloir contre cette opinion. )i 3. Celte interprétation est confirmée par l'étude des autres indica- teurs, aujourd'hui très nombreux. » La phtaléine du phénol est une matière incolore donnant avec les alcalis des composés rouges. Elle ne se combine pas aux oxydes métal- liques insolubles. Dans un milieu contenant une base insoluble et un acide en excès, si l'on verse un alcali, en présence de la phtaléine, la solution sera d'abord incolore par la présence d'un acide libre; celui-ci étant neu- tralisé et l'oxyde se précipitant, elle demeurera encore incolore et le virage au rouge n'aura lieu que lorsque, la totalité de l'oxyde étant préci- pitée, le milieu contiendra de l'alcali en excès. » La phtaléine, par son virage, signale donc, non le passage de V acidité à l'alcalinité, mais le passage de la neutralité à l'alcalinité. Ses indications sont comparables à celles du tournesol, mais infiniment plus nettes. » 4. L'iîéliantine (orangé Poirricr n" .3) est une matière colorante sen- siblement incolore en milieu alcalin ou neutre, mais devenant rouge en présence des acides libres. Si, dans une solution d'un oxyde métallique avec un acide en excès, on verse un alcali, en présence de l'héliantine, le milieu est d'abord coloré en rose; puis le virage au jaune se produit quand tout l'acide libre est saturé. C'est ensuite seulement que commence la pré- cipitation. Cet indicateur signale donc le passage de Taciditc à la neutralité. Les données qu'il fournit sont absolument opposées à celles du tournesol et de la phtaléine. » Conclusion. — En combinant les données de ces deux ordres de matières colorantes, la notion de neutralité prend un caractère de grande netteté. La coloration rouge de la phtaléine ou bleue du tournesol indi- quant la présence d'un alcali libre, la coloration rose de l'héliantine indi- quant la présence d'un acide libre, on réservera le terme de neutre pour l'état d'un milieu tel que, d'une part, l'héliantine demeure incolore, d'autre part, la phtaléine demeure incolore et le tournesol rouge. » On reconnaît ainsi que les sels, tels que l'alun, le sulfate de zinc, etc., que Berzelius considérait comme acides au tournesol, sont en réalité neutres aux réactifs colorés et que dans la question de la neutralité des sels il y a concordance entre la théorie et les données des indicateurs colorés. » ( «ï4 ) CHIMIE MINÉRALE. — Action (le l'acide snlfiinqiir et de l'iode sur l'acide iodique. INolc de M. Paul Chrétien, présentée par M. Troost. « L'iicide iodique est sohiblc dans l'acide sulfuriqiu' qui en dissout \ de son poids environ à 200°. Celte dissolution ne s'eficclue jamais sans déga- gement de quelques bulles d'oxygène provenant d'un commencement de réduction de l'acide iodique et, par refroidissement, la liqueur laisse dé- poser des cristaux légèrement teintés en jaune. Afin d'éviter cette colora- lion, j'ai dû verser le liquide cliaud dans une capsule de porcelaine; conte- nant quelques centimètres cubes d'acide azotique fumant; dans ces conditions, on obtient des cristaux parfaitement incolores. Desséchés sur de la porcelaine poreuse, ils contiennent f)y à 98 jiour 100 d'anbvdrifle iodique; le reste est de l'acide suUurique; mais ce dernier est simplement interposé et disparaît complètement si l'on a soin de pulvériser finement les cristaux et de les dessécher de nouveau; ainsi traités, ils donnent 99,6 pour 100 d'anhydride iodique à l'analyse. J/action de l'acide sulfu- rique permet donc d'obtenir cet anhydride à l'état cristallisé, forme sous laquelle il n'avait pas encore été décrit. » Dans aucune circonstance, je n'ai obtenu combinaison des deux acides. Millon (') avait décrit plusieurs de ces combinaisons et étudié la réduction de l'acide iodique au sein de l'acide sulfurique. » Si l'on porte à la tempèristure de 2;)o°-2()o" la dissolution sulfurique de l'acide iodique, ce dernier se décompose, un abondant dégagement d'oxygène se produit, et la liqueur prend une teinte jaune plus ou moins foncée. Par refroidissement, le dégagement d'oxygène cesse, et bientôt il se forme un dépôt jaune et amorphe. La comj)osition de ces poudres jaunes est variable, mais toutes jouissent de la propriété suivante : au contact de l'eau, elles se décomposent brusquement en donnant de l'iode, de l'acide iodique et de l'acide sulfuriepie. » Si l'on pousse la réduction de l'acide iodique jusqu'à production d'abondantes vapeurs d'iode, la liqueur brunit de plus en plus, et si l'opé- ration a duré assez longtemps, la liqueur obtenue, qui est noire, ne laisse tout d'abord rien déposer en se refroidissant; mais, au bout de quelc[ues jours, on voit apparaître des cristaux jaunes dont la formation s'ellectue (') MiLLOX, Annales de Chimie el de l'Iivsi/itie, t. \II ; p. 336. ( 8r5) très lentement, elle dure le plus souvent plusieurs mois; en même temps, le liquide se décolore. » L'iode est très peu soluble dans l'acide sulfiirique, mais il s'y dissout au contraire très bien à la faveur de l'acide iodique. Lorsque, dans une dissolution sulfurique chaude de ce dernier acide, on introduit de l'iode en excès, elle noircit fortement et peu à peu se forment des cristaux jaunes . identiques à ceux dont il vient d'être question. » Ces cristaux ont été déliarrassés avec le plus grand soin de l'acide sulfurique re- tenu mécaniquement et analysés de la façon suivante : » Projetés dans Feau, ils se décomposent instantanément en donnant de l'iode, de l'acide iodique et de l'acide sulfurique; dans la liqueur bouillante, on faisait passer un courant dlijdrogène, l'iode distillait et était recueilli dans une solution d'iodure de potassium. » Dans le liquide incolore, on introduisait ensuite du zinc et un excès d'acide phos- phorique; l'acide iodique était réduit et l'iode était distillé et dosé comme précédem- ment. I) L'acide sulfurique restait dans la liqueur, il était pesé à l'état de sulfate de ba- ryum. » Enfin, l'eau que contienuent ces cristaux était dosée à part. La matière était cliaufiTée jus(iu"à décomposition complète dans un tube de verre au contact de la li- thaige, une colonne de cuivre retenait l'iode, Teau était recueillie dans un tube à ponce et pesée. » Cette méthode d'analyse donne la composition centésimale, le rap- port du poids de l'iode mis en liberté par l'eau au poids de l'iode restant à l'état d'acide iodique et le rap|)ort du poids de l'iode tolal an poids de l'oxygène. Les résultats sont les suivants : Iode mis en liberté par l'eau 9,6, 13 pour lou Iode restant à l'état d'acide iodique 39,o4 » Oxvgène correspondant 12, 3 <■ .\nliydride sulfurique 'io, \ Eau 2.19 '^"''r'''..i'!'"''" I ^.29^ 5,282 a 1 owgeue. . Rapport des deux ( poids d'iode. . . ( I , ao9 I , 497 99-75 \îovi-iinc 5,296 5,286 5,296 5,297 5,291 1,543 1,5 ■.498 1,494 1 ,5o6 ( «i6 ) » Ces nombres conduisent à la formule S0\ îll"0, PO^ pour laquelle la théorie exigerait : Iode mis en liberté par Teau 23,9^ P- 'Oc Iode restant à l'élat tracide iodique ... . ■^8,97 » Rapport de l'iode I ^ Oxygène 1 2 , 27 » à l'oxygène ■ . . ( ' ' -' Anhydride sulfuriqiie ao,46 » Eau 2,3 » 99-98 .. M Ces calculs ont été faits en admettant que l'anhydride iodeux donne à froid dans l'eau la môme réaction que l'anhydride chloreux ou plutôt les chlorites ÎKl'ébullition. » On doit avoir en effet 3PO' + H-O = ol-'O'* + K-P. » Mais l'acide iodhvdricpie ne pouvant exister en présence de l'acide iodique donne la nouvelle réaction iPO=4-H^P=:fr-4-lPO, d'oii finalement 3PO=' = |T=0'+"P. M Cette équation indique que les deux poids d'iode sont dans le rap- port ^. Le tiombre trouve est 1 ,5o6. » On sait qu'en faisant agir l'oxygènjc ozonisé sur la vapeur d'iode, M. Ogier (' ) a obtenu une poudre jaune subissant en présence de l'eau une décomposition identique et correspondant à de l'anhydride iodeux souillé d'un peu d'anhydride iodique (-). » CHIMIE ANALYTIQUE. — Analyse de l'air par l' .\s;i\ricus atramentarius. Note de M. T.-L. Piiipsox. « Dans mes Notes surlorigine de l'oxygène atmosphérique qui ont paru dans les Comptes rendus (1893-1895), j'ai essayé de faire voir, en me fon- dant sur les considérations paléontologiques et l'expérience chimique ('; Coiupte.s rendus, l. LWW'I, p. -■?.■:. (-) Travail fait au ].,al)oraloire du Chimie minérale de la Faciillc des Sciences. ( Si? ) directe, que le gaz oxygène, qui forme actuellement environ la cinquième partie en volume de l'atmosphère terrestre, y a paru progressivement comme résultat des fonctions vitales des plantes vertes. En premier lieu, c'était par les plantes les plus inférieures (algues vertes), qui encore de nos jours donnent, poids pour poids, plus d'oxygène que les plantes supé- rieures. » En faisant végéter diverses plantes vertes sur l'eau dans du gaz azote en présence d'acide carbonique, je me suis convaincu que les plantes vertes sont essentiellement anaérobies, qu'elles peuvent végéter sans oxy- gène libre, que ce sont elles dont la Nature s'est servi pour munir l'atmo- sphère terrestre de gaz oxygène, et qu'à mesure que, par la suite des siècles, la composition de l'atmosphère a graduellement changé, en deve- nant de plus en plus oxygénée, les plantes à cellules aérobies et les ani- maux ont dû apparaître. » Si je mets sur l'eau, dans une cloche pleine d'azote, contenant de l'acide carbonique, une plante verte, telle que le Corn'oh'uhis arçensis ou le Lysimachia nummularia, par exemple, bientôt l'atmosphère de la cloche aura reçu de l'oxygène et, dans quelques mois, elle sera même plus riche en oxygène que l'atmosphère extérieure. » Dans VAgaricus atramentarius , au contraire, nous avons l'exemple d'une plante (animal?) à cellules aérobies, qui ne peut végéter sans oxy- gène libre, et qui est capable de faire l'analyse de l'air aussi complète- ment que fait un bâton de phosphore. En effet, si je mets sur l'eau, dans une cloche graduée pleine d'air, un pied de ce champignon (qui plonge entièrement dans l'air) et que je l'expose à la lumière solaire, comme j'ai fait pour mes plantes vertes, bientôt je remarque une condensation consi- dérable de vapeur d'eau ; puis, tout l'oxygène est absorbé, et l'acide car- bonique produit se dissolvant dans l'eau, celle-ci monte dans la cloche. Ainsi, dans une petite cloche de 200*^', le niveau de l'eau, au bout de quel- ques jours, est à lôo'^'^ et y reste. Alors la cloche ne contient plus que de l'azote et le champignon s'y dessèche et s'y conserve aussi longtemps que l'on veut, sa végétation ayant cessé. Si alors j'introduis immédiatement une plante verte telle que la Lysimachia, à côté du Champignon, la végé- tation de ce dernier peut recommencer lentement; mais, dans quelques jours, la plante verte aura versé dans l'atmosphère de la cloche plus d'oxy- gène que VAgaricus n'en peut utiliser, et alors le niveau du gaz sera à 170'''= ou 180" par exemple. » Ces expériences, faites dans mon laboratoire à Londres pendant les ( «i8 ) mois de sc|)tcaibre et octobre, je compte les continuel' à la procluiiiie sai- son. Aujourd'hui, j'ai voulu seulement constater qu'un p'iad d' A garicus alra- mentarius peut faire, en quehjues jours, l'analyse de l'air tout aussi cora- plètemcnt qu'un bâton de phosphore; car ce cliamj)ignon à cellules aérobies ne peut vivre que dans une atmosphère contenant de l'oxvgène libre et, au lieu de verser dans l'air du gaz oxygène, comme font les plantes vertes, il absorbe ce gaz pour le convertir en eau et acide carbonique, à peu près comme le fait un animal; seulement, dans le cas de ce dernier, l'ana- lyse n'est pas complète, l'animal, comme on sait, mourant d'asphvxie avant que tout l'oxygène soit absorbé. » CHIMIE MIXER A^LE. — Sur fjueic/ues propriétés de la glucinc pure. Note de M. P. Lebeau, présentée par M. II. Moissan. » Nous avons indiqué précédemment (') un procédé qui nous a permis de préparer la glucine dans un grand état de pureté en partant de l'éme- raudede Limoges. Ces premiers essais nous ont amené à reprendre l'étude des propriétés de la glucine. » Cet oxyde a été soumis à l'action de la température élevée fournie par le four électrique de M. Moissan. Sous l'influence de cette puissante action calorifique, la glucine a pu être fondue et volatilisée. L'oxyde de glucinium fondu se présente sous la forme d'une masse blanche à texture cristalline, rayant profondément le quart/, mais n'attaquant le rubis ipi'avec peine. Nous avons souvent rencontré, à la surface des fragments de glucine fondue, de petits cristaux hexagonaux, non adhérents, provenant vraisemblable- ment de la condensation de la vapeur de cet oxyde. La glucine paraît se volatiliser notablement vers son point de fusion; le même fait a déjà été observé pour l'alumine par ]\I. Henri Moissan (-). ■ » Les recherches de M. Ditte (') et celles de M. H. Moissan ('j ont (') P. Leueal', Sur le traitement de l'émeraude et la préparation de la glucine pure {Comptes rendus, t. CXXI, p. 640. (') H. Moissan, Réduction de l'alumine par le charbon (Comptes rendus, l. CXIX, p. 935). (^) A. DlTTli, De L' influence qu'exerce la calcination de quelques oxydes métal- liques sur la chaleur dégagée pendant leur combinaison {Comptes rendus, l. LXXIII, p. ..I). (') II. MoissAX, Détermination de la densité de la magnésie fondue {Comptes rendus, t. CXVIII, p. 5o6). ( 8i9 ) montré que la magnésie subissait une variation notable de densité sous l'influence de la calcination, variation allant de 3,193, pour la magnésie préparée à 350", à 3,654 pour la magnésie fondue au four électrique; les déterminations que nous avons faites sur la glucine nous ont conduit à un résultat tout différent. » Les densités des dilTérents échantillons d'oxyde de glucinium ont été prises dans l'essence de térébenthine, en prenant les précautions indiquées par M. Ditte ('). L'essence que nous avons employée bouillait à loS^-iôo" et sa densité à 0° était 0,88!^. Nous avons obtenu les résultats suivants : Densilés à o°. Glucine anhydre préparée à 44o° 0,012 Glucine calcinée vers 1200" 3, 010 Glucine cristallisée 3,oi5 Glucine fondue 3,025 » On voit que la glucine ne subit pas de polymérisation sensible par une action calorifique intense; elle doit par suite présenter peu de retrait. )) Nous avons également recherché si la glucine fondue était devenue inattaquable par les acides minéraux, comme cela a lieu pour l'alumine. » Les hydracides gazeux ne l'attaquent pas au rouge. L'acide chlorliydrique con- centré la dissout lentement à l'ébullition lorsqu'elle est porphyrisée; l'attaque est encore plus lente avec l'acide azotique concentré et bouillant. L'acide sulfurique concentré l'attaque complètement à chaud; sous l'inlluence de cet acide, l'oxyde de glucinium augmente de volume et se transforme en une poudre dense cristallisée qui est le sulfate de glucinium anhydre. Ce sulfate ne se dissout dans l'eau qu'après une ébullition prolongée. » Action de quelques corps simples sur la glucine. — Dans l'étude de l'action des corps simples sur cet oxyde, nous avons employé un produit anhydre obtenu, à aussi basse température que possible, parla déshydrata- tion de l'hydrate de glucinium. Cet hydrate a été préparé par la précipi- tation de la solution de sulfate de glucinium par l'ammoniaque. Le précipité séché à iio" correspond à l'hydrate normal. Par déshydratation à ^^o", à la température d'ébuUition du soufre, nous avions un oxyde anhydre com- plètement soluble dans les acides. » Le fluor l'attaque à chaud, avec formation d'un ihiorure fusible et volatil. Le chlore, le brome et l'iode sont sans action; il en est de même des métalloïdes de la deuxième et de la troisième famille. (') A. DiTTE, loc. cil. C. R., 1896, 1' Semestre. (T. C\.\II1,N" 20.) 'O' ( 820 ) » Nous avons montré, antérieurement, que l'oxyde de glucinium pouvait être réduit par le carbone à la température du four électrique en donnant un carbure de gluci- nium cristallisée ). Le silicium et le bore réduisent aussi la p;lucine. Le bore donne, dans ces conditions, un borure cristallisé attaquable par l'acide azotique; mais comme il est nécessaire d'opérer dans des tubes en charbon, seuls capables de résister à ces hautes températures, le borure est toujours mélangé de borure de carbone et d'un corps inattaquable par leB acides, cristallisé, transparent et de coloration jaune brun, qui, d'après nos premiers essais, est un borocarbure de phicinium. » Le potassium, le sodium et l'aluminium sont sans action sur la glucose. » M. Winklera indiqué la formation d'un hydrure de glucinium lorsque l'on maintient au rouge, dans une atmosphère d'hydrogène, un mélange de glucine et de magnésium. Ce tait nous a conduit à regarder comme pos- sible la réduction de la glucine par ce métal. Nous avons, à cet elTet, répété l'expérience de M. Winkler, dans les conditions expérimentales décrites par lui ('-). » Le mélange d'oxyde do glucinium a été chauffé trois heures au rouge dans un courant d'hydrogène, et l'on a laissé refroidir pendant une heure. Le produit resté dans la nacelle était blanc à peine teinté de gris; au contact de l'eau bouillante, il don- nait lieu à un faible dégagement d'hydrogène et d'un peu de gaz ammoniac; l'acide chlorhydrique étendu l'attaquait avec production d'hydrogène tout en laissant la ma- jeure partie de la glucine inattaquée. La présence d'une petite quantité de glucine dissoute dans la li(|ueur chlorhvdrique ne permet pas de conclure à la formation d'un hydrure de glucinium, la glucine, môme fondue, étant encore légèrement soluble dans les acides ainsi que nous l'avons démontré. D'ailleurs, en augmentant la durée de la chaun"e de manière à volatiliser plus de magnésium, nous avons vu le dégagement d'hydrogène décroître progressivement dans l'action de l'eau bouillante ou de l'acide chlorhydrique étendu sur le produit. » Enfin, nous avons chaulTé à la forge, dans un creuset brasqué, un poids déterminé de glucine avec un excès de magnésium. Ce métal a été complèteraenl volatilisé, et nous avons retrouvé intégralement la glucine. » Ces expériences nous permettent de conclure à la non-réduction de l'oxyde de glucinium par le magnésium. » Conclusions. — La glucine pure est fusible et volatile à la température du four électrique. Elle ne varie pas sensiblement de densité et elle con- serve la propriété d'être attaquable par les acides concentrés. » Le bore, le silicium et le carbone sont seuls parmi les métalloïdes susceptibles de réduire la glucine en donnant des composés cristallisés. Les (') P. Lebeau, Sur tin carbure de glucinium {Comptes rendus, t. CXXI, p. ^96). (-) WiKKLER, Berichle des deulscli. cliem. Gesells., t. XXIV, p. 1972; 1891. ( 821 ) métaux réducteurs, sodium, potassium, magnésium et aluminium sont sans action ('). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur un iodure de molybdène. Note de M. M. Guicuard, présentée par M. Moissan. « L'iode ne se combinant pas au molybdène, mémo à la température produite par un four à coke, nous nous sommes adressé à l'action du gaz iodhydrique sec sur le chlorure MoCP pour obtenir par voie sèche un iodure de molybdène. » Préparation. — On commence par préparer au four électrique, par la méthode de M. Moissan, du molybdène fondu (-). On le transforme en chlorure de molybdène, par l'action du chlore sur le métal en poudre disposé dans un tube de bohème assez long. Dans ce même tube, on fait passer, en sens inverse du chlore, d'abord de l'acide carbonique, puis du gaz iodhydrique sec. On chauffe le chlorure : une assez grande quantité d'iode est mise en liberté et entraînée par le courant gazeux, tandis qu'il reste, à la place qu'occupait le chlorure, un corps infusible et non volatil. » Pour débarrasser ce composé d'une petite quantité d'io.le libre qu'il renferme, on le lave par décantation avec du sulfure de carbone sec, jusqu'à ce que celui-ci ne se colore plus; il faut ensuite le maintenir pen- dant quelques heures à ioo°. » Cet iodure, ainsi préparé, se présente sous forme de poudre brune amorphe. Il est insoluble dans l'eau et dans l'alcool; sa composition est Mol" ('), sa densité 4,3. » Analyse. — Pour faire l'analjse de cet iodure de molybdène, on en brûle un poids connu dans un courant d'air; l'iode dégagé est absorbé par une solution étendue d'acide sulfureux d'où on le précipite ensuite à l'état d'iodure d'argent; l'acide niolyb- diquc, produit d'autre part, est recueilli au moyen d'une dissolution ammoniacale, puis précipité par l'acétate de plomb à l'ébuUilion, en liqueur neutre. (') Ce travail a été fait au laboratoire des Hautes Études de M. Moissan. (-) H. Moissan, Préparation du molybdène par fondu {Comptes rendus, t. CXX, p. i32o). (') Berzélius signale dans son Traité de Chimie (t. IV, p. 877) un composé de même formule, soluble dans l'eau, analogue au chlorure molybdeux, obtenu par dis- solution de l'hydrate molybdeux (aujourd'hui hydrate de sesquioxyde) dans l'acide iodhydrique dissous. ( 822 ) » On peut encore doser le molybdène en allaquanl l'iodure à basse lenipéralure par l'azolale de potassium fondu : l'iode se dégage et le métal se retrouve sous forme de molybdale de potassium. » Nous avons trouvé ainsi les cliinVes suivants ; Calculé pour Mol'. Mo 2-,i 27,5 27,4 I 72>8 72>9 72,9 72,60 » Propriétés. — J.'iodure de molybdène MoP peut être cliauiré dans des tubes vides d'air, jusqu'au point de fusion du verre, sans subir de décomposition. Lorsque le vide est incomplet, s'il a été produit par une trompe à eau^ on voit, à basse tempé- rature, une faible coloration jaune due à un peu d'iode libre et, en même temps, un léger sublimé blanc d'acide moljbdiqne. Cette décomposition n'augmente pas, même après plusieurs heures; elle est donc due à l'action d'une petite (|uantité d'air. L'io- dure de molybdène est, en effet, très facilement oxydable par l'air. CliauQe dans un tube ouvert, il perd de l'iode dès ajo"; le molybdène passe à l'état d'oxyde, qui se transforme en acide molybdique à |)lus haute temjièrature. L'oxydation se produit avec incandescence lorsqu'on cliaull'e brus(juement l'iodure sur une lame de platine. » L'action de l'hydrogène, qui donne du molybdène métallique pulvérulent, noir, et de l'acide iodliydrique, commence à Soc"; elle est très rapide au rouge naissant. » Le chlore réagit au-dessous de 240° et transforme l'iodure de molybdène en chlo- rure d'iode; le brome donne une réaction analogue. » Dans l'oxygène, il se produit une vive incandescence à 35o°; l'iode se volatilise rapidement, et l'acide molybdique produit est fondu, cristallisé et en partie volatilisé. » Le soufre transforme l'iodure en un sulfure noir qui, grillé à l'air, dégage de l'acide sulfureux. L'azote n'agit pas à la température de ramollissement du verre. » Les composés hydrogénés des métalloïdes donnent des décompositions intéressantes. L'eau froide laissée plusieurs jours en contact avec un peu d'iodure donne un louche par l'azotate d'argent; l'eau à 100° après quelques minutes de contact précipite nette- ment par ce réactif; enfin, si l'on chauffe l'iodure Mo P dans la vapeur d'eau surchauffée, il se dégage abondamment de l'acide iodhydriquc et, en outre, une quantité notable d'hydrogène; ce dégagement d'hydrogène n'a pas lieu à 100°; comme on ne constate aucune formation d'iode, il est probable que, à froid et à 100°, il se forme l'oxvde RIoO correspondant à Mol- tandis que, à plus haute température, cet oxyde MoO se transforme en MoO'- aux dépens de l'oxygène de l'eau ; l'oxyde produit dans la vapeur d'eau surchauffée est en effet bleu. » L'hydrogène sulfuré gazeux donne un sulfure qui brûle facilement à l'air. » Les acides sulfurique et azotique l'attaquent très lentement à froid; à chaud, ils produisent un départ d'iode et il reste une poudre rouge insoluble qui se convertit (') Dans une analyse, oe^oôoS d'iodure d'argent transformés en chlorure d'argent ont donné o8'',o37i ; le chiffre calculé serait oi^',o369 : l'iodure ne renfermait donc pas de chlore. ( 823 ) à plus haule lempéralure en acide molybdique blanc. La potasse en solution agit de même lentement à froid. » En résumé l'iorlure de molybdène MoP peut se préparer à l'état amorphe par l'action de l'acide iodhydrique sur le chlorure de molyb- dène ('). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la sépaj-ation du tungstène et du titane. Note de M. Ed. Defacqz, présentée par M. Moissan. « Quelle que soit la forme primitive sous laquelle se présentent les com- posés du tungstène et du titane, on peut presque toujours les amener à l'état d'acide tungstique et d'acide titanique. La méthode que nous présen- tons pouvant s'appliquer, soit quand ces corps sont à l'état métallique, soit quand ils sont à l'état d'oxyde, c'est seulement lorsqu'ils sont sous forme d'alliage qu'il n'est pas utile de les ramener sous celle d'acide. » Le procédé le plus généralement employé pour séparer l'acide tungs- tique de l'acide titanique est basé sur ce que, lorsque ces oxydes sont hydra- tés, le premier est soluble dans l'ammoniaque, le deuxième y est inso- luble; mais, quand la combinaison dans laquelle les deux acides se trouvent ensemble a été calcinée, on ne peut opérer la séparation par l'ammo- niaque; on est obligé de traiter le mélange par le bisulfate de potassium de façon telle que les deux acides entrent en solution; on peut alors em- ployer l'ammoniaque, mais, dans les deux cas, on est oblige d'en ajouter un excès et l'on sait que, dans ces conditions, de petites quantités d'acide tita- nique se dissolvent. » La méthode que nous proposons est basée sur les réactions suivantes : )) Lorsque, dans un mélange formé de 8 parties d'azotate de potassium et de 2 parties de carbonate de potassium et maintenu à sa température de fusion, on ajoute de l'acide tungstique calciné ou non, il s'y dissout entière- ment au bout de huit à dix minutes; la masse refroidie reprise par l'eau donne une solution claire dans laquelle l'acide tungstique est sous forme de lungstate de potasse ; » 1° Lorsque dans un mélange identique, maintenu à la même tempéra- ture, on ajoute de l'acide titanique et, en maintenant le rouge sombre pen- (') Ce travail a été fait au laboratoire des Hautes Études de M. Moissan. ( 824 ) dant vingt à trente minutes, si l'on reprend la masse par l'eau, on ne trouve pas traces d'acide titanique dans la solution; » 3" Lorsque dans un même mélange et dans les mêmes conditions de température (huit à dix minutes) on ajoute du tungstène métallique, il ne tarde pas à disparaître entièrement et la masse reprise par l'eau donne une solution parfaitement limpide; » Lorsqu'on ajoute dans le mélange en fusion du titane métallique, il s'oxyde et la masse blanche reprise par l'eau ne décèle aucune trace de titane dans la solution. » Manière d'opérer. — La prise d'essai, soit mélange des deux acides calcinés ou non, soit alliage, est traitée au creuset de platine par 738 fois son poids d'un mé- lange formé de : Azotate de potassium 8 parties Carbonate de potassium 2 » on chauQe au rouge sombre de vingt à trente minutes, on obtient une masse blanche qu'on reprend par l'eau après refroidissement; le produit est évaporé à sec au bain- marie afin d'avoir une liqueur filtrée parfaitement claire; on lave d'abord jiar décan- tation, on continue les lavages de la partie insoluble sur le filtre avec de l'eau chargée d'azotate d'ammoniaque; sans celte précaution, de petites quantités de la partie inso- luble passeraient au travers du filtre et troubleraient le liquide filtré. » Dans la liqueur, à laquelle on a réuni les eaux des lavages, on dose le tungstène, en le précipitant sous forme de lungstate mcrcureux, en employant les précautions indiquées en pareil cas. Le résidu qui se trouve sur le filtre est séché, calciné; on le traite ensuite par le bisulfate de potassium, afin d'y doser le titane suivant le procédé le plus généralement employé. » 11 est important de ne pas trop élever la température, c'est-à-dire de ne pas atteindre le rouge, et de ne pas la maintenir un temps exagéré (cinquante minutes à une heure). » Dans les conditions indiquées, la séparation est rapide et complète ('). » CHIMIE VÉGÉTALE. — Le spectre des chlorophylles. Note de M. A. Étard, présentée par M. Henri Moissan. « De nombreux auteurs se sont occupés du spectre de la chlorophylle; mais si, comme je le soutiens, il existe plusieurs pigments verts, non seu- lement dans les diverses familles végétales, mais encore dans la feuille d'une même espèce, les spectres dessinés jusqu'à présent ne peuvent être (') Ce travail a été lait au laboratoire des Hautes Éludes de M. Moissan. ( 825 ) valablement discutés. Beaucoup, d'ailleurs, proviennent de plantes mélan- gées, leurs chlorophylles étant supposées identiques. » Tschirch('), dans sa bibliographie raisonnée de la question chloro- phyllienne, a comparé, entre autres, des spectres de feuilles en vie pro- venant de nombreuses espèces et les regarde comme pratiquement iden- tiques. Mais le spectre d'une feuille vivante est le spectre de l'ensemble des colorants verts et des dissolvants cellulaires. Il doit être une résultante par superposition. » Les chlorophylles ont certainement un noyau absorbant commun ; les groupes qui s'y ajoutent ou s'en retranchent peuvent cependant modifier le nombre, la disposition et l'intensité des bandes obscures. » Les détails les plus fms et les plus caractéristiques des spectres ten- dent à disparaître vus sous une épaisseur difficile à régler. » On n'étudie pas les chlorophylles sans enlever, très facilement, aux extraits des cristaux verts, considérés comme de la chlorophyllane, et qui sont, comme je l'ai montré, des cires teintes en vert. Les spectres attribués à cette matière ne peuvent compter, même si elle avait la formule (a: + j' + i; 4- Phyllotaonine) que, tout récemment, Marchlewsky (^) écrivait comme possible. » La connaissance des chlorophylles, si importante en Chimie biolo- gique, peut avancer rapidement si l'on opère sur de grandes quantités d'une chlorophylle définie comme espèce chimique. Il ne serait pas exact de croire que, les chlorophylles ayant cessé de vivre, nos matières vertes, extraites de cellules, soient très altérables et très délicates. Elles peuvent, au contraire, être décomposées lentement, d'une façon rationnelle, parles méthodes de la Chimie organique et laisser voir les pièces successives de leur structure moléculaire. Ce travail exigerait, toutefois, des quantités de matière qu'il n'est pas possible d'obtenir dans un laboratoire. » Afin qu'une étude spectrale soit comparative, il est indispensable de prendre une chlorophylle d'une espèce chimique définie et d'examiner sa solution titrée en grammes ou molécules dans un dissolvant donné sur une longueur ùxe. » Ces règles reconnues indispensables dans d'autres recherches phy- siques ou spectrales n'ont pas été appliquées aux chlorophylles. De là, dé- (') Untersuchungen iiber das Chlorophyll; 1884. (') Die C hernie des Chlorophylles. V,. Voss, Leipzig, p. 60. ( «26 ) coule la multiplicité des opinions émises et la difficulté de faire un choix parmi elles. » Il m'a été possible de satisfaire aux conditions qui viennent d'être énu- ^':C S^^ ■.F,p.Q"bl ^ a f à I I il ■ '\ '• ^" ' î ' ■ I ■"■ '. . r— 1 r*-— -i r ! 1 -r- T" Medicaqophylle-a . iSolutidn alcoolique. En. Ol — i^ — ■ a;g.. , ■> ■ , , 3L ML Borragophylle - g. Solution alcoolique. Ep^ O'^Ol 1 ' 1 — I I I r T — 760 7*0 720 700 660 660 6*0 620 900 580 560 5*0 520 500 »B0 MO 440 420 Na mérées pour deux chlorophylles dans deux dis.solvants. Les observations dessinées sur papier quadrillé sont repérées en longueurs d'onde autant que des bandes estompées le permettent et rendent l'aspect, vu à l'ocu- laire du spectroscope. ( 827 ) » Pour ces bandes délicates, le spectrophotomètre, même entre les mains de personnes très expérimentées, ne m'a ',;as semblé donncM- d^ résullats satisfaisants. Cet instrument exige le jugement de l'œil et il vanl mieux l'exercer directeinent. » La médicagophyile-oc C='H"AzO'' et la Lorragophyllc-o, C=''H"ÂzO' = présentent des bandes d'absorplion, qui sont représentées par la figure ci- dessns à trois états de concentration : 75^,717^, rôïïôïï' ^'^"^ deux dissol- vants : l'alcool à 90" et le sulfure de carbone pur. Longueur de solution : o"', 20, » l. Toutes choses égales d'ailleurs, la variation de concentration rend méconnaissable une môme chlorophylle. Cela est d'observation courante môme sur les extraits chlorophyiliens vulgaires. Il y a par excès de concen- centration empâtement du spectre. Mais, en outre, les bandes paraissenl déplacées sans doute parce qu'on apprécie mal le centre d'une bande trop large ou pour d'autres raisons. » Au jj^, les spectres se réduisent à une bande par suite de la dispari- tion des ombres les plus faibles. La bande principale de l'orangé re-te alors seule. » 2. Longueur. — Elle agit comme la concentration. » 3. Nature du dissolvant. — On sait que le spectre chlorophyllien, comme celui d'autres matières fluorescentes, est reporté vers le rouge dans des dissolvants tels que le sulfure de carbone. Pour une chlorophylle pure, les bandes spécifiques sont fortement déplacées et très nettes; le spectre est véritablement transposé. Dans le sulfure de carbone, les spectres sont particulièrement nets; c'est dans ce liquide qu'd convient de les observer quand la solution Cit possible. » Les solutions sulfocarboniques sont souvent d'un jaune brun qui ne rappelle eu rien la couleur verte de la teinture alcoolique. » 4. Espèces chimiques.— Les chlorophylles C-'H"AzC)' et C^'lP^AzO'-, provenant de deux plantes différentes, ont un spectre différent. » La chlorophylle ds.' luzerne entre l'ombre du rouge, comptée à partir de la raie de K, et l'ombre du violet, finissant dans la planche à la raie de Ca, j)ossède trois bandes en solution alcoolique; la bourrache en a cinq. L'intensité et la netteté de l'absorption sont également visibles. » Dans une de mes premières Notes sur la chlorophylle {Comptes rendus, t. CXIX, p. 289), je rappelais que le véritable pigment vert de certaines espèces végétales avait été isolé par M. A. Gautier. A propos de la carac- téristique spectrale des chlorophylles, je pense que les résultats consignés C. K., 1896, 2° Semestre. (T. CXXIH, N» 20.) I o8 ( 828 ) dans cette Note sont en complet accord avec les vues et les expériences de l'éminent chimiste sur les variations de composition des principes immé- diats dans les espèces végétales. " CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la fixation de l'azote atmosphérique par l'association des algues et des bactéries. Note de M. Raoul Bouichac, pré- sentée par M. Dehérain. « Depuis les recherches de MM. Berlhelot, Hellriegel, Wiltarth et Wino- gradsky, on sait que l'azote de l'air peut être fixé par l'intervention des êtres inférieurs. Celle fixation permet d'expliquer l'enrichissement en azote des prairies naturelles, observé depuis longtemps par MM. Lawes et Gil- bert à Rothamstodl, et par M. Dehérain à Grignon. IMM. Schlœsing fils et Laurent ont reconnu en outre que des sols, sur lesquels s'étaient dévelop- pées des algues peut-être mélangées de bactéries, fixaient l'azote de l'at- mosphère. M. Rossovitch, en cultivant le Cystococcus sur des milieux divers, les a vus s'enrichir en azote grâce aux microbes qu'il y avait intro- duits. Mais les expériences de ce savant n'indiquent pas le rôle direct des bactéries sur le développement d'une algue telle que le Cystococcus. Quel est dans ce cas leur action, et dans quelle mesure favorisenl-elles la végétation de la plante? » C'est ce que j'ai voulu essayer de préciser par des cultures expéri- mentales. » A cet effet, j'ai commencé par isoler des algues à l'état pur. Ma se- mence jjrimilive provenait d'un groupe d'algues dont les spores se trou- vaient dans l'atmosphère et qui sontAcnucs se développer dans une solu- tion nutritive exposée librement à l'air. Par des ensemencements successifs, j'ai isolé trois algues : la Schizothrix lardacea, V Ulothrix fiaccida et le Nosloc puncliforme. « Cultures de la Schizothrix lardacea et de V Ulothrix fiaccida. — Je dispose six inalras dans lesquels je verse i'" d'une solulion iiuuilive, doiil la composition est la suivante : Eau distillée i "■ Phosphate neutre de potasse oe'', 2 Sulfate de magnésie o6'',2 Sulfate de potasse 06"", 2 Carbonate de chaux ce', 1 Chlorure de fer traces ( 829 ) » Ces six matras furent ensemencés au mois de mai i8g6, avec la Schizothfix lar- dacea. Trois de ces matras furent choisis comme témoins ; dans les trois autres, je versais une goutte de délayure de terre. » Six autres matras furent également disposés pour des cultures à^Ulothrix flaccida. 1) Dans aucun de ces vases, qu'ils aient reçu ou non de la délaj'ure de terre, une végétation quelconque ne put apparaître. » Cultures de Nostoc punctiforîie. — Expérience I. — A la même époque, je dis- posai encore, et de la même manière, six matras qui furent ensemencés avec le Nostoc puncliforme. Au mois d'octobre dernier, l'aspect comparatif des cultures indiquait des résultats d'une netteté absolue. Les témoins ne présentaient aucune végétation ; mais, dans les trois auttes vases, on voyait nageant à la surface de belles nappes vertes. Les récoltes obtenues ont été pesées à l'état sec, et l'azote qu'elles contenaient a été dosé par la méthode Kjeldahl. Le Tableau suivant résume les résultats de l'expérience; on remarquera que, dans le matras n" 6, la délayure de terre a introduit un spore â!Hy- phéothiix. Numéros des matras. N» 1 témoin N» 2 « N" 3 .. N° 4 » Résultais de l'examen des Algues. Nostoc sans bactéries. AzoLe contenu Azote dans loo Récoltes, absorbé, de matières sèches. Néant Néant Nos N°6 Nostoc punctiforme et | ^"^ r bactéries. \ ' ' ( Nostoc punctiforme et ) „„, il.- J 0,564 ( bactéries. \ i Nostoc puncliforme, fila- \ } ment à''Hypliéothrix ; o,353 ' et bactéries. ) mgr 23,4 Néant » » 3,37. 3,5»/, 3,i7o » Expérience II. — J'ai montré, depuis un certain temps, que certaines algues étaient capables de vivre en présence de l'acide arsénique. Il pouvait paraître intéres- sant de rechercher si les bactéries qui fixent l'azote sur les algues étaient encore sus- ceptibles de se comporter comme elles en présence du même acide. » Ala solution nutritiveprécédemmentemployée, j'ajoutais par litre os',! d'acidearsé- nique sous forme d'arséniate de potasse. I) Douze matras contenant un litre de cette solution furent ensemencés au mois de juin avec le Nostoc punctiforme. » Quatre d'entre eux furent choisis comme témoins ; dans les huit autres j'ajoutai une goutte de délayure de terre et ces derniers seuls ont donné des récoltes. Elles ont été pesées et analysées et le TaJjlcau suivant résume l'expérience : ( 83o ) Numéros des matras. N» 1. N" 2. N" 3. N» k. No 5. N° 6. N» 7. N" 8. N» 9. Naliirc des algues. Nostoc punctiforme pur. Id. Id. Id. Nosloc et bactéries. Id. kl. Id. Id. Nom ( Nostoc nicléd'//)'/)/!(?o> qi'(-' les ensemencements ont été faits sur 34010''" et que la récolte en grains a atteint 206803''". La présence de la chenille de Sesamia nonagrioiWes dans les tiges du sorgho sucré a été reconnue par le pro- fesseur Eversmann, de Rasan, aux environs d'Alger pendant l'hiver 1857- i858; les deux tiers de la récolte étaient perdus. D'après l'enquête à la quelle nous nous sommes livrés, dans beaucoup de localités de l'Algérie les cidtures de sorgho seraient parfois assez fortement atteintes. » Les Sesamia n'ont pas de prédilection pour telle ou telle Graminée, car nous avons, à Hussein-Dey (propriété Sainte-Foix), extrait des che- nilles de jeunes tiges de Baifthusa ariindina^cn Retz.; sur d'autres points à Fort-de-l'Eau (propriété Buisson), ce bambou a été attaqué de la même façon. Jusqu'ici, dans nos nombreuses éducations, nous n'avons ren- contré aucun parasite pouvant jouer lui rôle important dans la destruc- tion des chenilles de Sesamia nonagrioides. » Les constatations biologiques que nous avons faites nous |)ermettent de recommander certaines mesures qui nous paraissent propres à arrêter la multiplicalion des Sésainies. l^os chenilles se logeant dans les tiges et la génération automnale y passant la mauvaise saison, on voit combien il im- porte de taire disparaître avant l'hiver les chaumes des ma'is, aussi bien que celles des sorghos, combien il est nécessaire de môme de sacrifier en pleine végétation les plantes par trop contaminées. Dans certains cas, pour ne pas perdre entièrement les maïs avariés, aux épis en partie dévorés, on jjourra les donner aux porcs; mais il est préférable de procéder à l'inciné- ( «15 ) ration des tiges de maïs et surtout de celles des bechena laissés sur pied après la récolte des panicules, suivant la coutume indigène. » GÉOLOGIE. — Sur l'étang de Berre et les étangs de la côte de Provence situés dans son voisinage. Note de M. André Delebkcqie, présentée par M. i'ouqué. « La partie de la côte de Provence voisine du golfe de Fos renferme un certain nombre d'étangs tout à fait curieux et très peu connus. Ce sont d'abord les étangs de l'Estomac, de l'Engrenier, de Lavalduc et de l'Olivier, qui sont en quelque sorte des satellites du grand étang de Berre, et aux- quels il faut joindre l'étang desséché du Pourra et les salines de Citis et de Rassuen; puis, un peu plus au nord, dans la plaine de la Cran, deux étangs assez vastes, ceux d'Entressens et de Dézeaumes, près de la ligne du chemin de fer d'Arles à Miramas. » La genèse de ces divers étangs n'a jamais été expliquée d'une façon bien précise. Ainsi, un savant écrivain (') a cru voir, dans la plupart de ceux du premier groupe, les restes d'une petite mer intérieure semblable à l'étang de Berre et qui aurait communiqué avec la Méditerranée ; mais cette hvpothèse ne rend pas compte de la formation des cavités où ils sont logés; de plus, l'un d'eux, celui du Pourra, étant séparé de la mer par un seuil dont l'altitude est d'environ 35™, il faudrait supposer que la côte de Pro- vence a été émergée au moins de cette quantité; or nous n'avons aucune preuve d'un pareil mouvement. » En réalité, tous ces étangs peuvent se rapporter à trois types bien différents : » 1° L'étang de l'Estomac est une simple lagune, séparée de la mer par un cordon littoral et dont la profondeur ne paraît pas dépasser 3"". » '^° Les dépressions de Lavahluc, d'Engrenier, de Citis, de Rassuen, du Pourra et de l'Olivier sont, comme j'ai pu le vérifier, des bassins rocheux fermés (*) analogues à l'étang de Berre, mais d'une étendue beaucoup plus restreinte. Sous leur régime naturel elles ne recevaient que l'eau de la pluie et celle de ruisseaux sans importance, et elles étaient à peu près à sec, comme l'est encore celle du Pourra; mais les quatre premières ont été (') Cn. Lentuékic, La Grèce et l'Orient en Provence, p. Sao. (^) Voir la feuille Arles de la Carte géologique au jôiô»* ( 846 ) remplies d'eau de mer arlificiellement et sont exploitées comme salines, et la dernière, mise, par un canal artificiel, en commniiicalion avec l'étang de Berre, a été transformée en un véritable lac d'une dizaine de mètres do profondeur. Ajoutons que le fond de plusieurs de ces dépressions se trouve au-dessous du niveau de la mer, ce qui les a fait comparer à des mers mortes en miniature; ainsi la cote du fond du Pourra est de — G™,5o approximativement, celle du fond de l'élanj» de l'Olivier de — lo'", celle du ionil de l'Engrenier de — ii™,70 et celle du fond de Lavalduc de — i4™.70. L'étang de Berre constitue, lui aussi, un bassin rocheux fermé, dont le fond est à la cote — io'",5o. » Toutes ces déj^ressions se trouvent dans l'alignement d'anciennes val- lées. Ainsi, Livalduc et Engrenier ne forment en réalité qu'un seul bassin coupé en deux par une digue artificielle et séparé de la mer par un ressaut dont l'altitude est de S^jÔo. Rassuen, Citis et Pourra sont les comparti- ments d'une même vallée qui se poursuit jusqu'à l'étang de Caronte. I/élang de l'Olivier fait partie d'une vallée qui débouche dans celui de Berre. Il semble donc que nous ayons affaire à des bassins fermés tout à fait an;dogues à ceux qu'on rencontre dans le Jura, dans le Karst et dans certaines régions de la Provence qui ne sont pas très éloignées de l'étang de Berre (plan de Cuges près d'Aubagne, ancien étang de Piijaut près d'Avignon); ces bassins fermés sont, comme on sait, le résultat soit de dissolutions souterraines provoquant des effondrements, soit defi dispari- tion d'un cours d'eau dans une fissure de la roche, quia pour conséquence l'abandon de la partie de la vallée située en aval et la formation d'un ressaut. » Il semble, d'ailleurs, que ces cavités dont, nous l'avons vu, plusieurs ont leur fond en contrebas de la surface de la Méditerranée, aient été amenées dans leur position actuelle par une submersion de la région, que l'examen de la côte provençale rend très vraisemblable. Si, en effet, la présence Sur le versant droit (oriental) de Pracourier, nous sommes descendus dans \c scia/et F('li.r (i\\l. 1090™), profond de iio™. » Des fissures impénétrables et un bouchon d'argile (que les infiltrations seules peuvent franchir) le terminent à peu près par 980™ d'altitude. Théo- riquement, le cours souterrain du Brudoux doit passer à une bien faible distance du fond du gouffre. » Définitivement, le Brudoux rejaillit au pied du col de Marine par 770™, au contact de quelque couche marneuse, sous le nom de source du C/iotel : direction, pendage, débit, température (7", augmentée de i" seulement pour 45o'" de descente souterraine), tout indique que c'est bien le même courant. » Le scialet Félix, comme tous ses semblables, sert certainement, en temps de pluie, d'affluent plus ou moins direct au cours d'eau mystérieux: il faudrait donc, conformément à l'importante remarque déjà maintes fois ( 85o ) f;iilp par l'un do nous (^Comptes rendus, 21 mars 1B92), inlonlire absolu- ment le jet (les cadavres des bêles mortes dans les scialets du Vercors, comme dans les aVens des Causses, pour éviter la contamination des sources; à diverses reprises (la dernière en i885), les bœufs morts d'cpizootie dans la ferme du Mandement ont clé précipites dans le scialet Félix, où nous avons retrouvé les monceaux de leurs ossements: on n m- sistera jamais assez sur les dangers de cette funeste pratique. » La source du Cholet, elle-même impénétrable, possède un trop-plein largement ouvert sous un encorbellement de rocher. » Une échelle rigide, de i5 à 18'" de hauteur, permettrait d'y atteindre et de retrouver par là le cours souterrain et peut-être d'importantes grottes, pourvu toutefois que la pénélratiou ne soit pas arrêtée par un siphon. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Relations entre les mouvements lunaires, les mouve- ments barométriques sur V ensemble de l' hémisphère boréal. Note de M. A. PoiNCAUÉ, présentée par M. Mascart. (( 1. Pour apprécier ces relations, j'ai choisi les deux mois de mai cl no- vembre i883, où les déclinaisons solaires sont fortes et opposées et où sont inverses les croisements des révolutions tropique et synodique de la lune. J'ai recherché les difTérences barométriques de la veille au jour et tracé sur les cartes du Sisjnal Office les lieux de leur changement de si^ne. Les différences sont indépendantes de la variation diurne totale, puisque les cotes sont partout reprises à la même heure locale. Elles sont surtout af- fectées par les effets quotidiens des mouvements lunaires et par la j^art du Soleil dans ceux de la révolution svnodiquc; elles le sont aussi par ceux des longues oscillations dues au Soleil et par ceux des cimulalious. Je les utilise telles qu'elles sont; étant prises sur tous les points de l'héniisphère et dans des situations différentes, elles donnent une idée très approchée des circonstances déterminantes cl de l'amplitude des mouvements. Sans entrer dans les détails, je vais résumer les résultais d'un premier examen, qui, en les confirmant, ajoute à mes déductions antérieures. » Abréviations. -\-, — , hausse ou baisse depuis la veille, p, pdiiu de iiassai^e en lune boréale, à l'instant des observations, p' , symétrique du point de passage en lune australe. Opp, point pris à l'opposé à la latitude de p. a, antipode du passage en lune australe. L, lune. Eq, équateur. Eqh, LB, LA, PL, NL, etc., équilune, lu- nislice boréal, austral, pleine lune, etc. ( 85i ) » 2. Proportion des surfaces en 4- ou en — sur l' hémisphère (simples aperçus). — Proportion des surfaces en — : eu L ascendante, australe ou boréale, o,5o; en L descendante, boréale, o.S/j ; australe, 0,46; moyenne, pour L boréale, 0,02; australe, o,/i8. Ecart plus fort en mai. » Quand L est entre les parallèles rh 6°, les changements sont brusques et considérables. A l'E^'L ascendante, la proportion des — descend à \, ou monte à -, suivant qu'en mouvement diurne L marche avant ou après le Soleil. A l'EyL descendante, on passe à^ entre proportions plus fortes. » En L ascendante marchant avant, quand elle se rapproche de l'E^, les -(- dominent sur les hautes latitudes, et les — sur les latitudes infé- rieures. L'E<7 atteint, les choses se renversent. Il en est de même en L des- cendante marchant après. C'est le contraire dans les deux autres cas. » Quand L est, d'un côté ou de l'autre, en dehors de la zone ± 6", la proportion des — oscille presque toujours entre ~ et ~, dont, notamment, ~ à l'apogée et |^ au périgée. Je ne m'arrête pas aux écarts, qui sont très rares et peu considérables et qui pourraient tenir à l'insuffisance des ap- proximations appliquées à certains jours. « 3. Profils sur le méridien des passages. — Là l'E*/, les différences sont nulles à p et à Qpp, diverses et généralement faibles sur tout le méridien, » L hors de l'E^, les profils aux p eip' sont similaires jusqu'au pôle pour une même déclinaison absolue. ' Si L s'éloigne de l'E^r, les différences extrêmes vont à l'Er/, de o™™ à — o"", 5, puis passent à H- auxlunistices,à/7 0u/>', deo""°à —5°""; en hautes latitudes, elles passent de — 5'"'" à — So™" et à — 5°"". M Si L se rapproche de l'E^, elles passent : à l'Ey, de -\- o™'", ■y h — o""",5 etào"""; liponp', de — 5°"" à 0™'°; en hautes latitudes, de — 20°"" à — 2""", 5 et à — 10""". )' Les — des basses^ et des hautes latitudes sont souvent séparés par des +. » La similitude est moindre entre les profils aux Opp et aux a. Il y a des troubles entre ±8° en rapprochement de l'E^r et ± 14° à 19° en éloignement. On peut dire toutefois que, dans les deux sens, de l'Eq à LB ou LA, ou in- versement, la hausse va, à VEq de o'"" à o™™, 3, à Opp ou a de o'"'",^ à 3°"" ou 4""". ou inversement. La hausse rattachée à Opp ou a s'étend progres- sivement jusque vers 5o"; au-dessus, alternatives. 4- et — atteignent 10°"" à i3""". )) J'écarte quelques chiffres trop influencés par les causes rappelées au C. R., 1896, 2' Semestre. (T. CWIII, N° 20.) I I I ( 852 ; n" 1. Il n'y a, du rcsle, de ncltcment contraire à l'esquisse qui procède que trois renversemenls partiels du mouvement à ip', lOppel lades i4, 19 et 24 mai (toutes causes de trouble réunies). » Les dépressions qu'on trouve un jour au méridien du passage se retrouvent le lendemain sur le nouveau méridien. D'une fanon eénérale, une fois dégagées de la ceinture des calmes, les dépressions tendent à modeler leur marche en longitude sur celle de la rotation de la Lune autour de la Terre. » 4. Mouvements des surfaces en -\- et en — . — Je viens de noter les mouvements sur le méridien du passage. Les plus forts sont très souvent en dehors, et la surface, en — d'une part, en + de l'autre, qui se rattache à ce méridien, change de position. Ainsi, pour les/j etyo', la situation de ce méridien sur la surface en — correspondante est comme suit : » (M, E, W : partie médiane, orientale, occidentale de la surface. La i" indication se rapporte aux y?, la 2* auxp'.) » Jours lunaires 3o et i : M, M. 2 et 3 : E, E. 4 à 8 : M, W. 9 et 10 : M, M. 1 1 et 12 ; E, E. x3 à 18 : E, M. 19 a 24 : W, M. 25 à 27 : M, M. 28 et 29 : M, E. » Aux NL et aux PL, les -t- se ramassent d'un côté de l'hémisphère et les — de l'autre. Ici, aux PL, les deux ramassements sont séparés par le méridien de la syzigie, les 4- côté a, ou à l'W de la Lune; aux NL, ils s'opèrent du côté des p et de celui des «, dans des situations différentes par rapport au méridien de la syzigie. Dans les intervalles de PI^ et NL, dislocations et rassemblements, certainement systématiques, mais très divers. » Tous les mouvements sont influencés par la situation des lieux d'élec- tion des cumulations, s'harmonisent avec les oscillations provoquées dans les lignes des maxima par les révolutions tropique et anomalistiquc, et obéissent aux règles esquissées au n° 2 sur l'augmentation et la diminution des surfaces totales en -)- et en — . » Il faut une élude plus complète et plus étendue pour mieux définir ces changements kaléidoscopiques. Quoi qu'il en soit, abstraction faite d'influences cosmiques reconnues et d'importance secondaire, la Lune, en ses courtes révolutions comme en celle du nœud, est seule, ce semble, à broder sur le canevas actuel des saisons. » ( 853 ) M. H. Taury adresse une Note intitulée « Les pluies extraordinaires; la pluie rose du Croisic (Loire-Inférieure), le 8 novembre 1896. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) A 3 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. La Section de Minéralogie présente la liste suivante de candidats à la place laissée vacante par le décès de M. Daubrée : En première ligne M. AIiciiel Lêvy. En deuxième ligne M. de Lapparent. En troisième ligne M. Barrois. En quatrième ligne M. Douvii.lé. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 4 heures trois quarts. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 16 novembre 1896. Les Problèmes de la Navigation et la Carte marine. Types de calculs et Tables complètes, par le Capitaine de frégate E. Guyou, Membre de l'Aca- démie des Sciences et du Bureau des Longitudes. Paris, Berger-Levrault et C'*, 189G; I vol. gr. in-8''. (Présenté par l'auteur.) Observations magnétiques en mer à bord du croiseur le Dubourdieu, par M. le Lieutenant de vaisseau ScnwEREn. Méthode de réduction des observations, parle Capitaine de frégate E. Guyou, Membre de l'Académie des Sciences et du Bureau des Longitudes. (Extrait des /l««afoAjY//-o^ra/>/u'(7Me^, 1896.) Paris. Imprimerie nationale, 189G ; i vol. in-8". (Présenté par l'auteur.) Sur les variations observées dans la composition des apatites, des phospho- ( 854 ) riles et des phosphates sédùnenlaires. Remarques sur le s;isement et le mode de formation de ces phosphates, par M. Adolphe Carnot, Inspecteur général des Mines, Membre de l'Institut. (Extrait des Annales des Mines, livraison d'août 1896.) Paris, V" Ch. Dunod et P. Vicq, 189G; in-8°. (Présenté par l'auteur.) Différences de longitudes entre San Fernando, Santa Cru:- de Tenerife, Saint-Louis et Dakar, et mesures d' intensité de la pesanteur, par MM. Bouquet DE LA GiiYE, Ingénieur hydrographe, Membre de l'Institut et du Bureau des Longitudes, Cecilio Pujazon, Cajiitaine de vaisseau, Directeur de l'obser- vatoiredc San Fernando, et DniENCouRT, Sous-Ingénieur hydrographe. (Ex- trait des Annales du Bureau des Longitudes, t. V.) Paris, Gauthier-Villars et fils ; I vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Bouquet de la Grye.) Bulletin mensuel du Bureau central météorologique de France, publié par E. Mascaut, Directeur du Bureau central météorologique. K° 8, août 189G. Paris, Gauthier-Villars et fds, 189G; i fasc. in-4''. Enquête médico-pscyhologique sur les rapports delà supériorité intellectuelle avec la névropathie . Introduction générale. Emile Zola, par Edouard Toulouse, Chef de clinique des maladies mentales de la Faculté de Médecine de Paris, Médecin de l'Asile Sainte-Anne. Paris, 1896; i vol. in-8°. ( Présenté par M. Berthelol.) Traité de Médecine légale théorique et pratique, par Gabriel Tourdes, Doyen honoraire de la Faculté de Médecine de Nancy, et Edmond Metzquer, Doc- teur en Médecine. Paris, Asselin et Ilouzeau, 189G; i vol. in-8". (Hom- mage des auteurs.) L'Anthropologie. Rédacteurs en chef : MM. Boule et Verneau. 1896. N° 5. Septembre-octobre. Paris, Masson et G'*; i vol. in-8''. Bulletin de V Académie de Médecine, |iublié par M. J. Bergeron, Secrétaire perpétuel, et M. Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. Séance des 3 et 10 novembre 1896. Paris, Masson etC'"; i fasc. in-8°. Revue météorologique. Travaux du réseau météorologique du sud-ouest de /a7?i««e(i88G-i89j), par A. Rlossovsky. Odessa, E. Nitsche, 1896 ; i fasc. in-4°. l'hilosophical transactions of the Royal Society of London. ( B)for the year MDCCCXCV, vol. 186. Parti. London, Harrison and Sons, 1895; i vol. in-4''. N" 20. TAIU.K DES ARTICLES. (Séance du IG novembre 189G.) 3IEM01RES ET COMMUIVICATIONS DES MEMRIIKS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le SECRÊTAinr pei!péti:el annonce à 1' V- cadëmie la perte qu'elle vient de faii'c dans la personne de M. F[. GyUlén, Cor- respondant pour la Section d'Vslrononiic . 771 M. O. Cali.andhiîau. — Notice sur i\I. llugn Gyldcn .-. -71 MM. Bkrtiiklot et G. André. — Recherches sur l'acide phosphorique : dosage de l'acide pyrophospliorique 773 MM. BERTiiiaoT et G. André. — Transfor- mations de l'acide pyrophospliorique 77O MM. P. SCUUTZEXRERUKR et UOUDOUARD. — Sur les terres du groupe yltrique conte- nues dans les sables niona/ités 783 M. RouQiKT DE LA GiiYE. — Détermination des positions de Santa Cruz de Tcncrife, Pages. Saint-Louis (Sénégal ) et Dakar; mesures d'intensité de la pesanteur 789 M. E. GuYou l'ait hommage à l'Académie de deux Méuioires intitulés « Les problèmes de Navigation et la Carte marine; types de Calcul et Tables complètes, par M. E. Guyoti » et « Observations magnétiques en jner, ^ bord du ctoIscuy le Dubourdieu, par M. Hvhwercr; méthode de réduction des observations, par 'SI. E. Guyou »... ~fiç\ M. Ad. Carnot fait hommage à l'Académie d'une brochure « Sur les variations obser- vées dans la composition des apatites, des pliosphorites et des phosphates sédimen- taires » 7S9 NOMINATIOIVS. Commission chargée de juger le Concours du pri\ Leconite : MM. Î^Jai'ct'l IJcrtrandj Fuurjue , Gamlry, Cornu , Joseph Ber- trand 7go CORKESPONDAIVCE. M. Nansen adresse des rcmcrcimcnts à l'A- cadémie, qui l'avait nommé Correspondant en 1S9.Î 790 M. le Secrétaire PERrÉTUEi. signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume intitulé « linquètc médico-psy- chologique sur les rapports de la supério- rité intcllccluclle avec la névropatliic. — Introduction générale. l>;mile''Zola ; par M. Edouard Toulouse > 7<)o M. H. .\ndoyer. — Sur l'extension que l'on peut donner au théorème de Poisson, re- latif à l'invariabilité des grands axes .... 790 M. E.-M. LÉMKRAY. — Sur la convergence des substitutions uniformes 79.! M. J. Craig. — Sur les surfaces à lignes de courbure isométriques 794 M. Renk de Saussure. — Sur une Méca- nique réglée 79!) M. L. Marcuis. — Sur les déformations permanentes du verre et le déplacement du zéro des thermomètres 71)1) MM. Ulysse Lala et A. I'ournier. — In- lluence de l'aimantalion sur les forces électromolriccs des piles dont le fer est un des éléments So i MM. Ch. Karp.y et A. I'erot. — Mesure de petites épaisseurs en vaTcur absolue . ... .S02 M. A. Leduk. — Sur les densités de l'azote, de l'oxygène et de l'argon, et la cumpo- la va- silion de l'air alniosphérique M. Hateau. — Sur une loi relative peur d'eau MM. DueiiKTET et L. Lejeune. — Robinet pour récipients destinés aux gaz compri- més ou lii|ué(iés M. H. Lesoœur. — La neutralité des sels et les indicateurs colorés M. P.\UL CiiRÉTiEV. — Action de l'acide sulfurique et de l'iode sur l'acide iodiquc. M. T.-L. IMiirsoN. - Analyse de l'air par VAgaricus atramentarius HL P. Lebeau. — Sur quelques propriétés de la glucine pure MM. GuiciiARD. — Sur un iodure de molyb- dène M. Kd. Def.^cqz. — Sur la séparation du tungstène et du titane M. A. EïARD. — Le spectre des chloro- phylles M. liAOur. lioiîlLiLVC. — Sur la fixation de l'azote atmosphérique pour l'association des algues cl des bactéries M. K. Garrigou. — La matière organique de l'eau minérale de Tulle-llaut, commune de Tilh ( Haute-Garonne) .M. HenrriT. — Sur la répartition de la li- pasc dans l'organisme .M. A.-.M. lÎLOCH. — L'achromalomètrc W. A. GnuD. — Sur le parasitisme des SoD S08 Sio Su S,'| Si(i 8rS Sai 8-23 8..', 828 8:!i S3:i 83,') N' 20. SUITE DR LA TABLE DES ARTICLES. ••■ » Pages. Monstriltidœ 836 M..I. Ki'XSTLER. — llcchcrclies sur la iiiur- pliologie du Trichomonas inlestinalis.. . SSg M. J. KuxcKEL d'IliîuciLAJS. - Raviigcs causes en Algérie par les chcnillis de Sesnmia nonagrioides Lcfcvre, au maïs. à la canne à sucre, aux sorghos, etc. Observations biologiques. Moyens de des- truction 8'|a M. ,\xi)iiK Dklkbeoque. — Sur l'élarif; de lierre cl les étanss de la cote de Provence situés dans son voisinage 8^5 Pages. MM. E.-A. Maktki. et A. Delebf.cque. — Sur les scialets et l'hydrologie souterraine du Vcrcors ( Dromc) 847 M. A. Pûixc.MiÉ. - lielations entre les mou- vements lunaires, les mouvements baro- métriques sur l'on^cmblc de l'Iicniisphère boréal 8.io M. II. T.MiiiV adresse une iNolc intitulée « Les pluies extraordinaires: la pluie rose du Croisic (Loire-Inférieure), le H novem- bre i8y6 K'i.i COMITE SECRET. La Section de Minéralogie présente la listr suivante de candidats à la place laissr, vacante par le décès de M. Danbnc : Bulletin BinuoGiiAPiiiQt n 1° M. Michel Lcvy, v M. de Lapparent, .■i- 1\1. Danois, 4°" M. Douvitlé. 853 S53 l'AHIS. — IMPIUMEUIK GAUTIIIKK-VILLVRS KT FILS, Quai des (jrands-Auquslins. .55. te Ct'ranI ; Gal-thiki - ViLLARt. 1896 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MiTI. ItE» SECaÉTAIRES PEBPÉTVEIiS. TOME cxxin. N^21 (23 Novembre 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. ^'^ 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. I^es Comptes rendus hehdomadaiies des séances de i' Académie se composent i!es extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Arti(.i.i. l". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mén: oires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communicalionsvcrbales ne sontmenlionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pngcs accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Noies ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peu\ent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles oïdinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. AlVTlCLE 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le meicredi au soir, ou, au plus lard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le litre seul du Mémoire est inséré dans le Compterendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la (in du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demantlés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de ciiaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers i l'Académie qui désirent faire présenter leurs Uémoires par MU. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. ^fc . j, ïcàô COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 25 NOVEMBRE 1896, PRÉSIDENCE DE M. A. CORNU. MEMOIRES ET COMMUIVICATÎONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Sur diverses propriétés des rayons uraniques. Note de M. Hkxui SSecqukkel. « J'ai montré, il y a plusieurs mois ('), que l'uranluui et ses sels émet- tent des radiations invisibles cjui traversent les corps opaques et déchargent à distance les corps électrisés. Ces radiations présentent des propriétés communes avec le phénomène ajjpelé rayons X jiar M. Rontgen, mais en diffèrent parce qu'elles se réfléchissent et sl; réfractent comme la lumière. Parmi les propriétés que j'ai observées en poursuivant l'étude de l'émission de ces radiations que, pour abréger, j'appellerai radiations ura- niques, il en est deux (ju'il me semble intéreisant de signaler aujourd'hui : (') Complus rendus, l. CXXU, j). Tjor. Vjg, 689, 762, T086. C. K., .8y6, i' Semestre. (T. CWIII. N° 21.) 'ï- ( 856 ) ce sont la diirce de l'émission, et In facullé de communiquer à des gaz la propriété de décharger les corps électrisés. 1° Durée de l'émission. )) J'avais reconnu déjàcpie, au bout de plusieurs semaines, des sels d'ura- nium, maintenus à l'obscurité soit dans une boîte en carton, soit dans une boîte en plomb, continuent à émettre des radiations. Divers sels d'uranium, phosphorescents et non phosphorescents, uraniques et nraneux. dont quelques-uns étaient déjà maintenus à l'obscurité depuis le 3 mars, ont été enfermés le î mai dernier dans une double boîte en plomb épais, qui n'a pas quitté un réduit obscur où la lumière du jour ne pénètre pas. Ces sels ont été tous fixés sur une lamelle de verre, et quelques-uns enfermés dans une petite cloche en verre scollée à la lamelle inférieure par de la paraf- fine, de façon à exclure toute possibilité d'action par des vapeiu's. Les lamelles de verre reposent sur une feuille de papier noir, tendue à i^'° environ au-dessus du fond de la boîte intérieure, et une disposition très simple permet de glisser au fond de cette boîte un châssis de plomb con- tenant une plaque photographique, sans que les substances cessent d'être enfermées. )) Dans ces conditions, à l'abri de toute radiation connue, autre que le rayonnement des parois de la boîte, les substances ont continué à émettre des radiations actives, traversant le verre et le papier noir, et cela de|)uis plus de six mois pour les unes, et huit mois pour les autres. La dernière épreuve, développée le 7 novembre, est presque aussi intense que les épreuves développées à diverses dates intermédiaires; si l'on tient compte des différences dans la durée de l'exposition des plaques et dans l'intensité du développement, on constate un affaiblissement très petit entre l'épreuve du 3 mai et l'épreuve du 7 novembre. On voit que la durée de l'émission de ces rayons uraniques est tout à fait en dehors des phénomènes ordi- naires de phosphorescence, et l'on n'a pu reconnaître encore oîi l'uranium emprunte l'énergie qu'il émet avec une si longue persistance. 9." Dissipation de la charge des corps électrisés. I- » On sait que, entre autres propriétés des rayons X, M. J.-J. Thomson a trouvé que non seulement l'action directe de ces rayons décharge à dis- lance un corps électrisé, mais que, après avoir fait agir ces rayons sur une ( 857 ) masse de gaz, il suffit de faire passer le gaz sur le corps électrisé pour le décharger. Récemment, M. Villari (') a montré que les étincelles élec- triques, mais non l'effluve, communiquaient à divers gaz la même propriété. )) Je me suis proposé de rechercher si les rayons uraniques, qui déchar- gent à distance les corps électrisés, ne communiqueraient pas à divers gaz cette propriété conductrice. » L'expérience a mis en évidence cette action. )) Après divers essais, je me suis arrêté aux dispositions suivantes : » Un courant de gaz (air ou acide carbonique) traverse un tube conte- nant un tampon de coton pour arrêter les poussières, et un second tube en verre, où l'on pouvait enfermer un sel d'uranium. Ce tube débouche près de la boule d'un électroscope, dont le gâteau de diélectrine a été protégé par un manchon de cuivre. )i Dans une autre série d'expériences, on a substitué au dernier tube une boîte en carton, au milieu de laquelle on pouvait disposer un disque d'uranium métallique; deux ouvertures, dont l'une débouchait près de la boule de l'électroscope, permettaient de faire traverser la boîte parle cou- rant gazeux et de diriger celui-ci sur la boule électrisée. » Dans ces conditions, si l'on ne met pas tout d'abord l'uranium dans l'appareil, l'électroscope reste chargé et ne présente qu'une très faible déperdition, qu'on peut du reste mesurer. Cette déperdition augmente à peine lorsqu'on vient à faire passer le courant gazeux, si celui-ci est bien dépouillé de poussières. Lorsqu'on arrête le courant gazeux et qu'on place l'uranium dans la boîte, ou un sel d'uranium dans le tube, l'électroscope accuse une déperdition due à l'action directe des rayons uraniques. Par exemple, dans une expérience avec l'uranium métallique, la vitesse de la chute des feuilles d'or (exprimée en secondes d'angle par seconde de temps), qui était de 3 sans l'uranium, est devenue 16,7. On a mis alors en mouvement le courant d'air qui, après avoir passé sur l'uranium métal- lique, a été dirigé sur la boule de l'électroscope; la dissipation de la charge électrique est devenue considérable; la vitesse de la chute des feuilles d'or a été 88,6. » L'action de l'air modifié par les rayons uraniques, pour la vitesse particulière du courant employé dans cette expérience, était donc 88,6 — 16,7 = 71,9. (') Comptes rendus, l. CXXIII, p. 098 et 599; octobre 1896. ( 858 ) » liC counuil (l'air était obtenu en comprimant, par des poids, de l'air dans un sac en caoutchouc. » Le sulfate double d'uranyle et de potasse, pour des courants d'air à peu près les mémos, a donné, dans diverses séries, des vitesses de chute des feuilles d'or mesurées par 22,2, 28,0 et 26,5. La moyenne 28,9 peut être comparée à l'action de l'uranium métallique 71,9. Le rapport est 3. Or, les actions directes des ravons urauiqnes émis par ces deux corps, sur l'électroscope dans l'air, avaient donné antérieurement le rapport 3,65. » Si l'on a égard à ce lait que, dans l'expérience ci-dessus, les fuites de la boîte de carton contenant l'uranium métallique ne dirigeaient pas tout le courant gazeux sur l'éleclroscope, comme cela avait lieu pour le tube contenant le sel, on reconnaît que le rapport des actions de l'air modifié, dans les deux cas, est sensiblement le même que le rapport des actions directes du métal et du sel sur l'électroscope. » Celte proportionnalité montre que l'elFet n'est pas dû à un entraîne- ment de poussières ou de vapeurs du méud on du sel; pour en avoir une autre preuve, j'ai enveloppé le disque métallique avec une feuille simple de papier noir, eL j'ai recommencé l'expérience. La vitesse de chute des feuilles d'or a été trouvée, après corrections, égale à 12, c'est-à-dire 0,16 de ce qu'elle était avec l'uranium non enveloppé. Des expériences faites, il y a quelques mois, sur l'adaiblissement flù au papier noir quand on fai- sait agir directement les corps dans l'air au repos, avaient donné o,n5 ])our l'uranium, et o, 189 pour le sel. » Les expériences faites avec un courant d'acide carbonique ont donné des résultats du même ordre, mais les courants gazeux étaient très faibles, et la difficulté de régler leur vitesse n'a pas permis d'avoir des nombres aussi directement comparables que les précédents. )) En résumé, les observations qui viennent d'être rapportées mettent hors de doute le fait de la décharge des corps électrisés par les gaz ayant été soumis à l'influence des rayons uraniques, et celle pro|)riété, dont le mécanisme reste encore inexpliqué, vient ajouter une relation de plus entre les rayons X et les rayons uraniques, qui, au point de vue de la ré- flexion et de la réfraction, |)araissent être des phénomènes tout à fait différents. » M. iiouQUKT DE LA GuYE fait hommagc à l'Académie d'un Opuscule qu'il vient de publier sous le litre « Décimalisation de l'heure et de la circon- férence ». ( 859 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats, qui doit être présentée à M. le Ministre de l'Instruc- tion publique, pour les fonctions de Directeur de l'Observatoire de Paris. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier candidat, le nombre des votants étant 62, M. Loewy obtient l\i suffrages. M. Callandreau ■< 18 » M. Poincaré » i " Il y a I bulletin blanc. Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat, le nombre des votants étant .19, M. Callandreau obtient 48 suffrages. M. Stéphan » 2 » M. Poincaré » i » M. Wolf « i Il y a 7 bulletins blancs. En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre de l'Instruction publique comprendra : En première ligne M. Lœwy. En seconde ligne M. Callandreau. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre dans la Section de Minéralogie, en remplacement de feu M. Dauhrée. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 56, M. Michel Lévy obtient 54 suffrages, M. de Lapparent » 2 » M. MiciiKL LftvY, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. ( 86o } ME.^I01RES PRESENTES. NAVIGATION. — Elude théorique sur la plongée des sous-marins. Mémoire de M. LuFLAivE. (Extrait par l'auteur.) ( Coaamissaires : MM. de Biissy, Giiyou, amiral de Jonquières.) « I. Etahlisscment des équalions. — Nous supposons un sous-marin navi- guant sous l'eau et maintenu à une proioiulcur constante, sous une incii- liaison a, par un ou i^lusieurs gouvernails horizontaux tels que A. Les forces qui agissent sur lui sont : >> I" Son poids D, égal au déplacement lorsqu'il flotte au repos; » 2° La poussée de l' hélice P, dirigée suivant l'axe de l'arbre; >i 3" Les pressions de l'eau sur la carène, symétriques comme celle-ci par rapport à un |)lan longiluiliual. et dont la résultante peut être définie par ses projections — i]/ et — (D -+-/) -f- ç sur GX et GY et par son moment M par rapport à G. Le terme — (D -)-/) a été mis en évidence parce qu'il représenterait la poussée verticale si le bâtiment, complètement immergé, était au repos; » 4° V action des gouvernails orientables : ces forces, telles que Q, sont normales au safran du gouvernail. " Les équations d'équilibre sont au nombre de trois : (i) — i|/ 4- Pcos7. — i[(^ sin(x -h 0)] = o. Projection sur GX. (2) — /-h ç + Psinx + i[Qcos(x-t- 0)] == o. Projection sur G Y. (3) M H- P.GB -h i [Q.GÂcos(0 - i)] = o. Moments. ( 86, ) » II. Flottabilllé. — Le problème peut donc se mettre en équations. Pour arriver à résoudre pratiquement la question, on remarque que les angles v. et 9 sont, dans la pratique, assez faibles pour qu'on puisse les sup- poser, dans les équations, infiniment petits du premier ordre; on rem- place alors les fonctions cp, ij/, P, Q, M par leurs développements en séries, et l'on ne conserve que les termes du premier degré en a et 0 : (5) (M, -<].,«' +Q,è)a + Q, ^>0--<^„r/- M„. « On peut tirera et 9 de deux équations dont la forme linéaire montre que : » i" ].orsque les valeurs de la flottabilité croissent en progression arithmétique, les angles % et 9 croissent aussi en progression arithmé- tique. » Puis, la discussion complète des coefficients de a et de 9 montre que, pour plonger avec de fortes flottabilités, il faut (pour une même incli- naison a) : » 2" Que le sous-marin ait un large plan de dérive horizontal; )) 3° Que la vitesse soit la plus grande possible; » 4" Que le gouvernail de plongée soit, par rapport au centre de gravité, du côté opposé au centre de dérive horizontale du sous-marin ; » 5° Que le propulseur agisse, sous ce rapport, dans le même sens que les formes de la carène. » III. Stabilité. — L'équilibre sous l'eau, sous une inclinaison a„ calculée avec les équations (4) et (5), sera stable si l'équilibre des forces agissant sur le sous-marin est lui-même stable, ce qui s'exprime algébriquement par rf( s moments) , -^ < o pour oc = 7.„ ou M, -^,rf r-Q,6 expression positive ; Po est donc sur l'avant du cenlre de gravité. » On peut alors représenter les positions successives d'un sous-marin tanguant sous l'eau par la^?^. 2 où la longueur Go G-, = Vt est la longueur A' de l'embardée, et où G-^g., = — ~ ~x *^*' ^ "^"^ ^^^ ^^ hauteur de l'embardée du centre de gravité. Les points situés à égale distance de Vg ont donc des embardées de même amplitude, et le point d'amplitude maximum est la pointe extrême-arrière du sous-marin. » M. E. FoxTA\EAu soumet au jugement de l'Académie un Mémoire « Sur un cas particulier du Mouvement des liquides ». (Commissaires : MM. Boussinesq, Sarrau.) M. G. Moiiosov soumet au jugement de l'Académie un Mémoire intitulé ( ') Pour que rinlégralion soit possible, il faut que A < o, ce qui exprime justement que l'équilibre est stable. G. H., .S96, 2- Semestre, (T. CXXIII, N» 21 ) j j3 ( m ) « Postulat d'Euclide, coiisiclcrc comme une propriété de l'espace à trois (limeiisions ». (Commissaires : MM. Darboux, Poincaré.) CORRESPONDANCE. M. Faye, en présentant la Connaissance des Temps pour l'année 1899 et V Annuaire du liureau des Longitudes pour l'an 189^, s'exprime ainsi : « Dans le présent Volume de la Connaissance des Temps on a ajouté, pour les satellites de Mars, Saturne, Uranus et Neptune, une série d'élé- ments permettant de calculer les positions exactes de ces satellites, d'après les rt'cherches de M. H. Struve, que cet auteur a bien voulu nous commu- niquer. » Par rapport à V Annuaire, nous signalons les améliorations sui- vantes : » Le Tableau relatif aux petites planètes renferme toutes les planètes découvertes jusqu'en septembre 1896 : leur nombre s'élève à 43i. » T^es notices sur les comètes s'étendent jusqu'en 1895. » Celles des étoiles doubles comprennent une nouvelle orbite, celle de i 1879 due à M. Lewis. » M. BToureaux a tenu au courant les valeurs des éléments magnétiques pour 1897. » M. Damour a ajouté les densités des carbures déterminés par M. Moissan. » M. Sudre a ajouté les monnaies du Transvaal à son Tableau des mon- naies éliangères. » M. Bertbelot a remanié les Tableaux relatifs aux corps simples et ceux qui sont^ relatifs à la Thernuichiniie en se servant des poids ato- miques. » Enfin VAnnuaire comprend trois Notices duos à M. Tisserand ; une à M. Poincaré, sur les rayons cathodiques et les rayons Rontgen ; et deux à M. Janssen. » Nous donnons, en outre, les discours prononcés par M. Cornu aux funérailles de M. Fizeau, et par MM. Janssen, Lœwy et Poincaré, à celles de M. Tisserand. » ( 86^ ) ASTRONOMIF. — Observations de la nouvelle comète Perri ne (iSç^G, nov. a), faites à l'observatoire d'Alger (Éqiiatorial coudé de o'^.SiS); par MM. Kambavd et Sy, présentées par M. Lœwy. Comète — Étoile. Étoiles ^ — — «— — — . ■ Nombre Dates. de Ascension de 1896. compar. Grandeur. droite. Déclinaison. comparaisons. m s . „ Novemlire 6 a 8,7 4-0.16,81 —3.54,8 18:12 6 a 8,7 -HO. 1 4, 53 —3.47,7 18:12 7 /' 7.7 -i-i. 5,32 -f-0.27,3 i4;ïo 7 b 7,7 -t-i. 4-39 — o. 5,0 i4:io Positions des étoiles de comparaison. Asc. droite Réduction Déclinaison Réduction Dates. moyenne au moyenne au 1896. * 1896,0. jour. 1896,0. jour. Autorités. ^, n '' v'' %, " o ■■■,■., o" o ( Aslp. Gesellschaft, INov. 6. a 20. it). 9,33 +2,28 +22.12,(4.5 -i-i8,3 _„„„ ( n" "ojy. , r o r, . , , „ i Astr. Gesellscliafl, 7. b 20. 12. 5o, 80 -K2,28 4-21.20.42,4 ^-17, 8 I Positions apparentes de la comète. Ascension Dates. , Temps moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1890. d'Alger. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. Il m s h ni s o / " Nov. 6 8.42.29 20.15.28,43 T,6i2 4-22.12.15,6 o,5i6 6 9.10.04 20. i5. 26,14 T^,647 4-22.11.22,7 o,55o 7 7.55.26'' 20.i3.58,4o T,539 4-21.26.27,5 0,478 7 8.10.39 20.13.57,47 T,568 4-21.25.55,2 0,496 GÉOMÉTRIE lNFINITi:SIMAt,E. - Sur les courhes algébriques à torsion constante. Note de M. Eugèxe Fabry, présentée par M. Darboux. « Une courbe algébrique à torsion con.stante est représentée par les équations a? =T r Idk ^- kdl _ r hdl— Idh ^ rkdh — hdk J h' -1- A'2 4- /^ ' -^ '^ .] 7m^k'-.-l'' " "" ' " J U'-i^k- 4- P ' ( 866 } où A, X-, /sont trois polynômes, sans facteurs communs, tels que tous les résidus de a;', v', d soient nuls. » Soit t^ a une racine double de llv , et !/;==- Kt - a)-P(/). » Le résidu, pour l = a, de \ ,^ — sera nul, si le polynôme ilt-Ji-l")? - (lk'~ld')V est divisible par t — a. En le multipliant par h' et ajoutant les trois expres- sions symétriques, on voit que h k l h: X' /' h" k" l" est divisible par t — a^ ainsi que [Ik' - kl')lhh" = {Ik" - kl")l/ih' - {l'k" - k't")lh^ — h h k i h k /' h" k" /" » Mais si les trois polynômes, tels que Ik' — kl , s'annulaient pour t^^a, les polynômes Ik" — kl' s'annuleraient aussi ; et comme h, k, l n'ont pas de facteurs communs, lh'^ et ihh" seraient divisibles par / — a et ihr par (f — ay. H faut donc que Ihh" soit divisible par / — « et par suite aussi P — 2A -, ainsi que P' — l/i'h"—^ Ih/i". » Pour t = a on aura donc {Ik"- kl')lh'- - ill,' -^ kl)(lh'/i"-h ^ Ihh"') = o ou Ik'— kl Ihh'" -r (k't - Ik" ) Ihh' - h' h k l h' k' l h" k" t o, et lAA" est aussi divisible par t -- a. » Réciproquement, si iA-, iAA', iAA" et iAA" sannulent pour/ = a, 2A'- n'étant pas nul, on voit de même que les trois résidus sont nuls. M Supposons que 1h^ n'ait que des racines doubles, et soit lh-'=q^; ( 8<'7 ) il faudra que Zh'^ — q'- et SA' A" — q' q" soient divisibles par q, ou SA'^ — q- par 9^. Cela n'est pas possible lorsque les polynômes A, k, l sont réels. « Soit ^ — a une racine triple de 2A% et A- -{- F -:- P=(t — aY X P. I) Le résidu, pour t .= a, de M' - A/' sera nul si (/r - M" + Z'/t" - k't')V- - (//fc" - Â-/"; 2 PP' + (7yt' - kl') ( 2P'= - PP") est divisible par ^ — a. En multipliant par A et ajoutant les trois expressions symétriques, on voit que et par suite (Ik' - kl')lhh" sont divisibles par t — a. Mais si les trois polynômes tels que Ik' — kl' s'an- nulaient pour t = a, 2A'' s'annuleraient ainsi que Hhh". Donc ihh" est di- visible par i =: a, et par suite aussi iA"-. M En multipliant le résidu par A', A", A", on démontrera de même que A A- / A' A' /' A" /t" /" h k l \ A' k' ï \ \ A'" k'" t" I sont divisibles par t — a, et par suite aussi ( Ik' - kl' ) i AA'" , ( Ik" - /{•/ ' ) 1 hh" h k i 1 h" k" i" , h" k'" i" h' h" II" k' k" k'" /' r et (l'k"— kl" )lhh''. » il en résulte que Ihh'" s'annule pour t =^ a, car autrement les trois polynômes W — kl" s'annuleraient aussi, et par suite ^hli". On démontre de même que {Ik' — kl" )lh" h" est divisible par t — a, ainsi que lliHi"' . )) Mais 2AA'" et iA'A" étant divisibles par t — a, lA^ sera divisible par {t — ay. )) Donc 'Lh} ne doit avoir aucune racine triple; et, si la courbe est réelle, il doit y avoir une racine au moins quadruple. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une application de la théorie des groupes continus à V étude des points singuliers des équations différentielles linéaires. Note de M. l'\ Mauotte, présentée par M. Emile Picard. « I. Dans le cas où toutes les intégrales d'une équation linéaire sont ré- gulières en un point singulier a, leur groupe de substitutions, lorsque la ( 868 ) variable tourne autour de a, el mieux encore l'équation déterminante, défi- nissent complètement la forme analytique des intégrales dans le voisinage du point a. » M'inspirant des idées de G:dois, je me propose de montrer, dans cette Note, comment on peut définir, dans le cas général, un groupe continu algé- brique de transformations linéaires, dont les invariants différentiels carac- risent complètement la nature des singularités des intégrales autour du point a. » M. Picard a montré (^Traité d'Analyse, t. III) que l'intégration d'une équation linéaire à coefficients rationnels est intimement liée à rétude d'un groupe algébrique de transformations linéaires, qui joue le même rôle que le groupe de Galois dans la résolution d'une é(]ualion algébrique. En suivant une marche exaclement p;irallè!c à celle de M. Picard, j'ai dé- montré, relativement à l'élude des intégrales autour d'un point singulier, des théorèmes de forme toute semblable à ceux qu'il a obtenus pour l'étude des intégrales dans tout le plan. » II. Nous dirons qu'une fonction fOr') est déterminée au point a si ce point est, pour la fonction, un point ordinaire ou un pôle. On aura ainsi f{x) = {x-aY<^{x), n étant un nombre entier positif, négatif ou nul, et cpf/c) une fonction ré- gulière et différente de zéro au point a. » Considérons l'équation différentielle linéaire dont les coefficients sont rationnels. (Le raisonnement s'appliquerait aussi au cas où ces coefficients sont seulement déterminés en a.) Désignons par y^iji- • ■ Jn ""' système fondamental d'intégrales et posons V = u, j, 4- Mj V, + . . . H- «„_y„ les quantités « étant des fonctions rationnelles arbitraires. La fonction V satisfait à une équation linéaire à coefficients rationnels d'ordre n- , (^0 rfP^+P'-rf-?^+--"'VV = o, et les intégrales j',, Vo, . . ., y„ et leurs dérivées s'expriment par des fbnc- lions linéaires ù coefficients rationnels de V, ( 8% ) ^V rf»'-' V dx dx'''^^ dV d"'-'\ » _. ,, . ^/V . t/"'-'V » A toute intégrale de l'équation (2) correspond un système d'intégrales ji, y^, . ■ ., y,, de l'équation (r) qui sera un système fondamental; sauf le cas où le déterminant formé par les y et leurs dérivées, jusqu'à l'ordre n — 1, serait nul, ce qui donnerait l'équation , ^, r/V d"\\ ,< 2 d''Y . . ç étant un polynôme entier par raj)port aux quantités ir, V, . . ., -r-j^ • Ainsi, à toute intégrale de (2), ne satisfaisant pas à ç, correspond un système fondamental de (i). » Ceci posé, il arrivera, en ^e«era/, que certaines solutions de l'équa- tion (2), n'appartenant pas à cp, vérifieront l'équation / ■ . ,. d\ d"\l dV dPV /"étant uu polynôme entier par rapport aux quantités V, -^> •■•) -i-y dont /es coefficients sont des fonctions déterminées au point a. C'est ici que ces considérations se distinguent de celles de M. Picard qui, étudiant les intégrales dans tout le plan, considère une équation y rationnelle par rap- port à X. » Parmi toutes les équations telles que /, considérons celles qui sont dP V li'ordre moindre et parmi celles-ci l'une de celles de moindre degré en -t—j;> que nous appellerons /. On démontre immédiatement que toutes les solu- tions dey n'api:)arteiiant jias à ç appartiennent à l'équation (2) et même que l'intégrale générale de y y appartient aussi. » De plus, les p constantes qui figurent dans cette intégrale générale y entrent algébriquement )) Soient ■»',, j'o, ..., y,i le système fondamental coriespondant à une solution particulière V — V[(a-), 1% • . ., )^° ] et ¥,,¥,,..., Y„ le système ( 870 ) fondamental correspondant à Tinlégrale générale V. On a Y, ^ a, , j, + a,^y.:-^ . . . -f- a,„7„. » Les quantités o dépendent algébriquement de >>,, >.;. ...,\p et ce5 èqualions dèfinisscnl un groupe, algébrique à p paramètres. » III. Nous avons ainsi défini un groupe ga attaché à la singularité a de l'équalion difîérentielle. Ce groupe possède les deux propriétés fondamen- tales suivantes : » 1° Toule fonction rationnelle de oc, }\, y.^, .. ., y„ et de leurs dérivées déterminée au point a reste invariable quand on effectue sur v,, y.,, . . ., y„ les substitutions du groupe g„ ; » 2° Toule fonction rationnelle de x, JKi> ^2. • ■ •> yn ''' de leurs dérivées qui reste invariable par les substitutions du groupe g^ est une fonction de x déterminée au point a. » Les divers groupes ga^ gb< • • ■ attachés aux points singuliers a, b, ... de l'équation différentielle sont des sous- groupes du groupe de transformations G considéré par M. Picard. » Ce groupe G est le plus petit groupe algébrique contenant- le groupe de monodromie et les groupes g,,, g,,, .... Sans se servir de la considération des groupes g, M. Klein a démontré ce lliéorème dans le cas particulier où tous les points singuliers de l'équation sont réguliers. « IV. Ln exemple éclaircira ce qui précède. Supposons que l'équation admette an voisinage de a un système fondamental de la forme ;-.= e"''~''(a;-a)'-.o,, .... y„ = e''^-^"\x - ay-^o^, où les I' sont des polynômes et les ç des fonctions holoniorphes, dilférentes de zéro en a. Le groupe ga est ici le groupe à n paramètres V,= a,7,, .... Y„=a„j„, ou un de ses sou.s-groupes. Les invariants diflcrentiels j'i ^ \x — a) X — a >'„ " \x — a) x — a déterminent complètement la forme analvlique des intégrales au voisinage du point a. » Je demanderai à l'Académie la permission d'indiquer dans une pro- chaine Note comment on j)eut étendre ces considérations aux équations aux dérivées partielles du premier ordre. » 8;! ) MÉCANIQUE. — Sur les singularités des équations de la Dynamique et sur le problème des trois corps. Note de M. P. Paixlevé, présentée par M. Poincaré. « Je considère un système matériel S dont la position est définie par n paramèires réels x^, ..., x^. Je suppose que la force vive du système 21 ^'^kij(^x^. . . . , Xn)x\x'j a son discriminant différent de zéro pour toute position de S, et que les coefficients A,y de T, ainsi que les coeffi- cients X,- du travail virtuel 2X, (a;, , . . . , x^ Sa?, des forces données, sont des fonctions de a?,, . . . , a?,, à un nombre fini de branches, holomorphes pour toute position de S, sauf pour certaines positions exceptionnelles que j'ap- pelle singulières. Encore réserverai -je ce nom aux positions qui demeurent singulières de quelque façon qu'on choisisse les paramètres a?,, ... , x^. Ces positions singulières seront définies par certains systèmes de relations tels que F tend vers zéro. » Corollaires. — Si les forces dérivent d'un potentiel \]{x^, ..., x„), qui soit une fonction de ic, x„a. un nombre fini de branches, le théo- C. U., 1^96, 2' Semeslre. (7. CXXIII, ?s* 21.1 I '4 ( «7--^ ) rème I siibr.isfe quand on dosigne par z{t) le minimnm de ; ) F. Si, do plus, jT^ reste inlériciir à un nombre fini [innr les grandes valeurs de K", le liiéorcme subsiste quand on remplace p(/) par F(/). Si, enfin, ces der- nières conditions étant remplies, les positions singulières de S sont isolées, S tend néccssr.iremeiit vers une position limite quand ; tend vers ?,. » Ces propositions entraînent d'importantes conséquences pour les systèmes S qui ne présentent pas de positions singulières et qui satisfont, en outre, à une des trois conditions suii'antes : » i" Les forces dérivent d'un potentiel l' (ce,. . . , r„) à un noml)re fini de branches, et p; reste inférieur à un nombre fini x pour toute position de S; M 2° Les forces ne dérivent pas d'un potentiel, mais les |A,y |, | X, j res- tent inférieurs à une quantité a pour toute position de S; » 3° La force vive est de la forme Ixf, et les forces X, sont telles que les ^-r~ restent inférieurs à une quantité a, pour toute position de S. » Dans ces trois cas, le mouvement se poursuit régulièrement, si grand que soit t, et les x, (t) se laissent développer en séries de polynômes {a) Xi(t) = 1 P"' (t, x% ..., xl ,< x;,) convergentes pour t quelconque, dont les termes successifs se calculent en fonction des x° , . .., x\^ , .. . à l'aide de simples dilTérenliations, et qui jouissent (au point de vue de la convergence, de la dérivation, etc.) des propriétés d'une série de Taylor. » Ce n'est là d'ailleurs qu'un des modes de développement qu'on peut adopter. En particulier, admettons qu'il n'existe pas de positions singulières de S et que la fonction des forces U (^r , x^) reste inférieure, ainsi que les |A,y], -T — 1) à une quantité % : à chaque valeur de la constante des forces vives h correspond une quantité >. telle que, en posant t= _ _^^. les Xi{t) se laissent développer (pour t quelconque) sous forme de série entière en - : juvio-^;-hc;^....^;,...,<,...)T '^ -* ( +<'(.... ^»....,^;»,...)T=-r.... Clette dernière catégorie comprend tous les problèmes intéressant le corps solide fixé par un de ses points. ( «7^ ) M Le problème des n corps ne rentre dans aucune des trois catégories énu- mérées; appliqué à ce problème, le théorème I conduit à la proposition suivante : » Quand t croît à parlir de t = o, ou bien tes n corps occupent à chaque instant t des positions déterminées et distinctes (à distance finie), avec des vitesses déterminées et finies; » Ou bien, quand l tend vers ;,, deux au moins des n corps M,, . . . , M„ tendent vers le même point déterminé de l'espace; il y a choc à l'instant /, ; » Ou bien, quand t tend vers /,, quatre au moins des n corps, soient M,, ..., Mv (v^/|), ne tendent vers aucune position limite à distance finie ; le minimum p(i) des distances mutuelles rjj des v points M, , . . . , Mv tend alors vers zéro avec (f — /,), sans qu'aucune des quantités r^j tende constamment vers zéro. » D'après cela, trois hypothèses sont possibles suivant les conditions initiales : » Ou bien les distances mutuelles /•,;(') des /i corps restent supérieures à une quantité positive a, quel que soit t; les Xi(^t) se laissent alors déve- lopper sous la forme (è); » Ou bien la limite inférieure r,(^) des r^j entre o et ï tend vers zéro quand t croît indéfiniment sans s'annuler jamais; les x^^t) se laissent déve- lopper sous la forme (a); » Ou bien r, (i) tend vers zéro quand t tend vers t^ ; les Xi(^t) se laissent développer sous la forme (a) pour ^<;^, mais ne peuvent être calculés au delà. » Quand n est égal à?), la dernière circonstance ne se présente que si deux au moins des trois corps se choquent à l'instant /, en un point déterminé de l'es- pace. » Le problème des trois corps se laisse donc intégrera l'aide des séries (a\ SI l'on excepte les conditions initiales pour lesquelles deux des points se choquent au bout d'un temps fini t^, en un point déterminé de l'espace. L'étude des trajectoires réelles qui correspondent aux conditions singulières x, = x„ = x\ J,=J,=:y», z,=z^^-.z'' me donne lieu de penser que les conditions initiales pour lesquelles il v a choc satisfont à deux relations analytiques distinctes. Mais c'est là un point dont je n'ai pas encore achevé l'étude. » ( 87^^ ) MÉCANIQUE RATIONNELLE. — Sur le mouvement d'un solide dans un liquide indéfini. Noie do M. R. F^iouville, présenlée par M. Appell. « liOi'sqii'nn corps solide est mobile sans forces accclcrali'iccs dans un liquide indcfiui, son mouvement est déterminé par un système d'équa- tions difTcrenlielles, de nature assez compliquée, dont on connaît cepen- dant trois cas d'intégration. )) L'un d'eux a été signalé d'abord par Kirchholf et les conditions qu'il exige ont été présentées par (ilebsch sous une forme un peu plus générale. Ce cas, étudié complètement ])ar Halphen, est le sujet (\\\\\ des Chapitres de son Traité des fondions elliptiques (t. II, Chap. IV). » Deux autres cas ont été indiqués par Clebsch et plusieurs géomètres, Thomson et Tait, II. Weber, plus récemment M. Kotter, s'en sont occu- pés de diverses façons. » Je me suis proposé d'ap|)liqucr à l'étude générale de la question les principes d'une mélhoiie qui m'avait réussi dans un ])roblème de Méca- ni(|ue soumis à des équations assez dilicrcntes. Voici conmient s'offraient les recherches analytiques dont il s'agit et quels sont les résultats obtenus. » Il y a six inconnues a:,, x.^, x^, y,, y^, y^, (onctions d'une même va- riable t. Le système différentiel dont elles dépendent est formé de six équalions, qui se déduisent par symétrie des deux suivantes : . . dx^ _ dT dT ^^^ dt ~^'df, "'^'djl' » J'ai représenté ])ar T une forme quadratique, définie et positive» contenant les six inconnues x,, x.^, . . ., y^. On y peut distinguer trois par- ties, T,, 2T2, T3, dont elle est la somme, T,, T^ désignant des formes qua- dratiques, la première indépendante des trois variables y, la seconde des trois X, 2T0 une forme bilinéaire où entrent à la fois les six variables. Une sidjslitution linéaire permet de réduire T3 à ses ti'ois carrés sans rien changer aux équations différoMlielles. » J'imagine celle substitution faite et, pour éviter une discussion sans intérêt véritable, je suppose, en outre, les coefficients des carrés différents de zéro, en soite que '^ii-- ^i.r; -;- Ajj^ f- A^y^, a,, a^, a, > o. dy, dT dT dT dT dt -^'àx. — x^ -. !- y, -j— ^dx, - = dyi y^dy. ( «75) » Soit encore » On sait que, dans tous les cas, le système {}) admet trois intégrales entières, (2) T = const., 2a;,-y,-^ const., la-^ := const.; de plus, le multiplicateur de ce système est une constante. L'intégration s'achève donc, si l'on sait trouver une quatrième intégrale R, indépen- dante de t. » Afin que celle-ci puisse être algébrique, il est d'abord nécessaire que l'une ou l'une des conditions suivantes soit remplie : » (a). Les coefficients A,, Ao, A3 étant inégaux, tous les termes de Tj s'évanouissent et A2A3(a, — a.,) -+- A3A,(a2 — «3) + A, Ao(a3 — a,) = 0. » Ces relations sont aussi suffisantes, car il existe alors une intégrale quadratique; c'est l'un des théorèmes trouvés parClebsch; seule, la né- cessité des conditions n'était pas établie. )) (b). Deux des coefficients de T3 sont égaux, par exemple Aj = A3. )) Jj'intégrale cherchée, lorsqu'elle existe, peut toujours être supposée entière; mais deux hypothèses sont admissibles et je suis obligé de leur consacrer deux discussions séparées. » i" Il arrive que les deux identités (■^) <^l., — a'i, — A,(a. — 03) = o, «2_,a3,, — A,6, = 0 soient vérifiées. L'existence d'une quatrième intégrale R, fonction algé- brique des inconnues, exige encore qu'il soit satisfait à ces conditions (4) «2,2 — <Ï3,3 = O, «2,3 + «3,2=0> et à celles-ci (5) aj^jAo-f-a, .A, = 0, «3,, A, -+- a,_3A, = o. » Lorsqu'il en est ainsi, l'intégrale existe effectivement; c'est un poly- nôme entier, indécomposable, dont il est inutile de supposer le degré supérieur à six. Ce cas comprend celui de Clebsch et Halphen, mais il est d'une généralité beaucoup plus grande. » Le calcul de l'intégrale résulterait en principe d'une théorie très simple ; en fait, le nombre des termes, qu'il faut déduire les uns des autres. ( «7'' .) est si grand que ce calcul direct est impraticable. Je ne suis pas encore en niesured y substituer des procéilés |)lus rapides, permettant de l'éunir tous les résultats sous une représentation commode. » 2° Les identités (3) ne sont pas vérifiées; en ce cas, on doit toujours supposer les égalités (4) et de plus la suivante : ^ «2,1 — «?,i — A.i(rt2— «s) aj.ifls.i— A,6, A^ p- étant la valeur commune des deux membres de la relation précédente, X le rapport --> je pose y']) a-+-2fl = — aN, a — lifi = 2IN'— I. » Cela lait, il est nécessaire, ou bien que N et N' soient des nombres entiers, positifs, diflérents de zéro, le second plus grand que le premier et, puisque a est positif, p doit être négatif; ou bien que 2^ et a soient entiers tous deux, de parité opposée, le dernier compris entre — a et 4- a. » Cet ensemble de conditions, indispensable pour l'existence d'une qua- trième intégrale algébrique, est aussi suffisant. » La recherche effective de cette intégrale présente d'ordinaire les mêmes difficultés que dans la première hvpothèse et, de plus, le degré du polynôme qu'il s'agit d'obtenir peut, si N et N' ne sont pas donnés, surpas- ser un nombre entier quelconque. » Cependant, il v a des hypothèses particulières qui conduisent à des résultats simiiles; ainsi, le troisième cas, indiqué par Clebsch et dans lequel l'intégrale qui manquait s'abaisse au second degré, se trouve comj)ris parmi les derniers mentionnés; il faut supposer que fl et a — i s'éva- nouissent. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur la répartition des de/ormat ions c/aris ks //létaux soumis à des efforts. Note de M. Geouges Cuarpy. (Extrait.) « Dans les conclusions de sa Note du 2G octobre i8f)G, jM. Hartmann reconnaît l'existence de deux groupes de déformations visibles à la surface des métaux déformés : les unes, qu'il appelle régulières et qu'il a plus par- ticulièrement considérées dans ses publications antérieures; les autres, ( »77 ) réparties d'après la texture microscopique, sur lesquelles j'ai attiré l'atten- tion dans ma Note du 27 juillet 1896, et que M. Hartmann déclare avoir envisagées ceaiement L'existence de ce second i>roiipe de déformations montre l'importance de l'élude micrographique des métaux au point de vue de la répartition des déformations. » Les nouvelles conclusions de M. Hartmann soulèvent quelques ques- tions qui me semblent directement accessibles à l'expérience. Ce sont les suivantes : » 1° Les déformations du premier groupe (ou régulières) sont-elles indépendantes de la texture du métal? M. Hartmann l'a affirmé; l'obser- vation attentive de ces lignes m'a toujours montré le contraire : leur régu- larité géométrique n'est qu'une allure générale; elles sont, en réalité, formées de sinuosités qui contournent les constituants microscopiques; elles sont tout à fait comparables, à ce point de vue, aux fractures obtenues par compression dans les roches, dont la forme générale est plane (dans un parallélépipède), mais qui ne traversent pas cependant les minéraux constituants. » 2° La texture microscopique est-elle déterminée par les déforma- tions préexistantes? C'est l'opinion de M. Hartmann; et, pour justifier cette conception, il admet que les déformations subies par un métal sont iiréduclibles par le recuit. Je ferai remarquer cependant qu'il disait dans son premier Mémoire : « Notons enfin qu'un métal écroui revient à l'étal » naturel quand il est convenablement recuit. » (Revue cl' Artillerie, p. Sgi: 1896). H faut tenir compte, en outre, des faits suivants, faciles à vérifier expénmentalement : la texture microscopique, et les déformations du second groupe qui n'en sont que le reflet, sont d'autant plus nettes et de dimensions j)lus grandes que le métal a été mieux recuit, c'est-à-dire que les déformations préexistantes ont plus de chances d'avoir disparu; en outre, pour un même métal, recuit, la texture est la même quel que soit le travail subi antérieurement, et, pour des métaux différents soumis à des traitements identiques, on obtient après recuit des structures totalement différentes. La texture des métaux recuiis, qui n'est nullement formée, en général, de « polygones accolés plus ou moins régulièrement distribués », a toujours été considérée par tous les micrographes comme l'indice d'un phénomène de ciistallisalion; les déformations du second groupe metlent en évidence l'état cristallin du métal et se localisent d'après les lois de la cristallisation. » 3° Y a-t-il une différence entre les métaux simples et les métaux ( B78 ) composés? Dans ses dernières Notes, M. Hartmann reconnaît l'influence des constituants hétérogènes, dans les métaux composés; il ne donne d'ailleurs qu'un exemple de métal simple, le cuivre, l^ans mes essais, )',ii toujours observe dc^s résultais de même nature avec les métaux usuels, hronzes, laitons, aciers, et avec le cuivre rouge; il est vrai que ce dernier métal n'est simple ni au point de vue chimique, puisqu'il contient toujours quelques millièmes d'impuretés, dont tout le monde connaît l'influence sur ses propriétés, ni au jioint de vue phvsique, pin'squ'il est foi-mé de cristaux difleremment orientés et accolés suivant différentes faces, facile- ment mis en évidence par une attaque à l'ammoniaque. Les seuls métaux qui aient une structure à peu près homogène, et qui sont, d'après M. H. \,q Chatelier, les mélanges entectiques et les alliages définis, ont des proprié- lés mécaruques comparables à celles des verres; ils se brisent sans défor- mations jiermanenles et ne iieu^ent servir à des études de ce geiu'e. » Enfin, je ferai remarquer que les conclusions de mes précédentes Notes ne sont pas seulement applicables à « des corps composés, consi- dérés tics près (le la lin)ite élastique », puisque je n'ai fait que généraliser et rattacher aux études micrographiques des faits observés avant moi par M. le commandant Pralon, sur des éprouvettes de laiton et Aq cuivre rouge examinées après rupture. « PHYSIQUE. — Décharges par les rayons de Rônlgen; influence de la pression et de la température. Noie de M. Jea.v Perri.v, présentée par M. Mascart. « J'ai montré (^Comptes rendus, t. CXXIII, p. 35i) que des rayons de Rontgen traversant un gaz en repos créent en chaque point des quantités égales d'électricités positive et négative, quantités capables de se mou\ oir sous l'action d'un champ clcclricpie et, par conséquent, de détruire les charges terminales des tubes de force où elles sont contenues. J'ai montré que la quantité d'électricité neutre ainsi dissociée par les rayons est mesu- rable, qu'elle varie comme l'inverse du carré de la distance à la source et peut donc être considérée comme proportionnelle en chaque point à l'in- tensité du ravonnement. » Je vais résumer aujourd'hui quelques expériences faites en vue de trouver comment les variations de pression et de température influent siu- cette dissociation. » J'ai employé le dispositif que j'ai déjà décrit, faisant passer entre les armatures ( 879) d'un condensateur plan, et sans les toucher, un pinceau de rayons. Le condensateur est contenu dans une enceinte où l'on peut faire varier la pression. Une des armatures est liée à l'aiguille d'un électromètre, en sorte qu'on peut mesurer la quantité d'élec- tricité qu'elle perd sous l'influence des rayons. J'ai naturellement, et pour toute pres- sion, établi entre les armatures une différence de potentiel assez grande pour qu'un accroissement dans cette différence reste sans influence sur le débit : on se trouve alors dans les conditions où ce débit mesure la quantité d'électricité neutre dissociée entre les armatures. )> J'ai constaté, la température restant fixe et dans un intervalle où les pressions extrêmes sont mesurées par des hauteurs de 7''™ et de 1 16''™ de mercure, que la quantité d'électricité débitée dans le condensateur est proportionnelle à la pression ( ' ). Or, en chaque point, la masse spécifique du gaz est proportionnelle à la pression. Il en résulte que, à température constante et pour un même gaz, /a quantité d'électricité dissociée par unité de masse est indépendante de la pression. » Je me suis servi du même appareil pour étudier l'influence des variations de température, à pression constante. Il suffit pour ceht de placer dans une étuve la caisse métallique contenant le condensateur. « Je constatai d'abord, grossièrement, queles variations de température n'influaient pas sur le débit. Ceci me permit d'utiliser une méthode de zéro que j'ai déjà décrite, et qui élimine l'influence des variations d'inten- sité de la source. » Cette méthode consiste à placer au delà du premier condensateur, et dans une enceinte à température fixe, un deuxième condensateur plan que les rayons traversent après leur sortie du premier. Les deux condensateurs s'opposent sur im même électromètre, la plaque liée à l'aiguille débitant de l'électricité positive pour l'un des condensateurs et de l'électricité négative pour l'autre. On peutainsi établir l'équilibre pour une certaine température, puis, faisant varier la température du premier condensateur, voir si l'équi- libre subsiste. Cette température a varié dans mes expériences entre — 1 2" (') Dans une Note, parue aux Comptes rendus, l. CXXII, p. 926, MM. Benoît et llurmuzescu ont dit que la vitesse de décharge est proportionnelle à la racine carrée de la pression. En réalité, ils n'ont pas étudié le même phénomène. Outre l'action que les rayons exercent sur le gaz, ils ont eu affaire à l'action que les rayons exercent sur une surface métallique chargée, et rencontrée par les rayons. Action indiscutable, puisque, ainsi que ces physiciens l'ont démontré, la rapidité de la décharge varie avec la nature du métal rencontré. J'ai eu soin de ne faire intervenir cette action dans au- cune des expériences que j'ai décrites. C. R., 1896, 2' Semestre. (T. CXXIII, \» 21.} I I •*> ( 88o ^ ol +i/|5", c'est-à-dire, comptant eu températures absolues, entre 261" cl 4'^". S''»»'' <1"^ j'^'^ constaté de variation appréciable. Or, en chaque point du condensateur à température variable, la masse spécifique est inver- sement proportionnelle à la température absolue. Donc, puisque le débit reste fixe, la quantité d'électricité dissociée par unité de masse est néces- sairement proportionnelle à la température absolue. » En résumé, pour un même gaz, pour un même rayonnement et en un même point, la quantité (Vèlertricilè dissociée par unité de niasse est indépen- dante de la pression et proportionnelle à la température absolue. » Il peut n'être pas sans intérêt de se rappeler que, suivant la théorie cinétique des gaz, l'énergie possédée par une molécule est, elle aussi, in- dépendante de la pression et proportionnelle à la température absolue. » On énoncerait donc dans cette théorie les lois expérimentales qui précèdent en disant que, pour chaque gaz, le nombre de molécules disso- ciées est proportionnel au nombre des molécules rencontrées, quel que soit leur écartement, et proportionnel à leur énergie moyenne. » OPTIQUE. — Illusions qui accompagnent la formation des pénombres. Applications aux rayons X. Note de AI. G. Sagnac, présentée |)ar M. Lippmann ( ' ). « Si, entre un objet opaque A et une source rayonnante S, de diamètre apparent sensible (Jig. i ), on introduit progressivement un deuxième objet opaque B, l'ombre de A semble comme attirée vers l'ombre de B. » r.a raison de cet effet est que l'introduction de B dans le faisceau C (') Travail lail an lalioratoire de M. I-iniitv. à la Sorbonne. qui définit la pénombre du bord de A tourné vers B, supprime i'éclaire- ment d'une étendue croissante F de cette pénombre. On doit donc voir l'ombre de A s'étendre dans la région F vers l'ombre de B. En même temps, la diminution d'étendue F de la pénombre au profit de l'ombre accroît la netteté des contours de la silhouette dans ses parties déformées. )) Quand l'intensité du rayonnement augmente, les pénombres tendent à disparaître à la vue de l'observateur et les apparences deviennent encore plus frappantes. Il en est de même pour les photographies des ombres quand l'intensité de la source ou la durée de pose augmentent. Aussi est-il intéressant de photographier les effets d'ombres produits à l'intérieur d'une chambre noire dont l'objectif est remplacé par un diaphragme con- venable qui reçoit de la lumière diffuse. » Sur le verre dépoli de la chambre noire ou sur les photographies, on peut voir des déformations inattendues de l'ombre de l'objet A au voisinage de l'ombre de l'objet antérieur B. M L'ombre d'une tige A, en pénétrant obliquement dans la pénombre de B, apparaît déviée comme par une sorte de réfraction. Si B est un système de fentes ou de tiges, l'ombre de A peut avoir l'apparence A\\nQ torsade. )) Si A est aussi un svstème de fentes ou de tiges, l'ombre de A est un système de torsades, etc. » Soit le cas oii B est vu de A sous un angle inférieur au diamètre appa- rent de la source S. Pour les parties de A situées assez près du milieu de la pénombre de B, la source S peut se trouver limitée par B à deux régions séparées donnant deux ombres distinctes de A. » On voit maintenant les origines des apparences suivantes, dont on éta- blirait aisément une théorie détaillée : » Dans la pénombre d'un anneau, l'ombre d'une tige pénètre en s'iii- curvant, ou en se dédoublant en deux ombres séparées. À l'intérieur de l'anneau, l'ombre d'une tige ne prolonge pas l'ombre extérieure, la tige centrale exceptée. » Ces apparences peuvent s'observer sur \a fig. 2, reproduction d'une photographie faite à la lumière du jour. M. Mauritius (') a obtenu des effets du même genre avec un tube de Crookes en forme de poire, peu ou point diaphragmé, et les a regardés comme liés à de nouvelles propriétés des rayons X. ('1 Mahutus, \\ iedernann's Annale/t, septembre 1896, p. 346. ( 882 ^ » Soit un disque op.ique H ( Jig. H), dont la pénombre reçoit de la source S des rayons tels que SA. Tous ces rayons, si S est plus étroite que B, et la plupart de ces rayons, si S n'est pas beaucoup plus large que B, ont sur l'écran E des projections dirigées du centre O de l'ombre du disque vers les bords. Une tige opaque A, normale à l'écran ou à la plaque photographique E donnera donc une ombre A' dirigée suivant OA' comme si A était éclairé par une source placée entre l'écran E et le disque B. Si, à la surface éclairante S est associé un centre d'émission relativement in- tense, l'ombre nette de B que donnerait ce centre est éclairée intérieure- ment par S dans une zone où l'intensité décroit des bords au centre et qui jouit de la propriété signalée. On peut expliquer ainsi les apparences des photographies obtenues avec les rayons X par MM. E. Villari (^' ) et Abel Buguet('). (') E. ViLLABi, Comptes rendus du 3i août 1896, p. 420. (' ) Abel Bigubt, Comptes rendus du 2 novembre 1896, p. 689. ( 883 ) » Observons, dans la pénombre d'un bord rectiligne parallèle à une fente éclairante, la limite qui sépare la pénombre d'éclairement continû- ment croissant de la région uniformément éclairée par la pleine lumière. L'impression rétinienne ou photographique y présente dans une bande étroite des variations qui, si le bord rectiligne est remplacé par une Fig. 3. seconde fente, produisent, par exemple, deux maxima séparés par un mi- nimum de l'intensité apparente. MM. L. Calmette et C-T. Thuillier (') et M. Fomm (-) qui ont obtenu des apparences de ce genre avec un tube (le Crookes, les ont regardées comme des franges de diffraction des rayons X et en ont déduit, pour ces rayons, des longueurs d'onde d'ailleurs extrême- ment différentes. » D'une manière générale, on ne saurait tirer aucune conclusion des particularités que peuvent |)résenter des ombres, sans tenir compte à la fois : » 1° De l'étendue, de la forme de la source S et de l'éclat relatif de ses différents points; » 2° Des formes et des positions des corps opaques B, placés entre S et A aussi bien que du corps A lui-même; » 3° Des propriétés photométriques de la rétine ou de la plaque pho- tographique. » Il est nécessaire, en j)articulier, de comparer avec soin les ombres de Rontgen avec les ombres produites par une source lumineuse comparable pour son étendue, sa forme et l'éclat de ses différents points à la source souvent complexe des rayons X. (') L. Cai.mette et G. -T. Thcillieh, Comptes rendus du 20 avril 1896, p. 877. (^) L. Fomm, Wiedemann's Annalen, septembre 1896, p. 35o. ( «8/, ) » .liisqu'ii présent, le seul résultat net d'une telle comparaison est que la diffraction ne s'est jamais manifestée pour les rayons \, dont la propa- gation rectiligne s'est montrée de plus en plus parfaite à mesure qu'a augmenté la précision des expériences ( ' ). » CHIMIE MINÉRALE. — Action (le quelques composés hydrogènes sur le chlorure (le thionyle. Note de M. A. Besson, présentée par M. Troost. « J'ai décrit précédemment (_C'ow/V« /Yv f ') Travail effectué au laboratoire de (Chimie de l'Université de Caen. (-; \'iARu, Bull. Soc. Chirn. (i), 5, p. 984; 1891. ( 887 ) C'est cette forme de combinaison qu'ont obtenue au rouge : Schweitzer (' ) par calcination du chromate double de magnésium et de potassium et Gerber ( °) en calcinant du bichromate de potassium avec du chlorure de magnésium ; ces produits sont amorphes. Ebelmen (') a réussi à faire cristal- liser ce chromite par dissolution des deux oxydes dans l'acide borique len- tement volatilisé à la chaleur blanche. » Il nous a paru intéressant de voir comment se comportait le sesqui- oxyde de chrome avec la magnésie à des températures encore plus élevées, en utilisant l'arc électrique comme agent calorifique. » Ces expériences ont été faites dans le four électrique de M. Moissan : un mélange intime des deux oxydes, dans la proportion de tSos'' de sesquioxyde de chrome et de 4oS'' de magnésie, était introduit directement dans la cavité préalablement garnie d'une couche de magnésie d'environ 2'^™ d'épaisseur, afin d'isoler le mélange de la chaux du four. » Après avoir chauffe pendant dix minutes avec un arc de 5o volts et 3oo ampères, on a trouvé dans le four une masse cristalline d'un vert brun, en partie fondue, lente- ment attaquable par l'acide chlorhydrique concentré avec dégagement de chlore à chaud. Pour isoler les cristaux, il est préférable d'employer l'acide azotique que l'on fait agir à l'ébullition sur la masse grossièrement concassée; on coiuinue ces traite- ments jusqu'à ce que l'acide ne dissolve plus rien. Comme dans les expériences précé- demment décrites sur les chromites alcalino-terreux, le produit est souillé d'oxyde chromique cristallisé en lamelles que l'on parvient assez facilement à séparer par lévi- gations. )i 11 reste alors une poudre cristalline, d'un vert foncé presque noir, dont l'examen microscopique montre les cristaux transparents, d'un vert clair, présentant des poin- tements octaédriques, sans action sur la lumière polarisée. La densité de ce composé est de 4.6 à 20", sa dureté, supérieure à celle du quartz, sa poudre vert clair, » Dans une seconde expérience, on a utilisé un arc plus puissant : 5o volts et 1000 ampères ; dans ces conditions, on a obtenu une masse brune, entièrement fondue, très dure, à cassure cristalline et très difficilement attaquable par les acides; les cris- taux, péniblement séparés de cette masse, étaient cristallisés en octaèdres et présen- taient les autres caractères du produit précédemment obtenu. )i Pour en déterminer la composition, ce chromite, finement pulvérisé, a été attaqué par le mélange de nitrate et de carbonate de potassium en fusion ; la magnésie ainsi séparée, redissoute dans l'acide chlorhydrique étendu, est précipitée sous forme de phosphate aminoniaco-magnésien, tandis que le chrome, passé à l'état de chromate de potassium, est précipité en liqueur acétique par l'azotate mercureux. (') Schweitzer, J. prakt. Chetn., 39, p. 209; 1846. (-) Ghiiber, ISull. Soc. Cliim. (2), p. 437; 1877. ( '} Ebelmen, Comptes rendus, t. XXY, p. 663; 1847. C. R , 1896, 2' Semestre. T. CXXIII, N° 21.) • 16 ( 888 ) n L'analyse alliibue i'i re composé la formule du rhroniite neutre, niiisi (|iril lésullc -, Annales de Cliiniie et de Pliysujue. i. IV, 7'' série, p. 142 ; 189J. C) Comptes rendus, t. CXX'Il, p. ii2.5; 1896. (•^ Travail fait au laboratoire des Mantes Études de M. .Moissan. ( 889 ) I molécule^]''' de base et l'acide de la même concenlration. Les résultats sont les suivants, lorsqu'on ajoute successivement à CH'-Az' : Cal Cal iHCl i,i3 lAzO'H i,i5 HCl 2,i3 ÂzO'H 2,19 2HCI 2,32 2AzO'H 2,37 iSO'H^ 2,11 iC^H'O- 0,53 |SO*H^ 4,10 G''H*0-^ 0,81 SO^H-^ 3,5i 2C'-H'0- 1,06 » Ce Tableau montre que l'addition du deuxième { équivalent d'acide nécessaire pour former le sel à i équivalent d'acide dégage moins de chaleur que le premier. On en conclut, inversement, que l'addition de i équivalent de base à i équivalent du sel neutre, dans l'état dissous, dégagerait pour Cal tal Le chlorhydrate 2Xl,l3 — 2,l3=:0,i3 Le nitrate 2X i,i5 — 2, 19 = 0,11 Le sulfate , 2x2,11— 4)'o = o, 12 L'acétate 2X0,53- 0,81=0, 23 » D'un autre côté, l'addition du deuxième équivalent d'acide pour la formation du sel biacide dégagerait pour Le chlorhydrate 0,19 Le nitrate 0,18 L'acétate 0,20 Le sulfate 0,69 » Cet ensemble permet de concliii-e à l'existence d'un sel neutre dissous, légèrement dissocié; l'addition d'un excès de base, ou, ce qui a été l'expé- rience réelle, la saturation de la base par une quantité insuffisante d'acide, montre un léger excès thermique; de même, l'addition d'une nouvelle molécule d'acide produit le même effet, mais plus intense, ce qui répond, soit à la dissociation du sel neutre, diminuée par la présence d'un excès d'acide, soit à la formation d'un sel acide, lequel pourrait d'ailleurs ré- pondre à une seconde fonction basique plus faible que la première. » Pour l'acétate, les deux effets sont égaux, et leur plus grande valeur indique une plus grande dissociation; je n'ai pas pu préparer d'acétate neutre, conformément d'ailleurs à ce qui arrive avec les alcalis faibles, tels que l'aniline. )) Le sulfate présente, comme les sulfates acides minéraux, l'abaissement thermique habituel. Mais cet abaissement est moindre, ce qui concorde avec les idées ci-dessus. ( Bpo ) » Dans ces expériences, on ne peut pas pousser jjIus loin l'addilion d'acide, car déjà le deuxième équivalent décompose légèrement la base avec formation de sel ammoniacal et régénération d'aldciiyde lormicjue, comme l'indique le réactif de \esslcr. » Il est inutile d'ajouter que l'addition d'un alcali fort, potasse ou soude, dans les sels ci-dessus, restitue intégralement la différence des chaleurs de saturation des bases. » Chaleurs de formation à l'élat solide. solulion des corps cristallisés : C«H'^Az», crisl. i( 4,80 + 4,76- C«H"AzSHCl -i( 3,894- 3,98) C«H"AzSAzO»H -{{ 5,55 + 5,45) C^H'^AzSaAzO^H -i(i4,26 + '4,37) eH'2AzSiS0*H= + i( 0,90 + 0,92) CH'^Az'.SO'H» — 1( i,5o + i>7o) C«H'2AzSS0'H^-+-H^0-i( 4,64 + 4,78) J'ai trouvé, pour les chaleurs de dis- cal ■,- 4,80 ~ 3,94 — 5 , 5o - 14,26 ^ 0,91 - 1 , 60 — 4,7' » En combinant ces données avec les précédentes, et sachant que Cal AzO'H sol. + Eau = AzO'H diss +6,6 SO*H--sol. + Eau = S0*H2 diss -t-16,2 H Cl gaz Eau = HCl diss. «7,3 on a pour chaleur de formation àe^ sels solides C»H'îAz*sol.-h AzO^H sol. » -t- 2AzO^H sol. + 'SO*IPsol. -r-SO'H'sol. Oll'^AzSSO'H' sol. -i-H^O liquide C=H"'Az'sol. H Cl gaz = C^H''Az',AzO'Hsol. Cal -^ 19,09 =:CMi'2Az*,2AzO'sol.. -r- 34,63 = C»H"'AzSiSO'H^... -r- 16,09 ^C«H' = Az»,SO*H\ . .. -H 26, II -C«H'-A2^S0'H^H»0.. + 3,11 r^CH^Az'.HClsol + 28,17 » On obtiendrait les chaleurs de formation à partir de SO*H- liq. ou deAzO'HIiq. en modifiant les chillVes ci-dessus, en raison de la chaleur de fusion desdits acides. )) On voit, par ces chiffres, combien nettement est indiquée l'existence d'une deuxième fonction basique intervenant dans la formation des sels rapportés à l'état solide. Nous voyons l'addition du deuxième équivalent d'acide azotique solide dégager i5^*',5, celle du deuxième équivalent d'acide suHurique solide 10^"', ç'est-à-dire plus que pour la lormation du bisulfate de potasse, à partir du .sulfate neutre solide et de l'acide solide. A noter aussi que la chaleur de formation de l'azotate liépasse plus celle du ( 891 ) sulfate que dans les sels similaires de soude ou de potasse, où cette diffé- rence n'atteint que i^^'.S au lieu de 3^^' et 2 X 4.26 trouvés ci-dessus. » Cet ensemble montre que rhexamélhylène-amine est une base faible, puisque la chaleur de saturation est de 11^*', 6 environ, plus petite que celle des sels de potasse correspondants. Le chlorhydrate, l'azotate et le sulfate présentent en solution le même état de stabilité ou très voisin, la différence des chaleurs de saturation étant sensiblement la même qu'entre celles des sels alcalins correspondants : Cal Acide sulfuririiir' i5,8 — 4>'o = "i70 H Cl 1 3 , 7 — 2 , 1 3 = 1 1 , 57 Acide azotique i3,7 — 2, 19^11, 5i Pour l'acétate, la différence est beaucoup plus grande : i3,3-o,8 =12=»', 5 ce qui est conforme à ce que M. Berthelot nous avait déjà fait connaître sur l'état des sels dissous, dissociés inégalement, le plus dissocié étant celui qui possède une chaleur de saturation plus faible et des chaleurs de satu- ration surnuméraires plus fortes. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Du rôle de l'acide borique dans les verres et émaux. Note de M. L. Grenet, présentée par M. Haton de la Goupillière. « On a reconnu depuis longtemps, par les simples tâtonnements de la pratique industrielle, les avantages que présente l'introduction d'acide borique dans les verres qui constituent les couvertes céramiques et les émaux pour métaux. Leur dureté et leur fusibilité sont augmentées; leur dilatation est modifiée. » Les deux premiers résultats s'expliquent sans peine par les qualités propres de l'acide borique, mais celui qui se rapporte à la dilatation peut sembler paradoxal, car l'acide borique sert tantôt à abaisser le coefficient de dilatation, dans la couverte pour faïence par exemple, tantôt à l'élever, dans l'émail pour fonte entre autres. M Au cours de recherches expérimentales sur les verres, qui m'ont été confiées par la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale et que j'ai exécutées au laboratoire de l'Ecole des Mines avec mon camarade et ami, AT. Chatenet, j'ai observé quelques faits de nature à expliquer ce rôle contrailictoire do i'acide borique. ( «92 ) » Qiiaïui, dans un verre, on fait varier d'une façon continue la pro- portion d'acide borique, la dilatation commence par décroître et croît ensuite, pour tendre à se rapprocher de celle de l'acide borique pur qui est très élevée et supérieure à celle de tous les verres. )) Avant de donner les résultats des mesures faites, je raj)pcllerai que les variations de proportion de l'acide borique dans un verre ne peuvent pas être illimitées : elles sont plus ou moins grandes suivant la nature des didérents oxydes métalliques et la proportion de silice qui entre déjà dans le verre. » Un excès de hase amène la dcvitrification, c'est-à-dire la cristallisa- tion (le borates et de silicates définis; la quantité de base qui provoque la dévilrification dépend de la rapidité du refroidissement. » Un excès d'acide borique amène la séparation du verre dans le bain en deux couches dont la supérieure est de l'acide borique à peu près pur et l'inférieure le verre limite saturé d'acide borique. I^e Tableau suivant donne ces limites pour dilférents verres : Dévitrification pour une quantité de BoO' Séparation inféricuri' à : d'acide borique — ^ — -^ — ^ pour une quantité de BoO' Relroidisseinenl BefroidissemenI supérieure à ; lent. rapide. Acide borique el soude BoO» NaOaBoO' NaOaBoO' .. lithine BoO» LiOSBoO' LiOSBoO» » chaux CaOSBoO» Tous Ho0^i,5CaO » magnésie ^MgOSBoO' Tous Tous ovvde de plomb. Pb03BoO' PbOBoO' .SPbOBoO' » owtle de zinc. . . BoO'i,.J5inO Tous BoO»i,5ZnO 1) Les Tableaux suivants résument les résultats des mesures de dila- tation. » Tous les coefficients doivent être multipliés par lo""*. Borates de soude. Na02BoO' 953x10-" Na02,.5BoO' 704 Na05,i3BoO' 817 NaOio,i8BoO=' 933 NaOi6,83BoO' 1019 BoO» i4i4 ( 8,)3 ) Borates de lithine. LiOSBoO^ 678x10- LIO4B0O' 590 LiOSBoO^ 646 LiOioBoO' 900 BoO' '^'^ Borate de zinc. i,5ZnOBoO' 374 Borates de plomb. SPbOBoO' "270 PbOBoO' 974 PbOaBoO^ 669 PbOa,5BoO^ 609 PbOSBoO' 669 BoO» 'î'4 Verre blanc et acide borique. \ erre blanc 847 Verre 70,7 | gg, HoO' 29,3 ) Verre :y- ,1 f -_^ BoO' 42,8 i Verre 38,59/ -,^,; BoO= 61,41 i Verre 3o,8 / ^^^^ BoO' 69,3 \ BoO' I4'4 Verre à bouteilles et acide borique. Verre à bouteilles 639 Verre à bouteilles 85 / ^, Acide borique 1 5 ) Verre à bouteilles 73 ) , ,. . ... ., n '. J (devilrilie) 600 Acide borique 20 ) N'erre à bouteilles 70 \cide borique 3o Verre à bouteilles 5o j ., . .- „.„ . } (de vitrifie) ooo Acide borique 00 ) BoO' '4 '4 (dévilrifié) 629 ( «^)4 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Du caillot non rètractile : sitppresm'on de la formalion du sérum sanguin dans quelques états pathologiques. Note de M. G. Hayem, présentée par M. Bouclinrcl. 0 A l'état normal, le caillot sanguiu, formé plus ou moins rapidement après l'issue du saiii^: hors des vaisseaux, se rétracte pour abandonner une certaine quantité de sérum qui l'imbibe. La quantité de sérum devenu libre est généralement en proportion inverse de la masse globulaire. » La propriété de fournir du sérum disparaît dans quelques états patho- logiques. Le but de cette Note est d'attirer l'attention sur ce fait que j'ai déjà signalé dans un Travail antérieur \Leçon clinique sur le purpura, (Presse médicale, iHgjj]. » Voici comment se comporte le sang altéré : » Recueilli dans une petite éprouvelte, par piqûre du bout du dois^l, il ne larde pas à se prendre en masse; sa coagulabiiité n'est généralement pas sensiblement modifiée. Abandonné à lui-même, le caillot ne subit aucun retrait; il reste adhérent aux |arois du vase et ne laisse sourdre aucune sérosité. C'est à peine si sa surface libre se creuse légèrement en godet et s'humidifie. Cet état persiste jusqu'à complète [)utréfaction du coagulum. » Parfois, quand le phénomène n'est pas aussi parfait, le caillot se rétracte très légèrement et, pour i"' environ de sang, on obtient, au bout de vingt-quatre heures, une ou deux gouttes seulement de sérum. » Cette anomalie ne tient évidemment pas à une diminution de la partie aqueuse du sang. Le caillot reste imbibé de liquide à la façon d'une éponge humide, non exprimée. C'est le défaut de contraction, de retrait du caillot qui tient sous sa dépendance la suppression de la formation du sérum. L'absence de rétractibilité de la fibrine constitue donc le phénomène essen- tiel, caractéristi(pie de l'altération. )) Les états pathologiques dans lesquels j'ai observé celte suppression de la rétraction du caillot sont le purpura hemorragica, l'anémie perni- cieuse progressive protopathique, certains états cachectiques très avancés dans leur évolution, la cachexie paludéenne, certains étals infectieux. » Dans \e purpura, l'anémie pernicieuse progressive protopathique, les cachexies parvenues à leur terme ultime, la suppression de la production du sérum coïncide avec une diminution considérable dans le nombre des hémalobla,stes. ( %5 ) » Un ne peut pas affirmer (l'une manière absolue (jue celte modification dans la constitution anatomique du sang soit seule en cause dans ces di- vers cas pathologiques; mais ii est certain que la pauviclc du sang en hé- matoblastes suffit pour que ce liquide perde la propriété, après s'être coa- gulé, de fournir du séruiD. J'ai établi ce fait, il \ a plusieurs années, à l'aide d'une expérience très simple que je vais rappeler : 1) Lorsqu'après avoir détaclié, chez le cheval, lu jugulaire externe, jileine de sang, ou buspeiiJ celle veine veilicalenienl, au bout de quelqueb heures la couche des glo- bules rouges cl blancs est surmonlée d'une couciie |jla:^malic|ue claire, lenant en sus- pension un assez grand nombre d'hémaloblastes. Après avoii- jilacé une ligature au- dessus du déjiôt globulaire, on [)eul opérer sur le plasnua ainsi séparé. » On recueille alors dans un verre à e\()ériences une certaine (|uantilé de plasma (illré à 0° et, dans un autre, une portion du même jjlasma non fdtré, el l'on suit la marche des phénomènes qui se ])roduisent dans un milieu dont la lem|)érature est de 17". Le jdasma non (iltré se coagule le premier. Les deux caillots, une fois f(irmés, sont absolument semblables ; ils ressemblent l'un el l'autre à une niasse gélatineuse adhérente aux jiarois du verre. Mais, tandis que le caillot du plasma non filtré se rétracte assez rajjidement en abandonnant une quantité relativement considérable de sérum, le caillot du ])lasma iiltré ne subit aucune modification sensible. [Nouvelles recherches sur la coagulation du sang {Union médicale, 1882) el Du sang, p. 3i3 et suiv.] » Ajoutons encore que Ifs caillots des liquides dépourvus d'héinato- blaslcs (Ijmphe, sérosités j)alliologiques) ne sont pas sensiblement rétrac- tiles. » Dans les états infectieux, tels que la pneumonie, où l'absence de rétraction du caillot peut également s'observer, le phénom^jne doit avoir une autre origine, car les liémaloblasLes sont alors en nombre normal ou même exagéré. On p>eut supposer que, dans ces circonstances, le sang est adultéré par la présence de substances chimiques pouvant exercer une cer- taine inQuence sur les qualités de la fibrine. Ce n'est lit qu'une hv|)otlièse, mais cette bvpothèse [)ourra peul-cLre être soumise au contrôle de l'expé- rimentation. )) YiAi\i\e purpura hemorragica, la diminution ilans le nombre des hénia- loblaslcs ne me paraît pas être la conséquence d'un arrêt dans la formation de ces éléments. Mes observations m'ont conduit ii admettre, dans cette alfection, la pénétration dans le sang li'une substance altérant le.-> hémato- blastes et les piécipitant. Ce sont les hématoblastes altérés qui, réunis en amas, seiaient la cause des hémorragies et mieux dos i///arc/w* hémorra- giques. G. K., lagG, -i' Semeslie (T. CXXllI, N- 21.) II7 ( «(,6 ) » Dans l'anéiiiie pernicieuse |)rotopathique, douL la nature est encore inconnue, l'existence d'une toxhémie est également probable. La substance toxique ne |)réci|)iterait pas les hcmatoblastes comme dans le purpura; elle aurait pkitùt la propriété de détruire les éléments du sang ou de s'opposer à leur formation. » Le fait de la disparition de la rétraction du caillot sanguin se rattache donc à des questions de Chimie biologique encore obscures. Il peut néan moins, dès à présent, être utilisé en clinique. )) On peut s'en servir pour distinguer la forme prolopalliique de l'ané- mie pernicieuse des états d'anémie extrême conlotidus souvent av^ec cette maladie. Il compoite alors un pronostic grave. Il en est de même dans les états cachectiques où il n'apparaît qu'en cas d'arrêt presque absolu dans la formation du sang, c'est-à-dire peu de temps avant la terminaison fatale. » Dans le purpura, je l'ai constaté aussi bien dans des cas légers que dans des cas graves, mais il permettra peut-être de distinguer plusieurs formes de cette affection. » Enfin, en ce qui concerne les maladies infectieuses, mes observations sont encore trop peu nombreuses pour me permettre d'assigner une signi- fication précise au caillot non rétractile. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Recherche du caramel dans les vins. Confusion possible avec les couleurs dérivées de la houille. Note de M. A.-.ï. n.v Ciiuz Magamiaês ('), présentée par M. Arm. Gautier. « Le caramel est fré [uemment employé, au moins en Portugal, pour donner aux vins blancs liquoreux un vieillissement factice. Il existe des méthodes pour la reclierche et même l'an dyse quantitative flu caramel dans les vins, mais on ne trouve pas dans la liltcralure d'indication sur la confusion possilde entre les couleurs de la houille et celles du caramel. Or cette confusion peut se faire, et donner lieu à des erreurs graves. » Au cours (le quelques recherches sur la matière colorante des vins portugais, j'ai été conduit à essaver sur un vin liquoreux de Porto, (|ue je reconnus plus lard être fortement caramelé, les réactions données, en gé- néral, pour la recherche des couleurs de la houille. Voici les résultats : n 1 . J"ai fait bouillir loo" de viii, peiulanl dix raiiniles, avec lo" d'une solution à (') Travail du laboratoire de Chimie agricole de Porto (Portugal). ( 897 ) 10 pour 100 de sulfate de potassium et un morceau de laine mordancée. La laine se teignait et conservait sa couleur jaune orange, après des lavages à granrlo eau et à rammcniaque. » 2. 20" de vin ont été additionnés de lo"' de sous-acétate de plomb et filtrés après agitation. Le filtratum passait avec une couleur nette jaune orange et cédait sa couleur à l'alcool amylique, quand on l'agitait avec celui-ci. » 3. loo''' de vin sursaturés d'ammoniaque et agités avec de l'alcool amylique passent à ce dissolvant leur couleur jaune orange. » h. lo" de vin furent agités (à froid et à chaud) avec oS^ 2 d'oxyde jaune de mer- cure, pendant une minute, et filtrés après repos. Le liquide filtré était coloré en jaune orange dans les deux cas. )) Oïl pourrait donc conclure que le vin en question était coloré avec un ou plusieurs dérivés de la houille, couleur jaune orange. )) .T'ai répété les mêmes essais avec un vin de même type, mais récolté par moi, auquel j'ai ajouté du caramel pur fait avec du sucre ordinaire. Les réstdlats ont été absolument les mêmes. » En opérant avec ce même vin, sans addition de caramel, on n'obtient rien de semblable. » J'ai répété ces essais avec du caramel pur; les résultats obtenus ont été tout à l'ait ceux que j'avais obtenus avec le vin auquel j'avais ajouté du caramel. Sans aucun doute, les couleurs du caramel peuvent donc faire naître une confusion avec celles dérivées de la houille. » Pour éclairer sur un second point ce sujet intéressant, j'ai préparé du caramel avec de la dextrose et avec de la saccharose très pures. » Les deux solutions de caramel ainsi préparées ont été traitées par le sous-acétate de plomb et agitées avec de l'alcool amylique; celui-ci restait incolore avec le caramel- dextrose; avec le caramel-saccliarnse . au contraire, l'alcool prenait une couleur jaune orange. » Sursaturés l'un et l'autre avec de l'ammoniaque, puis agités avec de l'alcool amylique, le premier donnait à l'alcool une couleur jaune verdàtre; le deuxième, une couleur jaune orange très foncée. » L'éther ne prenait aucune couleur avec le premier; il se colorait en jaune orange avec l'autre. » La laine mordancée prenait avec le premier une couleui' jaune ; avec le deuxième, jaune orange. i> L'épreuve de Cazeneuve n'altère en rien la couleur primitive des deux solutions. » On voit donc que les deux caramels se comportent de deux laçons sensiblement différentes en présence des réactifs indiqués. » Je poursuis ces reclicrches; mais il résulte de ces expériences que l'expert doit êtro en garde contre la confusion possible entre les couleurs de la houille et celles du caramel. « ( 89« ) PITYSTOI.OGir: VKHÉTALV. — Sur In pression o':mntfqitP dann Ira graines gprmèes. Note 1. TitiBii DES Deimatinés. — 1. One irophanta mulabilis, Tliéel, dont le Chal- lenger a pu conslalcr l'immense dispersion, n'avait pas cependant Ole trouvé dans l'Atlantique au-dessus de !\o° latitude sud. » 2. Lœlniogone violacea, Tiiéel, également très cosmopolite, est représenté par un très grand nombre d'individus, qui permettent de constater la grande variabilité de l'espèce. » 3. Benlhogoite rosea. Kœlilcr. Les 4- individus récollés montrent ici encore une assez grande variation; mais, les types extrêmes étant reliés par une série ininter- rompue d'intermédiaire*, tous les individus doivent être rapportés à la même espèce qui se divise en deux variétés : 1° l'une large, plate, à tégument li=se blanchâtre dans l'alcool, à papilles dorsales courtes; 2° l'autre, allongée, presque cylindrique, à tégu- ment rugueux, d'un gris jaunâtre, à papilles dorsales plus longues (B. rosea, var. cy- lindrica ). » Dans la variété n" 1 on ne trouve, en dehors de? doux rangées de papilles dor- sales signalées par M. Kœhler, qu'un très petit nombre de papilles isolées, tandis que dans la variété cylindrica. il existe constamment, au côté externe des rangées prin- cipales, d'autres papilles semblables, qui se disposent nettement, elles aussi, en une ligne longitudinale; elles peuvent même arriver à former de chaque côté une seconde rangée presque complète {D. rosaa, var. \-lineata ). Les sclérites, partout les mêmes, ont la forme de roues. » II. Tribl' des Ei.pidiin*. — Tous les auteurs ont constaté le caractère artificiel des divisions génériques admises par Théel pour cette tribu. En particulier, le genre Pentagone a pour caractère essentiel l'existence, sur la face dorsale, d'un large appen- dice transverse ou oblique. Or, ce lobe dorsal, est strictement représenté chez certains Scoloplanes, par quatre papilles contiguës, disposées en une ligne transversale et dont la coalescence produit le lobe du Pentagone. La nature dos sclérites permet, au contraire, d'établir des coupes génériques de la plus grande netteté. ( 90I ) » a. Des sclérites cruciformes, non accompagnés de sclérilesen C ou siginas, carac- térisent toutes les Peniagone, sauf une esjjèce. u b. Des spicules droits, grands et épineux, se trouvent cliez la plupart des Scoto- plaiies, avec des signias. » c. Enfin dans P. Naresi, Se. insi^itis et Se. robusta, et en outre dans une espèce nouvelle que j'appelle P. /)o/ce//Mi, existent avec des sigraas des sclérites triradiés. » Il est plus logique d'adopter le caractère des sclérites comme caractère domina- teur, de restreindre par suite les genres Peniagone et Scotoplanes de Théel, et de grouper, dans un genre spécial que j'appellerai Periamma, les espèces à sclérites tri- radiés. I» 1. Peniagone porcellus sp. nov. — Corps ovoïde très renflé ; bouche à l'extrémité antérieure de la face ventrale. Lobe transversal nettement divisé en quatre lanières, ses papilles constitutives étant libres sur une grande longueur; en arriére du lobe, deux autres papilles volumineuses. Pieds ventraux commençant immédiatement en arrière du cercle des tentacules, au nombre de 9 ou 10 de chaque côté. n Sclérites grands, cruciformes avec quatre longs bras dentés et arcpiés, ayant, à leur base, une épine proéminente denticulée. Se distingue de la P. afjinis par sa taille plus petite (3'='" au lieu de 10) sa forme plus ramassée et par la disposition des appendices dorsaux. » 2. Peniagone azorica. — Un individu fort mal conservé, dont le lobe dorsal et les sclérites sont identiques à ceux que décrit Marenzeller, mais dont les deux tentacules antérieurs, qui sont seuls conservés, présentent une longueur notablement plus grande que dans la figure donnée par cet auteur. » Periamma n. g. — Corps ovoïde ou allongé, portant sur la face dorsale une rangée transversale de quatre papilles contlguës ou coalescentes en un lobe Iransverse et en arrière deux autres papilles libres, une de chaque côté; des sclérites triradiés et des sigmas. » 3. P. roseiun sp. nov. — Espèce très voisine de P. Naresi; mais le corps est court et ramassé, la bouche netleinent ventrale, à l'extrémité d'une sorte de pédoncule gros et court. Des dix tentacules, les postérieurs sont notablement plus petits; neuf pieds latéraux de chaque côté, le premier assez loin en arrière de la bouche, les postérieurs reliés par un repli cutané. Sclérites triradiés, portant près de la base de chaque branche un tubercule denliculé très net. » \ Tulela echinala, n. g. n. sp. — Corps court, ovoïde; 10 lenlacules égaux. Bouche centrale, à rexlrémité antérieure du corps. De chaque côté de la sole ventrale, 4 pieds latéraux, non rélractiles, cylindriques, écartés l'un de l'aulie. 3 petites papilles dorsales sur chaque radius, souvent à peine visibles. Tégument mince et transparent. Sclérites en forme de spicules pointus et droits, portant à quelque distance de chaque extrémité un groupe de 3 points, deux cachés dans le tégument, la troisième saillante à la surface du corps, qui en est toute hérissée. » m. Thibudes PsYcnROPOTiN'jE. — 1. K iiphronides auriculata, n. sp. — Caractérisée par le développement considérable de deux papilles doisales, situées environ au tiers antérieur; elles sont coniques, se touchent presque par leur base et se dirigent hori- zontalement en divergeant en avant. Ces papilles sont précédées, sur chaque radius dorsal, par trois autres papilles beaucoup plus petites. Longueur, 10"". Appendice ( 9"2 ) dorsal \oluiiiiiieu\, aplati, laigeintiil inséré sur le clos. Sclérites dorsaux cruciformes, faiblement convexes ; ceux, de la face ventrale beaucoup plus petits. » 2. Euphronidcs Talisinani, n. sp. — Un seul individu, mal conseivé, mais des- siné à bord, d'aj>rès nature, par M. Ed. Perrier. Quatre paires de papilles ambula- craires dorsales, la quatrième plus volumineuse, comme dans l'espèce précédente ; ' mais 1" ces dernièies pa]>illes n'atteignent jias, à beaucouj) près, le même déveloj)pe- meiit, elles sont largement éloignées l'une de l'autre ; 2" les j)etites papilles sont insérées sur deux lignes qui se rapprochent en avant; 3° le corps est moins aplati, sans rebord distinct; 4" l'a[)peudice caudal est notablement |)lu5 jietit ; 5° deux espèces de sclérites cruciformes, des grands et des i)elil3, à forme un jjbu dillérenle de celle qu'on trouve dans E. auriculala. » 3. Euphronides violacea. Corps liant et non comprimé, sans aucune espèce de rebord aplati, même en avant; coloré en violet plus ou moins foncé; trois paires de jjapilles dorsales, la postérieure plus grosse; sclérites cruciformes à aiguillon central très développé, et portant de petites éjiines le long des bras, dont rexlréniité est lisse et pointue. » k. Psychropotes buglossa, très voisine de Ps. varipcs Ludwig, draguée par Y Al- batros sur la côte ouest de l'Amérique. » La présence de deux formes représentatives si analogues d;ins les deux océans eat intéressante, ^'oici les caractères difl'érentiels de notre esjièce : tentacules buccaux postérieurs notablement plus jietils ([ue les antérieurs; pieds Jatéraux moyens conti- nuant nettement ceux qu'englobe le rebord péricépiialique, et se distinguant faiblemeii L des pieds postérieurs, qu'unit un repli s'allénuant peu à peu en avant; papilles dor- sales typiquement au nombre de sept paires, se réduisant à quatre paires par régression ; les sclérites, tous cruciformes, sont très convexes, avec un aiguillon central sim)>le ou bifurqué et, sur chaque bras, un certain nombre d'épines, la première très haute, toujours simples; sclérites ventraux, petits et peu serrés. » 3. Psychropotes fucata sp. nov. — Diflère de l'espèce précédente : 1° par l'apjieii- dice digitiforme que porte la queue à son extrémité; 2° par la situation de l'orifice génital, noLablemenl en avant des premières papilles dorsales; 3" ces papilles sont au nombre de trois paires; 4° sclérites cruciformes, bien plus petits, aussi serrés sur la face ventrale que sur la face dorsale. » 6. Benthodrles tingua sp. nov. — <^)uinze tentacules entourés par un repli lajjial très net. La bouche conduit dans une sorte d'atrium, dont les parois sont couvertes de nombreuses villosités, molles, laniifiées à leur exlréinilé. Deux rangées de pa])illes dorsales grêles et allongées, de dimensions très dillérenles; pieds latéraux en forme de papilles coniques raides et pointues, iucluses dans le rebord latéral. 11 Deux rangs de pieds sur le radius im])air. En outre, sur la face ventrale, de petites papilles éparses, d'un pourpre plus on moins foncé, presque toutes en avant des pieds aédians. Quelques-uns forment un cercle irrégulier autour de la bouche, ou bien en ligne transversale en arrière de celle-ci. Sclérites cruciformes, gros, convexes, avec une pointe centrale bi ou Irifurqués, entièrement couverts d'épines. D'autres sclérites plus petits, cruciformes ou irréguliers. » 7. Benthodytes glutinosa sp. nov. — Diffère de B. typica Théel, par sa forme plus allongée et par l'absence complète de papilles dorsales. Sclérites très clairsemés, ( 9"^ ) surtout sur la face dorsale, en forme de spicules droits ou légèrement courbés, épi neux aux extrémités. Muscles ambulacraires très développés. » ZOOLOGIE. — Des nucléoles composés, notamment dans l'œuf des Annélides('). Note de M. Auguste 3Iiciiel, présentée par M. Edmond Perrier. « Les nucléoles composés, découverts autrefois dans l'œuf des Naïades, ont été retrouvés par O. Hcrtwig (-) dans les œufs d'autres Mollusques, et étudiés par Flemining (1882); depuis Lonnberg (1892) les a signalés dans les cellules hépatiques de Mollusques. Chez les Annélides, Giard (1881) les a décrits dans les œufs de Spiophanes bombyx Clpd. (^Spio crenaticornis Mont.), et Vejdovsky (1882) les a figurés dans ceux de Sternaspis. J'ai trouvé ces nucléoles : au nombre de deux ou plus, chacun double et même plus composé, dans l'œuf de Nephlhys, assez transparent, comme celui du Spiophanes bombyx, pour être observé directement; un double dans l'œuf de VHedisle (Nereis) diversicolor, en faisant sortir le noyau par compression. Mes recherches ont porté sur les nucléoles d'œufs de Nephthys et de Spio- phanes bombyx. ■» Ces nucléoles composés comprennent : 1° une partie très légèrement granuleuse et sombre, colorable à la safranine, plus fortement même que le reste de l'œuf; presque toujours dans les Spiophanes A\ec un petit corpuscule (granule ou vacuole) très net, sans être cependant plus colorable; dans les Nephlhys on voit assez souvent ce corpuscule, quoique moins net, ou ime région légèrement vacuolaire; 2° une partie claire, réfringente, très légè- rement jaunâtre, comme huileuse, non colorable. » Chez les Nephlhys il y a le plus souvent deux nucléoles doubles, chacun en forme de gland, la substance colorable recouvrant plus ou moins complètement la masse claire comme d'une calotte; mais on observe aussi moins souvent l'une des dispositions sui- vantes pour le nombre de nucléoles ou la forme de chacun : trois nucléoles doubles, une sphère claire entre deux parties sombres presque à l'opposé; inversement, une partie sombre et deux sphères claires presque opposées, nucléoles plus composés avec plusieurs sphères claires et même comme spumeux, sphérules claires libres en plus de (') Travail du laboratoire maritime de M. le professeur Giard, à Wimereux- Ambleteuse. (-) O. ilertwig a signalé aussi la différenciation du nucléole d'oeufs d'Astéiico en deux substances lors de la formation du premier fuseau polaire, mais ce cas est diffé- rent : c'est la différenciation de chromaline au sein de la pyrénine. C. li., iSyfi, i- Semestre. (T. CXXllI, N° 2i.) ' i^ ( 9o4 ) celles des nucléoles doubles jusqu'à une douznijie; les individus présenlaiil ces formes spéciales sont assez rares, mais celles-ci soiil 1res fréquentes parmi les œufs de ces individus. Chez les Spiophanes, il n'y a qu'un nucléole doulilc ordinairement en deux sphères accolées, la réfiingente généralement plus grosse, soit au contact, soit se péné- trant davantage, moins souvent en gland, parfois deux parties colorabies sur le côté d'une sphère claire plus grande, parfois enfin les deux parties séparées, ce qui confirme la description déjà donnée antérieurement par Glard; je n'ai cependant pas trouvé d'une manière constante le corpuscule de la niasse colorabic. » Dans une observation, à la place de deux sphères claires isolées, j'ai retrouvé, «[uelques instants après, une seule sphère plus volumineuse, sans avoir été cependant témoin de la fusion. On peut voir parfois, sous la pression de la lamelle, une sphère claire s'allonger pour reprendre ensuite sa forme sphéritiue. » Sous l'influence de l'eau distillée, les deux masses se séparent assez rapidement; les parties colorabies deviennent vacuolaires, mais gardent leur forme sans gonflement, en une calotte, ou en deux calottes isolées, ou en sphère creuse plus épaisse d'un côté, ou en une masse à deux entailles concaves, suivant leur disposition primitive dans le nucléole; les parties claires, alors tout à fait sphériqnes, par une transformation lente, tantôt deviennent vacuolaires et s'elFacent, tantôt diminuent et se réduisent à une petite masse à double contour, à quelque distance de la calotte ou à l'intérieur de la sphère creuse de substance colorabic; une fois, une de ces petites masses, étant sortie accidentellement du no^au par pression de la lamelle, s'y est de suite regonflée. » Sous l'action de l'acide chlorhvdrique à i pour loo, de l'acide acétique, des deux masses, se séparant comme précédemment, la claire devient granuleuse et même vacuolaire et enfin brusquement s'efTafte en se gonflant lorsque le vilellus lui-même s'éclaircit; l'autre devenue assez brillante se conserve tout en se gonllant beaucoup. i> L'eau salée à 5 pour loo arrondit le nucléole, les sphères claires rentrant dans la masse, puis le tout s'en"ace peu à peu; de plus fortes solutions produisent le même effet plus rapidement. » Avec le sulfate de cuivre concentré, les masses claires s'effacent, mais les masses colorabies sont conservées, ainsi cju'aveo le fcrrocyanure de potassium. » Les masses claires, avec leur aspect, leur forme sphérique et leur déformation temporaire par la pression, leur variation de taille suivant les conditions osmotiques, l'épaississement de leur paroi par réduction de volume, apparaissent comme des vési- cules à contenu liquide spécial. Pour les masses colorabies, la coloration même n'in- dique que la chromatine ou la pyrénine : la chromaline est exclue et la pyrénine dé- montrée par l'absence de gonflement par l'eau et par le gonflement par les acides, par l'insolubilité dans le sulfate de cui\re ou le ferrocyanure de potassium : ce sont donc là de vrais nucléoles. » Quanl à l'origine de ces nucléoles composés, on n'a jamais observés que des stades scpai-és, sans pouvoir fixer le sens de leur enchaînement; l'observation de M. Gtard,d'un stade avec masse hors du noyau, demanderait :» être confirmée au point de vue de l'identificalion de cette masse avec la iiitnre masse colorable, vrai nucléole; en tous cas, dans Ihypothèse d'une ( p'v') ) tïision d'éléments d'abord séparés, !a valeur de cette fusion serait bien dimi- nuée dans le cas (normal chez les Nephthys') de deux ou plusieurs nucléoles composés. Au contraire, l'aspect des vésicules et leur disposition dans les nucléoles ou à l'état libre, enfin d'après Flemming la différenciation appa- raissant avec la maturité, portent à croire à des vacuoles à contenu spécial formées dans le nucléole et finalement éliminées. « PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur le développement du Black Rot de la Vignr (Guignardia Bidwellii j. Note de M. P. Vi.4la, présentée par ï\1. I., Guignard. « Les formes de reproduction du Guignardia Bidw'ellii, cause du Black Rot de la Vigne, sont, comme celles de beaucoup de Pyrénomycètes, très complexes et très variées. Dans divers travaux, nous avons signalé : les pycnides, les spermogonies, les périthèces, les conidiophores, les sclérotes simples ou pycnidiens, et les spores mycéliennes analogues aux chlamy- dospores. Les pycnides jouent le rôle le plus important comme organe de propagation de cette importante maladie de la Vigne pendant la végéta- tion, ou comme organe de perpétuation du parasite, avec les sclérotes et les périthèces, à travers la mauvaise saison. Les réinvasions annuelles sont le résultat du développement, au ])rintemps, des périthèces et de leurs sporidies aux dépens des sclérotes simples ou des sclérotes pycnidiens, mais résultent aussi des pycnides qui se sont conservées intactes avec leurs stylospores depuis l'automne jusqu'au printemps; on trouve actuellement de nombreuses pycnides pleines de stylospores bien organisées. Les chla- mydospores ne se forment que dans des conditions anormales de cultures artificielles et ne s'observent jamais, ainsi que nous avons pu encore le vé- rifier cette année, dans l'état de végétation normale du Champignon et de la Vigne. » Les conidiophores n'avaient été signalés qu'exceptionnellement ( ' ) et comme se produisant aux dépens des sclérotes des grains secs, après le repos de la végétation, et seulement en culture artificielle; on ne les a^ait jamais observés à l'état naturel dans les vignobles. La grande et désastreuse invasion du Black Roi, en i8f)(), dans le déparlement du Gers, m'a permis I \'\KiA. et IAavaz, Noin'elhs espèces de i'hoina {Ballelin de la Société botanique de France; 1886I. ( 9"^' ) d'observer les conidiophores en très grand nombre et très fréquemment, et de me rendre compte du rôle important qu'ils jouent comme organe de propagation rapide et à distance du parasite, comme cause d'inteiisito et de gravité de la maladie dans les conditions de chaleur et d'humidité les plus favorables au Champignon. En général, cependant, les pycnides avec leurs stvlospores sont les éléments les plus communs pour la mullijjlica- tion du Guignardia Biclwellii. 1) Les conidiophores se développent, en pleine invasion du Black Rot, aux dépens du mycélium interne aux baies, ou des pycnides qui ont déjà vidé leurs stjlospores. On peut les obtenir ainsi en culture artificielle, et on les observe très nombreux dans les vignobles, sur les grains de raisin qui portent de nombreuses pustules, et qui ont acquis leur grosseur normale avant la véraison. L'activité végétative du G, Bidwellii est si grande, au mois d'août avec des temps lourds (chauds et humides), que le my- célium forme, surtout vers la peau, un épais enchevêtrement de filaments qui, — ainsi que nous l'avons constaté pour la première fois, — produisent jusqu'à deux et trois étages superposés de conceplacles pycnidiens qui viennent successivement émettre, à l'extérieur, les fils de leurs stylospores. Dans les mêmes conditions de végétation intense du Cliampignon, on voit certaines pelotes mj'céliennes sous-épider- miques, condensées comme celles qui sont l'origine des pycnides, s'épanouir, à la sur- face du grain envahi, en nombreuses houppes blanchâtres qui sont des conidiophores. Dans d'autres cas, et souvent sur les mêmes grains, les pycnides, vidées de leurs sty- lospores, sont comprimées vers l'extérieur; leur ostiole éclate et s'élargit jusqu'à nietlre à nu l'intérieur du conceptacle; les basides se prolongent alors en conidiophores qui forment des îlots blanchâtres analogues aux précédents. On peut suivre le déve- loppement des conidiophores (') en culture artificielle; ils se forment souvent en deu\ ou trois heures et, au plus, en six ou huit heures, » La preuve expérimentale de la relation de ces conidiophores et du G. Bidwellii n'avait pas encore été donnée. En inoculant les conidies jeunes, ou germées en culture artificielle, sur des grains sains, nous avons reproduit tous les^caractères d'altération du Biack Bol. ( ' ) Les conidiophores mesurent de i5o à 180 |x de hauteur. Le pied est cylindrique, cloisonné et renflé à sa base. Il se divise en deux, trois ou quatre branches, renllées aussi à leur point d'inseilion, et séparées j)ar une cloison. Ces branches secon- daires se ramifient, en s'amincissanl, en deux, trois ou quatre slipes terminaux de longueur uniforme, et qui produisent une conidie à leur sommet effilé. Les conidies sont ovoïdes (5|ji sur 2 à Sjx), à membrane mince, granuleuses, incolores et transpa- rentes. Dans nos essais, les conidies germaient encore dans des solutions de sulfate de cuivre à des doses où les spores du .Mildiou n'évoluent pas, mais leur germination ne se produit plus dans des solutions cupriques où les stylospores continuent cependant à végéter. » Si ces grains inoculés sont maintenus dans une atmosplière humide et à une tem- pérature de 3o° à 35° G., ils sont envahis par le mycélium et complètement bruns en huit ou dix heures; douze ou quinze heures après, les pelotons mycéliens se con- densent vers la peau du grain et les pycnides se forment. Si ces grains, attenant à la grappe, peuvent être conservés dans ce milieu, les pycnides s'ouvrent, émettent leurs fils de stylospores, éclatent, et leurs basides s'organisent en conidiophores ('). Les inoculations, par les conidies ou les stylospores, réussissent surtout si l'on plonge préalablement, et pendant cinq ou dix minutes, les grains de raisin dans l'eau presque bouillante, ou mieux dans l'eau chaude acidulée. J'indiquerai, dans un autre travail, des phénomènes difTérents pour le Roi blanc de la vigne {Charrinia diplodiella), et certains faits résultant de ces dernières expériences. Les inoculations par les conidio- phores, ainsi que j'ai pu m'en assurer, déterminent une altération plus rapide, ou du moins un commencement d'altération plus rapide, que les ensemencements par les stylospores; les conidies germent plus facilement et plus vite que les spores des pyc- nides. Un grain de raisin inoculé par les conidies est complètement bruni au bout de huit à dix heures; ensemencé avec les stylospores, les piemiers signes d'altération ne commencent que six à huit heures après, et le grain, dans les conditions de milieu les plus favorables, n'est tout altéré que deux ou trois jours après. » Ces expériences et l'observalion des bouquets blanchâtres de coni- diophores dans les vignobles du Gers expliquent certaines invasions, exceptionnellement brusques et rapides, dans les vignes du Sud-Ouest. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur le développement d'un champignon dans un liquide en mouvement. Note de M. Julien Ray. « Cherchant à me rendre compte, à l'aide des variations de conditions du milieu, de la valeur des divers caraclères d'organisation d'un certain nombre de champignons inférieurs, êtres très maniables à cet égard, j'ai en particulier étudié les modifications produites dans ces moisissures cultivées sin- un liquide constamment en mouvement. » Voici les résultats obtenus avec un Sterigmatocystis : » J'ai semé le champignon dans un ballon à demi plein de liquide, qui a été ensuite pendant deux mois soumis sans interruption à un mouvement ra|)ide d'oscillation. Un semis identique a été fait en même temps dans un second ballon laissé fixe. (') En soumettant, par un dispositif particulier (circulation d'air d'abord et action progressive du chlorure de calcium), certains de ces grains au dessèchement graduel, les baies altérées se rident, les pycnides non encore ouvertes restent fermées avec leurs stylospores dans l'intéiieur, et l'on obtient, au bout de quinze à vingt jours, la production de sclérotes aux dépens des pelotons mycéliens en évolution. ( Ç)f>'^ » La moisissure s'est rléveloppée normalement dans ce dernier : la surface du li- quide y est tout entière occupée par un épais feutrage de niycélimi), uniforinémenl recouvert d'une fruclificaliou blanclic abondante et serrée. » Dans le ballon mobile, la culture est formée d'un nombre considérable de ])elites masses parfailement sp/tériqiies, sans cesse en mouvement, d'aspect cireux, sans fructification apparente; elles sonl de diamètre variable, les j)lus grosses ayant 2™'", 5 environ. Leur élaslicité est remarquable : écrasées, elles reprennent immédiatement leur forme primitive. /) Des coupes minces pratiquées dans ces sphères montrent (|u'elles sont constituées par des filaments enchevêtrés; à la limite, tout autour, se voient un certain nombre de tètes sporifères, portées par de gros filaments. Quand on examine une culture bien plus jeune, qui est également un ensemble de sphères, on remarque au centre de celles-ci un groupe de spores qui ont germé en produisant des filaments ramifiés dans toutes les directions; c'est le groupe origine delà petite masse spbérique : il n'en reste plus trace dans les sphères d'une culture âgée. M Donc le mouvement continuel du litjiiide, en modifiant à tout inslani l'orientation des spores, ce qui soustrait l'organisme en voie de développe- ment à l'action des forces de direction constante, lui enlève la forme nor- male connue. Si, par avance, le devenir de ces spores n'était point déjà, en partie, déterminé, en ce sens qu'elles ne peuvent germer qu'en im certain nombre de points et qu'elles doivent donner des filaments, il devrait v avoir croissance égale dans toutes les directions, c'est-à-dire production d'une sphère pleine; en réalité, on obtient une sphère formée, de filaments très enehevêtrés en tous sens. » A côlé de cette premcre modification, modification morphologique due à l'adaptation de la plante à ce milieu différent, il y a des change- ments dans la structure. » Les filaments sont liion plus abondamment cloisonnés que ceux de la culture fi\e. Les membranes sont partout d'une épaisseur double ou triple; cela est surtout sensible dans les pieds sporifères, dont la cavité est même souvent obstruée par des expansions cellulosiques, de forme hémisphérique, de la membrane. Il v a, par conséquent, renfor- cement du système de soutien de la plante. Ce développement d'organes de protection ou de soutien, cet accroissement de la résistance de la plante est une conséquence des chocs et des frottements violents qu'elle subit de la part du liquide ou des parois du vase, en somme de la résistance plus grande du milieu. Si, au lieu d'expérimenter avec un ballon contenant un demi-litre de liquide nutritif, ou opère avec un tube à essais contenant simplement quelques centimètres cubes du liquide, on obtient bien encore des sphères, mais très molles et très peu résistantes. » Si maintenant on examine le contenu des intervalles entre les cloisons, tandis que, dans le cas de la culture fixe, ils renferment plusieurs noyaux, ce qui constitue une structure articulaire, ils tendent ici à devenir des cellules. 9"9 ) » Pour ce qui est de l'appareil fructifère de la plante, nous constatons qu'il appa- laii tardivement; de plus, il est mal conformé et produit beaucoup moins de spores. La plante est donc gênée dans sa reproduction par ce mode de vie. Par contre, il y apparaît, mais bien mieux, constitué que dans la culture fixe, un organe de conserva- tion d'une autre nature : beaucoup de splièrcs présentent des points noirs; extérieu- rement, c'est un feutrage de filaments bruns, le cœur est un parenchyme de cellules polygonales à paroi très épaisse et lumière très réduite, rappelant (pour ce qui est de la membrane) le sclérencliyme des plantes phanérogames, mais les cellules sout bien remplies d'un contenu granuleux. C'est, plu^i différencié, le sclérote qu'on observe dans une culture fixe âgée. » Donc, clans les conditions toutes nouvelles que nous avons imposées à la plante, réduction de la forme conidienne, tendance vers des formes de conservation meilleures. D'ailleurs, le mouvement du liquide favorise, nous l'avons dit, une ramification serrée de la plante, excite, par consé- quent, le développement de pseudoparenchyme, qui est l'origine des formes dites parfaites de reproduction. )) En résumé, la plante s'est adaptée à la vie en liquide agité, avec les circonstances suivantes : » 1° Formes spliéri(|iics; » 2° Résistance plus grande; » 3" Tendance à la structure cellulaire; » 4° Formes de conservation meilleures. » Les changements dans le milieu ont amené des changements impor- tants dans la plante, dans ses caractères de morphologie, de structure et de développement, pouvant nous éclairer sur la signification de ces carac- tères. » GÉOLOGIE. — Recherches géologiques dans le Caucase central. Note de M. Vénukoff, présentée par M. Fouqué. « L'Administration des chemins de fer russes, avant de construire la ligne Yladicaucase-Tiflis, avait chargé MM. Inostrantzeff, Lœwinson-Les- sing, Karakasch et Slréchewsky de faire les recherches géologiques à tra- vers les monts Caucasiens, notamment par les vallées de l'Assa et de Pschavskaïa-Aragva, affluents du Térek et de la Koura. Voici les résultats principaux de ces recherches ( ' i : ('} Noir l'Ouvrage de Àl. inostraut/.cii ; iii Irai'ers de la cliaine principale du ( f)'" ) « Le tracé du chemin de fer projeté rencontre les dépôts suivants : schistes de la chaîne principale du Caucase, sédiments jurassiques, cré- tacés et tertiaires, dépôts récents et roches éruptives de diflcrents Ages. Les se/listes argileux noirs fendillés par de nombreuses fissures et plissés tantôt en plis à pente douce, tantôt en plis abrupts et renversés, sont les dépôts les j)lus anciens de la région. Souvent on trouve intercalées aux schistes des couches de grès quartzeux ou de quartzites; jjarfois, les schistes sont traversés par des filons de roches éruptives anciennes. Ces schistes ne sont pas tous lie même âge géologique : tantôt ils sont paléozoïques, tantôt ils appartiennent aux formations basiques. » Les dé|)ôts jurassiques supérieurs des deux versants de la chaîne pré- sentent des dilTcrenccs très niarcpiées. Sur le versant nord, ce sont des calcaires tantôt saccharoïdes à gros grain, tantôt cryptocristallins, com- pacts et aphanitiqucs; souvent ils sont dolomitisés. Sur le versant sud, les couches jurassiques ont un tout autre caractèie : ce sont des calcaires compacts, argileux ou siliceux bigarrés, avec des couches de schistes mar- neux intercalés. Ces roches ne renferment presque pas de fossiles; pour- tant, on y a trouvé les restes de lihynchonella (nord) et d'un ammonite (sud). >) Dans le système crétacé l'on constate aussi une différence très marquée entre les dé[)ôls du versant sud et ceux du versant nord. M. Rarakasch divise les dépôts du versant nord en quatre étages, qui se distinguent entre eux, non seulement au point de vue paléontologique, mais aussi par leur composition lithologique. Il y a des couches néocomiennes, aptienncs et sénoniennes. Sur le versant sud, M. Lœwinson-Lessing signale une bande étroite des calcaires cristallins, avec les restes de lamellibranches, d'ailleurs difficiles à déterminer. » Les dépôts tertiaires sont très dissemblables sur les deux versants du Caucase. Sur la pente septentrionale, on trouve des argiles noires, des conglomérats et des marnes sableuses, avec des fossiles des âges oligocène et bartonien. Sur le versant méridional, d'après M. Lœwinson-Lessing, l'éocène est représenté par des argiles bigarrées à gypse, des conglomé- rats et des calcaires bréchiformes, dans lesquels on trouve de nombreux restes microscopiques de Lilhotarnivum et des fragments de coquilles. Les plus récents des dépôts tertiaires, sur le versant sud, rappellent, par leur Caucase. Un vol. in-4°, 200 pages, avec une carie et de iioniljieuses ])laiiches. SaiiU- l'élersbourg, 1896. (9IÏ ) composition lithologique, les Nagelflnhe des Alpes; ils appartiennent à la série miocène et contiennent des restes (YBelix. » Les dépôts récents sont représentés an Cancase central par les restes des anciens glaciers et les produits de la désagrégation des roches, de même que par les dépôts formés par des sources rninérales'qni existent de nos jours. » Le futur chemin de fer caucasien traversera tons ces dépôts par une ligne de aoû*"" de longueur. Son point culminant sera à la h.uitenr de 1600™, au milieu d'un tunnel de 1 1"*"" de longueiu', qui percera la chaîne principale du Caucase. Ce tunnel sera construit au ira\ers des roches schisteuses, tandis que le second tunnel, de 7*"" «le longueur, percera les couches calcaires dont sont formées les « Montagnes-Noires », parallèles à la chaîne principale, à la distance moyenne de Sj""" au nord. Ce deuxième tunnel passera <à la hauteur de 1000" au-dessus de la mer. » M. C. Blanc adresse l'énoncé d'un Théorème de Statique. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. J. B. BUI.LF.TI<« RIRLinr.ISAPHIQUR. Ol'VRAGI'S RFÇllS DANS LA SfiAN'CE Dt' 23 XOVEUBRE I 896. Décimalisation du temps et de la circonférence, par ^L Bouquet de l.v Grye, Membre de l'Institut. Paiis, Noizclte et C'*^, i8o,6; i {;isc. in-8". (Présenté par l'auteur.^ Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Deuxième Série. Tome XX. Septembre iBtjG. l'aris, Gaulhier-Villars et fds; i fasc. in-8". Connaissance des Temps ou des mouvements célestes pour le méridien de Paris, à l'usage des astronomes et des nmigateurs pour l'an 1899, publiée par le Bu- C. H., 1896, V Semestre. (T. CNXIII, N' 21.^ I 19 ( 9'2 ) RE\u DES LoNGiTLDEs. Paris, Gitulhier-Villars et fils. Septembre 189G; I vol. gr. in-8". (Prcsonté par M. Fayc. ) Annuaire pour l'an 1897, publié par le Bureau des Longitudes. Paris, Gaiilhicr-\'illar.s el fils; 1 vol. ii)-T2. (Présenté |iar M. Favc') Leçonsde Palliogènie appliquée ; Clinique médicale ; Hôtel-Dieu; TSgS-iSgC: par M. A. Cii.\nniN, IVofcssciir agrégé. Médecin des bôpitaux. Paris, Massoi. et G'*, 1897; I vol.in-S. (Présenté par M. Bouchard.) Instructions pour la recherche des animaux articulés, par MM. E.-L. Bouvier et Gh. BnoNGMART. Aiilnn, Dejussieii , iS^f); i brocli. in-S". (Présenté par AI. Milno-Edwards.) Maladies des marins el épidémies nautiques ; moyens de les prévenir et de les combattre, par les D" Burot, Médecin principal de la Marine, et M. -A. I^EGiîAND, Médecin de jiremit're classe de la Marine. Paris, L. Baudoin, 1896: I vol. in-8'\ (Présenté par M. l'amiral de Jonquières.) Théorie de la stabilité des locomotives, par M. J. Nadal, Ingénieur des Mines. (Extrait des Annales des Mines). Paris, V* Ch. Dunod et P. Vicq. 1896; I vol. in-8''. Comptes rendus des séances de la deuxième Conférence générale des Poids et Mesures, réunieà Paris en 1891. Paris, Gaulhier-Villars et fils; i vol. in-4". Annuaire météorologique pour 189'!, publié par l'Institut royal météoro- logique des Pays-Bas. Utrecht, L Bœkhoven, 1896; i vol. in-4°. Fragmenta phytographio' Australiœ contuUt Ferdinandus de Mueller. Mel- bourne, vol. VI à M; G vol. in-8". Sulla propagazione deïï eletlricità nei gas attraversati dai raggi di Rôntgen. Memoria del professor Augusto Righi. Bologna, 189G. EllRA TA . (Séance du 2 novembre 1896.) Note de M. Th. Schlœsing fils. Uniformité de la répartition de l'argon dans l'atmosphère : Page 697, ligne i3 en lète de la première colonne de cliiflTres, au lieu de azote, lisez ( 9'3 ) (Séance rlii 16 novembre 1896.) Note (le M. André Delehecque, Sur l'étang de Berre et les étangs de la côle de Provence situés dans son voisinage : Page 847, ligne 7, au lieu de la première, lisez le premier. — r, a6KM>< N" 21. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 25 novembre 1896.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMIlItKS RT DRS COURESPONIUNTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Henri BiîCQUKnix. — Sur diverses pro- priétés des rayons uraniques SV'i M. Bouquet de la Guye fait liommagc à l'V- Pages. cadéuiic d'un Opuscule intitule « Décima- lisation de l'Iicure et de la circonférence ». 858 NOMINATIONS. Liste de deux candidats inéscntce à M. le Ministre de l'Inslructiou (lublique, pour les fonctions de Directeur de l'Obser- vatoire de Paris : i" M. Lœwy, 2' M. Callandrcuu SSg M. MlciiEi. Levy est élu Menihre dans la Section de iMinéralogie, en remplacement de feu M. Daubriic SSg MEMOIRES PRESENTES. M. Le1''i,aivi'.. — litudc théorique sur la plongée des sous-niarins M. E. l''0NTANEAU adrcssc un Mémoire « Sur un cas particulier du mouvement des 81 io liquides 863 M. G. Moiiosov adresse un Mémoire intitulé 11 Postulat d'Iîuclidc, considéré comme une propriété de l'espace à trois dimensions ^>. . 86H CORRESPONDANCE. M. Paye présente la Connaissance des î'entps pour l'année iSgg cl VAnniiaire du flureau des Longitudes pour l'an 1897 86.'| MM. Uambaud et Sy. — Observations de la nouvelle comète Perrine (1896, nov. 2), faites à l'observatoire d'Alger (équalorlal coudé de o^jSiS) -. 86J M. EutiiîNE Pabry'. — Sur les courbes algé- briques à torsion constante S'55 1\L F. Marotte. — Sur une application de la tliéoric des groupes continus à l'étude des points singuliers des équations diiré- rentiolles linéaires .SIJ7 M. P. Paixlevé. — Sur les singularités des équations de la Dynamique et sur le pro- blème lies trois corps 871 M. R. Liouvii.LE. — Sur le niouvemenl d'un solide dans un liquide indéfini 87'! M. Geouues Cuarpy. — Sur la répartition des déformalions dans les métaux soumis à des edorts 876 M. Jean Peruin. — Décharges par les rayons de Rôntgen; influence de la pression et de la température 878 M. G. Sagnao. — Illusions qui accompagnent la formation des pénombres. Applications aux rayons X *Wn AL A. liKSsoN. — Action de quelques com- posés hydrogénés sur le chlorure de Ihionyle 884 M. Km. Dufau. — Sur le chromitc neutre de magnésium cristallisé 886 M. Marcel Delepine. — Sels d'hexamé- Ihylène-amine 888 M. L. GuENET. — Du rolo de l'acide borique dans les verres et émaux 891 M. 0. Mavem. — Du caillot non retractile : suppression de la formation du sérum sanguin dans quelijues états pathologiques. 89^ M. A.-J. DA Cuu/, JLVGAL11AE.S. — Recherches du caramel dans les vins. Confusion pos- sible avcr les couleurs dérivées de la houille 896 M. L. Maiji EXNE. — Sur la pression osmo- lique dans les graines germées 898 M. Remy PEUitiER. — Sur les lilasipodes recueillis par le Travailleur et le Talis- man 900 .M. Auguste .Michel. — Des nucléoles com- posés, noiammcnt dans l'œuf des Anné- lidcs 90.^ M. P. V1AI.A. — Sur le développement du lilacU Rot de la vigne (Guignardia liid- ivellii) 9"5 K 21. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. M. JuLiKN liAY. — Sur le drveloppemont d'un champignon dans un liquide en moii- vcmcnt 907, M. ViiNUKOFF. — Rcclicrchcs géologiques BdLLETIN BIBLIOGnAPIIIQl'E i)I I Erhata 912 Pages. dans le Caucase central 909 M. C. Blanc adresse l'énoncé d'un théo- rème de Mécanique 91 1 PARIS. — IMPIUMEIUE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : GilTTIIla-VlLLiBI. SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR iHra. EiES SECRÉTAIKES PEnPÉTUEIiS. T03IE CXXIII. IV^22 (30 Novembre 1896). PARIS, GAUTIIIËR-VILLARS ET FILS, I.MPRIMEUKS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les sÉA^'CES des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hcbdomadaii es des séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Noies présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros com|)osent un volume. Il y a deux volumes par année. Article \". — Impressions des travaux de l'Académie. I.esextraitsdesMénoires présentés par unMembre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même I mite que les JMcmoircs; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandéspar le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou |)résentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peu\cnt être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui lait la j)résenlation est toujours nomme; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles oïdinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. « Article 3. . Le bon à tirer de chaque ]\lembre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus lard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seid du Mémoire est inséré dans le Compterendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4 . — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part ties articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sontchargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 30 NOVEMBRE 1896, tt PRÉSIDIÎNCE IJE M. A. CORNU. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de lTnstiiuctiox publique et des Beaux-Auts adresse uneamplialioii du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Michel Léi>y dans la Section de Minéralogie, en remplace- ment de feu M. Daubrée. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. !<1iciiël Lévy prend place parmi ses Confrères. MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Sur les solutions périodiques el le principe de moindre action. Note de ]M. H. PoiKCAUi^;. « La théorie des solutions périodiques peut, tlans certains cas, se ratta- cher au principe de moindre action. G. R., i8y6, a« Semestre. (I. CXXIII, N» 22.) ^'-^^ ( 9'(i ) » Supposons trois corps se mouvant dans un plan et s'atlirant en raison inverse du cube des distances ou d'une puissance plus élevée de ces dis- tances : j'appelle a, b, c ces trois corps. » L'énergie cinétique T est essentiellement positive et il en est de même de la fonction des forces U, qui est égale à une somme de ternies de la forme km ni' où k est une constante positive, m et m' les masses de deux des trois corps, r leur dislance et n un exposant au moins égal à 2. » L'action hamiltonienne /, J=. / ('Y + \])dl "• '« sera donc essentiellement positive. » Considérons une classe de trajectoires de nos trois corps a, h, c : ce seront des trajectoires fictives, c'est-à-dire ne satisfaisant pas aux équations du mouvement; mais elles seront soumises aux conditions suivantes : » i** Au temps /, les distances des trois corps seront les mêmes qu'au temps /„ ; les vitesses seront les mêmes en grandeur et feront les mêmes angles avec les côtés du triangle des trois corps; en d'autres termes, la figure formée par les trois corps et par les droites qui repré- sentent leurs vitesses aura repris à l'époque /, la même forme qu'elle avait à l'époque /„ ; ou bien encore les distances de ces trois corps seront des fonctions périodiques du temps de période /, — /„. » 2*^ La droite bc aura, entre les époques /„ et/,, tourné d'un angle donné w,. » 3" La droite ac aura, entre ces mêmes époques, tourné d'un angle donné ^»^ -f- 2K27T, Rj étant un entier donné. » 4" I-'S droite ab aura tourné d'un angle w, + 2 K3-, K:, étant un entier donné. » Une classe de trajectoires fictives se trouve ainsi définie par trois constantes entièrement arbitraires /„, /, el oj, et par deux entiers arbi- traires Ko el K;,. » Mais l'action hamiltonienne, ne pouvant devenir négative, admettra un minimum, et, en vertu du principe de moindre action, la trajectoire qui correspondra à ce minimum devra être une trajectoire effective et satisfaire aux équations du mouvement. ( 917 ) » Cette trajectoire effective, d'après sa définition, correspondra à une solution périodique du problème dont la période sera t, — /„. » Je me propose de démontrer que, dans chaque classe de trajectoires fictives, il y en a une qui correspond à un minimum de l'action liamil- tonienne et, par conséquent, à une solution périodique. » Pour cela, il me suffit de faire voir qu'en faisant varier d'une manière continue notre trajectoire fictive, elle ne pourra passer d'une classe à l'autre sans que l'action hamiltonienne devienne infinie. » En effet, le passage d'une classe à l'autre s'effectuera lorsque deux des trois corps viendront à se rencontrer. Si, par exemple, a et c se ren- contrent, la trajectoire considérée T sera infiniment voisine de deux autres T' et T"; pour T', le corps a passera très près de c, mais à droite; pour T , il passera très près de c, mais à gauche. Il est clair que les valeurs de l'entier Kj, qui correspondent à T et à T", différeront d'une unité. » Je dis maintenant que, si a et c'est-à-dire infinie si «> 2. Or on a n = 2 si, comme nous le supposons, l'attraction s'exerce en raison inverse du cube des distances. » Alors, dans chaque classe, il doit y avoir un minimum de l'action; il doit donc y avoir une trajectoire effective, et celte trajectoire correspond à une solution périodique du problème. » A chaque système de valeurs des deux conslanles arljitraires /, — /q etto, et des deux entiers Ko et K3 correspond une solution périodique. » Notre raisonnement ne s'applique évidemment que si l'attraction pour les très petites distances est du même ordre de grandeur que l'inverse du cube de la distance ou d'ordre plus grand. 1) Dans tous ces cas, il y aura une infinité de solutions périodiques. » Mais, dans le cas de la loi de Newton, l'action ne devient plus infinie quand les deux corps se rencontrent; nous ne pouvons plus affirmer qu'il y a une solution périodique dans chaque classe. ( Oi« ) » Tonl ce qii'^ nous pouvons dire, c'est qu';! chaque valeur de la période /, — /„, et à chaque valeur de l'aiii^lc w, (en ne considérant ])as comme distinctes deux valeurs différant d'un nudtiple de air), correspond une solution périodique. » On pourrait obtenir certains autres résultats par l'artifice suivant : sup])osons que la loi d'attraction snit celle de Newton tant que la dislance est supécieure à une très petite quantité £, et celle de l'inverse du cube des distances, quand la distance est plus petite que e. Alors, les trajectoires seront les mêmes qu'avec la loi de Newton, sauf si deux des corps s'ap- ]ir«client beaucoup l'un de l'autre, auquel cas le mouvement serait troublé pendant un temps très coiu't. Au problème ainsi modifié, les considéra- lions qui |îrccèdent s'appliquent, mais les résultats, applicables au pro- blème ordinaire des trois corps, que l'on peut obtenir ainsi, ne paraissent ])as susce|)til)les d'un énoncé simple. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Exploration scientifique pn ballon. Note de M. M a se art. « La Conférence météorologique internationale, réunie à Paris dans le mois de scjilembre dernier, a constitué plusieurs Commissions spéciales, chargées d'étudier différentes questions relatives à la Physique du globe. I/une d'elles, présidée par M. Hergesell, a reçu la mission de coordonner les expériences scientifiques faites soit ballon monté soit en ballon libre ou ballon-sonde, et d'organiser des exj)éililions simultanées à certaines époques convenues par une entente commune. On est eu droit d'espérer que ce concours général à une même entreprise fournira les plus précieux renseignements sur les variations de température et le régime du vent dans les hautes régions de l'atmosphère. » Une première expériencea été faite dans la nuit du i 3 au i/| novembre. Les stations de Berlin, Munich, Varsovie et Saint-Pétersbourg ont expédié des ballons moulés; eu même temps, des ballons libres étaient lancés de Paris, Berlin, Strasbourg et Saint-Pélershourg. Chacune des ascensions ■'Jo M. Lemoinc a bien voulu calculer les débits de la Seine et de ses deux affluents au moment des prises; je le prie de recevoir mes remorciments pour son extrême obligeance. Le débit de l'Yonne s'élevait au cliiffre, énorme pour elle, de 800'°''; celui de la haute Seine était seulement de 200""*^. La Seine à Paris roulait 1240°"^? e^ 'a Marne 3oo""". Si, à l'exemple de Boussingault, on calcule, d'après les données précédentes, les quantités d'acide nitrique emportées en vingt-quatre heures par ces rivières, et celles du salpêtre équivalent, on trouve les nombres suivants : Acide nitrique. Salpêtre. kB lis Yonne 35 1000 65oooo Haute Seine 54ooo loiooo Marne 107000 200000 Seine à Paris. ... 486000 909000 » Je n'ai pas été peu surpris de trouver, en temps de grande crue, des titres nitriques si supérieurs à celui qu'avait observé Boussingault; d'où peut provenir une telle différence? Je vais essayer de lui trouver une cause, en m'appuyant sur des observations dont j'ai déjà entretenu l'Académie. » Les eaux des grandes crues sont fournies, à la fois, par les sources pérennes, les sources non pérennes que Bcigrand ap|iclle éphémères, et par les ruissellements. Les sources pérennes, parmi lesquelles on peut com- prendre les nappes souterraines qui descendent les coteaux des rivières, possèdent, en général, des litres nitriques peu variables; leurs bassins ont, en effet, de grandes dimensions en surface et eu profondeur; ce sont de vastes réservoirs jouant le rôle de régulateurs de la constitution des eaux. ( 921 ) )) Les sources éphémères, au contraire, présentent une variabilité de titre d'autant plus grande qu'elles sont moins importantes, ou, ce qui re- vient au même, que leurs bassins sont plus restreints. Il y a un nombre ex- trêmement considérable de ces petites sources qui varient de composition autant que l'eau de drainage sortant d'un champ; elles ont un titre ni- trique très élevé lorsqu'elles se mettent à couler à la fin de la saison chaude ou au début de I hiver, à la suite de pluies qui ont dissous tout le nitrate formé et conservé pendant l'été; mais leur titre descend au plus bas, quand elles débitent les eaux pluviales tombées sur une terre dé- pouillée par des lavages antérieurs. Il s'en faut que toutes les sources éphémères se trouvent dans ce cas extrême; beaucoup se rapprochent des sources pérennes par l'étendue de leurs bassins et la quasi-constance de leur constitution. On admettra, cependant, sans difficulté, qu'il y a, à certains moments, surtout à la fin de l'été, dans une foule de terrains dont la somme fait une fraction notable du bassin entier de la Seine, une masse considérable de nitrates prêts à être entraînés par les plaies vers des sources éphémères et de là dans les cours d'eau. On admettra encore que, dans les mélanges formés par l'ensemble de ces sources, la proportion des nitrates est essentiellement dépendante des conditions climatériques et variable comme elles. » Quant aux ruissellements, si leur titre n'est pas constant, on peut du moins être assuré qu'il est constamment très faible. » On voit, en résumé, que les quantités d'acide nitrique emportées par les crues dépendent des proportions relatives et des titres d'eaux de trois sortes : les eaux des sources pérennes à titres à peu près constants (envi- ron g™s pour l'ensemble de celles qui alimentent la Seine au-dessus de Paris); les eaux des sources éphémères à titres variables; enfin les eaux de ruissellement, toujours pauvres. Quand les eaux des sources éphémères sont riches, elles concourent avec les sources pérennes pour soutenir le titre moyen ; elles concourent avec les ruissellements pour l'abaisser, quand elles sont pauvres. » Revenant maintenant aux crues de i 876 et i 896, je vais comparer les circonstances climatériques qui les ont précédées. M. Angot, chef du service de Climatologie au Bureau central de Météoro- logie, a bien voulu me faire connaître, pour chaque mois de l'année 1870, à partir de mai (' ), et pour les trois premiers mois de 1876, le rapport entre (' ) 11 est inutile de remonter au delà du mois de mai, parce que, au début du prin- ( 922 ) la hanleur moyenne des pluies tombées dans le bassin de la Seine et la hauteur normale correspondante, déduite de trente années consécutives d'observations, de 18G1 à 1890 : Mai 1875 0,8 Juin 1,3 Juillet 1,3 Août 1,6 (1res pluvieux) Septembre 1,1 Octobre 1,0 Novembre 1875. 1,6 (très pluvieux.). Décembre o,4 (très sec). Janvier 1876. . o, 4 (très sec). Février 2,4 (exlrèmemetil |)luvieu\). Mars 2,4 (extrèuiement pluvieux). » Les mois de juin, de juillet, d'août surtout ont été plus humides qu'à l'ordinaire; toutefois, selon la loi de Dausse, leurs pluies ne sont guère sorties de la couche végétale et n'ont pas profité aux cours d'eau. Mais le mois de novembre a été très pluvieux; l'entraînement des nitrates a dii commencer avec lui; en tous cas, la terre a été saturée d'eau et est restée à peu près en cet état pendant l'hiver, en sorte que les grandes pluies de février 1876 ont pu, dès leur tlébut, entraîner le reste des nitrates et ache- ver le lavage du sol. Les pluies suivantes, encore très abondantes, n'ont plus apporté de nitrates aux sources éphémères; dès lors ces sources ont agi sur le titre nitrique comme les ruissellements, et l'ont abaissé avec eux jusqu'à i'"",2. » Les conditions climatériques ont été bien différentes pour la crue de 1896. Après une sécheresse prolongée, les pluies ont commencé à la fin de juillet, et ont été très fréquentes en août, septembre et octobre. Toutefois, jusqu'au milieu de ce dernier mois, les cours d'eau ont été peu impres- sionnés. C'est ce que montre très nettement le graphique de leurs cotes quotidiennes dont je dois la communication à M. Lemoine. On y voit que, pendant les quinze premiers jours d'octobre, la Seine à Paris, la haute Seine à Bray se tiennent à la cote d'un mètre, avec de faibles variations; la Marne reste à Chalifeit à une cote sensiblement moindre, l'Yorme à Sens à une cote un peu supérieure. Ainsi, jusqu'au i5 octobre, les pluies se sont bornées à imbiber le sol à saturation, à dissoudre les nitrates accumulés pendant l'été, à acheminer leurs dissolutions vers les sources. Mais, à par- tir de cette date, une montée rapide se |)rocluit |)artout en même temps, et le i" novembre, la Seine atteint à Paris S^.So. C'est pendant cette montée que, poussées par de nouvelles pluies, les dissolutions nilrées ont étédéver- temps, il ne reste pour ainsi diro plus ilc nllralos diiris le sol; les pluies d'automne el d'iiiver ont eniporlé tout rapprovisiunnenient formé pendant l'été. ( 9^3 ) sées dans les cours d'eau, principalement par les sources éphémères. A l'inverse de ce qui arriva en 1876, ces sources ont contribué à soutenir les taux élevés de nitrates des sources pérennes, et, malgré les ruisselle- ments, le titre de la crue s'est maintenu entre 4°"^ et S^s. » Si le genre d'étude inauguré par Boussingault, et que je continue dans la présente Note, est poursuivi ultérieurement, on arrivera probablement à cette conclusion, qui serait aujourd'hui quelque peu prématurée, que les grandes crues d'automne contiennent beaucoup plus de nitrates que celles de la fin de l'hiver. » ANATOMIE GÉNÉRALE. — Des lymphatiques de la villosùé inlestinale chez le rat et le lapin; par M. L. Ranvier. « Dans une Note antérieure, j'ai déjà fait connaître la forme et la dispo- sition des vaisseaux lymphatiques de la villosilé intestinale du rat {Mus decumanus). Je les rappellerai en quelques mots : la villosité intestinale de cet animal n'est point cylindrique comme celle de la plupart des autres mammifères. Elle est mince, foliacée et semi-lunaire. Elle n'a pas de chyli- fére central. Ilv entre trois, quatre, cinq, voire même un nombre plus consi- dérable de vaisseaux lymphatiques qui se terminent chacun par un cul-de- sac. Souvent ces lymphatiques s'anastomosent entre eux par des branches transversales ou plus ou moins obliques. » Chez le lapin, la villosité intestinale est cylindrique. Son centre est occupé par un gros chylifère en forme d'ampoule. Je n'ai jamais observé '^hez d'autres animaux un si gros chylifère central. Ce chylifère s'éloigne par des caractères importants du schéma classique. Il provient sans doute de la confluence de plusieurs vaisseaux lymphatiques; c'est du moins ce que l'on peut conclure des formes que je vais décrire brièvement. » Parmi ces formes, celle qui a d'abord attiré mon attention est celle que j'ai désignée sous le nom à' anneau de clé dans mon Traité technique, à propos des lymphatiques des papilles de la peau de l'homme. Il semble que deux lymphatiques d'abortl fondus en un seul se séparent ensuite pour se fondre de nouveau ou plutôt pour s'anastomoser par inosculation, ou bien qu'un lymphatique en forme d'anse se soit soudé à lui-même au niveau de la base de l'anse. Il v a, en elfet, dans la villosité intestinale du lapin des chvlifcres en forme d'anse. » Quelle Mue soit sa forme (ampoule, ans'»,- anneau de clé), le chylifère G. K., 1896, 1' Semestre. (T. CXXUI, N° 22.) '2 1 ( 924 ) central est toujours en communication avec le réseau lymphatique de la muqueuse par plusieurs vaisseaux. Le nombre de ces vaisseaux est, en gé- néral, supérieur à deux. On en observe souvent quatre, cinq et même six. » Si l'on généralise les observations que j'ai faites antérieurement sur le développement des vaisseaux et des capillaires lymphaticpies, on est conduit à penser que le chylilère central résulte de la confluence de tous les vaisseaux qui le mettent en communication avec le réseau lympha- tique de la muqueuse intestinale. Cette manière de voir est encore confir- mée par la comparaison des lymphatiques de la villosité intestinale chez le lapin et chez le rat. On conçoit, en effet, que, si la villosité foliacée de ce dernier animal était revenue sur elle-même pour affecter la forme cy- lindrique, les lymphatiques qu'elle contient, ramenés les uns auprès des autres, arriveraient à se toucher et à se fusionner. A ce propos, je dois si- gnaler maintenant une disposition, que j'ai laissée de côté avec intention dans la description que j'ai laite tout d'abord, afin de la simplifier. Les différents chylifères qui occupent la villosité du rat se rendent tous dans un réservoir, une sorte d'ampoule qui occupe la base de la villosité. Cette ampoule fait partie du réseau lymphatique de la muqueuse. » Quelle que soit leur disposition, les lymphatiques de la villosité intestinale sont toujours situés dans un plan plus profond que les capil- laires sanguins. Ils en sont séparés par l'appareil musculaire de la villo- sité. Cet appareil est une dépendance de la musculeuse de la muqueuse. C'est là un fait qui me paraît très important au double point de vue de la Morphologie et de la Physiologie. » Au point de vue de la Morphologie, supposons, ce qui est très vrai- semblable, que les chylifères de la villosité soient des culs-de-sac émanés du réseau lymphatique de la muqueuse intestinale, se (iéveioppant peu à peu par extension, on conçoit qu'ils puissent refouler devant eux les élé- ments musculaires de la musculeuse de la muqueuse. Un point d'observa- tion directe vient confirmer cette hvpothèse : la musculeuse de la muqueuse fait défaul à la base de la vUlosiic inlcslinale. » Le point de vue physiologique n'est pas moins important. Que se pro- duira-t-il du côté des chylifères au moment de la contraction des éléments musculaires de la musculeuse de la muqueuse? On peut aisément le con- cevoir. Les chylifères de la villosité, soimiis à une compression énergique, expulseront le liquide qu'ils contenaient, et ce liquide trouvera une issue d'autant plus facile dans le réseau lymphatique de l'intestin que la base de la villosité étant dépourvue d'éléments contractiles ne lui offrira aucune résistance. ( 925 ) » Le rôle des fibres musculaires comprises dans les villosités et les dif- férentes tuniques intestinales a une grande importance, car tous les lym- phatiques de l'intestin, y compris ceux qui occupent les villosités, sont des capillaires lymphatiques, c'est-à-dire qu'ils sont de simples tubes endothé- liaux. Les cellules qui les forment sont denliculées. Tout au contraire, les chylifères qui se dégagent de l'intestin et sillonnent le mésentère sont de petits troncs lyTnphatiques; ils sont tapissés de cellules plates, fusiformes, semblables à celles de l'endothélium des veines; ils possèdent une tunique musculaire et sont munis de valvules. Ils ont donc tout ce qu'il faut pour assurer la circulation de la Ivmphe. » Les faits exposés ci-dessus sont faciles à observer dans de bonnes préparations. Mais, pour faire ces préparations, il faut être exercé à la pratique des injections. Injecter, par exemple, les lymphatiques de l'in- testin grêle du rat est une opération délicate. Je crois être le seul à y avoir réussi. De ces faits je veux surtout retenir ceux qui sont relatifs à la con- fluence et à l'abouchement des vaisseaux lymphatiques, parce qu'à mon avis ils constituent des données fondamentales pour comprendre le déve- loppement des ganglions lymphatiques, développement dont je m'occu- perai dans une prochaine Communication. » ASTRONOMIE. — Sur la comète périodique Giacobini. Note de M. Pkbrotin ('). « J'ai l'honneur de communiquer à rAcatlémie un nouveau système d'éléments de la comète Giacobini ('), calculés, sur mes indications, par l'auteur même de la découverte, à l'aide des observations faites à Nice depuis le 4 septembre jusqu'au 3 novembre 1896 : 1896, octobre 5,5, temps moyen de I^aris. M = 356'.47'.55',4a ■K = 333.39.27,49 Q = 193.16.10,48 [ écliplique et équinoxes moyens de 1896, o. {'=: U.23. 7,07 cf= 36.35.57,85 loga= 0,55759-4 logjjL^ 2,7i36io5 (') Voir les Comptes rendus du 13 octobre 1896. ( 9^6 ) » Voici commenl se trouvent représentées les observations indivi- duelles : cosSAa. Aô. 1896. Septembre 4 +0,29 — 1,9 » 6 — 0,19 +3,7 » 7 +0,39 +3,8 » 8 — o, i4 — 1,1 » II — o>49 — 2,8 » 12 4-0, o3 — 2,0 » i5 +0,16 — 3,0 » 26 -i-o,ao +0,4 » 27 +0,46 — 0,5 189G. Se|)lembre 28 +0,32 — 1,6 Octobre 3 — 0,02 +1 ,5 » 8 — 0,22 — 1,0 Octobre 29 +o,3i — 1,5 Novembre 1 — o,74(') — 0,2 « 2 +0,21 — 1 ,5 » 3 +0,44 +1)9 » Si l'on fait abstraction de quelques écarts qui proviennent de mesures faites dans des conditions atmosphériques défavorables, on voit que la re- présentation est des plus satisfaisantes. » Ces nouveaux éléments, basés sur deux mois d'observations, ne diffè- rent pas notablement de ceux que le regretté M. Tisserand transmettait, en mon nom, à l'Académie, il y a seulement quelques semaines; mais ils sont beaucoup plus exacts, puisque les éléments actuels représentent un arc héliocentrique de 38° environ, tandis que les précédents correspon- daient à un arc qui était moitié moindre. » Ils confirment, en les précisant, les résultats déjà obtenus ou simple- ment indiqués dans une première approximation. )) La comète est bien jiériodicjue comme nous l'avons déjà reconnu. Sa distance aphélie est à peine plus grande que le rayon vecteur correspon- dant de Jupiter, et cette circonstance, jointe à la faible inclinaison du plan de l'orbite de la comète sur le plan de l'écliptiquc a pour effet d'amener la nouvelle comète, pour une longitude voisine de 170", dans la sphère d'activité de la plus grosse planète de notre système. » La comète Giacobini appartient donc, décidément, au groupe si inté- (') Erreur probable d'une seconde dans Téloile de comparaison. ( 92? ) ressant des astres qui, retenus dans le système solaire par l'action de Ju- piter, peuvent en être chassés sous l'influence de la même cause. » Les nouveaux éléments, tout comme les premiers, se rapprochent beaucoup de ceux de la comète Faye; mais il y a plus, le critérium de Tis- serand, appliqué à l'un et à l'autre de ces astres, fournit, pour l'expression bien connue, - -+- '^^î- cosj.coso.v/", deux valeurs qui sont presque iden- tiques : la comète Faye conduit au nombre 0,307, la comète Giacobini au nombre o,5o8, en ce qui concerne le point de plus grande proximité ('). » Ce remarquable résultat, rapproché de la ressemblance des éléments, vient témoigner en faveur d'une étroite parenté entre les deux comètes, parenté dont les observations futures permettront d'établir et de fixer le caractère. » Quoi qu'il en soit, la nouvelle comète a été déjà suivie pendant un temps assez long pour qu'on puisse l'observer sans trop de difficulté lors de son prochain retour, qui aura lieu dans 6""% 89, et l'on peut espérer qu'à ce moment la liste des comètes périodiques se sera enrichie d'un astre nouveau dont la Science sera, pour une bonne part, redevable au fondateur de l'observatoire de Nice. » Remarque. — La comète vient d'être observée de nouveau à Nice, le 27 courant, à l'aide du grand équatorial, par M. Javelle qui n'a pas constaté de changement sensible dans l'éclat depuis le commencement de ce mois. Le fait semble d'autant plus étrange que, pendant les premières observa- tions, cet éclat avait diminué brusquement en quelques jours (du i5 au 26 septembre) et que l'on pouvait craindre à ce moment que la comète ne pût être observée que fort peu de temps et d'une manière insuffisante pour la connaissance des éléments de son orbite. » C'est une particularité qui vient s'ajouter à celles que l'on a signalées dans ces derniers temps chez certaines comètes, depuis surtout que des instruments de grande puissance optique permettent de les suivre plus longtemps dans leur mouvement autour du Soleil. » Pour ne pas avoir à revenir sur ce sujet, nous dirons encore que les 26, 27 et 28 septembre dernier, nous avons cru distinguer, dans le voisinage immédiat de l'astre principal, dans l'angle de position de 225", la présence d'un compagnon extrêmement faible, d'ailleurs mal défini dans la forme, (') Un point secondaire donne o,535, fini correspond aux comètes Tempel-Swifl, 1869, et de Vico, i844- (928) mais dont l'existence pourrait bien avoir quelque rapport avec les anoma- lies dont nous parlons. » Nous devons ajouter que, les .") et 8 octobre, la comète était devenue très faible et se trouvait alors à la limite de la visibilité (le compagnon avait totalement disparu). Par contre, elle a été observée en novembre sans la moindre difficulté. Do tout ceci il semble résulter que la comète a d'abord diminué iléclat, du commencement de septembre aux premiers jours d'octobre, mais d'une façon irrégulière, pour augmenter ensuite jus- qu'en novembre, contrairement aux indications du calcul qui veut que l'éclat ait été constamment en diminuant depuis la date de la découverte. Les phénomènes si curieux sur lesquels nous appelons l'attention des astronomes sont donc d'un ordre purement accidentel et ne recevront pas de longtemps sans doute d'explication plausible; mais ils n'en sont pas moins dignes d'être signalés. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Déterminations actinométriques faites au mont Blanc. Note de MM. Crova et Hoddaille, présentée par M. Janssen. « Notre but était d'étudier, à diverses altitudes, les courbes diurnes de l'intensité calorifique de la radiation solaire et de chercher ce que devient, à diverses hauteurs, la dépression de midi que l'un de nous avait signalée à "Montpellier, et qui se produit dans des conditions plus nettes encore au sommet du mont Ventoux (ait. 1907") ('). Le régime froid et pluvieux de l'été de i8g6 a été un grand obstacle à nos observations; mais, quoique nous n'ayons pu faire qu'un nombre assez restreint de déterminations, celles-ci nous paraissent présenter assez d intérêt pour que nous croyions devoir les communiquer à l'Académie des Sciences. » Sur le massif du mont Bl;uic se trouvent, à des altitudes très diffé- rentes, des stationsqui nousont paru favorables à ces études. Nous devons adresser nos remercîments à M. Janssen; les moyens matériels (pi'il a bien voulu mettre à notre disposition et ses conseils, que rendait précieux sa haute ex|)érience des observations en montagne, nous ont été d'un grand secours. » Les déterminations aclinomi triques ont été faites aux deux actino- (') Crova el Houdaille, Comptes rendus, l. CVIII, p. 35, el Annales de Chimie et de Physique, 6° série, t. XXI. ( 929 ) mètres de M. Crova, préalablement comparés avec soin à Montpellier, et étalonnés sur son pyrhéliomètre à mercure; nous avons fait aussi des observations hygrométriques avec l'hygromètre à condensation intérieure de M. Crova; l'emploi de l'éther absolu, additionné de chlorure de mé- thyle quand cela a été nécessaire, nous ;t permis d'enfermer le point de rosée, même jjar un vent assez fort, entre les limites de f^ à i de degré; enfin, le photopolarimètre de M. Cornu nous a donné d'excellentes indi- cations sur la polarisation atmosphérique, qui a été déterminée dans le vertical du Soleil, à 90° de sa direction. » Nous avons fait une première série d'observations simultanées le 19 août ; M. Hou- daille était aux Grands-Mulets (altitude 3o2o") et M. Crova à Chamonix (altitude io5o'"). » La journée (ut peu favorable et, au lieu de faire les observations à des heures déterminées, il fut nécessaire d'utiliser les moments où les régions du ciel voisines du Soleil étaient libres de nuages; le 20, la neige tomba sur les hauteurs; mais le 21, le ciel s'étant éclairci, M. Crova monta aux Grands-Mulets. Le 22, la neige tomba toute la journée; mais le 28, le ciel s'étant découvert, un petit nombre d'observations put être fait; le temps se couvrit ensuite et il nous fallut descendre à Chamonix les guides ayant déclaré la route du sommet impraticable; depuis, l'état du ciel s'opposa à toute nouvelle tentative. Observations acUnomélriques faites le 18 août à Chamonix. h m 9.00 .. . cal . 1,282 Il Dl 1 . 3o . . . cal 1,335 Il m 3.21 ... cal . 1,242 10.00 ... • 1,292 2 . 5o ... . 1,378 8.55 ... 1,212 I I . 00 ... 1,320 3.i3 ... 1,282 » Polarisation à 7'' 35"^ du matin : 0,781. » Le matin, le brouillard llollait sur l'.^rve; il s'élevait en se disloquant, puis se dissolvait, à mesure que la hauteur du Soleil augmentait; le sommet du mont Blanc se recouvrait de légers cirrus qui finirent par se dissoudre vers midi. Quoique le ciel fût en apparence très pur dans le voisinage du Soleil, la courbe diurne fut dépri- mée; après midi, toute trace de nuages avait disparu, et la courbe se releva et devint plus régulière. » Grands-Mulets, 18 août au soir. — La polarisation atmosphérique à 6''45"' a été 0,788. Ce nombre est le plus élevé que nous a^ons jamais obtenu; le ciel était d'un bleu foncé tirant sur le noir; ce sont là les conditions les plus favorables aux obser- vations aclinouiétriques; malheureusement, elles ne se rc]3roduisirent plus à ce degré. » Grands-Mulets, 19 août. — L'étal hygrométrique égal à 0,819 •* 8''5o'" du matin s'éleva à 0,821 à 4''47" du soir; la tension de la vapeur d'eau atteignit un minimum de i""",92 à 7''46'" du matin, et ne dépassa pas un maximum de 5™'", 88 à 4'' 47°' du soir. ( 93o ) » La polaiisalioii, assez faible, ne dépassa pas 0,57/1; '•^'^ circonstances aliuosplui- riques étaient déjà moins bonnes. Obscn-atio/ts actinomciriqiies. h m cal II 1)1 col 9.58 i,4o6 11.58 i,4oi 11.3 1,487 1.58 1,793 11.40 1,546 3.17 ',481 » Malgré les circonstances défavorables, l'inlensité est très forte; vers midi, sa diminution est nette, puis elle s'élève vers 1^ à i'^^''',793, valeur qui, malgré l'absorption exercée depuis les limites de l'atmosphère jusqu'aux Grands-Mulets, est supérieure, même à la constante solaire de Pouillel('). » Il est important de noter que, même aux deux tiers seulement de la hauteur du mont Blanc, on peut obtenir des valeurs non encore observées jusqu'à ce jour, mais à condition de faire une ou j)lusieurs séries diurnes et d'observer autant que possible en dehors de la dépression de midi. » ChamonLr, 19 août. — Le ciel se dégage vers 7''; mais il n'est pur qu'entre II '■Se'" et SI". Obsert allons oclinomélriques. ii''4o"' r"',345 2''35'" 1"', igo ii''57"' i"',33o 2''45"' i<^'>',23i » La dépression du milieu de la journée est nettement accusée. » La polarisation de 0,629 '^ matin, s'élève à 0,731 à ii''4o™' » La tension de vapeur, égale à S""", 79 au début, atteint 9'"", 69 à i''52'". G rancis- Mulets. i?> noi'/t. — Obsen'alions aclinonirlriijiies. 7>'3i"' i"',379 7''53'» i"',452 8''ii"' i"',438 Polarisation : à 7'" 21™ 0,616 à 8''25"' 0,602 » Le temps se couvre; les observations sont arrêtées. » Bien que nous n'ayons pu atteindre le but que nous nous proposions, nous pouvons déduire des obser^ allons précédentes quelcpics conclusions : » 1" La radiation est plus intense aux Grands-Mulets qu'à Chamonix; (•) Dans notre série d'observations à Montpellier, qui comprend une durée de onze années, on a quelquefois noté des intensités de i"',6. ( 93i ) en prenant la moyenne de toutes les observations faites à des heures diffé- rentes, on trouve : cal Grands-Mulets (3020""), valeur moyenne i ,497 Chamonix. (io5o™), valeur movenne. i ,2/12 Montpellier (48™), moyenne du mois d'août i ,o5q Moyenne de onze années d'observations, faites au voisinage de midi. . , i ,069 » 1° La dépression de midi est manifeste à Chamonix et aux Grands- Mulets; la courbe diurne paraît se déprimer dès que le Soleil plonge dans les vallées, et se relève l'après-midi, pour suivre ensuite une marche assez régulière. Ces phénomènes s'expliquent par la migration diurne de la va- peur d'eau du fond des vallées, sa condensation contre les sommets plus froids, puis sa dissolution dès que l'air ascendant est devenu plus sec. IM. Janssen a rendu compte de ces phénomènes qu'il a eu souvent l'occasion d'observer ('); ils constituent un des obstacles les plus sérieux au calcul des déterminations faites en montagne et peuvent, même par des ciels en apparence très purs, conduire à des valeurs inexactes et très déprimées de la constante solaire. » Le calcid de cette constante doit être fait, non à l'aide d'observations isolées, mais en transformant la courbe diurne, lorsqu'elle peut être ob- teime avec précision au moins pendant une demi-journée, en courbe des intensités en fonction des masses traversées. Cette constante sera calculée à l'aide du coefficient de transmissibilité qui est lui-même fonction des masses traversées, la composition de la radiation solaire variant d'une ma- nière continue avec elles. » Nous avons essayé de calculer cette constante, quoique nos observa- tions s'y prêtent peu. En combinant les observations des Grands-Mulets du 19 août, faites à i''58'" et !V'i7", avec celles de la même station du 23aoùt, à 7''3i'" et 7'' 53", qui paraissent avoir été le moins influencées par la dépres- sion de midi, nous avons trouvé, en nous servant de la formule (*) dans laquelle y est l'intensité en fonction de la masse x traversée, A la con- (') Annuaire dti Bureau des Longitudes, p. D. 4, 1896. (') Comptes rendus, t. CIV, p. if\']b, et Annales de Chimie et de l'Iiysii/iie. 6' série, t. XIV. C. R., 1896, 1- Semestre. (T. ■ \XIII, N» 22.) 122 ( 932 ) stante solaire, et /) un co(^fficiont lié ;i la Iransmissibilité, A = 2™', 90, p = 0,70. » Nous n'atlachons que peu crimportance à ces résultats, vu les circon- stances défavorables dans lesquelles ils ont été obtenus. Nous ne pouvons toutefois nous dispenser de faire remarquer qu'ils sont presque identiques aux valeurs les plus élevées que nous avons pu atteindre au sommet du mont Ventoux, et qui nous avaient conduits à attribuer à la constante solaire une valeur peu différente de S^"'. » Les progrès de nos connaissances ont toujours conduit les phvsiciens à élever la valeur donnée primitivement par Pouillet pour cette constante. Les remarquables travaux de M. Langley au mont Whitney, la détermina- tion faite par M. Savélieff à Kie(Fdans des circonstances on ne peut meil- leures, et nos propres déterminations au mont Venloux, ont conduit à des valeurs peu différentes de 3'"'. » Dans l'état actuel, nous pensons que cette valeur est encore trop faible ; des observations comprenant plusieurs périodes diurnes, faites dans d'excel- lentes conditions atmosphériques, à des altitudes aussi grandes que possible, pourront contribuer à donner des valeurs plus précises de cette con- stante. » M. Appem- présente à l'Académie le deuxième Fascicule d'un Ouvrage intitulé « Principes de la Théorie des fondions eliipti(|ues et a|)plications « dont il est l'auteur, en collaboration avec M. Lacour, Maître de Confé- rences à l'Université de Nancy. I^cs questions principales, traitées dans cette deuxième Partie, sont les suivantes : Etude de la fonction pw quand les périodes sont imaginaires conjuguées, avec application au mouvement d'un projectile dans un milieu dont la résistance est proportionnelle au cube de la vitesse; Surfaces hoiuofocales, coordonnées elliptiques, application à la théorie de la chaleur; Exposé de la méthode suivie par Halphen pour calculer les figures d'équilibre de l'élastique ])lane sous pression normale constante, d'après les formules de quadratiu'e données par M. iMaurice Lévy; Théorie des fonctions double- ment périodiques de deuxième espèce, d'après M. TIermite, avec applica- tions à l'équalion différentielle de Lamé et aux équations de AL Picard; Théorie des fonctions doublement périodiques de troisième espèce; Notions sur les fonctions modulaires. ( 933 ) MÉMOIRES PRESENTES. M. STCAaT-MENTEATii l'appelle à l'Académie ses travaux sur la consti- tution géologique des Pyrénées, et lui adresse une réclamation de priorité relativement aux travaux publiés par d'autres observateurs devant la Société géologique, sur le même sujet. (Renvoi à la Section de Minéralogie.) CORRESPONDAIVCE. M. le MiNisTiiE DE L'IssTitucnoN PUBLIQUE ET DES Beaux-Arts invitc l'Académie à lui présenter une liste de deux candidats pour une place de Membre artiste du Bureau des Longitudes, laissée vacante par le décès de M. Brun lier. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Ouvrage de M. L. Moulé, intitulé « Histoire de la Médecine vétérinaire ». ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les singularités des équations linéaires aux dérivées partielles du premier ordre. Note de M. F. Marotte, présentée par M. Emile Picard. i< I. Dans une Notç précédente, j'ai montré qu'à chaque point singulier d'une équation différentielle linéaire ordinaire était attaché un groupe algébrique de transformations linéaires, dont les invariants différentiels caractérisent complètement la nature de la singularité. » M. Drach {Comptes rendus, mai iHg3 et janvier iSyS) a étendu les idées de Galois aux équations aux dérivées partielles dont les intégrales dépendent d'un nombre fini iV éléments fondamentaux , et a défini pour ces équations un groupe qui joue le même rôle que le groupe de transforma- tions de M. Picard pour les équations linéaires. Cela m'a conduit à cher- cher si l'étude des singularités des équations considérées par M. Drach et celle des singularités d'une équation linéaire ordinaire ne pouvaient être rattachées aux mêmes principes. ( 934 ) » C'est, en effet, ce qui a lieu. A tout domaine singulier (point ou courbe) d'une équation linéaire aux dérivées partielles du prcnn'cr ordre est attaché un groupe, (Ini ou iiilini, dont les invariants différentiels iléter- minent complètement la forme analytique des intégrales au voisinage du domaine singulier. M II. Afin de simplifier les notations, nous considérerons seulement l'équation à trois variables (■> ^^.■^•'&->-^-£, = ''- où X, X,, X2 sont des polynômes entiers en x, x, et x.,. » Désignons par M,, Mo deux intégrales indépendantes de cette équation et considérons, avec M. Drach, l'expression V ^^ A, M, -i- AoWo, A, et Ao étant des fonctions rationnelles de x, x, elx.^. » La fonction V vérifie une équation aux dérivées partielles du second ordre (A), qui joue le rôle de la résolvante générale de Galois. » A toute solution de cette équation correspond un svstcme d'inté- grales u, élu,, indépendantes; sauf le cas où le déterminant dtif dui dui dui serait nul, ce qui donnerait l'équation x,x,,x.„ \ , ^^> ■■■> ^^,) — o, (p étant un polynôme entier par rapport à toutes les quantités qui y figu- rent. » III. Les singularités de l'équation (i), qui ne dépendent pas de Informe particulière choisie pour f intcgralc , sont données par les équations X=-X, = X„ = o. » Désignons par a, a,, a., les coordonnées d'un point singulier qui pourra être soit un point singulier isolé, soit un point de l'une des courbes singulières. » Nous dirons qu'une fonction /(jt, a;,, a;.) est ;72e>07«ciry9Ae au voisinage du point a, a,, «o si X,X„X,) - ^^^^^^^^^y les fonctions P et Q étant régulières au voisinage de ce point. ( 935 ) » Ceci posé, il existera en général un système complètement intégrable (B) jouissant des propriétés suivantes : » 1° Les équations de ce système sont des polynômes entiers par rap- port à V et à ses dérivées partielles, dont les coefficients sont des fonctions de X, x^, X., méromorphes au voisinage du point a, «,, a., ; » 2" Certaines intégrales de (B) vérifient l'équation (A.) sans satisfaire à cp = o; » 3" Il n'existe pas de système complètement intégrable (B') jouissant des deux propriétés précédentes et dont toutes les intégrales vérifient le système (B). Il en résulte immédiatement que toutes les intégrales de (B) appartiennent à (A). » Soient s> une intégrale particulière de ( B) et V l'intégrale générale aux- quelles correspondent respectivement les intégrales «,, u^ et U, , U2 de l'équation (i). On a U, -^/, ( W, , M.), U, ==/..(Un U2). » Ces équations définissent un groupe fini ou infini. » IV. Ce groupera attaché à la singularité a, a,, a., de l'équation aux dérivées partielles possède les deux propriétés suivantes : » 1" Toute fonction rationnelle de x,x^,x^ de U^, u., et de leurs dérivées partielles, méromurphc autour du point a, a,, a.^, reste invariable quand on effectue sur w, , Mo les substitutions du groupe g^. » 2" Toute fonction rationnelle de x, x,,X2, de w, , u„ et de leurs dérivées restant invariable par les substitutions du groupe g„ est une /onction de x, x,, x„ méromorphe au voisinage du point a, a,, a.,. )) En particulier, les invariants différentiels ,, (Po, ... du groupe g^ sont des fonctions méromorphes au voisinage du point singulier. Si l'on a calctdé leurs valeurs cp,, cp^, ... en fonction de x, x^, Xn, l'étude des mté- grales au voisinage du point singulier revient à l'étude du système d'équa- tions différentielles ^,=(f,(x,Xf,X.f), «2 ou un de ses sous-groupes, car ses invariants différentiels «JlogM, t)logf<, à lo°; II, dx dJCi dx^ sont tous méromorphes au voisinage de l'origine. M II \ a autant de catégories de singularités des équations à trois va- riables indépendantes qu'il y a de types de groupes de transformations finis ou infinis, à deux variables. Ces types ont été déterminés par M. Lie. » ANALïSE MATHÉMATIQUE. ~ Sur les équations linéaires aux dérivées partielles du second ordre à deux variables. Note de M. E. Cotto.v, présentée par M. Darboux. « Je me propose d'indiquer ici une classification des équations linéaires aux dérivées partielles du second ordre à deux variables. Celle classifica- tion s'établit par la considération de deux expressions H et K analogues aux expressions h et k introduites par M. Darboux {Leçons^ -i^ vol., Ch. Il) dans l'étude de l'équation » Les expressions II et R se rapportent à l'équation linéaire générale et leur calcul ne suppose pas intégrée l'équation différentielle des caracté- ristiques. ( 93? ) » I. Nous supposerons distinctes les caractéristiques de l'équation. L'ensemble des termes du second ordre peut être considéré comme l'en- semble des termes du second ordre d'un paramètre différentiel du deuxième ordre correspondant à un r/.9'^ Soit ^aijclxjdxj (i,j = 1,2) ce ds^, A son '/■ discriminant, A, («y) -- Va ^-t— (A,yA ^-r^ j le paramètre différentiel du '■>/ second ordre (A,^ est le coefficient de a,y dans A). L'équation considérée peut alors s'écrire (1) A,((*>) + 2 6, ^ + 2^2^ -4-c«'.= o. » Si l'on change w en \w' , que l'on divise les deux membres de l'équa- tion obtenue par \, on obtient l'équation (2) A,(tV) + 2/>, ^- +2Z>,^ + C<1^ = 0. 1) Les coefficients h\ , b'., , c' sont déterminés en fonction des coefficients de l'équation (t) et de \ par des relations que l'on peut considérer comme un système de trois équations aux dérivées partielles en>.. Les conditions d'in- légrabilité de ce système peuvent être mises sous la forme H = H', K = K', où H et K désignent des fonctions des coefficients de l'équation (i) et de leurs dérivées du premier ordre; H' et R' des expressions construites de la même façon avec l'équation (2). » En posant /, =: a^ 6| -f- a, jèj, 4 = ^21 ^1 "<- <ï22^2» on a dx, dx, •i '/ » [L i" Les expressions H et K sonl. des invariants relativement à la transformation de l'équation par changement de w en \w' et division du ré- sultat obtenu par \ . » 2° Par un changement de variables, H se reproduit multiplié par le dé- terminant fonctionnel de la substitution, K reste le même. ( 9.^8 ) » 3° 5'/ l'on mitltipUp les deux membres de l équation par un facteur p (x, y) di-\ • ds- correspondant devenant -^j, H se reproduit identiquement, R est multiplié par p. » Remarquons que -= reste invariable par un changement de variables. » HT. Si K n'est pas nul, on peut choisir p de telle façon qu'il soit égal à l'unité. ]^o ds- correspondant à l'équation est ainsi entièrement déter- miné. Il résulte de là que les deux problèmes suivants sont équivalents : » 1° Deux équations linéaires étant données, chercher si l'on peut passer de l'une à l'autre par un changement de la fonction inconnue (r en \iv' et un changement de variables. n -j." Reconnaître s'il est possible de passer d'un ds'- à un autre par un chan- gement de variables qui laisse imariante une certaine fonction -- autre que la courbure totale. » La méthode suivie montre qu'il est toujours possible de reconnaître si, pour une équation, on a TI — o, et cela sans intégration. » L'équation, ramenée à la forme (a) de Laplace, a alors ses invariants h et k égaux. On démontre aisément que l'on j>eut ramener ces équations à la forme li^.^iw') + w' = o, en intégrant au besoin une différentielle totale exacte. Par suite, les équations à invariants égaux se cla.ssent comme les d).'-. Ce résultat a déjà été signalé par M. Darboux (^Leçons sur la Théorie des surfaces, 2* Vol., Ch. ITI et VIII). Ajoutons encore que, si H et Ksont nuls, l'équation se ramène à la forme Aof»') = o. » IV. Les expressions H et K, pour l'équation réduite à la forme (a) de Laplace, ont les expressions suivantes : n^h-k, 2K = h-h&, h etX- étant les invariants de M. Darboux. » Pour la forme canonique étudiée par M. Le Rov (Comptes rendus, i'] février 189G), R se réduit à l'expression que M. Le Roy désigne par rp — y, * c ' c * c l'équation caractéristique pourra se mettre sous la forme (i) z^f(x,y), la fonctiony étant la même pour tous les corps. » Ceci posé, l'entropie S, en un état défini par les variables v et /, a pour expression, comme on sait, (^^) S-^KJydv-^jJdt, ( 94i ) dans laquelle il convient de bien remarquer que c^ est la chaleur spéci- fique sous le volume constant (»(,. » De l'équation (i) on déduit » En multipliant l'équation (2) par cj et en éliminant —, à l'aide de (3), on peut la mettre sous la forme (4) S,„ = An. ^-X£ jr7;(^, ^) J^ ^ f ^-" dy. » Mais M. Sidney Young a montré (Phil. Mag., novembre 1890 et jan- vier 1894) que les éléments critiques satisfont très exactement à la relation P V - u -L ' =^ const. = K pour un même groupe de corps ayant des constitu- tions moléculaires semblables. » M. Amagata, à' ■M\\(.m\-s,vnon[,ré (^Comptes rendus, i3 juillet 1896) que la loi de M. S. Young se déduit directement de celle de Van der Waals et qu'elle subsiste même pour deux états correspondants quelconques. » D'autre part, remarquons que si nous supposons x„ suffisamment grand, ce qui ne restreint nullement la généralité de l'expression de S„,, Cfl peut être considéré comme se rapportant à l'état de gaz parfait. » Si l'on admet, au moins comme première approximation expérimen- tale, que le produit C7C„ = 6,„, dans la deuxième intégrale, est une con- stante pour un même groupe de corps ayant des constitutions moléculaires semblables, on a finalement fA^^y)dx-\- c,„L J; .r„ J » ce qui représente bien une fonction de x et de y, la même pour tous les corps. » Ainsi se trouve démontré le théorème annoncé; mais on voit qu'il ne peut s'appliquer qu'à des corps ayant des constitutions moléculaires sem- blables, car l'expression (5) de S,„ renferme deux constantes, K et c„,, qui ne sont pas des constantes absolues. » Cette nécessité de former des groupes, pour comparer les corps au point de vue de leurs propriétés dans les états correspondants, est d'ailleurs générale. J'apprends, en effet, que M. Mathias, par une voie toute diffé- ( 9'»2 ) rente, est arrivé aux mêmes conclusions. Je suis heureux de celte coïnci- dence qui confirme l'importance et la i^énéralité de ce que j'avance ici. » La démonstration que je viens de donner suppose, bien entendu, que c„ est indépendant de la tem|)érature. Le théorème ne peut donc s'ap- pliquer que dans la région du réseau des fluides élastiques que l'on compare, où cette propriété a été vérifiée par l'expérience. » Pour les températures élevées on suit, par les expériences de MM. Ber- thelot et Vieille, Mallard et Le Chatelier, que c,„ est en réalité une fonction de T. Mais il faut remarquer que, pour ces régions du réseau, aucune expérience ne nous autorise à accepter également la loi de Van der Waals, de telle sorte que nous manquons entièrement de données expérimentales aussitôt que nous atteignons ces températures. » Dans le cas où c,„ serait une fonction de T, la loi de Van der Waals subsistant, le théorème reste vrai pour des |)oints situés sur un même isotherme. » Les conséquences de cette propriété de l'entropie moléculaire sont nombreuses. Ou en déduit facilement que le quotient de la chaleur latente lie vaporisation moléculaire par la température absolue est la même fonc- tion de g pour les corps d'un même groupe, (^ctte propriété a déjà été énoncée par Van der Waals, mais il la déduit de la forme particulière de son équation caractéristique. )) Enfin cette propriété de la fonction S permet de voir que l'énergie interne, ainsi que les deux fonctions de Massicu (ou le potentiel thermo- dynamique), rapportées au poids moléculaire, doivent être égales au pro- duit de la température critique T,, multipliée par une fonction de x et j, la même pour tous les corps. » Pour l'énergie interne moléculaire ci U, on a, en effet, TsdU ^=^xsdq — kxspdv = TrfS,„ — krspdv = T,(^^ JS„, _ Ar^y ^ ^ ^^ = T,(jc?S„, - AKZ dx). » La dernière parenthèse sera (comme on peut d'ailleurs s'en assu- rer facilement à l'aide de l'expression de S,„), par la nature même des fonctions $„ et f, une différentielle exacte rfUg, donc raU - T<.Uo. De même pour les deux fonctions de Massieu ciH = TS,„- T,U„ -T,(7S„, - U„) = T,H„, njH'= TS„,- T^U„ - krspv ^^ T,(jS„ - U» - ARXZ) = T,H;. ( 9^13 ) » On voit donc, en dernière analyse, que tontes les fonctions qui se présentent flans la thermorlynamique d'un fluide peuvent se déduire de la seule fonction /(^■, v) et des deux constantes R et c,„. M En terminant, je tiens à remarquer que toute expression de même ho- mogénéité que le quotient d'une quantité de chaleur par une température et ne dépendant que de l'équation caractéristique, jouit de la même pro- priété lorsqu'on la rapporte au poids moléculaue; c'est ce qui arrive, par exemple, pour C — c. » CHIMIE MINÉRALK. — Sur l'absorption de l'oxyde nilriqne par le bromure ferreux. Note de M. V. Thomas, présentée par M. Friedel. « On sait depuis fort longtemps que les sels ferreux ont la curieuse pro- priété d'absorber en grande quantité l'oxyde nitrique. Les expériences classiques de Peligot tendirent à prouver qu'il y avait formation d'un com- posé défini, composé qu'il ne put obtenir à l'état solide. Plus récemment M. Gay, après une étude approfondie, arrivait à la même conclusion ; mais les sels étudiés jusqu'à présent étaient peu nombreux : c'étaient le sulfate, le sulfate ammoniacal et le chlorure. Ces sels, comme l'a montré M. Gay, fixaient l'oxyde nitrique en deux proportions différentes. » i" Au-dessous de 12", 5 environ, trois atomes de fer fixaient deux mo- lécules de bioxyde d'azote. » 2° Au-dessus de cette température et jusqu'à -iS", deux atomes de fer ne fixaient plus qu'une molécule d'oxyde nitrique. » .l'ai entrepris de déterminer les quantités de gaz absorbé par les sels ferreux les plus variés, les dissolvants pouvant être non seulement l'eau, mais aussi l'alcool, l'éther. » Je rapporterai dans cette Note les expériences sur le bromure ferreux en solution aqueuse. » Un certain poids de bromure était dissous dans une quantité variable d'eau bouillie. On ajoutait à la solution de la limaille de fer qui, par une ébuUition prolongée, rame- nait au minimum les traces de persel ayant pu prendre naissance pendant la dissolu- tion. Cette dissolution s'efTectuait dans une fiole à fond plat. Dans cette fiole un tube, plongeant dans le liquide, servait à conduire un courant de gaz inerte (hydrogène ou acide carbonique); un autre tube servant de dégagement était étiré à la lampe et péné- trait dans le tube latéral d'un laveur à boule. Ce laveur était soigneusement taré. On le remplissait avec la solution ferreuse en évitant complètement l'accès de l'air. A cet eflTet, l'orifice inférieur du tnlie amenant le gaz dans la lioie à fond plat était amené au- ( 944 ) dessus du niveau du liquide tandis que l'autre tube était plongé dans la solution. Après avoir chassé compiètenienl l'air de l'appareil, on faisait passer lentement le bioxyde d'azote. Celui-ci était en partie absorbé tandis que l'excès, entraînant un peu de vapeur d'eau, traversait des tubes en U remplis de ponce sulfurique et préalablement tarés. » On pouvait ainsi déduire facilement la quantité de gaz absorbé. » On recueillait ensuite le contenu du laveur et, sur une portion connue de la solu- tion, on dosait le fer à l'état d'oxyde, ce qui donnait aisément la concenlration de la liqueur. Expériences au-dessous de io". A. Poids de fer dissous o , 8796 Concentration de la liqueur 0,70 p. 100 Absorption o, i36 B. Poids de fer dissous o>497 Concentration de la liqueur 0,6 p. loo Absorption Oi i74 » Ces absorptions correspondent à la formule 3Fe'Br*4AzO. » On a, en efTel : Absorption pour 100 de fer. Kormule A. B. 3Fe"Br',4AzO. 35.1 35,0 35,7 Expériences au-dessus de 10° (iS^-iô"!. A. Poids de fer dissous i ,484 Concentration de la liqueur 3,5p. 100 Absorption o,4o45 B. Poids de fer dissous o,623 Concentration de la liqueur 1 ,25 p. 100 Absorption o, i655 » Si nous calculons l'absorption pour 100 de fer, nous trouvons : Absorption pour A. B. Fe'Br'AzO. 27.2 26,6 26,8 » En résumé, le bromure ferreux en solution aqueuse absorbe le bioxyde d'azote d'après la loi de M. Gay; dans une proehainc Note, je montrerai que la solution éthérée se comporte tout dilTércmment, et que, en se pla- ( 945 ) çant dans des circonstances convenables, on peut obtenir un composé solide, comme avec le chlorure, et parfaitement cristallisé (' ). » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur la trempe de l'acier à l'acide phénique. Note de M. Levât. « Mes premiers essais ont porté sur deux burins en acier fondu Holtzer, de qualité supérieure. Le premier, porté au rougecerise, a été trempé à l'eau. Le second, à la même température, a été trempé dans une solution d'acide phénique du commerce, jusqu'à obtention de la teinte bleue. J'ai fait attaquer, avec les deux outils trempés, du fer ébauché et de la fonte blanche extra-dure : le burin trempé à l'eau s'est ébréché à plusieurs reprises; le burin trempé à l'acide phénique a résisté intégralement. « Mes seconds essais ont porté sur deux barres d'acier corroyé et d'acier fondu ordinaire, portées au rouge blanc, lesquelles ont été l'une et l'autre trempées à bleu dans une solution pareille d'acide phénique. Comparés aux échantillons non trempés, les échantillons trempés à l'acide phénique ont présenté une cassure plus fine, devenant d'un blanc miroitant à la lime. La teneur en carbone n'a pas augmenté, mais l'épreuve à la flexion a donné une élasticité un peu plus grande aux barres trempées à l'acide phénique. » L'acier trempé à l'acide phénique acquiert de la dureté, de l'élasticité, de la souplesse. Il tient ferme comme outil d'attaque et il offre toutes les qualités d'une bonne trempe douce. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du permanganate de potasse sur les alcools polyatomiques et leurs dérivés. Note de M. L. Perdrix, présentée par M. Duclaux. « Beaucoup de chimistes, et en particulier Margueritte, Pelouze, Bussy, Hempel, Péan de Saint-Gilles, M, Berthelot, ont étudié l'action du per- manganate de potasse sur les substances minérales ou organiques. Il résulte de leurs travaux que le mode d'oxvdation varie suivant les conditions (') Travail l'ail au iaboratoii'e d'enseignement pratique de Chimie appliquée de la Facullc des Sciences. ( 94(i ) expérimentales : par exemple, certains cor|)s, tels que les acides gras, inattaquables en solution acide, sont au contraire oxydés quand la réaction devient alcaline. )) Les expériences dont je vais exposer les conclusions ont été effectuées à l'aide de liqueurs renfermant inie forte proportion d'acide sulfin-ique, et à la température de l'ébullition. La comparaison des résultats qu'elles ont fournis conduit à des relations générales entre les fondions des corps (acide, alcool primaire ou secondaire, etc.) et leur mode d'oxydation: de telle sorte cpie, la constitution il'uue substance étant connue, on peut à l'avance dire la formule suivant laquelle elle se décompose; et qu'in- versement, en étudiant ainsi son oxydation, et connaissant différentes fonctions du corps, on peut définir l'une d'entre elles supposée inconnue. » Mode opératoire. — D'une façon générale, pour connaître une équa- tion d'oxydation, il faut en déterminer tous les termes, en qualité et en quantité; sans quoi, on pourrait laisser échapper une substance produite et établir entre les autres une réaction incomplète. » Pour les alcools polyatomiques et leurs dérivés, l'expérience montre que la réaction en milieu acide est de la forme C^HPO^f + «O --- aCO^ + ^>CH^O- + cWO. » J'établis que cette réaction représente exactement le phénomène, et le représente tout entier, en déterminant par l'expérience n, « et b, c'est- à-dire : i" le nombre d'atomes d'oxygène nécessaire pour oxyder une mo- lécule de la substance; 2° le nombre de molécules d'anhydride carbonique et d'acide formique résultant de l'expéi'ience. » Marche de l'expékiexce. — Un ballon, contenant un poids connu de la substance à oxyder, est relié, par l'intermédiaire d'un a|)j)arcil à rellu\, à des tubes à ponce sul- furique, destinés à dessécher les gaz dégagés, et à des tubes à potasse, qui permettent de recueillir l'anhydride carbonique produit. » La liqueur de permanganate, dosée par l'acide oxalique titré, est introduite dans le ballon par un entonnoir à robinet, jusqu'au moment où la coloration rose persiste nettement pendant quelques minutes à l'ébullition. » Le coefficient « est déduit du volume de permanganate employé; le poids d'anhy- dride carbonique recueilli permet de calculer directement a. La nature de l'acide formé et sa proportion b sont déterminées par la méthode due à M. Duclaux. » RÉSULTATS OBTENUS. — Eu général, comme je l'ai déjà indiqué, les produits d'oxydation sont l'acide formique ]et l'anhydride carbonique. ( 947 ) Pour la série des alcools polyatomiques, on a, en effet : C=H"0-4-40^ CO- t- CH=0--:-2H^0, Glycol. C'H'O" -t- 50 CO- -f 2 CHH)- 4 2H=0, Glycérine. C*H'°0M-60^- C0= + 3CH='0M 2H»0, Erythrite. • • • ■ ) C«H"0«-h80 ^.= C0^ -+-5CH=0^ + 2H='0. ilannite. » Dans ces formules, l'anhydride carbonique ri'stant en proportions équivalentes, on voit ([ue, à mesure que s'introduit dans la molécule ime fois de plus le groupement fonctionnel alcool secondaire (CHOH), la dé- composition nécessite un atome d'oxygène en plus et donne naissance à une nouvelle molécule d'acide formique CH'O^. » On arrive à un résultat du même ordre, en rapprochant les réac- tions qui correspondent d'une part aux acides glycolique, glycérique, man- nitique; et, d'autre part, aux acides oxalique, tarlronique, tartrique et saccharique. » Tous ces faits se rassemblent en une seule formule, si l'on admet que l'oxydation du groupement fonctionnel alcool secondaire se produit d'après la relation CIIQH-r- 0= CH^Ov » On trouve de même pour les autres groupements CH^OH -i 20 =^ o,5C0- 4-o,5CH^O- f- H=0, Alcool primaire. CO OH + o,5 O --=- CO^ + o,5 H^O, Acide. CHO -^ i,5 0^CO=-f-o,5H=0, lldéhyde. CO f- o = co^ .\^célone. CH= + 20 = CH=0=. Carbure. C. R.,i89(i, :i' Semestre. (T. CXXllI, .N- 22.) 12.4 ( !)'.« ) )' Il en résuUeiait, pour le glucose, par exemple, le mode d'oxydalioii suivant : CIPOll -}- / 2 O |o,5CO-+ /o,5CIi=0^+ / H»0 'cHO +|i,50 ' CO -f- 1 +(o,5H*0 ou C'U'-U" f- 7,5 0 i,5CO= - 4,5CH-0=H- i,5H"0 L'expérience donne en efïet une formule identique à celle-ci. » Cas KxcEPTioMNELs. — Il y a cependant à celte règle i^énérale des ex- ceptions qui portent toutes sur des corps renfermant dans leur constitution des restes de carbures (CH^ ou CH- ), comme c'est le cas pour les alcools monoatoiniqucs. » De njcme que l'alcool cLhyliquc se transfcjrnie en aldéhyde et acide acétique, le niéthylc CH' restant uni au groupement oxydé, de même l'oxydation des propvlghcols, des acides lactiques, donne naissance à de lacide acétique au lieu d'acide formique; il se produit aussi de l'aldéhyde dans ces conditions. » Cette résistance spéciale du groupement carbure permet d'expli(|uer la grande stabilité de l'acide succinique en présence du permanganate acide. Ce corps peut être considéré comme résultant de l'union de deux molécules d'acide acétique, chacune ayant perdu dans son groupement carbure ((JP) un atome d'hydrogène, ainsi (|ue le montrent les synthèses effectuées par Nœdelcke, d'une part, et Steiner, de l'autre. La stabilité de l'acide succinique s'explique si l'on admet que les deux molécules d'acide acétique s'unissanl conservent, dans le composé qu'elles forment, leur résistance spéciale au permanganate acide. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Action du iiitrute d'ammoniaque *Mr/'Aspergillus niger. Note de xM. C. Taxkkt. « I. La culture de V Aspergillus niger, telle que Uaulin l'a fait connaître, est aujourd'hui courante. Semées sur le milieu nutritif (jue cet auteur a composé, les spores de la Mucédinée germent en moins de vingt-quatre heures à l'air libre et à une température de 3o° à 35°. Le mycélium nais- sant s'étale d'abord comme un voile léger, qui va rapidement en s'épaissis- saiil; puis des conidiophores se dressent sénés à sa surface, qu'ils font 1 (949 ) ressembler à du velours blanc; des spores on conilies noires ne tardent pas à se former à leur extrémité et le qnatfième jour V Aspergillus m'ger mûri est devenu noir brunâtre. » II. La marche de la végétation est tout autre, comme je viens de l'observer, qnand on double ou triple la dose de nitrate d'ammoniaque du liquide de Raulin et que de oS"", dS par loo'^^'' on la porte à o^'', 5o et mieux o^', 7^. Sur un milieu ainsi surnitiaté et maintenu à 3o°-4o'', les spores A"" Aspergillus ne produisent qu'un mycélium qui ne fructifie pas ou à peine, si toutes les vingt-quatre heures on a soin de remplacer par du liquide neuf celui que V Aspergillus vient d'épuiser en partie. Ce mycélium, qui n'émet pas de conidiophores, n'est pas velouté et reste blanchâtre; il pro- lifère jusqu'à remplir complètement les vases où on le cidlive, et si on le transporte alors dans d'autres plus grands on peut l'y nourrir pendant un mois sans le voir sporuler. Dans une cuvette de 4 décimètres carrés de surface, on peut récolter, au bout de dix jours, jusqu'à aoos'' d' Aspergillus représentant Bo^"" de matière sèche. » A la température de 20° à 22" le nitrate d'ammoniaque, même à la dose de i^'', n'empêche plus la fructification de Y Aspergillus, il la ralentit seulement, et, contrairement à ce qui arrive quand on le cultive sur la li- queur de Raulin normale, V Aspergillus, tout en sporulant, continue encore longtemps à s'accroître. » m. En même temps qu'on force V Aspergillus à végéter à l'état de my- célium, on voit sa nutrition s'accompagner de phénomènes chimiques re- marquables : de l'acide nitrique libre apparaît dans le licpiide de culture el de l'amidon se forme dans le tissu du Champignon. » Acide nitrique. — C'est un faitconiui que, lorsqu'on cultive l'^jyoer- gillus à la manière ordinaire, on trouve très souvent de l'acide oxalique dans son liquide de,culture. Or, dans celui de V Aspergillus réduit à la vie mycélienne, cet acide fait complètement défaut. Mais si l'on y verse du violet de Paris, ou voit le réactif virer au bleu, puis, par une addition mé- nagée d'alcali, redevenir violet alors que la liqueur est encore très acide au tournesol, ce qui indique comme ]iossible la présence simultanée, à l'état libre, d'im acide minéral et d'un aciile organique. Ainsi amené à re- chercher la nature de ces acides, j'ai leconnu que le dcimier n'était autre que l'acide citritpie qui entrait dans la composition de ma liqueur, et le premier l'acide nitrique. En |)résence d'un excès de nitrate d'ammoniaque, V Aspergillus {.•o\\?,r\nM\\e en partie l'ammoniaque du sel et met ainsi l'acide en lil)erlé. J'ai pu doser jusqu'à o^'', 4° AzHO' pour loo" de licpiide cul- ture. » Pour nCnriiinr la présence (d'acide nitrique libre, il était nécessaire d'isoler cet acide en évitant soif^neusement toute réaction capable de décomposer le nitrate d'am- moniaque. J'y suis arrivé en agitant les liquides de culture avec une grande quantité d'élher, soit après les avoir concentrés au quart, soit après les avoir additionnés de 20 pour ICO de nitrate d'ammoniaque. Ce nitrate, comme celui de potasse, possède la singulière propriété dVdever le coefficient de partage de l'acide nitrique faible et de 1 : 160 (coefficient de l'acide à o, 25 pour 100) ou 1 : 100 (coefficient de l'acide ào,5o pour 100) ou 1:66 (coefficient de l'acide à l pour 100), il porte ce coefficient jusqu'à 1:8. Il s'ensuit donc que l'acide se dissout en notable proportion dans l'éther. Par une nouvelle agitation de celui-ci avec de l'eau, en l'absence de nitrate l'acide reprend son faible coefficient et repasse en grande partie dans l'eau où il est alors facile de le caractériser. » Dans plusieur.s expériences, j'ai vu V Aspergitlus produire à chaud 1 7 d'acide pour 1 00 de son poids, et à froid i , 5 à 6 pour 1 00. » Amidon. — \] AspergiUus cultivé sur la liqueur de Raulin normale ne renferme pas d'ainidon, tandis qu'il y en a toujours dans celui dont on a empêché ou même seulement retardé la sporulation. Cultivé à 3o''-4o°. sur une liqueur surnitratce à base de glucose ou de lévulose, V Aspergillus en contenait 3 pour 100; avec l'isodulcite, 4 pour 100; l'arabinn.se, ■>.,']'^ pour 100; la manuite, i,3 pour 100, etc. L'/l.Y>er^<7/a^ élabore l'amidon aussi bien à l'obscurité qu'à la lumière. » Cet amidon ne se présente pas sous la forme de grains comme celui des végétaux supérieurs. Quand on examine au microscope V Aspergillus traité par l'iodure ioduré, on ne voit pas de granulations bleues dans les tubes mvcéliens, niais ceux-ci a|)paraissent teintés en bleu clair avec une coloration seulement plus intense aux points où ils se renflent et se ra- mifient. L'amidon ne fait donc qu'imprégner le tissu où il se trouve à l'état insoluble, car V Aspergillus bien lavé n'en abandonne pas à l'eau froide. » Après avoir isolé cet amidon, j'ai pu constater son identité chimique avec l'amidon ordinaire. Ce principe n'ayant été que rarement signalé dans les Champignons, c'était une question intéressante à résoudre ('). » (') Le détail de ces recherches sera publié dans h- Ihilleliii de la Société chimique. ( 9''>i ) ANATOMIE. - De r application des rayons Rôntgen à t'ètule du squelette des animaux de l'époque actuelle. Note de M. V. Lemoixe, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Depuis la Commiinfcation que j'ai eu l'iionneur de faire à l'Académie dans la séance du 9 novembre sur l'application des rayons Rontgen à l'étude des ossements fossiles, j'ai entrepris des recherches comparatives concernant le squelette des animaux de l'époque actuelle ('). Ces nou- velles études ont porté sur deux ordres de considérations assez diffé- rentes. » Tout d'abord, j'ai envisagé uniquement l'état physique des pièces os- seuses actuelles, et je les ai étudiées dans les mêmes conditions que celles des ossements fossiles, c'est-à-dire absolument dénudées de parties molles et à une période de dessiccation aussi complète que possible. » A l'observation des os intacts, j'ai joint celle des pièces fractionnées, et les coupes pratiquées sur diverses têtes m'ont paru le plus utilement répondre à ce genre de considération. » Dans un tout autre ordre d'idées, nos Musées renferment, pour cer- tains types de l'époque actuelle, des pièces comparables par leur rareté et leur importance aux restes des animaux ibssiles. Dans ces conditions, toute mutilation, si intéressante qu'elle puisse paraître pour l'étude, se trouve absolument interdite. Les pièces d'une autre part étant conservées dans l'alcool, on peut se demander quelle est l'influence du liquide en question et si les rayons Rontgen pourront être utilisés à ce point de vue, comme ils l'ont déjà été avec tant de profit pour les organismes gorgés de leurs liquides normaux, qu'on les envisage vivants ou récem- ment morts. >) Au sujet des pièces osseuses sèches, j'ai joint à la présente Commu- nication des radiophotographies relatives à des Mammifères, à des Oiseaux, à des Reptiles et à des Poissons de l'époque actuelle. Les types ont été choisis de dimensions assez variées, puisque à côté d'une patte de lion se trouvent des mandibules de l'ours des cavernes, du marcassin, du veau, du chevreau, du mouton, du daman, de petits carnassiers et de divers (') Ces recherches ont été poursuivies dans le laboratoire du D'' Remy et avec le contrôle de M. Contremoulin. Je leur adresse ici tous mes remercîments. ( P'i^ ) rongeurs. C'est avec la plus grande netteté que tons les détails de la conformation intérieure des os se trouvent mis en évidence et avec une précision exiréme que peuvent être étudiés les deux modes de dentition dans leurs rapports rcciprotpies. » D'une autre part, toutes les facettes articulaires des pièces osseuses voisines étant mises à la fois en évidence, l'étude souvent si capitale de leurs rapports récipro(|ues devient des plus faciles. » l.e fragment de mandibule de l'ours des cavernes, à cause de sa fra- gilité spéciale, ayant été imprégné de gélatine, on voit que les pièces osseuses ainsi solidifiées se prêtent aussi fort bien à ce genre d'examen. » Les tètes d'oiseaux (perroquet, canard adulte et sortant de son œuf) également radiophotograpliiés sont remarquables comme finesse de dé- tails et cela à tel point que toutes les parties de l'oreille interne peuvent être appréciées immédiatement. » Je crois pouvoir en dire autant pour les crânes et les mandibules de divers reptiles f crocodiles, tortues, varans et plusieurs Lacertiliens). Le mode lie fixation des dents, les encoches pour la réception des organes de remplacement, sont particulièrement bien mis en évidence. Il en est de mêmepourlçs mâchoires et les dents de poissons (types en aiguilles, types coniques, tvpcs mamelonné^, pour divers représentants du groupe des Télosléens; dents de st[uales, de l'aies, pour les poissons dits cartilagi- neux). Ou peut voir combien sont distinctes les diverses rangées de dents, en réalité superposées. » Une pièce de Poisson-scie est remarquable par la mise en évidence de tous les détails de sa texture. Ou conçoit tout le parti que l'Ichlvologio pourra tirei" de l'emploi du nouveau procédé, au sujet de la contexturc des pièces squelettiques de poissons. » Nous croyons doue pouvoir conclure que l'application des rayons Riinigen à l'étude du squelette desséché des animaux actuels est appelée à rendre les plus grands services; que non seulement la nouvelle méthode comj)lète et perfectionne les procédés d'observation usités jusqu'ici, mais que, de plus, elle pourra fournir des données nouvelles. » Si nous envisageons le second point de vue que nous avons indifjué plus haut, celui de l'étude des animaux rares, conservés dans l'alcool, nous ne pouvons mieux faire que d'attirer l'atteution sur deux radiophoto- grapliiés relatives à un jeune Emen éclos depuis douze jours, que M.Milnc- Edwards a bien voulu mettre à ma disposition. » Quoique, d'une façon générale, l'alcool paraisse peu favorable |)our ( 953 ) l'appliralioii des rayons Rontgeii, on voit quel parLi nous pouvons tirer de l'emploi de la nouvelle mélliorle pour l'étude des diverses pièces d'un sque- lette aussi particulièrement intéressant, soit que l'on considère le groupe si spécial des oiseaux auquel il appartient, soit que l'on envisage le slade encore peu avancé de son évolution, u PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Les Bactériacées de la houille. Note de M. lî. Reivaum-, présentée par M. Ph. Van Tieghem. « Lorsque l'on parvient à donner auK lamelles de houille une transpa- rence suffisante, on y distingue, dans un grand nombre de cas, des cor- puscules sphériques de très petites dimensions, disséminés ou groupés en amas irréguliers, rappelant par leur aspect celui des zooglées bactériennes. » Pour réussir ces préparations délicates, on doit choisir les fragments homogènes, ne montrant, à la loupe, aucune trace de fissure; cette précau- tion permet d'atteindre la minceur extrême indispensable et de détruire celte sérieuse objection : que les microrganismes auraient pu s'introduire de|juis la formation du combustible. » La houille présentant extérieurement quelques indices d'organisation végétale nous a paru réunir les conditions les plus avantageuses pour ce eenre d'études. » Nos recherches ont porté sur des charbons provenant de la transfor- mation en houille du bois de Cordaïte, A' Arthropitus, d'écorces de Sigil- laires, de troncs de Fougères arborescentes; elles ont porté également sur le charbon qui Forme les galets connus sous le nom de cailloux ou galets de houille et que l'on rencontre disséminés dans les couches de schistes, de grès et dans la houille môme. Nos échantillons ont été recueillis dans les bas- sins de Saint-Etienne, de Commentry, de Decazeville, de Saint-Éloi, d'Autun, de Vicoigne, par conséquent, dans des gisements variés et à dilférents niveaux géologiques. » Nous avons l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie une pre- mière série de photographies, représentant des préparations de houille, suffisamment amincies pour être transparentes, et faites dans des bois d'Ar/hru/nlus de Saint-Etienne et de Commentry. Ces |)réparations sont dirigées, les unes perpendiculairement aux rayons cellulaires du bois, les autres, au contraire, dans le sens de ces mêmes rayons. M Entre les fibres ligneuses principalement, et occupant les rayons cel- ( 954 ) lnlaires, se soient de longues bandes plus claires, formées par la réunion d'une infinité de petits corps sphériques mesurant, les uns o'*,4 à o^,^), les autres alteii>iianl i^^ à i"^, 3, isolés ou réunis en diplocoquescten chaînettes, en tout semblables à des Microcoques. M On ne peut distinguer leur enveloppe, mais ils sont entourés d'une bordure noire cpii les fait nettement ressortir sous la forme de petites sphères blanches (' ). » L'accumulation des Cocci dans rintcrvallc occupé jadis par les ravons cellulaires s'explique facilement |)ar la présence des matériaux de réserve rassemblés ordinairement dans cette partie des tiges végétales qui était, à celte époque, envahie en premier lieu par les Bactériacées, comme cela se voit encore de nos jours. » Parmi les nombreuses Bactériacées que nous avons rencontrées dans les bois silicifiés de Saint-Etienne, que M. Van Tieghem a observées le pre- mier dès 1879 ^^ dont il a décrit les ravages, il n'y a guère que le Micro- coccus hymenopha gus et ses variétés qui, par ses dimensions et .sou habitat, pourrait être rapproché de ceu\ que nous décrivons aujourd'hui. Mais, comme l'identification est impossible pour le moment, nous les désignerons sous le nom de Micrococcus Carbo, var. A, var. B, la variété A. étant beau- coup plus abondante que la variété B. » Sur certaines préparations, au milieu de cesdeuK variétés, se rencon- trent des formes de passage, allongées, ovoïdes, des Uaclerium, et d'autres mieux définies, des Bacilles. La forme bacillaire est constituée par des bâtonnets dont la longueur oscille entre 1 1^,5 et 2''', et la largeur mesure 01^,7, généralement isolés, (juelquefois couplés par deux, arrondis à leurs extré- mités, sans enveloppe distincte, mais entourés, comme les Microcoques décrits plus haut, d'une bordure noire au milieu de laquelle ils se déta- chent, comme de |)etits cylindres blancs. Nous désignerons ce Bacille sous le nom de Bacillus Carbo. » Des observations que nous venons de mentionner il résulte que la houille offrant de faibles indices d'organisation, ne présentant aucune fis- sureayant permis à desmicrorganismes de s'y introduire accidentellement, renferme des quantités considérables de Microcoques et de Bacilles. » Les deux questions suivantes, d'une grande portée, se présentent im- médiatement à l'esprit : (') Celte bordure est sans doule la matière de la houille même, autrefois ramollie, au milieu de laquelle les Cocci ont été emprisonnés après sa dessiccation. » 1° Les Bactériacées de la houille ne seraieiii-L^les pas simplement les mêmes que celles, si variées de formes et de dimensions, signalées dans les véfifétanx: fossiles et qui se seraient houillifiées en môme temps que les plantes où elles se trouvaient, par un procédé encore à trouver, mais indé- penn'antde leur présence? » 2° Ou bien sont-elles les Bactériacées spécifiques de la houille, r'est- à-dire peut-on leur attribuer les transformations chimiques qui ont amené la cellulose et ses variétés à la composition actuelle des différentes espèces de houilles. » En réponse à la première de ces questions, nous dirons que les Bactériacées de la houille constituent des amas beaucoup i)lus considérables que celles rencontrées dans les végétaux conservés par la silice ou le carbonate de chaux ; d'autre part, les espèces de la houille sont moins variées de formes et de dimensions que celles des plantes pétrifiées. » En outre, si les Microcoques et les Bacilles avaient été houillifiés en même temps que les tissus où ils se trouvaient, ils se seraient colorés comme ceux-ci et ne formeraient pas des bandes claires au milieu de la houille provenant de ces tissus. » Quant à la seconde question, nous necrovons pas que l'on puisse y ré- pondre immédiatement. On sait, eu effet, que le travail bactérien amène, quand il n'est pas gêné, la disparition lente, mais complète de tous les tissus végétaux; si donc les Bactériacées ont fait la houille, il est nécessaire d'admettre que leur travail a été arrêté à des moments divers pour les différents combustibles. » Nous lie saurions, en ce moment, que faire des hypothèses plus ou moins fondées sur la nature des causes qui ont enraye l'œuvre de destruc- tion bactérienne. » MINÉRALOGIE. — Les minéraux néogènes des scories plomheiises athéniennes du Laiirium (Grèce). Note de M. A. L^choix, présentée par M. Fouqué. " Les Athéniens ont exj)loilé ;ivec la plus grande activité les mines du Laurium, pour l'exlraction de l'argent et du plomb. Le minerai (^galène) était traité sur place, souvent sur le bord même de la mer, dan^^ laquelle étaient jetées les scories. Celles-ci, encore très riches en plomb métallique et en galène non réduite, sont exploitées, aujourd'hui,;! la fois comme source de plomb et comme fondant de certains minerais du Laurium. C. R., i^yG, 2* Semestre. ( ! . CXXIll, ^'22.1 ' ' » L'eau (le mer, on agissant (le|)iiis plus de deux mille ans sur les élé- ments métalliques et particulièrement sur le plomb de ces scories, a déve- loppé, à lonrs dépens, de nombreux minéraux cristallisés, en partie déjà signalés |)ar Kœchlin, voin Ralh et Gcnth, minéraux fpie je me suis |)roposé d'étudier, d'une façon spéciale, lors d'une récente mission en Grèce. La collection que j'ai réunie résulte de mes récoltes personnelles et de l'oMi- geance aimable de M. Georgiadès. Elle renferme toutes les espèces déjà connues dans ce gisement curieux avec, en outre, quelques autres nou- velles. » Ces minéraux, tons plomhifcres, sont surtout implantés sur les lingots ou les globules de plomb ([ue renferment des scories lourdes, souvent bul- Icuses. Quand le plomb a disparu, les géodes ainsi produites sont tapissées de cristaux pouvant atteindre plusieurs centimètres. I^cs [)locs formés de plomb et de charbon de bois, avec ou sans scories silicatées, m'ont aussi fourni de fort beaux cristaux, généralement plus petils, mais beaucoup plus abondants que dans la gangue précédente. Enfin, des blocs de litharge, résidus de coupellation, ont été trouvés riches en minéraux néogènes. )' Les espèces recueillies sont les suivantes : laurionite, penfieldite , fiedle- rite, phosgènite, céritsite, anglésitc, auxquelles il faut joindre matlockite et hyc/roce'ru.ii!e, qui n'avaient |)as encore été observées dans ces conditions. » Matlockile ( Pb( 11*. l'IiO). — Ce niiiitral est Irùs rare en petits cristaux jaunes, groupi's. Dans les fentes d'un morceau de charbon de bois, se sont rencontrées de très petites lames p{oo i), ni (i i o), /;' (i oo), oflrant d'intéressantes propriétés opti(iues. En lumière polarisée parallèle, elles sont constituées par quatre plages extérieurement limitées par deux larges faces m{i i o) et une jietile facette /j'(i oo), et séparées les unes des auties par deux bandes monoréfringentes parallèles à m. L'extinction des secteurs se fait suivant les faces /i'(ioo). En lumière convergente on peut constater que dans chaque secteur (normal à la bissectrice aiguë négative) le plan des axes optiques est perpendiculaire à A'.aE -^55" environ, la dispersion est forte avec p<;('. Les zones monoréfringenles sont uniaxos et produites par le croisement à angle droit des orientations propres aux deux secteurs adjacents. La matlockite vient donc grossir la liste déjà longue des minéraux pseudoquadratiques : son réseau est orlhorhombique. » Penjieldite (2 Pb CI-. PbO). — Les prismes hexagonaux de piMilieldile attei^'nenl 3"", ils présentent rarement les facettes a'(i 121) : le minéral est uniaxe et positif el ne présente aucune anomalie optique. Les groupements à axes parallèles sont fréquents et se manifestent par de petites gouttières a' a'. » Laiirionile [Hb CI-, l'b (011)]-. — La laurionite est le minéral néogène le plus abondant; il se trouve sous les deux formes signalées par Kœchlin el vom Hath : les cristaux, toujoui's aplatis suivant g^ {o\ o), sont, ou bien terminés par yy (00 i ), ou bien ( 9-57 ) par 16'^ 6*^'; (i 5 i) : j'ai oljservé une inacle à axes rectangulaires dans laquelle les faces ^^' des deux individus sont sur le même plan. » Fiedleriie. — Les cristaux décrits par vom Rath n'avaient que 2"'™ : j'espère pouvoir publier prochainement une analyse de ce minéral dont la composition n'est connue que qualitativement. Les formes se rapportent à deux types : j'ai en effet retrouvé les macles aplaties suivant /('(loo) et ofîrant les faces /j(ooi), avec de nombreuses faces de la zone A'r/"^ [(c/'f/^"/;»^) (544), rf^iii), [cP b^ g') {^j ']■]), c?" 6- '^2' (5.24.24), VÔ^ii"^'^ J (5- 12. I2)J, et d'autres formes plus rares. Quand p{ooi) manque à leur partie inférieure, ces macles offrent l'aspect de celles de cer- tains cristaux de spliène. » Les cristaux non niaclés sont très allongés suivant l'arête />/i', parfois aplatis parallèlement à p : ils présentent les mêmes formes que les cristaux macles, mais possèdent des aspects très variés, à cause des diverses combinaisons que constituent ces formes entre elles. )) La fiedleriie possède un clivage très facile suivant /i' (loo) [vom Ralli l'indique parallèle à p (oo i )]. » Phosgénite (PbCO^. PI Cl-). Les cristaux de phosgénite sont extrêmement riches en faces très brillantes déjà décrites : quelques-uns d'entre eux sont lamellaires sui- vant p. >> Cérusile (PbCO'). La cérusite est toujours aplatie suivant g^ (oio), parfois maclée suivant ?n (iio): les formes lés plus fréquentes sont /«(iio), e^(oi2), i 1- J e' (o 1 1 ), e' (o3 I ). e^ (o2 I j, 6- ^ I I I ). )i Hydrocérusite (3PbO. aCO'^.Il-O). Ce minéral rare constitue dans des géodes des lames hexagonales, transparentes, uniaxes et négatives, ou des enduits nacrés. » Anglésite (PbS(J'). L'anglésite est peu commune en petits cristaux : «'(io4). fl- ( I 02), m{\ 10), allongés suivant une arête a^a^. » Les divers minéraux qui viennent d'être décrits forment entre eux des associations favorites. La penfieldite est toujours associée à la fiedlerite ; celle-ci remj)lit souvent à elle seule des géodes distinctes, même dans les blocs riches en laurionite. Ce dernier minéral est plus particulièrement associé à la phosgénite, à la cérusite, rarement à Fanglésile : les beaux cristaux de cérusite se trouvent dans des géodes tapissées d'hydrocérusite. Quant à celle-ci, elle existe surtout dans les cavités des blocs de litharge. » Des huit minéraux des scories du Laurium, trois seulement (^penfieldite, laurionite, fiedlerite') leur sont spéciaux ; les autres se rencontrent, et avec les mêmes formes, dans le chapeau de fer des fdons de galène : ils y pro- viennent de l'altération du sulfure de plomb. » Ces mêmes derniers minéraux ont été trouvés par Daubrée dans les tuyaux de plomb servant à alimenter les thermes romains de Bourbonne- les-Bains; ils s'y sont formés par les mêmes réactions qu'au Laurium, (958 ) c■"e^t-à-cli^e par l'allai|ue du |)l<)inb métallique par des eaux chlorurées. » 11 n'est pas très extraordinaire que les trois oxychlonires spéciaux au Lauriuni ne se soient pas produits à Bourbonne; j'ai pu, en cirel, constater qu'ils sont attaqués facilement par l'eau douce : or, l'eau ! La température de l'air était de 3° au-dessous de zéro et la pression de jôi""'. La direction était ENE; elle a été constatée à l'aide d'un ballon lumineux, lancé quelques instants a^ant le départ. Le ballon s'est immédiatement perdu dans la brume. » Nous sommes restés sans nouvelles jusqu'à mardi matin et nous supposions que le ballon était perdu. Nous avons reçu alors une lettre d'un habitant de Graide, petite commune des environs de Dinant, nous apprenant que notre aérostat avait été retrouvé dans la forêt voisine. Les paysans l'avaient fort maltraité en s'en emparant, et le filet est entièrement perdu, mais le diagramme a été sauvé. " Le diagramme constate que le 1j .lion est parvenu à la hauteur de iTooo'", à peu près égale à celle que donnait le calcul des poids. La courbe tracée par l'enregistreur est très nette et très régulière. » La température minima est de —60°; elle a été obtenue environ trois heures après l'arrivée du ballon au sommet de la trajectoire, où il a plané pendant très longtemps. Le minimum précède immédiatement le moment où le Soleil a dû se montrer |)our l'altitude à laquelle le ballon- sonde se trouvait alors. La courbe indique pendant tout le planement des ondulalious de quelques centaines de mètres correspondant avec des variations analogues de la courbe thermométrique. » L'ascension a été d'une rapidité extrême, elle n'a duré que quarante minutes. La descente a été moins rapide, elle a pris environ une heure et demie. » Le thermomètre a inditjuc - VV' au moment où le ballon a atteint l'altitude de 1 5 000 mètres. » Il est fort remarquable de constater que la décroissance de la tempe- ( 962 ) rature, pendant cette ascension nocturne, est une des moins rapides que nous avons obtenues jusqu'ici, quoique nous ayons toujours eu soin d'opérer en ploiu soleil. Cette circonstance semble établir qu'avec notre panier parasoleil et notre système de ventilation naturelle, nous obtenons bien, pendant la journée, la véritable température de l'air. Il serait témé- raire de tirer d'une seule observation nocturne la conséquence que nous avons atteint à tt ooo mètres la couche de température invariable pendant toutes les heures de la journée et dans toutes les saisons de l'année ('); nous devons signaler ce fait à 1 atlontinn des observateurs. » Nous devons ajouter que partout le matériel des ballons-sonde a été retrouvé, ce qui est un encouragement pour la continuation des ascensions nocturnes, surtout en prenant des précautions que nous avons indiciuées pour que 1^ descente du ballon soit exécutée après le lever du Soleil. Mais les ascensions nocturnes ne peuvent être tentées qu'avec nue force ascen- sionnelle très considérable, parce que l'aérostat ne profile pas de réchauffe- ment (lu gaz qu'il renferme par les ravons solaires, ce qui diminue forcé- ment le poids des appareils qu'on envoie dans la haute atmosphère. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Note acIditionTiellc à la Commumcnlion prècèdenle, sur les relations entre les mouvements lunaires et les mouvements baromé- triques (*). Note de M. A. Poincark, présentée par M. Mascart. « Les choses me semblent se passer comme si les causes extérieui-es conservaient leur entier effet sur les mouvements relatifs qui se produisent dans l'enveloppe gazeuse, légère, éminemment mobile, divisible, expan- sive et compressible, emportée par la Terre en sa rotation et sa trans- lation. » Ne considérons ici que l'action de la Lune. (') Nous donnons les altitudes pour nous conformer aux habitudes et répondre à la curiosité du public, mais nous préparons un travail dans lequel nous chercherons à relier par une loi au moins empirique la décroissance de la pression barométrique avec celle de la température. Nous ferons remarquer que, pour donner tous les résul- tats qu"on en attend, les ascensions simultanées de ballons-sonde doivent èlre exé- cutées non seulement avec des instruments identiques, mais avec des ballons de même volume, de même poids et de même imperméabilité. (') Comptes rcnr/ii.':, p. 85o de ce A'olume. ( 9^3 ) » Soient : F ou — F, soulèvement ou resserrement de l'enveloppe p;u- l'effet du passage de la Lune; y. ou —a, déclinaison boréale ou australe de l'astre; a, latitude d'un point de son méridien; /?, p' , a, Opp, etc., comme à la Communication sus-rappelée. » F cos(a — a.) représente le soulèvement ou la compression et F sin (a — a.) le glissement au point considéré. » Soulèvement ou compression et glissement vers la Lune sont respec- tivement : à /7, F et o; à a : — F et o; à y, F cos 2a et F sin 2a; à Opp, —F cos 2 7. et F sin 200; aux deux extrémités du diamètre normal à la ligne /ja, o et F. » La combinaison des glissements des couches atmosphériques les unes sur les autres forme comme deux courants inverses, dont l'axe reste dans un méridien de l'espace tournant lentement, qui partent de part et d'autre de a, ont à mi-route leur maximum d'accélération et vont se rencon- trer en p. » Cependant, dès que oc s'éloigne de zéro, cette marche n'est pas con- tinue. Aucun courant méridien ne peut franchir les courants d'est de l'équateur si les circonstances ne le localisent sur le Globe, et ici le Globe tourne sous la direction méridienne du courant. De même aucun courant ne peut franchir le pôle en conservant une même direction méridienne. » Ces diverses conditions tendent à établir l'égalité en valeur absolue des quatre quantités, soulèvement, ou baisses barométriques aux^ et p' eX. compressions, ou hausses, aux a et Opp. L'égalité est d'ailleurs assurée par l'effet mécanique de la rotation : la zone atmosphérique considérée est comme un anneau qui tourne rapidement en oscillant légèrement dans son plan sous l'effort périodique d'une attraction extérieure. » Quand la Lune est à l'équateur, la traction F exercée sur l'atmosphère a toute sa force aux deux pôles, et, n'étant pas interrompus, les courants méridiens op])osés profitent des vitesses acquises, viennent se heurter au point de passage, barrent le courant d'est et produisent un exhaussement barométrique qui détruit l'effet de F. D'autre part, à l'antipode, l'augmen- tation de pression ne peut pas se produire, parce que, au fur et à mesure de la compression, l'air s'écoule à la fois à l'arrière et sur les deux côtés. » Même en dehors des équilunes la traction, exercée à la fois sur les deux pôles, ou dans leur voisinage, est toujours très grande. Avec ce fait, la réduction rapide des longueurs des parallèles et l'aplatissement du pôle C. R., 1896, 2' 5e/nesirc. (T. CXXin, N» 22.) ^-^ ( 964 ) concourent à la protliiction des énormes mouvements de hausse et de baisse constatés dans les régions polaires. » L'augmentation rapide de l'écartement des spires de la trajectoire de la trace de la Lune à l'approche de l'équaleur, le renflement équatorial et la variation des rayons de courbure expliquent les changements bruscpies qui apparaissent dans les mouvements atmosphériques, quand la Lune arrive entre les cinquième et dixième parallèles. » J'aurai à revenir sur l'importance capitale de la combinaison des ondes, ainsi que des cumulations. » M. L. Lei-iiappe adresse une Note relative à un procédé pratique de pro- duction de l'acétvlène. M. L. HoLTz adresse une Note intitulée « Le microphone et la décou- verte des sources ». M. BouKTEÏEFF adrcssc une Note portant pour titre « Nervo-psychose ». A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. Jja séance est levée à !\ heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOGItAPlIKjUR. Ouvrages reçus dans la séance du 3o novembre 1896. Principes sur la Théorie des fondions elliptiques et applications, par P. Appell, Membre de l'Institut, Professeur à l'Université de Paris, et E. Lacour, Maître de Conférences à l'Université de Nancy. Second fascicule. Paris, Gaulhier-Villars et fils, 1896; i vol. in-S". (Présenté par M. Appell.) ( 9^^ ) Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Miuistère de l'Agri- culture, par M. I\-P. Dehérain, Membre de l'Institut, Professeur de Phy- siologie végétale au Muséum d'Histoire naturelle. aS novembre 1896. Paris, Masson etC'*; i fasc. in-8°. Bulletin mensuel du Bureau central météorologique de France, publié par E. Mascart, Directeur du Bureau central météorologique. Année 1896. N" 9, septembre 189G. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1896; i fasc. in-4°. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Deuxième série. Tome XX. Octobre 1896. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1896; I fasc. in-8°. Histoire de la Médecine vétérinaire, par L. Moulé, Médecin-vétérinaire, contrôleur du Service de l'Inspection des viandes de Paris. Paris, Maulde et C'% 1891-1896; 2 vol. in-8°. (Présentés par M. Berthelot.) Acta mathematica. Journal rédigé par M. G. Mittag-I^effler. 20 : 2. Paris, Hermann ; i fasc. in-4°. (Présenté par M. Hermite.) Précis d'Histologie, par M. Mathias-Duval, Professeur à la Faculté de Médecine de Paris, Membre de l'Académie de Médecine. Paris, Masson et G'* ; I vol. gr. in-S". (Présenté par M. Ranvier.) Dixième congrès de Chirurgie ; Paris, 1896. Président : M. le Professeur Félix Terrier. Paris, Félix Alcan, 189G ; i vol. gr. in-8''. (Présenté par M. leD'^Guyon.) Annales de Géographie, publiées sous la direction de MM. P. Vidal de la Blaciie, L. Gallois et Emm. de Margerie. Bibliographie des années i8g4 et 1890. i5 juillet 1895, lô septembre 1896. Paris, Armand Colin et C'* ; 2 vol. in-8''. (Présentés par M. Grandidier.) Exploration scientifique de la Tunisie. Description des Echinides fossiles des terrains jurassiques de la Tunisie, recueillis par M. Le Merle, Membre de la Mission de l'exploration scientifique de la Tunisie; par M. Victor Gauthier. Paris, Imprimerie nationale, 1896; in-8°. (Présenté par M. Milne-Edwards.) Revue de Physique et de Chimie et de leurs applications industrielles, publiée sous la direction scientifique de M. P. Schutzenberger, Membre de l'Institut, Professeur au Collège de France, etc. N" 1. 10 novembre 1896. Tours, Deslis frères. Annales de l'observatoire météorologique du mont Z?/a«c (altitude 4358™), publiées sous la direction de M. J. Vallot, Fondateur et Directeur de l'ob- servatoire. Tome II. Paris, Steinheil, 1896; i vol. in-4". La fatigue et la respiration élémentaire du muscle, par le D"' Joséphine ( i)^^ ) j JoTEYKo, de la Faculté de Médecine de Paris. Paris, OUier-Henry ; i broch. iii-8». Ministère de l'Intérieur. Statistique sanitaire des tulles de France et d'Algérie déplus de 20000 habitants, au nombre de 117. Bulletin mensuel. Août 1896. Melun, Imprimerie administralive ; i fasc. in-8". •-i»««« On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai (les Grands-Auguslins, n" 55. lepuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4'. Deux les, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel art du i" janvier. Le prix île l'abonnement est fixé ainsi qii'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Dnion postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : n Michel et Médan. iCliaix. Jourdan. RuIT. \ens Courtin-Hecquet. Germain etGrassin. Laclicse. onne Jérôme. inçon Jacquard. iAvrard. Fcrel. Muller (G.). rges Renaud. iLefounuer. F. Robert. J. Robert. V Uzel Caroir. n ... Massif. •mbei) Pcrrin. Henry. Marguerie. I Juliot. i Ribou-Collay. Laniarche. Ralel. Roy. Lauverjat. Crepin. Drevct. Gratier et C'". Hochelle Fouchcr. Bourdignon. Dombre. Vallcc. Quarré. rboui mont' Fcrr. \ noble. lavre. Lorient. chez Messieurs : ( Batimal. ( M°" Texier. Bernoux et Cumin. Georg. Lyon < Cote. I Chanard, ( Ville. Marseille Ruai. Montpellier Moulins . . . \ Calas, \ Coulel. . . . Martial Place. / Jacques. Nancy Grosjcan-Maupin. Nantes Nice. I Sidol frères. ( Loiseau. i Veloppé. I Barma. / ViscontI et C" Nimes Tliibaud. Orléans Lu/.eray. 1 Blanchier. Poitiers „ j I Druinaud. Bennes Plihon et Hervé. RocheforI Girard (M""). Bouen S'-Étienne Toulon Langlois. Toulouse. ■ / l.estringant. Chevalier. i, Bastide. ( lîumèbe. \ Gimct. ( Privât. , iioisselier. Tours 1 Péricat. ' Suppligeon. ( Giard. Valenciennes. Lemattre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. Berlin. Bucliarest. chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen ! et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C'*. Dames. l'riediander et (ils. Mayer el Millier. Dg^„„ l Sclimid, Francke et Bologne . Zanichelli. / Uamiot. Bruxelles ] MayolezetAudlarte. ( Lcbégue el C". \ Solscheck et C». ' ( Carol ) Millier. Budapest Kilian. Cambridge Dciglilon, BellelC". Christiania Cammermeyer. Constanli'nople. . Olto Keil. Copenhague Hijsl et fils. Florence Seeber. Gand lloste. Gênes Beuf. Cberbulicz. Genève ! Genrg. ( Slapeliiiolir, La Haye Belinfanle fréics. ^ Benda. ( Paynl Barlb. \ Brockhaus. Leipug \ Lorentz. Max Rube. Twielmeyer. Desoer. ^'^Se iG„„,é. Lausanne. chez Messieurs : ; Dulau. Londres Hachette et C" ' Nuit. Luxembourg. .. . V. Buck. / Libr. Gulcnberg. .Madrid P"'"" y f"ssel. j Gonzalés e hijos. ' F. Fé. Milan i""'^" f"'"- ' Ilœpli. Moscou Gaulier. / Furclibeim. l^'aples Margbieri di Gius. ( Pellerano. ; Dyrsen et PfeifTer. Neiv-Vork j Slechert. ' Westermann. Odessa Rousseau. Oxford Parker el C" Palerme Clausen. Porto Magalhaés el iMoiiiz. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescherct G'". Rotterdam. Kramers et (ils. Stockholm Samson et Wallin \ Zinserling. I VVoIff. Rome . S'Petersbourg. Turin. Vienne. Bocca frère». Brero. Clausen. RosenbergetStllier Varsovie Gebelhner et Woin Vérone Drucker. ( Frick. i Gerold cl C". ZUrich Meyer el Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i83o. ) Volumo in--!"; i8i3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à Si^Décembre i865.) Volume in-i"; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume 10-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : imel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, parM.M. .\. DERBÊsel .\.-J.-J. Solikr.— .Mcinoiru sur le Calcul des Perturbations qu cprouvcni les léles, par M. Hansen.- Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phéaomènesdigcsLifâ, parliculiéremenl dans la digestion, des matières SCS, par M. Claude Bernard. Volume in -4°, avec Ss planches; i85G 15 fr. )me II : Mémoire sur les vers inleslinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iSSo par l'Académie des Sciences : le concours de i853, el puis remise pourcelui de 1856, savoir : « hludicr les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- entaircs, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la nature !S rapports qui exisleni entre l'étal actuel du règne jrganique el ses états antérieurs •, par M. le Professeur Bronn. In-4''. avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. la même Librairie les Hémoires de l'Académie des Sciences, et les Hémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Science»- N° 22. TARI.E DES ARTICLES. (Séa,.ce d.i 50 novembre 1896.) MÉMOIRES ET COMMUN ICATIOIVS DKS MKMHKES KT DBS CORHESPONDANTS DR L'ACADÉMIE. Pages. M. le MiNisTiii: i)i; i.'Instiiui^tion publiqïk adresse une ampliation du Décret par lcc|ucl le l'résidciil de la Hépubliqui approuve réleclion de M. Michel teVr, M. II. l'oiNC.^itE. — Sur les solutions pirio dii)iics et le principe de moindre action. . M. Mvs(:ai;t. ICxploralion rricotifique on I. a lion !)iS M. Tu. SciiLŒsiNG. — Dosage de l'acidi nilri(|nc dans les Ciiux de la Seine) de- l'Yonne cl de la Marne, pendant les dcr- nii'i'i'S rrni'* fMïl 1(1 ib Pages- M. L. Ranvikii. — Des Ijuipliatiqnes de la villosilé intestinale clie/. le rat cl le lapin. gsS i\l. l'KiuioTiN. - Sur la coniêlc périodique Giacobini 9^5 MM. Cnov.v et IIoUDAillk. — Délcrniinalions aclinonn-triqucs faites au mont lilanc... 918 .M. Ari'i:i.i. présente à l'Acodéinie le deuxième fascicule des « Principes de la tliéjric des fondions illipli(|ucs et applications », qu'il a publics en collahoralion avec ■M. Z.«co(// 9^2 MEMOIUES PIIESENTES. M. .Sir.iin-.MKNTK.Mii adresse une rcclama- lioTi lie prii>rilé pour ses travaux sur la conslilulioD géologi(iue des Pyrénées. 933 CORUESPOADAIVCE. M. le MiMsTiu-: l'i-: L'I.v.sTiiUeiioN ruiiLiijri: invile l'Académie à lui présenter une liste de deux candidats pour une place de Membre arlistc du liuieau des Longitudes, laissée vacante par le décès de M. liruimer. 9^3 M. le Seciikt.viiik i-KliPiiTLia. signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Ouvrage de .M. A. Moulé, intitulé « His- toire de la .Médecine vétérinaire <■ gIS .M. V. Maiiotti;. - Sur les singularités des équations linéaires aux dérivées partielles du premier ordre 933 .M. K. CoTTON. - Sur les équations linéaires aux dérivées partielles du second ordre ^ deux variables 936 .M. Uaoui. liuicAUD. — Sur un déplacement remarquable 9jy M. (J. Dauzkns. — Sur l'entropie moléculaire. ij'|o M. V. Thomas. — Sur l'absorplion de l'oxyde nitrique par le bromure ferreux (j'|j M. Levât. — Sur la trempe de l'acier à l'acide plicniquc i|'|3 M. L. i'Eiiunix. — Action du permanganate de potasse sur les alcools polvalomiques et leurs dérivés y |j M. C. TANniiT. — Action du nitrate d'ammo- BlI-LtlIN BIBLIOCRAPllIQll: niaquc sur \'As/>cr^'illiis riiger 9'|8 M. Lk.moim;. — De l'application des rayons Hontgen à l'élude du s<|uclclle des ani- maux de l'époque actuelle 9.S1 M. B. lîiîNAii.T. — Les Baclériacécs de la bouille 953 M. A. Lacuoix. — Les minéraux néogcnes des scories plombeuses atbénicnnes du Laurium ( Grèce ) 9'<3 'SL J. Blayac. — Sur le Crétacé inférieur de la vallée de l'Oued Clicrf ( province de Conslantine) 9-18 MM. G. lliaiMrrf et G. Besançon. — Sur l'ascension du ballon-sonde de Paris 9')! M. A. PoiNCAKK. — Note addilioniielle à sa précéilcntc Communication sur les rela- tions entre les mouvements lunaires et les mouvements barométriques gOj M. L. Leciiai'I'K adresse une .Note rclalive à un procédé pratique de production de l'acclvlène 964 M. L. Iloi.TZ adresse une Note intitulée « Le microplione et la découverte des sources ». 9G4 M. IloiKTi:iEl'i' adresse une Noie portant pour titre « iServo-psychose > 9^4 964 lAIUS. — IMPULMEIUE GAUTIIIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 3ô. /r (ifrttttl .'(ïfttTHItR Vtli. DEC 23 1896 1896 b^^n SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR «Vf. IjES SECaÉTAIRES PERPÉTUEIiS. TOME CXXIII. N^ 23 (7 Décembre 1896), PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1896 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDIS, Adopté dans les séan'ces des 23 juin 1H62 et 2/j mai 1875. I.es Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Acadi'mie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analvse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un vohime. Il y a deux volumes par année. Articlk 1" . — Impressions des travaux de l'Académie. T,es extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages \y,\r numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lusou communiqués par les Correspondants de l'Académie com])rennenl au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cei)endant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompterendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. Article 4 . — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux Irais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5.. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les SaTants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au pins tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. DEC 23 1896 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 7 DÉCEMBRE 1896, PRÉSIDENCE DE M. A. CORNU. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — La pleurésie de l'homme étudiée à l'aide des rayons de Rônlgen. Note de M. Cii. Bouchard. « Si l'on place le thorax d'un homme bien portant entre le tube de Crookes et un écran |)hosphoiescent, on sait qu'on voit apparaître snr cet écran le squelette du thorax figuré par une bande noire verticale à bords parallèles, et de chaque côté par des bandes obliques moins foncées re- présentant les côtes. Déplus, on voit à droite de la colonne, vers le milieu de la rc,o;ion dorsale, une ombre portée par le cœur où l'on peut discerner les battements. Enfin, l'ombre portée par le (oie avec sa convexité supé- rieure monte et descend dans la cavité thoracique suivant les mouvements respiratoires. En dehors de ces ombres, tout le reste du thorax apparaît en clair également des deux côtés. Le médiastin masqué par la colonne n'apparaît pas. C. H., 1896, i' Semestre. (T. CXXIll, N" 23.) I27 ( 9«8 ) » Chez trois hommes atteints de pleurésie droite avec épanchement, j'ai constaté que le côté du thorax occupé par le liquide plcurétique présente une teinte sombre qui contraste avec l'aspect clair du côté sain; que si l'épanchement ne remplit pas la totalité de la cavité, le sommet de ce côté reste clair et que la teinte sombre dessine la limite supérieure de l'épan- chement, telle qu'elle est établie par la percussion et par les autres moyens liabituels de l'exploration physique; que la teinte sombre se fonce de plus en plus à mesure qu'on l'observe en descendant de sa limite supérieure, où l'épanchement est plus mince, vers les parties inférieures, où il est plus épais et où son ombre se confond avec celle du foie. » J'ai reconnu de plus que, dans ces trois cas de pleurésie droite, le médiaslin, qui n'est pas apparent à l'état normal, porte une ombre à gauche de la colonne et figure un triangle à sommet supérieur, et dont la base se continue avec le cœur. » Ce triangle est l'ombre portée par le médiastin déplacé |)ar la poussée latérale de l'épanchement et refoulé vers le côté sain cUi thorax. » Dans un quatrième cas où l'épanchement n'existait plus, mais avait laissé à sa suite une rétraction du côté malade, c'est de ce côté que le mé- diastin déplacé faisait ombre. » Assurément le diagnostic peut être fait aussi sûrement et aussi com- plètement par les procédés habituels de l'exploration, et l'application de cette méthode est soumise à des conditions qui en rendent encore l'emploi j)eu pratique. Mais, sans compter la précision plus grande que la radio- scopie donne à la constatation des déplacements du médiastin, elle a l'avan- tage de faire contrôler une méthode par une autre, un sens par un autre. Elle a surtout l'avantage précieux pour l'enseignement de pouvoir faire constater simultanément et d'un seul cou[) d'oeil, par toute une assemblée, l'existence, l'élendue, la profondeur d'un épanchement dont chacun pour- rait assurément se rendre compte, à l'aitlc de la percussion, mais seule- ment d'une façon fragmentaire et par une exploration personnelle. » Je crois inutile d'indiquer les applications qui se présentent à l'esprit et qui peuvent introduire la radioscopie dans l'étude d'autres épanche- ments ou même dans la recherche des changements de volume, de forme ou de densité, que la maladie peut produire dans les parties profondes. Nous sommes en droit d'espérer que l'exploration par les rayons de Rontgen ne rendra pas à la Médecine de moindres services qu'à la Chi- rurgie. » (0%) CHIMIE MINÉRALE. — Sur la composition des gaz qui se dégagent des eaux minérales de Bagnoles de l'Orne; par M. Ch. Bouchard, en commun avec M. Desgrez. « J'ai signalé, l'an dernier ('), la présence de l'argon et de l'hélium mélangés à l'azote dans certaines sources sulfurées et silicatées des Pyré- nées. J'ai eu l'occasion, cette année, de constater, à la source même des eaux silicatées de Bagnoles de l'Orne, le dégagement abondant de grosses bulles gazeuses, dont le nombre et le volume me rappelaient ce que j'avais observé en particulier à la source de la Raillèrede Cauterels. J'ai recueilli ces gaz avec le concours de mon confrère, M. le D"" Censier, et j'y ai constaté, à raison de 5 pour loo, la présence de l'acide carbonique, qui n'existait pas dans les eaux de Cauterets; j'ai reconnu aussi l'absence de l'oxygène et des gaz combustibles. gS pour loo des gaz de l'eau de Bagnoles de l'Orne présentant les caractères négatifs de l'azote, je me suis demandé si l'on n'y trouverait pas, comme dans les gaz de Cauterets, l'areon et l'hélium mélangés à l'azote. » Cette recherche, en ce qui concerne les gaz de Cauterets, avait été faite avec l'assistance et sous la direction de M. Troost, qui avait absorbé l'azote par le magnésium. La même recherche, pour les gaz de Bagnoles, a été faite, dans mou laboratoire, par M. Desgrez, qui a absorbé l'azote à l'aide d'étincelles d'induction, en présence de l'oxygène préparé par électrolyse, et d'une solution concentrée dépotasse. » Quand le volume du gaz a cessé de diminuer, on a fait passer l'étin- celle encore jjendant une demi-journée, sans obtenir la moindre réduction. » L'oxygène ayant alors été absorbé par le pyrogallate de potasse, le volume du gaz restant était 4™', 5 pour loo""' du gaz initial. Le gaz résiduel a été maintenu sur le mercure, pendant quatorze jours, au contact de frag- ments de potasse fondue plusieurs fois renouvelés. On l'a introduit alors dans le tube de Plùcker et, pour épuiser les dernières traces d'azote, on a fait passer pendant dix jours, sans interruption, l'étincelle d'induction. » Pour l'examen spectroscopique, on a fixé à la division loo de l'échelle la raie jaune du sodium; la raie rouge de l'hydrogène se trouve alors à la division 48, celle du lithium à la division 89. Un échantillon d'argon don- (') Comptes rendus, t. CXXI, 2 septembre iSgS. ( 970 ) nait alors les tleux raies ronges moins réfrangibles que celles de l'hydro- gène, caractéristiques de ce gaz, aux divisions 20 et 25. » Un échantillon d'hélium donnait une raie rouge et la raie jaune D' du spectre solaire aux di\isions '1 r cl ioi,5. » Noire tube de Pliicker a fourni deux raies rouges situées aux divi- sions 20 et 25, c'est-à-dire caractéristiques de l'argon. Il présentait égale- ment la raie rouge /\i et la raie jaune D' du spectre de l'hélium. » Les raies de l'héhum él.iiciit beaucoup moins accentuées que celles de l'argon, qui étaient très brillantes. » Les gaz qui se dégagent des eaux de Bagnoles de l'Orne ont donc pour composition, en volume : Acide carbonique 5,0 Azote 90 > 5 Argon 4,5 Hélium traces 100,0 » Depuis ma première Communication, ou a constaté la présence de l'argon dans d'autres eaux sulfureuses. Je ferai remarquer que, si les eaux de Bagnoles ne sont pas sulfureuses, elles sont silicatées comme celles de Cauterets. » ANATOMIE GÉNÉRALE. — La théorie de fa confluence des lymphatiques et la morphologie du système lymphatique de la grenouille; par M. L. Rax- VIKR. « Le système Ivmphatique de la grenouille (Ifana esculenta et tempo- raria) présente une disposition qui a exercé la sagacité d'un très grand nombre d'analomistes, depuis l'anizza et Rusconi jusqu'à nos jours. Il |)résenle une telle ampleur que Vulpian a pu dire, avec une apparence de raison, que la grenouille est une éponge lymphatique. Tous savent que, sous la j)ean de cet animal, il existe de A'astes poches auxquelles on a donné le nom de sacs lymphatiques. Ces sacs sont séparés les uns des autres par de minces cloisons, mais ces cloisons sont perforées. Il en ré- sulte qu'un liipiide introduit sous pression dans un quelconque des sacs pénètre dans les sacs voisins et successivement dans tous les sacs lympha- tiques de l'animal, aussi bien daos ceux qui sont situés profondément dans ( 97^ ) la cavité pleiiro-péritonéale, tels que la grande citerne rélropéritonéale et le sac périoesophanjen, que dans ceux qui sont sous la peau. Finalement, le liquide arrive dans les cœurs lymphatiques, les traverse, pénètre dans les veines, les suit jusque dans l'oreillette droite du cœur sanguin, puis est projeté dans le ventricule et de là dans tout le système artériel. Celte expérience si simple, si facile à réaliser, cette expérience de cours, montre clairement pourquoi une substance toxique, introduite dans un sac sous- cutané de la grenouille, détermine si rapidement les effets de l'intoxi- cation. » En présence de ce fait si extraordinaire, on conçoit que Vulpian, qui était surtout un physiologiste, se soit laissé entraîner à y voir un phéno- mène d'imbibilion analogue à celui que présente une éponge; mais il s'agit là, en réalité, de quelque chose de bien plus compliqué et d'un mécanisme autrement rapide, dans lequel entrent en jeu deux sortes d'organes con- tractiles : les cœurs lymphatiques et le cœur sanguin. » On a cru pendant longtemps que les sacs lymphatiques sous-cutanés constituaient à eux seuls tout l'appareil lymphatique de la peau de la grenouille, et ce qui confirmait dans cette idée, c'était surtout un Tra- vail que fit le prince Jean Tarchanoff dans mon laboratoire. Cet habile physiologiste, ayant injecté de bleu de Prusse les sacs sous-cutanés du membre abdominal de la grenouille, vit la matière colorante se répandre dans la membrane interdigitale et y dessiner un admirable réseau. Ce ré- seau fut pris pour un réseau lymphatique cutané. C'était là ime erreur cjue j'ai adoptée pendant longtemps et que j'ai conservée jusqu'au moment où je suis arrivé à injecter les véritables lymphatiques de la peau. J'ai rendu compte de mes recherches à ce sujet dans une Communication antérieure ('). Que sont donc les lymphatiques injectés par Tarchanoff dans la membrane interdigitHle? M II m'est facile de le dire aujourd'hui. Ce sont des lymphatiques sous- cutanés, tout comme les sacs lymphatiques eux-mêmes. Ils nous fournis- sent l'image de ce que ces sacs ont été à une phase de leur développement. Cette conception morphologique qui, ce me semble, n'est pas sans intérêt, mérite d'être développée. Dans une série de Conununications antérieures et surtout dans la dernière (-), je crois avoir montré que des lymphatiques mis en contact peuvent s'ouvrir les uns dans les autres et même former par (') Comptes rendus, t. CXX, p. iSa; iSgS. (') Comptes rendus, 3o novembre i8g6. / ( 972 ) confluence des canaux ou des ampoules de grandes dimensions. Supposons que chez la grenouille cette propriété, ou plutôt cette force, soit considé- rable, ou bien qu'elle ne rencontre qu'une faible résistance, on concevra sans peine la formation de ces vastes cavités auxquelles on a donné le nom de sacs lYmphatiqucs. Il y a eu d'abord sous la peau des lympliatiques cana- liculés. Ceux-ci ont émis des bourgeons. Ces bourgeons se sont étendus, ils se sont ouverts les uns dans les autres, et il s'est formé ainsi un réseau lymphatique semblable à celui que l'on observe encore dans la meni!)rane inlcrdigilalc; puis l'accroissement, l'extension et la confluence se poursui- vant, tout a été envahi, et le processus ne s'est arrêté que là où il a ren- contré une résistance insurmontable. Cette résistance, nous en observons les organes dans la couche cornéenne de la peau, dans l'aponévrose qui recouvre et protège les masses musculaires sous-jacentes, dans les cloisons qui séparent les sacs, enfin dans les filaments vasculaires et nerveux qui, dans les sacs dorsaux, paraissent entièrement libres ou dénudés, mais qui sont revêtus de l'endothélium lymphatique, ainsi qu'on peut s'en assurer par l'imprégnation d'argent. » Les filaments vasculo-ncrvcux dont je viens de parler ne sont pas les seuls qui marquent la limite de la confluence lymphatique; il y en a d'autres exemples non moins saisissants et dont l'importance semble d'autant plus grande que la disposition que j'ai en vue maintenant conduit à la conception morphologifpic du tissu des ganglions lymphatiques; mais je m'en occu- perai dans une autre Communication. Je veux cependant dès aujoiu'd'hui poser les jalons qui doivent tracer la route. Je dirai même par avance que c'est le but que je poursuis en faisant la Communication présente. » I^a grande citerne rétropéritonéalc, les gaines périvasculaircs qui en partent pour envelopper les vaisseaux sanguins qui, sillonnant le mésen- tère, se rendent à l'intestin et le sinus qu'ils forment au niveau de l'inser- tion intestinale, tout cela a été fort bien décrit et figuré par Rusconi. J^e sinus reçoit les lymphatiques de l'intestin. » Comment sont constitués ces lympbaticiucs ? Sont-ils comparables à ceux que l'on observe chez les mammifères ? Y a-t-il quelque chose d'ana- logue au chylifère central? » Notons d'abord que chez la grenouille il n'y a pas de villosités intes- tinales. Celles-ci sont représentées par des plis, ou plutôt il n'y a rien dans l'intestin de la grenouille qui corresponde aux villosités, car les plis dont je viens de parler pourraient bien être les analogues des valvules conni- ventes. Ces plis ont une disposition fort élégante. ( 973) » J'engage ceux qui voudront les observer à faire la préparation que je vais (lire. On remplit d'alcool ordinaire l'intestin d'une grenouille, on le fend ensuite suivant sa longueur, on l'épingle sur une lame de liège, la face interne en haut, puis on l'examine dans un bain d'alcool au tiers. On sera frappé de l'élégance de la disposition des plis intestinaux. Cette dis- position varie suivant l'espèce (/?. escidenta et temporaria)^ elle varie sui- vant la région du pylore jusqu'au gros intestin. Je ne veux pas la décrire maintenant. Qu'il suffise de savoir que chaque pli est occupé par un lym- phatique affectant la même orientation. Autant de plis, autant de lympha- tiques. Cependant, l'image des plis ne correspond pas absolument à celle des lymphatiques, car ceux-ci vont d'un pli à l'autre sans discontinuité, c'est-à-dire qu'il y a dans l'intestin grêle de la grenouille un lymphatique parallèle à la surface de la membrane, formant un méandre très compliqué et dont le plan est dessiné par l'ensemble des plis intestinaux. » Il est peu de préparations plus élégantes et plus instructives qu'une coupe transversale de l'intestin grêle de la grenouille dont les lympha- tiques sont injectés de bleu de Prusse et les vaisseaux sanguins de carmin. Chaque pli semble être une villosité intestinale de mammifère, avec son chylifère central et ses capillaires marginaux. Mais, comme on vient de le voir, il y a là une disposition tout autre, au moins en ce qui touche au système lymphatique. Pourtant, cette disposition peut être ramenée à une loi mor|)liologique générale par la théorie de la confluence des lympha- tiques. Si l'on imagine, en effet, que pendant le cours du développement il soil arrivé dans les plis intestinaux de la grenouille un grand nombre de lymphatiques indépendants, comme ceux qui forment le chylifère central des mammifères, et que ces lymphatiques, après s'être ramifiés, se soient fondus les uns dans les autres, on comprendra, sans peine, l'édification de cette sorte de fleuve lymphatique qui parcoui't l'intestin de haut en bas en assurant son irrigation lymphatique par un nombre considérable de branches latérales, subdivisées et confluentes. » La confluence n'est cependant pas complète. En effet, en un nombre considérable de points du fleuve, de la rivière, ou, si l'on veut, du lac lymphatique de l'intestin, on observe que le courant est barré par des travées minces ou plus ou moins épaisses. Ces travées, qui paraissent for- mées de fibres conjonctives, sont tapissées de cellules endothéiiales lym- phatiques, comme celles que l'on observe à la surface des filaments vas- culo-nerveux des sacs lymphatiques dorsaux. Des travées analogues, mieux marquées encore, habituellement plus épaisses, s'observent dans le sinus ( 974) lymphatique qui occupe le point d'attache de Tintestin au mésentère. Elles sont tendues comme des cordages entre la face interne du sinus lympha- tique et la paroi externe des vaisseaux sanguins qui le traversent. Souvent ces traires, anastomosées les unes a^'cc les autres , forment un réticulum entièrement comparable à celui du tissu, dit adénoïde, des ganglions lym- phatiques. » C'est, du reste, tout ce qui, chez la grenouille, peut représenter les ganglions Ivmphatiques, car on n'v rencontre jias d'autre trace de ces or- ganes qui commencent à |)araitre chez quelques sauriens, s'observent chez les oiseaux et sont si nombreux chez les mammifères. » On n'observe pas non plus chez la grenouille de vaisseaux correspon- dant aux troncs lymphatiques (les vertébrés supérieurs, à moins que l'on ne veuille considérer comme tels les quatre vaisseaux qui, émanés des cœurs lymi)liatiques, aboutissent au système veineux. Tout le reste, à coup sur, appartient à ce que j'ai désigné sous le nom de capillaires lympha- tiques. Ainsi, ces vastes sacs sous-cutanés seraient ties capillaires lympha- tiques. C'est là une opinion, quelque paradoxale qu'elle paraisse, à laquelle conduit l'Anatomie générale. Ces cavités, en effet, n'ont pas d'autre paroi que leur endothélium, et cet endothélium est formé de cel- lules polvgonales qui, bien qu'elles soient moins fortement denliculées que celles des capillaires lymphatiques des mammifères, n'en appartiennent pas moins au même type. » Il reste une question à traiter, une des questions les plus graves. Je l'ai réservée pour la fin. Cette question, les histologistes qui m'ont suivi l'ont sans doute pressentie, c'est celle de la communication des lym- phatiques avec les cavités séreuses. Schweigger-Seidel etDogiel ont observé dans la membrane rétropéritonéale, cette membrane qui sépare la cavité pleuropéritonéale de la grande citerne lymphatique rétropéritonéale, des trous (|ui établissent une communication entre la cavité du péritoine et le système lymphatique. Il me semble que la théorie de la confluence vient jeter un jour nouveau sur celte question. » Qu'il me soit permis de faire remarquer tout d'abord (|uc, eu em- bryologie, on ne saurait conclure de l'affinité à inie origine commime ou à l'étroite parenté. Les trompes utérines débouclicut dans la cavité pé- ritonéale, leur revêtement êpithélial se poursuit jusqu'à la peau. Celui qui en conclurait que l'endothélium péritonéal, l'épithélium génital et l'épi- derme forment un seul système se couvrirait de ridicule » On peut donc admettre que les lymphatiques ont de l'affinité pour ( 975 ) les séreuses sans croire pour cela que les uns et les autres aient une ori- gine commune et appartiennent au même système organique. Voilà pour- quoi la découverte de Scluveigger-Seidel et Dogiel, précédée de celle de Ludwig et Schweigger-Seidel sur la communication de la cavité péri- tonéale des mammifères avec les lymphatiques du centre phrénique, quel- que brillante qu'elle fût, a eu, momentanément, une influence fâcheuse sur la Science. » PALÉONTOLOGIE. — Monographie des Eléphants quaternaires de l'Algérie. Note de M. A. Pomei,. « Les espèces que j'ai décrites sont au nombre de six, y compris un Mastodonte peu connu. Elles appartiennent à deux horizons géologiques quaternaires, séparés par un faible envahissement de la mer avant déposé des sédiments littoraux, aujourd'hui émergés. » Le Mastodonte est très voisin du M. Borsoni, si ce n'est kii; il provient du terrain pléistocène du Saint-Amand. Le même gisement a fourni des restes tout juste déterminables de XElephas meridionalis . Je ne pense pas qu'il puisse y avoir doute pour cette détermination. » J'ai donné le nom à^Elephas lolensis (^àelo\ , Iulia Caesarea, Cherchel) à une espèce remarquable par l'étroitesse de ses molaires, fortement on- dulées, crispées, présentant une certaine analogie avec Elephas antiquus, avec lequel je l'avais d'abord confondu, mais qui en diffère par des lames plus serrées, au nombre de treize seulement à la dernière molaire, au lieu de seize. E. mnaidriensis de Malte, qui a le même nombre de lames, a la dent beaucoup plus large, So""" au lieu de 36""™. Cette espèce se trouve dans le terrain de plages marines émergées, sahel d'Alger, Cherchel, Mos- taganem, qui divise les terrains quaternaires de la côte algérienne en deux horizons très distincts, celui à Elephas meridionalis et celui à Elephas atlanticus, entre lesquels il constitue un troisième horizon intermédiaire. n C'est dans ce terrain quaternaire supérieur, à Palikao, que se trouve un Éléphant pynice, que je ne peux assimiler à E. melitensis; car la seule molaire inférieure que j'en connaisse, quoique concordante à peu près par la taille, en diffère par des détails de structure des lames qui la composent; il faut attendre des éléments plus complets pour la mieux caractériser. » Ij Elephas atlanticus, que j'avais déjà depuis assez longtemps distingué, dans une Note sur Ternifine, dans V Association française pour i avancement C. R., I^()6, 2- Semestre. (T. CXXIII, N' 23.1 I28 ( 976 ) des Sciences, est une grande espèce bien distincte, connue par de nombreux débris et des dents à formule très distincte et qui lui est particulière. La quatrième molaire présente, en effet, dans les autres espèces, le même nombre de lames que la troisième, 8 au lieu de 9 qui existent ici. » La formule totale est, dans VAllanticus, 3 + 6 -f- 8 -)- 9 -t- 10 -1- 12; les défenses étaient volumineuses; un Ironron médian de i"*;! i™,i5 de dia- mètre. Les lames des molaires sont épaisses, à émail ondulé, anguleuses vers leur milieu, de manière à figurer des losanges irréguliers et imparfaits, bien différents de ceux à'Elephas africanus. Celle espèce a été prise eu effet pour V Africamis par Gervais, d'après une màchelière de Millésime. Elle est commune à Palikao, se retrouve à Pointe-Pescade, à laSinia, à Aboukir, dans le quaternaire supérieur. » Elephns africanus Cuv. — On a longtemps discuté sur la question de sa- voir si cette espèce avait été observée en Europe, ce qui ne paraît plus contestable, du moins dans la péninsule Ibérique. En Afrique, sa patrie actuelle, sa présence n'a rien que de très naturel. Mais il n'est pas aussi certain qu'elle y ait vécu dans la région atlantique à l'époque romaine. Il n'est plus douteux qu'elle n'y ait apparu vers la fin des temps quaternaires. On la trouve, en effet, dans les atterrissements des pentes, dans les limons du fond des grandes vallées, comme la Mitidja et là bien au-dessous du ni- veau des substructions romaines. C'est bien Y Africanus, la forme en losange de la couronne des lames ne permet pas d'en douter; il y a identité absolue. La formule des lames dentaires est 7 4- 8 ou 9 -1- 10 -1- 12. C'est encore une autre anomalie. Ce qui en est une encore, c'est que le radius a sa tête supérieure sy nostosée au cubitus par d'assez fortes trabécules. Je n'ai aucun exemple, dans les vivants et les fossiles, d'une pareille soudure. » Dans les dessins rupestresaux traits grossiers des rocbers du Sud-Ora- nais, on remarque des galbes d'une espèce d'Éléphant très grossièrement figurés, mais très reconnaissables, dont j'ai reproduit quelques exemples. On ne peut mettre en doute l'intention de représenter des animaux de ce genre; il est plus difficile d'en reconnaiire l'espèce; il est très présumable que c'est YElephas allanticus que les artistes préhistoriques ont voulu re- présenter, et l'on peut constater que le pavillon de l'oreille y présente une forme spéciale, caractérisée par l'existence d'un lobe inférieur qui diffi-re beaucoup du lobe inférieur des Eléphants de l'Inde et de ceux d'Atrique, et que l'on peut considérer comme caractéristique de l'espèce fossile quater- naire. » ( 977 ) PALÉONTOLOGIE. — Les Rhinocéros quaternaires de l'Algérie. Note de M. A. Pomel. « Depuis que l'Académie m'a fait l'honneur de me décerner un prix pour la publication des monographies paléontologiques des Vertébrés qua- ternaires de l'Algérie, j'ai continué mes recherches et mes publications sur le même sujet. J'ai aujourd'hui l'honneur de lui faire hommage d'une nou- velle monographie, celle des Rhinocéros de nos terrains quaternaires. Les plus connues sont : » 1° Rhinocéros (^Atelodus) Maurilanicus . — Les molaires supérieures sont du type de celles du Rh. bicornis, mais en diffèrent par l'absence de plis et de côtes sur la paroi extérieure, qui est unie. Le bord incisif infé- rieur est incomplet, mais ne paraît pas avoir été aussi court que dans le Rh. simus. Les os des membres indiquent des formes trapues. » Les ossements ont été trouvés dans la sablière de Ternifine, sur le plateau d'Egris. » 2° Rhinocéros suhinermis. — C'est encore un représentant du sous- genre Atelodus. Un os du nez ne montre, pour porter la corne, que des rugosités très peu développées, en sorte que la corne nasale, si elle exis- tait, devait être très peu marquée, d'où le nom. Il n'y avait aucune trace de cloison nasale. » La mandibule s'atténuait fortement en avant et devait être beaucoup moins obtuse, par exemple, que dans Rh. simus. » Les ossements des membres sont relativement assez grêles, et les fé- murs ont leur troisième trochanter assez fortement étalé, mais les récur- rences n'en sont pas connues. » Le gisement de ces ossements se trouve à la pointe Pescade, près d'Alger, dans une grotte ouverte par des travaux de chemin de fer dans des dépôts alluvionnaires superposés à des dépôts marins appartenant à l'ho- rizon des plages quaternaires émergées. » 3° Les grottes d'Aïn-el-Turk, à l'est d'Oran, renferment les débris d'une autre espèce insuffisamment connue, très voisine de l'espèce précé- dente, mais ne pouvant être confondue avec elle, quoique appartenant au même horizon stratigraphique, supérieur aux plages marines émergées. M 4° L'existence d'une quatrième espèce est attestée dans ces plages quaternaires soulevées elles-mêmes appartenant au milieu de cette époque, ( 978 ) mais elle n'a pu être étudiée; elle est signalée d'après un fémur de forme tra])ue, qui a été enlevé par un coup de mer avant qu'on ait pu le re- cueillir. » L'âge du gisement de Palikao est probablement le même que celui de Pointc-Pescade; car on y a remarqué des pierres de foyer construites avec la carapace calcaire qui règne au-dessus des atterrissements quaternaires antérieurs aux plages marines émergées. » On pourrait citer plusieurs gisements sporadiques d'ossements de Rhinocéros, qui indiquent que les animaux de ce genre n'étaient pas rares en Algérie aux temps quaternaires les plus récents, et qui ménagent des découvertes inattendues aux explorateurs futurs. » MEMOIRES LUS. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations de l'éclipsé totale du 9 août 1896, dans l'île japonaise de Yézo, par M. H. Deslaxdres. « J'ai été chargé, par le Bureau des Longitudes, d'aller observer au Japon récli|)se totale du 9 août 189G : je présente à l'Académie le résumé des opérations et des résultats. » Pour des raisons diverses, l'expédition a été décidée très tard, et la mission a disposé de cinq semaines au plus pour organiser les nombreux appareils nécessaires à l'élude phvsique complète du phénomène. Il a fallu expédier le ) 7 mai les soixante-dix caisses du gros matériel par Mar- seille et le canal de Suez, sans avoir assemblé et essayé les pièces princi- pales. » D'autre part, la mission elle-même, comprenant quatre personnes, le chef de mission et trois assistants, MAI. Miilochau, Ferdinand Mittau, Joseph Millau, a gagné le Japon par la voie plus courte de l'Amérique et du Canada, et est arrivée à Yohohama le i5 juin, quatorze jours avant le gros matériel. » Là, j'ai |)u terminer les derniers préparatifs et, d'après les conseils des météorologisles jaj)onais, choisir définitivement, comme station d'obser- vation, le petit port d'Yésashi, sur la côte nord de l'île de Yézo. Cette même station a été adoptée aussi par la mission japonaise du professeur Terao, et par la mission américaine du professeur Todd. Enfin, j'ai sou- mis le cas spécial de la mission et sa préj)aration insuffisante à l'amiral de ( 979 ) Beaumont, commandant l'escadre de l'Extrême-Orient, et au capitaine de vaisseau Boutet, commandant du croiseur Alger, désigné pour conduire la mission au lieu d'observation. J'ai reçu d'eur. le meilleur accueil et la pro- messe que toutes les ressources du navire seraient à notre disposition. » Le i""" juillet, la mission, avec son matériel complet, a quitté Yoko- hama sur le croiseur Alger, et est arrivée à Yésashi le 5 juillet. Deux jours après, le matériel entier était réuni, par les moyens du bord, à l'emplace- ment choisi, et le commandant laissait à terre trois officiers et dix marins (mécaniciens, ouvriers d'art), qui resteront attachés à la mission pendant la durée entière de son séjour. Avec ce renfort important, avec l'aide des ateUers du bord, les défauts du matériel ont été facilement réparés et l'observatoire spécial de l'éclipsé a été construit rapidement, malgré l'ob- stacle d'une pluie persistante (pendant les six semaines du séjour, il y a eu seulement huit jours clairs). M Même il a été possible de donner à l'observatoire une extension plus grande que dans l'expédition précédente du Sénégal. J'ai pu, d'une part, reprendre les expériences nouvelles, abordées pour la première fois en 1893, et, d'autre part, organiser encore de nouvelles recherches. On a préparé pour l'éclipsé cinq instruments astronomiques principaux qui por- taient dix-huit appareils distincts, » Les instruments sont : un équatorial de huit pouces, prêté aimable- ment à la mission par M. Janssen ; deux équatoriaux de cinq pouces et de six pouces, un grand pied Cauchoix et un sidérostat polaire. » J^es appareils sont : sept chambres pour la photographie de la cou- ronne, donnant des images du disque solaire deo™,ooi5, o",oo3, o™,oo65, o™,oo5, o^.oi , o"",o3, o™,07 ; deux spectroscopes à réseau et à prismes des- tinés à l'étude de la rotation de la couronne ; deux chambres prismatiques; trois spectroscopes à fente, dont deux pour l'étude du spectre ultra-violet; une lunette de six pouces sur pied spécial, un spectrophotomètre pour les rayons lumineux, un photomèlre pour les rayons calorifiques et un polari- scope. Ces quatre derniers appareils étaient confiés aux officiers de marine, MM. Lebouleur de Gourion et Urbin, lieutenants de vaisseau; M. Dumas, aspirant de marine, qui avaient travaillé à leur construction avec dévoue- ment et habileté. » Malheureusement, le jour de l'éclipsé, le ciel a été couvert, et le pre- mier contact n'a pu être observé; mais, ensuite, les nuages se sont un peu éclaircis, et l'on a pu voir le croissant solaire, mais pâle et avec des bords diffus. Ces conditions peu favorables ont persisté pendant la totalité : après ( 98o) le deuxième contact ('), l'anneau coronal s'est montré à travers les nuages, mais faible et se détachant à peine sur le fond du ciel légèrement éclairé. Aussitôt, je donnai l'ordre il'abandonncr pour les appareils photogra- phiques les poses successives avec plaques différentes, adoptées pour le cas du beau temps, et de poser avec une seule plaque sensible pendant la du- rée entière du phénomène (soit 2™35*). Bref, sur les sept chambres pho- tographiques, les six premières ont fourni une image de la couronne plus ou moins forte; la septième chambre et les appareils spectraux qui exi- geaient plus de lumière n'ont rien donné. M Les photographies (°) montrent l'anneau coronal diffus au bord inté- rieur, large au plus d'un rayon solaire, et presque dépourvu à l'extérieur des rayons caractéristiques; on aperçoit seulement de vagues prolonge- ments dans les directions N.-O., N.-E. et S.-O. Mais ces épreuves donnent nettement la distribution générale de la lumière dans la couronne; leur étude conduit à des conséquences d'ordre général et éclaircit la question de la dépendance entre les taches et la couronne, dépendance indiquée déjà en 1872 comme probable par M. Janssen. » La couronne de 1896 présente, en effet, aux pôles et surtout au pôle nord, une diminution nette de lumière, ce que les Anglais appellent une fente (a rijl^ ('); et, à ce point de vue, elle se distingue de la couronne de 1893, qui correspond à un maximum de taches, alors que, en 189G, la décroissance des taches est déjà notable. Or, si l'on se reporte aux cou- ronnes antérieures, on constate aussi cette large fente polaire dans la phase des taches décroissantes, et même elle est d'autant plus large qu'on est plus éloigné du maximum des taches. Les analogies sont surtout nettes avec les couronnes de 1886, de 1870, de i8ji, qui sont à la même distance du maximum ; même avec celle de 1875, il y a identité, la fente nord, dans les deux couronnes, étant plus noire que la fente sud, et l'équateur est plus brillant que l'équateur ouest. » D'ailleurs, cette fente polaire, qui augmente avec les taches décrois- santes, s'explique bien dans la théorie éruptive de la couronne et dans la théorie électrique, qui sont les deux généralement admises ; car elle s'ac- (') D'après les observations de MM. Leboulleur et Millochau, le deuxième contact a eu lieu à 3''4"'23', temps mojen d'Yésashi, cl le troisième contact à 3''6™57'. (^) Deux épreuves montrent aussi la planète Vénus et faiblement la planète Jupiter. (') La fente nord a son milieu à peu près au pôle nord du Soleil ; la fente sud est un peu portée vers l'est. (98i ) corde avec la découverte récente de Spôrer, qui constate la diminution croissante de la latitude moyenne des taches, dans l'intervalle de deux minima. » En résumé, l'éclipsé de 1896 confirme la loi suivante, indiquée déjà dans une certaine mesure par les éclipses antérieures : Les variations pé- riodiques des taches, qui sont suivies par les protubérances, s'étendent aussi à la couronne et, donc, à l'atmosphère solaire tout entière. » L'importance de celte loi apparaît d'ailleurs plus grande, si l'on remarque que les variations périodiques des taches s'étendent aussi à plu- sieurs éléments du maijnétisme terrestre. » MEMOIRES PRESENTES. M. Fr. Lavdolph soumet au jugement de l'Académie un Mémoire inti- tulé « L'analyse optique des urines et le dosage exact des protéides, des glucosides et des matières saccharoïdes non fermentescibles ». (Commissaires : MM. Bouchard, Potain.) M. A. -G. Grimblot adresse un Mémoire intitulé « Germination des spores de la Truffe » . (Commissaires : MM. Chatin, Van Tieghem.) M. L. MiuiJiNY adresse, comme suite à ses précédentes Communications, un Mémoire intitidé « Modification d'un principe fondamental relatif aux quantités imaginaires ». (Renvoi à l'examen de M. Poincaré.) M. J. NiFFRE adresse une Note relative à un « Compresseur d'air à deux cylindres ». (Renvoi à l'examen de M. Maurice Lévy.) ( 982 ) CORUESPOIVDAIVCE. M. le Secriotaire perpétci:l signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Ouvrage de M. L. Schlesinger, intitulé « Handbuch dcr Théorie der linearen Differentialgleichungen «.(Présenté par M. E. Picard.) ASTRONOMIE. — - Comparaison des observations de Vesla avec les Tables. Note de M. Levead, présentée par M. Lœwy. « En offrant à l'Académie un exemplaire de mes Tables de Vcsla, j'ai l'honneur de présenter le résultat de la comparaison des observations de cette planète faites en 1893 aux observatoires de Greenwich, Paris et Toulouse avec l'éphéméride du Naïuical Almanac et les positions déduites de mes calculs. Obscrvalion — Calcul. ai. Dates. Aautical 1895. Observatoires. Almanac. Juillet 19 Toulouse 4-2,09 20 » -1-2, 12 23 » +2, 17 24 » -1-2, 12 Août 19 Greenwich -1-2,54 21 » -t-2,5l 23 » -1-2,. 58 24 " » 27 » 4-2 ,53 29 » -+-2,59 3o » 4-2,56 3i » 4-2,54 Sept. 2 )i 4-2,48 3 » 4-2,57 4 » 4-2, 5 1 9 » 4-2,54 II )' 4-2 , 38 i4 » -+-2,38 17 » 4-2, 4o Tables Leveau. 4-0,09 4-0,09 4-0, o4 4-0,07 4-0, o5 4-0, 12 » 4-0,04 4-0,07 4-0,04 4-0,02 — 0,02 4-0,09 4-0, o5 4-0, i3 — 0,02 0,00 4-0,07 Nautical Almanac. — 9'9 — 11,0 -11,5 — 11,2 — 1 1 ,0 — 11,1 — 12,0 — 11,9 — 10,4 — 10,4 -11,3 — 9'6 — 11,7 — 10,5 — 10,8 — 9.5 — 10,3 — 9.9 — 9-4 Tables Leveau. — 0,2 — I ,0 -.,3 ' 1 ' -4-o,3 -0,6 --,,8 — '.9 — 0,6 —0,7 -",4 -+-0,5 -.,6 —0,4 -o>7 0,0 -0,7 —0,9 —0,9 ( 983 ) Observation — Calcul. m. 1895. Observatoires. Almanac. Leveaii. Almanac. Leveau. Dates. iXautical Tables Nauticat Tables s s « -, Sept. 20 Greenwicli -i-2,'24 — o,o3 — 9,4 — 1,4 20 » 1-2, 26 4-o,o4 — 7,9 — 0,2 26 » -i-2,29 1-0,09 — 9,3 ^1,5 Oct. /i " -1-2,22 +0,18 — 10,6 —3,2 18 Paris -hi,70 —0,12 — 6,4 -0,4 19 » H-i)67 — o,i5 — 7,0 —0,7 25 Greenwich ''177 — 0,02 — 5,7 1-0,8 Nov. I » -h», 78 -1-0, i4 — 6,5 —0,4 9 » 4-1,54 — 0,o3 — 5,1 4-1,2 18 >i 1-1,42 — 0,02 — 4i5 -r-i,3 GÉOMÉTRIE. — Sur le paraboloïde. des huit droites et les nappes de développées de surfaces. Note de M. A. Rîaxniielm. « Entre les droites de courbure d'une surface et celles des nappes de sa développée, il existe une dépendance exprimée géométriquement par un piiraboloïde que j'ai appelé paraboloïde des huit droites ('). » Si l'on donne les droites de courbure d'une surface et seulement celles de l'une des nappes de sa développée, ce paraboloïde est déterminé ; mais il ne suffit pas pour déterminer les droites de courbure de l'autre nappe. « Je me propose de montrer ce qu'il permet pourtant de connaître rela- tivement à cette dernière nappe. » Soient : (S) une surface; a un de ses points; A la normale en ce point; /; et c les centres de courbure principaux de (S) situés sur A. Menons des points h, c les droites de coiu'bure B, C qui sont, comme l'on sait, les normales en b, c aux nappes (B), (C) de la développée de (S). )) Appelons d, e les centres de courbure principaux de (B) sur B ; ^, A les centres de courbure principaux de (C) sur C; de chacun de ces points partent les droites de courbure D, E, G, II des nappes ("B), (C ). » Supposons que l'on donne les droites de courbure B, C, D, E. Le (') Comptes rendus, séance du 12 février 1872 el Principes et déK'eloppeinenls de Géométrie cinématique, p. 223. C. R., iRf|fi, 2' Semestre. (T. CWIII. N< 23.) ' 29 ( ^H ) paraboloïde des huit droites, que je désignerai parfP), se détermine ainsi : il a pour plan directeur tin plan perpendiculaire à A; ses directrices sont dd' qui joint d au point où C est coupée par le plan (B, E) et ee' qu'on ob- tient de même au moyen du plan (B, D). » Parmi les génératrices de (P) il y a A' qui passe par c et A" qui passe par h. Je rappelle que ces deux droites sont respectivement conjuguées de A par rapport aux nappes (C), (B) et, en outre, que la normale C et la normale à (C), infiniment voisine de celle-ci, qui s'appuie sur A', détermi- nent un élément de normalie {^)c. à (C), qui est de raccordement avec( P) le long de C, et que, de même, il y a pour ( B ) l'élément de normalie (N)^. Puisque (P) et (N)(-. se raccordent le long de C, ces surfaces ont, pour cette génératrice, même plan central, même point central, même para- mètre de distribution de leurs plans tangents. » Le plan des droites C et A" étant perpendiculaire à un plan directeur de (P) est le plan central pour Q. » Les droites C, A" étant des droites de (P), leur point de rencontre i est le point où leur plan est tangent à ce paraboloïde : mais nous venons de voir que ce plan est le plan central, donc le point i est le point central sur C . » Projetons, orlhogonalement, la nappe (C) sur le plan mené du point c perpendiculairement à A. La courbe de contour apparent, ainsi obtenue, a pour centre de courbure, correspondant à c, le point central i. On retrouve ainsi que le centre de courbure de la courbe de contour apparent de (C) est le point de rencontre de A" de C . » Énonçons autrement ce résultat en prenant, non plus une seule surface (S), mais des surfaces que j'appellerai encore (S), pour lesquelles on a les mêmes droites de courbure B, C, U, E : » Des surfaces (S) ont un contact du second ordre au point a. Si leurs dé- veloppées ont une nappe commune (B), les autres nappes (C) de ces déve- loppées, projetées orthogonalement sur le plan mené de c perpendiculairement à A, ont pour contours apparents sur ce plan des courbes qui ont en c un con- tact du second ordre. » Il est facile de construire le paramètre de distribution des plans tangents à l'élément {"S),-, pour la génératrice C. Pour cela, dans le plan (A, C) C) élevons du point i une perpendicidaire à C et prenons sur cette droite le point y, d'où l'on voit le segment ci sous un angle égal à l'angle C) On peut faire la construction dans un plan arbitraire mené par C. (985 ) (A, A') qui mesure l'angle que font entre eux les plans tangents à (N)<. en c et i : le segment yi est égal au paramètre demandé. » Du point y, on voit sous un angle droit le segment gh compris entre les centres de courbure principaux g, h de la nappe (C); on a alors, en désignant par k le paramètre yi : ig X ih = k'^ . a De là ce théorème, en considérant toujours des surfaces (S) comme précédemment : » Le produit des distances du centre de courbure i aux deux centres de cour~ hure principaux d'une nappe (C) de la développée d'une quelconque des sur- faces (S) est constant. » Désignons par / le paramètre de distribution des plans tangents à l'élément de normalie (N)b et pary' le point où A' coupe B. On a , ci ci . jb jb tang(A, A') ~ Jï' ~ tang(A, A") ~ TT' bc bc d'où kl =^ bc . » Ainsi le produit des paramètres de distribution des plans tangents aux élé- ments de normalies (N)^, ( N)^ pour les génératrices B, C est égal au carré de la plus courte distance de ces génératrices. » Le plan (A', C), tangent à (N)c en c, est normal à cette normalie au centre de courbure de la section que ce plan détermine dans l'une quel- conque des nappes (C); donc » Le plan ( A', C) coupe les nappes (C) des surfaces (S) suivant des courbes qui ont en c un contact du second ordre. » Construisons avec le même paramètre, dans le plan tangent en C aux nappes (C), les indicatrices de ces surfaces pour le point c. Ces courbes, d'après la dernière propriété, auront un diamètre commun suivant A', et, comme aux extrémités de ce diamètre leurs tangentes sont parallèles à A, qui est conjuguée de A', on voit que » Construites avec le même paramétre, les indicatrices des nappes (C) pour le point c sont doublement tangentes. » ÏjH distance du point c aux tangentes communes à ces indicatrices est alors la môme, quelle que soit la nappe (C). Comme le carré de cette dis- tance est proportionnel aux rayons de courbure des contours apparents des ( 9S6 ) iKippcs (C) piojelcesau movcii de parallèles à A, nous retrouvons ainsi que ce rayon de courbure ci est le mcme pour toutes les nappes (C). » Telles sont, lorsqu'on donne B, C, D, E, les propriétés communes aux nappes (C) des surfaces (S). Relativement aux éléments considérés, il ne me paraît pas utile d'en énoncer d'autres, parce qu'elles ne seraient, sous (les formes différentes, que celles dont je viens de parler. » ANALYSIi: MATHÉMATIQUE. — Sur le problème de Diricldet et les fonctions harmoniques fondamentales attachées à une surface fermée. Note de M. Lk lloy, présentée par M. Poincaré. « M. Poincaré, par sa méthode du balayage, a mis hors de doute l'exis- tence d'une solution du problème de Dirichlet dans le cas le plus général ; mais la forme analytique de cette solution reste inconnue. Je me suis pro- posé de voir si, le principe de Dirichlet étant supposé établi, il ne serait pas possible d'obtenir rex|)ression de la fonction harmonique prenant des valeurs données sur la froritièr(! S d'un domaine connexe T par une série de fonctions harmoniques sini[)les, d'après le procédé constamment em- ployé en Physique mathématique. » Je suppose que la fonction * possède des dérivées de tous les ordres et que le domaine T soit limité par un nombre fini de surfaces fermées composées chacune d'une seule nappe analytique régulière. Ces hypo- thèses ne sont d'ailleurs pas toutes indispensables, et l'on peut se placer dans des circonstances un peu plus générales. » Cela posé, j'ai démontré l'existence d'un ensemble dénombrable de constantes ç^, positives et indéfiniment croissantes, auxquelles correspon- dent des potentiels newtoniens de simples couches W^ vérifiant les rela- tions suivantes ^ -^ S' -^ ^- "^'r = »• X, ^n ^'— » ' /■ w. w, d. -. 0. » Dans ces formules, je représente par . '' et-^— ^ les dérivées de W^ |irises en un point de S sui\ant la normale vers l'intérieur et vers l'exté- rieur de T. Je donne aux fonctions précédentes le nom de fondions harmo- niques fondamentales attachées à la surface fermée S. » Je ne puis songer à transcrire la longue démonstration tpu m'a conduit ( 9«7 ) à affirmer l'existence des fonctions harmoniques fondamentales. Elle est d'ailleurs très analogue à celle que M. Poincaré a donnée, pour une ques- tion de même espèce, dans son Mémoire sur les équations de la Physique mathématique (Rendiconli del Circolo malemalico di Palermo, i8r)4). La seule modification notable est l'emploi d'une transformation ponctuelle de l'espace, indiquée d'ailleurs par le même géomètre dans un Mémoire sur la méthode de Neumann (^Acta mathematica, 1896), mais que j'ai dû géné- raliser un peu. )) On peut chercher à développer 'î' eu série de la forme ^^SA^W^, Ap = fW„di 0). (S) Une méthode imitée de celle qu'a suivie M. Poincuré dans son Mémoire sur l'équilibre et les mouvements des mers (Journal de Mathématiques, 1896), permet d'affirmer que la série précédente a effectivement 'I' pour somme, sous la seule condition qu'elle soit uniformément convergente. » On voit d'ailleurs aisément, si l'on suppose le principe de Dirichlet établi, que la convergence absolue et uniforme est assurée quand la fonc- tion $ a des dérivées de tous les ordres. Le théorème de Harnack montre alors que la série converge dans tout l'espace : sa somme est la fonction harmonique qui prend sur S les valeurs . l^e même développement en série est valable pour les problèmes de Dirichlet intérieur et extérieur : la solu- tion se présente sous la forme d'un potentiel newtonien de simple couche. )) Il est facile de généraliser ce résultat. On sait maintenant construire une fonction V harmonique à l'intérieur et à l'extérieur de S, régulière à l'infini, vérifiant en tout point de S la relation d\ ^ d\ _ dW d/ij ' d/ic ~ ' ()t' et se réduisant sur S pour / =: o à *î>. On a (i) V = 2A^W/,e-V, et cela suppose seulement que

est simjjlement continue. La série n'est i)lus valai)le alors (juc pour ^^o; mais on en déduit, en suivant une marche indiquée par Abel à propos des séries entières, que, si elle est encore convergente pour / = o, elle a pour somme la fonction harmonique prenant sur S les valeurs . Eu tout ( 988 ) cas, la série (i) permet de calculer cette fonction harmonique avec telle approximation que l'on veut; à ce point de vue, on peut donc dire qu'elle la représente. » Je signale, en terminant, la possibilité de faire encore tous les raison- nements précédents pour les potentiels vérifiant les relations :-^-^ ".^+Çp?W/,= o, y?W^rfa, = i, fr^W,W,dco = o, dni dn 9 étant une fonction positive. » A chaque fonction ç correspond une classe de fonctions harmoniques. Appelons c/rt5*e ^n«c//Jrt/t' celle que l'on obtient en prenant ç proportion- nelle à la densité de l'électricilc en éijuilibre sur S. Il est visible que les fonctions de la classe principale se réduisent aux fonctions de Laplace, dans le cas de la sphère, et aux fonctions de Ijamé, dans le cas de l'ellip- soïde. En général, la première fonction fondamentale est alors le potentiel de la distribution naturelle de l'électricité. » NOMOGRAPHIE. — Sur les équations représentables par trois systèmes linéaires de points cotés. Note de M. Maurice d'Ocagne. « Deux catégories sont à distinguer parmi les équations représentables par trois systèmes linéaires de points cotés : » 1° Les droites portant ces trois systèmes ne sont pas convergentes. — Dans ce cas, une transformation homographiquc permet de faire coïncider deux de ces droites avec deux axes de coordonnées parallèles et la troi- sième avec l'axe des origines correspondant. » Les équations des trois systèmes de points cotés peuvent alors s'écrire et l'équation représentée est (wi, a, H- «, ) (m-^y-i -+- n^){m^ix^ -t- n,) » 2° Les droites portant les trois systèmes sont convergentes. — Dans ce cas, une transformation homographique permet de faire coïncider deux ( 989 ) de ces droites avec deux axes de coordonnés parallèles et la troisième avec- la parallèle éqnidistante de ces axes. » Les équations des trois systèmes de points cotés peuvent alors s'écrire U = —^ '- , l' = —H-^ ? , u-hv ->. —^ = o, Pi^i-^fi T'a s + 172 P3H + <]i. et l'équation représentée est de la forme 7n,a, -+-«, m2a2H-«2 iMjaj-l-rts /Tr\ 111Î_!_I1L' _i_ "'2'*2 "T~ "2 ,_ ^ ^ /J, a, -+-(7, /'2='2^-72 Pi'^s^-Çi )) chacune des équations (I) et (II) développée est de la forme (III) A a, a^oca h-B, aja^+Eja^a, •+-B3a,a, -)-C, a, ^-C2a2 -!- C3OC3 4-D = o. » En tenant compte de l'homogénéité on voit que l'équation (III) ren- ferme sept coefllcients alors que l'ensemble des équations des trois sys- tèmes de points cotés en contient neuf. On pourrait donc croire a priori que l'identification d'une équation donnée de la forme (III) à l'une des formes (1) ou (II) sera toujours possible. » Mais, outre qu'il peut se faire que cette identification exige l'existence de certaine relation entre les coefficients de (III), il faut remarquer qu'au point de vue nomographique les solutions réelles sont seules valables. » L'identification, sous/orme réelle, d'une équation (IIl) à l'un des types (I) ou (II) est un problème d'Algèbre qui ne laisse pas d'être délicat. Il est traité très en détail dans un Mémoire qui paraîtra piochainemcnt. Cette Note a pour but d'en faire connaître les principaux résultats. » Nous poserons d'abord : E,^3. AC,- B3B,. B.Ci-hB^C.-l-B^C, F2 = F„- 2BX2, G„ = BoD -C3C,. » On vérifie aisément que les trois quantités F,"— 4E,(j, sont égales entre elles. Leur valeur commune A peut s'écrire A = F^-4(B,B„C,C„H-BoB3C,C3-f-B,B, C3C, -AC,CX3-B,B2B3D). » Voici, dès lors, comment peut se résumer la solution : » 1° La condition nécessaire et suffisante pour qu'une équation (lil) puisse être mise sous la forme (I) est A>o. E, :^-- AC, - B,B3, F„ F. --F„-2B,C,, G, ==B,D -C.C,. E3- n : AC3 - -B,B,. F3 = F„- 2B3C3. G,= B3D -C,Co ( 99° ) » Dans ce cas les équations '^,i?) = E,,o= 4- F,? + G,- - o (/ = 1 , 2, 3) ont leurs racines p^. et f'- réelles et inégales, et l'on peut opérer l'idenlifira- tion en prenant />. = !. 7. = pI« ^ _ B,-Ap'3 m, = I, rt, = p, m^ = 1 , n.. — pi B,"Ap^ P3— Pj «3 ^ ?'^ -P3 Pr,/»:. » Tja correspondance entre les racines des trois équations est d'ailleurs élablie par les relations Jy^?^'??- ^7^(?:^^ }ljl9^(?l)- Il 2° fa coTiflition nècexsaire et suffisante pour qu'une équation (ITI ) puisse être mise sous la forme (II) est A = o. >' Dans ce cas, les équations 9,(0) = o ontchaciine une racine double p,, et l'on peut opérer l'identification en jirenant m,^i, /2,^B, — (A - i)p,, /?, -T, Çi = ?r, rrio—i, n„ = B2 — (A — r)p2, p^--i, q2~?2' /W3--A. n^^^B,, p^^^i, q^-=: a^. » Ces formules supposent les quantités E, différentes de zéro. Si une ou plusieurs d'entre elles s'annulent [auxquels cas, les équ.itions 9,(p) --- o correspondantes ont une racine infinie], les formules précédentes doivent être modifiées. Les solutions convenant à ces différents cas sont données dans le Mémoire annoncé plus haut. » OPTIQUE . — Construction des lames étalons pour la mesure optique de petites épaisseurs d'air. Noie de MM. A. Pkîiot et Cii. Fahrv, présentée par M. A. Potier. « Dans une Communication précédente, nous avons décrit une méthode rapide poiu' la mesure en longueurs d'onde de la petite épaisseui" d'air ( 991 ) comprise entre deux surfaces de verre argenté. Celte méthode repose sur l'emploi de lames étalons dont l'épaisseur, variable d'un point à un autre, a été préalablement déterminée. Nous nous pro[)osons, dans cette Note, de donner cpielques détails sur la manière dont ces lames sont construites et étalonnées. » Deux lames de verre, à faces sensiblement planes, ayant 20"^" de lon- gueur sur 3'^^'" de large et i*^^'" d'épaisseur, sont légèrement argentées sur une de leurs faces. Pour arriver à ce résultat, nous employons le procédé Martin en additionnant le liquide d'une quantité d'eau convenable ; on peut ainsi obtenir des dépôts d'argent de telle éjjaisseur que l'on veut, depuis un simple voile jusqu'à des couches complètement opaques. Celles que nous employons doivent être assez minces pour laisser passer une quantité appré- ciable de lumière, et cependant assez épaisses pour posséder un pouvoir réflecteur élevé (0,^5 environ). » Une des argentures reçoit, dans le sens de sa longueur, une division en millimètres recoupée par une ligne médiane. Les deux lames de verre sont alors juxtaposées, les surfaces argentées en regard, en les séparant vers leurs extrémités par deux cales minces, d'épaisseurs légèrement diffé- rentes. On les réunit par du mastic de Golaz qui, pénétrant légèrement dans l'intervalle qui sépare les deux lames de verre, les fixe d'une manière à peu près invariable. Une lame ainsi construite doit donner, en lumière monochromatique, environ 100 franges à peu près perpendiculaires à sa longueur. L'épaisseur peut subir à la longue des variations de quelques microns ; mais on peut la regarder comme invariable pendant la durée d'une expérience, pourvu que l'appareil ne soit pas soumis à des variations irrégulières de température. » Si sur une pareille lame A on projette l'image d'une lame analogue A', de manière à réaliser la coïncidence des lignes médianes, et que l'on fasse traverser le système normalement par un faisceau de lumière blanche, on obtient dans certaines conditions un système de franges à frange centrale blanche. Ces conditions sont réalisées quand il existe un rapport simple entre les épaisseurs des deux lames aux points optiquement superposés. Soient e l'épaisseur en un point de la lame A, c' l'épaisseur de la lame A' au point correspondant; supposons que - = — , m et n étant deux entiers. Il y aura interférence des rayons qui ont traversé directement la lame A' et se sont réfléchis 2At fois dans la lame A avec ceux qui se sont ré- fléchis 'im fois dans la lame A' et ont traversé directement A. La c. R., 1896, -i' Semestre. (T. CXMII, N» 23.) I 3o ' 992 ) franjje centrale blanche de co système est définie par la condition ne — me = o. Les franges que nous avons décriles dans notre Note précé- dente correspondent au cas où- =i; elles sont analogues à celles de Bre^YSter. On peut voir facilement celles qui correspondent à -, =2, '5, ->•••• L'étude de l'écartenient des franges obtenues permet de déterminer celui des systèmes auquel on a affaire. Le cas de l'égalité d'épaisseur est carac- térisé par la beauté des franges. L'étude de ces franges permet de trouver sur une lame étalon les points qui ont une épaisseur égale à l'épaisseur en un j)oint d'une lame donnée ou à une épaisseur double, moitié, etc. M Une lame étalon construite, reste à la graduer, c'est-à-dire à déter- miner l'épaisseur en chaque point de la ligne médiane : nous observons d'abord la lame à la lumière jaune du sodium et nous notons la position de toutes les franges; en réalité chacune de ces franges est double, et nous observons le milieu de l'intervalle noir qui sé|)are les franges des deux radiations D, et Do. Il ne reste plus qu'à déterminer le numéro d'ordre de l'une des franges. L'observation des franges avec une seconde lumière monochromatique facilite cette recherche : dans un même brûleur nous introduisons un sel de sodium et un sel de lithium; on a alors deux systèmes de franges, les franges rouges étant plus écartées que les jaunes. Toutes les huit franges environ il y a coïncidence exacte ou ajjprochée entre les franges des deux espèces; on note la position de ces coïncidences. Cette observation restreint l'indélerniination du problème, puisque pour le numéro d'ordre d'une frange donnée on a à choisir non plus entre tous les nombres entiers mais seulement entre un certain nombre de chiffres environ huit fois moins élevé. Une détermination approchée du numéro d'ordre d'une frange suffira pour résoudre le pi'oblème. On pourrait même obtenir directement le numéro d'onlre par l'observation des coïncidences exactes (jui ne se produisent que onze fois dans l'intervalle des 4oo \>ve- mières franges du sodium. » Pour déterminer, sans possibilité d'erreur, le numéro d'ordre, nous projetons sur la lame à étalonner A l'image d'une lame analogue A' avec coïncidence des lignes médianes. Eu faisant glisser la lame A, ou fait apj)a- raître le système de franges correspondant à -, = i, et l'on amène la frange initiale à passer par un repère choisi sur la ligne médiane de A'; on note la position de cette frange sur la lame A, soit^ la position correspondante. On fait ensuite apparaître le système de franges correspondant à -, :^-> ( 993 ) et l'on amène la frange hlanche à passer par le même point de A'; soitp, la lecture correspondante sur la lame A. 1/épaissenr au point /? est double de l'épaisseur au pointp, ; par suite, le numéro d'ordre de la frange jaune en/?, est égal au nombre de franges comprises entre/? et /?,, nombre qui est connu. Cette observation n'a pas besoin d'être laite avec une rigou- reuse exactitude, grâce à l'observation préalable des franges en lumière jaune et rouge. » Voici, comme exemple, un résumé des opérations faites pour l'étalonnage d'une de nos lames. » Les franges en lumière jaune avaient pour position : 10,0 10,9 11,7 12,5 i3,i i^jO i5,o 180,6 188,0 190,6 193*, 6 I97i2 201 ,2 » Les coïncidences avec les raies du lithium sont indiquées par un astérisque. En projetant une autre lame sur celle-ci, on trouve, pour la position de la frange blanche correspondante à l'égalité d'épaisseur, 1 1 , i; pour l'épaisseur moitié, 188,6. Entre ces deux divisions le nombre des franges est 109,00. La frange correspondante à la divi- sion i38,o est alors vraisemblablement la 109°; celle qui passe par la division 198,6 serait la 107'', et les tables de coïncidence en indiquent précisément une pour la frange 107. » Si la lame vient à subir de petites variations, il ne sera pas nécessaire de refaire le travail précédent; l'observation des franges à la lumière du sodium et du lithiimi suffira pour retrouver le numéro d'ordre. » Signalons enfin les magnifiques anneaux de diffusion que l'on obtient en regardant un point lumineux, tel que l'arc électrique, à travers une de nos lames placée contre l'œil, l^a mesure des diamètres de ces anneaux pourrait conduire à une évaluation approchée de l'épaisseur de la lame mince. » PHYSIQUE. — Sur la propriété de déc/iarger les conducteurs électrisés, com- muraquée aux gaz par les rayons X, par les flammes et par les étincelles électriques. Note de M. Emile Vill.4ri, présentée par M. Mascart. '< Une C'ommuniration récemment adressée à l'Académie par M. Ed. Branly (^Comptes rendus, séance du 28 octobre dernier) contient cette phrase : « Dans une Note insérée dans les Comptes rendus du '\ avril 189a, » j'ai fait connaître quelques-uns des résultats énoncés par M. Villari dans ( 994 ) » sa Communication du i() orlobre 1896 », et il transcrit un passage de sa Note, dans locpiel les faits ciu'il dit avoir observés avant moi sont inarcpiés en caractères italiques. Je déclare, avant tout, que j'ignorais complètement l'ancienne Note de i\I. Branly. Quant à la réclamation de priorité, voici ce qu'il me paraît juste de faire observer : » Dans sa Note de 1892, M. Rranly dit que : » Les gaz de la flamme, aspirés, refroidis et lances sur les disques électrisés, déler- minenl une vivo déperflilion. » Dans ma Note, à laquelle se rapporte M. Branly, je dis : )> On sait que les produits de combustion des flammes déchargent rapidement les conducteurs. Dans une Note récente j'ai démontré que cette propriété dlminuo un peu quand ces produits sont refroidis par un réfrigérant, etc. » Évidemment cet effet du refroidissement, découvert par moi sur les produits de la combustion, n'est point indiqué par M. Branly. Il ajoute que les gaz chauds qui s'élèvent des étincelles d'une petite machine électrique ou d'un inducteur déterminent une déperdition de décharges positives, de même que de déchai'ges négatives. Mes recherches, faites à cet égard, sont différentes par la manière d'expérimenter, par les résultats obtenus, beaucoup plus généraux, et par le but auquel elles tendaient : je reconnais néanmoins que le fait |)remier, de l'action des étincelles de commimiquer à l'air la propriété de décharger, a été observé par M. Rranlv avant moi. Je l'ai noté, non seulement dans l'air, mais aussi dans l'hydrogène, dans l'oxygène, dans le gaz d'éclairage, et dans l'anhydride carbonique ('). » Enfin, M. Branly termine sa Note par ces mots : » On voit que les étincelles électriques ne jouent pas le rôle spécial que M. Villari parait disposé à leur attribuer. » Je fais observer que, dans ma Note citée par M. Branly, je n'ai attribué aucun râle spécial aux étincelles. J'ai seulement dit : » Les étincelles, lorsqu'elles traversent les gaz que j'ai employés, les rendent aptes à déperdre l'éleclricilé » et « cette propriété ne peut être attribuée au réchauffement (') Mon ami, le professeur Naccari, de Turin, peut-être averti de la Coniniunicaiion de .VI. Branly, m'a envoyé une Note [Action des étincelles électriques sur les con- ducteurs électrisés {Altid. 11. Ace. dis. de Turin, 16 décembre 1888)], dans laipielle il démontre refficacilé des étincelles induites dans la dispersion électrique. C'est donc à lui que revient la première observation du pliénoniène. r 995 ) produit par les élinccUes dans les gaz : à'xine part, elles ne récliaufTent que peu; d'autre part, la colonne gazeuse chaudée fortement au moyen d'une flamme, mais non activée par les étincelles, ne décharge pas l'électroscope. » » Peut-être le premier paragraphe que je viens de citer et qui est imprimé en italiques, n'est-il pas très clair, parce qu'il est écrit dans une langue qui n'est point la mienne, et peut-être a-t-il pu induire M. Branly en erreur; mais le reste du paragraphe me semble, si je ne me trompe, assez clair, lorsqu'il dit que l'activité de décharger, communiquée aux gaz par les étincelles, ne peut être attribuée à la chaleur produite dans le gaz par les étincelles elles-mêmes. » Par ces mots, je n'ai certes pas voulu attribuer le phénomène à une propriété spécifique des étincelles, plutôt qu'à l'effet d'une température élevée. Toutefois, en faisant les plus amples réserves, je serais disposé à supposer, ainsi que j'en ai déjà fait mention dans ma seconde Note insérée dans le même n" 16 des Comptes rendus, que les gaz acquièrent la propriété de décharger les conducteurs par une dissociation spéciale de leurs molé- cules, dissociation que les rayons X produiraient peut-être, par une pro- priété qui leur serait spécifique, les flammes et les corps incandescents par leur température élevée. Les étincelles agiraient, non pas parce qu'elles réchauffent les gaz, mais peut-être par l'effet du réchauffement des élec- trodes, plus probablement que par la température propre aux étincelles mêmes; mais cette interprétation a besoin d'être confirmée par l'expé- rience. » CHIMIE. — Sur l'azoture de lithium. Note de M. Gcntz. « L'azole se combine, comme l'on sait, très facilement avec le lithium, et la réaction a lieu avec incandescence lorsqu'on chauffe le métal dans un courant de ce gaz. » Il m'a paru intéressant de mesurer la chaleur dégagée dans cette réaction et de vérifier la composition de l'azoture de lithium, en opérant sur des produits aussi purs que possible. )) J'ai donc chauffé, dans un courant d'azote, du lithium placé dans une nacelle en fer. Si le courant d'azote est rapide, on constate que l'absorp- tion a lieu avec incandescence, et l'on trouve, en pesant la nacelle, le poids de l'azoture formé : j'ai trouvé ainsi, dans cinq expériences, des poids (l'azoture égaux à 98,92; 98,97 ; 99,57; 99,94; 99.99 pour 100 de ( 996 ) la quantité théorique correspondant à la formule Li'Az, d'après le poids du lithium employé. » Mais, malgré celte coïncidence, le produit ainsi obtenu n'est pas Li' Az pur. par suite de l'attaque de la nacelle ; j'ai trouvé de 2 à 8 pour 100 de fer dans les différents échantillons d'azoturc analyses, et celte leucur en fer est d'autant plus considérable que la formation d'azoti're a lieu à plus haute température. » J'ai essayé de remplacer les nacelles de fer par des nacelles en nickel, mais ce métal est attaqué beaucoup plus cnergiquement que le fer dans celte réaction. » L'argent et le platine ne peuvent convenir, car ils se dissolvent dans le lithium fondu, au moment de la réaction ; le cristal de roche est égale- ment fortement attaqué dans ces conditions. » J'ai enfin employé des nacelles en charbon, en choisissant la variété la moins altérable, le charbon électrographilique, c'est-à-dire du charbon cuit dans l'arc électrique et transformé partiellement en graphite; mais malheureusement, dans ces conditions, le carbone est aussi attaqué; je compte d'ailleurs revenir bientôt sur cette question. « On peut se demander à quel état se trouve le fer dissous tlans l'azo- ture de lithium. Je pense qu'il doit être à l'état d'azoture ferrique ; car, lorsqu'on traite par l'eau de l'azoture de lithium contenant du fer, ce fer semble se dissoudre d'aliord, puis la solution se décompose en donnant un abondant précipité rouille de sesquioxvde de fer. » Ce qui vient confirmer cette hypothèse, c'est que, si l'ou remplace la nacelle de fer par une nacelle en nickel, on trouve, après l'action de l'eau, un abondant préci])ité noir de sesquioxyde de nickel. » Pour obtenir de l'azoture de lithium aussi pur cfue possible, j'ai chauffé doucement, dans un courant très lent d'azote, du lithium placé dans une nacelle en fer; dans ces conditions, l'attaque de la nacelle est réduite au minimum, mais il reste toujours des traces de lithium non combiné à l'azote. n J'ai mesuré la chaleur de dissolution dans l'eau de l'azoture de lithium ainsi pré|)aré. Les nombres trouvés sf)nt en apparence très peu concor- dants, si l'on calcule la chaleur dégagée dans la réaction en admettant la pureté du composé : ils varient de -^-ii()^"',5 à -i- i27^''',G; mais ils de- viennent concordants si l'on tient compte de la composition de l'azolure employé. » En analysant chaque fois la solution calorimétrique, j'ai trouvé qu'elle ( 997 ) renfermait, outre le fer, une quantité d'azote légèrement inférieure à celle nécessaire pour saturer le lithium. » Si l'on admet, comme azoturc de lithium réel, le poids calculé d'après la teneur trouvée en lithium, et que l'on corrige d'après cela le résultat expérimental en supposant négligeable la chaleur dégagée par la partie étrangère, fer et lilhine, on trouve les nombres suivants : Rapport du lithium Li' à l'azote Az 3,i3 3, 20 3,22 3,02 3, 18 Chaleur dégagée dans la réaction. Résultat ex- t-nl Cil Cal Col Cal pénmental 119, 5 122,4 i25,o 125,9 '27,9 Teneur en Li^Az calculé 91,12 93,20 9^,3i 93)97 97)27 Chaleur dégagée par l'a- zoture pur (calculée). i3i,i i3i,2 i32,5 i3i,i i3i,i » Nous admettrons donc comme chaleur dégagée vers + i8° Li^Az sol. + «H^O liq. := 3LiOH diss. + AzH' dissous +i3i<:''', i On en déduit 3Li sol. -1- Az gaz =; Li^ Az sol + 49'^»', 5 et pour un atome de lithium Az X . . i U-i--^=.UAz^ -I- i6':"',5 » Cette chaleur de formation est considérable, mais elle est moins forte cependant que la valeur correspondant à la combinaison du lithium avec l'hydrogène, car on a Li sol . + II gaz =r: Li H sol ,21*^"', 6 » On peut en conclure que l'hydrogène doit décomposer l'azoture de lithium, et c'est ce que l'on constate assez facilement en chauffant Li^Az dans un courant d'hydrogène, car on obtient de l'hydrure de lithium fai- sant effervescence avec l'eau en dégageant de l'hydrogène. » On peut cependant obtenir la réaction inverse et décomposer LiH dans un courant d'azote ('), mais celle réaction tient à la dissociation à haute température de l'hydrure de lithium chauffé dans un courant d'azote qui se coinbine au métal devenu libre (-). » (') Comptes icndus, t. CXXII, p. 246. (-) Travail fait à l'Institut chimique de Nancy. ( 99» ) CHIMIE MINÉRALE. -- Sur la chaleur de formation de l'acide sélcniqiie el de quelques sélcniates. Note de M. Rexé Metzxek, présentée par M. Ileiiri Moissan. « Dans une Note précédente ('), j'ai indiqué un procédé qui permet d'obtenir ra|)idement une grande quantité d'acide séléniqnc pur, et en particulier les hydrates à i et 2 molécules tl'eau dans un grand état de pureté. J'ai donc pu faire, tant sur l'acide étendu qu'avec les hydrates, un certain nombre de déterminations calorimétriques qui font l'objet de la présente Communication. » 1. CiiALELit DE SATURATION DE l'acide sêlénique. — Soude. — Tliomseii a mesuré la chaleur de saturation de l'acide étendu ])ar la soude et aussi riiifluence d'une se- conde molécule d'acide ajoutée au séléniate neutre. 11 a trouvé ainsi SeO'diss.-i-NVOdiss. = Na»SeO'diss -^3oC»',39 el SeO*Na* diss.-h SeO* diss. = biséiéniate diss — o'^''',86 Les mêmes réactions m'ont donné des nombres un peu difierents, ((ui 4)- En rapportant celle-ci à os'', 72 de matière, en trouve o*^''',o8; le résultat précédent serait donc exact à o*^^',! près. » II. Chaleuk de formation des hydrates. — t J'ai préparé le bihydrate par concen- tration à l'air libre, en prenant la précaution de ne pas atteindre la température de 210° à partir de laquelle la décomposition de l'acide sélénique commence à se pro- duire. La niasse confuse d'aiguilles obtenue par un refroidissement considérable ( — 70°) a servi à ensemencer du bihydrate liquide, maintenu vers iS". Il se produit, dans ces conditions, de très beaux cristaux qu'il est facile de séparer du liquide restant et de sécher rapidement à l'abri de l'humidité, sur la porcelaine dégourdie. On fond ces cristaux et on les fait cristalliser une troisième fois par le même procédé : on obtient ainsi le bihydrate pur. Sa composition a été déterminée de deux manières : i" en pré- cipitant et pesant le sélénium; 2° en prenant le titre acidimétrique de la liqueur. Je m'étais d'ailleurs préalablement assuré qu'il ne renfermait ni acide sélénieux, ni man- ganèse; cette dernière constatation avait de l'intérêt, en raison de l'origine de mon acide sélénique. » En observant toutes ces précautions, on obtient un produit correspondant très exactement à la formule SeO', 2H-O, qui fond ou se solidifie à + aS", en conservant celle température pendant toute la durée du phénomène avec une fixité remarquable, ce qui cesse d'avoir lieu si l'on a une très petite quantité d'eau eu plus ou en moins, comme cela se produit pour l'acide sulfuri<[ue. » Le monohydrate a été préparé dans le vide, en observant la même précaution de ne pas déjjasser 210"; il a été séparé de l'eau mère et soumis à des cristallisations répétées, de manière à obtenir un produit qui fonde très régulièrement à -t- Sy". » Les mesures calorimétriques, faites avec 3oo'=': d'eau à -1- 1 5" et un poids d'hydrate variant de 3s'' à Ss"", ont donné les résultats ci-après : SeO*H2sol.-i-eau = SeOMiss -+- i3°'35 SeO*H- liq. 4-eau=:SeO^ diss -+- 16,80 1 SeO', 2IPO sol.-(-eau = SeO»diss -h 7,45 j SeO% 2H'^0 liq.4- eau = SeO^ diss ■+- 13, o'.'. C. K., .896, 2- Semestre. (T. GXXIII, N» 23.) l '^ ' ( lOOO ) » On en déduit : B 1° Les chaleurs de fusion des deux hydrates SeO», H^Osol.^SeO», IPOliq - 3c»i,45 SeO»,2H^0sol.==Se0',2lPOliq - \<^'\']^ » 2° La chaleur de formation du bihydiatc à partir du monohydrate et de l'eau SeO^^POsol. -t-ll«Osol-:Se0^aIPOsol... + 4C''i,55 » 3" La chaleur de formation du monohydrate, soit à partir des éléments, soit à partir de l'acide sélénieux, de l'oxygène et de l'eau. » On sait, en effet, qu'on a d'après les déterminations de Thomsen : Se -)- O' + eau = SeO' diss + 76'^''', 66 Se + 0^ =SeO-'sol + 56«"', 16 on en conclut Col SeO^sol. + 0-1- IPO = SeO»H^ diss -t- 19,86 SeO^sol. + 0 + lPO = SeO*HMiq -h 3, 06 ( Se-HO'4-H2 0 = SeO»IPdiss + 76,66 ) SeM-0^+lPO = SeO*H2|iq -i- 69,86 et, enfin Se + 0'+H>=SeOMPdiss + i45C'",66 Se-t-0*+lP=SeO*lPliq h-i28c»',86 » Si l'on compare ces difTéreiils nombres à ceux qui leur correspon- dent pour l'acide siilfurique, on voit qu'ils sont tous j)lus faibles, sauf les chaleurs d'hydratation sur lesquelles je reviendrai ; aussi, tandis que l'acide sulfureux fixe directement l'oxygène, l'oxydation de l'acide sélé- nieux dissous n'est jamais directe. D'ailleurs, la comparaison tant des séléniatcs et biséléniates avec les sulfates et bisulfates que des hydrates entre eux entraine à des développements qui trouveront leur place dans un Mémoire plus étendu; je n'en veux retenir ici que ce qui a trait à la cha- leur de formation de l'anhydride sélénique : ce sera l'objet d'une prochaine Communication ( ' ). » ANALYSE CHIMIQUE. — Dosage du phosphore dans tes cendres de houille et de coke. Note de ]M. Louis Campuedox, présentée par M. Henri Moissan. « La teneur de phosphore dans les cendres de la houille, ou du coke qu'elle fournit par la carbonisation, est particulièrement importante quand (') Travail fait au laboratoire de M. Alfred Diite, à la Sorbonne. ( inox ) le combustible est passé an haut-fourneau en vue fie fabriquer des fontes fines, pour lesquelles la teneur de phosphore doit être aussi faible que pos- sible. En effet, tout le phosphore introduit dans le lit de fusion, avec les cendres du combustible réducteur, passe dans le métal. » Méthodes suivies. — Tons les auteurs s'accordent à conseiller le dosage du phosphore sur la cendre que donne le combustible en brûlant et non sur le combustible lui-même. L'opinion des divers auteurs relative- ment au mode d'attaque de la cendre, en vue de dissoudre le phosphore qu'elle contient, diffère notablement. » L'attaque par l'acide chlorhvdrique est préconisée par Frésénius, par Post et par Muck. Ce dernier ajoute : « On n'a pas à craindre que, dans M ce traitement primitif de la cendre par l'acide chlorhvdrique, du plios- » phate de fer reste non dissous. Dans les expériences effectuées sur ce » point, le contraire a toujours eu lieu, même lorsqu'il restait un résidu » paraissant très riche en fer. » » D'un autre côté, Blair, le baron Juptner de JonstorfT ainsi que Arnold recommandent la fusion des cendres avec les carbonates alcalins, comme le meilleur, sinon le seul moyen, pour attaquer les cendres des combustibles dont on veut doser le phosphore. » Essais comparatifs. — J'ai effectué de nombreux essais comparatifs sur (les cendres de houille de provenance anglaise; on a opéré comme suit : » 1° Attaque par l'acide chlorhydrique. — Traiter 06'', 600 ou isi-jacode cendres très finement pulvérisées dans une fiole en forme de poire, couverte avec un verre de montre, par un excès d'acide chlorhydrique fort (environ 3o à 4o'"''). On cIiaufTe au Ijain-marie ou au bain de sable, vers 80 à ioo°C., pendant quinze à vingt heures. On évapore à sec pour insolubiliser la silice, on reprend par quelques centimètres cubes d'eau régale, composée de volumes égaux d'acide chlorhydrique et d'acide nitrique; on chaufl"e et l'on ajoute encore S"^"^ d'acide azotique pour chasser l'acide chlorhydrique. Enfin, on étend avec de l'eau froide et l'on fait tomber le tout dans un ballon jaugé de 60 à 120'''^. On parfait le volume, on filtre sur un papier sec et l'on prend 5o ou 100" de liqueur (correspondant ào8\5ooou i8''de matière) que l'on neutralise par l'ammoniaque; puis on acidifie légèrement par l'acide nitrique; on chauffe à 60° G. dans une petite fiole poire et l'on effectue la précipitation par addition de 20 à 3o" de liqueur molybdique. » Laisser déposer deux ou trois heures, vers 3o° à /^o" C; filtrer le précipité de phosphomolybdate que l'on recueille sur un double filtre taré; laver à l'eau acidulée par l'acide nitrique (40" d'acide par litre); dessécher le filtre à io5''C. et peser. » Le poids de phosphomolybdate multiplié paro,oi63 donne le poids de phosphore. » 2° Fusion avec les carbonates alcalins. — Fondre o5^6oode houille avec i''' d'un mélange à poids égaux de carbonate de soude et de carbonate de potasse; maintenir ( I002 ) en fusion pciulaiii dix à quinze miiiuies tlans un creuset de jdaline. Après relVoidisse- nienl, reprendre la masse solide par l'eau acidulée avec l'acide chlorhvdrique; on fail tomber la li([U('ur de reprise dans une capsule de porcelaine, puis on ajoute un excès d'acide clilorlndrique et l'on évapore à sec pour insoluhiliser la silice. On reprend et l'on continue comme dans le premier mode d'attaque. u Pi-emière série d'essais. — On a opéré sur o6'',5oo ou is' de cendres de houille qui ont été attaquées par l'acide cliiorlivdrique, comme il a été dit ci-dessus et l'on a dosé le phosphore dans la solution (ilirée; ])uis on a dosé aussi le phosphore, dans le résidu de l'atlaiiue. fondu avec les carbonates alcalins. l'hospliore pour loo. Cendres Dans IJans Phosphore non dissous de la liqueur le (pourioo houille. d'altaquc. résidu. Total. de la teneur totale). N° 1 o,o33 0,007 o,o4o 17,5 2 0,101 o,oi3 o,ii4 11,4 3 0,294 o,oi4 0,3 10 4»5 k 0,548 0,092 o,64o i4,3 5 0,994 0,078 1,072 7,2 )) Donc la proportion de phosphore resté dans le résidu de l'attaque par l'acide chloi'hvdrique varie de 4)'"> à 17, .5 pour 100 de la teneur totale; soit, pour la moyenne des cinq essais, 10,98 pour 100. » Les cendres soumises à l'analyse avaient été obtenues à une température aussi basse que possible. » Deuxième série d'essais. — Les mêmes cendres (1 à 5) ont été maintenues au rouge très vif pendant une heure, puis on a efTectué l'attaque par l'acide chlorln- drique dans les mêmes conditions que pour la deuxième série d'essais. Phosphore pour 100. Cendres Dans Dans Phosphore non dissous de la liqueur le (pour loo hiMiilIcs surchaulTées. d'allaque. résidu. Total. de la teneur totale). îi° i bis 0,029 0,01 3 0,042 3o,9 2 » o,o83 0,026 o, 109 23,8 3 1) 0,2.54 o,o46 o,3oo i5,3 k » 0,462 0,186 0,648 28,7 5 » 0,920 0,1 83 1,1 o3 16,5 » Donc la proportion de phosphore resté dans le résidu de Tatlaque par l'acide chlorhydrique varie de i5,3 à 3o,9; soit, pour la moyenne des cinq essais, 23, o4 pour 100. De telle sorte que le simple surcIiauflTage de la cendre, pendant une heure, a eu pour cU'ol de doubler la proportion de phosphore non dissous |)ar l'acide. " Troisième série d'essais. — Sur cinq échantillons de cendres de coke, de prove- ( lOO"^ ) nance anglaise, on a opéré la dissolution el le dosage exactement comme pour les deux séries précédentes : on a obtenu Phosphore pour loo. Cendres Dans Dans Phosphore non dissous de la liqueur le (pour lOO coke. d'attaque. résidu. Total. de la teneur totale). N°6 o,i48 G, 023 0,171 i3,4 7 0,207 0,028 0,235 i',9 8 0)i79 0)044 0,228 19,7 9 0,209 0,019 0,223 8,4 10 i,i3o o,o44 0,174 25,3 » Donc la proportion de phosphore resté dans le résidu de l'attaque varie de 8,4 à 25,3 pour too; soit, pour la moyenne des cinq essais, i5,74 pour 100. » Conclusions. — Dans les conditions de nos expériences, l'attaque des cendres de houille, très finement pulvérisées, par l'acide chlorliydrique concentré et chaud, j)rolongce pendant quinze à vingt heures, est insuffi- sante pour dissoudre la totalité des phosphates. L'insuffisance de l'attaque est d'autant plus grande que les cendres ont été chauffées davantage. Pour obtenir des résultats précis, il faut donc opérer par fusion avec des car- bonates alcalins et précipiter le phosphore par la liqueur niolybdique, sui- vant les indications de la présente Note. » CHIMIE INDUSTRIELLlî. — Analyse du cuivre industriel par voie électroly tique. Note de M. A. Hollard, présentée par M. Arm. Gautier. « En raison du grand nombre d'analyses que j'ai faites, comme Chef du Laboratoire central de la Compagnie française des Métaux, sur des cuivres industriels de toute provenance, je suis arrivé à établir une méthode d'a- nalyses sûre et complète, permettant de doser avec exactitude, grâce aux procédés électrolytiques, la teneur en cuivre ainsi que les quantités les plus minimes des impuretés qui accompagnent ce métal, cuivre, arsenic, antimoine, nickel, cobalt, fer, argent, plomb, soufre ( ' ). (') On retrouvera dans cette première Noie des données empruntées à MM. Riche, Hampe, Classen (voir Analyse quantitalh'c de Frésénius, 6" édition, p. 1019-1022; Méthode de JMansfeld. — Analyse électroly tique quantitative de Classen, 2" édition, p. 175-178). Mais le but de cette première Note est de fixer les conditions pratiques du dosage électrolytique exact du cuivre industriel, bien plus que d'exposer une mé- thode nouvelle. ( «oo4 ) » Appareil.'! d'étectrolyse. — Nos électrodes se composent d'un tionc de cône en platine et d'une spirale du rnênne métal fixée sur un pied {Lukow); elles pèsent cha- cune 20"'' environ. Le tronc de cône est formé d'une feuille de platine pur à bords réunis par une soudure autogène {diamèlre supérieur iS"""», diamclre inférieur 45""°, génératrice 63"™). Une lige en platine dur est soudée à l'or sur le tronc de cône. Les vases contenant les éleclroljtcs sont des verres de Bohême rvlindri(|iies ordinaires de 6'"'", 5 environ de diamètre inférieur. » Pratique de l'axalyse. — Dosage du cuivre {électrolyse en solution acide), — On pèse iqS'' de cuivre en copeaux brillants, débarrassés par l'aimant des parcelles de fer provenant de l'outil. Ces copeaux sont introduits dans un verre de Bolième de 35o" il 4oo'=°- On verse dans celui-ci iS''" d'acide sulfurique, puis 40"° d'acide nitrique à 36" B. après avoir tout d'abord immergé les morceaux de cuivre dans une quantité d'eau suffisante pour que l'attaque soit très modérée ( ' ). Le vase est alors recouvert d'un entonnoir dont les bords reposent à l'intérieur de ceux du verre et forment ainsi une petite gouttière dans laquelle quelques gouttes d'eau font joint hydraulique parfait. On ne chauffe que très doucement et vers la fin de l'at- taque seulement. La dissolution est complète pour un cuivre affiné ; les cuivres non affinés laissent du soufre. » Quelques cuivres bruts, riches en antimoine, peuvent laisser un résidu formé de composés oxYgénés d'antimoine. S'il est peu considérable, il ne nuit pas au dépôt électrolvtique du cuivre et on le laisse dans la liqueur; s'il est abondant, on le sépare par le filtre, on le dissout dans de l'eau régale, riche en acide nitrique ; la solution est évaporée à sec ; le produit qui reste est repris par de l'acide chlorhydrique addi- tionné d'acide tarlriquc et d'eau, et cette nouvelle solution est ajoutée à la liqueur obtenue ultérieurement et de laquelle on précipitera l'antimoine par l'hydrogène sulfuré. » Quant à la dissolution du cuivre, elle est étendue à 35o'''' environ. On y plonge les électrodes de platine communiquant, la spirale avec le pôle + et le cône avec le pôle — d'une batterie. La distance qui sépare le bord inférieur du cône du pied de la s])irale doit être de ô™"" environ (^). « Le cône doit plonger complètement dans la dissolution et son sommet se trouver à i"""* ou a''™ au-dessous du niveau du liquide. Le vase doit être couvert. » On soumet la dissolution à l'action d'un courant d'une intensité de o'""p,3o. (') Si l'on désire peser, au début de l'analyse, des quantités de cuivre différentes de 10?^, on se basera sur le Tableau suivant : gr *'*' . "... Pour 1 de cuivre.. i acide sulfurique concentré et 3o acide nitrique à 36" B. » 3 » 6 )) 33 n » 5 » lo 1) 35 » » 20 » 20 » 6o » (*) Si la quantité de cuivre pesée au début est inférieure à ro»', cette distance est légèrement diminuée. On l'augmente, au contraire, si la quantité de cuivre est supérieure à lof, sans dépasser toutefois lo"""'. ( ioo5 ) » Lorsque la solution est décolorée, on s'assure qu'elle ne contient plus de cuivre en prélevant avec une pipette quelques centimètres cubes, les introduisant dans un petit tube à essai et les saturant d'ammoniaque. Si le tube ne présente pas la moindre coloration bleue^ l'électrolyse du cuivre est terminée ou près de l'être (') ; on laisse passer le courant encore quelques heures. » L'électrolyse complète du cuivre, dans les conditions que nous venons d'indiquer, demande de deux à trois jours; elle fournit un dépôt très adhérent, à surface lisse, d'une belle couleur rosée. » Sans interrompre le courant, ou retire rapidement le cône et la spirale du liquide; on les plonge successivement dans deux vases d'eau distillée; on détache le cône et la spirale de leur support; on retire le cône de l'eau distillée pour le plonger dans de l'alcool concentré, et on le porte mouillé d'alcool dans une étuve où il est chauffé à 90» pendant dix minutes environ; enfin on le pèse. » Le poids trouvé, diminué de celui du cône, représente le poids du cuivre plus celui de Vargent. L'argent se dépose en effet intégralement avec le cuivre en solution nitro-sulfurique. On déduira donc du poids du cuivre le poids de l'argent déterminé ultérieurement. Si le cuivre à analyser contient du plomb, une partie seulement àe celui-ci s'est déposé sur la spirale à l'état de bioxyde, le reste du plomb est resté dans la liqueur. » Dans une prochaine Note nous dirons comment on peut doser avec une grande exactitude les impuretés métalliques ou métalloïdiques du cuivre industriel. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur i ozone et les phénomènes de phosphorescence. Note de M. Marius Otto, présentée par M. Friedel. « En poursuivant des études relatives aux propriétés de l'ozone, j'ai découvert que ce gaz peut, dans certaines conditions, donner naissance à des phénomènes lumineux. » J'ai observé pour la première fois ces phénomènes en aspirant, au moyen d'une trompe à eau, de l'air ozone. J'ai constaté dans la trompe une vive lueur. La lumière produite prenait naissance au point où l'eau et l'ozone entraient en contact ; l'eau conservait sa lueur de cinq à six secondes (1) Cette réaction n'est pas aussi sensible qu'on pourrait le croire. Ainsi avec une solution soumise à l'électrolyse, occupant un volume de SSc^" et contenant une quantité de cuivre inférieure à oS'',oi7, on ne perçoit plus aucune coloration en prélevant avec la pipette 3'^'=, 5 du liquide et en le saturant d'ammoniaque. oS'',oi7 de cuivre, restant dans l'électrolyte, constituent la (juantité minima que l'on puisse révéler par l'essai à l'ammoniaque. ( ioo6 ) après sa sortie de la trompe. On pouvait rcm])lir d'eau lumineuse des flacons en verre; si un expérimentateur promenait un de ces flacons dans une chambre noire, on pouvait très bien suivre sa marche. » Ce phénomène de luminosité de Teau sous l'influence de l'ozone peut s'expliquer de plusieurs manières : » 1° Ou bien ce sont des bulles de gaz ozone qui, sous l'influence de la dépression provoquée par la trompe, se dissocient au contact de l'eau avec production de lumière; » 2° Ou bien l'ozone forme avec l'eau une combinaison très instable et phosphorescente ; » 3° Ou bien la luminosité produite provient de l'oxydation énergique de certaines substances organiques contenues dans l'eau. » Pour étudier ces diverses hypothèses, j'ai fait construire un appareil en verre au moyen duquel j'ai soumis à l'action de l'ozone, à des pressions variables, différents corps, soit purs, soit en solution aqueuse : cet appareil est constitué par un simple manchon cylindrique en verre de 5o*"" de lon- gueur, de 5*^™ de diamètre, fermé à ses d(MJx extrémités et muni de deux robinets. M Je vais résumer succinctement mes principales expériences ( ' ). » Tous mes essais ont été faits au moyen d'oxygène ozone contenant de 4o™s à 5o™s d'ozone par litre, et produit au moyen de mes ozoneurs. » Eau ordinaire. — Un récipient cylindrique étant rempli d'oxygène ozone, on j in- troduit avec précaution loo" d'eau ordinaire (contenant par conséquent des traces de matières organiques); on porte le récipient dans un cabinet noir. On l'agite énergi- quement : on apei'çoit dans le tube une vive lueur qui persiste pendant plusieurs secondes. » En agitant de nouveau, on distingue une autre lueur, mais beaucoup plus faible que la première. Des agitations successives permettent de reproduire le phénomène cinq ou six fois. Puis toute lueur s'éteint, bien qu'il reste dans le tube la majeure partie de l'ozone employé. Ce dernier fait est facile à vérifier, car on peut reproduire une série nouvelle de lueurs en changeant simplement l'eau contenue dans l'appareil. Cette expérience est faite à la pression normale. En diminuant ou en augmentant légè- rement celte pression, on ne constate aucune variation sensible dans l'éclat de la lumi- nosité. » Alcool. — En remplaçant l'eau par l'alcool à 90" on perçoit une lueur beaucoup moins vive; en revanche, elle persiste plus longtemps. » Benzène. — Avec du benzène, on distingue une lueur très faible. Cependant (') Je tiens à remercier tout particulièrement mon maître, M. Friedel, et M. Lipp- mann, qui ont bien voulu m'aider de leurs précieux conseils. ( i"07 ) l'ozone paraît complètemenl absorbé. En aspirant le gaz contenu dans l'appareil au moyen d'une trompe à eau, on ne constate dans celle-ci aucune trace de luminosité. i> Thiophène. — Ce corps dégage, au contact de l'ozone, d'abondantes vapeurs lu- mineuses. C'est le seul exemple que j'aie eu jusqu'ici d'un phénomène de cette na- ture. » Lait. — On obtient avec ce corps une luminosité beaucoup plus vive qu'avec l'eau ordinaire. » Urine. — C'est le corps qui m'a donné les phénomènes de phosphorescence les plus nettement accentués. » Eau pure. — J'ai fait une série d'expériences avec de l'eau rigoureusement pure aussi bien au point de vue minéral qu'au point de vue organique. En m'entou- rant de précautions tout à fait particulières, je suis arrivé à avoir un liquide qui ne donne lieu, même avec de l'ozone très concentré, à aucun phénomène de lu- minosité. » Je poursuis actuellement l'étude des phénomènes que je viens d'ex- poser. Il existe certainement entre eux et les phénomènes de phosphores- cence provoques par des actions chimiques, connus jusqu'à ce jour et encore inexpliqués, des liens très étroits. Je crois qu'il m'est permis de tirer d'ores et déjà de mes expériences les conclusions stiivantes : )> \° La luminosité qui se produit quand l'ozone et l'eau sont en contact est due à la présence, dans cette dernière, de matières organiques d'origine animale ou végétale. » 2" La plupart des matières organiques sont susceptibles de donner lieu, avec l'ozone, à des phénomènes de phosphorescence. » CHIMIE INDUSTUIELLE. — Sur le nouveau pain de guerre. Note de M. Ballano. « Le pain de guerre que l'on vient de substituer, dans l'armée, au bis- cuit de troupe, est fabriqué avec de la farine tendre, de l'eau, du sel et de la levure fraîche. Il diffère ainsi notablement de l'ancien biscuit, dans lequel n'entraient ni sel ni levain. » Les galettes sont plus petites mais plus bombées : elles ne pèsent, en moyenne, que 5o8'' et mesurent o^jOyo en longueur, o°',o65 en largeur et o"",025 en épaisseur. La croûte est peu épaisse et la mie blanche, très poreuse, trempe rapidement dans le bouillon ou le café. La farine, qui était blutée à 20 pour 100 pour le biscuit comme pour le pain de munition, doit être blulée pour le pain de guerre à 3o pour 100. » Voici la composition de ce nouveau pain, rapprochée delà composition de l'an- cien biscuit, du pain de munition et de trois autres pains analysés récemment : C. R., iSyti, J- Semestre. (T. CXXUI, N° 23.) l32 ( ioo8 ) Composition pour ino. Matières sucrées Mat ère et amy- Cel- Eau. azotée. grasse. lacées. lulose. Cendres Pain de guerre ( Etat normal II, 4o 10, 5o 0,60 72,16 0,34 i,o4 (Paris). ( Etat sec . . . » 1 I ,85 0,67 80,91 o,38 '-■9 Pain de guerre l Etal normal 1 1 ,3o 9.95 0,35 77, '4 0,34 0,92 (Tours). ) Etat sec . . . ), 11,22 o,4o 86,96 0,39 1 ,o3 Pain de guerre État normal i3, 10 8,61 o,i4 77,28 0, 10 0,77 (Calais). Étal sec . . . » 9-9' 0, 16 87,13 0,12 0,88 Biscuit de troupe [ Etat normal 1 1 ,3o l3,20 0,42 73,70 0,44 0,89 (Paris, 1894). 1 Etat sec . . . )) i4,88 0,47 83, i5 o,5o 1 ,00 l'ain de munition l Etat normal 38, 5o 7.98 0, i5 52,12 0,28 0.97 (Paris). ) État sec . . . )) '2.97 0,24 84,75 o,46 1,58 Pain de fantaisie ( Etat normal 3i ,Go 5,99 0,24 61,59 o,i4 0,44 (flûte, Paris). / État sec . . . » 8,75 0,35 90,06 0,20 o,64 Pain boulot \ État normal 34,50 6,83 0,12 •>7>95 0,11 0,49 (Paris). ) État sec . . . » 10,43 0,18 88,48 0, 16 0,75 Pain de ferme de Bresse \ I->tat normal 32,60 7,25 o,4o 09,04 o,i4 0,57 )rès5joursde fabrication). ( État sec . . . » IO-79 0,59 87,08 0,20 o,84 » Ces analyses, rattachées à nos études antérieures sur les farines, met- tent en évidence les faits suivants : )) 1. La composition, à l'état sec, des pains de pur froment (') est en rapport direct avec la composition, au même état, des farines employées à leur fabrication. La matière azotée et la cellulose s'y retrouvent dans la même proportion. Les phosphates aussi; toutefois le poids des cendres est plus élevé en raison du sel ajouté; les matières grasses, plus ou moins modifiées pendant le traitement que l'on fait subir au pain pour le cuire ou l'analyser, sont en moindre quantité. » 2. La matière azotée et les phosphates, qui sont en plus faible quantité dans les farines les mieux blutées, se trouvent naturellement en moindre proportion dans les pains fabriqués avec des farines blutées à 4o pour loo que dans les pains obtenus avec des farines blutées à 20 pour 100. Au même degré d'hydratation, les pains bis sont donc plus azotés et plus phosphatés, par suite, |ilus nutritifs que h^s pains blancs. » 3. Le nouveau j)ain de guerre, fait avec des farines mieux blutées que (') Sans addition de farine de légumineuse, connue on en trouve dans plusieurs pains que nous avons examinés. ( I009 ) le pain de munition, est moins azoté que ce dernier; mais l'azote qne le soldat perd avec le pain de guerre lui est restitué sous une autre forme : la ration de viande fraîche, qui est de Boo^' en temps de paix, a été, en effet, portée à Soos"' en campagne. » 4. L'ancien pain bis a été trop brusquement délaissé depuis l'essor pris par la mouture à cylindres. Le courant qui a entraîné, presque sans transition, les villes vers les pains extra-blancs, gagne de plus en plus les campagnes. J'ai récemment constaté, en Bresse, que les meuniers tra- vaillant pour les fermes ne produisent plus que 71''^ à 72"^^ de farine pani- fiable pour loo'^f'de blé, alors qu'ils en retiraient généralement 83'^'ï(*), il y a une trentaine d'années. La même remarque pourrait être faite, sans doute, dans d'autres contrées de la France, aussi privilégiées que la Bresse sous le rapport de la culture. Ces transformations ont fait perdre aux con- sommateurs des matières azotées et phosphatées qui, pour le plus grand nombre, n'ont pas été compensées par un apport suffisant de viande ou d'autres aliments connus pour leur valeur nutritive. De là, comme l'ont judicieusement avancé plusieurs médecins, parmi lesquels il convient de citer M. le professeur Tarnier, l'une des principales causes de l'affaiblisse- ment progressif de la race dans les villes et les départements les plus riches de France; de là encore la nécessité de lutter avec énergie contre le blu- tage exagéré des farines destinées à l'ahmentation. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Recherches sur les modifications de la nutri- tion chez les cancéreux (^toxicité urinaire). Note de MM. Simon Duplay et JSavoire, présentée par M. Guyon. « Au cours de nos recherches sur la nutrition des cancéreux, nous avons été amenés à étudier la question si intéressante de la toxicité urinaire et des toxines sécrétées par les cancéreux. » Dans une Communication à l'Académie des Sciences, le 1 1 juin i8g4, M. Griffuhs annonçait qu'il avait retiré des urines d'une malade atteinte de cancer utérin une ptomaïne blanche, cristallisée en aiguilles microsco- piques, solubles dans l'eau, à réaction alcaline, etc., répondant à la formule (') Ce fut le taux de Ijlutage du froment, imposé autrefois aux meuniers par la Con- vention « pour provenir les abus qui s'étaient introduits dans la mouture des grains et établir l'uniformité ». ( roK» ) C"]PAzO% cl il jiiopo.saiL (ie donner à celte subslance, qu'il considérait comme caractéristique des urines cancéreuses, le nom de cancérine. » Mais le cas choisi par M. Griffilhs ne nous paraît pas à l'abri de toute critique, car il s'agissait d'un cancer inévitablement exposé, par son siège, aux inlections microbiennes secondaires, susceptibles de déterminer, à elles seules, la production de toxines dont la résorption serait suivie d'une éli- mination par le rein. » Ces toxines pourraient ainsi donner lieu à des constatations analogues à celle que M. Griffilhs a cru devoir attribuer uniquement au cancer. )) Dans les expériences que nous poursuivons déjà depuis près de deux ans sur la toxicité de l'urine des cancéreux, qui n'a, en réalité, jamais été démontrée d'une façon indiscutable, nous nous sommes altachcs préci- sément à choisir, autant que possible, des cas dans lesquels aucune infec- tion microbienne secondaire n'était à redouter et oi\, par conséquent, la cause d'erreur signalée plus haut n'exisle pas. » ("est ainsi que les néoplasmes du sein, <\» testicule, d(' la parotide, de la pe:ui même (^avanl toute ulcération) pouvant être considérés comme aseptiques au point de vue des complications microbiennes secondaires, c'est à des cas de ce ^enre que nous avons cru devoir nous attacher plus spécialement. » Nous avons fait des recherches dans douze cas de cancers épithéliaux à l'abri de toute infection extérieure par leur siège anatomique et nous n'avons trouvé aucune substance toxique caractéristique dans l'urine. » Nous pouvons même ajouter que, dans trois autres cas susceptibles d'être considérés commecomnliqués d infections microbiennes secondaires, comme le cas de M. Griffilhs (^cleux cas de cancer utérin et un cancer ulcéré de la langue), nous n'avons pas été plus heureux, en suivant exactement la technique indiquée par M. Griffilhs. » Il nous semble donc résulter de ces recherches que, contrairement à l'opinion qui tend à se généraliser un peu trop hâtivement, la toxicité des unnes des malades atteints de cancer proprement dit, c est-à-dire de cancers épithéliaux, est aussi peu démontrée que la présence, dans ces urines, d'une toxine spéciale. » Dans un cas unique de sarcome, il nous a été possible d'obtenir des résultais positifs que nous allons exposer. » Il s'agissait d'un sarcome niélanique difTus de la région iombosacrée, cliez une femme de 28 ans qui a séjourné dans la clinique cliirurgicale de l'Hôtel-Dieu dans le courant de juin 1896. ( -o" ) » Aucune des tumeurs multiples qui constituaient la lésion ne s'était encore ulcérée, ce qui la plaçait dans les conditions désirables. Ajoutons que la malade était inopé- rable, mais que le diagnostic clinique a été confirmé par l'examen histologique d'un fragment enlevé au bistouri sur l'une des tumeurs. » Dans nos expériences sur la toxicité urinaire chez cette malade, nous avions pu provoquer des phénomènes convulsifs difTérents de ceux que produit l'urine normale. » Nous nous sommes donc demandé si ces phénomènes étaient dus à la matière colorante ou à une toxine particulière, et, pour résoudre cette question, nous avons entrepris les deux séries de recherches suivantes : » 1° 5oo='^ d'urine ont été additionnés de 5o'''^ de sous-acétate de plomb liquide et le mélange, jeté sur le filtre, nous a donné un liquide filtré incolore et un précipité blanc noircissant à l'air. » Ce précipité, délayé dans l'alcool amviique, donne après filtration une liqueur incolore, mais brunissant à l'air, et l'évaporation de cette solution nous a fourni des lamelles blanches d'une substance noircissant à l'air également et qui nous a paru être la matière colorante caractéristique de l'urine mélanique. » Cette matière colorante est insoluble dans l'eau. Injectée en suspension dans ce véhicule sous la peau d'un lapin, elle n'a produit aucun phénomène apparent. Les phénomènes convulsifs ne sauraient donc lui être attribués. » 2° Nous avons ensuite pris 25oo" d'urine, représentant la quantité émise en trois jours. Cette urine, préalablement neutralisée avec du carbonate de soude, a été éva- porée à la température de 4o° environ et amenée en consistance sirupeuse. L'évapora- tion en consistance d'extrait sec a été obtenue dans le vide en présence de l'acide sulfurique. L'extrait sec ainsi obtenu a été repris par iob"= d'éther et la solution filtrée. n L'évaporation à l'air à la température ordinaire de ce soluté éthéré nous a fourni un résidu d'apparence huileuse, pesant os'",95. » Nous avons repris ce résidu par loo'^" de solution d'acide tartrique à ~j et la so- lution filtrée a laissé un faible résidu sur le filtre et elle était manifestement acide. » Celte solution a été neutralisée par le carbonate de soude, puis traitée par 5o"'' d'éther. Après vingt-quatre heures de contact, pendant lesquelles nous avons agité fréquemment le mélange, nous avons décanté la solution éthérée et nous l'avons éva- porée à l'air. » Le résidu de l'évaporation pesait o«'", 52 et se composait de deux parties bien dis- tinctes : » I" La plus abondante (| environ) se présentait sous la forme d'un liquide huileux de couleur vert foncé, presque noir, légèrement fluorescent. Dissoute dans l'eau aci- dulée, elle a donné un précipité jaune sale avec l'extrait de Saturne. » Nous avons injecté cette solution à un lapin qui a présenté des phénomènes de paralysie du train postérieur, une accélération très sensible de la respiration; ces phénomènes ont persisté trois jours, puis ont fini par disparaître. » 2° La deuxième partie était cristallisée en fines aiguilles blanches et nous avons pu en recueillir osr^ i5 environ. ( I012 ) » Ces aiguilles sont insolubles dans l'eau, mais solubles dans les acides sulfurique et tai'lrique étendus, et les solutions acides nous ont donné avec : Le biclilorure de mercure Un précipité blanc L'acide phospholungstique » L'acide pliosphomolybdique Un précipité gris noir L'iodure double de mercure et potassiuna Un précipité jaune » La petite quantité de substance que nous avons obtenue ne nous a pas permis d'en établir la composition centésimale ni d'en déterminer la formule, mais ses pro- priétés nous permettent de la considérer comme un alcaloïde pathologique différent de celui que Griffilhs avait signalé dans l'urine des cancéreux. » Nous avons expérimenté cet alcaloïde sur une souris à laquelle nous avons in- jecté-jlj de milligramme environ (une partie de la solution ayant été perdue) : elle a présenté des convulsions violentes et a succombé dix minutes après rinjection. » l'^ê injecté dans la veine marginale de l'oreille d'un lapin de iSoog'' a amené la mort après douze minutes de convulsions violentes. » Nous concluons donc de ces recherches à hi présence, dans les urines de celte malade : » 1° D'un produit complexe, mélange d'alcaloïdes, analogue à celui trouvé par M. Pouchet et M™^ Eliacbeff dans l'in-ine normale; » 2° D'une ptomaïne caractéristique de cette urine et qui lui donne des propriétés couvulsivantes. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur une nouvelle méthode pour recueillir le venin des Serpents. Note de M. Paul Gibier. « Pour obtenir le venin des Serpents vivants et rendre la prise de l'animal inoffensive, j'ai imaginé la disposition suivante : » J'ai construit une cage d'environ Ôc'-i^n sur iS"^"" de hauteur et munie sur sa partie supérieure d'une porte grillagée. Une petite porte pleine, percée sur un des côtés de la cage, permet d'introduire et de retirer une cuvette pleine d'eau servant au bain du prisonnier. Sur la partie inférieure d'une autre face latérale, j'ai pratiqué, dans toute la longueur de la paroi, une ouverture trop étroite pour permettre au serpent de s'y glisser, mais suffisamment large pour admettre le passage d'une paire de pinces à anneau garni de coton, avec laquelle on peut saisir l'animal par le cou sans le blesser. Une fois bien en main, le serpent est attiré au dehors par un trou ménagé à l'extré- mité gauche de la fente dont je viens de parler. Cette fente et aussi l'ouverture circu- laire pratiquée à son extrémité, par ofi le corps du serpent peut être complètement attiré au dehors, sont fermées, en temps ordinaire, au moyen d'une longue plaque métallique glissant dans une rainure. ( ioi3 ) » Une fois le serpent attiré partiellement au dehors de la cage, on peut le saisir avec la main placée immédiatement en arrière de sa tête. De cette manière, on risque beau- coup moins de le blesser qu'avec une pince métallique, même entourée d'une corde en coton. Grâce à ce système, j'ai pu nourrir des serpents (un crotale et un serpent noir) qui se laissaient mourir de faim. Le lait et la viande crue, administrés aux serpents par le gavage, permettent de les garder plus longtemps en vie et d'obtenii- une plus grande quantité de liquide venimeux. » C'est surtout pour recueillir le venin, que l'appareil que je viens de décrire est avantageux. Lorsqu'on a saisi le cou du serpent, comme je viens de l'indiquer, un aide maintient son corps dans l'intérieur de sa cage, dans le cas où ses mouvements seraient trop vigoureux et désordonnés. On introduit alors entre ses mâchoires un verre à expé- rience ou un verre de montre, en prenant soin de redresser les dents à venin avec les bords du verre. Il se peut que le serpent morde spontanément et laisse écouler quelques gouttes de poison ; mais un autre cas peut se présenter encore, qui peut aussi faire obstacle à la « cueillette » du venin : malgré toutes sortes de provocations, le serpent se refuse à émettre la moindre goutte de liquide venimeux? C'est ce qui s'est produit dans le laboratoire de l'Institut Pasteur de New- York, avec un serpent à son- nettes ( Crolalus diirissus) âgé d'environ dix ans et long de plus de i", 25, qui m'a été envoyé des montagnes boisées du Connecticut. » Voici comment je réussis à surmonter cette difficulté : à l'aide d'une petite pile de GaifTe, je fais passer un courant alternatif faible dans les muscles de la mâchoire et les glandes à venin. L'effet est presque instantané : en quelques secondes on obtient tout le venin contenu dans les glandes. Il est bon de ne pas employer un courant trop fort, non qu'il y ait à craindre de faire subir au reptile une électroCution involontaire, mais une contraction trop brusque des temporaux et des autres muscles s'insérant sur les maxillaires pourrait déterminer l'arrachement des crochets perforés ou cannelés par où s'écoule le venin. » J'ai pensé qu'en faisant connaître ces différents points de technique expérimentale, que je n'ai vu décrits nidiepart, j'intéresserais peut-être les savants qui s'occupent des mômes recherches. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Emploi du grisoumètra dans la recherche médico- légale de l'oxyde de carbone. Note de M. N. Gréhant ('), présentée par M. Brouardel. « Les chimistes-experts, chargés de faire l'analyse du sang de l'homme et la recherche de l'oxyde de carbone qui a pu être la cause de la mort. (') Travail du laboratoire de Physiologie générale du Muséum d'Histoire natu- relle. ( ioi4 ) em|)loicnt le plus souvent le spcctroscope, donl les indicalinns sont incer- taines lorsque la pioportion de l'hénrioglobine oxycarbonce csl iiiforieiire à la moitié de l'hémoglobine totale. » Je suis d'avisqiie, aprèsavoir fait un essai au spectrosc(i|)e, il faut eni- plover le procède quantitatif que j'ai déjà tlécrit et qui consiste à (îxtraire à loo", par l'acide acétique et à l'aide de la pompe à mercure, l'oxyde de carbone combiné avec la matière colorante du sang, et à doser le gaz toxique par la réduction qu'il donne dans mon grisoumèlre. » Il est évident que l'on ne peut pas réussir du premier coup dans l'em- ploi de mes appareils; il est nécessaire cpie le chimisle-expert s'astreigne d'abord à répéter quelques expériences semblables à celles que je vais décrire, qui démontrent l'exactitude des résultats que l'on peut obtenir quand on possède bien la technique de mon procédé. » Prcmiirv expérience. — .(e me procure 170''' de sang artériel de chien, qui est défibriné dans un flacon et filtré sur un linge; on divise ce volume de sang en deux volumes égaux à 85" dans deux flacons; dans l'un on fait passer un courant d'oxyde de carbone à travers le sang, de manière à remplir le flacon de mousse. Le flacon est agité, l'hémoglobine absorbe l'oxyde de carbone qui déplace l'oxygène (Claude Ber- nard); l'autre flacon renferme du sang oîiygéné. » a. 40" tle sang oxycarboné sont introduits dans le ballon récipient vide, renfer- mant 40*"^ d'acide acétique à 8°; le bain-marie est porté à 100°; on obtient un gaz qui, débarrassé d'acide carbonique, est introduit dans le grisoumètre; au premier passage du courant on aperçoit une belle auréole bleue qui remplit toute l'ampoule et qui donne la meilleure démonstration de la présence de l'oxyde de carbone; on fait passer en- suite ((uatre cents fois le courant et l'on observe, après le refroidissement, la réduction énorme de 69,5 divisions du grisoumèlre. » b. On fait arriver dans le récipient vide 20" de sang oxycarboné, 20'^'^ de sang oxygéné et 4o" d'acide acétique; le gaz extrait à 100" a donné au grisoumèlre 36,3 divisions, nombre peu différent de 34,7 moitié de 6g, 5; cette fois, on n'a point ob- servé d'auréole. )) Deuxième expérience. — .\u lieu de sang de cliien, j'ai pris du sang défibriné de bœuf qu'il est si facile de se procurer, et j'ai composé inie série de mélanges qui ont donné au grisoumètre les réductions inscrites dans le Tableau suivant : Réductions. 1° 20" sang oxycarboné 3o,.5 2" 10" sang oxycarboné et 10'''' sang oxygéné i4i4 3° 5" sang oxycarboné et iS'^'' sang oxygéné 7,5 4° a", .5 sang oxycarboné et 17'^'', .5 sang oxygéné 3 » Les réductions sont à peu près proportionnelles aux volumes de sang oxvcarboné contenus dans les mélanges. » L'expérience a monlré que, dans mon grisoumètre, i""^ d'oxvde de caibone donne ( I o I 5 ) une réduclion de 7 ,4 divisions, de sorte ((u'une réiluction de 69,.") divisions correspond à un volume de €)'=", ^ d'oxyde de carbone. » ZOOLOGIE. — Sur l'origine du bourgeon de régénération caudale chez les Annélides ('). Note de M. Auguste Michel, présentée par lM. Echnond Perrier. La première régénération n'a pas pour agents des amibocytes : on n'en voit pas sur la plaie et la disposition des cellules migratrices indique une poussée de la section dans la cavité du corps et non de celle-ci vers la section. C'est l'épiderme voisin qui est le siège d'une active prolifération. On V voit des cellules en mitose tangentielle, assez peu nombreuses cepen dant, ce qui fait supposer une certaine rapidité de division. La prolifération n'a pas lieu exclusivement au bord : il y a parfois, au delà de la région de prolifération un rt-ste de vieux tissus; j'ai même vu dans quelcjucs cas, chez le Lombric, la poussée ectodermique, qui va rejoindre la chaîne ner- veuse, partir de l'intervalle entre deux anneaux, laissant au delà un reste d'anneau avec des niasses musculaires volumineuses. Ce fait rend peu probable la participation de l'épithélium intestinal, même au point de réunion avec l'éjjiderme; il n'en présente pas l'aspect, et, si parfois on trouve contre lui des éléments nouveaux, leur disposition permet aussi bien de les rapporter à la partie voisine de l'épiderme. L'opinion que les diverses parties du bourgeon |)roviennent des parties anciennes corres- pondantes est encore plus démentie par l'observation ; et même, au début, l'organisation est plus avancée dans le bourgeon que dans la région de raccordement. Ij'origine de la régénéi'ation est donc, |)our la j)lus grande partie sinon uniquement, ectodermique. » Le développement de l'ectodcrme, mince dans les Nephlhys, massif dans (') Travail des laboratoires de MM. les professeurs l'errier, au Muséum, et Giard, à la Sorbonne et à Wimereu\-Aniljleteuse. C. H., i8:i6, .!' Semestre. (T. CWIII, N° 23.) l33 ( ioi(i ) le lombric, a pour eflel, avec le progrès de l'incurvation en dedans des parois du corps, de réduire de plus en |)lus la surface de la plaie, en même teni|js que les piirois rapprochées du corps cl de l'inleslin se soutleiiL. » Celle prolifération donne lieu à une poussée interne de ceilidcs t'u.si- formes, se pressant en faisceaux qui s'insinuent entre les obstacles et s'épanouissent dans la cavité du corps. Ces cellules proviennent de l'eclo- dermc, et par émigralioii au moins pour la plupart : car chez [es Nephlhvs, où les tissus de régénéralion sont d'abord moins compacts, on voit souvent des cellules déjà sous-eclodcrmiques se prolonger entre les cellules ecto- dermiques jusqu'à la cuticule nouvelle par un filament ondulé; certaines cellules sous-ectodermi(|ues semblent cependant se relier par leur fdament respeclivement à une cellule eclodermique, ce qui serait le résultat d'une division radiale; je n'ai cependant pas observé de mitoses dans cette direction. » Un caractère dominant de l'histogenèse et de l'organogenèse du bourgeon de régénération, qui ne me parait pasccpendant avoir été signalé, au moins quant à sa généralité et à sa valeur, c'est l'extension précoce à travers le bourgeon de longs prolongements cellulaires; malheureusement il est extrêmement difficile de les suivre dans leurs indexions cl leurs inlricatious. En particulier, ces filanienls ont donné lieu à une illusion : ceux qui, émanés de l'ectoderme, se rabattent sous lui en direction lan- gentielle, ont fait croire, de la part de certains observateurs, à une sépa- ration définitive de l'épiderme, excluant au même niveau tout nouveau départ de l'ectoderme; en réalité, on voit en tel et tel point un amas de cellules, traversé j)ar cette prétendue limite, j)rovenir de l'ectoderme et s'engager à l'intérieur : c'est nolanuiieiiL très net chezlf.a Nep/il/tys, dans le tissu peu serré du début de la régénération. » La prolifération est surtout active sur la ligne médiane ventrale, au- dessous de la section de l'axe nerveux. Chez le Lombric, on dislingue alors dans cette région, au milieu tie la poussée compacte, une traînée de l'ecto- derme à l'axe nerveux un peu éloigné par sa rétraction ; celle traînée semble d'ailleurs aboutir à la masse nerveuse et non en provenir, celle-ci ne présentant pas un aspect de proliléralion, et, par suite, dérivci' île la partie de la jjoussée cellulaire qui, à la rencontre îles bords de la gaine nerveuse, s'est engagée entre eux et est venue s'appuyer contre la masse nerveuse ancienne. Or bientôt, par prolifération des cellules qui en\ i- ronnent la limite interne de celle traînée, par conséquent dans la région u.éiliaiiC \(:iilralc, se forme un amas de cellules très colorables, surtout ( f"'7 ) leur gros niirléo'e. Elles prennent ensuite une disposition transversale, ce qui limite nettement l'amas à son bord dista!. Par l'accroissement de cet amas, les traînées voisines de part et d'autre se trouvent rabattues de leur côté, s'inclinant respectivement en dehors et en dedans, à partir d'un point de divergence. C\\e7Ae=< ÏAimbricidus, ces cellules paraissent relative- ment plus grandes encore, pouvant occuper chacune la largeur de la cavité. Chez lesNephthys, dans l'ectoderme nouveau de la région ventrale, les cellules périphériques, voisines de l'axe nerveux, sont inclinées vers lui en dehors, les autres en dedans. Par émigration plus on moins com- plète des cellules de l'ectoderme se forme, dans cette région ventrale, un amas lâche sous-eclodermique de cellules dont le corps est presque entièrement rempli par le noyau très colorable; cet amas, quoique moins serré et à plus petites cellules, est comparable à celui des Lombriciens : ils ont même origine, même situation ventrale et entre la traînée externe dirigée vers le névraxe et la traînée interne plus rapprochée de l'axe du cor|)s, avec cette différence qu'ici, la masse nerveuse adhérente à l'épi- derme n'ayant pas subi de rétraction, les deux traînées sont dès le début complètement divergentes. » Bientôt, chez beaucoup de Polvchètes, l'ectoderme, près de l'endo- derme, mais nettement, d'après les coupes chez les Nephthys. l'ectoderme seul, se développe en un ou deux cirres anaux, qui atteindront déjà une taille relativement très grande avant que le corps môme du bourgeon ne soit apparent. » La prolifération ectodermiqtie fait saillir un bourrelet autour de l'anus et, par son intensité plus grande, l'allonge sur le côté ventral en un bourgeon, rempli par l'amas de cellules émigrces de l'ectoderme, recouvert par un épithélium, futur ectoderme sur une face, futur endo- derme sur l'autre, enfin terminé, chez lesPolychètes, par un ou deux cirres. » \m différenciation de ce bourgeon caudal fera l'objet d'une Note pro- chaine. » BOTANIQUE. — Observations sur le Rhizoctone de la Pomme de terre. INotc de M. E. Roze, présentée par M. Chatin. « Celte maladie est peu apparente sur les tubercules des variétés hâtives, mais elle se montre plus distinctement sur les variétés tardives. Les tuber- cules de ces dernières variétés, lorsqu'on les déterre en été, présentent à ( .oi8 ) leur surface tics corpuscules noirâtres, reliés entre eux pai- des filaments noirs, très ténus, perceptibles à la loupe. Ces filaments sont constitués par le mycélium d'un ('hampignon : sur cetlaiiis points, ils se coiuleiisent et s'agglomèi'ent pour former ces corpuscules noirâtres, très visibles, qui ne sont autres que des sclérotes. » Ces sclérotes sont des organes de conservation et de reproduction du Champignon, comme je m'en suis assuré par expérience. La maladie dont il saisit n'est |jas nouvelle. Wallroth, en 1842, paraît avoir désigné le Champignon sous le nom d'Erysibe subterranea Solani. J. Kïihn, qui l'a mieux étudié, sans pourtant le faire connaître complètement, l'a appelé Rhizoclonia Solani ('), et, ce (|ui est instructif, c'est qu'il le considérait comme étant la cause de la maladie de la Gale de la Pomme de terre. Ceci ne |)eut s'expliquer que parce qu'il arrive, en efïet, que les deux maladies (Gale et Rliizoctone) se montrent souvent associées sur les mêmes tuber- cules, bien qu'elles s'y développent aussi séparément. Il en résulte que les tubercules galeux étudiés par le D"^ Thaxter devaient être également plus ou moins couverts de filaments de Rliizoctone, car je n'ai constaté la jiré- sence de son Oospora Scabies que dans les crevasses galeuses où se montrait le mycélium du Rhizoclonia Solani. T.e D"" Thaxter signale également son Oospora sur les Betteraves. Je n'ai pas eu occasion de l'y rechercher. » Lorsqu'on étudie ces filaments noirâtres (-) sur des Pommes de terre non galeuses, on remarque aisément qu'ils sont seulement appliqués sur la surlace épidermique sans y pénétrer; il en est de même des sclérotes qui n'y adhèrent que faiblement, puisqu'il suffit d'un coup d'ongle pour les dé- tacher; mais il n'en est pas de même, lorsque le mycélium du li/iizocionia rencontre des pustules galeuses. Dans ce cas, les filaments du Rhizoctone pénètrent en se décolorant dans les cellules mortifiées; ils se rétrécissent de pins en jilus, si bien (pie, lorsqu'on les observe dans les cellules sous- épidermicjues, ils semblent différer totalement de ceux de la surface. Or. c'est dans ces mêmes cellules que se montre VO jspora Scabies, et cela, je dois ajouter, assez rarement. Cet Oospora est constitué par des chapelets de sphérules hyalines, agglomérés dans une cellule hospitalière, et qui re- ( ' ) Die Krankheite.n der Kullur gewàchse (i858). Dans ses Fiingi curopœi (i85i), Tulasne, en parlant de son lihizoctonia violacea, dit que Lecoq l'a vu très abondant sur les tubercules de la Pomme de terre. Or le R. Solani Kiilin, que Tulasne ne jjaraîl pas avoir observé, est très dilTérentde son R. violacea. I ') Vu"; au mi=;'"rnsrnpe, il> sont i\'\\n brun rnngeàtro lonni'-. ( lOIf) ) présentent des filaments à renflements siiccessils, ampnlliformes. Certaines cellules mortifiées m'ont permis d'observer plusieurs de ces filaments très ténus, qui m'ont paru être identiquement semblables à ceux du Rhizoc- tone. Du reste, l'absence de tout autre mycélium et le développement concomitant de ces filaments mvcéliens, très voisins les uns des autres, me portent à croire que ces chapelets de sphérules hvalines peuvent être considérés comme un mode de fructification du Rhizoctonia Solani, lequel n'a probablement pas la faculté de s'introduire dans les cellules épider- miques vivantes de la Pomme de terre, mais profite de la mortification de ces cellules pour y pénétrer et y fructifier. » Toutefois, je ne pourrais cpi'émettre des livpothèscs sur le rôle que doivent jouer ces sphérules hyalines. Enfoncées comme elles le sont dans les crevasses galeuses et d'une organisation des plus délicates, il serait dif- ficile de se faire une idée de la fonction qu'elles peuvent être appelées à remplir. i> Cette sorte de maladie, due au Rhizoctone, n'a pas d'ailleurs de gra- vité réelle, puisqu'il ne s'agit, en somme, que d'une sorte de symbiose, sans déperdition pour les tubercules hospitaliers. Cependant j'ai récolté, en octobre, certains de ces tubercules, devenus presque tout noirs par suite de l'extraordinaire développement des sclérotes. Il n'est pas besoin de recommander de ne pas employer pour semence des tubercules si peu sclérolifères qu'ils soient, car c'est par ces sclérotes certainement que se reproduit le plus sou\ent le Rhizoctone, dont les filaments mvcéliens doivent avoir la faculté de se rendre du tubercule-mère aux tubercules naissants. » ÉCONOMIE RURALE. — Destruction a'e/'IIeterodera Schachtii. Note de M. Wii-lot, présentée par M. Chatin. (( Les savants d'Outre-Rhin ont constaté, et j'ai constaté après eux, que la femelle brune de Y Helerodcra Schachtii est morte, et qu'elle est inatta- quable par les acides, les bases, les sels, etc. J'ai trouve, le premier, qu'elle est attaquée par un champignon microscopique, qui la réduit en poussière. Puisque la femelle brune est invulnérable, il faut renoncer, pour détruire l'espèce, aux procédés chimiques : de là l'idée de Kuhu, d'employer les plantes-pièges. » La femelle blanche de\ient brune, 5sc/i/aViJse, pour préserver, contre ( I020 ) les rigueurs de l'hiver, les œufs, les embryons et les larves qu'elle contient et qui sont vivants. L'incubation, ou segmentation, est suspendue pendant l'hiver, pour continuer son évolution au printemps prochain. )) Comment les larves peuvent-elles sortir, puisque la mère est morte et que l'appareil vulvaire est hermétiquement fermé, et que, d'autre part, les larves sont trop faibles pour franchir le détroit de la vulve ? C'est que, à ce qu'il m'a semblé, la femelle brune, sous l'influence de la chaleur et de l'hu- midité du printemps, obéit aux lois de la dilatation, qu'elle se gonfle, que la vulve s'ouvre mécaniquement, qu'elle resie ouverte et que les larves trouvent alors une ouverture naturelle. » J'ai recueilli, sous l'influence de cette idée, quantité de femelles brunes; je les ai portées dans un bain à ai" C. J'ai vu, après un séjour d'une journée, le volume des femelles doublé, la vulve ouverte et trois larves en- gagées en même temps dans le détroit vulvaire. » Si le passage reste ouvert pour donner issue à trois larves à la fois, il l'est également pour donner entrée au gaz délétère et porter la mort dans le corps de la femelle. J'ai rej)orté de nouveau des fem(;lles brunes dans un second bain à 22", que j'ai additionné d'eau de gaz. Il n'est plus alors sorti une seule larve ; le contenu était frappé de mort. J'ai répété ces expé- riences par centaines de fois ; les résultats n'ont jamais varié. » Alors seulement j'ai fait une expérience à Curgies près Valenciennes (Nord), sur un champ tellement nématodé qu'il ne pouvait plus porter de betteraves, quels que fussent les engrais. Avec un seul traitement à l'eau de gaz, j'ai produit, à l'hectare, 37000'^^ de betteraves à i4 pour 100 de sucre, puis quatre récoltes successives de céréales luxuriantes. » L'expériencedeïergnier n'a pas moi us d'importance. Avec r«/?i<7///' trai- tement à l'eau de gaz et sans autre engrais, naturel ou artificiel, j'ai obtenu quatre récoltes successives, dont le rendement à l'hectare est supérieur à Goooo'^s (le betteraves à 7° de densité. J'en obtiendrai une cinquième, qui ne donnera pas moins de 4oooo''''' à l'hectare. » Est-il possible d'obtenir de pareils résultats sur une terre nématodée sans tuer les nématodesPEt, si les nématodes ne sont pas tués, comment se fait-il que les betteraves ne soient pas nématodées ? » ( I02I ) MINÉRALOGIE. — Les transformations endomorphiques du magma grani- tique de la haute Ariège, au contact des calcaires. Noie de M. A. Lacroix, présentée par M. Michel-Lévy. « L'exploration de l'arête montagneuse séparant la vallée de l'Ariège des ravins aboutissant au ruisseau de Mijanès, m'a permis d'observer de remarquables phénomènes de contact, apportant des faits d'un ordre gé- néral sur l'histoire des magmas graniticpies. » A l'est du pic de Braccil en Orlu, le granité du Quérigut se trouve en contact avec une puissante série sédimentaire, allant du cambrien au per- mocarbonifère, d'après M. Roussel. Celte série est formée par des schistes au milieu desquels se trouvent d'épaisses bandes calcaires. La mise en place du granité s'est effectuée suivant un mode fréquent : le long de la ligne de contact s'obserVent tous les types de feidspathisation et d'injec- tion décrits par M. Michel-Lévy; sur de vastes surfaces, la digestion des schistes par le granité a été si parfiute qu'il serait difficile de démêler la réelle origine de la roche granitogneissique ainsi protluite, si l'on ne ren- contrait çà et là, au milieu d'elle, des paquets d'enclaves ou même des îlots de schistes imparfaitement modifiés, orientés comme les schistes du con- tact, et présentant les mêmes phénomènes métamorphiques. » Le but de celle Note est d'exposer les résultats principaux (') de l'étude des modifications subies par le granité au contact des calcaires qui, après digestion des schistes au milieu desquels ils étaient primitivement disposés, ont été entourés de toutes parts par le gi-anile. Ces calcaires ont été profondément métamorpliisés, marinorisés, chargés de grenat, d'ido- crase, etc., localement transformés en cornéennes des plus variées. Ils ont été, en outre, très corrodés par le magma granitique; leur épaisseur est, jiar place, très réduite et même, en plusieurs points, leur continuité a été interrompue; leurs lambeaux se trouvent alors au milieu du granité et, de même que les îlots schisteux dont il a été question plus haut, ils restent encore orientés comme la masse principale. » Au contact de ces calcaires, le granité présente des modincations con- sidérables ; il perd ses grands cristaux porphyroïdes de microcline, se (') lis seront iléveloppés dans un prucliaiii Bulletin ilu Seriice de la Carte ^géo- logique de France. ( IC)22 ) cliarge de hornblende; puis les éléments colorés augmei«tent; la roche |)rend l'apparence d'une diorile micacée; enfin, leséléments blancs disparais- sent de la roche com[)acte, devenue 1res dense, ne paraît plus constituée que par de la hornblende etihi mica. Il n'y a aucun doute cpic toutes ces roches ne soient des transformations du granité; elles forment une auréole conti- nue et constante au calcaire ; les types non feldspathiques ne s'observent que là où les calcaires ont été le plus réduits et particulièrement là où leur continuité a été interrompue. » Toutes ces roches passent les unes aux autres, tantôt sur un affleurement de plusieurs centaines de mètres et tantôt sur quelques mètres seulement. L'étude stratigraphique ne permet pas un seul instant de supposer cpi'il s'agisse de roches cruptives originellement différentes et de |)roduction suc<;essivc. » l>'exanien microscopique d'un très grand nombre d'échantillons m'a |)ermis de suivre pas à pas les transformations du granité et d'établir la chaîne d'une absolue continuité qui le conduit à une péridolite à horn- blende. Le premier stade de l'évolution consiste dans l'appariliou de la hornblende, la disparition progressive de i'orthose et du quartz; ce dernier prend souvent une structure microgranitique dans les dioriles micacées quarlzifères ; puis la basicité moyenne des |)lagioclases augmente, le quartz disparaît ; les dioriles micacées ainsi produites prennent peu à peu la struc- ture ophitiqiie : quand de grands cristaux porphyroïtles de hornblende se produisent, ils englobent tous les autres éléments. La disparition progres- sive des feldspaths conduit à des roches à grands éléments, des hornhlen- dites ; celles-ci, une fois dépourvues de plagioclases, se chargent parfois d'olivine, qui apparaît même à l'œil nu dans des plages poécilitiques de hornblende atteignant 8'™; la roche est devenue unepéridotile à hornblende. Dans trois gisements seulement, la diorite micacée présente une évolution ddTcrente, elle se charge d'enstatile avec ou sans olivine, elle devient par suite une norite à amphibole, biolilc, olivuie, etc. » Toutes ces roches endomorphisées présentent un air de famille; l'am- phibole y est d'une façon constante associée, et souvent géométriquement, avec unebiotite; c'est une hornblende verte, brune ou blonde, générale- ment presque incolore en lames minces. Les plagioclases sont rarement homogènes ; on trouve parmi eux tous les types de la série, depuis les oligo- clases jusqu'aux anorthiles. Les individus zones sont presque la règle. Les variations de basicité d'une zone à une autre, les phénomènes de corrosion intense et de cicatrisation, idciilicpies à ceux des felilspalhs enclavés dans ( ro23 ) les roches volcaniques, infliqiicnt à eux seuls combien ont été grandes les variations de composition du magma granitique pendant lo cours de sa cristallisation. » En résumé, mes observations montrent avec évidence qa'un magma granitique peut, aidant sa consolidation définitive, absorber des quantités consi- dérables d'assises sédimentaircs qui, par leur influence chimique, transforment sa composition d'une façon assez ralicale pour donner naissance à une série de types pétro graphiques tels que granité amphibolique, diorite quartzifére, diorite micacée, norite avec ou sans olivine, hornblendite et même pérido- tite, c'est-à-dire pour lui faire parcourir la série presque complète des roches éruptives grenues. » Les gisements de la haute Ariège présentent ces phénomènes avec une intensité grandiose. » Ces observations apportent une confirmation aux idées émises par M. Michel-Lévy sur les relations d'origine probables des diorites ctdn gra- nité qui, dans le Beaujoliiiset en Auvergne, sont associés aux cornes vertes précambriennes. » MINÉRALOGIE. — Reproduction artificielle de la pirssonite. Reproduction arti- ficielle simultanée de la northupite, de la gaylussite et de la pirssonite. Note de M. A. DE ScHULTEN, présentée pir M. Fouqué. « La pirssonite est un minéral rare, découvert récemment parmi des cristaux de gaylussite provenant du lac Borax en Californie. Ce nouveau minéral a été décrit par M. J.-H. Pratt ('). Il cristallise dans le syslème orthorhombique. Sa composition correspond à la formule CaCO', Na-CO', 2H^0; il diffère donc de la gaylussite par la quantité d'eau de cristalli- sation (2 molécules au lieu de 5). » Je l'ai reproduit artificiellement par le procédé suivant : » J'ajoute à une solution de carbonate de sodium jiresque saturée à cliaud et em- ployée en grand excès une solution de chlorure de calcium de concentration moyenne et je chaufTe la liqueur dans une (iolo au liain-marie pendant douze heures. Au bout de ce temps, le précipité amorphe produit d'abord s'est transformé en cristaux lim- pides, très brillants, de pirssonite. On lave les cristaux très rapidement par décan- tation avec de l'eau, puis avec de l'alcool et de l'éther, et on les dessèche sur l'acide sulfurique. (') American Journal of Science, p. 126; août J896. C. R., 1896, 2- Semestre. (T. CXXIII, N» 23.) l3l ( to■^'i » L'analyse de; cristaux a donné des résultats qui conduisent à la formule CaC0»,Na'C0',9..H'0. » Les cristaux sont inaltérables à l'air. Cliaufles à loo", ils ne subissent aucun clian- gement de composition. A i3o°, ils perdent la plus grande partie de leur eau (la perte trouvée s'élève à i/ji^S pour loo). ChaufTés au rouge, ils entrent facilement en fusion. Si l'on traite les cristaux par l'eau, on observe que leurs faces deviennent très vite ternes. Laissés en contact prolongé avec de l'eau, les cristaux se décomposent complè- tement en carbonate de calcium et carbonate de sodium. » La densité des cristaux est de 2,349 ^ '■''"• ^'^ densité du minéral naturel est de 2,352. Les cristaux rayent le calcaire, mais ne rayent pas la fluorino. » La pirssonite artificielle est en cristaux orthorhombiques aplatis sui- vant g' (o 1 o). Les plus grands cristaux ont o""",i6 de longueur et de lar- geur, et o""",o4 d'épaisseur. On observe des faces ^' (o r o), dominante, 6'"(ii i)eim(i lo). L'angle obtus de la face g', formé par deux arêtes g^b'^, est égal à environ i24". Cet angle, calculé au moyen des rapports des axes du miuénil naturel, est égal à i23°5i'. Les cristaux naturels sont sou- vent hémimorphes : ils portent la face b^ b^ g' (i 3 i), qui est développée seulement à un de leurs sommets. Chez les cristaux artificiels je n'ai pas observé cette face. Sur la face g' les extinctions se font parallèlement aux diagonales du rhombe. Sur des cristaux placés de telle sorte qu'on les voit parallèlement à la (iicc g\ on observe que les extinctions sont longitudi- nales. Le plan des axes optiques est parallèle à la base /? (o o i). La bissec- trice aiguë coïncide avec l'axe h. La double réfraction est positive. La dispersion est faible (p ■< i>). L'écartement des axes est d'environ 48°. Ces données optiques concordent avec les propriétés optiques de la pirsso- nite. » D'après M. J.-H. Pratt, la j)irssonite se rencontre au lac Borax ac- compagnée de la northupite, et ces minéraux se sont probablement for- més dans des conditions semblables, à en juger par quelques échantillons où les deux minéraux se trouvent adhérents l'un à Taulre. Je rappellerai aussi que la pirssonite a été découverte parmi des cristaux de gaylussite qui abondent au lac Borax. Ayant réussi précédemment à produire artifi- ciellement la northupite (') et ayant, en outre, observé que la gaylussite (préparée par le procédé de Fritzsche) cède la place à la pirssonite quand on la chaulfe au bain-marie avec une dissolution de oarjjonale île sodium (') Comptes rendus, t. CXXII, p. 1427. , 1025 ) suffisamment concentrée, j'ai cherché maintenant à obtenir ces trois miné- raux associes. » A cet efl'et, j'ai chaufTé au bain-marie, dans un vase à précipiter, une dissolution contenant lôoS"' de chlorure de sodium, et SoS'' de carbonate de sodium dans 5oo" d'eau à laquelle j'ai ajouté d'abord Gs"' de chlorure de calcium anhydre, dissous dans aS'^'^ d'eau et puis loS' de chlorure de magnésium cristallisé, dissous dans 25"=" d'eau. Au bout de quelques heures, on constate qu'il s'est formé, au sein du liquide, des cristaux octaédriques de northupite et des aiguilles très fines de gaylussite, et après avoir laissé se concentrer la liqueur, on observe, parmi les cristaux de northupite et de gaylussite, de rares cristaux de pirssonite, formés aux dépens de la gaylussite. » Associés à ces trois minéraux artificiels, on trouve, en outre, de rares cristaux rhomboédriques du sel M^^CO%Na*CO', que j'ai décrit précé- demment {'). Ce sel n'a pas été trouvé dans la nature. Cependant, il paraît assez vraisemblable qu'on trouvera un jour, dans les dépôts de sels du lac Borax, ce composé qui est inaltérable à l'air, et qui prenl naissance dans des conditions auxquelles on doit, probablement, la formation, dans cette localité, dos espèces minérales voisines, énumérées ci-dessus. » GÉOLOGIE. — Le Jurassique supérieur ries environs d'Angoulême. Note de M. Pu. Glangeaud, présentée par M. Albert Gaudry. « Le Jurassique supérieur des environs d'Angoulême forme une série d'assises dont les lignes d'affleurement, orientées sensiblement nord-ouest sud-est, sont presque perpendiculaires à celles des assises crétacées qui commencent à se montrer près de cette ville. Il repose, vers les Rassalset Touvre, sur le Séquanien supérieur constitué par des calcaires oolitiques dans lesquels j'ai découvert une faune à Am. Achilles d'Orb., Diceras bavaricum, Diceras eximium Bayle.- Nérinées, Zeilleria humeralis Rœm., Pygurus Blu- menbachi Ag., etc., faune qui permet de placer ces couches au niveau des calcaires à Nérinées et à Diceras des Ardennes et de la Meuse, au niveau de l'oolite de la Mothe (Haute-Marne), dans laquelle on a recueilli les mêmes Diceras, et au niveau du récif coralligène de Tonnerre (Yonne), etc. » Sur ces assises, entamées par les tranchées du chemin de fer, près de Touvre, repose le Kimméridgien, formé des deux étages Ptérocérien etVir- gulien. (') Comptes rendus, t. CXXIl, j). if\2']. ( I026 ) » PTÊttocÉRiEN. — Le Ptérocérien esl constitué par des calcaires compacts, gris bleu, en gros bancs séparés par de minces lits marneux renfermant JVaiitilu.i f,'igantcus Sow., Am. cymodoce d'Orb., Exogyra virgula, etc. Ces bancs sont surmonlcs par des marnes grises à Exogyra virgula, recouvertes à leur tour par des calcaires compacts puissants alternant avec des lits marneux très fossilifères : Ceromya exceiilrica Voitz., Lucina riigosa Rœm., Terebralula subsella Leyra. etc. » N'iRGiLiEN. — LeVirgiilion qui forme le couronnement des plateauxà l'estetau nord de Ruelle, comprend deux zones assez nettes : » 1° La zone à Am, orthocera, constituée par des calcaires compacts, gris bleuâtres dans la profondeur, alternant avec des lits pétris à^Exogyra virgula cl renfermant Ain. orlliocera d'Orb., JJarpagodes oceani Brongn., etc. » 2° La zone à Am. Lallierianus, bien développée aux environs de Pontouvre, où les calcaires gris bleuâtres qui la constituent sont exploités pour la fabrication du ciment et renferment Am. Lallierianus d'Orb., Am. longispinus Sow., etc. Ces calcaires, (]ui ont \A\\s de 3o™ d'épaisseur, sont recouverts par une série de calcaires noduleux ou compacts à Mérinées, Natica Rupellensis d'Orb. et Polypiers. » PoRTLANDiEN. — Le Porllandicn , qui complète la série jurassique, s'étend sur j)rès de lo'™ de longueur de l'et-t à l'ouest, à partir d'une ligne passant par Angoulème et Saint-Yricix. Les deux termes Bononicn et Aqui- lonien (^Purbeckien) qui le constituent sont ici bit^n représentés. » A. Bononien. — Au-dessus des assises du Virgulien supérieur affleure une série d'assises très fossilifères, que je range provisoirement dans le Bononien inférieur. Elles comprennent des calcaires oolitiques, avec bandes pétries de grandes Nérinées : Nerinea Irinodosa VoItz., iXerinea Santonensis d'Orb., etc., accompagnées de Cliem- nitzia Clio d'Orb., Nalica, Ceritliium, Malaptera Ponti Brongn., etc. Ces couches sont surmontées de calcaires gréseux à Harpagodes oceani Brongn., Purpu- roidea, etc., recouverts par de nouveaux calcaires oolitiques à Nérinées, couronnés à leur tour par des calcaires marneux et des marnes peu épaisses à nombreux Bracliio- podes et Echinides : Ter. subsella heym. , li/iynch. pinguis 0pp., Ileniicidaris pu r- beckcnsis l'"orbes, Echinobrissus Perroni Gt., etc. » La faune de cet ensemble de couches, surtout les Nérinées et les Oursins, me les fait ranger dans le Bononien inférieur, malgré l'absence de V Am. gigas. Elles cor- respondraient alors aux couches à Nérinées du Jura (région de Lons-le-Saunier), aux calcaires du Barrois dans la Meuse et la Haute-Marne, etc. » Le Bononien moyen comprend des calcaires pointillés de rouge, surmontés par des calcaires marneux et sub-lithographiques à Am. gigas Ziel., Trichites Saussurei Th., etc., recouverts par des calcaires mouchetés de points rouges à Cyprina Bron- gniarli Rœm., Cardium lianneianum Th., etc., que couronnent des calcaires en plaquettes, avec intercalation de marnes feuilletées à Exogyra bruntrutana Th. » Le Bononien supérieur, très difficile à délimiter de l'Aquilonien, est bien déve- loppé autour de Rouillac et de lliersac. Il est constitué par un ensemble de calcaires compacts, marneux ou crayeux à faune presque exclusivement composée de Lamel- libranches : Trigonia variegala de Lor., Cardium Dufrenoyi Bur,, Anisocordia, ( I027 ) Cyprina, etc., accompagnés de Patella sp. Ccrithium, Cyrcna; Sphenia {Corbula anct.), mosensis Buv., etc. » La présence des Cyrènes et des Sphenia, à divers niveaux du Bononien supérieur, indique déjà la tendance à la formation de lagunes, qui seront surtout développées à l'époque suivante. » B. Aquilonien (Purbeckien). — L'Aquilonien est remarquable par l'interca- lation de plusieui-s horizons oolitiques à Mylilus, Aricula, Anoniia, Cyrena, Reptiles, alternant avec des calcaires marneux, en plaquettes renfermant une faune nettement saumàtre : Cyrena Pellati àe Lor., Sphenia inflexa Dkr., Sphenia For- beai de Lor., Protocardia pitrbeckensis, etc.^ faune dont tous les représentants se retrouvent aux mêmes niveaux dans le Jura, l'Yonne, le Boulonnais. » L'Aquilonien, tel qu'il est représenté aux environs de Hiersac, Sigogne, Jarnac, comprend des calcaires marneux ou en plaquettes à la base, des argiles gypsifères à la partie moyenne et des calcaires marneux en pla- quettes avec niveaux oolitiques à la partie supérieure. J'ai découvert éga- lement la présence de sel et l'intercalation de lignites au milieu de ces argiles. » Les différents niveaux à espèces saumâtres, l'existence du sel et du gypse témoignent de l'état lagunaire de la région à l'époque du Portlandien supérieur. Mais c'est principalement vers le milieu de l'Aquiloiiien que l'évaporation des eaux des lagunes acquiert son maximum, amenant le dépôt du sel et du gypse, préludant ainsi au retrait définitif de la mer, à la fin des tenips jurassiques. » A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. r>a séance est levée à 4 heures trois quarts. J. li. BULLETIN BIBLIOniiAPUIQUK. Ouvrages reçus dans la séance du 7 décembre 1896. Annales de Chimie et de Physique, pariVLM. Berthelot, Friedel, Mascart, MoissAN. Décembre 1896. Tome IX. Paris, Gautbier-Villars et fils, 1896; I fasc. in-8°. C 1028 ) Bulletin des Sciences Tnathèmali({ucs , rédigé par MM. Gaston Darboux el JuLKs Tannery. Deuxième série. Tome XX. Octobre 1896. Paris, Gauthier- Villarset fils, 1896; i fasc. in-8°. Bulletin de la Société d' encouragement pour l'Industrie nationale, ^f^uhViQ sous la direction des Secrétaires de la Société, MM. Collignon et Aimé Girard. Tome I. 5® série. Novembre 1896. Paris, 1896; 1 vol. in-4°. Rec'terches sur les bons vins naturels, leurs qualités hygiétiiques et leurs fal- sifications, par Félix Masiue. Orléans, G. IMichau vX. C'*, 11^96 ; i vol. in-4''. (Présenté par M. Armand Gautier.) Tables du mouvement de Vesta fondées sur la comparaison de la théorie awc les observations, par M. G. I^eveav, Astronome titulaire à l'Observatoire de Paris. Paris, Gautbicr-Villars el fils, 1896; i vol. iii-4". (Présenté par M. Lœvvy.) Loi des équivalents et théorie nouvelle de la Chimie, par Gustave Marqfoy. Paris, Masson el G'*, 1897; i vol. in-8°. Notice sur les travaux scientifiques de M. H. Bazin, Inspecteur général des Ponts et Chaussées en retraite, Membre associé de l'Académie royale des Lincei, etc. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1896; i broch. in-4°- Revue générale des Sciences pures et appliquées. Directeur Louis Olivier, Docteur es Sciences. 3o novembre 1896. Paris, Carré et Naud, 1896; I vol. in-4". Bulletin de l'Académie de Médecine, publié par M. J. Bergeron, Secrétaire perpétuel, et M. Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. Séance du 1"' décembre 1896. Paris, Masson et C'"; i fa-c. in-8°. Contribution à la flore algologique de la haute Auvergne, par M. Maurice GoMONT. (Extrait du Bulletin de la Société botanique de France. Tome XLIIl. Séance du 24 juillet 1896.) Paris, 1896; fasc. in-8°. (Flommage de l'au- teur.) Elude sur la nomenclature de la Chimie organique ; additions, compléments et nouvelles propositions, par le D' I. Istraïi, Professeur à l'Université de Bucarest. 1896; i vol. iii-4°. Das Menschenhirn Studien in der makroskopischen Morphologie, vonGusTAF Retzius. Stockholm, 1896; 2 vol. in-4''. llamUmch der Théorie der linearen Differentialgleichungen, von Professor D"^ LuDvviG ScHLESiNGER, Privatdocenten an der Universitiit zu Berlin. Leipzig, B.-G. Teubner, 189J; 2 vol. gr. in-8". (Présentés par M. Emile Picard.) ( '029 ) National Academy of Sciences. First Memoir: on the Bombycine moths . iSpS; I vol. in-4''. ERBA TA , (Séance du 2 novembre i8g6.) Note de M. P. Fauvel, Homologie des segments antérieurs des Ampharé- tiens : Page 710, ligne 3, au /('e« f/e chez les Ampharete, lisez comme chez les Ampharete. Même page, Tableau, lisez diaphragme entre les colonnes IV et V, nu lieu de le lire entre les colonnes III et IV. N" 23. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 7 décembre 1896.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBllES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pases. M. Cii. IJiiLCiiARD. — La [ilciin-sic île riiomme, éliuliée à l'aiile (les rayons de Itiin Igeti .MAI. Cil. liouciiAiiD el Uesghkz. — Sur la coraposilion des gaz qui se dégagcnl des eaux niiiicralcs de l'.agnoles de l'Orne. . . . M. Cii. iî.wviKii. — La lliéorie de la roii- 9"7 uGfl Pages llueiire des lympliati\\ PAKIS. — LMPIU.MERIE G VUTHIER-VILLAUS ET FILS, Quai des Urands-Augustins, 5j. 1896 Qq3,oi second semestre. JAN 4 Ig^ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR IVIIfl. liES SBCHÉTAIRES PEBPÉTIJEKiS. TOME CXXIII. N^ 24 (14 Décembre 1896). PARIS, GAUTHIEH-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de i' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. 'Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Artk.i K ]•■■ . — Impressions des travaux de l'Académie. lies extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mc'moires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadén sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A' demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s( tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui lait la présentation est toujours nomn mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exli autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le l> pour les articles ordinaires de la correspondance 0 cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à 10 heures du matin ; fauled'êlre remis à terr le titre seul du Mémoire est inséré dans le Co/7?j[>/erc/ actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus a\ l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Uémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés ( déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance sui; COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 14 DECEMBRE 1896, PRÉSIDENCE DE M. A. CORNU. MEMOIRES ET COMMUrVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur une /orme nouvelle des équations du problème des trois corps. Note de M. H. 0*oin<:aré. « Soient trois corps A, B, C s'altirant d'après la loi de Newton; soient a',, x.,, x-i les coordonnées de A; x\, x^, x^ celles de B; x,, x^, x^ celles de C; soit /n, z^ m, =: m., la masse de A, m^ = m^ = m,, celle de B, m^ =m^^ ^ mg celle de C ; soit T, rnim- m^m- in-in-, -^ v' AB AC BC -^ iiui , » On sait que les équations du mouvement peuvent s'écrire f/'x, _ d{J_ c. K., 1S96, 2' Semestre. (T. CXXIIl, N° 24.) JAf l»9f i35 ( ro32 ) ou encore sous la forme canonique d££ _ dF_ dfi _ dF dt dji dl dxi » On ne restreint pas la généralité en supposant le centre de gravité fixe, et l'on peut profiter de cette circonstance pour abaisser le nombre des degrés de liberté. Celte rcduclion peut s'opérer de plusieurs manières. Voici les deux manières qui ont élé proposées : » I" On peut faire le changement de variables que j'appellerai (y) et qui est le plus usuel. Il consiste à poser / ' * xJU . tX- 1 ^ - \JL ^ y tX- ,^ «X 2 "~*~ 'X' a « *X ,, iX n — ^ du ij y X^ = X^ X-, Jû^ =■ X^ ^f{, Xq =■ iTg i37y, )) Les équations ne conservent plus alors la forme canonique ; mais elles deviennent dx', r/F, dv'i c?F| , . ... W ~ dfi' W ~ " d^i {1—1,2.,^), dFi , . , r a\ dx'i rfF, dy\ dt ~ d/i ' dt ou F. ntiin,^ mi{mi-\- m-,) AB AC ' Fo ^ llHi m, m,, mjm.-i- m-) AB BG "*" m, ni:, ( , I ' ' ' ' \ -J— Tj- (X^X^ -\-a.-„X.^ -irX^X^), » 2° On peut faire le changement de variables que j'appellerai (p), et qui consiste à poser (en apj)elant ï,, ç., ç, les coordonnées du centre de gravité des deux corps A et C), tX . — -- «X 1 ■ tX » » ■-* .) ' '' = "*' 177' / , / m, m- , , , m.(ni,-hniT) m, = m., = //?., = —, m. = m = m. = — — » Les équations conservent alors leur forme canonique et s'écrivent dx^ _ dF_ dy', _ rfP c^< f/)'I dt dx\ ( io33 ) où ,/2 u. f=i: 2 W, » I.a forme des intégrales des aires n'est pas non plus altérée. » Le changement (p) paraît donc très avantageux, mais cependant il n'a pas été adopté jusqu'ici dans la pratique, sans doute parce que la forme de la fonction perturbatrice y est plus compliquée. » 3" C'est pourquoi je crois devoir appeler l'attention sur un troisième changement de variables que j'appellerai (a). Posons X^ — X, -a-,, x.^ = œ^ '^g t ^^-.i = ^s ~ -X, cc\ = X, — X,, x\ = X, X,^ = .X', - -X, Yi^^^i-TiT (/=!, 2, 3, 4, 5, 6). Avec ce changement de variables : i" La forme canonique des équations ne sera pas altérée; 2° La forme des intégrales des aires ne sera pas non plus altérée; 3° La fonction F deviendra en posant, pour abréger, .ri7t-+-.ri.r5+.r,76 , m, m-, , m. = —■, m. » La forme de la fonction perturbatrice est donc tout aussi simple que dans le cas du changement de variables (y). » Pour mieux nous en rendre compte, exprimons tout en fonctions des éléments osculaleurs. Soient a^, = o,(L, G, 0, /, 5-, 0), X2 = '!>.,{1., G, e, /, g, 6), X3 — (p3(L, G. 0, /, g, 0) les équations du mouvement elliptique, où x^, x.^, x^ désignent les coor- données rectangulaires du point mobile, /l'anonialie moyenne, 6 la longi- tude du nœud, ^ + ô celle du périhélie, et où, a, e, i désignant le grand axe, l'excentricité et l'inclinaison, on a L = \ja , G ^^ \la{i — er) , 0 =.- G cos i. ( '"^1 ) » Posons alors (en appelant fl et P' deux coefficients) ■^'. = ?|(f^)' < = 92(L). .r;=, G, 0, /, g, 0; dans celles de la seconde ligne, elles tlé- pendent de six variables analogues F^', G', 0', /', ^', 0'. Ces équations défi- nissent ces douze variables que l'on peut appeler les éléments osculateurs et qui sont très peu différents sans être exactement les mêmes avec les trois changements de variables (x), ([i) et (y). » La forme canonique des équations n'est pas altérée par ce nouveau changement de variables. On a d'aijoid dl _ d¥_ f/L _ —(/F Tt ~ sTTl' Tt ~ 'idl ' ainsi que deux équations analogues que l'on obtient en changeant L et / en G et g, et deux autres qu'on obtient en changeant L et / eu 0 et 9. » Avec le changement de variables (y), il faut, dans ces six équations, changer F en F,. » On a ensuite d£ _ —dV dL' __ —dF Tt ~ VdU' Ifi ~ TvTT' ainsi que deux équations analogues que 1 on obtient eu changeant J/ et /' en G' et ^', et deux autres que l'on obtient en changeant L' et /' eu 0' et 0'. » Dans le cas où l'on adopte le changement de variables (^^y), il faut dans ces six équations remplacer F par Fj. » Il roiivient de prendre : avec le changement (a) P=. .j^;^^^ m, m. ., ni.m- avec le changement ( (3) 1 • ' y //(, -(- m,, - g _ m, m, o' _ ^ . / '"' ('"' -*" '"i) rn- ( io3A ) avec le changement (y) fi = m , \jm , -f- m, , p' = m , sjm^ -\- m^ . » Il est aisé alors de comparer la forme des différentes fonctions per- turbatrices. Pour cela, je poserai, pour abréger. et je supposerai ■\ exprimé en fonction des douze éléments oscnlateurs. » La fonction perturbatrice se composera alors d'une partie principale rrr^» Qni sera la même avec les deux changements (a) et (y), et d'un terme complémentaire qui sera m.UL" dldV avec le changement (x), m,mi d-'lf pour F, avec le changement (y). pour Fo avec le changement (y). » On voit que ces trois termes complémentaires peuvent se déduire facilement de l'un d'entre eux. » ANALYSE MATHEMATIQUE. — Sur une classe de fonctions transcendantes ; par M. Emile Picard. « Dans un Mémoire sur une classe de transcendantes nouvelles {Acta mathemalica, iSg.'i), j'ai démontré que, étant donnée une suijstitution bira- lionnelle arbitraire relative à m lettres u, r w u' — R|(m,»% ■..,w), , ^ , v — Vi..{u,v, . ..,w), (') W = R„(",^' M-'), ( ro3G ) il existait une inlinité de systèmes de m fonctions A^-\ ?(^) '\{^-) uniformes dans tout le plan, n'ayant que des discontinuités polaires, et jouissant des pro|>riétés suivantes : elles admettent une période 12, et l'on a, par le changement de s en s + Î2', /(. + o':)= R.i/(.).cp(=) .K=)], o(=-4-i2')= Rj/(2),(p(5) '\{z% » Pour établir ce résultat, nous avons supposé que la substitution bira- tionnelle (i) était générale, c'est-à-dire il n'y avait pas entre ses coefficients certaines relations particulières. Nous avons d'abord admis, ce qui arrive en général, qu'on peut préparer la substitution (i) de telle manière que les R s'annulent pour ?< = (^ = . . . = hp = o. Ou peut alors supposer que le dénominateur commun des R, ordonné suivant les puissances croissantes des variables, a un pour premier terme; nous considérous ensuite les racines de l'équation servant à réduire à la forme canonique les termes du premier degré dans les lumiérateurs des R, et soit cette forme canonique. Notre analyse suppose (nous posons, comme on peut le faire, £2 = o//, £2' = (o, en désignant par w et w' des quantités réelles positives) que l'on n'a pas /étant un des nombres 1.2 m, pour aucune valeur |)ositive ou néga- tive de l'entier v, et non plus m 2V7HO » Ces restrictions iXinégalilcs peuvent être levées, et dans tous les cas on peut trouver des transcendantes jouissant des propriétés indiquées. » Je n'entrerai pas ici dans le détail de la discussion ; je veux seulement montrer comment on peut tourner la principale difficulté qui se présente. Il résulte des considérations employées (/oc. cit.') que l'on est ramené à la recherche de fonctions àe f(^z), ç(z), . . . , ({/(s) uniformes à droite de l'axe ( io37 ) des 7 (z = a; + «y ), admettant la période w'/, et satisfaisant aux relations / /(^ + co) = ,., /(,.) + Q, [/(=), ç(s), . . . , ^(z)\, ).^(= + co) = ;., o(-)+ Qj/(^),?(s)....,.K--)], (-) K. + o.) = ;.„, .K:^) + Q,4/(--). ?(^)- • • • . 'K=)]. les Q étant des polynômes en /, «p, ...,<]/ ne contenant pas de termes con- stants ni de termes du premier degré. Lorsqu'on a 2V7r(i> on ne peut plus effectuer la série des approximations successives qui me servent à établir l'existence des fonctions/, cp, . . . , à. Cette difficulté, qui au premier abord paraît réelle, peut facilement être levée de la manière suivante : » Soit >^(3) une fonction doublement périodique de seconde espèce aux multiplicateurs i et a (en désignant par a une constante quelconque), telle par conséquent que l(z -{- ^{z) = ■K{z)^{z), ..., ^(z) = X(z) W(z), on aura 1 n- + -) = ï l'X--) + >•(=) p. [F(-). H^) ^^i^), H^)h (3) » Les équations (3) sont de la même forme que les équations (2), sauf que )^(3) y figure, ce qui n'est d'aucune importance pour l'emploi des approximations successives. Mais les multiplicateurs sont devenus IJ-1 [xj l^„ a a a et, comme a est arbitraire, nous n'avons plus de multiplicateurs singuliers; la difficulté signalée a donc disparu. » ( io38 ) ANATOMin: GKNÉUAI.E. — La théorie de la confluence des lymphatiques et le développement des ganglions lymphatiques; par M. L. Kawiek. « Je commencerai par l'exposé de mes conclusions, afin que l'on puisse plus facilement me suivre. Un ganglion lymphatique est un angiome caver- neux lymphatique qui a été d'abord un angiome simple. » L'Histologie normale et l'Histologie pathologique sont liées d'une ma- nière intime; elles s'empruntent des notions précieuses. Ce n'est qu'une seule et même science. C'est pour cela que je peux dire qu'un ganglion lymphatique est un angiome caverneux. J'ai montré, dans une Communi- cation antérieure ('), que les ganglions mésentériques du porc ont une structure fort simple. Leur description peut être faite en peu de mots, car il n'y a pas lieu d'y faire intervenir ni les sinus, ni les cordons follicu- laires. Ils sont formés d'une poche cloisonnée dans laquelle arrivent les lymphatiques afférents et de laquelle partent les efférents. Les cloisons, formées de simples filaments, ne sont autre chose que les parties persis- tantes de la paroi des lymphatiques à la Wn du processus de cavernisation. Toutes ces cloisons, ainsi que la face interne de la capsule ganglionnaire, sont tapissées d'endothélium lymphatique. Ce dernfer fait est connu depuis longtemps déjà. Je l'ai exposé, ainsi que les méthodes qui conduisent à le reconnaître, dans diverses publications (-). Cependant, quelrjucs auteurs persistent à voir dans le tissu conjonclif réticulé des ganglions lympha- tiques des cellules étoilées, comme Kolliker, His, Frey, etc. l'ont compris jadis. J'espère que les notions nouvelles que je communique en ce mo- ment entraîneront chez eux une conviction définitive. » Les follicules globuleux des ganglions mésentériques du porc ont la même structure que le reste du ganglion, avec cette seule difiérence qu'ils contiennent un réseau très riche de capillaires sanguins. Le tissu réticulé qui les forme a la même origine et la même signification que celui cpie l'on trouve dans les autres parties de l'organe. » I-es vaisseaux lymphatiques sont constitués longtemps avant l'appari- tion des ganglions lymphatiques. C'est là un fait d'une très grande impor- tance et qui a été découvert par Breschet ('). Breschet n'était pas un his- (') Comptes rendus, t. CXXI, p. 800; iSgS. (') Voir mon Traité technique d'Histologie. (') Brescdet, Le système lymphatique, p. i85; i836. ( i"39 ) tologiste. Il est sjins doute surprenant que Rolliker ('), qui est à la fois un hislolo^iste et un embryoloi^iste, n'ait rien pu nous apprendre de plus sur le développement des ganglions lymphatiques. M. Cuénot {-), dans une thèse de doctorat es Sciences, dit avoir vu dans le mésentère du lapin un ganglion se former sur le trajet d'un vaisseau lymphatique; mais, dans tout cela, il n'y a pas une seule observation microscopique relative au dévelop- pement, soit des vaisseaux, soit des ganglions lymphatiques. » Cette année, dans une série de Notes communiquées à l'Académie des Sciences, j'ai exposé les recherches successives que j'ai faites dans le but de combler cette lacune de la Science, et surtout d'arriver, par le dé- veloppement des lymphatiques, à déterminer la constitution histologique des ganglions. J'y ai édifié la théorie de la confluence et celle du remanie- ment des vaisseaux une fois formés. Toutes ces notions vont nous servir à comprendre et à expliquer les faits que je vais exposer maintenant. Je ne donnerai pas tous ceux que j'ai observés. Cela m'entraînerait beaucoup trop loin. J'ai utilisé, pour taire ces observations, les embryons de porc et de mouton que l'on se procure très facilement aux abattoirs de Paris. J'en ai eu à ma disposition un nombre très considérable à des périodes très dif- férentes du développement. J'ai noté leur longueur, tout en sachant que cela n'a pas une très grande importance, comme je l'ai déjà fait remar- quer ('). » J'ai d'abord vérifié le fait découvert par Breschet; les vaisseaux lym- phatiques sont formés, alors qu'il n'y a pas encore un seul ganglion lym- phatique. Grâce aux liquides tl'injection si pénétrants, que nous avons aujourd'hui à notre disposition, il est facile d'en reconnaître l'exactitude. On pique au hasard, dans la peau du membre abdominal de l'embryou et l'on envoie du bleu de Prusse; les lymphatiques s'injectent. I^es tissus étant transparents et mous, presque autant que de la gélatine gonflée dans l'eau, rien n'est plus simple que de les voir et de les suivre par dissection. D'abord pas de ganglions, ni le poplité, ni les inguinaux. A coup sûr, c'est un fait bien curieux que cette absence des ganglions, alors que les lymphatiques sont déjà (ormes. Cependant il n'y a pas lieu den être sur- pris, si l'on considère que chez les Vertébrés inférieurs dont les vaisseaux lymphatiques ont cependant un très grand développement, il n'v a pas de (') KôLLiKER, Embryologie, p. 4io; 18S4. (*) CuÉNOr, Le sang- et les glandes lymphatiques dans la série animale: i88y. (^) Comptes rendus, t. CXVI, p. iio5; iSgS. C. Ji.. iSy6, i- Semestre. (1. C\M1I, N° 24.) • '^^i ( lo'^o ) <;:in£;Iions ('). Clliez eux, le développement du système lymphatique n'est pas allé plus loin, L'Anatomie comparée fourmille de faits analogues. » La première apparition dn ganglion lymphatique se traduit par une tache ou plutôt un petit nodule rouge vif (on dirait une goutte de cire à cacheter au vermillon). Ce nodule qui est formé par un réseau très riche de capillaires sanguins embryonnaires, relativement volumineux, dilatés par place, se trouve au lieu d'élection du futur ganglion, il occupe la surface d'un vaisseau lymphatique. Il correspond à un follicule lympha- tique. » Le follicule étant, dans le ganglion lymphatique, l'organe essentiel, tant au point de vue physiologique qu'au point de vue anatomique, on comprend qu'il soit le premier à se former. On sera peut-être surpris de voir dans le développement d'un organe l'appareil vasculairc do cet or- gane s'édifier tout dabord. Pourtant cela ne se produit-ii pas ailleurs? Est-ce que les vaisseaux d'un nodule adipeux ne se forment pas avant les cellules adipeuses? Il est sans doute très philosophique de contempler la nature assurant les moyens de nutrition d'un organe avant l'apparition de cet organe. îMais n'y sommes-nous pas habitués? Ne voyons-nous pas les niamelles se gonfler et la lactation se produire avant la naissance des petits ? Il s'agit cependant d'un phénomène autrement plus complexe que l'édifi- cation d'un réseau capillaire là où se formera bientôt l'organe auquel est nécessaire l'apport du sang. » Chaque fois que j'ai observé un nodule vasculairesurun lymphatique, celui-ci m'a paru interrompu. Je suppose, cependant, qu'il y a une phase du développement dans laquelle le nodule n'entrave pas encore le cours de la lymphe. ,Ie n'ai pas pu la saisir. Quoi qu'il en soit, il nie paraît certain qu'au niveau du nodule il se produit dans le Ivmphatique un phénomène de régression qui en détermine l'atrophie partielle. C'est ainsi que le lym- phatique, coupé au niveau du nodcde, forme deux tronçons dont l'inférieur devient un afférent et le supérieur un efférent. Qu'il se forme un nouveau ganglion sur le trajet de reiiérciit, celui-ci constituera l'afférent de ce der- nier ganglion. C'est ainsi que s'explique ce fait, que j'ai indiqué dans mon Traité technique, que l'efféront d'un ganglion peut être l'afférent d'un autre ganglion. Il y q déjà longtemps, j'en ai rendu témoin le professeur His, qiu' visitait mon laboratoire : il en parut surpris. Aujourd'hui, il semble bien simple à celui qui adoptera ma manière de voir sur le déve- loppement des ganglions lvin|)hatiques. (') Voir ma Noie (Jii - décembre 1896. ( 'o4. ) » Après que le lymphatique a été coupé, son segment inférieur se ter- mine par un cul-de-sac. Cela, on le voit avec la plus grande facilité, parce qu'on peut le remplir d'une masse colorée en injectant par piqûre le ré- seau lymphatique cutané. J'en possède de fort belles préparations. » Le bourgeon terminal du lymphatique afférent émet bientôt des bour- geons, et ces bourgeons pénètrent dans le nodule vasculaire dont j'ai parlé tout d'abord. C'est alors seulement que le ganglion lymphatique se con- stitue; mais il n'est pas encore achevé. A cette période de son évolution, il n'est pas entièrement perméable à la lymphe. Le liquide injecté dans l'affé- rent n'arrive pas à l'efférent. )i C'est un peu plus tard seulement qu'il peut y parvenir après avoir tra- versé le ganglion lymphatique. On en obtient alors de bonnes préparations histologiques. Les plus belles et les plus démonstratives m'ont été fournies par des embryons de mouton. Les ganglions injectés par les afférents sont placés pendant quelques jours dans une solution de bichromate de potasse à 1 pour loo, puis dans l'alcool ordinaire. On y fait ensuite des coupes que l'on colore à l'éosine. Ce dernier réactif a l'avantage de colorer les globules qui habituellement remplissent les capillaires sanguins, tandis que les capil- laires lymphatiques sont dessinés par la masse bleue qui les a pénétrés. J'avertis ceux qui répéteront cette expérience que les capillaires lympha- tiques contiennent un très grand nombre de cellules lymphatiques que le bleu de Prusse n'a point chassées. Il en résulte que les canaux lympha- tiques ne présentent point la régularité que l'on observe d'habitude dans les vaisseaux injectés. Le même aspect se retrouve souvent dans les lym- phatiques du réseau cutané, voire même dans les Ironcules lymphatiques qui se rendent aux ganglions ou qui en partent. » Ces préparations apprennent d'emblée que le courant de lymphe, qui traverse un ganglion pour aller des afférents aux efférents, suit d'abord des voies canaliculées. C'est la période du développement dans laquelle le ganglion peut être comparé à un angiome simple. » Il est fort aisé d'observer toutes les phases de la transformation de l'angiome simple en angiome caverneux, le processus de cavernisation se faisant d'une manière graduelle. Il se poursuit et n'est arrêté que [)ar les résistances insurmontables qu'il rencontre. Parmi ces résistances, celle que lui offrent les vaisseaux sanguins mérite surtout de retenir l'attention. » On sait depuis longtemps (Mis, Frey) que les capillaires sanguins compris dans les follicules lymphatiques sont entourés d'une seconde tunique, d'une sorte de manteau, duquel se dégagent des fibrilles, fibrilles ( I042 ) qui ioiil partie de l'ensemble de la charpenLe rcliculée. Cp manteau, cela est évident maintenant, n'est autre chose que la paroi du lymphatique ou plutôt (les lvm|)Iiatiqiies cjui sont venus s'accoler au vaisseau sanguin sans pouvoir l'entamer. Les fibrilles sont tout ce qui reste de la paroi des lym- phatiques et du tissu conjonctif intermédiaire à la fin du processus de caver- nisation. » Dans le développement des ganfçlions lymphatiques, il reste un point obscur. Pour v apportci" un ])eu de lumière, je me vois forcé d'avoir recours à la mélhodc com|)aralive, parce que l'observation directe me paraît complètement impossible. On a vu que l'on peut très facilement injecter les afférents d'un i^anglion embryonnaire, mais que la masse d'in- jection ne traverse pas le ganglion, les voies de communication n'étant pas encore ouvertes. Il en résulte que l'afférent est nettement indiqué et dessiné, mais que'l'on ne voit rien de l'efTérent. Comment celui-ci pénètre- t-il le ganglion? Il est probable que, tout comme l'afférent, il forme un cul-de-sac, après que le lymphatique a été coupé par ledévelo|)j)cmcnt du nodule vasculaire, et que de ce cul-de-sac partent des bourgeons creux qui pénètrent le ganglion ; mais je n'en ai rien vu. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Les rayons de Ronlgen appliqués au diagnoslic de la tuberculose pulmonaire. Note de M. Cii. ItouciiAno. « Dans une Note précédente ('), j'ai dit que l'épanchement pleurétique arrête en partie les rayons de Rontgen et marque par une teinte sombre, à l'examen radioscopique, le côté malade qui contraste ainsi avec la clarté brillante du côté sain. » En renouvelant l'étude des cas de pleurésie qui avaient fait l'objet de cette précédente Communication, j'ai vu la teinte claire du sommet du thorax augmenter détendue en même temps que l'épanchement se résor- bait. Chez l'un des malades, cependant, l'opacité persistait au sommet, tan- dis qu'une plaque claire apparaissait vers le milieu du côté où manifestement l'épanchement diminuait. Enfin, la résorption de cet épancliement étant presque complète, le sommet restait toujours obscur. Ce fait, qui ne s'était pas observe dans les deux autres cas, me donna à penser qu'il y avait con- densation du tissu pulmonaire au sommet du poumon du côté malade. La (') Comptes rendus, l. (^Wllt, - décembre 1896. ( To43 ) percussion et l'auscultation confirmèrent cette prévision et révélèrent l'existence d'une infiltration commençante que répanchemcnt avait d'abord masquée. Cette tuberculose pulmonaire avait été révélée par l'examen ra- dioscopique. » Chez tous les tuberculeux que j'ai examinés à l'aide de l'écran fluores- cent, j'ai constaté l'ombre des lésions pulmonaires; son siège était en rap- port avec les délimitations fournies par les autres méthodes de l'exploration physique; son intensité était en rapport avec la profondeur de la lésion. Dans deux cas, des taches claires, apparaissant sur le fond sombre, ont marqué la présence de cavernes vérifiées par l'auscultation. Mais dans d'autres cas, où l'auscultation faisait reconnaître l'existence d'excavations, celles-ci n'ont pas été vues à l'examen radioscopique. Chez un malade, les signes généraux et la toux faisaient soupçonner un début de tuberculisation, mais l'examen de l'expectoration ne montrait pas de bacilles, et les signes phvsiques ne [jermettaient pas de porter un diagnostic certain. La radiosco- pie a montré que le sommet de l'un des poumons était moins perméable; et, quelques jours après, l'auscultation comme l'examen bactériologique ne laissaient pas le moindre doute. » Dans les maladies du thorax, la radioscopie donne des renseignements de tous points comparables à ceux de la percussion. L'air pulmonaire, qui se laisse traverser par les ravons de Rontgen, sert de caisse de renforcement aux bruits de la percussion. Quand l'air est chassé du poumon plus ou moins complètement par un licpiide épanché ou par un tissu morbide in- filtré, la clarté radioscopique du thorax diminue ou fait place à une obscu- rité plus ou moins complète et, en même temps, la sonorité normale s'atté- nue et peut être remplacée par la submatité ou par la matité absolue. « EXPÉDITION SCIENTIFIQUE. — Sur la troisième campagne scientifique de la Princesse Alice; par S. A. Albert I*', prince de Monaco. « Durant cette campagne, commencée au mois de mai pour finir au mois d'août, j'ai poursuivi, dans la Méditerranée et surtout dans l'Atlan- tique, mes recherches habituelles d'Océanographie et de Zoologie. MM. le capitaine Carr, le D"" Jules Richard, chef des travaux zoologiques de mon laboratoire. Neuville, préparateur au Muséum de Paris, et M'"^ Jeanne Le Roux, artiste peintre, m'ont donné leur concours. » J'ai opéré 82 sondages, jusqu'à la profondeur de 5oo5"; 19 prises ( io44 ) de température et 9 prélèvements d'échantillons d'eau jusqu'à la même profondeur; 2 extractions des gaz dissous dans l'eau aux profondeurs de 1000™ et de 2700™; i3 prises d'échantillons d'air dont une aux A(;ores par l'altitude de 2275™, et les autres au niveau de la mer, loin des côtes. » I.a recherche des gaz dissous a été faite au moyen d'un appareil ima- giné par M. le D'' J. Richard ('). Les prélèvements d'échantillons d'air ont été faits au moyen de ballons vides et scellés de M. Schlœsing. » Les sondages ont amené la découverte, au voisinage des Açores, d'un banc considérable, que j'ai nommé Princesse Alice, et dont voici les prin- cipales données : „ (Lai. N. =31028' et 3i<'4i' » situation geoeraphiciue : entre { , _, n ~ , ^ *= '' i j Long. O. =37030' et 38° » Circonférence : environ jS'"". » Orientation du plus grand diamètre : Nord-Ouesl-Sud-Est. » Profondeur minimum : 76™ et 190™ en deux points culminants. Profondeur moyenne : 252"". » Nature du fond : roche et sable volcaiii(iue. » Faune : très abondante, comme espèces etcoiiiiue individus. » D'autre part, j'ai opéré jusqu'à la profondeur de Sooà" : » Vingt-trois dragages dont six avoc un filet nouveau dont l'ouverture arquée est plus grande que celle des chaluts ordinairement employés et la maille plus large. 11 tamise la vase sur le fond même, et permet ainsi de traîner l'appareil plus longtemps dans les grandes profondeurs, où les matériaux encombrants sont rares et où la faune accessible au chalut est peu abondante généralement. Un plus grand nombre de fau- berls suspendus à l'intérieur permet de recueillir quelques-uns des petits animaux qui s'échapperaient tous par la largeur des mailles, avec l'écoulement de la vase; d'ailleurs une poche très réduite, en maille serrée, forme le fond du filet et conserve une petite masse de cette vase, incapable de nuire au but de l'appareil. » Onze descentes de nasses, jusqu'à 2676'°, dont quatre par un procédé nouveau que j'emploie pour éviter le traînage de ces engins délicats, sur le fond, pendant le rac- cordement de leur câble avec une bouée et qui consiste à mouiller ce câble sur un lest convenable, puis à laisser couler, le long de ce guide, la nasse munie de galets en bronze. Douze descentes de trcmail, jus(|u'ii 2660™, qui constituent le |)reniier essai, dans les grandes profondeurs, de ce puissant mais délicat engin de pèche littorale. M Plusieurs descentes d'Itameçons jusqu'à 1692™, qui constituent sans doute aussi le premier essai de ce moyen dans une grande profondeur. (') Voir plus loin à la Correspondance, p. 1088. ( T04'; ) » Une descente d'essai à looo'" an filet bathypélagique Giesbrecht mo- difié par le D"^ Richard. » Les dragages m'ont donné, dans l'archipel des Açores, et avec beau- coup d'autres organismes, aux profondeurs de i5oo™ à 1900™, les groupes d'organismes suivants : » Echinides, Stellérides nombreux, Ophiures, Holothuries, Echinolhurides. Un 1res bel exemplaire de Gyrophyllum Hirondellei Sluder de o^jiô; un Gigantocypris, des Coralliniorphus et de nombreux Polypiers : Flabellum, Stephanotrochus, Ba- t/iractix, deux espèces d^U/nbe/liila et un Triclioptilurn. Beaucoup de Crustacés : Gnalhophausia, Polychcles, un Anomoure voisin des Honialogenus. Beaucoup de poissons : Macrurus. un grand poisson violet voisin des Bathytroctes, un poisson remarquable voisin d'Apkyonus gelatinosus, tout à fait incolore. » Entre les Açores et le Portugal, aux profondeurs de 4261™ à SooS" : » Un grand nombre d'Echinodermes, en particulier, un beau Deima, Styracasler, Thoracaxier, Dylaster, Brisinga, Ilymenaster, Ophiures, ElpidiaÇl), Benlhodytes, des Brachiopodes {Discina); des Siponcles. Des Crustacés : Scalpellum, Gcdalhodes d'un l)lanc mat, Paguriens. Des Poissons : Macrurus, Sternopl.yx, Neobythites (J), BalliYgcdus, un Bnlhysaurus, un Céphalopode gélatineux eu parfait état (Cirro- theulis); des Actinies (Cereus). » Les nasses m'ont tlonné, à 204", sur le banc de la Princesse Alice : » Un Conger vulgaris de i^jQO et une Murcena helena de i™,io; un Grustacé, Cancer belUanus Johnson. » A iSôo™ et dans une seule opération de quarante-trois heures, deux cent vingt- cinq Simenchelys et soixante-quatre Geryon affinis. » A 1692™, trois Paraliparis {P. balhybius?). » Le Irémail m'a donné, à iSGo", des Ecliinodermes : Oursins, Ophiures, Neomor- phaster, Crinoïdes; des Crustacés : Polycheles, Amphipodes; des Poissons : un grand Batkygadus, un très singulier Cyttus. » A 1692™, des Echinodermes : Ophiures, Neomorphaster , Pontaster, deux Fla- belluni; des Poissons : Macrurus, Cenlrophorus. » A 2660™, un Crustacé, une Crevette rouge (peut-être nageuse). « Les hameçons m'ont donne : 1) De 76"" à iot\'", sur le banc de la Princesse Alice, des Poissons nombreux : Sebasles dactylopterus Delaroche, Pagelliis cenlrodoiilus Delaroche, Lepidopus caudalus Euphr. » A 1692"", des Poissons : une Chimœra de i'",io, un Cenlrophorus Ac o"',7o. » En outre de ces récoltes, j'ai encore obtenu les rcsidlals suivants : Capture de grands Cétacés, dans la Méditerranée : deux Orca gladiator ç ( io46 ) dont l'un mesurait 6", un Grampus griseus cf de Z"',[\o, un Delphirius clel- phis; dans l'AlIantiqne, un Grampus griseus de 2'°, 92, un Delphinus delp/iis. Ces animaux oui fourni le sujet d'observations diverses et les matériaux de nombreuses préparations. » La recherche de leurs parasites a fait constater qu'un (;irrlii|)ède sin- gulier du genre Xenobalanus vit en parasite, non seulement sur les Globi- ceps, comme on semblait le croire jusqu'ici, mais encore sur les Orques, les Grampus et même sur les Dauphins. » Le contenu de leur estomac a été conservé. » Au voisinage des Açores, on a pris dix-sept Tortues (Thalassoche/ys caretta) pesant de 3'^''' à SV'^- La plus petite a été remise dans la mer avec une médaille de cuivre indiquant le nom du navire, la date et le point du lâcher. » M, Neuville a fait, à bord, l'étude de certaines parties du système cir- culatoire des Sélaciens, au moyen d'injections colorées. » Je signalerai encore un incident remarquable dans la migration des oiseaux : du 4 an 6 juin, entre Monaco et la Corse, des centaines d'hiron- delles se sont posées sur mon navire, et le soir du 4. notamment, il en a pénétré environ 80 dans l'intérieur, jusque dans la chambre des machines, dans la chaulïorie et dans les laboratoires, l.e lendemain elles venaient toutes prendre des mouches entre les doigts des marins et restaient ensuite posées sur leurs épaules. » Il y avait en même temps sur le pont un grand nombre d'autres oiseaux beaucoup moins familiers. » IVOMIIV AXIONS. 1/ Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats, qui doit être présentée à M. le Ministre de l'Instruc- tion publique, pour la place de Membre-Artiste, actuellement vacante au Bureau des Longitudes. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier candidat, le nombre des votants étant 52, M. Paul Gautier obtient 5i suffrages. M. Fenon » i » ( io'i7 ) Au second lourde scrutin, destiné à la désignation du second candidat, le nombre des votants étant 49. M. Fenon obtient '|8 suffrages. M. Carpentier <> i » El) conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre de (nstruclion [)ubliqiie comprendra : En première ligne M. Paui. Gautier. En seconde ligne M. Fenox. MEMOIRES PRESENTES. M. P. RowTAND adresse un Mémoire « Sur les chutes des cours d'eau en pays de plaines ». (Commissaires : MM. Maurice Lévy, Mascart, Schlœsing.) M. A. Marx adresse un Mémoire en deux parties, intitulé « L'éther, principe universel des forces : i" Electrostatique; 2° Eleclrodynamique ». (Commissaires : MM. Boussinesq, Poincaré, Sarrau.) M. Tarry adresse, par l'entremise de M. Janssen, quelques numéros aulographiés de la nouvelle publication périodique « Bulletin internatio- nal pour la prédiction des crues et inondations ». (Ren\oi à la Commission ])récédemment nommée, à laquelle M. Janssen est prié de s'adjoindre.) CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuei, signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume de M. R. du Ligondès, intitulé « Formation mécanique du svstème du Monde ». C. R., 1S96, -i' Semestre. (T. CXXIII, iN« 34.) '37 ( 'o48 ) M. lîoiciiAitu appelle l'attention de l'Académie sur l'Onvrafïo intitulé : « Le Cerveau humain », qui lui a été adressé par M. Uetzius, de l'Académie royale des Sciences de Suède. « Cet Ouvrage monumental, qui ne contient pas moins de qG planches, est consacré à la morphologie du cerveau de l'homme, depuis la période fœtale jusqu'à l'âge adidte. On peut signaler, comme particulièrement digne d'intérêt, l'étude du développement des circonvolutions, où se trouvent précisées les conditions suivant lesquelles se produisent les variétés si nombreuses des sillons et des circonvolutions. Cette étude porte sur la comparaison de cent cerveaux d'adultes. » ASTRONOMIE. — Nouveau micromètre à double image, particulièrement approprié à la mtsurc des petits diamètres. iNole de M. G. Iîigouud.w, communiquée par M. Lœwy. « Les expériences de Laugier (')ont montré, depuis longtemps, qu'où juge mieux de la perfection du contact entre deux disques identiques, fournis, par exemple, par un prisme à double image, qu'entre un disque et un fil. Aussi, dans la mesure des diamètres des planètes, a-t-on pi'éléré souvent les micromètres à double image aux micromètres fdaires; et l'on connaît tout le parti qu'Arago a tiré, pour cette mesure des diamètres, d'abord du micromètre de Rochon, puis de son propre micromètre (-). i> Dans la disposition définitive de son micromètre, Arago emplovait une série de prismes biréfringents, placés entre l'œil et l'oculaire, et dont l'angle d'écart enlvii le rayon ordinaire et le rayon extraordinaire variait d'un prisme au suivant, de 3o" en 3o", ou même de i5'" en i5". » Avec cette disposition, il est nécessaire d'avoir un grand nombre de pareils prismes; en outre, il y a discontinuité de l'un à l'autre, ce qui est évidemment désavantageux à plus d'un point de vue. » Ces inconvénients sont évités avec la disposition suivante qui con- stitue, principalement pour la mesure des petits diamètres, un micromètre simple, peu coûteux et susceptible de s'adapter instantanément à un ocu- laire quelconque. » Le nouveau micromètre se compose essentiellement de deux cris- (') Expériences sur la sensibililé de l'œil dans les pointés astronomiques {Aslr. Nachrichten, l. XLVIU, p. 8i; 1807). (') Œuvres, l. XI, p. 228, 245 el Astronomie populaire, l. Il, ji. 70 el suiv. ( ro/jg ) taux biréfringents, par exemple de deux rliomboèdres de spath d'Islande placés l'un devant l'antre, exactement comme pour répéter la célèbre ex- périence des rhomboèdres superposés d'Hujgens : le faisceau incident d'intensité I, qui est supposé formé de lumière naturelle tombant normale- mentsur la face d'entrée du premier cristal, se bifurque et se dédouble en deux autres d'égale intensité -> mais polarisés à angle droit. En traver- sant de même le second cristal, chacun des faisceaux polarisés se dédouble à son tour en deux autres, qui sont généralement inégaux, et dont les in- tensités varient suivant la loi de Malus; de sorte que le faisceau incident fournit d'ordinaire quatre images, mais qui se réduisent parfois à deux, et même à une seule quand, les sections principales étant parallèles, les cris- taux sont tournés en sens contraires. Si ces quatre images sont reçues sur un écran perpendiculaire aux rayons incidents, quand on tourne les prismes l'un par rapport à l'autre, ces images occupent constamment les sommets d'un parallélogramme dont les angles varient, mais dont les côtés restent de même longueur; et ce parallélogramme devient un losange quand les deux cristaux, supposés de même nature, ont la même épaisseur : un tel système de deux cristaux biréfringents, d'égale épaisseur, et placés entre l'œil et l'oculaire, constitue notre micromètre. » Au lieu de rhomboèdres de spath d'Islande, qui se rayent très facile- ment et qui auraient dû être assez épais, j'ai employé deux prismes achro- matiques de cristal de roche. Le premier de ces prismes (celui que ren- contre d'abord la lumière venant de l'objectif), est fixe sur l'oculaire; quant au second, il peut tourner devant le premier, dans un plan perpen- diculaire à l'axe optique de la lunette, et sa rotation est mesurée par une alidade mobile sur un petit cercle divisé. » Pour fixer les idées, dirigeons la lunette sur une étoile simple d'éclat I, et amenons le prisme mobile dans la position où les quatre images se réduisent à une seule. Puis, à partir de cette position initiale, faisons tourner le prisme mobile d'un angle quelconque a; on aura quatre images égales deux à deux, c'est-à-dire deux couples d'étoiles doubles dans chacun desquels les composantes ont même éclat : pour abréger, nous dé- signerons ces couples par les lettres A et B. Les éclats des composantes et leurs distances sont respectivement les suivants : Eclals couple A : - cosa, couple B : -sin-/; o 2 a a Disianrrii couple A : T f/ siii - , couple R : 7.a cos -; ( io5o ) dans ces dernières expressions, qui sont faciles à élablir, a est le cèle du losange forme par les quatre images. » On voit que tant que y. est assez petit, par exemple ne dépasse pas 20", l'éclat de chacune des composantes du couple A est peu inférieur à -. c'est- à-dire sensiblement égal à celui que donneraient riicliomètrc ou un mi- cromètre à oculaire coupé; et il est à peine nécessaire de faire remarquer combien les qualités optiques des images doivent être meilleures. » On voit aussi que la distance (^rtsin - j est une petite fraction de a, de sorte que l'erreur commise dans la détermination de cette constante « sera beaucoup réduite : c'est un avantage que ne présente pas le micro- mètre d'Arairo. » Si, au lieu d'une étoile, on considère un astre avant un diainèlre assez petit par rapport à a, on pourra amener à être tangents extérieure- ment, les deux disques correspondant au couple A et, cette condition étant remplie, le diamètre cherché aura pour expression a sin -• D'ailleurs, pour déterminer la lecture qui correspond au zéro, il suffira d'obtenir cette tangence successivement de chaque côté, ce qui donnera le double de l'angle a. » Quelques essais, faits sur les satellites de Jupiter, ont donné d'excel- lents résultats pour la mesure des diamètres ; mais, jusqu'ici, j'ai surtout employé ce petit instrument pour dédoubler l'image d'une étoile et pour suivre ainsi, à toute heure du jour, l'état si variable des images des astres. Une étoile double, assez serrée eu égard au pouvoir séparateur de l'ob- jectif employé, constitue, en effet, un critérium excellent, peut-être même le meilleur, pour aj)précier cet état des images; mais il n'existe |)as de couple naturel d'étoiles tloubles qui remplisse les conditions voulues d'éclat de distance, de hauteur au-dessus de l'horizon, etc. Le micromètre que je viens de décrire lève complètement la difficulté, car il permet de former, avec une étoile quelconque, un coujjle aussi serré qu'il est nécessaire; même il permet d'exprimer en nombres cet état d'images. Dans cet ordre de recherches, il m'a conduit à des résultats que je ferai connaître pn;chai- nement. » ( ro5i ) ANALYSE MATHÉMATIQUE . — Sur les séries de Taylor. Note de M. Emile Iîorel, présentée par M. Picard. « J'ai indiqué récemment dans les Comptes rendus (5 octobre 1896) une méthode pour la recherche des singuhirités d'une fonction sur son cercle de convergence; quelques applications de cette méthode font l'objet d'un Mémoiie en cours île j)ublication dans le Journal de Mathématiques ('); voici d'autres résultats qui se déduisent immédiatement de formules don- nées dans ce Mémoire. » Considérons une série de Taylor admettant un rayon de convergence fini; nous appellerons /b/?r//t>/2 entiéie associée, la fonction n\ » Lorsqu'on donne au module <\q z une valeur fixe /•, le module de celte fonction entière atteint son maximum absolu pour une valeur co de l'ar- gument, que nous supposerons unique, pour plus de netteté, et que nous appellerons argument principal pour le module r. Cela posé, on a les théorèmes suivants : » I. Pour qu'une série de Taylor n'admette que des points singuliers isolés sur son cercle de convergence, il est nécessaire que, lorsque r augmente indéfi- niment, l'argument principal pour le module r de la Jonction entière associée tende vers une ou plusieurs limites déterminées. » Chacune de ces limiles est d'ailleurs l'argument d'un point singulier de la fonction donnée sur son cercle de convergence. » II. Pour qu une série de Taylor n'admette pas son cercle de convergence comme cou- lure, il est nécessaire que l'on puisse assigner un nombre r„, tel que, l'argument principal de la fonction associée, pour les valeurs de r qui dépassent r„, soit constamment compris dans un intervalle fixe d'étendue inférieure à %-. (') Sur les séries de Taylor ipii admetleni leur cercle de con\ergence comme coupure, 4" fasc. ; 1S96. ( io52 ) » On en conclut que, si les coefficients sont quelconques, le cercle de convergence est une coupure. Dire que les coefficients sont quelconques, c'est, en effet, dire que (sauf la condition qui résulte de ce que le rayon de convergence est donné) les valeurs des n premiers coefficients n'ont aucune inlluonce sur les valeurs des suivants. Or, on voit très aiscuicMit que, pour r très grand, les coefficients dont le rang n'est pas compris entre \Jr et r^ n'ont qu'une influence très faible sur les grandes valeurs du module de la fonction associée; on peut donc dire que l'argument princi- pal (') pour le module /• ne dépend que des coefficients dont le rang est compris entre \r et r" ; donc, si les coefficients sont quelconques, les argu- ments principaux prendront, lorsque rcroîtra, toutes les valeurs possibles, et le cercle de convergence sera une coupure. » Ces résultats confirment des idées très intéressantes émises récem- ment par M. Fabry dans les Annales de l'Ecole Normale; ils prouvent de plus qu'il y a lieu, dès maintenant, de poser le problème suivant, dont l'énoncé seul montre que toute tentative faite pour mettre, à la hase de l'Analvse, la série de Taylor, considérée a priori, est au moins prématurée : Etant donnée une série de Taylor, à quelles conditions déterminées doivent sa- lis/aire les coefficients pour que le cercle de comcrgence ne soit pas une cou- pure? » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une équation linéaire aux dérivées partielles du second ordre . Note de M. J. Le Houx, présentée par M. Darboux. « Les théories générales demandent à être appuvées par un certain nombre d'applications particulières qui en font ressortir l'intérêt et l'utilité. » C'est ce qui m'encourage à présenter à l'Académie quelques remarques sur une équation simple se rapprochant, par ses propriétés, de l'équation d'Euler et de Poisson, ou des équations plus générales du type d'-z 'i>()') dz (a(x) dz d.rily r — y dx r — y dy (') Dans certains cas, une très petite vaiialioii du inodulo do la fonction |)ouiiait modifier notablement l'argument principal, si pour deux arguments diflerents la fonc- tion avait des modules voisins; il est aisé de couipliHer, pour ces cas exceptionnels, les énoncés donnés plus haut et de constater qu'il n'y a rien de modifié à nos conclu- sions. ( io53 ) » Celte équation est la suivante \ ^ (f X dy u: — a dx a: — ad/ ' a désif^nant une constante quelconque qu'on pourrait supposer égale à zéro. Elle admet une intégrale dépendant d'un paramètre arbitraire x autre qu'un facteur constant )) L'intégrale z(.r, y, a) possède la caractéristique singulière accidentelle X = a, et la singularité est de même nature que celle de la fonction d'une seule variable y'^ (f tx) d.v » Le rapport est, pour iT = oc, une solution de l'équation qu'on obtient en considérant le premier membre de (B) comme un poly- ô . d . iii-- ■-'^ nome en -r— et ^r-» et en prenant la dérivée par rapport a ^r- • ()j- Oy ^ I ri jj; » La caractéristique ce =^ a, qui est singulière pour les coefficients, ne l'est plus pour y Çv, y, x). L'existence d'une certaine singularité accidentelle supprime ou modifie la singularité propre. » M. Darbou\ a fait voir que l'intégration générale des équations de la forme de Laplace revient au calcul d'une intégrale particulière, définie par des conditions initiales parfaitement déterminées. Cette fonction fon- damentale est représentée dans le cas des équations (B) par la formule /a. — a f a— .V où l'on suppose que l'intégrale par rapport à x est évaluée, dans le sens positif, suivant un contour fermé simple renfermant la ligne rTu .5; sans la couper, mais ne contenant pas le point a. On pourrait également l'évaluer dans le sens négatif autour du pointa, le contour d'intégration laissant ( io54 ) alors à l'exlcrieiir la ligne .v„.t. Dans la fonction :;(.r, v, ,r„,j» „) les IcLtrcs iv, y, a-fl, v„ doivent êlre remj)Iacces par a-g, y^, x-, y, pour retrouver les notations de M. Darboux. » Un cas particulièrement intéressant, c'est celui où o(.i) se réduit à une constante p : .^s d-= L_ î^ _, L_î^^o ^ -^ dx ây X — a dx x — a Oy On a, ilans ce cas, .y — y. / z{x,Y, a)= e"~" ( "^ — et, en supposant par exemple X — r„ X — a <> zi^x,y,a:„y,)=-^-^^[-——) ^-^-^^ FU + ., i - p. '. -^--j' F désignant la série hvpergéoniélrique de Gauss. » Cette fonction z(a.-,y, cc^, y„) peut être regardée comme le cas limite de la fonction de Jî. Apnell F J I , I — [i, X-, I , I , X — a k X — a pour A" infini. » Il existe d'autres intégrales analogues à z(x,y, a-„, j-„) et qui jiouveut servir d'éléments pour le développement en série des intégrales holoinor- phes de (C). )) Pour que l'équation (B) soit intégrable par la méthode de Laplace, il faut et il suffit que ^(.r) soit un nombre entier (positif, nul ou négatif). Ce résultat se généralise facilement. >» MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Sur les intégrales quadraliqucs des équations de la Dynamique. Note de M. G. di I'irko, présentée par M. Appell. « Dans une Note, publiée aux Comptes rendus du f) mars i8r)3, M. Stàc- kel a indiqué une classe de problèmes de Mécarn'que, dont les équations différentielles jouissent de la propriété remarquable d'admettre des inté- grales homogènes quadratiques orthogonales |)ar rapport aux vitesses. M Mais ou ne sait pas si une semblable propriété appartient à cette ( io55 ) classe seule, ou si elle est commune à d'autres problèmes. Pour cette raison, je me suis proposé de rechercher directement les cas de mouve- ment, dans lesquels il existe des intégrales de la forme considérée. » Dans ce but, j'envisatje un système matériel, assujetti à des liaisons indépendantes du temps, les forces qui agissent sur ce système dérivant d'une fonction de force Ufy,, q.^, ..., q„), où g,, q^, ...,q^ sont les pa- ramètres qui définissent la position du système. » Je suppose que la force vive 2T soil réduite à la forme n ; =1 et je demande sous quelles conditions, à côté de l'intégrale îles forces vives H = T — U = /;(const.), il existe une deuxième intégrale de la même forme H, = 'J', —- U, = 7.,(const.), où n 1= 1 " Ces conditions sont exprimées par l'équation identique (HH,)-o, d'où l'on déduit aisément les systèmes . . S «..^^'.o-fl" ('ion q,), ( a,,, = (6]," -Q\!')i,s(nonq,) {r,s == i , 2, . . ., n, r^ s), » Les fonctions 6," sont arbitraires et ne contiennent pas la variable q,\ les 3„, aussi arbitraires, ne contiennent |)as q^. » On démontre que les formules de M. Sliickel forment une solution de ces équations; alors, comme on sait, il y a « intégrales quadratiques orthogonales. » Mais il faut observer que ces formules ont une signification seule- ment dans l'hvpothèse ft;."^0;", G. n., tS()6, 2' .<;cmeslre. (T. CXXIII, N" 24.) li'ÎS ( io56 ) car, si l'on supposait que 01." on tomberait sur des cas exceptionnels. » Ce sont ces cas qui forment l'objet de mes considérations. Kn sup- posant, pour plus de généralité, que 0',"=. 0'„"= 0!,"= . . . = ©;." = 0^" (non r/,. «7, ç.). on parvient, en vertu des équations ( 1) et (2), au résultat suivant : » Désignons par <1> le déterminant ct> 0,n(Çn) 0„.( d'autres fonctions, aussi arbitraires, des arguments indiqués. H Ces notations posées, on peut énoncer \c. Ihéorème • » Si l'expression de la force vive est réductible à la forma r - 1 n et si la fonction de force est définie par la fotTnide U _ ^'>\fr(fiuf]i----,'lr) _^ y — f (a \ — fjMli3^2::ii3A ^ y ^î-i '?*;', alors, au surplus de l'intégrale des forces vives, il existe aussi n — r autres intégrales homogènes quadratiques orthogonales de Informe T, — U, ■= x^ (constante). ( io57 ) ou A^I [>•= I, 2,.. .,(« — r)J. /;^/ +1 » Pour /■ = I , on tombe sur la classe indiquée par M. SLseckel. Pour /• = 2, 3, . . . , n — I on obtient, en correspondance, n — i classes différentes de problèmes, pour lesquelles il existe non seulement l'intégrale de la force vive, mais aussi /; — 2,/z — 3,...,3, 2, 1 intégrales quadratiques orthogonales. » M. Aps>ell fait remarquer que les résultats donnés par RI. di l*irro doivent être rapprochés de ceux de M. Lévi Civita qui a formé des classes de ds' admettant (« — i), (« — 2), ... 2 ou i intégrales quadratiques. Ces ds- et leurs intégrales ne sont pas nécessairement réductibles à la forme orthogonale; ceux qui jouissent de celte propriété rentrent, comme cas particuliers, dans la classe indiquée par M. di Pirro. ÉLECTRICITÉ. — Sur la leusioa longiladinala des rayons calhodùjucs. \ote de M. CoLARD, présentée par M. Poincaré. « Hypothèses. — 1° Le rayon est constitué par un transport de molécules chargées négativement; 2" le champ électrique est négligeable dans l'es- pace considéré. M M. Poincaré {Comptes rendus, t. CXXIII, p. 53o) a montré que, dans les hypothèses ci-dessus, la trajectoire des molécules chargées, dans un champ magnétique rayonnant de l'origine des axes, est donné.' p.ir les équations d-x d'Y d-z "d^ _ HtF _ 'di'- _ l dz dy dx dz dy dx /•* ' ^Tl~'^^t "Tt~-^dl '''di~y~d'y 1 étant une conslaule. ( io58 ) >i Si M esl la masse malérielle du rayon par utiité de loiii,'iiear, el — i le coiiranl clorlriqne corrcspondanl au transport des charges négatives des molécules le long du rayon; Q la masse magnétiqne à l'origine, on aura }. M » En désignant par lin cl n I(>s cosinus directeurs de l'intensité du champ magnéliquc, et par II l'intensité (hi champ au point considéré, on aura donc d}_x d^ d'-z f/l* dt^ _ 77ï= — il\ (/:: dy " duc ,dz .dv Wx M~ m —, n~- Il —, / -— l~^- — m — dt dt dl dt dl dt » On voit immédiatement que ces équations existent quel que soit le champ magnétique. » Il en résulte d'ailleurs immédiatement que X7 dx I dx d'-x IT- OU V = constante, si V est la vitesse des molécules chargées. » Si nous désignons par s l'.irc de 1 1 trajectoire, on aura donc ch = V dl, et, en prenant ds comme variabhî au lieu do dt, les équations du ravou deviennent d^x d-y d'z ds'- ds^- _ 7/^ _ _ i\{ dz dy ~ dv dz ~" ~d^ li ~~ 'WT' ds as lis ds ds ds » Or, j'ai trouvé, pour représenter la forme d'équilibre d'un condiicleur filiforme parfaitement flexible, portant le courant?, et placé dans le champ magnétique (Éclairage électrique, i3 avril 189), p. 65), le même système d'éqnations; seul le dernier membre en différait : il v était égal à /Il "F' où V est la tension longitudinale du fil. ( io59 ) » On voit donc qu'un rayon cathodique se propageant dans un champ magnétique s'infléchit de façon à prendre la forme d'équilibre d'un con- ducteur parfaitement flexible, portant le même courant; ce conducteur serait le siège d'une tension longitudinale égale à la quantité de mouve- ment du rayon cathodique par unité de longueur. » D'ailleurs, comme cette quantité de mouvement est numériquement égale à la masse matérielle traversant la section du rayon pendant l'unité de temps, elle est constante sur toute la trajectoire, en vertu delà loi de continuité du courant moléculaire. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur quelques erreurs admises comme vérités en éleclroinagnélisme. Note de M. Vaschy. « L'application du principe de la conservation de l'énergie à un phéno- mène physique n'offre aucune difficulté lorsqu'on est sûr de connaître complètement les travaux et les variations d'énergie (calorifique, chimique, électrique, force vive, etc.) qui interviennent dans ce phénomène. I^a for- mule à appliquer se réduit à Ss + SW ---= o, (5W désignant, par exemple, la somme des accroissements d'énergie d'un svstème de corps A, et Se la somme des travaux effectués par ce système sur les corps extérieurs pendant le même temps, aucun autre échange d'énergie que Se ne s'effecluant d'ailleurs entre le système A et l'exté- rieur. » C'est ainsi que l'on calcule l'expression de l'énergie électrique et celle de l'énergie magnétique d'un système d'aimants quand on connaît l'expres- sion du travail des forces électriques et magnétiques, car il n'intervient pas forcément d'autre travail ou variation d'énergie. Mais ces deux cas par- ticuliers ne doivent pas servir de modèles pour calculer l'énergie d'un champ magnétique créé par des courants, car dans le circuit d'un courant il intervient inévitablement un accroissement d'énergie calorifique dont on doit tenir compte. Bien des auteurs commettent néanmoins dans ce calcul des erreurs graves, que je me propose de signaler en partie dans cette Note. » Voici \\n exemple de raisonnement incorrect : » l'inoiiEii CAS : Déplacement relatif d' un aimant et d'un cOKrunl constant I ; ( io6o ) calcul de leur énergie relative. — Ce déplacement crée un accroissement dYJ d'énergie relative, égal et de signe contraire ati travail des forces électro- magnétiiiucs. Donc : « l'énergie potentielle relati\e du courant I dans » un cliam|) magnétique est la même que celle du système magnétique » (aimant) par rapport au courant, c'est-à-dire — lo, o désignant le flux » de force émis par le champ dans la face négative du courant ». Soit W = -l7. » Dans ce raisonnement, on néglige la chaleur RI-/ dégagée par le cou- rant; la formule de W est fausse. » Deuxième cas : Même déplacement ; calcul de 1 1 force éleclromotricc in- duite. — Ici on néglige, au contraire, la variation de l'énergie relative VV calculée ci-dessus : « L'excès de l'énergie chimique sur l'énergie calori- » fique, ou l'énergie disponible, représente alors le travail extérieur rfï, M ce qui donne (El- M')dl = dJ. » Comme dl^^ldo, la force électromotrice iiuluite a pour formule : _ ^ ^" dt' » Ce raisonnement, qui manque de rigueur, mais dont le résultat est expérimentalement exact, est dû au génie de Helmhoitz. Il a généralement été admis comme rigoureux. J^a vérification expérimentale prouve que V énergie relative W, que l'on a négligée, est nulle et non égale à — I-p, ce qui se démontre aussi par un calcul exact de VV. » On remarquera combien les deux raisonnements précédents, rehitifs à une même expérience et exposés dans \\n même Ouvrage, sont contra- dictoires pnr le choix di's énergies dont il plaît de tenir compte contraire- ment au principe de la conservation de l'énergie. » Autre exemple — Par un choix analogue entre les énergies qui de- vraient intervenir, on démontre que l'énergie relative de deux courants I et r a pour fornudc VV =^ — Mil'. » Un peu plus loin, on déduit de la théorie de l'induction électroma- gnétique l'expression correcte de la même énergie W = -+- MU'. » Prenons encore, dans deux autres Ouvrages, un raisonnement fondé sur l'analogie des courants et des feuillets magnétiques (analogie |)erfide) et applique au calcul de l'énergie relative d'un courant l et d'un système A d'autres courants. La formule trouvée, qui est fausse, est W-.. -I

:slate de potasse. — L'hydrate antimonique, préparé en précipitant par l'acide cliloihydrique une solution de bimélaanlimoniate de potasse, se dissout facilement dans une solution bouillante de paratungstate de potasse; l'cbullition doit être prolongée pendant plusieurs heures en présence d'un excès d'hvdrale antimonique. Jja liqueur filtrée laisse cris- talliser immédiatement de l'antuiioniotungstate dépotasse; ce sel, beaucoup plus soluble à chaud qu'à froid, se purifie facilement par cristallisations successives. » Les résultats de cinq analyses successives conduisent à la formule 4TuO%3Sb=0%3K-0 + iGH=0, que l'on peut encore écrire 2TuO',3SbO^K + 8H-0. » Cet anlimoniotungslate de potasse est différent, comme on le voit, du composé i2TuOS/lSb=0°,6K20-(-25II20, signalé par Gibbs dans l'action du biantimoniate de potasse sur le tungstate acide de potasse. » Concentrées dans le vide sur l'acide sulfurique, les eau\-mères de la cristallisation de ce corps laissent déposer d'abord de nouveaux cristaux d'antimoniotungstate; puis, lorsque le liquide est arrivé à consistance presque sirupeuse, il s'y forme des octaèdres volumineux, légèrement violacés, très efllorescents, de métatungstale de potasse. Au microscope on remarque parfois, à côté de ces octaèdres, de fines aiguilles; d'après Scheibler, ce mélange d'octaèdres et d'aiguilles se produit fréquemment dans les cris- tallisations de métatungstate de potasse. » Pour réussir la préparation de l'antinioniolungstate de potasse, la princi|)ale con- dition est de maintenir sensiblement neutre, pendant l'èbuilition, le mélange d'Iiydrale antimonique et de paratungstate. Si l'hydrate antimonique employé retenait encore une petite quantité de l'acide cldorliydrii|ue ayant sci'vi à le précipiter, il faudrait avoir soin de neutraliser cet acide clilorhydrique par de la potasse avant de commencer l'opération. ( '067 ) » L'antimoniotungstate de potasse se présente sous la forme de petites masses bolliryoïdes, composées chacune d'une infinité de cristaux pris- matiques, màclés, très réfringents, agissant très énergiqneraent sur la lumière polarisée, et présentant des extinctions à 28" de l'axe d'allon- gement; ces cristaux se conservent à l'air sans altération. Ils perdent, à 100", 6 molécules d'eau, soit 4.10 à 4.55 pour 100 (théorie 4.4o); la calcination les décompose en tungstale de potasse, acide tungstique et antimoniate acide. » La fusion de l'antimoniotungstate de potasse avec un excès de car- bonate de soude détermine le dégagement d'une proportion constante d'acide carbonique, qui est de 17,90 à 18,26 pour 100 parties de sel anhydre. La perle d'acide carbonique serait théoriquement de 17,90 pour 100 pour la réaction suivante : 4TuO% 3Sb-0=, 3K-0 + Io(CO^ Na=0) = 3(TuO', K-0) + TuO', Na^O -+- 3(Sb-0=, 3Na-0) -f- 10CO-. » La perte considérable d'acide carbonique, observée pendant la fusion de l'antimoniotungstate de potasse avec un excès de carbonate de soude, peut donc s'expliquer par la formation d'un antimoniate trisodique Sb-'O', 3Na-0, analogue au phosphate trisodique P-0% 3 Na-O et à l'arsé- niate trisodique As^O', 3Na-0. » Lorsqu'on reprend par l'eau bouillante le produit de la fusion, il reste une poudre cristalline d'antimoniate acide de soude Sb='0%Na=0 + 6H-0. » Ce sont des cristaux prismatiques, fréquemment màclés, agissant très faiblement sur la lumière polarisée, et présentant des extinctions obliques; ils ne conmiencent à perdre de l'eau qu'à une température supérieure à 100". >) L'antimoniotungstate de potasse est décomposé par les acides chlor- hydrique, sulfurique, nitrique, qui déterminent dans ses solutions la for- mation d'acide tungstique jaune, lentement à froid, et plus rapidement à l'ébullilion. « L'acide sulfhydrique le décompose également en précipitant non seu- lement de l'antimoine, mais aussi du tungstène. » Les sels métalliques donnent dans les dissolutions d'antimoniotung- slalodc potasse des précipités insolubles. » /Icide antimoniotungstique. — Eu décomposant par l'acide chlorhy- ( io68 ) driqiie l'antimoniotimgstate d'argent, préalablement bien lavé, on obtient une solution d'acide antimoniotungstique; si l'on a eu soin d'éviter rem|)loi d'un excès d'acide chlorhydrique, celte dissolution peut être évaporée dans le vide sur l'acide sulfurique sans subir de décomposition. Le résidu de l'évaporalion est une masse vitreuse parfaitement limpide. Bien desséché dans le vide, cet acide vitreux n'éprouve aucune perte de poids à loo"; sa composition serait alors représentée par la formule 4TuO%3Sb-0=,3H»0 + 8H=0. » Analyse. — L'anah'sc de ces composés se fait assez facilement en précipitant la solution d'antimoniotungstate par le nitrate mercnreux. Il se forme, dans ces condi- tions, un précipité blanc jaunâtre d'antimoniotungstate mercureux, tandis que la base reste en solution; par calcination de rantimoniotungstate mercureux, on obtient un mélange d'acide tungslique et d'antimoniale d'oxyde d'antimoine Sb''0''. Pour déter- miner cet antimoniale, il suffit de fondre le mélange avec un excès de cyanure de potassium et de reprendre par l'eau la masse fondue, suivant la méthode indiquée par ïalbot pour la séparation du tungstène et de l'étain ; l'antimoine se trouve ainsi réduit à l'état mélalli(|ue et jieut être pesé sur un filtre taré. » En résumé, l'hvdrate antimonique est susceptible de se combiner à l'acide tungstique pour former des combinaisons antiinoiiiotuiigsti([ucs, qui doivent être placées à côté des combinaisons phosphotungstiques et arsé- niolungstiques ( ' ). » CHIMIE MlNi^RALi^. — Recherches sur les sulfures de cobalt et de nickel. Note de M. G. Chesneau, présentée par M. A. Carnot. n En étudiant l'action des polysulfuros alcalins sur les solutions métal- liques, j'ai obtenu, avec les sels de cobaltet de nick'°. Le précipité pouvant d'ailleurs retenir du soufre entraîné, j'ai recommencé ces analyses sur des précipités mis en digestion pendant une semaine dans un grand excès de monosulfure sodique (200" de solution normale pour i«'' environ de précipité), afin d'enlever tout au moins le soufre non combiné au cobalt. » Le précipité ainsi traité retenant avec énergie le sulfure sodique, je n'ai pas cherché à l'en débarrasser complètement par lavage, mais, après dosage du soufre total et du cobalt comme ci-dessus, j'ai complété l'analyse en recherchant dans le résidu le sodium, qui, j)esé à l'étal de sulfate, m'a permis de déduire du soufre total celui qui correspond au monosulfure sodique retenu par le précipité. Deux opérations distinctes m'ont donné les résultats suivants : I II, Cobalt os%233 oss3i3 Soufre combiné au cobalt o^'',f\oj oS'",596 » Traduits en formules, ces résultats donnent : CoS''*° pour la pre- mière opération, CoS'''° pour la seconde. Ils conduisent donc à admettre pour ce persulfure de cobalt la formule Co^S', d'un degré de sulfuration supérieur aux autres sulfures de cobalt décrits jusqu'à présent. » L'évaporalion, dans le vide, de la solution saturée de persulfure de cobalt dans le polysulfure sodique, fournil des lamelles cristallines d'un noir brillant, déliquescentes, solubles dans l'eau et l'alcool absolu, dont je n'ai pu faire l'analyse, à cause de l'im- possibilité de les séparer exactement du sulfure alcalin en excès. » Les polysulfures de potassium et d'ammonium donnent des résultats semblables : néanmoins le persulfure de cobalt paraît moins soluble dans ce dernier que dans le polysulfure sodique. )) Nickel. — D'après M. de Koninck, le sulfure Ni S est insoluble dans le monosulfure d'ammonium pur (qu'il colore seulement en liqueur très étendue) et soluble en brun noir dans les |)olvsulfures amnionique et sodique, ce que cet auteur attribue à la formation d'un sulfonickelate cor- respondant à un sulfure de nickel supérieur à NiS. D'après M. Villiers, le sulfure de nickel est soluble dans le monosulfnre sodique pur. » En opérant comme pour le cobalt, j'ai constaté que le polysulfure de sodium ( lO?! ) saturé de soufre donne avec Ni CI- un précipité noir de composition Ni S*'*, très nota- blement soluble (06'', 990 de Ni dissous par litre) en brun noir dans le monosulfure sodique qui, par suite, ne peut servir à le débarrasser du soufre en excès. 11 est, en revanche, très peu soluble (o8'',078 de Ni dissous par litre) dans le sulfure sodique saturé de soufre : cette solution filtrée est à peine plus foncée que le sulfure alcalin seul. Quant au sulfure nickeleux, j'ai trouvé, comme M. Villiers, qu'il se dissout aisé- ment dans le monosulfure sodique (iS'jSy de Ni dissous par litre de solution normale, qui prend une teinte brun noir). » Conclusions. — En résumé, il ressort de mes recherches que les poly- sulfures alcahns, saturés de soufre à froid, donnent dans les selscobalteux un persulfure noir de composition Co-S', insoluble dans les monosulfures alcalins, soluble, au contraire, dans ces sulfures saturés de soufre. Les sels nickeleux donnent, dans les mômes conditions, un persulfure noir parais- sant correspondre à celui do cobalt, mais, à l'inverse de ce dernier, à peine soluble dans le polysulfure sodique et, au contraire, notablement soluble dans le monosulfure. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Nom'eau procédé de dosage de la glycérine. Note de MM. F. Bordas et Su;, de Raczkowski, présentée par M. Schûtzen- berger. « Ayant eu l'occasion d'expérimenter la méthode de M. Nicloux pour le dosage de petites quantités d'alcool, nous y avons apporté une modification qui en fait un procédé très rapide. » La méthode de M. Nicloux repose sur la réaction suivante : » Si dans une solution très diluée d'alcool, jJ-,, à ,^, on ajoute une solution de bi- chromate de potasse à 208'' par litre puis de l'acide sulfurique, l'alcool est oxydé, le bichromate passe à l'état de sel de chrome. Si le bichromate n'est pas en excès la so- lution est vert bleuâtre, couleur du sulfate de sesquioxyde de chrome étendu; si, au contraire, il est en très petit excès cette solution est vert jaunâtre. La différence de teinte est très appréciable. » Pour effectuer un dosage, il verse, dans des tubes à essais. S"" de chacune des so- lutions types d'alcool suivantes : ^{-^, -^, -^-^, y^j^^ ^^^, ^'— . Il ajoute dans chacun de ces tubes 2™ à 3"^ d'acide sulfurique concentré, puis respectivement 2™, 1", 5, i'", etc. d'une soiutiou de biciiromate de potasse à 205'' par litre. Toutes les liqueurs ainsi ob- tenues sont vert jaunâtre. 11 répète l'expérience en prenant cette fois jL en moins de bichromate, soit i'''^,9, i'''',4> o"'^,9, etc. Les liqueurs sont vert bleuâtre. Cela fait il opère de la même façon sur l'échantillon à essayer. 11 obtient ainsi doux séries de tubes, contenant les divers types et la solution alcoolique parmi lesquels il cherche les deux tubes, de l'une et de l'autre de ces séries, dont les teintes se correspondent. Le tube de la G. K., iSgfi, 2" Semestre. (T. CXXIII, N" 24.) I V^ ( '"7^- ) si'rie (les U'pcs fournit )e titre alcoolique de la solution essayée. Si le il lie do l'échan- tillon dépasse 5^'fô il se dilue pour l'examen dans les limites dans lesquelles sont com- pris les types. '> Notre modification porte sur la suppression de ces solutions titrées d'alcool en em[)lovant une solution de liicliroinate de potasse à ai^"' par litre, dont i" correspond exactement à o",i d'alcool absolu pour roc en volume de solution alcoolisée, l'essai portant également sur 5"''' de cette dernière, additionnés de ■?." d'acide sulfurique. Le nombre de centimètres cubes ou de dixièmes de centimètre cube nécessaires pour obtenir une liqueur verte représente donc le litre alcoolique de la solution. » Nous avons pensé qu'on pourrnit doser la glycérine par le même réactif. » Si l'on l'ail agir le hichromatc de potasse sur la glycérine en présence d'acide sul- furique, il se forme, comme on le sait, de l'acide formique, de l'acide carbonique. En comparant les poids atomiques de la glycérine et du bichromate de potasse 92 et agâ, ainsi que les proportions pour lesquelles la réaction est complète, on voit que i partie de glycérine correspond à 9,62 de bicliromale. Opérant sur 5" d'une solution étendue de glycérine, si l'on emploie une solution de bichromate à l\^^'' par litre, !''■' corres- pondra à o,oo5 de glycérine, c'est-à-dire à i pour 1000 de solution glycérinée. » Nous opérons comme pour le dosage de l'alcool, le "titre de solution de bichro- mate seul change. Le nombre de centimètres cubes de solution de bichromate néces- saire pour obtenir une liqueur verte représente la quantité de glycérine contenue dans 1'" de solution à essayer; C^"",! en moins ou en plus donnant respectivement des teintes vert bleuâtre et vert jaunâtre, la teinte limite est très facile à apprécier. » Les essais que nous avons faits sur des solutions titrées de glycérine pure ont pleinement confirmé l'hypollièsc que nous faisions pour des teneurs comprises entre o"^, 1^ el 2^'' par litre. Au delà de ces limites, il est nécessaire déconcentrer on de diluer la liqueur, la réaction n'étant plus assez sensible par suite de la trop fuible ou trop (orte intensité des teintes. » Ce procédé de dosage de la givcérine nécessite évidemment sa sépa- tion dans les liquides qui la contiennent. îs^ous dirigeons nos recherches dans ce sens, mais, comme le mode de dosage que nous venons d'in h'quer e.st indépendant de celui de la séparation, nous en ferons l'objet d'une nouvelle Note dans laquelle nous indiquerons les résultais obtenus dans les vins, bières, cidres, vinaigres., etc, etc. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur Ic dibromo i-Z propcne. Note de M. R. Lespiead, présentée par M. Friedel. (( En distillant un mélange d'anhydride phosphorique et de dibromhy- drine symétrique de la glycérine, on obtient de l'acide bromhydrique, de ( I073 ) la Iribromhydrine et de l'épidibromhydrine p : CHBr = CH — CH-Br. Ce dernier comjjosé est un liquide incolore, irritant vivement les yeux et la peau. Sa densité à o° est 2,097. Refroidi à — 73°, U se congèle pour fondre ensuite vers — 52°. Il bout à iSS'-iSô". Son poids moléculaire, déduit d'une mesure cryoscopique faite en solution acétique, a été trouvé égal à 200, ce qui est le nombre théorique. » Ce bromure ne se rencontre jjas dans les produits résultant de l'at- taque de la tribromhydrine de la glycérine par la potasse. n Soumis à l'action de l'acétate de potassium en solution acétique, il fournit une acétine bouillant à i'j5°-i']']°. En saponifiant celle-ci, on arrive à l'alcool CIIBr = CH — CH-OIi, liquide bouillant à 169" 170° et dont la densité à 0° égale 1,39. L'élher méthyiique de cet alcool bout à 1 27°, l'éther éthylique à i45". » Tous ces composés fixent facilement deux atomes de brome, en don- nant des liquides distillables sous pression réduite; cependant, avec Tétlier méthyiique, même à froid, il y a aussi formation de dérivés de substitution, et, pendant la distillation du produit brut, on voit apparaître quelques cristaux. On les purifie par cristallisation dans un mélange d'acétone et de ligroïne; leur action sur les carbonates et leur analyse montrent qu'on a là un nouvel acide bromopropénoïque : CHBr = CH — CO^H. La cryos- copie donne i54; la théorie, i5i. » Cet acide fond à i4o° en se décomposant. (Les isomères connus fon- dent à II 5° et à 70°.) » Tous ces corps perdent facilement, sous l'action de la potasse sèche, jiuoi tl';,ciJe bromhydrique en donnant les composés acétyléniques corres- pondants. » En agitant longtemps l'épidibromhydrine p, avec une solution aqueuse de cyanure de potassium, on obtient une émulsion d'où l'on peut extraire avec l'éther un nitrile CHBr = CH — CH- — CAz, bouillant à go^-gS" sous une pression de 23™™ de mercure. Ce nitrile, maintenu pendant quelques heures à 100° au contact d'acide chiorhydrique fumant, se saponifie. On arrive ainsi à un acide CHBr^CH— CH- — CO-H, fondant à 58°-59"; pour le poids moléculaire duquel la cryoscopie donne 1G9 ; la théorie, 16..Ï. » ( '07/, ) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la casse des vins. Note de M. J. Lvuonoc, présentée par M. Duclaiix. « L'altération des vins, consliliiant la maladie de la casse, prend, celte année, dans certaines régions, nne importance qui menace d'être très pré- judiciable aux intérêts de beaucoup de viticulteurs. » L'origine de cette altération n'est pas encore nettement déterminée, mais le mécanisme de l'action chimique cjui délei'inine la décoloration du vin parait devoir être assimilé à une oxydation. » M. Gouirand a montré le premier qu'un agent, appartenant au groupe des diastases, sert d'intermédiaire entre l'oxygène de l'air et la matière colorante du vin; en efTet, un chauffage préalable à to" environ empêche la précipitation de la couleur. » M. Martinaud a trouvé que le grain de raisin et, par suite, le moût avant la lermentation contiennent normalement une petite quantité d'une diastase de l'espèce des diastases oxydantes découvertes par M. Bertrand; on la retrouve en partie dans le vin. Toutefois, il est difficile d'admettre que sa production puisse être assez variable et devenir assez abondante pour expliquer les altérations importantes que l'on constate exceptionnel- lement dans certaines années. )) Une source bien plus importante de diastase oxydante se trouve dans le développement d'un champignon bien connu, le Botrylis cinerea. C'est cette moisissure qui détermine, comme on sait, la pourriture noble des raisins de Sauternes et du Rhin, et aussi, d'après M. Ravaz, la pourriture vulgaire des raisins blancs dans les années humides; c'est elle encore qui attaque les raisins rouges, à l'époque de la maturation, dans ces dernières conditions atmosphériques. » Le Botrytis cinerea se cultive très facilement sur des raisins ou sur du moût de raisin stérilisé, et le liquide de culture présente la plupart des propriétés attribuées à une diastase oxydante, principalement : coloration bleue intense qui apparaît presque instantanément avec la teinture de résine de gaïac et qui disparaît par l'ébuUilion, coloration rouge et préci- pité rouge avec legaiacol, noircissement de la solution de tannin, etc.; en outre, il perd toutes ses propriétés oxydantes lorsqu'il a été porté à 85° environ. ( '0-5 ) ■» J'ai recherché pour d'autres moisissures telles que V Aspergillus niger, V Aspergillus glaucus, le Pénicillium glaucum, V Eurotiopsis Gayoni, si leurs liquides de culture jouissaient des mêmes propriétés, et ils ne m'ont jamais rien donné de pareil. M La sécrétion d'une diastase oxydante par les champignons inférieurs paraît donc être beaucoup plus rare que chez les champignons supérieurs; M. Bourquelot a montré, en elTet, que le liquide cellulaire d'un grand nombre de ces derniers présentait les réactions indiquées ci-dessus. » Le liquide de culture du Botrytis cinerea est extrêmement actif sur la matière colorante du vin, car, mélangé, à volumes égaux, avec un vin par- faitement sain, il détermine, au bout de quatre heures environ, au con- tact de l'air et à la température ordinaire, une précipitation complète de la matière colorante, avec tous les caractères de la casse. Dans un essai comparatif, où le liquide est chauffé préalablement, la couleur du vin reste absolument limpide et brillante. Ces faits sont donc en rapport avec les autres actions diastasiques oxydantes que peuvent produire le liquide de culture du champignon et le moût des raisins moisis par le Botrytis. » Après la fermentation de ce moût, la diastase est loin d'être entièrement détruite; on la retrouve dans le vin où ses propriétés oxydantes ne sont même que très peu atténuées. C'est elle qui provoque le brunissement des vins de Sauternes exposés à l'air et qui communique à ces mêmes vins, surtout quand ils sont encore jeunes, toutes les propriétés d'un liquide de culture de la moisissure. » De ces observations, on peut conclure que toutes les fois qu'on intro- duira dans la cuve de vendange des raisins altérés par le Botrytis cinerea, on sera exposé à voir le vin qui en résultera présenter d'autant plus les caractères de la casse que les raisins auront été récoltés à un degré plus avancé de pourriture. C'est ainsi qu'on a obtenu, par exemple en iSgS, dans la région où la vendange, commencée par un temps chaud, a été continuée jusque dans la saison des pluies, des vins complètement déco- lorés au moment même où ils sortaient de la cuve. L'expérience a, d'ail- leurs, été répétée dans le laboratoire, en cultivant la moisissure sur des raisins rouges; la matière colorante de la pellicule était devenue' complè- tement insoluble avant la fermentation. » Il résulte des considérations précédentes que le moyen le plus ration- nel, pour empêcher les vins de se casser, est de détruire la diastase oxy- dante par la chaleur, comme l'a proposé M. Gouirand. Cette diastase se détruit, dans le vin, à 70°, à plus basse lempéi-ature que dans les cultures. » ( '07^ ) PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Propriétés coagulalrices et propriétés toxiques du foie. Note de MM. AIairet et Viiies. « Dans un premier groupe d'expériences, nous avons reclierché les effets de l'extrait de foie de lapin, injecté à d'autres lapins par la voie intra- veineuse (veines auriculaires). » Le manuel opéraloire est le même que celui que nous avions adopté pour nos re- cherches sur la toxicité du sang {Comptes rendus de la Société de Biologie, juin et juillet 1894). » Quant à la préparation de lexlrait, voici connnenl nous ["obtenons. Un lapin est tué par la section de la carotide. Le foie est innnédiatement enlevé, haché menu et mis à macérer dans deux fois son poids d'eau. 11 est repris au bout de deux heures et soumis à la presse. Les liquides obtenus, réunis et filtrés après trois jours (minimum de décantation naturelle) donnent un extrait aqueux clair, rouge, ([ue nous injectons, sans le chaulTer. » Toutes les manipulations sont faites dans la glacière et suivant les règles d'asepsie. » Ce premier groupe d'expériences nous a montre que : » 1° L'extrait arjucux du foie de lapin, injecté dans le système veineux du lapin, pro- duit la mort ; )i 2° Le degré de toxicité immédiate est environ de 60'"'' j)ar kilogramme du poids du corps; le lapin succombe généralement à des doses beaucoup moindres : aos'', io^', 256', 206'', igS', iSs', 106"' et même Ss'iig, peu de temps après l'injection. » 3° Les principaux symptômes observés pendant la vie sont les suivants : exophtal- mie, ralentissement de la respiration, perturbation du rythme cardiaque, ballonne- ment du ventre, diarrhée, hypothermie, somnolence, anéantissement et enfin procur- sion, attaques et mort; M [\" Les lésions trouvées à l'autopsie consistent en : » a. Congestion des diflerenls organes et en particulier du tube digestif; » b. Coagulations sanguines dans le cœur et les vaisseaux veineux. » L'extrait aqueux de foie tue donc l'animal, et cela à des doses relative- ment faibles. Mais il lue en produisant constamment des coagidations san- guines, si bien qu'on peut se detnaiuler si ce n'est pas à ces coagulations seules qu'il faut attribuer la nocuité de la glande hépatique. » Des expériences que nous avons faites, en soumettant l'extrait aqueux de foie à des températures variables, nous ont permis de démontrer qu'il n'en était pas ainsi et que le foie, à côté de ses propriétés coagulatrices, avait réellement des propriétés toxiques. ( '077 ) » Nous avons porté Textrail à des tempérai nres de 5?,", 60°, 70°, 90° et 100". » A Sa" les propriétés de l'extrait ne sont pas modifiées. » A 60, 70, 90 et roo", il se produit un abondant précipité spongieux, blanc jau- nâtre, à larges mailles occupant toute la hauteur du ballon. » Nous jetons le tout sur un filtre et nous avons ainsi un filtratiun et un précipité qui reste sur le filtre. 11 Nous avons éludié successivement l'action des précipités et des filtra- tums. « A. PnÉciPiTÉs. — Les précipités desséchés et essorés se présentent, quel que soit le degré thermique auquel a été porté l'extrait, sous la forme d'une poudre grisâtre, d'odeur caramélisée. )) Cette poudre, reprise par l'eau distillée, ne se dissout qu'en faible partie dans ce liquide. Cette partie soluble, nous l'avons injectée à des lapins. » Ces précipités, nous les avons expérimentés successivement : pour tous, nous avons employé la même quantité d'eau pour les dissoudre ( too"). » Pour ne pas allonger cette Note, nous ne donnerons pas nos expé- riences. Nous indiquerons seulement les résultats : » a. Précipité obtenu en portant Vextrait aqueux à 60". — Ce précipité, à la dose de So^'', donne rapidement la mort, en produisant des symptômes semblables à ceux que nous avons obtenus dans notre premier groupe d'expériences, comme traduisant l'action de l'extrait aqueux total. En outre, comme dans ce dernier groupe, nous avons constaté, à l'autopsie, des caillots dans le cœur et les gros vaisseaux. » b. Précipité obtenu en portant l'extrait aqueux à 70°. — Tandis qu'à 60°, 3o<^'= suffisent pour amener la mort, il faut, à 70°, 45'^''. Mais, à cette dose, les symptômes obtenus pendant la vie sont les mêmes qu'à 60°; à l'autopsie, on trouve ici, comme là, des caillots dans le système circulatoire. » c. Précipité obtenu en portant l'extrait aqueux à 90". — Il faut ici 60™ pour tuer l'animal; les symptômes sont les mêmes et, à l'autopsie, on constate les mêmes coagulations que précédemment. » d. Précipité obtenu en portant l'extrait aqueux à 100°. — A ce degré, le préci- pité ne tue plus l'animal, qui a seulement pendant l'expérience un jieu d'agitation et de la diarrhée et, durant quelques heures après l'expérience, de la diarrhée et de l'hypo- thermie. » En résumé : 1° le précipité tue l'animal pnr coagulation sanguine; 2" au fur et à mesure qu'on augmente la température, il faut élever les doses pour produire la mort et, à 100°, le précipité ne tue plus l'animal et ne produit que de la diarrhée et de l'hypothermie. « B. FiLTRATLMS. — Lcs filtratums sont des liquides odorants, alcalins, présentant l'aspect opalin (coloration probablement due à la matière glycogéne renfermée dans le filtratum). » Ils jouissent tous des mêmes propriétés : » 1° Comme degré de toxicité, ils tuent le lapin à des doses variant entre 90'''" et 120", correspondant à aSs'", 98?'' et Sos'' de foie; ( 1078 ) » 2° Comme qualités toxiques, ils proïkiisont les symplAmes suivants : mvosis, quelquefois de la niydriase et un peu d'exoplilalniio, ralentissement de la respiration, ballonnement du ventre, diarrhée, urines louches, jamais sanglantes, hypothermie atteignant parfois plusieurs degrés, somnolence, aflai^sement progressif et mort sans secousses, sans attaques, par arrêt de la respiration. A l'autopsie, le cœur continue à battre sa/is caillots dans ses cavités, ecchymoses pulmonaires et congestion de tout le tractus gastro-intestinal et des glandes annexes. » Les résultats que nous avons obtenus démontrent donc, d'une manière péremptoire, qu'à côté de |iropri(''lés coagiilatrices le foie a des propriétés toxiques; on les sépare facilement les unes des autres par la chaloitr, qui produit un précipité et un filtratum. Le précipité renferme les propriétés coaguiatrices; le filtratum, les propriétés toxiques. » ZOOLOGIE. — Remplacement des amibocytes et ors^ane phagocytaire chez la Paludina vivipara L., Note de M. L. Cuénot, présentée par M. Edmond Perrier. « On sait que les globules amiboïdes du sang, ou amibocytes, ont une vie limitée, et qu'à la fin de leur évolution ils se détruisent totalement; il doit donc y avoir, dans tout organisme pourvu de globules, des cellules char- gées du remplacement des éléments morts. Deux cas peuvent se présenter : » 1° Les jeunes globules libres dans le sang circulant se divisent par mitose, puis par amitose (un des deux modes de division étant plus ou moins prédominant suivant les types); ce sont des amibocytes germinatifs qui semblent en général n'avoir que celte fonction : c'est le cas des Ortho- ptères, des Aranéidcs et Scorpionides, des Oligochètes, des Gastéropodes pulmonés; 2° il existe un organe globuligène, dont les cellules se divisent par mitose et se détachent ensuite de l'organe pour devenir libres dans le sang, où parfois elles peuvent encore se diviser un petit nombre de fois; les cellules germinalives sont concentrées dans un organe dcHui; ce n'est qu'une différence piireiuent morphologique avec le premier mode : c'est le cas des Crustacés décapodes (organe sus-stomacal), des Céphalopodes, (corps blanc sous-oculaire), dî>s Vertébrés (ganglions Ivmjiliatiques et fol- licules clos; moelle des os; corpuscules de Malpighi de la rate, etc.). » La Paludina vivipara L. appartient à la première catégorie, et non à la seconde, comme je l'avais cru autrefois ('); en efièt, si l'on examine (') Études sur le sang et les glandes lymphatiques dans la série animale (/n- ( I079 ) les amibocytes libres chez des animaux venant d'être pêches, on trouve dans les plus jeunes éléments des mitoses assez nombreuses, ainsi que quelques amiloses, qui suffisent amplement à expliquer le renouvellement. Il ne doit donc pas y avoir d'organe globuligène. » Par contre, la Paludine possède un organe phagocytaire bien tvpique : on sait, surtout depuis les beaux travaux de Rowalevsky et de ses élèves, que chez un certain nombre d'animaux, en plus des phagocytes libres (amibocytes), il existe des organes fixes dont les cellules ont aussi le pou- voir de capturer les produits solides et de les digérer s'il y a lieu : c'est le cas des Grillons, des Acridiens et des Forficules parmi les Insectes (organes du seplum péricardial), des Chilopodes (glomérules des vaisseaux), des Scorpionides (organe sus-nervien), de divers Polychètes (organes septaux Aes Nereis, népbridies des Sédentaires), des Oligochètes (organes septaux des Pericheta, néphridies), des Hirudinées (filtre des pavillons néphii- diens), des Sipunculiens (néphridies), de plusieurs Gastéropodes (organe aorlique des Doridiens, Pleurobranchiens et Bulléens), et enfin des Ver- tébrés (organes hématopoiétiques en général). » L'organe phagocytaire de la Paludine est la glande de Voreillelle, dé- couverte par Rémy Perrier (') : la paroi de l'oreillette, au lieu d'être fort mince comme d'habitude, est constituée par un épais stroma musculo- conjonctif, bourré de cellules qui ressemblent assez aux amibocytes libres : lorsqu'on injecte del'encrede Chine (ou n'importe quelle autre substance solide) dans le cœlome, on retrouve, au bout de quelques heures, li ma- jeure partie de l'encre dans les cellules de la paroi auriculaire, qui devient d'un noir franc, tandis que le ventricule garde sa teinte normale. Ces pha- gocytes fixes ont une réaction neutre ou très faiblement acide, car je n'ai pas constaté de virage sur le tournesol ingéré; les éléments détruits par leur |iropre fonctionnement sont remplacés par les cellules voisines, qui présentent assez fréquemment des mitoses (^). » vertébrés), par L. Cuénot {Arch. Zool. exp., 2" série, t. IX, p. i3; 1891). J'avais allribué une foiiclion globuligèiie à deux organes dilTérenls : ■"aux rachis branchiaux (tissu conjonctif qui sépare dans les branchies le canal eilérent du canal aliér<;nl); 2" à la glande de l'oreillelte. Celle-ci esl un organe phagocytaire, comme nous allons le voir; quant aux rachis branchiaux, ce n'est que du tissu conjonctif banal. [F. Ber- nard, RechercheH sur les ori^anes palléaux des Gasléropodes Prosobranchcs {Ann. Se. Nat., ']" série, t. IX, p. 89; 1890)]. (') R. Përriek, fiecherches sur l'aiialor/iie e( l'/iistologie du rein i/t s Ga- Cette étude, poursuivie, sera donnée, plus détaillée et avec critique des IraNaux antérieurs, dans un Mémoire iilus étendu. » ZOOLOGIE. — Contribution à l'étude du Rouget. Note de M. S. Jourdalv, présentée par M. Edmond Perrier. « Dans un grand nombre de localités, de la mi-juillet à la mi-septembre, on voit, chez l'homme, apparaître sur diverses parties du corps, les jambes notamment, des boulons accompagnés d'une vive inflammation et d'une démangeaison insupportable. Ces boutons, on le sait depuis longtemps, sont produits par la piqûre d'un Acarien, t.ous sa forme larvaire hexapode, désigné vulgairement sous les noms de rouget, bêle rouge, bêle d'amt, vendangeron , etc. Les zoologistes, considérant d'abord cet hexapode comme une (orme définitive, en firent une espèce d'un genre artificiel Leptus, sous le nom spécifique d'auluninalis. l'ius tard, lorsqu'on eut reconnu que les Acariens hexapodes sont des larves conduisant invaria- blement à un type oclopode, on dut rechercher à laquelle de ces dernières le Rouget doit être rattaché. L'opinion la plus accréditée, i^ràce à l'aiilorité de M. Mégnin, est que le Rouget représente la forme hexapode du Trom- bidion holosericeuin. » Mes premières observations semblèrent c infirmer cette détermi- nation. ( io83 ) » Dans le jardin, créé en plein champ, de la maison que j'habite à Porlbail (Manche), le Trornbidion holosericcniii est commun et, les deux premières années de mon séjour, je fus très incommodé par le Rouget. Mais, depuis quatre ans, sous l'influence de la culture probablement, le Rouget a disparu, sans que le TroinbicUon holosericeuin se montrât en moins grand nomlire. » M'étant depuis trois ans consacré à l'observation des Acariens, j'ai été amené à reprendre l'étude de la nature du Rouget. » 11 fallait d'aboid connaître d'une manière exacte cette larve acarienne et, à cet effet, l'extraire du bouton auquel elle donne naissance. C'est à quoi je suis parvenu une fois sur moi-même. J'ai pu, à l'aide d'une aiguille, retirer la larve, qui est rouge et de petite taille (elle mesure environ 3oo!^ en longueur), des couches superficielles du derme, où elle était engagée. Malheureusement l'unique spécimen, que je me suis ainsi procuré, avait perdu ses pattes. J'ai l'honneur d'en mettre un croquis sous les yeux de l'Académie. » Bien que l'Acarien eût été enlevé au début de l'inflammation, celle-ci continua, accompagnée de vives démangeaisons pendant trois ou quatre jours, ce qui semble indiquer que ces accidents sont dus surtout à la piqûre du Rouget plutôt qu'à sa pré- sence dans le derme. » Dans la suite, j'ai rencontré sur la Taupe, le Mulot et le Putois des larves aca- riennes très semblables sinon identiques au Rouget de l'homme. Je crois donc qu'on peut sans erreur compléter mon croquis en y ajoutant les pattes de ces hexapodes. » De l'examen de ces divers exemplaires, il résulte que le Rouget est la larve hexapode d'un Acarien du genre Trornbidion. )> Quanta l'espèce à laquelle ce genre se rattache, je ne puis pas encore répondre à cette question: ce que je puis affirmer, c'est que le Rouget n'est pas la larve du Trornbidion holosericeum. )) J'ai observé de nombreux spécimens de cette larve, issus d'oeufs de Trornbidion qui avaient pondu en captivité. Je résume ici les principales différences entre le Rouget et la larve du Trornbidion Jiolosericeum. » Les mandibules du Rouget sont un peu moins arquées. La cuticule dorsale pré- sente des stries et non de fines granulations, comme dans la larve du Trombidion. » La répartition des poils superficiels montre quelques différences; le Rouget manque, en particulier, des quatre grandes soies barbelées, implantées à la partie postérieure de la larve du Trombidion. » Les pièces é])iméricnnes des pattes n'ont pas exactement la même forme dans les deux larves. » Enfin, si la troisième paire de pattes du Rouget ressemble à celle des lar\es trou- vées sur les jjetits mnmmifères cités plus haut et est conforme à la figure publiée par M. Mégniu, la terminaison du torse n'est pas la même dans les deux larves. Dans le Rouget, il se termine par trois ongles recourbés comme aux deux pattes situées en avant; dans la larve du Trornbidion holosericeum, il est muni de deux ongles de grosseur inégale accompagnés d'un prolongement ensiforme et d'un court ergot. ( io8/, ) )> J'ai déposé, à plusieurs reprises, sur mon bras, des larves de Tromhi- ilion, sans q'-i'clles punissent se soucier do me morilro. M H reste une dernière question ;i élucider, l.e Rouget possède-t-il un appareil stomatorhizique ranieux, tel que celui que j'ai décrit ciiez la larve du Trombidion holosericeum et qui se retrouve sous la forme d'un cylindre clic/, le Rouget du Mulot? Je penche pour l'affirmative. Je n'en trouve point de trace, à la vérité, sur mon spécimen de Rouget, mais il a pu, comme les pattes, rester engagé dans le derme. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la formation des résen'cs non azotées de la noix et de l'amande. Note de M. LECi-Knc, du Sabi.ox. « J^es noix et les amandes mûres renferment des proportions bien con- nues d'huile et d'hydrates de carbone. Je me suis proposé d'étudier com- ment ces proportions variaient pendant la période de formation de la graine. J'ai dosé à part le glucose, c'est-à-dire l'ensemble des sucres qui réduisent directement la liqueur de Feliling; le saccharose, c'est-à-dire l'ensemble des sucres qui ne réduisent la licpieur de Fehling qu'après l'action des acides étendus, et enfin les amyloses, qui comprennent tons les hydrates de carbone, tels que la dextrine et l'amidon, qui sont insul.ibles dans l'alcool à 90" et qui peuvent se transformer en glucose sous l'arlion des acides étendus. » J'ai commencé cette étude dans les premiers jours de juin pour les amandes et dans les premiers jours de juillet pour les noix; les fruits ont alors à peu près atteint leurs dimensions définitives, mais l'embryon est encore très peu développé; les cotylédons, plats et minces, ont à peine G""" ou 7"" de longueur et sont entourés d'un albumen abondant; j'ai con- tinué ensuite jusqu'à ce que j'aie trouvé une composition à peu près constante et voisine de celle des graines mûres. Avant d'être analysées, les graines étaient desséchées pendant trois jours à la température de /p". f.a quantité d'eau perdue a été notée; il restait encore de l'eau dans les graines, mais une température plus élevée aurait pu altérer les matières grasses. « Le Tableau I indique les quanlilés d'iiiiile et d'hydrates de carbone renfermées dans les noix aux. époques marquées; pour rendre les résultats plus clairs, j'ai réuni dans le Tableau II les proportions des divers composés, rapportées à cent parties de ( io85 ) matière sèche. Les Tableaux III et IV donnent pour les amandes les mêmes indications que les Tableaux 1 et II pour les noix. Date Poids de la de la récolte, matière sèche. 6 juillet 1 ,970 1"'' août 2 , 189 i5 août 4 167 a i""'' septembre. 8,338 4 octobre ... . 10, 5o6 Date E;mi de la récolte. pour m 6 juillet 887 I"' août 535 i5 août 274 1""" s'^ptembre. ... 48 4 octobre 10 Date Poids de la de la récolte, matière sèclic. 9J»'" '■777 4 juillet 1 ,570 l'-aoûl 3,368 i"'' septembre. . 5,634 4 octobre 5,669 Tableac I. Huile. Glucose. Saccharose. Amyloscs. 0,064 0, I Ji Bf 0 Br o,43i 0,358 o,o53 0,01 I 0,3l2 1 ,969 traces o,o3o 0, l52 4,948 » 0,070 0,217 6,617 )) 0,176 0,275 Tableau II. Huile Glucose Saccharose Amyloses pour 100. pour uio. pour 100. pour 100. 3 7.6 0 21,8 16 2,4 0,5 .4,5 42 0 0,6 3,2 59 » 0,8 2,6 62 )) .,6 2,6 Tableau III. Huile. Glucose. Saccharose. Amyloses. 0,087 0,107 0, 120 o',''384 0,167 0,066 0,078 0,222 1,249 traces 0,096 0,210 2,525 )) 0, i5o o,3o5 2 , 65o » 0 , 1 46 o,3o3 Tableau IV. Date Eau Huile Gluco.se Saccharose .Xmjloses de la l'écolte. pour ion. pour 100. pour 100. pour inn. pour 100. 9Juiu 896 2 6,0 6,7 21,6 4 juillet 716 10 4,2 4,9 '4,1 r'' août 2ig 37 o 2,8 6,v>. !'■'' septembre. .. . 117 44 » 2,6 5,4 4 octobre 12 46 » 2,5 5,3 » On remarque d'abord que la proportion d'eau, 1res considérable lorsque la graine est jeune, décroît rapidement. J'ai constaté d'autre part que la quantité d'acides gras est beaucoup plus grande au commencement ( io86 ) du (léveloppcment qu'à la fin. Les acides gras pourraient donc, dans une certaine mesure, être considérés comme des |)rodaits intermédiaires, des- tinés à se transformer en huile neutre. On sait d'ailleurs que les acides gras jouent ce rôle d'intermédiaire pendant la germination, lorsque les corps gras sont transformés par la digestion en hydrates de carhone. » Le glncose, qui se trouve en quantité notable dans les graines jeunes et disp.irait dans les graines mûres, doit aussi être considéré comme ur» produit de transition, servant à l'élaboration des réserves définitives. » Le saccharose fait défaut dans les noix jeunes et se forme pendant la maturation ; on doit considérer ce composé seulement comme une matière de réserve. Dans les amandes jeunes, au contraire, le saccharose existe en proportion pins grande que dans les amandes mûres. Maus si, au lieu de considérer la proportion de saccharose, on considère le poids île. celte matière qui se trouve dans une graine, on constate qu'une graine mûre renferme plus de saccharose qu'une graine jeune. I^a quantité de saccha- rose qui se trouve dans une graine augmente donc pendant la maturation, noais beaucoup moins vite que le poids total de la graine. A ce point de vue, les amandes ne différeraient donc des noix que par une formation plus précoce du saccharose. » Dans les deux espèces étudiées, les amyloses sont en proportion beaucoup plus grande dans les jeunes graines que dans les graines mûres; mais cette diminution dans la proportion tient, comme pour le saccharose des amandes, à l'augmentation rapide du poids de la graine; dans une graine déterminée, le poids d'amyloses augmenle d'une façon coutiniie jusqu'à la maturité. Ti semble donc que les amyloses doivent surtout être considérées comme des matières de réserve. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Action de quelques substances siir la germination des spores du Black-Rot. Note de MM. L. Ravaz et G. Goliraxd, présentée par M. Guignard. « La gravité que le lilack-Hot a prise brusquement dans les vignobles tlu Sud-Ouest nous a déterminés à entreprendre, à la station viticole de Cognac, des recherches méthodiques sur le traitement de cette maladie. La (pioslion à résoudre est celle-ci : trouver une substance qui, déposée à la surface des organes herbacés de la vigne, y constitue un obstacle permanent au déve- loppement des germes de la maladie. ( dans le lac de Genève. Mais ces appareils ont une capacité très petite; le mode de fer- meture de l'éprouvette ne convient guère à la mer pour les grands fonds, à cause des secousses inévitables qui peuvent laisser pénétrer dans réprouvelle, pendant la montée, de l'eau des couches intermédiaires. )) Quoi qu'il en soit, il résulte de l'emploi des appareils mentionnés ci- dessus, et de mécanismes différents, que l'expérience s'accorde avec !a théorie pour démontrer que la quantité des gaz dissous dans les profon- deurs de la mer est indépendante de la pression et que cette quantité y est un peu plus grande qu'à la surface, en raison de leur solubilité plus grande à une plus basse température. » Il en résulte une conséquence importante : c'est que les bouteilles or- dinairement employées, notamment la bouteille Buchanan, conviennent parfaitement pour les grandes profondeurs, pourvu qu'uu mécanisme quelconque (petit ballon de caoutchouc intérieur communiquant avec l'extérieur par son orifice) permette à l'intérieur de la bouteille d'être constamment en cquiUbre de pression avec l'extérieur, malgré les change- ments de températiu'e. » PHYSIQUE DU GLOBE. — De l' injhtence du plankton sur les quantités d'oxygène et d'acide carbonique dissous dans l'eau de mer. Note de jNI. Martin Knudse.v. « Durant les étés de i8f).') et 189G, le croiseur danois V In golf a accom|)lt autour de l'Islande et du Groenland deux explorations des grandes profon- deurs océaniques. Ces deux missions ont été organisées et dirigées par M. le capitaine de vaisseau C.-F. Wandel de la Marine royale danoise. La seconde croisière a embrassé l'Atlantique nord, de la côte méridionale dislandeau 62° de lat. N., la partie sud du détroit de Danemark, l'océan Arcticpie au large des côtes nord et est de l'Islande, jusqu'à Jan Mayen. » Chargé des travaux de Physique et de Chimie à bord, j'ai exécuté un (,') Aimé, Annales de Chimie et de Physique, 3' série, vol. VII, p. 5oi ; i843. (^) Delebecqle, Comptes rendus, 24 juin 1890. ( '092 ) grand nombre d'analyses des i^az dissous dans l'eau de mer. Toutes les expé- ditions orcjanisces dans ces dernières années pour l'exploration des mers se sont livrées à des recherches de celte nature, pensant trouver des ren- seienements sur l'origine des eaux dans les variations de volume présentées par les gaz dans les échantillons d'eau recuoillisen des localités diirérentes. Si la teneur de l'eau de mer en azote fournit des indications de temps et de localité sur l'afflux des eaux profondes vers la surlace, en revanche les fpiantités d'oxygène et d'acide carbonique paraissent indépendantes de ces conditions de temps et de lieu. I.es observations faites à bord du Challcn'^er et celle de M. Tornoé sur les matériaux de rcxpédifiou norvégienne ont même révélé que la teneur en oxygène des couches superficielles dépasse quelquefois la valeur que lui assignerait la loi de solubilité des gaz. M. Dittmar a vu dans ce fait une impossibilité et l'a attribué à des erreurs d'observation. » En présence des critiques adressées par le D'" RiJrdam à la méthode d'analyse, généralement en usage, de Petterson, j'ai construit wn appareil permettant l'analyse des gaz à bord aussitôt après la prise de l'échantillon; ainsi se trouvent éliminées les réactions chimiques dont M. Jliu-dam craint la production pendant le séjour de l'eau dans les ballons. Or, parmi les nombreuses analyses faites avec mon appareil, celles des gaz de la surface ont souvent révélé des variations semblables à celles qu'ont observées MM. Tornoë et Dittmar. .T'ai supposé que leplankton était la cause produc- trice de ces variations. C'est pourquoi, à ma prière, M. Ostenfelil-IIausen, botani.ste de l'expédition, effectua, chaque fois que je procédai à l'analyse des gaz, une détermination approximative de la quantité et de la nature du plankton. Ces recherches nous ont montré que la quantité d'oxygène est faible sur les points où le plankton est formé en majeure partie d'animaux, tandis que le caractère végétal prononcé de ce plankton entraîne l'abon- dance de l'oxygène. On sait, en effet, qu'en respii'ant, les animaux absorbent de l'oxygène tandis que les |)lantes contenant de la chlorophylle ou des sub- stances analogues s'assimilent l'acide carbonique et dégagent de l'oxygène lorsqu'elles sont exposées à la lumière. » Malgré la présence constante de l'atmosphère, les réactions détermi- nées par le plankton sur l'oxygène et l'acide carbonique de l'eau de mer, suffisent-elles à produire les vai'iations observées? c'est ce que nous avons essaye de vérifier à bord, M. Ostonfold-IIansen et moi, de la façon suivante; : » On remplit creau de mer deux boiileilles tl'iin litre; on les bouclie après avoir iiilroiluit dans lune d'elles un grand nombre de Copépodes vivants. L'analyse des gaz, ( '093 ) après un séjour de trois heures au bain-marie, monlra que ces animaux avaient absorbé plus de la moitié de la quantité d'o\ygène et dégagé un peu moins d'acide carbonique. Dans la mer, une quantité de Copépodes deux mille fois plus faible que celle employée dans l'expérience précédente détermine généralement une diminution de y^ ou j-'^ de la teneur en oxygène, de l'eau de mer supposée saturée d'oxygène et d'azote en pro- portions égales. Avant la récolte des Copépodes, l'eau a dû contenir des organismes susceptibles de s'assimiler l'acide carbonique et de dégager de l'oxygène, et il est permis d'attribuer à la présence d'animaux vivants la faible teneur en oxygène ob- servée sur un grand nombre de points. » Dans une autre expérience, on remplit d'eau de mer trois bouteilles d'un litre. On introduit dans deux d'entre elles des quantités égales de Diatomées. Une des bou- teilles contenant ces Algues est recouverte de feuilles d'étain pour éviter l'action de la lumière. Après un séjour de trois heures au bain-marie, l'analyse des gaz montre que les Diatomées tenues à l'obscurité ont absorbé un peu d'oxygène et dégagé un peu d'acide carbonique. Au contraire, celles qui ont subi Faction de la lumière ont absorbé à peu près { de la quantité totale d'acide carbonique et dégagé de l'oxygène jusqu'à en tripler la teneur. Dans la mer, les Diatomées sont souvent si abondantes que leur quantité (pour un même volume d'eau) est à peu près yyj de celle qui a été employée dans l'expérience précédente, il n'est donc pas étonnant de trouver en certains points un excédent d'oxygène. » Ces expériences montrent que la quantité d'acide carbonique de l'eau de mer dépend beaucoup de la nature du plankton. Cette action est due non seulement au plankton existant au moment de l'observation, mais encore à celui qui a passé dans la même masse d'eau sans s'y être complè- tement décomposé. Dans des localités très voisines, la quantité et la nature du plankton présentent des variations très imporlantes; il faut donc établir les règles de la distribution du j)lankton avant de présenter des conclusions sur les variations de quantité de l'acide carbonique dissous. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur une pluie rouge tombée à Bizerle (Tunisie). Note de M. Ginestous, présentée par M. Mascart. (Extrait.) « Le 4 novembre i8f)G, de 8'' à lo'' du matin, il est tombé sur Bizerle une pluie chargée de corpuscules rouges. M. Bursaux, lieutenant du génie, a recueilli les résidus solides déposés par cette pluie, et j'ai pu en faire l'étude microscopique. » Les poussières qui coloraient cette pluie étaient de nature minérale, l'élément organisé vivant faisant défaut. On a trouvé quelques carapaces de diatomées et des squelettes de rhizopodes, mais la masse était presque entièrement minérale. ( '0()'l ) » Il n'y a pas Irace de matières calcaires et la silice constitue le principal élément nnnéral des poussières observées; on y trouve des grains trans- parents, à bords et angles mousses, an milieu desquels on reconnaît le quartz bi[)yramidé, des masses à arêtes bien déterminées, des cristaux maclés, des fragments transparents à contours géométriques avec inclu- sions roses et ronges, el, enfin, quelques grains colorés en rose. (îe sont ces cristaux qui donnent à la poussière sa couleur rose, qui rappelle celle du tripoli. » L'examen à la lumière polarisée a montré que la majeure partie des éléments minéraux est formée de quartz bipyramidé et de silice amorpbe; la substance rouge se comporte à la manière d'un feldspath ; de beaux cristaux d'oligoclase ont été mis en évidence. Enfui, en plongeant ces cristflux dans une dissolution d'iodure de potassium et de mercure, on a reconnu que leur densité est très voisine de celle de la silice et des feldspalhs. » Aucune préparation n'a montré de mica, mais seulement du quartz et du feldspath. » Il semble logique de conclure que la roche qui a fourni les éléments miniTalogiques de la poussière observée est une pcgmalite granulitique. L'absence du mica muscovite confirme cette idée, car le mica est généra- lement séparé des autres éléments des dépôts arénacés, sa densité oppo- sant à l'entraînement une résistance plus grande. » La nature des |)oussières minérales, ainsi que celle des squelettes sili- ceux des elles organisés qu'elle r( nferme, pourra conduire à une notion plus précise sur leur lieu d'origine. » PHYSIOLOGIE. — Le refroidissctnent du globe, cause primordiale d èvolulion. Noie de jAL 11. Quixton, présentée par M. Marey. « On se propose de démontrer, en premier lieu, que les différents modes de reproduction qu'on observe dans l'échelle animale, parlicidière- mcnt dans l'endiranchenient des Vertébrés (modes ovipare, marsupial, vivipare, ovipare avec couvaison), sont la conséquence immédiate du re- froidissement du globe. On appréciera ensuite la valeur de ce refroidisse- ment comme cause primordiale d'évolution. M L De la Note présentée sous mon nom à l'Académie dans sa séance du i3 avril 189G, il ressort que la vie débuta sur le globe dans un milieu à ( 109^ ) haute température; elle eut d'abord pour son phénomène chimique la température même de ce milieu ambiant. Les représentants actuels de cet âge primitif sont les animaux âka à sang froid ; ils ont adapté leurs phé- nomènes vitaux à des températures tombées et continuent à vivre par une température interne égale à celle du milieu. Mais, en face du refroidisse- ment du globe, les formes nouvelles, qui apparurent, firent effort vers le maintien de la première température vitale. Un écart thermique se pro- duisit, qui devait aller toujours en grandissant, entre le milieu chimique animal et le milieu ambiant (marsupiaux, mammifères placentaires, oi- seaux). » Le mode de reproduction des âges primitifs était l'ovipare. La Paléon- tologie en témoigne. Dans les terrains primaires, les formes vivantes les plus élevées n'accusent pas de mode de reproduction différent. La femelle laissait tomber un grand nombre d'œufs petits, qui, rencontrant dans le milieu leur propre chaleur spécifique, s'y développaient favorablement. La flore cryptogame répond au climat de cette époque. » Le globe se refroidit, les formes nouvelles paraissent, l'écart ther- mique survient. La température spécifique n'est plus celle du milieu ; si l'animal nouveau continuait à abandonner ses œufs dans les conditions du cas précédent, ceux-ci ne sauraient éclore. L'animal va donc leur dispenser sa propre chaleur spécifique; la poche marsupiale, la viviparité, la couvai- son en seront les trois moyens. » Pour son développement, l'embryon exige une nourriture. Mais sa taille est si restreinte les premiers jours que, si la nourriture lui parvenant ne se trouvait point à sa température, elle arrêterait son développement. C'est ainsi que l'oiseau chauffe d'abord, peut-on dire, la substance nutri- tive de l'œuf. Chez le marsupial, dont l'œuf est sans réserve alimentaire, une organisation nouvelle paraît, dont la fin est de procurer par l'allaite- ment à l'embryon cette aourriture chaude qui lui est chimiquement nécessaire. Les marsupiaux caractérisent l'époque secondaire, propre à la flore gymnosperme. » Le refroidissement du globe croissant, la viviparité, qui marque les temps tertiaires, paraît et s'accompagne de la flore angiosperme. Son pro- grès sur le mode marsupial est flagrant. Mais une alimentation placentaire remplaçant l'alimentation marsupiale lactée, l'organisation mammifère marsupiale devrait, semble-t-il, disparaître. Elle persiste pour des raisons que voici. Le fœtus expulsé tombe dans un milieu froid. Sous peine de mourir, le jeune doit se maintenir dans sa température spécifique. Or, C. K., .896, 2- Semestre. (T. CXXIH, N° 24.) l43 ( 1096 ) sa perte de calorique, en raison de sa surface, est énorme proportionnelle- ment à sa masse ( i53 calories contre 100 chez l'animal adulte : Kichet). Cette jjerte, qui lui est un péril, le jeune ne peut la diminuer que par un accrois- sement rapide de sa masse; une fois né, il est donc tenu, comme on Aoit, à deux obligations primordiales : i" produire une quantité de chaleur su- périeure à la quantité de l'état adulte; 1° croître. Ces deux obligations disent assez la nécessité d'une nourriture parlictdière, d'assimilation rapide, de principes nutritifs parfaits, et continuellement prête. » 1/organisation mammifère, qui y répond, eût été sans utilité chez l'ani- mal dit à sang froid. Aucune combustion sensible ne nécessite chez lui une alimentation constante, ni n'exige du jeune une croissance rapide. Que la nourriture virniie à manquer à celui-ci, son développement s'arrête, sa vie n'est point compromise. Une portée de vipères, que j'ai tenue sans nourri- ture, de sa mise-bas vers la fin d'août jusqu'à l'époque de l'hivernage, n'a pas semblé pàtir. » Ainsi, les organisations marsupiale, vivipare, mammifère, ovipare avec couvaison, provoquées par l'écart thermique entre le milieu spécifique et le milieu ambiant, relèvent directement du refroidissement du globe. » II. L'importance du refroidissement du globe apparaît du coup comme cause capitale d'évolution. Si le globe ne s'était point refroidi, il ne compte- rait à sa surface ni un oiseau, ni un mammifère. » Cette formule doit s'entendre dans un sens absolu. Il ne conviendrait pas, en effet, qu'on imaginât la classe mammifère subsistant dans tous ses caractères généraux, moins un, qui serait celui de l'allaitement ou de la fécondation. Car, comme on va le montrer, ce qui décide en premier du type analomique d'un être, ce n'est aucunement la façon dont il vit, mais celle dont il se reproduit. » La communauté de mœurs, d'habitat, de nutrition n'est capable d'en- traîner chez deux êtres à mode de reproduction différent (baleine et pois- son, chauve-souris et oiseau, reptile et marmotte hibernants) que des com- munautés anatomiques superficielles et souvent nulles, tandis que le seul fait de se reproduire d'une façon commune impose aux êtres, les plus opposés comme mécanisme de vie, une communauté anatomique poussée à l'iden- tité. Tous les mammifères sont plus voisins entre eux, malgré leurs genres de vie les plus inverses, qu'un mammifère ne peut l'être d'un poisson ou d'un oiseau au genre de vie commun. Ainsi, les causes habituellement regardées comme causes primordiales d'évolution, telles que le fait pour l'animal d'être Carnivore, herbivore, amphibie, terrestre ou aérien, ne décident anatomi- ( Ï097 ) quement que de modifications superficielles , alors que le mode de reproduction, qui varie, apporte dans la constitution animale une refonte du type anatomi- que. La puissance du mode de reproduction sur la détermination du type anatomique est telle, que les seules classifications qui paraissent immuables sont celles basées sur les caractères de la reproduction. (Vertébrés à respi- ration branchiale, à reproduction avec métamorphose ; anamniotes, anal- lantoïdiens. Vertébrés à respiration pulmonaire, à reproduction sans mé- tamorphose; amniotes, allantoïdiens. Reptiles, ovipares; oiseaux, à couvai- son; mammifères.) )) Bref, si l'on considère à quel point sont liées au mode de reproduction i'anatomic et la physiologie des êtres, et à quel point ce mode de reproduc- tion peut seul les déterminer, il ressortira que, seul, le fait de l'incubation marsupiale et vivipare était capable de causer l'apparition de la classe mammifère dans tous ses caractères généraux. » Si le globe ne s'était point refroidi, quelles que soient les causes d'évo- lution qu'on imagine, le type animal ne fût point sorti du stade reptilien. L'oiseau, qui n'a modifié que superficiellement son mode de reproduction, y est, comme on sait, demeuré. " Les théories évolutionnistes étaient toujours restées muettes sur les causes d'apparition des grandes classes. Ces causes s'éclairent ici pour les deux classes capitales du règne animal, les Oiseaux et les Mammifères. » M. TiFFEREAU demande l'ouverture d'un pli cacheté, déposé par lui le 29 octobre dernier. Ce pli, ouvert en séance, contient une Note destinée à démontrer que les métaux ou les métalloïdes sont des corps composés. La séance est levée à f\ heures et demie. M. B. ( 1098 ) EUR AT A. (Séance du 7 décembre 1896.) Note de M. Maurice d'Ocagne, Sur les équations représentables par trois systèmes linéaires de points cotés : Page 990, ligne 7, au lieu de p^— —-„ p-, Usez p,— -4^1 — ^• P3— P3 P3— Pj Même page, ligne 18, au lieu de m^^^i, lisez m^^ — i. » ') au lieu de (A — i)pj, lisez (A -t- i)p5. i\" ' TAlîLE DES ARTICLES. (Séance du 14 décembre 1896.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M . II. Poi.NCAiiE. — Sur iiiic l'oinie nouvelle des équations du prolilcnie des trois corps. io3i M. Émilk Picahd. — Sur une classe de fonc- tions transcendantes roST) M. L. Ranvieu. — La théorie de la con- (Uiencedes lyn)pliali(|ues et le développe- ment des ganglions lympliati(|ucs lO^S Pages. M. Cii. Bouchard. — Les rayons de Kiintgen appliques au diagnostic de la tuberculose pulmonaire 1042 S. A. Ar.RKiiT, PiiiNCE ru-: Monaco. — Sur la troisième campa g ne scicntiliquedcla Prin- cesse-, 1 lice 1 o'|.1 IV03I1NATI0IVS. Liste de candidats présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique, pour la place de .Menilire- \rtiste. vacante au Bureau des Longiludes 2° ^^. Fciiim. . . M. Paul Gantier, lO.'lli MEMOIRES PRESENTES. M. I*. BoNVTAND adresse un Mémoire >< Sur les chutes des cours d'eau en pays de plaines « ioî7 M. A. Maux adresse un Mémoire intitulé " L'éllu-r, principe universel des forces : 1° Klectrostatique; 2" lOleclrodynaniiquc ». M. Taiiiiy adresse quelques numéros auto- grapliiés de la nouvelle publication pério- dique « Bulletin international pour la pré- diction des crues et inondations i' lO'C CORRESPONDANCE. M. le SiiCRiiTAïuE l'KRi'iiTiJKl. signale parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, un Volume do M. li. du Ligondès, intitulé c( Kormation mécanique du sys- tème du Monde ■> - 10^7 M. Cil. Bouchard. — Hcmarque sur le nou- veau Livre de M. Hetzius, « le Cerveau humain »' io'|8 M. G. BiGourtDAN. - Nouveau micromètre à double image, particulièrement appro- prié à la mesure des petits diamètres.... io'|8 M. lisiii.E BouEL. — Sur les séries de Taylor. ni')i \I. .1. Lk Boux. — Sur une équation linéaire aux dérivées partielles du second ordre.. io5a \1. G. Di Puuio. — Sur les intégrales qua- dratiques des équations de la Dynamique, lo.'i'i M. Appbi.i.. — Remarques sur la Communi- cation de M. di Pirro 10J7 M. Coi.AKD. — Tension longitudinale des rayons cathodiques io,")7 M. Vasciiy. — Sur quelques erreurs admises comme vérités en Klectromagnélismc. . . . io5g M. HtNÉ Metïnek. - Sur l'anhydride sélé- nique lo'ii M. A. HoLLAiiD. — Analyse du cuivre indus triel par voie électrolylique; dosages de l'arsenic, de l'aïUimoine, du soufre et des métaux étrangers loO:! M. L.-,\. IIallopeau. - Sur les combinai- sons antimoniotungsliques loC") M. G. CiiESXEAU. — Uechcrches sur les sul- fures de cobalt et de nickel 106S MM. F. B0RDA.S et Siu. DE Raczk.o\vsivi. — Nouveau procédé de dosage de la glycé- rine ro7i M. B. Lespieau. — Sur le dibromo i-.3-pro- pène 1072 M. J. LAuonDi:. — Sur la lasse des vins. . . . 107'! MM. Maiukt et Vires. - Propriétés coagu- latrices et propriétés toxiques du foie.... io7i> M. L. CuKNOT. - Bemplarcment des amibo- cytcs et organe piragocytaire chez la Palu- dina vivi/iara L 1 "7H M. .VunusTi; AhciiKi.. - Sur la différencia- tion du bourgeon de régénération caudale chez les Aimélides , loSo M. S. .louRDAtN. - Contribution à l'étude du Bouget lo'^.! M. Li-ci.ERc nu Sablon. — Sur la formation des ré.serves non azotées de la noix et de l'amande io8.'| M.\L L. Bava/, et G. Gouirand. - .Vction de N° 24. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. (Iiielqiics substances sur lu germinalion des spores du lilacU-liot i o8G M. .Im.Ks Richard. — Sur un appareil des- tiné à démontrer que la quantilé des ^az dissous dans les grandes proroudeurs de la mer est indépendante de la pression... 1088 M. Maktin KxiusKN. — De l'inlluencc du planktnn sur les quantités d'oxygène et d'acide carlioniquc dissous dans l'eau de Pagc>. mer ioi|i M. GiXESToi.s. — Sur une pluie rouge tom- bée à ni/.erle (Tunisie) 1091 M. R. QiixTON. — Le refroidissement du globe, cause primordiale d'évolution io<)'| M. TirPEiiuAU demande l'ouverture d'un pli cacheté contenant une Note destinée à démontrer que les métaux ou les métal- loïdes sont des corps composés 1097 Errata 1 oi)S PARIS. — IMPRIMEIJIE G.\UTHIER-VILL.VRS ET FILS, Quai des Grands-.Vugustins, 55. Le (ieranl ;G*L-railR ViLLAftS 1896 UAl • 1887 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR nn. IiES SECRÉTAIRES PERPÉTUEEiS. TOME CXXIII. N^ 25 (21 Décembre 1896). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBKAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. ' " 1896 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDIS. Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. J.es Compies rendus hebdomadaii es des séances de ('Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentes par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Artici.i: \". — Impression^' des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un INIembre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Rlembre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par anflée. Lescommunicalionsvcrbalesnesontmentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance Icnanle, aux Secrétaires. Les Bapporls ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Ra])i)orls et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués pai les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par 1 sont imprimés dans les Comptes rendus, m;ii. h ports relatifs aux prix décernés ne le sont (|ir,. que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en scanct bliquc ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sam étrangers à l' Académie. les Mémoires lus ou présentés par des jurs qui ne sont pas Membres ou Co^•espondanl^ de demie pcu\tnt être l'objet d'une analyse ou d| sumé qui ne dépasse pas 3 pages. f Les Membres qui présentent ces Mémoire tenus de les réduire au nombre de pages reqi Membre cpii lait la présentation est toujours m mais les Secrétaires ont le droit de réduire ce autant qu'ils le jugent convenable, comme i pour les articles oïdinaires de la corresponds cielle de l'Académie. Article 3. Le ion à tirer de chaque Membre doit êlr l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus' jeudi à Lo heures du matin ; laule d'être remis le titre seul du Mémoire est inséré dans leCom^ actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte re^ vant, et mis à la fin du cahier. Article 4 . — Planches et tirage à pat Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux fraisj teurs; il n'y a d'exception que pour les Ra| les Instructions demandés par le Gouvernei Article 5. Tous les six mois, la Commission administra un Rapport sur la situation des Comptes rendi l'impression de chaque volume. Lcb Secrétaires sont chargés de l'exécution sent Règlement. Les Savants déposer au Secrétariat étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont p Tétariat au pins tard le Samedi qui précède la séance, avant 6^ AuUement la présentaUon sera remise à la séant jAi 9 ^^y? COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE DU LUNDI 21 DECEMBRE 1896, PRfiSIDKE l'Ait M. A. CORNU. M. A. Cornu prononce l'allocution suivante : « Messieurs, « L'étude désintéressée des grands phénomènes de la nature a eu sou- vent le privilège de conduire à des résultats considérables dans des direc- tions bien éloignées de celles que le public croyait apercevoir, parfois aussi de celles que les chercheurs eux-mêmes avaient primitivement en vue. » Lorsque Volta, Ampère ou Faraday étudiaient la production ou la transformation de l'électricité sur des phénomènes minuscules, qui donc, à l'exception de quelque rare génie, pouvait imaginer que leurs décou- vertes arriveraient à changer la face du monle, à modifier les conditions sociales et à créer la richesse dans des régions déshéritées. » Lorsque Lavoisier, Gay-Lussac, Schwann, Cagniard-Latour étudiaient la fermentation de la bière ; lorsque Pasteur, reprenant la question, sui- vait patiemment le développement de ces êtres microscopiques dans les générations dites spontanées, dans les maladies des vins ou des vers à soie, (pii aurait pu prévoir qu'un jour viendrait où cet admirable enchaînement C. R., i8 de fermiers irlandais qui a su conquérir par la puissance de son esprit un renom universel ; qui a mérité d'être élevé par le suffrage de ses admira- teurs aux plus hautes dit^nités scientifiepies, et par le gouvernement de son pavs au plus haut lang social. » Rien de ])lus réconfortant, de plus consolant pour l'avenirque le spec- tacle de ces bonneni-s l'cnilns p.u* des délégués d(> toutes les nations à ces grands savants connue Lord Kelvin, comme naguère Pastetu", qui repré- sentent si bien la Science dans ce qu'elle a de plus élevé et en même temps de plus bienfaisant. Les nations modernes, bien que courbées sous le joug des inlérôls matériels et écrasées sous la loi barbare dn fer et du sang, savent, aux grandes occasions, lever les yeux vers les régions sereines ( I 'OT ) rayonnant au-dessus des haines et des convoitises et fêter ensemble les grands hommes dont le labeur accroît le patrimoine commun de l'intelli- gence, le prestige de leur Patrie, en même temps que !e bien-être de l'hu- manité. » PRIX DÉCERNÉS. ANNÉE 1896. GEOMETRIE. ■ GRAND PRIX DES SCIENCES MATHEMATIQUES. (Commissaires : MM. Darboux, Picard, Poincaré, Hermite; Jordan, rapporteur.) L'Académie avait proposé la question suivante : Perfectionner en un point important la théorie algébrique des groupes de substitution entre n lettres. Parmi les trois Mémoires parvenus au Secrétariat, la Commission a par- ticidièrement distingué le n" 2, portant répigra[)hc Labor irnprobus non oninia vincit et intitulé « Recherches sur la classe et l'ordre des groupes de substitutions ». Ce Travail est divisé en deux Parties : Dans la première, l'auteur étudie la classe des grouj)es primitifs iso- morplies aux groupes symétrique ou alterné. Il partage ces groupes en trois catégories. Pour les deux premières, il détermine la classe avec pré- cision; pour la troisième, beaucoup plus difficile, il se borne à en assigner une limite inférieure en montrant qu'elle est au moins égale à la moitié du C. R., 1896, i' Semestre. (T. CXXIII. N" 25.) 1 P r 1108 ) degré. Ce théorème remarquahlc, analogue à ceux que M. Bochert avait trouvés pour les groupes |)lusieiirs fois transitifs, est le résultat le plus sail- hint contenu dans celte première Partie. La seconde Partie a poiu' ol)jct la détermination d'une limite supérieure de l'ordre des groupes qui ne contiennent pas le groupe alterné. Cette importante question est déjà ancienne, et M. Bertrand lui a con- sacré jadis un Mémoire célèbre qui a été l'origine de toutes les recherches récontes sur les substitutions. Parmi les géomètres qui ont suivi ses traces, il faut surtout signaler M. Bochert, a qui l'on doit ce beau théorème : L'ordre O d'un groupe de degré n, qui ne contient pas de substitution circu- laire ternaire, ne peut surpasser la limite E(« M. Bochert aA ait annoncé qu'il était possible de restreindre encore cette limite, lorsque l'on possède une limite inférieure de la classe « du groupe considéré, mais il n'a pas publié sa méthode. L'auteur du Mémoire actuel s'est proposé avec succès de combler cette lacune. Les théorèmes qu'il a établis dans la première section de son Travail sont pour la plupart d'une nature trop complexe pour être énoncés ici; nous nous bornerons à citer celui-ci : Ou aura, quel que soit l'entier p, o< E^. dès que M et n surpasseront certaines limites, fonctions de p. Dans la deuxième section, l'auteur considère le cas où O n'est pas un multiple de 6 et obtient, dans ce cas, un résultat d'une remarquable sim- plicité O < 2-" Il généralise ensuite cette méthode (troisième section) pour l'étendre au cas où O n'est divisible par aucun nombre premier inférieur à un nomi)re premier dotnié p. Enfin, dans la quatrième section, l'une des plus intéressantes du Mé- moire, l'auteur examine le cas où O n'est pas divisible par un nombre pre- ( "09 ) mier donné/? supérieur à 3; il arrive à celte curieuse formule o<2(4A)«--^e, h désignant le produit I \ h = 2.3K5~' étendu à tous les nombres premiers qui précèdent p. Les diverses méthodes employées dans ce Mémoire sont ingénieuses, et simples dans leurs principes, bien qu'entraînant à des calculs assez com- plexes. Ceux-ci demanderaient à être un peu plus développés sur quel- ques points. Quant aux résultats, ils sont à la fois nouveaux et intéressants, et se rapportent à des parties difficiles de la théorie. La Commission juge, en conséquence, qu'il y a lieu de décerner le prix à ce Mémoire. M. le Président ouvre en séance le pli cacheté annexé au Mémoire n°2, qui porte la devise : Labor improbus non omnia vincit. L'auteur du Mémoire couronné est M. Edmond Maillet, Ingénieur des Ponts et Chaussées. PRIX BORDIN. (Commissaires : MM. Picard, M. Lévy, Appell, Darboux; Poincaré, rapporteiu'. ) Le sujet proposé par l'Académie était la théorie des lignes géodésigues. Deux Mémoires ont été envoyés au concours. Le Mémoire n" 2 a surtout attiré l'attention de la Commission. L'auteur démontre d'abord le théorème fondamental qui lui sert de point de départ. Soit V une fonction quelconque uniforme des coordon- nées de la surface. La surface peut être partagée en deux régions; dans la première, quand on suivra une gcodésique, la fonction V pourra avoir des maxima, mais ne pourra avoir de minima; dans la seconde, ce sera l'inverse. Comme, en laissant de côté certaines géodésiques exceptionnelles, la fonction V doit avoir une infinité de maxima et de minima, on conclut ai- sément que chaque géodésique doit passer une infinité de fois dans cha- cune (le ces réglions et, par conséquent, franchir une infinité de fois la ligne qui les sépare. La fonction V étant arbitraire dans une très large mesure, on conçoit qu'on puisse tirer de là les théorèmes les |)lus variés. .l'en citerai senlenient deux : Sur une surface fermée à courbure partout positive, deux géodésiques fer- mées se coupent toujours. Sur une surface à courbures partout opposées, il ne peut y avoir qu'une géo- désique fermée sans point double. Les résultats précédents s'étendent sans difficulté aux équations de la Dynamique quand il y a deux degrés de liberté. Mais il n'en est plus de même quand le nombre des degrés de liberté est plus considérable. On n'a plus alors deux régions, mais trois régions; dans la première, il ne peut y avoir que des maxima de V ; dans la seconde, il ne peut y avoir que des minima; dans la troisième, il peut y avoir des maxima et des mi- nima. Tout ce que l'on peut affirmer alors, c'est qu'aucune trajectoire ne peut rester indéfiniment dans l'une des deux premières régions. Du résultat ainsi restreint l'auteur a su cependant tirer une consé- quence intéressante, je veux parler de la démonstration de la réciproque du théorème de Dirichlet. D'après cette réciproque, l'équilibre est instable quand la fonction des forces n'est pas maximum. Cette proposition a été souvent énoncée sans démonstration; l'auteur la démontre rigoureusement en laissant de côté certains cas exceptionnels. Malheureusement, sur ce point il avait été devancé. M. Kneser avait déjà traité la même question dans le Journal de Crelle, et M. Liapounoff s'en était également occupé. M. Rneser n'examine, il est vrai, qu'un cas particulier, celui où la fonction des forces est minimum; mais M. Liapounolf traile le cas général. L'auteur du Mémoire a ajouté une discussion qui lui appartient en propre, et, d'ailleurs, la façon dont il rattache ce théorème à une théorie plus générale n'est pas sans intérêt. Il est sans doute excusable de n'avoir pas connu le Mémoire de M. Lia- pounolT, qui n'a paru qu'en langue russe; la priorité n'en appartient pas moins incontestablement au savant de Kharkow. L'auteur montre également, mais en se bornant à une simple indica- tion, comment les mêmes procédés sont applicables à la question de la stabilité des mouvements périodiques. ( M.. ) Il indique également comment on [)ourra restreindre encore les régions où une trajectoire donnée doit forcément pénétrer, comment on peut trouver une relation d'inégalité entre le maximum absolu et le minimum absolu de V, mais là encore il doit se contenter de simples indications. Une question assez différente, mais très importante, est abordée à la fin du Mémoire : c'est celle du domaine propre et du domaine étendu d'une trajectoire. L'auteur appelle ainsi l'ensemble dérivé de l'ensemble des points d'intersection de cette trajectoire avec une courbe fermée quel- conque, et divers autres ensembles analogues qu'on peut en déduire. 11 ne fait qu'effleurer cette question si difficile et arrive à quelques résultats par- tiels. Il semblera d'abord que le Mémoire que nous venons d'analyser ne con- tient que fort peu de résultais, surtout si l'on considère que l'un d'eux n'était pas inédit. Mais la Commission a jugé que l'auteur avait montré une grande ingéniosité d'esprit, avait mis en avant une foule d'idées nouvelles qui, selon toute apparence, seront un jour fécondes; le temps seul lui a manqué pour en tirer un plus grand parti. Le petit nombre de résultats précis qui sont énoncés dans ce travail suffit pour ne laisser aucun doute à cet égard. La Commission estime en conséquence qu'il y a lieu de décerner le [irix Bordin au Mémoire n° 2 portant pour devise Tollunlur in alluin ut lapxti grai'iore codant, et dont l'auteur est M. Jacques Hadamard, professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux. PRIX FRANCOEUR. (Commissaires : MM. Darboux, Hermite, Poincaré, Picard; J. Bertrand, rapporteur.) La Commission décerne le prix Francœur pour l'année 1896 à M. A. Vai.son, pour l'ensemble de ses travaux et particulièrement pour le con- cours si dévoué qu'il a apporté à la publication des douze premiers Volumes des Œuvres de Cauchy. ( '"2 ) PRIX PONCELET. (Commissaires : MM. Hermite, Darboux, Poincaré, Sarrau ; J. BerLrand, rapporleiir.) La Commission décerne le prix Poncelet pour l'année 1 896 à M. Painlevé pour l'ensemble de ses travaux nialhématiques. MECANIQUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS. (Commissaires: MM. de Bussy, de Jonquières, Sarrau, Bouquet de la Grye; Guyou, rapporteur.) La Commission propose d'.ittribuer un prix de mille francs à M. Dar- RiEus, pour un Ouvrage ayant pour objet le perfectionnement de nos forces navales. Rapport sur les travaux de M. Baule. Lorsque l'amiral Fleuriais conçut l'idée d'appliquer le gyroscope à la détermination des hauteurs des astres à la mer, il fit construire un premier modèle dont il arrêta les dimensions et les poids par tâtonnements, en s'altachant surtout à réaliser le principe fondamental d'une jjrécession lente, principe auquel l'avait conduit une certaine analogie entre le mou- vement pendulaire et le mouvement du gyroscope. Après avoir soumis ce modèle à quelques essais à terre, il en fit construire quelques exemplaires qu'il confia <à divers officiers, pour être expérimentés à la mer. Ces premières expériences révélèrent naturellement quelques imperfections; mais leurs résultats furent néanmoins assez satisfaisants i ( iii3) pour donner confiance dans l'avenir. L'exactitude du principe était désor- mais Iiors de doute, ainsi que la valeur pratique des dispositions ingénieuses imaginées par l'amiral pour réaliser dans la lunette du sextant une ligne d'horizon artificielle. Mais les détails de construction réclamaient encore de nombreux perfectionnemenis : il fallait arriver à un réglage métho- dique de la distribution des poids et des moments d'inertie, et procéder à une analyse minutieuse des erreurs que révélait la pratique, pour les éli- miner ou, tout au moins, pour en discerner les lois. Une étude de ce genre ne pouvait être faite qu'avec l'aide de la Mécanique rationnelle ; elle fut entreprise par le lieutenant de vaisseau Baule, commandant d'un des grands paquebots des Messageries, la Plata. M. Baule mit à profit ses traversées entre la France et le Brésil pour faire, avec le concours de ses officiers, de nombreuses observations avec le gyroscope, et consacra personnellement ses loisirs à la mer à une étude théorique minutieuse de l'instrument. Les résultats de ses recherches ex- périmentales et théoriques ont été publiés dans un Mémoire intitulé : Note sur la toupie du commandant Fleuriais, inséré dans la Revue maritime en 1890. Après une description succincte de l'instrument, il indique, dans ce Mémoire, les méthodes qu'il a employées pour déterminer la position du centre de gravité, les deux moments d'inertie principaux et le centrage mécanique du gyroscope. Ce sont ces méthodes qu'emploie aujourd'hui le constructeur pour régler ses appareils. Il étudie ensuite les effets de la résistance de l'air sur la rotation (à celte époque le gyroscope tournait à lair libre), puis le mouvement du pivot dans sa crapaiidiiie, analyse les causes du redressement de l'axe sous l'influence des frottements, et démontre que son sommet décrit autour du zénith une lonodromie. Cette lonodromie coupe les verticaux suivant un angle d'autant plus aigu que la pointe est plus mousse; elle est indé- pendante de la forme de la crapaudine. M. Baule montre enfin que la rotation de la Terre, dont nous sommes si habitués à négliger les effets dans les phénomènes d'ordre pratique, introduit dans les observations à l'horizon gyroscopique une erreur sen- sible. Il fait voir que, par suite de la petitesse de l'inclinaison de l'axe pendant le mouvement, les effets de la rotation de la Terre se traduisent par une inclinaison a|)parente de la verticale vers le Nord ou vers le Sud, suivant le sens de la rotation du gyroscope. Dans le modèle en service, ( 111',) cette inclinaison a pour valeur, en minutes, le produit rie 5 par le cosinus de la latitude. Tous les résultats de la théorie de M. Baule ont été soumis par lui-même à de nombreuses vérifications, dans des expériences dont une partie est citée dans le Mémoire, puis par d'autres expérimentateurs, et ont été trouvés bien conformes à la réalité. On conçoit aisément de quelle utilité ont dû être pour l'inventeur ces études minutieuses et précises des détails de l'instrument, et l'on voit en outre que c'est à M. Baule que l'on doit la connaissance des deux princi- pales corrections des observations : celle du redressement et celle de la rotation de la Terre. Par conséquent, tout en laissant à l'amiral Fleuriais le mérite de son invention si précieuse pour la Navigation, il est juste de reconnaître que M. Baule, par ses savantes études, la beaucoup aidé à l'amener au degré de perfection qu'elle a atteint aujourd'hui. Pour ces raisons, votre Commission vous propose d'attribuer au lieu- tenant de vaisseau Baule un prix sur les fonds alloués par le Ministre de la Marine pour récompenser les travaux de nature à accroître l'effica- cité de nos forces navales. Rapport sur les travaux de MM. Schwerer, Blot, Monaque, Morache, Paqué, Terrier et de Vanssay. Tjorsque, dans le courant de l'année 189), le Bureau des Longitudes décida de jjrovoquer l'envoi dans diverses régions du globe d'observateurs pour recueillir des mesures destinées au perfectiouiieincnt des Cartes magnétiques, il demanda au Ministre de la Marine de vouloir bien lui prê- ter le concours de plusieurs officiers de son département. M. le Vice-Ami- ral Besnard mil à la disi)osition du Bureau six officiers de Marine, MM. SCHWKHKR, lÎLOr, .'^ïo.VAQUE, MoRACIlE, PA ) que leurs missions fussent accomplies. Mais grâce à leur activité et à leur zèle ces missions n'ont pas été stériles. Ils ont rapporté des valeurs absolues (les trois éléments, pour quatre-vingt-uno stations réparties dans les cinq parties du monde, et des observations de vai'iations des trois éléments, faites à Reykiawick, Libreville, Djibouti, Saigon et Dakar. En outre, M. Schwerer, avec l'appareil de Fox, a mesuré en mer, à bord du Duboardieu, les trois éléments dans cent vingt-sept stations de l'océan Atlantique. La mission de M. Schwerer a été particulièrement féconde. Chargé de faire des observations magnétiques à bord d'un navire où les forces pertur- batrices dues aux fers de la construction étaient très intenses, il dut, pour obtenir des valeurs satisfaisantes des corrections, procéder à ime étude très complète et très précise du magnétisme du bâtiment. Les valeurs des constantes dont dépendent les corrections ont été déduites séparément des observations de déviations horizontales, puis de déviations verticales, et enfin des observations de la force totale. La concordance remarquable de résultats déduits d'observations si diverses (voir Co/z^^/e^ re«f/;w, ic) octobre 189G) est une excellente preuve de l'habileté de l'observateur et montre que l'on peut accorder toute confiance aux. nombreux éléments qu'il a recueillis à la mer. Les travaux de ces officiers méritent de la part de l'Académie un témoignage d'intérêt; et, en raison de l'importance que présente aujour- d'hui la connaissance du magnétisme terrestre pour la Navigation, votre Commission vous propose : 1° d'attribuer à M. Schweukr un prix sur les fonds alloués par le Ministère de la Marine; 2° de répartir le reste de ces fonds entre les six autres observateurs : MM. Bloï, Monaque, Moraciie, Paquic, TicititiER et DE Vaxssay, à titre d'encouragement. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Maurice Lévy, Boussinesq, Resal, Léauté; Sarrau, rapporteur.) M. Pauenty, Directeur des Manufactures de l'Etat, a consacre une longue suite d'études ii la rcclieiche de moyens industriels propres à jauger le débit des fluides par l'évaluation des pressions extrêmes. Les principaux résultats de ces recherches sont résumés dans un Mé- moire présenté à l'Académie le 19 octobre 1891. La discussion des expé- C. K., 1896, 2' Semestre. (T. CXXUI, N- 25.) 14" i I 1T(1 ) rieiices publiées parG. -A. Iliin a conduit M. Pareulyà reprcscnler le débit d'un gaz parfait par l'ordoniice d'un quadrant d'ellipse dont la diirérencc de charge est l'abscisse; ce quadrant est prolongé, à partir du sommet culminant, par la tangente en ce point, de telle sorte que, suivant la théorie d'Hugoniot et conformément aux expériences publiées en i83r) par Saint-Venant et Wantzcl, le débit est constant lorsque la pression d'aval est moindre qu'une fraction déterminée de la pression d'amont. M. Parenty a confirmé sa formule cilipliqiic par de nouvelles expé- riences; il l'a étendu ensuite à la vapeur d'eau, dont le débit se calcule ainsi avec une simplicité inattendue. La vérification résulte, dans ce cas, des expériences de Resal et Minary,"ainsi que des propres expériences de l'auteur. Quand la différence des pressions est faible, l'ellipse se réduit sensible- ment à une i)araboIe qui s'applique avec une exactitude suffisante au débit des gaz (expériences de la Compagnie parisieni\e du Gaz) et même de la vapeur d'eau (vérification d'un compteur de vapeur). La formule est alors analogue à celle du débit des liquides, que M. Parenty a également vérifiée, avec des orifices noyés, en réalisant la variation très étendue des pres- sions (expériences du l.djoratoire municipal île la rue Coligny). Dans un second Mémoire, présenté le 22 janvier 1894, M. Parenty a fait connaître le résultat d'études expérimentales sur « la forme, les pressions et les températures d'un jet ilc vapeur ». A cet effet, il a sondé mé- thodiquement les divers points du jel, an moyen de |)ipettes de cristal communiquant, par un tube horizontal flexible, avec un manomètre à air libre. Il a constaté ainsi que le jet est une nappe évidée, se rapprochant à diverses reprises de l'axe de l'orifice et y produisant des ventres et des nœuds; en dehors de ces jjoinls, la nappe présente, sans trace de conden- sation, un régime permanent où les vitesses, températures et pressions ont des valeurs fixes dépendant de la nature et des dimensions de l'ori- fice; la forme du jet dépend uniquement du rapport de la pression d'aval à la pression de l'orifice. Kiifin, ces expériences confirment l'établissement d'un débit limite correspondant à la vitesse du son. Ces recherches, si importantes pour la théorie des fluides, ont été sug- gérées à l'auteur par l'élude approfondie des appareils fort ingénieux qu'il a réalisés pour résoudre de nombreux problèmes industriels. Tels sont : les réservoirs à niveau constant, les appareils de chasse adoptés par la ville de Paris, les régulateurs et partiteurs d'irrigations agricoles, le jau- geur de cours d'eau, le compteur d'eau placé sur la conduite des fontaines ( III7 ) lumineuses en [889, les compteurs et régulateurs de gaz; enfin, le compteur de vapeur dont l'auteur a fait connaître à l'Académie, le 5 avril 1886, la description et les essais. La Commission, appréciant l'importance théorique et pratique de ces travaux, propose de décerner le prix de Mécanique à M. Hi nry Pauen-ty. PRIX PLUMEY. (Commissaires : MM. de Bussy, Guyou, Lévy, Deprez; Sarrau, rapporteur.) M. Marbec, Sous-Ingénieur de la Marine, a soumis au jugement de l'Académie un travail intitulé « Sur quelques principes de Mécanique graphique applicables aux machines », où il expose une méthode pour déterminer la vitesse, l'accélération, et même les suraccélérations, d'un point lié à un système articulé plan, animé d'un mouvement quelconque. Cette méthode est fondée sur la propriété suivante du mouvement d'une figure qui se déplace dans son plan en restant semblable à elle-même : si, d'un point, on mène des vecteurs égaux et parallèles aux vitesses, ou accélérations de divers ordres, de tous lespomts de la figure, les extré- mités de ces vecteurs font une figure semblable à la figure mobile. Pour les vitesses, cette méthode est généralement plus avantageuse que celle que fournit, dans certains cas, la théorie des centres instantanés de rotation. Pour les accélérations, elle donne la solution simple de problèmes diffi- cilement abordés par les movens actuels, et elle conduit à la détermination des forces d'inertie dans les mouvements plans. Celte théorie s'applique à tous les appareils conduisant les tiroirs des machines à vapeur; elle permet d'évaluer les effets d'inertie dans les bielles motrices, de calculer les positions auxquelles un graisseur, placé sur une |)ièce en mouvement, devient inefficace. Bien que renfermant tous les principes de la méthode et des exemples qui en font apprécier la fécondité, le travail de M. Marbec ne remplit pas toutes les conditions d'un Ouvrage didactique; c'est, comme il le dit, un « extrait simplifié » où il s'est borné à « l'exposé rapide des propositions indispensables au calcul des vitesses et des forces d'inertie ». Il est dési- rable que l'auteur lui donne tous les développements nécessaires et réalise ( '"8 ) bientôt son intention d'élablii-, sur cette base, une Cinématique graphique offrant les mêmes avantages qne la Statique graphique dont l'usage est aujourd'hui si répandu. La Commission estime que, dans son état actuel, le Mémoire de M. .^Iarbec est très digne d'éloge et qu'il constitue une contribution 1res utile à l'étude pratique des machines k vapeur; elle propose de lui attribuer le prix Plumey. ASTRONOMIE. PRIX LAIANDE. (Commissaires : ]MM. Tisserand, Fave, Lœwy, Callandreau; Wolf, rapporteur.) La Commission décerne le prixLalande à M. PierhePuiseux, astronome adjoint à l'Observatoire de Paris, pour l'ensemble de ses travaux scléno- erranbiques. ti qi Depuis les premiers essais de Warren de la Rue, la photographie de la Lune a fait d'immenses progrès, et elle est arrivée à donner les détails de la surface de cet astre avec une finesse qui rivalise avec les meilleurs des- sins et une fidélité à laquelle l'œuvre de la main de l'observateur ne peut prétendre. Les photographies obtenues au grand équatorial coudé par M. Puiseux, en collaboration avec notre éminent Confrère M. Lœwy, sont les plus parfaites que nous ayons, témoin le bel Atlas sélénographique dont le premier fascicule a paru cette année. Le travail des deux astronomes ne s'est pas borné à la partie purement mécanique de la production de cet Allas. L'étude approfondie des cli- chés lésa conduits à applicjuer à la Lune les idées les plus modernes des Géologues sin- la formation du relief actuel de la Terre. Ils ont montre que les mêmes hypothèses peuvent servir à expliquer les formalioiis lunaires, et à fixer la chronologie des époques successives de leur apparition. Ces études sont résumées dans un beau Mémoire publié dans les Annales de l'Observatoire de l'ai is. C'esl celte partie théori(|ue lonl à fait originale, en ( III9 ) même temps que l'obtention de ses maE^nifiqnes clichés, que la Commis- sion a en vue de récompenser en attribuant à leur auteur le prix Lalande. PRIX DAMOISEAU. (Commissaires : MM. Caliandreau, Fayp, Lcewy, Wolf; Callandreau, rapporteur.) Aucun Mémoire n'a été adressé à l'Académie. La Commission sait néan- moins que quelques personnes s'occupent de )a question proposée, et elle décide de maintenir la même question au Concours. Les Mémoires seront reçus jusqu'au i""" juin iSf)^. L'Académie adopte les conclusious de ce Rapport. PRIX VALZ. (Commissaires : MM. Faye, Tisserand, Callandreau, Wolf; Maurice Lœwv, rapporteur.) M. BossERT a rendu aux astronomes, par la réduction et la publication d'anciennes observations, les services les plus signalés. Grâce à lui, des séries précieuses de positions d'étoiles, restées près d'un siècle ignorées ou inaccessibles aux recherches, ont déjà pu être utilisées et fournir des ré- sultats importants. M. Bossert a tiré de l'oubli de nombreuses zones de Lalande observées après 1800, (pu' ne figurent pas dans l'Histoire céleste. Après avoir entrepris et mené à bonne fin une réduction très pénible, M. Bossert a formé et publié un Catalogue de SqSo étoiles qui, à cause de l'ancienneté des posi- tions, présente un très grand intérêt. Ce document a déjà été l'objet d'une analyse approfondie de M. Auwers, l'éminent Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences de Berlin. Lors de la construction du ffrand Catalogue des étoiles des zones de Lalande, de l'Observatoire de Paris, M. Bossert s'est livré à une investiga- tion très importante sur l'origine des discordances qui se manifestaient entre les anciennes coordonnées et les coordonnées modernes de plus de 5ooo étoiles. Pour arriver à des résultats définitifs, il a discuté toutes les observations ( I I 20 ) existâmes et a discerné les cas oîi la difïérence doit être alfrihiioe à des erreurs tiaiis Lalaiide, et les cas où elle est due à un déplacement des astres dans l'espace. Il est ainsi parvenu à déterminer les mouvements propres d'environ i4oo étoiles. En ajoutant à ces résultats si importants tous ceux déjà connus par d'autres études, M. Bossert a formé et publie un Catalogue de 2G4 i étoiles dans lequel on trouve réunis tous les mou- vements propres connus, dont la valeur dépasse o",i. La Commission, pour récompenser ces labeurs considérables, propose de décerner à M. IIossert le prix Valz. PRIX JANSSEN. (Commissaires : MM. II. Paye, Wolf, Lœwy, Callandreau; Janssen, rapporteur.) M. Deslandues a débuté dans sa carrière scienlifique par l'étude des .spectres à uu point de vue qui a une haute importance théorique, mais qui en même temps présente des tlifiicullés considérables; nous voulons parler des relations qni lient entre elles les longueurs d'onde des rayons appar- tenant à un même corps. Celte étude l'a occupé plusieurs années et il y a obtenu des résultats intéressants, dont plusieurs ont été confirmés par des savants qui se sont occupés du même sujet. La belle méthode que la Science doit à Fizeau, le grand jdiysicien que nous venons de perdre, a fourni à M. Deslandres la matière de travaux nouveaux et importants, notamment à l'égard de l'étoile Altaïr, pour la- quelle il a reconnu l'existence de deux oscillations de la viles.se qui se su- perposent, la première ayant une période de quarante-cinq jours, et la seconde une de cinq joins. L'auteur en conclut que l'étoile est au moins double. La même méthode, appliquée à l'anneau de Saturne, confirme l'opinion générale des astronomes relativement à la constitution de cet anneau qui serait formé de corpuscules solides. On doit<à M. Deslandres d'importantes recherches solaires par la l'holo- graphie. Concurremment avec M. llale il s'est occupé de la ])holographie des protubérances, étudiées au bord et sur le disque par la méthode des deux fentes, proposée en i86f) par M. Janssen, et il y a obtenu des résul- tats importants. L'emploi habile d'un spectroscope ordinaire, de faible dis- ( "2i ) persion, lui a même permis d'oblenir la distinction entre les facules et les vapeurs chromosphériques. On sait qu'en 1895, M. Ramsay, un des auteurs de la brillante décou- verte de l'argon, constata que la clévéite émettait une radiation de même réfrangibilité que la raie solaire D3, dite de l'hélium. M. Deslandres put compléter ce beau résultat en montrant que ce minéral émettait encore deux autres radiations solaires (l = 447 et 5^ = 766 ). L'observation des éclipses solaires tient une large place dans la carrière de M. Deslandres et fait honneur à son talent et à son dévouement à la Science. En 1893, le Bureau des Longitudes et l'Observatoire de Paris chargeaient M. Deslandres de l'observation de l'éclipsé totale du 16 avril, qu'on pou- vait observer avantageusement au Sénégal. Pendant cette éclipse, M. Des- landres se livra à deux études eKtrêmement intéressantes, à savoir l'obten- tion photographique du spectre ultra-violet de la Couronne et celle du mouvement supposé de rotation de celle-ci. M. Deslandres trouve des résultats qui tendraient à démontrer que l'atmosphère coronale suit le globe solaire dans son mouvement. Ce résultat, très intéressant, est d'une constatation très délicate. Il y aura lieu d'y revenir aux prochaines éclipses. Nous devons à M. Deslandres un important Rapport sur cette éclipse. Rapport qui a été inséré dans les Annales du Bureau des Longitudes. M. Deslandres revient en ce moment du Japon, oii il avait été chargé, par le Gouvernement et le Bureau des Longitudes, d'aller observer l'éclipsé du mois d'août dernier. Ce long voyage, très complètement préparé, n'a pas donné tous les résultats qu'on en espérait, en raison de l'état du Ciel au moment du phénomène. Néanmoins, M. Deslandiies a pu obtenir des photographies de la Couronne, qui semblent promettre d'intéressants résultats. Tout cet ensemble de travaux a paru, à votre Commission, mériter les cncom-agements de l'Académie, et elle lui décerne le prix Janssen pour l'année 189G. ( 112 2) STATISTIQUE. PRIX MONTYON (STATISTLQUE). (Commissaires : MM. Haton de la GonpiUière, de Jonquières, Brouardel, Berlrand, de Freycinet.) L'Académie des Sciences a reçu, celle année, six envois pour le prix Montvon de Slalistique. Deux d'entre eux ont été écartés par votre Com- mission, l'un comme trop peu développé, le second comme ne rentrant pas dans le programme du prix. Les quatre autres oui reçu les distinctions suivantes : 1° Le prix normal est décerné au Comitk des Compagnies d'Assuiiances A PRIMES Fixus SUR LA VIE, poiu" le Volumc qu'il a présenté sous le lilrc : Tables de mortalité. 2° La Commission attribue un second prix à M. le D' Huguet, du corps de santé militaire, pour son Ouvrage intitulé : Rec/icrclies statistiques sur les maladies simulées et les mulilaliona volontaires obseivées dans l' armée, de iSjq à i8(jG. Elle émet le vœu c|ue rAcadémie veuille bien accorder pour ce prix une somme de trois cents francs sur les fonds dont elle a la libre disposition. 3° Une mention très lionorable est accordée à M'"" Pi':gard pour son grand Album gra|)hique intitulé : Statistique générale de la femme. 4° Une mentit)n honorable est attribuée à M. vcs à la fois de Lous les côtés. C'est en raison des résultats déjà acquis et du grand effort fait que la Commission décerne à M. Pu. -A. Guye le prix Vaillant ( 1894-1896) et propose à l'Académie l'insertion de son Mémoire dans le Recueil des Savants étrangers. Elle accorde une Mention honorable à l'auteur du Mémoire n" 1, qui n'a traité qu'un côté de la question et celui que l'on pouvait considérer comme le plus avancé à la suite des travaux de Mallard, mais qui a fait sur le quartz une série d'observations intéressantes et délicates. PRIX VAILLANT. (Commissaires : MM. d'Abbadie, Laussedat, Bouquet de la Grvc; Bassot, rapporteur.) L'Académie a proposé, pour le prix à décerner en] 1896, le sujet suivant : Perfectionnement théorique ou pratique dans les méthodes relevant de la Géodésie ou de la Topographie. Deux concurrents se sont présentés. L'un d'eux, sous la devise : Plus de précision, plus de facilité, a soumis un Mémoire sur la détermination de la gravité et sur un projet de caries des lignes isograves à travers la France. Après une analyse rapide des méthodes et appareils employés justpi'ici pour la délerminatiou de l'inlensilé relative de la pesanteur, l'auieur propose un insliuinent, offrant plusieurs dispositions nouvelles, qui paraît allier la facilité el la rapidité des opérations avec toute la précision que l'on peut viser aujourd'hui. Tl a loplc un pendule invariable, monté sur un appareil faci- lement transporlable, que l'on place sous une cloche dans laquelle on peut faire le vide: cette cloche se trouve elle-même renfermée dans une ( ii35 ) étuve permettant d'obtenir une température constante; le pendule peut être lancé et retourné face pour face sans qu'il soit nécessaire d'ouvrir la cloche, d'où résulte la possibilité de faire des séries soudées au moyen desquelles on élimine les variations de l'horloge on du chronomètre syn- chrone entre le commencement et la fin des observations; enfin, l'auteur a imaginé un appareil de coïncidences qui peut fonctionner également avec une horloge ou avec un chronomètre et n'exige pas de nouveau réglage quand on retourne le pendule face pour face. Toutes ces dis- positions paraissent très ingénieuses; mais elles n'ont pas encore été réalisées pratiquement et ne sont pas sanctionnées par l'expérience. T.a Commission n'a donc pas cru devoir retenir le Mémoire anonyme; mais elle encourage l'auteur à poursuivre ses études, dans l'espoir qu'elles apporteront un contingent précieux aux recherches si intéressantes de la gravité. La Commission décerne le prix Vaillant au deuxième concurrent M. Charles Lalleaianu, Ingénieur en chef des Mines, Directeur du nivel- lement général de la France, dont les travaux théoriques et pratiques ont considérablement amélioré les résultats des nivellements de précision. On sait que le premier nivellement d'ensemble d'un grand territoire a été exécuté, vers 1860, par Bonrdalouë, qui a couvert la France d'un réseau de base, mesurant i.5ooo kilomètres de développement, avec une erreur accidentelle probable de 2'""' à 3'""" par kilomètre. Les procédés créés alors par notre compatriote ont été imités à l'étran- ger et perfectionnés à ce point qu'en 1878, M. de Freycinet, alors Ministre des Travaux publics, reconnaissait la nécessité, pour notre pays, d'exé- cuter un nouveau nivellement général, à la fois plus précis et plus étendu, et chargeait une Commission spéciale de dresser le programme de ce travail. Les opérations commencèrent en 1884. On nivela d'abord un nouveau réseau fondamental (terminé en 1892) formant 36 polygones d'un déve- loppement total de 12000'"", avec une erreur accidentelle probable de o'"'",8 seulement [)ar kilomètre, et une erreur systématique probable de 12'"'" environ par 100''™, soit une précision triple de celle du réseau lîourdalouë, et comparable à celle des meilleurs nivellements de pré- cision exécutés jusqu'alors en Eurojie. On a effectué, en outre, plus de iGooo'~'" do nivellements secondaires qui s'appuient sur les mailles du réseau fondamental et dont l'erreur acci- ( ii36 ) dentelle probable varie de i""" à S™" par kilomôlre, suivant les caté- gories. Le développement total des nivellements de cette nature doit atteindre 800000''™ pour l'ensemble du territoire français. Comme Secrétaire de la Commission et, depuis 1891, comme Ingénieur en chef et Directeur, M. Ch. Lallemand a entièrement organisé le nouveau Service du nivellement, dont les méthodes et les instruments perfec- tionnés, après avoir concpiis l'estime des gcodésicns, ont été successi- vement adoptés pour les nivellements de précision de l'Algérie et de la Tunisie (Service géographique de l'Armée française), de la Belgique, de la Russie, de la Roumanie et partiellement de l'Italie. Une bonne partie de ces perfectionnements sont dus au colonel Goulier (support à calotte moi^iic, oculaire avec double et automatique mise au point pour le niveau, mire à compensation, etc.). Parmi les nombreuses améliorations revenant à M. Lallemand, nous ci- terons surtout l'adaptation au niveau (en collaboration avec M. Klein, chef du Dépôt des Instruments) d'un intéressant disj)ositif de quatre prismes à réflexion totale, qui renvoient à l'oculaire de lalunetle lesimages des deux extrémités de la bulle, et accroissent ainsi notablement la rapi- dité, la commodité et la sécurité des opérations. M. Lallemand a apporté à la division de l'une des deux mires, simulta- nément employées sur le terrain, une légère modification systématique rendant à peu près impossibles les corrections arbitraires vulgairement dé- signées sous le nom de coups de pouce; il a construit, d'après un principe nouveau, des abaques à échelles mobiles pour le calcul rapide des correc- tions dues à la dilatation et aux erreurs de division des mires. M. Lallemand a introduit pour la pi-emière fois, dans le calcul pratique des altitudes des repères, les corrections dues à la forme ellipsoïdale de la Terre et aux variations de la gravité; desprocédésgraphiquesetdesabaques spéciaux ont été aussi imaginés j)ar lui pour le calcul rapide de ces correc- tions. Il a donné une théorie nouvelle et complète des erreurs dues à la ré- fraction atmosphérique dans les nivellements, et il a de même imaginé un curieux abaque hexagonal à six entrées, permettant de calculer immédia- tement cette erreur dans un cas donné. M. Lallemand a créé une série d'artifices ingénieux pour rapjilicalion commode et rapide du 'calcul des probabilités à la détermination de l'er- reur accidentelle probable kilométrique des nivellements; il a démontré l'existence, dans tous les nivellements de j)récision jusqu'alors exécutés ( "37 ) en Europe, de petites erreurs systématiques jusqu'alors insoupçonnées. Enfin, il a imaginé, pour la détermination du niveau moyen de la mei', un appareil nouveau, le Mèdimarémctre , basé sur le principe de l'amortis- sement des ondes liquides parla filtration à travers les corps poreux. Cet appareil, très simple, a été installé avec succès en dix-huit points des côtes françaises de la Méditerranée et de l'Océan, et dans un assez grand nomlire de ports étrangers (Belgique, Danemark, Italie, Roumanie, Chili, etc.). En résumé, M. Lallem.wd a puissamment contribué, grâce aux méthodes ingénieuses qu'il a réalisées et grâce aux instruments qu'il a perfectionnés, à réduire les erreurs des nivellements de précision à une limite qu'on ne peut guère espérer voir dépassée. Tl est juste d'ajouter que les résultats obtenus sont dus pour une part à l'intelligente collaboration d'un person- nel dévoué, et celui-ci mérite d'être associé à la haute sanction de l'Aca- démie sur l'œuvre si remarquablement conduite du nouveau nivellement général de la France. PRIX FONTANNES. (Commissaires : MM. Fouqué, Des Cloizeaux, Marcel Bertrand; Albert Gaudry, rapporteur.) M. DouviLLÊ, Ingénieur en chef des Mines, Professeur de Paléontologie à l'École des Mines, a fait de nombreux travaux stratigraphiques. Mais ses recherches les plus importantes ont eu l'étude des fossiles pour objet. En 1881, il a remplacé M. Bayle, Professeur de Paléontologie à l'École des Mines. Chacun sait que M. Bayle a formé dans cet établissement une admirable collection de Paléontologie, à l'arrangement de laquelle il a con- sacré sa vie; il passait toutes ses journées à dégager de la pierre, sculpter et dénommer les Invertébrés fossiles. M. Douvillé a continué l'œuvre de M. Bayle avec un grand dévouement. Il a habilement profité des belles séries d'échantillons réunies par son prédécesseur et par lui. On peut dire qu'il a rendu de signalés services aux géologues, en les aidant à comparer, avec les espèces si bien classées de l'École des Mines, les fossiles dont ils ont besoin pour fixer l'âge des terrains. M. Douvillé a publié d'intéressantes recherches sur les Brachiopodes et sur les Ammonites; un échantillon ^q MorpJioccras pscudo-anceps lui adonné l'occasion d'indiquer où pouvaient être les yeux et les tentacules des Am- monites. Son œuvre capitale est son travail sur les Rudistes. ii38 ) Ces animaux sont particulièrement précieux pour les géologues, car ils avai(Mit (les hahilmles de sociabilité; ils vivaient en troupes in)nienses; leurs tiébris sont tellement abondants qu'ils attirent l'attention des gens des campagnes les moins versés dans l'élude de la vieille nature, et, comme ils se représentent dans plusieurs élages du Jurassique, de l'Infra-crétacé et surtout du Crétacé, ils servent à fixer les âges géologiques. Malheureu- sement on a de la peine à les comprendre, d'abord parce que ce sont d'étrangîs IMollusques, différents de ceux qui existent dans l'époque actuelle, et puis parce que, dans tous les gisements où on les a observés, ils sont remplis de calcaire dur qui empêche de les examiner. L'Ecole des Mines de Paris a une collection incomparable de Paidistes dont les inté- rieurs ont été dégagés à force de patience; M. Douvillé a fait de nom- breuses sections dans les échantillons qui n'ont pas été vidés. Il a ainsi pu étudier ces fossiles beaucoup mieux qu'on ne l'avait fait jusqu'à ce jour. Il s'est assuré que, malgré leurs apparences si diverses, ils appar- tenaient à une même famille. Celte famille s'est partagée en trois groupes : 1° le groupe des Dicératidés qui a régné dans le Jurassique, et est composé de genres fixés soit par la valve droite, soit par la valve gauche; 2° le groupe des Réquiénidés de l'Infra-crétacé, iixés par la valve gauche; 3" le groupe des Rudistes inverses, toujours fixés par la valve droite ; ce groupe, qui a eu son maximum d'extension dans le Crétacé, a commencé dans l'Infra-crétacé sous la forme Valletia, a passé au Gyropleura, puis au Monnpleura. Quand Monopkura a pris des apophyses myophores, il est devenu Biradioliles et Radiolilcs. I! n'est pas loin non plus de Ca/?/'o//«a, qui à soTi tour n'est pas loin d'IIijipiiriles. M. Douvillé a particulièrement étutlié Ilippurites; il a publié sur ce genre une monographie accompagnée d'un grand nombre de planches d'une exécution merveilleuse. Il a reconnu en France sept niveaux bien distincts d'Ilippiirites. Il a examiné les esjjèces de gis; nicnts connus dans les Alpis, en Italie, en Grèce, en Asie Mineure, en Perse, en Égvpte, et il croit pouvoir déterminer l'âge de la plupart d'entre eux. Ce sont là des travaux miiuUieux, difficiles et très utiles aux géologues. Nous pensons que M. Dolvili.é est digne d'obtenir le prix Fonlannes. ( ii39 ) BOTANIQUE. PRIX DESMAZIERES. (Commissaires: MM. Van Tieghemj Chatin, Tréciil, GuignarJ; Bornet, rapporteur.) Dans le Rapport qu'il présentait en iS-jS sur le concours du prix Des- mazières, Ad. Brongniart faisait remarquer que « les progrès de la branche de la Botanique qui s'occupe des j)lantes cryptogames sont de deux sortes : les travaux qui les concernent peuvent avoir pour but de nous faire mieux connaître la structure intime et les phénomènes de la vie de ces végétaux inférieurs; ils peuvent aussi avoir pour objet de nous exposer les formes si nombreuses et si variées de ces plantes et faire apprécier leur mode de répartition dans les diverses contrées qu'elles habitent ». C'est à cette seconde sorte de travaux qu'appartenaient les Mémoires qui furent récompensés cette année-là, et l'un des lauréats était M. Emile Besciierelle, à qui la Commission du prix Desmazières décide à l'una- nimité d'attribuer une fois encore le prix qui lui fut décerné il y a vingt et un ans. M. l'escherelle venait alors de publier son Enwnération des Mousses du Mexique et sa Florale hryologique de la Nouvelle-Calédonie, inaugurant, par ce dernier Ouvrage, limportaute série des études qu'il a consacrées à la bryologie des Colonies françaises : les Antilles, la Réunion, Mayotte, Tahiti, et de quelques régions explorées par des voyageurs français, telles que la Chine (Yun-nan) et le Japon. Notons, en passant, que c'est la série la plus étendue de florules coloniales que nous possédions en France. Pour chacune de ces florules, l'auteur donne un tableau aussi complet que possible de la nature et de la distribution des espèces, en décrit un grand nombre de nou\'elles et ses déterminations, contrôlées le plus souvent par l'examen d'échantillons authenticjues, offrent toutes les garanties d'exactitude qu'il est désirable de rencontrer dans les Ouvrages de Botanique descriptive. Le travail que M. Bescherelle a présenté au concours de 1896 est d'un C. p.., iSifi, i' Semesre. (T. CXXIII, N» 25.) I 49 ( Il/jO ) aulre ordre que les précédents. C'est une étude préparatoire à la tiiono- graphie d'un genre de Mousses peu connu, Fort embrouillé, le genre Calymperes. L'auteur en dispose méthodiquement les nombreuses espèces d'après les caractères fournis par certaines parties de la feuille, dont on ne s'était pas servi jusqu'à lui. Dans les feuilles les plus coiiq)!ète- nicnt difrérenciécs, on distingue, outre le parenchyme fondamental, un groupe de grandes cellules incolores {cancellines) occupant la base du limbe et une bande étroite de cellules minces, allongées, jaunâtres (ténio/e) courant parallèlement au bord de la feuille, à quelque distance de ce bord. I^e plus ou moins grantl développement de ces diverses parties, leur forme, la manière dont elles s'agencent entre elles, ont servi à dresser un Tableau analytique où sont rangées les 17,5 espèces que l'auteur a examinées et dont plus de 5o sont nouvelles et décrites dans ce travail. Un tel ensemble de publications a placé M. Besciierelle dans un rang éminent parmi les bryologues et la Commission est heureuse de lui témoi- gner la haute estime qu'elle a pour ses travaux en lui attribuant le prix Desmazières, PRIX MONTAGNE. (Commissaires : MM. Trécul, Chalin, Van Tieghem, Guignard ; Bornet, rapporteur.) L'apparente uniformité et le peu d'attrait extérieur d'un très grand nombre de Lichens, la nécessité d'employer pour leur étude d'assez forts grossissements du microscope, peut-être aussi la difficulté d'arranger com- modément dans l'herbier les espèces qui croissent sur les rochers ou les écorces, font que ces plantes ne sollicitent pas Taltention des ..mateurs au même degré que les Mousses ou les Champignons, |)ar exemple. Mais si les botanistes qui s'occupent de leur recherche sont peu nombreux, ils sont remarquablement actifs et zélés. M. C. Flagey en Ibiirnit la preuve. Sous le titre de Flore des Licliens de lu Franche-Comté, dont Gi 1 pages ont déjà paru et dont la dernière Partie est à l'impression, l'auteur fait con- naître la végétation lichénologique d'une région plus étendue que ne l'in- dique la dénomination administrative d(^ rranche-Conité. Elle comprend en effet une partie des Vosges, du déparlement de l'Ain et une bande de la Suisse s'étendant jusqu'au Salève. A l'intérieur de ces limites, dont quelques points avaient été déjà visités par des botanistes exercés, l'auteur ne pou- ( i'4. ) vait espérer récolter une ample moisson d'espèces nouvelles; sa tâche principale était de dresser l'inventaire des espèces qui peuj)lentles parties de sa circonscription non encore explorées, de beaucoup les plus vastes, et il s'en est acquitté à merveille. Mais tout en louant la partie descriptive qui est assurément la plus considérable, il convient de faire d'expresses réserves relativement à certains passages des généralités préliminaires où l'auteur ne se montre pas suffisamment informé. En transportant en Algérie le champ de son activité, M. Flagey devait trouver des conditions bien plus favorables qu'en Franche-Comté. Quelques parties seulement de celte riche et intéressante contrée ayant été visitées et souvent à la hâte, toutes les excursions étaient fructueuses; elles ajou- taient de nouvelles localités pour les espèces déjà connues et fournissaient un grand nombre d'espèces non décrites. Le Catalogue des Lichens de r Al- gérie, qui a paru cette année même et dans lequel l'auteur fait connaître le résultat des recherches qu'il a poursuivies, pendant ces dix dernières années, dans la province de Constantine.a triplé le nombre des espèces ou variétés signalées en Algérie par ses prédécesseurs. Parmi ces espèces, soixante-dix sont nouvelles et, à quelques exceptions près, elles ont été décrites par M. Flagey qui les a soumises, afin d'éviter les doubles emplois, à l'examen préalable de M. Arnold ou de M. Nylander, deux maîtres en Lichénologie. Un exsiccata de Lichens algériens, composés d'échantillons remarquablement beaux et dont le nombre dépasse déjà trois cents, con- stitue un précieux supplément au Catalogue et le plus sur moyen de rendre les descriptions tout à fait claires et complètes, puisqu'elles peuvent être contrôlées sur les objets mêmes auxquels elles s'appliquent. Ces résultats montrent quelles découvertes intéressantes il est permis d'espérer d'une exploration plus approfondie de l'Algérie et surtout de ses montagnes qui sont encore à peu près inconnues au point de vue des Lichens. M. Flagey ne demande qu'à poursuivre et étendre ses éludes. Désireuse de faciliter sa tâche, la Commission propose à l'Académie de lui accorder un encouragement. ( Il42 ) ANATOMIE ET ZOOLOGIE. PRIX THORE. (Commissaires : MM. Yaii Tieghcm, Bornct, Chatin, Guignard ; Emile Blancliard, rapporteur.) Apres s'être occupe particulièrement de Géologie et de Minéralogie et avoir formé une importante collection gcologir|ue régionale qui comprend environ ^o.ooo échantillons, M. Chaules Jaxet s'est livré à l'étude des phénomènes de la vie et des mœurs chez différents insectes. Il a publié une série de Notes fort intéressantes sur les Fourmis, les Guêpes et les Abeilles. Il a reconnu la manière dont se produit une stridulation chez différentes Fourmis, même chez de très petites cs|)èces. M. Janct a découvert dans la tête de certaines Fourmis, des Nématodes, (^Peloderia Janeli) qui viennent y faire des séjours assez prolongés. Ce sont de petits vers qui pénètrent dans le pharynx par la bouche et se déve- loppent aux dépens du liquide sécrété |)ar la glande qu'ils habitent. Les Fourmis ainsi mises à contribution, en paraissent pas souffrir de la présence de ces parasites qui se rencontrent parfois sur un seul individu au nombre d'une centaine. Dans ime Note, ]M. Janct a décrit en détail l'organe de stridulation de la Myrrnica nibra. Celte description est accompagnée de deux figures représentant l'organe d'après deux préparations bien réussies. On doit à l'auteur un ensend)le d'observations inlércssantes sur le nid de la Vespa Crabro; il a donné l'histoire complète d'un nid de Frelons ob- servé d'une manière continue, depuis le jour de son apparition, au mois de mai, jusqu'à l'extinction de la colonie, au mois de novembre. Les nids de Frelons, établis dans les cavités des arbres et des murs, sont toujours, à l'origine, pourvus d'une petite enveloppe construite par la mère. D'autres cnvelopjies, extérieures à la précédente et de plus en plus grandes, sont toujours construites par les ouvrières au fur et à mesure de la démolition des enveloppes internes et de l'accroissement des gâteaux. Il en résulte nue vraie muraille cloisonnée, où l'air emprisonné ne peut guère se renou- veler et qui constitue une enveloppe éminemment favorable à la conser- ( ,i43 ) vation de la grande quantité de chaleur dégagée dans le nid par ses nom- breux habitants. Le 8 octobre, dans un nid recouvert d'enveloppes complètes et conte- nant une cincpianlaine d'individus, M. Janet a constaté une température intérieure de 32°, dépassant de i6° la température ambiante. Cette diffé- rence de i6° s'est maintenue jusqu'au lo octobre. Les faits qui viennent d'être rapportés suffiront pour donner la preuve que l'Académie fera bonne justice en attribuant, pour l'année 1896, le prix Thore à M. Charles Janet. PRIX SAVIGNY. La Commission décide qu'il n'y a pas lieu de décerner, cette année, le prix Savigny. MEDECINE ET CHIRURGIE. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Marey, Bouchard, Potain, Guyon, Chauveau, Brouardel, d'Arsonval, Duclaux; Lannelongue, rapporteur.) Le professeur Sigis.mond Laskowski, de Genève, a envoyé un Atlas ico- nographique représentant l'Anatomie normale du corps humain. Cet Atlas, composé de XVI planches chromolithographiques et accompagné d'un texte, est l'œuvre la plus accomplie que je connaisse dans ce genre. Jus- qu'ici les Atlas d'Anatomie normale étaient imprimés en noir ou coloriés ensuite à la main ; leur exécution était ainsi simplifiée. M. Laskowski a eu recours à la Chromolithographie et certaines planches, admirables d'ail- leurs, ont été tirées en dix-huit couleurs, ce qui a exigé dix-huit pierres différentes et dix-huit tirages pour l'impression d'une seule planche. Pour donner une idée de la valeur scientifique de cet Ouvrage, il me suffira de prendre pour l\pe la planche du squelette de l'homme. L'idée ( n44 ) qui a guidé l'auteur dans sa confection a été la recherche de la vérité ana- tomique parfaite des formes dans tous les détails, des proportions rigou- reusement exactes des parties conslituautes et la beauté de l'ensemble. Il a voubi créer un idéal aussi parfait que possible, pouvant servir de tvpe pour les études et les recherches, de modèle pour les Beaux-Arts ; il a voulu présenter une image plastique, animée avec son expression particu- lière et non pas un sombre et imparfait emblème de la mort. On a donné au squelette l'attitude qu'il prend dans une forte inspiration, altitude qui caractérise éminemment la vie. La somme de travail, de recherches et de calculs qu'a coûtée à elle seule l'exécution de cette planche a dû être énorme et suffit pour faire valoir le mérite de cet Atlas absolument original et dont tous les détails sont d'une exactitude et d'une vérité parfaite. Le Précis de MM. Brocq et Jacquet est un traité complet, en cinq Vo- lumes de l'Encyclopédie Léaulé, sur la Dermatologie. Les auteurs y exposent, d'une façon claire, l'état actuel de la Science et sous cet aspect c'est une œuvre de vulgarisation ; mais ils ont cherché d'autre part à donner sur la matière un ensemble synthétique plus com- j)let el sur un assez grand nombie de points ils ont résumé des idées tout à fait originales, fruit d'une observation clinique étendue et de recherches expérimentales multipliées. C'est la première fois que la Pathologie générale cutanée a été considérée isolément, innovation brillante qui montre avec clarté comment la Dei- matologie est en contact avec la Pathologie générale, comment elle en reçoit ou lui donne maint enseignement précieux. Au milieu des nombreux faits nouveaux on v trouve développée une conception générale de l'un des auteurs, féconde en considérations utiles, relative à l'importance et au rôle des faits de passage, autrement dit des chaînons intermédiaires aux grandes dermatoses, dont la constitiition intime se dévoile dès lors avec précision. Les dermatoses microbiennes, les tuberculoses cutanées surtout, enfin les dermatoneuroses sont l'objet d'une étude soignée, puisée pour une bonne part dans les recherches personnelles des auteurs qui ont notable- ment augmenté le champ de nos connaissances sur bon nombre de points. Ne voulant pas m'étendre je me bornerai à rappeler que les travaux de MM. Brocq et Jacquet sur la dermatite herpitiforme, l'urticaire, le lichen simple, les prurigos, etc., ont avantageusement moditié le classement, le i ( ii4-^ ) mécanisme palhogénique et amélioré le traitement de ces diverses affec- tions. Le Livre de MiVI. Broca et Maubrac est un exposé général et une mise au point des conquêtes récentes de la Chirurgie cérébrale. Les auteurs commencent par une étude d'ensemble sur la séméiologie de l'encéphale et les localisations cérébrales de laquelle découlent les indications opéra- toires proprement dites. C'est le Chnpitre le plus neuf. Ils étudient, ensuite, les différentes lésions pouvant justifier une opération; ils ont eu la sagesse de ne pas céder à un enthousiasme irréfléchi et ils rejettent les opérations dans beaucoup de cas de tumeurs cérébrales. On doit remarquer comme a^ant été l'objet d'études spéciales la partie de l'Ouvrage qui traite des abcès intra-craniens dans les otites, et celle qui est consacrée aux accidents tardifs consécutifs aux blessures du crâne. M. CoMBY, Médecin de l'Hôpital Trousseau, vous a présenté six Volumes, dont il est l'auteur : 1° Traité des Maladies de l'Enfance; 1° Formulaire thérapeutique et pro- phylaxie des Maladies des Enfants; 3° Petit Dictionnaire d'Hygiène in- fantile; 4" f-'C Rachitisme; 5" Les Oreillons; G" VEmpyème pulsatile. C'est une œuvre considérable qui atteste un labeur personnel persévé- rant et dans laquelle on trouve beaucoup d'aperçus nouveaux dénotant chez M. Comby un esprit chercheur cl original. Je me contenterai de si- gnaler quelques points saillants. Dans le Traité des Maladies de l'Enfance se trouve une étude très complète des stomatites et des maladies du tube digestif en général. Plusieurs variétés de stomatites qui n'avaient pas trouvé place dans les Ouvrages classiques sont décrites, i)Our la première fois, et nettement distinguées des affec- tions similaires. Passant à l'étude des dyspepsies, l'auteur montre le rôle ini[)ortant joué par l'estomac dans les maladies de l'enfance, et les uudtiples conséquences de la dyspepsie chronique (troubles de la nutrition générale, de la nutrition des os, manifestations cutanées, etc.). Il met en relief le rapport étroit qui unit la dyspepsie avec les dermatoses purigineuses. Dans son Livre du Rachitisme, il donne les résultats de ses nombreux examens cliniques qui lui ont montré l'extrême fréquence de la dilatation de l'estomac cl il peut affirmer, avec preuves à 1 appui, la subordination de la plupart des cas de rachitisme à la dyspepsie préalable. ( 11^6 ) L'Académie a reçu de ]\IM. I.mbert et Bertix-8axs, de Montpellier, et de JMM. OtDiN et lÎARTiiÉi,EMY, de Paris, plusieurs Commiinicalions sur les applicalions de la Radiographie aux diverses branches des sciences mi'di- cales. Ces travaux multiples, parus à diverses époques depuis la mémorable Communication du 21 janvier 1S96 de notre Confrère M. Poincaré sur le Mémoire de Riiutgen, et cpii livrent à la publicité les nouveaux résultats, témoignent des perfectionnements apportés par les divers physiciens ou par eux-mêmes au procédé primitif. Ils montrent aussi d'une manière écla- tante rim|)orlance de la découverte dans le diagnostic médico-chirurgical. Il est inutile de rappeler ici tous les noms de ceux ipii ont successivement modifié d'une manière heureuse et pratique l'appareil primitif. Qu'il me suffise de dire que, depuis Poincaré qui a conseillé l'emploi de la cathode concave, d'Arsonval qui a fait plonger le tube de Crookes dans une cupule en celluloïde remplie d'eau, jusqu'à Svlvauus Thompson qui a créé les tubes focns avec une cathode de platine à 45", il y a eu toute une série de perfectionnements qui ont permis à la méthode de devenir pratique et à la portée de beaucoup. MINI. Imbcrt et Berlin-Sans ont imaginé de placer im diaphragme eu dehors du tube de Crookes jîour créer un foyer. MM. Oudin et Barthélémy ont été les premiers, en France, à faire de la Rodiographie. Ils ont ce mérite d'avoir eu à reconstituer de toutes pièces le procédé expérimental dont la technique était passée sous silence dans le Mémoire de Rcintgen, si complet au point de vue théorique. Los |)remières épreuves obtenues à Paris ont été présentées par eux à l'Académie et ils n'ont pas cessé depuis de contribuer, par une étude persévérante, à des |)er- fectionnements ou à une adaptation mieux comprise de la méthode nou- velle aux besoins de la clinique. Leurs efforts n'ont pas peu contribué à la vulgarisation île la Radiographie dans nos Sciences. C'est pour ce motif que votre Commission a cru devoir proposer à l'Aca- démie d'accorder une récompense spéciale à MM. Oudin et Barthélémy pour venir en aide aux dépenses nécessitées par leurs recherches et de partager le prix Monlyon entre MM. Iaibert et Beutin-Saxs d'une part et MM. Oudin et Barthélémy de l'autre. M. le D'"Le<;rain a publié toute une série de Mémoires, d'articles de journaux, et plusieurs Ouvrages même, soit seul, soit en collaboration avec M. Magnan et avec M. Barbier, Président honoraire à la Cour de Cas- sation. Toutes ces publications se rattachent, de près ou de loin, à l'alcoo- i ( 'i47 ) lisme. à ses effets immédiats on à ses effets élojotiés, et ici se présentent les problèmes les plus difficiles, mais aussi les plus sérieux de l'hérédité dans ses rapports avec l'alcoolisme et l'aliénation mentale. Après avoir forte- ment et longtemps médité sur ce sujet, après avoir accumulé durant plu- sieurs années un nombre considérable de faits, M. Legrain arrive à établir que ces deux facteurs, hérédité et alcoolisme, mis en présence, réagissent l'un sur l'autre de mille manières et produisent les effets les plus intéres- , sants aux différents points de vue médical, anthropologique, moral et so- cial. On ne saurait oublier que le sujet possède une envergure d'une énorme portée, car il convient d'envisager l'alcoolisme comme un centre vers le- quel convergent les ascendants et d'où rayonnent les descendants. Quels sont les générateurs d'un alcoolique? Quels sont ses fils? Tels sont les deitx grands Chapitres dans lesquels se résout cette capi- tale question de Pathologie générale : Hérédité et Alcoolisme. Or de ces deux questions, l'une, la descendance de l'alcoolique, avait déjà préoccupé les esprits ; pourtant il y restait beaucoup à glaner et M. Le- grain en la fouillant de nouveau en a retiré pas mal de choses. Mais la pre- mière question était pour ainsi dire neuve; cette hérédité ascendante M. Legrain l'a établie d'une façon magistrale, et elle l'a conduit à étudier un de ses produits les plus frappants : le dégénéré. Celui-ci ne répond plus à la reproduction du semblable par le semblable, mais à la transfor- mation par hérédité, par dissemblance. L'influence héréditaire se modifie profondément de génération en génération par l'accumulation, la con- fluence de tares nouvelles qui se surajoutent toujours aux anciennes, si bien que, dans l'histoire d'une famille, on note la création d'un état mental nouveau, caractéristique delà dégénérescence. C'est ainsi que l'héréditaire devient un dégénéré. Le portrait de l'hérédo-alcoolique, c'est-à-dire du malheureux qui reçoit de ses parents, sans pouvoir le répudier, l'héritage du poison, M. I^egrain le trace en cinq mots : c'est un dégénéré, un faible (minus habens, inca- pable d'énergie et de résistance); c'est un alcoolique, un convulsivant, un aliéné. La conclusion dernière est que l'alcool est une grande cause de dégéné- rescence pour l'individu et pour son espèce; une cause intense de dépopu- lation ; une source énorme de dépenses inutiles. La Coumiission accorde deux prix à M\L L.vskdwski et Leguaix, et par- tage un troisième prix entre MM. Imbert et Iîhhtix-Saxs, d'iuie part, et G. K., 189G, 1' Semestre. (T. CXXIU, N" 25.) l5o ( ii48 ) MAI. Oi'DiN et Rartiiéloiy de l'autre. Elle accorde trois mentions à MM. CoMBY, lÎKocQ et jAcyiiKT, lînocA et Maibrac. Elle accorde, de plus, une citation à MM. Dignat, Viry et Gils. Enfin, la Commission exprime le désir qu'une récompense soit accordée à MM. OiiDiN et Barthélémy en raison des fortes dépenses qu'ont exigées leurs recherches. PRIX BARBIER. (Commissaires : MM. Chatin, Potain, Lannelongue, Bouchard; Guyon, rapporteur.) La Commission partage le prix Barbier entre MM. les D" Bertrand et FoxTAN, pour leur Traité médico-chirurgical de i fiépatite sitppurée des pays chauds, grands abcès du foie, et INI. le D"" IIaynacd, pour ses essais de Sérothérapie contre le typhus exanthématique . Elle accorde une mention très honorable à M. le D' II. Hîoreigne, pour ses Mémoires intitulés : Étude sur les méthodes de dosage de quelques élé- ments importants de l'urine et principaux rapports urinaires. — Étude chimico-physiologique sur la cystinurie. Il appartenait à deux professeurs des Ecoles navales, activement mêlés par leurs publications antérieures au mouvement moderne, d'écrire l'Ou- vrage important qui donne, sous tous ses aspects, l'historique, la description et le traitement de l'hépatite suppurée. Le grand Traité de MM. Bertrand et Fontan réunit tous les documents nécessaires à l'étude des graves et délicates questions que soulève l'étude des grands abcès du foie. On y trouve, en particulier, tout ce que leur a enseigné une vaste expérience. Ils basent leurs descriptions sur l'analyse des faits; les éléments qui leur ont servi à les établir sont purement cliniques. Lorsqu'il a fallu discuter, ils n'ont voulu avoir d'opinion qu'après avoir éclairé les résultats de l'ob- servation par ceux de rexporimcntalion. Leur objectif |)rincipal ne pouvait être que l'exposé des progrès accomplis en patliogcaic et dans le traitement chirurgical, sous l'influence des données scientifiques actuelles. MM- Bertrand et Fontan se rangent parmi ceux qui défendent l'origine bactérienne des abcès du foie; au point de vue du traitement, ils démon- trent par l'exposé détaillé des faits, de même qu'à l'aide de statistiques étendues, que : l'incision directe, vraiment large, autant que possible précoce, est seule capable de guérir les grands abcès du foie. ( ii49 ) M. Ratnacd a eu la pensée d'appliquer la Sérothérapie au traitement du typhus exanthématique. J^es essais ont été conduits avec méthode et avec prudence. Il a tenté de renforcer l'immutiité naturelle des animaux à l'aide d'injections d'humeurs puisées chez l'homme malade et voulait emprunter le sérum de ces animaux pour l'injecter à l'homme atteint de typhus. Les circonstances ne lui ont pas permis de réaliser cette conception; mais, en injectant à l'homme typhique le sérum du sang fourni par l'homme guéri du typhus, il a obtenu des résultats qui ont jJaru avantagent. PRIX BRÉANT. (Commissaires : MM. Marey^ Guyoh, Potain, d'ArsoHval, Lannelongue; Bouchard, rapporteur.) La Commission attribue le prix Bréant à M. Rénon pour ses recherches sur les maladies produites par \' Aspergillus , et à MM. Netter et Tiioinot, pour leurs observations sur le typhus exanthématique, et attribue à chacun de ces Messieurs une récompense sur les arrérages de la fondation. Les j45yDe/-o'///Mi ont été depuis longtemps considérés comme l'agent de cer- taines affections des animaux et de l'homme, qu'on a confondues autrefois avec la tuberculose. M. Rénon s'est attaché à étudier expérimentalement les maladies que provoque V Aspergillus fumigat us . Il a étudié les conditions de sa germination et de son développement. Il a étudié les réactions de l'organisme animal contre ce végétal et les procédés de la curation. Il a échoué dans ses tentatives de vaccination par les produits de V Aspergillus ou d'immunisation par le sérum des animaux guéris. Seules les inoculations à doses croissantes de spores virulentes semblent avoir conféré à quelques animaux une certaine résistance. M. Tiioinot a étudié rêpidéiiiie de typhus exanthématique de l'île de Tudy et d Jjù y démontrer la Iransniission par contagion. A Paris, il a re- connu égaleriient la contagion directe et nibatré le rôle des vagabonds dans la dissémination de l'épidémie. M. IVetter s'est attaché surtout à l'étude du typhus dans le nord de la France; sa transmission, par la voie maritime, de la Bretagne au Havre et sa dissémination par les vagabonds de prisons et dépôts de mendicité. Un point de Pathologie a été éclairci et vérifié par les constatations de M. Netler : c'est la durée exacte de l'incubation de cette maladie. ( I I 5o ) PRIX GODARD. (Commissaires : MM. lîouchard, Potain, Lannelongiio, d'Arsonval; Guyon, rapporteur). La Commission accorde le prix à M. le D' .^Iax Mri.ciiior, de Copen- hague, pour son Ouvrage inlilulé Cystite et infection urinaire. Elle donne une mention très honorable à M. le D"" Paui. Dei.bet, pour son Ouvrage intitulé : Analomie chirurgicale de la vessie. Le livre de M. Melchior est la contribution la plus importante qui ait clé apportée à la question de l'infection urinaire depuis son origine. Les recherches de l'auteur sont entièrement confirmatives au point de vue bactériologique de celles que MM. Albarran et Halle ont formulées en 1888. Les études laborieuses poursuivies à l'hôpital Necker par mes élèves établissaient que l'organisme que l'on rencontre dans la plupart des cas, en examinant les urines infectées, est une bactérie pyogène et que le rôle de cet organisme est prépondérant dans l'infection urinaire. On sait au- jourd'hui que cet organisme n'est autre que le Coli bacille. M. Melchior a constaté vingt-cinq fois sa présence sur trente-six cas de cystite et vu, comme les auteurs que je viens de citer, que, malgré leur purulence, les urines étaient acides. Des matériaux cliniques abondants, bien choisis et soigneusrment re- cueillis; des expériences nombreuses, très scientifiquement conduites, per- mettent des descriptions précises et des discussions approfondies. L'auteur compare, apprécie et juge les travaux antérieurs, il arrive à des conclu- sions fermes, après une argumentation bien nourrie. Il fait partout preuve d'un véritable sens clinique et montre à quel point il possède cette qualité si nécessaire dans toute œuvre de Pathologie mi- crobienne, en ne se laissant pas aller, comme plusieurs de ses devanciers, à établir une classification des cystites basée uniquement sur la spécifica- tion des agents pathogènes. Aussi l'œuvre de M. Melchior a-t-elle toute la valeur d'un Traité de l'infccliou urinaire. On n'axait pas encore ajouté un tel faisceau de preuves et de contre-épreuves aux faits si positifs et si nom- breux qui ont, dès le début, permis de fournir, à la doctrine nouvelle de la naluie et des causes des accidents urineux, la base solide sur lafjuelle elle est maintenant édifice. ( "5i ) PRIX SERRES. (Commissaires : MM. Ranvier, Bouchard, Chauveau, Lannelongue ; Edmond Perrier, rapporteur.) Bapport sur les travaux de MM. MathiasDuval st Giard. Parmi les concurrents qui se sont fait inscrire pour le prix Serres, il en est deux qui ont soumis au jugement de l'Académie la presque totalité de leur carrière scientifique, qui sont tous deux professeurs de l'Université de Paris, tous deux candidats à l'Académie des Sciences et qui tous deux, bien qu'ayant suivis des voies très différentes, sont des embryogénistes de haute valeur : ce sont MM. Matiiias 1>uvai. et Alfred Giard. La Commis- sion propose, à l'unanimité, de partager le prix Serres également entre eux; tandis qu'elle inscrit pour une mention honorable M. Laguesse, auteur de Recherches sur L' Uistogénie du pancréas chez le Mouton. M. Matiiias Duvai. aurait pu invoquer, à l'appui de sa candidature au prix Serres, un grand nomi>re de travaux embrvologiqiies résumés dans la Notice qu'il a publiée en 1H96, et qui tous sont remarquables par la pi'éci- sion des recherches et la netteté des conclusions ; parmi tous ces travaux il en soumet seulement quatre à l'examen de la Commission, comme for- mant un ensemble d'investigations et de découvertes sur un sujet qui répond plus particulièrement à la formule du prix Serres; ce prix doit être attri- bué, en effet, au meilleur travail d'Embryogénie générale, appliquée autant que possible à la Physiologie et à la Médecine. Les quatre Mémoires de M. Mathias Duval ont pour titre : i" Sur un organe placentoïde chez l'em- bryon d'oiseau; 2" Etudes histologiques et morphologiques sur les annexes des embryons d'oiseau; 3" Le placenta des Rongeurs; 4° Le placenta des Carnas- siers. Le premier de ces Mémoires décrit une annexe de l'embryon des Oiseaux qui jusqu'ici avait échappé à l'attention et qui, formée par le chorion et l'al- lantoïile, est chargée d'absorber le reliquat d'albumine demeuré dans l'œuf, après la constitution de l'embryon; c'est le premier exemple, chez les Sau ropsidcs, (l'un organe qu'il suffirait de modifier légèrement dans sa forme et de rattacher à la paroi de la matrice pour en faire un organe identique au ( Il52 ) placenta des Mammifères. Aussi la découverte d'un pareil fait a-t-elle con- duit son auteur à entreprendre une étude détaillée des diverses formes de ce dernier placenta, afin d'arriver à |)réciscr ses rapports avec l'orijano qui joue, chez les Oiseaux, un rôle analogue. De ces recherches, ont jusqu'ici seulement paru celles qui sont relatives au placenta des Rongeurs, à celui des Chéiroptères et à celui des Carnassiers; ce sont autant de très gros Volumes accompagnés de |)lanches nombreuses et dans lescjuels les ques- tions posées sont, pour ainsi dire, com|)lètement épuisées. Pour cliacun des types choisis, l'évolution du placenta est suivie jour par jour; tous les stades sont étudiés, sans lacune, par le procédé si rigoureux et si démonstratif des coupes minces, établies en série et des reconstitutions d'ensemble, (^hcz le Cochon d'Inde, pris d'abord comme type des Rongeurs, M. Malhias Duval découvre, de la sorte, que le placenta aj)paraît comme un épaississement eXodermique, formant une masse de cellules pénétrée par les capillaires ma- ternels; bientôt ces cellules se fusionnent en partie; leurs limites cessent d'être discernables, et elles constituent toutes ensemble un plasniode eclo- placentaire , creusé de cavités dans lesquelles circule le sang de la mère, devenu libre par suite de la résorption des parois des capillaires. L'auteur arrive ainsi à ce résumé saisissant de ses recherches : Le placenta du Cochon d'Inde est une hémorragie interne, circonscrite et enkystée par un tissu fœtal exodermique . Chez le Rat et la Souris, les choses se compliquent, i^e déve- loppement très précoce de l'amnios aux dépens d'un épaississement exoder- mique avait conduit les anciens embryologistes à une singulière confusion; ils avaient pris la cavité amniotique, prématurément formée. |)our la cavité entodermique ; les parois de cette cavité, de nature essentiellement exoder- mique, semblaient donc entodermiques, et le véritable entoderme passait, de son côté, au rang d'exoderme; dès lors tous les organes d'origine exo- dermique chez les autres Mammifères paraissaient ici d'origine entoder- mique et réciproquement. Les recherches de JM. Malhias Duval, qui a découvert, en outre, des faits analogues chez les Chéiroptères, ont dé- montré l'inanité de cette prétendue inversion blastodermique, et ramené au cas général le développement si [)aradoxal, en apparence, des Muridés. Elles ont de plus établi que la constitution du placenta était, chez ces animaux, plus complexe que chez les Caviidés. L'hémorragie maternelle est pour ainsi dire captée à sa source, grâce à des formations exodermiques consti- tuant le suspënseur, organe spécial aux Rongeurs dits à inversion. Enfin le placenta zonaire des Carnassiers est aussi une formation exodermique qui se greffe sur la muqueuse utérine, végète dans son ( ii53 ) épaisseur, enveloppe et englobe les vaisseaux maternels dont les parois endothéliales, au lieu de se résorber comme chez les Rongeurs, demeurent absolument intactes; c'est seulement dans la bordure verte, inexpliquée jusqu'à M. Mathias Duval, de ces placentas zonaires, qu'il [leut être ques- tion d'une hémorragie maternelle enkystée par des édifications fœtales d'origine exodermique. On sait l'importance que les zoologistes ont attachée depuis les recher- ches de Von Baër, à la constitution du placenta, et le parti qui a été tiré, notamment par notre confrère M. Aiph. Milne-Edwards, de ses varia- tions de forme pour la classification des Mammifères ; dans cette classifica- tion régnait encore quelques confusions résultant de la ressemblance inattendue des formes placentaires chez des animaux aussi éloignés que les Insectivores, les Chéiroptères, les Rongeurs, d'une part, et les Primates d'autre part, ou bien encore les Carnassiers, les Damans et les Éléphants 5 en précisant les différences profondes de constitution qui distinguent des placentas semblables en apparence, M. Mathias Duval aura rendu un grand service à l'Embryogénie générale. Ses travaux auront contribué à éclaircir divers points de structure du placenta humain, demeurés encore douteux; de plus, en montrant comment cette structure se modifie aux diverses phases du développement, ils auront préparé la solution de questions qui préoccu- pent depuis longtemps les médecins, telles que celles de l'immunité congéni- tale, du passage des microbes ou des médicaments de la mère au fœtus, etc. L'œuvre de M. Alfred Giard est tout autre que celle de M. Mathias Duval. Grand lecteur, par conséquent très érudit, très au courant de toutes les actualités zoologiques, très attentif à recueillir et à propager les dé- couvertes et les idées nouvelles qui surgissent à l'étranger, M. Giard est intervenu dans un grand nombre de controverses embrvologiques, tout à la fois en discutant les faits et les interprétations, dès leur apparition dans la Science, en les vérifiant ou en étendant leur portée par des observations nouvelles, en les rapprochant, d'une façon souvent suggestive, de faits antérieurement connus et en créant île la sorte des catégories, presque toujours assez heureusement dénommées pour fixer sur elles l'attention. Explorateur ardent et avisé des plages maritimes, très curieux de retrou- ver sur nos côtes les animaux rares ou singuliers signalés ailleurs, il a eu l'occasion de faire de nombreuses et intéressantes constatations embryolo- giques, et d'y ajouter des découvertes fauniques, en quelque sorte prémé- ditées et aussitôt consignées dans le Recueil périodique qu'il a fondé (^Bul- letin scientifique de la France et de la Belgique). Il résulte de cette méthode ( ii54 ) de travail que l'œuvre de M. Giard, à part sa Thèse de doctorat {/techerchcs sur les Ascidies composées ou Synascidies) et les belles Contributions à l'étude des Bopyriens, publiées en collaboration avec M. Jules Bon nier, se compose surtout de Notes assez courtes où la critique des idées, les généralisations nécessairement provisoires, les hyjKithèses toujours ingénieuses, les essais toujours intéressants mais parfois fragiles d'explication se combinent d'une façon si intime avec les observations proprement dites, qu'il devient difficile de les en séparer. Je n'essayerai donc pas de suivre pas à pas les travaux successifs de M. Giard, je chercherai seulement à montrer com- ment ils s'enchaînent, de manière à mettre en relief leur importance pour TEmbryogénie générale. La connaissance exacte de la structure de l'œuf et des phénomènes de transformation qu'il subit avant la fécondation ou concurremment avec elle est dune importance primordiale pour l'explication des phénomènes ultérieurs du déveloj)pement. De ces phénomènes l'un des plus généraux est la sortie des globules polaires qui s'effectue en un point de la surface de l'œuf j)ar lequel passera toujours le premier plan de segmentation. M. Giard a contribué, pour sa part, à établir que ces globules se forment par une division indirecte du novau de l'œuf, et ont, par conséquent, la qualité de véritables éléments analomiques non utilisés pour l'édification de l'embryon. En général, il se produit deux globules polaires. Mais, ainsi que l'ont montré divers observateurs, la production du second de ces globules fait défaut chez les œufs d'été parthénogénétiques des Rotifères, des Ostracodesetdes Cladocères. Ces œufs prédestinés à l'évolution parthé- nogénétique sont distingués par M. Giard sous le nom (X'œufs thélytoques des œufs arrénotoques, à évolution parthénogcnétique accidentelle que pro- duisent divers Insectes (o^ufs mâles des Abeilles, œufs des /'o/w/cv, Nernalus, Bombyx, Psyché, Gastrophysa, etc.) et chez qui il se forme toujours deux globules polaires. La production de deux globules polaires par les œufs arrénotoques établit que la fécondation n'est pas nécessitée, comme on l'a souvent affirmé, par la sortie des globules polaires et la réduction du noyau de l'œuf qui en est la conséquence. Serres, le fondateur du prix d'Embryogénie, considérant l'Homme comme le plus parfait des êtres vivants et, en quelque sorte, leur résumé, a formulé, en 1842, une loi à laquelle il attachait la plus haute impor- tance. « L'organogénic humaine, disuit-il, est une anatomie comparée tran- sitoire comme, à son tour, l' anatomie comparée est l'état fixe et permanent de t'organogénie de l'homme. » Depuis l'avènement du transformisme, cette loi, légèrement modifiée par Fritz Millier, est devenue, pour les ( ii55 ) embryogénistes, une sorte d'axiome fondamental, et ils l'énoncent en disant que les formes embryonnaires des animaux ne font que répéter rapi- dement les formes adultes que ces animaux ont successivement revêtues au cours de leur évolution paléontologique. Ce qu'on peut encore exprimer en disant que l'embryogénie d'un animal n'est qu'un abrégé de sa généalogie. De cette loi, M. Giard a fait, à plusieurs reprises, d'intéressantes appli- cations. Étudiant le développement d'un Mollusque à coquille aplatie et cachée la Lamellaria perspicua qui broute les Ascidies composées, il a montré que sa coquille revêtait successivement la forme des coquilles des Atlantes et des jeunes Carinaires ; ces coquilles larvaires avaient été décrites sous les noms d' Echinospira ou de Calcarella] mais M. Giard a surtout ré- vélé, en collaboration avec M. Jules Bonnier, une série très remarquable de correspondances de ce genre chez les Isopodes parasites; là, les Micro- niscus sont un état permanent de la deuxième forme larvaire des Bopyrus; les femelles des Dajus gardent la forme commune aux deux sexes chez les Phryxus;\e?, Cryptoniscus traversent momentanément la forme définitive des Phryxus et les mâles des Entoniscus ont une phase larvaire qui repro- duit les Cryptoniscus ('). Toutefois la formule de l'Embryogénie n'est pas aussi simple que l'indique la loi de Serres. Les embryons présentent, au cours de leur évolution, des adaptations diverses qui leur sont propres, n'influent en rien sur le résultat final du développement, mais peuvent faire paraître fort différentes les formes embryonnaires d'animaux très voisins les uns des autres à l'état adulte. Si les termes lï embryogénie dilatée et à' embryogénie condensée, em- ployés par M. Giard, sont insuffisants pour classer des phénomènes qui ne ne se divisent pas en deux groupes opposés, mais présentent, au contraire, une progression continue; si le terme à' embryogénie dilatée est absolument inadmissible, puisque l'essence du développement embryogénique est, au contraire, une généalogie surchargée peut-être d'éléments étrangers, mais toujours très abrégée; s'il est même incorrect d'employer le mot de con- densation là où il s'agit, en réalité, d'une accélération dans la succession de phénomènes qui se produisent d'habitude plus lentement, accélération à laquelle conviendrait, par exemple, le nom de tachygénèse, M. Giard n'en (') De ces correspondances, les deux auteurs ont pu conclure, non sans vraisem- blance, que les Isopodes parasites des Crustacés décapodes étaient les descendants des Isopodes parasites des Rhizocéphales dont ces Décapodes sont si souvent infestés. Ce seraient les Rliizocéphales, parasites eux-mêmes, qui auraient transporté sur les Déca- podes les parasites au second degré dont ils étaient porteurs. G. R., i8|,6, 2' Semestre. (T. C\.XI1I, N» 25.) I-'>I ( n56 ) est pas moins un des premiers qui aient caractérisé les uns par rapport aux autres les divers modes de développement présentés par des animaux appar- tenant à une môme lignée. Pour donner à ses aperçus une précision tout à fait scientifique, il suffit de faire remarquer que la loi de Serres ne saurait être vraie que lorsque l'animal, à toutes les phases de son développement, est susceptible de mener iu\c vie indépendante, |)uisque les formes adultes que ces phases représentent étaient elles-mêmes essentiellement agis- santes. Les formes inférieures de nombreux groupes zoologiques sont réel- lement dans ce cas; c'est seulement parmi elles que, sauf les cas d'adapta- tions spéciales de l'embryon, on peut espérer observer une embryogénie normale. Celte embryogénie normale, une fois bien connue, servira d'éta- lon pour mesurer le degré d'accélération des autres formes, déterminer les modifications adaptatives des embryons, formuler les lois de ces accéléra- lions et de ces adaplations. M. Giard a signalé avec raison ce qu'il appelle la nécrobiose phy logé nique, comme un critérium probable des embryogénies les plus accélérées. La tachy genèse ou accélération embryogénique peut porter déjà sur les premières phases du développement embryogénique et en modifier consi- dérablement les processus. Les types variés de développement, qui ont été si minutieusement décrits, ne sont, en définitive, que les divers pro- cédés grâce auxquels, par une division répétée, un plastide peut arriver à produire, dans un espace limité, une sphère pluricellulaire, en présence d'une masse inerte dont la quantité varie suivant les espèces ou les groupes, dont le plastide primitif est d'abord pénétré, et dont les plastides nés successivement de sa division tendent à s'isoler d'abord, pour l'ab- sorber ensuite. La masse inerte qui, d'ailleurs, n'est jamais complètement isolée de la masse vivante, est le vilellm nutritif. Quand le vitellus est peu abondant, la sphère se constitue régulièrement, sans encombre ; elle est creuse et limitée par une seule couche de cellules. Dans sa cavité pé- nètrent bientôt, de la périphérie, les éléments anatomiques qui formeront les couches non superficielles de l'embryon, et cette pénétration peut se faire par des procédés variés que nous pouvons désigner ici par des noms nouveaux, et entre lesquels il existe de nombreux intermédiaires. Si ces éléments s'enfoncent isolément, un à un, en quelque sorte, nous dirons qu'il y a sporadobylhie (beaucoup d'Épongés et de Polypes). Si les cellules qui doivent i)énélrer dans la cavité, au lieu de s'isoler une à une des cel- lules déjà existantes par des plans obliques de division, se détachent en bloc par une division tangentielle, de manière à former toutes ensemble une membrane, nous dirons qu'il y a hyménobythie, ou délamination ; s; ( "57 ) l'une des moitiés de la sphère s'aplatit et s'invagine dans l'autre, il y aura physobythie, ou invagination; en dehors de cette invagination initiale, beaucoup d'organes se forment aussi plus tard par invagination de l'exo- derme (œil et otocystes de Mollusques, centres nerveux, etc.). Les futures parois de la cavité générale naissent encore comme des évaginations de l'entoderme chez les Echinodermes, Brachiopodes, Chétognathes et Verté- brés, ce qui n'est en somme qu'une forme de la physobythie. Si l'on ima- gine maintenant que l'invagination se produise dans une région si limitée que les cellules, en s'invaginant, s'accolent à elles-mêmes et qu'elles n'en continuent pas moins à se diviser, la poche d'invagination se transformera en une masse cellulaire, qui paraîtra née de la prolifération sur place des éléments anatomiques d'une région donnée; \a. physobythie sera remplacée par la soreusie, et le second procédé ne sera qu'une accélération du pre- mier. En 1890, M. Giard a exprimé ce dernier fait par la formule sui- vante, que M. Mathias Duval a appelée la loi de Giard : Lorsque, dans le développement d'animaux voisins, un organe prend nais- sance, tantôt par invagination ou reploiement d'un feuillet cellulaire, tantôt par formation d'une masse cellulaire pleine, qui, plus tard, peut se diviser ou se creuser d'une cavité, ce deuxième mode de formation doit être considère comme une accélération (^condensation) du premier. Les expressions définies plus haut permettent tl'énonccr cette loi plus brièvement en disant que la soreusie est une accélération de la physobythie. Les effets de l'accélération embryogénique ne se font pas sentir de la même façon sur tous les systèmes d'organes d'un animal; quand on com- pare les embryons d'animaux appartenant à un même groupe, on s'aper- çoit bien vite qu'Us diffèrent souvent parce qu'un système d'organes a pris chez quelques-uns une avance plus ou moins considérable sur les autres qui ont pu même éprouver des adaptations temporaires de nature à ralentir leur évolution. C'est ce que M. Giard appelle des hétérochronies embryon- naires, et il en a signalé un certain nombre d'exemples chez les Ascidies. Un des cas les plus intéressants d'hétérochronie est celui où, les organes génitaux se développant prématurément, un animal est capable de se reproduire à l'état embryonnaire ou larvaire. Ces cas, connus depuis long- temps d'ailleurs chez certains animaux (Axolotls, Tritons), mais dont le nombre s'est beaucoup accru dans ces derniers temps, M. Giard les a groupés sous le nom de progènèse. Ils sont, en quelque sorte, la contre- partie des phénomènes de castration parasitaire et des conséquences qu'ils entraînent au point de vue des caractères sexuels externes, conséquences si bien étudiées, après Westwood et Newport (i8/i8), par M. J. Pérez, sur ( ii58 ) les Andrènes stylopisées (1884), et dont M. Giard a fait connaître la fré- quence et généralisé les eflets chez les Crustacés décapodes et certaines plantes. Chez les animaux hermaphrodites (assez nombreux Mollusques, Cirripèdes, etc.), il y a souvent progenèse de l'appareil mâle ou seule- ment progenèse protandrique, de sorte que l'animale d'abord mâle devient ensuite hermaphrodite, puis exclusivement femelle. La progenèse protan- drique est évidemment soit une préface delà séparation des sexes, soit un prélude de l'hermaphrodisme; c'est de toutes façons une intéressante phase transitionnelle, dont M. Giard a soigneusement étudié les formes diverses chez les Isopodes parasites des Crustacés et les Cirripèdes. D'autre part, l'accélération cmbryogénique n'est pas toujours la même pour tous les individus d'une espèce donnée, lorsque ces individus se déve- loppent dans des conditions différentes. Le fait est particulièrement frappant pour le Palœmonctes varians, animal différent à peine de la Cre- vette commune, mais qui est susceptible de vivre indifféremment dans l'eau de mer, dans l'eau saumàtre et dans l'eau douce. Déjà, en 18-9, Walter Faxon, étudiant le développement du Palœmoneles valgaris des Etats-Unis, remarquait que les oeufs de cette espèce littorale étaient beaucoup plus petits (o^^jS au lieu de i"™, 25) et plus nombreux que ceux du Palœmoneles exilis qui le représente dans les eaux douces et il se demandait si les Palai- moneles i\ ç^'AW douce ne sortaient pas des oeufs à un état plus avancé de développement que les Palœmoneles marins; les recherches de Mayer et de Boas (1889) auxquelles sont venues s'ajouter, la même année, celles de M. Giard, ont montré que bien réellement la forme d'eau douce du Palœ- moneles varians présente des œufs plus gros et une évolution plus rapide que la forme marine; des phénomènes analogues ont été constatés par Brooks chez VAlpheus helerocheles et par Henrick sur VAlpIieus Saulcy, et M. Giard a désigné sous le nom de pœcilogonie ce genre de phénomènes, et il s'est attaché à en développer les conséquences qui sont importantes. On croyait autrefois, par exemple, que deux insectes identiques à l'état adulte, mais dont les formes larvaires étaient différentes, appartenaient nécessairement à deux espèces distinctes; il peut n'y avoir là qu'un simple fait de pœcilogonie. Les animaux d'eau douce et les animaux terrestres ont, en général, un développement plus accéléré que les animaux ma- rins; dès 1874» M. G'ard établissait que les Molgulides fixés se développent autrement que les Molgulides libres; j'ai montré moi-même que les Échi- nodernes incubateurs ne présentent pas les formes larvaires si étranges de leurs congénères à développement pélagique; les causes qui ont déterminé la pœcilogonie du Palœmoneles varians, de VAlpheus helerocheles , de \'Al- ( "59 ) pheus Saulcy, etc., peuvent évidemment être invoquées pour expliquer la réalisation de ces modes de développement; à la vérité, il n'y a plus ici, à proprement parler, pœcilogonie, c'est-à-dire variation, suivant les circon- stances, du mode de développement des divers individus d'une espèce donnée, mais adaptation à des conditions de développement communes de tous les individus d'une même espèce, en un mot armozogonie. Des causes analogues peuvent amener certaines espèces à devenir vivi- pares ou même parthénogénétiques; dès lors, s'il y a en même temps tacliy- genèse de l'appareil génital, on arrive aux modes de développement par- thénogénétique des Pucerons, des Cœcidomyes, etc., qu'on a désignés sous le nom âepédoge/ièse; delà on passe facilement à la prétendue génération alternante des Trématodes ('), passage que M. Giard a compris, il est vrai, d'une manière un peu différente et rattaché à la reproduction par bour- geonnement ou b las to genèse. Les phénomènes les plus singuliers, en appa- rence, de la génération se trouvent ainsi étroitement reliés entre eux. Nous n'avons pas à insister ici sur les nombreuses observations de Zoo- logie pure du professeur d'Embryogénie de la Sorbonne, bien qu'elles aient été souvent dirigées par des conceptions tirant leur origine de l'Em- bryogénie ; il nous paraît également inutile d'entrer plus avant dans le détail de son œuvre embryologique, pour faite comprendre quel a été son rôle dans le développement des idées actuelles sur l'Embryogénie générale. A côté de cet ensemble de travaux, la Commission a distingué, en raison des qualités de précision qu'elles présentent, les recherches de M. le D"" Laguksse sur l'hislogénie du pancréas du Mouton. Le résultat principal de ce travail est de faire apparaître une remarquable ressem- blance entre le développement du foie et celui du pancréas. PRIX BELLION. Commissaires: MM. Bouchard, Brouardel, Guyon, Lannelongue ; Potain, rapporteur.) Le D' DE Brun, professeur à la Faculté de Médecine de Beyrouth, pré- sente au concours pour le prix Bellion une série de Mémoires, qui ont paru depuis 1889, et un travail encore inédit. (') Edmond Perrier, Traité de Zoologie, p. 49 et 1791. ( ii6o ) Quatre de ces Mémoires ont trait à la dengue. Ils furent publiés dans la Revue de Médecine et ont contribué beaucoup à nous faire bien connaître une maladie que jusqu'ici nous n'avons eu aucune occasion d'étudier en France. M. de Brun a dissipé la confusion qui tendait à s'établir entre cette maladie et la grippe. Il a fait connaître très exactement sa symptomatologie et son mode de propagation. Il fait voir que, circonscrite jusqu'ici dans les pays intertropicaux, elle était susceptible cependant de s'implanter dans des régions plus septentrionales; que son peu de propagation lient surtout à la brièveté de sa période d'incubation ; mais que des moyens de communi- cation plus rapides pourraient l'étendre beaucoup davantage et que l'Europe entière doit songer à se garder contre une invasion possible. Dans un Mémoire concernant ce qu'il a appelé le Pneumopaludisrne du sommet, M. de Brun aborde un sujet absolument neuf et expose l'histoire très bien étudiée d'une affection dont on peut dire que la découverte lui appartient. Nous savions en effet que l'infection paludéenne donne lieu parfois à des manifestations pulmonaires graves. Mais ce que nous ignorions et ce que M. de Brun nous a fait connaître dès i88g, c'est que les mani- festations pulmonaires de l'infection paludéenne peuvent affecter une loca- lisation et une forme si analogues à celles de la tuberculisation pulmonaire que la confusion est inévitable pour qui n'est point prévenu. Or ces lésions sont si bien la conséquence directe de l'infection palustre qu'elles cèdent sans peine au traitement spécifique, aussi longtemps qu'elles n'ont point, étant devenues chroniques, donné lieu à des scléroses persistantes. Il y a donc un intérêt considérable à en reconnaître dès le début la nature, afui d'y appliquer à temps le traitement qui guérit. La connaissance de ce fait que nous devons à M. de Brun est un signalé service rendu à la Médecine et à l'humanité. Dans le Mémoire inédit qu'il adresse à l'Académie, M. de Bnm signale et décrit une affection récemment observée par lui eu Svrie et pour laquelle il propose le noni de Myxœdcme contraclurant hémorragique. Comme il n'a été observé jusqu'ici que deux faits de ce genre, on ne saurait penser que l'histoire de cette maladie soit encore complète et définitive. Il est impos- sible de prévoir quelle place elle pourra prendre dans nos cadres nosolo- giques; mais les faits relatés par l'Auteur ont été admirablement observes et sont très savamment discutés. Les travaux présentés par M. le D'^de Brdn constituent donc une œuvre importante, de grand mérite et éminemment utile. En conséquence, la Commission propose à l'Académie de lui attribuer le prix Bellion, et d'accorder une nienliou honorable à M. Bodi.v. ( "^>I ) PRIX MEGE. (Commissaires : MM. Bouchard, Potain, Guyon, Brouardel; Lannelongue, rapporteur.) Le livre que M. 3Iacclaire a envoyé pour le prix Mège est intitulé « Ma- ladies non traumaliques des os ». Il renferme les développements les plus étendus sur chacune des formes des maladies osseuses proprement dites et il y a joint à chaque Chapitre un historique des plus complets. A ce point de vue l'Ouvrage de M. Mauclaire est des plus utiles au praticien et au sa- vant. Mais ce n'est pas le simple désir de publier un Volume possédant une très grande clarté qui a poussé l'auteur dans cette voie; il y a été attiré par de longues études de recherches anatomo-pathologiques et cliiu'ques faites dans mon service à l'hôpital Trousseau. De là une originalité très grande dans l'exposé des questions, et l'on peut dire qu'aujourd'hui la Pa- thologie osseuse n'offre plus aucune des difficultés qui la rendaient si ob- scure il y a à peine quelques années. La Commission propose d'accorder le prix Mège à M. Mauclaire. PRIX LALLEMAND. (Commissaires: MM. Bouchard, Ranvier, Potain, Mil ne-Edwards; Marev, rapporteur.) M. le professeur R. Dubois a adressé au concours un Ouvrage ayant pour titre : « Étude sur le mécanisme de la thermogénèse et du sommeil chez les Mammifères. Physiologie de la Marmotte. » C'est en quelque sorte le registre de son laboratoire que l'auteur a publié dans ce volumi- neux travail : analyse de gaz, courbes de température et de changements du poids de l'animal, graphiques des mouvements du cœur et de la respi- ration, tableaux numériques, M. R. Dubois soumet au lecteur tous les élé- ments de la question. Il serait difficile de le suivre daus ces longs dévelop- pements, s'il n'avait soin de placer à la fin de chaque Chapitre les conclu- sions qui lui semblent ressortir des expériences relatées. Pour lui, le sommeil des hibernants n'est que l'exagération du phéno- mène du sommeil ordinaire : de part et d'autre, la torpeur est précédée d'un abaissement de température, lié lui-même à une accumulation d'acide ( Il62 ) carbonique dans le sang. Cet excès d'acide carbonique influencerait à son tour les réactions chimiques dans l'organisme et, forçant les cellules à travailler à la façon des levures basses, diminuerait les oxydations en favo- risant les dédoublements et les déshydratations. Pendant le sommeil de l'animal, le travail physiologique s'abaisserait énormément et, avec lui, la production de chaleur, qui tomberait pendant cette période à 895'"' au lieu de i/jooo qui correspondent à la période estivale. L'auteur évalue à 440*^"' ^^ dégagement de chaleur sensible par la Mar- motte en hibernation et assigne une valeur égale à la chaleur représentée par le travail physiologique. Votre Commission n'accepte pas sans réserve ces conclusions thermo- chimiques, mais elle a été frappée de l'habileté et du soin avec lesquels ont été faites les expériences de l'auteur. M. Dubois a recherché quelles sont les parties du svstème nerveux dont rintégrilé est nécessaire au réveil de l'animal, et il a assigné ce rôle au cerveau moyen et au ganglion cervical inférieur du grand sympathique. Il a vu que pendant l'hibernation le sucre disparaît du sang, tandis que du glycogène s'accumule dans le foie; que celte réserve se fait par l'apport du sang de la veine porte et qu'elle se consomme en produisant réchauffement au réveil; que le réchauffement de l'animal se produit d'abord dans les muscles respiratoires et de là se répand dans les autres organes. On ne peut résumer ici tous les problèmes de Physiologie générale que l'auteur a discutés au cours de cette étude et dont il a poursuivi la solution au moyen d'expériences ingénieuses et précises. On ne saurait contester que la somme des connaissances nouvelles ajoutées par M. R. Dubois à celles qu'on avait déjà sur la physiologie du sommeil ne soit considérable, et c'est à ce titre que votre Commission lui a décerné le prix Lallemand. PRIX DU BARON LARREY. (Commissaires : MM. Lannelongue, Bouchard, Potain, Marey ; Guyon, rapporteur.) La Commission accorde le prix du baron Larrey à M. le D"' Edm. De- LORME, médecin principal de l'armée, j)rofesseur à l'Ecole d'application du Val-de-Cràce, pour l'ensemble de ses travaux sur la Chirurgie de ta face. \a\ rhinoplaslie totale et la rkinoplaslie partielle, la restauration du bord ( >"fr^ ) libre de la lèvre supérieure, la prothèse du maxillaire inférieur, la palalo- plaslic dans les pertes de substance étendues de la voûte palatine, en par- ticulier dans les destructions transversales, ont été successivement traitées par l'auteur. Opérateur ingénieux et habile, M. Delorme a imaginé, pour chacune de ces opérations, si particulièrement difficiles et délicates, des procédés nou- veaux. La prothèse du maxillaire inférieur elle-même lui a donné l'occa- sion démontrer toute son ingéniosité; chacune des opérations qu'il pro- pose constitue un progrès. Les résultats obtenus ont été parfois imparfaits, l'auteur a soin de le reconnaître, mais toujours utiles ; dans la restauration transversale du palais, ils ont donné toute satisfaction au chirurgien, comme au blessé. Les conditions créées par les délabrements étendus et complexes d'un coup de fusil tiré dans la bouche, pendant une tentative de suicide, ren- daient la restauration chirurgicale à la fois plus désirable et en apparence moins possible. M. Delorme a cependant réussi à fermer entièrement la large communication établie entre les fosses nasales et la cavité buccale. C'est chez ce même mutilé qu'il a reconstitué le nez par un procédé de rhinoplastie totale basé sur un principe nouveau. Pour M. Delorme, la condition nécessaire de la rhinoplastie totale est la création préalable d'une loge épidermisée, non sécrétante, sur les parois de laquelle j)rend point d'appui un support temporaire ou définitif. Lors- qu'il est ainsi utilisé, ce jjrécieux moyen auxiliaire ne détermine |)as les accidents divers qui le rendent difficile ou impossible à supporter. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON (PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE). (Commissaires : MM. Marey, Bouchard, Potain, Duclaux; A. Chauveau, rapporteur.) Le prix est décerné à M. Contejean pour l'ensemble de ses travaux sur la digestion gastrique, d'une part, et, d'autre part, sur le mécanisme de C. K., .8g6, 3- Semestre. (T. CXXIII, N" 25.) 102 ( 1164 ) l'action anticoagulante qn'excrceni les injections de propeptone dans les vaisseaux sanguins. I. Des faits intéressants, fort nombreux, mis en lumière par M. Clonte- jean dans son élude physiologique de l'estomac chez les Vertébrés, nous ne retiendrons que ceux qui se rapportent : i° aux transformations iiitra- stomacales des albumines sous l'influence du suc gastrique; 2" à la spécia- lisation du rôle dévolu aux diverses elandes de l'estomac. II. Que faut-il penser des transformations intermédiaires variées ])ar lesquelles, d'après Kiiline et son école, passeraient les albumines alimen- tair(îs avant de se changer en peptones flans le lul)e digestif? Rien ne serait moins démontré, suivant M. Coiitejean, que l'existence réelle du stade transitoire de glolnilines, qui s'interposerait entre celles-ci et celles-là. M. Riihne reconnaît un véritable luxe de variétés de ces globulines, albu- moses on protéoses, caractérisées par leur solubilité ou leur insolubilité dans telle ou telle licpieiir saline, leur précipitation ou leur non-précipita- lion |)ar tel ou tel sel. Ce soûl là des caractères de médiocre importance. M. (>ontejean fait observer que si l'on raisonnait de même pour des so- lutions parfaitement homogènes de savon, d'alumine, de silice gélati- neuse, etc., ou serait amené à y distinguer plusieurs substances aussi nette- ment différenciées que certaines protéoses. En ce qui concerne l'antialbumose, placée à la base de la théorie de Kiihne et Chitlenden, ce ne serait qu'un produit des mani|)iilations néces- saires à la préparation de cette substance. Elle ne j)rccxistc pas dans les liqueurs des digestions artificielles. On la ])répare en croyant l'extraire de ces liqueurs. Si, en effet, l'on poursuit, aseptiquement, pendant long- tem|)s une digestion pepsicpie, on ne j)eut |)lus en retirer tl'antialbumose (généralement au bout d'une semaine si la liqueur protéolytique n'est pas trop concentrée). Cette protéose, une des mieux définies, d'après Kiihne, par sa résistance à la pepsine et sa sensibilité à l'action de la trypsine, qui jouirait seule de la propriété de la transformer en peptone, ne serait pour M. Contejean (pie de la synionine modifiée par ses précipitations succes- sives et les manipulations nécessaires à .^a préparation, (^e sont ces ma- nœuvres qui rendent finalement le produit en question réfraclaire à l'action du suc gastrique. En Chimie biologique, on est constamment exposé à des écneils ana- logues, qui rendent extraordinairement difficile l'étude des albuminoides, même — surtout petit-élre — pour les manipulateurs les plus habiles et ( ii(;,5 ) les plus distingués. Il faut savoir gré à M. Contejean d'avoir coiilribué à montrer ce danger par quelques faits topiques bien étudiés. III. On connaît les fort intéressants travaux de M. R. Heidenhain sur le rôle des glandes gastriques et la conclusion qu'il en a tirée : Dans ces glandes, l'élaboration des ferments digestifs est exclusivement dévolue aux cellules claires, cellules centrales, cellules principales (//ai/yD^=e//e/i); la sécrétion des acides revient aux cellules troubles, cellules de bordure { lielegzellen). On ne saurait contester l'exactitude rigoureuse des faits sur lesquels s'est appuyé M. Heidenhain pour établir cette spécialisation, de ceux au moins qui lui sont personnels. Mais les conditions dans lesquelles les principaux ont été recueillis ne permettaient peut-être pas d'avoir pleine confiance dans l'interprétation qu'ils semblaient devoir entraîner nécessairement. C'est, par exemple, le cas des observations faites sur la sécrétion d'un cul-de-sac de Thiry, pratiqué sur l'estomac du chien dans la zone pylorique. Les glandes de la muqueuse stomacale de cette région, chez le chien, ne contiennent que des cellules principales. Ce sont donc les seules qui fonctionnent dans ledit cul-de-sac de Thiry. Or le suc gas- trique qu'on en retire, riche en pepsine, ne présente pas trace d'acidité. Il est au contraire notablement alcalin. Donc les cellules principales ont pour rôle exclusif de fabriquer la pepsine. L'acide 'du suc gastrique est spécialement fourni j)ar les cellules bordantes que possèdent les glandes des autres parties de l'estomac. Cette conclusion semble à Fahri de toute objection. Pourtant, on pou- vait admettre que la sécrétion du suc gastrique dans le cul-de-sac de Thiry ne s'est pas conservée avec tous les caractères de l'état normal. La gravité de l'opération et de ses suites autorisait tout au moins à rechercher si elle n'est pas de na ture à entraîner des troubles fonctionnels locaux et si le défaut d'acidité de la sécrétion gastrique n'en dépendrait pas. M. Conte- jean s'est attaché à ce contrôle. Il y a employé plusieurs méthodes, toutes très ingénieuses. Nous n'en citerons qu'une, la plus simple, défiant toute critique, parce qu'elle se prête facilement à la vérification des faits que cette méthode permet de constater. M. Contejean établit sur le chien une vaste fistule gastrique dans la région de l'antre du pylore. L'animal guéri, on peut introduire dans le duodénum, soit le doigt, soit un bouchon de caoutchouc fixé à l'extrémité d'une baguette de verre. En tirant légèrement à soi, on amène, en dehors du corps de l'animal, le cul-de-sac droit retourné à l'envers. La muqueuse ( ii66 ) est lavée soigneusement avec des solutions légèrement alcalines, puis par- faitement essuyée. On voit alors (que l'anim;!] soit en digestion on non) sourdre constamment à sa surface, comme la sueur sur la peau, du suc gastrique sortant directement des glandes. Or ce suc est constamment acide, même anv environs inimédials du pylore. Les autres faits plaidant en faveur de la spécialilé d'aclion des cellules bordantes et des cellules principales ont été examinés également par M. Contejean et soumis par lui à la critique expérimentale. Ce nouveau contrôle lui a fourni l'occasion de faire sur l'œsophage et l'estomac des Batraciens de très nombreuses expériences. Ces expériences, bien faites et intéressantes, ont singulièrement contribué à redresser Terreur que d'au- tres recherches tendaient à accréditer, à savoir que, chez la grenouille, les glandes de l'œsophage ne renferment que des cellules principales et ne sécrètent que de la pepsine, tandis que cellesde l'estom.ic ne contiennent que des cellules de revêlement et ne produisent qu'un suc acide dépourvu de pepsine. Il est parfaitement établi, par les recherches de M. Contejean, que les deux sucs œsophagien et gastrique de la grenouille sont doués de la propriété j)cptonisanle. Seulement, cette propriété est plus active dans le suc œsopliiigien que dans l'autre. La raison de cette différence d'activité est donnée, hypothétiquemenl, dans la conclusion générale de M. Contejean : « Toutes les cellules des glandes de l' estomac concourent à la sécrétion du produit donnant naissance aux acides du suc gastrique ; les cellules principales sécrètent les éléments liquides de ce suc et renferment de la propepsine soluble; les cellules de bordure élaborent surtout de la propepsine insoluble. » Cette manière de considérer les choses permet également d'interpréter l'observation si curieuse et si intéressante de Heidenhain sur l'aulodiges- tioM des glandes gastriques. Avec la présence d'une projjepsiue solid)le, plus active, dans les cellules principales, on s'explique qu'elles disparais- sent par autodigestion, bien avant les cellules de revêtement, lorsque, sur la platine chauffante du microscope, on expose des glandes gastriques à l'action de l'acide chlorbydrique dilué. IV. On sait par les travaux d'Albertoni et de Schmidt Mïdhcim, com- plétés par Grosjean, que les injections de propej)tonc dans l'appareil cir- cidatoire du chien, rendent incoagulable le sang du sujet d'expérience. Ce résultat n'est obtenu que si l'injection est rapidement pratiquée. Ajoutons qu'une première opération immunise passagèrement l'animal contre reflet ( ii67 ) d'une deuxième exécutée quelque temps après la première. Ce fait inté- ressant a clé bien étiidic par M. Contejean, surtout dans son mécanisme, dont la détermination peut éclairer les grands problèmes actuellement posés dans le domaine de la pathologie générale des maladies infectieuses. Les contributions apportées par les recherches de M. Contejean à nos connaissances sur cet important sujet sont nombreuses. Ne citons que les plus considérables. Ce n'est pas la peptone elle-même introduite dans le sang qui empêche la coagulation. La matière injectée agit en provoquant la formation d'une substance anticoagulante spéciale disséminée dans toute l'étendue du tor- rent circulatoire. Ceci ne veut pas dire que cette substance se produit [)ar- tout. Sa fabrication peut, en effet, èlre [)lus ou moins localisée dans un ou plusieurs organes d'où le produit, entraîné par le sang, se répandrait au sein de l'écononiie tout entière. Or, c'est, en effet, ce qui arrive ou à peu près. M. Contejean a démontré que l'isolement vasculaire du foie et de la masse intestinale, ou bien encore l'extirpation des ganglions cœliaques, diminue considérablement l'action anticoagulante de la peptone. Ce phénomène n'est le résultat, ni du traumatisme auquel le sujet est alors soumis, ni de la réduction du champ de l'irrigation sanguine. En elfet, la propeptone produit ses effets habituels dans le cas des plus graves vivisec- tions ou quand on supprime la circulation d une région du corps autre que le foie et l'intestin. Donc, point d'équivoque possible, le centre prin- cipal de la fabrication delà substance anticoagulante est bien constitué, ou par les deux organes dont l'isolement vasculaire entrave cette fabrica- tion, ou seulement par l'un d'eux. En tout cas, cette localisation n'est pas exclusive. La suppression de la circulation dans le foie et l'intestin ne détruit pas absolument l'influence des injections peptoniques. Ij'action de la peptone est seulement considé- rablement gênée. Celte gêne se traduit d'une manière intéressante dans le sang extrait des vaisseaux. Ce sang se coagule en masse et assez rapide- ment; mais le caillot formé est mou et se liquéfie ensuite en moins de vingt- quatre heures. Malgré notre parti pris d'éviter d'entrer dans le détail de l'étude si com- plète à laquelle s'est livré M. Contejean pour élucider le mécanisme de l'action anticoagulante de la propeptone, nous ne pouvons manquer de signaler un certain nombre de faits nouveaux dont on lui doit la connais- sance. C'est M. Contejean qui a montré ([u'on peut immuniser temporaire- ment un chien contre l'action de la peptone, en lui transfusant dans les ( ii68 ^ veines une petite quantité de sang de peptone, incapable d'agir par les traces de peptone qu'elle contient. T^a substance immunisante, i^robable- ment identique à la substance anticoagulante, est différente de la peptone, pour cette raison que les chiens qui ont reçu de la ])e|)tone dans une ca- vité séreuse ou dont la coagulabilité du sang n'a pas été influencée par une transfusion dans les vaisseaux ne sont |)as immunisés. M. Contejean a fait voir encore qu'on peut immuniser \rdr transfusion péritonéale de sérum recueilli, sur le chien, pendant la période oii il est réfractaire à l'action de la peploue. Il a démontré ensuite cpie les chiens innnunisés, incapables de fabritpu^r la substance anticoagulante sous l'influence d'une injection de peptone, restent très sensibles à l'action de cette substance produite chez un autre chien et qu'ils sont incapables de détruire. Enfin il convient de signaler, parmi les autres faits mis en lumière par M. CoxTEJEAX, l'action anticoagulante qu'exercent sur le sang les extraits d'organes quelconques en piovenance d'un animal quelconque, lorscpi'on les injecte dans les veines du chitn : méthode dangereuse, car les sujets peuvent être tués brusquement par l'injection. Cela est arrivé notamment avec l'extrait tle testicules de taureau. M. Pages reçoit une Mention honorable pour un bon travail stu- la Phy- siologie des matières minérales du lait. Ce travail a pour objet le dosage des sels contenus dans le lait de diverses espèces, et à différentes éj)0(pies après le part. Le nombre d'analyses faites parM. Pages, bien cju'assezgrami, ne l'est peut-être pas encore assez pour qu'on puisse en déduire des con- clusions bien solides. Mais M. Pages est là dans un sujet très neuf, et la Mention honorable que votre Commission a accordée à son travail est faite à la fois pour témoigner de la valeur des résultats acquis et pour l'encoura- ger à en chercher de nouveaux. PRIK POURAT. (Commissaires : MM. Bouchard, d'Arsonval, Chauveau, Guvon; Marey, rapporteur.) La question mise au concours pour l'année 1894 était la suivante : Étude des changements morphologiques et fonctionnels (juon peut produire expérimentalement sur l'appareil locomoteur. I ( "69 ) TNÎ. le D'' JoAciiiMSTHAL (de Berlin) a adressé au concours plusieurs Mémoires d'un grand intérêt. Le point de départ de ces études est ce fait établi par votre Rapporteur, à savoir qu'un muscle dont on change les conditions fonctionnelles modifie spontanément la longueur et le volume de ses fihres pour s'adapter à sa fonction nouvelle. Si, dans les conditions créées, l'étendue du mouvement que doit exécuter ce muscle est dimi- nuée, la fibre rouge se raccourcit et du tendon remplace la fibre disparue; si les conditions nouvelles exigent un plus grand effort, les fibres rouges doivent s'accroître en nombre ou en volume. M. Joachimsthal, répétant sur le chat les expériences de résection du calcanéum qui ont pour étFet de réduire l'étendue des mouvements des extenseurs du pied, a constaté un grand raccourcissement des fibres mus- cidaires dos gastrocnémiens, comme nous l'avions déjà observé sur le chien et sur le lapin dans des conditions semblables. Mais il a vu quelque chose de plus : les pièces anatomiques qu'il a adressées à l'Académie montrent nu notable épaississement du tendon; celui-ci est d'environ un tiers plus gros que du côté sain. Or, d'après cet accroissement du volume du tendon, on doit, suivant Haughton, s'attemlre à une augmen- tation parallèle du nombre des fibres muscidaires. L'examen histologique des muscles a montré qu'en effet les fibres musculaires sont plus nom- breusesdu côté de la résection du calcanéum. Mais ces fibres n'ont pas le volume ordinaire, ce qui fait que, en somme, le muscle n'avait pas augmenté en grosseur comme on devait s'y attendre. Nous pensons, avec M. Joachimsthal, que l'accroissement du muscle en diamètre se fût pi'oduit si, au lieu de sacrifier l'animal au bout de huit mois, on lui eût laissé le temps d'adapter ses muscles d'une manière plus complète. Mais les délais imposés par les exigences du concours n'ont pas permis à l'auteur de conserver les animaux vivants pendant plusieurs années, comme il eût voulu le faire. Heureusement, la cliiiicpie chirurgicale a fourni à M. Joachimsthal des cas où l'adaptation musculaire chez l'homme avait mis de longues années à se produire. Chez les sujets qu'il a observés, l'habile chirurgien de Berlin a déterminé, au moyen des ravons de Rontgen, la nature exacte des déplacements osseux ; il a mesuré, sur des photographies, l'amplitude des mouvements articulaires ; sur des moulages, les changements de forme des muscles, de sorte que ses observations ont toute l'exactitude qu'on poiii lait exiger d'une expérience physiologique. ( i'7'^ ) Le résultat de ces observations cliniques a été absolument confirmatif (les faits expérimentaux ci-dessus rapportés; et comme, d'autre part, les autopsies fdilcs par le professeur Roux, dans des cas d'ankyloscs partielles. ont prouvé que les muscles tlont les mouvements étaient réduits préstMi- taientunc diminution de longueur de leur rd)re rouge proportionnelle à la réduction de leur mouvement, on peut conclure que l'adaptation de la forme des muscles aux conditions mécaniques de lein- fonction est un fait général. Du reste, M. le D'" Joachimsthal a montré par divers exemples quel parti la Chirurgie orthopédique peut tirer de la modification de la forme des nuiscles pour en déduire des déformations du système osseux ou des sur- faces articulaires. Votre Commission a jjensé que l'intérêt qui s'attache aux travaux du D' JoAciiiMSTiiAL méritait qu'on les récompensât en attribuant à leur auteur le prix Pourat. PRIX PIIILTPEAUX (PHYSIOLOGIE EXPERIMENTALE). (Commissaires : MM. Marey, d'Arsonval, Bouchard, Ranvier; A. Chauveau, rapporteur.) Le prix est décerné à M. Tissor, pour son Elude des échanges gazeux dans les muscles extraits du corps. Une importance considérable s'attache à ce sujet. M. Tissot a voulu savoir si les travaux nombreux auxquels il a déjà donné lieu sont de nature à éclairer le mécanisme des échanges qui s'effectuent pendant la vie à l'intérieur des tissus. On l'avait cru tout d'abord, mais un ensemble de recherches, toutes concordantes, sont venues ensuite amoindrir singulière- ment la confiance en cette conclusion. Les échanges gazeux, dans le muscle extrait du corps, ne seraient plus le témoignage d'actes vitaux, de phéno- mènes de survie, mais bien le résultat de la putréfaction qui s'empare du muscle mort. Que penser de cette manière de voir et des faits sur lesquels <îlle s'appuie? La question était à reprendre ab uvo. M. Tissot s'y est appliqué. Il a consacré à celte étude une somme considérable de travail. Nombreuses, en effet, sont les expériences qu'il a exécutées, toutes des plus difficiles, exigeant les soins les plus minutieux et le maniement d'un outillage des plus délicats, créé presque tout entier par l'expérimentateur lui-même. ( "7' ) La partie principale de cet outillage a pour objet de permettre l'exécu- tion des expériences en conservant aseptiquement le muscle isolé, c'est- à-dire en le mettant à l'abri de toute putréfaction. Grâce à l'emploi de cet outillage, M. Tissot a pu s'assurer très rapidement que les phénomènes de survie du muscle isolé comprennent bien des échanges gazeux analogues à ceux qui se passent pendant la vie. Il n'a pas tardé, en effet, à constater tout un ensemble de faits d'où découlaient les deux propositions sui- vantes : 1° Un muscle extrait du corps absorbe de l'oxygène et dégage de l'acide carbonique indépendamment de toute putréfaction. 2° La putréfaction qui survient à la surface des muscles modifie com- plètement et dénature leurs phénomènes d'échanges avec l'air ambiant. Aussi, dans toute son étude, très complète et très détaillée, de ces phé- nomènes d'échanges, M. Tissot ne manque jamais d'écarter les causes de perturbation auxquelles ils sont exposés du fait de la putréfaction. On ne saurait suivre M. Tissot pas à pas dans cette nouvelle Étude. Il suffira d'en faire ressortir les enseignements les plus généraux, après avoir énuméré toutes les séries de recherches auxquelles ces enseignements ont été puisés. Ces recherches, et les déterminations qui en sont sorties, ont porté sur les points suivants : 1° Absorption de l'oxygène de l'air ambiant parles muscles extraits du corps ; 1° Dégagement de l'acide carbonique; 3" Signification du dégagement d'acide carbonique, comparée à celle de l'absorption d'oxygène; 4° Parts respectives que prennent les actions purement physiques et les actions physiologiques au dégagement d'acide carbonique; 5° Échanges gazeux des muscles à l'état de repos et à l'état de travail ; 6° Marche des variations des échanges gazeux d'un muscle isolé du corps pendant les jours qui suivent son extraction; 7° Action des variations de température sur les échanges gazeux des muscles isolés du corps; 8° Action comparée de l'oxygène et des gaz inertes sur l'excitabilité mus- culaire. Il n'est pas une seule de ces études dans lesquelles il n'y ait à relever des faits intéressants, soit par la manière ingénieuse et originale dont l'ex- périmentation les met en lumière, soit par la portée des conclusions géné- rales qui en découlent. Ne parlons que de ces dernières. C. R., 1896, 1' Semestre. (T. CXXIII, N° 25.) '53 ( ''72 ) Aucune incertitude ne peut plus subsister maintenant sur l'existence réelle d'une respiration vraie dans les muscles isolés du corps. L'absorp- tion d'oxygène par laquelle se traduit essentiellement cette respiration musculaire est bien un phénomène vital. En elFet, le muscle tué par la cuisson ou mort par l'extinction naturelle de ses propriétés physiologiques n'absorbe plus que des traces d'oxygène. D'un autre côté, la (pianlité d'oxy- gène absorbée par le muscle frais diminue lorsque l'excitabilité de l'organe diminue. Ce sont là des faits qui autorisent à conclure (pie l'absorption de l'oxygène par le muscle est, au moins en ce qui reganle la plus grande part de l'oxygène absorbé, une manifestation de la vie, pouvant même servir de mesure aux phénomènes d'activité dont l'organe continue à être le siège après son excision. Quant à l'acide carbonique exhalé par le muscle, il n'a pas tout à fait la même signification. Une partie a une origine purement physique : le déga- gement de l'acide carbonique préformé dans le muscle. L'autre partie seu- lement provient d'un phénomène physiologique, la respiration musculaire, et doit servir à l'établissement du quotient (-7^) des échanges qui con- stituent celte respiration. Que si l'on considère, dans le muscle en repos, le quotient ainsi établi, on le trouve toujours inférieur à i, tandis qu'à l'état de travail ce quotient se rapproche de l'unité. C'est exactement ce qui se présente, pendant la vie, à l'état physiologique. On ne saurait donc se refusera reconnaître l'analogie étroite qui existe entre les manifestations de la vie dans le muscle exsangue extrait du corps et celles qui se produisent au sein du muscle irrigué par le sang chez l'ani- mal vivant. GEOGRAPHIE PHYSIQUE. PRL\ GAY. (Commissaires : MM. Mascart, Faye, Cornu, Bouquet de la Grye ; Grandidier, rapporteur.) I>es lacs de la France n'avaient pas été, jusqu'à ces derniers temps, l'ob- jet d'une étude com|)lèle. Il y avait cependant un intérêt tout à la fois ( TT73 ) scientifique et pratique à connaître exactement, non seulement leurs contours, mais en outre leur relief sous-lacustre au double point de vue bathymétrique et géologique ainsi que les particularités physiques et chi- miques de leurs eaux. M. A.VDRÉ Delebecquf, ingénieur des Ponts et Chaussées, a entrepris cette étude qu'il a menée à bonne fin et qui lui a permis de rédiger un Atlas des lacs français, comprenant aujourd'hui onze feuilles où sont repré- sentés trente et un lacs, un à l'échelle de jj^j^j (le lac Léman), deux à celle de -1^^^^ (les lacs du Bourget et d'Annecy) et les autres à i,~^\ les courbes bathymélriques y sont marquées à l'équidistance de 5™ (sauf pour le lac du Bourget où elles sont de lo™ en io™j. C'est en 1886, que M. Delebecque a commencé ce travail. Il a d'abord levé, de i886 à 1889, la partie française du lac Léman, complétant la carte établie pour la partie suisse par M. ,T. Hornlimann ; il y a déterminé la posi- tion de 4 338 points, en se servant des triangulations existantes, et, en tous ces points, il a fait des sondages très précis pour en fixer la profondeur exacte. La Carte générale du lac Léman, qui forme la planche I de l'Atlas de M. Delebecque, a été dressée à l'aide de loooo sondages, soit 20 environ par kilomètre carré ; elle permet de calculer le cube rl'eau que contient ce lac et qui est de près de 89 milliards de mètres cubes. Les nombreux échan- tillons du fond qu'il a recueillis ont été analysés avec soin. Depuis 1890, M. Delebecque a levé successivement les lacs des départe- ments de l'Est : de la Haute-Savoie (lac d'Annecy), de la Savoie (lacs du Bourget et d'Aiguebelle), de l'Isère (lacs de Paladru, de Laffrey, du Petit Chat et de la Girotte), de l'Ain (lacs de Nantua, de Genin et de Sylans), du Jura (lacs du grand et du petit Maclu, de Narlay, de Chalain, de Dessous et de Dessus), du Doubs (lacs de Saint-Point, de Remoray, des Breuets et de Malpas), des Vosges (lacs de Gérardmer, de Longemer, de Retournemer et des Corbeaux), et ceux du plateau central (lacs d'Issar- lés, de Tazanat, du Bouchet, de Chauvet, dePavin et de la Godivelle dans l'Ardèche). Le nombre de coups de sonde qu'il a donnés pour déterminer le vrai relief du fond de ces lacs, qui sont pour la plupart très étroits, est considérable, car les sondages doivent toujours être plus rapprochés au bord qu'au milieu ; pour le lac d'Annecy, par exemple, il n'y a pas eu moins de 3339 points de sonde pour une surface de 27''°"', soit i23 par kilomètre carré. M. Delebecque a, en outre, étudié avec soin la succession des tempéra- tures et des densités des eaux de ces lacs aux diverses profondeurs et dans ( "70 les diverses saisons, el il a constaté que leur forme et leur orientation jouent un rôle important dans la dislributioii verticale de ces tcmpcralures: il a aussi détermine leur composition chimique, qu'il n'a pas trouvée aussi régulière qu'on le croyait et dont les variations sont dues à l'activité plus ou moins grande des êtres organisés qui les peuplent, ainsi que celle des vases du fond et les lois suivant lesquelles cette composition varie. Il y a là tout un enscndjie de travaux consciencieusement et scientifi- quement faits qui ajoutent à nos connaissances sur la géographie et la géo- logie de la PVance et qui, à juste titre, ont valu à M. Delebecqce le prix de Géographie physique fondé par M. Gay. PRIX GENERAUX. PRIX MONTYON (ARTS INS.\LUBRES). (Commissaires : MiM. Troost, Schùtzenberger, Schlœsing, Moissan); Arm. Gautier, rapporteur. Ce n'est pas une invention modifiant sur un point précis les conditions de salubrité d'une industrie, ou bien augmentant les facilités ou la sécurité du travail de tel ou tel métier que votre Commission du prix jMontyon propose de récompenser cette année : c'est toute une série d'études n>é- thodiques, une vie entière employée à déterminer et à réaliser pour l'ou- vrier des grandes villes, de la cam|)agne ou de la mer les meilleures condi- tions d'existence, à lui indiquer et à lui donner les moyens de se loger agréablement et .sainement, à le protéger contre les accidents, l'imprévu, la misère, quelquefois l'ignorance de son propre métier, et, par contre- coup, à le garantir contre la déchéance morale. M. Emile Cacheux, Ingénieur diplômé des Arts et Manufactures, s'est depuis 1870 entièrement consacré aux questions relatives à l'amélioration du sort des travailleurs. Il commença par l'étude de la réforme des loge- ments ouvriers, et publia avec M. E. INlùller, architecte des habitations industrielles de Mulhouse, l'Ouvrage des Habitations ouvrières en tous pays qui reçut une médaille d'or à l'Exposition universelle de 1878 et ( "-5) un prix à l'Académie des Sciences morales et politiques. Passant de la théorie à l'exécution, M. Cacheux fit construire, dans les faubourgs et la banlieue de Paris, des liabilatioiis ouvrières suivant le système de Mul- house, combiné avec celui des Building Societies anglaises, où de très nombreuses familles d'ouvriers vinrent vivre en plein air et en plein soleil, dans de petits logements construits suivant les bonnes règles d'une hygiène prudente, et purent réaliser bientôt ce rêve de devenir, grâce à de faibles annuités prélevées sur leurs économies, propriétaires de leur propre logis, M. E. Cacheux a propagé son œuvre par un grand nombre de publi- cations faites à l'Association française pour l'avancement des Sciences, à la Société des Ingénieurs civils, à la Société de Médecine publique, et dans divers Congrès internationaux d'hygiène à Londres, Budapesth, Amster- dam, etc. Il a construit, à Paris seulement, deux cent cinquante maisons ouvrières et provoqué la construction, d'après son système, d'un grand nombre d'habitations à bon marché, saines et agréables, contribuant ainsi pour une part très sensible à l'assainissement de Paris et à l'amélioration du sort de ses ouvriers laborieux. Pour faire pénétrer dans les masses ses idées de philanthrope et d'hygié- niste, M. Cacheux a publié V Économiste pratique dont le texte donne, en 840 pages, les moyens de former des hommes capables de travail utile, de leur fournir une besogne rémunéralrice, de leur apprendre à utiliser au mieux leur salaire. Infatigable d'activité quand il s'agit de protéger ou d'instruire le tra- vailleur, M. Cacheux a, depuis 1888, organisé des Congrès de sauvetage, destinés à faire connaître et à discuter les méthodes proposées pour venir en aide aux personnes en danger de mort par submersion, incendie, acci- dents de rues et d'usines. Ces Congrès ont été organisés par lui à Toulon, Nancy, Saint-Malo, Nice, Dieppe, Paris. Ils ont donné naissance : 1° à une Section spéciale de la Société des Amis des Arbres, qui s'occupe parti- culièrement du reboisement des montagnes en vue de prévenir les inonda- tions; 2° à la création d'une Société d' Enseignement professionnel et technique des Pêches maritimes, qui a pour objet de diminuer les dangers de cette industrie en augmentant l'instruction technique des pêcheurs de nos côtes et leur enseignant à tirer le meilleur parti de leur métier ; 3° à un Comité permanent ayant pour but de propager la connaissance des moyens d'éviter les accidents d'usine ; 4° à diverses Sociétés de sauvetage. Dans son Ouvrage Le Sauvetage en France et à l'Étranger, M. Cacheux ( "76) vient fie publier l'ensemble des observations et documents qn'il a recueillis sur le Sauvetage depuis une dizaine d'années, au cours de ses vovagcs en Europe comme délégué des Ministères du Commerce et de l'Intérieur, ou comme représentant de diverses Sociétés savantes. En le nommant à la fois membre du Conseil supérieur de la Marine marchande et du Comité des Travaux publics des Colonies, le Gouverne- ment ne pouvait placer en de meilleures mains les intérêts de nos ouvriers, de nos marins et de nos colons. Votre Commission a donc jugé devoir donner, cette année, le prix Montyon (Arts insalubres) à M. Emile Caciieux, pour ses utiles travaux sur l'Hygiène ouvrière et le Sauvetage. PRIX TREMONT. (Commissaires : MM. ,T. Bertrand, Berthelot, Faye, Sarrau ; Maïu-ice Lévy, rapporteur.) La Commission du prix Trémont décerne ce prix à M. Charles Fré- MoxT. Ingénieur civil, pour l'ensemble de ses expériences sur le travail des métaux, notamment sur l'opération du poinçonnage, sur les efforts qu'il exige, les forces et les déformations qu'il produit;'» l'intérieur du métal. PRIX GEGNER. (Commissaires : MM. Fizeau, Berthelot, Hermite, Daubrée ; Bertrand, rapporteur.) La Commission a décerne le prix Gegner pour l'année 1896 à M. Paul Serret. PRIX DELÂLANDE-GUÉRINEAU. (Commissaires : MM. d'Abbadie, Milne-Edwards, Bouquet de la Grye, Berthelot ; Grandidier, rapporteur.) Le commandant d'artillerie Toctée a reçu en 1 895 la mission d'étudier l'hvdrofci aphie du ?^iger moven entre Gaba, qui est le point le plus septen- trional ((es établissements anglais, et les environs de ïombouclou. Parti de Kotouou le 27 décembre 1H94, il traversa leDahomey et arriva, le i3 fé- ( i'77 ) vrier iSgS, sur le Lord du Niger, où il fonda, à son confluent avec la Moussa, un poste qu'il nomma Arenberg ; puis il descendit le fleuve jus- qu'aux postes avancés de la Royal Niger Company, et, revenant en arrière, il remonta les rapides réputés infranchissables de Boussa ; pendant 47*"°. il eut à lutter contre les plus grandes difficultés et courut des dangers très sérieux, mais il n'en réussit pas moins dans son entreprise. En amont, la navigation redevint facile, et la mission atteignit le pays des Touareg, oii elle fut en butte aux perfidies et aux trahisons dont ces Berbers sont trop coutumiers. Le commandant Toutée arriva néanmoins le 12 juin à Tibi- Farca, qui est placé sous l'autorité du gouverneur de Tombouctou. La baisse des eaux, qui commençait à se faire sentir, le força à redescendre le fleuve, non sans avoir à supporter les attaques continuelles des Touareg et à subir de fréquents naufrages. Le i3 juillet, la mission rentrait à Arenberg. Dans cette importante et difficile expédition qu'il a menée avec une rapi- dité extraordinaire, le commandant Toutée a levé ôSo""" d'itinéraires nou- veaux et a navigué, pendant plus de i4oo'"", sur le Niger moyen, qui était encore inconnu, et sur lequel il a réuni les plus utiles notions, tant au point de vue topographique et hydrographique qu'au point de vue de l'ethnogra- phie des peuplades qu'il a traversées; il a démontré la navigabilité des rapides de Boussa, dont il a étudié les divers chenaux avec soin, il a fait de «ombreuses observations météorologiques et il a formé d'intéressantes collections de poissons, de plantes et de roches. Disons enfin que cette expédition a beaucoup étendu notre horizon colo- nial vers le Niger et a ouvert une voie de communication facile entre le Soudan français et l'embouchure de ce fleuve. En présence de ces résultats utiles à la Science et à la France, votre Commission a décerné au commandant Toutée le prix Delalande-Guéri- neau. PRIX JEAN REYNAUD. (Commissaires : MM. Hermite, Darboux, Cornu, Berthelot; J. Bertrand, rapporteur.) Le prix Jean Reynaud, décerné alternativement par chacune des cinq Académies de l'Institut, doit récompenser cette année les travaux dont s'occupe l'Académie des Sciences. ( II?» ) Par une exception expressément demandée par la donatrice, les Membres de l'Institut ne sont pas exclus du concours. I>a Commission, à l'unanimité, a décerné ce prix à M. IIe.mu Poincauê, Membre de l'Académie des Sciences. PRIX JEROME PONTI. (Commissaires : MM. Berlhelot, Lœwy, Faye, Mil ne-Edwards ; Bertrand, rapporteur.) Tja Commission a décerné le prix Ponti à MM. Benoit, Giiapuis et Guillaume, pour l'ensemble des travaux métrologiques exécutés et pour- suivis avec autant de zèle que de succès au laboratoire du Bureau interna- tional de Breteuil. PRIX LECONTE (ARRÉRAGES). Rapport sur les travaux de M. J. Roussel ; par M. Marcel Bi^utrand. M. Roussel étudie depuis quinze ans la géologie des Pyrénées, avec une persévérance et une énergie peu communes. Instituteur, il a passé les deux licences des Sciences physiques et des Sciences naturelles; professeur à Foix, il a consacré à ses recherches toutes ses journées disponibles; pro- fesseur H Cosne, il a continué, longtemps avec ses seules ressources, de leur consacrer tout le temps de ses vacances. Pour pouvoir explorer les crêtes avec le même soin que les vallées, il s'est habitué à coucher dans la montagne, portant lui-même son léger matériel de campement. Il n'a re- culé devant aucune fatigue ni devant aucun sacrifice, et il a abouti, en 1898, à la ijublication d'un grand Mémoire (tJlude slraligraphique des Pyrénées), complété cette année par une étude des massifs du Canigou et de l'Albcre. L'œuvre est un peu touffue, à cause même du grand nombre des maté- riaux nouveaux, mais M. Barrois d'abord, puis moi-môme, nous avons pu, dans des courses communes, vérifier plusieurs coupes et constater la valeur des observations de M. Roussel. La découverte de nombreux gisements fossilifères a permis, surtout pour les terrains paléozoïques, de préciser et ( '179 ) de perfectionner l'échelle stratigraphique ; grâce à ces horizons, l'allure (les plis et leur continuité ont pu être suivies sur do longs espaces, entre la iMéditen-anée et la Maladelta. Ce sont là des résultais importants en eux- mêmes et des données précieuses pour de nouvelles recherches. Sans doute on peut faire quelques réserves : en étendant très loin son premier champ d'études, M. Roussel a été amené à publier quelques coupes plus rapidement relevées et en plusieurs points contestables. La carte d'ensemble est trop évidemment schématique, et l'auteur lui-même, dans son second travail, en a profondément modifié toute la partie orien- tale. A un autre point de vue, la survivance des Caprines jusqu'à la fin du Crétacé, et l'âge tertiaire attribué à certains granités ont, justement, je crois, rencontré des contradicteurs; mais, si l'on regarde l'ensemble, on reconnaît qu'il y a dans l'œuvre de M. Roussel un effort considérable, mis au service de remarquables qualités d'observation, et que cette œuvre con- stitue un réel progrès, dans cette région des Pyrénées où les progrès sont si lents et si difficiles. Votre Commission accorde à M. Kocssel un prix prélevé sur les arrérages des fonds f.econte. Rapport sur les travaux de M. Henneguy, préparateur au Collège de France; par M. FouQiTÉ. En dehors de ses recherches spéciales sur l'embryogénie des Poissons osseux, pour lesquelles l'Académie lui a décerné en 1889 le grand prix des Sciences physiques, M. Hennecuï s'est plus particulièrement occupé de la conslitution des éléments reproducteurs et de la cellule en général. Tout eu donnant un exposé critique aussi complet que possible de l'étal de nos connaissances sur la morphologie et la re|iro;luction de la cellule, il a résumé ses propres recherches cytologiques qui ont été l'objet de Mémoires antérieurs et dont plusieurs étaient encore inédites. Le Volume qui comprend ce travail est appelé à faire date dans les annales des Sciences biologiques. M. Henneguy a porté spécialement son attention sur la structure du pro- toplasma, auquel on ne peut assigner une constitution identique, comme le veulent encore certains histoloffistes.il a décrit en détail la nature des élé- uienls figurés, improprement désignés sous \q nom àe noyaux accessoires (nebenkerne), entre autres celle du corps vitellin de Balbiani dans l'ovule des divers animaux, le rôle directeur des sphères attractives et des ccntro- somesdans la division cellulaire indirecte, l'orifice et les transformations de C. R.,i8-,6, 1' Semettre. (T. CXXIII, N«25.) I 54 ( n8o ) la figure achromatique dans ce mode de division, enfin la dégénérescence physiologique de la celhde et en particulier de l'ovule. Sur chacune de ces questions il a apporté des données nouvelles. l*our les ovules des mammifères, encore contenus dans le follicule de Graef, il a découvert un nouveau mode de régression, la dégénérescence par segmentation, dans lequel le vitellus se divise en plusieurs masses, ce qui indique un commcncemeul de développement parthénogénésique pouvant expliquer la formation des kystes dermoïdes de l'ovaire. Il s'est occupé aussi de la reproduction des organismes inférieurs, des volvocinées, des grégarines, des myxosporidées, des infusoires dont il a fait connaître des tvpes nouveaux, dont quelques-uns, vivant en parasites sur des animaux utiles, sont intéressants au point de vue pratique aussi bien qu'au point de vue purement scientifique. La Commission attribue un prix prélevé sur les arrérages du prix Le- conte à M. HE!v.\Kr.uy. PRIX TCHIHATCHEF. (Commissaires : MM. Milnc-Edwards, d'Abhadie, Bouquet de la Grye, Guyou; Grandiilier, rapporteur.) Le prix Tchihatchef, qui est destiné aux voyageurs ayant accompli d'im- portantes explorations sur le continent asiatique, est attribué cette année, à l'unanimité, au prince Hexiîi o'Ohi.éans. Le prince Henri d'Orléans a fait trois grands voyages en Asie, qui tous ont beaucoup accru nos connaissances, tant géographiques et ethnogra- phiques que zoologiques, sur cette partie du monde. Ses débuts dans la carrière des voyages ont été excessivement durs. Il a fait ses premières armes en Asie centrale, en compagnie de M. Bonvalot et du [{. V. Dedeken, missionnaire belge; parti de Paris le G juillet 1889, avec l'espoir très pro- blématique de pénétrer dans le Tibet, région qui était depuis très longtemps fermée aux Européens, il se rendit à Saint-Pclersboiu'g et, de là, à .Semij)a- latinsk, traversa la province chinoise de Kouidja, franchit les monts Thian- Cliau, cou|)a le vaste désert de Gobi jusqu'au Lob-nor et, après avoir gravi le versant abru])l de la chaîne d'Astyn-ïagh, arri\a le 10 décembre au lac ïcliong Koum Roui, point extrême sud atteint par les cxj)lorations précédentes. A l'est de ce lac, se trouve la roule vers la Chine, qu'ont suivie Prjevalski ( I'«I ) el le colonel Carey; au sud, esl le Tibet dont le relief tourmenté et l'àpre climat ajoutent des difficultés presque insurmontables aux obstacles et aux dangers que les autorités tibétaines créent aux Ein-opéens. Nos hardis voyageurs n'hésitèrent pas à se jeter en plein dans l'inconnu. Suivant les traces laissées par une caravane de pèlerins kalmouks, ils marchèrent pendant plusieurs semaines, par une température variant de — iS^à — 4o°, à travers un chaos de montagnes hautes de 4ooo'" à 6000™, où quelques troupeaux d'yaks et d'anlilopes mettaient seuls un peu d'animation. Le 3i décembre, un ouragan de sable fit disparaître toute trace de la caravane mongole et, pendant tout un mois, ils allèrent à l'aventure se dirigeant vers le Sud à l'aide de la boussole. C'est dans ces dures conditions qu'ils attei- gnirent le ïengri-nor, puis la ville de Dam située à 6o'^°'au nord de Lhaça, ayant perdu deux de leurs serviteurs de fatigue et tle froid, ainsi que tous leurs chevaux et chameaux, et s'étant nourris presque exclusive- ment de farine délayée dans de la graisse, car l'eau qui bout en moyenne à 72° dans ces hautes régions ne cuisait pas la viande et n'infusait pas le thé. Les autorités tibétaines s'opposèrent à ce qu'ils s'avançassent jusqu'à Lhaça, et ils durent prendre la route de Chine qui les mena à Batan. A partir de cette ville, ils voyagèrent en pays connu, passant par Yunnan-fou et Laokaï et arrivant à Hanoi à la Cm de septembre 1890. Du Lob-nor au Tonkin, M. Bonvalot, le prince Henri d'Orléans et le R. P. Dedeken avaient parcouru 3ooo'^"', dont plus de la moitié à travers des pays entière- ment nouveaux. Cette difficile exploration a enrichi la Géographie et la Météorologie de notions importantes sur une vaste région tout à fait inconnue, a apporté de précieux renseignements ethnographiques sur des peuplades avec lesquelles les Européens n'avaient pas encore eu de relations, et a amené la décou- verte d'animaux nouveaux ou rares qui sont déposés dans notre Musée d'Histoire naturelle. En allant de la Chine à Hanoï, où il s'était embarqué pour rentrer en France, le prince Henri d'Orléans avait descendu le fleuve Rouge et, mal- gré la rapidité avec laquelle il avait traversé le Tonkin, noire colonie l'avait intéressé; aussi y est-il revenu en 1892 dans le but patriotique d'étudier ses richesses naturelles et de faire une enquête sur sou avenir agricole et com- mercial. Cette enquête, il l'a faite avec succès, et il en a consigné le résul- tat dans un Volume instructif intitulé Autour du Tonkin. Dans ce second voyage, il a visité les riches gisements houillers de Hong-haï et de Kebao, et ses explorations de la vallée de la Rivière Noire, entre Cho-bo et Lai ( Il82 ) Cliaii, eldii Laos ont fourni, sur une région encore peu connue, des données géographiques et économiques intéressantes. Il en a rapporté de liches collections zoologiques (27I animaux), botani(|ues (2'i8 plantes), géolo- giques (3o échantillons de roches) et ethnographiques, qui sont dcj)Osées dans nos i\I usées. Enfin, en 1890, un troisième voyage, qui a été fécond en résultats d'une grande valeur gfographique, a été accompli par le prince Henri d'Orléans, toujours à travers le continent asiatique, des confins du Tonkin aux fron- tières de l'Inde anglaise ('). Ni l'àpreté des pays visités, ni la barbarie de leurs habitants, ni les difficidtés de lransj)ort cl de nourriture n'ont arrêté le vaillant explorateur qui, avec ses deux compagnons, M. Roux, chargé des levés topographiques, et M. Briffant, un vieux colon du Tonkin, a mené à bonne fin, grâce à son énergie calme et à une patience à toute épreuve, l'entreprise hardie qu'il avait formée d'explorer les régions in- connues situées entre notre colonie asiatique et les Indes. Partis le 27 février 1890 de Mong-tsé, ville du Yunnan qui est proche des frontières du Tonkin, ils marchèrent vers l'Ouest, pendant 400*"°, à travers un pays nouveau, presque impraticable, jusqu'à Notcha-Tiampi, ville située sur les bords du Mékong au point extrême Nord qu'ont atteint Doudart de Lagrée et Francis Garnier; remontant le cours encore inconnu de ce fleuve à travers le Yunnan, pendant 700*"", ils arrivèrent le 26 mai à Talifou, d'où ils se rendirent aux Indes par un rude et très pé- nible itinéraire de trois mois, d'Alantsé à Sadiya. Sur 3300*"° qu'ont par- courusjiles intrépides voyageurs, 2400 traversent des régions jusque-là inexplorées. Entre autres découvertes géographiques, il ressort de cette exploration que, contrairement aux idées reçues, la Salouen, qui coule parallèlement au Mékong dans une gorge voisine et également entaillée profondément dans le plateau, mais à une altitude inférieure de 3oo™, n'appartient pas au bassin de l'Iraouaddy et fait suite au Lou-lsé-Riang qui descend du Ti- bet. Elle nous a fait, en outre, connaître les limites du bassin des sources de l'Iraouaddv, dont les deux principales, le Télo et le Tourong, étaient inconnus même de nom. M. Roux, qui était chargé de la partie géographique, a fait beaucoup d'observations astronomiques et altimétriques; le prince Henri d'Orléans (') Nous ne parlons pas ici du voyage à travers Madagascar, accompli en 1894, qui, loul inléressanl qu'il soit, ne rentre pas dans les conditions du prix Tcliihalcheli. ( iiH3 ) a fait d'importantes collections d'Histoire naturelle et d'Ethnographie, a réuni 3i vocabulaires différents, a pris plus de looo photographies tant de paysages que de tvpes, auxquelles la nouveauté des populations traversées donne un réel intérêt. On voit, par ce résumé, que le prince Hexri d'Ohléaxs a accompli trois remarquables voyages, qui ont été féconds en résultats scientifiques de toutes sortes. Votre Commission a donc jugé que nul mieux que lui ne pou- vait recevoir le prix Tchihatchef. PRIX HOULLEVIGUE. (Commissaires : MM. J. Bertrand, Daubrée, Fizeau, Faye ; Berthelot, rapporteur.) M. JoANxis, Professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux, a débuté par des recherches remarquables sur la chaleur de formation des cyanures et des suU'ocyanures. Il s'est attaché depuis à l'élude difficile des métaux al- calins et de leurs alliages. Ses études sur les amraoniures alcalins ont été particulièrement remarquées. La Commission lui décerne le prix Houllevigue. PRIX CÂHOURS. (Commissaires : MM. Berthelot, Moissan, Schùtzeuberger, Troost; Friedel, rapporteur.) La Commission a partagé le prix Cahours, destiné à encourager et à aider dans leurs travaux déjeunes savants ayant déjà fait preuve de qua- lités sérieuses et promettant pour l'avenir, entre MM. Fueundleb, Lebead, Hébert et Varet. MM. Freundler, Lebeau et Varet ont déjà reçu, dans une des années précédentes, une partie du prix Cahours. Ils se trouvent dans la même situation, avec quelques travaux de plus, et continuent à mériter l'encouragement qui leur est donné. Aux termes du testament de notre regretté Confrère, le prix peut être donné plusieurs années de suite au même jeune savant. ( ii«4 ) M. Hébert, préparateur aux travaux pratiques de Chimie à la Faculté de Médecine, a fait porter ses recherches principalement sur la Physiologie végétale. Il a étudié les divers principes immédiats de la paille et a déduit de celte étude une méthode d'analyse qu'il a appliquée à suivre le déve- loppement des céréales et la formation du fumier. D'autres travaux ont porlé sur diverses graines oléagineuses exotiques et ont donné des résultats intéressants. La Commission a jugé que ces travaux méritaient d'être en- couragés. PRIX SÂINTOUR. (Commissaires : MM. T. Bertrand, Faye, Lœwy ; Milne-Edwards, Berthelol, rapporteurs.) M. Renaiti.t est l'auteur de nombreux et importants Mémoires de Paléon- tologie végétale, qui lui ont mérité l'honneur d'être classé, lors de la der- nière élection, sur la liste des candidats à une place dans la Section de Bo- tanique. Depuis lors, M. Renault a publié un important travail sur les Bactériacées fossiles, qu'il a trouvées en grand nombre et décrites, dans les terrains pri- maires, depuis le dévonien jusqu'au permien. (l'est principalement ce nou- veau et tout récent Mémoire que la Commission du prix Sainfour a voulu récompenser. M. GuNTz, professeur à la Faculté des Sciences de Nancy, a publié une série de recherches très intéressantes de Chimie minérale sur les fluorures, sur les métaux alcalins, sur les sous-sels d'argent, sur l'absorption de l'azote et de l'hvdrogène par le lithium. La Commissioji propose de lui décerner, celte année, le prix Sainlour, ainsi qu'à M. Renault, PRIX FONDÉ PAR M"" la. Marquise DE LAPLACE. Une Ordonnance royale a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par M™* la Marquise de Laplace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection com- plète des Ouvrages de Laplace, qui devra être décerné chaque année au premier élève sortant de l'Ecole Polytechnique. ( ii85 ) Le Président remet les cinq Volumes de la Mécanique céleste, V Exposition du système du monde et le Traité des Probabilités à M. de Nanteuil i>E I.A MoRviLLE, né Ic 12 mal 1876 à Cherbourg (Manche) et entré, en qualité d'Elève-Ingénieur, à l'Ecole nationale des Mines. PRIX FONDE PAR M. FEUX RIVOT. Conformément aux termes de la donation, le prix Félix Rivot est décerné à MM. DE Nanteuil de la Morville et Dutillecl, entrés les deux pre- miers en qualité d'Élèves-Ingénieurs à l'École nationale des Mines; et MM. Balling et Leroux, entrés les deux premiers au même titre à l'Ecole nationale des Ponts et Chaussées. PROGRAMME DES PRIX PROPOSÉS POUR LES kmm 1897, 1808, 1899, 1900 ET 1901. GEOMETRIE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHEMATIQUES. (Prix du Budget.) (Question proposée pour l'année 1898.) Des travaux récents ont montré l'importance que peut avoir, dans la théorie des équations différentielles et dans la théorie des fonctions, la considération de séries divergentes. ( ..86) L'Académie met au concours, poui- le grand prix des Sciences mathéma- tiques de i8g8, la question suivante : Chercher à étendre le rôle que peuvent jouer en Analyse les séries diver- gentes. Les Mémoires manuscrits destines au concours seront reçus au Secré- tariat de l'Institut avant le i"' octobre 1898; ils seront accompagnés d'un pli cacheté renferniant le nom et l'adi-esse de l'auteur. (]e pli ne sera ouvert que si le Mémoii'e auquel il appartient est couronné. PRIX BORDIN. (Question proposée pour l'année 1898.) L'Académie met au concours pour le prix Bordin, à décei'ner en 1898, question suivante : Étudier les questions relatives à la détermination, aux propriétés et aux applications des systèmes de coordonnées curvilignes orthogonales à n variables. Indiquer en particulier, d'une manière aussi précise que possible, le degré de généralité de ces systèmes. Le prix esl de trois mille francs. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être déposés au Secré- tariat (le l'Institut avant le i" octobre 1898; ils devront êl.-e accompa- gnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sei'a ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. PRIX FRANCOEUR. Ce prix annuel de mille francs, se.-a décerné à l'auteur de découvertes ou de travaux utiles au progrès des Sciences mathématiques pui-es et appli- quées. ( i'«7 ) PRIX PONCELET. Ce pnx annuel, d'une valeur de deux mille francs, est destiné à récom- penser l'Ouvrage le plus utile aux progrès des Sciences mathématiques pures ou appliquées, publié dans le cours des dix années qui auront pré- cédé le jugement de l'Académie. Le Général Poncelet, j)lein d'affection pour ses Confrères et de dévoue- ment aux progrès de la Science, désirait que son nom fût associé d'une manière durable aux travaux de l'Académie et aux encouragements par les- quels elle excite l'émulation des savants. M""* Poncelet, en fondant ce prix, s'est rendue l'interprète fidèle des sentiments et des volontés de l'illustre Géomètre. Une donation spéciale de IVI""* Poncelet permet à l'Académie d'ajouter au prix qu'elle a primitivement fondé un exemplaire des Œuvres complètes du Général Poncelet. MECANIQUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS, DESTINÉ A RÉCOMPENSER TOUT PROGRÈS OE NATURE A ACCROITRE l'eFFICACITÉ DE NOS FORCES NAVALES. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans la prochaine séance publique annuelle. Les Mémoires, plans et devis, manuscrits ou imprimés, doivent être adressés au Secrétariat de l'Institut avant le i*' juin de chaque année. C. R., iSyfi, 2« Semestre. (T. CXXIII, N° 35.) l55 ( ii88 ) PRIX MONTYON. V.Q prix annuel, d'iiiie valeur de sept cents francs, est fonde en faveur de celui qui, au jugemcnl de l'Académie des Sciences, s en sera rendu le [)lus digne, en inventant ou en perfectionnant des instruments utiles aux pro- grès de l'Agriculture, des Arts mécaniques ou des Sciences. PRIX PLUMEY. Ce prix, de deux mille cinq cents francs, est destiné à récompenser '( l'auteur du perfectionnement des machines à vapeur ou de toute » autre invention qui aura le ])lus contribué au progrès de la navigation à » vapeur ». Il sera décerné au travail le plus important qui lui sera sou- mis sur ces matières. PRIX FOURNEYRON. (Question proposée pour l'année 1897.) Une somme de cinq cents francs de rente sur l'Etat français a été léguée à l'Académie, pour la fondation d'un prix de Mécanique appliquée, à dé- cerner tous les deux ans, le fondateur laissant à l'Académie le soin d'en rédiger le programme. L'Académie rappelle qu'elle a mis au concours, pour sujet du prix l'our- ueyron à décerner en 1897, la question suivante : Donner la théorie du mouvement et discuter plus particulièrement les condi- tions de stabilité des appareils rélocipédiques (^bicycles, bicyclettes, etc.) en mouvement rectiligne ou curviligne sur un plan soit horizontal, soit incliné. f^es pièces de concours, manuscrites ou iniprinites, devront être dé- posées au Secrétariat de l'Institut avanlle 1^' juin ib le meilleur travail sur la Chimie. Ces deux prix seront, comme celui de 1) Physiologie, distribués lous les deux ans, à perpétuité, à dater de mon » décès, et seront aussi de dix mille francs chacun. Les étrangers pourront 'I concourir. Ces sommes rte seront pas partageables et seront données en '1 totalité aux auteurs qui en auront été Jugés dignes. Je provoque ainsi, .1 par la fondation assez importante de ces trois prix, en Europe et peut- » être ailleurs, une série continue de recherches sur les Sciences naturelles, I) qui sont la base la moins équivoque de tout savoir humain; et, en » même temps, je pense que le jugement et la distribution de ces récom- ') penses par l'Académie des Sciences de Paris sera un titre de j)lus, pour » ce corps illustre, au respect et à l'estime dont il jouit dans le monde » entier. Si ces prix ne sont pas obtenus par des Français, au moins ils » seront distribués par des Français, et par le premier corps savant de » France. » ( i'9^ ) L'Acarlémie décernera, dans sa séance publique de l'année 1897, trois prix de dix mil/e francs chixcnn aux Ouvrages ou iNIémoires qui auront le plus contribué aux progrès de la Physiologie, de la Physique et de la Chimie. (Voir pages 1 19!^ et 120 3.) STATISTIQUE. PRIX MONTYON. L'Académie annonce que, parmi les Ouvrages qui auront pour objet une ou plusieurs questions relatives à la Statistique de la France, celui qui, à son jugement, contiendra les recherches les plus utiles, sera couronné dans la prochaine séance publique. Elle considère comme admis à ce concours les Mémoires envoyés en manuscrit, et ceux qui, ayant été imprimés et publics, arrivent à sa connaissance. Le prix est de cinq cents francs. CHIMIE. PRIX JECKJER. Ce prix annuel, d'une valeur de dix mi/le francs de rente, est destiné à accélérer les progrès de la Chimie organique. L'Académie annonce qu'elle décernera tous les ans le prix Tecker, porté à la somme de dix mille francs, aux travaux qu'ellejugera les plus propres à hâter les progrès de la Chimie organique. ( i'9^ ) PRIX L. LA GAZE. Voir page 1 191. MINERALOGIE ET GEOLOGIE. GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. (Prix du Budget.) (Queslion proposée pour l'année 1897.) Eludes et expériences nouvelles sur les hautes l'e'gions des montagnes, no- tamment sur la Météorologie et sur les conditions de la vie. Le prix est de trois mille francs. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés devront être déposés au Secré- tariat de l'Institut avant le i*"" juin 1897. PRIX BORDIN. (Question proposée pour l'année 1897.) Études du fond des mers qui baignent les côtes de France, au point de vue physique, chimique et zoologique. Le prix est i\& trois mille francs. Les Mémoires manuscrits destinés à ce concours sorojiL reçus au Secré- tariat de l'Institut jusqu'au i*'" juin 1897; ils devront être accompagnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de rauleur. Ce pli ne sera ouvert que si le Alémoire auquel il appartient est couronné. ( '"94 ) PRIX VAILLANT. (Question proposée pour l'année 1898.) L'Académie ii déciilc que le j)ri\ (oiulé par M. le .Maréchal Vaiilaiil serait décerne tou^ les deux ans. Elle rappelle qu'elle a mis au concours, pour l'année 1898, la question suivante : Faire connaître et discuter les indications que fournit V étude microscopique des roches sédimentaires (^particulièrement des roches secondaires ou tertiaires) au point de vue de leur genèse et des modifications quelles ont subies depuis leur dépôt, dans leur structure et leur composition {les corps organisés com- pris). Le prix est de quatre mille francs. Les iMémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut juscju'au i*^'" juin de l'année 1898. PRIX DELESSE. jyjme yve £)elesse a fait don à l'Académie d'une somme de vingt mille francs, destinée par elle à la fondation d'un prix qui sera décerné tous les deux ans, s'il y a lieu, à l'auteur, français ou étranger, d'un travail concernant les Sciences géologiques, ou, à défaut, d'un travail concernant les Sciences minéralogiques. Le prix Delesse, dont la valeur est de quatorze cents francs, sera décerné dans la séance publique de l'année 1897. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin prochain. PRIX FONT AN NES. Ce prix sera décerné, tous les trois ans, à l'auteur de la meilleure publica- tion pa/éontologique. L'Académie décernera le prix Fontannes en 1 899. Le prix est de deux mille francs. (II95) Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le ["juin 189g. BOÏAIVIQUE / PRIX BARBIER. Ce prix annuel, d'une valeur de deux mille francs, est destiné à récom- penser « celui qui fera une découverte précieuse dans les Sciences chirur- » gicalc, médicale, pharmaceutique, et dans la Botanique ayant rapport à » l'art de guérir » . L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique. Voir page 1 198. PRIX DESMAZIERES. Ce prix annuel, d'une valeur de seize cents francs, sera décerné « à » l'auteur, français ou étranger, du meilleur ou du plus Utile écrit, publié M dans le courant de l'année précédente, sur tout ou partie de la Crypto- » gamie ». Conformément aux stipulations ci-dessus, l'Académie annonce qu'elle décernera le prix Desmazicres dans sa prochaine séance publique. PRIX MONTAGNE. Par testament en date du 1 1 octobre 1862, M. Jean-Franrois-Camille Montagne, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences la tota- lité de ses biens, à charge par elle de distribuer chaque année un ou deux prix, au choix de la Section de Botanique. L'Académie décernera, s'il y a lieu, dans sa séance publique de 1897, les prix Montagne, qui seront ou pourront être, l'un de mille francs, l'autre de cinq cents francs, aux auteurs de tra\ aux importants ayant pour objet C. R., i8(j6, 2» Semestre. (T. CXXUI, N" 25.) l5G ( "96 ) l'anatomic, la physiologie, le développement ou la description des Crypto- games inférieures (Thallophytes et Miiscinées), Les Mémoires, manuscrils ou imprimés, devront être déposés an Secré- tariat de l'Institut avant le i" juin; les concurrents devront être Fiançais ou naluralisés Français. PRIX DE LA FONS MELICOCQ. Ce prix sera décerné « tous les trois ans au meilleur Ouvrage de Botanique M sur le nord de la France, c'est-à-dire sur les déparlements du Nord, du » Pas-de-Calais, des Ardennes, de la Somme, de l'Oise et de r Aisne ». Ce prix, dont la valeur est de neuf cents francs , sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance annuelle de 1898, au meilleur Ouvrage, manuscrit ou imprimé, remplissant les conditions stipulées par le testateur. PRIX THORE. Ce prix annuel, d'une valeur de deux cents francs, sera décerné « à )< l'auteur du meilleur Mémoire sur les Cryptogames cellulaires d'Europe >' (Algues fluviatiles ou marines, !\Iousses, Lichens ou Champignons), ou sur ') les mœurs ou l'anatomie il'une espèce d'Insectes d'Europe ». Ce prix est attribué alternativement aux travaux sur les Cryptogames cellulaires d'Europe et aux recherches sur les mœurs ou l'anatomie d'un Insecte. (Voir ci-dessous.) ANATOMIE ET ZOOLOGIE. PRIX THORE. Voir ci-dessus. » ( "97 ) PRIX SAVIGNY, FONDÉ PAR M"« LETELLIER. « Voulant, dit la testatrice, perpétuer, autant qu'il est en mon pouvoir de le faire, le souvenir d'un martyr de la science et de l'honneur, je n lègue à l'Institut de France, Académie des Sciences, Section de Zooloiçie, » vingt mille francs, au nom de Marie-Jules-César Le Lorgne de Savigny, » ancien Membre de l'Institut d'Egypte et de l'Institut de France, pour » l'intérêt de cette somme de vingt mille francs être employé à aider les » jeunes zoologistes voyageurs qui ne recevront pas de subvention du » Gouvernement et qui s'occuperont plus spécialement des animaux sans » vertèbres de l'Egypte et de la Syrie. » Le prix est de neuf cent soixante-quinze francs. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être envoyés au Secré- tariat de l'Institut avant le i*'^juin 1897. PRIX DA GAMA MACHADO. L'Académie décernera, tous les trois ans, le prix da Gama Machado aux meilleurs Mémoires qu'elle aura reçus sur les parties colorées du svstème tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés. Le prix est de douze cents francs. Il sera décerné, s'il y a lieu, en 1897. ( >i98 ) MEDECINE ET CHIRURGIE. PRIX MONTYON. Conformément au testament de M. Auget de Montyon il sera décerné un ou plusieiu's prix aux auteurs des Ouvrages ou des découvertes qui se- ront jugés les plus utiles à Vart de guérir. L'Académie juge nécessaire de faire rcniarcpier que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions propres à perfectionner la Médecine ou la Chirurgie. Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Conformément à l'Ordonnance du 23 août 182g, outre les prix annoncés ci-dessus, il sera aussi décerné, s'il y a lieu, des prix aux meilleurs résultats des recherches entreprises sur des questions proposées par l'Académie, conformément aux vues du fondateur. Les Ouvrages ou Mémoires présentés au concours doivent être cnvovés au Secrétariat de l'Institut avant le i"^ juin de chaque année. PRIX BARBIER. Ce prix, d'une valeur de deux mille francs, sera décerné à « celui qui » fera une découverte précieuse dans les Sciences chirurgicale, médicale, » pharmaceutique, et dans la Botanique ayant rapport à l'art de guérir ». ( 1199 ) L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa séance publique de 1897. Voir page iigj. PRIX BRÉANT. M. Bréant a légué à l'Académie des Sciences une somme de cenl mille francs pour la fondation d'un prix à décerner « à celui qui aura trouvé 1) le moyen de guérir du choléra asiatique ou qui aura découvert les causes i> de ce terrible fléau « . Prévoyant que le prix de cent mille francs ne sera pas décerné tout de suite, le fondateur a voulu, jusqu'à ce que ce prix soit gagné, que Vintént du capital fût donné à la personne qui aiu'a fait avancer la Science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, ou enfin que ce prix pût être gagné par celui qui indiquera le moyen de guérir radicale- ment les dartres ou ce qui les occasionne. IjCS concurrents devront satisfaire aux conditions suivantes : 1° Pour remporter le prix de cent mille francs, il faudra : « Trouver une » médication qui guérisse le choléra asiatique clans r immense majorité des cas » ; Ou : « Indiquer d'une manière incontestable les causes du choléra asiatique, de I) façon qu'en amenant la suppression de ces causes on fasse cesser l' épidémie » ; Ou enfin : « Découvrir une prophylaxie certaine, et aussi évidente que l'est, )) par exemple, celle de la vaccine pour la variole » . 2" Pour obtenir Xa prix annuel représenté par l'intérêt du capital, il faudra, par des procédés rigoureux, avoir démontré dans l'atmosphère l'existence de matières pouvant jouer un rôle dans la production ou la propagation des maladies épidémiques. Dans le cas où les conditions précédentes n'auraient pas été remplies, le prix a^nue/ pourra, aux termes du testament, être accordé à celui qui aura trouvé le moyen de guérir radicalement les dartres, ou qui aura éclairé leur ctiologie. ( 1200 ) PRIX GODARD. M. le D"' Godard a If-gué à l'Académie des Sciences « le capital d'une rente de mille francs, trois pour cent. Ce prix annuel, d'une valeur de mille francs, sera donné au meilleur Mémoire sur l'anatomie, la physiologie et la pathologie des organes génito-iirinaires. Aucun sujet de prix ne sera proposé. « Dans le cas où, une année, le prix ne serait pas donné, il serait » ajouté au prix de l'année suivante. » PRIX SERRES. Ce prix triennal «. sur l'Embryologie générale appliquée autant que possible » à la Physiologie et à la Médecine » , sera dccorné en 1 899 au meilleur Ouvrage qu'elle aura reçu sur celte importante question. I^e prix est de sept mille cinq cents francs. Les Mémoires devront être déposés ati Secrétariat de l'Institut avant le i"juin 1899. PRIX CHAUSSIER. Ce prix sera décerné tous les quatre ans au meilleur Livre ou Mémoire qui aura paru pendant ce temps, et fait avancer la Médecine, soit sur la Médecine légale, soit sur la Médecine pratique. L'Académie décernera ce prix, de la valeur de dix mille francs, dans la séance annuelle de 1899, au meilleur Ouvrage paru dans les quatre an- nées qui auront précédé son jugement. Les Ouvrages ou Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i"juin 1899. PRIX PARRIN. Ce prix triennal est destiné à récompenser des recherches sur les sujet suivants : « 1° Sur les elfets curatifs du carbone sous ses diverses formes et plus { 120I ) » particulièrement sous la forme gazeuse ou gaz acide carbonique, dans » le choléra, les différentes formes de fièvre et autres maladies; » 2" Sur les effets de l'action volcanique dans la production de maladies 1) épidémiqucs dans le monde animal et le monde végétal, et dans celle des » ouragans et des perturbations atmosphériques anormales. » Le testateur stipule : « 1° Que les recherches devront être écrites en français, en allemand » on en italien ; » 2° Que l'auteur du meilleur travail publiera ses recherches à ses pro- » près frais et en présentera un exemplaire à l'Académie dans les trois » mois qui suivront l'attribution du prix; » 3" Chaque troisième et sixième année le prix sera décerné à un Ira- » vail relatif au premier desdits sujets, et chaque neuvième année à un » travail sur le dernier desdits sujets. » T/Académie devait décerner pour la première fois le prix Parkin dans la séance publique de l'année i8g3. Aucun Ouvrage n'ayant été présenté au concours, l'Académie a décidé de remettre l'attribution de ce prix à l'année 1897. T.e prix est de trois mille quatre cents francs. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Inslitut avant le i" juin 1897. PRIX BELLION, FONDÉ PAR M''« FOEHR. Ce prix annuel sera décerné aux savants « qui auront écrit des Ouvrages » ou fait des découvertes surtout profitables à la santé de l'homme ou à l'amè » lioration de V espèce humaine. » Le prix est de quatorze cents francs. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avani le i" juin de chaque année. ( 1202 ) PRIX MÈGE. Le D"" Jean-Baptisle Mège a légué à l'Académie « dix mille francs à donner " en prix à l'auteur qui aura continué et complété son essai sur les causes qui » ont retardé ou favorisé les progrés de la Médecine, depuis la plus haute anti- > quité Jusquà nos Jours. » L'Académie des Sciences pourra disposer en encouragement des inté- « rôts de cette somme jusqu'à ce qu'elle pense devoir décerner le prix. » L'Académie des Sciences décernera le prix Mège, s'il y a lieu, dans sa séance publique annuelle de 1897. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le 1*='' juin. PRIX DUSGATE. Ce prix sera décerné, s'il y a lieu, en 1900, à l'auteur du meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens de pré- venir les inhumations précipitées. PRIX LALLEMAND. Ce prix annuel, d'une valeur de dix-huit cents francs, est destiné à « ré- compenser ou encourager les travaux relatils au système nerveux, dans la plus large acception des mots ». Les travaux destinés au concours devront être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin de chaque année. PRIX DU BARON LARREY. Ce prix sera décerné annuellement à un médecin ou à un chirurgien lies armées de terre ou de mer pour le meilleur Ouvrage présenté à l'Aca- démie et traitani un sujet de Médecine, de Chirurgie ou d'Hygiène mili- laire. ( i2o3 ; Le prix est de mille francs. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Inslirut avant le 1*'' juin de chaque année. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON. I/Académie décernera annuellement un prix de la valeur de sept cent cinquante francs à l'Ouvrage, imprime ou manuscrit, qui lui paraîtra ré- pondre le mieux aux vues du fondateur. PRIX L. LA GAZE. Voir page 1 19T. PRIX POURAT. Question proposée pour l'année 1897.) Ij'Académie met au concours, pour l'année 1897, la question suivante : Produire des expériences nouvelles sur la détermination de la part qui revient aux oxydations dans l'énergie mise en jeu par les phénomènes physiologiques, chez les animaux . Le prix est de quatorze cents francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i*^ juin T897. C R., i8(-6, 2« Semestre (T. CXXUI. N' 25.) ' >') ( t204 ) PRIX POURAT. (Question proposée pour l'année 1898.) La question mise an concours pour le prix Pourat, en 1898, est la sui- A'ante : Innervation motrice de l'estomac. PRIX MARTIN-DAMOURETTE. Ce prix biennal, dont la valeur est de quatorze cents francs, sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique annuelle de 189-. Les Ouvrages ou Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jus- qu'au 1*"' juin 1897. PRIX PHILIPEAUX. Ce prix annuel de Physiologie expérimentale, de la valeur de /mit cent quatre-vingt-dix francs, sera décerné dans la prochaine séance publique. GEOGRAPHIE PHYSIQUE. PRIX GAY. (Question proposée pour l'année 1897.) Par un testament, en date du 3 novembre 1873, M. Claude Gay, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une rente perpé- tuelle de deujc mille cinq cents francs, ])oin' nu prix annuel de Géographie phvsique, conformément an programme donné par une Commission nom- mée à cet effet. ( I2o5 ) L'Académie rappelle qu'elle a proposé pour sujet du prix, qu'elle doil décerner dans sa séance publique de l'année 1897, la question suivante : Étudier la région tnédilerranéenne française au point de vue de la distri- bution géographique des végétaux. Examiner les relations qui existent entre la flore, le climat, la topographie et la géologie, V influence directe et indi- recte de l'homme sur la constitution de cette flore. Étudier T origine variée des végétaux qui peuplent la région, leurs migrations, leurs adaptations. Ce prix est de deux mille cinq cents francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'InstiLul jusqu'au i"juin 1897. PRIX GAY. (Question proposée pour l'année 1898.) La Commission chargée de proposer une question pour le prix Cay à décerner en 1898 a résolu de mettre au concours la suivante : Comparer la flore marine du golfe de Gascogne avec les flores des régions voisines et avec celle de la Méditerranée. — Examiner si la flore et la faune conduisent à des résultats semblables. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au 1" juin .898. PRIX GENERAUX. MEDAILLE ARAGO. L'Académie, dans sa séance du i4 novembre 1887, a décidé la fondation d'une médaille d'or à l'effigie d'Arago. Cette médaille sera décernée par l'Académie chaque fois qu'une décou- verte, un travail ou un service rendu à la Science lui paraîtront dignes de ce témoignage de haute estime. ( I2o6 ) PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES). Il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs qui auront trouvé les moyens de rendre un art ou un métier moins insalubre. Î/Acadcmie juge nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions cpii dimi- nueraient les dangers des diverses professions ou arts mécaniques. Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Les Ouvrages ou Mémoires présentés au concours doivent être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i*' juin de chaque année. PRIX CUVIER. Ce prix est décerné tous les trois ans à l'Ouvrage le plus remarquable, soit sur le règne animal, soit sur la Géologie. L'Académie annonce qu'elle décernera, s'il y a lieu, le prix Cuvier, dans sa séance publique annuelle de 1897, à l'Ouvrage qui remplira les condi- tions du concours, et qui aura paru depuis le i*' janvier 1891 jusqu'au i'^'' juin I 897. Le prix est de quinze cents francs. PRIX TRÉMONT. Ce prix, d'une valeur annuelle de onze cents francs, est destiné « à aider dans ses travaux tout savant, ingénieur, artiste ou mécanicien, auquel une assistance sera nécessaire pour atteindre un but utile et glorieux pour la France ». ( I207 ) Jj' Académie, dans sa séance publique annuelle, accordera la somme [)rovenant du legs Trémont, à titre d'encouragement, à tout savant, ingé- nieur, artiste ou mécanicien qui, se trouvant dans les conrlitions indiquées, aura présenté, dans le courant de l'année, une découverte ou. un perfec- tionnement paraissant répondre le mieux aux intentions du fondateur. PRIX GEGNER. Ce prix annuel de quatre mille francs est destiné « à soutenir un savant qui se sera signalé par des travaux sérieux, et qui dès lors pourra continuer plus fructueusement ses recherches en faveur des progrès des Sciences positives ». PRIX DELALANDE-GUÉRINEAU. Ce prix biennal, d'une valeur de mille francs, sera décerné en 1898 « au 1) voyageur français ou au savant qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de » services à la France ou à la Science » . Les pièces de concours devront être déposées au Secrétariat de l'Institut avant le i^'juin 1898. PRIX JEAN REYNAUD. M""* Veuve Jean Reynaud, « voulant honorer la mémoire de son mari et perpétuer son zèle pour tout ce qui touche aux gloires de la France », a fait donation à l'Institut de France d'une rente sur l'État français, de la somme de dix mille francs, destinée à fonder un prix annuel qui sera suc- cessivement décerné par les cinq Académies « au travail le plus méritant, relevant de chaque classe de l'Institut, qui se sera produit pendant une période de cinq ans » . (c Le prix J. Reynaud, dit la fondatrice, ira toujours à une œuvre origi- » nale, élevée et ayant un caractère d'invention et de nouveauté. I) Les Membres de l'Institut ne seront pas écartés du concours. » Le prix sera toujours décerné intégralement; dans le cas où aucun » Ouvrage ne semblerait digne de le mériter entièrement, sa valeur sera » délivrée à quelque grande infortune scientifique, littéraire ou artistique. » ( 1208 ) L'Académie des Sciences décernera le prix Jean Revnaud dans sa séance publique de l'année 1901. PRIX JEROME PONTI. Ce prix biennal, de la valeur de trois mille cinq cents Jiancs, sera accordé à l'auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le développement seront jugés importants pour la Science. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa séance publique de 1898. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i'^'^ juin 1898. PRIX PETIT D'ORMOY. L'Académie a décidé que, sur les fonds produits par le legs Petit d'Or- moy, elle décernera tous les deux ans un prix de dix mille francs pour les Sciences mathématiques pures ou appliquées, et un prix de dix mille francs pour les Sciences natuielK's. Les reliquats disponibles de la fondation pourront être employés par l'Académie en prix ou récompenses, suivant les décisions qui seront prises à ce sujet. L'Académie décernera le prix Petit d'Ormoy, s'il y a lieu, dans sa séance publique annuelle de 1897. PRIX LECONTE. Ce prix, d'une valeur de cinquante mille francs, doit être donné, en un seul prix, tous les trois ans, sans préférence de nationalité : 1° Aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathématiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle. Sciences médicales; 2° Aux auteurs d'apj)licalions nouvelles de ces sciences, applications qui devront donner des résultats de beaucoup supérieurs à ceux obtenus jusque-là. ( 1209 ) L'Académie décernera le prix Leconte, s'il y a lieu, dans sa séance annuelle de 1898. PRIX TCHIHATCHEF. M. Pierre de Tchihatchef a légué à l'Académie des Sciences la somme de cent mille francs . Dans son testament, M. de Tchihatchef stipule ce qui suit : « Les intérêts de cette somme sont destinés à offrir annuellement aux » naturalistes de toute nationalité qui se seront le plus distingués dans l'ex- .) ploration du continent asiatique (ou îles limitrophes), notamment des » régions les moins connues et, en conséquence, à l'exclusion des con- » trées suivantes : Indes britanniques, Sibérie proprement dite, Asie Mi- » ncureet Svrie, contrées déjà plus on moins explorées. » Les explorations devront avoir pour objet une branche quelconque » des Sciences naturelles, physiques ou mathématiques. )i Seront exclus les travaux ayant rapport aux autres sciences, telles » que : Archéologie, Histoire, Ethnographie, Philologie, etc. )> Lorsque l'Académie ne croira pas être dans le cas d'accorder une ré- 1) compense ou un encouragement, soit partiellement, soit intégralement » le montant ou le restant des intérêts annuels de la susdite somme seront I) ajoutés il ceux de l'année ou des années subséquentes jusqu'à l'époque » où l'Académie jugera convenable de disposer de ces intérêts, soit à titre n de récompense pour des travaux accomplis, soit pour en faciliter l'entre- )) prise ou la continuation. » Il est bien entendu que les travaux récompensés ou encouragés » devront être le fruit d'observations faites sur les lieux mêmes et non des ') œuvres de simple érudition. " L'Académie décernera le prix Tchihatchef. s'il y a lieu, dans la séance publique de l'année 1897. Le prix est de trois mille francs. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin de l'année 1897. ( I2IO ) PRIX GASTON PLANTÉ. Ce prix biennal sera attribué, d'après le jugement de l'Académie, à l'auteur français d'une découverte, d'une invention ou d'un travail im- portant dans le domaine de l'électricité. L'Académie décernera, s'il y a lieu, le prix Gaston Planté dans sa séance annuelle de 1897. Le prix est de trois mille francs . Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin 1897. PRIX HOULLEVIGUE. M. Stanislas HouUevigue a légué à l'Institut cinq mille francs de rentes 3 pour 100, à l'effet de fonder un prix annuel qui portera son nom et sera décerné à tour de rôle par l'Académie des Sciences et par l'Académie des Beaux-Arts. L'Académie des Sciences décernera le pri>t HouUevigue dans la séance publique annuelle de 1898. PRIX CAIiOURS. ?>T. Auguste Cahours a légué à l'Académie des Sciences la somme de cent mille francs. Conformément aux vœux du testateur, les intérêts de cette somme se- ront distribués chaque année, à litre d'encouragement, à des jeunes gens cpii se seront déjà fait connailro par (jucKpies li-avaux intéressants et plus particulièrement par des recherches sur la Chimie. Le prix est de trois mille francs. L'Académie des Sciences décernera le prix Cahours, s'il y a lieu, dans sa séance publique annuelle de 1897. ( I21I ) PRIX SAINTOUR. L'Académie décernera ce prix, de la valeur de trois mille francs, dans sa séance annuelle de 1897. PRIX RASTNER-BOURSAULT. Le prix, d'une valeur de deux mille francs, sera décerné, s'il y a lieu, en 1898, à l'auteur du meilleur travail sur les applications diverses de l'Électricité dans les Arts, l'Industrie et le Commerce. PRIX ESTRADE-DELCROS. M. Estrade-Delcros, par son testament en date du 8 février 1876, a légué toute sa fortune à l'Institut. Le montant de ce legs devra être par- tagé, par portions égales, entre les cinq classes de l'Institut, pour servir à décerner, tous les cinq ans, un prix sur le sujet que choisira chaque Académie. Ce prix, de la valeur de huit mille francs, sera décerné par l'Académie des Sciences, pour la première fois, dans sa séance publique de 1898. PRIX JE AN- JACQUES BERGER. Le prix Jean-Jacques Berger, delavaleurde douze mille francs, à décerner successivement par les cinq Académies à l'OEuvre la plus méritante con- cernant la Ville de Paris, sera attribué, par l'Académie des Sciences, pour la première fois, en 1899. PRIX FONDÉ PAR M'"* la Marquise DE LAPLACE. Ce prix, qui consiste dans la collection complète des Ouvrages de Laplace, est décerné, chaque année, au premier élève sortant de l'École Polytechnique. C K., 189G, a- Semestre. (T. CXXIll, iN° 25 ) l58 ( I2I2 ) PRIX FONDE PAR M. FELIX RIVOT. Ce prix, qui est annuel et dont la valeur est de deux mille cinq cents francs, sera partagé entre les quatre élèves sortant chaque année de l'Ecole Polytechnique avec les n'" 1 et 2 dans les corps des Mines et des Ponts et Chaussées. I ( I2l3 ) CONDITIONS COMMUNES A TOUS LES CONCOURS. Les concurrents sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des Ouvrages envoyés aux concours; les auteurs auront la liberté d'en faire prendre des copies au Secrétariat de l'Institut. Par une mesure générale prise en 1863, l'Académie a décidé que la clôture des concours pour les prix qu'elle propose aurait lieu à la même époque de l'année, et le terme a été fixé au premier jui.v. Les concurrents doivent indiquer, par une analyse succincte, la partie de leur travail où se trouve exprimée la découverte sur laquelle ils appellent le jugement de l'Académie. Nul n'est autorisé à prendre le titre de Lauréat de l'Académie, s'il n'a été jugé digne de recevoir un Prix. Les personnes qui ont obtenu des ré- compenses, des encouragements ou des mentions, n'ont pas droit à ce titre. LECTURES. M. M. Bertiiei.ot, Secrétaire perpétuel, lit une Notice historique sur Ernest-Fhaxçois Mallaru, Membre de l'Institut. J. B. et M. B. ( I2'/l ) TABLEAUX DES PRIX DÉCERNÉS ET DES PRIX PROPOSÉS DANS LA SÉANCE DU LUNDI :i DÉCEMBRE 1896. TABLEAU DES PRIX DECEllIVES. ANNÉE 1896. Grand prix des Sciences mathématiques. — Le prix est décerné à M. Edmond Maillet, auteur du Mémoire n" 2 1 107 Pnix BoRDiN. — Le prix est décerné à I\L Jacques Hadamard, auteur du Mé- moire n° 2 1109 GÉOMÉTRIE. Prix Francœur. — Le prix est décerné à M. yl. Valson 1107 Prix Poncelet. — Le prix est décerné à M . Painlevé ma mécaniquk. Prix extraordinaire de six mille francs. — Un prix de quinze cents francs est dé- cerné à M. /iau/e. Un prix de mille francs à M. Darrieus. Un prix de mille francs à M. Schwerer. Des encouragements sont accordés à MJL lilot, Monaque, Alorache, Paqué, Terrier et de Winssay 1 1 13 Prix Montyon. — Le prix est décerné à AL Henry Parenty 1 1 1 5 Pnix Plumey. — Le prix p«t décerné à M . Marbec 1 r 1 7 ASTnOKO.MIE. Prix Lalande. — Le prix est décerné à M . Pierre Puiseux 1 1 1 S Prix Damoiseau. — Le prix n'est pas dé- cerné celte année. La même question est remise à 1897 1 1 19 Prix Valz. — Le prix est décerné à .M. lios- sert II 19 Prix Janssen. — Le prix est décerné à M . Deslandres 1 1 ao STATISTIQUE. Prix Montyon. — Le prix est attribué : 1° au Comité d'assurances à primesfixes sur ta vie; 2" à M. le l)' Huguet. Une mention très honorable est attribuée à M'"' Prgard, et une mention honorable à M. G. Baudran 1 152 CHIMIE. Prix Jecker. — Le prix est partagé entre MM. Matignon, Auger, Bouveautt et Genvresse 1 127 MINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE. Prix Vaillant. — (Question proposée en 1894 et remise au concours de 1896). Le prix est décerné à M. A. Guye ii3i Prix Vaillant. — ( Question proposée pour 189(1). Le prix est décerné ii ^l. Charles Lallemand ii34 Prix Eoxïaxnes. — Le prix est décerné à M. Douvillé 1 137 BOTANIQUE. Prix Desmazières. — Le prix est décerné i M . Em . [iescherelle 11 89 ( I2l5 ) Prix Montagne. — Un encouragement de douze cents francs est accordé à M. F/a- gey ii/io ANATOMIE ET ZOOLOGIE. Prix Tiiore. — Le prix est décerné à M. Cl>. Janet 1 1 ,', a Prix Savigny. — La Commission a décidé qu'il n'y avait pas lieu cette année de dé- cerner le prix II ',3 MÉDECIME ET CHIRURGIE. Prix Montyon. — Deux prix sont décernés : à MM. Sigismond Las/coivs/à et Legrain. Un troisième prix est partagé entre MM. Jmbert et Bertin-Sans d'une part, et MM. Oudin et Barthélémy de l'autre. Trois mentions sont attribuées A MM. Comby, Brocq et Jacquet, Broca et Maubrac. Une citation est accordée à MM. Dignat, Viry et Gils ii^S Prix Barbier. — Le prix est partagé entre MM. les D" Bertrand et Fontan, et M. le D'Baynaud. Une mention très honorable est attribuée à M. le D' Moreigne 1 148 Prix Bréant. — Le prix est décerné à M. Bénon, et à MM. Netter et Thoinot.. 1149 Prix Godard. — Le prix est décerné à M. le D' Max Melchior, de Copenbague. Une mention très honorable est attribuée à M. le D' Paul Delbel ii5o Prix Serres. — Le prix est partagé entre M. Mathias Duval et M. Giard. Une mention est attribuée à M. Laguesse ii5i Prix Bellion. — Le prix est décerné à M. le D' de Brun. Une mention honorable est attribuée à M. Bodin i l'ig Prix Mége. — Le prix est décerné à M. Mau- claire 1161 Prix Lallemand. — Le prix est décerné à M. Raphaël Dubois 1161 Prix du baron Larrey. — Le prix est dé- cerné à M. le D' Edmond Delorme ... .1 iHj PHYSIOLOGIE. Prix Montyon ( Physiologie expérimentale). Le prix est décerné à M. Contcjean. Une mention honorable est attribuée à M. l'agés II G3 Prix Pourat. — Le prix est décerné à M. le D' Joachimsthal (de Berlin) 1 168 Prix Philipeaux (Physiologie expérimen- tale). — Le prix est décerné à M. Tissot. 1170 GEOGRAPHIE PHYSIQUE. Prix Gay. — Le prix est décerné à M. André Delebecque 1172 PRIX GÉNÉRAUX. Prix Montyon (Arts insalubres). — Le prix est décerné à M. ÉmUe Cacheux.. . 1174 Prix Trémont. — Le prix est décerné à M. Frémont 1176 Prix Gegner. — Le prix est décerné à M. Paul Serret 11 76 Prix Delalande-Guérineau. — Le prix est décerné au commandant Toulée 1176 Prix Jean Reynaud. — Le prix est décerné à M. Henri Poincaré, Membre de l'Aca- démie des Sciences 1177 Prix Jérôme Ponti. — Le prix est décerné à MM. Benoit, Chapuis et Guillaume.. . 1178 Prix Leconte (Arrérages). — Le prix est décerné à MM. /. Boussel et Hcnneguy . 11 ;8 Prix ToHiHATcnEF. — Le prix est décerné au prince Henri d'Orléans n8i Prix Houllevigue. — Le prix est décerné à M. Joannis 1 183 Prix Cahours. — Le prix est partagé entre MM. Freundler, Lebeau, Hébert et Varet. 1 183 Prix Saintour. — Le prix est partagé entre MM, Guntz et Benault 1184 Prix Larlace. — Le prix est décerné à M. de Nanteuil de la Morville 1 184 Prix Kivot. — Le prix est décerné à MM. de Nanteuil de la Morville, Dutilleul, Bal- ling et Leroux 1 185 ( 12l6 ) PRIX PROPOSÉS pniir les années \'^[)'], i^oS, 1899, 1900 et 1901. geometrie. 1898. Grand prix des Sciences mathéma- tiques. — Chercher à étendre le riMe que peuvent jouer en Analyse les séries diver- gentes iiS'i 1898. Prix Bordin. — Étudier les questions relatives ;\ la détermination, aux propriétés et aux applications des systèmes de coor- données curvilignes orthogonales à n va- riables; indiquer en particulier, d'une ma- nière aussi précise que possible, le degré de généralité de ces systèmes 1186 1897. Prix Krancœur 1186 1897. Prix Poncelet 1187 MÉCANIQUE. 1897. Prix extraordinaire de six mille FRANCS. — Destine à récompenser tout pro- grès de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales 1187 1897. Prix Montyon 1188 1897. Prix Plumey nSS 1897. Prix Kourxevrox. — Donner la théorie du mouvement et discuter plus particulièrement les conditions de stabi- lité des appareils vélocipédiques (bi- cycles, bicyclettes, etc.) en mouvement rectiligne ou curviligne sur un plan soit horizontal, soit incliné 1 188 1899. Prix Fourneyron.— Perfectionner en quelque point la lliéorie des trompes. Con- firmer les résultats obtenus par l'expé- rience 89 astronomie. 1897. Prix Lalandk 1189 1897. Prix Damoiseaiï. — Question de 1896, remise au concours de 1897 • *^" demande de relier les unes aux autres, par la théorie des perturbations, les différentes appari- tions de la comète de Halley, en remon- tant jusqu'à celle de Toscanelli en 1 '|.'>ar une équation algébrique (2) F(5, Xj) = o. » Bruns montre d'abord que la recherche des intégrales algébriques du système (i) ^^ ramène à celle des intégrales de la forme r ( 1225 ) OÙ 1^ et '\i' sont deux polynômes entiers par rapport aux y dont les coeffi- cients sont rationnels par rapport aux œ et à s. On peut toujours supposer (et cela bien que nous ne supposions pas les fonctions A, homogènes) que i ne contient que des termes d'ordre pair par rapport aux y, ou seulement des termes d'ordre impair. » Cela posé, Bruns montre que, si •% est l'ensemble des termes de t]/ dont le degré est le plus élevé par rapport aux j, on a identiquement OÙ (0 = y co,j, est un ])olynome homogène du premier degré par rapport aux y dont les coefficients sont rationnels en œ et s. )) iM. Bruns cherche à démontrer que ('i) 2'"'^^' est une différentielle exacte. » Dans le cas où les coefficients de ^}^„ sont rationnels en x et indépen- dants de s, la démonstration ne laisse rien à désirer. » Mais il n'en est pas de même s'ils dépendent de s. Le raisonnement de Bruns (loc. cil., p. 3^ et suiv.) soulève des objections. Il fait d'abord v, = y., = ... =^v„ = o; le polynôme i(, se réduit à un polynôme iJ/qo, ne dépendant que dey, ely^; écartant par un artifice parfaitement légitime le cas où (J/^o serait identi- quement nul, il écrit )- Il pose ./f+f-.7r'72+ •.. -t-cyj?. c„o désigne par W le produit des diverses valeurs de >\i' correspondant aux diverses racines de l'équation (2) en s, par II le dénominateur commun des coefficients de W, de telle façon que II y soit un polynôme entier en ic et en y. Il montre que r/ll'l- flWH- _ •^ * (h'i ' - djc, » De cette équation il veut conclure (p. 38) que JiW = {y,y,- y, x,y^. C'ejl làquela démonstration est en défaut. Cela serait vrai si Ajo, et par con- ( 1226 ) séqueiit H^", clait homogène en .r, et en x.^; mais il n'en est pas ainsi. Bruns suppose, il est vrai, qnc les A, et F sont homogènes en a; et 5; cela lui permet lic supposer que i}*,, est homogène en a:,, x.,, . . ., x,,. Mais alors, (j/pj est homogène en a;,, x^, . . ., x„ et non pas en x, et x., seulement. Pour le rendre homogène en x, et a^a, il faudrait non seulement annuler^.,, Xi> • • •»}'«' rnsis encore x.^, a*.,, .. .,x„; mais alors la relation d'intcgrabililé cl.r, clx. ne serait plus démontrée qu'en supposant ces n — 2 variables nulles. » Au reste, il est aisé de former un exemple oîi le théorème de Bruns est en défaut. Supposons que l'équation (2) s'écrive S' = x] + xl — x'i. Considérons le polynôme {x,y., - x.,y,y - (a-, r, - x,y,Y - {x._y., - a-., j,)-, qui salisf\\it à l'identité (3); il se décomposera en deux facteurs, (•^. 72- 7,^0) (^' --^1) + {■^■i^z-^ oc,s){x,y^- y,x^) et x\{x\ — xl) Fn v^ij'j JKi^s)' Chacun de ces facteurs satisfera à l'identité (3) sans que l'expression (4) soit une différentielle exacte. » Il importe donc de rechercher les cas d'exception. Supposons d'abord n = 2 et regardons x^ et x.;^ comme les coordonnées d'un point mobile (hïns un plan y, et y^ comme les composantes de sa vitesse. Alors l'équa- tion tj; = G représentera un système de droites dans un pian. Ces droites auront une enveloppe que j'appellerai E. » D'un point du plan, on pourra mener à cette enveloppe plusieurs tan- gentes et le rapport y' — ^ représentera le coefficient angulaire d'une de ces tangentes. Considérons maintenant le polynôme '|„ ; s'il ne dépend pas de s, on retombera sur le cas où le théorème de Bruns s'applique; s'il dépend de 5, on pourra trouver une quantité c telle que 1° 1 est rationne! en X Gis; 1° c est rationnel en x^, a., et y' , y' représentant le coefficient angulaire d'une des tangentes menées à E par le point a*,, a"„; 3" les coef- ficients de (]/„ sont rationnels en x al r;; 4° aux diverses valeurs de n corres- |iondenl autant de polynômes (j/g différents. M Faisons décrire au point a;, , x^ un contour fermé imaginaire très petit, (juelconque ; il pourra arriver que deux ou plusieurs valeurs de c, ou que ( 1227 ) deux ou plusieurs valeurs de y' s'échangent entre elles; c'est la façon dont se fait cet échange qu'il s'agit de discuter. )) Pour que des valeurs de a s'échangent, il faut que des valeurs dey' s'échangent et pour que des valeurs de y s'échangent, il faut cjue le point X,, X., tourne autour de la courbe E ou autour d'une tangente singulière \\ E; je veux dire une tangente d'inflexion ou une tangente en un point sin- gulier. Nous restons donc en présence de deux hypothèses : » 1° Le lieu des points où l'équalion en o (et par conséquent l'équation en s) a des racines égales comprend E; » 2" Le lieu ne comprend pas E, mais comprend une tangente singulière à E. » Cette deuxième hypothèse doit être rejetée; c'est ce que montre la discussion de la façon dont s'échangent les diverses valeurs de y' , de c et de s quand le point x^, Xn tourne, dans le voisinage du point de contact, autour d'une tangente singulière à E, ou d'une des branches de courl>e qui la touchent. » Ainsi E devra faire partie du lieu des points où l'équation (2) a des racines multiples. » Soit maintenant n = 3 et supposons que x^, x.^, ajj soient les coor- données d'un point mobile dans l'espace, y,, j'o et y, les composantes de sa vitesse. L'équation ^^=^ o est alors celle d'un complexe de droites. » Si le polynôme i, est exceptionnel, c'est-à-dire si ses coefficients ne sont pas rationnels en x et s'il fait exception au théorème de Bruns, toutes les droites du complexe devront être tangentes à la surface, lieu des points où l'équation (2) a des racines égales. » Supposons enfin n cjueiconcpie. Écrivons que l'équation en 5(2) a des racines égales; nous obtiendrons une équation $(0;,, .r,,. ..,x„) = o, qui pourra n'être pas irréductible, mais se décompose en plusieurs autres , (:r,) = o, 'l'o (^,) = 0, . . . , 'l\{Xi) = o. Considérons l'une de ces équations A\{x^,x.,,...,Xn) = 0, et formons l'équation en l, *A(a7, + 7, t, x.^ + y.^t,..., a-„ -H V„ 1)^0. ( 1228 ) Exprimons ([uc cette équation en t a deux racines égales, nous obtiendrons une rolalion f>A (>»-,. .v,) = o. )) Il pourra se faire que 0/, se décompose en plusieurs fadeurs eiiliers cil V,, rationnels en Xi et en s. S'il en est ainsi, chacun de ces facteurs sera un polvuome •];„ exceptionnel. » A chaque équation en s ne pourra donc correspondre qu'un nombre fini de polynômes i, exceptionnels et irréductibles. » Clos polynômes exceptionnels n'existent pas toujours, car ti/, peut ne pas cire décomposahle en facteurs. 1. Qn'arrive-t-il en particulier clans le cas du problème des trois corps? » On peut former trois polynômes 0; l'un d'eux est -h [{x. - x,){y, - j,) - {x, - ^■o)0': - Vs)]* -h {{x., — .r„)(j, —y,)- (*■, - >r, )(.>', - Je)]'- » Chacun d'eux se décompose en deux facteurs; il y a donc des poly- nômes J/fl exceptionnels, mais ces polynômes sont imaginaires. Or on peut toujours supposer, sans restreindre la généralité, que l'intégrale j7 est réelle. » Le résultat de JNI. Bruns se trouve donc confirmé; je suis heureux d'avoir pu compléter son élégante analyse sur un point de détail, m ANATOMIE GÉNÉRALE. — Une théorie nouvelle sur la cicatrisation et le rôle de l'épithélium antérieur de la cornée dans la guérison des plaies de celte mem- brane; par M. L. Ra.wier. « Dans une Communication antérieure ('), m'appuyant sur les phéno- mènes que j'avais observés dans l'endothclium du péritoine, j'avais été conduit à formuler une ihcorie nou\eile sui" la cicatrisation. Celte théorie a guidé quelques histologistes dans leurs recherches sur l'infiammation, (') De l'endotiiéliuni du péritoine et des modifications f/u' il subit dans l'injlam- niatioii expérimentale; comment il faut comprendre la guérison des plaies par réunion immédiate {Comptes rendus, t. CXII, p. 842; 1891). ( '^39 ) considérée d'une manière générale, et sur l'adhésion des séreuses; je citerai entre autres MM. Letidle et Cornil. Elle n'a pas toujours élé bien com- prise, c'est ce qui m'engage à la formuler de nouveau. Ce qui cnracLérise surtout celle théorie, c'est qu'elle fait concevoir la réunion des plaies, sans qu'il soit nécessaire de faii-e intervenir aucune multiplication cellu- laire, l'hypertrophie, l'extension et le déplacement des cellules préexis- tantes suffisant à assurer la formation d'une cicatrice. Je ne veux pas dire par là que l'on ne puisse observer dans les plaies les phénomènes de la multiplication cellulaire. Ce serait aller contre l'évidence même. Je veux seulement soutenir que cette multiplication, quand elle se produit, n'est point indispensable, ou plutôt qu'elle n'a qu'une valeur secondaire. » Lorsque, après avoir couj^é un nerf, j'en suis pas à pas la régénération, j'observe que les cylindres-axes du segment central bourgeonnent et végè- tent, jusqu'à reconstituer dans son entier le nerf dont le segment |)érij>!ij- rique a d'abord dégénéré sous l'influence de la section. Dans la forma- tion de cette immense cicatrice, il n'y a pas essentiellement de mullij)lication cellulaire. Le cylindre-axe n'est, en effet, cjue l'un des prolongements d'une cellule nerveuse multipolaire située dans les centres nerveux, et la formation de nouveaux segments inlerannulaires, c{ui constituent autant de cellules, n'est qu'un phénomène accessoire. » On le voit par cet exemple, j'étais bien préparé par mes travau\- antérieurs à entreprendre, avec quelque espérance de succès, des re- cherches sur la cicatrisation. J'ai commencé ces recherches il y a plus d'une année. » La cornée transparente de l'œil est un achnirable organe |)our les recherches histologiques. On y a fait des découvertes de premier ordre et d'une portée très générale. Certaines de ces découvertes ont été faites sans qu'il ait été nécessaire de soumettre la membrane à l'action d'aucun réactif. J'en rappellerai deux pour appuyer mon dire : celle de la migra- lion des cellules lymphatiques (Recklinghausen), celle des neifs intra- épithéliaux (Hoyer). La cornée a, comme on le sait, une constitution fort simple. 11 y a lieu d'v distinguer répitliélium antérieur, une lame conjonc- tive dépourvue de vaisseaux et en arrière une seule rangre de cellides endothéliales reposant sur une membrane vitrée, la membrane de ])es- cemet. I^'épithélium antérieur est formé de plusieurs couches de cellules épilhéliales : les profondes sont cylindriques, les moyennes cubiques, les superficielles aplaties. Parmi les profondes on en observe toujoiu's quehpics- uncs qui diffèrent de leurs voisines par certains caractères; elles secol<;rent ( I23o ) plus vivement par le carmin, l'hématoxyline et la plupartdes autres réactifs colorants; elles sont minces, comme comprimées. Ce sont les cellules à pied (les auteurs allemands. Cette dénomination n'est pas très bonne, mais elle a été acceptée et je la conserve. Les cellules à pied ne constituent pas une espèce distincte. Plus molles et plus chargées de matériaux nu- tritifs que celles qui les entourent, parce qu'elles sont en évolution for- malives, elles se sont laissé comprimer |)ar elles; c'est pour cela qu'elles sont plus minces. La connaissance et l'observation de ces cellules est in- dispinsablc pour comprendre ce que je vais dire maintenant du rôle de l'épithélium antérieur de la cornée dans la cicatrisation de cette membrane. » J'ai expérimenté chez le lapin. Pour inciser la cornée je me suis servi tantôt d'un couteau à cataracte, tantôt d'un couteau à lame cachée, comme celui que j'avais fait construire jadis pour faire des incisions circulaires de la cornée dans le but d'y suivre le trajet des nerfs ('). » C'est un phénomène très merveilleux, et dont seront surpris tous ceux qui répéteront ces expériences, que la rapidité avec laquelle se guérit une coupure de la cornée. Vingt-quatre heures après l'incision, il s'est formé sur la surface de section un nouveau revêtement épilhélial et la membrane n'a rien perdu de sa transparence. Après avoir constaté ce fait remarquable, j'ai fait à son sujet des recherches bibliographiques. L'expérience avait été déjà faite par le professeur von Wyss (-), de Zurich. Avant de lire son Mémoire, j'avais une opinion sur la cause du phénomène. Cette opinion diffère complètement de la sienne. Von Wyss admet que les cellules épi- théliales qui remplissent la solution de continuité résultent de la proliféra- tion des cellules anciennes. Je soutiens au contraire cprclles proviennent du glissement des cellules épitliéliales préexistantes et de leur effondrement successif dans la solution de continuité. C'est là une conception si nou- velle, c'est-à-dire à laquelle on est si peu préparé, que je dois l'étayer soli- dement par (les faits. Ces faits sont faciles à recueillir. Des expériences fort simples peuvent les produire. Je les dégagerai de tout ce qui me paraît accessoire, afin d'en faire mieux saisir la signification. » Ces expériences consistent à pratiquer sur la cornée d'un lapin vivant des incisions plus ou moins profondes, plus ou moins nombreuses, plus ou moins rajiprochées et d'attendre j)lus ou moins longtemps avant de sacii- fier l'animal pour examiner les cicatrice^, ("et eramen est fait sur des ( ' ) Leçon sur la cornée, p. 898 ; 1 88 1 . ( = ) Arch. de Virclww, t. LXIX. p. 2^; 1877. ( i2'3i ) coupes perpendiculaires à l'incision, faites après durcissement dans la liqueur osmochromoacétique de Flamming et coloration, soit par l'iicma- toxyline, soit par le picrocarmin. » Vingt-quatre heures après que l'on a pi-atiqué une incision passant par l'axe de la cornée et comprenant à peu près le quart de l'épaisseur de la membrane, on constate que les deux lèvres de l'incision sont écar- tées et que la petite plaie, qui affecte la forme d'un coin, est eutièrement remplie de cellules éjuthéliales. Ces cellules sont soudées les unes aux autres, et celles d'entre elles qui reposent sur les lèvres de la plaie sont également soudées aux lames cornéennes ou, plutôt, à !a secliou de ces lames. Si l'incision a été plus profonde ; si, par exemple, elle a compris le tiers ou la moitié de l'épaisseur de la cornée, la solution de continuité n'est pas eutièrement comblée. La petite plaie est bien tapissée de cellules épi- théliales dans toute son étendue, mais il reste à son niveau un léger vallon. Dans l'un et l'autre cas, les phénomènes que je vais décrire maiutenant sont à peu près les mêmes; ils sont cependant un peu plus accusés dans Je second. » L'ancien revêtement épithélial de la membrane de chaque cùlé des lèvres de la plaie, bien loin de montrer les signes d'une suractivité nutri- tive ou formative, comme ou avait le droit de s'y attendre d'après les théories régnantes sur l'irritalion inflammatoire, est, au contraire, singu- lièrement atténué. Il est diminué de hauteur; au lieu de /!jO à 5o [j., qui est sa hauteur normale, il ne mesure plus que 20 à aS ;y.. Sa structure aussi est modifiée; la couche moyenne des cellules cubiques a disparu en partie ou en totalité et les cellules cylindiiques proibndes se sont élargies et ont perdu de leur hauteur. On ne voit plus parmi elles de cellules à pied. A partir du bord de la j)laie, ces modifications, très accusées d'abord, s'af- faiblissent peu à peu. On en retrouve souvent des vestiges à plus de i""". Je crois qu'elles se poursuivent plus loin encore. Elles ne sont point du tout de nature irritatives. J'estimai de suite qu'elles étaient d'ordre méca- nique, et voici l'explication qui me vint naturellement à l'esprit. Les cel- lules profondes de l'épitliélium cornéen sont, à l'état de tension, comme des billes molles et élastiques comprimées dans un sac. Si Ion fend en un point la paroi du sac, les billes s'en échapperont, cela est évident. )) Pour vériiîer cette hypothèse, j'ai fait deux sortes d'expériences. Les premières ont consisté à examiner les plaies de la cornée, de suite après l'incision et au bout de quelques heures. De suite après, la section de C. R., i8) Au fond de la plaie delà cornée, au bout de vingt-quatre heures, il y a des cellules qui ont deux ou un nombre plus considérable de noyaux : j'en ai vu jusqu'à six ; mais de vraies divisions cellulaires je n'eu ai pas ob- servées. Du reste, il y en aurait quelques-unes que cela n'enlèverait rien à la valeur des faits que je viens de signaler. » J'ai laissé de côté avec intention tout ce qui est relatif aux plaies pé- nétrantes de la cornée. Je n'ai pas parlé non plus des modifications de la lame conjonctive qui surviennent à la suite des incisions superficielles de la membrane. Cela m'aurait entraîne bien au delà des limites (pii me sont imposées. » ( i'^34 ) PATHOLOGIE. — NouveUe Note sur l'application de la radioscopie au diagnostic des maladies du thorax; par M. Gii. Bouciiakd. " Depuis mes dernières Commiinications sur ce siijel ( '), j'ai eu l'occa- sion (le Aérifier, hion des fois, la concordance qui existe dans l'exploration des maladies du thorax entre les données que fournit la percussion et celles q;ic donne la radioscopie, l'ombre portée sur l'écran |)ho-.phorescent marquant en teintes sombres les réj^ions où l'on conslale la nialitc. l'iu- sieurs fois, la radioscopie a révélé ce que les autres moyens de rex|)lo- ration physique avaient laissé inaperçu, ce que même ils ne révélaient pas après un nouvel examen. » H m'est arrivé, en examinant à l'aide des rayons Runtgcu un thorax suspect, de découvrir vers l'une des bases une teinte un peu obscure et inégalement obscure : l'oreille, appliquée sur la zone ainsi signalée à l'at- tention, constatait l'existence de frottements. » Un malade m'est piésenté sans renseignements, sans que je puisse le voir dans l'obscurité de la chambre noire. Un côté du thorax est brillant; l'autre côté, le gauche, est ombré dans toute la hauteur, .le conclus qu'il s'agit soit d'un épanchement pleurélique, soit d'une infiltration tubercu- leuse de tout le poumon gauche. La remarque que le médiastin n'est pas dévié à droite me fait repousser l'iiiée de pleurésie. Les autres modes de l'exploration confirment le diagnostic d'infiltration tuberculeuse de tout le poumon gauche. » J'ai moMtré également, avec une neltelé parfaite, la tumeur que for- mail, à droite de la colonne, chez une petite fille, la masse d'une adéno- pathie trachéo-bronchique. » Un malade, qui venait d'èlr»; admis à l'iiùpital cl (pii n'avait encore été soumis qu'à un examen sommaire, m'est amené parce qu'il présente des battements à droite du sternum et parce que, au cas où il s'agirait d'un anévrisme de l'aorte, on est curieux de savoir ce que donnerait la radio- scopie. Je constate, dans la portion droite du thorax, en conliuiiilc avec l'ombre du sternum, une zone sombre, anomale. Mais, en même temps, je reconnais l'absence, à gauche, de l'ombre du cœur. Je conclus non à un anévrisme de l'aorte, mais à une eclopie du cœur qui, ne se trouvant ( ') Comptes rendus, t. CXXIII, 7 el 14 décembre 189G. ( I-.35 ) pas à gauche, doit ballre à droite. La palpation, la percussion, l'ausciiUa- tion confirment ce diagnostic séance tenante. » Sur un autre makule chez lequel, par les procédés accoutumes, j'avais diagnostiqué un aiiévrisme de la crosse de l'aorte, l'éci-an phosphorescent m'a montré la tumeur avec son siège, sa forme, son volume. ) En dehors de l'anévrisme, j'ai pu voir les dilatations aortiques dessiner à droite et à gauche du sternum, par une courbe un peu moins éclairée que le fond du thorax, les portions débordantes du vaisseau. )) De même j'ai reconnu les hypertrophies du cœur, compensatrices des scléroses artérielles ou rénales et j'ai vu, dans ces cas, les oreillettes battre à droite du sternum. )) Ces faits, joints à ceux que j'ai communiqués antérieurement, mon- trent que l'emploi des rayons de Rontgen, qui rend au chirurgien de si grands services pour l'étude des lésions osseuses ou pour la recherche des corps étrangers métalliques, est tout aussi précieux pour le médecin. La démonstration est l'aile jjour les n)aladics du thorax. L'application de la radioscopie à l'étude des maladies de l'abdomen m'a, jusqu'à ce jour, donné des résultats moins satisfaisants. Je vois très nettement la voùLe que forme la face convexe du foie, mais j'arrive rarement à délimiter la partie inférieure de cet organe. Je ne vois pas les reins. Je n'ai pas pu distinguer un volumineux cancer de l'estomac. Une seule fois j'ai entrevu, d'une manièie incertaine, la tôle du fœtus dans un cas de grossesse. Mais l'estomac apparaît nettement comme une tache claire sur le fond sombre de l'abdomen, à la condition, toutefois, qu'il contienne du gaz. » En faisant usage de bobines puissantes, qui élèvent la tension des courants alternatifs au point de fournir des étincelles de 4o*^™. j'^i pi' triompher de la résistance (pie le thorax de l'adulte oppose aux rayons in- visibles et j'ai fait apparaître sur l'écran phosphorescent le détail des organes de la poitrine. J'espère, en augmentant encore la puissance de pénétration des rayons, traverser aussi la masse des organes beaucoup plus résistants de l'abdomen. » ( I2'-ÎG ) CllLMlli nnsiOLOGIQUK. — lj('ncrp;ie dépensée par le muscle en contraclion slaliciuc pour le soutien d'une charge, d'après les éc/ian^es respiratoires; par M. A. Ciiada'eau, avec la collaboration de M. «î. Tissot. « Dans mon avant-dernière Comnumication ('), j'ai déterminé, d'après les échanges respiratoires, les rapports de la dépense énergétique dn muscle avec le degré de raccourcissement rpi'il adf'ecte en travaillant. Cette dépense est d'autant plus faible, pour un même travail mécanique accom- pli, que le muscle est plus prés de sa longueur maa-ima quand il se raccourcit pour trai'diller. Le fait ct.iit attendu, parce qu'il est en harmonie avec les lois de la création de la force élastique intérieure (travail physiologique lin muscle) qui exécute le travail extérieur. Du l'cste, celte marclie de la dépcMisc énergétique avait été déjà iudicpiéc (■) par les caractères cpi^if- fccte réchauffement du muscle pendant l'exécution du travail méca- nique. » Il était à prévoir que le parallélisme constaté entre l'activité des échanges respiratoires et celle de la thermogénèse, quand le muscle est en contraction dynamique, se manifesterait également lorsque l'organe, en simple contraction statique, se borne à équilibrer les résistances exté- rieures, au lieu de les déplacer. Il valait la peine de s'en assurer. M. Tissot (') La Note esl du 20 juillet et a été suivie d'une autre communiquée le 3 août. Je n'ai pu présenter cette dernière moi-même, parce que j'étais alors absent de Paris. V.Ue dépassait de beaucoup les dimensions réglementaires et a dû être abrégée et re- maniée. Il ne m'a pas été possible de surveiller cette opération, qui a rendu ob-cur le sens do nies propositions et l'a même dénaturé. C'est au moinf ce ((ui esl arrivé |)our la dernière partie de la Note, celle qui esl consacrée à l'indication du |)riMoij)e de la lrnnsformati(jn possible, en énergie actuelle ou force vive, de l'énergie potentielle ou force de tension dissimulée dans le tissu musculaire rétracté pour soutenir un poid^^. Je ne m'en suis aperçu que trois mois après, au moment de mon retour, en lisant les épreuves du tirage à part que j'avais demandé à l'éditeur des Comptes rendus. Il m'a paru inutile de procéder à une rectification quelconque, parce que je j)uis mainte- nant faire quelque chose de mieux. \ln elTet, je suis en mesure de produire, non plus la simple annonce d'un principe, d'une méthode à exploiter, mais une exposition complète (les résultats qu'on peut en tirer. Je commencerai très prochainement la publication de ces résultats. (*) Le tra^-ail musculaire et l'énergie qu^il représente, p. i '19. . ( 1237 ) s'en est chargé. Les résultats ohtemis, eu ce qui concerne les cclianges respiratoires, se superposent d'une manière si parfaite avec ceux qui sont retirés des mesures thermiques, cpi'on peut regarder les deux séries comme identiques. De là une éclatante confirmation des vues et des lois que j'ai formulées sur la force élastique qui se crée dans le muscle mis en contraction, ainsi que sur la dépense énergétique qu'entraîne corrélative- ment cette création. C'est ce qui va ressortir du court résumé des faits nouveaux dont j'ai à donner connaissance. » Deux mots de rappel sur la position de la question. » L'élasticité musculaire peut être envisagée dans deux conditions dif- férentes : » i" Sur le muscle mon : a, après la disparition de la rigidité cadavé- rique; b, |)endant la rigidité cadavérique; c, avant qu'il soit saisi par la ligidité cadavérique. » 2" Sur le muscle và'anl : a, en état de repos; b, en état de contraction. » C'est exclusivement Vélasticilé du muscle vivant, en étal de contraction, qui a été visée par mes recherches. » Cette force élastique, subitement engendrée dans le muscle qui entr(î en activité, est nécessairement pro|)ortionnelle à cette activité. » Dans le muscle en contraction statique pour soutenir une charge, l'élasticité créée en vue de ce résultat répond à deux destinations; elle équilibre deux puissances antagonistes : i" une puissance extérieure, l'ac- tion de la pesanteur qui sollicite la chute de la charge; 2° une puissance intérieure, c'est-à-due la résistance (pic le muscle, tendu par la charge, oppose à son raccourcissement et à son épaississement. » Si le muscle soutient la charge en se contractant sans se raccourcir, la tension élastique qu'éprouve l'organe répond seulementàla première des- tination, c'est-à-dire au rôle extérieur (.\\\ muscle. Il ne s'y développe que de Vélasticilé effective, néeessairenient proportionnelle à la charge. » Si le muscle est plus ou moins raccourci, pendant le soutien de la charge, il s'ajoute à celte élasticité, dont l'effet extérieur se traduit par ce soutien même, la force élastifjue destinée à vaincre d'abord, à équilibrer ensuite, la résistance intérieure du tissu musculaire, résistance tpii est fonc- tion du produit de la charge par le degré de raccourcissement du muscle. » La yb/'ce élastique totale, constituée avec ces deux éléments, au sein du muscle en contraction statique, manifeste les caractères qui viennent de leur être attiibués dans la cléj>ense énergéticjue d'où procède cette création d'élasticité totale. ( 1238 ) » Ainsi, réchaiifï'enient ilii muscle, témoin final de cette dépense énergé- tique, obéit aux lois suivantes : » 1° /l charge égale, réchauffement est sensiblement proportionnel au degré de raccourcissement qu'affecte te muscle contracté; » 2" -1 raccourcissetjwnt égal, réchauffement est proportionnel à la charge soutenue ; » '5° D'où il résulte que réchauffement est fonction du produit de la charge par le raccourcissement musculaire. » De même en esl-il quand on considère, non pas le témoin final, mais le témoin initial de cette dépense éncrgcLique, c'esl-à-dire ï oxygène ab- sorbé dans l'opération des échanges respiratoires. » Les expériences par lesquelles on s'en est assuré ont reproduit exac- tement celles qui avaient servi à la mesure relative de la protiuction calo- rique. Seidcmcnf, au lieu de mesurer l'échiuilfement musculaire, on a déterminé l'activité des échanges respiratoires avec la méthode, l'instru- mentalion et les procédés usuellement employés dans mon laboratoire. I.e tout est maintenant assez connu pour qu'il soit inutile (l'en parler de nou- veau. » Voici sur rinslilulion des expériences les quelques notions qu'il esl indispensable de posséder : « 1° Los expériences ont porté exclusivement sur les fiécliisseurs de l'avaiil-bras, soutenant des charges variées, sous difi'érenls angles de flexion. C'est la flexion à angle droit qui est considérée comme la position type, à laquelle on rapporte les autres, avec flexion plus grande (+) ou moins grande ( — ). » 2° Le soutien des charges a toujours duré deux miiuiles. )> 3° Les gaz de la respiration ont été recueillis, avec l'appareil à dérivation pro- portionnelle, non seulement pendant ces deux minutes de travail statique, mais encore pendant trois minutes après. » 4° On les a recueillis également pendant cinq minutes de repos complet, soit avant, soit après le travail, pour obtenir le repère à l'aide duquel on détermine la suractivité provoquée dans les échanges par l'état d'activité des muscles. » Quatre séries d'expériences ont été faites dans les conditions suivantes : » A. Séries simples : » 1° Soutien d'une charge constante avec raccourcissement musculaire variable. » 2° Soutien d'une charge variable avec raccourcissement musculaire constant. » B. Séries complexes. — i° Charge et raccourcissement musculaire variant dans le même sens. » 2° Charge et raccourcissement musculaire variant en sens inverse. » La présente Note est destinée à exposer les résultais obtenus dans les séries simples. ( i'-i39 ) r^tlEMlfeRE SÉRIE. Charge conslanle. raccourcissemcnl musculaire variable. >i L'avant-ljras soulenail un |ioid3 de 5''»' dans tr bras (léclii à angle droit; b, l'avaiU-bras fléclii c, ravant-])ras fléchi de 20° au-dessous. ois positions dilTérenles : a, l'avant- de 20" au-dessus de l'angle tlroit: CO' cxhali: Excès de CO' dû au travail. 0' absoi'bé Exci's de O' du au travail. Quotient respi- ratoire. A. Evpérience n° 1. (juillet 1896) B. Expérience n" 2. (juillet 1896). C. Expérience n" 3. (juillet 1896). Suractivité des échanges pendant le travail. Moyenne les trois expériences. Moyennes rapportées à l'unité. Autres nioycniies d'après 'ensemble des expériences (nalogues contenues dans es autres séries. Repos 8.J9 Soutien à — 30" 1044 Repos 770 Soutien à o" (angle droit).. 1108 Repos 718 Soutien à -t- 20" I09'"> Repos 844 Soutien à — 20" 1 156 Repos 780 Soutien à 0° (angle droit). . . 1179 Repos 731 Soutien à + 20" '279 Repos 922 Soutien à — 20" 1284 Repos 986 Soutien à o" (angle droit).. . 1296 Repos 902 Soutien à + 20" i343 Soutien à — 20" n Soutien à o" (angle droit ).. . » Soutien à -H 20" " Soutien à — 20° » Soutien à o" (angle droit). . . » Soutien à -f- 20" » Soutien à — ■ 20° " Soutien à o" (angle droit). . . » Soutien à -|- 20" » i8j » 338 3l3 399 528 262 » 3tio » 443 253 263 -VI9 ,00 ,44 <~1 ' 5 00 ' 1 ,3i * 3 ,63 i366 1021 i365 962 l322 1087 1877 960 1873 926 1337 1229 1443 II96 i5oG 1 153 o44 3Go 340 2.4 » 3io 283 355 407 1 ,00 .,25 1,44 1 ,00 i>39 1 , 58 74,3 76,0 75,4 8., 2 74,6 82,6 8. ,4 83,9 8., 2 85,9 81,0 89,0 75,0 82,0 78,2 86,0 78,2 89.4 » CoxcLLSio.N I>E CETTE PHEMiiiKE SÉRIE u'E.\rÉRiENCES.— Acx quantités d' oxygèiic absorbe et d'acide carbonique exhalé, c'est-à-dire l'énergie dépensée, pour le soutien d'une charge, croissent «cet' le raccourcissement musculaire, bien que la charge reste constante. C. R., iStjG, -1' Semestre. (T. CXXIII, N" 26.) '^J2 ( I2,/io ) Deuxième sérik. — Charge variable, raccourcissement musculaire conslant. » L'avanl-I)ras, conslamraenl fléchi à angle droit, soutenait les charges 16668'' (n" 1), 3333B''(n° 2) et 5ooo6'(n<'3) qui sont entre elles comme les chiflVes i, 2, 3. Excès ICxcès do CO' de 0' CO' du au 0" du au exhalé, travail. absorbé, liavail. ce ce ce ce Repos 890 » I 1 28 )) Soutien do la cliarge n° 1 . . . 1079 '^9 '■^•'^ '^^ A. Expérience n° h ] Uopos 86/1 » 1 107 » (juillet 1896). \ Soutien de la charge n" 2. . . i2i3 3^9 i.'i82 376 Repos 780 » 1029 » Soutien de la charge n" 3. . . 1272 487 i563 53-'i I Repos 982 11 1 2 1 4 » Soutien de la cliarge n° 1. . . ii^S 1G6 iSgS i84 _. _.j Repos 917 11 II 32 » (juillet 1896). J Soutien de la charge n" 2. . . ii38 221 i338 206 I Repos 964 » 1189 » \ Soutien de la charge n" 3. . . i3i9 334 i3o3 3i4 . Repos 549 » 716 » l Soutien de la charge n° 1. . . 635 86 779 Go C. Expérience n" 6 ! Repos 6i4 » 794 » (juillet 1896). 1 Soutien de la charge n" 2. . . 812 198 937 i43 I Repos 584 » 754 » V Soutien de la charge n" 3. . . 849 ^63 980 22G I Repos 616 11 787 » I Soutien de la charge n" 1. . . 607 4' 833 46 D. Expérience n" 7 1 Repos 63o » 709 » (juillet 1896). 1 Soutien de la charge n" 2. . . 719 89 802 93 I Repos 656 » 769 » l Soutien de la charge n" 3. . . 867 211 970 201 E. Suractivité des échanges [ ^ .• 1 1 i „ • , , -,1 Soutien de la charge n° 1. . . > i.>o » 110 pendant le travail. 1 „ ... , , ^ , , . ■ \ » n° 2. . . .. 2i4 » 2o4 Moyennes des 4 expériences ^ - . , . . I » 11° J... d3f) » 3io de la série. \ •' •' ! Soutien de la charge n" 1 .. . » 1,0 » i.o » n" 2. . . » 1,8 » I , - » n° 6. . . » 2,7 » 2,7 » Conclusion de la deuxième série d'expériences. — IJoxygène absorbé et l'acide carbonique exhalé, c'est-à-dire l'énergie mise en Jeu, pour le soutien d'une c'iarge, s'accroissent sensiblement de la même manière >/ue cette charge. ( I24> ) » Voilà les résultats qui sont obteniis quand on se place dans les condi- tions simples des deux premières séries d'expériences, pour étudier, par les échanges res[)iratoires, les rapports de la contraction statique des muscles avec l'énergie qu'elle mobilise. » D'après ces résultats, les variations des échanges respiratoires suivent exactement celles de réchauffement musculaire ('). Les unes et les autres se superposent, d'une manière remarquable, aux variations que les chan- gements, dans le poids de la charge ou le degré de raccourcissement du muscle, font éprouver à la force élastique communiquce à ce dernier par l'état de contraction. » Cette superposition constitue l'une des raisons qui permettent de con- sidérer la forc;c élastique que le travail physiologique du muscle crée dans son tissu comme un représentant équivalent de l'énergie consacrée à cette création. » PALÉONTOLOGIE. — Sur les Hippopotames fossiles de l'Algérie. Note de M. A. Pomel. « J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie de la monograi^hie des Hippo()otames quaternaires fossiles de l'Algérie. Les espèces sont multiples. Il y a longtemps qu'on avait signalé des ossements de ce genre en Berbérie et on les avait attribués à l'espèce deCuvier, //. major, si commune en Europe. M. Gaudry eut, le premier, à faire connaître un H. hippo- nensis des environs de Bùne, qui paraissait ) fortes cannelures rapprochées de ses canines inférieures. Elle s'est égale- Icmcnt rencontrée près de la Tafna. La tête que nous connaissons entière a son chanfrein assez convexe et les arcades zigomaliqncs peu écartées. J'ai pu figurer lie nombreuses pièces de son squclelle. )) Enfin, je mentionne et figure des dents canines du bas Nil, qui pour- raient se ra|)porter, d'après leur taille, à Vilippopulainm anneclen <\q Fal- conner, non décrit, mais ainsi ilénonimé parce (|u'il ainait une taille inter- médiaire à l'espèce vivante et à V Uippopotamus l'eiillaruh fossile des îles méditerranéennes, m MEMOIRES PRESENTES. M. 3I0XTEIL soumet au jugement de l'Académie un Mémoire intitulé : i( L'eau dans la natme; électricité et magnétisme; théorie magnétique du mouvement de la Terre ». (Commissaires : MM. Faye, Fouqué, Mascart.) CORRESPONDANCE. M. le j^ïixisTBE DE l'Instruction pibmqce invite l'Académie à luifpré- senter des listes de candidats pour trois places d'Astronome titulaire, actuel lemeut vacantes à l'Observatoire de Paris. MM. Baidr.w, Benoit, Iîertix-Sans, Bocvault, Caciieux, Ciiapuis, Delebecque, leD"^ R. Dibois, Matiiias-Dcvae, Guillacme, Guye, Hébert, IlENXECit'Y, Cil. JaXET, Ic D'' JoAClilJlSTlIAl,, JoAXXÈS, Lai.I.EMAXD, LaS- TKOWSKY, Maillet, MAïuixox, Oidix et Bartiiéi.e.mv, le Prince IIexri d'Orléans, PallPaixi.evé, P. Pt'isErx, Rayxauo, B. Rexaui-t, Sciiwereii, TocTÉE, DE Vaussan, Yalson, la Compagnie d'assurances la Nationale, adressent desremercîments à l'Académie pour les distinctions accordées à leurs travaux. ( «243 ) ASTRONOMIE. — Nébuleuses nouvelles, découvertes à l'Observatoire de Paris. Note de M. G. BiGounoA.v, présentée par M. Lœwy. (( Comme les nébuleuses nouvelles dont on a déjà donné la position {Comptes rendus, t. CV, p. 926 et 1 1 16; t. CXII, p. 6/17, 708 et 848), les suivantes ont été découvertes avec l'équatorial de la tour de l'Ouest, de o'",3i d'ouverture. Elles ont été trouvées principalement dans les années de i8<)i à 1895. » l'our la notation des grandeurs, j'appelle i3,5 l'éclat des objets qui, dans l'instrument employé, sont à l'extrême limite de visibilité. Par suite, il peut y avoir doute, sinon sur l'existence, du moins sur le caractère nébuleux des objets dont la grandeur indiquée est i3,5; il en est de même pour les amas très faibles et pour les nébulosités qui accompagnent parfois certaines étoiles. » Voici la signification des principales abréviations employées : N.G.C. =^ New gênerai Cal. of Nebulœ..., par J.-L.-E. Drcycr. jD = angle de position, compté comme [lour les étoiles doubles. d =: distance. Gr. est l'abréviation de grandeur. Ascension Distance droite. polaiic. uriicios. 1860,n. 243. h m s . " ' 0.29.80 GG.48 2.V6. 1.17.37 89. 7 247. 1.2',., ',3 55,2.1 2V8. 1.42.39 54.46 249. 1.43.29 54.27 2.10. 1.45.32 77.59 Gr.i3,4; elle est très voisine de 169 N.G.C, pai' lappoit à laquelle elle se trouve vers p =: 166°, c^^o',5. L'ensemble forme donc une nébuleuse double nouvelle. Gr. i3,4- Objet assez nébuleux, de 2o"-25" de diamètre, avec "condensation centrale uissanl pour décider s'il l'est réellement. ( 1246 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les transfofmalions des systèmes différentiels. Note de M. Etienne Delassits, présentée par M, Darboux. « Dans une Note antériciiic, j'ai donné nne forme canonique des sys- tèmes dilïcrcntiels quelconques et un lliéorème général analogue à celui de Cauchy. Je me propose de montrer ici que ce théorème, par cela même qu'il précise les arbitraires dont dépend l'intégrale générale, permet de dé- duire d'un même point de vue plusieurs des résultats obtenus jusqu'ici. )) Convenons, pour abréger, d'appeler arbitraires du genre \j. les fonc- tions arbitraires de jj. variables, les constantes arbilr.iires étant des arbi- traires de genre o. Convenons aussi d'appeler systèmes de première espèce les systèmes dont l'intégrale générale ne renferme que des arbitraires de genre o. » Soit 1 un système dont l'intégrale générale renferme arbitraires des genres o, i , . . . , v. » Appelons degré d'indétermination de i l'ensemble des nombres To, r, Tv, représentons-le par cD, et disons cjue l'on a ©'>(0, s'il existe un nombre a£v tel que r = r r' — r r ■"> r » L'intégration d'un système devra être considérée comme d'autant plus compliquée que son degré d'indétermination sera plus grand. » Etant donné uw système canonique i, les i^ropriélés des ensembles canoniques montrent que, si on lui ajoute de nouvelles équations de façon à former un nouveau système canonique i', on aura forcément (O'(ic) dx = P, la constante arbitraire étant déterminée de manière à avoir .0, / P^/.r = o. •/g » Alors, si Ton a (O r"pVa7<4, il est certain que la constante A pour l'équation ( 1 ) vérifie l'inégalité A" <[ i . » Il va de soi que cette proposition, ainsi que les conclusions précé- dentes concernant les valeurs des A„, subsiste, si la fonction p(x), au ( 1252 ) lieu d'être impaire, vérifie une égalité de la forme p{o. — x) + p{x)= o, a étant une constante quelconque. » Ou Irouvera la démonstration et le développement des résultats ci-dessus dans un Mémoire qui sera publié dans le tome VI des Communi- cations de la Société mathématique de Kharkow. » MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Sur le mouvement d'un solide dans un liquide indéfini. Note de M. W. Stekloff, présentée par M. Appell. « Soient a;,, .r^, Xi\y^, y.,, y^ les fonctions de la variable indépendante/, qui caractérisent le mouvement d'un solide dans un liquide indéfini (va- riables de M. Clebsch). » Soit T une forme quadratique définie positive de six variables a',, x^, ic, ; y, , j'o , ^3 à coefficients constants «y, hj, Ay, (y = I, 2, 3), o,,A, (i, X- = I, 2, 3). » Posons 2T = 2Ï, -1-2T, + 2T3, 2T, = rt, x\ -4- a.^x-, + a^x\ -\- 2.b^x.,X3 -+- 2b.^X3X, ■+- zb^XfX.^, 1\ = lOi^^x^y^, 2T3 = A, j; + A,y: -h A, j,". » On voit immédiatement que, A,, A2, A3 étant inégaux, les équations de mouvement , s du; dT dT dy, d'Y d'Y d'Y d'Y ^ ' dl - dyz ' dy. dt - dx^ ' dx^ -^ dy-^ -^ ' dy., admettent une quatrième intégrale algébrique, si 2T = a^x\-^ a.^x\-\- a^x\ -h :i.a^^x^y^ + 2a,,jd7,j, -f- ia,,^x^y^ ^ k,y\ 4- k.,y\ -h Aj^', où , a,,, = tAjA,, a, = 7-'A,(a;; -f- A;), (2) j «2,2= -î A3 A,, flj:^ c;=A2(A;-l-A';), ( «3,a = «A, A„ a, = 5=" A, (Aï + A^). «7 est une constante quelconque. ( 1253 ) « Celte intégrale sera de la forme — 2'7(A,a;,7, 4- A^a^^J'i + A^a;.,/,) — (y'J + k' + 7^) = const. » C'est le cas d'intégrabilité que j'ai indiqué dans le Tome XLII desMa- thematische Annalen. » M. Liapounoff avait remarqué aussi qu'on peut remplacer les condi- tions (2) par les conditions plus générales a,^, =: y + tAj A3, a, = a + ^ x ' («3,3— «1,1)^ cto 0 = è + tAsA,, rt2 = a4- A ; , A A ^ ^ L ("1.1 — ^2.2)' a., ^^ ^ 6 -I- cA, An, «3 = a H r > A3 fl, h, 5 étant des constantes quelconques. » En supposant que A^— A,, A3 — A, deviennent infiniment petites, è et ^3 P-a ^ii (•) Voir p. 988. ( 1255 ) supposé diffèrent de zéro. Nous avons ainsi ^i/i + i-'m?( -i-'^.'-I^i l„f, A- [J..,'!^, +V2lj/, ^3/1 +(^-3?l +V3'|| >-«./2 + !^-i?i+'',i|;„ \.,/2-h iJ.o92H-V,<]/2 >'3/2 + (^-3?2+''3'-pa ^< /3+ {'■\"^-i+^\'^% Kfs + lJ-îfa+^ih >^:)/3 + [-'-3?3+''3'^3 o. » L'équation, écrite sous cette forme, conduit à trois nouveaux systèmes de points cotés. Écrivons l'équation du premier d'entre eux "(^1/ + [^-1 9. +^1 <]'( ) + t'(>^^/. -+-I-'-2?. +v,iL, ) +I3/, + p.37, +v, <];, = o. » Les coordonnées cartésiennes du point ainsi défini sont (X, +X,)/, + ([;., + ]X2)'3/l + ^t3?l+'^3'Vl) "^~ (Xi-hXj)/, + (|J., + lJ.,)i D'autre part, l'ammoniaque a parcouru le même cycle de Carnot que si ( «257 ) elle avait travaillé dans une machine à ammoniaque liquide, sauf que la période de compression adiabatique finale était supprimée et, avec elle, le travail résistant qui lui correspond. Le travail accompli est donc plus l — 'o grand que t: — - — -, en appelant ^^ la température absolue d'un condenseur i imaginaire dans lequel la tension de l'ammoniaque détendue serait égale à sa pression finale P'. On a donc p(. + . + ^-)>-^-^"' d'où p>-^^^l-; p sera donc plus grand que — — , si l'on a TZ t — tf, -^ l — t » D'où a -(- A- t ~ t TZ ^ t — t' k- l — t, 0 » Faisons < = 278 -i- 70; /'= 273 + 30. P' = ^ atmosphère, ce qui donne /„ = 273 — 55. » Alors t — t'_ 4o _ 32 L tn I 25 100 k est au plus égal à la chaleur nécessaire pour porter de 3o° à 70° centi- grades un kilogramme d'ammoniaque liquide. Il est donc certainement plus petit que 4o calories. D'après la Thermochimie, t étant égal à 273 + i5, TC serait égal à « et chacun d'eux à 260 calories; t devenant égal à 273 + 70, T. et a. sont plus petits. A défaut de données précises, nous les supposerons encore égaux entre eux et prendrons pour leur valeur commune 23o ca- lories. Alors "- — ; sera plus grand que - — ou que — . et l'on aura bien : t: -1- a -I- A ' » 1 300 ' loo 100 100 )) En faisant 77 et x égaux à 200 calories, "- ; serait encore plus 1 200 5 . ,, ., 5 ^ 32 grand que yy- ou que — > et 1 on aurait — > » Enfin, en supposant même « égal à 260 et tt égal à 200, ^^ r se- rait plus grand que = — = — , et 1 on aurait encore -^ > — • ( 1258 ) » Le rendement — - — n'est donc pas le rendement maximum d'une ma- chine thermique fonctionnant entre les températures t et t' . » Les valeurs données à t, l', P et P' sont compatibles avec les résultats connus des expériences, l'eau ne dissolvant à ^o", même sous les plus fortes pressions, que des quantités négligeables d'ammoniaque, tandis qu'à 3o°, et sous la pression de j atmosphère, elle en dissout encore une quantité considérable. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur le problème des membranes vibrantes. Note de M. Le Rov, présentée par M. Poincaré. « On connaît l'équation des vibrations transversales d'une membrane élastique tendue : Le problème d'intégration correspondant consiste à construire une fonc- tion continue z(^x,y, t) s'annulant sur un contour fermé C, vérifiant l'équation (i) en tout point de l'aire plane A limitée par C, et telle que z et -5^ se réduisent pour / = o à des fonctions données c^(x,y) et . La série n'est valable que pour / > o. Néanmoins il est prouvé que W tend vers f lorsque t tend vers zéro. » Cela étant, posons a,= / cpU,rf(o, bi= I ']i\Jido. ( 1259 ) et considérons la fonction V (a,cos|,/ + >-sinE,nU,e' ''icJny.ArT.^-Çe C'est une fonction de x, y, t, 0 qui, pour 6 ]> o, a des dérivées de tous les ordres. On a As = ^ (dans A), = = o (surC). Pour f = o, z et -T^ se réduisent à deux fonctions \](^x,y, 0) et \(^x,y, 9), qui s'annulent sur C, qui vérifient les équations AU=^, AV = ^, et qui, pour 0 = o, deviennent égales à ç et ij/. » On peut imaginer une suite convergente de valeurs de ô ayant zéro pour limite. Si 6y est un terme de cette suite, la fonction Zj correspondante s'annule sur C et vérifie l'équation des membranes. Enfin, pourf=:o, ::^ et -^ se réduisent à U^ et Vy qui diffèrent aussi peu que l'on veut de cp et A, pourvu que 0^ soit suffisamment petit. J'ajoute que la convergence des suites Uy elYj vers

o < 1 I Finalement » Bien que l'on ne sache pas s'il est permis de déwlopper ç en série procé- dant suivant les fonctions U,-, il est cependant possible (et d'une infinité de ma- nières^ de représenter cette fonction par une somme d'un nombre fini de termes de la forme B,U,, les B, étant des constantes. Posons maintenant n s = 2b,U,cos|,«. 1 » La fonction z résout le problème des membranes vibrantes avec telle ap- proximation que l'on veut. » Soit tj le terme général d'une suite convergente de nombres positifs ayant zéro pour limite. Je viens de montrer qu'il est possible de construire une suite de fonctions Zj dont chacune vérifie l'équation dos mem- branes et dont renscmble forme pour / = o une suite uniformément con- vergente ayant

£,, t^c désignant la variation du flux d'induc- tion à travers le circuit I créée par le déplacement des courants. » Soit Sc~a le travail des forces réciproques des aimants. » L'intensité h du champ est la résultante des intensités h^ et h^ du champ des aimants et du champ des courants. On a donc W = f'^du-^ f^du-^ f'iIhh.^pIhllAdu. Ces trois termes sont les énergies W^ du champ des aimants (S5a+ §W„= o) et Wc du champ des courants, et Y énergie relative W^c des deux champs. » L'énergie relative des deux champs d^ aimants et de courants est nulle. Prenons dans le champ des courants un tube de flux d'induction à section infiniment petite; le flux d'induction d'^, constant à travers une section droite quelconque c/S, est égal à kh^dS. La chute de potentiel V,v — V^ du (') Dans une Note du 9 avril 1887 {Lum. électr.), où je signalais les mêmes erreurs, j'établissais la véritable analogie des courants et des feuillets au point de vue de l'énergie. ( 1202 ) champ des aimants enlre les bouts A et B du tube est égale à / h„dscos(h„h^). Pour ce tube, OÙ du^ds dS , l'élément d'intégrale de W^^ est j-doCV^—YB)' et pour un tube quelconque limité à deux sections S' et S", l'intégrale est Un autre tube de flux contigu par la base S' donne le terme — l -^di^\^ qui annule -h f j^ '^î^'^a- Comme U peut se décomposer en de tels tubes contigus par une même base, tous ces éléments d'intégrales s'annuleront; donc W„<. = o. » Champ de courants. — Le calcul de l'énergie W de ce champ se fera comme celui de W^^. Choisissons comme bases de deux tubes de flux les deux faces positive A et négative B du feuillet d'un courant infiniment petit i. Les termes correspondants de l'intégrale W^ sont + / t- V^^ r/ç et — / T^V^c^cp. Comme en un point V^ — Vu= /}-/, la somme est jtç, ç étant le flux d'induction à travers le feuillet. Pour un circuit I, la somme des intégrales ^«9 pourra s'écrire jl,'!', ; , = L,I,4-M,Jj + ..., (t) SW =S(iI-SL4-irSM)4-2[Ll8l + MS(II')]. » L'expression du travail ds est : Se = 2^1 So) = 2(ip SL + ir m). ( 1263 ) » Il en résulte (2) ?)5 + ?iW = 2lScî., et non pas ^ o, comme oa l'écrit souvent à tort, SW = J5s + 1[U U + MS(ir)]. » Donc, /a variation !^W de l'énergie d'un champ de courants comprend une partie due au déplacement des corps et égale au travail Se des forces magnétiques, et une partie due aux seules variations des courants et égale à I S(p. » Champ d'aimants et de courants. — Dans un tel champ H, l'équa- tion (2) ne change pas de forme, car §?«+ SW„ est nul, et le travail <î, on obtiendra encore la forme de (2). » Induction électromagnétique. — Dans le champ défini ci-dessus inter- viennent forcément des variations et travaux électriques et magnétiques et un accroissement SQ de chaleur dû aux courants; nous supposerons qu'il n'y ait pas d'autre variation d'énergie, le travail étant utilisé, par exemple, à l'extérieur du champ. En outre, les calculs suivants s'appliquent à des cas nombreux de la pratique où la puissance du champ électrique est négli- geable par rapport à celle du champ magnétique. Alors, l'application du principe de la conservation de l'énergie donne : Ss -+- SW -H SQ = o, ou 2;U$-hi5Q = o. » Exemple. — Circuit I mobile et déformable en présence d'aimants. On a : I S5«î) + RI- dt = o. )> De là on a déduit la définition de la force électromotrice induite, par la formule rl<^ d ■ r/ Rf dl dt » Toutes les formules précédentes, vraies pour des courants permanents (ou sensiblement permanents), s'étendent à l'état variable du champ; mais les coefficients I ont alors un autre sens plus général. Je n'insisterai pas là-dessus (voir ma Théorie de l'Électricité, Chap. XI). » C. R., 1896, a' Semestre. (T. CXXIII, N» 26.) l65 ( '264 ) ÉLECTRICITK. — Biffércncc d'action de l'etal des sur/aces polaires d'un excitateur sur les potentiels explosifs, statique et dynamique. Noie de M. SwYNGKDAUw, présentée par M. Lippmann. « Lorsqu'on fait éclater successivement plusieurs étincelles entre les pôles d'un excitateur préalablement j)oli à l'émeri, les surfaces entre les- quelles éclatent les étincelles se ternissent par suite d'une oxydation des pôles. Nous étudierons iti l'influence de cette couche d'oxyde sur les po- tentiels explosifs, stalitpic cl djuaniiciue. » La méthode des deux excitateurs dérivés (') s'applique très bien à cette étude. » Cette méthode permet, en elTet, de déterminer la distance explosive d'un excitateur E vse déchargeant pour le même potentiel qu'un excita- teur N maintenu dans un état constant : i" quand E est poli; 2" quand les pôles de E sont déjà ternis, et cela quel que soit le mode de charge sta- tique ou dynamique des excitateurs. » L'expérience a donné les résultats suivants : » Quand les surfaces polaires se ternissent sous l'action oxydante des étincelles : » 1" Le potentiel explosif statique reste sensiblement constant ou semble plutôt diminuer Icf^ércnicnt. » 2" Ia' potentiel explosif dynamique subit une augmentation qui peut être considérable (la dislancc explosive dynamique d'un excitateur poli peut être deux ou trois fois plus grande que celle de l'excitateur terni). M 3" Le potentiel explosif dynamique peut varier dans de grandes pn^por- tions d'une étincelle à la suivante. » 0^^ peut expliquer cette dilTérence d'action de l'oxydation des pôles sur les potentiels exj)losifs, statique et dynamique, de la manière sui- vante : » On peut admettre que la mince couche d'oxyde, formée par les étin- celles, n'est ni un isolant jiarlait, ni un bon loiKhRloiu' pour l'éleciricilé. » Lorsque la charge se fait très rapidement, par la méthode dynamique, l'électricité est distribuée sur chacun des pôles de l'excitateur entre le métal et la couche d'oxyde. En raison de la très faible durée de la charge (') Comptes rendus,^ ']\ii\\&\. 189D. I ( 1265 ) dynamique, cette couche joue le rôle d'un diélectrique solide. Pour qu'une décharge éclate entre les pôles de l'excitateur, l'clcctricitc doit non seule- ment traverser l'air, mais encore la mince couche d'oxyde; or, pour percer un diélectrique solide, il faut une différence de potentiel beaucoup plus considérable que pour percer \i\ même épaisseur d'air, donc: » Le potentiel explosif dynamique d'un excitateur terni est plus grand que le potentiel explosij de l'excitateur poli. » Dans la charge statique, l'excitateur se charge lentement; la couche d'oxyde qui est douée d'une certaine conductibilité joue le rôle de con- ducteur. » L'électricité est disiribuée à la surface libre de la couche d'oxyde. » La décharge, pour se produire, n'a pas à traverser de diélectrique solide; elle ne doit percer qu'une couche d'air très peu inférieure à celle qu'elle aurait à traverser si l'excitateur était poli et » Le potentiel explosif statique de l'excitateur terni est légèrement inférieur au potentiel explosif de l' excitateur poli. » Ce dernier fait a été signalé par M. Baille ( ' ). » PHYSIQUE. — Action des rayons X sur les diélectriques gazeux. Note de M. L. Benoist, présentée par M. Lippmann. « Dans notre Communication du 27 avril dernier, nous avons, M. Ilur- muzescu et moi, formulé, à la suite de nos expériences, une loi générale relative à la vitesse de dissipation de l'électricité par les rayons X, lorsque ceux-ci frappent normalement une même surface électrisée placée, soit dans un même gaz à di^érentes pressions, soit dans différents gaz à la même pression. )) Dans une Note récente (^), M. Jean Perrin donne une loi relative à l'action des rayons X sur un même gaz à différentes pressions, ces rayons ne rencontrant pas de corps électrisc. » Il me paraît nécessaire de comparer ces deux lois, obtenues dans des conditions et par des méthodes distinctes, et de montrer qu'elles ne diffè- rent que par la forme expérimentale et immédiate, mais qu'elles sont au fond identiques. (') Annales de Chimie et de Physique, 1882, 5" série, t. XXV, p. 5i?.. (') Comptes rendus, 28 novenibro 189G. ( I2G6 ) » Nous avons donné de notre loi l'énoncé suivant, qui représente le ré- sultat immédiat de l'expérience : » La vitesse de dissipation de V électricité par les rayons X, pour un mhne corps électrisé dans les mêmes conditions, varie proportionnellement à la racine carrée de la densité du gaz où il est plongé, qu'il s'agisse soit d'un même gaz à différcnlcs pressions, soit de différents gaz à la même pression. » Cette loi a été vérifiée par nous pour l'air, pour Tacide carbonique, l'hvdrogène, etc., avec une précision qui s'est élevée jusqu'à l'ordre )> Dans la même Note, nous indiquions l'interprétation suivante, que comportait cette loi et que j'ai eu l'occasion de développer plus complète- ment depuis, dans différentes circonstances ( ' ). 1) La forme immédiate de notre loi et les conditions expérimentales dans lesquelles elle a été obtenue évoquent l'idée d'un phénomène de convec- tion. Tout se passe, ai-je dit, comme si le corps électrisé, absorbant l'éner- gie des rayons X suivant un pouvoir spécifique lié à son opacité pour ses rayons [pouvoir absorbant établi par nous dans une Note antérieure (')], expulsait le gaz condensé à sa surface ou même occlus, avec une vitesse régie par la loi de Graliam, c'est-à-dire avec une vitesse en poids directe- ment/;r«/;or/to/irte//e à la racine carrée de la densité du gaz. M Soient p. la masse spécifique du gaz; E la quantité d'électricité dissipée; M la masse gazeuse expulsée dans un même temps. On a alors à la fois E =: k\Y-, résultat direct de l'expérience, M = k v'jj,, par application de la loi de Graham ; d'où E _ ^ M ~ A'' c'est-à-dire que tout se passe comme si la quantité d' électricité dissipée était directement proportionnelle à la masse gazeuse expulsée, ou bien encore, (') Voir la séance de la Société française de Physique, 17 juillet 1896 (Compte rendu et la Note détaillée insérés au Bulletin de la Société). (") Comptes rendus, 3o mars 1896. ( 1267 ) comme si la quantité d'électricité par unité de masse était constante ; et cela non seulement pour un même gaz, quelle que soit sa pression, mais encore pour les différents gaz, quelle que soit leur nature chimique. » Or telle est précisément, en ce qui concerne le cas d'un même gaz à différentes pressions et en agissant seulement sur l'air, la loi obtenue par M. J. Perrin. Il y a donc tout lieu de croire que s'il applique sa mé- thode au cas de différents gaz, il retrouvera aussi la deuxième partie de notre loi. » Mais nous nous trouvons ainsi en présence d'une nouvelle propriété générale des gaz, propriété d'ordre purement physique et de nature à jeter quelque lumière sur le phénomène de la dissipation de l'électricité dans les diélectriques gazeux sous l'action des rayons X. En effet, les quan- tités d'électricité, transportées dans un champ électrique sous l'action de ces rayons et par l'intermédiaire des molécules gazeuses, sont proportion- nelles à la masse de chacune de ces molécules et à leur nombre. C'est donc un phénomène tout différent de celui qui se produit dans l'électrolyse, où les atomes de même valence transportent des quantités égales d'électricité, quelle que soit leur nature chimique, c'est-à-dire quelle que soit leur masse. Il ne paraît donc pas qu'il y ait lieu de chercher l'explication du phénomène qui nous occupe dans l'hypothèse d'une dissociation plus ou moins analogue à l'électrolyse, mais bien dans celle d'une convection molé- culaire, d'ordre purement physique. Il suffit d'admettre que les liens in- connus qui unissent les molécules gazeuses à ce qui constitue l'électricité sont notablement relâchés par l'action des rayons X, de telle sorte que, placées dans un champ électrique, ces molécules peuvent se transmettre des charges électriques le long des lignes de force, à peu près à la manière des balles de sureau dans l'expérience de la décharge par contacts alterna- tifs. » Un accroissement de pression favorise ce transport en augmentant le nombre des molécules par unité de volume, c'est-à-dire en diminuant leur distance moyenne de libre parcours. Mais la masse moléculaire intervient dans le même sens, puisque la charge électrique convoyée est proportion- nelle à cette masse. Cette dernière propriété semble appeler un rappro- chement avec l'attraction ncwtonienne, qui, elle aussi, est uniquement proportionnelle à la masse, quelle que soit la nature chimiqne. )) L'hypothèse de la convection, que je viens de rappeler et que nous avions proposée dès le début, me paraît avoir une autre conséquence importante. ( 1268 ) » Dans la théorie cinétique des gaz, il revient exactement au même, au point de vue d'un effet dynamique, tel que la pression, d'augmenter dans un certain rapport la masse gazeuse contenue dans un même volume à une même température, ou bien d'élever dans le même rapport la tempé- rature absolue de ce volume, c'est-à-dire la force vive moyenne des molé- cules. » Il doit en être vraisemblablement de même au point de vue de la convection électrique dont je viens de parler. En élevant la température absolue, on augmentera les quantités d'électricité transmises, comme si l'on avait augmenté dans le même rapport le nombre des molécules, ou la masse moléculaire. La loi des masses appelle donc comme complément la loi suivante : M Les quantités d'électricité libérées sous l'action des rayons X doivent être proportionnelles à la température absolue pour un même diélectrique gazeux. » Or cette loi existe; car elle a précisément été obtenue par M. J. Per- rin dans le travail déjà cité. Les dernières recherches de M. Perrin parais- sent donc bien, par une voie distincte de celle que nous avions sui- vie, M. Hurmuzescu et moi, venir appuyer l'hypothèse de la convection moléculaire à laquelle nous avaient conduits l'emploi de notre méthode et la loi générale des densités gazeuses que celle-ci nous avait permis d'éta- blir. Je crois d'ailleurs que l'on pourrait trouver dans les lois relatives à certains phénomènes purement électriques d'autres arguments en faveur de cette hypothèse ('). » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Nouveaux faits de radioscopie de lésions intrathoraciques . Note de M. J. Bergonié, présentée par M. Bouchard. ', i A pression constante 293'^''',9 107'^''', 9 » Si l'on se reporte aux déterminations effectuées par M. Berthelol : C + Az + Cl = CAzCl liq — 27C»',o5 on constate que la polymérisation de 3 molécules de chlorure cyanique en i molécule de chlorure cyanurique à l'état solide dégage -+- 189'^''', 0.5 ; c'est le nombre que je vou- lais déterminer. Malgré ce dégagement de chaleur considérable, le phénomène cor- respondant ne se produit qu'avec une extrême lenteur; j'ai conservé depuis un an, en tube scellé, du chlorure cyanique bien débarrassé de chlore ; c'est à peine si l'on v ob- serve quelques cristaux de chlorure cyanurique. » Des nombres précédents résultent quelques conséquences impor- ta ni es : » 1° D'abord ils permettent d'expliquer le grand dégagement de cha- leur qui accompagne la préparation du chlorure cyanurique; on a, en effet : 3HCy liq. + GGl gaz. = Cy'Cl-^ sol. -t- 3HClgaz. H- 244^^1,4, d'où la nécessité de refroidir fortement; » 2° Un autre mode de préparation du chlorure cyanurique, la réaction générale de PCl^ sur l'acide correspondant, donne également lieu à une réaction exothermique; en effet : SPCPsol. + 2Cy"(OH)-^sol. = 3P0CP liq."-]-- iîH^Ogaz. -h 2Cy^Cl' sol. 4- 76^»', 8; » 3° On peut également remarquer que la substitution de trois groupes oxhydriles à 3 atomes de chlore, pour passer du chlorure à l'acide corres- j)oudant, dégage 57^^^', 16, soit, en moyenne, pour chaque substitution, 19*^*'; ce nombre est notablement inférieur à celui qu'on trouve pour un autre acide Iribasique, l'acide phosphorique PO (OH)' et le chlorure cor- respondant POCi^ ; il est ici 54''"', 4- » 4° t)n sait que le chlorure cyanique est décomposé par l'eau à tempe rature ordinaire. Le chlorure cyanurique se comporte autrement; sa sta- ( 127» ) l)ilitc vis-à-vis de l'eau est considcralilo; j'ai ]iii, en dissolvant ce corps dans l'eau houillante, le reproduire crislallisé, quoitpic partiellement al- téré; quant à la solution mère, elle continue pendant longtemps à contenir du chlorure non décomposé; j'ai pu en constater la présence jusqu'au quinzième jour ajirès la dissniiilinn. A la tem|)ôralure ordinaire, le elilnrure cyanurique est donc solublc dans l'eau et ne subit à son contact (pi'une action extrêmement lente. A chaud, la réaction est plus rapide; dans les premiers moments, le chlorure se dissout, puis, à la longue, sa transfor- mation en acide cyanurique et H Cl est intégrale; elle a été utilisée dans le dosage du chlorure. Quant aux vapeurs des deux corps, elles réagissent assez rapidement; c'est la cause principale de l'altération du chlorure cya- nurique. » CHIMIE. — Action de l'acide carbonique des eaux sur le frr Note de M. P. Petit. « On remarque, dans les canalisations d'un certain nombre de villes, la formation de dépôts ferrugineux, qui finissent par obstruer les conduits métalliques; l'eau de la Moselle provoque ces accidents. D'autre part, quelques usines voient leurs tuyaux ou réservoirs en fer rapidement percés par leurs eaux. Ces actions ne se manifestent que pour les eaux peu cal- caires; on sait en clTet que la présence d'une dose un peu forte de calcaire a pour résultat la production d'une couche de carbonate de chaux dans les tuyaux. » J'ai constaté qu'en ajoutant à une solution de bicarbonate de chaux, neutre à la phénolphtaléine, du fer en limaille ou porphyrisé, une cer- taine quantité de calcaire se précipitait imuuHlialemeul, en même temps que du fer entrait en solution; cette action se continue en prolongeant le contact, et, dans un liquide contenant GSS'"^' de chaux à l'état de bicarbo- nate, j'ai i)u précipiter par le fer 332""^'' de chaux à l'état de carbonate. » D'autre part, en introduisant, dans de l'eau saturée d'acide carbonique, du fer porphvrisé, j'ai pu dissoudre jusqu'à Soc'^^"" de fer par litre, avec dégagement d'hydrogène en quantité équivalente au fer dissous. Le fer se trouve à l'état de carbonate de protoxyde, car, au contact de l'air, la solu- tion se trouble et dépose du sesquioxyde de fer. » Pour vérifier que l'action de l'acide carbonique était, dans les eaux, la cause d'at- t.nque du fer la plus importante, j'ai opéré sur de l'eau de Moselle, en vases complète- ( 1279 ) ment remplis, contenant du fer porpliyrisé et munis d'un tube de dégagement allant sur le mercure. A est de l'eau de Moselle telle quelle; B eau de Moselle dans laquelle on a fait passer, pendant quelques minutes, un courant d'acide carbonique pur; enfin C, l'eau de Moselle, additionnée d'eau de chaux jusqu'à faible coloration à la pliénol- phtaléine, c'est-à-dire débarrassée d'acide carbonique dissous. Au bout du même temps, on dose le fer dissous : A S^B"-, 1 5 par litre B 300"?'", 6 » C trace indosable le liquide B, parfaitement limpide, dépose du sesquioxjde au contact de l'air, » La même expérience, répétée sur 4 échantillons d'eau de diverses provenances et attaquant le fer, ayant donné les mêmes résultats, on peut en conclure que l'acide car- bonique des eaux peu calcaires dissout le fer des conduits, à l'état de carbonate de protoxyde; celui-ci est décomposé par l'oxygène dissous, en sesquioxyde qui s'attache aux saillies et forme des dépôts, et en acide carbonique, qui continue l'attaque. Celle- ci peut donc être très énergique, avec une quantité d'acide carbonique dissous très faible. » Ij'acide carbonique n'est pas la seule cause de destruction du fer. M. Rosenblum a déjà signalé l'action des sulfates alcalins, réduits par le fer à l'état de sulfures qui sont changés par l'acide carbonique en carbo- nates alcalins, avec formation de sulfure de fer qui existe en effet dans les dépôts. » Pour étudier l'action des autres sels, j'ai opéré sur diverses solutions salines, dans des ballons complètement pleins, avec tube de dégagement sur le mercure. » Ces ballons reçoivent un poids connu de fer porpliyrisé; une première série com- prend les solutions salines telles quelles; une seconde, les solutions additionnées d'une même quantité d'acide carbonique dissous. Les solutions salines contenaient respec- tivement par litre : oTioS CaCl^ o.iio NaCl 0,091 K'SO* 0,092 (A7.0')«Ca » Tous les ballons étant installés côte à côte, dans un local à une température de 1 2" environ, pendant onze jours, on dose le fer dissous, au permanganate, et le fer non attaqué, en dissolvant le résidu par du sulfate de cuivre à l'abri de l'air, et en déter- minant le fer à l'aide du permanganate titré. » JJans les ballons ne contenant pas d'acide carbonique, il n'y a que des traces indosables de fer dissous. Après peroxydalion, on a une teinte à peine perceptible au C. R., 1896, a- Semestre. (T. CXXIII, N» 26.) 167 ( i28o ) sulfocjanale. On a représenté les résultais en les rapportant à loo de fer introduit : Avec C0% Sans CO', -^ fer oxydé. fer dissous. fer oxydé. Eau distillée . . . 3,3 pour loo 9,7 pour 100 3, a NaCl 7,7 » 9,7 » 7,8 K^SO' 7,5 » i4,8 » 7,7 (AzO')-^Ca 4, a » 3,7 » 4,4 CaCl^ 6,2 » 6,3 » 6,4 » La solution de K'SO' est devenue alcaline et le résidu contient du sulfure de fer, pour le ballon contenant CO*; avec le nitrate de chaux, on a constaté 06"', 0037 d'am- moniaque, sans CO^, et osi^jOiiS, avec CO^. » Chaque sel a donc une action particulière, restant la même avec addi- tion de C0-. L;i plus énergique est celle de NaCI, puis viennent K'SO', CaCl'et(AzO-')-Ca. « Pour avoir la valeur vraie de ces actions, il faudrait en déduire celle qui est fournie par l'eau distillée et qui est due simplement à l'oxygène dissous. On constate alors que l'action de l'acide carbonique est prédomi- nante et qu'elle produit seule une dissolution de fer, 1res importante pour l'eau distillée, le NaCl et le CaCl", mais surtout redoutable en présence de sulfate alcalin. » Si l'on répète l'expérience en fermant les vases d'une façon moins complète, de sorte qu'un petit accès soit laissé à l'air, celui-ci se diffuse par la partie supérieure et le col des ballons se recouvre d'une couche de ses- quioxyde. La dose de fer dissous reste .sensiblement la même, mais la pro- portion de fer oxydé s'accroît énormément avec le temps de contact. Avec une solution de chlorure de calcium, j'ai ])u obtenir l'oxydation de 36,9 poi"' 100 du fer introduit. » Cette action du fer sur le bicarbonate de chaux et sur l'acide carbo- nique dissous permet d'expliquer l'attaque des tuyaux et réservoirs en fer, par certaines eaux. Elle fournit aussi le mécanisme de l'épuration des eaux par le fer et de l'épuration des sirops de sucrerie parla limaille de fer ('). » (') Travail fait au Laboratoire do Cliimie agricole de l'Université de Nancy. 28 1 ) CHIMIE GÉNÉRALE. — Action exercée sur les solutions de. srls haloïdes alcalins par les acides qu'elles renferment. Note de M. A. Ditte, présentée par M. Troost. « La variation de la solubilité d'un sel dans l'eau, quand on ajoute à la dissolution des quantités croissantes d'un même acide, a été déjà examinée par plusieurs chimistes; j'ai moi-même étudié l'action de l'acide chlorhy- drique sur plusieurs chlorures (^Comptes rendus, t. XCI, p. 986; l. XCII, p. 242), celle de l'acide azotique sur les azotates (Compte* rendus, t. LXXXIX, p. 5^6, 64 1) et j'ai été conduit à reconnaître l'existence d'un certain nombre de composés formés par l'acide considéré avec le sel en question. » Dans des Mémoires plus récents (^Ann. de Chim. et de Phys. , [fi], t. XIII, p. i32, 344; t. XVII, p. 338), M. Engel a procédé à l'examen de questions analogues, recherchant principalement les relations qui peuvent exister entre les nombres de molécules d'acide et de sel que contiennent des dis- solutions en équilibre. J'ai été amené à continuer mes recherches dans le but particulier d'examiner comment la solubilité varie au voisinage des points où la courbe représentative du phénomène change de direction, espérant en tirer quelques arguments capables de justifier ou d'infirmer l'hypothèse d'après laquelle le corps dissous est soit à l'état anhydre, soit à celui d'hydrate, soit en combinaison avec l'acide mis en présence. Je me suis limité aux cas les plus simples, en étudiant seulement la manière dont se comportent les sels haloides de potassium et de sodium quand on les met en contact avec l'acide qui a servi à les former. » On sait que \e fluorure de potassium peut se combiner à l'acide fluor- hvdrique pour former un sel acide RF sol. + HF gaz = KF, HF sol. . . ^- 21"^^', ■ . » Mais, en présence de l'eau, le dégagement de chaleur se réduit à +o™',3, (le sorte que, dans la dissolution, le sel acide est partiellement décotnposé, et la dissociation dépend de la quantité d'acide libre que la liqueur ren- ferme; les nombres ci-dessous indiquent, en grammes, les poids de fluo- rure neutre et d'acide qui se trouvent dans une quantité de dissolution contenant 1000'''' d'eau, et en équilibre à 21° : fi.' Acide Fluorure fluorhydrique. de potassium, 0,0 963,0 la, i 720,4 .6,. 6io,o 37,3 4o4,i 4o,3 324,6 60,5 3o3,5 92,5 298,6 ii3,6 295,7 124,7 3i2,8 125,0 3o4,8 139,5 3i3,8 159,8 333.7 162,9 343,3 176.9 356,2 206,8 383,7 286,0 469,0 419.8 617,6 437,1 638,3 53-,. 747.9 742,0 io5o,o 1192,0 1695,0 » On le voit, la solubilité du fluorure diminue d'abord 1res rapidement quand on ajoute à la liqueur de faibles proportions d'acide, si bien que le poids de ce fluorure descend de 9G3 à Saj environ quand celui de l'acide varie de o à 4o; à partir de ce moment la diminution de solubilité devient faible, la courbe qui la représente montre une portion presque horizon- tale, la (|uantilo de substance dissoute passe par une valeur minimum, cl, si l'on continue à faire croître le poids d'acide ajouté, la courbe se relève vivement, donnant une seconde branche qui correspond à la présence dans la liqueur de quantités de jilus en ])lus grandes de fluorhydrate de fluorure. » Le fluorure de sodium donne lieu également à la formation d'un fluorure acide dissocié par l'eau ; les deux sels, neutre et acide, de sodium présentent avec les composés correspondants du potassium une diflerence de solubilité énorme, mais la courbe qui re])résente graphiquement le ( 128-^ ) phénomène affecte dans les deux cas une allure analogue. On trouve avec le fluorure de sodium, à la même température de 2 i" : Fluorure Acide (le iiiiiliy(lrif(iie. so'liimi. 0,0 4'. 7 10,0 4i,4 45,8 22,5 56,5 22,7 83,8 22,9 ï29,7 23,8 596,4 48,8 777 '4 81,7 » La solubilité diminue d'abord, puis elle passe par un minimum à partir duquel la courbe se relève quand la liqueur contient du fluorhy- drate de fluorure dissous. » Je donnerai, dans un Mémoire plus étendu, les nombres qui corres- pondent à l'action des bromures alcalins sur l'acide bromhydrique, et à celle des iodures sur les solutions d'acide iodhydrique; M. Engel a examiné, d'autre part {Annales de Chimie et de Physique, t. XIII et XVII), l'acide chlorhydrique et les chlorures alcalins. Ces nombres concordent avec les déterminations calorimétriques relatives aux chlorures et aux bromures {Comptes rendus, t. XCII, p. 437) faites par M. Berthelot, et qui l'ont con- duit à conclure à l'existence de composés en voie de dissociation formés par le sel sec et l'acide anhydre. » On peut conclure de l'ensemble de ces résultats que, en ajoutant l'acide à une solution du sel neutre, on détermine tout d'abord une dimi- nution de la solubilité, mais elle ne croît pas sans cesse avec la quantité d'acide ajouté. A partir d'une certaine dose de ce dernier, la courbe se dirige lentement vers un minimum après lequel elle se relève en même temps que la proportion d'acide augmente. Cette variation, très remar- quable avec les fluorures dont le sel acide est relativement stable, est bien moindre pour les autres sels; mais, dans leur ensemble, les courbes présentent la même allure générale, le minimum et le relèvement étant d'autant moins prononcés que le composé acide est plus difficile à former. La production de ces sels acides, plus ou moins dissociés, semble d'ailleurs masquer dans les courbes les variations qui pourraient accompagner l'hy- rlratation on la déshydratation de ceux de nos sels qtii, à la température de rexpéricncc, sont susceptibles de se combiner avec l'oau. » CHIMIE. — Sur l'action (ht phosphore. fiir le plaline. Note de M. A. Granckiî, présentée par M. Troost. « On sait depuis longtemps que les creusets de plaline dans lesquels on chauffe des substances capables de dégager du phosphore sont facilement percés, par suite de la formation d'un pbosphure de platine fusible. Malgré la facilité avec laquelle ce métal s'unit au j)hosphore, on ne peut obtenir aisément des combinaisons bien définies et nettement cristallisées, quand on fait agir directement les deux éléments. Jusqu'à ces dernières années, on ne connaissait que le biphosphure de plaline, obtenu par Schrcitlcr en chauffant du platine divisé dans un courant de vaj)eur de phosphore. M Ce n'est qu'en 1884 que deux chimistes américains, I\1M. Clarke et Joslin, signalèrent l'existence de plusieurs autres phosphures. D'après ces savants ( '), le |)]u)sphore projeté sur du platine chauffé au rouge blanc se combine au métal cl donne un composé défini Pi' P', si l'on a la j)récaution de continuer à chaidfer tant qu'il se dégsge des vapeurs de phosphore. Le phosphure PtM'% traité par l'eau régale, se dissout partiellement et laisse un résidu insoluble de protophosphure l'tP; la partie soluble dissoute ren- ferme un corps qui n'est autre que du l)iplios|)hure de platine PtP^. » Il est évident qu'en chauffant le platine phosphore à l'air, pour chasser le phosphore en excès, on se place dans des conditions très favo- rables à la décomposition du corps que l'on vient de former. J'ai pensé alors qu'il serait intéressant de chercher à nouveau à produire du phos- j)hure de platine, mais en opérant cette fois d'une manière différente, c'est- à-dire en chauffant le métal à une température, aussi faible que possible, dans une atmosphère de vapeur de phosphore. Pour cela, deux nacelles de porcelaine, contenant l'une le métal, l'autre du phosphore rouge, sont placées dans un tube de verre dur, traversé par un courant de gaz carbo- nique; on élève alors la température progressivement jusqu'au moment où se produit la réaction, puis l'on maintient la température autant qu'on le peut et l'on arrête l'action du phosphore avant que ce dernier corps n'ait complètement distillé. Le phosphure ainsi obtenu a l'éclat métallique. (•) Bull. Soc. cliim.. t. XLl, p. 636. ( 1285 ) mais il a perdu la Lénacité et la belle couleur du platine; il est gris noir et friable. Quoique l'expérience ait été recommencée plusieurs fois, il ne m'a pas été possible d'obtenir des cristaux nets. M Avec le platine en fil ou en lame l'attaque ne commence qu'au rouge, on obtient alors un corps qui répond sensiblement au pliosphurc précé- demment décrit. Je n'ai pas constaté touiefois que l'eau régale en sépare nettement deux corps définis; en insistant sur l'action de ce réactif j'ai pu dissoudre, avec difficulté il est vrai, la totalité du produit (' ). » En opérant à des températures plus élevées, on obtient des corps moins riches en phosphore et qui se rapprochent à mesure que la tempé- rature s'élève du sous-phosphure Pt^P; au rouge blanc, la masse ne retient plus que 4 pour loo de phosphore. » Si l'on remplace le platine par de la mousse de platine, on voit que la réaction s'effectue bien au-dessous du rouge; c'est alors du biphosphure qui se forme (-). Contrairement aux assertions de Schrotter, je n'ai pu dissoudre totalement ce corps dans l'eau régale; la partie dissoute s'est trouvée précisément correspondre à Pt'P' ('). » CHIMIE GÉNlîRALJî. — Aclio/i du gaz chlorhydrique sur les sulfates alcalins . Note de M. Albert Colson, présentée par M. P. Schiitzenberger. « La décomposition du sel marin par l'acide sulfurique comprend deux phases bien connues : la formation du bisulfate et la transformation de celui-ci en sulfate neutre. J'ai pensé que si la décomposition inverse était possible, elle présenterait également plusieurs phases, et j'ai supposé qu'entre certaines limites de température, chacune de ces phases serait assimilable à la dissociation du carbonate de chaux, ou mieux à la trans- (') L'nnalj'se donne Pfj8,84 P2I,02 Calculé pour Pl'P^Plyg P21 (-) I>'analyse donne : Pt77,5i P22,i5 Calculé pour Ptl"Pt76,i5 P23,85 {') Travail fait iiu Laboraloire de recherches de la Sorboiine. ( 1286 ) formation du cyanogène ou paracyanogène décrite par MiM. Troost et Ilantefciiille. Voici les phases qui m'ont paru probables : » i" Comme dans le sulfate SO^Na^ les deux atomes de sodium ne sont pas distincts, ils seront simult;inémenl attaqués par l'acide cldorhydrique : Cil (I) S0'Na''+2HCI=:S0'IP+2NaCl -1-17 » 2° Si l'acide sulfurique qui prend ainsi naissance se trouve en pré- sence d'un grand excès de sulfate, il se combinera à ce sel en dégageant de la chaleur et l'on aura : (II) 2S0*Na2+2HCl = 2S0'NaH + NaCI +33^»', 4 » 3° Tout le sulfate étant transformé en bisulfate, il pourra se faire : (III) SO'*NaH + HCI = SO»IP+NaCI -t-ioc-'',i » [\° Dans celle dernière réaction l'acide sulfurique formé pourra donner avec SO''NaH un des sels acides décrits par M. de Marignac, d'où au moins un quatrième état d'équilibre possible. )) Quelle que soit l'interprétation du phénomène, l'expérience m'a prouvé : » 1" Que, contrairement à l'opinion de quelques savants autorisés, le sulfate sodique SO*Na^ est attaqué à froid par HCl sec; » 2" Qu'il existe, effectivement, plusieurs séries de tensions du gaz chlor- hvdrique, comme si chacune de ces séries correspondait soit à l'une des phases indiquées ci-dessus, soit à divers composés encore inconnus. Ce point sera éclairci ailleurs. » Dans deux tubes recourbés identiques et secs, introduisons lo^"' de sul- fate de soude chauffé à i jo°, et remplissons les tubes de gaz chlorhydrique séché sur de la ponce phosphorique; fermons à la lampe une de leurs extrémités et plongeons l'autre dans une cuve à mercure. De celte façon, un grand excès de sulfate se trouve au contact d'une petite quantité de gaz chlorhydrique et l'on réalise l'équilibre indiqué par l'équation (II). » Cet équilibre, qui dégage la quantité de chaleur maxima, est le plus stable, comme le confirme l'expérience. )) On voit le mercure s'élever peu à peu dans la branche ouverte et, au bout de quelques jours, se fixer invariablement à une hauteur inférieure de 2""" à la hauteur barométrique. ( '287 ) » Comparons deux tubes identiques, dont l'un renferme 180''= de gaz HCI, l'autre qS'^'^ de HCl pour le même poids, \os% de sulfate SO'Na". UlDl mm Vers 10° la tension du premier est 2 La tension du deiiNièine est 2,0 100 10 i5 120 23,5 23 175 77 78 1 20 24 24 » Il faut très longtemps pour atteindre l'équildjre, parfois vingt-quatre heures, et je n'ai considéré l'équilibre comine certain qu'après quarante- huit heures de fixité. Ces expériences parallèles prouvent que la tension du gaz HCl est indépendante de la masse du gaz chlorhydrique, ce qui est un des caractères de la dissociation hétérogène. » Dissociation à phases multiples. — La lenteur avec laquelle le système se met en équilibre est une des difficultés de la cjuestion; elle m'a long- temps arrêté. Il en existe d'autres : si l'on élève d'une façon continue mais brusque la température des tubes, la tension dépasse notablement la ten- sion maxima correspondant à la température la jjIus élevée. Si, par exemple, à l'aide d'un bain d'huile on élève graduelleinent, mais vivement, la température jusqu'à 175°, on observe des tensions qui atteignent et dé- passent 200""" et qui, peu à peu, reviennent à 77""™ ou 78"™. Cela tient, sans doute, à la superposition d'une phase différente de celle que l'on observe. Cette coexistence de phases diverses dans le courant de la réac- tion est due à la lenteur avec laquelle l'équilibre s'établit; elle différencie cette dissociation à phases multiples de la dissociation îi périodes successives observée par M. Isambert dans le cas du chlorure d'argent ammoniacal. » J'ai tenté de mettre en évidence une seconde période d'équilibre en faisant en sorte cjue la molécule sulfurique libérée conformément à l'équa- tion (I) rencontre un excès de sel au lieu de rencontrer un excès de sulfate. » A cet effet, j'ai attaqué q.'"%S de NaCl par ib%8 de SOMl- dans un ballon de 300'*^ préalablement rempli de HCl sec. J'ai chauffe de façon à éliminer une forte quantité de HCl; il restait environ ôSo'^" de HCl libre ou combiné. J'ai noté la pression d'équilibre aux diverses températures : U UMU 0 128 8,2 io5 87 iG3 100 2G2-320 C. K., iSyf), 2' Semestre. (T. CWIII, N» 26.) '<'8 ( 1288 ) » Pour constater qu'ici encore l'équilibre esl indépendant de la masse de IICl, j'ai enlevé i^j'^'^ de II(U à 8", et j'ai constaté que, le lendemain, la pression reprenait sa valeur habituelle et la conservait indériniment. Il existe donc un second état d'équilibre qui devient incertain dès que la tem- pérature s'élève, à cause d'une réaction secondaire sur laquelle je revien- drai ailleurs. » Quant au système SO*NaH + HCl = SOMP + NaCl , l'expérience directe prouve que, au bout de six heures, dans la glace fondante, la ten- sion maxima dépasse 2", 65 de mercure. Il y a donc là un troisième état d'équilibre qui expliquerait le dégagement du gaz chlorhydrique dans le contact du sel marin et de l'acide sulfurique. » M. Berthelot prescrit d'éviter l'emploi du principe du travail maximum dans les réactions limitées. Or, si l'acide chlorhydrique déplace vraiment l'acide sulfurique conformément aux trois équations ci-dessus, il est remarquable que, dans les réactions qui se font et qui sont limitées, ce soil encore la réaction la plus stable qui dégage le plus de chaleur. Il est donc important de savoir s'il y a déplacement de l'acide sulfurique par l'acide chlorhydrique ou formation de composés complexes inconnus jus- qu'ici. L'étude de la réaction du gaz II Cl sur les sulfates métalliques de cuivre, de plomb, etc., m'a permis de trancher cette question. Je me con- tente aujourd'hui de montrer que l'action de l'acide chlorhydrique sur le sulfate de soude est une succession, ou mieux une superposition de phé- nomènes de dissociation hétérogène. » CHIMIE. — Sur la réduction du wolfram par le charbon au four électrique. Note de M. Ed. Defacqz, jjrésentée par M. H. Moissan. « En réduisant l'acide lungstique pur par le charbon de sucre au four électrique, M. Moissan (') a obtenu le tungstène pur, dont il a donné les propriétés et l'analyse. A la suite de cette publication nous avons pensé qu'il serait intéressant de répéter ces expériences sur le minerai même de tungstène, c'est-à-dire sur le wolfram. » Nos échantillons de wolfram provenaient de Zumwald (Bohême); (') H. Moissan, Recherches sur le tungstène {Comptes rendus, t. CXXIII, p. i3); cl Préparation au four électrique de quelques métaux réfractaires : tungstène, molybdène, vanadium {Comptes rendus, t. GVI, p. 1225). ( 1289 ) nous en avons fait d'abord l'analyse sur un échantillon moyen préparé avec soin. » Analyse du wolfram. ■ — On attaque le minerai par un mélange à parties égales de carbonates de potassium et de sodium en fusion et on la maintient tranquille de quinze à vingt minutes. » La masse verte que l'on obtient est traitée par l'eau; on ajoute un peu d'alcool et l'on porte à l'ébuUition : le manganèse se précipite et la liqueur devient incolore; on reprend le tout par un excès d'acide chlorliydrique : les oxydes de fer et de manga- nèse se dissolvent et un léger précipité blanc apparaît ; on évapore à sec au bain-marie puis à l'étuve à air à i25°, en prenant les précautions indiquées par M. Moissan pour le dosage de la silice dans l'aluminium ('). On reprend par l'eau acidulée chlorhydrique, on filtre, on lave d'abord par décantation puis sur le filtre, en se servant d'eau chargée d'azotate d'ammonium. Dans la liqueur on dose le fer, le manganèse, la chaux; la par- tie restée sur le filtre est séchée et calcinée : on a l'acide tungstique et la silice; le mélange des deux acides est traité par le bisulfate de potassium en fusion pour sépa- rer la silice. » Nous avons obtenu ainsi pour un échantillon moyen : I. II. TuO' 71, 76 pour 100 72, 17 pour 100 Si O^ ' ) 69 » 1)93 » FeO 7,60 )> 3,36 » Mn O 1 6 , 3o » 1 5 , .5o » CaO 2,28 » 1)98 » » Réduction du wolfram. — On prépare un mélange de wolfram et de charbon de sucre, ce dernier dans la proportion de i4 pour 100 de minerai; on place le tout dans le creuset du four électrique de M. Moissan et on le soumet pendant douze minutes à l'action calorifique d'un arc de g5o à 1000 ampères et de 5o à 60 volts. On obtient une masse métallique fondue et au-dessus une série qui s'en détache très facilement grâce à une petite quantité de carbure de calcium qui l'entoure, ce dernier ne tarde pas à se déliter à l'air. » Analyse de la partie métallique. — Le culot parfaitement fondu possède une cassure à grain fin et une d,ureté semblable à celle du carbure de tungstène. Comme lui, au rouge sombre, il brûle dans un courant de chlore et est attaqué, avec incan- descence, par un mélange d'azotate de potassium (8 parties) et de carbonate (2 parties) ; il contient, outre le tungstène, du silicium, du fer, du carbone. » Pour doser ces corps, on en traite une petite quantité finement pulvérisée, avec quelques précautions, par un mélange en fusion d'azotate de potassium (6 parties) et de carbonate (2 parties). La masse blanche (sa couleur démontre qu'elle ne contient pas de manganèse) que l'on obtient ainsi est reprise par l'eau, on traite le tout par l'acide chlorh\"drique et l'on opère ensuite comme pour l'analyse du wolfram. » Pour doser le carbone, on chauffe dans un courant de Cl; le résidu est ensuite (') H. Moissan, Analyse de l'aluminium et de ses alliages, t. CXXI, p. 85 1. ( 1290 ) porté au rouge soml)re dans l'iiydrogène puis brûlé clans l'oxygène; du poids de l'anide carl)oni(|uc ol)lonu on en déduit la quantité de carbone. » On obtient ainsi : I. II. Tungstène 92,53 92,65 Silicium o>49 o,5i Fer 2,37 2,1 5 Carbone total 5, 21 4)96 » Analyse de la scorie. — Elle est sans odeur, d'aspect cristallisé, n'est pas homo- gène; la partie qui se trouve au contact de la masse métallique est noire, l'autre est d'un gris rosé; elle contient du tungstène, du fer, de la chaux, de la silice. Le tung- stène y est combiné et libre; on met ce dernier en évidence en attaquant la scorie par l'acide chlorhjdrique concentré; on ciiaurte et, eu insistant, la liqueur, surnageante d'abord et incolore, devient bleue par suite de la réduction due au dégagement d'iivdrogène fourni par le mêlai. » L'analyse de celte scorie a été faite comme celle d'un silicate insoluble dans les acides; elle a fourni les chiffres suivants : I. II. TuO^ 10,60 10,90 SiO'- i,/li 1,10 Fe'O' 4,33 A,«o CaO 87,98 87,92 » Kii diminuant le temps de chauffe (8 minutes au lieu de 12), nous avons obtenu une masse métallique mais spongieuse qui ne contenait plus que o,5 pour 100 de manganèse et 5 pour loo de fer et ne renfci'mait pas de carbone. 1) Conclusions. — Un échantillon de wolfram, dont nous avons donné l'analyse, peut donc être réduit par le charbon avec facilité au four élec- tricpie et fournir de suite un niélnl assez pur : le manganèse et le calcium ont complètement disparu, le silicium et le fer ont diminué dans une no- table proportion; ces réactions sont produites en partie grâce à la tempé- rature élevée du four électrique et grâce à la scorie qui s'est formée. Elles semblent bien démontrer que le traitement direct des minerais au four électrique pourra produire des métaux assez purs pour entrer directement dans la pratique industrielle ('). » ( ' ) Ce travail a été fait au laboratoire des Hautes Études de M. Moissan. ( I29I ) CHIMIE PHYSIQUE. — Nouveaux exemples de dispersion rotatoire nor- male. Note (]e MM. Pu. -A. Guye et P. -A. Mei.ikiax, présentée par M. Friedel. « Grâce à l'obligeance de M. Le Bel et de M, A. Werner, qui ont bien voulu mettre à notre disposition un certain nombre de corps actifs prove- nant de leurs collections particulières, nous avons pu effectuer une nou- velle série de mesures de dispersion rotatoire, dont nous publions aujour- d'hui les résultats. » Le dispositif expérimental que nous avons adopté est celui des cuves fdtrantes de M. Landolt, déjà mentionné dans une Note publiée par l'un de nous, en collaboration avec M. Jordan ('). » Nos déterminations sont consignées dans le Tableau suivant, dans lequel les corps ont été rangés dans l'ordre des valeurs croissantes des déviations dans le rouge. Les composés i, 5, 12, i3, i4 proviennent de la collection de M. Le Bel qui les a décrits antérieurement (-). Les corps 2, 3, 4. 6, 8, 9 nous ont été fournis par M. Werner, qui les a obtenus au cours de recherches avec M. J. Ravitzer (^). Enfui, les dérivés amyliques 7, 10, II ont été préparés ici par M"" Welt ('). » Il convient d'ajouter que la phqKirt des corps que nous avons exa- minés étaient en très petite quantité et n'ont pu être redistillés avant les mesures. Tableau L — Déviations a pour L^o'''^",5. Rouge. D. Vert. Bleu. Violet. 1. Oxytle tle propylène + o,43 +0,^5 -Ho, 58 -1-0,64 -1- o,85 2. p-mélliylatlipate d'isobulyle 4- o,84 -H 1,13 H- 1,62 +-^2,13 ■+- 2,61 3. » d'éthyle. . .,. -(- 0,87 -H i , 1 1 -I- i,33 4-1,62 -t- 2,i5 4.. " de propyle -I- 0,92 -t- 1,07 -h l,l^o -t- 1,71 -|- 2,09 5. Chlorure d'amyle secondaire -f i,23 -H i,33 -(-1,90 -1-3,23 -1-2,64 6. 2-6-mélhyl-3-octanonale de niélhyl.e. -h i,33 -)- 1,82 ■+- \ ,çyj » • » 7. 0.x.yde de phénylamyle -h i,43 4- i ,67 4-2,82 4-2,56 4- 3,5o 8. p-mélhyladipate de mélliyle 4-1,67 4-1,91 4- 2,44 4- 2,78 4- 3,35 9. » d'isopropyle 4- 2,36 + 3,36 -t- 3,65 4- 4,08 4- 4,84 (') Guye et Jordan, Comptes rendus, t. CXXII, p. 833. (2) Le Bel, Bull. Soc. c/iim., 2" série, l. XXXIV, p. 219 ; et 3" série, t. IX, p. 678. (') Ces composés seront décrits dans un Mémoire qui paraîtra prochainement. (*) WELT,.e«//, 5oc. c/«»«.,3°série, t. XI, p. 1178; et t. XIII, p. i86; Ann. de Cliim. et de Phys., 7" série, t. VI, p. 1 15. ( '292 ) Rouge. D. Vert. Rlcu. Violcl. 10. Amylacélate de mcthjle -t- 2,89 -t- 2,97 -1-3,87 + ^,97 4-4.74 11. Diamyle H- 3,58 -i 4,48 -4-5,49 -(-5,83 -f- 7,5o 12. Laclate de méthyle — 3, 60 — 4>29 — 4i93 — 5,3o — 5,94 13. Butyi yl-Iarlale de mùlhyle —15,29 --'9'70 —22,21 —25,86 — 3o,o5 13. Acétyl-lactate de mélliyle —20,97 —26,24 — 31,97 —34,22 —40,97 » A part le laclale de méthyle, qui, comme corps liydroxylé, pourrait être partiellement polymérisé, tous les composés qui figurent daus ce Tableau appartiennent à des groupes chimiques dans lesquels les liquides sont formés de molécules simples. On constate que tous ces corps présen- tent la dispersion rotaloirc normale ('); c'est la confirmation des résultats obtenus par M. Jordan et l'un de nous. » Dans un second Tableau, nous avons inscrit les valeurs des densités des liquides précédents, déterminées aux mêmes températures que les dé- viations polarimétriquos. Avec ces éléments et les précédents, nous avons calculé les pouvoirs rotaloires spécifiques par rapport à la raie D du sodium, ainsi que les dispersions rotatoires spécifiques. Tableau II. Densités. Temp. [iJd. f^]»-,- Oxyde de propylène 0,820 23,5 -f- 1,10 -t- 1,02 p-môtliyladipalc de propyle 0,978 16, 5 -+- 2,19 -+- 2,89 p-niétliyladipate d'cthyle 0,986 18 -(- 2,25 -t- 2,70 p-méthyladipate d'isobutyle 0,950 18 -1- 3, 01 -1- 3,7$ Chlorure d'amyle secondaire o,85i 28 -l-3,i3 -t- 3,32 Oxyde de phénylamyle 0,924 24 -1-3,62 -;- 4>i4 (') Nous n'avons trouvé qu'un seul exemple de dispersion anormale avec un liquide non polymérisé; c'est la chloracétine du propylglycol (Le Bel) qui a donné les résul- tats suivants : Rouge. D. Verl. Bleu. Violet. PourL=io,5 a=r:4-o,52 -1-0, 3o -1-0, 49 -ho, 44 -1-0, 63 » Mais il convient de remarquer que ce composé, auquel on attribue la formule CII'.CH(OCOC=), CIIH^CI, pourrait très bien contenir une certaine quantité de l'isomère CIP.CHCI.CH'(OCOCIP); cela résulte, du moins, de son mode de formation par l'action successive, sur le propyl- glycol aclif, du pentachlorure de phosphore et du chlorure d'acétyle. Le liquide ainsi obtenir étant un mélange, peut très bien présenter la dispersion anormale. ( 1293 ) Densités. Temp. [ajo. [»]„-.• p-méthyladipate de mélliyle i,o5o 17 + 3,64 -H 3, 16 2-6-méthjl. 3 oclanonate de mûlliyle 0,950 16 -+- 3,83 » p-mélhjladipale d'isopropyle i,o34 16 + 6,54 H- 4>99 Lactate de méthyle 1 ,080 16 — 7)93 — 4)33 Bulyi-yl-lactale de mctliyle 1,019 20 — 38,68 — 28,65 Acélyl-lactate de mûlliyle 1,080 i5 — 48, 60 — 36,97 » Les corps étant rangés, par valeurs croissantes de [ajo (valeurs abso- lues), on remarque que les dispersions rotatoires spécifiques (dernière colonne) restent du même ordre de grandeur; elles ne sont cependant pas jjroportionnelles aux pouvoirs rotatoires spécifiques. C'est encore la con- firmation des résultais antérieurs déjà cités ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la transformat ion des campliophénok sulfonés en or- thocrésol dinitré. Note de M. 1*. Cazesecve, présentée par M. Friedel. « Nous avons montré qu'en traitant le camphre monochloré normal par l'acide sulfurique concentré à une température relativement basse, nous obtenions plusieurs corps nouveaux possédant la fonction phénolique, c'est-à-dire donnant des élhers, bleuissant le perchlorure de fer et ayant fixé le résidu SO'H, formant ainsi de véritables composés sulfonés (-). » Deux de ces phénols sulfonés se sont formés avec départ de méthyle, dûment constaté dans la réaction, et correspondent aux deux formules isomériques C9jj<2(S0-)(0H)=0etC''H'-(S0'-'H)(0H)0. )) Nous les avons appelés améthylcainphophénolsidfone et acide amèlhyl- camphopliénolsulf oniqiie^ ^our rappeler leur origine en attendant qu'une dénomination plus rationnelle ressorte de leur constitution, quand elle sera mieux connue. » Nous avons publié postérieurement un Mémoire montrant que ces deux phénols sulfonés, que nous avons plus spécialement étudiés au mi- lieu de plusieurs autres congénères, donnent un propylnitrophénol (^) (') Genève, Laboialoire de Cliiinie de l'Universilé. (-) Bull. Soc. chiin., t. 111, p. 6;8; 1890, et t. IV, p. 71 5. (,^J Bull. Soc. cliiin,, 3" série, l. VII, p. 25i, et t. IX, p. 3o. ( '294 ) au contact de l'acide azotique étendu d'un peu d'eau et à la chaleur du bain-marie. » Incidemment, nous avons signalé l'action à froid de l'acide azotique fumant ('), qui nous avait ]iaru donner un corps correspondant à la for- mule d'un dérivé tétranitré C-'IPO(AzO-)*(SO=)(OII)=. » Le dosage de l'azote et du baryum concordait avec cette formule pour le dérive barytique analysé. Un examen insuffisant de ce corps, mal purifié et obtenu en petite quantité, nous avait indiqué la persistance du groupe sulfonique. De là la formide hypothétique c'alculée correspondant à un dérivé télranilré. Ce prétendu dérivé n'existe pas. » Nous en avons repris l'étude et nous l'avons reconnu identique avec l'orthocrcsol dinitré. » I. Pour l'obtenir, on introduit le corps C'II"(S0-)(01I)*0 ou son isomère, réduits en poudre, dans cinq fois leur poids d'acide azotique fumant, refroidi entre o" et lo". » Le corps brunit, puis se dissout. Après quelques minutes de contact, on projette le mélange dans trois fois son poids d'eau glacée. Un corps jaune se précipite qu'on recueille et qu'on lave à l'eau froide. On fait cristalliser plusieurs fois dans dix fois son poids d'alcool bouillant à gS". Les rendements sont de 5o pour loo environ. » Le corps obtenu de sa cristallisation dans l'alcool se présente sous forme de longues aiguilles d'un beau jaune, peu solubles dans l'eau froide, plus solubles dans l'alcool, fondant à 86°-87''. La vapeur d'eau l'entraîne à la distillation. A la tempéra- ture ordinaire, il émet des vapeurs et jaunit le papier qui le recouvre. Sa puissance colorante est considérable; il teint la laine et la soie sans mordant. » L'analyse élémentaire du corps correspond exacte m en ta la formule G"ll''(AzO^)'OH. » Son poids moléculaire, pris par voie cryoscopique au sein du benzène, correspond à 192,2 ; la théorie exige 198. » L'analyse des sels de l'éther acétique confirme celle formule. » Chaufl'é pendant trois heures avec un excès d'animonia(jue à 180°, suivant la mé- thode de Barr appliquée aux crésols nitrés, ce corps nous a fourni une dinitrololuidine fusible à 208°, qui est la dinitro-o-toluiJine. » Le point de fusion de notre dinitrocrésol, soit 8G"-87", cl la production de celle dinitro-o-toluidine nous ont permis de ridcntifier avec l'orthodi- nitro-crésol C«H^(CH'),„(OIlX,,(AzO^);',.,„ que Nevil et Winther ont obtenu en traitant les acides diazololuolsulfo- nique et crésylol-sulfonique par l'acide azotique étendu et chaud (-), ou (') Comptes rendus, t. CX, p. 964, et Bull. Soc. cliini., 3" série, t. IV, p. 718. (') D. Chem. G., t. XllI, p. 1946. ( 1295 ) encore que Noelting et Salis ont produit par la nitration fin dériyé dia- zoïque de la nitro-o-tolnidine ('). » Cette formation d'orlhocrésol comme d'un propylphénol aux dépens du camphre prouve d'une façon péremptoire que si le camphre n'a pas pour noyau le paracymène, du moins doit-il être représenté par une molé- cule à chaîne fermée où le propyle sera manifestement en germe. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur V hexadUnedioi. Noie de M. R. Lespieau, pré- sentée par M. Friedel. « Pour préparer le glycol biacétylénique en C CH-OH — CesC — C =C - CH-OH, je suis parti du précipité cuivreux que fournit l'alcool propargylique quand on l'agite avec le sous-chlorure de cuivre ammoniacal; on oxyde ce préci- pité par le ferricyanurede potassium et l'on extrait le produit de la réac- tion en agitant avec Jaeaucoup d'éther. C'est un corps solide, bien cristal- lisé, fondant à iii°-ii2°. Quand il n'a pas été soumis à l'action de la chaleur ou de la lumière, il est blanc; sinon jaune ou rosé. Il se dissout dans l'eau, l'alcool, l'éther, l'acide acétique. Ces dissolutions, exposées au soleil, laissent déposer quelques flocons. Un bon agent de purification de ce glycol, c'est le benzène bouillant, qui l'abandonne par refroidissement. L'hexadiinediol chauffé se décompose vivement, en laissant un volumineux résidu de charbon. Il fixe 4 atomes de brome à ^ iS" en solution chloro- formique. » Afin (le bien établir l'existence de deux fonctions alcooliques dans ce composé, j'en ai préparé la diacéline, en le chauflanl pendant deux heures au réfrigérant ascen- dant, avec un grand excès d'anhydride acétique el un peu de chlorure de zinc. On chasse l'acide en maintenant le tout pendant quelque temps à 100°, sous une pression de ao""". Le résidu est repris à l'éther pour éliminer un peu de charbon ; l'évaporalion de ce dissolvant fournit une pâte d'où le benzène permet d'extraire la diacétine cherchée. C'est un corps solide fondant à 35°. Il a fourni de bons nombres à l'analyse; la saponi- fication à 100", par la baryte titrée, a indiqué un peu plus d'acido nitrique que ne l'exigerait la théorie (i pour 100), mais la masse avait bruni et il y a tout lieu d'ad- mettre que, à cliaud, le glycol n'est pas sans action sur la base. » L'éther diméthylique de l'hexadiinediol s'obtient comme le glycol. {') />. Chem. G., t. XIV, p. 987. C. R., 1896, 1' Semestre. (T. CXXIII, N» 26.) ' (îf) ( '^96 ) mais à partir de réthcr mélhvlpropargylique. C'est un liquide incolore, devenant rouge brun à la lumière. Il fonda — q" et distille à \o/i°,5-\o5°,B sous la pression de la'""' à i3™™ de mercure. Sa densité à o° égale 0,9969. Quand on le chauffe, il rougit, puis fuse en devenant incandescent. A — iS", en solution chloroformique, il ne décolore également que 4 atomes de brome. » CHIMIE ORGANIQUE. — Contribution à l'étude des hornc'o/s et de leurs cthers. Note de M. J. Minguin, présentée par M. Friedel. « Grâce aux travaux de M. de Montgolfier (') et de M. A. Haller (-), on sait qu'il existe quatre bornéols stéréoisomèrcs, répondant à la formule brute C'"H'»0. » Pour les représenter, nous adopterons les notations suivantes, propo- sées par M. Haller (^) : Bornéol droit de Dryobalanops ou bornéol droit artificiel qui lui ) + est identique ) ^ Bornéol gauche de N'ghaï, de garance, de valériane a Isobornéol droit p Isobornéol gauche ? » Cette isomérie des caaiphois se poursuit dans tous leurs dérivés et, en particulier, dans leurs succinates. » Comme ces éthers cristallisent facilement, nous avons pensé qu'il serait intéressant de comparer leurs propriétés cristallograpliiques entre elles. » Mais, avant de faire connaître le résultat de ces recherches, nous croyons devoir insister sur la préparation de la matière première qui a servi à ces expériences. » Nous allons d'abord décrire la métliode qui nous a d'abord permis d'obtenir du + bornéol artificiel droit a en grande quantité. On sait, d'après les travaux de M. de Montgolfier et de M. Haller, que le bornéol obtenu ])ar hydrogénation du camphre. (') Ann. de Chiin. et de Phys., 5" série, t. XIV, p. 59. (') /'/., 6= série, t. XWII, p. 892. (') Deuxième Suppl. ou Diel. de Wurtz, p. 856. ( 1297 ) que ce soit au moyen de la méthode de M. Baubigny ou de n'importe quelle autre mé- thode, est un mélange de camphol droit a et d'isocamphol gauche p. 1) Pour isoler le camphol droit a, de pouvoir rotatoire +37", de Monlgolfier (•) transforme le mélange de camphols (a p) en acétate, refroidit cet acétate et essore la partie qui se solidifie. Celte masse solide cristallise dans l'éther de pétrole en beaux cristaux d'acétate de bornéol droit qui, saponifié, donne du bornéol de pouvoir rota- toire -h àj". » De cette façon, on obtient peu de campliol relativement à la quantité qui se trouve dans le mélange dont on est parti. Gela résulte de ce que l'acétate droit reste dissous dans l'acétate d'isocamphol qui, à cette température, est encore liquide. Pour retirer cet acétate droit, nous nous sommes appuyé sur une propriété des éthers de bornéols que nous avons déjà relatée (•'), à savoir que la vitesse d'oxydation des isocamphols par l'acide chrornique est beaucoup j^lus rapide que celle des camphols. » Nous avons -donc fait agir l'acide chrornique sur le mélange des acétates en solu- tion acétique. Une partie de l'acétate d'isocamphol se trouve détruit; on lave au car- bonate de sodium et à l'eau, on reprend par l'éther, on évapore la solution éthérée et l'on soumet au refroidissement. La partie solide essorée est purifiée par cristallisation dans l'éther de pétrole. En saponifiant les cristaux ainsi obtenus, on obtient du bor- néol de pouvoir rotatoire H- 87°. » La partie qui ne s'est pas solidifiée est de nouveau soumise à une oxydation suivie d'un refroidissement, etc. Ces deux méthodes combinées permettent, comme nous l'avons constaté, de retirer la majeure partie du bornéol droit renfermé dans un mé- lange d'acétates (.«P j. Le bornéol gauche a dont nous sommes parti était du bornéol de N'ghaï dû à l'obligeance de M. Haller. » L'isocamphol (3, qu'on peut supposer toujours souillé d'un peu de camphol droit, a été obtenu en suivant le procédé de Montgolfier ('). >i A propos des isocamphols, nous ferons une remarque sur l'instabi- iilc qu'on leur attribue. On sait que quand on éthérifie un mélange de bornéol \ap y, où le premier domine, de pouvoir rotatoire droit A, et que l'on saponifie ensuite l'çther obtenu, on tombe sur un mélange de pouvoir rotatoire droit A, > A. M. de Montgolfier admettait qu'il y avait rétrogra- dation, c'est-à-dire transformation d'une [)artie de l'isocamphol eu camphol. Or, il n'en est rien; dans ces conditions l'isocamphol ne change pas; ce qui fait croire à une rétrogradation provient d'une différence dans la vitesse et la puissance d'éthérification, car si l'on part d'un isobornéol de pouvoir rotatoire voisin de — 34", c'est-à-dire renfermant peu de bornéol droit, que (') Thèse de la Faculté des Sciences de Paris, 1878. (-) Soc. chim., t. XV, XVI, p. 344. (^) Thèse de la Faculté des Sciences de Paris. 1878. ( -298 ) l'on éthérifie, et que l'on saponifie ensiiiLe l'élher obtenu, on retombe sur le même pouvoir rotatoire — 34". Cette expérience est tout à fait con- cluante; car, étnnt donné que la presque totalité du borncol est formée d'isocamphol, nous aurions du constater un ni;ixiniiim de rétrogradation et le pouvoir rotatoire du bornéol régénéré aurait dû être ( — A), A. étant » Dans une prochaine Communication nous nous proposons de donner les résultats des déterminations cristallographiques opérées sur les succi- nates de ces divers bornéols ('). « CHIMIE ANIMALE. — Du point de congélation du lait. Réponse à une Note de MM. Bordas et Génin. Note de M. J. Wixter, présentée par M. Arm. Gautier. « Dans une Note récente (Comptes rendus, 3i août 1896), MM. Bordas et Génin ont contesté la constance de la température de congélation du lait, que j'ai signalée le premier, il y a un peu plus d'un an (Comptes rendus, II novembre 1895). Mes conclusions reposaient sur l'examen d'une cm- quantaine de laits authentiques, de diverses espèces animales, et sur l'étude comparée d'un grand nombre d'autres liquides physiologiques. Cette com- paraison révèle diniportantcs relations générales, apj)licables au lait comme aux autres sécrétions et humeurs. » J'ai montré, par des exemples (^), que les variations du point de con- gélation du lait, dues à l'addition d'eau, sont, dans d'assez grandes limites de dilution, proportionnelles à celte addition. Cela permet de calculer exactement et simplement le mouillage. Aucune autre méthode ne peut actuellement conduire à ce résultat. » M. Hamburger a, d'ailleurs, confirmé l'exactitude de mes conclu- sions ('). » D'aj)rès la Note de MW. Bordas et Génin, la température de congé- lation du lait peut subir de très grandes variations. Les plus grandes oscil- lations qu'il m'a été donné de constater sont de ± jj- et ^ de degré. (') Travail fait à l'Instilul chimique de ÎVancj, laboratoire de M. Ilaller. (') Bulletin de la Société chiniique, n" 24; 1895. (') Chemisches Centralblalt, 19 août 1896, d'après le Journal de Clinique et de Thérapeutique infantiles du 29 octobre 1896. ( 1299 ) MM. Bordas et Génin parlent de variations de -^ de degré ; j'aurais donc commis de bien grossières erreurs d'observation. » J'ai voulu, avant de répondre à celte Note, retaire une nouvelle série de déterminations. Je donne ci-après mes nouveaux résultats. Le thermo- mètre qui m'a servi permet d'apprécier le -^ de degré. Comme MM. Bordas et Génin, j'ai jjris, cette fois, tous mes laits à Paris, avec toutes les garanties d'authenticité désirables ('). Sauf mention spéciale, chaque échantillon différent est d'une vache différente. Les uns sont du commencement, les autres de Va fin de la traite. » A est l'abaissement observé du point de congélation, R le résidu et D le poids spécifique du lait examiné. N" (l'ordre. A. o,56o 1 Lait de Paris, commencement . ( même vache. ... . 2 » fin ( o , 56o 3 » commencement. 0,540 k » fin 0,545 o » milieu 0,545 6 » commencement. 1 o,53o même vaclie. . . . < 7 )) fin ( 0,540 8 » commencement. o,54o 9 » commencement. o,56o 10 » fin o,55o 11 I) fin o,55o 12 1) fin o,56o 13 » fin o,55o 14 » commencement, l o,55o même vaclie. ■ ■ ■ \ 15 )i fin (0,55 16 » commencement. o,55 17 » commencement. o,55 18 » commencement. o,55 19 » commencement. o,56 20 » commencement. o,56 21 1) commencement. 0,07 22 » fin 0,55 23 » commencement. 1 o,35 même vaclie. . . . 24 » fin R. D. 12,00 1,0293 16,29 1 ,o326 12,77 1(3,07 i,o347 i,o325 l5,42 10,53 i,o334 i,o3ii 17,83 1,0286 10,65 i,o3oi I2,05 1 ,o3o2 17,60 1 ,0270 12,10 1,0249 1 5 , 1 0 17,60 11,20 1,0294 I ,0239 I ,o3o5 i5,25 1 ,0281 I I ,23 I ,o3o2 15,70 i,o336 I2,5o 11,80 1,0419 I ,o33o 12,75 14,90 18,90 '4,93 1,0343 1 ,o3oo i,o253 1,0295 (0,53 18,60 ,02t)2 (') Tous les laits ont été pris au pis de la vache, sauf les deu.v derniers de la. liste. i3oo ) 0. N"' d'ordre. 23 26 27 28 29 30 31 32 33 34. 35 36 37 38 39 ko '*i 42 43 44 46 47 4.8 49 50 51 » Je rappelle que le A du sérum sanguin est sensiblement o", 556. 27 des 5i échantillons ci-dessus marquent cet abaissement; 2 s'en écartent à moins de j^, et peut-être y a-t-il là à invoquer l'état de surfusion ; les autres n'en difïerent que de jj^. » Comme je n'ai fait aucun choix des vaches et que je puis fournir les adresses dés maisons où ces échantillons ont été prélevés ; comme, d'autre part, la question est, au point de vue pratique, des plus impor- tantes, je me vois forcé, sur la foi des 100 et quelques échantillons authen- tiques q.ic j'ai examinés sans trouver une seule exception, de maintenir mes conclusions premières, à savoir que la détermination de son point de congélation est actuellement la plus simple, la plus rigoureuse et la plus Lait de Paris fin t. o,56 1 1,270 1,0274 » commencement. 0,55 11,254 1 ,o3i5 même vache » fin ( 0,56 16,34 I ,0261 n commencement. 0,55 I2,30 i,o3ii li commencement. 0,56 10,18 1 ,o3o6 » fin 0,555 12,75 1,0283 » fin 0,545 17,30 1,0249 n commencement, même vache. . . . 0,54 II, i5 1 ,o3oo » fin ( 0,55 13,90 1 ,0389 » commencement. 0,55 10,40 I ,0291 » commencement. o,56 i5,53 1 ,o335 u fin 0,55 11,95 1 ,0232 B fin 0,55 i5,77 1,0241 » fin..... 0,55 15,75 I ,0878 » commencement. 0,54 i3,4o 1,0843 » commencement. 0,55 11,00 I ,o33i » fin 0,55 16,80 I ,0266 )) fin 0,55 19,55 1 ,0285 » commencement. 0,55 12,90 1 ,0282 Lait du Jardin d'accliinatalion. 0,56 comm i5,6o 1 ,0276 » commencement. 0,57 i4,5o 1,0284 » commencement. 0,56 15,75 I ,0807 » commencement. 0,55 1 1 ,80 1 ,0261 » commencement. 0,55 l5,22 1,0816 » commencement. 0,55 'i.77 1 , o5o6 Ferme (échantillon de Grignon commercial) . . . . 0,56 12,80 i,o3i9 Lait d'Auneau (E.-el-L. ) o,56 i5,oi5 1 ,o3o8 ( ,3oi ) rapide des méthodes d'examen du lait. Tout lait alimentaire non suspect ne doit, au cryoscope, s'écarter que de un ou, au plus, deux centièmes de son axe d'oscillation, qui est o°,55. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Analyse optique des urines et dosage exact des proteides, des glucosides et des matières saccharoïdes non fermentescibles Note de M. Frédéric Landolph. » 1° Sucre dans les urines. — L'urine normale et saine renferme toujours de o'^'',oi à oS'',2o de sucre par litre; le dosage exact ne peut être fait que seul par la fermentation. A partir de o^"',4o par litre de sucre, le médecin doit porter son attention sur un développement lent et progressif du dia- bète, lequel peut être regardé comme nettement déclaré à partir de i^^ par litre (le sucre fermentescible. Il n'y a que les urines malades, contenant de l'albumine, du pus, etc., qui souvent ne renferhient aucune trace de sucre. » 2" Dosage optique du sucre. — Le saccharimètre est généralement impuissant à démontrer la présence de i^'^à 2^"^ de sucre par litre, parce que l'urine normale dévie toujours de i" à 3° à gauche. Ce n'est qu'à partir de 2" à 3** de déviation à droite, que nous sommes à peu près certains de la présence du sucre dans les urines, et ce n'est qu'à partir de lo^'' par litre que le diabétomètre nous donne des résultats assez exacts, et d'autant plus exacts que la quantité en est plus élevée. Donc, pour obtenir des résultats indiscutables au-dessous de lo^'' par litre, il est indispensable d'avoir re- cours à la fermentation, tandis que pour des quantités au-dessus de 208'" par litre les deux procédés donnent sensiblement les mêmes ré- sultats. » 3" Coefficient direct et coefficients indirects de réduction. — Le coeffi- cient direct de réduction ne peut être obtenu qu'avec Vurine bouillie et filtrée, parce que l'urine crue dans le traitement par le liquide cupro- potassique tient toujours en suspension une certaine quantité de protoxyde de cuivre. On emploie sur lo"'' d'urine bouillie et filtrée lo*^*^ d'eau et 40^^*^ de la solution de Fehling ; on porte à l'ébullition et l'on y maintient le mélange, une fois la réaction commencée (ce qui généralement exige une durée de trois à cinq minutes), pendant vingt minutes. On filtre, on lave le protoxyde de cuivre avec de l'eau bouillante, on sèche et l'on cal- cine. Le poids de l'oxyde de cuivre obtenu, calculé pour mille, donne ( .302 ) le coefHcient direct de réduction ; le tiers de ce poids donne assez bien la quantité de matières saccharoïdes non fermentescibles dans un litre d'urine, en déduisant toutefois la quantité d'oxyde correspondant au sucre fermentcscible et la quantité d'oxxile correspondant à l'acide urique et dont une partie est à peu près équivalente à quatre parties d'oxyde de cuivre. » Une quantité au-dessus de 'M'' par litre de matières saccharoïdes non fer- mentescibles est le signe précurseur certain du diabète. De plus, pour ces sortes d'urines à for.'es dispositions diabétiques, la durée d' introduction de réaction ne dépasse souvent pas une demi-minute. M ]*our obtenir les coefficients indirects de réduction, on dédouble d'abord, sur l'urine crue et ensuite sur l'urine bouillie et filtrée, par les acides mi- néraux, la muciné et les autres protéides analogues, de même que les glu- cosides. Ensuite on fixe sur les urines traitées ainsi, filtrées et ramenées au volume primitif, les coefficients de réduction comme pour la détermi- nation du coefficient' direct de réduction. La différence des chiffres des deux coefficients indirects donne la quantité de mucine, etc., en oxyde de cuivre, et la différence entre le coefficicMit direct de réduction de l'urine bouillie et filtrée et le coefficient indirect de celte même urine bouillie et filtrée, donne la quantité des glucosides en oxyde de cuivre et dont le tiers représente alors le poids de ces composés. fl 4" Examen pnlarislrobométrique des urines. — I^orsqu'une urine ren- ferme du pus et des éléments patbogènes analogues, la déviation à gaucbe dans le très sensible polarislrobomètre de MM. Pfistcr et Streit devient plus forte, arrive à 5° et même jusqu'à 8°, ce qui est dû évidemment à la force polarisalrice des noyaux des leucocytes granulés de pus. l^ans ce cas, il arrive même que \c champ visuel devient totalement obscur dans une étendue de plusieurs degrés. Ce fait singulier est surtout très imj)ortant lorsque sous le microscope les cellules et les granulations de pus ont déjà disparu, puisque alors ce procédé seul permet de savoir de suite s'il y a eu anté- rieurement présence d'éléments pathogènes ou non, ce qui, dans beau- coup de cas, est d'une grande importance pour le médecin. » Des études analogues se poursuivent, pour reconnaître et doser les composés organiques azotés précédant l'albuminurie. » ( i3o3 ; ÉCONOMIE RURALE. — Observations générales sur les blés. Note de M. Balland. « Les observations qui suivent reposent sur l'examen de 3oo échantil- lons de blés : les analyses, faites dans les mêmes conditions, ont été publiées, dans ces dernières années, par la Revue du service de l' Intendance militaire. Les échantillons, de provenance authentique, représentent la qualité moyenne des principaux blés du marché français. » 1. Il n'y a pas de rapport entre le poids moyen des grains et l'essence des blés; on trouve des blés tendres, durs etmétadins dont le poids moyen est identique. )) Il n'y a également aucun rapport général à établir entre le poids moyen des grains et le poids des blés à l'hectolitre; cependant, pour quelques va- riétés de même provenance, les azima Nicolaïeff par exemple, on constate que le poids moyen des grains baisse lorsque le poids de l'hectolitre va lui-même en diminuant. » 2. La quantité d'eau trouvée dans les blés n'est pas constante. Elle varie, pour un même blé, suivant l'état hygrométrique de l'atmosphère ou suivant l'état d'humidité du local où il est conservé. Pour étabhr une com- paraison rigoureuse entre les blés, il est nécessaire de les ramener au même degré d'hydratation, ou, plus simplement, à l'état sec. » 3. Il ne paraît pas que l'on puisse établir de relations définies entre les matières salines, l'essence des blés, le |)oids moyen des grains et le poids des blés à l'hectolitre. )) 4. Il en est de même pour les matières grasses. On rencontre des blés durs et des blés tendres, de poids moyen différent, qui ont exactement la môme quantité de graisse; toutefois, c'est dans des blés durs que l'on a observé les plus fortes proportions de matières grasses. » En rapprochant les matières grasses des matières salines représentées par le poids des cendres, on ne relève aucun rapport direct entre ces deux éléments. » 5. Le rendement des blés en farine panifiable dépendant de la cel- lulose, le meunier a le plus grand intérêt à être exactement renseigné sur la teneur en matières cellulosiques des blés qu'il emploie. La répartition de ces matières ne se rattache à aucune donnée générale. On observe ce- pendant que les plus fortes quantités de cellulose se trouvent dans des blés C. W., 1896, 2- Semestre. (T. CXXIII, N° 26.) I 70 ( iM ) lendres. On relève aussi, dans les azima ^Jicolaïcff, que la cellulose va en augmentant lorsque le poids moyen des grains ou le poids des blés à l'hec- tolitre diminue. » Il n'y a pas de relations entre les cendres, la graisse et la cellulose. » 6. L'acidité oscille le plus souvent entre 0,020 et o,o4o : elle est in- dépendante de l'essence du blé, de la variété, du climat, du sol. » 7. Le dosage des matières azotées offre un intérêt capital, en raison du rôle prépondérant que l'on attribue à ces matières dans l'alimentation. Si l'on envisage les blés dans leur ensemble, on trouve des blés tendres qui contiennent plus de matières azotées que des blés durs; mais, dans une région déterminée, les blés durs sont généralement plus azotés. 11 ne semble pas que l'on puisse établir de liens étroits entre le poids des ma- tières azotées et le poids nioven des grains ou le poids des blés à l'hecto- litre; mais on remarque que les blés durs les plus azotés se rencontrent de préférence dans les blés dont le poids moyen des grains est peu élevé. On observe aussi qu'il y a moins d'azote dans les azima Nicolaïefflorsque le poids à l'hectolitre baisse. » Quelques auteurs admettent une relation intime entre les matières azotées des blés et leurs matières minérales. Cette assertion n'est pas jus- tifiée : il n'y a pas plus de rapport entre ces éléments qu'entre les matières azotées, la graisse et la cellulose. » 8. La matière amylacée est en opposition directe avec la matière azotée : les blés les plus riches en amidon sont les plus pauvres en azote. » 9. La composition des blés est étroitement liée au climat, au sol et au mode de culture. » Les pays chauds sont plus favorables au développement de la matière azotée, mais il y a des exceptions (blés d'Égvpte). Dans les pays à climats variés, tels que la France et les États-Unis, les plus fortes proportions d'azote se rencontrent dans les blés des régions les plus chaudes, et l'on sait que les années de chaleur et de sécheresse produisent des blés plus riches en gluten que les années froides et humides. » Comme exemple de l'influence simultanée du climat et du sol, nous avons le blé dur de Bordeaux, plus azoté dans la Gironde que dans les dé- parlements du Jura, de Seine-et-Marne, de Seine-et-Oise et de l'Yonne où nous l'avons retrouve. Un autre exemple plus frappant nous est fourni par un blé, d'origine française, récolté dans les environs de la l'Iata : ce blé contient plus de i3 pour 100 de matière azotée; c'est une proportion que nous n'avons trouvée dans aucun blé de France. Le poids moyen des grains ( i3o5 ) s'est en même temps modifié; il est descendu au-dessous de la moyenne de nos blés indigènes. » L'influence de la culture se manifeste dans les hlés d'Aubervilliers, récoltés dans des terrains où les maraîchers utilisent de préférence, comme engrais, les gadoues de Paris. Ces blés renferment plus de matière azotée que les blés de même espèce semés en Seine-et-Oise, et il est à noter que l'on ne relève rien d'anormal pour les cendres, ce qui exclut, comme nous l'avons dit plus haut, tout rapprochement entre les matières azotées et les matières salines. » 10. D'autres causes peuvent encore modifier la composition des blés : on doit tenir compte de l'état d'homogénéité de la denrée : les gros grains n'ont pas exactement la composilioii des petits; on trouve aussi des écarts suivant la nuance, de sorte que, par un triage approprié, on peut retirer d'un même échantillon de blé des grains qui présentent une composition différente. Les grains les plus blancs sont toujours moins azotés que les grains foncés, généralement plus durs. » 11. Les blés des différents pays, pris dans leur ensemble, présentent de tels écarts de composition, que l'on ne peut songer à les représenter par une formule unique; il serait aussi arbitraire de vouloir assigner une composition sjiéciale aux blés durs et aux blés tendres. )) Voici les écarts extrêmes qui ont été relevés sur les trois cents échan- tillons analysés : Malière sucrée Poids et moyen Eau. azotée grasse amylacée Cellulose Cendres. de pounoo. pour 100. pour 100. pounoo. pour 100. pour 100. 100 grains. Mininuim , , . 8,84 7,06 I, ro 66,34 r,46 I , 10 is%75 Maximum. . 16,90 i5,58 2,40 76''7 3,94 2,. 56 6SM3 PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Propriétés immunisantes du sérum d'an- guille contre le venin de vipère. Note de M. G. Piusalix, présentée par M. Chauveau. » Dans ses recherches sur la toxicité du sérum d'anguille, A. Mosso a montré qu'il existe de grandes analogies entre les symptômes de l'empoison- nement par ce sérum et ceux de l'envenimation vipérique. J'ai constaté à mon tour cette ressemblance et j'ai observé, en outre, que l'hypothermie. ( i3o6 ) si accentuée dans l'envcnimalion, est aussi un des caractères dominants dans l'empoisonnement par l'ichtyotoxiqne. Cette similitude dans les ca- ractères loxicologiques m'a suggéré l'idée que le, sérum d'anguille, de même que le sérum de vipère, pourrait être doué de propriétés immuni- santes vis-à-vis du venin. C'est en elTet ce qui découle des expériences que je poursuis et dont je vais exposer les principaux résultats. De même que pour le sérum de vipère, de couleuvre et de hérisson ('), si l'on veut mettre en évidence le pouvoir immunisant du sérum d'anguille, il faut préalablement détruire ses propriétés toxiques. On y arrive par un chauf- fage à 58" pendant quinze minutes. » Le SLTum, ainsi chaulTé, clianiïe de couleur; il devient brunâtre, et sa transpa- rence est légèrement diminuée, comme si un fin précipité s'était produit. En même temps, il a perdu complètement ses propriétés toxiques, de telle sorte ([u'on peut en inoculer, sans danger, lo'''^ dans l'aljdomen d'un cobaye, alors que i"^"^ du inénie sérum non cliauflé le fait mourir en quelcjucs heures. » Le seul symptôme appréciable est une élévation de la température qui peut at- teindre de 1° à i<',5. Cette réaction de l'organisme est suivie de l'apparition de l'im- munité contre le venin, de telle sorte que si, au bout de quinze à vingt heures, ou éprouve l'animal avec une dose mortelle de ce venin, il résiste, d'une manière remar- quable, à l'intoxication. » Pour obtenir ce résultai, il n'est pas besoin d'employer une forte dose de sérum chaude; 1'''=, 5 inoculé dans l'abdomen d'un cobaye suffit à l'immuniser. » Mais si, au lieu d'attendre quinze à vingt heures, on injecte le venin eu même temps que le sérum, l'animal succombe presque en niêrfie temps qu'un témoin, si la dose est faible; avec un léger retard, si elle est plus élevée (de 6"" à 12'"'"). » Peut-être qu'en augmentant encore la quantité de sérum chauffé on obtiendrait une protection plus efficace; c'est ce dont je m'assurerai ulté- rieurement. Il est certain qu'à faibles doses le sérum d'anguille chaulfé parait se comporter comme un vaccin, puisque son effet maximum n'est produit qu'au bout de quelque temps, mais il est possible que ce retard soit dû à une lenteur d'absorption du sérum. Cette immunisation, du reste, n'est pas de longue durée; elle ressemble sous ce rapport à celle produite par les sérums de vipère, de couleuvre et de hérisson et par les sérums théra- peutiques. » De quelle nature sont les substances immunisantes du sérum d'an- guille? Sont-elles indépendantes des sidjslances toxiques ou dérivent-elles d'une modification de ces dernières? On sait, d'après U. Mosso, que (') Comptes rendus et Société de Biologie, iSgS. ( i3o7 ) l'ichtyotoxiqtie est une serine très altérable par les acides et les alcalis, par la chaleur, par digestion artificielle et naturelle, par putréfaction, par j)récipitation alcoolique. Après ces divers traitements, le sérum d'anguille a complètement perdu sa toxicité. A-t-il conservé ses propriétés immuni- santes contre le venin? Je n'ai étudié à ce point de vue que l'action de l'al- cool, mais les résultats sont très nets. Le précipité alcoolique du sérum d'anguille, après un séjour de quelques semaines sous l'alcool, est séparé par filtration, desséché rapidement et repris par l'eau chloroformée où on le laisse macérer pendant quarante-huit heures. Cette eau de macération injectée au cobaye le préserve contre le venin tout aussi bien que le sérum chauffé. Comme la plus grande partie des substances albuminoïdes du sang, précipitées par l'alcool, perdent, après avoir séjourné un certain temps sous l'alcool, la faculté de se redissoudre dans l'eau, il est vraisemblable que les substances immunisantes du sérum d'anguille ne proviennent pas d'une transformation de la serine venimeuse de l'anguille et sont proba- blement des diastases, des albumoses ou des peptones. De nouvelles re- cherches sont nécessaires pour élucider cette question. » J'ajouterai que le sérum de vipère précipité par l'alcool perd aussi sa toxicité et que le précipité, repris par l'eau, possède des propriétés anti- venimeuses très énergiques. Il serait intéressant de savoir s'il en est de même avec le sang de tous les serpents venimeux ('). » En attendant, les faits précédents nous permettent d'affirmer que l'ana- logie entre le sérum d'anguille et le sérum de vipère existe non seulement pour les propriétés toxiques, mais encore pour les propriétés immunisantes vis-à-vis du venin de vipère. » Le Tableau suivant résume les résultats des expériences. (') Je fais appel à l'obligeance des naliiralisles et des savants qui pourraient m'en- voyer du sérum et du venin de serpents exotiques. Il est facile de recueillir, dans un vase, Je sang qui s'écoule du corps, quand on a coupé la tête du serpent. Le sérum, qui s'est séparé du caillot au bout de plusieurs heures, est additionné de cinq à six fois son volume d'alcool à go". Pour le venin, on peut l'extraire par pression des glandes détachées et le dessécher rapidement à une température inférieure à Se". On peut aussi mettre les glandes, ou, faute de mieux, la tête entière dans leur volume de glycérine pure, ou, à défaut, dans une grande quantité d'alcool à gS". ( i3o8 ) Expériences avec le sérum d'anguille. Poids d» D osc de si'riim d'anguille Dose de venin Intervalle entre les deux Dur(^e de prccipilé chanllV- à 58°, iméro -. cobajo. par l'alcool. i5 minutes. de vipère. inoeulations. la survie. Observations. 1... 4/5 \t i'5(al)(l.) mer 0,57 h 24 Totale. Témoin mort en 5''4.V" 2. . . 490 » 3 (cuisse) 0,57 48 Totale. Témoin mort en 6'' 3... 520 » 1,5-1- 0,57 (cuisse) 0 I2l" Id. 4... 5... 6... . 585 470 4o5 » » » 2,5 -r- 6 (abd.) 6 .. 0,57 0,57 0,57 » 0 0 0 39'. 1,5'' i5'' Id. Id. Id. 7... 5io » 12 « 0,57 » 0 9" Id. 8... . 440 » 8 » 0,57 1) 24 Totale. Id. 9... 5io )> 2,73 (abd.) 0.57 » 16 Totale. M. 10 . 540 7.'-'^ fi (eu sse) » 0,6 )) 3 jours. Totale. Témoin mort en G''3o"' 11.. . 480 ^y'-\- » 0,6 1) 0 i5'' Id.(') ZOOLOGIE. — Sur la morphologie du Cryptococcus gutlulalus Ch. li. Note de MM. J. Ku\stler et P. Busquet, présentée par M. Milne-EtKvard.s. « Le Cryptococcus gutlulalus Ch. R. vit en parasite dans l'intestin du Lapin. Il se présente généralement sous l'aspect d'un corps cylindrique, ar- rondi à ses deux extrémités. Ses dimensions varient pour la longueur entre 10 et 23 ;.;., pour la largeur entre 2 et 8 |x. )> Au premier abord, on y distingue deux grandes vacuoles claires, de 4 à ^} ij. de longueur et do 3 à 4 y. de largeur, chez l'adulte, situées vers les deux bouts et occupant la majeure partie de la masse du corps. L'être est trans- parent, hyalin et incolore. » La structure de la substance constitutive de cet oreranisme est d'une complication qui la distingue de ce qui a été décrit jusqu'ici. » A la surface du corps se trouve une enveloppe ciiticulaire, hyaline, difficilement visible et peu colorable, au-dessous de laquelle est la couche ectoplasmique. Celle-ci présente de fines lignes longitudinales, les unes claires, les autres sombres, au nombre de 9 à 12 pour chaque teinte, dans toute la largeur de l'élément, alternant les unes avec les autres, et paraissant constituer des sortes de fibres longitudinales, hétérogènes, divisées elles-mêmes par dos irabécules transversales. Sur une coupe optique, cette couche répond à la couche corticale claire et alvéolaire des auteurs. (') Travail du laboratoire de M. Ghauveau, au Muséum. ( i3o9 ) » Plus en dedans, se trouve le corps central qui contient les vacuoles, dont il a déjà clé question, ainsi que le nojau. Ce corps central se colore d'une manière plus intense que le reste de l'élément; nous avons, d'ailleurs, constaté un fait analogue chez les Bactériacées. » La constitution de ce protoplasma est bien difficile à établir. On peut y dis- tinguer, répartis d'une façon plus ou moins régulière, des points sombres, qui sont, dans une foule de cas, des granulations entourées d'une zone claire divisée en alvéoles à disposition radiaire, de telle sorte que l'ensemble n'est pas sans avoir quelque ana- logie avec l'aspect de certaines Composées. » Les points sombres apparaissent fréquemment comme de simples alvéoles plus colorés. Ils ont souvent pour dimension l'épaisseur de la zone claire, et ils sont suffi- samment rapprochés les uns des autres pour n'être séparés que par une seule zone claire, simple et commune à deux points voisins. L'ensemble de cette structure rap- pelle l'aspect d'un réseau de filaments clairs divisés par des trabécules transversales et entourant des espaces plus sombres. Dans beaucoup de cas, ces points sombres, plus gros, ont l'aspect de véritables granulations à dimensions fort diverses. » Les grandes vacuoles, qu'on ne peut jamais colorer, présentent une enveloppe propre alvéolaire, assez facile à voir, et d'où part un réseau d'une finesse et d'une délicatesse excessives qui envahit toute la cavité vacuolaire. >> Le nojau, placé au milieu du corps, est un élément d'une grande simplicité, dont le diamètre a de i [j. (éléments jeunes) à 2 fjt i (éléments adultes). Il possède une région centrale sombre, plus tingible, entourée d'une couche périphérique plus claire; les deux régions sont nettement alvéolées. Il offre cette particularité remar- quable qu'il est rattaché à la couche pariétale sous-culiculaire par une sorte d'invagi- nation de celle-ci, comme s'il s'était primitivement constitué aux dépens d'un épais- sissement de cette couche, et qu'il se fût rendu, par un très léger déplacement, de là, vers le centre de l'élément, en entraînant naturellement avec lui les régions voisines de l'assise sous-tégumentaire. Aussi, voit-on une sorte d'invagination, d'apparence membraniforme, partir de la paroi et aboutir au noyau qui est ainsi relié à celle-ci comme par un manchon. Cette disposition n'existe pas seulement chez le Cryptococ- ctis: nous l'avons revue chez diverses espèces, notamment chez certaines Diatomées. » L'activité protoplasmiquc du Cryplococcus est souvent fort considérable et se manifeste par la production de granules de réserve qui sont parfois très gros et très nombreux; ils peuvent atteindre jusqu'à ij7.i et 2[/.. Le noyau, dans sa sorte de migration, repousse devant lui le protoplasma in- terne, granulogène; aussi est-il très souvent entouré d'une couche abon- dante de granulations qui lui donnent un faux air de monda granulaire. » Tout l'être est entouré d'une couche gélatineuse, hyaline, extrême ment difficile à voir, pouvant mesurer de ^ à i [j. et qui paraît, quelquefois, elle-même alvéolée. » Le Cr)'j)tococcus giUlulalus se reproduit par bourgeonnement, ainsi qu'on le sait. ( i3io ) » Au niveau du point où le bourgeon va se produire, la couche sous- culiculaire manifeste les indices d'une aclivilé nouvelle; elle paraît être la première assise qui présente quelques changements. L'un des alvéoles des extrémités, généralement celui du niiliou, grossit et fait saillie. La couche superficielle et la couche |)lus profonde preinient rapidement part à ce phénomène, de façon qu'il se forme un point saillant qui s'allonge et aug- mente de volume par multiplication de ses alvéoles constitutifs. Il y a là quelque chose de très analogue à ce qui se voit dans le bourgeonnement de la levure de bière, et, comme dans cette espèce, les alvéoles les plus actifs, c'est-à-dire ceux situés à la base du bourgeon, s'aplatissent au point de rappeler d'une manière frappante l'aspect d'un cambium végétal. » La description qui précède s'applique au Cryplococcus gutlulalus des auteurs; mais ce n'est pas là l'unique aspect sous lequel on le rencontre. » Le corps peut augmenter de volume et grossir considérablement, en mémo temps que la forme change d'une manière concomitante. Pendant le développement de l'élément, les deux vacuoles s'élargissent et arrivent à se confondre en une seule, dont la longueur a alors de 1217. à j jja. On n'a plus affaire à im bâtonnet cylindrique, mais à une cellule ovoïde d'un dia- mètre bien plus considérable (longueur 28;a; largeur de i2[/. à 171^.), et dont le rôle est aussi diiïérent. Cet accroissement de volume et ce chan- gement de forme marquent le début de la période de reproduction. » La cuticule s'épaissit fortement, le protoplasma se remplit de granu- lations, qui s'amassent bientôt soit à un bout, soit au centre, pour former là une région sombre au milieu de laquelle se place le noyau pourvu d'une enveloppe à structure d'une grande régularité. Le reste du corps est cons- titué par une substance protoplasmique, qui paraît finalement se résorber pondant que la masse granuleuse centrale prend un aspect de plus en plus délimité, acquiert même une membrane très nette et vient toujours se |)lacer au centre de la coque. Cette sorte d'enkystement se termine par la division de la masse granuleuse en cinq ou six jeunes Cryplococcus, cpii fiin'ront par devenir libres et qui ont déjà quelquefois deux vacuoles avant la rupture de la paroi kystique. » Ces jeunes formes, qui ont loa à i2y. de long et l\[j. à 6j^. de large, se rencontrent dans l'intestin au milieu des matières alimentaires en voie de digestion; mais elles ont aussi d'autres sièges : par exemple, les amas mu- queux intestinaux ou même la paroi de l'intestin. Leur aspect présente alors ceci de remarquable, qu'ils sont alignés en files régulières, ce qui est dû à un phénomène de division transversale qui se produit abondamment ( i3ii ) pendant le jeune âge. C'est là une forme filamenteuse qui n'est pas particu- lière au Cryplococcus, car nous l'avons vue aussi chez la levure de bière, qui, à une certaine période de son évolution, vit dans des tubes gélati- neux. » HISTOLOGIE ANIMALE. — De la régénération de V èpillièluim vésical {^^. Note de M. Etienne de Rouvillk, présentée par M. Mil ne-Edwards. « Dans sa belle étude sur le placenta des Rongeurs, M. Mathias Duval a décrit, au niveau de la plaie placentaire, « des cellules émergeant du clio- » rion muqueux et se transformant, une fois arrivées à la surface, en cel- » Iules épithéliales cylindriques ». » Amené à s'occuper de la muqueuse de la vessie, le savant histologiste déclare « qu'il serait intéressant de rechercher comment se comporte dans » sa régénération l'épithélium vésical », tout en déclarant que, malgré les recherches de Beltzow (*), « ce qui a été fait jusqu'à présent sur ce sujet » semble laisser encore la question douteuse «. » M'occupant depuis quelques années de cette question si intéressante de la rénovation des épitliéliums, j'ai, à mon tour, examiné des coupes histologiques de la vessie normale du bœuf, et voici, très brièvement résumés, les résultats de mes observations et les conclusions qu'ils m'ont suggérées. » L'épithélium pavimenteux stratifié de la vessie, l'Uebergangsepilhel des auteurs allemands, a une structure caractéristique qui est bien con- nue. Un point sur lequel je désire, toutefois, insister tout spécialement, est l'absence d'une membrane basale, la couche la plus profonde de cet épithélium reposant directement sur le chorion muqueux. » Or, un examen attentif de coupes bien transversales permet d'établir des relations remarquables entre les éléments épithéliaux et les éléments conjonctifs; on passe graduellement des uns aux autres par toutes les formes de transition désirables, si l'on parcourt la coupe en allant du cho- rion vers la couche profonde de l'épithélium. (') Travail fait dans le laboratoire des lieclicrches de i'iiisiiiut de Zoologie de l'Uni- versité de Montpellier. (-) Heltzow, Ziir Régénération des Epithets der Ilarnblase. {Virchow's Arcluv, p. 278; t. XCVII; 1884.) C. R., 189G, -i' Semestre. (T. CXXIII, N° 26.) '71 ( l3,2 ) » c'est là un fait d'observiition qui est bien de nature à attirer l'atten- tion. J'ai eu sous les yeux des coupes très démonstratives à cet égard : les cellules conjonctives s'orientant suivant l'axe des cellules épithéliales, à mesure qu'elles se rapprochaient de la muqueuse. On aurait dit, en cer- tains endroits, de véritables fusées dirigées vers l'cpiliiclium et se frayant un passage au travers des éléments conjonctifs voisins qu'elles écartaient et refoulaient de chaque côté. Les noyaux de ces éléments conjonctifs présentaient une taille plus grande, rappelant celle des noyaux de l'cpi- thélium; ils fournissaient vis-à-vis des colorants les mêmes réactions que ces derniers; et, détail des plus importants, on voyait dans cette région sous-épithéliale de nombreux noyaux en division amitotique. Jamais je n'ai vu de divisions dans les cellules constitutives de l'épithélium vésical, et jamais de mitoses dans la région conjonctive; au contraire, je le répète, les cas de division directe étaient relativement fréquents. » En résumé, aucune limite nette entre le tissu conjonctif et l'épithé- lium, mais passage insensible du premier au second; de plus, la première région, très riche en noyaux, se divisant directement. » Cette observation me conduit à la conclusion que je formulais dans les Comptes rendus de iSgS ('), à savoir que le tissu conjonctif est, dans ce cas encore, suivant l'expression de M. le professeur Sabatier, la matrice de l'épithéhum. » Mais une objection, qui n'a peut-être pas la valeur qu'on serait tenté de lui attribuer, pourra m'être adressée : comment, en effet, concevoir un tissu d'origine mésodermique, le tissu conjonctif, régénérant un tissu d'origine endodermique, l'épithélium vésical? » Il est vrai que cet épithélium reconnaît ])eut-être d'autres origines que l'endoderme; le mésoderme, avec les épilhéliums Avolffiens, d'après M. Duval, ne serait pas étranger à sa constitution; il ne serait pas non plus impossible, d'après un travail récent, que l'endoderme lui-même contribuât ainsi à sa formation; quoi qu'il en soit cependant, l'origine allanloïdienne de la vessie l'emporterait sur toute autre, et l'épithélium en question serait, on peut le dire, presque essentiellement d'origine endo- dermique. » Je ne vois, pour ma part, dans cette objection, aucun argument bien valable contre le rôle que jouerait ici, d'après mes observations, le tissu conjonctif. Il n'est pas en effet démontré qu'un épithélium ne puisse être régénéré que par lui-même ou par un tissu de même origine que lui. (•) Étie.nne de Rolville, Comptes rendus; iSga. ( i3i3 ) » D'ailleurs, l'opinioa d'après laquelle un épithélium d'origine méso- dermique peut emprunter déjeunes éléments au tissu conjonctif n'est pas, elle-même, admise généralement; toutefois, en 1890, M. Duval ('), au sujet de la rénovation épithéliale dans la muqueuse utérine du rat, écri- vait : >) Il y a déjà plus d'un an, en étudiant cette reproduction locale de l'épithélium, je me trouvais en présence de préparations semblant montrer que cette reproduction ne se fait pas graduellement par un processus centripète, mais brusquement et d'emblée sur toute la surface de la plaie par l'arrivée à cette surface de cellules émergeant du chorion muqueux. et se transformant, une fois arrivées à la surface, en cellules épithé- liales cylindriques; mais je me contenterai de mettre de côté ces préparations pour les revoir et les étudier plus tard, car je répugnais absolument à l'idée de la transforma- lion des cellules conjonctives en cellules épithéliales. » Or, depuis cette époque, des préparations plus nombreuses, plus sériées, m'ont montré ce même processus et, cette fois, d'une manière évidente, irréfutable. Quelque répugnance théorique qu'on puisse avoir à admettre une origine conjonctive pour des cellules épithéliales, les faits doivent passer avant la théorie, et, pour la muqueuse utérine, les faits me forcent aujourd'hui à déclarer que les cellules épithéliales de la muqueuse utérine peuvent provenir de la transformation des cellules conjonctives du chorion de cette muqueuse. » Les figures que donne M. Duval à l'appui de cette thèse me paraissent très déiuonslratives, et ce processus de rénovation épithéliale doit, sans aucun doute, être aujourd'hui admis, malgré les critiques formulées dans un Mémoire récent par l\ Rathcke (-). » Cette opinion n'a, d'ailleurs, rien qui doive répugnera priori si l'on regarde, avec M. le professeur Sabatier, le tissu conjonctif comme capable de devenir la matrice d'autres tissus plus différenciés, et cela, parce qu'il est lui-même, par excellence, le tissu le moins différencié de l'organisme, le tissu à la structure le plus voisine de la structure blastodermique et devant être considéré dans bien des cas comme un « blastoderme postem- » bryonnaire ( "' ) ». (') M. Duval, Société de Biologie, t. II, p. 698. O p. R.iTiicKiî, Zur Régénération dcr Uterusschleinhaul, insbesondere der Ule- riisdriisen nach der Geburl ( Virchoiv's Arc/nv, t. CXLII, p. 474). (*) A. Sadahek, Essai sur la Vie et la Mort, 1892. ( i3i4 ) PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur la présence d'une oxydase dans les branchies, les palpes et le sang des Acéphales. Note de MM. Pikri et Portier ('), présentée par M. de Lacaze-Dulhiers. « Les phénomènes d'oxydation qui se passent dans l'intimité des tissus des animaux ont une importance capitale. Nous en voyons les résultats, nousn'en connaissons point le mécanisme. » En effet, l'oxygène cédé par le globule sanguin n'a pas une puissance d'oxydation supérieure à celle de l'oxygène atmosphérique. Dès lors, l'hypothèse d'un corps intermédiaire qui, augmentant la puissance d'oxy- dation de l'oxygène, hii permettrait d'oxyder les corps sur lesquels il doit agir se présente naturellement à l'esprit. » Malgré d'intéressants résultats obtenus dans cette voie par Jaquel, Schmiedeberg, Saikowsky, Abelous et Biarnès, un tel corps n'a pu encore être extrait des tissus animaux. G. Bertrand, au contraire, a retiré des végétaux plusieurs ferments oxydants dont il a fait connaître le mode d'ac- tion et les réactions. » Nous avons pu mettre en évidence un ferment de cette nature chez certains Invertébrés. Voici nos résultats pour les Acéphales : » Le liquide qui s'écoule des branchies ou des palpes sectionnés bleuit fortement la teinture de gayac. Si on le mélange à parties égales avec une solution saturée de gaïacol dans l'eau distillée, on obtient une liqueur rouge lie de vin. Les organes précédents eux-mêmes, plongés dans les réactifs, produisent les mêmes réactions. » Ces phénomènes d'oxydation, mis en évidence par ces deux réactifs, ne sont pas sous la dépendance de la vie des éléments anatomiques, car les réactions se produisent plus nettement encore avec les mêmes tissus portés à So", 60° et même 70° pendant un quart d'heure. Les mêmes or- ganes, placés pendant quelques minutes dans une petite quantité d'eau distillée portée à l'ébullilion, ne donnent plus aucune réaction. » Si Ton dépose un palpe ou une branchie dans quelques cenlimèlres cubes d'une solution d'hydroquinone à 1 pour 100 conlenus dans une petite capsule de porcelaine et qu'on mette au bain-marie à 5o"-6o°, on perçoit bientôt l'odeur caractéristique de la quinone en même temps que la liqueur prend une teinte plus foncée et, lorsque (') Travail du laijoratoire de Roscofl". ( i3i5 ^ tout le liquide s'est évaporée, on eonslate que la branchie est couverte de lamelles vertes de quinhydrone. » C'est une des réactions les plus caractéristiques du ferment oxydant; elle a été indiquée par Bertrand qui en a donné la théorie ('). » Il est facile, d'ailleurs, d'extraire le ferment oxydant des organes qui le renferment. » Si l'on haclie les branchies et les palpes de 20 ou 3o Acéphales {Artemis exolela, Oslrea edulii) dans un poids double d'eau saturée de chloroforme, et qu'on place le tout dans un flacon soigneusement fermé et à l'obscurité, au bout de vingt-quatre heures de macération à la température du laboratoire, on obtient par filtration un li([uide avec lequel on peut reproduire de la façon la plus nette les réactions précé- dentes. Le même liquide, porté à l'ébullition, ne donne plus aucune réaction. » La liqueur de macération, traitée par 2 volumes d'alcool à 90°, fournit un faible précipité qui, recueilli sur le filtre, rapidement essuyé entre deux feuilles de papier buvard et délaj'é dans l'eau distillée, communique à cette eau les propriétés du ferment oxydant. » L'eau chloroformée est le liquide de macération qui nous a donné les réactions les plus nettes; mais nous avons aussi obtenu de bons résultats avec le fluorure de sodium à 2 pour 100, l'acide salicylique à 2 pour 1000, l'acide acétique à des doses variant de 2 pour 1000 à r pour 100. » L'oxydase des branchies des Acéphales agit donc en milieu acide aussi bien qu'en milieu neutre; à cet égard, elle se rapproche des ferments oxydants des végétaux, en particulier de la laccase extraite par Bertrand du latex de l'arbre à laque. Comme la laccase, elle est sans action sur les solutions de tyrosine. » Le sang des Acéphales, surtout le sang filtré et chauffé au bain-marie à So^-ôo", donne aussi les réactions du ferment oxydant; mais ces réactions sont toujours beaucoup plus faibles que celles qu'on obtient avec la macé- ration des palpes et des branchies. )) Nous n'avons pu déceler la présence du ferment oxydant dans aucun des autres organes (glande digestive, glande génitale, pied, etc.). )) Le sperme présente même une action réductrice très marquée. Au moment de la reproduction, les branchies contiennent beaucoup de sper- matozoïdes et elles ne donnent plus les réactions précédemment indi- quées. Si l'on mélange parties égales de sperme et de macération active de branchies ou même de solution de laccase, on n'obtient plus la réaction (' ) G. Beiitra.nd, Sur la reclierclie et ta présence de la laccase dans les végétaux {Comptes rendus, t. CXX, p. 266, et t. CXXI, p. i66). ( i3iG ) avec la tciiiliire de gavac. Si l'on chauffe à (io" le sperme avant de le mé- langer avec la solution oxydante, l'action de celle-ci, bien qu'un peu atté- nuée, n'est plus supprimée. » Ce rôle réducteur du sperme des Acéphales est en désaccord avec ce que l'on sait des propriétés oxydantes du sperme des animaux supérieurs. Il est cependant digne de remarque que, chez ces Mollusques, l'orifice de la glande génitale se trouve à la base de la branchie et que les spermato- zoïdes se répandent entre les deux lames de la branchie. Il semble qu'ils aient une certaine attraction pour ce lieu d'élection du ferment oxvdant. » Nous reviendrons ultérieurement sur l'interprétation de ces faits et sur le rôle physiologique de l'oxydase des Acéphales. » Voici la liste des Acéphales marins chez lesquels nous avons cherché et trouvé le ferment oxydant : Artemis exoleta, Ostrea edulis, Mya arenaria, Pectcn jacobœus. Tapes pullaslra, Peclunculus glycimeris. » Comme espèce d'eau douce, nous n'avons examiné que V Anodonta Cygnea, qui nous a donné des résultats particulièrement nets. » ZOOLOGIE. — Parasitisme cl évolulion de deux Moiistrillides (Thaumaleus filigranarum n. sp., Ilœmocera n. g., Danae Clapd.) à l'inférieur du sys- tème vasculaire des Filigranes et des Sahnacynes. Ethologie. Note de M. A. Malaqui.v, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Les auteurs qui, dans ces dernières années, ont observé les Monstril- lides à l'état adulte, ont tous signalé l'absence chez ces Copépodes du tube digestif, de la seconde paire d'antennes et des appendices céphalo-thora- ciques. Ils ne pouvaient expliquer celte anomalie dans l'ignorance où ils étaient des phases antérieures do l'existence de ces curieux Crustacés. Il y a quelques semaines, M. Giard annonçait ici-même (') qu'une espèce du genre Thaumaleus vit en parasite chez une Annélide, la Polydora Giardi Mesnil. » Les deux espèces, dont j'ai pu suivre complètement l'évolution, sont parasites à l'intérieur du système vasculaire des Filigranes et des Salma- (') Comptes rendus, i6 novembre 1896 el 29 avril 1890. ( i3i7 ) cynes, draguées en grosses colonies clans le Pas-de-Calais. L'nne de ces espèces, se rapjDortant au genre Thaumnieus, est l'hôte de Filograna implexa; je l'appellerai Th. Jiligranarum; la seconde se rapporte à l'espèce décrite par Claparède sous le nom de Monstrilla Danae (^^). Considérée par Gies- brecht comme douteuse, dans la revision qu'il fait de la famille, cette der- nière s'écarte également du genre Thaumaleus et du genre Monstrilla. Le caractère essentiel qui distingue génériquement Thaumaleus et Monstrilla est la présence chez le premier d'un seul segment, chez le second de trois segments abdominaux entre le segment génital et la furca. Ov Monstrilla Danae présente deux segments abdominaux intermédiaires; il y a donc lieu de la séparer des deux genres existants et je propose de créer pour elle le nouveau genre Bœmocera pour rappeler le rôle et l'importance des antennes postérieures dans la vie parasitaire. » Les Monstrillides adultes qui nagent librement en haute mer, et en particulier les deux espèces que j'ai observées, vivent, depuis un stade embryonnaire antérieur à celui qui correspond à la larve Nauplius, à l'in- térieur du système vasculaire de Filograna et Salmacyna. Je n'envisagerai dans cette Note que le parasite encore interne, mais arrivé au terme de son évolution, » Le Copépode occupe le vaisseau ventral qu'il distend énormément, comprimant le tube digestif de l'Annélide vers la face dorsale et le réduisant à un mince boj'au. La situation du parasite dans le sj'stème sanguin se reconnaît facilement chez les individus infestés, parce qu'il est baigné dans le sang coloré en vert des petits serpuliens qui riiébergent; d'ailleurs l'observation de coupes minces et l'étude du développement du parasite ne peuvent laisser de doute à cet égard. » Si j'insiste sur cette situation du Monstrillide c'est d'abord à cause de son impor- tance éthologique et en second lieu parce que M. Giard, dans sa Note, conteste l'endo- parasitisme de Thaumaleus chez Polydora. Pour lui, Thaumaleus est parasite à la façon des Enlonisciens. « 11 est entouré d'une membrane appartenant à l'hôte et qu'il » a refoulé en grandissant comme une sorte d'amnios. Celte membrane demeure en » communication avec l'extérieur par l'ouverture d'entrée du parasite ». M. Giard pense que la porte d'entrée serait l'orifice externe d'une néphridie. Mes observations sont en désaccord avec l'existence de l'amnios et avec la supposition relative n l'entrée par une néphridie. Bien que M. Giard et moi n'ayons pas étudié les Monstrillides chez le même hôte il est peu probable qu'il y ait une telle différence dans la façon de se comporter de ces parasites. » L'orientation du parasite est constante : il est tourné en sens inverse de l'hôte, (') Beob. Anal, und Enter., i863; Claparède a trouvé S. Dysleri dans la même localité; M. Danae a été revue par Bourne en 1890. ( i3i8 ) la tête vers l'abdomen du serpiilien (j'ai conslalé une seule exception sur plusieurs centaines d'observations); la partie ventrale est tournée vers le tube dige^lil de I liùle. Le Monslrillide occupe presque toujours la même région dans le serpulien; il se loge de préférence dans la région intermédiaire entre le thorax et l'abdomen, parfois dans le thorax et parfois aussi dans l'abdomen. Arrivé au terme ultime de sa croissance, il occupe, surtout quand c'est une femelle, environ la moitié du corps de l'hôte en lon- gueur et les trois quarts en épaisseur. Les Annélides infestés sont alors reconnaissables à leur déformation et à leur volume plus grand. La proportion des infestées dans une colonie peut être considérable et dans certains paquets de salinacypes cette proportion peut atteindre la moitié des individus. Tliaumaleus Jiligranaruni est ])resque tou- jours solitaire, quel que soit le sexe, tandis que, chez S. Dysleri, si les femelles de Hamocera Danae sont ordinairement solitaires, les mâles en revanche sont réunis plusieurs sous le même hôte (2 à 5 et même davantage). » Le Monstrillide interne, de forme cylindrique, possède deux appendices longs^ inarticulés, tenlaculiforraes, s'insinuant presque vers l'extrémité postérieure du \ ais- seau sanguin. Il peut aussi exister, mais rarement, une seconde paire d'appendices semblables, insérés plus en arrière et repliés sur la face ventrale du parasite. La pre- mière paire qui s'insère sous les yeux représente les antennes postérieures, comme le démontre l'étude des formes jeunes ; la seconde paire, insérée de chaque côté de la bouche, représente la troisième paire d'appendices des Copépodes, c'esl-à-dire les man- dibules. Quant à la première paire, elle est normalement articulée, elle persiste chez l'adulte et correspond aux antennes antérieures. Les antennes postérieures (et les man- dibules lorsqu'elles existent ) jouent un rôle important dans la nutrition du parasite. Ces appendices baignent, comme tout le corps, dans le sang de l'hôle et le liquide sanguin passe aisément par osmose dans une lacune située dans l'axe de l'appendice. Le liquide nourricier est ainsi porté vers une lacune qui occupe l'axe du céphalothorax du Copépode et de là distribué dans les diverses régions du corps. Bien qu'il existe, en cfTet, une bouche, cette dernière aboutit dans un ])harynx court, étroit, terminé en cul-de-sac et sans utilité physiologique; la fonction ayant disparu, ou plutôt étant exercée par d'autres organes, le tube digestif est atrophié. » Lorsque le parasite est mûr, c'est-à-dire quand l'ovaire chez la femelle, le testi- cule chez le mâle sont arrivés à maturité, sa région postérieure présente des mouve- ments de contraction qui amènent la rupture du vaisseau et des légunienls de l'hôte. Le parasite sort à reculons (j'en ai vu sortir, mais rarement la tèle en avant) ; les pattes thoraciques et l'abdomen repliés sur la face ventrale, et emprisonnés dans la première cuticule du copépode deviennent libres par la rupture de celle-ci, et ils présentent alors des mouvements vigoureux qui hâtent la mise en liberté. La rupture et la chute de cette cuticule constituent l'unique mue du .Monstrillide parasite. Celui-ci aban- donne ses longues antennes dans l'intérieur du vaisseau nourricier et il arrive parfois de retrouver ces appendices en voie de régression dans des Salmacynes qui réparent leurs blessures. » Le parasitisme des Monslrillides amène chez les Salmacynes et les Filigranes in- festées la suppression complète des organes sexuels, dont ils occupent du reste presque toujours la place. » ( i^'9 ) PALÉONTOLOGIE. — Nouveaux Mosasauriens trouvés en France. Note de M. Armand Thévenin, présentée par M. Albert Gaudry. « La craie grise phosphatée, activement exploitée dans le nord de la France, n'est pas mcnns intéressante au point de vue paléontologique qu'au point de vue agricole; elle renferme une faune fossile riche et variée. Grâce à la générosité de M. Alfred Lemonnier, directeur des usines de la Com- pagnie Solvay, les collections du Muséum d'Histoire naturelle se sont enri- chies de pièces importantes de Mosasauriens trouvées dans la craie grise à Belernnitella quadrala de Vaux-Eclusier, près de Péronne. Ces échantil- lons sont d'autant plus précieux qu'on connaissait, en France, il y a quel- ques années, fort peu de restes de ces curieux reptiles crétacés auxquels la forme de leur corps et certaines particularités ostéologiques ont fait donner par M. Cope le nom de fylhoiioinorphes. C'est en 11)92 seulement que M. Albert Gaudry put en décrire deux fragments importants, l'un prove- nant des environs de Sens, l'autre des Basses-Pyrénées. » La pièce la mieux conservée, trouvée par M. Lemonnier, est un crâne presque complet appartenant à un animal, dont on peut évaluer la lon- gueur totale à enviion 12"". Ce crâne mesure o", Ko du bout du museau au trou pariétal, il doit être rapporté au genre Mosasaurus et se rapproche du Mosmaurus giganteus de Maestricht. Mais il en diffère par ses dents moins massives et plus lisses; tandis que les dents de la bête de Maestricht ont une section trigone, une carène postérieure très nette, on voit ici une sec- tion plus arrondie, une carène antérieure s'étendant depuis la pointe jus- qu'à la base et une carène postérieure qui ne descend pas jusqu'à moitié de la couronne. Ces dents sont intermédiaires entre celles de Mosasaurus sisan- teus et les formes lisses présentant une seule carène décrites sous le nom de Liodon anceps. » On a attaché une grande importance, pour établir des coupes géné- riques chez les Mosasauriens, à l'allongement du prcmaxillaire. Nous con- statons que cet os forme ici, en avant de la première paire de dents, un rostre assez développé, plus long et plus volumineux que chez les Mosa- saures de Maestricht et des environs de Mons, mais plus court et moins cylindrique que dans le Liodon proriger ou le Eainosaurus; il est donc in- termédiaire entre les types que AL DoUo a appelés inésorhynqae et ma- crorhynque. Ce caractère présentait peut-être des variations non seu- C. R.,1896, V Sinieslre. (T. CXXIII, N° 26.) I72 ( l320 ) lemcnt spécillqiics, mais iiie- monnier, est moins compU't que le précédent : la partie frontale et maudi- bulaire fait défaut. J'ai vainement cherché à l'identifier avec les genres et les espèces décrits en France par M. Gaudry, en Belgique par M. Dollo : il diffère, par quelque caractère, de chaque espèce européenne, et doit être rapporté au genre américain Plalecarpus Cope, ainsi que j'ai pu le vérifier en le comparant avec un crâne du Kansas, qui se trouve dans les collec- tions paléontologiques du Muséum. Les dents appartiennent au môme type; elles sont longues, aiguës, un peu recourbées, pourvues de facéties très nettes, avec une carène antérieure cl une carène postérieure mar- quées; elles sont portées par un socle conique assez long. La forme ob- tuse du museau, tronqué au niveau de la première paire de dents, et l'in- sertion pleurodonte des dents pterygoïdiennes rendent certaine cette assi- niilalion. Je propose, pour cet animal, le nom de Platecarpus Sorneiiensis, pour rapjjcler sa découverte en France, sur les bords de la .Somme. )) La présence en Europe d'un genre américain de Mosasauriens n'a rien qui doive surprendre, si l'on réfléchit au grand nombre de ces fossiles en Amérique, et si l'on admet que ce sont des reptiles pélagiques gigan- tesques dont l'extension a pu être considérable. D'ailleurs M. Lydekker a déjà rapporté, bien que, avec doute, au genre Platecarpus une dent pro- venant de la craie du Sussex. » Les ptérygoïdes de ce Platecarpus de la Somme présentent une parti- cularité qui n'a jamais été signalée chez les Mosasauriens. L'apc^physe ectoptérygoidienne se termine par une tubérosité volumineuse sur laquelle s'inséraient des tendons ou un cartdage allant vers le maxillaire supérieur. L'os transverse de Cuvier, si visible chez les l^acertiens vivants considérés comme voisins des Mosasaures, n'existait probablement pas ici. Les pté- rygoïdes n'étaient pas soudés sur la ligne médiane; unis par un cartilage à l'os carré, ils étaient très mobiles et cette disposition, comme celle des mandibules, signalée par M. Cope chez tous les pythomorphes, avait pour but en rendant la bouche très dilatable de permettre la déglutition de proies énormes. » D'autres exploitations de craie phosphatée pourront livrer également des restes de 3losasauriens; on en a signalé sur plusieurs points et j'ai eu i l32I ) occasioh de voir des vertèbres provenant de Bellicoiirt (Aisne) et de Beau- val (Somme). » BOTANIQUE. — Sur la structure du protoplasma fondamental dans une espèce de Mortierella. Note de M. L. Matruchot. « T.es observations qui suivent sont relatives à une Mucorinée appar- tenant au genre Mortierella et voisine de Mortierella reticulata Van Tiegheni et Le Monnier. » IjPs fdaments mvcéliens rampants sont grêles, de forme et de calibre assez irréguliers. Dans les parties âgées de ces filaments, le protoplasma a disparu en totalité ou en partie; là où il subsiste, il est très fortement gra- nuleux, souvent bourré de gouttelettes d'huile et je n'ai pu v découvrir au- cune trace d'une structure régulière. Dans les parties plus jeunes, au con- traire, j'ai pu mettre en évidence, par une méthode spéciale de coloration, une constitution morphologique très nette du protoplasma fondamental. )) Dans les régions du mycélium où cette structure n'est pas déformée et se montre particulièrement visible, le protoplasma fondamental ou cyto- plasma est formé de deux parties distinctes : i^un protoplasma parfaite- ment hvalin, indifférent au réactif colorant, constituant une sortb de hya- loplasma; 2" creusés dans ce hyaloplasma, un certain nombre de canali- cules distincts les uns des autres, remplis d'un protoplasma très légèrement granuleux, sur lequel se fixe la matière colorante. » Le nombre des r;malicnles varie avec la grosseur du filament mvcé- lien. Dans les filaments très ténus, deux canalicules seulement vont paral- lèlement côte à côte, s'enroulant peu à peu l'un autour de l'autre. Dans les filaments plus gros, il y a fï, 6 et jusqu'à 8 ou 10 de ces canalicules; ceux-ci sont placés côte à côte, parfois tous rectilignes sur une assez grande longueur, parfois tous contournés en spirale comme si le filament qui les renferme avait subi une torsion autour de son axe. Cette torsion est quel- quefois très accusée; dans ce cas, les canalicules visibles à la face supé- rieure du filament se projettent presque à angle droit sur les canicules de la face inférieure, et leur ensemble prend l'aspect d'un réseau à mailles subrectangulaires. Ma\& jamais il n'y a réseau véritable par soudure ou anas- tomose des canalicules entre eux. » Le calibre des canalicules est assez constant dans lui même filament, ou mieux dans une même portion de filament; mais en passant d'un ( l322 ) filniucnt à un aulro, on peut observer des variations du simple An qna- (li'nple. M La zone de hvaloplasma qui sépare deux canalicules voisins semble être un élément de dimension plus constante : quels que soient le calibre du filament et celui des canalicules qu'il renfcrnic, les profds de deux canalicules contigus laissent voir entre eux une zone claire dont la largeur est toujours très sensiblement la même. Une telle régularité, opposée aux variations très grandes du calibre des canalicules, est remarquable. Elle pourrait s'expliquer par l'existence d'une membrane byaline entourant le canalicuh; : la zone claire serait cette membrane vue en double épaisseur. Mais dans aucun cas je n'ai pu observer de double contour, et je suis plutôt porté à voir dans ce phénomène le résultat de simples actions capil- laires. )) Je considère les canalicules comme étant le siège des courants proto- plasmiques qu'on observe dans les parties jeunes du mycélium; le hvalo- plasma qui les englobe est doué d'une certaine rigidité et n'est le siège d'aucun courant protoplasmique. Une observation que j ni faile sur des filaments vivants vient à l'appui de celte manière de voir : » Dans une préparation faile rapidement, non colorée, et montée dans une goutte d'eau ordinaire, où par consêquenl les lîlaments jeunes sont examinés à l'étal vivant, j'ai vu l'uii de ces filaments se briser à l'extrémité, et j'ai assisté pendant plusieurs uiinules au déplacement de gouttelettes d'huile à son intérieur, et à leur sortie à l'extrémité. Cette sortie se faisait avec lenteur et j'ai pu suivre avec précision l'iti- néraire suivi |)ar un grand nombre de gouttelettes. Toutes suivaient le même chemin et senil)laient glisser à l'intérieur d'un tube creusé dans le protoplasma ambiant. Les gouttelettes les plus petites suivaient ainsi sans se déformer toute la longueur du tube. Les gouttelettes de taille moyenne s'étranglaient plus ou moins au passage des régions étroites, pour reprendre ensuite, dans les parties plus larges, leur forme sphérique. linfin les gouttelettes très volumineuses restaient constamment déformées, s'allongeanl et s'amincissanl dans les parties étroites, se raccourcissant an contraire et s'étalanl en largeur dans les parties les plus larges du tube, en un mot se déformant à la façon de ces gouttes de mercure qu'on promène à l'intérieur des tubes de veire qu'on veut calibrer. » Le profil du tube, déterminé ainsi par le contour apparent des gout- telettes d'huile qui y circulent, m'a paru être, par sa forme, ses dimen- sions, ses variations de calibre, son trajet sinueux, identique à l'un des canalicules que met si nettement en évidence la matière colorante. Je savais, d'autre part, l'ayant observé sur les préparations colorées, que c'est aux dépens du protoplasma des canalicules que se forment les goût- ( 1^23 ) telettes huileuses. De cette double observation, et aussi de l'examen des courants proloplasmiques visibles sur les filaments vivants, je conclus que, dans le mycélium de ce champignon, la partie circulante du protoplasma se meut à l'intérieur des canalicules que j'ai décrits i)!iis haut. » L'observation des gouttelettes d'huile se déplaçant dans un canalicule montre aussi que le hyaloplasma n'est pas un liquide très fluide; sa résis- tance étant suffisante pour déformer les gouttelettes d'huile, il présente donc une certaine rigidité. Pfelfer a constaté le même fait sur l'hyaloplasma des Myxomycètes. » Dans les préparations colorées, la netteté du contour a])parent des canalicules et aussi la régularité des tours de spire, quand il y a torsion, font déjà supposer que la méthode de coloration emplovée ne modifie que très peu ou même pas du tout la structure fondamentale du cyloplasma. L'observation dont je viens de parler, qui confirme l'existence de canali - cules dans le protoplasma vivant, montre bien qu'il ne s'agit pas là d'acci- dents morphologiques dus à l'action des réactifs emplovés (' ). » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. - Un nouveau Microcoque de la Pomme de terre et. les parasites de ses grains de Jécule. Note de M. E. Roze, présentée par M. Chatin. « La pourriture des tubercules de Pommes de terre ne doit pas être uni- quement attribuée au parasitisme du Pliyloplilora infcslans. Les maladies bactériennes y jouent également un grand rôle, et je ne serais pas étonné, surtout dans les saisons très humides, que l'action nocive des Bactériacées ne soit plus à redouter, sous ce rapport, que celle du Phytophlora. Ceci m'amène à signaler la cause première d'une gangrène sèrhe, assez singu- lière, sur laquelle M. Deiacour a particulièrement appelé mon attention. Il s'agit de tubercules de la variété Royale {Royal Ash leaved kidney), qui présentaient un épidémie plissé et à peine bruni, recouvrant un tissu ferme et résistant, mais noirâtre. Coupés et placés sous cloche humide, ces tubercules m'ont offert, au bout de trois jours, sur leur gangrène noire, une apparition de très nombreuses petites sphérules muqueuses, blan- châtres. C'étaient autant de colonies d'un Microcoque nouveau, de dimen- (') Travail fait au Laboratoire de Bolarii([ue de la Sorbonne, dirige par M. Ci. Boiinier. ( «324 ) sion relativement pins gr.-inde que celle des espèces que j'avais déjà observées, les cellules simples, sphériques, ayant nn diamètre variant de 11^,5 à 2[/., et lesscissipares de 3(7. à 4|jl. Je l'ai nommé Micrococcus Delacou- rianiis, le considérant comme la catise première de la formation de cette gangrène noire de la variété Royale. » D'un autre côté, en étudiant le développement de la gangrène sèche de la variété Richter's Imperator, j'ai pu constater qu'après la mortification du parenchyme des tubercules par son Microcoque, après le développement des Mucédinécsqui lui font suite et 1 invasion des tissus mortifiés, ramollis, par les Anguiliules et VAcarus Solani, les grains de fécule, respectés par ces parasites et plus ou moins mis à nu par la destruction des membranes cellulaires, étaient eux aussi envahis par des parasites spéciaux qui vivaient à leurs dépens. » Schacht, dans son Mémoire intitulé : Die Karloffelpjlanze iind dcren Krankheiten (i856), avait figuré des grains de fécule plus ou moins per- forés par un mycélium sinueux qu'il rattachait à VOidium viofaceumliar- ting. Ce devait être probablement l'un des parasites dont je acux parler, puisque Schacht avait également remarqué ces grains de fécule dans des pommes de terre gangrenées. Quoi qu'il en soit, les deux espèces que j'ai observées ne me paraissent pouvoir appartenir qu'à la Classe des Myxo- mycètes OTi Charn])ignons muqueux, dont la petite masse végétative (ou plasmode) est nue et dépourvue de toute membrane. J'ai désigné ce nou- veau genre de Myxomvcètes microscopiques sous le nom d' Amyhtrogus (rongeur de fécule). Le plasmode de l'une des espèces de ce genre, VA. discoideus, conserve sa forme discoïdale aussi bien à la surface des grains de fécule que dans leur intérieur, où il s'enfonce perpendiculairement au iur et à mesure qu'il dissout la fécule. Le plasmode de l'autre espèce, VA. ramulosus, qui est plus petit, mais plus coloré en rouge violacé clair que le précédent, se présente d'abord sous la forme de disques à la surface des grains; puis, lorsqu'il pénètre dans leur intérieur, il émet des prolonge- ments dicholomes ou ramiiliformes, très caractéristiques, du plus joli elïet sous le microscope, en raison de la transparence même des grains de fé- cule qu'ils remplissent assez souvent. J^a destruction des membranes cel- lulaires et celle de la fécule expliquent l'existence de ces cavités singulières qu'on remarque, au printemps, dans les tubercules malades, coupés, au centre des îlots gangrenés qui se sont agrandis pendant Ihiver. > ( 132.^ ) MINÉRALOGIE. — Synthèse de la hauksite. Note de M. A. de Sciiulten, présentée par M. Fouqué. « En continuant mes recherches synthétiques sur les minéraux nou- veaux trouvés au hic Borax en Cah'fornie, je suis parvenu à reproduire ar- tificiellement la hauksite, composé cristallisant en prismes hexagonaux dont la composition, d'après des analyses de MM. Mackintosh et Penîield correspond à la formule 4Na=S0*, Na^CO' ('). » Ayant observé que l'évaporation à chaud d'une solution mixte de car- bonate de sodium et de sulfate de sodium fournit des cristaux hexagonaux qu'il est impossible d'isoler, j'ai été conduit à employer le procédé suivant pour préparer ces cristaux à l'état de pureté. )) Je dissous 205'' de sulfate de sodium à lo molécules d'eau elos'', 8 de carbonate de sodium anhydre dans 3o'''= d'eau, je cliaud'e la liqueur à ioo° et j'y verse d'un seul coup et en agitant une dissolution portée à loo» de Sos'' de soude caustique, exempte de carbonate, dans 90'" d'eau. On obtient ainsi un précipité cristallin qu'on sépare de l'eau mère chaude par décantation et qu'on presse entre des papiers à filtrer. On le traite ensuite avec de l'alcool, qui enlève la soude caustique adhérente aux cristaux sans attaquer ceux-ci, puis avec de l'élher, et on le dessèche sur l'acide sulfurique ou à 100". 11 faut suivre minutieusement ces indications pour obtenir un produit ne ren- fermant pas de ihénardile, cristaux qui, d'ailleurs, sont facilement reconnaissables au microscope. » L'analyse des cristaux a donné les nombres suivants qui conduisent à la formule de la hauksite : Trouvé. I. II. III. Calculé. Na^ O 46 ! 02 » » 4(J ) o3 so' 47.43 47.67 47.27 47.45 CO- 6,60 6,4o 6,59 6,52 ioo,o5 100,00 )i La densité des cristaux est de 2,61 3 à iS". La densité ) Les caractères présentés par le phosphate riche sont donc identiques dans les bassins de l'aris et de Londres; ils permotlcnl de concline que ce dépôt résulte d'un enrichissement de la craie phosphatée dû à des actions mécaniques et chimiques dont la date doit faire attribuer la ])roduction du phosphate riche au commencement de l'âge tertiaire. » GEOLOGIE. — Documents pour servir à l'étude géologique des environs de Luang Prabang (Cockinchine). Note de M. Counillo.v, présentée par M. Marcel Bertrand. (c Cette Note est le résultat des observations faites en collaboration avec M. Massie, pendant notre séjour à Luang Prabang, comme membres de la mission Pavie. » Luang Prabang est situé sur la rive gauche du Mékong par 99° 4^' f'e longitude est et tc)"5^'2o" de latitude nord. (Voir le croquis ci-après. ) I^a région étudiée se trouve sur la rive droite du fleuve en face de cette ville; elle comprend le petit bassin du N. Chane, un de ses affluents. » La vallée de celte rivière est séparée au sud-est |)ar le P. Tao et le P. Nang du ihahveg du Mékong; elle est limitée au nord-ouest par le P. Say. » Si nous envisageons l'ensemble des terrains contenus dans ce bassin, (') Quart. Juurn. geol. Soc, t. XLVII, p. 358; 1891. ( i33i ) nous trouvons une série de zones qui sont, en parlant du Mékong et en allant du sud-est au nord-ouest : » 1. Zone des calcaires (^Poii Tao et Pou Nang) fja roche est grisâtre; les bancs sont sonsd)lement horizontaux et contiennent des fossiles appar- tenant aux genrea Spiriferina, Rynchonella, Lima?, Avicida. » Une bande d'alluvions récentes sépare ces calcaires de la zone sui- vante. Croquis géologique (ies environs de Luang Prabang. )! 2. Zone des argiles rouges. — La roche est rouge, légèrement violacée, très dure. On observe entre 10. Sing et le N. Chane un plissement très net dans ces argiles; le plongement, qui était d'abord sud-est, devient nord-ouest. » Les fossiles sont rares dans cette formation ; on y trouve, cependant, quelques débris de Reptiles de grande taille. M Nous n'avons pu observer le contact enlie les argiles rouges et les calcaires et grauwackes. ( i332 ) » 3. Zone des calcaires et grauwackes. — Le calcaire qui se trouve à la base est peu fossilifère ; les grauwackes qui lui sont superposées se divisent en une série de bancs contenant de nombreux fossiles, en particulier, des végétaux. Suivant AB, on peut relever la coupe suivante, sur 80"" environ d'épaisseur (couches inclinées de 3o° vers le nord-ouest) : » 1° Calcaires (épaisseur indéterminée ); » 2° Grauwackes versicolores avec empreintes de plantes : Voltzia, (?) Ptero- phyllum ; » 3° Grauwackes jaunes à nombreuses empreintes de ProducLidœ, petites formes géniculées et ornées d'épines; » 4° Grauwackes lie de vin avec empreintes de Mtirchisonia: » 5° Grauwackes bleuâtres : Moules de Gastéropodes et d'Acéphales, l'eclen; u 6° Grauwackes jaunes; » 7° Charbon (i™ environ). » 4. Zone des argiles violettes. — On trouve d'abord (ligne CD de la Carte) un banc calcaire dont on ne peut déterminer l'inclinaison, puis une épaisseur de So"" de terrains mal découverts, ensuite des couches inclinées de 3o° vers le nord-ouest, dont la direction est sud-ouest nord-est. On peut relever dans ces dernières couches la succession suivante : » 1° Poudingues à pâte violacée et grenue, contenant des galets siliceux rougeàlres et des cailloux roulés de calcaires grisâtres; le calcaire renferme des Productifs à or- nements réticulés paraissant se rapporter au Pr. subcoslatus Waagen, espèce de la partie moyenne des calcaires â Produclus du Sali Range. Ces galets renferment aussi de nombreux articles de tiges d'encrines, des Polypiers {Lonsdalcia) &V desForamiui- fères {Schwagerina). Ce poudingue forme deux bancs séparés par un lit de grès de quelques centimètres d'épaisseur, en tout 3'". >) 1° Argiles violettes, avec débris de reptiles et nodules de malachite, 60'". » 3° Argiles blanches, o'",5o. » 4° Argiles violettes, i5"'. » 5° Argiles blanches, o^.So. » 6» Argiles violettes, 5o™. » 7° Argiles jaunes, avec troncs d'arbres silicifiés, à axe perpendiculaire au |>Iiui des strates, i™. » 8° Argiles violettes avec filon d'azurite, 7™. » 9° Grès verts à ossements de reptiles, o'°,5o. » J'ai recueilli dans cette dernière couche une portion antérieure de crâne de Dicynodonte, dont je dois la détermination à M. le professeur Vasseur qui m'a secondé, ainsi que M. le D' Répelin, dans la détermina- tion de mes fossiles ('). (') La détermination des fossiles signalés dans cette Note, d'après l'étude des ( i333 ) « 5. Zone des grès grisâtres. — Cette dernière zone est séparée des ar- giles violettes par une épaisseur de près de 5oo™ de terrains mal visibles. Tjes grès, très durs, couronnent le sommet du Pou Say. - Les observations qui précèdent démontrent : <> 1° L'existence, dans le voisinage de la région étudiée, de calcaires à Productus el k Schwagerina qui trouveront leur équivalent dans les cou- ches de Moulmein (Birmanie) on dans l'un des termes de la série du Sait Range et peut-être dans les calcaires de Sumatra; )) 2° La présence, au nord-ouest de Luang Prabang, d'un système d'ar- giles rouges, calcaires et grauwackes appartenant au terrain permien et vraisemblablement assimilables à la partie supérieure du Ranigung gioup (Intle); " 3° L'existence d'une lormalion d'argiles violettes et grès débutant par un poudingue et renfermant des restes de Dicvnodontes. Jusqu'à présent ces Reptiles n'avaient été signalés que dans les formations du sud-ouest de l'Afrique (formation de Karoo), de l'Inde (couches de Panchet) et à Elgin en Ecosse. Il est naturel de considérer cette formation comme constituant dans le Laos la base du Trias. » Quant au calcaire de Luang Prabang, bien que nous le croyions infé- rieur aux argiles rouges, il ne nous est pas possible d'en déterminer l'âge en raison du peu de documents stratigraphiqueset paléontologiques que nous possédons à son sujet. » HYDROLOGIE. — Sur la Foiba de Pisino (Istrie). Note de M. E.-A. Martel, présentée par M. xVlbert Gaudry. « La Foiba ou Buco (gouffre) de Pisino, au centre de l'Istrie, est une des plus remarquables /jerte5 de rivières du Karst autrichien. » Après 22'^™ de cours aérien, le torrent, au régime très capricieux, de la Foiba disparaît subitement, par 190" d'altitude, dans une caverne; cet engloutissement s'opère au fond d'un hémicycle de rochers à pic, dont le rebord porte la ville de Pisino, et qui sont élevés de 100™ en moyenne (80'° du côté nord-est, sous la terrasse du château; i3n™du côté sud-ouest, sous la route de Parenzo). échantillons recueillis dans mes explorations, a été laite au Laboratoire de la Faculté des Sciences de Marseille. ( '3'^, , » Le 25 septembre i8c)3, jour où 1(î torrent était presque à sec ('), j'avais pu, avec le concours de M. Putick, inj;6iiieur des eaux et forêts à l.aibach (Carniolc), explorer l'intérieur, jusqu'alors inconnu, de la caverne. Nous avions reconnu f|u'elle se composait : i" il'iine galerie, longue de loo™, large de 3'" à iS"*, haute de 6"" à i5'", pratiquée aux dépens des dia- clases ou fissures verticdcs naturelles (.le la roche; 2" d'une vaste salle ovale, haute de 12'", occupée pur un lac long de 80", large de ro'" à 3o'° et profond de i3", 5o, au point le plus creux (-). De toutes parts, ce lac était clos par des parois rocheuses plongeant dans l'eau. Celle-ci, sans issue apparente, ne pouvait donc continuer sa route souterraine que par un siphon à orifice invisible : et il était impossible de vérifier si, comme on le prétend, la rivière absorbée dans le gouffre de la Foiba se dirige bien vers le golfe appelée canal de Lcme, à 20*"" au sud-ouest, sur la côte Adriatique de l'Istrie. M Les gens de Pisino et j^lusieurs savants de Tricste affirmaient d'ail leurs que, après les pluies abondantes, on voyait parfois l'eau s'élever jus- qu'à 'jo'" de hauteur, à l'extérieur de la caverne, le long des falaises du gouffre, transformant ainsi en lac, et siu* une grande étendue, toute la vallée d'amont. Ce renseignement donnait à croire que la section du siphon souterrain doit être fort restreinte, puisque le lac tem|)oraire mettait, ajoutait-on, trois ou quatre jours à se vider. » Le i5 octobre 189G, j'ai eu la bonne fortune de constater moi-même, avec M. J. Marinitsch, de Trieste, l'exactitude du phénomène allégué : après plusieursjours de j)luies diluviennes et de sirocco ('), lelvarst, autour de Trieste et en Is-trie, était conq)lèlcnient inondé; foutes ses crevasses in- ternes devaient être remplies d'eau, puisque la surface de ce plateau cal- caire crétacé, infiltrable par excellence, était couverte d'étangs dans les dépressions toujours si sèches des dolines. » APisino même, l'eau était montée, dans le gouffre de la Foiba, non pas à 40™, mais à 5o™ au-dessus du seuil d'entrée de la caverne, soit à la cote 240, à 3o™ seulement au-dessous de la terrasse du château : mes re- levés barométriques et les cinq photographies que j'ai prises à Pisino le (') On m'a affirmé sur place que jamais on ne l':iv;iii mi aussi bas. (') Voir mes Abîmes, p. '179. (') Le i4 octobre 1896, il est tombé à Trieste i34""" de pluie en ilouze heures; sous l'action du sirocco, il v a eu une marée de plus de 1'" au fond de l'.^driatique, et le i5 octobre des gondoles ont vogué sur la place SaiiU-Marc, à Venise. ( i335 ) i5 octobre en font foi. La rivière formait, jusqu'à 3''™ de distance en amont, un lac de plusieurs hectomètres de largeur, tout à fait tranquille, profond de So" au-dessus de l'orifice de la caverne et de plus de 70™ (en tenant compte de la pente de la galerie intérieure) au-dessus du fond du lac souterrain, sur lequel nous aA'ions navigué en bateau en 1893. » La conclusion intéressante de cette observation formelle de 1896, c'est que l'eau, en temps de crues, peut arrivera exercer dans le siphon interne de la Foiba "une pression de 7 atmosphères : il suffit d'énoncer ce chiffre et ce fait positifs pour démontrer, matériellement et sans commen- taires, que la simple pression hydrostatique doit bien être considérée comme un important facteur d'élargissement dans les fissures où elle se trouve mise en pareille charge. L'écoulement du liquide sous plusieurs atmosphères, dans les rivières souterraines, a certainement contribué, con- curremment avec l'érosion mécanique et la corrosion chimique, à l'agran- dissement des cavernes, par décollement ou déchaussement des polyèdres de roches que délimitent les fentes naturelles du terrain. La dilatation de ces fentes a dû souvent résulter de la seule pression hydrostatique des eaux souterraines emprisonnées dans le sol. Et il est permis de croire que la caverne de la Foiba est destinée à s'agrandir et que son siphon actuel sera quelque jour défoncé et ouvert en galerie par cet effort hydraulique. » M. L. BiiRiNNY adresse une Note relative à l'heure universelle. MM. LiYs et David adressent, par l'entremise de M. Chauveau, des re- productions photographiques de décharges électriques. La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. C, R., 1896, r Semestre. (T. CXXIII, N» 26.) I?^ ( i336 ) BULLETIN BIBLIOORAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 28 décembre 1896. Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Miuistère de l'Agri- culture, par M. W-V. Dehkh.vin, Membre de l'Institut, Professeur de Phy- siologie végétale au Muséum d'Histoire naturelle. N'' 12. aS décembre 1896. Paris, Masson etC'*, 1896; i fasc. in-8". Irlande et cavernes anglaises, par E. A. Martel. Paris, Ch. Delagrave, 1897 ; I vol. in-8". (Présente par M. Albert Gaudry .) Revue de Physique et de Chimie et de leurs applications industrielles, publiée sous la direction scientifique de M. P. Schutzenberger, Membre de l'Institut, Directeur au Collège de France, etc. N"^ 2. 10 décembre 1896. Paris, i fasc. in-8°. Annales de l'Observatoire royal de Belgique. Nouvelle série. Annales as- tronomiques. Tome VII. Bruxelles, Hayez, 1896; i vol. in-4°- (Présenté par M. Cornu.) Notices asironomiques extraites de l' Annuaire de l' Observatoire royal de Bel- gique pour 1896, par M. F. Folie, Directeur de l'Observatoire, Membre de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, etc. Bruxelles, Hayez, 1896; i vol. in-12. (Présenté par M. Cornu.) Une réaction en Astronomie. Où gît l'erreur fondamentale des formules de réduction rapportées à l'axe instantané ^ par M. F. Folie, Membre de l'Aca- démie, Directeur de l'Observatoire royal de Belgique, i broch. in-8". (Présentée par M. Cornu.) Notice sur les travaux scientifiques de M. le Général Sebert. Paris, Gau- thier-Villarsetfils, 189G ; in-4°. Notice sur les travaux scientifiques de M., Paul Vieille, Ingénieur en chef des Poudres et Salpêtres. Paris, Gauthier-Villars et fils, i8g6 ; in-4''. Les Marsupiaux actuels et fossiles, par M. Lavoca.t, de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Lettres de Toulouse. Toulouse, Douladou re-Pri- vat, 189G; I fasc. in-8'\ (Hommage de l'auleur.) Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du ^juillet i^[\\. Tome quatre-vingt-sixième ( i337 ) (i'* et 2" Partie). Nouvelle série. Paris, Imprimerie nationale, 1896; 2 vol. in-4°. Bulletin de la Société astronomique de France et Revue mensuelle d' Astro- nomie, de Météorologie et de Physique du globe. Décembre 1896. Paris, 1896 ; I fasc. in-8''. Quelques tableaux de réduction pour les mesures photo grammétriques des nuages, par M. J. Westmann. Upsala, E. Berling, 189G ; 1 broch. in-8". Archives italiennes de Biologie. Revues, résumés, reproductions des tra- vaux scientifiques italiens, sous la direction de A. Mosso, Professeur de Physiologie à l'Université de Turin. Tome XXVI, fasc. I et II. Turin, Her- mann Lœscher, 1896; 2 vol. in-S". Description des Échinodermes tertiaires du Portugal, par P. de Loriol. Lis- bonne, 1896; I vol. in-/|". The collected malhemalical papers o/' Arthur Caylev, Se. D., F. R. S., late sadlerian Professor of pure mathematics in the University of Cam- bridge. Vol. XI. Cambridge, 1896; i vol. in-4''- FIN DU TOME CENT VINGT-TROISIEME. N" 26. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 28 décembre 1896.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBURS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Ir PiiiisiUENT rend compte di' l;i céré- monie qui a eu Jieu à l'oieasioii de la trans- iation des restes de Pasteur, dans la erypte qui vient d'ètve construilc \?.i'i iM. H. PoixcAiiK. — Sui' la niéllicide de Bruns lO >.'| M. L. n.\xvu;i;. - Due théorie nouvelle sur la eieatrisalion et le rôle de r(-pillii'liuiii anléi'ieur île la efirnée dans la ^uérison des plaies île .elle ULeinlnaiir j e»^< Pages. \l. Cu. BoLi.MAiiO. — Nouvelle Note sur l'ap- plieation de la ratlios<-opie au fliagnostie ries maladies du thorax ï*^\ M. A. CiiAt.vic.sf. — L'énergie dépensée par le museli' iMi eoutraetion stalique pour le soutien d"uue ehar^'e, d'après h'S l'idianfies respii'aliiires. . . . . .' i2.'î"i'au ihiM'^ hi ii;iUirc; i-liiii'it ili- tl ni;i- nient de l;i 'l'n :i;L;in-h<| iic «In iti(.)ii\ i CORUESPONDANCE. M. le MiNisTiii: oic i.'lxsTrtucïiON rUBi.iQUE invite l'Aïadéuiie à lui adresser des listes de canditlats pour trois plaees d'Astronome titulaire, aelnellement vaeantes à l'nhseï-- valoire de Paris MM. B.Vt;DIiAX, lil'NOIT, BlillïIN-SANS, liou- VAULT, CAflllEUX, CuAPtMS, Dl-:i,KI)Ef:QUK, le D' H. Dubois. Matiiias-Duvai., Guil- laume, GuYK, IlLiîmtT. I1i;nm;(Hjy, Cu. Ja- NET, le IJ' .loAOllIM.STlIAL, .lo.yJNKS, LaLLE- MAND, LaSTUOWSKY, MAtLLin'. >LVTI(i.\'ON. Oluin et liAUTiiiiLi-My. le Prinee Tli-xiii d'Orléans, Paul Pain'lkvi:, P. Puisiiux, U.VYNAUD, I!. lilCXAULT, ScinVICIlIiU, ToUTKK, uK V.uissAN, Valsox. la Compagnie d'as- suranees la >'ATIONalh adressent des re- mereimeuts à l'.\ea'.-'> I ^L P. Pei'IT. -- \clion de l'acide earlionique I des eaux sur h- Ici- i '7S ! M. .\. DiTTE. .\ction exercée sur les so- I lutions de sels haloïdes alcalins par les acides qu'idles iinferment iM. A. GuAXCiEii. -- Sur l'action du phosphore sur le plaline.* M. .-^LBEUT Goi.sox. — Action du gaz chlor- hydrique sur hs sulfates alcalins M. l'j). I)i;i'Ac.yz. — Sur la l'éduclion tlu wol- fram par le charbon au four électri(|ue .. . M.M. Pu. -A. GUYE et P.-A. .Mehkian. — N'otivcaux exemples de dispersion rota- toiii' normale M. P. Cazexeuve. - • Sur la transformation des c ampliophé-nids sullonés en orthocré- .-.Kl [-.'S.') N" 20. SUITE DR LA TABLE DES ARTICLES. Pages, sol dinilri'.. . i>.\)S M. n. l.KsriKAi . — Sm l'ln\;iiliiiii(liol isip M..I. Misurix. - r.onlî'iliiitiiiM \\ IVliidc ilr> liciin<''i>l- ri ilr Idii'S ("'llicrs •.><|i> M. .1. WlNTRli. - Du |)oiill (le roiigiMiilioii ilii liiil. lîi'ponsf ;> uni' Noli" Ae MM. //<)<•- (/i.i'u. — .Viiiilysc o|)lii|nc (li'> uiinis i"l (lo.'%agi' cxiirt (1rs pidlii'ilis. (!«'> ;;lurosi*lrs i-t (les iiiatîèrrs saccliiiroïdrs iinii fi'riiirulrscihlrs i-îm \l. l5.\i.i..\Mi. - Obsrrviilions gcin'Talfs sui- !••> hl.-s i3».1 M. •;. l'iii.sAi.ix. — l'iopriotés iiiiniuiiisautcs ilii scnirn iranf!uillc loiilrc \<- \cn\n ilc \ipért' i3(i.") \l\l .1. Kl Nsri.EK i-l I'. HrsoUKT. - Sur la 11101 pliologic ilu Cryptococcus piitliilii- lus ( '.11. It ." , I :iciS M. Ktiknm: di: Hmvii.i.i:. De la régi'nr- ralifiii tli' ri'pitliûliuiii v('>i<-al i3ii M\l. I*ii:i!i c-l l'iiiiTiKii. - Sur la pnSrruT (Toxydasc dans les hranrhii's, les palpes el le sauf; firs Vcéplialcs i.'li '| M. A. M,M..\(iri\, — l'arasilisnir i-l r\oluliiMi lie (li'iiv Moiislrilliiles (Thatiinaleu.i tili- graniiriii/i ii. sp.. //crmncerri n. s . û" iKit? (llapfl.i à l'inléiieui- ilu système \a~ l'ulaire (le> I-'iUj^ranes el de-; S:,lni;H-vtH- Bulletin bibmogh.vimiiqib.. . Page-. Kllinlogie i'"'' M. .\liMANI> 'l'iIlivliXiN. — NoHMaux Mosa- >auiieiis ll•ou^<^s eu Kraïue i.iiii M. L. MATliLCHoT. — Sui- la sliu.\RS ET FILS, Quai des Grands-.Vugustins, 53. 1^ (itérant : (tAL'THieft -ViLLABl JUr 2 1897 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABETIQUES JUILLET - DECEMBRE 1896. TABLE DES MATIERES DU TOME CXXIII. Pages. Académie. — Allocution prononcée par M. A. Cornu, dans la séance publique annuelle du ai décembre 1896 109g Voi r aussi Commissions spéciales, Décès, Décrets, Noininrilions, Prijc décernés, Prix proposés. AciÏTiQuii (Acide). — Sur les dissolutions de l'acide trirliloracé tique : pnF M . Vaul Rivais 240 Acétylène. — Recherches sur les pro- priétés explosives de l'acétylène; par MM. Bcrlliclol el yicille i-.i3 — M. L. Lecliappc adresse une Note re- lative à un procédé pratique do pro- duction de l'acétylène 964 Aciers. — Sur la trempe de l'acier à l'acide phénique; par M. Levât 945 — Sur les diamants de l'acier; par M. Rosscl 1 13 Acoustique. — Expériences comparatives sur la hauteur des sons rendus par des liges cylindriques entaillées ou C. K., 1896, 2' Semestre. ( T. CXXIU.) Pages. perforées, ou rendues coniques, vi- brant transversalement; par M. C. Dee/iarine 46 - Sur une méthode destinée à faire con- naître exactement la direction appa- rente d'un signal sonore; par M. £". Hardy 220 - M. G.-fV. Picrces adresse une Note relative à la vitesse du son 433 Aérostation. — VoirlVai'/grition aérienne. Air atmosphérique. — Sur les densités de l'azote, de l'oxygène et do l'argon, et la composition de l'air atmosphé- ritiue : par M. A. Leduc 8 — Étude sur l'azote et l'argon du grisou; par M. Th. .Schlœsing iîls v.SS — Errata se rapportant à une Note pré- cédente de M. Schlœsinf^ (ils, du ■28 octobre 1 89 J 7O9 — L'azote et l'argon dans le grisou et dans le gaz de Rochebelle; par M. Th. Page». Schicrshig fils 3o7. - Unifoiniité de la réparlilion de l'argon dans l'atmospliére; par M. Th. SchUr- sing fils Ocjfi - Errata se rapportant à celte Commu- nication 912 - Combinaison de l'argon avec l'eau; par M. y. ntl.ird 377 — Sur les densités de l'azote, de l'oxygène et de l'argon, et la composition de l'air atmosphériipie; par M. J. Lnltic ... 8o5 Arts insai.iibres. — Rapport de M.Arm. Gantier, attribuant le prix .Montyon (Arts insalubres) à M. Emile Ca- cheit.i-, pour ses travaux sur l'Hy- giène ouvrière et le Sauvetage 1 173 Astronomie. — Occultation des Pléiades, du 23 octobre i8g6 (observatoire de Lyon) 731 - Nouveau micromètre à double image, parliculièrement approprié à la me- sure dos petits diamètres; par M. G. Bignurdan I n j 8 — i\L /'Vyc présente la Connaissance des Temps pour l'année 1889 et V.ln- mtaire du Bureau des Longitudes pour l'an 1 897 8G4 - M. E. Jaggi adresse une Note relative à la variation périodique des latitudes observées îao — M. Bouquet de la Grye fait hommage à l'Académie d'un Opuscule intitulé « Décimalisation de l'heure et de la circonférence u 858 — M. /-. Mirinny adresse une Note rela- tive à riu'uîn universelle 1 335 — Ua[)port de M. If "(/', sur le concours du prix I.alaiide 1118 — Rapport de M. Lœwy., sur le concours du prix Valz 1 1 19 — Rapport de M. Jansscn, sur le concours du prix Janssen 1 120 Voir aussi Mécanique céleste. Géodésie, Comètes, Planètes, Lune, Soleil, Etoiles, Nébuleuses, Éclipses. Benzène. — Sur l'action du chlorure d'aluminium sur le benzène contenant du thiophène; par M. Eyvind Boed- Iker 3io Beurres. — Étude sur la digestibililé du beurre de coco et du lieurre de vache ; par MM. liourot et Ferdinand. Ican . Bi,ES. — Sur le dosage du gluten dans les O87 ( r343 ) p farines ; par M. Balhind — Sur une méthode chimique d'apprécia- tion de la valeur boulangère des fa- rines de blé; par M. E. Fleurent — Observalions générales sur les blés; par M. BnUand BoRNKOLs. — Contribution à l'étude des bornéols et de leurs élhers; par M./. Mingiiin Botanique. — Sur la fécondation hétéru- gamique d'une algue phéosporée; par M. C. Sauviigedu — Sur la conjugaison des zouspores de \ Ectovarpus siUculùsus ; par M. C. Saiwas^cou — Caractères extérieurs et moHes de ré- partition des petits tubercules ou tu- berculoïdes des Légumineuses ; par M. D. Clos — Nouvelles reclierches sur les tuber- cules des Légumineuses; par M. Ch. ISauclin — Un nouveau Microcoque de la Pomme de terre et les parasites de ses grains de fécule; par M. E. Roze M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Corres- pondance, une « Flore de France » ; par MM. G. Rouy et /. Foueaud. . . . — Rapport de M. Bnmct.iMV le concours du prix Desmazièrcs — Rapport de AL Bornet, sur le concours du prix Montagne Voir aussi A/inti/ni/e végétale, l'Insio- ges. ' Pages. i3G I Ingie végétale, Patlmlngie végétale, \ Truffes. Botanique fossile. — Nouvelles remar- 754 j ques sur le Kérosène shale de la i Nouvelle-Galles du Sud ; parM. C.-Ed. 1 3o3 I Bertrand 6 1 5 ! — Sur la découverte d un gisement d'eiu- i preintes végétales dans les cendres rîgO I volcanicjues anciennes de l'île de Phira ! (Santorin ) ; par M. A. Lacroix 656 — Errata se rapportant à cette Couiuiu- 36o I nicalion 717 ' — Les Bactériacées de la houille; par J M. B. Renault gJS 43 1 Bro.mures. — Reclierches sur les bromures doubles ; par M. Raoul Varet 497 - Sur l'absorption de l'oxyde nitrique par le bromure ferreux; par M. V. Thn- 407 mas 943 Bulletins liiuLiouHAPiiiQUES. — 75, iSS, 2o3, 33o, 36a, 38g, 4o4, 434, 469, 6G6 474, 521, 564, 659, 716, 768, 853, 91 1, 9G4, 1027, i336. Bureau des Longitudes. — M. le Ministre i3ij I de l'Instruction puùlir/ue invileVXca- démie à lui présenter une liste de deux candidats pour une place de Membre artiste au Bureau des Longi- 39^ tudes, laissée vacante par le décès de M. Brunner gSS iSg — Liste de candidats présentée à M. le Mi- nistre de l'Instruction publique, pour Il 4o cette place : i" M. Paul Gautliier, 1° M. Fe/io/i 1046 Camphres et leurs dérivés. — Sur le mononitrile camphorique, son anhy- dride et son aiiilide; par MM. J. Hnller et Mingnin 21G — Propriétés cristallographiqucs de quel- ques alcoylcamphres de la série aro- matique; par AL /. Minguin 248 Action du chlorure d'aluininluiu sur l'anhydride camphorique; par M. C. Blanc 749 — Sur la transformation des camphophé- nols sulfonés en ortliocrésol dinitré; par M. P. Cazeneiii'e J '(j3 Capillarité. — Sur une nouvelle théorie capillaire; yiar^l. Marccllin Langlois. 35 — M. Marccllin Langluis adre.ssi! un second Mémoire portant pour titre : « Nouvelle théorie capillaire. Ten- sion superficielle de la molécule d'eau, etc. » ^7 Carhone. — Sur la solubilité du carbone dans le rhodium, l'iridium et le pal- ladium ; par IL Henri Moissan 16 Voir aussi : Diamant. Carhuues. — Étude du carbure de lan- thane; par M. Henri Moissan i48 Chimie agricole. — Sur l'oxydation de la matière organique du sol; par MM. V.-P. Dehérnin et E. De- moussy 278 Voir aussi : Blé, Fèi'es, Lait, Hlicul- ture. ( i34 Pages. Chimie A\.\i.YTiQrE. — Dosage rapide de l'acide carbonique dans l'air et les mi- lieux confinés; par M. Hcmiet r>.5 — Quelques réaclions colorées de la bru- cine; recherchi'S de l'azole nilreux en présence des sulfites; par M. P. Picard ^go — La neutralité des sels elles indicateurs colores ; par M. H. Lcscœur 8t i — Dosage du phosphore dans les cendres de houille et de coke; par M. Louis Cam]>rcdon looo — Emploi du grisoumèlre dans la re- cherche médico-légale de l'oxyde de carbone; par M. N. Gréhnnt ioi3 — Nouveau procédé de dosage de la gly- cérine; par MM. F. Bordas et Sig. de Raczkowslii 1071 Voir aussi : Jir atmosphérique. CniMii: ANIMALE. — L'analyse optique des urines et le dosage exact des pro- téides, des glucosides et des matières saccharoïdes non fermentescibles ; par M. Fr. Landoli/h 981 et i3oi — Sur la présence d'oxydase dans les branchies, les palpes et le sang des Acéiihales; par MM. /Ver/ et /^/-//Vt. i3i4 Voir aussi : Beurres, Sa/ig. CiiiMiF. MINÉRALE. — Succcssion dfs poids atomiques des corps simples; par M. Drtauney (ioo — La neutralité des sels et les indicateurs colorés; par AL H. Lescœur Si 1 — Action exercée sur les solutions de sels haloïdes alcalins par les acides qu'elles renferment; i)ar M. A. Dille r^Si — M. Marcelin l.an^lois adresse un Mé- moire intitulé : « Tension superfi- cielle, son rôle fondamental dans les phénomènes chimiques, son origine. Membranes moléculaires. Détermina- tions numériques « 676 - AL Tiffereau demande l'ouverture d'un pli Ciicheté contenant une Note destinée à démontrer que les métaux ou les métalloïdes sont des corps composés 1097 - Rap|)ortde M. Friedcl,s\xT le Concours du |)rix Jocker 1 1^7 - Rap|)ort de M. Friedel, sur le Concours du prix Vaillant 11 3 1 Voir aussi Cryoscnpie, Tlwrmoclùniie c\ les articles spéciaux : Aciers, Air atmosphéri((ue , Eaux naturelles, .Al- \ ) Pages. liages. Jntimoirie , Argon , Bro- mures. Carixtne, Carbures, Chlo- rures, CItrome, Cobalt, Cuivre, Cja- niipie {Acide), Cyanures, Glucinc, Hélium, lodique ( .4cide ), Lithium, Mercure, Molybdène, Nickel, Os- mium, Ozone, Phosphore, Sélénium, Silicium, Soufre, Sulfates, Sulfures, Tungstène, JFolfram, Yttrium. Chimie oiiganioue. — Sur divers modes de formation de l'acide nitrodisulfo- nique bleu et de ses sels; par M. Paul Sabatier 9.55 — Action du nitrate d'ammoniaque sur VAspcrgillus niger; par M. C. Tanrel. 948 — Sur ledibromo i-3-propène; parM. R- Lespicau 1 07a — Sur l'hexadiinediol; par M. /f. Les- pieau 1295 Voir aussi Tliermochimie et les articles spéciaux : Acétique {Aeide)^ Alcools, Atdéliydes, .4mides, Aminés, Ané- tliol. Benzène, Bornéols, Camphres, Erylhrite, Essences, Etiiers, Glycé- rine, Lévulique {Acide), Méthylène, Pinacolinc, Sucres. Chimie vi;gétale. — Sur la présence si- multanée de la laccase et de la tyro- sinase dans le suc do quelques cham- pignons; par M. Gab. Bertrand.... 4f>3 - Sur la composition des fruits du Phce- nix metanocarpii; par M. Aimé Gi- rard 720 Voir aussi : Jilés, Fèves, Fitictdture. CiiLORiRES. — Action du peroxyde d'azote sur le trichlorure d'antimoine ; par M. J'. Thomas 5 1 — Action du chlorure d'éthyloxalylo sur le naphtalène en présence du chlorure d'ahuninium ; par M. L. Roussel .... 62 — Recherches sur les chlorures doubles; par M. Raoul Varet 421 — Sur le chlorure cyanurique Cy'Cl'; par M. Potd Lemnull 1276 Curo.me et ses composés. — Sur le chro- inito neutre de magnésium cristallisé ; par M. Em. Dufau 88G Cobalt et ses composés. — Sur un nou- veau coballite ; le cobaltile de magné- sium ; par M. Fm. Dufnu 239 — Recherches sur les sulfures de cobalt et de nickel : par M. G. Cliesnnni. . . 1068 Comètes. — Éléments et éphémcride do la comète Giacobini ; par M. Perrotin. . 47-5 ( i345 ) Pages. — Observations do la comète Brooks (4 septfimbre), faites à l'équatorial Brunner de o'", 25, et de la comète Giacobini, faites au grand télescope Gautier et à l'équatorial Brunner de o™,25 de l'observatoire de Toulouse; par M. F. Rnssnrd 4/9 — Observations de la comète (iiacobiui (4 septembre 1896), faites à l'équa- torial coudé (0°', 32) de l'observatoire de Lyon; par M. G. Le Cmlet 48i — Observations de la comète Giacobini, faites à l'observatoire d'Alger, à l'équa- torial coudé de o"',3i8; par M. V. Sy 48i — Éléments elliptiques de la comète Gia- cobini ; par M. Pcrrotin 555 — Observations de .la comète Brooks (1889 V), faites à l'observatoire de Rio de Janeiro; par M. L. Cruls .... 633 — Sur la desagrégation des comètes; par M. O. Callaiidreau 663 — Observations de la nouvelle comète Perrine (1896, nov. 2), faites à l'Ob- servatoire de Paris (équatorial de la Tour de l'Ouest); par M. C. Bi- gourddn ySo — Observations de la nouvelle comète Perrine (i8g6, nov. 2), faites à l'ob- servatoire d'Alger (équatorial coudé de o^jSiS); par M.M. Ramlnind et .?/ 865 — Sur la comète périodique Giacobini ; par M. Perrotin 920 Commissions spéciales. — MM. Bornet et Daihoux sont nommés membres de la Commission centrale administrative, i Pages, en remplacement de MM. Fizeciu et Daubrée, décédés 676 — MM. Fayc et Milne- Edwards sont dé- signés pour faire partie des Commis- sions des prix Jérôme Ponti et Sain- tour, pour 1S96, en remplacement de MM. Daubre'e et Flzeaii 676 — Commission chargée de juger le Con- cours du prix Lecomte : MM. Marcel Bertrand, Fotujué, Gaudiy, Cnrim, Joseph Bertrand 790 Congrès scientifiques. — Le Président du Congrès international de Pèches maritimes, d'Ostréiculture et d'Ai/ui- cultiue marine invite l'Académie à se faire représenter à ce Congrès 88 CnïoscopiE. — Sur la détermination du point de congélation des solutions aqueuses étendues ; par M. A . l'onsot. 1 89 — Cryoscopie de précision; application aux solutions de chlorure de sodium; par M. F. -M. Raoult 47a — Cryoscopie de précision; réponse à M. Raoult; par M. A. Ponsot 557 — Explication relative à ma Note intitulée: Cryoscopie de précision, etc.; par M. £.-M. Raoïdt 63i Cuivre. — Sur les mines de cuivre du Sinaï, exploitées par les anciens Égyptiens; par M. Berthelot 365 — Analyse du cuivre industriel par voie électrolylique; par M. A. Hollard. . . looj et Cyanique (acide). — Recherches sur l'acide cyanique; par .M. Bcrtlielot . . Cyanures. — Recherches sur les cyanures doubles; par M. Raoul Varet 118 io63 jj7 D DÉCÈS DE Membres et Correspondants de l'Académie. — M. le Secrétaire per- pétuel annonce la mort de M. Kékidé vun Stradimitz, Corresjjondant pour la Section de Chimie i65 — M. Berthelot ajoute quelques mots sur les travaux de M. Kéhulé 166 — M. le Secrétaire perpétuel annonce la mort de iM. Henri Resal, Membre de la Section de Mécanique 4o5 — Notice sur Ainé-Henry Resal; par M. Maurice Lévy 435 M. le Président annonce la mort de M. Fizeau, Membre de la Section de Physique, etse fait l'interprète des sen- timents de l'Académie 171 M. le Président annonce la mort de M. Trécul, Membre de la Section de Botani(iue 567 M. Cornu, en rappellant à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Félix Tisserand, Membre de la Section d'Astronomie, retrace en quelques mots les services ( i346 ) Paffes. I Pn|;es. qu'il ;rrendiis à la Science 623 i M. Michel Le'vy ç)iG — M. lo Sccreiti/re perpéiucl annonce la Diamant. — Les diainanis de l'acier; par mort do M. H. GyUlén, Correspon- M. Rosscl 1 1 3 dant pour la Section d'Astronomie . . 771 ! — Sur quelques expc'Tiences nouvelles re- — Notice sur M. Hngn C,rldrn\\tnT'\\. O. j latives à la préparation du diamant; Cnltanilrrriu 771 | par M. Henri Moiistin 206 — M. lo l'/vsiilrnt rond compte de la ce- 1 - Élude du diamant noir: par M. Henri rémonie qui a eu lieu à l'occasion de I Moismii 210 la translalion des restes de l'asicnr, \ - Étude des sables diamantifères du dans la crypte qui vient d'être con- ! Brésil; par SI. Henri Mnissnn 277 slruite i22> Dilatations. — Méthode d'enregistrement DÉCRETS. — M. le Minisire de l'Instnie- photographique pour étudier la dila- tio/i fiub/iijuc adresse une amplialiou talion des liquides; par M. Jl/j/ionsc du Décret qui approuve l'élection de 1 Berget 745 E Eaux NATUnELi.ES. — La matière orga- nique de l'eau minérale de Tuile-Haut, commune de Tilh (Haute-Garonne); par M . E. Giirrignu 83 1 — Dosage de l'acide nitricpie dans les eaux de la Seine, de l'Yonne et de la Marne, pendant les dernières crues; par M. Th. Schlœsinf; 919 — Sur la composition des gaz qui se déga- gent des eaux minérales de Bagnoles de l'Orne; par MM. Ch. limichanl et Desgrez 969 — Acticm de l'acide carbonique des eaux sur le fer; par M. P. Petit i2;S Voir aussi : Hydrologie. Éclipses. — M. F. 7VV.ier<-/w/ donne à l'Aca- démie quelques renseignements sur l'observation de l'éclipsé totale de Soleil du 9 aoi"it 1S9G 391 — Sur les observations de l'éclipsé de Soleil du 9 aoilt 1890; par M. liaeh- lund 440 — Observations de l'éclipsé totale du 9 aoiU 1S96, dans l'ilo japonai.se de Yézo; par M. H. Deslandrcs 978 École PoLYrEciiNiouE. — M. le Ministre de la Guerre invite l'Académie à lui désigner deux de ses Membres, |)our faire partie du Conseil de perfection- nement de l'École Polytechnique. . . . 693 — MM. Corna et Sarrau sont désigni's pour faire partie de ce Conseil 632 Économie iiuuale. — Sur les fleurages; par M. Ballaiid 3'.5 — M. Willni adresse une Noie relative à la destruction de V Heterodera ^ehachtii et autres animaux nuisibles dans la culture de la Betterave 767 Voir aussi : Chimie agricole, Fins, Vi- ticulture. Électricité. — Action physiologique des courants à haute fréquence; moyens prati(|ues pour les produire d'une façon cnntiniTi': par M. J. d\-tr- snmal 18 - Effets thérapeutiques des courants à haute fré(iuenre: par M. ^7. d'Ar- sonv/il 23 — M. le D'' /{. f-'igouroiix adresse une Note sur le traitement des maladies par ra- lentissement de la nutrition, par les courants de haute fréquence 1 37 — Électroscope à trois feuilles d'or; par M. L. Benoist 171 — Sur un spectre des rayons cathodiques; par M. Birheland 49-"- - Remarques sur une expérience de M. Birkeland ; par M. H. Poincnrë 53o — Sur la propriété de décharger les corps éleclrisés, produite dans les gaz |)ar les corps incandescents et oar les étincelles électriques; par M. Edouard liranly G i3 - Sur une méthode de mesure do la tem- pérature des lampes ;\ incandescence; par M. P. Janet G90 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 7G9 Mesure de la force agissant sur les dié- lectriciues liquides non éleclrisés, placé» dans un champ électrique; par M. H. PelUu C91 ( «347 ) Pages. Sur quelques erreurs admises comme vérités en Électromagnétisino ; par M. Vaschy io5ij Méthodes de calcul en Électromagné- tismo ; par M. Vaschy 1261 Ditiérence d'action de l'état des sur- faces polaires d'un excitateur sur les potentiels explosifs, statique et dyna- mique ; par M. SwyngeddtHv 1264 Sur un tube de Crookespour dynamos à courants alternatifs; par MM. Oudin et Barlltclcmy l'-iCg Sur le phénomène de Hall dans les li- quides; par M. H. Ba«ard 1270 M. A. Baudouin adresse un Mémoire relatif à la nature de l'Éleclricilé. . . . 222 Al. Clerc soumet au jugement de l'Aca- démie un Mémoire dont les diverses parties portent pour titres : « L'Élec-' tricité, Le Monde solaire, La Terre ». 3g2 M. Monleil adresse un Mémoire inti- tulé : <( L'eau dans la nature ; électri- cité et magnétisme; théorie magné- tique du mouvement de la Terre ». . 1242 MM. Luys et Davis adressent des repro- ductions photographiques de dé- charges électriques 1 335 Pages. Voir aussi : Rayons X on rayons Rônt- gcn, Gidoanomètres, Foudre. Électrochimie. — Sur l'électrolyse des acides gras; par M. J . Hamonet .... 262 — Analyse du cuivre industriel par voie électrolytique; par M. A. HoUard. . . ioo3 — Analyse du cuivre industriel; dosages de l'arsenic, de l'antimoine, du soufre et des métaux étrangers; par M. A. HoUard io63 Errata. — iSg, 204, 276, 661, 717, 769, 912, 1029, 1098. Érythrite. — Action du chlorure do soufre sur la pentaérythrite; par M. /. Bougaidt 187 Essences. — Sur l'essence do roses de France; par MM. /. Dupont et /. Guerlain 700 — Sur l'essence de rose; par MM. ^«.^■ Charabot et G. Claris 752 ÊTiiERS. — Éthers phosphopalladiques. Dérivés ammoniacaux des éthers phos- phopalladeux et phosphopalladiques; par M. Finch Go3 Étoiles. — Sur cinq photographies de la région entourant t] d'Argus; par M. David Gill 29 Ferments. — Fermentation de l'acide urique par les microrganismes; par M. £. Gérard 185 — InQuence de la réaction du milieu sur l'activité du ferment oxydant des Champignons; par M. Em. Bour- .73 Lune. — Sur les photographies lunaires offertes à l'Académie ; par 'HL.Weinek. 349 M Magnûsium. — Sur un nouveau coballite, le cobaltite de magnésium; par M. E. Dufint 23g — Sur le chromite neutre de magnésium ( I Pages, cristallisé; par M. Em. Dnfau 886 Magnétisme. — Influence de l'aimanta- tion sur les forceséiectromotrices des piles dont le fer est iin des éléments; par M.M. Ulysse Lala et A. Foiir- nicr 80 1 MaGiN'Étisme terrestre. — Détermina- tion des éléments magnétiques en mer. Applications aux observations faites par M. Scliiverer sur le croi- seur le Dubourdicu ; par M. E. Guyoïi. 58o — Errata se rapportant à cette Commu- nication 6G1 MÉCANIQUE. — Composition des mouve- ments pendulaires; par MM. Jean Lecarme et Louis Lernrme 44 — Sur le déplacement de l'axe de rota- tion d'un corps solide dont une partie est rendue momentanément mobile par rapport au reste de la masse; par MM. Edmond et Maurice Fouclie'. . gS — Sur l'équilibre d'élasticité d'un corps tournant; par M. L. Lrcornu 96 — Sur les transformations des équations de la Dynamique; par M. Paul Pain- lef'é 392 — Sur les singularités des équations de la Dynamique et le problème des trois corps; par M. P. Ptnnlevé. 63G et 871 — Sur les solutions périodiques et le prin- cipe do moindre action; par M. //. Pnincaré 9 1 G — Sur une forme nouvelle des équations du problème des trois corps; par M. H. Poincarè i o3 1 — Sur une proposition de Mécanique; par M. F. Sincci 395 — Sur une Mécanique réglée; parM./fcwe" de Saussure 796 — Sur un déplacement remarquable; par M . Raoul Bricard 939 — Sur le mouvement d'un solide dans un liquide indéfini; par M. R. Linuvilte. 874 — Sur le mouvement d'un solide dans un liquide indéfini; par M. ff'. Stektuff. laSz — Sur le problème des membranes vi- brantes; |)ar M. Le Roy i258 — M. \ç, Secrétaire perpétuel signale un Volume de M. /{. duLigondès^ intitulé « Formation mécanique du système du Monde » • 1 047 — M. A. iVo«/j adresse une Note rela- tive à une « Nouvelle Théorie de by- 3.5 1 ) Pages, namique générale » 362 — M. Eug. La Combe adresse un Mé- moire relatif à la loi de Newton et à divers problèmes de Mécanique géné- rale 4'o — M. C. Blanc adresse l'énoncé d'un théorème de Mécanique 911 — M. A. Marx adresse un Mémoire in- titulé « L'éther, principe universel des foi ces : 1° Électrostatique; 2° Électrodynamique » 1047 Voir aussi Hydrodynamique . MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur la réparti- tion des déformations dans lus mélaux soumis à des efforts; par M. Georges Charpy 225 — Sur la distribution des déformations dans les métaux soumis à des efiorts; par M. L. Hartmann 444 et GSg — Sur la reparution des déformations dans les métaux soumis à des efforts; par M. Georges CItarpy 488 et 87G — Sur la résistance des ponts sous le passage de convois périodiques; par M. Marcelin Duplaix 740 — Rapport de M.5(7/vY;«,sur le concours du prix Montyon (Mécanique) iii5 — Rapport de M. .S'c7/T««,sur le concours du prix Phimey 1117 — Rapport de M. Maurice Léi>y, sur le concours du prix Trémont 1 176 MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur l'extension que l'on peut donner au théorème de Poisson, relatif à l'invariabilité dus grands axes; par M. H. Andoyer. .. 790 — M. A. Karagiainidès adresse une Note relative à diverses questions de Mé- canique céleste 4^4 — M. ^. Baudouin présente un Mémoire ayant pour titre : « Des causes de l'attraction universelle; l'éther et la loi de gravitation » G7G Mercure et ses composés. — Sur les sels oxygénés de mercure; par M. Raoul Varct 1 74 Météorologie. — Réfractions et mirages observés sur le Léman; par M. F.-A. Forel I G 1 — Sur les réfiactions extraordinaires ob- servées au bord des lacs et connues sous le nom de Fata Morgana; par M. André Dclebecque 387 — Sur un arc-en-ciel exceptionnel; par M. Bcrlhclot 455 ( i35. ) Pages . — Les taches solaires ot lo temps; par M. Marcrl Brillouin 484 Voir aussi Physique du globe. MÉTiivLÈNK ET SES Diiniviis. — Suf le vi- nyltriméthylène ot réthylidènetrimc- Ihylène: par M. G. Gustm-son 242 — Sur de nouveaux composés triméthy- léniques mixtes; piT^\. Louis Ilcnry. 3ii MiNÉHALOGiE. — Sur la grcenockilo amorphe du Laurium ; par M. Cliris- tnnitinos 62 — Sur les cristaux de topaze du royaume de l'érak; par MiM. ./. Lacroix et Sol i3J — Sur une méthode de reproduction de silicates doubles de potasse et d'autres bases; par M. André Duboin 698 — Sur la formation actuelle de zéolites sous l'inQuence du ruissellement su- perficiel; par M. A. Lacroix 761 — Les minéraux néogènes des scories plombeuses athéniennes du Laurium (Grèce) ; |)ar M. A. Lacroix gSS — Reproduction artificielle do la pirsso- Pages. nite. Reproduction artificielle simul tanée de la nortluipite, de la gaylus- site et de la i)irssonite; par M. A. ; et « Observations magnétiques en mer, à bord du croiseur le Dubmir- dieu; par M. Sc/nvcrer; méthode de réduction des observations; parM.£. Guyou a 789 — Étude théorique sur la plongée des sous-marins ; par M . Lcjluive 860 — M. Aug. Corct adresse une Note rela- tive à une modification apportée par lui, dès 1866, à un marégraphe in- stallé à l'embouchure du Guadal- quivir 33o — M. Alf. Bnsin adresse un Mémoire 0 Sur la vitesse, le roulis et les colli- sions des paquebots u 479 — Rapports de M. Guyou sur le concours du prix extraordinaire de six mille francs 1 1 1 2 Navigation aérienne. — M. L. Gardère adresse un Mémoire intitulé : « Navi- gation aérienne. Aviation. Machine volante » 88 — M. Honoré adresse un Mémoire relatif à un appareil destiné à la navigation aérienne 37a — M. liozicr adresse une Note relative à la direction des aérostats 44 1 — M. Caravanier adresse une Note rela- tive à la navigation aérienne 592 — M. L. Baudey adresse une Note rela- tive à un système d'aérostat diri- geable 729 — Sur l'ascension du ballon-sonde de Paris; par M. G. Hermite et G. Be- sançon 96 1 NÉBULEisES. — Nébuleuses nouvelles, découvertes à l'Observatoire de Paris : par M. G. Bigourdan 1243 Néviiopatiiie. — M. le Secrétaire perpé- tuel signale, parmi les pièces impri- mées de la tlorrespondaiiee, un Vo- lume intitulé « EnquCle médico-psy- chologique sur les rapports de la su- ( i353 Pages. ) périorité intellectuelle avec la névro- palhie. — Introduction générale. Émilo Zola » ; par M. Edouard Tntt- toiisr ^go Nickel et ses composés. — Sur l'exis- tence et les propriétés acides du bioxyde de nickel. Dinickelite de baryum ; par M. E. Diifau 495 — Recherches sur les sulfures de cobalt Pages. . 1068 et de nickel : par M. G. Chesncnu . Nominations de Membres et de Corres- pondants DE l'Académie. — M. Christie est élu Correspondant pour la Section d'Astronomie, en rempla- cement de Al. Html, décédé 35 — M. Michel-Lei'Y est élu Membre dans la Section de Minéralogie, en rempla- cement de feu M. Daubrée SSg o Obsebvatoiiies. — Sur les travaux exé- cutés en 1896 à l'observatoire du mont Blanc; par M. /. Janssen 585 — M. le Ministre de Vlnslructinn pu- blique invite l'Académie à lui adresser une liste de deux candidats pour les fonctions de Directeur de l'Observa- toire de Paris, vacantes par suite du décès de M. Tisserand 677 — Liste des candidats présentés par l'Aca- démie pour les fonctions de Direc- teur de l'Observatoire de Paris : 1° M. Lœtvy, 2° M. Callandreau. . . . 859 — M. le Ministre de V Instruction pu- blique invite l'Académie à lui adresser des listes do candidats pour trois places d'Astronome titulaire, vacantes à l'Observatoire de Paris 1249. Optique. — Sur une représentation gra- phique des ondes lumineuses; par M. G. Vert 99 — Réfractions et mirages observés sur le Léman; par M. F.- A. Forel iGi — Sur les réfractions extraordinaires ob- servées au bord des lacs, et connues sous le nom de Fat a Mnrgana; par M. A. Delebecqur 387 — Sur un arc-en-ciel exceptionnel; par M. Bertlielot 455 — Mesure de petites épaisseurs en valeur absolue; par MM. Ch. Fabrj et A . Pérot 802 — Construction des lames étalons pour la mesure optique de petites épaisseurs d'air; par MM. A. Pérot et Ch. Fabry 990 — L'achromatomètre; par M. A.-M. Bloch 835 — Nouveaux exemples de dispersion rota- toire normale; par MM. Z"/;.-^. Guye et P.- A. Melihian 1291 Voir aussi : Photographie, Spectro- scnpie, Vision et Rayons X. Osmium et ses composés. ^ Action des réducteurs sur les composés nitrosés de l'osmium; par M. L. Brizard. . . . 182 Ozone. — Sur l'ozone et les phénomènes de phosphorescence; par M. Marius Otto 1 oo5 Paléontologie. — M. Albert Gaudry pré- sente à l'Académie son « Essai de Pa- léontologie philosophique » 6 — Sur la succession des faunes du Lias supérieur et du Bajocien dans les en- virons de Luçon (Vendée); par MM. Clunton et Wetsch 13-2 — Remarques sur les découvertes paléon- tologiquos faites à Madagascar par M. Forsyth Major; par M. Albert Gaudry 542 — La grotte do la Mouthe; par M. Emile Rivière 543 L'Abri-sous-rocho de la Source; par M. Emile Rivière 714 De l'application des rayons de RiJntgen à la Paléontologie; par M. Lemoinc.. 764 Monographie des Éléphants quater- naires de l'Algérie; par M. A. Pomel. 975 Les Rhinocéros quaternaires de l'Al- gérie ; par M. -J. Poniel 977 Sur les Hippopotames fossiles de l'Al- gérie; par M. A. Pomel 1241 Nouveaux Mosasauriens trouvés en ( i35 Pages. Franco; par M. Armand Tliévcnin . . i3i9 — Rapport de M. Albert Guiu/rf, altri- biianl lo prix Fontanncs à M. Dun- ville, pour ses travaux de Paléonto- logie uS; Panification. — Sur lesfleurages; par M. Bdlhiml 3^15 — Sur lo nouveau pain do guerre; par M. Biillnnd 1 007 Voir aussi ; Blés, b'i-vcs. Gluten. Patiiologie. — Action des rayons de Ufint- gfin sur le bacille diphtérique; par M. Bertofi 1 09 — La pleurésie de l'homme, étudiée à l'aide des rayons de RiJntgen; par M. Ch. Bouchard gG; — Les rayons de Kôntgen appliqués au diagnostic de la tuberculose pulmo- naire ; par M. Ch. Bouchard 104.! — Nouvelle Note sur l'application de la radioscopie au diagnostic des maladies du thorax; par. M. Ch. Bouchant. . . . 1234 — Nouveaux faits de radioscopie de lé- sions intralhoraciques; par M. J. Ber- go/iré 1 268 — Rapport de M. Lannclongue, sur le concours du prix Montjon (Médecine et Chirurgie) 1 143 — Rapport de M. Gujon, sur le concours du prix Barbier 1 148 — Rapport de M. Bouchard, sur le con- cours du prix Bréant 1 149 — Rapport de M. Guyon, sur le concours du prix Godard i !5o — Rapport de M. Potain, sur le concours du prix Bellion iiSg — Rapport de M. Lannclongue, sur le concours du prix Mègo 1161 — Rapport de M. Guyon, sur le concours du prix Larrcy 1 163 Voir aussi : Infectieuses {Maladies) et Physiologie pathologique. Pathologie végétale. — Sur l'origine de la lèpre de la Betterave; par M. Paul Vuillcnnn . ^58 — Nouvelles observations sur les Bacté- riacées de la Pomme de terre; par M. E. Roze 6i3 - Nouvelles observations sur la maladie de la gale de la Pomme de terre ; par M. E. Roze 739 — Observations sur lo Rhizoctone de la Pomme de terre; par .M. E. Roze ... 1017 — Un nouveau Microcoque de la Pomme 4 ) Pa0O6. de terre et les parasites de ses grains de fécule; par M. E. Roze i3a3 — Destruction de Vllclerodera Schachtii; par M. Witlot 1019 Voir aussi : Hliculture. I'ébuine. — Sur une nouvelle propriété du corpuscule (microsporidluiu) delà pébrine; par M. J.-M. Kras.ùlsch- tchik 358 PÉTnoGRAPiiiE. — Sur les microgranuliles du val Perret; par M.M. L.Duparc et F. Peur ce '117 — Sur le mode de formation des gîtes sé- dimentaires de phosphate de chaux; par M. Adolphe Cariiot 724 — Les transformations endomorphiques du magma granitique dans la haute Ariège, au contact des calcaires; par M. A. Lacroix 1021 — Observations sur quelques roches as- phaltiqiies et l'origine de l'asphalte; par M. Stanislas Meunier 1 327 Voir aussi : Minéralogie. Phosphore. — Sur l'action des combi- naisons halogénées du phosphore sur le fer, le nickel et le cobalt; par M. A. Granger 1 7(") — Dosage du phosphore dans les cendres de houille et de coke; par M. L. Campredon 1000 — Sur l'action du phosphore sur le platine; par M. A. Granger 1284 PHOspnomoijE (acide). — Sur les réac- tions exercées à froid entre l'acide plios|)horique et l'éthcr, en présence de l'eau. Coefficients de partage; par MM. Berlhelot et G. André 344 — Recherches sur l'acide phosphorique : dosage de l'acide pyrophosphoriquc; par M.M. Berthelot et G. André' . . . . 7-3 - Transformations de l'acide pyrophos- phoriquc; par MM. Berthelot et G. A ndré 776 Photogiuphie. — Action du zinc sur la plaque photographique; par M. R. Colson 49 — W. A. Graby adresse un Mémoire in- titulé : « Fixage des photographies en couleurs sur papier » 87 — Procédé pour photographier en creux les objets en relief, et vice versa; par M. Ernest Moussard io5 Physiologie anlmale. — ftvaporation cu- tanée chez le lapin. Action de la pilo- ( i355 ) Pages, rarpine ; par M. Lecercle G j Évaporation cutanée chez le lapin. Mo- difications sous l'influence de l'exci- tant électrique; par M. Lecercle. . . . i3o Sur une méthode nouvelle de détermi- nation des distances respectives des centres de localisations cérébrales ; par M. CharU'sHenry 80 Sur le rôle du circuit électro-muscu- laire ; par M. E. Solvaj i iS Nouvelle adaptation des muscles de la jambe après la guérison du pied bol; p.ir M. Jiiarh'unslhal 46S Influence des repas, de l'exercice phy- sique, du travail intellectuel et des émotions sur la circulation capillaire de l'homme ; par MM. A. Binet et J . Courtier 5o5 Rapports de la dépense énergétique du muscle avec le degré de raccourcisse- ment qu'il affecte en travaillant , d'après les échanges respiratoires. La dépense est d'autant plus faible, pour un travail extérieur accompli, que le muscle est plus près de sa longueur maxima quand il se raccourcit pour travailler; par M. A. Cliaiwcau i5i ■ Ce qu'il faut penser de la prétendue dissipation stérile de l'énergie dans l'exécution du travail musculaire, d'après les faits qui commandent la distinction entre l'énergie consacrée au soulèvement môme des charges et celle qui est dépensée pour leur sou- tien pendant le soulèvement. Exten- sion des applications de la loi de l'équi- valence énergétique en Biologie; par M. A. Clinuveau 2S3 - L'énergie dépensée par le muscle en contraction statique pour le soutien d'une charge, d'après les échanges respiratoires; par M. A. Chaiweau. . 1236 - Sur la luciférase ou zymase photogène des animaux et des végétaux; par M. Raphncl Dubois 653 - Propriétés coagulalrices et propriétés toxiques du foie ; par MM. Mairet et Vires 107 - Remplacement des araibocytes et or- gane phagocytaire chez la Paludina vivipara L; par M. L. Cucnot 107 - Sur la photographie des bruits du cœur; par M. A. de Hohains/ii .... 1C2 - Action coagulante du liquide prosta- C. R., 1896, 2» Semestre. (T. CXXIII.) Pages, tique sur le contenu des vésicules sé- minales; par MM. L. Canins et E. Glej 194 — La courbe respiratoire de l'œuf de Poisson et la mécanique de l'exten- sion du blastoderme; par M. E. Ba- taillon 264 — Sur la présence, dans le nerf laryngé supérieur, de fibres vaso-dilatatrices et sécrétoires pour la muqueuse du larynx ; par M . E. Hédon 267 — Sur la signification physiologique de la division cellulaire directe ; par MM. E.-G. Balbiani et F. Henncguy .... 269 — M. Bouxteieff adresse diverses îsotes relatives à la « nervo-psychose » . 454, 554 et 964 — Rapport de M. Marey, attribuant le prix Lallemand à M. /î. Dubois, pour son Ouvrage sur la Physiologie de la Marmotte 1161 — Rapport de M. Marey, sur le concours du prix Pourat 1168 Voir aussi : Sang, Vision. Physiologie expérimentale. — Recher- ches expérimentales sur les effets des injections intraveineuses massives des solutions salines simples et composées (détermination de leur valeur en vue de leur application à la Thérapeu- tique); pur MM. Bosc et Fedel 63 — Dosage de l'alcool éthylique dans le sang, après l'injection directe dans les veines, ou après l'introduction des vapeurs alcooliques dans les poumons ; par M. N. Gréliant 192 — De l'influence de la lécithine sur la croissance des animaux à sang chaud ; par M. Danilewsky i gS — Rapport de M. Chameau, sur le con- cours du prix Montyon (Physiologie expérimentale) 1 163 — Rapport de M. Chauveau, sur le con- cours du |)rix Pourat (Physiologie expérimentale) 1 170 Physiologie pathologique. — Recher- ches sur les modifications de la nutri- tion chez les cancéreux (toxicité uri- naire); par MM. Simon Duplay et Savoire loog Voir aussi : Infectieuses {Maladies) Sang. Physiologie végétale. — Recherches sur les principes de la digestion végétale; 177 ( i356 ) Paces. par M. V. Poulet 356 — Analyse de l'air par V./giiricKs ntra- Diciitariiis ; par M. T.-L. l'Iiipsnn. . . 816 — Sur la lixalion de l'azote almospiic- rique par l'association des algues et des bactéries ; par M. Raoul Bouilluic. 828 — Sur la pression osmotiquo dans les graines germces; par M. L. Mn- qiicnnc 898 — Sur le développement d'un cliampi- gnim dans un liquide en mouvemeni ; par iM. Julien lui y 907 — Sur la formation des reserves non azotées de la noix et do l'amande; par M. l.rcleic du Snblon 1084 — M. Levnt adresse une Note sur la cou- leur rouge des feuilles de vigne.... 713 Voir aussi ; Pathologie ve'gétalc. Physique du globe. — Sur les attractions locales observées en diverses parties de l'Europe orientale; par M. Vc- nuhuff. 40 — Sur la trombe du 26 juillet au Muséum d'Histoire naturelle; parM. A.Milnc- Edwarih 2o5 — Sur la trombe observée à Paris le 10 septembre 189G; par M. Jlfifd Angot 460 — Sur la trombe du 10 septembre 1896 à Paris; par M. J . Juubert 461 — M. Chapcl adresse une Note relative à la coïncidence entre la production du typhon du 10 septembre cl la ren- contre d'un essaim cosmique par la Terre 52o — M. A. de Langrée adresse un Mémoire intitulé : « Tempêtes et cyclones »... 59a — Contribution il la théorie des mouve- ments des trombes; par M. Joseph Vinot 622 — M. Tnrry présente un Mémoire inti- tulé : " De la production des inonda- tions » C7G — M. Bougon adresse une Note relative aux trombes 677 — M. Zenger adresse une Note sur plu- sieurs tremblements de terre et sur les relations qui existent entre les cy- clones et les taches solaires 71 i — M. E. Leclère adres.sc une Note rela- tive à la répartition du mouvement dans un milieu homogène et à la for- mation des cyclones 729 — M. //. Tarrr adresse une nouvelle Pages. Note sur la production des inonda- tions dans le bassin do la Seine 7>9 — Sur le tassement des argiles au sein des eaux ; par M. /. Thoulcl 766 — Sur le retour de phénomènes météoro- logiques exceptionnels dans le mois de novembre 1896; par M. Chapel. . 767 — Relations entre les mouvements lu- naires, les mouvements barométriques sur l'ensemble de rhémisphère boréal; par M. ./. Poincarc 85o — Note additionnelle à la précédente Communication; par M. ^. Po/>;cw<-'. 962 — M. H. Tarry adresse une Note inti- tulée : « Les [iluies extraordinaires; la pluie rose du Croisic (Loire-lnfé- rieure), le 8 novembre 189G » 853 — Exploration scientifique en ballon ; Note de .M. Ma.scart 918 — Déterminations actinométriques faites au mont Blanc; par MM. Crova et lîoudadlc 928 — Sur un appareil destiné à démontrer que la quantité des gaz dissous dans les grandes profondeurs de la mer est in- dépendante de la pression; par M. Jules Richard 1088 — De l'inllucnce du plankton sur les quan- tités d'oxygène et d'acide carbonique dissous dans l'eau de mer; par Jl. Martin Knudscn 1 09 1 — Sur une pluie rouge tombée à Bizerte (Tunisie); par M, Gine.stous 1093 — Le refroidissement du globe, cause pri- mordiale d'évolution; par M. /{. Quinton 1 09 ( Voir aussi : MagnéiUme terrestre, Mé- téorologie. Physique .mathksiatiqie. — Sur une re- présentation graphique des ondes lu- mineuses; piir M. G. l'ert 99 — Inlluence de la pression dans les chan- gements d'étal d'un corps; par M. A. Ponsoi 595 — Sur l'entropie moléculaire; par M. G. Darzens 940 — Sur quelques erreurs admises comme vérités en fîicctromagnétisme: par M. Vaschy 1059 — Méthodes de calcul en Électromagné- lisme ; par M. f'aschy 1 2C 1 PiNAcoLixE. — Sur la constitution de la pinacoline; par M. Maurice Delacrc. 245 Planètes. — Comparaison des observa- lions de Vesta avec les Tables; par M. Let>enu — M. Trihoulct adresse une Note rela- tive aux satellites qu'il attribue à la planète Vénus Pnix DÉCERNÉS PAR l'Académie. — Table des prix décernés par l'Académie en 1896 Prix proposés par l'Académie. — iM. le Secrctaire perpétuel annonce que les ( i357 ) Pa(;ns. 982 e;; I7I4 diverses Académies pourront,» partir de 1897, décerner le prix Jean-Jac- ques Bergers, l'œuvre la plus méri- tante concernant la Ville de Paris ... 5 — Table des prix proposés par l'Acadé- mie, pour les années 1897, 1898, 1899, 1900 et igoi f2i6 — Tableau par année, des prix proposés pour 1897, 1S98, 1899 et 1900 niS R Rayonnement. — Recherches sur la dé- pendance entre le rayonnement d'un corps et la nature du milieu environ- nant; par M. Sntoluchoivsld de Sino- Inn 23o Rayons Rontgrn ou rayons X. — Sur la réfraction et la diffraction des rayons X ; par M. Gouy 4> — Sur la manière dont les rayons X pro- voquent la décharge des corps élec- trisés ; par INI. Emile Fitlari loG — De l'action des tubes et des disques métalliques sur les rayons X; par M. Emile fillari 107 — Action des rayons de Rontgen sur le bacille diphtérique; par M. Lerlon. .. 109 — Recherches anatomiques au moyen des rayons Rijiugen; par MM. Reniy et Contremoulins 233 et 71 1 — Études pathologiques au moyen des rayons X; par M. Cli. Bouchard. . . . 967, lofa et 1234 — Nouveaux faits de radioscopie des lé- sions intrathoraciques; [)arM.J.Bcr- goniti 12G8 — Sur la non-rélVaction des rayons X par le potassium ; par M. F. Beau- lard 3o I — Rôle du diélectrique dans la décharge par les rayons de Rijntgen: par M. Jean Perrin 3 5 1 — La photographie à l'intérieur du tube de Crookes; par M. G. de Metz. . . 35.1 — Observations de M. //. Poincarc au sujet de la Communication de M. île Metz 35G — M. Z. Leccrcle adresse une Note in- titulée : « Modification dans l'élimi- nation des phosphates, sous l'influence des ravons Riinigen » 3G2 Sur la convection électrique suivant les lignes de force, produite par les rayons de Rontgen ; par M. Auguste Riglii 39g Utilité, en radiographie, d'écrans au sulfure de zinc phosphorescent; émis- sion, par les vers luisants, de rayons traversant le papier aiguille; par M. Charles Henry 400 Du reploiemenl des rayons X derrière les corps opaques; par.M. Emile Fil- lari 4 18 Décharge des corps électrisés par les rayons X; par M. Emile Fillari. . . . 446 Sur la propriété de décharger les con- ducteurs électrisés, produite dans les gaz par les rayons X et par les étincelles électriques; par M. Emile Fillari SgS De l'action de l'efUuvc électrique sur la propriété des gaz de décharger les corps électrisés; par M. Emile Vil- lori 599 Sur l'émission des rayons X; par M. Ch.-Ed. Guillaume 45o Sur un spectre des rayons cathodiques ; par M. ûirlicland 4g'ï Remarques sur une expérience de M. Birkeland ; par .M. Poincaré 53o Sur la propriété de décharger les con- ducteurs électrisés, communiquée jux gaz par les rayons X, par les llammes et par les étincelles électri- ques; par M. Emile Villari gg3 Sur le phénomène de RiJnlgen; par M. Abel Buguet 689 Décharges par les rayons de Rontgen ; inlluence de la pression et de la tem- pérature; par M. Jean Perrin 878 Illusions qui accompagnent la forma- ( i358 ) Pages. tion des {«^nombres. Applications aux rayons X ; par M. G. Sagnac 880 — Tension longiludinalo des rayons ca- thodiques; par M. Colarcl 1057 — Action des rayons X sur les diélec- triques gazeux; par M. L. Bcnaist. . laCâ Pages. — Allocution do M. A. Cornu, dans la séance publique du 21 décembre iSgO. 1099 Rayons uraniques. — Sur diverses pro-- priétés des rayons uraniques; par M. Henri Becquerel 855 Sang. — Conlribulion à l'étude de la coa- gulation du sang; par MiM. /. Aihn- nasiu et J. Cnivnlln 38o — Influence de certains agents sur les propriétés bactéricides du sang; par M. London 882 — Iraputrescibilité du sang rendu incoa- gulable par l'extrait de sangsue; par MM. Bosc et Delezcnue 465 — De l'immunité conférée par quelques substances anticoagulantes. De son mécanisme : excitation de la phago- cytose, augmentation du pouvoir bac- téricide du sang; par MM. Bosc et Dclezcnne 5oo — Sur la présence de la propriété agglu- tinante dans le plasma sanguin et di- vers liquides de l'organisme; par MM. Ch. Achard et R. Bensaudc... 5o3 — Sur un nouveau ferment du sang; par M. Hanriot jâS — Du caillot non rétractile : suppression de la formation du sérum sanguin dans quelques états pathologiques ; par .M. G. llaycm 894 — Sur la présence d'oxydase dans le sang des Acéphales; par MM. Piéri et Portier 1 3 1 4 Sections de l'Académie. — La Sectinn de Minéralogie présente la liste sui- vante de candidats à la place laissée vacante par le décès de M. Dnubrc'e : 1° M. Michel-Lcvy. 2° M. de Lap- piirent, 3° M. Barrais, 4" M. Dou- villé 853 Sélénium et ses composés. — Sur la préparation de l'acide sélénique; par M. Hcne Mclzner 236 — Sur la chaleur de formation de l'acide ' sélénique cl de quelques séléniates; par M. René Metzner 998 — Sur l'anhydride sélénique; parM./îf/ie Metzner 1061 SÉRICICULTURE. — Sur une nouvelle pro- priété du corpuscule ( mirrospori- diuni) de la pébrine; par M. J.-M. Krassilictilschik 358 — Sur les microbes de la flacherie et de la grasserie des vers à soie; par M. J.-M. Kriissilschtschik {27 Silicium. — Action du silicium sur les métaux alcalins, le zinc, l'aluminium, le plomb, l'élain, l'antimoine, le bis- muth, l'or et le platine; par .M.i;^w«/e figouriiux 1 1 5 Soleil. — Résumé des observations so- laires faites à l'observatoire royal du Collège romain, pendant le premier semestre 1896; par M. P. Tacclùni. 875 — Observations du Soleil, faites à l'ob- servatoire de l.yon (équatorial Brun- ner), pendant le deuxième trimestre de iSgd; par M. J. GuilUuinie t\&?. — Les taches solaires et le temps; par M. Marcel Brillouin |84 — Observations du Soleil, faites à l'ob- servatoire de Lyon (équatorial Brun- ner), pendant le troisiènie trimestre de 1896; par M. J. Guillaume ... . 782 Solennités scientifiques. — M. le Se- crétaire perpétuel informe l'Acadé- mie que les fêtes d'inauguration des statues élevées dans la ville d'Alais à Pasteur, à Floiian et à l'abbo do Sauvages, auront lieu leS2G et 27 sep- tembre i4' — M. le Ministre tic l'Instruction pu- blique et lies Beaux -Arts invite l'Académie à se faire représenter à la séance d'inauguration de l'Université de Paris 780 Solubilité. — Sur quelques particula- rités des courbes de solubilité; par M. //. Le Chatclier SgS — Sur quelques cas anormaux de solubi- lité; par M. Le Cliaielicr 746 Soufre. — Sur la chaleur spécifique du soufre à l'état de viscosité; par M. /. ( '359 ) Pages. Dussy 3o5 — Action de quelques composés hydro- génés sur le chlorure de thionyle; par M. A. Besson 884 Souscriptions. — M. le Secrétaire per- pétuel expose à l'Académie les ré- sultats obtenus par la Souscription destinée à élever un monument à Lavoisier 333 Spectroscopie. — Sur l'absorption du spectre ultra-violet par les corps cris- tallisés; par M. r. Ai^nfnnoff f^ç^o — Sur un spectre des rayons cathodiques; par M. Birkeland 4g2 — Remarques sur une expérience de M. Birkeland; par M. H. Voincaré . . . . 53o — Sur les maxima périodiques des spec- tres ; par M. Afinonriet 645 — Le spectre des chlorophylles; par M. A. Etard 824 Statistique. — Rapport de M. Haton de la Goupillière, attribuant le prix Monlyon (Statistique) à la Compagnie d'assurances à primes fixes sur la vie, pour ses « Tables de mortalité «.. . . 1 122 — Rapport do M. Brounrdel, attribuant un second prix Montyon (Statistique) à M. Hiigiiet, pour ses recherches statistiques sur les maladies simulées et les mutilations volontaires dans l'armée 1 io5 — Rapport de M. Brouardel, attribuant une mention très honorable à M"'" Pages. Pégard, pour son album de « Statis- tique générale de la femme » 1 12(> — Rapport de M. de Freycinet . attri- buant une mention honorable à M. G. Baudran, pour son Ouvrage « In- fluence du logement sur la santé des habitants des petites villes et des communes rurales du département de l'Oise « 1 127 Sucres. — M. D. Loiseau demande l'ou- verture d'un pli cacheté, contenant une « Note sur (juelques propriétés de la raffinose « 37 — Nouvelles recherches relatives à la décomposition des sucres sous l'in- fluence des acides et spécialement à la production de l'acide carbonique ; par MM. Berllielot et G. André 567 — Recherches sur l'arabinose; par MM. Berthelnt et G. André 625 Sulfates. — Action du gaz chlorhydriquc sur les sulfates alcalins; par M. Al- bert Cohon laSâ Sulfures. — Sur l'action d'une haute température sur quelques sulfures ; par M. A. Mourlot 54 — Recherches sur les sulfures de cobalt et de nickel; par M. G. Chesnecii . . 1068 — M. IS. Bignnn adresse une Note rela- tive au sulfure de magnésium 4o3 — M. Bignnn adresse deux nouvelles Notes, sur le sulfure de magnésium et sur divers sels d'alumine 468 Titane. — Sur la séparation du tungstène et du titane; par M. Ed. Defacqz.. . 823 TiiERMocniMiE. — Note accompagnant l'envoi de deux Mémoires relatifs à la Thermochimie; par M. Langlois . . 221 — M. Marcellin Lnngloi\ adresse, comme suite à ses précédentes Communica- tions sur la Thermochimie, deux nou- veaux Mémoires (Acides et Sels oxy- génés) 349 — M. Marcellin Langlois adresse un cin- quième Mémoire de Thermochimie : n Composés oxygénés du phosphore, de l'arsenic, du soufre » j ( i Thermodynajiique. — Sur une machine thermique; par M. Delsol 125(5 Thermomètres. — Sur les déformations permanentes du verre et le déplace- ment du zéro des thermomètres; par M. Z-. Mnrchis 799 Truffes. — Un Terfàs d'Espagne et trois nouveaux Terfàs du Maroc; par M. Ad. Clinlin 211 — Truffes (Terfàs) do Grèce : Terfezia Gennadii ; par M. Ad. Cliniin 537 — M.^.-G. CrimhUit adresse un Mémoire intitulé : « Germination des spores de la Trullo » 981 TuDERCULOSE. — M. /'>. Crôite adresse un Mémoire relatif à une nouvelle méthode de traitement de la tuber- culose i65 Tungstène. — Recherches sur le tung- stène; par M. Henri Moissan i — Action de l'ammoniaque sur les para- tungstales de potasse ou de soude ; par M. L.-.l. Halhpcau 1 80 — Contributions à l'i^tude des raracicres analytiques des comliinaisons du ( i36o ) Pages. tungstène; par M. E. Defacqz 3o8 Sur la séparation du tungstène et du lilane; par .M. Ed. Defacqz 8a3 Sur les combinaisons anlimoniotung- stiques; par I\l. L.-A. Ilulhpcnu.. . 106 j Vapeurs. — Sur la vaporisation des mé- taux à la température ordinaire; par M. Pellat 104 — Tension de vapeur d'un corps com- primé par un gaz qu'il dissout. Ten- sion de vapeur d'une solution en gé- néral ; par M. A. Po/isot 6/18 — Sur une loi relative à la vapeur d'eau: par M. linteau 808 Venins. — Expérience établissant la lon- gue conservation de la virulence du venin des Serpents; par M. P. Mai- snrinetti'C . . 5 1 3 — Sur une nouvelle méthode pour re- cueillir le venin des Serpents; par M. Paul Gibier 1012 — Propriétés immunisantes du sérum d'anguille contre le venin de vipère ; par M. C. PItisatuc 1 3o5 VEnnES. — Sur les déformations perma- nentes du verre et le déplacement du zéro des thermomètres: par M. L. Marc/lis 799 — Du rôle de l'acide borique dans les verres et émaux ; par M. L. Grmrt. 891 Vins. — Recherches du caramel dans les vins. Confusion possible avec les cou- leurs dérivées de la houille; par M. A.-J. da Criiz Dlagnlhnes 896 — Sur la casse des vins; par M. J. La- borde 1074 Vision. — Sur la relation générale entre l'intensité de la sensation et la durée de l'excitation lumineuse; par M. Ch. Henry 452 — Lois d'établissement et de persistance de la sensation lununeuse, déduites de recherches sur les disques rotatifs ; par M. Ch. Henry 604 ViTicLLTiRE. — Contagiosité et prophyl- laxie de la maladie tuberculeuse de la Vigne; par M. Fcrnand Lataste. 200 — Sur le développement du Black Rot de la vigne {Guignardia Bidivellii); par M. P. Fialu .' 905 — Action de quelques substances sur la germination des spores du Black Rot; par MM. L. Jiai'nz el G. Goiiiraiid. . 1086 Voyages scientifiques. — Sur la troi- sième campagne scientifique de la Princesse-.llice\ par 6'. A. Albert . prince de Monaco i o i3 AVoLFRAM. — Sur la réduction du wol- fram par le charbon au four élec- w trique; par M. Ed. Defacqz 1288 Vttrium et ses composés. — Sur les terres du groupe yltrique contenues dans les sables monazités; par MM. /'. SchUlzenberger et Buiidoiiard. . . 782 Zoologie. — Sur un parasite accidentel de l'homme, appartenant à l'ordre des Tliysanoiires ; i)ar MM. Fre'clie et L. Reilte 70 — Nouvelles observations sur la scato- conque ovulai re du Clythra qitadri- ( i36i ) Pages. piinctata; par M. A. Lrcaillon 258 Sur un hybride de MouQon à man- chettes et de Chèvre; par M. A. Milnf-Eihvards 283 Sur la nature des Chabins; par M. Ch. Conipt'i/i 3>.2 Sur l'hivernage de la Clavelina lepa- diformis Millier; par MM. -1. Ginrcl et M. CauUrry ji8 Un câble télégraphique attaqué parles Termites; par M. E.-L. liduvin- . . . 4^9 Sur l'existence de formes épitoques chez les Annélides de la famille des Cirratuliens; par MM. F. Mexnil et M. Cnidlerr 5io Sur les mœurs de VEvanin Desjar- di/isii Blanch. ; par M. Edmond Bor- dage Gio L'évolution du Litiiocyslis Sclincideri, parasite de V Echinocardium corda- liii/i ; par M. Louis Léger 702 Sur un Éphémère vivipare; par M. Cnusard 7o5 Sur le parasitisme des Monstrillidœ ; par M. A. Ginrd 836 Recherches sur la morphologie du Trichomonas iiitestinalis ; par M. /. Kunsder SSg Ravages causés en Algérie par les che- nilles de Sesamia nonasrioidcs Le- Pages. fèvre, au maïs, à la canne à sucre, au-K sorghos, etc. Observations biolo- giques. Moyens de destruction; par M. /. Kunckel d' Hercidais 842 - Sur les Elasipodes recueillis par le Tra- vailleur et le Talisman; par M. Rémy Perrier 900 - Contribution à l'étude du Rouget; par M. S. Jourdain 1082 - Sur la morphologie du Cryptococcus guttuldlus Ch. H.; par MJI. /. Kunst- 1er et P. Busquct i3o8 - Parasitisme et évolution de deux Mon- Strillides ( TImumalcus filigranaruni n.S'ç.,Hœinocera n. g.,Danae Clapd.) à l'intérieur du système vasculaire des Filigranes et des Salmacynes. Éthologie; par M. J. Malaquin i3i6 - M. Ami. Sabntier fait hommage à l'Académie d'un Mémoire « Sur la spermatogénèse chez les Poissons sé- laciens » 292 - Note de .M. Edmond Perrier accom- pagnant la présentation du quatrième fascicule de son « Traité deZoologie». G71 - Rapport de M. Emile Blanchard, sur le concours du prix Thore 1142 Voir aussi Anatomie animale et Phy- siologie animale. TABLE DES AUTEURS MM. l'anes- ACHARD (Cil.). — Sur la ijrésence de la proprilîté agglutinante clans le plasma sanguin et divers liquides de l'orga- nisme. (En commun avec M. R. Ben- satide .) 5o3 — Sur le.< infections provoquées par les bacilles du groupe Pmteus et sur les propriétés agglutinantes du sérum dans ces infections. (En commun avec M. Lnnnelonguc.) 533 AGAFONOFF (V.). — Sur l'absorption du spectre ultra-violet par les corps cristallisés 49° ALBERT I" DE MONACO (le Prince). — Sur la troisième campagne scienti- fique de la Princesse-Alice io43 AMAGAT (E.-H.). — Vérification de la loi des états correspondants de Van der Waals 3o — Sur la loi des états correspondants de Van der Waals cl la détermination des constantes critiques 83 ANDOYER (H.). — Sur l'extension que l'on peut donner au tliéorèrîie de Pois- son, relatif à l'invariabilité des grands axes 790 ANDRÉ (Cn.). — Occultation des Pléiades, du 23 novembre 1890 (observatoire de Lyon ) 73 1 ANDRÉ (G.). — Recherches sur la vola- tilité de l'acide lévulique. (En com- mun avec ^L M. Bcriliclot.) 3 i 1 — Sur les réactions exercées à froid entre l'acide phos|ihoriquo et l'éther. En présence de l'eau. Coefficients de par- tage. (En commun avec M. M. Jler- tlivlot.) 3 J4 MM. Pages. — Nouvelles recherches relatives à la dé- composition des sucres sous l'in- fluence des acides et spécialement à la production de l'acide carbonique. (En commun avec M. Berlliclnt.).. . . 567 — Recherches sur l'arabinose. (En com- mun avec M. Berthclot.) GaS — Recherches sur l'acide phosphorique : dosage de l'acide iiyrophosphorique. (En commun avec M. Bcrllielot.).. . . 773 — Transformations de l'acide pyrophos- phorique. (En commun avec M. Ber- thclot.) 776 ANGOT (Alfred). — Sur la trombe ob- servée à Paris le 10 septembre 1896. 460 APPELE présente à l'.Académie le deuxième fascicule des « Principes de la théo- rie des fonctions elliptiques et appli- cations », qu'il a publiés en collabo- ration avec M. Lncmir gSî — Remarques sur une Communication de M. di Pirri), relative aux intégrales quadratiques des équations de la Dy- namique 1057 ARSONVAL (A. u'). — Action physiolo- gique des courants à haute fréquence; moyens pratiques pour les produire d'une façon continue 18 — Effets lliéraiieutiques des courants à haute frécpienco 23 ATHAN.\S1U (,!.). — Contribution à l'étude de la coagulation du sang. (En commun avec M. /. Cnn'allo.) 38o AUGER. — Un prix Jecker (Chimie) lui est attribué 1 127 AV.MONNET. — Sur les maxinia i)ério- diques des spectres , 045 C. R., 1896, j' Semestre. (T CXXIII.) 178 ( i364 ) B MM. Page». BACKHUYZEN, élu Correspondant pour la Section d'Astronomie, adresse ses re- mercîmenls à l'Académie 3; BACKLUND. — Sur les observations de l'éclipsé de Soleil du g août iSgG 44° BAGARD (11.)- — Sur le phénomène de Hall dans les liquides 1270 BALBIANl (E.-G.). — Sur la signification physiologique do la division cellu- laire directe. (En commun avec M. F. Hrfirirgiir.) 269 BALLAND. — Sur le dosage du gluten dans les farines i36 — Sur les Qeurages 325 — Sur les fèves 55i — Sur le nouveau pain de guerre 1007 — Observations générales sur les blés. . . i3o3 BALLIMG. — Un prix Rivet lui est décer- né ii85 BARTllÉLÉ.MV. — Un prix Montyon (.Mé- decine et Chirurgie) lui est attribué. 1 143 — Adresse ses rcmercîments à l'Acadé- mie 124') — Sur un tube de Crookes pour dynamos à courants alternatifs. (En commun avec M. Oudin.) 1269 BASIN ( Ai.F.) adresse un Mémoire « Sur la vitesse, le roulis et les collisionsdes pa- quebots » 479 BASSOT. — Rapport sur un Mémoire de M. Jàdeiin, concernant une nouvelle méthode de mesure do base 1 j5 — Rapport sur le Mémoire de M. Clinrlcs Jjdlcmund, dans le concours du prix Vaillant 1134 B.\TAILLON (E.). — La courbe respira- toire de l'œuf de Poisson et la méca- nique de l'extension du blastoderme. 2G4 BAUDEY (L.) adresse une Note relative à un système d'aérostat dirigeable .... 7211 BAUDOUIN (A.) adresse un Mémoire rela- tif à la nature de l'Électricité 222 — Présente un .Mémoire ayant pour titre : « Des causes do l'atlraction univer- selle; l'élher et la loi de gravita- lion » 676 BAUDRAN (G.). — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Statistique) 1 122 — Adresse ses remercîments à l'Acadé- siiM. Pages, mie 1242 BAULE. — Un prix de quinze ce/ilx francs lui est attribué dans le conc(iurs du prix extraordinaire de six mille francs (iMécaniquc) 11 12 BEAULARD (F.). - Sur la non-réfraction des rayons X par le potassium 3oi BECQUEREL (Henri). - Sur diverses propriétés des rayons uraniques 855 BELLOC (É.'MiLiî). — Sur un nouveau son- deur; ap|)areil portatif à fil d'acier . . 73 BENOIT. — Un prix Jérôme Ponli lui est décerné 1 178 — Adresse ses remercîments à l'Acadé- mie 124» BENOIST (L.). — Électroscope à trois feuilles d'or 171 — Action des rayons X sur les diélectri- ques gazeux ia65 BENSÂUDÉ (R.). - Sur la présence de la propriété agglutinante dans le plasma sanguin et divers li(iuides do l'organisme. (En commun avec M. Cli. Jchard.) 5o3 BERGET (Alphonse). — Méthode d'en- registrement photographique pour étudier la dilatation des liquides .... 745 BERGONIÉ (.1.). — Nouveaux faits de ra- dioscopie de lésions intralhoraciquos. 12G8 BEHTHELOT. — Recherches sur l'acide ryanique 337 — Recherches sur la volatilité de l'acide lévulique. (En commun avec M. G. Andn'.) 341 — Sur les réactions exercées à froid entre l'acide phosphorique et l'éther, en présence de l'eau. Coefficients de par- tage. (En commun avec M. G. An- dré.) 34 { — Sur les mines de cuivre du Sinaï, ex- ploitées par les anciens Égyptiens. . . 3G5 — Sur un arc-en-ciel exceptionnel 455 — Recherches sur les propriétés explo- sives do l'acétylène. (En commun avec M. rieille.) 523 — Nouvelles recherches relatives à la dé- composition dos sucres sous t'in- nuence des acides et spécialement à la production de l'acide carbonique. (En commun avec M. G. André.)... 5G7 ( i365 ) MM. I' — Recherches sur l'arabino'e. (En com- mun avec M. G. André.) — Reclierclies sur l'acide phosphori()ue : dosage de l'acide pyrophosphoriquc. (En commun avec M. G. André.). . . — Transformations de l'acide pyrophos- phoriquc. (En commun avec M. G. André.) — Présente à l'Académie un Ouvrage qu'il vient de publier sous le titre « Science et morale » — Rapport sur le concours du prix Huul- levigue, décerné à M. Jonnnis — Rapport sur le concours du prix Houi- levigue, partagé entre MM. limaidi et Guniz M. \c. Secrétaire perpétuel signale, paimi les pièces imprimées de la Correspon- dance, un opuscule de M. de J'illicrs du Tcrrage, 4 lo. — Une brochure de M. Maurice d'Ocas^ne, 677. — Un Volume intitulé « Enquête médico- psychologique sur les rapports de la supériorité intellectuelle avec la névropathie. Introduction générale. Emile Zola; par M. Edouard Tou- louse », -go. — Un Ouvrage do ûl. L. Moulé, intitulé « Histoire de la iMéde- decine vétérinaire », 933. — Un Vo- lume de M. />. c/« IJgondès, intitulé « Formation mécanique du système du Monde » — Annonce que les diverses Académies pourront, à partir de 1897, décerner le \inyi Jean- Jacques Berger ÀVœnwa la plus méritante concernant la Ville de Paris — Annonce que le tome CXXI des Comptes rendus est en distribution au Secrétariat — Annonce à l'Académie la mort de M. Kékidé von Stradonitz, Corres- pondant pour la Section de Cliimie, et ajoute quelques mots sur ses travaux. — Annonce la mort de M. Henri Resal, Membre de la Section de Mécanique. — Annonce la mort de M. H. G/ldc'n, Correspondant pour la Section d'As- tronomie — Expose à l'Académie les résultats ob- tenus par la Souscription destinée à élever un monument à Lavoisier .... BERTIN-S.VKS. — Un prix Monlyon (Mé- decine et Chirurgie) lui est décerné. âges. MM. Pages. — Adresse ses remercîments à l'Acadé- 6-25 mie 1248 BERTON. — Action des rayons de Rontgen sur le bacille diphtérique 109 773 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 276 BERTRAND (D'}. - Un prix Barbier (Mé- 776 I decine et Chirurgie) lui est décerné. 1148 BERTRAND (C-Ec). — Nouvelles re- marques sur le Kérosène shale de la 719 Nouvelle-Galles du Sud 6i5 BERTRAND (Gab.). — Sur la présence i83 simultanée de la laccase et de la ty- rosinasc dans le suc de quelques champignons 465 T1S4 '• BERTRAND (J.). — Est élu membre de la Commiï^sion du prix Lecomte 790 — Rapport sur le concours du prixFran- cœur, décerné à i\f. A. Valson i io3 — Rapport sur le concours du prix Pon- celet, décerné à M. Painlevé 1 1 12 — Rapport sur le concours du prix Ge- gner, décerné à M. Paul Scrret 1 1 76 -- Rapport sur le concours du prix Jean Reynaud décerné à M. H. Poincare, Membre do l'Institut 1 177 — Rapport sur le concours du prix Jé- rôme Ponti décerné à MM. Benoit, Chapuis et GuUlaïune 1178 M. \q Secrétaire perpétuel s\gna\c, parmi les pièces imprimées de la Corres- 1047 pondance, le tome X de la collection « The collectcd mathematical papers of Arthur Cayley » et une brochure de M. L-E. Bertin, 88. — Une « Flore de France », par MM. G. Ixouy et J . Foiwaucl, 392. — Un Vo- lume intitulé : « Calcul des diffé- rences », par M. A.-A. Markoff, traduction allemande, 556. — Une brochure de M. R. de Forcrand, in- titulée « Gérard! et Ghancel », 633. — Un Ouvrage de M. L. Sc/desinger, i65 intitulé « Handbuch der Théorie der linearen Differentialgleichungen »... 982 4o') — Informe l'Académie que les fêtes d'inau- guration des statues élevées dans la ville d'jMais à Pasteur, à Florian et à l'abbé de Sauvages auront lieu les 9.6 et 27 septembre 441 BERTRAND (Marcel). — Est élu membre 333 de la Commission du prix Lecomte. . 790 — Rapport sur le concours du prix Le- 1143 j comte (Arrérages), décerné ii M. /. ( MM. Paces. Roussel u 78 BESANÇON (C). — Sur l'ascension du ballon-sonde (le Paris. (En commun avec M. (',. Hcrmite.) 96 1 BESCIIEIÎELLK (Ési.). — Le prix Desma- zières ( Botanique) lui est décerné. . . i i3ij BESSON (A.) — Action de (iiielqiics com- posés hydrogénés sur le chlorure de thionyle 88 ( BIGNAN (N.) adresse une Note relative au sulfure de magnésium ^o'i — Adresse deux nouvelles Notes, sur le sulfure de magnésium et sur divers sels d'alumine 4G8 BIGOURDAN (G.). — Observations de la nouvellecomètcPerrinc(i890,nov.2), faites;! l'Observatoire de Paris (équa- torial de la Tour de l'Ouest) 7^0 — Nouveau micromètre à double image, particulièrement approprié à la me- sure des petits diamètres 10 jS — Nébuleuses nouvelles, découvertes à l'Observatoire de Paris 1243 BINET(A.). — Influence des repas, de l'exercice physique, du travail intel- lectuel et des émotions sur la circu- lation capillaire de l'homme. (En commun avec M. J. Cou lu rie/-.) .... 5o5 BIRKELAND. — Sur un spectre des rayons cathodiques 4y2 BLANC (G.). — Action du chlorure d'alu- minium sur l'anhydride camplio- rique 749 BLANC (C.) adresse l'énoncé d'un théo- rème de Mécanique 911 BLANCHARD (Émh.e). — Rapport sur l'ensemble des travaux de M. Churles Janel qui lui ont mérité le prix Thore (Anatomie et Zoologie) 1 142 BLAYAC (J.). — Sur le Crétacé inférieur de la vallée de l'Oued Cherf (province de Constantine ) 958 BLOCll (A. -M.). — L'achromalomètre. . . 835 BOEDTKER (Eyvind). — Sur l'action du chlorure d'aluminium sur le benzène contenant du thiophène 3io BLOT. — Un encouragement lui est ac- cordé dans le concours du prix extra- ordinaire de six mille francs (Méca- niijue ) 1 1 1 2 BODIN. — Une mention honorable, dans le concours du prix Bellion (.Médecine et Chirurgie) lui est attribué ii!iy BONYT.VND( P.) adresse un Mémoire « Sur 36G ) MM. Pages. les chutes des cours d'oau en pays de plaines u 1047 BOliDAGE (Edmond). — Sur les mœurs de VEvaniii De.ytirdinsii Blanch G 10 BORDAS (F.). — Nouveau procédé de do- sage de la glycérine. ( En commun avec M. Sig. de Kaczkowski.') 1071 BORDAS (L.). — Étude de l'armature masticatrice du gésier chez les liUiiti- 5(i DUPLAIX (Mauçelin). — Sur la résis- tance des ponts sous le passage de convois périodiques, notamment de 278 ceux qui ont été prévus par le règle- ment du 2g août 1S91 DUPLAY (Simon). — Recherches sur les modifications de la nutrition chez les 969 cancéreux (toxicité urinaire). (En commun avec l\L Savoi?c.) 1009 DUPONT (J.). — Sur l'essence de roses 978 de France. (En commun avec M. Guer- lain.) 700 DUSSY (J.). — Sur la chaleur spécifique du soufre à l'état de viscosité 3oJ DUTILLEUL. — Un prix Rivot lui est dé- 1143 cerné n85 DUVAL (Mathias). — Un prix Serres (Médecine et Chirurgie) lui est dé- 1 28 1 cerné moi — Adresse ses remercîmenls à l'Aca- 1 1 37 demie 1242 E ÉTARD (A.). — Le spectre des chlorophylles 824 C. U., 1896, 2' Semestre. (T. CXXIII.) '79 ( '^72 ) MM. Pages. FABRY (Cii. ). — Mesure de petites épais- seurs en valeur absolue. ( En commun avec M. -•/. Ptrot.) 802 — Construction des lames étalons pour la mesure opliqcc do petites épais- seurs d'air. (En commun aver M. .-/. Péiot.) ggo FABUY (Eugène). — Sur les courbes al- s^ébriqiies à torsion constante 865 FAUVEL ( Piekre). — Homologie des seg- ments antérieurs des Ampliaréticns (.\nnélides l'olychèlcs sédentaires). . 70S — Errata se rapportant à cette Commu- nication 10?(J PAYE. — Est nommé membre des Com- missions des prix Jérôme Ponti et Saintour pour 1 S()G Ojti — Présente la Connaissance des Temps pour l'année iSgij et X Annuaire dit Bureau des Longitudes pour l'an 1897 864 FENON. — Est présenté à M. le Ministre de l'Instruction publique, pour la place de membre-artiste, vai'anle nu Bureau des Longitudes 1046 FINCK. — Ethers pliospliopalladiques. Dé- rivés ammoniacaux des étliers phus- phopalladeux et pliosphopalladiques. ()o3 FLA(jEY. — Un encouragement do douze cents francs lui est accordé sur le prix Montagne (Botanique) 1 1/|0 FLEURENT (E.). — Sur la composition immédiate du gluten des céréales . . . 3-^7 — Sur une méthode chimique d'apprécia- tion de la valeur boulangère des fa- rines de blé 734 FONTAN. — Un prix Barbier (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1 148 FONTANEAU (E.) adresse un Mémoire « Sur un cas particulier du mouve- ment des liquides » 803 FOREL (F. -A.;. — Réfractions et mirages observés sur le Léman 161 FOUCllÉ (Ed-mond). — Sur le déplace- ment de l'axe de rotation d'un corps solide dont une partie est rendue mo- meiiianément mobile par rapport au ^IM. Pajcs. reste de la masse. ( En commun avec M. Mauriee Fauelié.) cjj FOUCHÉ (Maliiice). — Sur lo déplace- ment do l'axe de rotation d'un corps s(jlide dont une partie est rendue nio- nientanémonl mobile par rapport au reste do la masse. (En commun avec M. Edmond l'ouclid.) 93 FOUC)UÉ. — Est élu membre de la Com- mission du prix Lccomte 790 — Rapport sur le concours du prixLecomle (Arrérages) attribue à AL llenneguy. 1179 FOURNIER (A.). -Innuence de l'aiman- tation sur les forces électromotrices des piles dont le fer est un des élé- ments. (En commun avec M. Laher.) 801 FOURNIER (J.). — Sur la détermination du ^apport - pour les gaz. (En com- mun avec M. G. Maneuvrier.) 218 FRÈCIIE. — Sur un parasite accidentel rie l'homme, appartenant à l'ordre dos Thysanoures . (En commun avec M. L. lieitle. ) 70 FRÉMONT. — Le prix Trémonl lui est dé- cerné 1 17G FREUNDLER. — Un prix Cahours lui est attribué 1 183 FREYCINET (de). — Rapport sur l'Ou- vrage de M. Baudran qui a obtenu une mention honorable dans le con- cours du prix Montyon ( Statistique 1. 1 17.7 FRIEI)I;L. — iîapport sur les travaux de M.\l. Matignon, Auger, Bouvetuilt et Genvresse dans le concours du prix Jecker ( Chimie ) 1 1 27 — Rapport sur le Mémoire d'un anonyme et celui do M. Pli.-.l. Cure, question du prix Vaillant proposée en 1894 et remise au concours de 1896 i i3i — Rapport sur le concours du prix Ca- hours I iK3 FUCHS (L.) — Remarques sur une Note de M. Alfred I.oetK'f, intitulée : «Sur les formes quadratiques définies à in- déterminées conjuguées de AL Her- niite » 289 ( '373 ) G MM. Pages. GARDERE (L.) adresse un Mémoire inti- tulé : « Navigation aérienne. Avia- tion. Maciiine volante » 88 GARRIGOU (F.). — La matière organique de l'eau minérale de Tulle-Haut, com- mune de Tilh (Haute-Garonne) 83 r GASSMANN (Ch.). — Dosage rapide des composants d'un mélange des aminés primaire, secondaire et tertiaire, ayant le même radical aliphatiquc 3i3 GAUDRV (Albert) présente à l'Académie son Ouvrage intitulé « Essai de Pa- léontologie philosophique » 6 — Remarques sur les découvertes paléon- tologiqucs faites à Madagascar par M. Forsyth Major 'j\i — Est élu membre de la Commission du prix Lecomte 7go — Rapport sur l'ensemble des travaux de M. DoiH'illé qui lui ont mérité le prix Fontanes 1 1 3- GAUTIER (Armand). — Rapport sur le concours du prix Montyon (Arts insa- lubres) 11-74 GAUTIER (Henri). - Sur la fusibilité des alliages métalliques 109 — Sur les alliages métalliques 172 GAUTIER ( Paui. j. — Est présenté à M. le Ministre de l'Instruction publique, pour la place de membre-artiste, va- cante au Rureau des Longitudes 1046 GÉNIN. — Sur le point de congélation du lait de vache. (En commun avec M. Bon/as.) 4.,5 GENVRESSE. - Un prix Jccker (Clhimie) lui est attribué ,^ 112- GÉRARU (E.). — Fermentation de l'acide uriquc par les microrganismes i8j GIARD ( A.). — Sur l'hivernage de la C/a- vclina lepadifomiix Millier. (En com- mun avec M. Cmdkry.) 3, g — Sur le parasitisme des MimstriUidœ . . 836 — Un prix Serres (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1 15, GIBIER (Paiji.). — Sur une nouvelle mé- thode pour recueillir le venin des ser- pents ,012 GILL (David). — Sur cinq photographies de la région entourant r, d'Argus.. . . 9.9 GILS. — Une citation dans le concours du MM. Pages. prix Montyon (Médecine et Chirurgie) lui est accordée 1 143 GINESTOUS. — Sur une pluie rouge tom- bée à Bizerte (Tunisie) 1093 GIRARD (Aimé). — Sur la composition des fruits du Pliœnix mclanocarpu . . 720 GLANGEAUD (Pn.). — Le Jurassique su- périeur des environs d'Angoulôme . . . io5 GLEY (E.). — Action coagulante du li- quide prostatique sur le contenu des vésicules séminales. (En commun avec M. L. Cnniiis.) 194 GOSSELET. — Des conditions dans les- quelles s'est fait le dépôt du phosphate de chaux de la Picardie 290 GOURSAT (E.). — Sur la théorie des équations aux dérivées partielles du second ordre 680 GOUY. — Sur la réfraction et la diffraction des rayons X 43 GRABy(A.) adresse un Mémoire intitulé : « Fixage des photographies en cou- leurs sur papier » 87 GRANDIDIER (Alfred). — Rapport sur le concours du prix Gay ((géographie physique) 1172 — Rapport sur le concours du prix Dela- lande-Guériiieau 1 176 — Rapport sur le concours du prix Tchi- hatchef 1 181 GRANGER (A.). — Sur l'action des com- binaisons halogénées du phosphore sur le fer, le nickel et le cobalt 176 — Sur l'action du phosphore sur le pla- tine 1284 GRENET (E.). — Sur l'efficacité de la protection de la tour Saint-.Tacqnes contre un coup de foudre exceptionnel. (En commun avec M. Mildé.) 644 GRENET (L.). — Du rôle de l'acide bo- rique dans les verres et émaux .... 891 GRÉHANT (N.). — Dosage de l'alcool éthy- lique dans le sang, après l'injection directe dans les veines, ou après l'in- troduction des vapeurs alcooliques dans les poumons 192 — Emploi du grisoumètre dans la recher- che médico-légale de l'oxyde de car- boue I o 1 3 GRIMBLOT (A.-G.) adresse un Mémoire ( ' MM, Pages. intitulé : « Germination des spores de la TrufTe « 98 1 GRUVEL (A.). — Sur qucUiucs points do l'histologie des muscles des Cirrhi- pèdes 68 GUERLAIN (J.)- — Sur l'essence de roses de France. (En commun avec M. /. Dupnnl .) ^00 GUICIIAUD. — Sur un ioduro de molyb- dène 821 GUILLAUME (Cn.-Ei).)- - S"r rémission des ravons X 450 GUILLAUME (J.). — Observations du So- leil, faites il l'observatoire de Lyon (équatorial Brunner), pendant le deuxième tiimeslre de 1896 482 — Observations du Soleil, faites à l'ob- servatoire de Lyon (équatorial linin- ncr), pendant le troisième trimestre de 1896 -"},% — Un prix Jérôme Ponti lui est décerné.. 1 178 — Adresse des remercîments à l'Aca- démie 124 "• GUNTZ. — Sur la chaleur de formation de l'hydrure do lithium 694 — Sur l'azoture de litliiiiiii 99 j — Action du litliium sur le carbone et quelques composés carbonés \-i-j"y — Un prix Saintour lui est décerné 1 t8i GUSTAVSON (G.). — Sur le vinyltrimé- thylènc et l'éthylidènclrimétlivlène . . 2 (2 GUYE (A.). — Le prix Vaillant (Âlinéra- logie et Géologie, 1894) lui est dé- cerné I i3i 374 ) MM. Pages. — Adresse ses remercimcnis à l'Aca- démie 1 7.42 Nouveaux exemples do dispersion ro- tatoire normale. (En commun avec M. P.- A. Mflikian.') r.'9i GUYON. — Rapport sur un Ouvrage de M. Max Mclchinr qui lui a mérité le prix Godard (Médecine et Chirurgie). ii5o — Rapport sur le concours du prix Larrey ( Médecine et Chirurgie) .... i lOS GUYOU(Ë.)! — Délormination des élé- ments magnétiques en mer. Appli- cations aux observations faites jiar M Scluvcrcr sur le croiseur /(■ Du- Imurdifu 58o — Errata se rapportant à cette Communi- cation OC I — Horizon gyroscopique de l'nm/rrt/ /7e«- riais C64 — Fait hommage à l'Académie de deux Mémoires intitulés : « Les problèmes de Navigation et la Carte marine ; lype.s de Calcul el Tables comjilètes, par M. E. Giiynu » et « Observations magnéliqucs en mer, à bord du croi- seur le Duhnurdirii, par M. Siliurrer; méthode de réduction des observa- lions, par M. /;'. C.iiyou u 789 — Rapport sur le concours du prix extra- ordinaire de six mille francs (.Méca- nique) 1 1 1 2 GYLDÉN (H.). — Sa mort est annoncée à l'Académie 77 1 H HADAMARD. — Sur la fonction Ç(.s). . . . 9'J — Le prix Bordin (Géométrie) lui est dé- cerné I 10;; IIALLER (A.). — Sur le mononitrile cam- phorique, son anhydride el son ani- lide. ( En commun avec M. Mi/igiiir?.). ■?. 1 (1 HALLOPEAU ( L.-A.). — Action de l'am- moniaque sur les paratungstales de potasse ou de soude 180 — Sur les combinaisons antimoniotung- sliques loG:') H.4M0NET (J.). — Sur l'électrolyse des acides gras 2-12 HANRIOT. — Sur un nouveau ferment du sang 7Jj HARDY ( E.). — Sur une méthoile destinée à faire connaître exactement la direc- tion apparente d'un signal sonore 220 HARTMANN (L.). — Sur^a dislribution des déformations dans les métaux sou- mis à des ell'orls 44! et G39 H.VTON DE LA GOUPILLIÉRE. - Ra|iport sur les Tables de morlalilé du Comité des Compagnies d'assurances à primes fixes sur la vie, qui a obtenu le prix Montyon (Statistique) 1 122 IIAYEM ( G.). — Du caillot non réiractile : suppression de la formation du sérum sanguin dans quelques états patholo- giques 894 HÉBERT. — Un prix C;ihours lui est dé- cerné 1 1 83 ( i3 MM. Pa(;es. — Adresse ses remcrcîmenls à l'Acarié- mie. . \?4'-t HÉDON (E.). — Sur la présence, dans le nerf laryngé supérieur, de fibres vaso- dilatalrices et sécrétoires pour la mu- queuse du larynx 267 HENNEGUy. — Sur la signification phy- siologique de la division cellulaire di- recte aOf) HENNEGUY. — Un prix Lecomte ( Arré- rages) lui est décerné 117S — Adresse ses remercîments à l'Acadé- mie J2\'i IlENRIET. — Dosage rapide de l'acide carbonique dans l'air et les milieux confinés i ai HENRIOT. — Sur la répartition de la li- pase dans l'organisme 833 IIENHY (GiunLEs). — Sur une métliodo nouvelle de détermination des dis- tances respectives des centres de lo- calisations cérébrales 86 — Utilité, en radiographie, d'écrans au sulfure de zinc phosphorescent; émis- sion, par les vers luisants, de rayons traversant le papier aiguille 400 — Sur la relation générale entre l'inten- sité de la sensation et la durée de l'ex- citation lumineuse 452 7-^ ) MM. Papes. — Lois d'établissement et de persistance de la sensation lumineuse, déduites de recherches nouvelles sur les disques rotatifs 604 HENRY (Louis). — Sur de nouveaux cum- posés triméthyléniques mixtes 3ii HERMITE (G.). — Sur l'ascension du bal- lon-sonde de Paris. (En commun avec M. G. Besancon.) gG 1 HOLLARD (.4.). — Analyse du cuivre in- dustrie! par voie électrolyticpie ioo3 — Analyse du cuivre industriel pai- voie électroly tique; dosages de l'arsenic, de l'antimoine, du soufre et des mé- taux étrangers io63 HOLOWINSKI(A. de). — Sur la photo- graphie des bruits du cœur i6>. HOLTZ (L.) adresse une Note intitulée : « Le microphone et la découverte des sources " 96 i HONORÉ adresse un Mémoire relatif à un appareil destiné à la navigation aé- rienne 37-j HOUDAILLE. — Déterminations aclino- métriques faites au mont Blanc. ( En commun avec M. Crw/i.) gaS HUGUET (D'). — Un prix Montyon (Sta- tistique) lui est attribué 1 19.2 I IMBERT. — Un prix Montyon (Médecine et Chirurgie) lui est accordé. JACQUET. — Une mention dans le con- cours lies prix Montyon (Médecine et Chirurgie) lui est accordée." 1 143 JAGGI (E.) adresse une Noie relative à la variation périodique des latitudes observées j2o JAMMES(LKaN). —Sur la structure de la paroi du corps des Plathelminlhes pa- rasites 5o8 JANET (Cil.). — Le prix Thore (Ana- tomie et Zoologie) lui est décerné.. . 1 14' — Adresse ses remercîments à l'Aca- démie 1242 JANET (P.). — Sur une méthode de me- sure de la température des lampes à incandescence , . . . . G90 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 760 JANSSEN (J.). — Sur les travaux exécu- tés en 1896 à l'observatoire du mont Blanc 583 — Rapport sur l'ensemble des travaux de M. Dtslandres, qui a obtenu le prix Janssen en 1896 (Astronomie) 1 lao JAUBERT(J.).— Surb trombe du 10 sep- tembre 1896 à Paris 461 JEAN (Fiîrdin.\nd). — Étude sur ladiges- tibilité du beurre île coco et du beurre de vache. (En commun avec M. Soiirnt.) 587 JOACHLMSTHAL. — Nouvelle adaptation des muscles de la jambe a|)rès la gué- ( i376 ) MM. Pages. rison d'un pied bot 468 — Le prix Pourat ( Physiologie expéri- mentale) lui est décerné 1 168 — Adresse ses remerciments à l'Aca- démie I 2)2 JOANNIS. — Le prix Houllevigue lui est décerné 1 1 83 — Adresse ses remerciments à l'Aca- démie 1 24 v, JOFFROY (J.) adresse ime Note relative à un théorème de Gc'ométric 4"^ JONQUIÈRES (de). - Au sujet d'une MM. Pages, précédente Communication, relative à quelques propriétés des racines pri- mitives et des racines secondaires des nombres premiers 374 — Au sujet des nombres premiers dont un nombre quelconque donné ne peut être racine primitive 4o5 JORDAN. — Rapport sur le concours du grand prix ries Sciences mathéma- tiques 1 107 JOURDAIN (S.). — Contribution à l'étude du Rouirel 1082 R KARAGLUIIDÈS (A.) adresse une Note re- lative à diverses questions de Méca- nique céleste 454 KÉKULÉ VON STRADNITZ. — Sa mort est annoncée à l'Académie iGj — M. Berthelot ajoute quelques mots sur les travaux de M. Kchiilé ifiO KNUDSEN (Martin). — De l'influence du planktou sur les quantités d'oxygène et d'acide carbonique dissous dans l'eau de mer 1091 KORKINE ( A.). — Sur les équations diffé- rentielles ordinaires du premier ordre. 38 — Errcila se rapportant à celte Commu- nication (séance du 26 mai iSgC)). . . iSg KRASSILSCHTCHIK (J.-M.). - Sur une nouvelle propriété du corpuscule (»«'- crnsprjridium ) de la pébrine 3S8 — Sur les microbes de la flaclierie et de la grasserie des vers à soie 427 KUNCKEL D'HERCULAIS (J.). — Ra- vages causés en Algérie par les che- nilles de Sesamio nonnoriotde.i Le- fèvre, au maïs, à la canne à sucre, aux sorghos, etc. Observations biolo- giques. Moyens do destruction 84 a KUNSTLER (J.). — Recherches sur la morphologie du Trirliomonas intesti- nale 83g — Sur la morphologie du Crypincocciis g(ittiitniiis Ch. R. (En commun avec M. P. Busquct .) 1 3o8 LABORDE a.).— Sur la densité et sur la chaleur spécifique moyenne entre o" et 100" des alliages de fer et d'anti- moine 227 — Sur la casse des vins 1074 LA COMBE (EuG.) adresse un Mémoire relatif à la loi de Newton et à divers problèmes de Mécanique générale. . . 4"o LACROIX ( A.). — Sur les cristaux de to- paze du royaume de Pérak. (En com- mun avec M. Snl.) 1 35 — Sur la découverte d'un gisement d'em- preintes végétales dans les cendres volcaniques anciennes de l'île de Phira (Sanlorin) 636 — Errata se rapportant à celte Commu- nication 717 — Sur la formation actuelle de zéoliles sous l'influence du ruissellement su- perflciel 761 — Les minéraux néogènes des scories plombeuses athéniennes du Laurium (Grèce ) gâS — Les transformations endomoriJiiques du magma granitique dans la haute Ariège, au contact des calcaires 1021 LAGUESSE. — Une mention dans le con- cours du prix Serres (Médecine et Chirurgie), lui est attribuée 1 i5i LALA (Ui.Tssi;). — Influence de l'aiman- tation sur les forces électromotrices des piles dont le fer est un des élé- ments. (En commun avec M. ^. Four- nier. ) 80 1 LALLEMAND (Cn.). — Sur l'erreur de ré- fraction dans le nivellement géomé- ( '377 ) MM. 1' trique 2 >■). et — Sur le rôle des erreurs systématiques dans les nivellements de précision. . . — Sur la stabilité des piquets employés comme repères provisoires dans les nivellements de précision — Le prix Vaillant i«()G lui est décerné. — Adresse ses remercîments à l'Académie. LANDOLPH (Fr.) adresse un Mémoire in- titulé : « L'analyse optique des urines et le dosage exact des protéides, des glucosides et des matières saccharoïdes non fermentescibles — Analyse optique des urines et dosage exact des protéides, des glucosides et des matières saccharoïdes non fer- mcnlescibles LANGLOIS ( Marcellin ). — Sur une nou- velle théorie capillaire — Adresse un second jMémoire portant pour titre : « Nouvelle Ihéorie capil- laire. Tension superficielle de la glace. Origine de la tension superficielle de la molécule d'eau, etc. « — Note accompagnant l'envoi de deux Mémoires relatifs à la Thermo.chimie. — Adresse, comme suite à ses précédentes Communicalions sur la Thermochimie, deux nouveaux Mémoires (Acides et Sels o.'iygénés) — Adresse un cinquième Mémoire de Thermochimie : « Composés oxygénés du phosphore, de l'arsenic et du soufre » — Présente un septième Mémoire inti- tulé : « Tension superficielle, son rôle fondamental dans les phénomènes chimiques, son origine. Membranes moléculaires. Déterminations numé- riques » LANGUÉE (A. de) adresse un Mémoire intitulé : « Tempêtes et cyclones ».. LANNELONGUE. — Sur les infections pro- voquées par les bacilles du groupe Profeus et sur les propriétés aggluti- nantes du sérum dans ces infections. (En commun avec M. Jclmnt.) — Rapport sur l'ensemble des tiavaux du concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) : — Rapport sur les travaux du \)' de Brun, qui lui ont valu le prix Rellion (Mé- decine et Cliirurgie) — Rapport sur un Ouvrage de M. Mau- ■i97 410 II 3.1 1242 981 87 221 34'J 441 O7G 59>. 1143 II 39 18 1 MM. Pages. flaire, qui lui a valu le prix Mège (Médecine et Chirurgie) 1161 LASKOWSKI. — Un prix Montyon (Mé- decine et Chirurgie) lui est décerné. ii43 — Adresse ses remercîments à l'Aca- démie 1242 LATASTE (Febivand). — Contagiosité et prophyllaxie de la maladie tubercu- leuse de la Vigne 200 LEBEAU (P.). — Sur quelques propriétés de la glucine pure 818 — Un prix Cahours lui est décerné 1 183 LE CADET ( G.). — Observations de la co- mète Giacobini (4 septembre 189G), faites à l'équatorial coudé (o",32) de l'observatoire de Lvon.. LÉCAILLON (A.). — Nouvelles observa- tions sur la scatoconque ovulaire du Clythrn qundripuiiclala 2j8 LECARME (Jean). — Composition des mouvements pendulaires (En commun avec M. Luuh Lecarnie .) 44 LEC.\RME (Louis). — Composition des mouvements pendulaires. (En com- mun avec W. Jean Lecarme.) 4 i LECERCLE. — Évaporation cutanée chez le lapin. Action de la pilocarpine. . . . — Évaporation cutanée chez le lapin. Mo- difications sous l'influence de l'exci- tant électrique — Adresse une Note intitulée : « Modifi- cation dans l'élimination des phos- phates, sous l'influence des rayons Runtgen » 362 LECHAPPE (L.) adresse une Note relative à un procédé pratique de reproduc- tion de l'acétylène 964 LE CHATELIER (H.). - Sur quelques particularités des courbes de solubi- lité — Sur quelques cas anormaux de solu- bilité LECLERC DU SABLON. — Sur la forma- tion des réserves non azotées de la noix et de l'amande 1084 LECLÈRE (E.) adresse une Note relative à la répartition du mouvement dans un milieu homogène et à la formation des cyclones 729 LECORNU (L.). — Sur l'équilibre d'élasti- cité d'un corps tournant gG LEDUC (A.). — Sur la compressibililé de quelques gaz à 0° et au voisinage de la pression atmosphérique 743 GJ 3<) 593 74c ( '378 ) MM. Pages. — Sur les densiti?s de l'azole, de l'oxy- gène et de l'arsoii, et la composition de l'air atmospliériiiiie 8o5 LEFL.MVE. — Étude théorique .«nr la plopiiée des sous-marins 8Go LÉGER (Loiis). — L'évolution du Liili»- cyslis Schiicidrri , parasite df V F.ilii- nocartliiiin cnrtlatitiii -o^ LEGRAIN. — Un prix Montyon (Méde- cine et Chirurgie) lui est attribué. . . 1 1 j3 LEJEUNE (L.). — liobiiiet pour réci- pients destinés aux gaz comprimésou liquéfiés. (En commun avec M. /)«- en tel . ) 0 K I LÉMERAY (E.-M. ). — Sur la convergence des substitutions uniformes 793 LE.MOINE. — De l'application des rayons Riintgen à la Paléontologie 76! — De l'application des rayons Riintgen à l'étuiledu squelette des animaux de l'époque actuelle qI! LEMOULT (Paii.). — Recherches ther- miques sur le cyanumyde 559 — Sur le chlorure cyanurique Cy^Cl'. . . 1276 LE ROUX (J.). — Sur une équation li- néaire aux dérivées partielles du se- cond ordre 1 o )2 — Un prix Rivot lui est décerné 1 iS5 LE ROY. — Sur le problème de Dirichlet et les fonctions harmoniques fonda- mentales attachées à une surface fermée .j8 LESCCÏUR (H.). — La neutralité des sels et les indicateurs colorés 811 LESPIEAU (R). — Sur le dihromo i-3-pro- pêne 1072 — Sur l'hexadiinediol 1295 LEVAT adresse une Note sur la couleur \->.\% «7i MM. P-njes. rouge dos feuilles de vigne 715 — Sur la trempe de l'acier à l'acide plié- nique 9 i ") LEVEAU. — Comparaison des observa- tions de Vesla avec les Tables 9S2 LÉVY (M\uniCF.). — Notice sur Anw- Hcnry Rrstil {35 — Rapport sur le concours du prix Tré- mont ( prix généraux) 1 17G LÉVY (XIkmikl) est élu Meudjre dans la Section de Minéralogie, en remplace- ment de feu M. Dnubréc 8 J9 LIAPOUNOFF ( A.). — Sur une série rela- tive à la théorie des équations diffé- rentielles linéaires à coeflicients pério- diques LIOUVILLE (R.). — Sur le mouvement d'un solide dans un licpiide indéfini. . LOEWY ( Ai.i-KEi) ). — Sur les formes qua- dratiques' définies à indéterminées conjuguées de M. Ilermite 1C8 LœU'V (.M.) est présenté à M. le Mi- nistre de rinslruclion publi(iue pour les fonctions de Directeur de l'Obser- vatoire de Paris SSg - Rapport sur les travaux de M. liosscrt, qui lui ont valu le prix Valz (Astro- nomie) "19 LOISEAU (D.) demande l'ouverture d'un jili cacheté, contenant une » Note sur quelques propriétés de la raffinose ». LONDON. — Iniluence do certains agents sur les propriétés liactéricides du sang LORY (P.). — Sur la tectonique du Dévo- luy et des régions voisines à l'époque Cl étacée 383 LUYS adresse des reproductions photogra- phiques de décharges électriques. (En commun avec M. Davis.) i 33j 37 382 M MAILLET ( Edmond). — Le grand prix des Sciences mathématiques (Géométrie) lui est décerne 1 107 — Adresse ses remerciraenls à l'Académie, it.^2. MAIRET. — Propriétés coagulatrices et propriétés toxiques du foie. (En com- mun avec M . Vires .) 1 07G MAISONNEUVE (P.). — Expériences éta- blissant la longue conservation de la virulence du venin des serpents 5i3 MALAQUIN (A.). — Parasitisme et évolu- tion de deux Monstrillides( /'/(««mci- Ictts filif^rmHiriini n. sp., lUvmoccra n. g., Daiine Clapd.) à l'intérieur du système vasculaire des Filigranes et des Salmacvrîes. Elliologie i3i6 MANEUVRIER (G.). — Sur la détermina- tion du rapport - pour les gaz. (En commun avec M. J. Foumicr.) 228 ( i379 ) Pages MM. MANNHEIM(A.)- — Sur le paraboloïde des huit droites et les nappes de déve- loppées de surfaces 9^3 MAQUENNE (L.). — Sur la pression os- niotique dans les graines germées. . . 898 MARBEC. — Le prix Plumey (Mécanique) Un est décerné 1117 MARCIIIS (L.). — Sur les déformii tiens permanentes du verre et le déplace- ment du zéro des Ihermomèlres 790 MAREY. — Rapport sur un Ouvrage de M. /?. Diilmi.f, qui lui a valu le prix Lallemand (Médecine et Chirurgie). . 1161 — Rapport sur le concours du prix Pourat (l'iiysinloiiie) 1 168 MAROrfE(F.). — Sur une application de la théorie des gron[ios continus à l'élude des points singuliers des équa- tions dilléreniiellcs lin^'aires 8C7 — Sur les singularités des équations liné- aires aux dérivées partielles du pre- mier ordre 93j MARTEL (E.-A.). — Sur les scialets et l'hydrologie souterraine du Vercors (Drôme) 847 — Sur la Foïba de Pisino (Istrie) i333 MARX (A.) adresse un Mémoire intitulé « L'éther, principe universel des forces : 1° Électrostatique; 2" Élec- trodynamique » 1047 MASCART. — Exploration scientilique en ballon 918 MATIGNON. — Un prix Jecker (Chimie) lui est attribué 1 127 — Adresse ses remercîmcnts à l'Académie. 124'-^ MATRUCHOT (L.). - Sur la structure du protoplasma fondamental dans une espèce de Mortirrrlla 1 32i MAUBRAC. — Une mention dans le con- cours des prix Monlyou (Mé(iecine et Chirurgie) lui est attribuée 1 143 MAUCLERG. — Le prix Mège (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1161 MELCIIIOR (Max). — Un prix Godard (Médecine et Chirurgie) lui est dé- cerné I i5o MELIKIAN (P. -A.). — Nouveaux exemples de dispersion rolatoire normale. (En commun avec M. Ph.-A. Guyc). . . . 1291 MERChY (N. DE). — Sur les caractères identiques du phosphate riche, dans les bassins de Paris et de Londres, et sur l'âge tertiaire de ce dépôt 1329 MESNIL ( F.). — Sur l'existence de formes C. U., 1896, 2- Semestre. (T. CXXIII.) MM. Pages. épitoques chez les Annélides de la fa- mille des Cirratuliens. (En commun avec M. Caullcry .) 5 10 METZ (G. DR). — La photographie à l'in- térieur du tube de Crookes 354 METZNER (R.). — Sur la préparation de l'acide sélénique 236 — Sur la chaleur de formation de l'acide sélénique et de quelques .séléniales. . 998 — Sur l'anhvdride sélénique to6i MEUNIER (Stanislas). — Observations sur quelques roches asphaltiques et sur l'origine de l'asphalte 1327 MICHEL (Auguste). — Des nucléoles composés, notamment dans l'oeuf des Annélides 903 — Sur l'origine du bourgeon de régénéra- tion caudale chez les Annélides ioi5 — Sur la différenciation du bourgeon de régénération caudale chez les Anné- lides 1080 MILDÉ (Cii.). — Sur l'efficacité de la pro- tection de la tour Saint-Jacques contre un coup de foudre exceptionnel. (En commun avec M. E. Grenet.) 644 MILLER (G. -A.). — Sur les groupes de substitutions 91 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 204 MILNE-EDWARDS(.'\LPn.),— Sur la trombe du 26 juillet au Muséum d'Histoire na- turelle 205 — Sur un hybride de MouQon à man- chettes et de Chèvre 283 — Est élu membre de la Commission des prix Jérôme Ponti et Saintour, pour 1896 676 MINGUIN. — Sur le mononitrile campho- rique, son anhydride et son anilide. (En commun avec M. J. Haller.). . . 216 — Propriétés cristallographiques de quel- ques alcoylcamphres de la série aro- matique 248 — Contribution à l'étude des bornéols et de leurs éthers 129G MINISTRE DE LA GUERRE (M. le) invite l'Académie à lui désigner deux de ses Membres, pour faire partie du Conseil do perfectionnement de l'École Poly- technique 593 MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE (M. le) invite l'Académie à se faire re- présenter à la distribution des prix du Concours général entre les lycées et 180 ( i-îSo ) MM. Pages. collèges de la Seine et de Versailles . 166 — Invite l'Académie à lui désigner deux de ses Membre.s, pour faire partie de la Commission de contrôle de la cir- culation monétaire 633 — Invite l'Académie à lui adresser une liste de deux candidats pour les fonc- tions de Directeur de l'Observatoire de Paris, vacantes par suite du décès de M. Tisserand 677 — Invite l'Académie à se faire représenter à la séance d'inauguration de l'Uni- versité de Paris 730 — Adresse une ampliation du Décret par lequel le Président de. la République approuve l'élection de M . Michel Léiy r) 1 (1 — Invite l'Académie à lui présenter une liste de deux candidats pour une [ilacp, de membre-artiste du Bureau des Lon- gitudes, laissée vacante par le décès de M. Brunner 933 — Invite l'Académie à lui adres.ser des listes de candidats pour trois places d'Astronome titulaire, acluellemeiil vacantes à l'Observatoire de Paris.. . \>.\j. MIRINNY (L.) adresse deux Notes rela- tives à la résolution de l'équation gé- nérale du cinquième degré. 389 et 4-^3 — Adresse un Mémoire intitulé : a Modifi- cation d'un principe fondamental re- latif aux quantités imaginaires " . . . . 981 — Adresse une Note relative à l'heure uni- verselle i335 MOISSAN (Henbi). — Recherches sur le tungstène i3 Mil. Pages. — Sur la solubilité du carbone dans le rhodium, l'irridium et le palladium. . iC — Étude du carbure do lanthane 1 18 — Sur qiiekpies expériences nouvelles re- latives à la préparation du diamant. . 206 — Étude du diamant noir mo — Étude des sables diamantifères du Brésil ■.«77 MONAQUE. — Un encouragement lui est accordé dans le Concours du prix ex- traordinaire de six mille francs t Mé- canique ) 1 1 1 .4 MONTEIL adresse un Mémoire intitulé : i< L'eau dans la nature : électricité et magnétisme; théorie magnétique du mouvement de la Terre » \f.\->. MOR.\CIIE. — Un encouragement lui est accordé dans le Concours du prix ex- traordinaire de six mille francs (Mé- canique) 1112 MOREIGNE. — Une mention très hono- rable dans le concours du |irix Bar- bier (Médecine et Chirurgie) lui est attribuée 1 1 i8 MOROSOV (G.) adresse un Mémoire inti- tulé n Postulat d'Euclide, considéré comme une propriété de l'espace à trois dimensions ■> 8G3 MOUREAU (Chaules). — Sur deux iso- mères de l'anéthol . . 57 MOURLOT (A.). — Sur l'action d'une haute température sur quelques sul- fures 54 MOBSSARD (EiiNiiST). — Procédé pour photographier en creux les objets en relief, et vire 7>erso io5 N NANSEN adresse des remercîments à l'A- cadémie, qui l'avait nommé Corres- pondant en 1895 790 NANTEUIL DE LA MORVILLE (de). — Le prix Laplace lui est décerné 1 184 — Un prix Rivot lui est décerné 1 183 N.\UDIN (Ch.) — Nouvelles recherches sur les tubercules des Légumineuses. 666 NETTEU. — Un prix Bréant (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1 149 NICLOUX ( Maurice) adresse une Noie in- titulée : « Dosage direct de l'alcool cthylique dans des solutions où il est dilué dans des proportions comprises entre jL^ et 3^Vo .' ■«"'^ NIFFRE (.1.) adresse une Note relative à un n Compresseur d'air à deux cy- lindres » 981 NOURY (A.) adresse une Note relative à une « Nouvelle Théorie de Dynamique générale 362 ( r38i ) O MM. Pages. OCAGNE (JIaurice »'). — Sur les équa- tions représonlables par trois sys- tèmes linéaires de points cotés 98S — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1098 - Sur l'emploi des systèmes réguliers de points cotés pour la représenlation des équations 12 j i ORLÉANS (prince Henri d'). — Le prix Tcliiliatchef lui est décerné uSi PAGES. — Une mention honorable dans le concours du prix Montyon (Physio- logie expérimentale) lui est attribuée. iiOj PAINLKVÉ (Paul). — Sur les équations différentielles du premier ordre. Ré- ponse à M. Korkine 88 — Sur les transformations des équations de la Dynamique Sga — Sur les singularités des équations de la Dynamique et sur le problème des trois corps 636 et 871 — Le prix Poncelct (Géométrie) lui est décerné 1 1 1 >. — Adresse ses remerciments à l'Aca- démie I24'.ï PAQUÉ. — Un encouragement lui est ac- cordé dans le concours du prix ex- traordinaire de six mille francs (Mé- canique) 1112 PARENTY ( Henry j. — Le prix Montyon (Mécanique) lui est décerné i ii5 PEARCE (F.). — Sur les microgranulites du val Ferret. (En commun avec M. L. Diipnrc) 617 PÉGARD (M""). — Une mention très ho- norable lui est attribuée dans le con- cours du prix Montyon (Stalisti(iue). 11-22 PELLAT (II.). — Sur la vaporisation des métaux à la température ordinaire. . lo'i — Mesure do la force agissant sur les dié- lectri(iues liquides non éleclrisés, pla- cés dans un champ électrique 691 PEPIN (Le P.). — Formes linéaires des diviseurs de .r^ ± A C83 et 787 PERDRIX (L.) — Acti(m du permanga- nate de potasse sur les alcools polya- MM. Pages. — Adresse ses remerciments à l'Académie. 1242 OTTO (Marius). — Sur l'o/.one et le.s phé- nomènes de phosphorescence looi OUDIN. — Sur un tube de Grookes pour dynamos à courants alternatifs. (En commun avec M. Banhélémy .) .... 1269 — Un prix Montyon (Médecine et Chirur- gie) lui est attribué 1 143 — Adresse ses remerciments à l'Aca- démie 1242 tomiques et leurs dérivés 945 PÉROT (A.). — Mesure de petites épais- seurs en valeur absolue. (En commun avec M. Ch. Fabrj-.) 8o> — Construction des lames étalons pour la mesure optique de petites épaisseurs d'air. (En commun avec M. Ch. Fa- bry.) 990 PERRIER (Edmond). — Note accompa- gnant la présentation du quatrième fascicule de son «Traité de Zoologie ». 671 — Rapport sur les travaux de MM. Ma- ihias Duval et Giard, entre lesquels est partagé le prix Serres (Médecine et Chirurgie) 1 1")! PERRIER (Uemy). — Sur les Elasipodes recueillis par le Trarai/lciir et le Ta- lisnian 900 PERRIN (.Iean). — Rôle du diélectrique dans la décharge par les rayons de Rontgen 35 1 — Décharges par les rayons de Rontgen; inQuence de la pression et de la tem- pérature 878 PERROTIN. — Éléments et éphémérides de la comète Giacobini 47^ et 555 — Sur la comète périodique Giacobini . . 925 PETIT (P.). —Action de l'acide carbo- nique des eaux sur le fer 1278 PHISALIX (C). — Propriétés immuni- santes du sérum d'anguille contre le venin de vipère 1 3o5 PHIPSON (T.-L.). — Analyse de l'air par V Agariciis ntranicntarius 816 PICARD (Emile). — Sur une classe de fonctions transcendantes io35 ( i382 ) Pages . 590 i3l4 riCllARD (P.). — Quelques rendions co- lorées de la brucine ; recherche de l'azote nilreux en présence des sul- fites PIERCES (G.-W.) adresse une Note rela- tive à la vitesse du son 433 PIÉlil. — Sur la présence d'oxydase dans les branchies, les palpes et le sang des Acéphales. (En commun avec M. Pnr- tii-r.) PIRRO (G. Di). — Sur les intégrales qua- dratiques des équations de la Dyna- mique I o54 POINCARÉ (A.)- — Note additionnelle à sa précédente Communication sur les relations entre les mouvements lu- naires et les mouvements baromé- triques 9G?. POINCARÉ (U.).— Observations au sujet d'une Communication de ^\. de Metz. 356 — Remarques sur une expérience de M. Birkelaiiil 53o — Sur les solutions périodiques et le prin- cipe de moindre action 916 — Sur une forme nouvelle des équations du problème des trois corps io3i — Rapport sur le Mémoire A^^\. Jacques Uadiim/iril {concours, du prix Bordin). 1 1 1 1 — Sur la méthode de Bruns 1 224 — Le prix Jean Reynaud lui est décerné. 1 177 POMEL (A.). — Monographie des Élé- phants quaternaires de l'Algérie .... 976 — Les Rhinocéros quaternaires de l'Al- gérie 977 MM. Pacos. — Sur les Hippopotames fossiles do l'Al- gérie 1 24 1 PONSOT (A.). — Sur la détermination du point do congélation des solutions aqueuses étendues 1S9 — Cryoscopie do précision ; réponse à M . Raoïilt 557 — Influence de la pression dans les chan- gements d'état d'un corps Sgi — Tension do vajieur d'un corps com- primé par un gaz qu'il dissout. Ten- sion de vapeur d'une solution en gé- néral 648 PORTIER. — Sur la présence d'oxydase dans les branchies, les palpes et le sang des Acéphales. (En commun avec M. Piéri.) i3l4 POTTEVIN (Henri). — Sur un filtre de cellulose 263 POULET (V.).— Recherches sur les prin- cipes de la digestion végétale 356 POULIN (J.) adresse un Mémoire intitulé « Principes généraux relatifs à la Phy- sique de l'espace » 592 Le PRESIDENT DU CONGRÈS INTER- NATIONAL DE PÈCHES MARI- TIMES, D'OSTRÉICULTURE ET D'A- GRICULTURE MARINE invile l'Aca- démie à se faire représenter à ce Con- grès 88 PUISEUX (PiERRi:). — Le prix Lalandc (Astronomie) lui est décerné 11 18 — Adresse ses remercîments à l'Aca- démie 1242 Q QUINTON (R. ). — Le refroidissement du globe, cause primordiale d'évolution iog4 R RACZKOWSKI (SiG. de). — Nouveau procédé de dosage de la glycérine. (En commun avec M. F. Bordas.). . RAMBAUD. — Observations de la nou- velle comète Perrine (1896, nov. 2), faites ù l'observatoire d'Alger (équa- toiial coudé de o". 3 1. S). (En commun avec M. Sy) RAMSAY ( William ). — Sur l'homogénéité de l'argon et de l'hélium. (En commun avec M. J.-!S'. Colite.) 214 1071 865 — Correction à une Note précédente, sur l'homogénéité de l'argon et de l'hé- lium. (En commun avec M. J.-N. Collie.) 54a RANVIER (Cil.). — La théorie de la con- fluence des lymphatiques et la mor- phologie du système lymphatique de la Grenouille 970 — Des lymphatiques de la villosité intes- tinale cliez le Rat et le Lapin 923 — La théorie de la conQuence des lyrapha- ( i383 ) k-, ()3 1 808 MM. Pages, tiques et lo développement des gan- glions lymphatiques io3S — Une théorie nouvelle sur la cicalrisa- tion et le rôle de r(''pithélium anté- rieur de la cornée, dans la guoiison des plaies de celte membrane 1228 RÂOULT (F.-M.). - Cryoscopie de pré- cision; a]iplication aux solutions de chlorure de sodium — Explication relative à la Note inti- tulée : « Cryoscopie de précision etc. )) RATEAU. — Sur une loi relative à la va peur d'eau RAVAZ (L.). — Action de quelques sub- stances sur la germination des spores du Black Rot. (En commun avec M. Gouirand.) 1086 RAVEAU (C). — Sur la vérification du théorème des états correspondants. . 100 RAY (Julien). — Sur lo déxeloppement d'un champignon dans un li(|uide en mouvement 907 RAYNAUD. — Un prix Barbier (Médecine et Chirurgie) lui est décerné — Adresse ses remerciments à l'Aca- démie REILLE (L.). — Sur un parasite acci- dentel de l'homme, appartenant à l'ordre des Thysandurcs. (lîn commun avec M. Fréchc.) 70 REILLY adresse une Note relative à la si- tuation géographique de diverses îles sous-marines \'i'\ REMY (Ch.). — Endographie crânienne au moyen des rayons IU)nlgcn.(En com- mun avec iM. Contrcnioulins .) a33 — Emploi des rayons X po\ir les recher- ches anatomiques : angéiologie, déve- lop|)ements, ossification, évolution des dents, etc. (En commun avec M. Con- treninii/iris.) RENAULT (B.). — Les Bactériacées de la houille g — Un prix Saintour lui est décerné. . . . RÉNON. — Un prix Bréant (Médecine et Chirurgie) lui est décerné r i.lç) u.iS [■Jl l'J. 711 i Il8.i MM. Pages. RESAL. — Sa mort est annoncée à l'Aca- démie 4o5 RICHARD (.Iules). — Sur un appareil des- tiné à démontrer que la quantité des gaz dissous dans les grandes profon- deurs de la mer est indépendante de la pression i oi^S HIGllI (AiGUSTE). — Sur la convcction électrif|ue suivant les lignes de force, produite par les rayons de Rontgen.. Sijy RIVALS (Paul). — Sur les dissolutions de l'acide trichloracétique 240 RIVIÈRE (E.). — Le gisement quaternaire de la Micoque. (En commun avec M. G. Cluuwet.) /\0\ — La grotte de La Mouthe 543 — L'abri-sous-roche de la Source 714 ROSSARD (F.). — Observations de la co- mète Brooks (4 septembre), faites à l'équatorial Brunner de o"',a5, et de la comète Giacobini, faites au grand télescope Gautier et à l'équatorial Brunner de o'". .(j de l'observatoire de Toulouse .... 479 ROSSEL. — Les diamants do l'acier 1 [3 ROUGET (Charles). — Terminaison des nerfs sensitifs musculaires sur les fais- ceaux striés 1 27 ROUSSEL (J.). — Un prix Leconte (Arré- rages) lui est décerné 1 178 BOUSSET (L.). — Action du chlorure d'éthyloxalyle sur le naphtalèno en présence du chlorure d'aluminium. . . 62 ROUVILLE (ETIENNE DE). — De la régé- nération de l'épilhélium vésical i3i 1 ROZE (E.). — Nouvelles observations sur les Bactériacées de la Pomme do terre. GiS — Nouvelles observations sur la maladie de la gale de la Pomme de terre 759 — Observations sur le Hhizoctone do la Pomme de terre 1017 — Un nouveau Microcoque de la Pomme de terre et les parasites do ses grains de fécule 1 323 ROZIER adresse une Note relative;) la di- rection des aérostats .' 14 1 SABATIER (Arm.) fait hommage à l'Aca- démie d'un Mémoire n Sur la sperma- togénése chez les Poissons sélaciens » . SABATIER (Pail). — Sur divers modes de formation de l'acide nilrodisulfo- ulquo bleu et do ses sels. 255 MM. SAGNAC iG.). — Illusions qui acrompa- i;nent la formation fies pénombres. Applications aux rayons X 860 SARKAU est d6sii;n6 pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique 63?. — Rapport sur le Mémoire de M. Henry Parcriif, dans le concours du prix Montyon (.Mécanique) 111") — Rapport sur le .Mémoire de M. Mnrbtv, dans le concours du prix Montyon ( Mécanique ) 1 1 1 7 SAUSSUKE (René de). — Sur une Géo- métrie de l'espace réglé 734 — Sur une Mécaniciue réglée 796 SACV.-VGEAU (C). - Sur la fécondation liélérogamiqiie d'une algue phéosporée 3Co — Sur la conjuguaison des zoospores de VEcIncarpiis siliciilosiis 43 1 SAVOIRlï. — Recherches sur les modifi- cations de la nutrition chez les can- céreux (toxicité urinaire). (En com- mun avec M. Si/imft Dnplay.) 1009 SCIILŒSING (Th.). — Dosage de l'acide nitrique dans les eaux de la Seine, de l'Yonne et de la Marne, pendant les dernières crues 919 SCIILŒSING (Tu. (ils). — Étude sur l'a- zote et l'argon du grisou 233 — L'azote et l'argon dans le grisou et dans le gaz de Rochcbelle 3o2 — Uniformité de la répartition de l'argon dans l'atmosphère 696 — Erriita se rapportant à une Note pré- cédente du 28 octobre 1895 7G9 SCHULTEN (A. de). — Reproduction ar- tificielle de la pirssonite. Reproduction artificielle simultanée de la norlhu- pite, de la gaylussitc et de la pirsso- nite 1023 — Synthèse de la hanksite i32i SCIIUTZENBEHGER ( P. ) est nommé mem- bre de la Commission de contrtile de la circulation monétaire 676 — Sur les terres du groupe yttrique con- tenues dans les sables monazités. (En commun avec AI. BoKclounnl.) 782 SCHWERER (A.). — Sur l'horizon giro- scopique de Vnittirnl Flciiritiis CSG — Un prix de mille francs lui est attribué dans le concours du prix extraordi- naire de six mille francs C Mécanique). 1112 — Adresse ses remerciments à l'Acadé- mie. . . , . . 1 1.42 ( i384 ) Pages VM. Pages. SCZAWINSKA (M""- Wamu). - Sur la structure réticulaiie des cellules ner- veuses centrales 379 SÉGUIER (Le P. de). — Sur les sommes de Gauss iC VIEILLE. — Uecheiches sur les propriétés e.xpl(isives de l'acétylène 523 VIGOUROUX (ÉMI1.1:). — Action du sili- cium sur les métaux alcalins, le zinc, l'aluiiiiniutn, le plomb, l'étain, l'anti- moine, le bismuth, l'or et le platine.. ii5 VIGOUROLLX (le IK R.) adresse une Note sur le traitement des maladies par ra- lentissement do la nntrilion, par les courants à haute fréquence 137 VILLARD (P.). — Combinaison de l'argon avec l'eau 877 VILLARl (É.M11.K). — Sur lu manière dont MM. Pages, les rayons X provoquent la décharge des corps électrisés i ofi — Do l'action des tubes et des disques mé- talliques sur les rayons X 107 — Du reploiement des rayons X derrière les corps opaques 4 ' ** — Décharge des corps électrisés par les rayons X i4G — Sur la propriété de décharger les con- ducteurs électrisés, produite dans les gaz par les rayons X et par les étin- celles électriques 598 — De l'action de l'eflluveélectriciue sur la propriété des gaz, de décharger les corps électrisés 399 •ur la propriété de décharger les con- ducteurs électrisés, communiquée aux gaz par les rayons X, par les llammes et par les étincelles électriques 993 VINGT (Joseph). — Contribution à la théorie des mouvements des trombes. . WILLOT adresse une Note relative à la destruction de \' Hclermlcni Schnclitii et autres animaux nuisibles dans la culture de la Betterave 767 — Destruction de X flctcnxlera Schncliiii . 1019 WINTER (J.). — Du point do congélation du lait. Réponse à une Noie de M.M. Borrliis- et Gi'nin 1298 WOLF(Cii.). — Rapport sur le Mémoire de M. Pierre Puisewx, dans le Con- cours du prix Lalande (Astronomie;. 1 1 18 ZENGER (Cn.-\V'.) adresse «ne Note sur plusieurs tremblements de terre et sur les relations qui existent entre les cyclones et les taches solaires 7 r5 UACIDIEU-VILLARS ET FILS, lUmiMECUS-MBRAlHES DES COUTTES RENDIS DES SE.kNCES DE L ACADÉ31IE DES SCIENCES. 2363^ Paris. — Quai des Oraiids-Augusliiis, Ô5. SEP 1 1895 SOUSCRIPTION LAVOTSIER. PREBIIÈRE LISTE. (1" AOUT 1896). fr Académie des Sciences, à tilre collectif 2000,00 En outre : MM. Lœwj, Membre de l'inslitul 100,00 Marey, Membre de l'Instilul 1 00 , 00 Berlhelot, Membre de l'Institut 100,00 Bertrand, Membre de l'Institut 100,00 Troost, Membre de l'Institut 100,00 Guignard, Membre de l'Institut 20,00 Schiitzenberger, Membre de l'Institut 100,00 Dehérain, Membre de l'Institut 100,00 Grimaux, Membre de l'Institut ... 100,00 Friedel, Membre de l'Institut ioo,oo Moissan, Membre de l'Institut. roo,oo Cailletet, Membre de l'Institut 20,00 Chauveau, Membre de l'Institut 100,00 Gujon, Membre de l'Institut 100,00 Aimé Girard, INIembre de l'Institut . . 5o,oo le D'' Potain, Membre de l'Institut 100,00 le D'' Bouchard, Membre de l'Institut 100,00 Becquerel, Membre de l'Institut 20,00 Mascart, Membre de l'Institut 20,00 d'Abbadie, Membre de l'Institut 100,00 Damour, Membre de l'Institut yo,oo Scblœsiug, Membre de l'Institut 5o,oo Grandldier, Membre de l'Institut 100,00 Verdi, Membre de l'Institut ... 100,00 Fouqué, Membre de l'Institut 20,00 Muntz, Membre de l'Institut 20,00 Pasteur, Membre de l'Institut 100,00 H. Becquerel, Membre de l'Institul 3o,oo Appcll, Membre de l'Institut 20,00 d'Arsonval, Membre de Flnslilul 20,00 1 — -2 - MM. le colonel Bassol, Membre de Flnstitul Horiiet, IMoinbre de rinslilnt Bouquet de la Grje, Membre de linslilul de Biissy, Membre de l'Inslitut Callandreaii, Membre de l'Inslitiit Carnot, Membre de l'Institut Cornu, Membre de llnslitut Darboux, Membre de l'Institut Daubréc, Membre de l'Institut Milnc-Edwards, Membre de l'Institut Faye, Membre de l'Institut de Freycinet, Membre de l'Institut Gaudry, Membre de l'Institut Haton de la Cjroupillière, Membre de l'Institut Hautefeuille, Membre de l'Institut l'amiral de Jonquicres, Membre de l'Institut Jordan, Membre de l'Institut de Lacazc-Duthiers, Membre de l'Institut Laussedat, Membre de l'Institut Maurice Lévy, Membre de l'Institut Lip[)mann, Membre de l'Institut Perrier, Membre de l'Institut Picard, Membre de l'Institut Reiset, Membre de l'Inslitut Tisserand, Membre de l'Institut Potier, Membre de l'Institut i A. Gautier, Membre de l'Institut. Blanchard, Membre de l'Institut le D' Brouardel, Membre de l'Institut Lcgouvé, Membre de l'Inslitut Al. Dumas, Membre de l'Institut. . .... Say, Membre de l'Institut Claretie, Membre de l'Iustitul le vicomte de Bornier, Membre de l'Institut Brunetière, Membre de l'Institut Sorel, Membre de l'Instilul Hauréau, Membre de l'Inslitut Barbier de Meynard, Membre de l'Institut Lyon-Caen, Membre de l'Institut Paul Meyer, Membre de 1" Institut fr 20 00 20 00 20 00 20 00 20 00 5o 00 5o 00 25 00 100 00 5o 00 20 00 20 00 5o 00 20 00 .5o 00 10 00 5o 00 10 00 5o 00 20 00 5o 00 20 00 ao 00 100 ,00 25 ,00 100 00 100 00 10 00 5o 00 10 00 10 00 5o 00 JO 00 10 00 10 00 ao 00 5 00 5 00 10 00 20, 00 - 3 — rr MM. Bélolaud, Membre de l'Institut io,oo Picot, Membre de l'Institut io,oo Rocquain, Membre de l'Institut 5,oo Larroumet, Membre de l'Institut 5,oo Barthélémy Saint-Hilaire, Membre de l'Insliliit .... io,oo le marquis de Vogiié, Membre de l'Institut 3o,oo Léon Aucoc, Membre de l'Institut, à Paris 20,00 H. Duchartre, Membre de l'Institut, à Ferricres 10,00 Grand'Eury, Correspondant de l'Institut, souscriptions re- cueillies à Saint-Etienne 21 i(j,oo Crova, Correspondant de l'Institut, à Montpelli(;r 20,00 Amagat, Correspondant de l'Inslitut, à Paris 1.^,00 D. Clos, Correspondant de l'Institut, à Toulouse 20,00 Sauvaire, Correspondant de l'Institut, à Robernier (Vai'). . 10,00 Arloing, Correspondant de l'Institut, à Lyon 10,00 Stephan, Correspondant de l'Institut, à Marseille 20,00 Pagnoul, Correspondant de l'Institut, à Arras 25,oo M. Sire, Correspondant de l'Institut, à Besançon 20,00 Lecoq de Boisbaudran, Correspondant de l'Institut, à Paris. 5o,oo Henri Marcs, Correspondant de l'Institut, à Montpellier. . . 100,00 l'Amiral baron de Teffé, Correspondant de l'Institut, à Nice. 100,00 A. Considère, Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées, Correspondant de l'Institut, à Quimper 00,00 Académie de Montpellier 1 65 , 00 Académie de Clermont-Ferrand .... 4a3g,45 Académie de Dijon 725,00 Académie d'Aix .375,45 Souscriptions recueillies par M. Pagnoul, Correspondant de l'In- stitut a5,oo Faculté des Sciences de Caen i58,oo Faculté des Sciences de Grenoble 707 , 3o Faculté des Sciences de Nancy 4^4 , 95 Société d'émulation du Doubs, à Besançon 5o,oo Société d'émulation de Monlbéliard 20,00 Les Élèves de l'Ecole de Pharmacie de Paris 355, 80 Cercle pharmaceutique de la Marne 20,00 Association des Anciens Elèves de l'Ecole Lavoisier 100,00 Souscriptions recueillies par le Syndicat central des Chimistes essayeurs de France 3226,00 M. Morio, à Vannes 20,00 _ 4, _ M. l'Inspecteur d'Académie, à Laoïi 5 oo Ljcée de Laon 3o,5o L^ccc de SaiiU-Qucnlin 1 1 5o Lycée de Valenciennes 20 ^."> L3CCC de Lille 39,00 Lycée d'Amiens 16 33 Lycée de jeunes filles, à Marseille i3,5o Lycée Mignet, à Aix ■84,00 Lycée de Nevers 109,45 Collège de Chàleau-ïhierry i4,oo Collège de La Fère 4, 00 Collège de Soissons 23,25 Collège de filles, à La Fère 20,00 Collège de filles, à Laon 9,00 Collège de filles, à Saint-Quenlin >7jOo Collège déjeunes filles, à Cambrai ia,oo » à Lille 20,00 Collège de jeunes filles, à AbLeville 12,00 Collège de Clamecy 9, >o Collège de Cosne i3,oo Collège du Quesnoy i5,oo Fonctionnaires du Collège d'Avesnes 16,00 M. Dehrène. au Collège de Cassel 3, 00 M. Willox, >> 2,00 M. Vasseur, » 2,00 M. l'Inspecteur d'Académie, à Nice, pour souscriptions recueillies dans les Lycées et Collèges des Alpes-Maritimes 1 18, 25 Fonctionnaires du Lycée de Douai 38, G 1 Cours secondaire de filles, à Digne 5, 00 Fonctionnaires du Collège Courbet, à Abbeville i5,oo Fonctionnaires du L^cée de Marseille 46; 00 Etablissement de Saint-Galniier 20,00 C''' des glaces de Sainl-Gobain 5oo,oo M. Olivier, Directeur de la Raue des Sciences, à Paris 20,00 Grande Teinturerie du Louvre 5, 00 M"' Cruvellier, École normale d'institutrices, à Guéret 3, 00 M"""' Laurent, ■> » 1 , 00 M"" Graudjean, » » 1 , 00 M"*-" Roulier, >> » 1 ,00 Mlle Villard, » » i ,00 5 - fr MM. Henry Peieire, à Paris do,oo Ch. Rossigneux, à Paris 10,00 H. Biver, à Paris 10,00 Prillieux, Professeur ik l'Inslilul agronomique, à Paris ao,oo Ernest Mayer, Ingénieur en Chef honoraire des Chemins de fer de l'Ouest à Paris 20,00 Manhes, Ingénieur à I^von 10,00 Rouart, à Paris 5o,oo Simon, à Paris io,oo Gibon, à Paris 10,00 Davanne, à Paris 20,00 Darblaj, à Paris 100,00 E. Boire, à Paris 10,00 Sauvage, à Paris 20,00 Hirsch, à Paris 5o,oo P. Janson, à Paris 3o,oo Zadoc Kahn, grand rabbin, à Paris 5o,oo Ch. Richet, Professeur à l'École de Médecine, à Paris. ... a5,oo le D'' Saint- Yves Ménard, à Paris 10,00 G. Barbey, à Fiixécourt 10,00 Lamé-Fleurj^ à Paris 20,00 Clamageran, Sénateur, à Paris 20,00 Hegelbacher, à Paris 10,00 A. Jacquin, à Paris 25,oo E. Chambon, à Paris 5, 00 H. Le Chatelier, Professeur à l'École des Mines, à Paris . . 20,00 le D'' Fournier, Professeur à l'École de Médecine, à Paris . 5, 00 le D'' Grubj, à Paris 20 , 00 Aubert Ephreni, à Paris 5, 00 G. Masson, à Paris 20,00 Ch. Tulcu, à Paris 20,00 Alcan, à Paris 20,00 Bertin, à Paris 10,00 Ed. Bamberger, à Paris j ,00 G. Tisserand, à Paris 20,00 Claude-Lafontaine, Banquier, à Paris 20,00 le D'- E. Javal, à Paris 20,00 E. Lemoine, à Paris 10,00 Cavaillé-Coll, à Paris 20,00 le D'Pozzi, Professeur Agrégé àla Faculté de Médecine, à Paris 20,00 - 6 - MM. J. Salcl, à Paris s'oo de Foville, Directeur de l'Administration des Monnaies, à Paris 20,00 E. Boiviii, à Paris 5o,oo le U"' Berlioz, à Paris 10,00 Lequeux, Ingénieur des Arts et Manufactures, à Paris. . . . 3o,oo H. Laurent, à Paris 10,00 F. Comar, à Paris. -. 5, 00 Bourgeois aîné, à Paris iio,oo Violle, Professeur à l'Ecole Normale supérieure, à Paris.. . 10,00 P. -A. Adrian, à Paris 5o,oo Canuet, à l*aris 5, 00 A. Poirrier, Sénateur, à l'aris 100,00 Rigaud, Conseiller général de la Seine, à Paris •. ,50,00 A. Lacroix, à Paris 20,00 E. Jochum, Peintre-céramiste, à Paris 10,00 Dclocre, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, à Paris. 20,00 le D"' H. Rousseau, à Joinville-le-Pont 5, 00 Limb, à Paris 5, 00 Bricard, Directeur des Forges et Chantiers de la Médi- terranée, au Havre 20,00 le D'^ Roux, à Paris 20,00 Alaux, à Paris 5, 00 le D'' Machelord, à Paris 10,00 Mathias, Professeur à la Faculté de Toulouse 10,00 Albin Figuier, à Bordeaux 20,00 Jeanrenaud, à Nogcnl-le-Roi 20,00 E. Loncq, à Laon 10,00 V. Josset, à Mattaincourt 5, 00 Le Monnier, Professeur à la Faculté des Sciences, à Nancy. 10,00 P. Bérard, à Paris 20,00 Th. Vautier, Professeur à la Faculté des Sciences, à Lyon. 20,00 le général Parmentier, à Paris 20,00 Danton, à Paris 10,00 Scliluiubergcr, Ingénieur delà Marine, à Paris 10,00 L. Laffitle, Directeur des Usines Jounct, à Marseille 5, 00 Debasscux, à Versailles 10,00 Élic de Beaumont, à Niort 20,00 Hovelacque, à Paris 5, 00 Yves Guyot, Directeur politique du Siècle, à Paris 5, 00 / MM. E. Trelat, Député, Professeur au Conservatoire des Arts et Métiers, à Paris Marqfoj, à Bordeaux ]yjme yve Destriché, à Lachollerie Courdemanche MM. Pavot, Médecin de la marine, en retraite, à Lorient Guéroult, Trésorier général, à Rennes Fouché-Lepelletier, à Honfleur le D"' Thohois, à Sainl-Ouen F. Carré, Ingénieur civil, à Faremoutiers le D"" Lalesque, à Arcachon Lalhengue, à Pau L. Chandora, Ingénieur, à Moissy-Cramayel (Seine-et- Marne) Barrois (Ch.), à Lille Albert Gillet, à Paris L. Saison, à Paris Marnas, à Lyon le D"^ Dufaj, à Blois A. Astor, Professeur à la Faculté des Sciences de Gre- noble Pionchon, Professeur à la Faculté des Sciences de Grenoble. Ribout, à Versailles Brillouin, Professeur à l'École Normale supérieure, à Paris. Aubry, à Fois Boissière père, chimiste, à Creil J. Bergeron, à Paris ■ Ch. Porgès, à Paris Mannheim, Professeurs l'École Polytechnique, à Paris . . . L. Bourdeau, à Bilhar, près Pau Berger-Levrault, Imprimeur, à Nancy Paul Jannettaz, Répétiteur à l'École centrale des Arts et Manufactures, à Paris Amédée Roussille, à Pau Boudréaux, à Paris G. Brieu, à Périgueux Pascal, à Marseille Adam, Professeur, à Nantes Finet, à Reims Deland, à Toulouse Bidaud, à Toulouse lO , oo 10 oo 5 oo 5 00 10 00 5o oo 5 oo lO 00 5 00 10 oo 5 oo lO oo 20 ,oo 5 oo 10 ,oo 5o ,00 lO , oo lO ,oo 5 ,00 20 oo 5 00 20 oo 5o 00 25 00 20 oo 5 oo lO oo ■">, oo 5 oo 3, oo 2 oo lO, oo 5 oo ', oo 5, oo 7 j oo - 8 - MM. Laroche, Inspccleur général des Ponls el Chaussées, en retraite, à Paris Silhol, Sénateur, à Paris de Coppet, à Nice Combet, à Tunis Dcslandres, à l'aris S. Jordan, Professeur à l'Kcole Centrale, à Paris Gottschalk, à Paris L. Doucet, à Paris l'oubelic. Préfet de la Seine, à l'aris Reboul, Dojen de la Faculté des Sciences de Marseille. . . . Vasseur, Professeur à la Faculté des Sciences de Marseille. Marion, » •' Pauclion, » " Jumelle, » » Macé de Lépinay, » Charve, " » Perot, " Perdrix, Heckcl, ') » Vajssière, >> >■ , ■ Fabrj, Amigues, > » Chancel, Berg, » '•' Vayssière, ,, * .> Durand, Legré, Ingénieur Remacle, Etudiant à la Faculté des Sciences de Marseille. de Ravel, ■ '^ Guerin, " Rodocanaclii, Thomas, » Martin, " Lantieri, Mornesi, l'avatelli, Lanague, » Turcan, » Auberl, " 5o 20 ,oo 25 ,00 2 ,00 20 oo 20 OO 20 «o 5 oo 5o ,00 2 G oo ■'.O oo 20 oo 20 oo 1 (1 oo lO oo lO oo 20 oo 1 (> oo 20 oo .5 oo 5 oo lO oo lO oo 5 oo 5 oo 5 oo ô oo n oo 2 oo 2 oo 2 oo a oo •'-, oo ■-* oo <) 5o 1 oo ' , oo ' » oo — 9 — MM. Casali , Etudianl à la KaciilU' des Sciences de Marseille. Roumazoux, » « Kollet. » n Bourrel, » » l?onncl, » ■ » Olmer, » » le D"" Biencourt, à Arras do Clerck, à Arras de liocquigny, à Arras llugot, à Arras Boutrj, à Arras Société d'Agriculture, à Saint-Oniei- Société d'Agriculture, à Arras Société d'Agriculture, à Orléans MM. HanicoLte, à Bélhune Pierre, à Arras Leloup, à Arras Masson, à Arras Maréchal, à Arras M, Collignon, à Arras Faissej, à Calais Vuaflart, à Boulogne M-'- G. Salet, à Paris MM. le D-- Coudray, ii Paris Boutet de Monvel, à Paris le D'' Mony, à Sarre-Blomard (Allier) M"' Suzanne Barracliim, à Paris MM. Lauth, à Paris Oppermann, Ingénieur en chef des Mines à Marseille Demarçay, à Paris Selleron, Ingénieur de la marine, en retraite, à Paris E. Niel, à Rouen ^ Chabrié, à Paris Renou, à Saint-Maur Risler, à Paris Léon Terrier, à Paris Charles Terrier, à Paris Emile Moreau, à Paris Japy frères et C"^, à Beaucourl, territoire de Belfort Léon Masson, ingénieur à Paris 10,00 2 , 00 2 ,00 2 ,00 1 ,00 I , 00 2 ,00 5 ,00 1 0 ,00 100 ,00 4o ,00 2 ,00 2 5 ,00 ■10 ,00 '>o ,00 ()0 ,00 85 ! 'O iO ,00 10 ,00 5 ,00 100 ,00 [25 ,00 42 ,00 20, ,00 10. ,00 20, ,00 20, ,00 10 , 00 40, ,00 20, 00 3o, 00 10, 00 1 0, 00 5 , ,00 20, ,00 20, 00 2, 5o 2 , 5o 20, 00 00, 00 10 ^ MM. F. Lacoiirl, à Sèvres G. l'Ianclioii, Dirccloiii- de l'Ecole supérieure de Pharmacie. à Paris Otlo, ingénieur à Coiirbevoie Martj, à Paris " A. Mercier, à Orléans Roseusliciil, a Engiiicn G. Lemoine, à Paris Durand-Glaye, à Paris Paul l'hilippon, à Paris Lussou, prolesseur au Lvcëe de La Rochelle Hanrlot, à .li)|i|)('courl ( Meurlhe-cl-Moselle') le D'' Guéljliard, professeur agrégé à la Faculté de Médecine à Sainl-Vallier-de-Thiev (Alpes-Maritimes) Cohen, à Paris Frings, à Paris Georges Borrel, à Paris G. Serive, à Lille Winter, à Paris Paul Dainhier, professeur au Collège Stanislas à Paris. . . . Lelèvre, préparateur au Lycée d'Amiens Denigès, professeur agrégé à la Faculté de Médecine et de Pharmacie, à Bordeaux H. Vuignet, à Paris Girod, ingénieur, à Besançon Boutroux, Dojen de la Faculté des Sciences, à Besançon. . Gruey, Directeur de l'Observatoire, à Besançon Blanchet, Proviseur au Lycée, à Besançon Devaud, Professeur au Lycée, à Besançon Henry, Professeur de l'Université, en retraite, à Besançon. Rossigneiix, Colonel d'artillerie, en retraite, à Besançon. . Bonnet, Pharmacien, conseiller municipal, à Besançon. . . . Béjot, Pharmacien, à Besançon Albert et Paul Guichard, Pharmaciens, à Besançon Nicklès, Pliarmacien, à Besançon Béjean, Pharmacien, à Besançon Delacroix, Essayeur de garantie, à Besançon Gronichard, Pharmacien, à Besançon Serrés, " " Baudiii. » » t 1 (> ,00 ao ,00 liO ,00 ■20 ,00 i) ,00 10 , 00 •20 ,00 •10 ,00 ,') ,00 1 (1 ,00 6 ,00 l'.O ,00 5 ,00 5 ,00 10 00 10 ,00 ;") 00 à ,00 •> 00 10 00 ■iO 00 ao 00 10 00 5 00 5 00 .') 00 .-} 00 5 00 û 00 ,■") 00 ;>, 00 à, 00 3. 00 5, 00 3, 00 3, 00 5. 00 - 11 - MM. Badonnel, Professeur au Lycée de Besançon. Perret, « « Menegaur, » » Thiard, » » Bernheim, « . « . Adam, » y< . Bourgeois, » » Jacquin, » n Bonnet, Directeur de l'KcoIe pratif[ue d'Industrie, à Monl- béliard J. Rossel, ancien Élève de l'École Polytechnique, à Mont- béliard • . . . . Grosjean, ancien Klèvo de l'École Polytechnique, à Mont- béliard Marti, ancien Élève de l'École Polytechnique, iXiMonlbéliard. Surleau, Ingénieur des Arts et Manufactures, à Montbéliard . J. Goguel, Ingénieur des Arts et Manufactures, à Monlbé- liard Paiir, Chimiste, à Montbéliard J. Bernard, Pharmacien, à Moiilbédiard Parraud, > Mook, n >' Fallot, ■ .^ Adolphe jNoblot, à Héricoui I . E. Bretegnier, à Hériconrt. ... Ed. Noblot, à Héricourt P. Japy, à Seloncourt Ci. (yuvier, Industriel, à SelonconrI L. Boname, li]dustrlcl, maire de Seloncouri Gillot, Professeur, à Besançon Bruyot, l'rofesseurj à Besançon V^illaret, à Rochefort A. Perret, à Lyon Pouyer, à Caen Palhicr, à Paris H. Legendre, à Saint-Lô M"" Folliet, à Asnières MM. le Comte A. de (îramonl, à Paris Hilian, à Paris Galle, à Paris 1 •J 'r ,oo 3 ,oo I ,oo 1 ,oo 1 , (X) 1 ,oo I ,00 I , oo lO , oo (() , oo lO , oo D ,oo lO , oo 5 ,00 5 , oo 5 ,00 5 , oo .) . oo 5 , oo 5 , oo 5 ,oo 5 , oo . J , oo .") , oo ■J , oo 1 , oo ' 1 , oo o. , , oo 1 o , ,00 ■'>. , oo .") , , oo a, , oo a, ,oo ao, ,00 20, ,oo 5, ,oo - 12 - fr MM. Ledoiix, à Besançon 10,00 \ aillaiil, à Paris 10,00 .loLiii, à l'aris 10,00 Kigaiid, à l'aris 100,00 ïaiirel, à l'aris 5o,oo Coinpaf;nie du Gaz, à Paris 5oo,oo MM. lliigon, Dirccteurde la Société du Gaz général de Paris.. . . y.0,00 de.Matipeou, directeur des conslruclions navales, à l.orionl. 5, 00 Evrard, conseiller génc'ral du Pas-de-Calais, à Arras .■!o,oo J)eooninck, à Arras 10,00 Lourme, directeur des Postes et Télégraphes de la Cocliin- chine et du Cambodge, à Saigon 10,00 de Lhoniel, à Arras 3-,3o le D' Tholozan, à Paris 5o,oo Arnaud, professeur au Muséum d'Histoire naturelle, à l\iris. L. Jouherl, à Paris \ ille de Blois ,>(i(),oo Ville de Clermont-Ferrand 100,00 MM. Houzeau, à Rouen .- 10,00 D" Milliot, à Herbillon (Algérie ) .'^,00 H. Serres, à Dax 10,00 Achille Le Cler, à Paris u),oo École normale de Varzy 10,00 École normale de Nevers 10,00 Inspection primaire de Nevers 65, 00 » Château-Cliinon 60,00 » Clamecv • 75,00 » Cosne 100,00 M. Regonby, instituteur à ,Joux i ,5o Inspection académique de la Nièvre 1.65 Inspection académic[ue de la Haute-Marne 35, 00 MM. Hoy, instituteur à Bouy-sur-Orvin 1 ,00 Henry, pharmacien à Arcis 5, 00 Instituteurs et institutrices du canton d'Arcis 7,'4-^ de Chavanges 4»"^ » de Méry 7» 7^ de Ramerupt 7>3o MM. Cordier, inspecteur primaire à Arcis ^.oo Louis Clerc, à Paris 5, 00 Dignaron, à Saint-h'tienne i5,oo — 13 - Anciens élèves de l'Ecole de Physique et de Chimie MM. SolvayelC'", à Varangéville-Dombasle (Meurthe-et-Moselle) le D' Cassan, à Laiisac Baiulon, à Paris le D'' (jlermont, à Paris Chambre de commerce de Rouen M. Bigaud, à Lille Souscriptions recueillies par M. Pigeon, de la Faculté des Sciences de Dijon, dans le département de l'Aube (frais déduits) /('l^, i'") M. Rérnond, Inspecleur d'Académie à Troyes. Le Conseil d'adiiiiiiistralioii de la Société française de l'Ecole de Bonneterie, à Troyes. MM. Geouffre de Lapradelle, Directeur de l'Enregistre- menl. Mortier, Président du Tribunal de Commerce de Troyes. Saint-Edme Rémond, à Paris. Edmond Rémond, » l'Evêque de Troyes. Renaud-Lutel, Adjoint au maire de Troyes. les Professeurs de l'KiDle normale d'Inslilutiices et la Directrice. le Principal du Collège de Bar-sur-Aube. les Professeurs du Collège > le Proviseur du Lycée » les Professeurs et Administrateurs du Lycée de Bar-sur-Aube. les Élèves du Lycée de Bar-sur-Aube. Corpechot, à Troyes. Bourgouin » le D"' Martinet, à Villenauxe. Pierret, ancien avoué, ancien maire de Troyes. Jacquin, \ ice-Président de la Cliambre de com- merce de Troyes. Berthier, Inspecteur primaire de Troyes. Guyot, Dir. d'école primaire publique, à Troyes. Billiottc, Lasneret, > Lemasson, " Bernot, » Carquet, » Fromont, « Honnet, " Mou gin, " Baiily, » rr I o , oo lo ,00 10 oo 5 .oo ro ,oo ', oo 8 oo 3 ,oo 3 oo 5 oo 45 jo 56 5o 5 oo 5 oo 3 ,oo 10 oo lo oo oo oo oo oo oo oo oo oo oo ' oo ' oo r ;") I 5o J(JO oo .) oo ao oo ao oo 1 oo oo 5 oo - H - MM. ChaiboniiPt. Instiliitour ndjoint, à Troyes. Gagniot, 1 Alix, » ^oblct, 1) Laroche, » Henriot, « Carrut, u Manon, Inf^tituteur public, à Buchères. Marrol, « Genevois, Gamichon, Zaigne, Noble, Virlois, Perrodin, Mandier, Carré, à S'-Parre-aux-Tertres. à Vailly. à Villacerf. à Estissac. à ^'euville-?ur- Vanne. à la Rivière-de-Corps. à Bri'viandes. à Sainl-Julicn. à Saint-Germain. M Ijai^ncaii, Dir. de l'Idole nrirmale d'inslitiitciirs. Clouin, Kconome .> Brisbare, Professeur « Pinot, " I) Gaucher, » Lécorclié, >i » Maybcl, » » les Elèves-Maîtres de l'École normale d'Institu- teurs, et M"" X. Lahaye, Instituteur public à CoIombé-lc-Scc. Gustave Masson, membre du Bureau d'administra- tion du Lycée de Troyes et de l'Ecole normale d'Instituteurs. M. et M""" Guyot, Instituteurs publics, à Troyes. MM. Trumetde Fontara, Conseiller !;énéral de r,\ube. Guyard, à Bar-sur-Scine. E. Barat. » Ch. Moreau, » DaltrolT, Ville, Dodey, Inspecteur primaire de Bar-sur-Seinc. les Instituteurs et Inslitiitriccs du canton de Piney. Raguel, Inspecteur primaire à N'ogent-sur-Seine. Fleury, Directeur de l'école publique de garçons de Nogent-sur-Seinc. Ménissier, Instituteur adjoint de l'école pnblii|ue de garçons d : Nogent-sur-Scine. Vallée, Sous-Préfet de Bar-sur-Aube. Queyrinux. Inspecteiii' primaire, à Rar-siir- \idic. fr oo Ol) ,00 oo oo oo oo oo oo ,00 ,oo oo oo oo oo I oo oo 5 00 00 JO oo ' oo oo oo ,0<) ' "i 5o lO On ^o,oo 2,00 I0,00 5,oo 5,oo 4,oo 4,oo I ,oo I ,oo 9,io ■;• , oo I ,oo 5 ,oo * .tu) 13 Ir MM. le D' I.cbrun, Délégué cantonal >< 2,00 Bureau, Directeur de l'école de garçons de Bar- sur-Aube. 1,00 Tribouley, Instituteur adjoint de l'école de garçons de Bar-sur-Aube. o,5o Fromont, Instituteur adjoint de l'école de garçons de Bar-sur-Aube. o,2J MM'"" Guiraud, Directrice de l'école de filles de Bar- sur-Anbe. 1,00 Pothéniont, Institutrice atljointe de l'école de filles de Bar-sur-Aube. o,5o Chevalier, institutrice adjointe de l'école de filles de Bar-sur-Aube. o,5o Nadaud, Institutrice adjointe de l'école de filles de Bar-sur-Aube. o,5o Guillaume, Institutrice adjointe de l'école de lilles de Bar-sur-Aube. o,5o MM. Michel, Notaire, Délégué cantonal, à Brieune. 5, 00 Vagbeau.x, Délégué cantonal, à Brienne. 3, 00 le D' Vaudey » 2,00 Longin, » 1,00 Camus, Pharmacien, à Brienne. 1,00 Joll'rin, Instituteur public, à Brienne. i ,00 Fromont, Instituteur adjoint, à Brienne. o,5o Lécorché, Directeur de l'école de garçons de Vil- lenauxe. 1,00 Thiolal, Instituteur adjoint de l'école de garçons de Villenauxe. 1 ,00 MM"« Michel, Directrice de l'école de filles de \ illenauxe. 1 ,00 Germain, Institutrice adjointe de l'école de filles de Villenauxe. 1,00 Voirin, Directrice de l'école luaternellc publique de Villenauxe. 1 ,00 MM. Thierry-Delanoue, Député de l'Aube, à Soulaines. 10,00 Darnet, Juge de paix à Soulaines. . 5, 00 Jolein, Adjoint au maire, à Soulaines. 2,00 le Curé de Soulaines. 2,00 Marcelot, Paul, négociant, à Soulaines. 2,00 Marcelot, Alfred, « 2,00 Geoffroy, Receveur de l'Enregistremenl. 1 ,00 Kaguet, Greffier de la Justice de paix, à Soulaines. 1 ,00 Drouot, Paul, ù Soulaines. 1,00 Lorain, Inslituteui- public, à Soulaines. 1 ,00 Cottenet, Emile, Délégué cantonal, à Vendeu\re. 3, 00 Lamotte, Propriétaire, à Vendeuvrc. 1 ,00 Robert, Directeur de l'école publique de garçons de Vendeuvre. 1 ,00 Malmasson, Instituteur adjoint de l'école publique de garçons de Vendeuvre. i ,00 Il) - ALSACE. fr MW. Scliwœrcr, à Mulhouso ao,oo le D' E. Bœckcl, à Strasbourg; ao,oo Hugueny, à Slrasboiirg- , 'JOjOO F. Binder, à Mulhouse 20,00 E. BrucUner, à Mulhouse 5 , 00 E. Dollfus, à Mulhouse 5o,oo A. Fcer, à Mulhouse 10,00 A. Fisciiesser, à Mulhouse 25,oo Grosheinlz, à Mulhouse aSjOO J. Heilinann, à Mulhouse 5o,oo Jeanmaire, à Mulhouse .m>,oo Ch. Meunier, à Mulhouse :< J . 00 Jules Meyer, à Mulhouse 1 00 , 00 E. Noelling, à Mulhouse :>.'), 00 F. Rellig, à Mulhouse s.Ti ,()<> Alb. Scheurer, à Mulhouse 10(1,00 Aug. Scheurer, à Mulhouse .h),uo André Scheurer, à Mulhouse 5o,oo Jules Scheurer, à Mulhouse 5o,oo Oscar Scheurer, à Mulhouse 100,00 Paul Schœllhammer, à Mulhouse '',5,00 Camille Schœn, à Mulhouse 1 o , 00 G. -A. Schœn, à Mulhouse 10,00 Albert Schlumberger, à Mulhouse 100,00 Léon Slamm, à Mulhouse 2'), 00 Charles Steiner, à Mulhouse 1 00 , 00 Gaston Van Caulaert, à Mulhouse 10,00 Charles Weiss, à Mulhouse 33,00 Robert Weiss, à Mulhouse 5o , 00 Georges Wjss, à Mulhouse 20,00 Gros-Roman et C"^, à Mulhouse 00,00 Heilmann et C"', à Mulhouse 20,00 Kœchlin Baumgartner et C''^, à Mulhouse 5i),oo Schœfl'er et C"', à Alulhouse 100,00 Scheurer Lauth et C"', à ^lulhouse 200,00 — 17 - MM. Dolfus Mieg et C", à Mulhouse 5o'oo Société industrielle de Mulhouse 'j5o,oo Schluniberger fils et C'", à Mulhouse 26,00 Weiss-Fries et C'", à Mulhouse 2 5, 00 ALLEMAGNE. MM. de Richlhofen, Correspondant de l'Institut, à Berlin . ... 3o,oo Wiedmann, Correspondant de l'Institut, à Leipzig 26,00 Neumann, Correspondant de l'Institut, à Kônigsberg 60,00 Souscriptions transmises par M. Frésénius (frais déduits) 39^^,00 M D' Cari Arnold, Professer, Hannover. 40,00 D"^ A. von Baeyer, Geli. Rath und Professor. 170,00 D' Ernst Beckmann, Professor, Erlangen. 20, o5 J.-F. Bergraann, Verlagsbuchliandler, Wiesba- den. 20,00 Baron Gcrliard Campenhauscn, Stud. cliem., Ilci- dclberg. 20,00 D' L. Claisen, Professor, Aachen. 5o,oo D"' A. Classen, Geh. Reg.-Ralh und Professor. 5o,oo D'' A. Claus, Professor, Freiburg. 100,00 D' Th. Curlius, Professor, Kiel. 74, 00 D' Th. Dietrich, Professor, Marburg. 19,00 D'' Engler, Geh. Hofralh und Professor, Karls- ruhe. j;';,oo D'^ Otto Fischer, Professor, Erlangen. 10,00 D"' Emil Fischer, Professor, Berlin. 5o,oo D' F. Fiuica, Professor, Marburg. 3o,oo D'' M. Fleischer, Professor, Berlin. i85,oo D"' C.-R. Frescnius, Geh. Hofralh und Professor, Wiesbaden. 5o,oo D' Heinrich Fresenius, Professor, Wiesbaden. 20,00 D' Wilhelm Fresenius, Docent, Wiesbaden. 20,00 D' E. Geissler, Professor, Dresden. 1.(0,00 Chemische Gcsellschaft, Aachen. 189,00 D"^ Cari Haeussermann, Professor, Stuttgart. 35, 00 D' A. Ilantzsch, Professor, Wiirzburg. 228,00 D' R. Heinrich, Professor, Rostock. i4,5o D'' A. Hilger, Hofrath und Professor, Mùnchen. 120,00 D"^ Ernst Hintz, Docent, Wiesbaden. 20,00 D'^ C.-G. Hiifner, Professor, Tiibingen. 53, 00 Chs. E. Juritz, Regierungs-Chemiker, Kapstadt. 84, i5 D' H. Kiliani, Professor, MiJnchen. 45, 00 D'' F. Knapp, Geh. Hofrath und Professor, Braunschweig. 5, 00 D'' L. Knorr, Professor, Jena. 55, 00 3 - 18 - u D' J. Kijiii^', Professor, Muiiftcr. 18,00 D' Li. Kiciis^lcr, l'rofcssor, Bonn. 43iOO \y A. Lnilfnburg, l'rofessor, Brcslaii. ajOjOO D' H. Laiulult, Gch. Reg.-Rath uiid l'iofcssor, Berlin. 3o,oo D' C. Liebonnanii, l'rofes^dr, Berlin. 40,00 D'^0. LiobreichjGeli. Rath und Professor, Berlin. 20,00 D'' H. Limpricht, Professor, GreifswakI. 5o,o ■'"' - 21 - DANEMARK. fr M. Mehren, Professcui" à l'Université, Copenhague 25,oo ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE. MM. Gustavus Hinrichs, à Saint-Louis (^lissourl) 25o,oo Francis ^\ alker, Correspondant de l'Institut, lioston 5o,oo Elihu Thompson, à Swampscott (Mass) 100,00 Agassiz, Correspondant de l'Institut, à Cambridge (Mass). 100,00 GRÈCE. Université d'Athènes 1 ^3 , 5o GUATEMALA. MM. Guéroult, Laboratoire national de Guatemala 10,00 ITALIE. A. Salinas, Correspondant de l'Institut de France, ùPalermc ao,oo Tullo Massarani, Sénateur, Correspondant de l'Institut de France, à IMilan ao,oo Comité italien de la souscription Lavoisier, à Rome (Irais déduits). 1028,40 L Senalore prof. Francesco Brioschi. 20,00 Prof. Eugcnio Beltrami. 20,00 Senatore prof. Stanislao Cannizaro, rstitulo. Chim. délia R. U. di Roma. 25, 00 Luigi Francesconi, Roma. 5, 00 Prof. Americo Andreocci, Roma. 5, 00 Dott. Francesco Crosa, Roma. 5, 00 Doit. Artiiro Miolati. Roma. 3, 00 C. Manuolll, Roma. 5, 00 Dott. Alfonso Sella, Roma. 5, 00 Dott. Demetrio Helbig, Roma. 5, 00 De Gaspari Ausonio, Roma. 2,00 Rimatori Carlo, Roma. 1,00 Pagani Antonio, Roma. 1,00 Rossi Guido, Roma. 1,00 Lotti Alfrodo, Roma. i,oo Marcclli Sparlaco, Roma. 1,00 Cestari Nicola, Roma. 1,00 Prof. Domcnico Amalo, R. U. diCalania. 5, 00 Don. Giovanni De Varda, Catania. i.oo Senatore prof. Pietro Dlaserna, Isliluto lisico (lilhi R. li. di Roma. 20,00 — 22 — Prof. Giacomo Ciaraician, lab. di Chimira géné- rale (lella R. U. di Bologna. Prof. Dioscoride Vitali, Bologna. Prof. Alfonso Cessa, R. Siii. 00 •>. 00 5 00 5 00 5 00 1. 00 5 ,00 ■i. 00 9. ,00 5 ,00 10 00 5 00 10 ,00 10 00 10 ,00 10 00 10 ,00 10 00 10 ,00 5 00 10 00 '', 00 ') 00 5 00 5 00 5 00 - -23 - Prof. Antonio Curci, Catania. Prof. Dario BaIdi,Pavia. Prof. Gaetano iNIagnanini, H. U. cli Modena. Standaert Luis, Modena. Prof. Francesco Marino-Zuco, R. U. di Genova. Dott. Goffredo Vignolo, Genova. Dotl. Carlo Martini, Genova. Dott. Paolo Papa, Genova. Dott. Enrico Migone, Genova. Novaro Luigi, Genova. Pasquero Vincenzo, Genova. Bollo Vittorio, Genova. Goso Giuseppe, Genova. Chighizzola Agostino, Genova. Capellano Giuseppe, Genova. Gissey Paolo/ Genova. Scrigna Damiano, Genova. Molinari Vincenzo, Genova. Fcrrando Emilie, Genova. Minaglia Emanuele, Genova. N. N., Genova. Vaccaro Vittorio, Genova. Ceresa Emanuele, Genova. Bormioli Giulio, Genova. Daneri Francesco, Genova. N. N., Genova. Andolcetti Oreste, Genova. Micanzi Angelo, Genova. Biasotli G. Battista, Genova. Rebora Emilio, Genova. Motta Adolfo, Genova. Guasiavino Benedetto, Genova. Taniburini Giacorao, Genova. Fossarelli Lorenzo, Genova. Albarello Livio, Genova. Buccclli Paolo, Genova. Dufour AngeFo, Genova. Ferrari Paolo, Genova. Prandi Giovanni, Genova. Silvestri M., Genova. Beretta Benedetto, Genova. Radico Gaetana, Genova. Marcone G. B., Genova. Magioncalda P., Genova. Cussino G. D., Genova. Crovctto G. F., Genova. Quinzi Orazio, Genova. Celle Giuseppe, Genova. L 5 ,00 ■2 ,00 10 ,<)0 5; ,00 i5 ,oo 5 ,oo 5 ,oo 2. ,00 2: ,oo a ,00 •2 ,00 2 ,oo 2 ,oo 2 ,oo 2, ,oo 2 ,00 2 ,00 2 ,00 2, ,oo 2: ,00 2 ,oo 2 ,00 2, ,00 2 ,00 2 ,oo 3 ,00 I. ,00 I ,oo 1; |00 2 ,oo 2. ,00 O; ,5o I ,oo I; ,00 I ,00 2, ,0O I. ,00 2, ,oo I . ,oo I. ,oo I. ,00 I, ,00 '. 00 0, 5o 0, ,5o I, ,00 1 , 00 I, 00 - 24 - L Bassi A., Gcnova. i ,00 Gambaro Domenico, Genova. 1,00 MoUa Mario, Genova. 5, 00 Oliviori Kaffaele, Genova. 5 ,00 Farmacia Repelto, Genova. .4,00 FarmaciaXabclla, Genova. ^.jOo Farmacia Zcrega, Genova. -2,00 Farmacia Moretta, Genova. 5, 00 Farmacia Contardi, Genova. 5, 00 Farmacia Pescetto, Genova. 5, 00 Prof. G. Mazzara, Islituto Cliiniico délia H. V. di Parma, .lo,oo Prof. Agoslino Ogiialoro, Isllliito Cliimico délia R. U. di Napoli. ' m, 00 Doit. Antonio Cabella, Napoli. j,oo Doit. Oreste Forte, Napoli. 5, 00 Dott. Carlo Amato, Napoli. 5, 00 Doit. Maria Bakunin, Napoli. '>,oo Imbert Fritz, Napoli. 2,00 Loriga Giovanni, Napoli. 2,00 Cutolo Enrieo, Napoli. v.jOo GuUi Salvatore, Na])oli. 1,00 Del Monte Alberto, Napoli. 1,00 Ansalone Gerardo, Napoli. 1,00 Atkin'jon E. Walter, Napoli. 2,00 Chidalcimo Francesco, Napoli. 1,00 Sceizo Giosuc, Napoli. ',oo Garrubba Domenico, Napoli. 1,00 Scarpilti Nino, Napoli. i,"o Bolezzi Giovanni, Napoli. 1,00 Alfonso Pasquale, Napoli. i ,00 Cappa Gustavo, Napoli. ',00 Senatore prof. Emanuele Paterno, Islituto Clii- mico délia R. U. di Borna. 25,00 Prof. G. Ampola, Ronia. 5, 00 G. F. Jaubcrt, Roniu. 5, 00 G. Lambardi, Roma. 1,00 Longo, Roma. ' ,<"> Prof. Guido Pellizzari, B. U. di Genova. i5,oo Dott. Girolamo Cunco, Genova. 3, 00 Dott. Cesare Roncagliolo, Genova. 2,00 Prof. G. B. Negri, Genova. 2,00 Doit. Cesare Massa, Genova. 2,00 Vittorio Ponzani, Genova. 2,00 Doit. G. Guelfi, Genova. 5, 00 M. E. Mazzagalli, Genova. 1,00 Dott. Remo Curlo, Genova. 2,00 Doit. Ubaido Costa, Genova. 2,00 - 25 - I i\IM. Angelo Antonio Ferro, (lenova. i ,00 Prof. Auguste Ficcini, R. [slitnto di sinrii •;upo- riori, Firenze. .>,o,o() Prof. Ernesto Pestalozza, Fiienze. 10,00 Prof. Giovanni Bufalini, Firenze. 3, 00 Dott. Gino Galeotti, Firenze. 2,1)0 Prof. Giorgio Rosfer, Firenze. 5, 00 Dott. Ubaldo Mussi, Firenze. 2,00 Dott. Ferdinando Dalla Nave, Firenze. 5, 00 Dott. Guido Bargioni, Firenze. 2,00 Tng. Vincenzo Brini, Firenze. 'i,o() Prof. Francesco Colgi, Firenze. 10,00 Prof. Aurelio Bianchi, Firenze. 5, 00 Prof. Cesare Paoli, Firenze. .5, 00 Ing. Arnaldo Corsi, Firenze. 3, 00 Prof. Giovanni Ciaccheri, Firenze. 5, 00 Prof. Romualdo Pirotla, R. Istituto Botanico, Ronia. M, on Prof. Egidio Pollacci, R. U. di Pavia. 5, 00 Prof. Adolfo Bartoli, Pavia. ïjOO Prof. Giuseppe Sormani, Pavia. 1,00 P. E. Alessandri, Pavia. 2,00 Dott. G. Salonion, Pavia. 2,00 Dott. Torquato Gigli, Pavia. ■). ,00 Sludenti délia scuola di Farmacia dcU'Ateneo pavese. 18,00 Domenico Ganassini. o,5o Prof. Ugo Schifl', R. I.stitLit(j di stiiddi superioii, Firenze i5,oo Prof. Antonio Roiti, Firenze. 5, 00 Comitato délia R. Uniiersita di Parmo : Prof. Stanislao ^'ccchi, Parnia. 10,00 Prof. Leonida Raschi, Parnia. 5, 00 Prof. Pellegrino Strobel, Parnia. fj,oo Prof. Luigi Lavaggi, Parnia. 5, 00 Prof. Lodovico Jung, Parnia. 2,00 Prof. Pietro Cardani, Parnia. 5, 00 Prof. Carlo Avetla, Parnia. 2,00 Prof. Alessandro Cugini, l'arma. 3, 00 Prof. Alberto Riva, Parma. 5, 00 Prof. Andréa Ceccherelli, Parnia. 3, 00 Prof. Ettore Truzzi, Parnia. 5, 00 Prof. Giiilio ^ aldonio, Parnia. 2,00 Prof. Giacomo La\iosa, l'arma. 2,00 r^rof. Dario Gilbertini, Parma. 10,00 - 26 ~ Cornitato delta H. Universita di Siena : I. M.M. l'inf. Domenico Bartluzzi, Siena. 10,00 Prof. Carlo Giannetli, Siena. 10,00 Prof. Pietro Gucci, Siena. 10,00 Prof. Aui^usto Sebasliani, Siena. à, 00 Doit. Siro Grimalili, Siena. 5, 00 Prof. Silvio Accoriiiiljoni, Siena. a, 00 Dott. Bologna, Siena. a, 00 Ing. Giiido Sarrocclii, Siena. 2,00 Ing. Tito Giardi, Siena. 2,00 Ainos Fincsclii, Siena. a, 00 Elia Goli, Siena. -.«,00 Enrico Righi, Siena. 2,00 Ettore Barbi, Siena. '.ïjOO Dante Sapori, Siena. 2,00 Bindo Bizarri, Siena. 2,00 Muralori, Siena. 2,00 Giovanni Andreozzi, Siena. 1,00 Minucci, Seina. ' ,o'> Prof. Luigi Giternesi, Siena. i ,00 Laboratorl scientijici délia Direzione di Sanitit puhblica del Regno, Borna : Laboratorio Chimico. 20,00 Adolfo Monari, Borna. 5,00 Prof. Luigi Pagliani, Roina. 5, 00 Stefano Camilla, Roma. 2,00 Emilio Carlinfanti, Roma. 2,00 Leopoido Barbieri, Roma. 1,00 Eduardo Baroni, Roma. 1 ,00 Carlo Brogioni,. Roma. 1,00 Angelo Celli, Roma. i,"" Paolo Giorda, Roma. 1,00 Carlo de Lello, Roma. 1 ,00 Amedco Tiberi, Roma. 1,00 Doit. I.uigi Simonclla, Roma. 5, 00 Sclavo, Roma. 2,00 Giovanni Zanetti, Roma. 1,00 G. Bacci, Roma. 1 ,00 Carlo Erba, Milano. 5o,oo Dott. Antonio Bifli, Milano. 3o,oo MEXIQUE. Société scientifique Anlonio Al/.ate, à Mexico (Mexique) 100,00 rr ao oo 20 oo lO ,00 6 00 lO 00 5o 00 — 27 — PAYS-BAS. Cercle de Physique d'Amsterdaiu M. le D'' van Bjlert, d'Amsterdam M. Dibbits, à Utrecht Un anon jme M. Israels, Correspondant de l'Institut, à La Haye M. Leenhoff, Correspondant de l'Institut, à Amsterdam Souscriptions transmises par M. Van t'Hoff, d'Amsterdam, président de la Commission du Monument Lavoisier Pkemière liste (frais déduits) 164,00 M. W.-G. Mann, Enschedé. Société technologique des Etudiants, à Delft. Société pharmaceutique d'Étudiants, à Utrecht. M. le D' P. -A. Vos, à Rotterdam. Société de Teyler, à Haarlem. MM. le Professeur J.-F. Eykman, à Amsterdam. A. van Raalte, étudiant, à Groningue. D. van Gulik » n D. Dylven, le Professeur E. Muldcr, à Utrecht, C.-J. van Lookesen Campagne, Klatten, Java, Ind. Orient. P.-J. Van der Veen, Klatten, Java, Ind. Orient. Prinsen Geerligs, Tegal, ■ » le Professeur S. HoogcwerfT, à Delft. Deuxijlme liste (^ frais déduits) 63o,oo Hollandische Maatschappy van Wetenschappen. Provinciaal Utrechlscli Geuootschap. Nederlandsche Maatschappy ter Bevordering van Pharmacie. Laboratorium te Leyden. MM. J.-M. van Bemmelen. H.-\V. Bakhuis Roozeboom . L.-P.-C. Schey. D.-P. Hoyer. B.-R. de Bruyn. P.-J. Montagne. L. van Schepenreel. G. -M. Rulten. J. Stein. J.-M. Romyn. J. Doeleman. L.-M. Klinkenberg. 11 ,22 ■Il ,22 22 22 22 ,22 22 22 22 ,22 22 22 22 ,22 ■).2 22 22 22 22 22 22 22 22 22 22 "1 . . . 22 25 00 25 00 i5,oo 28 Laboratoriam le Ainsteidarn. MAI. .I.-W. Ciiimitij;. J.-H. van l'Hoiï. 11. Goldsclimidt. Doctcrs van Leenwen. li. Cohen. Wind. Jovissen. Hrascanip. Cioshaus. Philips. Proost. INIij. Maarseveen. j P. Ankersmit, Ainsterdain. H. Andieae, Sneek. G. -H. Boldingh, Amsterdam. Lobry de Bruyn, Anisterdam, H. -P. Barendreclit, Deift. A. Bergman, Enschedé. G. -I.-W. Bremer, Rolteçdam. A. Brester, Delft. J.-O. van Bylest, Nynieger. H.-P.-M. van der Ilorn van den Bos, Tilbui P. -H. Bon, Amslerchim. 11. \\efcrs Bellink, Ulreclit. J. Borplia, Haarlem. G. Doyer van Clcefl', Amsterdam. I.-S. Conen, Rotterdam. L.-C.-W. Corse, Amsteidaiii. P.-J. Dekkers, s'Hage. D' D. Utrecht. Ch.-M. van Deventer, Amsterdam. B. van Dyker, Rotterdam. H. Klien, Rotterdam. G. Franz. ÎCaandam. W.-G. van Govenni, Rotterdam. A. Grutterink, Rotterdam. H. Gerlings, Amsterdam. 11. Hulshof, Delft. A. -F. Hollcman, Groningen. F. de Haas, Amsterdam. L.-K. van der Harst, Middelburg. Ch. de Ilesselle, Ileerlen. J. Ileringa, Utrecht. J.-C. van der Ilarst, Aliddclburg. W.-A. Koppeschaar, s'IIagc. .I.-.M.-A. Kramps, Rosermond. H.-D. Kruseman, Ilaarlcni. &,oo 2,5o 2,50 j,oo I,25 1 ,oo 2 , .'io I ,<)0 2,5() I ,00 2,5o •2,5o 5,oo 2,5o I ,oo •2, jo 2,0O 3,oo 5,oo I ,0() 5,oi) 2,5o I ,00 I ,oo ,'),()0 l,-.ô 5,oo I ,oo 2,5o 2,5o 2,5o i,5o 5,oo 2,5o 1 ,oo — -29 — MM. C.-J. Koniny, Busluni. 2,5o I.-H.-J. Kuilenberg, Groninf|;cn. i,ou J.J. van Laor, Middelburg. i ,00 R. van der Laan, Utrecht. .i,5o H. -A. Lorent?., Leyden. i,oo ♦ C.-G. Loomeyer Jr., Haaileni. 2,00 R.-S. Fj. Moddcrnian, s'Ilage. 5, 00 D. van der Meer, Bolmard. 1,00 A. -S. van de Moer, Deventer. 10,00 D. Mysberg, Bevernyk. 2,5o A. -G. Oudemans, Delf'l. 10,00 J. Polak. Amsterdam. 5, 00 C,-A. Pekelliaring, Ulrccht. 5, 00 A. -H. Pareau, s'Hage. ^.jSo Plugge, Groningen. 5, 00 J.-D. van der Plaats, Utroclit. 2,5o Geereboom, Kcht. 5, 00 L. Tli. Reicher, Amsterdam. 2,5o S.-J. Ryk, Amsterdam. 10,00 H. Radys, Hoogeveen. 1,00 Van Ryckerorsel, Rolterdain. 2,5o Suaving, Goes. . 1,00 J. van de Stadt, Middelburg. 1,00 G.-B. Schmidt, Amsterdam. 5, 00 E. Stark, Nieuwen-Amslel. 2.00 J. Sevens, Haarlem. 2,5o R. Smagghe, Breda. 5, 00 H.-M.-J.-E. Steyns, Helmant. 1,00 \V. Stoeder, Amsterdam. 10,00 II. Ussel de Schepper, Gouda. 2,5o E. Steenhuizen, Veendam. 1,00 Marie de Vries, Hiivernem. 10,00 H.-P. Wj'smann, Leyden. 5, 00 E. Wiersma, Groningen. a, 00 J. de Wil, Enkhuysen. 1,00 G. J. Weisse^nbuch, Amsterdam. 1,00 H. -A. Aimon Thomas, Muiden. 5, 00 J.-E. Winter, Groningen. > ,00 A.-J. Wynne, IMiddelburg. " , >" f^ M. le D' Tretil, à Builenzorg (Indes néerlandaises) 3o,oo t PORTUGAL. M. Lepierre, à Coïmbre 21 , 5o Souscriptions transmises par M. Eduardo Burnay, à Lisbonne : [" Professeurs de l'École Polylecliriique de Lisbonne 4^,23 Luiz d'Almcida e Albuqucrquc, Directeur. 1000 reis 30 - MM. Allrcilii Aiigusto Scliiappa Montr. de Carv. Antonio Francisco da Costa Lima. Antonio Xavier Pendra Continlio. Carlos Auguslo Moiaes d'.Mnicida. Conde de Ficalho. Eduardo Burnay. Fernando Matloso dos Santos. .loâo If;naeio de Patrocinio da Costa. José Vicente Barbosa de Bocage. Luiz Porllrio da Motta Pej;ado. ■i" Société des Sciences médicales de Lisbonne . 3° Souscriptions diverses i ....;. . D'' Antonio lîduardo da Costa. Azevedo, Irmâos d 100 K)0 KIO K)() fr cial de Lisbonne {)', 80 Souscriptions transmises par M. Gomes Texeira, de Porto, École Polytechnique de Porto '. 35, 00 D' Francisco Gomes Teixeira. 2000 D' Maurel Amandio Gonçalves. 1000 Francisco de Paula Azeredo. kuki José Alvio Bonifacio. kioo Maurel Rodrigues de Miranda Junior. 1000 Conselheiro José Diego Arroyo. hxx) Conselheiro Wenceslau de Soura Pereira Lima. kioo D' Aarao Ferreira de Laccrda. kioo Conde de Campo Bello. 1000 Souscriptions transmises j)ar M. Firrcira da Silva, de Porto : I" Laboratoire municipal et École Normale piiniairede l'orlo. '"'^,87 Alberto d'Aguiar. i^oo Antonio d'Andrade Junior. i5oo Antonio Joaquim Ferreiro da Silva. 5ooo Augusto Wenceslau da Silva. i5oo Bento Carqueja. ")Ooo a" Élèves de Chimie des cours de M. Fcrrciia da Silva a-io, jH Abilio Gonçalves Marques. Joo .\driano Arthur Cavalheiro. ioo - 33 - rets MM. Alfonso de Aiidrade. mo Albano Barbosa Mendonça. 5oo Alberto Freitas do Lago. 3oo Alberto Gonçalves d'Aïaujo. 3oo Alberto Macédo. 200 Alberto Ribeiro de Faria. 5oo Alberto da Silva Gonçalves. 3oo Alberto Teixeira Machado. 5oo Albino José Rodrigues Leite. 200 Alfredo Augusfo Guerra. 1000 Alfredo Augusto Teixeira Guedes. 200 Alfredo Ferreira. 5oo Alfredo Kendall. 5oo Alfredo Peixoto. 200 Agostinho Dias de Castro. 3oo Alvaro Frederico Braga. 3oo Angelo Leopoldino da Gruz e Souza. i5oo Anonyme. 200 Anonyme. 200 Anonyme. 200 Anonymo. 3oo Antonio Alegria 200 Antonio d'Almeida Trinta. 1000 Antonio Augusto de Abreu c Siva Lapa. 5oo Antonio Augusto Proença. 200 Antonio Balbino Rego. 5oo Antonio Caldeira Cabrai. 5oo Antonio Campos Navarrb. 5oo Antonio Emygdio Faborda. 'Soc Antonio Ferreira Villar. 5oo Antonio Francisco Moraes Zamith. 5oo Antonio Herminio Telles. 5oo Antonio da Novoa. 3oo Antonio Nunes Junior. 3oo Antonio Paes Maio. 5oo Antonio de Paiva Gomes. 200 Antonio Patricio. 5oo Antonio Ribeiro Leite de Souza. 3oo Antonio dos Santos Alfonso. 200 Antonio Taveira de Carvalho. i5oo Antonio Teixeira Lopes Junior. 3oo Antonio Valle. 5oo Apolinario d'Azevedo. 5oo Analdo José Villela. 100 Analdo IVIendo. 5oo Arthur Aleixo Paes. 3qo Arlliur Lopes Branco. 5oo Arthur Teixeira. 5oo - 34 - MM. Arlluir Veiga de Karia. Augusto Bathala. Benjamin da Costa Nobre. Beniardino Gonçalves de Lima Villai-. Bai'tliulomea Kopke Lobo. Carlos de Andradc. Carlos U. Champaliiiiaud. Carlos Calheiros. Carlos Gomes Leal. Damias Doraingos Pereira da Silva. David da Rocha Aniorim. David dos Santos. lîlisiaro Monteiro. Esequiel Pereira de Campos. F. Borges. Fernando Pinto c Freitas. Fernando dos Sanlos. Francisco Ferreira da Cunha Junior. Francisco Gonçalves Gueiroz. Francisco Maria Soares Vilhena. Fancisco da Silva Castro Junior. p. Francisco Sotto Major. Gabriel Antonio Cavalleiro. Gomes Kibeiro. Guilherme A. Pereira da Cunha. Guillierme de Barros Nobre. llenrique de Mcndonça Moreira. Herininio Cezar Gouies. Hernany Gomes I-eal. Joâo Alvarez Leal. Joao Casirairo Barbosa. Joâo Maria Pereira Rebello. Joao de Pino e Cru/, Junior. Joâo Gueiroz. Joaquim da Asccnsao Corrèa. Joaquim Ferreira Pinto Basto. Joaquim Pio Corrèa de Brito. Jorge Alfredo de ÎMoraes. José Antonio Baplisla. José Antonio de Campos. José Bento da Silva. José Cardosa Menezes. José de Castro Cerqucira Vidal. José Gardete Martiiis. José Gomes. José Liuz Vieira de Castro. José da Maia Aguiar. José Marques d'Oliveira. rels 30O aoo 3oo 5oo 5oo 200 5 00 5oo 5oo 200 200 200 5oo 3oo 3oo 3 00 3oo 5oo 5oo 5oo 200 5oo 200 5oo 200 200 5oo 3 00 5oo 100 200 3oo 5oo 5oo 3oo 5 00 5oo 5oo 3 00 200 100 5oo 5oo 200 5oo 5oo 200 5oo - 35 - rcî MM. José d'Oliveira Lima. 5oo José Pereira Lobo. 200 José da Ponte e Souza. 200 José de Souza Guimaraes. 1000 José Veiga. 200 Leopoldino de Vasconcellos. 5oo Lino José dos Santos. 3oo Ludgero Augusto Soares Moreira. 5oo Luiz Antonio de Souza. 260 Luiz da Cruz Ferieira. 5oo Luiz Nunes da Silva. 200 Manoel d'Alineida Rino. 200 Manoel Annibal Monlerrozo. 5oo Manoel Corrèa Mergulhao. 5oo Manoel Fernandes de Souza Junior, 3oo Manoel Ferreira de Castro. 3oo Manoel Ferreira da Silva. 5oo Manoel da Rocha Amorim. 3oo Manoel da Silva Castro. 5oo Marcellino Dias d'Ameida. 200 Marcello de Castro. 5oo Martinho José Cerqueira. 5oo Oliveira Monteiro. SoG Pedro Dias Moreira. 3oo Ricardo d'Almeida. 200 Rufino Ferreira Cardoso. 200 Sebastiào Ce/.ar de Sa. 3oo Sebastiao da Silveira. 5oo Thomaz de Campos Azevedo. 5oo 3° Journal A Medecina moderna Albano Saraiva. 2 Arantes Pereira. 5 Jornal A Medecina Moderna. 9.7 4° Institut industriel de Porto Adolpho de Spusa Rais. ~ 1000 Agostinho da Silva Vieira. 25oo Antonio Joaquim de Moracs Caldas. aSoo Antonio de Sousa Magalhaes Lemos. 25oo B. Barbosa Leao. 5oo Francisco Julio Tavares de Magalhaes. 2000 J. Brandao. 5oo Joaquim Augusto de Mathos. 1000 Joaquim José Ferreira. aSoo Manoel Nepomuceno. 25oo M. Moraes. 5oo Moelbotta. 5oo M. Soa, 5oo 34,00 io5, - 36 - rels MM. Oliveira Junior. 5oo Paulo Marcelline Dias de Freitas. aSoo Rocha Peixoto. 5oo Torqiialo Pinlieiro. 5oo M. J. Alves de Moraes. 5oo Anoiiynio. 5oo fr 5" Institut agronomique, à Lisbonne 28,63 Cincinato da Costa (Prof.'). aooo L. A. Rebello da Siiva (Prof.). 2000 Élèves de M. Rebello da Silva. 25oo loiirnal médical de Lisbonne 10,00 ROUMANIE. Académie de Roumanie, à Bncai-csl 100,00 MiM. KreUiilescu, Membre de l'Académie 80,00 le D'" D. Bràndza, Membre de l'Académie 2,00 le D' V. Babes, Membre de l'Académie 20,00 V.-A. Urechia, Membre de l'Académie 2,00 Spiru Haret, Membre de l'Académie 10,00 St. Falcoianii, Membre de l'Académie 2,00 B.-P. Hasdeù, Membre de l'Académie 10,00 P. Poni, Membre de l'Académie 10,00 D. Stourdza, Membre de l'Académie {0,00 G. Stefanescu, Membre de l'Académie 5, 00 le D"' J. Félix, Membre de l'Académie 5, 00 F. Maivrescu, Membre de l'Académie 20,00 D.-C. Ollanescu, Membre de l'Académie 10,00 V. Jonescu, Membre de l'Académie 5, 00 Gr.-Gr. Focilescu, Membre de l'Académie 10,00 J.-C. Negruzzi, Membre de l'Académie 5, 00 N. Quinlescii, Membre de l'Académie 10,00 Negreano, Professeur à l'Université de Bucarest. . . 10,00 RUSSIE. Piltscliikoir, Professeur à l'Université d'Odessa 25, 00 Wouif, Professeur à l'Université, \arsovie 10,00 Sokolow, Professeur à l'Université, Moscou a5,oo Stolelow, Professeur à l'Université, Moscou 5o,oo Lcmslriim, Professeur à l'Université, Ilclsingfors 26,00 Pobedonostzeff, Correspondant de l'Institut, Saint-Péters- bourg 80 , 00 37 - SERBIE. Académie royale de Serbie. fr 1000,00 SUEDE ET NORVEGE. Agardh, Professeur émérile à l'Université de Lund.. .. . 20,00 Sven Lôven, Correspondant de l'Institut, à Stockholm. ... 10,00 Souscriptions recueillies par l'Académie des Sciences de Stockholm 2104 , 16 MM. A.-E. Nordenskiôld, Professer, Stockholm. W. Scbardt, Apotekare, Stockholm. F. Afzellus, 1) Sodeihamn. J.-A. Wingard » Siindsvalk A. Murrey, » Stockholm. A. Lehman, u 0 II. Tillander, n 0 G. Helmer, » " G. -A. Lundblad, » » E. Reuterskold, » » V. Breitholtz, n ■> A. Blomqvist, u » G. Lagercrantz, » u V. Edstrôm, » » V. Hruce, » » A. Thimgren, » n E. Lundgren, u u R. Lofstrom, « « H. Enell, O. Pettusson, » » L. Melén, » •) K. Sjoberg, » ■ A. Hallberg, » '> G. Sjosledt, u » A. Winberg, » » G. -F. Lundberg, » » A. Ostergren, » " S. Svenander, i » A. Skarstrom, « a A. Hafstrom, u » G. Schimmelpfennip G. Amilon, B. Rosen, Engelbrekt, E. Holmstrom, J.-A. Elfstrom, G.-O. Kron, K.-A. Welin, Apotekare, Slorkholm. kr 10 00 5 00 5 00 2 00 5 00 5 00 3 00 0 5o I 00 5 00 2, 00 2 00 '• 00 2 00 2 00 1 00 I 00 I 00 5 00 1 00 1 00 1 00 I 00 1 00 I 00 1 00 1 00 I 00 I 00 I 00 r 00 1 00 1 00 '/>. 00 ■> 00 I 00 I 00 1 ,00 - 38 — MM. A.-E. Renstrom, Apotekaie, Stockholm. A.-J. Scliillberg, » ^, K.-G. Lindblad, „ „ Numa Pclcrson, „ „ N.-W. Ahm, E. KuIIman, ,. „ A. Lejsander, ,< „ E. BoUinj;, H. von Schéele, .. » L.-H. Essen, « Ed. Bonesen, >. » E. Bloniner, ,. i, W. Wahlqvist, « „ R. Norselius, ,i „ G. Nygren, „ „ II. Gyldén, Professer, u D.-G. Lindliagen, Professor, » R. Akerman, Generaldircklor, » R. Cronstedt, <> ,. G. Skogman, Kommendorkaplen, .) G. Adelskold, Major, » K. Styd'e, Operdircktor, » G. Nordenslrom, Professor, « L.-G. Beijer, Generaldirektor, n L.-F. Wœrn, Président, J.-C. Bolinder, Fabriksidkare, <> C.-O. Froilius, Generaldirektor, » P.-G. Roscn, Professor, » G.-U. Svcnson, Operdireklor, » G.-R. Dahlander, Professor, ,> J.-A. Ahlsirand, Bibliotekarie, » V. Wibbrock, Professor, » J.-E. Cederblom, Professor, v C.-G. Styfl'e, Bibliotekarie, >i R. Almstrom, Fabriksidkare, )i B. Haselberg, Professor, » J.-V. Kullberg, Kaplen, i, J.-O. Balke, Larov. Adjiinkt, » T. Stenberk, Lakare. n N. Ekholin, Fil. Dir. P. Liljefors, n .. W. Palmer, Docent, Upsala. J. Svedberg, Ingénier, Billcsholm. R. Larssen, Fil. Der., Stockholm. P. KJason, Professor, » J.-O. Roscnberg, Professor, Stockholm. K. Hasseiblad, Teknolog, » C. Dahiqvist, » » kr 1 ,oo I ,oo I ,00 5 ,00 5 ,oo I ,oo I ,oo I ,00 I ,00 I ,00 I ,oo I ,00 I ,oo 3 ,oo 5 ,00 lO ,oo 10 ,00 lO ,oo lO ,00 lO ,oo 10 , oo lO ,oo lo ,oo 10 ,oo 10 00 lO oo lO oo lO oo 10 oo 10 oo 5 oo lO ,oo 5 oo lO oo 10 oo 10 00 1 oo 1 00 I oo I 00 ', oo ' oo 2 oo '. oo lO, 00 5, oo '. oo « oo - 39 - MM. O. Ilerdin, Teknolog, Slockolm. G. Wiberg, » H. Munktell, J. Benedictsson, ■ » II. Weslling, " » A. Slake, « " W. Schumacher, >• » F. Sjoblom, ■> » Ed. Ohlson, II. Sjogren, i6mcdlemniarafTcchiiologforeiiingen,Stockliolm. K.-J. Beskow, Teknolog, Slockholin. A. Ljungyren, E. Envall, » » S. Lundberg, » » E. Engstrand, » » B Carlson, » » G. Thalin, » » A. Sundberg, ■■ " J.-H. Wallin, N.-G. Mellin, » » A. Ramén, » » M. von Post, >> » L.-F. Nilson, Professor, Albano. Slockliohii. G. -G. Eggertz, Assistent, » E. Lindgien, Direktor, » " S. Rhodin, Inspektor, A.-E. Forncbohm, Lektor, Stockholm. N.-P. Hamberg, Professor, Christian Lovén, » A. Key, R. Figerstedt, » A. Almén, Generaldirektor, G. Miltag-Leffler, Professor, G.-J. Rossander, « Mor. Fraenckel, Grossor, Goteborg. Otto Pettersson, Professor, Stockholm. G. Kullgren, Fil. Kand., " .1. Guinchard, Assistent, » G.-E. Forsberg, » >< 8 élevés rid. Stockholm hogskolas kem.laboialorian. G. Retzius, Professor, Stockholm. Anna Hierta Retzius, Fru., ■> Emelie Retzius, Enkefru, « J. Ilolm, Ingénier, » E. Muller, Professor, » K.-O. Wetterqvist, Med. Stud., Stockholm. E. Landergren, » >> kr I ,oo I ,oo 1 ,0O I ,oo I ,00 1,00 I ,00 I ,oo 1 ,oo I ,00 iGjOO I ,oo 1 ,oo I ,oo I ,oo I ,oo 1 ,oo I ,(>() 1 ,oo I ,oo I ,oo I ,oo I ,oo 10, oo 2,00 2,00 2,00 I ,oo I0,00 5,00 4,oo 3,o. 5,oo 5,oo 5,oo 5o,oo 1 5 , oo 2,oo 2,00 2,00 4,oo io,oo 5,00 5,00 5,00 5,oo 2,00 ■2,00 MM. O F. C. M. J E. R F W G. E. C. J. O. G. C. N. A. J. F. G. S. G. W C. L. N. P. K. P. 0. J. A. R. A. C. A. K. N. F. G. E. G. O. C. A. S. M. - ko — -S. Andersson, Med. Kand. Stockholm. Rothslein, » » Janson, Med. Dr. » Slille, fabiikant, >> Lonnbfi-g, Med. Kand. » -O. Ihillgren, » u Luiulbcrg, » » Stcnbeck, Med. Dir., Stockholm. . Slridsberg, Med. Stud., Stockholm. Rystedt, ■■ « G. Nyslrom, u » A. Bjoiling, « » Fellander, » » W. Kinberg, " » Stallgrcn, » » Linilstrom, » <> W. Kliiigvall, » » Kaistcii, » » Arfvedson, » » Fahrous, >■ » F. Olivenbaum, » » Hybinclle, >> » Richnau, » » . Glcerup, » >> Lindahl, " » Reuter, ■• » Arnoldson, » >< Bergman, » » Lindeberg, » " F. Cleve, professer, Upsala. Widman, " >< A. Bladin, docent, Upsala. Langlet, amanuens, Upsala. Mauzclius, fil. lie, Upsala. Ekbiom, " " von Schccle, fil. kand., Upsala. Larsson, fil. stud., Upsala. Hagvall, " » E. Svcdelius, fil. kand., Upsala. Lundberg, fil. stud., Upsala. Lcufven, » >> L. Rinman, » » Bodman, ■• » Holmqvist, fil. lie, Upsala. W. Blomstrand, professor, Lund. Quennerstcdt, " » G. Agardh, » » Wcibull, fil. dr., Lund. kr 2,00 5,00 5,00 J ,00 ■2,00 2,00 2,00 5,00 ■2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 ■2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 ■2 , 00 5,00 5,00 2,00 2,00 2 , 00 2,00 2,00 2,00 I ,00 I ,00 I ,00 1 ,00 I ,00 I ,00 I ^00 16,00 10,00 10,00 3,00 - il - MM. S. Bern;gren, |)iofessor, Lund. A. N. Backlund, professer, Lund. K. A. Ilolmgren, professer, I.und. F. Engstrom, observator, Lund. J. R. Rydberg, docent, Lund. M. Blix, professer, Lund. C. J. Ask, professer, Lund. J. M. Lovcn, laborator, Lund. H. Londahl, docent, Lund. E. Ardell, fil. lie., Lund. A. Ronianus, fiL kand., Lund. K. W. Svenssen, fil. kand., Lund. F. Elander, » " J. Petren, » >■ K. Gemer, » " N. Coos, » » J. Wiborgh, professer, Stocklielm. C. G. Sarnstrem, lektor, Stockholm. N. Engstrom, fil. dr., Alnarp. P. E. Oberg, fil. dr., Filipslad. A. Sjostram, fil. kand., Filipstad. J. A. Norblad, fil. dr., Stockholm. O. Carlson, direktor, Stockholm. W. Becker, >> » A. Rising, apolekare, Stockholm. H. du RIetz, ingénier, Stockholm. A. G. Ekstrand, fil. dr., Stockholm. N. A. Alexanderson, ingénier, Stockholm. M. Ekenberg, fil. dr., Stockholm. F. A. E. Waller, apotekare, Stockholm. F. Gullberg, direktor, Stockholm. R. Friestedt, « » L. W. Strehienerf, ingénier, Stockholm. n. Almstrom, » » K. Almstrom. » » J. Landin, " » Rudolphs, " " W. Palmor, docent, Stockholm. J. V. Rosskewski, docent, Stockholm. H. Luggien, fil. dr., Stockholm. E. Brusevvitz, myntdirektor, Stockholm. A. Tamm, kentrolhlirektor, Stockholm. D. C. Kcillor, ingénier, Kopparbcrg. H. Thelandcr, ingénier, Stockholm. F. G. Stridsberg, ingénier, Stockholm. S. Cleephas, disponent, Jerlc. G. de Laval, ingénier, Stockholm. A. Wljkandcr, professer, Gotcborg. :i r oo i, 0(1 3, oo 5 oo 3 eo j 00 5 oo 5 oo 2 oo 1 oo I oo 1 oo I oo 1 oo I oo 1 oo 5 oo 3 0(1 3 oo 5 oo ■J. oo i 00 3 oo 3 ,oo 3 oo 3 eo 3 oo 3 oo 3 00 3 oo 3 ,oo 3 oo 5 oo 3 ,oo 3 eo 2 ,oo 2 ,oo r ,0(1 1 ,oo 1 (1(1 2 ,OIl 2 (Kl '> ,oo K) ,(H1 5 ,oo 5 ,oo eo ,oo 5 ,oo - 42 - MM. G. Ekman, ingénier, Goleborg. H.Hoillund, P. .\qvi«t, » H. Santesson, fil. dr., Stockholm. C. G. Nisbeth, ingénier, Stockholm. A. Larson, ingénier, Ilelsingborg. Sockerfabrihen, i Ilokopinge. )i i Landskronn . i Staffanstorp. i Ortofta. >i i Kjeflingc. >• i Jordberga. J. Carleson, grufingenior, Liilea. P. Hellstrom, fil. dr., Liilea. A. Frysen, bergmastare, Lulea. E. A. Dufva, bergmastare, Stockholm. F. F. Olsson, bergmastare, Nora. C. F. Danielsson, bergmastare, Filipstad. M. M. Floderus, larov. rektor, Upsala. G. Backlin, lektor, Upsala. G. Eriksson, adjunkt, Upsala. K. Asperén, » » K. E. Arnell, fil, dr., GeHe. II. W. Arnell, lektor, Gefle. A. Hultman, apotekare, Geflc. .1. F. niom, \ . Wickberg, » » K. L. Hagstrom, lektor, Linkoping. O. Ilolmstrom, amanuens, Linkoping. A. M. Malmstedt, adjunkt, Linkoping. Y. Nvberg, lektor. ^orrkoping. A. Rjilliamraar, adjunkt, Norrkoping. D. S. Hector, fil. dr., Norrkoping. E. Engholm, larov. rektor, Norrkoping. O. Gallander, v. lektor., Norrkoping. N. Svensson, lektor, Vestervik. R. Kajcrdt, larov. rektor, Vestervik. H. Solilberg, lektor, Slrengnas. X. Andersson, apotekare, Slrengnas. E. Kr., Strengnas. E. .\dlcr7,, lektor, Orebro. S. Forsting, lektor, Nvkoping. J. Rodhe, fil. dr., Eskilstuna. F. Billbcrgh, lektor, Vesteras. H. Larsson, larare, Vesteras. G. Ilaglund, lektor, Voxjo. B. Ilay, fabriksdisponcnt, Jonkoping. G. Save, larov. adjiiiikt. Jonkoping. Kr 10 ,00 9, 00 2 00 3 ,00 5 ,00 10 00 5 00 5 00 5 00 5 ,00 5 00 5 00 1 ,00 1 00 3 00 2 on 5 00 3 ,00 J ,00 1 00 I 00 1 00 I 00 I 00 1 00 1 00 1 00 1 00 1 00 I 00 3 00 2 00 I 00 1 ,00 I 00 10 ,00 3 00 ■X 75 I ,00 1 00 5 00 5 ,00 I 00 9. ,00 ■?. ,00 i 00 10 00 I 00 - 4.3 - kl- MM. R. Folf, direktor, Jonkoping. 1,00 C. Wennberg, direktor, Jonkoping. 1,00 G. W. Spanberg, bruksegare, Jonkoping. 1,00 C. E. B. Spanberg, lieutenant, Jonkoping. 1,00 C. von Feilitzen, direktor, Jonkoping. 1,00 O. L', 5,00 E.-F. Sandstedl, apotekare. ■ 2,00 A. Sodermark, ■■ •■ 2,00 M. Malmberg, lakare, • '1°" G. Engstrand, >. >iOC S. Nylén, " - ' ' >"« O. Sovensen, •> " ' ,00 A. Friberg, ingenior, ■■ ' jOO C.-O. von Porat, lektor » 1 ,'>o C.-G. Lindbom, lektor, Malmo. 4,"" A. Rosén, " " 4,00 J. Uelisten, larov. adjunkt, » 1,00 K. Vallin, lektor, Helsingborg. 1,00 A. Moller, .- ■. 1,00 P.-W. Strandmark, larov. adjunkt, Helsingborg. 1,00 1 ,00 V. Jung, " rektor, K.-F. Dusén, lektor, Kalmar. 5, 00 K.-B.-J. Forssell, lektor, Karlstadt. 2,00 P. Olsson, » Ostersund. . 2,00 II. Wikander, apotekare, >> ïjOo K.-A. Bergstrom, ■■ » • i^o V. Sjoberg, ■ . " ' '"° C.-E. Moberg, lakare, - 'joo E. Warodell, -> • 2,00 C.-N. Pahl, lektor, Umea. â,oo Silfverling, major, » ' 1°'' O. Pettersson, apotekare, Umea. ' jOo K.-R. Gollin, lektor, >- • .o» E. Adlerz, « Sundsvall. 1 ,<>o G.-F. Hallenberg, fil. dr., Wisby. 4,oo L. Kolmodin >■ » ' .o" A. Bjorkman, lektor, Stockholm. 2,00 II. Asklund, adjunkt, •. 2,00 A. Anderzon, » » ,». ,00 A.-N. Blidberg, .. - 2,00 G. Lindman, lektor, 2,00 A. Bexelius, larare, a, 00 J.-A. Skarman, » 2,00 Maria Lewin, lararinna, ■> -.'-,00 A. Skanberg, lektor, » 5, 00 II.-G. Soderbaum, lektor, Goteborg. 10,00 A.-V. Cronander, » Norrkoping. 10,00 A. Johansson, " ■ ' î"" - 44 - MM. li. Lalii), adjuiikl, \oii lvi)|iing C.-G. Sterncr, leklur Alalmo. A, R", Slianska ingeniorsklubbeii, >■ H. Ft'rnqvist, rektor, Orcbro. .1. NN'iilén, (lirektor, » .). Glirysandcr, apotekare, Orebro. A. Lundqvist, » P. Karlbcrj,', O. Forlhmeijer, M. Kaiisson, ' A. Laisson, O. Centervall, F. Chrysander, F. Haiiell, O. Ilollbom, lil. dr. X, Y, Z. G. Sollsclier, » Eskilstuna. E.-S.-Z., teckiiiker, » G. II.. E. S., G. H". G. .. K.-E. Jonsson, ingénier, Eskilsluiia. M. Brunskog, •■ A. N., tckniku, C. Thbg, >, II. Ilallsli'oni, fabriksidkaie, >■ K. S™, E.-J. Danielsson, >• » B. A.-W.-K. W. Abeiiius, lektor, Boras. J. Lan g, professer, Lund. J. Lindgrcn, apotekare, Lund. G. Garlson, ■> " B. Ewerlof, » ■■ W. Garlson, • » W. Svedenborg, » A. Bosencrantz, •• •< E. Franzén, >■ " X. Jonslson, ■• « G.-F. Bergh, J. Fescli, » Malmo. R. Lagorstedt, » » II. -S. Nedstrom, » » H. Ilansson, » » E. Njnian, >• » n.-S. .Vnderson, kr 1 ,00 ■2,00 1 ,00 v.5,o(i 7, DO 3,00 10,00 2,00 2,00 -i. , 00 1 ,00 i , 00 1 ,00 1 ,00 I ,00 2,00 3,00 3,00 1 ,00 1 ,00 1 ,00 ■A , 00 I ,00 I ,00 ■'. , 00 I ,00 I ,00 1 ,00 I , 00 I ,00 I ,00 ) J 00 j,oo j,oo I ,00 I ,00 1 ,00 I ,00 1 ,00 2,00 2,00 JL , 00 3,00 I ,00 1 ,00 1 ,00 I ,00 1,00 MM. C. C. C. A. H. J. K. A. C- V. G. J.- A. S. F. G. S. V. o. F. E. A. S.- H. G. O. F. W M. F. H. G. N. N. P. E. A. N. H. G. .1.- N. ■M, F. A. J. F. F. — 4-0 — Dahlin, apolekare, Malmo. -G. Kallberg, » <> Paulsson, ■ » Ericsson, » Nelson, » » Dahistrom, u » Kinnman, » » -R. Rosén, >. » -M. Prehn, » » Anderson, u " Westrom, " u •S. Hjelmstrom, « » -J . Nordin, » » Aspegrén, u >> -G. Borg, » J) -H. Lundstrom, bergmastare, Filipsudl. Arrhenius, professer, Stockholm. Bjerknes, » " Hammarsten, " Upsala. Holmgren, » » Clason, I) » -O. Lindfors, » » E. Henschen, >• » Ohrvall, Nordlund, » » -V. Peltersson, » » Westerdahl, apotekare » . Sundblad, » >■ Falk, professer, Brunnberg, lakare, ■> Akerstrom, veterinare, » -A. Ekholra, Arkitekt, " -G. Stenbeck, direktor, » -A. Johanson, rektor, Goleborg. Silfouskiold, lakare, » -V. Gedervall, lektor, » Hultberg, adjunkt, » Behring, larare, » Svensson, adjunkt, » -A. Mebius, lektor, » -A. Hallgren, adjunkt, « -N. , Rouvier, Minister, Stockholm. Schulthess, professer, » Klint, m. dr. Muller, >, ). MoUer, generalkonsul " -W. Gleerup, kapten, » kr 1 ,oo I ,oo I ,oo 5,oo i,oo ï,oo I ,00 i,oo I ,oo 1,00 l,0O 5,oo 5,00 I ,oo 5,oo 5,00 5,oo 5,oo 5,oo 5,oo 5,oo 5,00 5,00 5,oo 5,oo 5,oo 5,oo 5,oo 5,cio 5,00 I ,oo I ,oo I ,oo ijOO I ,oo I ,oo I ,00 I ,oo i,oo I ,oo I ,oo I ,oo IO,0O I ,oo I ,oo I ,oo I ,oo I ,oo - 46 - MM. A. Svensson, doktor, Stockholm. J. Lublin, » L. Stahre, professor, » Farmaceutiskx foreningcn, Stockholm. Angulin, farmac. stud. Andeluis, » » Andersson, CF., » » Andersson, V., • « Andrén, >< » Andsberg, » » Aspcgrcn, >> » Auliii, » » Baudou, Il II Bredenberg, u n Brunberg, » » Bergendorff, » Bergh, i> Bjurling, » » Carlson, » » Garlstrom, » ;i Cavallin, » » Coster, Il I) Engstrom, F., d « Engstrom, M., » » Ericson, " » Erikson, " » Fohiier, " » Fredriksson, » » Frojer, " » Giligren, " » Gullstrom, i> » Hackzell, » " Ilaltander, » " Hallenberg, » " Hedberg, ». » Hoffstedt, »' HolTsledt, » IIofnian-Bang, " " Hyltén, » » Hogdahl, Il " Janze, » " Johannsen, » » Johnson, " " Kolraodin, » « Logerstrom, » » Landgrén, » » Larson, » " Lindewald, » kr I ,oo I ,0O lO ,oo ■25 ,oo o ,5o 1 ,oo o ,5o 1 ,oo o ,50 o ,5o o ,50 o ,5o o ,5o o 5o o ,5o 1 ,oo 1 , oo 1 oo 1 oo o ,5o o ^,o I ,oo I ,oo o ,5o 1 ,00 o ,5o o 5o 0 ,5o 0 ,5o 0 5o 0 5o o ,5o o ,Jo 1 oo 1 oo o 5o o 5o o 5o o 5o o 5o o 5o '. oo I 00 I oo •: oo O ')0 0, 5c O _ 4,7 - MM. Lindham, farmac. stud., Stockholm. Lokrantz, » Lundelius, » Lundell, » Lundqvist, Lof, Monteiin, Mollerstrom, <> Nilson, » Nordqvist, " Nygren, Nygren, Nyman, S., ■• Nyman.F., Rosengren, >: Rydberg, Sandberg, Sandberg, » Sjostam, )i Stenberg, Stille, Strom, Svensson,' Thomson, Thurdin, •> • Wennerberg, » Westling, » Wickelgren, » Vikander, Vikmark, " Ahiander, » Ofveiberg, » Davidson, ■> Stenstrom, " kr o,5o o,5o o,5o o,5o o,5o o, 50 1 ,00 1 ,00 o,5o o,5o o, 5o o,5o 1 ,00 o,5o o,5o o,5o 1 ,00 1,00 o,5o o,5o o,5o o,5o 1 ,00 o,5o o,5o o,5o o,5o o,5o 1 ,00 o,5o o,5o o,5o o,5o o,5o SUISSE. MM. Bleuter, Commandant de corps d'armée, Président du Polj- technicum, à Zurich Gnehms, Professeur au Polytechnicum, à Zurich Lunge, Professeur au Polytechnicuni, à Zurich Weber, Professeur au Polyteciinicuni, à Zurich. Bamberger, Professeur au Polyt€chnicum, à Zurich Treadwell, Professeur au Polytechnicum, à Zurich Schulz, Professeur au Polylcchnicum, à Zurich Cramer, Professeur au Polylechnicum, à Zurich fr 20,00 20,00 20,00 I2,5o 10,00 10,00 10,00 — ^1.8 - fr MM. Rudis, Professeur au Polytcchnictim, :\ Zm-icli 10,00 Feest, Professeur au Poljteclinicum, à /.uricli 10,00 Pernel, Professeur au Poljtcclinicum, à Zuricli 0,00 Constans, Professeur au Poljtechnicum, à Zurich 5, 00 Lang, Professeur au Polytechnicum, à Zurich 5, 00 Gruberinann, Professeur au Polytechnicum, à Zurich. ... 5, 00 Sciiruter, Professeur au Polytechnicum, à Zurich 5, 00 Relier, » " 5, 00 Roth, )> » 5 ,00, les Préparateurs et Élèves du Laboratoire de Chimie appliqué du Polytechnicum ... 1 o 1 , 00 les Préparateurs et Elèvrs du Laboratoire de Chimie analy- tique du Poljtechnicum 4^,5o les Elèves du Technicum, à Winterthur 35, 00 Société de Chimie de Zurich 5o , 00 Société d'Histoire nalurrlle de Winthcrtiiur 3o,oo Un anonyme, Winthcrlluir 10,00 Ville de Thalweil . . 4o , 00 Weiss, Recteur de l'Université de Zurich 10,00 Gaule, Professeur à l'Université de Zurich 10,00 Kleiner, Prefesseur à l'Université de Zurich . . . 10,00 Abeljanz, Professeur à l'Université de Zurich 10,00 Werncr, Professeur à l'Université de Zurich 10,00 Scliali, Professeur à l'Université de Zurich 10,00 A. Meur, Professeur à l'Université de Zurich 5, 00 Dodel, Professeur à l'Université de Zurich 5, 00 Schinz, Professeur à l'Université de Zurich. ... 5, 00 Bischler, Professeur à l'Université de Zurich 5, 00 Rôhr, Professeur à l'Université de Zurich 5, 00 les Elèves du Laboratoire chimique de l'Université 20,00 Bodmer Beder, Professeur à l'Université de Zurich. . . 10,00 Aeschlimann, Professeur à l'Université de Zurich .5,00 G. Weber, Professeur au Technicum de ^\ intertluu' . . 5, 00 J. Weber, Professeur au Technicum de ^^ interthur. 5, 00 H. Walder, Professeur au Technicum de Winterthur . . JjOO E. Boschard, Professeur au Technicum de "Winterthur . . 5, 00 Krebs, Professeur au Technicum de ^^ intcriluir 5, 00 Kronaucr, Professeur au Technicum de Winterthur 5, 00 Culman, Professeur au Technicum de Winterthur 5, 00 Université de Genève i83,<)o 'lO fr MM. Riggenbach, Correspondant de l'Institut, à Ollen 99,55 le Général Frolow, à Genève 5,oo Le Coultre, à Neucliàtel 5,oo le D'^ Hirsch, à Neuchâlcl 20,00 le D' Billeter, à Neuchàtel 10,00 H. Rivier, à Ncnchâlel i o , 00 le D'' de Tribolet, ù Neuchâlel 5,où le D"' du Pas(|uicr, à Neuchàtel 10,00 E. Junod, à Neuchàtel 5, 00 Rufener, à Neuchàtel 5, 00 F. de Wyttenbach, à Neuchàtel 10,00 Le Grand-Roj, à Neuchàtel 5, 00 Justin Girard, à Neuchàtel 5, 00 G. Bellenot, à Neuchàtel 5, 00 F. Conne, à Neuchàtel 5 , 00 Strohl, à Neuchàtel 5", 00 Souscriptions transmises par M. Kronecker, de Berne, recueillies dans les laboratoires de Sciences naturelles et la Société des Sciences naturelles de l'Université de Berne 200,00 MM. Prof. D-^ J. H. Graf. Prof. D'' Ludwig Stein. Prof. D' Rocher. Norbert Diamant, cand. chem. Perle Feuermann, stiid. pliil. "> D' Peterhaus. Prof. D' H. Kronecker. Prof. D' A. Baltzer. H. R. Bayer, assistant. J. Weesler cand. chem. G. Koller, ingénieur. D' Jos. Fambor. D' Hans Frèy, gyninasiallcliior. D'- S. Schuval. Rothen internat. Tclcgraphendirector. H. Kessebring, secundarlehrer. D' F. W. Schmidt P. D. Prof. Th. Langhaus. D"- Moser P. D. Prof. D'' E. Drechscl. Prof. D' A. Guillebeau. Prof. D' Pflilger. D' Wander. Hch. Stern, apothekcr. lleinrich Lotmar, stud. rcr. nal. 7 - 50 MM. D' S. Sinjïer P. D. Prof. D' A. Firhirrh. Dir. praklikanlcn dos pharmaceulischcn Instituts. Prof. Jonquiêre. Prof. D^ L. Fischer. Prof. D^ Et. V. Kostanecki. Prof. D' Ed. Fischer. M. BERTHELOT. ARs KT i-iLs, quai des Graiids-AiiBiislin», 55. i 3 2044 093 254 100 Date Due :/ ^ r-.i^-'^, •► > v.>< -■'"4 ,v I-i^:-» ^r y ^tT . w\^t