2jOI.'^'
HARVARD UNIVERSITY.
LIBRARY
MÏÏSEUM or COMPAEATIVE ZOÔLOGY.
GIFT OF
ALEX. AGASSrZ.
5/i^ /fqÛ- K-J^-CCCLAy JJ^ IQ
n, H^
APR 22 1899 jonn
PREMIER SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR IfIRI. IiES SECRÉTAIRES PBRPÉTUEIiS
TOME CXXVIII.
NM4 (4 Avril 1899).
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Auguslins, 55.
1899
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET aZj MAI iByS.
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes Tendus a
48 pages ou 6 teuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article l*^ — Impressions des travaux de l'Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou parunAssociéétranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Les communications verbales ne sont mentionnées
dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction
écrite par leur auteur a été remise, séance tenante,
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Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
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Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
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les Correspondants de l'Académie comprennent au
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Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les
discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de
l'Académie; cependant, si '.es Membres qui y ont
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vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires,
dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les
remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant
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blique ne font pas partie des Comptes rendus.
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étrangers à l' Académie,
Les Mémoires lus ou présentés par des personnes
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca-
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sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires sont
tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le
Membre qui fait la présentation est toujours nommé;
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font
pour les articles ordinaires de la correspondance offi-
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à
l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le
jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps,
le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui-
vant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus n'ont pas de planches.
Le tirage à part des articles est aux frais des au-
teurs; il n'v a d'exception que pour les Rapports et
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative fait
un Rapport sur la situation des Comptes rendus après
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont. chargés de l'exécution du pré-
sent Règlement.
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par IHM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante.
V'
APR 82 1899
COMPTES RENDUS
DES SEANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU MARDI 4 AVRIL 1899,
PRÉSIDENCE DE M. VAN TIEGHEM.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
ASTRONOMIE. — Observation de la planète YA, [Coggia, 3i mars), faite à
l'Observatoire de Paris, à l' équatorial de la tour de l'Est (o^.SS d'ouver-
ture); par M. O. Callandreac.
Date
1899.
Avril
Etoile.
1 . . .
Temps sidéral
de
Étoile. Paris.
Il m s
a n. 2. 17,0
Planète. -
AiR.
Dl S
+ 2.39,39
- Étoile. Nombre
- de
aO. comparaisons.
+7.32,2 9:6
Positions de l'étoile de compai
aison.
Gr.
Asc. droite Réduction
moyenne au
pour 1899,0. jour.
Déclinaison Réduction
moyenne au
pour 1899,0. jour.
Autorités.
9
bus s
12.55.41 ,70 4- 3,o5
- 6.46.34:4
— •9.3
914 Weisse, XII'
C. R.,
1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N° 14.)
112
( 854 )
Position apparente de la planète EL.
Temps
Ascension
Date
moyen
droite
Log. fact.
Déclinaison
Log. fact
1899.
de Paris.
apparente.
parallaxe.
apparente.
parallaxe
Avril I...
h m s
10.22. 6
h m s
12.58.24,14
"r,279„
— 6.39.21 ,5
o,856
ASTRONOMIE. — Observations de la planète EL 1899, découverte par
M. Coggia, à Marseille, le 3i mars 1899 {Observateur : M. Coggia; instru-
ment equatorial de o™,26 d'ouverture). Note de M. Stêphan.
Dates. Temps moyen
1899. de Marseille.
Me..
m s
MarsSi.. 18.19.57 — i./l/4,i8
3i.. i4-39. 5 — 1.46,53
Avril I.. II. o.io — 2.24,67
Grandeur de la planète
Loc. fac. Loc. fac.
a9?. 31 apparente. (F apparente. parallaxe jR. parallaxe Vf .
.1/ h m s n , „
+0.28,2 12.59. 3,63 96.46 3,8 +T,o32 —0,828
+0. 5,7 12.59. 1,28 96.45.41,3 -1-7,387 — 0,821
— 6. 7,5 12.58.23, i5 96.39.28,1 — T,i6o — 0,826
= 11,5
Positions de l'étoile de comparaison comniime aux trois observations. — Gr. 9"^
Dates.
1899.
Mars 3i .
3).
Avril I .
Asc. droite
moyenne
1899,0.
h m S
13.0.44,74
Réduction
au jour.
Déclinaison
moyenne
1899,0.
Réduction
au jour.
Autorité.
-3,07 96.45.16,2
-3,07 »
-3, 08 »
-19,4 1006 Weisse, H XII.
-i9'4 »
-i9>4 »
GÉOMÉTRIE. — Sur la déformation des surfaces du second degré;
par M. G. Darboux (').
« Pour déterminer la quadrique (Q) nous .supposerons que la surface (c)
ait été rapportée à ses lignes de courbure. Si a et p désignent les paramètres
de ces lignes, on sait (n° 805) que l'on aura
1g,
-f- = — otano;co-3--
» Exprimons maintenant que la surface (e) est applicable sur (Q) c'est-
à-dire admet l'élément linéaire (3). Nous aurons les équations
(■9) ^<^'^=p. S (^7==?.
où q aura son expression donnée par la formule (i3) qui devient
(2oj y = - ïy---^-
» En différentiant la première des équations (19), on aura les deux sui-
vantes
Sdx dC dp rj àx dC dp
qui, jointes à celle d'où elles sont déduites, détermineront -j^, ^} -^' On
( 856 )
aura, par exemple,
ô.v ,, I ôC âp ^ I r)C f)/J
et, en portant ces expressions dans la seconde des équations (19), on
aura
(-) ^m*^.{t)=^-i = -'-'^-r^^-'''
sin^co \d^ J cos^w \ tfp
■o^
» Celle équation jointe aux deux (18) permettra de déterminer les deux
fonctions p et r,. Ces deux fonctions étant connues, on aura u etv; puis
x,y, z s'obtiendront par les formules telles que les suivantes
» On pourrait facilement montrer que p ou -/i doivent satisfaire à deux
équations linéaires aux dérivées partielles du second ordre, étudier plus
complètement le système des trois équations (18) et (22). Dans ce qui va
suivre, je m'attacherai spécialement au cas où Q est de révolution et j'étu-
dierai la seconde proposition que nous devons à M. Guicliard.
» Si, de chaque point d'une surface donnée comme centre, on décrit une
sphère de rayon variable, ce rayon étant déterminé par exemple en fonc-
tion des coordonnées curvilignes qui fixent sur la surface la position de
son centre, on sait que la sphère admet une enveloppe à deux nappes et
qu'elle touche cette enveloppe en deux points placés symétriquement par
rapport au plan tangent de la surface décrite par le cercle. M. Bellrami a
remarqué que, si cette surface se déforme en entraînant les différentes po-
sitions de la sphère, les points de contact de celles-ci avec leur enveloppe
demeurent invariables, quelle que soit la déformation. D'autres propriétés
relatives à ces enveloppes de sphères doivent être rappelées. Dans beau-
coup de recherches de Géométrie, il importe desavoir si les lignes de cour-
bure se correspondent sur les deux nappes de l'enveloppe. Pour qu'il
en soit ainsi, il faut nécessairement (n°* 473 à 480 J qu'il existe sur la sur-
face des centres un système conjugué tel que l'équation ponctuelle relative à
ce système conjugué admette comme solutions j)articulières, en même temps
que X, y, z-, les deux fonctions
H et x"- H- y- h z- — R-.
n
( 8'57 )
Alors, sur les deux nappes, les lignes de courbure correspondront aux
conrbes du système conjugué tracé sur la surface des centres.
1) D'après cela, si nous supposons que les deux nappes de l'enveloppe
soient l'une et l'autre des sphères, comme toutes les courbes de la sphère
sont lignes de courbure, on pourra dire que, sur la surface des centres (Q j,
l'équation ponctuelle relative à tout système conjugué admettra comme
solutions particulières
X, y, z, R et a:- -h y^ + ;- — R-.
C'est ce que l'on peut vérifier aisément, car le lieu des centres des sphères
tangentes à deux sphères fixes est une quadrique de révolution, le rayon R
étant une fonction linéaire de ce, y, z, ainsi que x'' -hy^ H- =■ - R^, d'après
la propriété même du foyer.
» Cela posé, supposons que (Q) se déforme en entraînant les sphères de
rayon R. La surface déformée (0) admet avec (Q) un système conjugué
commun, et, d'après un remarquable théorème de M. Rœnigs, l'équation
ponctuelle relative à ce système conjugué admettra comme solutions parti-
culières
X, y, z, X,, y,, s,, x^ -i- y + " — '^'i—.Y',
■ t •
M Comme, d'après la remarque précédente, elle doit admettre encore les
solutions R et a;- + y'^ -\- z- — R^, elle admettra donc la solution
x\ + y\^z\--'^-
qui est la différence de deux des solutions précédentes. Si nous retenons
uniquement les solutions particulières
X,, 7,, =,, R, a:;+ y;-h2;— R-,
nous serons conduits au théorème suivant :
» De chaque point d'une quadrique de révolution (Q) comme centre décri-
vons les sphères (S) qui sont tangentes à une sphère fixe ayant pour centre V un
des foyers et, par suite, à une autre sphère fixe ayant pour centre l'autre foyer.
Si la quadrique roule sur une surface applicable (0) en entraînant les
sphères (S), l'enveloppe de celle de ces sphères qui a son centre au
point de contact de (Q) et de (Q) est une surface sur les deux nappes de la-
quelle les lignes de courbure se correspondent toujours et correspondent au sys-
tème conjugué commun « (0) ei à (Q ).
» Cette propriété est, on peut le dire, caractéristique; elle ne convient
( 858 )
qu'aux déformées des quadriques de révolution; le raisonnement permet
de l'établir sans peine. En effet, le système conjugué commun à (Q) et à (©)
étant variable,
R et ûo- -h y- -[- z- — K-
devront être des solutions particulières de l'équation ponctuelle relative à
une infinité de systèmes conjugués; cela ne peut arriver que si R et
X- -h y' -i- z' — R' sont des fonctions linéaires à coefficients constants de x,
y, z; on est ainsi conduit à l'équation de la surface (Q) sous la forme
00- -h y- -h z- — (ax -\- by -i- cz -h d)- = a' x + h' y + c' z + d,
qui définit une quadrique de révolution.
» La réciproque que nous venons d'établir nous conduit maintenant à
la conséquence suivante :
» Revenons à la proposition primitive dans laquelle les quatre points déjà
définis a, a', a,, a', décrivent des surfaces à courbure moyenne constante
dont les lignes de courbure correspondent au système conjugué commun
à (0) et à (Q) et, par conséquent, se correspondent mutuellement.
Les deux droites aa' , a^a\ étant dans les plans isotropes qui se coupent
suivant AA' vont précisément se rencontrer au point M' où l'axe AA' de
la surface (Q) rencontre le plan tangent en M ; le point M', comme on sait,
décrit la surface (©') qui est complémentaire de (©) (n"' 748 et suiv.)
et qui est, elle aussi, applicable sur une surface de révolution. Or, si du
point M' comme centre avec M'a et M'a' comme rayons on décrit deux
sphères, ces deux sphères ont évidemment pour enveloppes, la première les
surfaces (a) et (a, ) auxquelles elle est tangente en a et a,, la seconde,
les surfaces (a') et (a,) auxquelles elle est tangente en a, et a,. Comme sur
ces surfaces les lignes de courbure se correspondent, nous pouvons énoncer
le théorème suivant :
» Si l'on déforme une quadrique de révolution (Q) de manière qu'elle
devienne une surface (0), la surface (0) aura pour complémentaire une sur-
face (0') qui, elle aussi, sera applicable sur une quadrique de révolution (Q').
I) Si l'on place cette quadrique (Q) de manière qu'elle soit tangente
en M' à (0') et qu'elle roule sur (©'), les rayons vecteurs qui vont à ses
foyers seront Ma, Ma, et, par suite, ces foyers seront les points a, a\ ou
a,, a', car on a
Ma — Ma', = Ma — Ma'=: a'a = AA',
et, d'un autre côté, aa\ étant la portion de génératrice comprise entre les
/
^
( 859 )
plans tangents aux sommets de (Q) est constamment égale au double de la
distance focale. Donc (Q') est identique à (Q).
)) On peut placer la quadrique Q' de part et d'autre du plan tangent
à (©') en M'. Dans l'une des positions a, a\ sont les foyers; dans l'autre,
les foyers sont a^, a! .
» En transportant ce théorème de (Q') à (Q), on a la seconde propo-
sition de M. Guichard :
» Si une quadrique de révolution (Q) est déformée de manière à se trans-
former en une surface (0). on peut faire rouler (Q) de deux manières diffé-
rentes sur (0), soit intérieurement, soit extérieurement. Soit M un point de (0).
Considérons les deux positions de Q tangentes en M à(Q). Pour l'une d'elles,
les foyers seront les points F, F' ; pour l'autre, ce seront les symétriques de F, F'
par rapport au plan tangent en M. Les quatre surfaces (F). (F'), (/), (/')
décrites par les points F, F', /, /' auront leur courbure moyenne constante et
égale à - > a étant la moitié de l'axe focal. Par suite les surfaces (c), (c') décrites
parles milieux c, c' des droites Ff, F' f auront leur courbure totale constante
et égale à — •
" a-
» Car il est évident, d'après ce qui précède, que Ff est la normale com-
mune en F et/' aux deux surfaces (F), (/'), de même que F'f est la nor-
male commune aux deux surfaces (F'), (f ).
)> Dans une autre Communication, je démontrerai ces propositions par
une voie géométrique toute différente et je montrerai que, en ce qui con-
cerne les surfaces à courbure constante, elles ne donnent pas de méthode
de transformation distincte de celles de MM. Blanchi et Bâcklund. »
MÉCANIQUE. — Calcul, dans une hypothèse simple, du déplacement latéral
que doit s'imprimer le cavalier, sur une bicyclette en marche, pour porter le
centre de gravité du système à une petite distance horizontale voulue de la
base de la bicyclette; par M. J. Boussinesq.
« I. Bornons-nous au cas où la bicyclette, de masse \j. et d'un rayon de
gyration donner autour de sa base a, décrit une trajectoire rectiligne, et où
son plan médian est initialement vertical, se confondant ainsi avec le plan,
alors fixe, à partir duquel sera comptée sa rotation ultérieure 9 autour
(le l'horizontale du sol parcourue par la base a. De plus, pour rendre le
problème facile, réduisons le cavalier, de masse \}.' , à son centre de gravité.
( 86o >
dont / désignera la distance à la même base a. Cette hypothèse ôte, il est
vrai, à la question une gninde partie de son intérêt pratique ; car elle exige-
rait évidemment, pour s'appliquer avec une approximation suffisante, un
cavalier à corps aussi ramassé et à membres aussi grêles, proportionnelle-
ment, que l'est l'araignée. Toutefois, elle nous a conduits (^Comptes rendus,
t. CXXVII, p. 843) à la vraie forme de l'équation du mouvement, où il
nous a suffi ensiùle de changer la valeur numérique de deux coefficients h,
b, que nous avons remplacés par h' , b'; et il y a lieu de penser qu'elle
donnera ici des résultais propres à indiquer, tout au moins, le sens des
phénomènes dans les circonstances les plus simples.
» N'étudions, en outre, que les manœuvres sans renversements de vitesse
où le rayon vecteur /, abaissé perpendiculairement du centre de gravité
du cavalier sur la base a, prendra sa petite inclinaison 9', par rapport à la
verticale, ou au plan vertical origine, en tournant toujours dans un
même sens, de manière à balayer des aires élémentaires ^jjL'r'-r/O' de
même signe, ne s'entredétruisant pas en majeure partie. Cela permettra,
sur/, les petites erreurs relatives qui deviendraient inadmissibles, ou faus-
seraient grandement le résultat définitif, dans le cas de rotations succes-
sives en sens contraires. Ainsi, la distancer du cavalier à la base de la bicy-
clette pourra être supposée invariable.
» TI. Appelons A le déplacement latéral angulaire que s'imprimera le
cavalier sur la selle, c'est-à-dire le petit angle 9' — 0 qu'il fera naître entre
son rayon vecteur r' et le plan médian de la bicyclette, angle mesurant (à
un facteur constant près) son déplacement relatif par rapport à son sup-
port, et dont il dispose à son gré entre certaines limites.
» D'une part, nous aurons
(1) O'^-O^A.
» D'autre part, le principe de conservation de la somme des aires dé-
crites ^[Ar'O, ^[aV*9' donnera
(2) [7.^=9 + |7/r'2e' = o.
» Il vient donc
0' 0 0' — 0
A
(X/-2 " — |x'/-'2 ~ ^/•»+ |Jl'/'2
O" ^r-'-^^'r'-^'
et, par suite.
•
(3) 0- ./"'■', „A, 0 -
^'r-
[x/''-Hix'r'^
n
I
( 86 1 )
» Dès lors, si p désigne la distance, à la base a, du centre de gravité
de la bicyclette, dislance plus petite que le rayon de gyration r, les petits
écarts survenus, pO, r'O', des deux masses ii., (i' au plan vertical mené sui-
vant la base a se trouvent déterminés; et celui, que j'appellerai S, du
centre de gravité général au même plan, est enfin
^^■' ''- [. + ix' - (,^ + ^')(^r'-H|x',■'^)^•
» III. Il semble convenable, dans la pratique, pour altérer le moins
possible l'expression des vrais rapports mécaniques des deux masses y., y.',
de réduire, au point de vue des inerties, la bicyclette à son centre de gra^
vite, comme on y a réduit le cavalier. Alors il vient
(5) r = f, r=-pr' = — p(/-'-p);
et le facteur r^ — p/-', dans (4), est négatif, vu que la différence r' — p
exprime l'élévation, toujours positive et très notable, du centre de gravité
du cavalier au-dessus du centre de gravité de la bicyclette. Donc A, S ont
signes contraires. En d'autres termes, le cavalier, pour incliner le centre de
gravité général du système vers la droite, doit porter son buste à gauche, et
vice versa .
» Ce résultat subsiste sans qu'on ait besoin de réduire /• à p. En effet, si
l'on appelle p -+- Ap la distance, à la base a, d'un élément quelconque d]j.
de la masse [j. de la bicyclette, le moment d'inertie \xr^ de celle-ci sera
/(p -f- Ap)- d[j., c'est-à-dire
lJ.f- + 2p/(Ap) dy. -A- f(A?Y d^ = ,j.f+ /(A?y- d^j..
Or p est approximativement la moitié de la hauteur de la selle; d'où il suit
que Ap n'excède qu'à de rares endroits (si même il y en a de tels) p en
valeur absolue, et que le terme /(Ap)- û?[y. n'atteint pas, à beaucoup près,
la valeur [j.f. Donc [j.r- est bien moindre que ^^.f, et l'on a
(6) /■'<2p% r~pr'
moment où il se divise, offre un nombre de chromosomes supérieur à
celui qu'il devrait avoir si les noyaux dont il dérive n'avaient eu tous les
trois que le nombre réduit caractéristique des éléments sexuels. La pre-
mière copulation représente donc, seule, une fécondation vraie; la
seconde, une sorte de pseudo-fécondation (').
» Ce double phénomène a pour agents déterminants les deux cellules
mâles équivalentes du tube pollinique, dont les noyaux, dès leur entrée
dans le sac embryonnaire, revèteiït des caractères morphologiques tout
particuliers et se comportent d'une façon telle que je crois pouvoir les assi-
miler aux anthérozoïdes, dans lesquels le noyau forme, comme l'on sait,
la masse principale et essentielle du corps. »
CORRESPONDANCE.
M. J. Chaffanjon adresse de Vladivostok ses remercîments à l'Aca-
démie, pour le prix Tchihatchef qui lui a été décerné.
ASTRONOMIE. — Observations de la comète Swift (1899 a), faites à l' observa-
toire d'Alger, à l' équatorial coudé de o'",3 1 8 ; par MM. Trépied, Rambaud
et F. Sy, présentées par M. Lœwy.
Comète. — Etoile. Nombre
Dates. _- ^ -^mm~ de
1899. Étoiles. Ajv. A(E). compar. Observ .
Mars 5 a —0.37,46 -i3. 3,i 8:8 T
5 a — 0.40,9.5 -i3.56,7 8: 6 R
•5 a 0.43,27 i4.2i,i 6: 6 S
17 b 0.40,25 — 9. 5,3 S: 8 S
17 b 0.39,12 — 8.33,7 io:io R
18 c -r 1.35,89 — 5.i5,3 xiwi S
18 c -h 1.34,45 —4.45,3 12:12 R
19 d — I. 0,84 — 15.29,2 12:12 S
19 d — I. 2,24 — 15. 7,8 12:12 R
C) A une époque où Ton ne soupçonnait guère l'existence des phénomènes dont il
vient d'être question et où la notion de la réduction chromatique n'intervenait pas
encore dans la définition de la sexualité, M. Le Monnier avait proposé l'interprétation
suivante pour le phénomène de la fusion des noyaux polaires : « L'albumen est une
plante accessoire, indépendante de la plante-mère et associée à l'embryon pour en
faciliter le développement. » {Journal de Botanique; 1887.)
( 872 )
Positions apparentes de la comète.
Dates.
1899.
Mars 5
.5
5
'7
'7
'9
'9
Temps
moyen
d'Alger.
h m 8
7.31.I9
7.45.45
7.52.58
7.51 .54
8. 3,3i
7- 4-54
7. 16.25
7.19.50
T.3o. 12
Ascension
droite
apparente,
h m s
3.44. 9,17
3.44. 5,68
3.44. 3,36
2.02.43,01
2.52.41,88
2.49.31,43
2.49-29,99
2.46. 17,22
2.46.15,82
Log. facl.
paralluNe.
7,644
1 ,66i
1,668
7,667
7,673
7,635
7,645
T,648
7,656
Déclinaison
apparente.
—26. 7.31,2
-26. 6.37,6
-26. 6.l3,2
- 10.55.57,2
-10.55. 25,6
- 9.56.39,8
~ 9-56. 9,8
- 8.56.23,3
-8.56. I ,9
Positions des étoiles de comparaison.
Ascension droite Réduction
moyenne au
Étoiles. 1899,0. jour.
Il 11) s s
a 3.44.45,68 4-0,95
b 2.52. 2,02 +0,74
c 2.47.54,82 -1-0,72
d 2.47.17,33 4-0,73
Déclinaison
moN'enne
1899,0.
-26.20.26,4
~io.46.5o,4
- g.ai .23,5
- 8.40.53,4
Réduction
au
jour.
— 7^9
" .,5
— 1,0
" o>7
Log.fact.
parallaxe.
0,809
0,798
0,792
0,743
0,737
0,758
0,754
0,749
Autorité?
Cordoba, C.G, n" 4234
Weisse (I), n" 875
( |(Paris, 3528 -t- Schjellrup, 8o5
I -i-Radcliffe,, 684)
( I (Weisse (I), 11° 777 -h 2 Paris, 35 19
I 4- 2 Radcliffca, 681)
ASTRONOMIE. — Observations de la comète Swift (1899 a) faites à l'observa-
toire de Toulouse, à Vèqualorial Brunner de o^.a^ d'ouverture; par
M. F. RossARD, présentées par M. Lœvvy.
Étoiles Comète. — Étoile. Nombre
Dates. de -^ — «^ ' de
1899. comparaison.- a. CD- comparaisons.
o m 3 , ,
Mars i5 a 585 BD — 13 — 0.50,29 +0.41,7 6: 8
16 i)576BD— i2 -;- 0.39,53 - 8.20,7 ^^'^
18 C569BD-10 -h 1.34,04 —4.37,8 i5:i6
Positions des étoiles de comparaison,
Asc. droite Réduction Déclinaison Réduction
Dates. moyenne au moyenne au
1899. • 1899,0. jour. 1899,0. jour. Autorités.
b m s s o . , ,
Mars 1.5. a 3. 0.29,63 4-0,77 — 13. 7. 3,9 — 2,4 Weisse, io38
16. b 2.55.28,27 4-0,75 — ii.5i.2i,8 — 1,9 Weisse, 942
0 r Kf o o r ( ï (Paris 3528 -h Armaeh 36q
.8. c 2.47.54,8a 4-0,73 --9-51.22,2 -■.<:') *VGou]d3o64^-Radcliffe3 684)
( «7-> )
Positions apparentes de la comète.
Temps
Ascension
Dates.
moyen
droite
Log. facl.
Déclinaison
Log. fact.
1899.
de Toulouse.
apparente.
Il m s
parallaxe.
apparente.
parallaxe.
ars i5. .
. 8.15.16
2.59.40, 1 [
T , 6'i I
— l3. 6.24,6
0,8o3
i6..
. 7.36. ■?.
2.56. 8,55
T , 595
— 11.59.44,4
0,728
i8..
■ 7-'7-34
2.49.29,59
7,090
— 9.56. 1,0
o,8i3
« L'observalion du 16, publiée au n" 12 des Comptes rendus, était inexacte, par
suite d'une erreur dans l'identification de l'éloile de comparaison. »
ANALYSE ALGÉBRIQUE. — Sur plusieurs groupes linéaires isomorphes
au groupe simple d'ordre 25920. Note de M. L.-E. Dickson.
« Les recherches de M. Jordan nous ont appris ( ' ) que l'équation
pour la détermination des vingt-sept droites situées sur une surface géné-
rale du troisième degré et l'équation de la trisection des périodes, dans les
fonctions hyperelliptiques à quatre périodes, ont le même groupe G
d'ordre 5 1840. Ce groupe est isomorphe au groupe abélien en quatre
indices module 3 et ses facteurs de composition sont 2 et 25920. Soit H le
groupe simple d'ordre 25920 ainsi obtenu.
» Je veux présenter quelques résultats sur des groupes linéaires qui sont
isomorphes sans mériédrie au groupe H. Les groupes isomorphes sont :
1) 1° Le groupe simple d'ordre 25920 contenu dans le second groupe
hypoabéiien en six indices ;
» 2° Le groupe simple O contenu dans le groupe orthogonal en cinq
indices E,, . . ., ^5 module 3 et qui résulte par l'extension du groupe alterné
entre cinq lettres par la substitution W de période trois (■) :
» "i" Le groupe hyperabélien d'ordre 25920 qui contient toutes les
(') Le même problème a été étudié par M. Burkhardt {Malhemalische Annalen,
t. XLI), qui a fait usage des travaux de M. Maschke et de M. Witting : Sur un groupe
de collinéations isomorphe au G.
(-) Dickson, Systems of simple groups derived from the orthogonal group {Bul-
letin of the American Mathematical Society, May 1898; Proceedings of the Cali-
fornia Acadeniy of Sciences, 3" série, vol. I, n°^ 4-5).
( «74 .)
substitutions du déterminant i dont les quatre indices 'i,, l^, l^, i., et les
coefficients sont des entiers complexes de Galois formés avec une racine
imasinaire d'une congruence de degré 2 irréductible, mod. 2, et qui
laissent invariable la fonction
» Les preuves de ces isomorphismes et de plusieurs propriétés du
groupe H se trouvent dans un Mémoire présenté récemment à la Société
mathématique de Londres. Je veux indiquer une preuve nouvelle de l'iso-
morphisme du groupe O au groupe H contenu dans le groupe de l'équa-
tion pour les vingt-sept droites sur une surface du troisième degré. Consi-
dérez le sous-groupe orthogonal A, d'ordre 960, qui est donné par
l'extension du groupe alterné entre cinq lettres E ,,..., E, par la substitu-
tion
» Il est facile de démontrer que toutes les substitutions du groupe O
sont données dans le Tableau qui suit :
R, =[A]W' (/ = 0,1,2),
^,i, = [h}y^\i,l,){l^i,)w (* = i,2;^ = o, 1,2; i = i, 2,3,4;.
» Les générateurs (^, l,){l/ç,), {1,1,1.^), {lJc,,_)Çc,Jq^)yV du groupe O
permutent les vingt-sept lignes R de notre Tableau de la manière sui-
vante :
(l2)(^3''l) = (Rn 0^1 20X^-21 0^-220) (R( 30 R-|',o)(R23oR2.',o)(R) 3 1R231)
X(R,4,R24,)(R,,2R222)(R212R|22)(Rf32R|/.2)(R232R212).
(l 42) =(R^,oR,2oR-f4o)(Rî)2R2S22 1^2142) (Ri2lR2S3)Riil) {s — i , 2),
(l2)(45)=(R,R,,„)(R,R,,o)(RH0R,20)(R2.oR22o)(R2nR242)
X (R22|Rl32)(R23lR2 12)(R|3|R2 1l)(R(i|Rl22)(Ru2R222)»
W = (R„R,R2)(R,,„R,;,R,^,) (5^.1,2; 2=1,2, 3, 4).
» Pour faire l'identification du groupe O avec le groupe H de Jordan
{Traité des substitutions, n° 442), il suffit de poser, au lieu des vingt-sept
lettres a, b, c, d, . . ., u', respectivement les symboles suivants :
R.io,
R232'
Ro,
R.,
R„
R.30,
R23O'
R| io>
R,,„,
R|20'
R20I,,
R2t0'
Rn..
R,n.
R23M
^13 1'
R| .1.
R^,,,
R.2.,
R22..
Rl32»
R212'
Rh2.
R|22»
R222'
R|'.2'
Rjij.
( «7-5 )
» Les substitutions A, B, C, D,'E de Jordan sont données par les for-
mules
Ees(i42), CE = (i2)(3/,), BE = (i2)(45),
D = W-'EW, A=r(WE)WBW-'(WE)~'.
» Les quarante-cinq triangles abc. ....Ips' de Jordan (n° 1il\ sont
donnés par les formules simples :
(3) RoRfRî- RiioR.nR.ii (5 = 1,2),
(12) R,R,2,R,2,< (5 = 0,1,2: 2 = 1,2,3,4),
J^ 12( ^ ) U+ 1 ■^22(+2
, ^22(-'^2U !-l '"•12(+2
(12)
(icS)
1-2^2,3,4 1
L i ;5s o, 1 , 2 ( mod 3)J
RiSfRjar I Riu^2 r*— 1,2 1
I l^Eio, I, 2 (mod3)J
CALORIMÉTRIE. — Méthode rapide pour la détermination de la chaleur
spécifique des liquides. Note de M. D. Negueaxo, présentée par M. Lipp-
mann.
« Le principe de la méthode consiste dans la comparaison des temps
nécessaires pour élever du même nombre de degrés des volumes égaux
d'eau et d'un liquide quelconque, quand ils sont chauffés par le passage
du même courant électrique.
M Voici la manière d'opérer : on intercale dans le circuit d'un accumu-
lateur une spirale métallique et une résistance auxiliaire qui peut être
augmentée ou diminuée à volonté. La spirale est introduite dans une
éprouvelte en verre, où l'on met successivement l'eau et le liquide dont
on cherche la chaleur spécifique, jusqu'au même niveau. On place un
thermomètre sensible dans le liquide au milieu de la spirale.
» Supposons que l'on ait introduit un liquide dans l'éprouvette et que
le courant traverse le circuit. On note les temps, évalués en secondes,
quand les températures s'élèvent de degré en degré. L'expérience montre
qu'à partir d'un moment déterminé, et pendant une certaine durée, les
temps nécessaires pour que les températures s'élèvent du même nombre
de degrés sont sensiblement égaux. Dans ce cas les quantités de chaleur
cédées par le courant à l'éprouvette en verre et au thermomètre sont
presque nulles.
( «7« )
» Soient, d'une manière générale, q la quantité de chaleur cédée par le
courant au liquide; r la résistance du fd en ohms; i l'intensité en ampères;
t le temps en secondes; J l'équivalent mécanique de la chaleur; on a
' -2,
» Si le poids du liquide est p grammes, sa chaleur spécifique inconnue x,
et 0 l'élévation de température, on a
(i) q=-^riU=pœ(i.
» Un opérera d'une façon analogue avec de l'eau. On introduira de
l'eau dans l'éprouvette jusqu'au même niveau et l'on observera les
temps i', pendant lesquels les températures s'élèvent du même nombre
de degrés 0'. On aura
(2) r/^'jriH'^p'O',
p' étant le poids de l'eau.
n De la comparaison de (i) et (2), l'on a
t _ pjcH
t' ~ y¥'
d'où l'on déduit la chaleur spécifique œ du liquide.
)) Exemple. — Le même courant d'un accumulateur traverse une spirale métallique
introduite successivement dans l'eau et l'essence de térébenthine. Les poids /j' et />
sont : 286'' et 246% 08. Les temps t et l' sont : iS' et /^o^ pour 0 = 6':=: 1».
» On trouve pour la chaleur spécifique de l'essence de térébenthine o, 43, même
résultat que celui obtenu par la méthode des mélanges. »
PHYSIQUE. - Sur l'emploi des franges de diffracùoii à la lecture des dc-
vialions galvanomèlriqiies . Note de M. Pierre Weiss, présentée par
M. J. VioUe.
.( On j)eut, en principe, augmenter indéfiniment la sensibilité d'un gal-
vanomètre en le construisant à une échelle de plus en plus petite, ou en-
core en se servant d'im appareil de plus en plus grossissant pour la mesure
des angles. On peut, par exemple, faire tomber l'image du fil sur un ocu-
laire micrométrique remplaçant l'échelle transparente habituelle. Mais,
( «77 ,)
de toute façon, on est bientôt arrêté par le défaut de pouvoir séparateur
du miroir. Un miroir de i""" de diamètre doit, d'après la règle de Foucault,
permettre de séparer deux positions distantes de 12 secondes. Pratique-
ment, un miroir de cette dimension permet d'apprécier avec certitude un
angle de 5 secondes environ, et comme l'angle décrit par le rayon lumi-
neux est égal au double de la déviation, c'est environ 2,5 secondes qui
représentent le plus petit angle observable.
» On peut reculer notablement cette limite en pointant les franges de
diffraction produites par le miroir; voici le dispositif dont je me suis servi :
» L'équipage porte un miroir rectangulaire de 10"" de large et de 4"™ de haut,
dont le grand côté est perpendiculaire à l'axe de rotation et, par conséquent, hori-
zontal. Le milieu de ce miroir est recouvert de vernis noir, de façon à laisser à ses
deuv extrémités deux petites facettes réfléchissantes de 4™™ sur 3™™. Ce miroir est
concave avec un rayon de 4™. H est éclairé par une ligne lumineuse verticale formée
par le filament d'une lampe à incandescence placée à une distance égale au rayon, ou
mieux par son image réduite de moitié, et par conséquent plus fine, donnée par une
lentille divergente.
» Les rayons réiléchis par les deux plages du miroir produisent, dans le plan focal
conjugué de la ligne lumineuse, c'est-à-dire à 4"" du miroir, le phénomène bien connu
de la diflTraction à l'infini dans le cas de deux ouvertures. On voit dans ce plan une
sorte d'image élargie du filament, sillonnée dans toute sa longueur de deux franges
noires très nettes. En prenant l'une d'elles comme repère des déviations, on apprécie
aisément, dans un oculaire micrométrique, un déplacement de o™™,025 à une distance
de 4"" du miroir. Ce déplacement est quatre fois plus petit que celui que donne la mé-
thode habituelle avec la même largeur de miroir et il permet de lire les angles à
moins d'une seconde près. »
ÉLECTRICITÉ. — Sur l'interrupteur électroly tique Wehnelt.
Note de M. A. Blondel, présentée par M. Cornu.
« Le fonctionnement du curieux interrupteur Wehnelt, récemment pré-
.senté à l'Académie par M. d'Arsonval, n'a pas encore été complètement
expliqué. Il est bien établi par l'expérience que la condition essentielle de
la marche oscillante, c'est que le circuit soit inductif ('). Sans self-induction,
l'interrupteur s'arrête aussitôt, l'anode rougit et un très faible courant
passe d'une façon continue. La self-induction de la bobine ou d'une bo-
^') Cette nécessité a déjà été indiquée par MM. Fleming, l'eilal {Comptes rendus,
■20 mars 1899), etc.
G. K., 1899, I" Semestre. (T. CX.\VIII, iN° 14 ) I l^
( 87B )
bine de self suffit à produire le phénomène, et la fréquence de celui-ci
peut être variée de i à plusieurs milliers par seconde en dosant l'induc-
tance.
» On est donc porté à supposer, avec de nombreux auteurs qui ont
déjà fait connaître leur avis, qu'il s'agit d'ua effet de résonance entre la
self-induction et la capacité du condensateur formé par l'anode polarisée.
Cette capacité peut atteindre i à 2 microfarads par exemple, avec un fil
de platine de 10°"^ de long et o""", 5 de diamètre.
» Mais cette interprétation, basée sur l'hypothèse de variations sinu-
soïdales pour les courants alternatifs, n'expliquerait pas comment l'aug-
mentation de la force électromotrice, agissant sur un circuit de compo-
sition invariable, peut accroître la fréquence. Elle ne semble pas non
plus confirmée par l'étude directe de la courbe de courant.
)' Par exemple, le tracé ci-dessous, relevé, d'après des courbes de courant
et de force électromotrice, inscrites au moyen de mon oscillographe
à 5ooo périodes, par MM. Duris, Farmer et TchernosvitoO, sous ma direc-
tion, n'indique qu'une seule oscillation. L'expérience était faite à /jo pé-
riodes, avec une self-induction de j^ à f^ de henry, en série avec l'inter-
rupteur, muni d'un fil semblable à celui dont je viens de parler; la tension
de la batterie était de 33 volts, le courant de 5 à 6 ampères; la tension
aux bornes de la cuve s'élevait à 75 volts.
» La figure montre que le courant s'établit comme dans tous les circuits
inductifs, l'électrolyse va en tLugmentant jusqu'à la production de l'enve-
c!
b
rf
4
Volts
Volts
'
c
r
^
»
X' — ^
loppe gazeuse autour de l'anode, puis, aussitôt qu'elle est complète, il y
a interruption brusque de courant, en même temps qu'une énorme éléva-
tion de voltage projetant le spot hors du champ, puis le courant et la ten-
sion reprennent tous deux leurs valeurs initiales et tout recommence. La
précaution que nous avons prise de donner au ciicuit une période propre
j)lus lente que celle de l'oscillographe permet de croire que ces indications
sont dignes de foi.
( 879
11 Dans ces conditions, le phénomène fl'interruption ne donne donc lif^u
qu'à une seule impulsion apériodique. L'énergie ;^LP accumulée dans la
self-inductance, et qui se trouve libérée par l'interruption du courant, pro-
duit la charge à haut potentiel du condensateur formé par l'anode polarisée
dans l'électrolyte. Ce condensateur se détruit en se déchargeant par un
arc qui jaillit entre le platine et l'électrolyte et chasse l'oxygène dissocié.
L'anode est donc instantanément débarrassée et remise en contact avec le
liquide qui condense la vapeur, s'il en reste, ce qui permet au courant de
recommencer à passer aussitôt.
» Ce fonctionnement peut être comparé par approximation à celui d'un
bélier hydraulique ou d'un pulsomètre.
1) Cette explication fait comprendre la nécessité d'une certaine propor-
tion entre la self-induction et les dimensions de l'anode, sans qu'il soit né-
cessaire d'assimiler le phénomène à une vraie résonance. On comprend
aussi pourquoi l'emploi d'un haut voltage qui accroît la rapidité de l'élec-
trolvse peut accroître la fréquence. Enfin la forme de la courbe des volts
suffit à expliquer la très grande augmentation de la tension moyenne aux
bornes de la cuve signalée par MM. Wehnelt et Pellat.
)> L'oscillographe employé ne se prêtait pas à l'examen du fonctionne-
ment aux fréquences élevées, mais il est permis de croire que le phéno-
mène conserve le même caractère quelle qu'en soit la fréquence. L'expli-
cation que je viens de proposer peut donc être générale. »
RAYONNEMENT ÉLECTRIQUE. — Sur 1.' absorption des ondes hertziennes par
les corps non métalliques. INote de MM. Edouard Branly et Gustavf
Le BoiV.
« Dans une précédente Communication (' ), nous avons fait voir qu'une
enceinte métallique hermétiquement fermée offre un obstacle absolu an
passage des ondes hertziennes, alors même que ses parois n'ont que
quelques centièmes de millimètre d'épaisseur. L'emploi d'une enceinte
rigoureu'^ement close mettait à l'abri des erreurs qui avaient été commises
dans toutes les recherches antérieures, ces recherches ayant été faites soit
avec de simples écrans, soit avec des boîtes incomplètement fermées.
(') Comptes rendus, /(juillet 1898.
( 88o )
Comme nous l'avons montré, la fente la plus fine pratiquée dans une paroi
de l'enceinte livre un facile passage aux ondes électriques, si elle est suffi-
samment longue. Il est évident, d'après cela, que les précautions aux-
quelles ont recours les photographes pour préserver leurs plaques de la
lumière seraient tout à fait insuffisantes à l'égard du rayonnement élec-
trique.
» Il était naturel d'étendre les mêmes procédés de recherches à la trans-
mission à travers les corps non métalliques. Hertz avait constaté la grande
transparence du bois, du verre, de l'ébonite, et c'était avec un gros prisme
d'asphalte qu'il avait étudié la réfraction électrique. Récemment, les expé-
riences de télégraphie hertzienne avaient contribué à faire admettre comme
transparentes les collines qui pouvaient n'être que contournées, comme
transparents aussi les murs, bien que leurs portes et leurs fenêtres fussent
suffisantes pour le libre passage des ondes.
» Notre opinion n'étant pas fixée, nous avons réalisé plusieurs essais
avec des blocs de ciment, avec une pierre de carrière, avec une caisse de
sable. Au centre des différents blocs se trouvait ménagée une cavité à peu
près cubique de lo^*^ environ de capacité. Pour cinq des faces de ce réduit,
les parois étaient épaisses et également épaisses; la sixième face, ayant la
forme d'un carré de 20'^'" de côté, était fermée par une porte métallique
soigneusement ajustée et fixée à l'aide de vis et d'écrous. Cette porte
livrait passage au circuit révélateur d'ondes, composé d'une pile, d'un tube
à limaille et d'une sonnerie, le tout occupant la cavité du réduit. Le même
tube a servi dans toutes les expériences; il était très sensible et contenait
de la fine limaille d'un alliage d'or et de cuivre. Un radiateur de Righi, à
étincelle jaillissant dans l'huile, et actionné par une bobine d'induction
de 15*=™ d'étincelle, était disposé en face du milieu de la paroi épaisse de
la cavité centrale, à l'opposé de la porte métallique. A l'air libre, le radia-
teur de Righi rendait conducteur le tube à limaille à une distance supé-
rieure à 40"» distance maxima dont nous disposions. On éloignait pro-
gressivement le radiateur du bloc jusqu'à ce que le silence de la sonnerie
indiquât que les ondes électriques n'agissaient plus ('). Vers la limite,
une seule étincelle ne suffisait plus pour faire fonctionner la sonnerie, il
fallait l'accumulation des effets de trois ou quatre, et un peu plus loin
(') Comme pour la lumière, le rayonnement incident varie en raison inverse du
carré de la distance.
( «8i )
l'aition cessait. Aux dislances auxquelles le radiateur ne traversait plus le
mur, il suffisait de desserrer les écrous de la porte en métal pour que le
tube fût influencé de nouveau.
» Voici les résultats des expériences :
1) I. Blocs de ciment. — Deux de ces blocs, bien compacts, furent établis avec de
petits fragments de pierre meulière noyés dans du ciment de Portland, sans addition
de sable. Pour l'un, les parois du réduit intérieur avaient lo"^" d'épaisseur et pour
l'autre 3o™'.
» 1° Bloc à parois de lo""™. — Douze heures après sa construction, le bloc étant
encore humide, le radiateur de Riglii cessait d'agir à 7™. Après plusieurs jours, le
bloc étant bien sec, il fallut reculer le radiateur à 12™ pour que l'action n'ait plus
lieu.
» 2° Bloc à parois de 3o'^™. — Douze heures après la construction, le radiateur de
Righi n'exerçait aucune action, l'opacité était complète, même pour une étincelle
éclatant à quelques centimètres de la paroi. Après quelques jours, la distance limite
se trouva portée à i™ (70-i- 3o).
» II. Bloc de pierre. — C'était une pierre blanche, demi-dure, du Poitou, sans
fissure et sans défaut, parfaitement homogène; les parois du réduit creusé dans la
pierre avaient 40"" d'épaisseur. La pierre, sèche, se laissait traverser lorsque le radia-
teur était à plus de 4o™. Après avoir été mouillée pendant plusieurs jours, l'action
cessa à 25"".
» III. Caisse de sable. — C'était une caisse en bois remplie de sable de rivière, bien
tamisé et séché sur une plaque de tôle chauffée. Les parois de sable de la cavité inté-
rieure avaient Sc^'" d'épaisseur. Comme la pierre sèche, le sable sec n'exerçait qu'une
absorption insignifiante. Le sable ayant été mouillé de façon à être saturé d'eau, le ra-
diateur n'agissait plus qu'à une distance notablement moindre que précédemment (' ).
(') Les expériences qui précèdent ont été réalisées avec un rayonnement électrique
assez puissant, afin de ne pas trop s'écarter des conditions actuelles d'emploi du rayon
nement électrique. Dans un deuxième groupe d'expériences exécutées en même
temps que le premier groupe décrit, le radiateur de Righi fut remplacé par un simple
excitateur dont la\listance explosive n'était que i"'" dans l'air et qui était actionné
par une petite bobine de 2'^™ d'étincelle.
I. Blocs dk ciment. — 1° Paroi de 10"". — Bloc humide, l'action de l'étincelle cesse
à 80"™. Bloc sec, l'action cesse à 4""-
2° Paroi de 80''"°. — Que le bloc fût sec ou humide, le rayonnement de l'étincelle
ne put traverser la paroi, si petite que fût sa distance à la paroi.
IL Pierre A bâtir. — La pierre étant bien sèche, l'action avait lieu à i3™, que la
porte métallique fût ouverte ou fermée. La pierre étant bien mouillée, l'action cessait
à 7™, la porte étant fermée; elle réapparaissait en entr'ouvranl la porte.
III. Caisse de sablr. — Sable sec, l'ac^on cessait à 16'". Le sable étant mouillé,
l'action cessait à g'".
.;' 885 ^
» En résumé, Vopacité pour les ondes hertziennes des substances non
métalliques sur lesquelles nous avons opéré : i° dépend de leur nature; les
différences sont extrêmement accusées; si la transparence est très grande
avec le sable et la pierre à bâtir, elle devient extrêmement faible avec le
ciment de Portland; 2° l'opacité croît avec l'épaisseur, des parois déciment
de 3o*" se laissant beaucoup moins traverser que des parois de lo*^™;
3" l'humidité augmente nettement Vopacité. "
ÉLECTRICITÉ. — Sur l'obtention de f antômes électriques montrant les lignes
de forces d'un champ électrique dans l'air ( ' ). Note de M. E. Boudrêaux,
présentée par M. A. Cornu.
" On peut à bon droit s'étonner que les lignes de forces d'un champ
électrique, dans Vair atmosphérique, aient tant tardé à être réalisées : c'est
apparemment que les expérimentateurs, frappés des analogies avec les
phénomènes magnétiques de même ordre, se sont exclusivement attachés
à opérer avec des limailles ou poudres métalliques. Or ces poudres, trop
conductrices, sont vivement attirées d'abord, puis repoussées au loin par
les conducteurs qui constituent le champ. Il fallait donc s'adress«r à des
poudres semi-conductrices. C'est ainsi que j'ai pu constater qu'une foule
de corps réduits en poudre donnent de bons résultats, à une condition
toutefois : c'est que la lame de verre disposée horizontalement, sur laquelle
les poudres sont répandues autour des conducteurs, ne soit pas conduc-
trice et soil bien homogène. Il faut d'ailleurs la chauffer et la soutenir par
quatre petits piliers de paraffine. Quant aux conducteurs qui déterminent
le champ, ils sont collés sur la face inférieure ou supérieure du verre,
et mis en relation par des fils fins avec le ou les pôles d'une machine
de Wimshurst, dont les plateaux reçoivent un mouvement de rotation assez
lent.
» M. Poiret, dans son Traité de Physique, cite, sans donner le nom de
l'auteur, des expériences faites dans un diélectrique autre que l'air, l'es-
sence de térébenthine. M. Godefroy, professeur à l'Ecole Normale de la
Seine, opère dans le pétrole, où il répand de la poudre de fusain. Il
obtient ainsi des lignes de forces d'un champ quelconque, dessinées d'une
(') Travail exécuté au laboratoire de l'École Polytechnique.
( 883 )
manière remarquable; puis le liquide est siphoné lentement au moyen
d'une mèche, et après dessiccation l'épreuve se trouve fixée. C'est la vue de
ces épreuves qui m'a suggéré l'idée d'essayer de réaliser dans l'air les
lignes de forces d'un champ électrique. Il me paraissait d'ailleurs utile de
chercher à combler cette lacune regrettable, par un procédé identique
à celui qui permet d'obtenir les spectres magnétiques et d'une manière
aussi simple.
» Il suffit, en etfet, les choses étant disposées comme il est dit plus
haut, de frapper un léger coup sur le verre : les lignes de forces électriques
se dessinent immédiatement. Le corps qui m'a donné les meilleurs résul-
tats est le diamidophénol, crislallisé en petites aiguilles de deux à trois milli-
mètres de longueur; mais, à défaut de cette substance, on peut se servir de
liège, de sureau, de sucre en poudre et d'une foule d'autres substances.
On fixe les figures obtenues, en pulvérisant du vernis photographique
à la surface du verre. »
CHIMIE MINÉRALE. - Sur la réduction du phosphate de chaux par le charbon
dans L'arc électrique. Note de M. Albert Renault, présentée par M. A.
Ditle.
« Dans le dernier numéro des Comptes rendus, t. CXXVIII, p. 787,
M. Moissan a décrit la préparation au four électrique d'un phosphure de
calcium cristallisé, répondant à la formule P^Ca'. J'étudiais cette question
depuis plusieurs mois, et, sans songer à aucune réclamation de priorité,
je demande la permission d'indiquer quelques-uns de mes résultats.
» Au cours d'un travail entrepris sur la réduction par le charbon, dans
l'arc électrique, des sels donnés par les acides du phosphore, j'ai obtenu
le phosphure P-Ca' que j'ai préparé de la manière suivante :
» Dans un creuset de fer ou de charbon, bas et large, qui sert de cathode, on intro-
duit un mélange formé de 24 parties de charbon et de 76 de phosphate tricalcique. Le
courant est amené par une anode verticale, en charbon, que l'on fait descendre au sein
du mélange jusqu'à ce que l'arc électrique jaillisse. Pour cela, il suffit d'un courant de
3o à 35 ampères et d'autant de volts. En même temps qu'apparaît l'arc se dégagent
des fumées, contenant du phosphore, qu'il faut éviter d'une manière absolue. A cet
effet, on introduit graduellement dans le circuit des résistances croissantes jusqu'à ce
que ces fumées aient pris fin; le courant est alors très constant; le potentiel était de
22 volts, et l'intensité de 20 ampères dans une expérience.
)i On obtient ainsi un produit d'aspect gris métallique à cassure cristalline rou-
( 884 )
geâlre. C'est le phosphure de calcium P^Ca', à grain rose, qui se trouve enrobé dans
une couverture grisâtre d'un mélange de charbon et de phosphate de chaux.
)) Le charbon employé est du coke de pétrole que je dois à l'obligeance de M. L.-M.
Bullier. 11 contient quelques traces d'hydrocarbures lourds; mais il ne laisse à l'inci-
nération que 0,279 pour 100 de cendres. Il convient donc très bien pour les réductions
du genre de celle qui vient d'être exposée.
» Pour doser le calcium de ce phosphure, on décomposait la matière dans de l'eau
mélangée de chlorlndrate d'ammoniaque, afin de dissoudre la chaux, que l'on préci-
pitait ensuite à l'état d'oxalate, sans toucher au phosphate et au charbon qui n'ont pas
réagi; on opérait en présence d'acide acétique, pour le dosage du phosphore, dans le
but de faciliter le dégagement d'hydrogène phosphore dont on mesurait le volume.
» Les analyses suivantes :
Trouvé. Calculé.
P 32,3 33,2 34,06
Ca 67,7 67,4 65,93
ioo,o 100,6 99i99
montrent que la composition de ce phosphure peut être représentée par la formule
P^Ca'.
» Toutes les analyses ont constamment présenté un léger excès de calcium et un
petit déficit en phosphore. On s'explique très bien ce résultat par la facilité avec
laquelle le phosphure P-Ca' s'altère à l'air humide, quand il n'est pas revêtu de cette
couverture dont j'ai déjà parlé. Aussitôt à l'air, la cassure rose de ce corps se recouvre
d'un dépôt blanc de chaux.
» La propriété la plus importante du phosphure P- Ca' consiste à décom-
poser l'eau en donnant de l'hydrogène phosphore gazeux, entièrement
absorbable par le sulfate de cuivre et non spontanément inflammable
à l'air.
» Dans certaines circonstances, sur lesquelles je reviendrai plus tard,
j'ai obtenu un mélange de phosphures de calcium donnant à la fois les
phosphures d'hydrogène gazeux et liquide. J'espère arriver à séparer à
l'état de pureté ces différents phosphures de calcium. »
CHIMIE ANALYTIQUE. Absence cViode sous forme libre ou de gaz iodés
dans V atmosphère de la région toulousaine. Note de M. F. Garrigou, pré-
sentée par M. Armand Gautier.
« Il y a trente ans, j'avais entrepris une recherche sur une grande échelle,
pour connaître la composition intime de l'air dans la région toulousaine.
Dans ce but, j'avais fait construire deux asj)irateurs de 5oo''', dont l'un
I
( 885 )
était alternativement en fonction pendant que l'autre était remis en état
d'aspirer.
» Soc™*- d'air furent consacrés à la recherche de l'iode.
I) Cet air était filtré sur du coton avant d'entrer dans l'appareil fixateur, constitué
par une série de barboleurs contenant une solution de potasse préparée à la baryte.
Un essai préliminaire m'avait démontré la pureté absolue de la potasse par rapport à
l'iode.
» A la fin de l'aspiration, les solutions potassiques furent réunies, évaporées à sic-
cité et le résidu très légèrement calciné.
» Ce résidu fut lavé par de l'alcool à 90° et chaud. Cet alcool, évaporé à siccité,
laissa un second résidu très faible qui fut dissous dans quelques gouttes d'eau distillée,
auxquelles on ajouta une goutte de solution légère et fraîche d'amidon, puis une trace
d'azotite de zinc et, enfin, une trace d'acide sulfurique. Il ne se produisit pas la
moindre coloration bleue d'iodure d'amidon.
1) J'en conclus qu'il n'y avait pas trace d'iode dans l'air de Toulouse.
» J'ai également recherché l'iode dans l'air atmosphérique de la saline
de Salies-de-Béarn, en faisant condenser la vapeur d'eau qui se dégage des
grandes chaudières d'évaporation. Cette eau condensée contenait des
quantités très notables de chlorure de sodium, mais le procédé décrit plus
haut n'y a révélé aucune trace d'iode.
» Ces observations sont tout à fait d'accord avec celles de M. A. Gautier.
» Je n'ai pas recherché l'iode dans les poussières de l'air retenues par la
bourre de coton, poussières où M. A. Gautier vient de signaler l'existence
de l'iode sous forme organisée. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les huiles d'acétone de la distillation sèche du
pyrolignite de chaux comme source des méthylpropylcétones. Note de
MM. A. et P. BuisixE, présentée par M. Friedel.
« Nous avons indiqué, dans une précédente Communication, que la dis-
tillation sèche des sels de chaux des acides volatils des eaux de dessuintage
des laines donne une forte proportion de méthyléthylcétone et qu'on a
là une source abondante, industrielle, de cette cétone intéressante.
» Nous avons étudié également et de la même façon, au point de vue de
leur composition, les huiles d'acétone obtenues dans la fabrication de
l'acétone par distillation sèche du pyrolignite de chaux brut. Ce sel ren-
fermant toujours, à côté de l'acétate de chaux qui en forme la majeure
partie, de petites quantités de sels de chaux d'acides gras volatils plus éle-
C. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N" 14.) 1 16
( 886 )
vés, l'acétone brute qui en résulte laisse à la rectification une petite quan-
tité (5 pour loo environ) d'huiles passant au-dessus de 70°; c'est le pro-
duit qu'on désigne sous le nom d'huile d'acétone.
» M. L. Wolfer (Chem. Zeitung, t. XIV, p. i i4i) a extrait de ces huiles
d'acétone de la méthyléthylcétone, de la méthylpropylcétone et de la mé-
thylbutylcétone.
» Nous donnons ci-dessous la composition de deux échantillons d'huile
d'acétone du pyrolignite de chaux, établie par la méthode sommaire que
nous avons décrite dans une précédente Note.
» Le premier échantillon nous a été fourni par une usine allemande; le second, que
nous devons à l'obligeance de M. C. Vincent, provient d'une usine française.
I. II.
Densité 842 828
Portion insoluble dans l'eau 44 % 68 %
Portion insoluble dans le bisulfite de sodium. ... 6 % 5 °lo
Distillation du produit :
o o
De 70 à 76 2 o
76 80 10 o
80 85 12 7
85 90 12 II
90 100 28 17
100 1 10 lo 27
II o 120 II 21
120 i3o 5 6
i3o i4o 4 3
i4o 1 5o 3 3
Au-dessus de i5o 3 5
100 100
» On voit d'abord que ces huiles d'acétone sont assez variables, comme
composition, et cela tient évidemment à la composition des pyrolignites de
chaux qui servent de matière première et peut-être aussi à la façon dont
est conduite la distillation.
» Quoi qu'il en soit, ces huiles sont pauvres en méthyléthylcétone, qui
est soluble dans l'eau et qui bout à 80°; par contre, elles sont riches en
méthylisopropylcétone, qui bout à 93°, 5, et en méthvipropylcétone qui
bout à 102°.
» 11 est facile d'ailleurs d'extraire ces dernières cétones du mélange. Il suffit pour
cela d'agiter l'huile avec un excès de bisulfite de sodium concentré (Soo^" de bisulfite
( 887 )
à 4o°li- pour 100" d'huile). Le mélange se prend presque immédiatement en une
masse pâteuse qui, au bout de quelques heures, se transforme en un amas de lamelles
nacrées. On les sépare du liquide par fillration à la trompe, on les lave avec une
solution de bisulfite de sodium et ensuite à l'élher pour les débarrasser d'une petite
quantité d'huile insoluble dans le bisulfite; enfin on les sèche à l'air. On obtient
ainsi à l'état de pureté, en belles lamelles, les combinaisons bisulfitiques insolubles.
» Cette combinaison est décomposée à chaud par un excès de carbonate de sodium
en solution aqueuse; il se sépare une huile qu'on décante et qu'on sèche sur du carbo-
nate de potassium sec.
» A la distillation, cette huile passe presque complètement entre 90" et iio"; elle est
formée de méthylisopropylcétone et de méthylpropylcétone, qu'on sépare par des
rectifications répétées. Notre collègue, M. Bouveault, a en outre caractérisé ces cétones
par le point de fusion de leur combinaison avec la semicarbazide. La méthylpropylcé-
tone est de beaucoup la plus abondante dans le mélange.
» La combinaison bisulfitique précipitée est donc formée presque exclusivement par
la mélhylisopropylcétone et la méthylpropylcétone; elle renferme très peu de cétones
supérieures.
» On obtient donc ainsi directement et très facilement ces cétones à l'état de pureté ;
elles sont presque insolubles dans l'eau et douées d'une odeur pénétrante agréable.
» En outre le rendement est considérable; l'échantillon II, par exemple, nous a
fourni ainsi 45 pour 100 en méthylisopropylcétone et méthylpropylcétone.
» Dans la solution bisulfitique, on retrouve encore un peu de méthylisopropylcé-
tone, de méthylpropylcétone avec la raélhyléthylcétone.
» En résumé, la distillation sèche des sels de chaux des acides volatils du
suint est une source abondante de méthvléthvlcétone; les huiles d'acé-
tone des fabriques d'acétone par le pyrolignite de chaux constituent, au
contraire, une source importante des méthylpropylcétones. »
CHIMIE ORGANIQUE. - Sur la solanine. Note de MM. P. Cazeseuve
et P. Breteau, présentée par M. Friedel.
« De nombreuses divergences régnent sur la composition de la solanine
et sur ses propriétés.
» D"après Zwenger et Kind ('), la solanine extraite des germes de pomme de terre
fondrait à 240° et donnerait à l'analyse élémentaire :
C = 6o,2i, H = 8,28, Az=i,63,
correspondant à la formule C*^H"'AzO*.
Cj Annalen der Ch. et Ph., t. CXVIII, p. 129, et Répertoire de Chimie pure,
t. IV, p. 74; 1862.
( 888 )
» Kletzinsky ( ' ) donne le même point de fusion 240°, avec les cliiflFres suivants :
Cm6i,02, H = 8,47, Az=:3,39,
correspondant à la formule C^'H'^AzO''.
)) Hilger (^) donne comme point de fusion 235° et aurait obtenu :
C = 59,40, Hr=io,3o, Az = i,65,
résultats qui le conduisent à la formule C"H"AzO'^.
» Enfin Firbas (') a trouvé comme point de fusion 244°j et comme résultats
d'analyse :
C = 6i,24, H=:9,i3, Az=ii,37.
» Il adopte la formule C"H"AzO'^
>) L'équation de dédoublement de la solanine en solanidine et glucose est entachée
des mêmes incertitudes.
» La solanidine elle-même a reçu diverses formules.
» Nous avons pensé que le mode de préparation, plus ou moins vicieux,
suivi par les chimistes, amenait des altérations de la solanine. De là, des
résultats d'analyse profondément différents.
» Nous nous sommes arrêtés au mode d'extraction suivant, qui nous a
paru propre à ménager la nature de ce principe immédiat, quelque alté-
rable qu'il fût.
» Des germes de pommes de terre, ne dépassant pas 10"^"" de longueur, et obtenus
par germination à l'abri du soleil, ont été broyés intimement avec la moitié de leur
poids de chaux éteinte. Celte pulpe a été séchée à l'air, à la température ordinaire,
puis épuisée, à froid, par l'alcool à 93°.
» La liqueur alcoolique, à peine colorée en jaune, a été distillée dans le vide,
à 4o°-45°, jusqu'à consistance sirupeuse.
» Par refroidissement, il s'est formé une cristallisation confuse. La masse cristalline
a été lavée à la ligroïne et à l'éther.
» Le produit cristallin, à peine teinté en jaune, a été mis à cristalliser trois fois
dans l'alcool à 96° bouillant.
» Nous avons obtenu ainsi, avec un rendement de i?'' environ pour l'iode germes, un
corps très léger, en aiguilles soyeuses et absolument incolores, insoluble dans l'eau et
dans l'éther, très peu soluble dans l'alcool froid, plus soluble dans l'alcool chaud.
» La solanine, ainsi obtenue et purifiée, est à peine alcaline au tournesol très sen-
sible. Elle fond à 250". Nous avons donc trouvé un point de fusion plus élevé que nos
devanciers.
(') Bullet. Soc. chim., t. VII, p. 452; 1867.
(-) fAebig's Annalen, t. CXCV, p. 32 1.
(^) Monatshefte filr Chemie, t. X, p. 543.
( ««9 )
» ;\près dessiccation dans le vide, notre solanine perd à io5°, sans s'altérer, 5,52
pour 100 d'eau de cristallisation.
Matière séchée dans le vide. Perte à loS». Soit en centièmes.
o8'',464 o8'-,0257 5,54
o5'',8i84 os'',o45 ' 5,5o
soit, en moyenne, 5,52.
» Le produit, séché à io5°, a donné à l'analyse élémentaire, en centièmes :
I. II. Moyenne.
C 6o,23 6o,38 6o,3o
H 8,68 8,66 8,67
Az 2,5i 2,56 2,53
0 28,58 28,40 28, 5o
I 00 , 00 1 00 , 00 1 00 , 08
avec eau de cristallisation, 5,52 pour 100.
» La formule la plus simple C^*H" AzO"',2H^O exigerait:
C = 6o,32, H = 8,44) Az = 2,5i, 0 = 28,75 et enfin 2H^O=:6,o7(
» Notre solanine, qui est insoluble dans l'eau, se dissout facilement dans l'eau aci-
dulée. Elle a donc un caractère basique, et l'étude de ses sels mérite d'être reprise.
» Par hydrolyse, au moyen de l'acide chlorhydrique, elle se dédouble en un produit
cristallisé, fondant à 190°, soluble dans l'éther — caractères du corps désigné sous le
nom de solanidine — • et en un principe sucré, réducteur, qui donne une dihydrazone
(osazone).
)i Bien entendu, nous poursuivons l'étude de ces produits de dédoublement, pour
les lier à notre formule de la solanine.
» Notre solanine se différencie des solanines décrites par des phénomènes
de coloration produits, soit an contact de l'acide sulfurique concentré,
de l'acide nitrique (D = i,5), on de l'acide chlorhydrique concentré
(D = .,i7i).
» 1. Notre solanine se colore à peine en jaune par l'acide sulfurique
monohydraté. Cette teinte devient, sur les bords, avec le temps, légère-
ment rosée, puis violette. Les solanines décrites donnent, au contraire,
ces caractères de coloration d'une façon très intense. Elles colorent en
( ' ) La différence de \ pour 100 environ, entre la formule théorique et l'expérience,
s'explique par l'évaluation de l'eau par chauffe à io5°, après un séjour très prolongé
dans le vide qui a dîi déshydrater partiellement la substance.
( Sgo )
orangé au contact de l'acide sulfurique, puis passent au violet foncé et au
brun.
» 2. L'acide nitrique (D = i,5) donne, avec notre solanine, une
solution immédiate, incolore, qui ne devient à peine rosée qu'au bout d'un
fort long temps. Les solanines décrites donnent, avec l'acide nitrique, une
solution incolore, qui passe rapidement à une coloration pourpre magni-
fique, laquelle disparaît bientôt.
» 3. L'acide chlorhydrique (D = i,i'7i) jaunirait la solanine, d'après
les chimistes qui nous ont précédés dans l'étude de ce glucoside. Notre
produit reste absolument incolore.
)i 4. Une goutte d'un mélange, encore chaud, d'alcool absolu (9 par-
ties) et acide sulfurique monohydraté (6 parties), colore en vert clair nos
cristaux de solanine, tandis que le liquide qui baigne ces cristaux prend
une teinte rose très pâle. Une solanine d'origine allemande nous a donné,
avec ce réactif, une coloration rouge sang.
» L'analyse élémentaire et les phénomènes de coloration au contact
des acides concentrés différencient donc nettement notre solanine des
produits déjà décrits. L'étude approfondie de notre corps nous permettra
sans doute de confirmer la formule à laquelle nous nous sommes arrêtés,
à moins qu'il ne faille admettre un multiple. »
TRAVAUX PUBLICS. — Bateaux pour briser la glace, en Russie.
Note de M. Vendkoff.
« Les bateaux à vapeur pour naviguer dans les eaux couvertes de glace
sont actuellement assez nombreux aux États-Unis de l'Amérique et en
Russie. Dans ce dernier pays, au mois de février de l'année courante, on a
introduit, dans le port gelé de Cronstadt, un navire brise-glace ayant une
machine de 12000 chevaux-vapeur. Il marchait avec la vitesse de S""" à
l'heure quand l'épaisseur de glace était de i°',5o, et voyait cette vitesse
grandir jusqu'à y""" à l'heure lorsque l'épaisseur de glace diminuait jus-
qu'à I". Ce navire a quatre hélices, dont une est destinée à briser la
glace et trois autres à pousser le bateau le long du canal formé. La ville
de Rével possède un pareil brise-glace encore plus grand; sa machine
est de 23 000 chevaux-vapeur. Enfin, sur le lac de Baïcal, en Sibérie,
paraîtra bientôt un navire brise-glace qui transportera, à travers les glaces
( 891 )
brisées par lui, des trains entiers du chemin de fer Transsibérien : sa ma-
chine aura une force de 40000 chevaux-vapeur ( ' ). «
M. A. 3Ieter adresse une Note relative à une « théorie de la cycloide ».
M. E. DucRETET informe l'Académie qu'il vient de réaliser des expé-
riences de télégraphie hertzienne sans fil, dans Paris, au-dessus des mai-
sons, entre des édifices séparés par une distance de 7'"".
La séance est levée à 3 heures trois quarts.
M. B.
BULLETIN BIBUOGRAPHIQCE.
Ouvrages reçus dans la séance du 27 mars 1899.
Service géographique de l'Armée : La Carte de France, 1 750-1898. Étude
historique, par le colonel Berthaut. Imprimerie du Service géographique,
1898; 2 vol. in-4'*- (Présenté par le général Bassot, pour le concours du
prix de Statistique, fondation Montyon.)
Les enzymes et leurs applications, parle D"^ Jean Effront. Paris, G. Carré
etc. Naud, 1899; i vol. in-8°. (Hommage de l'Auteur.)
L'esthétique nouvelle « Althéïque ». Le beau et sa loi, par Azbel. Paris,
Hugues Robert et C'*, 1899; 1 vol. in-8°. (Hommage de l'Auteur.)
Annales du Commerce extérieur. Année 1899, i" fascicule. Paris, Imp.
nationale, 1899; i fasc. in-8°.
Bulletin mensuel du Bureau central météorologique de France, publié par
E. Mascart, Année 1899. N° 1. Janvier 1899. Paris, Gauthier-Villars, 1899;
I fasc. in-4°-
Annales des Ponts et Chaussées. P* Partie : Mémoires et documents relatifs à
l'art des constructions et au service de l'ingénieur. 1898, 7* série, 8* année,
4* trimestre. Paris, V* Ch. Dunod; i vol. in-8°.
( ' ) Les dimensions des navires employés pour briser la glace dans le port d'Odessa,
de Vladivostok et de Kertch, ne nous sont pas connues.
( 892 )
Matériaux pour l'histoire de l'homme : Reme d'Anthropologie, Reme d'Eth-
nographie, réunies. L'Anthropologie, rédacteurs : MM. Boule, Verneau. 1899,
tome X, n" 1, janvier-février. Paris, Masson et C"-; 1 fasc. in-8°.
Mémoires de la Société zoologique de France, pour l'année 1898. Tome XI.
Paris, 1898; i vol. in-8°.
Bulletin de la Société industrielle d'Amiens. Tome XXXVII, n" 1, janvier
1899. Amiens, E. Jeunet, 1899; i fasc. in-4°.
Annales de la Société d' Agriculture, Sciences et Industrie de Lyon. 7" série,
tome V, 1897. Lyon-Paris, J.-B. Baillière et fils, 1898; i vol. in-8°.
Annales de la Société linneenne de Lyon. Année 1898, nouvelle série,
tome XLV. Lyon-Paris, J.-B. Baillière, 1899; i vol. in-8°.
Mémoires de V Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon : Sciences
et Lettres. 3* série, tome V. Paris-Lyon, J.-B. Baillière, 1898; i vol. in-8°.
Bulletin de la Société de l'Industrie minérale, publié sous la direction du
Conseil d'administration. 3* série, tome XII, 4* livraison, 1898. Saint-
Etienne, J. Thomas et C'"; texte, i vol. in-8°. Atlas, i fasc. in-f°.
Sanatorium Vorderbriihl. Budapest, s. d.; i br. in-i6 oblong.
Matériaux pour la Carte géologique de la Suisse, publiés par la Commission
géologique de la Société helvétique des Sciences naturelles. Berne, Schraid
et Francke, 1898; 2 fasc. in-4''.
Observaciones meteorologicascorrespondientes alaho 1898 : Analisis quimico
y micrografico de las aguas delluvia y del aire atmosférico . Guatemala, 1899;
I fasc. in-8''.
Royal geographical Society. Year-Book and Record 1899. Second year of
publication. London, 1899; i vol. in-8°.
Naturœ novitates : Bibliographie neuer Erscheinungen aller Lànder aufdem
Gebiete der Naturgeschichle und der exacten Wissenschaften, herausgegeb. v.
R. Friedlânder und Sohn. Berlin, N. W., 1899; 4 fasc. in-8°.
Boletin de la Sociedad geografica de Madrid. Tomo XL, n°' 10", 1 1° y 12".
Octobre-diciembre 1898. Madrid, Fortanet, 1898; i fasc. in-8°.
Bollettino mensuale pubblicato per cura delV osservatorio centrale del real
Collegio Carlo Alberto in Moncalieri. Série II, vol. XIX, n°' i-2-3. Torino,
1899; I fasc. in-4''.
The canadian patent office record and régis ter of copyrights and trade marks
Ottava, January 3i" 1899. Ottava, 1898; i fasc. in-4°.
On sopscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLAHS,
Quai des Grands-Augustins, a" 55.
jpuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent réguliôreraent le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux Tolumes in-4«. Deui
3S, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement osl annuel
rt du i" janvier.
Le prix rie riibiinnenient fsl fixé ainxi t/u'il suie :
Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus.
chez Messieurs :
Ferrt'n Irères.
Cbaix.
Jourdan.
Ruir.
ns Courtin-Hecquel.
t Germain etGrassin.
1 Lachése.
nne Jérôme.
'çon Jacquard.
i Feret.
^aux < Laurens.
' Muller (G.).
Renaud.
Derrien.
F. Robert,
j J. Robert.
' Uzel frères.
Jouan.
lée/v Perrin.
j Henry.
\ Marguerie.
I Juliot.
( Ribou-Collay.
Laniarche.
Ralel.
Rey.
Lorient.
I Montpellier .
re».
H>urg
lont-Ferr..
\ Lauverjat.
( Desez.
|,6/e \Ot^^^u
( Gratier et C".
ichelle Foucher .
vre . . .
\ Bourdignon.
( Dombre.
) Thorer.
( Quarré.
chez Messieurs :
Baumal.
M"* Texier.
Bernoux et Cumin
Georg.
I Lyon <' Côte.
I Savy.
' Vitte.
Marseille Ruât.
Calas.
Coulet.
\ Moulins Martial Place.
i Jacques.
Grosjean-Maupin.
Sidot frères.
1 Lioiseau.
) Veloppé.
) Barma.
/ Visconli et C'V
Aimes Thibaud.
Orléans . . Luzeray.
J Blanchier.
( Marche.
Bennes Plihon et Hervé.
Bochefori Girard (M"").
I Langlois.
( Leslringant.
S'-Élienne Chevalier.
( l'oiileil-BurlfS.
( Rumèbe.
\ Gimct.
j Privât.
; Boisselier.
Tours j Périca't.
( Suppligeon.
( Giard.
( Lemaitre.
On souscrit, à l'Étranger,
Nantes .
\Nice
JVime
Orléa
Poitiers.
Bennes
Bochef
Bouen.
S'-Étie.
Toulon. . .
Toulouse.
Tours
Valenciennes.
Amsterdam .
Berlin.
Bucharest.
chez Messieurs :
Feikema Caarelsen
et C".
Athènes Beck.
Barcelone Verdaguer.
Asher et C'V
Dames.
Friedlander et fils.
Mayer et Muller.
Berne . Schmid et Francke.
Bologne Zanichelli.
iLamertin.
Mayolez et \udiarte.
Lebégue et C''.
Sotcheck et C°.
Stoi'ck.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, Bell elC°.
Christiania Cammermeyer.
Constantinople. . Otto Keil.
Copenhague Hôst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
Beuf.
Cherbuliez.
Georg.
( Slapelmohr.
Bel in fan te frères.
^ Benda.
( Payot.
Barth.
Brockhaus.
chez Messieurs :
I Dulau.
Londres Hachette et C".
' Nutt.
Luxembourg.... V. Bùck.
!Libr. Gutenberg.
Romo y Fussel.
Gonzalès e hijos.
F. Fé.
Milan.
IV aptes.
Gènes
Genève. .
La Haye.
Lausanne
Leipzig 1 Lorentz.
) Max Riibe.
\ Twietmeyer.
( Desoer.
Licae.
I Gnusé.
l Bocca frères.
( Hœpli.
Moscou Tastevin.
Marghieri di Gius.
Pellerano.
iDyrsen et Pfeiffer.
Stechert.
Lemckeet Buechner
Ode.isa Rousseau.
Oxford Parker et C"
Palernie Clausen.
Porto Magalhaès et Moniz.
Prague Rivnac.
Bio-Janeiro Garnier.
Borne ( Bocca frères.
( Loescheret C".
Botterdani Kramers et fils.
Stockholm Samson et Wallin
„, „ , , 1 Zinserling.
S'-Petersbourg..^^^^^^
Bocca frères.
Brero.
Clausen,
RosenbergetSellicr.
Varsovie Gebethner et WcKV.
Vérone Drucker.
( Frick.
{ Gerold et C".
ZUrich Meyer et Zeller.
Turin .
Vienne .
TABLES GÉNÉRALES DES COUPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr.
Tomes 32 à 61.- (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870^. Prix 15 fr.
Tomes 62 à 191.— (1" Janvier 1866 à 3i Décembre 18S0.) Volume in-4''; 1889. Prix 15 fr.
>DPPLÉM£NT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
le I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbés et A.-J.-J. Solieb. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les
es, par M.HANtKti. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières
s, par M. Claude Bebhabd. Volume in-4°, avec 32 planches; i856 15 fr.
16 II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science:
le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi-
itaires, suivant l'ordre de leur superposition . ^ Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature
rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bro.nn. In-4'', avec 27 planches; 1861.. . 15 fi.
i même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie das Sciences.
K 14.
TABLE DES ARTICLES. (Séance du A avril 1899.)
MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS
DES MEMBItl'S ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
Pages.
M. O. Callandreau. — Observation de la
planète EL (Coggia, 3i mars), faite à
l'Observatoire de Paris, à i'équatorial de
la tour (le l'Est (o"',38 d'ouverture) «53
M. StêI'HAN. — Observations de la pla-
nète KL 1899, découverte par M. Coggia.
à Marseille, le 3i mars iSgr, ( Observateur :
M. Co^^jor; instrument équatorial deo'",26
d'ouverture ) î^j^
M. Dauboux. — Sur la déformation des sur-
faces du second degré f. 919; 1898).
( «96 )
nium industriel impurs ou à peu près purs ('). Je puis assurer à M. Ditte
que l'aluminium qui renferme des traces de sodium ou de carbone s'altère
beaucoup plus rapidement que l'aluminium préparé en ces derniers temps.
D'ailleurs, c'est à la présence d'une petite quantité de métal alcalin que
l'aluminium, découvert par Wœhler, devait de différer comme propriétés
de l'aluminium de Sainte-Claire Deville.
» Je crois faire un acte de justice en rappelant que c'est en particulier à
la Commission militaire de l'aluminium et au zèle et à l'activité de
M. l'intendant Darolles que nous devons d'être arrivés en France à faire
produire aux deux usines d'aluminium de M. Héroult et de M. Secrétan
un métal de plus en plus pur. Je dois reconnaître aussi que ces industriels
ont fait le possible pour nous satisfaire et que les progrès de leur fabrica-
tion ont été continus et très réels.
» Pour bien faire comprendre la différence profonde qui existe entre
l'aluminium produit en iSgS et l'aluminium d'aujourd'hui, je citerai les
analyses suivantes, choisies parmi les centaines d'analyses qui ont été
faites dans mon laboratoire pour l'étude de cette question (-).
Analyses d'alliages d'aluminium faites en août et septembre 1898.
I. II. III. IV. v. VI. VIT.
Cuivre 5,85 0,60 2,62 2,27 1,20 6,35 5,99
Silicium ,,27 1,43 1,56 i,5o i,58 i,64 0,93
F«'' O'^i 0,32 1,53 1,59 i,i5 1,66 i,i3
Aluminium... 92,78 92,80 94,52 94,77 96,33 90,55 92,07
100, Si 100,20 100,23 100, i3 100,26 100,20 100,12
Analyses d'aluminium et d'alliages d aluminium faites en no^^emhre 1897.
I. II. III. IV. v. VI.
Cuivre 3, 02 Uaces u-aces 3, 01 3,02 2,90
Silicium 0,04 o,o5 0,08 0,09 0,02 o,'i3
P®"" «'2° 0''9 o,32 0,12 0,20 oil2
Aluminium.. 97.0' _99^ 9SM_8 97,02 96,74 97,04
.00,27 100,04 99.58 100,24 99,98 7^^
(') 11. MoissAN, Impuretés de l'aluminium industriel {Comptes rendus, t. CXIX
p. 12 ; 1894).
(») H. MoissAN, Analyse de l'aluminium et de ses al/iases (Comptes rendus
l. CXXl, p. 85i; 1893). ^ '. i-
( 897 )
» Cette pureté de raluminium actuel a été due, en partie, aux perfec-
tionnements que M. Secrétan a apportés au procédé Hall.
» Quoi qu'il en soit, l'aluminium employé pour les objets d'équipement
de Madagascar ne doit pas, selon moi, être comparé à l'aluminium pur ou
à peu près pur que l'on obtient aujourd'hui. J'ajouterai que, bien que
M. Ditte ne semble pas attacher un rôle important aux impuretés de ce
métal, j'ai toujours vu l'aluminium impur s'attaquer et se piquer beaucoup
plus vite que l'aluminium pur.
» Je tiens à faire remarquer que je n'ai pas étudié le métal des voi-
tures-citernes employées à Madagascar et que, a priori, ces voitures, étant
données les propriétés de l'aluminium, devaient fournir de mauvais résul-
tats, la caisse d'aluminium étant placée sur des montants en fer. J'ai déjà
signalé l'action électrolytique qui se produit au contact de l'aluminium et
d'un autre métal, ou même au milieu d'une plaque d'aluminium hétéro-
gène ('). M. Ditte, dans sa dernière Note, insiste avec beaucoup de raison
sur ces conditions.
>» » Il n'en est pas de même pour les gamelles, marmites, bidons et quarts
employés dans la campagne de Madagascar, bien que cet aluminium ne fût
pas encore très pur. M. le capitaine Ducru a remis à M. Ditte quelques
objets en aluminium en mauvais état, revenant de Madagascar. Il existe
d'autres objets de petit équipement en aluminium qui, après avoir fait la
campagne, sont revenus en bon état. On ne peut tirer, du reste, aucune
conclusion d'objets en aluminium réformés, dont on ne connaît pas l'his-
toire, et qui peuvent avoir été plus ou moins malmenés, qui peuvent, par
exemple, avoir été ramenés en France, à fond de cale, au contact de l'eau
de mer. Ce que je puis certifier à M. Ditte, c'est que la plupart des gamelles
qui sont revenues sur le sac de nos soldats étaient en bon état. J'ai l'honneur
de présenter à l'Académie un certain nombre de ces objets, gardés en
magasin depuis trois années. Ils sont bossues, noircis, mais ils ne sont pas
percés.
» Enfin, M. le général Dumont, Président de la Commission de l'alu-
minium, après approbation de M. le Ministre de la Guerre, m'a autorisé à
apporter, devant l'Académie, des extraits de quelques rapports des Chefs de
Corps de Madagascar :
» 200° d'Infanterie. — La substitution des objets en aluminium à ceux en fer-blanc
(') H. MoissAN, Sur la présence du sodium dans l'aluminium préparé par élec-
trolyse (Comptes rendus, t. GXXI, p. 794; i895)-
( 898 )
constitue un grand progrès. Ces objets de campement sont plus propres, plus légers,
se détériorent moins.
» Régiment d'Algérie, i" bataillon. — Ce matériel est absolument supérieur à
l'ancien au point de vue de la légèreté, de la propreté, de la résistance et de l'absence
d'oxydation.
» Régiment d' Algérie. — Les marmites et gamelles ont été employées journelle-
ment depuis le début de la campagne et cependant aucun de ces objets n'a été signalé
comme troué par usure ou par le feu, accidents qui n'auraient pas manqué de se pro-
duire avec des ustensiles en fer battu. Et plus loin : Plus de rouille comme avec les
objets de campement dont l'étamage disparait si rapidement; partant plus d'ustensiles
troués; plus de mauvais goût des petits bidons.
» 1'"' chasseurs d'Afrique, 10= escadron. — Les ustensiles en aluminium, en outre
de leur légèreté, offrent le sérieux avantage d'être fabriqués d'une seule pièce et par
conséquent de ne point présenter les soudures par lesquelles, le plus souvent, se pro-
duisent les détériorations et les mises hors d'usage, en particulier, pour les bidons
individuels.
» i3'^ régiment d'infanterie de marine, 2° brigade. — Les ustensiles en service
au régiment sont en bon état après quatre mois de colonne et continuent à être em-
ployés, alors que l'ancien campement est mis généralement hors d'usage au bout de
trois mois au maximum. L'entretien des ustensiles est très facile. On rend rapidement
au métal son extérieur poli et brillant en le frottant avec un linge. L'ancien campement,
au contraire, ne tardait pas à être noirci, son nettoyage était laborieux et l'on ne pou-
vait le rendre d'aspect convenable que par des étamages mensuels.
» 2° régiment d'artillerie de marine, 9" batterie. — Les avantages que le cam-
pement en aluminium présente sur l'ancien campement en fer battu sont do ne pas
s'oxyder et d'être très léger; au point de vue de sa solidité, je crois qu'il offre au
moins autant de résistance que l'ancien, seulement il se bosselle plus facilement.
» iZ^ compagnie du génie, i^' brigade. — L'emploi de l'aluminium présente de
sérieux avantages principalement au point de vue de la légèreté et de l'entretien des
ustensiles.
» Artillerie de marine, 8° batterie de montagne. — Les gamelles et marmites en
aluminium pour quatre hommes, dont la batterie se sert depuis le commencement de
la campagne, rendent de très bons services et ont l'avantage d'être beaucoup plus lé-
gères que les gamelles et marmites en fer battu. Les conditions de solidité paraissent
être également remplies, car aucune dégradation n'a été constatée dans les ustensiles
en service à la batterie.
» Si l'on veut d'ailleurs se rendre compte de la valeur des gamelles en
aluminium, nous devons les étudier comparativement avec les objets simi-
laires en fer étamé. Les objets en aluminium ont l'avantage d'être beau-
coup plus légers que les objets en fer-blanc. Il nous semble très important
de pouvoir diminuer de ce chef la charge du soldat de 800»'', ou, dans un
moment donné, de pouvoir remplacer cette différence de poids par un
poids équivalent de cartouches. Nous ajouterons que ces gamelles, mar-
( 899)
mites, quarts et bidons ont une autre qualité, celle de supprimer l'éta-
magc, par conséquent d'éviter ces empoisonnements accidentels par le
plomb, si bien étudiés par notre confrère M. Armand Gautier.
» De plus, ils présentent un troisième avantage. Comme l'aluminium
ne peut pas se souder, tous ces objets de petit équipement sont fabriqués
par estampage avec une seule feuille d'aluminium. Or c'est toujours par
les soudures que commençait en campagne l'altération des bidons et des
marmites.
» Dans une de ses expériences, M. Ditte porte son métal à une tempé-
rature voisine du rouge sombre et peu inférieure au point de fusion de
l'aluminium. Puis il le trempe dans l'eau froide, ce qui provoque la forma-
tion de déchirures. Le fer ét;imé, dans les mêmes conditions, ne tarderait
pas h être impropre à tout service. L'étamage et la soudure seraient
fondus, car leurs points de fusion sont bien inférieurs à celui de l'alumi-
nium ; le fer serait mis à nu, et la rouille aurait vite fait de mettre la gamelle
hors de service.
)> M. Dilte conclut de la façon suivante :
» En résumé, la connaissance des propriétés de l'aluminium et de ses alliages à faible
teneur en cuivre permet de se rendre compte des détériorations que subissent, à la
température ambiante, en France comme aux colonies, les vases fabriqués avec
ces métaux.
» Je ne dois pas citer dans cette Note les résultats obtenus dans les nom-
breuses expériences que la Commission a organisées dans les compagnies
de chasseurs alpins et dans différentes compagnies d'Algérie, qui ont utilisé
d'une façon continue ces marmites et ces gamelles en aluminium. Mais
M. Ditte me permettra de lui répondre par des expériences personnelles.
Je demande pardon à l'Académie de lui citer des expériences d'ordre
domestique.
M Depuis trois ans, toute ma cuisine est laite dans des casseroles en
aluminium. Ces objets sont chauffés l'été sur le gaz, et l'hiver sur un feu
de charbon de terre. Ces casseroles, qui ont passé par les mains de plu-
sieurs domestiques, sont encore en parfait état de conservation, et je puis
assurer à M. Ditte qu'elles ne gardent pas, dans leur intérieur, une couche
de matières grasses « qui présente des inconvénients sérieux pour l'hy-
» giène et la propreté ». Ces essais ont été répétés du reste par différentes
personnes.
» J'ajouterai qu'un grand restaurant de Paris a employé pendant une
année de semblables casseroles et qu'il n'a eu qu'à s'en louer.
( 900 )
M II est certain qu'il se forme à la surface du métal une couche pro-
tectrice d'oxyde qui arrête et qui, dans certains cas, limite l'oxydation (').
» Je sais très bien qu'il ne faut demander à l'aluminium que ce qu'il
peut donner. C'est à tort que l'on a parlé de remplacer l'acier ou le laiton
par l'aluminium. Certains néophytes trop zélés ont surfait ses propriétés
mécaniques ainsi que sa résistance à l'oxydation et, en le baptisant pom-
peusement du nom de métal de l'avenir, ont été au-devant de nombreuses
difficultés. A cet enthousiasme exagéré a succédé un dénigrement systé-
matique. L'aluminium est devenu le métal de la déception. Il n'a mérité
« ni cet excès d'honneur, ni cette indignité ».
» Chaque application de l'aluminium demande une étude spéciale longue
et délicate; mais, parce que les difficultés se présentent, on ne doit pas
d'emblée rejeter les applications possibles. Ce métal possède trois grandes
qualités : légèreté, innocuité de son oxyde et facilité de travail par estam-
page. Je voudrais bien savoir si le fer est entré de piano dans nos habi-
tudes. Lorsque ce métal était encore une curiosité, un chimiste de cette
époque reculée aurait pu prédire qu'en comparaison du bronze, et à cause
de sa facile oxydabilité, le fer n'aurait jamais d'emploi. Le fer, bien que
très oxydable, a cependant rendu quelques services à l'humanité.
» Je suis loin de vouloir comparer l'aluminium au fer, mais j'estime que,
pour des emplois spéciaux, nous verrons la consommation de l'aluminium
augmenter de plus en plus.
» Pour moi, les conclusions du beau Mémoire d'Henri Sainte-Claire
Deville, publié en i855, sont toujours vraies. Ce grand savant a eu nette-
ment la perception des services que ce métal pourrait rendre lorsqu'il
serait devenu un métal usuel.
» Sa densité, si faible qu'elle égale à peine celle du verre, lui assure des applica-.
lions spéciales. Intermédiaire entre les métaux communs et les métaux précieux, par
(') Au contraire, une solution saline qui ne dissout pas l'alumine, le sel marin par
exemple, ne peut avoir aucun effet sur l'aluminium, et, dès l'instant que l'enduit pro-
lecteur peut se produire, les choses se passent comme si l'aluminium ne pouvait
décomposer l'eau dans les conditions de l'expérience; mais, on le voit, si cette décom-
position n'a pas lieu, c'est en raison d'une cause purement accidentelle, c'est parce
qu'il se forme dans ce cas, comme dans beaucoup d'autres, un enduit plus ou moins
imperméable, qui, s'opposant au contact du métal avec les liquides qui l'environnent,
ralentit considérablement les réactions et peut même les empêcher tout à fait de se
produire (Dittk, Comptes rendus, t. CX, p. 784 ; 1890).
( !)<'»i )
certaines de ses propriétés, il est supérieur aux premiers dans les usages de la vie
domestique par l'innocuité absolue de ses combinaisons, etc.
» Et, après avoir établi dans ce Mémoire avec quelle facilité le chlorure
double d'aluiiiinitim et de sodium s'électrolyse en fournissant ce métal,
Deville ajoute cette phrase prophétique :
» On doit désirer que l'alumiiiium soit tôt ou tard introduit dans l'industrie. Il
suffira, sans doute, de modifier fort peu les procédés que j'ai décrits pour les rendre
applicables à la production économique de raluminium.
» La découverte de Deville n'avait plus qu'à attendre, pour devenir
industrielle, la découverte de Gramme.
» Après m'être occupé pendant plusieurs années des applications si
diverses que l'aluminium peut donner à l'armée et à l'industrie moderne,
je suis resté fidèle aux conclusions d'Henri Sainte-Claire Deville. »
ELECTRICITE. — Pioduclioii de forces électromolriccs par le déplacement dans
le sein d'un liquide soumis à l'action magnétique de masses de conduclivilés
différentes. Note de M. R. Bloxdlot.
« Une cuve enverra, ayant la forine d'un parallélépipède rectangle, a
une largeur OX égale à o'°,i8, une épaisseur OY égale à o'", 12, et une
hauteur OZ égale à o™,23. On a d'abord versé au fond de cette cuve, jus-
qu'à une hauteur de o'",o3 environ, une solution concentrée de sulfate de
zinc, puis on a achevé de la remplir avec une solution très diluée du même
sel, en empêchant autant que possible le mélange des deux solutions. Dans
chacune des deux laces de la cuve, qui sont normales à OX, esi percée
une ou^erlure, élevée de o"',o4 au-dessus du fond, et dans laquelle est
mastiqué un tube de verre recourbé vers le bas et fermé par un dia-
phragme de papier parchemin : ces deux tubes se remplissent de liquide
en même temps que la cuve; chacun d'eux plonge dans un verre où plonge
aussi une électrode de zinc amalgamé; les deux verres contiennent une
même solution de sulfate de zinc, et les deux électrodes sont reliées aux
bornes d'un électromètre capillaire.
» La cuve est installée dans le champ d'un électro-aimant de façon que
les lieues de force les traversent suivant les directions OY, c'est-à-dire
normalement à son épaisseur; les pièces polaires de l'électro-aimant sont
G. H., 1S99, 1" Se:nestrc. (T. CXXVIII, N» 15.) Il8
( 902 )
formées de deux longs plateaux, de sorte que le champ est sensiblement
uniforme.
)) L'appareil ainsi disposé, les deux électrodes sont au même potentiel,
ce qui résulte de la symétrie du système. Maintenant, à l'aide d'une
mince lame d'ébonite fixée comme la barre d'un T à un manche de
même substance, agitons le contenu de la cuve de manière à mélanger les
deux solutions de concentrations différentes, sans que toutefois l'agitation
atteigne la surface libre du liquide : aussitôt une déviation de l'électro-
mètre se produit, indiquant qu'une différence de potentiel a pris naissance
entre les électrodes; si l'on suspend l'acte du mélange, la déviation
disparaît, puis elle reparaît si l'on fait de nouveau fonctioner l'agitateur. La
déviation change de sens si l'on renverse le champ magnétique, et s'annule
en même temps que lui. Le sens de la différence de potentiel est donné par
la règle suivante : un personnage étant couché dans la cuve, sur le flanc
droit, et le visage tourné vers le pôle austral de l'aimant, l'électrode posi-
tive est du côté de sa tête. J'ai vérifié que l'agitation ne produit plus aucune
déviation une fois que, le mélange étant achevé, le contenu de la cuve est
devenu homogène.
» Faisons maintenant l'analyse du phénomène :
)) A l'aide de plans parallèles aux faces de la cuve, divisons l'espace cou-
tenu dans celle-ci en parallélépipèdes infiniment petits rfo;, dy, dz, égaux
entre eux. Considérons une section quelconque du liquide par un plan
horizontal; soit dx dy un élément quelconque de cette section, et soit u la
composante verticale estimée de bas en haut de la vitesse du liquide en
un point de cet élément. Comme, malgré l'agitation, le liquide occupe
toujours la même portion de l'espace, le volume total de liquide qui tra-
verse la section de bas en haut est nul, et l'on a constamment
II"
dxdv = o.
Toutefois, l \)dx ne seia pas nul eu général, mais aura des valeurs positives
pour certaines valeurs de j, des valeurs négatives pour d'autres, de telle
sorte que la somme / dy j \>dx soit nulle.
» Considérons maintenant une couche de liquide comprise entre deux
sections horizontales distantes de dz. Soit dxdy dz l'un des éléments de
volume de cette couche; d'après les lois de l'induction, la composante pa-
rallèle à OX du flux d'électricité produit dans cet élément par l'induction
seule, indépendamment de toute action électrostatique, est, en désignant
( 9o3 )
par H l'intensité du champ magnétique estimée suivant OY, égale au quo-
tient de U'jr/oc par la résistance de l'élément.
)) Cette résistance est, en désignant par 1 la conductivité du liquide,
., ,y et, par suite, la composante du flux peut s'écrire B.-^'kudxdy. Je
vais montrer que la somme des quantités analogues, étendue à tous les élé-
ments de la couche, a le même signe que H. Comme dx et dz sont con-
stants et positifs, il suffit de montrer que l'intégrale / / l^idûcdy, étendue
à toute la section a une valeur positive; pour cela, remarquons d'abord
que, puisque l'agitation a pour résultat de rendre le liquide plushomogène,
il s'ensuit que les portions qui montent sont, en moyenne, plus concentrées
que celles qui descendent, et que, par suite, pour les éléments où u est
positif, X est, en moyenne, plus grand que pour ceux où u est négatif.
» Maintenant, pour passer de l'intégrale / ludxdy k celle dont nous
nous occupons actuellement, il faudra en multiplier les différents éléments
par les valeurs correspondantes de X : les éléments positifs seront ainsi
multipliés par des facteurs plus grands, en moyenne, que ceux par lesquels
seront multipliés les éléments négatifs, et. par suite, le total, qui était nul,
deviendra positif.
» Il s'ensuit que la somme qui, étendue au volume total de la cuve,
représente le flux total d'électricité produit par l'induction exclusivement,
à travers tout le liquide, parallèlement à OX, a une valeur positive si H
est positif; en d'autres termes, l'induction tend à produire un déplacement
d'électricité positive vers les X positifs, et d'électricité négative dans le
sens opposé. Au début de l'agitation du liquide, ces déplacements ont lieu
sans obstacle, puis l'accumulation des charges qui en résulte donne nais-
sance à des forces électriques, opposées aux forces électromotrices d'in-
duction, et qui en diminuent les effets dans le sein du liquide. Ces mêmes
charges, d'autre part, élèvent le potentiel vers l'une des électrodes et le
diminuent vers l'autre. Telle est la cause des déviations observées à l'élec-
tromètre.
» Le phénomène obéit à une loi analogue à la loi de Lenz : il est en effet
aisé de voir que, si l'on réunit les électrodes par un fil conducteur, le cou-
rant qui prend naissance par l'agitation, ayant une densité plus grande
dans les portions les plus conductrices du liquide, l'action électromagné-
tique qui en résulte s'oppose au mélange.
« Le phénomène décrit précédemment doit certainement se produire
( f)o4 )
dans le sein de la mer et, en particulier, en aval de l'embouchure des
fleuves, par le mélange d'eaux de salures différentes dans le champ magné-
tique terrestre; on peut même penser qu'il acquiert, dans ces conditions,
une intensité notable, en raison de l'étendue considérable du milieu qui
en est le siège.
» Si, au lieu de mélanger artificiellement les deux liquides, on les
laissait se diffuser spontanément l'un dans l'autre dans le champ magné-
tique, obtiendrait-on encore des forces électromotrices transversales? Cela
peut paraître probable, bien que la théorie exposée plus haut ne puisse être
appliquée en toute rigueur à ce cas, puisqu'd n'est pas certain que la
diffraction soit assimilable à une sorte de limite du mélange. Le phéno-
mène serait probablement trop petit pour être observable. »
PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — De l'action favorisante exercée par le
pancréas sur la fermentation alcoolique. Note de MM. R. Lépine et
Martz, transmise par M. d'Arsonval.
« Nous prenons des ballons renfermant 200'^'^ de liquide minéral de Pas-
leur, peu sucré, et i^' de levure de bière. A certains de ces ballons nous
ajoutons un })oids de pancréas qui est le même dans chaque expérience.
Nous laissons la fermentation se faire pendant quelques heures; puis nous
dosons, avec la liqueur de Fehiing, le sucre restant dans chaque ballon,
et, par pesée, l'acide carbonique dégagé par chacun d'eux.
» Expérience 1. — On enlève à un chien sain un fragment de pancréas du poids de
Sô''; on le jette et on le laisse cinq minutes dans l'eau bouillante, pour détruire la
trypsine; puis on prend le faisceau de nerfs qui entoure l'artère pancréaticodiiodénale,
et on le faradise pendant un quart d'heure. On referme le ventre, et, cinq heures plus
lard, on extirpe un fragment de même poids de ce pancréas, qu'on jette également
dans l'eau bouillante. Les fragments broyés sont introduits dans deux ballons; l'un, N,
reçoit le fragment normal; l'autre, E, le fragment excité.
» Durée de la fermentation : quinze heures à 3o°C.
N. E.
Sucie avant la fermentation 4)40 ^,^o
Sucre après la fermentation 0,92 0,47
Sucre disparu 3,48 8,98
GO'' pesé 0,70 1,01
CO^ dégagé pour if' de sucre disparu... 0,201 0,257
» Ainsi, dans le ballon E, la destruction du sucre a été plus grande (ce qui est
( Oo5 )
d'accord avec le fait signalé par l'un de nous, il y a quelques années, que la glyco-
lyse est beaucoup plus forte dans le sang d'un cliien dont les nerfs pancréatiques ont
été excités quelques heures auparavant). De plus, pour is' de suci-e disparu, il y a eu
davantage d'acide carbonique dégagé.
» Expérience II. — Répétition de l'expérience précédente, sauf que chaque mor-
ceau de pancréas est de 123'", et que la durée de la fermentation est de une heure et
demie à 3.ô°C.
N. E.
Sucre avant la fermentation 3,25 3,25
Sucre après la fermentation i ,86 i ,8o
Sucre disparu ' jSg i ,45
CO^ pesé 0,19 0,22
CO^ dégagé pour is'' de sucre disparu.. . o,i46 o, tâj
» ,\insi, mêmes résultats que précédemment, quant au sucre disparu, et quant à
CO- dégagé par gramme de sucre détruit.
» Nous possédons plusieurs expériences tout à fait semblables, quel-
ques-unes avec des ballons témoins (sans pancréas). Or, dans ces derniers,
la perte de sucre et la production de CO" sont moindres non seulement
que dans les ballons E, mais aussi que dans les ballons N. Il est donc po-
sitif que le pancréas normal bouilli, comme toute matière albuminoïde,
exerce une action favorable à la fermentation alcoolique, et le pancréas
excité, une influence plus grande encore. Nous l'attribuons surtout, sinon
exclusivement, aux peptones. En effet, dans les pancréas dont les nerfs
ont été excités il y a beaucoup de peptones.
» Si l'on partage un pancréas frais en deux moitiés, qu'on jette la pre-
mière dans l'eau bouillante et qu'avant de procéder de la même façon avec
la seconde on la laisse macérer une demi-heure, au plus, dans de l'eau à
4o° C, cette seconde moitié renferme beaucoup de peptones et se com-
porte vis-à-vis de la levure comme si ses nerfs avaient été excités; mais,
si la chauffe à [\S" G. est un peu prolongée, il y a moins de sucre détruit.
» C'est ce que montre l'expérience suivante faite avec trois ballons renfermant
chacun 6?'' de pancréas : E contient le fragment simplement bouilli, EC et EC ceux
qui ont été préalablement cliauffés à 45° G., à savoir EC une demi-heure et EC pen-
dant deux heures.
» Expérience III. — Durée de la fermentation : deux heures à 35° C.
E. EC. EC
Sucre avant 2,72 2,72 2,72
" après 2,1 4 2,04 2,3o
0 disparu o,58 0,68 0,42
CO^ pesé 0,225 o,3o5 0,240
CO- pour is'' 0,387 0,448 0,571
(9o6)
» Les nerfs du pancréas auquel ont été empruntés les trois fragments
avaient été préalablement excités. Comme dans le ballon EC, renfermant
le fragment chauffé une demi-heure, la destruction du sucre et la forma-
tion d'acide carbonique sont plus fortes qu'en E, on devra conclure qu'un
chauffage modéré ajoute encore à l'influence favorisante d'un pancréas
préalablement excité. Dans le ballon EC, la destruction du sucre est
moindre qu'en EC et même qu'en E. Mais, pour i^'" de sucre disparu, la
quantité de CO^ est plus forte.
» Même résultat dans l'expérience suivante, faite avec trois ballons dont un,T, témoin,
ne reçoit pas de pancréas; un autre, N, contient un fragment de pancréas normal bouilli)
et un autre, NC, un fragment du même pancréas préalablement chauffé une demi-heure
à 45° C.
» Expérience IV. — Durée de la fermentation : trois heures à 35° C.
T. N. NC.
Sucre avant 3,49 3,49 3,49
Sucre après 0,96 0,78 0,892
Sucre disparu 2,53 2,71 2,598
CO^ pesé o,3i5 0,370 0,435
CO- pour lê'" de sucre.. o,o85 o,i36 0,16-
» Ainsi, dans ce cas, le chaufTage du pancréas, pendant une demi-heure
seulement, a produit une altération de l'organe, grâce à laquelle la quan-
tité de CO- dégagé par i^' de sucre a augmenté, tandis que la destruction
du sucre a été moindre, sinon que dans le ballon T, au moins que dans le
ballon N.
» Si l'on expérimente avec des pancréas ayant séjourné quelque temps
à la température du laboratoire, et, a fortiori, avec des pancréas non
bouillis, qui s'altèrent profondément pendant la durée de la fermentation,
et dont la trypsine attaque la levure, on peut avoir des résultats contradic-
toires. 11 faut donc opérer avec des pancréas frais et bouillis. »
CORRESPONDANCE.
M. Armakd Gautier présente à l'Académie en son nom et au nom de M. ./.
Albahary, son collaborateur, un Volume ayant pour titre : « Cent vingt
exercices de Chimie pratique ».
Ce petit Ouvrage a pour but de former ceux qui ont déjà quelque habi-
tude du laboratoire au métier de chimiste praticien. Il donne, d'après un
ordre logique et gradué, cent vingt exercices tous décrits avec détail d'après
( 907 )
les textes originaux auxquels il renvoie toujours et assez précis pour que
l'élève puisse les exécuter sans maître. Leur choix est tel (|u'il permet
d'aborder successivement les sujets importants, les plus délicats et les plus
actuels de la Chimie minérale, organique et biologique.
En le suivant pas à pas, un bon étudiant peut prendre en une seule année
une idée assez complète des principales synthèses de la Chimie, orga-
nique ou minérale, des et méthodes qu'elle met en œuvre.
ASTRONOMIE. — Application du critérium de Tisserand aux petites planèl es.
Note de M. Jeax M.4SCAR'r, jjrésentée par M. Lœwy.
« Les éléments elliptiques d'une comète peuvent éprouver des varia-
lions considérables sous l'inthience des perturbations d'une grosse planète
telle que Jupiter, et, après avoir observé deux comètes à éléments diffé-
rents, il faut des calculs longs et souvent inutiles avant de reconnaître si
l'on est eu présence d'une seule et même comète, troublée en réalité par
l'action de Jupiter. Il était précieux de pouvoir décider, a priori, si deux
systèmes d'éléments peuvent ou ne peuvent pas correspondre à un même
astre, et c'est ce qu'a recherché Tisserand pour le problème suivant : Un.
astre P, de masse évanouissante, est troublée par une planète P' qui décrit un
cercle de rayon a' autour du Soled.
M Si l'on désigne par a, p, i le demi grand axe, le paramètre et l'incli-
naison de l'orbite troublée par rapport au plan de l'orbite planétaire,
Jupiter par exemple, et que l'on fasse application de l'intégrale de Jacobi,
on trouve, avant et après l'entrée de l'astre dans la sphère d'activité,
I 2 \fp cos i .
— I i-i-^ — = X =: const.
» Tel est le beau critérium de Tisserand ('), sous forme de condition
nécessaire d'identité, origine des remarquables travaux sur la capture des
comètes dans le système solaire. On peut en étendre encore la portée en
supposant que l'orbite de Jupiter n'est pas circulaire, mais qu'elle se
rapproche d'un cercle au moment des grandes perturbations, soit que la
planète se trouve vers son aphélie ou vers son périhélie; ou peut aussi,
avec M. Callandreau ('), tenir compte de l'excentricité de Jupiter. Enfin,
(') Bulletin astronomique, t. VI, p. 289.
(') Annales de i Observatoire, Mena., t. XX.
( 9"« }
clans cel ordre d'idées, les travaux de M. Schiilhof (') font auLoritc :
l'auleiir a montré qu'il y avait, dans le cas des perturbations, trois rela-
tions entre les anciens éléments et les nouveaux, dont deux approxima-
tives seulement, tandis que la troisième est presque rigoureusement
exacte et résulte du critérium de Tisserand.
» Les planètes, à proprement parler, n'entrent pas dans la sphère d'ac-
tivité de Jupiter, et la constante de Tisserand n'a pas, pour elles, d'exis-
tence physique aussi capitale; néanmoins, si les liens entre les comètes et
Jupiter sont généralement acceptés, il ne paraît pas douteux également
que cette planète influe sur la distribution des astéroïdes et l'on a, dans
ce cas, l'avantage de pouvoir entièrement négliger l'excentricité de Jupi-
ter dont les perturbations se sont présentées, successivement, pour toutes
les positions sur l'orbite.
» Après avoir rapporté /117 petites planètes au plan de Jupiter, pour
i85o,o, nous avons donc pensé qu'il pouvait être utile de calculer les va-
leurs correspondantes de la constante a; on trouve ainsi des valeurs com-
prises entre 0,067 ®* °' 7°^ tandis que, pour les comètes, on obtient l'in-
tervalle o, 475 à o, 58o. Jjorsque, jusqu'ici, pour deux comètes différentes,
on trouvait des valeurs de a concordantes au millième, on était tenté de
conclure à leur identité; pour les planètes, nous sommes en présence de
coïncidences bien plus singulières encore, à six décimales communes.
Nous en signalons plus loin quelques-unes d'intéressantes, et nous ferons
remarquer à cette occasion que la coïncidence est encore plus parfaite
que celle trouvée pour les demi grands axes (^).
a.
(^ '4,767972
ri^' 2,767948
» On peut égalemenl observer quelques groupements singuliers, en ce qui concerne
la difTerence des longitudes cj — Q ; les dislances périhélies des astéroïdes paraissent
tout d'aboi'd arbitraires tandis que les distances aphélies, comprises entre 2, 3 et 4, 8,
se concentrent fortement vers 3, 3. Nous aurons l'occasion de revenir, pour les pla-
nètes, sur Je rôle des aphélies, les coïncidencesel les propriétés entre les quantités a,
ra — 8, les points de proximité niaxima des orbites et nous dirons seulement que, si
l'on range les planètes par a croissants, il y a distribution très nette des grands axes
et des dislances aphélies, tandis que les autres éléments paraissent éprouver une
influence secondaire.
» La plus grande dislance aphélie, 4,772, rapproche beaucoup la planète (SsT) de
(') Bulletin astro/iomùjue, t. VIII, p. i47, 191, 225.
(^) An II. de l'Observatoire, Mém.. l. XXIII.
( 909 )
l'orbite de Jupiter, tandis qu'à l'autre bord de l'anneau c'est l'influence de Mars qui
peut devenir prépondérante; plusieurs planètes, en effet, s'approchent du Soleil plus
que Mars (sans compter celles dont les orbites sont entièrement intérieures), princi-
palement (323) Brucia, découverte par M. Max VVolf, et dont la distance périhélie
est 1,564, tandis que la distance aphélie de Mars est égale à 1,666.
» Dans les coïncidences que nous mentionnons ici, A et B figurent res-
pectivement les distances aphélies et périhélies (').
n.
r.
A.
li.
(.
a.
Q-
nj.
9
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3,917
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3,575
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3,i48
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3,593
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»
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»
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2,95o
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0, 634731
))
»
»
(') Nous ne donnons, pour simplifier, que trois décimales des nombres calculés,
tous, à six décimales.
C. R., 1899, 1" Semestre. (T. CXXVIIÎ, N' 15.) I I9
( 910 )
J
®.
2,721
0,081
2,941
2 , 5oo
5.48
0,643 i48
»
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0,123
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2,363
7.35
0,643 i54
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2,377
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0,679218
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2,527
1,868
3.36
0,701 507
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»
20°
10
» En outre, ce critérium pourra être appliqué pour d'autres distances que celle de
Jupiter au Soleil; les coïncidences correspondantes seraient plus ou moins nombreuses
que celles que nous venons d'indiquer à moins d'une unité du cinquième ordre et l'on
pourrait espérer, ainsi, avoir des renseignements sur la constitution primitive de cet
anneau si varié. Existait-il, par exemple, dès l'origine, des groupements assez impor-
tants qui, comme les étoiles filantes, se sont lentement disséminés dans toute la cou-
ronne? Telle est l'importante question que nous nous efforcerons désormais d'élucider. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une équation différendelle linéaire
du second ordre. Note de M. A. Liapouxoff, présentée par M. E. Picard.
(( Considérons l'équation
(i) 5^ + ."•/'(^)7 = o,
pi^oc) désignant une fonction donnée d'une variable réelle œ, continue et
périodique à période u, et [j. un paramètre arbitraire dont la fonction^(a:)
ne dépend point.
)i Soit A la constante caractéristique de cette équation, c'est-à-dire la
constante donnée par la formule
fi^oc) et (p(j;) étant les solutions de l'équation (i) définies parles conditions
( îMi )
initiales suivantes :
/(o) = i. /'(o)=:o; 0(0) = o, (p'(o) = i.
M On sail que c'est de la nature de la constante A que dépend principa-
lement le caractère des solutions de l'équation (i) dont l'intégrale géné-
rale, si l'on pose
p = A + \/A- — I ,
peut se présenter (du moins si A- — i n'est pas nul) sous la forme
y = C,F,(^)?"^ C,F,(a;)p"",
où F, (a;), Faf.i) désignent des fonctions périodiques de .r à période w
et C,, C, des constantes arbitraires.
» Pour l'équation considérée, A dépendra de [i. et en sera, évidemment,
une fonction entière. Dans une Note anlévieare (Comptes rendus, t. CXXIII,
28 décembre 1896), j'ai publié quelques résultats relatifs à la série
A — I — A , y. + A. y.- — A3 ;x^ + . . .
qui représente cette fonction. Maintenant j'ai l'intention de communiquer
certaines propositions concernant les racines de léquation
(2) A- — I = o
et relatives au cas où p{x) est une fonction réelle ne changeant jamais de
signe. Pour fixer les idées, je supposerai /?(j;)^o.
» L'équation (2) admet une racine évidente [j. = o, et cette racine est
simple, puisque A,, qui est donné par la formule
A. = 7 / p{x)dx.
n'est pas nul. D'autre part, on s'assure aisément que, dans la supposition
adoptée, celte équation ne peut admettre ni de racines imaginaires, ni de
racines négatives. Il ne reste donc à considérer que des valeurs positives
de [1., et j'ai reconnu que, parmi ces valeurs, il se trouve une infinité de
racines qui, d'adleurs, ne peuvent être que simples ou doubles.
» Ce résultat peut se rattacher à une proposition, due à M. Picard
{Traité d' Analyse , t. IIl, p. 121), que l'on peut énoncer comme il suit :
» Quelle que soit la fonction réelle et continue/?(a;) ne devenant jamais
négative, et quels que soient les nombres réels a et b, entre lesquels cette
( 912 )
foiiclion n'esl pas conslamment nulle, il existe une suite iniléfinie de
nombres positifs
a,, II..., 'J.,,,
tels que, pour [j, = y.,, toute solution de l'équation (r), s'annulaat pour
■r = a, s'annulera pour .x =^ h et encore pour / — i (et seulement pour
i — i) valeurs différentes de x, intermédiaires entre a et b (').
» Il est à remarquer qu'on a toujours ij.,<^ ;j.,^_, et que ;/., croît indéfini-
ment avec /.
» En appliquant cette importante proposition au cas où p(x) est une
fonction périodique à période w ei en supposant 6 = a 4- co, on parvient
aux conclusions suivantes :
» Tous les [j-i sont des fonctions continues et périodiques de a à période w.
Ces fonctions peuvent parfois se réduire à des constantes (comme cela
arrive toujours, s'\ p(x) est une constante). Si cette circonstance se présente
pour une valeur quelconque de i, le nombre correspondant [j-i sera une racine de
l'équation (2), et cette racine sera double. Si, au contraire, jx, dépend de a,
ce sera une fonction dont tous les minima seront égaux entre eux et dont
tous les maxima seront dans le même cas. Alors, [j!- étant la valeur com-
mune des minima et [j![ celle des maxima, les nombres [j.'- et [j'[ seront encore
des racines de l'équation (2), et ces racines seront simples.
» Donc, si dans le cas de ja, = const. on se sert encore des notations \i.'- ,
tj.'- (de sorte qu'on aura alors [j.J =-- 1^.^), tous les termes de la suite
(3) o, ij.\, ;x';, [j-i, i>::,, j^;, j/;, ...
seront des racines de l'équation (2), les racines doubles étant répétées
deux fois. J'ajouterai que cette suite comprend toutes les racines de l'équa-
tion (2) et que ces racines y sont rangées dans l'ordre croissant, puisqu'on
peut démontrer que l'on a toujours [j."- <| a)^,. D'ailleurs, les termes ■ , jx^ à
indice i impair sont des racines de l'équation
A + I = o,
et ceux à indice pair, des racines de l'équation
A — 1 ^ o.
)) Les nombres de la suite (3) étant exclus, ou jiout affirmer que, si [j.
(') En parlant des solutions de l'équation (1), nous supposons toujours que la solu-
tion évidente j ^^ 0 est exclue.
( 0'^^ )
se trouve dans l'un des inlervalles ([j.'-, u"-), on aura A*> i, et, par suite,
loutes les solutions de l'équation (i) seront des fonctions illimitées de x.
Si, au contraire, [j. se trouve dans l'intervalle (o, [xj) ou bien dans l'un de
ceux (fjL,', [).'i+,), on aura A-< i, et les solutions de l'équation (i) seront
toutes limitées.
» Enfin, si l'on a [j. = [jJ- ou [j- = ^i"- , il existera, dans le cas île [j."- > u.'- .
deux solutions indépendantes 0, (.r) et 0^ (x), vérifiant les équalioiis
O,(.r-+-o>) = (-i)'0,0r).
^^(x 4- (j) = (- i)'6, (x) + 0, (x),
et dans le cas de ^![ = [j.'- , il n'y aura que des solutions satisfaisant à l'équa-
tion
9(a7 + oj) = (- iy d7j \
en considérant trois fonctions de/?, (j, savoir
(>) :v = (f(p,e/), y=.y(p,(j), z^i>(p,q),
toutes indéterminées sous la seule condition que le point ternaire {d;,}-, s)
soit toujours déplacé sur un contour fixe (c) par le mouvement du point
binaire (p, (j ) suv l'enceinte d'un intervalle binaire franc, (-■>), invariable
aussi, l'expression
^'^ ./!^^J^^"'^''=>(î;)+^^^-'^'-^H;:j)^^^'^'^''=)(;î)]'^^^
construite avec les fonctions composées A(x,y, z), . . . dont les compo-
santes A, B, C sont données, expression qui, en posant généralement
pourrait encore être notée par
(4) If [A^y,z) + BHz,x)n-Ci(a:,y)\,
est l'intégrale double de la différentielle binaire totale écrite ci-dessus (4)
entre crochets, prise sur la plaque de la surface représentée par les équa-
tions (2) qui a le contour (e) pour bord; el, pour que la valeur de celte
intégrale dépende, non de la forme de cette plaque, mais seulement de la
%
( 9i5 )
nature de son bord, on sait(Ç/". E. Picard, Traité d'Analyse, t. I, p. no
et suiv.) qu'il est nécessaire et suffisant d'avoir entre les composantes A,
B, C, et cela quelles que soient x,y, z considérées en ceci comme trois
variables indépendantes, la relation
dK dB dC
» Dans l'occasion prochaine à laquelle je faisais allusion tout à l'heure,
je donnerai, de cette identité, une démonstration nouvelle, reproduisant
tout à fait par son tour et par son caractère quasi-intuitif celle de l'iden-
tité analogue j ;7~ ~ ^ 1"® ''°" rencontre dans la théorie de l'inté-
grale simple f(Xdx-hYdy), prise sur un arc de courbe. Pour le mo-
ment, je veux montrer seulement qu'elle constitue, comme cette dernière,
une condition d'intègrabililé exprimant que la. différentielle binaire totale,
incluse entre crochets dans l'expression (4), est exacte, c'est-à-dire, en
termes plus précis, qu'il existe quelque paire (u,v) de composantes à
trois places donnant une paire de fonctions composées [u(x,y, z), v(x,y, z)\
dont le déterminant différentiel par rapport au couple (p,(/) reproduise,
quelles que soient les fonctions simples (2), la fonction composée diffé-
rentielle figurant entre crochets dans l'intégrale (3), ou bien encore, car
cela revient évidemment au même, qa^il existe quelque paire
\u{x,y,z),i'(x,y,z)]
de /onctions dex,y,z {considérées maintenant comme trois variables indé-
pendantes) dont les déterminants différentiels, pris par rapport aux couples
( y. 2), (s, x), {x,y) respectivement, soient précisément les fonctions A, B, C.
» La recherche de fonctions telles que u, v revient effectivement à l'in-
tégration des équations différentielles simultanées, de formes spéciales,
w (;:)=^- (:;)="■ (:;)==,
qui conduisent immédiatement aux équations linéaires et homogènes aux
dérivées partielles
, . .du T. du r^ du . d^' ^ dv „ dv
(7) A^ + B^ + C^ = o, A^ + B-4-C^=o.
puis, par la méthode de Jacobi, aux formules
(8) M = l\>.,v), (' = «î)(f;i,v),
( 9i6 )
où i>.(x,y,s), v(^x,y,z) sont deux fonctions déterminées de a;, y, z, et
V,
.
ày
d^
dz
d,
dx
dy
d,
dz
( 91? )
commencement de cette Note, conduise immédiatement aux compo-
snntes V, des formules (8). »
GÉOMÉTRIE. — Sur l'homographie de la théorie des poutres.
Note de M. Andrade.
« I. Considérons un système de segments /,, /o, . . ., /,, /,h-,. •••»<«. por-
tés bout à bout et formant les travées successives d'une poutre à n-hi points
d'appuis; puis, pour chaque segment ou travée /,+,, une fonction po^/ù'eç,-,
variant avec la position d'un point mobile M générateur de ce segment.
Dans les poutres 9, = ^ représente l'inverse du produit du coefficient
d'élasticité E par le moment d'inertie 1 d'une section de la poutre passant
r''
en M. Sous le signe / désignons par x la distance du point M à l'origine
«^
' désignons encore par x la distance du
point générateur de /,^., à l'origine de ce segment.
» Considérons, d'autre part, sur /,■ un point x = m, et sur l^^,, un point
X = Uj^i . M. Maurice Lévy, dans sa Statique graphique, appelle points cor-
respondants consécutifs deux points entre lesquels existe la relation
i r'' I /''■+'
— =- / x(Ji — x) (Didx + j- / (/,>, — x)x, dx.
» Je me propose d'indiquer pour le cas des ç, quelconques, c'est-à-dire
pour des poutres de sections variables, les propriétés similaires de celles
démontrées par M. Maurice Lévy dans sa Statique graphique pour le cas
particulier de (p,= const. se rapportant à des poutres de sections con-
stantes.
» IL Je définis d'abord les zones utilisables àe deux segments consécutifs
relatives au sens indiqué pour le parcours de la suite des segments.
» Ces zones sont telles que Vj et «,>, étant liés par rhomographie (i) les
inégalités simultanées
li > ^i > ^,° >o
0< «,''-M<"/4-. >4-H(
C. R., 1899. I" Semestre. (T. CXXVIII, N- 15.) 1 2ii
( 9»8 )
s'entraînent mutuellement avec correspondance de leurs éléments situés
sur une même verticale ; un calcul facile donne alors
t^, —
7 / {li—-r).rfi{jr)d.v
'i Jf,
V^)'
-, — / (/, + , — .-r)xtp,+i(.r)«fd7
',+1 J(,
I /" I p*' I /"
7 / ccoi(a-)dx + - — / (/,■+, — .2-)cp,+,(x)rf.r— / x{li— x) v". sera
a forliori satisfaite si l'on pose
'',>
/ (// — x)x o,(.r) ds
• 0 .
or je dis que cette dernière inégalité sera satisfaite si le point considéré
appartient à la zone d'accès qui s'appuie sur l'origine du segment; ceci
revient à dire que l'on a
(4)
Ç {li-.vY^,{x)dx f {l—x)œ"-^
autre
(5)
j {li~x) Oi{x)dx
entraîne cette
'^'-'■1 ^ _/.+,
/ {li+i—x) 'fM{x)dx
or, en désignant par P la quantité
/ {l,-^x)x'^,(x)dx / (li — x)-fi{x)dx
1 > 0 -'0
nous avons
/ {li-xYo,(x)dx
-'0
{li+i — x)'fi^i{x)dx
( 920 )
1' étant positif en vertu de (4), «',-,-, sera compris entre /;+., et la quantité
(/,+i — x)2cp,+i(a.-)rfa;
moindre ^^ ; l'inégalité (5) est donc démontrée.
» En d'autres termes :
» Le correspondant d'un point appartenant à la première zone d'accès
de 4 reste donc dans la première zone d'accès de /,+ ,. C'est ce que nous
voulions établir. »
GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les Surfaces à lignes de courbure
planes ou sphèriques. Note de M. Emile Waelsch, présentée par
M. Darboux.
« Du centre de courbure principale c de la normale d'une surface F on
peut dériver, d'après M. Darboux ('), les points c,, Co, ... de sorte que la
droite cc^ est la caractéristique du plan normal de la ligne de courbure k
de F. On démontre : Si F est une surface P respectivement S, pour les-
quelles les k sont planes respectivement spbériques, le lieu de c^ est une
courbe qui pour V tombe dans l'infini Ç-).
» Si e- du- + g"^ dv- est l'élément de la représentation sphérique $ de F,
en paramètres de lignes de courbure, les coordonnées d'un point de <ï>
satisfont à l'équation de Laplace
(i) X„,-pX„-p,X,= o, où p = (/e).„ P, = (/^V
» La demi-distance p des deux points c^ , c satisfait, d'après M. Guicbard,
à l'équation (2), adjointe de (i).
» On trouve en s'appuyant sur un théorème de M. E. Cosserat (') :
» 1° Si l'invariant h = pp, — [b„ de (i) s'annule, F est P.
» 2° Si l'invariant h, = ih — /i_, — {ih),^^, s'annule le point c, décrit
une courbe et F est S, si S|)écialement p = o-' 1 hdu; si p est une intégrale
(') Voir Leçons sur la théorie générales des suif aces, t. II, livre IV.
(-) Il suit que la développée (c) de S respectivement P est l'enveloppe de cônes
ou de cylindres, pour lesquels les caractéristiques sont géodésiques ; de là on peut
démontrer que le problème des S dépend de quatre et celui des P de trois fonctions
arbitraires de la même variable.
C) Voir Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse, t. IV, p. 18.
( 92 1 )
générale de (2), F est une surface^, qui esl définie par la propriété que ses
points f, tombent dans l'infini, et qui a la même représentation sphérique
que S.
» Pour déterminer la représentation sphérique 1 des S et y, et n de P,
posons
» Les seconds membres satisfont à une équation de Laplace, qui a les
mêmes invariants que (i) et à laquelle satisfait aussi ^ -— yi; par suite, elle
a les intégrales i, ^, yi, ^r,.
» 1° Si h = o, cette intégrale a la forme c6, où 9 = LF -f- / Yxdv. Donc
on pose
(2) <; = TT' r, = r^, t'n = ^, ou
"0
^'^ = V'
9.= Ui^fy^y.dv,
et l'on trouve que l'on a à déterminer a de manière que
(3) 6,fh-9„03 = o.
» 2° Si h, = o, d'après M. Darboux, cette intégrale a la forme a^, où
==^ 6x„— 6„a. Il suit, comme ci-dessus, que l'on a
(4)
qui donne, si w est une fonction arbitraire de v,
(5) 6,0o — 6o03 = M^x=.
» Déterminons a de manière que (5) soit remplie. En dérivant (5)
après V, et posant Vo = i , et comme il est permis, V, =: v, on a
(«)
ou
(e.-^6„)(6,- V,9„) = M^6^
(7) e^IVr=.V0„-w''6„9;-2^v6„0; + H^6;, où V=t^V,~V3
» L'équation (6) donne
en dérivant, on trouve
(p + MX)' 60 -f- Mlx ^ o, (V, + M).-')'9„ + MX- V = o.
\
( 922 )
)) La première de ces équations donne 0„ = — ;/, où — -^ = M>.; de
la deuxième, on déduit :
( 8 ) RP ( 2 [/.[x" -[j:-) + ( m- )' '^M.' - V'., SUl 0),
Pn P« "a-
, , ' ds' ds }
ds' ds ■ ds
—r = — sm co H cosoj ;
( 924 )
d^' ds'
qui sont les relations cherchées, car elles expriment -p- , ^j- (et rs') par les
éléments de la position mutuelle w et w. Ces formules coïncident, aux no-
tations près, avec celles données en premier lieu jiar M. Schônflies ('),
mais il les trouve plus difficilement et sans remarquer qu'elles sont tout à
fait générales. On en déduit en effet, par spécification, toute une foule de
relations connues, mais trouvées par des voies très variées. (Voir, par
exemple, Schell, Kurven, t. II; 1898.)
» 2. Si l'on cherchait les relations entre les éléments de deux courbes
pris, non plus par rapport à leur image sphérique comjnune, mais par rapporta
deux images sphériques perpendiculaires entre elles, on aurait, comme on le
démontre facilement, à permuter circulairement, dans les formules (oc), les
éléments de l'une ou de l'autre courbe une ou deux fois.
» 3. Si, plus généralement, on considère les éléments de deux courbes
par rapport à deux trièdres différents xyz, x' y' z' , on aura évidemment
//= a.p -f- fi(7 + y/-.
r/ = a> ^- fi' 7 +y'/-, ■
r' = a"/> + (i"y 4- yV;
et, par un raisonnement semblable au précédent, on trouvera les formules
les plus générales
ds' . ( ds ,, ds ds\
— p- r= si n w c. h B h Y —
P« \ —-g — p„ ' p^/
, ds r,, ds , ds
— COSwl oc ' '' ■ ''
■ T
g- — P" ' Pff
/ V I ds' j ,, ds „ . ds ,, ds
( oc ) , -r -- do) -\- y." h &" y" — ,
ds' ( ds ^, ds ds\
—r = — COSto a h a • + Y —
[ , ds ,,, ds ds
— sin (0 % h & h Y —
\ \ —■^g —9n ^ Pg
» Mais, il est bon de le remarquer, toutes ces formules contiennent le
ds'
rapport -7-; il faudra donc, dans chaque cas particulier, trouver ds' en
fonction de ds, p, t par un procédé spécial. »
(') A'achric/Hcn dcr K. Gesellschaft der Wissenschaften zu Gôtlingen (Heft I;
1898).
(925 )
PHYSIQUE. — Sur l'action d'une augmentation ou d'une diminution de
pression sur l'interrupteur électr olylique . Note de M. A. Le Roy, présentée
par ]M. d'Arsonval.
« Si l'on dispose un interrupteur électrolytique pour bobine d'induction,
suivant les indications données par M. Wehneit et par M. d'Arsonval, c'est-
à-dire en le constituant avec un très court til de platine formant anode et
une large surface de mercure formant cathode, de l'eau acidulée par l'acide
sulfurique à 20-25 pour loo étant employée comme éleclrolyte, on observe
que cet interrupteur, intercalé en tension dans le circuit primaire d'une
bobine d'induction et actionné par le courant d'un secteur à 1 20 volts, fonc-
tionne normalement selon les indications données par ces savants. Mais si,
par un artifice approprié, on vient à diminuer ou à augmenter la pression de
l'atmosphère gazeuse du vase dans lequel est placé l'électrolyte, on constate
qu'une diminution de pression croissante provoque l'arrêt des phéno-
mènes d'interruption du courant, en empêchant les phénomènes de calé-
faction à l'anode, et qu'une augmentation de pression donne lieu aux mêmes
résultats, en laissant accumulés sur les anodes les gaz électrolytiques. »
PHYSIQUE. — Quelques conditions de fonctionnement de l'interrupteur
électrolytique de M. Wehneit. Note de M. Padl Bary, présentée par
M. d'Arsonval.
« Par l'emploi de l'interrupteur électrolytique de Wehneit, on peut ob-
server trois phénomènes très distincts qui dépendent, pour une anode de
platine donnée, de la self-induction du circuit, de sa résistance et de la
force électromolrice employée.
M Avec une faible différence de potentiel, on observe simplement l'élec-
trolysede l'eau. Si l'on augmente la différence de potentiel, le phénomène
change brusquement à une valeur donnée de celle-ci : les gaz qui se déga-
gent autour de l'anode deviennent lumineux, sans que le platine rougisse,
en produisant un bruit très caractéristique; ce phénomène, qui a été ob-
servé pour la première fois par Fizeau et Foucault ('), est celui qui a été
(') FizEAU et Foucault, Annales de Chimie el de Physique, 3" série, l. II, p. 383 ;
1844.
C. R., 1899, 1" Semestre. (T. CXXVIII, N» 15.) 121
( 9^6 )
utilisé par le D"" Wehnelt dans son interrupteur. Enfin, en augmentant
encore la force électromotrice, on arrive à une troisième phase où le bruit
cesse; les gaz dégagés ne sont plus lumineux, mais le platine rougit dans
le liquide dont il reste séparé en partie par une gaine de vapeur; ce troi-
sième phénomène est celui décrit par MM. Violle et Chassagny ( ' ).
» Ainsi que l'a indiqué M. d'Arsonval (°), on peut substituer, à la solu-
tion sulfurique, une solution de potasse; l'expérience m'a montré, en
outre, que tous les corps, dont l'électrolyse donnait un simple dégagement
d'oxygène au pôle -4-, pouvaient être indifféremment employés. Dans les
expériences dont les résultats suivent, j'ai employé une solution de chlo-
rure d'ammonium dans l'eau, et je mesurais la fréquence en observant
l'anode de l'électrolyseur au miroir tournant. Le résultat de ces expé-
riences est que, pour que le phénomène de Fizeau et Foucault se produise,
il faut que la différence de potentiel soit comprise entre les valeurs maxima
et minima en dehors desquelles on a, ou le phénomène de MM. Violie et
Chassagoy, ou l'électrolyse simple.
» La tension minima est d'autant plus faible que la self-induction du cir-
cuit est plus grande, alors que la tension maxima croît avec la self-induc-
tion du circuit; de telle sorte que les limites entre lesquelles on observe le
phénomène des interruptions se rapprochent quand le coefficient de self-
induction diminue; pour une self-induction nulle on ne produit, à aucune
valeur de la tension, le phénomène de Fizeau et Foucault et l'on passe
directement de l'électrolyse simple au phénomène de MM. Violle et Chas-
sagny, la tension nécessaire pour passer de l'un à l'autre ne dépendant
que des dimensions du fil de platine et de la résistance du circuit.
» Le Tableau ci-dessous donne les valeurs trouvées dans une série d'expériences,
eu employant un fil de platine de o™™, 35 et dépassant le verre de 1 1™™, 5 de longueur,
avec des bobines dont la self-induction variait de o,oo38 à 53 milli-henrys; ce Tableau
est à double entrée : sur la première ligne horizontale sont portées les différences de
potentiel et sur la première ligne verticale les coefficients de self-induction, en regard
de ces lignes sont portées les différentes valeurs de la fréquence. Les lettres ES
signifient qu'il y a électrolyse simple et les lettres VG qu'on a le phénomène de
MM. Violle et Chassagny.
(') Violle et Chassagny, Comptes rendus, t. CVIII, p. 284; 1889.
(^) D'Arsonval, Comptes rendus, 27 février 1899.
( 92? )
Coefficients
de
self-induction Différences de potentiel exprimées en volts.
milli-henrj'S. 24 36 48 60 72 84 96 120 168 180
o,oo38.. ES ES ES ES ES -Jl'^^:,,, VG VC
0,062... ES ES ES ES 285o 38oo VC VC
1,09.... ES ,J^,_ 93o 1220 i/loo i63o .750 i85o VC ..
2,8 ES 755 945 ii4o » i320 » » Il »
II » 380 « » » 760 » » i> »
53 ES 122 164 2o5 245 » 275 33o 490 570
M Afin de déterminer l'influence de la pression, nous avons fait, M. Gas-
nier et moi, au laboratoire de M. Hospitalier, quelques mesures de la fré-
quence, sur un circuit déterminé et constant, pour des pressions réelles
variant de 25*^" à iSo*^" de mercure. L'appareil tel qu'il était constitué ne
permettait pas beaucoup de précision dans la mesure; nous avons trouvé
cependant que la fréquence diminuait pour des pressions croissantes un
peu moins qu'en raison de la proportionnalité inverse.
» M. S. -P. Thompson (') a signalé qu'à une pression de 3 atmosphères
la fréquence était plus faible qu'à la pression atmosphérique.
» M. C. Swinton (-) ayant constaté qu'on ne pouvait mettre en marche
l'interrupteur Wehnelt en fermant le circuit par immersion de l'anode dans
l'électrolyte, j'ai cherché à répéter cette expérience sans succès et j'ai
toujours observé qu'il n'y avait aucune différence à établir le courant par
immersion de l'anode ou par tout autre moyen. »
ÉLECTRICITÉ. — Sur la variation de la résistivité électrique des métaux et de
leurs alliages due à la torsion. Note de M. Coloman de Szily, présentée
par M. Lippmann.
« Toutes les actions physiques et mécaniques, comme le recuit, la
trempe, la traction, la torsion, etc., ont une influence sur la résistance
électrique des métaux et de leurs alHages. Toutefois, les recherches expé-
(') S. -P. Thompson, Lettre adressée le 8 mars 1899 * '^ Société physique de
Londres.
(^) C. Swinton, Communication du 10 mars 1899 à la Société ph3'sique de Londres.
( 928 )
rimentales relatives à ces phénomènes sont encore assez incomplètes. Je
me suis proposé d'en reprendre l'étude et de rechercher notamment quelle
est la variation de la résistance des fds par suite de la torsion.
» Comme, d'après les expériences préliminaires, on devait s'attendre
à des variations extrêmement faibles, la plus grande difficulté qu'il fallait
vaincre pour arriver à des mesures exactes était l'élimination de l'influence
de la température ambiante. Pour y arriver, j'ai choisi, d'une part, un
alliage dont la résistance électrique peut être considérée comme constante,
pour des petites variations de température du moins : c'est l'alliage connu
sous le nom de constantan. D'autre part, j'ai exécuté les mesures dans une
pièce souterraine où les fluctuations de la température ambiante ne
dépassaient guère un dixième de degré centigrade et que l'Institut de
Physique de l'École Polytechnique fédérale, à Zurich, a bien voulu mettre
à ma disposition.
» Dans mes expériences, je me suis servi de la méthode de Wheatstone,
modifiée par Kirchhoff et connue sous le nom de pont à corde.
» Le fil de constantan à examiner, bien recuit au préalable, fut suspendu à l'intérieur
d'un tube de laiton vertical, d'une longueur de 3™,5o, et il fut soigneusement tendu
par un poids de laiton soudé à son extrémité inférieure. Après chaque torsion, ce poids
pouvait être maintenu dans sa nouvelle position au moyen de deux ergots. Tous les
points de jonction du système furent établis sans exception par des godets remplis de
mercure. Pour la jonction des diverses branches, je me suis servi de fils de cuivre de
3mm (jg diamètre; par contre, la corde fut constituée par un fil de constantan de i™,5o
de longueur, tendu horizontalement et alimenté par le courant d'une batterie de trois
circuits Daniell.
» Les résistances auxiliaires furent choisies de manière que l'on pût atteindre, dans
le résultat des mesures de résistance, une approximation de o,oooooï. Au commen-
cement de chaque expérience, le fil était en équilibre moléculaire au point de vue
élastique. Après l'observation de la position du galvanomètre, le fil fut tordu d'une
révolution complète, soit d'un angle de 2Tr, et fixé dans celte nouvelle position. Trois
observations de la déviation de l'aiguille du galvanomètre furent alors exécutées et le
fil fut de nouveau tordu de 36o° et ainsi de suite.
» Pour donner une idée de l'ordre de grandeur de la variation de résistance, j'inscris
ici les résultats d'une série de mesures.
» La résistance initiale du fîl de constantan était de io°'""% 60020.
Angle
Angle
de
de
orsion.
\V,-W..
W, — W;_,.
torsion.
\v,-\v.
w,— \v,._,.
1,9.-
0 , 00002
0,00002
3,2.
0,00006
0,00002
2,271
0,00004
0 , 00002
4,2Tt
0,0001 5
0 , 00009
( 929 )
Angle
Angle
de
de
torsion.
w,- w..
Wi— W._,.
torsion.
W,-W„.
w,-w,_,.
3,2-
0,00024
0 , 00009
l6,21t
0,00178
0,00022
6,2r
o,ooo33
0 , 00009
17,277
0,00200
0,00022
7,2-:t
o , ooo4 <
0 , 00008
l8,2Tr
0,00223
0,00023
8.2-
o,ooo5o
0,00009
19,2-
0,00247
0,00024
9.2-
0,00009
o,oooi3
20,2 71
0,00273
0,00026
I0.2 t:
0,00072
o,oooi3
21,2-
0,00299
0,00026
I I ,27t
0 , ooo85
o,oooi3
22,21T
o,oo324
0,00025
12,2 t:
0,00099
o,oooi4
23,2-
o,oo353
0,00029
i3,27r
0,00117
0,00018
24,271
o,oo382
0,00029
li,iT.
o,ooi35
0 , 000 1 S
25,27:
0 , oo4 I 2
0 , ooo3o
l5,2Tt
o,ooi56
0,00021
» Je fais remarquer que la limite d'élasticité dans ce cas se trouvait à
peu près à 3,2-.
» Les résultats d'un grand nombre de séries de mesures sont suffisam-
ment concordants et montrent que la résistance électrique va en augmen-
tant avec l'angle de torsion, et cela non proportionnellement à l'angle,
mais bien plus vite. Si nous déterminons pour chaque cas la limite de
l'élasticité, nous trouvons que, jusqu'à cette limite, l'augmentation de la
résistance peut être considérée comme proportionnelle à l'angle de tor-
sion.
» J'ai examiné en même temps la question suivante qui s'est posée au
cours de mes expériences : La résistance électrique du fil tordu reste-t-elle
constante ou bien varie-t-elle avec le temps? J'ai trouvé que la résistance
du fil ne reste pas du tout constante après la torsion, rnais diminue certai-
nement, quoique extrêmement lentement, avec le temps. De même, j'ai
constaté que la résistance électrique du fil ramené par des torsions inverses
à sa position initiale va en diminuant avec le temps et même bien plus vite
que dans le premier cas ; probablement parce qu'elle peut atteindre plus
rapidement son équilibre moléculaire. On sait qu'en faisant subir à un fil
une forte torsion et en le laissant ensuite reprendre son état non déformé,
la limite d'élasticité du fil se déplace et atteint une valeur plus élevée
qu'avant la déformation. En examinant la variation de résistance d'un fil
déformé et soumis de nouveau à une série de torsions, j'ai pu constater une
concordance remarquable avec le fait ci-dessus, car la proportionnalité
entre la variation de résistance et l'angle de torsion allait plus loin pour le
même fil après qu'avant la déformation.
» Si j'ajoute que la comparaison des effets sur des fils de divers diamètres
( 93o )
m'a démontré que la variation de la résistivité électrique augmente plus
rapidement que le diamètre, j'ai fini de résumer les résultats que j'ai pu
obtenir pour le constantan.
» Il fallait maintenant répéter les mêmes recherches sur d'autres métaux.
J'ai fait des expériences avec des fils de maillechort et de nickeline, en me
servant des mêmes dispositions que celles décrites ci-dessus, mais il m'a
été impossible d'obtenir une exactitude suffisante à cause de l'influence des
variations de la température ambiante. Toutefois, autant que j'ai pu le voir,
le caractère du phénomène semble être pour ces divers métaux (ainsi, du
reste, que pour le cuivre, pour lequel j'ai également entrepris des recher-
ches) le même que celui relevé dans le cas du constantan ('). »
OPTIQUE. — Points corrélatifs des points de Bravais.
Note de M. Pierre Lefehvre, présentée par M. Lippmann.
« Bravais a indiqué l'existence, dans un système optique centré quel-
conque, de deux points coïncidant avec leurs conjugués par rapport au
système. Ce sont deux points de l'axe, distincts ou confondus, à distance
finie ou infinie; ils peuvent être réels ou imaginaires. Cette dernière cir-
constance a certainement beaucoup limité leur emploi.
M Je me propose de montrer qu'il existe dans un système optique centré
des points doués de propriétés assez remarquables, dont l'existence est
corrélative de celle des points de Bravais ; de telle sorte qu'on peut toujours
employer les uns ou les autres.
» Dans le cas oîi un système n'a pas de foyers, ses points de Bravais
sont réels, l'un d'eux étant d'ailleurs à l'infini; nous pouvons donc nous
borner à étudier le cas où le système a des foyers.
» Soient F et F' les foyers principaux du système; I une droite perpen-
diculaire à l'axe en B; r son image perpendiculaire à l'axe en B' ; on sait
que
(i) FB.F^= — H,
(') Ce travail fut commencé au laboratoire de recherches physiques à la Sorbonne,
à Paris, et terminé à l'Institut de Physique de l'École Polytechnique, à Zurich.
( 9'^' )
H et K étant deux constantes des systèmes; cette dernière K en parti-
culier est l'indice du premier milieu par rapport au dernier. H et K son
positifs dans les systèmes où il n'y a pas de réflexions ou un nombre pair,
négatifs dans ceux où il y a une réflexion ou un nombre impair. D'après
l'équation (i), les points de Bravais sont donnés par
FB.FB=:- H,
ou
(3) Fb'-FF.FB + H = o.
Ils ne sont donc imaginaires que si FF' — 4H -< o, ce qui exclut le cas de
H <^ o et peut s'interpréter ainsi :
» Dans un système optique centré, où les points de Bravais sont ima-
ginaires, on peut former un triangle isoscèle réel, ayant FF' pour base,
v'H pour côtés. Nous appellerons le troisième sommet de ce triangle, pôle
du système.
» Dans l'espace, le lieu des pôles d'un système est la circonférence inter-
section des sphères décrites de F et F' comme centres avec \/H pour rayon.
Dans un plan passant par l'axe, il y a généralement deux pôles symétriques
par rapport à l'axe. Un cas singulier se présenterait si F et F' coïncidaient;
en ce cas tous les points de la sphère de centre F et de rayon \/H auraient
les propriétés des pôles. Soit w le pôle d'un système.
» 1° On peut amener wB sur wB' ou sur son prolongement en faisant
tourner autour du pôle u> d'un angle constant dans un sens déterminé.
» En effet, les triangles wFB, B'F'w sont semblables, comme ayant les
angles en F et F' égaux, compris entre côtés proportionnels, d'après (i).
Le triangle B'ioB sera semblable aux précédents comme ayant ses angles
en B et B' égaux respectivement aux angles de ces triangles. Il en résulte :
» Selon que B sera d'un côté ou de l'autre de F, BFoj coïncidera avec
F'Fio, ou sera supplémentaire et de sens contraire. Donc B'toB est aussi
égal à F'Fw et de même sens, ou supplémentaire et de sens contraire.
Donc, on peut amener wB sur wB' ou son prolongement par une rotation
autour du pôle égale à F'Fw et de sens contraire. On pourrait encore amener
(932 )
(oB sur wB' ou son prolongement par une rotation supplémentaire de F' Foi
et de même sens.
» L'image d'un objet I est droite ou renversée selon que l'objet est d'un
côté ou de l'autre de F, par suite, selon que la rotation effectuée autour du
pôle amènera coB sur wB' ou sur son prolongement.
» Nous appellerons angle caractéristique du système l'angle constant
dont il faut faire tourner toB pour l'amener 5«/'toB' /72(?^/2e quand l'image est
droite, sur Sun prolongement quand l'image est renversée.
» 2" Il résulte immédiatement de ce qui précède que du pôle on voit
sous un même angle un segment de l'axe et son image.
» 3° Le rapport de F image F à l'objet I est égal au rapport des distances de
leurs pieds sur l'axe au pôle, multiplié par la racine carrée de r indice K.
» En effet, les triangles wFB, B'F'cu, B'toB étant semblables :
_l_ toF F'B' _
FB "^ coF'
4 4o,7
Siliciure de carbone 2,1 2,3 '^^^^
99.5 99-8
» Un rapide examen des propriétés nous a démontré que ce prétendu
( ' ) Laboratoire des Hautes Études de M. Moissan.
C. R., 1809. '" Semestre. (T. CXXVIII, N" 15.) ' 22
( 9^4 )
siliciure double, malgré son apparence, était formé par des cristaux de sili-
ciure de fer, très nets, facilement isolables par un traitement à l'acide azo-
tique, cristaux cimentés en quelque sorte par du siliciure de cuivre.
Cette expérience nous a permis de constater que le siliciure de cuivre était
un excellent dissolvant du siliciure de fer et nous avons pensé à utiliser cette
propriété à la préparation de ce dernier, soit en dissolvant dans le siliciure
de cuivre fondu du siliciure de fer préalablement préparé, soit en pré-
parant le siliciure de fer en présence d'un excès de siliciure de cuivre.
Nous avons reconnu en outre que le cuivre possédait une affinité moindre
pour le silicium que le fer, et qu'il suffisait de chauffer ce dernier métal en
présence d'un excès de siliciure de cuivre fondu pour obtenir du siliciure
de fer cristallisant dans l'excès de cuivre silicié. C'est même cette dernière
réaction qui nous a donné le meilleur résultat au point de vue de la pureté
et de la cristallisation des échantillons.
» Préparation du siliciure de fer. — Le siliciure de cuivre que nous avons em-
plojé est le siliciure de cuivre du commerce renfermant de i5 à 20 pour 100 de sili-
cium et qu'il est facile de se procurer en grande quantité.
» Ce siliciure est grossièrement pulvérisé et mélangé avec lo pour 100 de son poids
de limaille de fer aussi pure que possible. Nous opérions sur ^oo^' de siliciure de
cuivre et 4oS'' de limaille de fer. Le mélange était placé dans un creuset de charbon
que nous disposions dans le four électrique à creuset de M. Moissan. Le four était
alimenté par un courant de gSo ampères sous 4-5 volts et la durée de la chauffe était
de quatre à cinq minutes.
» On obtient un culot parfaitement fondu à cassure homogène très cristalline et
d'un blanc métallique rappelant la cassure récente du siliciure de cuivre. Ce culot est
concassé et les fragments obtenus sont traités dans une capsule de porcelaine par de
l'acide azotique étendu de son volume d'eau. L'attaque est rapide au début puis il est
nécessaire d'élever progressivement la température. L'excès de siliciure de cuivre
se dissout peu à peu et l'on voit apparaître les cristaux de siliciure de fer encore em-
pâtés de silice gélatineuse. Lorsque la masse est complètement désagrégée, on lave par
décantation pour éliminer complètement l'azotate de cuivre. ^On verse ensuite sur le
résidu 200"^"^ à 3oo" de lessive de soude ordinaire étendue de son volume d'eau et l'on
maintient la capsule de dix à quinze minutes au bain-marie en agitant constamment
son contenu.
» On lave ensuite ayec une grande quantité d'eau et les cristaux de siliciure de fer
apparaissent alors très brillants, doués d'un vif éclat métallique. On traite de nouveau
par l'acide azotique et par la soude jusqu'à ce que ces réactifs n'enlèvent plus trace de
cuivre et de silice. On lave finalement à l'eau distillée et l'on sèche à l'étuve.
» Le siliciure de fer que l'on obtient par ce procédé répond à la for-
( 9^5 )
mule SiFe, il diffère donc comme composition du siliciure SiFe- préparé
par M. Moissan ( ' ) au four électrique par union directe du fer et du silicium.
Il est intéressant de rapprocher ce fait de la production du carbure de
tungstène CTu, obtenu par M. Williams (=*) en opérant la réduction de
l'acide tungstique par le charbon en excès en présence de carbure de fer
servant de dissolvant, alors que le carbure préparé par M. Moissan (^) par
union directe du carbone et du tungstène a pour formule CTu*.
» La présence d'un composé métallique servant de dissolvant, tel que
la fonte de fer ou le cuivre silicié dans le cas qui nous concerne, semble
donc suffisante pour donner naissance à une série de combinaisons de
composition différente. Il est possible d'expliquer ce fait en considérant
que ce dissolvant empêche d'atteindre une température aussi élevée que
dans le cas d'une combinaison directe d'un métal avec le silicium ou le
carbone, par le fait même de sa volatilisation, et permet d'obtenir, par
exemple, un siliciure plus riche en silicium. Le sdiciure ainsi formé étant
susceptible d'être dissocié à plus haute température, comme d'ailleurs cela
a été reconnu par M. Williams pour le carbure de tungstène CTu, qui se
décompose au four électrique lorsqu'on le chuuffe seul dans un creuset
de charbon en donnant le carbure de tungstène CTu^ et du graphite.
» Le siliciure SiFe a déjà été obleiui par Fremy ( ' ) dans l'action du chlorure de
silicium sur le fer porté au rouge, et par Hahn (') qui le décrit comme constituant
le résidu cristallin soyeux résultant de l'action de l'acide iluorhydrique sur le sili-
ciure SiFe- impur. Celui que nous avons préparé se présente soit en cristaux isolés
tétraédriques, soit en cristaux groupés suivant un arrangement rappelant celui du
silicium cristallisé.
» La densité des cristaux à iz>° est de 6,17. Us rayent facilement le quartz mais
n'attaquent pas le corindon.
» Le siliciure de fer n'est pas altéré visiblement dans un courant d'hydrogène ou
d'oxygène sec à la température de la grille à analyse.
» Le fluor l'attaque à froid avec incandescence en produisant du fluorure de fer
qui conserve la forme des cristaux.
» Le chlore et le brome réagissent également avec incandescence au rouge sombre.
)) Le soufre ne l'attaque pas au-dessous du rouge.
» Les acides minéraux en solutions étendues ou concentrées sont sans action sur ce
(') H. Moissan, Comptes rendus, t. GXXI, p. 794.
(-) P. Williams, Comptes rendus, t. CXXVI, p. 1722.
(') H. Moissan, Comptes rendus, t. CXXIII, p. i3.
(*) Fremy, Encyclopédie chimique, article Fer.
(') Hahn, Annalen der Cfiemie und Pharmacie, t. CXXIX, p. ôy.
(936)
composé, sauf le mélange d'acide nitrique et lluorhydrique qui le dissout complèle-
iTient.
» Les alcalis fondus, les carbonates ou le mélange de nitrate et de carbonate alca-
lins l'attaquent facilement.
» Conclusions. — L'emi)loi du siliciure de cuivre comme dissolvant du
siliciure de fer nous a permis de préparer le composé SiFe très bien
cristallisé.
» Nous avons constaté que le siliciure de cuivre à haute température
était dissociable ou susceptible de céder son silicium à un métal tel que le
fer, présentant vraisemblablement plus d'affinité que lui pour le silicium.
Cette réaction peut être appliquée à la préparation d'autres siliciures
métalliques, et nous avons en effet vérifié ce fait pour quelques-uns d'entre
eux, notamment pour les siliciures de cobalt, de nickel et de chrome.
» L'emploi de l'arséniure et de l'antimoniure de cuivre nous a conduit à
des résultats comparables et nous a fourni ainsi un nouveau moyen de con-
tinuer l'étude de ces composés binaires. »
CHIMIE MINÉRALE. — Sur la préparation et les propriétés d'un sous-phos-
phure de cuivre cristallisé ( ' ). Note de M. Georges Maronne au, présentée
par M. Henri Moissan.
« Dans une Note sur le phosphure de calcium (^), M. Moissan vient de
démontrer que par réduction du phosphate de calcium par le charbon, au
four électrique, on pouvait obtenir le phosphure cristallisé P^Ca'. Nous
avons élendu la même réaction à d'autres phosphates et nous avons entre-
pris quelques recherches en vue d'étudier la stabilité des phosphures mé-
talliques à la haute température du four éleclrique.
» Nos premiers essais ont porté sur les composés du cuivre. Nous
avons cherché à préparer un phosphure de cuivre en réduisant le phos-
phate de cuivre par le charbon dans le four électrique de M. Moissan.
» Nous avons, pour cela, chaufTé au four électrique un mélange : de phosphate de
cuivre, 4oo parties; coke de pétrole, loo parties; préalablement comprimé et séché
au four Perrot.
« Nous avons obtenu après chaque opération un culot métallique bien fondu, assez
(') Ce travail a été fait au laboratoire des Hautes Études de M. Moissan.
(') Henri Moissan, PréparaUon et propriétés du phosphure de calcium cristallisé
(.Comptes rendus, l. CXXVHI, p. 787).
( 9'^7 )
iliir, ayaiil une cassure cristalline el dont la couleur varie, suivant la durée de la
cliaud'e, du gris blanc au gris bleu. En examinant le culot on constate qu'il est formo
de cristaux de pliosphure enchâssés dans du cuivre métallique.
)) Ce phospliure est évidemment le composé de phosphore et de cuivre le plus stable
à celle température élevée; aussi avons-nous tout d'abord cherché à l'isoler.
» Les culots métalliques que nous avons obtenus en réduisant le phosphate de cuivre
par le charbon au four électrique ont une composition variable suivant la durée de la
chaufle.
» Le courant employé dans nos expériences a élé de goo ampères sous 45 volts.
» La teneur en phosphore et en cuivre a élé pour les composés obtenus :
Cuivre. Phosphore.
Durée n ■ .-i -- - — — — -
de la chaull'c. I. II. 1. II. Insoluble (').
3 minutes. .. 89,19 89,89 6,71 6, .07 »
3 1. .... 90,32 90,58 8,53 8,54 »
.5 » .... 93,37 93,40 3,80 3,74 »
» Pour isoler les cristaux de phosphure contenus dans la masse fondue nous avons
pensé à nous servir de la méthode éleclrolytique qui est souvent employée dans
ce genre de recherches.
» Le dispositif se compose de deux piles de Daniell et d'une cuve éleclrolytique
remplie d'une solution de sulfate de cuivre saturée à froid; le pôle positif est constitué
par une lame de platine et le pôle négatif par un fil de platine auquel est suspendu le
corps à éleclrolyser.
» Après un certain temps, il se dépose une poudre cristalline qui est recueillie sur
un filtre, lavée à l'eau distillée, à l'alcool, puis à l'éther, enfin séchée.
)) L'analyse nous ayant démontré la présence du graphite, pour séparer cette variété
de carbone, nous avons traité la poudre cristalline par le bromoforme, puis nous l'avons
de nouveau lavée à Féther et séchée.
» Les cristaux nous ont donné à l'analyse : cuivre 80, 55 et phosphore 18, 4o.
)) Ce phosphure étant relativement facile à isoler, nous avons pensé à
rechercher s'il n'existait pas dans le phosphure du commerce.
w Le phosphure mis en exjjérience contenait :
I. H.
Cuivre 87,77 88,25
Phosphore 10, 65 10,69
Silice 65 09
Fer 34 37
» Nous l'avons soumis à l'éleclrolyse en employant le même dispositif que précé-
demment.
(') La partie insoluble est formée de graphite.
Théorie
II.
pour Cu'-P
79.13
80, 38
i9,o3
19,62
( 9^8 )
» Les cristaux recueillis ont fourni à l'analyse :
I.
Cuivre 80, 53
Phosphore 18,62
» Ces cristaux sont identiques à ceux que nous avons obtenus en partant du phos-
phate de cuivre et du charbon; ils renferment une petite quantité de siliciure de fer.
» Cette poudre cristalline est peu métallique, et il est très difficile de caractériser
les cristaux; on distingue cependant quelques prismes à contours très nets.
n Sa composition correspond à la formule Cu'^P.
)) Ce composé avait été précédemment étudié par Schrotter ( ' ) et
Hwosleff ( ^) qui le préparaient en faisant agir des vapeurs de phosphore sur
le cuivre à la température du rouge faible; Casoria (') obtint, plus tard, le
même composé en chauffant du phosphore avec de l'eau et faisant passer
les vapeurs dans une solution soit de chlorure cuivreux, soit d'azotate cui-
vrique; le produit obtenu se présentait sous l'aspect d'une j)oudre noire
qui, à chaud, fond en globules métalliques rougeàtres à l'abri de l'air.
» Plus récemment M. Oranger (^), dans une étude importante des phos-
phures métalliques, a repris les expériences de Schrotter et Hwosleff en
apportant des modifications au mode opératoire,
M Le corps qu'il a obtenu est gris, à cassure cristalline, doué de l'éclat
métallique; il est très altérable par la chaleur; chauffé, il se décompose en
perdant du phosphore; au rouge vif, il se décompose en un phosphure
Cu'P; l'air humide l'altère; chauffé au contact de l'air, il s'oxyde; les oxy-
dants l'attaquent rapidement.
» Propriétés du composé Cu^P. — Sa densité est de 6,4. Chauffé dans un courant
d'hydrogène à la tempéiature de 1000°, ce phosphure perd une petite quantité de
phosphore, il prend alors l'aspect d'une poudre gris fer.
» Le fluor l'attaque à la température ordinaire avec incandescence; il se dégage du
fluorure de phosphore et il se forme du fluorure cuivrique fondu blanc, identique,
comme aspect, au fluorure cuivrique fondu préparé par M. Poulenc (°).
(') Schrotter, Sitzungsberichte der Akad. d. Wissenschaften in Wien, t. 11,
p. Zot\.
(-) Hwosleff, Liebigs Annalen, t. C, p. 100.
(^) Casoria, Berichte der d. chem. Gesellschaft, t. XXIV, p. i44.
(*) Granger, Comptes rendus, l. CXIII, p. io4i. — Bulletin de la Société chim. de
Paris, 3° série, t. CXI et CXVII, p. 23 1.
(^) C. Poulenc, Ann. de Phys. et de Chim., 7= série, t. II.
( 939)
» Avec le chlore, le brome et l'iode à froid pas de réaction apparente; à cliand
l'iode l'attaque, sans incandescence, au-dessous du rouge sombre, en donnant de
l'iodure de phosphore et un phosphure.
» ChaulTé légèrement dans l'oxygène, il s'oxyde. A la température de fusion du
soufre, il y a une réaction avec incandescence et formation de sulfure de cuivre.
» Les acides l'attaquent difficilement à froid, sauf l'acide nitrique. A chaud, il est
entièrement soluble dans l'acide nitrique, l'eau régale et l'acide fluorhydrique mélangé
d'acide azotique; l'acide chlorliydrique l'attaque lentement. Il en est de même pour
l'acide sulfurique qui fournit un dégagement d'acide sulfureux et un dépôt de soufre.
L'acide acétique et l'acide fluorhydrique ne l'attaquent ni à froid, ni à chaud.
» Conclusions. — En résumé, on peut obtenir, par la réduction du phos-
phate de cuivre par le charbon au four électrique, un phosphure de cuivre
cristallisé de formule Cu"P. »
CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur les propriétés thermiques de la chaux préparée
à différentes températures. Note de M. Henri Gautier, présentée par
M. H. Moissan (').
« La vitesse d'hydratation de la chaux vive varie considérablement avec
les conditions de température dans lesquelles elle a été obtenue. Tandis
que, préparée à 1000° et projetée dans une grande masse d'eau, elle pro-
duit au contact de ce liquide un léger bruissement avec vaporisation d'une
petite quantité d'eau à la surface, elle se dissout sans bruit si elle a été
obtenue à i3oo° et n'est plus attaquée qu'avec une extrême lenteur si elle
a été fondue au four électrique, à tel point que M. Moissan a pu prendre sa
densité au contact de l'eau (') et arriver ainsi sensiblement au même nombre
qu'en employant l'essence de térébenthine comme intermédiaire.
» Il était intéressant de rechercher si ces différences dans la vitesse
d'hydratation n'étaient pas dues à une différence dans l'état moléculaire
de la chaux obtenue à diverses températures, différences qui devraient se
traduire par une variation de la chaleur dégagée au moment de la dissolu-
tion de la chaux soit dans l'eau pure soit dans l'eau acidulée.
>. Toutes les expériences qui suivent ont été effectuées sur de la chaux
pure, obtenue par calcination de fragments de spath d'Islande tout à fait
(') Laboratoire des Hautes Études de M. Moissan.
(') Moissan, Le four électrique, p. 82.
( 94o )
incolores. Ce spath ne renfermait ni fer, ni silice, ni alumine et sa pureté a,
de plus, été vérifiée par la diminution de poids qu'il éprouve à la calci-
nation.
» Au moyen de ce spath on a préparé quatre échantillons de chaux à des tempé-
ratures dilTérentes. D'abord vers 1000°, en les calcinant dans un moufle chauffé de
telle sorte que l'argent puisse y fondre, tandis qu'une petite barre de cuivre j restait
solide. Puis vers 1200° à i3oo°, en chauffant le spath par petites quantités dans un
creuset de platine, sur une lampe d'émailleur. Un troisième échantillon a été préparé
en chauffant pendant vingt minutes, au chalumeau oxhydrique, des morceaux de spath
préalablement calcinés au chalumeau ordinaire et disposés sur des fragments de chaux
ou marbre.
» Le quatrième échantillon était de la chaux fondue au four électrique en opérant
de la façon suivante : Au fond de la cavité ordinaire du four on a placé une certaine
quantité de marbre blanc que l'on a soumis à l'action de l'arc; le spath d'Islande a été
disposé sur ce lit de chaux fondue, on la fait fondre à son tour et l'on n'a employé,
pour les expériences calorimétriques, que la partie de cette chaux fondue la plus
éloignée de celle qui formait le fond primitif du four. Il était indispensable de s'assurer
que cette chaux fondue ne renfermait ni carbure ni azoture de calcium susceptibles
d'amener des variations notables dans la chaleur de dissolution de la chaux. Cette
chaux fondue et pulvérisée a donc été mise en présence d'une petite quantité d'eau
puis d'un peu d'acide chlorhvdrique : il n'y a pas eu trace de dégagement gazeux et la
solution Lraitée par le réactif de Nessler n'a pas donné la moindre coloration.
» En raison de la lenteur avec laquelle s'hydrate la chaux fondue, la détermination
directe de la chaleur d'hydratation de la chaux ne peut être obtenue facilement dans
une expérience calorimétrique et nous avons préféré déterminer la cha-leur de dissolu-
tion des quatre échantillons dans de l'acide chlorhydrique étendu de même concentra-
tion pour chacun d'eux.
» L'acide à 1 molécule dans 2''"^ que l'on emploie généralement dans ces expériences
calorimétriques étant un peu trop étendu pour dissoudre en cinq à six minutes la chaux
ondue, nous avons adopté dans ces expériences de l'acide renfermant So?'' d'acide réel
dans un litre d'eau. Cet acide est un peu concentré pour la chaux cuite à 1000", car au
moment où on la |)rojette dans le liquide il se produit une légère vaporisation d'eau
qui amènerait une cause d'erreur, mais la difficulté est facile à tourner. Il suffit d'en-
fermer la chaux dans un petit tube de platine comme celui décrit par M. Moissan (')
dans ses recherclies sur la calorimétrie du calcium; la chaux est immédiatement en-
traînée au fond du calorimètre, il n'y a plus à craindre de perte de chaleur par vapo-
risation et l'attaque se fait très régulièrement.
» Toutes ces expériences ont été effectuées au mojen du calorimètre et par les mé-
thodes de M. Berlhelot. Le calorimètre était rempli de Soo" d'acide chlorhvdrique
dilué, la chaux était employée sous un poids d'environ 25'" et sa pureté était constatée
(') Moissan, Comptes rendus, t. CXXYIII, p. 385.
( 94" .')
à chaque expérience par un e?sai acidimétrique du liquide restant dans le calorimètre.
Nous avons ainsi obtenu les résultats suivants :
I. II. III. Moyennes,
o Cal C«l Cal Cal
Chau.x cuite à 1000 46,58 46,44 46, 4o 46,4?
» » 1200 46,32 46, 4o 46,48 46,4*5
)) » 2000 46, 6o 46, 4o 46,52 46, 5 1
» fondue 46,54 46,58 46, 5o 46,54
» Les valeurs absolues de chacun de ces chiffres doivent être diminuées
de o^*', 36 d'après les Tables de M. Berthelot pour tenir compte de la con-
centration de l'acide, mais il n'en reste pas moins établi que la chaleur de
formation de la chaux à partir de ses éléments est la même, que l'on consi-
dère la chaux telle qu'elle est obtenue à looo", fondue ou aux tempéra-
tures intermédiaires. C'est là un fait qui peut être rapproché de celui qui a
été cité par M. Berthelot ( ' ) pour la chaleur de formation de la magnésie
qui est la même, que cet oxyde soit obtenu à 44o° ou au rouge vif. «
OPTIQUE. — AcUno-pholomêlre fondé sur des relations entre l'éclat
du sulfure de zinc phosphorescent et l'intensité ou la nature des sources
excitatrices ('■'). Note de M. Charles Henry.
« Un bon actinomètre pour la Photographie doit : i° mesurer toutes les
radiations qui réduisent le gélatinobromure d'argent, et celles-là seule-
ment; 2° donner des indications aussi parallèles que possible à celles de
la plaque photographique.
» Ces deux conditions sont remarquablement remplies par mon sulfure de zinc
phosphorescent : i" il est excité par toutes les radiations qui réduisent le gélatino-
bromure; 2° à un éclairage donné, pour des durées très faibles d'exposition, il ne
s'illumine pas; au.x éclairages très forts, de même que les négatifs deviennent des
positifs, il diminue d'éclat. J'ai constaté en iSgo que, à des distances inférieures à y"^™
du ruban de magnésium, le sulfure ne se salure plus. Il faut rapprocher de ce fait les
observations récentes de Gustave Le Bon sur l'illumination du sulfure de zinc, plus
grande à l'ombre qu'au soleil. La cause de ces phénomènes est sans doute l'absorption
assez rapide des rayons obscurs extincteurs, par les particules de charbon (la magnésie
est aussi très absorbante) en suspension dans l'atmosphère. Ce qui confirme encore
celle inlerprétalion est l'impossibilité d'avoir, d'une série d'expériences à l'autre, des
(') Berthelot, Thermochimie, t. II, p. 257.
(*) Travail du laboratoire de Physiologie des sensations, à la Sorbonne.
G. R., iSpr,, ," Semestre. (T. CXXVIII, N» 15.) J 23
( 9^2 )
résultats suffisamment concordants, quand l'on veut relier l'éclat du sulfure à la quan-
tité de lumière émise par le magnésium. D'ailleurs la relation entre l'éclat du sulfure i
et l'éclairement du magnésium J paraît devoir être de la forme i= — ; — j^ {b, c, m
C ~i~ J
constantes) qui ne se prêle pas au calcul.
» L'actino-photomètre que j'ai fait construire par M. Léon Gaumont
consiste essentiellement en une série d'écrans circulaires mi-translucides,
mi-phosphorescents; après exposition du sulfure à la source étudiée, on
introduit l'écran au bout d'un tube et on l'emboîte en face d'un verre
dépoli que l'on peut rendre plus ou moins lumineux par l'addition de
verres absorbants et qui est éclairé par une bougie placée dans l'axe d'une
lanterne cylindrique. Connaissant les temps différents au bout desquels
l'écran de sulfure atteint un certain éclat mesuré par l'écran translucide,
il suffit de prendre, sur la courbe de déperdition normale du sulfure de
zinc C), les ordonnées correspondant à ces temps : les éclats varient en
raison inverse de ces ordonnées.
» Ayant exposé l'écran phosphorescent à des distances différentes d'une lampe à arc
à courants continus de lôocarcels, nous avons cherché les temps nécessaires à la satu-
ration du sulfure pour ces divers éclaireEiients, dans les limites de 2 à 5o carcels-
mètre. Ces temps S en secondes sont reliés à l'éclairement 9 en carcels-mètre par la
relation très simple ÎJ = -j (K = i2o). Cette relation ne se vérifierait plus évidera-
ment aux intensités très fortes; mais, dans ce cas, elle est inutile. Supposons qu'on
expose à l'éclairement du ciel qu'il s'agit de mesurer les écrans tous à la fois et pen-
dant des temps diffcrenls et qu'on en mesure les éclats, il est aisé de préciser le temps
nécessaire et suffisant à la saturation et d'en tirer 3. Si l'on connaît, pour une certaine
marque de plaques photographiques, le nombre de bougies-mètre-secondes ou de phots
nécessaire pour amener le négatif à la période de représentation correcte (-), période
caractérisée par ceci que les opacités (facilement mesurables à l'actino-photomètre)
sont proportionnelles aux illuminations, on déduit facilement de ô le temps de pose
nécessaire.
» Nous avons cherché la relation qui existe entre les éclats i du sulfure et les durées t
d'illumination par la source précitée. Ces éclats, dans les limites de t à 10 carcels-
mètre et pour des durées supérieures à dix secondes, sont bien représentés par l'équa-
tion i =z — ;(K=: 25/400, i étant des nombres proportionnels aux ordonnées de
la courbe, S étant les temps nécessaires à la saturation).
(') Comptes rendus, 10 octobre, 24 octobre, i4 novembre 1S92; 16 janvier i8()3.
La Lumière électrique, 1898.
(') HcniER et Driffield, Journal of tlie Soc. of chcm. Industrj, 3i mai 1890.
( 9fi )
» L'actino-photomèlre peut encore donner des renseignements précieux
sur la nature des sources excitatrices.
» M. J.-R. RIourelo (Comptes rendus, 27 février 1899) fail observer que le sulfure
de strontium diminue d'impressionnabilité après expositions successives au soleil {').
C'est là un fait que nous avons constaté depuis longtemps général pour le sulfure de
zinc quand, redevenu obscur, il est exposé, à de courts intervalles de temps, à des
sources discontinues ou inconstantes; très considérable quand ce sulfure est exposé
plusieurs fois de suite à une lampe à arc à courants alternatifs, moins accusée avec
la lampe à arc à courants continus, la diminution de l'éclat de saturation se vérifie
encore avec la lumière diffuse; elle est presque nulle avec le ruban de magnésium. La
loi de déperdition lumineuse est également plus rapide quand, dans les premiers
instants de son émission, le sulfure est réexcité une ou plusieurs fois de suite. Par
exemple, si, après exposition à la lumière diffuse, on applique sur un écran de sul-
fure de zinc une cacbe métallique, et qu'on excite au ruban de magnésium la portion
découverte, celle-ci, qui, dans les premiers instants après l'illumination, est plus lumi-
neuse, devient bientôt moins lumineuse que la partie réservée. Le fait ne se produit
pas quand on intervertit l'ordre des sources excitatrices, sans doute à cause de la
moindre proportion de rayons extincteurs que présente la lumière diffuse. Si l'on opère
avec la même source (lumière diffuse ou magnésium), la différence, plus ou moins
grande au début entre les deux portions de l'écran, tend à diminuer avec le temps et
même à se renverser, pour l'excitation au magnésium, comme dans le cas précédent,
quand les illuminations se succèdent à court intervalle.
» Si l'on interpose, entre une source excitatrice et un écran au sulfure de zinc, une
cuve de sulfure de carbone, le sulfure est moins lumineux que si l'on interpose une
cuve d'alun, ce qui prouve que le sulfure de carbone absorbe plus de radiations que
l'alun, contrairement à la supposition qui sert de principe à la mesure du rendement
optique des foyers lumineux par la pile thermo-électrique.
» Si, après l'égalisation des inten,sités au photomètre Foucault, on place
devant chacune des deux plages de l'écran de ce photomètre un écran de
sulfure saturé, derrière une cuve au bichromate, à des distances suffisantes
pour éliminer l'influence des rayons infra-rouges extincteurs, on a un
moyen très rapide de comparer, par les différences d'extinction, la richesse
relative des deux soiu'ces en radiations éclairantes. «
(') M. Mourelo interjDrète l'illumination du sulfure de strontium à la chaleur, par
une transformation de radiations calorifiques en radiations éclairantes : il n'y a là que
des émissions plus rapides de luminescences résiduelles. Il interprète des faits d'illu-
mination du sulfure de strontium par lui-même, en admettant une auto-excitabilité :
ces phénomènes sont dus jirobablement à des traces de sulfure de calcium qui, étant
violet, excite le sulfure de strontium.
(944 )
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la dexlrine considérée comme matière
de réserve. Note de M. Leclerc du Sablox, présentée par M. Gaston
Bonnier.
'! Les matières de réserves proprement dites sont celles qui se trouvent
accumulées dans les organes de réserve à l'état de vie ralentie. Dans les
tubercules de pomme de terre, et un assez grand nombre d'autres organes
de réserve, l'amidon est la principale, quelquefois même la seule substance
hydrocarbonée que l'on observe en quantité notable pendant la vie ra-
lentie. De plus, l'amidon étant à l'état de grains est plus facile à observer
que la dextrine qui est dissoute dans le suc cellulaire. Pour ces raisons, la
dextrine est considérée, par les physiologistes, non comme une substance
de réserve, mais seulement comme un composé transitoire produit pen-
dant la consommation des réserves par l'action des diastases sur l'amidon.
L'étude de certaines plantes m'a amené à modifier cette conception du rôle
de la dextrine.
» Un bulbe de jacinthe, par exemple, considéré à un état quelconque de
son développement, renferme toujours une certaine quantité de dextrine
et d'amidon, comme le montre le Tableau suivant qui indique les propor-
tions de dextrine et d'amidon rapportées à loo parties de matière sèche.
Dextrine Amidon
pour 100. pour lOO.
1 8 janvier 1 8 5
27 mars 22 16
27 mai 26 29
1 1 novembre 21 26
10 février 1 5 4
» En janvier et mars, le bulbe est en voie de formation ; en mai, le bulbe
entre en voie de vie ralentie ; en novembre, la consommation des réserves
est déjà commencée. L'amidon passe par un maximum au moment de la vie
ralentie et se conduit ainsi très nettement comme une substance de réserve.
La dextrine est en quantité plus considérable que l'amidon pendant la
formation du bulbe ; on peut admettre, en suivant l'opinion classique, que
la dextrine sert alors à former l'amidon qui s'emmagasine ; de même, pen-
dant que le bulbe est consommé, de novembre en février, on peut dire que
la dextrine qui s'y trouve provient de la digestion de l'amidon. Mais alors.
( 9'i5 )
au mois de mni, lorsque le bulbe entre à l'état de repos, on devrait s'at-
tendre à voir la dexlrine disparaître ou tout au moins passer par un mini-
mum; on constate au contraire l'existence d'un maximum. La dextrine
existe donc dans les bulbes de jacinthe à l'état de réserve au même titre
que l'amidon, mais c'est une réserve moins différenciée.
» D'autres plantes peuvent se prêter à la même démonstration. Les
bulbes de tulipe à l'état de vie ralentie renferment i4 pourioo de dexlrine,
ceux du lis en contiennent 18 pour 100. Dans ces plantes, comme dans la
jacinthe, la dextrine se trouve mêlée à l'amidon. Il n'en est pas de même
dans l'asphodèle où il n'y a pas d'amidon mais seulement de la dextrine et
du sucre; les tubercules à l'état de repos renferment de i5 à 20 pour 100
de dextrine et quelquefois plus. Dans ce cas on ne peut pas dire que celte
matière soit un produit de la digestion de l'amidon; c'est au contraire la
forme la plus différenciée de la réserve hydrocarbonée.
)) D'autre part, les travaux de MM. Dieck et Tollens sur le topinambour
ont montré que l'inuline, substance absolument comparable à la dextrine
mais déviant à gauche le plan de polarisation, jouait dans les plantes qui
renferment de l'inuline le même rôle que la dextrine dans les plantes qui
contiennent de l'amidon. Ainsi, dans les tubercules de topinambour ou
de dahlia, la lévuline se trouve, soit à l'état de matière de réserve, soit à
l'état de produit de la digestion de l'inuline.
)) En somme, la dextrine peut être envisagée aomme jouant dans les
plantes plusieurs rôles différents : 1° dans les orgues de réserve en voie
de formation, c'est une substance servant à former l'amidon; 2° pendant
que les réserves sont digérées, c'est un produit de la décomposition de
i'amidon ; 3" pendant la période de vie ralentie, c'est une réserve propre-
ment dite que l'on peut considérer comme indépendante de l'amidon. »
ANATOMIE VÉGÉTALE. — Sur quelques particularités anatomiques nouvelles
dans les graines grasses (^cotylédons et endospernie). Note de M. Edouard
Ueckel, présentée par M. Gaston Bonnier.
« Dans le cours de mes recherches sur les graines grasses inconnues ou
peu connues de nos Colonies françaises, j'ai pu relever quelques particula-
rités anatomiques nouvelles, qui m'ont paru présenter un intérêt de nou-
veauté et mériter partant d'être signalées. Le fait le plus intéressant est
( 946 )
fourni par la présence de poches sécrétrices clans les cotylédons, la gemmule
et la tigelle de la Pongamia glabra Ventenat.
» Les graines réniformes et bombées sont pourvues de deux cotylédons gras qui
présentent, en coupe transversale (perpendiculaire au grand axe de la graine), sur le
fond jaunâtre de la masse cotylédonaire et visibles à l'œil nu, d'assez fortes ponctua-
tions remarquables par leur coloration jaune plus foncée. Les plus gros de ces organes
sout rassemblés en une ligne le long des bords cotylédonaires, peu au-dessous de l'épi-
derme; à mesure qu'on s'avance vers la partie centrale ces ponctuations deviennent
plus petites, mais elles sont toujours nombreuses. A l'examen microscopique d'une
coupe, on trouve des cellules à parois assez épaisses, contenant beaucoup d'amidon à
petits grains sphériques ou ovalaires avec hile poncliforme. Accolées aux parois in-
ternes, on voit des sphérules ou des traînées d'huile contenant de l'aleurone avec
petits cristaux. Quelques-unes des cellules de ce parenchyme, plus petites que les
autres, allongées et étroites, renferment avec de l'amidon et de l'huile, de gros cris-
taux d'oxalale de chaux revêtant des formes diverses. Tantôt ils sont en prismes iso-
lés ou terminés par d'autres prismes perpendiculaires aux premiers, transversaux et
plus courts; ils vont, comme un étai, de la paroi la plus étroite de la cellule à celle
de même dimension qui lui fait face et remplissent presque entièrement la cellule;
tantôt ce sont de petites macles, tantôt enfin des prismes plus courts occupant seule-
ment une partie restreinte de la cellule. La même disposition se retrouve dans la
gemmule et la tigelle.
» C'est dans la masse de ce parenchyme gras que se trouvent, très rapprochées les
unes des autres (dans les cotylédons surtout), les poches sécrétrices à contenu hui-
leux. Grandes ou petites, à coupe circonférencielle ou ovalaire, et se fondant quel-
quefois deux à deux pour en former une plus grande, ces poches sont bordées de
cellules aplaties très différentes de leurs voisines dans le parenchyme, quelquefois
prolongées en papille dans l'intérieur de la poche et portant souvent trace sur leurs
bords de débris de parois cellulaires qui indiquent leur origine léissogène. Ces poches
ne renferment pas d'amidon comme les cellules du parenchyme, elles sont remplies
uniquement par une masse homogène et jaune d'huile fixe liquide semblable à celle
qui est contenue dans les cellules du parenchyme cotylédonaire.
» Ces organes n'ont jamais été signalés jusqu'ici, à ma connaissance,
dans les graines des Légumineuses : on les a constatés dans l'embryon des
Diplérocarpées et des Gutli/éres, mais là, leur contenu est d'une structure
tout autre et plus complexe. Ici , ce sont de véritables citernes à huile
fixe.
» En dehors de ces faits, je dois encore signaler la présence, dans un
certain nombre d'endospermes gras (à huiles concrètes) propres à des
graines de familles très différentes (Myrùlicacées, Bixacées), de cellules à
bandes réticulées rappelant la condition de celles de l'assise mécanique des
( 947 )
anthères ou mieux encore de celles du thalle de Marchanda polymorpha.
J'ai jusqu'ici relevé leur existence dans XOchocoa Gahoni Pierre (^Scyphoce-
phalium Ochocoa Warburg), la Virola Miche/i Keckel ('), enfin V Hydnocarpus
anthelmintica Pierre. Les deux premières espèces sont des Myristicacées
du Gabon {Ochocoa Gahoni) et de la Guyane française {Virola Micheli), la
dernière est une Bixacée de la Cochinchine française.
» Dans ces diverses graines, les cellules à bandes réticulées forment un
réseau complet pkis ou moins anastomosé mais entourant la cellule entière.
Dans VOchocoa Gaboni, ces cellules semblent localisées à la périphérie de
lendosperme blanc de consistance stéarique; les bandes sont larges, en
petit nombre et peu divisées, mais très lignifiées. Dans Y Hydnocarpus an-
thelmintica, elles occupent tout l'endosperme et sont pourvues de bandes
plus étroites, mais peu divisées; enfin, dans la Virola Micheli elles forment
également la totalité de l'endosperme et sont à bandes très fines, très nom-
breuses, très divisées, s'ailastomosant les unes dans les autres. Celte con-
dition anatomique est propre à certaines espèces et ne se retrouve pas du
tout dans d'autres espèces très voisines de celles qui la présentent : c'est
ainsi que je ne l'ai pas constatée dans ÏHydnocarpus Wightiana Blurae, de
l'Inde, et qu'elle n'existe pas non plus dans la Virola sebiyera Aublet, plante
très rapprochée spécifiquement et géographiquement de la Virola Micheli q^ai
vit à ses côtés dans les mêmes régions (Saint-Laurent-du-Maroni) de notre
Guyane.
» Il faut encore remarquer que, dans les endospermes pourvus de cel-
lules réticulées, je n'ai trouvé jamais, dans la même cellule, simultané-
ment, de l'amidon et des corps gras solides ou liquides quand la graine est
arrivée à maturité, comme cela se produit dans un grand nombre de graines
grasses exotiques qui renferment en même temps ces deux formes des ré-
serves hydrocarbonées. Cependant, avant la maturité de la graine, j'ai
trouvé de l'amidon dans les cellules qui doivent devenir réticulées, mais il
disparaît de bonne heure à mesure que les bandes lignifiées se forment. Le
même fait, du reste, a été observé dans la genèse des assises mécaniques
de l'anthère depuis longtemps. »
(') Celte espèce nouvelle est décrite dans le fascicule sous presse des Annales de
l'Institut colonial de Marseille, 1899, consacré à mes Recherches sur les graines
grasses nouvelles ou peu connues des Colonie;; françaises.
( 948 )
MÉTÉOROLOGIE. — Sur un halo extraordinaire observé, à Paris, le SavriliS^C).
Note de M. Joseph Jadbert, présentée par M. J. Violle.
« Dans la matinée du 5 avril, un halo tout à fait exceptionnel par sa
complexité et par l'éclat de ses colorations a été visible à Paris. A l'obser-
vatoire municipal de Montsouris, ce phénomène a pu être observé d'une
façon complète par nos collaborateurs MM. Besson et Dutheil, qui ont
assisté au début de l'apparition et en ont noté avec soin les phases succes-
sives. Il paraîtra, sans doute, intéressant de rapporter cette observation
avec quelque détail.
1) loi^So™. — La partie supérieure du cercle de 22° et son arc tangent apparaissent
avec une grande vivacité de couleurs dans l'extrémité d'une bande de cirrus qui, venue
de la région nord, s'allonge progressivement vers le sud en passant par le zénith.
« Quelques minutes après, le cercle de 22° est complet. L'arc tangent inférieur est
également visible.
» II'" i3". — Le parhélie de droite apparaît, puis la partie occidentale du cercle
parhélique se dessine brusquement, comme tracée d'un coup de pinceau rapide. Elle
est d'un blanc très pur et bien limitée en largeur.
» Les cirrus s'étendent et forment une nappe composée d'un grand nombre de
bandes parallèles; certaines d'entre elles paraissent plus propres que les autres à
donner le cercle parhélique. En se déplaçant, elles donnent naissance à divers fragments
de ce cercle.
» Le parhélie de gauche se montre. Les deu\ parhélies sont souvent visibles simul-
tanément, accompagnés du halo de 22° et du halo circonscrit; leur éclat est très va-
riable.
» ii''3o"'. — On voit, pendant quelques instants, confusément, mais avec certitude,
un arc coloré à 45° du Soleil, non loin du zénith.
» Il est à remarquer que c'est là que le halo de 45" serait touché par
Varc supralaiéral qui a été prévu par Bravais, mais ne semble pas avoir été
observé.
» ii''45™. — Une sorte de parliélie vivement coloré et surmonté d'une houppe de
lumière blanche brille un moment au sommet du cercle de 22°.
» 12''. — Le cercle parhélique se montre subitement dans sa totalité. Le halo de 22°
et le halo circonscrit sont complets et brillants. Les parhélies sont très vivement co-
lorés.
» L'ensemble du phénomène constitue un spectacle d'une grande beauté. Le ciel
est alors en majeure partie couvert d'un cirro-stratus presque uniforme.
( 949 )
» i2''io". — L'arc infralaléral gauche, qui avait été déjà vaguement soupçonné
entre ii** et 12'', apparaît nettement, bien que beaucoup plus pâle que les autres
courbes lumineuses visibles.
» i2''3o'°. — Après une éclipse partielle d'assez longue durée, le cercle parhélique
se montre de nouveau au complet; il est d'un blanc particulièrement éclatant dans ses
parties nord et surtout ouest. Dans cette dernière région, le blanc semble bordé des
deux côtés d'un liséré rou\.
» Pendant quelques instants, l'anthélie et les deux paranthélies sont
visibles sous la forme de pelottes arrondies sans contours nets. Le cercle
parhélique présente de plus un autre nœud de lumière blanche à une faible
distance du vertical de l'ouest en allant vers le nord.
» Il y a lieu de penser que ce parhélie appartenait à la classe de ceux
qui peuvent se montrer, d'après Bravais, à 98° du Soleil. A ce moment-là,
toute la partie nord du ciel était pure. Le cercle parhélique se formait dans
l'extrémité postérieure de la nappe de cirrus, composée de filaments très
courts et assez espacés, reliés sans doute entre eux par un voile invisible.
» Quelques minutes après, ces nuages s'étant éloignés vers le sud, les
phénomènes optiques prirent fin.
» Dans l'après-midi du même jour, à l\^, on a observé l'arc circumzéni-
thal, sans accompagnement de halos proprement dits, ni de parhélies.
M En ce qui concerne le halo complexe de la matinée, les circonstances
météorologiques étaient les suivantes :
» A 12'', baromètre réduit au niveau de la mer, 771""', 6, en hausse de 2""",^ sur la
veille. Température, 14°, 8. Vent nord-nord-ouest : vitesse, 4™>7-
» A ii''20, une mesure, faite à la chambre noire néphoscopique, a donné pour les
cirrus : direction nord 40" ouest. Rapport de la hauteur en mètres à la vitesse en
mètres par seconde : 180, nombre fort petit pour des nuages de cette nature, ce qui
implique une vitesse très grande ou une hauteur exceptionnellement faible. Les fila-
ments constitutifs étaient orientés nord 17° ouest.
» La hauteur du Soleil à son passage au méridien, c'est-à-dire à i2''3"', était
de 47°i5. »
La séance est levée à 4 heures un quart.
J. B.
G. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N" 15.) Ï24
( 95o )
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 4 avril 1899.
L'esprit scientifique contemporain, par le D'' Foveatj de Courmelles. Paris,
Eugène Fasquelle, 1899; i vol. in-S". (Hommage de l'Auteur.)
La Drôme aux anciennes Académies et à l'Institut de France : Alexis
Fontaine des Bertins, Membre de V Académie royale de Paris, 1704-1 771» par
Etienne Mellier; s. 1. n. d., i br. iii-4°. (Hommage de l'Auteur.)
Théorie de la sexualité, par P. -A. Dangeard. (Extr. de la publication
Le Botaniste.) Poitiers, s. d. ; i fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.)
Cosmogonie dualiste, par Ad. Alhaiza. Chez l'Auteur, à Montreuil-sous-
Bois (Seine); i br. in-18. (Hommage de l'Auteur.)
Mesures de la polarisation rotatoire de l'oxygène et d'autres gaz, dans di-
verses parties du spectre visible, parL.-H. Siertsema. Haarlem, JohnEnschedé
and sons, s. d.; i fasc. in-8".
Autobiographie de Cyrille Tsviétkovitch, publié par Dimitri Rouvaratz.
Belgrade, i8g8; 1 vol. in-8° (en serbe.)
Onthe laws of movement of sea-currents and rivers, by A.-W. Cronander.
Norikôping, 1898; i fasc. in-4°. (Hommage de l'Auteur.)
A manual of the Geology of India : Economie Geology, by the late pro-
fesser V. Ball. Second édition. Part I : Corundum, by T.-H. Holland. Cal-
cutta, 1898; I br. in-4".
D'' J. Verschaffelt : Measurements on the System of isothermal Unes near
the plailpoint. Eduard Ijdo, Leiden, s, d.; i fasc. in-8°.
D'' L.-H. Siertsema : Measurements on the magnetic rotalory dispersion of
gases. Eduard Ijdo, Leiden, s. d.; i fasc. in-S".
The nautical Almanac and astronomical ephemeris for the year 1902, for
the meridian of the royal observatory at Greenwich. Edinburg, Neill and C°;
I vol. in-8°.
Annual report of the Board of Régents of the SmitJisonian Institution, scho-
win g the opérations, expendilures and condition of the Institution, t o July i8g6.
Washington, 1898; i vol. in-8°.
Anatomie. Physiologie. Zoologie. Geschichte der Medizin und verwandte
Wissenschaften. Berlin, Speyer und Peters, s. d. ; i fasc. in-8°.
(95i)
Calalogo di antiche e rare edizioni. Lucca, Giuseppe Martini, 1899;
I fasc. in-8".
Rendiconti del Circolo malemalico di Palermo. Tomo XIII, anno 1899,
fasc. I e II. Palermo, tipografia matemalica; i br. in-8°-
El Instructor, publicacioji mensual, scieniifica, literaria y de agricultura.
Ano XV, n" 9, enero de 1899. Aguascalientes, Ricardo Rodriguez Romo;
I fasc. in-4°.
Technology quarterly and proceedings of the Society ofArls. Vol. XI, 11° 4,
December 1898. Boston, Massachusetts Institii te of Technology ; i fasc.
in-8°.
Memoirs ofthe geological Siirvey of India : Paleontologia indica. Ser. XV :
Himalayanfossils, vol. I, part. 3. The permocarboniferous fauna ofChilichun;
n° 1, by Carl Diener. Calcutta, 1897; i fasc. petit in-f".
Ouvrages reçus dans la séance du ro avril 1899.
Cent vingt exercices de Chimie pratique, décrits d' après les textes originaux et
les notes de laboratoire et choisis pour former des chimistes, par Armand
Gautier, de l'Institut, et J. Albahary. Paris, Masson et C'", 1899; 1 vol.
in-i6.
Hérédité d'un caractère acquis chez un Champignon pluricellulaire, par L.
Errera. Bruxelles, Hayez, 1899; i fasc. in-8°.
Études géologiques sur la Belgique, par M. H. Forir. Liège, 1895-1898;
4 opuscules in-8''.
Notices bibliographiques, par H. Forir. V. Liège, H. Vaillant-Carmanne,
1896; I fasc. in-8°.
Comptes rendus des Sessions extraordinaires de la Société géologique de
Belgique : du 3 au 6 septembre 1892, par MM. Mourlon, Lohest, Forir;
du j au 8 septembre 1896, premières journées, par MM. Lohest et Forir ;
du 2 au 5 octobre 1897, par M. H. Fouir; du 17 nu 20 septembre 1898,
par M. H. Forir.
Notions sommaires de Géologie à l'usage de l'explorateur au Congo, par
Max Lohest. Bruxelles, P. Weissenbruch, 1897; i fasc. in-8°.
Éludes géologiques sur la Belgique et le Nord de la Fiance, par M. Max
Lohest. Liège-Bruxelles, 1883-96; 20 opuscules in-8°.
Perturbations of the Leonids, by G. Johnstone Stoney and A.-M.-W.
DowNiNG. From ihe Proceedings ofthe Royal Society, vol. LXIV.
Cuckoos and shrikes in their relation to agriculture : The food of cuckoos.
( 932 )
by F.-E.-L. Be.\l. The food of shikes, by Sylvester D. Judd. Washington,
1898; I fasc. in-8°.
Lief zones and crop zones of the United States, by C. Hart Merriam.
Washington, 1898; i fasc. in-8°.
The géographie distribution of cereals in North America, by C.-S. Pltjmb.
Washington, 1898; i fasc. in-8°.
The chinch bug, ils probable origin and diffusion, its habits and develop-
ment... and préventive measures, ... by F. -M. Webster. Washington, 1898;
I fasc. in-8".
Sheep scab, its nature and treatment, by D.-E. Salmoî< and Ch. Wardell
Stiles. Washington, 1898; 1 fasc. in-8''.
A digesl of metabolism experiments, in which the balance of income and
outgo was determined, by W.-O. Atwater and C.-F. Langworthy.
Washington, 1897; i vol. in-8°.
Bibliography of the more important contributions to american économie
entomology. Part VI, byNATHA>' Banks. Washington, 1898; i vol. in-8''.
Portugalia : Materiaes para o estudo do povo portuguez . Tomo I, fasc. 1°.
Porto, Ricardo Severo, s. d. ; i fasc. in-4°.
Science of mari and ausiralasian anthropologicat journal. Vol. II, n" 1.
Sydney, 1899; i fasc. in-4".
Académie royale de Belgique : Bulletin de la Classe des Lettres et des
Sciences morales et politiques et de la Classe des Beaux-Arts. 1899, n°' 1 et 2.
Bruxelles, Hayez, 1899; 2 fasc. in-8''.
Anales del Instiluto y observatorio de Marina de San Fernando. Seccion 2' :
Observationes meteorologicas y magneticas. ano 1897. San Fernando, 1898;
I fasc. in-f°.
On so-'scrit à Paris, chez GAUTHIER-VIM.ARS,
Quai (les Grands-Augustins, n° 55.
Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièroment le Dimanche. Us ronnent, à la fln de l'année, deux Tolumes 10-4*. Doui
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JV ail tes
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ûoiuai.
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' I Pi)iUeil-rîurli:>.
I Rouen.
Gr -finoble
La Rochelle Foucher.
Le Hs avre . . .
Toulon . .
Toulouse
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Lille
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« met itaires, suivant l'ordre (
u des rapports qui existent
■t Duis remise pourcelui de 1806, savoir : « Etudier les lois aeia aisiriDut.on a«co.p>«.6<.u„„ ..o,...:. ««... .v.>,...w...... ™...-- — .
'• de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée - R«hercher la nature
■ entre l'étatactuel du régne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur B»o.«. In-4% avec .7 planches; ,86... . 15 fr.
A 1 a même
Ubrairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers SavantH à l'Académie d« Sciences.
K 15.
TABLE DES ARTICLES. (Séance du 10 avril 1899.)
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBUlîS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
Pages.
M. Hatt — Sur l'intcrprétalion d'un nombre
restreint d'oljscrvalions SgS
M. HiiNRi MoissAN. — Sur les applications
de l'aluminium SgS
M. R. Blondlot. Production de forces
électromotrices par le déplacement dans
Pages,
le sein d'un liquide soumis à l'action ma-
gnétique de masses de conductivités diffé-
rentes . ; ijo 1
MM. R. LÉPIN'E et Martz. — De l'action fa-
vorisante exercée par le pancréas sur la
fermentation alcoolique o'j^
CORRESPONDANCE.
M. Armand Gautier présente à l'Académie,
en son nom et au nom de M. /. Alba-
hary, un Volume intitulé ; « Cent vingt
exercices de Chimie pratique u 'jo6
M. Jean Mascart. — Application du crité-
rium de Tisserand aux petites planètes. 907
M. A. LiAPouNOFF. — Sur une équation dif-
férentielle linéaire du second ordre giu
-M. Ch. Mér.vy. — Interprétation nouvelle
de la condition requise pour qu'une inté-
grale double, prise sur une plaque de Sur-
face, ne dépende que du bord de celle-ci. giJ
M. Andrade. — Sur l'homographie de la
théorie des poutres 917
M. ÉjiiLE Waelscii. — Sur les surfaces à
lignes de courbure planes ou sphériques. 920
M. .N'.-I. Hatzidakis. — Trois formules très
générales relatives aux courbes dans
l'espace 9^3
M. A. Le Roy. — Sur l'action d'une augmen-
tation ou d'une diminution de pression
sur l'interrupteur électrolvtique 92.5
M. Paul Bary. — Quelques conditions de
fonctionnement de l'interrupteur électro-
lytitiue de 31. Wc/incit t 925
Bulletin dibliographique
M. CoLOM.ix DE SziLY. — Sur la variation
de la résistivilé électrique des métaux et
de leurs alliages due à la torsion
M. Pierre Lefebvue. — Points corrélatifs
des points de Bravais
M. P. Lereau. — Sur un nouveau procédé
de préparation du siliciure de fer Sil''e..
."M. Georges Marosxeau. — Sur la prépara-
tion elles propriétés d'un sous-phusphure
de cuivre crislalUsi':
M. Henri Gautier. — Sur les propriétés
thermiques de la «baux préparée à dillé-
rentes températures
M. Charles Henry. — Actinophotomctre
fondé sur des relations entre l'éclat du
sulfure de zinc phosphorescent et l'inten-
sité ou la nature des sources excitatrices.
M. Leclerc du Sablon. — Sur la dextrine
considérée comme matière de réserve....
M. Edouard Heckel. — Sur quelques par-
ticularités anatomiques nouvelles dans
les graines grasses (cotylédons et endo-
sperme)
M. Joseph Jaubert. — Sur un halo extraor-
dinaire observé, à Paris, le 5 avril 1S99..
9^-7
93 o
933
93ii
9h
'M
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9'|S
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PARIS.— IMPRIMERIE G AUT H I E R-V I L L A R S ,
Quai des Grands-Augustins, 3d.
Le fierant .* (Jauihieh-Villaks.
mvirim i899
8û£A PREMIER SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR nira. liES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS
TOME CXXYIII.
ne (17 Avril! 899).
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
„ DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
'* Quai des Grands-Augustins, 55.
DI
1899
lei
;s
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875.
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
i' Acudémie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 teuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1*"^. — Impressions des travaux de C Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou par unAssociéétranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Les communications verbales ne sont mentionnées
dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction
écrite par leur auteur a été remise, séance tenante,
aux Secrétaires.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 32 pages par année.
Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les
discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de
l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont
pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi-
vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires,
dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les
remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académ
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au tai
que l'Académie l'aura décidé
Les Notices ou Discours prononcés en séance pi
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Savants
étrangers à l' Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personne
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca-
démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré-
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires so
tenus de les réduire au nombre de pages requis.
Membre qui fait la présentation est toujours nommé
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extra
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo
pour les articles ordinaires de la correspondance o
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis
l'im.primerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le
jeudi à 10 heures du malin ; faute d'être remis à temps,
le litre seul du Mémoire eslinséré dans le Compte rendu
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui-
vant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus n'ont pas de planches.
Le tirage à part des articles est aux Irais des aul
leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports ej
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative faii
un Rapport sur la situation des Comptes rendus après
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré-
sent Règlement.
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante.
1
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 17 AVRIL 1899,
PRÉSIDENCE DE M. VAN TIEGIIEM.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les transformations des surfaces
à courbure totale constante. Note de M. Gaston Darboux.
« Dans deux Notes antérieures (p. 760 et 854 ^^ te Volume) j'ai établi
par la Géométrie les propositions que M. Guichard a fait connaître relati-
vement à la déformation des quadriques de révolution. Ces propositions
conduisent naturellement à des méthodes de transformation des surfaces
à courbure constante ; il importe de savoir si ces méthodes sont réellement
nouvelles ou si elles peuvent se rattacher à celles qui ont été données au-
trefois par MM. Bianchi et Biicklund. Les démonstrations suivantes vont
nous permettre de répondre très directement à celte question.
» Soit (Q) une quadrique de révolution; nous désignerons comme pré-
C. R.,1899, i" 'semestre. (T. CXXVIII, N"16.) 123
( 956)
d'ailleurs se mettre sous une forme qui conduit plus rapidement encore au
résultat précédent. On peut l'énoncer comme il suit :
» Lorsque deux droites invariablement liées l'une à V autre peuvent se déplacer
de manière à demeurer respectivement normales à deux surfaces distinctes en
deux points qui demeurent, chacun à une distance invariable du pied de la per-
pendiculaire commune, les points où l'une quelconque d'entre elles ( d) est coupée
par les deux plans isotropes qui contiennent Vautre (d') décrivent des surfaces
normales à la droite (d), la courbure moyenne de ces surfaces est constante et
égale à^ ^T^^ oc désignant l'angle et S la plus courte distance des deux droites.
Les pieds de cette plus courte distance sur les deux droites décrivent des surfaces
qui sont aussi respectivement normales aux deux droites et dont la courbure
totale a pour valeur constante ^^ ■
» En appliquant la proposition mise sous cette forme au cas qui nous
occupe, on voit immédiatement que les surfaces (F), (/')> (^)» («')*^^'^''''^®^
par les points F, y, a, «'ont leur courbure moyenne constante et égale à -,
tandis que les points c, y décrivent des surfaces (c), (y) dont la courbure
totale est égale à -^ •
» La démonstration précédente offre le grand avantage de montrer dans
quelles relations sont les quatre surfaces à courbure totale constante qui
figurent dans le théorème de M. Guichard. Aux surfaces (c), (y) il faut,
en effet, associer la surface (y') décrite par le milieu y' de F'/ et la sur-
face (c') décrite par le milieu de la droite désignée précédemment par «,«',,
droite qui se trouve dans le second plan isotrope (I!,) passant par AA'. Les
points y, y' sont dans le plan méridien de (Q) et en ligne droite avec son
centre; les points c et c' sont symétriques par rapport à ce méridien.
» Le quadrilatère yc^'c' est un losange gauche dont les quatre côtés ont
pour longueur commune bi; deux faces consécutives de ce losange, cyc',
yc'Y par exemple, se coupent sous un angle constant dont le cosinus est -
et la tangente au méridien de (Q) qui passe en M est la perpendiculaire
commune aux diagonales ce', yy' de ce losange. Quand il se déplace en se
déformant, chacun de ses sommets décrit une surface de courbure con-
stante — tangente aux deux côtés du losange qui se croisent en ce sommet.
On passe de la surface décrite par l'un des sommets à la surface décrite
( 9^7 )
par le sommet contigu à l'aide d'une transformation de BackUind. Au
reste, ce losange est an cas particulier d'un quadrilatère gauche ayant des
propriétés analogues et décrit par M. Blanchi dans l'étude approfondie que
nous lui devons de la transformation de Backlund.
» Les résultats que nous venons d'établir ont été obtenus en partant
d'une quadrique de révolution (Q). Si l'on prend comme point de départ
l'une des surfaces à courbure constante, (y) par exemple, on est conduit
au théorème suivant :
» Étant donnée une surface (y) à courbure totale constante, faisons-en
dériver deux autres à courbure constante et égale, (c), (c'), par deux transfor-
mations de Backlund, différentes l'une de Vautre et assujetties à l'unique
condition que les angles constants sous lesquels les plans tangents en c et c'
à (c) et à (c') coupent le plan tangent en y à (y) soient égaux et de sens
contraires. Ces plans tangents se couperont suivant une droite passant par-^, et
il y aura évidemment sur cette droite un point y', et un seul, tel que
y'c — y'c' ;= yc = yc',
c'est-à-dire tel que le quadrilatère gauche ^^' c^c' soit un losange. Ce point (y')
décrira, lui aussi, une surface à courbure constante, de même courbure que les
premières et tangente aussi aux deux côtés cy', c'y' du losange qui se croisent
en y'. On peut construire deux sphères, l'une (S) tangente en y, y' aux deux
surfaces (y), (y'), l'autre (S') touchant en c et c' les deux surfaces (c), (c').
Ces sphères sont, par suite, tangentes l'une et l'autre aux côtés du losange.
Leurs centres décrivent respectivement deux surfaces (0), (©') qui sont complé-
mentaires et applicables sur la même quadrique de révolution (Q). L'axe non
focal de (Q) est égal au côté du losange multiplié par li, et son excentri-
cité- est le cosinus de l'angle constant sous lequel se coupent deux faces consé-
cutives quelconques cyc, yc'y' du losange.
» La démonstration précédente ne résulte pas immédiatement de tout
ce qui précède; mais on peut l'établir complètement, soit par l'Analyse,
soit par la Géométrie. Voici la démonstration géométrique :
» La partie de l'énoncé relative à la surface (y') résulte immédiatement,
nous l'avons déjà remarqué, des propriétés de la transformation de
Backlund signalées par M. Bianchi. Soient maintenant M, M' les centres des
sphères (S), (S'). La ligne MM' est évidemment la plus courte distance des
diagonales ce' et yy'du losange. Le point M, qui est à l'intersection des nor-
(958)
maies en y, y' aux surfaces (y), (y'), décrit la surface (0) dont le plan tan-
gent contient à la fois MM', les deux normales en c, c' aux surfaces (c), (c')
et bissecte par conséquent l'angle yMy'. De même la surface (0') décrite
par le point M' a pour plan tangent le plan yMy'. Les plans tangents aux
deux surfaces (0), (©') sont donc rectangulaires et se coupent suivant MM'.
Il résulte de là que ces deux surfaces sont complémentaires, c'est-à-dire
qu'elles constituent les deux nappes de la développée d'une troisième sur-
face dont la normale serait MM'. Il reste à démontrer que l'une de ces sur-
faces, (6) par exemple, est applicable sur une quadrique de révolution (Q).
» A cet effet, construisons sur la figure tous les points que nous avions
considérés précédemment : a, a' , a^, a',, F,/, F',/', placés respectivement
sur les normales aux surfaces (c), (c'), (y), (y'), F, F' étant accouplés par
la condition de se trouver dans les mêmes pians isotropes menés par les
normales aux surfaces (c), (e'), et de même pour a, a',; a', a,. Si l'on
désigne par bi le côté du losange, c'esL-à-dire la plus courte distance des
normales en c et y aux surfaces (c), (y), et par - le cosinus de l'angle que
forment ces deux droites, on retrouvera, pour les distances mutuelles des
points a, a' , Y,f, . . ., les valeurs qui ont été données plus haut. En parti-
culier, le tétraèdre aa' Yf aura pour faces des plans isotropes et la distance
FF' sera égale à 2 c.
Considérons le cercle normal en c, c' aux surfaces (c), (c'). Comme,
sur ces surfaces, les lignes de courbure se correspondent, ce cercle engen-
drera un système cyclique (n° 476 des Leçons) et, comme l'un des foyers
de ce cercle est le milieu O de FF', comme FF' est l'intersection des plans
isotropes tangents en c et en c' à ce cercle, il résulte de la proposition fon-
damentale relative aux systèmes cycliques (n°* 936 et suiv. ) que les points
O, F, F' seront invariablement liés à une surface (Q) applicable sur (q) et
roulant sur (0). Cette surface (Q) étant le lieu du point M, dans le système
mobile, sera donc décrite par le centre M d'une sphère (S) qui restera
tangente à deux sphères fixes de rayon a ayant pour centres respectivement
les points F, F'. Par suite, (Q)sera une quadrique de révolution admettant
les points F, F' pour foyers et dont l'axe de révolution sera égal à 2a. C'est
le théorème qu'il s'agissait d'établir.
» Il me reste à montrer comment on peut vérifier par l'Analyse et tra-
duire en formules les résultats que nous a fournis la Géométrie. »
( 959 )
THERMOCHIMIE. — Nouvelles recherches sur les chaleurs déformation et de
combustion de divers composés azotés et autres; par MM. Berthelot et
G. André.
« La publication de l'Ouvrage de M. Berthelot sur la chaleur animale (')
nous a conduits à déterminer les chaleurs de formation et de combustion
d'un certain nombre de principes appartenant à l'économie animale et de
corps azotés congénères, offrant de l'intérêt pour les théories chimiques et
physiologiques. Ce sont ces résultats que nous allons exposer. Ils com-
prennent les composés suivants :
» 1. Cholestérine.
» 2 et 3. Nitriles glycollique et lactique.
» 4. Xanthine.
.) 5. Faraphényléne-diamine.
» 6. Nicotine.
» 7. Pvrrol.
» 8. Carbazol.
» 9, 10, 11, 12. Série de l'indol : indol, scatol, méthylindol-a, oxindol.
» Chacun de ces produits a été purifié avec soin et analysé ; puis nous en
avons mesuré la chaleur de combustion à volume constant dans la bombe
calorimétrique, par deux déterminations au moins et souvent davantage.
1. — Cholestérine : C^^H'^O = 872.
» La cholestérine joue, on le sait, un rôle important parmi les principes
immédiats des organes biliaires et cérébraux : elle existe également dans les
organismes végétaux. Nous avons dû procéder d'abord à la purification des
échantillons que l'on trouve dans le commerce, malgré leur belle apparence.
En effet, c'est une matière qui s'altère à la longue sous les influences de
l'air et de la lumière; nous avons pu le constater sur un échantillon pré-
paré il y a quarante ans par l'un de nous, dans un grand état de pureté, lors
des recherches où il a constaté la fonction alcoolique de la cholestérine. Con-
servé depuis lors dans un flacon de collection, il se trouve aujourd'hui en
(') Voir plus loin, à la Correspondance, page 975, la présentation de cet Ouvrage
à l'Acadénaie.
( 96o )
grande partie changé en une résine jaunâtre, beaucoup plus fusible. Pour
purifier les échantillons que l'on trouve dans le commerce il ne suffit pas
de les faire recristalliser dans l'alcool, cette opération n'éliminant ni les
produits oxydés, ni les cendres. Pour y parvenir, nous avons fait digérer la
matière avec cinq fois son poids de chaux éteinte et un peu d'eau, au baiu-
marie, pendant quinze heures; puis on a repris par l'étlier, évaporé et fait
recristalliser le produit dans l'alcool. On a répété ces opérations jusqu'à Ce
que l'analyse donnât des résultats corrects. Le point de fusion a été égale-
ment vérifié.
» Deux combustions dans la bombe ont été opérées sur des poids
de iS'',o279 et j^',oi5d :
» Chaleur de combustion à volume constant, trouvée, à 1 1°5, pour 372^'' :
3835C«>,2 et3837C»',7; moyenne : 3836^^', 4. D'où:
» Chaleur de combustion à pression constante : +3843^^'.
» Chaleur déformation par les éléments : -+- 1 27^*', 9.
» Comme contrôle, essayons de calculer la chaleur de combustion d'après les ana-
logies, par exemple en partant de l'alcool benzylique, CIPO. Cet alcool a pour cha-
leur de combustion -f-SgS'^'^S. Un alcool homologue, C^^H*"©, aurait pour chaleur de
combustion, d'après la valeur homologue moyenne -+- 167, 5 trouvée par l'un de nous,
la valeur -1-2992,7. l-'our passer à un alcool qui en diffère par H^ en moins, nous
devons diminuer ce nombre, d'après les analogies tirées de la différence entre les
alcools mentholique et campholique, tous deux cristallisés, de 42''"', 2; d'après la
différence entre les alcools propylique normal et allylique, tous deux liquides, on
aurait 87,6. Prenons la moyenne 89,9. Enfin évaluons à une valeur S, probablement
peu éloignée de 4, la chaleur de solidification de l'alcool benzylique, afin de le rame-
ner au même état physique que la cholestérine, nous aurons en définitive pour la
chaleur de combustion calculée de celle-ci :
2992,7 + 89.5, 3 -39,9 -S --=3848,1 -S,
valeur qui ne s'écarte pas de 3843 trouvée, au delà des limites d'erreur.
2. — NiTRILE GLYCOLLIQUE : C^H5AzO = 57.
» L'étude thermique des nitriles glycollique et lactique est très digne
d'intérêt, si l'on observe que les dédoublements des principes albuminoïdes
donnent naissance précisément à des nitriles congénères de ceux-là, et si
l'on remarque en outre que l'hydratation des nitriles connus développe
des quantités de chaleur considérables et susceptibles de jouer un rôle
important dans les processus chimiques locaux, qui répondent aux phéno-
mènes accomplis au sein de l'organisme animal.
( 96i )
» Le nilrile glycoilique sur lequel nous avons opéré nous a été envoyé
par M. L. Henry, professeur à l'Université de Louvain, que nous devons
remercier ici de son obligeance. Il est liquide. Après analyse, nous l'avons
brûlé dans la bombe calorimétrique.
» Deux combustions dans la bombe, opérées sur iS'',o3o7 et iS'',4o6[ :
» Chaleur de combustion à volume constant, à 12°, pour 57^'": 257,01
et 257, 17; moyenne : 257^"',!. D'où:
» Chaleur de combustion à pression constante : +257,0.
)) Chaleur de formation par les éléments : + 36 , i ; corps dissous : -t- 36, o.
» Chaleur de dissolution du nitrile glycoilique dans 55 parties d'eau à 9° :
— o^"', 11.
» Le nitrile glycoilique est susceptible de deux degrés d'hydratation :
l'un fournissant la glycollamine (acide oxyacétamique), l'autre le glycollate
d'ammoniaque.
» Examinons la chaleur dégagée par chacun de ces deux degrés :
» La chaleur de formation de la glycollamine cristallisée, C-H'AzO',
est: -1- 126, 2; à l'état dissous : + 122, 5.
)) La chaleur de formation de l'eau, H^O, étant -t-6g,o, il en résulte
pour la transformation du nitrile glycoilique en glycollamine :
C-H»Az01iq. +H'Oliq. = G'H'AzO- crist. : 126,2 — io5, t = -h 19,1.
Tous corps dissous : 122, 5 — io5,o = + 17» 5.
» D'autre part, en admettant pour la chaleur de neutralisation de l'a-
cide glycoilique par l'ammoniaque -1- 12,2, on a :
C'H'Az0dis.+ 2H-0liq. = C-H'0',AzH'dis.: 190,8 — 174,0 = + 16,8.
» Ces valeurs montrent que l'hydratation du nitrile dégage une quantité
de chaleur considérable et voisine de la moitié de sa chaleur de formation
par les éléments. Elle représente 6 pour 100 de la chaleur de combustion.
» Cette chaleur est dégagée d'ailleurs dans le premier degré d'hydrata-
tion; le second répondant à un phénomène thermique presque nul : ce
qui s'accorde avec les faits connus, d'après lesquels l'hydratation des
amides formés par élimination d'une seule molécule d'eau ne met, en gé-
néral, en jeu qu'une faible quantité de chaleur.
3. — Nitrile lactique: C-^H^AzO r=^i.
» Ce composé, de préparation récente, acheté chez Rahibaum, a été
redistillé dans le vide au bain-marie, en écartant les premières gouttes.
C. R., 1899, i" Semestre. (T. CXXVIII, N» 16.) I 26
(962 )
L'analyse (dosage de trois éléments) en ayant indiqué la pureté, nous
l'avons brûlé dans la bombe.
» Deux opérations sur o^"", 8620 et is% loSg :
» Chaleur de dissolution à volume constant, à i3°, pour 71^'" : 422,6
et 4'9>9; nioyenne : 42 1,1 5.
■ » Chaleur de combustion à pression constante : 42 i^"", 3.
I) Chaleur déformation par les éléments : + 35*^"', i ; corps dissous : -f- 36^*'.
» Chaleur de dissolution (i p. + 20 p. d'eau), à 12° : + o^^'.Sô.
>■> On en déduit, pour les deux degrés d'hydratation :
C^H'AzO liq. + H^O liq. = G^H' AzO'- (alanine) crist i36, 1— io4,i = H- Sa*^»'
Tout dissous environ 4- 28
C^H^AzO dissous -f- 2 mO liq. = C3H6 0^ AzH» dissous... 4-i9C^i,i
» On a encore :
» Synthèse par l'acide cyanhydrique et l'aldéhyde :
C*H*0 liq. + CHAz liq. = C'H^AzO liq. . . . — (+ 67, i— 24,4) -H 35, i =-+- 2,4.
» Comparons maintenant les chaleurs de formation des trois nitriles
carbonique, glycoilique, lactique, lesquels peuvent être regardés, sous
certaines réserves, comme homologues. Depuis les éléments carbone,
hydrogène, azote, oxygène, on a :
Nitrile carbonique (acide cjanique) : CHAz O liq inconnue dissous: 4-87,0
Nilrile glycoilique : C^IP AzO liq. . . +36,1 dissous : -t-36,o
Nitrile lactique : G'H^AzO liq. . . +35, i dissous : +36,0
Ces trois composés auraient donc, à peu de chose près, la même chaleur
déformation dans l'état dissous. A l'état pur, le nitrile glycoilique et le
nitrile carbonique n'offrent pas cette différence moyenne +5,5, qui existe
en général entre homologues consécutifs {Thermochimie : Données et lois
numériques, t. I, p. 495), cette différence représentant un écart moyen
de +157,8 entre les chaleurs de combustion rapportées à un même état.
» Cependant ces deux nitriles dérivent incontestablement des acides
homologues C^H'O' et C'H°0'. L'inégalité actuelle ne saurait donc être
attribuée à un mode de liaison différent entre les deux atomes de carbone
qui concourent à constituer l'homologie. Mais il convient d'observer que les
chaleurs de formation par les deux acides dont il s'agit seraient, d'après
les données connues, extrêmement voisines (160, 3 acide glycoilique solide,
157,5 acide dissous; 160, 4 acide lactique liquide ou dissous). La relation
des nitriles est donc en définitive la même que celle des acides dont ils
(963 )
dérivent : l'écart de leurs chaleurs de combustion étant i63,3, c'est-à-dire
ayant la même valeur que la chaleur de combustion des éléments C -+- H",
lesquels engendrent précisément le système CO- + H-0 générateur de
l'acide cyanique. La presque identité des chaleurs de formation des trois
nitriles se ramène ainsi à celle des acides générateurs.
» Comparons maintenant ces valeurs avec les chaleurs de formation
des éthers dits isocyaniques, composés isomériques avec les nitriles précé-
dents.
» D'après les données de M. Lemoult, la chaleur de formation par les
éléments de l'éther méthylcyanique liquide est + 22*^"', 8; celle de l'éther
éthylcyanique liquide est +31^"', o, ce qui f;\it une différence +8*^"', 3
pour la substitution de C-H' à GH'; soit à peu près la même différence
(-f-8,2) qui existe entre l'alcool éthylique ( + 69,9) et l'alcool mélhy-
lique(+6i,7).
» Ces composés, d'après leur grande volatilité aussi bien que par leur
mode de préparation, répondent aux caractères des éthers véritables.
» Ils s'en écartent cependant par l'action de la potasse, qui en régénère
la méthylamine et l'éthy lamine respectivement, au lieu de reproduire
les alcools correspondants et l'ammoniaque.
» Comparons la chaleur de formation de ces éthers cyaniques avec celles
des autres éthers, d'après la règle générale énoncée par l'un de nous,
règle suivant laquelle l'union d'un alcool et d'un acide, supposés dissous,
engendrant un éther également dissous, avec séparation de i molécule
d'eau, H-0, absorbe une petite quantité de chaleur, environ — 2,0.
» La même relation existe pour les acides liquides qui ne dégagent que
de petites quantités de chaleur en se dissolvant dans l'eau. Pour les
autres acides, leur chaleur de dissolution doit être ajoutée à la valeur —2,0.
» Or nous trouvons pour les éthers cyaniques :
CH*0 dissous...
CAzHO dissous
C-H^O dissous .
CH AzO dissous
63,7
37,0
Éther méthylcyanique .
H'iO \
22,8
69,0
100,7
a; = chaleur de réaction.
+ 72,4
-H 37,0
-8,9
Ether éthylcyanique..
H^O
9>.8
3i ,0
69,0
109,4
100,0
X = chaleur de réaction — 9,4
« Les deux valeurs de x sont fort voisines, ce qui traduit la similitude
( 964 )
de constitution des deux éthers. Mais elles sont en même temps très infé-
rieures à la valeur commune — 2,0; ce qui indique une constitution difFé-
rente de celle d'un véritable éther cyanique, une absorption de chaleur
beaucoup plus considérable ayant été accomplie dans l'acte de la double
décomposition qui engendre de tels éthers isocyaniques.
» En eflet, on pourrait en rendre compte par l'hypothèse d'un acide
cyanique générateur, distinct de l'acide ordinaire.
» L'existence de l'azote dans ces composés et la constitution spéciale des
nitriles, en tant que composés incomplets non saturés, jouent assurément
un rôle dans l'interprétation de ces phénomènes.
» Il s'agit maintenant de rapprocher les chaleurs de formation de ces
éthers de celles des nitriles isomères.
» La chaleur de formation du nitrileglycolliquepur, soit + 36^*', i, sur-
passe de + 13^"', 3 celle de l'éther méthylcyanique.
» La chaleur de formation du nitrile lactique pur, soit 4-35^^',i, sur-
passe de + 4*^"',t celle de l'éther éthylcyanique.
» Les deux éthers étant comparables entre eux, d'après ce qui précède,
on voit que les deux nitriles ne le sont pas au même degré. Nous nous
bornons à signaler cette diversité : il faudrait des données plus nombreuses
pour pouvoir la discuter d'une façon approfondie.
» C'est ici le lieu de rappeler une remarque intéressante, faite il y a
quelques années par M. Matignon (') pour certains composés azotés et
pour certains composés oxygénés. Il a attribué ces écarts à ce que le radi-
cal CH' substitué à H (ou C -1- H^ ajouté) donnait lieu à des dégagements
(ou absorptions) de chaleur différents, suivant qu'il était lié : tantôt au
carbone (valeur +i55 à i56), tantôt à l'azote ou à l'oxygène (valeurs voi-
sines de 164). Il a cité de nombreux exemples à l'appui de cette interpré-
tation.
» En ce qui touche les liaisons opérées par l'intermédiaire de l'oxygène,
la relation signalée est, dans la plupart des cas, une conséquence immé-
diate de la règle relative aux éthers, connue depuis longtemps et signalée
plus haut. Il en résulte, par exemple, que l'addition de CH" à un acide,
pour former un éther, donne lieu à un accroissement, dans la chaleur de
combustion, voisin de
+ i63,3 + 2 = j65,3.
(') Ann. de Cliirn. et de Pliys., &' série, l. XXVIII, p. 498; 1893.
«
( 965 )
M La même traduction s'applique évidemment aux alcalis éthylés, envi-
sagés comme des éthers véritables de l'ammoniaque.
)) D'autre part, on vient de voir que dans les acides et nitriles glycollique
et lactique le groupe C -I- H- s'ajoute en gardant toute son énergie, c'est-
à-dire suivant la même relation de foit que dans le cas où il est lié avec
l'oxygène, à la façon des éthers; ou bien dans le cas où il est lié directe-
ment avec l'azote : ce qui ne répond pas davantage à la relation généra-
trice bien connue entre les acides glycollique et lactique.
» Quoi qu'il en soit, il importe d'insister sur ce fait que, dans les cas de
ce genre, les éléments C + H- s'ajoutent à un composé en conservant
toute leur énergie, sinon même une énergie un peu accrue.
4. — Xanthine : C5H'Az*02 = i52.
» Deux opérations sur un échantillon pur et analysé.
» Poids employés : i*^"", 4924 et i^'',li365.
» Chaleur de combustion à volume constant, pour 1 52^'', à 12" : 5i^^''\-j et
5i7^^',3; moyenne : 5i6^^',o. D'où :
» Chaleur de combustion, à pression constante : ■+- 012^"', 8.
» Chaleur de formation par les éléments : -h gô*^*', 7.
» Ce nombre est voisin de la valeur -1- qi'^^'.o, calculée par analogie,
d'après les déterminations si importantes de M. Matignon, relatives à la
série urique.
» Comparons ces valeurs avec celles qui répondent à la théobromine
(envisagée comme diméthylxanthine) : + 90,1;
» Et à la caféine (envisagée comme triméthylxanthine) : +80,7.
» On observe ici cette relation singulière, que la chaleur de formation
diminue à mesure que le nombre des substitutions méthylées se multiplie :
relation qui n'est pas sans analogie avec les précédentes. Les systèmes
formes par les additions successives de C + H^ dans ces composés, où les
liaisons entre le carbone et l'azote sont multiples, sont donc engendrés
avec accumulation successive d'énergie.
» D'après la nouvelle théorie de M. E. Fisher, la xanthine est regardée
comme une dioxypurine, C^H^ Az^ H- O^, l'acide urique étant une trioxypu-
rine, C'H' Az^ -f- O'. L'oxygène additionnel qui constitue cette dernière
aurait dès lors dégagé +5i^''',4: quantité de l'ordre de grandeur de la
chaleur dégagée lorsqu'un alcool monovalent se change en alcool divalent.
( 966 )
par exemple :
C'H^O 4- 0 = G^H8 02 dégagerait +49,i
C'H80=+ 0 — C^tPO' (glycérine) + 46, o
» De même les phénols :
C»H=0 +0=:C»H=02 +5i,3
C^H^O^-)- O = C«H«=0' + 5o,6
» Parmi les acides les valeurs sont du même ordre, quoiqu'un peu plus
faibles :
C^H^O^+O -+-40,6 C^H*0=-f O +4o,8
C'tPO^-HO -h4i G'H^O-'-hO^... -1-49X2
» La différence entre la xanthine et l'acide urique répond dès lors à
celle de leurs générateurs exempts d'azote, tels que les acides dioxyacry-
lique et trioxyacrylique (Thermockimie : Données numériques, l. II, p. 632).
» Il serait fort intéressant de compiirer ces résultats avec les chaleurs
de formation de l'oxypurine (hypoxanthine) et de la purine, pivot fonda-
mental d'après M. Fisher.
5. — Phénylène-diamine (para) : CH'Az-=:io8.
» Les polyamines se prêtent à des métamorphoses variées, dont quel-
ques-unes paraissent applicables à des réactions d'êtres vivants : cela nous
a engagés à étudier la phénylène-diamine, comme typique, et la nicotine,
comme jouant un certain rôle physiologique.
» La phénylène-diamine nous a été donnée obligeamment par M. Poir-
rier. Nous l'avons fait recristaliiser et analysée.
» Deux opérations, sur i^'',ooo9 et iS'',0242, à io°,5 :
» Chaleur de combustion à volume constant : 842,2 et 844>5; moyenne :
843C=",3. D'où :
» Chaleur de combustion à pression constante : 843^"' , 9.
» Chaleur de formation par les éléments : — 2^*', i .
» Il en résulte que la substitution de H- par 2AzH- dans la benzine so-
lide (chaleur de formation: — 1,8) répond à un phénomène thermique
très faible, lequel est une absorption de chaleur.
» L'aniline de même répond à une chaleur de formation : — 11,8; infé-
rieure à celle de la benzine liquide : — 4.i-
( 967 )
» Mais il est préférable d'envisager l'aniline comme un dérivé du
phénol :
G" H" O + AzH^ = C H' Az -^IPO.
» Chaleur de formation, tous corps liquides:
— (+34,5 -i- 16,7 = 5i,2) + (— 11,8 + 69,0 = 57,2; = -I- 6,0.
» Soit de même la diphénylamine (para), envisagée comme dérivée de
l'hydroquinon (para) :
C0HCQ2 _^ aAzH^ = C'H'Az^ + 2H=0.
» Chaleur déformation, tous corps solides :
— [87,3 + (i6,7 + S)2= 120,7 + 2S]-f-(— 2,1 4- i4i,2 = i3g,i)
= +18,4 — 2S.
» En admettant pour AzH^ une chaleur de solidification voisine de 2,
la chaleur de formation de la phénylène-diamine depuis le phénol corres-
pondant devient + 7,2 x 2, c'est-à-dire à peu près proportionnelle à celle
de l'aniline.
6. — Nicotine : G"'H'*Az2 = i62.
» Deux opérations (après rectification et analyse), sur ts^oSSg et
1^,0872 :
» Chaleur de combustion à volume constant, à 12° : H- 142 x ,3 et 4- 143 1 ,8 ;
moyenne : -f- 1426,0.
» Chaleur de combustion à pression constante : -t- 1428.
» Chaleur de formation parles éléments : liq., — i^"',9; diss., + S'^^^iS.
» Chaleur de dissolution (i p. -1- 25 p. eau), à 1 1° : 4- 7^*', o5.
» M. Colson a donné -+- 6,56, à i4° (i p. +10 p. eau).
» La nicotine, de même que la phénylène-diamine, possède deux fonc-
tions basiques différentes. Mais ses générateurs, carbures ou alcools, sont
trop peu connus pour que nous tentions d'en évaluer a priori la chaleur de
formation.
» Nous allons passer à l'examen d'un groupe de composés azotés d'un
caractère tout spécial, et qui joue un rôle important dans les réactions et
la constitution des alcalis pyrogénés, ainsi que dans celles des principes
azotés naturels, spécialement des albuminoïdes.
( 968 )
7. — Ptrrol :C*H5Az = 67.
» Ce composé, rectifié à point fixe et analysé, a été brûlé dans la bombe
calorimétrique. Cette combustion a offert des difficultés exceptionnelles,
une petite quantité de matière charbonneuse demeurant inaltérée sur les
parois du récipient. Nous ne sommes parvenus à une combustion complète
qu'en ajoutant au pyrrol une dose notable de camphre. On a obtenu ainsi,
en opérant sur os^^, 7044 et 0^^,5655 de pyrrol, pour le poids molécu-
laire 67 :
» Chaleur de combustion à volume constant, à \i° : 067,3 et 568, o.
Moyenne : 567^"', 6. D'où :
» Chaleur de combustion à pression constante : 568^^^^ , i .
» Chaleur de formation par les éléments, pyrrol liquide : — 1 8^^', i .
» Cette quantité diffère de la chaleur de formation du phénylpyrrol
( — 3o,6) de +12'^"', 5. Or, la substitution du phényl par l'hydrogène,
dans l'alcool benzylique, répond à -H 20^"', 9; dans l'acide phénylacé-
tique -t- 22,4. Toutes ces valeurs sont voisines, surtout si l'on tient
compte du chiffre considérable des chaleurs de combustion des composés
phénylés et de la difficulté de purifier le phénylpyrrol.
8. — Carbazol : C'^H^ Az 1= 167.
» Ce composé cristallisé est fourni par le commerce dans un grand état
de pureté. Après analyse, nous l'avons brûlé dans la bombe (i^'', 0788 et
oS%9942):
» Chaleur de combustion à volume constant, à 1 1° : i473^^', 4 et 1476*^*', 3 ;
moyenne : i474^'''i8.
» Chaleur de combustion à pression constante : ili'j'j^^K
I) Chaleur déformation par les éléments : — 34*^*', 9.
9. — Indol : C''H'Az = 117.
» Ce composé, cristallisé et analysé, a été brûlé dans la bombe (is"", 0219
et is%oi4i) :
» Chaleur de combustion à volume constant, à 10° : 1024*^^', 6et loig^'^^o;
moyenne : 1021^^', 8. D'où :
» Chaleur de combustion à pression constante : 1022'^"', 5.
» Chaleur déformation par les éléments : — 26^"', 5.
( 9^9 )
» Cette valeur est à peu près la même que celle du nitrile phénylacé-
licjue (— 27,9), composé isomère qui peut être dérivé des mêmes généra-
teurs, (juoique par une voie et avec une constitution différente.
» Le nilrde loluique (oitho), autre isomère, n'en est pas non plus très
éloigné (— 34,8).
10. — ScATOL (Méthylindol) : C'H'Âz= i3i.
» Nous avons préparé ce composé au moyen de l'aldéhyde propylique
et de la phénylliydrazine ( procédé Fisher). Le produit pur et bien cristal-
lisé a été brûlé dans la bombe (i^''",0478 et 0''",g94o) :
)j Chaleur de combustion à volume conslani, à 11": 1169,00 et 1170,3;
moyenne: ii69'^''',7.
'■> Chaleur de combustion à pression constante : ii'jo*^^^,'].
» Chaleur de formation par les éléments : ii^^^'.S.
11. — MjÊTHYLiNDOL-a : C'H»Az = i3i.
» Préparé avec l'acélone (procédé Fisher). Bien cristallisé. Analysé.
» Brûlé dans la bombe, i'* cristallisation : 0^,9938 et i,o394; 2* cris-
tallisation : 1,1970 et 1,0268.
» Chaleur de combustion à volume constant, à 10° :
Cal
(i) 1167,4 et 1169,3; moyenne ii68,3
(2) 1166,9 et 1168,0 » 1167,5
1167,9
» Chaleur de combustion à pression constante : 1 168,9.
» Chaleur de formation par les éléments : —9,7.
» Les deux isomères ont sensiblement la même chaleur de formation,
précisément comme les aldéhydes propylique et isopropylique dont ils
dérivent. Mais ils diffèrent de + 16*^^' en plus de l'indol. Leurs chaleurs
de combustion surpassent celles de l'indol de 147*^"', au lieu de 137. Cette
anomalie se retrouve fréquemment entre les premiers termes des séries.
12. - OxiNDOL : C'H'AzO = i33.
» Ce composé, d'une préparation difficile, nous a été donné ol)ligeam-
ment par M. Hanriot, qui l'avait préparé en partant de l'indigo. Cris-
tallisé et analysé au moment de la combustion.
C. F.., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, iN° 16.) I27
( 970 )
» On a opéré sur o6'',9824 et iS'',o992 :
» Chaleur de combustion à volume conslanl. à 1 1° : 931^'', 9 et 949*^''', o;
moy. : 950*^"', 4-'^ •
» Chaleur de combustion à pression constante : 950^*', 8.
« Chaleur de formation par les éléments : -\- 45^='', i .
» Dressons le Tableau des chaleurs de formation des dérivés de l'indol,
d'après les données précédentes et celles déjà déterminées par M. d'Ala-
dern, au laboratoire du Collège de France. Toutes se rapjsortent à un même
état des corps, l'état cristallisé.
Cal Cal
Indol : C«H'Az — 26,5
-71,6 pour O fixé
Oxindol : C'H'AzO -t- 45, i '
Dloxindol : C'H'AzO^ -h 80,2 | + ^^' ' P°"'' ^ ^""^
Trioxindol (acide isatique) : C*H''AzO'
» On voit que la fixation de l'oxygène donne lieu, comme il arrive le plus
souvent dans les combinaisons en proportions multijiles, à une décroissance
dans la chaleur dégagée. Le premier nombre est l'un des plus forts qui
répondent à une oxydation en Chimie organique, sans changement d'état
physique du composé oxydé, tel que la transformation d'un aldéhyde en
acide.
» Les effets de la fixation d'un troisième atome ne sont pas connus, en
raison du peu de stabilité de l'acide isatique. Si l'on fait le calcul pour le
lactone correspondant (isatine), on trouve
C»H'AzO= + O = C«HUz02+ H=0(solide)
— 80,2 +(59,0 H- '70,6 = 129,6)= -1-48,6,
dégagement supérieur au précédent. Mais la réaction est plus complexe et
il est possible que la formule véritable de l'isatine réponde à un poids
moléculaire double.
» De même, dans la transformation de l'oxindol en indigo :
2(C«H'AzO-+-0) = C'E^'Az^O^-t- 2H-O
— 90,2-f-(4l,0 +-l4l,2 = 182,2) = 92 ou +46X2.
» Ou doit envisager ici trois effets réunis, savoir : l'effet de l'oxydation,
avec fixation deO, lequel, dans la formation du dioxindol, dégage -f-SS^"', i ;
et les effets, opposés entre eux, de la condensation moléculaire et de la
( 97' )
déshydratation (avec changement de constitution), dont la résultante
répond à +56^*', g. Il conviendrait de poursuivre cette étude sur des déri-
vés indoliques plus multipliés.
» Si nous rapprochons les quantités de chaleur dégagées par l'oxydation
des composés de la série de l'indol, de celles des nitriles, d'une part, des
dérivés uriques, de l'autre, nous apercevons de nouveaux problèmes. En
effet, l'oxvdation des nitriles proprement dits dégage les quantités de cha-
leur suivantes :
C'H'Az liquide -4-0 = C^ H' AzO (n. glycoUique) liquide +36,5
CIPAz liquide -t- O := OH= AzO (n. lactique) liquide +43,6
valeurs beaucoup plus faibles que la première oxydation de l'indol, mais
comparables à la fixation du second atome d'oxygène. Il y aurait lieu de les
rapprocher des résultats consignés plus haut, à l'occasion de la xanthine.
Ce sont là des recherches ouvertes; mais il suffira d'avoir montré, par ces
quelques exemples, combien offre d'intérêt l'étude thermochimique appro-
fondie des dérivés chaque jour plus multipliés de l'indol, du pyrrol, de la
purine et des composés azotés à fonction complexe, étude qui joue un si
grand rôle dans leurs synthèses et réactions et, dès lors, dans la constitu-
tion chimique, la nutrition et la thermogénèse des êtres organisés. »
CHIMIE MINÉRALE. — Sur les applications de l'aluminium.
Note de M. A. Ditte.
« L'Académie veut-elle me permettre de répondre quelques lignes aux
observations présentées par M. Moissan dans la dernière séance, et rela-
tives aux applications de l'aluminium? Il me semble que noire confrère et
moi nous différons d'avis bien moins que sa Note pourrait le donner à
penser.
» Je demanderai d'abord à M. Moissan de bien vouloir remarquer que
j'ai tenu compte des impuretés de l'aluminium et que je leur attribue l'im-
portance qu'il est légitime de leur accorder. J'ai montré, en effet, dans
mes Notes, anciennes et récentes, que la présence des impuretés qui res-
tent fixées à la surface du métal a pour effet de rompre la continuité de la
couche gazeuse qui peut s'y déposer et de le rendre, par cela même, plus
facilement attaquable; nous savons, d'autre part, qu'elles peuvent donner
lieu à des actions électriques; je n'ignorais pas, enfin, que l'aluminium
( 972 )
retenant un peu de sodium et de carbone est plus altérable que celui qui
en est exempt. En conséquence, je devais faire porter mes recherches sur
le métal le pins pur possible, et c'est ce que j'ai fait. Je me suis servi, non
pas de l'aluminium très impur dont M. Moissan cite quelques analyses,
mais de celui que produisait l'usine de M. Secrétan en 1898; actuellement
l'industrie n'en fournit pas de meilleur.
» En dehors du bidon-gourde, les objets d'équipement se fabriquent,
non en aluminium pur, mais avec des alliages contenant 3 et 6 centièmes
de cuivre environ; mes expériences sur ces alliages étaient destinées sur-
tout à comparer les altérations que divers réactifs leur font éprouver, à
celles que j'ai constatées sur certains objets revenus de Madagascar. Les
tôles dont j'ai fait usage étaient des fragments d'ustensiles d'équipement
neufs, constitués par le métal employé aujourd'hui; elles me venaient des
magasins de l'État, avec l'autorisation de M. le colonel Lambert, direc-
teur de la Section technique du Comité d'Artillerie ; je ne pouvais demander
mes matières premières à une source plus authentique.
» En rappelant mes essais sur des tôles soumises à l'action de la trempe,
M. Moissan remarque avec raison que, dans ces conditions, le fer étamé ne
tarderait pas à devenir impropre à tout service; j'en suis convaincu comme
lui. Je n'ai jamais pensé que de très nombreux objets d'aluminium puissent
être soumis à semblable épreuve : les expériences citées avaient pour but
de rechercher les causes auxquelles pouvaient être dues les altérations
subies par certains vases; elles ont montré que la trempe peut provoquer
les particularités observées dans la structure intérieure de ces objets.
» J'ai placé, le 27 mars, sous les yeux de l'Académie quelques objets
revenus de Madagascar entièrement détériorés et mis hors de service.
Ont-ils été ramenés à fond de cale, au contact de l'eau de mer? Cela me
paraît douteux; ils auraient, dans ce cas, retenu dans leurs parties poreuses
une quantité très appréciable de chlorures, et je n'en ai trouvé que des
traces fort légères. Dans la séance du [\ avril, M. Moissan a présenté un
certain nombre d'objets revenus bossues, noircis, mais non percés; je
crois que la seule conclusion légitime à tirer de ces exemples est que, selon
les circonstances, les objets en tôle d'aluminium et de cuivre peuvent
subir tous les degrés de détérioration compris entre un état très satisfai-
sant de conservation et une destruction presque complète. Quand il s'agit
de l'application de l'aluminium à la fabrication d'objets d'équipement,
il faut, du reste, tenir compte d'un facteur important dont je n'avais pas à
parler dans une étude faite au point de vue chimique. Pentlant combien
( 97-^' )
de temps ces objets d'aluminium peuvent-ils durer sans être mis hors de
service? Je n'ai pas examiné cette question qui n'est pas de ma compé-
tence: des essais faits dans les régiments, des rapports de MM. les chefs
de Corps, tels que ceux dont M. Moissan a cité des extraits et qui m'avaient
été signalés par M. le général Dumont, président de la Commission mili-
taire de l'aluminium, peuvent seuls y répondre.
1) A côté des expériences personnelles de M. Moissan sur des ustensiles
de cuisine, je n'ai à apporter qu'un fait très modeste constaté chez moi sur
des couverts d'aluminuim. Je les faisais laver avec de l'eau renfermant un
peu de carbonate de soude, seul moyen de les dégraisser : au bout de
quelques lavages ils avaient perdu leur poli, et leur surface terne et mate
était formée de fines aspérités éminemment propres à retenir les matières
grasses. Les objets de Madagascar que j'ai examinés étaient, sauf la voi-
ture-citerne, légèrement gras à l'intérieur; ceux que M. Moissan a montrés
à l'Académie m'ont paru être dans le même cas; or cette faible couche
grasse ne peut être enlevée que par des solutions alcalines et celles-ci ont
sur l'aluminium une action corrosive assez intense pour que déjà, à la fin
de son beau Mémoire, H. Sainte-Claire Deville ait mis en garde contre
elle:
» L'aluminium devra être exclu de tous les usages où son contact avec les alcalis
pourrait en déterminer l'altération.
» D'autre part, comme je l'ai montré, ce môme enduit gras est un pré-
servatif excellent pour l'aluminium dont il supprime le contact avec les
liquides qu'il renferme, et M. Moissan reconnaît avec justice que c'est vrai-
semblablement à lui qu'est due, dans un très grand nombre de cas, la con-
servation du métal. Mais, ai-je ajouté, une telle couche peut présenter de
sérieux inconvénients au point de vue de l'hygiène et de la propreté; ces
inconvénients ne sont pas, je crois, contestables; il appartient aux hygié-
nistes de définir leur nature et de préciser leur étendue.
» Mes expériences ont-elles établi qu'il faille « d'emblée rejeter les ap-
» plications possibles de l'aluminium »? Je n'ai rien dit de cela et,
comme je l'ai expliqué à M. le général Dumont en décembre dernier, je ne
pense rien de pareil. Pour ce qui concerne l'équipement militaire, en parti-
culier, j'estime que tout ce qui peut contribuer à diminuer la charge de nos
soldats, à augmenter leur bien-être, présente une importance capitale, et
il est certain, par exemple, que le bidon-gourde en aluminium pur, dont
la fabrication est devenue si parfaite, offre sur les anciens bidons en fer
( 974 )
étamé un avantage considérable et réalise nn grand progrès. Mais je par-
tage absolument l'opinion de M. Moissan, « qu'il ne faut demander à l'alu-
» minium que ce qu'il peut donner », et que « chaque application de ce
» métal demande une élude spéciale, longue et délicate ». Les miennes
m'ont précisément conduit à penser, à dire à M. le général Dumont et
à écrire dans un Mémoire plus développé que ma Note aux Comptes rendus,
que le nettoyage mécanique des objets d'aluminium donnerait des résultats
meilleurs, si, à l'intérieur comme à l'extérieur des vases, il était possible
d'éviter dans leur fabrication les angles presque vifs, les plaquettes des
rivets, les parties repliées, les bourrelets circulaires des bords, etc. J'ai
ajouté qu'il serait, en outre, avantageux, pour atténuer les actions élec-
triques, de ne pas avoir recours, dans la fabrication des diverses parties d'un
même vase, à l'emploi d'alliages de différentes compositions. La légèreté de
l'aluminium, l'innocuité de ses composés, la facilité avec laquelle on peut
le travailler sont des qualités précieuses et incontestables; la grandeur de
sa chaleur d'oxydation, qui ne saurait être contestée davantage, est un
inconvénient grave, au point de vue des applications : elle est égale à iSi^"'
par atome d'oxygène, le double de celle (64,4) du fer, peu différente de
celle (i45) du calcium; l'aluminium est donc bien plus oxydable que le
fer, presque autant que le calcium, et M. Moissan sait mieux que personne
combien le calcium est altérable!
» Dans son admirable travail sur l'aluminium, H. Sainte-Claire Deville
exprime, comme mon ami M. Moissan le rappelle, le vœu que l'aluminium
soit tôt ou tard introduit dans l'industrie : « Il suffira sans doute, dit-il, de
» modifier fort peu les procédés que j'ai décrits pour les rendre applicables
» à la production économique de l'aluminium. » Sur ce dernier point la pré-
diction s'est accomplie et l'industrie du métal a fait des progrès immenses;
mais en même temps l'étude de l'aluminium de plus en plus pur a per-
fectionné aussi notre connaissance de ses propriétés. Deville le croyait
inaltérable à l'air, à l'eau, à la plupart des agents chimiques; nous savons
maintenant, non seulement que cela n'est pas, mais qu'en raison de son
énorme chaleur de combustion cela ne peut pas être; que l'inaltérabililé
apparente de l'aluminium n'est qu'un accident occasionné par des enduits
dont j'ai prouvé l'existence et déterminé la nature. Peut-être est-il permis
dépenser que la connaissance défaits nouveaux, qu'il ne pouvait ni deviner
ni prévoir en i855, aurait pu modifier, dans une certaine mesure, les idées
que mon très cher et regretté maître se faisait, à celte époque, au sujet de
l'avenir industriel du métal dont il nous a laissé une si magistrale étude.
( 975 )
» En écrivant que o dans les applications de l'aluminium à la fabrica-
» tion de vases et d'ustensiles destinés, soit aux usages domestiques, soit
» à l'équipement militaire, il y a lieu de se préoccuper sérieusement des
» altérations plus ou moins intenses qu'il est susceptible d'éprouver, alté-
» rations qui /7e«ve/îMlevenir pour ces objets une cause de détérioration
» rapide, et qui en rendent le nettoyage particulièrement difficile », je
crois avoir résumé simplement les résultats de l'expérience; je pense
n'avoir rien exagéré en me bornant à appeler l'attention sur « un ensemble
» de propriétés qui font de l'aluminium un métal en réalité fort altérable
» et qui sont de nature à inspirer certains doutes et à dissii)er quelques
» illusions relativement aux applications possibles de ce métal. »
CORRESPONDANCE.
M. Rerthelot présente à l'Académie un Ouvrage qu'il vient de publier
sur la Chaleur animale, c'est-à-dire sur les principes chimiques de la pro-
duction de la chaleur chez les êtres vivants :
« L'origine de ces études remonte à Lavoisier, qui compara la respira-
lion à une combustion lente. Ses développements pendant le cours du
XIX® siècle sont résumés dans ma préface. J'y montre quels changements
et perfectionnements successifs ont éprouvés les idées originelles, et je dé-
veloppe les règles exactes et précises auxquelles j'ai ramené le calcul de la
chaleur animale, en la rapportant, non aux éléments combustibles, comme
on l'avait fait à l'origine, mais aux composés de ces éléments, introduits
par la nutrition et éliminés par les excrétions. J'ai fait l'application de ces
règles à un grand nombre de phénomènes physiologiques, chez les Végé-
taux et les Animaux.
» J'ai déterminé, en particulier, la chaleur dégagée par l'action de
l'oxygène sur le sang, mesure essentielle dans les recherches sur la respi-
ration. J'ai également mesuré les chaleurs de formation et de combustion
de l'urée, forme principale sous laquelle est éliminé l'azote combiné dans
l'organisme humain, et j'ai fait une étude spéciale, au point de vue ther-
raochimique bien entendu, de la glucogénèse et de la tbermogénèse.
M Tels sont les sujets traités dans mon premier Volume.
» Le second Volume est consacré aux données numériques concernant
( 976 )
la chaleur développée par la formation et la combustion des principaux
corps simples et composés, connus pour intervenir dans l'étude de la cha-
leur animale : notamment la chaleur de combustion du carbone, donnée
fondamentale dont j'ai fourni des mesures plus exactes; les chaleurs de
formation et de combustion des composés binaires et tertiaires, formés de
carbone, d'hvdrogène et d'oxv^ène, qui existent dans les êtres vivants,
entre autres les sucres et les corps gras. Ces données reposent, pour la
plupart, sur les mesures faites dans mon laboratoire. Je les ai complétées
par les chaleurs de formation et de combustion des composés azotés
définis, dérivés de l'organisme, et des composés albuminoïdes, qui en
forment la masse principale.
ï L'ensemble de ces notions et de ces données, obtenues par un long et
pénible travail, fournira aux physiologistes une base solide pour l'étude
des problèmes qui interviennent dans la production et l'entretien de la
vie. "
ASTRONOMIE. — Observations de la planète Efj Coggia, faites à l'observatoire
de Toulouse, à l'équatorial Brunner, de o"',23 d'ouverture; par M. F.
RossARu, communiquées par M. Lœwy.
Etoiles
Dates. de
1899. comparaison.
Avril I rt3733BD— 6'
I i373i BD— 6
I a3733BD - 6
1 6373i BD— 6
Planète. —
- Etoile.
Nombre
de
\&.
Aô).
comparaisons
Il] s
— 2.21,43
H- 5'. 34", 8
i5:i6
— 2. 3,55
- 2.36,4
i5:i6
— 2.26,07
-H 6. 19,3
18:20
— 2. 8,28
— i.5i,8
18:20
Positions des étoiles de comparaison.
Dates.
1899.
Avril I.
Asc. droite
moyenne
1899,0.
Kéduction
au jour.
Déclinaison
moyenne
1899,0.
a i3. o.44j75 -t-3,07 — 6.45.15,8
b i3. 0.26,30 +3,07 — 6.36.45,0
Réduction
au jour.
— '9>'i
— '9'4
Autorités.
WeissCi 1006
Position approchée
I
( 077 )
Positions apparentes de la planète.
Temps
Ascension
Dates.
moyen
droite
Log. fact.
Déclinaison
Log. fact
1899.
(le Toulouse.
apparente.
parallaxe.
apparente.
parallaxe
vril I.. . .
Il m s
9. 0.52
h ui s
12.58.26,89
T,5,3„
— 6.4o. 0,4
o,8i4
r...
9. 0..52
12.58.25,82
T,5i3„
- 6.39.40,8
o,8i4
I.. . .
l I .26.56
12.58.21 ,75
2.99''-«
— 6.39.15,9
o,83o
!.. . .
1 1 . 26 . .56
12.58.21 ,09
9.99^«
- 6,38.56,2
o,83o
ASTRONOMIE. — Sur quelques anciennes pluies d'étoiles filantes.
Note de M. D. Egixitis, présentée par M. M. Lœwy.
(' Nous venons de trouver encore, dans nos recherches chez les chro-
niqueurs byzantins et italiens, trois pluies météoriques, que nous allons
exposer ci-après :
» i" Le chroniqueur Théophane, citant les faits de l'année 6235(763
de notre ère), dit :
« Pendant la même année, au mois de mars, on a vu tomber du ciel, en masse, des
» étoiles, de sorte que tout le monde croyait que ce serait la fin du monde. «
» Bien que le chroniqueur ne nous donne pas le jour de cette grande averse, pour
juger, avec certitude, à quel essaim elle appartient, cependant il est plus que probable
qu'il s'agit d'une apparition des Lyrides. En effet, si l'on tient compte que la diffé-
rence entre l'année sidérale et l'année julienne (vieux style), accumulée depuis 768
jusqu'aujourd'hui, monte à sept jours environ, et que, suivant le vieux style, auquel
l'écrivain se rapporte, l'apparition des Lyrides a lieu maintenant vers le 8 avril, si
cette pluie fut observée vers la fin du mois de mars, la différence entre la date de son
apparition et celle de la chute des Lyrides dans ces derniers temps est insensible.
D'ailleurs, cette même pluie est citée par le chroniqueur Léon Grammaticus au mois
d'aiTil; mais Cedrinos, de même que Théophane, la met au mois de mars.
» 2" Dans la Chronologie de Domno Alberico, monacho, publiée dans
la collection des chroniqueurs napolitains (t. I, p. 566), nous trouvons
l'averse suivante :
« En 1094, au mois d'avril, on a observé une pluie d'innombrables étoiles, tom-
)> banl du côté occidental du ciel sur tout le globe. »
C. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N» 16.) I 28
(97»)
» 3° Dans le même Ouvrage (p. 464)> i>n trouve aussi la pluie météo-
rique suivante :
« En II22, on a observé une pluie d'innombrables étoiles, tombant vers le matin,
» avant les nones du mois d'avril. »
» Suivant ce passage, cette dernière chute a eu lieu avant le 5 avril.
» Herrick, comme on sait, a indiqué des chutes d'étoiles filantes, survenues dans
les matinées du 5 avril des années 1096 et 1122, et appartenant aux Lyrides. La der-
nière de ces averses doit certainement être la même que la précédente (3°), qui
appartient, très probablement, aux Lyrides; mais la pluie observée en log/J ne peut
pas être attribuée aussi à cet essaim, attendu qu'elle fut observée vers le côté occi-
dental du ciel, tandis que la Lyre, au mois d'avril, ne se trouve dans cette région que
pendant la journée. Il s'agit donc ici d'un essaim autre que celui des Lyrides et que,
faute de données, nous ne pouvons pas fixer maintenant, à moins qu'il n'y ait pas
d'erreur dans le texte. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les intégrales périodiques des équations
linéaires aux dérivées partielles du premier ordre . Note de M. Levi-
CiviTA, présentée par M. Appell.
« Soit l'équation
où l'on suppose X, Y fonctions périodiques de / avec la période t, holo-
morphes par ra|)port k x et. a y autour de l'origine O et nulles à la fois en O
pour toute valeur de/. Soientencore u, cdeux intégrales de (i), régulières
„ . . ,, du df du di' , , . i
en O et telles que 3-3 r- 3- ne s annule pas pour x = y = t — o. Ap-
^ - ax ay ay dx ^ ^ -^ ^
pelons u^, v„, h, , v^ les valeurs de u, c pour / = o et pour i = t. La relation
"•-'■'=( i^t^^'i)''
nous apprend que m, — w„ s'évanouit pour a; = o, y = o ; de même v, — Co .
Par suite, le système de deux équations en x, y
(2) U, = Uo, l',=^V„
admet la solution a; = o, y ^ o.
)) Voyons ce qui se passe à l'égard des équations (2) au voisinage du
point .r = o, j' ^ o.
( 979 )
» Trois cas sont possibles :
» a. Les équations (2) sont (les identités;
» b. Elles se réduisent à une seule, c'est-à-dire on a identiquement
(2')
". -- «„
AG.
v„^BG,
A, B, G élant régulières et de plus G = o, pour a? = o, j' := o;
» c. Elles sont distinctes (du moins auprès de l'origine), et, par con-
séquent, la solution a? = o, )' =^ o est isolée.
» On s'assure aisément que ces caractères ne dépendent pas du choix des
intégrales u, c.
» Proposons-nous maintenant de rechercher s'il y a des intégrales «->
de (i), régulières dans le domaine du point O et jjériodiques en t avec la
période t. Tout d'abord il est bien clair que dans l'hypothèse (a) toutes les
intégrales de (i) sont périodiques; dans l'hypothèse (c), au contraire, il
n'existe aucune intégrale w^ Le cas (b) exige une discussion plus détaillée.
L'équation (i) admet au plus une intégrale périodique iv (c'est-à-dire pas
deux indcpondanles). Mais cette intégrale périodique existe-t-elle effecti-
vement? Je vais montrer qu'il en est ainsi, du moins lorsque (en supposant
G exprimée par «„, i„)
(-3) ( 1 -r A-î 1- B-
. dG
A -5 — -i-
.r=j=0
» Le premier membre de (3) est invariant j)ar rapport aux chani;ements
du système des intégrales u, v. Si l'on passe, en effet, de», c à u(u, c),
c(m, v), on voit de suite que les coefficients A, B de G dans m, — «„, <', -^ t»,,
se réduisent, pour a? =_y = o, à
^A + ^B
t^A-ht^B
d'où
JG
B
dG
diu
B^) .
dG dG
» Comme, d'après (3), -r— 5 -p ne s'annulent pas à la fois en O, je puis,
par une transformation convenable de variables, supposer G — x. Déplus,
je prendrai w, = a?, i'o=y. On tire alors de (2'), en écrivant a:,, 7, pour
(4)
ar, = ar[i + A(a:, j)], y,= y + xB(x, y).
( 9^o )
» La condition (3) nous assure que 1 1 -t- A|j._^.^(| n'est pas égal à l'unité ;
il e^it loisible de le supposer ■< i. Autrement il suffirait de changer t
en — T.
» Ceci posé, prenons les itérations de (4) en faisant
(5) (-«.^^-J.-i-M-.rO] („^,, ,,...),
( 7«.-i=7« + ^«B(a;„, j„)
» On démontre sans peine ('") que liin.z;„ = o, tandis que _/„ converge
vers une fonction h'„, régulière en O, qui se réduit à j, pour a' ^ o. Elle
ne change pas d'après sa définition lorsqu'on remplace x, y par ce,, y,.
L'intégrale de (i), qui se réduit à w„ \wi\v t = o est donc l'intégrale pério-
dique (p, dont il s'agissait de prouver l'existence.
» Il y a des ras où la simple inspection de l'équation (i) permet d'af-
firmer qu'on se trouve dans l'hypothèse (è) [sous la restriction (3)|,
et par suite qu'il existe une intégrale iv. C'est ce qui arrive par exemple
siX = £rX,, Y = 3cY,, Y,, X, se réduisant respectivement à zéro et à une
constante oc ^/^ o, et telle que aT ne soit pas purement imaginaire pour
ce =y=^ o. On a alors, pour toute intégrale u de (i),
«I — W„ — J7
,^(^■s^-^.|)*
(') Remarquons pour cela que, ayant | i -h A |v= , -o < i, on peut choisir des nombres
positifs M < I, N, R tels qu'on ait à la fois
(6) |.-HA(a-,j)| l/v- Vv_i|
A\ALYSE MATHÉMATIQUE. — Exlensioii du ihéorèmc de la moyenne aux
équations différentielles du premier ordre . Note de M. Michel Petroviïch,
présentée par M. Picard.
« Je me propose d'étendre à une équation quelconque
(0
g-F(a-,r)
le Mf'orp'we classique de la moyenne, relatif à l'équation simple
(2)
'Il
dx
Y{x)
qui définit des limites supérieures et inférieures de l'intégrale y.
» Oii peut mettre, d'une infinité de manières, l'équation (i) sous la
(') On a en ell'ei
d du , Ou ., dti ^ ( \ '^" Y '^"
Ot~d:i~ 'ôl'^ 'ày ''' ''^' ;Ar V ' ^ "^ ' ^
, , , , Oit
d'où, en faisanl x =_}' = o el en appelant c la valeur de -y- pour j,- =:j' =: o,
de
dt
Mais, pour < rr o, c = I ; par conséquent c =r: e*' el «
Je 6?< r= <
II
(982 )
forme
(3) % = Y{.,yJ)
où F est une fonction donnée de x, y,f et oùy e^t un des coefficients en x
figurant dans F, sur lequel nous porterons particulièrement notre attention .
» Nous appellerons, pour abréger le langage, point ordinaire, du plana;oj
tout point X ^= a, y =^b pour lequel la fonction F est déterminée, finie,
continue, ne change pas de détermination et pour lequel, de plus, en
posant
^¥(x,Y,f) = W{x,y,f)
les deux quantités
W{x, ~ i, y„J\x„ - t)\ et W{x,+ z, r„,/(.r, h- s)J
sont du même signe pour s suffisamment petit ( ' ).
» Si {x^, jK(,) est un point ordinaire, on peut, en premier lieu, en posant
y(a;o)=p, déterminer deux valeurs constantes X et a telles qu'on ait
)v <; p << (j. et que, t variant de ^ = >. à i = [j., la fonction W(^x„, y^^, t) consi-
dérée comme fonction de i, reste finie, continue et difiérente de zéro. En
second lieu on peut déterminer, et cela d'une infinité de manières, deux
fonctions cp(a") el-'
doit être remplacée, évidemment, par la suivante
|V,.| ~~/'-^':r — 7ÎT7- = "z'-
Comme r inlègrafe
«'^Z «/K- fonction décroissante de p, et que k^.cioil indèjiniment avec p, on a
lim I (^K'pds — o.
Donc
I
(4) fords^-^A;.
» // e5< aise d'étendre cette égalité au cas plus général, quand f n'est que
fini et conlinu sur (s). Il faut pour cela employer le théorème connu de
M. Picard sur le développement d'une fonction donnée, finie et continue,
suivant les polynômes entiers P^(^ = 1,2,...).
» De l'égalité (4) nous tirerons le théorème suivant :
» Si f est une fonction finie et continue sur (.v), 1]/ est une fonction inté-
grable, satisfaisant à la condition
fi-ds<: K,
K étant un nombre assignable, on a
jf<^^ ds = 2 A.13.. A, = jfo A , ^.v, li, =. f^ysds,
00
(5; jfi/ds^^KK^ B;-y"AV>,
(987 )
où V,(.v=i,2, ...) sont les fonctions fondamenlales, correspondant à la
fonction o.
» De CCS formules générales on peuL déduire quelques conséquences
importantes, que j'exposerai, si l'Académie me le permet, dans une autre
Communication. »
PHYSIQUE. — Perlectionnements à l' intetrupteui electrolytique de Wehneit.
Note de M. J. Garpentier, présentée par M. d'Arsonval.
« Dans la séance du 27 février 1899, M. d'Arsonval a signalé à l'Aca-
démie la belle expérience qu'a récemment eKécutée et publiée le D'" Weli-
nelt, de Charlottenbourg.
» Ce savant, se basant sur la forme ondulatoire que prend un courant
électrique traversant certains éleclrolytes liquides, l'eau acidulée en par-
ticulier, dans un voltamètre à électrodes très inégales, a eu l'idée d'inter-
caler un pareil voltamètre dans le circuit primaire d'une bobine d'induc-
tion; il a obtenu d'emblée un interrupteur original et doué d'une efficacité
extraordinaire.
» Actionné notamment par une source de baut voltage (120 volts
environ), l'appareil produit un nombre d'interruptions qui peut atteindre
facilement le chiffre de i .)00 à 2000 et fait jaillir, entre les extrémités du
circuit secondaire de la bobine, un flot d'étincelles tellement drues
qu'elles se soudent pour ainsi dire les unes aux auties, dans un arc qui
prend l'aspect d'une longue chenille velue et onduleuse.
» Dès que l'expérience a été connue en France, elle a été répétée dans
tous les laboratoires, et les constructeurs ont cherché à donner au nouvel
interrupteur une forme pratique. J'ai moi-même entrepris, dans mon
propre laboratoire, des études sur cette question.
)) Autant l'expérience est facile à réaliser quand on dispose d'une source
à haut voltage, autant elle est rebelle, impraticable, quand on cherche à la
produire au moyen de quelques éléments de pdes ou accumulateurs. C'est
cependant à l'aide d'une dizaine d'accumulateurs seulement que je vais
actionner !a grosse bobine que j'ai fait apporter dans la salle des séances.
» Pour tourner la difficulté contre laquelle tout le monde s'est heurté
d'abord, j'ai recours à un artifice fondé sur une observation due à mou
collaborateur, M. Armagnat. Il a remarqué, en eflVt, que le voltage néces-
saire pour produire le phénomène est lié à la température de l'eau acidulée
(98B )
qui remplit le voltamètre : que plus chaude est celte eau acidulée, plus bas
peut être le voltage de la source utilisée.
)) L'appareil que je présente à l'Académie est donc disposé de manière
à fonctionner à chaud. Au moment de faire l'expérience, le liquide qu'il
contient est, par un procédé quelconque, porté à 80°, 90° et même 100°;
mais ensuite il est inutile de recourir à une source extérieure de chaleur
pour entretenir celte température. L'appareil est en effet soigneusement
entouré d'une double enveloppe comprenant des corps isolants et ainsi mis
à l'abri du refroidissement par rayonnement; la chaleur engendrée d'autre
part par le fonctionnement même de l'appareil répare les pertes dues aux
autres causes.
» Dans les conditions de l'expérience, il y a forcément entraînement de
vapeurs acides. Pour éviter l'inconvénient qui pourrait en résulter, l'appa-
reil est clos et le dégagement du gaz se fait dans un fliicon laveur contenant
un bain alcalin.
« Une autre particularité importante du modèle que je soumets à l'Aca-
démie est un dispositif qui permet de régler la longueur de la partie active
du fil de platine qui constitue l'électrode de petite surface. Ce réglage, qui
présente le caractère de la continuité, est capital : c'est grâce à lui qu'on
arrive, pour ainsi dire, à «cco/?i/no^e/ l'appareil aux conditions dans lesquelles
il doit fonctionner, conditions qui dépendent de la bobine à actionner, de
la source employée, de la température de l'interrupteur, de l'étincelle
à produire, etc. Sans ce réglage, l'expérience, dans bien des cas, échoue. »
PHYSIQUE. — Contribution à l'étude de l'interrupteur Wehnelt. Note
de M. H. Armagnat, présentée par M. d'Arsonval.
(' L'observation du courant inducteur dans une bobine de Ruhmkorfl,
faite au moyen du rhéographe Abraham, lorsque les interruptions sont
produites par l'interrupteur Wehnelt, montre que le courant primaire
n'est pas oscillatoire, c'est-à-dire qu'il ne change pas de sens. Les oscilla-
tions apparaissent si l'on met, en dérivation sur l'interrupteur, un conden-
sateur, même de faible capacité. Avec un microfarad, le courant, dans
une bobine de 25"'" d'étincelle, présente, au moment de la rupture, la
même forme qu'avec les interrupteurs ordinaires. Il n'y a donc pas lieu
d'invoquer la capacité électrolytique pour expliquer le phénomène, au
moins dans ses grandes lignes.
{ 989 )
M L'explication la plus plausible paraît être la suivante. Il existe, an
contact de l'anode et de 1 électrolvte, une résistance qui augmente assez
rapidement avec la température, de telle sorte que l'énergie dépensée à la
surface de contact amène réchauffement rapide de l'anode et du liquide
environnant et la vaporisation de celui-ci. Finalement, l'anode ayant atteint
une température assez élevée, il se forme une gaine de vapeur de résis-
tance infinie; le courant se trouve rompu.
» Le gaz recueilli à l'anode est un mélange d'hydrogène et d'oxygène ;
cependant, comme l'anode n'atteint la température du rouge sombre qu'au
moment où le phénomène de Wehnelt disparaît, il est difficile d'admettre
la dissociation de la vapeur. L'observation au spectroscope montre que les
gaz seuls sont incandescents, ce qui explique la couleur rosée que prend
l'anode. Cette incandescence est due à Vétincelle de rupture, car elle
augmente avec la self-induction du circuit; si, pour une intensité déter-
minée, on règle l'interrupteur de façon à obtenir le phénomène de Weh-
nelt, avec ou sans self dans le circuit, on constate que, dans le dernier
cas, l'incandescence disparaît entièrement.
» La résistance au contact est une fonction de l'intensité du courant L
du temps t et de la température 6 de l'électrolyte; elle est, toutes choses
égales d'ailleurs, en raison inverse de la surface S de l'anode. Si nous
appelons ^^-^,-^ cette résistance, R la résistance constante de tout le
reste du circuit, L le coefficient de self du primaire, supposé constant, E la
force électroniotrice de la source d'électricité employée, l'intensité a pour
valeur, à un instant quelconque, en négligeant l'action du secondaire de
la bobine,
E-L
(•)
dt
/(i,^e)
S
)) Le courant croît jusqu'au moment oîi
E
L
S ^
d\
à partir de ce moment il décroît et la force électromotrice de self, L^
s'ajoute à E pour prolonger la durée de la rupture, malgré l'énorme aug-
mentation de la résistance produite par la couche de vapeur. C'est au
( 99° )
moment (le la plus grande variation ciel que se produit l'étincelle de rupture.
» Le moment où l'inlensité décroît est, loiites choses égales d'ailleurs,
atleint d'autant plus vite que la force électroinotrice E est plus élevée ou
que S est plus petit ; c'est ce qui explique que la fréquence augmente avec E
et en raison inverse de S.
» A la rupture L-j- devient beaucoup plus important que E; on peut,
comme première approximation, négliger ce dernier terme et l'on a, en
appelant M le coefficient d'induction mutuelle des deux circuits de la bo-
bine, e la force électromotrice induite dans le secondaire, abstraction faite
de la réaction de celui-ci,
M La fonction f{\, /, 0) n'est pas à calculer, puisque nous ignorons
comment se répartit la chaleur dégagée dans l'électrolyte, ainsi que la re-
lation entre la température et la résistance au contact; nous savons seule-
ment que cette résistance augmente beaucoup, puisque, vers 90°, il faut
une surface d'anode quatre ou cinq fois plus grande pour obtenir la même
intensité qu'à la température ambiante. De l'équation (1) et des courbes
obtenues au rhéographe on pourra tirer^^une valeur approchée de ^(L t, 0),
dans chaque cas particulier.
» L'équation (2) montre que la force électromotrice induite dans le
secondaire est simplement proportionnelle au coefficient de transformation
de la bobine, c'est-à-dire à peu près au rapport des nombres de tours de
fil dans les deux circuits. Pour une bobine donnée, on augmente e en dimi-
nuant le nombre de tours du primaire, c'est-à-dire en diminuant la self-
induction de ce circuit; mais la force éleclromotrice e ne varie pas si,
laissant les nombres de tours invariables, on augmente ou diminue la self
en faisant varier la résistance magnétique de la bobine, ce qui agit à la fois
sur Met sur L.
» Pour expliquer le rétablissement du courant après la rupture, il faut
remarquer que la vapeur se dégage en grosses bulles à la surface de l'anode,
entraînant avec elle les g;tz de l'électrolvse, de telle sorte que le liquide
revient facilement au cont;ict de l'anode, dès que celle-ci est refroidie. "
( 99» )
PHYSIQUE. -• Sur la décomposition d'un coûtant à haut potentiel en une
succession de décharges disruptii'es. Note de jNI. H. Abraham, [îrésentée
par M. J. Violle.
« 1. Soit donné un transformateur à haut voltage, actionné par un cou-
rant alternatif. Mettons les extrémités du secondaire en connexion, d'une
part, avec les armatures d'un condensateur et, d'autre part, avec les élec-
trodes d'un déflagrateur. Si les électrodes du déflagrateur sont suffisam-
ment rapprochées, le courant induit passe de l'une à l'autre à travers lair.
» Ayant eu à m'occuper, pendant plusieurs années, des phénomènes qui
se produisent dans ces conditions, j'ai rassemhlé un certain nombre de
données que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie.
» 2. Envoyons d'abord, dans le transformateur, un courant intense. Il se produit,
dans le déflagrateur, une véritable y7«/«//i('. Cette flamme n'a aucune rigidité parti-
culière; elle s'élève ou s'incline au gré des courants d'air que l'on crée, ou qu'elle-
même contribue à produire.
» Au miroir tournant, l'observation directe, comme la photographie ('), montrent
que la flamme s'éteint à chaque changement de sens du courant et se rallume sponta-
nément, sans qu'aucune décharge disruptive l'amorce.
» Un point essentiel est que cette flamme ne met pas le transformateur en court-
circuit. Une flamme de 2'™ donne, par exemple ;
¥. ^= 255o volts pour I ^ 48> 5 milliampères.
>' On observe, d'ailleurs, une augmentation de voltage quand on diminue l'in-
tensité :
E zr. 3400 volts pour I = 20 milliampères.
» 3. Si l'intensité du courant est diminuée progressivement par un procédé quel-
conque (ou bien si l'on fait croître la capacité en dérivation), il est impossible que le
régime de la flamme stable puisse se maintenir constamment, car il arriverait nécessai-
rement un moment où, pour se charger au potentiel E, le condensateur absorberait plus
d'électricité que n'en débite le courant I. A ce moment, on sera nécessairement passé
à un régime de décharges disruptives.
i; Tout d'abord, on aura vu disparaître le rallumage spontané de la flamme. Mainte-
nant, le condensateur se charge au début de chaque demi-période; il se décharge brus-
quement quand il a atteint un voltage suffisant, et cette décharge disruptive est capable
d'amorcer une/lamnic qui dure jusque vers la fin de la demi-période i/ig. i).
(' ) L'image de la flamme vient mal en photographie : on n'a guère d'impression que
pour l'un de ses points d'attache (voir /ig. 1).
Fis. i.
Fis. 3.
m
i'k\l
FiK 35
(993)
» Mais, si, a l'instant de la décharge, le courant n'a pas encore une intensité qui
suffise à l'entretien de la llamnie, celle-ci ne s'établira qu'après deux, décharges,
ou trois, . . ., ou ne s'allumera plus ; et le courant à haut voltage se sera spontanément
décomposé en une succession de décharges disruptives (Jig. 2).
» 4. On obtient une décomposition du courant en décharges indépendantes et, par
conséquent, égales, en injectant dans le déflagraleur un courant d'air ou de vapeur
Fig. 4-
qui, après chaque étincelle, entraîne au loin la masse de gaz qui vient d'être modifiée
par la décharge et pour laquelle le potentiel explosif serait moindre que pour de l'air
neuf. Avec un soufflage insuffisant (ou bien avec le soufflage magnétique), on voit les
étincelles successives passer l'une après l'autre dans la même masse d'air qui s'éloigne
relativement peu vite, jusqu'à ce qu'elles recommencent à éclater directement entre
les électrodes, sans aller suivre un chemin détourné devenu trop long (Jîif- 2).
Fis. 5
r
« 5 Au contraire, avec un soulllage énergique, le phénomène est exactement tel
qu'on peut le calculer en admettant que le condensateur débite par portions égales
l'électricité qui lui vient, sans interruption-, du transformateur.
» A. Pendant chaque demi-période du courant, les décharges successives doivent
se succéder d'autant plus vite que le courant est plus intense. Nous le vérifions
i/ig. 3) en déplaçant verticalement la plaque pliotographique sur laquelle nous pro-
C. R., 1899, I" Semestre. {T. CXXVIII, N- 16.) 1 ^^O
( i)94 )
jetons l'image réelle de l'étincelle à l'aide d'un miioir concave porté par le cadre
mobile d'un galvanomètre parcouru par une dérivation du courant primaire.
» B. Allons plus loin. La fiéqueuce des étincelles doit suivre quantitativement les
variations d'intensité du courant. Pour le montrer, il nous suffit de placer une capa-
cité auxiliaire dans le circuit du galvanomètre. Grâce au retard d'un quart de période,
la comparaison des deux quantités se. fait d'elle-même; les images des étincelles suc-
cessives sont équidislantes {fig- !\).
» C. Sur celte dernière figure, on voit deux séries d'étincelles. Elles correspondent
à deux expériences consécutives pour lesquelles les capacités principales étaient dans
le rapport de i à 4- On peut constater que l'écartemeut des images a varié dans la
même proportion.
» D. Enfin le fractionnement du courant peut être poussé aussi loin qu'on le
désire : sur la Jîg. 4, on comptait cinquante décharges pour une demi-période; on en
comptera deux cents sur la fig. 5 (plaque immobile).
» 6. Les faits que nous venons de passer en revue se rattachent direc-
tement aux expériences de Gaugain. Ils fournissent l'explication de la
décharge intermittente découverte par Feddersen. Ils jouent un rôle essen-
tiel dans la production des étincelles efficaces de Hertz, dans les phéao-
mènes qui s'y rattachent et dans les applications qu'on en peut faire. A ce
titre ils ont été déjà rencontrés, les uns ou les autres, par différents expé-
rimentateurs. Je signalerai, entre autres, les observations de Du Moncel
et celles, plus récentes, de M. Tom Moll, de M. Classen et, particulière-
inent, de M. le D'' d'Arsonval. »
PHYSIQUE. — Redresseur cathodique pour couranis induits. Noie
de M. l*. ViLLARD ( '), présentée par M. J. VioUe.
« J'ai montré, dans un travail antérieur (■), qu'à une pression doiinée
la résistance électrique d'un tube de Crookes dépend uniquement de la
section du courant gazeux positif ([ui alimente l'émission cathodique. Ce
courant, repoussé par les parois, peut être à volonté resserré, et rendu
ainsi plus résistant, par l'emploi de tubes étroits et de cathodes de faible
""si la spirale est cathode, et
atteint i.5"'> pour le sens opposé du courant. Si la force électromotrice agissante ne
dépasse pas 5o ooo à 60000 volts, la spirale peut donc seule être cathode, et, suivant
le sens île la difTérence de potentiel, on a à volonté le phénomène deGeissler ou celui
de Ilittorlî.
» Adaptée au secondaire d'une bobine de Ruhmkorrt' dont le primaire est parcouru
par un courant alternatif, cette ampoule ne laisse passer qu'une alternance sur deux
du courant induit, ce qui permet d'actionner les tubes de Crookes aussi bien qu'en
employant une source à courants continus et un interrupteur. Le fonctionnement de
I appareil est silencieux et le passage, souvent nuisible, du courant inverse est rendu
impossible. La chute de potentiel se faisant jjresque tout entière dans le tube de
Crookes, il en résulte que la perte d'énergie dans l'ampoule séparatrice est pratique-
ment négligeable et celle-ci ne s'échaufTe pas sensiblement.
« L'emploi de trois ampoules analogues à la précédente permet d'utiliser les deux
alternances du courant induit et d'obtenir des courants redressés. La disposition qu'il
convient d'adopter est indiquée par le schéma suivant dans lequel les traits corres-
pondent au passage du courant dans un espace rempli de gaz raréfié; les lettres C,
désignent les électrodes en spirale qui seules peuvent être cathodes :
G,—
-C.
-AV
» Deux ampoules CiA, et C, A, sont reliées électriquement par leurs anodes A,, A,.
Une troisième ampoule, à cathode C3, porte deux anodes égales A^.aV^. On fait commu-
niquer C, et A, avec l'une des bornes du secondaire de la bobine, C, et A'^ avec l'autre.
(A, A,) et C3 constituent respectivement la cathode et l'anode du circuit d'utilisation
qui sera constitué, par exemple, par une étincelle ou un tube de Crookes.
» Une charge négative ne peut traverser l'appareil que dans le sens CiAiCjA, ou
C2A2C3A3. Le circuit d'utilisation (AiA2)C;, sera donc parcouru par des courants re-
dressés, et cela dans des conditions de rendement très satisfaisantes.
» Ledispositit précédent permet en même temps de vérifier que, dans
un tube de Geissler ou de Crookes, l'anode n'est le siège d'aucun phéno-
mène calorificpie particulier: malgré ses dimensions très restreintes le
dégagement de chaleur n'est pas plus considérable à son contact que dans
le reste du tube étroit qui la renferme ; les cathodes, au contraire, malgré
( 996 )
leur grande dimension et le volume considérable de l'ampoule qui les con-
tient, s'échauffent notablement si le circuit d'utilisation est ])eu résistant.
Ces conséquences sont entièrement conformes à la théorie que j'ai donnée
antérieurement des phénomènes cathodiques. »
CHIMIE. — Sur le sous-oxyde d'argent ( ' ). Note de M. Gcntz.
» De nombreuses recherches ont été faites jusqu'ici sur les sels de sous-
oxyde d'argent, dont Wœhler, le premier, a cru établir l'existence.
» Muthmann (-) a montré que, dans toutes les préparations indiquées,
on n'avait obtenu que des mélanges d'argent et d'oxyde d'argent.
» Dans un travail postérieur à celui de Muthmann, Pforten ('), dans la
réduction de l'oxyde d'argent en solution alcaline, signale la formation du
sous-oxyde Ag*0; mais, ne pouvant dessécher ce composé, il finit par con-
sidérer lui-même (*) le produit obtenu comme un hydrate d'argent.
» Quoiqu'il soit facile d'obtenir de grandes quantités de 'sous-fluorure
d'argent Ag- F bien cristallisé ('"), l'existence du sous-oxyde d'argent Ag*0
est fort contestée.
» J'ai réussi à prouver l'existence de ce composé et à l'obtenir pur en
étudiant la décomposition de l'oxyde Ag-0 par la chaleur, de la manière
suivante :
» L'oxyde" d'argent, préparé par la décomposition d'une solution de AgAzO^ par une
solution de NaOU bien exemple de Na-CO^, est desséché d'abord avec le plus grand
soin. Il faut, pour cela, le chauller à i5o°dans le vide, pendant une demi-heure au moins,
pour le débarrasser des dernières traces de vapeur d'eau qui sont retenues très énergi-
quement. La décomposition de Ag'O ne commence guère que vers 250°, et encore, à
celte lempéralure, elle est très lente; mais au bout d'un temps suffisant, variable avec
l'état physique de Ag^O, la décomposition est complète, sans que l'on puisse observer
de composé intermédiaire. Si, au contraire, on enferme en tube scellé un poids consi-
dérable de Ag^O, que l'on chauffe, par exemple, huit jours à 358° ( vapeur de mercure),
on constate que la décomposition n'est plus complète et qu'elle est arrêtée par la
pression de l'oxygène dégagé.
(' ) Travail fait à l'Institut chimique de Nancy.
(-) MuTHMA.NN, Berichtc, t. XX, p. gSS.
(') Pfgrte.n. Berichte, t. XVIII, p. 1407.
(■') Pforten, Berichte, t. XXI, p. 228S.
{'') GuNTZ, Comptes icndus. t. C\, p. 1037.
( 997 )
» Après de nombreux essais, j'ai réussi à mesurer cette tension de dis-
sociation de la manière suivante :
» L'oxyde d'argent est placé dans un tube en verre épais, auquel est soudé un tube
capillaire de ^o*""* de longueur environ, qui sort de l'enceinle chaufîée. A l'extrémité
de ce tube, on scelle à la glue marine une garniture de laiton, reliée par un tube fin de
cuivre à un manomètre de précision gradué de o à loo et dont chaque division cor-
respond à une pression de i^s par centimètre carré.
» Dans ces conditions, on constate que, lorsqu'on chauffe à 358° l'oxyde d'argent
Ag^O, la pression augmente très lentement dans l'appareil, puis s'arrête lorsqu'on a
obtenu la tension de dissociation cherchée. Nous avons obtenu ainsi, au bout de cin-
quante heures, une pression stationnaire de 5i''e par centimètre carré, c'est-à-dire
environ /Jg atmosphères pour la tension de dissociation
Ag^O:
4-0.
» Si l'on diminue la pression de oi'^s, eu laissant sortir de l'oxygène, on constate
que la pression revient au même point; on peut même perdre de l'oxygène une
deuxième fois; si l'on a employé un poids d'Ag-0 suffisant, on obtient de nouveau la
même tension.
» On peut démontrer de la manière suivante que l'on a bien la tension
de dissociation du sous-oxyde Ag'O, se décomposant en argent et oxygène,
et non celle de l'oxyde d'argent.
)) Dans un tube de verre, de volume intérieur connu, on place : i° un poids de
KMn O* suffisant pour dégager, à 358°, un volume d'oxygène donnant une pression su-
périeure de quelques atmosphères à 49 atmosphères; 2° deux tubes de verre contenant
des poids connus d'argent et d'oxyde d'argent Ag^O; et l'on chaude le tout trois jours
à 358°.
)) Le tube, refroidi rapidement, est ouvert avec précaution et les deux tubes sont
pesés. J'ai trouvé ainsi
Perte calculée
Ag^O
Perte
pour la réaction
employé.
observée.
2Aë=0 = Ag
',4
»
))
))
})
C«
»
subérique. . .
o,o8
0, 10
0, 16
0,45
0,98
2 22
C">
))
sébacique. . .
o,oo4
))
0,10
0, 16
0,22
0,42
C
»
malonique . .
6i , I
70,2
73,5
82,6
92,6
102,3
C'
}>
glutarique. . .
42,9
58,7
63,9
79,7
93,7
111,8
c
«
pimélique. . .
»
))
5,0
))
1)
»
C^'
n
azélaïque . .
G, lO
0,1 5
0,24
0,45
0,82
2,2
C"
»
brassylique. .
insoluble
»
))
1)
»
»
» L'examen de ce Tableau montre :
,) i" Que l'acide pimélique signalé par M. Henry comme Ués soluble est
en réalité fort peu soluble;
» 1° Que les acides du groupe pair sont relativement peu solubles et
que la solubilité décroît rapidement avec l'élévation du poids moléculaire;
■» 3" Que, pour les acides du groupe impair, il n'y a que les deux premiers
qui soient en réalité très solubles (leur solubilité en fonction de la tempé-
rature est représentée par une ligne droite): quant aux suivants, ils ne
sont pas plus solubles que leurs homologues du groupe pair;
» 4" L'acide glutarique présente une particularité : sa solubilité aug-
mente plus rapidement que celle de l'acide malonique; sa droite coupe
celle de l'acide malonique à 42°.
» En résumé, les acides de la série oxalique à nombre pair ou impair
(') Cables {Bull. Soc. chim., t. XIV, p. 142) dit que les solutions aqueuses d'acide
oxalique se dissocient faiblement à 100°.
( lOOO )
d'atomes de carbone sont en général peu solubles dans l'eau; seuls les acides
malonique et glutarique font exception et sont très solubles. >;
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la solubilité dans l'eau des acides maloniques
substitués. Note de MM. G. Massol et F. Lamouroux.
« Il était intéressant de déterminer la solubilité dans l'eau des acides
maloniques substitués et de la comparer avec celle des diacides normaux
de la série oxalique renfermant le même nombre d'atomes de carbone.
» Nous avons, dans ce but, déterminé la solubilité des cinq premiers
termes de la série des acides maloniques monosubslitués, pour des tempé-
ratures comprises entre o° et 5o°. (Les déterminations deviennent im-
possibles à une température plus élevée, à cause de la décomposition qui se
produit vers 60° pour tous ces acides; on observe, en effet, un abondant
dégagement de bulles d'acide carbonique au sein des solutions saturées.)
» Nous résumons, sous forme de Tableau, les résultats expérimentaux
que nous avons obtenus :
Poids d'acide anhydre dissous dans loo"^" de dissolution.
T. 0°. lj°. 25». 50°.
C^ Acide malonique 61, [ 70,2 76,3 92,6
C 1) méthylmalonique 44j-' 58,5 67i9 QijS
C^ » éthylmalonique 52,8 63,6 71,2 90,8
G* » «-propylmalonique 45,6 60,1 70,0 94i4
C 11 «-butylmalonique 11,6 3o,4 43,8 79>3
G* » iso-amylmalonique 38,5 5 1,8 60,8 83,4
» Nous pouvons tirer des résultats ci-dessus les conclusions suivantes :
» 1° Tous ces acides sont extrêmement solubles dans l'eau et, si l'on
représente graphiquement les solubilités en fonction de la température, on
obtient des lignes droites qui se coupent entre 3o° et 45".
» 2° L'introduction d'un radical hydrocarboné diminue la-solubilité de
l'acide malonique. Les acides à nombre impair d'atomes de carbone C
et C* sont plus solubles que les acides pairs C et G", de 0° à 25*^; mais les
différences s'allaiblissent à mesure que la température s'élève, et la solu-
bilité de ces quatre acides est sensiblement la même vers 5o°.
» 3" Pour les températures peu élevées, on peut observer que, 'pour
( lOOI ")
chacun des groupes pair et impair, la solubilité décroît avec l'augmentation
du poids moléculaire, lentement pour les premiers termes, rapidement
ensuite, car raciilc ;?-lenth\lmaloninne (C) est déjà bien moins soluble,
et les auteurs indiquent l'acide heptylmalonique (C'") comme peu soluble
et l'acide cétylmalonique (C") comme insoluble dans l'eau.
1) Le même fait se reproduit pour les acides maloniqiies bisubstitués;
nous avons trouvé dans nos recherches bibliographiques les indications
suivantes :
C' acide (litm-lliylinaloni(|ue très soluble dans l'enii
C" » niéllivlétlivlnialonique soluble dans l'eau
C'° » dioclylmalonic[ne insoluble dans l'eau
C^' 1) dicétylmalonique insoluble dans l'eau
» 4° Si maintenant l'on compare les acides maloniques substitués avec
les acides normaux correspondants, on observe que ces derniers sont
beaucoup moins solubles :
Solubilités à 1 5".
C' acide succinique 4j9
C' » ghitarique. .7 08,7
C' » adipique 1 ,4
C" 11 pimélique 5,o
C » subérique o, i3
C' acide mélhylmalonique 58,5
C* » élhylmaloniqiie 63,6
C » «-propylmalonique 60,1
C" )i «-butybnalonique 3o,4
C I) iso-amylmalonjque 5i ,8
» 5" Le fait qui se dégage de ces diverses observations, c'est que l'acide
malonique et les acides maloniques monosubstitués sont beaucoup plus
solubles que leurs homologues normaux renfermant le même nombre
d'atomes de carbone.
M II semble que la solubilité dépend surtout du groupement malonique
COOH — (;H(R)'— COOH; cependant, il n'est pas possible de généraliser
cette conclusion et de dire que, dans les séries des diacides substitués, la
solubilité dépend de l'acide normal primitif, car la série succinique, par
exemple, fournit des résultats complètement dift'érents.
» On a, en effet :
Solubilitéx à iS".
C acide succinique 4>9
C^ n mélhy'lsuccinique 66,6
G" » diméthylsuccinique sym 3o,o
C 1) éthylsuccinique très soluble
G" Il iso-propylsuccinique très soluble
C. a., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N° 16.) l3l
( I002 )
d'où il résulte que l'acide succinique est beaucoup moins soluble que les
acides succiniques substitués.
M 6° La loi (s'il en existe une) qui relie les solubilités à la structure
moléculaire de ces acides paraît donc très complexe; outre l'existence
d'un groupe pair et impair dans chaque série, il y a lieu de tenir compte
de la solubilité de l'acide normal, puis de la constitution des hydrocarbures
substitués, du nombre de chaînes latérales et de leur position, enfin de la
température, puisque certains acides, moins solubles que leur homologue
inférieur à o°, deviennent au contraire plus solubles à une température
plus élevée.
)) Il serait donc nécessaire de déterminer systématiquement les solubi-
lités d'un assez grand nombre de termes, dans chaque série, pour pouvoir
en tirer quelques conclusions générales. »
CHIMIE ORGANIQUE. — A.ction des alcools éthylique . isobutylique, isoamylique
sur leurs dérivés sodés. Note de M. Guerbet, présentée par M. Henri
Moissan.
« Dans une récente Communication à l'Académie (^Comptes rendus,
20 février 189g), j'ai montré que l'alcool amylique de fermentation réagit
sur son dérivé sodé à la température de i5o°-i6o° en donnant principale-
ment un alcool de formule C'H'^O et de l'acide isovalérique suivant la
réaction :
2C'H'^0 + C=H"NaO = C"'H=='0 + CH^NaO-.
» Il se forme en même temps un peu d'éther isovalérique de l'alcool
(-;io JJ22Q Q^ y,, pgy (|g l'acide C'E-'O- correspondant à cet alcool.
» L'alcool amylique employé était un mélange des alcools amyliques
actif et inactif, renfermant surtout ce dernier, car il bouillait à i3i°-i32°.
L'alcool CTI-^O pouvait donc être un mélange résultant de la réaction
effectuée sur chacun des deux alcools amyliques.
» J'ai répété mes expériences sur l'alcool amylique inactif pur préparé
par la méthode de Pasteur; il bouillait à i3i°,5 et n'avait plus aucune
action sur le plan de la lumière polarisée.
» En le chauffant, comme il a été dit, avec son dérivé sodé, j'ai obtenu
l'alcool C'H-^O dont les propriétés sont différentes de celles des alcools
de même formule connus jusqu'à ce jour. Je le nommerai alcool diamylique.
( ioo3 )
» Il est liquide, incolore, faiblement odorant et ne se solidifie pas ii — 20°. Il bout
à 311» (corr. ). Sa densité à 0° est 0,8491-
» Cliaufl'é avec le bisulfate de potasse, cet alcool perd une molécule d'eau et se
transforme eu un carbure de formule C"*H-" qui est liquide, incolore et possède une
odeur de térébenthine. Il bout à 155°. Sa densité à o" est 0,7705.
» L'alcool diamylique, chauffé avec l'anhydride phosphorique, se transforme en un
mélange de carbures bouillant de i5o°-3oo°, duquel il a été impossible de retirer
aucun produit défini.
» Le perchlorure de phosphore réagit sur l'alcool diamylique avec violence. En
modérant la réaction, on peut le transformer en son éther chlorhydrique CH-'Cl,
liquide incolore, huileux, bouillant à i3o°-i32'' sous 7="" de pression. Ce chlorure se
décompose avant de bouillir, lorsqu'on le chauffe sous la pression normale, en se
colorant fortement et dégageant de l'acide chlorhydrique en abondance.
» L'élher acétique de l'alcool diamylique a été obtenu en faisant réagir le chlorure
d'acétyle sur l'alcool. Il bout à i32°-i33» (corr.) sous 5"^" de pression et à 3i8°-220"
(corr.) sous la pression normale. Sa densité à 0° est 0,8701.
» L'éther isovalérique, qui se produit en petite quantité dans la réaction où prend
naissance l'alcool diamylique, bout à aSS^-aSg" sous la pression normale et à
i73''-i75» sous 8'^™ de pression.
» L'éther benzoïque préparé au moven du chlorure de benzoïle, bout à 2io°-2i'2°
(corr.) sous 4'^"' de pression.
)i L'oxydation de l'alcool diamylique par la potasse fondante ou par le mélange
chromique le transforme en un acide de formule C" H-" O'' que je nommerai acide
divalérique. C'est un liquide incolore, huileux, très faiblement odorant, bouillant à
i62''-i63° sous 5"^" de mercure et à 248°-25o° (corr.) sous la pression normale.
» Son chlorure C"'1I"'CI0 bout à iiS" sous ô"^" de mercure.
» Son amide C'"ll-' AzO fond à 1 12°. Il est peu soluble dans l'eau et très soluble dans
l'alcool.
» Afin de voir si d'autres alcools que l'alcool isoamylique donneraient
dans les mêmes conditions des réactions analogues, j'ai répété mes expé-
riences sur l'alcool éthylique et sur l'alcool isobutylique.
» Contrairement à ce qui arrive avec l'alcool amylique, aucune réaction ne se pro-
duit à la température d'ébullition du mélange de chacun de ces alcools avec son dérivé
sodé. J'ai dû opérer en tubes scellés et j'ai cliauil'é à 210° pendant vingt-quatre heures
un mélange d'alcool éthylique et d'éthylate de soude préparé avec 10 parties d'alcool
pour I partie de sodium.
» A l'ouverture des tubes, il se dégage un gaz que l'on fait barboter dans une
série de trois flacons laveurs dont le premier et le dernier renferment de l'eau et le
deuxième du brome. Le gaz non absorbé est recueilli sur la cuve à eau. Son analyse
prouve qu'il est constitué exclusivement par de l'hydrogène. Le contenu des deux der-
niers flacons laveurs est réuni et décoloré par l'acide sulfureux. On obtient ainsi un
liquide plus lourd que l'eau, que l'on dessèche sur le chlorure de calcium et que l'on
rectifie. Ce liquide possède toutes les propriétés du bromure d'éthylène.
\
( lor.'i )
» Les gaz coiileiuis dans les tulles scellés sont donc de Téllivlène et de l'iijdrogène.
» Le liquide ([iie ces tubes renferment est distillé, j)uis rectifié un grand nombre de
fois à la colonne Le Bel llenninger. 11 est à peu près exclusivement formé d'alcool
élhylique non altéré. Le contenu de vingt tubes, soit le produit de la réaction sur Soos''
d'alcool, n'a donné que 28'', 5o de liquide bouillant au-dessus de 100°.
» D'autre part, le résidu de la distillation a été dissous dans l'eau et la solution a été
évaporée pour chasser tout l'alcool qu'elle renfermait. Elle ne contient plus alors que
de l'acétate de soude et de la soude.
» L'alcool étliylique, en réagissant sur son dérivé sodé, a donc produit de l'acide
acétique, de l'élhylène et de l'hydrogène.
» Ces composés ont ])ris naissance dans la réaction suivante :
CMI«0 -h CMl'A'aO -- CMP M- CMPXaO^-r 2II-.
)) En efl'et, si l'on détermine le poids de l'acide acétique et de l'éthyléne formés,
celui-ci à l'état de bromure d'étliylène, on trouve que les quantités de ces composés,
qui ont pris naissance dans la réaction, sont à très peu près équivalentes à celles que
fournil le calcul appliqué à l'équation précédente. Ainsi, dans une expérience, la
réaction opérée sur 45s'' d'alcool élhylique a donné as'', 4o d'acide acétique qui corres-
pondraient, d'après le calcul, à 7,5 de bromure d'étliylène. Il en a été trouvé ys^.
» Les mômes essais ont été répétés sur l'alcool isobutylique,
» On a chaufl'é à 'Jio'-aiS" en tubes scellés pendant vingt-quatre heures 200S'' de
cet alcool partiellement transformé en isobutylate de soude par 20S'' de sodium. Il ne
s'est pas produit de butylène. 11 s'est seulement formé 5?'' d'acide isobutyrique et 2S'', 5
d'un produit neutj-e bouillant de iiS" à iSo", formé vraisemblablement de composés
analogues à ceux que fournit l'alcool isoamylique dans les mêmes conditions,
» El) résumé, l'alcool isoamylique, chaulïé avec son dérivé sodé à i So"-
160", se transforme partiellement en alcool diamvlique C"'H--0 et acide
isovalérique; l'alcool isobutylique réagit à peine sur son dérivé sodé, même
à 2io°-2i5''; enfin l'alcool élhylique, dans les mêmes conditions, se trans-
lorme partiellement en éthylène et acide acétique.
» Je me propose d'étudier la réaction sur les alcools plus riches en car-
bone que l'alcool amylique. »
CHIMIE AGRICOLE. — Action des liqueurs acides très étendues sur les
phosphates du sut. Note de M. Tu. Sciilcesing fds , présentée par
M. Diiclaux.
« En traitant une Icire végétale par un acide de moins en moins étendu,
ou a constaté bien des fois qu'on dissolvait des quantités croissantes d'acide
( lOO-S )
phosphoriqiie. C'est devant cette constaLation que les analystes, ne sachant
quel degré de concentration choisir pour arriver dans leurs dosages à des
résultats comparables et surtout pour déterminer cette portion de l'acide
phosphorique qu'on appelle assimilable, se sont assez généralement résolus
à attaquer la terre par un acide, azotique ou chlorhydrique, au maximum
de concentration, et à doser seulement par ce moyen l'acide phosphorique
total. Toutefois, sur les conseils de M. Dehérain, de M. B. Dyer et d'autres
savants, on s'est efforcé aussi de séparer l'acide phosphorique assimilable
par des réactifs moins violents, acide acétique, citrate d'ammoniaque,
acide citrique convenablement dilué.
)) Si l'on étudie de très près l'action, sur la terre végétale, d'un acide
(l'acide azotique, par exemple, parce qu'il est commode pour le dosage
par le réactif molybdique), toujours très étendu, mais étendu à des
degrés divers, on rencontre des faits qui n'ont pas encore été signalés,
je crois, et qui pourront contribuer à mieux faire connaître les phosphates
du sol.
» On Iraile une petite quantité de terre, de lo»'' à 208"', par i''' environ d'eau dis-
tillée contenant un poids exactement connu de Az^O». Pour entretenir un contact
intime entre la terre et le liquide, on les introduit dans un flacon qu'on fait tourner
lentement autour d'un axe horizontal (perpendiculaire à l'axe du flacon), suivant un
procédé qui m'a déjà servi {Comptes rendus, 8 août 1898). Divers autres lots de terre,
de même poids que le premier, sont ainsi agités doucement avec des liquides de plus
en plus acides. Apiès dix heures de rotation, on détermine pour chaque lot l'acide
phosphorique dissous, ainsi que l'acidité finale du liquide, laquelle peut diflérer
beaucoup de l'acidité initiale par suite de la dissolution de chaux renfermée dans le
sol principalement à l'étal de carbonate. Si l'on a resserré suffisamment les intervalles
entre les titres acides des liquides mis en œuvre, on aperçoit que, lorsque ces titres
croissent peu à peu depuis zéro, l'acide phosphorique dissous croît d'abord assez rapi-
dement; puis il s'arrête à un taux stalionnaire, pour reprendre ensuite son ascension.
La progression de l'acide phosphorique dissous selon l'acidité initiale du liquide n'est
pas continue. Si l'on représente graphiquement les résultats, en portant en abscisses
les quantités de Az'O'' libre initial et en ordonnées celles de P^O^ dissous, on obtient
une ligne ressemblant à une rampe, plus ou moins raide, interrompue par un court
palier. Ce palier, diversement accusé, a été observé avec les diff'érentes terres exa-
minées. Pour toutes, il a correspondu à une acidité finale de i ou 2 dix-millièmes à
1 millième de Az^O' libre. Ces faits ressortent du Tableau suivant, où sont consignés,
outre les dosages déjà mentionnés, quelques déterminations d'oxyde ferriquc dans les
liqueurs finales.
( ioo6 )
Terre de Coiipvray, arnilo-siliceuse (aoc de terre, io4o" d'eau).
Acidité
P-0'
.Vcidité
P-0'
Fe=0'
Az^O^
finale
dissous
Az=0»
finale
dissous
dissous
ajouté.
en Az=0\
par litre.
ajouté.
en Az=0>.
par litre.
par litre
uigl-
o
- 25
mgr
0,38
mgr
3oo
i48,5
mtjr
1,97
mgr
»
25
— 11,9
0,52
4oo
245
1,79
)ï
5o
- 3,5
1,07
5oo
334
1,92
»
lOO
9>9
1,66
1220
1090
1,95
0,89
200
69,3
1,89{V)
2220
•990
3,89
4,32
Terre de A'eauphle, argilo-siliceuse (aos^' de ferre, io4o'"^ d'eau).
oigr
0
msrr
- 3o,5
0,74
ujyr
1260
906
mgr
3,71
uigr
5,o4
90
— 5
2,74
2260
i844
4,65
10,34
180
20
3,GV
5260
4780
6,60
23,1
270
72
3,41
10260
9630
8,70
33, 3
020
262
3,G3
' 20260
19300
'o>49
48,5
770
5i5
»
»
»
i>
»
Terre de Joinville, sableuse, à 5 pour 100 de calcaire (20s'' de terre, i''' d'eau)
Uigr
0
lUgl-
- 64
mgr
o,5i
25o
— 95,6
1,72
DOO
— 20,2
3,33
750
58,0
4,42
1000
285,5
4,82
1250
529,0
4,94
ui;r
i5oo
mgr
766,5
mgr
4,97
mgr
»
1750
1023, 0
4,97
■ »
2000
1248
5, 16
0,62
25oo
1793
5,23
0,75
5ooo
43io
5,59
1,34
0000
9212
6,3i
2,90
Terre de Boulogne, très calcaire (los"' de lerre, 1''' d'eau).
ujgr
0
uigr
— 60
UlfeT
0,61
myr
3ioo
ii.gi'
6
i3
lugr
»
5o
— 116
0,84
3200
18,6
'4,19
»
100
-i64
»
33oo
57
14,75
»
200
—229
1,46
3400
124
17,06
>,4
5oo
-358
2,63
36oo
319
17,42
',«
JOOO
-4o4
4,34
3Soo
4i6
17,97
3,4
25oo
-238
8,90
4ooo
632
17,59
4
3ooo
- 84
I i,3i
»
»
0
»
(') Les nombres en caractères gras correspondent au palier.
!
( I007 )
)) On remarquera que l'acidité finale est d'abord négative, c'est-à-dire que la liqueur
finale est alcaline, cette alcalinité étant due à la formation de bicarbonate de calcium
par l'acide carbonique qu'a dégagé l'acide azotique. Il arrive même, avec les terres
franchement calcaires ( Joinville et surtout Boulogne), que l'alcalinité finale croît, jus-
qu'à une certaine limite, avec l'acide azotique ajouté au début.
» On constate bien, sur le Tableau ci-contre, l'existence du palier
dont il a été question.
)) Ce palier sépare nettement l'acide phosphorique du sol en deux paris :
Tune qui, dans les conditions des expériences, a été dissoute dans une
liqueur d'une acidité finale extrêmement faible, voisine de i à 2 dix-mil-
lièmes de Az^O^ ; l'autre qui a commencé à se dissoudre à partir d'une aci-
dité d'environ i millième. Autrement dit, si l'on imagine que l'acidité d'une
même liqueur, en contact et constamment en équilibre avec de la terre,
augmente d'une manière continue depuis zéro, cette liqueur dissoudra de
l'acide phosphorique jusqu'à la première limite d'acidité indiquée; entre
les deux limites, elle n'en dissoudra pas; puis elle recommencera à en dis-
soudre à partir de la seconde limite.
» Outre l'acide phosphorique, on a déterminé le fer passé en même
temps en dissolution ; on n'en a trouvé que des quantités insignifiantes avec
la première part d'acide phosphorique; au contraire, le fer est apparu fran-
chement et a crii rapidement à partir du palier et au delà. L'acide phos-
phorique dissous en premier lieu devait appartenir, dans les sols, à des
phosphates à bases de chaux, de magnésie, d'alcalis, à peu près exempts
de fer.
» Si l'on compare, pour chacun des sols examinés, la quantité d'acide
phosphorique dissoute par l'eau acidulée à i ou 2 dix-millièmes avec celle
que prend, d'après mes expériences antérieures, l'eau ordinaire, on voit
que les deux quantités sont liées étroitement; les terres cédant le plus
d'acide phosphorique aux acides très faibles, de i ou 2 dix-millièmes d'aci-
dité, sont aussi celles qui en cèdent le plus à l'eau ordinaire et, par suite,
aux dissolutions qui les imprègnent dans les champs.
» On est porté à conclure de ce qui précède que l'acide phosphorique
de ces dissolutions naturelles doit provenir essentiellement des phosphates
de la première catégorie qui vient d'être distinguée. »
( looS )
PHYSIQUE APPLIQUÉE. ~ Su7' un appareil de mesure simple et général pour
la stéréoscopie : le stéréométre. Note de MM. T. Marie et H. Ribabt, pré-
sentée par M. Bouchard.
« Nous avons déjà montré ( ' ) dans quelles conditions il fallait se placer,
on Radiographie, stéréoscopique pour obtenir un objet virtuel absolument
semblable à l'objet réel et n'exigeant aucun effort pour être examiné dans
toutes ses parties, tout en donnant un relief maximum. L'appréciation des
distances qui séparent les divers plans se fait ainsi avec exactitude. L'exac-
titude est d'autant plus grande que les différences de profondeur des
divers points sont elles-mêmes plus faibles, car il est évident que l'erreur
d'appréciation est directement liée aux distances qui séparent les divers
plans. Cette question nous avait beaucoup préoccupés, surtout pour l'exa-
men de la cage thoracique et de l'intérieur du crâne où les distances qui
séparent les points de repère sont relativement très grandes. Elle nous a
amenés à rechercher la possibilité de mesures en stéréoscopie. Nous avons
donné récemment (■) une première solution du problème basée sur la
superposition de deux couples stéréoscopiques, l'un de ces couples étant
constitué par un réseau représentant l'appareil de mesure. Cette solution
intéressante au point de vue théorique, puisque c'était la première fois, à
notre connaissance, qu'on réalisait des mesures en stéréoscopie, avait
l'inconvénient d'être d'une application délicate. Nous présentons aujour-
d'hui une méthode basée sur le même principe, mais dans laquelle le couple
de mesure est réduit à deux fils réels parallèles qu'on peut rapprocher ou
éloigner l'un de l'autre. Ces deux fds donnent, par reconstitution stéréo-
scopique, une ligne virtuelle située dans un plan de front de l'objet exa-
miné. Le rapprochement ou l'éloignement de ces deux fils permet de faire
passer la ligne virtuelle d'un plan de front à un autre, tout en connaissant
à chaque instant sa position qui est liée à la distance des deux fils. La mé-
thode ainsi simplifiée devient d'une application extrêmement facile.
» C'est en partant de cette idée que nous avons fait construire l'appareil
suivant :
» Deux fils noirs sonl tendus chacun sur une potence métallique pouvant glisser
(*) Comptes rendus. 21 mars 1897.
(^) Ihid., 8 août 1898.
( I009 )
indépendamment l'une de l'autre sur l'un des longs côtés d'un cadre de même nature
de oc™ de longueur sur iC'" de largeur. Ce côté du cadre est divisé en millimètres,
et chaque potence présente un vernier permettant de connaître, au vingtième de milli-
mètre, la distance des deux fils qui restent constamment parallèles entre eux dans
leur déplacement. Ce déplacement des fds se fait grossièrement à la main et l'on peut,
au moyen d'une vis de serrage, les fixer approximativement dans la position voulue,
puis, grâce à une vis de rappel, régler cette position avec précision.
» Pour connaître la distance en profondeur de deux points de l'objet, on amènera,
par le déplacement des fils réels, la ligne virtuelle à coïncider successivement avec
ces deux points. Les valeurs de l'intervalle qui sépare les fils réels dans ces deux posi-
tions de la ligne virtuelle permettront de calculer la différence de profondeur des
points examinés, pourvu que l'on connaisse en outre :
» 1° /, la distance principale, c'est-à-dire la dislance des points de vue au plan du
tableau (distance du tube à la plaque) ;
» 2° A, l'écarlement des points de vue;
» 3° £, la distance des deux images d'un point de repère situé sur la surface sensible
de la plaque, c'est-à-dire situé dans le plan du tableau.
» Si l'on désigne par E et E' les deux valeurs de l'intervalle des fils, la différence de
profondeur h sera donnée par la relation suivante :
,_ /i(E-E')
[A-(E-s)][A-(E'-s)]
fl Un réglage défectueux du stéréoscope n'aura aucune influence sur l'exactitude de
cette relation.
» On voit, d'après ce qui précède, que pour déterminer la distance de
deux points quelconques de l'objet il suffit de faire deux lectures sur une
règle graduée, car les autres quantités ont été déterminées une fois pour
toutes au moment de l'obtention des épreuves stéréoscopiques. m
ZOOLOGIE . — Considérations générâtes sur les glandes défensives des Coléoptères.
Note de M. L. Bokdas, présentée par M. Edmond Perrier.
« Il résulte, d'une étude générale ( ' ) que nous venons de faire sur
environ 24 genres et 56 espèces de Coléoptères, que la plupart de ces
(') La Note de M. F. Dierckx, parue dans les Comptes rendus du 6 mars dernier,
nous a décidé à publier ces considérations générales, qui sont le résumé d'un de nos
derniers Mémoires (voir les Annales de la Faculté des Sciences de Marseille, 1899).
Nos recherches simultanées, mais tout à fait indépendantes, nous ont conduits à des
résultats beaucoup plus concordants que M. Dierckx l'avait cru tout d'abord.
C. R., 1899, i" Semestre. (T. CXXVIII, N» 16.) l32
( lOIO )
Insectes (Cicindelidœ, Carabinœ, Harpalinœ, Feroniinœ, Brachininœ, Dylis-
cidœ, Gyrinidœ, Staphylinidœ, Silphidœ, elc.) possèdent, dans la région
postérieure abdominale, une paire de glandes disposées en grappe ou en
tube et dont le produit de sécrétion, lancé par l'insecte au moment oppor-
tun, le protège contre les attaques de ses ennemis.
» Ces glandes anales ou glandes défensives comprennent : une partie
glandulaire, un canal efférent, un réservoir ou réceptacle et un conduit
excréteur.
)i 1. La portion glandulaire forme un massif pair, granuleux et blanchâtre, situé
au-dessous de la carapace dorsale et un peu en avant du rectum {Carabinœ), en
arrière des glandes génitales {Harpalinœ) ou recouvertes, en grande partie, par
l'extrémité du peloton testiculaire et fixées aux parois dorsales des téguments par
de nombreux filaments trachéens {Brachininœ). Chacun des ramuscules terminaux,
provenant de ramifications dichotomiques, du canal eflPérent, aboutit à un lobule ou
fflomérule sécréteur. Ces divers lobules sont ovoïdes ou pir'dormes {Cicindelidœ),
sphériques, transparents et de couleur blanchâtre ou jaunâtre {Harpalinœ, Fero-
niinœ, etc.). Leur nombre varie, suivant les familles, de 25 à 5o, pour chaque massif
glandulaire.
» Chaque lobule est formé de longues cellules, rayonnant autour d'un réservoir
central, de forme variable {Harpalinœ, Feroniinœ, Carabinœ, etc.). Ces cellules sont
allongées, coniques et élargies vers leur bord externe; leur extrémité interne est, au
contraire, amincie, tubuleuse, canaliculée et va s'ouvrir, par un pore circulaire, dans
le réservoir central du lobule {Ophonus, Harpalus, etc.). Ce réservoir collecteur, en-
touré d'une enveloppe chitineuse {intima), criblée de perforations, est tantôt ovale,
tantôt sphérique {Anisodactylus), tantôt aplati transversalement et discoïdal {Opho-
nus). Autour de la membrane chitineuse qui entoure ce réceptacle, se trouvent de
nombreuses granulations protoplasmiques, groupées çà et là; le protoplasme delà
moitié périphérique est granuleux; il est, du côté interne, réticulé et vacuole. Le
no3'au, de forme sphérique, est localisé vers la base de la cellule et renferme deux ou
trois nucléoles très caractéristiques. Enfin, autour de chaque lobule, existe une mince
membrane péritonéale recouvrante (tunique propre).
» Chez les Dysliscidœ et les Gyrinidœ, les glandes anales sont également paires,
très volumineuses et constituées par deux tubes cylindriques, blanchâtres, très déve-
loppés, entortillés ou pelotonnés {Dytiscus) en une masse ovoïde située dans les der-
niers segments abdominaux, de chaque côté du tube pénial, en avant et au-dessous
du rectum. Complètement déroulé, le tube dépasse quatre ou cinq fois la langueur
du corps de l'insecte {Cybisler).
» Ces tubes présentent : i° une membrane enveloppante externe; 2" une puis-
sante couche glandulaire, formée par deux ou trois assises de grosses cellules polygo-
nales, et enfin 3° une intima chitineuse interne, irrégulière et plissée, limitant un
étroit lumen central (').
(') Pour plus de détails, voir nos Notes publiées : i» dans les Comptes rendus,
( loii )
» Les glandes anales des Aphodius sont formées par une série d'acini monocellu-
laires, spliériques et pourvus d'un canalicule excréteur, très grêle, allant s'ouvrir dans
un conduit elTérenl cylindrique. Elles sont paires et leur disposition rappelle assez
bien celle qu'aflfectent les glandes supracéréhrales des Hyménoptères.
» Bien que totalement différentes en apparence, les trois formes de glandes anales
que nous venons de décrire peuvent néanmoins se ramener à un type unique : la forme
en grappe. On peut même passer d'une forme à l'autre par des transitions insen-
sibles, en commençant par les glandes des Aphodius.
» 2. Les canaux efférenls présentent des formes et des dimensions très variables
suivant les espèces. Ils sont cylindriques, longs, minces et flexueux. Leur point d'em-
boucliure est situé, tantôt au sommet antérieur du réceptacle glandulaire {Nebria.
Silpha) et tantôt à l'extrémité opposée, près de l'origine du conduit excréteur
{Carabes, Gyrins, Dytiques). Chez beaucoup d'espèces, au contraire {Harpalinœ,
Brachininœ, etc.), il est localisé dans une sorte de hile que présente un des côtés de
la vésicule glandulaire.
» Ces canaux efférents comprennent : i" une membrane enveloppante externe;
2° quelques noyaux cellulaires épars çà et là au-dessous d'elle; 3° des disques ou
anneaux chitineux aplatis, hyalins, blanchâtres et placés perpendiculairement à l'axe
du tube. Ce sont ces disques cuticulaires, plus ou moins espacés les uns des autres,
qui donnent aux canaux efférents l'apparence d'un tube trachéen; enfin, 4° vient en-
suite une intima chitineuse, assez épaisse, de couleur jaune paille, formant un second
tube emboîté dans le premier {Carabinœ, Hnrpalinœ, Brachininœ, etc.)
» 3. La vésicule ou réservoir glandulaire est une poche plus ou moins volumineuse
et variable de formes suivant les espèces. Elle est généralement ovoïde ou piriforme,
renflée en avant et amincie en arrière {Cicindèles, Carabes, Cybisters, Gyrins, etc.).
Chez d'autres espèces {Harpalus. Aniara, Ophonus, Platinus, etc.), elle est réni -
forme et présente, à sa face interne, une concavité plus ou moins accentuée. C'est du
hile que part le conduit excréteur, tandis que le conduit efférent vient déboucher un
peu au-dessus du point d'origine de ce dernier.
» La structure histologique de cette vésicule présente â peu près les mêmes carac-
tères chez tous les Coléoptères : i° extérieurement, une mince membrane recouvrante,
ou tunique péritonéale; i° quelques fibres longitudinales ou obliques, et au-dessous
une assise, beaucoup plus épaisse, des fibres circulaires; 3° une mince couche épi-
théliale formée par quelques cellules chitinogènes; 4° une mince membrane chitineuse,
plus ou moins plissée, suivant les espèces.
» 4-. Les conduits excréteurs prennent naissance tantôt à l'extrémité postérieure
de la vésicule, tantôt dans une dépression de la face inlerne (/farpalinœ, Feroniinœ,
Brachininœ, etc.). Ils sont généralement cylindriques, mais leurs formes et leurs
dimensions varient suivant les espèces. Leurs orifices terminaux sont toujours situés
à la face supérieure de la dernière plaque abdominale, soit sur les côtés de son bord
21 juin 1898 et 23 janvier 1899; 2» dans le Zoologischer Anzeiger, 20 février 1899, et
3° dans les Ann. de la Fac, des Sciences de Marseille.
( 10I2 )
postérieuT {Carabinœ, Harpalinœ, Feroniinœ), soit à ses angles antéro-externes,
dans la cavité cloacale, un peu en arrière de l'anus.
» Leur structure histologique est identique à celle du réceptacle glandulaire.
» Le phénomène d'expulsion du liquide à l'extérieur est produit surtout
par la brusque contraction de la musculature circulaire constituant la
presque totalité de la paroi de la vésicule. Ce mouvement de sortie est
encore aidé : i° par la contraction de certains muscles fixés h l'extrémité
du conduit excréteur, et 2" par la compression qu'exerce sur la vésicule,
en se recourbant, l'extrémité postérieure abdominale.
» La composition du liquide projeté, sa couleur, son odeur plus ou
moins fétide, sa nature parfois caustique ou irritante, la façon souvent
brusque dont s'effectue l'expulsion, son mode d'évaporation, les crépita-
tions ou les explosions qu'il produit parfois, etc., tout nous prouve que
les glandes anales sont des organes défensifs servant à protéger certains
Coléoptères contre les attaques inopinées de leurs ennemis.
» La présence d'une intima chitineuse dans la vésicule et les conduits
excréteurs est un argument en faveur de leur origine ectoderniique.
D'autre part, le mode d'embouchure du canal efférent terminal, son indé-
pendance par rapport au rectum, etc., démontrent que les glandes anales
sont des glandes métamènques ou appendiculait es au même litre que les
glandes salivaires, les glandes génitales et les glandes venimeuses. »
GÉOLOGIE. — Sur le Trias des emirons de Rougiers (Var') et sur l'existence,
dans celle région, de phénomènes analogues aux pépéri tes d'Auvergne. Note
de M. J. Repelin, présentée par M. Marcel Bertrand.
« A la suite d'une exploration que j'ai eu l'honneur de faire avec lui
dans les environs de Rougiers (Var), M. Marcel Bertrand me pria d'étudier
un gisement fossilifère qu'il m'avait indiqué dans les couches triasiques de
cette région, au voisinage d'une roche basaltique.
» Cette étude m'a permis de faire un certain nombre d'observations
importantes dont les résultats sont les suivants :
» 1° Il existe dans le Trias de Rougiers une petite faune de Gastéro-
podes et de Lamellibranches que l'on n'avait encore signalée nulle part
en Provence. Cette faune se compose d'un certain nombre d'espèces
nouvelles des genres Undulana, Marmolatella, Hologyra, Arcomya, Gono-
( ioi3 )
don. L'existence de ces formes dans cette région montre à quel point les
faunes triasiques sont uniformes, puisqu'elles se retrouvent avec des carac-
tères presque identiques dans le faciès alpin du Trias, à la Marmolata
(Trentin) et dans la partie septentrionale du Trias extra-alpin, en Alsace-
Lorraine.
M 2° A cette faune se trouvent associés des Cératites que M. Haug croit
pouvoir rattacher au groupe du C. nodosiis, ce qui permet de jlasser ces
couches dans le Norien (Muschelkalk).
» 3° La roche triasique où se trouvent les Gastéropodes et les Cératites
contient des fragments du basalte. MM. Michel Lévy et Bertrand ont bien
voulu m'aider dans l'examen de cette roche et confirmer mon observation
en constatant dans les débris altérés la présence du péridot. L'altération
des diverses roches triasiques au contact du basalte, ainsi que d'autres
observations que j'exposerai dans une prochaine Note à la Société géolo-
gique, ne me laissent aucun doute sur la nature de ce phénomène. La roche
à fragments de basalte est une brèche analogue aux brèches pépéritiques, c'est-
à-dire«*d' origine éruptive, et ce fait fournit un argument important en
faveur de la théorie des brèches fdoniennes en ce qui concerne les pépé-
riles de la Limagne.
» 4° Des affleurements de eouches triasiques identiques à celles de
Rougiers, que M. Bertrand m'a signalés, doivent, d'après ce qui précède,
être classés dans le Norien et non dans le Werfénien, comme l'indique la
Carte géologique. Ces lambeaux se trouvent à S""™ environ de Rougiers,
l'un sur la route de Tourves à Bras, l'autre au sud du Grand Valbelle et
un troisième à peu de distance des précédents, au sud de la ferme de la
Caudière. »
GÉOLOGIE. — Sur l'origine de grains siliceux et de grains quartzeux contenus
dans la craie. Note de M. Stanislas Meunier. (Extrait.)
« L'étude que je poursuis, depuis longtemps déjà, des phénomènes delà
dénudation chimique m'a amené à examiner de très près le résidu de
dissolution d'un grand nombre de roches calcaires. Sans insister aujour-
d'hui sur les résultats obtenus, parmi lesquels je mentionnerai seulement la
reproduction de l'argile plastique par l'attaque aux acides très étendus
de la craie blanche, ie demande à signaler des observations qui ont avec
I
( ioi4 )
les précédentes des liens intimes et qui peuvent en préciser la significa-
tion . Elles concernent le produit de l'attaque, non plus de la craie considérée
en masse, mais des coquilles fossiles qui y sont contenues. Mes expériences
ont porté sur les térébratules et les rhynchonelles, les belemnitelles, les
huîtres (0. colwnha, 0. vesicularis) et spécialement les inocérames
(/. Cuvieri) et les ananchytes {A. ovata et A. gihha).
» Ces tests, soumis à l'acide chlorhydrique étendu, laissent toujours,
même quand ils sembleraient entièrement calcaires, un résidu siliceux dont
les caractères sont extrêmement remarquables. Ce sont des grains arrondis
et concrétionnés, mais qui se brisent très aisément en éclats anguleux et
consistant les uns en opale ou en silex, les autres en quartz parfaitement
caractérisé. Souvent l'épaisseur des lests de certains bivalves (0. columha)
s'est constituée en géodes de quartz parfaitement cristallisé. On ne peut
qu'être frappé de l'identité de ce sable spécial avec celui que fournit direc-
tement la craie, et dont la présence a été invoquée comme un argument
propre à défendre l'opinion d'une origine terrigène de la roche qui le con-
tient.
» En présence de ces circonstances, il était désirable de voir quelle
situation occupent les particules siliceuses, dans l'épaisseur des fossiles, et
pour cela il fallait commencer par les dissoudre très progressivement.
» Les ananchytes, par exemple, attaqués par l'acide, montrent la matière siliceuse
disposée souvent d'après la structure anatomique du fossile. En certains points, la
silice concrélionnée forme comme une élégante dentelle. Presque toujours, elle com-
mence par de très petits orbicules, et parfois par un grain ovoïde environné d'une
auréole.
» Si l'on choisit un inocérame, on voit de toutes parts, après l'action modérée de
l'acide, à la surface de la masse calcaire, des grains siliceux qui font saillie. Ils
ont généralement une forme ovoïde assez régulière et mesurent toutes les tailles
jusqu'à 2™" ou 3"™ de diamètre. En bien des points, ils sont soudés en groupes
de deux, de trois ou d'un plus grand nombre, qui passent à l'état de tubercules pou-
vant avoir un volume notable et parfois la forme de véritables orbicules. Au micro-
scope, on reconnaît que les grains sont eux-mêmes formés de granules très petits,
ressemblant à des gouttelettes siliceuses juxtaposées et facilement séparables par la
pression.
» Des coupes minces pratiquées dans les tests de ces inocérames, soit parallèlement,
soit perpendiculairement aux fibres, ont été spécialement instructives. On y voit
comment la silicification, loin de se faire uniformément, se déclare en certains points,
pour y donner les grains déjà mentionnés : la limite de la portion silicifiée dans la
masse calcaire est courbe, et elle se signale par une étroite lisière où la structure du
( ioi5 )
fossile est comme désagrégée. La partie siliceuse, vue en lumière naturelle, contraste
avec l'autre par sa transparence complète, qui la rend tout à fait invisible et pourrai
même la faire passer inaperçue. Mais, en lumière polarisée, elle se révèle par plusieurs
particularités. D'abord, elle renferme des sphérules ou des portions de sphérules don-
nant la croix noire des opales et des calcédoines; et puis, on y revoit l'histologie delà
coquille, et ceci mérite d'être précisé.
» Le test normal est essentiellement fibreux : c'est même la raison étymologique
du nom A''inocéiame. Or, dans la partie silicifiée, on retrouve en lumière polarisée
■es fibres dont il s'agit : elles se manifestent par les extinctions qu'elles produisent
dans des directions différentes pour chacune des fibres considérée à part. C'est un
reflet de la structure, vraiment épigénisée, du corps organique fossile; c'est en
même temps l'explication de diverses particularités optiques des grains quarlzeux
retirés des masses concrétionnées. Dans les coupes minces perpendiculaires aux fibres,
les portions siliceuses se montrent fréquemment sous la forme de cercles ou d'ellipses
plus ou moins réguliers, donnant une ou plusieurs croix noires avec une netteté très
grande.
» Lorsque des coquilles très parliellement siiicifiées, comme celles que
j'ai étudiées, sont dissoutes par l'exercice de la dénudation souterraine par
exemple, elles se résolvent très facilement en un sable qui peut être d'in-
terprétation difficile. Comme les rognons siliceux de la craie ne sont pas
désagrégeables et qu'on ne peut en conséquence leur attribuer la produc-
tion de ces grains, il a semblé nécessaire, en général, de rattacher ces
derniers à quelque charriage réalisé dans le bassin sédimentaire. Les faits
précédents montrent que le mode de formation véritable est bien différent
et qu'il s'agit en réalité ici d'un phénomène de concrétion lente, dans lequel
le milieu spécial constitué par l'épaisseur des tests ou coquilles semble
jouer un rôle nécessaire.
» C'est à ce titre surtout, et en laissant de côté les conséquences pos-
sibles, que j'ai cru pouvoir résumer ici des observations qui m'ont vivement
intéressé et que je poursuis. ■»
La séance est levée à 4 heures.
M. B.
h
( ioi6 )
BULLETIN BIBLIORKAPUIQUE.
Ouvrages iihçls daks la séance du 17 avbil 189g.
Chaleur animale, principes chimiques de la production de la chaleur chez les
êtres vivants, par M. Berthelot, Secrétaire perpétuel de l'Académie des
Sciences. Paris, Masson et G'*, Gauthier-Villars, s. d. ; 2 vol. in-i6.
(Hommage de l'Auteur. )
Presqu'île du cap Corse, partie Nord; Carte levée en 1890 et 1891, sous les
directions successives de MM. Pu. Hatt et F. Bouillet, Ingénieurs hydro-
graphes, par MM. Rollet de l'Isle et M. Ga.nthier, 1896; une feuille
gr. in-f°.
Rapport général présenté à M, le Ministre de l'Intérieur, sur les vaccinations
et revaccinations pratiquées en France et dans les colonies, pendant l'année
1897, Melun, impr. administrative, 1898; i fasc. in-i2.
Notes sur la pathologie spéciale des indigènes algériens, par le D' Em. IjE-
GR.viîs. Paris, Maloine, s. d.; i tasc. in-8.
Mémoires de la Société de Spéléologie. Tome III, n" 18, février 1899. Re-
cherches dans l'Hérault, le Gard et l'Ardèche (campagne de 1898), par
M. F. Mazauric. Paris, au siège de la Société; i fasc. iii-8'\
Annales de l'observatoire météorologique, physique et glaciaire du moni
Blanc, publiées sous la direction de J. Vallot. Tome III. Paris, G. Steinheii,
1898; I vol. in-4''.
Mémoires de la Société académique d'Agriculture, des Sciences, Arts et Belles-
Lettres du département de l'Aube. Tome XXXV, 3* série, année 1898. Troyes,
Paul Morel; i vol. in-8".
Archives d'Electricité médicale, expérimentale et clinique. Recueil mensuel
fondé et publié par J. Bergonié, Tome VI, sixième année. Bordeaux, Féret
et fils; Paris, Octave Doin, 1898; i vol. et 3 fasc. in-8°. (Hommage de
M. J. Bergonié.)
La Revue médicale de l'Afrique du Nord (Algérie et Tunisie). 2* année, jan-
vier 1899, fasc. 1. Alger, i fasc. in-8°.
On son<;crit à Paris, chez GAUTHIEH-VILI.ARS,
Quai des Grands-Augustins, n" 55.
Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4*. Deux
'tbies, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
t part du i" janvier.
Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qii'il suit :
Paris : 30 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus.
chez Messieurs :
fen Ferran frères.
ÎChaix.
Jourdan.
Ruff.
niens Courtin-Hecquet.
I Germain etGrassin.
• i Lachèse.
yonne Jérôme.
tançon Jacquard.
; Feret.
'deaux ! Laurens.
' Muller (G.).
xrges.
*sl
Renaud.
Derrien.
F. Robert.
J. Robert.
I Uzel frères.
•n Jouan.
imberv Perrin.
j Henry.
rbourg
mont-Ferr..
\ Marguerie.
( Juliot.
r mont-Ferr...
[ Ribou-Collay.
; Lamarcbe.
'I I Ratel.
(Rey.
\ Lauverjal.
I Degez.
( Drevet.
( Gratier et C".
Rochelle Foucher.
Bourdignoo.
Dombre.
Thorez.
Quarré.
*oble.
chez Messieurs :
( Baumal.
I M"* Texier.
; Bernoux et Cumin.
Georg.
Cote.
I Savy.
I Vitle.
Marseille Ruât.
) Calas.
I Coulet.
Martial Place.
i Jacques.
Grosjean-Maupin.
Sidot frères.
\ Loiseau.
( Veloppé.
) Barma.
( Visconti et C*.
Lorienl.
Lyon.
Montpellier
Moulins . . .
Nantes
Nice
Mmes Thibaud.
Orléans Luzeray.
* i Blanchier.
Poitiers i ,, ,
( iMarche.
Bennes Plihon et Hervé.
Rocheforl Girard (M»").
t Langlois.
^''"*" ( Lestringant.
S'-Élienne Chevalier.
( PoiUeil-Burles.
Toulon .
t Kumèbe.
j Giraet.
( Privât.
, Boisselier.
Tours j Péricat.
( Suppligeon.
\ Giard.
I Lemaitre.
Toulouse..
Valenciennes.
On souscrit, à l'Étranger,
Amsterdam.
chez Messieurs : i
i Feikema Caarelsen j
Hucharest.
) et C''.
Athènes Beck.
Barcelone Verdaguer.
, Asher et C".
„ ,. 1 Dames.
Berlin „ . .,
, Friedlander et (ils.
' Mayer et Muller.
Berne Schmid et Francke.
Bologne Zaïiichelli.
, Lamertin.
Bruxelles Mayolezet Audiarte.
' Lebégue et C".
( Sotcheck et C".
' -Storck.
Budapest Kilian.
Cambridge Ueighton, Bell et C".
Christiania Cammerineyer.
Constantinople. . Otto Keil.
Copenhague Host et lîls.
Florence Seeber. /
Gand Hoste.
Gènes Beuf.
; Cherbuliez.
Genève Georg.
( Stapelinohr.
La Haye Belinfante frères.
) Benda.
/ Payot.
Barth.
Brockhaus.
Lorentz.
Max Hilbe.
Twietmeyer.
Desoer.
Luxembourg .
Lausanne.
Leipzig.-
chez Messieurs :
i Dulau.
l-o'idres Hachette et C".
' Nutt.
V. Buck.
Libr. Gutenberg.
,Wadrid ) ^"""^ y P"'*«'-
Gonzalès e hijos.
F. Fé.
.Uilan î''°'='=* f"'"-
l Hœpli.
Moscou Tastevin.
Naples (MarghieridI Glu,.
I Pellerano.
iDyrsen et Pfeiffer.
Stechert.
. LemckeetBuechner
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et C"
Palerme Clausen.
Porto Magalhaés el Monii.
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
( Bocca frères.
( Loescheret C".
Botterdam Kramers et fils.
Stockholm Samson et Wallin.
_ „ , 1 Zinserling.
S^-Petersbourg..^^^^^^
Bocca frères.
, Brero.
Turin .
Rome .
i Clausen.
Rosenbei
Liège.
> Causé.
ibergetSelliii-.
Varsovie Gebethner et WoKl'.
Vérone Drucker.
( Frick.
i Gerold et C".
Zurich Meyer et Zeller.
Vienne.
15 fr.
15 fr.
15 fr.
TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DÉS SCIENCES :
Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix
Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870;^ Prix
Tomes 62 à (SI.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre iS«o.) Volume in-4'';i889. Prix
SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
ne I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Dereés et A.-J.-J. Solieï. - Mémoire sur le Calcul des Perturbation» qu'éprouvent le=
tes, par M. Hamkn.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières
es, par M. Claodk Berhabd. Volume in-4», avec 32 planches; i856 ••• * ''
ne II ■ Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Bemeden. - Essai dune réponse à la question de Prix proposée en ,85o par 1 Académie des Science.
le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : . Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sedi-
jntaires suivant l'ordre de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. - Rechercher la nature
rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 186... . " -
a même Librairie les Mémoire» de l'Académie des Science», et les Mémoire» présentés par diTors Savant» à l'Académie de» Sciences.
15 fr,
N^ 16. •
TABLE DES ARTICLES. (Séance du 17 aviiU899.)
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRlîS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
Pages.
M. ("lASTOX Darboux. — Sur les tiansfoi-
mations des surfaces à courbure totale
CDiistante >)yi
MM. Bertuelot et G. Andrk. — Nouvelles
recherches sur les chaleurs de fiirmation
Pages,
et de combustion de divirs composés
azotes cl autres ;)')i|
M. \. DiTTE. — Sur les applications de
l'ahiniinium tf,'
CORRESPONDANCE.
M. liERTiiELOT présente à l'Académie un
Ouvrage qu'il vient de publier sur la
« Chaleur animale » 97 j
M. F. RossAUD. — Observations de la pla-
nète KL Coggia. faites à l'observatoire de
Toulouse, à l'équatorial Brunner de o",23
d'ouverture y7'>
M. D. EctINITIS. — Sur quelques anciennes
pluies d'étoiles filantes 977
M. Levi-CiVita. — Sur les intégrales pério-
diques des équations linéaires aux déri-
vées partielles du premier ordre 978
M. MiciiEt Petrovitch. — Extension du
théorème de la moyenne aux équations
différentielles du premier ordre gSi
M. W. Stekloff. — Sur la théorie des
fonctions fondamentales i|84
M. .1. Carpextiek. — Perfectionnements à
l'inlerruplenr élcctrolytique de Wrlinrll. 987
M. H. .\r.maGXat. — Contribution à l'étude
de l'interrupteur de Wehnclt 988
M. H. Abraham. — Sur la décomposition
d'un courant à haut potentiel en une suc-
cession de décharges disruptives 991
-M. P. ViLLARD. — Hedrcsseur cathodique
pour courants induits 99^
Bulletin bibliographique
M. Gux'TZ. — Sur le sous-oxjde d'argent..
.tl. F. Lamouroux. — Sur la solubilité dans
l'eau des acides normaux de la série oxa-
lique
MM. Q. Massol et F. Lamouroux. — Sur
la solubilité dans l'eau des acides malo-
iiiques substitués
'M. GuERBET. — Acti(m des alcools éthvlique,
isobutylique,isoaniylique, sur leurs dérivés
sodés
M. T.-H. ScHLŒSiNG fils. — Action des li-
queurs acides 1res étendues sur les phos-
phates d u soi
MAL T. Marie et H. Ribait. — Sur* un
appareil de mesure simple et général
pour la stéréoscopic : le stéréomètre
M. L. Bordas. — Considérations générales
sur les glandes défensives des Coléoptères.
.M. J. Repelix. — Sur le Trias des environs
de Rougiers (Var) et sur l'existence, dans
cette région, de phénomènes analogues
aux pépérites d'Auvergne
M. ST.iNisLAS -Meunier. — Sur l'origine de
grains siliceux et de grains quartzeux
contenus dans la craie blanche
9!l-^'
loii'l
luoy
1016
PARIS.,— IMPRIMERIE G\ UTHI E R-VI L L A RS ,
Quai des Grands-Augustins, 5a.
I.C fieront .* (>Atrruien-ViLLARS.
iOKj
189!)
PREMIER SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAK MU. IjES secrétaires PERPÉTUEEiS
TOME CXXVIII.
W 17 (24 Avril! 899).
PARIS,
(Gauthier- viLLARS, imprimeur-libraire
DES COiMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Auguslias, 55.
1899
^1
i
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
ADOPTÉ DANS LES SÉAN'CES DES 2^ JUIN 1862 ET 24 MAI iSyS.
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l' Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 teuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1". — Impressions des travaux de l^ Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Les communications verbales ne sont mentionnées
dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction
écrite par leur auteur a été remise, séance tenante,
aux Secrétaires.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en eptier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 32 pages par année.
Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les
discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de
l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont
pris part désirent qu'il en soir fait mentipn, ils doi-
vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires,
dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les
remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Acadél
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les :
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auj
que r^Académie l'aura décidé
Les Notices ou Discours prononcés en séance
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Savant
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personni
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac
demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'an r
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires so
tenus de les réduire au nombre de pages requis. 1
Membre qui fait la présentation est toujours nomin
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extn
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le to
pour les articles ordinaires de la correspondance
cielle de l'Académie.
Article 3.
I
Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis
l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard
jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à te
le litre seul du Mémoire estinséré dans le Compte rei
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu si
vant et mis à la fin du cahier.
I
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus n'ont pas de planches.
Le tirage à part des articles est aux frais des a
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative h
un Rapport sur la situation des Comptes rendus a
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du
sent Règlement.
Les Savants étrangers à l'Acadèinie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par WM. les Secrétaires perpétuels sont priés de I
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S»-. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant
MAY
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUISDI 24 AVRIL 1899.
PRÉSIDENCE DE M. VAN TIEGHEM.
M. le Président annonce à l'Académie la jurande perte qu'elle vient de
faire dans la personne de M. Charles Friedei, Doyen de la Section de
Chimie, décédé à Montauban, après une très courte maladie, le mercredi
19 avril, à l'âge de 67 ans, et s'exprime en ces termes :
« Élève de Wûrtz et son successeur dans la chaire de Chimie organique
de l'Université de Paris, M. Friedei a consacré tous ses efforts à continuer
et à développer l'œuvre de son illustre maître et ami. Par ses nombreux
et importants travaux, qui lui ont ouvert, dès 1878, il y a plus de vingt
ans, les portes de l'Académie, par son enseignement à l'École Normale et
à la Faculté des Sciences, parles élèves distingués qu'il a formés dans son
laboratoire, et, tout récemment encore, par cette École de Chimie pratique
appliquée à l'Industrie qu'il venait de fonder à la Sorbonne et à laquelle il
donnait sans compter tous ses soins, il a exercé une grande et féconde
influence sur les progrès de la Chimie organique dans notre pays durant
ce dernier quart de siècle.
» D'autres, plus compétents, ne manqueront pas de retracer une à une,
G. R., iSgg, i" Semestre. (T. GXXVIII, N" 17.) l33
( ioi8 )
avec le détail nécessaire, toutes les étapes successives de celte vie scien-
tifique si active et si bien remplie. Je dois me borner à dire ici que le grand
vide laissé par la disparition si brusque et si inattendue de notre Confrère
ne sera ressenti nulle part plus profondément que dans notre Académie,
où l'on savait apprécier, tout autant que l'étendue de sa science, l'aiïabi-
lité de son caractère, la droiture de son esprit, l'élévation de son âme,
infatigablement éprise de vérité et de justice, et, pour tout dire en un mot,
la haute valeur morale de sa personne.
» Aussi ai-je l'assurance d'être l'interprète des sentiments de tous si.
pour lui rendre un dernier hommage, je lève la séance en signe de deuil. >>
Les Notes déposées sur le Bureau seront insérées aux Comptes rendus.
»IÉ»IOmES ET COMUIUNICiVTlONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les surfaces à courbure constante
positive. Note de M. Gaston Darbocx.
« Soit (y) une surface de courbure constante négative et égale à — i.
L'élément linéaire de celte surface rapportée à ses lignes de courbure sera
déterminé par la formule
( I ) ds- =: cos- to du- ~i- sin- 10 dv" ,
donnée au ti° 805 de mes Leçons, où la fonction co doit vérifier l'équation
aux dérivées partielles
( 2 ) -T—, TT = sin co COSio.
^ ■' du' av-
» La transformation que nous devons à M. Biicklund sera définie, comme
on sait (n" 809), de la manière suivante :
» Désignons par meln deux constantes lices par la relation
(3) w--f-n='=i,
I
( Ï019 )
et (léfinissons un angle 6 par les deux équations différentielles suivantes
(4)
m
m
l -;, — f- -— =: sinQ cosco — n cos9 sinw,
\au ov J
/dô do>\ . . . .
^r — ^- —- ) = — cos9 sinw + n sm9 costo,
\dv au
qui sont toujours compatibles et admettent une intégrale commune avec
une constante arbitraire toutes les fois que co satisfait à l'équation (2).
Cela posé, si nous construisons le trièdre (T) formé par les tangentes aux
lignes de courbure et la normale de la surface, le point c, dont les coordon-
nées relatives à ce trièdre sont données par les formules
(5) a; = /?2COs9, j=:TOsinO, 5 = 0,
décrira une surface (c) qui aura, elle aussi, une courbure constante et
égale à — I et dont le plan tangent en c aura pour équation
(6) a?sinO — jcosô H — ^z = o.
» Ce plan tangent passe donc par la droite ryet fait avec le plan desa:j,
c'est-à-dire avec le plan tangent de (y) en y, un angle dont le cosinus est n
et le sinus m. Quant à l'élément linéaire de la surface (y), il sera donné par
la formule
(7) . et y. sont définis par les équations aux dérivées partielles
(i4)
-r— = COtto -T-j
du au
-T- = — tan£[co-~--
de ^ av
Les deux premières équations (i3) définissent le cercle (C) qui engendre
le système cyclique, la troisième définit une sphère (S) qui est tangente à
(y) et coupe le cercle (C) en un second point yo qui décrit une surface
normale au cercle. De sorte que l'enveloppe à deux nappes de la sphère (S)
se compose des surfaces décrites par les points y et yo, et, sur ces deux
nappes, les lignes de courbure se correspondent.
» Or les équations (i3) deviennent identiques aux équations (n) si l'on
pose
a + p = - tanffc'.
— « cose'sinoj),
\ au ^
(A t
/n-;— = sine(sine' sin to + « cosg' cosw).
qui fait mieux apparaître les deux fonctions c, a',
» Il est donc établi que la surface (y') correspond à (y) avec conserva-
tion des lignes de courbure; mais si l'on calcule de plus son élément li-
ts
( 1022 )
néaire à l'aide de la formule donnée au n° 482, on trouvera que, si l'on
définit une variable 0/ par la relation
(î7)
tang
n coin' ,
cette fonction co' A^érifiera encore les quatre équations (4) et (8) où n serait
remplacé par — n eX co par to'; et l'élément linéaire de (y') aura pour
expression
(18) (h- = cos- 10' du- -+- sin- 0/ di^- .
» De là il résulte que les lignes asymptotiques de (y), définies par les
équations
u±ç = const.,
correspondent à celles de la surface (y).
» La sphère (S), tangente en y, y' aux surfaces (y), (y), a pour centre
le point M de la normale à (y) qui a pour coordonnées
(19)
ce =^y = o,
ncolc'.
Quand m et c varieront, les projections du déplacement de ce point seront
données par les formules générales et seront
D^ =
costrsinij' du
du,
D.
sin a sin ^u ^,,
Comme on peut, en vertu des formules (i5) et (16), poser
tansf'î ,— du — cote —- dv =^ dw,
^ au dv '
on reconnaîtra dans l'équation précédente l'élément linéaire qui convient
à une quadrique (Q) dont l'axe de révolution est li, l'axe équatorial
étant imi.
» Si l'on considérait de même la sphère (S') tangente en c, c' aux sur-
faces (c), (c'), on verrait qu'elle a pour équation
/ \ 2 o .> cos a sin 5
(21) x' -h Y- -h z ~ ^m jx — 2m — —y — ^nlAusa :■ -\-m- = o.
( I023 )
et que son centre M' décrit une surface (0') complémentaire de (0) et
applicable aussi sur (Q).
» Au lieu de poursuivre la démonstration dans le détail, je préfère
m'arrêtpr au point important et chercher ce que donnent les résultats pré-
cédents quand on les applique aux surfaces à courbure constante positive.
» Pour obtenir une surface à courbure constante ~z, effectuons une
transformation homothétique avec le rapport de similitude r// et rempla-
çons dans la formule (i), a et w par Mf et ^,
(j satisfaisant à l'équation
(.3)
ai''
rsuioHcostoi.
» Remplaçons m et n par - et -; za, ib, o.c seront les axes el la distance
focale de la quadrique de révolution dans laquelle se transforme (Q). liCs
équations (i5), (16) prendront la forme
smwf.
(2-'.)
(25)
lol-r- 77)= aisinO cos^o) — c^cosO su
j , /r)6 di»\ ...
\ b\T' + ^i— = " acosO sm^to 4- csiii'i coswi,
\ \oc du)
l ft( -T jT ) ~ aîsmtl cos«co +cicos0 suitoi,
hS
du
= — acosO' sinùo — c sinO'cosw?',
et elles ne pourront déterminer pour 9 et G' que des valeurs imaginaires, de
sorte que le losange ycy'r' aura ses côtés et deux de ses sommets imagi-
naires; mais le point y' pourra être réel comme y. // en sera de même des
points M et M' qui décrivent les surfaces (0), (0').
» En effet, les équations qui définissent le point y' sont ici
(26)
X"
y
ilj cos a' „ 2 ib cos 5' „ • „ ,
2 X = : y =— o-icz coin ;
COST sina ''
celles qui définissent le point M sont
(27) a; = j = o,
— Jccots'.
( I024 )
» Enfin le point M' sera le centre de la sphère
( 20 ) œ- -h Y' + ^' — ^bi ,x — ibi ; y — aîctane;^ z — b- = o.
)) Supposons d'abord qiielaquadrique (Q) soit un ellipsoïde ayant pour
grand axea. Les constantes 6 et c seront réelles. Les équations (25) seront
vérifiées si l'on y fait
Ofl étant l'imaginaire conjuguée de G. Alors, tanga', co?,':' seront des quantités
purement imaginaires, les surfaces (y)» (©), (©') seront réelles et la transfor-
malion de (y) en (y') s'obtiendra par la seule intégration du système (34).
M II en sera de même si (Q) est un hvperboloïde à deux nappes. Alors,
bi sera réelle; on pourra prendre 6'= 9„, et les équations (26) à (28) se
présenteront encore sous forme réelle.
» Dans le cas où (Q) serait un ellipsoïde aplati, les surfaces (r) et (c'),
(y) et (y') seraient imaginaires conjuguées.
» En résumé, le théorème de M. Guichard permet d'utiliser, pour la
Géométrie des éléments réels, les transformations de MM. Blanchi et Biic-
klund lorsque, appliquées aux surfaces à courbure positive, elles se pré-
sentent sous une forme nécessairement imaginaire.
» Il existe du reste d'autres transformations réelles des surfaces à cour-
bure constante qui utilisent d'une manière plus complète les transforma-
tions de MM. Blanchi et Biicklund lorsqu'elles sont imaginaires. Il suffit,
pour les obtenir, d'efl'ectuer successivement deux transformations de
Bacldund, assujetties à l'unique condition d'être imaginaires conjuguées
l'une de l'autre. Je laisserai ce sujet de côté pour le moment afin de ni'oc-
cuper des rapports qui existent entre la théorie des surfaces isothermiques
et la déformation des quadriques les plus générales. Ces rapports, déjà
signalés dans un cas particulier par M. Thybaut, ont leur origine dans la
proposition suivante :
» Si une quadrique générale (Q) roule sur une surface applicable (0), les
8 points où les génératrices isotropes de (Q) coupent le plan de contact de (Q)
et f/e (6) décrivent 8 surfaces isothermiques qui peuvent se grouper en quatre
couples formés de surfaces ayant même représentation sp/iérique, ou en douze
couples formés de surfaces normales à des cercles faisant partie d'un système
cyclique. »
( I025 )
PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Inscription électrique des mouvements
valvulaires qui déterminent l'ouverture et l'occlusion des orifices du cœur.
par M. A. Chadveau.
« Dans la séance du 24 mars iSç)^, je présentais à l'Académie une Note
accompagnée de graphiques sur Vinscription électrique des mouvements des
valvules déterminant l'ouverture et l occlusion de l'orifice aorlique. Il ne s'agis-
sait alors que d'une expérience unique, préludant à d'autres annoncées,
qui ont été exécutées depuis. Ces expériences inédites sont au nombre de
sept. La place me manquerait ici pour en faire la relation, même résumée.
Je les publierai dans le prochain numéro du Journal de la Physiologie et de
In Pathologie générale. Mais je tiens auparavant à faire connaître à mes
Confrères quelques types de graphiques obtenus dans ces expériences,
avec les conclusions qui en découlent pour le mécanisme cki cœur.
» Valvules auriculo-ventriculaires. — Ces valvules, la tricuspide et la
mitrale, qui garnissent, celle-ci l'orifice du cœur gauche, celle-là l'orifice
du cœur droit, ne peuvent pas être étudiées par les mêmes procédés ni
dans les mêmes conditions physiologiques. Le jeu de la mitrale ne se prêle
à l'inscription électrique que chez les sujets dont le cœur a été mis à nu.
Celui de la tricuspide peut être mis en évidence chez le sujet en état nor-
mal. Mais les résultats sont identiques dans les deux cas. t[ui se servent
ainsi réciproquement de contrôle.
» \° Valvule tricuspide. — Le sujet, un cheval, reçoit dans le cœur droit,
par la voie d'une des veines jugulaires et de la veine cave supérieure, la
sonde à double courant garnie de deux ampoules, l'une pour la cavité auri-
culaire, l'autre pour la cavité ventriculaire, ampoules à l'aide desquelles
on peut transmettre au dehors et inscrire les changements de pression
déterminées par la systole et la diastole de l'oreillette droite et du ventri-
cule droit. La partie rétrécie intermédiaire aux deux ampoules porte un
ressort-contact très flexible, qui fait partie du circuit d'un signal Marcel
Deprez. Quand la tricuspide est relevée et pressée par le sang, sur sa face
inférieure, le contact s'établit et le circuit électrique se forme. Au contraire,
le contact cesse et le circuit se rompt quand le ventricule se relâche et que
la tricuspide s'abaisse. Les mouvements de cette valvule sont ainsi très
nettement indiqués au dehors par les mouvements du style actionné par
l'électro-aimant du signal.
G. R., 1899, I ' Semestre. (T. CXXVIII, N° 17.) J 34
( 1026 )
» La fig. I montre un échantillon des graphiques obtenus dans ces
conditions :
» 1, représente les variations de la pression intra-aiiriculaire ; 2, celles
de la pression inlra-ventriculaire; 3, les déplacements du style du signal-
indicateur des mouvememts de la Iricuspide; /•,/", les repères naturels,
exactement superposés, permettant d'apprécier le synchronisme des divers
phénomènes inscrits.
» H ressort des tracés 2 et 3 que l'électro-aimant suit le ventricule
dans son fonctionnement. Cet électro-aimant est actit jieiidant toute la
Fig. 1.
Jeu de la tricuspidc, en nipport avec les systoles et les diastoles de l'oreilletle et du vciiliiculc droits.
durée de la systole ventriculaire et inactit ])enilant tonte le durée de la
diastole ventriculaire. Donc, quand la pression commence à s'élever dans
le ventricule sous l'influence de la systole, l'orifice auriculo-venlriculaire
est déjà exactement fermé parla tricuspide. Le tracé de l'oreillette fait voir
qu'elle est alors sortie, depuis un temps notable, de sa périotle d'activité.
11 2° Valvule mitrale. — Un cheval, couché sur le côté droit, est pré-
paré à l'expérience par la section alloïdo-occipitale de la moelle épinière
et la respiration artificielle. Il a reçu, au préalable, parla voie carotidienne,
la sonde à double cotirant du cœur gauche avec ampoule dans l'aorte, au-
dessus des valvules sigmoïdes, et ampotde dans le ventricule, au-dessous
de ces valvules. Le cœur est mis à nu du côté gauche. Par une petite plaie
du sommet de l'auricule, on introduit dans l'oreillette gauche et l'on
maintient du dehors, au centre de l'orifice auriculo-ventriculaire, un appa-
reil à ressort-contact, analogue à celui qui a servi pour l'inscription des
mouvements de la tricuspide. Cette fois, ce sont ceux de la mitrale qui
( I027 )
nctionnent le ressort-conlacl et font jouer le signal. Ces mouvements sont
toujours très énergiques, malgré les conditions extra-physiologiciues dans
lesquelles se trouve le sujet. On ne manque donc jamais d'obtenir l'in-
scription parfaite de ces mouvements.
». Voici, fig. 2, un exemple des graphiques recueillis dans ces expé-
riences : 1, représente les déplacements du signal; 2,1a pulsntion (inté-
rieure) de l'aorte; 3, la pulsation (intérieure) du ventricule; r,i\i\ les
Fig.
Jeu de la mitrale, en rapport avec la systole et la diastole ventriculaires gauches
et avec la pulsation aortique (celle-ci exceptionnellement précoce).
repères. Ici encore il est facile de voir que le signal est actionné pendant
toute la durée de la svstole du ventricule. Donc, l'orifice auriculo-ventri-
culaire est fermé par la mitrale dès le premier instant de l'élévation de
pression que cette systole développe à l'intérieur de la cavité du ventricule.
« Valvules sigmoïdes. — Pour ces valvules, il y a inversion des condi-
tions d'exécution des expériences. Les valvules du cœur droil ne peuvent
être atteintes que sur l'organe mis à nu. Celles du cœur gauche, au contraire,
se prêtent à l'inscription de leurs mouvements chez le cheval debout, en
parfait état physiologique.
» i" Sigmoïdes pulmonaires. — .Te n'ai fait qu'une seule tentative d'in-
scription électrique du jeu des sigmoïdes pulmonaires. Cette tentative a
échoué parce que le contact récepteur, introduit de bas en haut, au centre
de l'orifice pulmonaire, à l'aide d'une ponction de l'infundibulum, né
jouissait pas d'une sensibilité suffisante.
( 1028 )
» 2° Sigmoïf/es aortiqiies. — Aux graphiques de la Note de 189/î, sur le
jeu (les sigmoides aorliqiies, je puis ajouter aujourd'hui d'aiilres documents
autrement intéressants, parmi lesquels je choisis les graphiques de la/^. 3.
Ils ont été obtenus sur un cheval resté, après l'application des appareils,
en santé tout à fait normale. Ainsi, on a pu enregistrer : I, la pression
aortique (pulsation artérielle intérieure); 2, la pression du ventricule
gauche (pulsation ventriculaire intérieure); 3, le jeu des valvules sigmoides
d'après les indications d'un signal électrique; 4, les indications d'un autre
signal électrique marquant le temps (la demi-seconde). Or, ce dernier
tracé (chronographique) montre que le cœur battait seulement quarante-
cinq fois par minute. Le nombre des battements, avant l'application des
appareils, était de quarante-deux. Cette application n'avait donc provoqué,
dans les premiers moments, qu'une .nccélération insignifiante du rythme
cardiaque.
» Les rapports du jeu des sigmoides avec les autres phénomènes du
mécanisme du cœur se traduisent dans ces graphiques avec une grande
netteté. On y voit très bien que les valvules s'abaissent et se tendent en
travers de l'orifice, pour en déterminer l'occlusion, au moment même où
va commencer la chute de la pression intraventriculaire, par suite de
l'entrée i\u muscle cardiaque eu état de relâchement. Quanta la détente
systolique des valvules, elle se produit un peu plus tôt que dans l'expé-
rience de 189/i. En effet, le mouvement du signal qui indique cette dé-
tente coïncide avec le début de la systole ventriculaire elle-même. Elle
précède donc sensiblement l'ouverture efiective de l'orifice aortique ei la
pulsation de l'aorte. Dans le cas actuel, la pression sous-valvulaire arrivait
très vite à neutraliser l'effet de la pression sus-valvulaire sur le ressort-
contact.
» CoNCLLSioNS. — Des exemples précédents et surtout des courbes
autographiques qui en traduisent aux yeux les résultats, on peut tirer les
conclusions suivantes :
» L En ce qui concerne les imlvules auriculovenliictilaires:
» 1" Les valvules auriculo-ventriculaires se relèvent et ferment l'orifice
cpi'elles garnissent dans la phase de début de la systole ventriculaire;
M 2" Elles s'abaissent et rendent libre l'orifice auriculo-ventriculaire
entre la fin de la systole et le début de la diastole des ventricules;
» 3° Le temps pendant lequel les valvules sont relevées et tendues en
travers de leur orifice est donc sensiblement et respectivement égal à la
durée de chacune des ileux svstoles ventriculaires;
(
=1: _
( io3o )
» 4° t' "l'y '' «i'accroissement sensible de la pression intra-ventriculaire
qu'au moment où les ventricules se contractent, en provoquant le soulève-
ment (les valvules mitrale et tricuspide et la fermeture des orifices auricuio-
veutriculaires;
)' 5" Les oreillettes ne pourraient donc concourir à cet accroissement
de la pression intra-ventriculaire. Du reste, leur systole est alors terminée
et elles se trouvent en état de passivité ;
)) 6" Le premier bruit du cœur étant causé par le soulèvement et la ten-
sion des valvules auriculo-ventriculaires occupe, dans la révolution car-
diaque, la place indiquée par les signaux électriques pour ce soulèvement
et cette tension.
I) Ce premier brint est donc isochrone à la phase de début de la systole
ventriculaire, c'est-à-dire qu'il se produit pendant la première partie de la
brusque ascension de la courbe des pressions intra-ventriculaires.
» Il devance toujours sensiblement la pulsation aortique, qui ne se produit
jamais que dans la dernière partie de cette ascension, alors que la pression
svstolique du ventricule gauche a atteint la valeur suffisante pour soulever
effectivemejit les sigmoïdes, les écarter les uns des autres et faire pénétrer
le sang dans l'aorte.
1) IL En ce qui concerne les imlvuies sigmoïdes :
» Les valvules aortiques s'abaissent, ferment leur orifice et se tendent
brusquement, en produisant le deuxième bruit du cœur, juste au moment
où le ventricule se relâche pour se mettre en diastole et où la valvule mi-
trale, en s'abaissant, ouvre l'orifice auriculo-ventriculaire gauche.
» Donc, de même que le premier bruit est un phénomène du début de
la systole ventriculaire, de même le deuxième bruit est un |)hénomène du
début de la diastole ventriculaire.
>) L'exacte coùicidence qui existe toujours entre la fermeture de l'orifice
nortique et l'ouverlure de l'orifice mitral peut aussi exister entre la ferme-
ture de l'orifice mitral et l'ouverture de l'orifice aortique, lorsque la pres-
sion est très faible dans l'aorte, comme c'est le cas quelquefois sur le sujet
préparé pour l'étude du cœur mis à nu.
)) Mais, chez les sujets en état physiologique, cette dernière coïncidence
n'existe jamais. La fermeture de l'orifice mitral précède toujours l'ouver-
ture de l'orifice aortique. Ceci tient à ce que la pression développée par la
svslole ventriculaire devient rapidement suffisante pour soulever et tendre
la valvule mitrale, tandis qu'il faut au ventricule un peu plus de temps
pour communiquer au sang ventriculaire une pression supérieure à celle
du sang aortique. »
( io3i )
ASTRONOMIE. — Noinrt/es observations de la planète EL (Coggia,
3r mars 1899), faites à L'observatoire de Marseille [observateur : M. Cog-
gia ; instrument : équalorialde o'", 26 d'ouverture). Note de M. E. Stéphan.
Hâtes
1899.
Avril 'c
4-
5.
6.
7"
10.
1 1 .
Tcnip* iiiojen
fie Marseille.
AB.
i-i'.
.K appaiLiili-. 'i apparente.
Il m .■• „ , « ^
+ 0.11,8 12. 56. 5 1,93 96.24.41 I 3
— 8. 3,9 13.. 56. 0,91 96.16.25,8
-4~io. 9,3 12.55. 16, 65 96. 9.10,7
H- 3.24,0 12.54.35,55 96. 2.25,4
— 4- 2,6 12.53.49,57 90.54.58,8
-+- 4- 0,4 12. 5 1.35, 06 95.32.37,6
— 3.22,4 1 2 . 5o . 49 , 87 95 . 25 . 1 4 ) 8
— 10.37,8 12. 5o. 5,84 95.17.59,5
10. 0.40 —3.18,99 -1- 4- 6,6 12.47.53,67 94.56. 8,9
II. 0.46
13.45. 7
12.59. 5
10. 38. 5
lO.So. 8
10.27.54
10.33. I
10. I 5 . 4 I
+3.26,95
-1-2.35,93
— 2 .20, 17
—3. 1,27
— 3.47,26
-1-3.38,49
-l-2.53,3o
-i-2. 9,26
— T, 102 — 0,825
-t-T,268 —0,822
-l-T,o5o —0,824
— T, 102 — 0,823
— 1,047
— r,ioi
— T,o35
-T,.i3
— 1 , 124
— 0,823
— 0,820
— 0,820
-0,818
-0,816
Ascension droite
moyenne
*. Grandeur. 1899,0.
h
Posilions des étoiles de comparaison.
I*usilion
S
12.53.2 1 ,8g
12.57.33,72
»
»
12.47-53,46
12. 5i . 9,53
Réduction
au jour.
s
-i-3,09
-1-3,09
-i-3, 10
-1-3,10
-1-3,11
-h3,ii
-1-3, II
4-3,12
-f3,i3
iMcijenne
1899,9.
96.24.10,0
1)
95.58.41,7
95.28. 17,3
94.51.42,4
Réduction
au jour.
Autorités.
10949 Paris.
»
i6o35 Paris.
+ '9'7
+ '9'7
+ '9,7
+ i9>7
+ '9'7
-1-19,9 86i4 Munich I.
+ >9.9 "
-1-20,0 »
-1-19,9 15910 Paris.
» A l'aide de ces observations et de celles du même observateur (3 i mars
et i" avril), qui ont été publiées dans les Comptes rendus (t. CXXVIII,
p. 854), M. Louis Fabry a calculé les éléments provisoires suivants de
l'orbite de la planète :
Époque : 7 rti'/jV 1899, midi moyen de Paris.
Anomalie moyenne 209. i4-28
Distance du nœud ascendant au périhélie.... 1 56. 2 1.57
Longitude du nœud ascendant 196. i5.54 ^ 1899,0
Inclinaison 9 . 33 . 4o )
I
2
3
4
5
6
n
I
8
9
( io32 )
Excentricité o. 12748
Moyen mouvement "jG^", 58
Demi-grand axe a , 782 1 8
» Ces éléments ont été calculés par la méthode que Yvon Villarceaii
a exposée dans le Tome III des Annales de l'Observatoire de Paris.
» De ces éléments, M. Louis Fabry a déduit l'éphéméride suivante, qui
donne les lieux moyens, rapportés à l'équinoxe 1899,0, pour minuit de
Paris.
1899. m. (D. logi. logr.
Avril 3o 12.38.23 - 3.16,7 o,3375 0,4897
Mai 2 12.37.22 —3. 5,3 0,3401 0,4895
4 12.36.26 —2.54,5 0,3429 0,4893
6 12.35.33 —2.44,2 0,3458 0,4891
8 12.34.46 -2.34,5 0,3489 0,4889
10 12.34. 3 — 2.25,3 0,3521 0,4888
12 12.33.24 —2.16,8 0,3554 0,4886
i4 i2.32.5i — 2. 8,9 0,3589 0,4884
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance, le Tome X (i i* et 12^ année : 1897, 189S) des « Annales
de l'École nationale d'Agriculture de Montpellier » (présenté par M. P. -P.
Dehérain, au nom de M. Ferrouillal, directeur de l'Ecole).
(( Ce Volume renferme plusieurs études météorologiques de M. Hou-
daille; des recherches sur la variole ovine, de M. le D'' Duclert; sur le
croisement continu, par M. Sennequier; sur le black rot, par MM. Ravazet
Bonnet; un travail sur la cuscute de la Vigne, par MM. Viala et Boyer; un
Mémoire de Sériciculture, île M. Lambert. Il montre, une fois de plus,
quelle activité scientifique anime le personnel de cette École, qui a pris
ujie si grande part à la lecoustitution de notre vignoble. »
( io33 )
ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle planète Coggia (^EL), faites à
r observatoire d'Alger, à l'équatorial coudé de o™,3i6 d'ouverture; par
M. Rambaud. présentées par M. Lœwy.
Planète. — Étoile.
Dates.
1899. Étoiles.
Avril 2 a
3 b
4 b
3 b
7 ^
8 c
Ascension
droite.
H- i.53,4i
+ 3.29,57
+ 2.41,82
-+- 1.59,34
rh 1.20,87
-H o.38,3i
Déclinaison.
+ 14. 53; 4
— 0.38,1
+ 7.i3,3
H-i4- 1,2
— 3.39,0
H- 2.59,2
Nombre
de
comparaisons.
11: 8
1 5 : 1 o
i3: 10
16: 12
i9:'4
16: 10
Dates.
1899.
Avril 2.
3.
4.
5.
7-
Ascens. droite
moyenne
1899,0.
Positiona des étoiles de comparaison.
Réduction
au jour.
Déclinaison
moyenne
1899,0.
Réduction
au jour.
Autorités.
a 12.53.41,64 -t- 3,07 —6.46.26,4 —19,5 W,, n» 914
b 12.53.21,83 -+- 3,09 — 6.24.10,0 — 19,5 |-[Paris, n° 13949
b >i -H 3 , 09 » — 19,5 »
6 » + 3,10 » —19,4 »
c 12.52.26,30 + 3,n — 5.50.44,9 — 19,4 2 [Seeliger, 8705 -t
c » +3,11 I) — 19,3 »
Radcliflfe 3375]
Paris, 13932]
»
II
Positions apparentes de la planète.
Dates.
1899.
Temps
moyen
d'Alger.
Ascension
droite
apparente.
Log. fact.
parallaxe.
Déclinaison
apparente.
Log. fact.
parallaxe.
Avril 2 . . .
h m H
10.40.40
h m s
12.57.38, 12
1,273,^
— 6.3l .52,5
0-777
3...
9.24.12
12.56.54,49
■î",496«
— 6.25. 7,6
0,766
4...
10. 44-27
12.56. 6,74
7,4'3„
— 6.17.16,2
0,770
5...
8.46.50
12.55.24,27
7,55o„
— 6. 10.28,2
0,760
7.. .
. 10.23.34
12.53.50,28
T,243„
- 5.55. 3,3
0,773
8...
8.50.42
12.53. 7,72
T,5i7«
- 5.48. 5,0
0,689
C. R., 1899. I" Semestre. (T. CXXVIII, N' 17.)
l35
I
( lo'V, )
PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur la stérilisation industrielle des eaux potables
par l'ozone. Note de MM. Marmier et Abraham, présentée par
M. J. VioUe.
« Nos recherches sur la stérih'sation industrielle des eaux potables par
l'ozone remontent à iSgS (' ). Elles ont été poursuivies au laboratoire de
Microbie technique de l'Institut Pasteur et au laboratoire de Physique de
l'École Normale supérieure.
» La Municipalité de Lille ayant bien voulu nous accueillir, nous avons
pu faire, dans cette ville, un essai industriel portant sur de grandes quan-
tités d'eau. Cet essai a été réalisé avec la collaboration de M. X. Gosselin,
ingénieur des Arts et Manufactures.
» L'usine de stérilisation comprend trois parties :
i> A les appareils producteurs de courant;
» B les appareils producteurs d'ozone ;
» C les appareils de stérilisation.
» A. La partie électrique de l'installation a été établie par MM. llillairet-Huguet.
Le transformateur permet d'opérer sous 3oooo volts efficaces au secondaire.
» B. Les appareils à effluve, d'une construction industrielle, sont établis d'après
les mêmes principes que l'appareil classique de M. Berthelot. On les met en relation,
d'une part, avec le secondaire du transformateur et, d'autre part, avec les électrodes
d'un déflagrateur où l'on produit des étincelles efficaces de Hertz en employant les
procédés connus (^). Ces générateurs d'ozone sont, en outre, caractérisés par leur
mode de refroidissement; l'eau de réfrigération circule sans interruption et simulta-
nément dans les deux séries d'électrodes; elle arrive à chaque électrode et en sort
par un appareil compte-gouttes qui assure l'isolement.
» C. Au sortir des générateurs, l'ozone est envoj'édans une colonne en maçonnerie,
(') Les propriétés bactéricides de l'ozone sont connues depuis longtemps; elles ont
été signalées nettement en i8Si par M. James Ghappuis {Bulletin de la Société chi-
mique). En ce qui concerne l'emploi de ce corps pour la stérilisation des eaux, M. G.
Seguy est l'un des premiers à en avoir émis l'idée. En 1891, M. Frôhlich a insisté sur
cette application particulière. En 1898, à la suite des travaux de Frôhlich, M. Olil-
rauller publie un certain nombre de résultats démonstratifs (Arb. a. d. k. Gesundh.,
VIII). M. Van Ermengen, enfin, a fait connaître, en 189.5, les expériences de stérili-
sation eflTectuées par lui avec les appareils de MM. Schneller, Van der Sleen et Tyndal
{Ann. fnst. Pasteur: 1895).
(') Abraham, Comptes rendus, i. CXW'III, p. 991; 1899.
( io35 )
où il rencontre l'eau à traiter, et dans laquelle se trouve réalisée une circulation mé-
lliodique de l'ozone et de l'eau. Une filtralion grossière a, tout d'abord, éliminé les
matières solides en suspension.
» Après plusieurs mois de fonctionnement de l'usine de stérilisation, la
ville de Lille a constitué, sous la présidence de M. lej)'^ Sta es-Brame,
adjoint au Maire, une Commission officielle d'expertise, composée de
MM. le D' Roux, Membre de l'InsliLut, Membre de l'Académie de Médecine,
Sous-Directeur de l'Institut Pasteur; Buisine, Professeur de Chimie indus-
trielle à ia Faculté des Sciences de Lille ; D'" Calmeïte, Directeur de l'Institut
Pasteur de Lille, Professeur à la Faculté de Médecine de Lille; Bouriez,
expert chimiste.
» En déposant sur le Bureau de l'Académie le rapport de celte Commis-
sion, nous nous permettons d'extraire des conclusions les passages
suivants :
» Tous les microbes pathogènes ou saprophytes, que l'on rencontre dans les eaux
étudiées par nous, sont parfaitement détruits par le passage de ces eaux dans la colonne
ozonalrice. Seuls, quelques germes de Bacillus subùlis résistent (').
» L'ozonisation de l'eau n'apporte dans celle-ci aucun élément étranger préjudi-
ciable à ia santé des personnes appelées à en faire usage. Au contraire, par suite de
la non-augmentation de la teneur en nitrates et de la diminution considérable de la
teneur en matières organiques, les eaux soumises au traitement par l'ozone sont
moins sujettes aux pollutions ultérieures et sont, par suite, beaucoup moins alté-
rables. »
CHIMIE ORGANIQUE. — - Sur V alcool fiirfurique . Note de M. G. André.
« L'alcool furfurique C^H^O- était, avant le travail de L. von Wissel et
B. Tollens (Liebig's Annalen, t. CCLXXII,p. 291; 1892), un corps peu connu
et dont il était difficile de préparer de grandes quantités. D'ailleurs, cet
alcool obtenu par les anciens procédés était le plus souvent impur et
spontanément altérable au bout de quelques heures. Ce liquide, incolore
au moment de sa production, noircissait ultérieurement en abandonnant
des corps résineux; il contenait du reste fréquemment une plus ou moins
grande quantité de furfurol.
(') Il importe d'observer (dit ensuite le Rapport) que le B. subtilis (microbe du
foin) est tout à fait inoffensif pour l'homme et pour les animaux; et d'ailleurs les
germes de ce microbe résistent à la plupart des moyens de destruction, tels que le
chauffage à la vapeur sous pression à 1 10°.
( io36 )
» MM. Berthelot et Rivais (Ann. de Chim. et de Phys., f s,, l. Vil, p. 34 ;
i8g6) ayant déterminé récemment la chaleur de formation du furfurol et
celle de l'acide pvroraucique, je me suis efforcé d'obtenir de l'alcool fur-
furique aussi pur que possible, pour compléter l'étude des relations ther-
miques de cette intéressante série. A ce propos, je ferai connaître quelques
détails de cette préparation.
» J'ai d'abord préparé cet alcool par l'ancien procédé dû à Hugo %ç\nK {Liebig' s
Annalen, t. CCXXXIX, p. 874; 1887), qui consiste à mettre le furfurol (loS'' à iSs'' à
la fois) au contact de la potasse aqueuse concentrée, employée sans excès. Ce mélange
s'échaufTe et se prend en une masse rougeàtre au bout de quelques minutes. On dissout
dans l'eau le magma qui renferme de l'alcool furfurique, du pyromucate de potassium
et du furfurol inattaqué; on sature par CO- et l'on épuise à l'éther. J'avais pris le
parti, pour altérer le moins possible lé produit, de chasser l'éther à basse température
dans le vide, puis, sitôt que le thermomètre montait à 60°, de rectifier plusieurs fois
à point fixe sous pression réduite. J'ai ainsi obtenu, dans une première préparation,
un liquide incolore bouillant à 87°-89°,5 (II r= 28""") et donnant à l'analyse :
C pour 100 = 61 ,o4, II =: 6, i3 (calculé pour C^H'O- : C = 6i ,22; H = 6, 12).
Ce liquide donnait encore la léaction du furfurol quand on le traitait par l'acétate
d'aniline, alors que l'alcool pur ne fournit pas de coloration. J'ai cependant opéré la
combustion de ce produit dans la bombe calorimétrique; deux expériences m'ont
donné, pour la chaleur de combustion de 1 molécule C^H*0' : 5g8'^"',98 etôoaCai,-^ à
volume constant; la moyenne est de 6oo'-"',S6. Une deuxième préparation m'a fourni,
après fractionnement dans le vide ( H =r 24'"'", 3), un liquide bouillant à 83», 5-84" et
donnant à l'analjse C = 60,47, H = 6,09. Ce produit a été redistillé à la pression
ordinaire (H = 751"'", 5), il bouillait à iGS^-iôg" et a fourni les chiffres suivants :
C=;6i,24; 11 = 5,97. ^^ chaleur de combustion moléculaire m'a donné 607"^"', 43 et
611*^"', 24, moyenne 609*^^', 33. Une troisième préparation m'a fourni un liquide bouil-
lant, après deux rectifications dans le vide (H =47"""), à 98°, 5-99°, 5 : C=: 60,99,
H = 6,5o; sa chaleur de combustion moléculaire a été trouvée de 609*^"', 3 et 6o3'^''',3;
moj'enne 606'-"', 3. J'ai distillé ensuite le même liquide de la troisième préparation
à la pression ordinaire (H =: 759'"™, 3) ; il bouillait à i67°,5-i68°,5 et a donné à l'ana-
lyse : C:=6i,36; H = 6,3o. Sa chaleur de combustion est de 603'^"', 2 et 605*^"', 2;
moyenne 604*^"', 2.
» Tous ces produits contenaient des traces de furfurol, ainsi que l'indiquait la
réaction de l'acétate d'aniline; ils se dissolvaient bien dans l'eau cependant. J'ai alors
utilisé le mode de préparation indiqué par von Wissel et Tollens {loc. cit.) : 356'' de
soude dissous dans 70'^'= d'eau sont additionnés, en refroidissant, de 70S'' de furfurol.
On ajoute ensuite de l'eau pour dissoudre le magma qui s'est formé et l'on sature par
l'acide carbonique. On chauffe à i4o° au bain d'huile dans un courant de vapeur
d'eau. Le liquide distillé est traité par K^CO', qui sépare une couche huileuse que
l'on sèche sur K^CO^ sec et que l'on rectifie. L'alcool est alors sensiblement pur. Le
produit'que j'ai obtenu dans une semblable préparation a élé fractionné dans le vide;
( 'o37 )
il bouillait presque en tolalilé à 74"-74°,5 (H = 17'""') et à 168°, 5-169°, 5 (II = 752'""' ) ;
il ne donnait pas de coloration avec l'acétate d'aniline. Son analyse a fourni les
chiffres suivants : € = 60,87, H=:6,io. Préparé depuis deux mois, il n'est pas
encore altéré.
» Sa chaleur de combustion a été trouvée de 61 1'^''',39 et 6i3<^''',6i ; moyenne 6 12'-"', 5
à volume constant, soit, à pression constante, 6i2^'"',78; c'est ce chiffre que j'adop-
terai définitivement.
» On a donc, pour la chaleur de formation de l'alcool furfurique, à
partir des éléments :
C diamant + H« + 0-= 5 X 94^"',3 + 3 X 69^"'- 612^»', 78 = -h 65^»', 72.
» Le furfurol C'H'O^ donne (Berthelot et Rivais) : C^ -h W -h O'- dé-
gage -+- 49^*', 7; l'acide pvromucique C* + 11' -+- O' dégage -l- i i5^''',4- L'i
différence entre l'aldéhyde et l'alcool est de + 16^^', 02; entre l'alcool et
l'acide, elle est de 49^''', 68.
» Comparons maintenant les chaleurs de formation de l'acide benzoïque,
de l'aldéhyde benzoïque et de l'alcool benzylique.
» Acide benzoïque, C -h H® H- O'-, dégage +94^"', 2; aldéhyde,
C 4- H" -h O, dégage -f- 20*^'"', 4; alcool benzylique, C -+- H*+ O, dégage
-f- 4o*^''',8. La différence entre l'aldéhyde et l'alcool est de iS*^"', 4»
entre l'alcool et l'acide dé 53^*', 4; 'es écarts sont du même ordre que
pour la série furfurique. De même entre l'acide glycolique et le glycol :
160,4 — 1 12, 3 = 48,1.
» Pour les comjjosés en C* de la série grasse on a :
» Alcool amylique de fermentation, C^ + H'-+0, dégage 91^*', 6;
valéral, C^ -h H'" -)- O, dégage 74^*', 3; différence =^ 17^^', 3; acide isovalé-
rique, C^ + H'" -1- O', dégage 142^*', 5; la différence entre l'acide et l'acool
est de 5o'^''',9. On constate donc les mêmes écarts que plus haut. La for-
mation de l'arabite, C'H'-0% par les éléments dégage -h 273^^', 5; celle
del'arabinose, C^I1"'0% -|- 259^^"', 4; différence, 14^"',! • Ces relations sont
donc les mêmes pour tous les composés que nous comparons ici.
» MM. Berthelot et Rivais ont comparé l'arabinose au furfurol et
montré que la différence entre leurs chaleurs de formation est égale à
209,4 — 49' 7 = 209,7, c'est-à-dire sensiblement la chaleur qui répond
aux 3H-0 éliminés (207). Si l'on compare de même l'arabite à l'alcool
furfurique, on trouve que l'arabite diffère de l'alcool furfurique par 3H-0.
Si de la chaleur de formation de l'arabite, 273^^', 5, on retranche la cha-
leur de formation de 3H- O, soit 207^"', on trouve 66, 5, c'est-à-dire presque
( io38 )
exactement la chaleur de formation, à partir des éléments, de l'alcool
furfurique. La transformation de l'arabite en alcool furfurique donne donc
lieu à un phénomène thermique à peu près nul, précisément comme la
transformation de l'arabinose en furfurol.
» J'ajouterai aux données qui précèdent la chaleur de dissolution dans
l'eau de l'alcool furfurique; elle est, vers iS", de -h o^^\ 'j s ^ ; celle du
furfurol, il'après mes expériences, est presque nulle, soit — o^^\o'jj.
» J'ai également déterminé la chaleur spécifique moyenne de l'alcool
furfurique entre 90" et 14", cette chaleur est égale à o,5o5; on a donc
pour la chaleur moléculaire 49^^"'. 5. La chaleur spécifique moyenne du
furfurol, entre 80° el i4", m'a donné o,4oi; la chaleur moléculaire est
donc égale à 38*^"', 5. La différence entre les chaleurs moléculaires
moyennes de l'alcool et de l'aldéhyde furfuriques, entre les mêmes limites
de température, est de 1 1^'"'. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Osazones oxycellulosiques . Note de M. Léo Vignox.
« J'ai montré que le coton absorbe la phényihydrazine (^Comptes ren-
dus, 9 août 1897). Pour préciser cette action, qui se rattache à la consti-
tution chimique de la cellulose et à la théorie de certains phénomènes de
teinture, j'ai l'honneur de présenter à l'Académie des expériences con-
cernant l'action de la phényihydrazine sur la cellulose du coton et quel-
ques-uns de ses dérivés d'oxydation.
» Préparation de diverses oxj celluloses. — a. En milieu acide, par le chlorate
de potassium et l'acide chlorhydrique, suivant la méthode que j'ai indiquée (Comptes
rendus, 20 septembre 1897) :
Ses' coton; 3 000'^'= eau ; iJoS'KClO'; laS^'IlCl; 22°; une heure à l'ébullitiôn.
Obtenu : 22s'' oxycellulose, soit 73,2 pour 100
» b. En milieu alcalin, par l'hypochlorite de soude et la soude caustique :
3o5'' colon; Soco" eau; hypochlorite de soude coiitenanl 7os'^Cl, 5s'' NaOlI (en excès);
une demi-heure à l'ébullitiôn.
Obtenu : 55'' oxycellulose, soit 16, 5 pour 100
» c. Par l'acide chromique :
20S'' coton ; 1000-' eau; acide chromique, los''; SO*H-, lôs'';
, , ., il. 48 heures, obtenu oxvcellulose : i^s', soit. . . 85 pour joo
a froid •' - ' ' ^ *^
(2. 120 » » I08'' >i ... 5o »
à l'ébullitiôn. 3. i » » gs' »... 45 »
I
( io39 )
» Réaction de la pliénylhydrazine sur ces diverses oxycelluloses. — Ces oxj'-
celluloses ne fixent à froid aucune quantité appréciable de pliénylhydrazine; mais si
l'on opère en milieu acétique, dans les conditions de formation des osazones, la plié-
nylhydrazine se combine facilement à la molécule oxycellulosique.
» J'ai chauffé 5?'' de chaque oxycellulose avec le mélange suivant, pendant trente
minutes, au bain-marie (80°) :
Acide acétique cristallisable 7°'') 5
Phénylhydrazine 12
Eau pour faire roc".
» Au bout de ce temps, on filtre, on essore, on lave le résidu avec 200" eau distillée
froide et loo"" alcool froid à 98°; on obtient un produitcoloré en jaune, qui est l'osazone
cellulosique.
» Dans les différents produits obtenus, j'ai dosé l'azote. Voici les résultats :
Fixation
Dosage correspondante
de l'azote de
dans les osazones phénylhydrazine
pour 100. pour 100.
Coton blanchi o , 448 '1727
Oxycellulose (chlorate) 2,06 7>94
u (hypochlorite) 0,87 3,87
» (acide chromique 1). .. . 1,82 7,Ov8
" ( )> 2) 2 7,71
I) ( » 3) 2,2 8,48
» Les oxycelluloses fixent d'autant plus de phénylhydrazine qu'elles sont plus oxy-
dées.
» Des divers modes de formation des oxycelluloses, les plus avantageux sont évi
demment ceux qui, tout en donnant une cellulose très oxydée, en fournissent une pro-
portion aussi élevée que possible ; à ce point de vue, nous avons :
Rendement
pour 100
de cellulose. Azote fixé.
Oxycellulose (chlorate) 78,2 2,06
» (hypochlorite) 16, 5 0,87
» (acide chromique 1) 85 1,82
» ( » 2) 5o 2
» ( » 3) 45 2,20
» On voit que la formation de l'oxycellulose réussit mal en milieu alcalin. Ce fait
s'explique par le défaut de résistance que présente l'oxycellulose par rapport aux
alcalis caustiques; ceux-ci tendent à la détruire à mesure qu'elle se forme.
» J'ai recherché ensuite quel rapport pouvait exister, clans une oxycel-
( lo/io )
lulose donnée, entre la fixation de la phénylhydrazine et l'aptîtude à
donner du furfurol (voir Comptes rendus, 9 mai 1898).
» J'ai obtenu :
Phcnylhydrazi ne
fixée Furfurol formé
pour 100. pour loo.
Colon blanchi i)727 1,60
Oxycellulose (chlorate) 7)94 2,09
). (hypochlorite) 3,37 i>79
Il (acide chromique 1) 7,08 3
( » 2) 7,71 3,09
» ( » 3) 8,48 3,5o
1) Les proportions de furfurol formé varient dans le même sens que les quantités de
phénylhydrazine fixées ; mais les rapports entre ces deux phénomènes, d'une oxycel-
lulose à l'autre, ne sont pas constants. C'est ainsi que l'oxycellulose chromique, par
rapport à celle du chromate, forme relativement plus de furfurol qu'elle ne fixe de
phénylhydrazine.
» La formation des osazones, à partir des oxycelluloses, corrobore l'hy-
pothèse que nous avons faite sur la constitution de la molécule oxyceliido-
sique (^Comptes rendus, 28 novembre 1898). Le groupe osazonique des
oxycelluloses serait
CMi^AzH — Az = CH
>C - CH (OH) - CH (OH) - CH - CO.
\o
C=H=.AzH — Az "^ \^/
CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur le sucre réducteur et inversible des tiges de maïs ( ' ).
Note de MM. C. Istrati et G. OEttincer.
« Cette étude, que nous avons commencée pendant l'été 1897 et conti-
nuée en 1898, avait pour point de départ le rapport dans lequel se trouve le
sucre réducteur et inversible des tiges de maïs, dans différentes variétés de
cette plante, et dans divers moments de sa végétation.
» En 1 897, nous avons cultivé treize variétés ; nous avons fait trois séries
de déterminations différentes, dont les moyennes se trouvent dans le Ta-
bleau L
(') Travail fait au laboratoire de Chimie organique de l'Université de Bucarest.
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C. R., 1899, 1" Semestre. (T. C.VWIII, N" 17.)
à
( IOÎ2 )
;. En 1898, nous avons cultivé seize variétés; les déterminations ont été
faites deux fois sur les tiges vertes, et une fois sur les sèches après maturité
complète (voir Tableau II).
» Nous avons optTé de la faron suivante :
)) Pour les tiges vertes, après les avoir dépouillées de leur épi, de rextrémilé supé-
rieure des feuilles el de la racine, nous les avons pesées au nombre de dix et nous les
avons passées entre des cylindres en fonte de o"', 2 [5 de large et de ©""iiS de diamètre,
en les rapprochant au moyen de vis de façon à eu extraire tout le jus. On prenait la
densité du jus à >5° avec la balance de Weslplial, el le volume total.
)) Pour les tiges sèclies, on les débarrassait comme précédemment et après les avoir
pesées on les coupait en londelles de o"',oi ; on les épuisait à J'eau chaude jusqu'à ce
qu'un éciiantillon. traité par une goutte de H Cl, et après neutralisation, ne réduisit
plus la liqueur de Feliling. On portait le volume à 7000™.
I) Les déterminations polariniétriques ont été faites avec le polaristrobomètre de
Wild, dans le tube de o"%22, après avoir traité 100'^'' de solution par 10'^'' de sous-
acétate de plomb el filtré.
» Les déterminations de sucre ont été faites par pesée, avec la liqueur de Fehling,
avant et après inversion; cette dernière se faisait sui- 5o™ de liqueur cliautTée avec S"""
de H Cl concentré pendant dix minutes à 78°.
» Pour la matière sèche, on a chauiïé pendant deut heures à l'étuve à ioo°-io5".
» Nous donnons ci-contre les moyennes obtenues en 1898 (voir Tableau II).
» 11 est facile de se rendre compte des faits suivants :
» Le poids de la tig^diminue en rapport inverse de l'augmentation de son volume;
cela s'explique par la raison que la plante assimile en plus petite quantité la matière
solide qui constitue sa fibre qu'elle ne perd de l'eau : c'est pour cela que le poids du
jus pour 100 parties diminue avec l'âge, tandis que les densités augmentent. L'action
sur la lumière polarisée, avant invei-sion el jusqu'au soixante-dixième jour de végéta-
tion, est généralement lévogyre; au furet à mesure que la végétation augmente, la dé-
viation lévogyre décroît, devient nulle, puis dextrogyre el augmente dans ce sens avec
la végétation.
)) D'après les données de ce second Tableau, on peut voir que la quantité de sucre
réducteur est toujours plus grande après inversion; que le sucre inversible est au
moins deux fois plus abondant que le sucre directement réducteur; enfin qu'il aug-
mente avec l'âge de la plante, jusqu'à devenir quatre fois plus grand.
)i Le maximum de sucre inversible obtenu dans les tiges vertes, après quatre-vingt-
quatoize jours de végétation, a été en moyenne de 1,89 pour 100, el la variété la plus
l'iche (maïs hongrois, Dreher) nous a donné 2,7 pour 100. Comme le sucre inver-
sible contenu dans la lige sèche est de beaucoup plus abondant, car nous avons en
moyenne 8,62 pour 100, nous indiquons dans le Tableau 111 les \ariétés cultivées el
leur teneur en sucre après maturité complète.
» On voit que la variété tr.insylvaine Seckel contient 1(3,69 P"^"' 100; la variété
Miire le i"' /iiillet, \!\,?i pour 100; V [mi'ricaui hlanc. i3.32 pour 100, et le Roiiniaiii.
10,. 5G pour 100.
( ro',3 )
» Nous indiquerons, dans nne prochaine NoLe, les espèces de sucre
contenues dans le maïs. »
PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — RecUjicalioli rclulivc à une Communication
précédente « Sur l'agent pathogène de la rage ». Lettre de M. E. Pcscauiu
à M. le Président.
« Dans ma Communication Sui l'agent pathogène de la rage, que l'Aca-
démie a bien voulu insérer dans le Compte rendu de la séance du
i3 mars 1899, je me suis cru autorisé à soutenir, d'après les constatations
faites dans mes recherches, que les formations amylacées qu'on trouve
dans le système nerveux central des animaux morts de la rage constitue-
raient l'agent pathogène de la rage. Mon opinion était légitimée par le fiit
que je n'avais observé ces formations que dans les cas de rage, tandis que
les cas d'autre provenance, dont je disposais alors en nombre assez
restreint, ne m'avaient donné que des résultats négatifs.
» En continuant mes recherches de contrôle sur un matériel plus
riche, les mêmes formations se sont présentées ilans le cerveau d'un cas
de paralysie générale, dans un cas d'abcès du cerveau et un autre de para-
lysie diphtérique; plus tard, j'ai observé quelques formations caractéris-
tiques, même dans des moelles normales de lapins.
» D'après les constatations que j'ai faites, je crois que ces formations
ne sont que des cor|)s amylacés qui prennent ces caractères |)ara.sitiformes
décrits par moi, à cause de l'action de la chaleur à laquelle elles sont
soumises dans le bain colorant (méthode Nissl).
H En présence de ces faits, on ne peut |)lus soutenir la nature parasitaire
de ces formations, d'autant moins encore leurs rapports avec la cause de
la rage.
» Je me crois donc obligé, dans l'intérêt de la vérité, de revenir sur
mon opinion, en vous priant de bien vouloir commit nit[uer ma Lettre ii
l'Académie. »
CHLMIE ANIMALE. — Sur le pomoir réducteur des tissus : le sang ( ' ).
Note de M. Henki Hélier, présentée par M. Armand Gautier.
« J'ai récemment montré, sur la cellule musculaire et sur la cellule des
glandes annexes de l'intestin, foie et pancréas, que, pendant l'assimilation,
(') Laboialoire de Chimie générale, l'aciilLé dei Sciences de Lyon.
( lo'l'l )
le pouvoir réducteur croît, taudis que lorsque la cellule fonctionue, pro-
duit un travail, le pouvoir réducteur diminue. Il était intéressant d'étudier
le sang au même point de vue.
» Les résultats sont ici moins nets, car le sang est un tissu moins homo-
gène et son rôle phvsiologique est beaucoup plus complexe. De plus, ou
est exposé avec le sang à un grand nombre de causes d'erreurs difficiles
à prévoir. J'en indiquerai tout à l'heure quelques-unes.
» La méthode tle mesure est toujours la même. On prend environ Ss' de sang que
l'on fait bouillir une heure avec de l'eau. Après fillration, on introduit !e Ijouilion
dans un excès de permanganate de potasse titré contenant ■^''jSg par litre. On attend
vingt-quatre heures et l'on titre l'excès de permanganate. La dillérence rapportée
à is'' de matière mesure le pouvoir réducteur.
1) Toutes les mesures ont été faites sur du sang de chien extrait de l'artère ou de la
veine fémorale à la base du triangle. Les prises se faisaient par la méthode ordinaire
en introduisant dans le vaisseau, rais à nu, une canule munie d'un tube de caoutchouc
conduisant le sang dans un ballon taré contenant un peu de lluorure de sodium poui-
éviter la coagulation. En pesant le ballon après la prise d'essai, on a le poids du sang
en expérience.
» En opérant ainsi, on constate d'abord que les sangs veineux et artériel sont tous
les deujr très réducteurs. A part la lymphe, le sang est le tissu le plus réducteur de
l'économie. On conçoit donc la nécessité de l'existence dans les tissus des ferments
ôwdants. Dans la majorité des cas le sang vei'neux est plus réducteur que le sang arté-
liel, ce qui n'a rien d'étonnant, puisque le sang veineux devient artériel par oxydation.
Dans quelques cas cependant l'inverse a lieu, c'est le sang artériel qui est plus réduc-
teur. J'en ai cherché l'explication dans des répartitions variables des globules san-
guins, mais ce n'est pas là la seule cause.
» Quoi qu'il en soit, examinons le sang de trois chiens à jeun; nous trouvons les
résultats suivants :
I. n. III.
Pouvoir réducteur du sang veineux 26,2 27,9 19
Pouvoir réducteur du sang artériel i5,4 28,9 26,5
)' Les globules du chien 1 n'ont pas été comptés. Le chien II en avait dans son
sang artériel yiooooo environ par millimètie cube; le chien III avait: sang artériel,
0700000; sang veineux. 43ooooo.
» Cela lait, on a donné à manger au chien II, et, une heure après, on a pris de
nouveau les pouvoirs réducteurs; onatrouvé: sang veineux, 00,2 ; sang artériel, 16,8;
quant aux globules, le sang artériel en contenait Sgooooo.
» Ainsi, en une heure, sous l'inlluence de l'alimentation, comme le démontrera, je
crois, la suite de cette Note, le nombre des globules du sang artériel a diminué
de I 200000.
» Que sont devenus ces globules? Prenons un autre chien, IV; comptons les glo-
bules dans le sang veineux; nous trouvons chez l'animal à jeun un pouvoir réduc-
teur 23,6 avec 4oooooo de globules. Lue heure après le rejias, le jwuvoir i-édiicleur
( >o/i5 )
Hii sang veineux, de cet animal est devenu 34 , i ; le nombre de globules, 4800000.
Le sang artériel a donné : pouvoir réducteur, 17, r avec 36ooooo globules.
» Donc, après le repas, le nombre de globules diminue dans le sang artériel et
augmente dans le sang veineux.
» Prenons deux nouveaux chiens, V et VI, et mesurons les pouvoirs réducteurs
deux heures et demie après le repas; nous trouvons :
Sang veineux : pouvoir réducteur
>) artériel : »
Chion V.
jr . . . 26,0
... 27 , 2
Globules. .
)) . .
6 25o 000
6230000
Chien VI.
ur... 38,2
... 33,8
Globules. .
» . .
. 7 200 000
. 6 800 000
Sang veineux : pouvoir réducteu
i> artériel : »
Trois heures et demie après leur repas, on trouve pour ces mêmes animaux :
Chien \'.
Sang veineux : pouvoir réducteur. . . 22, i Globules. . . 7 .5oo 000
» artériel : » ... 18,2 » ... 5 5oo 000
Chien VI.
Sang veineux : pouvoir réducteur. . . 34," Globules. . . 7700000
» artériel : » ... 27,3 » ... 5 5oo 000
» Pendant cette période la diflFérence des globules croit encore et atteint 2000000.
» lînfin, quatre heures et demie après le repas, nous trouvons sur un nouveau chien :
Sang veineux : pouvoir réducteur. . . 5i , 1 Globules. . . 4 5oo 000
» artériel : » ... lib,8 » ... 4200000
tl, cinq heures et demie après, sur le même chien :
Sang veineux : pouvoir réducteur. . . 52,2 Globules. . . 4 5oo 000
)i artériel : « ... 47,8 » ... 4200000
» En même temps qu'arrivent dans le sang les produits de la digestion, le pouvoir
réducteur croît brusquement jusqu'au double de sa valeur primitive. Les globules san-
guins tendent à s'égaliser comme nombre dans les artères et les veines.
» De ces observations, je crois qu'on peut tirer les conclusions sui-
vantes :
» Le sang est un milieu très réducteur. Quand y arrivent les produits de la
digestion, son pouvoir réducteur croit rapidement, puis diminue lentement
à mesure qu'il fournit la nourriture aux autres tissus.
( io46 )
» Ce pouvoir réducteur varie sous l'influence d'un grand nombre de
causes : répartition variable des globules sanguins, variations dans la
quantitédu plasma, variations par suite d'élimination de substances réduc-
trices de désassimilation, d'abord dans le sang puis dans les urines, etc. »
PliYSIOLOGIE. — D'un rapport enlic les oxydations iritraorganiques et la pro-
duction d'énergie cinétique dans l'organisme. Note de M. Alexandre
PoEHL, présentée par M. Armand Gautier.
« Dans mon Rapport au premier Congrès russe de B^lnéologie (1898),
j'ai établi que certaines eaux minérales (Essentonki, n" 17 et n° 18; Bor-
çeoni^ sont douées d'une pression osmotique très élevée ( '). L'eau d'Es-
sentonki n° 17 possède une pression osmotique équivalant à 8,67 atmo-
sphères et elle garde une pression osmotique de 5,47 ^atmosphères après
ebullition, c'est-à-dire après avoir perdu une partie de son acide carbo-
nique et de ses sels de chaux. J'ai constaté également que la pression osmo-
tique des urines s'élevait notablement après l'emploi de ces eaux. Faute
d'une mesure directe, la pression osmotique des urines (ramenée à une
densité de 1,010 par addition d'eau) se dosait en mesurant l'abaissement
- mars 1898.
( nV,8 )
palhogènos et fin'elles peuvent ninsi devenir iiiie source de contamination
et de danger.
» Nous avons fait passer tiirectement de la plante dans des tubes con-
tenant des milieux nutritifs, préalablement stérilisés, les carpelles et les
élamines de plusieurs fleurs cultivées, particulièrement les stigmates et
anthères, qui sont plus aptes à retenir les germes à cause des sécrétions
plus ou moins viscpieuses que sécrètent ces organes. Nous avons fait nos
récoltes en coupant les oiganes floraux avec des ciseaux stérilisés à la lampe
et les faisant tomber aussitôt dans les tubes de culture. Le jardin où
vivaient ces fleurs est situé à deux lieues île la ville de Rio, à une hauteur
de So'" au-dessus du niveau de la mer, c'est-à-dire qu'il se trouve dans
des conditions où les causes de contamination sont relativement peu nom-
breuses.
)> Je ne citerai que quelques-unes de mes expériences.
» I. Hibiscus losa sinensis (famille des Malvacées). — Les anthères de la Heur de
ce végétal ont produit dans les différents milieux de culture, solides et liquides, des
colonies bien nettes dont les caractères ne ressemblent à aucune des espèces micro-
biennes connues. Ces colonies se composent de microcoques. Leur évolution dans des
tubes de gélose a donné dès la première semaine, le long de la piqûre, des colonies
sous forme de lame quadrangulaire diaphane. Vers la deuxième semaine, la surface
de la gélose s'est recouverte d'une couche couleur jaune d'œuf, en même temps qu'il
se formait au-dessous de la lame quadrangulaire une autre lame pareille, appliquée
à angle droit (en croix) sur l'arête inférieure de la première; plus tard il s'est formé
de même une troisième lame. Les microcoques de ces colonies ont un micron (p.) de
diamètre; ils se colorent bien à l'aide des couleurs basiques d'aniline; ils se groupent
le plus souvent en diplocoques. Us liquéfient lentementla gélatine où ils font naître
une cavité, comme creusée à l'emporle-piéce. Sur plaques, on obtient des colonies
londes, lisses, couleur jaune d'œuf. La gélatine devient acide, en exhalant une odeur
aigre siii generis. Dans le bouillon Lœffler, il se produit un trouble, donnant bientôt
un dépôt blanc qui tombe au fond du ballon. Nous pi-oposons pour cette bactérie le
nom de Micrococcus crticiforinis.
» II. Rose ( Variété Rolhschild). — Les germes recueillis dans la dépression centrale
de la corolle de cette grande et belle (leur ont donné, dans les divers milieux solides
et liquides, le Leplolhi ijc ocluacea de Ixutzing. On a obtenu, sur les cultures, la
couleur rouille due à la matière colorante que fabrique ce petit être aux dépens des
sels de fer indispensables à son existence. On sait que ce Leptotliri.i- habite également
les eaux stagnantes. Il est donc au moins suspect.
» 111. Rosa gallica (cenlifolia). — Cette (leur nous a fourni deux colonies dilTé-
rentes. L'une (n" l) a olFert les caractères morphologiques propres au Streptococciis
pyogenes, de Rosenbacli. Ces microcoques se montrent, sous le microscope, en cha-
pelet; ils mesurent i micron (|j.) de diamètre, ils teignaient le Gram. Les colonies
II" -1 se composaient de bacilles longs de 2 et 3 microns {[x), qui nous ont paru être
une espèce nouvelle, caractérisée spécialement pai- la consistance coriace des colonies
( fo49 )
sur gélose en tubes, la nuance presque noire des grandes colonies sur plaque et les
colonies en pelotons superposés dans les tubes de gélose ( trajet de la piqûre). Ce
bacille ne liquéfie pas la gélatine. Le bouillon Loeffler où ce bacille a été cultivé
a donné un trouble, puis un dépôt blanc au fond du ballon. Nous proposons pour lui
le nom de Bacillus gallicus.
» IV. 7/3omcea (3«a»ioc//^. L. (Fleur du cardinal). Plante grimpante de la famille des
Convolvulacées. — Elle nous a fourni deux espèces : n° 1, espèce ayant les caractères
du Micrococcus salwarius pyogenes, de Biondi; n" 2, spirilles pareils à ceux qu'on
trouve souvent dans les marais, tels que les Spirilla tenue et serpens. Mais nous le
classons comme Spirillani plicatile, vu que, dans les cultures, les filaments se sont
divisés en longs et courts bâtonnets, quelques-uns droits. Ce spirille parait pouvoir
produire des fièvres intermittentes, d'après certains auteurs.
» V. En faisant des récoltes sur la fleur de pêcher {Persica viilgaris, Mill.), j'ai
obtenu le Bacillus pyocyaneus.
» Je signalerai aussi dans les cultures que j'ai faites sur plaque la présence de
quelques bacilles courbes, que les belles recherches de Abell, Guignard et Charrin,
ont signalée dans les cultures en bouillon additionné d'acide borique et autres antisep-
tiques. La pyocjanine s'est produite avec sa belle nuance propre et ses réactions chi-
miques que j'ai plusieurs fois contrôlées.
» La présence de bactéries pathogènes chez les fleurs constitue un fait
nouveau, pouvant éclairer certaines questions de Pathologie végétale et
animale. Les fleurs peuvent notamment emmagasiner de nombreux germes,
qui peuvent ultérieurement achever leur évolution dans les milieux ani-
maux ou végétaux mieux appropriés.
» Nous allons plus loin et nous pensons qu'il peut exister, entre le
coloris des fleurs et les pigments microbiens des microbes qui y prennent
asile, quelques relations cachées. La nuance très légèrement rose de la
rose Rothschild, dont nous avons parlé ci-dessus, est semblable à celle des
cultures sur plaque du Leptothrix ochracea avant d'arriver au rouge brique.
De même, la couleur jaune d'œuf des colonies du Micrococcus cruciformis
est de même ton que celle de la matière colorante qui recouvre les anthères
de l'Hibiscus rosa sinensis.
» La poursuite de nos recherches nous a même paru montrer que plu-
sieurs espèces microbiennes, que nous appellerions osmogénes, reproduisent
des odeurs analogues à celles dégagées par les essences des fleurs où elles
vivent. »
C. R.. 1S99, i" Semestre. (T. CXXVIII, N« 17.) I .H7
( io5o )
CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur les vins obtenus par le chauffage préalable
delà vendange. Note de M. A.Rosenstiehl, présentée par M. Duclaux.
« En étudiant l'action ménagée de la chaleur sur le raisin écrasé, j'ai
constaté quelques faits applicables à la vinification, qui ont été publiés il
y a deux ans (^Comptes rendus, t. CXXIV, p. 566).
)) Ces faits sont ; i" la solubilité de la totalité de la matière colorante
rouge du raisin dans son propre jus, avant toute fermentation; 2° la stéri-
lisation de ces moûts, et 3" leur transformation en vin de qualité supé-
rieure aux vins témoins.
» Ces expériences avaient été faites sur une échelle relativement mo-
deste. Il était nécessaire de les répéter sur de plus grandes masses.
» C'est ce qui a été fait aux vendanges de 1897 et de 1898, tant en
Tunisie qu'en France. Plus de looooo''^ de raisins ont été soumis à la
chauffe, dans sept stations différentes. Tous les vins d'expérience, sans
exception, ont été reconnus supérieurs aux vins faits comparativement par
le procédé traditionnel. Ce résultat a été constaté par un rapport, publié
dans le Progrès agricole, de M. Degrully ( ' ).
)> La Commission était composée de professeurs d'agriculture, de propriétaires de
vignobles de la Bourgogne et du Beaujolais, et de négociants en vins, qui ont signé le
procès-verbal de dégustation. On a procédé selon la méthode suivie par Pasteur lors-
qu'il voulut se rendre compte de l'effet du chauffage des vins recommandé par lui
(Comptes rendus, t. LXIX, p. 577).
» En dehors des résultats organoleptiques constatés par les dégustateurs ,
les opérations ont permis d'en observer d'autres, d'ordre scientifique, qui
font l'objet de la présente Note.
» 1. La vendange foulée, étant chauffée dans le but de dissoudre la ma-
tière colorante rouge, les parties solides du raisin perdent leur élasticité et
résistent moins à l'action du pressoir. Il en résulte que la proportion de
jus extrait de la vendange chauffée est plus grande, toutes choses égales
(') Progrès agricole, édition de l'Est, 16 avril 1899, p. 490. La dégustation a été
faite par une Commission convoquée dans ce but par MM. Piguet frères, négociants à
Mâcon, et acquéreurs d'une partie des vins d'expérience. Ces vins avaient été préparés
dans le cuvage modèle de M. Vermorel, à Villefranche, en présence de MM. Piguet
frères, et ultérieurement soignés par eux.
i
( io5i )
d'ailleurs, que celle qu'on extrait comparativement de la vendange fer-
nientée. En elTet, là où le pressoir extrait, par iooo''° de raisin fermenté,
700"' de vin, on obtient, avec la vendange chauffée, 867''''' ou 8ro''' de
moût sucré.
» 2. Le jus extrait par la presse est plus riche de couleur.
» 3. Le vin qui en résulte par fermentation est plus coloré et possède
plus de corps que celui obtenu avec le jus de goutte. Dans les sept séries de
vins soumis aux dégustateurs, il y avait trois vins résultant de moûts de
presse. Ils ont tous été classés avant les vins provenant des moûts de
goutte. On sait que le contraire a lieu dans la vinification courante, où les
vins de presse sont considérés comme inférieurs sous tous les rapports aux
vins qui s'écoulent librement de la cuve avant l'action du pressoir.
» 4. La stérilité des moûts obtenue par le chauffage a permis d'étudier
comparativement l'action de diverses levures sur un même jus de raisin.
» On a employé plusieurs levures à bouquet, issues d'une seule cellule,
et, comparativement avec celles-ci, des levures pures, mélange de plusieurs
races, ou encore des levains mixtes et purs pris sur des cuves de choix des
grands vins (').
)> 5. Les dégustateurs n'ont pas signalé de différence entre les vins pro-
venant d'un même moût et de levures différentes. Il y en a dans les trois
catégories qui ont donné d'excellents résultats (tout au moins dans les
limites actuelles des expériences). On ne peut donc conclure en faveur des
levures issues d'une seule cellule, ni de celles composées d'un mélange de
plusieurs races ou de plusieurs espèces.
» Mais si les dégustations laissent dans le doute, quant au choix à faire
entre les trois catégories de levures, le dosage de l'alcool dans les vins
montre qu'il n'y a pas complète équivalence entre elles, sous ce rapport.
M Tous les vins d'expérience sont plus riches en alcool que les vins
témoins. Mais les levures cultivées donnent des résultats un peu meilleurs
que les levures brutes des grands crus, ainsi que cela ressort des chiffres
suivants :
Alcool pour 100 en volume.
Vin témoin
Vin d'expérience avec levure cultivée..
» I) brute. . . .
I.
II.
m.
IV.
10,1
10
11,5
9>6
11,3
»
.2,5
10
6 il 10,9
10, j
12
))
(') Les levains de Corton et de Ricliebourg ont été mis libéralement à ma disposi-
tion par M. le D'' Clianut, à Vosnes-Ronianée, qui m'a permis de les puiser moi-même
dans ses cuves. Ceux de Mercurey ont été fournis par M. Colcombet, à Clos-Lévêque.
( Io52 )
» 6. Dans iin milieu infesté de la maladie de la lourne. seuls les vins
d'expérience ont été trouvés exempts de germes de maladie, tandis que les
vins témoins, et même les cuves de choix, mais non traitées, présentent en
masse les fdaments microscopiques décrits par Pasteur ('), qui causeront
leur perte dans un avenir peu éloigné.
» On peut condenser l'ensemble des résultats constatés dans cette Note,
en disant que, par le chauffage préalable de la vendange foulée, on écarte
les aléa provenant de la maladie et l'on obtient à la fois une quantité et
une qualité supérieures à celles que donne la vinification traditionnelle. »
PAïHOGÉNIE. — Les caractères spécifiques du Champignon du pityriasis ver-
sicolor (Malassezia furfur). Note de M. Pacl Yuillemin, présentée par
M. Bouchard.
« Dans son Traité de Botanique médicale cryptogamique (1889), Bâillon
crée le nouveau genre Malassezia pour le parasite du pityriasis versicolor.
Mais, loin d'en fournir une diagnose précise, il avoue que « le végétal
» mériterait d'être étudié d'une façon spéciale, les caractères qu'on en
» donne étant souvent contradictoires ». Les auteurs plus récents n'ont
pas fourni les faits positifs capables de justifier l'opinion de Bâillon. Aussi
continue-t-on à désigner le parasite sous le nom de Microsporum furfur,
proposé par Robin en i853, ou sous les noms à'Oidium et de Sporolrichum,
qui correspondent à des notions non moins vagues.
» Les données classiques sont insuffisantes, non seulement pour classer
le parasite du pityriasis versicolor, mais pour le distinguer des végétations
banales et même pour nous assurer que les divers éléments rapportés au
Microsporum furfur appartiennent à une seule espèce. Les auteurs sont
d'accord pour lui assigner une forme filamenteuse et une forme globu-
leuse. On a vu des globules s'allonger en filaments, des filaments porter
quelques éléments arrondis; mais les connexions directes entre les deux
formes sont rares; les globules bourgeonnent activement et forment de
grands amas sans aucune intervention des filaments. Rien n'empêche de
les considérer comme les représentants d'une espèce distincte des fila-
ments et des rares globules qui y sont adhérents. Le doute est d'autant
plus légitime, que les squames sont toujours peuplées de microbes; nous
savons, d'autre part, que des végétations levuriformes du genre Cercosphacra
abondent sur la peau saine et pullulent dans tous les débris furfuracés.
(') Pastelr, /i tildes sur la bière, p. 280.
'il
» On est donc en droil d'exiger un caractère positif, propre à démontrer
que les globules bourgeonnants appartiennent à la même espèce que les
filaments, et que la réunion de ces deux sortes d'éléments offre un signe
distinctif du Microsporum furfur et permet d'affirmer le diagnostic du pity-
riasis l'crsicolor.
Il Besuicr et Doyon ont cru irouvei' aux globules uno forme qui les opposerait aux
levures ordinaires; ils les trouvent aplatis comme clos globules sanguins; mais celte
apparence est illusoire; les globules de pityriasis peuvent être tournés en tous sens
sans changer de diamètre; ils sont spliériques. S'ils sont parfois allongés, on n'en voit
pas d'aplati.
» La membrane des globules n'est pas lisse, comme on l'a toujours cru. Elle est
ornée de côtes qui courent d'un pôle à l'autre, sans suivre un méridien, mais en se
tordant toutes dans le même sens. L'hélice est tantôt dextre, tantôt senestre. Au voi-
sinage des pôles, les côtes s'anastomosent de façons variées, ou se jettent dans unépais-
sissement annulaire encadrant la cicatrice d'insertion d'un bourgeon. Si l'élément est
vu de profil, les côtes apparaissent au milieu du champ comme trois-cinq stries
obliques à j^eu près parallèles; le système des stries de la face supérieure croise néces-
sairement celui des stries de la face profonde sous un angle assez grand; la superpo-
sition des deux images donne un réseau de losanges.
v> Sur les éléments les plus volumineux, les côtes sont interrompues et se résolvent
en un chapelet de nodosités, que l'on dislingue d'ailleurs, quoique moins aisément,
sur les petits globules.
» La membrane est formée de deux couches également intéressées par les côtes; la
couche externe se gonfle sous l'influence de divers réactifs et finit par devenir homo-
gène ; les côtes deviennent d'autant plus nettes sur la couche profonde et font une saillie
marquée dans la cavité cellulaire.
» L'ornementation des globules isolés et bourgeonnants se retrouve sur les globules
qui émettent un filament ou un système botryoïde, sur ceux qui se forment sur les ra-
meaux ou qui viennent de s'en détacher. L'unité d'origine de tous les éléments du
Champignon est ainsi démontrée par un caractère positif. Du même coup, le parasite
û\i pityriasis versicolor possède un caractère spécifique qui le distingue des autres
hôtes de la peau, qui justifie les prévisions de Bâillon et la création du genre Malas-
sezia. Malgré la complication de la membrane, le globule n'est pas un organe repro-
ducteur ou conservateur, une spore, au sens physiologique du mol. Les côtes sont vi-
sibles sur des bourgeons encore adhérents à la cellule-mère et en pleine croissance.
La forme globulaire du Malassezia fitrfur, comme celle de VEndoinyces albicans,
appartient à une période de végétation active; c'est un appareil levuriforme, pour-
suivant indéfiniment son évolution.
1) La formation des globules aux dépens des filaments n'a pas été suffisanimeut dis-
tinguée de la fragmentation des filaments. Les globules se forment par étranglement
«t par bourgeonnement sur des systèmes de ramifications plus ou moins compliqués,
rappelant certains appareils conidiens, sans toutefois offrir les adaptations anémo-
philes caractéristiques de ces derniers.
» Des globules, plus volumineux d'emblée, naissent au point d'union de deux fila-
( io54 )
ments anastomosés. Le globule se forme dans une ampoule délicate, terminant l'un
des fdaments dont elle est séparée par une large cloison; l'autre filament insère son
sommet, par une surface plus étroite, sur un point indéterminé de l'ampoule. La
membrane propre du globule est indépendante du renflement du filament principal ;
le globule est donc endogène. D'ailleurs, il ne diflere pas essentiellement des globules
ordinaires, si ce n'est par une taille un peu supérieure et par une sculpture plus sail-
lante, quoique de même type.
» Ces figures donnent l'impression d'une conjugaison entre deux branches copula-
trices sexuellement difTérenciées. L'appareil copulateurdu Malasxezia rappelle celui qui
donne les oospores cliez les Phycomycètes; mais la structure régulièrement cloisonnée
du tlialle exclut l'idée d'une affinité avec ce groupe. Il serait interprété avec plus de
vraisemblance comme une forme réduite de l'appareil qui produit lasque dans le genre
Gymiioascus. L'isolement de la spore endogène n'élimine pas d'emblée l'idée d'un
asque, car le nombre des divisions est inconstant chez les Ascomycètes inférieurs et
Borzi n'a pas hésité à considérer comme un asque le sac qui, chez le BaigeUinia,
contient d'habitude une seule spore.
» On pourrait donc provisoirement classer le genre Malassezia parmi
les Ascomycètes acarpés, de la famille des Gyrnnoascées , à côté des Ere-
masciis et des Gymnoascus , en le considérant, soit comine un type précur-
seur, soit plutôt comme une forme réduite par le parasitisme.
)) Nous n'insisterons pas sur ces indications taxinomiques; le point
essentiel que nous voulions faire ressortir dans cette Note, c'est que nous
possédons, dans la sculpture des membranes, un caractère .spécifique qui
distingue le Malassezia furfur et fournit une base positive au diagnostic du
pityriasis versicolor.
» Un de nos élèves, M. Matakieff, a reconnu la constance de ce carac-
tère chez un grand nombre de malades. »
PHYSIOLOGIE. — Recherches sur la statique des éléments minéraux et parti-
culièrement du fer chez le fœtus humain. Note de M. L. Hugocnenq,
présentée par M. Bouchard.
« Nos connaissances sur la composition chimique de l'organisme con-
sidéré dans son ensemble sont réduites à peu près exclusivement à des
données qualitatives. On ne possède que des notions d'une approximation
presque grossière sur la proportion des diverses espèces chimiques, orga-
niques ou minérales, que renferme le corps humain, aux différentes pé-
riodes de la vie. Des évaluations précises comme celles qui ont pu être
faites sur quelques animaux de petite taille, d'ailleurs fort peu nombreux,
offriraient, chez l'homme, un grand intérêt.
» C'est là ce qui m'a déterminé à entreprendre une série de recherches
f-
( io55 )
sur la composition minérale du fœlus et de l'enfant nouveau-né. Je me
bornerai, dans cette Note, à faire connaître les résultats relatifs à l'en-
semble des substances minérales et à l'une des plus importantes, le fer.
» Les sujets étaient incinérés dans un grand four à moufle, construit à cet eflTet, et
permettant de recueillir sans perte la totalité des cendres. Celles-ci étaient immédia-
tement recueillies et pesées.
» Le fer était dosé à l'aide de la méthode suivante, en opérant sur 5s'' à Ss'' de cendres.
Après dissolution dans l'acide chlorhydrique, la chaux était séparée à l'état de sulfate,
en présence de l'alcool. Les phosphates étaient éliminés par la mixture magnésienne
et le fer maintenu en solution à la faveur d'un grand excès d'acide citrique (ôo?"' à 8oS'');
puis on précipitait la liqueur par le sulfure ammonique, à l'abri de l'air. Le sulfure
de fer, recueilli avec les précautions habituelles, était enfin transformé en peroxyde et
pesé à cet état.
» Tous les réactifs avaient été soigneusement purifiés et l'on s'est assuré que ni le
sulfate de chaux, ni le phosphate ammoniaco-magnésien n'entraînaient de quantités
appréciables de fer.
» Voici les résultats obtenus :
Fe'O»
Poids
- "
pour
pour 100
des cendres.
l'organisme total.
de cendres.
14,0024
SI'
0,060
0,432
18,7154
18,3572
28,0743
32,9786
o,o6i
0,073
0, 106
0, 126
0,327
o,4oo
0,378
0,383
3o,77o5
96,7556
106, i63o
0,119
0,383
0,421
0,387
0,396
0,397
Age du foetus. Sexe. du foetus.
4 mois I F 0,522
5 » F 0,570
5 B F o , 800
5 » à 5 mois l . . F i, ii5
5 mois l F 1 , 285
6 » F i,i65
A terme M 2,720
A terme M 3,3oo
M On peut déduire de ce Tableau les constatations suivantes :
» 1° La fixation des éléments minéraux par l'embryon ne s'effectue pas
avec la même intensité à toutes les périodes de la grossesse; elle est peu
marquée au début, très active à la fin ;
)) 2° Au cours des trois derniers mois, le poids global des sels fixés par
le fœtus est environ deux fois plus considérable que pendant les six pre-
miers mois de la gestation ;
» '5° Au moment de la naissance, l'enfant de poids normal a soustrait à
l'organisme maternel un poids total de loo^"" environ de sels minéraux;
» 4° Dans ce chiffre, le fer n'est représenté que par o^'', 42 1 de peroxyde
Fe-0\ soit oB', 294 de fer métallique ;
» La fixation du fer obéit aux mêmes lois que l'ensemble du squelette
( io56 )
minéral; pendant les trois derniers mois de la gestation, le fœtus fixe au
moins deux fois plus de fer qu'il n'en avait fixé précédemment;
» 6° En résumé, les pertes de sels minéraux et de fer en particulier,
subies par l'organisme maternel au bénéfice de l'embryon, ont lieu, pour
les deux tiers au moins de la spoliation totale, pendant les trois derniers
mois de la grossesse.
» Il est probable que cette fixation, qui s'exerce surtout pendant les
dernières semaines, n'est pas étrangère à la pathogénie des troubles de la
nutrition qui compliquent fréquemment la fin de la grossesse, et peut-être,
pendant celte période, ne serait-il pas inutile d'exagérer l'alimentation
minérale, non pas en administrant des composés chimiques, à peu près
dépourvus d'action, mais par un choix judicieux d'aliments riches en fer,
en phosphore et en chaux.
» Je me propose d'indiquer ultérieurement les résultats auxquels j'ai été
conduit par l'étude des substances minérales de l'organisme fœtal autres
que le fer. »
EMBRYOLOGIE. — La formation (le l'œuf dans les genres Myriothela et Tubu-
laria ('). Note de M. Alphonse Labbë, présentée par M. de Lacaze-
Dulhiers.
« La formation de l'œuf chez les Hydraires, en raison des phénomènes
particuliers qui l'accompagnent, a donné lieu à de nombreuses discussions,
principalement dans le genre Tubularia. Tandis que certains auteurs veu-
lent que l'œuf provienne de la fusion pure et simple des cellules du gono-
phore (théorie plasmodiale), d'autres sont conduits à penser qu'une de
ces cellules absorbe par phagocytose toutes les autres et devient ainsi l'œuf
de l'Hydraire (théorie phagocylaire). Nos recherches, faites sur les genres
Myriothela et Tubularia, nous permettent de croire que les diverses théories
émises pour expliquer la formation de l'œuf, dans ces genres, peuvent
s'accorder mieux qu'on ne le supposerait.
M Nous énoncerons brièvement les principaux résultats que nous avons
obtenus.
u I" L'œuf provient de la transformation des oocytes, d'abord indifférents, situés
dans la cavité du gonophore.
» 2° Il peut exister, chez le même individu, trois modes différents d'ovogénèse. Mais,
quels que soient les phénomènes intermédiaires, le stade initial (nombreux oocj'tes
(') Travail du laboratoire de Zoologie de Roscoff et de la Sorbonne.
( io57 )
indiderenls) el le slade final (constitution d'un œuf, cellule unique) sont les mêmes.
" 3" Ces trois modes d'o\ogénèse sont les suivants :
» a. Formation de l'œuf par fusionnement direct des oocytes. — Les oocytes
deviennent amœboïdes, s'anastomosent par leurs pseudopodes et forment un plas-
modiuni. Les noyaux des oocytes disparaissent piogressiveineiit, soit par karyolyse,
soit par dissolution dans le plasma : de là formation d'une masse cytoplasmique
unique où persiste un seul noyau, la vésicule germinative. Les novaux dégénérés par
karyolyse persistent à l'état de globules vitellins {/'seudozellen des auteurs).
i> h. Formation de l'œuf par fusionnement indirect des oocytes. (Aires plasmo-
diales.) — En certaines places, mais surtout au voisinage du spadice, les oocytes se
fusionnent et forment des aires plasmodiales, dans lesquelles les noyaux dégénèrent
comme dans le cas précédent.
» Les oocytes situés près des parois du gonophore ne se fusionnent généralement
pas, jouent le rôle de cellules vitellines, et sont absorbés peu à peu par les aires plas-
modiales : c'est une vraie phagocytose. Puis les aires plasmodiales se fusionnent à
leur tour, et l'œuf se constitue comme dans le premier cas. C'est là le mode qui se
produit le plus fréquemment.
» c. Formation de l'o'uf par plasmolyse complète des oocytes ou par aires
piismolyticjues. — Les oocytes entrent tous ou partiellement et successivement en
dégénérescence plasmolytique avant de se fusionner, sauf quelques-uns, situés au
voisinage du spadice ou au pôle du gonophore. L'œuf est constitué fmalenienl par une
couche cytoplasmique externe avec de nombreuses balles vitellines centrales.
» 4° Avant d'entrer en karyolyse, ou en plasmolyse, les noyaux des oocytes peuvent
se diviser une ou plusieurs fois, par un procédé très particulier d'amitose.
» 5° On peut donc trouver chez le même Hydraire tous les passages entre la for-
mation de l'œuf par plasmodium el sa formation par phagocytose.
» 6° Ces processus existent dans les genres Myriothela et Tubularia; seulement,
chez les Myriothela, il se forme un seul œuf dans le gonophore, tandis que dans le gono-
phore des Tubularia peuvent coexister deux ou trois générations successives d'œufsà
divers stades d'évolution.
» Nous ne pouvons entrer ici dans la discussion et l'interprétation de
ces phénomènes, qui feront l'objet d'un ])rochain Mémoire. Ils semblent
en corrélation avec la nutrition et l'accroissement des oocytes, et montrent
l'importance et l'étroite parenté des processus cytotactiques et phagocy-
taires en Embryologie.
» Peut-être n'y a-t-il pas de lois plus fixes et plus immuables pour la
formation de l'œuf que pour la segmentation. L'ovogénèse n'est que la
constitution, aux dépens d'un plasma germinatif et suivant des modes va-
riables, d'une cellule unique, l'œuf, de même que las egmentation n'est
que la répartition, suivant des modes tout aussi variables, du matériel em-
bryonnaire que cet œuf possède. »
c. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N° 17.) 1^8
( io58 )
ANATOMIE VÉGÉTALE. — Accroissement langenliel du péricycle. Note
de M. Henri Devaux, présentée par M. Gaston Bonnier.
« Je me suis proposé d'étudier, chez les plantes ligneuses, le mode d'ac-
croissement tangentiel de la partie externe du cylindre central qui a reçu
le nom de péricycle.
» Tiges à périderme superficiel. — Il arrive très souvent que le péricycle
est différencié en arcs ou en îlots fibreux, qui non seulement ne s'accroissent
pas, mais gênent ou empêchent l'accroissement des parties situées en
dehors ou en dedans. Dans ce dernier cas surtout, on voit apparaître des
plages d'accroissement, qui écartent les faisceaux fibreux péricycliques et
se prolongent plus ou moins loin dans l'écorce. Ces plages peuAent cor-
respondre aux rayons qui s'élargissent en s'accroissant eux-mêmes et
semblent s'y épanouir (Tilia, Lavatera, Bignonia, Evonymus, Aucuba,
Aralia, Fraxinus, Sambucus, etc.), mais elles peuvent être indépendantes
(Sa/ix, Acer, Populus, Alnus, etc.).
)> Ces rayons corticaux se prolongent jusque dans l'écorce externe quand
celle-ci est occupée par une lenticelle (Salir, Ailantus, Ficus, Syringa, etc.).
)) Le parenchyme libérien est cependant capable de s'accroître, quoique
moins tôt et moins généralement que celui des rayons. Son accroissement
propre, combiné avec celui du parenchyme péricyclique et cortical, peut
même amener la rupture de faisceaux péricvcliques très compacts. J'ai
suivi le phénomène dans le Hêtre où il est très frappant. On y compte une
vingtaine de faisceaux péricycliques épais, arqués, ayant chacun de cent à
deux cents fibres. Dès la première année, j'ai vu beaucoup de ces faisceaux
se briser en deux à quatre fragments. A trois ans, la dislocation est très
avancée : on compte huit à dix fragments de plus en plus écartés ; par
endroits, on voit des fibres complètement isolées. D'année en année, la
dissociation augmente, si bien que, sur un gros tronc de 40*^™ à So"'^ de
diamètre, presque toutes les fibres sont réparties isolément à la périphérie,
séparées par des intervalles de ©"""jS à o™", 5. C'est un véritable émiet-
tement du péricycle primitif.
)) Des dissociations analogues, mais moins complètes, se produisent
chez d'autres plantes (Quercus, Ficus, Ulmus, Morus, Broussonetia, Rham-
nus, Nerium, Arbutus).
» Racines et tiges à périderme péricyclique. — Les faits sont ici très ana-
logues aux précédents, mais le cylindre central existant seul à un moment
donné, la localisation des cloisonnements à l'extrémité des rayons est très
( loSg )
marquée. Chaque rayon s'épanouit largement dans le péricycle (Juglans,
Lavatera, Malus, Pirus, Samhucus, Viburnum, Vitis), en écartant les faisceaux
quand ils existent (Co/y/«5, Quercus, Cercis, Gydonia, Castanea, Ligustrum,
Pirus, Populus, Spirœa, Tamarix, Cralœgus, etc.).
» Toutefois le parenchyme libérien peut aussi s'accroître en dissociant
les fibres péricycliques s'il y en a (Ficus, Monts, Robinia, Syringa). Souvent,
dans la racine, l'extension tangentielle estaccompagaée de moins de cloi-
sons que dans la tige, de sorte que les cellules y sont plus grandes.
» Ces phénomènes sont toujours accompagnés d'un certain nombre
d'autres ayant pour siège l'écorce et qu'a exposés M. Eberhardt dans une
Communication récente (').
» Intercalation. — Quand il existe une gaine scléreuse complète, inex-
tensible, autour du cylindre central, l'accroissement en épaisseur ne peut
se produire que par rupture, et il naît nécessairement une lacune radiale.
» Le fait a lieu non seulement avec une gaine péricyclique proprement
dite mais encore quand un cercle de faisceaux fibreux distincts est uni par
sclérification des cellules du parenchyme qui les séparent {Platanus, Cas-
tanea, Quercus, Carpinus, Fagus. Cerasus, Acer, Juglans, Robinia, Gleditschia,
Fraxinus, etc.). Les ruptures se produisent soit entre les faisceaux seule-
ment, soit aussi en plein faisceau (Quercus, Fagus). Elles s'etTectuent
surtout au printemps, soit à partir de l'intérieur, soit à partir de l'ex-
térieur.
)) Il est intéressant de voir comment est comblée la fissure ainsi pro-
duite. On s'assure facilement que c'est toujours par une prolifération
radiale des cellules voisines, péricycliques ou même libériennes. J'ai suivi
le phénomène dans diverses Aristoloches (Aristolochia Sipho, tomentosa et
allissima), dans les Pelargonium zonale, Cerasus avium, Castanea vulga-
ris, etc. Le remplissage de ces fissui'es est analogue au remplissage des la-
cunes que M. Eberhardt signale dans l'écorce. Aussitôt que la rupture s'est
produite, on voit les cellules situées en dehors et en dedans se gonfler vers
l'espace laissé libre, à la façon des thylles. Elles prennent au besoin une
ou deux cloisons tangentielles et remplissent la fissure en se soudant entre
elles et aux fibres.
» L'interruption de la gaine est ainsi comblée par une véritable interca-
lation de parenchyme qui pourra désormais suivre l'accroissement en dia-
mètre des tissus qu'elle enveloppe. Des faits analogues se produisent plus
(') Eberhardt, Modifications dans l'écorce primaire chez les Dicotylédones
{Comptes rendus, i3 février iSgg).
( To6o )
tard au sein du liber dur quand, par exemple, les faisceaux de fibres libé-
riennes forment des gaines iaternes.
» Sclérification. — Les cellules ainsi intercalées se sclérifient souvent.
La paroi s'épaissit très rapidement, en prenant de nombreuses ponctuations
et se sclérifie fortement. Il en résulte d'énormes cellules scléreuses souvent
allongées tangentiellement et soudées aux fibres. La gaine scléreuse tend
ainsi à se reformer continuellement par des cellules nouvellement pro-
duites dans la fissure par accroissement tangentiel ( Populus, Syringa, Sor-
bus. Paulownia, Cydonia). Mais il arrive le plus souvent que la sclérose
est si rapide qu'elle envahit toutes les cellules intercalées. Dans ce cas,
l'accroissement de la gaine est arrêté, il ne pourra reprendre que par de
nouvelles ruptures et par de nouvelles intercalations. C'est ainsi que toutes
les Cupulifères que j'ai étudiées arrivent à conserver une gaine scléreuse
jusqu'à des âges parfois très avancés.
» Cette gaine subsiste indéfiniment dans le Hêtre, parsemée de fibres
péricycliques qu'elle a disloquées et englobées, et probablement aussi dans
le Charme.
» Des faits semblables s'observent dans la racine, mais moins souvent
(^Cor)'lns. Spirœa sorbifolia et lanceolala, Tamarix) et aussi plus tard dans
le liber secondaire de la tige.
» Du reste, dans les plages d'accroissement, il peut apparaître aussi,
mais plus tardivement, des cellules scléreuses sans aucun rapport avec les
faisceaux fibreux ; elles y sont très analogues, grandes, isolées ou associées
en nodules, parfois très allongées ou ramifiées (^Prunus, Cerasus, Cas-
tanea^. »
PHYSIQUE DU GLOBE. — Moyennes des hauteurs barométriques, en. soleil
austral, aux différents points du demi-méridien boréal du Soleil. Écarts dus
aux révolutions synodique et tropique de la Lune. Note de M. A. Poi.ncarê,
présentée par M. Mascart.
« Mes plus récentes Communications, concernant les relations entre les
mouvements barométriques et les situations du Soleil et de la Lune (' ;,
étaient basées sur le groupement des différences barométriques d'un midi
Paris au suivant, différences presque entièrement dues aux révolutions
lunaires à courte échéance.
(') La dernière est : Moiive?ticnls barométriques sur l'orthogonal du méridien
de la Lune [Comptes rendus, n" 5, 3o janvier 1899 (^Erratum au n° 6)].
( io6i )
» Pour avoir des hauteurs absolues, je reviens au procédé employé dans
nn Travail qui a été soumis à l'Académie (' ).
» Etudiant encore l'année météorologique i883, j'ai, sur toutes les
cartes quotidiennes du bulletin Au. Signal office, complété de mon mieux,
en les corrigeant quand il v a lieu, ce qui arrive rarement, les isobares de
l'hémisphère N (-).
» Abandonnant le méridien mobile de la Lune, je m'attache d'abord à la
moitié boréale du cercle méridien de Greenwich, qui est très sensiblement le
méridien du Soleil au moment des observations simultanées. Ne pas oublier
qu'il est peu éloigné du méridien marin de l'hémisphère, 2o''W — i6o°E.
)) J'y relève, pour chaque jour, les cotes aux latitudes de lo*^ en lo";
c'est le profil barométrique semi-méridien réel du jour.
» Je prends les douze mois synodiques compris dans l'année : moisi du
lo décembre 1882 au 8 janvier i883, ..., mois XII du 3i octobre au
28 novembre t883. Je dresse les Tableaux des cotes de chaque jour, en
chacun des mois, en indiquant en regard des lignes les dates, les numéros
des jours lunaires ou synodiques, les NL, PQ, PL, DQ, LA, Eg'Lascd,
LB, Eç'Jjdscd, Apg, Prg (^). Je fais les moyennes des cotes de chaque
colonne et j'ai les cotes dites normales du mois, d'où sont sensiblement
éliminés les effets des révolutions lunaires à courte échéance. Quant aux
effets momentanés de la rotation, on ne s'en occupe pas, puisqu'on se
borne à se placer à chaque midi sur le même méridien.
» Je dresse les Tableaux des écarts entre les cotes de chaque jour et les
normales mensuelles.
» Le travail est terminé pour les mois XI, XII, I, II, III et IV, dont
l'ensemble concorde à très peu près avec une période hivernale, de l'équi-
noxe d'automne à l'équinoxe de printemps. Le mélange de deux hivers
chronologiquement distincts n'a pas d'inconvénient.
(') Mai 1896, avril 1897: Discussion des Iiautcurs barométriques de la zone
10° — 3o° N en i883. Dans des documents antérieurs, j'avais établi, d'une façon plus
précise, des courbes des hauteurs attribuables au Soleil seul en des jours déterminés;
mais le procédé des courbes mensuelles est très suffisant pour établir des moyennes.
(-j Dsias iiaeT^ole Sur le tourbillon polaire (Comptes rendus, n" 4, aôjuillet 1898),
j'ai expliqué comment j'arrive à ces compléments de trace. C'est parfois assez peu
rigoureux. Mais c'est encore plus sur, pour un jour déterminé, que ne l'est, pour une
période quelconque, l'extension à des zones entières de moyennes trouvées en une
seule station, ou même en plusieurs illogiquement distribuées.
(') Nouvelle lune, premier quartier, pleine lune, dernier quartier, lunistice austral,
équilune ascendante, lunistice boréal, équilune descendante, apogée, périgée.
( loGa )
» Les six mois réunis donnent les moyennes ci -après pour les normales
en soleil austral, en centièmes de pouce anglais, soit en quarts de milli-
mètre, retranchement fait de o.^ pouces ou 736°"", 6.
Latitudes côté Greemvich.
89
90°.
64
10°.
f.O".
3o°.
40°. 5o°.
60°.
70°.
8o«.
90°.
93
101
III
107 97
Côté opposé.
72
55
58
64
80°.
70°.
60°.
So». 4°°-
3o°.
20°.
10°.
0°.
82
88
83
84 91
98
97
92
89
M Je ne m'arrête pas à la discussion de ces chiffres, où se lisent, outre
w"
Ï,C
Afrique. Atlantique. Glacial.
Latitudes 0 10 20 30 *0 50 60 70 80 90
= S £
1 t»
Pacifique.
70 60 SO tO 30 20 10 0
30l_^
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752
7^9rT>m5
7*7
Hauteurs iiorni.
I efTet du Soleil
et des rellerij.
Hauteurs û NL.
Hauteur:? à PL. Hauteurs tiauteurs
en lune boréale. en luue australe.
l'orientation et la déclinaison du Soleil, l'effet des reliefs et de la distribu-
tion des terres et des mers, Afrique, effleurement de la Méditerranée,
( io63 )
France, Atlantique a partir du 5o* parallèle, océan Glacial, arc de rappro-
chement des deux continents au 65*, Pacifique.
» Dans le groupement des écarts, je fais abstraction de la révolution
anomalistique. Je me borne à signaler qu'en la situation, et indépendam-
ment d'autres effets sans influence sur les moyennes actuelles, elle aug-
mente sans doute, dans une proportion voisine du j, les baisses en lune
boréale et les hausses en lune australe.
» Ne disposant pas encore des i4 mois nécessaires pour distinguer par
des moyennes simples les effets des révolutions svnodique et tropique, je
combine 2 mois à 7 mois de distnnce, les IV et XI, où elles s'entrecroisent
symétriquement. Au jour synodique i du mois TV (9 mars), on est à
l'Ef^Lascd, que je prends pour premier jour tropique. Au jour i du mois XI
(i'"' octobre), on est au quinzième jour tropique suivant VEqL, dscd.
» Mis en regard du mois IV, le mois XI offre, dans les 28 premiers
jours, des écarts qui se décomposent, pour la part synodique, en écarts
d'instants correspondants de la péj:ipde,;.pour la part tropique, en écarts
d'instants opposés, soit, au moins dans l'ensemble, égaux et de signe con-
traire. La demi-somme des écarts, en ces :?6 jours, donne les écarts syno-
diques; la demi-différence, l'écart tropique.
» De mes Tableaux de ces écarts, j'extrais les résultats principaux sui-
vants, toujours en quarts de millimètre :
0". 10°. 20». jO". 'in". jo". 60°. 70». So". 90".
ANL —4 —4 —4 —4 —8 +11 +36 +26 +i3 +2.5
A PL +7 +8 -^6 +2 +1 —7 —27 —24 —18 —22
En lune :
Boréale('). —3,6 —2,7 —2,8 — 4,o — 4>9 — 7,3 — 5,5 + 2,6 — 13,2 — 33,o
Australe... -r-5,3 +2,3 +2,4 +2,5 +4,3 +7,5 +7,5 — 2,4 +11,9 +33,4
90". iJO". 70". 60°. JO". '{O". Jo". 20". 10". O".
A ^'L +25 +12 +2 +3 +3 +4 — 2 —2 +1 +3
A PL —22 o — 13 — 13 —7 —I +1 —3 —6 —4
En lune :
Boréale('). — 33,o — 15,4 —4,6 +o,5 +0,4 — 1,6 — 3,8 — 1,2 -\-o,y +0,6
Australe... +33,4 +16,9 +2,2 +i,5 +2,6 +3,3 +6,0 +1,2 +o,5 — 0,6
(') Si, comparant dans l'ordre tropique, on fait les demi-sommes des jours syno-
diques 1 du mois IV et i4 du mois XI, 2 et i5, etc., ces nombres deviennent respecti-
vement :
— 3,8 — 2,4 —2,7 —3,1 —6,8 —10,1 — 13,6 +1,2
+ 3,8 + 2,6 +2,5 +2,6 +4,3 -1-10,4 + 6,5 —1,3
—32,6 —16,4 —6,8 —4,3 —3,4 — 4,0 — 3,9 —2,9
+29,3 +i3,6 +3,0 +2,5 +1,0 + 2,8 + 3,3 +1,4
— i3,3 — 32,6
+ 10,2 +29,3
o + 0,5
— 0,2 — 0,9
1
1^
t
( loC)'. )
» Les cotes de NL el PL ne sont données qu'à titre de première indica-
tion. Ce sont les demi-sommes de celles des deux midi placés de part et
d'autre du moment à saisir dans un phénomène en rotation ( ' ); le S Chaix.
Mger Jourdan.
' Ruff.
Amiens Courtin-Hecquet.
( Germain etGrassin.
* ' \ Lachése.
Bayonne -Jérôme.
Hetançon 'jacquard.
I Feret.
Bordeaux Laurens.
' Muller (G.).
Hourges Renaud.
Derrien.
\ F. Robert.
j J. Robert.
' Uzel frères.
Caeii Jouan.
Chainberv Perrin.
Cherbourg i
( Marguerie.
-, ,. 1 Juliot.
Ciermonl/'err...
I Ribou-Collay.
Lamarche.
O'/on. Ratel.
'Rey.
Doua. |Lauverjal.
i. Degez.
Grenoble | ^"^"-
1 Gralier et C'v
La Rochelle Foucher.
UHa^re jBourdignon.
( Dombre.
Lille jThorez.
( Quarré.
Lorienl.
chez Messieurs :
l Baumal.
I M"* Texier.
Bernoux et Cumin
i Georg.
Lyon , Côte.
1 Savy.
( Vitte.
Marseille Ruât.
,_ ^ ... ( Calas.
Montpellier \ „
^ Cou et.
Moulins .
Martial "lace.
Nantes
Nice.
Poitiers. ■
Bouen.
1 Jacques.
Nancy J Grosjean-Maupi.i
( Sidot frères.
Loiseau.
Veloppé.
Barma.
Visconti el €'•.
l\imes Thibaud.
Orléans Luzeray.
Blanchier.
Marche.
Hennés Plihon et Hervé.
Rochefort Girard (M»").
i Langlois.
/ Lestringant.
S'-Étienne Chevalier.
) Ponteil-Burles.
Toulon .
Toulouse..
{ Rumèbe.
( Gimet.
I Privât.
1 Boisseller.
Tours 1 Pérical.
( Suppligeon.
t Giard.
\ Lemattre.
Vatenciennes.
On souscrit, à l'Étranger,
Amsterdam.
Athènes. . .
Barcelone..
Berlin.
Berne . . .
Bologne.
Bruxelles. .
S^hharest.
B idapest
C Ànibridge
Christiania
Constantinople.
Copenhague... .
Florence
Gand
Gênes
Genève. .
La Haye.
Lausanne.
Leipzig.
Liège.
chez Messieurs :
( Feikema Caarelsen
• et C-.
Beck.
Verdaguer.
Asher et C'v
' Dames.
Friediander et lils.
Mayer et Millier.
Schmid et Francke.
Zanichelli.
Lamertin.
Mayolezet Audiarte.
Lebègue et C'*.
Sotcheck et C".
Storck.
Kilian.
Deighton, BellelC".
Cammermeyer.
OtLo Keil.
Hôst ei Gis.
Seeber.
Hosle.
Beuf.
Cherbuliez.
Georg.
Stapelmohr.
Belinfante frères.
Benda.
Payot.
Barth.
Brockhaus.
Lorentz.
Max Rube.
Twietmeyer.
Desoer.
Gnusé.
Londres .
Luxembourg .
chez Messieur.t ■
I Dulau.
) Hachette el C".
'Nutt.
V. Buck.
I Libr. Gulenhecg
Madrid ' ^"""^ y Fussel.
1 Gonzalés e hijos
' F. Fé.
.yfilan jBocca frères.
■■ ' Hœpli.
Moscou Tastevin.
( Marghieri di Glu^
( Pellerano.
Naples.
f Dyrsen et Pfeiiïer
Ne^-york j Stecherl.
' Lemckeet Buechnei
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et C"
Païenne Clausen.
Porto Magalhaés ei Moiiiz.
Prague Rivnac.
Bio-Janeiro Garnier.
Bocca frère».
Loescheret C'.
Rotterdam Kramers et (ils.
Stockholm Sainsou et Wallin
^ Zinserling.
I WoilT.
Booca frère».
) Brero.
j Clausen.
[ Rosenbergei Senior.
Varsovie Gebethner et W'olll.
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TàBUS générales des comptes rendus des séances de L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
Tomes 1« 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume 10-4°; i853. Prix 15 fr.
Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870; Prix 15 fr.
Tomes 62 à !91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 18S0.) Volume iii-4'-; 1,889. ^^''^ 15 fr.
SUPPLÉMENT ADX COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Debbés et A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbation» qu'éprouveniles
Comètes, par M.Hinun.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénoménesdigeslifs, particulièrement dans la digestion des matières
grasses, par M. Claude Bernabd. Volume in-4°, avec 32 planches ; i856 15 fr.
Tome II ; Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedkn. — Kssai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences
pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi-
mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature
des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses étals antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr.
4 la môme Librairie les Hémoirea de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie dos Sciences.
N° 17.
TABLE. DES ARTICLES. (Séance du 24 avril 1899.)
M. le l'uKsiDKNT annonce
perle qu'elle vient de
Pages.
il l'Académie la
faire dan^ la
Pages,
personne de M. Charles FrU'del, et fait
un court exposé de ses travaux i'm-;
MEMOIRES ET COMftlUNICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'.4.CADÉMIE.
M. Gaston IIarboux. — Sur les surfaces à
courbure constante positive ioi8
M. A. GiiAUVEAU. — Inscription électrique
des mouvciiffcnts valvulaires qui déternii-
nenl Touverlure et l'occlusion des orifices
du cœur
.M. K. Stkpuan. — IS'ouvelles observations
de la planète KL (Coggia, 3i mars 1899),
faites à l'observatoire de Marseille ( Obser-
\alenr : iM. Confia
CORRESPOi\DAIVCE.
.M. le Secuktaiue rKiii-iiruEL signale, parmi
les pièces imprimées de la Correspondance,
le Tome \ (1H97-1898) des « .Annales de
l'Kcole nationale d'Agriculture de .Mont-
pellier» 1082
M. Rambaud. — Observations de la nouvelle
planète Coggia (EL), laites à l'observa-
toire d'.VIger, à l'éciualorial coudé de
o'",.'ii6 d'ouverture io33
MM. Marmieu et AniiA)iAM. — Sur la stéri-
lisation industrielle des eaux potables par
l'ozone io'S/f
M. G. André. — Sur l'alcool furfuriquc. . .. io35
M. Liîo ViGNON. — Osazones oxycellulo-
siques loSS
MM. G IsTiiATi et G. OliTTiNaEn. — Sur le
sucre réducteur et inversible des tiges de
maïs 1 o'|o
M. K. HusCARiu. — Hectification relative à
une Communication précédente « Sur
l'agent pathogène de la rage » io.^3
M. IliiNiii llKi.iiiR. — Sur le pouvoir réduc-
teur des tissus : le sang 1043
M. Alexandre Poeiil. — Mu rapport entre
les oxydations inlraorganiques et la pro-
1;" duction d'énergie cinélii|ue dans l'orga-
/y, nisuie
L I. lioMiNGOs l'iiEinK. — Les microbes des
[ ,j, fleurs
il M. A. lioSEXSTiEML. — Sur les vins obtenus
P par le chauflage préalable delà vendange.
I M. Paut. Vuillemin. — Les caractères spé-
■ ciliques du Cbampignon du pityriasis ver-
î sicolor ( Miilassezici furfiir)
M. L. IIUGOUNENQ. — liecberches sur la sta-
tique des éléments minéraux et particu-
lièrement du fer chez le fœtus humain...
M. Alphonse Labeé. — La formation de
l'œuf dans les genres Myriothela et
Tubularia
M. Henri Devaux. — .Vccroisseuient tan-
genliel du péricycle
M. A. l'oiNCARÉ. — Moyennes des hauteurs
baroméfriques, en Soleil austral, aux
différents points du demi-méridien b-l
] if.'if)
lOÔS
roGo
ior)4
PARIS.— IMPfUMfîKIE G A UT H I E R- V I L L A fi S ,
Quai des Grands-Aujustins, 55.
/.e Cf'-ant .* ti^urHiEH-ViLLABS.
I
i
1899
PREMIER SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR ]fIiTI. IiES SECRÉTAiaES PERPÉTUEEiS
TOME CXXVIII.
r 4 8 (r^- Mai 1899).
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Aiijjastins, 55.
1899
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2/j MAI iSyS.
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 teuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article ^*^ — Impressions des travaux de C Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou oar un Associé étranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Les communications verbales ne sont mentionnées
dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction
écrite par leur auteur a été remise, séance tenante,
aux Secrétaires.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
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plus de 32 pages par année.
Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les
discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de
l'Académie; cependant, si 'es Membres qui y ont
pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi-
vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires,
dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les
remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académiç
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant
que l'Académie l'aura décidé
Les Notices ou Discours prononcés en séance pu-
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaiuv des Savants
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personnes
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca-
démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré-
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires sont
tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le
Membre qui fait la présentation est toujours nommé;
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font
pour les articles ordinaires de la correspondance offi-
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à
l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le
jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à temps,
le titre seul du Mémoire estinséré dans le Compte rendu
actuel, et l'fxtrait est renvoyé au Compte rendu sui-
vant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus n'ont pas de planches.
Le tirage à part des articles est aux frais des au-
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative fait
un Rapport sur la situation des Comptes rendus après
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré-
sent Règlement.
les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 6". Autrement la présentation sera remise à la séance suivante.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
JUN 3 1899
SEANCE DU LUNDI l*-^ MAI 1899.
PRÉSIDENCE DE M. VAN TIEGHEM.
MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les groupes continus.
Note de M. H. Poincaré.
« Je désirerais faire quelques observations au sujet de cette belle théorie
des groupes continus, dont la Science est redevable au génie de notre
regretté correspondant M. Lie. Je voudrais, en particulier, faire voir que
l'on peut démontrer l'existence d'un groupe de structure donnée par un
procédé un peu différent de celui qu'a employé ce grand géomètre.
» Soit / une fonction quelconque de n variables x,, x^, • ■ , x^ et soient
X'*', X'-\ . . ., X'"', n fonctions de ces mêmes variables. Je poserai, suivant
l'usage,
X(/) = X('):^ 4-X(=)^ +... I- X"')^.
^•^ ' rtJC, (1X2 "^n
C. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N» 18.) I ^9
( io66 )
)> On voit que YX(/) = Y[X(/)] n'est pas égal, en général, àXY( /");
je supprimerai généralement l'indication (/) et j'écrirai X et YX au lieu
deX(/') et YX(/). Un opérateur quelconque, combinaison des opéra-
teurs X, Y, Z se présentera sous la forme d'un polynôme symbolique en X,
Y, Z. Seulement il convient d'observer que dans un produit symbolique
on n'a pas le droit d'intervertir l'ordre des facteurs.
» Ainsi XY n'est pas égal à YX; et (X + Y)- n'est égal ni à
X^ + 2XY + Y%
ni à
X= + 2YX + Y%
mais bien à
X- + XY 4- YX 4- Y^
» Un polynôme symbolique sera dit normal, si tous les termes qui ne
diffèrent que par l'ordre des facteurs ont même coefficient; en général, un
polynôme symbolique ne peut pas être mis sous la forme d'une somme de
puissances et de polynômes linéaires; les polynômes normaux le peuvent
seuls.
)) Je poserai, suivant l'usage,
XY-YX^[X,Y].
et je supposerai que nos opérateurs sont liés par certaines relations (que
j'appellerai relations de structure parce qu'elles définissent la structure du
groupe) et qui seront de la forme
[X.Y]=U,
U étant un polynôme linéaire par rapport à nos opérateurs. Les coefficients
de ces polynômes linéaires U ne seront pas quelconques; mais ils devront
être choisis de façon à satisfaire aux identités associatives
[[X, Y], Z] + [[Y, Z], X] + [[Z, X], Y] = o.
» Les relations de structure permettent de transformer les polynômes
symboliques et l'on commence par démontrer que si les identités associa-
tives ont lieu, on peut toujours transformer d'une manière, et d'une seule,
un polynôme symbolique quelconque en un polynôme normal.
» Cela posé, considérons n opérateurs X,, Xo, . . ., X„, satisfaisant à un
système de relations de structure et d'identités associatives ; envisageons
!»;«:ii.
•( 1067 )
les siibstitiilions infinitésimales qui changent f en f-\- i^X^(/) oh i,,t„, ...,
t„ sont n constantes infiniment petites ; et les puissances de ces substitutions.
On sait qu'une puissance quelconque de la substitution i + e^X/t est égale à
tX,, t^Xl t^Xl
où t est une constante et peut être représentée symboliquement par e'*'.
» Considérons plus généralement une combinaison linéaire quelconque
de ces substitutions infinitésimales
iH- E,X, + £oX, -I-. . .-f- £„X„;
une puissance quelconque de cette combinaison pourra s'écrire
I +
/>!
où les t sont des constantes, et se représentera symboliquement par
g(,X, + (jX.+...-f-/„X,._
» Soient maintenant deux combinaisons linéaires
T = ^X,+...+ /„X„, V = r,X, -^...+ ^■„X„.
» Considérons l'opérateur
Cet opérateur se présentera sous la forme d'une série dont tous les termes
sont des polynômes symboliques en X,, X^, . . ., X„. Grâce aux relations
de structure, ces polynômes peuvent être transformés en polynômes nor-
maux.
» Je dis qu'une Jois celle iransformation faite, notre opérateur se présen-
tera sous la forme d'une série symbolique
'"=2^'
ou
W = (v, X, + irjX,+...-l-n'„X„.
» Ce théorème serait évident si nous savions d'avance que le groupe
existe; encore faudrait-il chercher à déterminer les w en fonction des tel
des i>, ou ce qu'on pourrait appeler les règles de multiplication des substi-
tutions du groupe.
( io68 )
» Mais nous voulons précisément démontrer l'existence du groupe
dont nous ne connaissons que la structure.
» Supposons d'abord que V soit infiniment petit, et soit W = V + U,,,
Uo = «,X,+...-f-«„X„
étant un opérateur infiniment petit. Posons maintenant
[T,U„J=U., [T,U.] = U,. [T,U,]=U3, ...;
on trouvera aisément, en s'aidant des relations de structure et négligeant
les infiniment petits du second ordre,
Cette équation nous donne les i> en fonctions des u et des t, linéaires par
rapport aux u ; et l'on aura
Les (p,_A sont des fonctions entières des t, d'une forme toute particulière;
car elles s'expriment rationnellement en fonctions : i° des /; 2° des racines
6,,62,...,6„ d'une équation de degré « en 6, dont le premier membre est
un polynôme entier par rapport à 9 et aux t; 3° et enfin des exponentielles
e^,e^ eV
» Cela posé, je vais démontrer, en me bornant à indiquer la marche
générale et le principe de la démonstration, que e' e*^ est, quel que soit le
coefficient h, de la forme e^^.
» En elïet, d'après ce que nous venons de voir, le théorème est vrai
pour h infiniment petit; je dis maintenant que, s'il est vrai pour h = h„, il
sera vrai aussi pour A ^ //„ + SA; car si l'on a
on aura aussi, puisque SA est infiniment petit,
(i) e^»e«*^=e""-«^\
ou, à cause de l'associativité,
gTg,^+5/„V^^w.^5w_ C.Q.F.D.
Nous voyons en même temps, par l'équation (i), que les w, considérés
( '069 )
comme fonctions de h, satisfont aux éqrations différentielles
(2) ^idh=^^dwk'!fi^,,{w„w.,, ...,w„).
On achèvera de déterminer les w en remarquant que w^ doit se réduire
à ti, pour h ^= o. Les règles de multiplication des substitutions du groupe
sont donc établies, sans connaître autre chose que la structure de ce groupe.
» L'existence du groupe est en même temps démontrée, puisque nous
avons formé la Parameter grappe.
» La considération du groupe adjoint permettrait d'intégrer les équa-
tions (2) en termes finis ou du moins par quadrature. »
PHYSIQUE DU GLOBE. — L'iode dans l'eau de mer.
Note de M. Armand Gautier.
« Il est généralement admis et enseigné que l'iode existe, dissous dans
l'eau de mer, principalement à l'état d'iodures alcalins ou alcalino-terreux.
Mais lorsqu'on veut se renseigner sur la quantité d'iodures ou d'iode de
ces eaux, on constate chez les auteurs presque autant de divergences qu'il
y en a eu, avant mes recherches, relativement à l'iode de l'air atmosphé-
rique. Depuis Marchand (de Fécamp) qui donna jadis le chiffre excessif
de 9™^'" d'iode par litre d'eau de mer (' ), jusqu'à Stephenson Macadam qui
assurait qu'il faut évaporer plusieurs gallons d'eau de l'Océan pour y
trouver j^^ti^T ^^ grain d'iode ("), à Roettstorffer qui eu trouva i™sr en
5o litres ('), et à J. Boussingault qui déclarait qu'il est à peu près impos-
sible de trouver de l'iode dans l'eau de mer (^), cette question est restée
irrésolue.
» En fait jusqu'ici la présence de l'iode en quantité dosable dans ces eaux
demeure incertaine. D'ailleurs, pour affirmer l'existence des iodures dans
l'eau de mer, on s'est fondé seulement sur deux considérations indirectes :
(') Il opérait sur l'eau du rivage où l'iode se concentre, comme on verra plus loin.
(*) Journ. f. prakl. Client., t. VIII. Le gallon étant de 4''S54 et le grain de SS^s',
ce serait, d'après cet auteur, au maximum o^'',oooiz d'iode qu'on trouverait par litre
d'eau de mer.
(') Zeitsch.J. analyt. Chem., III. Heft ; octobre 1878.
(*) Ânn. de Chim. et de Pliys., 2= série, t. XXX; p. 94 et gS.
( i"7o )
la première, que, le chlore et le brome existant dans cette eau principale-
ment à l'état de chlorures et de bromures, il doit en être de même de
l'iode; la seconde, qu'on trouve des iodures dans les eaux des marais
salants et jusque dans le sel marin impur qui s'y dépose.
» Le présent travail a pour objet de démontrer, au contraire, que l'eau
de la pleine mer, celle du moins qui est puisée à la surface ou à quelques
mètres de profondeur, ne contient pas trace d'iodures alcalins ou alcalino-
terreux, que l'iode y existe toutefois en quantité facilement pondérable,
mais que cet élément y est contenu tout entier à l'état organique. C'est à
cette dernière circonstance que sont dues les appréciations contradictoires
émises sur la quantité, et même sur la présence en proportion sensible,
de l'iode dans les eaux de mer.
» Lors de mon voyage à Roche-Douvres ( ' ), j'ai fait puiser à l'entrée de
la Manche, à 40'"" environ des côtes, à peu près à mi-chemin entre Brest
et l'île de Guernesey, 12 litres d'eau de mer prises à la surface avec toutes
les précautions convenables. Cette eau, transportée au laboratoire dans
deux bouteilles bouchées à l'éraeri, fut traitée pour la recherche de
l'iode de la façon suivante :
» L'eau est additionnée de carbonate de jjotasse neutre et pur tant qu'elle se
trouble, puis d'un peu de potasse caustique (os%3 à oS"-,/; par litre). Elle est alors éva-
porée sans filtrer, jusqu'à ce que la cristallisation commence sur les bords (^).
On évite ainsi, durant l'évaporation, les pertes d'iode qui pourraient résulter de la
décomposition des iodures alcalins et surtout alcalino-terreux. Le résidu, encore bien
liquide, est mélangé avant refroidissement complet, et agité, avec de l'alcool à 83° cen-
tésimaux. Ce dissolvant élimine en grande partie les sels. Le magma salin alcoolique
contenant la totalité des iodures est jeté sur un filtre «ans plis, essoré à la trompe,
puis le filtratum est à son tour évaporé. Ce second résidu est neutralisé par l'acide
sulfurique étendu, réalcalinisé par une goutte de potasse et repris une seconde fois
par de l'alcool à 90° centésimaux. Quand cet alcool filtré a été évaporé, on fritte la
matière résiduaire pour détruire un peu de substance organique, on reprend par l'eâu
et l'on filtre une dernière fois. La liqueur contient alors sous un petit volume la totalité
du brome et de l'iode des bromures et iodures minéraux de l'eau en expérience.
» Pour en séparer l'iode on recourt, non pas à la méthode de Bonis (distillation
avec le perchlorure de fer), qui met toujours un peu de brome en liberté, mais à celle
(') 'Voir Comptes rendus du i3 mars 1899.
(-) Durant l'évaporation, on remarque que la liqueur tend à s'acidifier : on doit
veiller, par additions successives de potasse caustique, à ce qu'elle reste toujours bien
nettement alcaline.
( ^"71 )
de Declian consistant à distiller la liqueur iodobroraurée avec une solution très con-
centrée de bichromate de potasse ('). L'iode passe seul entièrement et dès le début,
avec la vapeur d'eau qu'on reçoit dans une solution de potasse pure. Quand on a dis-
tillé 10" à i5"^, on sursature la liqueur potassique avec de l'acide sulfurique étendu et
l'on y dose l'iode comme il a été dit dans ce Volume à propos de la recherche de ce
corps dans l'air (^).
» Nous nous sommes assuré qu'en suivant cette marche on peut retrouver intégra-
lement os^jODoS et même oS'',ooo2 d'iode ajoutés à l'état d'iodure ou même d'iodate (^)
dans I litre d'eau salée et magnésienne ayant la composition moyenne de l'eau de mer.
» Or, lorsqu'on cherche ainsi l'iode dans i litre d'eau du plein océan,
on n'en trouve pas une trace.
» Très surpris de ce résultat, j'ai opéré sur 5 litres d'eau, avec une
légère variante consistant à la distiller, après bonne alcalinisation, en pré-
sence de I o grammes de sulfate de soude par litre, à précipiter dans la solu-
tion très concentrée les sels magnésiens et calcaires par le carbonate de
potasse pur, à reprendre par l'alcool, après concentration, pour dissoudre
les bromures et iodures, puis à continuer comme ci-dessus. Le résultat a
été encore entièrement négalil.
» Il n'existe donc pas trace d' iodures minéraux dans 5 litres d'eau de mer,
ou, du moins, il y en a une quantité inférieure à oS'^,oooi.
)) Désormais convaincu de ce fait, en apparence paradoxal [car on
retrouve l'iode dans le sel de cuisine extrait de l'eau de mer ('') et dans les
algues qu'elle baigne], et me rappelant ce que j'avais observé déjà pour
l'air atmosphérique, qui tout en contenant de l'iode organique n'en fournit
pas la moindre quantité sous forme d'iodures, je me suis demandé si l'iode
existerait dans l'eau de mer à l'état de corps organisés (spongiaires, algues
microscopiques, etc.) ou de composés organiques iodés, tels que les nu-
cléines iodées, la spongine, l'iodothyrine, etc.
(') Le principe de cette méthode est, en réalité, dû à J. Kbutwig, Deuls. chein.
GeselL, t. XVII, p. 34i • Pour son application, voir Dechan, Bull. Soc. Cltim., t. XLVII,
p. 33j et t. XL, p. 342.
(') Voyez mon Mémoire Sur l'iode de l'atmosphère {Comptes rendus, t. CXXVIII,
p. 644).
(') L'iode des iodates se dissout dans l'alcool étendu si la liqueur est alcalinisée par
la potasse.
{*) Koettstorfer, cité plus haut, a trouvé os%oo8 d'iode dans i kilogramme de sel
de cuisine ordinaire.
( I072 )
» Pour m'en rendre compte, j'ai repris le résida resté insoluble dans l'alcool étendu
des 5 litres d'eau de mer où j'avais déjà inutilement recherché l'iode minéral. Ce résidu
fut humecté de potasse pure concentrée mélangé de potasse en plaques exempt d'iode,
et le tout fut chauffé, jusqu'à fusion complète, dans une capsule de nickel pur dans
le but de détruire toute matière organique. Il se dégage l'odeur alcaline et ptomaï-
nique due à la destruction des matières organiques azotées complexes. Après refroi-
dissement, le résidu placé dans la glace fut saturé avec précaution par l'acide sulfurique
étendu, réalcalinisé faiblement et repris par l'alcool à 90°. Celui-ci fut évaporé et l'iode
fut cherché dans le produit résiduel par la méthode précédente.
» Je trouvai :
Iode organique total pour 5 litres 12 milligrammes
» Soit
Iode organique total pour i litre 2"Sf,4o
» Ij'iode existe donc bien dans l'eau de mer en quantité pondérable;
du moins dans celle qui a été puisée à la surface ou à faible profondeur,
mais la matière iodée est entièrement iasoluble dans l'alcool étendu et
l'iode n'apparaît qu'après fusion à la potasse. Cet élément s'y trouve donc
à l'état organique et sous cette forme il existe dans l'eau de mer en quantité
très sensible, qu'on peut doser même dans 10 grammes d'eau.
» Il convient maintenant de préciser davantage : L'eau de la pleine mer,
prise à la surface et jusqu'à une profondeur de plus de 100 mètres, contient
des débris de toutes sortes, des êtres vivants microscopiques, des zooglées,
des colonies bactériennes, des algues minuscules. Ces êtres vivants fixent-ils
la totalité de l'iode des eaux marines, ou bien une partie de cet élément se
trouve-t-elle dissoute dans l'eau à l'étatde substance simplement organique?
» Pour m'en rendre compte, j'ai filtré soigneusement 5 litres d'eau de
haute mer par aspiration sur un petit filtre de biscuit de porcelaine de Sèvres.
Après filtration du premier litre, j'ai remarqué que les pores du biscuit
s'engorgeaient et qu'il se déposait à la surface une matière mucilagineuse
semi-organisée, comparable à celle dont s'entourent beaucoup d'algues
microscopiques, en particulier les diatomées. Après le passage des 5 litres
d'eau, le dépôt formé sur le filtre de biscuit fut détaché soigneu-ement et
une partie fut soumise à l'examen microscopique de notre aimable et sa-
vant confrère M. Bornet, dont on connaît la haute compétence en ces ma-
tières. Il m'a remis à ce sujet la Note suivante :
» La masse du dépôt est composée d'une matière muqueuse dans laquelle sont
plongés une quantité de débris minéraux, charbonneux et organisés.
( I073 )
» Parmi les corps organisés que j'ai reconnus se trouvent des fibres ligneuses, des
j)oiIs de végétaux et d'animaux, des spicules d'épongés, de rares fragments d'insectes,
des flagellés, des rotifères et surtout des diatomées variées, parmi lesquelles j'ai noté
des espèces appartenant aux genres Coscinodiscus, Melosira, Campylodiscus, Sari-
zella, Amplwra . Synedra. Nitzchia, Naciciila, Pleuro.ùgina, etc.
» Le déjîôt organisé recueilli sur le biscuit de porcelaine ne nous a pas
paru atteindre par litre le poids de oB'',oi.
» Le dépôt, répondant à 5 litres d'eau de mer, et le filtre de biscuit où
il s'était formé (') furent fondus avec la potasse, et l'iode dosé. On trouva :
Iode des parties organisés de 5 litres d'eau de pleine mer. . 2"?'', 6
soit par litre :
Iode organisé pour i litre d'eau de pleine mer o"'8'',52
» L'eau de mer qui avait été filLrée sur biscuit fut à son tour évaporée
après alcalinisation, et le résidu traité par la potasse caustique fondante.
On y dosa ensuite l'iode par le procédé ci-dessus décrit. On trouva :
Iode organique dissous en i litve d'eau de pleine mer. . . . i^s'-jgo
» Il résulte de ces dosages que i litre d'eau de pleine mer contenait
Iode organisé insoluble o™8'",52
Iode organique dissous i^si-jgo
Total de l'iode organique, par litre • . 3'"S'',32
» On a vu plus haut qu'on a trouvé directement, pour la totalité de
l'iode, par litre, i"'^'',l{0. C'est une confirmation bien concordante des
deux chiffres précédents.
» Il résulte de ces constatations :
» 1° Que l'eau de la |)leine mer prise à la surface, ou puisée à une
faible profondeur, ne contient pas d'iodures minéraux;
» 2° Que dans cette eau la totalité de l'iode (à des traces près) existe
sous forme de composés organiques;
» 3° Qu'une partie de cet iode organique, le cinquième environ dans
notre cas, est fixé dans les êtres microscopiques : zooglées, algues, spon-
giaires, etc., qui vivent à la surface et jusqu'à une certaine profondeur et
constituent \e plankton de la haute mer;
(') Il avait été broyé pour bien assurer son attaque par la potasse fondante.
C. H.. 1899, t" Semestre. (T. CXXVUI, N» 18.) \^0
( i«74 )
» 4° Que les quatre cinquièmes de l'iode de l'eau de mer y sont à l'état
de composés organiques solubles.
» On peut se demander si cette matière organique soluble provient
des algues et autres organismes iodés de l'eau ou bien si elle se forme
indépendamment d'eux et constitue le milieu favorable, la matrice où
prennent naissance ces êtres inférieurs. Je ne saurais résoudre pour le
moment cette grave question. Je dirai seulement que les algues microsco-
piques du plankton sont, d'après le dosage donné ci-dessus, extrêmement
riches en iode. Comme tous les êtres vivants, ces algues, spongilles, etc.,
déclinent à un certain moment et lorsqu'elles souffrent et meurent dans
l'eau, elles lui cèdent une partie de leur iode ('). On a établi aussi que les
feuilles nouvelles des grandes algues contiennent plus de deux fois plus
d'iode que celles de la plante âgée. Il semble donc bien qu'une partie de
la matière organique iodée de l'algue peut, en certains cas, repasser en
dissolution dans l'eau de mer, pour être soumise plus tard à une nouvelle
assimilation par les êtres nouveaux en état de croissance. Au contraire,
si ces êtres meurent et se putréfient, comme cela se produit dans les marais
salants, la substance organique est détruite et l'iode minéral peut dès lors
apparaître.
» Des phénomènes analogues se passent pour le brome d'après les obser-
vations que j'ai faites rapidement au cours de ce travail. Une grande partie
de ce corps existe certainement à l'état organique dans l'eau de mer, mais
je ne pense pas que la totalité du brome s'y rencontre sous cette forme.
» Les matières organiques iodées de l'eau de mer mériteraient une ^
étude approfondie que j'ai commencée. Je puis dire déjà qu'elles sont f
azotées et qu'elles paraissent riches en manganèse et phosphore. A tous
égards elles offrent un grand intérêt. En partie dissoutes dans l'eau, en
partie fixées dans les cires microscopiques, ces composés organiques iodés
et azotés complexes de la mer s'accumulent dans les eaux de rivage qui
déposent, sous forme d'écumes, de zooglées, de diatomées, etc., leurs
matériaux chargés d'iode, matériaux en partie solubles, en partie mu-
queux, restant après le bain adhérents à la peau qui les absorbe ensuite par- .
tiellement (^). C'est ainsi que l'organisme peut bénéficier ultérieurement f
de leur action excitante et spécifique.
)) Mais il reste à s'expliquer d'où provient l'iode organique de la mer,
(') Allary, Bull. Soc. Chiin., t. XXXV, p. ii et 12; 1881.
{'■) Voir la Noie de M. Gallard, dans ce numéro, p. J117. '
( i"7J )
aussi bien celui des algues, spongiaires, etc., que celui qui s'est fixé clans
la matière organique iodée soluble dans l'eau. Vient-il des sources et éma-
nations issues des profondeurs, là où l'absence de toute lumière ne permet
pas la vie des organismes du plankton? Ne passe-t-il que plus haut à l'état
organique et oT'ganisé, dans les couches plus ou moins illuminées de la
mer? C'est là un problème d'un haut intérêt que je me propose d'essayer
d'éclaircir par quelques recherches que j'ai commencées. »
PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur le traumatisme et la tuberculose.
Note de MM. Lannelongue et Aghard.
« Considéré comme un facteur pathogénique, le traumatisme peut agir
de deux façons : directement, pour produire les lésions traïunatiques pro-
prement dites, ou indirectement, pour influencer le développement de
divers processus morbides qui naissent d'ordinaire en dehors de son inter-
vention. Nous ne parlons pas des croyances populaires qui rapportent
volontiers à des contusions l'origine des tumeurs, des coxotuberculoses,
des maux de Pott, alors qu'en réalité le traumatisme ne fait bien souvent
que rendre manifestes, en les exagérant, des désordres jusque-là cachés.
Mais la clinique et l'expérimentation fournissent des faits suffisamment
nombreux et bien observés qui ne permettent pas de mettre en doute cette
celte action du traumatisme, appelant sur le point oîi il porte une infection
généralisée ou même simplement localisée en une région plus ou moins
distante.
» C'est à partir des célèbres recherches de Max SchiUler (1880) sur le
développement du processus tuberculeux à la suite des contusions articu-
laires, que cette intéressante donnée de palhogénie générale a paru consa-
crée par l'expérimentation. Peu après d'ailleurs, elle a reçu, pour d'autres
infections, une confirmation nouvelle : Becker (i883), Rrause (1884),
Gangolphe (1884), en fracturant des os chez des animaux qui avaient
reçu, par injection dans le sang, des cultures de staphylocoques, ont déter-
miné la suppuration du foyer traumatique, et d'autres observateurs, à leur
suite, ont obtenu des résultats analogues avec divers microbes.
» Enfin, la cHnique humaine est venue apprendre également que, dans
le cours de diverses infections (staphylocoque, streptocoque, pneumoa
coque, bacille d'Eberth), une fracture, une injection sous-cutanée de li-
quides stériles pouvait provoquer le développement in situ d'un foyer con-
( 1076 )
tenant l'agent microbien venu par voie interne. L'explication de ces faits
est d'une grande simplicité : pour peu que quelques microbes se trouvent
répandus dans la circulation, on conçoit sans peine qu'ils envahissent,. à la
faveur du traumatisme, les tissus lésés et s'y multiplient.
» Cependant, en ce qui concerne la tuberculose, il faut reconnaître qu'il
est bien exceptionnel de voir chez un phtisique un grand traumatisme sans
])laie extérieure, une fracture fermée, par exemple, devenir le ])oint de
départ d'un foyer tuberculeux. L'un de nous a eu l'occasion d'observer
quelques fractures et même une luxation du pouce chez des tuberculeux
sans qu'il soit survenu de complication bacillaire dans le foyer traumalique.
D'un autre côté, beaucoup d'auteurs prétendent que l'entorse et les con-
tusions osléo-articulaires sont la cause fréquente de l'apparition des ostéo-
arllirites tuberculeuses. Ils acceptent le récit des sujets ou des parents des
enfants qui, comme pour les tumeurs, rapportent la maladie à un accident.
En réalité, le traumatisme ne fait que dévoiler un mal existant déjà, sous
une forme peu apparente, depuis un temps plus ou moins long. Si l'on s'en
tenait aux conclusions de Max SchùUer, la clinique contredirait donc, sur
ce point, l'expérimentation.
» Mais les expériences de Max Schùller ont été faites en partie avec des
produits humains plus ou moins purs et en partie avec des cultures de
microbes considérés à tort comme les agents de la tuberculose, car, à celte
époque, le véritable microorganisme de cette infection était encore ignoré.
Déplus, elles ont porté, pour la pluj)art, sur le lapin, animal relativement
peu favorable à l'évolution de la tuberculose humaine. Aussi nous a-t-il
paru que la question méritait d'être reprise en tenant compte des données
acquises depuis lors sur le bacille tuberculeux et la réceptivité des animaux
à son égard.
» Nous avons donc entrepris plusieurs séries d'expériences consistant à
inoculer la tuberculose à des animaux par diverses voies (tissu cellulaire
sous-cutané, péritoine, trachée, sang) et à produire chez eux un li'auma-
lisme à une période variable de l'infection.
» Nous avons inoculé à 20 cobayes, sous la peau de la cuisse, des pro-
duits tuberculeux d'origine humaine, provenant d'abcès froids, de gan-
glions, de fongosités articulaires et des organes de cobayes tuberculeux.
Puis, quand l'infeclion était en voie de se généraliser chez ces animaux, à
une date variable de dix-neuf à quatre-vingt-deux jours après l'inoculation,
nous leur avons fait subir des tiaumatismes plus ou moins importants,
quelquefois considérables : contusions articulaires à coups de maillet, dis-
( '077 )
torsions articulaires entraînant des luxations, des fractures, des décolle-
ments épipliysaires. Dans plusieurs expériences, c'est au voisinage même
du point d'inoculation, au genou correspondant, qu'a porté le trauma-
tisme. Or, tous ces animaux sont morts de tuberculose dans des délais
variables : un seulement huit jours après le traumatisme, quatre dans le
courant des deux premiers mois, les autres plus tard et jusqu'à deux cent
trente-deux jours après le traumatisme. Mais aucun (Veux n'a présenté de
lésions tuberculeuses au niveau des régions traumatisées. Nous n'avons
retrouvé, en ces points, que des traces plus ou moins apparentes du trau-
matisme, sous forme de luxations, de cals de fractures, de déformations
des membres.
» C'est encore un résultat négatif que nous avons enregistré chez deux
autres cobayes infectés par l'injection dans le péritoine d'une culture de
tuberculose humaine. L'un, qui avait subi le traumatisme dix-sept jours
après l'inoculation, est mort vingt-six jours plus tard; l'autre, chez qui le
traumatisme avait eu lieu en même temps que l'inoculation, a survécu
quarante-trois jours : délais qui eussent été suffisants pour permettre aux
lésions tuberculeuses de devenir reconnaissables.
» Même insuccès encore chez deux cobayes inoculés dans la trachée,
traumatisés immédiatement et morts au bout de cent vingt et un et cent
quarante jours.
» Enfin, pour réaliser les conditions les plus favorables à la localisa-
tion du bacille tuberculeux, nous avons injecté, directement dans le cœur
droit, de très faibles quantités de bacilles tuberculeux chez six cobayes et
fait subir à ces animaux un traumatisme immédiat. Ils ont succombé dans
un délai de quinze à cent six jours avec des lésions de tuberculose généra-
lisée. A l'autopsie, nous n'avons trouvé non plus, au niveau du traumatisme,
aucune apparence de lésion tuberculeuse.
» Les résultats de nos expériences sont donc conformes à ceux de
l'observation clinique. Il en ressort que la tuberculose ne se comporte
pas tout à fait de même que d'autres infections, notamment que celles des
suppurations aiguës : il n'est pas aussi facile qu'on le croyait et qu'on l'a
répété partout, d'après Max Schûller, de localiser dans un foyer traumatique
le processus tuberculeux.
» Une autre conséquence peut être tirée de ces faits expérimentaux :
c'est la rareté de V infection sanguine chez les animaux tuberculeux. Il est
certain que le sang de ces animaux peut être virulent, et déjà Viilemin
(1868) l'avait démontré. Mais le fait doit être rare, et c'est généralement
( I07» )
le sang recueilli sur le cadavre qui s'est montré cloué de virulence entre
les mains des expérimentateurs ('). Or, il est possible que, pendant l'ago-
nie, le bacille trouve plus de facilité à pénétrer dans le sang et à s'y main-
tenir. De fait, le sang recueilli sur le cadavre de quatre cobayes morts de
tuberculose, inoculé à des cobayes sains, nous a donné trois fois la preuve
de sa virulence, tandis que le sang de deux cobayes atteints de tubercu-
lose généralisée, mais sacrifiés brusquement, ne nous a donné que des
résultats négatifs. On sait, d'ailleurs, par les recherches de Borrel {-),
avec quelle rapidité le sang se débarrasse des bacilles tuberculeux qu'on
y injecte, puisque quelques minutes suffisaient, dans les expériences de
cet auteur, pour l'incorporation des bacilles par les globules blancs.
)) Une Note ultérieure donnera la suite de nos recherches. »
GÉOLOGIE. — Séparation en deux groupes naturels des épanchements volca-
niques du Mont-Dore; caractères chimiques distinctifs de leurs magmas et de
celui qui a alimenté les éruptions de la chaîne des Puys. Note de M. Michel
Lévy.
« J'ai fait remarquer depuis longtemps (*) que la disposition des prin-
cipaux cours d'eau qui rayonnent autour du Mont-Dore n'amène pas un
étoilement régulier, comparable à celui du Cantal. Au Mont-Dore, l'étoi-
lement est double; il en existe un central qui fait diverger les coulées vol-
caniques autour du Sancy. Ses coulées subissent, vers le nord, un arrêt
apparent, le long de la vallée actuelle de la Dordogne et de la dépression
qui surmonte la grande cascade du Mont-Dore.
» Un second étoilement, périphérique, dont le cercle central passerait
par la Banne d'Ordenche, l'Aiguiller de Guéry, le Puy de la Croix-Morand
et le Puy de l'Aigle, sert de point de départ à une série de coulées qui
n'ont jamais convergé avec les premières.
» Une faille, Aasible à la Bourboule, paraît avoir suivi la hgne de sépai'a-
tion entre les deux étoilements; elle indique que l'étoilement central tout
entier, celui du Sancy, s'est affaissé après la fin des épanchements volca-
niques pliocènes.
(') Weichselbaum, Wien. med. Woch., n"" l2 el 13; 1884. — Meisels, ibid., n" 39
et 40. — LusTiG, ibid., n° 48.
(-) BoRREi,, Ann. de l'Inst. Pasteur, p. 6o4; iSgS.
(') Bull. Soc. Géol. de France, 3= série, l. XVIII, p. 745; 1890
( I079 )
» L'élude pétrographiqiie des produits de ces éruptions, que j'ai pu
compléter à la suite de courses récentes, révèle que les deux étoilements
volcaniques, ainsi juxtaposés, n'ont pas une composition entièrement ana-
logue. Le croquis ci-joint au ^^iïôô?» dans lequel les basaltes compacts des
N
A
JEtinUnient, pèry>hérr^fne.
TVw de S^Sandoux
lEteUeTizent cerUrxzZ
plateaux ont été intentionnellement supprimés, rend compte de ces ana-
logies et de ces dissemblances. L'ordre des éruptions principales est résumé
dans le Tableau suivant, qui commence par les plus anciennes :
Étoilenient central.
Andésites basiques, labrador! tes et basaltes
intercalés dans la cinérite.
Trachites à grands cristaux.
Andésites à pyroxène et hornblende.
Basaltes compacts des plateaux.
Étoilement périphérique.
i Rhyolites et phonoliles iufé-
< rieurs intercalés dans la ciné-
f rite inférieure (dôniile).
l Basaltes intercalés dans la ci-
( nérite supérieure.
Trachjtes à grands cristaux.
Téphrites andésitiques à haiiyne.
Phonolites supérieurs.
Basaltes ophitiques micacés.
Basaltes des plateaux.
» On voit d'abord que la série périphérique est plus complète et plus
variée que celle du Sancy. De plus, au point de vue minéralogique, elle est
caractérisée par l'abondance des roches à feldspathides, phonolites infé-
rieurs et supérieurs, téphrites à haiiyne, et par la présence de ces singuliers
( io8o )
basaltes à structure ophitique, auTcquelsCordier avait donné !enom carac-
téristique de basaltes demi-deuil, parce que les lamelles de bytowiu'te,
englobées dans les cristaux de pyroxène, y présentent des tranches blanches
sur fond noir. A ces basaltes, riches en alcalis, se rattachent vraisembla-
blement les belles népliélinites découvertes par M. Lacroix au Puy de Saint-
Sandoux.
» Les groupements naturels des roches du Mont-Dore une fois décou-
verts, il m'a paru intéressant de chercher s'ils présentent, malgré leur
apparente complexité, un lien intime pouvant caractériser, au point de
vue chimique, le magma qui leur a donné naissance.
» On possède un assez grand nombre d'analyses chimiques des roches
du Mont-Dore, dues à Sainte-Claire Deville, à Rammelsberg, à M. von
Bonhorst, collaborateur de Von Lasaulx. Mais aucune série complète de
l'étoilement périphérique n'avait été étudiée; il n'existait notamment
aucune analvse des téphriles à haûvne, si importantes par leur abondance
et par la place qu'elles occupent au milieu de cet ensemble; il est même
curieux de constater que la nature pétrographique exacte de ces roches
avait échappé à nos prédécesseurs.
» M. Bonjean, attaché au laboratoire du Comité consultatif d'Hygiène
de France, a comblé, sur ma demande, cette lacune, au point de vue chi-
mique. On trouvera plus loin (') la Note dans laquelle il rend compte de
onze analyses, toutes afférentes à des roches de l'étoilement périphérique.
)) Si l'on y joint les analyses des rhyolites de Lusclade, dues aux colla-
borateurs de Von Lasaulx (^), il est facile de constater que cet ensemble
comporte une des séries naturelles les plus étendues que l'on connaisse,
au point de vue de la variation d'acidité des roches; la teneur en silice
oscille entre 78 pour 100 (rhyolites) et /p pour 100 (basaltes ophitiques).
Et cependant l'étude attentive des analyses montre une parenté bien
nette de toute la série. Pour la mettre en évidence, j'ai eu recours aux
procédés graphiques dont j'ai récemment recommandé l'emploi Ç'); ils
se sont montrés efficaces dans.l'espèce.
» Je résumerai ici les résultats obtenus, qui seront exposés en détail
dans un Bulletin du Service de la Carte géologique de la France.
(') Voir à la Correspondance, page 1096.
(2) r^oc. cit., page 791.
(') Bull. Soc. Géol. de France, i' série, l. XXV, p. 826; 1897, el t. XXVI,
p. 3i i; 1898.
( io8i )
» La caractéristique du magma de l'étoilement périphérique consiste,
comme sa nature pélrograj hique permettait de le prévoir, dans sa richesse
en alcalis et dans sa pauvreté relative en chaux; en outre, la potasse est
abondante et presque égale à la soude, même dans les basaltes ophiliques,
très basiques. La chaux des bisilicates est presque constamment négli-
geable. Ces propriétés expliquent l'apparition des feldspalhides dans plu-
sieurs termes de la série, |>honolites, léphrites, qui manquent totalement
dans l'étoilement central du Sancy. Lu richesse en potasse explique aussi
la présence du mica noir de seconde consolidation des basaltes ophitiques,
de même que la pauvreté en chaux justifie l'apparition de l'hypersthène,
bisilicate exclusivement magnésien et ferrilère, dans quelques-uns de ces
basaltes, dont tout le calcium est absorbé par le feldspath (bytownite).
>) L'étude chimique de l'étoilement central ne peut encore être faite
avec autant de détails, car on manque d'analyses en nombre suffisant.
Cependant, il semble que la soude y soit un peu plus abondante que la
potasse, et que la quantité totale de cha !x augmente; en tout cas la chaux
libre, non feldspathisable, encore inférieure à la magnésie, commence
à s'y montrer appréciable.
» La série des Puvs, qui comporte un ensemble pétrographique allant
des andésites acides aux basaltes francs, présente tous ces derniers carac-
tères plus accentués. La potasse rétrocède devant la soude; la chaux libre,
plus abondante, atteint la magnésie.
» Les groupements naturels des roches volcaniques du Mont-Dore et
des Puys permettent donc d'établir la parenté des magmas auxquels ces
roches sont dues, et même de suivre les variations qui les caractérisent,
lorsque l'on passe d'un centre à un autre voisin.
» On remarquera sans doute que cet ensemble imposant d'éruptions
volcaniques, qui s'échelonne du sommet du Miocène au Pléistocène, pré-
sente plusieurs récurrences de roches acides. Il ne semble pas qu'au Mont-
Dore même la série commence par les basaltes miocènes connus à Aurillac.
» i" La première manifestation volcanique débute ici par les rhyolites
et phonolites inférieurs (78 pour 100 de silice) et se continue par les
coulées basiques de la cinérite (5o pour 100).
» Puis vient (dans l'étoilement périphérique du Mont-Dore) le second
groupe : Irachytes à grands cristaux (60 pour 100), téphrites à haiiyne
(53 pour 100).
>) 3° Aux phonolites supérieurs (Sp pour 100) succèdent des basaltes
ophitiques et compacts très basiques (44 pour 100).
C. R., 1890, 1" Semestre. (T. CXXVIII, N' 18.) J^\l
t
( 1082 )
). 4° Enfin les andésites des Puys (62 pour roo) sont suivies par des
basaltes récents (49 pour 100) (').
» Il n'est donc pas possible de reconnaître ici la loi avancée par M. Id-
dings, sur la différenciation de plus en plus marquée du magma moyen.
» Tout au contraire, c'est la première de ces séries (rhyolites, basaltes)
qui semble réaliser ce maximum de différenciation.
» Enfin, il est utile de remarquer que l'étoilenient central du Mont-Dore
est assis sur le granité, mais au voisinage de la limite des gneiss. L'étoilc-
ment périphérique nord est en plein granité percé de granulites. Un grand
nombre de cratères des Puys est situé sur des lambeaux de Précambrien,
métamorphisé par le granile. On y observe des leptynolites, des schistes
micacés, des cornes amphiboliques et pyroxéniques au voisinage desquelles
le granité se charge d'amphibole et passe à la diorite.
» Il est probable que ces lambeaux précambriens, qui témoignent ainsi
de l'existence de bancs calcaires métamorphiques, ne sont pas étrangers à
l'augmentation de richesse en chaux du magma de la chaîne des Puyr-. »
MEMOIRES PRESEIVTES.
M. E. JiMKNEz Y Berruezo DE Zapata adrcssp, de Montevideo, par
l'entremise du Ministère des Affaires étrangère*, une Note relative à un
insecticide anliphylioxérique.
(Renvoi à la Commission du Phylloxéra. )
M. Cil. SiBiLLOT adresse une Note relative aux « ballons en aluminium ».
(Renvoi à la Commission des Aérostats.)
("* ) C'est avec intention que nous avons disjoint la dômite de lïi série éiuplive de*
Pdjs; elle ne paraît pas s'y associer aii point de vue chimique.
( io83 )
CORRESPONDANCE.
M. Joseph Bertrand présente, de la part de M."'^ Ernest Laugier, deux
Manuscrits auxquels l'Académie attachera un grand prix :
Le portrait de Condorcel, écrit par M"* de Lespinasse, avec de nom-
l)reuses corrections marginales, et quelques additions, de l'écrilure bien
connue de d'Alembert. Ces pages inédites révèlent une admiration presque
enthousiaste pour le grand esprit auquel elles sont consacrées.
T/aulre Manuscrit est l'éloge de Fourier, précieux autographe d'Arago.
I>a grande écriture de notre illustre confrère rappelle d'une manière
remarquable la belle physionomie et les grandes allures dont les plus
anciens d'entre nous ont conservé le souvenir.
M""^ Laugier a joint à son précieux envoi un grand nombre de pièces
autographes de Condorcet, destinées à la bibliothèque de l'Institut.
M. Berirand se propose, avant de les présenter à l'Académie, de recher-
cher celles qui sont inédites, ou différentes en quelques points des pages
imprimées.
THÉOKIE DES NOMBRES. — Sur une généralisalion du théorème de Fermât.
Noie de M. L.-E. Dickson, présentée par M. Picard.
« Dans divers Mémoires se rencontre la fonction
a étant un entier quelconque et N un entier positif quelconque dont les
facteurs premiers inégaux /•, s, t, ..., «■. Après les travaux de Schone-
mann('), de Pellet(^) et de l'auteur (^), nous savons que le nombre de
fonctions entières de degré N, irréductibles suivant le module et suivant d
une fonction entière irréductible de degré n, est ^ F(p", N ). Pour le cas
( ') Journal de Crelle, l, 31, p. 269-825; 1846.
(-) Comptes rendus, t. LXX, p. SaS; 1870.
<^) Bulletin 0/ the american mathematkal Sociely, p. 881-389; 1897.
( io84 )
n = I, le même résultat a été donné par Serret (' ) et par Dedekind (^).
)) S. Rantor ( ' ) a démontré que le nombre de groupes cycliques d'ordre N ,
contenus dans une transformation birationnelle d'ordre a dans le plan, est
j^ F(a, N). Il a donné la belle formule
la somme étant étendue à tous les diviseurs rf> i de N.
» Le nombre F(a, N) se trouve aussi dans les travaux de Picquet ( ' ) sur
les polygones curvilignes qui sont à la fois inscrits et circonscrits à une
cubique donner.
» Il suit de ces résultais que le nombre F(a. N) est divisible par N pour
toutes les valeurs de a et N. Picquet a donné une preuve directe mais avec
une division en plusieurs cas.
» La preuve de Ed. Lucas (') est plus simple. Je veux présenter deux
preuves nouvelles qui sont encore plus simples. Pour la première je pose,
pour fixer les idées, N^/^y"/'^. Nous avons ainsi
F(a, N) = (a" - a') - ia'' - a") - (a'' - a!')
Chaque quantité entre parenthèses est de la forme
rts
a —a
C .
Elle est donc divisible par s" après le théorème de Fermât. Par la symétrie
de F(a, N), elle est aussi divisible par r? et r.
» La seconde preuve se dérive immédiatement de la formule nouvelle
F(a, ^N) = F(a,Ny-F(a, N) (mod^),
g étant un nombre premier, et a et N des entiers quelconques. Il suit que
F(a, g-N) est divisible par g. Le théorème est donc démontré par une
induction simple.
(') Mémoires de l'Académie des Sciences, i865.
(') Journal de Crelle', t. 5i, p. 1-26; iSSy.
(') Annali di Matemalica (2" série), t. X, p. 64-73.
(') Comptes rendus, i. XCVI, p. 11 36; i883.
(5) Comptes rendus, t. XCVI, p. i3oo; i883.
( lo35 )
» Je terminerai en énonçant le théorème suivant :
M Si fÇd) désigne combien il y a de nombres premiers à d el non supérieurs
à d, nous avons, pour tous les entiers a e/ N, N étant > i , /a formule
2?(^) = F(a,N),
la somme étant étendue à tous les diviseurs propres d de a^'\ c'est-à-dire que
d ne peut di,>iser «"'"' sim<^^.
» Pour la démonstration je me sers d'un théorème général de Dedekind
(^Journal de Crelle, t. 54, p. 21 et 2j 26; 1837). »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une équation transcendante et les équations
différentielles linéaires du second ordre à coefficients périodiques. Note
de M. A. LiAPOUNOFF, présentée par M. Picard.
« Dans ma Noie précédente {Comptes rendus, 10 avril), j'ai énoncé
quelques propositions sur les racines de l'équation
(i) A--i = o,
en entendant par A la constante caractéristique de l'équation difFérentielle
(2) 2S "^ '"-^<^^)->' =" ^'
p{x) étant une fonction donnée, continue et périodique de la variable
réelle a; et (a un paramètre arbitraire qui joue le rôle de l'inconnue dans
l'équation (i). Ces propositions se rapportaient au cas des fonctions/) (a; )
réelles et ne changeant jamais de signe. Maintenant je me permets de com-
muniquer des propositions analogues, relatives à un cas plus général,
où p{x) tout en restant réelle, peut changer de signe.
M Soient o> la période de la fonction p{oc), a el b deux nombres réels
quelconques et ^(x,a,ij.) une solution de l'équation (2), s'annulant
pour j: = a, mais n'étant pas identiquement nulle. En considérant
l'équation
(3) $(6, rt, [/.) = 0,
dans laquelle ^i. est traité comme une inconnue, on parvient aux conclu-
sions suivantes :
» A la seule exception du cas où p(r), dans l'intervalle (a, b), est con-
( io86 )
stammenl nulle, celte équation admet une infinité de racines qui sont
toutes réelles et simples. Si p{x) ne change jamais de signe, on se
trouve dans le cas du théorème de M. Picard, et ces racines ont toutes le
signe de p(x). Dans le cas contraire, il y a une infinité de racines positives
et une infinité de racines négatives. En nous plaçant dans ce dernier cas,
désignons par
a, , «2, a,, . . .,
les racines positives, rangées dans l'ordre croissant, et par
Pm ^>, ?>„ ■■■,
les racines négatives, rangées dans l'ordre décroissant. Les a, et les [i,
seront des fonctions continues de a et de b, tant que | 6 — a | surpasse une
certaine limite, plus petite que oj. Si, en fixant rt et en supposant ô ^ a,
on fait croître b indéfiniment, tous les a, et les p, décroîtront en valeurs
absolues et les nomhresa,, p, tendront vers certaines limites in lépendanles
de a. Ces limites seront toutes les deux nulles, si l'intégrale
/ p (x) dx
est égale à zéro. Dans le cas contraire, celui des deux nombres a,, p, qui
a le signe de celte inlcgrale tendra vers zéro, et l'autre vers une limite
différente de zéro ( nous supposons lo |> o).
» Pour fixer les idées, nous supposerons
/ p(x) dx^^o;
alors nous aurons
limai^o, lim^|^p„,
^0 étant un nombre négatif ou nul.
» Maintenant, posons dans l'équation (3)Z; = rt-i-w. Les a, et les p,
deviendront des fonctions continues et, évidemment, périodiques de a à
période w. Chacune de ces fonctions sera d'ailleurs telle que tous ses
minima seront égaux entre eux et tous ses maxima aussi. Soient a', j3" les
minima de a,, p,- et a!'-, ^'- les maxima de ces deux fonctions. Dans certains
cas, «/ et p/ pourront se réduire à des constantes, de sorte qu'on pourra
( io87 )
avoir *', = a' ou Ei', -■ fi- . Mais, dans tous les cas, on aura
On aura d'ailleurs toujours [i„ > ?>\ .
M Cela posé, on peut démontrer que tous les termes des deux suites
( O, a',. ot';, «1. a;, a;, a.;, ...,
^^■' 1 ^. ?;. p;. Pi' p;. p;. p;. •••'
dont la première est croissante, la seconde décroissante, sont des racines
de l'équation (i) et que, d'ailleurs, les termes a| , x-, ^'■, i^] à indice i impair
satisfont à l'équation A -i- i = o et tous les autres à celle-ci A — 1 = 0. Si,
parmi ces termes, il en existe qui vérifient des égalités de la forme
x; = < , p: = p: . p„ - o,
ce seront des racines doubles; les autres seront toujours des racines
simples. Les suites (4) contiennent d'ailleurs toutes les racines de l'équa-
tion (i), de sorte que cette équation n'admet point de racines imagi-
naires.
» Supposons maintenant qu'on donne ;i a une valeur quelconque, dif-
férente des nombres (i). Alors, si cette valeur se trouve dans l'intervalle
(o, Pj) ou bien dans l'un de ceux (x- , x'.), (p), f-), on aura A'-* > f ; par
suite, toutes les relations de l'équation (2) autres que y = o, seront illi-
mitées. Si, au contraire, cette valeur se trouve dans l'un des int( rvalles
(o. x\), (>';, a;.^,), (lî„, fi',), (p;, ,y;.^,), on aura A"< i, et toutes les solu-
tions de l'équation (2) seront limitées.
» Supposons enfin que u. soit égal à l'une des racines de l'équation (r).
Si c'est une racine double, différente de zéro, toutes les solutions de l'équa-
tion (2) vérifieront une équation de la forme
0(.r-ho))=±9(.r),
où l'on doit prendre celui des deux signes qui appartient à A. Si, au con-
traire, c'est une racine simple, il y aura deux solutions indépendantes
0,(a;), (i,(x), vérifiant les équations
O,(j? + io) =àzH,(x),
O„ur-f-oj) = ±9i{x) -F- 9, (a?).
( io88 )
» D'ailleurs, le cas de [j. = Po se distinguera par celte circonstance que
la ïoliilion ] ériodique 0,(a-) ne pourra s'annuler pour aucune valeur
de X. »
AKALlSE MATKÉMATIQUE. —■ Noie sur le dcveloppemenl d'une fonction arbi-
traire en une sc'rie procédant suivant les fonctions harmoniques. Note de
M . S. Zaremba, présentée par AT. Poincaré.
« Désignons par (D) un domaine limité par une surface fermée (S),
pouvant se com) oser de plusieurs nappes, mais admettant en chacun de
ses points des rajons de courbure principaux non inférieurs à une lon-
gueur fixe; par/(ir,y, z) une fonction donnée s'annulant sur la sur-
face (S) et admettant dans toute l'étendue du domjaine (D) des dérivées
secondes, el par u la fonction qui s'annule sur (S) et qui vérifie dans toute
l'étendue du dcniaine (D) l'équation aux dérivées partielles
où ^ est un paramètre variable pouvant recevoir toutes les valeurs réelles
el imaginaiies. J'ai dcmoniré, dans une Note insérée aux Comptes rendus le
f
23 juillet 1898, que la fonction a a — '— pour valeur asymptotique lorsque
le module de i croît indéfinimenl, l'argument conservant une valeur con-
stante, diflérenle d'un multiple de 27:. J'ai reconnu depuis que la méthode
d'intégration dont je me suis servi permettait, en la combinant avec celle
qui consiste à développer la fonction u suivant les puissances entières et
pc-ilives d'un accroissement de l, de trouver une limite supérieure du
module de la fonction ;/ pour toute valeur du paramètre pour laquelle
celte fonction n'est pas infinie. Cela m'a permis d'appliquer au problème
du développement de la fonction/(ir, j, ;), suivant les fonctions harmo-
niques relatives au domaine (D), la méthode de Cauchy sous la forme
donnée à cetie méthode par M. Poincaré au § XI de son beau Mémoire
Sur les équations de la Physique mathématique (Rendiconti del Circolo mate-
matico di Paleimo, 1894). Voici le résultat que j'ai obtenu : soient U,,
L'a» Uj, ... la ïuite des fonctions harmoniques relatives au domaine (D),
et k^, k.,, k., ... celle des nombres caractéristiques correspondants; ou
pouira trouver des constantes A,, A,,, A3, ... et une suite infinie de
( >o89 )
nombres entiers et positifs croissants, /?,, />., p. tels que, en posant
' = ;'■,_, + !
et en convenant de faire />_, = o, la série
V = l
soit uniforménaent convergente dans toute l'étendue du domaine (D) et
aàl f(^x,y, z) pour somme.
» J'ajoute que la méthode que j'ai donnée pour intégrer l'équation (i)
conduit à une démonstration très simple et très générale du principe de
Dirichlet. »
RAYONNEMENT ÉLECTRIQUE. — Radioconducteiirs à billes métalliques.
Note de M. Edouard Braxly.
n Les expériences qui font l'objet de cette Communication se rattachent
à deux groupes de mes recherches : i" Résistance des limailles et conduc-
teurs discontinus; i° Résistance au contact de larges surfaces métalliques.
)) 1° Les fines limailles métalliques ne sont pas les seuls conducteurs
discontinus que j'aie étudiés en i8go et 1891; dans la longue liste des sub-
stances qui éprouvent des diminutions considérables de résistance sous
l'influence de décharges électriques éclatant à distance, j'ai cité la grenaUle
de plomb {Bull, de la Soc. de Physique, avril 1891), Voici un essai datant de
cette époque.
» Une dizaine de grains de i""™ à 2""" de diamètre sont placés dans un tube de
verre vertical de 6"™ de diamètre intérieur où ils occupent une hauteur d'environ 1'=".
Ils sont intercalés entre deux tiges de laiton reliées aux. pôles d'un élément Daniell et l'on
mesure leur résistance au pont de Wheatstone. La tige supérieure de laiton étant sur-
montée d'un poids (charge 12006'), la résistance de la grenaille passa de 58i à 60 ohms
par l'action d'une petite étincelle électrique éclatant à i^jSo. Par le choc, retour au
delà de 1000 ohms. La charge ayant été réduite de I200S'' à 6008'', la résistance de la
grenaille fut trouvée supérieure à looooo ohms; par l'action de l'étincelle, elle tomba
à 4oo. Retour par le choc.
» 2" En 1898, mon attention se porta sur les résistances importantes
C. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N» 18.) '42
( fogo )
qui existent au contact de larges disques d'un même métal ( ' ) (résistances
qui ne sont sensibles que pour certains métaux). J'ai complété récemment
mes expériences en rendant manifeste encore dans ce cas l'action à dis-
tance que je n'avais réussi à obtenir que très faiblement. J'ai opéré comme
il suit :
» Une colonne verticale de quarante disques de fer, larges et épais, bien polis el bien
dressés, superposés et surmontés d'un poids pour assurer un meilleur contact, estinter-
calée dans le circuit d'un élément Leclanché et d'une sonnerie. La résistance des disques
est d'abord trop forte pour que la sonnerie parle. A 3" environ, on dispose un petit radia-
teur de Righi, actionné par une bobine d'induction de o™,02 d'étincelle, la sonnerie
se fait entendre dès qu'une étincelle éclate, par suite de la diminution de résistance
des disques. Un choc rétablit la résistance.
» Des limailles métalliques aux larges disques superposés en passant
par la grenaille, les radioconducteurs offraient une suite de conducteurs
électriquement discontinus extrêmement étendue. En comparant la con-
stitution des limailles et celle des disques superposés, j'ai pensé que la
différence d'action des ondes électriques pouvait tenir à ce que la large
surface des disques réduisait considérablement la densité des courants
induits que fait naître le rayonnement électrique. D'après cela, des sphères
métalliques superposées, n'offrant que de petites surfaces de contact,
devaient présenter une sensibilité bien supérieure à celle des disques.
Cette conjecture s'est vérifiée.
» Je ne décrirai ici que les expériences relatives à quelques métaux :
laiton, plomb, fer doux, acier doux, aluminium.
» Radioconducteurs a bilies métalliques. — Laiton. — Une colonne de i5 billes de
laiton, de lo™™ de diamètre, superposées en colonne verticale dans un tube de verre,
est intercalée entre deux, tiges de laiton dans l'une des branches d'un pont de Wheats-
tone. La lige supérieure de laiton pèse loo?'. La résistance des i5 billes est o'''»'",4; une
étincelle électrique de i""',5 éclatant entre les boules d'un excitateur chargé par une
bobine d'induction (bobine de 2™ d'étincelle) ne produisit à o°», 5o de distance qu'une
diminution de résistance extrêmement faible. Cette diminution ne fut toutefois pas
nulle comme elle l'est avec une colonne de disques de laiton.
1) Plomb. — 12 billes de 8"^"° de diamètre en colonne verticale. Résistance initiale
i4 ohms, elle descend à i3 ohms par l'étincelle (i"™,5 à o", 5o).
» Fer doux. — 10 billes de 12™™ de diamètre en colonne verticale. Résistance ini-
tiale 990 ohms. Elle passe à 60 par l'étincelle de i^^jS éclatant à 10"'; par un choc
léger elle remonte à i3oo, elle tombe à 80 par l'étincelle.
(') Comptes rendus, iaiWei 1898.
I
( lot)! )
» Acier dur. — lo billes de 12™™ de diamètre en colonne verticale. Résistance
initiale 600 ohms, elle passe à 5o par rétincelle de i""°,5 éclatant à 10". Un léger choc
établit une résistance de 2060 ohms, elle tombe à 120 par l'étincelle. Un nouveau choc
conduit à 2020, puis l'étincelle à 90.
» Aluminium. — 6 billes de 12™'" en colonne verticale. Résistance initiale
3670 ohms, elle tombe à 260 par une étincelle; par un choc léger elle s'élève à 20660
ohms, il faut 2 étincelles successives pour agir, chute à 280; un choc conduit à 6260,
chute à 4 10 avec l'étincelle.
» Le laiton ne donnant rien, le plomb étant très peu sensible, les essais
ont été variés avec le fer doux, l'acier dur et l'aluminium. A cet effet, les
colonnes précédentes ont été intercalées soit dans le circuit d'un élément
Leclanchéet d'une sonnerie, soit dans le circuit d'un élément Leclanché et
d'un relais, ce dernier mettant en jeu une sonnerie dans un circuit secon-
daire. Avec le fer doux, l'acier dur et l'aluminium, la petite étincelle
employée plus haut produisait son action à iS™ de façon à faire fonc-
tionner la sonnerie. Le retour par le choc n'avait lieu ici aisément qu'à
circuit ouvert, par un choc léger pour l'acier dur et l'aluminium, par un
choc notablement plus fort pour le fer doux.
« IMéme résultat avec un relais différent et une lampe à incandescence
dans le circuit secondaire, l'illumination de la lampe remplaçant le jeu de
la sonnerie. Ici, le retour est déterminé pour l'aluminium par un choc très
léger, même à circuit fermé; pour l'acier, par un choc léger à circuit
ouvert; avec le fer doux, le retour par le choc est relativement difficile à
circuit fermé et même à circuit ouvert.
» Même résultat en disposant les colonnes horizontalement entre deux
liges de laiton; l'une était fixe et l'autre mobile; cette dernière pressait les
billes avec un etfort qu'on graduait par un poids supporté par un cordon
de soie passant sur une poulie. On peut aussi employer un ressort.
» J'ai opéi é avec succès avec des billes d'acier dont le diamètre variait
de 3™™ à i5™™. Pour les autres métaux, la difficulté de me procurer des
billes a limité mes essais.
» Pour comparer la sensibilité des colonnes de billes à la sensibilité des
tubes à limaille, une expérience a été faite avec six billes d'acier dur de
1 2™™, en colonne verticale, intercalées dans le circuit d'un Leclanché et
d'un relais, une sonnerie se trouvant dans le circuit secondaire du relais.
A une distance de 80™ d'un petit radiateur à quatre boules de Righi
(actionné par une bobine de o™,i5 d'étincelle), dans une allée de jardin,
la sensibilité a été Irowée d'emblée à peu prés aussi grande que celle d'un tube
à alliage d'or. Le radiateur et le récepteur ne portaient ici aucune tige ver-
( i<^[r~ )
ticale. Il n'y avait aucune communication avec la terre. L'aluminium s'est
montré également sensible.
» Il est bien entendu qu'avec ces radioconducteurs à billes métalliques
dont la sensibilité est voisine de celle des meilleurs tubes à limailles, il
sera nécessaire de fixer, suivant les circonstances de leur usage, le diamètre,
le nombre des sphères, le poli, la pression, le degré de vide, la force électro-
motrice de la pile. Toutes ces influences doivent être étudiées. Il importera
surtout de régler le choc.
M Je ferai remarquer que ces nouveaux radioconducteurs se comportent
en tout, par leurs qualités et leurs irrégularités apparentes, comme les
tubes à limaille. Comme tous les radioconducteurs sensibles, ils sont
exposés à être qualifiés de capricieux; cela tient surtout aux effets mul-
tiples du choc. Comme je l'ai déjà indiqué en 1891, des chocs faibles et
répétés (') font renaître la conductibilité. De là des conducLibililés inat-
tendues si l'appareil n'est pas mis à l'abri des trépidations. Un choc plus
fort, unique, rétablit la résistance. Mais un choc trop fort conduit à une
résistance extrême que les décharges précédentes ne surmontent plus à la
même distance, ce qui fait que la sensibilité semble avoir disparu. D'après
mes recherches antérieures, on rétablit la sensibilité en appliquant ce que
j'ai appelé la sensibilisation par un premier effet. «
PHYSIQUE. — Sur la production de chaînes de dépôts électroly tiques, et la for-
mation probable de chaînes conductrices invisibles, dans l'eau distillée, sous
l'action des courants de self-induction et des ondes électriques ; et sur un
curieux phénomène d'oscillations produites dans l'eau distdlée par les cou-
rants induits à faible fréquence {-). Note de M. Thomas Tommasisa,
présentée par M. A. Cornu.
« Dans mes reclierchessur les cohéreurs à contact unique, après en avoir
obtenu de très sensibles au moyen d'une goutte de mercure placée dans un
tube de A'erre entre deux électrodes cylindriques en laiton, j'ai essayé d'en
produire par des liquides plus ou moins diélectriques, le dispositif étant
celui que j'ai indiqué dans mes Notes du 12 décembre et du i3 mars. Afin
de donner une structure superficielle identique au pendule et au disque de
(') Journal La Lumière électrique, i"'' semestre 1891.
( = ) Genève, laboratoire de Physique de TUniversilé.
( lO!)- )
cuivre, je les ai recouverts d'une couche mince bien adhérente et homogène
de cuivre électrolytique. Après lavage à l'eau distillée, j'immerge le disque
dans un verre contenant aussi de l'eau distdiée, puis je fais descendre
lentement le pendule pour l'amener au contact du disque. En regardant à
la loupe, je vois bientôt se produire un dépôt noir (* ) sur le disque, à l'en-
droit où devrait avoir lieu le contact. La distance entre les électrodes étant
minime, le petit intervalle se remplit par le dépôt, lequel produit, lorsque
je fais remonter très délicatement le pendule, une chaîne de o'",o3 de lon-
gueur. Si l'on cesse d'allonger la chaîne et si on laisse le pendule immobile,
la chaîne subsiste, mais il se produit immédiatement des arborescences
qui partent de la chaîne même, et en plus grand nombre de sa partie infé-
rieure, laquelle adhère au disque, celui-ci étant lié au pôle négatif; on les
voit rapidement pousser, en se ramifiant toujours davantage. Si j'interromps
alors le courant, l'arbre semble se dessécher, en commençant par les extré-
mités les plus éloignées; toutes les branches changent de couleur,
deviennent d'une teinte brune de plus en plus claire, s'amincissent et
tombent l'une après l'autre ; finalement la chaîne se détache aussi et tombe.
Si l'on rétablit le courant, tout semble reprendre vie, de nouvelles arbo-
rescences naissent des débris des précédentes, et il suffit de toucher l'une
des branches avec le pendule, et de le remonter délicatement, pour repro-
duire une chaîne.
M Le pendule étant toujours lié au pôle positif, si, après avoir formé un
bout de chaîne, on le soulève rapidement, en laissant un espace de i"""
ou 2°"" entre le pendule et l'extrémité de la chaîne, on voit très bien, à la
loupe, cetle dernière se prolonger par superposition de grains naissants,
le courant continuant à passer, pendant qu'on voit la chaîne absolument sans
contact aucun avec le pendule. De plus, si l'on éloigne doucement celui-ci à
droite et à gauche, on voit la chaîne le suivre en se prolongeant toujours, at-
tirée comme par un aimant.
)) Désirant répéter l'expérience, j'ai retiré de l'eau le pendule et le
disque, je les ai nettoyés et remis de nouveau en place. Ayant fait remonter
le pendule immédiatement après le contact avec le disque, j'ai eu la surprise
de voir la petite lampe, que j'avais intercalée pour reconnaître rapidement
si le contact était bien établi, rester allumée, bien que sur le disque il ne se
fût encore formé aucun dépôt. En remontant le pendule d'un mouvement
(') Ce dépôt doit être de l'oxjde cuivriqiie (CiiO), le cuivre s'oxydant au fur et à
mesure de sa formation.
( I094 )
régulier, la lampe s'éteignit lorsque celui-ci se trouvait à une distance de
3Qmm (]u disque placé horizontalement au milieu du verre. En faisant redes-
cendre immédiatement le pendule, la lampe restait éteinte, aucun courant
capable de faire agir le relais ne passait donc plus; mais après un nouveau
contact, le même phénomène se reproduisit. J'ai répété bien des fois cette
manœuvre, toujours avec le même résultat, la distance variant entre S"""
et 6'="'.
» Aucun changement n'était visible à la loupe, ni sur les deux électrodes,
ni dans la couche Hquide qui se trouvait entre elles.
» Pour élucider l,i chose, j'ai fait les expériences suivantes : J'arrêtais
le pendule à chaque demi-centimètre de sa montée, puis, au moyen d'un
pont mobile entre deux godets à mercure, j'interrompais le courant pen-
dant quelques instants et ensuite je le rétablissais, la lampe se rallumait
toujours, jusqu'à une certaine hauteur variable de la montée du pendule.
Mais si, après avoir interrompu le courant, je faisais remonter le pendule
de quelques millimètres seulement et si je rétablissais ensuite le courant,
la lampe ne se rallumait jamais.
» J'ai vérifié à maintes rejjrises le fonctionnement du relais et j'ai pu
me convaincre qu'il n'entrait en jeu ni effets d'inertie, ni magnétisme
rémanent.
» J'ai obtenu les mêmes résultats en remplaçant les électrodes de cuivre
par des électrodes de platine ou d'aluminium, mais il m'a fallu un temps
beaucoup plus long.
» La chaînette présumée de molécules se trouverait dans des conditions
relativement semblables à celles de la chaînette qui se forme dans l'inté-
rieur d'un tas de poudre ou de limaille examiné au microscope, laquelle,
ainsi que le fait a été observé par M. Léo Arons (') et par moi (-), con-
tinue à se reformer d'un autre côté par de nouveaux contacts, lorsqu'on
la dérange, très délicatement, avec un pinceau; mais «7 ne se forme toujours
qu'une seule chaîne conductrice. Dans l'eau, le phénomène doit se produire
d'une manière encore plus parfaite. J'ai constaté qu'on peut la remuer en
tous sens, au moyen d'une lige de verre, sans que la chaînette se détruise,
sauf en donnant un ou plusieurs chocs à l'une des électrodes. De même
qu'à l'intérieur d'un tas de limaille on peut aussi produire dans l'eau la
chaînette sans contact préalable entre les électrodes, si la distance entre
( ') Ann. d. Phys. une/ C/i. Neuer Folge. Band. 65; 1898.
(^) Soc. de Phys. et d'Ilist. nat. de Genève. Séance du 5 janvier 1899.
( «095 )
elles est minime, parla senle action des ondes hertziennes. Cette consta-
tation m'a conduit à construire un cohéreur avec une couche très mince
d'eau distillée.
». J'ai encore essayé de produire la chaîne de limaille dans] l'eau dis-
tillée au moyen du courant induit d'une bobine de Ruhmkorff; j'y suis
parvenu très facilement sans aucune modification au dispositif précédent.
» Au cours de ces essais, j'ai constaté un phénomène assez singulier. Si
l'on soulève graduellement le pendule, lorsqu'il arrive près de la surface
de l'eau, le liquide prend un mouvement d'oscillation qui s'accentue pen-
dant que le pendule sort de l'eau en entraînant à sa suite un cône de
liquide qui peut atteindre plusieurs millimètres de hauteur. Le pendule
montant toujours, ce cône finit par se détacher et de fortes étincelles écla-
tent du pendule sur l'eau ; mais, si l'on rétablit le contact, les étincelles
cessent et les oscillations recommencent. Le phénomène ne se produit pas
dans l'eau non distillée, ni si l'on ajoute des traces d'acide, ni si l'on fait
usage d'interrupteurs trop rapides, tels que l'interrupteur électroly-
tique. »
PHYSIQUE. — Sur la polarisation rotatoire magnétique du quartz.
Note de M. Arnold Borel ('), présentée par M. A. Cornu.
« La polarisation rotatoire magnétique du quartz, découverte par Bec-
querel et confirmée notamment par Wertheim et Lûtdge, n'a guère été
étudiée jusqu'ici d'une manière quantitative. Mes recherches ont porté
sur quelques raies seulement, mais échelonnées sur une assez grande
étendue du spectre, entre Cd,(643,8'7) et Cd25(3i9,34). J'ai utilisé di-
verses méthodes polarimétriques, celle de Laurent et celle de Summer
pour les raies du sodium, celle de Wild pour les raies du cadmium. Dans
l'ultra-violet, j'ai fait usage d'un oculaire fluorescent de J.-J,. Soret à lame
d'esculine.
» J'ai employé, pour ces expériences, un système de deux quartz, l'un dextrogyre
et l'autre lévogyre, dont les épaisseurs, très sensiblement égales (Sg""", 87542 et
59""", 87550), permettaient d'éliminer l'influence gênante de la polarisation rotatoire
naturelle. L'un de ces quartz est celui qui a été étudié par MM. J.-L. Soret et Sarasin
(') Laboratoire de Physique de l'Université de Genève.
( ^oç)ù )
dans leur travail sur la polarisation rolatoire naturelle du quartz et, plus tard, par
MM. C. Soret et G.-E. Guye pour des mesures à basse température.
» Le champ magnétique de 1200 à i4oo unités C.G.S. était créé par une grande
bobine dans l'axe de laquelle les quartz pouvaient être placés. Ce champ lui-même
était mesuré à l'aide d'un tube de sulfure de carbone, substance dont le pouvoir rola-
toire magnétique est bien connu. La rotation produite par le quartz était donc com-
parée directement à celle qui était produite par le sulfure de carbone dans des condi-
tions identiques.
» Le Tableau suivant donne, pour la température de 20° C. , les constantes de Verdet
du quartz; c'est-à-dire la rotation en minutes, produite par une épaisseur de quartz
de 1™, dans un champ d'une unité C.G.S., l'axe du quartz et le rajon lumineux étant
parallèles au champ.
Longueurs Constantes
Raies. d'onde. de Verdet.
Cd, 643,87 o,oi385
D 589 o,oi684
Cd4 5o8,6o 0,02285
Cdj 480 ) 01 0,02605
Cdj 467,89 0,02785
Cdg 860,98 0,04684
Cd,8 207,29 0,10725
Cd2,5 319,89 o, 16082
» J'ai également étudié l'influence de la température en répétant les
mesures pour trois raies, aux environs de 94°' T-'^ pouvoir rotatoire magné-
tique du quartz croît avec la température, et cela d'autant plus que la
lumière employée est plus réfrangible.
Constantes Accroissement
de Verdet entre
Raies. à 94°. 20' et 54°.
Cdj 0,01896 0,00011
D 0,01700 0,00016
Cdc 0,02814 0,00029
CHIMIE MINÉRALE. — Analyse chimique de quelques roches volcaniques pru-
i^enanl de L'étoilement périphérique du Mont-Dore. Noie de M. E. Bonjeax,
présentée par M. Michel Lévy.
« M. Michel Lévy m'a demandé de procéder à l'analyse de quelques
roches volcaniques du Mont-Dore, provenant de l'éloilement périphérique
qui s'étale au nord de la vallée de la Dordogne et de la dépression de la
Grande-Cascade.
( '"97 )
» Voici les résultats que j'ai obtenus :
I. M. III. IV. V. VI. Vil. VIII. IX. X. XI.
S"0= 58,70 ô6,36 54,97 54>oo 53, Go 53, ^n 53, 00 53, 80 49, 00 47,20 44, 5o
•^'"O" 23,36 21,32 25,8'| 24,10 22,57 24>'<' 22,63 31,95 21,70 24,23 21, 5o
Vc-0' 5,oS 7,29 (;,;!9 8,g5 6,78 7,07 7,5o 10,96 i3,3o ii,33 14,90
^IgO 1,27 2,06 i,i3 2,35 3,92 2,20 2,47 3,06 5,22 4,85 7,60
^■aO 3,3() 5,07 5,21 4,65 5, 80 6,38 7,14 7,o5 8,o5 8,47 8,96
■'^'Û 5,45 3,65 3,53 1,58 4,01 3, 21 5,89 2,39 1,90 i,64 2,47
^^-^ 5,i3 6,17 4,49 5,60 5,11 4,44 1,73 4,37 o,63 1,81 1,36
SO^ Traces. » » « Traces. n,5o o,25 » » » »
"'^' » ), Traces. » >> « » » » " "
Total 1
pour 100 ! ioi,38 101,93 101,45 101,23 101,79 100,16 100,60 102, 58 100,75 99,58 101,26
de roche sèche. !
» I. Phonolite du Roc Blanc.
» II. Trachyte à grands cristau.x^ de La Queuille.
» III. Phonolile de la Malvlalle.
» IV. Téphrite à haiiyne, au-dessous de l'Aiguiller de Guéry (roche un peu décom-
posée).
» V. Id., entre La Queuille et le Puy Loup.
» VI. Id., sous le Roc Blanc.
» VII. Id. (roche un peu décomposée).
» VIII. Id.
» IX. Basalte ophitique sous la Banne d'Ordenche.
» X. Id. , du Puy Loup.
» XL Basalte compact du sommet de la Banne d'Ordenche (').
M La silice, l'oxyde de fer, l'alumine, la chaux et la magnésie ont été
déterminés après attaque de la roche par fusion avec les carbonates alca-
lins.
» Pour le dosage des alcalis, on a utilisé la fusion au four Forquignonet
Leclerc, avec le carbonate de chaux. Lors de celte seconde fusion, la te-
neur en silice a été contrôlée. »
(') Pour la composition minéralogique et la structure de ces roches, voir Michel
Lévy, Bull. Soc. Géol. de France, t. XVIII, p. 748; 1890.
G. R., 1899, 1' Semestre. (T CXXVUX, N» 18.) l43
( '098 )
CHIMIE MINÉRALE. — Sur un carbonate double cristallisé de peroxyde
de cérium (' ). Note de M. Andué Job, présentée par M. Troost.
« J'ai montré récemment (-) qu'il est possible de peroxyder le cérium
on solution aqueuse et de l'y maintenir à l'état peroxyde sous une forme
stable. Les liqueurs percériques de carljonate de potassium, préparées par
l'eau oxygénée comme je l'ai indiqué, se conservent plusieurs mois. J'ai
cherché à isoler le composé qu'elles contiennent, et en les évaporant len-
tement à la température ordinaire, j'y ai vu. se déposer des cristaux d'un
rouge sang très intense qui atteignaient parfois jusqu'à un demi-centimètre
de longueur. M. Dufet a bien voulu les examiner, et il y a reconnu le
système triclinique. Cela suffisait déjà à caractériser une espèce chimique
nouvelle, car aucune des combinaisons connues qui pouvaient se former
dans la même liqueur ne cristallise dans ce système. Mais j'ai pu préparer
ces cristaux rouges à l'état de pureté en quanlilé notable, et les analyses
très concordantes attestent aussi un composé parfaitement défini, qui est
un carbonate double de potassium et de peroxyde de cérium :
(CO^'/'Ce^O».4CO^Iv-.i2fPO.
» Il se dJssoiil dans l'acide sulfiirique étendu avec dégagement de gaz carbonique el
d'oxygène, et avec formation d'eau oxygénée et de sulfate céreux potassique qui se
dépose. 11 est soluble dans l'eau faiblement additionnée de carbonate de potassium, et
donne une liqueur brune sur laquelle on reconnaît tous les caractères d'une combi-
naison percérique. D'ailleurs en y dosant l'oxygène disponible par la méthode que j'ai
fait connaître (^) on s'assure facilement que le rapport de l'oxygène au cérium corres-
pond bien à la formule CeO^
» A 110° les cristaux rouges perdent toute leur eau de cristallisation. Ils
cessent en même temps d'être transparents et prennent une couleur orangée. Mais ils
n'ont pas subi de décomposition, car ils se dissolvent encore dans le carbonate de po-
tassium dilué en donnant une liqueur percérique. On peut même les porter à 200°
pendant plusieurs heures sans qu'ils se décomposent. Cette stabilité d'un composé
percérique est tout à fait inattendue.
» Vers 280° ils commencent à subir une perle d'oxygène, lente mais illimitée. A
(') Travail fait au laboratoire de Chimie de l'École Normale.
(') Comptes rendus, t. CXXVlll, p. 178.
(') Comptes rendus, I. CXXVIl, p. 09.
( io.)9 )
mesure que la température s'élève, cette perte s'accélère; puis, vers Soo", un dégage-
ment également très lent et illimité de gaz carbonique lui succède. A 36o° il se ter-
mine en moins d'une heure. Il reste alors un composé cérique jaune claii' dont la for-
mule est CO^Ce^O'./lCO^K-.
» Il ne semble pas qu'on ait jamais signalé l'existence d'un carbonate de
peroxyde défini et cristallisé. Si l'on tenait à lui trouver quelque analogue
parmi les composés connus, tout au plus pourrait-on le comparer au per-
carbonate de potassium récemment préparé par l'électrolyse. Encore ce
rapprochement serait-il prématuré. Mais on me permettra d'insister sur-
tout sur le fait suivant :
» Le même carbonate percérique que donne l'eau oxygénée peut se former
aussi par la peroxy dation spontanée des sels de cérium.
» En effet, si l'on dissout du nitrate céreux dans du carbonate neutre de potassium
concentré, et si, aussitôt après la préparation du liquide, on l'agite violemment à l'air
en y ajoutant de l'eau peu à peu, on y développe la teinte rouge brun des liqueurs
percériques. Et l'on peut obtenir une solution qui, évaporée, dépose, en même temps
qu'une poudre jaune de carbonate cérique, des cristaux rouges exactement pareils à
ceux que j'ai décrits plus haut. J'analyserai prochainement le mécanisme de cette
oxydation par l'air, et les conditions très nombreuses qui la limitent (').
» Ce qui est certain dès à présent, c'est qu'il est possible de se placer
dans un domaine extrêmement restreint de circonstances tellement choi-
sies, qu'un composé de peroxyde de cérium prenne naissance par l'action
de l'air, spontanément, à froid, au sein d'une dissolution. Ce composé r^gt
un carbonate percérique double qui donne de l'eau oxygénée au cop. tact
de l'acide sulfurique dilué. Il résiste jusqu'à 200° à l'action de la ch ,,leur.
» Celte formation par voie humide, à froid, et sous la seule a-^Uon de
l'air, d'un peroxyde capable de donner de l'eau oxygénée au C( intact des
acides, n'est sans doute pas un fait isolé en Chimie minérale. Elle est
attestée ici, et rendue visible par la coloration intense du ca rbonale per-
cérique. Pour d'autres métaux dont les sels sont incolores, 'j y a lieu de se
demander si des phénomènes analogues ne pourraient pa g être décelés. »
( ' ) Le sel céreux passe diiectement à l'état de peroxyde. M ^\^^ à peine formée, cette
combinaison peroxydée se réduit en partie au contact du ggj céreux en excès pour
donner le sel cérique intermédiaire qui, lui, n'est pas s ^sceplible de peroxydation
spontanée.
( I lOO )
CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le Jluor supposé contenu dans certaines eaux
minérales. Note de M. F. Parmentier, présentée par M. Troosl.
« La plupart des Traités techniques et un certain nombre de Mémoires
spéciaux signalent la présence du fluor ou de composés fluorés volatils
dans quelques eaux minérales. La présence du fluor a été, en particulier,
affirmée à plusieurs reprises pour les eaux du Mont-Dore et pour celles de
Saint-Honoré-les-Bains. Voici les faits sur lesquels on s'est appuyé.
» Quand on s'est servi pendant quelque temps d'un verre parfaitement
transparent pour boire ces eaux, ce verre présente des taches semblables
comme aspect à celles que produit l'acide fluorhydrique. Au bout d'une
saison, les verres sont devenus opaques comme si on les avait traités par
des vapeurs d'acide fluorhydrique. Des objets en verre qu'on laisse sé-
journer dans les sources présentent le même aspect au bout de quelque
temps. Des objets en bois ou en gutfa-percha ne présentent pas le même
aspect après un certain usage. Pour un œil même exercé, les taches pro-
duites par l'eau minérale ressemblent à celles qu'on peut obtenir par la
gravure sur verre au moyen d'acide fluorhydrique. De plus, ces taches ne
peuvent pas être enlevées par le frottement ou bien par un lavage aux
acides comme cela a lieu pour les dépôts formés par d'autres eaux miné-
rales, dépôts en général formés d'oxydes de fer et de carbonates terreux.
)) Il y a cependant a priori impossibilité matérielle qu'il existe des com-
postas fluorés volatils capables d'attaquer le verre dans des eaux comme
celles du Mont-Dore ou de Saint-Honoré-les-Bains. Ces eaux sont très
riches e.'i silice qui souvent se dépose à la surface même des sources; elles
contienne "t aussi des bicarbonates alcalins et alcalino-terreux.
» La plu^'^art des personnes, même des chimistes distingués, qui ont vu
les verres en question sont restés perplexes sur l'origine de ces taches et
ont admis l'exi. ^tence de composés fluorés, inconnus peut-être, dans l'eau
minérale. En ré. "^li^é, on n'a affaire qu'à un dépôt de silice parfaitement
blanche mélangée ^^ traces de carbonate de chaux, mais celte silice pré-
sente une adhérenci"^' considérable.
» Quand avec un canif ^'«n tranchant on gratte la surface des verres on en détache
la substance blanche qui le ■> 'ecouvre et l'on obtient pour le ^erre son apparence ordi-
naire. La matière ainsi détac. 'lée traitée par l'acide lluorhydrique fait légèrement eflTer-
i. 'K^I )
vescence, puis il se produit des vapeurs de fluorure de silicium faciles à reconnaître.
» Il reste dans la capsule dans laquelle on a fait l'expérience un faible résidu de fluo-
rure de calcium. Le dépôt est donc formé de silice et d'un peu de carbonate de cliaux.
Chose curieuse, le fer ne se dépose pas sur le verre comme cela a lieu dans d'autres
stations thermales.
» Quand on traite rapidement un verre, supposé attaqué, par de l'acide fluorhy-
drique étendu, la silice est rapidement dissoute, et le verre reprend son éclat. On peut
faire avec des verres ayant séjourné dans les eaux du Mont-Dore l'opération inverse
de celle qu'on fait dans la gravure sur verre, c'est-à-dire produire avec l'acide fluor-
hydrique des transparents sur fond blanc opaque.
» Un verre entier, semblé corrodé, que l'on plonge rapidement dans de l'acide
fluorhydrique étendu et qu'on lave ensuite à l'eau, reprend tout son éclat.
» D'après ces expériences et d'autres encore, il est démontré que les
taches produites sur le verre par les eaux du Mont-Dore, de Saint-Honoré-
les-B;iins, et sans doute par d'autres eaux, sont dues à un dépôt très adhé-
rent de silice, et non à un composé fluoré. On a prétendu aussi que les
eaux du Mont-Dore et d'autres eaux tiennent en dissolution du fluorure
de calcium. Nous n'avons jamais, dans les nombreuses analyses d'eaux
minérales que nous avons faites, pu déceler la moindre trace de composé
fluoré quelconque. »
CHIMIE MINÉRALE. — Sur le pouvoir oxydant des periodates alcalins. Note
de M. E. Péchard ('), présentée par M. Troost.
« Depuis la découverte du periodate disodique lO'Na^H^, par Magnus
et Ammermiiller (^) de nombreuses recherches ont été faites sur les perio-
dates dans le but de fixer la basicité de l'acide périodique, dont certains
auteurs représentent la pentabasicité par la formule IO(OH)\
)) Par l'action d'un acide fort sur le sel disodique, il est facile d'obtenir
le periodate monosodique 10' Na qui cristallise soit anhydre, soit avec 2 ou
3 molécules d'eau. Ce sel, assez soluble dans l'eau, est décrit comme un
sel acide; il rougit, en effet, le tournesol, mais j'ai constaté qti'il est neutre
au mélhyiorange. Il en réstflte qu'étant donné un periodate de sodium
quelconque, on peut très exactement doser le métal en employant succes-
(') Travail fait au laboratoire de Chimie de l'École Normale supérieure.
(^) Aiin. de Chim. et de Phys., 1" série, t. LUI, p. 92.
( 1 ro2 )
siveinent de l'acide sulfurique et de la soude titrés et comme indicateur le
méthylorange.
» On assimile généralement les propriétés chimiques des periodates à
celles des iodates et, en particulier, la propriété commune qu'ont ces sels
d'être des corps oxydants. Je vais montrer que le periodate lO'Na ne se
comporte pas du tout à ce point de vue comme l'iodate 10^ Na.
» Le periodate monosodique se comporte comme une combinaison d'wdate
et d'oxygène actif. — On peut, en effet, reproduire avec une dissolution
de ce sel toutes les expériences classiques relatives à l'ozone.
» Cette dissolution attaque immédiatement le mercure, noircit l'argent,
peroxyde l'oxyde de thallium, décolore l'indigo, etc.
» L'oxygène actif se dégage lentement de la dissolution de ce sel à l'état
d'oxvgène ozonisé. Dans toutes les réactions que je viens de citer, on peut
constater qu'il reste de l'iodate de sodium.
» J'ai été amené à constater ces ])ropriétés oxydantes des periodates en
voulant appliquer à ces sels une méthode d'analyse fondée sur l'oxydation
à chaud de l'acide oxalique en pré.sence d'acide sulfurique. Cette méthode,
qui donne d'excellents résultats avec les iodates et qui permet de doser,
dans ces sels, l'iode et l'oxygène, ne s'applique pas aux periodates; l'oxy-
dation de l'acide oxalique par un periodate se fait très lentement, de sorte
qu'on n'est pas certain de la fin de l'opération, tandis qu'avec les iodates
l'analyse ne dure que quelques minutes.
» Cette différence tient à ce que l'oxygène actif n'a qu'une action lente
sur l'acide oxalique, action comparable, ainsi que je l'ai constaté, à celle
de l'ozone sur le même acide.
» On peut d'ailleurs tourner cette difficulté d'analyse en mélangeant
au sel à analyser une dissolution de sulfate manganeux. Comme l'ozone, le
periodate transforme le sel manganeux en peroxyde de manganèse et de-
vient un iodate. Jj'acide oxalique peut dés lors être oxydé à la fois par
l'iodate et l'oxygène actif qui s'est fixé sur le manganèse.
)) Dans les expériences suivantes, nous allons retrouver cette même
propriété des periodates et en déduire d'autres procédés d'analyse de ces
sels :
» I. Oxydation du sulfate ferreux par les peiuodates de sodium. — En employant
des dissolutions titrées de sulfate double de fer et d'ammonium et de permanganate
de potassium, j'ai pu constater les faits suivants :
» 1° En liqueur acide (acide sulfurique), un atome d'oxygène du periodate oxyde
( i.o3 )
immédiatement à iVoid le sulfate ferreux. L'iodate résultant continue ensuite lente-
ment l'oxydation et, par un titrage rapide, on peut doser l'oxj'gène actif.
)) 2° En liqueur alcaline [titrage indiqué dernièrement par M. Job (')], l'oxygène
actif seul entre en réaction, l'iodate n'oxydant pas une solution alcaline de sulfate
ferreux.
1) II. OxYD.vTios DE l'anhydride arsénieux en soi.utio.n alcaline par le periodate de
SODIUM. — Comme dans le cas qui précède, l'oxygène actif du periodate agit seul.
I) Les quatre réactions que je viens d'indiquer constituent autant de procédés
susceptibles de donner la quantité d'oxygène actif d'un periodate alcalin etparconsé-
f|i:ent d'analyser ce periodate, et j'ai obtenu, en effet, les mêmes résultats en les
appliquant à des volumes égaux d'une même dissolution de periodate de sodium.
L'emploi du sulfate ferreux acide donne quelquefois un nombre un peu trop fort; en
opérant suffisamment vite, cet inconvénient peut être facilement évité.
)) III. Action DE l'eau oxygénée sur les periodates alcalins. — L'oxygène actif des
periodates peut réagir sur l'eau oxygénée; je distinguerai les trois cas suivants :
» 1° Periodate alcalin au méthylorange. — Mélangé à l'eau oxygénée, le perio-
d.Tte disodique solide décompose lentement ce réactif comme le ferait de la soude.
» 2° Periodate neutre au méthylorange : lO'Na. — Au contact de l'eau oxygénée
le periodate dégage ^on oxygène actif, et en même temps il a mise en liberté d'un vo-
lume égal d'oxygène provenant de l'eau ox\'génée.
» 3" Periodate acide au méthylorange : 10* Na -|- SO''H■^ — Tout rox3'gène du pe-
riodate et un volume égal de gaz provenant de l'eau oxygénée se dégagent; en même
temps de l'iode est mis en liberté. Cette réaction très sensible m'a permis, en employant
l'empois d'amidon, de constater la présence d'une trace de periodate et de vérifier que
l'ozone transforme lentement en periodate une dissolution d'iodate de sodium, surtout
lorsqu'elle est alcaline. Ces réactions 2° et 3° peuvent être représentées par les for-
mules suivantes :
2 10» Na + 2 IP 0= =-- 2 10' Xa + 2 H^ O H- 4 O
et
2 10-H + 71120^^^: 8H^0 + 2l + i40.
« Le rapport des volumes d'oxygène dégagé dans ces deux cas est -y- =3,5.
.') En employant une liqueur titrée contenant o™'',o645IO*Na au litre, on trou\'e que
Cdlciilé.
ÎQ" I li*"*^ I ^"^"^ fi
'1 , r ,
3° 49"- 50'^'-, 4
» On voit, d'après ces expériences, que les periodates eu solution neutre
ou alcaline au méthylorange ont un pouvoir ox:ydant que ne possèdent pas
les iodates dans les mêmes conditions. En liqueur acide nous retrouvons la
( ■ ) Comptes rendus, t. CXXVII, p. Sg.
( iio/f )
même différence, l'eau oxygénée décomposant l'acide périodique tandis
qu'elle ne réagit nullement sur l'acide iodique. Il faut donc attribuer à ces
sels une constitution différente de celle des iodates, et différente également
de celle des perchlorates qui ne donnent aucune des réactions indiquées
dans celte Note. On peut donc dire que les periodates, et en particulier, le
sel 10 'Na, peuvent dégager de l'oxygène ayant des propriétés analogues à
celles de l'ozone, et l'étude ultérieure de l'action de ce sel sur l'iodure de
potassium avec mise en liberté d'iode confirmera encore cette manière de
voir. »
CHIMIE MINÉRALE. — Déplacement du mercure par l'hydrogène. Note de
M. Albert CoLSON, présentée par M. Henri Moissan.
« i" L'action de l'hydrogène sur un composé mercuriel uniformément
pulvérisé est proportionnelle au poids du solide.
» Par exemple, en plaçant dans des tubes identiques, pleins d'hydrogène, des
masses variables d'oxyde jaune de mercure préalablement séché à i25°, et en main-
tenant les tubes dans un même bain-marie à ioo°, on constate l'apparition de goutte-
lettes de mercure et de vapeur d'eau : HgO -H ail rz_ H'-O-t- Ilg. De plus :
Pour des quantités de IlgO de 2S'',2 ioS'',o aos^o
La masse d'hydrogène absorbé en 4 heures est ... . ? 3™,i 6",. 5
» » » 8 » .... i"=,8 5«,6
11'='=, o
22
36-, o 66-, o
Il Dans le tube à 2oS'', l'absorption de l'hydrogène s'affaiblit avec le temps parce
que la pression diminue plus vite et que le mercure libre est éliminé plus difficilement
que dans les autres tubes. Au début de l'expérience, la proportionnalité est nettement
marquée.
» Influence de la pression. — La rapidité de l'absorption du gaz hydro-
gène n'est pas proportionnelle à la lïiasse, c'est-à-dire à la pression; dans
ces réactions lentes, elle paraît être proportionnelle à la distance molécu-
laire, c'est-à-dire à la racine cubique de la pression.
)) En opérant dans un même tube sur 2os'' d'oxyde jaune à loo", sous diverses pres-
sions, on constate que l'absorption est proportionnelle au temps et qu'en moyenne
l'absorption par heure est:
Sous la pression moyenne de 775""° 3"^°
Sous la pression de 3ioo, constante |- ou 4""^)8 à 755"""
Ramené à la pression de 667 sans cesse maintenue. 3"^", 21 ou 2'^'=, 83 à 755'"'"
( ,T05 )
» Le rapport des masses d'hydrogène absorbées dans les deux premiers essais est
4. S -, , . 3ioo,.
-g- = 1,6 ; le rapport des pressions est — ^-^ =4,16.
I) Or y/4,16 ;=: i,6oS.
1) De même le rapport des masses d'hydrogène disparues dans les deux dernières
expériences est ' =1,69 et la racine cubique du rapport des pressions est 1,67.
)) Comparaison des oxydes mercuriques. — L'isomérie de l'oxyde jaune et
de l'oxyde rouge de mercure est généralement admise. Cependant l'action
de l'hydrogène à 100° sur ces oxydes est tout k fait comparable; l'allure
des deux réactions est identique, elles ne dil'lérent que par la vitesse qui
est cinq fois plus grande pour l'oxyde jaune que pour l'oxyde rouge,
comme si le premier avait simplement un grain plus fin.
» Le Tableau ci-dessous montre, en effet, que l'absorption de l'hydrogène, mesurée
par la hauteur h du mercure dans le manomètre, est sensiblement le double pour 28''
d'oxyde jaune que pour 5s'',5 d'oxyde rouge, quel que soit h.
Durée. 5s',5 ox. rouge. 2e' ox. jaune. 4s'S0«Hg. SOi
M Oxydes mercweux. — 11 est remarquable que l'hydrogène n'exerce
aucune action réductrice sur l'oxyde mercureux, même au bout de quatre
jours à 100°. L'oxyde mercureux jaunit légèrement, mais le volume gazeux
ne paraît pas varier. Il semble même que Hg'O s'oppose à la réduction
de HgO. Au contraire, l'oxygène est absorbé assez rapidement à 100° par
l'oxyde mercureux.
» Sels mercuriques. — A 100° l'hydrogène est sans action sur le sublimé
corrosif; mais il réduit le sulfate et l'azotate mercuriques secs.
» Le Tableau précédent montre que la réduction du sulfate mercurique est tout à
fait différente de celle des oxydes. La réaction, d'abord très lente, devient de plus en
plus rapide. 11 se forme du sulfate mercureux et de l'acide sulfurique
2(S0'Hg) -\- tP = SO*Hg^+ SO*H^
» Il semble que l'acide sulfurique facilite la réduction.
G. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N° 18.) l44
( iio6 )
I) La quatrième colonne du Tableau montre, en efTet, qu'un mélange d'acide sulfu-
rique et de sulfate mercurique est réduit plus rapidement que le sulfate pur et sec.
» Quand le sulfate mercurique est à peu près totalement réduit, la marche ascen-
sionnelle du mercure dans le manomètre se ralentit; et,- au bout de quarante-huit
heures, on constate la formation d'une notable quantité d'acide sulfureux dans l'ap-
pareil sans qu'aucune trace de mercure apparaisse, comme si la réduction se portait
alors sur l'acide sulfurique exclusivement
SO*H'--r- H-= SO'--f- aH-^O.
Mais la rapide formation du gaz sulfureux prouve que le sel mercureux agit par sa
Drés6ncG
Hg5 SO* -h H2 = Hg^ O -H S02 + H2 o ;
Hg^O, rencontrant de l'acide sulfurique libre, régénère SO'lIg-.
M Sels mercureux. — De l'azotate mercureux pulvérisé et séché ne tarde
pas à dégager du bioxyde d'azote en présence de l'hydrogène à loo"
(AzO')-Hg- + 4H = 2 AzO ■+- 2HgO H- 2H-O.
» Le sel jaunit fortement et l'analyse indique la présence de l'oxyde
mercurique HgO, cause probable de ce changement de couleur.
» Dans ce cas, comme dans celui de l'oxyde mercureux, l'hydrogène
paraît provoquer la transformation de l'oxyde mercureux en oxyde mer-
curique; car, en reprenant le sel jaune, résidu de l'opération, par l'eau
salée pour éliminer le sel mercureux par insolubilité, filtrant et reprenant
par l'eau acidulée d'acide chlorhydrique, on constate la présence de chlo-
rure mercurique dans le liquide.
M En sounne, l'hydrogène réduit l'acide du sel mercureux, mais pro-
voque la transformation de l'oxyde mercureux en oxyde mercurique,
c'est-à-dire l'oxydation de la base.
» Ajoutons qu'à 100" l'azotate mercureux absorbe peu à peu l'oxygène
en prenant une teinte jaune serin et donnaut naissance à des dérivés mer-
curiques que j'ai caractérisés, comme il a été dit plus haut. Comme, d'autre
part, les sels mercuriques sont facilement réduits par l'hydrogène à 100°
avec formation d'eau, il est permis de conclure que la présence des sels
de mercure abaisse notableinent la température de combinaison de loxy-
çène avec rhvdroe;ène. »
( II07 )
CHIMIE MINÉRALE. — Phénomènes lumineux produits par l'action de certains
sels ammoniacaux sur l'azotite de potassium en fusion. Note de M. D.
ToMMASi. (Extrait.)
« Si l'on projette sur de l'azotite de potassium en fusion un cristal de
chlorure d'ammonium, on voit celui-ci tourner à la surface de l'azotite
sous la forme d'un petit globule brillant, lequel devient incandescent,
puis s'enflamme et disparaît avec une faible détonation, comme le ferait
un fragment de potassium au contact de l'eau. Si l'on fait réagir le sulfate
d'ammonium sur de l'azotite de potassium en fusion, le phénomène lumi-
neux est bien plus intense.
» L'azotate d'ammonium, au contact de l'azotite de potassium en fusion,
produit un phénomène lumineux des plus remarquables : si l'azotate est
employé à l'état de poudre cristalline, on observe une série de points
phosphorescents à la surface du bain d'azotile de potassium; mais si, au
contraire, on emploie un petit cristal d'azotate, il se forme immédiatement,
à la surface de l'azotite de potassium en fusion, un globule incandescent
qui est entouré d'un anneau phosphorescent animé d'un mouvement gira-
toire très rapide et qui, au bout de quelques secondes, éclate en produi-
sant une flamme violacée. »
THERMOCHIMIE. — La morphine et ses sels. Note de M. Emile Leroy (' ).
« L'étude des alcaloïdes fournit une foule de problèmes relatifs à la
constitution de ces corps et à leurs transformations, dans lesquels les
considérations thermochimiques doivent être utilement invoquées. Les
données thermiques se rapportant à cette classe de substances étant encore
peu nombreuses, je me suis proposé d'en déterminer un certain nombre.
Je présente aujourd'hui mes premiers résultats relatifs à la morphine.
» J'ai utilisé un très bel échantillon de morphine, dont l'analyse a montré
la pureté.
» I. Chaleur de combusLioii. — La combustion de la morpliine liydialée dans la
( ' ) Ce Travail a été fait au Collège de France, dans le laboratoire de M. Berthelot.
( iJoH )
bombe calorimétrique a donné pour iS"' les valeurs suivantes :
7078^^1,7; 70731;^', 2; 709oC»',8; 7077^^"', 9; 7078^'", 5. Moyenne... 7079c-', 8
d'où, pour I molécule = 3o38'' :
Chaleur de combustion à volume constant 2 145*^"', 2
» à pression constante 2146^"', 7
» II. Chaleur d'hydratation. — La morphine a été déshydratée en la chaufTant
avec ménagement à 120°. Elle a été dissoute ensuite dans i équivalent de SO'H-,
Ce qui a dégagé -t-8c-i, 5i
La morphine hydratée dissoute de même a dégagé.. . . -+-4'^''', 85
d'où la chaleur d'hydratation
Mtp H- IPO liq. = Mo hydratée +3c«i,66
Mcp -I- H-0 sol. = Mif hydratée -i-2'^-'", 10
» m. Chaleur de formation. — De la valeur trouvée pour la chaleur de combus-
tion de la morphine, on déduit pour sa chaleur de formation
C"-|- H'J r Az 4-0^+ H-0 liq. ^ M y cristallisée. . . +iiiC'>i,9
et
C''^ H'»~i- Az + O^ =Moanhydre H-io8Cai,24
)) IV. Chaleurs de neutralisation. — J'ai mesuré les chaleurs de neutralisation de
la morphine par les acides chlorhydrique, sulfurique, azotique, acétique et oxalique,
en dissolvant une molécule de morphine hydratée dans un équivalent d'acide dilué
dans lo'"' d'eau, à la température de 12° :
Morphine
Acide chlorhydrique .. . n/^i
•^ ' (2° HCI. .
( iSO'ir^
Acide sulfurique .2= »
I 3= » .
, ., . ( AzOMI.
Acide azotique ■,
' ( 2" » .
. ., , . ( c^ir-o^
Acide aceticiue ',
* 12"».
Acide oxalique l 2°
» L'addition d'un excès d'acide produit un phénomène thermique appréciable, in-
dice d'une faible dissociation des sels dissous. Les acides sulfurique et oxalique en
excès ont donné une absorption de chaleur, comme avec les alcalis minéraux.
» L'addition d'un excès de base au sel neutre ne produit pas d'efifet thermique sen-
sible; ainsi i équivalent de morphine hydratée avec \ équivalent de HCI a dégagé
joi^yp, qui est sensiblement la moitié de la chaleur de neutralisation à équivalents
égaux, ce qui s'explique, l'excès de base ne se dissolvant pas.
hydratée cristallisée.
anhydre
Cal
.. -1-3,52
Cal
H-7.I8
.. +0,16
.. i-4.85
-1-8, 5 i
—0,20
—0, 12
.. +3,39
1-7, o5
!-o, i5
.. +2,70
-h6,36
.. -ho,i7
-.. -h3,66
+7,33
.. -0,24
— 0,01
( '"".) )
» V. Sels solides. — Le chlorhydrate, le sulfate et l'oxalate neutres ont été préparés
à l'étal solide, en dissolvant la base dans une solution tiède de l'acide; les sels cristal-
lisent par refroidissement. Le chlorhydrate et le sulfate ainsi obtenus correspondent
aux formules admises McplICl.SIPO et M(f^S0*H-.5H=0.
» On attribue à l'oxalate, d'après M. Decharme (' ), laformule M(p'C2 0'*HM1-0 ; le
sel que j'ai obtenuadonné à l'analyse IPO, 9,80 et C-0*HS 12,26, ce qui correspond
à Mt?^G^0'rP.4H^0, qui exige IPO, 9,83et C=0'HS 12,29.
» Ces trois sels ont été dissous dans l'eau (i molécule dans i5''^ environ) et l'on a
trouvé pour les chaleurs de dissolution à 12° :
MHG1.3IP0-i-eau —9,47
Mi3 )
actifs dérivés du camphre. Elle permettra aussi d'obtenir un grand nombre
de corps racémiques, solides ou liquides, avec les corps actifs correspon-
dants, et j'ai l'intention d'en profiter pour essayer de déterminer la véritable
nature des racémiques.
» Je me propose de montrer ultérieurement que le chlorure d'alumi-
nium peut donner, dans d'autres conditions, de véritables isomères du
camphre. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le dérivé dissymétrique tétramélhylé du diamido-
diphénylélhane. Note de M. A. Tkillat, présentée par M. E. Grimaux.
« Le produit résultant de la condensation de la diméthylaniline et de
l'aldéhyde acétique
/C«H"Az(CH')^
ne semble pas avoir été étudié jusqu'à ce jour. Si l'on chauffe la dimé-
thylaniline avec de l'aldéhyde acétique en présence d'un acide, on n'ob-
tient qu'une masse résineuse dont il est impossible de séparer un corps
défini. Il est probable que c'est à ce résultat qu'il faut attribuer la lacune
qui existe, à ce sujet, dans la littérature chimique.
» Le létramélhyldiamidodiphényléthane dissymétrique, différent de
celui obtenu par le bromure d'élhylène ( ' ), peut être préparé facilement
en modérant la réaction. Pour cela, j'emploie, au lieu de l'aldéhyde
acétique pure, un mélange d'alcool et d'acétal, tel qu'on l'obtient en
oxydant l'alcool éthjlique par le bichromate de potasse.
» L'acétal se décompose en régénérant l'aldéhyde acétique qui se com-
bine avec la diméthylaniline :
\C-H^O ^
» Préparation. — Soos' d'alcool étli3'lique ordinaire étendu d'eau à 2'" sont oxjdés
avec la quanlilé théorique de bichromate de potasse et d'acide sulfurique. Au lieu
de distiller immédiatement, comme c'est le cas dans la préparation de l'aldéhjde acé-
(') Beilstein, vol. III, p. io44-
C. K., 1899, '" Semestre. (T. CXXVIII, N» 18.) l45
( "'1 )
tique, on abandonne le mélange pendant cinq à six heures, de manière à favoriser le
plus possible la formation de l'acétal. La partie distillée contient de l'aldéhyde acé-
tique, de l'acétal, de l'eau et de l'alcool. Ce mélange est additionné de loos'' de dimé-
thylaniline et de SSo^"- d'acide sulfurique au i, puis chauffé à basse température pen-
dant cinq jours. Dans ce but, je me sers d'un flacon hermétiquement bouché et d'une
éluve à So". On a soin de chasser l'aldéhyde avant la saponification : cette précaution
est indispensable, sinon il y a formation de résine. La diméthylaniline est enlevée par
un courant de vapeur d'eau : la base est purifiée par plusieurs cristallisations dans la
ligroïne, et finalement dans l'alcool ordinaire. On obtient 70 pour 100 de rendement
du poids de la diméthylaniline employée,
» Le tétraméthyldiamidodiphényléthane a l'aspect d'une masse blanche parfaitement
cristallisée sous forme de lamelles fondant à 68°-69°. Insoluble dans l'eau, il se dissout
dans l'alcool, l'éther, la ligroïne, le chloroforme et dans tous les acides étendus avec
lesquels il donne des sels bien cristallisés. A l'air, il finit par se teinter de rouge,
probablement par suite d'une transposition intra-moléculaire.
» Analyse. — Le produit, séché deux jours dans le vide sur l'acide sulfurique, a
donné à l'analyse des résultats qui correspondent à la formule C"H-'Az^.
» Cryoscopie^. —Comme dissolvant, on a employé le bromure d'éthylène. is"', 32o3
de substance, dissous dans 62s"', 5ode bromure d'éthylène, a donné un abaissement
de o'',9i. En appliquant la formule, on trouve pour poids moléculaire :
1 ,32o3 X 100 .
M = I iq X -^—5 = 276.
^ 6,25 X 0,91
Théorie, pour G'«lP'Az= = 268.
» Chloroplatinate. — Le chloroplalinate de la base s'obtient avec la plus grande
facilité. Ce sont de petits prismes orangés, peu solubles dans l'eau et l'acide chlorhy-
drique étendu. 11 fond en se décomposant vers 2io°-2ii°.
» Dosage du platine. — o^^SiSô de substance séchée à 100° ont donné o5'',o90 de
platine.
Théorie pour
Trouvé. C'«H='Az-.2HCIPtCP.
Flatine 28, 5i 28,76
» O cydalion. — En dissohant la base dans de l'acide acétique et en oxydant parle
bioxyde de plomb, on obtient une belle coloration bleue tirant sur le vert. Si l'on
chauffe à l'ébuUition, elle disparaît peu à peu, et elle ne peut être régénérée. Ce phé-
nomène est essentiellement différent de celui qui est fourni dans les mêmes conditions
par le télraméthyldiamidodiphénylmélhane ('). Si l'on dissout, en effet, cette dernière
substance dans l'acide acétique, et si l'on oxyde par le bioxyde de plomb, la coloration
bleue ne tarde pas à disparaître à froid, mais elle reparait à l'ébuUition avec une
grande intensité.
( ' ) Cette curieuse réaction du dérivé tétraméthylé du diamidodiphénylméthane fait
l'objet d'une élude spéciale.
( II i5 )
» Pour obtenir le dérivé oxydé
il faut avoir soin d'opérer à basse température.
» A cet effet, on dissout la base dans l'acide acétique et l'on oxyde avec la quantité
théorique de bioxyde de plomb. L'acide acétique et le bioxyde de plomb sont addi-
tionnés de glace pilée : la température ne dépasse pas 5°.
» Le sel plombique est décomposé par le sulfate de soude; la combinaison oxydée
est purifiée par la soude à chaud, qui enlève les dernières traces de plomb. On obtient
une poudre amorphe qui se dissout dans l'acide acétique avec une belle coloration
bleue, légèrement verte.
» Le dérivé oxvdé peut être considéré comme l'intermédiaire entre le tétramétliyl-
diamidobenzhydrol et la base du vert malacliite. Comme tel il donne, avec l'acide
acétique, une coloration bleue instable, mais il ne peut plus se condenser.
» Pour le démontrer, je l'ai chaufië en présence d'un acide avec de l'aniline et de
la diméthylaniline ; il ne s'est formé aucune matière colorante. Ce résultat est con-
forme à la théorie.
» Le tétraméthyldiamidodipliényléthane dissymétrique est susceptible
de donner une foule de dérivés qui sont actuellement étudiés. »
CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur le sucre réducteur et inversible des tiges de maïs,
après enlèvement de l'épi lors de sa formation. Note de MM. C. Istrati
et G. Oetti.vger (').
« Dans une Note précédente, nous avons vu de quelle façon varie la
quantité de sucre réducteur et inversible dans différentes variétés de maïs.
M Nous avons pensé que la valeur sucrière de la tige augmenterait de
beaucoup en faisant végéter la plante après lui avoir enlevé l'épi au mo-
ment de sa formation.
» Le Tableau I ci-joint donne les résultats obtenus avec des tiges avec
et sans épis.
» Le poids de la tige, la densité du jus, la teneur en matière sèche et la teneur en
matière réductrice ou inversible augmentent toujours dans les plantes sans épis, de
manière que, dans les tiges vertes, après quatre-vingt-quinze jours de végétation, on
(') Travail fait au laboratoire de Chimie organique de l'Université de Bucarest.
Le travail sera publié in extenso dans le n° 3 du Bulletin de la Société des Sciences
d e Bucarest.
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arrive après inversion à avoir 2,68 pour 100 de sucre réducteur, au lieu de 1,89
pour 100 pour les tiges avec épis.
» De même, pour les tiges sèches, on va de 8,62 pour 100, pour celles qui ont l'épi,
à 10,76 pour les tiges sans épis, après inversion.
i> Sur quinze variétés étudiées à ce point de vue, dix. fois la quantité de sucre inver-
sible augmente et, pour la variété Alesuter, elle va de i à 8,76. 11 n'y a que cinq va-
riétés, et ce sont justement les plus sucrières à l'état normal, dans lesquelles la quan-
tité de sucre inversible diminue; la plus grande perte se présente dans la variété
Seckel, où elle diminue de i,84 à i après ablation de l'épi.
» Le Tableau II donne les valeurs de ces différents rapports.
» Il en résulte qu'on a tout avantage à cultiver les quatre premières va-
riétés, par le fait que non seulement leur tige contient une quantité plus
grande de sucre inversible, mais que ces tiges si riches proviennent de
plantes ayant déjà fourni leur récolte en grains. »
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur V absorption de Viode par la peau et sa loca-
lisation dans certains organes. Note de M. F. Gali.ard, présentée par
M. Armand Gautier ( ' ).
« Au cours d'études entreprises sur l'absorption cutanée, j'ai été amené
à rechercher le mode de pénétration de l'iode dans l'organisme. La peau
absorbe-t-elle l'iode d'une solution, aqueuse ou alcoolique, avec laquelle
elle est mise en contact? La question n'est pas nouvelle, mais les réponses
sont jusqu'ici restées contradictoires. La théorie la plus généralement
admise est celle qui reconnaît, en partie, à la peau un pouvoir absorbant,
mais qui explique par une désorganisation préalable du tégument externe
la pénétration des sels dissous (Paul Bert, Rabuteau, etc.). Cependant, de
récentes recherches de MM. Linossier et Lannois tendent à prouver que
l'altération superficielle de la surface cutanée serait plutôt un obstacle
qu'une cause favorisante à l'absorption de l'iode.
» Mes expériences ont porté sur des solutions aqueuses d'iodure de sodium. J'ai
pris comme sujets d'expérience des lapins et j'ai employé le dispositif suivant :
» Le lapin était attaché par ses quatre pattes sur une planche largement perforée
( ' ) Travail du laboratoire de M. Armand Gautier à la Faculté de Médecine de Paris.
Je suis heureux de remercier ici M. le professeur A. Gautier, ainsi que M. Bourcet,
son préparateur, des conseils qu'ils m'ont prodigués, conseils grâce auxquels je puis
donner dans ce Mémoire des dosages de grande précision (F. G.).
( >Ti8 )
en son centre d'un trou ovale dans lequel pouvait s'engager la région épigaslrique
(préalablement tondue et non rasée) de l'animal, transversalement pressé sur le dos.
Le ventre seul était baigné sur une étendue représentant à peu près la neuvième
partie de la surface cutanée ; j'évitais ainsi tout contact des muqueuses avec la solu-
tion iodurée. Je donnais des bains de trente minutes à 36° C, qu'on renouvelait
chaque jour, autant que possible à la même heure. Après le bain, l'animal était lavé à
l'eau tiède, jusqu'à ce que les eaux de lavage ne présentent plus aucune réaction iodée;
puis il était essuyé et reporté dans sa cage, située dans un autre corps de bâtiment. A
l'aide d'un double fond étamé les urines étaient recueillies toutes les vingt-quatre
heures.
» Un des lapins A mourut accidentellement au cours de l'expérience; il n'avait
alors pris que cinq bains : trois à i,5 pour loo et deux à 3 pour loo. Le second la-
pin B prit, en vingt-trois jours, vingt bains : cinq à i pour loo, deux à 3 pour loo,
treize à 5 pour loo. Jelui laissai, à trois reprises différentes, un jour de repos; sa peau
ne présentait ni éruptions, ni excoriations.
» Je dosai l'iode dans les urines de chaque jour ainsi que dans les organes de cet
animal par le procédé colorimétrique décrit dans ce Volume (').
» Voici mes résultats :
L Lapin A. — Mort accidentellement après cinq bains.
Quantité d'iode
Poids de l'urine Quantité totale par loof de
ou de l'organe. d'iode. substance fraîche,
gr mgr msr
Urine (Veille de la mort) 220 0,748 o,34o
Cœur et poumons 3o 0,080 0,267
Foie i3o o,i33 0,100
Reins et rate 40 0,070 0,17.5
» II. Lapin B (2160s''). — Ayant pris 20 bains; sacrifié 24'' après le dernier bain.
a. Alimentation normale herbacée.
Quantité
de l'urine
Epoques des 24 heures Quantité totale Quantité d'iode
de l'émission ou poids d'iode par loos' de
Dates. des urines. de l'organe. trouvée. substance fraîche.
_ . , &I" mer mgr
8 janvier. 7" bain à 3 "/„. 8 au 9 3oo o,856 o,2o5
9 » Repos 9 au lo 260 0,728 0,290
10 » Repos 10 au 11 175 o,332 0,190
11 » 8= bain à 5 "/o . 11 au 12 3oo 2,982 0)977
(') Voir A. Gautier, séance de l'Académie des Sciences du i3 mars 1899, ^' 'a ^3"
riante que M. Bourcet en donne aujourd'hui (p. 1 120).
( "M) )
Quanlité
de l'urine
Époques des 3^ heures Quanlilé totale Quantité d'iode
de l'émission
ou poids
d'iode
par loos' de
Dates.
des urines.
de l'organe.
trouvée.
substance fraîche
sr
mgr
msr
12
»
g" bain à 5 "/„ .
I 2
au
i3
perdue
B
»
l3
))
10"^ bain à 5 "/„ .
i3
au
i4
220
2,664
I 210
■4
')
irbainàS^/o •
14
au
i5
235
0,880
0,391
i5
i)
12" bain à 5 "/o •
1.5
au
16
3io
1,277
0,4'2
i6
»
Repos
16
au
•7
3io
1,783
0,575
'7
»)
iS" bain à 5 "/„ .
'7
au
18
280
perdue
perdue
i8
»
i4^bainà5 7o-
18
au
19
370
1,832
0,495
19
»
iS" bain à 5 "/o •
'9
au
20
470
2,35o
o,5oo
30
»
16° bain à 3 7„.
20
au
21
5oo
8,736
•'747
b. Suppression des iégumes herbacés. Alimentation amylacée et régime sec.
21 » i7"^bain à 5 °/„ . 21 au 22 70 3,o5o 4)357
22 11 18= bain à 5 7o- ^2 au 23 i4o 0,800 3,63o
23 » igMjain à 5 7o ■ '-^ a" 24 70 4>o8o 6,807
24 » 20= bain à 5 7o • ^4 au 25 4o 2,856 7,i4o
26 Ji Sacrifice » » » »
c. Organes.
Sang io5 0,667 o,63o
Cœur et poumons 22 0,200 0,910
Glandes du cou 20 0,100 o,5oo
Foie 96 0,465 o,485
Reins et rate 24 0,067 0,280
Cerveau et cervelet 12 o,46o 3, 860
» De ce Tableau il résulte que : i" le taux de l'iode augmente dans les
urines, non par gradation régulière, mais par poussées successives abou-
tissant à de véritables décharges (les i'3-i/| et 20-21 janvier); 2° l'alimen-
tation joue un rôle important dans ce phénomène; le remplacement du
régime végétal ordinaire par un régime sec et amylacé produit une élévation
considérable du pourcentage de l'iode; 3" la grande quantité d'iode trouvée
dans le cerveau (S'^s'", 86 pour 100), et aussi dans les glandes, indique une
élection spéciale des organes riches en phosphore et composés nucléi-
niques.
» Pour répondre d'avance à l'objection possible que les quantités d'iode trouvées
avaient pu pénétrer dans l'organisme par les voies aériennes, je complétai mes expé-
riences en me servant d'un troisième lapin C, ne prenant pas de bain. 11 fut installé
( I I20 )
dans la pièce où les autres prenaient le leur et pendant tout le temps qu'ilsy restaient.
Il fut sacrifié le même jour que le lapin B.
Lapin C (21608'') servant de témoin et n'ayant pas pris de bains.
Poids de l'urine Quantité d'iode
des 24 heures Quantité totale pouriooB'de
Urines. ou des organes. d'iode. substance fraichc.
gr mgr mgr
8 janvier i4o o,o33 0,026
12 » 170 o , 067 o , 0^0
18 » i4o 0,067 o,o48
22 » 180 0,167 0,082
24 » i3o o,i35 o,io4
Organes.
Sang g5 o , 4oo 0,^20
Cœur et poumons 20 0,100 o,-5oo
Foie 75 o, 100 o, i33
Reins et rate 20 o,o3o o, i5o
Cerveau et cervelet 18 0,200 i ,100
» On peut, croyons-nous, tirer de ces expériences les conclusions sui-
vantes :
» 1° La peau saine se laisse pénétrer par des iodures en dissolution dans
l'eau, et l'iode qui passe ainsi dans l'organisme peut être retrouvé et dosé
dans les urines et dans les viscères;
» 2° L'alimentation joue un rôle important dans l'élimination du métal-
loïde;
» 3° L'iode semble avoir une prédilection pour certains organes, le cer-
veau, par exemple; il s'y fixe dans des proportions assez considérables
pour permettre de supposer une action élective de cet élément. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Recherche et dosage colorimétrique de petites quan-
tités d'iode dans les matières organiques. Note de M. Paul Bourcet ('),
présentée par M. Armand Gautier.
« La matière dans laquelle on veut rechercher l'iode est, suivant sa nature, fine-
ment hachée ou pulvérisée, humectée avec une solution diluée de potasse entièrement
(') Travail fait au Laboratoire de M. Armand Gautier (Faculté de Médecine de
Paris).
( "21 )
exemple d'iode et desséchée à l'éluve à 100°. La masse sèche est de nouveau finement
pulvérisée, puis fondue avec de la potasse pure dans une capsule de nickel.
» La fusion terminée, on laisse refroidir la masse, qu'on épuise par l'eau distillée
bouillante jusqu'à ce que l'eau de lavage filtrée ne soit plus sensiblement alcaline. La
liqueur ainsi obtenue est réduite par évaporation à la moitié de son volume primitif.
A la liqueur froide, on ajoute peu à peu de l'acide sulfurique pur étendu de cinq fois
son poids d'eau distillée, en évitant tout échaufFement et refroidissant au besoin le vase
dans lequel s'effectue la saturation. Quand la liqueur est neutre, on y verse quelques
gouttes de solution de potasse sans iode pour la rendre alcaline et on l'additionne len-
tement et en agitant de la moitié de son volume d'alcool à 90°. La majeure partie du
sulfate de potasse se précipite alors à l'état de poudre fine qu'on essore à la trompe et
lave à l'alcool à 3o pour 100 qui entraîne les eaux-mères dont elle est imprégnée. Le
liquide filtré est évaporé au tiers de son volume primitif et additionné, quand il est
refroidi, d'alcool à 90°. Une nouvelle quantité de sulfate de potasse se précipite, qu'on
essore et lave avec de l'alcool à 3o pour 100 comme précédemment. En renouvelant
plusieurs fois la concentration des liqueurs filtrées et leur précipitation par l'alcool,
on finit par éliminer tout le sulfate de potasse, ou à peu près, alors que l'iode, s'il y en
a, se concentre dans les liqueurs alcalines solubles dans l'alcool.
» Les dernières liqueurs ainsi obtenues sont évaporées à sec dans une capsule de
nickel ou de porcelaine et le résidu soumis à un léger coup de feu qui achève de dé-
truire le peu de matières organiques qui pouvaient encore s'y trouver.
» On laisse refroidir, on reprend par le minimum d'eau distillée chaude, on filtre, et
c'est dans les quelques centimètres cubes de liqueur ainsi obtenue qu'on déplace
l'iode par les vapeurs nitreuses en présence de sulfure de carbone et qu'on le dose
colorimétriquement suivant la technique indiquée par M. Rabourdin, puis par M. Ni-
cloux.
» Nous nous sommes assuré que par cette méthode on pouvait retrouver la totalité
de l'iode ajoutée à une matière organique azotée ou non et non iodée.
» C'est ainsi, par exemple, que, prenant deux échantillons de sucre exempt d'iode,
pesant looS"' chacun et additionnant l'un de 3^5- de milligramme et l'autre de ^ de milli-
gramme d'iode à l'état d'iodure alcalin, nous nous sommes aperçu, après les avoir traités
suivant la méthode que nous venons d'indiquer, que le résidu du second échantillon de
sucre contenait une quantité d'iode double par rapport au résidu du second et que,
colorimétriquement, celui-ci répondait à une liqueur où nous avions dissous d'avance
j'j de milligramme d'iode.
» Celte méthode dé recherche et de dosage de l'iode nous a permis de
déterminer de faibles quantités d'iode dans un certain notnbre de substances
alimentaires dont les poids variaient entre 5o grammes et i kilogramme. Nos
déterminations qualitatives et quantitatives de l'iode dans les aliments habi-
tuels faisant lobjet d'un travail d'ensemble, nous nous en réservons la
continuation.
» Voici pour aujourd'hui, à titre d'exemple, les résultats auxquels nous
sommes arrivé pour quelques poissons.
C. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N" 18.) l46
( II22 )
Iode
|iai' kilogv.
mgr
, 0,8
0,6
■ '>7
, 1,8
2,0
1 ,0
Clupea liarcngas liareng fumé, œufs.
» )> laitance.
» » entier. .
« » entier. .
» » entier. .
G///oAe(7 «/cj/rt/cr (huîtres portugaises)
Raja clavata (raie fraîche) o,a
Merlangus vulgaris (merlan) o,3
Scomber scombriis (maquereau) .... o,3
Alosa sardina (sardine salée) 0,6
Trigla cuculus (faux rouget) 1,2
Mytilus edulis ( moules) 1,9
Gadus morrhua (morue salée) 1,2
Merlangus caibonarius{co\\n-lripes) 2,4
» {coWn-chair). 0,9
Iode
par kilogr.
mgr
Craiigoii vulgaris (crevettes) 0,7
LUtorina liltorea (bigorneaux) 0,75
Album us lucidus (ablette) 0,6
Anguilla vulgaris (anguille) 0,8
Eso.r lucius (brochet) o,3
Leiiciscus rulilns (gardon carpe). ... 1,2
Gobio Jlui,'ialilis (goujons) 0,12
Abramis brama (brème) 1,2
Lolla vulgaris (lotte) 0,8
Salmo salar (saumon, tète) i ,4
Truila marina (truite saumonnée). . 0,1
Cyprinus carpio (carpe) 0,6
Lcaciscus ccphalus (chevenne) 0,07
Chondostromum nasus (mulet) 0,6
Bolva vulgaris (lingue) 1,2
» Nous avons fait un grand nombre d'autres déterminations qui nous
conduisent à des déductions générales que nous ferons connaître plus tard.»
MÉDECINE. — Traitement électrique de la goutte. Note de M. Th. Guilloz,
présentée par M. d'Arsonval.
« Un double problème thérapeutique s'impose si, avec M. Bouchard,
on envisage la goutte comme une auto-intoxication consécutive à un ralen-
tissement de la nutrition entraînant des altérations des tissus, particuliè-
rement des jointures, reconnaissant pour cause immédiatement tangible un
dépôt de composés uratiques.
)) Il convient d'augmenter l'activité nutritive des tissus en les poussant
à accomplir, jusqu'à ses termes normaux, leur cycle trophique sans s'ar-
rêter à des produits intermédiaires de désassimilation nuisibles par leur
toxicité propre ou par leur insolubilité dans le milieu organique.
» Il convient aussi de dissoudre et d'éliminer les déchets existants tout
en favorisant, par augmentation de la circulation locale, la réparation des
désordres qu'ils ont déjà provoqués.
» J'ai d'abord cherché, comme Edison, Labatut, une action locale par
transport électrolytique de lithium au niveau des jointures atteintes, mais
en employant des courants plus intenses allant jusqu'à i5o à 200 milliam-
pères et passant pendant vingt à trente minutes. J'ai observé que les goût-
( II23 )
teux ainsi traités, sans changement clans leur régime, maigrissaient en
même temps qu'ils accusaient une amélioration de leur état général. Pen-
sant alors à une action trophique globale du courant continu, j'ai appliqué
systématiquement ce courant à d'autres ralentis de nutrition, aux obèses.
J'ai pu obtenir chez certains sujets, sans changement de régime alimentaire
et dynamique, un amaigrissement allant de io''s à i5'*8 avec une moyenne
de i'^^ par semaine. Les urines n'ont donné aucune augmentation de
déchets azotés (dosages d'urée, d'azote total), ce qui prouve que le muscle
n'est pas altéré et que le maigrissement se fait aux dépens des graisses
et hydrocarbonés, preuve d'une nutrition suractivée.
» J'ai examiné et je reviendrai bientôt sur ce point : l'action des autres
modalités électriques sur l'activité de la nutrition.
» Je dirai seulement que, dans l'application des courants à haute fréquence, et en
prenant l'obèse comme réactif, la méthode d'autoconduction de M. d'Arsonva! m'a
seule donné des résultats. Un obèse, qui avait maigri par le courant continu, engraissa
sous l'action directe du courant à haute fréquence qui, au bout de quelques jours
fut même appliqué journellement pendant deux heures avec une intensité de 3oo
à 35o milliampères, mesurée par une lampe de 3o volts en série avec lui. Ce même
malade diminua par les courants d'autoconduction, engraissa à nouveau quand il fut
soumis directement au courant à haute fréquence, diminua par les courants con-
tinus, etc.
» Le traitement électrique de la goutte, tel que je l'ai appliqué à yS ma-
lades, consiste en un transport électrolytique de lithium au niveau des join-
tin-es atteintes et dans l'application des courants de haute fréquence par
auto-conduction. L'action thérapeutique est locale (transport de lithium)
et générale (augmentation de l'activité de nutrition). Celle-ci est due aux
courants d'autoconduction, mais aussi à l'action propre du courant continu
intense (i5o à 200 milliampères, cl ^ i) et de longue durée qui sert de
vecteur au médicament.
» Les accès traités dans leur période aigué avortent rapidement et ne laissent pas
de reliquats après leur disparition. Les empâtements articulaires chroniques se dis-
sipent après un nombre de séances variable de 4 à 5, de 25 à 3o, à moins toutefois qu'ils
ne s'accompagnent d'ostéite chronique, reconnaissable à la fluoroscopie par la teinte
blanchâtre des régions atteintes de l'os.
» Ce traitement n'apporte pas seulement aux douleurs un soulagement,
à l'impotence des membres une restauration fonctionnelle plus ou moins
complète; il modifie profondément l'état général. C'est ainsi que l'un des
( 1124 )
résultais les plus fréquents signalés par les goutteux chroniques consiste
dans la bien moins grande durée et la moins grande douleur des accès
qu'ils ont pu avoir après leur tratiement.
» Ce même traitement, appliqué à des cas de rhumatisme chronique dé-
formant, n'a pas donné de résultats satisfaisants.
)) Enfin, des dosages des composés xantho-uriques (procédé Denigès),
faits avant, pendant et après le traitement, n'ont pas montré de grandes
variations dans l'élimination de l'acide urique, et il ne m'a pas été possible
de rapporter les variations observées à quelque cause que ce soit. »
PHYSIOLOGIE. — Sur les causes et les variations de la rigidité cadavérique.
Note de M. A. Lacassagne et Etienne Martin, présentée par M. Bou-
chard .
« La constance de la rigidité cadavérique, son apparition dans des con-
ditions toujours identiques, nous ont fait penser que les mêmes causes
agissaient fatalement sur tous les cadavres et déterminaient ce phénomène
de la rigidité des muscles.
» Au moment de la mort, quand la circulation s'arrête, le corps reste
soumis aux lois physiques. Le premier effet de la pesanteur est de créer
dans le cadavre une sorte de courant de haut en bas (circulation post
mortem de Brouardel) qui enlève successivement à tous les tissus une
partie de leur liquide nourricier, modifie, puis détruit la composition chi-
mique cellulaire. Telle est la cause de la formation aux parties déclives des
lividités cadavériques. La déshydratation cause la désorganisation de la
cellule musculaire et crée la réaction chimique qui va déterminer la rigidité.
» Nous le démontrerons par les expériences suivantes :
» 1° Dans les membres œdémaliés on a observé que la rigidité était moins marquée
que dans les membres sains. Mais si, comme nous l'avons fait, on permet à la sérosité
de s'échapper et à la filtration de haut en bas de s'établir, la rigidité se montre comme
à l'ordinaire.
» 2° Il est possible de produire une déshydratation rapide et par conséquent une
rigidité précoce. Pour cela, nous maintenons fortement serrée une bande d'Esmarck
appliquée de l'extrémité à la racine d'un membre d'homme ou d'animal aussitôt après
la mort. Sur ce membre, la rigidité survient plus tôt que dans le membre opposé. De
même un muscle isolé soumis à une compression entre très rapidement en rigidité.
» 3° Si, immédiatement après la mort, on met un cadavre dans une position telle
(
( II25 )
que, sous l'influence de la pesanteur, les liquides s'accumulent dans certains muscles,
la déshydratation se fait plus lentement et ces muscles sont les derniers à entrer en
rigidité. Sur un cadavre mis la tête en bas et les pieds en haut, on voit la rigidité
délniter par les membres inférieurs. Sur les corps d'individus ayant succombé à une
mort violente et dont les membres se trouvaient à des attitudes diverses, nous avons
toujours observé que la rigidité commençait par les membres qui étaient placés sur
le plan le plus élevé.
» La loi de Nysten est exacte parce qu'elle a été établie sur des cadavres observés
dans le décubitus dorsal. Dans cette situation, les muscles de la mâchoire, les
sterno-masloïdiens, les muscles de la sangle abdominale deviennent nécessairement
rigides les premiers et presque en même temps. L'apparition de la rigidité dans les
bras ou les jambes varie avec la position que conservent ces membres après la mort.
» 4° Les déshydratants chimiques nous ont donné des résultats concordants.
» Des injections dans les vaisseaux, de 2'" à 10", suivant les cas, d'une solution de
chlorure de calcium, de chloroforme, d'élher, d'alcool absolu, nous ont permis de
créer des rigidités immédiates sur les cadavres d'animaux et dans les groupes muscu-
laires où nous voulions faire naître cette rigidité.
» 5° Ou sait par l'expérience de Stéuon qu'il suffit de faire une ligature de l'aorte
pour voir se développer petit à petit la rigidité dans les muscles privés de circu-
lation.
» Les circulations artificielles pratiquées avec du sang sur les membres inférieurs
des suppliciés (Brov\n-Séquard), avec du sérum artificiel sur les animaux (Richet,
Fische et nous-mêmes), montrent que l'on peut retarder l'apparition de la rigidité
cadavérique.
» La rigidité est donc le premier terme de la désagrégation de la cel-
lule inusculaire. Elle survient fatalement dans un muscle privé de circula-
tion et soumis aux lois immuables de la pesanteur qui produisent la déshy-
dratation de la cellule musculaire et la précipitation des matières
alburainoïdes. L'ordre d'envahissement de la rigidité a jusqu'ici paru
systématisé sur les cadavres humains observés la plupart du temps dans le
décubitus dorsal. Mais on peut modifier son apparition et sa marche par
des changements d'attitude, des injections de liquides déshydratants dans
les vaisseaux. Il en est de même lorsqu'il y a eu saignée à blanc, mort par
la chaleur extérieure, mort par surmenage, etc., c'est-à-dire dans toutes
les conditions qui produisent une déshydratation précoce du tissu mus-
culaire. »
( II26 )
ZOOLOGIE. — Sur la structure des glandes anales des Dytiscides et le prétendu
rôle dèfensif de ces glandes. Note de M. Fr. Dierckx, présentée par
M. Edmond Perrier. (Extrait.)
« Les glandes anales du Dytiscus ont été plusieurs fois étudiées. Jusqu'ici,
pourtant, leur description anatomique est demeurée incomplète, et, selon
nous, leur véritable rôle physiologique a été méconnu.
» I. Anatomie. — L'anatomie de ces glandes a été l'objet de recherches
de la part de Dufour (1828), de Meckel (1846), de M. Leydig (iSSg), de
M. Bordas (^Comptes rendus, 20 juin 1898).
M J'ai publié moi-même les résultats de mes recherches, dans les Annales
de la Société scientifique de Bruxelles, t. XXIII, p. 18, tels que je les ai
exposés le 27 octobre 1898 :
» En coupe transversale, on trouve, sous la membrane péritonéale (la pro/?/'/a), les
cellules actives, d'ordinaire au nombre de deux sur un même raj'on. Toutes les deux
ont une vésicule intracellulaire; mais, dans la cellule la plus voisine du canal axial, la
vésicule est spliérique et magnifiquement radiée. Son centre est occupé par une am-
poule volumineuse à paroi très réfringente, d'où part le canalicule excréteur. Dans la
cellule la plus externe, les vésicules ont deux, trois, quatre lobes radiés, où se rami-
fient les canalicules. Ici, pas d'ampoule centrale. Il y a, entre ces deux types de vési-
cules, des formes intermédiaires et combinées. Le canal de drainage où débouchent
les canalicules est limité par une cuticule épaisse plissée, contre laquelle se trouvent
blottis les petits noyaux correspondants. Des noyaux plus petits, épars dans la masse
glandulaire, nous portent à croire que chaque cellule sécrétante est séparée de la voi-
sine par une poche conjonctive.
M M. Bordas (^Comptes rendus, 17 avril 1899) adopte finalement la
manière de voir de Meckel et de M. Leydig, qu'il m'a suffi de préciser.
B Ces tubes, dit-il, présentent : 1° une membrane enveloppante externe; 2" une
puissante couche i^laiidulaire, formée par deux ou trois assises de grosses cellules
polygonales; et enfin : 3° une intima cliitinause interne, irréguliére et plissée, limitant
un étroit lumen central.
» Rien n'indique que M. Bordas ait entrevu les différenciations proto-
plasmatiques fonctionnelles si remarquables qui font de la glande du Dy-
tiscus l'un des types les plus beaux des glandes luiicellulaires.
» II. Physiologie. — Dufour, Meckel, MM. I^eydig, Kiinckel d'Herculais
I
( "27 )
et d'autres croient que les glandes anales des Dytiscides servent à écarter
leurs ennemis. Pour M. Bordas, elles sont peut-être des organes d'excrétion
et, en tous cas, des organes de défense {Comptes rendus, p. i825; 1898).
» L'observation attentive du Dytiscus marginalis L. me laisse la convic-
tion que les organes en question ont, en réalité, un tout autre rôle.
Ti 1*" La glande anale du Dytiscus n'est pas un appareil de défense.
» a. Le produit sécrété, prélevé par dissection dans le réseixoir, est d'odeur
agréable, élhérée: il esl pâteux et tombe en masse au fond de l'eau. Ses caractères
physiques et chimiques le rapprochent fort des huiles et des graisses.
» b. Le réservoir est faiblement musclé; le canal excréteur long, tortueux, de faible
section; le pore de décharge très petit. Par le fait même, toute expulsion brusque du
liquide ou plutôt de \a pâte glandulaire est impossible. En fait on ne l'observe jamais.
Après excitation prolongée et compression violente de l'abdomen débarrassé des
élylres, nous avons souvent, à la dissection, trouvé le réservoir rempli.
» 2° Le véritable appareil défensif du Dytiscus est la poche rectale.
» a. Le rectum, très volumineux et très élastique, se termine antérieurement en
csecum; il esl normalement distendu par de l'eau chargée de gaz et de matières excré-
menlitielles.
» b. Quand l'insecte est inquiété, il vide la poclie rectale avec violence, et parfois,
hors de l'eau, avec projection. De là, l'odeur d'hydrogène sulfuré au moment où la
main saisit un Djtique ; de là aussi le léger trouble produit dans un ruisseau limpide.
» 3" La glande anale du Dytiscus est destinée à faciliter la fonction res-
piratoire.
» a. En principe, le Dytiscus peut respirer comme les Coléoptères terrestres,
puisqu'il a une paire de stigmates sur chacun des somites antérieurs au pygidium. La
surface concave du dos et les élylres convexes constituent un excellent réservoir d'air,
pourvu que l'eau ne fasse pas irruption.
» b. En fait, l'eau forme un ménisque convexe sur tout le pourtour de l'abdomen
et surtout dans la région anale. Elle ne mouille pas davantage ni la surface interne des
élytres, ni les ailes membraneuses, ni le tégument dorsal duveteux.
» c. Tous ces organes sont normalement graissés, et le maniement fréquent des
Dytiques m'autorise à dire que l'odeur de la graisse l'identifie avec le produit de
sécrétion de la glande en question.
» d. Ce produit fait donc probablement tache d'huile. Les frottements incessants
dus aux mouvements désordonnés des Dytiques et à la manœuvie périodique de la
dernière paire de pattes armées de brosses assurent d'ailleurs le transport de la sub-
stance grasse jusqu'aux dilTérentes pièces de la chambre respiratoire ('). n
( ' ) Cette Communication est extraite d'une étude comparée des glandes pygidiennes
( II28 )
ZOOLOGIE. — Sporozoaires du tube digestif de l'Orvet. Note
de M. Louis Léger. (Extrait.)
« En examinant le contenu du tube digestif d'un certain nombre
d'Orvets (Angui's fragilis L.), capturés aux environs de Grenoble, j'ai ren-
contré constamment, outre de nombreux Flagellés qui vivent plus particu-
lièrement dans la portion terminale de l'intestin, deux sortes de kystes
appartenant incontestablement à des Sporozoaires rhabdogéniens.
» Les premiers, petits, ovoïdes, d'environ i8;x de diamètre, sont les
ookystes d'une Coccidie appartenant au genre Coccidium, comme j'ai pu
m'en assurer en suivant leur développement ultérieur. Les seconds, sphé-
riques, de volume très variable, mais toujours assez gros, de 8o[;. à looj;.,
renferment une grande quantité de sporocystes naviculaires, en parfait état
de maturité et contenant chacun huit sporozoïtes. Il n'est pas douteux que
ce soient là des kystes de Grégarines
» ...Je crois devoir conclure de mes observations :
»" 1° Que les germes des Sporozoaires cœlomiques peuvent gagner l'ex-
térieur à la suite de l'ingestion de leur hôte par un animal carnassier, et
après avoir traversé impunément le tube digestif de ce dernier ;
» 2° Que, pendant ce passage à travers le tube digestif de l'animal
vorace, les germes, non seulement ne subissent aucune altération de la
part de ce dernier, mais, au contraire, achèvent leur complet développe-
ment et atteignent une maturité parfaite. Ils sont doue, à leur sortie,
éminemment aptes à infecter de nouveaux individus. »
ZOOLOGIE. — Des variations quantitatives duplankton dans le lac Lernan.
Note de M. Emile Yung, transmise par M. de Lacaze-Duthiers.
« Nous avons pratiqué, durant l'année 1898, à peu près tous les quinze
jours, des pêches méthodiques du plankton dans les eaux du Léman, en
vue de déterminer ses variations quantitatives.
chez les Carabides el les Dytiscides {La Cellule, 1899; t. XVI), qui paraîtra prochai-
nement.
( "29 )
» Ces pêclies verticales ont été faites au mo^'cn du filet Apstein ('), petit modèle, au
nombre de cent trente, représentant environ cinq cents coups de filet. Elles ont eu
lieu au large, en deux stations : près de Genève, sur un fond de So", et en face de
Montreux (-), sur un fond de i3o™. Le plankton récolté était immédiatement fixé an
formol à 2 pour 100, puis dosé dans de hauts et larges tubes dont l'extrémité infé-
rieure, en forme d'entonnoir, est reliée par un caoutchouc à des éprouvettes graduées
en dixièmes de centimètre cube. De pareils tubes offrent l'avantage de pouvoir
contenir le produit entier d'une même pèche, qui se dépose peu à peu sur leur fond;
on la laisse séjourner au moins vingt-quatre heures, afin d'assurer son tassement.
» Les résultats, ramenés par le calcul à une surface de i""! afin de faci-
liter leur comparaison, sont exprimés sous forme de courbes qui seront
publiées ultérieurement. Ils peuvent être résumés dans les propositions
suivantes :
» 1° La répartition du plankton n'est point homogène dans les eaux du Léman; elle
varie d'une région à l'autre, autant dans le sens horizontal que dans le sens vertical.
Lhétérogénéité constatée est la conséquence de la formation d'essaims, en particulier
de la part de Crustacés; elle se manifeste par des différences quantitatives entre deux
couches d'eau d'égale épaisseur, distantes seulement de quelques mètres. Les migra-
tions verticales des Entomostracés lucifuges ont pour effet de les accumuler dans la
profondeur pendant le jour, pour les ramener à la surface pendant la nuit ; elles rendent
compte des défauts de parallélisme des courbes exprimant la quantité de plankton à
diverses profondeurs. Ainsi, lorsque le ciel est sombre, on prend plus de plankton de
o™ à 10™ que de 10™ à 20" ou 4o"'. Quand le soleil brille, c'est exactement le contraire.
Ces différences sont surtout frappantes entre les pêches nocturnes et les pêches
diurnes.
» 2° Le plankton animal est répandu partout, jusque dans la plus grande profon-
deur explorée (200™). Il n'est nullement limité aux couches d'eau superficielles, jus-
qu'à 3o™ ou 35°", comme le prétend Bruno Hofer pour le lac de Constance, et, consé-
quemment, son existence n'est point liée à un certain degré d'intensité lumineuse,
puisque, selon Forel, la limite d'obscurité absolue pour le chlorure d'argent est à 120"'
dans le Léman. J"ai abondamment rencontré, en face de Saint-Gingolph, de i5o"'
à 200™, des Cladocères {Daphnia, Sida) qui étaient rares ou absents de jour à de
moindres profondeurs.
» 3° La quantité du plankton atteint son maximum aux mois de mai (Genève, le
3i mai) et de juin (Montreux, le 18 juin), la température de l'eau superficielle étant
de -(-i3°-i4°- Elle atteint son minimum aux mois de mars et de septembre. Ici, les
courbes de Genève et Montreux ne concordent pas exactement. A Genève, la plus
(') FoiV Apstein, Dos SUsswasserplankton. Kiel, 1896.
(*) M. le professeur M. Nicollier a bien voulu nous prêter son habile concours pour
les pêches faites à Montreux. Nous l'en remercions vivement.
C. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N° 18.) l47
( n3o )
faible quantité de plankton fut pêchée le i3 septembre (temp. +20°, 9). A Montreux,
ce fut les i4 et 3o mars (temp. 4-8°). Toutefois, les courbes obtenues dans les
stations s'abaissent beaucoup, aussi bien en mars qu'en septembre. Ces mois, où l'eau
est très froide (mars) ou très chaude (septembre), peuvent être considérés comme
étant les moins favorables à la multiplication du plankton, laquelle paraît exiger
l'eau tiède (+ i3°-i 4°). De mars à mai et juin, les courbes s'élèvent rapidement et
assez régulièrement, puis elles retombent en présentant de singulières fluctuations, de
mai et juin jusqu'en septembre, époque à partir de laquelle elles s'élèvent de nouveau.
Outre le maximum du printemps (mai et juin), il existe un second maximum en
automne, inférieur au premier et dont nous ne pouvons préciser la date (novembre
ou décembre?), le mau\ais temps ayant gêné à cette épo([ue nos pèches verticales,
lesquelles exigent une eau parfaitement calme.
» 4° L'expérience que nous avons acquise du filet d'Apstein et les comparaisons
auxquelles nous l'avons soumis avec d'autres filets de plus large ouverture nous ont
convaincu de ses défauts. Il ne prend, en réalité, qu'une fraction du plankton contenu
dans la couche d'eau qu'il explore, car, étant donnés le diamètre relativement faible
(o"',io) de son ouverture et l'épaisseur des cordons précédant celle-ci, le gros
plankton (Crustacés) a le temps de fuir avant l'arrivée du filet. D'autre part, une
notable portion du petit plankton (Flagellés, Diatomées, Rotateurs, etc.) passe à
travers ses mailles ou est rejetée par la bouche du filet, la quantité d'eau qui y entre
étant supérieure à celle qui sort par les parois. Ce dernier cas est vrai surtout dans
les eaux où abondent les algues mucilagineuses, qui ont bientôt fait d'obstruer la sur-
face filtrante. Le coefficient de filtration, imaginé par Heusen pour corriger ces
causes d'erreurs, est illusoire dans un lac où la composition du plankton varie d'un
mois à l'autre. Les résultats obtenus au moyen d'un instrument aussi défectueux n'ont
donc qu'une valeur relative. »
GÉOLOGIE COMPARÉE. — Chute de mélèorite récemment observée en Finlande.
Note de M. Stanisl.\s 3Ieunier.
« Son Exe. M. Yermoloff, Ministre de l'Agriculture et des Domaines
de l'Empire russe, a bien voulu, dans une lettre que je reçois à l'instant,
me donner des détails sur un phénomène météoritique des plus remar-
quables qui a été récemment observé en Finlande.
» Il s'agit de l'apparition, pendant les premiers jours du mois de mars
dernier, d'un brillant bolide qui a traversé le ciel d'une vaste région sur le
littoral de la mer Baltique. On en a des témoignages de Réval, de Norva,
d'Helsingsfors, etc. Après l'explosion, une masse est tombée non loin de
de la ville de Borgo, mais en mer, et elle aurait été perdue pour la Science
sans des circonstances favorables tout à fait exceptionnelles.
( '131 )
» La mer, en effet, était gelée : la chute du bloc a produit, dans la
croûte glacée, un trou de 9"" de diamètre, qui a guidé très efficacement les
recherches. On a reconnu la présence d'une météorite fortement enfoncée
dans la vase, et, quoiqu'on ne soit pas parvenu encore à la repêcher, on
a pu en apprécier le volume et le poids, qui serait de près de looo'"^.
Les tempêtes printanières se sont opposées jusqu'ici à l'extraction qui,
selon le texte de mon correspondant, va néanmoins avoir lieu un de ces
jours, aussitôt que l'état de la mer le permettra.
» M. Yermoloff annonce que, dès qu'il sera en possession du bloc, il
m'en fera parvenir un échantillon, pour notre grande collection de météo-
rites du Muséum ; je n'ai pas besoin d'ajouter que je m'empresserai de
tenir l'Académie au courant des particularités que son étude pourra pré-
senter. »
PHYSIQUE. — Sur une nouvelle pompe à mercure. Note de M. E.-U.
Châtelain, présentée par M. d'Arsonval.
« Dans celte pompe, la colonne barométrique étant supprimée, on commence les
opérations du vide au moyen de la trompe à eau.
» Le robinet R, à trois voies indépendantes, est ouvert de façon à mettre en com-
C.,^
munication les boules A et B, dans lesquelles le vide s'opère progressivement par le
robinet C, relié à la trompe.
( Il32 )
» Lorsqu'on a obtenu un vide relatif dans ces deux boules, on isole celle placée
en B par le jeu du robinet R qui met, en même temps, en rapport la boule supé-
rieure A avec le récipient à vider. On continue l'opération à la trompe jusqu'à ce que
le manomètre indique 3"^"" à 4'^"-
» Ce résultat obtenu, le robinet C communiquant à la trompe est fermé. Au moyen
d'un support spécial (construit sur les indications de M. Boulay), on fait passer le
mercure du réservoir dans la boule inférieure B pour en chasser l'air qui passe en A;
il est nécessaire qu'une petite quantité de mercure s'échappe en A par le tube E pour
assurer l'expulsion complète de l'air.
» Les voies du robinet R sont alors disposées pour qu'aucune communication ne
subsiste entre les différents organes de l'appareil. A l'aide du support, le réservoir est
descendu, le mercure abandonne la boule inférieure A qui se trouve ainsi privée d'air.
En mettant ensuite en communication la boule inférieure B avec le récipient à vider,
l'air contenu dans ce dernier se trouve aspiré; on l'expulse en A comme il a été indi-
qué précédemment.
» Lorsqu'à la suite de l'air une trop grande quantité de mercure a été introduite
dans la boule supérieure A, on fait redescendre ce mercure dans le récipient inférieur
en amenant, par un mouvement tournant, la rainure inférieure, située à la base du ré-
cipient A, en face d'un orifice pratiqué en E.
» Dans les pompes qui sont construites actuellement, le récipient à acides dessé-
chants supportant le manomètre est mobile et communique avec le corps AB de la
pompe au moyen d'un rodage formant joint à mercure.
» Un robinet O placé sur le tube d'ajutage permet rintroduction de gaz ou de va-
peurs dans l'appareil à vider. »
M. L. Halle adresse une Note relative à une macliine dynamo-élec-
trique.
A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret.
COMITE SECRET.
La Section de Botanique présente la liste suivante de candidats à la
place laissée vacante par le décès de M. Naudin :
En première ligne M. Pkilliedx.
I MM. BCREAU.
En deuxième ligne, par ordre alphabétique . . \ Maxime Cornu.
Rexault.
Zeiller.
^ ii33 )
Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la
prochaine séance.
La séance est levée à 4 heures trois quarts.
M. n.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 17 avril 1899.
(Sui'le.)
Histoire documentaire de l'industrie de Mulhouse et environs au xix* siècle
{enquête centenriale), publiée par la Société industrielle de Mulhouse.
Mulhouse, V* Bader et C'*, 1899; i fasc. in-4'' (spécimen).
Gymnase bulgare des garçons « Saint-Cyrille et Method » à Salonique.
Bulletin-annuaire de la Station [météoj'ologique près du gymnase pour l'année
1898, publié par Iv. G. Garvanoff. i fasc. in-8° oblong.
Vâge de la pierre au Congo, par Xavier Stainier. Tome \, fascicule 1.
Bruxelles, imp. Charles Weghe, 1899; i fasc. in-f°. {Annales du Musée du
Congo. Série III: Ethnographie et Anthropologie.)
De L'influence des planètes sur l'observation des phénomènes de magnétisme
terrestre, par Ernest Leyst. Moscou, 1897; i vol. in-8°. (En russe.)
Sur la répartition géographique du magnétisme terrestre normal et anormal,
parE. Leyst. Moscou, 1899; i vol. in-8°. (En russe.)
Ascensions droites moyennes des étoiles principales pour l'époque i885,o
déduites par k. Sokolov des observations faites à la grande lunette méridienne
de Poulkovo, dans les années 1880-1887, par l'ancien vice-directeur Wagner
et MM. WiTTRAM et Harzier. Saint-Pétersbourg, 1898; i fasc. in-i°.
Publications de l'observatoire central Nicolas, sous la direction de O. Back-
LUND. Série II, vol . V : Observations faites au cercle méridien par H. Bomrerg.
Vol . XI : Beobachtungen der Saturnstrabanten am 3o-zôlligen pul/cowaer Re-
fractor, von Hermann Struve. Saint-Pétersbourg, 1898; 2 vol. in-f°.
Lehrbuch der Algebra, von Heinrich Weber. Zweite Auflage. ZweiterBand.
Braunschweig, Friedrich Vieweg und Sohn, 1899; i vol in-8°. (Hommage
de l'Auteur.)
( ii34 )
The Philadelphia exposition, uncler the auspices of the Philadelphia commer-
cial Muséum and the Franklin Institute. September i4to November3o, 1899.
I fasc. in-S".
Toronto. General m,eteorological register for the year i8g8; i fasc. in-12.
Acalephs from the Fiji Islands, by Alexander Agassiz aw/ Alfred Golds-
BOROUGH Mayer. Cambridge, Mass.,U. S. A., 1899; i fasc. iii-8°. (Hommage
de M. A. Agassiz.)
Resumen gênerai de las observaciones meteorologicas hechas en el Instituto
Nacional de Guatemala, desde el ano de iSSy hasta elano de 1898, por el D'
Dario Gonzalez, aclual director del observatorio. Guatemala, 1899; i fasc.
in-8°.
Revista trimensal do instituto geographico e historiée dà Bahia. Anne V,
vol. V, n° 18. Dezembro de 1898. Bahia, 1 fasc. in-8°.
Boletin mensual del observatorio meteurologico del Estado de Oaxaca
(Oaxaca de Juarez, Republica Mexicana). Tomo II. Ano meteorologico de
1 898-1 899. N»' 9 y 10. I fasc. in-f°.
Ouvrages reçus dans la séance du 24 avril 1899.
Leçons de Clinique médicale, faites à l'hôpital Saint-Éloi de Montpellier,
1886-1898, par le D'' J. Grasset. Montpellier, Camille Coulet, et Paris,
Georges Masson, 1891-98; 3 vol. in-8°. (Présenté par M. Bouchard, pour
le concours des prix de Médecine et Chirurgie, fondation Montyon.)
Sur la stérilisation industrielle des eaux potables par l'ozone, au moyen des
appareils et procédés de MM. Marmier et Abraham : Rapport, par MM. Roux,
de l'Institut, Bouriez, Calmette, Buisine, Staes-Brame. Février 1899.
Lille, imp. Delemar et Dubar; i fasc. in-8°. (Présenté par M. Violle.)
Annuaire de la Société nationale d' Agriculture de France. Année 1899.
Paris, typ. Chamerot et Renouard, 1899; i br. in-i6.
Mémoires publiés par la Société nationale d' Agiicullure de France.
Tome CXXXVIII. Paris, typ. Chamerot et Renouard, 189g; i vol. in-8''.
Ministère de V Agriculture : Annales de l' Ecole nationale d' Agriculture de
Montpellier. Tome X, 11' et 12^ années, 1897-1898. Montpellier, Camille
Coulet, 1899; I vol. in-4''.
Bulletin météorologique du département de l'Hérault, publié sous les aus-
pices du Conseil général. Année 1898 (26* année). Montpellier, imp.
Delord-Boehm et Martial, 1899; 1 fasc. in-4".
( Ti35 )
Bulletin de la Société de Géographie. 7' série, tome XX. Paris, Société
(le Géographie, 1899; i br. iii-8".
Académie royale de Belgique : Bulletin de la Classe des Sciences. 1899,
n°' 1, 2. Bruxelles, Hayez, 1899; 2 fasc. in-8°.
Centralbureau der internationalen Erdmessung : Resultate aus den Polhoen-
bestimmungen in Berlin ausgefûhrt in den Jahren 1 89 1 und 1 892 am Universal-
transit der kônigl. Sternwarte, voa D"" Battermann. Berlin, Georg Reimer,
1899; " ^^^^- in-4''-
Centralbureau der internationalen Erdmessung : Bericht ùber den Stand
der Eîforschung der Breitenvariation am Schlusse des Jahres 1898, von Th.
Albrechï. Berlin, Georg Reimer, 1899; i fasc. in-4°.
New-York agricuhuralexperiment station. Geneva, N. Y. Bulletins n°' 150-
154, décembre 1898. Published by the station; 5 fasc. in-8°.
Bulletin de V Académie royale des Sciences et des Lettres de Danemark.
1898, n°6; 1899, n° l. Copenhague, F. Dreyer; 2 fasc. in-8°.
Outrages reçus dans la séance du i""'' mai 1899.
Manuel pratique- de l'analyse des alcools et des sirupeux, par Charles
Girard et Lucien Cuniasse, Paris, Masson et C'^, 1899; i vol. in-8''. (Pré-
senté par M. Armand Gautier. Hommage de l'Auteur.)
Société d' Histoire naturelle d'Autun. 10* Bulletin (II* Partie); 11* Bulletin
(F* Partie). Autun, Dejussieu père et fils, 1897-1898; 2 vol. in-8*'. (Pré-
senté par M. Albert Gaudry. Hommage de la Société d'Histoire naturelle
d'Autun.)
Bulletin technique, organe de l'Institut du Génie civil, i"^" année, n°' 1, 2, 3 ;
janvier-mars 1899. Paris, 1899; 3 fasc. in-8''.
Anthropological investigations on one ihousand white and colored children
of both sexes the inmates of the New York juvénile asylum, by D'' Ales
Hrdlicka. New York and Albany, s. d. ; i fasc. in-8°.
Bulletin of the United States fish Commission. Vol. XVH, for 1897.
George-M. Bowers, Commissioner. Washington, Government printing
office, 1898; I vol. iu-4°.
Proceedings of the California Academy of Sciences . Third séries : Botany,
vol. I, n"'' 3. 4, 5 ; Geology, vol. I, n° 4 ; Math.-Phys., vol. I, n"' 1,2, 3, 4 ;
Zoology, vol. I, n"^ 6, 7, 8, 9, 10. San Francisco, 1898; 11 fasc. in-4''.
( ii36 )
Memoirs of the National Academy of Sciences. Volume VIII. Washington,
1898; I fasc. in-4°.
Bulletin mensuel de V ohsenaloire météorologique de l'Université d'Upsal.
Vol. XXX. Année 1898, par le D"" H. H[ldebra:^\}
M. Tn. ToMMASiNA. — Sur la production
de chaiues de déjjots électrolytiques, et
la for mation probable de chaînes con-
ductrices invisibles, dans l'eau distillée,
sous l'action des courants de self-induc-
tion et des ondes électriques; et sur un
curieux phénomène d'oscillations pro-
duites dans l'eau distillée par les courants
induits à faible fréquence iihi2
M. AitNOLb Bohel. — Sur la pi.larisation
rotaloire magnéti(|ue du (piarlz loçji
M. E. bûNJEAX. — Analyse chiniique di-
quelques roches \olcaniqucs provenant tle
l'éloilement périphérique du Mont-Dore.. totj'i
M. \\DRE Job. — .Sur un carbonate double
cristallisé de peroxj'de de cérium ioij8
M. K. Paumentier. — Sur le lluor supposé
contenu dans certaines eaux minérales... 1100
M. E. PÉCTiARD. — Sur le pouvoir oxydani
des pcriodates alcalins 1 101
Al. A.LDERT CoLSON. — Déplacement du mer-
cure par l'hydrogène ' '"'i
M. D. To.MMASi. — Phénomûnes lumineux
produits par l'action de certains sels
ammoniacaux sur l'azotite de potassium
en fusion 110-
M. É.MiLE Leroy. — La morphine et ses sels. 1 107
M. A. Debierne. — Sur la racémisation du
camphre n 10
M. .\. 'Tbillat. — .Sur le dérivé dissymé-
trique tétraméthylé du diamidodiphényl-
éthanc 1 1 1 >
MM. G. ISTRAïi et G. (iEttingk;!. — Sur
le sucre réducteur et inversible dus tiges
de maïs, après enlèvement de l'épi lors de
sa formation 111,1
M. F. Gallard. — Sur l'absorption de l'iode
par la peau et sa localisation dans certains
organes 1117
iM. Paul Bourcet. — Bechcrche el dosage
calorimétrique de petites quantités d'iode
dans les matières organiques ii3"
M. Th. Guilloz. — Traitement éleetric]ue de
la goutte ., Il''
MM. -V. Lacassauxe et Etienne Maiitin. —
Sur les causes et les variations de la rigi-
dité cadavéri ■ '8
M. Emile Yung. — Des \aiiations i|uanti-
tatives du plankton dans le lac Léman.. 1 1 .!8
M. Stanislas Meunier. — Chute de météo-
rite récemment observée en Finbinde 1 îo
M. E.-U. Châtelain. — Sur une nouvelle
pompe à mercure "'^i
M. L. H.\LLÊ adresse une Note relati\e ii
une machine d\ namo-électrique ii->'^
K 18.
Sr/ITE DE LA TABLE DES ARTICLES.
COMITE SECRET.
Pages. Pages.
Liste de candidats picscnlés à la |)lace va- i"Vli\. Bureau, Maxime Cornu. Renault,
cante, dans la Section de liotanique, par Zeiller 1 132
le décès de M. Naudi'n : i" M. l'iHlieiix: i
IkM.I.ETIX BIBI.IOGIUPIIIQLE ' ' > >
Errata i ij<>
/
PARIS. — (MPUIMEKIE G\UT H [ E K-VI L L .\ R S ,
Quai des Grands-Augustins, 55.
' ■ /.e Ce'rfln/ .• Gauthier-Villars
JUN 3 1899
1899
PREMIER SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAU ]VITI. IiES SECRGTAIKES PKKPÉTVEIiS'
TOME CXXTIII.
N° 19 (8 Mai 1899).
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Auguslins, 55.
1899
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1875.
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l' Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 teuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1". — Impressions des travaux de l' Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou parunAssociéétranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Les communications verbales ne sont mentionnées
dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction
écrite par leur auteur a été remise, séance tenante,
aux Secrétaires.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 32 pages par année.
Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les
discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de
l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont
pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi-
vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires,
dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les
remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
(
Les l'rogran.mes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant ^
que l'Académie l'aura décidé
Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- i
blique ne font pas partie des Comptes rendus. ^
Article 2. — Impression des travaux des Savants
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personnes
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca-
démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré-
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires sont
tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le
Membre qui fait la présentation est toujours nommé;
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait
aulant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font
pour les articles ordinaires de la correspondance olti-
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à
l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le
ieudià 1 o heures du matin ; faute d'être remis à temps,
le titre seul du Mémoire estinséré dans le Compte rendu
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui-
vant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus n'ont pas de planches.
Le tirage à part des articles est aux frais des au-
teurs; il n'v a d'exception que pour les Rapports el
les Instructions demandés par le Gouvernement.
ARTICLE 5.
Tous les six mois, la Commission administrative fait
un Rapport sur la situation des Comptes rendus après
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré-
sent Règlement.
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MW. les Secrétaires perpétuels sont priés de les
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
j^^ 3 180S
SEANCE DU LUNDI 8 MAI 1899,
PRÉSIDENCE DE M. VAN TIEGHEM.
MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la mesure absolue du temps,
déduite des lois de Vattraction universelle. Noie de M. G. Lippmann.
« 1. Les mesures dites absolues sont ainsi nommées par opposition aux
mesures arbitraires, seules autrefois employées en Physique. Mesurer une
grandeur en valeur arbitraire, c'est prendre le rapport de cette grandeur à
une grandeur de même espèce arbitrairement choisie pour unité. Mesurer
une grandeur en valeur absolue, c'est calculer sa valeur en fonction des
paramètres qui la déterminent et qui sont d'une autre nature que la gran-
deur à mesurer; en d'autres termes, la valeur absolue d'une grandeur a;
est donnée par une équation
G. R., 1859, I" Semestre. (T. GXXVIII, N" 19.) l48
( ii38 )
dont le second membre ne contient aucun coefficient arbitraire, et ne
dépend que des paramètres a, (3, y, ... qui sont d'une autre nature
que X.
» C'est ainsi que l'aire d'un rectangle est déterminée si l'on se donne
deux paramètres linéaires ot, p, hauteur et base du rectangle; de même une
force est déterminée si l'on se donne une masse m et l'accélération -7-^ que
la force lui imprime. Les produits ap et m -7-^ sont les mesures absolues
de l'aire et de la force.
» 2. L'unité de temps en usage, la seconde, ne fournit qu'une mesure
arbitraire du temps, car la durée du phénomène à mesurer n'est pas déter-
minée par la durée du mouvement diurne de la Terre. Si l'on donne, par
exemple. In durée de la révolution d'un satellite de Jupiter en secondes,
on ne fait qu'indiquer le rapport des durées de deux phénomènes indépen-
dants l'un de l'autre, la révolution du satellite et la rotation de la Terre,
et le rapport de deux grandeurs indépendantes l'une de l'autre est une
mesure arbitraire.
» Pour mesurer en valeur absolue la durée d'un phénomène dû à l'attrac-
tion universelle, il suffit de prendre égal à l'unité le coefficient de l'attrac-
tion newtonienne, c'est-à-dire de ne pas écrire ce coefficient; on le sup-
prime fréquemment dans les calculs analytiques afin de simplifier l'écriture,
sauf à le rétablir quand on passe aux calculs numériques. Il est utile d'en
maintenir la suppression dans les calculs numériques : le temps se trouve
dés lors mesuré en valeur absolue, en fonction d'une unité dont la grandeur
concrète est parfaitement déterminée (').
» On démontre cette proposition en établissant la relation qui existe
entre la valeur numérique de la constante newtonienne et la grandeur
concrète de l'unité de temps. Cette relation est la suivante : la valeur numé-
rique de la constante newtonienne est indépendante du choix des unités de
longueur et de masse; elle dépend uniquement du c/toix de l'unité de temps.
Inversement, la grandeur de r intervalle de temps pris pour unité est détenninée
sans ambiguïté quand on se donne la valeur numérique de la constante newto-
nienne qui lui correspond . Cet énoncé suppose que l'on prenne, comme d'or-
dinaire, la masse égale au produit du volume par la densité, l'unité de
(') CcUe iinilé de lemps absolue exprimée en temps mojen vaut 3862 secondes ou
( i'39)
volume étant le volume d'un cube qui a l'unilé de longueur pour côté,
l'unité de densité étant celle d'une subslauce type telle que l'eau.
» En désignant par k^ la constante newtonienne, on a les relations con-
nues
F étant la force qui s'exerce entre deux masses M et m, séparées par la
distance r, -j^ étant l'accélération et / le temps exprimé en fonction
d'une unité quelconque. En égalant ces deux expressions de la force F, il
vient
» Cette expression de k- est du degré zéro par rapport aux longueurs;
car, r el X étant des longueurs, le numérateur est du troisième degré par
rapport aux longueurs, et il en est de même du dénominateur, car l'unité
de masse varie comme l'unité de volume; k- est donc indépendant du
choix des unités de longueur et de masse. D'ailleurs, on voit que k^ est du
degré — 2 par rapport au temps : donc la valeur numérique de k est pro-
portionnelle à la grandeur de l'unité de temps.
» Comme exemple de ce qui précède, supposons d'abord que l'on
em|)loie le système C.G.S. L'expérience donne k ^ j^. Rem|)laçons
ensuite le centimètre par le mètre, et le gramme par la tonne, la valeur
numérique de k ne change pas. Il y a donc un intervalle de temps,
et un seul, qui donne k =^ -^—^ : c'est celui que nous appelons la
seconde. Ledit intervalle de temps est donc complètement défini par
le nombre -—-p;, bien que ce nombre ne soit pas défini comme le rap-
port de la seconde à un autre intervalle de temps arbitrairement choisi
pour unité. En d'autres termes, imaginons qu'un observateur se soit trans-
porté en un lieu où il ne puisse plus observer le mouvement diurne,
qu'il n'ait emporté ni chronomètre réglé, ni même un exemplaire du
mètre, mais qu'il ait eu la précaution de noter le nombre ^'^ et d'em-
porter une bouteille d'eau; il ne lui en faudra pas plus pour reconstituer
la seconde.
( "40 )
» Il résulte de la proposition démontrée plus haut que, parmi tous les
intervalles de temps qu'il est possible de prendre pour unité, il y en a un,
et un seul, qui permet de trouvera = i. Supposons-le adopté et appelons 6
l'expression du temps ainsi mesuré. Les relations (i) et (2) sont rem-
placées par les relations plus simples
,„ Mm
(^) *-~^'
(4) F = '^^-
M On peut donner des résultats précédents une seconde démonstration,
qui a peut-être le défaut d'être trop brève, et qui est la suivante : étant
donné le système des relations (i) et (2), où l'unité de temps est quel-
conque, effectuons un changement d'unité de temps défini par l'équation
(5) kt = ^,
6 étant l'expression du temps en fonction de la nouvelle unité. On obtient
les relations (3) et (4) qui ne contiennent plus k. D'autre part, l'équa-
tion (5) exprime que k est la valeur numérique de l'ancienne unité en
fonction de la nouvelle, c'est-à-dire de l'unité qui donne pour la constante
newtonienne la valeur numérique i. Exemple, dans le cas de la seconde,
/c = j^-; donc la seconde est la j^ partie de l'unité absolue.
» Il est remarquable que le système des équations (2) et (3) se trouve
déterminer parleur seule forme une grandeur concrète, celle de l'unité de
temps. C'est ainsi que la base des logarithmes dits naturels est définie ana-
lytiquement et non choisie a priori. Pour définir les logarithmes vulgaires,
à base arbitraire, il faut introduire un coefficient, un module, qui est le
logarithme naturel de la base arbitraire. De même, dans le problème qui
nous occupe, pour rendre l'unité de temps arbitraire, il faut introduire un
coefficient k qui est la mesure en valeur absolue île l'unité de temps arbi-
traire que l'on veut employer. Il est donc permis, par analogie, d'appeler
heure naturelle l'intervalle de temps qui, pris pour unité, fournit le système
des équations (3) et (4). Nous disons heure naturelle, parce que cette
unité est voisine de l'heure vulgaire.
» 3. On peut donner de cette unité de temps plusieurs définitions phy-
siques, en appliquant sa définition analytique à une série de cas particu-
liers. Supposons, par exemple, un point matériel gravitant autour d'une
( I'4> )
masse M en décrivant une orbite circulaire de rayon a j3endant le temps© :
on a 6 = 27:1 /^- Si M est la masse d'un cube d'eau qui aurait a pour
côté, le radical devient égal à i ; le point matériel est, dans ce cas, l'aiguille
d'une borloge absolue; il décrit un arc égal au rayon pendant chaque
unité de temps. Il suffit, d'ailleurs, de connaître M et a pour en déduire 0 :
d'une manière générale, tout phénomène de gravitation, dont la durée est
calculable au moyen des équations (2) et (3), fournit la mesure absolue
d'un intervalle de temps.
» Il en est ainsi, en particulier, des oscillations d'un pendule de longueur
réduite /. On a, pour la durée d'oscillation, 0 -^=1 i-mK/- ; y intensité de la
pesanteur est égal à -^j M masse de la Terre et a son rayon. M est égal
à ^T^d^ X 5,5; 5,5 étant la densité de la Terre . d'où
^ = ^^\/^.
5,5 a
On obtient ainsi la durée absolue d'oscillation en fonction de la longueur
du pendule, par le seul calcul; on sait que la longueur du pendule à
secondes n'est déterminable que par l'expérience.
» Veut-on calculer la longueur du pendule qui exécuterait 36oo oscil-
lations pendant une heure naturelle? Il suffit de résoudre, par rapport à /,
l'équation
sc'oo -2^y/>„5^5 ^•
On trouve, pour Paris ('), / = i™, 02960.
» Bien que l'on puisse ainsi graduer le pendule en valeur absolue et,
par conséquent, à la rigueur, se passer de la seconde de temps moyeu, il
est évidemment préférable de conserver la seconde comme étalon de
temps, tout en employant l'unité absolue dans les calculs. Le coefficient de
réduction est égal à j~^. On a l'avantage ainsi de pouvoir se servir des
horloges en usage, réglées sur le mouvement du Ciel.
» 4. Il reste à indiquer sommairement comment on peut déterminer la
(') J'ai fait abstraction, pour simplifier les formules données dans le tcKte, de
petites corrections dues à la latitude et à la force centrifuge du mouvement diurne.
( Il/l2 )
valeur de k relative à la seconde. D'abord k est la racine carrée de la con-
stante de l'attraction newtonienne, déterminée par plusieurs auteurs. De
plus, l'analyse précédente fait ressortir une propriété de k qui peut servir
à déterminer ce nombre d'une autre manière. Calculons la durée d'un
mouvement dû à l'attraction newtonienne, oscillation d'un pendule, dé-
placement d'un astre, etc., en supprimant dans ce calcul la constante
ncAvtonienne; puis divisons le résultat de ce calcul par la durée du même
phénomène observée en secondes. Le quotient doit être égal à k.
» Ainsi, en appelant M la masse du Soleil, a la moyenne dislance de la
Terre, on a pour durée calculée de l'année sidérale
M Le quotient de 0 par les durées de l'année sidérale observée en se-
condes est -T^„, les nombres étant ceux de X Annuaire du Bureau des Lon-
gUudes.
» De même, en calculant la durée d'une oscillation du pendule à se-
conde à l'aide de la formule donnée plus haut
0 = 'iry
et en divisant 0 par la durée observée en secondes (deux secondes) d'une
oscillation double corrigée de l'influence de la force centrifuge du mouve-
ment diurne, on retrouve le même quotient 5^,. En réalité, le résultat
n'est pas identique; mais la différence numérique ne porte que sur les dé-
cimales qui suivent la partie entière 3862.
» En opérant de même sur la J^une, on trouve j^ : la divergence est
appréciable; c'est qu'en effet la formule employée, qui est celle des lois de
Kepler, n'est plus suffisamment exacte dans le cas de la Lune.
» On peut donc vérifier sous cette forme l'exactitude d'une formule : la
valeur qu'elle fournit pour ^• doit être exacte; c'est une manière de véri-
fier la concordance de l'observation cl du calcul. »
( ^^^■^ )
BOTANIQUE. — Caractères analomiques e.L physiologiques des plantes ren-
dues artificiellemenl alpines par V alternance des températures extrêmes (' ).
Note de M. Gaston BoNNiEn.
« J'ai décrit dans une Note précédente (^) les modifications de forme
extérieure que présentent des plantes issues du même pied, les unes culti-
vées dans les conditions normales du climat des environs de Paris, les
autres cultivées soit dans une étuve vitrée entourée constamment de glace
sur trois de ses faces, soit dans des étuves identiques entourées d'eau ;
enfin d'autres pieds comparables des mêmes espèces étaient placés pen-
dant la nuit dans l'étuve à glace, et pendant le jour au dehors, en plein
soleil.
» A l'époque de l'année où j'ai fait cette Communication, les plantes
n'avaient pas encore achevé complètement leur végétation. Je me propose
aujourd'hui de compléter ces indications sur les plantes ayant fleuri el
fructifié et d'y ajouter quelques données relatives à leur structure anato-
mique comparée et à leurs fonctions physiologiques.
)) Je rappellerai d'abord que j'avais disposé les plantes de même origine
en quatre lots : les plantes du lot n" 1 étaient constamment dans l'étuve à
glace fondante à la température moyenne de 7°, à l'état hygrométrique
moyen de go; les plantes du lot n° 2 étaient constamment exposées au
dehors, dans un endroit découvert, à la température moyenne de 20°, à
l'état hygrométrique moyen de 83 ; les plantes du lot n" 3 étaient, la nuit,
dans l'étuve à glace et le jour, au dehors, subissant toutes journellement des
alternances de température qui pouvaient atteindre de 4° à 35°; enfin, les
plantes du lot n" 4 étaient placées dans une étuve à eau dont la tempéra-
ture moyenne était de iG" et l'état hygrométrique moyen de 90.
» Je compléterai d'abord les renseignements que j'ai donnés dans ma
Note précédente au sujet de la morphologie extérieure, en résumant le ré-
sultat des mesures et des observations faites pour l'une des espèces dont
(') Ces expériences ont été faites au laboratoire de Biologie végétale de l'ontaine-
bleau.
(-) Gaston' Bonnier, Expériences sur la production des caractères alpins des
plantes par V alternance des températures extrêmes {Comptes rendus, t. CXXVII,
p. 307; 1898).
( II 44 )
tous les pieds, dans les quatre lots, avaient fleuri et fruotifié le 1 6 sep-
tembre 1898, par exemple la Germandrée (Teucrium Scorodonia).
Plantes mises en expériences le o juin 1898.
, Loi n» 1. Lot n° 2. Lot n» 3. Lot n° 4.
Étuve Conditions La nuit Etuve
Mesures à normales clans l'étuve à glace à
faites glace de et le jour eau
le i6 septembre 1898. fondante. Fontainebleau. au soleil. a i6°-
Hauteur moyenne de la ) .^ g„, ^^cm 62'='°
plante j
Longueur du plus grand j g^^ g ^^,„ ^em 140™
enlrenœud \
Couleur des fleurs blanchâtre blanc jaunâtre presque jaune presque blanche
Couleur des feuilles.... vert frais vert terne vert mêlé de rouge vert clair
» 11 est à remarquer que tous les pieds de Germandrée dans toutes ces
conditions différentes avaient presque exactement le même nombre d'en-
trenœuds (10 entrenœuds); les comparaisons anatomiques étaient donc
faciles à établir entre ces différents pieds de la même espèce.
» On peut ajouter aux observations que j'ai faites dans la Note précé-
dente, que les fleurs des échantillons du lot n° 3, c'est-à-dire des plantes
soumises aux alternances de températures, ressemblaient beaucoup par
leur forme et par leur coloration à celles des pieds de la même espèce
qu'on trouve à Tétat naturel dans les Alpes et les Pyrénées vers i5oo'"
d'altitude. En outre, bien que la teinte verte des feuilles des plantes de ce
lot fût moins vive que celle des feuilles de la même espèce aux hautes alti-
tudes, cette teinte était remarquable par une coloration rouge due à la
présence de lanthocyanine. Or cette coloration rouge a été signalée depuis
longtemps chez les plantes des Alpes, et déjà en 1837 Mohl (') disait que
la couleur rouge des plantes alpines est due à l'alternance des journées
lumineuses et des nuits froides, et M. Overton (-), revenant réceminent
sur cette question, a donné une explication chimique de ce phénomène. Il
est donc intéressant de voir que, dans mes expériences, ce caractère par-
(') MoHi-, Recherche:^ sur la coloration lux'ernale des feuilles {Ann. Se. nat. Bot.,
2° série, t. IX).
(2) Overton, Experinienls on llic autumn colouring of plants {Nature, 16 Ja-
iiuary 1899, p. 296).
( ii45 )
ticiilier d'un grand nombre de plantes alpines s'est trouvé réalisé par l'al-
ternance des températures. Comme les plantes demeurant constamment
dans j'étuve à glace ont eu des feuilles qui sont toujours restées vertes,
sans anthocyanine, même à la fin de la végétation, ce n'est donc pas sim-
plement le froid, comme le pensait Stalil ('), qui provoque la coloration
de la substance rouge.
» Anatomie et physiologie comparées. — Un certain nombre des caractères
anatomiques que j'ai signalés autrefois dans mes expériences sur les cul-
tures comparées des mêmes plantes, en plaine et dans les hautes alti-
tudes (-), se retrouvent chez ces plantes artificiellement soumises à des
conditions extrêmes de température; toutefois, ces végétaux n'ayant subi
encore ce traitement que pendant une saison possèdent ces caractères
alpins à un degré moindre que les plantes cultivées dans la région alpine
et qui, pendant plusieurs années, ont subi une hibernation prolongée;
cependant les modifications anatomiques ainsi provoquées sont extrême-
ment nettes et méritent d'être mentionnées. Ces caractères se présentent à
un degré plus ou moins grand chez toutes les espèces étudiées : Teucnum
Scorodoma, Senec'w Jacobœa, Trifolium repens. Avenu saliva. Vicia saliva,
Solidago Virga-aurea, etc.
» Chez les plantes soumises à des alternances de température, en gé-
néral dans la tige et dans le pétiole des feuilles, la cuticule est plus mar-
quée, les tissus collenchymateux à cellules plus serrées et à parois plus
épaisses ; lorsqu'il y a des assises de renforcement en dedans de l'épiderrae,
elles sont plus différenciées ou plus nombreuses; les formations secon-
daires sont moins précoces ou moins accentuées.
» Mais c'est surtout le limbe des feuilles dont la structure est profon-
dément modifiée par ces conditions spéciales. C'est ainsi que, pour la
Germandrée, il s'est développé deux assises palissadiques, dans les feuilles
du lot n" 3 (alternance), avec une épaisseur du mésophylie de 6']^-, tandis
que, dans les deux autres lots, il n'y avait qu'une seule assise palissadique
et le mésophylie n'avait que iS"^ à aoi^ d'épaisseur.
» Bien que les grains de chlorophylle fussent distribués d'une manière
très inégale dans les trois lots et que ce ne soient pas toujours les plus
(') Stahl, Ueber die bunle Laubblatler {A/in. du Jardin bol. de Buitenzorg,
Vol. XII, 2= série, p. 187).
(^) Gaston Bonnier, Recherches expérimentales sur l'adaptation des plantes au
climat alpin (Ann. Se. nat. Bot., p. 217; iSgS).
C. K., 1899, •" Semestre (T. CXXVIII, N- 19.) l49
[
( ii/i6 )
nombreux ou les plus verts qui se représentaient chez les plantes soumises
aune alternance de températures, c'étaient cependant ces dernières dont les
feuilles se trouvaient en somme les mieux disposées pour l'assimilation.
» Ce fait est confirmé par les mesures qu'a bien voulu faire M. Griffon,
en étudiant, à la même lumière, les échanges gazeux qui se produisent
entre les feuilles des plantes précédentes et l'atmosphère. C'est ainsi qu'en
une demi-heure, par centimètre carré, les feuilles de Germandrée du lot
n° 3 (alternance) ont dégagé o*^"^, 271 d'oxygène, tandis que celles du lot
n°2 n'ont dégagé, dans les mêmes conditions d'éclairement, que o'", 265 et
celles du n" 1 que o'"',2oo. Les feuilles de Trèfle du lot n" 3 ont dégagé
o"',o67 d'oxygène, lorsque, dans les mêmes conditions d'éclairement,
celles du lot n° 2 n'ont dégagé que 0*^*^,050 d'oxygène, et celles du n" 1
que o'^'^.oôi.
M Conclusions. — Les lignes suivantes résument les résultats des expé-
riences précédentes :
)) Aux caractères alpins, qu'il est possible de provoquer artificiellement
chez des végétaux maintenus en plaine, en leur faisant subir une alternance
journalière de températures comparable à celle qui se produit dans les
régions élevées des montagnes, on peut ajouter les suivantes :
» Les pétioles des feuilles et surtout les tiges ont des tissus protecteurs
mieux marqués, plus rapidement développés. Les feuilles, plus petites et
plus épaisses, ont un tissu en palissade plus développé; elles présentent
assez souvent une coloration rouge due à l'anthocyanine qui se produit
fréquemment chez les plantes alpines; enfin elles assimilent plus par unité
de surface. Les fleurs sont relativement grandes et un peu plus colorées. »
NOMINATIOIVS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre
de la Section de Botanique, en remplacement de M. Naudin.
Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 55,
M. Prillieux obtient 53 suffrages,
M. Maxime Cornu > i »
M. Zeiller » i »
M. Prillieux, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est pro-
clamé élu.
i
( "47')
Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu-
blique.
CORRESPOIVDAIVCE .
M. LippMANN fait hommage à l'Académie d'un Volume contenant les
Leçons qu'il a professées, à la Sorbonne, sur les « Unités électriques abso-
lues», Leçons rédigées par M. A. Berget.
ASTRONOMIE. — Sur diverses circonstances qui modifient les images réfléchies
par le bain de mercure, et sur la transmission à travers le soldes trépidations
produites à la surface. Note de M. G. Bigourdan, communiquée par
M. Lœwy.
« On connaît toute l'importance que présente en Astronomie la déter-
mination de la verticale par le moyen du bain de mercure, et aussi les
grandes difficultés que l'on rencontre dans cette détermination, à cause des
trépidations de la surface du sol.
» Ces difficultés ne pourraient-elles pas être évitées en plaçant le bain
de mercure ordinaire à quelque profondeur dans le sol? et quelle profon-
deur faudrait-il atteindre pour cela ?
« Afin de répondre à cette question, j'ai observé à diverses profondeurs
les images réfléchies par un bain de mercure à couche épaisse. Ces obser-
vations (') ont été faites à l'Observatoire de Paris, les unes en posant
l'instrument sur le sol même des caves, les autres en le plaçant dans les
cavités ménagées à l'origine dans le mur qui entoure l'escalier conduisant
aux mêmes caves. Elles montrent la coexistence inattendue, dans le sol
parisien, de deux espèces de trépidations, se distinguant nettement l'une
de l'autre par la profondeur qu'elles atteignent et par l'influence qu'elles
ont sur la visibilité des fils réfléchis.
)) Les unes produisent sur ces fils ce que nous appellerons des ortf/w/ff^îon^;
les autres produisent des vibrations.
» Les ondulations sont des oscillations assez lentes et assez régulières des
images réfléchies : leur durée varie généralement d'un quart à une demi-
seconde; leur ampUtude est en moyenne de 2" à 3" pendant le jour, mais
(') Ces observations seront publiées prochainement dans le Bulletin astronomique.
\
( ii48 )
elle peut atteindre exceptionnellement lo" et 12"; enfin leur direction,
souvent assez constante pendant vingt, trente, quarante, ... secondes,
change fréquemment et peut prendre successivement toutes les orien-
tations.
Les vibrations sont des oscillations très rapides et souvent irrégulières des
mêmes images : on n'a pu évaluer ni leur durée, ni leur direction;
leur amplitude paraît beaucoup plus faible que celle des ondulations, au
moins dans les couches profondes du sol.
» Ces deux sortes d'oscillations n'agissent pas de la même manière sur
la visibilité des fils réfléchis : tandis que les ondulations ne gênent nulle-
ment celte visibilité, les vibrations rendent les fils réfléchis diffus, les
affaiblissent graduellement et, enfin, peuvent soit empêcher leur observa-
tion, soit même les faire disparaître complètement.
» Les ondulations, comme les vibrations, varient avec la profondeur et
aussi avec l'heure de l'observation, c'est-à-dire avec l'activité de la circu-
lation autour de l'Observatoire.
» Pendant le jour, dans les catacombes (28" au-dessous du niveau du sol), les on-
dulations sont à peu près continuelles, varient sans cesse d'amplitude et changent
fréquemment de direction. Au contraire, les vibrations n'apparaissent guère qu'aux,
instants où les trains des lignes de Sceaux-Limours on de Paris-Arpajon passent à la
plus courte distance (100™ environ) du point d'observation; mais alors, et pendant
quinze à trente secondes, les images réfléchies disparaissent totalement ou à peu près.
» Si, partant de cette profondeur de 28™, on s'élève graduellement, les ondulations
conservent à peu près la même allure; mais les vibrations deviennent plus fréquentes,
plus prononcées. Cependant, à 17™ de profondeur, elles sont encore assez rares, peu
gênantes en dehors des heures de passage des trains; et, pour la visibilité des fins
détails, les 11™ dont on a monté ne font perdre que bien peu. Mais si l'on monte
encore, les vibrations augmentent très rapidement, masquant bientôt les ondulations.
» Sur le soir, à mesure que la circulation diminue d'activité, l'amjjlitude moyenne
des ondulations ne diminue que légèrement ; au contraire, les vibrations sont bien moins
prononcées, de sorte qu'à 7" ou 8'" de profondeur on pourrait pointer le nadir à
partir de la fin de la journée : l'amélioration est ensuite graduelle à mesure qu'on
avance dans la nuit.
» Dans les catacombes, les ondulations ne disparaissent à peu près complètement
qu'après j''3o'" ou 2*" du malin : le départ des derniers trains a coïncidé avec une
période d'agitation qu'il a paru impossible d'attribuer uniquement à ceux de ces
trains qui passent au voisinage immédiat de l'Observatoire.
» Pour comparer la stabilité du sol de Paris à celui de la grande ban-
lieue, j'ai fait aussi des observations comparatives (mais toujours sur un
pilier placé à la surface du sol) à Wissous, à lo*"" des fortifications en
( '149 )
ligne droite ; là encore, on a retrouvé nettement les deux sortes d'oscilla-
tions, ondulations et vibrations ; et, en movenne, les images à la surface du
sol y sont inférieures à celles que l'on a, à 1 Observatoire de Paris, à 28" et
même à 17"" de profondeur (en dehors des heures de passage des trains).
» Quelques remarques faites en ce point, à i5o"> des dernières maisons du village
de Wissous, mettent bien en évidence l'extrême sensibilité du bain de mercure : ainsi
le choc produit en fermant sans effort une porte assez légère, distante de 52™, fait
disparaître complètement les fils réfléchis; une voiture parcourant, à 35o™ de distance,
une route pavée, trouble énormément les images de ces fils; dans la nuit, une voilure,
entendue à 1000™ au moins, a produit des ondulations assez fortes.
» On voit par là que, en tout point où la circulation est un peu active, il
doit être difficile de distinguer la cause qui produit chaque trouble.
» Cependant on croit pouvoir attribuer les ondulations à des déplace-
ments de poids considér;ibles, tels que ceux produits par des trains, qui
agiraient même à 2''^'" ou 3''™ de distance, et ces ondulations pénétreraient
profondément dans le sol, puisqu'elles ont à peu près même amplitude,
même allure à 17™ et même à 12°' qu'à 28™ de profondeur.
» Les vibrations, qui troublent tant les images réfléchies, n'atteignent
pas de grandes profondeurs; à Paris, on [)eiit les attribuer à la multitude
des véhicules qui circulent autour de l'Observatoire; les lourds camions,
certains omnibus, etc. doivent produire celles qui se font sentir quelquefois
jusqu'à 28"" au-dessous du sol. Mais les vibrations les plus gênantes ne
doivent pas dépasser les couches superficielles, et il semble que des fossés
d'isolement, de quelques mètres de profondeur, pourraient améliorer con-
sidérablement les images réfléchies par le bain de mercure. »
GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les reseaux qui correspondent (Ui cas où
la suite de Laplace est limitée dans un sens. Note de M. C. Gcichard, pré-
sentée par M. G. Darboux.
« Dans ma précédente Note (Sur quelques applications de la loi de paral-
lélisme des réseaux et des congruences, 20 mars 1899) j'ai introduit une série
de réseaux et de congruences que j'ai appelés A„ ou B„. Beaucoup de
propriétés de ces réseaux résultent d'une façon intuitive des deux théo-
rèmes suivants :
» Toute congruence conjuguée ou harmonique à un réseau A„ est B„ ou
B„.^ , .
( ri5o )
» Toute congruence conjuguée ou harmonique à un réseau B„ est A„_ , ou A„ .
» Les éléments conjugués ou harmoniques fie moindre indice dépen-
dent d'une fonction arbitraire.
» Pour établir ces résultats, il suffit de les vérifier pour les réseaux A,
et de suivre la transformation de Laplace.
1) Il est naturel de chercher parmi les réseaux A;^ ou B„ ceux qui sont
formés par les lignes de courbure d'une surface. Voici les notations que
j'emploierai : Je désigne par u et v les paramètres des lignes de courbure,
par MT et MS les tangentes aux courbes c = const., u = const.; par T
et S les seconds foyers des congruences (MT) et (MS); par G la normale
en M à la surface, par F et cp les centres de courbures correspondant aux
courbes v = const., u = const.
)) Supposons que le réseau M soit A„, la congruence G qui lui est paral-
lèle estaussi A„; mais le réseau M est conjugué à la congruence G, donc le
réseau M est B,j ou B„, , ; donc :
» Si un réseau de lignes de courbures est d'un côté A„, il est de l'autre
côtéB^ ou B„^,,.
» De même :
» Si un réseau de lignes de courbures est d'un côté B„, il est de l'autre
côté A„_, ou A„.
» Nous avons donc les réseaux particuliers suivants :
Réseaux A, et Bj (surfaces développables).
Réseaux Aj et Bj (surfaces de Monge).
Réseaux A, et B, (lignes de courbures planes dans un système), etc.
» Tous ces réseaux peuvent se former d'une façon explicite en suivant
la méthode indiquée par M. Darboux (Leçons, IV^ Partie; Chap. VIII, IX
et XI).
» Prenons en particulier les réseaux qui sontA^ du côté de MT. Il v
aura une infinité de réseaux parallèles pour lesquels la surface (T) se
réduit à une courbe. Les lignes de courbure u = const. seront des cercles
géodésiques. Elles seront situées sur les sphères qui ont pour centre T
et pour rayon TM, sphères qui coupent la surface à angle droit. C'est le
cas étudié par M. Bonnet (Journal de l' Ecole Polytechnique, t. XX).
» La congruence MT sera Bj ; il en est de même du réseau F qui lui est
parallèle; donc sur la surface F les courbes u = const. sont planes (théo-
rème de M. Bonnet).
» Il est facile d'établir la réciproque; si les conjuguées d'un système de
( ••5, )
ejéotlésiques sont planes, les tangentes aux géodésiques formeront une
congruence A^; la surface qui est normale à ces tangentes sera aussi Aj.
» On sait trouver tous les systèmes conjugués formés d'une série de courbes
planes et d'une série de géodésiques.
» Un réseau Aj du côté de MT est en géaéral Bj de côté de MS; le
réseau S est donc Bo ; c'est-à-dire que, sur le réseau S, les lignes u = const.
sont des courbes planes. Cette propriété subsiste pour tous les réseaux
qui sont B, du côté de MS; ces réseaux B, sont parallèles à ceux pour
lesquels les courbes u =: const. sont sphériques.
» Le réseau (M) étant A^, il y a une infinité de congruences harmo-
niques qui sont B,; ces congruences sont des congruences cycliques.
Inversement, si une congruence cyclique est B,, il y aura, parmi les
réseaux de lignes de courbure qui lui sont harmoniques, des réseaux A,.
Les réseaux parallèles à ces congruences cycliques seront des réseaux
cycliques B,; donc :
» On sait trouver tous les réseaux cycliques qui contiennent un système de
courbes planes.
» Soient N im tel réseau, N' le réseau applicable. En coordonnées tan-
gentielles, les réseaux N et N' ont leurs invariants intervertis (' ); l'un des
invariants de N' est donc nul; N' contient ainsi un système de courbes
planes, mais les courbes planes de N' ne correspondent pas aux courbes
planes de N.
» Cherchons les réseaux cvcliques formés de deux systèmes de courbes
planes; ce sont des l'éseaux B^ et B^ ; parmi les congruences parallèles, il
y en aura qui rencontrent deux courbes. Ces deux focales seront en géné-
ral une courbe plane et une droite perpendiculaire au plan de la première.
Les réseaux cherchés sont formés d'une série de courbes planes parallèles;
les plans de l'autre série de courbes sont perpendiculaires à ceux de la
première. Ces surfaces forment une généralisation des surfaces moulures;
ces réseaux cycliques, ayant leurs deux invariants nuls, sont plusieurs fois
cycliques. Les surfaces ainsi obtenues sont donc applicables d'une infinité
de manières sur des surtaces analogues.
» Parmi ces surfaces se trouvent évidemment les quadriques; donc :
» On peut d'une infinité de manières déformer une quadrique de telle sorte
(' ) Les équations auxquelles satisfont les coordonnées tangenlielles de deux réseaux
applicables sont les équations (i) et (9), § XVII de mon Mémoire Sur la déformation
des surfaces {Journal de Mathéinalic/ues, 1896).
( Il52 )
que les sections perpendiculaires à un axe se transforment en courbes planes
situées dans des plans parallèles et que les sections menées par cet axe se
transforment en courbes planes, dont les plans sont perpendiculaires aux plans
des premières transformées. »
ALGÈBRE. — T^es groupes d'ordre p^q-, p étant un nombre premier plus grand
que le nombre premier q. Note de M. Le Vavasseur, présentée par
M. Darboux.
'( Dans ce qui suit, G„, inUqne le groupe cvclique d'ordre m.
» GH désigne le produit direct du groupe G par le groupe H.
» Énumérons d'abord les groupes décomposables. Ce sont :
Gp.j==Gp"Gy^; G^,>(G,)-= Gp»yG,; (Gp)-G,,--= G,,Gp,=.
[G^'î^ est défini par les équations aP"= 6?= i, ab =. ba^,
où a appartient à l'exposant q (mod/>^)].
G^'vG,,
GpiçG,
''' '' ' a appartient à l'exposant 9 (mod /?)].
(G^,)^=(G,r(G,r=G,,G,G,,„
r- G -G' r r < [G/,,,, «"=*'=!. «* = *«^
( a appartient a 1 exposant çr^ ( modp)].
f^, Q \m,:,aP=tl'=i,ab = ba^,
'"'''( a appartient à l'exposant g- (mod/>)].
Qî.rQ \ [Gpi'<,, a''-br=c'!=i. abz::zba,ac = ca'', bc-i-cb''^
'' ' ' ( a appartient à l'exposant q (modp)],
(G;,)^
( JGp-,, a'''-'~"'= 6'=i, ab=:ba^, u est non résidu quadratique (modp),
\ j appartient à l'exposant q [modd(/?, x'- — «)], q doit être impair'.
GJ2G3(GJ2, o^^ 6-= c^= I, ab^= ba, ac ^= cb, bc := cab).
» Voici maintenant les groupes non décomposables :
\ lav'=br=i, ab = ba«-,
Gp'-n' j
( a appartient à l'exposant 9 (mod/;^)].
( [ai'-=br^j,ab = ba^,
( a appartient à l'exposant q^ (inod/?^)].
G?.,.,
f ii53 )
1^ ( [nP= hP =:€'!'= i, ab^ ba, ac = cci^, hc = cb'^',
'' 'I { a appartient à l'exposant g {moàp); r est premier avec (/].
2,, ( {aP= b''=c'!'=i, ab=z ba, ac — ca'^, bc= c'^"'),
'' ' ( a appartient à l'exposant fj^ (modp); r est premier avec r/.
3^ ( {a''=bP=: c''"^!, ab=: ba, ac^zca^, bc^=cb^''),
'' '' \ a appartient à l'exposant q^ (mod/>); /• est premier avec q.
[ [ «'/-•'=+" =b''=\, ab = ba',
'' I /) est un nombre premier de la forme [\m + 3].
ja'P''''~"'= 67'^r I, rti := i»'', » est non résidu quadratique (mod/)),
"'^ ( / appartient à l'exposant q [modd(/j, j;- — m)], q est premier impairj.
i ! Mêmes équations de définition que pour G^syi,
'' ' ( seulement/ appartient à l'exposant q"^ [modd(p, a;^ — ")]!•
0^5 (spécial à l'ordre 36) [«(^■^'+^+'1= è'/^ i, ab =.ba'')'\. »
ÉLECTRICITÉ. — Sur la capacité électrique des corps mauvais conducteurs.
Note de MM. I.-I. Borgnan et A. -A. Petrovski, présentée par M. Lipp-
mann.
« Nous avons l'honneur de présenter à l'Académie quelques résultats de
nos expériences touchant la capacité électrique des corps mauvais conduc-
teurs (liquides et gaz raréfies), faites d'après la méthode décrite dans
notre Communication précédente ( ' ). Rappelons en quelques mots le prin-
cipe de la méthode.
» Le fil conducteur, attaché à l'une des bornes d'un ruhmkorfF, dont l'autre borne
communique à la terre, s'attache à une électrode, que l'on peut déplacer le long d'une
gouttière horizontale (So"^" de longueur), creusée dans un bloc de paraffine et remplie
d'eau. Les deux extrémités de cette gouttière sont munies d'électrodes en platine, com-
muniquant avec les deux électrodes d'un tube de Geissler pour analyse spectrale.
Quand on donne à l'électrode mobile une certaine position dans la gouttière, on re-
marque pendant l'action du ruhmkorir au milieu de la partie effilée du tube de
Geissler un espace non illuminé très distinctement limité (uu nœud). L'adjonction
d'une capacité quelconque à l'une des électrodes du tube de Geissler provoque un dé-
placement du nœud dans la direction de cette électrode. Pour ramener le nœuxl dans
sa position primitive, il faut adjoindre à l'autre électrode du tube une capacité égale
à la première.
» Remarquons qu'un nœud très distinct ne peut être obtenu que dans un tube
(') Comptes rendus, t. CXXVIII, p. 420; 1899.
G. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N» 19.) l5()
( n54 )
Geissler très bien raréfié. Dans un tel tube, le nœud est court et tranché. Dans des
tubes dont la raréfaction est moindre, le nœud est plus long et indistinctement limité.
» Comme capacité variable, servant à compenser la capacité mesurée, nous nous
servions dans nos expériences d'une colonne de mercure, contenue dans une burette
dont l'extrémité inférieure était munie d'une électrode en platine. Celte burette était
attachée à un lube vertical en verre fixé au milieu d'une tablette en paraffine, soutenue
par trois longs pieds en tubes de verre paraffinés.
» L'électrode de la burette communiquait au moj'en de deux petits godets remplis
de mercure et d'un fil conducteur très fin à l'une des électrodes du tube de Geissler.
Nos expériences nous ont prouvé que la capacité de la colonne mercurielle contenue
dans la burette était proportionnelle à la hauteur de la colonne. Dans la burette que
nous employons (ii™'" de diamètre, volume maximum de 5o™), ii'^' de mercure ont
une capacité égale à la capacité d'une sphère métallique d'un rayon de 2"^", 35. Une
variation de la colonne mercurielle de i"'= donnait déjà un déplacement très visible du
nœud dans le tube de Geissler.
» Nous avons fait des recherches sur la capacité de colonnes de divers
liquides, ainsi que sur la capacité de tubes remplis de gaz raréfiés (tubes
de Geissler et de Lécher). Pour déterminer la capacité d'une colonne d'un
liquide quelconque, nous en remplissions une burette égale à la burette dé-
crite plus haut et fixée de la même manière. Pour déterminer la capacité
d'un lube rempli d'im gaz raréfié, on attachait l'une des électrodes du tube
[ou dans le cas d'un tube sans électrode (tube de Lécher), l'une des extré-
mités du tube, enveloppée d'un morceau de papier d'étain] au fil conduc-
teur venant d'une électrode du tube de Geissler, dans lequel se formait le
nœud. Nos expériences, dans lesquelles les corps expérimentés étaient
soumis, comme on le fait en général dans la mesure des capacités élec-
triques, à des électrisations alternatives, nous ont donné les résultats sui-
vants :
» 1. Les capacités de colonnes de liquides bons conducteurs ont la
même grandeur que les capacités d'égales colonnes de mercure.
» 2. Les capacités de colonnes de liquides mauvais conducteurs sont
autres en général que les capacités d'égales colonnes de mercure. Seule-
ment pour de petites hauteurs des colonnes de liquides mauvais conduc-
teurs, leur capacité est égale à la capacité des colonnes de mercure. Si l'on
augmente la hauteur des colonnes de ces liquides, la représentation gra-
phique des résultats montre que leur capacité va en croissant plus len-
tement que l'accroissement de la hauteur et s'approche asymptotiquement
d'une valeur maximum.
» 3. Les colonnes de liquides isolants (éther desséché, xylol, solution
( ii55 )
d'alcool dans de l'élher jusqu'à vingt-deux parties d'alcool dans cent par-
ties de solution) ne donnent pas de capacité.
» 4. La capacité d'un tube contenant un gaz raréfié (tube de Geissler)
va en croissant à mesure que la pression du gaz diminue. Mais cet accrois-
sement va seulement jusqu'à une certaine limite, comme on le voit d'après
ce fait qu'un tube de Crookes n'a ([u'une capacité très petite, égale à la
capacité de son électrode, et que le tube de Crookes ne s'illumine pas,
tandis qu'un tube de Geissler s'illumine dans les mêmes conditions.
0 5. Dans de longs tubes cylindriques remplis de gaz raréfiés, le gaz
dans les conditions nommées ne s'illumine pas tout le long du tube.
Toutefois, la partie lumineuse de la colonne gazeuse croît, à mesure que
la pression du gaz diminue, parallèlement à l'accroissement de la ca-
pacité.
» 6. La capacité de quelques tubes de Geissler réunis en série est
moindre que la somme des capacités de ces tubes, mesurées à part. En
général, l'annexion de nouveaux tubes à une série de tubes de Geissler
provoque des accroissements de capacité de plus en plus petits. Tout ce qui
est dit se rapporte aussi aux tubes sans électrodes.
» 7. Si l'on place à quelque distance d'un tube de Geissler, parallèle-
ment à lui, un autre tube bien isolé, on ne remarque pas d'accroissement
de capacité du premier tube; mais si l'on fait communiquer l'une des élec-
trodes du second tube avec la terre, la capacité du premier tube s'accroît
considérablement; dans ce cas, les deux tubes s'illuminent. Les mêmes
faits s'observent aussi avec des tubes sans électrodes, quand on fait com-
muniquer avec la terre l'extrémité du second tube sans électrodes, enve-
loppée dans un morceau de papier d'étain.
» Nous avons aussi mesuré, d'après la méthode décrite, la capacité
d'un anneau métallique, calculée par M. Boulgakoff, d'après des formules
données par lui('), et trouvée égale à 3,0; nos mesures ont donné une
capacité égale à 3,8; mais il faut remarquer que, dans nos expériences,
l'anneau n'était pas assez éloigné des corps conducteurs qui l'entou-
raient. »
(') Journal de la Soc. physico-chimique russe, t. XXX, p. io3; 1898.
( ii56 )
OPTIQUE. — Sut une source intense de lumière monochromatique. Noie
de MM. Ch. Fabry et x\. Perot, présentée par M. A. Cornu.
« Beaucoup d'expériences d'Optique nécessitent l'emploi d'une source
intense de lumière monochromatique. Les flammes contenant un sel de
soude, d'un usage si fréquent, ne donnent pas toujours le résultat de-
mandé : l'éclat intrinsèque de la flamme est assez médiocre, les radiations
sont loin d'être rigoureusement monochromatiques et ne permettent que
difficilement d'observer des interférences jusqu'à la cent-millième frange;
on peut, il est vrai, augmenter l'éclat en employant la flamme oxhydrique,
mais c'est aux dépens de la finesse des raies; enfin les deux radiations
émises, voisines et difficiles à séparer, sont souvent une gêne. D'autres sels
ne donnent pas lieu à cet inconvénient, mais sont inférieurs à ceux du
sodium au point de vue de l'éclat et de la finesse des raies. Quant à d'autres
sources parfois employées (étincelle d'induction, arc électrique contenant
des métaux, etc.), leur éclat intrinsèque est élevé, mais la lumière qu'elles
émettent ne permet pas d'obtenir des interférences à grande différence de
marche. Les tubes à vapeur métallique de M. Michelson, qui donnent des
radiations si remarquablement simples, sont malheureusement d'un emploi
un peu compliqué et ne donnent pas une lumière extrêmement intense,
» Nous avons obtenu d'excellents résultats en employant comme source
de lumière monochrouiatique Varc au mercure dans le vide, découvert et
étudié par M. Arotis ('). L'arc électrique jaillit entre deux surfaces de
mercure, dans un espace clos et parfaitement vide d'air. L'allumage se
produit en donnant à l'appareil une légère secousse, qui amène pour un
instant les deux surfaces au contact; l'arc s'établit et subsiste sous forme
d'une flamme de couleur blanchâtre.
» La forme d'appareil que nous utilisons, conslruile par M. Chabaud, est constituée
par une ampoule de verre cylindrique, contenant du mercure jusqu'au tiers de sa hau-
teur; ce mercure est divisé en deux masses électriquement isolées Tune de l'autre par
un tube de verre, concentrique à l'ampoule, qui débouche au ras du niveau du mer-
cure. Chacune des masses de mei'cure est mise en communication, par un fil de pla-
tine soudé dans le verre, avec l'un des pôles d'une source de courant continu, le mer-
(') Wiedemann's Annalen, t. XLVII, p. 767, 1892, et t. LVllI, p. 78, 1896.
( i'57 )
cure central avec le pôle négatif. Un vide aussi parfait que possible a été fait dans
l'ampoule. Par une légère secousse, les deux masses de mercure arrivent au contact,
puis se séparent par capillarité en donnant naissance à un arc.
» La dilTérence de potentiel ne dépasse pas i5 volts, mais pour que l'arc soit stable
il faut que la force électromotrice soit d'au moins 3o volts; on peut naturellement
employer une source à potentiel plus élevé, en intercalant, dans tous les cas, un
rhéostat dans le circuit. L'arc subsiste avec un courant de deux à trois ampères;
l'appareil peut supporter un courant plus intense, et son intensité lumineuse peut
s'élever à i carcel.
» La surface de la source étant petite, son éclat intrinsèque est très élevé. Le fonc-
tionnement de l'appareil ne nécessite aucune surveillance, même pour des expériences
de longue durée.
» Le spectre de cette source est identique à celui des tubes de M. Mi-
chelson, à vapeur de mercure; en laissant de côté des raies peu brillantes,
il comprend une raie violette, une verte et deux jaunes, dont les longueurs
d'onde sont (' ) :
01^,43580 environ; 0^^,54607424; oV-,^']6g5g8^; Q^,5'jgo65g3.
'I Quoique ces raies ne soient pas aussi fines que celles que donnent les
tubes à vapeur de mercure, elles permettent encore d'observer des inter-
férences avec de très grandes différences de marche. Avec la raie verte,
qui est de beaucoup la plus brillante, on peut observer jusqu'à la quatre-
cent-millième frange (différence de marche 22'^'^). La constitution de cette
raie est la même avec cette source qu'avec les tubes de M. Michelson (*).
» Si l'on vent utiliser l'arc au mercure comme source de lumière mono-
chromatique, il faut isoler l'une des radiations, la verte par exemple. On
peut y arriver au moyen d'un prisme, ou plus simplement par l'emploi de
(') Voir Annales de Chimie et de Physique, mars 1899.
(^) La constitution de celte raie est très complexe; une étude très approfondie,
par notre méthode de spectroscopie interférenlielle, nous a permis d'y découvrir cinq
composantes, distribuées de la manière suivante : Si, partant de la composante prin-
cipale, dont l'éclat est très prédominant, on s'éloigne vers le rouge, on rencontre, à
>,' — },
des distances — r — comptées à partir de cette composante principale, d'abord une
-rr — := I ,6 X io^° I, puis une composante plus faible à
la distance i5 x io-% puis enfin une raie très faible à la distance aS x lO"^. Du côté
violet, à la distance 9 x io~S se trouve une autre composante très faible. Ces raies,
toutes bien moins intenses que la composante principale, ne sont généralement pas
raie extrêmement voisine
( ii58 )
milieux absorbants. Un faible verre jaune ou une mince couche d'une solu-
tion de bichromate de potasse absorbe la raie violette ; le chlorure de
didyme en solution saturée sous une épaisseur de quelques millimètres
présente une bande d'absorption qui recouvre les deux raies jaunes; un
mélange de ces deux sels ne laisse passer, sans l'afFaiblir, que la raie verte.
Une faible dissolution d'éosine ne laisse passer que les deux radiations
jaunes. Tous ces liquides peuvent être placés dans de petites cuves que l'on
colle à l'oculaire de l'appareil d'observation.
» Enfin la raie violette est d'un emploi très commode pour la photo-
graphie en lumière monochromalique; il est inutile d'éliminer les raies
jaune et verte, qui sont sans action sur les plaques ordinaires, mais il faut
se débarrasser de plusieurs radiations situées au delà de la raie violette; il
suffit d'interposer une dissolution d'un liquide fluorescent, tel qu'une dis-
solution acide de sulfate de quinine.
» La lumière de l'arc au mercure dans le vide peut être commodément
employée pour la détermination des numéros d'ordre de franges, par la
méthode des coïncidences. Son éclat n'est pas toujours suffisant pour des
expériences de projection; nous rappellerons ici que l'on obtient une
lumière encore plus éclatante en faisant jaillir l'arc électrique, dans l'air,
entre une surface de mercure (pôle +) et un charbon. Nous avons fait con-
struire, par M. Pellin, un appareil qui se place dans une lanterne à projec-
tion ordinaire, pour la production de cet arc. Les raies données par cette
source sont beaucoup moins fines que celles de l'arc dans le vide; elles
permettent cependant de réaliser en projection et en lumière monochro-
matique la plupart des expériences d'Optique. »
CHIMIE. — Sur le rapport des poids atomiques de Voœygène et de l'hydrogène.
Note de M. A. Leduc, présentée par M. Lippmann.
« La synthèse de l'eau en poids m'a conduit, pour le rapport des poids
atomiques de l'oxygène et de l'hydrogène, au nombre ij,88, que je consi-
dère comme approché à moins de j^^^ près par excès.
» Une autre méthode, fondée sur la détermination des densités de l'hy-
drogène, de l'oxygène et du mélange tonnant, m'ayant conduit à un
nombre sensiblement inférieur (i5,868), j'en ai conclu que le mélange, à
volume constant et à o°, de 2 volumes d'hydrogène avec i volume d'oxy-
gène, pris tous deux à la pression atmosphérique, devait donner lieu à une
( >'59 )
augmentation de pression de j^^, soit o'"",!^ de mercure ('). C'est pré-
cisément ce que viennent d'observer MM. P. Sacerdote et D. Berthelot (-).
» Bien que cette augmentation de pression ne puisse être mesurée
qu'à quelques centièmes de millimètre près, il y a lieu de remarquer que
des deux expériences dont ils citent les résultats (o""",i5 et ©""".ai), la
première se rapproche le plus des conditions envisagées plus haut.
)) Admettons donc que, dans lesdites conditions, l'augmentation soit de
o^^.iS seulement, c'est-à-dire j^,. On aurait alors, pour déterminer la
composition en volumes de l'eau, l'équation
ce X 0,06948 + (i — a;)i,io5 23 = 1,0002 X 0,4 1423.
» On en tire, pour le rapport des poids atomiques de l'oxygène et de
l'hydrogène,
2(1 — j:-)i,io523 _ g g g
a- X 0,06948 ' / '
valeur par défaut.
» Je trouve dans ce résultat une confirmation remarquable du nombre
adopté plus haut, ainsi que de mes diverses déterminations. »
PHYSIQUE. — Sur l'augmentation de pression produite par le mélange de
deux gaz et sur la compressibilité du mélange. Note de M. Daniel Ber-
thelot, présentée par M. H. Becquerel.
« Lorsque deux gaz, primitivement à la même pression, se mélangent
sans variation de volume ni de température, il se produit, en général, une
légère augmentation de pression A/?.
» A la suite de quelques expériences fort précises de MM. Leduc et
Sacerdote sur ce phénomène, \'2L\ém\?,V'\àè& (Comptes rendus, 1 3 juin 1898)
que l'on peut calculer A/; en imaginant une suite d'opérations telle que la
diffusion se fasse à l'état gazeux parfait. On suppose les deux gaz placés
dans deux corps de pompe fermés par des pistons mobiles que l'on soulève
jusqu'à ce que la pression soit devenue infiniment faible. On met alors les
récipients en communication et l'on ramène les pistons à leur position
initiale.
(') Annales de Chimie et de Physique, numéro du 3 septembre 1898 (p. 5o du
tirage à part).
(*) Comptes rendus, 27 mars 1899.
( ii6o )
» Le calcul de ce cycle exige que l'on connaisse non seulement la com-
pressibilité des gaz séparés, mais encore celle du mélange entre une pres-
sion très faible et la pression de l'expérience. Cette dernière donnée
faisant défaut, j'avais du la calculer en admettant certaines hypothèses.
Les mesures de compressibihté des mélanges gazeux faites depuis par
M. Sacerdote et par moi-même {Comptes rendus, 27 mars 1899) permettent
une vérification purement expérimentale :
» 1° Mélange SO'-f-CO-. — Le coefficient d'écart AJ, à la loi de Mariette à 0° est
égal (les pressions étant exprimées en centimètres de mercure) à 174x10"^ pour
SO'-t-CO-;à3io x iq-^ pourSO'-et à88 x lo"" pour C0-. On en déduit A/j= i"^",52.
L'expérience directe donne le nombre voisin i"™,36.
» 1° Mélange atmosphérique. — Les valeurs de AJ à 0° sont égales à 7 x 10-* pour
l'air, à 10 X 10-" pour l'oxygène, à 5 x 10-* pour l'azote. On en déduit Ajo = 0""°, o i ,
quantité inférieure aux erreurs de mesure: ce qui est d'accord avec les mesures très
exactes sur la densité de l'air et de ses éléments faites par Lord Kayleigh et M.Leduc.
» 3° Mélange H -t- O. — Les valeurs de A à 0° sont égales à — 2 x lo-" pour H + O ;
à— 8x10-^ pour H; à + 10 X iQ-" pour O. On en déduit A/^ = o™™,i7. L'expé-
rience directe donne la valeur voisine o™"',20.
» L'emploi du cycle proposé se trouve donc justifié [)ar l'expérience. »
. CHIMIE ANALYTIQUE. — Becherches sur la séparation de traces de brome
existant dans les chlorures. Note de M. H. Baubigny, présentée
par M. Troost.
« J'aurais considéré comme incomplète la méthode de séparation du
chlore et du brome dont j'ai commencé l'étude avec M. P. Rivais ('), si je
m'étais borné au cas général, c'est-à-dire à celui où les deux éléments se
rencontrent dans le mélange en quantité notable. Le problème présente,
en effet, un égal intérêt lorsqu'il s'agit de la recherche et du dosage de
l'un de ces corps en présence d'un grand excès de l'autre, ce qui a lieu
soit lors de l'analyse de certaines eaux minérales, soit lorsqu'il s'agit de
vérifier la pureté des bromures, considérés comme agents thérapeutiques.
» Examinons d'abord la première question, celle où il y a excès de chlo-
rure. A 100°, comme nous l'avons montré, la séparation du chlore et du
brome n'est possible que si la richesse de la solution, en chlorures, ne
dépasse pas un quantum déterminé, parce qu'au delà de cette teneur il
(') Comptes rendus, t. CXXV, p. 627 et 607.
( "6t )
y a aussi mise en liberté de chlore, et en proportion d'autant plus grande
qu'il V a plus de chlorure pour un même volume de liqueur. Or le dosage
9o o,25 0,02
Fer o,4o 0,^0 o.i').
Aluminium qSj/O 99!35 99)86
100,00 100,00 100,00
» On remarque que les proportions de silicium sont allées sans cesse
en s'affaiblissant, jusqu'à devenir négligeables, tandis que celles du fer
restent appréciables.
M II lîiut, pour expliquer ce fait, remonter aux sources mêmes des impu-
retés. Le silicium provient principalement des produits d'alimentation et
du charbon des électrodes, substances qui sont rarement exemples de
silice, mais qu'on a réussi <à purifier suffisamment; le fer est fourni parla
cuve, ou son armature, et peut être évité avec certaines dispositions que
nous allons décrire.
» Premier type de four. — I^e bain est maintenu fondu, moitié par le courant,
moitié par une source extérieure de chaleur. L'appareil est formé d'une cuve en fonte
de fer VV {fig. i) de forme parallélépipédique, revêtue extérieurement d'une gar-
niture en maçonnerie MM, la protégeant contre les gaz surchauffés qui l'entourent.
» Les électrodes sont en charbon; la cathode C est disposée immédiatement au-
{') L'électrométallurgic de l'aluminium est basée sur l'électrolyso d'un tain fondu,
composé d'un mélange de fluorure double d'aluminium et de sodium et de fluorures
et chlorures de métaux alcalins et alcalino-terreux ; cette addition de sels étrangers a
pour principal but d'abaisser la température du point de fusion du bain, tout en
lui conservant le maximum de fluidité.
Le bain est contenu dans une cuve en fonte de fer, garnie ou non intérieurement
d'une couche de charbon aggloméré; il est amené à l'état de fusion ignée et maintenu
fondu par le courant qui le traverse, ou partie par le courant, partie par une source
extérieure de chaleur. Les électrodes sont formées de charbon aggloméré.
L'alimenlatiou du bain s'opère par un mélange d'alumine, de fluorure d'aluminium
et des différents sels qui conslilueut l'éleclroljte, do fnçon à maintenir constants son
niveau cl sa composition.
( ii65 )
dessus d'un creusel ce, en clinrbon de même nature que les électrodes, où s'écoule
l'aluminium, au fur et à mesure de sa formation sur la cathode.
» Afin d'empêcher la Cuve d'être attaquée par le bain, qui se trouverait, de ce fait,
ra]iidemenl chargé de sels de fer, facilement décomposables par le courant, on la place
en dérivation sur la cathode par l'intermédiaire d'une résistance R, calculée de façon
qu'il ne passe par la cuve que les-j-jj-jj du courant total; grâce à cet artifice, les parois
'ntérieures de la cuve sont recouvertes d'une couche infiniment faible d'aluminium,
sans cesse renouvelée, qui la garantit de toute corrosion.
» J'ai obtenu avec ce type de four, imaginé en 1887, de l'aluminium où les impu-
retés n'excédaient pas o,5i pour 100, dont o,33 pour 100 de silicium, 0,18 pour 100
seulement de fer; les produits d'alimentation n'avaient pas leur degré actuel dejîureté,
d'où les proportions assez importantes de silicium.
Fis
Kig.
-■;:^\\\\SSSn\n\SN^^
» Si ce dispositif donne de l'aluminium à un assez grand degré de pureté, il est peu
pratique, en ce sens que la cuve métallique est rapidement mise hors d'usage, ayant à
subir une double détérioration : celle causée par l'aluminium qui se dépose sur ses
faces intérieures et se répand dans sa masse, en formant un alliage fusible de ferro-
aluminium, et celle due aux gaz chauds qui l'environnent; au bout de huit à dix jours
de marche, la cn\e. laisse filtrer le bain et se trouve ainsi hors de service.
)) Deuxième tvpk dr folr. — Avec cet ajipareil, le bain est maintenu fondu par le
courant seul. La cuve a conservé la forme parallélépipédique ; elle est nue à l'extérieur
et garnie intérieurement d'une couche de charbon GC (Jig- 2); elle remplit les fonc-
tions d'électrode négative. On la dénomme communément cuve-calhode.
» Au début de l'opération, la proportion de fer dans l'aluminium est très faible et
peut descendre à 0,1-0,2 pour 100; mais, à la température élevée où elle se trouve,
la garniture en charbon laisse /?/'e/' facilement le bain, qui se trouve bientôt en con-
( ii66 )
tact avec la cuve métallique; dès lors cette dernière, étant en communication électro-
lytique avec l'anode A, reçoit sur ses parois intérieures de l'aluminium accompagné
de certaines quantités de sodium, ce dernier métal provenant de i'électrolyse du chlo-
rure de sodium ou du fluorure de sodium, parties conslituantes du bain, qui, à la
tension de 8 volts, force éleclroniotrice atteinte généralement dans l'électro-niétal-
lurgie de l'aluminium, peut se produire en même temps que celle du fluorure d'alumi-
nium, la décomposition de ce dernier sel restant toutefois prédominante.
» Lorsque le sodium se dépose sur les parois intérieures de la garniture en charbon,
Fiç. 3.
cela n'ofl're aucun inconvénient; il réduit le fluorure d'aluminium qu'il rencontre, en
se transformant en fluorure de sodium et mettant en liberté des quantités équivalentes
d'aluminium; au contraire, lorsque le sodium prend naissance au point de séparation
de la cuve métallique et de sa garniture, il ne trouve pas des quantités suffisantes de
fluorure d'aluminium pour disparaître ; il se répand alors dans la masse de la garniture,
la corrode et la transforme eu bouillie.
» L'aluminium produit avec ce dispositif, presque pur au début, devient de plus en
plus ferreux; certaines cuves de ce type durent environ trente à quarante jours,
d'autres sont mises presque immédiatement hors de service.
» Lorsque l'aluminium doit être transformé en alliage, on peut tirer un bon parti
de ce type de four, qui est le plus pratique, industriellement parlant, en formant la
cuve du métal ou d'un des métaux qui entrent aussi dans l'alliage, de sorte que si
dans le cours de I'électrolyse, à la suite de la corrosion de la garniture intérieure, le
( "67 )
bain se souille du métal de la cuve, cela ne constitue pas, à proprement parler, une
impureté; on élimine ainsi Igs dernières traces de fer.
» Troisième type de four. — Le bain est maintenu fondu par le courant seul. Ce
dispositif lient le milieu entre les premier et deuxième types. La cuve métallique VV
{ftg,?>) est nue à l'extérieur; elle est garnie intérieurement d'une couche de char-
bon ce dont on exagère l'épaisseur; elle est indépendante des électrodes; l'aluminium
s'écoule de la cathode C dans une cavité ménagée au centre même du fond de la
garniture, d'où on la retire par le trou de coulée t.
» La garniture intérieure, n'étant le siège d'aucune réaction électrolytique, comme
dans le deuxième type, dure beaucoup plus longtemps; il en est de même de la cuve
métallique, qui peut être amenée, par refroidissement extérieur ou par son éloigne-
ment du bain, à une température inférieure à celle du point de fusion de ce dernier.
» Toute communication entre la cuve métallique et la masse du bain est donc com-
plètement supprimée, et aussi l'afflux dans le bain du métal de la cuve.
» Dans le cas où l'aluminium est destiné à former un alliage, on peut, comme avec
le deuxième dispositif, remplacer la fonte de fer, qui constitue généralement la cuve
métallique, par le métal ou l'un des métaux qui doivent entrer dans cet alliage.
» On peut aussi prévoir une garniture de charbon suffisamment épaisse et un refroi-
dissement extérieur assez grand pour que la température de la cuve métallique
n'excède pas 5oo°, celle du bain étant abaissée et maintenue à 75o° environ; dans ces
conditions, la cuve métallique peut être en aluminium et l'on obtient alors un métal
ne renfermant plus, comme impuretés, que des traces de silicium. »
CHIMIE MINÉRALE. — Sur le phosphure de magnésium. Note
de M. Hi::\Ri Gautier ('), présentée par M. Henri Moissan.
(( Les phosphures métalliques ont été récemment l'objet d'une étude
approfondie de la part de M. Oranger, qui a réussi, par divers procédés,
à en préparer un certain nombre qui n'étaient pas encore connus. Dans
son travail, M. Oranger (^), après avoir soumis à un nouvel examen le
procédé indiqué autrefois par M. Parkinson ('), pour la préparation du
phosphure de magnésium, conclut que, si ce saA'ant a obtenu une compo-
sition constante pour ce phosphure, c'est parce qu'il opérait toujours dans
les mêmes conditions, mais qu'il est impossible de préparer ce composé par
voie directe, aucun vase ne pouvant résister à l'action combinée du magné-
sium et du phosphore.
(') Travail fait au laboratoire des Hautes Études de M. Moissan.
(^) Oranger, Thèse de doctorat, 1898.
(^) Parkinson, Journal of the ckemical Society, 1867, p. 809.
( ii68 )
» Nous espérons démontrer dans. cette Note que le phosphure de ma-
gnésium peut être obtenu sensiblement pur par l'union directe de ses élé-
ments, et nous indiquerons quelques-unes des propriétés de ce phosphure.
1) Pour préparer ce phosphure, on place à une petite distance l'une de l'autre, dans
un tube en verre peu fusible, deux nacelles en graphite contenant l'une de la limaille
de magnésium pur et l'autre du phosphore rouge bien sec. Le tube en verre est placé
sur une petite grille à gaz et celle de ses extrémités où se trouve la nacelle à phosphore
est reliée à un appareil fournissant de l'hydrogène sec. Lorsque l'air du tube est com-
plètement chassé par le courant d'hydrogène, on chauffe au rouge le magnésium,
puis on fait distiller le phosphore un peu rapidement. La combinaison a lieu avec une
grande facilité : dès que la vapeur de phosphore arrive au contact du magnésium il se
produit un vif dégagement de chaleur, la teinte rouge du magnésium devient plus
claire que celle du tube ; on continue pendant un certain temps le courant de vapeur de
phosphore, puis ensuite celui d'hydrogène pour chasser l'excès de cette vapeur et
on laisse refroidir dans le courant gazeux.
» La difficulté est de sortir la nacelle du tube : celui-ci contient en effet de part et
d'autre de la nacelle du phosphore divisé qui s'enflamme dès qu'on ouvre le tube.
Pour éviter cet inconvénient, on fait dépasser le tube de la grille d'environ 20'"' et
l'on a soin d'engager préalablement celte partie du tube dans la douille d'une cloche
de verre. Quand l'expérience est terminée, on remplit la cloche de neige d'anhydride
carbonique, la température du phosphore se trouve abaissée, on ouvre le tube dans
une atmosphère d'anhydride carbonique, et il est dès lors facile de sortir la nacelle.
» Si l'on a eu soin de ne pas tasser le magnésium dans la nacelle et de n'en pas
mettre une épaisseur supérieure à 5""» ou 6™'", on trouve la nacelle tapissée de petits
cristaux brillants, d'un gris verdàtre foncé, très rapidement altérables à l'air humide,
et qui ne peuvent être conservés qu'en tubes scellés.
» Ces cristaux sont en effet décomposés par l'eau avec une extrême facilité : il se
produit un dégagement d'hydrogène phosphore et un dépôt de magnésie; celle-ci
présente souvent une teinte légèrement grisâtre qu'elle doit à des traces de carbone
provenant de la nacelle et à une petite quantité de magnésium non transformé en
phosphure.
» Le gaz hydrogène phosphore que l'on obtient ainsi est bien le phosphure gazeux
PU'; il est entièrement absorbable par la solution de sulfate de cuivre et, chauffé
dans une cloche courbe avec des fils de cuivre réduit, il fournit un volume d'hydro-
gène égal à une fois et demie son propre volume.
» Le phosphure de magnésium a été analysé de la façon suivante :
» Un jjoids connu de ce phosphure est placé dans un petit ballon à distiller mis en
communication avec un tube à boules contenant une solution d'azotate d'argent, puis
l'on fait arriver dans le ballon un courant d'air chargé de \apeur d'eau par son pas-
sage dans un flacon rempli d'eau tiède. Tout le phosphore se dégage à l'état d'hydro-
gène phosphore qui se transforme en phosphure d'argent au contact de la solution
d'azotate.
( 1169 )
1) Ce phosphure d'argenl est oxydé au moyen de l'acide azolique, et, après avoir
éliminé l'argent par l'acide chlorliydrique, on dose l'acide phospiiorique dans le
liquide. On adapte ensuite au ballon un tube à entonnoir et on le relie par l'intermé-
diaire de tubes desséchants à un tube rempli d'o\yde de cuivre mis en communication
avec un tube à ponce sulfurique. En faisant arriver par le tube à entonnoir une solu-
tion étendue d'acide sulfurique, on dissout la magnésie en même temps que le magné-
sium libre donne de l'hydrogène, dont la transformation en eau permet de connaître
le poids de métal non .combiné. La solution de sulfate de magnésium fdtrée est préci-
pitée à l'état de phosphate ammoniaco-magnésien et fournit le magnésium total. En
opérant ainsi nous avons trouvé que le phosphure de magnésium, préparé comme
nous l'avons indiqué, pouvait contenir de 3 à 4 pour 100 de magnésium non combiné.
Après soustraction de la valeur de cette impureté, nous avons obtenu, pour la com-
position du phosphure de magnésium, les chiffres suivants :
Théorie
I. II. pour P=Mg3.
Magnésium 54, 12 54,23 53,73
Phosphore 4^)01 45j90 46,27
» Le phosphure d'hydrogène, préparé par la méthode que nous venons
de décrire, correspond donc à la formule P-Mg'.
» Nous avons indiqué plus haut son action sur l'eau; il réagit de même
assez vivement sur un certain nombre de corps simples et composés.
» Chauffé au rouge sombre dans un courant d'oxygène sec, il s'oxyde avec incan-
descence en se transformant en phosphate de magnésium, mais, à froid, il reste inal-
téré dans l'oxjgène ou dans l'air parfaitement secs.
» Chauffé dans un courant de chlore, il y bride avec une vive lumière en donnant
du chlorure de magnésium et du chlorure de phosphore.
» Le brome et l'iode ne réagissent pas à froid, mais ils se comportent comme le
chlore sous l'influence de la chaleur; la réaction est seulement moins vive.
» L'acide chlorliydrique décompose le phosphure de magnésium avec une vive
effervescence : il se dégage du phosphure d'hj'drogène.
>i L'acide sulfurique concentré l'attaque lentement avec formation de sulfate de
magnésium et d'acide phospiiorique.
» Au contact de l'acide azotique, le phosphure de magnésium s'enflamme : on ob-
tient de l'azotate de magnésium et de l'acide phospiiorique.
» En résumé la combinaison directe du magnésium et du phosphore
fournit un phosphure de formule P^Mg'. Ce composé se détruit par l'eau
avec une grande facilité en donnant de la magnésie et du phosphure
d'hydrogène gazeux pur. Son action chimique est très grande : il réagit
facilement sur les métalloïdes de la première et de la deuxième famille. »
C. R., 1899, 1" Semestre. (T. CXXVIIl, N" 19.) ' 52
( ï'/O )
CHIMIE MINÉRALE. — Sur la flamme de l'hydrogène. Note de MM. Schlag-
DEMixVUFFEN ct Pagel, présciilée par M. Henri Moissan.
« Les auteurs s'accordent généralement à dire que la flamme de l'hy-
drogène est très pâle, mais peu d'entre eux mentionnent, comme le font
Berzélius (2'' édition, 1. 1, p. i/jô) et Orfda (Traité de Chimie, p. io3; i83i),
qu'elle peut être verte ou bleue, selon le degré de pureté du gaz.
» Obtenu par la décomposition de l'eau au moyen de la pile, l'hydro-
gène, en brûlant, ne fournit, il est vrai, qu'une lumière peu éclairante,
mais, quand il est préparé avec de la grenaille ou des cylindres de zinc et
de l'acide sulfurique, garantis purs, la flamme présente parfois, à la partie
centrale, un filet verdàtre ou légèrement bleuté, apparent surtout quand
on a soin de fixer sur le tube à combustion, avec du piàtre, un petit cône
de platine de chalumeau. La flamme change, par conséquent, d'aspect.
Cette modification ne peut évidemment tenir qu'à la présence d'éléments
étrangers, en petites proportions seulement, contenus dans le zinc.
» Si le gaz passe à travers des flacons contenant des solutions de po-
tasse, d'acétate de plomb, de sublimé, d'azotate ou de sulfate d'argent, les
impuretés y sont retenues et l'hydrogène enflammé à l'extrémité de l'ap-
pareil ne brûle plus qu'avec sa flamme pâle caractéristique. A priori, on
ne voit pas qu'il puisse y avoir le moindre doute à cet égard, cependant il
suffit d'opérer d'une certaine manière pour reconnaître qu'il n'en est
pas ainsi.
» Voici d'ailleurs les conditions dans lesquelles nous nous plaçons pour obtenir la
modification de la teinte pâle et peu éclairante de la flamme :
» 1° Nous l'écrasons avec un tube ouvert aux deux bouts ou avec un simple tube à
gaz;
» 2° Nous maintenons le tube ouvert incliné au-dessus de la flamme et le soulevons ou
l'abaissons à des hauteurs variables jusqu'au moment où elle devient chantante. Dans
ce cas, on aperçoit dans le tube intérieur, abducteur du gaz, non seulement un cône
lumineux bleu, signalé il y a fort longtemps déjà par Schrôtter, mais aussi un mince
filet bleu dans la flamme jaune extérieure. Quand on vient à incliner le tube large
extérieur, la coloration jaune disparaît et se trouve remplacée par du bleu. La ilamme
alors cesse de chanter puisque les conditions de vibration de l'air dans l'intérieur du
gros tube ne sont plus les mêmes que précédemment;
» 3° Nous faisons passer le gros tube par-dessus le tube à combustion et enflam-
mons le gaz par le haut. La flamme se colore aussitôt en bleu et conserve sa colora-
tion aussi longtemps qu'on ne change pas la position du tube.
( IÏ7' )
» 4° Quand on enflamme le gaz et qu'on recouvre le tube à combustion avec un
autre lube ouvert d'un diamètre le! que la flamme ne devienne pas cliantante, on
remarque, suivant le débit plus ou moins rapide du gaz, des jets de flammes bleues
qui montent dans le tube extérieur et disparaissent en arrivant à l'extrémité supé-
rieure;
« 5" En recouvrant lentement la flamme au moyen d'un entonnoir, à la façon
d'éteindre une bougie par un éleignoir, la teinte pâle disparaît insensiblement, tandis
que la coloration bleue s'accentue de plus en plus et prend son éclat maximum au
moment où le bec du tube à combustion s'engage dans l'étranglement. La coloration
de la flamme est alors uniformément bleue;
» G" En écrasant la flamme avec une capsule ou une soucoupe en porcelaine, comme
on faisait autrefois pour rechercher les taches arsenicales, on remarque également la
coloration bleue manifeste indépendamment d'une auréole jaune pâle. Toutefois, la
teinte bleue n'est plus apparente quand on ajoute dans l'appareil une certaine quantité
de produit arsenical dont la flamme livide masque complètement le bleu;
» -° Les résultats sont les mêmes, soit que l'on opère avec le gaz purifié ou avec
de l'hydrogène préparé avec du zinc ou de l'acide sulfurique ordinaire.
» La couleur de la flamme obtenue dans ces conditions n'est pas bleu
cendré ou bleu pâle, mais bleu violacé d'un éclat très brillant ; elle pro-
viendrait, d'après Salet, de la présence du soufre [Dict. de Wurtz, II* Part.,
t. II, p. 1G25). "
» Toutefois, malgré la haute compétence de ce savant qui a consacré
une partie de son temps à l'étude spéciale de ce métalloïde, nous ne pou-
vons lui attribuer celte cause. Il est évident, en effet, qu'on ne saurait la
mettre sur le compte de l'hydrogène sulfuré qui, dans les conditions expé-
rimentales citées plus haut de purification du gaz, est resté dissous dans
les liquides absorbants. D'ailleurs le bleu de la flamme de l'hydrogène
sulfuré est tout à fait différent du bleu violacé de la flamme qui nous
occupe; de plus, quand on écrase cette flamme de H'' S, on ne voit pas
apparaître de teinte violacée.
» Nous en dirons autant des hydrogènes arsénié et phosphore, dont le
premier briile avec une flamme livide et le second avec une flamme verte.
Quant aux hydrogènes carbonés, de quelque nature qu'ils soient, ils four-
nissent une lumière plus brillante que celle de l'hydrogène.
» D'un autre côté, on ne peut pas l'attribuer à la nature du verre, car,
pour répondre à cette objection, nous avons employé des tubes de totite
provenance et sommes arrivés constamment à des résultats identiques.
» Il nous restait donc à chercher si, indépendamment des éléments
étrangers contenus ordinairement dans l'hydrogène, il n'en existerait pas
un autre non encore signalé.
( 1172 )
» A cel efTet, nous préparons le gaz avec 2^s de zinc pur attaqué par de l'acide sul-
fiirique pur et le faisons passer à travers les laveurs précédents, suivis d'un autre
contenant de l'acide azotique. L'expérience est continuée pendant quinze jours pleins.
Au bout de ce temps, l'acide azotique est évaporé. Nous saturons le résidu par du
carbonate de potasse pur, calcinons légèrement et reprenons la masse saline par de
l'acide chlorbydrique. Nous ajoutons de l'eau et divisons la solution en plusieurs
parties. Dans l'une, nous constatons la présence de traces infinitésimales d'acide
sulfurique, dans deux autres celle des acides phospliorique et arsénique. La dernière,
enfin, est évaporée à siccité, puis additionnée d'acide sulfureux. Il se produit une
coloration rouge et, plus tard, un précipité de même couleur qui indique la présence
du sélénium. Il suit donc de là que l'hydrogène, préparé dans les conditions susin-
diquées, contient du sélénium à l'état d'hydrogène sélénié.
» Si, au lieu d'acide azotique et des autres liquides absorbants, on dispose un ou
deux flacons contenant de l'eau et qu'on fasse brûler le gaz, on constate la coloration
bleu violacé ou bleu indigo de la flamme, parce que l'hydrogène n'est pas pur et qu'il
sort de l'appareil mélangé d'hydrogène sélénié.
» Tout le sélénium contenu dans le zinc est-il transformé en hydrure?
» Pour répondre à cette question nous employons la totalité de la masse noire
charbonneuse qui provient de l'attaque de 2^0 de zinc et, après lavages prolongés,
nous la traitons par du nitre en fusion. Le résidu est repris par l'eau. La solution
filtrée est évaporée jusqu'à cristallisation. Les eaux-mères sont traitées par un excès
d'acide chlorh>'drique jusqu'à disparition complète des vapeurs nitreuses et le résidu
est traité finalement par de l'acide sulfureux. Aussitôt il se produit un dépôt rouge
considérable qui n'est autre chose que du sélénium.
» Cette expérience prouve donc que l'hydrogène sélénié ne se dégage pas en tota-
lité, mais qu'il reste une proportion considérable du métalloïde dans le résidu de la
préparation du gaz, très probablement à l'état de séléniure de plomb, puisque c'est
ce dernier métal qui constitue la majeure partie du dépôt en question. Le sélénium se
précipite d'ailleurs aisément de ses solutions.
» Si l'on fait fonctionner un appareil à hydrogène avec du fer au lieu du zinc et
qu'on ajoute du séléniure de fer, tout le gaz sélénié se dégage et l'intérieur des flacons
se couvre d'un enduit rouge qui témoigne en faveur de la facile décomposition de
l'hydrogène sélénié. Le gaz brûle alors avec une coloration très vive identique à celle
que nous constatons dans nos premières expériences.
» En résumé, nous croyons être autorisés à tirer de nos expériences les
conclusions suivantes :
» i'' La llamme de l'hydrogène pur ou impur devient subitement bleu
violacé quand on l'écrase par un corps froid, verre ou porcelaine, dans
diverses conditions expérimentales.
» 2" Cette coloration est due non pas à la présence de l'hydrogène sul-
furé, comme l'avait admis Salet, mais à celle de l'hydrogène sélénié. »
( i'i73 )
CHIMIE ORGANIQUE. — Hydrogénation de l'acétylène en présence du nickel.
Note de MM. Pacl Sabatieu et J.-B. Senderens.
« 1. Dans un Travail antérieur (' ), nous avons trouvé que le nickel ré-
cemment réduit de son oxyde réagit à température peu élevée (3o° à 45°)
sur un mélange de volumes égaux d'éthylène et d'hydrogène : on obtient
de l'éthane pur, et une petite quantité du métal suffit pour former une
dose indéfinie de carbure.
» Nous avions également observé (^) que le nickel réduit agit au-dessus
de 3oo° sur l'éthylène seul : le métal foisonne beaucoup, en donnant du
charbon très léger, et l'on recueille un mélange variable d'éthane, de mé-
thane et d'hydrogène, accompagnés d'une faible proportion de carbures
forméniques supérieurs.
» D'autre part, on savait déjà, d'après MM. Moissan et Moureu ('),
que l'acétylène réagit dès la température ordinaire sur le nickel, le cobalt
et le fer réduits, comme sur le noir de platine : il y a incandescence et le
gaz se détruit presque totalement, en charbon noir volumineux, hydrogène
et vapeurs condensables riches en benzine, l'acétylène demeurant inaltéré
si l'incandescence n'a pas lieu.
» Guidés par les analogies, nous avons pensé que, de même que pour
l'éthylène, le nickel pourrait servir à réaliser facilement l'hydrogénation
de l'acétylène : en effet, nous avons trouvé que cette réaction se produit
immédiatement à partir des corps froids.
» 2. Dans un tube placé sur une grille, on dispose une mince traînée d'oxyde de
nickel : on réduit vers Soo", puis on laisse refroidir dans Tliydrogène pur et sec.
» L'acétylène produit par un générateur, et convenablement purifié et desséché,
peut à volonté, grâce à un dispositif expérimental que nous avons déjà décrit, être
recueilli directement sur l'eau où l'on peut l'essayer et mesurer sa vitesse, ou bien
être mélangé à l'hydrogène pour agir sur le nickel, quand un essai a montré qu'il est
absolument privé d'air (*).
» Si, le nickel étant froid, l'hydrogène étant maintenu à une vitesse invariable et
connue, on introduit une très faible proportion d'acétylène, on observe aussitôt que
(') Comptes rendus, t. CXXIV, p. i358; 1897.
(^) Comptes rendus, t. CXXIV, p. 6i6; 1897.
(') Comptes rendus, t. CXXII, p. 1241; 1896.
(') Les détails des précautions à prendre et des résultats analytiques seront décrits
dans un Mémoire plus étendu.
( "74 )
les premières portions du métal s'échauffent notablement : le gaz qui sort ne contient
plus d'acétylène et rappelle par son odeur les essences de pétrole.
» Le phénomène est plus marqué, à mesure que la vitesse du courant d'acétylène
augmente et s'approche de la moitié de la vitesse de l'hydrogène.
» L'échauffement spontané devient plus intense et se propage dans le tube sur une
plus grande longueur du métal, dont la température s'élève à ioo° et même i5o°. On
remarque alors un ralentissement notable dans le courant gazeux qui sort de l'appareil.
Des vapeurs légères, formées dans la partie chaude, se condensent partiellement dans
les régions demeurées froides, en un liquide incolore qui ne tarde pas à être assez
abondant; nous avons pu en condenser un volume assez grand, en dirigeant les gaz
dans un tube bien refroidi.
» 3. Citons une expérience faite au début de l'action, le nickel étant encore peu
échauffé :
ce
Vitesse de l'hydrogène . 53 par minute
Vitesse de l'acétylène i8 .■
Somme des gaz à l'arrivée 71 »
Vitesse du gaz qui sort 36 u
B 11 y avait, dans ce cas, très peu de liquides condensés. Le gaz recueilli contenait
quelques traces d'acétylène, quelques centièmes d'éthylène : le reste était presque
entièrement constitué par un mélange à parties égales d'hydrogène et d'éthane.
» La réaction dominante était visiblement :
X'olume S. Volume 4-
» Le volume a diminué à peu près exactement de moitié, parce que la contraction
moindre de l'éthylène formé était compensée par la présence d'une certaine dose de
cai-bures forméniques condensés.
» La proportion des gaz réagissant étant maintenue identique, on voit, lorsque le
métal s'est échaufle davantage, s'accroître la quantité des produits liquides : la vitesse
des gaz qui sortent s'abaisse, en conséquence, jusqu'à aS"^"^ par minute, soit à peu près
le tiers de ce qui arrive.
» l. En s'approchant davantage de la proportion exacte de 2 volumes d'hydrogène
pour I volume d'acétylène, on arrive à ralentir encore plus le courant du gaz formé.
Citons une expérience :
ce
Vitesse de l'hydrogène 48 par minute
Vitesse, de l'acétylène 25 »
Somme des gaz à l'arrivée 73 »
Vitesse du gaz qui sort iS »
» Le volume des gaz se trouve réduit au quart.
( i'75 )
» Le gaz recueilli contenait pour loo volumes :
Acétylène 5,3
Elhylène 1 5 , o
Élliane (') 79,1
» La réaction C- H- H- H' r= C- H*^ conduirait à une diminution au tiers, et celte
diminution devait être en réalité moindre, vu la présence d'acétylène et d'étliylène.
Elle est en réalité amenée jusqu'au quart, à cause de la proportion considérable de
matières condensées sous forme liquide.
» 5. Le nickel ne paraît pas modifié par la réaction et peut servir très longtemps à
la continuer. Pourtant son poids augmente un peu, par fixation d'une certaine dose
de carbone. Dans un de nos essais, un atome de nickel avait fixé un tiers d'atome de
carbone : les acides dilués dégageaient de l'hydrogène chargé de carbures fétides, et
les deux tiers du carbone se séparaient à l'état de flocons noirs légers.
» 6. Si l'on accroît davantage la proportion d'acétylène, le métal s'échauffe de plus
en plus, et l'on voit apparaître des vapeurs plus épaisses contenant une dose notable
de carbures aromatiques. La proportion d'acétylène libre et surtout des carbures
éthyléniques augmente beaucoup. Voici l'analyse d'un gaz obtenu dans ces condi-
tions :
Acétylène aS
Éthylène 18, 3
Éthane 61
Hydrogène 2,5
» Ces effets s'exagèrent quand le volume d'acétylène devient égal ou supérieur à
celui de l'hydrogène : la chaleur dégagée s'accroît encore, et l'on arrive au foisonne-
ment et à l'incandescence observés par MM. Moissan et Moureu avec l'acétylène seul.
Le gaz obtenu dans ces conditions contient, à côté de l'acétylène, beaucoup d'éthylène,
des carbures forméniques et de l'hydrogène.
» 7. Ainsi qti'on l'a vu plus haut, la réaction normale dti nickel sur l'acé-
lylène mélangé d'un excès d'hydrogène, fournit des gaz forméniques, avec
une faible proportion de carbures éthyléniques.
» Les liquides condensés ont une constitution semblable. Ce liquide,
incolore, distille presque tout entier au-dessous de i4o°. Son odeur rappelle
celle du pétrole. Comme dans ce dernier, on trouve des carbures éthylé-
niques immédiatement solubles dans l'acide sulfurique, et aussi un peu de
produits aromatiques (benzine) attaquables par l'acide nitrique fumant;
mais la majeure partie est formée de carbures forméniques qui résistent an
contact prolongé à froid de l'acide stdfurique fumant.
(') La majeure partie des gaz forméniques est effectivement de l'éthane; mais il y
a aussi des carbures supérieurs, compensés par la présence corrélative d'hydrogène,
ou de formène.
( 117^ )
» Cette composition, que nous nous efforcerons de préciser quand nous
aurons pu recueillir un volume suffisant de produits liquides, est fort ana-
logue à celle de certains pétroles naturels, et cette analogie nous permet de
penser que la formation de ces derniers a pu, dans une certaine mesure,
résulter de réactions semblables à celles que nous venons de décrire. Nous
sommes d'autant plus portés à le croire, que nous avons obtenu, non plus
à froid, mais à des températures peu élevées, des réactions semblables effec-
tuées par le fer. le cobalt et aussi le cuivre réduits.
» Nous nous proposons d'en faire l'objet de Communications pro-
chaines. »
CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur les dextrines de sacchariftcation.
Note de M. P. Petit (').
« Dans une Communication antérieure, j'ai indiqué la préparation d'une
dextrine résultant de l'action de l'amylase, à 70° et à la dose de i pour 1 00,
sur l'empois de fécule. La saccharificalion dans ces conditions est difficile-
ment complète, et les constantes du produit diffèrent un peu suivant
l'énergie de l'amylase employée.
» Avec une diastase très active, qui m'a été gracieusement ofTerte par MM. Chas-
saing et C'^, j'ai obtenu, après épuisement à l'alcool absolu, une dextrine donnant :
au = 166,. 5; R = 17,90; M = 5oi.
)) Cette dextrine, soumise à l'action d'une nouvelle dose de diastase à 5o-5.5 pen-
dant une heure, a fourni une certaine quantité de maltose, et par l'alcool on a pu
récupérer une dextrine donnant :
a£,rrz 166,7; R = J7>9o; M = 480.
i> Enfin, une troisième action de la diastase à 5o-55 a créé encore du maltose, en
laissant une dextrine :
«11 = 166,6; R=:iS,07; M = 475,
c'est-à-dire identique à la précédente; par conséquent, l'action de la diastase sur cette
dextrine consiste dans la transformation pure et simple d'une partie de la dextrine en
maltose, le reste demeurant inaltéré. Je pense pouvoir procliainement préciser les
limites de cette action.
» Il semble, d'après ce qui précède, que nous ayons produit un com-
(') Travail fait à l'Ecole de Brasserie de l'Université de Nancy.
( IÏ77 )
posé défini répoiiflant à la formule (C'''H"'0')% déduite du poids molécu-
laire. Une nouvelle preuve à l'appui de cette hypothèse est la formation
d'un composé barytique.
» En e(Tet, en ajoutant à une solution de la dextrine (G''H'"0°)^ de l'alcool jusqu'à
commencement de précipitation, puis de l'eau de baryte, on obtient une matière
blanche qui, sécliée dans le vide et ensuite à loC, à l'abri de l'acide carbonique, con-
tient 21,7 pour TOC de baryum, alors que la combinaison (C''H"'0^)'C''H*BaO'''
exigerait 22,06 pour 100. Ce composé, mis en suspension dans l'eau et décomposé
par une quantité calculée de SO'II-, donne, après élimination complète de la baryte,
un liquide d"où l'on peut précipiter, au moyen de l'alcool, une dextrine ayant iden-
tiquement les mêmes constantes que la dextrine d'où l'on est parti.
» Nous pouvons donc admettre que, dans la saccharification de l'amidon
par l'analyse à 70°, il se forme une dextrine définie (CH'^'O'')' ayant un
pouvoir réducteur de 18 pour 100 en mallose et capable de fournir un
composé barytique également défini.
» En appliquant la même méthode à divers moûts, j'ai obtenu des com-
posés barytiques répondant à des dexlrines de poids moléculaires diffé-
rents, exprimés par les formules (CnVO^)-, (CH'^O^)^ et (CH^O^)'.
» L'amylase du malt n'est pas la seule diastase capable de saccharifier
partiellement les dextrines.
» Si, en effet, on ensemence une solution de dextrine (C''H"'0°)' avec du pe/ii-
ciliiim glaucum ou de Vaspergillus niger, on constate que le pouvoir réducteur en
maltose s'élève de 18 pour 100 à 29,7 pour loo au bout de huit jours, et à 46,5 pour
100 au bout de 18 jours; il se forme en même temps du glucose, et l'on peut extraire
une certaine dose de dextrine inaltérée.
» Une action analogue a lieu pour la levure. Si, en effet, à de la levure pressée on
ajoute une solution de sel ordinaire à 3 pour 100 et un peu de toluène, on obtient,
après vingt-quatre à trente-six heures de contact, un liquide jaune, généralement
dénué de pouvoir réducteur direct. A une solution de dextrine (C*'H"'0'')' on
ajoute des quantités croissantes de ce liquide avec un peu de toluène, et on laisse en
contact trente-six heures. On observe un accroissement sensible de pouvoir réduc-
teur : celui-ci, de 18 pour 100, passe à 19,8; 22,6; 39,9 et 3o,6, suivant les quantités
de suc de levure employées.
» Dans les mêmes conditions, un moût de brasserie subit une augmentation no-
table de son sucre réducteur, qui de 8,928 passe à 9,600 par 100™, tandis que la
dextrine éprouve une diminution sensiblement égale. L'intensité de l'action sac-
charifianle varie suivant la levure employée et la durée de contact.
» Cette propriété d'un liquide provenant de la levure par simple exos-
raose et sans déchirure des cellules est de nature à expliquer les phéno-
C. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N° 19.) l53
( i«78 )
mènes de fermentation secondaire des bières; je continue l'étude de cette
action. »
PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Procédé pour la mesure rapide de la dimension de
petits objets, indépendamment de leur distance. Application à la pupdlo-
métrie et à la laryngométrie. Illusion due au sens musculaire, dans l'appré-
ciation de la grandeur des objets. Note de M. Th. Guilloz, présentée par
M. d'Arsonval.
« n semble apriori qve la grandeur d'un objet inaccessible ne peut être
déterminée sans que, implicitement ou explicitement, figure dans la déter-
mination la dislance an point d'où l'objet est visé. On peut cependant
rendre cette détermination indépendante de la distance, par un artifice
d'optique des plus simples.
» Un très petit trou percé dans un œilleton occupe le foyer d'ime len-
tille qui, du côté opposé à l'œilleton, est limitée par un diaphragme dont
on peut faire varier l'ouverture, et qui sera, par exemple, un diaphragme
iris. On sait que, en regardant par un petit trou sténopéique, on n'a pas
besoin, pour voir nettement des objets, d'être adapté pour leur distance, du
moins dans de grandes limites. On aura donc, en regardant par le sténopé,
la vision nette des bords du diaphragme et des objets situés au delà, sans
que cependant cette dislance puisse devenir infinie, car le sténopé ne
saurait être un point géométrique, pas plus, du reste, que le foyer d'une
lentille. Le champ d'observation sera limité, de 1 autre côté de la lentille,
par un cylindre ayant pour base l'ouverture du diaphragme. Un objet sera
donc encadré, quelle que soit sa distance, par la même ouverture du dia-
phragme iris, et cette ouverture en sera la mesure.
M La conslruclion de l'instrument est des plus simples, car l'échelle
graduée ou le diaphragme peuvent être ]>lacés à une distance quelconque
de la lentille. Le sténopé se règle au foyer principal en cherchant la posi-
sition pour laquelle le champ, mesuré par sa dimension sur un écran que
l'on déplace en avant de la lentille, devient indépendant de la position de
l'écran (').
» On sait qu'il n'existe pas de bons pupillomètres et que la plupart ne
( ' ) V.-Tii. Gl'Illoz, Noin'caa focoinèlre {Association française pour l'avancement
des Sciences; Bovàeaux, iSgS).
( i'79 )
sont même pas fondes sur des principes exacts. Le procédé indicpié s'ap-
plique très bien à la pupilloinélrie en prenant une lentille de 20 D., ce qui
ne donne guère à l'instrument qu'une longueur de 6^^" à 7'^'". La difficulté
résultant de ce que les bords de l'iris sont assez confus du moment oii
l'ouverture du diaphragme iris devient égale à la pupille demande l'emploi
d'un dia])hragme dit CP/7 f/e chai, ou encore d'une graduation linéaire sur
verre, ou d'une graduation formée de cercles concentriques. La détermi-
nation est indépendante de la distance et, pratiquement, l'instrument peut
être éloigné d'une distance très rapprochée, à lo*^^™ ou 12*^'" et même plus.
Il a été vérifié que, en plaçant le sujet en face d'une fenêtre et lui faisant
tourner l'œil en dehors, l'approche de l'instrument à quelques centimètres
de l'œil ne faisait pas varier la grandeur de la pupille. On observe ainsi la
pupille comme si elle se trouvait à la distance de 5<=™. La pupille apparaît
donc grossie, et la mesure peut être faite avec précision, la graduation
pouvant se lire en \ ou ^ de millimètre.
» Quand les petits objets à mesurer sont à une dislance supérieure à
lo*^", il convient d'adjoindre derrière le sténopé une lentille divergente
très forte 4° D., ou de construire l'instrument avec une lentille convexe
plus faible. On peut encore, en allongeant l'instrument, placer une lentille
convexe entre l'observateur et le sténopé de façon que l'image agrandie
du sténopé emplisse la pupille de l'observateur. Le champ ne sera plus
limité par les bords du sténopé et présentera seulement à l'observateur
l'image de la graduation et celles d'objets même éloignés.
» Les laryngologistes n'ont pas de mélhode pratique pour les mensu-
rations du larynx. Une réflexion sur un miroir plan ne changeant rien à la
grandeur de l'image, l'instrument se transforme facilement en laryngo-
mètre, la partie antérieure de l'appareil portant sur le côté une petite
lampe pour l'éclairage.
» Il suffit d'assurer la verticalité de l'échelle divisée, pour relever, sans
mise au point, la distance verticale de deux points situés à des distances
différentes.
» Enfin, la mesure de la grandeur des images virtuelles permet la déter-
mination commode de la courbure des miroirs convexes, ainsi que celles
d'une surface astigmate, par des dispositions pratiques qu'il est facile de
réaliser.
» Le mensurateur précédemment décrit permet encore de montrer,
sous une forme saisissante, l'influence de l'appréciation préalable de la
dislance d'un objet sur l'appréciation de sa grandeur réelle. Si à travers le
( ii8o )
slénopé on regarde, par exemple, des caractères d'imprimerie, en les
tenant très rapprochés de l'instrument, et qu'on les éloigne ou qu'on s'en
éloigne, ces caractères semblent grossir. lis semblent grossir, parce que
leur image rétinienne ne diminue pas avec l'éloignement. Il y a bien là une
illusion du sens musculaire, car si le déplacement est effectué par une
main étrangère on n'a plus de variation dans l'appréciation de la gran-
deur. »
PHYSIOLOGIE. — Physiologie pathologique de la grossesse.
Note de MM. Gh arrin et Guii.lemonaï ( ' ), présentée par M. Ch. Bouchard.
« La grossesse provoque dans l'organisme des modifications de divers
ordres; toutefois, en dehors de quelques notions relatives à la composition
des urines, à l'oxygène consommé, à l'acide carbonique exhalé, les don-
nées enregistrées relèvent en grande partie purement de l'observation cli-
nique (troubles des appareils nerveux, digestif, etc.). — L'expérimentation
nous a parii capable d'éclairer cette question, de fournir des résultats
précis.
» Pour obtenir ces résultats, nous avons opéré sur huit séries compre-
nant chacune, d'un côté, des cobayes pleines plus ou moins avancées ; de
l'autre, des cobayes non pleines, en nombre égal, sensiblement de même
poids. Nous les avons soumises à une alimentation absolument identique,
consistant en S*^*^ d'une solution aqueuse minéralisée (sulfate de soude, 45^'';
phosphate de soude, i2,5o; phosphate neutre de potasse, i2,5o; chlorure
de sodium, lo; eau, looo) injectés quotidiennement sous la peau.
» En raison de l'insuffisance de cette alimentation, les unes et les autres
ont naturellement maigri; mais la marche de ces amaigrissements n'a pas
clé absolument semblable dans les deux groupes.
» Si, rapportant tous ces résultats au kilogramme, on additionne les nombres qui,
pour une catégorie d'une série déterminée, représentent journée par journée les
diminutions de chaque cobaye, si l'on divise celte somme multipliée par lOoo par le
total des poids de ces mêmes animaux pris au début de l'expérience, on obtient,
pour les femelles gravides, 43s'', 45s>-, Sgs--, 22B'', tandis que, pour celles qui ne
l'éLaieiil pas, ces chiffres atteignent 96, 54, 4o, 22. — Une seconde série donne,
pour les pleines, i3S; 58; 5o; oQ\ pour les non pleines, 192; 64; oo; 29.
(') Travail du Laboratoire de Médecine expérimentale : Hautes Études.
( i'8i )
» Ce nombre 29 indique que parfois il y a inversion, c'est-à-dire
que les cobayes grosses ont maigri plus rapidement, alors qu'en général
elles perdent, tout au moins durant les trois ou quatre premiers jours ( ' ),
une plus faible proportion de leurs poids. — En réalité, en examinant les
faits dans ces huit séries, on trouve que, quatre fois seulement, les femelles
gravides ont présenté un amaigrissement plus prononcé; en revanche,
dix-huit fois leurs amaigrissements ont paru plus lents.
» Les mesures des volumes urinaires des vingt-quatre heures fournissent, chez des
cobayes pleines, 38", 48", 32", soit, par kilogramme, 22", 28", 27=^^ — Prises aux
mêmes moments, du 18 au 19 mars 1899, du 19 au 20, du 20 au 21, ces mesures, /joar
les non pleines, atteignent 82", 67", 38", soit, pour 1000, 72", 58", 33".
» Dans une autre série, du 1 3 au 1 5 mars, on trouve, pour deux femelles grosses,
56, i5, pour les deux normales, 72, 22, autrement dit, pour 1000, d'une part, 26 et
7; d'autre part, 33 et 20.
» Du i4 au i5 de ce mois de mars, un '^rou^ie àe. cobayes gravides \\\re i,i4d'urée;
celui des cobayes non gravides émet 1,72. — Du 20 au 21, ces proportions d'urée
atteignent, du côlé de trois femelles en état de grossesse, pour 1000, o,53; elles
s'élèvent à 1,06 pour les trois autres.
» En somme, l'analyse a montré que l'urine des cobayes non pleines,
dans la plupart de nos essais, était plus abondante que celle des pleines;
trois fois seulement la règle a été en défaut (-). — Pour l'urée, on a en-
registré des résultats d'ensemble identiques.
» Tout en offrant plus de variations, la toxicité de ces urines paraît légèrement di-
minuée dans le cas de grossesse.
» Il en est de même des températures rectales; c'est ainsi que le thermomètre a
mesuré, chez trois femelles /tormales, 37°, 9; 37°; 37°, 6; par contre, chez les trois
gravides de cette série, i\ n^a pas déi>a.ssé Z'^°, 65; 37°; 37°, 45; la diiTérence marque
0°, i5; parfois, en prenant la moyenne de ces différences enregistrées dans plusieurs
cas, on atteint près de Cjôc à 0°, 84.
» En dehors des modifications nutritives, sécrétoires, on observe des changements
anatomiques. — La somme des poids des rates de 23 animaux, divisée par ce nombre
23, fournit, s'il y a grossesse, qb'', 71, et oS'', 39 dans l'hypothèse opposée. — Cepen-
(') Vers le quatrième ou sixième jour, souvent les différences s'égalisent ou même
les rapports se renversent.
C^) Pour expliquer en partie ces exceptions, il faut, sans doute, compter avec les
différences de réactions individuelles, avec l'état de santé ou de maladie des animaux
en expérience, etc.
( Il82 )
dant, à mesure que le fœtus se développe, le fer de ce tissu splénique diminue : pour
1000 ou décèle i,oi, au lieu de 1,42 : peut-être ces chaugements subissent-ils
l'influence du nombre des rejetons.
» Assez souvent, comme nous l'avons vu avec Levaditi, dans ces vis-
cères dont le poids augmente, les follicules s'Iiypertrophient, les lacs san-
guins sont plus étendus. — Habituellement la coloration du tissu est plus
rosée.
» Le fer du foie varie peu ; les cellules hépatiques subissent néanmoins,
dans plus d'un cas de grossesse, des altérations dégénératives. — Quant
au glycogène, sa quantité éprouve de telles fluctuations, que, malgré
7 dosages, il est encore impossible de formuler une conclusion, d'autant
plus que la nourriture absorbée avant l'usage de l'eau minéralisée exerce sa
part d'influence.
M II va de soi que les perturbations provoquées par la grossesse ne se
bornent pas aux faits à l'instant signalés; il serait aisé d'ajouter quelques
nouvelles notions en étudiant soil l'hémoglobine, ses qualités, sa quantité,
soit le système osseux, sa moelle, sa minéralisation, etc.
» Déjà, avec Brocard, chez la femme, au septième ou au neuvième mois,
nous avons vu s'abaisser le taux de consommation du glycose, quelquefois
de la graisse, abaissement qui, toutes choses égales d'ailleurs, conduit
à l'hyperglycémie ou à l'obésité.
» Quoi qu'il en soit, les données acquises permettent de reconnaître que,
dans la majorité des cas, dans les conditions où nous nous sommes placés,
les cobayes pleines maigrissent moins vile, fabriquent moins d'urine, moins
d'urée, inoins de calorique; elles sont moins riches en fer; elles oilVentdes
altérations de structure.
» En définitive, en présence de ce ralentissement manifeste de la nutri-
tion, en face de ces modifications statiques, anatomiques, devant ces ano-
malies chimiques, humorales, on comprend pourquoi si souvent l'histoire
pathologique de la femme remonte à une grossesse; il est d'autant plus
facile de saisir la portée de ces tares, au point de vue de la genèse des ma-
ladies, que la déminéralisation, l'hyperglycémie, l'hypothermie, les lésions
viscérales, que tous ces processus mis en lumière chez les femelles grosses
font sans conteste fléchir la résistance de l'économie à l'égard des principes
niorbifiques. ».
I
( mH3 )
PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — De V influence de la congélation sur le
développemenl de l'œuf de poule ('). Note de M. Etienne Rabaud.
(Extrait.)
« Mon vénéré maître Camille Dareste a continué, jusqu'à son dernier
jour, la série des recherches entreprises par lui il y a quarante ans. Au
cours de ces deux dernières années, il s'était particulièrement occupé
d'étudier l'influence de la congélation sur le développement de l'œuf de
poule. La mort ne lui a point permis de faire état des premières données de
ces expériences; je crois remplir un pieux devoir envers lui, en relatant
ici les résultats des recherches auxquelles il avait bien voulu m'associer en
qualité de préparateur.
» Les trente expériences instituées pour étudier l'influence de la congélation sur le
développement ont porté chacune sur une série de vingt-quatre œufs de poule, fraiclie-
nient pondus; ils n'étaient utilisés que le troisième jour après leur entrée au labora-
toire, et cela afin d'annihiler l'efTet des secousses auxquelles le voyage avait pu les
soumettre. Six d'entre eux, destinés à servir de témoins, ne subissaient aucune mani-
pulation préalable. Les dix-huit autres étaient placés dans un vaste récipient, et soi-
gneusement enveloppés d'un rnélange de glace et de sel marin. La température était
de — i8°. Les œufs séjournaient une demi-heure dans le mélange; au bout de ce laps
de temps, la coque de la plupart d'entre eux. était fendue (^).
» A partir de ce moment, les expériences étaient conduites suivant trois modes.
» A. Au sortir du mélange réfrigérant, les œufs étaient jw/;ierf(«Ze/?ie«< portés dans
une étuve Roux, cliaufFée à 38", en même temps que les œufs témoins. Les uns et les
autres étaient ouverts après trois jours d'incubation. D'une façon générale, les œufs
congelés se développaient. Un tiers d'entre eux en moyenne présentaient des embryons
vivants, mais gravement déformés, ou bien des embryons morts tout au début du
développement (ligne primitive, début de la gouttière médullaire). Tous les autres
donnaient des blastodermes très étendus sur le Jaune, mais sans la moindre trace
de formation embryonnaire, ni même de vaisseaux, c'est-à-dire de nombreux
exemples de ces productions que Dareste a rapprochées des Anidiens.
» De temps à autre, mais non pas dans toutes les séries de 24 œufs, il se trouvait
un embryon normal.
(') Travail du laboratoire de Tératologie de l'École des Hautes Études.
(^) L'expérience a prouvé que cette fente ne modifiait en rien les résultats obtenus.
Du reste, l'œuf une fois dégelé, la coaptation des bords de la fente était parfaite; jamais
il n'y avait de bulles d'air dans le blanc, phénomène observé dans d'autres circon-
stances.
( mH/i )
» B. Nous souvenant que le dégel trop rapide est capable de détruire le proto-
plasma, il 3- avait lieu de se demander si un dégel lent, à la température ordinaire,
avant la mise en incubation, ne donnerait pas de meilleurs résultats. Aussi, dans une
sconede série d'expériences, le lot d'œufs congelés élait-il divisé en deux parties : la
première était soumise à rincubation aussitôt après l'action du mélange réfrigérant ;
la seconde était placée au frais, pour être mise en incubation le lendemain seulement.
» Les résultats n'ont pas été différents; les erabrj-ons normaux n'ont pas été plus
nombreux dans les seconds lots que dans les premiers ; la grande majorité des œufs
donnait des blastodermes sans embryons.
» C. En troisième lieu, faisant un rapprochement a priori entre le traumatisme
produit par le tapotage, dont l'effet tératogène disparaît si l'on fait reposer les œufs
deux ou trois jours avant la mise en incubation, et le Irausmatisme produit par l'effet
des basses températures, les œufs congelés mis au frais ne furent placés dans l'étuve
que trois jours après la congélation.
» Ce mode opératoire ne produisit aucune modification notable dans l'ensemble des
résultais obtenus. La majeure partie des œufs présentait des blastodermes sans
embrj'ons.
» De ces expériences ressortent les conclusions suivantes :
» 1° Les œufs de poule peuvent supporter, sans être tués, une tempé-
rature au moins égale à — iS" C. ;
1) 2° La congélation produit une perturbation prq/ont/e, puisque le déve-
loppement, dans la plupart des cas, semble n'être plus qu'une prolifération
cellulaire sans différenciation marquée ;
» 3" La perturbation produite est durable, puisque le dégel lent ou le
repos ne rendent pas aux germes leur évolution normale.
» 4° L'individualité du germe se révèle encore dans ces expériences,
puisque quelques-ims des œufs soumis à la congélation peuvent encore
former un embryon, affecté d'anomalies diverses, voire même normal.
)) Il y a lieu de penser que les modifications subies par le germe sont
d'ordre chimique. S'il s'agissait, en effet, d'un phénomène purement phy-
sique, ces modifications cesseraient d'exister, en môme temps que la cause
efficiente cesserait d'agir, ou tout au moins l'équilibre moléculaire normal ne
tarderait pas à se rétablir. Les choses se passent ainsi pour les œufs soumis
à des trépidations prolongées ('). Si de tels œufs sont mis en incubation
aussitôt après l'action tératogène, ils produisent des embryons mal formés.
Si, au contraire, les œufs secoués subissent un repos de deux ou trois jours
(') Camille Darestf, Sur la production de moiistruosités par les secousses impri-
mées aux œu/s de poule (Comptes rendus, XCVl, i883, et CI, i885).
( 1.85 )
avant la mise eu étiive, ils se développent normalement. Les secousses
produisent donc des modifications passagères, facilement réparables.
» Or, après congélation, quel que soit le moment oij les œufs sont
soumis à la température de 38°, que le dégel ait été rapide ou progressif,
qu'il y ait eu ou non repos, les résultats restent très sensiblement les
mêmes. Nous devons donc admettre que les divers plasmas cellulaires ont
vis-à-vis du froid une inégale sensibilité. Les uns sont détruits ou, dans
tous les cas, modifiés dans leur constitution chimique; les autres ne
subissent aucun dommage. Le nombre des plasmas ainsi modifiés doit être
considérable, puisque, le plus souvent, il se développe seulement un
blastoderme qui persiste et s'étend plusieurs jours sans marquer aucune
tendance à former un embryon, c'est-à-dire à se différencier. L'impuis-
sance à la différenciation est le phénomène le plus remarquable; elle
semble bien indiquer l'absence des éléments nécessaires à la production
des formes histologiques.
» Remarquons enfin que la résistance au froid des divers plasmas paraît
être, dans une certaine mesure, un phénomène individuel. A ce point de
vue, la congélation n'est pas un agent tératogène spécifique. Il est cepen-
dant probable que, si la température était suffisamment abaissée, il n'y
aurait plus que des blastodermes sans embryons et des germes détruits;
c'est-à-dire que la spécificité de l'agent commence au moment où, un
nombre suffisant de plasmas ayant disparu, quels que soient ces plasmas,
toute différenciation devient impossible. Mais, avant que cette limite
extrême soit atteinte, les effets des basses températures sur le développe-
ment sont aussi variables dans la forme que ceux de tous les autres agents
teratogenes.
ZOOLOGIE. — Quelques mois sur /'Hœmenteria (Ckpsine) costata de Mûller.
Note de M. A. Kowalevsky.
« H. Bolsius, dans un article publié dans La Cellule ( ' ), décrit une glande
impaire chez V Hœmenteria officinahs . Occupé durant les dernières années
de l'élude de la Clepsine coslala, qui, d'après Leuckart et de Filippi,
appartient au genre Hœmenteria, opinion que j'accepte complètement, j'ai
(') H. BoLSiLS, Z-a glande impaire de /'Heementeria officinalis {La Cellule, t. XII,
p. 101 ; 1897).
C. R., 1899, i« Semeur». (T. CXXVIII, N> 19.) l54
( ii86 )
trouvé facilement l'organe que H. Bolsius décrit sous le nom de glande
impaire, mais je me suis convaincu que l'organe en question n'est pas une
glande : dans mon opinion, on doit le considérer comme le cœur de \'Hœ-
menleria. En effet, dès que le vaisseau dorsal de VHœmenteria costata de
Millier passe dans la région clitellienne, il apparaît libre de la lacune dor-
sale qui l'entourait si intimement dans la région thonicique (postérieure)
et ses parois s'épaississent. Il se transforme en un organe éminemment
musculaire, à peu près de la forme sous laquelle le représente H. Bolsius
sur la fig. I de son Mémoire, seulement un peu plus allongé ; c'est une
partie du vaisseau dorsal correspondant à un somite du corps, avec des
parois plus épaisses; à l'intérieur, on trouve une valvule correspondant
aux valvules du vaisseau dorsal des Clepsines, qui délimite la cavité du
cœur, du lumen de la partie postérieure du vaisseau dorsal.
» En avant, le cœur se prolonge en un vaisseau (conduit de la glande
impaire de H. Bolsius) qui longe la trompe et se divise en deux sous
les yeux, comme le dit tout à fait exactement Bolsius. Pourtant, avant
d'arriver à celte bifurcation, à la hauteur du troisième ganglion de la
chaîne nerveuse ventrale, ce Aaisseau donne encore deux branches laté-
rales, et, à l'endroit où ces branches se séparent du tronc commun, se
trouve une petite glande lymphatique qui remplit presque complètement
le lumen (la cavité) du vaisseau dorsal, ici un peu élargi. Cette glande cor-
respond morphologiquement aux valvules du vaisseau dorsal; seule-
ment, au lieu d'être pédonculée, comme dans la partie postérieure, elle est
ici répandue sur les parois internes du vaisseau, les tapissant pour ainsi
dire, et le sang passe dans de petits canaux entre les cellules de cette
glande qui a une structure spongieuse.
)) Dans son dernier article (' ) sur le même sujet, Bolsius indique que les
caractères les plus remarquables de la structure des cellules de la glande
impaire consistent dans la netteté et la richesse dn système circulatoire de
la trame cytoplasmique. Ce système circulatoire consiste, d'après nous, en
fibrilles musculaires qui composent la masse principale de cet organe. Les
figures des coupes que reproduit H. Bolsius dans ses articles, correspomient
de telle manière avec mes préparations, qu'il ne me reste pas le moindre
doute sur l'identité de l'organe dont nous parlons : cet organe est indubita-
blement une partie élargie et éminemment musculaire de la région clitel-
(') n. BoLSiLS, Sur la structure du protoplasma da/is les cellules épilhéliales
(Zoolog. Anzeig., Bd. XXII, 1899, p. i43, n° 583).
( ii87 )
lienne du vaisseau dorsal. Je possède des photographies et des dessins de
mes préparations, qui démontrent la continuité absolue de cet organe avec
le vaisseau dorsal dans sa partie antérieure et dans sa partie postérieure.
On peut discuter la question de savoir si l'on a le droit d'appliquer à cet
organe la dénomination de cœur; mais, que ce soit une partie intégrante
dii vaisseau dorsal en général, cela ne fait pas le moindre doute.
» Puisque j'ai l'occasion de parler de Vflœmenteria costata, je voudrais,
avant d'attendre la publication de ma monographie générale sur cette
espèce, menlinnner ici le mode de copulation de cette Hirudinée. Chez les
Hœmenleria coslata que j'ai gardés eu captivité, les organes génitaux mâles
et femelles atteignirent leur maturité à des époques différentes. Au commen-
cement, c'étaient les testicules qui se développaient, ensuite leurs conduits
excréteurs se remplissaient de sperme, qui se condensait dans la glande
à spermatophore. Ici les paquets de sperme étaient entourés parles parois
des spermalophoros et alors arrivait la période de la copulation.
1) Cet acte consistait dans l'échange des spermatophores entre les deux
individus en copulation : il se passait seulement entre les organes mâles.
Les individus qui copulaient collaient leurs spermatophores aux orifices
génitaux mâles. Les orifices des organes génitaux femelles ne prenaient
aucune part à cet acte, ce qui était d'autant plus naturel, que les ovaires et
leur conduit, au moment de la copulation, étaient encore dans un état
complètement rudimentaire; les Hœmentena, comme les autres Clepsines
et aussi les Néphélides, ne possèdent pas de receptaculum seminis.
» La copulation se répéta, d'après mes observations, jusqu'à six fois
pendant sept jours : c'est seulement quand cette période fut terminée que
commença le développement des ovaires, qui dura jusqu'à la maturité des
œufs et la ponte. Le fait que les spermatophores pendant la copulation
s'accolent, au moins chez certaines Hirudinées, aux orifices mâles, a été
déjà observé par lijima ( ' ) en 1 882 chez les Nephli s; seulement cet auteur
ne l'a observé qu'une seule fois et il désigne cet acte sous le nom d'abnor-
mal copulation.
» J'ai passé dernièrement en revue la littérature relative à ce sujet; les
indications que j'ai trouvées, sur les détails de l'acte de la copulation chez
les Hirudinées, sont si superficiels, que les faits positivement observés par
(') I1.11MA IsARio, Oiigin and growlh of ihe Eggs and Eggs-slrings in Nephelis
{Quarterly Journal of niicroxcop. scie., n. s. Vol. XXII, p. 196-197; i88a).
( ii88 )
lijima chez les NepheUs, et par moi chez les Hœmenteria coslala, peuvent
faire pressentir que ce mode de copulation est très répandu chez les Hiru-
dinées. Dernièrement, j'ai eu l'occasion d'observer le même acte chez une
paire de Piscicola, parasites de Lota vidgaris, et j'ai cru voir qu'à l'acte de
la copulation prenaient part seulement les organes mâles. ».
PALÉONTOLOGIE. — Sur V existence d'une faune d'animaux arctiques dans
la Charente à l'époque quaternaire. Note de MM. Marcellin Boule et
GcsTAVE Chauvet, présentée par M. Albert Gandry.
" Les gisements d'animaux fossiles de l'époque quaternaire sont très
nombreux en France; celui sur lequel nous avons l'honneur d'appeler
l'attention de l'Académie offre, entre autres particularités, celle de pré-
senter une association vraiment curieuse de tout jeunes individus, appar-
tenant à diverses espèces indiquant un climat boréal.
» Il y a environ vingt-cinq ans, le propriétaire d'un champ situé au lieu
dit Champs-Gaillards, commune de Château neuf-sur-Charente (Charente),
ouvrant une carrière dans du calcaire crétacé, rencontra une crevasse
remplie de terre mélangée d'ossements. Une partie de cette terre fut
réjjandue dans les champs voisins, l'autre partie fut jetée dans une cre-
vasse inférieure où, récemment, l'un de nous, sur les indications de
M. René Marchadier, a pu recueillir de nombreux ossements. Ces débris
ont été étudiés au laboratoire de Paléontologie du Muséum. Ils se rappor-
tent aux espèces suivantes:
» Mammifères. — Arctoinys marmotta L. (Marmotte). — Nombreux ossements de
toutes les parties du squelette; phreieurs crânes ou portions de crânes ; 5o mandi-
bules environ, dont plusieurs ayant appartenu à de jeunes animaux. Ces ossements
dénotent des individus plus grands et plus robustes que la Marmotte des Alpes
actuelles. Il est possible qu'ils se rapportent à la Marmotte bobac et non à la Mur-
motte des Alpes.
» SpermophiUis rufescens Keys. et Blas. (Spermophile). — Représenté seulement
par trois mandibules.
i> Lepus variabilis Pallas (Lièvre changeant ou Lièvre des neiges). — Mandibules
et os des membres.
B Arvicola amphibius Pallas (Campagnol rat d'eau). — Un crâne.
» Arvicola arcalis Pallas (Campagnol des champs). — Plusieurs mandibules.
>) An-icola ralticeps Iveys. et Blas. (Campagnol du nord). — Une mandibule
montrant nettement la structure caractéristique de la première molaire inférieure.
» Canis viilpes L. (Renard commun). — Mâchoires et os des membres d'indi-
vidus adultes. Dix-neuf mandibules avec denlilion de lait représentant au moins dix
jeunes individus.
» Canis laffopus L. (Renard arctique). — Un crâne bien conservé, une portion
de crâne, une mandibule et plusieurs os longs. Le crâne complet est celui d'un indi-
vidu adulte, mais encore jeune, d'une taille légèrement supérieure à celle des Cnnis
lagopus actuels.
» Canis lupus L. (Loup). — Un fragment de mâchoire supérieure avec dentition
de lait.
1) Hyœna crocuta L., var. spelœa (Hyène des cavernes). — Nombreux ossements
se rapportant tous à des individus très jeunes qui n'ont pas encore leur dentition
définitive.
» Afustela puton'dsL. (Putois). — Deux crânes d'une taille notablement supé-
rieure à celle des Putois actuels.
> Felis leo L., var. spelœa (Lion des cavernes). — Un fragment de mâchoire supé-
rieure avec dentition de lait incomplète, une mandibule et un humérus paraissant se
rapporter au même individu.
» E([uus caballus L. (Cheval). — Une molaire inférieure d'un jeune individu.
» Bovidé de grande taille, probablement Bison priscus Boj. Deux cubo-scaphoïdes
et une molaire supérieure.
» Cen'us tarandus L. (Renne). — Un astragale et un fragment de bois peu déter-
minable.
» Oiseau. — Deux tarso-métatarsiens que ]\L A. Milne-Edwards a bien voulu étudier
et qu'il a rapportés à Casarca rutila Pall., Canard habitant les contrées orientales de
l'Europe.
» Amphibiens. — Rana (Grenouille) et Bufo (Crapaud). — Os longs.
» CetLe découverte nous paraît intéressante, ci'abord parce qu'elle nous
montré que, pendant les périodes froides de l'époque quaternaire, la
faune d'animaux arctiques, habitant aujourd'hui les toundras et les steppes
du nord de l'Europe, s'est avancée jusque dans la France centrale où elle
a été représentée par plusieurs espèces caractéristiques. Cette constata-
tion n'est pas absolument nouvelle. Sans parler du Renne, que l'on trouve
abondamment jusque dans les Pyrénées, M. Albert Gaudry a démontré que
l'Antilope Saïga est assez répandue dans nos gisements; M. Harlé a trouvé
le Spermophile dans la Charente, la Dordogae et la Gironde; enfin l'un
de nous a signalé récemment la présence du Glouton à l'état fossile, dans
une caverne de l'Ariège ; mais le gisement de Chàteauneuf nous paraît être
le plus complet qui ait été décrit jusqu'à présent, c'est-à-dire celui qui a
montré l'association la plus nombreuse d'animaux adaptés à un climat
froid. Il nous a permis de signaler, pour la première fois, l'existence, dans
le centre de la France, à l'époque quaternaire, de trois espèces arctiques :
le Lièvre des neiges, le Campagnol du nord et le Renard arctique.
( lïQO )
» Un autre fait intéressant est la proportion vraiment extraordinaire
d'ossements se rapportant à de très jeunes individus, à tel point que plu-
sieurs espèces, notamment parmi les Carnassiers, ne sont représentées que
par des nourrissons. Nous avons en effet les restes d'un Lionceau, d'un
Louveteau, d'une dizaine de Renardeaux et d'un grand nombre de petites
Hyènes, dont 1 âge pouvait varier de quelques semaines à quatre à cinq
mois. C'est ainsi que, la longueur moyenne d'un humérus d'Hyène tachetée
étant d'environ 210"", nos humérus fossiles varient de laj""" à 45""°.
» Ces faits s'expliquent facilement si l'on considère, d'un côté, la nature
du gisement où ces ossements ont été recueillis et, d'un autre côté, le ré-
gime climalérique du pays pendant les périodes froides de l'époque qua-
ternaire.
» L'ossuaire est dans une fissure traversant un plateau entouré de trois
côtés par des vallées profondes et nous savons que, primitivement, la
terre à ossements qui remplissait cette fissure se trouvait environ à 2'" au-
dessous de la surface du sol. Il devait se produire, dans la Charente, ce
qui se produit auiourd'hui dans les régions boréales, où de nombreux ani-
maux trouvent la mort au fond des crevasses de glace ou dans des fentes
de rochers dissimulées par de la neige fraîche ou une mince couverture
de terre apportée par les vents. Cette fissure était donc un véritable piège
naturel où l'on comprend que les jeunes animaux étaient plus que les
vieux exposés à tomber. »
HYDROLOGIE SOUTERRAINE. — Nouvelles recherches au Puits de Padirac {Loi).
Note de MM. Armand Viré et Etiex.\e Giraud, présentée par M. Albert
Gaudry.
« Nous venons de faire dans la caverne de Padirac, avec l'aide de
MM. l'abbé Albe, Louis Armand, Raymond Pons et Louis Bel, une nouvelle
exploration qui vient compléter ce que l'on connaît de sa rivière souter-
raine. Cette rivière, après 2000™ de parcours, se terminait, d'après les
premiers explorateurs, par un siphon rocheux sans qu'aucun trou, aucune
fissure pénétrable permît d'aller plus loin.
» Nous élevant sur la pente de stalagmite qui teiinine la galerie, nous constatons
qu'entre le sommet de cette pente et la voûte existait un vide parfaitement péné-
trable.
» Il n'y a là qu'un bouchon de stalagmite peu épais (1'" au sommet, 10'° à la base)
( 119' )
produit par le suintement de fissures qui recoupent la voûte en ce point. La rivière
passe sous ce bouchon.
» Au delà, la galerie se continue à l'ouest-nord-ouest, haute d'environ i5"'. L'ar-
gile tapisse en grande partie les parois, faisant place, par endroits, à d'admirables ri-
deaux de stalactites. L'eau est profonde et parfois encombrée de rochers.
» A iSo™ environ au delà du siphon, la galerie se bifurque. A gauche un gros
éboulis glissant; à droite un passage rétréci par deux grosses colonnes de stalagmite
qui nous barrèrent la voie, mais qu'il sera facile de franchir avec une échelle.
» Les pluies des jours suivants arrêtèrent là notre expédition.
» Affluent. — Un affluent de la rivière a été rencontré à i''" de l'entrée, fissure
large de o"',4o à 4™, haute de iS"", longue de près de 4oo"" et qui amène vraisembla-
blement les eaux d'une source perdue près du hameau de Fialy.
» Galeries supérieures. — Des galeries superposées à celles de la rivière ont été
rencontrées près de la fin du deuxième kilomètre; elles montrent nettement par leur
étagement les diverses étapes du creusement de Padirac, et rapprochent cette grotte,
sous ce rapport, de certaines grottes à cours d'eau précédemment explorées dans les
Pyrénées (Bétharram, Labastide, etc.).
» Arens. — Deux avens de 17"" et 40"" de profondeur ont été explorés : le dernier,
ancienne bouche d'absorption des eaux se trouvant au hameau de Bord, sur la grande
faille de 12''" qui met en contact les argiles du Lias et les calcaires bajociens.
» Alluvions anciennes. — Enfin il existe tout le long de la rivière des encorbelle-
ments rocheux qui supportent, à des niveaux variables, des lambeaux d'alluvions
anciennes, dont l'étude est en cours, et qui nous donneront sans doute des renseigne-
ments précis sur l'âge du creusement de cette belle caverne.
» Régime des eaux. — En temps ordinaire, la rivière souterraine se
compose d'une série de bassins délimités par des goiirs ou barrages de
stalagmite qui maintiennent un niveau à peu près constant.
» En temps de très grandes eaux, il se produit ime double dénivella-
tion. En amont à\i grand puits par lequel on aborde la caverne, un pre-
mier bassin, origine de la rivière, ne communique avec la partie aval que
par des fissures étroites ne permettant qu'im débit limité. L'eau s'accu-
mule et nous l'avons vue monter à deux, reprises, après des pluies très
grandes et prolongées, de 16™ au-dessus de .son étiage (juin 1898,
avril 1899).
» En aval, dans la partie aménagée pour les touristes, la dénivellation
des gours ne permet jamais qu'une variation de niveau de 20*^™ à 25"='".
» Enfin, au deuxième kilomètre, le bouchon de stalagmite, qui avait
arrêté les premiers explorateurs, ne laisse qu'une faible issue à l'eau, qui
s'accumule en avant, et que nous avons vue monter d'environ 4"* en
deux jours.
» Il y a donc, en temps de grandes eaux, trois grands biefs hori-
( II92 )
zontaiix : l'un en amont du grand puits, l'autre en amont du bouchon
de stalactite, l'autre en aval et séparés les uns des autres par une hauteur
de iS™ à 20" pour les premiers, de 5"" environ pour les seconds. »
AÉROSTATION. — Sur l'ascension du Balaschoff exécutée le il\ mars 1899.
Note de M. G. Le Cadet, présentée par M. Bouquet de la Grye.
(( L'ascension du Balaschoff, de la Commission d'aérostalion scienti-
fique, a eu lieu le 24 mars dernier, sur le signal donné par M. Teisserenc
de Bort pour le lancer international des ballons-sondes.
M M. Besançon conduisait l'ascension. J'étais chargé des observations
météorologiques.
u Le ballon, gonflé de i65o""' de gaz d'éclairage, comportait l'appareil photogra-
phique et l'appareil à prise d'air de M. Cailletet, ainsi que le triple enregistreur
(baromètre, thermomètre, hygromètre) disposé à l'intérieur du panier-parasoleil sus-
pendu lui-même à 3™ environ du ballon et de la nacelle.
)) J'avais installé les autres instruments de la façon suivante : le psychromètre
Assmann était porté à i'", 5o au dehors de la nacelle par une potence verticale démon-
table en bois léger que Ton pouvait faire tourner aisément pour mouiller le thermo-
mètre humide et remonter le ventilateur. Une lunette, fivée à la console par deux
pièces mobiles à angle droit, permettait de suivre et de lire avec précision les colonnes
des thermomètres, à la distance de i",5o, dans une orientation quelconque de la
potence. Le baromètre à mercure était suspendu au cercle par un système de cordages.
Le baromètre anéroïde et le chronomètre étaient fixés à proximité du baromètre à
mercure et du viseur du psychromètre.
» Le départ s'est elTectué à 8'' 7" (temps moyen de Paris) de l'usine à gaz de la
Villette, par ciel sans nuage, atmosphère inférieure brumeuse et légère brise d'ouest-
nord-ouest (thermomètre, — 1'',4; hygromètre, 85; baromètre, yôo).
» L'ascension a été à peu près uniforme jusqu'au minimum de pression : 447™'" ^
io''4G"'.
» Les observations ont été faites pendant cette période et jusqu'à ioi'54"' ; mais elles
n'ont pu être poursuivies pendant la descente, qui s'est opérée rapidement, au travers
d'un cumulus-nimbus neigeux, entre 3ooo™ et 1200'" (les nuages avaient commencé à
se former au-dessous du ballon vers g'^QO™). La chute du ballon était telle que le lest
tombait en pluie dans la nacelle tandis que le grésil remontait autour de nous. Les
instruments ont dû être précipitamment démontés et disposés dans la nacelle pour parer
à l'atterrissage, qui a eu lieu à 1 1*" iS" sur le territoire de la commune d'A.rville (Seine-
et-Marne), à 80'"" au sud-S^-sud-est de la Villette.
» Le grain, dont nous avions traversé le nuage, ne tarda pas à sévir en rafales
de nord-nord-ouest, avec une température de -i-i°,7, près du sol.
» J'ai fait : Si lectures du thermomètre sec; autant du thermomètre humide; i3 lec-
( "93 )
turcs du baromètre à mercure, dans les cas d'équilibre apparent, et ^j lectures du
baromètre anéroïde, avec les lectures correspondantes du chronomètre.
1) La réduction des observations directes et le dépouillement des courbes
conduisent aux résultats suivants (' ) :
» Pression. — Le baromètre à mercure et les deux, baromètres anéroïdes n'ont pré-
senté que des divergences accidentelles qui atteignent rarement 4"^". Le minimum a
été lu au baromètre à mercure (447,5) à io''46™, à l'instantdu minimum de l'enregis-
treur (447).
B Les hauteurs, calculées, en tenant compte des températures observées, au moyen
des Tables de M. Angot (Annales du Bureau Central météorologique, 1896),
assignent à l'ascension une allure assez régulière, avec un maximum de 4014" O-
» Température. — La courbe de variation suivant la verticale, obtenue avec les
observations directes et les hauteurs correspondantes calculées, est une ligne à très
peu près droite, qui indique un gradient constant de 0,008; soit un décroissement
extraordinairemenl rapide de température de lOpar i35" depuis le sol jusqu'à 4000".
» Les observations directes placent le minimum — 3i°,6 au minimum de pression à
10'' 46"'. L'enregistreur, qui était exact sur le sol avant le départ, marquait alors
— 26°,o; il a indiqué constamment, pendant l'ascension, une température trop élevée,
et le minimum (— 28°, 6) n'a été atteint que six minutes après le minimum observé.
A partir de là et pendant la chute rapide du ballon, la température de l'enregistreur
est restée inférieure (du moins dans les premiers moments) à la température observée.
A io''53'"45% je lis — 24°, 8; l'enregistreur marque — 28°, i.
» L'écart entre la température enregistrée et la température observée est déjà de
-,-i°,5 à l'altitude de 5oo", neuf minutes après le départ, et pour un abaissement de
température de 3'',o seulement. Pendant cette phase de l'ascension, le gaz relativement
chaud (le ballon plein était resté exposé au soleil pendant plus d'une heure) sort
abondamment par l'appendice et se répand jusque autour de la nacelle.
» En tenant ainsi compte des diverses circonstances de l'ascension, relativement
aux variations de l'écart, il semble que le retard d'équilibre de l'enregistreur, du en
partie à la capacité de l'organe thermométrique et de la masse métallique de la boîte
et du grillage qui l'entourent, doive être aussi attribué à un éloignement insuffisant
de l'instrument, c'est-à-dire, en définitive, à une ventilation insuffisante de l'appareil
plongé dans l'atmosphère relativement chaude du ballon.
» Humidité. — Les données du thermomètre humide ne peuvent être prises en
considération. A partir de — 20°, sa température est restée constamment supérieure à
celle du thermomètre sec, malgré une ventilation très active, entretenue par trois et
quatre remontages du ventilateur, pendant quinze à vingt minutes, sans remouiller la
mousseline.
(') Les instruments avaient été étalonnés au Bureau Central météorologique par
M. Dufour.
(2) Vers cette altitude, nous avons eu, M. Besançon et moi, des sensations intermit-
tentes de vertige.
C. K., 1S99, I" Semestre. {T. CXXVIII, N" 19.) i5d
( iig^i )
» D'après l'hygromètre enregisteur, l'humidité relative n'est pas descendue au-
dessous de 49 centièmes dans la zone supérieure autour de 4000™. Le ciel, sans nuage
au-dessus du ballon, était d'ailleurs d'un bleu beaucoup plus clair qu'il n'est norma-
lement à cette altitude.
» Il se produisait vraisemblablement une évaporation active à la surface supérieure
de la couche nuageuse d'aspect mamelonné rapidement variable.
» Vent. — La direction générale a été NS^NW; elle résulte des courants de WNW
à NjNE qui ont successivement entraîné le ballon dans son ascension depuis le sol
jusqu'à iSoG™, altitude au-dessus de laquelle le courant s'est sensiblement maintenu
de N ou N|^NE. Quant à l'intensité, elle était sensiblement plus forte sur le sol (à la
descente) et à iooo"> et 2000™ pendant l'ascension, qu'à ScoC" ou ^ooo"". Des bande-
roles de papier, jetées de la nacelle, descendaient en se dirigeant vers l'est et en avant
du ballon.
» Outre ces résultats relatifs à la situation particulière de l'atmosphère
dans la matinée du 24 mars, cette expérience a donné lieu à un certain
nombre de remarques, de nature à améliorer les conditions d'exécution
des ascensions qui devraient être ultérieurement entreprises dans le même
but. »
M. L. Bloch adresse une réclamation de priorité, au sujet d'une lunette
télémétrique présentée à l'Académie par M. le colonel Hunibert.
M. FovEAu DE CouRMELLEs adrcssc une Note relative à la « Production
électrolytique d'un nouvel alliage de platine ».
M. G. QuESNEviLLE adresse une Note relative à l'existence de deux
phénomènes de diffraction, du même ordre de grandeur, dans les réseaux.
M. Basile de Balasscy adresse une Note relative à l'étincelle donnée
par la bobine de Ruhmkorff.
M, Delemay adresse une Note relative à la théorie du siphon.
La séance est levée à 4 heures et demie.
J. B.
( '195 )
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 8 mai 1899.
Unités électriques absolues, Leçons professées à la Sorbonne, 1884-1 885,
par G. LipPMANN, Membre de l'Institut, rédigées par A. Berget. Paris,
George Carré etC. Naud, 1899; i vol. in-8''. (Présenté par M. Lippmann.)
Mandchourie et ses chemins de fei en 1899. Carte gr. in-f°. (Offerte par
M. Vénukof. Présentée par M. de Lapparent.)
Étude comparée des glandes pygidiennes chez les Carabides et les Dyliscides,
avec quelques remarques sur le classement des Carabides, par Fr. Dierckx, S. J.
(Extrait de la Revue La Cellule, t. XVI, i" fasc.) Lierre-Louvain, 1899;
I fasc. in-4°. (Présenté par M. Edmond Perrier. Hommage de l'Auteur.)
Les glandes défensives ou glandes anales des Coléoptères, par M. L. Bordas.
Marseille, Barlatier, 1899; i fasc. in-4°. (Extrait àes, Annales de la Faculté
des Sciences de Marseille, Tome IX, fasc. 5.) (Présenté par M. Edmond
Perrier. )
Conchyologie française . Les Coquilles marines au large des côtes de France;
Faune pélagique et Faune abyssale, par Arnould Locard. Paris, J.-B. Bail-
lière et fils, 1899; i vol. in-8°. (Présenté par M. Milne-Edwards.)
Les Serpents du nord de l'Afrique, par Erjjest Olivier. (Extrait du Manuel
pratique de l'agriculteur algérien, de MM. Rivière et Lecq.) Paris, A. Chal-
iamel, 1899; 1 fasc. in-8''. (Hommage de l'Auteur.)
Chirurgie opératoire de l'oreille moyenne, par A. Broca. (Renvoyé au prix
de Médecine et Chirurgie, fondation Montyon.)
Annales du Conservatoire des Arts et Métiers, publiées par les Professeurs.
2* série, Tome X. Paris, Gautbier-Villars, 1898; i vol. in-8°.
The mechanics of a cyclone, by a mechanic, George-W. Tinsley. Colum-
bus, Indiana, U. S. A., s. d. ; i fasc. in-i8.
Eleclricity, the universal force, by Henry-Raymond Rogers. Buffalo, N. Y.,
1898; I opuscule in-i6. (Hommage de l'Auteur.)
The Universe, or the secrets of the Sun and stars, by Henry-Raymond
Rogers. BufTalo, N. Y., 1898; i opuscule in-i6. (Hommage de l'Auteur.)
Metius, theHollander, inventor and discoverer, by Henry-Raymond Rogers.
Buffalo, N. Y., 1899; I opuscule in-i6. (Hommage de l'Auteur.)
( '19^ ;
Atti délia R. Accademia Peloritana. Anno XIII, 1898-1899. Messina, 1899;
I vol. in-S".
Archives italiennes de Biologie. T. XXXI, fasc. 1. Turin, Herman Loescher,
1899; I vol. in-S".
Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou. Année 1 898, n" 1 .
Moscou, J.-N. Kouchnereff et C'% 1898; i vol. in-8°.
Bulletins du Comité géologique. Saint-Vétershour^, l. XVII, n°* 4-5, 1898;
I fasc. 111-8°.
Observations faites à l'observatoire météorologique de l'Université impériale
de Moscou. Janvier 1896 à novembre 1898; 24 fasc. in-8".
AUgemeine geologische Karte von Russland. Blatt. 1"27, von A. Stuckenberg.
Saint-Pétersbourg, Eggers et C'*, 1898; i fasc. petit in-f". (Mémoires du
Comité géologique, vol. XVI, n° 1.)
Observatoire magnétique et météorologique de Zi-Ka-Wei {Chine) : Bulletin
mensuel. Année 1896, 1" trimestre. Chang-Haï, imp. de la Mission catho-
lique; 1899.
ERRATA.
(Séance du i*'' mai 1899.)
Note de M. Armand Gautier, L'iode dans l'eau de mer :
Page 1071, ligne 3 de la note (') au bas de la page, au lieu de t. XL, lisez t. L.
'
K 19.
TABLE DES ARTICLES. (Séance du 8 mai 1899.
MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ~
Pages.
M. G. LiPi'MANX. — Sur la iiiosmc absolue
(lii lenijis, déduite dis lois de l'altiaclion
universelle "'^^
M. Gaston Bonnieu. — Caractères anato-
Pages.
iniques et pliysiolugic|ucs des plantes
rendues artificiellemeiiL alpines par l'al-
ternance des températures oxtrèrties ii^'
NOiMIIVATlOIVS.
M. l'RiLHUUX est élu Membre de la Section
de Botanique, en remplacement de
M. Aaucliii 1 1 '|li
CORRESPOiXDArVCE.
M. l.irr.MANN fait Imniuiage à l'Académie
des Leçons qu'il a professées, à la Sor-
bonne, sur les « Unités électriques abso-
lues )■ ' M7
M. G. BiGOURDAN. — Sur diverses circon-
stances qui niodilient les images réfléchies
par le bain de mercure, et sur la trans-
mission à travers le sol des trépidai ions
.proiluiles à la surface n't;
,M. C. GL'iciiAno. — Sur les rcseauv qui
correspondent au cas où la suite de La-
place est limitée dans un sens ii/|9
M. Le Vavassf.ur. — Les groupes d'or-
dre/f'-fy-, p étant un nombre premier plus
grand (|ue le nombre premier (jr iiôi!
MM. L-L I'.ouu.mann et A.-.V. Phtrovsky. —
Sur la capacité électrique des corps
mauvais conducteurs ii33
MM. Cm. Fabhy et A. Pkrot. — Sur une
source intense de lumière monocliroma-
tique l'j'j
M. A. Leduc. — Sur le rapport des poids
atomiques de l'oxygène et de l'hydrogène. ii5.S
M. Oaxikl Beuthelot. — Sur l'augmen-
tation de pression produite par le mé-
lange de deux gaz et sur la eompressibi-
lité du mélange i ijç)
M. II. Baudioxv. — Recherches 5ur la sépa-
ration de ti'aces de brome existant dans
les chlorures iilio
M. \noLi'nii MixET. — Sur les impuretés de
l'aluminium m63
M. lliiMu Gautier. — Sur le pliospliure de
magnésium iifi7
MAL ScTiLAGiiicNnAUFFEN et Pagei,. — Sul-
la flamme de l'hydrogène 1 170
MM. Paul Saratikii et .1.-1!. Senderexs. —
Hydrogénation de l'acétylène en présence
du nickel 1 17.^
M. P. Petit. — Sur les dextrines de saceha-
rilication 1 i^ii
i\L Th. Guilloz. — Procédé pour la mesure
rapide de la dimension de petits objels
indépendamment de leur distaui'e. Appli-
cation à la pupillométrie et à la laryngo-
métrie. Illusion due an sens musculaire
dans l'appréciation de la grandeur des
objets I 1 7.S
MM. Guarrix et Guillemonat. - Physio-
logie pathologique de la grossesse iiNo
M. Etienne Kabaud. — De l'influence de la
congélation sur le développement de l'œuf
de ponle ii**i
M. .\. KowALEVSKV. - Quelques mots sur
r//œ»ien) Après avoir montré comment on peut définir l'espérance mathéma-
tique d'un joueur, spéculant sur la coïncidence d'éléments, l'auteur
applique sa définition au moyen mouvement et à l'excentricité, seuls élé-
ments indépendants du système d'axes choisi. En première approximation
le calcul indique que la théorie du hasard ne peut encore donner de ren-
seignements précis sur l'effet perturbateur de Jupiter; d'ailleurs, la ques-
tion est fort complexe à élucider ainsi, car il faut choisir une fonction pour
représenter la distribution des astéroïdes dans l'anneau. L'auteur a déter-
miné diverses fonctions donnant approximativement cette distribution et
il serait à désirer que, sans se laisser rebuter par des calculs pénibles, il
pût obtenir une approximation plus complète.
» M. Jean Mascart revient ensuite à la statistique comparée de tous les
éléments des orbites; il complète ses recherches antérieures, et, pour tenir
compte du rôle prépondérant de Jupiter, il rapporte les orbites de 417 as-
téroïdes au plan de Jupiter, pour un mêmeéquinoxe. L'étude systématique
des nouveaux éléments ainsi obtenus fournit des renseignements intéres-
sants, notamment sur la position des nœuds et des périhélies. L'auteur
discute les différences qui se présentent dans les nombres de coïncidences
(') Ces questions se rattachenl aux recherches de Newcomb (1860, 1862, 1869), de
Doberck (1879), de Glaiiser {i8S-] , Bu llcliii astronomique, juillet 18S7), de Svedslrup
(i886, Bull., août 1886).
( I2o5 )
selon l'élémenl adopté, afin de parvenir à une notion plus précise de
l'action de Jupiter. Comme ces coïncidences se produisent de préférence
en certaines régions de l'anneau, il y aurait encore lieu d'étudier la distri-
bution même des coïncidences dans l'anneau.
» Ces longs calculs de changements d'orbites peuvent, en dehors de la
statistique, trouver d'intéressantes applications; connaissant en particu-
lier les inclinaisons par rapport au plan de Jupiter, l'auteur a a|)pliqué
dernièrement encore (^Comptes rendus, séance du lo avril 1899) le crité-
rium de Tisserand aux astéroïdes. Il établit ainsi un lien entre les comètes
et les planètes, puisque l'on peut passer de l'une de ces sortes d'astres à
l'autre sans brusque transition. De même, par diminution régulière des
excentricités et des inclinaisons, on pourra passer des comètes aux planètes.
On peut encore retrouver pour les planètes, mais beaucoup moins nette-
ment, les singularités observées dans le groupe des comètes pour la con-
densation des distances aphélies et de la différence des longitudes w — Q .
» Cette courte analyse montre quel est l'intérêt des recherches que
M. Jean Mascart a entreprises. Il est à souhaiter que, malgré la longueur
des calculs, il puisse poursuivre ce travail qui doit éclaircir l'origine et la
constitution primitive de l'anneau des astéroïdes. »
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétufx donne lecture de la Lettre suivante de
M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, concernant le
projet de revision de la mesure de l'arc du méridien de Quito :
« Paris, le 12 mai 1899.
« Messieurs les Secrétaires perpétuels,
» Dans la Conférence générale de l'Association géodésique internatio-
nale, tenue à Stuttgart au mois d'octobre 1898, le délégué des États-Unis
d'Amérique, M. Preston, a soulevé de nouveau la question de la revision
de la mesure d'un arc du méridien effectuée au Pérou en 1736-1739 par
Bouguer, La Condamine et Godin, membres de l'Académie des Sciences.
Les délégués n'ont pas manqué de rappeler que l'honneur de cette entre-
prise devait appartenir aux savants français comme un héritage de leurs
devanciers, que notre pays n'a pas cessé de s'intéresser à cette importante
C. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVHI, N» 80.) l57
( I2o6 )
question et n'a jamais abandonné son intention de reprendre, à un moment
donné, l'œuvre des géodésiens du siècle dernier.
» Sans se prononcer sur le Gouvernement auquel pourrait incomber le
soin de l'opération, la Conférence a émis le vœu que la réfection de l'arc
équatorial fût exécutée avec toute la précision et les moyens d'action scien-
tifiques actuels et qu'il fût procédé le plus tôt possible à une reconnaissance
générale de l'entreprise.
» Personne ne s'est mépris sur la portée de la proposition du délégué
américain. Elle doit être interprétée à la fois comme une mise en demeure
d'userdes droits scientifiques que nous revendiquions, et comme une indi-
cation des dispositions d'une autre nation prête à prendre notre place si
nous tardions à accomplir la tâche que nous nous sommes réservée.
» La Commission des délégués français, qui s'est occupée de cette affaire
dans sa séance du lo janvier dernier, a été unanimement d'avis qu'il y avait
lieu de recommandera la sollicitude du Gouvernement l'entreprise d'une
nouvelle mesure de l'arc du méridien de Quito. Une simple revision de cet
arc ne répondrait pas toutefois aux desiderata de la Science ; la Commission
juge indispensable de donner à l'arc équatorial un développement attei-
gnant autant que possible de 5° à 6° fet qui permettrait de le comparer uti-
lement à ceux qui ont été calculés dans l'ancien continent, tels que la
nouvelle méridienne de France et l'arc polaire russo-suédois. Une telle
opération ne pouvant d'ailleurs être abordée sans reconnaissance préalable,
la Commission a suggéré l'envoi d'une première mission, qui serait confiée
à deux géodésiens choisis dans les cadres du Service géographique de
l'Armée et chargés de recueillir tous les renseignements nécessaires pour
la préparation de la campagne définitive.
» J'ai approuvé, en ce qui concerne mon Département, toutes les pro-
positions de la Commission géodésique française, et j'ai prié M. le Ministre
des Affaires étrangères de faire pressentir le Gouvernement de la Répu-
blique de l'Equateur sur ses dispositions à l'égard du projet dont il s'agit,
ainsi que sur l'accueil qui serait réservé à nos savants. M. Delcassé vient
de me faire connaître, d'après un télégramme de M. le Chargé d'affaires de
France à Quito, que le Gouvernement équatorien a donné à notre repré-
sentant l'assurance qu'il accordera à la mission française toutes les facilités
désirables. M. Frandin ajoutait, avec sa connaissance du pays, que, pour
disposer de cinq mois entiers favorables à l'exécution des travaux, il serait
indispensable que nos savants arrivassent à Quito vers la fin de juin.
» Kn transmettant au Département de la Guerre les indications qui pré-
( I207 )
cèdenl, j'ai donc demandé à mon Collègue de désigner le plus tùl possible
deux officiers qui seront chargés des opérations géodésiques et qui devront
se tenir prêts à partir vers le 23 du mois courant. Je l'avisai, en même
temps, qu'une somme maximum de 20000'^'', prélevée sur les crédits des
Voyages scientifiques, serait mise à In disposition de ces officiers pour
couvrir leurs dépenses de voyage et de séjour en Amérique.
» M. le Ministre de la Guerre m'a désigné pour constituer la mission de
reconnaissance : M. Maurain, capitaine du génie, breveté, et M. Lacombe,
capitaine d'artillerie, breveté, tous deux de la Section de Géodésie du Ser-
vice géographique.
» En conséquence, j'ai, par arrêté de ce jour, chargé MM. Maurain et
Lacombe d'une mission dans la République de l'Equateur à l'efFet de pro-
céder à la reconnaissance générale du terrain, ainsi qu'aux travaux préli-
minaires en vue d'une mesure nouvelle de Tare du méridien de Quito, et
de recueillir tous les renseignements nécessaires pour la préparation et
l'organisation des opérations définitives. Par le môme arrêté, une somme
de 20 000'' leur est attribuée à titre d'indemnité.
» M. Maurain sera chef de la mission.
)) MM. Maurain et Lacombe sont des officiers d'élite, géodésiens éprouvés,
parfaitement préparés à l'œuvre qu'ils auront à exécuter. Tls s'embarque-
ront à Bordeaux le 26 de ce mois.
» Par ce même courrier, en avisant M. le Ministre des Affaires étrangères
de ma décision, je le prie de recommander particulièrement MM. Maurain
et Lacombe à notre représentant à Quito, pour qu'il les assiste dans l'orga-
nisation de leur mission et leur prête l'aide et l'appui qui leur seront néces-
saires.
1) Je suis heureux. Messieurs les Secrétaires perpétuels, de vous com-
muniquer ces informations c]ue je vous prie de porter à la connaissance de
l'Académie des Sciences. Elles me paraissent de nature à intéresser tout
particulièrement votre Compagnie : non seulement par la haute impor-
tance scientifique de l'œuvre dont le Gouvernement prépare la réalisation,
mais encore parce qu'il s'agit ici de la continuation de celle qui, due à
l'initiative de l'ancienne Académie des Sciences, fut accomplie au siècle
dernier par vos prédécesseurs.
» Agréez, Messieurs les Secrétaires perpétuels, l'assurance de ma haute
considération.
» Le Ministre de l'Instruction publique
et des Beaux- Arts,
» Georges Leygues. »
( I20S )
M. Berthelot fait hommage à l'Acaflémie d'un Ouvrage en quatre
Volumes qu'il vient de publier sous le litre : « Station de Chimie végétale
de Meudon (1883-1899). Chimie végétale et agricole », et s'exprime
comme il suit :
« Cet Ouvrage renferme l'ensemble des recherches expérimentales
poursuivies dans le laboratoire de Meudon depuis seize années. J'ai
pensé que le moment était venu de réunir dans une publication unique
ces Mémoires disséminés, afin d'en montrer l'ensemble et les idées direc-
trices.
» La Préface explique d'abord comment la suite de mes recherches sur
la synthèse des composés organiques m'a conduit à étudier quelques-uns
des problèmes relatifs à la Chimie biologique et spécialement à la Chimie
végétale, étroitement liée avec la Chimie agricole. J'y raconte comment la
station de Chimie végétale a été instituée et fondée en iSSS sur des terrains
abandonnés, dépendant de l'ancien château ruiné en 1870. Les labora-
toires et les champs de culture y sont décrits brièvement; puis je passe à
l'exposition des expériences que j'y ai exécutées.
» Le Tome I a pour titre : « Fixation de l'azote libre sur la terre et sur
les végétaux ». L'Académie n'a pas oublié sans doute les recherches appro-
fondies que je lui ai présentées sur cette question : depuis 1876, époque où
j'ai reconnu la fixation électrique de l'azote sur les principes immédiats des
végétaux sous l'influence de l'électricité atmosphérique silencieuse, et
depuis i885, époque où j'ai découvert la fixation microbienne de l'azote
par la terre végétale, sous l'influence des microrganismes contenus dans le
sol.
» Ces travaux ont changé de fond en comble les idées reçues et ensei-
gnées par les savants les plus autorisés sur le rôle négatif de l'azote atmo-
sphérique libre dans la végétation. Ils ont servi de point de départ à un
grand nombre de travaux postérieurs que je n'ai pas à rappeler ici.
» Mais il m'a paru utile de réunir dans un même Volume l'ensemble de
mes propres expériences, afin d'en montrer la suite et la coordination.
» Le Tome II est consacré à l'étude de la marche générale de la végéta-
tion, étude destinée à donner l'équation chimique pondérale d'une plante
annuelle, comme composition relative et comme poids absolu de la plante
totale et de ses différentes parties, à chaque instant et pour chaque période
de son développement, depuis son ensemencement jusqu'à la reproduction
de la semence et la mort de la plante. Ce sujet n'avait pas été jusqu'à pré-
sent traité d'une façon méthodique, malgré son importance.
( 1209 )
» c'est un devoir agréable pour moi de rappeler ici que celle élude,
ainsi que la majeure partie de celles du présent Ouvrage, ont été exécu-
tées avec la collaboration dévouée de M. G. André, associé depuis vingt
années à mes labeurs et à mes publications, avec un zèle et un dévoue-
ment qui ne se sont jamais ralentis.
)) Le Tome II se termine par un examen des relations générales qui
existent entre les énergies chimiques et les énergies lumineuses, qui inter-
viennent dans tant de réactions de Chimie minérale et organique.
» Les recherches exposées dans le Tome III sont des recherches spéciales
sur la végétation, c'est-à-dire sur la présence et la distribution dans les
plantes de certains éléments, tels que le soufre, le phosphore, la silice; sur
l'existence, la répartition et la formation des azotates dans les végétaux;
sur l'acide oxalique et sur l'acide carbonique et leurs sels dans les végétaux;
sur l'émission de l'acide carbonique et l'absorption de l'oxygène par les
feuilles, etc. Enfin ce Volume renferme diverses études relatives aux trans-
formations purement chimiques des sucres.
)) Il se termine par des recherches, dont les plus anciennes remontent
à 1860, sur les principes oxydables doués de propriétés oxydantes, recher-
ches qui ont pris, dans ces dernières années, une importance toute parti-
culière dans la Chimie physiologique.
» Le Tome IV comprend deux parties distinctes : l'une générale, relative
à la terre végétale; l'autre plus spéciale, relative au vin.
M Dans la première i)artie, j'étudie la terre végétale, au double point de
vue de l'existence et de la constitution des principes organiques qui en
forment la base, et de leurs relations avec l'ammoniaque atmosphérique,
question connexe de la fixation de l'azote.
» J'y décris les méthodes pour le dosage des divers éléments volatils de
la terre et des végétaux, tels que l'azote, le phosphore, le soufre, ainsi
que pour le dosage de ses éléments minéraux, potassium et autres métaux
alcalins et terreux. Ces méthodes ont concouru à modifier les pro-
cédés d'analyse agricole et les nolions sur lesquelles étaient fondés les
anciens dosages du potassium, du soufre et du phosphore, éléments dont
l'importance est si grande pour le développement des végétaux, ainsi que
pour les problèmes concernant la nature et la porportion des engrais qui
excitent ce développement.
» Le Tome IV est terminé par l'exposé des études que j'ai faites depuis
i858 sur les vins : j'y traite de la formation des éthers que les vins renfer-
ment, de l'oxydation des vins, de leur bouquet, de leurs changements an-
( I2IO )
nuels et séculaires, enfin du dosage de l'acide tartrique et de la crème de
tartre qu'ils renferment.
» Tel est le contenu du présent Ouvrage, essentiellement constitué par
des recherches personnelles et originales. J'espère que le lecteur voudra
bien en reconnaître l'intérêt, au double point de vue de la Science pure,
d'une part, c'est-à-dire des relations qui existent entre les phénomènes
d'ordre chimique et les phénomènes d'ordre biologique, dans les végétaux ;
et, d'autre part, au point de vue des applications de ces phénomènes à
l'Agriculture et aux Industries qui en dérivent, pour le profit de la race hu-
maine. »
M. le Secrétaiuk peupétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance, trois Volumes publiés, en langue russe, par M. Klingueii
sous le titre : « Les Patriarches d'Agriculture ».
Cet Ouvrage est la relation des voyages effectués par l'auteur et par di-
verses autres personnes qui lui étaient adjointes. La mission, envoyée par
l'Administration des domaines russes, s'est rendue en Egypte, aux Indes,
en Chine et au Japon, pour y faire des recherches sur les développements
successifs de l'Agriculture, et aussi des études de Géographie botanique
et zoologique, spécialement en vue des acclimatations réalisables dans la
Russie méridionale, au Caucase, au Turkestan, etc. Les agronomes, en
particulier, y pourront trouver de précieux renseignements.
M. Joseph Bertrand offre à l'Académie, au nom de M™* Halphen, les
manuscrits laissés par notre illustre et regretté Confrère Edmond Halphen.
Parmi ces écrits, qui formeraient un grand nombre de volumes, les plus
importants sont publiés déjà et bien connus des géomètres; d'autres sont
inédits, la plupart inachevés et loin encore d'être préparés pour la publi-
cité, mais ils prendront place dans nos archives, à côté des manuscrits de
Lagrange, d'Ampère et de Michel Chasles, auxquels le nom d'Halphen
paraîtra digne d'être associé.
( Ï2II )
ASTRONOMIE. — Nouveaux éléments de l'orbite de la planète EL
(Coggia, 3i mars 1899), calculés par MM. Lubrano et Maitrk.
Iipo équin. moyen de 1899,0
Angle d'excentricité 10. 3i .41 ,6 l
Moyen mouvement 7^5,0] i ]
Logarithme du demi grand axe o,44o466 /
(i Ces éléments ont été calculés par la méthode d'OppoIzer, au moyen
des observations faites, à Marseille, les 3i mars (i"^* observ.), 10 avril,
20 avril et 3o avril.
» La comparaison des résultats du calcul avec ceux de l'observation
fournit les écarts suivants :
Observ. — Calcul.
AXcosp. Ap.
Avril 10 H-0,2 +1,5
Avril 20 • — o ,3 — 2,7
» L'étoile de comparaison, qui a servi pour les observations du 3i mars
et du i" avril, a été comparée elle-même plus récemment, par M. Coggia,
à une étoile mieux connue, et celle qui est commune aux observations des
10, 1 1 et 12 avril, a été trouvée dans un Catalogue plus moderne que celui
auquel on l'avait empruntée.
» Il en résulte, pour les observations de la planète déjà publiées, de
petites corrections dont MM. Lubrano et Maitre ont tenu compte.
» Ces corrections et toutes les observations de la planète, postérieures
au i5 avril, seront données en détail dans le Bulletin astronomique.
» Des éléments ci-dessus on a déduit l'éphéméride suivante, qui donne
les lieux vrais de l'astre :
Dates.
1899. Temps
Minuit moyen Paris. M- P. logr. logA. d'aberration.
ti 111 s „ , „ m s
Mai 27 12.30.28,3 91.36.48 o,5oi85 o,4o338 21. 2
29 12.30.28,0 91.23. 5
( I 2 î 2 )
Dates.
1899. 1"^"P^
Minuit moyen Paris. m. P- log/"- '«g'i- d'aberration.
1] m s in s ,
3i i?..3o.32,/4 gr.ig'.SS o,5oi35 o,/4iio4 21. 25
Juin 3 i2.3o.4i,4 91.17.26
4 12. 3o. 55,1 91.15.29 o,5oo83 0,41895 , 21.49
6 i2.3i .i3,4 . 91 ■'4- 7
8 i2.3i.36,2 91.13.19 o,5oo3o 0,42695 22. i3
10 12.32. 3,6 91 .23. 4
12 12.32.35,3 9i.i3.22 0,49976 0,43499 22.38
i4 12.33. II ,3 91 . i4- 12
16 i2.33.5i,6 91.15.34 0,49921 o,443o2 23. 3
18 12.34.36,0 91.17.26
20 12.35.24,4 91.19.47 0,49865 o,45ioo 28.29
22 12.36. 16,8 91 .22.37
24 12.37.18,0 91.25.56 0,49808 0,45890 28,54
26 12.88.18,0 91.29.41
28 12.89.16,6 91.33.53 0,49750 0,46670 24.20
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la représentation d'une branche uniforme
de fonclion analytique. Noie de M; G. Mittag-Leffler, présentée par
M. H ermite.
« Soit a un point du plan de la variable complexe x\ adjoignons à a
une suite infinie de quantités
(i) F(a'), F("(«'). F'''(» F(W(«), ....
» Supposons, ce qui sera possible d'une infinité de manières, que ces
quantités F soient choisies telles que la condition de Cauchy (Cours d'Ana-
lyse de l'École Polytechnique, Chap. IX, § 2, th. I) soit remplie, c'est-à-dire
que la limite supérieure des valeurs limites des modules yriF^^'C^)
soit un nombre fini, par exemple -• Dans ce cas, la série
P(x\a')-^"^~Y'-'^''{a)(x^aY
tj.— 0 —
représente, à l'intérieur d'un cercle C qui a le centre a et le rayon r, une
branche bolomorphe, que nous désignerons par FC(a'), d'une fonction
analytique, soit F (a?). La théorie de Weierstrass permet de prolonger
( I2l3 )
analyliquement la branche FC(a;) en dehors deC, et de définir la fonc-
tion ¥(x), uniforme ou non dans tout un domaine d'existence. Le problème
que nous nous posons consiste à former, à l'aide des éléments (i), un dé-
veloppement qui représente la branche uniforme F C (ce) prolongée en dehors
de C, dans le domaine le plus étendu possible.
» Il importe, avant tout, de préciser la branche de F(a;) qu'on étudie en
dehors de C. Pour y arriver, nous faisons tourner une fois autour de a une
demi-droite rf, nous fixons sur chaque demi-droite un point a^ («^ pourra
être à l'infini) dont la distance à a sera plus grande qu'une quantité
positive donnée, la même pour tous les d, et nous excluons de d la partie
de la demi-droite qui s'étend de a^ à l'infini. Nous donnerons le nom d'étoile
au domaine qui reste après qu'on a exécuté dans le plan des x toutes ces
coupures. Les points a,; seront appelés les sommets de l'étoile et nous dirons
qu'une étoile est inscrite dans une autre qui lui est circonscrite si tous les
points de la première étoile appartiennent à la seconde et si les deux étoiles
ont des sommets communs. On voit que l'étoile est un continuum formé
d'une seule pièce et à connexion simple.
» Soit maintenant K une étoile circonscrite à C et telle que la branche
fonctionnelle FC(a:-) soit prolongeable analytiquement, d'une façon régu-
lière, le long de toute demi-droite issue de a et intérieure à R. La branche
uniforme de fonction définie sans ambiguïté dans K par le prolongement
analytique de FC(.r) sera désignée par FK(a;). L'étoile K recevra sa plus
grande extension possible si l'on choisit poura^ le premier point de rf au
delà duquel le prolongement est impossible régulièrement. Nous désigne-
rons cette étoile par la lettre A (première lettre du mot grec a^Top).
L'étoile A et la branche fonctionnelle FA (ic), ainsi que la fonction ¥(x)
dans sa totalité, étant définies d'une manière univoque quand les élé-
ments (i) sont une fois fixés, nous dirons que A est l'étoile, que FA (a?) est
la branche fonctionnelle uniforme et régulière et que F (ce) est la fonction qui
appartient aux éléments (i). Ces définitions admises, le problème que nous
avons posé est résolu par les trois théorèmes suivants :
» Théorème L — Désignons par kl' étoile et parYk (x) la branche fonction-
nelle appartenant aux éléments ¥ (a), Fi"(a), F<^'(a), ..., et soitX un domaine
fini quelconque à l'intérieur de k et a une quantité positive aussi petite que ion
voudra. Il est toujours possible de trouver un nombre entier n tel, que ta diffé-
rence entre FA {x) et le polynôme
■gn{oo) = ^Cf^^Ha){x-a)\
(V)
C. R.. 1899, i" Semestre. (T. CXXVUI, N" 20.)
l58
( I2l4 )
soil, dès que n surpasse n, inférieure à r: en valeur absolue, pour toutes les
valeurs de x appartenant au domaine X.
» Les coefficients é"' peuvent être choisis une fois pour toutes et sont abso-
lument indépendants de a, de F(a), F'"(a), F'°'(a), ... et de .r.
» On peut choisir les coefficients c!"' d'un nombre indéfini de manières
différentes qui répondent toutes à des conditions spéciales. Une forme très
simple, au point de vue formel, du polynôme ^,,(a^) est la suivante :
i ),,+),+...+>„
.(-) = i: i;-! î;Tïrr:3j>"''"—""'W(i^)
» Théorème II. — Désignons par l^ V étoile et parFA{x) la branche fonc-
tionnelle appartenant aux éléments F(a), F'''(a), F'-'(rt), ....
» Cette branche FA (^x) pourra toujours être représentée par une série
|J, = 0
où les G^(^x) sont des polynômes de la forme
G,(^) = 2KrF«(a)(a. a)\
IV)
chaque coefficient R^'^' étant un nombre déterminé qui peut, être choisi rationnel
et qui ne dépend que de v et de y..
» La série ^ G|j.(a) est convergente pour chaque valeur de x à l'intérieur
[X — 0
de A et elle est uniformément convergente pour chaque domaine à f intérieur
de A . On aura partout à l'intérieur de A
'^G^,{x)=\img„{a),
où gn{^) désigne le même polynôme que dans le théorème l.
» Théorème III. — Désignons par A une étoile de centre a et par A'^' une
étoile conjointe concenli-iquc à k et inscrite dans A qui soit définie par rapport
à A d'une manière convenable. Cette étoile A'^' doit être telle qu'elle devienne
un cercle pour t =^ i et quelle renferme dans son intérieur tout domaine
situé à V intérieur de A, dés que la quantité t est suffisamment petite.
» Supposons que A soit l'étoile appartenant aux éléments F (a), F"'(a),
( I2l5 )
F'-'(rt) et écrivons la série
' -H A'i"(!5) F<-)(a) {x - a)^ + . . . +-■ /ii^'(!5) FW(a) (x - a)' 1-
» On peut fixer les coefficients
KHI) (.a = i,2, ...a)
• 1"^ '' (). =1,2, ...,co)
a priori et indépendamment de a, de F(«), F'''(a), Ff-'((7), . . ., et de x, de
sorte que la série possède les propriétés suivantes : elle est convergente pour
chaque point à l'intérieur de A'*^' et elle est uniformément convergente pour
chaque domaine intérieur à A.'^'^K Si la convergence a lieu pour un point donné,
ce point appartient nécessairement à l'intérieur de A'^' ou est Un sommet
de A'^^ Pour }i = i la série devient la série de Taylor.
» L'égalité
FA(.T) = Ps(^|a)
a lieu partout à l'intérieur de A'^'.
» La définition de A'"^' par rapport à A peut se faire d'une infinité de
manières différentes dont chacune répond à des conditions spéciales (').
On peut étendre les trois théorèmes énoncés à un nombre quelconque de
variables indépendantes.
» On voit que le problème que j'ai résolu est essentiellement distinct
du problème de la représentation des fonctions uniformes dont je me suis
occupé jadis et dont se sont aussi occupés M. Runge et M. Painlevé à un
point de vue tout autre que le mien. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le calcul des formules contenant
des fonctions arbitraires. Note de M. Jdles Beudon, présentée par M. Picard .
a On rencontre souvent, comme résultat de l'intégration d'équations aux
dérivées partielles, des quadratures dont l'élément différentiel contient une
fonction arbitraire et ses dérivées. On n'a pas donné, à ma connaissance,
(') La théorie des séries sommables de M. Borel fournit une représentation de la
branche FA(^) dans une étoile K circonscrite à C et inscrite dans A, mais cette étoile
ne peut pas, comme A'**', être approchée de A autant qu'on le veut.
( I2l6 )
de méthodes générales permettant de supprimer les signes de quadrature.
» Il est d'ailleurs évident que, dans cet ordre d'idées, toutes les recherches
doivent tendre à substituer à des opérations effectuées sur des formules
contenant des arbitraires, des opérations effectuées sur des formules n'en
contenant pas.
» Je demande la permission d'indiquer un exemple assez étendu auquel
on peut appliquer un procédé régulier.
» Soient les formules
Y = / ¥,(ii, u,, X) du -+- Fj(m, m,, X)du,,
où II et ;/, sont des fonctions arbitraires d'une même variable.
» J'effectue un changement de variables défini par l'identité
/,(//, «, ) du -+- /„ (u. M, ) du, = ^(x, k) dx ;
les formules précédentes deviennent
X= fp(x,k)dx,
Y = fg, (x, k, X) dx -I .J.,(x, /(, X) dA.
» Je prends maintenant x pour variable indépendante, et je pose
d'où
X=R(.r,j') X = Y,
et
Y =-- f[M(x, y, y')y" - N(.r, y, /)] dx.
» J'écris alors
(i) m{x,y,y)y _, N(a;, j, y,) = ^ + ^7 4- ^r' hs,
en introduisant ainsi une nouvelle fonction z de x.
» J'ai à intégrer une équation du second ordre à deux fonctions in-
connues.
M De telles équations se présentent dans l'étude des systèmes d'équa-
tions aux dérivées partielles du second ordre en involution, quand on
( '217 )
cherche à généraliser la nolion de courbes intégrales [voir ma Thèse de
Doctorat (^Annales de l'École Normale, 189G, Supplément, p. 33) et un tra-
vail de M. Goursal : Recherches sur les systèmes en involulion d' équations aux
dérivées partielles du second ordre (^Journal de l'École Polytechnique, 2* série,
IIP Cahier, p. i25)].
» Mais les équations que l'on obtient ainsi ont une forme particulière,
qui n'appartient pas à l'équation (i) si la fonction a,(.r,j, j') est quel-
conque. Toutefois, à toute quadrature telle que y correspondent une infi-
nité de systèmes en involution qu'on obtient comme il suit :
» Soit
( T -J- li + L/. = O,
(2)
[ S -^\t -\- V =0,
1, jA, V étant des fonctions de x,y, q, un de ces systèmes. On posera
y' = l, q
fx --.^ N -
= F(^,
K. y') --
= M(
r,y
y
')-
(h
Or'
y dy'
-r
dm
,)y
■+-
,dM
+-y -r-
■■' d y
y
et l'on formera l'équation
" \dy dx) dy' ■' dy' dy \ ■ dy'
diJ. d^\ dV , diJ. dF ( r d'i\ dF dv-
dx dr
qui, après substitution, deviendra une équation aux dérivées partielles du
second ordre définissant ar.(x,y, y'). A toute solution de cette équation
correspond un système en involution (2) dont les courbes intégrales véri-
fient l'équation (i). La connaissance d'une intégrale complète de ce sys-
tème ramène la recherche des courbes intégrales à l'intégration d'une
équation de Monge, de la forme
$(«, b, c, da, db, de) = o,
c'est-à-dire à l'intégration d'une équation aux dérivées partielles du pre-
mier ordre.
» Ces différentes opérations effectuées, on obtient u, u,, X, Y en fonc-
tion d'un paramètre t, d'une fonction arbitraire , on tourne d'un
angle a, son intensité est I=:I|)COS-a; le micromètre a été gradué en fonction des
longueurs d'onde, et l'on observe dans six régions du spectre pour les X
667, 607, 565, 533, 5o6, 486.
)) Le noir de fumée était déposé sur des couvre-objets de microscope en couches
homogènes au moyen d'une flamme très large d'un bec de gaz à grille d'analj'se, puis
lavé à l'alcool pour enlever les produits pyrogénés; au microscope, la mise au point
se fait alors nettement, et l'on voit un tissu réticulaire régulier formé par des grains
de forme ovoïde, de diamètre inférieur à ol^,5 {').
» A cause de la grande hygroscopicité du noir et de la faible quantité employée, la
pesée directe des lames est sujette à de grandes erreurs ; j'ai préféré doser chimique-
ment, par un procédé volumétrique très sensible (^) le carbone déposé sur chaque
(') Crova, Comptes rendus, t. CIX, p. 493, 1889; t. CXII, p. 1176 et 1246, 1891.
— Annales de Physique et de Chimie, 6° série, t. XXII, p. 48o, 1890; t. XXV,
p. 534, 1892.
(^) Angstrôm, Transmission de la chaleur de diverses longueurs d'onde à travers
les milieux troubles ( Wiedemann Ann., t. XXXVI, n° 3, p. 7i5; 1877).
C) Stark, Propriétés optiques du noir de fumée {Wiedemann Ann.. t. LXII,
nMO; 1897.
(*) Crova et Compan, Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 707; 1898.
(^) Imbert et Compan, Bulletin de la Société chimique, p. 3o5; 1899.
( 1328 )
lamell e. J'ai opéré sur liuit couches différentes el j'ai trouvé pour leur poids par cen-
timètre carré
o^s^oSS, o'"s"-,o646, o^s^oeyi, o"'e"-,o9ii, o™s"-,i46, o"f,26o, o"8',345.
» Pour chaque lame, l'intensité relative croît régulièrement du violet au rouge,
suivant une courbe parabolique qui tend vers une droite lorsque l'épaisseur augmente.
Mais comme l'absorption est très grande, on ne peut faire un grand nombre d'essais
sous une certaine épaisseur; la sensibilité n'est plus assez grande.
» J'ai cherché si l'une lle^ valeurs de /,, /■ =^ ,- ou k -' : — s'appliquait, et j'ai trouvé
que, pour toutes les lames, c'était la formule de Clausius qui était vérifiée, c'est-à-dire
que l'on a
À2[logI-logIo]r=C.
)i Ainsi voici les valeurs de C trouvées pour l'une des lames :
53,2, 52,0, 54,
11"!
alors que ])Our /, :rL: —, ces valeurs varient du simple au double; on a
/rrrr— : 572, 4*29) 353, 3i4, 3o4, 290.
» J'ai fait les mêmes expériences en comparant la carcel avec la lumière. solaire
diffusée par un verre dépoli et dans les limites où l'on peut opérer; le résultat a été le
même.
« J'ai opéré sur deux quartz enfumés à faces parallèles, et j'ai eu encore des
nombres constants pour k — . -—', pour le quartz de 4o'"'", j'ai obtenu pour C :
27,1, 28,9, 20,1, 28,2, 23,3. 28,5.
)) Enfin, j'ai obtenu les mêmes résultats en interposant sur un des faisceaux une
cuve à faces parallèles contenant de l'eau troublée par quelques gouttes d'encre de
Chine. La transmission pour le noir de fumée satisfait donc à A' = r-^-
» D'autre part, en opérant avec le chlorure d'argent, en suspension dans l'eau, j'ai
bien trouve k -; — comme M. llunon.
» J'ai alors pris un certain nombre de milieux troubles et j'ai cherché à quelle
valeur de A satisfaisait leur transmission. Pour chaque précipité, je faisais quatre essais
avec des concentrations différentes.
)) Avec la magnésie déposée sur des lames de verre en brûlant avec précaution des
rubans de magnésium, j ai trouve a= r^- J ai opère sur cinq lames.
( 1229 )
» Pour les précipités dans l'eau : le chlorure d'argent, le liquide de Brucke (solu-
tion de Marlic en larme dans l'alcool) et le sulfure de cuivre ont donné A" =: ,-7-
A*
» L'alcool salé anisé et la teinture alcoolique de savon dans l'eau ordinaire ont
donné A' =r ,— •
» Le sulfate de baryte (dans un mélange de glycérine et d'eau), l'oxalate de chaux
et l'encre de Chine ont donné /c ^= ^r-
A^
» Si Ton prend un précipité tel que l'alcool salé anisé qui satisfait à /(■=:— et si l'on
examine la lumière transmise après des temps de plus en plus longs, on constate que
la valeur de A' ne s'applique plus, la lumière transmise devient de moins en moins
rouge par suite du grossissement des gouttelettes d'essence et, après un certain temps
(quatre heures environ), on peut arrivera la valeur A':= r-r-
» Il semble donc résulter de ces expériences que la nature de la lumière
transmise dépend des dimensions des particules en suspension; on peut
le montrer simplement de la façon suivante : dans une cuve à faces pa-
rallèles on met de l'eau distillée saturée d'hydrogène sulfuré; on verse
quelques gouttes d'une solution d'azotate de plomb et l'on peut avoir une
lumière transmise variant depuis le gris jusqu'au rouge vif en prenant des
solutions d'azotate de plus en plus étendues, et surtout si l'eau est lé-
gèrement gommée.
» En résumé, ces expériences paraissent indiquer que dans la formule
donnant l'intensité de la lumière transmise doit intervenir un facteur
fonction de la dimension des particules. »
PHYSIQUE. — Sur le calcul de la compressibilité d'un mélange gazeux d'après
celles de ses éléments. Note de M. Daniel Berthelot, présentée par
M. H. Becquerel.
« L'augmentation de pression produite par le mélange de deux gaz se
déduit de la compressibilité des gaz séparés et de celle du mélange. On
peut chercher à aller plus loin et à calculer la compressibilité du mélange
d'après celles des gaz séparés.
» J'ai proposé naguère (^Comptes rendus, i3 juin 1898) un calcul fondé
C. P.. 1S99, '" Semestre. {T. CXXVIII, N° 20.) 160
( I23o )
sur les hypothèses suivantes : la compressibilité d'un mélange de x molé-
cules d'un premier gaz, avec i — x molécules d'un second est représentée
comme celle des gaz séparés par la formule de Van der Waals; le covo-
lume B du mélange est égal à la moyenne composée des covolumes h et h'
des constituants B ^^ bx -h b'(i-~ x); l'attraction spécifique moléculaire A
s'obtient en admettant que, si l'attraction réciproque de deux molécules du
premier gaz est proportionnelle à a et celle de deux molécules du second
gaz à a', l'attraction d'une molécule du premier gaz sur une molécule du
second est proportionnelle à \/aa', en sorte que
A = av^ 4- '2\/an' x(i — x)-h a'(\ — x)-*
» La vérification numérique de ce calcul ne peut être essayée que dans
les limites assez restreintes où l'équation de Van der Waals est vérifiée
pour un gaz isolé. Il est impossible en effet de représenter l'ensemble d'un
isotherme en regardant a et 6 comme constants. C'est ainsi que, si l'on
emploie les valeurs de a et è déduites des coordonnées du point critique
pour calculer le volume d'un gaz au voisinage de la pression atmosphé-
rique, le volume calculé est inférieur de 3o pour loo au volume réel.
» Aussi me suis-je borné, dans mes Communications antérieures, au
cas de pressions voisines de la pression atmosphérique, et j'ai indiqué
comment on peut fixer les valeurs approchées de a et 6 dans ces conditions.
» En outre, il est possible que l'attraction de deux molécules différentes
n'obéisse pas à une simple règle de masse et exige l'introduction d'un
coefficient spécial. Dans ce cas, la connaissance des propriétés des gaz
séparés ne suffirait pas à calculer les propriétés du mélange. Les compa-
raisons ci-dessous permettent de répondre à cette question.
» Je re[)roduis d'abord le Tableau donné antérieurement (mai et juin
1898) des constantes a et 6 de divers gaz et des volumes v,„ occupés par
une molécule de chaque à 0° et 1^"", le volume occupé par une molécule
de gaz parfait étant égal à i.
H. Az. G. CO^ Az=0. SO^
a o,ooo5o o,ooio5 OjOOiSg 0,00913 0,1024 0,02840
b 0,001 14 0,00067 o,ooo83 0,00243 0,00268 o,oo535
f,« 1,00064 0,99962 0,99924 0,99826 0,99239 0,97642
» Voici maintenant les coefficients d'écart A.', à la loi de Mariotte à 16",
4Az + 0.
H-hO.
5 X IO-*
— 2 X lO
5 X io-«
O X 10
( I23l )
calculés d'après ces données, comparés avec ceux que nous avons observés
directement, M. Sacerdote et moi (') :
co= + so».
a; observé i43 X lO""
A^ calculé '49 X 'O""
» En ce qui concerne l'augmentation de pression produite par le mé-
lange de deux gaz, M. Sacerdote a trouvé pour SO"-l- CO' (sous la pres-
sion 765'"") Ap = i™'"36; pour C0--+- Az=0 (sous 760™'") Ap = o"™,o8;
M. Braun (Wicdemanns Annalen, t. XXXIV, p. 948) a trouvé (sous la
pression 7 1*-") pour SO=-f- H-, A/j = 4'"'",o6 et 3'"'",88: pour CO' + H%
o""",86 eti""",o5; pour CO- + air, o'"°',35; pour Az^ + H% o""», 21 ; et
pour H^+air, o'°",oo. Les écarts observés pour ces trois derniers mé-
langes, dont chacun n'a été l'objet que d'une seule mesure, sont à peine
supérieurs aux erreurs d'observation de l'auteur qui atteignent o™"",!
à o'"™,2. Enfin j'ai observé avec M. Sacerdote, pour II -h O, Ap = o™'",2o
(sous la pression 752'"'"). Le Tableau suivant permet de comparer ces
valeurs aux nombres calculés :
IV. CO-H-Az-O. CO-'+air.
,0 G™",! 0"""',35
,9 O^^.O om^jô
SO=-t-IP.
SO-+CO=.
co
^p observé. . ,
• 3'»",9
i"",4
1
A/3 calculé.. . .
. . S-"-",;
i"",i
0
mm
H-+0^
4AZ + 0
Qmm 2
O"""',©
©■"■"joS
o""",o
» Les nombres calculés ne diffèrent pas en général de plus de 0™'°, 2 des
nombres observés : accord qui peut être regardé comme satisfaisant, car
l'incertitude sur les Ap observés n'est guère moindre de o™",!, et l'incer-
titude sur les Ap calculés est du même ordre.
» Le mode de calcul développé ici permet donc d'obtenir, d'une ma-
nière approchée, la densité d'un mélange gazeux d'après celles de ses con-
stituants. »
(•) Parmi les mélanges d'hydrogène avec un gaz plus compressible que n'indique
la loi de Mariette, il doit en exister un qui suive cette loi sous de faibles pressions.
Pour H- et CO', le calcul indique que ce mélange aurait la composition
0"°', 79 IF H- o'""', 21 CO^
( 1232 )
CHIMIE MINÉRALE. — Sur une nowelle préparation et quelques nouvelles pro-
priétés du pentabromure de tungstène. Noie de M. Ed. Defacqz, présentée
par M. Moissan (' ).
« Les différentes combinaisons du brome et du tungstène ont été suc-
cessivement étudiées par M. Riche, Blomstrand, puis par M. Roscoë.
La méthode employée et préconisée par M. Riche (-) comme le meilleur
moyen de préparation consiste à faire agir directement le brome sur le
tungstène métallique; ce procédé permit à M. Blomstrand (') d'obtenir le
pentabromure et de l'analyser. Plus tard, M. Roscoë (*) reprend cette
réaction ; il indique les précautions indispensables pour que ce composé
ne contienne pas d'oxybromures, il le purifie, en fait l'analyse, détermine
son point de fusion et étudie l'action de l'hydrogène et de l'eau.
» L'action de l'acide iodhydrique gazeux sec nous ayant fourni un nou-
veau mode d'obtention de ces iodures, nous avons pensé à appliquer la
même réaction pour la préparation des bromures.
» I. Action de l'acide hromhydrique gazeux. Nouvelle préparation du penta-
bromure. — On dispose dans un tube de verre une nacelle contenant rhexachlorure
pur et l'on fait passer un courant d'acide bromliydrique gazeux sec; lorsque l'air est
entièrement chassé de l'appareil, on cliaulFe pour atteindre 3oo° environ; la réaction
se manifeste vers 250°; quelques vapeurs brunes apparaissent, mais ne tardent pas à
se condenser; le produit de la nacelle fond, puis se volatilise pour former à peu de
distance de beaux cristaux foncés à reflets verdâtres.
» Propriétés. — Le pentabromure obtenu par celle méthode est une substance bien
cristallisée en aiguilles rassemblées rappelant les feuilles de fougère; il est très hygro-
scopique, fumant à l'air, facilement décomposable pour donner de l'oxyde bleu; il se
dissout dans un grand nombre de liquides : le tétrachlorure de carbone, le chloro-
forme, le bronioforme, l'alcool absolu, i'éther, l'essence de térébenthine, la benzine.
» Ces solvants doivent être complètement anhydres; il se forme sans cela des colo-
rations et des précipités dus à la formation de l'oxyde bleu.
» L'air ou l'oxygène le décomposent pour donner un mélange d'oxybromures puis
de l"acide lungslique.
(') Travail fait au Laboratoire des Hautes Etudes de M. Moissan, à l'Ecole supérieure
de Pharmacie.
(-) Riche, Annales de Chimie et de Physique, 3"' série, t. L, p. 5.
(^) Blomstrand, Journal filr prakt. Chem., t. LXXII, p. ^oS.
(*) RoscoE, Chemical News, t. XXV, p. 6i.
( 1233 )
» Le chlore donne, sans incandescence, vers le point de fusion du pentabromure,
de l'hexachlorure; le soufre et le phosphore réagissent facilement pour former du sul-
fure et du phosphure.
» L'eau à froid précipite de l'oxyde bleu dont une partie est très ténue et donne
à la solution une couleur rouge violacé. A chaud il se forme de l'oxyde bleu puis de
l'acide tungstique.
» Les hydracides réagissent différemment, s'ils sont en solution ou gazeux : l'acide
fluorliydrique à 4o pour loo dissout entièrement à froid le pentabromure ; l'acide chlor-
hydrique concentré fait de même et donne un liquide d'un magnifique bleu indigo;
en solution étendue, il agit comme l'eau; l'acide bromhydrique fumant le dissout par-
tiellement; gazeux et sec, ce dernier acide ne décompose pas le pentabromure à 3oo°,
l'acide iodhydrique gazeux et sec donne, vers 4oo°) "" iodure.
)) L'hydrogène sulfuré et le phosphure d'hydrogène gazeux réagissent, le premier
vers 5oo°, le deuxième vers 3oo°; il se forme un sulfure et un phosphure.
» Dans un courant d'acide carbonique, le pentabromure se volatilise sans décom-
position.
1) Les acides azotique et sulfurique ont des actions différentes suivant leur concen-
tration : le premier transforme le pentabromure en acide tungstique ; le deuxième, con-
centré, ne donne rien à froid, mais, en solution étendue, il précipite de l'oxyde bleu.
» Les alcalis en solution ou fondus, les azotates, les carbonates alcalins ou leurs
mélanges, le bisulfate de potassium réagissent avec une grande énergie.
» Analyse. — Nous avons vu que l'eau en excès fournit un liquide coloré, de
l'oxyde bleu, quelquefois de l'acide tungstique et de l'acide bromhydrique. On place
donc aussi rapidement que possible dans une ampoule en verre mince une prise d'essai
et on la ferme à la lampe; on la pèse, et on la casse dans un flacon à l'émeri à large
ouverture de 25o'^'^ contenant i d'eau distillée; on laisse en contact quelques heures et
on agite de temps en temps. On vide alors le contenu du flacon dans une capsule, on
lave avec soin et l'on ajoute quelques gouttes d'acide azotique; on chauffe au bain-
marie; au bout de quelques instants le précipité est jaune franc; on filtre, ou lave.
» Dans les eaux filtrées on y dose le brome à l'état de bromure d'argent, on le trans-
forme en chlorure comme vérification; sur le filtre on a l'acide tungstique et les dé-
bris de verre ; on dissout l'acide dans l'eau ammoniacale et on lave jusqu'à ce que les
eaux ne soient plus alcalines; le tungstate d'ammoniaque est évaporé à sec et calciné
dans une capsule de platine ; du poids d'anhydride tungstique formé on déduit la quan-
tité de métal. Le verre est pesé sur filtre taré ; déduit _du poids primitif il donne le
poids de matière.
» La facile altération du pentabromure au contact de l'air et le nombre de manipu-
lations rendent ces analyses jiénibles, longues et délicates.
» Nous avons ainsi trouvé :
Calculé
pour
I. II. III. TuBr.
Tu 3i,8o 32,74 31,73 3i,5i
Br 66,90 67,42 » 68,49
( 1234 )
» En résumé, l'action de l'acide bromhydrique gazeux sec nous a fourni
une nouvelle méthode de préparation du pentabromure de tungstène;
son rendement nous a permis une étude plus complète de ce corps et
d'indiquer quelques nouvelles propriétés de ce composé. »
CHIMIE MINÉRALE. — Sur ks sels mixtes halogènes du plomb.
Note de M. V. Thomas, présentée par M. Troost.
« Dans une Communication précédente (' ), j'ai montié que le chlorure
et l'iodure de plomb étaient susceptibles de s'unir à molécules égales pour
donner un chloroiodure bien défini.
)) Je me propose, dans cette Note, de compléter l'histoire des sels mixtes
halogènes du plomb en étudiant les sels doubles formés soit par la combi-
naison du chlorure et du bromure, soit par la combinaison du bromure et
de l'iodure.
» Chlorohromures. — Les chlorobromures sont susceptibles de prendre naissance
dans l'une des réactions suivantes :
» 1° Action des hydracides sur les sel halogènes du plomb;
» 1° Dissolution du chlorure de plomb dans une solution de bromure ou inverse-
ment;
» 3° Action des chlorure et bromure alcalins sur les bromure et chlorure de plomb ;
» 4° Action du brome sur les chloroiodures.
» La première méthode ne donne pas de bons résultats. La réaction
PbCP-)-2HBrr=PbBr^+2HCl
est en eflTet très peu exothermique; les deux réactions inverses sont par suite possibles
à la même température. Le bromure de plomb est transformé totalement en chlorure
de plomb par ébuUition avec de l'acide chlorhydrique et le chlorure de plomb se
transforme de même avec la plus grande facilité en bromure, lorsque l'on évapore sa
solution bromhydrique. Il en résulte que, si des chlorobromures se formaient dans ces
réactions, leur séparation offrirait de grandes difficultés, un excès d'acide les transfor-
mant soit en chlorure, soit en bromure. Ce procédé d'obtention a dû par suite être
abandonné.
» La deuxième méthode n'est pas supérieure à la précédente, car les chlorure et
bromure de plomb, tous deux orthorhombiques, paraissent isomorphes, et, en évaporant
des solutions renfermant à la fois du chlorure et du bromure, on obtient des cristaux
dont la teneur en chlore et en brome croit ou décroit régulièrement.
(') Comptes rendus, t. CXXVII, p. i349.
( 1235 )
» En mélangeant au contraire des solutions convenables de clilorure de plomb et de
bromure de potassium, on peut obtenir un sel mixte qui paraît bien défini.
» En partant des proportions suivantes :
Kr
PbW 5
KBr I
H' O a5o
on peut facilement préparer un composé de formule SPbCP.PbBr-,
» Ce composé, comme le chloroiodure, cristallise anhydre ('). Conservé pendant
plusieurs mois à la lumière, il ne subit aucune altération. 11 est soluble dans l'eau,
mais en subissant une décomposition d'autant plus grande que la solution est plus
diluée. Le sel double se résout partiellement en ses éléments, comme cela arrive, du
reste, pour le chloroiodure. Il est insoluble dans l'alcool concentré et froid; à l'ébul-
lition, la quantité dissoute est très faible. Soluble à froid dans l'acide chlorhydrique,
plus facilement à chaud : la solution abandonne par refroidissement des cristaux de
chlorure de plomb plus ou moins souillé de sel non transformé. Si l'on évapore la so-
lution à sec, la transformation est totale. L'acide bromhydrique le dissout avec la plus
grande facilité, même à froid, et le transforme en bromure.
» En opérant avec des solutions plus riches en chlorure, en partant par exemple du
système
PbBr^ 4
ÂmCl 24
H^O 5oo
on n'obtient pas de sels mixtes, mais, tout comme si l'on opérait avec les hydracides,
la transformation du bromure de plomb en chlorure est totale.
B En opérant au contraire avec des solutions plus riches en bromure, je n'ai pu
réussir à produire des sels doubles renfermant plus de bromure.
» Le déplacement de l'iode du chloroiodure PblCl, par un courant de brome, con-
duit très naturellement à la formation du chlorobromure correspondant PbBrCl. Ce
sont de fines aiguilles blanches inaltérables à la lumière, jouissant de toutes les pro-
priétés du chlorobromure précédent, et qui se transforment facilement en iodure, par
ébullition avec de l'acide iodhydrique.
» Bromoiodures. — Ils peuvent se former dans des circonstances analogues à celles
où se produisent les bromoiodures. Ces sels doubles ont du reste été l'objet de diffé-
rents travaux. Thorpe signale la formation de bromoiodures de plomb dans l'attaque
de l'iodure par l'acide bromhydrique. Son Mémoire {^) relate l'existence de trois com-
posés PbBrI, PbP.3PbBr= et PbI-.6PbBrMVI'="= Field ('), en chauffant ensemble de
I
(') Voir V. Thomas, Chloiobromures de plomb {Bull. Soc. chimique, t. XIX,
p. .598; 1898).
(^) American chemical Journal, p. 282; 1888.
(3) Cfiemical Netvs. t. LXVII, p. 1.57; 1898.
( 1236 )
l'iodure de plomb, du bromure d'ammonium et de l'eau, dans des proportions déter-
minées, semble avoir obtenu des aiguilles verdàlres correspondant à la formule
PbI-.2PbBr2; malheureusement ces chimistes paraissent avoir borné leurs recherches
à quelques analyses, sans se préoccuper de démontrer l'existence de tous ces com-
posés.
» Plus récemment MM. Herty et Boggs (') ont repris l'étude de la question et ces
chimistes semblent conclure, non pas à l'existence de composés chimiques définis,
mais à la formation de mélanges isomorplies à compositions essentiellement variables.
» Je me propose de revenir, dans une prochaine Note, sur l'interprétation de ces
expériences et sur certains faits qui permettront peut-être d'élucider un peu l'histoire
de ces composés; je veux simplement ici indiquer les corps que j'ai pu préparer en
utilisant les méthodes qui ont servi à la préparation des chlorobromures.
» L'acide iodhydrique attaque rapidement le bromure de plomb pour le transformer
en iodure. Quoique l'iodure de plomb se dissolve bien dans l'acide brorahjdrique,
l'attaque se fait plus lentement, avec mise en liberté d'iode, par suite de la décompo-
sition ultérieure de l'acide iodhydrique formé. Si, après avoir maintenu la tempéra-
ture à l'ébuUition, on laisse refroidir, il se dépose en général deux sortes de cristaux.
Ce sont d'abord des croûtes cristallines qui donnent à l'anah-se un chifTre considérable
d'iode et .sur lesquelles je reviendrai prochainement, puis des aiguilles d'un jaune
verdâtre plus ou' moins foncé dont la composition oscille entre PbBrI et PbBr^.
» En dissolvant jusqu'à saturation de l'iodure de plomb dans une solution chaude de
bromure de plomb, on obtient par refroidissement des cristaux correspondant à la
formule SPbBr^.PbP.
» Ce sont ces mêmes cristaux que l'on obtient en partant du système
PbBr'... 5S'- Kl... isr H-0... aSo""-
Au-dessus de 65°, ces cristaux se déposent en même temps que de l'iodure de plomb,
mais entre 65» et 5o° environ, ils se déposent exempts de toute impureté. A des tem-
pératures plus basses, leur teneur en brome croît régulièrement jusqu'à la composition
limite PbBr^. »
CHIMIE ANALYTIQUE. — Séparation et dosage de traces de brome en présence
d'un très grand excès de chlorure. Jî^ote de M. H. Baubig.ny, présentée
par M. Troost.
« J'ai signalé dans ma dernière Note (-) que, grâce aux petites quantités
de chlore formé lors du traitement à froid d'une solution concentrée
(') Journ. Am. Cheni. Soc, t. XIX, p. 820.
{'') Comptes rendus, t. CXXVIII. p. 1160.
( 1237 )
(Je chlorure par un mélange de permanganate et de sulfate de cuivre, on
pouvait éliminer plus rapidement les traces de brome contenues dans le
chlorure et hâter ainsi le dosage, cela malgré la nécessité d'une double
distillalioi).
» J'ai alors pensé qu'il était préférable, pour mettre à profit cette obser-
vation, de substituer à l'emploi du mélange oxydant celui d'un peu de
chlore pris en quantité suffisante pour déplacer le brome, mais toutefois
limitée, de façon à permettre de traiter ensuite, comme je l'ai indiqué, la
solution alcaline dans laquelle le brome et l'excès de chlore sont recueillis.
» L'expérience a pleinement conBrmé ces vues, et de celte façon l'ana-
lyse peut alors être achevée en quatre ou cinq heures.
» Je remarquerai de plus que, si le chlorure renfermait beaucoup de sel
de potassium, le sulfate de cuivre donnerait lieu à un dépôt abondant de
sel double peu soluble à froid et susceptible de gêner. Dans ce cas, l'em-
ploi du chlore constitue encore, par cela même, un avantage.
» \ oici le mode opératoire auquel je me suis arrêté :
» A la solution saline on ajoute du permanganate, lo pour loo environ du poids du
sel, puis de l'acide chlorlndrique. On ferme aussitôt l'appareil, on agite un peu et l'on
adapte le condensateur. On chauffe alors au bain-marie, et quand ce dernier est à So"
on fait passer le courant d'air. Une fois la température de gSo-ioo" atteinte, il suffit
de poursuivre la distillation de quinze à vingt minutes, pour que tout le brome et
tout le chlore libre aient été entraînés hors de la solution saline. En chautTant, on
accélère beaucoup, car, lors d'un essai fait à froid, l'air sortant de l'appareil sentait
encore le chlore plus d'une heure après le commencement de l'opération, alors qu'en
s'aidant de la chaleur sa durée excède rarement quarante minutes.
« Le phénomène est aisé à comprendre : le chlore se forme dans le sein même du
liquide par l'action de l'acide chlorhydrique sur le permanganate, et il déplace le
brome que le courant dair, à chaud surtout, transporte avec le restant du chlore jus-
qu'au condensateur alcalin.
» Comme il y a intérêt à ne pas avoir un trop grand excès de chlore libre pour avoir
un poids relativement minime de chlorure lors du second traitement, j'ai dû chercher
d'abord quel était le poids de chlore fourni dans ces conditions par une goutte (')
(dix au centimètre cube) d'acide chlorhydrique pur du commerce à 20° ou 31° B.
IV)ur cela, j'ai opéré avec une solution de permanganate (l8^3 dans 35"); la distilla-
tion arrêtée après quinze minutes daclion à 100°, l'air sortant du ballon n'avait plus
(') On peut avoir à volonté par centimètre cube !o nombre de gouttes qu'on désire
(de 10 à 3o), suivant qu'on fait tomber le liquide d'un flacon ou par un tube élire
en pointe.
C. R., i8;,9, I" Semestre. (T. CXXVIII, N- 20.) 161
( 1238 )
aucune odeur de chlore, et le dosage dans le liquide du condensateur a donné
AgCl = oS"", 1 16; soit sensiblement pour le chlore jO,i i6 =: os^oag.
» Une goutte d'acide chlorhydrique (-j^ de centimètre cube) est donc une quantité
plus que suffisante pour décomposer quelques milligrammes de bromure.
» Ces points acquis, j'ai préparé deux essais; pour chacun, 108'' de sel marin (séché
préalablement à 170°) ont été dissous dans 35'''' d'eau avec is'',2 deMnO'K; ensuite, à
chacun, j'ai ajouté un volume rigoureusement jaugé d'une solution titrée et assez
diluée de bromure de potassium et finalement, avant de fermer, une goutte (à 20 par
centimètre cube) d'acide chlorhydrique.
» Le volume final, dans les deux cas, était d'environ 45''''.
» Les expériences ont été continuées selon les règles indiquées; aussi, je me borne
à la simple indication des résultats :
NaCI
KBr ajouté
Valeur en AgBr
Ag Br
employé.
( solution titrée).
du KBr ajouté.
retrouvé.
lOS""
0,00424
0 , 0067
0,0078
10
o,oo3io
0,0049
o,oo58
soit, pour chaque essai, oS'',ooi environ de AgBr en trop.
» Ces résultats ne pouvaient être dus à la présence du chlore parce que, chaque fois,
j'ai procédé, lors de la seconde distillation, dans des rondilions telles de dilution (')
(os^oSo de chlorure alcalin dans loo'''') que pareille hypothèse devait être rejetée
d'une façon absolue. Je fus ainsi amené à soupçonner de suite l'existence d'une trace
de bromure dans le sel marin employé, ce sel constituant d'ailleurs un nouveau lot
mis en expérience.
» En effet, en recommençant l'opération identiquement de même, sauf l'addition
de bromure, avec 10?'' de ce chlorure de sodium, j'ai pu, en supprimant le condensateur
lors de la seconde (') distillation, y reconnaître l'existence du brome grâce à la for-
mation d'éosine sur un papier de (luorescéine roulé en cigarette dans le tube abducteur.
Quant au poids, il me fut donné dans une seconde épreuve, en recueillant les produits
volatils, par celui du bromure d'argent alors obtenu, soit os'',ooo9 : poids qui corres-
pond sensiblement aux écarts, par excès, os'joon et oS'',ooo9 trouvés précédemment.
» Revenant alors à mes premiers essais, j'ai d'abord purifié le sel des traces de bro-
mure qu'il contenait par un traitement préalable avec le permanganate et une goutte
d'acide chlorhydrique, en laissant perdre les produits volatils. Deux dissolutions à
las' de i\aCl et is'',3 de MnO'K ont été ainsi préparées : l'une dans !\0'''', l'autre dans
80'='', et j'ai recommencé les dosages avec les mêmes poids de bromure en réajoulant
à chacun ~ de centimètre cube d'acide chlorhydrique.
(') Séparation et dosage par voie directe du chlore et du brome {Comptes ren-
dus, t. CXXV, p. 609 et 610).
('-) L'excès relatif de chlore libre employé pour le déplacement du brome pouvant,
lors de la première distillation, être un obstacle à la netteté de la réaction colorée,
comme je l'ai fait connaître.
( 1239 )
» Tout écart .Tiiorraal avait alors disparu :
Valeur eu AgBr
KBr ajouté
.lu
S'a Cl employé.
(solution titrée).
K Bi- ajouté.
AgBr retrouvé
I2S"'
OS'', 00424
oS'',Oo67
OB'", 0066
laS--
OS-^jOcSlO
OS'', 00^9
Qg'', 00/48
» La durée de la seconde distillation ayant été de quatre-vingts minutes, comptée à
partir du moment où l'eau du bain-marie est à 98°.
» Comme on le voit, le procédé jiermet d'alteindre une très grande
précision, puisqu'il m'a signalé et permis de reconnaître et de doser moins
de i milligramme de brome dans lo^"' de sel marin. Sans crainte d'exagé-
ration, on peut donc affirmer qu'il en sera de même pour toute masse de
chlorure du moment qu'elle renfermera un poids de bromure susceptible
d'être pesé, puisque la seule modification à apporter se réduira à aug-
menter le volume de la solution saline, sur laquelle on doit faire agir le
chlore destiné à décomposer les bromures en présence. C'est le cas pour
i™6r fie brome dans So^"^ et même loo^'' de sel marin. »
CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'aclivité du manganèse par rapport à la phos-
phorescence du sulfure de strontium. Note de M. José Rodriguez Mou-
RELO(').
« Il y a quelques années, M. Lecoq de Boisbaudran effectua certaines
expériences dans lesquelles les effluves électriques provoquaient, dans le
vide, la phosphorescence des mélanges de différents corps qui n'étaient
})as luminescents par eux-mêmes. Il employait des sulfates de calcium,
magnésium, cadmium, strontium, baryum, glucinium, etc. en mélangeant
à chacun de très petites quantités de sulfate de manganèse. Le mélange,
chauffé et soumis, dans le vide, aux actions électriques, était phospho-
rescent et présentait différentes couleurs d'une intensité variable.
» En partant des faits constatés dans les travaux de M. Lecoq de Bois-
baudran, j'ai entrepris une série d'expériences, dont le but a été d'étudier
les actions des composés manganeux sur les sulfures de strontium phos-
(') Travail fait au laboratoire de Chimie de l'École centrale des Arts et Métiers à
Madrid.
( 124o )
phorescents que je prépare, mais sans y faire intervenir ni les actions
électriques, ni le vide.
» Je me suis servi, comme première matière, d'un carbonate de strontium artificiel,
obtenu en traitant une solution de chlorure de strontium, très pur, par une autre de
carbonate de sodium, pur aussi. On lava soigneusement le précipité et on le fit sécher,
d'abord au grand air et ensuite à 120°; il en résulta une poudre d'une blancheur singu-
lière, exemple d'alcalis et sans que les réactifs y indiquassent la présence de composés
calciques. Ce carbonate de strontium, calciné, n'offre pas de phosphorescence : en le
mêlant avec de la fleur de soufre et le chaufTant au rouge vif pendant trois heures, on
obtient un sulfure de strontium blanc, pur et non phosphorescent.
1) Comme composé de manganèse, on employa le carbonate, obtenu aussi par voie
humide; sa couleur était blanche, rosée; il était à peine altéré par le contact de l'air,
il ne contenait pas de fer et le produit résultant de sa calcination au rouge ne présen-
tait pas non plus de phosphorescence.
» Le but des premières expériences fut de constater si une petite quan-
tité de carbonate de manganèse, agissant dans la réaction dont le sulfure
de strontium est le produit, peut rendre celui-ci phosphorescent, en quoi
il remplirait des fonctions analogues à celles du sous-nitrate de bismuth
dans les expériences déjà exposées en d'autres Notes.
» On fit des mélanges intimes de carbonate de strontium, de (leur de soufre et de très
petites quantités de carbonate de manganèse; on soumettait ces mélanges à l'action
de la chaleur. Après quelques tâtonnements, celui qui donna les meilleurs résultats
était ainsi composé : carbonate de strontium 1006'', fleur de soufre 33s'', carbonate de
manganèse o^', i5.
» Ce mélange rendu bien homogène, on en comprima une certaine quantité
dans un creuset en terre où il fut soumis, pendant trois heures, à l'action de la cha-
leur, au rouge vif. Le creuset refroidi lentement, on en lira une masse un peu dure,
de nuance blanc grisâtre qui, après quelques secondes d'exposition à la lumière dif-
fuse, ofl'rait, dans l'obscurité, une belle et persistante phosphorescence. Il est à remar-
quer que la couleur de la lumière émise est quelque peu diflerente du vert plus ou
moins jaunâtre propre aux sulfures de strontium préparés par moi. Ici la phosphores-
cence est d'un vert très clair, sans mélange de bleu ni de jauue. Ce fait semble indi-
quer une qualité spécifique du composé manganeux employé, dont l'activité à l'égard
de la phosphorescence du sulfure de strontium a été démontrée.
» On chercha à vérifier, par d'autres expériences, si le carbonate de
manganèse pourrait remplacer, comme matière active, le sous-nitrate
de bismuth.
» Dans ce but, le mélange qui donna les meilleurs résultats était formé de : carbo-
( '--'.- )
nale de strontium loo'^'', fleur de soufre 33s'', carbonate de sodium iS'',/jo, chlorure de
sodium fondu os'', 85, carbonate de manganèse o?'', i5.
» Ce mélange ayant été finement pulvérisé, on le plaça, toujours bien comprimé,
dans un creuset en terre; il fut soumis au rouge vif pendant trois heures de suite;
après quoi, on laissa refroidir lentement. Il en résulta une masse compacte, assez dure,
blanc grisâtre et d'apparence scoriforme; soumise à l'action de la lumière directe
diffuse, sans insolation, elle présentait, dans l'obscurité, une splendide phosphores-
cence d'un vert clair, sans mélange deblou ni de jaune, comme dans le cas précédent;
seulement la lumière était plus intense. C'est en comparant la nuance de la phospho-
rescence du sulfure de strontium, dont la matière active a été le sous-nitrate de
bismuth, avec celle qu'on obtient au moyen du carbonate de manganèse, et en expo-
sant ensemble les deux, produits pendant deux secondes à la lumière did'use, qu'on
apprécie ces différences de couleur. L'expérience sert aussi à démontrer le caractère
de l'activité phosphorescente, pour les corps capables de l'exciter dans le sulfure de
strontium.
)' On voit donc que, de même que le sous-nitrate de bismuth, le carbo-
nate de manganèse, dissous dans la masse d'un sulfure de strontium, lui
communique la propriété de luire avec une belle nuance verte très claire,
après que le mélange a été soumis à l'action de la chaleur au rouge vif
pendant trois heures, temps nécessaire pour que la propriété lumineuse
s'y développe avec une grande intensité. »
CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur les pectines. Note de M. E.m. Bourquei.ot.
« L'année dernière j'ai fait à l'Académie, au nom de M. Hérissey et en
mon nom, une Communication sur la pectine de Gentiane ('). Depuis
lors, quatre autres pectines ont été étudiées dans mon laboratoire : M. Ja-
viHier a étudié la pectine de Coing et la pectine des pétales de Rose de Pro-
vins; M. Hérissey et moi, nous avons étudié la pectine de Groseille à maque-
reau et celle du Cynorrhodon. Ces re-cherches ont abouti à la connaissance
de faits nouveaux, dont je crois utile de donner une vue d'ensemble (-);
ils me paraissent de nature à préciser les notions que nous possédons
sur les pectines, notions si vagues encore à l'heure actuelle.
w I. L'expression « pectine » n'a jamais eu jusqu'ici de signification
(») Comptes rendus, t. CXXVII, p. igi; 1898.
(^) Ces recherches ont été ou seront publiées in extenso dans le Journal de i'har-
macie et de Chimie.
( ia42 )
définitive. Dans l'esprit de Braconnot, qui, le premier, nous a fait con-
naître les pectines comme principes immédiats (i83i), celles-ci sont des
substances qui, comme les gommes et les mucilages, donnent avec l'eau
des solutions visqueuses, et qui, comme la plupart des gommes, four-
nissent de l'acide muciqiie lorsqu'on les traite par l'acide nitrique. Mais,
et c'est par là qu'elles diffèrent des mucilages et des gommes, les pectines
en solution dans l'eau possèdent, en outre, la propriété de se coaguler par
addition d'eau de bar^^te ou d'eau de chaux, et celle de donner de l'acide
pectique par la potasse.
)) Fremy (i84o) a ajouté à ces données un fait intéressant : il a décou-
vert un ferment soluble, la pectase, coagulant les solutions de pectine
comme la présure coagule les solutions de caséine. Cette découverte nous
a apporté un caractère nouveau, le plus important, à coup sûr, des
pectines.
» Après Fremy, on a cherché à établir la nature chimique des pectines.
On a d'abord constaté qu'elles donnent des matières réductrices par hydro-
lyse. Puis, dès 1868, Scheibler ayant retiré des betteraves une substance
analogue aux pectines et préparé de l'arabinose par hydrolyse de cette
matière, d'autres recherches ont suivi, inspirées par celles de Scheibler,
dont les résultats conduisent à rapprocher les pectines d'hydrates de car-
bone composés de galactane (en raison de la production d'acide mucique
par l'acide nitrique) et d'arabane (en raison de la formation d'arabinose
par hydrolyse).
» Mais 1° il ne semble pas qu'on se soit préoccupé de s'assurer que les
matières étudiées se coagulaient par la pectase, c'est-à-dire étaient de vraies
pectines; 2° Fremy avait signalé ces pectines comme sans action sur la
lumière polarisée, et le corps étudié par Scheibler est fortement lévogyre;
3" Scheibler lui-même a retiré des betteraves, et d'autres l'ont fait après
lui, des substances pectiques dextrogyres; 4" enfin, l'arabinose, sauf dans
le travail de Scheibler, n'a pas été retiré en nature. Tous ces derniers tra-
vaux se trouvent donc entachés d'incertitude.
)) II. Les cinq pectines dont il est question ici ont été obtenues sans
faire intervenir d'acide ou d'alcali. Les matières premières, après épuise-
ment par l'alcool bouillant, ont été simj)lement traitées à l'autoclave (io8"-
rio") par de l'eau; après quoi la solution aqueuse a été précipitée par
l'alcool, puis le précipité de pectine a été purifié en suivant les méthodes
connues.
( I2/,3 )
» Elles possédaient les propriétés altribuées aux pectines par Bra-
connot, et, de plus, leur solution aqueuse était coagulée par la pectase.
» Contrairement à ce qu'avait indiqué Fremy, ces pectines agissaient
sur la lumière polarisée ; elles étaient dextrogyres. Les pouvoirs rotaloires
trouvés sont ( ' ) :
0
Pectine de gentiane «d = ^- 821 3
« de pétales de rose » -h 1 27
» de colnp; » + 188,2
>> de cynorrliodon n H- i65
I) de groseille à maquereau « -1- 194
» Il va, comme on voit, des différences marquées entre ces valeurs, ce
qui conduit à penser, comme on l'admettait, semble-t-il, déjà du temps de
Braconnot, qu'il existe de nombreuses sortes de pectines.
» Les cinq pectines hydrolysées par l'acide sulfurique étendu ont donné
de l'arabinose qui, dans tous les cas, a été séparé à l'état cristallisé, et
caractérisé par ses propriétés.
» Traitées par l'acide nitrique, elles ont donné de l'acide mucique. Par
conséquent, d'après les idées courantes, ces pectines seraient constituées,
au moins en partie, ainsi qu'on l'avait pensé, d'arabane et de galactane. Je
dois ajouter que, jusqu'ici, dans un cas seulement (gentiane), et encore il
reste des doutes à cet égard, on a observé, dans les produits d'hydrolyse
concentrés, des cristaux microscopiques présentant les caractères des cris-
taux de galactose. Ces cristaux n'ont pu être isolés.
)) IIL La présence si fréquente des pectines dans les tissus végétaux,
leur mode d'apparition et de disparition ont conduit à rechercher s'il
n'existait pas un ferment soluble capable de les hydrolyser. Un tel ferment
a été rencontré dans l'orge germée. Il n'existe ni dans la salive, ni dans
le liquide d'Aspergillus niger; par conséquent, ce ferment n'est pas l'amy-
lase, qui se trouve dans ces deux derniers liquides. Il est plus vraisem-
blable qu'il s'agit d'un ferment soluble nouveau, accompagnant l'amylase
dans l'orge germée. Il a été désigné sous le nom de pectinase.
» Si l'on ajoute de la pectinase (sous forme de macération de malt) à
une solution aqueuse de pectine, et si on laisse en contact un temps suffi-
(') Les trois premiers pouvoirs rotatolres ont été calculés sur la matière desséchée
à 100°, déduction faite des cendres. Pour les deux autres, ils ont été calculés sur la
matière desséchée à 100».
( I-ll )
saut, la solution devient incoagulable par la peclase. De plus, il se forme
une certaine quantité de sucre réducteur.
» Ce n'est pas tout. Si l'on coagule d'abord la solution de pectine par
la pectase, si l'on traite ensuite le coagulum par la peclinase , le coa-
gulum disparaît peu à peu et, comme dans le cas précédent, il se forme du
sucre réducteur.
» On peut encore opérer tl'une autre manière : ajouter à la solution de
pectine à la fois de la peclase et de la pectinase. Si la proportion du pre-
mier ferment est grande par rapport à celle du second, il y aura d'abord
coagulation, puis liquéfaction du coagulum; tandis que, si c'est l'inverse,
la coagulation n'aura pas lieu.
» Il y a là, comme on voit, une série de faits que l'on peut rapprocher
de ceux que l'on connaît relativemeîit à l'action de la présure et de la
trypsine sur la caséine. La caséine, en effet, est coagulée par la présure et
j)eptoniséc par la trypsine (cascase) du pancréas, et !a trypsine peptonise
aussi birn la caséine en solution que la caséine coagulée. »
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Action de la tohiylènc-diamine sur les globules
rouges. Note de MM. L. Lapicque et A. Vast, présentée par M. Du-
claux ( ').
(( On sait que la toluylène-diamine est un poison des globules rouges.
On retrouve, en effet, après l'administration de ce poison aux chiens, à la
dose de quelques centigrammes par kilogramme en injection sous-cutanée,
les produits d'une destruction globulaire exagérée : il apparaît de l'ictère,
et du fer s'accumule dans le foie et dans la rate; avec les doses un peu
fortes, on observe même l'hémoglobinurie, et, dans ce cas, l'examen mi-
croscopique du t^ang fait voir directement les globules en train de se dé-
truire.
» Les auteurs ont admis, en se basant sur ces derniers faits, que l'action
du poison consiste à détruire les globules dans le sang circulant. Il en ré-
sulterait que le foie agit sur l'hémoglobine provenant de ces globules dé-
truits et dissoute dans le plasma. Mais, au cours de recherches sur l'em-
magasinement du fer qui se j)roduit dans les organes hématolytiques par
cette intoxication, l'un de nous avait constaté qu'après l'administration de
( ') Tiiuail du I^aboraloire de I-*liysiologie de la Sorbonne.
( I24'> )
doses très efficaces à ce point de vue et, par conséquent, affectant no-
tablement riiématolyse. on ne trouvait dans le plasma que des traces d'hé-
mo£;lobine dissoute, ou même parfois pas du tout. Nous avons repris l'étude
de la toluylène-diamine en nous donnant spécialement pour but de déter-
miner le mécanisme par lequel ce poison provoque une destruction exa-
g;érée des globules rouges.
» D'abord nous avons examiné le point relatif à l'hémoglobine dissoute
dans le plasma.
» Voici comment nous opérions : le sujet (chien) recevait en injection sous-cutanée
de 3''5'' à 6''8'' par kilogramme de chlorhydrate de toluylène-diamine dissous dans l'eau
salée physiologique. Le produit dont nous nous sommes servis avait été préparé par
M. Nitzberg et ne contenait qu'un seul isomère (i CH-^a et 4AzH^). A des intervalles
divers après Tinjeclion on faisait dans une artère une prise de sang de quelques centi-
mètres cubes. Comme il est assez difficile, surtout en opérant sur de si petites quan-
tités, de recueillir avec certitude le sang pur de façon à n'altérer aucun globule après
sa sortie des vaisseaux, nous recevions ce sang dans une solution recevant, par litre,
los"' de chlorure et 6s' d'oxalale de sodium, puis le mélange des deux liquides était
rapidement centrifugé et l'on observait si le liquide après séparation des globules était
teinté en rose et présentait le spectre de l'oxyhémoglobine. Pour plus de sûreté,
l'épreuve était toujours faite simultanément sur deux échantillons se contrôlant l'un
l'autre.
M Dans ces conditions, nous avons observé en général avec les doses de
5*^8'" et 6'=s'', vingt-quatre heures après l'injection, une hémoglobinhémie,
mais toujours extrêmement légère, très insuffisante, à ce qu'il nous a sem-
blé, pour rendre compté quantitativement et de l'ictère et de l'accumula-
tion du fer. Les doses inférieures ne donnent pas d'hémoglobinhémie appré-
ciable.
» Mais d'autre part, en examinant au microscope le sang des animaux
intoxiqués qui ne contenait ainsi que peu ou point d'hémoglobine diffusée,
il nous a paru qu'il était particulièrement difficile de faire des préparations
de sang sans altérer les globules. Nous avons eu alors l'idée de rechercher
si ces faibles doses de toluylène-diamine, qui ne détruisent pas les glo-
bules dans le sang circulant, n'affaiblissent pas leur résistance.
» La méthode de Hamburger ne nous a donné que des résultats incer-
tains.
» Nous avons alors employé une méthode nouvelle, méthode qui con-
siste essentiellement à déterminer par la colorimétrie les proportions
croissantes d'hémoglobine dissoutes par une série de solutions salines
hypotoniques de concentration décroissante.
C. K., i8(j9, 1" Semestre. (T. CXWIII, N« 20.) '62
( 1246 )
» Nous faisions celte détermination pour le sujet de chaque expérience (sang arté-
riel); puis nous lui injections le chlorhydrate de toluylène-diamine (3'8'' à 6''8'' par kilo-
gramme) et vingt-quatre heures après nous refaisions la détermination.
» On obtient ainsi régulièrement une augmentation notable, parfois allant jusqu'au
double, de la proportion centésimale d'hémoglobine dilTusée. L'écart est surtout
marqué pour les solutions les plus concentrées, c'est-à-dire pour le bas de la courbe.
» Dans les cas où il y avait hémoglobinhémie, la quantité d'hémoglobine libre
préexistant dans le sang s'est toujours montrée indosable pour la dilution au -^ dans
laquelle nous opérions et ne saurait par conséquent influencer les résultats numériques
obtenus par cette méthode.
» Nous pouvons donc conclure que la toluylène-diamine rend les glo-
bules beaucoup plus vulnérables pour les solutions hypoisotoniques.
» Mais cette altération n'est pas la .seule que subissent les globules. Nous
avons observé d'une façon constante, et corrélative à la diminution de ré-
sistance des globules, la formation de méthémoglobine. Avec les doses
fortes l'altération de la matière colorante est si marquée que le sang prend
une couleur chocolat.
» Au spectroscope on observe, outre le spectre de l'oxyhémoglobine, une raie au
milieu du rouge. L'addition d'une petite quantité d'ammoniaque fait disparaître ceite
raie qui est remplacée par une autre plus pâle et située à gauche de D. La première
raie correspond au spectre de la méthémoglobine, la seconde à celui de la méthémo-
globine alcaline. Ces deux spectres, et surtout le passage de l'un à l'autre par l'addi-
tion d'ammoniaque, sont absolument caractéristiques (').
» Dans une intoxication moins avancée, il faut, pour trouver la raie de la méthémo-
globine, examiner le sang sous une épaisseur telle que les deux raies de l'oxyhémoglo-
bine sont fusionnées, parfois même que toute la partie du spectre à droite de D est
éteinte. On a ainsi une indication approximative sur les proportions relatives d'oxy-
hémoglobine et de méthémoglobine dans le sang. Il nous a semblé que la proportion
de méthémoglobine formée et la diminution de résistance globulaire marchaient tou-
jours de pair. Nous avons cherché si la proportion de méthémoglobine était plus
considérable dans la matière colorante didusée sous l'influence des solutions hjpoto-
niques que dans le sang total. Notre procédé d'appréciation rudimentaire ne nous a
indiqué aucune diflerence entre ces deux cas.
» Si l'on fait la même recherche au bout de quelques jours sur un animal qui a sur-
vécu, on trouve alors non plus une diminution, mais une augmentation nette de la ré-
sistance du sang. Ce phénomène n'est pas spécial à la toluylène-diamine; il a déjà été
observé par d'autres méthodes après la saignée; il indique ici la réparation de
l'anémie causée par le poison.
(') Aucun de nos prédécesseurs n'a, à notre connaissance, signalé la méthémoglo-
bine. On a, il est vrai, indiqué la formation d'hémaline, mais nous estimons que c'est
une erreur due à une interprétation incorrecte de la raie dans le rouge.
( '247 )
» En résumé, le' mécanisme fondamental de l'intoxicalion par la to-
liiylène-diamine nous paraît consister beaucoup moins en une destruction
des globules dans le sang circulant qu'en une altération de ces globules
portant sur leur résistance et sur leur matière colorante, altération qui
provoque vraisemblablement la destruction de ces globules par les or-
ganes hématolytiques et spécialement par le foie. »
PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur le galvatiotropisme des Infusoires ciliés.
Note de M. He\ri Mouton ('), présentée par M. Duclaux.
« T. En 1889, ^- Verworn (-) a montré que, si un courant électrique
faible traverse une petite masse de liquide contenant des Infusoires de cer-
taines espèces, notamment des Paramécies, tous ces êtres s'orientent, puis
se dirigent vers la cathode, au voisinage de laquelle ils finissent par se ras-
sembler tous. Il a désigné ce phénomène sous le nom de galvanotropisme .
» M. Ludloff (')afait voir, en iBgS, que l'action du courant fait exécuter
des mouvements différents aux cils des parties du corps respectivement
dirigées vers la cathode et vers l'anode, et que ce sont ces mouvements
qui déterminent l'orientation, puis la marche vers la cathode de l'Infusoire.
» Le courant agit-il directement par son passage à travers le liquide ou
par l'intermédiaire de produits diffusibles formés au voisinage des élec-
trodes et possédant sur les Paramécies une action chimiotropique? L'expé-
rience suivante montre que la première hypothèse doit être adoptée.
» Deux réglettes de verre collées sur une lame de verre ménagent entre elles une
longue rainure fermée à ses deux, extrémités par deux autres petites lames. On obtient
ainsi une sorte de cuve d'environ Se™ de long et 3""™ de large, qu'on remplit d'eau
contenant les Infusoires.
» Cette cuve est protégée de l'action du courant sur la moitié de sa longueur
par une bande de papier d'étain aBa (représentée par des hachures obliques), qui
forme, en même temps, l'une des électrodes. La deuxième électrode A est formée
d'une petite bande de papier d'étain recouvrant l'autre extrétuité de la rainure.
(') Travail fait au Laboratoire de Botanique de l'Ecole Normale supérieure.
(^) M. Verworn, Die polare Erregung der Prolisten diirch den galvanischen
Strom. {Archiv.fiir die gesammle Physiologie, t. XLV; iSgS).
(') LuDLOFF, Untersuchangen iiber der GaU'anolropismus {Archiv fiir die ge-
sammle Physiologie, t. LIX; 1895).
( i^^B )
» On peut d'abord ramasser tous les Infusoires en A en prenant celle électrode pour
cathode. Renversant alors le courant, on voit les Paramécies se précipiter vers B. Dès
qu'elles ont dépassé les points a el qu'elles se trouvent enfermées dans l'espace prot jgé
par la bande métallique, leur marche cesse d'être dirigée et elles vont en tous sens :
les unes atteignent le fond B de la rainure, d'autres reviennent vers l'ouverture a,
mais sont ramenées dans l'espace protégé dès qu'elles en sortent un peu ; et ainsi
bientôt toutes sont rassemblées dans l'espace enveloppé par la bande métallique et s'y
trouvent distribuées d'une manière homogène. Quelques-unes seulement passant au
voisinage des points a d'où les lignes de courant émanent en grand nombre sont tuées
par les ])roduits de l'électroljse.
» Si l'on renverse de nouveau le courant, les Infusoires placés à l'intérieur de la
bande métallique ne semblent nullement en subir l'inlluence, mais ceux qui viennent
dans la région des points a sont aussitôt orientés et dirigés vers A. Peu à peu, dans
leur course de direction changeante à travers l'espace protégé tous les Infusoires arri-
vent à passer au voisinage de l'ouverture el subissent dès lors l'action du courant.
Ainsi peu à peu la région aBa se vide d'Infusoires, mais bien plus lentement qu'elle
ne s'en était remplie.
» Ainsi, que la bande ocBa soit anode ou cathode, se manifeste une dis-
symétrie complète dans la manière dont les Paramécies se comportent de
part et d'autre des points oc. A gauche, dans la région protégée contre les
lignes de force du courant, elles ne subissent aucune influence ; à droite,
elles sont orientées et dirigées. On ne peut donc faire intervenir comme
cause du mouvement des Paramécies la diffusion de produits formés en a
et qui se diffuseraient certainement aussi bien à gauche qu'à droite de ces
points.
» II. D'autres Infusoires manifestent en présence des produits de l'élec-
trolyse formés à la cathode un chimiotropisme négatif qui, au voisinage
immédiat de cette électrode, surpasse l'action du galvanotropisme positif;
qui, à une distance un peu plus grande, en contrebalance exactement
l'effet.
» Si l'on prend pour cathode un fil de platine plongeant verticalement
dans une eau contenant des Colpodes et qu'on fasse passer un courant
( y^'\9 )
d'une intensité suffisante pour déplacer vivement les Paramécies, on voit
ces derniers Infusoires venir heurter le fil, se contracter, tourner quelque
temps autour de leur axe et mourir, désorganisés parles produits de i'élec-
Irolyse. Les Colpodes, au contraire, se tiennent à distance du fil, formant
autour de lui une couronne de quelques millimètres de diamètre. On a
ainsi nettement affaire à une opposition entre le galvanotropisme et le chi-
miotropisme. Vient-on à supprimer le courant? La couronne de Colpodes
se diffuse rapidement dans le liquide en s'éloignant de la cathode. Le ren-
versement du courant, faisant agir dans le même sens les deux actions qui
tout à l'heure s'opposaient l'une à l'autre, détermine une dispersion plus
rapide encore de l'amas d'Infusoires. »
BOTANIQUE. — Sur les formes de conservation et de reproduction du black rot.
Note de M. Joseph Perraud, présentée par M. Guignard.
« Le Champignon Guignardia Bidwellii, cause du black rot de la Vigne,
possède, comme beaucoup de Pyrénomycètes, des formes de reproduction
très variées : pycnides, spermogonies, périthèces, conidiophores, sclé-
rotes simples ou pycnidiens, spores mycéliennes analogues aux chlamydo-
spores.
)) Si les auteurs paraissent d'accord pour reconnaître que le black rot
peut présenter, pendant la période de végétation, des pycnides, des sper-
mogonies et des conidiophores, en accordant aux pycnides le rôle prépon-
dérant comme organe de propagation, ils ont émis des opinions contradic-
toires pour ce qui concerne les moyens de conservation du Champignon
pendant l'hiver. Or cette question a une grande importance, car de la
connaissance exacte des moyens de reproduction du black rot au début
des invasions de chaque année peuvent résulter des indications précieuses
pour l'application rationnelle des traitements.
» Dans cette Note se trouvent résumées mes observations sur ce sujet,
faites pendant quatre années, dans des vignobles du Centre et de l'Est;
certaines ne font que confirmer, en les précisant, des faits déjà annoncés,
mais dont quelques-uns ont été niés.
» Mes recherches m'ont amené à considérer comme participant à la
perpétuation du black rot d'une année à l'autre : i° les stylospores sorties
de leurs pycnides à l'automne; 2" les pycnides conservées intactes; 3° les
sclérotes et périthèces.
( laSo )
» A. — On admettait que les stylospores sorties de leurs pycnides devaient, en raison
de leur délicatesse, perdre rapidement leur faculté germinative. J'ai pu vérifier
maintes fois le contraire en automne et en hiver. A ces époques, d'ailleurs, elles n'ont
plus le même aspect qu'en été; elles sont plus colorées et possèdent une enveloppe plus
épaisse.
» Ces spores d'hiver proviennent surtout des pycnides portées par les feuilles, en
automne, et aussi par les sarments. Elles sont disséminées partout, notamment sur les
diverses parties des souches, et sont ainsi bien placées pour contribuer aux premières
invasions du printemps.
» Aussi conviendrait-il, lorsqu'on applique le premier traitement sur les feuilles, de
sulfater tous les bois du cep, ce qui est facile à ce moment.
» B. — Les pycnides peuvent servir à la perpétuation du black rot en conservant
intactes leurs stylospores pendant tout l'hiver.
» Mais sur les raisins blackrotés, les pycnides ainsi conservées sont l'exception. Au
contraire, sur les bois malades, un grand nombre de pycnides conservent leurs stylo-
spores à l'état vivant : ce qui explique le danger de laisser au milieu des vignobles des
sarments entassés après la taille.
» On trouve également, en petit nombre, sur les raisins blackrotés, des spermogo-
nies remplies de spermaties pendant l'hiver; mais on ignore le rôle que peuvent jouer
ces fructifications.
» G. — M. E.-C. Bidwell, en Amérique, MM. Viala et Ravaz, Prillieux, Prunet, en
France, ont étudié dans des conditions différentes la formation des sclérotes et des
périthèces du black rot. J'ai fait sur cette question des recherches qui me permettent
d'en préciser certains points.
» Les périthèces sont les organes les plus communs de reproduction du black rot au
printemps. Ils se forment aux dépens d'un tissu sclérotique développé à l'intérieur des
pycnides préexistantes. Il est excessivement rare que des sclérotes se forment en dehors
des pycnides vides. Les spermogonies même sont rebelles à la production des sclérotes.
Ainsi, très fréquemment, on trouve associées des pycnides et des spermogonies sépa-
rées par une cloison commune; les premières sont transformées alors que les secondes
restent entières.
» Les sclérotes pycnidiens s'organisent en périthèces; ils ne donnent que très excep-
tionnellement des pycnides; je ne les ai jamais vus former des spermogonies.
» La différenciation du tissu sclérotique commence dès les premiers jours de no-
vembre et se poursuit pendant tout l'hiver. En février apparaissent les premières
asques, et les sporidies sont formées en avril; elles peuvent donc, avec les stylospores
d'hiver, contribuer aux premières invasions du printemps.
» Des divers organes de la vigne susceptibles d'être attaqués par le black rot, les
raisins seuls donnent naissance à des périthèces; les feuilles tombées sur le sol et les
parties lignifiées n'en portent pas.
» La transformation des pycnides des raisins en sclérotes et plus tard en périthèces
s'opère également lorsque les grappes desséchées sont restées suspendues sur les
souches, sont tombées à la surface du sol ou sont enfouies plus ou moins profondément
dans la terre.
( '25i )
» Dans ce dernier cas, la composition du sol n'a sur elle aucune influence sensible.
L'évolution des sclérotes suit la même marche sur les raisins enfouis dans des sols
sableux, granitiques, argileux ou calcaires, quelle que soit la date de l'enfouissement
à partir du i5 octobre.
» La maturité des asques est seulement de quelques jours plus hâtive dans les sols
sableux ou granitiques, s'échaufTant plus facilement. D'une manière générale, si le
printemps est sec, elle est plus avancée sur les raisins enterrés que sur ceux restés
suspendus aux ceps, parce que l'humidité joue un rôle considérable dans l'évolution
des périlhèces, comme l'a indiqué M. Prunet. La proportion des conceptacles ne pro-
duisant pas de périthèces (20 pour 100 environ d'après mes observations) est à peu
près la même dans tous les cas.
» Ces constatations montrent que, contrairement à ce qui a été dit,
l'enfouissement des grappes blackrotées par des labours d'automne ne
peut être considéré comme un moyen de destruction du parasite. Par ce
procédé, on peut seulement immobiliser un nombre plus ou moins consi-
dérable de germes, à condition de ne pas déterrer, par les façons suivantes
données au sol, les grappes et les grains précédemment enterrés. »
BOTANIQUE. — Le Botrvtis cinerea et la maladie de la ToUe. Note de
M. J. Beauverie, présentée par M. Ph. Van Tieghem.
« Nous avons fait connaître, dans une Note récente ('), que le Botrylïs
cinerea, cultivé sur terre humide à une haute température, se transforme
en une forme stérile fixe, qui est précisément le mycélium constituant la
maladie appelée Toile par les horticulteurs.
M Des praticiens nous ont appris, depuis cette Communication, que la
Toile a commencé ses ravages dans la région lyonnaise, il y a seulement
une quinzaine d'années, à partir du moment où les horticulteurs ont pris
l'habitude de chauffer fortement, dans une atmosphère confinée, les
châssis et les couches, pour faciliter les germinations et la reprise des bou-
tures. Elle était inconnue avant cette époque. Ceci vient bien à l'appui de
ce que nous avons dit de la transformation du Botrylïs qui, dans les cir-
constances ordinaires, reste inoffensif.
» Nous avons institué une série d'expériences comparatives, afin de voir
comment se comporte le Botrytis cinerea sur des substratum de composi-
tions physique et chimique variées, placés soit à la température de So",
(') Comptes rendus, séance du 27 mars 1899.
( 1252 )
soil à la température ordinaire du laboratoire (i4° à i8") et soumis à des
conditions diverses d'éclairage et d'humidité.
» Sur terre humide à 3o°, la transformation est complète; on obtient
une forme stérile identique à la Toile, qui, ensemencée sur d'autres mi-
lieux et dans les circonstances les plus variées, se montre définitivement
fixée ; elle produit sur les végétaux les ravages que l'on sait. A la tempéra-
ture ordinaire, on a également transformation en nne forme complètement
stérile mais non fixe, car, transportée sur des milieux plus nutritifs, elle ne
tarde pas à faire retour à la forme Botrytis; de plus, elle est beaucoup
moins dangereuse pour les semis et pour les boutures. Si l'on vient à la
soumettre à la température de So", elle acquiert toutes les propriétés de
la première forme.
-» Sur d'autres milieux, plus nutritifs que la terre, nous obtenions à So" une série
de transformations du Botrytis cinerea et une production de formes stériles, moins
complètement modifiées que ne l'est la Toile. Ces formes, replacées dans les conditions
qui favorisent le développement du Botrytis cinerea normal, font retour au type au
bout d'un temps égal à celui qu'a nécessité leur production. A la température ordi-
naire se produisait sur ces milieux la fructification normale.
» Les principaux substratum sur lesquels nous avons constaté ces faits sont : la
liqueur de Raulin, utilisée liquide, ou imbibant de la pierre ponce, ou rendue solide
par la gélose à 2 pour loo; des solutions de peptone à ih° et 40° pour 1000; du
bouillon de viande; de la gélatine nutritive; du lait, sur lequel se produit un bour-
geonnement toruleux particulier des tètes fructifères; amidon, pomme de terre,
carotte.
» Sur des milieux peu nutritifs, comme eau de le\ure, liquide l^aulin sans azote,
glucose à [\ pour 100, il y avait production de formes stériles, à basse température
comme à 3o", quoique moins nettement.
» Une culture en grand, sur glucose à ro pour 1000, nous a donné, à la température
ordinaire, exclusivement la forme à sporidies signalée par de Bary.
)) Ces expériences montrent la grande influence qu'ont sur la transfor-
mation du Botrytis une température élevée et une teneur médiocre du
substratum en éléments nutritifs. Quelle est la part de l'humidité?
» Utilisant la notion des tensions des vapeurs au-dessus des solutions salines, nous
avons fait deux séries de cultures sur gélatine nutritive, dans des atmosphères présen-
tant des fractions de saturation diflerenles ; une série était mise à l'étuve à So", l'autre
restait à la température ordinaire (i4° à 18°). Nous constations que la transformation
du Botrytis en Toile s'opère, quoique imparfaitement, à la température ordinaire, si
l'atmosphère est saturée ou presque saturée d'humidité; on trouve alors, à côté de la
forme modifiée, des fructifications normales. Le développement normal est plus abon-
dant que dans la culture correspondante à 3o°, mais, chez celle-ci, le passage est
( 1253 )
complet. A la température ordinaire, l'aptitude du .végétal à se transformer cesse
brusquement si riuunidilé diminue; elle subsiste encore à 3o° pour une sécheresse
relative.
» L'obscurité qui, d'après Rindfleisch, L. Klein, Lendner, favorise la
production des conidies de Bolrytis, n'est pas un obstacle à la production
de la forme stérile, comme nous l'ont montré des expériences faites dans
des récipients recouverts d'une épaisse couche de vernis noir. Il se produit
quelques modifications particulières : sur lait et liquide Raulin, les parois
des filaments présentent fréquemment d'énormes épaississements; sur
bouillon de viande, elles se plissent et il y a production de cellules géantes ;
sur lait, les filaments qui hérissent les têtes fructifères modifiées s'en-
roulent constamment en spirale, donnant à ces têtes un aspect caractéris-
tique.
» En résume : haute température (So" au plus), état hygrométrique
voisin de la saturation, substratum médiocrement nutritif, atmosphère
confinée, sont les conditions qui, réunies, favorisent au plus haut degré la
transformation du Botrytis cinerea en une forme stérile fixe (Toile) très
dangereuse pour les végétaux. Ces facteurs agissant seuls peuvent opérer
partiellement cette transformation : ils donneront une forme Toile, non
fixée et peu dangereuse pour les semis et les boutures.
» Nous ajouterons donc aux moyens que nous préconisions lors de
notre précédente Note qu'il serait sage, pour éviter le retour de la Toile
dans les établissements qui y sont sujets, de revenir aux anciennes méthodes
de bouturage, de ne point agir avec des températures élevées et surtout
d'aérer le plus possible les cultures, en un mot d'éviter les hautes tempé-
ratures et l'excès d'humidité si favorables, surtout quand ils coïncident, au
développement de la Toile. »
BOTANIQUE. — Sur ta germination du Neottia Nidus-Avis ( ' ). Note de
M. Noël Bernard, présentée par M. Gaston Bonnier.
« J'ai eu l'occasion d'observer la germination des graines de Neottia
Nidus-Avis dans les circonstances suivantes : une tige aérienne de cette
plante, portant ses fruits bourrés de graines, s'est trouvée, sans doute à
l'automne dernier, accidentellement enterrée dans le sol, sous une couche
(•) Travail fait au Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau.
C. f'..,i899, i" 'iemestre (T. CXXVIII, N°20.) ïoi
( 1254 )
de feuilles mortes. Au printemps, les graines, encore enfermées dans les
fruits, ont germé en grand nombre; cela m'a permis d'observer les pre-
miers stades de la germination depuis la graine jusqu'à déjeunes plantes
ayant 5°"" de longueur.
» Ces plantules ont la forme de massues à l'extrémité aiguë desquelles
reste encore fixé le tégument déchiré de la graine; leur surface est lisse et
ne présente pas de poils absorbants. En coupe, on y observe trois sortes de
cellules : i" au centre, des cellules à parois minces formant un parenchyme
riche en amidon ; i° quelques assises de cellules presque entièrement rem-
plies par un peloton serré de filaments niycéliens cloisonnés; 3° à la péri-
phérie, une assise de cellules épiderraiques sans amidon et sans filaments
mycéliens.
» Ces trois types de cellules se rencontrent avec les mêmes caractères dans
les racines et dans le rhizome des plantes adultes ; en particulier, les cel-
lules du second type, avec filaments mycéliens dits mycorhizes, ont été
souvent décrites.
» La présence de ces mycorhizes dans les cellules dès les plus jeunes
stades de la germination, alors que les graines en paraissent complètement
dépourvues, s'explique par les observations suivantes :
» On trouve à cette époque de l'année, dans la forêt de Fontainebleau,
des tiges de Neoltia dressées hors du sol et portant encore les fruits qui se
sont formés l'été dernier. Ces tiges sont desséchées et creuses par suite de
la destruction du parenchyme central. Une trentaine de ces tiges, que j'ai
pu examiner, ont présenté constamment, à leur base, dans la partie restée
sous le sol et à l'humidité, un lacis serré de filaments mycéliens remplis-
sant la cavité interne. Ces filaments sont de couleur brune, ramifiés et cloi-
sonnés; on y observe normalement des anastomoses en boucle entre deux
cellules successives. A la base de la tige, ces filaments mycéliens sont en
relation avec de vieilles cellules à mycorhizes facilement reconnaissables;
à l'intérieur des cellules, les filaments ont une membrane plus mince, et
l'on y observe quelquefois, mais pas toujours, des anastomoses en boucle.
M II existe donc ainsi, dans les tiges mortes, de nombreux filaments de
mycorhizes libres qui ne s'étendent que dans la partie enterrée et humide
des liges; la partie dressée hors du sol, complètement sèche, en est
dépourvue.
» Or la tige entièrement enterrée dont j'ai parlé plus haut a été main-
tenue à l'humidité dans toute sa longueur; j'ai vérifié que les filaments
mycéliens s'y sont étendus dans toutes les parties; il en existe dans le
( 1255 )
pédoncule des fruits, et la cavité des fruits elle-même en est envahie. Les
graines en germination que ces fruits contiennent sont enserrées par ces
filaments et réunies en paquets plus ou moins volumineux. Ainsi la germi-
nation des graines s'est opérée au sein d'une culture de mycorhizes libres.
» Les auteurs qui ont tenté de faire germer des graines de Neouia dans
les conditions d'humidité, d'aération et de température qui suffisent d'ordi-
naire pour provoquer les germinations n'ont pas observé de modifications
de ces graines ('). Je n'ai moi-même pas obtenu de résultats dans des
expériences de ce genre, plusieurs fois répétées. Je suis donc amené à
conclure que les mycorhizes sont indispensables à la plante dès l'époque
de sa germination.
» M. Prillieux (-) a signalé la propagation des 'Neollia Nidus-Avis par per-
sistance durant l'hiver de leurs parties souterraines (racines contenant des
mycorhizes); la propagation par graines n'avait pas encore, à |ma connais-
sance, été constatée. Mais, quel que soit celui des modes par lequel l'espèce
se conserve, on voit que les Neottia vivent en symbiose avec des champi-
gnons à tous les moments de leur développement. Des descriptions don-
nées par MM. Prillieux et Rivière pour V Angrœcum maculatum (") et par
M. Fabre pour VOphrys api/era (*), il semble résulter qu'une semblable
symbiose s'opère aussi dès la germination.
» La symbiose serait donc plus complète pour ces espèces et sans doute
pour beaucoup d'Orchidées que pour les plantes à mycorhizes dont les
graines peuvent germer et végéter dans un sol stérilisé. »
(') Germain de Saint-Pierre, La collection d'Orchidées des latitudes tempérées
cultivées an château d'Eu (Bulletin de la Société botanique de France, t. XXIII,
Session extrordinaire).
( - ) Ed. Prillieux, De la structure anatoniique et du mode de végétation du Neottia
Nidus-Avis {Ann. Se. nat. Bot., 4" série, t. V, i856).
(') J.-H. Fabre, De la germination des Ophrydées et de la nature de leurs tuber-
cules {Ann. Se. nat. Bot., t. V, p. i63; i856).
(') E. Prilleux et A. Rivière, Observations sur la germination et le développe-
menld'une 0/c/u'c?ee( Angrœcum maculatum) ( y4««. 5c. nat. Bot., t. V, p. 1 19; i856).
( 1256 )
PÉTROGRAPHIE. — Sur une tachylyte du fond de l' Atlantique nord. Note
de M. P. Termier, présentée par M. Michel Lévy.
« J'ai décrit, dans une précédente Note (' ), une curieuse tachylyte (ba-
salte vitreux, hyalobasalte) dont on m'a apporté des fragments, arrachés
par des dragages au fond de l'Atlantique, en une région où le fond est
constitué par des affleurements rocheux, à 5oo milles environ au nord des
Açores. Depuis lors, MM. de Nerville et Holfeld m'ont procuré de nou-
velles esquilles de la même roche, et j'ai pu compléter, et, sur un point,
rectifier mes premières observations.
» Toutes les esquilles ont sensiblement la même densité, et toutes ren-
ferment, en abondance, de petits cristaux, parfaitement formés, d'une oli-
vine limpide.
» Quelques-unes montrent, au microscope, les taches polychroïques
et biréfringentes que j'ai signalées; d'autres n'en contiennent pas et ne
montrent, dans un verre brun clair, isotrope et homogène, que des cris-
taux et des cristallites d'olivine.
» Les taches brun foncé, polychroïques et biréfringentes, dont j'ai parlé,
sont le plus souvent clairsemées dans la matière vitreuse : c'est le cas de
l'échantillon que j'ai décrit dans ma première note. Elles peuvent aussi
être très serrées, au point de se toucher, de se superposer même dans
l'épaisseur de la préparation, et de constituer enfin une sorte de feutrage
où le verre ne joue plus qu'un rôle tout à fait surbordonné.
» Ces taches polychroïques et biréfringentes ne vont jamais sans un
paquet ou un réseau de trichites noirs très fins. Elles s'arrêtent où les tri-
chites s'arrêtent. Quand elles entourent un cristal d'olivine, elles ren-
ferment tout autant de trichites, et les mêmes, que lorsqu'elles se déve-
loppent en plein verre. Réciproquement, partout où les trichites se
montrent, ils sont baignés dans une tache polychroïque et biréfringente.
» D'autre part, ces taches ne disparaissent point par la calcination,
même quand celle-ci est poussée jusqu'à la température de ramollissement
du verre à vitres. La matière vitreuse ambiante prend, par cette calcina-
tion, une couleur plus foncée; mais le polychroïsme des taches persiste, et
(') Comptes rendus, séance du 27. mars 1899.
( 1257 )
il n'y a de modification sensible, ni dans la forme et la distribution des tri-
chites, ni dans la biréfringence de la matière polychroïqiie.
M Ces caractères éloignent l'idée qui m'était venue tout d'abord, et
d'après laquelle les taches en question seraient assimilables aux auréoles
pofychroiques du mica et de la cordiérile. Ici, les auréoles eussent été dé-
terminées, dans du verre coloré, par des phénomènes de tension. Il y aurait
eu développement à\n~\ polychroïsme accidentel, en même temps que d'une
double réfraction accidentelle. Sans doute l'expérience n'a jamais, jusqu'à
présent, réalisé ce polychroïsme accidentel; mais il n'est cependant pas
absurde, a priori, d'en concevoir la réalisation.
» Je regarde aujourd'hui comme plus probable que chacune des taches
polychroïques et biréfringentes corresponde à un cristal naissant d'un
certain minéral. Tel est, en tout cas, l'avis de M. Michel I^évy, qui a bien
voulu examiner mes préparations. Ce minéral naissant aurait les propriétés
suivantes : polychroïsme énergique dans des tons bruns ou brun rou-
geàtre ; angle vrai des axes optiques voisin de 90° ; biréfringence considé-
rable, que l'on ne peut d'ailleurs mesurer, l'épaisseur des cristaux en
question, noyés dans le verre, n'étant pas susceptible d'évaluation. Les
taches de forme allongée, examinées entre deux niçois croisés, s'éteignent,
par rapport à la direction de l'allongement, sous de petits angles.
» Ces propriétés font songer à la hornblende ferrifère. La biréfrin-
gence semble trop élevée pour que l'on puisse l'attribuer à l'hypersthène.
Je ne connais aucun autre minéral qui réponde aux conditions du pro-
blème.
» Mais la naissance de la hornblende, en pleine roche vitreuse, a de
quoi surprendre. C'est l'augite que l'on se serait attendu à trouver : et
c'est à peine si, dans toutes mes préparations, on voit apparaître deux ou
trois cristallites incolores qui ne soient pas de l'olivine, et dont l'attribu-
tion à l'augite ne soit pas invraisemblable.
» De plus, la forme extérieure de ces prétendus cristaux de hornblende
est arrondie, nuageuse, sans aucune tendance vers une figure géométrique,
alors que les plus petits cristallites d'olivine ont déjà une forme ortho-
rhorabique parfaitement nette. Je cite encore, comme une objection grave
à l'hypothèse qui attribue toutes les taches polychroïques à des cristaux
naissants de hornblende, je cite, dis-je, ce fait que le microscope ne montre
en lumière naturelle qu'une très petite difiérence d'indice de réfraction
entre la matière des taches et le verre ambiant.
( 1258 )
» On voit donc que la tacliylyte ramenée du fond de l'Atlantique nord se
trouve être une curiosité minéralogique, en même temps qu'une curiosité
géologique. Il est à désirer que d'autres dragages soient faits dans la même
région, afin d'élucider les nombreux problèmes que soulève d'ores et déjà,
sans les pouvoir résoudre, l'examen pétrographique de ces minuscules
esquilles. »
M. Ed. Spalinowski adresse une Note relative à quelques « phobies »
pathologiques.
La séance est levée à 4 heures un quart.
M. B.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du i5 mai 1899.
Station de Chimie végétale de Meudon (1883-1899). Chimie i^égétale et
agricole, par M. Berthelot, Secrétaire perpétuel de l'Académie des
Sciences. Paris, Masson et C'*', Gauthier- Villars, 1899; f\ vol. in-8".
(Hommage de l'Auteur.)
De V extension du système décimal à la mesure delà circonférence. Éphémé-
rides et Tables numériques en parties décimales du quart de cercle, préparées
pour une application à la navigation, par le Capitaine de frégate E. Guyou.
Paris, Gauthier-Villars, 1899; i fasc. in-4°. (Présenté par M. Guyou.)
Notice sur le Quarrimctre, appareil enregistreur pour la mesure des quarres
du Pin maritime, par J. Demorlxine. Compiègne, Henry Lefebvre, 1898;
1 fasc. in- 12.
Omis. BuUetindu Comité ornithologique international. T. IX (1897-1898),
n° 3. Paris, Masson et C'*, 1899; i br. in-8".
Annales télégraphiques. Mémoires et documents relatifs à la Télégraphie et à
l'Électricité. 3« série, t. XXIV, sept.-oct, 1898. Paris, V^* Ch. Dunod, 1898;
2 fasc. in-8°.
( 1259 )
Bulletin de la Société géologique de France. 3* série, t. XXVII, 1899, n° 1.
Paris, au siège de la Société, 1899; i fasc. in-8°.
La tuberculose dans la République Argentine, par le D"^ Samuel Gâche.
Buenos Ayres, Augustin Etchepareborda, 189g; 1 vol. in-8°. (Hommage
de l'Auteur.)
La luberculosis en la Habana, por el D"^ Antonio de Gordon y de Acosta.
Habana, 1899; i fasc. in- 12.
Egypte, Inde, Ceylan, Chine et Japon : leur agriculture, par I. Klinguen.
Saint-Pétersbourg, 1898-99. (En russe.) (Offert par M. Venukoff.)
Die Elemente des Erdmagnetismus . . . und ilire sdcularen Aenderungen .
vonD""!!. Fritsche. Saint-Pétersbourg, 1899; i fasc. ia-S".
Onoranze a Francesco Brioschi. (Liste de souscription.) Milano, 1B99;
I fasc. in-^".
On gravitation in gaseous nebulae. Francis-E. Nipher. (Transactions 0/
the Academy 0/ Science 0/ Saint-Louis. Vol. IX, n''4, 1899.) i fasc. in-8°.
Some insects injurious to garden and orchardcrops, by F. -H. Chittenden.
Washington, 1899; i fasc. in-8°.
Geological literature, added to the geological Society' s library, during the
year ended December 3i'', 1898. I^ondon, Burlington house, 1899; i vol.
in-8°.
Memoirs and proceedings of the Manchester literary and philosophical
Society, 1898-99. Vol. XLIII, Part I. Manchester; 1 vol. in-B".
The institution of tnechanical engmeers : Proceedings. October, 1898, n° 4.
London, i vol. in-8°.
Transactions 0/ the South African philosophical Society. Vol. X, Part. 2-3,
1898. Cape Town, 1899; 2 fasc. in-S".
The journal of the Collège of Science impérial Universily of Tokyo, Japan.
Vol. XI, Part. II. Tokio, Japan, 1899; i fasc. in-4''.
Meteorologische Beobachtungen angestellt in Jun'ew im Jahre 1898. Jurjew,
1899; I fasc. in-8°.
W 20.
TABLE DES ARTICLES. (Séance du là mai 1899.)
MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
Pages.
M. le Ministre de LlNSTLitOTioN publique
adresse l'amplialion du Décret par le-
quel le Président de la République ap-
prouve l'élection de M. Prillieux wt^-
M. E. GuYOU. — Application, à titre d'essai,
de la division décimale du cercle à la
Pages.
pratique de la navigation 1 1117
\I. A. Ch.vuveau. — Ell'ets de l'auto-exci-
tation du cœur par l'extracouranl du petit
signal électromagnétique employé à l'in-
scription des mouvements des valvules
cardiaques. . . 1 mh
NOMIIVATIONS.
MiM. Ma.sc\rt et M.vuiuce Lévï sont dési- 1 l'année iSgS .
gnés pour la vérification des Comptes de I
RAPPORTS.
M. Appkll. — Rapport sur un Mémoire de
M. Jean Mascarl. intitulé : " Constitution
de l'anneau des petites planètes; probabi-
lités des coïncidences » 1 2ii3
CORRESPOND AIVCE.
M. le MiNisTiiE DE l'Instruction ruBLiQUi;
adresse une Lettre relative au pnyet de
revision de la mesure de l'arc du méri-
ilien de Quito 1 '"J
M. Berthelot fait hommage à l'Académie
de son Ouvrage intitulé : « Station de
Chimie végétale de Meudon ( 1SS3-1899) :
Chimie végétale et agricole " r-!u'<
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi
les pièces imprimées de la Correspon-
dance, trois \olumes publiés, en langue
russe, par M. Klinguen, sous le titre :
11 Les Patriarches d' Vgriciilture » 1 'i.i
M. Joseph Bertrand offre à l'Académie, au
nom de .M'" Halphen, les manuscrits
laissés par Edmond Halphen 1210
.MM. Luerano et Maître. — Nouveaux élé-
ments de l'orbitede lu planète EL ( Coggia.
3i mars iSgo) i^'i
.M. G. Mittag-Leffler. — Sur la représen-
tation d'une branche uniforme de fonc-
tion analytique ^i'
-M. Jules BEUnox. — Sur le calcul des for-
mules contenant des fonctions arbitraires, i u'i
M. H. Pellat. — Défaut de généralité de
la théorie de la polarisation fictive des dié-
lectriques I JiS
MM. A. Perot et Cii. Fabry. — Sur l'ali-
mentation des tubes de M. Michelson par
diverses sources électriques 1 ■ j 1
M. E. Laoranse. — ,\ propos de la gaine
lumineuse électrolytique \r:\
M. Tu. ToMMASiNA. — Sur la substitution
de l'action magnétique à l'action méca-
nique du Irembleur, pour rompre direc-
tement les chaînes de la limaille dans les
eohéreurs 1 23.1
M. P. CoMPAN. — Transmission de la lu-
mière par les milieux trouljles 1 > !(i
M. Daniel Berthelot. — Sur le calcul de
la compressibilité d'un mélange gazeux,
d'après celles de ses éléments 1 ! itj
M. Ed. Defacqz. — Sur une nouvelle pré-
paration el quelques nouvelles propriétés
du pentabromure de tungstène 1 •.'>:
M. V. Thomas. — Sur les sels mixtes halo-
gént's du plomb i •.)'(
M. H. Baubigxy. — Séparation et dosage
de traces de brome en présence d'un très
gi'and excès de chlorure 1 )3i>
M. J. R. Mourelo. — Sur l'activité du man-
ganèse par rapport à la phosphorescence
du sulfure de strontium 1 "31)
M. Em. Bourquelot. — Sur les pectines... i>\i
M. L. Lapicque et A. Vast. — Action de la
toluylène-diamine sur les globules rougets. \>.!^!^
M. Henri Mouton. — Sur le galvanolro-
pisme des Infusoircs ciliés j ''17
K 20.
SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES.
Pases.
M. Joseph I'erhaud. — Sur les fm-mcs de
conservation et de reproduction ilu blaiU
rot I '^9
M. liEAUVEiiiE. — Le Bolrytis cinerca et
la maladie de la Toile i-iSi
M. NoEL Bernard.— Sur la germination du
Bulletin BIBLIOGRAPHIQUE 12
Pages.
lYeotlia nidus-avis 1 253
M. P. Termier. — Sur une tachylyte du fond
de l'Atlantique nord i2â6
M. Ed. Spalinowski adresse une Note rela-
tive à quelques « phobies » pathologiques. i258
PARIS. — IMPRIMERIE G AUT HI E R-VI L L A RS ,
Quai des Grands-Augustins, 55.
Le GeV'^jnf .' (lADTHiEa-ViLLAHS.
1899
JUN 14 1899 PREMIER SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAK ITira. liES SECRÉXAiaES PEKPÉTVEEiS
TOME CXXYIII.
W 21 (23 Mai 1899).
PARIS.,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augusuns, 55.
■ 189.9
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2/i MAI iHyS.
Jtes Comptes rendus hebdomadaires des séances de
r Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 teuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Articlt: 1". — Impressions des travaux de C Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
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limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
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vernement sont imprimés en entier.
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discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de
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vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires,
dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les
remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
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lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
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ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant
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Membre qui fait la présentation est toujours nommé;
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autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font
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cielle de l'Académie.
Article 3.
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jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps,
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actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui-
vant et mis à la fin du cahier.
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Les Comptes rendus n'ont pas de planches.
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Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative fait
un Rapport sur la situation des Comptes rendus après
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré-
sent Règlement.
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante.
> Galois lui-même, très certain de l'exactitude de sa découverte, savait
la démonstration difficile à suivre; il a écrit, la veille de sa mort, à son ami
Auguste Chevalier : « Tu prieras publiquement Gauss ou Jacobi de donner
» leur avis, non sur l'exactitude, mais sur l'importance de ma théorie. »
Rapport sur un Mémoire de M. Galois ayant pour titre : « Mémoire
sur les conditions de résolvabilité des équations par radicaux ».
(Commissaires : MM. Lacroix et Poisson.) '
K Le but que l'auteur s'est proposé dans ce Mémoire est de démontrer
un théorème qu'il énonce ainsi :
» Pour qu'une équation irréductible de degré premier soit soluble par radicaux, il
faut et il suffit que, deux quelconques de ses racines étant connues, les autres s'en
déduisent rationnellement.
M L'auteur entend par équation irréductible une équation dont les coef-
ficients sont rationnels et qui ne peut se décomposer en d'autres équations
qui aient aussi leurs coefficients rationnels. D'après sa proposition, l'équa-
tion générale du troisième degré, par exemple, serait résoluble, parce que
la somme des trois racines étant égale au coefficient du second terme pris
avec un signe contraire, chacune d'elles s'exprime rationnellement au
moyen des deux autres.
» Des notes, trouvées dans les papiers d'Abel et qui ont été imprimées
après sa mort dans le Journal de M. Crelle ('), renferment une proposition
analogue à celle de M. Galois, dont voici l'énoncé :
" Si trois racines d'une équation quelconque irréductible, dont le degré est un
(') T. V, p. 345,
( 1263 )
nombre premier, sont liées entre elles de sorte que l'une de ces racines puisse être
exprimée rationnellement au moyen des deux, autres, l'équation dont il s'agit sera
toujours résoluble à l'aide de radicaux.
» Cet énoncé diffère de celui de M. Galois, en ce que le géomètre nor-
végien ne dit pas que la condition dont il s'agit soit nécessaire, mais seule-
ment qu'elle suffit poiu- que l'équation soit résoluble; et il ne semble pas
qu'il la regardât comme indispensable; car on trouve dans les notes citées
une autre proposition relative à la résolution d'une classe nombreuse
d'équations qtii pourraient bien ne pas remplir cette condition. Il ne
parait pas non plus que ce soit à cette proposition qu'il ait fait allusion
dans ce passage d'une lettre écrite à M. Legendre et publiée après la mort
d'Abel dans le Journal de M. Crelle ( ' ).
« J'ai été assez heureux, dit-il, de trouver une règle sûre à l'aide de laquelle on
pourra reconnaître si une équation quelconque proposée est résoluble ou non à l'aide
de radicaux. Un corollaire de ma théorie fait voir que généralement il est impossible
de résoudre les équations supérieures au quatrième degré (-).
» Nous ignorons si Abel a laissé un manuscrit de cette théorie : elle n'a
point encore été imprimée, non plus que la démonstration du théorème
analogue à celui qui fait l'objet de ce rapport et qui appartiendrait entiè-
rement à M. Galois, s'il parvenait à l'établir d'une manière satisfaisante.
Toutefois on doit remarquer qu'il ne renferme pas, comme le litre du Mé-
moire le promettait, la condition de résolubilité des équations par radi-
caux; car, en admettant comme vraie la proposition de M. Galois, on n'en
serait guère plus avancé pour savoir si une équation donnée dont le degré
est un nombre premier est résoluble ou non par des radicaux, puisqu'il
faudrait d'abord s'assurer si cette équation est irréductible, et ensuite si
l'une de ces racines peut s'exprimer en fonction rationnelle de deux autres.
La condition de résolubilité, si elle existe, devrait être un caractère exté-
rieur que l'on put vérifier à l'inspection des coefficients d'une équation
donnée, ou tout au plus, en résolvant d'autres équations d'un degré moins
élevé que celui de la proposée.
» Quoi qu'il en soit, nous avons fait tous nos efforts pour comprendre la
démonstration de M. Galois. Ses raisonnements ne sont ni assez clairs, ni
(>) T. YI, p. 80.
(~) Cette lettre est datée de Christiania le 25 novembre iSaS. Abel est mort près de
celte ville le 6 avril suivant.
( 1264 ")
assez développés pour que nous ayons pu juger de leur exactitude, et nous
ne serions pas même en état d'en donner une idée dans ce Rapport. L'au-
teur annonce que la proposition qui fait l'objet spécial de son Mémoire est
une partie d'une théorie générale susceptible de beaucoup d'autres appli-
cations. Souvent il arrive que les différentes parties d'une théorie, en
s'éclairant mutuellement, sont plus faciles à saisir dans leur ensemble
qu'isolément. On peut donc attendre que l'auteur ait publié en entier son
travail pour se former une opinion définitive. Mais dans l'état où est main-
tenant la partie qu'il a soumise à l'Académie, nous ne pouvons pas vous
proposer d'y donner voire approbation. »
GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Su/' la déformation des surfaces générales
du second degré. Note de M. Gaston Darboux.
« Dans mes dernières Communications, j'ai fait l'étude complète d'un
beau théorème de M. Guichard et d'une transformation des surfaces à cour-
bure constante qui en dérive de la manière la plus directe. Avant de passer
à un autre sujet, je dois signaler trois Notes de M. L. Blanchi qui ont paru
le 23 février, le 5 mars et le 23 avril dans les Rendiconti de l'Académie
Royale des Lincei et qui se rapportent à la même théorie. Elles reposent
sur des principes différents de ceux que j'ai employés, mais, comme l'in-
dique leur savant auteur, elles ont également leur origine dans le théorème
de M. Guichard.
» Je voudrais aujourd'hui étudier une classe spéciale de surfaces iso-
thermiques (c'est-à-dire à lignes de courbure isothermes) qui interviennent
dans la théorie de la déformation des surfaces les plus générales du second
degré. Mon point de départ sera le théorème suivant :
» Si l'on fait rouler une surface (Q) sur une surface applicable (0), tout
point-sphère invariablement liéà(Q) coupe le plan de contact V de (o) et , et 17. demeureront invariables. Par suite, si x, y, z
désignent les coordonnées du point d'une surface (Q) résultant de la
déformation de (0), les coordonnées de la nouvelle position P du point P,
seront données par les formules
(3)
où y. et \j. n'auront pas changé de valeur. Cette remarque est essentielle
pour la suite.
» Si nous calculons l'élément linéaire ^S, de la surface (P| ) décrite par
le point P, ( X, , Yj , Z, ), nous aurons
et il faudra remplacer les différentielles f/X,, dY^, t/Z, par leurs valeurs
déduites des équations (2).
» Pour effectuer ce calcul, faisons usage des formules de Gauss démon-
trées au n" 702 de mes Leçons et qu'on peut mettre sous la forme
à^ _ D,
du'' ~ H ^'
(4) { -1 — r = "ïT^i
^ ^ \ àudv H '
\ dv^' - H ^'
Dans ces formules, qui s'étendent naturellement ky^ et à z^, les quantités
c,, c\, c\ sont les cosinus directeurs de la normale; H désigne y'EG — F^ ;
M, N, M', . . . dépendent exclusivement de l'élément linéaire, c'est-à-dire
sont des fonctions de E, F, G et de leurs dérivées; D,, D',, D" sont des
déterminants auxiliaires sur la définition desquels je ne reviens pas, mais
qui jouissent de cette propriété que la combinaison D,D', — D," dépend,
elle aussi, exclusivement de l'élément linéaire. En faisant usage de ces
du
dv
du
dv
du
dv
■ ( 1268 )
formules on pourra mettre l'élément linéaire f/S, sous la forme suivante :
js; = iv^!+^|ii±j51ii' (D, du^ + 2d; du dv -i- d; di^') + a
où Î2 est une partie qui ne dépend que de l'élément linéaire de la sur-
face (8) et subsiste lorsque (©) se déforme arbitrairement. Si donc la sur-
face (0) se déforme et vient coïncider avec la surface (Q) et si le point P,
vient occuper la nouvelle position P, l'élément linéaire de la surface (P)
décrite par le point P sera de même
dS^-==^^'-^'^'^^-^^"''\Ddu^-+2D'dud,^-U'di>^-)-i-9.,
D, D', D" étant les valeurs que prennent les déterminants de Gauss pour la
surface (Q). En éliminant Î2 entre les deux équations précédentes on sera
donc conduit à la relation
( dS', = dS"- + D.^^+^D^^^i^ + Dîi^^(D, du'- + 2D', du dv ^- d: dv-')
Telle est la formule fondamentale que nous voulions établir. On en déduit
de nombreuses conséquences. Voici celles qui se rapportent à notre sujet :
)) Supposons d'abord que l'on considère une développable isotrope (D
liée à (Q). Elle sera l'enveloppe du plan
(6) (l-o'.-)X + /(l+a=)Y-f-2aZ -2/(a)=:o,
où 9. désigne un paramètre variable que l'on éliminera entre cette équation
et sa dérivée
(7) _ocX+iaY + Z-/'(a) = o.
» L'élément linéaire de (D) se calcule sans difficulté, il est donné par
la formule
(8) d^'-^\-f'^^^-''-f"^^^~''Td.:-.
-^ . L « J
» Prenons l'intersection de la développable (D) par les plans tangents
de (Q). Dans chacun de ces plans tangents, il y aura ainsi une courbe (C)
et les valeurs de y. et de [j. relatives à chaque point de (C) se calculent de la
manière la plus élémentaire. Il suffit de remplacer, dans les équations (6)
( 1269 )
et (7), X, Y, Z par leurs expressions déduites des formules (3); on aura
ainsi les deux équations qui feront connaître >. et [>..
» Supposons maintenant que (Q) se déforme en (0) et qu'elle entraîne
dans ses pians tangents toutes les courbes (C). Dans leurs nouvelles posi-
tions, celles-ci engendreront une congruence de courbes. La formule (5)
fera connaître l'élément linéaire de l'espace exprimé à l'aide des trois varia-
bles a, u, c.
» Admettons que l'on ait choisi les variables u et ç de telle manière que
les déterminants D', D', soient tous deux nuls; ce qui suppose que l'on ait
pris pour u et c les paramètres des deux familles de courbes qui sont con-
juguées à la fois sur les surfaces (Q) et (0). Le terme en dudi> disparaîtra
de l'équation (5) et l'on aura pour rfS, une expression de la forme
dS] = ll doi- -h R du- + L di'-.
» Cette formule met en évidence l'existence d'un système triple ortho-
gonal formé des trajectoires orthogonales des courbes (C) et de deux autres
familles engendrées par les positions des courbes (C) qui correspondent
à une valeur donnée de u ou de Ç'. Ce système triple est le plus général
parmi ceux pour lesquels deux des trois familles de surfaces se coupent
mutuellement suivant des courbes planes. (Leçons, n"^ 762, 971, 1060.)
» Supposons maintenant que (Q) soit une surface gauche et que le
point P soit assujetti à décrire une des lignes de longueur nulle de cette
surface. On aura ici, en supposant que les génératrices rectilignes de la
surface soient les lignes de paramètre v,
D = o, [1. — o, dS = o.
)) La formule (5) se réduira donc à la suivante :
dS', --= ^ (D rf«^ + 2 D' du dv + D" f/(-).
On est ainsi conduit au théorème suivant :
» Si une. surface réglée (Q) roule sur une surface applicable (0), les points
où les différentes lignes de longueur nulle de (Q) rencontrent le plan de con-
tact de (&) et de (Q), points qui sont tous situés sur la génératrice rectiligne
de (Q) contenue dans le plan de contact, décrivent des surfaces qui se corres-
pondent avec similitude des éléments infiniment petits, leurs lignes de longueur
nulle correspondent aux lignes asymptotiques de (q).
)) Si nous revenons en particulier au cas où la surface (Q) est une qua-
C. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N» 21.) l65
( Ï270 )
drique, nous voyons que parmi les lignes de longueur nulle de (Q) se
trouvent, en particulier, les huit génératrices isotropes déjà consi-
dérées f/,, ^/^. .Donc
1) Les Juiil surfaces (i,)(2)j) se correspondent wec similitude des éléments
infiniment petits; et leurs lignes de longueur nulle correspondent aux lignes
asymptotiques de la surface (©).
» La formule (5) a beaucoup d'autres applications, je les réserverai pour
une autre occasion. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur de nouvelles combinaisons du camphre
avec les aldéhydes. Note de M. A. ïïillek.
« Dans une Communication précédente ('), j'ai liiit voir qu'en traitant
du camphre sodé par les aldéhydes benzoïque, cnminique, méthyl- el
éthylsalicylique, on obtient, principalement, des combinaisons cristallines
qui se forment suivant l'équation :
/CHNa /C = CH-R
Cnv\ I +R.CHO=:C^H'''< ; +NaHO.
\co \co
Il Comme le camphre sodé est accompagné de bornéol sodé, il se pro-
duit, en outre, dans ces préparations, des élhers composés du camphol
avec l'acide correspondant à l'aldéhyde employée.
» Parmi les produits de la réaction du pipéronal sur le camphre sodé,
nous avons de plus réussi à isoler du pipéronylate de pipéronyle et de
l'alcool pipéronylique.
» Ces deux combinaisons, comme le pipéronylate de bornéol, que nous
n'avons pas cherché à extraire, prennent sans aucun doute naissance
d'après le processus signalé par M. Claisen ('), à propos de son étude
sur l'action de l'aldéhyde benzoïque sur le mélhylate de sodium :
2^C«H=.CHO +JCIPOH
=J(C''H=C00CH= + C'^^H^CH=0H) + (.r-J)C«H^C00CH2C"H^
(') Comptes rendus, t. CXIll, j). 22.
(2) Ber. deut. chem. Ges., t. XX, p. 646. Celte réaction de M. Claisen est, en ce
moment, l'objet d'une nouvelle étude, dans notre lalsoratoire, où nous nous proposons
de la généraliser-
( 1^7' )
» La réaclion du pipéroiial, ou héliolropiue, sur le mélange de camphre
sodé et de bornéol sodé pourra donc se traduire par les équations sui-
vantes :
Cil'
'CIlNa
\co
-:-OHG.C«H=
0^
GIF
(0
Camphre sodé.
Pipijronal.
.0
CH'K I \0/ +NaHO.
\co
Pipéronylidènecamphrc.
^xi CH-< yCH^ - CHO )-^y[ C«H'*<
I
sCHOH
'>-)
Pipéronal.
\ ^^cooc'ïr'
Pipéronylale de bornéal.
Bornéal.
CH-OH
;CH-
Aie. pipéronylique.
a;
- y(cW-{ _ ^C"H» - COOCH-.C^H^ , XH-
'V \o/'
^0/
Pipéronylale de pipéronyle.
» Comme leurs analogues déjà étudiés, tous ces composés du camphre
/CH-CH^R
fournissent, par réduction, des alcoylcamphres C* H' \ i , dont
\Li(_)
les propriétés et les constantes physiques diffèrent notablement de celles
des combinaisons aldéhydiques.
» Nos nouvelles expériences ont porté sur l'action du pipéronal et des
aldéhydes meta- et paraméthoxybenzoïque sur le camphre sodé.
/C = CHC''H'OCH^
» Métamélhoxybenzylidènecamphre : Q.*W'(^ i ci ci .—Sur
So*»' de camphre dissous dans de l'éther absolu, on fait agir environ 7^' Je
sodium en fil et l'on chauffe jusqu'au moment où l'on n'observe plus d'at-
taque du métal. On ajoute ensuite au mélange loo^'' d'aldéhyde métamé-
thoxybenzoïque ('). La liqueur s'échauffe, on la traite par de l'eau, on dé-
(') Cette aldéhyde a élé obtenue en inéthylaut, parla mélhode de M. Tiemaun, l'ai-
( 1272 )
cante, on évajjore pour chasser Télher et l'excès de camphre, et le résidu
est rectifié dans le vide. Entre i3o° et i/jo" et sous lo""" de pression, il
passe une huile qui n'a pas été examinée. On change de récipient et l'on
recueille ce qui distille vers 208°, sous la même pression. On obtient un
liquide épais, huileux, qui ne tarde pas à se prendre en masse. Exprimé
entre des doubles de papier, et mis à cristalliser dans un mélange d'éther
et d'éther de pétrole, ce produit se présente soit sous la forme de longues
aiguilles, soit sous l'aspect de houppes blanches, beaucoup plus solubles
dans l'alcool, l'éther, la benzine, l'éther de pétrole que ne le sont les ortho
et paraméthoxybenzylidènecamphres, ses isomères. Ce corps fond à
5i°-52°. Réduit, en solution alcoolique, au moyen de l'amalgame de
sodium, il se convertit en métaméthoxybenzylcamphre :
/CH.CH-CH^OCH'
\co
liquide huileux qui bout à 2o5°-2o6°, sous une pression de 10""".
» Paraméthoxybenzylidénecamphre-anisalcamphre :
/G = CH.C«H"OCH»
\co
Ce composé a été préparé comme son isomère le meta. Pour l'isoler il n'est
toutefois pas nécessaire de distiller le produit brut de la réaction, il suffit
de l'abandonner à lui-même et de séparer les cristaux qui se forment.
Purifié par une série de cristallisations dans l'alcool, l'anisalcamphre con-
stitue de beaux cristaux orthorhombiques de ii4°,45 (déterminés par
M. J. Murguin) et fondant à 125". L'amalgame de sodium le réduit, au sein
de l'alcool acidulé par de l'acide sulfurique étendu, en paraméthoxyben-
/CH.CH^.CH^OCH'
zylcamphre ou anisylcatnphre : C*H''<' 1 o *" cristallisant
en prismes orthorhombiques de io5",45 (J. Murguin) et fondant à 71°.
M Les combinaisons que nous venons d'étudier sont isomères avec les
orthométhoxybenzylidène et benzylcamphres droits, dont j'ai donné la
description dans le Mémoire déjà cité. Si l'on compare entre eux les points
de fusion de ces composés, on remarque que, pour chacun des groupes
déliyde niolaoxjbenzoïqiie qui nous a été gracieusement ofl'erte par la Manufacture
lyonnaise des matières coloranles.
( 1^73 )
d'isomères, les points de fusion des dérivés ortho sont intermédiaires entre
ceux des composés meta, qui sont les plus bas, et des dérivés para, qui sont
les plus élevés.
Points
iMcLlioxylbenzykaiiiphres. de fusion.
Meta huileux
Orlho (niéthylsaligéiiylcamphre). 49°
Para (anisylcamphre) 71°
Points
.Mcllioxybenzv liflcnecamplires.
de fusion
Meta
5 1-5 2
Ortho (méthylsalicylalcaraphre). .
92-94
Para (anisalcamphre)
125-00
/'
» PipéronyUclènecamphre : C^H''' ■ \0/ . ._ L'opé-
ration a été conduite comme avec les autres dérivés du camphre. La solu-
tion éthérée, après lavage à l'eau, fournil, par évaporation lente, un mé-
lange d'aiguilles incolores, qu'on sépare par une série de cristallisations
fractionnées dans l'alcool.
» Le corps le plus abondant est constitué par du pipéronylidènecamphre
qui cristallise en aiguilles fondant à i59°,5. Ce corps est moins soluble
dans l'alcool et l'éther que ses analogues.
» Réduit, au sein de l'alcool acidulé, au moyen de l'amalgame de so-
/CHCH^C«H'^ )CH=
àinxa, '\\ {oumiiXe pipéronylcamphre : C^W'i 1 \0/ , qui
cristallise en petites lamelles blanches, fondant à 70°.
» Pipéronylate de pipéronyle :
/0\ /0\ ,
Cet éther se dépose en même temps que le pipéronalcamphre. On le sépare
de ce dernier en se basant sur son peu de solubilité dans l'alcool.
» Il cristallise dans l'éther et dans l'alcool, en aiguilles ramifiées fon-
dant à 97°.
» Ce corps, que nous avons d'abord considéré comme un isomère du
pipéronal, a en réalité un poids moléculaire double, comme le montrent
nos déterminations cryoscopiques dans la benzine. Nous avons, en effet,
trouvé les nombres 271, 283, 296, voisins de 3oo qui correspond à
Qicjj)2Qc Saponifié avec une solution alcoolique de potasse, il se scinde
en acide et en alcool pipéronyliques.
» Ce dernier alcool a, enfin, été isolé du produit visqueux duquel on
( l-^?'! )
avait séparé le pipéronalcaniphre et le pipéronylate de pipéronyle. Valcool
vipéronylique cristallise en aiguilles aplaties, blanches, fondant à 5i°-52*'
(Fitlig).
» Avant de terminer cette Note, nous faisons remarquer la facilité avec
laquelle les dérivés akléhydiques du camphre sont réduits en composés
alcoylés. La réduction au lieu de se porter sur le groupement CO, comme
c'est le casavec le camphre, se porte d'abord sur le groupement non
saturé C = C, puis seulement sur le carbonyle, comme nous le verrons
plus tard. »
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
Un Ouvrage intitulé : « Histoire de la Faculté des Sciences de Bordeaux
(1838-1894) », par M. G. Rayet. (Présenté par M. Wolf.)
GÉOMÉTRIE . — Sur les surfaces isothermiques et la déformation du paraboloïde .
Note de M. A. Tiiybaut, présentée par M. Darboux.
« Sur la normale en chaque point M d'une surface (M) prenons le con-
jugué harmonique C de M par rapport aux deux centres de courbure, et
du point C comme centre traçons la sphère (S) dont le rayon R est l'in-
verse de la courbure moyenne, de la surface (M) au point M. Les
sphères (S) sont tangentes à la surface (M), elles conservent leur défi-
nition lorsqu'on transforme la figure par inversion.
» Lorsque les sphères (S) coupent une sphère fixe sous un angle constant, la
surface à laquelle elles sont tangentes est isothermique.
» L'enveloppe des sphères est formée de deux nappes sur lesquelles les
lignes de courbure se correspondent; en général, une seule de ces nappes
est une surface isothermique.
» Prenons pour origine le centre O de la sphère fixe, désignons par p la
distance du point O au plan tangent à la surface en un point quelconque M,
par q le demi-carré de OM, par a cX h deux constantes quelconques;
l'équation des surfaces (M) est
(1) Vx(p + a) ^-zq -\-b.
En appliquant à ces surfaces la méthode de M. Weingarten on trouve les
surfaces applicables sur un paraboloïde quelconque.
( 1^*7^ )
» La propriété énoncée appartient aux deux surfaces (M) et (M') que
j'ai associées à la déformation du paraboloïde (Annales de l'Ecole Normale,
1897). Si l'on fait correspondre ces deux surfaces point par point, de façon
que les normales en deux points correspondants soient dans un même plan
passant par O, on peut obtenir facilement l'une des surfaces lorsqu'on
connaît l'autre en appliquant les théorèmes suivants :
M Le centre de la sphère (S), tangente à l'une des surfaces en unpoint M,
se troui'e sur la droite qui joint le point O au point correspondant M' de Vautre
surface.
» Le carré de la distance de deux points correspondants M et M' est pro-
vortionnel au produit des puissances de ces deux points par rapport à une
sphère fixe de centre O.
» On peut encore ajouter une remarque :
M fxs dèveloppables de la congiiience formée par les droites qui joignent les
points correspondants M et M' coupent les deux surfaces (}IV) et (M') suivant
leurs lignes de courbure, et les deux points M et M' sont conjugués harmoniques
par rapport aux points focaux de M M'.
» Revenons à la relation (i) et supposons que a soit nul, le paraboloïde
correspondant est équilatère; les sphères {S) sont alors orthogonales à
une sphère fixe et les deux nappes de leur enveloppe sont isolhermiques.
En faisant une inversion par rapport à un point quelconque de la sphère
fixe on obtient le théorème suivant, dont la première partie résulle immé-
diatement d'une proposition de M. Rœnigs (') :
» Si le lieu du conjugué harmonique de chaque point d'une surface par
rapport aux deux centres de courbure correspondants est un plan P, la surface
est isothermique. La recherche des surfaces ainsi définies est un problème équi-
valent à la déformation du paraboloïde équdatère.
» Les surfaces miniraa peuvent être considérées comme un cas limite
de ces surfaces lorsque le plan P s'éloigne indéfiniment.
» Si b est nul, l'é'^uation (i) représente les inverses des surfaces à
courbure moyenne constante.
» En remplaçant enfin, dans la ralalioa (1), b par ^ on obtient les
surfaces isothermiques (I) que j'ai entièrement déterminées (/oc. cit.);
elles correspondent à la déformation du paraboloïde qui a un plan direc-
teur isotrope.
(') KoENiGS, Sur les systèmes conjugués à invariants égaux {Comptes rendus;
1891).
( 1276 )
» Les sphères (S tangentes à une surface isothermique (I) sont tangentes
à une sphère fixe ; elles décrivent sur cette sphère un tracé géographique de la
surface ( I ) .
» M. Darboiix ( ' ) a déjà considéré cette correspondance par sphères tan-
gentes entre une surface quelconque et une sphère fixe; la conservation
des angles dans cette correspondance caractérise les surfaces (I).
» La surface (C), lieu des centres des sphères variables, est la polaire réci-
proque d'une surface à représentation sphérique isotherme.
)) Aux lignes de courbure de (I) correspond sur {C) un réseau conjugué à
invariants ponctuels égaux et, sur la sphère fixe, un réseau orthogonal et
isotherme. Aux asymptotiques de chacune des surfaces (I) et (C) correspond
sur l'autre un réseau conjugué à invariants tangentiels égaux.
» Si l'on fait croître indéfiniment le rayon a de la sphère fixe, la pro-
priété caractéristique des surfaces (I) devient à la limite la conservation
des angles dans la représentation sphérique. Cette dernière propriété
définit les surfaces minima qui peuvent être considérées, à ce point de vue,
comme un cas limite des surfaces (I ). »
GÉOMÉTRIE liSFlJXiTÉSlMALE. — Sur la déformation de certaines surfaces
liées aux surfaces du second degré. Note de M. Tzitzeica, présentée par
M. Darboux.
« C'est à Ribaucour qu'on doit le théorème suivant :
» Si les développables d'une congruence découpent à leur entrée un réseau
conjugué sur une surface du second de gré ^ elles découpent aussi à la sortie un
second réseau conjugué.
)) Il en résulte que, si l'on considère un point M d'une quadrique, la
droite polaire A de la normale en M forme une congruence Y dont les
développables correspondent à celles de la congruence des normales, et
les foyers de A se trouvent sur les tangentes en M aux lignes de courbure
de la quadrique. On conclut de là que la congruence T est cyclique, et il
n'est pas difficile de se convaincre qu'elle est aussi de celles qu'on appelle
congruences de Bibaucour. Par conséquent, les surfaces qui admettent des
réseaux conjugués ayant la même représentation sphérique que les déve-
loppables de r, sont susceptibles de :c' déformations conservant ces
réseaux.
» Parmi ces surfaces, il v en a une qui se présente naturellement : c'est
(') Darboux, Sur la théorie des coordonnées curvilignes, et».; 1878.
( '277 )
l'enveloppe du plan mené par la normale en M perpendiculairement à A;
nous désignerons celte surface par S. Il s'agit de trouver effectivement
les 3c' surfaces applicables sur S avec conservation du réseau précité.
» Pour cela soient
(Q) £^Ç + £=.,
^ ^ ^ abc
la quadrique donnée, et
(R) -Il + Ç + fl^i
^ ' a p Y
une quadrique quelconque pour laquelle on a
I I I i I I
- -\- a +- =- -f-y -+--'
a ■ p Y ^ '■' ''■
III I i I
%- ' p- Y' <''' ^' <^'
enfin i la surface déduite de R de la même manière que S de la qua-
drique Q : la sur/ace 2 est applicable sur S. On voit bien qu'il y a une simple
infinité de surfaces 2, car les quadriques R dépendent d'un paramètre
arbitraire
» La proposition précédente est un cas particulier de la suivante :
Les ce' surfaces tétraédrales
3 3 3 3 S 3
a; = A (a -)-«)■ (a -+-(')-, y — "QQj -^ u)-(b + v'f , z = C{c + u)-{c + v)' ,
pour lesquelles on a
A'^a' + B= 6' + C-c' = m,- (/ = o, i , 2, 3, /■,),
les m étant des constantes données, sont applicables les unes sur les autres. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le développement d'une branche uni-
forme de fonction analytique. Note de M. Paul Painlevé, présentée par
M. Appell.
« Le très beau théorème que vient de publier M. Mittag-Leffler peut être
rattaché à un mode de développement des fonctions analytiques réelles
que j'ai indiqué brièvement à la fin de mes Leçons de Stockholm (p. 58o)
C. p.., 1899, '" Semestre. (T. CXXVIII, N° 21.) l66
( 1278 )
et que j'ai étudié en détail dans un cours professé au Collège de France
(1896-1897)0.
» Soient z une variable complexe, F(s) une branche de fonction analy-
tique de z, holomorphe pour ^ ^ o; soit œ une valeur réelle positive de z,
et soit a le premier point de l'axe réel positif au delà duquel F (s) ne soit
pas prolongeable régulièrement le long de Ox; n peut être à l'infini. Une
des propositions que j'ai établies s'énonce ainsi :
» La/onction F (x) est développable entre o et a en une série de polynômes :
(.) F(^) = 2P«(^)=^2[F(°)nr + F'(o)n:;'-f... + F;;;;nr], .
OÙ les ïl\{' sont de polynômes en œ de degré j, à coefficients numériques
(les mêmes quelle que soit la fonction F et quel que soit a). La série (t)
converge uniformément dans tout intervalle o'Sx^b<^a.
)) La détermination des polynômes n^/'(^) est d'ailleurs possible d'une
infinité de façons. Il est loisible de les choisir tels que leurs coefficients
soient tous des nombres rationnels.
» La proposition est une conséquence presque intuitive des théorèmes
que j'ai démontrés dans ma thèse sur le développement des fonctions holo-
morphes dans une aire convexe. Il suffit de considérer une suite d'aires
convexes entourant l'origine et qui, en s'aplatissant et s'allongeant sur
l'axe réel positif, tendent à se réduire à cette demi-droite.
» La série (i) converge pour x réel et compris entre o et a, mais elle
diverge pour les autres valeurs de la variable, et notamment pour toutes les
valeurs imaginaires. Au contraire, les développements de M. Mittag-Leffler
convergent dans tout le plan sauf sur des demi-droites exceptionnelles.
» Il semble donc qu'il y ait un abîme entre les deux modes de dévelop-
pement. Il n'en est rien. Pour passer du développement (i) que je viens d'in-
diquer à un développement de M. Mittag-Leffler, il suffit, dans les termes de la
série (1), de remplacer les F'-"(o) par zJ F'-"(o) et défaire x ~ i.
» Posons, en effet, F(zx) ::z^(pÇx) en regardant z comme un paramètre,
X comme une variable, et appliquons à la fonction ^(x) le développe-
ment (i). Si A désigne Vétoile altachée aux éléments F(o), F'(o), . . . , et
F(z) la branche fonctionnelle holomorphe dans A, la fonction 4>(a-') est
holomorphe pour o(a;)^F[«'(::, xj], où «r est une fonction analytique de s etdea?, qui
s'annule avec x et coïncide avec z pour a; = i . Enfin, les énoncés et dé-
monstrations qui précèdent s'étendent aussitôt aux fonctions de plusieurs
variables, soit F(5, u, v), en développant (o), et pour
C = I la série converge et représente F(r-) si le point z fait partie de l'aire B
intérieure à toutes les courbes C; une cotu'be C est une courbe tiansformée
de C par la transformation ^= -> a étant un sommet quelconque de
j.-
l'étoile A. La série diverge en deliors de B.
» Soit maintenant C,, .... C^, ..., une suite de courbes C qui tendent à
se réduire au segment o i; les domaines B,, ..., B^, ... tendent vers A.
A chacun de ces domaines B^ correspond un développement convergent
dans By, divergent au dehors ; et de ces développements on déduit aussitôt
un développement analogue convergent dans toute l'aire A.
» Ce sont là les résultats complets de M. Mittag-Leffler. Ils s'étendent
aiissitôt aux étoiles curvilignes Af^. On voit qu'Us se trouvent rattachés ainsi
à cette remarque bien intuitive : Si l'on développe la fonction G(£^) ee^ 1"[-}c(0]
[oùj(^(o) = o] en série de Mac-Laurin, les termes du développement sont li-
néaires et homogènes en zJ F'-" (o), et pour une valeur numérique de 'C, la série
cjnverge dans un domaine du plan des z qu'on sait d( finir exactement. »
( I28l )
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Suf le calcul des séries de Taylorà rayon
de convergence nul. Note de M. Emile Bop.el, présentée par M. Picard.
« Dans le dernier numéro des Comptes rendus, M. Mittag-Leffler a fait
connaître d'importants résultats, relatifs au calcul des séries de Taylor en
dehors de leur cercle de convergence. J'ai indiqué ailleurs (') comment
K-s théorèmes I et II de M. Mittag-Leffler peuvent, par une méthode dont
j'avais donné le principe dans mon Mémoire couronné ('), se déduire des
résultats de MM. Runge, Hilbert et Painlevé, sur la représentation des
fonctions uniformes. Je ne reviendrai pas sur ce point, ni sur l'application
de la méthode à l'extension de la notion de fonction analytique, me réser-
vant d'y consacrer un Mémoire plus étendu (*); je voudrais simplement
indiquer ici quel parti on peut tirer des séries de M. Mittag-Leffler et des
séries analogues, pour l'étude des développements de Taylor à rayon de
convergence nul.
» Relativement à un tel développement, que j'écris sous la forme
(i) a^-^a,:
a,z-
1 .2
Cil peut se poser le problème suivant : Existe-t-il une fonction analy-
tique f(^z), admettant le point z ^^ o comme point singulier et telle que,
lorsque z tend vers zéro, au moins sur. certains chemins, f^"^(^z^ tende
vers a„ C). Supposons d'abord, pour fixer les idées, que le développe-
ment (i) puisse se déduire formellement de la série
(^^) 2jTt'
les nomhve?, positifs a ^ tendant vers zéro et les numérateurs A„ étant assez
petits (*). On a ainsi
(3) «,=.(■- i)V! 2 A„a7-'.
(') Addition au Mémoire sur les séries divergentes {Annales de l'Ecole Nor-
male, 1899).
(^) Mémoire sur les séries divergentes {Annales de l'Ecole Normale, 1S99).
(^) Ce Mémoire paraîtra dans les Acta niathematica.
(*) Il n'y a pas lieu de répéter ici les remarques générales que j'ai faites sur ce
problème dans mon Mémoire couronné.
(*) Pour la signification précise de ceHerme, voir l'Addition citée plus haut, p. i34;
une légère modification serait nécessaire parce que les a„ tendent ici vers zéro.
( 1282 )
» On voit aisément que si les A„ sont assez petits, et si l'on applique à la
série (i) la transformation de M. Mittag-Leffler, ou une transformation
analogue, la série de polynômes obtenue converge dans tout le plan sauf pour
les valeurs réelles négatives de z et représente la même fonction analytique que
la série (2).
» Il est dès lors naturel, étant donnée a priori une série toujours diver-
gente (i), de rechercher quel résultat on obtient en la transformant en
série de polynômes. Il y aura d'ailleurs lieu de varier le mode de transfor-
mation, de manière à pouvoir sommer des séries divergentes de plus en
plus nombreuses; mais il importe de remarquer que, quel que soit le mode
choisi, certaines séries (i) y échapperont, parce qu'elles seront trop diver-
gentes. Il n'est même pas possible d'indiquer une infinité dénombrable de
modes de sommation, tels que chaque série puisse être sommée par l'un
d'eux. Ce point résulte immédiatement des recherches de du Bois-Reyniond
sur les fonctions croissantes, mais ce n'est pas là la source d'une difficulté
sérieuse. On est seulement conduit à limiter le mode de divergence des
séries que l'on considère; cette restriction purement théorique ne gênera
pas dans la pratique.
» Une difficulté plus importante est la suivante : étant donné un mode
de sommation, faisant correspondre à une série telle que (i) une série de
polynômes (ou une expression analytique d'une autre nature) absolument
convergente dans un certain domaine ('), et par suite une certaine fonction
analytique, peut-on affirmer qu'au produit de deux séries correspond le
produit des deux fonctions analytiques correspondantes (-)? Il semble à peu
près impossible de répondre à cette question d'une manière tout à fait
générale, c'est-à-dire sans préciser le mode de sommation que l'on em-
ploie. J'ai pu la résoudre par l'affirmative pour les méthodes que j'ai étu-
diées dans mon Mémoire couronné (méthode de sommation exponentielle
et méthode de Stieltjes généralisée); il paraît bien vraisemblable qu'il en
est de même, dans des cas étendus, pour la méthode de M. Mittag-Leffler
et aussi pour les autres méthodes que nous avons mentionnées ('); mais
c'est là un point sur lequel je reviendrai après la publication intégrale
des Mémoires de M. Mittag-Leffler.
(') Le point ^ := o étant un point frontière de ce domaine.
("^) Il n'y a pas de difficullé pour la somme, car les procédés employés sont toujours
distribulifs (voir toc. cit.).
(') Il est bien clair qu'il en est ainsi dans le cas où les séries sommables (i) sont
déduites de séries telles que (2).
( 1283 )
» Il me reste, en terminant, à émettre le vœu de voir se multiplier et se
simplifier les solutions du problème fondamental que l'on peut énoncer
ainsi : développer la fonction ; en série de polynômes, convergeant dans
tout le plan, sauf sur une coupure allant de z =^ i à l'infini. La convergence
doit d'ailleurs être absolue et uniforme dans toute région finie intérieure à
la région de convergence. »
MÉCANIQUE. — Sur le calcul de l'effort maximum disponible à la
barre d'attelage d'un tracteur. Note de M. A, Petot, présentée
par M. Darboux.
(( En cherchant à déterminer dans divers cas particuliers les conditions
de stabilité des voitures automobiles, j'ai rencontré quelques résultats,
qui diffèrent un peu de ce qui est admis dans la pratique. J'indiquerai seu-
lement ici ce qui est relatif au calcul de l'effort maximum disponible à la
barre d'attelage d'un tracteur, on verra d'ailleurs qu'il est le plus souvent
nécessaire de tenir compte dans ce calcul des conditions de stabilité.
)) I. Soient $ le couple moteur appliqué à une roue; R et r le rayon de
celte roue et celui de la fusée; I le momentd'inertie d'une roue, y compris
au besoin la moitié de l'essieu, par rapport à l'axe de rotation ; N la réac-
tion normale du sol; =Ki et x' les réactions égales et directement opposées
qui s'exercent entre la fusée et le coussinet; ç l'angle de frottement de la
fusée; S le paramètre de résistance propre au roulement; /le coefficient
d'adhérence; (> et y la vitesse et l'accélération à l'instant Z. Le théorème
des moments donne, pour chaque roue motrice, l'équation
(i) $ :r::TR -t^ NS-; OTirsincpM-I^-
où T est la fraction utilisée de l'adhérence, et où les fermes ariz-sinç
et I-^ représentent respectivement les couples produits par la résistance
propre au roulement, le frottement de la fusée et l'inertie de la rotation de
la roue.
» On en déduit l'inégalité
(^) 5F + A + pI.
o
» Dans la pratique, au contraire, on donne en général la suivante
(6) t./>FH-F,,
où u désigne le poids moteur, et F, reffort nécessaire pour remorquer le
tracteur lui-même dans des conditions identiques à celles où se produit le
mouvement. On a d'ailleurs ici
(7) F. =P/, + A + pI
où/", est un coefficient variable d'un véhicule à l'autre.
» La formule usuelle conduit ainsi, dans le calcul de l'effort maximum
disponible à la barre d'attelage d'un tracteur, à une erreur par défaut égale
à P/, . Cette erreur n'est guère que de 5"^^ p^r tonne pour la traction sur
rails, mais elle peut atteindre i5''s par tonne dans la traction sur route.
Elle se produit dans le même sens, quand on calcule l'accélération maximum
réalisable au démarrage, et la pente limite que l'on peut gravir en conser-
vant la vitesse acquise.
» L'inégalité (5) donne en particulier le résultat suivant :
» A vitesse constante, en palier et alignement droit, dans le cas où la
( 1285 )
vitesse est assez faible pour que la résistance de l'air soit négligeable, un
tracteur dont tous les essieux sont moteurs n'utilise aucune fraction de son
adhérence pour se remorquer lui-même; le pouvoir adhérent P/est alors
entièrement disponible à la barre d'attelage.
« A première vue, cela paraît paradoxal, mais on en trouve une expli-
cation immédiate clans l'équation (i), d'après laquelle le tracteur emploie
bien, en effet, le couple moteur <1> pour se remorquer lui-même, mais sans
faire intervenir son adhérence, qui reste alors entièrement utilisable.
» III. Pour une automobile ayant deux essieux, dont un seul est mo-
teur, l'inégalité (5) doit être remplacée par la suivante :
(8) P,/> F 4- P,/, + A + P ^ + -^^ (h¥ + AT I -H h" A + PS) ,
où P, et Po désignent les charges de l'essieu moteur et de l'essieu porteur
au repos, / la distance de ces essieux, et h, h', h" les hauteurs de la barre
d'attelage du centre de gravité et du centre de poussée de l'air au-dessus
du sol. Il faut d'ailleurs prendre le signe 4- ou le signe —, suivant que
l'essieu moteur est à l'avant ou à l'arrière du véhicule.
» L'inégalité précédente montre que cette dernière disposition donne la
meilleure utilisation de l'adhérence. Par contre, la stabilité peut se trouver
compromise parce que, la charge étant reportée sur la roue d'arrière, le
véhicule est exposé à se renverser en basculant autour de cet essieu. Pour
éviter qu'il en soit ainsi, il suffit de faire eu sorte que, dans le eus limite du
patinage, l'essieu d'avant soit encore suffisamment chargé. Si l'on suppose,
pour plus de simplicité, que les trois hauteurs h, h', h" sont égales, la con-
dition à remplir est
(9) A[p/_s(/+/,)](P,-S)-PS,
en désignant par S la charge de sécurité.
» On obtient des résultats analogues aux précédents, mais dans un
ordre inverse, quand on étudie le mode de fonctionnement des freins. La
charge se reportant à l'arrêt sur l'essieu d'avant, la stabilité peut être com-
promise quand cet essieu est moteur. J'ai été ainsi conduit à étudier, dans
ce cas, les conditions à remplir pour assurer la stabilité, quand on doit
serrer les freins dans une courbe, en descendant une pente. Les résultats
obtenus sont trop complexes pour que je puisse les donner ici; ils feront
l'objet d'un Mémoire qui paraîtra prochainement dans le Bulletin de la
Société industrielle du Nord. »
C. R., 1899, 1" Semestre. (T. CXXVIII, N" 21.) 1^)7
( 1286 )
CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'attaque des silicates par le gaz suif hydrique.
Note de M. P. Didier, présentée par M. Moissan (').
« A température élevée, le gaz salfhydrique agit sur la plupart des sili-
cates et les transforme partiellement en sulfures. J'ai étudié l'ensemble de
cette action et des réactions secondaires qui l'accompagnent pour un cer-
tain nombi'e de ces minéraux. Les opérations ont été faites au tube de
porcelaine, vers i4oo°, sur des échantillons passés au tamis 60; la nacelle
employée était en porcelaine ou en charbon. Cette dernière matière
convient particulièrement bien : le carbone, il est vrai, doit avoir une
part réductrice propre dans les phénomènes, mais je me suis assuré que
son influence est surtout d'ordre quantitatif.
» Au point de vue de cette étude, les silicates se divisent en trois groupes.
Les métaux qu'ils renferment peuvent s'isoler, à l'état de sulfures, par
volatilisation ou par cristallisation : c'est le cas signalé autrefois par M. Si-
dot (^) pour les silicates de zinc et de plomb. Les sulfures formés peuvent,
au contraire, être fixes, attaquables seulement par les agents qui détruisent
aussi le silicate : c'est le cas le moins avantageux pour la séparation des
produits. Enfin, un troisième groupe intermédiaire correspond à des sul-
fures qui peuvent se distinguer nettement par leur couleur, leur solubilité
dans les acides faibles, etc. Les silicates naturels se rattachent géné-
ralement aux deux derniers groupes; ce fait a une certaine importance,
parce que la réaction de l'acide sulfhydrique est toujours incomplète, les
sulfures formés recouvrant la matière primitive d'une couche protectrice
qu'il faut désagréger mécaniquement ou détruire chimiquement. C'est sur
ces silicates qu'ont porté les recherches dontje cite quelques résultats.
» 1. Péridols. — La transfoi mation en sulfures de ces silicates relativement simples
est nettement indiquée par l'aspect des échantillons après l'opération, mais elle est
faible. Le soufre fixé sur un péridot, en présence du charbon et après cinq heures de
chauffe, est, en moyenne, de 3 pour loo, dont près de la moitié porte sur la magnésie.
La matière traitée cède cette base à l'eau, qui prend une réaction alcaline. La chaleur
et l'acide acétique dégagent l'acide sulfhydrique, facile à doser; l'acide chlorhydrique
( ' ) Travail fait au laboratoire de Chimie minérale des Hautes Études, à l'École Nor-
male supérieure.
(2) Comptes rendus, t. LXII et LXIII.
( 1287 )
décompose ensuite de même le sulfure de fer reslanl. La proporlion de matière atta-
quée est environ - pour loo.
» 2. Cérile naturelle. Péridot véreux artificiel. — La couleur grise du minéral
est nettement modifiée, après traitement, par la couleur rougeâtre des sulfures. Le
gain en soufre, dans les conditions précédentes, calculé directement (en tenant
compte de la perte au feu du rainerai, et vérifiée |iar Tanalyse), atteint, dans les
mêmes conditions que plus haut, \- pour loo, à l'étal de sulfures solubles dans l'acide
acétique.
» Les cérites en poudre du commerce abandonnent, après une seule chauffe,
4-5 pour 100 environ à l'acide acétique, alors qu'elles lui laissent, nu maximum,
12 pour loo avant l'opération.
» Le silicate de cérium artificiel (péridot ou fa\ alite céreuse SiO-,2CeO) est
attaqué à peu près dans la même proportion; ses cristaux, primitivement incolores,
sont transformés partiellement en sulfure céreux rouge.
>i 3. .feffersonite. — Ce pyroxène manganésifère est peu attaquable aux acides.
Après le traitement par l'hydrogène sulfuré, il donne à l'eau une réaction nettement
alcaline: il s'est formé un pohsulfure ou un sulfure double. Une partie des alcalino-
terreux sont donc, ici encore, attaqués en même temps que les métaux proprement
dits; cette attaque porte sur 2.5 pour roo de l'essai, toujours dans les conditions
données.
» k. Amiante. — L'asbesle, inattaquable par les acides, se change aussi par voie
sèche en sulfures, abandonnant alors à l'eau, à l'acide acétique et, enfin, à l'acide
chlorhydrique, une portion notable de ses éléments. Sans l'intervention du charbon,
cette transformation est faible, mais encore parfaitement sensible.
» 5. Lépidoniélane. — Ce silicate complexe et ses analogues micacés s'attaquent
de n^ême. Les échantillons sur lesquels j'ai opéré étant riches en fer et en alumine,
c'est surtout sur le fer que s'est porté le soufre.
» Le gain de la matière, dans l'opération, est de 4 à 5 pour lOO, correspondant à la
fixation d'un poids double de soufre. L'analyse directe donne un chiffre notablement
plus fort.
M Réactions secondaires. — Dans la plupart de ces expériences, j'ai
constaté un fait assez singulier, la production d'une petite quantité, bien
caractérisée, d'acide sulfurique. On la trouve dans les régions froides du
tube, particulièrement vers la partie antérieure où l'anhydride a probable-
ment reflué en remontant le courant gazeux, généralement lent, et a
échappé ainsi à la destruction qui l'attendait dans la région centrale.
» D'autre part, la silice déplacée reste libre ou entre dans des silicates
plus acides que les priinitifs. Elle ne m'a pas paru cristalline, sauf peut-
être dans la décomposition de l'asbeste ; cela se conçoit assez, tout fondant
faisant défaut. Mais il semble aussi, d'après la comparaison des analyses et
l'examen des tubes à réaction, qu'une partie est réduite et entraînée; il se
forme, en effet, même en l'absence du charbon, une couche noire pré-
( 1288 )
sentant, autant qu'on peut en juger, les caractères du silicium ou de cer-
tains de ses composés. Cette constatation m'a amené à essayer de soumettre
la silice seule au même traitement que les silicates précédents. On obtient
ainsi, à la limite de la région chaude, un anneau de cristaux qui peuvent
former un véritable feutrage. Ces cristaux n'ont pas les caractères chi-
miques attribués au sulfure de silicium; ils paraissent constitués par un
mélange de silicium et d'un de ses composés ou par une combinaison
siliciformique. J'en poursuis l'étude ainsi que celle de l'altaque des
silicates par quelques autres giz ; je crois seulement devoir signaler ici,
au point de vue minéraiogique, l'intérêt que peut avoir la réaction princi-
pale qui fait l'objet de cette Note. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acide diisoamylacéliqiie. Note de
M. H. FouRxiER, présentée par M. H. Moissan.
« Je me suis proposé de préparer synthétiquement l'acide diisoamylacé-
tique et de le comparer avec ses isomères lès acides laurique et hordéique.
!) Je l'ai obtenu en décomposant par la chaleur l'acide diisoamylmalo-
nique(C*H")=C(CO-H)-.
» On verse du bromure d'isoamyle sur le dérivé sodé de l'éther malo-
nique en suspension dans l'alcool absolu. Après avoir chauffé quatre
heures au bain-marie à 90", le produit de la réaction est traité par l'eau ;
l'huile qui surnage est distillée et l'on recueille la portion bouillant entre
242° et 248°. Elle est formée par de l'isoamylmalonate d'élhyle. Cet éther
avait déjà été préparé par Paal et Hoffmann (' ).
» A de l'alcool sodé on ajoute des quantités équimoléculaires d'isoamyl-
malonate d'éthyle et de bromure d'isoamyle.
)) On chauffe au bain-marie pendant quatre heures, on distille la plus
grande partie de l'alcool et l'on précipite par l'eau.
» L'huile qui se sépare est isolée au moyen de l'éther, puis rectifiée.
Ij'analyse montre que la portion bouillant à 2'j^°-i%o° est constituée par
du diisoamylmalonate d'éthyle. C'est un liquide incolore, dont la densité à
20° est de 0,993.
» On le saponifie en le chauffant au bain-marie pendant trois heures
avec delà potasse alcoolique. Après avoir chassé l'alcool à 1 10°, on dissout
le résidu dans l'eau et l'on neutralise par l'acide chlorhydrique.
(') Bericble cler deutsch. chein. Ges., l. XXIII, p. 1496.
( 1289 )
» L'acide diisoamylmalonique forme se solidifie bientôt; on l'essore,
puis on le fait cristalliser dans de l'alcool très étendu.
» Il est en lamelles blanches, fusibles à i47''-i48'', très solubles dans
l'éther, l'alcool, le benzène; peu solubles dans le sulfure de carbone et
insolubles dans l'eau.
» J'ai obtenu l'acide diisoamylacétique (C''H")'''CH — CO^II en chauf-
fant l'acide diisoamylmalonique au bain d'huile un peu au-dessus de son
point de fusion. Le dégagement de l'acide carbonique commence en effet
vers iSo", mais il ne devient abondant qu'au-dessus de 160°; la tempéra-
ture est élevée lentement jusqu'à 175". Après refroidissement, le contenu
du ballon, qui s'est solidifié, est essoré, puis purifié par des cristallisations
successives dans l'alcool étendu et dans le benzène.
» L'acide diisoamylacétique se présente sous la forme d'aiguilles blan-
ches, fusibles à 46''-47". insolubles dans l'eau, très solubles dans l'éther,
l'alcool, le sulfure de carbone et le benzène.
» Je l'ai transformé en diisoamylacétamide (C'H")^CH — COAzH^ de
la façon suivante :
» L'acide diisoamylacétique est chauffé avec la moitié de son poids de tri-
chlorure de phosphore à 100° pendant une demi-heure. Le chlorure acide
qui a pris naissance est séparé de l'oxyde de phosphore, puis versé goutte
à goutte dans une solution aqueuse et concentrée d'ammoniaque, refroidie
au moyen d'un mélange de glace et de sel. L'amide se précipite immé-
diatement; on la lave avec de l'eau et on la fait cristalliser dans l'alcool
étendu. On la purifie par dissolution dans le chloroforme ou dans le
benzène.
» Elle forme des aiguilles blanches, soyeuses, fusibles à iiS", solubles
à chaud dans l'eau et se dissolvant à froid dans l'éther, l'alcool, le chloro-
forme, le benzène. »
CHIMIE MINÉRALE. — Fluor dans quelques eaux minérales. Eaux fluorées.
Note de M. Charles Lepierre, présentée par M. Armand Gautier.
« Dans une Note récente, M. Parmentier ( ' ), après avoir démontré que
la corrosion que l'on observe parfois sur les verres mis en contact avec
certaines eaux minérales peut être due à un simple dépôt adhérent de
(') Comptes rendus du i'^"' mai 1899.
( '290 )
silice et non pa&, comme on avait pu le supposer, au fluor ou à des
composés fluorés volatils, termine sa Communication par celte phrase :
« On a prétendu aussi que les eaux du Mont-Dore et d'autres eaux tiennent
» en dissolution du fluorure de calcium. Nous n'avons jamais, dans les
» nombreuses analyses d'eaux minérales que nous avons faites, pu déceler
» la moindre trace de composé fluoré quelconque. »
» On peut en conclure que, pour M. Parmentier, l'existence de fluo-
rures dans les eaux minérales constituerait une grande exception.
» Cette affirmation me semble beaucoup trop absolue et je demande la
permission d'exprimer mon opinion sur ce sujet, opinion basée sur un
certain nombre d'analyses d'eaux.
» Sans rappeler ici les travaux classiques de Nicklès, Cli. Sainte-Claire
Deville, Gouvenain, etc., sur la présence des fluorures dans beaucoup
d'eaux, je dirai que la plupart des chimistes modernes qui se sont occupés
d'eaux minérales y ont trouvé le fluor; M. Willm, dont la compétence est
bien connue, le signale, en France, dans les eaux de Plombières, de Bour-
bonne-les-Bains, etc. Bunsen, Frésénius, etc. sont arrivés, en Allemagne,
auxmêmes résultats. En Portugal, les chimistes qui se sont occupés d'ana-
lyse des eaux minérales y ont aussi, fort souvent, trouvé des fluorures
(Ferreira da Silva, Sousa Reis et moi-même) (' ). Mais, en général, les
fluorures se trouvent dans les eaux à l'état de traces.
» Il existe néanmoins certaines eaux minérales, assez rares il est vrai,
qui sont relativement très riches en Jluoj lires. J/exemple le plus intéressant,
peut-être unique en Europe, du moins à ma connaissance, est celui de l'eau
minérale de Gérez (nord du Portugal). Ces eaux très Fréquentées et d'un
effet vraiment extraordinaire dans les maladies du foie (-) ont une minéra-
lisation assez faible : os"", 29G d'après Sousa Reis, à qui l'on doit la première
analyse complète de cette eau; o^^sSio d'après moi-même. Elles ren-
ferment par litre 22™s'' à 25""^'' de fluorure alcalin (très probablement de
sodium), soit lo™*"' à la"^'" de fluor combiné. Ces doses ne peuvent passer
inaperçues; elles représentent, on le voit, le dixième environ du résidu de
l'eau. Aussi suffit-il d'évaporer un demi-litre à un litre de l'eau de Gérez
dans une capsule de platine pour constater, de la manière la plus positive,
l'existence de fluorures dans le résidu.
» La recherche analytique du fluor dans les eaux peut se faire : 1° par
(') Eaux de Gérez, Moledo, Entre os Rios, Ciicos, IjUso, etc.
C) Depuis la simple congestion jusqu'à la cirrhose.
( I29I )
le procédé classique (corrosion de traits faits sur un verre de montre de
Bohême recouvert de cire) en chauffant le résidu de l'eau avec SO^H^ et
s'astreignant aux recommandations de Frésénius, Nickiès, etc.; 2° parles
méthodes de Lannes ou de Carnot; '3" s'il y a de la silice, par la formation
deSiFP ('); 4° j'ai souvent recouru à la formation de cristaux de fluosi-
licate de sodium dont les petits prismes hexagonaux bipyraraidés sont
caractéristiques (réaction microchimique de Boricky) (*). Celte dernière
réaction est très sensible. »
GÉOLOGIE. — Sur la genèse des minerais de fer de la région lorraine. Note de
M. P. ViLLAiiV, présentée par M. Halon de la Goupillière.
« Le gisement de minerai oolithique de la Lorraine a été décrit autrefois
comme présentant tous les caractères d'un dépôt littoral, dont la minéra-
lisation aurait été déterminée par des sources thermales jaillissant dans le
fond de la mer liasique. Aucune indication n'ayant été fournie, jusqu'à ce
jour, sur les points d'émergence de ces sources, plusieurs auteurs ont
contesté le bien fondé de cette théorie. Nous croyons cependant qu'elle
peut se justifier au moyen des considérations suivantes :
» Les sources ferrugineuses sont venues de la profondeur par des
fissures de l'écorce terrestre coïncidant avec des failles, dont la plupart
sont bien reconnues aujourd'hui. Tous les auteurs semblent admettre que
ces failles sont postérieures au dépôt du minerai. Il est incontestable, en
effet, qu'un grand nombre d'entre elles ont déterminé des dérangements
dans les couches, bien longtemps après le dépôt primitif; mais il n'est pas
exact d'en conclure qu'aucune n'a existé avant la formation du gisement.
Il est bien plus naturel, au contraire, de supposer que les mouvements du
sol, postérieurs au dépôt du minerai oolithique et qui ont contribué à
donner à la surface son relief actuel, se sont effectués suivant des cassures
préexistantes qui déterminaient des lignes de moindre résistance dans
l'écorce terrestre.
» Le système des fractures du bassin de Briey semble avoir pris son
équilibre à l'époque tertiaire. C'est à ce moment qu'une nouvelle série
(') Frésénius, Analyse qiialitatù'e, 7" édition française, p. 2^0 et suivantes.
(') Clément et Renard, Réactions microchimiques, p. 94 ; 1886. — Bourgeois,
Analyse microchimique (in II" Supplément du Dictionnaire de Chimie de Wurtz).
( 1292 )
d'émissions thermales a pu engendrer, par un retour d'activité de l'énergie
interne, les minerais dits àe fer fort, qui sont toujours superposés aux
minerais oolithiques. En faisant abstraction des phénomènes de dénuda-
tion, postérieurs à l'époque tertiaire, qui ont donné aux gisements de fer
fort leur consistance actuelle, on ne peut manquer, en effet, d'être frappé
des relations étroites de voisinage qui existent entre ces gisements et ceux
du. lias. Les conditions topographiques dans lesquelles se présentent les
premiers donnent à penser qu'ils doivent bien leur origine à une émission
de l'âge tertiaire, et non à un simple remaniement du minerai iiasique.
» L'activité des sources tliermales ayant été fort variable d'un point à
un autre, on s'explique aisément que les différentes couches du gisement
présenteat une valeur très inégale dans les différentes localités du bassin.
En Lorraine, le centre principal de* émissions ferrifères est situé (aussi
bien pour les minerais basiques que pour les minerais tertiaires) entre
Audun-le-Tiche et Esch-sur-Alzette. Ces émissions s'expliquent par la
grande faille d'Audun-le-Tiche qui occasionne un rejet de plus de loo'"
dans la région. Le bassin de Longwy dépend en partie de cette même faille,
et en partie aussi d'autres failles de moindre importance. Celle de Pontoy
(Alsace-Lorraine), qui détermine, comme celle d'Audun-le-Tiche, un rejet
d'une centaine de mètres, près du village de ce nom, a joué aussi un rôle
très important dans la formation du bassin. L'étage ferrugineux prend une
puissance de So*" à 60"* dans ses parages. La faille d'Avril, située au sud de
la précédente, donne lieu à une remarque intéressante. Le dépôt de mi-
nerai qu'elle a engendré cesse brusquement, vers l'ouest, à l'endroit où
elle s'arrête à celle du Woigot.
» La faille de l'Orne a donné naissance au bassin du même nom, décou-
vert en i883, et qui se développe, de l'est à l'ouest, suivant l'alignement
de la cassure.
il Tout récemment, nous avons pu étudier en détail le rôle d'une faille
dite de Bonvillers, connue depuis peu de temps, mais qui nous paraît jouer
un rôle décisif dans l'extension occidentale du bassin de Briey.
» Cette faille, qui peut servir de type de faille nourricière, présente un
rejet d'une cinquantaine de mètres à Bonvillers. Elle a donné naissance,
dans la direction de l'ouest, à un gisement assez limité comme superficie
exploitable, mais d'une richesse peu commune dans le sous-étage moyen
de la formation (couche grise).
« Du centre d'émission principal qui devait se trouver non loin de Bon-
villers, l'élément ferrugineux, qui se précipitait sans cesse dans le sein
( 1293 )
des eaux sous forme d'oxvde pulvérulent, grâce à l'apport continuel des
sources, s'est dispersé inégalement dans les différentes directions suivant
les pentes plus ou moins favorables du fond de la mer.
» Grâce aux nombreuses explorations, par sondages, faites dans les trois
dernières années, les courbes de niveau de la formation ferrugineuse ont
pu être établies : si l'on trace la ligne de plus grande pente de la surface
déterminée par ces courbes, on trouve qu'elle coïncide exactement avec la
ligne de richesse maximum du dépôt ferrugineux.
>i II convient de remarquer que la théorie des, failles nourricières donne
parfaitement l'explication des faits qu'on voulait rattacher autrefois à la
théorie des affleurements. Les bons minerais, disait-on, ne se trouvaient
qu'aux affleurements. Cela se comprend en observant que les érosions se
sont produites principalement suivant le trajet d'anciennes failles. Quand
ces failles avaient été nourricières, le cours d'eau emportait, dans ses allu-
vions, la partie du gisement comprise dans les terrains détruits, qui était
généralement la plus riche. Il laissait sur les flancs de la vallée des lam-
beaux de couches, plus ou moins étendus, dont la minéralisation et la
puissance diminuaient au fur et à mesure qu'on s'écartait de l'axe de la
vallée, c'est-à-dire de la faille nourricière. »
PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur un champignon parasite dans les
affections cancéreuses. Note de M. J. Chevalier, présentée par M. Ar-
mand Gautier.
« Nous nous occupons depuis longtemps de la question du parasitisme
du cancer, et les idées qui nous guident nous ont permis d'isoler, il y a plu-
sieurs mois, un parasite spécial obtenu de cultures d'origines différentes,
savoir :
» 1° De tumeurs chirurgicales fraîches prises sur le vivant;
» 1° De noyaux secondaires non ulcérés provenant des autopsies que
nous avons faites à l'hospice de Brevannes;
» 3° Du sang des cancéreux du même service; il nous a donné aussi des
cultures lorsque la tumeur est assez avancée;
» !\° De l'air des salles de cancéreux en contact pendant un certain temps
avec des plaques de Pietri contenant le même bouillon.
» Inutde d'ajouter que les tumeurs expérimentales obtenues sur les ani-
maux fournissent les mêmes résultats.
C. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N» 21.) 168
( l'M )
» Nos cultures ont toujours été faites, pour l'acclimatation du parasite,
avec un bouillon de mamelles de vache. Il est simplement dégr-aissé, addi-
tionné de 2 pour looo de chlorure de sodium et stérilisé. Au bout de quel-
ques jours, ce bouillon, après avoir reçu l'une ou l'autre des semences
ci-dessus, porté à l'étuveà 32°, se trouble, et l'on voit s'y former une mince
pellicule blanchâtre, puis un dépôt de même couleur. Au bout d'un cer-
tain temps, les membranes tombent au fond du ballon au fur et à mesure de
leur production, et bientôt la couche inférieure se colore en rose et en rouge
groseille; à ce moment, la sporulation est accomplie.
» Les cultures acclimatées sur bouillon de mamelle peuvent alors être
transportées avec succès sur dilTérents milieux; mais ceux sur lesquels
elles prospèrent le mieux sont les milieux sucrés se rapprochant le plus de
la neutralité : les cultures en milieu acide ne réussissent pas; celles en
milieu franchement alcalin sont bien moins prospères. Voici les terrains
sur lesquels nous avons fait ces cultures :
a. Bouillon de mamelles glycosé à lo pour rooo. Même aspect que sur le
bouillon de mamelles sans glycose. Si l'on augmente la proportion de
sucre, la culture est moins prospère.
b. Agar. Au troisième jour, petites colonies grisâtres s'étalant progres-
sivement. Elles augmentent en épaisseur et deviennent roses.
c. Sérum. Caractères à peu près identiques.
cl. Gélatine. Pellicules gris blanchâtre. Pas de liquéfaction.
e. Pomme de terre. Couche étalée gris jaunâtre fort mince.
f. Chou. Culture très prospère gris blanchâtre.
» Toutes ces cultures, à un moment donné, prennent une coloration
rosée due aux spores sorties des sphérules, qui se disséminent dans le
liquide. Cette coloration ne se montre jamais dans des cultures faites à
l'abri de la lumière.
M La température optima pour ce parasite est de 28'' à 35°.
« Malgré cela, il est fort résistant, et l'ébullition à 100° pendant dix mi-
nutes ne tue pas ses spores.
» Au microscope, on est frappé de la différence morphologique des élé-
ments qu'on rencontre dans les cultures suivant leur âge et le milieu sur
lequel elles vivent :
» Dans une culture sur bouillon de mamelles, on voit des sphérules à
divers états de développement, des spores et des conidies.
» Sur chou, les formes prédominantes sont des formes mycéliennes, soit
( '295 )
stériles, en mince chevelu ; soit, au contraire, -fécondes, avec des conidies
à l'intérieur, et ramifiées à leurs extrémités donnant naissance à des coni-
dies rondes ou elliptiques.
» Nous sommes arrivé facilement à relier entre eux ces divers stades
biologiques; dans toutes les cultures un peu vieilles, on trouve les deux
formes réunies.
» Une cellule cylindrique ou conidie (forme souvent rencontrée dans
le sang des cancéreux) mesure en moyenne 6!^ en longueur et i^en largeur.
On ne tarde pas à la voir devenir bi-ou multi-cellulaire, s'accroître en don-
nant naissance à un mycélium irrégulièrement septé, puis à des conidies
endogènes. Ce mycélium est tantôt simple, tantôt ramifié; parfois même
il s'anastomose avec d'autres filaments voisins formant des faisceaux
homogènes ou irréguliers. Entre ces faisceaux se rencontrent, soit des
conidies uni- ou bi-cellulaires qui ont tendance à se grouper en cercles
concentriques, soit des sphérules. Ces sphérules proviennent des conidies
uni-cellulaires qui, au lieu de se diviser, s'accroissent, s'arrondissent et
arrivent à former des sphérules réfringentes de couleur jaune clair qui
peuvent mesurer lai^ et 151^ de diamètre. Ces sphérules sont composées
d'une masse plasmique centrale et d'une membrane à double contour.
Pendant leur période d'accroissement, elles se colorent intégralement, et
le tout paraît homogène ; puis la sphérule présente à son intérieur des
spores endogènes qui tranchent par leur coloration plus intense sur les
parties environnantes. Enfin, par un point variable de leur surface, les
sphérules laissent échapper leur contenu.
M Les spores se présentent alors sous la forme de petits corpuscules
de ii^' et moins, réfringents, d'un rouge rubis, tantôt ronds, tantôt présen-
tant une forme bacillaire, animés de mouvements browniens et environnés
d'une matière gélatineuse qui les maintient unies. Suivant que l'expulsion
de la matière sporigène est plus ou moins avancée, on voit dans l'intérieur
des sphérules diverses formes colorées, la matière se colorant seule. La
sphérule arrive, après l'expulsion des spores, à être réduite à l'état d'une
simple membrane gaufrée présentant parfois en un point un croissant de
matière colorable.
» Ces spores, suivant qu'elles restent unicellulaires ou qu'elles de-
viennent bicellulaires, donnent naissance à des sphérules dans le premier
cas, à des conidies dans le second.
» Les méthodes de coloration qui nous ont le mieux réussi sont le bleu
( '296 )
coton G4B Poirier, le bleu de Kûhne, le violet de gentiane, la safranine.
Elles se colorent par le picro-carmin et prennent le grain.
» Les récentes Communications du D'' Bra, dans la Presse médicale,
semblent devoir faire identifier son parasite au nôtre (' ).
» L'inoculation des cultures de ce champignon sous la peau de cobayes,
de lapins et de chiens, a donné lieu à la production de tumeurs à l'endroit
de l'injection. Au bout d'un certain temps nous avons pu constater les
symptômes de cachexie chez ces mêmes animaux. Enfin, à l'autopsie de
certains de ces sujets, nous avons trouvé des généralisations de tumeurs
ganglionnaires et des noyaux secondaires viscéraux.
» L'examen microscopique de ces tumeurs montre un tissu analogue,
tantôt au sarcome, tantôt au fîbro-sarcome, tantôt au carcinome. Malgré
ces résultats, contrôlés entre autres par M. le D' Gombaut, nous ne vou-
lons pas pour l'instant affirmer la spécificité du parasite. L'étude de la
toxine et les tumeurs expérimentales en voie d'évolution nous permettront,
dans un travail ultérieur, d'être peut-être plus affirmatif sur les liens de
causalité ou de spécificité qui existent entre ce champignon et les affections
cancéreuses. »
M. A. AuNAUDEAU adresse une Note relative à une pièce qu'il propose
d'ajouter au peson pour en simplifier la graduation.
M. E. DucRETET adresse une Note relative à la construction des radio-
conducteurs à limailles et à billes d'acier.
M. E. Porter adresse un Mémoire « Sur la résolution de l'équation
générale du cinquième degré ».
La séance est levée à 4 heures.
J. B.
(') Les faits analogues, publiés en Angleterre par M. le D'' Plimmer, ne sont pas
assez détaillés pour qu'on puisse porter un jugement à leur sujet.
( '297 )
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages keçus dans tA séance du 28 mai 1899.
Manipulations de Chimie: Métalloïdes, par M. A. Mermet. 2* édition, avec
une Préface de M. C. Friedel, Membre de l'Institut. Paris, Paul Dupont,
1899; I vol. in-i6. (Hommage de l'Auteur.)
Études et recherches sur le grain de blé,... par Emile Frichot. Chez l'Au-
teur, à Dreux, 1899; i vol. in-12. (Hommage de l'Auteur.)
Société des Ingénieurs civils de France : Annuaire de 1899. Paris, 1899;
I vol. in-S".
Congrès horticole de 1899. Mémoires préliminaires . Paris, s. d. ; i fasc. in-i 2.
Congrès des Sociétés savantes, tenu à Toulouse du 4 au 8 avril 1899 : Rap-
port sommaire sur les appareils de mesure du temps et des angles gradués sui-
vant le système décimal, par M. J. de Rey-Pailhade. Toulouse, 1899; i fasc.
in-i 2.
Recueil des Mémoires et observations sur l'Hygiène et la Médecine vétérinaires
militaires, a*' série, t. XX. Paris, H. Charles-Lavauzelle, 1899; i vol. in-8°.
Travaux et Mémoires du Ru/eau international des Poids et Mesures. T. IX.
Paris, Gauthier-Villars, 1898; i vol. iu-Zi".
Le mouvement universel. Théorie nouvelle sur le mouvement des corps célestes,
par Constantin Lycortas. Athènes, Charles Beck; Paris, H. Le Soudier,
1899; I vol. in-i6. (Hommage de l'Auteur.)
liestimmung der Intensitcit der Schn'erkraft auffïinf undfûnfzig Stationen
von Hadersleben bis Koburg und in der Umgebung von Gôttingen : bearbeitet
von L. Haasemann. Berlin, P. Stankiewic, 1899; i fasc. in-8°.
Injluensa del sublimato corrosivo sul numéro dei globuli rossi, pel Dott. An-
tonio Massarotti. Napoli, A. Tocco, 1898; i fasc. in-8".
Curin g and fermentation of cigar leaf tobacco , by Oscar Loew. Washington,
1899; I fasc. in-8".
The alkali soils of the Yellowstone Valley, ... by Milton Whintney and
Thos.-H. Means. Washington, 1898; i fasc. in-8°.
Illuslrated catalogue and price list of Lundell fan motors. New York,
Sprague Electric Company, 1899; i fasc. petit in-4''.
( 1298 )
Regenwaarnemingen in Nederlamisch-fndië. 1897. Batavia, 1898; i vol.
in -4°.
Observations made at the magnetical and meteorological obseivatory at Ba-
tavia. Vol. XX, 1897. Batavia, 1898; i vol. in-4*'.
Memorias Y revista de la Sociedad cientifica Antonio Alzate. T. XII, 1898-
1899; n°M, 2y 3. Mexico, 1898; i fasc. in-8°.
Annual tables, daily and hourly , for the year 1898 : Nevi> York meteorolo-
gical Observatory. I fasc. in-4''.
Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia. 1898.
Part III. Sept. -Dec. Philadelphia, 1899; i fasc. in-8''.
Sitzungsberichte der kôniglich-premsischen Akademie dei Wissenschaften zu
Berlin : Januar-April 1899. Berlin, Georg Reimer, 1899; i4 fasc. in-8".
ERRATA.
(Séance du i5 mai 1899.)
Note de M. Guyou, Application, à titre d'essai, de la division décimale
du cercle à la pratique de la navigation :
Page laoo, ligne 26, au lieu de ingénieurs, lisez expériences.
Même page, ligne 29, au lieu de du, lisez de.
Même page, ligne 3i, au lieu de ces, lise: les.
5
On sopscnt à Paris, chez GAUTH IliR-VlLLARS,
Quai (les Grands-Aue;uslins, n" 55.
Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièroment le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deui toIuiiim m-r Doiu
Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auieurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
at part du i" janvier.
Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit :
Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus.
On souscrit, dans les Départements,
On souscrit, à l'Étranger,
Angers.
Brest.
fCherbourg
\Cternton t-Ferr
I De
cjiez Messieurs :
Agen FeiTJin frères.
Chaix.
Alger ^ Jourdan.
RuOr.
Amiens Courtin-Hecquel.
( Germain etGrassin.
I Lachése.
Sayonne Jérôme.
Hesançon Jacquard.
Feret.
'Bordeaux , Laurens.
Muller (G.).
Hourges Renaud.
Derrien.
Robert.
J. Robert.
Uzel frères.
\Cuen Jouan.
Chambery Perrin.
Henry.
Marguerie.
f Juliot.
( Ribou-Collaj.
I Lamarche.
U.jon j Ratel.
(Rey.
Douai |LauverjaL
' Degez.
;, , , 1 Drevet.
Grenoble '
( Gralier et Cv
Lu Hochelle Fouclier.
Le Havre ; ^ °
( Dombre.
, ... l Thorez.
Lille ■ ■ ! ^
( Quarré.
Lorient.
\ Georg.
Lyon ( Côte.
i Savy.
I Vitle.
Marseille... Ruai.
j Calas.
chez Messieurs :
( Baumal.
/ M"' Texier.
' Bernoux et Cumin
lUontpellier
Moulins.. .
I Coulet.
Martial Place.
/ .lacques.
Nancy Grosjean-Maupin.
( Sidot frères.
( Loiseau.
( Veloppé.
I Barina.
I Visconli et C".
Aimes Thibaud.
Orléans Luzeray.
j Blanchier.
! Marche.
Rennes Plihon et Hervé.
Rocheforl Girard (M""),
) Langlols.
\ Lestringant.
S'-Étienne Chevalier.
i Woiiloil-Ciirlcs.
( Humébe.
( Gimet.
' Privât.
. Boisselier.
Tours j Pérical.
' Suppligeon.
Giard.
Lemaitre.
Nantes
Nice
Ni me
Orlea
Poitiers..
Rennes
Rochef
Rouen.
S'-Étie
Toulon . . .
Toulouse-
Tours
Valencwniies.
Amsterdam.
Berlin.
Buc/iaiest.
chez Messieurs :
Feikema Caarelsen
et C".
Athènes Beck.
Barcelone Verdaguer.
[ Asher et C'*.
Dames.
Friedlander et fils.
Mayer et Muller.
Berne Schniid et Francke.
Bologne Zanichelli.
Lamertin.
Bruxelles ] Mayolezet Audiarte.
( Lebégue et C".
( Sotcheck et C°.
\ Storck.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, BellelC".
Christiania Cammermeyer.
Constantinople. . Otto Keil.
Copenhague Host et fils.
Florence .. . Seeber.
Gand Hoste.
Gênes Beuf.
, Cherbuliez.
Genève Georg.
( Slapelmohr.
La Haye Belinfanle frères.
( Benda.
/ Fayot.
I Barth.
\ Brockhaus.
Leipzig Lorentz.
I Max Kiibe.
chez Messieurs :
I Dulau.
^°'"''" Hachette et C".
Luxembourg.
Lausanne..
Lié se.
1 Twietmeyer.
\ Desoer.
' Gnusé.
Nutt.
V. BUck.
Libr. Gutenberg.
Madrid ) •^o""' y "^"ssel.
i Gonzalcs e hijos.
l F. Fé.
.Milan j '''"='=3 f"'"-
' Hœpli.
Moscou Tastevin.
Naples i Ma'-ghieri di G>u,
\ Pellerano.
( Dyrsen et Pfeiffer.
Ne'i
Pages.
M. Gaston Darboux. — Sur la déformation
des surfaces générales du second degré .. r>'i'i
M. A. Halleu. — Sur de nouvelles combi-
naisons du caniphre avec les aldéhydes., j '711
CORRESPONDANCE.
M. le Sechêtaihe perpétuel signale, parmi
les pièces imprimées de la Correspon-
dance, un Ouvrage intitulé : « Histoire
de la Faculté des .Sciences de Bnrdeauv
(i83S-i,S9^) ,., par M. G. Jlayef
M. A. Thydadt. — Sur les surfaces isother-
miques et la déformation du paraboloïde.
]M. TziTZEiCA. — Sur la déformation de
certaines surfaces liées aux surfaces du
second degré
M. Paul Vainlevi:. — Sur le développe-
ment d'une branche uniforme de fonction
analytique
M. Emile Borel. — Sur le calcul des séries
de Taylor à rayon de convergence nul...
M. A. Pr.TOT. — Sur le calcul de l'elTort
maximum disponible à la barre d'attelage
d'un tracteur
iVl. P. Didier. — Sur l'atlaque des silicates
Bulletin itinLioGiiAPiiiQUE
Errata
'71
'•71
i-Si
par le gaz sulfhydriquc ;
M. H. KouRNiER. — Sur l'acide diisoaniyl-
acétique 1
M. Charles Lepierhe. — Fluor dans
quelques eaux minérales. Eaux fluorées.. 1
M. P. ViLLAiN. ^ Sur la genèse des mine-
rais de fer de la région lorraine 1
M. J. Chevalier. — Sur un champignon
parasite dans les affections cancéreuses.. 1
M. .\. Arnaudeau adresse une Note rela-
tive à une pièce qu'il propose d'ajouter
au pesonpouren simplifier la graduation. 1
M. E. DucRETET adresse une Note relative
à la construction des radioconducteurs
à limailles et à billes d'acier 1
M. E. Porter adresse un Mémoire « Sur la
résolution de l'équation générale du cin-
quième degré » i
■.,S6
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1
PARIS. — IMPRIMERIE G A. UT H I E R-V I L L .\. R S ,
Quai des Grands-Augustins, 5,i.
1899
J^^ PREMIER SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR Min. I^ES SBCRÉTAIRES PBRPÉTITEIiS
TOME CXXVIII.
IV° 22 (29 Mai 1899).
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55,
1899
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2/» MAI 1875.
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
i' Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 teuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article i". — Impressions des travaux de C Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou parunAssociéétranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Les communications verbales ne sont mentionnées
dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction
écrite par leur auteur a été remise, séance tenante,
aux Secrétaires.
I^es Rapports ordinaires sont soumis à la même
[imite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages- par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 32 pages par année.
Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les
discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de
l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont
pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi-
vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires,
dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les
remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les l'rogranimes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant
que l'Académie l'aura décidé
Les Notices ou Discours prononcés en séance pu-
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Savants
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personnes
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca-
démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré-
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires soni
tenus de les réduire au nombre de pages requis. Lé
Membre qui fait la présentation est toujours nommé;
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font
pour les articles ordinaires de la correspondance of6»
cielle de l'Académie.
Article 3.
i
Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi
l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard,l'
jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps,
le litre seul du Mémoire est inséré dans le Co/??/o/e ren{^
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu s
t
vaut et mis à la fin du cahier.
Article 4. ■ — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus n'ont pas de planches.
Le tirage à part des articles est aux frais des
leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports]
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative fi l
un Rapport sur la situation des Comptes rendus api s
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution dupi|!-'
sent Règlement.
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de I«
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5*'. Autrement la présentation sera remise à la séance suiTant»*
COMPTES RENDUS
■ DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SEANCE DU LUNDI 29 MAI 1899,
PRÉSIDENCE DE M. VAN TIEGHEM.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
GÉOMÉTRIE INF INITÉSIMALF. — Sur les surjaccs isolhérmiques.
Note de M. Gaston Darboux.
« Les propositions que j'ai établies dans ma dernière Communication
montrent qu'on peut rattacher à la déformation des quadriques les plus
générales certaines surfaces isothermiques que j'ai appelées (2,),(2j). Si
l'on savait déterminer toutes les surfaces applicables sur une quadrique
déterminée, on aurait par cela même l'équation en termes finis de ces sur-
faces isothermiques. Elles dépendent donc seulement de deux fonctions
arbitraires d'une variable indépendante, tandis que la détermination des
surfaces isothermiques les plus générales exigerait l'intégration d'une équa-
tion aux dérivées partielles du quatrième ordre que l'on doit ranger au
nombre des plus compliquées, des plus difficiles à intégrer de la Géométrie
infinitésimale. En essayant de caractériser nettement les surfaces (-,), (3|)
G. R., i8ç)9, i" Semestre. (T. CXXVIII, N" 22.) 169
( i3oo )
j'ai rencontré quelques propositions générales qu'il me parait utile de
signaler.
» D'abord la correspondance entre les surfaces (i,), (i,) a lieu, nous
l'avons remarqué, à la fois avec similitude des éléments infiniment petits
et parallélisme des plans tangents. L'étude des cas dans lesquels ces deux
propriétés se trouvent réunies a été faite par M. ChristofFel; je n'y revien-
drai donc pas. Mais la correspondance entre les surfaces (2,), (2^) sou-
lève un problème intéressant. Ces deux surfaces, qui sont normales à un
même cercle, peuvent être considérées comme les deux nappes de l'enve-
loppe d'une sphère dépendant de deux paramétres. Nous sommes donc
conduits à nous proposer la question suivante :
)) Dans quel cas une sphère qui dépend de deux paramètres enveloppe-l-elle
une surface dont les deux nappes se correspondent avec similitude des éléments
infiniment petits ?
» On connaît une solution très générale de ce problème. Si la sphère
est orthogonale à une sphère fixe, les deux nappes de son enveloppe sont
inverses l'une de l'autre par rapport au centre de la sphère fixe et, par
suite, se correspondent avec similitude des éléments infiniment petits. La
correspondance entre les surfaces (2,), (2'^^) nous fournit encore une autre
solution du problème. Il y a donc intérêt, s'il est possible, à le résoudre
complètement.
» Soient donc M, M' les deux points oh une sphère variable (S) touche
son enveloppe. La corde de contact MM' engendre une congruence; les
développables de cette congruence découpent, sur les deux nappes de
l'enveloppe, des courbes dout les tangentes se rencontrent toujours. Si A
et B sont les points de concours de ces tangentes, les directions AM et AM',
BM et BM' se correspondent sur les deux nappes. Comme d'ailleurs ces
directions sont placées symétriquement par rapport au plan tangent de la
surface décrite par le centre de la sphère (S), il faudra que les deux
angles AMB, AM'B soient égaux.
» Supposons d'abord que la valeur commune de ces angles soit diffé-
rente de l'angle droit ; alors, pour qu'il y ait similitude des éléments infini-
ment petits, il faudra que la tangente en M à toute courbe tracée sur la
nappe (M) décrite par M et la tangente en M' à la courbe correspondante
tracée sur la nappe (M') décrite par M' fassent des angles égaux respecti-
vement avec MA et M'A et aussi avec MB et M'B. Donc ces deux tangentes
se rencontreront toujours en un point, d'ailleurs variable, de la droite AB.
Dès lors, quel que soit le déplacement de la sphère, la corde de con-
{ i3oi )
tact MM' engendrera un élément de développable et, par conséquent, la
droite MM' ira passer par un point fixe. Ce point fixe aura évidemment
même puissance par rapporta toutes les sphères (S) puisqu'il se trouve sur
l'axe radical de chacune d'elles et des sphères infiniment voisines. Nous
obtenons ainsi la première et la plus générale des deux solutions que nous
avions reconnues a priori, celle qui correspond à deux surfaces inverses
l'une de l'autre.
» Supposons maintenant que l'angle AMB soit droit; alors il résulte
facilement de la théorie des enveloppes de sphères (Leçons, n° 475 et
suiv.) que les lignes de courbure se correspondent sur les deux nappes de
l'enveloppe, et nous avons une suite de propositions et de formules qui
permettent de pénétrer dans la question.
» Si l'on suppose connue l'une des nappes (M) de l'enveloppe, que l'on
désigne par x,y,z les coordonnées du point M, par c,c',c" les cosinus-
directeurs de la normale à (M) en ce point, et que l'on considère toutes ces
quantités comme fonctions des paramètres p et p, des deux familles de
lignes de courbure, les rayons de courbure principaux de la nappe (M)
seront déterminés par les équations d'Olinde Rodrigues :
l^+R^=o
. ^ /^ + R.f = o
\ dp, op,
et, pour déterminer la nappe (M), il faudra procéder comme il suit :
)> On prendra d'une manière quelconque deux fonctions >> et [a satis-
faisant aux équations
(2) -r-+R:r-=o, -5 — i-R,-j^ = o:
^ '' dp dp dpi dp,
alors la sphère (S) aura pour équation
^ jJi.[(X_^)=-t-(Y-j)^+(Z-.)^]
( -^ c(X - ^•) + c'(Y - 7) + c"(Z - ::) = o.
» On déterminera la seconde nappe (M') de l'enveloppe de (S) en joi-
( l302 )
gnanl à l'équation précédente les deux suivantes :
(4)
» Si l'élément linéaire de la nappe (M) est donné sous la forme
(5) ds- = E'-dp--i-nyo%
celui de la nappe (M') sera fourni par la formule élégante
/logH,v _ dlog^
dpi dp, dp dp
d'où l'on déduit
Hv = e/(p), H,v = o/(p,). w, = 7^y
» En choisissant convenablement les paramètres des lignes de courbure
on peut admettre que l'on aura H = H, ; et l'on i-econnaît, dès à présent,
que toutes les solutions ultérieures du pioblêrne ne peuvent être fournies que
par des surfaces isothermiques.
» Faisant donc H = H,, on aura, en désignant par m une constante et
en remplaçant, pour la commodité des calculs, 0 par —
d\
dp
1 dHy |aH \\W
H, dp,'^' ' R ' 6-
H
dp.
1 dn,y |XH, XII.V^
H dp, " ' R, '^
H,
e
ma
a J 1)1
» En substituant dans les équations (9), (10), (12), on obtiendra le
jt
( i3o4 )
système
définitif
(i3)
[j.^-+- i"^ -\- t\ = imXn,
â- H;
d?="'' ()? - R'
04) <
dp, - H'
^ = H,nc +
à?
ox „. oi>. m,
Op, Op, R,
wÀ |xH OlogRr d\,
H ' R Op, ■"' <^p
dlogll
dp, - Op ^'
(JlogH
<^p
l,
qui sera complètement intégrable et qui sera même linéaire si l'on sup-
prime la première équation qu'on peut regarder comme une intégrale par-
ticulière du système (i4) formé par toutes les autres. L'intégrale générale
contiendra, en comptant m, cinq constantes arbitraires se réduisant à
quatre en raison de l'homogénéité. Ainsi :
)) Étant donnée une surface isothermique quelconque (M), on peut lui faire
correspondre avec similitude des éléments infiniment petits et conservation des
lignes de courbure, une infinité d'autres surfaces isothermiques (M') qui, prises
chacune avec (M), constituent les deux nappes d' une enveloppe de sphères.
» C'est une généralisation de la propriété relative à la correspondance
par plans tangents parallèles qui est due à M. Christoffel; mais, tandis que,
pour le problème de M. Christoffel, la détermination de la surface corres-
pondante dépend de trois quadratures seulement, nous avons ici un sys-
tème d'équations linéaires dont l'intégration est loin d'apparaître immé-
diatement. Tout ce que je puis dire à ce sujet, c'est que, lorsque cette
intégration aura été faite pour une surface isolhermique donnée, elle le
sera par cela même pour toutes celles, en nombre infini, qu'on peut en
faire dériver par l'application indéfiniment prolongée de la méthode de
récurrence que j'ai donnée aux n"*434, 437 de mes Leçons.
» Avant de me limiter au cas spécial que j'ai en vue, je signalerai une
propriété générale des surfaces isothermiques qui résulte très simplement
des calculs précédents.
» Le système (2) admet, pour toute surface isothermique, la solution
>,„ et [Ao étant des constantes.
( i3o5 )
» On peut donc toujours, et cela sans effectuer aucune intégration, déter-
miner des surfaces ayant même représentation sphérique qu'une surface iso-
thermique donnée, ou complétant, avec elle, les deux nappes d'une enve-
loppe de sphères sur lesquelles se correspondent les lignes de courbure.
» En particulier, si l'on suppose nulles les constantes >.„, (y-o, on trou-
vera que la sphère définie par l'équation
if(x-a.y + (Y-v)^+(z-=)»](i + ji-,)
= c{X- x) + c' {Y - y) + c"{Z - z)
enveloppe, en même temps que la surface (M), une autre surface (M')
(qui n'est pas isothermique) et dont les lignes de courbure correspondent
à celles de (M). En interprétant géométriquement, on a le théorème sui-
vant :
» Etant donnée une surface quelconque (M), on construit, en chacun de
ses points M, la sphère tangente qui a pour centre le conjugué harmonique de
M, par rapport au segment formé par les centres de courbure principaux. La
condition nécessaire et suj^sante pour que (NI) soit isothermique est que cette
sphère enveloppe, en même temps que (M), une surface (M') dont les lignes
de courbure correspondent à celles de (M).
» Cette sphère a été considérée par M. Tliybaut, dans sa récente Com-
munication; la relation qu'elle a avec la surface ne change pas si l'on
effectue une inversion quelconque; elle se réduit à un plan lorsque (M)
est une surface minima ; elle a un rayon constant pour les surfaces à cour-
bure moyenne constante. »
MÉCANIQUE. — Sur la loi des pressions dans les bouches à feu.
Note de M. Vallier.
« Les formules de la Balistique intérieure donnent avec une approxi-
mation suffisante la vitesse initiale du projectile, ainsi que la pression
maximum, mais non la loi de distribution de la pression en chaque point.
Les mesures expérimentales sont également en défaut à cet égard. Il y a
pourtant intérêt, surtout pour les études de résistance de l'arme ou des
organes accessoires, à pouvoir évaluer cette pression, au moins avec un
certain degré d'approximation, en partant des résultats acquis (vitesse et
pression maximum).
( i3o6 )
» Dans cet ordre d'idées, si Ion examine les courbes figurant le déve-
loppement de ces pressions (ou accélérations du projectile) en fonction du
temps, on remarque que ces courbes s'élèvent très rapidement jusqu'au
maximum et s'abaissent ensuite en présentant un point d'inflexion pour
prendre une direction asymptotique à l'axe des temps.
» L'allure générale de telles courbes peut se représenter par une expres-
sion telle que
(0 P = P«$e"l
où P désigne la pression au point où se trouve le culot du projectile à
l'instant t, P„ la pression maximum et 6 l'instant de cette pression, l'ori-
gine des temps étant fixée au moment où le projectile commence son mou-
vement.
» De cette expression (i) on déduit facilement les divers éléments du
trajet dans l'âme sous forme explicite, à l'aide des relations suivantes :
(i bis) m ^' = coP = coPoP(-),
(2) mw'=ecoP„6V(s),
(3) /n«=etoP„6-U(5),
où m représente la masse du projectile, u' sa vitesse en mètres, u l'espace
parcouru en mètres également à l'instant t, 10 la section droite de l'âme en
centimètres carrés, Po la pression maximum par centimètre carré, e la base
des logarithmes népériens, z le rapport-» enfin P(z), V(s)etU(s) trois
fonctions ayant pour expression respectivement
P(^) = se'-^ Y(z)=i -(i+z)e-' et \]{z) = z - -i +(z -h 2)6''.
» Voici maintenant comme on peut, à l'aide de ces formules, dégager
pratiquement la loi du régime des pressions.
» Soient U' et U la vitesse initiale et le parcours total du projectile à la
bouche de la pièce, et « le rapport de la pression maximum à la pression
moyenne qui, dans le même parcours, communiquerait au projectile la
vitesse U' ; on a
(4) a = 2o,P„U:mU'».
» Ce paramètre a est souvent employé comme caractéristique de la
vivacité de la poudre dans chaque cas particuHer. Il reste voisin de 3 pour
( i3o7 )
les poudres noires, et de 2 à i,6 environ pour les poudres sans fumée. Il
a pour expression analytique, avec nos notations,
2 U(Z)
(5)
e VHZ)'
T
Z représentant la valeur - de s au moment T de la sortie du projectile.
Enfin, en divisant membre à membre les équations (2) et (3) on aura,
pour la même valeur Z de s,
^^^ ^ — L" U(Z) "~ e U' ^ aV(Z) ~ U' ^'^''
en désionant par 0(a) le facteur — C ,r,~.->
° ^ ^ -^ e X V ( / )
Z étant donné en fonction de a par la relation (5).
» On voit aisément que la position du point de pression maximum et la
vitesse en ce point, obtenues en faisant :; = i dans les relations (2) et (3),
ont pour valeur
m?/^ = (g — 2)toP„0 = 0,7i82wPd9,
w?^,i =: (3 — e)9
4,o3
0,426
3,5
0,287
0,868
1,666
2,0
4,23
0,398
4,0
0,198
0,909
2, IIO
2,1
4,42
0,374
4,5
0, i36
0,939
2 ,572
2,2
4,60
0,353
5,0
0,092
0,962
3,o47
2,3
4>77
0,335
5,5
0,061
0,973
3,5ii
2,4
4,94
0,319
6,0
o,oi5
0,983
4,020
2,5
5,10
o,3o5
2,75
5,52
0,276
3,00
5,90
o,25o
C. R., .
899, 1" Semestre. (T.
cxxviii, ^'' 22.)
170
( i3o8 )
CORRESPONDANCE .
GÉOMÉTRIE. — Sur les réseaux cycliques qui contiennent un système
de géodésiques. Note de M. C. Guichard, présentée par M. Darboux;
« J'emploierai, pour les surfaces rapportées à leurs lignes de courbures,
les notations et formules suivantes : je désigne par u ei v les paramètres
des lignes de courbures, par MT, MS les tangentes en un point M de la
surface quand u eV v varient sur A respectivement; par T et S les seconds
foyers des congruences (MT), (MS); par F et (p les centres de courbures
des lignes MT, MS; il en résulte que les secondes tangentes des réseaux F
et cp sont les droites FS et cpT.
» Je représente le f/^^ de la surface par h^ du- -i- /^ dv- ; celui de la repré-
sentation sphérique par a^ du- + b- dv^.
M Je pose ensuite
I da I d/i
"^~ bdT- ~ l dv
_ i db _ 1 dl
a du II du
On sait qu'on a
(0
dm dn ,
^5- + 3- + «^
dt> du
o.
Cela posé, je vais chercher dans quels cas le réseau F (ou ce qui revient
au même, la congruence MT) est cyclique.
» Les cosinus directeurs de MT satisfont à l'équation
. , d^H I dn dQ c
(2) ^ — T- = - -T- -r- -^"^^^■
^ ^ du dv n du àv
Pour que la congruence (MT) soit cyclique ( ' ), il faut que l'on ait
i = U^ + «'-^V-.
» On peut toujours, par un changement de variables, multiplier /j par
une fonction quelconque de v; alors n sera une fonction de u seul.
(') Sur les systèmes orthogonaux et cycliques {Annales de l'Ecole Normale.
Ghap. III; 1897-1898).
( i3o9 )
[M. BiANCHi, Sopra alcune nuove classi di superficie (Annali di Malhemalica,
t. XVIII; i855-i856).]
» Si n = o, la surface M est une surface de Monge; ce cas n'offre aucun
intérêt, le réseau F est tracé sur une développable.
» Si /i = I , le point F décrit une surface de Voss. J'ai étudié ce cas dans
mon Mémoire Sur les surfaces à courbure totale constante, etc. (Annales de
l'École Normale ; 1 890 ) .
» Prenons le cas général, on peut supposer n ^ u. En prenant comme
inconnue b, l'équation (i) donne
(3) T" Â :ï — T-) -h b— -\- u = o.
^ ' di'\b ou oi'J au
C'est celte équation du troisième ordre qui permet d'obtenir la représen-
tation sphérique des surfaces (M).
» L'équation (2) est à invariants égaux; si on la ramène à la forme ca-
nonique de M. Moutard, elle admettra trois solutions dont la somme des
carrés est une fonction de u. Il en résulte que la congruence (MT) (ou le
réseau F) est plusieurs fois cyclique. Donc :
» 5/ un réseau G est C, il est C d'une infinité de manières.
» Il est facile d'en déduire des propriétés des surfaces M. Soit F' un
réseau applicable sur le réseau F; F' contiendra aussi un système de géo-
désiques; prenons sur la tangente à lagéodésique une longueur F'M'= FM.
Le point M' décrira une surface rapportée à ses lignes de courbure. Pour
cette surface (M') on aura
/i=hU,
a' = a\],
m'= m\j.
l' = l.
b' = b.
n'=n{^.
» On en déduit immédiatement les résultats suivants :
» .4 chaque sur/ace (M) on peut faire correspondre une infinité de sur-
faces (M') telles que :
» 1° Les rayons de courbures correspondants sont égaux;
» 2° Les lignes de courbure u = const. ont même longueur;
» 3° Les lignes de courbure v = const. ont même rayon de courbure aux
points correspondants.
» La congruence (MT) étant plusieurs fois C, il y aura 00^ réseaux 0
qui lui seront harmoniques; soit [a l'un de ces réseaux; la tangente jxM
à ce réseau est 2O. Réciproquement, si [a décrit un réseau O, dont une
( i3io )
tangente [j-t est 2O, il y aura sur jj.« deux points M et M' qui décrivent des
réseaux O. La tangente au réseau M, qui est située dans le plan tangent
à [j., décrit une congruence C dont le réseau focal M est O; donc le pro-
blème posé se ramène au suivant :
» Trouver toutes les surfaces (M) telles que la tangente (MT) à l'une des
lignes de courbure décrive une congruence 2O.
» Le réseau F sera par conséquent un réseau G et 2O. Pour que la
congruence (MT) soit 2O, il faut que l'équation (2) admette deux rela-
tions dont la somme des carrés est égale à l'unité; en appelant sin «p et
cosç ces deux relations, on trouve :
do I do
ai' V au
Le réseau H est donc associé à un réseau plan. (Voir ma Note sur les
réseaux O associés : Comptes rendus, 1897.)
» On en déduit les propriétés suivantes de ces surfaces : A chaque sur-
face, qui est une solution du second problème, on peut faire correspondre une
infinité de surfaces analogues, telles que :
» 1° Les rayons de courbures correspondants sont égaux ;
V 2° Les lignes de courbure v = const. ont leurs axes correspondants pro-
portionnels. (Le rapport de proportionnalité ne peut pas devenir égal à i.)
» On ne sait pas intégrer l'équation (3), mais on peut en trouver des
solutions qui renferment une fonction arbitraire. Voici une solution qui
est mise immédiatement en évidence par la Géométrie. Prenons sur une
quadrique de révolution un système de géodésiques et leurs courbes con-
juguées ; le réseau ainsi formé est G et 2O. Donc :
» Les surfaces dont les normales touchent une quadrique de révolution sont
des solutions du second problème. «
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les séries de Dirichlet. Note de M. Lerch,
présentée par M. Hermite.
« Il y a deux années, je me suis occupé des séries de Dirichlet
en cherchant leur caractère analytique aux environs du point * = o. Les
( i3ii )
quantités /„, /,, /.,,... (lim/v ^ co) sont supposées réelles, positives et
rangées suivant grandeur. Dans deux cas, assez généraux, je suis par-
venu à des résultats simples.
» 1° Supposons qu'il existe une quantité y( i, et admettons que la quantité
reste finie pour v infini.
» Alors la différence
C I — c~
est une fonction régulière à tout point situé à droite de l'ordonnée menée
au point 5 = — y. En particulier, au point 5 = 0, la valeur de la fonction
s'exprime par la limite
/ n = l \
C — I log/o |. / X^ 'v+I — 'v C — t log/,
'ê^ii-i iH
» "n
C loge „ = „ y ^ /v+1 C loge
, v=o
» La différence considérée est une transcendante entière, si l'on a
cL
lo£
I t\(_l_< C i^l I
30.
lim-^''^+'^''^'
V loge
» Le cas de I^^v -\-x qui est du premier type, conduit à la fonction
gamma. »
( l3l2 )
ÉLECTRICITÉ. — Sur la polarisation vraie des diélectriques placés dans un
champ électrique. Note de M. H. Pellat, présentée par M. Lippmann.
« M. Bouty, clans son travail sur les condensateurs en mica ('), a émis
l'idée que les charges résiduelles et phénomènes connexes présentés par
les condensateurs à diélectrique solide s'expliquaient en admettant un
résidu dans la polarisation du diélectrique persistant après la disparition
du champ.
» Pour rendre l'idée de M. Bouty indépendante de la théorie de la
polarisation fictive (^), je dirai :
» Un diélectrique (solide ou liquide), placé hrusquement dans un champ
électrique constant prend une polarisation, qui n'est pas instantanée, mais qui
croit avec le temps et atteint asymptotiquement un maximum. Si le champ
vient à cesser, la polarisation décroît et redevient nulle au bout d'un certain
temps, théoriquement infini.
» Cette idée, ainsi précisée, constitue-t-elle une simple hypothèse, com-
mode pour expliquer les phénomènes résiduels, ou est-elle l'expression
d'une réalité?
)) L'expérience suivante donne une preuve directe de l'existence d'une
semblable polarisation.
» Rappelons d'abord qu'un corps, primitivement à l'état neutre, puis
polarisé, reste à l'état neutre à son intérieur et ne manifeste que des
charges électriques superficielles positives sur une face, négatives sur
l'autre, égales en valeur absolue ; en outre, si l'on vient à couper le corps
polarisé, les nouvelles faces obtenues par la rupture présentent des charges
électriques égales et de signes contraires. C'est ce dernier point qui constitue
précisément le fait de la polarisation.
» J'ai opéré sur l'ébonite. Pour diverses raisons, on ne pouvait songer
à fendre avec une scie un bloc d'ébonite pour constater sa polarisation.
(') Journal de Physique, i" série, t. IX, p. 288; 1890.
(-) J'ai reconnu que le cas indiqué dans ma dernière Note (p. J2i8) peut être
expliqué par la théorie de la polarisation fictive. Mais, quand même cette théorie
s'accorderait avec tous les phénomènes, ce qui n'est pas prouvé^ elle n'en serait pas
moins une théorie hypothétique inutile, comme je l'ai montré dans mon Mémoire
Sur V Électrostatique non fondée sur les lois de Coulomb, et, par conséquent, elle
doit être abandonnée, à mon avis.
( i3i3 )
J'ai donc fendu le bloc à l'avance, c'est-à-dire que j'ai pris deux plaques
d'ébonite (lo"", 7''"', i*^"), taillées dans un même morceau et rodées, de
façon qu'elles puissent s'appliquer exactement l'une sur l'autre en recon-
stituant le bloc primitif. Un manche en ébonite, fixé à chacune d'elles,
permettait de les manier.
» Après désélectrisation préalable, ces plaques, mises en contact de
façon à constituer un bloc, étaient placées horizontalement entre les
armatures horizontales d'un condensateur plan A. Des feuilles d'ébonite,
collées sur les faces en regard de ces armatures et débordant celles-ci,
protégeaient les plaques contre l'électrisation par aigrettes. Ce condensa-
teur était chargé par le jeu d'un commutateur de grandes dimensions qui
mettait en rapport les armatures de celui-ci avec celles d'une batterie
chargée. On créait ainsi brusquement un champ électrique, dont les lignes
de forces étaient perpendiculaires aux faces des plaques. On laissait agir
ce champ pendant un temps qui a varié de trente à cent vingt secondes;
puis, ayant ramené les armatures au même potentiel, on enlevait la plaque
supérieure ; elle était immédiatement placée entre les armatures planes et
A'erticales d'un petit condensateur B, celles-ci étant juste distantes de la
quantité nécessaire pour que la plaque puisse être introduite sans frotte-
ment; l'une des armatures communiquait avec une conduite de gaz, l'autre
avec l'aiguille d'un électromètre dont les quadrants étaient chargés par
les pôles d'une pile reliée en son milieu à la conduite de gaz. On voyait
aussitôt l'aiguille dévier dans un certain sens; si l'on retournait la plaque
face pour face dans le condensateur B, l'aiguille déviait dans l'autre sens,
indiquant que les deux faces de la plaque d'ébonite étaient chargées d'élec-
tricité de signes contraires. A chaque retournement de la plaque, la dévia-
tion changeait de sens; mais ces déviations diminuaient avec le temps et,
au bout de trois ou quatre minutes, devenaient insensibles. Dans la plupart
des expériences, avant d'introduire la plaque dans le condensateur B, on
la plaçait dans un petit cylindre de Faraday, formé d'une boite rectangu-
laire en clinquant, juste assez large pour recevoir la plaque sans frotte-
ment, communiquant avec l'aiguille de l'électromètre et bien isolé. Or,
dans plusieurs expériences, la charge totale de la plaque mesurée ainsi fut
trouvée nulle ou insignifiante, tandis que, en mettant ensuite la plaque
dans le condensateur B, on avait une déviation de toute la longueur de
l'échelle, au premier moment.
» Ces expériences ne laissent aucun doute sur l'état de polarisation du
bloc d'ébonite dont la plaque représente la moitié. Il est impossible d'ex-
( i3i4 )
pliquer ce phénomène par une conductibilité dans la masse ou par la sur-
face, car la plaque aurait eu une charge totale déterminée, positive ou né-
gative suivant le sens du champ, constatable par le cylindre de Faraday.
Du reste, une étude que j'ai faite de la conductibilité de l'ébonite, sur les
plaques mêmes qui m'avaient servi, a montré qu'elle était beaucoup trop
faible pour produire les phénomènes observés.
» Les conséquences de cette polarisation des diélectriques se produi-
sant conformément à l'énoncé donné en tête de cette Note, et qu'on
pourrait appeler la loi de la polarisation, sont nombreuses et importantes;
elles seront l'objet d'un Mémoire. Je signalerai, en particulier, que les
trois lois trouvées expérimentalement, par M. Jacques Curie, pour la con-
ductibilité apparente des diélectriques, s'obtiennent, a priori, en partant
de cette loi de la polarisation. En s'appuyant sur le fait que le pouvoir in-
ducteur spécifique, mesuré par les méthodes ordinaires, devient constant
dès que le temps pendant lequel le diélectrique est soumis à l'action du
champ est suffisamment petit, le Mémoire montrera que, conformément à
l'énoncé de la loi, la polarisation n'est pas instantanée. Enfin, plusieurs
relations susceptibles de vérifications expérimentales numériques y seront
établies. »
PHYSIQUE. — Polymérisation des vapeurs anomales : peroxyde d'azote
et acide acétique. Note de M. A. Leduc, présentée par M. Lippmann.
« J'ai montrée) que la variation de la densité du chlore avec la tempé-
rature, dans les limites où elle a pu être déterminée avec quelque certi-
tude, est en parfait accord avec la théorie des états correspondants, et qu'il
n'y a nullement lieu d'invoquer la dissociation de la molécule du chlore
pour expliquer ces variations, si grandes qu'elles aient pu paraître.
» I. Peroxyde rf'«50/e. — Tout autre est le cas de l'hypoazotide (Az^O*)
dont la molécule se dédouble nettement à mesure qu'on élève la tempé-
rature ou qu'on diminue la pression, ainsi que nous allons le voir en étu-
diant les expériences de M. Natanson (-).
» J'ai cherché d'abord à représenter par des courbes la densité de cette vapeur en
fonction de la pression, pour chacune des températures auxquelles une série d'expé-
(') A. Leduc, Comptes rendus, t. CXXV, p. 937.
(') Annalen der Physik und Cliemie, 1' série, t. XXVII, p. 614.
( i3i5 )
riences a été exéculée. Or, malgré le soin qui paraît avoir été apporté à ce travail
difficile, les points qui correspondent auK faibles pressions {p < lo"^"" de mercure, par
exemple), même aux températures mo3'ennes, forment des constellations trop diffuses
pour être utilisées.
» Quant aux expériences faites au-dessus de ioo°, leurs difficultés se traduisent
par une incohérence encore plus grande des résultats. J'ai donc dessiné tout d'abord
la courbe des densités calculées ('), c'est-à-dire obtenues au moyen de mes formules
en supposant qu'il n'y ait point polymérisation.
» 11 est clair que la courbe expérimentale doit se confondre avec celle-ci lorsque la
dissociation est complète et se tenir au-dessus d'elle dans le cas contraire et s'en
écarter de plus en plus à mesure que la pression augmente.
» Une difficulté particulière se présente ici : nous ne connaissons que la tempéra-
ture critique de ce corps, et il est impossible de savoir à quelle série il appartient.
Mais, après quelques essais, j'ai reconnu que l'ensemble des résultats obtenus aux
températures élevées s'accorde bien avec cette double hypothèse : AzO" appartient à
la série normale et sa pression critique est de i3o-"™ environ (point critique : 171°
d'après M. Nadejdine). Il est bon de dire qu'une erreur de 10""" n'altérerait que de
o,ooo3 les densités à i5i°; elle influerait davantage sur les densités aux températures
inférieures, mais non sur les conclusions.
» J'ai rapproché dans le Tableau ci-après un certain nombre de densités
expérimentales D (relevées en général siu' les courbes et non directement
dans les Tableaux), des densités calculées d. J'en ai déduit ensuite la frac-
tion/de substance polymérisée, en admettant que la densité de Az^O' fiit
exactement double de celle de AzO^,
(•)
/
2(D — rf)
~ D
t.
P-
d.
D observé.
0
cm
12,6
11,5
l ,5932
2,944
0
11,5
I ,5922
2,735
25
I ,5982
2,902
21
58
I ,6o3o
2,724
Il ,5
F ,5910
1 ,820
49>7
25
1,5932
1,954
58
1,5996
2 , 2o4
1
,1,5
1,5902
I ,660
73,7
25
i>59i7
1,720
1
58
1,5960
1,838
f. rr,. D calculé.
0,920 0,3 )i
0,836 )
0,899 )
0,823 7,5 »
0,2.52 \ ( 1,791
0,370 > 65 < 1,958
0,548 \ (2,180
0,084 1 I 1,653
0,149 ' 275 I 1,715
0,263 1,838
(') A. Leduc, Comptes rendus, t. CXXV, p. 703, et Annales de Chimie et de
Physique; septembre 1898.
G. R., i8ç)9, I" Semestre. (T. CXXVIII, N° 22.)
p-
d.
D observé.
11,5
1,5896
I ,6i5
25
1,5908
1,632
58
1,5940
I ,672
76
1,5958
1,695
11,5
1,5890
1,5907
47,5
1,5907
1,5882
66,6
1,5923
1,5927
76
I , 5980
»
( t3i6 )
/. ôj. D calcule.
o , o3 1 ] 1 ' ' ^°'^
_ , ..„ .,,.y^.. .,„„. o,o5o f 1,626
99'S i r^^ . ^^/.-^ . «"^ 0,093 j '°7" 1,672
0,117 ) ( 1,695
'5 '.4 j ^^';: ,"'3^ i'^;;;:: } inappréciable
)) Application de la théorie de M. Gibbs. — MM. Natanson ainsi que plu-
sieurs autres savants ont essayé de relier leurs résultats au moyen des
formules relatives à la dissociation. Ces tentatives faites au moyen de
données expérimentales assez incertaines et de la densité théorique (con-
stante) ne pouvaient fournir que des indications grossières. Nous pouvons
faire beaucoup mieux.
» 1° Température constante. — La formule de Guldberg et Waage se
réduit ici à
(2) i-i = cT (const.).
» On en déduit aisément, au degré d'approximation que comporte la
théorie (pression totale/? =p, -^ P-i)^
(3) nT=/?>
d{^ — d)
» J'ai inscrit dans le Tableau ci-dessus les valeurs de ci aux tempéra-
tures ^loo", puis quelques densités (D^,,), déduites de la formule (4).
L'accord avec l'expérience peut être jugé satisfaisant.
>> 2° Influence de la température. — D'après M. Gibbs, la valeur de cj se-
rait liée à la température par la formule
c
(5) logra = a -I- è logT + =;
» Or il ne paraît pas douteux que w tende vers o pour une température
peu inférieure à — i3° (T = 260) et non pour T =: o, et qu'il augmente
indéfiniment aux approches d'une température voisine de i:)i°, et qui ne
paraît point supéi ieiu'e, en tous cas, au point critique.
( '3i7 )
» Conclusion. — On ne peut donc point dire que la théorie de M. Gibbs
soit pleinement confirmée par les expériences de M. Natanson. Mais il
faut bien se garder de déclarer, avec ces auteurs, que cette théorie est en
désaccord avec les faits, même en ce qui concerne les observations à tem-
pérature constante. Cette conclusion inexacte a été amenée surtout par la
considération de la densité théorique, constante, au lieu de la densité cal-
culée d, qui dépend de la température et de la pression.
» II. Acide acétique. — Un calcul semblable au précédent, effectué
d'après les données de Cahours, d'une part, et de M. Horstmann, d'autre
part, montre que la fraction /"atteint à i3o°, sous la pression atmosphé-
rique, 0,62 suivant l'un et o,63 suivant l'autre, en admettant qu'il y ait
gèmination des molécules. Au point d'ébullition (118'^, 5), on aurait
7=0,72.
)) Aux températures plus élevées, les nombres de Cahours sont nettement
inférieurs aux densités calculées (à aSo" : D = 2,o8 tandis que ri'= 2,092)
et par suite inacceptables.
» Ceux de Horstmann demeurent au contraire |> d, et indiquent que la
dissociation totale n'a lieu que vers 270° ou Soo", quoique très probable-
ment avant le point critique.
» Remarque. — Aux températures basses, l'hypoazotide liquide est formé
uniquement de molécules géminées; à la température ordinaire, c'evSt un
mélange de molécules simples et de molécules doubles, dans lequel les
premières sont de plus en plus nombreuses à mesure que la température
s'élève. C'est ce second cas qui se présente pour l'acide acétique à la tem-
pérature d'ébullition normale.
» Conséquence. — Ces calculs conduisent à la valeur i=:i,02 pour le
coefficient isotonique des solutions acétiques très diluées, d'après les expé-
riences de M. Raoult (moyenne). Ce nombre, quoique différant un peu de
celui calculé par ce savant, est conforme à ses conclusions {i = i) si l'on
tient compte du degré d'approximation des expériences ébuUioscopiques. »
PHYSIQUE. — Sur la mesure en longueurs d'onde des dimensions d'un cube de
quartz de 4'='» de côté. Note de MM. Ch. Fabuy, .1. Macé de Lépi\ay et
A. Perot, présentée par M. A. Cornu.
« Le cube dont nous nous sommes proposé de mesurer les dimensions
est le cube de quartz qui a déjà été étudié par M. Macé de Lépinay en vue
( i3i8 )
de la détermination du kilogramme par une méthode basée sur l'obser-
vation des franges de Talbot et la mesure de l'indice du quartz ('). Nous
avons employé la méthode interférentielle précédemment décrite par deux
d'entre nous (^). La mesure était simplifiée par cette circonstance particu-
lière que l'on avait déjà une valeur très approchée des longueurs à mesu-
rer, dételle sorte que l'observation d'une coïncidence des franges vertes
et rouges du cadmium suffit pour fixer sans ambiguïté leurs numéros
d'ordre.
» Rappelons en quelques mots le principe de la méthode : on comprend
le solide à mesurer entre deux plans de verre argenté A, A', de telle façon
que les faces a, a' du solide soient parallèles à ces plans. L'épaisseur d'air
comprise entre A et A' est alors la somme de l'épaisseur du solide et de
celles des deux lames d'air a A et a' k! comprises entre les faces a, a' et les
plans A, A'. Le solide étant interposé entre les plans sur leur moitié
inférieure seulement, on peut, en opérant sur les moitiés supérieures de
ceux-ci, mesurer l'intervalle A A' par des opérations déjà décrites, l'un des
plans étant mobile par flexion. Les petites épaisseurs ah. et a' A' sont me-
surées à l'aide de lames étalons par l'observation de franges de superpo-
sition.
» L'orientation de la face a du solide relativement au plan A est réglée
par l'observation de franges en lumière monochromatique (arc au mer-
cure) ; celle des deux plans est obtenue d'abord par l'observation d'images
par réflexions multiples, et finalement par celle des anneaux à l'infini ; la
symétrie parfaite de ce système d'anneaux permet de vérifier à chaque
instant, avec un haut degré de précision, que les deux surfaces argentées
sont exactement parallèles, seule condition nécessaire pour que la mesure
soit correcte. Enfin, les intervalles ak et a' A' sont amenés à l'épaisseur
voulue (5o jx à ioO[j.), en déplaçant parallèlement le cube et le plan A'.
» Ces réglages faits, il suffit que deux observateurs mesurent simultané-
ment l'un l'intervalle AA', l'autre les distances a A et a' A'. Ces dernières
sont déterminées à i*""" de la face supérieure du cube, à l'aplomb d'un
repère placé sur cette face. On voit que l'on mesure une dimension bien
déterminée du solide. La méthode s'appliquerait en toute rigueur à un
solide à faces peu régulières : il ne serait jkis nécessaire qu'il fût trans-
parent.
(') Annales de Chimie et de Physique, y" série, l. XI, p. 102; 1897.
(^) Annales de Chimie et dePhjsique, 'j" série, t. X\ 1, p. 289; 1899.
( i3.9 )
» Le premier observateur amène les anneaux à un aspect bien déter-
miné; le second lit aussitôt les positions des deux franges blanches de
coïncidence sur la lame étalon, et, de suite, le premier vérifie que l'aspect
des anneaux est resté le même. Ils déterminent alors simultanément, l'un
le numéro d'ordre de l'anneau choisi, l'autre les épaisseurs de la lame
étalon par une observation à la lumière du cadmium.
» L'ensemble de la mesure est ainsi fait en quelques secondes, et donne
dans tous les cas la valeur actuelle de l'épaisseur cherchée. Il faut seulement
que la variation de température soit assez lente pour que celle du cube
puisse être exactement connue; des écrans enveloppant l'appareil ont été
utilisés dans ce but.
» Voici les résultats d'une série de mesures effectuées sur une même
dimension :
Épaisseur (i-4-6) à zéro, en microns.
V-
4o 106,89
40 106,84
40106,78
Moj'enne. . . 4oio6,84
» Les nombres obtenus ont été toujours inférieurs, de 01^,24 à 01^,40, à
ceux donnés par M. Macé de Lépinay. Une erreur par défaut de 4 unités
du sixième ordre décimal sur l'indice suffit à expliquer cette divergence (').
» De pareilles mesures absolues doivent nécessairement être complétées
par des mesures différentielles ayant pour but d'étudier les variations
d'épaisseur d'un point à l'autre de chacun des trois couples de faces. C'est
ce qu'avait déjà fait M. Macé de Lépinay au moyen des franges de Talbot.
Nous nous proposons de reprendre ces mesures par une autre méthode
interférentielle plus directe et plus sensible. »
(') Celle divergence est due vraisemblablement à une erreur systématique dans le
réglage par autocollimation des tirages de la lunclte et du collimateur. Dans un travail
de revision entrepris par IM. Macé de Lépinay et encore inachevé, la méthode de
réglage adoptée, plus précise, repose sur ce fait que, si les tirages sont exacts, la
somme des angles mesurés d'un prisme équilatéral bien taillé doit être trouvée égale
à i8o°.
( l320 )
OPTIQUE. — Points de Bravais et pôles. Note de M. Pierre Lefebvre,
présealée par M. Lippmann ( ' ).
« Dans une Note présentée récemment à l'Académie, j'ai montré l'exis-
tence, dans un système optique centré, de points remarquables auxquels
j'ai donné le nom de pôles du système et dont l'existence est corrélative de
celle des points de Bravais. Entre les pôles et les points de Bravais existent
de nombreuses relations; j'en citerai quelques-unes qui permettent de
rechercher les premiers en se servant des constructions et calculs faits
pour rechercher les autres.
» H étant la constante de la relation de Newton entre les foyers et les
points conjugués
fb".fb^=- h,
nous avons vu que H était le carré de la distance d'un foyer à un pôle;
c'est aussi le produit des distances des points de Bravais au foyer. H en
résulte immédiatement, d'après les propriétés des faisceaux de circonfé-
rences orthogonales que :
» Une circonférence C (o« une droite) passant par les points de Bravais et
une circonférence T {ou une droite) passant par deux pôles et située dans le
même plan se coupent orlhogonalement (^).
» Dans les constructions géométriques, l'une des deux paires de points
est déterminée, en général, par l'intersection de deux circonférences (ou
une circonférence et une droite). Si les deux lignes ne se coupent pas, les
circonférences et droite orthogonales se couperont, au contraire, réelle-
ment et détermineront les points corrélatifs.
» A la propriété géométrique précédente correspond la propriété mé-
trique suivante :
» La distance d'un point quelconque de l'axe à un pôle est moyenne géomé-
trique de ses distances aux points de Bravais.
» D'autre part, la droite qui joint les pôles est évidemment équidistante
des points de Bravais. Donc :
M La distance d'un point quelconque de l'axe à la droite qui joint les pôles
est moyenne arithmétique de ses distances aux points de Bravais.
(') Comptes rendus, t. CXWIII, p. gSo.
(*) Les points de Bravais et les pôles sont les sommets d'iiii losange ayant pour
côtés des droites isotr()|)es. Ces côtés ont une longueur nulle.
( l32I )
» De ces deux dernières propriétés résulte que les calculs faits pour la
recherche des points de Bravais pourront être utilisés immédiatement à la
recherche des pôles. En effet, la première i)aire de points sera défmie, en
général, par une équation du second deg;ré donnant les distances des
points de Bravais à une origine prise sur l'axe. Les pôles seront complète-
ment et simplement définis par les coefficients mêmes de l'équation; le
produit des racines sera, d'après l'une de ces propriétés, le carré de la dis-
tance de l'origine au pôle; la somme des racines, d'après l'autre, sera le
double de la distance de la ligne des pôles à l'origine.
» Nous allons appliquer ces relations à la question suivante d'ordre très
général, car c'est au fond le problème général de la recherche des pôles :
)) Étant donnés deux systèmes optiques de même axe par la position de
leurs foyers F,, F',, Fj, F'„ et la valeur des constantes H, et H, relatives
aux systèmes, et supposant qu'ils superposent leurs effets, trouver les con-
ditions pour que le système résultant ait des pôles et définir la position de
ces pôles.
» Soient B, un point de l'axe, B son image par rapport au premier sys-
tème, Bo l'image définitive par rapport au second,
F,A, .f;b = -h,, F^B.F'.B, = - Ho.
» Les points de Bravais S s'obtiendront en exprimant que B, et B^ coïn-
cident en S
f; F2 . F, s' - (F, f; . f; f, -4- h, - hJf, s - h, f, f, = o.
» Le produit des distances de F, aux points de Bravais sera donc
F F'
H, ^ '
F'.F^
» Donc si to est un pôle du système résultant
F, F'
F,(o =. -H ' '
et de même
f; F,
2 F F'
F> =-H..L^
-f;f,
( l322 )
» La position du pôle est ainsi définie par ses distances aux foyers ex-
trêmes F, , F',. F, to et F„to ne sont réels que si :
» 1° H, et Ha sont de mêmes signes, c'est-à-dire si le système résul-
tant comporte un nombre pair de réflexions ou aucune ;
» 2° F, F,, et F, Fo sont des segments de même sens si H, et H^ sont né-
gatifs, de sens contraire si H, et Hj sont positifs.
» Il faudra, en outre, pour que le pôle u) soit réel, que l'on puisse former
un triangle avec F, co, F'.w etF, ¥[,. On pourra alors former aussi un triangle
avec les longueurs proportionnelles
v'=fH,, s/+h,, v±f,f;.f',f,
(les signes se correspondant). Ce dernier triangle construit, on construira
sur F,Fl le triangle semblable (').
» Les foi-mules et règles précédentes sont immédiatement applicables
aux lentilles épaisses, aux systèmes de deux lentilles minces ou épaisses,
aux svstèmes de deux miroirs.
» En particulier, dans un système de deux miroirs (considéré comme
donnant lieu à une réflexion sur chaque miroir), on voit de suite que le
pôle sera donné par le troisième sommet du triangle ayant la distance des
foyers comme base et les distances focales correspondantes pour côtés. »
CHIMIE MINÉRALE. — Sur le dosage du phosphure d'hydrogène
dans les mélanges gazeux. Note de M. A. Joannis.
« Le dosage du phosphure d'hydrogène peut s'effectuer, comme on le
sait, en absorbant ce gaz soit par le chlorure cuivreux en solution chlorhy-
drique, soit par une dissolution de sulfate de cuivre. On préfère d'ordinaire
ce dernier procédé parce que le chlorure cuivreux attaque le mercure.
L'emploi du sulfate présente certaines particularités. Si l'on met, par
exemple, en présence de 2 molécules de sulfate de cuivre en solution, un
mélange contenant 2 molécules de phosphure d'hydrogène, on observe
(') Fi et FJ, étant évidemment deux points conjugués, l'angle caractéristique a son
cosinus donné par la relation
,,,.p;^ = :^(H.^H+FJ^.FrF:)
4v/H,H2
( i323 )
les faits suivants : au début, l'absorption est insensible, puis la dissolution
verdit un peu et presque aussitôt un louche brun puis un précipité noir ne
tardent pas à apparaître ; à partir de ce moment, l'absorption lente au
début, devient rapide par l'agitation et l'on reconnaît bientôt que la solu-
tion des 2 molécules de sulfate a absorbé i"°',5 de phosphure; il reste
donc un excès de ce gaz; quelques secondes après le volume du gaz res-
tant se met à augmenter assez rapidement parce qu'il se dégage un gaz qui
est du phosphure d'hydrogène sensiblement pur; il s'en dégage o™°',5; si
l'on fait alors passer dans l'éprouvette une nouvelle dose de sulfate de
cuivre et qu'on agite, c'est immédiatement cette fois que commence l'ab-
sorption du phosphure d'hydrogène restant. Si, au contraire, on emploie
du premier coup une quantité de sulfate de cuivre suffisante (plus de 2 mo-
lécules pour I molécule de phosphure) le gaz est absorbé totalement sans
phénomène de dégagement postérieur. En outre, le résultat de l'analyse
est un peu différent; voici, par exemple, les proportions obtenues en ana-
lysant par quatre procédés différents ( ' ) un même phosphure d'hydrogène
contenant comme impuretés de petites quantités d'azote et d'hydrogène :
Phosphure d'hydrogène. .
Azote (par différence). . . .
Hjdrogène
Oxygène
» L'examen de ces diverses analyses montre que, pour avoir des dosages
exacts de phosphure d'hydrogène et d'hydrogène avec le sulfate de cuivre,
il est indispensable d'emplover ce réactif immédiatement en excès ; sans
cette précaution on trouve toujours moins de phosphure d'hydrogène et
plus d'hydrogène qu'il n'y en a.
» La quantité de phosphured'hvdrogène(i™°', 5) primitivementabsorbée
par 2 molécules de sulfate de cuivre indique la formation d'un composé
très instable qui se détruit en quelques secondes en dégageant du phos-
(') Voici ces quatre procédés : l. Dosage par le sulfate de cuivre emplo3'é en dose
d'abord insuffisante; II. Dosage par le sulfate de cuivre emplo^'é immédiatement en
excès; III. Dosage par le chlorure cuivreux en solution chlorhydrique; IV. Dosage par
l'eau bromée; la trop forte proportion d'azote ainsi que la quantité d'oxygène trouvée
sont dues à ce que ce dosage se fait après transport sur la cuve à eau; l'air dissous se
dégage en partie et se mêle au résidu.
C. R., 1899, 1" Semestre. (T. CXXVIU, N» 32.) I?^
I.
II.
m.
IV.
99. o3
99.32
99.34
98.09
0,34
0,34
0,33
I ,32
G, 63
0,34
0,33
0,34
G, 00
G, 00
0,00
0,26
IGO.OO
100,00
100,00
100,00
( i324 )
phiire d'hvdrogène, des traces d'hydrogène et en donnant le composé
P^CuMI=0 étudié par M. Rubénovitch (Comptes rendus, t. CXXVII,
p. 270).
» Il existe, d'autre part, un certain nombre de mélanges gazeux conte-
nant du phosphure d'hydrogène où ce gaz ne peut être dosé par le sulfate
de cuivre; ce sont ceux qui contiennent des gaz absorbables par les sels
cuivreux, comme l'oxyde de carbone, l'acétylène et l'oxygène, bien que ces
gaz seuls soient sans action sur le sulfate de cuivre. Cela peut faire sup-
poser que l'action première du phosphure d'hydrogène sur le sulfate de
cuivre est une réduction à l'état de composé cuprosocuprique ou à l'état de
composé cuivreux : celui-ci réagit ensuite sur l'oxyde de carbone, l'acéty-
lène ou l'oxygène (^ ' ').
» Les mélanges de phosphure d'hydrogène et de gaz non absorbables
par les sels cuivreux ne sont pas non plus absorbés en totalité par le sulfate
de cuivre; le phosphure d'hvdrogène seul disparaît. Je l'ai vérifié pour les
gaz suivants : azote, hydrogène, méthane, oxyde azoteux et oxyde azotique ;
l'étlîylène, qui est assez notablement soluble dans le chlorure cuivreux
ammoniacal pour que sa séparation d'avec l'acétylène soit assez délicate el
exige les précautions indiquées depuis longtemps par M. Berthelot (Ann.
de Ch. elPhys., 4* série, t. IX, p. 44o)> se comporte aussi d'une façon
intermédiaire vis-à-vis du sulfate de cuivre quand il est mélangé de
phosphure d'hydrogène; il est peu à peu absorbé mais beaucoup plus len-
tement que l'acétylène.
» Voici quelques résultats obtenus avec des mélanges formés de phos-
phure d'hydrogène et de l'un des gaz suivants : oxyde de carbone, acéty-
lène, oxygène et éthylène.
» 1° Phosphure d'hydrogène et oxyde de carbone. — Dans une expérience où
l'on avait mis en présence de 5" d'une solution concentrée de sulfate de cuivre un
mélange de S""', 9 de pliosphure d'hydrogène el de 52="=, 9 d'oxyde de carbone, après
une agitation prolongée, il ne resta plus que 6"", 5 d'un gaz contenant surtout de
l'oxyde de carbone (5'^'^, 7). Le volume de l'oxyde de carbone absorbé fut donc plus de
cinq fois plus considérable que celui du pliospluire d'iivdrogène employé. Des expé-
riences que je poursuis en ce moment montrent qu'il s'est formé, dans ces conditions,
(') Ces trois gaz ne se comportent pas exactement de même : si l'on absorbe du
phosphure d'hydrogène pur par du sulfate de cuivre et que l'on mette ensuite en pré-
sence de la liqueur et du précipité qu'elle contient en suspension de l'acélviène ou de
l'oxygène, ces gaz sont absorbés, le premier rapidement, le second plus lentement;
l'oxyde de carbone, au contraire, n'est pas absorbé sensiblement dans ces conditions.
( i325 )
un composé cuivreux qui s'est combiné à l'oxyde de carbone. Des phénomènes ana-
logues mais un peu dillérenls se produisent si Ton emploie une soiiilion aniiiioiiiacale
de sulfate de cuivre; l'absorption est plus rapide (').
» 2° Pliosphiire d'Iivdrogène et acétylène. — En présence de 'y d'une solution
de sulfate de cuivre, on a mis 52'^'' d'un mélange contenant 40'''" d'acétylène et 12""'' de
phosphure d'hydrogène. L'absorption a'a pas lieu immédiatement; on observe à peu
près les mêmes phénomènes qu'avec le phosphure d'hydrogène pur; la solution de cuivre
verdit un peu, puis l'absorption commence; on constate alors, en agitant l'éprouvette
à plusieurs reprises, qu'après un quart d'heure, le volume n'est plus que de 4'^'^; l'ab-
sorption ne semble d'ailleurs pas terminée, mais elle ne se produit plus que très lente-
ment; un excès de sulfate de cuivre peut donc, en présence de 12" de phosphure
d'hydrogène, absorber au moins 36'^'= d'acétylène, soit trois fois le volume du premier
gaz. Le précipité obtenu, au lieu d'être noir comme dans le cas du phosphure d'hydro-
gène pur ou mélangé d'oxyde de carbone, est d'un brun rouge.
» 3° Phosphure d'hydrogène et oxygène (-). — L'action du sulfate de cuivre sur
un pareil mélange ne peut être étudiée comme précédemment. On sait que ce mélange
détone facilement par des variations peu considérables, mais brusques, de pression; je
l'ai vu même détoner plusieurs fois spontanément après quelque temps; on ne pouvait
donc pas agiter ce mélange au contact du sulfate de cuivre : on l'a abandonné à lui-
même, aussi l'absorption est-elle beaucoup plus grande. Dans une expérience, on a mis
S-'^'^de phosphure d'hydrogène et 9" d'oxygène; après une heure, il restait encore 22'='^,
par conséquent, tout le phosphure n'était pas absorbé ; après deux heures, il ne restait
plus que 6'^'=, par conséquent une partie de l'oxygène {Z""^ au moins et davantage si le
gaz de l'éprouvette contenait encore du phosphure d'hydrogène) avait été absorbée.
» 4° Phosphure d'hydrogène et éthylène. — On a traité 3"^ d'une solution assez
concentrée de sulfate de cuivre par un mélange de 6"''^,i de phosphure d'hydrogène et
de i3"^"=,4 d'éthylène; on agite à plusieurs reprises; l'absorption est lente, mais nette;
après une demi-heure, on a mis fin à l'expérience, il ne restait plus que 2"-, 8 d'éthy-
lène et l'absorption n'était pas terminée.
» Il résulte donc de ces expériences que le sulfate de cuivre ne peut être
employé pour doser le phosphure d'hydrogène dans les mélanges gazeux,
qu'en l'absence des gaz absorbables par les sels cuivreux et que, dans ce
cas, l'on doit employer dès le début une dose suffisante de réactif, plus de
2 molécules de sulfate pour une de phosphure (par exemple i" de solution
saturée pour lo"'' de gaz). »
(') L'analyse d'un mélange de phosphure d'hydrogène et d'oxyde de carbone peut
se faire par l'eau bromée qui fait disparaître le premier gaz.
(^) L'analyse de ce mélange peut se faire en absorbant l'oxygène par le pyrogallale
de potassium.
( i326 )
CHIMIE ANALYTIQUE. — Séparation et dosage de traces de chlore en présence
d'un très grand excès de bromure. Noie de M. H. Bacbigny, présentée
par M. Troost.
« Si divers savants ont constaté la mise en liberté de petites quantités
de chlore par l'action du brome sur les chlorures, y compris ceux des
métaux alcalins, il résulte, d'autre part, de mes recherches que ce phéno-
mène, possible même sous l'influence d'une minime proportion de brome
à la température ordinaire, ne paraît se produire que lorsque la solution
atteint ou excède une certaine richesse en chlorure : du moins dans les
conditions que j'ai fait connaître pour la séparation du chlore et ^u brome.
Dans une liqueur diluée et relativement pauvre en chlorures, ces sels
semblent n'éprouver aucune altération malgré la présence de grandes
masses de brome libre.
» J'ai été ainsi conduit à chercher la solution de la question qui m'occupe
dans un décalque de la méthode générale.
)) L'étude a été faite avec les sels alcalins, parce que toujours on peut y
ramener le problème; du reste, rien ne s'oppose en principe à ce que la
méthode s'applique à ceux des autres métaux, quand leurs sels sont
solubles.
» Le premier point a établir était la pureté des réactifs employés. Or
12^"' de MnO^K ne m'ont donné, après quarante-huit heures de repos, que
oS'^,ooi3 de AgCl, soit oS'^,0001 par gramme, et en opérant de même avec
2.S^^ de sulfate de cuivre, je n'ai pu observer le moindre dépôt de chlorure
d'argent.
» Il fallait aussi s'assurer de l'absence de chlore dans le bromure. En vue
de cette recherche, j'ai cru ne pouvoir mieux faire que de soumettre ce
bromure au procédé lui-même, pour me fixer a priori, si possible, sur la
valeur de ce dernier.
» Etant donné que le mode de décomposition des bromures est résumé
dans l'équation établie antérieurement ( ' ) par M. P. Rivais et par moi :
24RBr + 8MnO^R + 2i(CuSO"+5H=0)
= i2Br-+5[CuSO'^ 3Cu(OH)^]-t-i6K-SO^+(Mn^H'»0')^Cu-+-87H=0,
(') Comptes rendus, t. CXXIV, p. 975.
( i327 )
il en résulte que pour 6^" de RBr, par exemple, il faut en nombres ronds :
2S%65de MnO*Ret ii»' de CuSO* + 5H^O.
« Nous avons vu en outre qu'il faut au moins 7^ à 8^ de CuSO* + 5H-0
et oS'",35 deMnO*R par So'^'' de liquide pour que l'oxydation totale de
petites quantités de bromure s'achève rapidement. Pour un poids de 6^'' de
KBr en solution dans un volume qu'on ramènera finalement à So*^", on est
ainsi amené à prendre iSi^'' (114-7) de CuSO'' + SH'O et 3s'' (2,65 -h o, 35)
deMnO^R.
» J'ai donc dissous les 6^ de RBr, dits purs, du commerce et la totalité
du sel de cuivre dans un excès d'eau (de no'^*' à 120'^'=). De plus, pour ne
soumettre le mélange qu'à une oxydation progressive et ménagée, je n'ai
ajouté tout d'abord qu'une fraction (2S'', 5) du permanganate nécessaire.
Cela, en vue de permettre au chlore déplacé, si le fait devait se produire
malgré toute invraisemblance dans pareilles conditions de dilution du chlo-
rure, de réagir sur la réserve de bromure et de parer ainsi à toute perte de
Cl par sa rentrée en combinaison.
» Dès l'addition des 28% 5 de permanganate, il s'est dégagé d'abon-
dantes vapeurs de brome, dont j'ai enlevé la majeure partie, à froid
d'abord, par un courant d'air, puis finalement à 100°, en y portant peu à
peu l'eau du bain-marie. Moins de dix minutes après avoir atteint cette
température, la totalité du permanganate était décomposée, et toute odeur
de brome avait disparu.
» A ce moment, l'opération a été continuée comme à l'ordinaire, après
addition du reste (o?', 5) du permanganate destiné à parfaire l'oxydation,
jusqu'à ce que le papier de fluorescéine ne décelât plus la présence du
brome à la sortie du tube abducteur et sans réduire le volume liquide
au delà des 5o" à 55'^'= spécifiés.
» J'ai pu ainsi constater que le bromure n'était pas exempt de chlorure,
et, comme d'usage, je résume l'opération dans le Tableau suivant :
CuOSO'-h5H^O MnO'K
. KBr employés. Volume Diiice AgCl
commercial. ^ ^ ~ liquide. d'opération. dosé.
6S'' iSp' 3e'' De 1 1 5"' à 55"=. 4''io'" o,oi4
déduction faite des oS'',ooo3 à rapporter aux 3^ de MnO^R.
» Si le bromure n'est pas pur, rien du moins ne prouvait d'une façon
absolue, malgré toutes les présomptions contraires, qu'il n'y avait pas eu
un peu de chlorure décomposé, et j'ai cru indispensable de contrôler le
( i32H )
résultat par une autre méthode. Sans entrer ici dans des détails qui seraient
trop longs, je me bornerai à dire que, par cette méthode, l'analyse du
bromure a été ramenée à celle du précipité d'argent ou du moins de
son résidu, après avoir enlevé la presque totalité du bromure d'argent
par un artifice particulier. Ce résidu, comprenant la totalité du chlorure et
un peu de bromure, a été ensuite analysé à l'aide du mélange cliromo-
sulfurique, par le procédé que j'ai fait connaître.
» Pour 6*''^ du même bromure, j'ai trouvé par ce procédé AgCl = oS'',oi/(4;
soit, ici, un excès par rapport au premier résultat de o^'',ooo4, ce qui
correspond à moins de oS'^.oooi Cl.
» La différence obtenue relève de l'ordre des erreurs possibles d'expé-
rience et ne constitue pas un écart assez grand pour qu'on puisse assurer
qu'il ne résulte pas d'une impureté introduite accidentellement lors de
l'emploi du second procédé, d'ailleurs assez laborieux. On peut donc con-
clure à la précision de la première méthode, étant donné surtout que le
même bromure, retraité de façon identique, a conduit au même résultat,
comme le prouve une seconde analyse résumée ci-après de la façon habi-
tuelle; car en doublant le poids du chlorure d'argent, pour le comparer
avec celui obtenu lors du premier essai, on constate un écart de o^', ooo^,
soit o»', oooi de Cl pour 6^' de RBr.
CuOSO» + 5H=0 MnOMC
KBr ajoutés,
commercial. — ^^i^
38'- i3s'-
correction faite des o^"', 0002 AgCl à reporter sur l'emploi du MnO'K,
dont la quantité ainsi que celle du sel de cuivre ont été calculées comme
précédemment.
» La seule modification introduite dans cette seconde expérience a été
l'addition, dès le début, de la totalité du permanganate; cela en vue de
rechercher si l'on ne pouvait hâter l'opération sans inconvénient. De ce
fait même, aucune erreur sensible n'a donc été apportée.
» L'ensemble de ces résultats concordants, obtenus avec un même pro-
duit, suffit, il me semble, pour établir la méthode; et j'ai cru inutile de
procéder à l'analyse des mélanges synthétiques artificiels.
» Du reste je n'ai pu trouver, dans le commerce, un seul brome pur, et
de tous les échantillons étudiés, le plus parfait renfermait encore 0,96
pour 1000 de chlorure.
» Je dois reconnaître que la purification de ces sels est en elfet extrême-
\ oluine
Durée
AgCI
liquide.
d'opération.
dosé.
De i3o"à 5o''"^
3'" I 5™
0 , 0068
( '329 )
ment difficile et que le seul mode possible, pour avoir un bromure exempt
de chlore, est de partir du brome pur. «
CHIMIE MINÉRALE. — Propriétés (le quelques scls mixtes halogènes du plomb.
Note de M. Y. Thomas, présentée par M. Troost.
« Dans des Communications précédentes, j'ai indiqué plusieurs pro-
cédés généraux qui permettent d'obtenir facilement des corps répondant à
la formule de sels mixtes halogènes de plomb (').
» Je me propose d'étudier dans cette Note quelques propriétés intéres-
santes de ces composés.
M Répétant les expériences d'Engelhardt (-), j'ai montré que, en dissol-
vant de l'iodure de plomb dans une solution saturée et chaude de chlorure,
on pouvait, suivant les quantités relatives d'iodure et de chlorure mis en
présence, observer des phénomènes variables ('). D'une façon générale,
on peut dire que la liqueur abandonne par refroidissement et dans un ordre
tout à fait quelconque, du chlorure, de l'iodure, du chloroiodure, ou même
un mélange de deux de ces corps.
)) Lorsqu'on substitue à la solution saturée de chlorure de plomb une
solution saturée de bromure, on peut observer des résultats analogues. En
employant l'iodure de plomb en quantité notable, les résultats sont un peu
plus simples. Au fur et à mesure de son refroidissement, la liqueur laisse
déposer des lamelles miroitantes d'iodure. Celles-ci étant séparées par fil-
tration, la solution abandonne ensuite des aiguilles jaune verdàtre du bro-
moiodure 3PbBr-.PbP. Mais bientôt l'analyse des dépôts qui se produisent
montre que ceux-ci contiennent de moins en moins d'iode. A basse tempé-
rature, ils sont formés de bromure de plomb pur.
» Si, au lieu de séparer par fdtration, comme précédemment, l'iodure
de plomb tout d'abord déposé, on laisse la liqueur se refroidir en présence
de ce dépôt, on s'aperçoit que celui-ci se transforme totalement. Les
petites lamelles disparaissent et sont remplacées par de fines aiguilles rap-
pelant tout à fait celles du bromoiodure. Elles correspondent à la même
formule.
(') Comptes rendus, t. CXXVI, p. iSlg; l. CXXV^III, mai 1899.
(*) EiNGKLiiARDT, Jourii . f. prakt. Cli., t. LXVII, p. 298; i856.
(5) Bull. Soc. chinu, t. XIX, p. 098; 1898.
( i33o )
» En chauffant la solution, les aiguilles se dissolvent en se décompo-
sant; par refroidissement la liqueur abandonne de l'iodure de plomb et le
même cycle d'opérations recommence.
» La solution de chlorure de plomb saturée d'iodure se comporte de
même. L'iodure déposé primitivement est rapidement transformé, et les
aiguilles obtenues sont à nouveau décomposées par élévation de tempéra-
ture.
» MM. Herty et Boggs ( ' ) ont aussi constaté un fait semblable en
plaçant un cristal d'iodure de plomb dans une solution saturée et froide
de chlorure ou de bromure.
» M"* Field (-) a observé un phénomène analogue en dissolvant l'iodure
de plomb dans une solution d'iodure de potassium ou d'ammonium, et
portant à l'ébullition. L'iodure de plomb se dépose pendant que la liqueur
est encore chaude et par refroidissement la plus grande partie se recom-
bine dans la solution, avec le sel alcalin, pour donner un sel double.
» Les résultats des expériences précédentes peuvent être facilement
interprétés, si l'on admet la dissociation des sels mixtes.
» En mettant en présence d'une quantité d'eau constante, des quantités
déterminées de bromure et d'iodure, par exemple, l'équilibre sera établi,
pour une température déterminée, lorsque la solution renfermera des poids
/) et P de bromure et de bromoiodure. Si on laisse la température s'abais-
ser, l'équilibre est détruit. D'après la loi énoncée par M. Van'tHoff(^),
les sels mixtes de plomb représentant sans contredit des composés exother-
miques, cet abaissement de température a pour effet de déterminer la
formation d'une quantité plus grande de bromoidure. Il en résulte que le
poids de bromure nécessaire pour maintenir l'équilibre à cette nouvelle
température est plus petit que précédemment. Il s'ensuit aussi que la
quantité d'iodure non combiné va en diminuant au fur et à mesure que la
liqueur se refroidit. Si cette quantité est susceptible de se dissoudre dans
le volume d'eau employé, il n'y aura pas d'iodure précipité. Le dépôt se
produira, au contraire, aussitôt que la solubilité de l'iodure, à la tempéra-
ture considérée, sera inférieure à celle nécessaire pour dissoudre la quan-
(') Journ. Ani. Chem. Soc, l. XIX, p. 820.
C) Chem. News, t. LXVII, p. iSy.
('') Toute élévation ou abaissement de température produit, sur un système en
équilibre, une transformation qui, si elle se produisait seule, correspondrait à une
variation de température de sens contraire.
( '33t )
tifé (l 'inclure non combiné. Le dépôt une fois formé, si la fempérahire
s'abaisse davantage, la dissociation diminue très ritpidemenl, de l'iodnre
dissous se combine à nouveau an bromure pour donner le sel mixte, l'io-
dure déposé rentrera en dissolution et il pourra se faire que cette dissolu-
tion soit totale.
» Cette dissociation des sels mixtes âc j)loml) explique facilement pour-
quoi leur formation est rendue plus facile en présence d'un excès de l'un
des constituants.
» Une autre propriété intéressante de ces composés est celle qui leur
permet de cristalliser en toutes proportions : le chloroiodure avec le chlo-
rure, le bromoiodure avec le bromure. Il en résulte que la composition de
ces sels paraît osciller entre deux limites. C'est ainsi que les dépôts
obtenus en mélangeant des solutions à concentration variable de chlorure
ou de bromure de plomb avec une solution d'iodure de potassium peuvent
donner à l'analyse des nombres oscillant entre ceux exigés par les for-
mules PbP.PbCP et PbCl-, PhP,3PbBr- etPbBr^
» Se basant sur ces faits, MM. Herty et Boggs ne considèrent pas ces
corps comme des composés définis, mais comme des mélanges isomor-
phiques avec excès de chlorure ou de bromure. Celte manière de voir ne
me paraît pas devoir être confirmée. Dans l'étal actuel de nos connais-
sances, on ne peut même pas admettre l'isomorphisme du chlorure ou du
bromure de j^lomb avec l'iotlurc. Les deux premiers sont orthorhombiques,
l'iodure a été décrit comme cubique.
» La détermination du système cristallin des sels mixtes de plomb dont
j'ai commencé l'étude me permettra, j'espère, d'éclaircir cette question. »
CHIMIE MINÉRALE. — Sur (a séparation quantitative du cérium. Note do.
MM. G. WvRouBOFF et A. Verneuii., présentée par M. MoivSsan.
« Un grand nombre de tentatives ont été faites pour trouver un procédé
permettant d'extraire, à l'état de pureté, tout le cérium contenu dans un
mélange de terres rares. Ces tentatives, purement empiriques, ont échoué
et l'on en est réduit, comme par le passé, à des méthodes de fractionne-
ments aussi fastidieuses qu'infidèles. Il semble même que les spécialistes
de terres rares aient abandonné la solution du problème, car, depuis
quelques années, on ne voit plus se produire que des procédés de dosage
0. R.. i8q9, I" Semestre (T. CXWIII, N' 22.) '7^
( l3'^3 )
voliimétrique, soit par oxydation de l'oxyde inférieur, soit par rédiirtion
de l'oxyde supérieur.
» Le problème est, en effet, fort complexe et ne peut être abordé utile-
ment qu'après une étude approfondie des caractères chimiques des com-
posés du cérium. Nous avons fait remarquer déjà (') que deux propriétés
fondamentales, jusqu'ici inaperçues, caractérisaient le groupe des terres
rares : leur polymérisation et leur faculté de contracter entre elles des
combinaisons extrêmement stables.
» La connaissance exacte de ces corps condensés et de ces oxydes com-
plexes permet de circonscrire très nettement le problème et de trouver sa
solution.
» L'oxyde céroso-cérique se polymérise avec une extrême facilité quand
on évapore la solution de son nitrate. De l'acide nitrique se dégage et,
lorsqu'on reprend le résidu par l'eau bouillante, on obtient un corps
soluble dans l'eau, précipitable par les acides et qui a pour formule:
(Ce'O')' 2N-0''H-,/ifPO. Ce corps, au contact d'un sulfate, donne le
corps ('Ce'0*)%2S0''H- complètement insoluble dans l'eau; il suit de là
que si le cérium existant dans un mélange est tout entier à l'étal d'oxyde
céroso-cérique, on peut le précipiter intégralement. Mais ce n'est qu'une
possibilité dont la réalisation se heurte à une difficulté considérable.
L'oxyde Ce'O*, en présence des autres terres, a une extrême tendance à
former des oxydes complexes de la forme Ce' O' MO (M = Di, La,Y,Er, etc.)
qui, eux aussi, se polymérisenl dans des conditions analogues et donnent
descorps(Ce'0\MO)'',2SO^H^ également insolubles dans l'eau. Il importe
donc de connaître, avant tout, les conditions précises dans lesquelles
l'oxyde complexe ne peut pas se former. En évaporant une solution nitrique
conlenant Ce^O' mélangé aux autres terres, reprenant par l'eau bouillante
etprécipilant par un sulfate, on s'aperçoit que le cérium obtenu est d'autant
plus pur que la liqueur est plus acide; d'autre part, si l'acidité est trop
grande, une partie de l'oxyde reste à l'état non polymérise et n'est par
conséquent plus précipitable à l'état de sulfate. C'est entre ces deux limites,
qui présentent heureusement un très grand écart, qu'il faut se placer pour
avoir le produit le plus pur et le rendement le plus grand.
» Mais ce n'est pas là la seule difficulté du problème. Lorsqu'on traite
par NO' H le mélange d'oxydes calcinés, de l'oxygène se dégage et une
(■) Comptes rendus, t. CXXVII, p. 863; 1898.
^ i333 )
|)artie du cérium se réduit à l'élat de CeO. On peut, il est vrai, précipiter
le mélange des nitrates par H*0- et l'ammoniaque, etévaporer la liqueur à
siccilé au bain-marie pour transformer le peroxyde en oxyde céroso-
cérique; mais en opérant ainsi on rencontre un autre écueil : le peroxyde
ne se décompose complètement qu'avec une extrême difficulté, même
lorsqu'on le chauffe au-dessus de loo", car il forme une combinaison rela-
tivement très stable : Ce^O^.Ce'O* =; 3Ce-0', qui, traitée par un acide,
donne Ce'0^,Ce'0' = Ce°0' 4- 2O. De quelque manière qu'on s'y prenne,
on n'arrivera donc pas à avoir dans une solution nitrique la totalité du
cérium à l'état d'oxvde supérieur. On peut sans doute peroxyder très faci-
lement le cérium au moven du persulfate d'ammoniaque, mais la présence
du sulfate acitle d'ammoniaque qui se forme empêche la précipitation
totale du corps (Ce^O') , aSO'H", et, si l'on essaye la neutralisation par
l'acétate de soude, on crée un milieu insuffisamment acide pour empêcher
la formation d'une petite quantito de l'oxyde (Ce^O'MO)' qui est entraîné
à l'état de(Ce^0*M0)^2S0•'H^
» De là la nécessité de procéder en deux temps, ce qui allonge un peu
l'opération mais permet d'arriver à une séparation très satisfaisante.
Voici la marche que de nombreux essais nous ont montré être la plus avan-
tageuse.
» A. Si le mélange des oxydes renferme plus de 5o pour 100 de Ce^O* il n'est plus
aUaquable par NO^H; il se dissout facilement, au contraire, lorsqu'on ajoute à l'acide
nitrique de l'eau oxygénée, par petites portions (l'eau oxygénée peut contenir SO^
mais doit être rigoureusement exempte de F-0'). La solution concentrée des nitrates est
précipitée par l'ammoniaque et tPO'^. On évapore au bain-marie, et l'on chauffe
(|uelqiies instants à feu nu jusqu'à commencement de volatilisation de NO'NH*. On
dissout dans NO'H, on évapore à petit feu jusqu'à consistance sirupeuse, mais non
jusqu'à cessation de dégagement de vapeurs acides. On dissout dans l'eau (iSo"" pour
oS"', 5 d'oxyde), on fait bouillir ; on ajoute i'^'^ d'une solution à 5 pour 100 de SO'(NH*)^.
Le précipité qui se forme immédiatement est filtré, lavé et calciné au blanc, car ce
n'est que vers i5oo° qu'il abandonne complètement son acide sulfurique. Si l'opération
a été bien conduite il renferme 90 pour 100 du cérium total à l'état parfaitement pur.
La liqueur filtrée est additionnée à chaud de 0B'',o5 de persulfate d'ammoniaque et de
\" de solution d'acétate de soude à 5o pour 100. On fait bouillir jusqu'à ce que la
liqueur s'éclaircisse. On filtre, on lave, on calcine à haute température. On a ainsi le
reste du cérium, toujours de couleur un peu chamois, car il entraine quelques cen-
tièmes de son poids des autres terres. La liqueur filtrée, traitée par l'ammoniaque et
l'eau oxygénée, doit donner un précipité blanc ou presque blanc.
» B. S'il y a moins de 5o pour loo de cérium dans le mélange, l'opération se sim-
plifie un peu. On traite les oxydes par NO' H à chaud, on évapore à sirop et l'on con-
tinue comme ci-dessus.
( i334 )
» C. Enfin, s'il y a 1res peu de céiium (lo à i5 pour loo), ce qu'on reconnaît sans
peine par la facilité avec laquelle le niélanjçe se dissout dans NOMi, on peut se dis-
penser de la première partie de l'opération et traiter directement la solution nitrique
par quelques centigrammes de persulfale et un peu d'acétate de soude.
» Voici quelques analyses qui montrent le degré de précision du pro-
cédé. Elles ont été faites sur des mélanges synthétiques de produits purs.
Trouvé
0,369
1. o,o34
Ce^O' o,4o5 o,4o3 Ce^O'
LaO + DiO... 0,042 0,044 LaO^
Trouvé
0,3670
II.
o,o34â
o,4o4
0 , 4o 1 5
-DiO...
o,o4i
0,0435
0,443
o,445o
III.
Trouvé.
o,o4i
o,o44
o,4i8
o,4i5
0,447 0,447
Ce^O' o,o4i
LaO + DiO
0,459 0,459
» On voit ainsi que si la quantité de cérium n'est pas par trop faible
par rapport aux autres terres, on arrive à la do.ser avec une approximation
de I pour 100 environ. Dans le cas de faibles teneurs en cérium, il faudrait
opérer sur plusieurs grammes d'oxydes, redissoudre le précipité obtenu et
le retraiter comme en A.
» Nous avons appliqué ce procédé à l'analyse des oxydes de la monazite
préalablement débarrassés de la thorine par le procédé que nous avons
décrit ( ' ).
» La prise d'essai était de 0,4^7 :
i 38, 3o
Ce^O* pour 100 j 6 56
44,86
LiiO H- DiO p' ur 100 55, i4
r 00 , 00
» Ce procédé, qui, au point de vue analytique, peut être encore amé-
lioré dans les détails, est en tous cas le seul jusqu'ici qui permette d'avoir
du premier coup et avec la plus grande facilité la presque totalité du
cérium existant dans un mélange quelconque de terres rares à l'état abso-
lument pur. »
(') Comptes rendus, t. CXXVl, p. 34o; 1898.
( i33.:
CHIMIE CRISIAI-LOGIQUE. — Figures île corrosion révélant la st raclure énan-
lioniorphe des benzylidène-camphres droit et gauche {loi de. Pasteur). Nt>lc
(le M. MiNGUiN ('), présentée par M. Hauteleuille.
« Depuis quelques années, j'ai entrepris l'étude cristallographique de la
belle série des composés du camphre préparés par M. Ilaller, com[)osés
que mon savant maître a mis très obligeamment à ma disposition.
» Quelques résultats sont consignés dans les Comptes rendus el le Bul-
letin de la Société chimique Ç^). Nous avons fait remarquer particulièrement
que dans aucun des cristaux étudiés nous n'avions rencontré de facettes
hémié^riques.
» Les cristaux ont une enveloppe, une symétrie extérieure absolument
complète et cependant ils jouissent du pouvoir rotatoire à l'état de disso-
lution; Walden ('), dans des considérations sur la relation entre le pou-
voir rotatoire et l'hémiédrie plagièdre, relate ce fait.
» Nous avons résolu d'appliquer, à ces dérivés du camphre, la méthode
de corrosion qui, dans beaucoup de cas, permet de pénétrer très avant
dans l'intimité de la structure cristalline.
» Voici les résultats que nous avons obtenus avec le benzylidène-camphre
droit et le benzylidène-camphre gauche qui tous deux cristallisent dans le
système orthorhombique (').
» Plongé dans le toluène ou dans le benzène, pendant une minute environ,
le benzal-camphre se recouvre sur les faces m de belles figures de corrosion
qui, examinées au microscope, sont nettement dissymétriques et pour la
plupart dirigées (en considérant la longueur) de l'angle a vers l'angle c du
prisme. On remarque des plages où celte direction est parallèle aux arêtes
verticales; ce qui montre d'abord que les éléments cristallins, par leur
assemblage, essayent de corriger la dissymétrie de l'élément primordial,
de la molécule chimique, de façon à former un individu parfait géométri-
quement.
(') Travail fait à l'Institut chimique rie l'Université de Nancy.
(«) Comptes rendus, l. GXXil, p. i34G; t. C.WIII, p. 2^8; l. C\.XIV, p. 8G.
6'ûf. c/ti/n., t. XV, p. 990; 1. XVII et XVIU, p. nu.
(^ ) Berichte, 30, t. 1, p. yy.
(') Comptes rendus, t. (^XXII, p. ij4<>.
( i336 )
» Les figures formées sur le gauche sont énantioniorphes avec celles
formées sur le droit.
» Nous avons pu faire des microphotographies très nettes de ces figures
et montrer ainsi d'une façon indiscutable la structure énanliomorphe des
deux benzylidène-camphres.
» Nous ajouterons que, jusqu'à présent, nous n'avons rien obtenu de
]jrécis sur les autres faces; ce qui s'explique, si l'on se rappelle que le
cristal, plongé dans le toluène suffisamment longtemps, se creuse suivant
la zone m et que, à un moment donné, les faces/) subsistent presque seules.
Si nous nous rap()elons, en outre, qu'au point de vue cristallographique
la zone m, dans beaucoup de composés du camphre, présente beaucoup
d'analogie, nous serions tentés de supposer que celte zone est caractéris-
tique du noyau camphre.
» Dans une prochaine Communication, nous ferons connaître les résul-
tats que nous avons obtenus avec deux benzylidène-camphres bromes. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Combinaisons mixtes de la phénylhydrazine et d'une
autre base organique avec les sels métalliques. Note de M. J. Moitessier,
présentée par M. Troost.
« Certaines combinaisons de sels métalliques avec la phénylhydrazine
peuvent s'unir à de nouvelles molécules de cette base, en donnant des
combinaisons plus riches en phénylhydrazine ('); elles peuvent de même
se combiner à d'autres bases organiques (aniline, naplhylamine) en don-
nant des combinaisons mixtes. Celles-ci se forment aussi par l'action simul-
tanée de la phénylhydrazine et d'une autre base organique sur des sels
métalliques.
» Uiodure de zinc aniline-phénylJxydrcizinique Zn F. C'H», AzH-. aC^H^, Az'-H^
s'obtient en ajoulani, 3 molécules d'aniline à \ molécule de Zn I-. aC'H^, Az-IF en
solution alcoolique saturée et en refroidissant le mélange \ers — 20°. La combinaison
mixte se dépose sous forme de fines aiguilles, réunies en touffes, solubles dans l'alcool
et dans l'éther, légèrement solubles dans l'eau, dans le chloroforme et dans le ben-
zène; elle fond à 180° et se décompose rapidement à quelques degrés au-dessus.
» 1-e bromure de zinc aniiine-phénylhydrazinique :
3ZnBr^5C«H^AzH^2C«H^AzHF
(') J. MoiTKssiER, Comptes rendus, t. CXXV, p. 714.
( i'«7 )
se forme par l'action de 4 molécules d'aniline sur i molécule de Zn Br'. aC" IP, Az' H'
en solution alcoolique chaude à 7 pour 100. La combinaison mi\le se dépose, par
refroidissement rapide du mélange, sous forîne de longues aiguilles courbes réunies en
toufl'es soyeuses.
>i Le sulfate de nickel aniline-phénylhydvazinique
S0*Ni.C«H^A7,H^2C>H^AzM^'-^-■^H20
a été obtenu en délaj'ant i molécule de sulfate de nickel cristallisé (finement pulvé-
risé) dans un mélange de 3 molécules d'aniline et de 2 molécules de phénylhvdrazine
étendu de son volume d'alcool. Au bout de quelques heures, on épuise la niasse par
l'alcool et l'on obtient une poudre cristalline blanc verdâtre peu soluble dans l'eau et
dans l'alcool, insoluble dans l'éther, dont la composition répond à la formule donnée
plus haut.
)i \^^azotate de cadmium oniline-phénylhydrazinique
2A7.= 0»Cd.3C«HSAzH2.5C«HSAz2H^
se forme par l'action d'une molécule d'azotate de cadmium dissous dans l'alcool sur un
mélange de 3 molécules d'aniline et de 3 molécules de phényihydrazine étendu de trois
fois son volume d'alcool. Ce composé est cristallisé, peu soluble dans l'eau et dans
l'alcool, insoluble dans l'éther, fusible à igS" en se décomposant.
» L'iodure de zinc r/.-naplitylamine-phénYlliydrazinique
ZnP.C'ir.AzIP.aCHSAz^ll^
s'obtient sous forme de longues aiguilles prismatiques en traitant, en solutions
alcooliques concentrées, i molécule d'iodure de zinc par un mélange de 2 molécules
d"o<-naplitylamine et de 2 molécules de phényihydrazine. Cette combinaison est so-
luble dans l'alcool et dans l'éther, peu soluble dans l'eau; elle se décompose rapide-
ment à 1 15°.
» L'iodure de zinc ^-n apl/i ly lam i ne-phény l/i ydraziniq ne
3Znl^2C"'H-,AzH^4C«HSAz2Hs
a été obtenu par l'action de i molécule de p-naphtylamine et 2 molécules de phényi-
hydrazine en solution alcoolique tiède sur 1 molécule d'iodure de zinc en solution
alcoolique concentrée. Ce composé mixte est cristallisé; il est soluble dans l'alcool et
dans l'éther, légèrement soluble dans l'eau, dans le chloroforme et dans la benzine. Il
se décompose à i5.5°.
» Dans chacune des combinaisons mixtes que je viens de citer, on peut
déceler la présence, soit de l'aniline, soit de la naphtylamine. Pour cela,
on les traite à froid par un excès de liqueur de Fehiing qui décompose la
phényihydrazine et met l'autre base en liberté; un épuisement à l'éther
permet d'isoler cette base.
» Je me propose d'étudier les combinaisons mixtes formées par les sels
métalliques avec la phényihydrazine et avec les aminés grasses, les bases
pyridiques ou les bases quinoléiques. »
( t33H )
CHIMIE OHGANIQUE. — Étude (le quelques dérivés oxyméthyléniques des éthers
cyanacétiqiies. Note de M. E. Grégoire dk Bollemont (' ), présentée
par M. Arm. Gautier.
« MM. Haller et Held ont montré que l'élher cyanacétiqiie sodé traité
par des chlorures acides fournit des éthers acylcyanacétiqiies, auxquels ils
ont attribué la formule générale R.CO — CH(^ (-). Mais ce pro-
cédé, qui a permis d'isoler la plupart des éthers acylcyanacétiques, n'a pu
être appliqué à la préparation des formylcyanacétates, puisque le chlorure
de formyle n'est pas connu. Nous avons donc recherché d'autres méthodes
pour obtenir ces éthers et nous avons eu recours, tout d'abord, aux réactions
employées par M. Claisen dans la préparation des dérivés oxyméthylé-
niques du camphre. MM. Bishop, Claisen et Sinclair, en traitant le
camphre sodé par du formiate d'amyle, ont, en effet, obtenu le formyl- ou
oxyméthvlène-camphre qui, par action du chlorhydrate d'hydroxylamine,
donne le camphre cyané(^) identique à celui découvert par M. Haller,
dans l'action du chlorure de cyanogène sur le camphre sodé ( ').
» L'éther cyanacétique, possédant, comme le camphre, de l'hydrogène
substituable par du sodium, pouvait vraisemblablement, dans les mêmes
conditions, se prêter à des réactions analogues, donner de l'éther formyl-
cyanacétique et permettre ainsi d'arriver, par une autre voie, à l'éther di-
cyanacétique de M. Haller (^).
» Action du formiate d'amyle sur l'éther cyanacétique sodé. — T^e formiate
d'amyle agit à loo" sur l'éther cyanacétique sodé sec et donne un dérivé
sodique, poudre cristalline colorée par certaines huiles rouges qui sur-
nagent et se séparent facilement après addition d'eau bouillante.
» La solution aqueuse, supposée renfermer le sel de sodium de l'éther
formylcyanacétique, a été décomposée par l'acide sulfurique étendu dans
le but d'isoler l'éther libre. Ces essais n'ayant pas abouti, on a cherché à
le définir par quelques-uns de ses sels bien cristallisés.
(') Travail fait à l'Iiisiiiut chimique de Nancy, au laboratoire de M. Haller.
(■-) Comptes rendus, t. CVI, p. io83.
( = ) Lieb. Ann.. t. CCLXXXI, p. 33.; jSg^.
(*) Comptes\rendus, t. Cil, p. i477- - Halleh, Thèses Fac. des Se. de Paris: 1879.
(') Comptes rendus, t. III, p. 55.
( i33y )
/CAz Y
» Sel de baryum | C = CHO J Ba. — La solution aqueuse du sel
\CO-C^H"/
sodique est traitée à chaud par le chlorure de baryum. Par refroidissement,
il se dépose de beaux feuillets nacrés, très solubles dans l'alcool, très peu
solubles dans l'éther, constituant le sel de baryum du formylcyanacétate
d'amyle. Il y a donc eu à la fois formation d'éther formylcyanacétique et
substitution du radical éthyle par le radical amvle.
» Pour confirmer cette interprétation, on a fait agir le forraiate d'amyle
sur le cyanacétate d'amyle sodé, qui, par un traitement analogue, a donné
un sel de baryum identique au précédent :
/c:az
CHNa +HC00CH1"
\CO-C-H= (ou C^H")
/-CAz
= C = CHONa + C=H=*OH (ouC^H"OH).
\CO-C/'H"
/ /CAz \
» Sel d argent ( C = CH(JAg | Ba. — Ce sel s'obtient par double
\ \C0-C^H'7
décomposition du sel de baryum avec l'azotate d'argent. C'est une poudre
blanche, cristalline, peu soluble dans l'eau froide et qui cristallise de ses
solutions aqueuses chaudes en petites aiguilles groupées en mamelons.
/CAz
» Au lieu (le la forme oxyméthylénique C= CHOH (i) adoptée dans
\COUz
l'équation précédente, il semblerait plus logique, a/)/TOr«,d'attribuer à ces
/CAz
composés la forme H. CO ~ ^^^^T ^^ (2), mettant en évidence le radical
formyle; mais une série d'expériences ultérieures, dont nous allons parler,
nous autorisent à choisir la première de ces formes.
» Action des éthers orthoformiques sur les éthers cyanacétiq ues , — M. L.
Claisen, dans un intéressant Mémoire sur les combinaisons oxyméthylé-
niques ('), constate que, si l'on fait agir l'élber orthoformique sur des
dérivés renfermant un groupe méthylène CH^ compris entre radicaux
(') Lieb. Ann., l. CCXGVII; 1897.
C, R.. 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N' 32.) IJ^
( i34o )
négatifs, avec l'anhydride acétique comme agent de condensation, l'éther
orthoformique se porte sur le méthylène, qui est transformé en
C == CHOC- H'. Cette réaction a été appliquée aux éthers cyanacétiques.
» Dérivés éthoxyméthyléniques : Éthoxyméthylénecyanacélale d' arnyle :
/GAz
C=CHOC-H'. — Un mélange de cyanacétate d'amyle, d'éther orthofor-
\CO-C^H"
mique et d'anhydride acétique a été traité dans les conditions indiquées
par M. Claisen; les produits secondaires formés ont été éliminés, et le
résidu fractionné dans le vide. Tl distille ainsi vers 211°, sous la pression
de 35™™, une huile que les analyses permettent de considérer comme
l'éthoxyméthylènecyanacétate damyle. La réaction est la suivante :
/xi C^H'OX /CAz
C<{J +^,j^3^CKOC^H^= C=CH0C^H= + 2(C^H=0H);
\co^R XCO^^R
elle met bien en évidence la forme oxyméthvlénique de ces composés.
/ /CAz Y'
» Sel de baryum : I C=CHO | Ba. — L'éthoxyméthylènecyanacé-
V \C0-C^H'7
late d'amyle, traité par la quantité théorique d'hydrate de baryte, donne
le sel de baryum correspondant, identique à celui obtenu en partant du
formiate d'amyle et de l'éther cyanacétique sodé.
/Ckz
» ÉlhoxYmél/iyle'necyanacétale d'ét/ivle : C = CROC-R\ — Il cristallise
\CO»C='H=
en belles aiguilles blanches, fondant vers 02", trèssolubles dans l'alcool et
dans l'éther. Le sel de baryum s'obtient comme le précédent.
/CAz
» Éthoxyméthylénecyanacétale de méthyle : C=CHOC^H^ — Tables
\CO-CH'
transparentes et allongées, fondant vers 34", très solubles dans l'alcool.
» Dérivés méthoxyméthyléniques. — Dans les mêmes conditions,
l'orthoformiate de méthyle agit comme son homologue sur les élhers cya-
nacétiques.
( i34« )
/Cki
M Mèthoxymèthylènecyanacélate de mèlhyle : C=CHOCH\ — Fines
\CO=CH^
aiguilles transparentes, Fondant vers 88".
/CAz
« Méthoxyméthylénecyanacétale d éthyle : C = CH O CH ' . — Tables Irans-
\CO-C='H'
parentes en forme de rhombes, fondant vers 99".
» Ces deux séries méthoxy- et éthoxy-méthyléniques fournissent une
série unique de sels de Ba, de dérivés oxyméthvléniques, de dérivés
amidés, etc., qui feront l'objet d'une prochaine Note. »
EMBRYOGÉNIE. — Cenlrosome el fécondation. Note de M. Félix Le Dantec,
présentée par M. Edmond Perrier.
« Il n'y a pas de question plus controversée en Biologie que celle de la
nature du cenlrosome de la cellule. Pour quelques-uns, c'est un organe
aussi permanent que le novau lui-même; pour d'autres, c'est une simple
figure kinétique. un simple centre géométrique vers lequel rayonnent des
courants ou des lignes de force. Dans cette dernière hypothèse, il n'y a pas
lieu de se demander, au moins au point de Aue de l'équivalence substan-
tielle des éléments mâle et femelle, quel est le rôle du ou des centro-
somes dans la fécondation. Tout au contraire, si l'on considère le
centrosome comme une masse d'une substance vivante spéciale, l'équi-
valence des produits sexuels ne pourra subsister à moins que l'élément
mâle et l'élément femelle contiennent l'un et l'autre cette masse vivante
particulière. Cette nécessité a peut-être été la cause de l'erreur commise
par Fol dans son Quadrille des centres, erreur que tout le monde reconnaît
aujourd'hui puisque JNI. Guignard lui-même, en découvrant les anthéro-
zoïdes des Phanérogames, s'est rendu compte de l'illusion qui lui avait fait
admettre la fusion des centrosphères.
» Mais, tout en reconnaissant qu'Hermann Fol s'est trompé, c'est-à-dire
que le quadrille des centres n'existe pas, il faut éviter de commettre une
erreur inverse, et cette erreur, je crois qu'elle accompagne l'interprétation
actuelle du rôle du centrosome dans la fécondation. Pour qu'il y ait équi-
valence substantielle entre les deux éléments sexuels, disais-je tout à
l'heure, il faut que l'un et l'autre contiennent la masse de substance spé-
i;v4 2 )
ciale appelée rentrosome, mais il est inutile que cette masse se présente,
dans les deux sexes, avec la même structure morphologique. Or, on a
constaté que le centrosome disparaît dans l'ovule mûr et l'on a prétendu
que le centrosome de l'œuf fécondé esl celui du spermatozoïde qui a opéré
la fécondation. Voici la thèse de Boveri : « L'ovule mûr possède tous les
» organes et toutes les qualités nécessaires pour la division, excepté le
» centrosome qui donne le branle à celte division. Le spermatozoïde,
» d'autre part, est pourvu d'un centrosome, mais manque de la substance
» sur laquelle cet organe de division peut exercer son activité. » D'où la
conclusion immédiate que l'équivalence substantielle n'existe, entre les
produits mâles et femelles, que pour les éléments nucléaires!
)> Cette conclusion très grave me semble un peu hâtive. On déclare que
l'ovule mùr n'a pas de centrosome parce qu'on ne le voit pas; mais le
voit-on dans le spermatozoïde? Pas le moins du monde. On voit bien une
petite masse de substance protoplasmique au point de jonction de la tête
et de la queue du spermatozoïde; mais pourquoi l'appelle-t-on centrosome?
Parce que, une fois le s[)ermatozoïde entré dans l'ovule, cette petite masse
devient le centre d'un a*e protoplasma femelle de l'ovule est diffus dans la masse
11 énorme du vitellus; quand le spermatozoïde est entré dans l'ovule et
» pendant que son pronucléus mâle chemine vers le pronucléus femelle,
» sa petite masse de protoplasma mâle attire à lui, draine vers lui le proto-
» plasma femelle épars dans toute la masse de l'ovule, ce qui explique la
/) figure appelée aj/er qui se forme autour de lui; il y a donc fécondation
» du protoplasma mâle par le protoplasma femelle attiré vers lui, pendant
» que le pronucléus mâle est lui-même attiré vers le pronucléus femelle. »
» Et ainsi, il y a équivalence substantielle absolue entre l'élément
mâle et l'élément femelle, sans que cela soit le moins du monde en contradiv-
tion avec les faits observés. [1 n'y a aucune raison d'appelei- centrosome la
masse de protoplasma mâle du spermatozoïde; ou a exactement autant de
droit de dire que l'ovule a un centrosome diffus, et alors, il y a fécondation
centrosome à centrosome, comme dans le quadrille de Fol, moins la forme
figurée décrite par lui. Mais le mot centrosome ayant été créé pour dési-
( i.v,:^ )
gner une figure cellulaire, il vaut mieux ne pas employer celle expression
dans le cas où celle figure n'existe jias et dire, au lieu de spermocenlre,
protoplasma mâle, comme on dit protoplasma de l'ovule depuis qu'on ne
croît plus à Vovucenlre. On racontera alors les faits en disant que, une fois
le spermatozoïde entré dans l'ovule, son protoplasma mâle attire à lui le
protoplasma femelle diifus dans l'ovule et qu'il y a ainsi une fécondation
protopJasmique indépendante de la fécondation nucléaire. Cette féconda-
tion prolop'asmique dessine un asler autour du point où était primitivement
le protoplasma mâle, d'où la naissance de cette figure ceiitrosomatiquequi
a fait croire à l'existence d'un spermocenlre.
o Avec cette manière de voir, on comprend fort bien les expériences de
Boveri, Delage ('), etc., dans lesquelles il y a eu seulement fécondation pro-
toplasmique, tandis que le pronucléus, soit mâle, soit femelle, reslait seul.
Ces expériences prouveraient seulement qu'un protoplasma complet, con-
tenant im noyau incomplet, est susceptible de bipartition. Il faudrait pou-
voir faire l'expérience inverse et voir si un novau complet, dans un proto-
plasma incomplet, est également susceptible de bipartition, mais cette
expérience est bien difficile à réaliser, car il semble à peu près impossible
d'effectuer une fécondation nucléaire sans que se produise en même temps
la lécondalion proloplasniique dont je viens de parler.
» Enfin, que le centrosome, qui disparaît dans l'ovule mûr, ne dispa-
raisse pas dans l'œuf parthénogénétique, cela n'a rien qui puisse nous
étonner, si le centrosome est une figure en relation avec les courants sub-
stantiels qui accompagnent l'assimilation. L'assimilation se continuant dans
un œuf parthénogénétique qui est un plaslide complet, il est tout naturel
que le centre figuré des courants correspondants ne disparaisse pas. 11 est
naturel aussi qu'il disparaisse dans l'ovule mûr, plaslide incomplet inca-
pable d'assimilation. >)
(') Boveri (1888) a vu la division se produire dans un ovule d'oursin, par suite de
la simple fécondation protoplasmique, le pronucléus mâle étant encore très loin du
pronucléus femelle quand la division a eu lieu. Delage (1898) a fécondé, par un
spermatozoïde ordinaire, un fragment sans noyau d'un ovule d'oursin. La simple fécon-
dation protoplasmique qui en est résultée a permis à cet œuf, muni d'un demi-noyau,
de se diviser jusqu'à donner une petite gastrula mal conformée.
( i344 )
Zoologie. — Sur les variations el les groupements spécifiques des Péripates
américains. Note de M. E.-L. Bouvier, présentée par M. A. Milne-
EHwards.
« Les Péripates américains sont plus nombreux et aussi variés que ceux
des autres parties du monde, mais ils sont moins bien connus à cause des
difficultés fort grandes que présente leur détermination. A3'ant pu réunir
un nombre assez considérable de ces animaux, je me suis attaché à les étu-
dier de très près et je crois être parvenu à déchiffrer les variations princi-
pales de leurs caractères.
» En dehors des caractères connus qui sont communs à tous les Péri-
pates, j'ai trouvé d'abord que les espèces américaines ressemblent aux
autres par deux traits .structuraux assez importants : i" leurs dents lin-
guales sont formées par une sorte de cône chitineux dont la cavité interne
s'ouvre au dehors par un orifice apical; 2" contrairement à l'opinion
admise, ils sont munis d'une ligne dorsale médiane claire {ligne blanche
des auteurs), mais tandis que cette ligne est fort évidente à la loupe dans
les espèces de l'Afrique du Sud et de l'Océanie, elle est ordinairement mi-
croscopique chez les formes américaines el s'y atténue dans certains cas
(y. jamaicensis G. et C, P. Sedgwicki Bouv. surtout sa variété Bavaysi) au
point d'être peu visible. Elle se présente avec le même développement
dans le P. Tholloni Bou\ . du Gabon. De chaque côté de la ligne claire, j'ai
observé, au fond de tous les sillons du corps, un organe clair arrondi, de
nature probablement sensorielle. Ces organes font défaut ou sont atro-
phiés dans les Péripates africains (abstraction faite du P. Tholloni) et dans
ceux de l'Océanie.
» Passant à des caractères moins généraux, j'ai pu constater ensuite que
les Péripates américains se divisent naturellement en deux groupes suivant
qu'ils ont quatre papilles sur chaque pied (deux en avant et deux en
arrière) ou bien trois seulement comme les espèces non américaines. Le
premier groupe paraît jusqu'ici fort restreint; il comprend le P. Corradi
Cam., le P. tuberculalus Bouv. et peut-être le P. Balzani Cam.; le second
renferme les autres espèces.
» Chacun de ces groupes peut lui-même se diviser en deux sections
d'après la structure de la sole pédieuse, qui tantôt est formée par cinq ar-
J
( 1345 )
ceaux distincts, tantôt seulement par quatre. A la première seclioti se rat-
tache le Z*. luberculatus du premier groupe, et une espèce mexicaine du
second, le P. Perrieri n. sp.; à la seconde appartiennent toutes les autres
espèces.
» Le P. Perrieri se fait remarquer par ses papilles dorsales, qui sont de
dimensions variées, mais toujours basses, bien distinctes, ovales-rectan-
gulaires à leur base, arrondies en dôme, d'ailleurs dépourvues de partie
terminale protractile. Dans le P. torqualus Kennel, cette partie terminale
commence à se différencier; en oulre, les papilles sont subégales et fran-
chement rectangulaires à leur base. On trouve aussi des papilles à base
rectangulaire et bien séparées dans le P. Geayi, que M. Geay a rapporté
du Carsevenne, mais ces papilles sont hautes, coniques, très inégales et
pourvues d'une partie terminale fort distincte.
» Dans toutes les autres formes, les papilles dorsales sont plus ou moins
fusionnées à leur base et toujours munies d'une partie terminale bien diffé-
renciée. Ces formes peuvent elles-mêmes se diviser en deux séries, suivant
que les papilles principales sont contiguës dans chaque pli, ou largement
séparées les unes des autres.
» Parmi les espèces à papilles principales contiguës, il faut placer au
premier rang le P. Edwardsi Blanch. qui a des papilles principales subé-
çales, ordinairement cylindriques et accompagnées de quelques papilles
accessoires, d'ailleurs fort petites. Ces papilles accessoires, toujours très
réduites, deviennent plus constantes dans le P. Simoni Bouv., où elles
s'intercalent, au nombre de deux le plus souvent, entre les papilles prin-
cipales consécutives; elles sont nombreuses et bien plus grandes dans le
P. Irinifladensis Seâg., où elles passent par tous les degrés aux papilles
principales; enfin elles deviennent plus abondantes encore et plus fortes
dans le P. imthurmi Sel., où elles se soudent fréquemment par leur base
pour former de petits massifs tuberculeux intercalés entre les papilles prin-
cipales. Une espèce nouvelle, \e P. antiguensis, d'Antigua, paraît à peu près
totalement dépourvue de papilles accessoires et ressemble à ce point de vue
au P . jamaicensis Gr. et Cock. ; les deux espèces sont d'ailleurs faciles à dis-
tinguer par la nature de leur papilles principales qui sont à peu près toutes
semblables dans le P. jamaicensis, tandis qu'elles sont de deux ordres,
grandes et petites, dans l'espèce d'Antigua. Deux autres espèces nouvelles,
le P. Goudotiâu Mexique et le P. Brôlemanni de la colonie de Tovar, se font
remarquer par leur tendance à la séparation des papilles principales : dans
( i346 )
bi première de ces espèces l'espace compris entre deux grosses papilles
principales est rempli totalement par une papille princi|)ale médiocre
flanquée de quatre papilles accessoires; dans la seconde, il y a un véri-
table hiatus, les grandes papilles principales sont énormes et dans la dé-
|)ression qui les sépare se trouvent quelques papilles accessoires, accom-
pagnant parfois une petite papille principale. Certaines de ces espèces,
comme l<\s deux suivantes, pourraient bien n'être que des variétés locales
de P. Edwarrlsi.
» On est ainsi progressivement conduit au P. Sedgwicki (P. Edwardsi
Sedg.), dans lequel deux papilles principales consécutives sont séparées
par un large intervalle bas où se trouvent éparses une ou deux petites pa-
pilles principales et quelques papilles accessoires fort réduites. Je rattache
provisoirement à cette espèce, sous le nom de var. Bavaysi. un Péripate
à ligne claire atrophiée, que M. Bavay a rapporté de la Guadeloupe. I.e
P. dominicœ Poli, est également une forme ti'ès voisine, mais je n'ai pu me
le procurer jusqu'ici.
» En résumé, l'intérêt de cette Note a été : i° de mettre en relief cer-
tains caractères ignorés ou mal connus des Péripates américains; 2° de
montrer comment on peut tirer parti de ces caractères pour différencier les
espèces; 3° d'établir que les Péripates américains forment de petits groupes
régionaux plus ou moins différents les uns des autres, de sorte qu'il est à
prévoir que chaque île des Antilles a ses espèces ou ses variétés particu-
lières. J'ajouterai que celte Note fait connaître les Péripates en beaucoup
de points où nn ne les ;n'ait pas (rncnre signalés : au Mexique, à la Guade-
loupe, à Antigna et dans la région du Haut-Carsevennc. »
PliYSiOl-OOiE VÉGÉTALE. — Asphyxie spontanée et production d'alcool dans
1rs tissus profonds des liges ligneuses poussant dans les conditions naturelles.
Noie de M. Iîknri Devaux, présentée par A!. Gaston Bonnier.
« En poursuivant l'étude des échanges gazeux des plantes ligneuses,
j'ai été trappe de voir combien l'atmosphère interne de leurs tiges est rela-
tivement pauvre en oxygène. Souvent la proportion de ce gaz descend au-
dessous de 10 pour 100. Or celte proportion n'est qu'une moyenne, elle
correspond au mélange des atmosphères des tissus superficiels avec les
atmosphères des tissus piofonds. Les premières sont nécessairement plus
( i347 )
pures que les secondes, et il est certain, a priori, que les tissus profonds
des tiges ligneuses n'ont à leur disposition qu'un air pauvre en oxygène
et se renouvelant difficilement. Ces tissus seront donc en état d'asphyxie
dès que la respiration deviendra un peu intense sous l'influence d'une
température élevée. Peut-être même cette asphyxie existe-t-elle à la tem-
pérature ordinaire dans les tissus les plus profonds des grosses liges li-
gneuses. Examinons ces deux points.
» Action d'une température élevée. — La respiration monte rapidement
avec la température. Pour le Fusain, par exemple, elle est cinq fois plus
forte à 35° qu'à 17° (').
» 1° J'ai placé des liges ligneuses vivantes dans une éluve à 35°; des
sujets semblables servant de témoins ont été laissés au laboratoire à la
température de 16° à 19°. Au bout de un à trois jours, la composition de
l'atmosphère interne, devenue bien constante, indiquait les proportions
centésimales suivantes d'oxygène :
Oxygène pour loo
à 17°. à 35»,
Prunus spiiiosa 10, 54 o,46
Populus pyramidalis i6,32 8,62
Vitis vinifera 9' 38 o, 22
Vilis vinifera 1 3 , 1 2 4 j o4
Corylus avellana 9>72 o,52
Caslanea vulgaris 10,08 o,48
» On voit que l'oxygène a dû manquer, pour plusieurs sujets, dans les
tissus profonds, la petite proportion trouvée provenant certainement des
tissus superficiels.
)) 1° C'est ce que démontre, en effet, d'une manière évidente lechange-
ment de valeur du rapport -jr-- Ce rapport, indiquant le quotient du CO^
dégagé par l'oxygène absorbé, est normalement constant et plus petit que
l'unité, à n'importe quelle température (^). Or ici, il augmente toujours et
devient plus grand que l'unité (sauf pour le Thuya) quand l'intensité
respiratoire s'accroît :
(') D'après MM. Bonnier et Mangin.
(-) Bonnier et Mangin, La fonction respiratoire chez les végétaux (Ann. des Se.
nalur.. j' série, t. II).
G. K., 1S99, i" Semestre. (T. CXXVIII, N'32.) 175
( i348 )
Respiration comparée.
0
d I ;*'-i9". à 35*.
Caslanea vulgaris 0,97 3,91
Pirus domeslica 0,81 i ,61
Alnus glutinosa 0,80 i ,04
Ulnius campestris , . . . . 0,98 1 ,34
Sambucus nigra 0,87 i ,o4
Ficus carica i , 5o 2,71
Thuya occidentalis 0,76 0,82
CO"
» L'augmentation, souvent considérable, du rapport -^r- ^vec la tem-
pérature est l'indice d'une production accessoire deCO-. Cette production
ne peut provenir que à^ane fermentation propre, d'une décomposition du
sucre des cellules vivantes luttant contre l'asphyxie. On sait que cette
lutte donne naissance à de l'alcool en même temps qu'à du CO^.
» 3° J'ai donc recherché l'alcool dans les tiges ligneuses placées à
l'étuve à 35". Des tiges et des branches de plantes ligneuses diverses :
Alnus glutinosa, Castanea vulgaris, Corylus avellana, Quercus pedunculata,
Robinia pseudo-acacia, Salix caprœa, Vitis vinifera, etc., ayant de 2'"^ à 8*^™
de diamètre, ont séjourné dans cette éluve pendant un ou plusieurs jours.
Puis elles ont été débitées en copeaux qui ont été soumis à la distillation en
présence d'un grand excès d'eau. J'ai ainsi obtenu des quantités sensibles
d'alcool. Ce corps a été caractérisé :
» 1° Par les stries mobiles qui apparaissent durant la distillation au point
de condensation des vapeurs;
» 2° Par le compte-gouttes Duclaux ;
» 3° Par la réaction de l'iodoforme.
» L'alcool existait donc certainement clans ces tiges. De sorte que les
trois preuves indépendantes que nous avons invoquées (atmosphère
interne, rapport -ç— et présence de l'alcool) concordent d'une manière
satisfaisante et prouvent ensemble qu'une asphyxie partielle existe dans
les tiges ligneuses à la température de 35".
» Température ordinaire. — L'asphyxie partielle existe encore à la tem-
pérature ordinaire ( comme permet de le soupçonner, i^onr le Ficus carica , le
( '3/19 )
rapport -r-.- = i,5o]. Car' des liges ligneuses dislillèes direciement, aussitôt
après avoir été cueillies, ont toutes fourni de l'alcool. Les recherches ont porté
sur des rameaux ou de jeunes troncs de a*^" à lo"^™ de diamètre. La tempé-
rature extérieure (avril, mai) avait oscillé entre 12° et ao° environ.
» L'alcool a été caractérisé comme dans le cas précédent. Sa proportion
était toujours moindre que dans les tiges semblables ayant séjourné à
l'étuve à 35° (Prunus, deux fois moindre; Corylus, cinq à six fois, etc.).
Celte proportion, déterminée au compte-gouttes Duclaux et aussi par un
appareil à réfraction, est difficile à apprécier, à cause de la présence fré-
quente d'essences; elle varie entre 0**^,1 et i'^'^ d'alcool absolu par kilo-
gramme de bois frais.
» La production constante d'alcool par les parties végétatives des
plantes aériennes est un fait important sur lequel il y aura lieu de revenir.
» Conclusions. — 1° Les tissus profonds des tiges ligneuses sont, à partir
d'un certain diamètre, en état d'asphyxie. L'oxygène libre leur manque,
ils subissent la fermentation propre avec dégagement de CO" et d'alcool;
2° Cette asphyxie partielle est augmentée par une élévation de tempé-
rature, mais elle existe dès la température ordinaire. >>
BOTANIQUE. — Le guidroa, arbre à caoutchouc de Madagascar.
Note de M. Henri Jumelle, présentée par M. Gaston Bonnier.
« Parmi les végétaux caoutchoutifères qui constituent une des grandes
richesses actuelles de Madagascar, le guidroa est un de ceux qui paraissent
le plus couramment exploités dans l'ouest de l'île, dans le Bouéni et dans
le Ménabé; et nous en avons fait mention dans l'Ouvrage que nous avons
récemment publié sur les Plantes à caoutchouc et à gutta dans les colonies fran-
çaises.
» Nous n'avons toutefois pu, à ce moment, désigner le guidroa que
sous son nom indigène, le seul qu'on trouve indiqué dans les rapports ou
dans les récits des explorateurs; et il restait à établir quelle plante est en
réalité cet arbre, s'il est une espèce nouvelle ou avec quelle espèce déjà
connue il doit être identifié.
» Grâce à des matériaux botaniques très complets qu'a bien voulu nous
envoyer de Suberbieville M. Périerdela Bathie, nous pouvons aujourd'hui
combler cette lacune.
( i35o )
» Donnons tout d'abord une description complète de l'arbre, d'après les
spécimens que nous avons pu examiner et d'après les renseignements que
nous a communiqués notre obligeant correspondant.
» Le guidroa ne dépasse guère 5" ou 6™ de hauteur. Son tronc, dont le diamètre
moyen est de i5"° à 20"^", est recouvert d'un rhytidome gris blanchâtre qui se détache
par écailles; et ces écailles contiennent du latex en abondance, car lorsqu'on les brise
avec précaution en écartant les deux fragments, le caoutchouc s'étire en fils nombreux,
tellement élastiques que les deux parties écartées se rapprochent dès qu'on les aban-
donne à elles-mêmes. Les rameaux très jeunes seuls sont couverts de poils; sur les
branches plus âgées sont quelques lenticelles blanchâtres.
» Les feuilles sont opposées et pétiolées. Le limbe est ovale, souvent presque arrondi
à la base et se prolongeant peu le long du pétiole; son sommet est quelquefois légère-
ment acuminé, mais souvent aussi arrondi et, parfois même, un peu échancré. Les
huit ou neuf paires de nervures secondaires forment, avec la nervure principale, un
angle très ouvert; très visibles et proéminentes sur la face inférieure, elles s'unissent
entre elles, sur le bord du limbe, par leurs ramifications extrêmes. Les nervures ter-
tiaires, très fines, s'anastomosent en réseau.
« Toutes ces nervures ainsi que le pétiole sont recouverts de poils roux, qu'on
retrouve d'ailleurs, mais moins nombreux et plus caducs, sur le reste du limbe; et
tous ces poils épais et courts, unicellulaires, donnent à la feuille un fort velouté, qui
ne disparaît que sur les échantillons âgés.
» Dans les feuilles les plus grandes, le pétiole mesure lo™'" à 12""" et le limbe 8°™
à g*^™ de longueur, sur 5°'" à 6"™ de largeur.
» Les fleurs, qui apparaissent d'octobre à juin, sont axillaires, par groupes de 3 à 7
et portées, chacune, par un pédicelle de 7 à 10"™, à forte pubescence rousse et qu'en-
tourent à la base de petites bractées également velues.
11 Ces fleurs mesurent, en moyenne, 5"^™ de longueur quand elles sont encore fer-
mées et 3'='", 5 quand elles sont épanouies. Au-dessous du calice, la corolle se prolonge
en un tube d'abord étroit, puis élargi, que surmontent 5 lobes ovales, aigus, légère-
ment dentés et ondulés sur les bords.
» Le calice (5™" à 7n"") est divisé presque jusqu'à sa base en 5 sépales de largeurs
inégales : 1 très large, puis 2 étroits et les 2 autres intermédiaires. Ces sépales sont
couverts de poils roux sur la face externe; intérieurement, ils portent, au niveau de
leur région de soudure, des glandes obtuses.
» Dans la corolle, qui est poilue sur la face externe, la partie étroite du tube a 20"""
à 25""" de longueur, la partie élargie 10™'" à 12™"' et chaque lobe a iS™™ à iS""" de
longueur sur une largeur médiane à peu près égale. Le tube est rouge violet dans les
deux tiers inférieurs, plus clair dans la partie large; les lobes sont lavés de rose exté-
rieurement.
» Les 5 étamines sont insérées par des filets très courts à la base de la partie
élargie du tube corollaire; les anthères sont sagitlées, très aiguës et appliquées contre
le stigmate. Les grains de pollen sont sphériques et à trois pores.
» Le pistil est composé de deux ovaires velus, surmontés d'un style unique; le stig-
mate est ovoide, légèrement bilobé au sommet.
i
( i35i )
» Autour des ovaires, et les recouvrant complètement, est un disque de cinq écailles,
dont quatre sont presque toujours soudées par paires, une seule restant isolée.
» Le fruit, qui mûrit de février à juin, est formé de deux follicules cvlindriques, de
12™ à iS"" de longueur, à surface cannelée, jDortant au début quelques poils blan-
châtres. Les graines sont munies, au sommet, d'une aigrette brune.
» Par tous ces caractères, notre plante appartient nettement au genre
Mascarenhasia, de la famille des Apocynées. Mais la description ci-dessus,
dans son ensemble, ne se rapportant exactement à aucune des quinze
ou seize espèces de ce genre actuellement connues, nous croyons pouvoir
considérer le guidroa comme une espèce nouvelle que nous nommerons
Mascarenhasia velutina, pour rappeler le velouté très caractéristique de
ses feuilles.
» Pour en récolter le caoutchouc, les Sakalaves pratiquent sur le tronc
de l'arbre, pendant la saison sèche, alors que le lait est très épais, de nom-
breuses incisions. Le lait se coagule presque immédiatement, au-dessous
de la blessure, en formant de petites bandes de gomme, que les travail-
leurs reviennent enlever une heure plus tard, et qu'ils agglomèrent en
boules. Un seul homme, par ce procédé, récolte facilement i''^ de produit
en une journée.
» Le caoutchouc ainsi recueilli est de bonne qualité et est même,
paraît-il, plus nerveux que celui obtenu par ébullition. Les échantillons
que nous avons vus et qui ont été préparés par cette dernière méthode
sont cependant déjà très élastiques, très résistants et sans viscosité.
» Un litre de lait donne, en moyenne, 4i5"'' de gomme.
» Dans l'Ouvrage que nous avons cité plus haut, nous avons déjà in-
diqué que le guidroa peut être bouturé; des essais tentés à Madagascar
ont réussi.
» A l'état sauvage, l'arbre pousse surtout dans les bois secs et rocail-
leux. M. de la Bathie l'a trouvé à Andriba, dans les vallées de la Betsiboka
et de l'Ikopa, etc.
» Au point de vue botanique, la détermination du guidroa offre un inté-
rêt d'autant plus grand que, tout récemment, M. K. Schumann, de Berlin,
a reconnu que l'arbre mgoa, qui fournit, sur la côte orientale d'Afrique,
une partie du caoutchouc de Zanzibar, est une espèce du même genre Mas-
carenhasia, nommée par M. Schumanu M. elastica. D'autre part, en iSgS,
M. Baker avait signalé, très incidemment d'ailleurs, dans ses diagnoses,
que le Mascarenhasia utilis, qui est le ramiranja de Madagascar, peut donner
une gomme élastique.
( i352 )
» Il semble ainsi que ce genre Mascarenhasia, qu'on ne trouve que sur
la côte orientale d'Afrique et à Madagascar (surtout dans le nord et à
l'ouest), doive prendre, dans l'histoire des plantes à caoutchouc de ces
régions, une place importante qu'on ne lui avait pas attribuée jus-
qu'alors. »
BOTANIQUE. — Siw le parasitisme du Ximenia americana L.
Note de M. Edouard Heckel, présentée par M. Gaston Bonnier.
« Dans une Communication du 1 1 novembre dernier à la Société bota-
nique de France, j'ai fait connaître les singuliers phénomènes présentés par
la germination des graines de Ximenia americana L. (espèce type et variété
A^ elliptica Forster de Nouvelle-Calédonie). Je les rappelle 1res brièvement
après en avoir constaté l'existence et la constance dans plus de cinquante
graines germées et pour les mettre ici en comparaison avec des faits nou-
veaux que je viens de relever dans les racines de ce végétal.
» Il se forme d'abord sur la tigelle cinq écailles qui précèdent toujours
les vraies feuilles; les deux écailles les plus inférieures et les plus rappro-
chées des cotylédons qui restent inclus dans la graine s'incurvent, se déco-
lorent, deviennent positivement géotropiques, s'allongent sous forme de
racines non divisées (d'où le nom A'écailles radiai/ormes que je leur ai
donné), s'amincissent à la pointe et s'enfoncent finalement dans la gout-
tière formée par les pétioles cotylédonaires. Là, les deux épidémies s'af-
frontent, puis s'unissent, au moins sur une partie de leur étendue, pendant
que l'organe lubulé se creuse un sillon sur la surface cotylédonaire.
)> La structure des écailles radiciformes, d'abord absolument semblable
à celle des autres écailles, finit par se modifier un peu à sou extrémité
adhérente à l'épidémie cotylédonaire : son unique méristèle se divise, en
effet, plusieurs fois, multipliant ainsi le tissu conducteur dont l'abondance
affirme le rôle d'absorption dans l'organe.
» Ces faits, inconnus jusqu'ici dans le règne végétal, viennent de
s'éclairer par l'observation d'autres phénomènes biologiques non moins
nouveaux et non moins intéressants que j'ai relevés sur les racines de cette
même espèce. Les racines et le chevelu radicellaire portent des suçoirs
multiples, les uns très petits, d'autres moins nombreux assez gros, et
chaque racine ou radicelle se termine par un de ces organes.
» Mes germinations ont porté : i" sur des graines mises isolément en
( i353 )
pots et 2° sur d'autres réunies plusieurs dans une même large terrine. Dans
le premier cas, les suçoirs, ne pouvant s'appliquer sur les racines des
plantes voisines, se sont fixés sur la tige propre de la plante ou même
sur sa graine, c'est-à-dire sur le spermoderme, quand, pour hâter la ger-
mination, j'avais enlevé l'endocarpe osseux de la drupe. Ce sont là des
faits d'autoparasitisme qui ont été observés depuis longtemps déjà par mon
très regretté maître, J.-E. Planchon, de Montpellier. Dans le second cas,
les racines ont porté leurs suçoirs tantôt sur les racines des pieds de Xirneiua
voisins, tantôt sur leurs tiges ou racines propres.
» Ces suçoirs, d'abord sphériques et peu développés, grossissent sensi-
blement dès qu'ils se sont appliqués sur une racine ou sur une tige; ils
deviennent coniques à base élargie et rappellent ceux des rAe«Mm qui sont
bien connus. Leur structure anatoniique sera donnée dans un Mémoire
spécial avec figures à l'appui : ils rappellent ceux que Solms-Laubach a
fait connaître et a dessinés dans le Thesium pratense Ehrh.
» Les phénomènes de parasitisme, inconnus jusqu'ici dans les Olacacées
et que je viens d'indiquer dans Ximenia, établissent un lien de plus entre
cette famille et celle des Santai-a.cées. Il y a tout lieu de supposer, en effet,
que la plupart, sinon la totalité des Olacacees, doivent présenter des phé-
nomènes biologiques similaires. Mais les Ximenia se distingueront toujours
des Santalacées, au moins par cette singularité, qui paraît leur être propre,
que l'autoparasitisme, y acquérant son m-aximum d'intensité, n'épargne pas
le système foliaire.
M II me paraît difficile, en effet, de ne pas admettre, en rapprochant les
faits que je viens d'exposer dans la tige et dans la racine des Ximenia, qu'il
y a corrélation entre la manière de se comporter du système aérien et du
système souterrain. N'y aarait-il pas lieu de voir, dans la singulièi'e forma-
tion des écailles radiciform.es, la manifestation et la fixation dans le système
foliaire de la tendance autoparasitaire qui est si marquée dans les racines? »
MINÉRALOGIE. — Sur les rhyoliles à œgyrine et riebeckite du pays
des Somalis. Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Fouqué.
" M. Tristan Lacroix a rapporté du pays des Somalis et de l'Abyssinie
une importante collection de roches volcaniques dont il m'a confié l'étude.
La région que doit traverser le chemin de fer de Djibouti à Harrar est par-
ticulièrement intéressante au point de vue pétrographique ; la zone d'in-
( 1354 )
fluence française notamment est constituée par des alternances de grès et
de calcaires non fossilifères que traversent et recouvrent des filons et des
coulées de roches basaltiques et rhyolitiques; je ne m'occuperai dans cette
Note que de ces dernières.
» Ces rhyolites présentent toutes des caractères communs : elles sont
compactes et rubanées et possèdent, dans ce dernier cas, une véritable
schistosité qui, jointe aux fréquents plissements de leurs strates, les fait
prendre, de loin, pour des schistes. On n'y distingue à l'œil nu que de pe-
tits cristaux de quartz bipyramidés et de feldspath souvent chatoyant,
disséminés dans une pâte grise, verdàtre ou rougeàtre. Ces roches pier-
reuses sont souvent accompagnées d'obsidiennes vitreuses, noires ou
grises, à cassure perlitique.
)) L'examen microscopique fait voir que le feldspath est exclusivement
constitué par de l'orthose sodique ou bien de l'anorthose sans macles de
l'albite; il n'existe, en fait de phénocristaux, ni feldspaths calcosodiques,
ni éléments ferrugineux.
» La pâte, généralement riche en verre, possède une composition et
une structure variables; elle renferme de l'orthose en microUtes ou en
sphérolites à allongement négatif, des grains ou des éponges de quartz glo-
bulaire. Cette composition vient se compliquer (crête entre la vallée
d'Haleylé et celle d'Haraha Bihellé, vallées d'Haraha, de Daal, deHol-Hol,
de Dahita) par l'apparition de pyroxène et d'amphibole sodiques. Dans
quelques roches, ces derniers minéraux (^œgyrine et riebeckite) forment
d'innombrables microlites fdiformes, alignés dans le sens de la fluidalité
ou de petites plages pœcilitiques.
» Telle est la composition normale de ces rhyolites; un grand nombre
d'entre elles, et principalement celles qui sont rubanées, présentent en
outre d'importantes particularités. Les divers lits qui les constituent sont
séparés les uns des autres par des zones de couleur différente, à texture
moins compacte, fréquemment poreuse; elles renferment même des
cavités étendues, A^éritables lithophyses, dans lesquelles se rencontrent
des cristaux de feldspath, d'œgyrine, de riebeckite. Dans d'autres échan-
tillons, la continuité des lits de la roche normale est rompue d'une façon
capricieuse, souvent même celle-ci n'existe plus que sous forme de petits
lambeaux, ayant conservé leur position primordiale au milieu de la masse
de couleur différente qui les englobe. On reconnaît, par cette description,
une certaine analogie de structure entre ces roches et \&pipernoàe la Pianura,
dans les Chanips-Phlégréens.
( .355 )
» L'étude des lames minces fait voir que les zones dont il vient d'être
question sont toujours plus largement cristallisées que la roch«> normale;
leur structure est holocristalline. Les élément ferrugineux y sont plus gros,
souvent concentrés en [taquets de petits grains, quelquefois réunis ù a\es
parallèles pour former le squelette d'un cristal plus grand; mais l'intérêt
principal se concentre sur les relations mutuelles du quartz et du feldspath :
tantôt ces minéraux constituent une masse microgranitique, tantôt le
feldspath se présente en sphérolites très réguliers à allongement négatif
dont le centre est riche en aiguilles d'œgyrine à disposition radiale et dont
la périphérie est moulée par le quartz. Enfin, dans d'autres cas, il existe des
éponges de quartz globulaire et des plages arrondies de micropegmatiles,
dans lesquelles les rapports habituels des éléments constituants sont ren-
versés; l'orlhose y forme en effet les cristaux cristallitiques que moule le
quartz. Ces diverses structures s'associent entre elles.
» Une préparation taillée au contact d'un fragment de la rhyolite nor-
male et d'une de ces zones plus cristallines offre ainsi la réunion et l'en-
chevêtrement d'une structure très fluidale avec orientation des microlites,
impliquant un mouvement très net postérieur à leur cristallisation, et
d'une structure sphérolitique des plus régulières, nécessitant pour sa pro-
duction un repos parfait.
» L'association assez paradoxale dans une même roche de deux struc-
tures, correspondant à des conditions de cristallisation absolument oppo-
sées, démontre que la formation de la roche s'est effectuée de deux façons
différentes; les zones les plus cristallines ne sont point d'origine ignée,
d'origine primaire, mais le résultat de l'action sur la rhyolite normale de
la vapeur d'eau et des fumerolles ayant accompagné son éruption et sa con-
solidation. C'est là un phénomène secondaire, postérieur à l'arrêt de la
roche volcanique, mais sans aucun doute un phénomène secondaire immé-
diat, du même ordre que celui qui, dans les andésites de Santorin, a donné
naissance aux minéraux sur lesquels j'ai récemment appelé l'attention de
l'Académie ( ' ) ; il est comparable à celui qui a produit des minéraux si inté-
ressants dans les fentes des trachytes d'Ischia et qui a déterminé la produc-
tion des sphérolites feldspathiques des masses grises scoriacées englobant
\es flammes du piperno de la Pianura.
» L'intérêt spécial de nos roches résulte de leur composition chi-
mique, qui a permis la production, dans ces conditions nettement dé-
(') Comptes rendus, 27 décembre 1897.
C. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVHI, N" 22.) '7^
( i356 )
finies, non seulement rie l'orthose, de l'oegyrine et rie la riebecldte. mais
encore du quartz, qui, dans ses associations avec le feldspath, reproduit
tous les types holocristallins de structure, caractéristiques de la pâte des
roches éruptives acides : structures micropegniatique, microgranitique, glo-
bulaire et sphérolitique, que l'on est habitué à considérer comme d'origine
primaire. Les conditions qui ont présidé à la cristallisation des roches
quartzifères sont encore si obscures que les faits signalés dans cette Note
m'ont paru mériter une mention toute particulière.
» Indépendamment de cette question théorique qu'elles soulèvent, les
rhyolites des Somalis constituent un type pétrographique qui n'existe,
strictement identi>]ue, dans aucune autre région; elles se rattachent, à cer-
tains égards, à quelques-unes des panlellerites de Pantellaria, des comen-
ditcs de la Sardaigne. Les roches à pyroxène et amphibole sodiques
jKuaissent abonder dans cette partie de l'Afrique. M. Michel Lévy a décrit
une téphrite phonolitique à œgyrinc dans le Choa et M. Prior vient de
signaler des trachytes à riebeckite et œgvrine dans le Tigré; enfin il n'est
pas inutile de rappeler que c'est à l'île de Socolora, à l'extrémité orientale
de la presqu'île des Somalis, que la riebeckite a été pour la première fois
découverte dans un granité. »
MINÉRALOGIE. — Sur les roches èruplives du Cap-Blanc (Algérie). Note
de MM. L. DuPARc et E. Ritter ( ' ), présentée par M. Michel Lévy.
« Les roches éruptives néo-volcaniques des environs de Ménerville
(Algérie) ont été réunies in gloho dans la catégories des liparites (-). Elles
constituent une série de neuf pointements éruptifs distincts, dont nous
avons entrepris l'étude complète au double point de vue géologique et
pétrographique.
» Celui du Cap-Blanc forme une série de rochers, élevés de quelques
mètres, qui surgissent de la côte plate et s'avancent en cap dans la mer,
en formant une barrière de récifs. La roche éruptive se présente dans le
gisement soit en coulées épaisses, soit sous forme d'un conglomérat éruptif.
Elle est de couleur grise ou verdàtre, nettement porphyrique, à première
(') Genève, laboratoire de Minéralogie de l'Université.
(^) E. FicHELR, Description géologique de la Kabylie, etc., Alger, i8go. — Curie
et Flamand. Explication de la Carte géologique de l'Algérie. 2' Partie.
i
( ï357 )
consolidation toujours visible i'i l'œil iiu, mais d'abondance variable. Au
microscope, cette première consolidatiou renferme exclusivement les élé-
ments suivants : biotile, hornblende, plaijioclases basiques, quartz.
M J^a biolite, en lamelles hexagonales plus ou moins corroilées, est sou-
vent d'une fraîcheur exceptionnelle; plus rarement elle est altérée et
bordée alors d'une auréole de produits ferrugineux. Elle est à un ou deux
axes optiques; dans ce dernier cas, 2c ne dépasse pas So". Polychroïsme :
7io-=:brun foncé presque noir, «^ = jaunâtre très pâle. Elle renferme
d'abondantes inclusions d'apatite, plus rarement du zircon.
» La hornblende est exceptionnelle et d'habitude profondément altérée.
Sur quelques débris, on a pu mesurer des extinctions de 20" environ
pour ng.
» Bissectrice aiguë = np, ng — np := o,025. Polychroïsme : ng = brun
foncé, np = brun pâle. Elle contient aussi de l'apatite.
» hes plagioclases, en majorité d'un type plutôt basique, sont compris
entre Ab^An, et Ab.fAn.,. Ils vont parfois même jusqu'à An. Prédomi-
nants dans la première consolidation, ils présentent les macles de l'albite
et de Karlsbad, plus rarement celles du péricline. Les profils observés sont :
p, h', a~, a\ br.. Tous sont zones, et les récentes méthodes de M. Michel
Lcvy (') pour les feldspalhs zones et maclés selon les deux lois de l'albite
et de Karlsbad, comme aussi celles de M. Fouqué (^) pour les sections
perpendiculaires aux bissectrices et aux axes optiques, permettent, pour
ainsi dire, la détermination de chaque individu, ce que nous avons f;\it
pour un très grand nombre de sections minces.
» Il ressort de celte étude qu'il n'y a aucune règle dans la succession
des différentes zones feldspathiques, car l'on observe fréquemment sur
les bandelettes concentriques des teneurs en A«qui pour un même cristal
oscillent entre 3o et 60 pour 100. Tantôt le centre est plus basique que la
périphérie, tantôt c'est l'inverse que l'on observe sur différents cristaux
d'une même préparation.
» Dans certains cas, ce ne sont que deux termes rapprochés comme
Ab^An.^ et Ab,A/i, ou au contraire éloignés comme AèjA/î., et Ab^An,,
qui alternent dans les différentes zones d'un même feldspath ; dans d'autres
par contre, il y a alternance réitérée des principaux termes compris entre
(') A. Michel 1>évy, Elude sur la dcleiini/ialion des feldspalhs, fascicules 1 et 11,
1894 et 1896.
^-) F. FoLQUÉ, CoiilribuUon à l'étude des feldspatits. Paris, 1894-
( i358 )
AfcjA/îj et An. De loiile façon, on peut affirmer que, dans chaque prépara-
lion, il n'y a pas deux sections de feldspath qui soient identiques; ce qui
montre ime fois de plus l'erreur que l'on commettrait en prenant,
comme point de départ pour une classification des roches porphyriques,
les feldspaths de la première consolidation.
» Le quartz est rare, il manque même totalement sur certains spécimens.
Il présente la forme hipyramidée. et des corrosions profondes. Souvent il
est entouré d'une auréole de quartz spongieuse.
!> La seconde consolidation est parfois A'itreuse, ce qui est l'exception.
Le verre, isotrope et incolore, renferme cependant quelques légères dévi-
trifications. Il présente presque toujours des fissures perlitiques. Tl convient
d'ajouter que, dans les types à pâte vitreuse, la première consolidation
n'est jamais 1res abondante, et les plagioclases y montrent des types un
peu plus acides compris entre Ab^kn^ et Ab^An,.
» Dans la grande majorité des cas, la pâle est cristalline et de structure
franchement microgranulitique; le quartz y est abondant; elle renferme
en outre de petites lamelles de biotite chloritisées et de petits grains fer-
rugineux opaques. On y trouve aussi quelques débris de feldspaths analo-
gues à ceux de la première consolidation, puis des microlithes courts et
carrés, qui s'éteignent à quelques degrés de leur allongement négatif
(orthose?). Le grain de la pâte est variable, parfois assez gros; il reste
souvent un peu de matière vitreuse. Rarement la seconde consolidation est
globulaire; les éponges de quartz sont alors plus ou moins arrondies,
caverneuses, et plus grosses que les grains du même minéral. Quelques
sphérolithes à croix noire ont été observés exceptionnellement.
» J)eux analyses faites sur deux roches différentes, à structure micro-
granuUtique, ont donné :
I. II.
SiO- 63, oo 67,88
APO' .7,/,o 14,45
Fe=0= 5,o3 5,74
CaO 5,71 5, 19
MffO 1 ,02 i _ ,.,-,,
»i I- 3c A-ir- b,27 par dillerence
Alcalis 7)J0 par dillerence )
Perte au feu o,48 0,47
100,00 100,00
» Les roches éruptives du Cap-Blanc doivent donc être considérées
comme des quartz-porphyres néo-volcaniques, d'un caractère basique, à
structure microgranulitique ou vitropbyrique. »
( '359 )
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur l'existence dans le sang des animaux d'une
substance empêchant l'action de la présure sur le lait. Note de M. A.
Briot('). présentée par m. Duclaux.
« On sait qu'il existe des diastases doni le rôle consiste à empêcher les
efiets d'autres diastases. On connaît, par exemple, le thrombase des sécré-
tions buccales de la sangsue, qui s'oppose in vitro et in vivo à la coagulation
du sang par la plasmase.
» En étudiant ces substances antagonistes, j'ai constaté que le sérum
normal de beaucoup d'animaux possède, à des degrés divers, la propriété
d'empêcher la coagulation du lait par la présure.
» Voici les résultats que fournit le sérum de cheval : si l'on introduit de
la présure dans un mélange de lait et de sérum de cheval, la coagulation
du lait se trouve empêchée ou considérablement retardée. Cette action
n'est pas due à l'alcalinité ni aux sels du sérum, car dans un mélange en
mêmes proportions de lait et de solution physiologique de NaCl à 7 pour
100, alcalinisée par delà soude au même titre que le sérum, la coagulation
du lait par la présure n'est que très faiblement ralentie.
» Pour mesurer l'intensité de cette action antiprésurante du sérum de
cheval, à des volumes constants du mélange de lait et de sérum, on ajoute
des doses progressivement croissantes de présure. Il arrive un moment oîi
l'action antiprésurante du sérum se trouve exactement neutralisée par la
présure, et où la plus légère addition de présure détermine la coagulation.
Les phénomènes se passent comme s'il s'agissait d'un mélange de toxines
et d'antitoxines. Quand cette action antiprésurante est neutralisée, il y a
coagulation, mais nous ne trouvons plus la loi de proportionnalité inverse
entre le temps de coagulation et la quantité de présure mise dans le lait.
Ainsi, deux échantillons de lait additionnés d'une môme quantité de sérum
reçoivent des quantités a et 6 de présure et se coagulent en des temps t
et 0. Nous n'avons pas la relation
at = bU,
mais la relation
[a — x)t = (A — .r)0.
(') Travail fait au laboratoire (lu D'' Caimelte, à rinstitiit Pasteur de Lille.
( i36o )
» Celle quanlilé x de présure, qui n'agit pas sur le Jait, esl toujours la
même pour une même quantité de sérum additionné au lait. Elle est pro-
portionnelle à cette quantité de sérum et est égale à la dose minimum qu'il
faut dépasser pour produire la coagulation. C'est la quanlilé de présure
que neutralise le sérum additionné au lait.
M L'activité antiprésurante des divers sérums de cheval que j'ai étudiés
était telle que i*^'^ de sérum neutralisait de ^ à ~ de centimètre cube de
présure Hausen de force tj^, c'est-à-dire dont o*"°,i coagule i'" de lait
en vin"t minutes à 35".
» Le sérum de cheval renferme donc une substance capable de neutraliser
les effets d'une certaine quantité de présure.
» Quelle est la nature de cette substance?
» 1° Elle ne dialyse pas;
)> 2° Elle est destructible par la chaleur;
» 3" Elle est précipitable par le sulfate d'ammonium et l'alcool.
)) Tous ces caractères montrent que nous avons affaire à une diastase
dont l'action esl de neutraliser celle de la présure.
M Le sérum de cheval n'est pas le seul qui renferme de l'antiprésure.
J'ai étudié le sang d'animaux" de diverses espèces et déterminé le pouvoir
antiprésurant de leur sérum, en évaluant la quantité de sérum qui,
mélangée à o'^'^,! de présure de force j^^, en supprime les effets. Cette
dose de o", i de présure sera notre unité de présure.
Quariiités de sérum
en cenLinictrcs cubes
capables de neutraliser
in vitro
Espèces animales. l'unité de présure.
Fore de i , 3 à 2
Clieval de i , 8 à 2,5
Veau de 3o à 5o
Jeune lapin de quatorze jour- 3o
Poule 5o •
Mouton 70
Bœuf et vache de 70 à i5o
Lapin adulte 120
Chèvre 200
» J'ai constaté, en outre, que l'albumine d'œuf de poule a une activité
antiprésurante, telle que 40"^*^ neutralisent in vitro l'unité de présure.
» Il importe d'observer que tous les animaux étudiés produisent de la
présure en quantité variable.
( i36f )
» Il était tout indiqué He rechercher si. par des injections répétées de
présnre, à des lapins par exemple, on pouvait arriver à augmenter l'activité
antiprésurante de leur sérnm. Nos prévisions se sont réalisées :
» Trois lapins ont reçu sous la peau respeclivemenl deu\, trois et huit injections
successives de 5'''' de présure dialyste. Entre cliaque injection, on laissait l'animal au
repos pendant huit jours.
» Les pouvoirs antiprésurants étaient devenus :
Pour le lapin n° l, après deux injections loo
Pour le lapin n" 2, après trois injections 80
Pour le lapin n° 3, après huit injections 5
c'est-à-dire que pour ce dernier, le pouvoir antiprésurant était vingt-quatre fois plus
grand que pour le lapin normal.
» Nous voyons donc la quantité d'antiprésure augmenter progressive-
ment dans le sang des animaux qui reçoivent des injections répétées de
présure, exactement comme l'antitoxine chez les animaux en cours d'im-
munisation. Cette réaction physiologique de l'organisme est une nouvelle
preuve de l'analogie étroite que présentent les diastases normales, comme
la présure, avec les toxines microbiennes, végétales et les venins. »
M. FovEAU DE CouRNELLES adrcsse une Note ayant pour titre : « Produc-
tion électrolvtique d'un nouvel alliage de i)latine ».
M. Dezavelle adresse une Note sur un appareil destiné à éviter les acci-
dents produits par les chocs de locomotives.
A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 4 heures un quart.
M. B.
( t362 )
ERRATA.
(Séance du 23 mai 1899.)
Note de M. E. Ducretel :
Page 1296, ligne 4 en remoutant, au lieu de billes d'acier, lisez grains d'acier pur
ou allié à diflérents métaux.
On son-^crit à Paris, chez GAUTHIER-VHJ.ARS,
Quai des Grands-Augusiins, n" 5t.
Depuis 183S les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux Tolumes in-4*. Deui
Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
et part du i" janvier.
Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit :
Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Dnion postale : 34 fr. — Autres pays : leS frais de poste extraordinaires en sus.
On souscrit, dans les Départements,
li:
chez Messieurs :
Agen Ferran frères.
iChaix.
Jourdan.
Ruff.
Amiens Courtin-Hecquel.
I Germain etGrassin.
" f Lachése.
Bayonne Jérôme.
Besançon Jacquard.
. Feret.
Bordeaux Laurens.
' Muller (G.).
Bourges Renaud.
I Derrien.
F. Robert.
Robert.
Uzel frères.
Caen Joiian.
Chamberv Perrin.
( Henry.
( Marguerie.
^ Juliot.
i Ribou-Collay. ■
. Lamarche.
Dijon Ratel.
I Rey.
\ Lauverjat.
' Degez.
\ Drevet.
/ Gratler et C'V
La Rochelle Foucher.
\ Bourdignon.
( Dombre.
( Thorez.
) Quarré.
Brest.
Cherbourg.
Clermont-Ferr..
Douai.
Grenoble.
Le Havre .
LUlt..
Lorient.
chez Messieurs :
( Baumal.
/ M"" Texier.
Bernoux et Cumin.
\ Georg.
I Lyon ( Côte.
( Vitte.
Marseille Ruât.
I Calas.
' Coulet.
Martial Place.
i Jacques.
Grosjean-Maupin.
Sidot frères.
I Loiseau.
( Veloppé.
\ Barnia.
' Visconli et C'V
l^ imes Thibaud.
Orléans Luzeray.
> Blanchier.
Poitiers , ,, ,
\ .Marche.
Rennes Plihon et Hervé.
Rochefort Girard (M"").
\ Langlois.
Rouen , ,
I Lestringant.
S'-Étienne Chevalier.
( l'oiiteil-Burles.
Montpellier .
Moulins . . . .
Nantes
! Kice.
{ Rumèbe.
Toulouse
( Gimct.
/ Privât.
, Boisselier.
. . Péricat.
' Suppligeon
Valenciennes.. .
\ Giard.
1 Lemaltre.
On souscrit, à l'Étranger,
A msterdam .
Berlin.
Bucharest.
chez Messieurs :
j Feikema Caarelsen
i et C'V
Athènes Beck.
Barcelone Verdaguer.
, Asher et C".
Dames.
Friedlander et fils.
' Mayer et Muller.
Berne . Schmid et Francke.
Bologne Zanichelli.
j Lamerlin.
Bruxelles MayolezetAudiarte.
( Lebégue et C'*.
\ Sotcheck et C°.
I Slorck.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, BellelC".
Christiania Cammemieyer.
Conslantinople. . Otto Keil.
Copenhague Host et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
Gênes Beuf.
Cherbuliez.
Genève Georg.
( Stapelmohr.
La Haye Belinfante frères.
t Benda.
! Payot.
Barth.
i Brockhaus.
Leipiifi ■ Lorentz.
Max Kiibe.
Twietmeyer.
\ Desoer.
I Gnusé.
chez Messieurs :
i Dulau.
Londres Hachette et C".
'Nutt.
V. Buck.
Libr. Gulenberg.
.y/adrid ) ^°""' y ''"^'='-
I Gonzalés e hijos.
' F. Fé.
Luxembourg.
Lausanne..
Milan 1^°""^ f""""-
' Hœpli.
Moscou Tastevin.
Maples (Marghieri di Gius.
( Pellerano.
( Dyrsen et Pfeiffer.
!\letv-york j Stechert.
' LemckeetBuechner
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et C"
Falerme Clausen.
Porto Magalhaés el Moiiiz.
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
1 Bocca frères.
Rome ,
( Loescheret C".
Rotterdam. Kramers et fils.
Stockholm Samson et Wallin.
J Zinserling.
( Wolir.
Bocca frères.
Brero.
S'-Petersbourg.
Turin.
\ Clausen.
( Rosenbei
Liège.
ibergetSellier.
Varsovie Gebethner et WoltT.
Vérone Drucker.
i Frick.
Vienne \ „ , , . „,
/ Gerold et C".
ZUrich Meycr et Zeller.
TABLES GËNËBALES DES COMPTES REMDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
Tomes 1« 31. — (3 Août i835 a 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; '853. Prix IS fr.
Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870; Prix 15 fr.
Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume 10-4"; 1889. Prix 15 fr.
SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
Tome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DebbÉs et A.-J.-J. Soliek. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouventle»
Comètes, par M.HiMtBH.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières
grasses, par M. Claude Bebnàrd. Volume in-4'', a^^c 32 planches; i8d6 15 fr.
Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences
pour le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi-
.1 mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature
« des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Baos». In-4'', avec 27 planches; 1861.. .
15 fr.
A la même Librairie les Mémolrei de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences.
N" 22.
TABLE DES ARTICLES. (Séance du 29 mai 1899.)
MEMOIRES ET COMMUNICATIOIXS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'AGÀDËMIE.
M. Gaston Darboix.
ihcrmiqucs
Pages.
Sur les surfaces iso-
'■199
Pages.
M. Vallikr. — Sur la loi des pressions dans
les bouches à feu i'to5
CORRESPOND AIVCE .
liioS
i3io
I O I :'(
M. C. GuiCHARD. — Sur les réseaux cycliques ]
qui contiennent un système de géodésiques.
M. Lkbch. — Sur les séries de Dlriclilel. . .
M. 11. Pellat. — Sur la polarisation vraie
des diélectriques placés dans un champ
électrique
M. A. Ledlx. — Polymérisation des vapeurs
anomales : peroxyde d'azote et acide acé-
tique
MM. Ch. Fabry, ]. Macé de Lépin.\y et A.
Perot. — Sur la mesure en longueurs
d'ondedes dimensions d'un cube de quartz
de 4"° de cùté 1317
M. Pierre Lefebvre. — Points de Bravais
et pôles >j;?o
IM. A. JoANNis. — Sur le dosage du phos-
phure d'hydrogène dans les mélanges ga-
zeux l322
M. H. Baubigny. — Séparation et dosage
de traces de chlore en présence d'un très
grand excès de bromure iSafi
M. V. Thomas. — Propriétés de quelques
sels mixtes halogènes du plnmb.. . .'. 1329
MM. G. Wyrouboff et A. Verneuil. — Sur
la séparation quantitative du cérium.... i33i
M. MiNGUiN. — Figures de corrosion ré-
vélant la structure ènantiomorphe des beii-
zylidène-camplires droit et gauche (loi de
Pasteur) i335
M. J. Moitessier. — Combinaisons mixtes
de la phénylhydrazine et d'une autre base
Errata
organique avec les sels métalliques... ... i336
M. E. Grégoire de Bollemont. — Étude
de quelques dérivés oxyméthyléniques des
éthers cyanacétiques i33t!
M. FÉLIX Le Dantec. — Centrosome et fé-
condation i34i
M. E.-L. Bouvier. — Sur les variations el
les groupements spécifiques des Péripates
américains i344
M. Henri Devaux. — Asphyxie spontanée
et production d'alcool dans les tissus
profonds des tiges ligneuses poussant
dans les conditions naturelles i3'|6
M. Henri Jumelle. — Le guidroa, arbre à
caoutchouc de Madagascar i3'ii)
M. Edouard Heckel. — Sur le parasitisme
du Ximenia americana L i352
M. A. Lacroix. — Sur les rliyoliles à
iegyrine et riebeckite du pays des
Somalis i35o
M. L. Duparo et E. Ritter. — Sur les
roches éruptives du Cap-Blanc (Algérie). i3ôfi
M. A. Briot. — Sur l'existence dans le sang
des animaux d'une substance rmpècliant
l'action de la présure sur le lait i35f)
M. Foveau de Courmelles adresse une Note
ayant pour titre : « Production électroly-
tique d'un nouvel alliage de platine »... i36i
M. Dezavelle adresse une Note sur un
appareil destiné ù éviter les accidents
produits par les chocs de locomotives.... i36i
1 36-2
PAKtS.— IMPRIMERIE G AUTH l R R -V t L L V RS ,
Quai des Grands-Augustins, 55.
I.e Gérant ; (>AiiruiEB-ViLLAR&.
SôM
i899
PREMIER SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAU Jff n. IiES SECnÉrAIKES PERPÉTUELS
TOME CXXTIII.
1V° 23 (5 Juin 1899).
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augusliiis, 55. *
1899
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 2.3 JUIN 1862 ET a/J MAI 1875.
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de T'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 teuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1". — Impressions des travaux de C Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou oar unAssociéétranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro. j
Un Membre de l'Académie ne peut donner ajx
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Les communications verbales ne sont mentionnées
dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction
écrite par leur auteur a été remise, séance tenante,
aux Secrétaires.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 32 pages par année.
Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les
discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de
l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont
pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi-
vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires,
dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les
remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant
que l'Académie l'aura décidé
Les Notices ou Discours prononcés en séance pu-
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Article 2. — Impression des travaux des Savants
étrangers à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personnes
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca-
démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré-
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires sont
tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le
Membre qui fait la présentation est toujours nommé; '
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font
pour les articles ordinaires de la correspondance offi-
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à
l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le
jeudi à lo heures du matin ; faute d'être remis à temps,
le titre seul du Mémoire estinséré dans le Cow/7/e/-e7jrfM
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui-
vant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus n'ont pas de planches.
Le tirage à part des articles est aux frais des au-
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative fait
un Rapport sur la situation des Comptes rendus après
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré-
sent Règlement.
Les Savants étrangers à l'Acadèinie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SEANCE DU LUNDI 5 JUIN 1899,
PRÉSIDENCE DE M. VAN TIEGHEM.
MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
ANALYSE MATHÉMATIQUE^ — Sur les développements en série des inlégrales
des équations différentielles par la méthode de Cauchy; par M. Emile
Picard.
« 1. Les types d'équations différentielles sont assez rares, pour les-
quelles on peut affirmer que les intégrales correspondant à certaines
données initiales restent continues pour toute valeur de la variable indé-
pendante (que nous supposons être le temps). D'après les énoncés habi-
tuels, les développements classiques des intégrales des équations différen-
tielles restent seulement convergents dans le voisinage de l'instant initial.
On peut donc attacher quelque intérêt à avoirdes développements valables
tant que les intégrales restent continues. M. Painlevé a fait à ce sujet des
remarques très intéressantes en montrant qu'une fonction holomorphe
G. R., i8i,9, I" Semestre. (T. CXXVIII, -N" 23 ) 177
( '364 )
d'une variable réelle dans un inlervalle pouvait être développée en une
série de polynômes dont les coefficients dépendent linéairement des
valeurs de la fonction et de ses dérivées pour t = t^. Ce résultat, dont
l'application aux équations différentielles est immédiate, a été déduit par
M. Painlevé des développements en séries de polynômes qu'il avait précé-
demment obtenus jiour les fonctions holomorphes dans une aire convexe;
les travaux récents de M. Mittag-Leffler et ceux de M. Borel permettent de
le retrouver d'une autre manière.
» 2. Je me propose de montrer que des développements analogues aux
précédents peuvent être obtenus parla simple application de la méthode
élémentaire employée par Cauchy pour démontrer l'existence des inté-
grales des équations différentielles, méthode dont l'idée essentielle con-
siste à remplacer celles-ci par une succession d'équations aux différences.
Il suffira ici de prendre une seule équation ; soit donc l'équation
où nous sup])osons (') que la fonction /et ses dérivées -y- et -r-^ soient
continues pour les valeurs de a; et t. correspondant à l'intégrale qui prend
pour t^^t^ la valeur ^\, cette intégrale étant supposée continue dans un
certain intervalle. Il est facile d'obtenir un développement de l'intégrale
qui converge tant que l'intégrale restera continue dans les conditions indiquées.
Supposons l'intégrale continue de t^ à a (a supérieur à /„). Soit t com-
pris entre /„ et a; nous partagerons l'intervalle de /,, à / en n parties égales,
de manière à avoir les intervalles ^„, /,. . ., ^„_, , et nous formons les équa-
tions successives
)) Nous obtiendrons pour .r„ une fonction 9„(^o, /); il estaisé de montrer
(') On pourrait faire des hypothèses un peu plus larges, mais cela est inutile pour
les applications.
( i365 )
que, dans l'intervalle de ^o à a'(a'<^ a), cette fonction représente l'inté-
grale cherchée avec une approximation inférieure à un nombre donné e,
si n est assez grand. Par un raisonnement bien connu, on en conclut
alors que l'intégrale x peut être représentée par une série
p, (j;-o, 0 +- • • • -^- l^,(-J?o. 0 + • • • •
» Ce développement est convergent de ?„ à a et uniformément conver-
gent dans l'intervalle (/„, a.'). Il résulte de là que la méthode de Cauchy
(reprise par M. Lipschitz) est supérieure à toutes les autres méthodes
proposées pour le même objet. La méthode d'approximation par quadra-
tures successives, dont j'ai souvent fait usage, ne donne pas, en général,
l'intégrale dans tout le champ où celle-ci est continue (').
)) 3. Prenons en particulier le cas des équations
(i) — ^%i{œ,,x,,...,x„) (i — \,'2,...,n),
où les X sont des polynômes; on voit, d'après ce qui précède, que les x
pourront être représentés par des séries de la forme
. (2) p.«.a.» ^;;.o-:-... ;-p„«.^^ r:,o+--.
où les P sont des polynômes en l et en x\, a-", . . ., x\. Ces développements
seront convergents tant que les intégrales x, correspondant aux conditions
initiales x\, x\, . . . , a;" (pour ï = t^, seront des fonctions continues du temps.
» 4. Nous nous sommes borné à considérer les éléments réels. Avec peu
(') Je profile de roccasion pour remarquer que celte dernière méthode ne coïncide
nullemenl, comme on l'a cru quelquefois, avec un autre procédé d'intégration indi-
((ué par Cauchj {Œuvres complètes, i'" série, t. V, p. 894), qui consiste à substituer
aux équations
-^ —Ji\t, "t'i, -l'i, ■ ■ ■ ,-i-n) (« = 1, 2, ....//)
les équations
d-i'i
-JJ -'- '■Ji ( '; -^'i > -^-i-, ■■■> •^h). (' = 1,2, . . . , /(),
à développer l'intégrale suivant les puissances de a, et à faire ensuite a = 1. On a bien
là encore des quadratures successives, mais elles sont enlièremenl difTérenles de celles
que donne la méthode précédente d'approximations, sauf quand les équations sont
linéaires.
.( '3GG )
de modifications, on peut étendre ce qui précède à des domaines complexes.
Si l'on considère, par exemple, les éqnalions (i), la série {i) sera convergente
dans le domaine que M. Mitlag-LeJJler appelle une étoile, et elle est de la
catégorie des développements que l'éminent géomètre suédois vient d'étu-
dier récemment dans les Comptes rendus et dans un Mémoire des Acta
Mathemalica. On voit que, dans le cas des équations différentielles, de tels
développements se déduisent tout naturellement du procédé élémentaire
et cUissique de Cauchy pour démontrer l'existence des intégrales. Quant à
l'intérêt que des développements de cette nature peuvent présenter pour
l'étude des intégrales, il ne faudrait peut-être pas se faire trop d'illusions.
Pourra-t-on en tirer quelque indication pour l'étendue du domaine dans
lequel les intégrales sont continues? Il serait imprudent de répondre par
la négative, mais il n'est pas douteux que celte élude présentera de sérieuses
difficultés. »
CHIMIE VÉGÉTAT.E. — Remarquer, sur la formation de l'alcool et de l'acide
carbonique et sur l'absorption de l'oxygène par les tissus des plantes; par
M. Berthelot.
« Peut-être ne sera-t-il pas inutile de mettre sous les yeux de l'Académie
quelques résultats que j'ai observés, en 1894, relativement aux questions
signalées sous le titre de la présente Note. J'en avais dit quelques mots à
ce moment. Les questions examinées ont été abordées à diverses époques
et en dernier lieu renouvelées par une Communication intéressante de
M. H. Devaux, dans le dernier numéro des Comptes rendus; c'est ce qui
me décide à communiquer mes propres études.
» Je parlerai d'abord de la formation de l'alcool au sein des tissus végé-
taux, dans leur état normal. Elle fournit des données qui contredisent la
nécessité, autrefois proclamée, de certains êtres organisés, agissant par
leur vie même pour produire l'alcool. Sans revenir sur cette longue dis-
cussion, aujourd'hui tranchée par la découverte que M. Buchner a faite
d'un ferment alcoolique soluble, je rappellerai seulement mes anciens
essais, faits en 1860, et qui ont constaté la formation de l'alcool, sans
apparition de cellules de levure de bière à aucun moment, aux dépens du
glucose et de la mannite, ainsi que les résultats observés sur cette même
formation dans les fruils par i\I. Lechartier, en 18G9, et en dernier lieu.
( '^fi? )
en 1894, par mes propres études relatives aux feuilles ('). M. 11. Uevaux
itidique aujourd'hui la même formation dans les tiges, en y joignant
quelques données relatives à l'oxygène et à l'acide carbonique.
M Signalons d'abord quelles précautions, souvent négligées, sont indis-
pensables pour permettre de conclure à la préexistence de l'alcool dans
une plante vivante.
I) Lorsqu'on recherche ce composé dans des organes séparés d'une
plante, fruits, tiges ou feuilles, il convient de les détacher de la plante
entière, prise en terre et bien vivante, dans un laps de temps extrêmement
court, et quelques minutes au plus avant d'atteindre la température de
distillation; il convient aussi d'écarter toute section, contusion ou mutila-
tion préalable, susceptible de mélanger pendant un laps de tem])s supé-
rieur à quelques minutes les liquides et les cellules de ces organes; ce
mélange donnant très rapidement lieu par lui-même, avec ou sans le con-
tact de l'air, et indépendamment de la vie de la plante complète, aux
phénomènes de fermentation.
» Il me paraît utile, à ce point de vue, de reproduire les données numé-
riques d'une expérience de ce genre, effectuée dans des conditions
correctes, par laquelle a été constatée la préexistence de l'alcool dans les
feuilles du blé (mai i8g3). On a introduit les feuilles, aussitôt coupées,
dans un ballon taré; on a pesé le tout et déplacé l'air du ballon par un
courant d'hydrogène pur (-).
>) Toutes ces opérations ont duré à peine quatre à cinq minutes. On a
plongé aussitôt le ballon rempli d'hydrogène dans un bain d'huile chauffé
d'avance à 110", le courant d'hydrogène étant continué pendant tout le
temps. La température intérieure de 94° a été atteinte au bout de dix
minutes. On a poursuivi, en condensant par refroidissement le liquide
distillé, en même temps qu'on dosait l'acide carbonique (absorbé au delà,
par la potasse).
» Le liquide distillé renfermait une petite quantité tl'alcool, soit 4o'"'''''
environ ('), lequel avait passé d'ailleurs dès le commencement. Le dégage-
ment d'acide carbonique n'a pas suivi une marche corrélative, au moins
pour la totalité, car il s'est prolongé pendant plusieurs heures. Pour
(') Voir Chimie véi^étale et agricole, t. III, p. 3ii.
C^) Chimie végétale et agricole, t. III, p. 3ii.
(^) Dosage fait d'après la densité du liquide condensé. La nature même de l'alcool
a été établie par une autre ex.périe]ice, faite sur io''8 de feuilles.
( i368 )
28s'', 8 de feuilles humides, c'est-à-dire 7^', 8 de feuilles sèches, le [)oids de
l'acide carbonique a été trouvé :
b m "i-'i'
Après 1 .3o J 3 ,8
2.3o consécutives 9,1
5 " 32,7
3.3o » 10,4
3 " 2,4
1 5 , 3o 07 , 4
» D'après ces résultats, dans l'expérience actuelle, il est prouvé qu'il
préexistait de l'alcool formé pendant la vie de la plante. Mais on ne saurait
s;aranlir cette préexistence lorsqu'on maintient des organes isolés, feuilles,
tiges ou fruits, contusés ou déchirés, dans une étuve, à une température
inférieure à 00" ou 60", pendant plusieurs heures, ni même au delà d'un
quart d'heure; ou bien lorsqu'on les échauffe avec de l'eau dans un alam-
bic : quelques millièmes d'alcool, dans ces conditions, se trouvent formés,
en grande partie pendant le cours même des manipulations destinées à le
constater.
« Ce n'est pas là une hypothèse, car j'ai constaté le fait par l'accroisse-
ment avec le temps delà dose d'alcool obtenue à diverses reprises; chaque
fois en opérant sur lo"^!? de feuilles de coudrier, dans le but de recueillir
une dose d'alcool plus forte. Ce mode d'opérer n'offre, je le répète,
aucune garantie pour les dosages, ni même pour la démonstration de pré-
existence de l'alcool.
» Si l'on veut opérer avec exactitude sur un poids de feuilles un peu
notable, il convient de renoncer à doser l'acide carbonique et de faire
arriver immédiatement sur les feuilles un courant rapide de vapeur d'eau.
M En procédant ainsi, j'ai pu isoler une dizaine de grammes d'alcool
éthylique et l'examiner. Cet alcool ne contenait pas en proportion sensible
d'alcool méthylique, mais une dose appréciable d'alcools supérieurs, et
une trace de composé camphré.
» L'alcool a été isolé en nature, par une suite de distillations frac-
tionnées, suivie de sa séparation au moyen du carbonate de potasse pur
et cristallisé. Puis on a changé cet alcool en élhylène, dont la composition
a été vérifiée par analyse eudiométrique.
» Ce sont là des précautions indispensables, car la vue des stries, l'em-
ploi du compte-gouttes, la formation de l'iodoforme, ne sont pas suffisants
( >369 )
pour autoriser aucune conclusion certaine, relative à l'existence même
de 1 alcool. Tous les liquides organiques volatils et solubles dans l'eau
fournissent des stries et donnent des indications au compte-goultes. Or, il
existe un certain nombre de liquides de ce genre signalés dans les végé-
taux; la plupart produisent aussi de riodoforme et réduisent l'acide
chromiqiie. L'emploi de semblables réactions ne permet de rien conclure,
et il est regrettable que les physiologistes transforment souvent en affir-
mations positives des indications aussi vagues et aussi mal définies.
» Ainsi, d'après mes expériences, les feuilles jeunes de blé et de cou-
drier, prises dans les conditions normales de leur végétation opérée au
contact de l'air, c'est-à-dire avec le concours bien connu et opposé des
fonctions respiratoires (oxydantes) et chlorophylliennes (réductrices), les
feuilles, dis-je, peuvent contenir de petites quantités d'alcool, quantités
voisines de quelques dix-millièmes dans mes essais. Il est probable que
cet alcool provient des hydi'ates de carbone de la plante, bien qu'il puisse
aussi être formé par des réactions d'une autre nature, telles que celles
qui produisent un peu d'alcool méthylique dans certaines plantes.
Il convient maintenant de dire quelques mots sur le rapport entre l'a-
cide carbonique produit et l'oxygène consommé, c'est-à-dire sur le coeffi-
CO-
cient respiratoire, -7=p' dont on abuse beaucoup en Biologie. J'en ai déjà
signalé à plus d'une reprise l'insuffisance pour autoriser aucune conclu-
sion précise et déterminée, tant en Physiologie animale qu'en Physiologie
végétale. L'emploi de semblables indications doit se borner à mettre sur la
voie de recherches plus approfondies et relatives à des principes complète-
ment définis, mais il n'y supplée pas.
» C'est ce qui résulte d'ailleurs, pour l'expérience faite sur les feuilles
de blé, des données mêmes de cette expérience, telles que je viens de les
rappeler.
» Entre le poids de l'alcool, 4o'"^'" environ, et le poids total de l'acide car-
bonique, 5']'"S\4 recueillis, il n'existe aucun rapport simple. Il n'en existe
pas davantage pour le poids d'acide carbonique recueilli pendant une heure
et demie au début (12,8); ce dernier pouvant être regardé comme plus
voisin de la dose préexistante avant distillation, quoiqu'il la surpasse assu-
rément. La fermentation alcoolique proprement dite aurait dû fournir à
peu près 4o"^'' de C0-; mais ce gaz ne demeure point renfermé dans les
feuilles jusqu'au moment où on les détache.
( t37o )
» L'acide carbonique obtenu plus tard, dans un courant lent d'hydro-
gène, et pendant la suite de l'opération faite au bain d'huile, est d'ailleurs
indépendant d'une oxydation, qui serait attribuable à l'oxygène des atmo-
sphères externes ou internes de la plante, cet oxygène ayant été éliminé
au bout de une heure trente minutes. L'acide carbonique de cette période
est un produit de décomposition, n'offrant aucune relation nécessaire avec
l'alcool.
» Ce n'est assurément pas que l'oxygène libre au début ne puisse con-
courir à accroître la dose de l'acide carbonique : ce phénomène est établi
d'ailleurs par plusieurs de nos expériences, exécutées avec les feuilles,
dans un courant d'air au lieu d'hydrogène.
» Les recherches que nous avons publiées, M. André et moi, sur l'exis-
tence et la proportion des carbonates dans les piaules vivantes ('), montrent
encore que, même à la température ordinaire, l'acide carbonique et les
carbonates peuvent être formés dans certaines conditions : à la fois par
fermentation alcoolique et par rénctions indépendantes des fermentations.
» Ces diverses circonstances interviennent pour modifier le rapport
— =r-> tantôt dans un sens, tantôt dans un autre; et elles rendent incertaines
toutes conclusions qui attribueraient ces variations à la formation d'un
principe unique, tel que l'alcool. Mais je ne voudniis pas m'engager plus
avant dans l'examen de problèmes aussi étendus : je me bornerai à encou-
rager les jeunes savants qui s'occupent de ces importantes questions, en les
engageant à en préciser les données analytiques et la signification exacte. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les réfraclions muléculaires, la dispersion molécu-
laire et le pomoir rotatoire spécifique des combinaisons du camphre acec
quelques aldéhydes aromatiques. Note de MM. A. Haller et P.-ïii.
MCLLEK.
« En 1891 déjii, l'un de nous, frappé du pouvoir réfringent du benzyli-
dène-camphre, en soumit un spécimen à M. Gladstone (■), qui trouva que
la réfraction moléculaire ainsi que la dispersion moléculaire des solutions
(') Chimie végétale et agricole; \.. Ill, p. i9a-294.
(■) Chetn. Soc., p. 590; 1891.
( T'^7' )
(le ce composé s'écarlaient notablement des nombres fournis par le calcul,
en prenant les modules de l'auteur pour le carbone, l'hydrogène et
l'oxygène.
» Nous avons déterminé les indices de ce composé, et de ses analogues,
par rapport à la raie du sodium et aux trois raiesa, p, y de l'hydrogène, à la
température de 20" ± 0,2, avec le réfractomètre de Pulfrich.
» Ces indices, ainsi que les pouvoirs rotatoires, ont été mesurés avec des
solutions toluéniqups. La densité de ce toluène, purifié par notre méthode
au chlorure d'aluminium, ainsi que ses indices de réfraction, concordent
sensiblement avec les nombres indiqués par M. Brûlil (' ).
» Les solutions furent préparées dans des fioles de 5o"', les quantités
pesées étant choisies de façon à obtenir des liqueurs sensiblement ^, ~ ou '^
normales. On facilite ainsi les comparaisons en plaçant les substances dans
les mêmes conditions; il ne faut, en effet, pas perdre de vue que, dans les
expériences d'Optique, le dissolvant s'introduit en parasite, dont l'élimi-
nation ne repose que sur des considérations et des calculs assez arbitraires.
Le pouvoir rotatoire spécifique dépend de la concentration et d'autre part
on ne peut trouver la réfraction spécifique de la substance dissoute qu'en
appliquant la règle des mélanges : n étant l'indice pour une raie déter-
minée, fl la densité à la même température, nous poserons pour la solution
R — l'^l i
"' ~ /(f+i cl
(formule de Lorenz-Lorenlz).
» Pour le toluène
R - liizi' '
Ho — — 5 ~r
et nous en déduirons la réfraction spécifique R de la substance dissoute au
moyen de l'équation looR, =^R + (100 — p)^..' P désignant le poids de
substance dissoute dans iooK*' de liqueur.
» Les densités sont déterminées au picnomètre, à la température de
20", o; elles sont rapportées au vide et à l'eau, à 4°-
!) Enfin, les réfractions moléculaires théoriques sont calculées, pour la
raie «, avec les modules de Briihl ('), pour la raie Na avec ceux de Con-
rady ('), les dispersions moléculaires avec les données de Briihl {loc. cit.).
(,') Ann. Chem. iind Pharin., t. CC, p. 189; 1879.
(■') Zeilschiift f. physik. Chem.. t. VII, p. igi; 1891.
(') Ibid., l. III, ]). 226; 1889.
■■:.. ;<., iSç^y, 1" Semestie. (T. CXXVIII, N° 23.) '7^
( i372 )
» Dans le Tableau qui suit, nous nous bornerons à donner les réfrac-
tions et dispersions moléculaires, ainsi que le pouvoir rolatoire spécifique,
nous réservant de publier, dans un autre recueil, tous les nombres obtenus
dans nos mesures.
Dispersion
„., .. , , . »'— 1 M .,,, moléculaire
„ . , Réfractions moléculaires - — lOI. ,, ,, .,
Poids //--t-1 (t (Ky— R«iM.
du corps Norma- — ^ ^ — . •■^^ — — — - Pouvoir
d.ins lotigr. litê Calcule Calcule Calculé rotaloire
^om de de la d'après d'après d'après spécifique
de la substance. Formule. solutiun. ligueur, a. Itriihl. Na. Conrady. [i. y. Tmiiçé. Brùhl. (a)Dà2o".
Benzylidène camphre. C''H-"Û"|f i3, 15718 ,', 7lj,35 71,94 77-21 72,63 79,35 82.70 G, 35 2,39 -)-435,ii(')
Id C'Ml="0"lf 0,7828 { 76,71 71,9', 77,21 72,60 79.79 82,02 5,3i 2,3y M-4ai,25
PiptJronal camphre... C'«H-"0"Of |^ 4,0420 J 85,23 77,61 86.00 78,62 89,30 93,17 7,94 2,46 +435, 4o{')
Cuminal camphre..,. C="1F80"|= 4, 0253 ^ 90,80 85,65 91,43 86, .46 94,93 98,10 7,35 3,-i +495,68
o -métoxybenzylidcne
camphre C'»H"0"0'^lî 7,5960 J 83, o3 78,16 83,96 78,94 86,73 89. 43 6,4o 2,5i +43i.5o
m-méloxy benzylidène
camphre CxH-CO-ly 7,65i4 ' 83,42 78,16 84,09 78,94 86,87 89,28 5,86 2,5i +879,35
/)-mélo.\ybenzylidène C'"H"0"0 Le miroir a été couché sur un lit de feutre de 20""" d'épaisseur et
maintenu par trois points d'appui pour éviter tout mouvement d'oscil-
lation.
» Le parallélisme et la dislance entre le plateau-rodoir et la surface du
miroir étaient réglés au mojen de quatre comparateurs fixés à 90" l'un de
l'autre sur le champ du plateau ; leur position était déterminée à l'aide
d'une règle bien droite appliquée sur la surface du plateau. L'aiguille d'un
comparateur étant mise en contact avec la règle, la lecture donnait la po-
sition de l'aiguille relative à la surface du plateau; celte vérification était
faite en dehors du miroir.
» La position des comparateurs par rapport à cette surface étant connue,
le plateau était ramené au-dessus du miroir ; les aiguilles des compara-
teurs étaient mises en contact avec sa surface. La différence des lectures
dans les deux cas indiquait la distance entre le plateau et le miroir. Il était
ensuite facile de faire disparaître tout défaut de parallélisme par des mou-
A'ements rectificatifs opérés à l'aide de trois vis placées à l'altache du pla-
teau sur l'équipage. La distance la plus convenable qu'il nous a pnru
nécessaire de conserver entre les deux faces à identifier a été de ,',10 ^^ "^'^"
limètrc.
» Dans l'exécution pratique, les plus grandes précautions ont été prises
afin d'échapper aux difficultés provenant de la marche de la température.
Le laboratoire sjiécial, servant d'abri a rap|)areil de polissage et au disque
( >->7^5 )
(le verre, a été entouré crime double enveloppe de bois; el, à l'iiide de
iberniomètres placés dans des positions convenables autour de l'instru-
ment, on a pu, à tout instant, se rendre compte de l'efTet des variations de
température et eu éliminer l'influence.
» Le résultat acquis par l'ensemble de ces dispositions est excessive-
ment satisfaisant. Je puis en appeler au témoignage de plusieurs savants
qui ont bien voulu examiner le plan ainsi obtenu; je citerai parmi eux,
notamment, les Directeurs des Observatoires de Paris, d'Alger, de Lyon,
de Marseille et de Toulouse. Pour effectuer cette vérification, un point
lumineux réfléchi par le miroir, a été observé à l'aide d'une lunette, sous
une incidence rasante, et de telle sorte que, pendant la rotation du miroir,
les diverses parties de sa surface défilaient devant l'œil de ces astronomes.
Ils oui [)u ainsi se convaincre de la parfaite régularité des anneaux de dif-
fraction. L'image, vue directement avec la lunette ou par réflexion sur le
plan, ne révélait aucune différence appréciable.
M J'ose donc affirmer qu'un progrès sérieux a été réalisé dans la confection
des surfaces optiques de grande dimension. «
ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Photographies stellaires avec la grande lunelle
de C observatoire de Meudon. Note de M. H. Deslandrcs, présentée par
M. Janssen.
« Lors de mon entrée à l'observatoire de Meudon, au commencement de
l'année 1898, le directeur, M. Janssen, a mis à ma disposition la grande
lunette de l'observatoire qui est formée de deux lunettes accolées, ayant à
peu près la même longueur (16*" environ). L'une des lunettes est organisée
pour l'observation oculaire; l'autre est une lunette photographique. Je me
suis proposé de faire avec cette dernière une série de photographies stel-
laires.
)) Après trois mois employés à l'aménagement de l'appareil et des nom-
breux accessoires nécessaires, j'ai pu, pendant six mois, utiliser l'appareil
d'une manière continue; puis, en septembre 1898, l'appareil a été remis au
constructeur pour l'addition d'un organe nouveau, susceptible de rectifier
les petites erreurs eu direction de la lunette plus aisément que l'organe
habituellement employé. Je présente dans cette Note les résultats de ces
premières observations, poursuivies avec le concours de M. Millochau, aide
astronome à l'observatoire.
( i376 )
» La lunette photographique a une longueur focale relativement très
grande (vingt-cinq fois plus grande environ que l'ouverture égale à o™,6o),
ce qui implique immédiatement certains avantages et certains inconvé-
nients. Comparée à la lunette type de la Carte du Ciel dont la longueur
(3") est égale à dix fois l'ouverture (o^jSo), elle donne, avec un pouvoir
séparateur double, des images cinq fois plus grandes qui souffrent moins
des défauts d'achromatisme et du grain de la gélatine. D'autre part, elle
a une clarté six fois moindre, et convient donc moins pour les astres d'un
faible éclat, surtout pour ceux qui ont un diamètre apparent sensible.
De plus, la grande longueur de la lunette augmente la difficulté d'éviter
les vibrations et d'assurer les petites rectifications en direction. En fait,
avec ces grands instruments, le moindre vent est nuisible, comme aussi la
moindre pression sur les extrémités.
» J'ai photographié successivement les divers types d'astres, le Soleil
excepté.
» Lune. Planètes. — Je cite, pour mémoire seulement, plusieurs épreuves de la
Lune, à laquelle on ne s'est pas attaché, car le beau travail de MM. Lœwy et Puiseux,
avec un instrument de même ouverture, a résolu la question.
» J'ai fait de nombreuses épreuves de Jupiter, dont la surface est changeante, et
quelques épreuves de Saturne en plaçant la plaque, soit au foyer même de la lunette,
soit au foyer d'un objectif d'agrandissement grossissant deux et quatre fois. Après
plusieurs essais, on a adopté l'obturateur simple à volet léger mû à l'aide d'une poire
en caoutchouc. L'observateur suit la planète avec la grande lunette oculaire et agit
sur la poire lorsque l'image souffre le moins des ondulations atmosphériques et des
vibrations de la lunette. En général, les épreuves des poses les plus courtes ont donné
les meilleurs résultats, car les causes de trouble signalées ci-dessus ont alors l'in-
fluence minimum. Je présente à l'Académie plusieurs de ces épreuves.
» Étoiles. Amas d'étoiles. — Avec les étoiles, les mêmes causes de trouble
agissent souvent aussi et d'autant plus que la pose est plus longue; elles ont pour
effet d'élargir les disques stellaires. Mais, dans des circonstances favorables, j'ai obtenu
des disques d'une largeur angulaire un peu inférieure à une seconde d'arc, ce qui
montre que l'objectif de MM. Henry égale les meilleurs objectifs photographiques
en usage.
» J'ai photographié les amas suivants : Amas des Chiens de Chasse, M. 3, i- juin
1898, pose i2o™; 21 juin, pose 81™. — Amas d'Hercule, M. i3, 11 juin 1898,
pose 57"; 16 juillet, pose 90™; 2 août, pose 90'".
» Ces épreuves ont été comparées aux belles photographies des mêmes amas, obte-
nues par MM. Roberts et Rabourdin avec des réflecteurs ayant aussi une grande
ouverture (o",5o et i™), mais une faible distance focale (2™,5o et 3™). Les faibles
étoiles, qui sont nombreuses et nettes avec les réflecteurs, manquent sur nos épreuves;
mais les étoiles du noyau, confondues avec les réflecteurs, y apparaissent souvent espa-
( 1-^77 )
cées. La grande longueur focale, qui est la cause de ces divergences, assure donc la
résolution partielle ou totale des amas serrés.
« Récemment M. Pickering a signalé de nombreuses étoiles variables dans plusieurs
amas stellaires, et la Circulaire de septembre i8g8 annonce iSa variables dans M. 3,
sur 900 étoiles examinées; mais seulement 2 variables dans M.i3 sur 1000 étoiles. Or
un premier examen des trois épreuves de M.i3, qui a porté sur moins de 3oo étoiles,
a décelé 4 et peut-être 6 étoiles, oflrant des variations déclatpar rapport aux voisines.
On n'a pu vérifier si elles comprennent les deux variables de M. Pickering, dont les
coordonnées n'ont pas été publiées.
» Ce même amas d'Hercule présente des bandes sombres en forme d'Y, découvertes
par Lord Rosse, et visibles sur les épreuves des réilecteurs; elles sont à peine discer-
nables sur nos épreuves, à cause de l'absence des étoiles faibles et de la nébulosité
continue qui forme le fonds de l'amas. Par contre on aperçoit au centre de l'amas
deux petites plages sombres, non encore signalées, à ma connaissance, qui ont à peu
près la forme de deux ellipses égales, symétriques par rapport au centre brillant,
dont les grands axes se prolongent, inclinés de 3o° sur la ligne E.-O., avec une lon-
gueur de 20" d'arc environ, le petit axe ayant 12". A partir du centre, et autour de
ces plages sombres, j'ai distingué des files d'étoiles, de forme spirale, qui conduisent
à penser que l'amas peut être le résultat ultime d'une nébuleuse spirale (').
» NObuleuses. — La grande lunette ne peut donner que les nébuleuses fortes.
1) Une belle épreuve de la nébuleuse d'Orion (mars 1898, pose trente-cinq minutes)
montre la partie intérieure, brillante, appelée région d' Huygens. Elle correspond
(pour la proportion de lumière reçue), aux photographies de la même région publiées
par M. Pickering (réfracteur de i3 pouces et 4'",5o de longueur, pose de huit minutes
trente secondes) et par M. Sheiner (réfracteur de la Carte du Ciel, pose cinq mi-
nutes) {Annales de l'obsers'aloivc de Hari.-ardi l. XXXII, Partie I, 189.5, et Publi-
cations de l'observatoire de Potsdam, t. XI, 1898). Or l'épreuve de iMeudon, qui est
trois et cinq fois plus grande, offre plus de détails, et aussi plus d'étoiles dans la né-
bulosité. Ces grandes épreuves semblent donc indiquées pour décider la question
longtemps controversée des variations de la nébuleuse. D'après M. Sheiner (page 92),
la partie la plus brillante serait au nord de O2 d'Orion; sur notre épreuve, le maximum
d'éclat est à l'ouest de G,.
» J'ai obtenu aussi quelques nébuleuses planétaires brillantes, d'autant plus inté-
ressantes qu'elles échappent, en raison de leurs faibles dimensions, aux instruments
petits et moyens. J'ai étudié, en particulier, la nébuleuse planétaire d'Andromède,
N.G C. 7662 (trois épreuves de quarante minutes, cinquante-cinq minutes, soixante
minutes de pose), la nébuleuse planétaire du Dragon, N.G.C. 6543 (poses : quarante-
huit minutes et soixante minutes), la nébuleuse planétaire du 'Verseau, N.G.C. 7009
(poses : soixante minutes, quatre-vingt-dix minutes, cent vingt minutes). Les deux
premières n'avaient pas été encore photographiées, à ma connaissance.
» Pour la nébuleuse d'Andromède, Lord Rosse a donné deux dessins successifs, le
premier qui la montre annulaire sans noyau, et la seconde nettement spirale avec un
(') Les nébuleuses spirales ordinaires présentent aussi deux régions sombres de
forme elliptique, symétriques par rapport au novau.
( 1^78 )
noyau; plus tard, Lassell indique un noyau entouré de deux ovales. Or notre épreuve
se rapproclie plutôt de la forme spirale de Lord Rosse.
» La nébuleuse du Dragon, notée par M. Holden comme hélicoïdale, présente fur
l'épreuve des spires bien nettes avec un noyau central.
» La nébuleuse dii Verseau, d'après Lord Rosse, offre une large tache, sans noyau,
avec deux, prolongements. Lassell donne un noyau avec un anneau elliptique et deux
prolongements. L'épreuve de Meudon montre un noyau, avec une sorte d'anneau large
et flou, plus intense d'un côté, et des soupçons de spires; si bien que la nébuleuse
pourrait être spirale.
» Les résultats précédents seront publiés avec les détails et planches
nécessaires.
» En résumé, celte première étude, rpii est plutôt une reconnaissance,
fait ressortir les avantages particuliers de la grande lunette photogra-
phique, et son utilité pour l'observation des planètes, des étoiles entourées
par une nébulosité, des amas d'étoiles serrés et des nébuleuses brillantes. »
Remarques sur fa Comrnunicalion précédente ; par M. J. Janssen.
« A l'occasion de la Communication que M. Deslandres m'a demandé
de présenter à l'Académie, je donnerai quelques détails sur les deux grands
instruments que possède l'observatoire de Meudon.
» Les progrès de la Science, principalement dans la direction de l'Astro-
nomie physique, exigent aujourd'hui l'emploi de grands instruments possé-
dant des propriétés spéciales.
» Ce sont, d'ime part, les instruments à très long foyer, doués par cela
même d'un pouvoir séparateur considérable, instruments précieux pour
l'élude de la structure des astres très brillants et de petil diamètre; par
exemple : certaines nébuleuses ou portions de nébuleuses, et surtout pour
l'élude des amas stellaires sur la constitution desquels il y a de si impor-
tantes études à faire.
» D'autre part, au contraire, les instruments à large ouverture et de très
court foyer relatif, précieux pour la découverte ou l'étude des astres de
très faible pouvoir lumineux, comme, par exemple, les nébuleuses, pour
lesquelles ces inbtruments servent soit à en découvrir de nouvelles, soit à
marquer l'extension elles véritables limites de leurs parties les plus faibles
et les moins lumineuses.
n A Meudon, l'instrument qui répond à la première condition est notre
lunette double, oculaire et photographique, dont les objectifs ont respec-
tivement o"',83 et o"',62 de diamètre avec un foyer de iC''\
( i379 )
» C'est la lunette placée dans notre grande coupole. La partie optique
de ce bel instrument, qui est actuellement le plus puissant, comme instru-
ment double, est due à MM. Henry frères et la partie mécanique à M. Gau-
tier.
» Entre les mains de M. Perrotin la lunette oculaire a permis de décou-
vrir de nouveaux et importants détails touchant la structure de la surface
de la planète Mars ( ' ).
» On voit par la Communication précédente que la lunette photogra-
})hique n'est pas moins intéressante et qu'elle a permis également la con-
statation de faits nouveaux et importants; par exemple, ceux qui se rap-
portent à la structure de la partie centrale de la nébuleuse d'Orion et la
question du nombre des étoiles variables dans certains amas, ainsi que celle
de la constitution en spirale de la nébuleuse planétaire d'Andromède, celle
du Dragon, etc.
» Ces résultats appellent sans doute une confirmation ultérieure ; ils
tendent néanmoins à prouver les qualités des objectifs construits par
MM. Henry frères.
» Notre second grand instrument est, comme on sait, le télescope de i'"
d'ouverture et 3"" de distance focale.
» J'ai été amené à la construction de cet instrument par le succès que
m'a valu l'emploi d'un instrument analogue, de moindres dimensions, et
qui m'avait permis, pendant l'éclipsé de décembre 1871, à Schoolor, de
découvrir la véritable nature de la couronne, question alors controversée,
et à y reconnaître une dernière et immense atmosphère solaire.
» Le miroir du télescope de Meudon est dû à MM. Henry frères; la
taille en est parfaite. La partie mécanique de l'instrument est due à
M. Gautier qui n'a pas moins bien réussi la monture, monture qui permet
de régler l'instrument pour toute la latitude.
» On a vu par la Communication de M. Rabourdin (-), qui, sur sa
demande, a eu l'instrument entre les mains, combien cet instrument est
précieux par son énorme pouvoir lumineux. Je suis persuadé que son em-
ploi habile conduirait aux plus importantes découvertes.
» Pour nous résumer nous dirons que les progrès de la Science exigent
aujourd'hui qu'on spécialise de plus en plus les instruments, qu'on aug-
mente leurs dimensions et, comme conséquence inéluctable, qu'on place
(') Comptes rendus, i5 février 1897.
(^) Comptes rendus, 28 janvier 1899.
G. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N" 23.) < 79
( i38o )
ces instruments en des stations où l'intervention et les troubles causés par
notre atmosphère soient réduits à leur minimum, ce qui conduira de plus
en plus vers les stations élevées et bien choisies. »
ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la détermination de points de repère dans le
spectre. Note de M. Maurice Hamy, présentée par M. Lœwy.
« L'emploi des réseaux a fourni, jusque dans ces dernières années, le
meilleur moyen pour déterminer, en valeurs absolues, les longueurs
d'ondes des raies brillantes d'un spectre discontinu. Depuis la découverte,
faite par M. Michelson, de sources lumineuses, émettant des radiations
assez simples pour interférer avec de grandes différences de marche, la
précision de cette méthode a pu être de beaucoup surpassée, en faisant
usage d'appareils fondés sur l'observation de franges d'interférence.
» Le résultat le plus considérable obtenu dans cette voie est la déter-
mination de la longueur d'onde absolue de la raie rouge du cadmium, par
M. Michelson ('). C'est à cette constante fondamentale que doivent être
dorénavant rapportées les positions de toutes les raies spectrales.
» Des essais ont déjà été tentés dans ce sens, au moyen de réseaux,
pour déterminer la longueur d'onde absolue de la raie D (-). Les résultats
obtenus montrent que les puissants appareils dispersifs, aujourd'hui en
usage, sont encore insuffisants pour fournir un degré de précision équiva-
lent à celui que M. Rowland a cherché à atteindre dans ses Tables du
spectre solaire (longueurs d'ondes avec sept décimales significatives). Les
difficultés des recherches de ce genre seraient de beaucoup diminuées, si
l'on possédait, dans toute l'étendue du spectre, un grand nombre de
points de repère déterminés directement par comparaison avec la raie
rouge du cadmium, par des mesures interférentielles. Les erreurs systé-
matiques inévitables, dans l'emploi des réseaux, pour relier entre elles
des raies éloignées, seraient faciles à éviter dans la comparaison d'une raie
à deux repères voisins.
» Ces considérations m'ont amené à entreprendre la détermination
interférentielle des longueurs d'ondes des raies simples émises par diffé-
(') Travaux et Mémoires du Bureau international des Poids et Mesures, l. XI.
(-) Bkll, Ivayser et Rundge, Rowland. Voir Dufet, Recueil de données numériques :
Optique, i"'" fascicule, p. 4.
( i;^8t )
rents corps, vaporisés dans un tube à vide et portés à l'incandescence par
la décharge électrique.
» Il semble, à en juger par les recherches de M. Michelson et celles de
MM. Pérot et Fabry ('), que l'on doive être bien vite arrêté, dans un tra-
vail de ce genre, par le petit nombre de raies simples existant réellement.
L'emploi de mon simplificateur de radiations (^) élude la difficulté. Cet
appareil permet d'éteindre une raie dans un doublet ou deux raies à la fois
dans un triplet, sans modifier, d'une façon appréciable, l'intensité de l'autre
composante (dans un triplet symétrique, on supprime les deux compo-
santes extrêmes; dans un triplet non symétrique, les composantes les plus
proches). La combinaison de deux simplificateurs, facilement réalisable,
permettrait d'éliminer trois ou quatre composantes dans un groupe de
radiations plus complexe. Il est bien certain que, par ce moyen, le nombre
des raies mesurables ne sera pas trop restreint. Il faut d'ailleurs remar-
quer que, les appareils de M. Michelson et ceux de MM. Pérot et Fabry
nécessitant l'emploi de radiations brillantes, leurs résultats ne permettent
pas de préjuger du nombre de raies simples, observables avec des dispo-
sitifs conçus de façon à éviter les pertes de lumière.
» DexcripLion des appareils. — La lumière, produite par un tube à vide, est projetée,
par une lentille, sur la fente d'un collimateur. Le faisceau, devenu parallèle, traverse
un système optique comprenant deux demi-prismes de Thollon et un miroir, d'où il
sort fortement dispersé, dans une direction indépendante de la couleur pour le mini-
mum de déviation. On passe d'une région du spectre à l'autre, en faisant tourner le
miroir, sans modifier la largeur du faisceau ni la position de son axe. Les rayons,
rendus convergents par un objectif, pénètrent ensuite dans deux petits prismes à
réflexion totale, mobiles autour d'axes convenables, qui servent à diriger la lumière,
soit directement dans l'appareil à franges, soit indirectement, après l'avoir fait passer
dans le simplificateur. On peut aussi envoyer la lumière, qui a traversé le simplifica-
teur, dans une autre direction, pour la concentrer sur la fente d'un speclroscope ou
d'un réseau, afin de rapporter aux raies brillantes mesurées les raies sombres
voisines du spectre solaire.
» Les franges utilisées dans mes recherches sont de deux sortes. J'emploie le plus
souvent des anneaux de Newton, en lumière à peu près parallèle, sous l'incidence
normale. La lumière passe par un demi-cercle, de petit diamètre, ayant pour centre
le foyer d'une lentille collimatrice dont une des faces, de grand rayon et faiblement
argentée, est placée devant un petit miroir plan, argenté à fond. Les franges qui ré-
(') Comptes rendus et Annales de Physique et de Chimie; 1898 et 1S99.
(-) Comptes rendus, second semestre, p. 1092; 1897, et Bulletin astronomique,
p. 3ii; 1899.
( i382 )
sullent de la superposition des ondes réfléchies s'observent à travers une seconde
ouverture semblable à la première et composant avec elle un cercle entier. Ce dispo-
sitif, que j'ai déjà employé dans d'autres recherches ( ' ), donne des franges brillantes et
très nettes, avec des difTérences de marche de plus de lo™; il fournit des rapports
de longueurs d'ondes indépendants du diamètre de l'ouverture et du foyer de la len-
tille. J'emploie aussi les franges localisées au foyer d'une lentille plan-convexe dont
la face plane7 à demi argentée, est placée en regard d'un plan totalement argenté. La
lumière est envoyée, sur ce système optique, par un prisme à réflexion totale dont
l'arête passe par le foyer de la lentille (^). Les franges afi'ectent la forme de demi-
cercles ayant pour centre le foyer. Elles seraient à rapprocher de celles de M. Michel-
son, sans les effets des réflexions multiples, assez difierents de ceux que MM. Pérot
et Fabry ont étudiés dans leurs beaux travaux sur les franges de transmission des
lames minces argentées. L'organe de mesures fonctionne en imprimant de légers dé-
placements aux franges. Il consiste en une pièce fléchissante qui entraîne une des sur-
faces argentées parallèlement à elle-même, tout en servant aussi à régler son orien-
tation (^).
» J'utilise, comme générateur de lumière, l'appareil décrit antérieurement pour
produire les radiations du cadmium (*). Cet appareil est fondé sur l'emploi de tubes
à vide, sans électrodes intérieures, entourés de manchons de plombagine mis en com.
munication avec les pôles d'une bobine d'induction. Lin condensateur, placé en déri-
vation sur les bornes de la bobine, empêche la corrosion du verre sous l'action de la
décharge; il assure aux tubes une longue durée {'^). »
(') Comptes rendus, i'"' semestre 1898.
(') C'est le même disposif que mon simplificateur.
(^) Bulletin astronomique, p. 34; 189g.
(') Comptes rendus, i" semestre 1897.
(^) Contrairement aux résultats obtenus par MM. Pérot et Fabry, avec les tubes de
M. Michelson (Co7«/jr, v) est l'ensemble des termes du degré ï de F(a;, y), peuvent se
diviser en deux grandes classes : i° celles qui ont un nombre limité de
solutions; 2° celles qui en ont une infinité.
» Nous avons obtenu, au sujet de cette classification, les théorèmes
suivants, où F est supposé arithmétiquement irréductible (').
» Théorème I. — Supposons que (p„(^-, y) ne soit pas arithmétiquement
irréductible. Si r, est une racine simple réelle de cp„(i, c) = o, de degré 1,
i|/a(i,c) le facteur irréductible de degré k<^n de i.
( i384 )
» Si les coefficients angulaires réels des asymptotes de F = o sont tous ra-
tionnels, ^o et différents, F = o n'a qu'un nombre fini de solutions en
nombres entiers.
)) Théorème III. — Supposons que 9.)
/(jr.y) = 'J-n-x'' -^ a,.r'"-' y + . . . 4- a,.r'",
à coefficients entiers. Soit c, une racine réelle de
a„-|- aiC +.. .4-a,.r''= o,
o„_, (!,<:■,)= ?«-2(i»c,)=...= ©„_(,._,(t,c,') = o,
?«-iJi(i' c.) 7^0, [■'->/,
-- la h'''""' réduite du développement en fraction continue de c^ : on aura (La-
grangej
/^'/,-.,2C/^r"" (o <<.• -2).
C étant une quantité finie positive; sur la branche infinie de F = o qui a pour
asymptote y -- c,a;, l'équation F = o n'a qu'un nombre fini de solutions en
nombres entiers si l'on n'a pas
K- <('•-- I — ^){r — co).
ou
tj!. = (/- — T — w)(r — w),
avec ] < ilU^"^*^ , l étant une quantité finie.
» Malheureusement on ne connaît, croyons-nous, aucun moyen de
déterminer n)
et tels qu'il n'existe aucune relation linéaire entre deux ou trois quelconques
d'entre eux.
» 1° Si 9,_, — G ou cp,;_| = A-r;ç„(^,j', z), 1 étant une constante ration-
nelle, les solutions en nombres entiers de F = o, à part un nombre limité,
se trouvent sur un nombre fini de plans situés à distance finie et parallèles
aux n plans du système 9„(^, y, z) = o.
» 2° Si ç„_, = o et si (p„_2 est un produit de facteurs linéaires, ration-
nels, irréductibles, distincts, xx -h ^y -h jz, avec x, ^, y ^ o et distincts
des facteurs linéaires de ç„ = o, les solutions en nombres entiers de
F = o, à part un nombre limité, se trouvent sur un nombre fini de droites
parallèles aux droites doubles de 9„(ic, y, :;) = o et situées sur la surface.
» 3° Si (p„_, :::= 9„_2— o et SI F — 9„= cp„_,H- ©„-v-, -r- ■ • • + ?o-- ".
On^.,('j'^ 2) étant le premier des polynômes o„^3, ?„_,. . •-, 90 qui n'est
pas nul identiquement, l'équation F = o n'a qu'un nombre fini de solu-
tions en nombres entiers quand la surface F — 9,,=^ o n'a pas de points à
l'infini, ou quand a^,,^^ est un produit de facteurs linéaires rationnels, irré-
ductibles, difiérents et distincts de ceux de 9,,. »
(') Nous désignons par | 2 | le rapdule de 0.
( i386 )
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équalions aux dérivées partielles du
second ordre à caracléristiques réelles. Note de M. J. Coclon, présentée
par M. Jordan.
« I. Nous nous proposons, dans cette Note, d'étendre à l'équation
dx\ djrl '■■ ôxl dy] dy\ "■ dyj, ~
les résultats obtenus par MM. Volterra (') et Tedone (-) pour des équa-
tions de la forme
c?2U d^\} (^^U (J'U
dx- dy\ dy\ '" dy,
= o.
» L'analyse par laquelle nous parvenons aux formules finales ne suppose
point, comme le faisaient ces auteurs, que la dérivée partielle affectée du
signe + est seule de son espèce.
)> Pour simplifier les écritures nous conviendrons de poser
1
Zi:dx\ jLjdy]-^ '-' Jdidx^ du Ztjdvj dn —"" ^-
11 1 1 '
Par un procédé connu on parvient à la formule suivante
(') f(„)rfco = o,
.
» II. Soient (x" , y]) les coordonnées d'un point de l'espace a p + q
dimensions. Posons
et cherchons les solutions de la forme -tjti jr, 'A~.) satisfaisant à A'''''U = o.
On trouve, dans le cas où m = « = o,
Jr" r+t-"
«^~'(«* — i) ' du, « =- - .
1 '
(') Acta tnalheinalica, t. XVIII, p. i6i-232.
(') Aiinali di Matematica, 3"= série, l. 1.
( i387 )
Les limites ont été déterminées de telle sorte que l'intégrale s'annule sur
•A variété cône : -
)) Substituons dans la formule(i)et prenons comme champ frinlcgrutiDii
la limite du domaine de l'espace h p -\- q dimensions défini de la façon sui-
vante: On considère la région pour laquelle ^ — i > oet, dans celte région,
le domaine limité par le cône C, dont l'équation est - — i = o, le cylindre II
défini par r^ s et la surface Q sur laquelle la fonction cherchée ç est sup-
posée connue ainsi que ses dérivées. On étendra l'intégration à la portion
de ce domaine comprenant le sommet du cône. Désignons par (I) cette
région; dans cet espace et sur sa limite, o„ est finie et continue, et l'on
peut appliquer la formule (i)
f (o„D;;'o-oDro„)
I -t- a -
» On constate ainsi successivement la constance de tanga, de a et de A.
Voici la vérification dans le sens du chlore, étudié par Rnietsch (').
t. 5. o'(calc.). (cale).
u
— 80 1,660a 0,00087 o,83oa8 admis
— 75 1,6.490 5-2 0,82476 OjSaZigo
— 70 1,6382 68 0,81944 0,81952
— 65 1,6278 88 0,81409 o,8j4i5
— 60 1,6167 0,00117 0,80898 0,80877
— 55 i,6o55 102 o,8o35i 0,80889
— 5o ',5945 i85 0,79817 0,79801
— 4^ i,588o 224 0,79262 0,79261
— [\o 1,5720 270 0,78735 0,78726
— 35 1,5598 35o 0,78160 0,78188
— 3o 1,5485 449 0,77600 admis
(') R, Knieiscii, LicLii^'s Àitiialen. t. CCLIX, p.Jioo; 1890.
( i39i )
» Les nombres de la dernière colonne ont élé calculés par la formule
î^' = o,83o28 - o,ooi0758(/ + 80).
» On a donc tanga = o,ooio7'i8. La constance de a et de A ressort du
Tableau suivant :
il t\
0
A —
~ ^^'' (/ t
) i + a''-'-
t.
■> laiiga ■' ''
3 t a n g a '■
> ■ + « 0
-8û
545,92
0,7675
0,58718
-73
545,79
0,7677
0,58711
-70
545,84
0,7676
0,58718
-65
545,87
0,7676
0,58715
-60
546,07
0,7673
0,58729
-55
546,08
0,7674
0,08728
-5o
546,07
017673
0,58780
-45
545,91
0,7675
0,58717
-40
546,01
0,7674
0,58727
-35
545,71
0,7678
0,58702
-3o
545,92
0,7675
0,58719
Moy... 0,7675 M03 . . . 0,0872
» L'exemple précédent prouve que a peut être très différent de l'unité,
ce qui montre le défaut de généralité de la formule de Thorpe et Riicker
qui résulte de la loi du diamètre recliligne combinée à l' hypothèse a = 1 ou
voisin de un, la densité de la vapeur saturée étant négligée de^'ant celle du
liquide.
» L'application des formules précédentes à un certain nombre de corps
montre que les corps simples gazeux (^oxygène, azote, chlore, brome^ sont, en
général, ceux qui présentent les plus petites valeurs de a. Four le chlore et le
brome, les valeurs sont presque exactement proportionnelles aux tempé-
ratures critiques absolues; pour l'oxygène et l'azote, qui ne sont pas chi-
miquement comparables, la proportionnalité est simplement approchée.
» Lf s variations de a prouvent que le théorème des états correspondants
ne s'applique pas aux diamètres rectilignes pris en bloc. Cette conclusion
s'étend forcément aux courbes des densités.
» La connaissance de a est absolument nécessaire quand on veut con-
naître la densité critique avec sécurité et précision. »
( i39--i )
yoLECTRiCiTÉ. — Nouvelle méthode galvanomélrique. Note de M. Féry,
présentée par M. Lippmann.
« I. La grande sensibilité acquise par les galvanomètres à cadre mobile,
quand on leur applique les considérations que j'ai développées dans une
Note précédente ('), empêchent d'employer les méthodes ordinaires pour
déterminer l'intensité qui les traverse.
» En effet, quand le couple de torsion est très faible, le zéro est flottant
et les déviations deviennent incertaines.
» La détermination de la vitesse que prend l'équipage mobile peut, au
contraire, servir à mesurer l'intensité avec une grande précision, ainsi que
je vais le démontrer.
» Considérons donc le cadre de l'appareil shunté par une faible résis-
tance, se déplaçant sous l'influence d'un courant produit par une source
de force électromotrice E.
)) Le travail moteur t^w est, à chaque instant, égal à la somme des tra-
vaux absorbés par la force contre-électromotrice et par le fil de torsion
A»'=H/iAS = H/|A?i-f- CSAÎ5,
H représentant le champ magnétique, lL\ la variation de la surface de la
bobine dans le temps A/î et i\ le couple de torsion.
>> Si l'on remarque que p = — H/, c'est-à-dire cH/, v étant la vitesse du
cadre à l'instant A/, on voit que
E = K»' + C'S,
en faisant entrer dans les constantes R et C les quantités invariables.
» Si nous laissions à ce moment l'appareil revenir au zéro, il prendrait
une vitesse opposée sous l'influence de la force C'a, telle que
e' étant la nouvelle force contre-électromotrice donnant naissance au courant
qui dissipe le travail acccmiulé dans la suspension; la bobine se déplaçant
(') Comptes rendus, \i mars 1899.
( i393 )
dans le même champ qu'à l'aller, on pourra écrire
C'?ï = Ki',
la constante K affectant la vitesse de retour étant la même que précédem-
ment.
» De sorte que finalement, si l'on pouvait connaître c'; on aurait
» H. Pour appliquer ces considérations qui ne sont rigoureuses d'ailleurs
qL.e si le moment d'inertie de la bobine est très faible et les vitesses petites,
il suiîit d'observer la vitesse avant, pendant et après le passage du courant.
» Soient c,,, v, et v., ces trois vitesses, on a
» Ceci n'est vrai en toule rigueur que si l'on peut confondre avec leurs
tangentes les courbes exponentielles représentant les vitesses de dépla-
cement en fonction du temps.
» Cette méthode est analogue, comme on voit, à celles qui sont em-
ployées en calorimétrie, où la vitesse d'échauffement est corrigée par
l'observation du refroidissement avant et après la mesure.
» Le calorimètre réduit en eau est représenté ici par le produit H/ et
le pouvoir émissif par le couple de torsion C ; les formules représentant ces
deux phénomènes sont tout à fait parallèles.
» III. Résultats numériques. — L'appareil que j'ai fait construire n'a que
3o ohms de résistance, la bobine mobile pèse environ 3s'', elle est suspendue
à un fil d'argent de o""", 082 ayant 60"^"" de longueur.
» Une différence de potentiel de o™", 00000 1 aux bornes de l'appareil,
ce qui fait une intensité de O''™i',ooooooo3 dans le cadre, communique à
l'index lumineux une vitesse corrigée de 6""",75 par minute. Si l'on con-
sidère que la lenteur du déplacement permet d'apprécier facilement o™'",2,
et qu'on peut sans crainte doubler la durée de l'observation, on voit qu'on
peut apprécier un courant dix fois plus faible.
» L'expérience m'a montré la proportionnalité absolue des vitesses aux
courants pour des vitesses variant de 6°"" à 600"" par minute. »
( i394 )
CHIMIE. — Sur l'emploi du chlorate de potasse dans les explosijs au nitrate
d'ammoniaque. Note de M. H. Le Chatelier, présentée par M. A.
Carnot.
« Les explosifs au nitrate d'ammoniaque, étudiés par la Commission des
Substances explosives, sont devenus d'un usage général dans les mines à
grisou, dont la sécurité, par leur emploi, a été notablement augmentée.
Les propriétés explosives de ce corps, découvertes par M. Berthelot, lui
permettent de détoner d'une façon complète sous l'action d'explosifs plus
énergiques: nitroglycérine, nitrocellulose, nitronaphtaline, en même temps
que sa faible température de détonation rend plus difficile l'inflammation
du grisou. Les exploitants de mines reprochent cependant aux explosifs
semblables d'avoir une aptilude à la détonation insuffisante, qui amène
parfois des ratés de transmission dans l'emploi de plusieurs cartouches
juxtaposées.
» Il semble que par des additions de chlorate de potasse cette aptitude
à la détonation pourrait être améliorée; mais la sensibilité extrême de ce
corps a amené de si nombreux accidents dans la préparation et rem])loi
des poudres chloratées que l'usage de celles-ci a été complètement aban-
donné. En présence de sels ammoniacaux on pourrait redouter la forma-
tion de chlorate d'ammoniaque, corps plus dangereux encore. En réalité,
le chlorate de potasse et le nitrate d'ammoniaque présentent des relations
d'isomorplîisme, découvertes par Mallard, qui modifient du tout au tout les
conditions du problème. Par cristallisation d'une dissolution de ces deux
sels, on n'obtient ni chlorate de potasse, ni chlorate d'ammoniaque, mais
des cristaux constitués par un mélange isomorphe de chlorate et nitrate de
potasse et d'ammoniaque dans lesquels la proportion de chlorate peut
varier de o à loo pour loo suivant le mélange dont on est parti. La sensi-
bilité de ces cristaux, variant d'une façon continue avec leur composition,
peut être réglée à volonté.
» Les expériences qui font l'objet de la présente Note ont pour objet
d'établir la réalité de ce mélange isomorphe et de définir les conditions
de sa production. Pour ces recherches, on a fait dissoudre à chaud les deux
sels, pris en proportion déterminée, dans une quantité d'eau pas tout à fait
suffisante pour les maintenir en dissolution à la température ordinaire. Par
refroidissement, il se sépare une petite quantité de cristaux dont la com-
( i395 )
position peut, d'après ce que l'on sait des mélanges isomorphes, no pré-
senter aucune relation avec la composition du mélange dissous.
» Le Tableau suivant donne quelques résultats d'expériences sem-
blables. Les deux premières colonnes indiquent les poids relatifs des
deux sels dissous, rapportés à un poids total de i^"^ de sel; les deux der-
nières, les poids d'anhydride chloriqne et d'oxyde de potassium contenus
dans 1 »'' de cristaux :
Expériences. Cl OMC. A7,0\\zH». CPO'. K=0.
1 o,o5 0,95 o,oo5 0,02
2 0,10 0,90 0,01 5 o,o5
3 0,20 0,80 0,125 0,08
4 0,2.5 0,75 o,48 0,29
5 0,67 0,33 0,54 0,32
» On remarque une discontinuité très nette dans les variations de la
teneur en chlorate des cristaux; elle se produit quand le mélange dissous
renferme entre 4 et 5 parties de nitrate pour une de chlorate. A cette dis-
continuité correspond un changement dans la forme cristalline. Les cristaux
les moins riches en chlorate sont semblables à ceux du nitrate d'ammo-
niaque et les plus riches semblables à ceux du chlorate de potasse. C'est
là un exemple d'une propriété bien connue des dissolutions de sels iso-
morphes.
» Pour obtenir des cristaux d'une composition déterminée et semblable
à celle du mélange employé, renfermant par exemple 5 pour 100 de chlo-
rate de potasse, il faudra se servir toujours d'une même eau-mère, dans
laquelle on fera dissoudre à chaud le mélange et dont on séparera les cris-
taux par refroidissement. Cetre eau-mère prendra d'elle-même, après
quelques opérations, la composition voulue pour laisser déposer des cris-
taux identiques au mélange dissous. Si l'on se contentait de faire dissoudre
les deux sels dans un excès d'eau et d'évaporer à sec, on obtiendrait des
cristaux de composition très variable. Les premiers seraient des cristaux
de nitrate d'ammoniaque presque purs et les derniers, présentant la forme
(lu chlorate, renfermeraient environ 5o pour roo de ce sel. i
CHIMIE GENERALE. — De l'effet des basses tempéralures sur certains aciers.
Note de M. F. Osmond, présentée par M. Troost.
« L'installation au laboratoire de Chimie générale de la Sorbonnede la
fabrication de l'air liquide m'a permis de réaliser quelques expériences
sur les transformations de certains aciers aux basses températures.
C. R., 1K99, I" Semestre. (T. CXXVIH, N» 23.) l^T
( «396 )
» Dès 1890, Hopkinson (') avait décrit un acier à 25 pour 100 de nickel,
non magnétique à la température ordinaire, qui devenait magnétique dans
l'acide carbonique solide et gardait ses nouvelles propriétés jusqu'à 58o°.
]je passage de l'état non magnétique à l'état magnétique était accompagné
d'une augmentation de dureté, d'une diminution de résistance électrique
et d'un abaissement de densité de 8,1 5 à 7,98. A la même époque, M. Le
Chatelier obtenait la même transformation par une autre méthode (■).
» Ces faits ont suggéré l'hypothèse d'un composé défini Fe'Ni.
» Cependant, parmi une série d'aciers au nickel préparés par M. Had-
field, il en est un contenant 29,07 de nickel avec 0,1 4 de carbone et 0,86
de manganèse (composition assez éloignée de Fe^Ni) que MM. Dewar et
Fleming assimilent au métal de Hopkinson ('). J'ai vérifié leurs expé-
riences sur un échantillon de la même coulée. A l'état non magnétique,
une barrette de 36™™, 5 de long et pesant 11 «"^,100, placée sur l'un des pôles
d'un électro-aimant traversé par un courant de 5""'', 5, ne porte que SoS"";
son magnétisme rémanent donne sur l'échelle de mon magnétomètre une
déviation de 2'"™, 5; la densité à 17'* est 8,o/j4- A l'état magnétique, après
refroidissement dans l'air licjuide, toutes choses égales d'ailleurs, la force
d'arrachement est devenue i5oo^'', la déviation au magnétomètre 81"™ et
la densité 7,914- Ces résidtats sont bien semblables à ceux de Hopkinson.
» J'ai examiné un autre acier que je dois également à l'obligeante libé-
ralité de M. Hadfield et qui contient pour 100: 0,59 de carbone, 5,90 de
manganèse et seulement 8,77 de nickel. Une barrette de 38™™ de long pe-
sant 11^', 945 ne se porte pas elle-même sur l'électro-aimant toujours tra-
versé par un courant de 5"™!', 5; elle donne au magnétomètre une déviation
de 4'""',i et la densité à 17" est 7,848. Après cinq minutes d'immersion
dans l'air liquide, le métal est devenu magnétique : la force d'arrachement,
pour une barrette de 38™™ pesant iiS'',66o, s'élève à i''^; la déviation sur
l'échelle du magnétomètre monte à io4™™,6; la densité s'abaisse à 7.624.
Le métal ainsi transformé garde l'état magnétique jusqu'à 650° environ.
Ce sont, ici encore, les propriétés caractéristiques de l'alliage étudié par
Hopkinson; on peut donc, par comparaison avec l'échantillon précédent,
dire que la substitution, dans un acier, de o,45de carbone plus 5, o4 de
manganèse à 25, 3o de nickel ne modifie pas les caractères essentiels.
Cj Proc. Roy. Soc, t. XLVIl, p. i38 elJoii//i. Jro/i and Steet Inst., l. 1, p. 208;
T896.
(^) Comptes rendus, t. GX, p. 288; 10 février 1890.
(») Proc. Boy. Soc, t. LX; 1896.
( •%7 )
') Il y a plus. De même qu'on a pu remplacer la plus grande piu-tiedu
nickel par du manganèse, on peut remplacer ces deux corps par du car-
bone. J'ai montré (' ) qu'un acier de cémentation ordinaire, pourvu qu'il
soit suffisamment carburé (de préférence i , /jo à i,6o de carbone), si on
le trempe vers io5o" dans l'eau glacée, est formé de deux constituants
structuraux: l'un dur comme les aciers trempés normalement; l'autre,
relativement doux, que j'ai assimilé aux aciers manganèse ou nickel. Après
quelques minutes d'immersion dans l'air liquide, le métal ainsi composé,,
ramené à la température ordinaire, se retrouve profondément modifié : sa
perméabilité magnétique et son magnétisme rémanent ont augmenté; sa
densité s'est abaissée de 7 , 798 à 7,692. ([.a densité du môme acier recuit
est 7,808.) Si la barrette immergée dans l'air liquide avait été préalable-
ment polie plane sur une de ses faces, cette face sort dépolie du bain : le
constituant doux, en se transformant avec augmentation de volume, s'est
élevé en relief au-dessus du constituant dur non modifié, et la structure,
auparavant invisible, se montre telle qu'une attaque appropriée aurait pu
la faire apparaître en même temps ; la dureté du constituant doux a aug-
menté sans égaler celle du constituant dur : pour employer la terminologie
des métallographes, l'austenite a subi une transformation qui la rapproche
de la martensite.
» L'explication des faits d'expérience est très simple.
» Quand on ajoute au fer, en proportions croissant progressivement, du
nickel, du manganèse ou du carbone, séparément ou ensemble, les points
de transformation du fer sont progressivement abaissés, pendant le refroi-
dissement lent ou rapide par le nickel ou le manganèse, pendant le refroi-
dissement rapide seulement (trempe) par le carbone. Quand la proportion
des corps ajoutés est convenable, on obtient des aciers qui ne sont pas
transformés du tout : le fer y garde, à la température ordinaire, la même
forme moléculaire, non magnétique et relativement dense, qu'il possède
normalement au-dessus de 860°; mais les transformations restent pos-
sibles, du moins partiellement, à une température pltis basse (^), avec
apparition du magnétisme, diminution de densité et augmentation de
dureté. Tels sont les aciers qui viennent d'être étudiés : on en pourra
probablement trouver d'autres dans les familles des aciers au chrome ou
au tungstène en présence du carbone. Enfin, si l'on élève plus encore la
(') Comptes rendus, t. CXXI, p. 684; ii novembre iSgS.
C) Et aussi par l'écrouissage à Ja température ordinaire.
( i398 )
propoi Lioii des coips tléiiomiiiés, il arrive un moiuenl où l'acier n'est plus
transformable même dans l'air liquide; à ce type appartiennent l'acier
manganèse à i3 |)our loo environ de M. Hadfield, certains aciers nickel-
chrome signalés par M. Giiiliaume, etc.
» Bref, l'abaissement des points de transformation allotropique du fer
apparaît comparable à l'abaissement des points de solidification des dissol-
vants par les corps dissous. »
CHIMIE MlNKRALli:. — Aclion du Èhosphuie d'hydrogène SLii le cuwre, l'oxy-
dule de cuwre et les solutions ammoniacales des sels de cuistre ('). Note
de M. E. RuBÉNovrrcH, présentée par M. A. Dilte.
<( Dans une ])récédente Note communiquée à l'Académie (^Comptes
rendus, t. CXX^'II, p. 270), j'ai exposé les résultats de mes recherches sur
l'action du phosphure d'hydrogène pur sur la solution aqueuse du sultate
de cuivre. J'ai ap|)liqué la méiue méthode (emploi du gaz pur, opérations à
l'abri absolu de l'air et dosage de tous les corps qui participent à la réac-
tion, V compris celui du gaz lui-même) à l'étude de l'action de ce gaz sur
des composés diiïéi'ents du cuivre.
)> Cuivre. — Mis en présence du pliospluue d'hydiogène pur, dans l'appareil déciit
dans ma Noie précédente, le cuivre précipité ne réagit pas à la température ordinaire ;
la réaction ne commence que vers iSo^-aoc" et s'achève à une température à laquelle
le phosphure d'hydrogène n'est nullement décomposé. La matière rouge brillante
devient grise ; on constate dans le résidu gazeux la présence de l'hydrogène.
» J'ai trouvé que :
» 1° Pour trois molécules de cuivre, il faut très sensiblement une molécule de phos-
phure d'hydrogène (rapport -pp^ : trouvé 2,89 et 3,09) ;
); 2" Le rapport du volume d'hydrogène obtenu à celui du phosphure d'hydrogène
disparu est très sensiblement égal à i,5 ( rapport -r^^^^^ : trouvé 1,49 et 1,09
» 3° Le pliosphure gris obtenu répond très approximativement à la formule £-'Cu'
(rapport -73- ; trouve 3, 00 et 3,19 .
» Le phosjjhure de cuivre obtenu s'oxyde lentement dans une atmo-
sphère d'oxygène pur à la température ordinaire, en donnant un composé
(') Ce travail a été fait au laboratoire de AL Joanuis, à la Faculté des Sciences.
( i%9 )
sur lequel je reviendrai; vers ioo°, une vive incandescence a lieu; il se
forme de l'anhydride phosphorique et du cuivre métallique est mis en
liberté. Le volume d'oxygène absorbé à froid est sensiblement la moitié
du volume du phosphure d'hydrogène disparu; à chaud, le volume d'oxy-
gène absorbé est trois fois plus grand.
La réaction, vérifiée ])ar le dosage de tous les corps qui y figurent, est
représentée par la formule suivante :
(i) PH' + oCu = PCu^' + i,5H-.
» Les écarts, très petits d'ailleurs, entre les données expérimentales et
les nombres théoriques, s'expliquent par ce fait qu'une partie du métal
peut échapper à la réaction.
» Oxydule de cuivre rouge. — L'oxydule de cuivre rouge, préparé en
faisant bouillir une ilissolution d'acétate de cuivre avec du sucre, conte-
nait 87,43 pour 100 de cuivre, au lieu de 88,78 pour 100; il contenait
environ 1 , 2 pour 100 d'eau.
» Mis en présence du phosphure d'hydrogène pur, roN.ydule rouye noircit iniiné-
diatemeni et la réaction s'elfectue avec une légère élévation de température. On
obtient une masse grise et de l'eau. Lorsqu'on lave, à l'abri absolu de l'air, cette
masse grise, on ne trouve dans les eaux, de lavage aucune trace de composé phosphore.
1) J'ai trou\é que :
)i I" Pour trois molécules d'oxydule de cuivre, il faut très sensiblement deux molé-
cules de phosphure d'Iiydrogéne pur ( rapport trouvé : ^= 1,49 et i , 56
» 2" La composition du précipité obtenu répond à la formule PCu^ ( rapport
■ Cu ^ ^ \
trouve : — = 0,01 et 0,06 I.
» La réaction est représentée par la formule
(2) 3Cu^O-l-2PH3 = 2PCu' + 3ir^O.
» Le phosphure de cuivre ainsi obtenu a les mêmes propriétés que celui
obtenu avec le cuivre. C'est un corps gris, amorphe. Il fond dans un tube
en verre au rouge, avant le ramollissement du verre. Il est très soluble
dans l'acide azotique et l'eau bromée. L'acide sulfurique concentré l'at-
taque à chaud, avec production d'anhydride sulfureux et de phosphure
d'hydrogène; ces deux gaz réagissent en laissant sur les parois du tube
une pellicule de soufre. Il ne réduit pas le permanganate de potassium.
M Solution ammoniacale des sels de cuivre. — J'ai étudié l'action du phos-
phure d'hydrogène pur sur la solution ammoniacale des corps suivants :
( i4oo )
chlorure ciiivrique, sulfate de cuivre, azotate de cuivre, acétate de cuivre,
formiate de cuivre et hydrate de cuivre.
» L'étude de la solution aqueuse de ces sels de cuivre m'a permis de
constater que tous ne se comportent pas de la même manière vis-à-vis du
phosphure d'hydrogène pur, ni au point de vue du volume de gaz absorbé,
ni au point de vue de la composition du précipité formé. Ainsi le phos-
phure d'hydrogène n'a aucune action sur la solution aqueuse du chlorure
cuivrique; il donne, avec le sulfate de cuivre, un phosphure P-Cu*,H^O et
le rapport— pTp— = 2; il donne, avec le formiate et l'acétate de cuivre, un
Sel
composé oxygéné PCu'O et rapport pVT- = 2,0; etc.
» La solution ammoniacale de tous ces sels se comporte, au contraire, de la même
manière, à tous les points de vue. Mais ici, pour avoir des résultats toujours iden-
tiques, il est encore plus important qu'avec la solution aqueuse de se mettre à l'abri
absolu de l'air pendant toutes les opérations, car le phosphure de cuivre est extrême-
ment oxydable par l'oxygène de l'air en présence de l'ammoniaque.
» L'action du phosphure d'hydrogène sur une solution ammoniacale commence ins-
tantanément; l'absorption se fait rapidement et au bout d'un quart d'heure la solution
semble complètement décolorée, mais il reste du cuivre à l'état cuivreux et il faut
quarante-huit heures environ pour précipiter complètement le cuivre.
). Quand l'action du gaz commence, il se forme de petites aiguilles brillantes qui
envahissent bientôt toute la surface, en formant une pellicule qui grimpe sur les pa-
rois du tube; elle se détache facilement et se divise en petites paillettes et aiguilles ■
qui réfléchissent fortement la lumière.
» J'ai trouvé que :
» 1° Pour deux molécules d'un sel de cuivre dissous dans l'ammonia([ue il faut très
sensiblement une molécule de phosphure d'hydrogène pur
CuCi' (AzO=)-Cu ,, SO'Cu
rapports trouves :-p^p-= 2,03; ^^^ =i,9^; -jypp-=2,or;
Cu(OH)- (cnpo-y^Cu , iCHon^Cu
____-=2,oo; j^, ==2, 04; — pjp =.2,00
)) 2° La composition du précipité obtenu répond à la formule PCu'.
I) Ainsi, pour ne citer qu'un exemple, j'ai obtenu avec la solution ammoniacale du
chlorure cuivrique, comme moyenne de deux expériences concordantes, les résultats
suivants :
Calculé. Trouvé.
Phosphore i4io4 i4,02
Cuivre 85,96 85,33
100,00 99)35
» 3° 11 se forme simultanément des composés oxygénés de phosphore, de l'acide
{, i4oi )
phospliorique et de l'acide hypophosphoreiix en quantités sensiblement égales : le
tiers à très peu près du phosphore introduit à l'état de phosphure d'hydrogène se re-
trouve dans la liqueur à l'état d'acides phosphorique et hypophosphoreux.
» On peut représenter la réaction du phosphure d'hydrogène pur sur la solution
ammoniacale des sels de cuivre, en l'absence de toute trace d'oxygène, par la formule
suivante, que vérifie le dosage de tous les corps qui y figurent :
„ i 6PH'-|- i2CuCr--+- 6H=0 + ammoniaque
^ ' ( =4PCu^H-PO'H3+POMP4-24HCl -H ammoniaque.
>i La même formule s'applique à tous les autres sels que nous avons étudiés.
» Si l'on introduit de l'oxygène dans l'appareil, après l'absorption du
phosphure d'hydrogène, le précipité se redissout complètement. J'ai trouvé
qu'il faut environ un volume d'oxygène double de celui du phosphure
d'hydrogène pur disparu pour eiïectuer cette dissolution ; si l'on analyse la
liqueur bleue obtenue, on y trouve le rapport -p- très sensiblement égal
à 2.
» Quant au phosphure PCu^, il a les mêmes propriétés chimiques que
celui obtenu aA'ec le cuivre et l'oxvdule de cuivre. » ^
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les aloïnes. Note de M. E. Léger,
présentée par M. H. Moissan.
« J'ai étudié antérieurement les aloïnes de l'aloès des Barbades ('),
c'est-à-dire la barbaloïne et une aloïne nouvelle que j'ai décrite sous le
nom d'isobarbaloïne. Je m'occuperai ici de deux principes cristallisés que
j'ai retirés de l'aloès de Natal : la nataloïne, déjà connue, et une autre
aloïne qui diffère de celle-ci par CH^ en moins et que je nommerai, à cause
de cela, homo nataloïne.
» Préparation. — L'aloès qui m'a servi à préparer ces corps avait une
coloration noire légèrement verdàtre et un aspect luisant. Sa poudre,
épuisée à froid par l'acétone, donne une portion soluble ne renfermant
guère que des résines, tandis que la nataloïne et l'homonataloïne se
trouvent dans le résidu insoluble. Celui-ci, traité par l'alcool méthylique
bouillant, fournit, en dehors d'un résidu insoluble, une dissoluLion qui
abandonne par refroidissement des cristaux jaunes lamelleux. Si l'on
(') Comptes rendus, i. GXXV, p. i85, et t. CXXVII, p. 284.
( l4"2 )
soumet ces derniers à des cristallisations fractionnées dans l'alcool méthy-
lique bouillant, on sépare un produit, le moins soUible, en croûtes cris-
tallines jaunes et dures formées surtout d'homonataloïne; quant au com-
posé le plus soluble, il est formé de lamelles courtes d'un jaune plus pâle,
solidifiant toute la masse. Ce composé n'est autre chose que la nataloïne.
On purifie ces deux aloïnes par des cristallisations répétées dans l'alcool
méthylique. Elles cristallisent toutes les deux anhydres. J'ajouterai, enfin,
que l'aloès examiné renfermait surtout de l'homonataloïne.
>i Nataloïne CH'^C. — L"aloès de Natal n'existe pas dans le commerce, c'est
tout à fait par hasard que j'ai pu me procurer l'échantillon qui a servi à mes recher-
ches; on conçoit donc que la nataloïne, matière très rare, ait été peu étudiée jusqu'ici.
J'ai cru devoir reprendre l'étude de cette aloïne, cherchant d'abord à en établir exac-
tement la composition chimique.
» De toutes les formules qui ont été proposées pour représenter la nataloïne, trois
seulement s'accordent avec les données analytiques : C'*H"0'° (Fliickiger) ; C-^H-*0"
(Tilden); C'^H'*0' (Bochleder). La dernière formule s'accorde au mieux avec mes
analyses ('). Elle a l'avantage de montrer l'analogie étroite qui existe entre ce corps
et la barbaloïne.
)) La nataloïne est moins soluble dans l'alcool méthylique que la barbaloïne. Elle
est presque insoluble dans l'eau, même à l'ébullition, ou dans l'éther. Sa stabilité, en
présence des alcalis, est aussi un peu plus grande, mais elle présente le caractère phé-
nolique de la barbaloïne. C'est ainsi qu'elle ne se dissout que dans les alcalis caus-
tiques, ces solutions étant précipitées par CO- avec mise en liberté de nataloïne. Elle
se dissout également dans A/.H' et dans la pyridine. Les acides HCI et HBr la dis-
solvent moins facilement que la barbaloïne; avec l'acide acétique, la solution ne se fait
bien qu'en chaufTant.
» Action des chlorinex d'acide. — Avec le chlorure d'acétvle seul, Tilden (-) puis,
après lui, Grœnwold (^), ont obtenu une acétylnataloïne cristallisée en octaèdres et en
lamelles. J'ai répété ces expériences et j'ai constaté que les cristaux signalés par les
deux auteurs précédents ne représentent qu'une faible portion du produit de la réac-
tion, la plus grande partie étant représentée par une matière jaune amorphe très
soluble dans l'éther. L'emploi du chlorure d'acétvle convient mal, du reste, pour la
détermination du nombre de groupes 011 que la nataloïne peut renfermer, car il v a
trop peu de diflérence entre la teneur en carbone des divers dérivés acétylés que l'on
peut supposer exister. Il n'en est pas de même si l'on a recours au chlorure de ben-
zoyle. On obtient ainsi deux dérivés différents selon qu'on opère au sein de la pvri-
dine ou que l'on traite directement la nataloïne par le chlorure d'acide.
» La liibenzovlnalaloïne OHV'iC'H^OyO'' (*) s'obtient par l'action de G" IFO Cl
(') Trouvé : C = 59,33, .■)9,46 ; H = .j, 78, 0,89. Calculé : G = 59,62 ; H=z5,59.
(-) C/iemicol A'eivs. p. 229; 1872.
(') Arc/i. de P/i., p. ii.j; 1890.
(') Trouvé : 0 = 69,53, 69,37; H = 4,96, 4,82. Calculé: C = 70,o3; H = 4,73.
( >4o3 )
sur la nataloïne en solulion dans la pyiidine. Sa solution éthérée, séchée sur SO'H-
daos le vide partiel, forme une niasse jaune boursouflée, très soluble dans l'alcool et
l'éther, dépourvue d'amertume, insoluble dans l'eait, les solutions alcalines diluées ou
l'eau cliargée de pyridine.
» La tétraberizojtnataloi'iie CJ^W^(C''H^OYO' (') s'obtient en cliaufTant en lul;)es
scelb/s une demi-heure à ioo° la iribenzoylnataloïne avec un excès de C'H°OCI. Le
produit est purifié en additionnant sa solution éthérée d'étherde pétiole jusqu'à ce que
la solution ait pris une coloration jaune |)ure.
» Par évaporation, on obtient un résidu que l'on reprend par l'alcool absolu chaud.
J'ar refroidissement, ou obtient le dérivé benzoylé en grains jaunâtres non cristallins.
La nataloïne, traitée directement, fournit le même corps, mais trois heures de chaulTe
sont nécessaires.
» On voit donc que la nataloïne renferme 4 OH au lieu de 3 OH qui existent dans la
barbaloïne.
» HoMOXATALOÏNE G'°H'*0' (°). — Ce corps se dépose de l'alcool méthylique eji
masses jaunes mamelonnées formées de lamelles anhydres, ou de l'acétone à
20 pour loo d'eau en lamelles jaunes isolées qui apparaissent après distillation de la
plus grande partie de l'acétone. Son dérivé acétylé est amorphe, très solnble dans
l'éther; il est obtenu par l'action du chlorure d'acétyle sur l'homonataloïne dissoute
dans la pyridine. Le chlorure de benzoj'le donne les deux dérivés suivants qui se pré-
parent comme les dérivés correspondants de la nataloïne et ont même apparence et
mêmes propriétés :
» La tribenzoylhomonataloïne C'°H'^(C" H^0)''0' (^) et la tétrabenzoylhomouata-
loïne C''*H'-(G''H^O )'0" (') qui se dépose de l'alcool absolu en grains rouge brique.
» L'homonataloïne ne renferme donc, comme la nataloïne, que 40H. On ne saurait,
par conséquent, considérer la nataloïne, qui renferme un groupe OCH', comme l'éther
méthylique de l'homonataloïne.
)) Les réactions suivantes qui sont communes aux deux aloïnes que nous
venons de décrire permettent de les distinguer de la barbaloïne :
» 1° La solution sulfurique additionuée d'un grain de bioxyde de man-
ganèse ou de bichromate de potassium prend une belle coloration verte.
2° Si, à la solution sodique, on ajoute un grain de persulfate d'ammo-
niaque, il se produit peu à peu une coloration violette. La matière colo-
rante teint la soie en lilas mais ne se fixe pas sur le coton mordancé. »
(' ) Trouvé : € = 70,93; H =;4i94< Calculé : C = 71 ,54; H = 4,6o.
(-) Trouvé : C = 58,68, 08,72; 11^5,75, 5,76 (cristallisation dans l'acétone
0 = 58,67; H = 5,68). Calculé : C = 58,44; H = 5, 19.
(') Trouvé : C = 69,61 ; H = 5,42. Calculé : C = 69,67 ; H =:4,5i.
(*) Trouvé : C = 71 ,35; H = 4;92. Calculé : C = 71 ,27; H = 4,42.
C. K., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N" 23.)
18-.
( i4o4 )
CHIMIE ORGA^'IQUE. — Sur quelques dérivés du lélrainéthyldiamido-
diphénylélhane dissymétrique. Note de M. A. Trillat, présentée
par M. Gautier.
« Dans une Note précédente ('), j'ai indiqué la préparation et les pro-
priétés de la leucobase :
^'^ •^*^\C''H'Az(CH')^
obtenue par la condensation de l'aldéhyde acétique avec la diméthylaniline.
Ce corps réagit facilement : j'ai étudié ses principales combinaisons dont
la préparation et les propriétés peuvent être résumées comme il suit :
» Chlorhydrate C'*H^*Az'-. 2HCI. — Le chlorhydrate est obtenu par l'évaporation
lente de la solution de la base dans l'acide chlorhydrique. Le résidu est constitué par
du chlorhydrate qui, une fois débarrassé de l'excès d'acide, se présente sous forme
d'une poudre cristalline blanche, soluble dans l'alcool et dans l'eau, presque insoluble
dans l'acétone. Le sel fond vers 226° en se décomposant.
» Analyse : os^iSS de substance séchée à 100° ont donné os'',i488 de chlorure
d'argent; soit 2i^o5 pour 100 en chlore.
Théorie pour
C'«H«Az=.2HCI. C">H"Az=.HCI.
Chlore . 20,82 I r , 62
» Sulfate : C^'H-'Az'^.2S0^}i'-. — On dissout la base dans l'acide sulfurique étendu
et l'on évapore à basse température jusqu'à apparition des cristaux que l'on purifie
par plusieurs cristallisations dans l'alcool. Il est hygroscopique et fond à iS8°-i89".
» Analyse: oi'',23j3 de substance séchée sur l'acide sulfurique ont donné o''', 2470
de sulfate de baryte, soit 43,83 pour 100 d'acide sulfurique.
Théorie pour
C" H-' Az». • se H". C'« H» Az=. S0« H=.
Acide sulfurique 42,24 26,77
« Les analyses du chlorhydrate et du sulfate permettent de conclure que le tétra-
méthyldiamidodiphényléthane est une base monoi'alcnte et qu'elle est susceptible de
former des sels acides.
. (') Comptes rendus, i"'' mai 1899. Le chloroplatinate ainsi que le produit d'oxv-
dation de la base ont été décrits dans cette Note.
( i4o5 )
» Les phosp/talc, accla/e, o.valate et iarlrale se forment par la concentralion d'une
solution de la base dans les acides correspondants.
» Vacétate (C* H^'Az^). aC'H'O- cristallise en longues aiguilles qui rougissent
rapidement à l'air.
» Dérivés alcoylés. — La base se combine facilement avec les iodures et bromures
d'éthyle et de méthyle pour donner des iodoétlijlates, bromométhylates, etc.
» Bromoéthylate : C" H-' Az-. 2C- H^Br. — Il suffit, pour avoir ce sel, de chauffer
pendant deux heures la base dissoute dans de l'alcool méthj'lique avec un léger excès
de bromure d'éthyle. Le rendement est presque théorique. Le bromoéthylate est un
sel blanc, soluble dans l'alcool et l'eau, peu soluble dans l'acétone. Il fond en se disso-
ciant vers 224°-225°.
» Analyse. — o8'',64i5 de substance ont donné oS'',4638 de bromure d'argent.
Théorie
pour
Trouvé. C"H2''Az=.2C=H5Br.
Brome 33 , 48 32 , 92
» lodoéthylate : C"H^*Az^. 2C^ H^I. — Préparé comme précédemment, en rem-
plaçant l'alcool méthylique et le bromure d'éthyle par l'alcool éthylique et l'iodure
d'éthyle. Point de fusion 228°-23o°, avec décomposition.
» Analyse. — os'',773o de substance ont donné oS'',6256 d'iodure d'argent.
Théorie
pour
Trouvé. C'»H-'Az^2C-H'I.
Iode 43,73 43,80
» Les bromométhylate et iodométhylate sont obtenus par le même procédé.
» Action du brome et de l'iode. — En dissolvant la base dans de l'acide acétique
et en y introduisant avec précaution du brome et de l'iode, j'ai obtenu des combinai-
sons répondant sensiblement aux formules C'*H-'Br'Az^ et C'*H'^'PAz=. Ces corps
sont peu stables; exposés à la température du bain-marie, ils perdent une grande
partie de leur brome et de leur iode.
» Action de l'acide nitrique. — Le dérivé dinitré C"H2^Az-( AzO^)- se prépare
en dissolvant une partie de base dans cinq parties d'acide acétique et en faisant agir
à froid l'acide azotique fumant. Ce sont des cristaux prismatiques, légèrement colorés
en jaune et fondant à i95°-i96'', insolubles dans l'eau, solubles dans l'acide acétique.
La solution acétique réduite par le zinc donne un liquide qui s'oxyde en rouge. En
présence de l'acide sulfurique, la nitration fournit des dérivés polynilrés.
« Action de l'acide nitreux. — L'acide nitreux a une action très remarquable sur
le tétraméthyldiamidodiphénvléthane. Si l'on dissout la base dans l'acide acétique et
si l'on ajoute en refroidissant couslammenl la quantité théorique de nitrile de soude,
il se forme un précipité qui, une fois purifié, cristallise en belles aiguilles jaunes
fondant à i63°-i64. D'après mes recherches, ce produit ne serait pas un dé/i\'é nitrosé,
mais un corps nitré dont l'analyse ainsi que le point de fusion correspondent à la
/^-nitrodiméthylaniline.
( i4o6 )
» En résumé, la base obtenue en condensant l'aldéhyde acétique avec la
dimélhvlamine présente une grande analogie avec la base dérivée du mé-
thane. Elle en diffère toutefois essentiellement en ce qu'elle ne peut fournir
des matières colorantes. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Étude de quelques diphénylanlhrones substituées.
Note de M. L. Tétky ('), présentée par M. A. Gautier.
« MM. Haller et Guvot ont montré que le chlorure de phényloxan-
thranol (^), obtenu par l'action du pentachlorure de phosphore sur la
diphénylphlalide, réagit sur la benzine et ses homologues, en présence de
chlorure d'aluminium, pour donner de la diphénvlanthrone, de la phénvl-
tolylanthrone, etc.
Cl\ /C«H= H^CX /CW
CH^C^ ^C»H^ + C"'H° = HC1 + C"H*(^ '^C''H\
\C0/ \C0/
» Nous nous sommes proposé d'étendre celte réaction à d'autres molé-
cules., en vue de préparer des diphénylanthroues substituées. Nous avons
pu ainsi obtenir la méthoxydiphénylanthrone, l'éthoxydiphénvlanthrone,
la dimélhylamidorjiphénvianlhrone et la diéthylamidodiphénvlanthrone.
)) La description de ces dérivés fait l'objet de la présente Communi-
cation.
» Méthoxydiphénylanthrone. — Elle s'obtient par condensation 79
2,87
«9.73
»
0,18
35,1 5
10,43
( '421 )
Cendres
du fœtus humain.
Pour 100.
P'0= 35,28
CaO 4o,48
MgO .,5i
Cl 4,26
SO' f,5o
Fe-O^ 0,39
K^O 6,20
Na^O 8,12
CO^ 1 , 89
» Il ressort de cette comparaison que la loi de Bunge n'est pas appli-
cable à l'espèce humaine. La glande mammaire n'a pas, chez la femme, le
pouvoir de sélection qu'elle manifeste chez certains mammifères ou, plus
exactement, le pouvoir sélecteur, s'il existe, ne s'exerce pas vers le même
objet.
» Il est difficile d'expliquer, a priori, cette curieuse exception; on peut
supposer cependant que la loi de Bunge n'est vraie que chez les mammi-
fères à développement rapide, qui constituent une part importante de leur
organisme, et spécialement de leur tissu osseux, durant l'allaitement; ce
qui n'a pas lieu chez l'homme.
» Le rapport de la durée de l'allaitement à la durée totale du dévelop-
pement est environ de \ chez le chien, il n'est plus que de ^ chez l'homme.
Chez la plupart des mammifères, le lait est donc un facteur du dévelop-
pement beaucoup plus important que chez l'homme; de là, chez l'animal,
une adaptation plus étroite de la sécrétion lactée à la constitution minérale
de l'organisme. »
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Lésions des centres nerveux dans l'épilepsie
expérimentale d'origine ahsinlhique. Note de M. G. Marinesco, présentée
par M. Bouchard.
« Les études cliniques de Magnan et les recherches expérimentales de
Laborde. confirmées par Sérieux et nous-même, ont montré d'une manière
(') Bunge, Zeitschrift f. Biologie, t. X, p. 326; 1874.
( l422 )
indéniable que l'absinthe administrée sous forme de liqueur ou d'essence
détermine un tableau symptomatique rajjpelant tout à fait celui de l'épi-
lepsie. Il était intéressant de savoir si celte épilepsie d'origine absinthique
s'accompagne ou non de lésions des centres nerveux. C'est dans ce but
que j'ai repris mes expériences antérieures en collaboration avec mon
interne M. Stefanesco, qui consistaient en injections aux lapins de l'essence
d'absinthe à la dose de o'^'^, 5 jusqu'à s'^'^. Il apparaît chez ces animaux, dans
ces conditions, des accès francs d'épilepsie de vingt à quarante minutes
après l'injection de la substance toxique. Dans la moelle de la plupart des
animaux, j'ai pu déceler, avec la méthode de Nissl, des lésions bien carac-
térisées intéressant non seulement les cellules radiculaires des cornes
antérieures, mais également les cellules des cordons.
» Il y a tout une gamme d'altérations cellulaires, mais, d'une manière
générale, on peut dire qu'elles sont d'autant plus intenses que l'animal a
vécu plus de temps avec des convulsions. Ainsi, pour un lapin chez lequel
les convulsions ont duré quinze heures avec quelques intermittences, les
cellules radiculaires ont augmenté de volume, tandis que la densité de
l'état chromatique, tout au moins dans un certain nombre d'entre elles, a
diminué. Dans celles-ci, les éléments chromatophiles se présentent d'une
façon différente à la périphérie et au centre. A la périphérie, ces éléments
manquent, ou bien sont réduits à de fines granulations disséminées dans
le cytoplasma légèrement teinté; puis suit une zone où les éléments chro-
matophiles sont plus pâles et plus ou moins tuméfiés, ou même désintégrés.
Les éléments chromatophiles périnucléaires sont habituellement plus
colorés et mieux conservés.
» La chromatolyse périphérique ou la disparition des éléments chroma-
tophiles que nous venons de décrire ofire plusieurs aspects. Parfois, elle
est segmentaire : elle se présente sous forme de croissant, de fer à cheval,
ou même elle est plus étendue et intéresse toute la périphérie de la cellule.
Lorsque la chromatolyse siège à l'origine du cylindraxe, la colline qui
existe à ce niveau s'élargit en profondeur et s'étend jusqu'au voisinage du
noyau. Grâce à la chromatolyse qui se produit quelquefois entre deux
prolongements protoplasmatiques, on constate que ces prolongements se
dirigent directement vers le noyau ou bien traversent toute la cellule, s'en
allant vers le prolongement opposé. C'est une image qui correspond à la
description qu'a donnée Bethe du trajd de la substance hbrillaire à l'inté-
rieur de la cellule nerveuse. Les modifications éprouvées par le noyau et
le nucléole sont plus difficiles à mettre en évidence; toutelois, il m'a
( 1423 )
semblé que le nucléole est parfois d'un aspect granuleux et vacuolaire. Le
volume de la vésicule nucléaire est tantôt augmenté, tantôt diminué.
» Les lésions que je viens de décrire se retrouvent surtout dans les
cellules très altérées; mais, à côté de celles-ci, on en trouve d'autres
moins touchées et présentant une chromalolyse moins étendue. En effet,
il existe dans ces cellules des éléments chromalophiles d'aspect à peu près
normal, tandis que d'autres sont en voie de désintégration.
» Chez les animaux qui ont vécu de quatre à huit heures, les lésions sont
moins intenses que dans le cas précédent. La tuméfaction du corps cellu-
laire est moindre, et la chromatolyse, quoique périphérique, est plus dis-
crète, étant plus souvent partielle que généralisée. C'est pour cette raison
que les éléments chromatiques périnucléaires revêtent un aspect normal
ou à peu près.
» Une autre diflerence qui distingue les lésions chez les animaux qui
ont vécu avec des convulsions moins de huit heures, c'est que le nombre
de cellules altérées est plus restreint que chez ceux qui ont vécu de dix à
quinze heures. Enfin, je crois avoir remarqué que les éléments périnu-
cléaires des cellules radiculaires, chez les animaux qui ont vécu longtemps
avec des convulsions, se trouvent à l'état de parapicnomorphie; tandis
que chez les animaux qui n'ont survécu que trois ou quatre heures à
l'intoxication absinthique ils sont plutôt à l'état de picnomorphie. Malgré
que mon attention ait été attirée plus particulièrement sur les lésions que
présentent les cellules radiculaires et les cellules des cordons de la moelle,
je dois cependant rappeler en passant que j'ai vu des lésions, il est vrai
moins accentuées, dans le bulbe et dans l'écorce cérébrale. Je reviendrai
dans un autre travail sur ces lésions.
» Au point de vue du mécanisme intime et de la nature des altérations
que je viens de décrire, je dois faire remarquer qu'il faut voir dans ces
lésions un trouble de nutrition. En effet, l'invasion de la cellule nerveuse
par le poison absinthique change les conditions de nutrition de la cellule
nerveuse et donne lien, à la suite de ces désordres nutritifs, à un désaee-
ment d énergie nerveuse qui se traduit au dehors par des convulsions. Il
ne s'agit pas là de lésions accidentelles sans aucun rapport avec les sym-
ptômes présentés par les animaux, mais il ne faut pas non plus les consi-
dérer comme la cause des convulsions. Je suis porté à croire que les
troubles fonctionnels comme les troubles histologiques sont sous la dépen-
dance immédiate de la même cause, à savoir : la perturbation du chimisme
cellulaire. Lorsque la substance toxique a été éliminé.^ par la cellide, les
( 1424 )
convulsions disparaissent, mais des traces de lésions peuvent exister encore
parce que la réparation demande un certain temps pour s'achever.
» En outre, il est fort probable qu'à ces altérations dues à l'intoxication
absinthique s'ajoutent des phénomènes d'usure dus à la fonction exagérée
de la cellule nerveuse. Il me semble hors de doute que cette activité anor-
male et prolongée de la cellule nerveuse ne soit pas accompagnée de
modifications structurales du neurone. Il est vrai que nous ne connaissons
pas au juste les phénomènes qui se passent dans la cellule nerveuse lors de
sa fonction, mais ces changements se. traduisent par des modifications
structurales ainsi que les expériences de Nissl, Mann, Lugaro, etc.
tendent à le prouver. »
A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 4 heures un quart.
J. B.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Outrages reçus dans la séance du 29 mai 1899.
Aperçus de Taxinomie générale, par J.-P. Durand (de Gros). Paris, Félix
Alcan, 1699; I vol. in-8°. (Présenté par M. Marey. Hommage de l'Auteur.)
Énergétique musculaire, par F. Laulanié, avec une Préface de M. A.
Chauveau, Membre de l'Institut. Paris, Masson et C'^, Gaulhier-Villars et
fils, s. d.; I vol. in-i6. (Présenté par M. Chauveau. Hommage de l'Au-
teur.)
Pourquoi et comment il faut se garer des microbes. Maladies infectieuses et
désinfection. Simple manuel, par le D'' A. Mercier. 1" édition, Lausanne,
Georges Bridel et G'*; Paris, Fischbacher, s. d. ; i vol. in-i8. (Présenté par
M. Chauveau pour le Concours du prix Montyon, Arts insalubres.)
La Médecine du progrès, guérison des maladies respiratoires. . . parla mé-
thode électrique et aérot/iérapique du D'' H.-A.-B. Huguet (de Vars). Paris,
I 899; I fasc. in-8".
\
( i425 )
Service géographique de l'Armée, Rapport sur les travaux exécutés en 1898.
Paris, 1898; I fasc. in-S".
Compagnie des chemins de fer du Midi. Assemblée générale des Actionnaires
du iS avril 1899 . présidence de M. Léon Aucoc. Rapport du Conseil d'admi-
nistration, résolutions de i Assemblée. Paris. E. Buttner-Tliierry, 1899;
I fasc. in-4°-
L'Asie moyenne sismique, par F. de Montessus de Ballore. Genève, Lau-
sanne, Paris; i fasc. in-8°.
Catalogue ofthe library oi ihe Royal botanic Gardens, Kew. London, Dar-
ling and Son, 1899; 1 vol. in-8°. (With llie compliments of the Director,
Royal Gardens, Kew.)
Bistory and pr-esent status of instruction in cooking in the public schools of
Nevi' York City. Reported by Mrs. Louise-E. Hogan, with an introduction
by A.-C. True. Washington, 1899; i fasc. in-8°.
The exploration of the free air by means of kites at liluc Hill observatory,
by A. Lawrence Rotch. Washington, 1898; i fasc. in-8°.
On s team andbrines, by J.-Y. Buchanan. Edinburgh, Robert Grant and
Son, 1899; I fasc. in-4°.
Sopra un curioso fenomeno osservato facendo passare una corrente eleltrica
m un tubo a gas rarefatto. Nota del prof. Augusto Righi. Bologna, tip.
Gamberini e Parmeggiani, s. d.; i feuillet in-S".
Sul potere rotalorio rnagnetico del cloro. INota del prof. Augusto Righi.
Bologna, s. d.; i feuillet in-8°.
Intorno alla questione délia produzione di un campo magnetico, per opéra
di un raggio luminoso polarizzato circolarmcnte . Nota del socio Augusto
Righi. (Reale Accademia dei Lincei. Estratto dal vol. VIII, i^sem., série 5",
fasc. 7°; seduta del 9 aprile 1899.) i fasc. in-4°.
Publicationen des astrophysikalischen Observatoriums z-u Potsdam, heraus-
gegeben vom Director H.-C. Vogel. Photographische Himmelskarte.
Band I. Potsdam, 1899; i vol. in-4''-
Sixteenth annual report of the board of trustées of the Public Muséum oj
the city Milwaukee . September 1" 1897, to August 3i"i898, October i"i898.
Milwaukee, 1898; i fasc. in-8".
The John Crerar library. Four th annual report for the y ear 1898. Chicago,
1899; I fasc. in-8°.
Report of the New York meteorological observatory of the departmenl of
Parks, Central park, New York City, for the y ear 1899. Daniel Draper, Di-
rector. New York, 189g; i fasc. in-4°.
( 1426 )
Anuario esladistico de la llepuhlica Mexicana, 1897. Mexico, 1898; i vol.
10-4°.
Ouvrages reçus dans la séance du 5 juin 1899.
Histoire de la Faculté des Sciences de Bordear loc (iS38-i8g^), par G. Rwet.
Bordeaux, G. Gounouilhou, 1899; i vol. in-8''. (Présenté par M. Wolf.
Hommage de l'Auteur.)
Les stations de l'âge du Renne, dans les vallées de la Véziére et de la Cor-
rèze; documents recueillis et publiés par le D'' Paul Girod et Elie Massé-
îS'AT, avec iio planches hors texte. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1900; i vol.
in-V'. (Présenté par M. Gnndry.)
Charles de l'Escluse dWrras, le propagateur de la pomme de terre an
XVI* siècle. Sa biographie et sa correspondance, suivies d'un rapprochement
historique entre Charles de l'Escluse et Parmentier, par Ernest Roze. Paris,
J. Rothschild, J. Lechevalier, 1899; i vol. in-rG.
Bulletin de la Société de l'Industrie minérale. 3'^ série, t. XIU, 1'* livraison,
1899. Saint-Etienne, 1 vol. in-8°.
Mémoires de la Société nationale d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers.
5* série, t. [, 1898. Angers, Lachèse et C'", 1899; i vol. in-8°.
Parallax ofthe Andromeda nebula, I)v George-E. Hale. Chicago, 1899;
I feuillet in-8°.
List of publications of M . E. Wadsworth. 1877-1885. Reprinted from the
list of publications of Harvard University and its Officers, 1870-1880 and
1880-188"), issued by Harvard Collège library; 1 feuillet in-8".
ERRATA.
(Séance du 29 mai 1899.)
Note de ]M. //. Baubigny, Séparation et dosage de traces de chlore, etc.
Page 1326, ligne 1 en lenionlant, au lieu de 87ll"^0, lisez SoII'O.
Page 1828, ligne 4 en remonlanl, au lieu de brome, lisez bromure.
Ou souscrit, à Paris, chez GAUTHltH-VlLLAHS,
Quai des Grands-Augusiins, u" 55.
Depuis 1836 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux Tolumes ln-4V IJoui
Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel
et part du i" janvier.
Le prix de P abonnement est fixé ainsi t/ii'il mit :
Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Dnion postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sue.
chez Messieurs :
Agen Ferr;>n frères.
l Chaix.
Alger ( Jourdan.
( RufT.
Amiens Courtin-Hecquet.
( Germain et Grassio
\ Lachèse.
Bayonne Jérôme.
Besançon Jacquard.
. Feret.
Bordeaux Laurens.
' Muller (G.).
Bourges Renaud.
I Derrien.
_ , 1 F. Robert.
Brest <'
I J. Robert.
1 Uzel frères.
Caen Jouan.
Chamberv Perrin.
_. , 1 Henry.
Cherbourg [ ■'
( Marguerie.
r-l . r- I Juliot.
Clermont-Ferr... !..
( Ribou-Collay.
, Lamarche.
Oijon I Ratel.
'Rey.
Douai iLauverjat
chez Messieurs
, ( Baumal.
Lorient
M"" Texier.
On souscrit, à l'Étranger,
Lyon.
Marseille..
Montpelliei
Moulins . . ,
{ Bernoux et Cumin.
Georg.
Côte.
Vitle.
Ruât.
t Calas.
( Coulet.
.... Martial Place.
[ Jacques.
Nancy i Grosjean-Maupin.
( Sidot frères.
Amsterdam .
Berlin.
K ail tes
J\tce.
Grenoble.
' Degez.
\ Drevet.
I Gralier et C"
La Hockelle Foucher.
Le Havre.
\ BourdigDon.
( Dombre.
LUle jThorez.
( Quarré.
I Loiseau.
' ' ' ( Veloppé.
\ Barnia.
■ I Visconti et C'v
/\ imes Thibaud.
Orléans Luzeray.
„ . . i Blanchier.
Poitiers ,, ,
( Marche.
Rennes Plihon et Hervé.
Bochefort Girard ( M"" ).
., i Lanslois.
Rouen , ° .
/ Leslnngaat.
S'-Étienne Chevalier.
_ , \ Ponlcil-Burles.
Toulon . ' ,,
( Kumebe.
\ Gimct.
/ Privât.
Boisselier.
Tours j Pérical.
( Suppligeon.
Valenciennes ! ,
( Lemaitre.
Toulouse.
Buchai-est .
chez Messieurs :
Feikema Caarelsen
et C'-.
Athènes Beck.
Barcelone Verdaguer.
[ Asher et C'v
Dames.
Friedlander et fils.
Mayer et Muller.
Berne Schmid et Francke.
Bologne ZaDicbelli.
Lamertin.
Bruxelles ! MayolezetAudiarte.
I Lebégue et C'*.
( Sotcheck et C°.
\ Storck.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, Bell et C".
Christiania Cammermeyer.
Constantinopte. . Otto Keil.
Copenhague Hôst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
Gènes Beuf.
Cherbuliez.
Genève Georg.
1 Stapelmohr.
La Haye Belinfante frères.
L Ueiida.
Lausanne , .^
' Payot.
Barth.
\ Brockhaus.
Leipzig Lorentz.
J Max Rûbe.
, Twietmeyer.
( Desoer.
I Gnusé.
chez Messieurs :
. Dulau.
l-o'xi'es Hachette et C".
'Nutt.
Luxembourg.... V. Buck.
iLibr. Gutenberg.
Romo y Fussel.
Gonzalés e bijos.
F. Fé.
.I/,Va« ! ^o*^*^» "■"<='•
"' ' Hœpli.
Moscou Tastcvin.
.\aples (Marghieri di Giu,.
[ Pellerano.
, Dyrsen et Pfeiffer.
i\ew-rork Stechert.
' LemckeetBuechner
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et C'
Païenne Clausen.
Porto Magalhaès et Moiiiz.
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
\ Borca frère».
( Loescheret C'.
Rotterdam Kramers et fils.
Stockholm Samson et Wallin.
Rome .
S'-Petersbourg.
Turin .
Lièse.
) Zinserling.
f Wolff.
Bocca frères.
Brero.
Clausen.
RosenbergetSellicr.
yarsovie Gebelhner et Wolfl'.
Vérone Drucker.
j Frick.
i Gerold et C'v
Ztirick Meycr et Zeller.
Vienne.
TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
Tomes 1« 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i»5o. ) Volume ^-4°; i853. Prix 15 fr.
Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870.^ Prix 15 fr.
Tomes 62 à 91.— (i" Janvier i866 a 3i Décembre iHio.) Volume in-4''; 1889. Prix 15 fr.
SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES :
Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Debbès et V.-J.-J. Solieb. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les
Comètes, par M.HANiEN. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digeslion des matières
grasses, par M. Claude Bebnard. Volume iD-4'', avec 32 planches; i8d6 15 fr.
Tome II ; Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Bknedbm. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences
pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi-
« mentaires, suivant l'ordre de leur superposition . — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature
« des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bromh. In-4°, avec 27 planches; i86i.. . 15 fr.
A la môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers SaTanU à l'Académie des Sciences.
W 23.
TABLE DES ARTICLES. (Séance H,i éî juin J899.1
MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS
DES MEMBlilîS ET DES COURESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
Pages.
iM. K.MiLE Ph:aiid. — Sur les (lévelopprmonts
en série des intégrales des équations diffé-
rentielles par la méthode de Cauchy i''"'
M. Bf.rthim.ot. — Remarques sur la for-
mation de l'aleool et de l'acide carbo-
nique et sur l'absorption de l'oxygène par
Pages.
les tissus des plantes liGli
MM. A. Halleu et P. -Tu. .Muli.fii. — Sur
les réfractions moléculaires, la dispersion
moléculaire et le pouvoir rotatoire spéci-
fique des combinaisons du camphre avec
quelques aldéiiydes aromatiques i3-o
MEMOIRES PRESENTES.
M. V. 'luiiuLAN adresse, pour le concours
du prix de Statistique de la fondation
Montyon. un travail " Sur les variatinns
de la population et sur sa composition
actuelle, par sexe, état civil et âge, dans
chacun des départements » 1373
CORRESPONDANCE.
M. I'. Gautiem. — Construction d'un miroir
plan de a" de diamètre par des procédés
mécaniques ■
M. II. Diiïi.AXDRES. — Photographies stel-
laires avec la grande lunette de l'observa-
toire de Meudon
.M. J. Jansskn. — Remarques sur la Commu-
nication précédente
M. Mauuice llAMY. — Sur "la détermination
de points de repère dans le spectre
M. Iîp:mond Maillkt. — Sur les équations
indéli-rminécs à deux et trois variables
qui n'ont qu'un nombre fini de solutions
eu nombres entiers.
M. J. CouLON. — Sur les équations aux
dérivées partielles du second ordre à ca-
ractéristiques réelles
M. K. Matiiias. — Sur le calcul de la con-
stante a des diamètres reetiligncs
M. Fery. — Nouvelle méthode galvanomé-
tri(]ue
M. 11. Le CiiATEi.iEn. — Sur l'emploi du
rhiorale de potasse dans les explosifs au
nitrate d'ammoniaque
M. y. OsMoxn. — De l'cflet des basses tem-
pératures sur certains aciers
\l. I'.. ItuiîiixoviTcH. — Actioti du piiospliure
d'hydrogène sur le cuivre, l'oxydulc de
cuivre et les solutions aujuiouiacales des
sels de cuivre
\l. I'.. I.KiiKn. - Sur les aloïnes
M. A. Tiui.i.AT. - Sur quelques dérivés du
létramélhyldiamidodipiicnylétliancnonsy-
Ull.I.ETIN nini.loGBAPllIOUF:
ICtlllATA
j métrique
I M. L. TÉTRY. — Ktude de (|ueh|ues diphé-
l'i-j'j ■ nylanthruiies substituées
M. Ed. Jandrieh. — Sur quelques réactions
colorées des oxycelluloses
i-3-'> M. P. Parmentier. — Contribution à
l'étude des eaux minérales. Sur la source
i'i~^ Croizat, près liu Mont-Dore
, M. Parmentier. — Sur les eaux minérales
iSSii fluorées
M. \V. Palladine. Modification de la
i respiration des végétaux à la >uite (.les
alternances de température
iH8'| MM. L. MATRUqnoT et Cil. Iiassûnvm.i.e. —
Sur la position systématique des Triclio-
phyion et des formes voisines dans la
i3S(i classification des (Champignons
M. Caralp. Le carbonifère des Pyrénées
1 oN'i centrales
MM. L. Camls cl E. Gley. - A propos de
i3ii' l'action empêchante du sérum sanguin
sur la présure
MM. L. Camus et lî. Gley. — Action coagu-
i.iiiî lante du liquide de la prostate externe du
Hérisson sur le contenu des vésicules sémi-
109'» iiales
.M. L. IIiiQOUNENij. — La composition miné-
rale de l'enfant nouveau-né et la loi de
Bunge
i3yjS s\. G. Marinesco. Lésions des centres
■ loi nerveux dans répile|)sie expérimentale
d'origine absinlhique
W0|
1 4o6
1 '(o-
,',oS
l'i'MI
i4io
■4"
K) |3
lilti
'i'!)
i26
PARIS. — IMPUfMERlli G \ UT H I K K -V I L L A K S ,
Quai des Grands-Augustins, dd.
/.e (.éranl ; l'AUrMies-VlLl.AHA.
1899
PREMIER SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR MiU. I5
40
17»^
4o
22
45
72 i (')
66 (')
66 Ç-)
61 (»)
» (')
( .43i )
» En ne tenant compte que des rapports d'angles chez un même sujet et
non de la valeur absolue de ces angles, qui varie, parce que nos radiogra-
phies ne renferment pas toutes le même nombre de côtes nettement me-
surables, on voit que :
» 1° Chez les sujets sains, la pente moyenne des côtes est la même à
droite et à gauche.
» 2° Chez ces sujets, l'amplitude oscillatoire qui varie, sur nos épreuves,
de 3° à 5°, est à peu près la même à droite et à gauche. Notons cependant
que, dans les cas particuhers étudiés, elle paraît un peu plus grande à
droite qu'à gauche.
» 3° Chez les pleurétiques ou les anciens tuberculeux, les pentes
costales sont dissemblables ; toujours plus prononcées du côté malade
(de 3° à 6° dans les cas considérés).
» 4° Chez ces sujets, l'amplitude oscillatoire des côtes pendant la respi-
ration est très diminuée. Le type abdominal prédomine même chez la
femme. L'une d'elles, avec une amplitude diaphragmatique de plus de lô™*",
avait des côtes presque immobiles.
» Le fait constaté par l'examen radioscopique se trouve donc démontré
mathématiquement par la radiographie, et il est à remarquer que les diffé-
rences qu'elle donne entre les phases respiratoires dissociées sont encore
en dessous de la vérité, car l'appareil employé n'enregistre pas seulement
l'état d'inspiration ou d'expiration extrême, mais une partie des moments
précédents et suivants. »
CORRESPONDANCE.
ASTRONOMIE. — Observations d'étoiles filantes faites à Athènes.
iVote de M. D. Egimtis, présentée par M. M. Lœwy.
« Pendant les trois derniers mois de l'année 1898, outre les Léonides
et les Biélides, dont les observations ont été déjà communiquées à l'Aca-
démie, nous avons observé à Athènes les essaims suivants :
» 17 octobre. — Lune de deux jours; étoiles visibles jusqu'à la 5* gran-
deur; ciel brumeux. De S** à minuit (temps moyen d'Athènes), on a aperçu
neuf étoiles filantes, dont six ont émané d'un point situé tout près de la
constellation du Cocher. Les coordonnées des centres de radiation de ces
neuf météores sont :
a.=::94", S = 18°,
a = 74°, s = 27°.
( I/.32 )
» Le premier de ces radiants est, évidemment, celui qui est signalé dans
la liste de Y Annuaire du Bureau des Longitudes (18-20 octobre); le second
ne se trouve pas dans ce Catalogue, ni dans celui de M. Denning (Compa-
nion to the Observatory) .
» 18 octobre. — Lune de trois jours; étoiles visibles jusqu'à la 5* gran-
deur; ciel brumeux. De 8'= à i[\^ on a observé vingt météores, dont les
radiants ont pour coordonnées
a = 94°, S =18'',
a = ■yS". !5 = 26°.
» Le second de ces essaims, observé deux fois de suite, est certaine-
ment réel; il a été observé aussi, suivant le Catalogue de M. Kleiber, le
23 août 1884, soit deux mois environ plus tôt que l'année dernière. C'est
donc un radiant qui a plus d'une période d'activité, comme ceux qui ont
été signalés par M. Denning.
« 3 novembre. — Lune de dix-neuf jours; étoiles visibles jusqu'à la
5* grandeur. De 'f^ jusqu'à minuit, on a observé dix météores; les coordon-
nées du radiant de quatre d'entre eux sont :
a = 63°, S = 14°.
)) 8 novembre. — Lune de vingt-quatre jours; étoiles visibles jusqu'à la
6" grandeur. De 8'' jusqu'à 11'', on a observé cinq météores ; les coordon-
nées de leur radiant sont :
a = 65", Î5 = i3".
» Cet essaim, observé deux fois de suite, est certainement réel. Il ne se
trouve ni dans la liste de Y Annuaire, ni dans celle de M. Dennine;; mais
il a été observé, suivant le Catalogue de M. Kleiber, le 4 novembre 1 877.
» 25 novembre. — Lune de 12 jours; étoiles visibles jusqu'à la 4* gran-
deur. De 8'' à minuit, on a observé cinq étoiles filantes, dont le radiant a
pour coordonnées :
o. = 20°, s = 36°.
» Pendant les deux soirées suivantes on n'a aperçu aucun météore. Ce
radiant, qui n'est signalé dans aucune des deux listes ci-dessus indiquées,
fut observé, suivant le catalogue de M. Kleiber, dans les mois d'août (1888)
et de février (i885) soit trois mois plus tôt et trois mois plus tard qu'en 1898.
» 6 décembre. — Lune de vingt-trois jours; étoiles visibles jusqu'à la
6" grandeur. De 8'' à minuit, on a aperçu 25 météores; les coordonnées de
( i/»33 )
leurs radiants sont :
» Le premier de ces essaims se trouve dans nos listes absolument à la
même date et avec les mêmes coordonnées.
» 7 décembre. — Lune de vingt-quatre jours; étoiles visibles jusqu'à la
6* grandeur. De ^''So™ à lo"", on a observé 5 météores; les coordonnées de
leur radiant sont :
a = 78°, ^ = 57°.
» Cet essaim, observé deux fois de suite, est certainement réel. Il ne se
trouve dans aucune des deux listes précitées, mais il fut observé, suivant le
catalogue de M. Rleiber, le i5 septembre i885, le i5 octobre 1879 et le
17 novembre i885, soit dans quatre mois consécutifs; c'est probablement
un des essaims stationnaires .
» II décembre. — Lune de vingt-huit jours; étoiles visibles jusqu'à la
6'^ grandeur. De 8*^ à i3'', on a observé 20 météores; les coordonnées de
leurs radiants sont :
x= 83°, Î5= 5°,
oc = 108", Î5 = 20°,
x = 107°, Î5 = 29°.
» Le premier de ces radiants appartient aux Orionides, que nous avons
observées, pour la première fois à Athènes, en décembre 1896; nous
avons vu le même essaim à la même époque en 1897. En 1896, il était
assez riche, tandis qu'en 1898 on ne l'a aperçu que pendant une seule
soirée. Cependant cet essaim, observé dans trois années consécutives,
paraît être périodique.
» Les éléments paraboliques de l'orbite de cet essaim, que nous avons
calculés avec nos observations de 1896 (a r= 87°, S = 7°), sont ;
T. = 176" 29'
Q = 81025'
1= i8''33'
q ^ 0,452.
» M. Kleiber donne, pour les éléments des Orionides d'octobre, les va-
( i434 )
leurs suivantes :
■n: = i34°o',
Q = 5i°3',
i = i62°6',
q =1 0,387.
» La comparaison de ces valeurs montre que les essaims en question
appartiennent à la même famille; leurs orbites sont dans le même plan et
ont la même distance périhélie, mais le sens du mouvement de ces flux est
opposé. L'intervalle de temps qui sépare les époques des deux manifesta-
tions monte à 5o jours.
» Il est à noter aussi que l'aire de radiation des essaims considérés est
très grande; les radiants de décembre, que nous avons observés, suivant
le Catalogue de M. Rleiber, en octobre, varient dans de larges limites.
» 11 décembre. — Nouvelle Lune; étoiles visibles jusqu'à la 6* grandeur.
De 6''5o™ à p'^ao", on a aperçu 5 météores; les coordonnées de leur ra-
diant sont
a = 108", S -- 20°.
» il> décembre. — Lune d'un jour; étoiles visibles jusqu'à la 6* grandeur.
De 7''2o™ à io''35™, on a observé 6 météores; les coordonnées de leur
centre d'émanation sont
x = io8°, 8 = 20°.
» Cet essaim, observé pendant trois soirées de suite, est évidemment
réel. Il ne se trouve pas dans nos deux listes, mais il fut observé, suivant
le Catalogue de M. Kleiber, en septembre 1877 et 1879, ®" octobre 1887,
en novembre 1876 et 1877 et en décembre i885. Il est donc susceptible
de se manifester pendant quatre mois consécutifs.
» Nota. — Les trajectoires des météores ont été tracées sur des Cartes
préparées spécialement par nos aides MM. Terzakis, Maris et Tsapekos. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une extension d'un théorème
de M. Mittag-Leffler. Note de M. E. Pbragmén, présentée par M. Appell.
« Le théorème de M. Mittag-Leffler sur la représentation d'une branche
uniforme d'une fonction monogène peut être démontré d'une manière
tout à fait élémentaire, si l'on suppose connue la représentation analogue
( '435 )
de la fonction ;> représentation qu'on peut obtenir très facilement,
soit par la méthode de M. Mittag-Leffler lui-même, laquelle se simplifie
singulièrement dans ce cas particulier, soit par d'autres méthodes. J'avais
communiqué une telle démonstration à M. Mittag-Leffler, il y a quelque
temps. Elle se trouve être identique à la méthode de M. Borel qui vient
d'être publiée dans l'addition à son Mémoire sur les séries divergentes.
» En se servant du même principe de démonstration, qui ne paraît
pas avoir, contrairement à ce qu'en dit M. Borel,.de lien essentiel avec son
principe de sommabilité, on démontre immédiatement l'extension suivante
du théorème de M. Mittag-Leffler, laquelle mérite d'être remarquée, bien
qu'elle soit tout aussi facile à trouver qu'à démontrer :
)) Soit C une courbe donnée, régulière ou formée de portions de courbes
régulières, ne passant ni à l'origine, ni à l'infini, enfin telle qu'elle soit coupée
par un rayon issu de l'origine tout au plus en un seul point. Cette courbe peut
d'ailleurs être fermée ou non fermée.
» Soit f(x) une fonction analytique régulière en tous les points de la
courbe C, sauf les extrémités, s' il y en a.
» Définissons un domaine B, analogue à l'étoile de M. Mittag-Leffler, de
la manière suivante : Sur chaque rayon issu de l'origine et coupant la
courbe C, il y aura, s' étendant des deux côtés du point d'intersection, une por-
tion continue où la fonction f(^x^ reste régulière. Nous choisissons cette portion
aussi grande qu'il est possible, et nous ne retenons que cette portion, en excluant
tout le reste du rayon.
» Supposons encore que la fonction f{x) reste intégrable sur tous les che-
mins qui, situés d'ailleurs à l'intérieur du domaine B, aboutissent aux extré-
mités de la courbe C.
» Cela posé, considérons les constantes cx(X^o, ±i, ±2, ...) définies
par les égalités
» Soient enfin
Gv(^) (v = 0, I, 2, ...)
une suite de polynômes tels que
lim G^(x)
converge uniformément vers _ dans tout domaine qui n'a pas de point, ni
même de point limite, situé sur l'axe réel entre i et 00, inclusivement les points
extrêmes.
c. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N' 24 ) 186
( i436 )
» Formons avec ces polynômes V expression symbolique
GJxc) + —gJ-
OÙ les puissances c^ doivent être remplacées par les constantes c\ définies par (i).
» Alors l'expression
lim[G.(^c)4--^G,(;i^)]
représentera la fonction /(x) dans tout le domaine B, et elle convergera uni-
formément dans tout domaine situé à l'intérieur de B.
» Pour le démontrer, il suffit de remarquer que, X désignant un do-
maine donné à l'intérieur de B, on pourra toujours définir un autre
domaine B qui satisfasse aux conditions suivantes :
» Son contour b sera, comme celui de B, coupé par un rayon issu de
Torigine en deux points tout au plus, et ces deux points seront situés de
différents côtés de la courbe G ;
» Il sera situé à l'intérieur du domaine B, avec cette seule restriction
que, dans le cas où la courbe C n'est pas fermée, son contour passera par
les points extrêmes de la courbe C, bien que ceux-ci soient à la frontière du
domaine B;
1) Il comprendra le domaine donné X à son intérieur;
» Son contour sera formé par des portions de courbes régulières.
« En effet, cela étant, tant que x appartient à X on aura
J(X)— : / ■'-^—^ ,
formule que nous pourrons encore écrire, en désignant par 6, la partie du
contour de B qui est située du côté de l'origine, et par b^ la partie du même
contour située de l'autre côté de la courbe C,
f{z)dz I rf(z)dz
•> ^ ■' 2111 I- Z — X ITZl Ir Z
^ It. ^ h:
où nous avons interverti le sens de l'intégration dans la seconde inté-
grale.
» Il est évident, d'après la manière dont nous avons choisi le domaine B,
que le quotient — ne peut devenir réel et supérieur à l'unité, ni même s'ap-
procher indéfiniment d'une telle valeur (inclusivement l'infini) tant que a;
( i437 )
reste dans X et :; sur b^. Et la même chose a lieu par rapport au quotient
— tant que z reste sur 6,, r étant toujours assujetti à rester dans X.
» On a par conséquent
» Or, comme limGvf^) et limCv( -) sont uniformément convergents
pour les valeurs de a; et s en question, on peut écrire
et cette expression converge uniformément tant que x reste dans le
domaine X.
» Enfin, en remarquant que b^ et 6, ont les mêmes points extrêmes
que la courbe C, dans le cas où cette courbe n'est pas fermée, on pourra
Gcrir©
ou symboliquement
f{x) - lim [g,(^c) + -^G, (^)]. c. Q. F. D.
» L'expression que nous avons ainsi trouvée pour /(a?) contient les
constantes c\ qui caractérisent la fonction f{cc) par rapport à la courbe C,
tout comme l'expression de M. Mittag-Leffler contient les constantes
T- /^((i) qui caractérisent la fonction par rapport au point a? = a. »
MÉCANIQUE. — Déformation des ondes au cours de leur propagation. Note
de M. P. Vieille, présentée par M. Sarrau.
« J'ai montré dans des Communications précédentes que les vitesses de
propagation de condensations brusques et intenses dans un milieu en
repos pouvaient atteindre le triple de la vitesse normale du son dans ce
milieu. Ce fait constitue une vérification indirecte du fonctionnement par
discontinuité que les théories de Riemann et d'Hugoniot prévoient comme
( ''(38
la conséquence nécessaire des vitesses de propagation variables des ondes
également condensées.
» J'ai obtenu, au cours de recherches sur la répartition des pressions
produites dans un tube par une charge explosive placée à l'une de ses
extrémités, des tracés qui semblent permettre de saisir la naissance de la
discontinuité au cours de la propagation de l'onde, alors même que l'onde
initiale est formée dans des conditions de continuité évidente.
» I. Une première série d'essais concerne la déflagration d'une charge
de poudre de chasse de iS^'' placée à l'extrémité d'un tube de 22°"" de
diamètre et de 2", 43 de longueur. Cette charge occupait une longueur de
^Qinm ^ partir de l'un des fonds. A chaque extrémité était placé soit un
manomètre à écrasement de cylindre de cuivre qui mesurait la pression
maximum, soit un manomètre à ressort formé de barreaux dont les flexions
étaient enregistrées sur un cylindre tournant avec une vitesse connue. La
période oscillatoire de ces ressorts était de j millième de seconde environ
et suivant un fonctionnement analogue à celui des manomètres crushers
que M. Sarrau et moi avons antérieurement étudiés; ces ressorts sont sus-
ceptibles d'enregistrer statiquement des lois de développement de pressions
d'une durée supérieure au triple de leur période propre; ils prennent, au
contraire, un fonctionnement oscillatoire dynamique pour des lois de déve-
loppement plus brusque, et, au fur et à mesure que la durée d'attaque se
réduit et se rapproche d'une. percussion, on voit le tracé se confondre avec
l'oscillation propre du ressort et l'élongalion maximum s'inscrire dans la
durée d'oscillation normale.
» La pression moyenne produite dans le tube était de 45''^ par centi-
mètre carré correspondant à une densité de chargement o,oi5. Sur le
fond du tube adjacent à la charge, en raison de la dissymétrie, la pression
s'élevait à iSo''^ et, sur le fond opposé, cette pression atteignait yS""^'.
» Les tracés ci-dessous amplifiés dix fois par la photographie mettent
en évidence le régime oscillatoire des pressions. La vitesse de propaga-
tion déduite d'une dizaine d'oscillations visibles sur les tracés est de 600"
environ. Mais la première inscription sur chacun des fonds présente une
particularité essentielle; du côté de la charge, à l'instant de sa combus-
tion, la pression se développe avec une lenteur suffisante pour assurer
en AB le fonctionnement statique du ressort ; du côté opposé, au contraire,
l'onde se présente comme une percussion et l'élongation A'B' est obtenue
dans la durée de la période propre du ressort. Ce même caractère subsiste
après la réflexion et l'onde de retour qui revient du côté de la charge
( 1439 )
actionne cette fois dynamiquement le ressort. Les percussions se pour-
suivent dans les réflexions successives, et c'est par l'arrière que se produit
l'étalement de l'onde.
Fis.
» Huit tracés obtenus dans les mêmes conditions présentent des carac-
tères identiques.
» Ces tracés laissent toutefois douteuse la question de savoir si la trans-
formation subie par l'onde n'est pas liée au phénomène de la réflexion.
» II. Dans une deuxième série d'expériences, j'ai cherché à trancher la
question en recueillant les tracés non plus aux extrémités du tube, mais en
des points intermédiaires par inscription latérale au premier et au deuxième
tiers de la longueur de l'éprouvette.
» Ces expériences ont été effectuées dans un tube de 22""" de diamètre
identique au précédent, mais de 3™, 70 de longueur. La charge de poudre
noire extrafine occupait, à l'une des extrémités, une cartouche en papier
mince de 20™™ de diamètre et 120™"" de longueur. Des appareils crushers
mesuraient les pressions aux deux extrémités et des manomètres à ressort,
de période vibratoire égale à | millième de seconde, enregistraient les pres-
sions au premier et au deuxième tiers du tube. La pression moyenne était
de 100''^. Du côté de la charge, elle s'élevait à 1000''^, et du côlé opposé
à 330"?.
Fig. 3.
» Les tracés ci-contre montrent nettement la transformation progressive
de l'onde. Au premier tiers, l'onde, déjà d'une grande raideur, inscrit son
développement avec une faible oscillation du ressort qui n'empêche point
( i44o )
de reconnaître l'allure de la courbe montante qui est obtenue en trois vi-
brations simples environ. Au deuxième tiers, au contraire, le ressort est
attaqué brusquement par une pression instantanément décroissante, mais
beaucoup plus faible que celle qui avait atteint le premier ressort. Le rai-
dissement progressif de l'onde est donc mis en évidence, indépendamment
du mécanisme de la réflexion.
» Ces tracés montrent, en outre, le phénomène très général du renfor-
cement de l'onde par la réflexion, en raison du déferlement de la masse
gazeuse contre la paroi fixe des fonds. On voit, en effet, que l'onde de
retour au deuxième tiers de l'éprouvette est beaucoup plus intense que
l'onde incidente du premier parcours. Cette onde se propage en s'affaiblis-
sant à son tour et repasse affaiblie au premier tiers, mais nous la voyons de
nouveau se renforcer par réflexion et le même fonctionnement se poursuit
dans les réflexions successives.
» Il convient donc de distinguer avec soin la propagation et l'affaiblis-
sement d'une onde initiale et les phénomènes de renforcement aux extré-
mités du tube dus aux balancements de la masse gazeuse mise en vitesse
par le passage de l'onde et se comprimant alternativement contre les pa-
rois fixes extrêmes.
» Cette observation me paraît expliquer la discordance apparente de
ces résultats relatifs au raidissement progressif de l'onde et de ceux qu'ont
tournis les remarquables expériences de MM. Violle et Vauthier effectuées
à Grenoble.
» Dans la loi de compression enregistrée par ces physiciens aux extré-
mités d'un tube de grande longueur, je pense que la discontinuité de lêle
se trouve réduite à une valeur extrêmement faible, qui ne se traduit que
par un départ très net de l'appareil inscripteur, la compression relati-
vement intense enregistrée ensuite est due au balancement général de la
masse gazeuse mise en mouvement par le passage de la condensation, et
il y a lieu de penser que les périodes oscillatoires de la condensation mo-
trice d'une part, et de la masse gazeuse du tube entraînée d'autre part, ne
sont pas primitivement les mêmes, mais que ces mouvements tendent à se
synchroniser avec une différence de phase progressivement croissante,
comme l'ont établi MM. Violle et Vauthier. »
( i44' )
MÉCANIQUE. — Sur l'équation du mouvement des automobiles.
Note de M. A. Blondel.
« Dans une récente Note (') présentée par M. Darboux, M. Petot fait
remarquer avec raison que les formules de traction généralement données
pour l'équation du mouvement d'une automobile sont erronées. On me
permettra de signaler à ce propos que j'ai déjà rectifié cette erreur dans le
même sens que M. Petot, dans un Ouvrage récent auquel l'Académie a
bien voulu accorder une de ses récompenses (*).
» La formule que j'ai donnée (p. 494) est la suivante :
(P + Q)^,^_c + i^) + P"p'-:.Qp-KZ443 )
instruraents, à ses horlogers ordinaires : trois d'entre eux, MM. L. r.eroy,
Delépine et Foiirnier, ont présenté i4 instruments qui ont été suivis à
l'observatoire du Service hydrographique du 9 janvier au 28 février de
cette année.
1) r,es observations ont été faites à la température ambiante de la salle
des chronomètres, soit iS" environ, sauf deux périodes de cinq jours
chacune : l'une à la glacière à 0°, l'autre à l'étuve à 3o°.
» Les marches diurnes movennes ayant été calculées pour des périodes
de cinq jours, on en déduit trois nombres. A, C, F :
» A, l'écart maximum des marches à la température ambiante;
» C, la plus grande différence entre les marches à 3o" et les marches
à iS", précédente ou suivante;
» F, la différence analogue pour les marches à 0° et iS".
)) La somme A + C + F = N détermine le nombre de classement.
» Les conditions imposées étaient celles-ci :
M La différence de deux marches diurnes consécutives ne devait pas
atteindre 10 milligrades (2% 16);
)) Les nombres C et F ne devaient pas dépasser 18 milligrades
ou 3% 888.
» Les tropomètres pour lesquels N < 4° milligrades (ou 8', 64) étaient
pavés 1000*^^.
M II s'en est trouvé douze satisfaisant à cette condition; pour les six pre-
miers, qui ont été acquis, N est compris entre 10,68 et 19,26 milligrades
(2^,29 à 4*. 16). Ces instruments représentent par conséquent des garde-
temps excellents, comparables aux chronomètres à suspension. Ce résultat
est très intéressant : il fait honneur aux horlogers qui, dans le court délai
de six mois, ont réussi à vaincre les difficultés de fabrication et de réglage
d'appareils tout à fait nouveaux, pour lesquels ils ont dii improviser un
outillage et des moyens d'observation inédits.
» Quant aux sextants, ils sont du modèle en usage dans la Marine : le
limbe de o™, 19 de rayon est divisé en parties de 20 centigrades; 40 divi-
sions du vernier en valent 3g du limbe, de sorte que la lecture donne
directement i centigrade, équivalant à 16", 2 ,et par estime 0*^,0025. »
c. R., 1899, >" Semestre. (T. CXXVIII, N» 34 ^ ' 87
( i444 )
PHYSIQUE. — Sur la dilatation des alliages métalliques.
Note de M. H. Le Chatelier, présentée par M. A. Carnot.
« Dans une étude antérieure ('), sur les alliages métalliques, j'ai ob-
servé ce fait singulier que les maxima des courbes de fusibilité ne corres-
pondent pas toujours exactement à une composition de la partie fondue
identique à la composition des combinaisons définies, auxquelles ces
maxima sont imputables. Ce résultat de mes recherches a été contesté par
M. Van der Waals( = )en s'appuyant sur la théorie des équilibres chimiques
du professeur W. Gibbs, d'après laquelle à tout maximum d'une courbe de
fusibilité correspond nécessairement une composition de la partie liquide
identique à celle de la partie solide qui s'en sépare. En réalité, cette con-
tradiction entre la théorie et l'expérience disparaît, si l'on admet que la
composition de la partie solide peut varier d'une façon continue, à partir
de la combinaison définie, peut se coniporter comme un mélange iso-
morphe de la combinaison avec le métal en excès, en un mot constituer ce
que l'on appelle une solution solide. Il n'y a contradiction que si l'on
attribue, a priori, à la partie solide une composition invariable et identique
à celle de la combinaison définie.
■n II était bien vraisemblable que mes expériences de fusibilité avaient
dû porter sur des solutions solides semblables. Pour le vérifier, j'ai entre-
pris une étude d'ensemble sur les propriétés physiques de ces alliages :
micrographie, résistance électrique, dilatation, etc. Une publication récente
de M. Stead (') sur la micrographie des alliages cuivre-antimoine me
décide à publier les premiers résultats de mes recherches relatives aux
mesures de dilatation, sans attendre l'achèvement des autres études que
je poursuis parallèlement.
» Les mesures de dilatation peuvent donner les indications suivantes.
Quand un alliage est constitué par la juxtaposition en proportion variable
de deux éléments isolément bien définis, un métal et une combinaison par
exemple, la dilatation de l'alliage sera nécessairement intermédiaire entre
celles de ses deux constituants; si, au contraire, la dilatation de l'alliage
(') Bulletin de la Société d'Encouragement, i. X, p. 569; 1890.
(-) Archives des Sciences néerlandaises, 1898.
(') Journ. 0/ Soc. chemical industry, janvier 1899.
( i445 )
est toute différente, on est en droit de conclure que l'on a affaire à une
solution solide.
)) Les expériences ont été faites par la méthode de Fizeau modifiée que
j'avais étudiée (') à l'occasion des études sur les verres de MM. Damour
etChatenet. Elles ont porté sur les alliages cuivre-antimoine et cuivre-
aluminium qui avaient présenté d'une façon très nette les anomalies en
question des courbes de fusibilité. Voici les résultats obtenus ; les compo-
sitions des alliages sont exprimées en nombre d'équivalents ( ^) de cuivre
sur loo équivalents du mélange.
Cuivre-anlimoine.
Cu pour loo 100 gS 90 85 80 67 33 10 o
lo^'x dil. à 63° )6,3 19,2 20,2 20 19,2 i4,5 ii,5 9,1 10
» Les dilatations des alliages riches en antimoine sont incertaines parce
que les cristaux d'antimoine ont une dilatation très différente suivant leur
axe ou perpendiculairement, et quand les cristaux deviennent un peu gros
ils prennent au moment de la solidification dans le moule une orientation
dominante.
Cuivre et aluminium.
Cu pour 100 100 91 75 60 5o 33 3o 18 o
10^ X dil. à 63° j6,4 16,3 16,5 i5,7 i5,8 16.2 20 21,9 2^,6
» Dans ces deux catégories d'alliages les combinaisons définies pré-
sentent les compositions suivantes :
Pour 100.
Alliages de Cu et Sb Cu = 80 SbCu'(atomes) ou SbCu'(équivalents')
Alliages de Cu et Al Cu = 75 AlCu' et Cu = 33 Al'-Cu
» Les résultats des mesures sont résumés dans le Tableau n" 1 qui est
rapproché des courbes de fusibilité antérieurement obtenues.
» La comparaison de ces courbes montre pour les alliages cuivre et anti-
moine qu'au point de fusion maximum correspond un maximum de dila-
tation très supérieur à la dilatation du cuivre seul et de la combinaison
définie. Ce seul fait suffit à prouver que l'alliage présentant ce double ma-
(') Bulletin de la Société d'Encouragement, t. II, p. 199; 1897.
(') J'ai conservé les équivalents au lieu des atomes pour pouvoir utiliser un ancien
cliché de mes courbes de fusibilité qui avaient été dressées avec cette notation.
( 1446 )
ximum ne peut pas être conbtituè par la jiixlapositiou de cristaux de Cu el
de la combinaison Sb(>ii'. Ce ne peut donc élre qu'une solution solide.
l'iK. 1.
rAi
lO-^x 20
-
SbCu2^„^
c
o
Al
L
/ \
-^—-^^•^"^ :
3
"S
Cu y
y Al cii^
â
y^
10-^x10
_Sb
,/
-
Cu
0 Equivalents ce Cu Vo lûû
» Pour les alliages cuivre et aluminium la combinaison AlCu' ne donne
lieu à aucune aiiomalie, ni dans la coiu'be de fusibilité, ni dans celle de
l'-is. 2.
/ Aie-.-.'
/
Al.C;
,3
1000'
! j
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7
1
1
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//
/ 7].,,.
/
/
/
/
t Al
B Sb
-^
;
i?cJ/
^
^-^
'
ë- 600'
^^•.
)> J'ai obtenu les résultats suivants :
» Solution à I io°'s'' par litre ; température 11", S :
» a. Premier \ase, mesure de janvier 1898 : liauleur osmotique, 798"""; hauteur
calculée pour < = 2, 907"'°; d'où valeur de /, dans ces conditions expérimentales :
798 X 2 „
» b. Même vase, mesure effectuée immédiatement après la précédente avec une so-
tion à 1 15™6'' par litre : « =1,78.
1) c. DeuNième vase, avril 1898; solution à no™8'' par litre : ( — 1,81,
» d. Troisième vase, mai 1898 : 1,76 puis i,8u.
i> e. Quatrième vase, mai 1898 : 1,76.
» f. Cinquième vase, mai 1898 : 1,76 puis 1,81.
» ^. Sixième vase, février 1899 : 1,76.
» h. Même vase, mesure effectuée immédiatement après la précédente avec une so-
lution à io3°'B'' par litre : j := 1,80.
)» On peut remarquer que les valeurs de i sont presque toutes comprises
entre 1,76 et 1,81.
v') Phil. Mag., t. XVII, p. 270; 1884.
(^) Loc. cit.
(,^) Travail fait au laboratoire de Hecherches physiques de la Sorbonne.
( i448 )
)) Je n'ai pas effectué de mesures à o°,8, comme je l'avais fait pour les
solutions de sucre de canne (le temps nécessaire me faisant défaut).
» Je rappelle que mes mesures cryoscopiques m'ont conduit à adopter,
pour valeur limite de ? : i , 83 à o° et à la pression atmosphérique.
» On sait que'ces mesures cryoscopiques sont en désaccord avec la plu-
part de celles des autres expérimentateurs : j'ai fait remarquer celte dis-
cordance (Comptes rendus, 1 1 février 1895).
M Depuis cette époque, Pickering a donné (Beriehte, t. XXV, p. i3i4)
de nouveaux résultats sur les solutions de NaCl. Voici les valeurs de j qu'il
a trouvées pour des abaissements du point de congélation allant de o^.oi
à o^joSôô :
1,75, 1,70, 1,81, 1,86, 1,77 et 1,84.
M Ces résultats conduisent à la même conclusion que les miens : le coef-
ficient i a une valeur limite plus petite que 2 et notablement différente de
ce nombre.
» M. Raoïilt a également donné de nouveaux résultats (Comptes rendus,
t. CXXIV, p. 885) et il en a conclu que t = 2 à la limite.
» J'ai critiqué ces résultats (Co?nptes rendus, t. CXXIV, p. 1227) et dans
une publication plus récente (Bulletin de la Société chimique, p. SSg; 1899).
)) On sait^quelle est l'importance de notre désaccord au point de vue de
la constitution des solutions très diluées; aussi je regrette qu'il ne me seit
pas possible actuellement d'étendre mes recherches osmotiques à d'autres
solutions. »
PHYSIQUE. — Rayons émis par une pointe électrisée. "Note de M. S. Ledcc,
présentée par M. d'Arsonval. (Extrait.)
« Une pointe, en rapport avec l'un quelconque des pôles d'une machine
électrostatique, l'autre pôle étant isolé, émet des rayons non éclairants,
impressionnant en quelques secondes une plaque photographique au géla-
tinobromure d'argent, ou même des papiers photographiques bien moins
sensibles.
M En résumé, ces rayons possèdent les propriétés des rayons
violets et ultra-violets du spectre.
» LeDTinsen, de Copenhague, a montré l'efficacité des rayons chi-
miques du speclre pour le traitement de certaines dermatoses. La même
action a été attribuée au souffle émanant d'une pointe électrisée par le
( i449 )
professeur Doiimer, de Lille. La production par cette pointe de l'agent
même emplové par Finsen est digne de remarque. »
THERMOCHIMIE. — Chaleur cV oxydation du sodium.
Note de M. de Forcrand.
« Les chaleurs d'oxydation des différents métaux comptent parmi les
données thermiques fondamentales de la Chimie minérale. Il en est peu
cependant qui soient aussi mal connues.
» J'ai donné récemment ('), pour le sodium, les chaleurs d'oxydation
suivantes :
Na'sol. + O gaz^Na^O sol +ioiC«i,57
Na^sol. -^02gaz = Na'-02sol +ii9C''i,79
en faisant remarquer que Na^O ne peut se préparer directement, et que le
nombre donné pour sa chaleur de formation par M. Bekétoff (-) me pa-
raissait trop élevé.
» C'est cette dernière détermination que j'ai reprise.
)) Actuellement on peut faire le calcul de ( Na- -t- O) 'des deux manières
suivantes, soit en prenant pour (Na + Aq) le chiffre de Thomsen, soit en
adoptant celui de M. Joannis ( + 43^^',45 ou + 42^*'. 4o) :
Na=sol.-+-Ogaz==Na-Oso] i-ioïC»', i34 (Thomsen)
on
Na^sol. + Ogazr=Na2 0sol -h gg'^'SoS/i (Joannis)
la moyenne serait -l- 100^"', 084 (')•
» D'autre part, pour (R- -f- O), on aurait, de la même manière :
K=sol.-(-Ogazr^R-Osol -)-97<=''i,8o (Thomsen)
ou
K-sol.-i- Ogaz 1^ K-0 sol -H92<^"',oo (Joannis)
la moyenne serait -t- 94^*'. 90-
(') Comptes rendus, t. CXXVII, p. 5 14.
(-) Mémoires de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg,
"]' série, t. XXX, p. 2; 1882.
(') M. BekétofT donne pour la dissolution de Na'O dans Aq le nombre moyen
_._5/^cai -gg gj pour la dissolution de K^O + 67"""',4o- Ce sont ces données qui ont
servi pour mon calcul. On admet généralement
KM-0=+98c»',2 et Na= !-0=-+- iooC'1,9.
( i45o )
I) Or, si l'on prend les deux moyennes too,o84 et 9/1,90, on tronve nne
différence de plus de 5^*' en faveur du sodium, ce qui est tout à fait
anormal.
» Demême ioi,i34 — 97,80 " :- 3,334 et 99,084 — 92,00 : I- 7,o34,
différences toujours positives en faveur du sodium.
» C'est même ce dernier résultat qui m'avait conduit jusqu'ici à ne pas
admettre les données de M. Joannis, lesquelles paraissent cependant
déterminées avec un soin extrême, parce qu'en les adoptant cette diffé-
rence anormale s'exagère beaucoup. Et c'est sans doute pour cette raison
aussi que M. P.erthelot, dans son grand Ouvrage de Thermochimie, con-
serve les résultats de Thomsen.
» Il serait extraordinaire en effet de trouver Na^-1- O > K- 4- O d'une
quantité notable, alors que toutes les autres combinaisons du sodium
dégagent moins de chaleur que celles du potassium. La différence est
constamment en faveur du potassium et varie de 8^*' à 20^*' pour K^.
» Je sais bien que ce résultat viendrait à l'appui d'une théorie émise
par M. Bekétoff, qui voudrait que les métaux dégagent d'autant moins de
chaleur en s'unissant avec les autres éléments que leurs poids atomiques
s'écartent davantage de ceux de ces éléments. Mais cette théorie est con-
traire à l'expérience; et, s'il est vrai que Li^ -f- O dégage plus (141,2) que
Na^-4- O et K--1- O, c'est assurément à cause des analogies de Li avec les
métaux alcalino-terreux (Ca, i45,o et Sr, i3i,2).
» Une autre considération m'a guidé dans mes recherches :
» J'ai trouvé précédemment
Na'^-0=:r h 101,57 "^"'t Na=H-0*=^ -f-67,72
en partant du nombre de Thomsen (Na + Aq —- + 43,45), ce qui revient à
Na' + O ^ 4- 98, 42 ou Na= H- O^ ^ -f- 65, 62,
en adoptant la donnée de M. Joannis (Na + Aq = + 42,40V
» Il en résulte que la transformation de Na^O^ en Na^O dégagerait
H-33,4i4, nombre qui est très sensiblement la moitié de 67,72 ou de
65,62, et exactement la moitié de leur moyenne : ce qui revient à dire
que le passage de Na- O^ à Na-0 dégage la même quantité de chaleur que
Na' -\- O pour le même poids d'oxygène. Or, il n'en est pas ainsi en général ;
les deux nombres sont voisins mais non identiques, et le second est le plus
( l/pl )
pelit ; exemple
Cu' + 0=^-43,8 et Cu^O 4-0=: + 35,6.
En d'autres termes, l'existence de Na'O ne serait pas éprouvée thermi-
quement. <■
» On sait d'ailleurs que les expériences de M. BekétofYont été faites en
dissolvant dans l'eau un oxyde Na-0 impur.
» Je me suis donc laissé guider par cette idée que Na^ + O devait être
inférieur à K' + O. Et pour éviter les difficultés de la préparation de Na^O
pur, j'ai préparé des mélanges de Na'O et de Na^O^ Connaissant leur
composition et la chaleur de dissolution de Na^O-, il est facile de déduire,
en les dissolvant dans l'eau (ou mieux dans HCl étendu), la chaleur de
dissolution et la chaleur de formation de Na*0.
» Le mélange qui m'a donné les meilleurs résultats contenait
Na=0^-o,86Na=0^
avec des traces d'eau ne dépassant pas o, 5 à 0,6 pour 100.
» La dissolution avait lieu dans un assez grand volume d'eau contenant
une quantité d'acide chlorhydrique un peu plus que suffisante pour neu-
trahser la soude, au moyen d'un appareil en verre de construction spéciale.
On doit tenir compte de la neutralisation par l'acide et de l'eau oxygénée
qui se détruit toujours en partie. L'expérience ne demande que quelques
minutes.
» J'ai obtenu, dans deux essais :
+ 141^»', 72
-i-i4oC''',i3
la quantité d'eau oxygénée non détruite étant sensiblement la même (^ — ^
et ô — ? de la quantité totale ' .
» Tout calcul fait, on trouve
Na'0-(-Âq 4-64c»i,665 et -f-63c^',o66
la moyenne est + 63^^', 865.
» C'est un nombre beaucoup plus élevé que celui donné par M. Beké-
toff, soit ■+- 54C^',766.
« Il en résulte que l'on a, pour la chaleur de formation de Na^'O :
Na-sol. s- 0 gaz.=:Na''Osol 4-92c>i,o35
C. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N° 24.) '88
pour la dissolution de Na'O -+- o,86Na*OMans HCl étendu,
( i452 )
avec le nombre de Thomseii (Na + Aq = +43,45), ou bien
Ma- sol. + Ogaz. = Na2 0sol -nSgc^^gSS
avec la donnée de M. Joannis (Na + Aq = + 42,40)-
« La moyenne serait H- 90*^*',g85.
» Ces nombres me paraissent devoir être considérés comme exacts à
un centième près environ.
» Si l'on doit les adopter, on voit que les nombres admis jusqu'ici
étaient trop élevés de un dixième à peu près.
» Je demande à l'Académie de me permettre d'exposer prochainement
quelques conséquences qui se déduisent de cette détermination. »
CHIMIE MINÉRALE. — Sur le dosage de l'hydrogène phosphore dans les
mélanges gazeux. Note de M. J. Ribax, présentée par M. Troost.
« Dans une Communication récente sur le dosage du phosphure d'hy-
drogène dans les mélanges gazeux (Comptes rendus, t. CXXVIIl, p. i322),
M. Joannis, après avoir rappelé que ce dosage peut s'effectuer en absorbant
le gaz soit par le chlorure cuivreux en solution chlorhydrique, soit par une
dissolution de sulfate de cuivre, estime que l'on préfère d'ordinaire ce
dernier procédé parce que le chlorure cuivreux attaque le mercure. Je ne
voudrais pas laisser s'accréditer cette opinion, car je considère le procédé,
absorption par le chlorure cuivreux acide, que j'ai institué il y a une di-
zaine d'années (Comptes rendus, t. LXXXVIII, p. 58i) et dont j'ai prouvé
toute la rigueur, comme bien supérieur à celui, plus ancien, qui consiste
dans l'absorption par le sulfate de cuivre.
» Et d'abord le chlorure cuivreux en solution chlorhydrique, tel qu'on
doit l'employer en analyse, c'est-à-dire incolore, n'attaque pas le mercure;
il peut séjourner, dans les cloches ou dans les pipettes à gaz, des journées
entières sans que la pureté des ménisques mercuriels soit altérée.
» C'est le chlorure cuivreux altéré, bruni par l'air, transformé en chlo-
rure intermédiaire et tel que l'on ne doit jamais l'employer en analyse, qui
attaque légèrement le mercure avec 1 etour à l'état cuivreux et formation
de calomel. De là même un moyen rapide pour décolorer en quelques
instants une solution de chlorure cuivreux ; il suffit de l'agiter, s'il y a lieu,
avec un globule de mercure avant de la faire passer, soit dans les cloches
à gaz, soit dans la pipette Doyère ou ses modifications. Cette solution inco-
( 1453 )
lore absorbe alors rapidement l'hydrogène phosphore yiisqn'à plus de
cent fois son volume) en restant absolument limpide, incolore, sans trace
de dépôt ou d'altération des surfaces mercurielles; conditions qui se
prêtent à la séparation rigoureuse du liquide absorbant d'avec le résidu
gazeux à mesurer, soit que l'on veuille effectuer cette séparation par
transvasement direct, ou bien à l'aide des pipettes commodes et rigou-
reuses du type Doyère ou analogues.
» Or si, comparativement, l'on fait usage de solutions de sulfate de
cuivre pour l'absorption de l'hydrogène phosphore, il se forme un magma
noir, floconneux, de phosphure de cuivre insoluble, dont il devient très
difficile de séparer, avec exactitude, le résidu gazeux pour le mesurer.
Cette circonstance suffit, à elle seule, pour montrer toute l'infériorité de
l'absorption par le sulfate de cuivre; et c'est pourquoi, après avoir autre-
fois établi l'existence de chlorures de cuproso-phosphoniums, j'ai cru
devoir déduire de leur formation, au moyen du chlorure cuivreux en solu-
tion chlorhydrique, un procédé rapide, rigoureux et commode de dosage
de l'hydrogène phosphore dans les mélanges gazeux. «
CHIMIE MINÉRALE. — Action de l'iode sur les alcalis.
Note de M. E. Péchard('), présentée parM. Troost.
« Quand on dissout l'iode dans la potasse ou la soude en excès, on ob-
tient, comme l'a montré Schœnbein (^), une dissolution jaunâtre, d'odeur
safranée et ayant des propriétés oxydantes. L'ensemble de ces faits con-
duisit à faire admettre l'existence d'un hypoiodite analogue aux hypochlo-
rites.
» Les phénomènes thermiques qui se produisent quand on mélange de
l'iode à la potasse sont également d'accord, d'après M. Berthelot ('),
avec l'existence d'un hypoiodite. Les expériences que je vais indiquer
dans cette Note, non seulement confirment cette manière de voir, mais
permettent encore de déterminer la quantité d'hypoiodite formé dans ces
conditions.
» Quand on mélange de la soude et de l'iode, ce dernier en dissolution
( ) Travail fait au laboratoire de Chimie de l'École Normale.
(-) ScnœNBEiN, Journ. fiir prakt. Cit.. t. LWXIV, p. 385.
(^) Berthelot, Ann. de Cliim. et Pli) s., 5° série, l. XIII, jd. i6.
^ 1454 )
dans l'iodure de sodium, ou peut considérer que l'iode se divise en trois
parties r,P cl P.
11 I' est l'iode qui correspond à la réaction
(i) H-NaOH= ■î-IONa+ -Nal + -H=0.
M 1* correspond à la réaction
(2) I + NaOH=ilO'Na + |NaH-iH^O.
» 1' représente l'iode libre; la liqueur franchement alcaline bleuit l'em-
pois d'amidon.
» L'iode peut donc exister libre en présence de la soude, et ce fait
s'explique facilement, si l'on admet que les hypoiodites décomposent
l'iodure de sodium comme le font les hypochlorites et les hypobromites.
» Il se produit donc, en dissolution dans l'eau, la réaction inverse de
la réaction (i) et, par conséquent, un équilibre entre l'iode, la soude,
l'hypoiodite et l'iodure de sodium. La réaction inverse de la réaction (2)
n'étant pas possible, l'iodate n'interviendra pas dans cet équilibre; ce sel
pouvant, en effet, être considéré comme résultant de la décomposition de
l'hypoiodite
3lONa = IO»Na4-2NaL
» Il est possible, en employant la marche que je vais indiquer, de dé-
terminer à chaque instant les poids d'iode I', P, P dans une dissolution
obtenue en mélangeant rapidement des quantités convenables de soude et
d'iode; il suffit de faire les trois opérations suivantes sur trois prises
d'essai (lo*^*^) de cette liqueur.
» 1° On détermine le pouvoir oxydant du liquide en employant des solutions titrées
de sulfate ferreux en solution alcaline et de permanganate de potasse. L'iode et l'hy-
poiodite oxydent le sulfate ferreux, et j'ai déjà montré (') que l'iodate^ dans ces con-
ditions, n'agit pas comme uu oxydant.
» 2" On dose l'iode total en neutralisant iC^" de la liqueur par l'acide chlorhy-
drique; l'iode mis en liberté est mesuré par une solution titrée d'hyposulfite de soude,
et il est facile de voir que l'on obtient ainsi la somme l'-f-P-t-P. Cette seconde
opération est d'ailleurs inutile, si l'on connaît le litre de la dissolution d'iode em-
ployée.
B 3° On ajoute un volume connu d'hyposulfite à lo"^"^ de la liqueur. L'iode libre \'
(') Péchauu, Comptes rendus, t. CXXVII, p. 1101.
( i455 )
donne du tétrathionale; l'hypoiodite transforme l'hyposulfile en sulfate. Il reste dans
la dissolution l'iode P, que l'on peut déterminer en neutralisant par l'acide clilorhy-
drique comme dans l'opération (2).
» Cette troisième opération diffère de la précédente en ce que l'on oxyde directe-
ment l'hyposulfite par l'hypoiodite. Cette oxydation ne se fait pas immédiatement;
au bout d'une demi-heure on peut être certain qu'elle est terminée. Dans une étude
très détaillée de la méthode iodométrique, Topf (') a montré l'importance de cette
action des hypoiodites sur l'hyposulfite.
» Il est facile de voir, sans entrer dans les détails, que ces trois expériences per-
mettent de déterminer à chaque instant la composition d'un mélange quelconque
d'iode et de soude, et je vais indiquer rapidement les résultats que j'ai ainsi obtenus.
» Action de l'iode sur des quantités croissantes de soude. — L'iode libre
diminue à mesure que la quanlilé de soude augmente; pour la composi-
tion I -t- aNaOH, on a encore 2 pour 100 d'iode libre, et, à partir de ce
moment, la variation de l'iode libre est insensible. La quantité d'hypo-
iodite formé est à peu près proportionnelle à la quantité de soude; elle
augmente très lentement, et le poids d'iodate formé passe par un maxi-
mum P = 92 pour 100 correspondant à I -i- 2NaOH.
I) Injluence de la température. — J'ai opéré sur un mélange correspon-
dant à I -i-NaOH, la température variant entre 0° et 80°. La proportion
d'iode libre ne varie pas sensiblement, tandis que la proportion d'hypoio-
dite décroît très rapidement, ce sel se transformant en iodate quand la
température s'élève; la quantité d'iodate formé va donc en augmentant.
» Injluence du temps. — Il était important d'examiner l'influence du
temps stir le mélange l4-NaQH, pour se rendre compte de la précision
des trois opérations indiquées plus haut. Des expériences faites au bout de
dix-huit, trente-six, cinquante-quatre, quatre-vingt-quatre heures mon-
trent que la quantité d'iode libre diminue lentement; l'hypoiodite se trans-
forme très lentement aussi en iodate, de sorte que l'on peut faire successi-
vement les trois analyses sans craindre que dans l'intervalle la composition
du liquide change.
» Cette méthode peut s'appliquer à tous les cas où un oxydant, tel que
l'ozone, l'eau oxygénée, le périodate IO*Na, réagit sur l'iodure de potas-
sium. Tant que l'iodure de potassium est en excès, on arrive à l'état
d'équilibre qui correspond à la composition primitive I ■+■ ROH.
» On peut également par ce procédé étudier l'action de l'iode sur le
carbonate de soude; dans ce cas l'hypoiodite semble se produire en plus
(') Topf, Z. fur Ann. Chenu, t. XXVl, p. iS;.
( i456 )
grande quantité qu'avec la soude. T^a proportion d'iodate est naturellement
plus faible, tandis que le poids d'iode libre reste à peu près constant. »
CHIMIE MINÉRALE. — Action de l' eau sur l' iodomercurate d'ammoniaque et
sur V iodomercurate de potasse. Note de M. Maurice François, présentée
par M. Henri Moissan.
« L'iodomercurate d'ammoniaque HgPAz H* I,H°0, beau sel en aiguilles
jaune pâle, est décomposé par l'eau ; il se dépose de l'iodure mercurique ;
le liquide surnageant, si l'on écarte toute hypothèse, contient de l'iodure
mercurique dissous dans l'iodure d'ammonium. Cette solution renfermant
sensiblement une molécule d'iodure mercurique Hgl^ et deux molécules
d'iodure d'ammonium, on admet généralement qu'elle contient l'iodomer-
curate HgPaAzH'I, sel qui n'a jamais pu être isolé. Avant d'étudier la
dissociation de Hgl^AzH'I, H^O par l'eau, ilmesemble utile de déterminer
si la liqueur résultant de l'action d'une grande quantité d'eau sur ce corps
contient le composé HgP 2AzH^I ou bien est simplement une dissolution
saturée d'iodure de mercure dans l'iodure d'ammonium; c'est ce que je me
propose de faire ici.
» Boullay a fait remarquer que, pour que le liquide contînt exacte-
ment Hgp2AzH^I, la quantité d'iodure mercurique précipité par l'eau
agissant sur i^' d'iodomercurate HgPAzH'IH-O devrait être oS'',357,
alors qu'elle est en réalité de oS'',4oo. Dans la liqueur, HgP et AzH'I ne
sont donc pas en quantités strictement correspondantes. Il existe m\ autre
moyen de contrôler l'existence de la combinaison HgPaAzH^I en solu-
tion : c'est de vérifier si, à toute température, les proportions de HgP et
de AzH'I restent constantes dans la liqueur. Si cette liqueur contient une
combinaison, cette constance se vérifiera lorsqu'on décomposera l'iodo-
mercurate HgP AzHMH^O par l'eau chaude; tandis que, si la liqueur ne
contient qu'une simple dissolution d'iodure de mercure dans l'iodure
d'ammonium, cette solution devra retenir plus de HgP à chaud qu'à
froid.
» J'ai donc fait agir l'eau sur l'iodomercurate bien pur aux températures
de 20°, 55°, 95°, dans la proportion de ioo'=<= d'eau pour is-' de sel. Après
un contact de plusieurs heures à température constante, le hquide est filtré
rapidement sur un double filtre taré dans une étuve réglée à 20", 55°, gS".
On recueille aussitôt un volume déterminé du hquide filtré pour y doser
( i457 )
le mercure par éleclrolyse. Sachant que tout le mercure est à l'état d'io-
ilure mercurique, on transforme par le calcul le poids de mercure trouvé en
HgP. D'autre part, pour les expériences faites aux températures de 20° et
55", en s'aidantdu reste du liquide et opérant dans l'étuve, on fait passer
tout l'iodure mercurique sur les fdlres qui sont essorés, séchés sur l'acide
sulfurique, puis pesés. On a ainsi HgP précipité et HgP dissous. Pour la
température de 90°, la pesée de l'iodure mercurique précipité n'est pas
praticable, parce que le liquide ne peut être maintenu à 90° exactement
pendant la fdtration et laisse déposer Hgl^ en se refroidissant. J'ai trouvé :
Action de 100"" d'eau sur n' HgP AzH*I.H^O .
Température. précipité. resté en solution.
20° o,4o5 0,320
55° o,365 o,36o
90° o,238 (calculé). 0,497
Théorie pour
l'existence de Hgl-. aAzH'I
0,357 0,357
» Comme on le voit, la quantité de HgP contenue dans la liqueur à 20°
est inférieure à la théorie; elle lui est sensiblement égale à 55°; elle lui
est très supérieure à 90°.
» Il me semble permis de conclure de ces chiffres que le composé
HgP.2AzH''I, qu'on n'a jamais pu isoler et dont on ne trouve pas les élé-
ments en proportion convenable dans la liqueur, n'existe pas dans cette
liqueur.
» On pourrait objecter que, dans le liquide provenant de la décomposi-
tion deHgPAzH'I, il se forme en réalité HgP.2AzH^I qui exerce un pou-
voir dissolvant sur HgP, en sorte qu'au voisinage de 100° on ait une
dissolution de HgP dans HgP, 2 AzH''I, dissolution laissant déposer HgP
par refroidissement. Je répondrai que cela pourrait expliquer l'état de la
liqueur à 90°; mais alors que deviendrait ce pouvoir dissolvant pour la
température de 55", pour laquelle il faudrait admettre qu'il devient nul et,
a fortiori, pour la température de 90° où il faudrait admettre qu'il est
devenu négatif?
( i458 )
» En reproduisant les mêmes déterminations avec l'iodomercurate de
potasse HgPRI.i,5H'0, j'ai trouvé les chiffres suivants :
Action de loo-^^ d'eausur \i' HgPKI.i ,5H=0.
Hgl- resté
Température. HgT précipité. en solution.
3o" o , 407 0 , 3o4
55 0,357 0,354
qo o, 192 (calculé) 0,509
Théorie pour l'existence de Hgl*. 2 Kl.
o,35o o,35o
» Conclusions. — La décomposition de l'iodomercurate HgPAzH*I,H^O
par une grande quantité d'eau produit de l'iodure mercurique précipité et
de l'iodure d'ammonium dissous; celle de l'iodomercurate HgPKI produit
de l'iodure mercurique précipité et de l'iodure de potassium dissous. Mais
AzH*I et Kl ont un pouvoir dissolvant considérable pour HgP; ils l'exer-
cent et se saturent de HgP pour la température de l'expérience. Cette
interprétation rend bien compte des faits observés. .Si la température ordi-
naire était 90°, jamais il ne serait venu à l'esprit des chimistes d'imaginer
l'existence des iodomercurates HgP,2AzH^I et HgP ,2RI. «
CHIMIE MINÉRALE. — Sur le cuivre réduit à basse température.
Note de M. Alb. Colson, présentée par M. Henri Moissan.
« Les métaux à l'état naissant se polymérisent facilement sous l'influence
d'une forte pression ou d'une température élevée : cette transformation se
manifeste par un vif dégagement de chaleur que M. Guntz a mesuré pour
plusieurs métaux.
» Cependant, les réactions particulières constatées sur des corps à
l'état naissant, c'est-à-dire préparés à basse température, sont parfois
imputables à l'état de division du métal. Je veux montrer que tel est le cas
du cuivre préparé au-dessous de 200**, ou cuivre naissant. Celui-ci donne
un ensemble de réactions vives que l'on ne constate pas sur la limaille de
cuivre : il s'enflamme dans le brome sec, provoque des combinaisons hy-
drocarbonées (Sabatier), etc. Cette activité est comparable à celle de l'an-
limoine en poudre qui brùle dans le chlore et qui, en lingot, est à peine
attaqué par ce métalloïde.
» Préparation. ~ Dans un tube en verre chauffé au bain d'huile, on
place de l'oxyde de cuivre provenant de la calcination à l'air soit de l'oxyde,
soit du nitrate. Au contact d'un courant d'hydrogène pur et sec, la réduc-
tion est notable à lyS", mais on peut chauffer jusqu'à 280" sans altérer les
propriétés du cuivre réduit, pourvu que la réaction n'échauffe pas le métal
au point de le rougir. Et pourvu que la température du métal ne dépasse
pas 280°, il prend feu au contact d'une goutte de brome sec. Il conserve
cette propriété quand on le refroidit à — 21° dans le chlorure de méthyle,
quand on le laisse séjourner dans le vide de Crookes, ou dans l'air sec;
mais il la perd à l'air humide.
» En opérant la réduction de l'oxyde cuivrique dans un bain d'aniline,
c'est-à-dire au-dessous de i85", il retient toujours des traces d'oxygène.
J'en ai trouvé i5™s'' pour 28"^, 5oo d'oxygène réduit; mais l'oxvgène ne joue
aucun rôle dans l'action du brome. Il pourrait en être autrement de l'hy-
drogène qui, d'après M. Leduc, accompagne le cuivre réduit. Pour éviter
cette objection, j'ai réduit l'oxyde à 23o° par un courant d'oxyde de car-
bone et j'ai constaté que le métal ne retenait pas de composés carbonés;
car, en le chauffant avec de l'oxyde cuivrique, il ne dégageait pas d'acide
carbonique.
» Le cuivre naissant, fait avec l'oxyde de carbone vers 200", a les mêmes
propriétés que le cuivre réduit par l'hydrogène à 200° : il s'enflamme au
contact d'une goutte de brome. Il serait curieux de voir s'il provoque la
combinaison de l'hydrogène avec les carbures incomplets.
» Idenlité du cuivre réduit à 100'^ avec le cuivre ordinaire. - Ce cuivre,
quelle que soit sa provenance, ne donne pas de protoxyde d'azote avec
l'acide nitrique, comme le cuivre éleclrolytique de M. Schûtzenberger ; il
agit plus rapidement et plus énergiquement que la limaille de cuivre.
» L'examen de la densité et des propriétés magnétiques n'accuse aucune
différence entre le cuivre réduit au rouge sans action sur le brome et le
cuivre réduit à 200°.
.' L'un et l'autre réduisent les sels ferriques en sels ferreux. Je me suis
servi de cette propriété pour comparer le pouvoir thermique de ces variétés
de cuivre, et je n'ai pas trouvé de différence. Tous deux se dissolvent
assez rapidement dans un mélange de sulfate ferreux et d'acide nitrique
en dégageant du bioxyde d'azote, et réchauffement est le même, toutes
choses égales.
C. H., 1S9J), I" Semestre. (T. CXWIIl, N" 24.} 189
( i4fio )
» Enfin, j'ai martelé le cuivre naissant dans une matrice en acier, de
façon à agglomérer le métal ; les disques obtenus avaient l'aspect métal-
lique, mais étaient friables et poreux. Ils absorbaient totalement la goutte
de brome sans prendre feu et parfois sans s'échauffer. Il a donc suffi de
diminuer la porosité du métal par une action mécanique pour lui faire
perdre ses propriétés exceptionnelles et détruire l'apparence d'allo-
tropie. Dans la réduction habituelle de l'oxyde de cuivre, l'incandescence
qui l'accompagne produit vraisemblablement une agglomération des parti-
cules, et agit comme le martelage. «
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les anhydrides mixtes de l'acide fomiique.
Note de M. A. Béhal, présentée par M. Henri Moissan.
« Les anhydrides mixtes de l'acide formique ne sont pas connus.
Gerhardt a essayé de les obtenir en faisant réagir les chlorures d'acides
sur le formiate de sodium; il a constaté, en opérant avec le chlorure de
benzoyle, la formation de chlorure de sodium, d'oxyde de carbone et
d'acide benzoïque, ce qui tendrait à faire supposer qu'ils n'existent pas.
» Auvenrieth, en 1887 {Benchle, t. XX, p. 188), a annoncé avoir préparé
les anhydrides mixtes de l'acide acétique en chauffant l'anhydride acétique
avec les acides; mais l'existence de ces anhydrides mixtes a été mise en
doute, dans ces derniers temps, par M. Rousset, qui a montré que, par
distillation, on pouvait toujours les séparer en deux anhydrides symé-
triques (5f/. Soc. chim., t. XIII, p. 'i'^o•, 1895); il en a conclu que ces
composés n'existaient pas.
)) J'ai été assez heureux, cependant, pour obtenir toute une série
d'anhydrides mixtes de l'acide formique. Je vais décrire dans cette Note
la préparation de l'anhydride formique-acétique et quelques-unes de ses
réactions.
» Lorsqu'on mélange de l'acide formique et de l'anhydride acétique,
on observe un dégagement de chaleur, indice d'une réaction.
>i Quelle est-elle?
» Pour l'étudier, il a fallu créer des méthodes de dosage et de sépara-
tion des composés mis en présence. Je n'en donnerai ici que les principes.
>) 1° On peut doser l'acide formique en présence de l'acide acétique par
deux méthodes : La première est basée sur la décomposition de l'acide
sulfurique en eau et oxyde de carbone, dont on mesure le volume. Ce
J
( i/iGi )
dosage donne des chiffres trop élevés à cause de la production d'une
petite quantité d'acide sulfureux ; mais l'erreur, que l'on peut corriger faci-
lement en absorbant l'acide sulfureux, n'atteint pas i pour loo. La
seconde méthode est basée sur un principe donné par M. Causse. Elle
consiste à oxyder l'acide formique par l'acide iodique et à doser l'iode mis
en liberté. L'erreur commise dans ce dosage ne dépasse pas :—.
y 2" Un titrage acidimétrique permet de doser l'ensemble des deux
acides; en soustrayant le poids de l'acide formique, obtenu par l'une des
deux inéthodes précédentes, on a le poids de l'acide acétique. On peut
d'ailleurs, comme vérification, titrer alcalimétriquement l'acide acétique.
Il suffit, après destruction de l'acide formique au moyen de l'acide sulfu-
rique, d'entraîner l'acide acétique par la vapeur d'eau. Si l'on fait réagir,
molécule à molécule, l'acide formique et l'anhydride acétique on trouve
que le produit de la réaction est complexe. Il renferme : de l'acide acétique,
de l'acide formique, de l'anhydride mixte formique-acétique et de l'anhy-
dride acétique.
» Il s'établit un équilibre dépendant des proportions du mélange.
" Et voici comment on l'établit.
» Le produit soumis à la distillation dans le vide est scindé en quatre
fractions de poids à peu près égaux.
M On dose dans chacune d'elles la proportion d'acide formique et d'acide
acétique. On trouve ainsi des chiffres variables. Ce sont les deuxième et
troisième facteurs qui donnent le plus d'acide formique. A quel état est
cet acide formique? Il est, dans ces portions, surtout à l'état d'anhydride
mixte, et voici comment on peut s'en rendre compte. Les bases tertiaires,
quinoléine, pyridine, diméthylaniline, possèdent la propriété de décom-
poser, à froid ou sous l'influence d'une légère élévation de température,
l'anhydride mixte en dégageant de l'oxyde de carbone et en régénérant
de l'acide acétique
CH' - C - O - C - H =^ CO h CH^ - CO-H.
Il il
O o
» Du volume de l'oxyde de carbone dégagé on peut déduire le poids de
l'anhydride mixte dans le mélange.
» En analysant ainsi les produits distillés, on peut se rendre compte de
leur composition et suivre la marche des rectifications. Il en a fallu quatre
à cinq pour avoir un produit pur. On peut, du reste, abréger ces opéra-
■' l462
tions de la façon suivante : l'éther de pétrole dissout facilement l'acide
acétique, assez facilement l'anhydride acétique et peu l'anhydride mixte.
Quant à l'acide formique, il est insoluble, mais il est passé dans les pre-
miers produits de la distillation.
» On agite donc les produits déjà riches en anhydride mixte avec de
l'éther de pétrole et l'on décante la couche inférieure, qui est de nouveau
distillée dans le vide. La portion intermédiaire constitue alors l'anhvdride
mixte à l'état de pureté, comme on peut s'en assurer par l'analyse.
» L'anhydride formique acétique est un liquide mobile à odeur forte
qui provoque le larmoiement. Il ne cristallise pas lorsqu'on le refroidit au
moyen du chlorure de mélhyle. Il bout à à 29° sous 17™™. Il distille entre
loS" et 120° sous la pression ordinaire, mais en s'allérant. Il se dégage, en
effet, de l'oxyde de carbone; mais le produit, passé à la distillation, fournit
encore les réactions de l'anhydride mixte que nous allons décrire.
» L'anhydride mixte est décomposé à froid par l'acétate de sodium
fondu et parles bases tertiaires : quinoléine, pyridine et diméthylaniline,
avec dégagement d'oxyde de carbone.
» Tandis que l'anhydride acétique ne réagit pas, à froid, sur l'alcool ab-
solu, l'anhydride mixte réagit en quelques minutes sur tous les alcools
pour donner naissance aux éthers formiques correspondants. Que l'alcool
soit primaire, secondaire ou tertiaire, la réaction s'effectue et ne fournit
pas trace d'éther acétique. Mes essais ont porté sur les alcools éthylique,
propylique, isopropylique, butylique, isobutyliqiie, isoamylique, capry-
lique et, dans la série cyclique, sur l'alcool benzylique, lebornéol, le men-
thol, le terpinol, l'alcool santalique et l'alcool caryophvHénique. Les
alcools à fonction éthylénique, alcools allylique et cinnamylique, se com^
portent de même.
» La réaction s'effectue encore avec les glycols; j'ai obtenu ainsi la
mono et la diformine du glycol et du phénylglycol, la diformine de la ter-
pine, etc. Beaucoup de ces corps étaient inconnus et seront décrits dans
un prochain Mémoire.
» Des faits précédents on peut conclure que l'anhydride acétoformique
réagit sur les alcools en donnant exclusivement les éthers formiques cor-
respondants, avec régénération d'acide acétique.
M 'Vis-à-vis de l'ammoniaque et des aminés primaires et secondaires, cet
anhydride joue le même rôle. Avec l'ammoniac en solution éthérée, il
fournit la formiamide. J'ai reconnu que ce corps crislalhse en magnifiques
aiguilles fusibles à 3°. Avec l'aniline, la méthylaniline, la ^-éthoxyani-
( i463 )
Une et rorlhoamidophénol, on obtient les amidos formiques correspon-
dantes. L'urée et la phénylhydrazine ne m'ont donné jusqu'ici que des
dérivés monoformyles. L'anhydride acétoformique réagit donc sur les
aminés primaires et secondaires, ainsi que sur l'urée et la phénylhydrazine
avec formation d'amides formiques et d'acide acétique.
M J'aurai l'honneur de communiquer prochainement à l'Académie la
suite de ces recherches. <>
CHIMIE ORGANIQUE. - Coiitribudon à l'étude du lierre ; préparation
de Vhèdèrine {'). Note de M. Houdas, présentée par M. H. Moissan.
« Le lierre commun a été l'objet de nombreux travaux. En 1840, Ven-
damme et Chevalier, d'Amiens, crurent voir, dans les graines de la plante,
un alcaloïde jouissant des propriétés fébrifuges de la quinine : l'existence
de cette base a été mise en doute par tous ceux qui se sont occupés de la
question. Posselt, en 1860, décrit, sous le nom d'acide hédérique, une ma-
tière cristallisée, retirée du lierre, susceptible de se combiner aux bases et
de décomposer les carbonates alcalins. Plus tard, Hartsen, 1875, et peu
après Davies, 1876, étudiant le même produit, l'identifièrent aux gluco-
sides. En 1 881 , Vernet {Thèse de l'École de Pharmacie de Paris) parvient à
retirer des feuilles de lierre, au moyen de l'acétone bouillant, un gluco-
side parfaitement cristallisé, auquel il assigne la formule C'- H" O' ' et dont
il étudie les produits de dédoublement. Dans un long Mémoire, H. Block
{Archiv. der Pharmacie, 1888) confirme les résultats de Vernet, tout en
admettant la composition C^-H'-O'".
)) Reprenant l'étude du lierre, nous montrerons que cette plante con-
tient plusieurs glucosides que nous décrirons successivement : dans une
dernière Note, résumant l'ensemble de nos recherches, nous en indique-
rons la préparation et la façon de les séparer.
B Hédérine. — L'hédérine cristallisée dans l'alcool à 90° se présente sous la forme
de longues et fines aiguilles groupées autour d'un centre commun. Maintenus vingt-
quatre heures à i3o° ces cristaux ont perdu 63"',20 pour 100 de leur poids : l'action
plus prolongée de la chaleur ne tarde pas à les altérer.
» Chauffés plus fortement ils fondent à 248° en un liquide légèrement ambré sans
dégagement de gaz.
(') I^e présent travail a été fait au laboratoire de M. Riche, à l'Ecole de Pharmacie.
( i464 )
» L'hédérine a une saveur douçàtre à peine perceptible ; elle est insoluble dans l'eau,
l'élher de pétrole, le chloroforme; l'éiher ordinaire et la benzine n'en enlèvent que
des traces. Ses meilleurs dissolvants sont l'alcool et l'acétone.
I partie de glucoside se dissout dans 54 parties d'alcool à 90° : T := i8°
I » 6,22 » d'alcool à 90" bouillant
I » 8o5 » d'acétone froid : T=; 18°
I » 333 I) d'acétone bouillant.
» Les solutions dans l'alcool dilué bouillant se prennent en gelée par refroidissement :
elles moussent très fortement par l'agitation.
» Le glucoside se dissout facilement à chaud dans les alcalis et les carbonates
alcalins.
» Il dévie à droite le plan de la lumière polarisée : en solution alcoolique à la tempé-
rature de 22° on a
as = 16°, 27.
» L'analyse élémentaire du produit, maintenu vingt-quatre heures à i3o°, nous a
donné les résultats suivants :
Calculé
pour
I. II. C"H'"0=i'.
C 54,11 64,25 54,43
H 8,80 8,84 8,72
O ). ' .) 26,84
)) L'étude des produits de dédoublement montre que l'on doit admettre une formule
un peu différente
C64H104O19.
» La détermination du poids moléculaire a été faite par ébullioscopie en employant
l'alcool absolu comme dissolvant : poids de substance, 5s''; poids du dissolvant, 4oS"';
l point d'ébuUition de l'alcool, 78°, 42; l' point d'ébullition de la solution 78°, 52; la
pression barométrique est restée constante pendant la durée de l'opération ;«' — ; = 0°, 10.
En appliquant la formule M ^ EM X ,r~ on a M =:; i r , 5o x -^ = 1 1 5o, qui se
i — t o, 10 ' '
rapproche de 1 176 correspondant à la formule C"H'<"0".
» L'hédérine soumise pendant une douzaine d'heures à l'action de l'acide sulfurique
dilué à 4 pour 100 et à l'ébuUition dans un appareil à reflux, se décompose en donnant
un produit insoluble et deux matières sucrées.
» lUdéridine. — Prismes rhomboïdaux brillants obtenus par refroidissement de sa
solution dans l'alcool à 90° bouillant. Insolubles dans l'eau, l'éther, la benzine, le chlo-
roforme.
» 1 partie d'hérédine se dissout dans 84 parties d'alcool absolu bouillant.
» Elle fond à 324° en un liquide incolore se prenant en une masse cristalline par
refroidissement : à une température plus élevée il peut se sublimer sans décompo-
sition.
( .1465 )
» Ce produit est très difficile à brûler : les résultats obtenus dans sa combustion
concordent avec ceux qui ont été indiqués par Bloch.
Calculé
pour
I. II. C-«H"0».
C 74,56 74,88 7.5,14
H 10,11 9,97 9,61
O » » i5,25
» Le peu de solubilité de l'hédéridine ne nous a pas permis d'en déterminer le
poids moléculaire. L'étude de ce corps sera reprise avec de plus amples détails.
)) Matières sucrées. — La solution acide, provenant de l'interversion, est saturée
exactement par de l'eau de baryte, filtrée et évaporée jusqu'à consistance sirupeuse.
On reprend par de l'alcool à 90° bouillant et l'on abandonne à l'évaporation sur de
l'acide sulfurique. Il se dépose d'abord de fines aiguilles, groupées en mamelons, que
l'on sépare de la partie liquide surnageant. Cette dernière se prend bientôt en une
masse de cristaux assez volumineux.
Il Le glucoside nous a donné environ 28s'', 25 pour 100 de sucre.
K Hédérose. — Fines aiguilles brillantes groupées autour d'un centre, 1res solubles
dans l'eau et dans l'alcool bouillant. Point de fusion i55°. Elle est dextrogyre et pré-
sente le phénomène de birotation. La solution bouillie examinée à 22° a donné
aD=-t- 102"',66.
11 A l'analyse, nous avons obtenu
Calculé
pour
C^H^O".
C 39,92 4o,oo
H 6,75 6,66
O » 59,33
» Cette substance fera l'objet d'une étude détaillée.
>, Rhamnose. — Le sucre qui se dépose après l'hédérose se présente sous forme de
prismes rhomboïdaux obliques, assez volumineux, fondant à 93°. Il est dextrogyre
='D= + 9''.4-
» Ces constantes sont celles de la rhamnose.
» D'après l'étude des produits de dédoublement, on doit admettre que
le glucoside, sous l'action des acides dilués, se décompose, sans fixation
d'eau, suivant l'équation suivante :
Hédérine. Hédérose. RUamnosc. Hédéridine.
( 1466 )
BOTANIQUE, Sur la forme Oospora (Slreptolhrix ) du Microsporum
du cheval. Note de M. E. Bodin, piésentée par M. Prillieux.
« Dans un récent travail ( Archives de Parasitologie, u° 3; 1898), j'ai
montré que le Microsporum du cheval offre, dans son état de mucédinée, un .
pléomorphisme tel qu'il peut revêtir dans ses cultures deux formes : la
(orme-Endoconidium et la forme Acladium, et j'ai indiqué, en outre, com-
ment il est possible de passer de l'une de ces formes à l'autre en utilisant
certains milieux parmi lesquels le milieu animal vivant.
)) De nouvelles recherches sur ce Microsporum viennent de me prouver
qu'il possède, dans ses cultures, une troisième forme qui naît de la forme
Acladium sous l'influence de certaines conditions, telles que la dessiccation
lente à des températures subissant des variations quotidiennes comme
celles qui proviennent de la succession des jours et des nuits.
» Par tous ses caractères morphologiques, la troisième forme du Micros-
porum du che\a\ appartient au genre Oospora; mais, déplus, par ses dimen-
sions, par les détails de sa structure, par ses caractères objectifs en cul-
ture, elle se rattache de la façon la plus nette et la plus indiscutable à ce
petit groupe à' Oospora appelé anciennement Slreptolhrix, dont le parasite
de Vaclinomycose est le type et qui comprend les parasites du pied de ma-
dura, da farcin du bœuf de Nocard, de la pseudo-luberculose d'Eppinger et
des plantes saprophytes comme V Oospora Giiignardi et V Oospora Metchni-
kowide MM. Sauvageau et Radais.
» Un double intérêt s'attache à cette forme Oospora du Microsporum du
cheval.
M D'abord elle vient démontrer, d'une façon définitive, que les Oospora
de ce petit groupe appelé Streplothrix sont bien des mucédinées et cette
conclusion mérite d'être retenue car certains auteurs, malgré le travail de
MM. Sauvageau et Radais {Annales de l'Institut Pasteur, 1892), classent
encore les Streplothrix parmi les bactéries.
" Ensuite la forme Oospora du Microsporum établit un lien de parenté
très inattendu entre les parasites de l'actinomycose, du pied de madura,
du farcin du bœuf, de la pseudo-tuberculose d'Eppinger d'une part et les
champignons des teignes d'autre part, appuyant ainsi cette opinion que
tous les parasites des mycoses humaines et animales présentent entre eux
des relations étroites, en tant (pie mucédinées du moins.
( '467 )
» J';ijoiiterai, enfin, que le fait que je viens de rapporter est un exemple
de plus du pléomorphisme des mucédinées parasites et qu'à ce seul titre
il serait digne d'attenrion, car l'élude insuffisante des phénomènes de
pléomorphisme est certainement l'une des raisons de l'incertitude de nos
connaissances mycologiques actuelles sur les parasites des mycoses. »
MINÉRALOGIE. — Sur un gîte de magnétite en relation avec le granité
de Quérigut (Ariége). Note de M. A. Lacroix, présentée par
M. Michel-Lévy.
<( J'ai montré antérieurement (' ) que le massif granitique de Quérigut
présente au point de vue de la théorie du métamorphisme une importance
capitale. Le granité y a été mis en place par dissolution progressive
d'épaisses assises de schistes et de calcaires; il a subi ainsi de multiples et
remarquables transformations endomorphes ; inversement, il a puissam-
ment métamorphisé ces sédiments. J'ai cherché en outre à démontrer, ù
l'aide d'observations nombreuses, que les transformations métamor-
phiques exomorphes étaient en grande partie dues à des émanations de
produits volatils ou transportables amenés par la roche éruptive.
» Cette Note a pour but de décrire un gîte de magnétite à allure filo-
nienne qui fournil un nouvel argument à la théorie que je défends.
» Dans la haute vallée de Boutadiol (ramification de celle de Laurenli)
quelques travaux ont été ouverts il y a de longues années sur un filon de
magnétite qui a été mis à découvert sur quelques mètres seulement. Ces
recherches, effectuées à une altitude voisine de 2000", dans un ravin
d'accès difficile, n'ont pas été poursuivies. La magnétite y est largement
cristalline ou massive, creusée de géodes que tapissent de beaux rhombo-
dodécaèdres; elle est par places associée à du grenat brun, à du pyroxène
et à de l'amphibole d'un vert foncé, à de la pyrite complètement oxydée à
l'affleurement. Elle forme non seulement un véritable filon au contact
immédiat du granile et du calcaire, mais des filonnets dans ces deux roches
et de petits nodules dans le calcaire.
» Cette magnétite ne résulte pas de la réduction de couches ferrifères
d'origine sédimentaire. Le granité, en effet, à son voisinage, présente les
(') Comptes rendus, 7 décembre 1896, et Bulletin du Service de la Carte géolo-
gique de France, n° 64; 1898.
G. R., i8ç)9, I" Semestre. (T. CXXVIII, N° 24.) I90
( i468 )
mêmes transformations endomorphes qu'au contact des assises calcaréo-
scliisteuses non métallifères; or, j'ai fait voir que, dans cette région, la
composition minéralogique du granité est toujours en étroite relation avec
la nature chimique de ses salbandes; il est bien clair qu'il eût subi au
contact de couches ferrugineuses des transformations endomorphes d'une
tout autre nature que celles qu'il présente.
» Il est donc nécessaire d'admettre que la formation de la magnétite est
postérieure à la consolidation du granité; il est possible, en outre, de dé-
montrer qu'elle est contemporaine du métamorphisme du calcaire. En
effet, les silicates (grenat, pyroxène, amphibole), qui sont mélangés aii
minerai de fer du filon ou qui l'accompagnent en nids dans le calcaire,
appartiennent aux mêmes groupes d'espèces que ceux qui se produisent
sous l'influence du granité dans les calcaires de la région considérée, mais
ils constituent des espèces plus ferrugineuses; le grenat n'est plus du gros-
sulaire, mais du mélanite; le pyroxène n'est pas du diopside de couleur
claire, mais un diopside passant à l'hédenbergite ; quant à l'amphibole,
au lieu d'être à peine teintée en vert pâle en lames minces, elle est d'un
vert extrêmement foncé et constitue une hornblende très ferrugineuse.
» Quand on s'éloigne du filon, on voit sur son prolongement dans le
calcaire les minéraux métamorphiques englober encore pendant quelques
mètres des nodules ou des cristaux de magnétite, ])uis ceux-ci disparaissent
et les silicates reprennent peu à peu leur composition et leur allure nor-
males.
» La formation de la magnétite est donc due à l'exagération locale delà
teneur en fer des émanations ayant accompagné la mise en place du gra-
nité. Par suite de l'insuffisance de la proportion de silice du milieu ambiant,
il ne s'est pas formé uniquement des silicates comme dans les autres con-
tacts de la région ; le fer a pu être réduit par le calcaire pour donner nais-
sance à la magnétite, forme sous laquelle se présentent si souvent les
minerais de fer produits au contact de cette roche.
» L'existence de filonnets aplitiques, traversant le filon de magnétite,
montre, en outre, que, si la production de celle-ci n'est qu'un épisode des
phénomènes métamorphiques du granité, elle n'en est pas le dernier. Ces
filonnets, en effet, ne diffèrent pas essentiellement de ceux qui Iravei'sent
en si grand nombre les calcaires métamorphisés de cette région et qui cor-
respondent (')à la phase ultime de l'activité éruptive du granité. Ainsi que
(,'j Com/'U'.i rendus, 17 octobre 1898.
( i^6(j )
l'on pouvait s'y atlenclre, ;l.s sont plus riches en minéraux rcrruj^Iueuy qiie
ceux que l'on observe clans les calcaires. On y rencontre du microcline et
(lu quartz associés à beaucoup de pyroxène, de sphène et à des pla-
gioclases.
» En résumé, le i^'ile de Boutadiol constitue un exemple remarquable-
ment net de filon métallifère formé sous l'influence directe d'une roche
éruptive. Son étude conduit aux mêmes résultats que celle des roches
à axinite des contacts granitiques des Hautes-Pyrénées ('), en montrant la
réalité des apports, effectués par le granité dans les sédiments qu'il
métamorphise et la liaison indissoluble existant entre la production de ces
émanations (phénomènes pneumatoly tiques) et le métamorphisme de con-
tact lui-même. »
MINÉRALOGIE. — Sur la présence de l'iode dans les eaux minérales de Royal.
Note de M. A. Duboix, présentée par M. Troost.
<( La découverte de la thyroiodine de E. Baumann et E. Roos appelle de
nouveau l'attention sur l'importance de traces d'iode qu'on peut rencontrer
dans l'air, dans l'eau de mer et dans les eaux minérales.
» C'est ainsi que M. Armand Gautier (-) a montré tout récemment que
l'iode existe dans l'air et dans l'eau de mer à l'état organique,
» Frappé du rôle important que peuvent jouer en thérapeutique des
éléments qu'on ne trouve dans les eaux minérales qu'à l'état de traces, la
Société des Amis de l'Université de Clermont-Ferrand et la Compagnie des
Eaux minérales de Royat ont bien voulu me charger d'étudier les eaux de
Royat à ce point de vue. Je suis heureux de leur adresser ici mes remer-
cîments.
» Je me suis proposé de doser l'iode dans ces eaux. La présence de
l'iode a été signalée par E.-B. Gonod en i856.
» L'année suivante Lefort a repris cette étude et a perfectionné la mé-
thode de Gonod en ajoutant ^s"" à 5»'' de potasse caustique à l'eau avant de
la soumettre à l'évaporation. En opérant ainsi Lefort a reconnu sans peine
l'existence de l'iode et du brome dans les quatre sources de Royat et de
Chamalières.
(') Comptes rendus, 3i octobre iSnS.
(*) Comptes rendus, l. CXXVlIi, p. 643.
( ^70 )
)> Mes expériences ont porté sur l'eau de la source Eugénie; dans une
première expérience, j'ai évaporé 5''' d'eau, à laquelle j'avais ajouté de la
potasse caustique jusqu'à réaction alcaline ; cette addition a provoqué un
précipité blanc abondant. En opérant avec les eaux de Royat, très char-
gées en bases terreuses, cette addition est nécessaire, afin d'éviter la for-
mation d'un iodure de calcium ou de magnésium, très facilement déconi-
posable par l'acide carbonique que contiennent ces eaux. Pour la suite
des opérations, j'ai suivi, en tous points, le procédé que M. Gautier a
décrit dans son Mémoire : V iode dans l eau de merQ). Je n'ai pas trouvé
d'iode dans ces conditions.
» J'ai alors recherché si l'iode ne se trouverait pas à l'état organique;
par la fusion du résidu de l'évaporalion de V'Sdo d'eau avec de la potasse
pure, au creuset de nickel, j'ai trouvé { de milligramme d'iode, ce qui fait
pour i'"', j^ ou o™"'',o/|.
» On sait que les matières organiques iodées de l'eau de mer sont azo-
tées et paraissent riches en manganèse et en phosphore. Or, le manganèse
et le phosphore ont été caractérisés dans les eaux de Royat par Lefort,
ainsi qu'une matière organique riche en chlorure de sodium. Déjà Gonod
regardait l'iode des résidus ferrugineux comme combiné au fer, et pensait
que, s'il échappe à la décomposition, « il le doit à une double combinaison
» avec la substance organique qui, peut-être aussi, ne fait que le protéger
» par sa matière résineuse ».
)) Les expériences de M. Gautier sur l'eau de mer, et les miennes sur
l'eau de Royat, ne laissent plus de doutes; on sait que l'iode existe en
combinaisons organiques solubles et insolubles, ces parties restent, après
le bain, inhérentes à la peau, qui les absorbe ensuite partiellement, ainsi
qu'il résulte des expériences de M. Gallard (^).
» Remarquons encore que le caractère organique de ces combinaisons
si énergiques explique cette particularité des eaux minérales de perdre
quelques-uns de leurs caractères utiles lorsqu'on ne les utilise pas sur
place. »
(') Comptes rendus, t. CXXVllI, p. 1069.
(-) Comptes rendus, t. CXXVIII, p. 11 17.
( i47' )
PHYSIQUE DU GLOBE. — Carie halhy métrique de V archipel des Açores.
Noie de M. J. Thoulet.
« Pour pouvoir suivre d'une manière systématique le détail de faits
naturels ou historiques qui se sont accomplis dans une contrée, il est
indispensable de posséder une Carte de ce pays; de même, aQn d'être en
élat d'étudier les phénomènes qui se passent au sein de l'océan, il est
indispensable d'avoir une Carte représentant le relief du sol sous-marin.
Carte géographique et Carte bathymétrique figurent en quelque sorte le
théâtre des événements accomplis.
» Il est peu de régions plus intéressantes, au point de vue océanogra-
phique, que celle des Açores, région de volcans sous-marins dont il serait
particulièrement important de comparer le relief avec celui d'une région
de nature géologique analogue, mais baignée par l'océan aérien au lieu de
l'être par l'océan marin. Il y aurait, entre autres, de précieuses relations à
en déduire relativement à la diversité d'action des agents atmosphériques
et de l'eau.
» J'ai essayé de me livrer à ce travail. Dans ce but, j'ai choisi la Carte
du Dépôt de la Marine n° 1266, édition revue et corrigée en mai 1898.
Cette feuille porte l'ensemble des neuf îles composant l'archipel des
Açores, Santa-Maria, San Miguel, Terceira, Graciosa, San Jorge, Pico,
Fayal, Florès et Gorvo. La courbe isobathe de 200™ y est indiquée autour
de chaque île et, en outre, autour de l'écueil des Formigas et des deux
plus hauts sommets du banc de la Princesse Alice. Sur ce banc, et d'après
les sondages du Prince de Monaco, l'isobathe de ooo™ a été aussi tracée.
La Carte a été originairement dressée d'après les travaux du capitaine
A.-T.-E. Vidal, de la Marine anglaise, exécutés en i843 et i844- Elle porte,
entre San Miguel et Terceira, l'indication d'un grand nombre de coups de
sonde, mais comme probablement la ligae de sonde ne dépassait pas, sauf
une seule exception, 370™ et souvent était beaucoup moindre, la plupart
des indications montrent que, à ces faibles profondeurs, le fond n'a pas été
atteint. Peut-être aussi, à cette époque, n'accordait-on pas un intérêt suffi-
sant aux parages maritimes où la profondeur était trop grande pour offrir
aux navigateurs une information immédiatenient utilisable. Le fait n'a
d'ailleurs rien d'étonnant puisque, soit par le Challenger, soit par le Prince
( i472 )
de Monaco, le fontl n'a été rencontré dans celte localité qu'à des profon-
deurs variant entre 1371'" et SSog™. Les cotes, d'après Vidal, sont par
conséquent surannées et la Carte de la Marine ne perdrait rien à les sup-
primer. T'ai néanmoins utilisé, pour la délimitation par ies courbes de Soo™
et de looo" du plateau qui s'étend au sud-est de Terceira, un certain
nombre de cotes de sondages ayant rencontré !e fond et provenant du
capitaine Vidal.
)) J'ai placé sur la Carte, d'après les indications fournies par les deux
fascicules publiés par le Prince de Monaco sous le titre de : Campagnes
scientifiques de S. A. S. le Prince de Monaco, 1 885-1897, liste des stations,
cent-douze sondages exécutés à bord de la Priiîcfsse-Alice. J'ai présenté de
même les six stations du Challenger portant les numéros 73, 74, 75, 76,
77, 78 qui se trouvaient dans l'Archipel et dont je me suis borné à modifier
la longitude et à transformer en mètres le brassiage en fathoms. Enfin, j'ai
agrandi et ramené à l'échelle de la Carte 1266, la courbe de 2000™ telle
qu'elle est indiquée sur la Carte intitulée Weltkarte dressée par le Reichs-
marine-Amt allemand. De cet ensemble et, bien entendu, en accordant
toute l'importance aux coups de sonde et en n'employant la courbe du
Weltkarte qu'autant qu'elle n'était pas contredite par des sondages subsé-
quents, j'ai tracé les isobathes de doo", iooo", iSoo", 2000"°, iSod^ et
3 000'". Les aires d'égale profondeur ont été coloriées en bleu avec des
teintes d'autant plus foncées que la profondeur en était plus considérable.
Les sondages du Prince de Monaco sont marqués par un cercle rouge;
ceux du Challenger ^iv un double cercle.
» L'examen de la Carte ainsi obtenue montre, par le groupement si
variable des points rouges, combien, dans chaque portion, le degré de pré*
cision est différent. Tandis que les sondes se pressent au voisinage des
terres, sauf sur le banc de la Princesse Alice, \h sont très disséminés au
large sur l'ensemble du grand plateau des Açores. Certaines isobathes
n'ont dû être déterminées qu'à l'aide de deux ou trois points. L'espace de
la Carte 1266 correspond à la superficie du tiers environ de la France. Or,
ou aurait une notion encore bien vague du relief du sol français si l'on en
était réduit à le figurer seulement à l'aide de ijo à 180 cotes d'altitude.
Remarquons que les parages des Açores, région en pleine activité volca-
nique, doivent être particulièrement irréguliers et déchiquetés. On peut
évaluer l'approximation obtenue si le tiers de la France, déterminé comme
il vient d'être dit par i5o ou 180 cotes d'altitude, comprenait une portion
( l^l^ )
des Alpes, les Cévennes, le Plateau central avec les espaces moins acci-
dentés du centre et de l'ouesl. JNéannioins, telle qu'elle est, la Carte des
Açores est une première approximation. On oublie trop souvent qu'en ces
sortes de choses la vérité n'est que le résultat d'approximations et de
corrections successives. Il serait fort à désirer que quelques sondages
fussent faits au large en suivant une ou plusieurs lignes. La Carte des
Açores offre l'avantage de montrer précisément les endroits où les coups
de sonde sont le plus nécessaires. L'opération, grâce aux instruments
qu'on possède aujourd'hui, instruments à fds d'acier, peu coiiteux et d'un
maniement facile, est devenue si simple et si rapide que l'on ne saurait
trop recommander aux bâtiments de l'Etat de s'y livrer chaque fois que
l'occasion s^en présente. Un seul sondage bien placé rectifie souvent une
énorme longueur d'isobathes. Il importe que les marins se persuadent
qu'au point oîi est parvenue la science de l'Océan et en vue des mille
utilisations soupçonnées ou encore non soupçonnées qui en découlent, il
ne faut plus se borner à la connaissance exacte du fond situé à moins
d'une centaine de mètres au-dessous de la surface, mais que le relief du
sol sous-marin, quelle que soit sa profondeur, joue un rôle important,
théoriquement et pratiquement, dans l'économie des courants, c'est-à-dire
pour la navigation sus-marine et sous-marine, pour les nombreux j)ro-
blèmes se rapportant à la distribution des espèces animales et dont la
pêche est un cas particulier, et surtout pour l'industrie de la pose des télé-
graphes sous-marins, sujet dont l'intérêt grandirait encore en cas de guerre.
L'avantage des Cartes teintées basées sur des données précises comme
les sondages, quoique incomplètes, est d'indiquer immédiatement à l'œil
la meilleure façon d'être perfectionnées et complétées. »
PHYSIOLOGIE. — Oscillations nerveuses à la suite des excitations unipolaires ;
méthode pour la mesure de leur vitesse de propagation. Note de M. Aug.
Charpentier, présentée par M. d'Arsonval.
« Dans une série de travaux précédents ( '), j'ai démontré que l'excita-
tion faradique des nerfs à l'aide d'un seul pôle de la bobine d'induction
(') Comptes rendus, 3 juillet 1898. — Société de Biologie; iSgS à 1896.
Archi\'es de Physiologie; 1898 à 1896.
( i474 )
(l'autre pôle étant isolé ou mis à la lerre) pouvait donner lieu, dans cer-
tnines conditions expérimentales, à des phénomènes d'interférence évi-
demment liés à la production d'oscillations dans le nerf au moment de
chaque choc induit. Certaines expériences m'avaient paru prouver la
nature physiologique de ces oscillations. Cependant, étant donné le carac-
tère oscillatoire des décharges induites à circuit ouvert étudiées par
Mouton, j'avais finalement admis la possibilité d'une explication purement
physique du phénomène en question.
» Mais, depuis cette première série de recherches, les circonstances
suivantes me montrèrent qu'en variant les conditions physiques pouvant
influer sur la fréquence des oscillations de la décharge, et pouvant même
entiaîner leur suppression, on ne changeait rien aux phénomènes observés
sur le nerf.
» .J'ai mesuré par exemple la demi-longueur de l'ondulation développée
dans le nerf par l'excitation unipolaire et je l'ai trouvée voisine de 2'="'
(une approximation plus grande n'est pas possible par la méthode directe).
» Or, l'introduction de capacités ou de self-inductions notables sur le
trajet de l'excitation, introduction de nature à modifier considérablement
la fréquence et par suite la longueur d'onde des oscillations de la décharge,
n'apportait pas de changement appréciable dans mes déterminations.
» De plus, j'ai pu reproduire ces interférences non seulement avec des
courants induits, mais avec des excitations unipolaires quelconques (') :
la décharge des condensateurs, la simple ouverture ou fermeture d'un
courant de pile direct, sans self-induction appréciable et, par conséquent,
sans caractère oscillatoire, permettent de constater des phénomènes ana-
logues.
)) I^'excitation unipolaire détermine donc réellement de véritables oscil-
lations nerveuses.
» Si l'on connaissait la vitesse avec laquelle ces oscillations se propa-
gent dans le nerf, il serait possible de calculer approximativement leur
fréquence.
» J'ai profité de ce que l'excitation faradique unipolaire peut traverser
sans perte appréciable des longueurs de nerf relativement grandes chez la
(') Je n'ai pas besoin de rappeler que les conditions d'efficacité et de puissance des
dinférentes variétés de courants unipolaires ont été fixées avec la plus grande piécision
par M. Cliaiiveaii.
( 1475 )
grenouille (4*^"" ou 5'''" et plus) pour essayer de mesurer la vitesse de trans-
mission de cette excitation par le nerf. Les difficultés particulières de cette
recherche, consistant surtout dans l'inégalité des réactions musculaires,
ne m'ont permis de constater qu'une chose, c'est que cette vitesse est du
même ordre de grandeur que celui de la vitesse de l'influx nerveux, me-
surée expérimentalement par Helmhollz, Marey, Chauveau, etc.
» Ces premières constatations ne pouvaient me suffire, et j'ai cherché
dans différentes directions une méthode plus satisfaisante. Celle à laquelle
je me suis arrêté dans ces derniers temps, après en avoir essayé un assez
grand nombre, m'a paru nouvelle dans son principe. Elle m'a conduit
déjà à des résultats dignes d'attention, mais elle pourra être plus féconde
dans l'avenir si, comme je l'espère, je puis disposer d'instruments plus
précis que ceux que j'ai dû improviser avec le matériel courant de mon
laboratoire.
» Je me contenterai, pour le moment, d'indiquer le principe de cette
méthode :
» Partant de cette idée que l'excitation électrique provoque des oscil-
lations dans le nerf, j'ai cherché à limiter aussi parfaitement que possible
cette excitation comme étendue et comme durée. J'ai employé des cou-
rants de pile très brefs (durée : de o%oooo3 à o',ooo3), et j'ai cherché à
éviter leur diffusion au delà du point excité, en n'employant que des cou-
rants faibles, d'une intensité voisine du minimum efficace : pour cela, le
conducteur venant de la pile traversait un rhéostat à liquide très résistant
et facilement réglable (modèle de M. Th. Guilloz).
» Une excitation unipolaire étant ainsi produite en un point du nerf se
propage avec une certaine vitesse au delà de ce point, ainsi que les alter-
natives périodiques d'affaiblissement et de renforcement qu'elle développe
après elle.
» Or une nouvelle excitation identique, produite un moment après et
portée par un autre conducteur en un autre point du nerf plus ou moins
distant du premier, ne trouvera pas le nerf dans un état toujours le même :
en effet, d'après le temps écoulé depuis la première excitation, la seconde
se produira à des phases variables de l'oscillation consécutive, et cette
oscillation elle-même, suivant la distance des deux points et la vitesse de
sa propagation dans le nerf, aura subi, avant d'arriver au second point, un
retard plus ou moins grand.
)) Par conséquent, si sur deux points déterminés du nerf on produit
G. R.,i8gt), i" Semestre. (T. CXXVIII, N°24.) I9I
(, i47^ )
deux excitations identiques, séparées par des intervalles de temps variables
(de l'ordre des dix-millièmes de seconde), on constatera des oscillations
dans l'intensité de la réaction musculaire provoquée. Pour un certain
intervalle, cette réaction sera nulle; elle reparaîtra, augmentera, puis
diminuera pour des intervalles de temps croissants, et s'annulera de nou-
veau pour un autre intervalle déterminé.
» De la connaissance de ces intervalles de temps et de celle de la
distance qui sépare les deux points du nerf successivement excités, on
peut déduire facilement, à l'aide de plusieurs expériences comparatives,
les notions suivantes : celle que nous recherchons en premier lieu, la
vitesse de propagation de l'oscillation développée dans le nerf; d'autre
part, la durée d'une oscillation, indiquée directement par l'intervalle de
temps correspondant à la production de deux minima successifs; la fré-
quence des oscillations nerveuses en résulte immédiatement; quant à leur
longueur d'oade, elle se calcule d'après les données expérimentales qui
précèdent; on pourrait d'ailleurs la rechercher sur le nerf lui-même en
déterminant deux positions successives de la seconde électrode pour
laquelle se produit l'interférence.
» J'indiquerai dans une Note ultérieure le dispositif que j'ai adopté et,
malgré leur caractère encore provisoire, les premiers résultats obtenus. Il
me suffira de dire aujourd'hui qu'ils se sont montrés conformes à mes
prévisions. »
PHYSIOLOGIE. — Lierre et Jiédérine. Étude physiologique et toxicologique.
Note de M. A. Joanin ('), présentée par M. Lannelongue.
» De tout temps, le lierre a été considéré comme une plante suspecte et
dangereuse. Si l'on a pu lui reconnaître de nombreuses propriétés théra-
peutiques et si quelques auteurs ont pu recommander les fruits de cette
plante comme purgatifs, l'emploi du lierre comme plante médicamenteuse
est actuellement tombé dans l'oubli. Néanmoins, les fruits de l'ffec/'cra hélix
déterminant assez souvent chez les enfants des phénomènes d'intoxication
parfois mortels, l'étude des principes immédiats contenus dans la plante
nous a paru digne d'intérêt et ce sont nos premiers résultats que nous pré-
sentons dans cette Note.
» Nous avons plus particulièrement étudié l'action toxique et physiolo-
(') Travail du lahoraloire de l^harmacologie de la l'acuité de Médecine de I^aiis.
( ^\n )
gique de l'hédérine, gliicoside le plus important du lierre, et dont l'éliule
chimique est l'objet d'une Note spéciale de M. Houdas (').
» Notre expérimentation a porté sur des grenouilles, des cobayes, des
lapins et des chiens.
» Les animaux à sang froid sont peu sensibles à l'action de l'hédérine.
La dose de glucoside nécessaire pour déterminer la mort d'une grenouille
de poids moyen (SS^"" à 4o^') ^sl de cinq milligrammes. La mort survient
très lentement en vingt-quatre ou trente heures. Le seul phénomène que
l'on observe est une paralysie lente et progressive.
» Il n'en est pas de même pour les animaux à sang chaud. Des doses
relativement très faibles de glucoside sont mortelles pour les cobayes et
les lapins. Ces doses varient :
De 5'^^»'' à 'j'^' par kilogramme d'animal en injection hypodermique;
3"^«'' à 4''°'' >' » '> intrapéritonéale;
2''S'' à 3''S'' » )i » intraveineuse.
» Quel que soit le mode d'administration employé, les phénomènes
d'intoxication déterminés par le glucoside du lierre restent constants. Les
symptômes d'intoxication observés chez les cobayes et les lapins sont peu
bruyants et peuvent se résumer ainsi : abattement, frissons, hypothermie
souvent très accentuée, météorisme, diarrhée parfois sanguinolente, coma,
mort. Les lésions que l'on trouve à l'autopsie sont : congestion très vivo
des organes de la région sous-diaphragmatique, érosions sanguines et
tuiTiéfaction de la muqueuse intestinale, poumons œdémateux et légère-
ment congestionnes.
» Par injection stomacale l'hédérine donne lieu, chez les chiens, à des
phénomènes émétiques. Les vomissements sont abondants. L'effet purgatif
est également très prononcé.
» Sous l'influence de l'hédérine, la pression artérielle baisse d'une façon
passagère si la dose de glucoside injectée est faible (oS'',io;i o^'", (5 pour un
chien de i5''" en injection intraveineuse). Pour des doses supérieures, la
chute de la tension est plus prononcée et s'accroît jusqu'à la mort de
l'anima!.
» L'hédérine peut donc être considérée, au point de vue pharmacody-
namique, comme un éméto-calhar tique. Les lésions qu'elle détermine «se
rapprochent d'ailleurs beaucoup des lésions observées sous l'influence des
drastiques.
(') \'oir plus haut, p. i463.
c 1478 )
» La comparaison de l'action toxique exercée par le lierre en nature et
de l'action de l'hédérine montre que ce glucoside est la cause d'un certain
nombre de symptômes observés dans l'empoisonnement hédérique. Cet
empoisonnement se caractérise par des effets émétiques et purgatifs,
accompagnés d'ébriété, d'excitation, de secousses convulsives. Les lésions
relevées à l'autopsie sont, d'autre part : inflammation plus ou moins vive
des voies digestives, engouement des méninges et des poumons.
» Les effets émétiques et purgatifs exercés par le Lierre paraissent dus
à la présence de l'hédérine dans cette plante. Quant aux accidents nerveux
signalés dans les cas d'intoxication connus, ils ne sont certainement pas
causés par le glucoside dont nous venons d'indiquer les effets. Peut-être
existe-t-il dans le lierre un autre principe actif capable d'influencer le
système nerveux et de déterminer les phénomènes d'excitation et les
secousses convulsives indiquées. C'est probablement un composé de ce
genre qui aura été entraîné dans l'hédérine isolée par Vernet, et qui aura
été cause des différences que nous pouvons noter entre les symptômes
indiqués par cet auteur et ceux que nous avons toujours rencontrés.
» L'action exercée par l'hédérine est constante. Nous l'avons toujours
retrouvée semblable dans l'emploi d'échantillons provenant de traitements
chimiques différents.
» Les conclusions expérimentales que nous présentons sont le résultat
de la comparaison de quarante-huit expériences. »
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Nouvelles recherches sut les fondions diasta-
siques des plantes indigofêres. Note de M. L. Bréaudat ('), présentée
par M. Duclaux.
« J'ai démontré précédemment (-) que la production d'indigo bleu au
sein des liquides de macération des plantes indigofêres est due à l'évolu-
tion de phénomènes chimiques et non physiologiques.
M Dans un travail un peu antérieur au mien, travail dont je n'ai eu con-
naissance qu'après la publication de cette Note, M. Molisch, de Prague ^ )
(') Travail du laboratoire de M. le D'' Calinelte, directeur de Tlnstitut Fasteiir de
Lille.
(-) Bréaudat, Sur le mode de formation de l'indigo {Comptes rendus, 14 no-
vembre 1898). — Annales de Médecine et d'Hyg. col., n" k, p. 525 ; 1898.
{'') MoLisoH, Ueber die sogenannte Indigogàlirang und neue IndigopJJanzen. —
( i479 )
arrive à la même conclusion après avoir étudié la fabrication industrielle
de l'indiffo à Java.
» J'ai fait voir, en outre, que le suc des Indigofera contient deux dias-
tases : l'une douée d'un pouvoir hydratant, capable de dédoubler l'indi-
can; l'autre, possédant des propriétés oxydantes qui se manifestent surtout
en présence de chaux, de soude ou de potasse.
» De nouvelles recherches m'ont appris que ces bases ne sont pas les
seules capables de contribuer à la formation de l'indigo et peuvent être
remplacées par l'ammoniaque, la baryte, la magnésie, les carbonates alca-
lins ou alcalino-terreux dissous ou mis en suspension dans l'eau distillée.
Voici comment je le démontre :
» Des feuilles cïlsalis alpina, lavées dans l'eau chloroformée et rapide-
ment incisées, sont enfermées dans des nouets de tarlatane préalablement
dépourvue d'apprêt, lavée à l'acide chlorhydrique, neutralisée et conser-
vée dans l'eau chloroformée.
» Ces nouets sont immergés dans des solutions ou suspensions stériles,
contenant oS'',o5 des corps ci-dessus pour lôo" d'eau distillée.
« Après une macération de douze heures à S^" et à l'abri des germes de
l'air, le tissu de tous les nouets est teint en bleu avec plus ou moins d'in-
tensité, et les différentes solutions précipitent encore un peu d'indigo bleu
par agitation.
)) Si l'on prépare des liquides de macération contenant, dans les mêmes
proportions, des acides ou des sels neulres (acides chlorhydrique, acé-
tique, oxalique; sulfates de soude, de magnésie, de manganèse; chlorure
de calcium, oxalate d'ammonium), les résultats sont négatifs. Les nouets
restent incolores et il se forme, au sein des liquides, des précipités qui se
déposent très difficilement et qui ne bleuissent pas, malgré une agitation
très prolongée.
» Il me parait donc démontré :
» 1° Que les bases alcalines, alcalino-terreuses ou leurs carbonates
solubles ou insolubles sont indispensables à la production de l'indigo;
» 2° Que les acides et les sels neutres ne permettent pas cette précipi-
tation.
M En présence de ces faits, il m'a paru intéressant de chercher si la pré-
sence d'un alcali est nécessaire à l'action des deux diastases ou nécessaire
Ans den Sitzungsberichten cler kaiser l. Akademie der Wissenschaften in Wien,
Juli 1898.
( i48o )
seulement à l'une d'elles. L'expérience suivante m'a renseigné sur ce point.
» Je triture des feuilles d'Isatis avec du sable dans de l'eau distillée. Je
filtre et j'abandonne la liqueur claire à la température de 3"]° de deux à
quatre heures.
» Une première partie de ce liquide est additionnée de chloroforme et
agitée. Ce dissolvant se colore légèrement en jaune. On sépare les deux
liquides et l'on constate que la solution aqueuse contient un corps réduc-
teur de la liqueur de Fehling.
» L'évaporation lente de la solution chloroformique à l'air libre donne
de l'indieo,
» Par conséquent, la diastase hydratante a fait son œuvre; l'indican est
décomposé en indiglucine et en un corps capable de donner de l'indigo
bleu par oxydation. La réaction s'est effectuée en l'absence d'alcali.
» Si nous ajoutons un peu d'eau de chaux à la seconde partie du liquide
de macération fdlré, nous obtenons de l'indigo bleu par agitation.
» C'est donc bien la diastase oxydante qui exige la présence de l'alcali.
» En voici, du reste, une autre preuve.
» Si l'on mélange, à une solution aqueuse saturée de gaïacol, une solu-
tion des diastases extraites de l'Isatis, la réaction colorée qui se produit
par agitation est peu sensible; mais si le liquide est additionné d'une sub-
stance alcaline, même insoluble (carbonate de magnésie), le gaïacol se co-
lore rapidement et avec intensité. Cette coloration ne se produit pas dans
un tube témoin ne contenant que du gaïacol et du carbonate de magnésie.
» Je conclus de ces expériences que l'oxydase contenue dans le suc de
l'Isatis alpifia est douée d'un pouvoir oxydant très faible; que ce pouvoir
oxydant est exalté par les alcalis et carbonates alcalins; enfin, que l'action
des alcalis ne s'exerce qu'en faveur du ferment soluble oxydant.
» J'ai montré, dans ma précédente Note, que l'Isatis alpina et l'Indi-
gofera anil sont douées de ces fonctions diastasiques; depuis, je me suis
assuré, par le même procédé, qu'elles existent également chez V Indigofera
linctoria et V Isatis tinctoria. »
PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur un Champignon parasite du cancer.
Note de AL J. Chevalier, présentée par M. Arm. Gautier.
« A la suite de notre Communication du 21 mai dernier ( Cow/j/es rendus,
p. 1 293) relative à un Champignon parasite du cancer, nous avons pu avec
( I/I«J )
M. leD'Bra, auteur d'une publication analogue visée dans la Coniniuiiica-
lion ci-dessus, comparer les préparations faites par chacun de nous; nous
sommes arrivés à l'identification complète des deux parasites. Ce résultat
confirme très heureusement nos travaux faits séparément.
» Il est juste de reconnaître que M. le ly Bra a le premier signalé et
cultivé ce parasite et nous lui accordons volontiers la priorité de cette
publication. »
MM. P. îIaan" et Marcel Héiiubel adressent une Note ayant pour titre :
« Étude expérimentale de la biologie intime et comparée du protoplasma
animal et végétal. »
A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à 4 heures et demie.
M. n.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans la séance du 5 juin 1899.
(Suile.)
Éludes géologiques sur les Étals-Unis. Noies parues dans diverses publications,
par M. E. Wadsworth. 12 opuscules in-S".
Notices sur les Écoles préparatoires des Mines aux États-Unis, par M. E.
Wadsworth. 5 opuscules in-S".
Duce species novœ Argentines Gyponcc generis scripsit Car'olus Berg. ( Extracto
de los Anales de la Sociedad Cientifica Argentina, t. XLVII.) i feuillet
in-8°.
Observaciones sobre lepidopteros argentinos y otros sudamericanos, por el
D' Carlos Berg. Buenos Aires, Juan A. Alsina, 1899; i fasc. in-S'*.
Annual report of the boards of régents of tlie Smithsonian Institution, 1897.
Washington, 1898; 1 vol. in-8°.
( i482 )
Yearhook of the United States departtnent of Agriculture, i8, avec 32 planches ; i856 15 fr.
Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Behedes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en 1830 par l'Académie des Sciences
pour le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi-
f mentaires, suivant l'ordre de leur superposition . — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature
« des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bbomn. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fi.
A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers SaTants à l'Académie des Sciences.
W 24.
TABLE DES ARTICLES. (Séance du 12 juin J899.)
MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS
DES MEMBIIES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
Pages.
I\l. A. CoiiNU. — Le Juliilé de Sir G. Slo/.es
et le Centenaire de l'Institulion Royale.. i!{.t-
MM. Ch. HdrciiARD et H. C.uillemimot. —
De l'angle d'inclinaison des côtes étudié
Pages.
à l'aide de la radiciscopie et de la radio-
graphie à l'état sain et à l'état morbide,
en parlieulicr dans la pleurésie sans épan-
clicmenl i '|!!i
COURESPOi\I)A]\CE.
M. I>. EoiNiTis. — Observations d'i'loiles
lilanles faites à Athènes
1\L lî. PiiÈiAGMÉN. — .Sur une extension d'un
théorème de M. MiUag-Lcfllcr
1\I. P. Vieille. — Déformation des ondes au
cours de leur propagation
I\I. A. Blonhkl. — Sur l'équation du mou-
vement des automobiles
M. CASi'Aiii. — Épreuves des instruments
destinés aux expériences sur la décimali-
sation des angles
M. Li; Chatkliek. — Sur la dilatatioji des
alliages métalliques
M. \. PoNsoT. — Mesure directe de la
pression osmotiquc de solutions très éten-
dues de chlorure de sodium
M. S. Leduc. — RayonSémis par une pointe
électriséc
M. UE FoECKAND. — Chaleur d'oxydation
du sodium
M. E. PÉCHARD. — Action de l'iode sur les
alcalis
M. J. Rin.VN. — Sur le dosage de l'hydro-
gène phosphore dans les mélanges gazeux.
M. MAunuiE KiiANÇois. — Action de l'eau
sur l'iodomercuratc d'gmmoniaque et sur
l'iodomercurate de potasse
M. \l,lî. CoLsoN. — Sur le cuivre rédnil à
basse lemi)érature
Bulletin biblioghapiiiquë
,11',
. ',:;-;
>4'i.
■l'r-'
■'l 17
,'i4s
'15 9
1453
I '|,V1
i4.'.S
M. A.,BÉiiAL. — .Sur les anhvdrides mixtes
de l'acide fnrniique 14*50
M. HouDAS. — Contribution à l'étude du
lierre; préparation de l'hédérine i463
M. E. BoDiN. — Sur la forme Oospoia
(Streptothvix) du Microsporon du
cheval 1 4G'>
M. A. Lachoix. — Sur un gitc de magnétitc
en relatiim avec le granité de Qué-
rigut ( Ariége ) iffi-
M. A. DuBoiN. — Sur la présence de l'iode
dans les eaux minérales de Royat i4'J;i
M. J. Thoulet. — Carte bathymétrique de
l'archipel des Açoi-es , 1471
M. AuG. CiiAiîPENTiER. — Oscillations ner-
veuses à la suite des excitations unipo-
laires; méthode pour la mesure de leur ■
vitesse de propagatioij , i '173
M. A. JOANIN. — Lierre et hédcrine. Étude
|ihysiologique et toxicologiqnc 1476
M. L. Bréaudat. — Nouvelles recherches
sur les fonctions diastasiques des plantes
indigofères 147'^
M. J. Chevalier. — Sur un champignon
parasite du cancer i4S"
MM. P. IIaan et Makcel Heruuel adressent
une Note ayant pour titre : « Élude expé-
rimentale de la biologie intime et com-
parée du protoplasma animal et végétal ». i48i
i48i
PARIS.
— IMPRlMERIli GAUrHIEK-VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, ^'-^
l^ Cérant : tÎAUTUlER-VltLARS.
1899
PREMIER SE3IESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PA.R Mm. liES SECRÉrAIKBS PBRPÉTVEIiS
TOME CXXYIII.
N^ 25 (19 Juin 1899).
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustias, 56.
1899
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875.
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 teuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1*'. — Impressions des travaux de C Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou oarunAssociéétranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner aux
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Les communications verbales ne sont mentionnées
dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction
écrite par leur auteur a été remise, séance tenante,
aux Secrétaires. •
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 32 pages par année.
Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les
discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de [
l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont
pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi-
vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires,
dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les
remettre au Bureau. L'impression de ces ÎNotes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les l'rogrammes des prix proposés par l'Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant
que l'Académie l'aura décidé
Les Notices ou Discours prononcés en séance pu-
blique ne font pas partie des Comptes rendus.
Articles. — Impression des travaux des Savants
étrangères à l'Académie.
Les Mémoires lus ou présentés par des personnes
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca-
démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré-
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
Les Membres qui présentent ces Mémoires sont
tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le
Membre qui fait la présentation est toujours nommé;
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font
pour les articles ordinaires de la correspondance of6-
cielle de l'Académie.
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis ;i
l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le
jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps,
le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte renaît
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sin-,
vant et mis à la fin du cahier.
Article 4. — Planches et tirage àpart.
Les Comptes rendus n'ont pas de planches.
Le tirage à part des articles est aux frais des au-
teurs; il n'v a d'exception que pour les Rapports t :
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative lai;
un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprc -
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré-
sent Règlement.
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent iaire présenter leurs Mémoires par WM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les
déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivaute
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SEANCE DU LUNDI 19 JUIN 1899,
PRÉSIDENCE DE M. VAN TIEGHEM.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur une classe de surfaces isothermiques
liées à la déformation des surfaces du second degré. Note tle M. Gaston
Darboux.
« Dans une Communication insérée à la page 1299 de ce Volume, j'ai
fait connaître quelques propriétés nouvelles des surfaces à lignes de cour-
bure isothermes. On a vu qu'étant donnée une telle surface (2), on peut,
d'une infinité de manières, déterminer une autre surface isothermique (i')
telle que (i) et (i') constituent les deux nappes d'une enveloppe de
sphères, la correspondance entre les deux surfaces ayant lieu à la fois avec
conservation des lignes de courbure et avec similitude des éléments infi-
niment pelits. J'avais été conduit à ces propriétés tout à fait générales
des surfaces isothermiques par l'étude de certaines propositions relatives
à la déformation des surfaces du second degré. Nous avions reconnu, en
C. R., 1899, I-' Semestre. (T. CXXVIH, N« 26.) IQ'-J
( i4H/. )
effet, que, si une quadrique (Q) roule sur une surface applicable (©), les
huit points »i,, ni,, où les génératrices isotropes de (Q) percent le plan de
contact de (0) et de (Q) décrivent huit surfaces isothermiques (2,), (2]^).
Deux de ces surfaces (i,), (-1). relatives à des indices différents de « et /-,
se trouvent précisément dans la relation qui fait l'objet de ma dernière
Communication. Cette remarque va donner les moyens de caracté-
riser les surfaces (2,), (2)) qui se rattachent à la déformation d'une qua-
drique générale et qui forment un groupe nettement défini, compris dans
l'ensemble infiniment plus étendu des, surfaces isothermiques les plus gé-
nérales.
» Supposons, en effet, que l'on donne une des surfaces (l,) que nous
désignerons par (2,); il lui correspondra trois autres surfaces (2.,), (2;,),
(l",) qui, prises avec elle, constitueront les deux nappes d'une enveloppe
de sphères; et les normales à ces quatre surfaces sei'ont toutes dans le plan
de contact de (0) et de (Q). Or, si l'on applique les formules (4) de ma
dernière Communication, on reconnaît tout de suite que le pian contenant
les normales aux deux nappes de l'enveloppe de sphères qui y est consi-
dérée a pour équation
\MM-'^ = fMS''-^''
et, par conséquent, ne dépend que du quotient des deux dérivées y-^, -7—
» Donc les trois valeurs de \ qui permettent de faire dériver de (2,) les
trois surfaces (2.,), (^3), (2',) doivent être telles que le rapport de leurs
dérivées premières soit le même, c'esl-à-dire doivent être fonctions l'une
de l'aulre; et comme d'ailleurs), doit satisfaire à l'équation aux dérivées
parlielics
*^ ' -^ £>p c^pi H rfp, ^ ~" H 7^7 Jîp7 ~ "'
il ne sera pas difficile de conclure de là qu'en négligeant pour des raisons
d'homogénéité une constante qui entre en multiplicateur, les trois valeurs
de 'k qui correspondent aux trois surfaces (2),) ne pourront que différer
d'une quantité constante.
» Si donc on se reporte aux équations (i4) (p. i3o4), on reconnaîtra
qu'il en devra être de même pour les valeurs de q et de a, de sorte que,
pour chaque surface (2^), on devra avoir
(
( 1485 )
y, t', i/ étant des fonctions déterminées et >^,, ja,, t, des constantes qui
varieront seules lorsqu'on passera de l'une des surfaces (S'^) aux deux
autres.
» Par exemple l,, j7.,, a, seront nulles pour (i^) el prendront des valeurs
que nous devons supposer quelconques pour (S',), (X,).
» D'après cela, écrivons que l'équation (i'^) de ma dernière Commu-
nication et celles des équations (i i) qui déterminent -^, ^ ne cessent pas
de subsister lorsqu'on y remplace ni, 1, -7, a par m -+- m,, X -h a,, t + t,.
iJL -f a,. Nous obtiendrons les relations
,-f-'7A, + \,';,;).
r, + WiT, ) =r G,
?, + w,^,") = o.
d'où l'on déduit facilement que les valeurs de \, [j., n seront nécessairement
de la forme suivante
9.[j. = m' -H X„, r; = « -)- ,7,,, jj. r= — 11^ _f- ;x„ ,
^0' "^0» î-'-o étant trois constantes et «, u' désignant, pour abréger, les quan-
tités suivantes :
(3) " = ^ + î(;' "' = "'(r-ïï:)'
» En portant les valeurs de 1, [i., n dans l'équation (i3) de ma précé-
dente Communication
(4) [>■' + ^- + i"; = 2mir>,
on sera conduit à une relation de la forme suivante :
^(5) 11^ (^^-^yV H= (ë)'+ "t~ '^ •■'^""'+ 2Bm + 2C«' + I) = o,
oii A, B, C, D désignent des constantes quelconques. Cette relation, qui
contient, en même temps que les rayons de courbure principaux, leurs
dérivées lorsqu'on se déplace suivant les lignes de courbure, devra être
vérifiée en chaque point de la surface (-,). Elle est, comme on voit, de
forme assez compliquée. Mais, en même temps qu'elle est nécessaire, elle
( i486 )
est suffisante, et nous allons voir qu'en la supposant vérifiée, on pourra
faire dériver de (2,) les trois surfaces (!'.,), (l'.^), (^\).
» Si l'on porte en effet les trois valeurs (2) de)., c, [a dans l'équation (4)
et que l'on identifie la relation ainsi obtenue avec l'équation (5), on aura
(6) [y.„ = — A- 2/?«,
m' '" ni
m devant vérifier l'équation du troisième degré
(y) (A + 2m)-7?2 — D/n - 2BC = o.
» Aux trois racines de cette équation correspondront trois systèmes de
valeurs pour [x„, \^ i„ et, par suite, trois surfaces (X). (-3), (^1) dont les
normales se couperont mutuellement et couperont aussi la normale à (i,).
» Il reste à montrer que les quatre surfaces isothermiques ainsi obtenues
sont bien celles qui correspondent à la déformation d'une certaine qua-
drique. Il faut, pour cela, prendre une des deux tangentes isotropes à (2,)
puis les trois tangentes isotropes aux surfaces (il), (-'3), (-i) qui ren-
contrent la première et montrer d'abord que la quadrique (Q) dont ces
quatre droites sont des génératrices rectilignes est invariable de forme.
» Choisissons comme axe des X, des Y, des Z, les deux tangentes prin-
cipales et la normale à la surface (2, ). Il n'y a aucune difficulté à former
l'équation de la quadrique (Q). En posant, pour abréger,
/ X-t- i\ „ "(/' X + iY
( 7 = - (X - jY) (E + j^O -f- -^ TT7I7 ~ "" -^ ~ -" '
on trouvera que les tangentes isotropes aux surfaces (2) ) ont pour équa-
tions
( :; + (A -+- ■i.m)x — o,
de sorte qu'en éliminant m on voit qu'elles sont toutes les trois sur la qua-
drique définie par l'équation
(10) (=H-Aa-)(j-t-Da;)-4Ba'(i +Cx)--=o.
Les variables x, y, z peuvent être regardées comme des coordounées rec-
( i't87 }
lilignes et, en verlu de l'identité
a- (y + 2 m') + :;- = X^ -H Y^ + Z^
l'équation du cercle de l'infini écrite avec ces variables oc, y, :■ serait
xy -h s- = o.
» Cela permet de former très aisément l'équation en S relative à la qua-
drique (lo), et l'on reconnaît ainsi que cette équation en S ne diffère de
g
l'équation du troisième degré en m (7) que par le changement de m en — -•
» Onvoitdoncquelaquadrique (Q), définie par l'équation (10), est in-
variable de forme et dès lors il résulte des théorèmes généraux relatifs aux
systèmes cycliques qu'elle roule nécessairement sur une surface applicable,
ce qui complète notre démonstration.
» Au reste, cette démonstration aurait pu se faire entièrement par la
Géométrie. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la détermination des intégrales des équa-
tions aux dérivées partielles du second ordre par leurs valeurs sur un contour
fermé. Note de M. Emile Picard.
« Dans plusieurs Mémoires du Journal de Mathématiques, je me suis
occupé de l'extension du problème de Diricblet aux équations aux dérivées
partielles du second ordre. Ayant repris récemment cette question dans
mon cours, j'ai complété et précisé ces recherches sur quelques points;
c'est ce que je vais indiquer très succinctement, les développements devant
trouver place ailleurs.
» Nous nous bornons ici à l'équation linéaire
/ X 0'- u 0- Il } du au r
)) Prenons d'abord un contour (simple ou composé) limitant une aire
suffisamment petite, et supposé dans ses parties distinctes régulièrement
analytique. Le point de départ de la première méthode que j'ai suivie con-
siste dans la remarque suivante :
» Considérons l'équation
/ \ 0^ u d- u j., ,
( i488 )
el soit la fonction f{si\y) continue dans l'aire limitée par C, ainsi qne ses
dérivôes partielles -^- et -y,- On suppose que l'on ait
l/(^-..v)| . .
.. 27
5 »
3
H
122,5
>j
»
»
12
»
121,1
1)
.. 25
23 >)
2
»
109,5
»
.. iO
29 Juillel
1
»
"7'7
( •%' )
Dates
>aturc
du cépage.
Numéro
des pièces.
de l'arrosage.
du
Carignan
. . 3.3 bis
'9 "
7
))
.. 3
17 août
6
»
.. 28
27 juillet
16
»
. . 28 i/.î
3 août
21
»
.. 40
29 juillet
9
»
.. 43
23 août
9
»
. . »
»
2t
Poids
des grains.
'34,9
123,2
145,7
'27.9
122,2
.«7-3
i3',,3
» On voit que rniigmentation de poids du grain de raisin a été notable
dans les vignes arrosées et qu'elle s'est maintenue jusqu'à l'époque delà
vendange. Cette augmentation a été en moyenne comprise entre aS
et 3o pour 100 et s'est élevée jusqu'à plus de ^5 pour 100. C'est là, pour
le propriétaire, un résultat important.
» Mais à quoi correspond cet excédent de récolte? Les grains, par le fait
de l'arrosage, se sont-ils simplement gorgés d'eau, ou bien y a-t-il eu éla-
boration de nouveaux matériaux, sucre, acides organiques, etc., venant
s'ajouter à ceux qui existaient déjà dans le grain? L'analyse du moût des
vignes arrosées et des vignes témoins nous éclairera sur ce point. Voici
les résultats moyens obtenus :
Aramoii
Carignan
non arrose,
arrosé
non arrose,
arrosé
Densité
Sucre
Acide ( ' )
du moût.
pour 1000.
pour 1000
10, 5B.
180
9.02
10,0
169
10,37
««,9
210,5
9,5o
1 1 ,6
202,0
1 I ,32
» Ces résultats montrent que l'un des effets de l'arrosage est d'intro-
duire dans le grain une notable quantité d'eau et de diluer ainsi les liquides
qui remplissent les cellules. Le moût des vignes arrosées est moins cliargé
de sucre; mais cette diminution est loin de correspondre à l'augmentation
du poids des raisins. li y a donc eu, du fait de l'arrosage, une production
de matière sucrée. Les acides végétaux ont augmenté dans une proportion
considérable.
» En examinant la composition chimique du grain, on voit que la ma-
turité du raisin a subi, sous l'influence de l'arrosage, une véritable rétro-
(') Exprimé en acide tartrique.
C. R., iSgy, I" Semestre. (T. CXXVIII, >' 25.)
193
( i492 )
gradation, en ce sens que les proportions relatives de sucre et d'acides
sont redevenues ce qu'elles étaient à une époque moins avancée de
l'année.
» Voici les quantités moyennes de sucre et d'acides existant dans les
raisins peu de jours avant la récolte, pour la surface d'un hectare :
Sucre. Acides.
kc kB
.\ramon, par hectare de vignes arrosées 1496 §7)4
» par hectare de vignes non arrosées i3o8 63,4
augmentation altribuable à l'arrosage 188 24,0
Carignan, par hectare de vignes arrosées io5o 58,4
» par hectare de vignes non arrosées 83o 39,8
» augmentation altribuable à l'arrosage 220 18,6
» L'arrosage a donc rendu, à la puissance d'élaboration des matériaux
carbonés, une activité qui s'est traduite par l'accumulation dans le grain
de raisin de quantités importantes de sucre et d'acides organiques.
« Le point de vue économique de cette opération, le seul qui intéresse
l'agriculteur, peut s'envisager de la manière suivante :
» L'arrosage a entraîné des frais supplémentaires; il a de plus abaissé
la richesse saccharine du moût et, par suite, la teneur alcoolique du vin;
mais il a amené une production plus abondante. La balance entre ces
diverses données montrera s'il v a eu un avantage réel à pratiquer l'arro-
sage tardif.
M Les résultats suivants se rapportent au vin produit :
\ramon arrosé
Récolte
à
riiectare.
lilil
87,3
Richesse
alcoolique
du vin.
10, I
.Vramon non arrosé . .
... 72.1
10,8
Carignan arrosé
.... 5i ,6
12,2
Carignan non arrosé
. . . . Âo,o
12,6
« Les vins de cette catégorie se vendant généralement suivant le degré
alcoolique et, dans les conditions actuelles, à a*^' le degré, nous pouvons
calculer l'excédent de recette obtenu par le fait de l'arrosage. Il a été par
hectare :
Pour l'aramon, de . 206'^''
Pour le carignan, de 201'''
( i493 )
» En regard de ces chiffres, plaçons les dépenses occasionnées par
l'arrosage. L'eau a été prise à une distance de i Sûo*" et élevée à une hau-
teur moyenne de /lo"", à l'airle d'une machine puissante; elle a été distri-
buée dans les vignes par des rigoles tracées à la charrue et curées à la
main. La dépense pour ces diverses opérations a été de 46"', 3o par hec-
tare. Mais ce n'est pas la seule dépense qu'il y ait lieu de considérer; l'ar-
rosage augmente le développement végétal et, par suite, appauvrit le sol.
Tl faut donc donner à la vigne des fumures plus abondantes. Mes études
antérieures me permettent de fixer à iS"^"" par hectare la valeur des engrais
supplémentaires qui correspondent à l'accroissement de la vigne et à l'aug-
mentation de la récolte.
» La recette supplémentaire ayant été de 200'' à 25o'''' par hectare, pour
une dépense d'environ ôo*^"', l'arrosage tardif pratiqué en 1898, dans les
conditions que j'ai indiquées, a donc produit un bénéfice notable. »
PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Note sur la toxicité urinaire chez les enfants
et dans r appendicite en particulier ; par MM. Lannelongce et Gaillabd.
(c On ne pouvait avoir une appréciation exacte de la toxicité urinaire
dans l'appendicite qu'en prenant pour terme de comparaison la toxicité
d'une urine normale chez des sujets de même âge, nullement malades et
jouissant de leur vie ordinaire. C'est par l'examen de l'urine de dix sujets
normaux que nous avons commencé ; on a rarement, d'ailleurs, procédé à
l'étude de la toxicité urinaire chez les enfants.
» Urines normales. Quantités. — Avec A. Gautier ('), Banal (^) et
Guirol (■"), nous avons reconnu que l'enfant sécrète une fois et même deux
et trois fois plus d'urine que l'adulte pour un même poids.
» Carron de la Carrière (') et Moufet ont donné des chiffres qui tra-
duisent les quantités excrétées par kilogramme en vingt-quatre heures,
selon les âges :
» De i5 mois à 5 ans, 29'^^'', 6; de 5 à 10 ans, 27'^'', 6; de 10 à r5 ans,
28<=S7.
(') A. Gautier, Cours de Chimie; Masson, 1892.
(-) Basal, Recherches biologiques sur l'earcrélion urinaire.
(') Glirol, Urologie du rachitisme.
(*) Carron de la Carrière et Moufet, L'urine normale de l'enfance.
( i494 )
» Nous avons, sur dix enfants de divers âges, obtenu les résultats
suivants :
» Volume rendu en vingt-quatre heures : de 2 à 4 'ins. 700"''=; de 5 à
7 ans, 63o"; de 8 à 10 ans, 1040'''^; de 11 à i4 ans, 1570^^^ Soit, par kilo-
gramme d'individu : 3i"de 2 à 4 ans, 39"='= de 5 à 7 ans, 43'='" de 8 à 10 ans,
45^,7 deiiài4 ans; et par heure et par kilogramme : i'"'', 29, 1^,62, i"",78,
i*''=,90, aux mêmes âges,
» Couleur. — La couleur de l'urine des jeunes sujets est jaune paille et
jaune pâle, c'est-à-dire moins jaune que celle de l'adulte. La densité a
oscillé entre 1016 et 1026; sauf une, toutes étaient acides, h' urée existe
dans l'urine des enfants en proportion très supérieure à celle de l'adulte;
Kamerer (') et Schabanova l'avaient bien établi dans leurs Tableaux.
Voici d'ailleurs le résultat des analyses faites dans mon laboratoire :
» Urée aux divers âges : de 2 à 4 ans, ii^"", 35, soit oS'',9o par kilo-
gramme; de 5 à 7 ans, 1 1*'"', 80, soit o^'', 78 par kilogramme; de 8 à 10 ans,
i3s'',95, soit o°'',6i par kilogramme; de 11 à i3 ans, 2oS'',i5, soit o6'',64
par kilogramme.
» Urotoxie et coefficient urotoxique chez- les enfants sains. — La déter-
mination de Vurotoxie pour chaque urine a été faite d'après la même
méthode pour les sujets sains et ceux affectés d'appendicite. On injectait
préalablement une macération filtrée de deux têtes de sangsues dans 5*^*^
d'eau salée stérilisée. Puis on injectait dans la veine marginale de l'oreille
d'un lapin l'urine dont on cherchait l'urotoxie. On avait soin que cette
urine pénétrât lentement, avec une même vitesse et une même pression
dans tous les cas, jusqu'à la mort de l'animal, qui survenait dans un délai
de trois quarts d'heure à une heure environ. On négligeait la température,
mais on avait soin de filtrer l'urine avant de l'injecter.
» L'urotoxie des urines des jeunes sujets est supérieure à celle de
l'adulte. Tandis que chez ce dernier 4o" à 80'''= tuent i'-^ de lapin, chez
l'enfant il faut de ôi'"^ à 120'^^'=, suivant l'âge des sujets.
» Voici la valeur de l'urotoxie à divers âges : de 2 à 4 ans, Sô'^''; de 5 à
7 ans, iio'^'^; de 8 à 10 ans, 84'=''; de i i à i3 ans, 89*^<=.
» Le nombre des urotoxies, par vingt-quatre heures, inférieur à celui de
l'adulte, devient à ces âges respectifs de 8,1, 7,1, i2,3, 17,2.
» Quant au coefficient urotoxique, c'est-à-dire quant au nombre d'uro-
loxies fabriquées par l'unité de poids, il est : de 2 à 4 ans, 0,47; de 5 à
(') Kamerer, Der Stoffveclisel der Kinder, 1896.
( "495 )
7 ans, o,/j4; fie 8 à lo ans, 0,70; de n à i3 ans, o, Sa; moyenne, o,533.
» Toxicité urinaire dans l'appendicite. — Le cycle appendicitaire ne sau-
rait être fixé, il est même mal défini dans beaucoup de circonstances. Aussi,
pour avoir des renseignements de quelque valeur a-l-il fallu grouper entre
eux des l'ails comparables et qu'on puisse reconnaître en clinique :
» 1° Dans une première catégorie nous comprenons les appendicites
a/g-Mé:? accompagnées d'un phlegmon péri-appendicitaire, ou, si l'on veut,
d'une péritonite circonscrite avec adhérences ou avec une collection puru-
lente en forniation. Dans tous les faits de ce groupe, c'était une première
attaque à marche franchement aiguë, précédée ou non de phénomènes peu
marqués. Le nombre de ces cas est de neuf. Chez presque tous la densité
urinaire a augmenté et atteint 1026 et jusqu'à io3o. L'acidité s'est accrue ;
il y a eu de l'hyperacidilé relativement à l'état normal. La quantité des
vingt-quatre heures est moindre. Enfin la couleur a pris une grande impor-
tance; au heu d'être pâle, elle est devenue plus pigmentée. La couleur a
varié du jauqe d'or à un ton ambré qui se trouve le plus généralement.
« Certaines urines étaient limpides, d'autres ont laissé déposer une
masse spongieuse renfermant de la mucine.
» L'urée s'y trouve en proportions notablement plus fortes; la diffé-
rence peut varier du simple au double. Voici quelques exemples suivant
les âges. Urines normales : 5 à 7 ans, ii*'''',8; 8 à 10 ans, i3s',9o; 11 à
i4 ans, 2oS'",i5. Urines d'appendicite aiguë : 5 à 7 ans, 23s'',9; 8 à 10 ans,
23S''; II à i4 ans, Z^^'.
» La valeur de l'urotoxie ainsi que le coefficient urotoxique varient
aussi dans de grandes proportions et la comparaison avec l'état normal est
frappante. Nous donnerons la moyenne suivant les trois âges précédents,
car nous n'avons pas rencontré d'appendicite aiguë avant l'âge de cinq
ans :
)) De 5 à 7 ans, moyenne 2-]''"; de 8 à 10 ans, moyenne Sg"; de 1 1
à i4 ans, moyenne 21". Or les moyennes d'urines normales sont de 1 10*='',
de 5 à 7 ans; de 84", de 8 à 10 ans; de 89*=% de 1 1 à i4 ans. La toxicité
est donc trois fois plus grande dans le groupe d'appendicites aiguës.
» Le coefficient urotoxique comparé à celui de l'état normal donne les
chiffres suivants :
» De 5 à 7 ans : urine normale o",44; urine d'appendicite 2", 18.
De 8 à 10 ans : urine normale 0^,70; urine d'appendicite i*'',25.
De II à i4 ans : urine normale o'''',52; urine d'appendicite ]",3i.
( '496 )
Moyenne du coefficient des urines normales o*"-', k33; moyenne du coeffi-
cient des urines d'appendicite aiguë i", 58.
» Seconde catégorie. — Appendicites froides opérées ou sur le point de
l'être, c'est-à-dire alors que les phénomènes généraux et toute réaction
locale ont disparu ; cinq examens ont lieu.
» Lorsque la recherche de la toxicité et l'analyse des urines ont été
faites le jour même de l'opération, et cela a eu lieu deux fois, le choc opé-
ratoire a eu pour conséquence l'augmentation de l'urine et des résidus
secs.
>i La densité s'est élevée à io3o. Mais dans les jours qui ont suivi ou
encore dans un cas d'appendicite tout à fait froide et non opérée, la toxi-
cité urinaire s'affaiblit en se rapprochant de l'état normal.
)» Ainsi on voit que la valeur de l'urotoxie s'élevait dans ces cas divers
à 52"", 59*=", SS*"", chiffres qui se rapprochent de la moyenne normale. Un
examen ayant eu lieu vingt jours après une opération à froid chez un enfant
de neut ans a donné 102"" comme valeur urotoxique et le coefficient uro-
toxique a été égal à o""^,48.
» Troisième groupe. Appendicites avec péritonite généralisée. — Nos re-
cherches n'ont porté que sur deux cas, sur deux enfants de \ i ans et
1 1 ans et demi.
» Dans les deux cas, l'urine de densité plus élevée 1024 et 1026, de cou-
leur foncée, contenant beaucoup d'indican, a donné comme valeur uro-
toxique 20"" et 24"? chiffres beaucoup plus élevés que dans les cas des
groupes précédents. Les coefficients urotoxiques ont été de i,r8 et 0,92.
Ces faits veulent dire que la quantité d'urine pour tuer l'^^de lapin estquatre
fois moindre qu'à l'état normal, dans les cas de péritonite généralisée.
» Tels sont les faits expérimentaux. Si l'on en cherche l'interprétation
on est vite embarrassé. La vraie cause de la toxicité urinaire n'est pas en-
core déterminée; en efiét, ni l'urée, ni l'ammoniaque, ni l'acide urique, ni
les sels minéraux, ni ceux de potasse en particulier (Bouchard) ('), ni les
matières colorantes (Mairet et Bosc) (-) ne peuvent être invoqués comme
cause exclusive de la toxicité. Celle-ci semble résulter de l'association de
(') Mow.WKTXï), La nutrition envisagée an point de vue médical {Semaine médi-
cale, i3 mars i8y5).
(') Mairet et Bosc, De la toxicité de l'urine normale et pathologique; Paris,
1891.
( '497 )
divers éléments anormaux on normaux qui, excrétés en plus grande quan-
tité, donnent à l'urine une densité plus élevée, une coloration plus foncée,
un poids de matières extractives supérieur à la normale.
» La couleur paraît surtout, chez les enfants du moins, en proportion
directe de la toxicité. On peut à cet égard ranger les urines des sujets
atteints d'appendicites aiguës en jaune doré, jaune ambré et ambré, la cou-
leur normale étant le jaune pâle chez les enfants sains. A chacune de ces
variétés d'urine correspond une toxicité qui va en progressant. Ainsi, urines
jaune paie : de 5 à 7 ans, 45'^'^; de 8 à 10 ans, d^f". Urines jaune doré : de
5 à 7 ans, 01"" et aS'^^''; de 8 à 10 ans, -iS""; de 10 à i4 ans, 19", 57™ et 62'='=.
Urines jaune ambré : de r> à 7 ans, So*^"; de 10 à \f\ ans, n'i'^". Urines
ambrées : 3i''<= et Zo"'^.
» Conclusions. — Chez l'enfant normal la toxicité urinaire est inférieure
à celle de l'adulte. Une urotoxie équivaut à un nombre de centimètres
cubes variant entre 70'^'= et iiS^"^; elle est de 102"" en moyenne d'après nos
expériences; la moyenne du coefficient urotoxique est de o*^", 533.
» Les urines de l'enfant atteint d'appendicite aiguë sont beaucoup plus
toxiques que les urines normales; la valeur de l'urotoxie varie de 19a 5o,
moyenne 32, c'est-à-dire trois fois plus forte environ que chez un sujet sain.
De même la densité, la couleur, la somme des matières extractives sont
différentes de l'état normal; tous ces éléments figurent en plus grande
quantité dans l'urine pathologique et tous contribuent à lui donner une
part de sa toxicité. »
ÉLECTRICITÉ. — Force éleclromotnce produite dans une Jlamme
var l'action magnétique. Note de M. R. Blondlot.
« Soit une flamme de gaz en forme d'éventail, et soit, d'autre part, un
électromètre capillaire aux bornes duquel sont attachés deux fils de
platine.
» Si l'on introduit les deux extrémités libres de ces fils dans les bords
latéraux de la flamme, en deux points symétriques, on observe, en raison
de cette symétrie même, que l'électrom être reste au zéro, sauf toutefois un
faible mouvement oscillatoire du mercure, dû à des variations de tempé-
rature résultant de l'agitation inévitable de la flamme.
» Répétons maintenant l'expérience en plaçant, celte fois, la flamme
entre les pièces polaires d'un électro-aimant de Ruhmkorff; ces pièces po-
( i498 )
laires sont formées de deux larges plateaux parallèles, distants de 3*^™ en-
viron, et dans l'intervalle desquels règne un champ magnétique sensible-
ment uniforme.
» Le plan de la flamme étant disposé parallèlement aux surfaces polaires,
les lignes de force magnétique traversent normalement ce plan. Tant que
l'électro-aimant n'est pas excité, l'électromèlre n'indique que les faibles
oscillations mentionnées plus haut; mais, si l'on fait passer le courant,
aussitôt le mercure de l'électromètre est dévié dans un sens déterminé,
puis disparaît du champ du microscope; si l'on renverse le courant, la dé-
viation a lieu en sens inverse. La flamme est donc le siège d'une force
électromotrice dirigée de l'un de ses bords latéraux à l'autre; le sens de
cette force électromotrice est, d'après l'observation, donné par la règle
suivante : un personnage étant couché horizontalement sur le flanc droit,
le long de la flamme, et regardant le pôle austral de l'aimant, la force
électromotrice est dirigée de ses pieds vers sa lète.
)) Le phénomène qui vient d'être décrit s'explique comme il suit. Les
gaz chauds qui constituent la flamme ont un mouvement continu d'ascen-
sion ; dans ce corps conducteur animé d'une vitesse constante normale aux
lignes de force du champ, il doit, d'après les lois de l'induction électro-
magnétique, se produire une force électromotrice normale à la fois à la
force du champ et à la vitesse de translation : cette force électromotrice est
donc dirigée suivant la largeur de la flamme, et son sens, donné par la
règle connue, est précisément conforme à l'observation.
)) La flamme représente ici à la fois un moteur thermique et un généra-
teur magnéto-électrique; l'induction dont elle est le siège est le phéno-
mène inverse de l'action électromagnétique en vertu de laquelle l'arc élec-
trique prend sa forme courbe. »
PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Influence de la voie d'introduction sur le
développement des effets thérapeutiques du sérum antidiphtérique. Note de
M. S. Arloing.
« Le 25 avril 1898, nous faisions connaître à l'Académie des Sciences
que, après l'introduction simultanée de la toxine diphtérique et du sérum
antidiphtérique dans l'organisme, l'action neutralisante du sérum était plus
ou moins complète suivant le mode choisi pour l'administration de ce
dernier.
( 1^99 )
» On peut, en effet, adopter plusieurs modes d'administration : piw
exemple, le sérum et la toxine, mélangés in vitro, sont ensuite injectés en
un point du tissu conjonctif sous-cutané, ou bien, la toxine étant intro-
duite sous la peau, le sérum est injecté soit dans un autre point du tissu
conjonctif, soit dans le sang veineux. Si le sérum est injecté dans le sang,
l'action antitoxique est aussi complète que s'il avait été mélangé préala-
blement à la toxine en proportions convenables; s'il est injecté séparément
en un autre point du tissu conjonctif, il supprime bien la plus grande par-
tie des effets généraux de la toxine, mais il laisse s'établir des effets né-
crosants locaux plus ou moins considérables.
» Dans la présente Note, nous nous proposons d'examiner les mêmes
phénomènes dans d'autres conditions. Au lieu d'opposer le sérum à la toxine
immédiatement après l'introduction de cette dernière, nous laissons s'é-
couler un temps plus ou moins long de manière à simuler plus exac-
tement un traitement curatif.
» Nos expériences ont été faites sur le chien et sur le cobaye. Hâtons-
nous d'ajouter que le chien est l'animal qui convient le mieux à ce genre
de recherches.
1) I. Expériences sur le chien. — Pour chaque expérience, on prend irois chiens,
et à tous les trois, on injecte au même instant, sous la peau d'une cuisse, une dose
mortelle de toxine diphtérique. Un est gardé comme témoin. Les deux autres reçoivent
du sérum aniiloxique, après un laps de temps déterminé : l'un, dans le tissu conjonc-
tif, en dehors du point où la toxine est déposée; l'autre, dans la veine jugulaire. La
dose de sérum est calculée de manière qu'elle soit constamment préservatrice si elle
était administrée au même moment que la toxine.
» Dans les expériences que nous avons faites, le sérum a été injecté : douze heures
après la toxine, deux fois; six heures, cinq heures et quatre heures après la toxine,
une fois. Par conséquent, les effets généraux et locaux de l'intoxication avaient eu le
temps de se développer avec plus ou moins d'intensité, lorsqu'on essayait de les arrêter
et de les faire rétrocéder par l'antitoxine.
» Toutes les personnes ayant pratiqué la toxine diphtérique connaissent ces effets.
Il est donc inutile de les décrire. On pourra juger de leur intensité à la fin des délais
sus-indiqués, si l'on sait que les chiens témoins ont succombé en deux à cinq jours au
plus.
» Quand le sérum est injecté douze heures après la toxine, quelle que soit la voie
adoptée pour son introduction, tous les chiens meurent. Mais l'observation permet de
noter des différences intéressantes entre les chiens qui reçoivent le sérum dans le sang
et ceux qui le reçoivent dans le tissu conjonctif. On constate une tendance à la neu-
tralisation des symptômes, plus marquée sur les premiers que sur les seconds; d'ail-
leurs, ceux-là survivent deux ou quatre jours à ceux-ci. Chez tous, l'introduction du
sérum corrige immédiatement l'hyperthermie; mais tandis que les animaux traités
C. R., ibgg, i" Semestre. (T. CXXVIII, N" 25 i IQ'j
( i5oo )
par la voie sous-cutanée passent sans transition et sans lutte de l'étal fébrile à l'étal
hypolhermique, les sujets traités par la voie sanguine se refroidissent moins vite et
accusent quelques efl'orts pour maintenir leur température.
» En résumé, dans ces conditions très désavantageuses, la voie sanguine favorise les
effets antitoxiques du sérum.
» Quand le sérum est injecté six heures, cinq heures, quatre heures après la toxine,
tous les sujets guérissent. Si la voie d'introduction exerce quelque influence, il faut
la chercher dans la marche et l'état des symptômes.
» Les modifications de la température évoluent à peu près de la même manière de
part et d'autre. Mais les autres phénomènes généraux de l'intoxication, tels que fris-
sons, tristesse, abattement, sont moins accusés sur les chiens qui reçoivent le sérum
dans le sang que chez ceux qui le reçoivent sous la peau. Au bout de deux jours, les
premiers présentent les signes extérieurs de la santé, tandis que les autres paraissent
toujours très malades. Les différences entre les altérations locales sont encore plus
accusées. La tuméfaction œdémateuse de la peau et du tissu conjonctif, ainsi que la
nécrose qui se produisent au point où la toxine est injectée, sont moins étendues et plus
tardives sur les chiens qui reçoivent l'antitoxine par la voie veineuse. Aussi, dans les
premiers jours consécutifs à l'injection du sérum, on croirait qu'ilsseront préservés
de ces accidents; mais un peu plus tard, alofs que ces troubles guérissent sur les sujets
traités par le tissu conjonctif, ils éclatent chez eux. Toutefois, ils s'amendent et dispa-
raissent rapidement.
)i Dans cette série encore, la voie sanguine seconde manifestement l'action anti-
toxique et antinécrosante du sérum.
» II. Expériences sur le cobaye. — Dans une première série, on prend dix cobayes
et l'on injecte à chacun, sous la peau d'une cuisse, o",i d'une toxine diphtérique très
active. On les divise immédiatement en cinq lots de deux tètes. Le premier lot sert
de témoin. Les animaux du second lot reçoivent, quatre heures après la toxine, o",5
de sérum par kilogramme de poids vif, l'un dans une cuisse, l'autre dans \e péritoine.
Les animaux des troisième, quatrième et cinquième lois sont traités successivement de
la même manière, d'heure en heure. Les derniers reçoivent le sérum sept heures après
la toxine.
» Les témoins meurent en quarante heures. Les sujets des autres lots succombent
également; mais leur survie décroît en raison inverse du laps de temps écoulé entre
l'injection de la toxine et celle du sérum. Les deux cobayes traités le plus hâtivement
meurent entre cent vingt-quatre et cent trente-six heures; les deux traités le plus tar-
divement succombent entre quarante-huit et cinquante-six heures.
)i Dans chaque lot, le cobaye qui a reçu le sérum dans le péritoine meurt quelques
heures avant celui qui l'a reçu dans le tissu conjonctif sous-cutané.
» On a cru que cette dilTérence se manifesterait d'une manière plus tranchée ehcore,
en raccourcissant la période qui précède l'administration du sérum. Dans une seconde
série comprenant huit cobayes, on fait quatre lots de deux animaux. Un lot sert de
témoin. Les animaux des autres lots reçoivent le sérum : l'un sous la peau, l'autre
dans le péritoine, au bout de une heure, deux heures et trois heures.
» Les témoins succombent au bout de trente-six à quarante heures. Sur les six sujets
traités, un seul meurt un dépit de l'action du sérum, il appartient au lot le plus tardi-
{ i5oi )
vement traité el il est précisément le cobaye qui a reçu le sérum dans le péritoine.
» Dans une troisième série, on fait cinq lots. Un lot continue à servir de témoin, et
les animaux des quatre autres lots sont traités par les deux, voies au bout de
trois heures quinze minutes, trois heures trente minutes, trois heures quarante-cinq
minutes, quatre heures.
» Dans cette expérience, les témoins sont emportés rapidement; quant aux autres
sujets, ceux qui ont reçu le sérum dans le tissu conjonctif survivent; les autres
meurent.
» Donc, jusqu'à la troisième heure après le début de l'intoxication, le sérum est
préservateur, qu'il soit injecté dans le tissu conjonctif ou dans le péritoine; mais entre
la troisième et la quatrième heure, il cesse d'être préservateur s'il pénètre par le péri-
toine; passé la quatrième Iieure, il est incapable de sauver un seul animal; cependant
il procure une survie un peu plus longue aux sujets qui l'ont reçu parle tissu sous-
cutané.
» De ces expériences nous tirons les conclusions suivantes :
» 1° Le sérum antidiphtérique exerce une action thérapeutique qui
dépend en partie de la voie choisie pour l'introduire dans l'organisme;
» 2" Chez le chien la voie sanguine est supérieure, sous ce rapport, à la
voie conjonctive; chez le cobaye, la voie conjonctive est supérieure
à la voie péritonéale.
» Reste à chercher le déterminisme de ces différences. »
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétcel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
Un Ouvrage de M. Stanislas Meunier mùlulé : «La Géologie expérimen-
tale. » (Présenté par M. Gaudry.)
M. Albert Gaudry présente un Ouvrage de M"^ PresUvich et s'exprime
comme il suit :
« Lady Prestwich, veuve de notre éminent Correspondant Joseph Prest-
wich, me prie de faire hommage en son nom à l'Académie d'un Livre inti-
tulé : Life and Letters of Sir Joseph Prestwich, written and edited by his
wife.
» Prestwich avait fait une partie de son éducation à Paris; il a conservé
des liens étroits avec les géologues de notre pays. Personne plus que lui
( l5o2 )
n'a mis en lumière les rapports des lerrains tertiaires de la France, de
l'Angleterre, de la Belgique. C'est lui, on s'en souvient, qui, le premier,
reconnut l'exactitude des découvertes de silex taillés par l'homme dans les
e;raviers de la Picardie. Le Livre de Lady Prestwich renferme une curieuse
relation de toutes les premières recherches sur les terrains quaternaires.
Il présente un tableau très animé de l'histoire de la Géologie en Angleterre
dans la seconde moitié de ce siècle; il fait revivre les principaux géologues
anglais. Le Volume est terminé par une étude de l'œuvre de Prestwich
par notre Correspondant, Sir Archibald Geikie, directeur général du Geo-
logicalSurvey (\u Royaume-Uni. »
ASTRONOMIE. — Observations de l'éclipsé partielle de Soleil du 7 Juin 1899,
faites, à l'observatoire de Bordeaux, par MM. Féraud, Doublet, Esclan-
GON et CouRTY, transmises par M. Rayet.
« A l'époque du premier contact, le Soleil se trouvait caché par un
épais nuage et la sortie de la Lune a, seule, pu être observée. Les résultats
obtenus sont les suivants :
2' contact
Instruments. Grossissement. (T. M. B.). Observateurs.
> h m s
Equatonal de 8 pouces d'ouverlure i44 17.80.39,0 Féraud
Équatorial de 7 pouces (diaphra2;mé à o'^.ogS). io4 17.30.44,8 Courty
Télescope de 10»" d'ouverture » 17.30.38,7 Esclangon
Chercheur de 10"" d'ouverture aS 17.30.27,5 Doublet
» Les différences entre les divers nombres trouvés s'expliquent, en
partie, par la nature différente des instruments employés et la difficulté
d'observer les contacts lorsqu'une partie minime du Soleil est seule
éclipsée. »
GÉOMÉTRIE. — Sur quelques surfaces non réglées applicables sur le plan.
INote de M. H. Lebescue, présentée par M. Picard.
« Pour la validité des raisonnements employés dans la théorie des sur-
faces, il est nécessaire que les fonctions que l'on considère aient des déri-
vées jusqu'à un certain ordre variable d'une question à l'autre ; et même il
est quelquefois nécessaire que les fonctions soient analytiques. Les résultats
( i5o3 )
obtenus ne sont donc démontrés que pour certaines classes de surfaces
dont la généralité varie d'une question à l'autre. Par suite il y a lieu de se
demander s'il n'est pas nécessaire, pour arriver à des énoncés littéralement
exacts, de renoncer à la généralité qu'on leur donne ordinairement et d'y
introduire des restrictions relatives à l'existence de certaines dérivées.
» Partant de cette idée, je me suis proposé de rechercher s'il n'existe
pas des surfaces applicables sur le plan autres que les surfaces développables .
Cette question est légitime, car, pour démontrer que les surfaces dévelop-
pables sont les seules applicables sur le plan, Ossian Bonnet suppose que
les coordonnées des points de la surface qu'il étudie sont des fonctions
ayant des dérivées partielles des coordonnées des points correspondants
du plan ; dans d'autres démonstrations, on suppose l'existence de rayons
de courbure principaux en chaque point de la surface.
> Avant d'aborder la question, il faut remarquer qu'étant donnée une
surface, c'est-à-dire l'ensemble des points
X = f(u, v), j=(p(w, (;), z='h(u,v),
où/, ç, '\i sont des fonctions finies, bien définies et continues par rapport à
l'ensemble (;/, ç) quand le point n, v se déplace dans une certaine aire,
les quantités E, F, G, qui jouent un rôle fondamental dans la théorie des
surfaces applicables, n'ont en général aucun sens. De sorte que le problème
de la recherche des surfaces applicables sur le plan n'est pas équivalent
au problème de l'intégration des équations
(i) E = 1, F = o, G = I,
du moins si l'on adopte la définition suivante :
)) Une surface est applicable sur le plan s'il est possible d'établir entre les
points de cette surface et les points d'une aire plane une correspondance uni-
voque et continue telle qu'à toute courbe rectifiable de la surface corresponde
dans l'aire plane une courbe rectifiable ayant même longueur, et inversement.
» Les mots courbes rectifîables ont un sens très précis, conmie il résulte
des travaux de Ludwig Scheeffer.
M Toute surface pour laquelle les quantités E, F, G existent et satisfont
aux équations (i) répond à la question; car il existe entre ces surfaces et
le plan une correspondance ponctuelle conservant les longueurs, non
seulement pour les courbes ayant des tangentes variant d'une façon con-
tinue, mais encore pour toutes les courbes reclifiables.
( IW )
» Je prends maintenant deux morceaux de surfaces développables,
limités chacun par une génératrice, et je suppose que ces génératrices
frontières sont confondues en A. Dans la surface formée par ces deux
morceaux je peux trouver une portion limitée de surface qui soit appli-
cable, sans déchirures ni duplicatures, sur une aire plane et qui comprenne
un segment de la génératrice A.
» Pour arriver à des surfaces plus compliquées, je suppose que les deux
morceaux dont il s'agit sont deux morceaux dont l'ensemble formait une
développable analytique, mais que l'on a fait glisser l'un deux par rapport
à l'autre le long de A et qu'on l'a fait tourner autour de cette génératrice.
Répétée pour une infinité de génératrices, cette opération conduit, dans
certains cas, à une surface réglée applicable sur le plan; aucun morceau des
surfaces ainsi obtenues n'est, en général, ni formé des tangentes à une courbe
gauche, ni enveloppe d'un plan dépendant d' un paramétre . Inversement, les
tangentes d'une courbe gauche peuvent engendrer une surface non appli-
cable sur le plan.
» I^es surfaces précédentes sont réglées; pour arriver à des surfaces
non réglées je prends une développable analytique et sur elle une courbe
analytique C non géodésique. On sait qu'il existe une autre développable
passant par C, telle que l'on puisse elFectuer l'application sur le plan de
ces deux développables de façon qu'à tout point de C, considéré comme
appartenant à l'une ou à l'autre de ces deux surfaces, corresponde le même
point du plan. La courbe C divise la première développable en deux mor-
ceaux A, B; la seconde en deux morceaux A', B'.
» Deux des quatre surfaces (A, A'), (A, B'), (B, A'), (B, B') sont appli-
cables sur le plan sans déchirures, ni duplicatures, ou plutôt sont telles
que l'on peut en détacher un morceau fini jouissant de cette propriété et
comprenant un arc de C. C est alors une ligne singulière; comme précé-
demment on peut passer de cette singularité unique à des singularités en
nombre infini et l'on arrive ainsi à des surfaces applicables sur le plan et ne
contenant aucun segment de droite.
)) Si, en particulier, la surface (A, B) est un cône de révolution et les
courbes C successives des parallèles, on pourra obtenir des surfaces de
révolution dont la méridienne ne contient aucun segment de droite. En
général, si y —f{x) est une courbe à variation limitée dont la variation
totale de x^à x^ est¥,.\xa — x,\,K étant une constante, la surface engendrée
par cette courbe en tournant autour de Oy est applicable sur le plan.
( i5o5 )
» Ces exemples prouvent que le théorème d'Ossian Bonnet ne résout
pas complètement la question suivante : Trouver toutes les surfaces appli-
cables sur le plan.
» Pour prévoir ce résultat, il suffisait d'ailleurs de remarquer combien
la forme des surfaces physiquement applicables sur le plan, comme celles
que l'on obtient en froissant une feuille de papier, diffère de la forme des
surfaces développables. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le calcul des intégrales des équations dif-
férentielles par la méthode de Cauchy-Lipchitz. Note de M. Paul Painlevé,
présentée par M. Picard.
« Dans une Note des Comptes rendus (5 juin 1899), M. Picard s'est
appuyé sur cette remarquable propriété que possède la méthode de Cauchy-
Lipchitz, de définir la solution d'un système différentiel (correspondant à
des conditions initiales données) dans tout l'intervalle {réel) où la solution
est continue et déterminée d'une façon unique par les conditions initiales.
» Dans le cours que j'ai professé au Collège de France (1896-1897),
cours qui n'a jamais été pubUé, j'ai établi cette même propriété, et je m'en
suis servi pour étudier le mouvement d'un système matériel dans l'inter-
valle de temps le plus grand possible, avec le minimum de restrictions
relatives à la continuité. Je voudrais résumer, dans cette Note, les propo-
sitions générales très simples et les principales applications que j'ai déve-
loppées à cette époque.
» Soient t la variable indépendante, x, y, .... « les (« — i) fonctions
réelles de t qui vérifient le système
(S) '^=f,{t,x,y,...,u,i>) -^=/„_,(^a;,J, ...,«,('),
où V désigne une (« + 1)'^"»= variable liée k t, x, y, .. ., u par la relation
donnée
(1) F(/,a7,j, .... H, (■) = o.
Il nous est loisible de compléter (S) par une n""^" équation [comjjatible
avec (i)],
{s) -£^f„(l,x,y,...,u,i').
( i5o6 )
» Regardons t, x, y, .... c comme les coordonnées d'un point P de l'es-
pace E„_^, à (« + i) dimensions; la relation (i) définit alors une surface
[à(n-i-i) dimensions] de E,,^.,, et toute solution x(^l), ..., r(f) de (S)
définit une courbe r (à une dimension) de E,,^,. J'admets qu'en tout
point P de la surface (i) {sauf en des points exceptionnels), les dérivées
-j-j • ■ •' -y7 sont continues et ne sont pas toutes nulles. Soit, par exemple,
d¥
— ^ o en P„ ; on regarde alors v et les /, comme des fonctions de x,
j', ...,«; si ces fonctions /,(^, a?, y, .... u, (')^ = v^), et dans le
voisinage, ainsi que leurs dérivées premières ('), le point ?„ sera, par défi-
nition, un point régulier du système (S). Sinon, P^ sera un point singulier.
» Nous dirons qu'une solution de (S) est régulière dans l'intervalle t, t.,
si, dans cet intervalle, les fonctions x(t), .... u{t), (^(/) sont continues
et représentent une courber qui ne passe par aucun poinl singulierV de (S).
Appelons, dans ce cas, S la distance niinima des points de T et des points
singuliers P'. Nous dirons que 8 est l'écart de singularité de la solution
considérée dans l'intervalle /, t.,. Enfin, nous dirons qu'on connaît la solu-
tion a;(z), ...,//(/), t'(^) avec une approximation t (dans l'intervalle
t,t..), si l'on connaît, pour chaque valeur de / (entre t, et /o), une posi-
tion approchée du point x(t), .... {>(t), distante de la position vraie de
moins de i.
» Ceci étant, les propositions que j'ai démontrées s'énoncent ainsi :
» Théorème I. — La méthode de Cauchy-Lipchitz. appliquée au système
(S), {s), converge dans tout l'intervalle oiï la solution x{t), . . ., v{t), définie
par les conditions initiales t^, x^, . . ., v„, est régulière.
» Dans un intervalle plus grand, la solution de (S) cesse, en général,
d'être continue ou d'être unique.
» Théorème 11. — La méthode de Cauchy-Lipchitz permet de développer
x,y, ..., V en séries de polynômes en t, /,, x„, ..., Vo, convergentes dans tout
Vint en aile l,i3 )
nistanccs du tubo. Élongations.
cm
3 90
8 72
10 60
i5 5i
20 28
3o o
» A mesure que la dislance de l'ampoule à l'électrolyte augmente, l'ac-
tion électrolytique va en diminuant pour devenir nulle à 3o"", du moins
dans le cas particulier où nous nous sommes placés.
» Ce résultat vient à l'appui de notre conception ]>remière.
» -2° Influence de la résistance intérieure du tube de Crookes. — Nous avons
placé la cuve électrolytique successivement en dessous de deux tubes de
Crookes également excités, mais dont l'un était devenu dur à la suite d'un
long service et dont l'autre, peu résistant, avait, au contraire, un grand
rendement en rayons X. Après vingt minutes d'exposition de l'électrolyte,
nous avons noté les élongations suivantes :
Élongatiuns.
Tube résistant 73™"
Tube peu résistant ; 20""'
)i C'est encore là une confirmation de l'hypothèse relative à la décharge
dérivée et due aux seules ondes induites de rupture; l'action électrolytique
est plus accusée lorsque la résistance intérieure du tube est plus grande.
» La conclusion qui se dégage des expériences précédentes est la sui-
vante : des phénomènes électroly tiques prennent naissance dans un élec-
trolvte dont les électrodes sont situées dans le voisinage d'une ampoule
de Crookes en activité. La polarisation des électrodes n'est pas due à l'action
des rayons X, mais à la décharge obscure dérivée à partir de l'anode et de
la cathode de l'ampoule; celle-ci équivaut à un courant constant de haute
pression, mais de faible intensité, qui se formerait à travers l'électrolyte
voisin. »
MAGNÉTISME. — Sur les aciers à aimants ('). Note de M. F. Osmond,
présentée par M. Troost.
« La condition suffisante et nécessaire pour qu'un acier fondu puisse
fournir un aimant permanent utilisable est que les points de transformation
(') Travail fait au laboratoire de Chimie générale de la Sorbonne.
( '51/, )
en soient amenés ou placés au-dessous de 35o° environ et au-dessus de la
température la plus basse à laquelle le métal sera soumis.
» Cette condition peut être réalisée de deux manières : i° parla trempe
pour les aciers à base de carbone; 2° par l'addition, en proportions con-
venables, de certains corps étrangers (Mn, Ni, Cr, Tu) qui, par eux-mêmes
ou par leur action sur le carbone, abaissent suffisamment, pendant le
refroidissement lent à partir d'une température suffisante, les points de
transformation du fer.
» Les aciers à aimants qui doivent leurs propriétés à la trempe ont fait le
sujet d'un travail étendu et très bien conduit de M™^ Curie (').
D Les aciers du second groupe ont été moins étudiés. Ils sont représentés
dans le Mémoire de M""^ Curie par un tvpe à 7,70 de tungstène; mais
ce groupe comprend aussi les aciers de 10 à 25 environ de nickel, de 3,5
37,5 environ de manganèse, de 5 à i5 environ de chrome, en un mot tous
les aciers qui prennent spontanément des propriétés analogues à celles
des aciers trempés et que, pour cette raison, on appelle en anglais self-
hardening, expression dont l'équivalent français serait à peu près quasi
trempés. Comme les aciers trempés, les aciers quasi trempés possèdent, en
général, un état dur et un état doux : ils prennent leur état dur quand on
les laisse refroidir à partir d'une température supérieure à leurs points de
transformation pendant le chauffage, et on les adoucit en les faisant
revenir au-dessous de ces points de transformation.
» L'étude d'un tel métal comporterait donc la double recherche du trai-
tement qui donne les meilleures qualités magnétiques et de celui qui
permet le travail mécanique d'ajustage. Mais les procédés d'adoucissement
sont déjà connus et c'est surtout le traitement pour aimants qui reste
à déterminer.
» Les échantillons examinés, empruntés aux collections de M. Hadfield,
avaient respectivement les compositions et les dimensions indiquées dans
le Tableau suivant :
C- Mn. Ni. Poids. Longueur.
1 0,23 0,93 i5,48
2 0,19 0,93 19,64
3 0,16 1 ,00 24, 5 1
■» 0,45 4,00
5 0,32 5,67
6 0,46 7,80
10,670
mui
36,7
11,285
38,5
12,345
37,6
I I , i35
39 > 2
11,754
39.2
II, 616
39,6
(') Bulletin de la Société d'Encouragement, janvier 1898.
( i5i5 )
» Chacun de ces échantillons a été amené à son état dur par recuit au-
dessus des points de transformation et refroidissement à température con-
venable, puis soumis à une série de revenus à des températures croissantes.
Après chaque opération et retour à la température ordinaire, la barrette
était tâtée à la lime, aimantée sur un électro-aimant traversé par un cou-
rant de 5-''"'i',5 et présentée, en position constante, devant un magnéto-
mètre à réflexion.
» Les résultats des essais magnétiques sont réunis ci-dessous.
« Les colonnes des t indiquent, dans l'ordre suivi, les températui'es de
chauffage successives; les chiffres inscrits dans les colonnes d et d' sont
les déviations brutes lues sur l'échelle, placée à un mètre en avant du
magnétomèlre, immédiatement après l'aimantation el après quinze minutes
de repos.
Aciers nickel.
i5,48 de N
.
t.
d.
d'.
837
182,0
118,5
770
i4t,o
126,5
710
i46,o
127,9
634
i55,g
io5
i54,8
l52,0
2l4
189,3
i38,9
3o3
128,7
128,3
870
98,1
98,0
4i5
78,0
78,0
475
64,0
64, 0
5i4
64,8
64,5
565
i49,o
186,0
6o3
164,0
149,8
4
00 de Mn.
t.
"^ d.
d'.
755
— igo
125
i6i,8
182, g
i64,3
142,2
166,1
162,5
355
594
70,3
95,5
69,1
93,5
19,64 de N
t.
d.
d'.
887
I2( ,0
106,0
770
126,6
ii4,5
710
i3i,5
118,4
634
169,0
io5
168,0
i63,7
2l4
i5o,9
i5o,o
3o3
182,3
182,5
870
io4,9
ïo4,9
4i5
82,9
82,9
475
72,1
72,1
5i4
78,4
78,0
565
i8i ,0
171,0
6o3
175,0
i65,5
Aciers manganèse.
5,67 de Mn
t.
d.
d'.
755
i48,7
i48,i
125
188,0
i36,o
355
i85,o
128,2
594
i65,o
i53,5
a4,5i de Ni
t.
d.
d'.
842
112,0
110,7
728
124,6
133,0
108
f i5, 1
>i4,8
295
92,8
92,'
399
62,9
62,9
454
61,8
61 ,2
5i3
79,9
79,4
585
"52,7
i5i, 1
648
l52,0
i5i,o
C. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXYIII, N' 25.)
7
,So de Mn.
t.
d.
d'.
j5o
1,2
— igo
i5i,g
i44,o
157
168,2
i63,2
3i5
177,0
176,4
479
182,9
182,0
618
217,5
214,8
— igo
284,9
280,4
594
2o5,9
2o5,9
— 190
210,0
209,4
534
204,8
196
204,O
( t5i6 )
» Comme terme de comparaison, une barrette similaire en acier de
qualité usuelle pour aimants
(0,71 de C, 0,73 deMn, 3,47 de Tu ; poids = i is\6i2; longueur = 39""", 5),
trempée au rouge cerise dans l'eau, a donné une déviation de 197""",!,
réduite à igi^'^.o après quinze minutes.
» Parmi les nouveaux aciers étudiés, plus leurs se rapprochent de ce type
et un d'eux le dépasse, du moins dans les conditions des essais.
» Les aciers au nickel et l'acier à 4, 00 deMn présentent un minimum de
magnétisme rémanent qui coïncide pratiquement avec le minimum de
dureté. Pour un de ces métaux, la formule de préparation sera donc la sui-
vante : \° Jaire revenir, après forgeage, un peu au-dessous des points de
transformation; 2° ajuster; 3° recuire juste au-dessus des points de trans-
formation pour obtenir le maximum d'intensité magn étique ; 4° /««Ve revenir
vers 100° pour rendre l'aimantation plus stable.
» L'acier à 5,67 de Mn présente cette particularité que le minimum
d'intensité magnétique est peu marqué : à l'état doux, cet acier donne
encore des aimants passables.
» L'acier à 7,80 deMn, refroidi deux fois dans l'air liquide et revenu au
rouge très sombre après chaque refroidissement, fournit des aimants
remarquables; maison ne peut pas l'adoucir notablement.
» L'intérêt de ces aciers quasi trempés pour la fabrication des aimants
tient à cette double circonstance, que la trempe est évitée et que les pro-
priétés magnétiques sont constantes dans toute la masse. Ces propriétés
mériteraient l'attention des physiciens. »
CHIMIE. — Recherches sur les vapeurs qu'émettent les deux variétés
d'iodure mercurique. Note de M. D. Gernez, présentée par M. Duclaux.
« On sait depuis longtemps que l'iodure mercurique a deux formes cris-
tallines distinctes : l'une quadratique rouge, stable aux basses tempéra-
tures; l'autre orthorhombique jaune, stable aux températures élevées. Les
cristaux jaunes deviennent rouges avec un dégagement de chaleur de 3 ca-
lories pour un poids HgP, d'après les mesures de M. Berthelot,
» Qu'advient-il de ces cristaux quand ils se vaporisent ? La question a
été posée notamment à l'occasion d'idées émises sur la manière dont il
faudrait envisager la constitution qu'ont, à l'état de vapeur, les molécules
des corps cristallisés. M. Wyrouboff ( ' ) a rappelé à ce sujet une expérience
(') Bulletin de la Société chimique, 3'= série, t. IX, p. 291 ; 29 avril 1893.
( i5i7 )
dans laquelle Frankenheim chauffait sur une plaque de verre les deux va-
riétés rouge et jaune, à une température inférieure à celle où les cristaux
rouges seraient devenus jaunes; il recevait les vapeurs émises par les cris-
taux sur une lame de verre très voisine de la première, et observait qu'il
s'y déposait à la fois les deux espèces de cristaux. On a conclu de cette
expérience que chaque variété avait conservé son individualité à l'état de
vapeur et donné, en se condensant, des cristaux de la forme initiale.
M. Berthelot ( ' ) a fait remarquer plus tard que l'expérience ne comporte
pas cette conclusion. Je me suis proposé d'étudier systématiquement la
vaporisation des deux variétés solides d'iodure de mercure aux diverses
températures.
n Ce corps, qui fond vers 254° et bout sous la pression atmosphérique
entre 34o° et 36o°, a une tension de vapeur très faible même à i5o°; sa va-
porisation dans l'air est extrêmement lente, elle est incomparablement plus
rapide dans le vide ; il y a donc économie de temps à opérer dans un gaz
aussi raréfié que possible. On évite en même temps l'entraînement de par-
ticules solides par les courants gazeux qui se produisent nécessairement
dans un milieu où deux régions sont à des températures très différentes.
» J'ai employé un dispositif qui permet d'étudier la vaporisation de
l'iodure mercurique aux diverses températures et de recevoir les vapeurs
produites sur une surface intérieure plus froide. C'est une sorte d'appareil
chaud et froid dont on trouvera ailleurs la description détaillée. Je dirai
seulement ici que j'ai pris les dispositions les plus minutieuses pour empê-
cher les poussières cristallines d'arriver avant ou pendant l'expérience sur
le tube froid.
» 1. Vaporisation des cristaux d'iodure jaune. — Lorsqu'on chauffe les
cristaux à une température où la forme jaune est stable et que l'on amène
le tube froid à une température supérieure à celle où les cristaux jaunes
peuvent se produire, tout le monde est d'accord pour admettre qu'il se
condense uniquement des cristaux jaunes, et c'est ce que j'ai constaté. En
est-il de même lorsque les vapeurs émises par les cristaux jaunes à une
température supérieure à celle de la transformation se condensent sur un
corps assez froid pour que les cristaux rouges y persistent ? Des expériences
faites à diverses températures, 135°, i43° et jusqu'à 170°, montrent que les
vapeurs condensées sur le tube froid, même lorsque la température n'est
que de 1 5", y forment encore une couche de cristaux uniformément jaunes.
(') Annales de Chimie et de Physique, 7= série, l. III, p. 432; novembre 1894.
( i5i8 )
D'où il suit que les vapeurs émises par les cristaux jaunes, à toutes tempé-
ratures, donnent des cristaux jaunes orthorhombiques, quelle que soit la
température des parois sur lesquelles elles se déposent.
» 2. Vaporisation des cristaux d'iodure rouge. — Le bain ambiant étant
chauffé à 116'', 5, température inférieure à celle où la transformation est
possible, j'ai fait circuler dans le tube froid de l'eau à 80"; il s'est déposé
sur sa surface, au bout de quelques minutes, une pellicule jaune qui s'est
transformée peu à peu en cristaux orthorhombiques jaunes, isolés, très
brillants, dont la longueur avait atteint 1™" au bout d'une heure.
» D'autres appareils, chauffés à la même température, et dans lesquels
circulait de l'eau à 55° et à 14°, ont donné, dès le début, des cristaux
jaunes qui grossissaient d'autant plus vite que la température du tube
froid était plus basse.
» Les cristaux rouges quadratiques émettent donc, à 1 16°, 5, des vapeurs
qui produisent exclusivement des cristaux jaunes orthorhombiques, quelque
basse que soit la température du corps sur lequel elles se condensent.
» D'autres séries d'expériences, faites avec un bain ambiant chauffé à
1 10", 100°, 80", ont donné les mêmes résultats : l'allongement des cristaux
jaunes était naturellement d'autant moins rapide que la température du
bain était plus basse.
') J'ai poursuivi cette étude en abaissant cette température à 54° et,
pour diminuer la lenteur du phénomène, j'ai fait circuler dans le tube in-
térieur un courant d'eau glacée qui sortait de l'appareil à 5°. Comme dans
les expériences ci-dessus, il s'est produit un dépôt d'iodure jaune plus
pâle que les précédents. J'ai abaissé encore la température ambiante, une
fois à 3o°, une autre fois à 20", pendant que je faisais circuler dans le tube
froid un courant de chlorure de méthyle bouillant à — 24° et, après
quelques heures, j'ai obtenu des dépôts très nets d'iodure jaune qui per-
sistent depuis plus de trois mois dans les tubes où ils se sont formés (').
« On peut donc conclure de ces expériences que la vapeur émise par
l'iodure de mercure rouge à toulcs les températures, depuis celle où sa
transformation en iodure jaune est possible, jusqu'à 20", dépose spontané-
ment et uniquement des cristaux jaunes, de la forme qui n'est stable qu'aux
températures élevées.
(') Les cristaux jaunes produits à des températures élevées, dans des expériences
|)rolongées pendant plusieurs lieures, se transforment spontanément plus ou moins
( '5i9 )
» Peut-on tirer de là une conséquence ferme sur la constitution de la
molécule de vapeur émise par les deux variétés d'iodure mercurique? En
aucune façon. On va en juger par les expériences suivantes :
» Reprenons une quelconque des opérations précédentes. Avant de
mettre le tube froid en place, exerçons une friction légère sur une moitié
de sa surface avec des cristaux rouges et sur l'autre moitié avec des cris-
taux jaunes, puis ajustons l'appareil et mettons-le dans le bain à une tem-
pérature quelconque. Nous verrons bientôt des cristaux rouges se montrer
et s'allonger sur les parcelles jusque-là invisibles laissées par les cristaux
rouges, tandis que sur l'autre moitié apparaîtront et grossiront des cristaux
jaunes. Le résultat sera le même, quelle que soit la forme des cristaux
d'iodure mercurique qui émettent les vapeurs.
K Ces expériences, que l'on peut varier de bien des façons, montrent
que la vapeur d'iodure mercurique, quelle qu'en soit l'origine, peut con-
tribuer à faire, dans les mêmes conditions de température, l'une ou l'autre
des deux formes suivant la nature de l'amorce cristalline qu'elle ren-
contre. Elle est dans des conditions analogues à celles que j'ai signalées
pour le soufre surfondu, où l'on peut obtenir trois variétés cristallines
suivant la forme des poussières cristallines qu'on y introduit, ou bien
encore de la solution sursaturée de chlorate de soude, où l'on peut obtenir
à volonté des cristaux droits ou gauches, jusqu'à épuisement de la solution.
î: Je me propose d'indiquer prochainement quelques conséquences de
ces recherches. »
THERMOCHIMIE. — Remarques sur les oxydes du sodium et sur la fonction
chimique de l'eau comparée à celle de l'hydrogène sulfuré. Note de
M. DE FORCRAND.
■' J'ai publié récemment le résumé d'expériences qui auraient pour
résultat d'attribuer à la chaleur de formation de Na^O la valeur -4- 92,085
(en partant de la donnée de Thomsen Na -4- Aq = -1- 43,45) ou -)- 89,935
(en adoptant le nombre de M. Joannis Na 4- Aq -- 4- 42 , 40) ; la moyenne
serait -f- 90,980, au lieu du nombre -H 100,9 ^dmis généralement, ou des
nombres + ioi,i34 ou + 99,084 calculés d'après les données de M. Be-
ketoff. Plusieurs conséquences assez importantes se dégagent de ce
résultat :
» 1° Ce sont les nombres 92,035 ou +89,935 que l'on doit comparer
( l520 ")
à la chaleur d'oxydation du potassium 4-97,80 et -+-92,00. Les diffé-
rences sont de -h 5, 765 ou -f- 2,o65 en faveur du potassium, ce qui rede-
vient normal. J'admets provisoirement la donnée de M. Beketoff + 67, \o
pour la dissolution de R-0.
); 2° Il me paraît n'y avoir plus de raisons pour rejeter les expériences
très soignées de M. Joannis sur la chaleur de dissolution de Na et de R,
lesquelles laissent maintenant à la différence (K.^ -h O) — (Na- -f- O) un
signe et une valeur conformes aux analogies. Je ne serais donc pas éloigné
d'admettre définitivement Na + Aq = -^ 42,40 et, par suite,
Na- + 0 = + 89,935.
C'est ce que je ferai dans les raisonnements qui vont suivre, évitant ainsi
de donner toujours deux nombres.
» 3° On peut dresser le Tableau suivant des chaleurs d'oxydation du
sodium : Na' sol. -t- O gaz = Na'O sol. + 98,42, soit :
Na=-i-0^ + 65,62
Na^+O -+- 89,935
Na^-t-0^ +117,69
)) 4' La différence 89,935 — 65,62 (passage du sous-oxyde au prot-
oxyde) est maintenant de 24'^*^3I5, c'est-à-dire un peu plus petite que la
moitié de 65^"', 62, ce qui est plus conforme aux analogies. Il en résulte que
l'existence de Na^O est prouvée thermiquement. I^a chaleur de suroxyda-
tion du protoxyde 1 17,69 — 89,935 est de + 27'^''', 755, sensiblement plus
grande que celle admise précédemment.
)) 5° La chaleur d'hydratation de Na-0, avec formation de 2NaOH,
Na^Osol.+ H^Oliq.=^2NaOHsol.,
est de +44*^''')3o5 et, à partir de H^O solide, +42^"', 875 au lieu des
nombres + 35,44 et + 34, 02 qu'on donne habituellement.
» 6° Puisque la chaleur de formation de NaOH à partir des éléments
est de + ioi^''',62 (M. Joannis), et celle de Na-O de + 89^"', 935, on
voit que la réaction
NaOHsol. + Nasol. = Na'Osol. +Hgaz
absorberait 11^"', 635. C'est donc la réaction inverse qui se produira, avec
un dégagement de chaleur égal. M. Beketoff a d'ailleurs montré, dans une
de ces belles expériences, qu'il en était ainsi; l'hydrogène réduit Na-0,
( l52I )
mais le dégagement de chaleur est beaucoup plus considérable qu'il ne le
pensait ( -t- 1 1 ,685 au lieu de -)- i ,54 à + 2,59).
» 7° Enfin le résultat que j'ai obtenu permet de calculer, avec plus de
précision qu'on ne l'avait fait jusqu'ici, la valeur thermique de la fonction
acide de l'eau, et de la comparer avec la valeur thermique de la fonction
de l'acide sulfhydrique.
» On a, en effet, pour le premier atome d'hydrogène de l'eau, remplacé
par Na :
H^Osol. -t-Nasol. = Hgaz + NaOPIsol. = + 101,62 —70,43— +31^"', 19.
et, pour le second :
NaOH sol. + Na sol, = H gaz + Na= O sol.
= + 89,985 — 101,62 = — II, 685.
La différence entre les deux nombres est de + 42^"'» 875. Elle est énorme.
D'autre part, des données connues, pour la plupart empruntées à M. Sa-
batier, permettent de calculer ( ' ) les mêmes réactions pour H^ S :
H^S sol. + Na sol. = H gaz + NaSH sol +44*^=", 45
NaSH sol. + Na sol. = H gaz 4- Na^ S sol +3iC»', 80
Ici la différence n'est plus que de -f-i2,65. La moyenne serait +38,12,
c'est-à-dire la valeur même de la fonction phénolique. En présence de ces
deux différences : + 42,875 et + i2,65, on ne peut éviter de faire la re-
marque suivante :
» Lorsqu'on fait agir successivement plusieurs atomes de sodium sur les
hydrogènes d'un composé symétrique (polyalcool, polyacide, polyphénol),
on observe toujours que la première substitution dégage plus que la seconde,
et celle-ci plus de chaleur encore que la troisième. C'est la valeur moyenne
qu'il faut prendre pour caractéristique du corps, ou bien encore la seconde
valeur lorsqu'il y a trois substitutions, et je crois avoir donné la raison de
ce phénomène. Les différences que l'on observe, de l'une à l'autre, sont
très variables, mais toujours comprises entre o et 12 ou i5 calories. Si,
d'ailleurs, elles sont réellement dues à des combinaisons intramoléculaires
qui, successivement, se forment et se détruisent, il ne semble pas que ces
( ' ) J'ai admis -f- ôf^"' pour la chaleur de solidification de H=S gaz, dans ce calcul.
J'ai, d'ailleurs, fait voir que cette évaluation paraissait assez exacte {Comptes rendus,
t. CXXIV, p. ii53).
( 1322 )
combinaisons puissent dégager beaucoup plus de "^ calories, par analogie
avec ce que nous savons des combinaisons moléculaires analogues (hydrates
des sels, sels acides, etc.). Or le cas de H- S rentre tout à fait dans ce type.
Thermiquement, c'est un véritable diphénol. La pyrocatéchine ne se com-
porte pas autrement lorsqu'elle fournit pour ses deux fonctions les nombres
successifs 43,6i et 33, 08 (dont la différence atteint + 10, 53, et la moyenne,
-t- 38,34, nombre qui se confond avec celui que donne le phénol ordinaire,
+ 38,42).
» Dès lors, sa formule doit être écrite S^ pour marquer qu'il a deux
fonctions égales,
» L'eau, au contraire, n'a pas une constitution symétrique. La diffé-
rence + 42,875 est trop énorme pour admettre plus d'un hydrogène
, acide. L'autre ne l'est pas plus que les trois derniers atomes d'hy-
drogène de l'alcool méthylique CH=' — OH, et la valeur thermique trouvée
pour le premier + 3 1,19 se confond précisément avec celle que donnent
les alcools.
/H
» La formule de l'eau est donc bien H — OH et non pas O. , et à cet
égard c'est un composé tout à fait différent de l'hydrogène sulfuré.
)> Je crois que mes expériences, en augmentant beaucoup la différence
d'acidité des deux hydrogènes de l'eau, donnent de cette proposition, con-
forme d'ailleurs aux idées admises, une démonstration rigoureuse. »
CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la décomposition de l'oxyde de carbone en pré-
sence des oxydes métalliques {') . Note de M. O. Boudouard, présentée
par M. Troost.
« J'ai indiqué précédemment les résultats auxquels j'étais arrivé en
étudiant la décomposition de l'oxyde de carbone en présence des oxydes
métalliques aux températures de 445° et de 65o°(^); j'ai continué ces
recherches à 800°.
)) J'ai dû modifier le dispositif expérimental employé dans les expériences
antérieures, et remplacer le verre par la porcelaine.
(') Travail fait au Collège de France. Laboratoire de M. 11. Le Chatelier.
(-) Comptes rendus, t. CXXVllI, p. 98, 807 et 822.
( i523 )
» Je me suis servi d'un tube en porcelaine vernissée exlérieuremenl et intérieure-
ment, de 4oo™™ de longueur, 3o™™ de diamètre extérieur et rj'i™'" de diamètre inté-
rieur; ce tube est continué par un autre tube capillaire, également en porcelaine, de
200™" de longueur, 9™"' de diamètre extérieur et i™™ de diamètre intérieur. L'extré-
mité de ce tube capillaire est reliée, à l'aide d'un joint au mastic Golaz, à un robinet
à trois voies permettant de le mettre en communication, soit avec la pompe à mercure,
soit avec l'extérieur.
» La partie large du tube est remplie sur une longueur de 100™'" environ avec de
la ponce cobaltée, nickelée ou ferrée, ayant déjà subi l'action de l'oxj'de de carbone
à la température de 4^5°, et recouverte de carbone provenant de la décomposition de
l'oxyde de carbone. On achève de garnir l'intérieur avec des morceaux de porcelaine,
et l'on ferme avec une garniture métallique mastiquée au Golaz, cette garniture étant
munie d'un robinet. C'est de ce côté que l'on fait arriver le gaz destiné à être mis en
expérience.
» L'appareil ainsi monté est installé dans un four Mermet, de façon que la partie
du tube contenant la ponce soit exposée directement à l'action de la chaleur; la tem-
pérature est repérée au moyen d'un couple thermo-électrique de M. H. Le Chatelier.
On remplit d'oxj-de de carbone, on ferme les deux robinets et on laisse cliaufTer pen-
dant des temps plus ou moins longs. On extrait ensuite les gaz avec la pompe à mer-
cure, l'appareil étant encore chaud; le dispositif capillaire décrit plus haut favorise le
refroidissement immédiat du mélange gazeux; de plus, l'aualyse faite correspond
exactement à l'état du mélange tel qu'il existe, car, au moment de l'extraction, on
supprime instantanément tout contact entre les gaz et le carbone.
» Les réstiltats numériques obleiuis sont les stiivants :
Oxyde (le cobalt. Oxyde- de nickel. Oxyde de fer.
Temps. "cO^^^^œT' 'cm '" CO. CO^ CO.
8' 4,4 95,6 3,0 97,0 3,2 96,8
3o' 5,5 94,5 4,8 95,?- » >'
45' 5,6 94,4 » » » "
h.t;' -7 0 n^.o 6.3 00, 7 » »
i5' 7,0 93,0 6,3 93,7
41- 6,5 93,5 6,7 93,3 » »
» La réaction rie décomposition de l'oxyde de carbone est donc fonction
du temps ; la quantité d'acide carbonique formé croît d'une façon régulière ;
mais, comme à 65o°, la décomposition de l'oxyde de carbone est limitée;
les expériences montrent que la réaction s'arrête lorsque le mélange ga-
zeux contient 7 pour 100 de CO* et gS de CO.
» Remarquons, de plus, que la vitesse de réaction est plus grande à 800°
qu'à65o°; tandis qu'à Goo" il fallait chauffer pendant six heures pour at-
teindre la limite, il suffit de chauffer pendant deux heures à 800". »
C. K., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N° 25.) '97
( 152/4 )
CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la décomposition de l' acide carbonique en présence
du charbon ('). Note de M. O. Boudovard, présentée par M. Troost.
« Dans une Communication antérieure (^), j'ai indiqué les résultats
auxquels j'étais arrivé en étudiant la réaction C0°+ C = 2CO à la tempé-
rature de 65o°. J'ai poursuivi ces recherches à des températures supé-
rieures.
)) 1° Expériences à 800°. — J'ai employé le même dispositif expérimental
que dans les expériences qui ont fait l'objet de la Note précédente :
» La ponce imprégnée d'oxyde métallique est remplacée par des morceaux de
charbon de la grosseur d'une noisette. Lorsque l'appareil est rempli de gaz carbonique,
on ferme le robinet antérieur, l'autre extrémité plongeant dans le mercure. Comme il
y a augmentation de volume par suite de la réaction s CO =: C0-+ C, les gaz peuvent
ainsi s'écliapper librement. On laisse chauffer pendant des temps plus ou moins longs;
puis l'on extrait les gaz que l'on analyse.
» J'ai également fait des essais en présence de charbon provenant de la décomposi-
tion de l'oxyde de carbone.
» J'ai obtenu les résultats suivants :
Charbon
Charbon d
00^ ""
e bois.
^0.
des cornues.
C0-. 00.
coT
Coke.
"' côT
Cliarbon
de CD.
Temps.
coT
Il m
0.08 ..
17.'
82,9
86,7
i3,3
83,6
.6,4
i3,6
86,4
1 .00 . .
6,.
93,9
65,8
34,2
»
))
»
))
1 .3o . .
»
»
»
»
42,6
57.4
8,0
92,0
2.3o . .
»
»
»
»
»
»
7>'
9'- '9
6 . 00 . .
6,7
93,3
»
»
11,0
89,0
»
»
7.00 . .
»
»
43,3
u6,7
»
))
»
»
9.00 . .
)i
»
»
»
12,8
87,2
»
W
9.3o ..
»
))
29.7
70,3
»
»
»
))
« Dans une autre série d'expériences, j'ai employé du charbon en mor-
ceaux beaucoup plus petits (2°"" à 5°'™ environ de côté); les résultats sont
sensiblement les mêmes avec le charbon de bois et le coke; avec le char-
bon des cornues, il y a augmentation de la vitesse de la réaction, mais on
(') Travail fait au Collège de France. Laboratoire de M. 11. Le Chateliei'.
(-) Coiu/Ucs rendus, t. CXXVIII, p. 824.
( i525 )
n'atlpfnl pas encore la limite obtenue avec le charbon de bois et lecliarlon
(le CO, (lu moins après des temps de chauffe n'ayant pas dépassé neuf
heures.
» L'ensemble des résultats numériques donnés plus haut montre que,
dans les différents cas, l'allure du phénomène est la même; il n'y a de dif-
férence que dans la vitesse de réaction. La décomposition de l'acide car-
bonique n'est pas totale. Mais comme à ôSo", la limite à laquelle on arrive
à 800° est la même que celle trouvée en étudiant la décomposition de
l'oxyde de carbone (g3 pour 100 de CO et 7 pour 100 de C0-).
» 2° Expériences à paS". — La proportion d'acide carbonique restant
diminuant de plus en plus à mesure que la température s'élève, j'ai
substitué la méthode pondérale à la méthode volnmétrique.
» Pendant des temps variables, j'ai fait passer un courant d'acide carbonique sur
da charbon ; à la sortie de l'appareil, le mélange gazeux traversait un flacon contenant
de l'eau de baryte. Un tube témoin à eau de baryte indiquait que l'acide carbonique
était complètement absorbé. Du poids de carbonate de baryte obtenu on déduisait la
quantité d'acide carbonique qui s'était formée.
» J'ai ainsi trouvé qu'à la température de 925° il restait encore, dans le
mélange gazeux résultant de l'action de l'acide carbonique sur le charbon,
une proportion de ^j pour 100 d'acide carbonique. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un homologue inférieur de l'acide citrique (').
Note de M. Acgcstin Dcrand.
(( On sait que Ha lier et Held ont effectué la synthèse de l'acide citrique
par fixation d'acide prussique sur l'acétone-dicarbonate d'éthyle et trans-
formation de la cyanhydrine formée en acide citrique par ébullition avec
l'acide chlorhydrique concentré.
» Nous nous sommes proposé d'appliquer cette méthode à l'obtention
d'acides homologues de l'acide citrique par action de C AzH sur les acides
acétoniques.
>) C'est ainsi, par exemple, que l'acide oxalacétique
CO^H
I
CO
I
CH--CO-H
(') Travail fait à la Faculté des Sciences de Marseille.
( i526 )
fournit l'acide
'/OH
yxco^H
CH- — CO- H
lequel ne diffère de l'acide citrique
OP-CO^H
l/OH
|\CO*H
CH^-CO-H
que par CH- en moins.
» Voici les détails opératoires :
» On prépare d'abord le composé sodé de l'éther oxalacétique
CO'^-C-H^
I
CO
I
CH(Na)-CO^-C^H=
en suivant le procédé de Wislicenus (D. ch. Ges., t. XIX, p. 3225).
>) L'éther oxalacétique obtenu en partant de 4^'" de sodium est dissous
dans l'éther absolu et additionné de 9^'' de cyanure de potassium et i5«''
d'acide chlorhydrique pur. An bout de vingt-quatre heures, on chauffe
pour chasser l'éther. Le résidu est constitué par la cyanhydrine
C0-- C-H=
l/OH
|\CAz
CH^-CO=-C^H^
)) Au bout de quelques heures, on laisse refroidir, on se débarrasse du
chlorhydrate d'ammoniaque. Le liquide est chauffé pour chasser l'excès de
sel, on neutralise par la potasse, puis on traite par l'acétate de plomb.
Le précipité est soumis à l'action de l'hydrogène sulfuré. On filtre, on
concentre au bain-marie. On broie avec du sable fin et l'on épuise à l'éther.
. » La solution éthérée fournit par évaporation au-dessus de l'acide sulfu-
rique un sirop jaune clair, fortement acide et dont le goût rappelle beau-
coup celui de l'acide citrique. Il ne précipite pas l'eau de chaux. Eu neu-
( i527 )
Iralisant par l'eau de chaux, on obtient au bout de quelques jours des
cristaux blancs, brillants, d'aspect mamelonné.
» A l'analyse, le sel de ciiaux fournit les nombres suivants :
Ca
calculé
trouvé
pour loo.
pour 100
25,53
24,98
ce qui correspond pour l'acide à la formule suivante :
l/OH
|\CO^H
CH-- CO^H
» Ce sel de chaux cristallise avec 5 i molécules d'eau. Le sel de zinc se
dépose en une poudre blanche.
» En appliquant le même procédé aux acides acétoniques, on pourrait
obtenir d'autres homologues ou des isomères de l'acide citrique.
» C'est ainsi qu'à l'acide mésoxalique correspond l'acide
CO-H
|\co-ri
CO=H
» De même à l'acide méthyloxalacétique
coni
CO
CH
CH^-CO-H
correspond l'acide
CO=H
'/OH
VXCO^H
CH'-CH — CO=H
isomère de l'acide citrique.
» Des expériences sont en cours pour l'obtention de ces acides. «
( i528 )
ZOOLOGIE. — Sur les glandes de Morren des JMinhneides d'FAirope. Note
de M. Edouard de Ribaitcockt, présentée par M. Perrier.
« Ces glandes sont difficiles à étudier. Elles ont été mentionnées dans
un genre et l'on a été enclin à les représenter sous le même aspect dans
les cinq autres genres, ce qui est une erreur.
» Genre Lwnhricus Eisen. — H y a quatre paires de spécialisations glan-
dulaires et non Irois comme on l'a décrit > I. Une antérieure; II, III. Deux
moyennes très visibles faisant saillie dans la cavité du corps; IV. Une
postérieure peu visible, non décrite.
» I. L anlérieure est constituée par un diverticulum pair au tube di-
gestif que nous nommerons diverticulum de Perrier. Ses parois sont consti-
tuées par des cellules glandulaires folliculaires sécrétant une seule sorte de
gros cristaux incolores, prismatiques, qui tombent dans le diverticulum de
Perrier. Ces cristaux peuvent parfois se souder ensemble pour former de
grosses masses à sommets nombreux et aigus. L'arrière du diverticulum
est toujours le siège d'une abondante sécrétion, ce qui n'est pas le c.ts
pour l'avant.
» II. III. Les deux moyennes un peu comparables aux glandes à venin
du Scorpion sécrètent suivant trois procédés différents : A, de petites gout-
telettes d'aspect huileux qui sont évacuées dans l'intestin différemment
suivant les genres; B, de rares cristaux ayant l'aspect de sphérolithes,
incolores; C, des cristaux prismatiques semblables à ceux sécrétés dans le
diverticulum de Perrier. Ils peuvent parfois faire défaut, ainsi que ceux
décrits en B. Ce qui distingue ces cristaux prismatiques sécrétés dans les
glandes moyennes de ceux qui sont sécrétés dans le diverticulum de
Perrier, c'est leur origine différente. Tandis que ceux-ci tombent directe-
ment dans le diverticulum, ceux des paires moyennes sont entourés par ce
qui reste des cellules glandulaires qui les ont sécrétés, formant ainsi une
poche dont les parois se résorbent. Ces cristaux prismatiques arrivent donc
dans les cavités glandulaires par déchirement des parois qui les enve-
loppent et de là tombent dans l'intestin.
» IV. La postérieures ^ pas encore été décrite. Elle est peu visible, allon-
gée, d'un diamètre sensiblement égal à celui du tube digestif. L'histologie
montre des similitudes et des rapports étroits avec les masses glandulaires
qui la précèdent. C'est par elle surtout que le sang provenant du vaisseau
( '529 )
dorsal se distribue en partie dans les masses glandulaires moyennes et anté-
rieures. Ses cellules sont consùlérables. Leiu- rôle est assez complexe, j'y
reviendrai.
» Dans le genre Lumbricus l'anatomie et la physiologie de ces glandes
sont donc très compliquées. Il n'en est pas de même pour d'autres Lom-
bricides. C'est ainsi que chez AlloloboiJwra Eermanni Michaëlsen, les
quatre spécialisations glandulaires de Morren, décrites plus haut, nexislenl
pas. A leur place la paroi du tube digestif est plus épaisse, à peine glandu-
laire, moins vascularisée. De droite et de gauche il y a plusieurs évagina-
tions impaires. Entre les deux types L. Heivuleus et AU. Hermanni il y a
toute une série où l'on peut suivre l'évolution progressive de ces glandes.
» I.a disposition constatée chez AU. Ilcrmanni eai évidemment ancestrale.
C'est pourquoi nous partirons de là pour faire succinctement la comparaison
de ces différenciations.
» Chez Octalosion pro/i/gum ([\osa)\ii!i épiiississements demi-glandulaires
décrits plus haut chez AIL Hermanni sont plus grands, plus épais et les
évaginations deviennent paires.
» Chez Allurus tétraedrus (Savigny) la partie antérieure se différencie
pour former le diverticulimi de Perrier. La partie postérieure n'a plus
d'évagination. Elle reste glandulaire; c'est l'analogue de la glande IV du
Lumbricus.
» Chez Dendrobœna putris Hofmeister, la disposition est la même; mais le
diverticulum de Perrier devient ici considérable au détriment de la partie
glandulaire postérieure.
)) Chez AUolobophora Irapezoides Dugès, la disposition est la même, mais
la partie postérieure est très allongée. Le réseau sanguin longitudinal bai-
gnant les glandes est compliqué par un système de gros vaisseaux ver-
ticaux.
» Chez Notogama fœtida Savigny, la différenciation s'accentue encore.
Il y a ici trois spécialisations distinctes ; A, un diverticulum de Perrier ; B, une
grosse masse moyenne analogue aux glandes (II, III) moyennes de Lum-
bricus; C, une portion allongée analogue à la spécialisation (IV) glandu-
laire de Lumbricus.
» EnQn chez AUolobophora octaedra Savigny, la disposition est sem-
blable à celle décrite dans le genre Lumbricus, soit quatre spécialisations :
une antérieure, deux moyennes et une postérieure.
» Entre ces huit types il y a encore des types de passage. En résumé :
» 1° Dans le genre Z.«,7zè/7CH5 il y a quatre spécialisations glandulaires
de Morren et non pas trois.
( i53o )
» 2° La sécrétion se fait suivant trois modes différents;
» 3° La glande postérieure de Morren (IV) du Lumbriciis est la plus
ancienne; l'anlérienre (I) et les deux moyennes H, Illn'en sont que des
différenciations secondaires.
» 4° Entre la disposition glandulaire ancestrale constatée chez Allolobo-
phora Hermanni et celle de Lumbriciis herculeus, il y a toute une série de
types où l'on peut suivre l'évolution progressive de ces glandes. »
BOTANIQUE. — Sur la chute des feuilles et la cicatrisation de la plaie.
Noie de M. A. Tison, présentée par M. Guignard.
« La couche séparatrice qui se forme à la base de la feuille se préparant
à tomber n'est pas toujours constituée par un méristème secondaire ; dans
la moitié des cas, en effet, elle est formée par deux ou trois assises de tissu
entièrement primaire.
» Plusieurs opinions ont été émises sur la façon dont se fait le déta-
chement à l'intérieur de la couche séparatrice; or, dans un grand nombre
d'espèces, nous avons constaté qu'il se produit par dédoublement de la
paroi entre deux des assises de cette couche. Une certaine épaisseur de
cette paroi, comprenant la membrane primaire et les couches secondaires
voisines de celle-ci, se transforme en mucilage pccto-cellulosiqiie, surtout
cellulosique, qui se gonfle et se dissout. Après celte dissolution, les cellules
se trouvent isolées les unes des autres, leur protoplasme n'étant plus enve-
loppé que par une mince membrane interne, reste de la paroi primitive,
sur laquelle ne porte pas la transformation mucilagineuse. Les cellules de
ces deux assises, inférieure et supérieure à la surface de déhiscence, s'al-
longent alors les unes vers les autres et, par pression réciproque, tendent
à écarter la feuille du coussinet. Elles rompent le système fasciculaire et
détachent la feuille.
)) L'épaisseur de la portion de la paroi, sur laquelle porte la transfor-
mation mucilagineuse et, par suite, la dissolution, varie avec celle de la
paroi entière. Quelquefois la membrane primaire seule se dissout (Dios-
pyros, Syringa, Forsythia, etc.).
M La cicatrisation de première année se fait, avant ou après la chute
de la feuille, suivant trois modes différents :
» 1° Il se produit simplement une modification scléro-subêreuse des
parois dans l'une des couches cellulaires du coussinet, soit que les cellules
y restent entières, soit qu'elles se recloisonnent préalablement. Chacune
( i53i )
des cellules de cette couche sclérifie ses parois sans les épaissir et les double
intérieurement d une mince couche subéreuse qui tapisse même lu cavilé
des ponctuations.
» 2° Il s'établit, en arrière de la surface de détachement, une couche
pèridermique histologiquement semblable à celle de la tige.
» 3" La cicatrisation comprend une couche scléro-subéreuse doublée
inférieurement d'un périderme.
» Quand il n'existe pas de couche pèridermique dès la première année,
il s'en développe toujours une pendant la seconde au-dessous de la couche
scléro-subéreuse.
)) Dans les deux tiers des cas, il se produit dans le pétiole, c'est-à-dire
au-dessus de la couche séparatrice, une sclérification des éléments qui porte
sur une plus ou moins grande épaisseur de tissu; cette sclérification appa-
raît avant la chute de la feuille et contre la couche séparatrice.
» Folioles. — La chute des folioles s'opère comme celle de la feuille de
la même espèce, et, de plus, contrairement à l'opinion admise jusqu'à ce
jour, il se produit souvent une cicatrisation de la plaie lorsque la chute des
folioles est précoce. Elle est de même nature, mais beaucoup moins accen-
tuée que celle des feuilles. On peut même y trouver un périderme, peu
épais, il est vrai, mais qui traverse souvent les faisceaux (Juglans nigra,
Sorhus aucuparia, etc.). Les cas de cicatrisation et de non-cicatrisation de
la plaie laissée par la chute de la foliole se trouvent sur le même arbre,
souvent même sur la même feuille.
» Rafraîchissement de cicatrisation. — Dans certains cas (genres 5or6ay,
Cornus, Cotoneaster, etc. ; feuilles caduques des espèces à feuilles marces-
centes, Quercus excepté), les lames de cicatrisation de première année sont
régulièrement enlevées au printemps de la seconde par une couche sépara-
trice nouvelle s'établissant au-dessous d'elles, semblable à celle qui a
amené la chute automnale de la feuille et fonctionnant comme elle. Parfois
cette couche est incomplète et n'enlève que partiellement la lame de cica-
trisation (^Aristolochia, etc.). Un périderme s'établit au-dessous de la
nouvelle blessure après le rafraîchissement.
» Feuilles marcescentes. — L'unique différence entre les feuilles marces-
centes et les feuilles caduques de la même espèce réside, pour les pre-
mières, dans le développement incomplet de la couche séparatrice autom-
nale ou même dans son absence totale {Hamamelis, Fagus, Carpinus, etc.).
Dans les deux cas, en effet, on observe la même couche scléro-subéreuse;
dans les deux également il se forme au printemps un rafraîchissement de
C. R.,1899, i" Semestre. (T. CXXVIII, N°25.) I9B
( i533 )
cicatrisation par formation d'une nouvelle couche séparatrice, et c'est cette
nouvelle modification qui provoque la chute des feuilles marcescentes.
» Chez les espèces à feuilles marcescentes du genre Quercus, le ratraî-
chissenient de cicatrisation ne se produit que dans ces dernières; il peut
cependant être ébauché dans le coussinet des feuilles tombées à l'au-
tomne. »
GÉOLOGIE. — Les assises supérieures du terrain jurassique dans le Bas-
Boulonnais. Note de M. Munieh-Chalmas, présentée par M. de
Lapparent.
» La succession des assises marines, dans le porllandien du Bas-
Boulonnais, est bien connue depuis les travaux de M. Peilat. Mais il
restait à préciser la position des formations d'estuaire de cette série. C'est
à cette tâche que je me suis appliqué, en recourant à des fouilles pour
suppléer aux insuffisances de l'observation directe.
» Le faciès d'esluaire apparaît une première fois dans les grès du port-
landien inférieur.
B En effet, quelques couclies de la zone à Stephanoceras porllandicuni de Lor.
sont exclusivement remplies de Sphœnia Sœmanni de Lor., alternant avec des
bancs où la variété à petites côtes A''Exogyra virgida Sow. accompagne Trigonia
Mu/iieri Héh. {T. Micheloli de Lor.).
» Les assises de La Crèclie, à Trigonia Pellali Mun., renferment une quantité de
galets, provenant des régions anciennes et jurassiques, déjà émergées; et les argiles
noires superposées aux grès, par leur ricliesse en Cyreiia rugo.uf et en débris vé-
gétaux, accusent l'intervention des eaux d'esluaire.
» Cette intervention se manifeste encore dans les argiles à Cardium
Morinicum àe Lor. et Oslrea expansa Sow., par deux cordons principaux
de phosphate de chaux, qui contiennent des galets fluvialiles, empruntés
aux roches primaires et jurassiques de la contrée. En outre, on y voit des
morceaux de phosphate arrachés, sans remise en mouvement de la ma-
tière, aux couches sous-jacentes, ainsi que des bois perforés par Xylopholas
Davidsoni de Lor. sp. On peut en conclure, d'une part, que des courants en
relation avec des eaux fluviales ont remanié les argiles du dessous; d'autre
part, que la phosphatisation a dû y être très rapide. Un de ces cordons a
fourni à M. Pavlow l'un des deux individus de la forme boréale Aucella qui
ont été recueillis au Boulonnais (l'autre ayant été trouvé par M. Peilat).
( i533 )
C'est un peu plus haut que j'ai moi-même observé in situ une dent d'un
Iguanodon 1res voisin d'/. bernissartensis.
» Au-dessus de celle série viennent des calcaires marneux et des argiles, terminés
par les couches à Astarte Sœmaïuii Aa Lor., et supportant une suite de sables avec
grès calcaires, dont la première assise est caractérisée par Trigonia Damoniana de
Lor. Alors a])paraissent trois bancs principaux de grès à Trig. gibbosa Sovv. ; le pre-
mier avec Pcrisphinctes bononiensis de Lor., le second avec Per. cf. gigaiileus
Sow. sp.
» Après le dépôt de ce second banc, une plage s'est formée, que j'ai pu
suivre depuis Wimereux jusqu'au sud de Boulogne. Les grès tendres y sont
démantelés, leur surface étant corrodée, percée par des lithodomes ( Lithod.
portlandicus), recouverte de serpules et de petites huîtres (0. bruntrulana),
enfin parsemée de blocs tous empruntés aux roches sous-jacentes. Quelques
plaques de grès, atteignant i*" à i^.So de long, sont perforées sur leurs
deux faces, ce qui prouve qu'elles ont dû être retournées par les vagues
sous l'influence de la marée. Cette action s'est fait sentir jusqu'à 2""" dans
l'intérieur. La mer portlandienne du Boulonnais paraît donc avoir été
sujette à de grandes marées.
» Avec le dépôt du troisième banc îi Trig. gibbosa s'accentue le régime
des estuaires, accusé par un ravinement suscej)tible d'atteindre les couches
à Trig. Damoniana. Le fleuve qui s'est alors formé avait deux estuaires.
Dans l'un, celui de la Pointe-aux-Oies, il s'est fait des cordons de galets
primaires, jurassiques et portlandiens. Ces cordons eux-mêmes sont ravinés
et supportent une argile à galets nombreux, avec une prodigieuse quantité
de troncs de conifères ou de cvcadées, formant des lils de lignite et enche-
vêtrés comme les tiges que charrient des courants boueux. Dans ces lits
de transport, les bois sont exempts de trous de pholadidés, tandis qu'une
fois arrivés dans la région marine ils se montrent criblés de perforations
dues à Xylopholas Bavidsoni. Les argiles abondent en cyrènes (Cyrena
Pel/ali de Lor., C. Tombecki àe^aor., C. rugosa dcljor.), encore pourvues
de leur test et associées à la forme-type de Trig. gibbosa, en compagnie de
la faune classique de l'assise.
» En haut, les argiles deviennent verdâlres, peu fossilifères, et passent à des
couches marines, dont la faune, très riche et nettement portlandienne, contient Trig.
Edi7iundi Mun. et Pseudonerinea pseudoexccwala de Lor. sp.
» Sur certains points, il s'y développe des concrétions calcaires, et plus haut des
travertins à Anisocardia socialis d'Orb. sp. Ces formations supportent en concor-
dance une série argileuse, qui paraît devoir être assimilée à Vaquilonien de M. Pavlow.
( i534 )
» Dans l'estuaire méridional, celui de la Rochette, on remarque un
énorme développement du poudingue de base, capable d'atteindre une
épaisseur de 3", et divisé en lits obliques dont quelques-uns rejoignent
latéralement les argiles. Ce conglomérat, déjà décrit par M. Parent ('), a
emprunté ses galets à toutes les roches de la région. On y trouve repré-
sentés, avec la couche à phosphate du portlandien moyen, même les grès
du portlandien inférieur, ce qui accuse le mouvement de régression de la
mer à cette époque.
» Sur le conglomérat repose une mince ^couche d'argile, à Trigonia gibbosa, au-
dessus de laquelle se produit, comme à la Poinle-aux-Oies, l'association des cyrènes
avec la faune marine typique de l'horizon. Cette association continue plus haut, dans
des couches qui, à Auvringhen, contiennent de très beaux échantillons de Tiig.
Edmundi, et persiste jusqu'à la rencontre des argiles terminales, remplies de petits
fragments non roulés d'un calcaire à Anisocardia, qui semble s'être dissocié à mesure
qu'il se formait. L'inclinaison des bancs alternatifs d'argile et de grès trahit des cou-
rants rapides, analogues à ceux des estuaires.
)) Dans la localité typique de Mont-Rouge, près de Wimille, les sables
à cyrènes, et à grands Perisphincles identiques avec ceux des assises infé-
rieures, sont nettement recouverts par les couches à Trig. Edmundi, ceqiii
ne permet pas de les attribuer à l'assise de Purbeck. En un seul point du
Boulonnais, au milieu de la lagune où se formaient les couches saumàtres
à anisocardes, entre Wimereux et le Fort de la Crèche, un petit cours d'eau
a déposé des argiles, des brèches, des calcaires lités ou bréchoïdes, avec
une faune de Physa, Planorbis, Paludina, Hydrobia, Chara, aux formes très
semblables, quelques-unes même identiques, à celles du purbeckien
d'Angleterre et du Jura.
» Près du Fort de la Crèche, les calcaires à anisocardes supportent 20™
à 25"" d'argiles, bleues à la base, avec grès et concrétions de limonite. Par
exception, la pyrite de fer a été conservée dans l'intérieur de quelques
blocs de grès, où l'on observe aussi des empreintes de conifères et de fou-
gères. Cette assise paraît représenter l'aquilonien. Le dépôt de ces couches
accuse un changement considérable dans l'assiette de la région. Au mou-
vement de régression qui avait marqué tout le portlandien a succédé un
mouvement inverse, favorisant l'établissement de lagunes qui se sont éten-
dues jusque sur le Brabant, et que parcouraient des cours d'eau capables
de raviner les couches sous-jacentes. Là se sont déposées des argiles
(') Ann. Soc. géol. du A'ord, l. XXII, p. 106.
( i535 )
bleuâtres avec grès pyrileux. Sous l'influence des agents d'oxydation, les
argiles sont devenues bariolées, et la pyrite a été remplacée, d'abord parle
carbonate de fer, ensuite par la limonite géodique.
M Après avoir pris connaissance de mes observations, M. "Van den Broeck,
dans un récent travail (' )» ^ assimilé ces argiles et ces sables aux couches
à iguanodons de Bernissart.
» A cause des mouvements du sol qui ont déterminé la transgression
aquilonienne, les couches de cet âge ne sont que rarement en concordance
avec le portlandien terminal. En beaucoup de points, le ravinement des
dépôts sous-jacents les a amenées à reposer indifféremment sur les divers
étages du jurassique, même sur les formations primaires de la Belgique,
comme le rappelait récemment M. Van den Broeck. »
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Cristallisation de l'albumine du sang. Note de
M"* S. Gruzewska (-), présentée par M. Duclaux.
« Hofmeister (') a fait cristalliser l'albumine de l'œuf par la méthode
suivante : on mélange, à volumes égaux, le blanc d'œuf et une solution
de sulfate d'ammoniaque saturée à froid; les globulines sont précipitées;
on filtre, et le fdtrat (albumine dissoute dans la solution sulfatée), évauoré
lentement, donne un premier stade de cristallisation : les globulites.
» En 1894. Gurber ('') a obtenu cristallisée l'albumine du sérum de
cheval par une méthode analogue : on mélange, à volumes égaux, du
sérum et une solution saturée à froid de sulfate d'ammoniaque; on filtre
et l'on ajoute petit à petit du sulfate d'ammoniaque en solution saturée
jusqu'à l'apparition d'un léger trouble; quelque temps après, on trouvé
un dépôt de cristaux. Mais ce procédé de Gurber n'a réussi, entre ses
mains, qu'avec la sérumalbumine du cheval. Il a cependant obtenu quel-
ques cristaux du sérum du lapin.
» J'ai essayé en vain de faire cristalliser l'albumine du sérum de cobaye
(') Soc. belge de Géologie, 27 déc. 1898.
(') Travail fait au laboratoire de Physiologie, à la Sorbonne.
(^) Fr. Hofmeister, Zeitschr. f. physiol. Chem.^A.ik, 165= série, 1889; et Bd. 16,
187' série; 1892.
(') Gurber, Sitzungsbei-ichte der physik.-ined. Gesells. zu Wiirtzburg : 1894-
1895). — Michel, Verhandl. der physik.-med. G. zu Wiirtzburg. Bd. 29; 1895.
( i536 )
par les moyens précédents. J'ai enfin réussi en apportant aux procédés
ci-dessus indiqués une modification très 'simple. Il s'agit toujours d'opérer
sur une solution d'albumine dans le sulfate d'ammoniaque à un point
voisin delà saturation. Le sérum est mélangé, à volume égal, avec une
solution saturée (à froid) de sulfate d'ammoniaque; les globulines se pré-
cipitent; on filtre, et le filtrat est exposé au froid (jusqu'à — i°) pendant
un certain temps (jusqu'à vingt-deux heures)^ Ensuite, il est transporté à
la température du laboratoire (i8° à 24°). Après vingt-quatre ou quarante-
huit heures, on trouve un dépôt abondant de cristaux.
» Au lieu de concentrer la liqueur pnr l'évaporation (Hofmeister) ou par
addition d'une nouvelle portion de sulfate d'ammoniaque (Gurber), je
modifie la concentration en abaissant sa température et en la relevant en-
suite.
)) Sur les six tentatives que j'ai faites, j'ai obtenu six cristallisations plus
ou moins abondantes. Les sangs qui m'ont servi à ces expériences ont été
pris sur des différents animaux : cobaye, chat, bœuf et couleuvre (').
)) Les détails de l'opération sont les suivants : le sang est recueilli dans
l'oxalate de soude (2 pour 1000), puis centrifugé. Le plasma ainsi obtenu
est traité par une solution de sulfate d'ammoniaque à saturation à froid
pour éliminer les globuHnes. Après vingt-quatre heures, le liquide filtré est
mis à la glacière. Le temps d'exposition au froid n'a pu être encore exacte-
ment déterminé, il semble varier avec les différents sérums. Cependant il
y a un maximum de temps qu'il ne faut jamais dépasser ; autrement on a
un liquide qui ne fournit que très peu de cristaux.
» Un échantillon de sérum de cobaye abandonné pendant quarante-huit
heures à la glacière donne une cristallisation très faible, tandis qu'une
autre portion du même sérum après vingt heures donne une cristallisation
plus abondante.
» En général, le liquide se trouble à la glacière après un certain temps.
Il ne faut pas attendre ce moment. J'ai eu les meilleures cristallisations
quand le trouble apparaissait dans le sérum immédiatement après que le
liquide avait été retiré de la glacière pour être reporté à la température du
laboratoire.
» Il m'est impossible encore de préciser davantage les conditions les
plus favorables pour obtenir la plus abondante cristallisation.
(') Les U'ois dernières ciislallisalions n'ayanl pas élé soumises à l'analyse, je ne me
prononce pas sur la nature de ces cristaux.
( '537 )
» Une analyse sommaire suffit pour démontrer que les cristaux obtenus
sont essentiellement formés par de l'albumine.
» Les cristaux obtenus avec l'albumine de sang de cobaye sont jetés sur
un filtre; les eaux-mères étant ainsi grossièrement éliminées autant que
possible, ces cristaux sont desséchés dans le vide et pesés. On les redis-
sout dans l'eau ; puis on coagule par la chaleur en présence de Na Cl. Le
coagulum, recueilli sur un filtre, est lavé et pesé. Ce coagulum donne les
trois réactions colorantes caractéristiques des albuminoïdes : la réac-
tion xanthoprotéique, du biuret et de Millon. La deuxième pesée donne
sensiblement la quantité d'albumine contenue dans les cristaux : j'ai trouvé
75 pour 100 à 80 pour 100. La différence représente le sulfate d'ammo-
niaque qui humecte les cristaux et qu'il est impossible d'éliminer complè-
tement.
» Il me paraît intéressant d'ajouter que j'ai pu observer dans le sérum
de cobaye cinq différentes formes de cristaux (Gurber en observe quatre
chez le cheval). Quelques-uns d'entre eux semblent appartenir au sys-
tème hexagonal.
» Ces expériences montrent : 1° que l'emploi préalable du froid favorise
la cristallisation de l'albumine du sérum, et 2" que ce moyen permet d'ob-
tenir, cristallisées, les albumines du sérum des animaux qui n'avaient
pas encore été soumises à la cristallisation. »
M. C. Gaudet adresse une Noie « Sur l'action des charbons poreux et
des mousses de platine ».
M. L. MiRiiVNT adresse un Mémoire «. Sur l'extension de la théorie des
propriétés générales des équations algébriques ».
La séance est levée à 4 heures.
J. B.
BOLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Outrages reçus dans la séance du 12 juin 1899.
Les systèmes des sphères et l'espace non euclidien à quatre dimensions, par
i\T. Le Vavasseur. Toulouse, imp. Douladoure-Privat, s. d.; i fasc. in-8°.
( i538 )
Circulation de notre groupe stellaire autour de l'axe Charbonnier et mouve-
ment parallaclique de V apex solaire. Causerie familière, par A. Duponchel.
Paris, chez l'Auteur, s. d.; i fasc. in-8°.
Atlas de la Société de l'Industrie minérale. 3* série, t. XIII, i''* livr., 1899.
Saint-Etienne, imp. Théolier, J. Thomas et C'^; t ftisc. in-f".
Diverses questions de Médecine et de Chirurgie, par le D'' Trétrop.
Bruxelles, 1895-97; 9 opuscules in-8°. (Hommage de l'Auteur.)
Cenno necrologico del socio straniero Carlo Friedel, letto dal socio S. Can-
NizzARo, nella seduta del maggio 1899. (^Rendic. délia R. Accad. dei Lincei.)
(Présenté par M. Grimaux. Hommage de l'Auteur.)
Dos Fortschreitungsgesetz der Primzahlen durch eine transcendente
Gleichung exakt dargestellt, von J. Br.vun. Trier, .T. -P. Hegner, 1899;
I fasc. in-8''. (Hommage de l'Auteur.)
Die Einrichtungen zur Erzeugung der Uœntgenstrahlen und ihr Gebrauch,
gemeinfasslich da'geslelll insbesondere auch fur Aerzie und Kliniken, von
D^^B. Donath; mit 1 10 Abbildungen im Textund 2 Tafeln. Berlin, Reuther
und Reichard, 1899; i vol. in-8".
ERRATA.
(Séance du 29 mai 1899.)
Note de M. Gaston Darboux, Sur les surfaces isothermiques :
Page i3o4, Jans les formules qui donnent -^, -r-î-, au lieu de Wm\, lisez Hwtj.
(Séance du 12 juin 1899.)
Note de M. A. Cornu, Le jubilé de Sir G. Stokes et le Centenaire de
l'Institution Royale :
Page 1427, dernière ligne, au lieu de Read lecture, lises Rede lecture.
On suustiit à Paris, chez GAUTHIER-VILLA RS,
Quai des Grands-Aùgustins, n° 55.
Depuis 1836 les COMPTES RINDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Z)/OTa/icAe Ils formfinr ib fin f r ^ ^
U prix de Pabonnement est fixé ainsi qu'il suit :
Paris : 30 fr. — Départements : 30 fr. — Dnion postale : 34 fr.
Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus.
On souscrit, dans les Départements,
chez Messieurs :
igen Ferran frères.
iChaix.
Jourdan.
Ruff.
Amiens Courtin-Hecquet.
. 1 Germaia etGrassin.
*"''" (Lâché-
Bayonne ... Jérôme. '
Besançon Jacquard.
I Feret.
Lauri 'S.
Bordeaux.^
' Muller (G.).
Bourges Renaud.
/ Derrien.
F. Robert.
J. Robert.
' Uzel frères.
Caen Jouan.
Chambery Perrin.
Henry.
Marguerie.
( Jaliot.
( Ribou-Collay.
i Lamarche.
O'jon • Rate).
'Rey.
Douai jLauverjat.
I Degez.
Grenoble t Drevet.
( Gratier et C'v
La Rochelle Foucher.
U Havre t Bourdignon.
( Dombre.
chez Messieurs :
Lorient j Baumal.
( M°" Texier.
' Bernoux et Cumi
I Georg.
Lyon , Côte.
Savy.
Vitte.
On souscrit, à l'Étranger,
Marseille.
Ruât.
Brest.
Cherbourg
Clermont-Ferr
Nantes
,, . ... ( Calas.
Montpellier
( Goulet.
Moulins Martial Place.
/ Jacques.
Nancy ■. Grosjean-Maupin.
( Sidot frères.
Loiseau.
Veloppé.
Nice j,^"'"''-. ^
( Visconli et G",
Nîmes Thibaud.
Orléans Luzeray.
_ . . j Blanchier.
Poitiers ,,
( Marche.
Rennes Pllhon et Hervé.
Rocheforl Girard ( M"" ).
) Langiois.
I Lestringant.
S'-Étienne Chevalier.
_ , ( Porilcil-Burles.
Toulon ' .,
Rumebe.
Bouen.
Uili
( Thorez.
I Quarré.
( Gimet.
j Privât.
, Boisselier.
Tours... j Pèricat.
f Suppligeon.
( Giard.
( Lemaltre.
Toulouse.
Valenciennei .
chez Messieurs :
Amsterdam. j Fe'kema Caarelsen
et G'-.
Athènes Beck.
Barcelone Verdaguer.
; Asher et C''.
Berlin ) '^«'"«5-
. Friedlander et fils.
f Mayer et Miiller.
Berne Schmid et Francke.
Bologne Zanichelli.
/ Lamertin.
Bruxelles j MayolezetAudiarle.
Lebcgue et C*.
„ . ( Sotcheck et C».
Bucharest J „
Storck.
Budapest Kilian.
Cambridge Deighton, BelletC".
Christiania Cammermeyer.
Constantiiiople. . Otto Keil.
Copenhague Hôst et fils.
Florence Seeber.
Gand Hoste.
Gènes Beu f.
I Cherbuliez.
Georg.
Stapclmohr.
La Haye Belinfante frères.
Benda.
Payot.
Barth.
Brockhaus.
Lorentz.
i Max Kube.
, Twietmeyer.
L Desoer.
chez Messieurs :
1 Dulau.
^<""''" Hachette et C-.
' Nutt.
V. BUck.
Libr. Gutcnberg.
Madrid ) ^°"^<^ y Fussel.
I Gonzalés e hijos.
' F. Fé.
Luxembourg .
Genève .
Lausanne.
Leipzig
Liège.
' Gnusé.
Milan ' '^"'^'^^ frères.
■ I Hœpli.
J^oscou Tastevin.
Naples i Marghieri di Gius.
( Pellerano.
i Dyrsen et Pfeififer.
A'e.v- rork j Stechert.
' LemckeetBuechner
Odessa Rousseau.
Oxford Parker et C"
Palerme Clausen.
Po'lo Magalhaés et Mouiz,
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
Rome l^"''^" ^'•«'•"-
( Loescheret C".
Rotterdam Kramers et fils.
Stockholm Samson et Wallin.
I Zinserling.
( Woinf.
,' Bocca frère».
) Brero.
I Clausen.
' RosenbergelSellier.
Varsovie Gcbetliner et V\ olIV.
Vérone Drucker.
,,. l Frick.
Vienne „ , ,
! Gerold et C".
ZUrich Meycr et Zeller.
S'-Petersbourg .
Turin.
TABL£S GÉNÉRALES DES COMPTÉS RENDUS DÉS SÉANCES DE L'ACADÉMIE DÉS SCIENCES :
Tomes !•' 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 15 fr.
Tomes 32 à 61. — ( i"' Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870,- Prix... . . 15 fr
Tomes 62 3 91. — ( 1" Janvier 1866 é 3i Décembre i8tlo.) Volume iu-4'; 1889. Prix 15 fr.
SDPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DÉS SCIENCES :
Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DEBBÈset A.-J.-J. Soljkr. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'épruuveniles
Comètes, par M.Hanien. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréalique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières
grasses, par M. CLiODï Bebm*rd. Volume in^», avec Sa planches; i856 15 fr.
Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vin Bbnedin. — t!.ssai d'une réponse a la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science!
piur le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi-
jc mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature
• des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs •, par M. le Professeur Bronh. In-4°, avec 37 phancbes; 1861.. . \b fr.
A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie das Sclaoces.
W 25.
TABLE DES ARTICLES. Séance du 19 juin 1899.
MEMOIRES ET COMMUIVICATIOXS
DES ME.MBUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
Pages. ■ Pages.
M. Gaston' Daudoux. — Sur une classe de la toxicilé urinaire chez les enfants et
surfaces isollieriniqucs liées à la défor- dans l'appendicite en particulier '49-^
million des surfaces du second des;ré i.'|83 M. li. liLoXDLOT. — Force clectroinotrice
M. liMiLF. PiCAHD. — Sur Ui détermination produite dans une (lanime par l'a^ ion
des intégrales des équations aux dérivées magnétique 14117
partielles du second ordre parleurs valeurs 1 .M. S. .\i!Loing. — Influence de la voi.. d'in-
sur un contour fermé 1487 i troduction sur le développement des
M. A. iMlntz. — Les arrosages tardifs de la ' ciïels tliérapeutiques du sérum aniidip U q
Vigne i^8i| riquc 1*61"» 1 "-
MM. La.nnelonui'k et Oaillaiîi». - Note sur ' î
CORRESPONDAIVCE.
M. le Secui:taiui-: pehpetuel signale, parmi
les pièces imprimées de la Correspondance,
un Ouvrage de M. Stanislas Meunier
intitulé : « La Géologie expérimentale »..
M. ALDEnt Gauduy présente un Ouvrage de
A[°" Prestivicli. intitulé ; ■• Life and
Letlers of Sir .losepli Prcstwich. «Tiltcn
autl cdited by Iiis \vife "
MAI. Feraud, DouHi.ET. Esclangon et
CouiîTV. — Observations de l'éclipsé par-
tielle de Soleil du ■; juin i8()i), faites à
l'observatoire de lîordeaux
.M. II. Lebesoue. ^ Sur quelques surfaces
non réglées applicables sur le plan. .. ..
»I. Paul Paixleve. Sur le calcul des in-
tégrales des équations dillérentielles par
la métliodc de Caucliy-Lipcliitz
M. G. GiJTTON.' — Comparaison des vitesses
de propagation des ondes électromagné-
tiques dans l'air et le long des fils
^LM. II. BoRDiEU et Salvador. — .\ctions
éicctrolyliques observées dans le voisi-
nage d'un tube de Grookes
M. 1". OsMOXD. — Sur les aciers à aimants.
M. I"). Gehnez. — Hecberclies sur les vapeurs
<|u'éniettent les deux variétés d'ioJure
niercnriqui
M. DE FoRCRAND. — Ucmarqucs sur les
Bulletin biblioghapiiiqup
Errata
looS
i5i3
iji6
oxydes du sodium et sur la fonction chi-
mique de l'eau comparée à celle de l'hy-
drogène sulfuré i5iy
.M. O. IJouKoiARD. — Sur la décomposition
de l'oxyde de carbone en présence des
oxydes métalliques i 5.>2
.M. O. HouDoiARD. — Sur la décomposition
de l'acide carbonique en présence du
I charbon i5':>4
\ iM. .Vloustin Durand. — Sur un homologue
inférieur de lacide nitrique ijaS
M. l'DOUAlîD DE KiDALCOUKT. — SuF IcS
glandes de Morren des Lombricides
d'Furope i52(<
.M. .\. Tisox. — Sur la chute des feuilles et
la cicatrisation de la plaie i53o
M. Munier-Ghal.mas. — Les assises supé-
rieures du terrain jurassique dans le Bas-
Boulonnais i53 •
M*"' S. Gruzewska. — Gristallisalion de
l'albumine du sang i j3j
jM. g. Gaidet adresse une Note « Sur
l'action des charbons poreux et des
mousses de platine » IJ07
M. L. .MimxxY adresse un Mémoire " Sur
l'extension de la théorie des propriétés
générales des équations algébriques > 1337
' '37
1 538
PARIS. — IMPRIMERIE GAOTH I B R-VI L L.\ RS ,
Quai des Grands-Augustins, 55. ,
/.* Gérant : i>ACrHiEB-ViLLABft.
i«i1 1899
PREMIER SEMESTRE.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PAR Hm. IiES SECRÉTAIRES PBRPÉTUÈliS
TOME CXXVIII.
N^ 26 (26 Juin 1899).
PARIS,
GAUTHlER-yiLLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Auguslins, 55.
1899
RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS
Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875.
Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de
l'Académie se composent des extraits des travaux de
ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes
présentés par des savants étrangers à l'Académie.
Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a
48 pages ou 6 teuilles en moyenne.
26 numéros composent un volume.
Il y a deux volumes par année.
Article 1". — Impressions des travaux de l^ Académie.
Les extraits des Mémoires présentés par un Membre
ou oarunAssociéétranger de l'Académie comprennent
au plus 6 pages par numéro.
Un Membre de l'Académie ne peut donner au:^
Comptes rendus plus de 5o pages par année.
Les communications verbales ne sont mentionnées
dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction
écrite par leur auteur a été remise, séance tenante,
aux Secrétaires.
Les Rapports ordinaires sont soumis à la même
limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com-
pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre.
Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-
vernement sont imprimés en entier.
Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par
les Correspondants de l'Académie comprennent au
plus 4 pages par numéro.
Un Correspondant de l'Académie ne peut donner
plus de 32 pages par année.
Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les
discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de
l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont
pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi-
vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires,
dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les
remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne
préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de
lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé-
moires sur l'objet de leur discussion.
Les Programmes des prix proposés par l' Académie
sont imprimés dans les Comptes rendus, fnais les Rapj-
ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autanl
que l'Académie l'aura décidé '
Les Notices ou Discours prononcés en séance pu-
blique ne font pas partie des Comptes rendus. ■
Article 2. — Impression des travaux des Savants l
étrangers à l'Académie. 1
Les Mémoires" lus ou présentés par des personnes
qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca-
démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré-
sumé qui ne dépasse pas 3 pages.
■ Les Membres qui présentent ces Mémoires sont
tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le
Membre qui fait la présentation est toujours nommé;
mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait
autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font
pour les articles ordinaires de la correspondance offi»
cielle de l'Académie. t
Article 3.
Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à
l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le
jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à temps,
le titre seul du Mémoire estinséré dans le Co7??p/e rendu
actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui-
vant et mis à la fin du cahier.
Article 4. —^ Planches et tirage à part.
Les Comptes rendus n'ont pas de planches. ^
Le tirage à part des articles est aux frais des au-
teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports ël
les Instructions demandés par le Gouvernement.
Article 5.
Tous les six mois, la Commission administrative fajl
un Rapport sur la situation des Comptes rendus après
l'impression de chaque volume.
Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré
sent Règlement.
Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de 1«»
déposer an Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S*'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivani
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI 26 JUIN 1899.
PRÉSIDENCE DE M. VAN TIEGHEM.
MÉMOIRES ET COMMUNICATlOi^S
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE
ASTRONOMIE. — Note de MM. Lœwy et Puiseux accompagnant
la présentation du quatrième fascicule de l'Atlas photographique de la Lune.
« Le quatrième fascicule de l'Atlas photographique de la Lune, que
nous avons l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie, renferme,
comme les deux précédents, une épreuve à l'échelle du cHché original, et
six fragments agrandis à des degrés différents. Toutes ces feuilles, sauf
une, se rapportent à la période où la Lune décroît, et, pour la première
fois nous V voyons le bord oriental éclairé dans une certaine étendue.
Nous allons essayer d'indiquer brièvement les caractères les phis saillants
des régions représentées.
)) La Planche d, image d'ensemble où les deux tiers environ de l'hémi-
sphère visible sont en lumière, se distingue à première vue des épreuves
similaires déjà publiées. Ici le travail de reproduction a été dirigé de ma-
C. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVUI, N- 26 ) '99
( i54o )
nière à rendre, autant que possible, les détails contenus dans les parties les
plus brillantes du disque lunaire. Mais nous constatons aussi une différence
intrinsèque entre les moitiés orientale et occidentale de la Lune, en ce qui
concerne la répartition des montagnes et des plaines. Nous avions vu
jusqu'ici les mers se présenter comme un enchaînement de bassins circu-
laires, n'occupant qu'une zone de médiocre largeur de part et d'autre d'un
grand cercle. Elles prennent cette fois un développement subit et considé-
rable dans le sens des latitudes. Il semble qu'une grande aire de dépression
soit venue à la rencontre de la première, comme l'océan Atlantique en
travers des fosses méditerranéennes de notre globe. Ces parties affaissées,
de couleur généralement sombre, n'offrent pas une teinte uniforme, et les
taches les plus foncées s'y accumulent près de la bordure montagneuse. Il
y a lieu de considérer ces emplacements comme plus déprimés que les
parties voisines des mers et leur distribution, telle qu'elle résulte des
Planches b et d, est d'accord avec ce que nous savons de l'allure des fosses
sous-marines sur le globe terrestre.
» Nous avons déjà signalé, à propos du troisième fascicule, les auréoles
blanches qui entourent Kepler et Copernic, et qui se prolongent dans
diverses directions en longues traînées rectilignes. Nous les retrouvons
ici éclairées plus normalement, et se détachant, par suite, d'une manière
encore plus nette. Les systèmes d'Euclide, d'Aristarque, d'Olbers, de Byr-
gius et de Tycho, également visibles sur la Planche d, nous paraissent
être, comme les premiers, des dépôts de cendres volcaniques portées à de
grandes hauteurs par des éruptions violentes et disséminées par des courants
atmosphériques variables. Ils accusent avec non moins de clarté diverses
périodes d'activité, séparées par des intervalles de repos. Tous les cirques
qui servent d'origine à un ensemble de traînées montrent, sous un éclaire-
ment oblique, un rempart d'une altitude sensible et assez uniforme. Dès que
le Soleil s'est un peu élevé sur leur horizon, ils resplendissent d'une blan-
cheur intense, parfois accentuée par la présence d'une auréole sombre à
l'origine des trahiées. Les grandes dimensions de Copernic y mettent en
évidence d'autres faits intéressants ; ainsi nous voyons que la teinte blanche
est loin d'être également répartie sur toute l'étendue du cirque, que le
diamètre de celui-ci surpasse de beaucoup la largeur des traînées, que ces
dernières sont plus souvent dirigées tangentiellement au rempart qu'ali-
gnées sur le centre. Toutes ces circonstances tendent à faire considérer les
petits orifices situés soit sur le massif central, soit sur la crête qui limite le
cirque, soit dans son voisinage immédiat, comme le véritable siège de
( '5',. )
l'activité éruptive que l'on aurait pu cire tenté d'attribuer à l'orifice entier,
» La Planche XVIII, qui comprend le pôle Austral, nous offre un contour
déformé par d'importantes excroissances. La région de Tycho se montre,
au coucher comme au lever du Soleil, riche en arêtes saillantes, servant
délimite aux cirques qu'elles rencontrenl, et leur imposant des formes
polygonales ou allongées. Un examen plus attentif montre l'existence fie
deux systèmes superposés d'arêtes parallèles, qui découpent la surface en
quadrilatères. L'influence de ces alignements s'est fait sentir non seule-
ment dans le dessin primitif des cirques, mais dans les annexions succes-
sives qui ont souvent constitué une nouvelle enceinte à quelque distance
en arrière de la première, comme on peut le voir pour Clavius. Aucune
trace de ces allures anguleuses ne se retrouve plus dans les petits orifices
parasites, de date récente, qui tendent uniformément vers le cercle parfait.
Blancanus, sans approcher de l'étendue de Clavius, se classe à côté de lui
par sa netteté, sa grande profondeur, par l'ombre dentelée qui reproduit
les inégalités de la crête et se prêterait admirablement aux mesures d'alti-
tude. Malgré les fortes différences de niveau qui s'y rencontrent, cette
région est très uniforme de teinte. Elle doit ce caractère au voile blanc
que jettent sur l'ensemble les traînées de ïvcho.
» Extraite du même cliché que la précédente, la Planche XIX offre un
tout autre aspect. Nous y voyons dominer les plaines, semées d'îlots et de
cratères brillants, sillonnées de veines saillantes ou de crevasses, et recou-
vertes, dans certaines parties, par les larges traînées qui émanent de Co-
pernic ou de Tycho. Nous avons déjà rencontré cette région dans la
Planche VIII de V Atlas. Le rapprochement des épreuves, relatives à des
phases très différentes, est instructif. Nous constatons une fois de plus la
permanence relative des auréoles claires et la variabilité périodique des
taches sombres. Le phénomène de l'envahissement, de la submersion et
de la destruction finale des cirques peut être observé ici à tous ses degrés,
et nous rencontrons plusieurs cas où l'affaissement a englobé toute une
moitié de l'enceinte et de la plaine intérieure sans affecter le reste du
rempart ni même la montagne centrale.
» La feuille XX nous ramène à l'hémisphère ouest, dans une région où
le relief s'accuse avec une extrême énergie. De nombreux effondrements
locaux y ont réduit la capacité de l'écorce, sans que celle-ci ait dû, pour
suivre la contraction du noyau liquide, subir un affaissement général
accompagné de submersion. Divers indices prouvent cependant qu'un mou-
vement de ce genre a commencé à s'accomplir. C'est ainsi que la grande
■, 042 )
cassure des monts Altaï, visible près du bord ouest de la feuille, contourne
à distance la mer du Nectar et semble en préparer l'extension. Une autre
aire déprimée, très vaste également, occupe la partie centrale de l'épreuve,
mais n'est point arrivée à fermer son contour ni à déterminer l'apparition
d'une mer. La plupart des cirques englobés dans ce mouvement ont entre
eux un air de famille bien marqué, avec un fond plat et un rempart uni-
forme. Ceux qui sont restés en dehors ont mieux gardé leur physionomie
primitive, et maintenu dans un plus grand nombre de cas leur montagne
centrale. Indépendamment de ces lignes d'affaissement circulaire, nous
voyons courir sur de grandes étendues certains traits rectilignes de l'ossa-
ture primitive. Dressés en saillie, ils ont mis obstacle à l'expansion des
cirques. Demeurés en creux, ils l'ont, au contraire, facilitée, et plusieurs
se sont transformés en véritables chapelets d'orifices.
» Avec la Planche XXI, on est conduit encore plus à l'ouest, jusqu'au
bord éclairé de la Lune. On voit réapparaître dans la mer des Crises, à un
degré peut-être plus accentué, les caractères déjà constatés dans la mer
des Humeurs : rareté des accidents sur la plaine intérieure, élévation et
régularité de l'enceinte, persistance d'une terrasse concentrique demeurée
adhérente au bord, accumulation de taches sombres près de la périphérie.
Toute voisine, la mer de la Fécondité possède, en dehors de son réseau de
veines saillantes, de larges ondulations d'un caractère plutôt convexe,
comme celles du fond des mers terrestres. Le plateau intermédiaire,
pauvre en cirques, semble le témoin assez bien conservé d'une période
ancienne. Il présente au voisinage de Taruntius une portion unie, proba-
blement nivelée par un abondant dépôt volcanique. Partout ailleurs, il est
sillonné de vallées profondes qui tendent à s'orienter sur le méridien, et
cette direction paraît s'imposer de plus en plus quand on se rapproche du
bord éclairé. Un double système d'alignements, se coupant à peu près à
angle droit, domine dans les monts Pyrénées, qui forment le terminateurà
la partie supérieure de la feuille, et Pétavius se montre, ainsi que plusieurs
autres cirques de premier ordre, inscrit dans un quadrilatère. Plus voisin
de l'équateur, Langrenus offre, avec sa double montagne centrale, ses
terrasses concentriques, ses traînées divergentes, un ensemble de carac-
tères éruptifs que Copernic et Tycho sont peut-être seuls à réunir au même
degré.
» Nous trouvons rassemblés sur la feuille suivante {Pi. XXII), dans un
espiice assez limité, cinq spécimens remarquables des grandes crevasses de
i'écorce, celles de Sabine, de Sosigène, de Pline, d'Ariadseus et d'Hyginus.
( i543 )
Les Irois premières siiivenl à peu près la limite d'une mer et peuvent être
considérées comme séparant une région affaissée de la bande demeurée
adhérente au plateau montagneux. La fissure d'Ariadœus, prolongée'sur
ime grande étendue sans égard au relief du sol et coupant plusieurs chaînes
transversales, paraît dater d'une époque où la croûte était encore dis-
jointe et mobile dans le sens tangentiel.
» Hyginus présente en plus toute une série d'élargissements circulaires
qui transforment, ou peu s'en faut, la crevasse en un chapelet de cratères.
» La plaine qui entoure Arago contient deux exemplaires caractérisés
de formations extrêmement rares à l'heure actuelle. Ce sont de vastes
intumescences, larges de iS**™ à 20'"", où l'effondrement de la partie cen-
trale ferait réapparaître la physionomie ordinaire des cirques.
» La dernière feuille enfin est à recommander comme mettant bien en
lumière la structure des massifs montagneux de la Lune, épargnés en
quelque sorte et laissés en relief à la suite de la formation des mers. Les
dessinateurs ont dû se contenter ici, en présence delà multitude des détails
et de leur mobilité d'aspect, d'une figuration conventionnelle, où bien peu
d'objets, à part ceux qui forment saillie en dehors, ont pu être nommés el
identifiés. Notre épreuve rendrait possible une description topographique
beaucoup plus précise. Les parties les plus hérissées des Apennins et des
Alpes montrent une foule de sommets reconnaissables sur les feuilles des
fascicules précédents, malgré les changements d'incidence de la lumière.
Nous y voyons apparaître un caractère signalé par les géographes comme
propre aux chaînes de montagnes les plus récentes, où l'érosion n'a pas
encore eu le temps de détruire la constitution primitive; c'est une dissy-
métrie marquée du relief, rejetant en bordure les sommets les plus élevés, et
divisant le massif en deux parties de pente moyenne très inégale.
» Nous nous proposons, dans une prochaine Communication, de résu-
mer les principales notions théoriques, indiquées en partie dans nos
recherches antérieures et auxquelles ce nouveau fascicule nous semble
devoir donner plus de consistance. »
CHIMIE MINÉRALE. — Préparation du fluor, par électrolyse, dans un appareil
en cuivre. Note de M. Iîe.vri Moissan.
« Nous avons obtenu jusqu'ici le fluor par électrolyse d'une solution
fluorhydrique de fluorure de potassium dans un appareil en platine. Dès
( i544 )
le début de nos recherches, nous avons indiqué que le platine des électrodes
et de l'appareil était attaqué, qu'une certaine quantité de ce métal entrait
en solution et qu'à partir de ce moment l'électrolyse devenait plus régu-
lière (').
» L'emploi du platine et l'usure des électrodes et du récipient, qui était
assez rapide, rendaient donc cet appareil très coiîteux.
)) Pour étudier s'il était possible de remplacer le platine par un autre
métal, nous avons disposé un échantillon de fils métalliques au fond de
l'appareil à électrolyse, et la préparation du fluor a été effectuée ainsi que
nous en avons l'habitude. Nous avons remarqué que, des différents métaux
employés dans ces expériences, le cuivre était celui qui s'attaquait le moins
à la condition toutefois que l'acide fût bien exempt d'eau. Ce fait répond
bien d'ailleurs aux propriétés du fluorure de cuivre étudié par M. Pou-
lenc (-).
» Partant de ces expériences préliminaires, nous avons fait construire
un tube en U, en cuivre, ayant à peu près la même forme que celle de
notre électrolyseur en platine. Son volume était plus grand, il contenait
environ Soo"^" et permettait facilement d'électrolyser 200" d'acide fluorhy-
drique rendu conducteur par eo^"" de fluorhydrate de fluorure de potassium.
La fermeture de l'appareil restait la même; l'isolement se faisait encore au
moyen de bouchons en fluorine, seulement la forme des électrodes était
changée. Dans nos expériences précédentes nous nous étions servi de tiges
cvlindriques de platine dont l'extrémité avait la forme d'une massue;
voulant avoir une surface plus grande, nous avons donné aux électrodes la
forme de cylindres creux ouverts suivant une de leurs génératrices. Nous
avons augmenté la surface pour avoir un rendement supérieur. Ces élec-
trodes étaient toujours en platine; nous n'avons pu, pour cette partie de
l'appareil, employer du cuivre.
» Dans des expériences faites avec des électrodes en cuivre, ce métal
entre en dissolution dès le début de l'électrolyse et il se dépose bientôt, sur
l'électrode positive, une couche de fluorure de cuivre, mauvaise conduc-
trice, qui arrête le courant. Si le mélange d'acide fluorhydrique et de
fluorure de potassium est privé d'eau, l'électrolyse se produira très bien
avec des électrodes de platine dans un vase de cuivre. Ce dernier, dans
(') II. MoissAN, Nom'clles recherches sur le Jhtor {Annales de Chimie et de Phy-
sique, &" série, t. XXIV, p. 224).
(') Poulenc, Annales de Chimie et de Physique, ■]' série, t. XI, p. 66.
( i545 )
ces conditions, ne sera pas attaqué. Il est vraisemblable que le fluor, qui se
trouve bientôt en solution dans l'acide fluorhydrique, produit à la surface
(lu cuivre une petite couche de ce fluorure isolant, insoluble dans l'acide
fluorhydrique, dont nous avons parlé précédemment.
» Le rendement de ce nouvel appareil a été établi en mesurant le vo-
lume d'hydrogène dégagé au pôle négatif dans un temps déterminé. Dans
une série d'expériences préliminaires, nous nous sommes assuré que le
volume d'oxygène produit par l'action du fluor sur l'eau répondait bien au
volume d'hydrogène mis en liberté au pôle positif, si l'on tenait compte
toutefois de la proportion d'ozone formé.
» Avec un courant de 5o volts et de i5 ampères, nous avons obtenu un
rendement par heure de 5''' environ, lorsque l'expérience dure six à dix
minutes. En employant un courant de 20 ampères sous le même voltage,
le rendement peut s'élever jusqu'à 8''', mais dans le second cas l'expé-
rience ne saurait durer longtemps, car le liquide s'échauffe trop et,
malgré un refroidissement énergique de — 5o°, le gaz fluor entraîne des
vapeurs abondantes d'acide fluorhydrique.
» Il est important aussi de ne pas trop abaisser la température, sans
quoi la combinaison d'acide fluorhydrique et de fluorure alcalin se prend
en masse. Ce nouvel appareil en cuivre nous a donné de très bons résultats
dans des expériences qui ont duré plusieurs heures, il nous a permis
d'aborder l'étude de quelques questions nouvelles dans lesquelles nous
avions besoin d'un courant continu de fluor. »
PHYSIQUE. — Action de quelques gaz sur le caoutchouc.
Note de M. d'Arsoxval.
« En laissant des morceaux de tube en caoutchouc plongés dans l'acide
carbonique gazeux, sous une pression variant de i à 5o atmosphères, j'ai
constaté que le caoutchouc augmentait considérablement de volume et
absorbait de grandes quantités d'acide carbonique.
» Le gonflement est tel que, au sortir de l'appareil, le caoutchouc pré-
sente parfois dix à douze fois son volume primitif. La consistance éga-
lement a changé, le caoutchouc est devenu plus gélatineux et moins élas-
tique. En le laissant à l'air, l'acide carbonique dissous se dégage peu à peu
sous forme de bulles faisant un petit bruit sec au moment du dégagement
et le caoutchouc a repris au bout d'une heure environ son aspect et ses
propriétés primitives.
( i546 )
» En enfermant simplement du gaz acide carbonique dans un sac en
caoutchouc à la pression atmosphérique, j'ai constaté que ce gaz passait très
rapidement à travers. Le passage a été encore plus rapide en gonflant des
pneus de voiture de 90"" de diamètre avec de l'acide carbonique. Cette
dernière expérience m'a amené à analyser le gaz contenu dans les ban-
dages pneumatiques si fort en usage aujourd'hui. Un bandage pneu-
matique gonflé d'air, sous une pression de 2 à 6 atmosphères, se dégonfle
peu à peu sans qu'on puisse accuser des fuites en le plaçant sous l'eau
comme je l'ai fait. Ce dégonflement n'est pas continu et se ralentit
à mesure qu'on renouvelle l'air au moyen de la pompe ad hoc, pour main-
tenir la pression constante.
» En analysant à ce moment l'air contenu dans la chambre, j'ai constaté
qu'il était presque totalement dépourvu d'oxygène et se composait d'azote.
» On sait d'autre part que si l'on filtre de l'air sous pression, à travers
une membrane très mince de caoutchouc, l'oxygène passe beaucoup plus
facilement que l'azote et que l'on recueille ainsi un gaz contenant jusqu'à
40 pour 100 d'oxygène.
» Il résulte de ces faits que l'acide carbonique passe très facilement
(par dissolution) à travers le caoutchouc;
» Que l'oxygène passe également, mais plus lentement;
)) Et que l'azote est de ces trois gaz celui que l'on peut maintenir le plus
longtemps sous pression, dans un récipient en caoutchouc. Il y aurait donc
inconvénient sérieux à se servir d'acide carbonique pour gonfler les pneus
puisque ce gaz, en même temps qu'il s'échappe, change la consistance du
caoutchouc. Il faudrait donc donner la préférence à l'azote pur. »
RAPPORTS.
GÉOGRAPHIE. — Rapport sur le projet de réfection de la Carte de France.
(Commissaires : MM. Fave, Janssen, Lœwy, Wolf, Callandreau, Radau,
Bouquet de la Grye, Grandidier, de Bussy, Bassot, Guyou, Hatl, Michel
Lévy; de Lapparent, rapporteur.)
« Dans la séance du 27 mars 1899, notre confrère M. le général Bassot
présentait à l'Académie le remarquable Ouvrage rédigé, sous les auspices
du Service géographique de l'Armée, par M. le colonel Berthaut, relative-
ment à l'histoire et au projet de réfection de la Carte de France. A cette
occasion, quelques-uns de nos confrères émirent l'avis que l'intervention
( '547 )
de l'Académie auprès des Pouvoirs publics pourrait exercer une heureuse
influence, en hâtant l'adoplion d'une mesure depuis trop longtemps
ajournée, et que le seul intérêt de la Science suffirait à justifier.
M Cet avis ayant été adopté, vous avez confié à une Commission le soin
d'étudier les conditions dans lesquelles l'Académie pourrait intervenir, et
c'est le rapport de cette Commission que nous avons l'honneur de vous
présenter aujourd'hui.
» Nous n'avons pas eu besoin de longues délibérations pour reconnaître,
d'une façon unanime, combien il était désirable que le projet élaboré par
la Commission de la Carte de France put être mis à exécution sans plus
tarder. Il y a quatre-vingt-deux ans qu'a été officiellement édictée, dans
notre pays, l'exécution d'une Carte répondant « à tous les besoins des ser-
j) vices publics ». Malheureusement, l'accomplissement de cette décision
s'est vu entravé, dès la première heure, par toutes sortes d'obstacles; le
plan a été peu à peu réduit, et finalement on n'a exécuté qu'une Carte mi-
litaire, d'un mérite assurément incontestable, mais notoirement insuffi-
sante pour satisfaire aux exigences des travaux publics comme à celles de
la Science.
» Il n'est pas de jour où cette insuffisance ne se fasse sentir, qu'il s'agisse
de dresser l'avant-projet d'une route, d'un chemin de fer, d'une canali-
sation, d'un drainage, ou d'étudier le captage d'une source et l'adduction,
dans une ville, des eaux destinées à son alimentation. A tout instant, les
autorités scientifiques et techniques sont consultées sur des projets de ce
genre, et chaque fois il leur faut constater que l'absence d'une Carte
détaillée les met hors d'état de se prononcer en connaissance de cause.
Les millions qu'il a fallu dépenser en nivellements pour tous les avant-
projets de terrassement auraient payé bien des fois la dépense de la Carte que
la Commission de 1817 avait sagement ordonnée; et même aujourd'hui que
ce gaspillage est consommé, il reste assez d'études techniques à prévoir
pour que la confection d'une bonne Carte soit encore largement rémuné-
ratrice.
» L'expérience a montré que, si la communication aux intéressés des
minutes au ji^ ne les dispensait jamais d'un nivellement préalable, en
revanche cet avantage leur était pleinement acquis quand ils pouvaient
consulter les minutes au yô^ dressées en vue des plans directeurs de nos
places fortes. Si l'on songe combien de besoins de ce genre font naître
chaque jour, soit les exigences de l'assainissement des villes et de leur
alimentation en eau potable, soit l'établissement des voies ferrées ou
G. R., 1899, ■" Semestre. (T. CXXVIII, N- 26.) 200
( i548 )
la rectification des routes, soit l'écoulement et l'aménagement des eauK
qui intéressent l'Agriculture, on reconnaîtra qu'il importe de posséder le
plus tôt possible, pour toute l'étendue de notre territoire, des minutes
exécutées à cette échelle : la seule qui, permettant de représenter sans
exagération les chemins ou les maisons, laisse chaque chose à sa place et
garantisse une exactitude absolue.
)) Si, pour rester sur le terrain de ses préoccupations habituelles, l'Aca-
démie envisage surtout le côté scientifique de la question, la nécessité de
ces minutes lui paraîtra particulièrement impérieuse en ce qui concerne
les besoins de la Géologie. Au degré de précision où cette science est par-
venue, il lui faut un instrument sur lequel les terrains puissent être figurés
quelle que soit leur complication en chaque point. La Carte au j^^ne réa-
lise en rien celte condition. Au contraire, elle fait perdre tout le bénéfice des
études de détail que les géologues avaient dû s'imposer, et les oblige par-
fois à fausser la représentation des choses, afin de se plier aux inexacti-
tudes systématiques d'un document qui n'avait pas été dressé en vue de
pareils besoins.
» Encore cette gêne est-elle peu de chose à côté de l'insuffisance absolue
des indications relatives au relief. La stratigraphie, qui sert à définir l'al-
lure des masses minérales, d'où dépend le succès de la recherche des
substances utiles, est littéralement paralysée si, pour les cas difficiles, elle
ne peut recourir à des tracés de précision, comme ceux que lui fourniraient
des minutes au -j-j^j^.
» Aussi la Commission supérieure de la Carte géologique de France
n'a-t-elle pas failli au devoir d'émettre dans ce sens, il y a déjà plusieurs
années, un vœu formel, dont il n'a malheureusement pas été tenu compte.
» La gène apportée par l'exiguïté du ^^ n'est pas moins évidente
quand il s'agit de Cartes agronomiques; car la composition et les qualités
du sol varient assez vite, d'un point à un autre, pour défier toute représen-
tation à une échelle aussi réduite.
» Il est une autre science, née d'hier, et à laquelle une bonne Carte
peut assurer le plus heureux développement. C'est la Géographie physique,
telle qu'on l'entend aujourd'hui, c'est-à-dire comprenant l'analyse raison-
née des formes de la surfuce et l'histoire de leur modelé. Les vicissitudes
des vallées, des escarpements et des lignes de partage, les péripéties des
luttes entre les cours d'eau, si riches de faits instructifs, se lisent à première
vue sur une topographie bien faite. Il n'est donc pas douteux qu'une Carte
de France au f^l^, résumant des levés exécutés au ^jj^r^, ne devienne,
entre les mains de la nouvelle école géographique, un instrument d'une
grande fécondité.
» Le moment semble d'ailleurs particulièrement propice pour passer à
l'exécution du projet. Le Service géographique de l'armée est prêt. Il a
sous la main un personnel éprouvé, capable de former rapidement les
auxiliaires qui lui seront nécessaires. Les méthodes topomctriques em-
ployées pour le lever au ^i~, avec le matériel créé par le savant colonel
Goulier, offrent le précieux avantage de fonctionner en quelque sorte mé-
caniquement, sans demander à l'opérateur autre chose que du soin. Enfin,
l'annuité à inscrire au budget, au plus un million et demi pendant vingt-
cinq ans, est bien peu de chose en comparaison du bénéfice à recueillir.
Dans ces conditions, il semble qu'il n'y ait pas à hésiter, et que l'exécution
de la Carte doive être entreprise de suite, sans qu'il y ait lieu de la faire
dépendre de quelque autre projet beaucoup plus vaste, au sort duquel
elle n'est aucunement liée.
» D'autre part, l'Académie jugera sans doute et se plaira à proclamer
que l'honneur du pays est engagé dans la question. La nation qui peut
évoquer, dans son histoire, les souvenirs de la Carte de Cassini comme
ceux de la grande méridienne, n'aurait dû se laisser devancer par aucune
autre dans le perfectionnement de l'outillage cartographique. Se sentir
aujourd'hui, sous ce rapport, en arrière de la Suisse, de l'Allemagne, de
la Belgique, de l'Italie, de l'Espagne, est une pensée douloureuse pour
quiconque a conscience du rang que la Science française doit tenir dans le
monde.
» Il appartient essentiellement à l'Académie d'élever la voix en faveur
du maintien de nos meilleures traditions nationales. Aussi la Commission
vous propose-t-elle d'émettre un vœu en faveur de l'exécution immédiate
du projet, et de décider qu'une délégation sera chargée de remettre ce
vœu au Ministre de la Guerre. Nous avons la confiance, non seulement,
que la démarche de l'Académie sera sympathiquement accueillie, mais que
le Ministre attachera un prix particulier à une intervention qui ne peut
que rendre plus efficaces ses efforts auprès du Parlement pour obtenir les
crédits nécessaires. »
Les conclusions de ce Rapport sont mises aux voix et adoptées ( ' ).
(') La délégation de l'Académie s'est présentée le i4 juin au Ministère de la Guerre,
où M. Krantz a bien voulu l'assurer de toute sa sympathie pour la cause qu'elle venait
défendre.
( i55o )
MEMOIRES PRESENTES.
M. Paloux soumet au jugement de l'Académie « un projet de nacelle
close adaptable aux ballons-sondes ».
(Renvoi à la Commission des Aérostats. )
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel appelle l'attention de l'Académie sur un
Ouvrage de M. Lejars intitulé : « Chirurgie d'urgence « (présenté par
M. Lannelongue).
Ce Livre est très riche en figures et insiste sur les nombreuses circon-
stances où il y a urgence d'intervenir promptement à un moment donné.
ANALYSE MATHÉMATIQUE.. — Considérations sur les travaux de MM. S. Lie
et A. Mayer. Note de M. iV. Saltykow, présentée par M. C. Jordan.
« L'objet de ce travail est la remarquable théorie par laquelle S. Lie a
complété les recherches de l'illtistre Jacobi sur les équations aux dérivées
partielles. Soit
( K --— 1,2., . . .,m, m<^n, — ^
un système complet, les variables/?, désignant les dérivées partielles -^-
Le problème d'intégration des équations (i) revient, selon Jacobi, à cal-
culer n — m nouvelles équations, formant avec les premières un système
complet et résoluble par rapport à toutes les dérivées p. L'idée féconde de
S. Lie consiste à démontrer que cette dernière restriction n'est point néces-
saire. Il le fit voir sur une seule équation aux dérivées partielles ( ' ). Depuis
M. A. Mayer en a donné une extension aux équations simultanées (^). Mon
(') Mathemalische Annalen, Bd. VIII, S. 3i5.
(2) Mathemalische Annalen, Bd. VIII, S. 3i3.
( i55i )
but est d'indiquer une objection à laquelle est sujet le calcul decetéminent
géomètre et de proposer une méthode pour l'éviter.
» Considérons le système d'équations aux différentielles totales
• m
'^m+i
1 "^
k=l
m
k = l
dH,
(3)
? =- I, 2, . . ., /l — /W.
» Supposons que les équations
1 = 1,2, ...,/, l^n — m.
C, étant des constantes arbitraires, présentent leurs intégrales en involu-
tion, résolubles par rapport aux
'^nn- : » "^1
m+ '. ' *^7n-H2,
» Prenons au lieu de ces dernières pour nouvelles variables indépen-
dantes
Pm+I ' P>rn-2' ■ • • • Pirn-lt
en prenant comme nouvelle fonction inconnue l'expression
;
(4) s' = 3 - ]^ X„+SPm+S-
S = i
Le système (i) devient
\ P'k-^^'ki'^l'^i ^m^Pm+i, • ■■,Pm+h^m*l+ ^^n^"'^P'm^ />«) = 0
^ ^ / {k — i,i, ...,m),
p\ désignant la dérivée partielle de s', prise par rapport à la variable indé-
pendante d'indice s. Quant aux intégrales (3), elles prennent la forme
lC\ ^ •' ' ^^'' ""^-^ ■ ■ ■ ' '^"" /''"+' Pm+li ^m+l'-i' • • • » ^n' -" < Pm+i< • • • 'Pm^lJ ^^ ^i
^^^ \ (i=I,2, ...,0-
Nous supposerons ces dernières équations résolubles par rapport à toutes
( i552 )
les dérivées p^,^ 5, cnr il est toujours possible de mettre égales à zéro toutes
les valeurs initiales des variables a;, :?,/?,„+,, aux environs desquelles les
équations (i) admettent une intégrale complète.
» Cela posé, soit l'intégrale complète des équations (5) et (6) donnée
par l'égalité
(-) Z' --=Y(x,,X^ ^m.PmM./'m-K2- •• ■ , fm^-l' ^m+l^ ,a;„,C,,C2 C„_,„^.,),
C étant des constantes arbitraires. M. Mayer affirme qu'en éliminant
^ > Pm+\ 1 • • • I Pm^-'ii
entre les équations (4), (7) et les égalités ci-dessous
co„
})— 1,-2. ...,l.
Opm+0
on obtient l'intégrale complète du système (i). Mais évidemment, il peut
toujours arriver que, en effectuant cette élimination, on obtienne entre les
variables x e\. z plusieurs relations distinctes, inaptes à donner l'intégrale
cherchée.
)) Prenons, par exemple, le système
Les équations aux différentielles totales correspondantes admettent deux
intégrales en involution
n Prenons /Jj, pour nouvelle variable indépendante au lieu de x^ et soit
z' = z - x,p,.
)) L'inlégrale complète des équations aux dérivées partielles transfor-
mées est
z' -- _. ^^ -> ' ,
C étant une nouvelle constante arbitraire. En effectuant la transformation
inverse des variables, on obtient deux équations distinctes
Aï — » a/^ — 1
( i553 )
dont la première présente une solulion particulière des équations don-
nées.
» De même, en joignant à l'équation
(; + .r„/>,>.r., r — .r.,.r.
deux nouvelles
^./'s ^c;.. ■3^1 (i + — ) - Co,
nous avons un système complet qu'il est impossible de résoudre par rap-
port aux/9,, p..,p^. Quant au système transformé, d'après M. A. Mayer, il
admet l'intégrale complète
•^1 ~~ i^2 ^\
et la transformation inverse des variables donne, pour l'équation en ques-
tion, une intégrale au sens de S. Lie.
» Mais tout de même l'idée de S. Lie est susceptible d'une extension
aux systèmes des équations simultanées. Il est aisé de le démontrer en se
servant des formules que j'eus l'honneur de communiquer à l'Académie le
3o janvier 1899. »
THÉORIE DES NOMBRES. — Nouvelle formule relative aux résidus quadratiques.
Note du P. Pépix, présentée par M. de Jonquières.
« On sait combien Euler avait à cœur de démontrer que les nombres
premiers renfermés dans une même forme linéaire [^kx + r sont, ou bien
tous diviseurs, ou bien lous non-diviseurs de la formule x- — A. Ce théo-
rème, joint à ceux de Lagrange relatifs aux formes réduites, lui aurait
donné une solulion complète d'un problème dont il s'était longtemps
occupé, savoir de déterminer les diviseurs d'une forme quadratique
donnée (').
') Or, ce théorème se déduit immédiatement d'une formule nouvelle que
j'ai trouvée pour déterminer le caractère quadratique d'un nombre impair
et positif A, relativement à un nombre premier p. Ce caractère est exprimé
( ') A ce sujet, voir, en particulier, le premier alinéa de l'article loi des Disquisi-
tiones de Gauss.
( i554 )
par la formule
où ( — ] est le symbole de Legendre, et [i le nombre de ceux des termes de
la suite
A, 2 A, 3 A, ... ^A,
dont les résidus minima (raod /)) sont compris entre ^p et p. Il reste à
déterminer si [a est pair ou impair. C'est ce qu'on obtient par la con-
gruence
(■) r-KÂ)-^^H^)-'=©---^[^^^] c-'J-)'
ovi l'on désigne par E(a;) le plus grand des nombres entiers qui vérifient la
condition x — E(ir) ]> o.
On déduit aisément de cette formule le théorème d'Euler. Soil, en
effet,
p — kkk-\-r, --^ = 2lk-i — '-r,
' ^ 2 A 2 A
et, par conséquent,
KÂ)-e(^) ^"°^=^>
» On pourra remplacer la formule (i) par la suivante :
» Donc le caractère quadratique du nombre A, relativement à un nombre
premier, ne dépend que du résidu minimum de ce nombre premier rela-
tivement au module 4A. Il est, par conséquent, le même relativement à
tous les nombres premiers renfermés dans une même forme linéaire
4A^ M- r.
» On obtiendra le caractère quadratique de — A en combinant les deux
formules
(?) = (-■)'• (f)=(--'>'^'
ce qui donne
(3) /z_èV.(__,/*'-^.
( i555 )
» Exemple I. — Soit A = 3. Tous les nombres premiers avec 6 sont ren-
fermés dans les formules \ik -t- (i, 5, 7, 1 1;. La formule (2) devient
..^E(0-f-E(0 (mod2);
pour
r = I, 5, -j, I [,
elle donne
1;, ;= O, I , I, ().
» Le nombre 3 est résidu quadratique des nombres premiers
11k -f- (i, 1 1).
et non-résidu des nombres 12^- + (5, 7).
» — 3 est résidu quadratique des nombres premiers laX" -i- (1, 7) et non-
résidu des nombres 12^- + (5, 11).
» On peut abréger le calcul, en déduisant ce qui concerne les résidus
compris entre 2A et 4A des résultats obtenus pour les résidus inférieurs
à 2A. Soit /= 2A -t- r; on aura h' = 2 A/ + //•, et, par conséquent,
Kïi)='+'^(^) ('=i.^.3....,A-,),
(4) y-=—^-^l>- (mod2).
» Exemple II : \=^ j. — Les valeurs correspondantes de r et de jx,
déterminées par la formule (2), sont
/•= I, 3, 5, 9, n, i3,
[;. = o, o, 1,0, I, I.
» Pour A = 7, la formule (4) devient u.'= i -+- y.. Donc, pour
/^iS, 17, 19, 23, 25, 27,
on a
y. = I, I, o, I, o, o.
» Théorème : +'] est résidu quadratique des nombres premiers
28/+ (i, 3, 9, 19, 25, 27),
C. R., 1899, i« Semestre. (T. CXXVIII, N» 26.) 20 I
( i556 )
et non-résidu des nombres
28/+ (5, ti ,i3, i5, 17, 23);
— 7 est résidu quadratique des nombres premiers
28/+ (i, 9, II, i5, 23, 25),
et non-résidu des nombres
28/+ (3, 5, i3, 17, 19, 27).
» La formule nouvelle, qui fait l'objet de la présente Communication,
se démontrant sans le secours de la loi de réciprocité, on possède donc,
grâce à elle, deux méthodes complètes et indépendantes l'une de l'autre,
pour établir, très simplement et du même coup, la théorie des diviseurs
de X- — A, la loi de réciprocité, et la théorie des formes réduites de
Lagrange complétée par le théorème déduit de cette formule. »
MÉCANIQUE. — Sur l'équation du mouvement des automobiles.
Note de M. A. Petot, présentée par M. Darboux.
« J'ai indiqué récemment ('), dans une Note sur la traction mécanique,
quelques résultats différant un peu de ce qui est admis dans la pratique. A
ce propos, M. A. Blondel a fait remarquer (") qu'une de mes formules était
comprise, comme cas particulier, dans la suivante
(P + Q)(' + ^-+-^S) + P"p' + Qp + z dans certains cas déterminés, le résultat
cit
obtenu ne peut être qu'approché, puisque l'on attribue ainsi à P' et P", au
lieu de leurs valeurs réelles, des valeurs moyennes estimées un peu au
hasard. J'ai fait voir à ce propos que toute la charge peut même se reporter
sur un seul essieu, et que c'est là une des causes fréquentes d'accidents
d'automobiles; on en trouvera un exemple des plus concluants dans la
Locomotion automobile du 25 mai dernier (p. 334).
» D'autre part, si l'on désigne par co la vitesse angulaire d'une roue, on
sait que le patinage se produit quand la vitesse linéaire uR àla jante est
différente de la vitesse d'entraînement v. On doit donc, quand on étudie
l'influence des courbes sur l'adhérence, considérer deux cas, suivant que
cette vitesse v est supérieure ou inférieure à la première wR.
( i558 )
» Dans le premier, le glissement a lieu dans le sens même de la loco-
motion, et il en résulte que la force de frottement sert seulement à accé-
lérer le mouvement de rotation, de manière à rétablir l'égalité entre t' et
(oR. La roue considérée se comporte donc momentanément comme si elle
était traînée et non motrice, et le poids moteur se trouve ainsi diminué de
toute l'adhérence de cette roue.
)) Dans le second, au contraire, toute l'adhérence de la roue est utilisée,
parce que le glissement relatif a lieu en sens inverse du mouvement de lo-
comotion ; et il y a seulement peut-être une légère modification dans la va-
leur du coefficient d'adhérence.
» Cela montre bien que, dans la formule de M. Blondel, le terme
(F -f- Q)c ne peut pas suffire en général pour marquer l'effet si complexe
des courbes. D'ailleurs, dans la traction sur routes, l'influence des courbes
se manifeste surtout par la force centrifuge, souvent considérable, qui en
résulte. Cette force se partage à peu près entre les deux essieux en raison
inverse de leurs distances au centre de gravité du véhicule, c'est-à-dire
d'après une loi indépendante des conditions du mouvement. L'adhérence
transversale varie, au contraire, avec ces mêmes conditions, car elle dé-
pend pour chaque roue de la charge supportée momentanément par cette
roue. Il y a là une nouvelle cause d'accidents : le véhicule n'est plus seu-
lement exposé à basculer, mais encore à déraper. J'indiquerai ici l'un des
résultats que j'ai obtenus dans cet ordre d'idées :
» Les couples qui, sous l'action d'une cause déterminée, font déraper
ou basculer les véhicules vont d'ordinaire en augmentant jusqu'à l'instant
oîi les roues commencent à patiner. Ils décroissent ensuite, si du moins il
n'intervient aucune cause nouvelle agissant dans le même sens que la pre-
mière.
» On voit ici combien il est nécessaire de préciser nettement le rôle de
l'adhérence, dans les cas exceptionnels où les accidents peuvent se pro-
duire. Si, en effet, quand des circonstances dangereuses se présentent, la
stabilité est encore assurée à l'instant où le patinage se produit, elle le sera
définitivement. Peut-être donc pourra-l-on éviter un certain nombre d'ac-
fcidents en faisant ainsi jouer au patinage un rôle de sauvegarde. »
( '559 ^
PHÏSIQUE. — Sur la température du maximum de densité des solutions
aqueuses des chlorures alcalins. Note de M. L.-C. de Coppet, présentée
par M. E. Grimaux.
« Les expériences ont porté sur des solutions des chlorures de potas-
sium, sodium, lithium et rubidium. Tous ces sels étaient chimiquement
purs. La méthode a été celle que j'ai décrite dans les Annales de Chimie et
de Physique, 7^ série, t. III ; 1^94- Le procédé expérimental a subi, toute-
fois, quelques modifications. Le cylindre en verre a été remplacé par un
cylindre en cuivre, platiné à l'intérieur, dont la forme, plus rigoureuse-
ment géométrique, a permis d'utiliser le courant extérieur (').
» L'état des thermomètres a été relevé à l'aide de la Photographie. Les
avantages de ce procédé sont manifestes. Il permet, entre autres, l'emploi
simultané d'un plus grand nombre de thermomètres. L'état de tous les
thermomètres peut être relevé, au même instant, par un seul observateur.
Les erreurs de lecture sont évitées, etc.
» Par contre, l'emploi de la Photographie nécessite une autre disposi-
tion des thermomètres. Au lieu de les mettre en cercle autour de l'axe
vertical du cylindre, ce qui est plus avantageux au point de vue de la
marche régulière des courants, on est obligé de les placer tous dans un
même plan vertical. Les lectures sont faites à l'aide d'une loupe sur le né-
gatif photographique. Elles doivent être corrigées de l'erreur de parallaxe.
Cette correction est de même ordre de grandeur que celle relative aux
colonnes émergentes des thermomètres.
» Il a été fait de 12 à 24 instantanés photographiques pour chaque expé-
rience. On s'est servi de 10 thermomètres, dont 8 de forme spéciale, con-
struits par M. Baudin en vue de ces recherches. 8 thermomètres étaient
employés simultanément pour chaque expérience. Dans ces conditions,
chaque expérience a pu fournir de i4 à 27 valeurs particulières de /;„ (tem-
pérature du maximum de densité).
» Chaque valeur de t^, portée dans le Tableau ci-après, est la moyenne
des valeurs particulières correspondantes. Les températures sont celles du
thermomètre à hydrogène (Table de M. P. Chappuis).
(') \oiv Anna les ) Mémoire cilé.
( i56o )
Nature
m.
iMolécules-
n.
D.
Abaissement
D
m
et
gramme
du
Température
Nombre
de
de la
température
Abaissement
poids
/ ^.=
• moléculaire
moléculaire
corps
du
valeurs
V n(n-i)
du
delà
du
dissous
maximum
particulières
Erreur
maximum
température
corps
dans
de
trouvées
probable
au-dessous
du
dissous.
10005» d'eau.
densité.
pour t^.
de t^.
de3-,9S2(').
maximum.
0,0095
3° 856
27
0
0,007
0
0,126
18,26
Chlorure
de ,
potassium
M = 74,6
o,o3o2
0, 1024
8,63o
2,771
27
24
0,010
0,017
0,352
1,211
1 1 ,66
II ,82
o>>997
0,2965
.,634
( o,568
) o,563
24
27
25
0,007
0,016
0,007
2,348
3,4i4
3,419
11,76
11 ,5i
1 1 ,58
o,4ii3
—0,704
20
0,019
4,686
11,39
Chlorure
de
sodium
M = 58,5
o,ioo6
0,2019
0,2981
0 , 4oo4
o,5oi6
2,675
1,298
0,087
— 1,342
—2,662
24
'7
25
24
24
o,oo4
0,006
0,012
o,oi4
0,028
1,807
2,689
3,945
5,824
6,644
12,99
18,82
i3,23
i3,3o
i3,25
Chlorure |
de
lithium
M = 42,48
0,0988
0,2820
8,422
2,617
26
21
0,009
0,006
o,56o
1,865
5,67
5,88
0,4995
I ,0212
1,8028
0,980
—2,825
— 4,ii5
21
26
28
0,008
o,oao
0,018
8,002
6,807
8,097
6,01
6,18
6,22
Chlorure
de
rubidium
M =120, 85
0,1080
2,725
24
0,007
1,257
11,64
0,3494
0,5007
—0,071
— 1,926
26
i4
0,010
0,017
4,o53
5,908
ii'77
11 ,80
» Les résultats consignés dans le Tableau donnent lieu aux observations
suivantes :
» Chlorure de potassium. — Si l'on écarte les deux solutions très diluées
m = 0,0093 et m ^ o,o3o2, pour lesquelles Verreur probable s'élève à 5,5
et à 2,8 pour 100 de la valeur de l'abaissement D, on constate que l'abais-
sement moléculaire de la température du maximum de densité décroît un
peu à mesure que la solution se concentre. Ce décroissement toutefois est
très faible, et l'on ne peut encore être absolument certain de son existence.
U erreur probable calculée ne tient paâ compte, naturellement, des erreurs
constantes inconnues.
(') Température, d'après mes expériences, du maximum de densité de l'eau pure
{Annales, Mémoire cité).
. ■( i56i )
» Chlorure (Je sodium. — Les expériences ne permettent de conclure ni
à une augmentation, ni à une diminution de l'abaissement moléculaire. Le
rapport — oscille autour de i3,3 environ.
» Chlorure de lithium. — L'abaissement moléculaire croît à mesure que
la solution se concentre. Cet accroissement me paraît trop accentué pour
pouvoir être attribué uniquement à des erreurs d'expérience.
» Chlorure de rubidium. — Même observation que pour le chlorure de
sodium.
» Les chlorures de potassium et de rubidium abaissent à peu près éga-
lement la température du maximum de densité de l'eau. L'abaissement
moléculaire produit par ces deux sels est sensiblement la moitié de celui
que j'ai trouvé pour le chlorure de baryum (23,88 à 24,04) (')• L'abaisse-
ment moléculaire produit par le chlorure de sodium est du même ordre de
grandeur que celui produit par les chlorures de potassium et de rubidium,
quoique un peu plus marqué que ces derniers.
» L'abaissement moléculaire produit par le chlorure de lithium est
moitié moins grand que celui produit par les autres chlorures alcalins. Ce
résultat inattendu me paraît digne d'attention.
» J'ai cherché la température du maximum de densité d'une solution
contenant un mélange de 0,270 molécule-gramme de chlorure de sodium
et 0,270 molécule-gramme de chlorure de lithium dans iogo^'' d'eau.
D'après le Tableau ci-dessus on trouve que 0,270 molécule-gramme de
chlorure de sodium abaisse la température du maximum de 3°,59
environ, et que la quantité équivalente de chlorure de lithium l'abaisse
de i°,6i environ. Si les deux effets s'ajoutent, on doit trouver pour
le mélange
z„,= 3,98 —(3,59 -1- 1,61) = — 1,22.
J'ai trouvé expérimentalement <„ = — i°,34o, avec unQ erreur probable
de zt. o°,oo8. »
OPTIQUE. — Sur un phakomètre à oscillations. Note de M. Cb. Dévê,
présentée par M. A. Cornu.
« Cet instrument sert à mesurer avec précision les courbures des sur-
faces optiques, leurs distances focales, leurs aberrations, etc. Il est basé
(') Comptes rendus, t. CXXV, p. 583; 1897.
( i562 )
sur la détermination de la position exacte d'une image au moyen de l'arti-
fice suivant.
» Le système optique produisant l'image à observer est disposé de fa-
çon à pouvoir osciller autour d'un axe voisin de l'image; si l'on observe
l'image à l'aide d'un oculaire et d'un réticule, on la voit suivre les oscilla-
tions de l'appareil à moins qu'elle ne soit exactement sur l'axe même d'os-
cillation ou dans le plan normal à la direction du pointé et contenant cet
axe ; si l'image passe de dessus en dessous de l'axe, son oscillation change
de sens par rapport à l'oscillation de l'appareil; on peut donc distinguer
immédiatement dans quel sens il convient de déplacer l'image pour la ra-
mener à hauteur de l'axe; on effectue ce déplacement, et, lorsque l'image
paraît tout à fait immobile, l'on mesure la distance de l'axe à la surface
optique.
» La pièce à examiner est placée sur un plateau mobile verticalement
à l'aide d'un double mécanisme de mouvement lent et mouvement rapide,
dans une cage composée de trois montants en acier de o°',8o de hauteur
réunis par des entretoises en demi-cercle. Sur deux des montants coulis-
sent des chariots porte-tourillons qu'on peut fixer à une hauteur quel-
conque. Le troisième montant porte une division métrique sur laquelle un
microscope permet de hre la distance de la surface optique à l'axe du tou-
rillon.
» Le bâti de l'appareil est en fonte et présente, à des hauteurs échelon-
nées, quatre paires de V dans lesquels on peut, à volonté, poser les tou-
rillons.
» Une manivelle donne l'oscillation à la cage. A la partie supérieure, se
trouve un oculaire positif et un réticule éclairé à l'aide d'une lame de glace
parallèle, par une lampe quelconque ou par un bec à lumière sodique.
C'est l'image de ce réticule produite par la surface ou par le système à
examiner qu'on observe dans l'oculaire.
n Les dispositions relatives des pièces optiques et la marche de la lu-
mière sont les mêmes que dans le foco-aberromètre de M. Laurent ( ' ).
» Dans le cas d'une courbure concave, la surface est centrée sur le réti-
cule et l'oscillation a lieu autour d'un axe compris dans son plan.
» Dans le cas d'un système convergent, son foyer est amené dans le plan
réliculaire et un miroir plan, placé sous le système, renvoie l'image dans
le plan focal ; l'oscillation a encore lieu autour du même axe que ci-dessus.
(') Bulletin de la Société d'encouragement pour l'Industrie nationale, 1891.
( i563 )
» Dans le cas d'une courbure convexe ou d'un système divergenl, on
fixe Tin objectif auxiliaire sous le réticule jîour former une image de ce-
lui-ci à hauteur d'une des paires de V inférieures convenablement choisie
pour y établir l'axe d'oscdlation.
» On opère alors par rapport à cette image auxiliaire comme on a opéré
autour du réticule lui-même, dans le cas d'une courbure concave. Il existe
un jeu d'objeclifs auxiliaires de différentes distances focales qu'on emploie
suivant la grandeur des rayons ou des focales à mesurer; ces objectifs ne
participent pas à l'oscillation.
» Pour les mesures qui dépassent un peu les dimensions de l'appareil,
le procédé présente une heureuse application des lentilles sphériques
rigoureusement aplanétiques en tous les points de leur surface pour deux
points conjugués particuliers; ces lentilles, fixées dans la cage oscillante,
donnent toujours une image exempte d'aberration, quelle que soit l'ampli-
tude de l'oscillation; elles permettent de reporter sur les axes des V
extrêmes les images qui se formeraient trop haut ou trop bas.
» Pour les très grandes courbures, on peut encore utiliser l'instrument
en mesurant les distances respectives d'un objet et de son image à la pièce
ou à la surface examinée; l'image étant amenée à hauteur d'un axe, sa
position est déterminée par l'oscillation ; dans ce cas les rayons et les focales
se déduisent par une méthode analogue à celle qu'on emploie avec le foco-
mètre de Abbe basé sur la mesure des grossissements.
» Un barillet oscillant spécial, établi d'après le principe du tourniquet
du lieutenant-colonel Moessard ( ' ), sert à déterminer les points nodaux des
objectifs.
» Pour exécuter une lecture sur la graduation de l'appareil, on bloque
la cage et l'on fait reposer sur le centre de la surface examinée l'extrémité
du support du microscope; un niveau solidaire du microscope permet de le
placer toujours normalement à la graduation, pour toutes les observations.
» L'accroissement de précision obtenu par le système d'oscillation est
facile à constater de la façon suivante : la mise au point étant réglée sans
le secours de l'oscillation, mais de façon que le hochement de l'œil n'accuse
aucune parallaxe entre le réticule et son image, la mise en mouvement de
la cage produit encore généralementun va-et-vient très sensible de l'image;
un léger déplacement du système optique rétablit alors l'immobilité. Le
(') P. MoESSAKD, Étude des lenlilles et des objectifs photographiques, Gaulhier-
Villars; 1889.
C. R., 1899, I" Semestre. (i. CXXVIII, N" 26.) 201i
( i564 )
degré de précision est analogue à celui qu'on obtient en déterminant la
position de l'image, d'après les différences de pointés observées lorsqu'on
déplace, sur la surface de la lunette, un écran percé d'une fente, suivant
la méthode de M. Cornu (').
» Un autre avantage du dispositif est de baser les mesures sur l'examen
d'une très petite région de chaque surface, ce qui permet de comparer entre
elles les différentes régions d'une même surface ; avec un simple éclat d'une
lentille, on peut déterminer ses courbures.
» Sauf dans le cas des très grands rayons ou des très grandes focales,
toutes les mesures sont obtenues directement ou par simples différences.
» L'image d'un quadrillage microscopique placé près du réticule est
commode pour apprécier d'un coup d'œil la qualité des pièces soumises à
l'essai.
)> L'appareil se prête enfin à la mesure des indices de réfraction des
lentilles, par la méthode d'autocollimation directe de M. Ad. Martin (-). »
SPECTROSCOPIE. — Sur un spectroscope de laboratoire à dispersion
et à échelle réglables. Note de M. A. de Gramont, présentée par
M. A. Cornu.
« Il est à peu près impossible de construire des spectroscopes de pou-
voir dispersif et d'échelle micrométrique identiques entre eux, et tels que
le repérage d'une raie donnée quelconque soit lu sur une même division
dans tous les appareils, la coïncidence s'étendant d'un bout du spectre à
l'autre.
» Deux instruments construits dans le même atelier, avec des pièces
semblables et des prismes de même coulée, ne peuvent fournir des obser-
vations comparables entre elles qn'après avoir été ramenés à une com-
mune mesure, la longueur d'onde \, quantité constante et caractéristique
d'une même raie ('). Cette réduction se fait, on le sait, par une Table ou
une courbe dressée une fois pour toutes et spéciale à chaque appareil.
(') Travaux et Mémoires du Bureau international des Poids et Mesures, t. X;
1893 : Rapport de M. A. Cornu; Gauthier-Villars.
(^) Annales de l'École Normale supérieure, 1881.
(') On emploie aussi l'inverse de la longueur d'onde —■> proportionnel au nombre
A
de vibrations par seconde, et appelé fréquence d'oscillation.
( i5t)5 )
» On obtient de cette manière seulement, des indications précises. Mais
si, dans des recherches courantes de laboratoire, on veut comparer rapide-
ment, aux planches d'un atlas, des spectres de flamme, de bandes dilluses
ou cannelées, et surtout confronter l'aspect général observé, on regrette
de ne pas trouver de correspondance entre l'échelle de la planche et celle
de l'appareil. C'est cette correspondance que j'ai cherché à rendre réali-
sable à volonté entre des planches données d'un atlas de spectres prisma-
tiques, et les lectures directes, faites dans l'instrument ordinaire à un
prisme en flint, tel qu'il est partout en usage depuis Bunsen et KirchhofF, en
établissant rapidement dans le champ de l'appareil l'échelle adoptée.
» Il faut, pour cela, faire varier deux termes de l'observation :
» i" L'échelle micrométrique, c'est-à-dire l'équidistance de deux des
traits consécutifs qui la composent;
M 2° La dispersion apparente, c'est-à-dire les rapports entre les
distances angulaires des différentes parties du spectre.
» J'ai cherché à réaliser ces desiderata au moyen du dispositif représenté
schématiquement dans la figure ci-dessous :
Fig. I. — Spectroscope à micromètre el dispersion réglables.
P, prisme en flint mobile autour de son aréle, ses déplacements sont lus sur la division D. — K,
fente du collimateur, recouverte d'une plaque de quartz Q. — G, crémaillère de l'oculaire U, de
la lunette. — • V, V, volets destinés à isoler dans le champ une partie du spectre. — M, division
micrométrique éclairée à travers une glace dépolie G, et solidaire du tube T„, commandé par la
crémaillère G„,. — L, lentille fixe dans le tube T. — L,, lentille mobile avec le tube T, commandé
par la crémaillère C,.
( i566 )
» L'échelle micrométrique ordinaire M (i5'"™ en 25o parties), destinée
à être réfléchie dans le champ de l'oculaire O, est au foyer de deux len-
tilles L et L, achromatiques ('), plan-convexes, les pai'ties bombées en
crown à l'intérieur et se regardant, de distance réciproque variable depuis
le contact jusqu'à près de 5o™™, et fonctionnant ainsi comme un seul
objectif dont le foyer varierait entre gS"™ et 108™"" de distance focale
principale.
» Cet écartement des lentilles, réglé par le bouton de crémaillère C,, est lu sur un
vernier dépendant du tube extérieur T en suivant le déplacement des traits d'une gra-
duation en demi-millimètres, portée par le tube médian Ti- A chaque valeur du foyer
variable du système LLj correspond une mise au point particulière du micromètre M >
repérée sur un second vernier fixé au tube médian Tj, en lisant le déplacement d'une
seconde graduation pareille à la première mais portée sur le tube intérieur T,„, com-
mandé par le bouton de crémaillère C,„. Dans ces conditions, le prisme étant au mini-
mum de déviation pour la double raie du sodium, si nous prenons pour repères les
deux raies des extrémités visibles du spectre de l'hydrogène Ha(656,3) et H5( 410,2),
c'est-à-dire C et h de Frauenhofer, elles seront distantes sur le micromètre de
107,2 divisions avec le grossissement maximum (L, Lj, au contact) et de 120,7 divi-
sions avec le grossissement minimum (L, Lj, à leur plus grand écartement). Gomme
on le voit, l'emploi d'un semblable système de micromètre à grossissement variable
permet de projeter, entre les extrémités d'un faisceau d'angle donné, un nombre
voulu de divisions d'une échelle choisie, c'est-à-dire de diviser cet espace angulaire en
tel nombre de traits qu'il convient pour le but proposé.
» Pour faire varier la dispersion du faisceau émergeant du prisme, j'ai
tenu à employer un procédé simple et facile à mettre en pratique dans les
appareils d'usage courant. J'ai donc écarté tout système de prismes sup-
plémentaires compensateurs ou à angle variable et à liquide. J'ai eu recours
uniquement au déplacement du prisme ordinaire P, autour de son arête
réfringente et au voisinage des minima de déviation. On reconnaît alors
aisément qu'un léger mouvement de rotation du prisme augmente ou di-
minue notablement la dispersion, c'est-à-dire que le spectre s'est resserré
ou dilaté, et que les positions réciproques des raies ont varié sur l'échelle
micrométrique, celle-ci gardant, bien entendu, même valeur à un grossis-
sement constant et étant ramenée à une même origine Naa=:ioo, par
exemple. Le prisme P a donc été fixé sur une plate-forme mobile et portant
un vernier dont les déplacements sont lus en degrés et dixièmes de degré
sur la platine divisée D de l'appareil ou sur le boisseau.
B La fig. 2 donnera un exemple des variations de dispersion ainsi produites. Ces
(') L'achromatisme de ces lentilles n'a pas été indiqué sur lay?^
( '567 )
courbes ont été obtenues avec un prisme en flint de densité 8,90, dont les indices
pour les différentes raies sont : Hjt 1,6457; Na^ 1,6497; Hp),663o; lly 1,6745;
Pba 1, 6829; Alji ,6872.
Fig. 3.
D.
En abscisses sont portées les divisions de l'échelle microniétrique qui subit ici un grossissement
intermédiaire, les lentilles L, L, étant écartées de 22"", 5. Les oidonnées ( ' ) représentent en degrés
et dixièmes de degré les déplacements du prisme P, lus en D (^g'. i), à partir d'une origine arbi-
traire et au voisinage des minima de déviation dont les positions, indiquées approximativement
pour chacune des raies considérées, sont sur une droite oblique.
» Les courbes indiquent pour chaque position du prisme la coïncidence sur l'échelle
des raies de l'hydrogène H5i{656,3), Hp(486,i), Hy(434,o), du plomb Pb(j(4o5,8), et
enfin de la ligne la plus réfrangible du doublet violet extrême de l'aluminium
Al2(394,4)- A. chaque déplacement du prisme, l'échelle rejetée hors du champ de
l'oculaire était toujours ramenée au repérage Naij( = ioo. Toute parallèle à l'axe des
abscisses indiquera donc par son intersection avec chacune des courbes la dispersion
et la position micrométrique des raies pour la valeur correspondante de l'ordonnée.
C'est ainsi qu'ayant pris pour type d'échelle et de dispersion à réaliser celles des
Planches et du texte des Spectres lumineux de M. Lecoq de Boisbaudran, on en
obtient la reproduction dans l'appareil, avec les conditions de la fig. 2, en plaçant le
prisme à 5°,o. Les positions des raies sur l'échelle sont alors indiquées par la ligne
pointillée, parallèle à l'axe des abscisses et marquée L. de B.; le prisme est alors au
voisinage du minimum de H^.
» J'ai construit des courbes analogues pour des prismes d'indices diffé-
rents et pour des grossissements variés; les positions des prismes en flint
ne s'y écartent guère des minima de déviation des raies visibles aux extré-
mités du spectre ; la netteté et la pureté des raies ne sont donc pas altérées.
La graduation de l'appareil pourrait être faite par le constructeur qui le
livrerait avec les indications permettant d'avoir immédiatement telle
(') Pour des valeurs croissantes des ordonnées le rayon incident s'éloigne delà
normale.
( i568 )
échelle désirée. La pins pratiquement avantageuse est celle de M. de Bois-
baudran (') dont le Livre et les Planches sont dans tous les laboratoires el
renferment des Tables fort précises de transformation des divisions micro-
métriques en longueurs d'onde. On éviterait ainsi toute construction de
courbe. M. Ph. Peliin a fait exécuter sur mes indications, avec beaucoup
de soin et d'habileté, le nouveau dispositif que je viens de décrire, et qui
peut être adapté facilement et à peu de frais aux instruments existant déjà.
» L'étude de la variation de la dispersion avec l'incidence m'a conduit
à des recherches expérimentales plus précises et plus étendues que j'es-
père pouvoir faire connaître prochainement. »
ÉLECTRICITÉ. — Au Sujet d'une Note de M. Pellat, sur la polarisation
des diélectriques. Note de M. Liënabd, présentée par M. Potier.
« M, Pellat (^Comptes rendus, t. CXXVIII, p. i3i2 en note) indique que,
contrairement à ce qu'il avait pensé antérieurement, la théorie de la pola-
risation fictive des diélectriques conduit dans le cas qu'il examine aux
mêmes conséquences que les autres théories, mais se demande si l'accord
persisterait dans tous les cas imaginables.
» Nous nous proposons de faire voir qu'il en est bien ainsi.
» Dans son Electrostatique non fondée sur les lois de Coulomb, M. Pellat
trouve comme expression de l'énergie (§38)
(i) W = ^2MV,
expression que M. Vaschy {Théorie de l'Électricité, p. 89) a montré être
identique à ^ / RH^ rfoj, K étant le pouvoir inducteur spécifique et H la
force électrique en un point du champ. Cette dernière forme est celle de
Maxwell {Traité, t. I, § Ml).
» Il suffit donc de faire voir que les lois de Coulomb conduisent encore
à la même relation (i) où M est une charge électrique vraie. Nous pourrons
faire le raisonnement de plusieurs manières.
» Dans la théorie de Poisson, il y a simplement séparation des deux
électricités sur chaque cellule conductrice du diélectrique. Distinguons le
(') Son échelle a élé adoptée dans les Ouvrages allemands, notamment dans la
Praktisclie Spektratanalyse de H.-W. Vogel; Berlin, 1889.
( '569 )
potentiel vrai ij;, qui est constant sur chaque cellule et varie rapidement de
l'une à l'autre, d'avec la fonction V qui diiïère très peu de ^ en chaque
point, mais dont les variations sont continues, fonction V que l'on intro-
duit seule dans l'expression de la loi de Gauss. e étant une charge diélec-
trique, vraie ou produite par la polarisation, W dans la théorie de Coulomb
sera égal à { l^l^e. Mais pour chaque cellule du diélectrique la charge totale
est nulle, <\i constant et la partie de W y relative sera nulle. On aura donc
simplement W = {l'\iM ou {IMY en remplaçant maintenant ^j/ par V qui
en diffère très peu.
» Si nous suivons, au contraire, la marche indiquée par Helmhollz
{Wiedemann s Annalen, t. XIII) nous conduirons notre raisonnement de la
manière suivante :
» Si la polarisation fictive I = --^^ H du diélectrique restait constante
dans un déplacement, l'énergie aurait pour expression
(^) k/»
- di,
de même qu'elle est k- / H^ duo pour un système d'aimants permanents. En
réalité, lors d'une déformation du système, la polarisation varie avec la
force électrique et le travail n'est plus égal à la diminution de (2).
» Remarquons que, pour évaluer le travail dans un déplacement, nous
pouvons tout aussi bien, au lieu de (2), prendre l'expression
(3) ^jR-'d^-^^T.p^d.o,
qui n'en diffère que par une quantité constante lorsque l'on suppose la po-
larisation invariable.
» Mais Helmholtz démontre que (3) est un minimum dans l'état d'équi-
libre. Autrement dit, si la polarisation varie à partir de la valeur d'équi-
libre, la variation de (3) est du deuxième ordre, et négligeable (c/. aussi
DuHEM, Théorie de l' aimantation par influence). Le travail sera donc égal à
la diminution de (3) que l'on peut prendre comme fonction W. Or, en
remplaçant T par . H, (3) se transforme en g- / RH^ dut. »
( i570 )
PHYSIQUE DU GLOBE. — Résultats des observations séismiques faites en Grèce
de 1893 à 1898. Note de M. D. Egimtis, présentée par M. M.Lœwy.
« Pendant les six dernières années, 1 893-1 898, on a enregistré, dans
toute la Grèce, 3187 séismes ('); la moyenne annuelle qui en résulte est
de53i. Ce chiffre serait certainement beaucoup plus grand si nous avions
eu, dès la première année de la création de notre service géodynamique,
en 1 892, des observateurs en tout lieu du royaume, comme aujourd'hui.
» Les séismes en question sont répartis comme il suit dans les six
années considérées :
1893 876 1895 491 1897 2^7
1894 659 1896 5o8 1898 416
» Cette statistique montre que les tremblements de terre ont été sensi-
blement plus fréquents en Grèce dans les deux premières années des
observations, et principalement en 1893. D'un autre côté, si l'on tient
compte que, pendant ces années, le nombre des observations était relati-
vement très restreint, on doit attribuer à l'excès en question une impor-
tance bien plus grande que celle qu'indiquent les chiffres ci-dessus. Il y
a, paraît-il, des périodes paroxysmales de l'énergie séismique, périodes
qui sont suivies d'une diminution graduelle de la fréquence et de l'inten-
sité des tremblements de terre; d'après les résultats précédents, pendant
les années 1893 et 1894, nous avons traversé une de ces périodes séis-
miques. En effet, ces années se distinguent par une sériede grands séismes,
parmi lesquels on doit citer ceux de Zante, de Thèbes et de la Locride en
Grèce, ainsi que ceux de Constantinople et de la Sicile à l'étranger. Ces
tremblements de terre, très forts, ont été d'ailleurs accompagnés par un
grand nombre de petits en plusieurs endroits de l'Europe orientale et de
l'Asie Mineure. Cette partie de la surface terrestre, qui a subi des dislo-
cations et, en général, des modifications géologiques très importantes,
contient probablement un grand réseau de cassures souterraines, et
semble soumise à des transformations continues se manifestant de temps à
(') Les observations détaillées vont être publiées dans le Tome II des Annales de
l'Observatoire d'Athènes.
( i57. )
autre par les tremblements de terre. Les pays maltraités sont-ils situés sur
une même ligne de dislocation ou sur plusieurs? Nous l'ignorons. Toujours
est-il que le foyer séismique de la Méditerranée se maintient dans des
régions dont l'évolution géologique n'est pas terminée.
» D'après notre statistique, les séismes sont plus fréquents dans les
mois de mars, avril, mai et décembre ; le maximum mensuel, que repré-
sente le chiffre de Sqd, s'est produit au mois de mai, et le minimum, qui
est de i54, au mois d'octobre. L'énergie séismique va en croissant gra-
duellement du commencement de l'année jusqu'au mois de mai; ensuite
elle diminue jusqu'au mois d'octobre; dans les mois de septembre et de
décembre elle présente deux maxima secondaires, dont le second est assez
accentué. Les 3 187 séismes sont distribués de la manière suivante dans les
quatre saisons météorologiques :
Hiver... 705 Printemps... 1077 Été... 767 Automne... 588
» C'est donc au printemps qu'appartient le maximum, et à l'automne le
minimum; les deux autres saisons ne diffèrent pas sensiblement. Mais ces
résultats ne sont pas d'accord avec ceux de diverses autres statistiques;
suivant celles-ci, les tremblements de terre sont plus fréquents dans la
saison froide que dans la saison chaude. Cette discordance montre qu'on
doit être très réservé en ce qui regarde les conclusions tirées des statis-
tiques séismiques relativement à la fréquence des séismes dans les diffé-
rentes saisons de l'année, d'autant plus que, dans chacune de ces statis-
tiques, on voit que les conclusions tirées des moyennes ne s'appliquent
qu'à quelques-unes des années séparément; le maximimi et le minimum
ne correspondent pas toujours au même mois ni à une même saison.
» Le nombre des tremblements de terre serait plus grand la nuit que le
jour; nous avons i833 séismes la nuit et i354 le jour. Le maximum de
fréquence, représenté par le chiffre 347, s'est produit entre 4'" et 6'' du
matin, et le minimum, 17G, entre S"" et lo*" du matin aussi. Les résultats
des statistiques antérieures ne s'accordent qu'en partie avec les nôtres;
elles indiquent également que les secousses sont plus nombreuses la nuit
que le jour, mais les heures du maximum et du minimum ne coïncident pas
avec celles que nous venons de citer.
M L'excès de la fréquence des séismes nocturnes est difficile à expliquer
aujourd'hui. Et d'abord est-il réel? Il est très probable, comme on l'a dit
souvent, qu'il est dû à ce que, pendant la journée, les secousses faibles sont
C. H., 1899, I" Semestre. (T. CSXVIII, N- 26.J 2o3
( i-">72 )
difficilement perçues, et la discordance des heures des maxima et des mi-
nima diurnes, que nous venons d'indiquer, vient à l'appui de cette hypo-
thèse. Mais il n'est pas certain que nous avons là la seule cause de ce fait
et qu'il n'existe pas un excès réel dans la proportion des secousses noc-
turnes. Cette question ne sera résolue avec certitude que le jour où les
sismographes seront répandus partout.
» La répartition des séismes dans les différentes phases de notre satel-
lite montre que le maximum du phénomène se présente avec la pleine
Lune et le minimum avec la nouvelle; ce résultat est contraire à la con-
clusion des recherches de A. Perrey, suivant laquelle il y a une liaison
intime entre les sjzygies lunaires et les maxima des séismes, qui seraient
produits par les marées dues à l'attraction lunaire sur la masse interne de
la Terre. Outre la grande improbabilité que, pour plusieurs raisons basées
sur la théorie et les observations, possède cette hypothèse, les chiffres des
séismes, i636 dans les syzygies et i532 dans les quadratures, présentent
d'ailleurs une différence trop petite pour qu'on puisse en tirer un argu-
ment favorable.
» Notre statistique ne montre également aucun rapport entre la
fréquence des séismes et la position de la Lune dans son orbite. Le chiffre
des tremblements de terre qui se sont produits avec la Lune au périgée ne
diffère pas beaucoup de celui des séismes qui ont eu lieu avec la Lune à
l'apogée; le premier est de 558 et le second de 6o3. D'ailleurs, des six
années d'observation, trois ont le maximum avec le périgée et les trois
autres avec l'apogée lunaire.
M Les séismes sont plus fréquents à l'aphélie qu'au périhélie de la Terre ;
le nombre des premiers est presque le double de celui des seconds. Il est
évidemment difficile d'admettre que la cause de ce fait dépend de la dis-
tance de notre planète au Soleil; mais s'il arrivait le contraire, on pour-
rait peut-être alors y attribuer quelque influence. Cependant ce fait, qui,
s'il n'est pas accidentel, relève très probablement d'une autre cause, sert à
nous conduire à la conclusion négative que la distance de la Terre au
Soleil ne peut pas influencer la fréquence des séismes. Cette conclusion,
combinée avec les précédentes, relatives à la Lune, montrerait que l'hy-
pothèse des marées internes n'est pas fondée. »
( i-'573 )
CHIMIE MINÉRALE. — Sur la constitution des oxydes des métaux rares.
Note (le MM. G. Wyrouboff et A. Verneuil, présentée par M. Henri
Moissan.
» Dans lin Mémoire étendu sur les terres rares ( ' ), nous avons indiqué
les raisons qui nous avaient déterminés à garder les anciennes formules,
et montré qu'il n'existait aucun argument d'ordre chimique en faveur de
la trivalence de Ce, La, Di, et de la tétravalence du thorium. Il est un
point cependant que nous avons intentionnellement négligé d'examiner
parce qu'il méritait une étude spéciale.
M On sait que plusieurs des hydrates des sels formés par les oxydes
inférieurs des métaux rares ont un nombre de molécules d'eau qui ne
devient entier que lorsqu'on le multiplie par 3. Tels les hydrates
(S0'Ce)'8Aq et (S0^Ce)'5Aq. D'autre part, dans un certain nombre de
sels doubles, trois molécules d'oxyde céreux sont combinées à une molé-
cule d'un sel de monoxyde, comme, par exemple, dans les composés
SSO'Ce, SO*R-, SSeO^Ce, SeO^NH^)-, etc. On a tiré de là un argument
en faveur de la trivalence de Ce. Cet argument n'a pas en soi une grande
valeur, car, outre qu'il existe un grand nombre d'hydrates et de sels
doubles dans lesquels cette particularité ne se présente pas, comme
SO'Ce, 3Aq et 4Aq, SO'Ce, SO^K*, etc., on connaît des hydrates comme
(S0*Cd)'8Aq et des sels comme 5HgCP, RbCl, sans qu'il soit venu à
l'idée de personne de mettre en doute la bivalence du cadmium et du
mercure. D'ailleurs, ceux-là mêmes qui acceptent cet argument comme
valable admettent la tétravalence du thorium qui donne un sel double de
la forme SO^Tli, SO^R^. Il faut reconnaître pourtant que la présence d'une
molécule triple se manifeste avec une singulière fréquence dans les com-
binaisons des terres rares; il semble y avoir là un phénomène anormal
dont il nous a paru intéressant de rechercher la cause.
» Un fait tout à fait inattendu va nous mettre sur la voie. Lorsqu'on
évapore à 6o°-70° une solution de sulfate de l'un quelconque des oxydes
CeO, LaO, DiO, YO, dans de l'acide nitrique concentré, on obtient des
corps très bien cristallisés qui ont pour formule générale 2 ( SO ' M ) N^ O* M.
«H^O, n étant égal à 2 pour les composés de CeO et LaO et à 6 pour ceux
de DiOetYO. Ces composés sont extrêmement stables et peuvent être
recristallisés dans NO' H concentré sans qu'une nouvelle quantité de SO'
(') Bulletin de la Société chimique. 3'' série, t. XXI, p. 118; 1899.
( "74 )
soit déplacée. En évaporant une solution d'oxalates de ces oxydes dans
ClH concentré, on obtient tout aussi facilement, comme M. Job l'a montré
récemment ('), les composés cristallisés 2(C-0''iM)Cl'''M,6H-0 également
très stables et pouvant être recristallisés dans ClH sans aucune décomposi-
tion. L'existence de ces curieux composés, qui apparaissent comme des para-
doxes thermochimiques, montre que la molécule d'oxyde qui existe dans
le sulfate ou l'oxalate est triple, et telle que l'un des MO a des fonctions
chimiques fort différentes de celles des deux autres. Présentée sous cette
forme et sans préjuger en rien la structure de la molécule complexe, cette
conception n'est en somme que l'expression d'un fait d'observation. Mais
on peut aller plus loin, et tenter de l'appliquer à l'interprétation d'autres
faits non moins singuliers. Si, conformément à ce que nous venons dédire,
on donne au monoxyde de cérium la forme Ce O — Ce O — CeO on con-
çoit qu'il puisse y avoir deux oxydes supérieurs très différents. Suivant que
l'oxygène se porte sur les deux premières, ou la dernière molécule, leurs
formules doivent être
CeO -O — CeO-0 ~ CeO = Ce'0'
ou
CeO -CeO - CeO— O^Ce^O^
ce sont là en effet les formules de l'oxyde cérosocérique et du peroxyde
obtenu par l'action de l'eau oxygénée en milieu acide ( -).
» Ces deux oxydes sont essentiellement différents par l'ensemble de
leurs propriétés, comme cela doit être si notre interprétation est exacte.
Mais il existe deux autres oxydes bien caractérisés du cérium, l'oxyde
Ce'O^ qui se comporte dans les sels comme un mélange de Ce'O^ et de
3CeO, et l'oxyde Ce-'O' qui se comporte comme un mélange de Ce'O* et
de Ce'O'. Il faut en conclure que la molécule de CeO telle qu'elle existe
dans les sels saturés est sextuple et les deux oxydes que nous venons de
citer deviennent CeO — CeO — CeO — CeO — CeO — CeO — O et
CeO -~ O - CeO - O — CeO - CeO - CeO - CeO O.
.) Cotte façon de voir trouve une confirmation très intéressante dans les
sels de thorium. Lorsqu'on évapore la solution chlorhydrique de l'oxalate
thorique on obtient un corps bien cristallisé et très stable
3(ThOC-0^;ThCl-. loH^O.
(,') Comptes rendus, t. CXXVI, p. 2^6; 1898.
{■) En milieu alcalin il se fait un oxyde plus oxygéné encore mais qui n'est qu'une
combinaison de Ce^O' et de tPO- ou d'un peroxyde alcalin.
( '■J7'> )
Nous eu concluons, comme nous l'avons fait pour le cérium, que la molé-
cule âc l'oxyde de thorium est quadruple, que les trois premiers termes se
comportent chimiquement autrement que le dernier, et que sa formule est,
par conséquent, ThO — ThO — ThO — ThO. Si cela est, nous pourrons
avoir pour la thorine deux oxydes de caractères différents
ThO ^ ThO - ThO - ThO ^ O = Th^O'
et un peroyde
ThO ^ O -ThO — O -ThO -O ^ ThO ^Th*0'.
Le premier n'existe pas ou du moins n'a pu être obtenu jusqu'ici; le second
est le peroxyde qu'on obtient par l'action de H^O^ sur un sel saturé quel-
conque de thorium, le sulfate par exemple. On voit de plus que l'acide
existant dans ce sel doit rester attaché à ThO, et que la formule du corps
précipité par H^O^ doit être Th^O'.SO'. Telle est, en effet, la composi-
tion de ce corps qui, dans les idées admises et quelle que soit la valence
qu'on attribue au thorium, paraît fort bizarre, et qui, comme on le voit,
s'explique de la façon la plus simple.
» Il est un autre ordre de faits très singuliers que l'existence d'une
molécule multiple explique aisément. On sait que les sulfates des terres de
la cérite et de la thorine déshydratés se dissolvent avec la plus grande
facilité dans l'eau à o"; leur solubilité diminue beaucoup lorsque l'un quel-
conque des hydrates possibles s'est formé. Or, le sulfate anhydre ne cris-
tallise à aucune température, même lorsque la solution est additionnée de
son volume de SO^H- et qu'où évapore à ioo°. Dans les conditions les plus
défavorables à l'hydratation, c'est toujours un hydrate qu'on obtient. Com-
ment admettre dès lors l'existence d'un corps anhydre à o"? On conçoit,
au contraire, très bien que la chaleur employée pour la déshydratation
détruit la molécule complexe : (CeSO')' ou (ThSO')' et la ramène
à l'état de molécule simple CeSO' ou ThSO*, qui peut avoir des propriétés
fort différentes, et exister à l'état anhydre.
» L'élévation de la température provoque la reproduction de la molé-
cule complexe, qui, elle, ne peut exister qu'à l'état hydraté. Ainsi s'expli-
queraient toutes les anomalies observées dans la solubilité des sulfates des
terres rares.
» Nous pensons, du reste, que celte propriété de constituer des molé-
cules multiples d'apparence simple n'est pas exclusive aux terres rares,
qu'elle se rencontre dans beaucoup d'autres oxydes, sinon dans tous, et
qu'elle permet d'interpréter un grand nombre défaits restés jusqu'ici fort
obscurs. »
( i576 )
CHIMIE ORGANIQUE. — Action du chlorure et du bromure ferriques sur
quelques carbures aromatiques et leurs dérwés de substitutions halogénées.
Note de M. V. Thomas, présentée par M. Troost.
« Dans une Communication précédente ( ' ), j'ai eu l'honneur de signaler
à l'Académie la réaction intéressante que donne le chlorure ferrique en
réagissant sur le paradibromophène. Au lieu d'obtenir, comme le faisait
prévoir le rôle chlorurant du chlorure ferrique (-), différents termes de la
série des chlorobromures de formule générale CH' "Cl"Br-, nous avions
pu caractériser, dans les produits de la réaction, des chlorobromures ne
renfermant qu'un atome'de brome, le pentachlorobromophène par exemple,
C''CPBr(^).
)) Depuis cette époque, j'ai continué patiemment la séparation de ces
chlorobromures et je suis arrivé à isoler plusieurs termes de cette série
dont plusieurs n'ont pas encore été mentionnés. Ces composés corres-
pondent aux formules suivantes :
CH^ClBr (i ,4) ; point de fusion, 67°, déjà décrit par Griess et Kôrner.
C«tPCPBr; .. gS", non décrit.
C^H^Cl'Br » 138°, non décrit.
» Les deux derniers se présentent sous forme de fines aiguilles, facile-
ment sublimables et se dissolvant bien dans les solvants usuels, alcool,
benzène, etc. Les résultats me permettent d'éclaircir un point sur lequel
j'avais déjà attiré l'attention. Pour expliquer les faits, j'avais admis que
la réaction donnant naissance à ces chlorobromures se passait en deux
phases. Dans l'une, il y avait substitution d'un atome de chlore à un atome
de brome; dans l'autre, cbloriiration du chlorobromure primitivement
obtenu. L'étude incomplète des produits de la réaction ne m'avait pas
permis alors de déterminer laquelle de ces deux phases s'effectuait la pre-
mière. La formation, dans l'attaque du paradibromophène par le chlorure
ferrique, du composé C°H*ClBr permet d'affirmer que la substitution pré-
cède la chloruration.
(•) Comptes rendus, t. CXXVIl, p. 184.
(-) Ibid., t. CXXVI, p. 1211.
(') Le point de fusion que j'avais donné primitivement pour ce corps était de 228°.
J'ai pu depuis, par des purifications successives, élever ce point de fusion jusqu'à
238°.
( 1^77 )
» Ces phénomènes de substitution ne sont pas les seuls qu'on puisse
réaliser par l'emploi des sels halogènes du fer. J'ai, à cet elFet, éiiidic l'ac-
tion qu'exerce le chlorure sur les composés iodés, iodure de phéuyle, diio-
dophène, etc., et comparé aussi les résultats qu'on obtient en substituant
au chlorure ferrique le composé brome correspondant.
» Action du chlorure ferrique sur les dérivés iodés des carbures. — Les dérivés
iodés des carbures, le monoiodopliène par exemple, se clilore facilement sous l'action
du chlorure ferrique. La réaction est tout à fait comparable à celle qui se passe avec
le monobromophène. L'on peut ainsi très facilement obtenir de grandes quantités de
paraiodochloropliène. Pendant toute l'opération, il se dégage d'abondantes fumées
d'acide clilorhydrique. Si, au lieu d'opérer à basse température, on laisse celle-ci
s'élever au-dessus de 200°, le ballon se colore en violet par suite de la formation de
petites quantités d'iode.
» En chlorant plus énergiquement, il est probable qu'on pourrait obtenir, comme
avec le bromure de phényle, toute la série des cliloroiodures de formule générale
C=H'5-'')C1«L
» Si, à l'iodure de phényle, on substitue des dérivés plus iodés, le diiodophène par
exemple, la réaction est encore très énergique, mais elle s'effectue dans un sens légè-
rement différent. Même en opérant à basse température, de l'iode est mis abondam-
ment en liberté et il se produit des chloroiodures ne renfermant plus qu'un atonie
d'iode.
» Comme avec le dibromophène, le chlorure ferrique réagit ici pour substituer un
atome de chlore à un atome d'iode.
» Action du bromure ferrique sur le benzène et le toluène. — En règle générale,
on peut dire que le bromure ferrique réagit sur les carbures à la façon du chlorure
ferrique. Toutefois celte action est beaucoup moins énergique et nécessite, pour être
totale, une température plus élevée.
» L'attaque du benzène commence à température ordinaire, mais elle est extrême-
ment faible; il faut, pour la constater, maintenir en contact, dans un (lacon à l'émeri,
du benzène et du bromure ferrique pendant un temps considérable (plusieurs mois).
Si la température s'élève jusqu'à l'ébullition du benzène, le dégagement d'hydracide
se produit lentement d'abord, mais devient beaucoup plus rapide après avoir chauffé
quelques heures.
1) Pendant l'attaque, la masse charbonne abondamment. Les produits de la réaction
consistent en bromophènes.
» L'attaque du toluène commence vers 60° et se continue très régulièrement en
maintenant le liquide à l'ébullition. La carbonisation de la masse est de beaucoup
plus faible que précédemment, et l'on obtient ainsi de meilleurs rendements en to-
luènes bromes.
» Action du bromu/e ferrique sur les dérivés chlorés des carbures. — Les dérivés
chlorés du benzène s'attaquent facilement par le bromure ferrique. La réaction, avec
le monochlorophène par exemple, a lieu d'après l'équation
C'H^Cl + Fe2Br«= C«H*ClBr(,.», -t- Fe^Br' h- HBr.
( '5/^ )
» En substituant au chlorure de phényle des dérivés plus riches en chlore, il sem-
blerait qu'on puisse obtenir toute la série des chlorobromures formés d'après l'équa-
tion
C^ÏV ---'■) £["-{- niFe'-Br' ~ C«H"*-"'-*-"')i Cl" Br'" '- /«Fe'-Br'-n- wHBr.
» Cependant, au fur et à mesure que s'accumulent dans la molécule les atomes de
chlore, l'attaque au bromure ferrique est de plus en plus difficile. L'attaque du tétra-
chlorophène, entre autres, ne se produit même pas à la température de décomposition
du bromure ferrique : en chauffant fortement un mélange de CH-CI' et de Fe-Br',
il y a mise en liberté de brome, tandis qu'il ne se dégage que des quantités extrême-
ment petites d'hydracide.
» Action du bromure ferrie] ue sur les dérivés iodés des carbures. -- Il est assez
curieux de constater qu'en chauffant un mélange d'iodure de phényle et de bromure
ferrique on obtient, non pas le bromoiodure CH'Brl, mais des dérivés halogènes ne
contenant plus d'iode. La substitution du brome à l'iode s'effectue ici avec une grande
facilité et l'on peut déceler, dans les produits de la réaction, de grandes quantités de
paradibromophène.
» En opérant non plus sur l'iodure de phényle, mais sur le diiodophène, on arrive
au même résultat, d
CHIMIE ORGANIQUE. — Préparation des chlorocarbnnales phénoliques. Note
de MM. Et. Barral et Alrert Morel, présentée par M. Troost.
« Les éthers chlorocarboniques sont des dérivés asymétriques de l'oxy-
chlorure de carbone COCP; on peut les envisager comme des éthers de
l'acide formique monocliloré : CO .
» Parmi ces éthers, ceux qui dérivent des alcools prennent naissance
par réaction à froid des alcools sur COCl*; ils sont obtenus facilement et
les premiers termes sont connus depuis les travaux de Dumas etPéligot,
de Cahours, de Cloez. Quant aux chlorocarbonates dérivant des phénols,
aucun d'eux n'a été préparé à l'état de pureté; l'étude de ces corps n'a été
qu'ébauchée,
» Le chlorocarbonate de benzénol et celui de paracrésol ont été préparés
par Rempf, en 1870, par action de COCl" sur les phénols, en tube scellé,
à i5o°. Henlschel, en i883, a obtenu le chlorocarbonate de benzénol et
celui de gaïacol par action du phénate de sodium sur le chlorocarbonate
de méthyle trichloré. Le chlorocarbonate de thymol a été signalé par Aug.
Richter, dans l'action d'un courant de COCJ- sur une solution aqueuse de
thymale de sodium. Mais ces éthers, ne distillant pas sans se décomposer
I
( -579 )
en oxychlorure de carbone et carbonate symétrique, n'ont été ni purinés
ni caractérisés.
» Le manque de stabilité des chlorocarbonates phénoliques est une
propriété commune à tous les dérivés de l'acide carbonique parmi lesquels
les corps symétriques sont beaucoup plus stables que les corps asymé-
triques. Qu'il s'agisse d'élhers ou de sels, on voit souvent deux molécules
d'un dérivé asymétrique s'unir pour donner une molécule de chacun des
deux dérivés symétriques; par exemple :
.co/o« "Co/o^-hco/o".
\ONa \ONa \0H
» Une décomposition analogue a surtout lieu avec les chlorocarbonates
phénoliques, bien moins stables que les éthers alcooliques correspon-
dants : ^œ( q^.jj, =. CO^^, + ^^\O.C^W
C'est pourquoi ces corps n'avaient pas pu être isolés; leur préparation
demande des précautions spéciales.
» Nous avons obtenu ces chlorocarbonates par réaction de l'oxychlorure
de carbone soit sur le phénol en tube scellé, soit sur le phénate de sodium
en solution aqueuse. En général, les rendements ont été bons et les pro-
duits purs, car nous les avons rectifiés dans le vide à une température voi-
sine de loo" où. ils ne s'altèrent pas. Voici le procédé qui nous a donné
les meilleurs résultats :
» On verse par petites portions, dans une solution à 20 pour 100 (dans le toluène)
d'une molécule de COCP, une solution aqueuse à 5 pour 100 d'une molécule de phénol
et d'une molécule de soude; on agite à chaque introduction de la solution aqueuse.
Celle-ci prend d'abord un aspect laiteux, puis redevient claire après une agitation
convenable, par dissolution du chiorocarbonate dans le toluène; la réaction est ter-
minée quand toute la solution aqueuse est limpide. Il ne se fait absolument pas de
goudrons, les liquides restent incolores. On décante alors la solution toluénique, on
la sèche parfaitement sur le chlorure de calcium et l'on élimine le toluène ainsi que
l'oxvchlorure de carbone en excès, par distillation sous pression réduite.
» Le résidu liquide est rectifié dans le vide; sous 25""", il passe : i° à
une température voisine de ioo°-i20°, variant avec le phénol éthérifié, un
produit incolore, bouillant sans décomposition, restant liquide et conte-
nant du chlore; 2° vers 200° une petite portion d'un produit cristallisant
par refroidissement et ne contenant pas de chlore.
C. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIIf, N» 26.) ao/j
( t58o )
» Le premier de ces corps, après une nouvelle rectification dans le vide,
est analysé : les résultats concordent avec la formule du chlorocarbonate,
qui est ainsi obtenu pur avec des rendements qui atteignent 70 pour 100 de
la théorie. Le second corps, qui est solide, est du carbonate phénolique
symétrique très pur.
» Dans cette réaction, le dégagement de chaleur, du reste peu considé-
rable, est à éviter autant que possible, car nous avons observé que plus la
température s'élève, moins bons sont les rendements en chlorocarbonate.
Les résultats et les rendements sont variables suivant la concentration de
la solution du phénate alcalin et la température à laquelle s'effectue la
réaction; nous avons remarqué :
)) 1° Plus la solution de phénate alcalin est concentrée, plus la réaction
est vive, plus le dégagement de chaleur est considérable et plus il se forme
de carbonate symétrique;
M 2° A une température trop basse, voisine de 0°, la réaction n'a presque
pas lieu ;
» 3° A une température trop élevée, au-dessus de 4o°-5o'', il se forme
beaucoup de carbonate symétrique ; l'oxychlorure de carbone est en grande
partie décomposé ; il se fait du chlorure de sodium et du carbonate de soude
avec mise en liberté de phénol.
» Pour obtenir les chlorocarbonates phénoliques avec un rendement
maximum, on doit donc opérer avec une solution aqueuse de phénate de
sodium, très diluée (3 à 5 pour 100), en ayant soin de régler la vitesse du
mélange et la rapidité de l'agitation, de façon à éviter tout échauffement;
la température des liquides ne doit pas dépasser 3o°-4o°. Nous avons re-
marqué que les rendements dépendent aussi du phénol employé.
» Nous avons obtenu très facilement les chlorocarbonates de benzénol,
d'ortho- et de paracrésol, de gaïacol, de thymol, de tricblorobenzénol, dont
nous avons étudié les principales réactions.
» Nous avons eu des résultats moins bons dans la préparation des dé-
rivés du tribromobenzénol et du pentachlorobenzénol; dans ce cas, beau-
coup de phénol est mis en liberté par transformation de COCP en CO^Na-
et chlorure de sodium. Néanmoins, nous avons pu isoler ces deux chloro-
carbonates, mais avec de faibles rendements.
» Nous avons échoué dans la préparation des chlorocarbonates des
naphtols-oc et -p, car les naphtolates alcalins sont décomposés complète-
ment en CO'Na^ et naphtols, par COCl" et l'eau.
» Nous avons essayé de préparer les chlorocarbonates de tribromo, de
( i,'ï8i )
pentachloro-beiizénol et des naphtols, par action de COCl» sur les phénols
en tube scellé. Le phosgène ne réagit sur ces phénols qu'au-dessus de i8o",
température à laquelle les chlorocarbonates, s'ils se formaient, se décom-
poseraient ; nous n'avons donc pas pu obtenir ces éthers par ce procédé. »
CHIMIE ORGANIQUE. - Sur la cérine et la friedétinc ( ' ). Note
de M]M. C. IsTRATi et A. Ostrogoviciî (-), présentée par M. E. Grimaux.
« C'est le 8/20 mai 1891 qu'un de nous, travaillant depuis longtemps
avec des appareils à extraction, fermés par des bouchons en liège, observa
que le chloroforme, pénétrant par les canalicules médullaires de ces bou-
chons, déposait à la surface, par évaporation, une substance glutineuse
qui contient de petits cristaux et qui sentait un peu la vanilline.
» En traitant spécialement le liège, et surtout la variété nommée liège
mâle, on observa que surtout cette variété, qui a les canalicules plus dé-
veloppés et remplis d'une substance rougeàtre, cédait 7,85 pour 100 au
CHCl', d'une substance brunâtre et 9,33 pour 100 à l'alcool, par le fait
que ce dissolvant extrayait aussi le tannin et la matière colorante. Après
plusieurs cristallisations dans l'alcool, on obtint des cristaux incolores,
ressemblant au sulfate de quinine, fondant à 248''-25o°, cristallisant mieux
dans l'alcool que dans le chloroforme, dans lequel il est plus soluble, et
qui renfermait 81, 18 pour 100 C et 10, 55 pour 100 H. La formule qu'on
avait admise était C-^H"0-.
» On nomma ce cor ^sfriedéline comme hommage au grand maître fran-
çais, M. C. Friedel (').
» M. Friedel nous fit remarquer que Chevreul, vers i8i5, avait indiqué
une substance extraite du liège sous le nom de cérine.
» Nous étant procuré les Annales de Chimie et de Physique (1.'® série,
t. XCVI, p. 1807), nous avons trouvé que Chevreul donne le nom de
cérine à un corps qu'il avait extrait du liège par l'alcool et se présentant
en petites aiguilles blanches auxquelles Boussingault, en i836, donna la
formule C^H-^O. Voici, du reste, les formules proposées dans la suite :
(') Ce travail paraîtra in extenso dans le Bulletin de la Société des Sciences de
Bucarest.
(-) Travail fait au laboratoire de Chimie organique de l'Université de Bucarest.
(^) Bull. Soc, chim.j 3= série, t. VII; p. 164.
IH
( i582 )
Dôpping (i843) C"H"05
M. Siewerl (i863) CH^^O
K. Kugler (i884) C^^H'^O
H. Thoms (1899) C3»H5»02 ou C'^H^O'^
)) Nous avons toujours remarqué que, quoique nous mettant dans les
mêmes conditions, nous n'arrivions pas à obtenir une substance uniforme,
tant au point de vue analytique que comme point de fusion, quoique
l'aspect extérieur fût toujours le même. Nous avons eu ainsi des corps fon-
dant de 229°-23i° jusqu'à 25o°-26o° et qui contenaient de 80,78 à 83,25
pour 100 de carbone.
» Ayant, depuis quelque temps, repris le travail, nous sommes arrivés,
après une longue série de cristallisations, à séparer, par différence de
solubilité dans CHCP, deftix substances bien nettement définies par leur
solubilité, leur point de fusion et leur composition centésimale. Nous avons
donné le nom de cèrine à la partie moins soluble et àe friedéline à la plus
soluble.
)) Voici le procédé employé :
» On traite l'extrait chloroformique brut du liège par de l'alcool dans
un appareil à reflux, on fdtre à la trompe et on lave à l'alcool tiède. La
partie insoluble dans l'alcool tiède, qui est donc constituée d'un mélange
de cèrine et de friedéline, est extraite par du CHCl' dans un appareil
Soxhlet, qui retient sur son fdtre une partie des matières résineuses
brunes. On laisse refroidir et l'on fdtre à la trompe.
» I. Partie moins soluble. Cèrine. — On la purifie complètement par une
série de cristallisations dans CHC1% on obtient ainsi une substance parfai-
tement blanche, soyeuse, fondant à 234*'-234°, 5 (corrigé), même après
plusieurs cristallisations. Ce corps est assez soluble dans le chloroforme
et le phène, peu dans l'éthanol et l'éther acétique, très peu dans l'éther
éthylique; il se dissout aussi dans le bromure d'éthylène, le nitrobenzène
et le phénol.
» Sa solubilité dans CHCl^ bouillant est de i^"^ dans 89'=<' et à 23", de i^''
dans 3o2*^'^.
» Dans l'alcool à 99 pour 100 à l'ébuUition i^"^ se dissout dans 429*''' et
à 26°, is-^dans I353'=^
» Trois analyses élémentaires nous ont donné les nombres suivants :
I. II. III.
C pour 100 80,86 80, 85 80,75
H pour 100 n,47 II, 3o 11, 5o
1
( i583 )
» La formulequi correspond le mieux à ces données eslC^'Ii'"0-, pour
laquelle on calcule :
C pour 100 8i ,00
H pour I oo 1 1 , 00
avec un poids moléculaire de 4oo.
M Une déterminalion par la méthode ébullioscopique de Beckniann a
donné 400,7.
» Ce corps jouit aussi du pouvoir rotatoire. Dans une série d'expériences
faites dans le chloroforme avec le polaristrobomètre de Wild à 24°, on a
trouvé que le pouvoir rotatoire spécifique varie avec la concentration,
passant par un maximum à — 84°, 69 avec une solution saturée, contenant
o^,33o6 pour 100. Une solution sursaturée, à la même température, con-
tenant oS'',43i pour 100, nous a donné une déviation de — 81°, 20.
» II. Partie plus soluble. Friedéline. — I^e produit brut fond à 250° en-
viron ; on le décolore au noir animal en solution benzénique. On obtient
ainsi un corps blanc qu'on extrait, pas complètement, avec CHCP dans un
appareil Soxhlet. On distille une partie du dissolvant et, après refroidis-
sement, on filtre à la trompe. En répétant plusieurs fois cette opération,
on a un corps fondant d'une manière fixe à 263°-263'',5 (corr.).
» En faisant cristalliser dans l'alcool, on a de longues aiguilles aplaties,
parfaitement blanches et très brillantes.
» Ce corps se dissout dans les mêmes dissolvants que la cérine et natu-
rellement en plus grande proportion. La solubilité dans CHCP bouillant
est de is"- dans 3", 5 et à 23", de iS"^ dans 8", 6.
» Dans l'alcool à 99 pour 100, à l'ébullition, i^' se dissout dans 264" et
3 21°, is»' dans 1982*^"^.
)i Trois analyses élémentaires nous ont donné :
I.
C pour 100 83,52
H pour 100 1 1 , 68
» Deux formules se rapprochent de ces chiffres :
» I. C^'H'''0 qui donne C pour 100, 83, 'j^» et H pour loo, 11,26, avec
un poids moléculaire de 3o2 ;
» II. C^H'^O* qui donne C pour 100, 83,49, ^^ H pour 100, it,34,
avec un poids moléculaire de 618.
)> Nous avons trouvé un poids moléculaire de 645.
» Ce corps dévie aussi le plan de polarisation en donnant un maximum
II.
III.
83, 40
83,36
1 1 ,56
11,61
( i5H4 )
à — 48°72 avec une concentration de oS'', 821 pour 100'^"' de chloioforme
à la température de 24".
>i M. H. ïhonis ( ' ) donne deux réactions colorées pour la substance qu'il
appelle cérine: « I. La solution de la substance dans l'anhydride acétique
additionnée de SO*H* concentré se colore en rouge rosé; II. En solution
dans CHCl', agitée avec un volume égal de SO*H^ conc, le chloroforme
se colore d'abord en jau ne et, après quelques heures, en violet ».
)) Nous n'avons pas pu obtenir la deuxième réaction : la première se
produit avec les deux substances, cependant la réaction est beaucoup plus
intense avec SO*H- fumant. Nous avons observé en outre que la coloration
ne se produit pas seulement avec l'anhydride acétique, mais qu'elle est gé-
nérale à tous les anhydrides et aux chlorures acides.
» Étant absolument sûrs de l'existence des deux substances, nous allons
tâcher d'élucider la question de leur constitution, d'autant plus que plu-
sieurs savants travaillent dans cet ordre d'idées, croyant avoir affaire à
un corps unique. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur des réactions nouvelles des bases indoliques et des
corps albuniinoïdcs (-). Note de M. Jcnus Gnezda, présentée par
M. Armand Gautier.
« Lorsque l'on traite des urines riches en indican par l'acide oxalique
cristallisé de façon qu'il reste un excès d'acide non dissous, si l'on chauffe
au bain-marie, la liqueur se colore en rouge; en agitant ensuite avec de
l'éther, on extrait une matière colorante pourpre. Vu les rapports qui
existent entre l'indican et l'indol, il était tout indiqué, pour expliquer le
fait ci-dessus, d'examiner les réactions de l'acide oxalique et d'autres acides
bibasiques, sur les bases indoliques.
» Si l'on fond environ o^"", 5 d'acide oxalique avec une trace d'indol,
on obtient un sublimé et une masse d'une magnifique couleur pourpre,
qui, dissoute dans de l'eau, reste colorée et n'est que légèrement altérée
quand on l'additionne de lessive de potasse. L'a-méthylindol, le skatol et
l'acide n-méthylindolcarbonique se comportent de façon analogue, tandis
que r*-phénylindol fournit un sublimé de couleur jaune verdàtre qui finit
(') Phann. Centr. II. 09 p. 699-700 — Chem. Central-Blatt (1898) II p. 1102.
C) Ce travail a été fait au laboratoire de Physiologie de l'Université de Budapest.
( t585 )
par se convertir en noir. Les acides phtalique, isophtaliqne et téréphta-
lique, fondus avec l'indol, l'a-méthylindol, le skatol et l'acide n-méthyl-
carbonique, donnent des sublimés d'un faible violet; l'a-phcnylindol se
colore en vert avec de l'acide phtalique, en violet avec de l'acide téréphta-
lique et ne donne aucune couleur avec l'acide isophtalique.
» Les acides malonique, succinique et glutarique donnent avec l'indol,
l'a-méthylindol, le skatol et l'acide n-méthylcarbonique des produits d'un
rouge faible. L'accroissement dans ces acides des groupes CH" diminue
l'intensité des réactions.
» Puisqu'il est aussi établi que les corps albuminoïdes donnent certaines
réactions des bases indoliques, ces expériences furent étendues aux corps
protéiques. En voici le résultat :
» Lorsque l'on fond de l'acide oxalique en y ajoutant de l'albumine sèche
(ou en solution concentrée), il se fait un sublimé rosacé. Il en est de
même avec les peptones et la gélatine. Avec les autres substances d'origine
animale les choses se passent autrement : on peut obtenir des colorations
vertes, avec les acides glycocholique, taurocholique, cholique et la biliru-
bine ; avec les autres, et surtout la leucine, la tyrosine, les bases xanthiques,
l'urée, la neurine, la glycocoUe, les sucres, etc., on a des produits peu
caractéristiques d'un jaune brunâtre sale. Seule l'alloxantine devient
rouge quand on la traite comme ci-dessus.
» Avec les acides phtaliques, les corps albuminoïdes donnent des
matières fondues ou sublimées d'un orangé faible; les réactions sont
analogues avec les acides malonique, succinique et glutarique; l'acide
cholique donne avec les premiers une coloration jaune citron.
» Si l'on ajoute au skatol, à l'acide /z-méthylindolcarbonique, de l'acide
fluorhydrique, ils prennent une coloration orange; il en est de même de
l'indol après dissolution dans l'alcool; l'oc-phénylindol devient faiblement
jaune et l'a-méthylindol, violet. L'acide bydrofluosilicique concentré
réagit à chaud de manière analogue. Une solution concentrée de peptone
donne, quand on la chauffe avec son demi-volume d'acide bydrofluosili-
cique, une coloration rouge qui dure des mois. La gélatine et l'albumine
fournissent le même résultat; mais, pour la dernière, le chauffage doit
être prolongé jusqu'à ce que, par l'action de l'acide, la peptonisation se
soit accomplie.
)) Les observations que les albumines, lorsqu'on les fond avec de la
potasse, produisent de l'indol et du skatol, et que, par la décomposition
de certaines albumines en présence des microbes, il se forme de l'indol et
V
( i586 )
de l'indol nitreux, enfin que, dans l'intestin, il se fait du skatol, me firent
présumer qu'on obtiendrait aussi des bases indoliques par l'action des
acides sur l'albumine.
» J'ai donc traité le blanc de dix œufs de poule avec 5oo™ H Cl fumant
et laissé au repos une semaine. Après avoir chassé l'hydrogène sulfuré, j'ai
ajouté du ferrocyanure de potassium, filtré deux jours après, lavé le pré-
cipité avec beaucoup d'eau pour séparer l'acide hydroferrocyanhydrique
libre et séché au vide. Par l'introduction réitérée du ferrocyanure de potas-
sium dans le filtratum et après séparation, j'ai obtenu cinq résidus, dont le
quatrième et le cinquième, distillés avec de la lessive de potasse, ne mon-
traient pas les réactions des bases indoliques. Les trois premiers résidus
furent mêlés avec la même lessive jusqu'à réaction alcaline, de l'eau fut
ajoutée et l'on soumit à la distillation , enfin le distillatum fut acidulé avec de
l'acide hydrochlorique et évaporé au bain-marie jusqu'à dessiccation. Le
résidu jaunâtre, soluble dans l'eau, l'alcool et l'éther, ne donne pas de colo-
ration avec l'acide oxalique, mais une coloration brun rougeâtre avec l'acide
sulfurique; enfin une couleur rouge avec le nitrate de sodium et l'acide
nitrique, persistant même après alcalinisation par la potasse.
» Puisque ce résultat était minime et susceptible de plusieurs inter-
prétations, j'ai eu recours à une autre méthode. J'ai, comme plus haut,
traité dix blancs d'œufs de poule par l'acide hydrochlorique, laissé en repos
pendant trois jours; chauffé au bain-marie, puis refroidi. Le produit fut
mélangé de carbonate de zinc, abandonné avec un peu d'eau pendant
douze heures, puis filtré; le filtratum fut épuisé avec de l'élher, l'extrait
éthéré, décanté et distillé. Le résidu estbrun, insoluble dans l'eau, soluble
dans l'alcool et l'éther, d'odeur d'indol, mais les réactions des bases indo-
liques, auxquelles il fut soumis, furent négatives. Le résidu du filtrage
(carbonate de zinc en excès, chlorure de zinc, sels de zinc des acides
gras, etc.) fut extrait avec beaucoup d'éther; l'extrait éthéré laisse un
résidu brun, huileux (contenant un peu de zinc), insoluble dans l'eau,
soluble dans l'alcool et l'éther; il donne une coloration rouge avec le
nitrite de sodium et l'acide nitrique, ainsi qu'une réaction prononcée
avec l'acide oxalique, indiquant la présence de bases indoliques. Je me
réserve de reprendre cette méthode en grand.
» La question de la préexistence d'uu groupement indolique dans les
molécules des corps protéiques reste donc ouverte, bien qu'on puisse
expliquer la prccipitabilité de beaucoup de corps albuminoïdes par l'acide
ferrocyanhydrique, leurs réactions avec l'acide nitreux, le chloride de
( i587 )
benzoyie, etc., par l'hypothèse que ces albuminoïdes ont les mêmes rap-
ports avec les peptones que les bases tertiaires vis-à-vis des bases pri-
maires.
)i La circonstance que les réactions d'Adamkiewicz (acide acétique
-+- acide sulfiirique), de Frohde (acide sulfiirique contenant du molyb-
dène), sont fournies par les bases indoliqnes et que plusieurs de celles-ci,
ainsi que des corps albuminoïdes, réduisent les solutions d'or, etc., ne
constitue pas luie preuve suffisante de la présence d'un groupe indolique
comme constituant binaire de la molécule d'albumine. En effet, nous con-
naissons la formation des bases indoliques par l'action des acides sur les
chinolines (Cianiician et Bœris), et d'autre part, on a aussi obtenu de
l'indol par la fusion des chinolines avec de la potasse (carbosty-
rile = Pvz.sc.oxychinoline), et nous savons que, par certains côtés, les
albumines se rapprochent des chinolines.
)) La présence de l'acide kynurénique dans l'urine des chiens, dont les
excréments ne contiennent pns de skatol, paraît devoir aussi faire consi-
dérer les bases indoliques obtenues des corps albuminoïdes comme déri-
vées des bases chinoliniques et semble désigner les corps albuminoïdes
eux-mêmes comme des bases chinoliniques. »
MINÉRALOGIE. — Essais préliminaires permettant de reconnaître dans les
eaux minérales l'existence de métaux rares de divers groupes. Note de
M. F. Garrigou, présentée par M. Arm. Gautier.
« En dehors des combinaisons des métaux alcalins et terreux, les ana-
lyses d'eaux minérales ne mentionnent généralement que celles du fer, du
manganèse, du cuivre, quelquefois de l'arsenic. L'expérience m'a montré
que beaucoup de ces eaux contiennent cependant des métaux des groupes
du cuivre et de l'étain.
» Il est facile, par quelques essais préliminaires, de s'assurer de la pré-
sence de ces derniers métaux dont l'importance ne saurait échapper, sur-
tout quand on doit procéder, comme je le fais, à des analyses d'eaux mi-
nérales portant sur plusieurs centaines de litres à la fois. Je conduis ces
essais de la façon suivante :
» On évapore 2'" d'eau jusqu'à siccité dans une capsule de porcelaine, on inUoduit
le résidu dans un tube à expérience dans lequel on le dessèche complètement, en ayant
le soin de chasser toute la vapeur d'eau qui se dégage," puis on calcine. S'il y a des
G. K., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N» 26.) 205
( t';88 )
produits volatils, ils se déposent sur les parois froides du tube, que l'on sépare de la
partie inférieure, et qu'on e-^aniine au microscope. On peut déceler dans ce sublimât
tous les niélaux et sels volatils.
» La portion du tube contenant le résidu qui a été calciné est placée dans une
capsule de porcelaine. On l'attaque par l'acide chlorlijdrique etl'on fait bouillir. Après
refroidissement, le liquide et la portion du résidu qui peut rester insoluble dans l'acide
sont décantés dans une seconde capsule de porcelaine pour les séparer des fragments
de verre. On évapore à siccité et l'on ajoute, quand le nouveau résidu est suffisamment
froid, quelques gouttes d'acide chlorhydrique étendu, puis une solution d'acide suif-
hydrique.
» Si le liquide et le résidu noircissent ou se colorent, c'est qu'ils contiennent des
métaux du groupe de l'élain et du groupe du cuivre.
» S'il ne noircit pas, on ajoute de l'ammoniaque et du sulfhydrate d'ammoniaque.
Il brunit ou noircit, dans ces conditions, grâce à la présence des métaux du groupe
du fer.
» S'il ne noircit pas, mais donne un trouble blanc, c'est qu'il contient des mé-
taux du groupe de l'aluminium, quelquefois des phosphates, borates, etc.
» En appliquant ensuite à une nouvelle portion du dépôt primitif de l'évaporation
le procédé de l'evamen des flammes (avant d'avoir entrepris les traitements précé-
dents), on peut reconnaître suffisamment la nature des métaux qu'on aura plus lard
à rechercher plus spécialement.
» Telle est la manière dont je procède toujonrs, avant le début d'une
grande analyse, pour avoir un premier aperçu de la nature des métaux
des divers groupes qu'il convient plus spécialement de rechercher et des
quantités d'eau sur lesquelles il faut opérer.
» Il est très rare que le résidu de l'évaporation d'un ou deux litres d'eau
ne noircisse pas lorsqu'il est traité, dans les conditions précédemment
indiquées, par addition d'une solution d'acide sulfhydrique. Ce noircisse-
ment plus ou moins accentué se manifeste surtout, d'après mon expérience
personnelle, pour un grand nombre de sources sulfureuses, carbonatées et
sulfatées des Pyrénées, ainsi que les sources bicarbonatées de l'Auvergne et
les sources ferrugineuses en général ; je l'ai obtenu avec les eaux d'Aulus,
Luchon, Eaux-Bonnes, etc., dans les Pyrénées; avec celles deT^a Bourboule,
Saint-Nectaire, etc., dans l'Auvergne.
» Ces résultats me semblent montrer qu'au point de la vue de la
recherche des métaux proprement dits un très grand nombre d'analyses
chimiques de sources minérales sont à refaire.
)) Il y a des années que j'ai donné cette démonstration par mes analyses
d'eaux faites sur des mettes cubes. Ces quantités d'eau sont nécessaires, s'il
s'agit de doser des traces de métaux lourds; mais l'analvse comporte, dans
ce cas, des précautions spéciales que j'ai décrites ailleurs. »
( i589 )
ZOOLOGIE. — Sur la formalion de la perle fine, chez la iMeleagrina mar-
garilitera. Noie de M. LfeoN Digi-et, préseiiléc par M. Edmond
Perrier.
« La perle fine ou perle à orient, a, lorsqu'il s'est agi d'expliquer sa
formation, été toujours confondue avec certaines concrétions calcaires
produites par la sécrétion des glandes du manteau des Mollusques.
» Chez la Pinladine ou Huître perlière, coumie probablement chez beau-
coup de Mollusques, on rencontre deux sortes de concrétions qu'il est
nécessaire de bien définir pour établir le mode de formation de la perle
fine.
» Une de ces concrétions provient de la sécrétion spéciale des glandes
du manteau dont le rôle, dans les conditions habituelles, est de pourvoir,
par un apport constant de calcaire, à la réparation et à l'accroissement de
la coquille.
» Celle sécrétion peut, en se déposant sur un corps étranger, produire
des dépôts de nacre qui, lorsque certaines circonstances se seront pré-
sentées, se montreront .sous forme de concrétions plus ou moins régu-
lières, plus ou moins sphériques, auxquelles les pécheurs de j)erles, à cause
de leur forme, ont donné le nom de perles de nacre.
)) Ces perles de nacre sur lesquelles il est inutile d'insister, vu qu'elles
ont été l'objet de nombreuses études, se différencient très nettement, par
leur aspect, de la perle fine; elles ne possèdent qu'à un faible degré ces
reflets irisés que l'on est convenu d'appeler orient, leur éclat est le même
que celui de la coquille qui les a fournies; en un mol, elles résultent d'une
production naturelle quoique accidentelle, élaborée à la superficie des
tissus.
» La perle fine, elle, est d'une tout autre nature et d'une tout autre
origine : c'est une véritable calcification pathologique effectuée au sein
même des tissus, suivant un processus particulier, dans une région quel-
conque du Mollusque, à l'exception toutefois, comme le démontrent les
observations, de la |)artie externe du manteau.
» La perle fine ne se forme pas d'emblée comme la perle de nacre, elle
subit une évolution pendant laquelle on verra ses élémenls constituants se
modifier et apparaître successivement.
» Au début, elle se manifeste sous la forme d'une ampoule ou plulôt
d'une phljctène remplie d'une humeur dont la malière organique en solu-
( 'Sgo )
tion, se condensant progressivement, arrive, après s'être maintenue un
certain temps à l'état gélatineux et avant de se calcifier, à se transformer
en nne substance analogue à la conchioline.
» Cette condensation accomplie, la masse, par suite d'un mécanisme
spécial, se subdivise en une série de couches concentriques plus ou moins
régulières, laissant entre chaque zone des interstices que le dépôt calcaire
cristallisé viendra occuper.
» Cette stratification concentrique doit dans la nature s'effectuer simul-
tanément avec la pénétration de la solution calcaire fournie par les liquides
de l'organisme; on peut la produire expérimentalement en plongeant une
jierle gélatineuse, à une période pas trop avancée de sa condensation,
dans de l'alcool concentré; aussitôt on voit ce sphéroïde, après avoir subi
un léger retrait, se subdiviser en nombreuses couches concentriques et
présenter en quelque sorte l'apparence d'un grain d'amidon; les couches
visibles par transparence disparaissent ensuite lorsque la matière devient
opaque par suite de sa déshydratation complète.
» La calcification s'accomplit progressivement; c'est d'abord une sorte
d'incrustation ou magma cristallin qui vient prendre naissance dans les
intervalles produits par le retrait de la matière organique, laquelle, réduite
en minces feuillets, forme des planchers de cristallisation sur lesquels les
premiers dépôts se nourrissent par l'apport et l'endosmose des liquides
chargés de calcaire de l'organisme.
)) Si l'on pratique une coupe passant par le centre d'une perle dont la
calcification est complètement achevée, on voit qu'elle est formée de
couches successives plus ou moins fines, plus ou moins régulières, d'un
dépôt cristallin compact, séparées les unes des autres par une faible
épaisseur de conchioline; la partie centrale de ce système de stratification
est occupée par un espace plus ou moins vide occupé souvent incomplète-
ment par de la matière organique et aussi par quelques cristaux de calcaire;
c'est dans cette cavité que Filippi et liûchenmeister ont rencontré des
débris d'êtres organisés, probablement restes de parasites ayant provoqué
dans l'organisme les désordres qui ont été le point de départ de la perle.
» Pendant toute son évolution, la perle reste contenue dans l'ampoule
qui lui a servi, en quelque sorte, de matrice; cette enveloppe, pendant
l'opération de calcification, s'use et se détruit, au point que, lorsque l'évo-
lution de la perle sera complètement achevée, il ne restera plus qu'une
faible membrane que le Mollusque pourra rompre au moindre effort, ce qui
lui permettra d'effectuer facilement l'expulsion de la perle.
( »59. )
» En résumé, la perle fine n'est pas, comme on l'avail cru jusqu'ici, un
simple dépôt de nacre produit accidentellement par des sécrétions glandu-
laires, mais bien le résultat d'une opération physiologique ayant pour but
d'éliminer de l'organisme un parasite ou une cause d'irritation.
» Il est possible de recueillir les spécimens des différentes phases par
lesquelles passe la perle, depuis son origine jusqu'à sa maturité, en sui-
vant attentivement les recherches des perles pendant les expéditions de
pêche ( ' ). »
ZOOLOGIE. — Sur l'embryogénie de Vvo\.u\a. Meilhaci (-). Note
de M. Albert Soulier, présentée par M. A. Milue-Edwards.
« Les essais de fécondation artificielle que j'ai faits à la station zoolo-
gique de Cette m'ont permis d'étudier les premiers stades embryogéniques
de ProlLila Meilhaci. En outre, j'ai pu, grâce à la température fraîche des
caves de la station, élever de nombreuses larves pendant les fortes cha-
leurs de l'été. Les observations faites par transparence sur des larves vi-
vantes ont été contrôlées par les méthodes des coupes.
» L'ovule de Protula Meilhaci est très riche en vitellus nutritif; aussi la
segmentation est inégale dès le début. Le résultat de la première biparti-
lion est la formation de deux blastomères de dimensions très différentes.
Leur volume diffère du simple au double. Le plus petit se divise en deux
éléments égaux entre eux; à peu près en même temps, une nouvelle bi-
partition sépare de la grosse cellule de segmentation un nouveau blasto-
mère, de dimensions égales aux deux cellules issues du petit blastomère.
A ce moment, le blastoderme est donc constitué par quatre blastomères :
un blastomère volumineux, à deutolécithe abondant surmonté par trois
éléments de dimensions bien plus faibles, constitués surtout par du vi-
tellus formatif. La cavité de segnientaLion est limitée par ces quatre blasto-
mères. Le même processus se poursuit : segmentation des petites cellules,
(') Une série de ces expériences depuis l'élat de phlyctène molle jusqu'à celui de
perle complète, ainsi que des perles en place, dans les tissus, est mise sous les yeux
de l'Académie. Elle a été recueillie par M. Diguet au cours de sa mission sur les côtes
de la Basse-Californie, et a été déposée par lui dans les collections du Muséum. E. P.
(') Travail fait à la station zoologique de Cette (Université de Montpellier), dirigée
par M. Sabatier.
( i592 )
en même temps que formation de blaslomères de dimensions réduites aux
dépens de la grosse cellule vitelline. Celle-ci se trouve insensiblement en-
veloppée par les éléments nouveaux qui prennent constamment naissance.
Il se produit donc une véritable épibolie. Bientôt la masse vitelline (méso-
derme et endoderme) est complètement circonscrite par les cellules ecto-
dermiques, sauf en un point, au niveau duquel le vitellus non recouvert
reste assez longtemps encore en contact avec la membrane oculaire. Cette
région n'est autre que le blastopore : celui-ci, par sa situation, correspond
au pôle postérieur de l'ovule.
» Le blastopore présente la forme d'une fente. Cette fente se prolonge
dans la direction postéro-antérieure, de façon à s'étendre environ sur les
deux tiers de la longueur du blastolerme, dans la région qui correspond
à la face ventrale de la larve. Pendant cette extension, l'écartement des
lèvres de la fente blastoporienne est beaucoup plus accentué postérieure-
ment, au point où a pris naissance le blastopore. Insensiblement, la lame
s'accroît : elle perd sa forme sphérique, acquiert une forme allongée. Son
axe longitudinal est parallèle au blastopore; en même temps, le blastopore
disparaît par accolement des deux lèvres; le revêtement ectodermique est
alors complet.
» C'est à peu près à ce moment qu'apparaissent les deux initiales méso-
dermiques. Elles se forment aux dépens de la masse vitelline méso-endo-
dermique (celle-ci s'est segmentée d'une façon très lente). Elles naissent
dans la région postérieure, l'une à droite, l'autre à gauche du point occupé
primitivement par le blastopore. Elles sont en contact en dedans avec les
cellules vitellines de l'endoderme, en dehors avec les éléments ectoder-
miques qui formaient les lèvres du blastopore primitif. Ces deux initiales
prolifèrent aussitôt (bandelettes mésodermiques).
» Quek|ues cils longs, et en nombre restreint, se montrent à la partie
antérieure de la larve. Une couronne ciliée équatoriale fait son apparition
un peu en avant de l'extrémité antérieure du blastopore; les vésicules
anales se montrent. La larve présente alors l'aspect d'une trochophore
massive munie de deux taches oculaires. La cavité de segmentation a dis-
paru. Le tube digestif, qui n'acquerra son organisation définitive que beau-
coup plus lard, est représenté par les cellules endodermiques à contenu
vitellin. Deux cils rigides sont situés postérieurement à droite et à gauche
du point où se produira l'invagination anale.
)i La bouche et l'anus dérivent tous les deux du blastopore. Le stoméon
prend naissance au niveau de l'extrémité antérieure de la fente qui repré
( i593 )
sente la bouche larvaire; le proctéon se forme à l'exlrémité postérieure de
celle-ci.
» La larve ainsi constituée est nageuse. Au bout de peu de temps, la
couronne ciliée se réduit, la colierelte apparaît, la jeune Protule s'accroît
en longueur et cosse de nager; dès lors elle rampe à la recherche d'un
point où elle se fixe.
» J'ai pu élever de jeunes larves de Protule pendant un moins environ.
C'est à peu près vers le quinzième jour que le tube fait son apparition. Il
est d'abord constitué par un simple anneau, placé au niveau de la colierelte
et sécrété par celle-ci. Il s'accroît par la partie antérieure; l'animal che-
mine d'arrière en avant, ajoutant sans cesse de nouveaux anneaux à l'an-
neau primitif. Ce tube larvaire ne contient que peu ou pas de calcaire. A ce
moment la larve présente trois anneaux ihoraciques. La partie antérieure
est trilobée : le lobe médian porte les yeux, les deux Inbes latéraux (lobes
branchiaux) ont déjà subi un commencement de ramification.
» L'embryogénie de Protula Meilhaci est donc condensée, tandis que celle
âeSerpula est dilatée, (^omme chez ce dernier Annélide, la bouche et l'anus
dérivent du blastopore; mais chez Protula les initiales niésodermiques
apparaissent d'une façon beaucoup plus tardive. »
ZOOLOGIE. — Régénération des membres chez les Mantides et constance de la
lélramérie du tarse des membres régénérés après aatotomie chez les Orthop-
tères pentaméres. Note de M. Edmond Rokdagr, présentée par M. A.
Milne-Edwards.
« Les nombreuses expériences que j'ai faites sur les Phasmides, et dont
les résultais ont été exposés aux Comptes rendus et à la Société de Biologie,
ont prouvé que, chez ces insectes, les régénérations qui suivaient l'auto-
tomie (!es membres donnaient constamment un tarse félramère au lieu du
tarse pentamère normal. De leur côté, AL\L Bateson et Brindiey étaient
arrivés à la même conclusion en ce qui concerne les Blattides. Il restait
alors à étudier ce qui se produisait chez la troisième et dernière famille
des Orthoptères pentamères : les Mantides.
» I. .l'ai entrepris ces recherches, à la Réunion, sur deux Mantes des
iles Mascareignes (Mantis prasina et M. pustulata) qu'il est facile d'élever
en captivité.
» Pour les membres de la première psiire (pattes ravisseuses), l'autotomie
( i'i94 )
n'existe pas. Il n'en est pas de même pour les membres des deux autres
paires. C'est encore suivant le sillon qui indique la soudure fémorotrochan-
tériqne que le membre se détache du corps. La séparation se fait avec la
plus grande facilité. La régénération, chez les larves, s'opère ensuite avec
une merveilleuse rapidité, encore supérieure à celle qui se manifeste chez
les Blattides, et qui est cependant elle-même bien plus grande que celle
que j'ai observée chez les Phasmides. Le tarse d'un membre régénéré est
toujours tétramère et les dimensions de ses articles offrent entre elles des
rapports aussi constants que ceux des dimensions des articles du tarse pen-
tamère normal. Le même fait se constate aussi chez les Phasmides et chez
les Blattides.
» II. Un détail important à noter, chez les trois familles d'Orthoptères penlamères, est
la façon dont croît le membre de remplacement. Au lieu de se développer librement
et d'une façon rectiligne à la surface de section formée par l'aulotomie, ce membre
doit, jusqu'à la plus prochaine mue, se développer sous le tégument qui vient bientôt
recouvrir cette surface, tégument très mince, nullement chitinisé, possédant par suite
une certaine élasticité et une certaine transparence, même chez les Phasmides. C'est à
peine si le membre en voie de régénération forme sous ce tégument une petite saillie,
si peu apparente que, dans la plupart des cas, il faut une réelle attention pour en con-
stater la présence.
» Pour se développer dans ces conditions, le jeune membre est obligé de s'enrouler
sur lui-même et de prendre la disposition spiralée ('). Il est alors invisible jusqu'à la
prochaine mue qui le mettra en liberté. A ce moment, il apparaît sous la forme d'un
petit appendice noirâtre, long de quelques millimètres à peine, membre minuscule qui
va immédiatement se dérouler, devenir turgescent et rectiligne. De noir qu'il était, ce
membre tend à prendre rapidement la coloration jaune verdâtre habituelle, sauf chez
les Blattides et certains Phasmides qui possèdent normalement une coloration brune.
Ces changements s'opèrent à vue d'œil, avec une rapidité réellement merveilleuse,
comparable à celle que l'on observe pour le développement, ou plutôt l'extension, des
ailes, chez les Lépidoptères surtout, lorsque l'insecte parfait vient de quitter l'enveloppe
de la njmphe.
» Dans une Communication lue à l'Académie des Sciences (séance du 28 juin 1897),
j'ai signalé, chez les Phasmides, une réelle différence entre la vitesse de croissance du
(') Les membres en voie de régénération se développent de la même façon chez les
Orthoptères sauteurs. Ce processus se constate aussi d'une façon constante dans les
régénérations qui suivent les sections artificielles du tarse et de l'extrémité terminale
du tibia, bien qu'il semble quelquefois exister quelques différences au premier abord.
La règle doit probablement être générale pour tous les Arthropodes chez lesquels on
observe la régénération des appendices (y compris celle des antennes). Je suis surpris
que MM. Bateson et Brindiej' n'aient pas signalé ce détail remarquable dans leurs beaux
travaux sur les Blattides.
( '395 )
membre normal et celle du membre en voie de régénération, en faveur de la seconde.
Cette différence est encore bien plus sensible chez les Blattides et surtout chez les
Mantides. Chez ces derniers Orthoptères, lorsque l'autotomie avait été pratiquée sur
de très jeunes larves, j'ai vu le membre régénéré atteindre, dans l'intervalle de deux
mues, la longueur du membre opposé demeuré en place. Cette perfection, qui doit être
aussi atteinte, dans certains cas, chez les Blattides, n'est jamais aussi grande chez les
Phasmides. En effet, la plus petite différence que j'ai pu observer, poui- des représen-
tants de cette famille, entre deux membres opposés, l'un normal et l'autre régénéré,
était de 4"°™ au moins, et encore assez sensible, par conséquent. Je dois ajouter un dé-
tail important : tandis que, chez les Mantides et chez les Blattides, le membre régé-
néré devient rectiligne aussitôt après la mue qui le met en liberté, et est, dans la plu-
part des cas, apte à rendre des services immédiats, il n'en n'est jamais de même pour
les Phasmides, chez lesquels le membre nouvellement formé ne se déroule que peu à
peu, et ne devient définitivement rectiligne qu'après la deuxième mue qui suit la mu-
tilation autotomique.
» III. J'ai pu constater, chez les Mantides, qu'en dehors de la région de
la soudure fémoro-trochantérique, la faculté régénératrice se manifestait
encore dans la région tarsienne et pour la partie tout à fait terminale du
tibia, à la suite de sections artificielles. Le tarse régénéré est tétramère.
Les localisations des surfaces régénératrices sont donc les mêmes pour les
trois familles d'Orthoptères pentamères ('). Pour qu'il y ait régénération
lorsque les sections artificielles sont pratiquées sur les pattes ravisseuses
des Mantides, il faut que les tarses seuls soient sectionnés. Bien que gênées
par cette mutilation, les Manies peuvent encore cependant saisir leur proie.
Si l'on sectionne la moindre partie du tibia, l'Orthoptère est incapable de
capturer les insectes et ne tarde pas à mourir de faiin, quand il ne meurt
pas par hémorragie.
» A l'heure actuelle, la régénération tétramétrique du tarse a été ob-
servée chez dix-huit Orthoptères pentamères, répartis dans les trois fa-
milles. Voici les noms de ces insectes :
» A. Phasmides. (Expériences d'Ed. Bordage). — Monandroptera inuncans, Ra-
phiderus scabrosus, Eurycantha horrida, PhylUum siccifolium (-).
( ' ) Cela n'a rien de surprenant, puisque ce sont les mêmes causes qui provoquent les
mutilations (au nombre de ces causes, il faut signaler, en premier lieu, les fortes trac-
tions exercées pendant la mue sur les articles si fragiles du tarse). Nous constaterons
le même fait pour les Orthoptères sauteurs. Pour les Phasmides, il faut aussi tenir
compte des mutilations tarsiennes provoquées par la coque de l'œuf. (Voir Comptes
rendus Soc. Biologie, séance du 3o juillet 1898. E. Bohdage, Sur les localisations des
surfaces de régénération chez les Phasmides.)
(') Voir Bull. Soc. entom. de France, 1898; n" 16, p. 3o6-3o7.
C. R., 1899, 1" Semestre. (T. GXXVIII, N- 26.) 2o6
( '596 )
» B. Mantides. (Ed. Bordage). — Manlis prasina, Mantis pustulaLa.
» C. Blattides. (Brisout, Bateson et Brindley). — Periplanela americana, P.
auslralaske, P. orientalis. Blabera atiopos, Nyctibora latipennis, N. sericea,
Epilanipra cinerea. Homalosilpha uslulata, Leucophœa surinamensis, Monachoda
grossa, Panesthia jai'anica, Phyllodromia germanica.
« D'après ces observations, il me semble légitime de conclure à la géné-
ralité de la régénération tétramélrique du tarse chez les Orlhoplères pen-
tamères, après l'autotomie ayant eu pour siège le sillon fémoro-lrochan-
térique. ».
ZOOLOGIE. — Sur l'hislologie du tube digestif de la larve de Chironomus
plimiosus. Noie de M. P. Vigxo.v, transmise par M. de Lacaze-
Dullîiers.
H I. Critique de la théorie vésiculaire de la sécrétion des cellules glandulaires
mérocnr~es. — Je désigne ainsi la théorie soutenue à |)ropos des cellules rénales
par une longue suite d'auteurs, depuis Muronen 1871 jusqu'à Simon en 1898
(en passant par Cornilen 187961 i884, Altmann, Nicolas, Vander Stricht,
Disse, etc.), et critiquée par Hortolès dès 1881, et par Saueren 189$. Cette
théorie a été étendue en 1890 par Van Gehuchten à l'intestin d'une larve
de Diptère, la Plychoptera, puis en 1893 à l'intestin des larves de Mouche,
de l'Ascaris, de l'Arénicole, etc. Elle est acceptée par beaucoup d'auteurs,
et je n'en connais pas de critique relative aux cellules intestinales (').
» Les tissus des larves de Chironome étant tout à fait transparents, les
recherches sur le frai, et même sur l'animal entier quand il est très jeune,
conduisent aux conclusions suivantes : les vésicules hyalines qui soulèvent
la bordure en brosse (ou plateau strié) de la plupart des cellules de l'in-
testin moyen, qui ensuite la font éclater et se répandent dans les caecums
ou l'estomac chylifique, ainsi que dans les tubes de Malpighi, sans d'ailleurs
s'y dissoudre, sont le résultat d'un traimiatisme, ou (le la plus légère com-
pression, ou de l'action d'un liquide dit indifférent, et, à plus forte raison,
des liquides fixateurs. On n'eu voit pas une seule chez l'animal vivant et
intact, même en pleine digestion. On n'a le droit de tirer de ces altérations
plasmolytiques aucune conclusion relative aux propriétés sécrétrices d'une
(') Je renvoie à l'exposé ([ue j'en donne dans le Volume lit de Wiiinée biologique,
dans le cours d'une revue inlilulée : Les canalicules urinaires des Vertébrés.
( >597 )
cellule épithéliale; elles sont simplement la preuve de son extrême altér.i-
bilité.
» Je chercherai par la suite si ces conclusions s'appliquent à toutes les
cellules glandulaires mérocrines.
M II. Formation delà membrane périt rophique. — Celte membrane chiti-
neuse, sans perforations et cependant très perméable, n'a aucune relation
avec les parois de l'estomac chylifique, du moins ici. Ceci est en contra-
diction avec l'opinion assez indécise de Plateau en 1876, de Balbiani
en 1890, et avec l'affirmation plus nette de Voinov en 1898. Ce dernier la
croit formée de tous les plateaux cellulaires soulevés par les vésicules
de sécrétion. Quoiqu'elle soit solidement adhérente à la paroi externe de
la trompe œsophagienne, comme l'a vu A. Schneider tn 1887, puis Bal-
biani en 1890 (tous deux chez la larve de Chironomc), ce n'est pas là
qu'elle se forme. Elle naît à l'état fluide des premières grosses cellules à
bordure en brosse de l'intestin moyen, tout au sommet de la chambre pro-
ventriculaire. Ceci est conforme à l'opinion de Ciiénot, en 1895, rela-
tive à plusieurs Orthoptères. Mais de plus, en glissant, intimement accolée
à elle, sur la culicule de la paroi externe de la trompe, elle passe ici dans
nn laminoir très élégant, qui n'a pas été décrit. C'est aussi par cet espace
annulaire, compris entre la trompe, dont la paroi est épaissie en une bague
solide, et une seconde bague chitineuse externe sécrétée par la paroi de
l'intestin moyen, que s'écoulent les produits de sécrétion des cœcums pro-
ventriculaires (bien schématiquement figurés par A. Schneider). L'appareil
se complique d'un petit anneau tronc-conique émané de la paroi de la
trompe, et qui écarte de la bague chitineuse interne la chitine plastique
«le la membrane. Tout cet appareil est mis en évidence sur les coupes par
les différences entre la colorabilité de la cuticule de la trompe et des
bagues, et celle de la chitine péritrophique encore plastique. En dessous
de ce passage, la membrane devient consistante et très mince. Elle est
sans cesse sollicitée à avancer par la pression des aliments chassés hors
de l'œsophMge sous l'action des muscles circulaires.
» III. Existence de cils vibratils dans l'intestin moyen et terminal de la
larve de Ctiironome. — Il faut examiner beaucoup d'animaux pour en
trouver et les prendre en parfait état. Cet examen serait impossible sans la
transparence des tissus. On trouve les cils, à l'exclusion des caecums pro-
ventrirulaires, dans les trois régions en lesquelles se divise l'estomac chy-
lifique : t l'oiU glandiilifères sur répideinie inférieur de la feuille.
Palissades nulles j. kohinicta
I It Poils gland ulifères unis. Mésopliylle bifacial.
M Rapilides de la feuille à 1res grosses aiguilles (. riifa.
x Rapilides à aiguilles fines.
I. Rapilides en files rayonnantes dans le liber de la
lige. Plante polygame A. polygama
■2. Raphides non en files rayonnantes ou nulles dans
le liber de la tige. Plante dioïque -1. slrigosa
'i. Poils I -sériés très courts mêlés aux poils massifs.
Périderme dans la lige avec phelloderme mé-
cani(]ue. Fleurs télraraères A. telramera
D. — Poils éloilés mélangés de l'oils i -sériés simples.
)) 1. Cristaux de CO'Ca en baguettes plus ou moins allongées;
quelquefois aussi cristaux prismatiques dans le méso-
pliylle. Stomates d'une longueur moyenne de 36-38 \l. . . l. chiiiensis.
» '1. Cristaux de CO'Ca nuls. Stomates d'une longueur moyenne
de 20-26 (J. l. Cliampioni
BOTANIQUE. — Sur la production expérimentale de tiges et d'inflorescences
fasciées. Note de M. L. Gê.neau de L.vmari.ière, présentée p^r M. Gaston
Boniiier.
« M. Hugo tie Vries ('), dans ces dernières années, a démontré que l'on
peut, en s'entoiirant de certaines précautions dans la culture, obtenir des
races de plantes anormales et surtout île plantes à tiges et à rameaux
fasciés. Toutefois, les porte-graines auxcjuels étaient empruntées les se-
mences qui avaient servi à créer les races en question étaient doués des
tiîêmes anomalies
d'où l'on tire
i—r
» Cette méthode différentielle a le grand avantage de dispenser d'une
opération très difficile, celle qui consiste à déterminer la position initiale
de synchronisme exact des deux contacts.
» Ma meilleure série d'expériences m'a donné pour v, sur différents
nerfs, les valeurs suivantes : So^jSo; 26", 58; 22"; 34"", 80; 32", 90;
25"", 60; 28"", 77; 26'°, 85; 24", 5o; 17", 90; 20"". Moyenne, 26", 43. On
voit que ce sont des valeurs, non seulement de même ordre, mais sensible-
ment de même grandeur que celles qui ont été trouvées pour la vitesse de
l'influx nerveux. «
PHYSIOLOGIE. — Anesthèsie générale et anesthésie locale du nerf moteur (^ ).
Note de M"''* I. Iotevko et M. Stefanowska, présentée par M. Marey.
« Un agent anesthésique, tel que le chloroforme ou l'éther, qui suspend
dans un être vivant tous les mouvements dépendant d'une irritabilité quel-
conque, exerce-t-il une action démontrable sur l'excitabilité des nerfs
moteurs? Telle est la question que nous nous sommes posée dans ces
recherches, et notre réponse a été pleinement affirmative.
» 1. Anesthésie générale du nerf. — Une patte galvanoscopique est intro-
duite sous une petite cloche de verre renfermant une éponge imbibée
d'éther ou de chloroforme. L'excitabilité du nerf est examinée au moyen
d'un courant d'essai, tétanisant, de courte durée. On constate que le
tétanos obtenu diminue d intensité à mesure que les effets des vapeurs
commencent à s'exercer; après un temps variable d'après la densité des
vapeurs anesthésiantes, l'excitabilité est complètement abolie. C'est le
sommeil anesthésique du nerf moteur. Pour démontrer que le nerf n'est pas
mort, on enlève la cloche, et, petit à petit, l'excitabilité réapparaissant, on
obtient de nouveau les contractions de la patte.
(') Travail fail à l'Instilul Solvay, de Bruxelles.
( ï6o7 )
» Si l'on interroge méthodiquement l'excitabilité du nerf au moment
où il commence à s'anesthcsier et en diiïérentes régions dans toute sa
longueur, on constate que l'excitabilité de la partie du nerf voisine des
centres disparaît bien avant l'excitabilité de sa partie distale; l'ordre
inverse est suivi pour h restauration de l'excitabilité. Le muscle est beau-
coup plus réfractaire que le nerf vis-à-vis des anesthésiques, mais sa résis-
tance n'est que relative; il finit par être atteint si l'on prolonge l'action
des anesthésiques.
» 2. Anesthésie locale du nerf. — L'action locale de l'agent anesthésique
s'étudie en entourant une portion du nerf au moyen d'un mince bourrelet
de ouate imbibée d'éther ou de chloroforme. Cette application ayant été
faite, par exemple, dans la partie voisine du muscle, et les électrodes mises
en rapport avec la partie supérieure du nerf, voici les faits principaux que
nous avons observés : i° tout au début, l'excitabilité du nerf moteur est
légèrement augmentée dans certains cas ; 2° dans tous les cas, au bout de peu
de temps, la partie anesthésiée du «e// devient complètement inconductible
pour les excitations venues de la partie supérieure; 3° si, à ce moment, on
enlève le bourrelet imbibé d'anesthésique, on voit en peu de temps réap-
paraître l'excitabilité. La mort du nerf n'a jamais été produite par l'éther;
au contraire, en employant le chloroforme, nous avons constaté plusieurs
cas de mort du nerf; 4° la diminution de la conductibilité de la partie
anesthésiée du nerf se traduit non seulement par la réduction de la secousse
musculaire, mais encore par une diminution de vitesse dans la transmission
nerveuse; en effet, on observe un ralentissement énorme de la contraction
avec tendance à la contracture; 5° l'action de l'agent anesthésique reste
localisée à la partie du nerf anesthésiée; il n'y a, à proprement parler, pas
de propagation centrifuge ou centripète. Les nerfs sensitifs sont aptes à
l'anesthésie locale, tout comme les nerfs moteurs.
» .3. Un grand nombre d'autres substances (morphine, chloral, alcool),
appliquées suivant la méthode précédemment décrite, produisent égale-
ment l'inexcitabilité locale et momentanée des nerfs.
» 4. En résumé, les anesthésiques peuvent produire l'abolition de la
motricité, sans que pareil résultat implique, de la part de l'agent dit anes-
thésique, une action préalable sur la sensibilité. Cette inexcitabilité pure-
ment motrice s'obtient chez la grenouille par l'action des vapeurs anes-
thésiques agissant sur toute la longueur ou sur une petite portion du nerf.
Dans l'anesthésie générale, les différentes parties du nerf conservent une
certaine indépendance les unes vis-à-vis des autres; on en conclut que la
( i6o8 I
sensibilité du nerf à l'égard des agents anestliésiques n'est pas la même
dans toutes ses parties. Dans l'anesthésie locale, la partie anesthésiée seule
a comi)lètement perdu son excitabilité ((.■onduclibilité et réceptivité). »
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Signification physiologique de l'alcool
dans le règne végétal. Note de M. P. Mazé, présentée par M. Duclaux.
« On sait que les graines immergées dans de l'eau ne germent pas.
Quelle est la cause de cette particularité? M. Dehérain a montré qu'elle
est liée à la pénurie d'oxygène.
» M. Jodin a constaté en outre que des graines de pois immergées
perdent environ le tiers de leur poids au bout de trente jours.
)) Si l'on recherche ce que deviennent ces réserves, on est tout de suite
frappé par la quantité relativement grande d'alcool que l'on trouve dans
le liquide, lorsqu'on protège les graines immergées dans l'eau contre
l'intervention des microbes.
» C'est ainsi que trois lots de 4o pois m'ont fourni les quantités d'alcool
consignées dans le Tableau suivant; j'ajoute pour comparaison les
chiffres qui expriment la perte de poids totale constatée sur chaque lot, et
la durée de l'expérience.
Perte
de poids totale Quantité d'alcool
Numéros pour loo Durée pour loo
d'ordi-e. du poids sec initial, de l'expérience, du poidssec initial.
1 io,58 6 jours 2,34
2 17,3 12 » 4, 63
3 27,3 27 » 6,56
» Chaque lot de 4o graines était placé dans 80"^° d'eau distillée, et l'accès
de l'air n'était entravé que par un tampon de coton peu serré.
» L'alcool peut atteindre un taux plus élevé lorsqu'on opère avec un
volume plus restreint de liquide. C'est ainsi que 100 graines immergées
dans 100'='^ d'eau distillée disposés sur le fond de vases coniques d'ime con-
tenance de 300^*= en fournissent 4.^3 pour 100 de leur poids en quatre
jours et 10, 54 en treize jours.
» Tous ces résultats ont été obtenus à la température de 22°-23°. Le
liquide renferme en outre, comme produits de dédoublement, de l'amidon
et des sucres réducteurs en très petite quantité.
» Dans celte expérience, la graine solubilise ses substances de réserve
( '^^09 )
sans pouvoir les faire servir à révolution de la piaule, à cause d'une aéra-
tion insuffisante des cellules de l'embrvon.
» Prenons maintenant des pois débarrassés de leurs embrvons et phi-
çons les cotylédons sur du sable ou des perles de verre imbibés d'eau. Ici
encore le travail d'organisation est supprimé, et corrélativement c'est de
l'alcool que l'on trouve dans l'eau, avec des sucres réducteurs et des pro-
duits de dégradation des matières protéiques, 6r cotylédons de pois ont
donné en vingt et un jours, à la température de 22"-23", 98"'«"' d'alcool. De
plus, ils exhalaient une odeur très nette de composés aldéhydiques que je
n'ai pas encore déterminés.
» A^'oici une autre expérience qui conduit aux mêmes résultats : on fait
germer vingt pois pendant sept jours à 22°-23<'. Les tigelles ont 9.-3"" de
longueur; on les recouvre d'eau distillée; immédiatement leur dévelop-
pement s'arrête. Au bout de cinq jours, on trouve dans le liquide ambiant
iSo™!"- d'alcool.
» Si l'on prend la précaution de laisser le bourgeon terminal à l'air chez
quelques plantules seulement, celles-ci continuent à pousser sans mani-
fester le moindre trouble; cela prouve que les fonctions diastasiques s'ac-
complissent normalement sous l'eau dans les cotylédons, non seulement
chez les plantules qui évoluent, mais chez celles qui sont complètement
submergées.
» L'alcool apparaît donc comme un produit normal et nécessaire de la
digestion des matières hydrocarbonées dans les graines en voie de déve-
loppement. On peut encore le mettre en évidence dans des plantules de
pois qui ont germé pendant quarante-huit heures à 23°-24", dans des con-
ditions normales.
» M. Devaux a constaté tout récemment que les tiges de quelques es-
pèces ligneuses renferment de l'alcool dans les conditions ordinaires de
leur développement. Ceci est-il dû, comme il le dit, à un commencement
d'asphvxie? Après ce qui précède, on est obligé de rechercher une autre
interprétation, et conformément à mes résultats on doit trouver l'alcool de
préférence dans les cellules oi'i la nutrition est le plus active, et non dans
les tissus profonds du végétal. M. Berlhelot a constaté sa présence dans
les feuilles à l'état normal. J'ai examiné moi-même à ce point de vue des
feuilles et des tiges de vigne; les feuilles m'ont fourni, pour un poids de
35^"^ à l'état frais, de So™^'' à too"'^'' d'alcool; ces variations semblent dues
à l'état du ciel et de l'atmosphère. Les tiges à l'état frais ne renferment pas
( i6io )
d'alcool ou tout au plus des traces inappréciables, attribuables sans doute
à l'immigration du côté des feuilles.
» A l'étuve à 35°, le taux ne s'élève pas dans les feuilles; mais au bout
de vingt-quatre heures on en trouve dans les tiges et dans l'eau où elles
plongent.
» En résumé, tout se passe comme si l'alcool se formait dans les cellules
vivantes aux dépensdes glucoses, en vertu d'un processus diastasique nor-
mal qui les rapproche bien plus des cellules de levure qu'aucune des expé-
riences connues jusqu'ici. »
MÉDECINE. — De l'action des courants de haute fréquence dans l' arthrùisme.
Note de M. Apostoli, présentée par M. d'Arsonval.
« Je viens compléter, avec la collaboration de mon assistant, M. A. La-
querrière, les conclusions des deux Notes que j'ai déjà publiées (en iSgS
et 1897) sur l'action thérapeutique des courants de haute fréquence étu-
diés et introduits en médecine par M. le professeur d'Arsonval.
)) J'apporte la justification de trois épreuves différentes et parallèles qui
se fortifient mutuellement :
» A. Epreuve climque. — Elle repose sur l'examen de gi3 malades qui ont subi au
lolal ( tant à ma clinique que dans mon cabinet) 2^371 applications, tant générales
que locales, des courants de haute fréquence depuis janvier 1894 jusqu'à juin 1899.
» Cette épreuve clinique s'accuse d'une façon à peu près constante par les résultats
symptoraatiques suivants : Restauration progressive de l'état général; relèvement
des forces et de l'énergie ; réveil de l'appétit; meilleur sommeil; meilleure diges-
tion ; réapparition de la gaieté, de la résistance au travail et de la facilité pour la
marche.
» B. Epreuve chimique. — L'examen des urines fait par M. Berlioz sur 469 ma-,
lades et répété io38 fois depuis 1894 démontre que, sous l'unique influence des cou-
rants de haute fréquence, on observe les modifications suivantes dans l'émission d Cette épreuve corrobore les observations cliniques et chimiques précédentes et dé-
montre l'action puissante de ces courants sur l'activité de la nutrition qu'ils stimulent
et régularisent à la fois.
I
( i6.i )
» Cet examen repose sur le double témoignage du dosage comparatif avant, pen-
dant et après le traitement électrique, de la proportion centésimale de l'oxy-hénioglo-
bineet de son activité de réduction.
» Si l'on utilise les courants de haute fréquence dans la thérapeutique
des diverses manifestations pathologiques de Yarlhritisme, voici les résul-
tats généraux et sommaires que nous pouvons enregistrer aujourd'hui sous
la seule influence des applications générales et locales, associées ou admi-
nistrées isolément.
» 1° Généralement nuisibles et contre-indiqués dans le rhumatisme
aigu, ils peuvent quelquefois être favorables dans l'état subaigu et sont très
efficaces dans la plupart des formes chroniques du rhumatisme;
» 2° Ils peuvent très notablement améliorer l'état des goutteux, mais ils
sont capables de provoquer, dans certains cas, au début de leur application,
l'explosion d'un accès aigu ;
» 3" Ils paraissent donner de bons résultats contre la migraine en pré-
venant quelquefois son retour périodique;
» 4° Ils sont une arme puissante contre certaines névralgies arthritiques
(sciatique) par l'action éloignée, préventive et curative à la fois, des appli-
cations générales ;
» 5" Leur action préventive peut s'exercer favorablement sur les
diverses lithiases dont ils arrêtent ou retardent parfois l'évolution ;
» 6" Les varices peuvent bénéficier des modifications dynamiques qu'ils
impriment à la circulation périphérique;
» 7° Les hémorroïdes sont également justiciables, soit de l'action secon-
daire des applications générales, soit de l'action directe, intra-rectale, des
applications locales ;
» 8° La constipation et la dyspepsie, liées à l'atonie gastrique ou intesti-
nale, sont souvent utilement amendées par cette même médication;
» 9" U eczéma est largement et immédiatement tributaire de l'effluvation
par les hautes fréquences, comme il l'est, d'autre part, de l'effluvation
statique, et retire également des applications générales les meilleurs béné-
fices préventifs;
» io° Les troubles respiratoires dyspnéiques, comme on les observe
chez les asthmatiques, peuvent être utilement modifiés;
» II" Les congestions vasculaires diverses qui sont sous la dépendance
de l'arthritisme peuvent bénéficier de ce même traitement;
" 12" La neurasthénie arthritique est souvent curable par la haute fré-
C. R., 1899, I" Semestre. (T. CXXVIII, N" 26.) 2o8
( l6l2 )
quence, tandis que la neurasthénie hystérique relève avant tout de la sta-
tique ;
» i3° Ce même traitement peut être utile dans certains troubles liés à
y artériosclérose ;
)) i4° Sans action directe constante pour provoquer l'amaigrissement,
le courant de haute fréquence, en régularisant le Laux de la nutrition gé-
nérale, peut enrayer ou combattre avantageusement i'obéiité chez les ar-
thritiques.
» En résumé, je pense que si le courant statique reste par excellence le
mode électrique le plus actif contre les états hystériques, le courant do
haute fréquence, sans être une panacée applicable à tous les cas indislinc-
lemenl, est très efficace contre les principales manifestations pathologiques
de Varthritisme.
» C'est avant tout un médicament de la cellule et un modificateur puissant
de la nutrition générale qu'il peut activer et régulariser en même temps, ainsi
que l'a indiqué, dès le début de ses recherches physiologiques, M. le professeur
d'Arsonval. »
MÉDECINE. — De la part qui revient aux actions électrolytiques dans la pro-
duction de l'érythème radio graphique. Note de MM. H. Bordier et
Salvadou, présentée par M. d'Arsonval.
(( Dans une précédente Note, nous avons fait connaître. les résultats de
nos recherches sur l'action d'un tube de Crookes en activité sur un élec-
trolyte voisin et nous avons montré que des effets électrolytiques mani-
festes se produisent dans ces conditions.
» Nous avons continué ces recherches dans le but de trouver les rela-
tions qui existent entre ces effets électrolytiques et les accidents cutanés
attribués par la généralité des observateurs aux seuls rayons X. Deux
séries d'expériences ont été faites : dans la première, une région de la peau
était exposée à la partie du tube de Crookes n'émettant pas de rayons X;
dans la seconde, le tube de Crookes était remplacé par la (iécharge, sous
forme d'effluves, de la bobine.
» Première série.- — Noire bobiae de Kuliuiliorfi', pouvant donner C^jOS d'élia-
celles, était munie d'un interrupteur de Vehnelt; le courant primaire avait un voUage
de 45 volts et une intensité de 5 ampères.
» Le tube de Crookes était orienté de manière que les rayons X qui en émanaient
fussent dirigés vers le plafond du laboratoire; nous avons exposé la partie médiane
( !6i3 )
du bras droit de l'un de nous près de la région du tube opposée à l'anticalliode, en
dessous du tube par conséquent.
» La dislance comprise entre l'ampoule el la peau était de o"',o5; la durée d'exposi-
tion a été d'abord de quinze minutes. Le soir même de l'expérience apparaissaient de
petites papules légèrement rouges, et une démangeaison très nette se manifestait; le
lendemain, la même exposition de la peau était renouvelée dans les mêmes conditions,
et pendant le même temps. Quarante-huit heures après, une rougeur légère se mon-
trait sur la région cutanée et l'érythème s'accentuait pendant les trois jours suivants.
Huit jours après, la surface se desquamait en fines lames épidermiques; on n'a pas
noté de gonflement du bras, mais la démangeaison a persisté pendant tout ce temps.
» Deuxihne série. — Nous avons ciierché à voir quels phénomènes se produiraient
si l'on remplaçait le tube de Crookes par la décharge, sous forme d'effluves, de la
bobine. Pour cela, nous avons pris deux grosses tiges de cuivre coudées à angle droit
terminées par des balais en clinquant et reliées aux deux bornes de la bobine de
RuhmkorfT. Pour éviter la production d'étincelles entre les deux conducteurs coudés,
nous avons interposé une lame verticale de paraffine de o'",o3 d'épaisseur : la distance
comprise entre les deux tiges métalliques a pu ainsi être réduite ào™,i5 sans étin-
celles.
» Avant d'essayer l'action de la décharge sur la peau, nous avons étudié cette action
sur un éleclroljte voisin, comme nous l'avions fait précédemment avec le luJje de
Crookes : une cuve renfermant une solution saturée de sulfate de cuivre pur où plon-
geaient deux lames de cuivre a été placée en dessous des balais elào™, i5. Après
trente minutes de passage du courant dans la bobine, le circuit des lames de l'électro-
lyte a été fermé sur la boussole de Wiedemann-d'Arsonval et une élongation égale à
o"',o5 a été notée. Le sens de la déviation galvanométrique était tel que le courant dCi
à la polarisation des électrodes de l'électrolyte se propageait de la lame placée en face
du balai anodique vers la lame située vis-à-vis de l'autre balai. Si l'on se reporte à nos
expériences faites avec le tube de Crookes, on trouve que cette déviation est du même
ordre de grandeur. Après avoir fait cette première constatation, nous avons remplacé
l'électrolyte par la face antéroexterne de l'avant-bras. L'exposition de cette région à la
décharge obscure provenant des balais a eu lieu pendant soixante-dix minutes, en plu-
sieurs fois. On constata la production d'une démangeaison assez vive, puis on vil
apparaître une légère rougeur; quatre jours après la dernière exposition, la peau
changea de couleur et devint brunâtre, puis rouge ; enfin, dix jours après l'expérience,
la démangeaison ayant persisté, il se fil une desquamation épidermique sur loute la
surface exposée à l'action de la décharge des balais.
» Ces expériences montrent qu'il y a une grande analogie, au point de
vue des phénomènes cutanés, entre l'action d'un tube de Crookes dont le
faisceau de rayons X est dirigé en haut et celle de la décharge de la bobine
obtenue à l'aide de pinceaux tournés vers la peau. Dans l'un et l'autre cas,
des actions électrolytiques se produisent dans un électrolyte voisin et la
force électromotrice de polarisation est de même ordre de grandeur; dans
l'un et l'autre cas aussi, les phénomènes cutanés présentent le même degré
et la même allure : rougeur, démangeaison, desquamation.
r
( iGi/| )
» Les résultats de nos expériences établissent nettement, il nous semble,
qu'il peut se produire de l'érythème par la seule action électrolytique et
sans que les rayons X aient à intervenir en aucune manière. Mais, si l'on
tient compte de l'intensité de l'érythème électrolytique pur comparative-
ment à celle de l'érythème radiographique proprement dit, on doit
admettre que l'action électrolytique, mise en évidence par nos expériences,
entre sans doute pour une certaine part dans la production des accidents
cutanés consécutifs à l'exposition de la peau devant un tube de Crookes,
mais qu'il y a aussi un autre facteur qui intervient pour rendre plus pro-
fondes les perturbations dont les nerfs trophiques de la peau sont le siège;
cet autre facteur semble être l'action des radiations de très petite longueur
d'onde et qui constituent les rayons X eux-mêmes.
»' Un assez grand nombre de faits prouvent cependant que les radiations
de Rbntgen ne suffisent pas à elles seules à déterminer l'érythème radio-
graphique; il semble que ces radiations aient besoin, pour arriver à pro-
duire franchement l'érythème, du secours de l'action électrolytique due à
la décharge dérivée à l'extérieur du tube et provenant, comme nous l'avons
indiqué déjà, de l'onde induite de rupture. »
MÉDECINE. — Nouvelles démonstrations des variations du fer sous l'influence
de la grossesse. Note de M. A. Charrix, présentée par M. d'Arsonval ( ' ).
« J'ai établi, avec M, Guillemonat, que, sous l'influence de la grossesse,
l'organisme subit une série de modifications. En général, le mouvement de
rénovation de la matière s'effectue avec plus de lenteur qu'à l'état normal ;
l'amaigrissement, conséquence d'une alimentation insuffisante, est parfois
plus lent, le volume des urines plus faible, la température plus basse,
l'iu'ée moins abondante, etc.
» Au nombre de ces modifications figure l'abaissement des proportions
de fer contenu dans le foie, plus encore dans la rate; l'analyse m'a permis
de faire connaître certains chiffres qui, chez des cobayes normales, corres-
pondent à 2,24, T, 2,76, 2,28, 0,72, 1,17, 0,34, etc.; chez des femelles
pleines, ces résultats, toujours rapportés à 1000, fléchissent dans leur
ensemble; on trouve : 0,71, 0,72, 0,46, 2, 1,07, 0,71.
» A l'inverse de ces variations, le volume, le poids de la rate, tendent à
augmenter au moment des derniers mois; ce poids peut s'élever de 0,4 1 à
0,68; les lacs sanguins sont plus larges, les follicules plus étendus.
(') Ti avait du laboraloiie de Médecine expériiiienlale ; Iliuiles Éludes.
( i6i5 )
» Aux faits que j'ai annoncés, je puis aujourd'hui ajouter de nouveaux
résultats, mais surtout mettre en évidence ces résultats en appliquant
plusieurs méthodes.
» Un premier procédé consiste à faire agir sur les coupes, en présence
de l'acide chlorhydrique, le ferrocyanure de potassium; dans ces condi-
tions, ce réactif des persels ferriques fait apparaître du bleu de Prusse; ce
bleu est naturellement d'autant plus abondant que ce tissu renferme plus
de fer.
» Un second procédé met en jeu le sulfhydrale d'ammoniaque, qui au
contact de ces produits fournit du sulfure de fer, corps plus ou moins
noirâtre.
» Un simple coup d'œil jeté sur les préparations mises sous les yeux
dispense de tout commentaire; les coupes pratiquées sur les organes des
sujets normaux dans la majorité des cas apparaissent nettement plus bleues
ou plus noires, autrement dit contiennent plus de fer.
w Ainsi l'analyse aussi bien que les méthodes histo-chimiques permettent
d'affirmer la diminution de ce fer sous l'influence de la grossesse; ce fer
passe au fœtus où, du reste, on le retrouve, comme l'ont montré Bunge,
Lapicque, Guillemonat.
» On voit, d'ailleurs, les grains d'hémosidérine devenir rares ; on ne les
rencontre que dans le voisinage des vaisseaux. D'autre part, l'infiltration
albumino-ferrique des tissus spléniques se révèle plus discrète : en d'autres
termes, cette diminution porte sur les deux formes que revêt le fer dans
cet organe.
» Il serait aisé de formuler des hypothèses basées sur ces variations; on
pourrait, par exemple, faire jouer un rôle à cette disparition dans la
genèse des anémies de la grossesse ou de la puerpéralité; on pourrait
encore, invoquant l'influence des matières minérales au point de vue de la
résistance de l'organisme, penser que ce manque de composés ferreux
intervient dans l'abaissement bien connu de cette résistance au voisinage
de l'accouchement, etc. Il nous semble préférable de nous eu tenir à la
démonstration du fait. »
La séance est levée à 4 heures et demie.
M. B.
( t6i6 )
«UJ.LiiTIN BIBUOr.BAPIlIQL'i,.
Ouvrages reçus dans la séakck du 12 iws 1899.
{Suite.)
Report of ihe Astronomer royal ta tlie boarcl ofvisitors of the Royal Observa-
lory, Greenwich : Read at ihe anniial Visitation of the Royal Observatory,
1899 June 3, by W.-H.-M. Christie. i fasc. 111-4".
Le Witter, extincteur-avertisseur automatique d'incendies. John M. Smn-
ner and C, Manchester; i fasc. in-'j"-
Abhandlungen der kôniglichen Akademie der Wissenschaften zu Berlin, aus
demJahre 1898; mitGTafehi. Berlin, Georg Reimer, 1898; i vol. in-Zj".
Ouvrages reçus daxs la séance du 19 juin 1899.
La Géologie expérimentale, jiar Stanislas Meunier; avec 56 figures dans
le texte. Paris, Félix Alcan, 1899; i vol. in-8°. (Présenté par M. Gaudry.
Hommage de l'Auteur.)
Études biologiques sur les T unie iers coloniaux fixés, par M. Antoine Pizon.
Nantes, imp. J. Péquignot fils, 1899; i fasc. in-8°. (Présenté par M. Perrier.
Hommage de l'Auteur.)
Région b.-f. du spectre solaire, dessinée par le chanoine Eue. Spée.
Bruxelles, PolleunisetCeuterick, 1 899. Texte, i fasc. in-4°. Allas, i fasc. in-f°.
(Présenté par M. Mascart. Hommage de l'Auteur.)
Life and lellers of Sir Joseph Prestwich, written and edited by his wife.
Edinburgh and London, W. Blackwood and Sons, 1899; i vol. in-8°.
(Présenté par M. Gaudry. Hommage de l'Auteur.)
Othniel Charles Marsh, by Chakles-E. Beecher. (FrQin The american
journal of Science, fourth séries, vol. VO, f\o'i-[\i%, June 1899.) i fasc.
in-S".
Sugar asfood, by Mary Hinmàn Abel. Washington, 1899; i fasc. in-8°.
Sulla saccarificazione deïï amido nello stomaco digerente. Eusebio Oehl.
Milano, Ulrico Hoepli, 1898; i fasc. in-4''.
Bolelin de la Sociedad gcografica de Madrid. ïomo XLI, 1"' trimestre
de 1899. Madrid, irap. de Fortanet, 1899; i fasc. in-8°.
( '6i7 .)
Atti délia fondazione scimùfica Cagnola dalla sua jslituzione in poi.
Vol. XV, XVI; 1896-98. Milano, 1898; 2 vol. in-8°.
Reate istituto lomhardo diScienz-e e Lellere. Uendicnnli. Série H, vol. X^XXF.
Milano, 1898; i vol. iii-8.
Boletin'delinstitulo geologico de Mexico. '^nm. 11. Mexico, 1898. 1 fasc.
in-4°.
Ouvrages reçus dans la séance du 9.6 juin 1899.
Premiers principes de Géométrie moderne, à l'usage des élèves de Mathéma-
tiques spéciales et des candidats à la Licence et à l'Agrégation, par Ebnest
DupoRCQ. Paris, Gaulhier-Villars, 1899; i vol. in-S". (Hommage de l'Au-
teur.)
Traité de Chirurgie d'urgence, par Félix Lejars. Paris, Masson et C''',
1899; I vol. gr. in-8''. (Présenté par M. Lannelongue, pour le Concours
du prix de Médecine cl Chirurgie, fondation Monfyon.)
De Saint-Pétersbourg à l'Ararat, par M"^ Staîs'islas Meunier. Paris,
L. -Henry May, 1899; 1 vol. in-12. (Hommage de l'Auteur.)
Le Pigeon-courrier à travers les âges, par Cii. Sicii.lot. T. II. Charleroi,
L. Lahaye, 1899; i fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.)
Annales de la Faculté des Sciences de Marseille. T. IX, fasc. i-5. Paris. G.
Masson, 1899; 5 fasc. in-4°.
La navigation à vapeur sur le haut Yang-Tse, par le R. P. S. Chevalier,
S. J. Chang-hai, imp. de la Mission catholique, 1899; i fasc. in-4°.
Illustrations de la Flore du Congo, par Em. de V/ildeman et Th. Durand.
T. I, fasc. 3. Bruxelles, Ch. Van de Weghe, 1899; i fasc. in-4°.
5a//' assorbimento délia luceper parte diun Gasposto nel campo magnetico.
Nola del prof. Algusto Righi. Bologna, 1899; i fasc. in-8''.
El Gramor. Estudio sobre la adopcion de una iiueva unidad monetaria, por
Alvaro Bianchi Tupper. Santiago de Chile, imn. Cervantes, 1899; 1 vol.
iii-8°. (Hommage de l'Auteur.)
On certain homologies of the squamosal, intercalar, exoccipitale and extra-
scapularbonesoj Amiacalva, by Edward Phelps Allis. lena, G ustav Fischer,
1899; I fasc. in-8°.
Report of the meleorological service of Canada, by R.-F. Stupart, for the
year ended December 3i , i8g6. Vol. I, II. Ottawa, 1898; 2 vol. in-4'*.
Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie.
12* année, t. XH, fasc. l, 1898. Bruxelles, Ilayez, 1899; i \o\. iîi-S".
( i6i8 )
Annales de la Société géologique de Belgique. T. XXVI, i", 2% 3Mivraisons.
Liège, imp. H. Vaillant-Carmanne, 1898-99; 3 fasc. in-8°.
Annales de la Société royale rnalacologique de Belgique. T. XXXIV, 1 899.
{Bulletin des séances, ]i. i-xxxii; Mémoires, p. 1-16.) Bruxelles, 1899;
1 fasc. in-8°.
Rendiconti del Circolo malematico diPalermo. T. XIII, anno 1899, fasc. 3
e 4. Palermo, tip. malematica, 1899; i fasc. in-8°.
Sitzungsberichte derinatematische-physikalischen Classe der k. k. Akademie
der Wissenschaften zu Mïmchen. 1899, Heft 1. Mûnchen, J. Roth, 1899;
1 fasc. in-S".
Nachrichten von der kônigl. Geiellschaft der Wissenschaften zu Gôttingen.
Geschà ftliche Mittheilungen. 1898, Meft II. Gôttingen, Liider Horstmann,
1899; I vol. in-8°.
The scientijîc proceedings of ihe Royal Dublin Society. Vol. VIII (n. s.),
November 1898, part 6. Dublin, Williams andNorgate, 1898; i vol. in-8°.
The scientific transactions of the Royal Dublin Society. Vol. VI, fasc. 14,
15, 16; vol. VII, fasc. 1. Dublin, 1898; 4 fasc. in-4°.
Observatoire magnétique et météorologique de Zi-Ka-Wei (Chine), fondé et
dirigé par les Missionnaires de la Compagnie de Jésus. Bulletin mensuel.
Année 189G, 3* trimestre. Chang-hai, Kelly et Walsh, 1899; i fasc. in-Zf.
FIN DU ÏOME CENT VINGT-HUITIEME.
On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS,
Quai des Grands-Augustins, n° 55.
Depuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux rolume, ln-4-. Deu.
U,les 1 une par ordre alphabétique de matières, 1 autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnemeni ost annuel
t part du 1 janvier.
I Le prix de Cabnnnement est fixé ainsi tfii'il suit :
Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Union postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en «u».
On souscrit, dans les Départements,
igen
Alger.
LUle..
chez Messieurs :
Perron frères.
I Chaix.
Jourdan.
iRufr.
Courtin-Hecquet.
Germain et Grassin.
Lacbése.
Jérôme.
Jacquard.
j Feret.
j Laurens.
( Muller (G.).
Renaud.
/ Derrien.
I F. Robert.
j J. Robert.
I Uzel frères.
Jouan.
Perrin.
j Henry.
( Marguerie.
Juliot.
Ribou-Collay.
iLamarche.
Rate).
Rey.
( Lauverjat.
\ Degez.
( Drevet.
I Gratier et C'v
chez Messieurs :
, , i Baiimal.
Lorient !
( M"" Texier.
(Bernoux et Cumi
Georg.
LYon < Côte.
Savy.
Vitte.
Marseille Ruât.
,, . ,,. 1 Calas.
laontpellier l „
'^ I Coulet.
Moulins Martial Place.
i Jacques.
prosjean-Maupin.
Sidot frères.
Loiseau.
V'eloppé.
( Barina.
( Visconti et C".
Mnies Thibaud.
Orléans Luzeray.
„ . . i Blancbier.
Poitiers ,, ,
( Marche.
Bennes Pli bon et Hervé.
Girard (M"")
^ Langlois.
( Lestringanl.
On souscrit, à l'Étranger,
Nantes
Nice.
Amsterdam.
Athènes
Barcelone.. .
Berlin.
Berne . .
Bologne.
Bruxelles..
Buchaiest .
Bochefort .
JRouen
S'-Étienne
Toulon ....
Foucber.
Bourdigoon.
Dombre.
Tborez.
Quarré.
Toulouse.
Valenciennes.
Chevalier.
i l^ontcil-Bnrles.
( Rumébe.
Ginict.
Privât.
. Boisselier.
Tours j Péricat.
( Suppligeon.
t Giard.
) Lemaftre.
Budapest
Cambridge-
Christiania
Constantinople
Copenhague
Florence ■■ .
Gand. .
Gênes
Genève
La Haye. .
Lausanne.
Leipzig...
Liège.
chez Messieurs :
1 Feikema Caarelsen
■| etc.
Beck.
Verdaguer.
; Asher et C'v
' Dames.
1 Friediander et fils.
I Mayer et MUller.
Schmid et Francke.
Zaoichelli.
j Laincrlin.
, MayolezetAudiarte.
! Lebégue et C'*.
) Sotcheck et C".
! Slorck.
Kilian.
Deighton, BelletC'
Cainmermeyer.
Otlo Keil.
Host et fils.
Seeber.
Hoste.
Beuf
iCherbuliez.
Georg.
Stapelmohr. ,
Belinfanle frères.
) Benda.
/ Payot.
Barth.
Brockbaus.
Lorentz.
J Max KUbe.
', Twietmeyer. '
) Desocr. |
( Gnusé. I
chez Messieurs :
I Dulau.
l-°"° y P""e'-
I Gonzalés e hijos.
l F. Fé.
A/ilan. . ( ^"'='^3 frères.
■ I Hœpli.
Moscou Tastevin.
Naples (Marghieri di Giu».
I Pellerano.
iDyrsen et Pfeiffer.
Stechert.
LenickeetBuechncr
Odessa. ...... Rousseau.
Oxford Parker et C"
Falerme Clausen.
Porto . Magalhaés et Monit.
Prague Rivnac.
Rio-Janeiro Garnier.
Bome j Bocca frères.
( Loescheret C".
Botterdam Kramers et fils.
Stockholm Samson et Wallio.
„. „ . , i Zinserling.
S' Petersbours. . • ,., ,„ °
* ( Woinr.
( Bocca frères.
.,. I Brero.
Tarin ' ,
j Clausen.
1 KosenbergetSellicr.
Varsovie Gebelhner et WolIT.
Vérone Urucker.
t Frick.
Vienne .!„ ,j
( Gerold et C".
Ziirich Meyer et Zeiler.
TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES :
Tomes !•' 31. — (3 Août i835 à Si Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix
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grasses, par M. Claude Bernibd. Volume in-4°, avec 32 planches; 1806 15 fr.
l'orne II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benede». — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences
pour le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Kludier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi-
< laentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature
1 des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs •, par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; j86i.. . 15 fr.
A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers SaTantt à l'Académie des Sciences.
fl
W 26.
TABLE DES ARTICLES. (Séance du 26 juin 1899.)
MEMOIRES i:t COMMUIVICATIOIVS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
Pages.
MM. LcEWY et PuisEUx. — Note accompa-
!;nant la présentation du quatrième fasci
(Mlle (le l'Atlas pli(-itogiMpliii:[iietlc la Lune. ijSg
M. IIfxr! i\Ioiss.\N. — ricparalinn rlu lliTnr
Pages,
par électrolyse dans un appareil en cuivre. i543
M. n'AnsoNVAL. \clion de- quelques gaz
sur le caoutchouc lô^â
UAPPORTS.
M. DE Lapiwrent. - liapport sur le projet ne rt-fection de la Carie de France
i5'i6
MEMOIRES PRESENTES.
.M. PaloUX soumet aujui;emenl de r-Vcad(;-
niie (S un projet de nacelle close adaptable
aux liallons-sondcs
CORRESPONDANCE .
.M. le Secrétaiuk tehi-etuel signale un
Ou\rage de M. ie/a;-* intitulé : « Chirur-
gie d'urgence » .' l 'loo
M. !N. Sai.tykow. — Considérations sur les
travaux de iM.M. S. Lie et A. Mayer ijjo
Le P. PÉPIN. Nouvelle formule relative
au.x résidus quadrati(|iies i553
M. A. l'ETûT. — Sur l'équation du mouve-
ment des automobiles i556
M. L.-C. DE CorPET. — Sur la température
du maximum de densité des solutions
aqueuses des chlorures alcalins. i55y
iM. Cil. DÉvÉ. — Sur un phakométre à os-
cillations iô6i
M. A. DE Gramonï. — Sur un spectroscope
de laboratoire à dispersion et à échelle
réglables . JG4
M. LiÉNARD. — Au sujet d'une Note de
M. Pellat, sur la polarisation des diélec-
triques ij'JS
M. D. EciNiTis. — Késultals des observations
séismiques faites en Grèce de i8()3 à iH()8. i.'70
MM. C. Wyrouboff et A. Vehneuii.. — Sur
. la constitution des oxydes des métaux
rares 1 5 -.3
M. Thomas. — Action du clilorure et du
bromure ferriques sur quelques carbuies
aromatiques et leurs dérivés de substitu-
tions halogénées l'i-ii
MM. Ivr. Baurai, et Albert Morel. — l'ré-
paraliondesehlorocarbonates phénoliques. tb-'A
MM. C. IsTRATl et A. OSTROGOVICII. - Sur
la cérine et la friedéline l'iSi
M. .IuLiL's Gnezda. — Sur des réactions
nouvelles des bases indoliques et des
corps alliuminoïdes .• . . . i584
M. K. Garrigou. — Kssais préliminaires
Bulletin bibliugraphique
permettant de reconiiaitre dans les eaux
minérales l'existence de métaux rares de
divers groupes
M. LÉON DiouET. — Sur la formation de la
perle fine chez la Meleagrina maigariti-
fera
M. Albert Soulier. - Sur l'embryogénie
de Protula Meilhaci
!\L Kdmond Bordage. — Régénération des
membres chez les Mantides et constance
de la tétramérie du tarse des membres
régénérés après autotomie chez les Or-
thoptères pentaméres
M. P. ViGNON.— Sur l'histologie du tube di-
gestif delà larve de C hironomus plumosus.
M. Florentin Dunac. — Contribution à
l'étude du genre Actinidia (Dilléniacées).
M. L. Géneau de Lamarliére. — Sur la
pi'oduction expérimentale de tiges et d'in-
florescences fasciées
M. AuG. Charpentier. - V'itesse de propa-
gation des oscillations nerveuses produites
par les excitations unipolaires
M'"" I. Ioteyuo et .M. Stefanowska. —
Anesthésic générale et aneslhésie -locale
du nerf moteur
M. P. Mazè. — Signilication physiologique
de l'alcool dans le régne végétal
M. AposTOLi. — De l'action des courants
de haute fréquence dans l'arthritisme
MM. !L Bordier et Salvador. ~ De la
part qui revient aux actions éleclroly-
liques dans la production de l'érytlième
radioi;rapluque
M. .\. CiiARRiN. — Nouvelles démonstrations
des variations du fer sous l'influence de
la grossesse
■ 589
i3(,3'
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■4(1?
1 6o I
1 6o3
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PARIS. - IMPUUIEIUE G AUT HIE R-VI LL A RS ,
Quai des Grands-Augustins, 56.
l.e /".eV-an/ .* tiAUTHlEH-VlLLARS.
TABLES
DES COMPTES RENDUS
DES SEANCES
L'ACADÉMIE DES SCIENCES
PREMIER SEMESTRE 1899.
TOME CXXVIII.
^^N 17 1900
C03IPTES RENDUS
DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
1
!l
TABLES ALPHABÉTIQUES
J\\VI1£U - ILIN 1899.
TABLE DES MATIEllES DU TOME CXXVIII.
A
Pages.
Académie. — État de l'Académie au i"jan-
vier iSgg 5
— M. C. Wolf, Président sortant, fait
connaître à l'Académie l'état où se
trou vel' impression desRecueils qu'elle
publie, et les changements survenus j
parmi les Membres et les Correspon- I
dants pendant l'année 1898 i3
— Allocution de M. rFr;//" en quittant le
fanteuil de la présidence iG
— M. le Président se fait l'interprète des
sentiments de l'Académie à la suite de
la mort de M. Félix Faiire, Président
de la République, et lève la séance en
signe de deuil 473
Acétique (Acide) et ses dérivés. — i
Sur l'acide diisoamilacélique; par
M. H. Fniirnier 1388
Acétones. — Sur l'orthoxy-pliénoxy-acé- ,
tone ; par M. Charles Mnureu 4^3
— Mode d'essai et composition des huiles
d'acétone; par MM. A. et P. Buisinc. 5Gi ;
C. R., 1899. I" Semestre. (T. CXXVIII.)
Pages.
- Sur les huiles d'acétone de la distilla-
tion sèche du pyrolignite de chaux,
comme source de méthylpropylcé-
tones; par MM. J. et P. Buisinc. . . . 885
Acétylène. — Sur l'explosibilité de l'acé-
tylène aux basses températures; par
M. Georges Claude 3o3
- Nouvelles recherches relatives à l'ac-
tion de l'acide sulfurique sur l'acéty-
lène ; par M. Bertlielnl 333
- Sur l'aptitude explosive de l'acétylène
mélangé à des gaz inertes; par
MM. Berthelot et Vieille 777
- Hydrogénation de l'acétylène en pré-
sence du nickel ; par MM. Paul Soba-
tier et J .-B. Sendercni j 173
Aciers. — Sur la torsion permanente et la
courbe de récalescence de l'acier; par
M . G . Morenu agj
- De l'effet des basses températures sur
ceriains aciers; par M. F.Usniond. iSgS
— Sur les aciers à aimants; par M. F. Os-
209
( iGao )
643
Pages.
moud i5i3
Acoustique. — Sur la transmission îles
sons par les rayons ultra-violets ; par
M. Dussnud 171
-- La méthode graphique dans l'étude des
voyelles; par .M. Marnge 4^^
— De l'amplification des sons dans les pho-
nographes; par M. Dussaad 55-2
" Synthèseetvocahle de certaines voyelles;
par M. Maragr 68g
AÉROLiTiiEs. — M. l'en adresse une Note
relative à un aérolithe observé à Rio-
de-Jiineiro le 2 1 décembre 190
— Ancienne légende russe, relative à une
chute de pierres ; par M. Stanisltis
Meunier 747
— Chute de météorite récemment obser-
vée en Finlande; par M. Stanislas
Meunier 1 1 3o
AÉiiosTATlON. — Voir Navigation aérienne.
Aiu ATMOSPHÉRIQUE. — L'iode existe-t-il
dans l'air? par M. Ami. Gautier. . . .
— Quantité maximum de chlorures conte-
nus dans l'air de la mer ; par M. Jrm.
Gautier
— Absence de l'iode, sous forme libre ou
de gaz isolés, dans l'atmosphère de la
région toulousaine; par W.F.Garrignu
Albuminoidiîs (Corps). — Sur des réactions
nouvelles des bases indoliqueset des
corps albuminoïdes par M. /. Gnezda.
— Cristallisation de l'albumine du sang;
par M"" Gruzcw.sha i535
Alcaloïdes. — L'acide silicotungstique
comme réactif des alcaloïdes; par
M. Gabriel Bertrand 742
Alcools. — Sur la recherche de l'alcool
méthylique dans les liqueurs spiri-
lueuses et sur la présence de cet alcool
dans les eaux-de-vie de marcs par
M. A. Trillat 438
— Action de l'alcool amylique de fermen-
tation sur son dérivé sodé par M. G.
iterbet .... 5 11
— Sur la synthèse rie l'alcool ; par M. Bcr-
tlielot 8G2
— Action des alcools éthylique, isobuty-
lique, isoamylique, sur leurs dérivés
sodés ; par \\. Guerhel 1002
— Sur l'alcool furfurique; par M. G.
André io35
Alpéhyues. — Combinaisons obtenues
avec les aldéhydes grasses et le sulfate
mercurique; par M. G. Denigès. . . . 429
Pages.
884
i584
- Action de la formaldéhyde sur les ma-
tières albuminoïdes. Transformation
des peptones et albumoses en produits
de régression albuminoïdes; par
M. C/i tries Lepierre 739
— Sur de nouvelles combinaisons du
camphre avec les aldéhydes ; par JL A.
Huiler 1 270
— Sur les réfractions moléculaires, la dis-
persion moléculaire et le pouvoir ro-
tatoire spécifique des combinaisons de
camphre a"ec quelques aldéhydes aro-
matiques ; par MM. A. Hallcr etP.-
Th. Millier 1 370
Alimentaires (Matières). — M. Balland
adresse une Note « Sur la composi-
tion et la valeur alimentaire des prin-
cipaux légumes » 700
- M. E. Prichnt adresse une Note rela-
tive à la constitution du grain de blé,
et à un procédé de traitement des farines 1064
Alliages. — Sur la dilatation des alliages
métalliques; par M. Le Chateber i444
Aluminium. — Sur quelques propriétés de
l'aluminium; par M. A. Ditle igS
- M. Ernsi Fithrig adresse une Note sur
l'aluminium industriel et quelques-
unes de ses propriétés 582
Sur les propriétés et les applications de
l'aluminium; par M. A. Diite 793
- Sur les applications de l'aluminium;
par M. Henri Moisson 896
- Sur les applications de l'aluminium;
par M. A. Ditte 97 1
- Sur les impuretés de l'aluminium; par
M. Adolphe Minct 1 163
Amides. — Action des oxydants sur quel-
ques araides; par M. Œchsner de
Coninck 5o3
Aminés. — Remarques sur la préparation
desoxyéthylamines; par M. F. Clian-
cel 3 1 3
- Sur une synthèse de l'hydroxylamine;
par M. Ad. Jouve 435
- Oxydation d'aminés secondaires et ter-
tiaires; par M. Œchsner de Coninck. 6Sa
Ammoniaque. — Sur la transformation di-
recte de l'ammoniaque en acide azo-
tique dans les milieux liquides; par
M. E. Demoussy 566
- Phénomènes lumineux produits par
l'action de certains sels ammoniacaux
sur l'azotite de potassium en fusion;
par M. D. Tommnsi 1 107
( l621
Pages.
AjiJioMUJis. — Préparation et propriétés
d'un ammonium organique ; le lithium-
monométhylammonium ; par M. Hpnri
Moissnn 26
Analyse mathématique. — Généralisation
du prolongement analytique d'une
fimrtion ; par M. Emmène Fabry 78
— Sur les points singuliers d'une fonction
définie par une série de Taylor ; par
" M . Sen'ant 80
— Sur les intégrales complètes des équa-
tions aux dérivées partielles ; par
M. iV. Saltykow 166
— Sur le prolongement des fonctions; par
M. Emile Picard ig3
-- Généralisation delà première méthode
de Jacobi sur l'intégration d'une équa-
tion aux dérivées partielles: perM. N.
Saltykoiv 223
— Sur la généralisation de la première
méthode de Jacobi; parM.iV. Salii-
how 274
- Sur les groupes d'opérations; parM. G.-
A. Miller 277
— Errata se rapportant à cette commu-
nication 628
— Sur le développement de certaines irra-
tionnelles en fraction continue; par
M. Crelier 22g
— Sur les groupes de classe N — 11 et de
degré N au moins u — r fois transi-
tifs; par M. Edmond Maillet 277
— Sur le problème de l'itération; par
M. Le'meray 278
— Errata se rapportant à celte Commu-
nication 38o
— Sur le développement d'une fonction
donnée suivant les fonctions harmo-
niques ; par M. Stekloff 279
— Sur le prolongement des fonctions ana-
lytiques; par M. Emile Borel 283
— Sur la croissance des fonctions définies
par des équations différentielles; par
M. Emile Borel 49°
— Sur un théorème de M. Hadamard ; par
\\. A. Hurwilz 35o
— Sur les séries de puissances toujours
divergentes ; par M. S. Pincherle. . . 407
— Sur les intégrales algébriques de l'é-
quation de Riccati ; par M. Léon Ju-
tonnc 4 ' o
— Sur les séries divergentes et les fonc-
tions définies par un développement
de Taylor ; par M. Le Roy 49'-
)
Hnges.
Sur les formes de différentielles inva-
riantes vis-à-vis de certains groupes;
par M. Emile Cotton 495
Sur les équations linéaires aux déri-
vées partielles; par M. E. Fessiut . . . 544
Sur le prolongement analytique; par
M. E. Gonrstit Sgi
Sur une extension du calcul des sub-
stitutions linéaires; par M. Cyparis-
S0.1 Stèp/ianos Sgî
Sur la nature arithméli(|uo du nombres ;
par M. Emile Borel 396
Sur certains systèmes d'équations de
La place ; par M. Tzitzeica 601
Sur les théorèmes de Greene et de Cau-
cliy; par M. Cliemin 604
Sur les nombres de Belli ; par M. H.
Poincaré C29
Sur l'interprétation d'un nombre res-
treint d'observations; par M. E. Val-
lier C54
Sur l'interprétation d'un nombre res-
treint d'observations; par M. Hatl.. 893
■ M. L. Crellier adresse une Note « Sur
une nouvelle démonstration du déve-
loppement de Legendre pour s/~K » . . 701
• Sur quelques propriétés arithmétiques
des fonctions analytiques ; par M. Paul
Staeckel 726 et 8o5
Sur les fonctions définies par un dé-
veloppement de Taylor; par M. L.
Leau 804
Sur l'existence des fondions fonda-
mentales; par M. IK. SteMujf. 808 et 984
Sur les fonctions de plusieurs variables;
par M. H. Lebesgue 811
Plusieurs groupes linéaires isomorphes
au groupe simple d'ordre 26920; par
M. L.-E. Dickson 873
Sur une équation différentielle linéaire
du second ordre; par M. A. Liapou-
noff 910
Sur une équation transcendante et les
équations différentielles linéaires du
second ordre à coefficients pério-
diques; par M. A. Liapoun(i[f io85
Interprétation nouvelle de la condition
requise pour qu'une intégrale double,
prise sur une plaque de surface, ne
dépende que du bord de celle-ci ; par
M. Ch. Méray 9 1 3
Sur les intégrales périodiques des
équations linéaires aux dérivées par-
( •<>
Pages. I
tielles du premier ordre ; par M. Lnvi- j
Cintn 978 1
Extension du théorème de la moyenne |
aux équations différentielles du pre-
mier ordre; par M. ilifV/'d/Pe^/ïji'iVr/;. 981
Sur les groupes continus; par M. H.
Poinairé io65
Sur une généralisation du théorème de j
Fermât; par M. L.-E. Dicfisnn io83 |
Sur le développement d'une fonction |
arbitraire en une série procédant sui- 1
vant les fonctions harmoniques; par j
M. S. Zarembii 1088
Les groupes d'ordre />'' -, p étant un
nombre premier plus grand que le
nombre [)remier ; par M. Le Viwas-
seiir 1 1 52
Sur la représentation d'une branche
uniforme de fonction analytique; par
M. G. Miitag-Lcfjlcr laia
Sur le calcul des formules contenant
des fonctions arbitraires ; par M. Jutes
Beudoii 1 2 1 5
Sur le développement d'une branche
uniforme de fonction analytique; par
M. Paul Painlevé 1277
Sur le calcul des séries de Taylor à
rayon de convergence nul ; par
M. Emile Bmel 1281
Sur lessériesdeDirirhlet:pariM./,i"/v//. i3io
Sur les développements en série des
intégrales des équations diflërentielles
par la méthode de Cauchy; par
ÏM. Emile Picard i363
Sur les équations indéterminées à deux
et trois variables, qui n'ont qu'un
nombre fini de solutions en nombres
entiers; par M. Edmotnl Maillet . . . . i384
Sur les équations aux dérivées par-
tielles du second ordre à caractéris-
tiques réelles; par M. /. Coulon i38fi
Sur une extension d'un théorème de
M. Mittag-Lelfler; par AI. E. Plinig-
inen 1 434
■ Sur la détermination des intégrales des
équations aux dérivées pailietles du
second ordre, par leurs valeurs sur un
contour fermé ; par M. Emile Picard. 1487
Sur le calcul des intégrales des équa-
tions dilférentielles par la méthode de
C.uichy-Lipschilz; par M. Paul Pain-
levé 1 5o5
- Considérations sur les travaux de
IVIM. S. Lie et A. Mayer; par M. N.
11 )
Pages.
Sallykow 1 55o
- Nouvelle formule relative aux résidus
quadratiques; par le P. Pépin i553
- M. le Seerétaire perpétuel signale,
parmi les pièces imprimées de la Cor-
respondance, les deux premiers nu-
méros de » l'Enseignement mathéma-
tique », Itevue nouvelle dirigée par
MM. Laisanl et Fehr 719
— M. L. Mirinny adresse un Mémoire
p,os.
• Sur certaines déformations particulières
dos hématies dos poissons; par iMM. J .
Kiiiisi.lir et A. Gritvcl 6i8
— Rceherciics sur les terminaisons ner-
veuses spnsitives dans les muscles
striés volontaires; par M. Polimmord-
winoff. 845
-- Sur les glandes de Morren desLombri-
cides d'Europe ; par M. Edouard de
Bihtiiicottrt 1 328
— Sur l'histologie du tube digestif de la
larve de Cliirnnomiis /jlumnsii.i; par
M. P. Vis,non 1 596
— M. J .-J . Andeer adresse une nouvelle
Note sur « Les ostioles dans les
règnes animal et végétal , comme
appareil régulateur » Sg
Voir aussi Embiyologle, Zuologie.
Anatomie pathologique. — Lésions des
centres nerveux dans l'épilepsie expé-
rimentale d'origine absinthique: par
M. G. Miiriiiesci) 1421
Anatomie végétale. — M. Ch. De^ognr
adresse une Note « Sur les variations
de longueur du fuseau chez le Lis mar-
tagon et la Fntillaire » i35
— Sur la formation du pollen et la réduc-
tion chromatique dans \QNaias major ;
par M. L. Guignard '202
— Sur la structure des faisceaux placen-
taires dans le genre Primuln\ par
M. -ff. Dccrock 239
— Modifications dans l'écorce primaire
chez les Dicotylédones; par M. Ebcr-
hardl ' 463
— Sur quelques particularités anatomiques
nouvelles dans les graines grasses
( cotylédons et endosperme ) ; par
M. Edouard Heckel 945
— Accroissement tangentiel du péricycle ;
par M. Henri Devaux io58
Voir aussi Botanique.
Argent. — Sur le sOus-oxydc d'argent;
par M. Guntz 996
Aro.matiques (Composés). — Action des
oxydants sur quelques composés aro-
matiques; par MM. OEchsner de Co-
ninck et A . Combe aîg
-- Sur quelquescétonesaromatiques iodées;
par M. .4 . Collet 3 1 2
Pages.
- Nouvelles observations sur le dévelop-
pement de principes aromatiques par
fermentation alcoolique en présence
de certaines feuilles; par M. Georges
Jacciueiiiin jOg
- Action du chlorure et du bromure fer-
riquo sur (pielqucs carbures aroma-
tiques et leurs ilérivés de substitu-
tions halogénées; par M. Thonins. .. 1576
Astrono.mie. — Sur des photographies de
nébuleuses et amas d'étoiles, obtenues
à l'observatoire de Meudon ; par M. L.
Raboiirdin 219
- Mesures interférentielles des diamètres
des satellites de Jupiter et de Vesta,
effectuées au grand équatorial coudé
de l'Observatoire de Paris ; par
iM . Maurice Hamy 583
— Détermination absolue des directions
à 45" de l'horizon. Application à la
mesure des latitudes; par MM. /.-
y. Perchot et W. Ebert 586
Observations astronomiques et magné-
tiques faites sur la côte occidentale de
Madagascar ; par le K. P. Colin 716
- Sur diverses circonstances qui modi-
fient les images réfléchies par le bain
de mercure, et sur la transmission à
travers le sol des trépidations pro-
duites à la surface; par M. G. Bi-
gourdan 1 1 1 7
-- Construction d'un miroir plan de 2'" de
diamètre, par des procédés méca-
niques; par M. P. Gautier 13-3
- Photographies stellaires, avec la grande
lunette de l'observatoire de Meudon ;
par M. H. Deslandres i375
- Remarques de M. /. Janssen sur la
Commimicaiion précédente 1 378
Voir aussi les articles spéciaux : Géo-
désie, Mécanique céleste, Eclipses,
Etoiles filantes. Nébuleuses, Comètes,
Luue, Planètes, Soleil.
Automobiles. — Sur l'équation du mou-
vement des automobdes; par M. À.
Blondel 1 4 i '
- Sur l'équation du mouvenieiil des auto-
mobiles ; par M. J. Pétot i556
- M. Honoré adresse une Note relative à
un projet d' « automobile de guerre ». 261
( i624 )
Pages.
Balistique. — Sur la loi des pressions
dans les bouches à feu; par M. ynl-
lier 1 3o5
Bactébiologie. — Sur un mode d'action
du B'icillus siibtilis dans les pliéno-
mènes de dénitrificalion ; par M"° J.
Fichtenholtz 44^
— Sur la forme Onspora (Srreptot/irij:)
du Microsp'iron du cheval ; par M. ^.
Bodin 1 466
— Sur une oxydase productrice de pig-
ment, sécrétée par le colibacille; par .
M. Gabriel Roux 693
Voir aussi Physiologie pnlliologiijue ,
Infectieuses (Maladies), Microbes.
bv. TANiQUE. — Sur les feuilles primor-
diales des Cupressinées; par M. Jug-
Daguillon 256
— Sur les graines de V Allaiiiblackiu Jlo-
ribunda Oliv. et sur le beurre de
Bouamlja qu'elles contiennent; par
M. Edouard Heckel 460
-- Sur les Algues qui croissent sur les
Araignées de mer, dans le golfe de
Gascoiine; par M. C. Sauvageau . . . . 696
— Sur les anthérozoïdes et la double co-
pulation sexuelle chez les végétaux
angiospermes; par M. L. Guionard.. 8G4
— Les caractères spécifiques du Champi-
gnon du Pityriasis versicolor (Malas-
sezi/ifiirfur); par M. Paul f'idllemin. }oji
ruges.
Caractères anatomiques et physiolo-
giques des plantes rendues artificielle-
ment alpines par l'alternance des tem-
pératures extrêmes : par M. Gaston
Bonnier 1 1 43
— Sur les formes de conservation et de
reproduction du black rot; par M. Jo-
seph Perraud 1249
- Sur un Champignon parasite dans les
affections cancéreuses; par M. J.
Chevalier 1293 et i4So
- Le guieroa, arbre à caoutchouc de Ma-
dagascar ; par M. Henri Jumelle. . . . i349
Sur le parasitisme du Xiinenia ameri-
cana L; par M. Edouard Heckel. . .. i352
— Sur la position systématique des Tri-
chophyton et des formes voisines dans
la classification desChampignons; par
MM. L. Matruchot et Ck. Dassoii-
ville 1 4 1 1
— Sur la forme Oospora {Streptolhrix)
du Microsporon du cheval; par M. E.
Bodin 1 46G
- Contribution à l'étude du genre Acti-
nidia (Dilléniacées); par M. Florentin
Dunac 1 598
BULLLETINS BIBLIOGRAPHIQUES, 6o, l36,
191, '26-2, 470, 323, 573, 627, 704,
749, 891 , 960, 1016, 1 133, 1 196, 1258,
1297, i424j i48i, 1537, 1616.
Calcium et ses composés. — Sur la pré-
paration et les propriétés de l'arsé-
niure de calcium; par M. P. Lel)eau. 95
- Sur la chaleur de formation de la chaux
anhydre à partir de ses éléments; par
M. Henri Moissnn 384
-- Préparation et propriétés du phos-
phure de calcium cristallisé ; par
M. Henri Moissan 787
- Sur la réduction du phosphate de chaux
par le charbon dans l'arc électrique;
par Al. Albert Renault 883
-• Sur les propriétés thermiques de la
chaux préparée à dilférenles tempé-
I ratures ; par M. Henri Gautier 939
I Calculs. — Sur une nouvelle règle à cal-
1 cul ; par M. G. Gatlice iG3
— M. le Secrétaire perpétuel signale à
l'Académie des « Tables décimales à
neuf chiffres, pour la transformation
des heures et des degrés en fractions
décimales » ; par M. /. de Rey-Pail-
hiule 269
CalorIiMÉtkie. — Méthode rapide pour la
détermination de la chaleur spéci-
fique des liquides; par M. D. Né-
greano 875
Camphres. — Sur la racémisatiun du
Pages. I
camphre ; par M. A. Debieinc 1 1 lo
— Sur (li> nouvelles combinaisons du
camphre avec les aldéhydes; par XI. J.
Hallcr 1 270
— Figures de corrosion révélant la slruc-
ture cnantiomorphe des benzylidène-
camphres droit et gauche (loi de Pas-
teur) ; par SI . Mi'igiiiii 1 33 j
— Sur les réfractions moléculaires, la dis-
persion moléculaire et le pouvoir ro-
tatoire spécifique des combinaisons
du camphre avec quelques aldéhydes
aromatiques; par MM. A. Hallcr et
H.-Th. Millier 1370
Cancer. — Sur un champignon parasite
dans les affections cancéreuses; par
M. /. Chevalier 1293
— Sur un champignon parasite du cancer;
par M. /. ClievaUf r 1480
Caoutchoi'C. — Action de quelques gaz
sur le caoutchouc ; par '^sl.d'Arsonval. i545
Cabbomque (Acide). — Sur la décompo-
sition de l'acide carbonique en pré-
sence du charbon ; par M. O. Boii-
douiird 824 et 1 524
Carbures. — Recherches sur l'état chi-
mique des divers éléments contenus
dans les produits sidérurgiques. Car-
bures doubles de fer et d'autres mé-
taux ; par MM. Ad. Carnnt et Goûtai. 207
Celluloses. — Osazoïies oxycellulosiques ;
par M. Léo f'ignon io38
— Sur quelques réactions colorées des
oxycelluloses; par M. £d. Jandrier. 1407
CÉRiuM. — Dosage volumétrique du cé-
rium. Applications; par M. André
Job loi
— Sur la perox'ydalion du cérium dissous
dans les carbonates alcalins; par
M. André Job 178
— Sur un carbonate double cristallisé de
peroxyde de cérium; par M. André
Job 1098
— Sur la séparation quantitative du cé-
rium; par MM. G. Wiroiiboff et A.
Verneuil 1 3 3 1
Chemins de fer. — M. Dezavelle adresse
une Note sur un appareil destiné à
éviter les accidents produits par les
chocs de locomotives i36i
Chlmie. — Sur une relation simple, don-
nant le poids moléculaire des liquides
en fonction de leurs densitésetde leurs
constantes critiques; par M. Daniel
-' )
Paj'tîS.
Berthelot 606
Sur le rapport des poids atomiques de
l'oxygène et de l'hydrogène; par M. A.
Leduc 1 1 58
" Polymérisation des vapeurs anomales:
peroxyde d'azote et acide acétique;
par M. A. Leduc i3i4
- Sur la flamme de l'hydrogène; par
MM. Schlagdenliauffen et fngrl. ... 1 170
Sur la cérine et la friedelino; par
JIM. C. Istriiti et A. Ostrogovich . . . ij8i
— M. Armand Gautier présente à l'Aca-
mie, en son nom et au nom de M. J.
Alhahary, un volume intitulé : «Cent
vingt exercices de Chimie pratique ». 906
Voir aussi Thermochimie et les articles
spéciaux : Aluminium, Ammoniaque,
Ammonium, Argent, Calcium, Car-
bonique (Acide), Carbures, Cérium,
CIdnrure.i, Cuivre, Cyanures, Explo-
sifs (Corps), Fer, Iode, Manga-
nèse, Mercure, Nickel, Nitrique
(Acide), Oxydes, Oxyde de car-
bone, Phosphures, Plomb, Silicates,
Siliciures, Sodium, Sulfures, Tung-
stène, Uranium.
Chimie agricole. — Action des liqueurs
acides très étendues sur les phos-
phates du sol ; par M. T. -H. Schlœ-
sing fils 1 004
Voir aussi Humiques (Matières).
Chimie analytique. — Méthode générale
de séparation du chlore, du brome et
de l'iode mélangés à l'état de sels d'ar-
gent ; par M. H. Baubigny 5 1
— Recherches sur la séparation de traces
de bromo existant dans les chlorures;
par M. H. Baidm^ny 1 1 Co
— Séparation et dosage de traces de brome,
en présence d'un très grand excès de
chlorure; par M. H. Baubigny i236
- Errata se rapportant à cette Commu-
nication 1426
— Sur le dosage du phosphure d'hydro-
gène dans les mélanges gazeux; par
M. A. Joannis i3.i2
— Sur le dosage de l'hydrogène phosphore
dans les mélanges gazeux; par M. J.
Riban i452
— Dosage du cuivre et du mercure dans
les raisins, les vins, etc.; par MM. Léo
Vignon et Barillet 6i3
— Recherche du mercure dans les pro-
duits des vignes traitées par des bouil-
1
( j62(\ )
lies mercurielles : par MM. Léo Ki-
gnon et /. Perrnutt 83o
— Remarques de M. Berllielot au sujet
de celle Communication 822
Chimie animale. — Formation biochi-
mique du propylglycol ; par M. André
Kling 2^4
— Sur le pouvoir réducteur des tissus :
foie et pancréas ; par M. Henri Re-
lier 319
— Sur le pouvoir réducteur des tissus : le
muscle; par M. Henri Hétier 687
— Sur le pouvoir réducteur des tissus :
le sang ; par M. Henri Hétier io43
— Sur l'hématine du sang et ses variétés
suivant les espèces animales; par
MM. P. Cazeneuvc et P. Brctenii 678
— Sur une oxydase productrice de |)ig-
ment, sécrétée par le colibacille; par
M. Gabriel Roux 693
— Toxalbumine de la chair d'anguille de
rivière; par M. Elophe Be/iecli 833
— De l'action favorisante exercée par le
pancréas sur la fermentation alcoo-
lique; par MM. R. Lépine et Martz. 904
— Action de la toluylène-diamine sur les
globules rouges ; par MM. L. Lapicque
et A . T'ast 1 244
— Sur l'existence, dans le sang des ani-
maux, d'une substance empochant
l'action de la présure sur le lait: par
M. A. Briot 1359
- A propos de l'action empêchante du sé-
rum sanguin sur la présure; par
MM. L. Camus et E. G/er 1416
- Action coagulante du liquide de la pro-
state externe du Hérisson sur le con-
tenu des vésicules séminales ; par
MM. L. Camus et £. Gley 14 17
— La composition minérale de l'enfant
nouveau-né et la loi de Bunge: par
M. L. Hugounenq 1419
— Cristallisation de l'albumine du sang;
par M"= S. Gnizeivska i585
— M. Armand Gautier présente à l'Aca-
démie la deuxième édition de son Ou-
vrage : « La Chimie de la cellule vi-
vante " 73
Voir aussi Fibrine. P/iysiologic animale.
Chimik ORG.VMQUE. —Constitution et pro-
priétés chimiques de l'étliylidène-
imine; par M. Marcel Dclépine . . . . io5
— Dérivés de la méthylhepténone synthé-
tique; par M. Georges Léser 108
Pages.
3i8
66
- Synthèse du diméthylhepténol ; par
M. H. Barbier 1 10
- Action du protochlorure d'iode sur le
monochlorobenzène en présence du
chlorure d'aluminium anhydre; par
M. A. MounejTat 240
- Action des chlorures bisdiazoïques de
la benzidine, de l'orthololidine et de
l'orthodianisidine sur l'acétylacétone ;
par M. G. Fnorel
Etudes de la chaleur latente de vapori-
sation de la pipéridine, delà pyridine,
de l'acéto et du capronitrile; par
M. //'. Louguinine
- - Surleméthylocténonal ;parM. G. Léser. 3
- Sur la pureté du triméthylène préparé
par l'action de la poudre de zinc et de
l'alcool sur le bromure de triméthy-
lène ; par M. G. Gustavson 4
— Action de l'aldéhyde formique sur le
menthol et le bornéol ; par M. André
Brochet 6
- Recherches sur l'acide aa-dimélhyl-
glutarique; par M. E.-E. Biaise. . . .
- Sur une réduction très sensible de l'a-
cide acétone-dicarbonique; par M. G.
Denigès
Sur un isomère de l'acide nienthoxy-
lique ; par M. Georges Léser 734
-- Sur le caractère électronégatif de cer-
tains radicaux organiques non satu-
rés; par M. Ernest Charon 736
— Action des chlorures bisdiazo'iques de
la benzidine, de l'orthololidine, de la
dianisidine sur les malonates d'éthyle
et de méthyle; par M. G. Farre. . . .
- Sur le dérivé dissymétrique tétramé-
thvlé du diamidodiphénylélhane ; par
M." A. Trillat .' i
- Sur quelques dérivés du tétrométhyl-
diamidodiphényléthane non symé-
trique; par M. A. Trillat 1414
— Étude de quelques diphénylanthrones
substitués; par M. L. Télry 1406
Voir aussi Acétique (Acide), Acétones.
Acétylène, Albuminoïdes ( Corps),
Alcaloïdes , Alcools , Aldéhydes ,
Antides, Aminés, Ammoniums, Aro-
/H«//Vy(/c.ç (Composés), Camphre, Cel-
luloses, Dc.Ktrines, Ethers, Formique
(Acide), Malotiiques (Acides), Mor-
phine, Oxalique (^Série), Phénols, Phé-
nilhjdrazine, Pyrocatéchlne, Sucres,
Urées.
676
6S0
829
i3
( i<>27 )
i366
iSJ
Chimie VKr,ÉT\i,E. — Sur le dosaç;p rin
phosphore et du soufre dans les vf^gO-
taiix et dans leurs cendres; par
M. fierthelot 17
— Sur la présence el le dos.ii;e iln chlore
dans les plantes; par M. Berlhrlnt.. aT
— - Sur la marche générale de la véjiéta-
tion : plante développée à l'ombre et
au soleil. Regain; par M. TSerlIielot.. i3<)
— Sur l'anabsinthine, substance nouvelle
retirée de l'absinthe: par MM. Adrinn
et J. Trillnl ni
— Remarques sur la formation du l'alcool
et de l'acide carbonique et sur l'ab-
sorption de l'oxygène par les tissus
des plantes : par >1. Bcrlliclnt
— L'assimilation des hydrates de carbone
et l'élaboration de l'azote organique
dans les végétaux supérieurs; par
M. Mazé...''.
— Extraction et synthèse du principe
odorant de la fleur de jasmin; par M.
Albert T'erley 3 1 4
— Développement de principes aroma-
tiques par fermentation alcoolique en
présence de certaines feuilles; par
AI. G. Jncqiiem'n 369
— Contribution à la recherche des formes
et des conditions sous lesquelles le
chlore du sol pénètre ordinairement
dans les végétaux terrestres; par
M. P. f'ichard 61 â
- Sur la solanine; par MM. P. Ciza-
neiive et P. Bretenu 887
' - Osazones oxycellulosiques; par M. Léo
Vi^nnn io38
— Sur les aloïnes; par M. E. Lé^er 1401
— Contribution à l'étude du lierre; pré-
paration de l'hédérjne ; par yi.Hoiidns. \,\{\\
M. i5("r///cfo< fait hommage à l'Acadé-
mie de son Ouvrage intitulé : « Station
de Chimie végétale de Meudon (i883-
1899) : Chimie végétale et agricole. . 1208
Voir aussi Pectines, Sucres.
CuiRURGiR. — Nouveaux faits relatifs à la
résection sous-périostée du coude.
Autopsie d'un coude réséqué totale-
ment depuis vingt-huit ans et recon-
stitué en une néarthrose solide et
énergiquement mobile, ayant tous les
caractères d'un ginglyme parfait;
par M . Ollier 344
— M. le Secrétnire jjci /-etiiel signale un
Ouvrage de M. Lejars intitulé .■ « Chi-
C. R.. '«99, \" Semestre. {T. CXWIII
Pages'
riirgie d'urgence 1 1 55o
Crii.onofiivi.i.Es. — Contribulioit \\ l'élude
(les chlorophylles animales. <^hloro-
phylles du foie des Invertélirés; par
MM. A. Dastrr et iV. FInresn, 5ç)8
Cni.oRuniîs. — Sur les chloruros-éthers
des acides bibasiques; par .M. F. -P.
Jil'i'se ,83
- Quantité maximum de chlorures conle-
luis dans l'air de la mer ; par M. An».
Gtiiilirr 7 1 5
> ' -^
- Sur la tcmpérauire du maximum de
densité des solutions aqueuses des
chlorures alcalins: par M, L.-C. île
C«j>prt iSSg
CoMi'cTES. — Observations des comètes
Brooks (oct. 189S) et Chase, faites à
l'observatoire de Toulouse) par M. F.
RoiSfird 41
- Observation de la tomctcSwirt ( i899<'?),
faite à l'observatoire de Bordeaux;
par M. F. Cniirly Ciy
- Observations de la cuu.èiu hwilt
(1809/7), faites à l'Observatoire de
Toulouse ; par M. F. Rnssnrd 71g
Observations de la comète Swift
(1899 a), faites à l'observatoire de
Besançon ; par M. /-.-/. Griier 770
- Observations de la comète Swift
(1899 n), faites à l'observatoire de
Bordeaux; par MM. G. Rnyet el F.
Courir 799
Observations ue la Comèie Swilt
(1899(7) faites à l'observatoire d'Al-
ger; par MM. Trêpier, Rarnbiiiid et
F. Sy 871
- (Ibservalious un la comète Swift
(1899 17), faites à l'observatoire de
Toulouse; par M. F. Rnssnrd 871
Commissions spéciales. — Commission
chargée de juger le concours du prix
Francœur de 1 899 77
Commission chargée de juger le con-
cours du prix Poncelet 77
- Commission chargée de juger le con-
cours du prix extraordinaire de
6000''
Commi^slon churgie de ju^er lu cou-,
cours du prix Montyon (Mécanique). 77
- Commission chargée de juger le con-
cours du prix Plumey 77
- Commission chargée de jugei lu ion-
cours du prix Lalande (Astronomie). 77
— Commission chargée de juger le ron-
210
( i6
Pages.
cours du prix Vah 77
Commission chargée de juger le con-
cours du prix La Caze( Physique); .. 77
Commission chargée de juger le con-
cours du prix Montyon (Statistique). 77
■ Commission chargée de juger le con-
cours du prix Jecker 1 57
■ Commission chargée de juger le con-
cours du prix La Gaze (Chimie ) iS-
Commission chargée de juger le con-
cours du prix Wilde 1 57
Commission chargée de juger le con-
cours du prix Delesse 07
- Commission chargée de juger le con-
cours du prix Fontanes 167
- Commission chargée de juger le con-
cours du prix Desmazières 2i5
- Commission chargée de juger le con-
cours du prix La Fons-Mélicocq.. 2i5
- Commission chargée de juger le con-
cours du prix Thore 2i5
- Commission chargée de juger le con-
cours du prix Savigny ai5
- Commission chargée de juger le con-
cours du prix Montyon (Médecine et
Chirurgie ) 268
- Commission chargée de juger le con-
cours du prix Bréant 2G9
Commission chargée de juger le con-
cours du prix Godard 269
Commission chargée de juger le con-
cours du prix Serres 269
- Commission chargée de juger le con-
cours du prix Barbier 269
- Commission chargée de juger le con-
cours du prix Chaussier 349
- Commission chargée de juger le con-
cours du prix Lallemand 349
- Commission chargée de juger le con-
cours du prix du baron Larrey 349
- Commission chargée de juger le con-
cours du prix Bellion 349
Commission chargée de juger le con-
cours du prix Mègi! 349
Commission chargée de juger le con-
cours du prix Montyon (Physiologie
expérimentale) 397
Commission chargée de juger le con-
cours du prix Philippeaux (Physiologie
expérimentale ) 397
Commission chargée de jnger le con-
cours du prix La Caze (Physiologie ). 397
- Commission chargée de juger le con-
cours du prix Montyon (Arts insa
28 )
Pages.
lubres) 397
— Commission chargée de juger le con-
cours du prix Trémont 397
— Commission chargée de juger le con-
cours du prix Saintour 543
— Commission chargée de juger le con-
cours du piix Gaston Planté 543
Commission chargée de juger le con-
cours du prix Jean-Jacques Berger. . 543
— Commisson chargée de juger le con-
cours du prix Gegner 582
— - Commission chargée de juger le con-
cours du prix Petit d'Ormoy (Sciences
mathématiques) 582
— Commission chargée de juger le con-
cours du prix Petit d'Ormoy (Sciences
naturelles ) 582
-- Commission chargée de juger le con-
cours du prix Trhihatchef 582
— Commission chargée de juger le con-
cours du prix Cahours 582
- Commission chargée de juger le con-
cours du grand prix des Sciences phy-
siques pour 1 899 G56
— Commission chargée de juger le con-
cours du prix Bordin ( question
proposée en 1898, conservée pour
1899) 656
-- Commission chargée de juger le con-
cours du prix Bordin (question pro-
posée en 1899) 656
-- Commission chargée de juger le con-
cours du prix Founeyron pour 1899. 656
Commission chargée de juger le cou-
cours du prix Pourat 656
Commission chargée de juger le con-
cours du prix Gay 718
- Commission chargée de présenter une
question de prix Gay pour l'année
1901 718
Commission chargée de présenter une
question de prix Pourat pour l'année
1901 719
Commission chargée de présenter une
question de grand prix des Sciences
physiques pour l'année 1901 800
- Commission chargée de présenter une
question de prix Bordin (Sciences
physiques) pour l'année 1901 800
- MM. Miiscart et Maurice Léry sont
désignés pour la vériDcation des
comptes de l'année 1898 i2o3
Conservatoire des Arts et Métiers. —
Liste de candidats adressée à M. le
( '<>29 )
Pages.
Ministre du Commerce, de l'Industrie,
des Postes et dos TiMégraphes, pour la
chaire de Chimie industrielle vacante
au Conservaloire des Arts et Métiers :
1° M. Jocuiiiis; i" M. Fleurent 76
Cuivre. — La formaldoxime, comme réac-
tif pour déceler la présence de très
petites quantités de cuivre; par M. A.
Bach 363
— Préparation et propriétés d'un sous-
phosphure de cuivre cristallisé ; par
M. G. Maronuenu gSG
— Action du phosphurc d'hydrogène sur
le cuivre, l'oxyilule de cuivre et les
solutions ammoniacales des sels de
cuivre : par M. E. Riibènm'ucli
— Sur le cuivre réduit à basse tempéra-
ture ; par M . Alb. Culson
Cyanures. —Sur les cyanures doubles;
par M. Bertlielot
— Actions de l'hydrogène sulfuré et des
sulfures alcalins sur les cyanures
doubles : cyanosulfures; par M. Ber-
tlielot
Pages.
1398
1458
63o
766
D
DÉCÈS DE Membres et Correspondants de
l'Académie. — M. le Secrétaire per-
pétuel informe l'Académie que Sir
Georgcs-Hcnry Richards, Correspon-
dant de le Section de Géographie et
Navigation, est décédé à Londres, le
14 novembre 1896 38 1
— Noticesur Sir Georges-Henry Richards \
par M. Hati 38i
— M. le Secrétaire perpétuel donne lec-
ture d'une dépêche annonçant la mort
de M. Sophus Lie, Correspondant de
la Section de Géométrie 324
— Notice sur M. Sophus Lie; par M. Dar-
boUOC 523
— M. le Président annonce à l'Académie
la mort de AL Naiidin, Membre de la
Section de Botanique, et fait une
courte analyse de ses travaux 705
— Notice sur M. Charles Naudin; par
M. Ed. Bornet ^53
— M. Albert Gaiidrf annonce à l'Acadé-
mie la mort de M. Marsh, Correspon-
dant de la Section de Minéralogie, et
fait un court exposé de ses travaux. . 738
— M. le Secrétaire perpétuel annonce à
l'Académie la mort de M. G. -H. Wie-
deniann, Correspondant de la Section
de Physique 769
— Notice sur M . Wiedemann ; par M. Mas-
cart 739
— M. le Président annonce à l'Académie
la mort de M. Charles Friedel, Mem-
bre de la Section de Chimie, et fait
un court exposé de ses travaux 1017
DÉCIMAL Système). — M. /"/e/^eradresse
un travail n Sur la division décimale
de la circonférence et du temps 523
" Application, à titre d'essai, de la division
décimale du cercle à la pratique de la
navigation ; par M. E. Guyou 1197
— Errata se rapportant à cette Communi-
cation 1298
— Épreuves des instruments destinés aux
expériences sur la décimalisation des
angles ; par M. Caspari 1^42
- M. le Secrétaire perpétuel signale à
l'Académie des « Tables décimales à
neuf chiffres, pour la transformation
des heures et des degrés en fractions
décimales » ; par M. J. de Rcy Pail-
hade 269
DÉCRETS. — M. ]e Ministre de l'Instruc-
tion publique transmet l'ampliation
du Décret par lequel le Président de
la République approuve l'élection de
M. Roujc 333
-M. le Ministre de l'Instruction pu-
hlii/ue adresse l'ampliation du Décret
par lequel le Président de la Répu-
blique approuve l'élection de M. Pril-
lieux ' ' 97
Dextrines. — Sur les dextrines de saccha-
rification; par M. P. Petit 1176
Diphtérie. — Action du pancréas sur la
toxine diphtérique; par M. Ch.
Achard. 322
— Influence de la voie d'introduction sur
le développement des effets thérapeu-
tiques du sérum antidiphtérique; par
M. S. Arloing 1498
U )0
Evux N.VTLREiXLS. — AiuiUse de l'eau
puiir l'épuration cliimique; par
MM. Léo Vi^iton et Meunier 683
— Sur l'emploi des matières colorantes
pour la recherclie de l'origine des
sources et des eaux d'infiilralion; par
M. ^. rrilUa (iijS
— Sur la stérilisation industrielle des eaux
potables par l'ozone; par MM. Mar-
inier et Jbrahuin lo34
— Sur le fluor supposé contenu dans cer-
taines eaux minérales; par M. F.
Punnerilier 1 1 oo
— Fluor dans quelques eaux minérales.
Eaux fluorées; par M. Charles Le-
pierre 1 2S9
— Contribution à l'étude des eaux miné-
rales. Sur la source Croisât, près du
iMont-Dore; par M. /'. Par/iienlier . . 1408
— Sur les eaux minérales fluorées; par
M. Pariiieiilier ijoQ
— Sur la présence de l'iode dans les eaux
minérales de Royat; [lar M. J. Dii-
boi/i J469
— Essais préliminaires permettant de re-
connaître dans les eaux minérales
l'existence de métaux rares de divers
groupes; par M. F. Garri^ou làSy
Éclipses. — Observation de l'éclipsé totale
de Lune du 27 décembre i8y8, faite à
l'observatoire de Lyon; par M. C/i.
André. 37
— Observations faites à l'observatoire de
Toulouse, pendant l'éclipse du 27 dé-
cembre 1898; par MM. Builtaud,
Bourget, Moiiuin^erand, Rossurd,
Besson 38
— ObserviUion de l'éclipsé totale de Lune
du v,7-28 décembre 1898, faite à l'ob-
servatoire de Bordeaux; par MM. G.
H(i\ et. E. Doublet et F. Canrly . ... 71
— Observations de l'éclipsé totale de Lune
du 27 décembie 189s, faite à l'obser-
vatoire de Besançon; par M. L.-J.
Gruej ai6
— Mesures com[>aratives d'intensité chi-
miipie pendant l'éclipsé de Lune du
27 décembie 1898; par M. T/i. Mn-
reux 4o4
— Observations de l'éclipsé partielle de
l'ages.
Soleil du 7 juin 1S99, faites à l'obser-
vatoire de Bordeaux ; par MM. />'/■"«'/,
Doublet, E.sclan^oit et Courly i5o2
iîcoxo.MiE RURALE. — Sur Ics Conditions
culturales en Tunisie: par M. /. /)/-
boivsky .....' 1 3 3
— Ouverture d'un pli cacheté contenant
une Note relative à un produit capa-
ble de détruire les insectes qui atta-
quent les arbres fruitiers; par M. Fr.
Lepère • 379
— Le travail du sol; par M. P. -P. Dehé-
racn 474
— M. le Secrétaire perpétuel si£;nale le
Tome X (1897-1898) des « Annales
de l'École nationale d'Agriculture de
Montpellier io32
— M. le Secrétaire /jerpétiiel ^igmie trois
Volumes publiés, en langue russe, par
M. Kliiif^uen, sous le titre : « Les
Patriarches d'Agriculture » 1210
Voir aussi Chimie agricole, Alimen-
taires (Matières), Viticulture, Vins.
Électricité. — Sur les variations de résis-
stance d'un conducteur éleclrolytique
dans un champ magnétique ; par M. H.
Bagard 91
— Perte d'électricité par évaporalion de
l'eau ôlectrisée. Application à l'élec-
tricité atmosphérique; par M. H.
Petlat 1 69
— Sur l'expression de l'énergie d'un cir-
cuit et la loi de l'éleclro-aimant; par
M. A. Pe'rot 235
— Décharge disruptive dans le vide. For-
mation des rayons anodiques ; par
M. André Broca 356
— Sur un cas particulier des oscillations
électriques, produites par une bobine
de Ruhmkorff à circuit secondaire
ouvert, et sur une méthode nouvelle
pour mesurer des capacités électri-
ques; par MM. J.-J. Borgman et
A. -A . Petrowsky 4^0
— Sur la loi de dilution des éiectrolvtes;
par i\L P.-Tk. Muller '. . . . 5o5
— Inlerrupteurélectrolytique; parM. d'.lr-
sonval Ô29
— Sur un cohéreur très sensible, obtenu
par le simple contact de deux char-
bons, el sur la conslalation d'exlra-
courants. induits dans le corps humain,
par les ondes électriques ; |iarM. Tlin-
Êiiiis Toniinasinii 006
La mort par les courants électriques
(courant alternatif); par MM. J.-L.
Prévost et F. BaUdli 668
La mort par les courants éleclrii|ues
(courant continu); par iMM. J.-L.
Premst et F. BattelU 842
Sur les arcs à courants alternatifs dissy-
métriques entre métaux et charbons;
par M. A. Blondel 727
De l'augmentation de l'intensité moyenne
du courant par l'introduction du pri-
maii'c de la bobine, dans le cas de l'in-
terrupteur électrolytiquede Wenhell;
par M. H. Pellat 732
Une question de priorité relativement à
la rel.ition entre la constante diélec-
trique et la densité; par M. D. Ne-
grecino 8 1 4
Sur l'interrupteur de Wenhelt; par
M. //. Pellat Si5
Sur l'interrupteur éleclrolylique de
Wenhelt; par M. A. Bbindel 877
Sur l'absorption des ondes hertziennes
par les corps non métalliques; par
MM. Edmartl Biaiily el Gustiwe
Le Bon
Sur l'obtention des fantômes électri-
ques, montrant les lignes de forces
d'un champ électrique dans l'air; par
M . E. Boudicaux 88i
Production de forces électromolrii es
par le déplacement, dans le sein d'un
liquide soumis à l'action magnétique,
de masses de conductivités difl'crentes ;
par Jl. R. Btondlot 901
Sur l'action d'une augmentation ou
d'une diminution de pres^ion sur l'in-
terrupteur électrolytique : par M. .-1.
Le Roj 925
Quelques conditions de funclionnement
de l'interrupteur électrolytique de
M. Wehneit; par M. Paul Bary ç)i5
Perfectionnements à l'interrupteur élec-
trolytique de Wehneit; par j\l. /.
Carjieiitier 987
Cuntribution à l'étude de l'inlerrupleur
de Wehneit; par M. H. Armagnat. . gS8
Sur la variation de la résistivité élec-
trique des métaux et de leurs alliages
due à la torsion; par M. Coloman de
( iG3i ;
Pages. l'aijcs,
•S-''/ 927
Sur la décomposition d'un courant à
haut potentiel en une succession de
décharges disruplives: par .M. //.
Abraliaiii 991
Redresseur cathodique pour courants
induits; par M. P. ruianl 994
Sur la production déchaînes de dépôts
électrolytiques, et la formation pro-
bable de chaînes conductrices invisi-
bles, dans l'eau distillée, suus l'action
des courants de self-induction et des
ondes électriques; et sur un curieux
phénomène d'oscillations produites
dans l'eau distillée par les courants
induits à faible fréquence; par M. Th.
Toniinasiiia 1092
Sur la capacité électrique des corps
mauvais conducteurs; par MM. l.-L.
Borgiiiann et A. -A . Petrovskj 1 153
Défaut de généralité de la théorie de la
polai'isation fictive des diélectriques;
par M. H. Pellat 1218
Au sujet d'une Note de M. Pellat, sur
la polarisation des diélectriques; par
M. Liénard i568
Sur l'alimentation des tubes de M. Mi-
chelson par diverses sources électri-
ques ; par MAL A. Pérot et Cli. Fabry. 1221
79 I — A propos de la gaine lumineuse élec-
I trolytique; par M. ii". /.''/^'/■«/(;^6'. . . . 1224
J — Sur la polarisation vraie des diélectri-
ques placés dans un champ électrique ;
par M. //. Pellat i3i2
Rayons émis par une pointe électrisée;
par M. S. Leduc 1448
Force électromotrice produite dans une
flamme par l'action magnétique; par
M. B. Blo/idlot 1497
Comparaison des vitesses de propaga-
tion des ondes électromagnétiques
dans l'air et le long des fils; par
C . Guttoii 1 5o8
Actions électrolytiques observées dans
le voisinage d'un tube de Crookes;
par MM. H. Bordier et Salvaaor i5i i
M. L. Halle adresse une Note relative
à une machine dynamo-électrique. . . 1 132
M. B. de Bidasiuy adresse une Noie
relative à l'étincelle donnée par la
bobine do Ruhmkorff 1 1 94
Voir aussi Gahunomètres, Kudiocon-
ductcurs. Rayons X, Téli grapine.
M. Lipiniuinn fait hommage à l'Aca-
( •
Pages,
demie des Leçons qu'il a professées,
à la Sorbonne, sur les « Unités élec-
triques absolues » 1 1 4"
Embryologie. — Sur l'embryogénie des
Orthonectides; par MM. Maurice
Caullery et Félix Mesnil 5 16
— La formation de l'œuf dans les genres
Myriothciri et Tubiilnria; par M. Al-
phonse Lahhé io56
— De l'influence de la congélation sur le
développement de l'œuf de poule; par
M. Etienne Rabnud 1 183
— Centrosome et fécondation ; par M. Félix
Le Dantec i34i
— Sur l'erabryogéniedu P rotulaMeiUuwi ;
par M. Albert Soulier i agi
Entropie. — La variation d'entropie dans
la dissociation de systèmes hétéro-
gènes semblables; par M- Camille
Matignon io3
Errata.— 38o, 575, 628, 703, ii3C,
1196, 1298, i362, 1426, i538.
Étoiles. — Sur des photographies de nébu-
leuses et amas d'étoiles, obtenues à
l'observatoire de Meudon ; par M. L.
Rdbourdin 219
— Photographies slellaires avec la grande
lunette de l'observatoire de Meudon ;
par M. H. Deslandres 1 376
— Remarque de M. Janssen au sujet de la
632 )
Pages.
Communication précédente 1378
Iïtoiles filantes. — Sur une ancienne
pluie d'étoiles filantes; par M. D.
Eginilis 4oi
— Sur quelques particularités de la théorie
des étoiles filantes. Possibilité de la
répétition d'activité de certains points
radiants. Existence des points radiants
dits stationnaires ; par M. O. Callan-
dreaii 677
— Sur deux anciennes averses des Biélides ;
par M . D. Eginilix •■••■• 658
— Sur quelques anciennes pluies d'étoiles
filantes ; par M. D. Eginitis 977
— Observations d'étoiles filantes, faites à
Athènes; par M. D. Eginitix i43i
Êthers. — Sur les chlorures-éthers des
acides bibasiques; par M. F.-E.
Bhme 1 83
- Sur un nouveau mode de préparation
deséthers phosphoriques mixtesalcoyl-
phénoliques; par M. Albert Morel... 607
' Étude de quelques dérivés oxyméthy-
léuiques; par M. E. Grégoire de Bol-
lemortt 1 338
Explosifs (Corps). — Sur l'emploi du
chlorate de potasse dans les explosifs
au nitrate d'ammoniaque; par M. H.
Le Chcftelier 1394
Fer. — Recherches sur l'état chimique des
divers éléments contenus dans les
produits sidérurgiques. Carbures dou-
bles de fer et d'autres métaux; par
MM. Ad. Carnot et Goûtai 207
— Sur les alliages de fer et de nickel ; par
M. F. Osmond 3o4
— Influence du magnétisme sur la con-
ductibilité calorifique du fer; par
M. D. Corda 418
— Sur un nouveau procédé de prépara-
tion du siliciure de fer Si Fe; par M. P.
Lebeaii 933
Fibrine. — Sur une fibrine cristallisée;
par M. A. Maillard 373
Filtration. — Éludes sur la filtration;
par M. 5. Hausser 112
- Études sur la filtration : les liquides
organiques; par \[. J. Hausser 242
Fluor. — Sur le fluor supposé contenu
dans certaines eaux minérales; par
M. F. Pannentîer 1 1 00
- Fluor dans quelques eaux minérales.
Eaux fluorées; par M. Ch. Lepierre. 1289
— Préparation du fluor par éleclrolyse
dans un appareil en cuivre ; par
M. Henri Moissan i543
— Sur les eaux minérales fluorées; par
M. F. Pnrmentier 1409
FoRMiQUE (Acide). — Sur les anhydrides
mixtes de l'acide formique; par M. A.
Béhal 14G0
( t6:<3 )
G
Pages.
Galvanomètres. — Sur le maximum de
sensibilité des galvanomètres 5 cadre
mobile; pur ^f. C. Fi-ry 663
— Sur l'emploi des franges de dilïractipn
à la lecture des déviations galvanomé-
triques; par M. Pierre fFeis.i 876
— Nouvelle méthode galvanométrique :
par M. Fér)- 1 391
Gaï. — Sur le coefQcient de dilatation ca-
ractéristique de l'état gazeux parfait;
par M. Daniel Berthehl .'igS
-- Sur la relation qui existe entre le poids
moléculaire et la densité des fluides ;
par M. Daniel Berthelol 553
— Essai sur une forme nouvelle de la fonc-
tion/( i'pt) = o, relaiive aux fluides;
par M. E.-H. Anias^at 538
— Essai sur une forme nouvelle de la re-
lation f(pi't) — o; cas de l'état de sa-
turation ; par M. E.-H. Amngat .... 649
— Sur le mélange des gaz et la compressi-
bilité des mélanges gazeux; par
MM. Daniel Beithelot et Paul Sa-
cerdote 829
— Sur l'augmentation de pression produite
par le mélange de deux gaz et sur la
compressibilité du mélange: par M. Da-
niel Bertheht 1 1 Sg
— Sur le calcul de la compressibilité d'un
mélange gazeux, d'après celle de ses
éléments; par M. Daniel Berlhclot . . r^ag
Géodésie. — Sur de nouvelles et impor-
tantes applications faites au Canada
de la méthode du lever des plans à
l'aide de la Photographie; par M. A.
Laussedut 535
— M. le Ministre de l'Instruction pu-
blique adresse une Lettre relative au
projet de revision de la mesure de
l'arc du méridien de Quito 1 205
GÉOGRAPHIE. — M. le général Bassot pré-
sente à l'Académie deux Volumes pu-
bliés par le Service géographique de
l'Armée, sous le titre : « La Carte de
France, 1750-1898; élude historique,
par SI. le colonel Berthaui n 80 r
— Rapport sur le projet de réfection de la
Carte de France; par M. de Lappa-
renl 1 546
GÉOLOGIE. — Une coupe transversale des
Pagej.
Alpes briançonnaises, de laGyronde à
la frontière italienne; par MM. Kitian
et Lugenn 57
— Sur rOrdovicien de la presqu'île de
Crozon (Finistère); par M. F. Ker-
jorne * 187
- Sur la structure du Briançonnais; par
M. P. Termier 466
Sur le Trias des environs de Rougiers
(Var) et sur l'existence, dans cette
région, de phénomènes analogues
aux pépérites d'Auvergne; par M. J.
Repeliri 1012
- Séparation en deux groupes naturels
des épanchements volcaniques du
Mont-Uore; caractères chimiques dis-
tinctifs de leurs magmas et de celui
qui a alimenté les éruptions de la
chaîne des Puys; par M. Michel Lévy. 1078
Le carbonifère des Pyrénées centrales;
par M. Caralp i4 13
- Les assises supérieures du terrain ju-
rassique dans le Bas-Boulonnais; par
M. Munier-Chalmas i53a
M. le Secrétaire perpétuel signale un
Ouvrage de M. Stanislas Meunier
intitulé : « La Géologie expérimen-
tale » 1 5oi
Voir aussi Minéralogie, Pétrographie,
Paléontologie, Hydrologie .
GÉ0.MÉTRIE. — Sur la correspondance entre
les lignes droites et les sphères; par
M. É.-O. Lovett 83
- Sur la déformation des quadiiques de
révolution ; par M. C. Guichnrd 232
Sur l'équation normale des surfaces;
par iM. J. Pellet 233
— Sur les systèmes orthogonaux; par
M.^. Pellet 284
Snrfaces doublement cylindrées et sur-
faces isothermiques,- par M. L. Halfy. 285
- Sur les surfaces à courbure totale con-
stante; par M. Tzitzeica 288
• Sur les lignes de courbure de certames
surfaces; par M. Blutcl 289 et 721
Surlesréseauxconjuguésdontlescourbes
.sont des géodésiques; par AI. C. Gui-
cliard 599
■ ■- Sur quelques applications de la loi de
parallélisme des réseaux et des con-
( '634 )
Pages.
gruences; par M. C. Gnirhnrd 728
- Sur les surfaces à lignes rie coinbiue
planes ou sphériqiies; par M. Eini!e
JVneIscli 920
- Trois formules Irc^ goiU'rales iilalivcs
aux courbes fians l'espace; par M. N.-
I. HnIziilnUs 928
Sur la déformation des surface» du se-
cond degré; pariM. G. Dnrboii.r: 760 et 854
■ Sur les transformations des surfaces à
courbure totale constante ; pariM. G(7,ï-
tnn Dnrbnux g53
Sur les surfaces à courbun^ constante
positive; par M. Gn.tion Dnrlxmx... iot8
■ Sur la déformation des surfaces géné-
rales du second degré; par M. Gaston
Darbniix 1 264
Sur les surfai-es isolhfniiiques; par
M. Gnxton Dnrbnu.r 1^99
Errntn se rapportant à c^tte Coiniiiuni-
cation i538
Sur une classe de surfaces isother-
miques,liées à la déformation des sur-
faces du second degré; par M. Gaston
Darboux i483
Sur les réseaux qui curresponilcnt au
cas où la suite de Laplace est limitée
dans un sens; par M. C. Giiiclwrd. . 1149
— Sur les réseaux cycliquesqui contiennent
un sysième degéodésiques; par M. C.
GiiirJiaril l3o8
— Sur les surlacBS isolhermiques et la dé-
formation du paraboloïde; par M. J.
Thybaul 1 274
— Sur la déformation do ceriaines sur-
faces liées aux surfaces du second de-
gré ; par M. Tzitzeica 1276
-- Sur le calcul de la consiantec/ des dia-
mètres rectilignes : par M. E. Mn-
lliias 1 3S9
— Sur quelques surfaces non réglées, ap-
plicables sur le plan; par M. H. Le-
besf^iie ( 5o2
— M. yi. Me.yer adresse une Note relative
à une n théorie de la cycloïde » 892
Goutte. — Traitement électrique de la
goutte; par M. Th. Guillnz 1 122
Grisou. — M. Paltas soumet au jugement
de l'Académie un llémoire intitulé :
« Surpression dans les mines à gri-
sou » 349
H
Histoire des Sciences. — Le Cowiié du
CentfnaircdeSpaUanzani informe l'A-
cadémie qu'il se propose de publier
les hommages des Académies à la mé-
moire de l'illustre physiologiste 401
— M. Joseph Bertrand présente, de la
part de M"' Emrst Laurier, deux
Manuscrits contenant un portrait de
Condorcet, écrit par M"" de Lespinasse,
et l'éloge de Fourier par Arago io83
— M. Joseph Bertrand otfie à l'Acadéniic,
au nom de M"" Halpitcn. les manus-
crits laissés par Edninnd Halphen . . . 1210
— M. le Serrétaire perpéliul présente <:
l'Académie le manuscrit du Rapport
de Poisson, du .\ juillet i83[, stir le
Mémoire de Galois relatif aux condi-
tions de résolvabilité de« équations
par radicaux r2f)i
— M. le Secre'taire peipéiiiei signale un
Ouvrage intitulé : 0 Histoire rie la Fa-
culté des Sciences de Bordeaux (i83S-
T894) », par M. G. Rnyet 1274
— M. Albert Gaudry présente un Ouvrage
de '^{""'Presta'ieh. intitulé : 0 FJfe and
Letters of Sir .loseph Presfwich, writ-
len and eriited by his wife » i5oi
HcMlQUES (Matières). — Réparliliou du
carbone dans les matières humiques;
par M. G. Amlre' 5 1 3
Hydraulique. — Sur la propagation des
ondes liquides dans les cours d'eau ;
par M. Georges Poisson 42
— M. Dclemay adresse une Nute relative
j à la théorie du siphon 1 194
Hydrogène. — Sur le rapport des poids
atomiques rie l'oxygène et de l'hydro-
gène ; par M. A. Lerlite 1 1 58
- Sur la flamme de l'hydrogène; par
MM. Seldngdrnhntifjen et Pngel 1 170
Hydrologie. — Sur l'emploi des matières
colorantes pour la recherche de l'ori-
gine de sources et des eaux d'infiltra-
tion ; par M. A. Trdtat 698
— Nouvelles recherches au Puits de Pa-
dirac (Lot); par MM. Armand Viré
et Eiienne Girniid 1 1 90
Hygiène publique. — M. H. de Brun
( 16:^5 )
adresse un Mémoire manuscrit, inti-
tulé ; « L'organisation sanitaire de
l'Empire ottoman, et la défense de
l'Europe contre la peste et le choléra »
36
NFECTiEUSES (Maladies). — Sur l'infec-
tion typhique expérimentale chez le
chien ;'par MM. R. LépiriceX B. Lyon-
net 396
— Influence de la voie d'introduction sur
le développement des effets thérapeu-
tiques du sérum antidiphtérique; par
M. S. Arlning 1498
Voir aussi Cancer, Rage, Tuberculose .
loDATES. — lodates doubles de bioxyde de
manganèse ; par M. A. Berg 673
— Sur le pouvoir oxydant des périodates
alcalins; par M. E. Péchard i loi
— Aclion de l'eau sur l'iodomorcurale
d'ammoniaque et sur l'iodomercurate
de potasse ; par M. Maurice François. 1 4 50
Iode. — L'iode existe-l-il dans l'air? par
M. Arniaad Gautier , 643
— Absence d'iode, sous forme libre ou do
gaz iodés, dans l'atmosphère de la
région toulousaine ; par M. H. Garri-
gotf 884
— L'iode dans l'eau de mer; par M. Ar-
mand Gautier 10C9
— Errata se rapportant à cette Communi-
cation 1196
— Sur l'absorption de l'iode par la peau
et sa localisation dans certains or-
ganes; par M. R. Gullard U17
— Recherche et dosage calorimétrique de
petites quantités d'iode dans les ma-
tières organiques ; par M. Paul Bour-
Clt 1120
— Sur la présence de l'iode dans les eaux
minéralesde Royat;par M. A.Duboin. 1469
— Action de l'iode sur les alcalis; par
M. E. Pécliar l 14^3
loDURES. — Recherches sur les vapeurs
qu'émettent les doux variétés d'iodure
mercurique; par M. D. GcrnQz 1 JiG
L
Latitudes. — Détermination absolue des
directions à 45° de l'horizon. Applica-
tion à la mesure des latitudes; par
MM. /. Perchot et W. Ebcrt .
586
Lu.NE. — Note accompagnant la présenta-
tion du quatrième fascicule de l'Atlas
photographique de la Lune ; par
MM. Lœwy et P. Puiseux iSSg
M
Machines a vapeur. — M. L. George
adresse une Note relative à un 0 nou-
veau générateur à vapeur d'eau »... 749
Magnésium. — Sur le phosphure de ma-
gnésium; par M. Herrri Gautier .... 1167
Magnétisme. — Sur l'hystérésimètre con-
struit par MM. Blondel et Carpen-
tier ; par M. Marcel Deprez Ci
— Sur les variations de résistance d'un
conducteur électrolytique dans un
champ magnétique; par M. H. Ba-
g^rd 91
— L'influence du magnétisme sur la con-
ductibilité calorifique du fer; par
M. Désiré Korda {i8
C. R., 189J, I" Semestre. (T. CX.WIII
— Errata se rapportant à cette Commu-
nication 575
-" Force électromotrice produite dans
une flamme par l'action magnétique;
par M. R. Blondlot i4y7
— Sur les aciers à aimants; par M. F.
Osmond 1 5 1 3
Mag.nétisme terrestre. — Sur la valeur
absolue des éléments magnétiques au
i""" janvier 1899; par M. Th. Mou-
rcau.v 94
— Obser\ allons astronomiques et magné-
tiques faites sur la côte occidentale
de Madagascar; par le R. P. Colin. . . 716
— Sur les éléments magnétiques en Rou-
,) 211
( i636 )
p
manie au i" janvier iSgS; par M. D.
Negreano
Magnétomètres. — Sur une forme simple
du magnétomètre; parM..53
— Asphyxie spontanée et production d'al-
cool dans les tissus profonds des tiges
ligneuses poussant dans les condi-
tions naturelles; parM. Henri Devait x:. i346
— Lierre et hérédine. Étude physiolo-
gique et toxicologique; par M. A.
Joanin 1 476
— Nouvelles recherches sur les fonctions
diasiasiques des plantes indigofères;
par M. L. Bréaudat 1478
— Sur la chute des feuilles et la cicatj-i-
sation delà plaie; par M. A. Tison,. ij3o
— Sur la production expérimentale de
tiges et d'inflorescences fasciécs; par
M. L. Géiieau de LamarUère iGoi
— Signification physiologique de l'alcool
dans le règne végétal ; par M. P.
Mazé 1608
Voir aussi Chimie végétale.
Physique du gloue. — Mouvements baro-
métriques sur l'orthogonal du méri-
dien de la Lune; par M. A. Poincaré. SaS
— Errata se rapportant à celte Commu-
nication 38o
— Moyennes des hauteurs barométriques,
en Soleil austral, aux différents points
du demi-méridien boréal du Soleil.
Ecarts dus aux révolutions synodique
et tropique de la Lune; par M. A.
Poincaré loCo
Pages.
— Errata se rapportant à cette Commu-
nication II 36
— Sur les ascensions de ballons-sondes du
24 mars; par M. Léon Teisserenc de
Bort 85 1
— Sur l'ascension du Balaschojj' exécutée
le ■i'\ mars 1899; par M. G. Le Ca-
det 1 1 92
— Carte bathymétrique de l'archipel des
Açores; par M. J . Tlinulet 1471
Voir aussi Météorologie, Magnétisme
terrestre, Tremblements de terre.
Physique mathématique. — Sur l'expé-
rience de Lord Kelvin et Joule; par
M. A. Leduc 88
— Le phénomène de Hall et la théorie do
Lorenlz ; par M. H. Poincaré 339
— Sur les problèmes fondamentaux de la
Physique mathématique; par M. W.
Slèkloff. 588
— Sur la mesure absolue du temps, dé-
duite des lois de l'attraction univer-
selle; par M. G. Lippmann 1187
Planètes. — Constitution de l'anneau des
petites planètes; par M. Jean Mas-
cart 35
— Rapport de M. Appell sur un Mémoire
de M. Jean Mascnrt, intitulé : « Con-
stitution de l'anneau des petites pla-
nètes; probabilités des coïncidences ». i2o3
— Observations de la planète 1898 ED
(Charlois) et de la comète Chase,
faites à l'observatoire de Besancon par
M. P. Chofardet. Note de M. L.-f.
Gruey 218
— Observation de la planète EL (Coggia,
3i murs), faile à l'Obscrvaloiro de
Paris; par M. O. Callnndreaii 853
> Observation de la planète EL 1899, dé-
couverte par M. Coggia, à Marseille,
kle 3i mars 1899 (Observateur : M.
Coggia) ; par M. Stéphan 854
— Observations de la planète Coggia,
faites à l'observatoire de Toulouse;
par l\. F. Rossard 976
-- Nouvelles observations do la planète EL
(Coggia, 3i mars 1899), faites à l'ob-
servatoire de Marseille (Observateur :
M. Coggia); par l\. E. Stephan io3i
— Observations de la nouvelle planète
Coggia (EL), faites à l'observatoire
d'Alger; par M. Rambimd io33
— Nouveaux éléinents de l'orbite do la
planète EL (Coggia, 3 1 mars 1899);
( i64
Pages,
par MM. Lubrann et Maître 1211
Platine. — M. Fuceau de Courmelles
adresse une Note relative à la « Pro-
duction électrolytique d'un nouvel al-
liage de platine » 1 194 et i36i
— M. G. Gaiidet adresse une Note « Sur
l'action des charbons poreux et des
mousses de platine » iSSy
Plojib. — Sur les sels mixtes halogènes du
plomb ; par M. F. Thomas i234
R
Radioconducteurs. — Iladioconducleurs
à billes métalliques; par M. Edouard
Branly
— Sur la substitution de l'action magné-
tique à l'action mécanique, pour
rompre directement les chaînes de la
limaille dans les cohérences; par
M. Th. ToinnuisiiKi
— M. E. Ducretet adresse une Note rela-
tive à la construction des radiocon-
ducteurs à limailles et à billes d'acier.
— Errata se rapportant à cette mention.
Radiographie. — Sur un nouvel appareil
destiné à l'orientation des radiogra-
phies et à la recherche des corps
étrangers; par M. A. Loiule
— De l'angle d'inclinaison des côtes, étu-
dié à l'aide de la radioscopie et de la
radiographie, en particulier dans la
pleurésie sans épanchement; par
MM. Ch. Bouchard et H. Guiile-
miiiot
Radiophonie. — Sur la transmission des
sons par les rayons ultra-violets ; par
M. Dassaud
Rage. — Sur l'agent pathogène de la rage;
1089
1225
1296
i36i
8.7
1429
171
Pages.
— Propriétés de quelques sels mixtes ha-
logènes du plomb ; par M. f^. Tho-
mas ; l329
Pompes. — Sur une nouvelle pompe à
mercure; par M. E.-U. Châtelain. . ii3i
Pyrocatéchine et ses dérivés. — Sur
l'éthène-pyrocatéchine; par M. Ch.
Moureu 559
— Surlaméthyléthène-pyrocatéchine; par
M. Ch. Moureu 670
par M. E. Puscarin 691
— Rectification relative à la Communica-
tion précédente; par M. E. Puscarin. io43
Rayons X ou rayons Rœntgen. — Con-
tenu d'un pli cacheté relatif à la « Sté-
réoscopie des rayons X » ; par M.
Routliès 190
— M. de Bourgeon adresse des épreuves
photographiques montrant que le verre
isométrope arrête complètement les
rayons Rœntgen '9°
— Sur l'action chimique des rayons X;
par M. P. Villard 237
— Émission de différents rayons inégale-
ment absorbables, dans la transforma-
tion des rayons X par un même corps;
par M. G. Sagnnc 3oo
— Errata se rapportant à cette Commu-
nication 38o
— Sur la transformation des rayons X par
les différents corps; par M. H. Hur-
inuzcscu . • • 422
— Sur la transformation des rayons X par
les différents corps; par M. G. Sa-
gnac 546
Sections de l'Académie. — Liste de can-
didats présentés pour la place va-
cante, dans la Section d'Économie
rurale, par le décès de M. Aimé Gi-
rard : 1° MM. Risler, Roux; 2° Ma-
r/uenne, Schlœsing Gis 261
— Liste de candidats présentés pour la
place vacante, dans la Section de Bo-
tanique, par le décès de M. Naïu/in :
1" M. Prillieitx; 2" MM. Bureau,
Maxime Cornu., Renault, Zciller ... 1 1 32
Silicates. — Sur l'attaque des silicates
par le gaz sulfhydrique; par M. P.
Didier 1286
SiLiciURES. — Sur un nouveau procédé de
préparation du siliciure de fer SiFe;
par M. P. Lcbeau 933
SoDiUiM. — Chaleur d'oxydation du sodium ;
par M. de Porcrand i449
— Remarques sur les oxydes du sodium
( i(>4'^ )
Pages,
et sur la fonction chimique de l'eau,
comparée à celle do l'hydrogène sul-
furé ; par M. de Forcrand 1 5 1 g
Soleil. — Observations du Soleil faites à
l'observatoire de Lyon pendant le
troisième trimestre de 1898; par M. /.
GuilUiiime 1 5H
— Observation du groupe des raies B du
spectre solaire, faite au sommet du
mont Blanc ; par M. ^ .
Pages.
deur des objets; par M. Th. Giiilloz. 1178
— M. Ed. Spalinoivski adresse une Note
relative à quelques « phobies » pattio-
'ogiques ,^58
ViTicuLTiiiE. — Ouverture d'un pli ca-
cheté contenant une Note relative à
un procédé antique contre les para-
sites de la vigue; par M. G. Korom-
pay 261
— MM. M. et A. Cdinpiignc adressent
une Note relative à un traitement an-
ticrj'ptogamique et insecticide de la
Vigne 657
— SI. E. Jimenez y Berruezo de Zapnta
adresse une Note relative à un insecti-
645 )
Pafîes.
cide anti-phylloxérique 1082
— Sur les formes de conservation et de
reproduction du black rot ; par M J.
Penaud i a/jç)
— Les arrosages tardifs do la vigne ; par
M. A. Miintz 1489
Vol. — Sur le mécanisme du vol chez les
Insectes; par M. Charles Janet 249
— M. Chevrey adresse un Mémoire relatif
à un hélicoplane 35o
Voyages SCIENTIFIQUES. — Première cam-
pagne de la Princesse-Alice II \ par
S. A. le Prince Albert I", de Mo-
naco 212
Zoologie. — Sur le développement de la
Convnluta Rnscnffensis Graff; par M.
Jn'oln Geitroénich 4^5
— Sur trois Orthonectides nouveaux pa-
sites des Annélides, et l'hermaphro-
disme de l'un d'eux {Stœchnrlhruni
Giardi n. g., n. sp.); par MM. Mau-
rice Cnnllery et Fclix Mesnil 4^7
— Sur l'embryogénie des Orthonectides,
et en particulier du Slœchartlirum
Giardi. Caull. et Mesn.; par MM.
Maurice Caullery et Félix Mesnil. . 5 16
— De la mue chez les Insectes, considérée
comme moyen de défense contre les
parasites végétaux ou animaux. Rôles
spéciaux de la mue trachéale et de la
mue intestinale; par M. Kiinckel
d'Herculais 620
— Sporozoaires du tube digestif de l'Or-
vet; par M. Louis Léger 1128
— Des variations quantitatives du plank-
ton dans le lac Léman ; par M. Emile
Yung 1 1 28
- Quelques mots sur l'Bœmcnteria (Clep-
sine) costnia de Millier; par M. J.
Kotvali esky. 1 1 85
— Sur les variations et les groupements
spécifiques des Péripates américains ;
par M. E.-L. Bouvier i344
— Sur la formation de la perle fine chez la
Meleagrina margarilifera ; par M.
Léon Diguet i JSg
- Régénéraiion des membres chez les
Mantidej, et constance de la tétramé-
trie du larse des membres régénérés
après autotomie chez les Orthoptères
pentamères; par i\l. Edmond Bor-
di'ge... 1593
Voir aussi Anatonne animale. Physio-
logie animale. Embryologie, Paléon-
tologie.
'
TABLE DES AUTEURS.
MM. Pages.
ABRAH.\M (H.). — Sur la décomposition
d'un courant à haut potentiel en une
succession de décharges disruplives . 991
— Sur la stérilisation industrielle des eaux
potables par l'ozone. (En commun
avec M. Marinier.) io34
ACADÉMIE IMPÉRIALE DES SCIENCES
DE SAINT-PÉTERSBOUKG (l') in-
forme l'Académie qu'elle célébrera le
i/i3 avrd 1899, '^ cinquantième an-
niversaire de la fondation de l'obser-
vatoire physique central 801
ACHARD rCii.). — L'exploration clinique
des fonctions rénales et la glycosurie
phloridzique 822
— Sur le traumatisme et la tuberculose.
(En commun avec M. Lannclonguc .) 1075
ADRIAN. — Sur l'anabsinthine, substance
nouvelle retirée de l'absinthe. (En
commun avec M. A. Trd'at) 1 15
ALBERT 1" (S. A. le PriiNce de Monaco).
— Première campagne de la Pri/i-
cesse-Alice 11<^ 212
ALLIS (Ed. -P.) adresse des remer-
ciments à l'Académie 3/
AMAG.\T (E.-H.). — Essai sur une forme
nouvelle de la fonction /( />i'/) = o,
relative aux fluides 538
— Essai sur une forme nouvelle de la re-
lation f{/h't) — o; cas de l'état de
saturation 649
ANDEER (J.-J.) adresse une nouvelle Note
sur « Les ostioles dans les règnes
animal et végétal, comme appareil
régulateur » Sg
ANDRADE. — Sur l'homographie de la
MM. Pages.
théorie des poutres 917
ANDRÉ (Cii.). — Observation de l'éclipsé
totale de Lune du ^7 décembre 1898,
faite à l'observatoire de Lyon 87
ANDRÉ (G.). — Réparliiion du carbone
dans les matières humiques 5i3
— Nouvelles recherches sur les chaleurs
de formation et de combustion de di-
vers composés azotés et autres. ( En
commun avec M. Berthelot.) 959
— Sur l'alcool furfurique io35
APOSTOLI. — De l'action des courants de
haute fréquence dans l'arthritisme. . . iGio
APPELL (P.) est élu membre de la Commis-
sion chargée de juger le concours du
prix Fraricœur 77
— Et de la Commission du prix Poncelet. 77
— Et de la Commission du prix Bordin. 656
— Rapport sur un Mémoire de M. Jean
Mascarl, intitulé : « Constitution de
l'anneau des petites planètes; proba-
bilités des coïncidences » vioi
ARLOING (S.). — Influence de la voie
d'introduction sur le développement
des effets thérapeutiques du sérum
antidiphtérique 1498
ARMAGNAT (H.). — Contribution à l'é-
lude de l'interrupteur de Wehnelt. . 988
ARNAUDEAU (A.) adresse une Note re-
lative à une pièce qu'il propose d'a-
jouter au peson pour en simplifier la
graduation 1296
ARSÙNVAL ( d' ).— Le Centenaire de l'Aca-
démie Impériale militaire de Médecine
de Saint-Pétersbourg 187
— La vie en milieu confiné 341
( ><348 )
MM. PajTos.
— Interrupteur électrolytique 529
— Action de quelques gaz sur le caout-
chouc 1545
— Est élu membre de la Commission du
prix Montyon(Médecineet Chirurgie). 268
— Et de la Commission du prix Bréant. . 269
— Et de la Commission du prix Lallemand 349
— Et de la Commission du prix Montyon
(Physiologie expérimentale) 397
MM. Pages.
— Et de la Commission du prix Philipeaux
(Physiologie expérimentale) 897
— Et de la Commission du prix La Gaze
( Physiologie ) 397
— Et de la Commission du prix Pourat. . 656
— Et de la Commission du prix Pourat
pour 1901 719
AUTONNE (Léon). — Sur les intégrales
algébriques de l'équation de Riccati. 410
B
BACH (A.). — La formaldoxime, comme
réactif pour déceler la présence de
très petites quantités de cuivre 363
BAGARD (H.). — Sur les variations de
résistance d'un conducteur électroly-
tique dans un champ magnétique. . . gi
BAILLAUD. — Observations faites à l'ob-
servatoire de Toulouse, pendant l'é-
clipse du 23 décembre i8g8, par
MM. BdiUaud, Bourget, Monlange-
rnrid, Ronsard, Jicsson , 38
BALASSUY (Basile de) adresse une Note
relative à l'étincelle donnée par la bo-
bine de RuhmkorfT 1 194
BALLAND adresse une Note « Sur la com-
position et la valeur alimentaire des
principaux légumes n 700
BALTHAZARD. — Sur l'emploi du bioxyde
de sodium dans l'étude de la fonction
respiratoire. (EncommunavecM. Des^
grez 36i
BARBIER (Pli.). — Synthèse du dimé-
thylheplénol 110
BARRAL (Et.). — Préparation des chlo-
rocarbonates phénoliques. (En com-
mun avec M. Albert Morei) 1378
BARRILLOT. — Dosage du cuivre et du
mercure dans les raisins, les vins, les
lies et les marcs. (En commun avec
M. Léo Fignnn.) 6l3
BARY (P\ul). — Quelques conditions de
fonctionnement de l'interrupteur élec-
trolytique de M. Wehneh.. . , 925
BASSOT (le général) présente à l'Acadé-
mie deux Volumes publiés par le Ser-
vice géographique de l'Armée, sous le
titre : « La Carte de France, 1750-
1898; étude historique, par M. le co-
lonel Berlliaul ti .... 801
BATTELLI (F.). — La mort par les cou-
rants électriques (courant alternatif).
(En commun avec M. J.-L. Prévost.) 668
— La mort par les courants électriques
(courant continu). (En commun avec
^\. J.-L. Prévost.) 839
BAUBIGNY (H.). — Méthode générale de
séparation du chlore, du brome et de
l'iode mélangés à l'état de sels d'ar-
gent. 5i
-- Recherches sur la séparation de traces
de brome existant dans les chlorures. 1 160
— Séparation et dosage de traces de chlore
en présence d'un très grand excès de
bromure 1 326
— Errata se rapportant à cette Commu-
nication ' 1 4a6
BAUME-PLUVINEL (A. de la). - Obser-
vation du groupe des raies B du
spectre solaire, faite au sommet du
mont Blanc 269
BEAUDEMOULIN adresse une Note intitu-
lée : « Observations météorologiques;
prédictions des saisons » 45o
BEAÙVAIS (A.) adresse une Note rela-
tive à un « siège automatique contre
le mal de mer » 749
BEAUVERIE. — Le Botrytis cinerea et la
maladie de la Toile 846 et i25i
BECQUEREL (Henri). — Sur la disper-
sion anomale de la vapeur de sodium
incandescente, et sur quelques consé-
quences de ce phénomène 146
— Note sur quelques propriétés du rayon-
nement de l'uranium et des corps ra-
dio-actifs 771
— Est élu membre de la Commission
chargée de juger le concours du prix
La Gaze ( Physique ) 77
— Et de la Commission du prix Gaston
Planté 543
BÉHAL (A.). — Sur les anhydrides mixtes
de l'acide formique 1460
( '6
MM. Paces.
BÉNECH (Elophe). — Toxalbumine do la
chair d'anguille de rivière 833
BERG (A.)- — lodates doubles de bioxydo
de manganèse 673
BERNAWD (^Noël). — Sur la germination
du Neotlifi riidiis-avis 1 253
BERTllELOT (Daniel). — Sur le coeffi-
cient de dilatation caractéristique de
l'état gazeux parfait 498
— Sur la relation qui existe entre le poids
moléculaire et la densité des fluides. 553
— Sur une relation simple donnant le
poids moléculaire des liquides en fonc-
tion de leurs densités et de leurs
constantes critiques 606
— Sur le mélange des gaz et la compres-
sibilité des mélanges gazeux. (En
commun avec M. P. Sacerclote) .... 820
— Sur l'augmentation de pression pro-
duite par le mélange de deux gaz et
sur la compressibilité du mélange ... 1 iSg
BERTHELOT(M.). - Sur le dosage du
phosphore et du soufre dans les vé-
gétaux et dans leurs cendres 17
— Sur la présence et le dosage du chlore
dans les plantes 23
— Sur la marche générale de la végéta-
tion : plante développée à l'ombre et
au soleil. Regain iSg
— Nouvelles recherches relatives à l'ac-
lion de l'acide sulfurique sur l'aeély-
lène 333
— Sur les cyanures doubles 63o
— Actions de l'hydrogène sulfuré et des
sulfures alcalins sur les cyanures
doubles : cyanosulfures 766
— Sur l'aptitude explosive de l'acétylène
mélangé à des gaz inertes. (En com-
mun avec M. Vieille .) 777
— Remarques au sujet d'une Communica-
tion de MM. Léo Vignon et J . Perraud
sur l'emploi des bouillies mercurielles
dans le traitement des vignes 832
— Sur la synthèse de l'alcool 862
— îsouvolles recherches sur les chaleurs
de formation et de combustion de di-
vers composés azotés et autres. (En
commun avec M. G. André) 959
— Remarques sur la formation de l'alcool
et de l'acide carbonique et sur l'ab-
sorption de l'oxygène par les tissus
des plantes 1 366
— Présente à l'Académie un Ouvrage qu'il
vient de publier sur la « Chaleur ani-
MM. Pages.
maie » 975
— Fait hommage à l'.Académie do son Ou-
vrage intitulé : « Station de Chimie
végétale de Meudon (1883-1899) =
Chimie végétale et agricole » 1208
— Est élu membre de la Commission char-
gée de juger le concours du prix La
Caze ( Physique ) 77
— Et de la Commission du prix La Caze
(Chimie) i57
— Et de la Commission du prix Wilde . . 1.57
— Et de la Commission du prixTrémont. 397
— Et delà Commission du prix Saintour. 54î
— Et de la Commission du prix Jean
Jacques Berger 543
— Et de la Commission du prix Gegner.. 582
— El de la Commission du prix Cahours. 582
— M. le Secréttnre perpétuel signale,
parmi les pièces imprimées de la Cor-
respondance : un Mémoire de M. ^w-
dré Marknff; dherses publications de
M. Vfi'i der Mensbnigi^he ; deux Vo-
lumes publiés par VJssoci/iiion fnm-
çaise pour l'ai>niicement des Sciences,
77. — Divers Ouvrages de M. /. Ri-
bnn et de MM. Louis Duparc et Lu-
dovic Marzcc, 21 5. — Le deuxième
fascicule du « Recueil de données nu-
mériques : Optique, par M. H. Du-
fein, 350. — La sixième année (1898)
de \ Aéropldle, 583. — Les deux pre-
miers numéros de « l'Enseignement
mathématique », Revue nouvelle di-
rigée par MM. Laisunt et Felir, 719.
— Trois Volumes publiés, en langue
russe, par M. Klinguen, sous le titre :
(( Les Patriarches de l'.Agriculture ».. 1210
BERTRAND (G.)— L'acide silico-tungslique
comme réactif des alcaloïdes 742
BERTRAND (Joseph) présente, de la part
de M'"" Ernest Laugier, deux manus-
crits contenant un portrait de Condor-
cet, écrit par M"" de Lespinasse, et
l'éloge de Fourier par Arago io83
— Offre à l'Académie, au nom de M°'" Hal-
phen, les manuscrits laissés par Ed-
mond Halphen 1210
— Présente à l'Académie le manuscrit du
Rapport de Poisson, du 4juillet i83i,
sur le Mémoire de Galois relatif aux
conditions de résolvabililé des équa-
tions par radicaux 1261
— Est élu membre de la Commission char-
gée de juger le concours du prix Pon-
( i65o )
MM. Pages.
celet 77
— Et (le la Commission du prix La Caze
(Physique) 77
— Et de la Commission du prix Monlyon
( Statistique ) 77
— Et de la Commission du prixTrémont. 897
— Et de la Commission du prix Saintour. 5^3
— Et de la Commission du prix Jean
Jacques Berger 543
— Et de la Commission du prix Gegner. . 582
— M. le Secrétaire perpétuel signale un
Ouvrage de M. L. Hemy, « Sur les
nitriles-alcools alipliatiques et leurs
dérivés », 87. — Un Volume conte-
nant les Études de M. C.-M. Goulier
sur les nivellements de précision, pu-
bliées par M. Cil. Lnllemand, 157. —
Des « Tables décimales à neuf chiffres,
pour la transformation des heures et
des degrés en fractions décimales » ;
par M. /. de Rey-Pailliade, 269. —
Un Ouvrage de M. Tisserand « Leçons
sur la détermination des orbites «,
657. — Un Volume de M. Edmond
Fournier, « Stigmates dystrophiques
de l'héiédosyphilis », 657. — Le
TomeX (1897-1898) des « Annales de
l'École nationale d'Agriculture de
Montpellier », io32. — « L'Histoire de
la Faculté des Sciences de Bordeaux
(iS38-i89_{)»,parM. G.Rayet, 1274.
— Un Ouvrage de M. Sta/nslas Meu-
nier intitulé : « La Géologie expéri-
mentale », i5oi. — Un Ouvrage de
M. Xr/a/-*- intitulé : 0 Chirurgie d'ur-
gence » 1 55o
— Informe l'Académie que Sir George-
hiclinrds, Correspondant de la Section
de Géographie et Navigation, est dé-
cédé à Londres, le i4 novembre 1896. 38i
— Donne lecture d'une dépêche annonçant
la mort de M. Soplius Lie, Correspon-
dant de la Section de Géométrie .... 624
— Annonce à l'Académie la mort de
M. G.-H. Wiedeinaiin, Correspon-
dant de la Section de Physique 759
— Informe l'Académie que les fêtes d'inau-
guration du monument et de l'Institut
Pasteur, à Lille, auront lieu le 9 avril
'899 7'9
BERTRAND (Marcel) est élu membre
de la Commission chargée de juger le
concours du prix Delesse 1 57
— Et de la Commission du prix Fonlancs. 157
MM. Pages.
— Et de la Commission du prix Tchihat-
chef 582
BEUDON (Jules).— Sur le calcul des for-
mules contenant des fonctions arbi-
traires .... 12l5
BIANCHI. — Action du bain turc sur les
organes internes. (En commun avec
JI. Félix Re>;n(iult. ) 824
BIGOURDAN (G.). — Sur diverses circon-
stances qui modifient les images ré-
fléchies par le bain de mercure, et
sur la transmission à travers le sol
des trépidations produites à la sur-
face 1 1 47
BLAISE (E.-E.). — Sur les chlorures-
éthers des acides bibasiques . . i83
— Recherches sur l'acide aa-diméthylglu-
tarique 676
BLANCHARD (Emile) est élu membre de la
Commission chargée de juger le con-
cours du prix Savigny 2i5
— Et de la Commission du prix Petit
d'Ormoy (Sciences naturelles) 582
BLOCH (L.) adresse une réclamation de
priorité, au sujet d'une lunette télé-
métrique, présentée à l'Académie par
M. le colonel Hunihert 1 194
BLONDEL (A.). — Sur les arcs à courants
alternatifs dissymétriques entre mé-
taux et charbons 727
— Sur l'interrupteur électrolytique de
Wenhelt 877
— Sur l'équalion du mouvement des au-
tomobiles 1441
BLONDLOT (R.). - Production de forces
électromolrices par le déplacement,
dans le sein d'un liquide soumis à
l'action magnétique, de masses de
conductivités différentes goi
— Force électromotrice produite dans une
flamme par l'action magnétique r497
BLUMENTHAL (F.). — Sur la formation
du sucre de l'albumine de l'œuf 117
BLUTEL. — Sur les lignes de courbure de
certaines surfaces 289 et 721
BODIN (E.). - Sur la forme Oospora
{Streptothrix) du Microsporon du
cheval 1 466
BOLLEMONT (E. -Grégoire de). — Étude
de quelques dérives oxymélhyléniques
des élhors cyanacétiqucs (338
BONJEAN(E.). — Analyse chimique de
quelques lochos volcaniques prove-
nant do l'étoilement périphérique du
( i65i )
MM. I
-Mont-Dore
BONNIER (Gaston). — Caraclèics ana-
tomiques et physiologiques des iilantes
rendues ariiGciellenient alpines pur
l'alternance des températures ex-
trêmes
— Est élu membre de la Commission char-
gée de juger le concours du prix Des-
mazières
— Et de la Commission du prix Montagne.
— Et de la Commission du prix La Fons-
Mélicocq
— Et de la Commission du prix Thore .
— Et de la Commission du prix Gay pour
190'
BORDAGE (Edmond). — Régénération
des membres chez les Mantides et
constance de la télramérie du tarse
des membres régénérés après autoto-
mie chez les Orthoptères pentamèros.
BORDAS (L.). — Recherches sur les
glandes anales des Cambidœ
— Considérations générales sur les glandes
défensives des Coléoptères
BORDIER (H.). — Actions électroly tiques
observées dans le voisinage d'un tube
de Crookes. (En commun avec M. Sal-
vador. )
— De la part qui revient aux actions élec-
trolytiques dans la production de l'é-
rythème radiographique. ( En com-
mun avec M. Salvador.)
BOREL (Arnold). — Sur la polarisation
rotatoire magnétique du quartz
BOREL (Emile). — Sur le prolongement
des fonctions analytiques
— Sur la croissance des fonctions définies
par des équations différentielles
— Sur la nature arithmétique du nombre e.
— Sur le calcul des séries de Taylor à
rayon de convergence nul
BORGMANN (J.-J.). — Sur un cas par-
ticulier des oscillations électriques,
produites par une bobine de Ruhm-
korff à circuit secondaire ouvert, et
sur une méthode nouvelle pour me-
surer des capacités électriques. (En
commun avec M. A. -A. Pétrovski).
— Sur la capacité électrique des corps
mauvais conducteurs. (En commun
avec M. A. -A. Petrovski.)
BORNET est élu membre de la Commis-
sion chargée de juger le concours du
prix Desmazières
a(resse. ) 564
— Recherche et dosage calorimétrique de
petites quantités d'iode dans les ma-
tières organiques 1120
BOURGEON (de) adresse des épreuves
photographiques montrant q\ie le
verre isométrope arrête complètement
les rayons Rœntgen , lyo
BOUSSINESQ. — De ï'effet produit, sur le
mouveniiint d'inclinaison d'une bicy-
clette en marche, par les déplacements
latéraux que s'imprime le cavalier.. . 766
— Calcul, dans une hypothèse simple, du
déplacement latéral que doit s'impri-
mer le cavalier, sur une bicyclette en
marche, pour porter le centre de gra-
vité du système à une petite distance
horizontale voulue de la base de la bi-
cyclette 859
— Est élu membre de la Commission char-
gée de juger le concours du prix Mon-
tyon ( Mécanique) 77
— Et de la Commission du prix Fourney-
2 )
MM. Pages,
ron 656
BOUVIER (E.-L.). — Sur les variations
et les groupements spécifiques des Pé-
ripates américains i344
BRANLY (Edouard). — Sur l'absorption
des ondes hertziennes par les cor(iS
non métalliques. (En commun avec
M. Gustcwe Le Bon. ) 879
— Radioconducteurs à billes métalliques . 1089
BRÉAUDAT (L.). — Nouvelles recherches
sur les fonctions diastasiques des
plantes indigofères 1478
BRETEÂU (P.). — Surl'hématinedusang
et ses variétés suivant les espèces
animales. (En commun avec M. P.
Cazeneuve.) 678
— Sur la solanine. (En commun avec
M. Cazeneuve.) 887
BRILLOUIN (Marcel). — Théorie molécu-
laire du frottement dos solides polis . 354
BRIOT (A.). — Sur l'existence, dans le
sang des animaux, d'une substance
empêchant l'action de la présure sur
le lait i359
BROCA (André). — Décharge disruptive
dans le vide. Formation des rayons
anodiques 356
— Variation de l'acuité visuelle avec l'azi-
mut. Modification de la section droite
des cônes par l'accommodation astig-
matique , 45o
BROCHET (André). — Action de l'aldé-
hyde formique sur le menthol et le
bornéol 612
BROUARDEL est,élu membre de la Com-
mission chargée de juger le con-
cours du prix Montyon (Statistique). 77
— Et de la Commission du prix Montyon
(Médecine et Chirurgie) 269
— Et de la Commission du prix Godard.. 269
— Et de la Commission du prix Mège . . . 349
— Et de la Commission du prix Montyon
(Arts insalubres) 397
BRUN (H. DE) adresse un Mémoire ma-
nuscrit intitulé : « L'organisme sa-
nitaire de l'Empire ottoman et la dé-
fense sanitaire de l'Europe contre la
peste et le choléra » 36
BUISINE (A.). — Mode d'essai et com-
position des huiles d'acétone (En com-
mun avec M. P. Buisi/ie. ] 56i
— Sur les huiles d'acétone de la distilla-
tion sèche du pyrolignite de chaux,
comme source de mélhylpropylcé-
( i653 )
MM. Pagps. I MM.
tones. (En commun avec M. P. Btii-
"irif. ) 88
BUISINE (P.). — Mode d'essai et compo-
sition des huiles d'acétone. (En com-
mun avec M. A. Buisine.) 5G
— Sur les huiles d'acétone de la distilla-
tion sèche du pyrolignite de chaux,
comme source de méthylpropylcé-
tones. (En commun avec M. A. £ui-
P.-iCes.
885
sinr.)
BUIŒ.MJ est présenté par la Section de
Botiuiicpio pour la place laissée va-
cante par le décès île M. Nnm/i/i.. . . 1 132
BUSSY (nrc) est élu membre do la Com-
mission chargée do juger le con-
cours du prix extraordinaire de six
mille francs 77
— Et de la Commission du prix Plumey . 77
CAILLETET est élu membre de la Com-
mission chargée do juger le con-
cours du prix La Caze (Physique). . . 77
CALLANDREAU. — Sur quelques particu-
larités de la théorie des étoiles filantes.
Possibilité de la répétition d'activité
de certains points radiants. Existence
des points radianls dits slntior/nnires. 677
— Observation de la planète EL (Coggia,
3[ mars), faite à l'Observatoire de
Paris, à l'équatorial de la tour de
l'Est (o'",38 d'ouverture) 853
— Est élu membre de la Commission char-
gée de juger le concours du prix
Lalande ( Astronomie ) 77
— Et de la Commission du prix Valz. ... 77
CAMPAGNE (A.) adresse une Note rela-
tive à un traitement anticryptoga-
mique et insecticide de la Vigne. (En
commun avec M. M. Campagne.).. . 65y
CAMPAGNE (M.) adresse une Note rela-
tive à un traitement anticryptoga-
mique et insecticide de la Vigne. (En
commun avec M. A. Campagne.). . . 657
CAMUS (L.). — A propos de l'action em-
pêchante du sérum sanguin sur la pré-
sure. (En commun avec M. Glcy.).. i4i6
— Action coagulante du liquide de la
prostate externe du Hérisson sur le
contenu des vésicules séminales. (En
commun avec M. Gley.) 1417
CARALP. — Le carbonifère des Pyrénées
centrales i4i3
CARNOT (Ad.). — Recherches sur l'état
chimique des divers éléments con-
tenus dans les produits sidérurgiques.
Carbures doubles de fer et d'autres
métaux. (En commun avec M. Goû-
tai. ) 207
CARPENTIEB (J.). — Perfectionnements
à l'interrupteur électrolytique de
Wehnelt 987
CASPARI. — Épreuves des instruments
destinés aux expériences sur la déci-
malisation des angles i \'\i
CAULLERY (Maurice). — Sur trois Or-
thoneclides nouveaux, parasites des
Annélides, et l'hermaphrodisme de
l'un d'eux {Stœclinrtlirum Giardi n.
g., n. sp.) (En commun avec M. Fé-
lix Mexnil. ) 557
— Sur l'embryogénie des Orthonéclides,
et en particulier du Stoecharthnim
Giardi, Caull. et Mens. (En commun
avec M. Félix Mesnil. ) 5 [G
CAUSSE (H.). — Triacétylmorpliine et
oxydation de la morphine 181
CAZENEUVE (P.). — Sur l'hématine
du sang et ses variétés suivant les
espèces animales. (En commun avec
M. P. Breteau) 678
— Surlasolanine. (EncommunavecM. /*. '
Breteau.) 887
CHAFFANJON (J.) adresse ses remercî-
menls à l'Académie pour le prix Tclii-
hatchef qui lui a été décerné 867
CHANCEL (F.). — Remarques sur la pré-
paration des oxyéthylamines 3i3
CHARON (Ernest). — Sur le caractère
électronégatif de certains radicaux or-
ganiques non saturés 736
CHARPENTIER (Auc). - Oscillations
nerveuses à la suite des excitations
unipolaires; méthode pour la mesure
de leur vitesse de propagation i473
— Vitesse de propagation des oscillations
nerveuses produites par les excita-
lions unipolaires i6o3
CHABRIN. — Modifications des toxines in-
troduites dans le tube digestif. (En
commun avec M. Levadiii. ) 120
— Prédispositions morbides de la période
( i654 )
MM. P;
puerpt^rale. Hyperglycémie el démi-
néralisation
- Action du pancréas sur la toxine di-
phtérique. (En commun avec M. Ze-
fnditi.)
-" Pliysioloj;ie paltiologique de la gros-
sesse. (En commun avec M. Guille-
monat. )
— Nouvelles démonstrations des varia-
• tiens du fer sous l'inl'.uence de la
grossesse
CHATELAIN (E.-U.). - Sur une nouvelle
pompe à mercure
CHATIN est élu membre de la Com-
mission chargée de juger le concours
du pri.x Desmazières
— Et de la Commission du prix Montagne.
— Et de la Commission du prix La Fons-
Mélicocq
CHAUVEAU. — Sur le mécanisine des phé-
nomènes thermiques liés à la mise en
jeu de l'élasticité des corps solides
inertes ou animés
— Chaleur libérée ou absorbée par la mise
en jeu de l'élasticité du caoutchouc,
dans les conditions qui peuvent être
réalisées pour l'élasticité du muscle
en contraction. Applications à l'éner-
gétique musculaire
— Inscription électrique des mouvements
valvulaires qui déterminent l'ouver-
ture et l'occlusion des orifices du
cœur
— Effets de l'auto-excitation du cœur par
l'estracourant du petit signal éleclro-
magnéiiquo employé à l'inscription
des mouvements des valvules car-
diaques
— Est élu membre de la Commission char-
gée de juger le concours du prix
Montyon (Alédecine el Chirurgie). . .
— Et de la Commission du prix Montyon
(Physiologie expérimentale). .......
— Et de la Commission du prix Philipeaux
(Physiologie expérimentale)
— Et de la Commission du prix La Cnzc
(Pliysiologie)
— Et de la Commission du prix Pourat. .
— Et de la Commission du prix Pourat
pour igoi
CHAUVEK Gustave). - Sur l'existence
d'une l'aune
COTTON(A.). — Biréfringence produite
par le champ magnétique, liée au phé-
nomène de Zeenian -21) i
COTTON (Emile). — Sur les formes de
différentielles invariantes vis-à-vis de
certains groupes iO i
COULON(J.). - Sur les équations aux
dérivées partielles du second ordre à
caractéristiques réelles i38i'i
COURTADE ( D . ) adresse ses remerciments
à l'Académie pour la distinction accor-
dée à ses travaux 37
COURTY(F.). — Observadondelacomète
Swift (1899, ")> f''''6 3" grand équa-
torial de l'observatoire de Bordeaux . 65?
MM . Pages.
— Observations de l'écIipse partielle de
Soleil du 7 juin 1899, faites à l'obser-
vatoire de Bordeaux l 'ioî
CREI.1ER. — Sur le développement de
certaines irrationnelles en fraction
continue 220
- Adresse une Note « Sur une nouvelle
démonstration du développement de
Legendre pour \/\ » 701
CREMONA (L.), nommé Correspondant
pour la Section de Gi'ométrie, adresse
st-s remerciments à l'Académie 49°
CROOKES (William). — Sur la source de
l'énergie dans les corps radio-actifs. 176
CDMENGE (E.). — Sur un nouveau mi-
nerai d'urane, la cnmotite. (En com-
mun avec M. C. Friedet.) 53-2
D
DAGUILLON (Auc). — Sur les feuilles
primordiales des Cupressinées 256
DARBODX (Gaston). — Notice surM. i'o-
plius Lie 525
— Sur la déformation des surfaces du
second degré 760, 854
— Sur les transformai ions des surfaces à
courbure totale con.-lante 953
— Sur les surfaces à courbure constante
positive 1018
— Sur la déformation des surfaces géné-
rales du second degré 1264
— Sur les surfaces isothermiques 1299
— Errata se rapportant à cette Commu-
nication 1 53i-
— Sur une classe de surfaces iso thermiques
liées à la déformation des surfaces du
second degré MS"
— Est élu membre de la Commission char-
gée de juger le concours du prix
Poncelet ~'.
— Et de la Commission du prix Gegner . V ...
— Et de la Commission du prix Petit
d'Ormoy (Sciences mathématiques) . 58-2
— Et de la Commission du prix Bordin
(question proposée en 1898) C5G
DASSONVILLE (Ch.). — Sur la position
systématique des Tridtophyion et des
formes voisines dans la classification
des Champignons. (En commun avec
M. Matruchot.) Mu
DÂSTRE (A.). — Contribution à l'étude
des chlorophylles animales. Chloro-
phylle du foie des Invertébrés. (En
commun avec M. N. Fl.nrcsco. ) 398
DEBIERNE (A.). — Sur la racémisation
du camphre 1 110
DECOMBE ( L . ). — Sur une méthode phy-
sique pouvant permettre de décider
s'il y a, ou non, dispersion dans le
vide 172
DECROCK (E.). — Sur la structure des
faisceaux placentaires dans le genre
Primiita 259
DEFACQZ (Ed.). — Sur le bisulfure de
tungstène , t)o9
DEGAGNY (Cii.) adresse une Note « Sur
les variations de longueur du fuseau
chez le Lis martagon et la Fritillaire». i35
DEHÉRA1N(P.-P.). —Le travail du sol.. 4:4
DELAURIER adresse un Mémoire « Sur la
navigation aérienne sans ballons, par
lo moteur à vapeur universel » Soi
DELEMAY adresse une Note relative à la
théorie du siphon ngi
DELÉPINE (Marcel). — Constitution et
propriétés chimiques de l'éthylidène-
imine io5
DEMOUSSY ( E . ). — Sur la transformation
directe de l'ammoniaque en acide azo-
tique dans les milieux liquides 566
DENIGÈS (G.). — Combinaisons obtenues
avec les aldéhydes grasses et le sul-
fate mercurique 429
( i656 )
MM. Pages.
— Sur une réaction très sensible de l'acide
acétone-dicarbonique 680
DEPREZ (Marcel).— Sur l'hystérésimètre
construit par MM. Elondelet Carpen-
tier 6 1
— Est élu membre de la Commission
chargée de juger le concours du prix
Plumey 77
DESGREZ. — Sur l'emploi du bioxyde de
sodium dans l'étude de la fonction
respiratoire. (En commun avec M.
Ballhnzard.) 36i
DESLANDRES (H.). — Photographies stel-
laires avec la grande lunette de l'ob-
servatoire de Meudon 1 375
DEVAUX (Henhy). — Accroissement* tan-
gentiel du péricycle io58
— Asphy.Kie spontanée et production d'al-
cool dans les tissus profonds des tiges
ligneuses poussant dans les conditions
naturelles 1 346
DÉVÉ (Ch.). — Sur un phakomètre à os-
cillations 1 56i
DEZAVELLE adresse une Note sur un ap-
pareil destiné à éviter les accidents
produits par les chocs de locomotives. i36i
DICKSON (L.-E.). — Plusieurs groupes
linéaires isomorphe au groupe simple
d'ordre 25 920 873
— Sur une généralisation du théorème de
Fermât ; io83
DIDIER (P.). — Sur l'attaque des silicates
par le gaz sulfhydrique 1286
DIENERT. — Sur la fermentation du ga-
lactose 569 et 617
DIERCKX (Fr.). — Recherches sur les
glandes défensives des Carabides bom-
bardiers 622
— Errata se rapportant à cette Commu-
nication 703
— Sur la structure des glandes anales des
Dytiscides et le prétendu rôle défensif
de ces glandes 1 1 26
DIGUET (LÉON). — Sur la formation de la
perle fine chez la Meleagrina marga-
ritifera 1 589
DITTE — Sur quelques propriétés de l'alu-
minium 195
— Sur les propriétés et les applications
MM. Pages.
de l'aluminium 793
— Sur les applications de l'aluminium . . . 971
— Est élu membre de la Commission char-
gée de juger le concours du prix
Jecker 157
— Est élu membre de la Commission
chargée de juger le concours du prix
La Caze (Chimie) 157
DOUBLET. — Observations de l'éclipsé
partielle de Soleil du 7 juin 189g,
faites à l'observatoire de Bordeaux . . i5o2
DUBOIN (A.). — Sur la présence de l'iode
dans les eaux minérales de Royat . . . 1469
DUBOURG (E.). — De la fermentation des
saccharides 440
DUCLAUX est élu membre de la Commis-
sion chargée de juger le concours du
prix La Caze (Physiologie) 397
DUCREÏET (E.) adresse, pour l'un des
concours de 1899, les Notices qu'il a
publiées sur « La télégraphie hert-
zienne sans fil « 490
— Informe l'Académie qu'il vient de réa-
liser des expériences de télégraphie
hertzienne sans fil dans Paris, à une
distance de 7""", 891
— Adresse une Note relative à la construc-
tion des radioconducteurs à limaille
et à billes d'acier 1296
— Errata se rapportant à cette Commu-
nication i362
DUFAU (E.). — De la Nature du sucre
urinaire des diabétiques. (En com-
mun avec M. G. Patiin.) 375
DUNAC (Florentin). — Cunlnuuiion à
l'étude du genre Actinidia (Dillénia-
cées) 1498
DUPARC ( L.). — Sur les roches éruptives
du Cap-Blanc (Algérie). (En commun
avec M. Ritter.) i356
DURAND (Augustin). — Sur un homo-
logue inférieur de l'acide nitrique. . . iSaO
DUSSAUD. — Sur la transmission des sons
par les rayons ultra-violets 171
— De l'amplification des sons dans les
phonographes 552
DYBOWSkl. — Sur les conditions cullu-
rales en Tunisie 1 33
( «657 )
MM. Pages.
EBERHARDT.— Modificationsdansl'écorce
primaire chez les Dicotylédones 4f)3
EGINITIS (D.). — Sur une ancienne pluie
d'étoiles filantes 4o i
— Sur le tremblement de terre en Triphy-
lie, du 11 janvier 1899 iv, 1
— Sur deux anciennes averses de Bié-
lides 658
— Sur quelques anciennes pluies d'étoiles
MM. i>a,;cs.
filantes gyy
— Observations d'étoiles filantes faites à
Athènes 1431
— Résultats des observations séismiques
faites on Grèce de 1893 à 1898 rfiyo
ESCLANGON. — Observation de l'éclipsé
partielle de Soleil du 7 juin 1899,
faites à l'observatoire de Bordeaux . i5o2
FABRY (Ch.). — Sur une source intense
de lumière monochromatique. (En
commun avec M. A. Perot.) i iSO
— Sur l'alimentation des tubes de M. Mi-
chelson par diverses sources élec-
triques. (En commun avec M. Perot.). 1221
— Sur la mesure, ou longueurs d'onde, des
dimensions d'un cube de quartz de
4°" de côté. (En commun avec MM. J.
Macé de Lépinny et A. Perot.). ... i3i7
FABRY (Eugène). — Généralisation du
prolongement analytique d'une fonc-
tion 78
FAHRIG (Ernest) adresse une Note sur
l'aluminium industriel et quelques-
unes de ses propriétés 582
FARJENEL adresse un Mémoire relatif à
un « Système de cylindres conjugués,
pour moteurs fonctionnant sous l'ac-
tion de fluides quelconques » 26;)
FAVREL (G.). — Action des chlorures
bisdiazoïques de la benzidine, de l'or-
thotolidine et de l'orthodianisidine
sur l'acélylacétone 3 1 8
— Action des chlorures bisdiazoïques de
la benzidine, de l'orthotolidine, de la
dianisidine sur les malonates d'éthyle
et de méthyle 829
FAYE est élu membre de la Commission
chargée de juger le concours du prix
Lalande (Astronomie) 77
— Et de la Commission du prix Valz. ... 77
— El de la Commission du prix Wilde.. . 137
— Note accompagnant la présentation du
Tome I des « Annales de l'observatoire
de Nice » 265
FÉRÂUD. — Observation de i'éclipse par-
tielle de Soleil du 7 juin 1899, faites
à l'observatoire de Bordeaux i5o2
FERY (C). — Sur le maximum de sensi-
bilité des galvanomètres à cadre mo-
bile 663
— Nouvelle méthode e;alvanométrique. . . iSgi
FICHTENHOLTZ {k.). — Sur un mode
d'action du Barillus subtili,s dans les
phénomènes de dcnitrification 442
FILHOL est élu membre de la Commis-
sion chargée de juger le concours du
prix Savigny 21 5
— Et de la Commission du grand prix des
Sciences physiques 656
— Et de la Commission du prix Bordin
(question proposée en 1899) 656
— Et de la Commission du prix Gay pour
'899 718
FLEURENT est présenté à M. le Ministre
du Commerce, de l'Industrie, des
Postes et Télégraphes, pour la chaire
de Chimie industrielle vacante au
Conservatoire de Arts et Métiers. ... 76
FLORESCO (N.). — Contribution à
l'étude des chlorophylles animales.
Chlorophylle du foie des Invertébrés.
(En commun avec M. Dastre.) 3g8
FORCRAND (de). — Chaleur d'oxydation
du sodium 1449
— Remarques sur les oxydes du sodium
et sur la fonction chimique de l'eau
comparée à celle de l'hydrogène sul-
furé iSig
FOUQUÉ ( F.) est élu membre de la Com-
mission chargée déjuger le concours
du prix Wilde 157
— Et de la Commission du prix Delesse . 167
}
( i658 )
MM. Pages.
— Et de la Commission du prix Fon-
tanes 1 5;
— Et de la Commission du prix Bordin
(Sciences pliysiques) pour 1901 .... 800
FOURNIER(H.). — Sur l'acide diisoamyl-
acétique 1288
FOURTAU (R.). — Sur la provenance
des valves de Crustacés ostracodes
fossiles, tombées à Oullins, près de
Lyon, le 9.4 septembre 1898 671
FOVEAU DE CODRMELLES adresse une
Note relative à la « Production élec-
trolylique d'un nouvel alliage de pla-
tine » iig4 et i36i
FRANÇOIS (Maurice). — Action de l'eau
.sur l'iodomorcurate d'ammoniaque et
MM.
sur l'iodomercurate de potasse i456
FREIRE ( DoMiNGos). — Les microbes des
fleurs • 1047
FRIEDEL est élu Membre de la Commis-
sion chargée de juger le concours du
prix Jecker 157
— El de la Commission du pris La Caze
(Chimie) 167
— Et de la Commission du prix Cahours. 562
— Et de la Commission du grand prix des
Sciences physiques (prix du budget)
pour 1 90 1 800
— Sur un nouveau minerai d'urane, la
ctirnnike. (En commun avec M. E.
Cumeiige.) 532
— Sa mort est annoncée à l'Académie ... 1017
G
GAILLARD. — Note sur la toxicité uri-
naire chez les enfants et dans l'appen-
dicite en particulier. (En commun
avec M. Lanmlongue.) 1 493
GALLARD (F.). — Sur l'absorption de
l'iode par la peau et sa localisation
dans certains organes 1 1 1 7
GALLICE (G.). — Sur une nouvelle règle
à calcul i33
GARRIGOU (F.). — Absence d'iode, sous
forme libre ou de gaz iodés, dans
l'atmosphère de la région toulou-
saine 884
— Essais préliminaires permettant de re-
connaître dans les eaux minérales
l'existence de métaux rares de divers
groupes i5f 7
GÂUDET (C.) adresse une Note « Sur
l'action des charbons poreux et des
mousses de platine » 153-
GAUDRY (Albert) est élu Membre de la
Commission chargée déjuger le con-
cours du prix Fontanes 157
— Annonce à l'Académie la mort do
M. Marsh, Correspondant de la Sec-
tion de Minéralogie, et fait un court
exposé de ses travaux 738
— Présente un Ouvrage de U"" PresUvich,
intitulé : 0 Life and Letters of Sir
Joseph Prestwich, writtenand edited
by his wife » 1 59 1
GAUTIER (Armand) présente à l'Aca-
démie la deuxième édition de son
Ouvrage : « La Chimie de la cellule
vivante » 78
— Dosage de l'oxyde de carbone 487
— Errata se rapportant à cette Commu-
nication 575 et 628
— L'iode existe-t-il dans l'air? 643
— Quantité maximum de chlorures con-
tenus dans l'air de la mer 716
— L'iode dans l'eau de mer 1069
— Erratum se rapportant à cette Commu-
nication 1 196
- Présente à l'Académie, en son nom et
au nom de M. J.-Atbahary, un Volume
intitulé : « Cent vingt exercices de
Chimie pratique » 906
— Est élu membre de la Commission
chargée de juger le concours du prix
Jecker 157
— Et de la Commission du prix La Caze
(Chimie) 157
— Et de la Commission du prix Montyon
(Arts insalubres) 397
— Et de la Commission du prix Cahours. 582
GAUTIER (Henri). — Sur les propriétés
thermiques de la chaux préparée à
difl'érentes températures 989
— Sur le phosphure de magnésium \ 167
GAUTIER (P.). — Construction d'un mi-
roir plan de 2'° de diamètre par des
procédés mécaniques 1373
GÉNEAU DE LAMARLIÈRE (L.). — Sur
la production expérimentale de tiges
et d'inflorescences fasciées 1601
GENTIL ( V.) adresse une description et un
dessin d'un aérostat dirigeable 490
( «659 )
MM. Pages. ]
GENVRESSE (P.). — Sur les combinai-
sons de la plK^nylhydrazine avor. les
ioduros alcooliques. (En commun
avec M. P. Bonrcet.) 56 i
GEORGE (L.) adresse une Noie relative à
un « nouveau générateur à vapeur
d'eau » 74ç)
GEORGÉVITCII (Jivoi.n). - Sur le dé-
veloppement de la Com'oliita Rascof-
fciisis Graff 4 J5
GERNEZ (D.). — Recherches sur les va-
peurs qu'émettent les deux variétés
d'iodure mercurique i5i6
GIRAUD (Étien'^e). — Nouvelles recher-
ches au Puits de Padirac (Lot). (En
commun avec M. Armand Viré.) ... i igo
GLEY (E.). — A propos de l'action em-
pêchante du sérum sanguin sur la
présure. (En commun avec M. L.
Camus.) i4 iC)
— Action coagulante du liquide do la
prostate externe du Hérisson sur le
contenu des vésicules séminales. (En
commun avec M. L. Camus.) i3i7
GNEZDA (JuLius). — Sur des réactions
nouvelles des bases indoliques et des
corps alburainoïdes r 58.Î
GOURSAT (E.). — Sur le prolongement
analytique Sgi
GOUTAL. — Recherches sur l'état chi-
mique des divers éléments contenus
dans les produits sidérurgiques, car-
bures doubles de fer et d'autres mé-
taux. (En commun avec M. JrL
Carnot.) '.07
GRAMONT(A. de). —Sur un spectro-
scope de laboratoire à dispersion et à
échelle réglables i5C4
GRANDIDIER (Alfred) est élu membre
do la Commission du prix Tchiatclief. 587.
— Et de la Commission du prix Gay pour
1901 718
GlilFFON (En.). — Relations entre l'in-
tensité de la coloration verte des
feuilles et l'assimilation chlorophyl-
lienne 233
GRIMAUX est élu membre de la Commis-
sion du prix Jecker 07
— Et de la Commission du prix La Caze
(Chimie) 1J9
GRUEY (L.-J.). — Observations de
l'éclipsé totale de Lune du ■>.■] dé-
cembre 1898, faite à l'observatoire
de Besançon 21"
C. R., 1899, 1" Semestre. (T. CXXVIII.)
MM. PnRes.
— Observations de la planète 1S98 El)
(Cliarlois) et do la eométe Chase,
faite à l'observatoire de Besançon par
iM . /'. Chnfardet a 1 8
— Observations de la comète Swift
(18991^^, faites à l'observatoire de
Besançon |iar M. Clinfardct 7>o
GRUVEL(A.). — Contribution à l'étude
d'éléments spéciaux do la cavité géné-
rale du Piiymosomo. (En commun
avec iM . Kunstler.) 519
— Sur certainesdéformations particulières
des hématies des Poissons. (En com-
mun avec M. Kunstler.) GiS
GRUZEWSKA ( M"" S.). — Cristallisation
de l'albumine du sang i535
GUERBET. — Action de l'alcool amylique
de fermentation sur son dérivé sodé. . Ji 1
— Action des alcools éthylique, isobuly-
lique, isoamyliquc, sur leurs dérivés
sodés looa
GUIGNARD. — Est élu membre de la
Commission chargée de juger le con-
cours du prix Desmazières 2 1 5
— Et de la Commission du prix Mon-
tagne 21 5
— Et de la Commission du prix La Fons-
Mélicocq 2i5
— Et de la Commission du prix Thore . . 213
— Et de la Commission du prix Barbier. 269
— Sur la formation du pollen et la ré-
duction chromatique dans le Naia.i
major 202
— Sur les anthérozoïdes et la double co-
pulation sexuelle chez les végétaux
angiospermes 864
GUICHARD (C). — Sur la déformation
des quadriques de révolution 282
— Sur les réseaux conjugués dont les
courbes d'un système sont des géodé-
siques Sgg
— Sur quelques applications de la loi de
parallélisme des réseaux et des con-
gruences 723
— Sur les réseaux cycliques qui contien-
nent un système de géodésiqiies. . . . i3o8
— Sur les réseaux qui correspondent au
cas où la suite de Laplace est limitée
dans un sens ii4g
GUIGNET (Cn.-Eii.). — Emploi do la
chaux pour préparer les laines des-
tinées à la teinture. (En commun
avec .M. Em. David.) 68G
GUILLAUME (J.;.— Observations du Soleil
214
MM.
( 1660 )
Pages
faites à l'observatoire de Lyon pen-
dant le troisième trimestre de 1898,. i58
— Observations du Soleil faites à l'obser-
vatoire de Lyon pendant le quatrième
trimestre de 1898 802
GUILLEMiNOT (H.)^ — Pe l'angle d'in-
clinaison des eûtes, étudié à l'aide
de la radioscopie et de la radiogra-
phie, à l'état sain et à l'état morbide,
en particulier dans la pleurésie sans
épancliement. (En commun avec
RI. nnuchard.) I -i^g
GUILLEMONAT. — Physiologie patholo-
gique de la grossesse. (En commun
avec M. Chnrrin.) 1 180
GUILLET (A.). — Sur une forme simple
de magnétomètre 48
GUILLOZ (Th.). — Traitement électrique
de la goutte ma
— Procédé pour la mesure rapide de la di-
mension de petits objets indépendam-
ment de leur distance. Application à la
pupillométrie et à la laryngométrie.
Illusion due au sens musculaire dans
l'appréciation de la grandeur des
objets 1 1 78
GUNTZ. — Sur le sous-oxyde d'argent... 996
GUSTAVSON (G.). — Sur la pureté du
triméthylène préparé par l'action de
la poudre de zinc et de l'alcool sur le
MM. Pages,
bromure de triméthylène 43?
GUTTON (C). — Comparaison des vi-
tesses de propagation des ondes
électromagnétiques dans l'air et le
long des fils i5o8
GUYON.— Est élu membre de la Commis-
sion du prix Montyon (Médecine et
Chirurgie) '-«29
— Et de la Commission du prix Bréhant . 7.69
— Et de la Commission du prix Godard.. 269
— Et de la Commission du prix Barbier.. 269
— Et de la Commission du prixChaussier. 349
— Et de la Commission du prix du baron
Larrey 349
— Et de la Commission du prix Bellion. . 349
— Et de la Commission du (irix Mège 349
— Et do la Commission du prix Pourat
pour 1901 7 ' 8
GUYOU. — Est élu membre de la Commis-
sion chargée de juger le concours du
prix extraordinaire de six mille francs. 77
— Et de la Commission du prix Plumey.. 77
— Et de la Commission du prix Tchi-
hatchof 58-2
— Application, à titre d'essai, de la divi-
sion décimale du cercle à la pratique
de la navigation "97
— Errata se rapportant à celle Commu-
nication ' 2118
H
HAAN (P.) adresse une Note ayant pour
litre : « Étude expérimentale de la
biologie intime et comparée du pro-
toplasma animal et végétal ». (En
commun avec M. Marcel Heriibel).. 1481
HALLE (L.) adresse une Note relative à
une machine dynamo-électrique .... i iSi
HALLER (A.). — Sur de nouvelles combi-
naisonsducamphreaveelesaldéhydes. 1-270
— Sur les réfractions moléculaires, la dis-
persion moléculaire et le pouvoir rota-
toiro spécifique des combinaisons du
camphre avec quelques aldéhydes
aromatiques. (En commun avec M.
Militer.) 1370
HAMY (Macrice). — Mesure interléren-
lielle des diamètres des satellites de
Jnpiteretde Vesta, en'ecluéea\i grand
équatorial coudé de l'Observatoire de
Paris 583
— Sur la détermination de points de re-
père dans le spectre i38o
HATON DE LA GOUPILLIÈKE est élu
membre de la Commission chargée de
juger le concours du prix Monlyon
( Statistique ) 77
HATT fait hommage à l'Académie d'un
Volume intitulé : « Instructions nau-
tiques sur les côtes de la Corse, par
MM. Ph. Hfitl et F. Boiiillet >' 544
- Rapport sur un Mémoire de M. Par-
tint, du C 3uin 1898 : « Choix d'une
formule de célérité » 73
- Notice sur Sh- Genrges-Herirj Ri-
chards 38 (
- ■ Sur l'interprétation d'un nombre res-
treint d'observations 898
IIATZIDÂKIS (N.-I.). — Trois formules
très générales relatives aux courbes
dans l'espace 9^3
( i66
MM. Pages.
HAUSSER ( J.). — Études sur la fillration. 1 12
— Éludes sur la fîltration des liquides
organiques 24-2
HAUTËFEUILLE est élu membre de la
Commission chargée de juger le con-
cours du prix La Gaze (Chimie) 167
— Et de la Commission du concours du
prix Delesse 1 5;
HÉBIÎRT (A.), adresse des remercîmenis à
l'Académie pour la distinction accor-
dée à ses travaux 78
HECKEL (Edouard). — Sur les graines de
V jitlanbUickia Jloribundit Oliv. et sur
le beurre de Bouamlja qu'elles con-
tiennent 4*Jo
— Sur quelques particularilésanatomiques
nouvelles dans les graines grasses (co-
tylédons et endosperme)/ 945
— Sur le parasitisme du Ximenin amcri-
cnnn 1 '532
HÉLIER (Henri). — Sur le pouvoir ré-
ducteur des tissus : toile et pancréas. 3ig
— Sur le pouvoir réducteur des tissus :
le muscle 687
— Sur le pouvoir réducteur des tissus :
le sang io43
HELMERT (F.-R.), élu Correspondant,
adresse ses remercîinents a r.\cadé-
mie 657
HENRY (Charles). — Actinophotomèlre
fondé sur des relations entre l'éclat du
sulfure de zinc phosphorescent et l'in-
tensité ou la nature des sources exci-
tatrices 94 1
HERMITE est élu membre de la Commis-
sion chargée de juger le concours du
MM. Pagea.
prix Francœur 77
— Et de la Commission du prix Gegner. 682
— Et de la Commission du prix Petit d'Or-
moy (Sciences mathônialiques) 582
HÉRUBIÎL (Marcel) adresse une Note
ayant pour litre : « Etude expérimen-
tale de la biologie intime et comiiarée
du proloiilasma animal et végétal ».
(En commun avec M. P. Htum). .. . 1481
HILL (G.-W.) adresse des remercîmenis
à l'Académie pour la distinction accor-
dée à ses travaux 78
HONORÉ adresse une Note relative à un
projet d' « automobile de guerre »... 261
HOUDAS. — Contribution à l'étude du
lierre; préparation de l'hédérine i463
HOUPIED (E.) adresse une Note relative
à un appareil inflammateur des mé-
langes tonnants, applicable aux mo-
teurs à cylindres uniques ou multiples. 470
HUGO DE VRIES. — Sur la culture des
monstruosités i25
HUGOUNENQ (L.). — Recherches sur la
stabilité des éléments minéraux et par-
ticulièrement du fer chez le fœtus hu-
main 1054
— La composition minérale de l'enfant
uouveau*né et la loi de Bunge 14 19
HUMBERT (G.). — Transformation de la
lunette de Galilée en instrument sta-
dimétrique 819
HURMUZESCU. — Sur la Irauslormalion
des ravonsX par les dilférents corps. 422
HURWITZ'(A.). — Sur un théorème de
M. Hadamard 35o
lOTEYKO (M'" L). — Anesthésie générale
et anesthésie locale du nerf moteur.
(En commun avec M"" .S^ r/'^mm '.»■/«). iGofi
ISTRATI (C). — Sur le suc réducteur et
inversible des tiges de maïs. (En com-
mun avec M. G. OEttinger.) 1040
Sur le suc réducteur et inversible des
liges de maïs, après enlèvement de
l'épi lors de sa formation. (En commun
avec M. G. OEttinger.) 1 1 1 5
Sur la cérine et la friedeline. (En com-
mun avec M. A. Ostmgnvich i58i
JACQUEMIN (Georges). —Nouvelles ob-
servations sur le développement de
principes aromatiques par fermenta-
tion alcoolique en présence de cer-
taines feuilles 369
J ANDRIER ( Ed.). — Sur quelques réactions
colorées des oxycelluloses 1407
JANET (Charles). — Sur le mécanisme
( I
MM. Pages.
du vol chez les insectes 249
JANSSEN estélu membre de la Commission
chargée de juger le concours du prix
Lalande ( Astronomie ) 77
— Et de la Commission chargée de juger
le concours du prix Valz 77
— Remarques sur une Communication de
M. J. de laBaume-Plm'inel, relative
à des observations spectrales faites
au sommet du mont Blanc 272
— Remarques sur une Communication de
M. H. Deslandres, relative aux pho-
tographies slellaires obtenues avec la
grande lunette de l'observatoire de
Meudon 1 378
JAUBERT (Joseph). — Sur un halo ex-
traordinaire observé, à Paris, le 5
avril 1899 948
JMENEZ Y BERRUEZO DEZAPATA (E.)
adresse une Note relative à un insec-
ticide antiphylloxérique 1082
JOANNIN ( A.). — Lierre et hédérine. Étude
physiologique et toxicologique i47t)
JOANNIS (A.) est présenté pour la chaire
de Chimie industrielle vacante au
Conservatoire des Arts et Métiers — 76
662 )
MM. Pages
— Sur le dosage du phosphure d'hydro-
gène dans les mélanges gazeux i322
JOB (André). — Dosage volumétrique du
cérium. Applications loi
— Sur la peroxydation du cérium dissous
dans les carbonates alcalins 178
— Sur un carbonate double cristallisé de
peroxyde de cérium 1098
JONQUIÈRES (de) est élu membre de la
Commission chargée de juger le con-
cours du prix extraordinaire de 6ooo'''. 77
— Et de la Commission du prix Montyon
(Statistique) 77
JORDAN (Camille) est élu membre de la
Commission chargée de juger le con-
cours du prix Saintour 543
— Et de la Commission du prix Petit d'Or-
moy (Sciences mathématiques) 582
— Et de la Commission du prix Bordin
(question proposée en 1898) 656
JOUVE (A.). — Sur un mode de formation
des urées ii4
— Sur une synthèse de l'hydroxylamine. 435
JUMELLE (Henry). — Le giiidroa, arbro
à caoutchouc de Madagascar i349
K.
KERFORNE (F.). — Sur l'Ordovicien de
la presqu'île de Crozon (Finistère)... 187
KILIAN. — Une coupe transversale des
Alpes Briançonnaises, de la Gyronde à
la frontière italienne. (En commun
avec M. Liigcon.) 57
KLING( André). — Formation biochimique
du propylglicol 244
KORDA (Désiré). — L'influence du ma-
gnétisme sur la conductibilité calori-
fique du fer 418
— Errata se rapportant à cette Commu-
nication 575
K0R0MPAY(G.). — Ouverture d'un pli
cacheté contenant une Note relative
à un procédé antique contre les para-
sites de la vigne 261
KOWALEVSKY (A.). — Quelques mots sur
t'Hœnicnteria (Clepsine) costaia de
Muller ii85
KUNCKEL D'HERCULAIS. — De la mue
chez les insectes, considérée comme
moyen de défense contre les parasites
végétaux ou animaux. Rôles spéciaux
de la mue trachéale et de la mue in-
testinale 620
KUNSTLER (J.). — Contribution à
l'étude d'éléments spéciaux de la ca-
vité générale du Phymosome. (En
commun avec M. A. Gruvd.) Sig
— Sur certaines déformations particulières
des hématies des Poissons. (En com-
mun avec M. A. Gruvel.) O18
L
LABBÉ (Alphonse). — La formation de
l'œuf dans les genres Mjrintheta et
Tubulavia 10 J
LACASSAGNE (A.). — Sur les causes et
les variations de la rigidité cadavé-
rique. (En commun avec M. £.^/«rti«) 1 124
( iG(i3 )
9.15
269
H'>1. Pages
LACAZE-nUTIlIERS (de) eslélii mcmbro
de la Commission chargée de juger io
concours du prix Savi<;ny
— El de la Commission du prix Serres . .
— Et de la Commission du grand prix des
Sciences pliysiques 6 jG
— El de la Commission du prix Bordin
(question proposée en 1899) 6J6
— El de la Commission du prix Gay pour
190' 718
LACROIX (A.). — Les roches volcaniques
à leucite, de Trébizonde 128
— Sur les rhyolites à segyrine el riebec-
kite du pays des Somalis i353
— Sur un gîte de magnétile en relation
avec le granité de Qiiérigul (Ariège). 1467
LAGRANGE (E.)- — A propos de la gaine
lumineuse électrolyti(|ue 122I
LAMOUROUX (F.)- — Sur la solubilité
dans l'eau des acides normaux de la
série oxalique 998
— Sur la solubililé dans l'eau des acides
maloniques substitués. (En commun
avec M. G. Massol.) 1000
LANNELONGUE.— Sur le traitement des
tuberculomes (abcès tuberculeux)
symptomatiques ou non d'une altéra-
tion des os ' 5 1
— Sur le traumatisme et la tuberculose.
(En commun avec M. Jchard.) 1075
— Note sur la toxicité urinaire chez les
enfants el dans l'appendicite en parti-
culier. (En commun avec M. Gail-
lard.)
— Est élu membre de la Commission char-
gée de juger le concours du prix
Montyon (Médecine et Chirurgie) . . .
— El de la Commission du prix Bréant. .
— Et de la Commission du pris Godard..
— Et de la Commission du prix Barbier .
— Et de la Commission du prix Chaussier.
— El de la Commission du prix du baron
Larrey -^1'.)
— El de fa Commission du prix Bellion. .
LAPPARENT (de) est élu membre de la
Commission chargée de juger le con-
cours du prix Fonlanes
— Fait hommage à l'Académie de la 3° édi-
tion de son « Cours de Minéralogie ».
— Rapport sur le projet de réfection de
la Carte de France '546
LAUSSEDAÏ (A.) est élu membre delà
Commission chargée de juger le con-
cours du prix Montyon (Statistique). 77
1493
26S
269
269
269
349
j-jy
0_14
MM. Page».
— Sur de nouvelles et importantes appli-
cations faites au Canada de la mé-
thode du lever des plans à l'aide de
la Photographie 535
LEAU (L.). — Sur les fonctions définies
par un développement de Taylor. . . . 804
LÉAUTÉeslélu Membre do la Commission
chargée de juger le concours du prix
Montyon (Mécani(jue) 77
— Et de la Commission chargée déjuger
le concours du prix Plumey 77
— Et de la Commission du prix Fourney-
ron 656
LEBEAU (P.). — Sur la préparation et les
propriétés du l'arséniure de calcium. gï
— Sur un nouveau iirocédé de préparation
du siliciure de fer Si Fe 933
LEBESGUE ( IL). — Sur quelques surfaces
non réglées applicables sur le plan. . i5cj-2
— Sur les fonctions de plusieurs va-
riables ■ ■ . 8n
LE BON (GusT.WE). — Sur la persistance
de la luminescence invisible 174
— Sur la transparence des corps opaques
pour les radiations lumineuses de
grande longueur d'onde 297
— Sur l'absorption des ondes hertziennes
par les corps non métalliques. (En
commun avec M. E douar l Branty.). 879
LE CADET (G.). — Sur l'ascension du iSa-
lasc/wlf exécutée le 24 mars 1899. . . 1 192
LE CHATÉLIER (H.). — Sur le méca-
nisme de la désagrégation des mortiers
hydrauliques 66t
— Sur l'emploi du chlorate de potasse
dans les explosifs au nitrate d'ammo-
niaque 1 394
— Sur la dilatation des alliages métal-
liques 1444
LECLERCDU SABLON. — Sur la dextrine
considérée comme matière de réserve. 944
LE DANTEC (Félix). — La loi sexuelle
du plus petit coefficient 122
— Centrosome et fécondation i34x
LEDOUX-LEBARD (A.) adresse des remer-
cîments à l'Académie, pour les dis-
tinctions accordées à ses travaux. . . . 167
LEDUC (A.). — Sur l'expérience de Lord
Kelvin el Joule 88
— Sur le rapport des poids atomiques de
l'oxygène et de l'hydrogène ii58
— Polymérisation des vapeurs anomales :
peroxyde d'azote et acide acétique. . i3i4
— Rayons émis par une pointe éleclrisée. i448
( i664 )
MM. P
LEFEBVRE (Pierre). — Points corrélatifs
des points de Bravais
— Points de Bravais et pôles
LÉGER (E.). — Sur les aloïnes
LÉGEK (Louis). — Sporozoaires du tube
digestif de l'Orvet
Lt:MER.\Y. — Sur le problème de l'itéra-
tion ,
— Errata se rapportant à cette Commu-
nication
LEMOULT (P.) adresse ses remercîments
à l'Académie pour la distinction ac-
cordée à ses travaux
LEPÈRE (Fr.). — Ouverture d'un pli ca-
cheté relatif à un produit capable de
détruire les insectes qui attaquent
les arbres fruitiers
LEPIERRE {CuARi.Es). — Action de la
formaldéhyde sur les matières albu-
minoïiles. Transformations des pep-
tones et albumoses en produits de ré-
gression albuminoïdes
— Fluor dans quelques eaux minérales.
Eaux fluorées
LÉPINE (R.). — Sur l'infection typhique
expérimentale chez le chien. (En com-
mun avec M. B. Ljonnet.)
— De l'action favorisante exercée par le
pancréas sur la fermentation alcoo-
lique. (En commun avec M. Martz.).
LERCH. — Sur les séries de Dirichlet. . .
LE ROY. — Sur les séries divergentes et
les fonctions définies par un dévelop-
pement de Taylor
LEROY (.4.). — Sur l'action d'une augmen-
tation ou d'une diminution de pres-
sion sur l'inteirupteur électrolytique.
LEROY (É.\iiLE). — La morphine et ses
sels
LESER (Georges). — Dérivés de la iné-
thylhepténone synthétique
— Sur le méthylocrénonal
— Sur un isomère de l'acide menthoxy-
lique
LEVADITL — Modifications des toxines
introduites dans le tube digestif. (En
commun avec M. Chnrrln.)
— Action du pancréas sur la toxine diph-
térique. (En commun avec M. Cliar-
rbi.)
LEVAVASSEUR. — Les groupes d'ordre
p'-'j-, p étant un nombre premier plus
grand que le nombre premier q. . . .
LEVI-CIVITA. — Sur les intégrales pério-
ages.
Ç)3o
i3ïo
i4oi
iiaS
2-y , —
38o
78
379
780
1289
396
904
i3io ■
492
925
1107
108
371
734
839
MM. Pages,
diques des équations linéaires aux dé-
rivés partielles du premier ordre. . . . 978
LÉVY (Maurice) est élu Membre de la
Commission chargée de juger le con-
cours du prix Montyon (Mécanique). 77
— Et de la Commission du prixTrémont. 397
— Et de la Commission du prixSainlour. 543
Et de la Commission du prix Jean-
Jacques Berger 5(3
— Et de la Commission du prix Fourney-
ron CSG
— Est désigné pour la vérification des
comptes de l'année 1898 i2o3
LÉVY (Michel). — Séparation en deux
groupes naturels des épanchements
volcaniques du Mont-Dore; caractères
chimiques disiinctifs de leurs magmas
et de celui qui a alimenté les érup-
tions de la chaîne des Puys 1 078
-- Est élu membre de la Commission
chargée de juger le concours du prix
Delesse 1 57
— Et de la Commission du prix Fontanes. 157
LUPOUNOFF (A.). — Sur une équation
différentielle Iméaire du second ordre. 910
— Sur une équation transcendante et les
équations différentielles linéaires du
second ordre à coefflcientspé riodiques. i o85
LIE (Sopnus). — Sa mort est annoncée à
l'Académie 624
LIÉNARD. — Au sujet d'une Note do M.
Pcllnt, sur la polarisation des diélec-
triques i568
LIGONDÉS (du). — Sur la variation delà
densité à l'intérieur de la Terre 160
LIPPMANN. — Sur la mesure absolue du
temps, déduite des lois de l'attraction
universelle 1 137
— Fait hommage à l'Académie des Leçons
qu'il a professées, à la Sorbonne, sur
les « Unités électriques absolues «... 1147
— Est élu membre de la Commission
chargée de juger le concours du prix
La Caze 77
— Et de la Commission du prix Gaston
Planté 543
LCEWY est élu membre de la Commission
chargée de juger le concours du prix
Valz 77
— Et de la Commission du prix La Caze
( Physique) 77
— Présentation du huitième Volume des
« Annales de l'observatoire de Bor-
deaux » 348
MM. 1
— Note arcompagnant la présentation du
quatriome fa=cicu1c de l'Atlas pliolo-
grapliiqiu' df la Lune. (En ronimun
avec M. Piii.trn.r.)
LONDE (A.). — Sur un nouvel appaiOil
destiné à l'orienlalion des railinçjra-
phies et à la recherche des corps
étrangers
LORTET est élu Correspondant pour la
Section d'Anatomie et Zoologie, en
remplacement de M. SicensirKp ....
— Adresse ses remercîments à l'Académie.
LOUGUINIXE (W.). — Étude de la cha-
leur latente de vaporisation de la pi-
péridine, de la pyridine, de l'acéto et
du capronitrile
LOVETT (E.-O.). — Sur la correspon-
dance entre les lignes droites et les
sphères
LUBRANO. — Nouveaux éléments de l'or-
( '
'âges.
i;'>3G
8r7
665 )
I MM.
Page» .
583
366
83
bitede la planète EL (Coggia, 3i mars
■899). (En commun avec ^I. Maître.). \>.\\
LUMIÈRE (Arr.usTiî). — Sur les acUons
do la lumière aux très basses tempé-
ratures. (En commun avec M. Lnuh
Lumière.) 359
— Influence des températures très basses
sur la phosphorescence. (En commun
avec M. Lnui.'i Lumière.) 5'i<)
LUMIÈRE (Louis). — Sur les actions lie
la lumière aux très basses tempéra-
tures. (En commun avec M. Aus;uste
Lumiirr. ) 3 J9
- Innuonco des températures très basses
sur la phosphorescenre. (En commun
avec M. Jugu.itc Lumière) 549
LYONNET (B.) — Sur l'infection typhique
expérimentale chez le chien. ( En com-
mun avec M. H. Lépine 3<)C
Pli
MACÉ DE LÊPIN.AY(J.).- Sur la mesure
en longueurs d'ondes des dimensions
d'un cube de quartz de 4™ de côté.
(En commun avec MM. Ch. Fabry et
A. Perot.) i3i7
MAILLARD (A.). — Sur une fibrine cn.>i-
tallisée 373
MAILLET (Edmond). — Sur les groupes
de classe N — u et de degré N au
moins ?; — i fois transitifs 277
— Sur les équations indéterminées à deux
et trois variables qui n'ont qu'un
nombre fini de solutions en nombres
entiers 1 38 j
MAITRE. — Nouveaux éléments de l'or-
bite de la planète EL (Coggia, 3i mars
1899) (En commun avec M. Lu-
brano.) 121 1
MAQUENNE. — Est présenté par la Sec-
tton d'Économie rurale pour la place
laissée vacante par le décès de M. Aimé
Girard 261
MARAGE. — La méthode graphique dans
l'étude des voyelles 4'-5
— Synthèse et vocables de certaines
voyelles 689
MAREY est élu membre de la Commis-
sion chargée do juger le concours
du prix Montyon (Médecine et Chi-
rurgie) 268
— El de la Commission du prix Bréant. . . 269
— Et de la Commission du prix Serres.. 269
— Et de la Commission du prix Chaus-
sier 349
- Et de la Commission du prix Lalle-
j raand 349
; — Et de la Commission du prix du baron
i Larrey 349
! — Et de la Commission du prix Bellion. . 349
— Et de la Commission du prix Mège. . . . 349
'• — Et de la Commission du prix Montyon
j (Physiologie expérimentale) 397
1 — Etde la Commission du prix Philipeaux
(Physiologie expérimentale) 397
— Et de la Commission du prix La Caze
I (Physiologie) 397
— Et de la Commission du prix Jean-
Jacques Berger 543
— El de la Commission du prix Pourat. 65G
— Et de la Commission du prix Pourat
pour igoi 718
MARIE (T.). — Sur un appareil démesure
simple et général pour la stéréoscopie :
le stéréomètre. (En commun avec
M. H. Ribnut.) 1008
MARINESCO (G.). — Lésions des centres
nerveux dans l'épilepsie expérimentale
d'origine absinthique i5'.4'
.MARMIRR. — Sur la stérilisation indus-
trielle des eaux potables par l'ozone.
( i666 )
MM. P
(En commun avec M. Abraham. ). . .
MARONNEAU (Georges). - Sur la pré-
paration et les propriétés d'un sous-
phosphure de cuivre cristallisé
MARSH (O.-C), nommé Correspondant,
adresse ses remercîments à l'Aca-
démie
— Sa mort est annoncée à l'Académie. . .
MARTY (L.) adresse une série de Notes
relatives à diverses questions de Mé-
canique céleste
MARTZ. — De l'action favorisajite exer-
cée par le pancréas sur la fermenta-
tion alcoolique. (En commun avec
M. Lépi/ie.)
MASC.ART(E.)est élu membre de la Com-
mission chargée déjuger le concours
du prix La Caze (Physique)
— Et de la Commission du prix Saintour.
— Et de la Commission du prix Gaston
Planté
— Et de la Commission du prix Gegner..
— Est désigné pour la vérification des
comptes de l'année i iSg8
— Notice sur M. Wicdcmnnn
MASCART (Jean). — Constitution de l'an-
neau des petites planètes
— Rapport de M. JppM sur ce Mémoire.
— Application du criteriunt de Tisserand
aux petites planètes
MATHIAS (E.). — Sur le calcul de la con-
stante a des diamètres rectilignes . . .
MATIGNON (Camille). — La variation
d'entropie dans la dissociation de sys-
tèmes hétérogènes semblables
MATRUCHOT (L.). — Sur la position
systématique des Triclinplntoii et des
formes voisines dans la classification
des Champignons. (En commun avec
M. Ch. Diissoacillc.)
MAZÉ. — L'assimilation des hydrates de
carbone et l'élaboration de l'azote or-
ganique dans les végétaux supérieurs..
— Signification physiologique de l'alcool
dans le règne végétal
MENDELEFF est élu Correspondant pour
la Section de Chimie, en remplace-
ment de M. Kékulé
— Adresse ses remercîments à l'Académie.
MÉRAY. — Interprétation nouvelle de la
condiiion requise pour qu'une inté-
grale double, prise sur une [ilaque de
surface, ne dépende que du bord de
celle-ci
âges.
o34
936
■57
758
6o
77
543
5 ',3
582
1203
759
35
I2o3
907
1389
Pages.
1411
i8j
160S
2.1 J
35o
913
683
747
MM.
MESNIL (FÉLIX). — Sur trois Orthonec-
tides nouveaux, parasites des Anné-
lides et l'hermaphrodisme de l'un
d'eux. (Stœc/iari/inim Giiirdi, n. g.,
n. sp.) 457
— Sur l'embryogénie des Orlhonectides,
et en particulier du Siœcharlhrum
Giardi, Caull. et Mesn. (En commun
avec ^L Maurice Caidlery. 5iG
METZNER. — Adresse ses remercîments
à l'Académie pour la distinction accor-
dée à ses travaux 37
MEUNIER. — Analyse de l'eau pour l'épu-
ration chimique. (En commun avec
M. Léo T-lgnon.)
MEUNIER (Stanislas). — Ancienne lé-
gende russe relative à une chute de
pierres
— Sur l'origine de grains siliceux et de
g.'-ains quarlzeux contenus dans la
craie blanche ioi3
— Chute de météorite récemment obser-
vée en Finlande i • 3°
MEYER (A.) adresse une Note rela-
tive à une « théorie de la cycloïde ».
MILLER (G.-A.). — Sur les groupes d'opé-
rations
— Errata se r.(p[)ortant à cette Commu-
nication
MILNE-EDWARDS (Alph.) est élu membre
de la Commission chargée de juger le
concours du prix Savigny 2 15
— El de la Commission du prix La Caze
(Physiologie) ^97
— Et de la Commission du prix Petit-
d'Ormoy (Sciences naturelles) SSa
— Et de la Commission du prix Tchihat-
chef
— Et de la Commission du grand prix des
Sciences physiques
— Et de la Commission du prix Bordin
(question proposée en 1899)
— El de la Commission du prix Gay (peut
1899)
— Et de la Commission du prixGay (pour
190')
— Et de la Commission du grand prix des
Sciences physiques pour 1901
— El de la Commission du prix Bordin
pour 1901
MINET (Adolphe). — Sur les impuretés
de l'aluminium "63
MINGUIN. — Figures de corrosion révé-
lant la structure cnantiomorphe des
892
628
582
650
650
18
7.8
800
800
( '607 )
MM. I>
benzylidone-camphres droil el gauche
(loi de P<^^teur)
MINlSTItE DE I.INSTKUCTION PUBLIQUE
ET DES BEAUX-ARTS (M. le) trans-
met l'anipliatioii du Décret approuvant
réiection de M. Jioiij:
— Adresse l'ampliation du Décret approu-
vant réiection de M. Piillicux
— Adresse une Lettre relative au projet
de revision de la mesure de l'arc du
méridien de Quito
MIRINNY (L.; adresse un Mémoire « Sur
la nature el lo nombre des racines
des nombres el des équations ali^é-
briques
— Adresse trois planches servant de com-
plément à ce Mémoire
— Adresse un Mémoire « Sur l'extension
de la théorie des ]iropriétés générales
des équations algébriques »
MITTAG-LEFFLER (G.). — Sur la repré-
sentation d'une branche uniforme de
fonction analytique
MOISSAN ( Hknri ). — Préparation cl pro-
priétés d'un ammonium organique : le
lilhium-monométliylammonium
— Sur la chaleur de formation de la chaux
anhydre à partir des éléments
— Préparation el propriétés du phosphure
de calcium crietallisô
— Sur les applications de l'aluminium. . .
— Préparation du fluor par éleclrolyse
dans un appareil en cuivre
— Est élu Membre de la Commission
chargée de juger le concours du prix
Jecker
— Et de la Commission du prix La Caze
(Chimie)
— Et de la Commission du prix Wilde. .
— El de la Commission du prix Mon-
lyon (Arts insalubres)
— El de la Commission du prix Cahours..
M0ITESS1ER(J.).— Combinaisons mixtes
de la phénylhydrazine et d'une autre
ngps.
1335
333
"97
I205
37
573
■A
384
787
895
i543
157
137
137
397
58î
MM. l'jgns.
base organique avec les sels métal-
liques i336
MOREAU (G.). — Sur la torsion perma-
nente et le point do récalescence do
l'acier 291
-MGREL (Albeiit). — Sur un nouveau
mode de préparation dos éthers phos-
phoriques mixtes alcoyl-phénoliques. 507
— Préparation des chlorocarbonates phé-
noliques. (En commun avec M. El.
Barrai.) 1678
MOREUX (Th.). — Mesures comparatives
d'intensité chimique pendant l'éclipsé
de Lune du 27 décembre 1898 404
.MOUNEVRAT (A.). — Action du proto-
chlorure d'iode sur le monochloroben-
zène en présence du chlorure d'alu-
minium anhvdre l'xo
MOUREAUX ( Tn.). — Sur la valeur abso-
lue des éléments magnétiques au 1°''
janvier 1 899 g 1
MOURELO (J.-R.). — Sur lo sulfure de
strontium phosphorescent, préparé
au moyen du carbonate de strontium
et de la vapeur de soufre ii7
- Sur la phosphorescence du sulfure de
strontium 557
MOUBEU (Chaules). — Sur l'orlhoxy-
phénosyacétone 433
- Sur l'éthène-pyrocatéchiue âSg
— Sur la méthylélhène-pyrocatéchine . . . C70
MULLER (P. -Th.). — Sur la loi de dilu-
tion des éleclrolytes 5o5
— Sur les réfractions moléculaires, la dis-
persion moléculaire el le pouvoir ro-
tatoire spécifique des combinaisons du
camphre avec quelques aldéhydes aro-
matiques. (En commun avec M. Hat-
1er.) 1370
MUNIER-CHALMAS. — Les assises supé-
rieures du terrain jurassique dans le
Bas-Boulonnais 1 53a
.MUNTZ(A.). — Les arrosages tardifs de la
Vigne 1489
N
NAUDIN. —Sa mort est annoncée à l'Aca-
démie 7o5
NEGREANO (D.). — Sur les éléments ma-
gnétiques en Roumanie au 1"' jan-
vier 1895 8i3
Une question de priorité relativement
à la relation entre la constante diélec-
trique et la densité 814
Méthode rapide pour la détermination
de la chaleur spécifique des liquides. 875
C. R., 1899, I" Senieslre. (T. CXXVIIL)
ai;
( i668 )
O
MM.
ŒCHSNER DE CONINCK. — Action des
oxydants sur quelques composés aro-
matiques. (En commun avec M. J.
Combe. ) 239
— Sur l'oxydation de quelques urées. . . . 365
— Action des oxydants sur quelques
amides 5o3
— Oxydation d'aminés secondaires et ter-
tiaires 682
CETTINGER (G.).— Sur le sucre réducteur
et inversible des tiges de maïs. (En
commun avec M. Istrati. ) 1040
— Sur le sucre réducteur et inversible des
tiges de maïs, après enlèvement de
l'épi lors de sa formation. (En commun
avec Sf . Istniti. ) 1 1 1 5
MM. Pages.
OLLIER. — Nouveaux faits relatifs à la ré-
section sous-périostée du coude. Au-
topsie d'un coude réséqué totalement
depuis vingt-huit ans et reconstitué
en une néarthrose solide et énergi-
qnement mobile, ayant tous les carac-
tères d'un ginglyme parfait 344
OSMOND (F.). — Sur les alliages de fer
et de nickel 3o4
— De l'effet des basses températures sur
certains aciers iSgâ
— Sur les aciers à aimants i5i3
OSTROGOVICH (A.). - Sur la cérine et
la friedéline. (En commun avec M. C.
Istrati I 58 1
PAGEL. — Sur un nouveau procédé de do-
sage de l'oxyde de carbone. (En com-
mun avec M. Schlngdenhaujfen.^ . . . . Sog
— Sur la flamme de l'hydrogène. (En com-
mun avec M. SchlagdenhaiiJ[fen .) . . . . 11 70
PAINLEVÉ (P.u-L). — Sur le développe-
ment d'une branche uniforme de fonc-
tion analytique 1277
— Sur le calcul des intégrales des équa-
tions différentielles par la méthode de
Cauchy-Lipchitz i5o5
PALOUX soumet au jugement de l'Acadé-
mie « un projet de nacelle close, adap-
table aux ballons-sondes » i55o
PALL.4.DINE (W.j. — Influence de la lu-
mière sur la formation des substances
azotées vivantes dans les tissus des
végétaux 377
— Modification de la respiration des végé-
taux à la suite des alternances de
température i4io
PALLAS soumet au jugement de l'Acadé-
mie un Mémoire intitulé : « Surpres-
sion dans les mines à grisou » 349
PARMENTIER (F.). - Sur le fluor supposé
contenu dans certaines eauxminérales. 1 100
— Contribution à l'étude des eaux miné-
rales. Sur la source Croizat, près du
Mont-Dore 1408
— Sur les eaux minérales fluorées 1409
PATEIN (G.). — De la nature du sucre
urinaire des diabétiques. (Eu commun
a\ ec M. E. Diifau. ) 375
PAUTEL (J.) adresse des remercîments à
l'Académie pour la distinction accor-
dée à ses travaux 37
PÉCHARD ( E.). — Sur le pouvoir oxydant
des periodates alcalins i loi
— Action de l'iode sur les alcalis i453
PÉLABON (H.). — Sur la dissociation de
l'oxyde de mercure 825
PELLAT (H.). — Perte d'électricité par
évaporation de l'eau électrisée. Appli-
cation à l'électricité almosphérique. . 169
— Del'augmentationdel'inlensilé moyenne
du courant par l'introduction du pri-
maire de la bobine, dans le cas de
l'interrupteur éiectrolytiquede Wen-
helt 732
— Sur l'interrupteur de Wenheit 81 5
— Défaut de généralité de la théorie de la
polarisation fictive des diélectriques. 1218
- Sur la polarisation vraie des diélec-
triques placés dans un champ élec-
trique l3l2
PELLET (A.). — Sur l'équation normale
des surfaces 233
— Sur les systèmes orthogonaux 2S4
PÉPIN (le P.). — Nouvelle formule rela-
tive aux résidus quadratiques i553
( 1669
Pages
)
MM.
PERCHOT (J.). — Détermination absolue
des directions à 4')° do l'iiorizon. Ap-
plicalion à la mesure des latitudes.
(En commun avec M. fV. Ebrri.).. . 586
PEROT (A.). — Sur l'expression do l'éner-
gie d'un circuit et la loi de l'électro-
aimant 235
— Sur une source inlense de lumière mo-
nochromaiique. (En commun avec M.
C/t. Fdhry.) 1 1 56
— Sur l'alimentation des tubes de M. Mi-
c'iclson par diverses .sources élec-
triques. (En commun avec M. C.':.
Fnbry.) 1221
— Sur la mesure, en longueurs d'onde, des
dimensions d'un cube de quariz de 4°'"
de côté. (En commun avec MM. C/i.
Fabry et J. Miicé île Lé/iiiiny.) . . . . i3l7
PERRAUb (J.). — Reclierche du mercure
dans les produits des vignes traitées
avec des produits mercuriels. (En
commun avec M. Léo Vignnii.') 83o
— Sur les formes de conservation et de
reproduction du black roî 19.49
PERRIER (Edmond) est élu membre de la
Commission chargée de juger le
concours du \m\ Thore îiS
— Et de la Commission riu prix Savigny. 2i5
■ - Et de la Commission du prix Serres. . 269
— Et de la Commission du prix Petit d'Or-
moy (Sciences naturelles) 582
— Et de la Commission du grand prix des
Sciences physique.-; 656
— Et de la Commission du prix Bordin.. 656
-- Et de la Commission du prix Gay. . . . 718
— Et de la Commission du grand prix des
Sciences physiques pour igoi 800
— Et de la Commission du prix iJordin
(Sciences physiques) pour 1901 800
PETIT (P.). — Sur les dextrines de sac-
charification 1 176
PETOT (A.). — Sur le calcul de l'effort
maximum disponible à la barre d'at-
telage d'un tracteur i283
— Sur l'équation du mouvement des au-
tomobiles i556
PETROVITCH (Michel). — Extension du
théorème de la moyenne aux équa-
tions différentielles du premier ordre. 981
PETROWSKY (A.-A.). — Sur un cas par-
ticulier des oscillations électriques,
produites par une bobine de Ruhmkorlî
à circuit secondaire ouvert, et sur une
méthode nouvelle pour mesurer des
MM. Pages,
capacités électriques. (En commun
avec iM. J.-J. Bnri^mnnn.^ 420
— Sur la capacité électrique des corps
mauvais conducteurs. (En commun
avec M. /.-/. B'iri;nin///i.) 11 53
PFEIFFER adresse un travail « Sur la di-
vision décimale de la circonférence et
du temps » 5-23
PHRAGMEN (E.). — Sur une extension
d'un théorème de M. Mittag-Lelller. . 1434
PICARD (É.mile). — Sur le prolongement
des fonctions 193
— Sur les développements en série des
intégrales des équations différentielles
par la méihixle de Cauchy 1 363
— Sur la- détermination des intégrales des
équations aux dérivées partielles du
second ordre par leurs valeurs sur un
contour fermé 1487
— - Est élu membre do la Commission
chargée de juger le concours du prix
Francœur 77
— Et de la Commission du prix Petit d'Or-
raoy (Sciences mathématiques 'i 582
— Et de la Commission du prix Bordin. 656
PICHARD (P.). — Contribution à la re-
cherche des formes et des conditions
sous lesquelles le chlore du sol pénètre
ordinairement dans les végétaux ter-
restres 6 1 5
PINCHERLE (S.). — Sur les séries de
puissances toujours divergentes 407
POEHL( Alexandre). — Du rapport entre
les oxydations intraorganiqucs et la
production d'énergie cinétique dans
l'organisme 1046
POINCARÉ (A.). — Mouvements baromé-
triques sur l'orthogonal du méridien
de la Lune 328
— Errata se rapportant à cette Commu-
nication 38o
— Moyennes des hauteurs barométriques,
en Soleil austral, aux différents points
du demi-méridien boréal du Soleil.
Écarts dus aux révolutions synodiquo
ot tropique do la Lune 1060
POINCARÉ (Henri) est éki membre de la
Commission chargée de juger le
concours du prix Francœur 77
— Et de la Commision du prix Poncelet. 77
— Et de la Commission du prix Petit d'Or-
moy (Sciences mathématiques) 582
— Et de la Commission du prix Bordin. 656
— Le phénomène de Hall et la théorie de
( i6
MM. Pafres.
Lorenlz 339
— Sur les nombres de Belti 629
— Sur les groupes continus io65
POISSON (Georges). — Sur la voûte éla-
stique 4i3
— Sur la propagation des ondes liquides
dans les cours d'eau 42
POLOUMORDWINOFF. — Recherches sur
les terminaisons nerveuses sensitives
dans les muscles striés volontaires.. . 845
P0i\iPILI.4N adresse ses remerciments à
l'Académie pour la distinction accor-
dée à ses travaux 490
PONSOT (A.). — Mesure directe de la
pression osmolique de solutions très
étendues de chlorure de sodium. . . . 1447
PORTER (E.) adresse un Mémoire « Sur
la résolution de l'équation générale du
cinquième degré » 1296
POÏAIN est élu membre de la Commission
du prix Montyon (Médecine et Chi-
rurgie) 268
— Et de la Commission du prix Bréant . . 269
— Et de la Commission du prix Godani. . 2G9
— El de la Commission du prix Potain. . 26g
— El delà Commi-sioii (lu prix Lallemand. 349
— Et de la Commission du prix du baron
Larrey 349
— Et de la Commission du prix Ëellion.. 349
70)
MM. Pages,
— Et de la Commission du prix Mège. . . 3 (9
- Et de la Commission du prix La Gaze
(Physiologie) ; . . . . 397
POTIER est élu membre de la Commission
chargée de juger le concours du prix
La Caze (Physique) 77
PREVOST (J.-L.). - La mort par les cou-
rants électriques (couiant alternatif).
(En commun avec I\L F. Buttelli.). . G68
— La mort par les courants électriques
(courant continu). (En commun a\ec
M. F. BalttlU. ) 8,2
PRICHOT (lî.)ad]esse une Note relative à
la constitution du grain de blé, et à
un procédé de traitement des farines. 1064
PRILLIEUX est présenté par la Section de
Botanique pour la place laissée vacante
par le déiès de M. Nnudiu 1 132
— Est élu Membre de la Section de Bota-
tanique, en remplacement de M. Naii-
flin 1 1 4G
PUISEUX (P.). — Note accompagnant la
présentation du quatrième fascicule
de l'.Vllas pholographiipie de la Lune.
(En commun avec M. Lœiv) .^ iSSg
PUSCARIU (E.). — Sur l'agent pathogène
de la rage 69 1
— Rectification relative à la Communi-
cation précédente io43
QUESNEVILLE (G.) adresse une Note re-
lative à l'existence de deux phéno-
mènes de diffraction, du même ordre
de grandeur dans les réseaux 11 94
R
R.ABAUD (Étien.ne"). — De l'influence do
la congélation sur le développement
de l'œuf de poule 1 183
RABOURniN(L.).— Sur des photographies
de nébuleuses et d'amas détoiles, ob-
tenues à l'observatoire de .Meudon. . . 219
RABAIS. — Le parasitisme des levures,
dans ses ra|ipiH ts avec la brûlure du
Sorgho 44-3
RAFFY (L.). — Surfaites doublement cylin-
drées et surfaces isothermiques 285
RAMBAUD. — Observations de la comète
Swift (1899, /•(), faites à l'observa-
toire d'Alger 871
— Observations de la nouvelle planète
Coggia (EL), faites à l'observatoire
d'.\lger lojj
R.VNVIER (L.). — Histologie de la peau.
Définition et nomencliiture des couches
chez l'homme et les m.immifères. ... 67
— Histologie de la peau. Sur quelques
réactions histochimiquesde l'éléidine. 201
— Est élu membre de la Commission char-
gée déjuger le concours du prix Mon-
tyon (Médecine et Chirurgie) 268
— Et de la Commission du prix Serres. . 269
— Et de la Commission du prix Chaussier. 349
— Et de la Commission du jirix Lalle-
mand 3)9
— Et de la Commission du prix Montyon
( i67
MM. Pages.
(Physiologie cxpi?rinientale) 397
— El de la r.ommission du prix Philipeaux
(Physiologie expérimenlalc) 897
— Et de la Commission du prix La Gaze
(Physiologie) 397
— Et de la Commission du prix Bordiii. (556
— Et de la Commission du prix Poural.. . G5(i
RAY L.\NK1ÎSTKR est élu Correspondant
pour la Section d'Anatomie et Zoolo-
logie, en remplacement de M. -Lorén. r>43
— Adresse ses remercimenls à l'Acadé-
mie 719
RAYET (G.). — Ubservdtion de l'éclipsé
de Lune du 27-28 décembre 1898,
faite à l'observatoire de Bordeaux par
M.\r. G. Rrirrl. E. Dniihlet et F.
Courir 71
— Observa tionsde la comète Swift (iS89,«)
faites au grand écpialorial de l'ob-
servatoire de Bordeaux, par MM. G.
Rnvit et F. Ciiiirty 791;;
REGNAULT (Félix). — Action du bain
turc sur les organes internes. (En
commun avec M. Bianchi.) 324
RENAULT (Albeut). - Sur la réduction
du phosphat(^ de chaux par le charbon
dans l'aie électriqu-^ 883
RENAULT (Bernard) est présenté pur la
Section de Botaniiiue pour la place lais-
sée vacantepar le décès de AL Naudui. 1 i3-.>
REPELLN (J.). — Sur le Trias des envi-
rons de Rougiers (Var) et sur
l'existence, dans cette région, de phé-
nomènes analugues aux pépérites
d'Auvergne ior.>
RIBAN (J.). — Sur le dosage de l'hydro-
gène phosphore dans les mélanges
gazeux I ( 5.i
RIBAUCOURT (Edouard de). — Sur les
glandes de Morren des Lombiicides
d'Euroi"' l'yil
RIBAUT (IL). — Sur un appareil do me-
sure simple et général pour la slé-
réoscopie : le stéréoraèlre. (En com-
mun avec M. T. Marie.) ioo3
^ )
MM. Pages.
RIBIÈRE. — Sur la flexion des cylindres à
base circulaire Sd
RICHARDS (Sir GEORUE-HiiNRy). - Sa
mort est annoncée à l'Acadéniie 38 1
RIGHI (Auguste). — Sur l'absorption de la
lumière par un corps placé dans un
champ magnétique 45
RISSLER est présenté par la Section d'Éco-
nomie rurale pour la place laissée va-
cante parledécèsde i\L Jinié Giinrd. 261
RITTER (E.). — Sur les roches éruptives
du Cap-Blanc (Algérie). (En commun
avec M. L. Dtiparc.) i356
RIVE (L. DE la). — Sur la propagation
d'un allongement graduel dans un fil
élaslitpie 4 '5
ROSENSTIEHL (A.). — Sur les vins ob-
tenus par le chauffage préalable de la
vendange io5o
ROSSARD (V.). — Observations des co-
mètes Brooks (oct. 1898) et Chase,
faites à l'observatoire de Toulouse. . 4i
— Observa lions de la comète Swift ( 1 899, r; 1,
faites à l'observatoire de Toulouse.. . 87->
— Observations de la planète EL (loggia,
faites à l'observatoire de Toulouse . . 979
ROUCHÉ est élu membre de la Comaiission
chargée de juger le concours du prix
Monlyon (Statistique). . 77
ROULLIÈS. — Contenu d'un pli cacheté
relatif à la « Stéréoscopic des
rayons X » 1 90
ROUX est présenté par la Section d'Éco-
mie rurale pour la place laissée vacante
par le décos de M. Jimé Girard . ... 261
— Est élu Membre de la Section d'Éco-
nomie rurale, en remplacement de
M. Aimé Girard .... 268
ROUX (Gabriel). — Sur une oxydase pro-
ductrice de pigment, sécrétée par le
colibacille 693
RUBÉNOVITCH (E,). — Action du phos-
phure d'hydrogène sur le cuivre, l'oxy-
dule de cuivie et les solutions ammo-
niacales des sels de cuivre 1398
S.\BATIER (Paul). — Hydrogénation de
l'acétylène en présence du nickel. (En
commun avec .\L J .-B. Scnderens.)..
SACERDOTE (Paul). — Sur le mélange des
gaz et la compressibilité des mélanges
I gazeux En commun avec M. Daniel
I Berthclot.) 820
173 I SAGN.\C (G.). — Émission de différents
rayons inégalement absorbables dans
I 'la transformation des rayons X par un
( 1672 )
MM. Pages,
même corps 3oo
— Errata se rapportant à cette Commu-
nication 38o
— Sur la transformation des rayons X
par les différents corps 546
SALTVKOW (N.). — Sur les intégrales
complètes des équations aux déri-
vées partielles 166
— Généralisation de la première méthode
de Jacobi sur l'intégration d'une équa-
tion aux dérivées partielles aaS
— Sur la généralisation de la première mé-
thode de Jacobi 274
— Considérations sur les IravauxdeMM.iS.
Lie et A. Maycr i55o
SALVADOR. — Actions électrolytiques ob-
servées dans le voisinage d'un tube
de Crookes. (En commun avec iM. H.
Bordirr 1 5 1 1
— De la part qui revient aux actions
électrolytiques dans la production de
l'éry thème radiographique. (En com-
mun avec M. Bnrdicr.) 1612
SARRAU est élu membre de la Commission |
chargée de juger le concours du
prix Poncelet 77 i
— Et de la Commission du prix extraordi-
naire de six mille francs 77
— Et de la Commission du prix Montyon
(Mécanique ) 77
— Et de la Commission du prix Plumey. 77
— Et de la Commission du prixTrémont. 3