^^^^* 'L,^*^ /••^ ■^'^'^'é^ ■u-^ V ,-'"^f. S! ;/-?^'^'it*.' ■",> ^^ :? «SU^v V *"*>•;*'•. - < ^\. ■V %!^' HARVARD UNIVERSITY. LIBRARY MUSEUM OF COMPARATIVE ZOÔLOGY. 'i GIFT OF ALEXANDER AGASSIZ. Jlaûudl'jJfim — liûCijuU,l(j(^ % COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PARIS. — l.MPnlMERlE GAUTlIIEU-VILLAnS, QUAI DES (iRANDS-ALGUSTINS, 55. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PUBMES, CONFORMÉMENT  UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE &» dat* du 43 dutH«( ^835, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CENT TRENTE ET UNIEME. JUILLET — DÉCEMBRE 190U. ►«Ba»»" — PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands- Augustins, 55. 1900 30^^ 1900 SECOND SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR nn. liES SBCRÉrAlHBS PERPÉTUELS. TOME CXXXI. N^ 1 (2 Juillet 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, yuai des Grands-Augustios, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 2.3 JUIN 1862 ET 2/» MAI iSyS. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Acadérpie comprennent au plus 4 pages par numéro. In Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par rAcadémi sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Raj ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autar que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires son tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fon pour les articles ordinaires de la correspondance offi cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis 1 l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, 1 jeudi à 10 heures du malin ; faute d'être remis à temps le titre seul du Mémoire estinséré dans le Compte rendi actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des »u teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et' les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5, Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. 1 Les Savants étrangers à l'Acadèniie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5>'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante I '•L-^^. if isàù COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 2 JUILLET 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVV. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président adresse les félicitations de l'Académie à M. Berthelot, élu récemment Membre de l'Académie française en remplacement de M. Joseph Bertrand. M. le 3I1XISTRE DE i/IxsTRUCTiON PUBLIQUE adrcssc l'amplintion du Décret parlequel M. le Président de la Képiiblique approuve l'élection que l'Acadé- mie a faite de M. Giard, pour remplir dans la Section d'Anatomie et Zoo- logie la place laissée vacante par le décès de M. Milne-Edwards. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Giard prend place parmi ses Confrères. ( 6) Communication de M. Darboux, relative à l' Association internationale des Académies. « L'Académie se rappelle qu'à la suite de la mission qu'elle nous avait confiée, à M. Moissan et à moi, elle a donné son adhésion au « Projet de » Statuts pour l'Association internationale des Académies » élaboré par les délégués des neuf Académies représentées à la Conférence qui s'est tenue à Wiesbaden au commencement du mois d'octobre dernier, sur l'in- A'itation de l'Académie de Berlin. )) L'Association internationale est maintenant constituée; les membres de cette Association sont les 18 Académies suivantes : 1. Académie Royale des Sciences Amsterdam. 2. Académie Royale des Sciences de I^russe Berlin. 3. Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique Bruxelles. h. Académie hongroise des Sciences Budapestli. .5. Académie des Sciences Christiania. 6. Société Royale des Sciences Gottingue. 7. Académie Royale des Sciences de Danemark Copenhague. 8. Société Royale des Sciences de Saxe Leipzig. 9. Société Royale Londres. 10. Académie Royale des Sciences de Bavière Munich. 11. Académie des Inscriptions et Belles-Lettres Paris. 12. Académie des Sciences Paris. 13. Académie des Sciences morales et politiques Paris. 14. Académie Impériale des Sciences Saint-Pétersbourg. 15. Académie Royale des Lincei Rome. 10. Académie Royale des Sciences de Suède Stockholm. 17. Académie Nationale des Sciences Washington. 18. Académie Impériale des Sciences Vienne. » Parmi les Académies invitées à donner leur adhésion, une seule, l'Académie Royale d'Histoire de Madrid, n'a pas encore répondu à l'appel de la Conférence de Wiesbaden. » Le projet de Statuts prévoit d'ailleurs l'accession de nouvelles Sociétés savantes, et il indique au § 2 les conditions et les formalités qui seront nécessaires pour l'admission d'une nouvelle Académie. ( 7 ) » I/Association comprend deux Seclions : la Secliou des Leltres el la Section des Sciences. » Ses organes sont : » L'Assemblée générale, » Le Comité. » En principe, l'issemblée générale se tient tous les trois ansel chaque Académie y envoie autant de délégués qu'elle le juge nécessaire; mais chaque Académie ne dispose que d'un vote, qui doit être émis par un des membres de sa délégation. » Dans l'intervalle entre deux Assemblées générales, l'Association est représentée par le Comité; chaque Académie y envoie un seul de ses membres si elle participe aux travaux d'une seule des deux Sections des Lettres et des Sciences; elle envoie deux délégués lorsqu'elle fait partie des deux Seclions. » Parmi les dix-huit Académies, douze appartiennent à la fois aux deux Sections et enverront, par suite, deux délégués au Comité. )) Des six autres, quatre, à savoir : )) La Société Royale de Londres, )) L'Académie des Sciences de Paris, » L'Académie de Stockholm, » L'Académie Nationale de Washington, appartiennent à la seule Section des Sciences; deux : » L'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, » L'Académie des Sciences morales et politiques, appartiennent à la Section des Lettres. » Par conséquent, le Comité se composera en séance pléniére de ;^o dé- légués. » La Section des Sciences comprendra i G d'entre eniv » La Section des Lettres comprendra les i4 autres. » En séance pléniére du Comité, les deux délégués d'une Académie ne disposeront que d'un suffrage. » Après des retards inévitables en pareille matière, toutes les Acadé- mies, sauf deux ou trois, ont fait connaître les noms de leurs délégués. » La présidence du Comité de l'Association appartient, en principe, au délégué de l'Académie dite principale (Vororl). L'Académie principale est celle du lieu dans lequel doit se réunir la prochaine Assemblée générale. » La Conférence de Wiesbaden avant décidé, dans un sentiment dont (8 ) nous ne pouvons que lui être reconnaissants, que la première Assemblée générale de l'Association internationale se tiendrait à Paris en igoo, il se présentait une difficulté que les Statuts n'avaient pas prévue. Trois Académies siégeant à Paris faisaient partie de l'Association. 'Il fallait dé- cider à laquelle appartiendrait pour cette fois la direction. Les délégués des trois Académies de l'Institut de France se sont réunis et, d'un commun accord, ils ont décidé de confier cette année la présidence de l'Association à l'Académie des Sciences qui, la première, a donné son adhésion et qui d'ailleurs a été activement mêlée aux pourparlers à la suite desquels l'As- sociation a été constituée. » Ils ont décidé, de plus, que la première Session du Comité se tiendrait à Paris, vers la fin de juillet, la première Séance étant fixée au mardi 3i juillet, à 9''3o du matin, au Palais de l'Institut. » L'ordre du jour de cette première Session comprendra la préparation d'un projet de Règlement pour le Comité, la fixation de la date précise et de l'ordre du jour de la prochaine Assemblée générale. Déjà la Société Royale de Londres, qui a joué un rôle si actif dans la formation de l'Asso- ciation, nous a signalé un projet qu'elle se propose de soumettre à l'ap- probation de cette prochaine Assemblée générale : il s'agit de la mesure d'un arc étendu de méridien dans l'intérieur de l'Afrique. » L'Académie, en donnant son adhésion, a pris connaissance des Statuts de la nouvelle Association. Je n'ai pas besoin de rappeler avec quelle pru- dence et quelle sagesse ils ont été préparés. M Le but de l'Association est de préparer, de promouvoir les travaux scientifiques d'intérêt général qui seront proposés par une des Académies constituantes et, d'une manière générale, de faciliter les rapports scienti- fiques entre les différents pays. » Dans chaque cas particulier, chaque Académie se réserve le droit de prêter ou de refuser son concours, ainsi que le choix des voies à prendre ou des moyens à employer. » Si ces principes sont suivis, comme tout nous permet de l'espérer, l'Association deviendra un puissant instrument d'étude, de concorde et de progrès scientifique; elle se placera rapidement au premier rang de ces Associations scientifiques internationales dont le rôle ne peut être que bienfaisant. » Fidèles aux principes qu'elles ont toujours suivis, les trois Académies de l'Institut de France que la nature de leurs études appelait dans l'Asso- (9^ dation s'etForceront de lui assurer le succès et l'influence qu'ont rêvés pour elle ses promoteurs. » En terminant, j'appellerai l'attention sur une disposition particulière des Statuts qui intéressera, j'en suis sûr, quelques-uns de nos Confrères. » Pour la prise en considération, l'étude ou la préparation d'entreprises et de recherches scientifiques d'intérêt international, des Commissions internationales spéciales peuvent, sur la proposition d'une ou de plusieurs des Académies associées, être instituées, soit par l'Assemblée générale ou une de ses deux Sections, soit, dans l'intervalle entre deux Assemblées générales, par le Comité ou l'une de ses deux Sections. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Échauffement permanent mais inégal, par rayonnement , d'un mur d' épaisseur indéfinie, ramené au cas d'un échauffe- ment analogue par contact. Note de M. J. Boussisesq. « 1. Je donnerai maintenant deux exemples d'échauffement/jer/nw/ien/, où le cas du rayonnement se ramène de même au cas du contact (' ). » Le plus simple sera encore relatif à notre mur, d'épaisseur ou pro- fondeur indéfinie, sous sa face x =^ o illimitée en longueur et largeur. Mais la température extérieure u^ y sera supposée très variable avec les coordonnées jK, z parallèles à cette face; et, par suite, la température in- terne u dépendra de y, z elx. Il s'agira, par exemple, d'évaluer les tem- pératures partielles u acquises à la longue par la croûte terrestre, sous l'action solaire considérée dans sa partie permanente, en admettant que cette action soit modifiée (comme elle paraît l'être, en effet, souvent) par diverses conditions atmosphériques, au point de présenter de sensibles inégalités locales. » II. Imaginons d'abord qu'il existe, devant ou sur la face x = o, un nombre limité de sources extérieures rayonnantes produisant, au-dessus des points (ô, y, z) du sol, des températures, Ug^=f(y, z) arbitrairement données, mais cependant nulles en dehors d'une région assignée (y, s) sur la face a; = o, cette dérivée transformera l'équation (2), prise avec h infini, en celle-ci, -27:p(y,z)^/(y,z), qui se trouvera dès lors satisfaite si l'on attribue, à la densité, disponible, a(Y,z) de la couche, la formule — ■ ■^' " ■ 1 \>/ ' / 211: » Ainsi, l'on aura, comme solution du cas de réchauffement permanent par contact. (4^^ 2-K dx j r _ _i_ r f{b,c)xd<5 _ 1 r f(b,c)xd d'Ç — o(.r, y. :V » Ainsi, les inégalités locales d'échauffement de l'espace extérieur et, par suite, de la face a; = o du mur ou delà croûte terrestre considérée, s'atténueront dans l'inlérieur, jusqu'à devenir insensibles aux profondeurs x assez grandes par rapport aux dimensions des espaces qui sont, sur la surface, les sièges de ces inégalités. » La formule (6) est due à Poisson ; il l'a obtenue comme cas limite de la solution analogue concernant la sphère et à laquelle il nous reste à ap- pliquer notre méthode de réduction. » CHIMIE. — Gaz combustibles de l'air : air des bois; air des hautes montagnes; par M. Armand Gautier. « La combustion totale, sur une colonne indéfinie d'oxyde de cuivre au rouge ('), des gaz oxydables qu'on rencontre dans l'air des villes popu- leuses comme Paris, nous a conduit aux poids moyens : carbone, I2™6'',2; hydrogène, 4"'^''.3i pour loo litres d'air calculé sec à o° et 760""". Le C .122 rapport jjondéral jj de ces quantités, y—^- = 2,9, se confond presque avec le rapport théorique 3 qui caractérise le gaz des marais. Mais j'ai établi, par expérience directe, qu'en réalité la combustion du méthane, quand on le dilue de grands volumes de gaz inertes ou d'air décarburé, donne toujours, même pour des dilutions pouvant varier dans de larges limites (de ~^ à xûôô) '^ rapport ^ — 2,4. H faut donc, pour que le rapport moyeu du carbone à l'hydrogène combustible de l'air des villes atteigne 3, que cet air, au centre des cités industrielles et populeuses, contienne des hydro- carbuies plus riches en carbone que CH' {^), et par conséquent aussi que (') J'ai inoulré que 70''" à 80'^™ de CuO au louge naissant suffisent praliquenieiit. (^) Ainsi que je l'ai déjà établi^ les traces de CO, d'alcool, etc., de l'air des villes n'élèvent pas sensiblement le poids du carbone combustible et, vu leur très faible masse, n'influent pas sur le rapport =y rr: 3 qui résulte de l'ensemble de mes détermi- nations (Voir mes dosages de CO en Conipte.t rendus, t. CXXVI, p. i3o3). ( I/i '1 de l'hydrogène libre vienne rétablir le rapport moyen tj = 3 donné par l'expérience. )) Ces hydrocarbures de l'air des villes proviennent-ils du sol où fer- mentent sans cesse des détritus organiques? Viennent-ils des fumées et autres produits gazeux industriels? Ont-ils en partie pour origine le fonc- tionnement des multitudes d'hommes et d'animaux rassemblés sur un même point? S'il en est ainsi, les gaz combustibles d'origine urbaine venant à disparaître, l'hydrogène et le carbone devraient diminuer ou dis- paraître simultanément (' ), et si l'air atmosphérique contient normalement C un peu de gaz des marais, à la campagne le rapport ^ doit se rapprocher du rapport expérimental i, 4, et tomber même au-dessous si ce gaz est mé- langé, dans l'air pur, d'hydrogène libre. Il était donc possible d'examiner ç chacune de ces hypothèses en constatant ce que devient ce rapport v^ pour l'air réputé le plus possible exempt de toute souillure. » Air des bois. — Pour ces nouvelles recherches j'ai choisi d'abord l'air des bois; celui de la campagne, avec les cultures, les fumures, les remue- ments du sol, les fermes, leurs fumées et leurs habitants ne m'a pas paru offrir des garanties suffisantes de pureté. Les bois, en juillet, alors qu'en pleine végétation ils contribuent à purifier et oxygéner l'air, au moment oîi les détritus foliacés de l'année précédente ont séché ou disparu, m'ont semblé offrir les bonnes conditions, que je cherchais, d'isolement et de pu- reté de l'air. )) J'ai installé mes appareils au milieu des bois de chênes, pins et bou- leaux de Lainville(Seine-et-Oise), à 70'''" de Paris, à une altitude de 187'", dans une maisonnette inhabitée au centre d'une clairière. La prise d'air se faisait à 20 mètres de la maison et à i'",8o au-dessus du sol, dans un petit verger abandonné. Je veillai, durant le temps que durèrent ces expé- riences, à ce qu'aucun foyer de fumée ne se produisît aux environs. La partie de mes appareils destinée à doser l'oxyde de carbone était sup- primée. Le tube à CuO était chauffé sur o™, 3o de longueur par une rampe de becs Primus (-). L'air fdtré sur coton de verre était aspiré et mesuré dans un grand gazomètre gradué à écoulement d'eau. Les expériences (') On sait qu'il n'est question ici que des gaz combustibles neutres et non de ceu\ qui tels que H^S sont arrêtés, dans mes appareils, par les laveurs alcalins. (^) Voir Comptes rendus, t. CXXX, p. 682. ( i5 ) furent menées comme à Paris. Elles durèrent chacune environ un jour et une nuit. Les résultats en sont consignés au Tableau suivant : Quantités de carbone et d'hydrogène combustibles contenues dans l'air des bois. H C c Volume de l'air H'O CO' (en mgr.) calculé en mgr. 1 calculé H lîu poids. Ilalo!. Klat (lu Ieui]i9. calculé sec à o* et ^r,u'•. expriracc en milligr. exprimé i.'n milligr. pour 100 litres d'air à 0° cl 7C0'"", pour 100 liti-!'j d'air à .," el 7Co-". 27 et 28 juillet 1898. Temps couvert. Orageux. Vent N.-O. lit .'l'l,3 mur ■:,■■'■ mf r 5, 1 mer l.S mgr 3,16 ■,79 28 et 29 juillet 1898. Temps couvert. Pluie légère. Vent 0. puis N. '07,- '5,9 .3,. 1,63 3,3', 2,07 29 et 3o juillet 1898. Temps couvert. Pluie la nuit. Vent N.-NO. puis N. 128,34 i3,9 17.1 1,20 3,70 3,10 Moyenne pour loo litres d'air sec à o" et 760""' (Colonne de o™,3o de CuO) : ll = i'"s'',54, C = 3"6-',4. Kapporl en poids : yj =^ — j,-, =12,2. C . ') Le rapport rj qui, dans ces conditions, est 3,5 pour l'air de Paris (') tombe à 2,2 dans l'air des bois. C » On remarquera que ce rapport ^ n'a pas diminué par suite de l'aug- mentation de H dont la quantité moyenne s'est abaissée, au contraire, à i™^'', 54 pour 100 litres d'air pris dans les bois au lieu de 1 "'■''■, gS pour le C même volume d';iir de Paris. Le rapport ri a diminué parce que le carbone combustible, qui était de G"''*'', 80 par 100 litres à Paris, est tombé à 3'°''''',4 C) Il est de 3,5 quand on opère, comme ici, avec une seule colonne de o'",3o de CiiO au ronge; mais pour une colonne indtifinie de CuO, ce rapport devient 2,9 pour Paris et i,yo pour l'air des bois. (' i6 ) dans l'air des bois. Dans celui-ci, l'hydrogène et le carbone ont diminué, mais le dernier bien plus que le premier. Il existe donc notoirement des hydrocarbures dans l'air des bois, mais le rapport pondéral trouvé pour . C cet air Tï ^ 2,2 (i ,8 quand on opère avec une colonne de CuO indéfinie), inférieur an rapport 2,4 qu'a donné l'expérience directe pour le gaz des marais, dilué à 77^^^^, indique que les hydrocarbures en question, tout en se rapprochant singulièrement du méthane, sont notoirement mélanijés d'hydrogène. On remarquera, en effet, que le gaz méthane CH' est le plus riche des hydrocarbures en hydrogène, et que l'on a trouvé dans les pro- duits de la combustion de l'air des bois bien plus d'hydrogène qu'il n'en faut pour constituer le gaz CH*. » Air des hautes montagnes. — Tout en étant beaucoup plus pur que l'air des villes, l'air des bois contient donc des hydrocarbures et de l'hy- drogène. Ces principes sont-ils des constituants nécessaires de l'atmo- sphère, ou bien disparaissent-ils, ensemble ou séparément, dans un air plus pur encore? » Boussingault a noté des traces de gaz des marais dans les produits de la respiration végétale: Maquenne y a signalé un peu d'alcool méthy- lique; Polacci a même cru y trouver de l'hydrogène en faible proportion, ce que mes expériences ci-dessus ne confirment pas. Le sol des bois, même l'été, peut aussi influer par ses émanations sur l'air recueilli près de sa surface. .T'ai donc essayé de me mettre à l'abri de toutes ces influences, en transportant mes appareils sur les hautes montagnes, dans des contrées entièrement rocheuses, presque dénuées de végétaux et loin de toute habitation humaine. 1) J'ai choisi le mont Canigou, dans les Pyrénées. Sa masse, détachée de l'ensemble de la chaîne, s'élève à 2785™. Ses vallées ont été, en grande partie, déboisées pour l'exploitation minière; au-dessus de 2000™, on ne trouve que quelques rares pins rabougris. Je me suis établi au pied de la cheminée du pic, à une altitude de 2400"", sur une esplanade entièrement rocheuse, battue par les vents, dite Haut du P/a de Cadi. — Notre appareil (ut monté, le 6 août 1898, dans une mauvaise cabane de pierre, alors remplie de neige, autrefois construite pour les officiers espagnols de la Carte d'État-Major, non loin du sommet du pic où, en 1842, I>augier, Petit, Mauvais et Arago firent leurs observations magnétiques. Je m'étais arrangé pour éloigner tout être vivant autre que mon préparateur et un guide. » La prise d'air fut établie au milieu d'un grand névé, à 3o™ -le hi ( '7 ) cabane et à 2" au-dessus du sol. L'air fillré sur coton de verre arrivait à mes appareils par le tube d'étain qui avait servi à mes expériences anté- rieures. Le temps resta généralement beau; le vent, presque toujours ouest ou sud-ouest, nous apportait l'air qui avait passé sur les arêtes rocheuses et dénudées de l'ensemble de la chaîne. » Le Tableau qui suit donne les résultats obtenus dans trois expériences ayant duré chacune vingt-quatre heures environ, et veillées jour et nuit. Quantités d'hydrogène et de carbone combustibles contenues dans l'air de la haute montagne. Date». l':int (tu temps. Votumo de t air circulant culcuté scr à 0° et tGo"". H'O fortnco cuiiiplée en niilliKr. C0= forme cuDipté en niilligr. II (en mgr. ) pour ïno litres il air à 0° et 7R..-". ( en mgr. | pour i litre:) d'air à o' et -M:'". C H en poids. U au 7 août 1898. Très beau temps. Vent faible S-SO. t = II», 7; 8°,5; io°,8. H = 588"° et 573°"". lit 89,. 5 iiiRr ,5,9 rogr 2,0 mur .,9S mgr 0,61 o,3i - au S août. Beau temps. Vent 0-NO. l =i9°,6 à t2'',7. II = 583"" et 38i"". 8>,8 1,5,7 a, G ■j, 10 o,85 0,40 S au g août. Beau temps le matin, puis pluie fioide et brouillard. Vent 0-SO et SO. t = i7°,5 et 0°. H = 578"» et 58^"°. 73,9 19, a .,40 1,83 0,53 0,29 Moyenne (pour une colonne de o™,3o CuO) par 100''' d'air à 0° et 760""° : H = i-»s'-,97, C = o"'E',66. Q Rapport : jz r= o , 33 . C , » Ainsi le rapport en poids tj) du carbone à l'hydrogène combustible, qui était de 3,49 dans l'air de Paris, de 2,2 dans l'air des bois, tombe ici à 0,33, c'est-à-dire qu'à mesure qu'on s'élève dans l'atmosphère, et qu'on se met ainsi à l'abri des souillures artificielles de l'industrie humaine et de la vie animale, aussi bien que des émanations originaires de l'humus ou des végétaux, les hydrocarbures de l'air tendent à disparaître. Si, étant donnée la production continue de méthane dans les fermentations vaseuses c. R., 1900, a- Semestre. (T. CXXXI, N° 1.) 3 ( '^ ) du sol, et le rapport que nous avons trouvé pour l'air des villes |% = 3, caractérisant théoriquement le gaz des marais, nous parlons de l'hypo- thèse très plausible que la majeure partie des hydrocarbures introduits pour ainsi dire arlificiellement dans l'air ordinaire, par le sol, les plantes et les animaux, est constituée par ce gaz, on peut, d'après le carbone recueilli dans nos expériences, calculer les quantités qui en seraient con- tenues dans les différents airs. On trouverait ainsi que celui de Paris contient 22", 6 de méthane; celui des bois ii*^"^, 3; celui des hautes montagnes 2''*^, 19 par 100 litres calculés à 0° et ■yôo™"' ('). » s'^'^.ig de gaz des marais contiennent o'"s'',3c)/j d'hydrogène, et comme le gaz méthane est l'hydrocarbure le plus riche en hydrogène, il s'ensuit que dans l'air des montagnes, il existe au plus o"""", 394 d'hydrogène par 100 litres provenant des hydrocarbures. Or, nous y avons trouvé i°'^'',97 d'hydrogène total combustible. La différence, soit i™»"", 546, ne peut donc être que de l'hydrogène libre. Elle répond à 17'^'', 3 d'hydrogène pour ioo''« d'air (-). » Il résulte de ces expériences que l'air des hautes régions, recueilli dans les contrées le plus possible dénuées d'animaux, de plantes et d'humus, est presque entièrement privé d'hydrocarbures, mais contient bien près de 2 dix-millièmes de son volume d'hydrogène libre. Toutefois, même à ces altitudes il existe encore quelques maigres végétaux herbacés, et le sol, quoique presque entièrement rocheux, n'est pas exempt de toute fermen- tation. Bien qu'en grande partie venu des hautes régions de l'atmosphère, l'air en glissant à la surface des crêtes montagneuses a pu recevoir par ses couches inférieures une partie des émanations des régions sous-jacentes riches en plantes et en animaux. Quelque minime que soit, pour l'air des grandes altitudes, cette influence que démontrent les dosages croissants de carbone de l'air de la montagne à celui de la forêt et des villes, j'ai tenté de m'en mettre à l'abri. Les résultats que je dois faire connaître à l'Académie sont relatifs à l'air de la mer; ils viendront pleinement confii- mer et préciser les conclusions du présent Mémoire. » (') En calculant la combustion de l'air sur une colonne de CuO indéfinie. (-) 17'''^, 3 X — r=24"',6 si l'on calculait les résultats de la combustion pour une 7 colonne de CuO indéfinie, mais ce dernier nombre est notoirement un peu élevé parce qu'il comprend une partie de l'hydrogène des hydrocarbures dont le carbone échappe à la combustion. Nous verrons que la vraie valeur de H libre de l'air est, en efl'et, comprise entre ces deux chilTres. ( '9 ) CHIMIE OKGANIQUE. — Synthèse de l'cllier ■:i.-j.-dlmèlhyl--^-cyanolncarhally- liqiœ cl de V acide y.ct.-dimélhyllricarhallylique. Note de MJM. A. Haller et G. Blanc. « L'acide a7.-diméthyltricarb;illyliqne CH'-O' est un des nombreux produits de dégradation qu'on obtient cn oxydant quelques dérivés lerpé- niques, en particulier ceux qui se rattachent au pinène et au camphène. Son étude présente donc une certaine importance au point de vue de la détermination des formules de constitution dans cette série. » Tiemann et Semmler (') ont été les premiers à obtenir cet acide en soumettant l'acide pinoniqueC"'H'*^^0', qui lui-même est un produit d'oxy- dation du pinène, à l'action d'une solution alcaline de permanganate de potasse. Dans cette réaction il se forme en même temps de l'acide iso- camphoranique C"H'-0'' et de l'acide oxytriméthylsuccinique C'H"0''. » M. B;eyer (^) obtint, un peu plus tard, le même acide en oxydant l'acide cétoisocamphoronique C'H'^O' au moyen de l'acide acétique et du peroxyde de plomb. » Alors que Tiemann et Sommier se sont bornés à admettre pour leur dérivé la formule d'un acide aa.-dimélhyltricarbailylique, M. B.eyer a jus- tifié cette manière de voir en bromant son acide, le transformant ensuite cn un acide lactonique et soumettant ce dernier à l'action de la potasse fondante. \\ démontra que, dans ces conditions, l'acide C* H' ^O" se scinde nettement en acides oxalique et diméihylsuccinique asymétrique. CO=H CO-II CO*H - C - CH - CH^COOH, /\ CH' CH' C0=H-C -CH — ( >\ CH' CH' :HBr.COOH CO=H 1 CO^HCO=H 1 1 ( 1 ;0 - C — CH — C /\ CH' CH' r :h -co=h, ) 1 1 C CH% /\ CH' CH' COOH. 1 COOH C) Deut. Chem. Ges., t. XXVIll, p. i34',. ('-) Ibid., t. XXIX, p. 2775. ( 2o) » Enfin M. J;egelki (') a également isolé l'acide ax-diméthyltricarbally- lique des produits d'oxydation de l'acide camphocéénique obtenu en par- tant du camphène. » Bien que la démonstration donnée par M. Bœyer présente un grand caractère de certitude, nous avons néanmoins cru qu'il serait intéressant d'étayer la constitution de la molécule diméthyltricarballylique par une synthèse directe. » Nous nous sommes adressés dans ce but à l'éther cyanosuccinique que l'un de nous avait jadis préparé, en collaboration avec M. Barthe, en faisant agir de l'éther monochloracétique sur l'éther cyanacétique sodé. Comme nous l'avons montré à cette époque, ce composé cyanosuccinique se prèle facilement aux synthèses quand on traite son dérivé sodé par les iodures alcooliques ou les éthers des acides gras halogènes. C'est ainsi que nous avons préparé en commun (^) l'éther p-cyanotricarballylique, et que M. Barthe (') a fait la synthèse de l'éther a-méthyl-p-cyanotricarbally- lique. » a.y.-dimcthyl-i^-cyanotricarballylate cVèthyle: CH-'AzO". — On chauffe au réfrigérant ascendant une molécule d'éther cyanosuccinique additionnée d'éthylate de sodium avec une molécule d'éther a-bromoisobutyrique et de l'alcool absolu. Quand le produit de la réaction est neutre au tournesol, on chasse l'alcool, on étend d'eau et l'on dessèche l'huile, qui se sépare sur du chlorure de calcium. Ce produit, rectifié, constitue un liquide incolore, un peu épais, d'une faible odeur alliacée et bouillant à 2o5°-2o6° sous une pression de ai*""; l'analyse fournit des nombres s'accordant avec la for- mule C^H^^AzO". Cet éther est isomère avec celui obtenu par M. Barthe ('), en traitant l'éther propénylcyanodicarbonique sodé par de l'a-bromopro- pionate d'éthyle (CH»)='-C-CO=C»H= CH^CH.CO-C^H^ CAzC-CO-C»H' CAzC .CO=C=H' CH=.CO'C=H' CH'.CH-CO=C=H^ aa-dimclliyl-fl-cyanotricarballylale ay-dimétliyl-fl-cyanolricarballylate d'clhyle. d'clhyle. (') Deui. Chern, Ges., t. XXXll, p. iSog; voir aussi E. Blaise et G. Blanc, Bull. Soc. chini., 3° série, t. XXIII, p. 164. (') A. Haller et L. Baiitiie, Comptes rendus, t. CVI, p. i4i3. (') Barthe, Thèse de la Faculté des Sciences de Paris, p. 3- el Sg; 1891. ( 21 ) » Acide a.rt.-dimélhyhricarhallylique (CH')^C — CH — CI1= . — co^H m-\\ CO^H Cet acide s'obtient par saponification directe de l'éther dont nous venons de donner la description. L'éther est additionné de trois fois son poids d'acide chlorhydrique à lo pour loo, et le mélange porté à l'ébullition pendant trente heures. Au bout de ce temps, il ne reste plus qu'une solu- tion limpide qui est évaporée à sec. On épuise le résidu avec de l'éther, qui laisse du chlorhydrate d'ammoniaque insoluble, et, après évaporalion du solvant, on obtient une masse visqueuse confusément cristalline qu'on purifie |)ar une série de cristallisations fractionnées dans l'eau. On sépare ainsi deux produits, l'un correspondant à un acide C^H'^O", l'autre égale- ment acide et répondant à la formule C'H" AzO". » Le corps CH'-O" n'est autre chose que V acide diméthyllricarbal- lylique. Il se présente en petits cristaux extrêmement solubles dans l'eau, • l'alcool et l'éther, moins solubles dans le chloroforme, et fondant à i55" (Ticmann et Semmler donnent 147° comme point de fusion de leur acide, M. Baryer i5G''-i 57", et M. Jtegelki i 57''-i:j8"). Il fournit, avec la solution d'acétate de cuivre à l'ébullition, un précipité bleu clair qui se redissout par le refroidissement. M Acide C*Ii"A/,0'". — Ce composé n'est autre chose que Timide de l'acide occx-diméthyllricarballylique, formée aux dépens de l'amide qui prend naissance par hydratation de la fonction nitrile de la molécule cyanée. Il possède sans aucun doute la formule de constitution suivante : CH' CH' C - C0\ I )AzH CH - CO/ CH^'COOH » Il forme de beaux prismes transparents fusibles à iSa^-iSS", peu solubles dans l'eau froide, aisément solubles dans l'eau chaude. Un titrage alcalimétrique prouve que cet acide est monobasique. La potasse aqueuse le dédouble facilement, à chaud, en ammoniaque et diméthyltricarbally- late de potasse, duquel on peut extraire l'acide lui-même dans un grand état de pureté; il fond alors à i57°-i58°, comme l'acide de M. Jœgelki. » ( 22 ) M. Emile Picard fait hommage à l'Académie des Conférences qu'il a faites l'année dernière en Amérique (Clark University, Worcester) sur le développement depuis un siècle de quelques théories fondamentales dans l'Analyse mathématique. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Médecine et Chirurgie, conformément au Décret du 24 juin 1899. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 35, M. Zambaco obtient 3i suffrages M. Czerny » 4 " M. Zambaco, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est élu Cor^ respondant de l'Académie. MEMOIRES PRESENTES. M. Lamarre-Olivier soumet an jugement de l'Académie un Mémoire « Sur les périodes géologiques ». (Commissaires : MM. Fouqué, de Lapparenl.) CORRESPONDANCE. M. Bazin, élu Correspondant pour la Section de Mécanique, adresse ses remercîments à l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un Ouvrage de M. C/iarles Strauss aydnl pour titre : « La Maison nationale de Charenton ». ( 23 ) ASTRONOMIE. — Occultation de Saturne du 1 3 juin 1900 observée à l' équa- torial Brunner (o^.iG) de l'observatoire de Lyon. Note de M. J. Guil- laume, présentée par M. Lœwy. « Avant l'immersion, la définition était très mauvaise. Un banc d'épais nuages a caché le commencement du phénomène jusqu'au moment où plus de la moitié de la planète était immergée. Saturne était très sombre, verdàtre. Temps moyen de Paris, h m s 9.48.59. . . . Immersion du bord E du globe. 49- '7--- 'il- E de l'anneau extérieur A. Notée probablement un peu tôt, le bord de la Lune ondulait. » L'émersion s'est produite au bord obscur invisible (Lune âgée de 17 jours). Bonnes images. Il !'• 2.3i,7 Réapparition du bord W de l'anneau extérieur A. 2.47 id. W intérieur de l'anneau B. 2.58,8 id. W du globe. 3.41 >8 id. E du globe. 3.52 (').... id. E intérieur de l'anneau B. 4- 7,4- ••■^- id. E de l'anneau A, qui est moins clair que B. » Le limbe obscur de la Lune était nettement tranché et très noir. Je n'ai pu saisir aucun satellite. » ASTRONOMIE. — Sur une prérogative du calendrier grégorien. Note de M. Josepu Lais, présentée par M. A. Cornu. « A peine le calendrier grégorien était-il adopté que nombre de per- sonnes s'attachèrent à le discréditer en disant qu'il ne pouvait remplir le (') Il s'est manifesté à ce moment un phénomène de diffraction qu'on se propose de surveiller à la prochaine occultation de Saturne, le 3 septembre. (24 ) but auquel il était destiné. Ces attaques d'inexactitude se sont renouvelées de nos jours de la part de sir Beckett Denison (maintenant lord Grim- lliorps) et du professeur Glasenapp, président de la Commission pour la revision du calendrier russe. » A la place des modifications séculaires que le calendrier grégorien introduit dans le calcul des années bissextiles, ces messieurs mettent un cycle de 128 années qui a ses avantages, cl a priori se recommande à l'atten- tion des savants. En effet, la durée astronomique de l'année actuelle est de 365 jours, 242199. Or en calculant la valeur de l'année d'après le cycle de 128 ans, on trouve comme année moyenne 365 jours, 242187. La diffé- rence entre ces deux évaluations étant seulement de 12 millionièmes, c'est une approximation qui suffit amplement pour les besoins de la vie civile. » Leur raisonnement pèche par un point, c'est celui où ils accusent d'inexactitude le calendrier grégorien. » On ne peut certes nier que le progrès de l'Astronomie a conduit à assigner à la valeur de l'année tropique une valeur plus exacte de celle qui avait été calculée il y a trois siècles au milieu d'un monde de difficultés et d'incertitudes. Cela ne diminue cependant en rien la bonté du calendrier grégorien, placé sur des bases si solides, si bien choisies, qu'il peut rece- voir tous les perfectionnements nécessaires. Son système en effet s'adapte à l'élimination de la différence dans l'évaluation de l'année tropique et admet les variations nécessaires pour revenir à l'accord voulu. )) Si l'on veut obtenir l'égalité entre l'année civile et l'année tropique, on l'obtient avec la même facilité en se servant du cycle de 128 ans qui supprime l'année bissextile du cycle chaque 128 années (au lieu de trois bissextiles chaque 4oo ans dans le calendrier grégorien actuel) qu'avec un autre cycle plus étendu de 3200 ans. Dans ce second, conservant intact le calendrier grégorien, il suffirait de supprimer le bissextile de l'année qui devrait tomber à la fin de ce cycle. Cette suppression serait périodique pour toutes les années multiples de 3200. » Le calendrier grégorien nous permet donc de lui ajouter, sans rien changer à la solution facile et élégante qu'il a adoptée, tous les perfection- nements nécessaires pour obtenir la coïncidence presque parfaite entre l'année tropique et l'année civile. L'accuser d'inexactitude n'est donc point à son tour exact, car s'il a un défaut, il renferme en lui-même le moyen de le corriger. » La suppression du bissextile arrivera quand les erreurs successives ( 23 ) s'étant accumulées auront formé un jour plein; c'esl-à-dire après 3200 ans. Ce cycle remet alors les choses en place et ouvre le commence- ment d'une nouvelle période plus que trois fois millénaire. » Appliquons maintenant ces données au cycle de 128 ans de sir Deni- son. )) Il y a dans le cycle de 128 ans, 32 années bissextiles juliennes et 97 années communes. Enlevant le bissextile du cycle on a l'équation sui- vante 3i X 366 -f- 97 X 365 = 46751 jours. » Ce chiffre divisé par 1 28 donne [)our l'année 365 jours, 2421 875. » Prenons an contraire le cycle de 3 200 ans. » Il y aura dans cette période 800 bissextiles juliennes dont le calen- drier grégorien supprime 24. Enlevons celle du cycle, restent 775 années bissextiles et 2425 années communes. » Faisant la même équation pour avoir la durée de l'année civile, nous obtenons 775 X 366 -H 2425 X 365 -= 1 168775 jours. » Divisant ce chiffre par celui du cycle 3 200 nous arrivons à la valeur de l'année 365 jours, 2421 875. I/accord est complet. » Il suit encore de là que le calendrier grégorien a un avantage sur le cycle Denison si l'on voulait, comme le désire Lynn (^Nature, n" 1443, 24 juin 1897), '^ f^'''® commencer à partir de 1900. » En elfet, ce cycle est déjà commencé et l'on ne peut compenser l'écart qui existe actuellement pour les années déjà écoulées sous un cycle qui est complet lui-même et de plus courte durée. » Au contraire, en adoptant le cycle de 32oo ans, l'écart successif qui se sera accumulé ayant formé un jour à la fin de la période, la suppression du bissextile permellra de revenir à l'accord complet entre l'année tropique ou astronomique et l'année civile. « G. R., igoo, r Scmesirp. (T. C\X\I, \° 1.) ( 2<^ ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la méthode de Neumann et le problème de Dirichlel. Noie de M. A. Korn. présentée p;ir M. Picard, « Je me permets de faire quelques remarques sur la Noie de M. W. Stek- loff relative à la méthode de Neumann et au problème de Dirichlet(Cow/>/^.j rendus, ii juin 1900) : )) Apres avoir obtenu les résultats, qui me semblent les plus importants (l) |Wy|) La relation (4) '\ ^d^jY c/t^BA^ est une simple conséquence de (2), et comme les fonctions 1iy = Wo + W, + VV, -)-... -I-Wy_, à l'intérieur (-i)'-'%liyEHï- Wo+ W, - w, + ...4-(- ly'"' W;. à l'extérieur (') Page 33g do mon Traité sur la Tiiéoiie tlu polciUiui. ( 27 ) sont des fonctions harmoniques à l'intérieur (à l'extérieur), même pour y infiniment grand, on déduit sans difficulté de la relation (4), qu'à l'intérieur (et à l'extérieur ) de w (5) tU^- = const + £y {Zj une quantité aussi petite que l'on veut, si l'on fait y suffisamment grand) et de là (()■) limtiy.^o, Iimtt»y,= consl. » Je regrette beaucoup que ma première démonstration un peu courte des relations (6) (§ 7, p. 270 de mon Livre) ait causé des malentendus, et j'y remédierai en donnant tous les détails dans la démonstration analogue pour le plan. » On est naturellement libre de choisir entre ces deux méthodes pour démontrer les relations (G); j)our ma part, je crois que le beau résultat de M. LiapounofT est de la plus grande importance pour démontrer la continuité des premières dérivées des solutions de M. Neumann, mais qu'on n'a pas besoin du grand appareil de sa démonstration pour établir la méthode de Neumann. » MÉCANIQUi;. — Sur le moiwcrnenl d'un fil dans l'espace. Note de M. G. Floquet ( ' ). « Lorsqu'un fil se meut en affectant une forme curviligne et que la vitesse tangentielle E est à chaque instant la même tout le long du fil, l'équation qui donne -^ montre que yi est nul, car r, ne l'est pas. La courbe qu'il figure à une époque quelconque est donc une ligne géodésique de la surface trajectoire. Si de plus cette courbe est constamment plane, c'est- à-dire si/>, est nul, elle sera en môme temps ligne de courbure : par suite, elle demeurera invariable pendant le mouvement, ainsi que le prouvent d'ailleurs les équations qui montrent que r^ dépend uniquement de .r^ dt. (') Voir la Note précédente (Comptes rendus, 2.5 juin 1900). ( 28 ^ » La surface trajectoire sera une surface de Monge : le fil glisse sur une courbe plane invariable, dont le plan roule sur une certaine surface déve loppable (D); la génératrice de contact (g) est une droite du plan xMy parallèle à la direction (d^ de la droite - = — . ' ^ P (J >) Supposons plus particulièrement que E soit nul, auquel cas le glisse- ment n'existe plus. Il est facile de voir que, si la force binormale Z est nulle, la développable (D) se réduit toujours à une droite. » En effet, les équations donnent co étant une fonction de /, et, si l'on pose ^ = (dcos9, y — cosin9, il vient de cosX ds où r, dépend seulement des. On en conclut ( I ) ^——(i\ds-^[j. = 'k-\-[j., \ est une fonction de s, et \j. une fonction de t; d'on ^ = -9=-a)Sin(A-)-;7.) et, par conséquent, (2) C = — <^'J cosj;. / sin>. ds - co sin [>. j V étant une fonction de /. Or, si Z est nul, l'équation — = Z montre que X, est indépendant de t, ce qui exige que 10, a et v soient des constantes. Dès lors 6, d'après (1), ne dépend que de s, et, par suite, la direction ( quantité indépendante de /, d'après (2\ ce qui exprime que cette trajectoire est une circonférence. » On conclut de là que, lorsqu'un fil se meut en affectant la forme ( 29) d'une courbe plane et de façon que les vitesses de ses points soient toutes nor- males au fil, si aucune force binormale ri agit sur l'élément de fil, il engendre toujours une surface de révolution : ses diverses positions coïncident avec les méridiens et ses points décrivent les parallèles d'un mouvement uni/orme. » Lorsque Z n'est pas nul, ^ dépend nécessairement de t, et co, y., v ne sont |)lns simultanément constants. Lorsque a est constant, 9 dépend seu- lement de S et la surface trajectoire est une surface moulure; si v est aussi constant. (2) montre que p' est encore indépendant de t et la surface mou- lure se réduit à une surface de révolution. » Comme application, je vais considérer le cas où, X et Y étant nuls, Y est une fonction donnée ^K^) de la vitesse, en supposant que le fil soit homogène, mais d'épaisseur variable, m étant ainsi proportionnel à l'épais- seur el fonction de s. Cherchons si, parmi les mouvements du fd, il s'en trouve qui soient du genre précédent et dans lesquels le fil présente en tous ses points une égale chance à la rupture. » Faisons ^ =^ p, ^ o et T — km dans les neuf équations, R désignant une fonction de t positive : elles donnent d'abord j = r= o, puis dp dq dri (4) '^-^?^='7'' (5) kr,-\~pl + ^{l)-^o, on en déduit, comme on a vu /; — ojcosO, y = (i)smT, -^ ^ — r, , co étant une constante arbitraire et 6 dépendant seulement de s, comme r^ et ^. L'équation (5) montre alors que k doit être pris constant. Elle donne d'ailleurs ds et l'équation (^3) s'écrit k-j- = ioCcos6+ !];(0, dX, . . -p- = — co smt ds )) Ces deux équations forment un système qui détermine 0 et ( en ( 3o ) fonction de s et des deux constantes arbitraires %o et Zg. On aura ensuite r, = — rCeosO T- ' qui définit le méridien de la surface de révolution trajectoire. Quant à m, il est donné par la formule (4 ) m = Ae ", A étant une constante arbitraire. Il existe donc une infinité de mouvements, delà nature considérée, possibles pour le fil homogène, quand son épais- seur suit la loi indiquée par l'expression de m. » PHYSIQUE. — Sur la propagation des ondes condensées dans les gaz chauds. Note de M. H. Le Chatelier. « La propagation des ondes condensées dans les gaz pris au voisinage de la température ordinaire a été étudiée très complètement par M. Vieille. Ses expériences ont donné, pour la vitesse de ces ondes, conformément à la théorie de Hugoniot, des valeurs bien supérieures à la vitesse du son qui est celle des ondes infiniment peu condensées. La méthode photogra- phique m'a permis d'étudier différentes particularités de ces ondes dans le cas des gaz chauds obtenus par la combustion des mélanges explosifs. La propagation de ces ondes se manifeste par deux phénomènes enregis- trables : dans le cas d'ondes très condensées, par une augmentation d'éclat due à réchauffement résultant de la compression adiabatique; dans le cas des condensations plus faibles, par un changement dans la vi- tesse des mouvements de translation dans la masse gazeuse. Ces mouve- ments de translation sont observables en raison des différences acciden- telles d'éclat d'un point à l'autre des produits de la combustion, surtout dans le cas où des parcelles charbonneuses restent en suspension, comme cela arrive avec les mélanges d'acétylène renfermant un excès de ce gaz. Il Discontinuité. — La théorie veut que toute onde condensée soit le siège d'une discontinuité de la masse gazeuse; leur propagation est un phénomène analogue à celui du mascaret. De part et d'autre de cette onde, le milieu éprouve un changement brusque d'état. Cette onde ne peut pas cependant être assimilée à une surface géométrique infiniment mince, parce que transportant avec elle une quantité finie d'énergie, elle ( 3. ) doit intéresser simultanément une quantité finie de matière. Mes expé- riences montrent que l'épaisseur de cette onde, c'est-à-dire de la zone d'état variable, est en tout cas très faible. Pour les ondes peu condensées, l'épaisseur tombe au-dessous des incertitudes résultant du diamètre des tubes de verre employés, qui était de 5'"™. Ou peut cependant affirmer que l'épaisseur de cette onde est très notablement inférieure à i*^™ et qu'elle ne met |)as un cent millième de seconde à faire passer un point donné de la masse gazeuse d'un de ses états extrêmes à l'état opposé. Pour les ondes très condensées, qui augmentent notablement l'éclat du gaz sur leur passage, l'épaisseur semblerait atteindre i"^'", mais l'élargisse- ment de l'image photographique, qui n'atteint pas encore o'"'",5, pourrait bien être due à des phénomènes d'irradiation sur la jjlaque sensible. » Il faut donc conclure que si la discontinuité ne peut pas être absolue au sens mathématique du mot, la zone d'état variable est cependant assez mince pour échapper à des procédés d'investigations déjà très précis et tout semble se passer comme si la discontinuité était absolue. » Production des ondes condensées. — Le dévelop|iement des ondes condensées se produit spontanément dans la combustion des mélanges à grande vitesse de propagation, principalement dans les conditions sui- vantes : » 1° Au moment du développement spontané de l'onde explosive une onde condensée rétrograde est toujours lancée en arrière dans les gaz déjà brûlés ; M 2" L'arrêt complet ou partiel de l'onde explosive contre l'extrémité fermée ou dans une région étranglée d'un tube lance en arrière une onde condensée réfléchie; Fis Kif )) 3° Au point de rencontre d'ondes explosives allumées simultanément eu différentes parties d'une masse gazeuse, leur extinction simultanée (3.) donne naissance à des ondes condensées ^ro/o/2g'€'W qui progressent dans la même direction que les ondes explosives auxquelles elles succèdent(^^. i ). M On peut enfin provoquer artificiellement des ondes condensées au moyen de fulminate de mercure placé à l'avance au milieu de la masse gazeuse de façon que sa détonation se produise au moment où il est atteint par la flamme { fig- 2). » Vitesse des ondes condensées. — Celte vitesse est très variable avec l'importance de la condensation et la densité de la masse gazeuse qui est liée à sa composition et à sa température; elle se rapproche de plus en plus delà vitesse normale du son à mesure que la condensation décroît. Il n'y a donc pas à chercher pour cette vitesse de valeur définie. Voici quelques chiffres obtenus avec le mélange combustible C-H^ + O" dont l'inflammation avait été provoquée par une étincelle électrique. La longueur des tubes était de i™ et leur diamètre de 5"™. a) m Onde explosive 2990 Onde rétrograde 2800 Onde réfléchie 2230 Onde prolongée 2o5o Onde par oS"",! de fulminate 2260 Onde par o^'^'j'S 2600 M Cette dernière vitesse se rapproche donc de celle de l'onde explosive, sans pourtant arriver à l'égaler. » Voici maintenant quelques résultats semblables pour d'autres mé- langes gazeux : Composition Nature du mélaDge. de l'onde. Vitesse. GO + O Onde explosive 1900 Onde réfléchie 1000 Onde par oS'',i de fulminate. i25o C^H^+ikzO Onde explosive 285o Onde rétrograde i i4o Onde réfléchie i35o » Croisement des ondes. — Ces différentes ondes se réfléchissent à leur tour aux extrémités des tubes et finissent par s'entrecroiser. Contrairement à ce qui arrive pour les ondes peu condensées qui se traversent sans s'in- fluencer réciproquement, ces ondes plus condensées éprouvent à leur rencontre des diminutions brusques de vitesse. La perte de vitesse est plus importante encore après les réflexions aux extrémités fermées du tube. t ( 33 ) Par exemple une onde rétrograde dans le mélange C^H^ -f- O- a présenté les vitesses suivantes : Vitesse initiale 23oo Après réflexion 1 35o Après un premier croisement 1080 Après un deuxième croisement 980 » Dans le même mélange, l'onde produite par o"^', i de fulminate après croisement de l'onde précédente a vu sa vitesse tomber de 2250"" à igoo'". » Mouvements ondulatoires . - Indépendamment de ces ondes isolées la masse gazeuse reste animée après leur passage de mouvements oscillatoires analogues aux mouvements vibratoires du son dans lesquels il y a trans- port de la matière, tandis que dans les ondes en question il y a seulement transport d'un certain état particulier de la matière à travers la masse gazeuse. La vitesse de ces déplacements change brusquement après le pas- sage de chaque onde. Voici quelques chiffres pour donner une idée de la grandeur de ces vitesses et de leurs changements : » Une même partie de la masse a présenté successivement les vitesses de -f- 177", — 200"" et -1- iSo"; dans le même mélange une autre partie a présenté les vitesses successives — 34o™ et -f- 296", les changements se produisant brusquement au passage d'une onde en un temps inférieur à un cent millième de seconde, ce qui suppose des différences de pression énormes de part et d'autre de la tranche très mince intéressée simultané- ment par l'onde. » ACOUSTIQUE. — L'oreille ne décompose pas pendulairemenl les harmoniques du timbre. Note de M. F. Larroque, présentée par M. A. Cornu. « Lorsque l'intensité de l'impression sonore produite par un harmo- nique dépasse | de celle du son fondamental, cet harmonique est perçu pendulairement. Dans aucun instrument de musique normal (j'excepte les jeux pluritubulaires de l'orgue, cornet ei fourniture) ce rapport ^ n'est atteint, et l'on sait que, dans ce cas, à distance de l'instrument, les harmo- niques ne sont pas perceptibles isolément. L'oreille continue-t-elle à décomposer pendulairement le son complexe en ses éléments? )) La lacune sourde de mon oreille droite m'a permis de résoudre expé- rimentalement cette importante question. Je choisis un son grave dont un C. K., 1900. 2' Semestre. (T. CXXM, ^'' 1.) 5 ( 34 ) harmonique important du timbre se trouve placé dans ladite lacune, et j'écoute ce son alternativement de l'oreille droite et de l'oreille gauche au tube acoustique. Aucune modification du timbre n'est perçue. » Je conclus que sur la fibre de Corti vibrant à l'unisson du son fonda- mental se produisent, en conformité des rapports vibratoires (formules de synchronisation) respectifs des divers sons élémentaires, des maxima d'énergie de vibration générateurs de synergies correspondant aux coïnri- dences vibratoires. L'impression du timbre résulte de ces synergies. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la thermo-électricité de quelques alliages. Note com- plémentaire de M. Emile Steinmann, présentée par M. A. Cornu ( ' ). « La grande force électromotrice thermo-électrique de l'acier à 28 pour 100 de nickel ayant suscité quelques doutes, M. Ch.-Ed. Guillaume a bien voulu voulu m'envoyer un échantillon authentique d'acier à 28 pour 100 de nickel. Une expérience sur ce dernier corps m'a donné comme force électromotrice thermo-électrique, par rapport au plomb, 385 à 386 microvolts entre + 20° et -1- 260°. » L'acier faussement étiqueté 28 pour 100 contient en réalité 36, i pour 100 de nickel, et c'est à ce pourcentage qu'il fi>ut appliquer le chiffre de - 2461 microvolls par rapport au plomb, entre 0° et +100°. » Les résultats généraux de mon étude ne sont en rien modifiés par cette rectification. » CHIMIE. — Sur le poids atomique véritable de dix éléments déduit de travaux récents. Note de M. G. Hinrichs. Cl Les opérations chimiques de M. Henri Gautier, considérées dans ma Note précédente, ont aussi porté sur le sulfure, le bromure et le chlorure de bore. Enfin, il a calculé de nouveau quelques déterminations de Ramsay et Aston sur le borax. Les éléments auxiliaires dont les poids ato- miques ont été employés sont, outre le bore. H, C, O, S, Cl, Br, Na, Ag, Ba. Une dépendance mutuelle est ainsi établie entre les valeurs des poids atomiques de dix éléments chimiques. M. H. Gautier a emprunté neuf de (') Voir les Comptes rendus, p. i3oo-i3o3 (séance du 1 .'1 mai 1900) ( 35 ) ces valeurs aux chimistes allemands. Donc, si ces valeurs allemandes sont erronées, le poids atomique du bore, calculé par M. Gautier, sera aussi nécessairement erroné. » Au contraire, en suivant notre méthode générale (^Comptes rendus, t. CXVI, p. 696; 1893), on ne fait aucune hypothèse et l'on contrôle con- stamment les écarts possibles, dont on détermine les petites valeurs un peu comme on applique la méthode de la variation des constantes arbi- traires (Voir True Atomic Weights, p. 157-160; 1894). » Avec les poids atomiques communs bien connus (Hi, G 12, O16, C135,5, Br8o, S32, Na23, Agio8, Bai37, Bon exactement), on obtient le rapport atomique commun de l'opération chimique. Du travail de M. H. Gautier nous tirons les rapports analytiques, l'expression immédiate pure et simple des opérations chimiques. D'après la difïerence de ces deux rapports, on calcule les écarts des poids atomiques communs pour trouver les poids atomiques véritables. Mon Ouvrage déjà cité renferme de nom- breux calculs de ce genre qui n'offrent aucune difficulté technique. Rapport Variation — ^- — — — de la Composé analytique cinquième de bore. atomique. moyen. décimale. Sulfure 0,16881 o,i6884 28 Bromure o,445o4 o,445i2 11 Chlorure 0,27294 0,27284 i3 ') La variation est la différence des valeurs extrêmes du rapport analy- tique exprimées en unités de la cinquième décimale. » Évidemment, la ditlérence entre le rapport atomique et le rapport analytique est dans tous les cas moindre que la variation des déterminations chimiques; donc, s'il y a des écarts entre le poids atomique commun et le poids atomique véritable, ces écarts seraient si minimes que la précision des analyses ne permet pas encore de les déterminer. Faisant tous les cal- culs, je trouve que la valeur moyenne du poids atomique véritable du bore basé sur toutes les déterminations de M. Gautier ne dépasse le nombre onze que d'une demi-unité de la deuxième décimale, au plus. Mais comme les différentes déterminations analytiques diffèrent entre elles dans leur deuxième décimale, cet écart moyen n'a évidemment pas de sens ; les expé- riences chimiques faites donnent une valeur nulle à ces écarts. Le poids atomique véritable du bore est exactement 1 1 . 1) IjCS déterminations de Ramsay et Aston, recalculées par M. H. Gau- ( 36 ) lier, donnent des rapports analytiques trop discordants pour mériter ici notre attention; mais les mômes chimistes anglais ont fait des détermina- tions par la distillation du borax anhydre avec l'acide hydrochloriqueet l'alcool mélhylique dans des appareils de verre bien résistants (leur deuxième série) dont le rapport analytique moyeu est o , SygSo avec une va- riation de 68 sur la cinquième décimale. Le rapport atomique commun est 0,57921, obtenu par la division de 1 17 = 2 NaCl par 202 = Na2 07Bo4. Cette valeur tombe sur l'échelle des valeurs trouvées, à 9 unités de la cinquième décimale au-dessous de la moyenne, laquelle est affectée par les petites erreurs constantes de l'opération chimique employée. » Donc, la totalité des déterminations analytiques de précision faites pendant les dernières années sur les composés du bore donnent pour son poids atomique la valeur 1 1 exactement, si l'on n'introduit pas d'erreurs par les procédés de calcul. » De plus, par notre méthode générale indépendante de toute hypo- thèse préconçue, ces mêmes recherches de Chimie faites au laboratoire donnent, pour les valeurs des poids atomiques véritables de neuf éléments chimiques auxiliaires, des nombres identiques aux poids atomiques com- muns. Il n'y a pas de probabilité d'un accord fortuit entre tant de données expérimentales de précision relatives à neuf éléments différents. » La conclusion finale de ma Note de 1893 paraît donc s'étendre au bore. » CHIMIE. — Essai d'une théorie générale de Vacidité. Note de M. de Forcrand. « L En généralisant les hypothèses que j'ai faites précédemment ('), on peut déterminer les acidités et les coefficients d'influence qui suivent : » Acidité du carboxyle : — GO — OH. — L'acide acétique fournissant -!- 49.47. le radical CH' a diminué l'acidité de COOH de o, 56x5,63, soit 3,i5. L'acidité du carboxyle est donc + 49.47 + 3,i5, soit -f- 52,62. » Influence de CO. — C'est la différence entre -4-52,62 et -1-34,07 (valeur de OH). Donc : CO = -^ 18, 55. » Influence de l'oxygène. — Elle s'obtient en retranchant de -f- i8,55 l'influence du carbone, soit -t- 3, 01. On trouve : O = !- i5,54. (') Comptes rendus, t. CXXX, p. 1622, et 2.5 juin 1900. ( 37 ) » Acidité de l'hydrogène : -h 34,07 — i5,54 = + 18, /(S représente l'aci- dité propre de H ( ' ). )) Influence de Na et de/Ni\0. — Enfin, j'ai trouvé — 11, 63 pour la réaction Na OH sol . I - Na sol. = Na- O sol. -t- H gaz. » L'influence de Na sera donc ~ (34,07 + 11, 63), soit — 45, 70. » Par suite, le groupe NaO aurait une influence égale à ^45,70 H- i5,54. soit — 3o, 16. » II. Acidité des acides organiques. - Les monoacides gras donnent les nombres suivants : Calculé Trouvé (état solide). (état liquide ). CTP-CH^-COOH -t^ 49,32 +52,46 CH' -CH2 -CH^— COOH +49,28 ^ 52,36 CH^— CH'=— CH2— CH*— COOH +49,20 non déterminé » Les chaleurs de fusion des deux premiers seraient, de — 3,i4 et — 3,i3, nombres très voisins et conformes aux analogies ( -\ i> Pour la série des diacides normaux, on aurait : Calculé Trouvé (état solide). (état solide). Acide malonique 4- 5i ,85 -(- 5i ,935 H succinique -+- 5 1 , 08 -(- 5 1 , 20 11 glutarique -+- 5o,65 j » adipique -H 5o,22 > non déterminés 1) pimélique -h 49,98 / »! Les nombres sont identiques pour les deux premiers termes. Pour les ( ' ) C'est celte valeur que devrait fournir la réaction H^sol. -1- Nasol. = NaHsol. + Hgaz., nous ne la connaissons pas, même approximativement, parce qu'il se forme de préfé- rence le composé singulier étudié par MM. Troost et Hautefeuille : Na^H. Mais M. Guntz a réalisé la réaction voisine suivante : H^ gaz. -+- Li sol. := Li H sol. + H gaz ... +21 ,60 et ce résultat est tout à fait conforme aux considérations qui précédent. (-) Cependant M. Guillot (Thèse Éc. Pharm. Montpellier, p. 47) a trouvé seule- ment — 2,47 à 0° pour la chaleur de fusion de l'acide butyrique ; mais il est juste de remarquer que le nombre qu'il donne pour l'acide acétique — 2,3o est inférieure celui qu'a obtenu M. Berthelol : — 2,53. ( :^8 ) autres, les résultats calculés sont bien d'accord avec les valeurs trouvées par M. Massol pour les sels de potasse ( ' ). » Tous ces nombres tendent vers une limite voisine de -i-49.'5. On CH^ PH pourrait vérifier encore que l'acide isosuccinique COOH doit être plus acide que son isomère — CH- — COOH. On trouve, en effet, + 5i ,77 et + 5 1,08 (expérience + 5i,44 et + 5 1,20) (-). » En résumé, deux acides seulement fournissent des valeurs ( + 5 1,01 et 4- 32,62) bien inférieures à celles que donne l'expérience (+ 53,69 et + 07,70). Ce s'ont les acides formique et oxalique. Mais je crois que leur acidité est tout à fait anormale; peut-être doit-on l'attribuer à une association moléculaire de leurs sels, due à la simplicité extrême de leurs molécules. >' III. Acidité des autres composés organiques. — Pour l'acétylène solide le calcul donne +21,54, or j'ai trouvé -4- 23,34 pour l'acétylène gazeux. » LeformèneCH' — H fournirait seulement + 18, 53 — 5,63, soit + 12,90, aussi la substitution métallique est-elle beaucoup plus difficile. L'aldéhyde ordinaire CH' — G^ donnerait ■+- 33 ,93. \^0 » En réalité la donnée expérimentale fait défaut, mais on connaît la chaleur du neutralisation + 4.3o, un peu plus faible que celle de l'eau oxygénée. De même + 33,93 est voisin de -i~ 34,07 et un peu plus faible. » L'acide glyoxylique donne, par le calcul, + 07,56. Or, j'ai trouvé par expérience -l- 57,93. » Pour l'acide glycolique la coïncidence est encore plus curieuse, parce que le calcul met en œuvre des valeurs très différentes et de signe contraire. )) En voici le détail : Première substitution Deuxième substitution CH^-OH CO - OH ■ ■ ■ ■ CH^— OH ■ CO-ONa'" Calculé. +55, o5 . +32,25 Trouvé. +55,83 +3i,54 Total 87,30 87,37 (') Comptes rendus, t. CXXX, p. 338. (*) Je ne pense pas, cependant, que la diminution d'acidité des diacides, lorsque le poids moléculaire augmente, et celle de l'acide succinique par rapport à son iso- mère, soient dues à l'éioignemenl des deux carbo\yles, mais plutôt à l'addition de nouveaux Gil^ négatifs et au voisinage de l'Iiydrogène, car les molécules diacides sj- ( 39 ) » L'acétylacétate d'éthyle fournirait i- l\] .^2 ou -f- 41.96 suivant que l'on adopte la formule cétonique ou la formule alcoolique. Or, j'ai trouvé, pour l'état liquide, + 46,58, ce qui conduirait à une chaleur de fusion de — 5,06 ou — 4.62, tout à fait conforme aux analogies. » Les acides malique et tarlrique donneraient des nombres un peu plus élevés que les valeurs trouvées : -h 53,87 et -+- 56,66 au lieu de + 52, i4 et -h 54,09. " Enfin, le phénol ordinaire, les diphénols et le pyrogallol fournissent respectivement + 37,73, -f- 37,34 et -h 37,21, tandis que les valeurs expé- rimentales sont -1- 38,42, -f- 38,34 et + 37,94, c'est-à-dire très voisines, bien qu'un peu plus élevées. 1) IV. Composes minéraux. - La demi-molécule d'acide sulfurique c - O — OH a une acidité égale à -1-66, '(O. Si nous en retranchons -1-3^1,07 g pour OH et i-i5,54 pour O, il reste +16,79 pour l'influence de ^ • » Par suite, l'hydrogène sulfuré ^ II donnerait, pour l'état solide, -i 18,55 + i6,7()= -t-35,34. Les nombres de M. Sabalier conduiraient à la valeur -1-40,92 pour Vélat gazeux. » L'acide azotique AzO- — OH fournit en fait -1-67,40. Si nous en retranchons -t-34,07 pour OH et 2 X i5,54 pour l'oxygène, il reste Az =^ -1-2,25. )) L'ammoniac solide doit donc donner pour la première substitution Azil- — 11 -1-18,55 — 2 X 2,88 H- 2,25 =: I 5, O^. » Or j'ai trouvé -f-20,16 à partir de AzH' gaz et 4-15,74 à partir de AzH' liquide, ce qui concorde tout à fait. PO )> Enfin l'acide phosphorique -^ OH ra'ayant donné -;-49,38, l'in- fluence de l'atome de phosphore serait -f-3o,39. P » Par suite, l'hydrogène phosphore PH" — H ou -H devrait fournir -h43, 1 8 ou -f- 28,68, ce qui concorde bien avec la plus grande stabilité des phosphures composés aux azotures. : Cependant ces hypothèses ne peuvent s'étendre ni aux hydracides ni méli'iques paraisseul se comporler comme deux molécules ruonoacides indépen- dantes. ( 4o ) à l'acide cyanhydrique; peut-êlre pourrait-on l'expliquer de la même manière que pour les acides formique et oxalique. )) Conclusions . — Bien que très incomplète encore, cette théorie fournit pour la plupart des composés organiques ou minéraux dont l'acidité est bien connue des valeurs qui concordent d'une manière remarquable avec les données de l'expérience. Le nombre des faits cités est trop considé- rable pour qu'on puisse supposer que ces coïncidences sont fortuites. » Lorsqu'elle sera devenue plus parfaite, elle permettra de prévoir soit l'acidité d'un composé à hydrogène salifiable dont on connaît la formule de constitution, soit sa chaleur de fusion lorsqu'on ne peut la déterminer directement. > CHIMIE ORGANIQUE. — Hydrogénation de l'acétylène et de Vélkylène en présence du platine divisé. Note de MM. Paul Sabatier et J.-B. Sendeuexs. ( Nous avons indiqué antérieurement que le nickel récemment réduit permet de réaliser dès la température ordinaire la combinaison de l'hydro- gène soit avec l'éthylène, soit avec l'acétylène : en présence d'un excès d'hvdrogène, on obtient de l'élhane accompagné d'une dose plus ou moins importante de carbures forméniques supérieurs (Co/nyOZe^re/irfjw, t. CXXIV, p. 1 358 et t. CXXVin, p. 1 173). Nous avons également montré que d'autres métaux réduits réalisent des phénomènes analogues pourvu qu'on élève la température vers 180°. » D'après P. de Wilde {Jahresberichte, p. 5o8; 1866, puis Berichte, t. "VII, p. 352; 1874), le noir de platine, introduit dans un mélange d'acétylène et d'hvdrogène en excès, combine rapidement les deux gaz avec formation théorique d'éthane; une combinaison analogue est réalisée aussi, mais plus lentement, dans un mélange d'étliylène et d'hydrogène. » Il nous a paru intéressant de chercher comment le noir de platine réaliserait l'hydrogénation de l'acétylène ou de l'éthylène dans un courant continu de mélange gazeux. )) Nous avons opéré sur divers noirs de platine et particulièrement sur le noir préparé en réduisant par du zinc pur une solution chlorhydrique de chlorure plalinique et séchant à froid le produit bien lavé. Le noir essayé ne sert qu'une seule fois, parce que nous avons reconnu que son activité est beaucoup diminuée par un précédent emploi. ( 4i ) » I. Hydrogénation de l'acétylène. — Le noir de platine Olanl disposé dans un tube que parcourt un courant bien réglé d'iiydrogèue pur, on y fait arriver un cou- rant déterminé d'acétylène. Même à très faible dose, rintroduction d'acétylène dans le mélange provoque aussitôt dans la portion antérieure du noir une élévation de tem- pérature qui se maintient indéfiniment et qui indique la combinaison des deux gaz. En même temps, on constate que la vitesse du gaz qui sort du tube est bien inférieure à la somme des deux, vitesses. » S'il y a plus de deux volumes d'hydrogène pour un d'acétylène, celui-ci se trans- forme intégralement en étliane : le gaz qui se dégage est formé exclusivement d'étliane el d'hydrogène en excès, sans acétylène, ni carbures élhyléniques. » Si la quantité d'hydrogène est plus faible, il y a production simultanée d'éthane et d'éthylène. C'est ce qui avait lieu dans l'expérience suivante : Vitesse de l'hydrogène 58" par minute. Vitesse de l'acétylène Sg'" » Somme des gaz qui arrivent g^"^*^ par minute. Vitesse du gaz qui sort 4'^'"'' » » Ce gaz contient : ce Acétylène 8,4 Hydrogène 3,o l'^liiane 25, o Ethylène 5,6 42,0 La composition des produits obtenus concorde bien avec la réduction du volume gazeux; il n'y a eu aucune formation secondaire appréciable par condensation de produits liquides ou charbonneux. » Quand le mélange des gaz contient un excès d'acétylène, l'élhylène domine dans les produits de la réaction ; mais il y demeure toujours de l'éthane, même en présence de proportions notables d'acétylène demeuré libre. Citons une expérience : Vitesse de l'hydrogène 58" par minute. Vitesse de l'acétylène 66"= » Somme des gaz qui arrivent 1 24" par minute. Vitesse du gaz qui sort ^0'='= » » Ces 70" renferment : Acétylène 25 , 1 Hydrogène 4^4 Ethylène 3o,a Ethane 10, 3 » Il est aisé de voir que la réaction est presque théorique : des produits supérieurs n'ont pris naissance qu'à dose négligeable. C. R., 1900, 2' Semestre. (T. CXXXI, N° 1.) 6 ( 42 ) >i II. En opérant avec le même noir de platine, non plus à froid, mais au-dessus de 180°, l'hydrogénation se poursuit plus aisément encore; dans ce cas, même avec un excès d'hydrogène, la réaction devient comparable à celle que le nickel donne déjà à la température ordinaire. Il y a formation appréciable de produits forméniques ou étliyléniques supérieurs dont une portion se condense à l'état liquide dans les parties froides du tube. )i Alors, ainsi que cela a lieu pour le nickel, l'accroissement de la proportion d'acé- tvlène dans le mélange gazeux introduit progressivement la destruction charbon- neuse de l'acétylène par le noir, avec incandescence et production de carbures aroma- tiques, telle que l'ont réalisée en i8g6 MM. Moissan et Moureu. » III. Hydrogénation de l'èUiylène. — Une traînée de noir de platine étant disposée dans un tube que parcourt un courant d'hydrogène, l'introduction d'éthylène dans le gaz amène de suite une élévation notable de température corrélative d'une formation régulière d'éthane : l'élhylène a presque entièrement disparu. » Mais réchaullement, d'abord localisé dans la partie antérieure du noir, se trans- porte peu à peu dans le sens du courant gazeux et ne larde pas à disparaître en même temps que cesse la réaction. L'actii-ité du noir n'a donc été que temporaire, et la carburalioa légère du métal a suffi pour la faire cesser. On peut la rétablir en main- tenant la température vers 100° à 120°, mais la combinaison n'est pas tiès rapide à celte température. Avec une colonne de 3o''™ et une vitesse totale des gaz voisine de 100'='= par minute, la réaction totale n'est pratiquement réalisée qu'au-dessus de 180°. » Dans une expérience à i85°, on a eu la réaction 55C^H*-i- 4i 1P= 41 CMI«-h i4C=HS le gaz ne contenait plus que des traces d'hydrogène libre. » Le noir de platine ne peut donc réaliser réellement qu'à chaud l'hydro- génation de l'éthylène, tandis qu'il provoque à froid pendant un temps très long celle de l'acétylène. » En opérant de la même manière avec de la mousse de platine, très active pour déterminer certaines hydrogénations, nous n'avons observé à froid aucune hydrogénation appréciable de l'éthylène, non plus que de l'acétylène. Mais au-dessus de 180", les deux réactions se produisent régulièrement dans des conditions analogues à celles que donne le noir de platine chauffé. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acide mélhoxyhydratropique obtenu par oxyda- tion de Vanélhol. Identité de l'acide phlo ré tique et de l'acide hydroparacou- marique. Note de M. J. Bougault. « Dans une Note précédente ('), j'ai montré que l'oxydation de l'ané- ihol par l'iode et l'oxyde jaune de mercure donne un aldéhyde de for- (') Comptes rendus, t. CXXX, 25 juin 1900. (43) mule C" H' *0', que l'oxydation de cet aldéhyde par l'oxyde d'argent fournit un acide de formule C"'H''0'' ou CH'O,,'- CH',,, — C^H* — CO'H, et que cet acide constitue ainsi, avec les acides méthylphlorétiquc et méthvl- hydroparacoumarique, un troisième isomère, alors que la théorie n'en pré- voit que 2 seulement. J'apporte aujourd'hui l'explication de cette anomalie. » En étudiant les faits connus, se rattachant à l'histoire des acides phlo- rétique et hydroparacoumarique, j'ai été frappé de la similitude existant entre eux, et entre ceux de leurs dérivés obtenus jusqu'alors. Pensant trou- ver là l'explication de l'anomalie signalée plus haut, j'ai repris leur étude. » La phloridzine m'a naturellement servi comme point de départ pour la préparation de l'acide phlorétique, en suivant le procédé indiqué par Hlasiwetz ( ' ). Quant à l'acide hydroparacoumarique, je l'ai obtenu par hy- drogénation de l'acide paracoumariqiie retiré de l'aloès du Cap, suivant une méthode due également à Hlasiwetz ('). » J'ai ensuite comparé avec soin les propriétés des deux acides, ainsi que celles d'une série de leurs dérivés correspondants, préparés d'une façon semblable à partir de chacun d'eux. Je décris brièvement les modes de préparation et les propriétés constatées. .. 1° Acide hibromê. OH — CH^Br' - G=H'— CO-Il. — Addition de brome en léger excès à la solution aqueuse de l'acide; précipitation d'un composé huileux qui ne tarde pas à cristalliser. Aip;uilles blanches, fondant à loSo-iog", insolubles dans l'eau, facilement solublesdans l'alcool et l'acide acétique. » 2° Acide biiodé, OH — C^HU-— CHI* — CO^H. — Acide os'-,.jo, dissous dans 9.5'''^ d'eau; addition de a"^' de lessive de soude et d'un excès d'iode dissous dans Kl. Après un quart d'he-ire, précipitation par excès de solution concentrée de bisulfite de soude. » Aiguilles blanches, fondant à 162°. Insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, l'éther; soluble dans une solution de carbonate de soude; le bisulfite de soude l'en précipite. (Ce corps n'avait pas été signalé jusqu'ici.) » 3° Acide nioiwnitré, OH — C5H3(Az02) — C-H'— CO^H. — Obtenu par l'action de l'acide azotique (8 parties d'acide azotique D = i .Sg et une partie d'eau). On pré- cipite par l'eau. Aiguilles jaunes fondant à 90". Soluble dans l'alcool. » 4° Éther méthylique. CIPO — C^H'— C'H'— CO'H. — Acide osr,5o, soude IK^ iodure de méthyle 25'', alcool méthylique 10'"'^. La réaction commence à froid, on ter- mine au bain-marie avec réfrigérant à reflux. On chasse l'alcool et l'on précipite par HCI. Lamelles incolores fondant à 101°; très peu solubles dans l'eau. Sels alcalins et alcalino-terreux très solubles. (') Jahresb. ti. d. Forlsch. d. Cheinie, p. 700; i855. (') Liebig's Anitalen, t. CXXXV, p. 3i. ( 44 ) » 5° Éthur élhylique, C-H^O — C^IP— C-IP— CO^JI. — Acide o6',5o, soude l8^ bromure d'élhyle 28'', alcool étlivlique lo'''^. On chauflfe en tube scellé à 120° pendant deux heures. Fond à io4°. Propriétés générales de l'éther mélhylique. i> Q" Élher dimélhylique , CIPO — C«H' — C^H' — CO^CIP. — Acide is', soude oS'', 00, iodure de métliyle 4^, alcool métliylique 10'^'^. On chauffe en tube scellé à 120" pendant deux heures. On précipite ensuite par Teau, l'éther se sépare sous forme d'une huile qui cristallise peu après. Fond à 38°. Saponifié par la soude, il donne l'éther méthylique fondant à 101". » Les deux acides, phlorélique et hydroparacoumarique, traités comme il vient d'être dit pour la préparation de ces six dérivés, ont toujours donné desrésullats identiques. Le Tableau ci-dessous met bien en évidence l'iden- tité des deux acides; la première colonne comprend les points de fusion donnés par les divers auteurs, la deuxième, ceux que j'ai trouvés pour les composés que j'ai préparés moi-même : Acide hydroparacouiiiiiriquc. Acide plilurcliquc. L'acide fond à i25° (HIasiwelz), 129° (Slohr). 138 138" (Hlasiwelz) 128 L'acide bibromé » io7°-io8'' (Stohr) 109 109 L'acide biiodé » 162 162 L'acide mononitré » 90", 5 (Stôhr) 90 90 Léther méthylic[ue » 101° (Perkin) 101 io3" (Korner et Corbelta). 101 L'éther élhylique » \ol\ 106" (Korner et Gorbetta). lo'i L'élher dimélhylique » 38° (Eigel) 38 38" (Korner et Corbelta). 08 » J^'identilé manifesie de l'acide phlorélique avec l'acide hydropara- coumarique fait disparaître l'anomalie, que j'avais signalée, de trois acides différeuls pour deux formules prévues par la théorie. M L'acide hydroparacoumarique ayant été obtenu synthéliquement au moyen de l'acide paraminocinnaniique ('), sa fornude OH - C H* - CH- - CH=. C0= Il paraît bien établie. L'acide nouveau, que j'obtiens en partant de l'ané- ihol a donc la formule attribuée jusqu'ici à l'acide mélhylphlorétique C'dl^O — CMl' — CH(^ ^„„ , et est par suite l'acide méthoxyhydratro- \CH-' ' ^ ■' pique. » Il s'ensuit, pour l'aldéhyde qui lui correspond, la formule CH'O-CH^-CH^^f • \Lli (') V.. Sïuiii!, Lichig's Aiimilen, l. (X^XW, p. .")7. ( i5 ) » Je crois inutile d'ajouter que les acides et les aldéhydes obtenus avec l'isosafrol, l'isométhyleugénol, et l'isoapiol et dont j'ai parlé brièvement dans ma Noie précédente (/oc. cit.), ont nécessairement des formules ana- logues à celles que je viens d'établir pour l'aldéhyde et l'acide dérivés de l'anéthol, c'est-à-dire que la chaîne latérale — C'IP devient — CII^' , , pour les aldéhydes, et — CH(^ pour les acides. » Je termine par une remarque importante, suggérée par la formule de constitution que j'ai été amené à attribuer à l'aldéhyde dérivé de l'anéthol. /(HO Si l'on rapproche, en effet, cette formule CH'O — CIP — CH(^ ,ile celle de l'anéthol lui-même, CIl'O—C'H' -CH=CH-CH% on voit qu'il est difficile d'expliquer le mécanisme de la réaction qui, par simple fixation deO sur l'anéthol (fixation précédée ou non d'une addition de lOH, avec éli- mination subséquente de HI), donne l'aldéhyde CH^O — Ci'H' — CH, . Une pareille transformation se comprendrait, au contraire, très facilement en supposant à la chaîne latérale d'île propénylùjue — CH = Cil — CH\ la , , ■ /t;ii' forme trmiélhylénique — CH^ i M La même remarque s'applique éyidemment à l'isosafrol, l'isométhyl- eugénol, l'isoapiol. )) Je poursuis mes recherches dans le but de vérifier la formule proposée. » CHIMIE ORGANIQUE . — Proccilé de synthèse d'homologues supérieurs de l'èlher acétylacétiqtte et de V acèlylacètone ('). Note de M. L. Bouveault. « On ne connaît aucun des homologues supérieurs de l'éther acétylacé- tique dérivant par substitution dans le CIP terminal tels que seraient les éthers propionyl- ou butyrylacétique. Quant aux homologues correspon- dants à l'acétylacétone, on connaît les deux premiers termes de la série, préparés par M. Claisen en condensant avec l'acétate d'éthyle et le so- dium la méthyléthylcétone et la méthylpropylcétone, ou en condensant l'acétone ordinaire avec le propionate ou le butyrate d'éthyle (Claisen ( t Ehrhardt, D. ch. Ges., t. XXII, p. loij). (') liisliliil chimique de iXancv. ( 4C. ) » J'ai réussi à obtenir ces différents élhers |i-cétoniques et ^-dicétones en employant seulement, comme matière première, l'éther acétylacétique et les chlorures des acides de là série grasse, ce qui rend leur obtention très aisée. » L'action du chlorure d'acétyle sur l'acétylacétate d'élhyle sodé en suspension dans l'éther a été faite, pour la première fois, par M. James {Lieb. Ann., t. CCXXVI, p. 2i3; Bull, 2' série, t. XLV, p. 99). Elle a depuis fait l'objet d'un assez grand nombre de recherches de la part de MM. Claisen, Michaël, Ilef, etc. Il résulte de ces divers travaux que cette réaction donne naissance à deux composés isomères : CH'-CO — CH-CO=C-fP et CH' - C = CH - CO-CMl', CH' — CO O-CO-Cll' et doués de propriétés chimiques différentes. Le premier de ces deux corps se dissout dans les alcalis caustiques, tandis que le second y était insoluble. » J'ai remplacé dans cette réaction le chlorure d'acétyle par un de ses homologues supérieurs, dans l'espèce, le chlorure d'isobutyryle. » On obtient, sans difficulté et avec un excellent rendement, le mélange des deux isomères : CH'-CO-CH — CO^C-IP et CH' I :CH - CO CH'^ ' c = = CH- -CO^C^H» 1 0 - -CO \CH' Cil qui constitue un liquide incolore bouillant à 108" sous lo""™. La séparation des deux isomères a présenté quelques difficultés. En traitant le produit par un alcali étendu, on dissout le premier corps et on laisse le second qui peut être lavé avec un alcali concentré et obtenu ainsi à l'état de pureté. C'est un liquide incolore, d'odeur spéciale, bouillant à 1 17° sous i5™™. » Mais, quand on veut régénérer son isomère de la solution alcaline, on constate qu'il a été profondément modifié. On arrive mieux au résultat en employant l'eau de baryte concentrée et froide qui dissout sans l'altérer V isobiUyryl-acélylacctate d'élhyle et l'abandonne quand on traite la solu- tion par l'acide chlorhydrique. Malheureusement, l'eau de baryte laisse une quantité importante de produit daus l'isomère insoluble. » L'isobutyrylacétylacélate d'éthyle constitue un liquide incolore bouillant à i 14° sous i5""". Sa constitution se trouve établie par l'étude de ses produits de dédoublement. ( 47 ) » Si on le traite par l'acide clilorhydrique étendu de son poids d'eau en tube scellé, à i4o°-i5o'' on le dédouble en acide acétique, niéthylisopro- pylcétone, acide carbonique et alcool. CH' = CO - CH — CO'C-H' + 2H==0 = CH' - COOH + Cil' + CO" 4- C^H^O. CHV CHV M 3i dans cette même réaction on remplace l'acide clilorhydrique par de l'eau pure, la décomposition est moins profonde et se produit suivant le schéma CH' - CO - CH - CO^ C- ÏP 4- II-' O = Cir' - CO — CH= -i- CO- 4- C^ H» O. CH^\ I f'Tl^v I CH.>-™ CH.>^"-'^0 » L' isobutyrylacétone ainsi obtenue est un liquide incolore, d'odeur agréable, bouillant à i68°, donnant aisément un sel de cuivre volatil, très soluble dans les dissolvants organiques neutres, en particulier dans le chloroforme et même dans l'éther de pétrole. Il se dépose du mélange de chloroforme et de pétrole en cristaux bleus qui contiennent du dissolvant, car, exposés à l'air, ils se ternissent en devenant roses. » Enfin, si l'on traite l'isobutyrylacétylacétate d'élhyle par une molé- cule de soude dissoute dans l'eau ou dans l'alcool, on obtient, en chauffant, une décomposition totale suivant l'équation : CH^- CH» CO -CH-CO=C^Ii^ + NaOH 1 CH -CO :h'- - COONa + CH^— CO^C^H^ 1 /CW C0-CH^ç,jj3 » La réaction se fait pour le mieux en opérant en solution aqueuse, chauffant quelque temps et traitant par un courant de vapeur d'eau. Le produit entraîné est ensuite rectifié. On obtient sans difficulté Y isobutyryl- acètale d'élhyle, liquide incolore, d'une odeur de fruits très agréable; il bout à gS^-t)^}" sous 16°"". » Ce composé semble plus altérable par les alcalis étendus que ne l'est l'éther acétylacélique. Il se décompose alors en méthylisopropylcétone, ( 48 ) acide carbonique et alcool : ^^3^CH-C0 - CH=-CO»C^H5+2NaOH =^JJ,^^CH - CO - CH^ + CO'Na= + C-H^O. » Cette réaction se passe toujours plus ou moins au moment de la for- mation de l'isobutyrylacétate d'éthyle et diminue sensiblement le rende- ment. Il est très remarquable que la décomposition par la soude se fasse exclusivement en acétate et isobulyrylacétate d'éthyle, et pas du tout en isobutyrate et acétylacétate d'éthyle. De la solution aqueuse, je n'ai pas extrait d'autre acide gras que l'acide acétique que j'ai analysé à l'état de sel d'argent. Quant à l'isobutyrylacétate d'éthyle, la netteté de son point d'ébullition et son analyse montrent qu'il est totalement exempt de son homologue inférieur. J'attribue cette orientation de la réaction à ce fait que l'acide acétique, plus fort que l'acide isobutyriqne, dégage plus de cha- leur que n'en dégagerait ce dernier. M Tous ces dédoublements de l'isobutyrylacétylacétate d'éthyle sont extrêmement nets et permettent d'obtenir à volonté la mcthylisopropyl- cétone, l'isobiityrylacétone ou l'isobutyrylacétate d'éthyle. Je me propose de vérifier que les autres chlorures d'acides se comportent comme le chlorure d'isobutyryle et que les réactions que je viens d'exposer peuvent être gé- néralisées. J'étudierai également le dédoublement des produits obtenus dans l'action des chlorures d'acides sur les dérivés sodés de l'acétylacétone, des élhers cyanacétiques et maloniqnes. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le mode de formation des composés C=H*(Cu^Cl^)=RCl, CMI^'[(Cu^crO'KCl]\ Note de M. Ciiavastelon. » On a vu dans une précédente Communication (') qu'on réalise expé- rimentalement la transformation, par la liqueur primitive, des cristaux incolores en cristaux jaunes. » Dès lors, la succession des phénomènes observés en faisant agir de l'acétylène sur une solution acide de chlorure cuivreux dans le chlorure de potassium peut être formulée ainsi : (') Comptes rendus, juin 1900. (49 ) » Quelle que soit la proportion d'acétylène disponible, il y a d'abord formation du composé le plus riche en acétylène C"H=(Cu^Cl-)-KCl, lequel est immédiatement ramené à l'état de CMP[(Cun:l-)-'RCl]-. 1) Un excès de gaz transforme ce dernier à son tour eu C=H-(Cu^CP)-RCl. )) J'ai déterminé quels sont les rapports Cu»Cl^ combiné à C^I-P _ C Cu-Cl^ non combiné N dr^Gl- non combiné N Cu-CI- initial I ' » i" Dans la liqueur jaune (A) qui surnage un abondant dé|K>t de cris- taux jaunes; » 2° Dans la même liqueur (B) qui surnage les cristaux incolores pro- venant de la transformation des cristaux jaunes par l'action prolongée de » J'ai trouvé pour (A) : ^ = o,4o, j =o,b8; |){)ur (B) ivf = o,6i. N oo j = o,JJ, d'tù l'on déduit y(A) — 0,25, t(B) = o, » Donc, dans les liqueurs (A) et (B) saturées de cristaux de chaque espèce, l'équilibre correspond pour (A) à 25 pour loo du Ch'^'CI" com- biné, pour (B) à 20 pour loo du Cu-Cl" combiné. » La formation des composés, jaune ou incolore, au sein de la solution primitive acidulée par l'acide chlorhydrique de Cu-Cl- dans RCi, se rat- tache elle-même à la formation du composé plus simple (*) C-IP.CirCl-. (') Comptes rendus, 20 juin 189S. c. U., u,o", y Semestre. (T. CWXI, N- 1.) 7 ( 5o) » En effet, si dans la sohition primitive on fait tomber des cristaux du composé précédent, on voit la liqueur jaunir ainsi que les cristaux. » Un excès de cristaux fournit le composé C-H-f(Cu"-Cr-)=KCl] = que la liqueur saturée à 22° dépose également à i3°. » Le mécanisme des réactions peut être représenté par les équations suivantes : (i) C=H»-hCu-Cl-=C='H^Cu-Cl-, (2) C=H^Cu^Cl- + tkrCP + RCl = C*H'^(Cu=Cl-)-KCl, (3) C-H^(Cu='Cl-)=KCl + 2Cu»Cl= -+- KCl = C=H-[(Gu-Cl=)=RCl]=, (4) C=H^[(Cu^CP)=RClp + C^H'=2[C=H»(Cu-CP)=KCl]. » Dans une prochaine Communication, nous expliquerons le mode d'action de C^H- sur une solution neutre de Cu'Cl* dans RCl. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les combinaisons métalliques du diazoamido- benzènc ('). Note de M. Louis Meunier, présentée par M. Henri Moissan. « Dérivé cuivreux du diazoamidohenzene . — Nous avons déjà montré que la poudre de cuivre pouvait réagir sur le diazoamidobenzène pour donner un composé cuivreux de formule C«H»— Az=i Az — Az — C«H5 I Cu I Cu C«H5— Az=:Az- Az — C«H'. )) Cette constitution est encore mise en évidence par les deux nouveaux procédés de préparation suivants, qui sont d'ailleurs plus pratiques que le précédent : » 1° Par chauffage au bain-marie d'une solution benzénique de diazo- amidobenzène en présence d'oxyde cuivreux ; » 2° Par réaction d'une solution ammoniacale de chlorure cuivreux sur une solution alcoolique bouillante de diazoamidobenzène. » Propriétés. — Petits cristaux feutrés de couleur variant du jaune au (') I^aboratoiie de Chimie appliquée de rinslilul de Cliiniie de L\on. ( 5. ) rouge orangé suivant le mode de préparation; insolubles dans l'eau, l'éther, la ligroïne, solubles dans le benzène, surtout à cbaud, décompo- sables vers 270°. L'acide nitrique les décompose à la température ordi- naire avec explosion et incandescence. La solution benzénique traitée par l'hydrogène sulfuré précipite du sulfure cuivreux, tandis que la liqueur filtrée évaporée à sec donne comme résidu du diazoamidobenzène. » Chlorhydrate, bromhydrate , iodhydrate du dérivé cuivreux du diazoami- dobenzène. — Nous avons déjà signalé que la solution benzénique du composé précédent, traitée par Tacide chlorhydrique gazeux sec, fixait ce dernier corps pour donner un chlorhydrate peu stable dans les conditions de l'expérience en raison de l'excès d'acide chlorhydrique et auquel nous avions supposé la formule H Cl C« \\^ — Az = Az — Az - Cfi W I Cu I Cu G« IP — Az = Az - Az - G« H' H Cl » Nous avons réussi à préparer ce dernier corps, à l'état |)ur et stable, en faisant réagir le chlorure de benzyle sur le diazoamidobenzène en so- lution benzénique et en présence de poudre de cuivre. La réaction est presque intégrale après trois heures d'ébullition, et il se sépare un composé jaune insoluble, donnant à l'analyse les résultats suivants : Théorie pour la formule Trouvé. [(C«H')=Az-CuHCI]=. Az i3,95 i4,97 CI 12,9 12,42 Cu 11,01 22, i4 » Le corps obtenu dans cette réaction, comme celui qui prend nais- sance dans l'action ménagée du gaz chlorhydrique sec sur la solution benzé- nique du sel cuivreux, se présente sous forme d'aiguilles microscopiques jaune clair, insolubles dans l'eau, la benzine, l'alcool, l'éther, le chloro- forme, se décomposant sans fondre vers i8o°. » Sa constitution correspond bien à celle que nous avions prévue; en effet, si on le soumet à l'action d'une solution alcaline à chaud, il y a for- mation de chlorure alcalin et du sel cuivreux du diazoamidobenzène. » D'ailleurs le diazoamidobenzène lui-même en solution benzénique, ( 52) traité par le gaz chlorhydrique sec, donne nn chlorhydrate blanc insoluble dans la benzine, peu stable dans les conditions de l'expérience, en raison de l'excès d'acide chlorhydrique; aussi, si on l'isole, il y a formation, au contact de l'air humide, d'un peu de phénol et de chlorhydrate d'aniline. La présence de ce dernier corps détermine alors la transformation molé- culaire lente du chlorhydrate de diazoamidobonzène en chlorhydrate d'amidoazobenzène violet. )) Le bromhydrate et l'iodhydrate du sel cuivreux du diazoamidobenzène se préparent de la même manière que le chlorhydrate. )) Dans une prochaine Communication, nous indiquerons comment la réaction du diazoamidobenzène sur les dérivés mono et polyhalogénés des carbures peut être utilisée comme moyen de synthèse. [G» H'— Az = Az — Az — Cn^ I ii Dérivé cuivrique du diazoamidobenzène '. Cu C 11^ - Az = Az - Az - C IP — Le nitrate de cuivre sec, en solution dans l'alcool absolu, traité par le diazoamidobenzène en solution alcoolique légèrement alcaline, donne des aiguilles noir verdàtre insolubles dans l'alcool et dans l'élher, solubles dans la benzine, fondant en se décomposant vers 170". » Analyse : Théorie Trouv<;. pour (C«H^)' Az'Cii. Az 18,8 18,46 Cu 15! ,7 i3,84 » La solution beiizénique du dérivé cuivrique précipite en jaune sans dégagement d'azote par l'acide chlorhydrique gazeux sec. » Remarque. — Il semble possible d'attribuer à certains composés am- moniés du cuivre et du mercure des formules de constitution identiques à celles des corps précédents, c'est ainsi que les chlorures de cuproso et de mercurosodiammoniuui Cu Cl'-, 2AzIP et HgCl', aAzIP peuvent admettre comme formules de constitution II Cl H Cl -Àz — II !! — Az-II i I Cu Ils 1 I Cu Ili; I I -Az — H II— Az^II /\ /'\ H Cl n Cl ( 53) « Les chlorures de cupro et de mercurodiamntionium Cu Cl% 2 izW et HgCP, 2AzIP pourront s'écrire H CI II CI \/ \/ II — Az-II lI_Az — II I I Cu II g I I II _ Az-II H — Az~H /\ /\ H Cl II Cl M De même la combinaison de chlorure cuivreux et d'aniline obtenue par Snglier (Comptes rendus, t. CVI, p. 1422) pourra être considérée comme admettant pour formule de constitution Il Cl c= w — Az — 1 Cu 1 Cu II c« II' 1 -Az — /\ 11 Cl II CHIMIE ORGANIQUE. — Aclion de V acide azotique sur le gaiacol irichloré. Note de M. H. Cousi\, présentée par M. Moissan. « Dans un travail paru aux Comptes rendus ('), j'ai fait voir que les gaïacols tétrachlorés et tétrabromés traités par l'acide azotique donnaient les orthoquinones tétrachlorées et tétrabromées, c'est-à-dire des dérivés de la pyrocatéchine. » J'ai étudié la même réaction dans le cas du gaiacol trichloré, et les résultats ont été tout différents. )) Je dissous 10^ de gaiacol trichloré dans So'^'^ d'acide acétique et ajoute peu à peu 10"'^ d'acide nitrique; la liqueur se colore en rouge, il y a déga- gement de vapeurs nitreuses et au bout de peu de temps, il se dépose de petits cristaux rouges que Ton dessèche et purifie par cristallisation dans (') T. CXXIX, p. 967. ( 5'4 ) l'élher à chaud ou dans l'acide acétique. Le corps obtenu se présente en petites aiguilles aplaties groupées en masses arrondies ou en petites lamelles aplaties, d'une belle couleur rouge orangé; il est insoluble dans l'eau, peu soluble à froid dans l'alcool, l'élher, l'acide acétique, plus soluble à chaud. Le point de fusion est compris entre i58°et 162°. Les analyses mènent à la formule C''H"'CPO\ M II se dissout facilement dans la benzine à chaud, et, par refroidisse- ment, il se dépose de gros cristaux prismatiques groupés en faisceaux ou isolés, d'une belle couleur rouge orangé : c'est une combinaison molécu- laire avec la benzine de formule 2C''H^CP0* -i- CH". Dans l'étuve, à 100°, cette combinaison perd rapidement la benzine et donne le corps C'H^Cl'O* : à la température ordinaire, les cristaux s'altèrent peu à peu, perdent la benzine, et il reste une poudre rouge orangé constituée par le corps privé de benzine. >, Le dérivé C" H'Cl'O* ou la combinaison avec la benzine sont facile- ment réduits par l'acide sulfureux en solution alcoolique. Quand, ù une solution alcoolique du corps orangé, l'on ajoute de l'acide sulfureux, la liqueur perd peu à peu sa teinte rouge et devient bientôt incolore; une addition d'eau précipite une poudre cristalline blanche qui est desséchée et purifiée par cristallisation dans la benzine. J'obtiens ainsi de petits cris- taux prismatiques, assez volumineux, incolores, mais brunissant rapide- ment au contact de l'air. Ils sont insolubles dans l'eau, solubles dans l'al- cool, l'éther, dans la benzine à chaud. Leur point de fusion est i66''-i67°, leur formule C'H'CPO*, c'est-à-dire diffère par H' en plus de celle du corps rouge. Leur solution alcoolique traitée par le perchlorure de fer prend une belle coloration verte passant au violet par une trace d'alcali. Traité par l'acide nitrique, il est oxydé et redonne le dérivé rouge C'MI^CPOV » Voyons maintenant quelle est la nature du dérivé formé dans l'action de l'acide nitrique sur le gaïacol trichloré : » 1° C'est évidemment un corps du groupe des quiuones car, traité par les réducteurs, il fixe H* et donne un produit incolore et de fonction phé- nolique; » 2° Il contient du méthoxyle OCH' car, traité par l'acide iodhydrique concentré, il donne de l'iodure de méthyle. Des dosages de méthoxyle par la méthode de Zeisel montrent que, pour une molécule C"H*C1'0*, il y a une molécule de méthoxyle OCH'. Sa formule peut donc être écrite C'-H=Cl^O'-OCH^; ( ^r. ) » 3° Distillé avec de la poussière de zinc, il donne des produits de décomposition possédant l'odeur caractéristique du diphényle CH'" ou C"H'— CH'; j'ai isolé, dans ces produits de décomposition, de petites quantités d'un corps ayant le même aspect microscopique que le diphényle. » D'après ce qui précède, je considère que la réaction s'effectue de la façon suivante : » Deux molécules de gaïacol trichloré C'IICl^ — OH — OCH' s'unissent en perdant l'une un atome d'hydrogène, l'autre un atome de chlore; en même temps l'acide nitrique saponifie l'une des molécules de gaïacol tri- chloré et forme de la pyrocatéchine trichlorée; l'acide nitrique agissant alors comme oxydant enlève deux atomes d'hydrogène, l'un à l'oxhydryle OH provenant du groupement OCH' saponifié, l'autre au groupement OH de la molécule du gaïacol trichloré non saponifié. Il y a ainsi formation d'une quinone particulière à laquelle convient l'une des deux formules OCH' - O - CPC« — C« HCI- - O — OH I I ou OCH' — 0-HCr-C« — C°CP — O-OH. I , l » Le produit de réduction possède l'une des deux formules correspon- dant à celles de la quinone OCH^ — OH — Cl'C«~ CHCr^- OH - OH ou OCH= — OH - HCPC^ - C'CP - OH - OH. » En résume, l'acide nitrique agissant sur le gaïacol trichloré donne un corps qui est à la fois un produit d'oxydation et de condensation. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur ks Aloïnes. Note de M. E. Léger, présentée par M. H. Moissan. « Selon Klunge ('), la barbaloïne se distinguerait des autres aloïnes par la réaction suivante qui porte son nom. Si à une solution aqueuse de barbaloïne on ajoute du sulfate de cuivre et du NaCl, on obtient une coloration rouge cerise qui s'accentue lorsqu'on ajoute de l'alcool à la (') Schweizerische Wochenschrift fur Cliem u. Phaim., t. XXI, p. ( 5G ) solution OH si on la chauffe. J'ai constaté que cette réaction diminue d'in- tensité au fur et à mesure que l'on multiplie les cristallisations; et, après sept cristallisations dans l'alcool mèthylique opérées avec 10'''= de solvant pour ]S'' d'aloïne, le produit ne donne plus la réaction de Klunge. Par contre, l'isobarbaloïne soumise à cette réaction donne, même avec des traces de matière, une coloration rouge violacée très intense. Ceci montre que la réaction de Klunge appartient à l'isobarbaloïne et non pas à la barbaloïne. L'obtention de la barbaloïne pure se réalisera plus facilement en utilisant la réaction de Klunge elle-même et en se basant sur ce fait que les deux aloïnes, bien que toutes deux oxydables par le réactif de Klunge, le sont à des degrés différents. En pratique, ce sera toujours l'isobarba- loïne qui disparaîtra la première. » On dissout lo^'' de barbaloïne, cristallisée deux à trois fois et souillée encore disobarbaloïne, dans loo'^'^ d'eau avec ra^"' cle NaCI pur; on chauffe au bain-marie et l'on ajoute S*^*^ d'une solution saturée de sulfate de cuivre. Le liquide prend une belle couleur rouge. Après 10 minutes, on laisse refroidir et l'on recueille les cristaux. Une deuxième et même une troisième opération pratiquées comme la première sont souvent néces- saires pour obtenir une aloïne ne se colorant plus par le réactif de Klunge. lia matière, après dessiccation à l'air, est purifiée par cristallisation dans l'alcool mèthylique. » La barbaloïne pure n'a plus les mêmes caractères que le produit souillé d'isobarbaloïne. Sa couleur est d'un jaune plus pâle. Naturel- lement, elle ne se colore pas en rouge par le réactif de Klunge. Elle ne se colore pas davantage par AgO'H froid ; la coloration rouge ne se produit qu'à chaud. Son dérivé trichloré, qui cristallise en prismes clinorhom- biques, présente, comme nous le verrons plus loin, des angles différents. La Iriacétyltrichlorobarbaloïiie pure fond à iG4°,8 au lieu de i52°-i53*', point de fusion du corps souillé d'isobarbaloïne. Ces deux derniers faits montrent avec quelle ténacité l'isobarbaloïne est retenue par la barbaloïne, puisqu'elle accompagne cette dernière même dans son dérivé chloré et dans le dérivé acétylé île cplui-ci. )) Tribromobarha'oïne, COR" Br' O' -1- 311' O (')• " y a\ à'H {Comptes rendus, t. CXXVH, p. 284) que le précipité jaune formé par l'eau bromée dans la solution aqueuse de barbaloïne n'est pas cristallisable. En réalité, il se dépose de l'alcool à 60 pour 100 en aiguilles jaunes feutrées. Il diffère (' ) Nous publierons ailleurs les analyses des corps tlLcrits clans celte Note. ( 57 ) par son aspect, sa solubilité dans l'alcool et son état d'hydratation du corps décrit jusqu'ici sous ce nom, cor|)s que j'ai montré n'être autre chose que la tribromisobarbaloïne. M Aloïnes de Valocs du Cap. — Sous le nom de capaloîne, Treumann ('), puis A. Tschirch(-), ont obtenu des produits cristallisés encore peu étu- diés. Ces aloïnes ne peuvent être préparées par les méthodes que j'ai indiquées pour le traitement des aloès des Barbades ou du Natal. » On les obtient en agitant avec du cliloroforme la solution concentrée de l'aloès du Cap dans l'alcool méthylique. Le liquide se sépare en deux couches. La couche inférieure est distillée; puis le dissolvant distillé est agité à nouveau avec la portion de l'aloès restée insoluble dans le chloroforme. Ou fait quatre à cinq traitements sem- blables. Les résidus poisseux provenant de l'évaporation des solutions chloroformiques sont amenés à consistance sirupeuse avec un mélangea volumes égau\ de cliloroforme et d'alcool absolu, puis le tout est abandonné en lieu frais. Après quatre à cinq jours, on recueille la niasse cristalline, on l'essore et l'on purifie le produit par cristallisation dans l'alcool méthylique. Le rendement est voisin de 6 pour loo. » Les premières portions de la cristallisation sont constituées par une aloïne en aiguilles jaune pâle, présentant tous les caractères de la barba- loïne pure décrite plus haut. Elle cristallise dans l'eau avec 3H^O. Son dérivé tribromé C" H"Br'0' -f- 3 H"0 est tout à fait semblable à celui de la barba loïne pure. Le dérivé chloré C"'H"CP0^4- i^H^O cristallise en prismes clinorhombiques. » Ceux-ci, examinés par M. Wyrouboff, donnent 1 ,5480 : I : 1 ,3944 » L'angle ph' = 97° 26' et le dérivé chloré de la barbaloïne exempte d'isobarbaloïne 1 ,5242 : I : 1 ,4o3i » L'angle ph' = 97" avec les faces p, h\ m, b', a^ . » L'ancienne barbaloïne {Comptes rendus, t. CXXVH, p. 235) possé- dait des formes très voisines avec 1,5448: I : i,386o mais l'angle ph* était de 99''2o' et, par conséquent, tous les angles étaient fort différents (M. Wyrouboff). (') Encyclopâdie der Pharm. de Geissler et Moeller, t. I, p. 263. (2) Schweizerische Wochenschrift fur Chem. u. Pharm., t. XXXVI, p. 45i. C. H., 1900, 2' Semestre. (T. CXXXI, N° 1.) 8 ( 58 ) » Le dérivé triacétylé de la trichloraloïne de l'aloès du Cap est tout à fait identique avec celui de la trichlorobarbaloïne. Tl forme des lamelles milices quadratiques. Les deux corps fondent à i64''-i65°. Les cristaux sont anhydres dans les deux cas. » Traitée par AzO^H, selon Tilden (Chem. News, t. XXV, p. 344), l'aloïne de l'aloès du Cap donne, comme la barbaloïne, les acides aloé- lique, chrysammique et picrique. Les aloïnes des aloès du Cap et des Barbades réduisent la liqueur de Fehling à chaud et la solution ammonia- cale de nitrate d'argent à froid. Elles peuvent même développer l'image latente photographique, mais elles ne présentent aucun avantage sur l'hy- droquinone. Cependant, les papiers au gélatinobromure développés aux aloïnes donnent des épreuves possédant un ton jaune verdàtre atténué assez agréable d'aspect. » Ce qui précède permet de conclure que l'aloès du Cap renferme une aloïne identique avec la barbaloïne de l'aloès des Barbades. Nous verrons prochainement que ce même aloès du Cap renferme une autre aloïne diffé- rente de celles que j'ai décrites jusqu'ici. » CHIMIE ORGANIQUE. — Solubilité du chlorure cuivrique dans les véhicules organiques ('). Note de M. OEchsner de Coninck. « Le chlorure cuivrique, CuCP, 2H^0, se comporte comme un agent oxydant et chlorurant vis-à-vis des composés organiques; anhydre, il con- stitue un excellent agent déshydratant, polymérisant ou dépolymérisant, suivant les conditions. J'ai d'abord étudié ses solubilités dans les milieux organiques, au point de vue qualitatif et quantitatif. » I. Alcools. — Cu Cl', alPO est très soluble dans l'alcool méthylique, facilement soluble clans l'alcool élliylique, assez soluble dans l'alcool propylique, un peu soluble dans les alcools isobutjlique et amylique. Les liqueurs sont vert émeraude, vert clair, vert jaunâtre et jaunes. Le sbcol ne dissout pas le sel à froid, mais le dissout faci- lement à chaud en vert clair. Même résultat pour la glycérine. » Aldéhydes. — Cu Cl^, aH^O est insoluble à froid, soluble en bleu clair, à cliaud, dans la paraldéhyde. Cu CI-, à chaud, dépolymérise partiellement la paraldéhyde. L'aldéhyde benzoïque ne dissout pas Cu CI-, aH-0. » Acides. — L'acide forniique cristailisable dissout une petite quantité du sel en (') Institut de Chimie de la Faculté des Sciences de Montpellier. (59) vert clair. Cu Cl-, 2H'-0 ne se dissout pas dans l'acide acétique cristallisable, à froid, mais se dissout, à chaud, en jaune verdâtre. » Ethers. — Le chlorure cuivrique ne se dissout que très faiblement dans l'éther acétique; il est insoluble dans l'éther ordinaire et dans l'éther absolu. » Sulfure de carbone pur. — Cu Cl', 2 IPO y est insoluble à froid et à chaud. » Acétone. — L'acétone pure dissout assez facilement le sel en jaune verdâtre. » Bases. — La mélhylaniine en solution aqueuse à 3o pour 100 dissout le chlorure cuivrique, d'abord en violet, puis en bleu foncé; la triméthy lamine ne le dissout pas ou presque pas. iJaniline et VorLho-toluidine ne dissolvent pas le sel à froid ; à chaud, elles sont oxydées et se colorent en brun foncé. La niélhylanlUne, en solution alcoo- lique, fournit dans les solutions très étendues du sel une opalescence blanc bleuâtre, et dans les solutions concentrées une coloration vert d'eau, puis un précipité verdâtre ; il y a fluorescence blanc bleuâtre : à la longue, la couleur vert d'eau vire au gris foncé, puis au violet. » Alcaloïdes volatils. — ha pyridine pure dissout CuCl-,2H-0 en bleu clair; la plus petite addition d'eau fait virer au bleu indigo. \Jct-picoline pure dissout le sel en vert émeraude d'abord, puis en bleu foncé. La pipéridine ne dissout rien à froid. » Acétonitrile. — CuCl-, 2H-O se dissout assez facilement, à froid, en jaune foncé. » Carbures et dérii,-és. — Le chlorure de méthylène, l'iodure d'éthyle, l'iodure de propyle ne dissolvent le sel, ni à froid, ni à chaud; même résultat avec le bromure d'éthylène. La benzine pure, le toluène, le xylène, la ligroïne légère, la nitrobenzine, l'essence de térébenthine ne dissolvent pas non plus le chlorure cuivrique. » II. Alcool mêtqylique pur. — A + 20°, i partie du sel se dissout dans 7 parties 3. A -t- 18°, 9, I partie du sel se dissout dans 7 parties 6. » Alcool éthylique à gS". — A -)- 20°, 3, une partie du sel se dissout dans i ii',6; à 4- 19°, 6, I partie du sel se dissout dans iiP,9. )) Acétone pure. — A-i-22°,i, i partie du sel se dissout dans 431', 6; à -1- 20", i partie du sel se dissout dans 44p>2. ,,,, 7, I I . r. ., \ Alcool .=: qo parties ) , _ » Melanse d alcool «08° et d eau \ ^ ,. .,,, ^ ^ . ;• — A +21°, 8, ° ^ l Eau distillée = 10 parties i ' ' I partie du sel se dissout dans 9 parties; à -+- 23", i partie du sel se dissout dans 8p,5. Alcool absolu ^ 80 parties ) , ,-, • , , i- , ^ „,..,,, . !• — A +2i'',o, I partie du sel se dissout dans o Lau distillée = 20 parties ] parties; à -+- 20°, 7, i partie du sel se dissout dans 6p,2. ( Acétone = 80 parties ) ( Eau distillée =: 20 parties j mélange. A -+- 21°, 8, i partie du sel se dissout dans 5i',6. Acétone = 80 parties 1 . ,, • , , i- , .,,,.,,. . >• — A -1- 20", I , I partie du sel se dissout dans Alcool melhylique := 20 parties ) > > 1 12 parties; à +24°, i partie du sel se dissout dans iii',6. i Alcool méthylique ^ 10 parties ) . , • ■ , ,. ■ » i ,, , . o . /• — A +24", 2, I partie du sel se dissout dans I Alcool a 98" := 90 parties ] ^ j ; i 5p,4; à -i- 25°, 1 partie du sel se dissout dans 5p,i. A -I- 23", I partie du sel se dissout dans 5p,3 du (6o ) Alcool inélhylique ^ ao parties 1 Alcool ineUiyiKiue ^ ao parues . , • , , ,- i » ) -, ,". • r. ■ (• — A -+-24'',i, I partie du sel se dissout dans / Jillier ordinaire := 00 parties i i5i',i du mélange. A -t-aa", (^, i partie du sel se dissout dans i5p,7. Alcool absolu =; 80 parties ^ , ,. . -1- — A -t-a4°,i, 1 partie du sel se dissout dans Ether ordinaire = 20 parties ) °P,8; à -{- a."}", i partie du sel se dissout dans 8p,5. » Mélanges d'eau et d'clhe7\ — On observe, pour dillérents mélanges, que le chlo- rtiie caivrique se dissout peu à peu dans l'eau; l'éther se sépare elsurnage incolore. » Alcool méthyllque du commerce. — A -i- 23'',9, i partie du sel se dissout dans 5i',4 ; à 23°, I partie du sel se dissout dans 5p,6. Pyvidine = 85 parties ^ ,. .,,, „ . i - A -H 24°, 4, I partie du sel se dissout dans 63p, 4 Eau distillée ^ i5 parties ) ^ du mélange; à +23", 6, i partie du sel se dissout dans 63p,7. Pyridine = 60 parties „,..,,. , . , — A a-", 3, I partie du sel se dissout dans 26P, 7 du Lau distillée =; 4o parties ) mélange; à -t- 28°, i partie du sel se dissout dans a6P,2. a-Picoline = 76 parties _ ,..,,, „ . ; — A + 26°, I partie du sel se dissout dans 5iP, 6; Lau distillée ^ 25 parties \ '^ à -l- 25°, I, I partie du sel se dissout dans 52P,3. 1 a-P/co/i«e ^ 70 parties ) , „ ■ , 1 ,• 1,0 » ) -, ,••,,, i . }• — A + 26°,!, 1 partie du sel se dissout dans 47P, 3 ( Lau distillée = 3o parties ) du mélange. CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la composition de l'albumen de la graine de Fmer rf'^/?zeW(7«) Le 17 mai, (E), plusieurs femelles et plusieurs mâles. » Le 26 mai, (H), 7 femelles et 8 mâles. » Le 29 mai, (I), 13 femelles et 8 mâles. 11 IIL Sphœrechiniis. — 11 a été fait 8 cultures de cette espèce : I) Le 4 mai, culture (A), 1 femelle et i mâle. » Le 5 mai, (B), i femelle et i mâle. 1) Le 1 1 mai, (C), i femelle et i mâle. » Le 1 1 mai, (G'), hermaphrodite. )) Le 23 mai, (D), 2 femelles et 5 mâles. » Le 23 mai, (E), 3 femelles et [^ mâles. » Le 26 mai, (F), 3 femelles et 6 mâles. » Le 26 mai, (G), 2 femelles et 3 mâles. » La parthénogenèse est rare et peut-être est-elle particulière à des races géogra- phiques, comme celle que signalait M. Cuénot pour VAsterina gibbosa. Je l'ai décou- verte tout à fait par hasard au cours d'autres recherches. Pour ne pas multiplier le nombre des cultures, j'ai été amené à faire des cultures complexes, dans lesquelles le nombre des femelles et des mâles n'était pas déterminé d'abord, mais l'a été ensuite. » Pour les Arbacia, on n'a employé que les produits provenant des pontes natu- relles et, pour les autres, ceux provenant de la dilacération des glandes génitales. » Il va sans dire qu'on a opéré avec un matériel soigneusement lavé avec l'eau de mer filtrée et que les produits de chaque femelle et de chaque mâle étaient individuel- lement vérifiés au microscope. » I. Arbaccia, 17 mai. — Les cultures (EF) ont donné le 18 des larves parthéno- génétiques très rares tandis que les fécondés suivaient leur développement normal. La culture II du 29 mai a montré le 3o un commencement de segmentation chez un cer- tain nombre d'œufs, les fécondés se développant normalement. » La culture (I) du 29 mai a montré le 3o des larves mais fort rares et en retard sur celles provenant des œufs fécondés. » La culture qui a donné les résultats les plus probants est la culture (C) du 21 mai. Dès le 22, les larves parlhénogénétiques se montraient en aussi grand nombre que les larves provenant des œufs fécondés et ne présentaient pas encore de différence sen- sible. Dès le 23, les différences s'accentuent entre les larves fécondées et les parlhéno- génétiques. Chez les premières si beaucoup sont encore en retard et à l'état de gastrula de o™'",07 à o'"'",o8 de diamètre : des plutei commencent à se former et les grands bras des plus avancés ont de o'"'",i6 à o™", 17 du sommet de la larve à l'extré- mité des bras. Chez les parthénogénétiques les gastrulas sont à des états de dévelop- ( ^5 ) pement très divers ; elles ont o"'"',o'] de diamètre et o""",09 de hauteur; quelques-unes seulement commencent à prendre la forme de plutei de o"'™,07 de haut sur o™™, i3 de large. Quant anx fécondés, après vingt-deux heures on ne voit que de petites gastru- las, dont les plus avancées ont 0"'™,o7 de diamètre et o"'=,09 de haut. D'autres sont fort attardées et encore à l'état de blastulas de o""",o4 de diamètre. Le 24, la diffé- rence s'accentue entre les fécondés et les parlhénogénétiques. Chez les premiers, on trouve des philei à bras courts de o™">, 19; les plus avancés ont des bras de o"™,?,4 à o™™,3o. Chez les parlhénogénétiques, outre qu'il y a toujours des œufs non segmen- tés, la plupart des larves ont o""",o9 de haut sur o™"', i3 de large; quelques plutei sont plus développés et leurs grands bras atteignent o""",2i. Pour les fécondés, après vingt-quatre heures, où beaucoup d'oeufs ne sont point développés, les plus avancés commencent à prendre la forme de plutei; mais les bras n'ont que o""",o72 de long (il semble que les Arbacia supportent mal le retard). » Cette culture est abandonnée. » Le 25, chez les fécondés, il y a encore des larves à tout les états, y compris celui de blastula et de plutei à bras courts de o"'",i6; mais les plus avancés ont des bras de o""°,3o à o""°,35. Chez les parlhénogénétiques il y a beaucoup de larves attardées et quelques gastrulas n'ont encore que o"",io de diamètre, par contre il v a un grand nombre de plutei; la longueur de bras variant de 0"'™,i4 à o""",24. » Le 26, pour les fécondés, tous les plutei sont fort développés et à peu près de même taille, les bras des plus grands atteignant o'""',38; pour les parlhénogénétiques, on trouve des larves à tous les états et en majorité fort attardées, et les plus grands plutei ont des bras de o™",24. « Une différence remarquable entre les fécondés et les parlhénogénétiques est que l'angle formé par les bras des premiers est en moyenne de 37°, tandis que l'angle des bras des parlhénogénétiques est en moyenne de 78°. » IL Pour les Toxopneustes, nous avons dit que la première culture (A), où la parthénogenèse avait été d'abord constatée, était exclue de ces mesures. La culture (B) du II mai a montré quelques larves parlhénogénétiques très rares, tandis que la culture (C) n'en montrait aucune. Pour l'une comme pour l'autre, les fécondés sui- vaient leur développement normal. » La culture (D) du 16, faite avec une seule femelle, n'a pas montré des parlhéno- génétiques, tandis que les cultures (E) du même jour, faites avec plusieurs, en a montré quelques-unes. Les fécondés se développent. Les meilleures cultures ont été (FG) du 17 et la culture (H) du 26. Toutes donnant des larves parlhénogénétiques en grand nombre et des larves pouvant être en avance sur les fécondés. » IIL Spitcerechinus gramilaris. — Les séries A, B, C, G ne donnent pas de larves parthénogénétiques, bien que les œufs fécondés se développent normalement. » La série (E) du 25 n'a donné qu'une ou deux larves parthénogénétiques, tandis que les fécondés se développaient. La série (F) du 26 était formée d'œufs dont beau- coup n'étaient pas mûrs; quelques larves seulement et des segmentations par les fécondés ; rien parmi les parthénogénétiques. La série la plus intéressante est la série D du 23. Dès le 24, les larves parlhénogénétiques et les fécondés sont au môme état de gastrulas de o'°",i3 à o""°,i4 de diamètre, mais la hauteur parmi les parthénogéné- tiques est de o'"'",8 au lieu de o"'",i2 à o"'",i4 chez les fécondés. On retrouve, les C. R., 1900, a" Semestre. (T. CXXXI, N° 1.) 9 ( m > jours suivants, une certaine avance des larves parthénogénétiques sur les autres; c'est le seul cas du genre constaté chez les Sphœrechinus. » Conclusion. — Les trois espèces d'Oursins que j'ai pu étudier étant susceptibles de se développer parthénos;énétiqnement, bien que rarement et dans des conditions que nous ne saurions déterminer complètement encore, ces animaux se trouvent complètement disqualifiés pour des recherches du genre de celles publiées par M. Lœb {On the nature oj the process offertilization and the artificiai production of normal larvoe (plupki) front the. un fertilized eggs' of the sea urchin {American Journal of Physio- logy, vol. III, october 2, n" 3; 1899)], sur lesquelles je reviendrai dans une prochaine publication. » ZOOLOGIE. — Étude sur l'appareil digestif du Brachytrupes achatinus, Stoll{*). Note de M. L. Bordas, présentée par M. Edmond Perrier. « L'appareil digestif du Brachytrupes achatinus, complètement déroulé, dépasse environ deux fois et demie la longueur du corps de l'Insecte. Sa partie moyenne est contournée et décrit deux tours de spire presque con- centriques : disposition un peu différente de celle présentée par l'intestin du Br. membranaceus. De plus, cet organe est encore caractérisé : i° par la structure du gésier, qui est pourvue d'une forte armature chitineuse interne composée de six rangées de dents très aiguës qui font de cet organe un appareil masticateur de premier ordre, dépassant en puissance celui de tous les autres Orthoptères, et 1° par la disposition et le mode d'embou- chure des tubes de Malpighi, qui s'ouvrent dans im réceptacle {vessie) tubuieux et bifide, qui se continue par un conduit excréteur impair {urètre), cylindrique et peu sinueux, débouchant directement à la partie antérieure de l'intestin terminal. » Les glandes salivaires , bien que indépendantes du tube digestif, doivent cependant être décrites en quelques mots à cause de leur volume et de leur structure. Ces organes sont pairs, volumineux et disposés en gra[)pes rami- fiées, terminées par des aci'nt' pluricellulaires, ovoïdes ou cylindriques. Ils entourent l'œsophage, les parois latérales du jabot ou sont appliqués contre les parties sternales des segments thotaciques, au-dessus du système ner- (') Le Mémoire complet, Contribution à l'histoire naturelle des Gryllidœ, roo p. et 4° f'g-, sera inséré dans les Annales de V Institut colonial de Marseille, 1900. ( 67 ) veux. La masse ventrale est de beaucoup la plus volumineuse. Les divers canalicules et canaux se fusionnent de façon à ne former, de chaque côté, qu'un conduit excréteur unique qui se jette finalement dans un réservoir salivuire. Ce dernier est cylindrique, peu sinueux, entouré par les acini glandulaires, et présente une structure qui rappelle celle des tubes tra- chéens. Il se continue par un court conduit efférent qui va déboucher à la base de la mâchoire correspondante, un peu en arrière de la mandibule située du même côté. » Le pharynx fait directement suite à la caviLé buccaU* et a la forme d'un infundibuium élargi en avant et rétréci en airière. Il est suivi par un œsophage très court. Leurs parois sont recouvertes d'une intima chilineuse interne portant de très fines dentirulations. » Le jabot est une vaste poche mesurant près de 12™" de longueur. Sa moitié antérieure est presque cylindrique, tandis que son extrémité posté- rieure forme un large caecum situé latéralement. Ses parois sont plissées, et vers l'extrémité postérieure de la face ventrale existe une aire où les plissements sont longitudinaux, perpendiculaires aux premier.; et dirigés vers un petit orifice circulaire faisant communiquer le jabot i\u pédoncule cylindrique placé en avant du gésier. » La partie la plus curieuse à étudier du tube digestif du Brachytrupcs est, sans contredit, le gésier. C'est un organe globuleux, presque réguliè- rement sphérique et prolongé, en avant, par un appendice tubuleux qui l'unit à l'extrémité postéro-inférieure du jabot. » Le gésier, indépendamment de sa forme, de sa puissante et épaisse musculature, contient intérieurement six rangées longitudinales de dents qui font de cet organe un appareil broyeur et triturant par excellence. Nulle part, chez les autres Orthoptères, sauf peut-être chez la Gryllolalpa, on ne trouve une paredle complication de dents et denticules. » Chaque rangée ou colonne longitudinale est séparée de ses voisines par deux tigelles latérales et comprend, eu moyenne, de i5 à 18 rangées transversales parallèles, portant chacune une forte dent médiane à trois branches et deux dents latérales tronconiques. Chaque dent médiane com- prend trois branches ou pointes : une centrale et deux latérales. La branche centrale atfecte une forme triangulaire; elle est très forte, de nature chili- neuse et recourbée en arrière. Son extrémité libre se termine par une pointe simple ou double, et ses bonis latéraux sont garnis de denticulations, courtes et acérées, au nombre de 8 à 10, et disposées à la façon des dents de scie. Les branches latérales sont beaucoup moins fortes que la médiane. Elles sont courtes, larges, concaves vers le haut et denticulées sur leur boril. ( 68 ) La dent tout entière se prolonge dans la musculature du jabot par une double racine chitineuse. » Les dents latérales sont à peu près en même nombre que les médianes. Ce sont des tubercules pyramidaux, à base rectangulaire élargie et ter- minés, à leur sommet, par une pointe conique, très dure et de nature chi- tineuse. » Chacune des six colonnes dentaires va peu à jieu en diminuant de diamètre au fur et à mesure qu'elle se rapproche de l'intestin moyen. Les dents changent ensuite brusquement de forme et de structure et se conti- nuent par de petits bourrelets chitineux, formant six valvules, disposées régulièrement à l'entrée de l'intestin moyen. Le gésier, par s;i puissante armature chitineuse interne, constitue donc un appareil masticateur fort compliqué, ayant surtout pour fonction de compléter l'action triturante des mâchoires et des mandibules. » Uinteslin moyen, qui vient ensuite, porte, à son origine, deux volu- mineux cœcums ou appendices intestinaux, larges, aplatis verticalement, recouvrant les parois latérales du gésier et ne laissant libres que les faces supérieure et inférieure. L'un de ces c;ecums (le gauche) porte deux di- verticules sphériques postérieurs. L'intestin moyen est remarquable par sa longueur, par les deux replis spirales qu'il décrit, par son diamètre et sur- tout par la structure histologique de ses parois. » Uintestin terminal déhule par une partie rétrécie dont les replis sont perpendiculaires à ceux de la région antérieure. Le tube se dilate ensuite, passe sous les tours de spire formés par la partie médio-intestinale, se dirige finalement en arrière et se rétrécit ensuite pour se dilater de nou- veau et former une poche ovoïde appelée rectum. Autour de ce dernier existent six bandelettes longitudinales, constituant les glandes rectales. » C'est vers la partie antérieure de l'intestin terminal, un peu eu arrière de l'intestin moyen, que vient déboucher le conduit excréteur impair des tubes de Malpighi. Ce canal s'ouvre au sommet d'une courte papille, recou- verte en partie par les replis intestinaux. C'est un tube cylindrique, légère- ment sinueux, qui s'élargit et se bifurque à son extrémité libre et donne ainsi naissance à deux ciecums tubuleux, plus ou moins allongés et légère- ment arqués, dans lesquels viennent déboucher les tubes de Malpighi. Ces derniers sont cylindriques, minces, longs, sinueux, de couleur blan- châtre et forment, à la surface du réceptacle urinaire, un chevelu inextri- cable. Ces deux tubes collecteurs peuvent être comparés à une vessie urinaire et le conduit excréteur impair est l'homologue d'un urètre. » Cette disposition, très caractéristique, est toute différente de celle ( 69 ) qu'on observe chez les autres Gryllidœ. En effet, le réservoir collecteur des tubes de Malpighi des divers Gryllus est cordiforme; celui de la Gryllo- talpa se prolonge par deux ciecums tubuleux, et enfin, chez les Brachy- trupes, le conduit vecteur unique des tubes urinaires, non seulement se dilate légèrement à son extrémité libre, mais encore se ramifie et donne naissance à deux réservoirs longs et cylindriques. » Au point de vue histologique, V urètre (Gryllotalpa, Urachytrupes, etc.) comprend : i° une enveloppe musculaire épaisse, formée par des fibres longitudinales externes et circulaires internes; 2° une assise cellulaire chitinogène, et 3" une intima chitineuse interne plissée. Le lumen central est irrégulier et étoile. Le réceptacle urinaire est entouré d'une mince membrane musculaire et est recouvert intérieurement par un épitliélium formé par de hautes cellules cylindriques, pourvues de gros noyaux, très apparentes et nettement séparées les unes des autres par des parois laté- rales. » MINÉRALOGIE. — La prehnite considérée comme élément constitutif de cal- caires métamorphiques . Note de M. A Lacroix, présentée par M. Fouqué. « La prehnite ne joue aucun rôle pétrographique essentiel dans les gise- ments où elle est actuellement connue; c'est un minéral d'origine filo- nienne (fentes de roches diverses, mais particulièrement de roches ba- siques; filons métallifères) ou de nature secondaire, empruntant dans ce dernier cas ses éléments constitutifs aux minéraux dont elle occupe la place, notamment aux feldspaths dans les roches basiques ('). » Il n'en est plus de même pour le nouveau genre de gisement dont la description fait l'objet de cette Note. La prehnite y joue en effet le rôle d'élément constitutff lie calcaires métamorphiques, observés sur de grands espaces; elle donne à ces roches un caractère tout spécial. » Ces calcaires abondent dans la vallée du Bastan ou de Barèges (Hautes- Pyrénées). Cette vallée, dirigée sensiblement E.-N.-E., se trouve sur la lisière septentrionale du massif granitique de Néouvielle. Elle est taillée dans les assises calcaréoschisteuses du dévonien, qui constituent en avant (') Je citerai notamment l'abondance de la prehnite associée au grossulaire et par- fois à l'albite comme produit d'altération des feldspaths de la diorile, dont les liions minces traversent \a picrile d'Adé (Hautes-Pyrénées). ( 7" ) du granité les pics aigus d'Espade, de Campana, de la Piquette déras lids. Une série de ravins N.-N.-O. (ravins d'Ourditz près du col du Tonrnialet, de Campana, d'Esjjade, de Lienz) entaillent ces couches sédimentaires perpendiculairement à leur direction et se prolongent dans le granité lui- même. Ces ravins fournissent, par suite, de nombreuses coupes parallèles dans lesquelles il est possible de suivre pas à pas l'action progressive du métamorphisme de contact du granité. M Quand on part des assises intactes, à 700" ou 800"" du granité, pour atteindre celui-ci, on voit que les calcaires, tout en conservant leur abon- dant pigment charbonneux, se chargent progressivement de grains micro- scopiques de zoïsite, de grenat, puis ces minéraux deviennent plus dislincts, macroscopiques, les grenats présentent la forme de petits rhombododécaèdres (pyrénéite). » On voit alors apparaître des cristaux d'orthose, d'axinite. Le pigment charbonneux devient de moins en moms abondant à mesure que la cristal- linité augmente; il disparaît complètement quand les calcaires sont devenus marmoréens. A ce moment, le grenat, en énormes cristaux, est accompagné de pyroxène, d'épidote, etc.; de plus, les cornéennes, résul- tant du métamorphisme des lits calcaires et siliceux qui accompagnent les calcaires, au lieu d'être compacts comme dans la zone carburée, pré- sentent une cristallinité très grande, ils s'enrichissent en orthose, en albite; c'est enfin dans cette zone décarburée de contact immédiat que se trouvent les grandes masses de roches à axinile [limurites) dont je me suis occupé dans une précédente Communication ('). » Au voisinage du col du Tourmalet et particulièrement à l'entrée des ravins d'Ourditz et de Campana, les calcaires carbures, dans lesquels com- mencent à apparaître les cristaux distincts de pyrénéite, sont extrêmement riches en petites masses lenticulaires, parfois très régulières et que l'on pourrait prendre au premier abord pour des fossiles. Elles ont de i™" à 2'"'° de diamètre; sur les surhices exposées à l'air, elles présentent un aspect rugueux et comme scoriacé. Quand leurs formes sont nettes, on voit que ces petites lentilles sont constituées par des empilements de lames, à axes imparfaitement parallèles; parfois on les voit groupées d'une façon régulière, comme les feuillets d'un livre, autour d'un axe commun, for- mant ainsi des rosettes d'une remarquable régularité. » L'examen microscopique monlie qu'en jj^énéral les lentilles qui nous occupent ne (') Comptes rendus, t. CXXVII, p. 678; 1898. ('Jl) sont pas homogènes; elles sont constituées par des grains de zoïsite sans orientation optique commune ; elles constituent donc des pseudoraorphoses. » De loin en loin, on voit cependant un minéral à orientation uniforme, englobant pœcililiquement tous ces grains de zoïsite; enfin dans quelques points j'ai trouvé ce même minéral intact englobant en grand nombre de petites plages de calcite. Il possède un clivage parallèle à l'aplatissement ; sa bissectrice aigué est positive et normale à l'aplatissement : 2E =120° environ. Dans les sections perpendiculaires à l'aplatissement, l'extinction se produit suivant les traces du clivage; la biréfringence maximum que je n'ai pu mesurer exactement, faute de sections convenablement orientées, atteint o,o3. » Le minéral purifié autant que possible a une densité voisine de 2,9; il est fusible au chalumeau en un verre blanc bulleux, donne de l'eau dans le tube à haute tempé- rature; il est insoluiile dans les acides avant calcination, ne contient que de la silice, de l'alumine et de la chaux. » Tous ces caractères concourent à le faire considérer comme une variété de prehnite, dont la forme rappelle celle de la koupholite, trouvée dans les fentes des cornéennes de la Piquette déras lids. » Dans la zone décarburée de la même région, j'ai recueilli de la prehnite en masses lamellaires associées à de l'orthose au milieu des calcaires marmoréens. » La formation de prehnite dans des calcaires métamorphiques et son association avec du grenat grossulaire s'explique aisément par la parenré chimique de ces deux minéraux; on peut, en elFet, considérer la prehnite comme le sel acide [SiO']' APCa^H^ d'un orthosilicale dont le sel neutre [SiO']^4l-Ca' est le grossulaire. » Il est probable toutefois que, si la prehnite n'a pas encore été observée dans de semblables conditions, cela tient au défaut de stabilité de ce sel acide dans un milieu, très calcaire et en même temps alumineux et de la facilité avec laquelle il perd sa molécule d'hydrogène pour se transformer en zoïsite [Si O']^ Al-Ca-[Al .Oïl] et sans doute aussi en grossulaire; il me semble, en effet, probable que bien des grains de grenat dépourvus de formes géométriques qui accompagnent notre prehnite doivent être le résultat d'une pseudomorphose de ce genre. » Comme conclusion d'un ordre plus général, la production de la prehnite au sein d'un calcaire métamorphique et la formation de ce miné- ral dans les fentes des roches métamorphiques de la même région apportent un nouvel argument à ceux que j'ai déjà tirés de l'existence, dans les mêmes conditions, d'axinite, d'orthose, d'albite, etc., pour démontrer l'identité d'origine des actions pneumatolitiques endiguées dans les fissures des roches métamorphiques pour proiiuire des minéraux Jiloniens , ou dif- fusées dans les sédiments eux-mêmes pour donner naissance au\ phéno- mènes de contact des roches éruptives. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur les combinaisons des nucléines avec les com- posés métalliques, les alcaloïdes et les toxines ('). Note de M. H. Stassano, présentée par M. Armand Gautier. « Le mercure que j'ai isolé des nucléines des organes d'animaux em- poisonnés par le sublimé (-) s'y trouve à l'état de véritable combinaison, ainsi que le prouvent les réactions suivantes : » 1. Le sulfhydrale crammoniaque ne produit immédiatement aucun changement dans une solution de ces nucléines; ce n'est que très lentement qu'apparaît au fond du tube à essai où l'on opère un petit dépôt de sulfure de mercure; il augmente sen- siblement à partir de vingt-quatre heures, mais il ne représente pas la totalité du mercure contenu dans la solution nucléinique. » 2. L'électrolyse accélère beaucoup la séparation du mercure des nucléines, en la rendant complète; cependant, la fixation du mercure au pôle négatif n'est pas aussi rapide que si ce métal s'y trouvait à l'état libre; sa séparation ne s'effectue qu'au fur et à mesure de la décomposition des nucléines par le courant. » 3. L'hématoxiline, en solution aqueuse (le réactif de Macallum pour les composés organiques de fer), est troublée et précipitée par le bichlorure de mercure dissous dans de l'eau ou dans du sérum sanguin; elle reste, par contre, inaltérée, gardant sa coloration rouge violet, dans une solution de nucléines contenant du mercure. » De même, le sulfhvdrate d'ammoniaque ne met que lentement en li- berté l'arsenic des nucléines des tissus d'animaux empoisonnés par l'acide arsénieux; le sulfure d'arsenic se précipite difficilement. )) J'ai trouvé que ce même réactif, dans le même temps, enlève aux nucléines le fer fixé expérimentalement dans les tissus vivants. Il semble donc que ces différents composés nucléiniques ont le même degré de sta- bilité, quel que soit le sel métallique entré dans la combinaison. M Par rapport au sulfhvdrate d'ammoniaque, la stabilité de ces combi- naisons nucléiniques tient le milieu entre celle de l'hématogène et celle de l'hématine et des autres nucléines ferrugineuses naturelles, qui résistent toutes à l'action du sulfure d'ammonium (^Bunge). (') Tiavail des laboraloires de Toxicologie de la Préfecture de police et de Physio- gie de la Sorbonne. (^) Comptes rendus, juin 1900. ( 73 } » L'éther en milieu alcalin extrait en quelques minutes la strychnine et la morphine des nucléines qui les contiennent. En soumettant à l'électrolyse les solutions des composés nucléiniques de ces alcaloïdes, on constate la mise en liberté du sel toxique parallèlement à celle de l'acide phosphorique des acides nucléiniques en voie de décomposition : signe évident de la présence dans les nucléines des alcaloïdes à l'état de combinaison. » Pour obtenir rapidement les alcaloïdes des tissus, il est inutile de les extraire des nucléines auxquelles ils se trouvent combinés. La séparation des nucléines par la digestion pepsique demande deux jours environ. La préparation des nucléoalbumines par le procédé d'Halliburton se fait, au contraire, en moins d'une heure. L'éther al- calin, ou tout autre dissolvant, extrait aussi parfaitement les alcaloïdes des nucléo- albumines que des nucléines. » Le procédé d'Halliburton est expéditif. On hache finement le tissu et l'on broie autant que possible le mélange avec du chlorure de sodium à poids égal. Les nucléo- albumines se solubilisent et abandonnent les parois cellulaires pour passer dans la so- lution concentrée de sel : un contact d'une demi-heure suffit. Si l'on jette alors la bouillie saline dans une grande quantité d'eau, la teneur en sel de la solution dimi- nuant notablement, les nucléoalbumines se séparent et montent à la surface du liquide, où elles forment une couche blanche, très facile à recueillir. Dans leur rapide ascen- sion, elles entraînent d'autres albuminoïdes, des fragments même de tissus, mais on peut aisément les débarrasser de ces impuretés en les lavant à grande eau, puis en les disssolvant dans une solution de carbonate de soude (de i à 5 pour loo) et les précipitant par l'acide acétique (solution à lo pour loo). En répétant deux fois ce traitement, on obtient un produit assez pur, ayant toutes les propriétés des nucléo- albumines. » C'est grâce à la connaissance de l'intervention prépondérante des noyaux des cellules dans l'absorption, et à la rapidité du procédé Hallibur- ton, que j'ai pu tenter l'extraction des toxines des tissus, extraction demeu- rée jusqu'à présent irréalisable. J'ai commencé par la recherche de la ricine, considérant que celte toxine végétale, de nature moins délicate que les toxines bactériennes, résisterait sans doute mieux à mes premiers essais. Les difficultés rencontrées n'ont pas été aussi nombreuses que je le prévoyais. » De boo^' de foie, rate et reins d'un chien injecté dans les veines avec un demi- gramme de ricine, j'ai obtenu une quantité assez grande de nucléoalbumines, lesquelles m'ont donné une dissolution très chargée dans environ 200" de solution de carbonate de soude à i pour 100. Un demi-centimètre cube de celte dissolution a tué des souris en moins de douze heures, avec l'intense hypérémie intestinale de l'empoisonnement ricinique : le sang du cœur était stérile. Cette solution passant à travers la bougie Chamberland, pour la rendre aseptique, devient excessivement étendue, parce que les C. R., 1900, r Semestre. (T. C\XXI, N° 1.) lO ( 74 ^ nucléoalburriines filtrent très mal; cependant, elle lue encore les souris en trois à quatre jours à la dose de i"', 5. Les souris témoins, injectées avec une dose plus forte (2") d'une solution de nucléoalbumines identiques mais exemptes de combinai- son toxique, ont survécu à l'épreuve. » J'ai cherché à dégager, par l'électroljse, la ricine à laquelle cette solution doit sûrement sa toxicité. Un léger courant, pendant une à deux heures, suffit à la décora- position de 20'='= à So"^" de solution filtrée de nucléoalbumines; on y ajoute une goutte de sulfure alcalin ; le début de l'opération est marqué par l'apparition deïl'acide phos- phorique; la fin est indiquée par le fait qu'on ne retrouve plus de substances précipi- tables par l'acide acétique lorsque les nucléines, puis les acides nucléiniques, ont été décomposés entièrement. » Pour séparer la ricine du phosphore et de tous les dérivés albuminoïdes de dé- composition des nucléoalbumines riciniques, je l'ai précipitée par l'alcool, réactif qui offre, en plus, l'avantage de séparer en milieu neutre, en les rendant insolubles, la plupart des albuminoïdes. » Lorsque la décomposition par l'électrolyse d'une solution de nucléoalbumines est terminée, le liquide qui reste est neutralisé s'il est nécessaire. On ajoute alors à ce liquide trois à quatre volumes d'alcool concentré. Vingl-qualre heures après on décante le précipité contenant à la fois la ricine et les albumines coagulées. On évapore le reste d'alcool qui mouille le précipité et l'on reprend celui-ci par de l'eau salée qui dissout la ricine, mais non les albuminoïdes dont il fallait se débarrasser. » Cette solution de ricine, qu'on aseptise par filtration à la bougie, est très active : 6'^'^ tuent un cobaye de Soo^'' en moins de douze heures. » Appliquant ce même pi-océdé à la recherche de la toxine du tétanos, je suis par- venu à retirer des nucléoalbumines tétanigènes, soit des organes d'un chien injecté six heures seulement avant d'être sacrifié, soit des organes d'un chien tué vingt-quatre heures après l'injection : les deux chiens ont été injectés dans les veines et à dose massive. L'un des deux, pesant 12^^, a reçu 10'''= d'une toxine fraîchement préparée à l'Institut Pasteur, tuant les souris à la dose de jj^ de centimètre cube et les cobayes à celle de yIô ^^'^ centimètre cube. Les organes dont je me suis servi pour ces essais ont été le foie, la rate et les reins. Les solutions de nucléoalbumines tétaniques obte- nues ont tué les souris à la dose de i'^'=,5 en trois, quatre ou cinq jours. En reprenant le précipité de toxine tétanique, obtenu en traitant par l'alcool le résidu de la solution éleclrolysée par un volume de solution physiologique égale à celui delà solution orga- nique décomposée, j'ai disposé d'im liquide presque aussi toxique que le premier. M Je pense que le procédé que je viens de décrire pour isoler les deux toxines du ricin et du tétanos permettra, à peu de différence près, d'extraire des tissus animaux les autres toxines végétales ou bactériennes et les albu- moses en général. » ( 75 ) MICROBIOLOGIE. — Colorabililé élective des filaments sporifères du Spiro- bacilliis gigas vivant, par le bleu de méthylène. Note de M. A. Certes, présentée par M. Roux. « Depuis mes expériences et celles de Brandt et d'Henneguy, qui datent de 1881, on sait que le protoplasma vivant peut absorber certaines couleurs d'aniline. Il ne semble pas, cependant, qu'en dehors des obser- vations que j'ai présentées au Congrès de l'Afas à Nancy (') (i88()), l'action des substances colorantes sur les microbes levants ait été étudiée par les biologistes. Dans la Note présentée au Congrès de Nancy, je résumais mes recherches sur ce point, ainsi qu'il suit : » Je n'ai pas encore parlé de l'efTel de ces divers colorants sur les microbes vivants. C'est qu'en effet l'analyse et l'interprétation des phénomènes constatés sont particu- lièrement difficiles. Certains microbes meurent et se colorent; d'autres se colorent et continuent à se mouvoir; d'autres enfin, les uns mobiles, les autres immobiles, ne se colorent pas. . . Je dois cependant signaler un fait intéressant qui a toute la netteté désirable. » Les microbes très variés de l'intestin du crapaud commun restent mobiles et se colorent, pour la plupart, en bleu avec le bleu C2B et le violet Dahlia 170, en vert avec le vert acide et le malachite-Grun, mais avec cette particularité que, dans les bâtonnets où il y a des spores, la coloration se concentre sur les spores, tandis qu'elle est diffuse dans les bâtonnets qui n'en ont pas. Il semble donc qu'on soit en présence d'un mode de reproduction nucléaire et que les spores soient le produit de la conden- sation de la matière chromatique diffuse dans les bâtonnets qui ne sont pas en voie de sporulation (-). » La (litlicullé de faire des observations de coloration élective, bien précises, sur des filaments aussi ténus que ceux des microbes s'est trouvée résolue lorsque j'ai eu découvert, en i88g, le Spirobacillus gigas des ci- ternes d'Aden, dont la longueur, non déroulé, peut atteindre exception- nellement 4oo*^ et facilement looi^ et 160^* et dont le nombre de tours de ( ' ) De l'emploi des matières colorantes dans l'élude physiologicjue et hislologique des infusoires, des microorganismes et des éléments anatomiques vivants. Cf. aussi Comptes rendus hebdomadaires de la Société de Biologie, séances des 17 mars i885 et 21 avril 1886 (-) Ces conclusions sont à rapprocher de celles formulées par le professeur Kiin- stler dans une Note récente : Remarques sur certains points de l'/iistoire de la vie des organismes inférieurs {Comptes rendus, 21 mai 1900, p. i4i6). ( 7^ ) spires varie de 2 à 20, 4o, 100, parfois même i3o et t4o. La largeur des spires est de 4"^ à 6^. Avec cet organisme, qui ne se rencontre jusqu'ici que sur les côtes du golfe d'Aden, la difficulté est d'obtenir des cultures et non de voir, même à des grossissements relativement faibles, les réactions qui se produisent. Les cultures ne réussissent pas, même à l'étuve, pendant les mois d'hiver. Le Sp. gigas est saisonnier; il ne pousse guère, du moins sous notre climat, que de juin à septembre. De plus, les sédiments qui m'ont été obligeamment rapportés en 1889 et 1890 par le D'' Jousseaume ne sont plus revivifiables. Fort heureusement, ceux de 1898 ('), dont les cultures étaient restées stériles en janvier et février derniers, ont fort bien réussi en juin, ce qui m'a permis de reprendre et de contrôler mes expé- riences de coloration sur les Spirobacilles. » Placés dans une solution faible de bleu de méthylène, ces organismes se colorent en bleu et continuent à se mouvoir, au début, avec la même agilité. La survie des individus colorés peut se prolonger jusqu'au lende- main, à la chambre humide, si l'on a soin de ne pas les priver d'oxygène par l'interposition d'un cover (-). L'action du réactif est fort différente suivant le stade de l'évolution des spirobacilles. Dans les deux ou trois premiers jours de leur apparition dans les cultures, les individus invants, de toute taille, sont entièrement et uniformément colorés en bleu comme les individus immobiles. Dès que la période de sporulation commence, à côté d'individus entièrement colorés on constate la présence d'individus de diverses tailles, colorés partiellement et de la manière la plus nette. En d'autres termes ainsi que le montre le dessin ('), ou trouve, dans un même individu, des anneaux colorés juxtaposés à des anneaux incolores, groupés de la manière la plus variée et sans règle fixe apparente ( '). (') Ces derniers sédiments viennent d'Obock et de Djibouti. (') C'est ainsi que des préparations tout à fait démonstratives ont pu être placées sous les yeux des membres de la Société zoologique de France dans la séance du 26 juin 1900. (^) CeUe Planche sera publiée ultérieurement. (*) Exemples, extraits de mes notes de laboratoire : A. 3o anneaux colorés D. 4 anneaux colorés. F. 4 anneaux incolores. dont un seul, le 6", non coloré. B. I anneau coloré. 2 » incolores. Total... 33 anneaux. Total.. 2 « incolores. i5 » colorés. 8 colorés. 5 » incolores, 12 » incolores. 4 » colorés. 9 colorés. 4 » incolores. 2 » colorés. 35 anneaux Total.., . 34 anneaux, ( 77 ) » Les individus sporifères qui ap|)araisse!it peu après dans les ciiUures donnent la clef de ces phénomènes de coloration élective qui acquièrent alors d'autant plus de netteté que les individus sont plus gros, que les tours de spire des anneaux dans lesquels se forment les spores sont toujours moins serrés et que ces spirilles sporifères se meuvent plus lentement avec des mouvements en zigzag qui facilitent l'observation. On voit ainsi que les spores, bien que restées réfringentes, ont, sauf de rares exceptions, absorbé la matière colorante, que les fdaments qui les portent sont, en général, plus faiblement colorés, parfois même incolores, et que dans les individus dont les spores sont localisées à une extrémité ou sur un point déterminé du filament, les anneaux qui ne portent pas de spores sont presque toujours incolores. Tout se passe donc selon mes prévisions de 1886 et comme si la matière chromatique d'abord diffuse s'était condensée pour former les spores. » Ces expériences délicates ne réussissent bien qu'à la condition d'user de matières colorantes bien déterminées (') en solution très faible et tou- jours au moment précis où apparaissent les premiers individus sporulés. Les phénomènes décrits dans cette Note ne sont bien visibles que sur le vivant. Les organismes tués se colorent rapidement d'une manière uniforme et il est extrêmement difficile d'obtenir des préparations fixées dans les- quelles la coloration différentiée soit tout à fait nette. » VITICULTURE. — Un remède préventif contre la maladie mannitique des vins. Note de M. P. Caules. « En 1891, pous avons indiqué que la mannite existait parfois en abon- dance dans certains vins de l'Algérie. Ce fait reçut au début plusieurs C. 4 anneaux colorés. 8 » incolores. 3 » colorés. E. 2 anneaux 2 i> 8 3 9 2 » 4 » incolores. colorés. incolores. colorés. incolores. colorés. incolores. H. 7 anneaux sporulés bleuâtres. 4 anneaux incolores, 6 » colorés. 8 » incolores. 2 » avec spores légèrement colorés. Total... i5 anneaux. Te liai ... 3o anneaux . Total... 27 anneaux. (') Le bleu d'Ehrlich et les bleus de méthylène chimiquement purs de Grubler et de Hôchst, par exemple. ( 7« ) interprétations; mais on reconnut vite qu'il était la conséquence d'une fer- mentation vicieuse et que ce vice coïncidait avec une surélévation de tem- pérature à la cuve. Pendant ce temps, M. Blarez trouvait aussi une quantité notable de mannite dans quelques vins de la Gironde purs et d'autres chi- mistes dénonçaient le même fait dans d'autres pays. Tous ces vins avaient des allures maladives. » Au même moment, nous démontrions (') que lorsqu'on soumet un fruit sucré et très peu acide, un fruit surmùri, tel que la figue sèche, à la fermentation, ce fruit donnait toujours de la mannite; mais que la dose de cette mannite diminuait d'autant plus qu'on ajoutait dans le moût davan- tage d'acitle tartrique, acide favori du ferment alcoolique ('). Bien mieux, cette même mannite ne se produisait plus dès que l'acidité du milieu atteignait 6^'' par litre environ, exprimés en acide sulfurique, ou lo^"' exprimés en acide tartrique. Quant à k'acidité du vin, elle était d'autant moindre, dans une certaine mesure, que l'acidité première du moût était plus élevée. » L'année suivante, en 1894, MM. Gayon et Dubourg découvraient le microbe spécial producteur de la mannite; et en le cultivant dans un bouillon artificiel, ils constataient que les acides déterminaient dans la pullulation de ce microbe une gêne telle, qu'il ne se produisait plus de mannite, dès que l'acidité du milieu sucré atteignait de 6^'' à ysr^ exprimés en acide sulfurique. )) Notons au passage que c'est là le degré d'acidité normal des moûts rouges girondins. Néanmoins, les deux observations relatives à l'acidité et indiquées par M. P. Caries d'un côté et MM. Gayon et Dubourg de l'autre, passèrent longtem|)s inaperçues, malgré leur concordance et leurs conséquences pratiques. On savait qu'une chaleur anormale à la cuve était un des facteurs notoirement favorables à la fermentation niannitique et l'on s'attacha uniquement à l'empêcher de se produire. C'était assurément de la sagesse. » Cependant, comme dans les contrées chaudes les vendanges sont toujours précoces et qu'alors la réfrigération des moûts est quelquefois impraticable; comme, d'autre part, ces moyens sont insuffisants pour empêcher la maladie maniiitique clans les raisins surmîiris par le soleil ou un coup de sirocco, il nous a paru utile de rechercher si, parla seule aci- (' ) Feuille viiiicole de la Gironde et Moniteur vinicole de Paris. Juillol 1898. (2) 11 nous a semblé que l'acide tarliii|ue élait un véritable régularisateur de la fer- nieiitalion normale. ( 79 ) tlulation des moùls, on n'arriverait pas à des résullats similaires, même en cuve surchauffée. » Dans ce but, en octobre dernier, nous avons ajouté à un lot de raisins noirs un dixième environ de raisins blancs atteints de Bolrytis cinerea, porteurs habituels de ferment mannitique; nous avons foulé et pressé. A l'aide de carbonate de jiotasse, l'acidité du jus a été saturée; et le tout, jus et marc, a été divisé également en six flacons pareils. Dans chacun d'eux, nous avons délayé les proportions d'acide tartrique indiquées plus bas. Puis, le groupe entier a été porté à une ctuve bien réglée à SS^-Sq". Au bout de cinq jours, la fermentation était achevée; ou a laissé refroitiir; on a décanté, exposé au froid et quelques semaines après on a procédé à l'analyse. Numéros des vins 1 2 3 k- 5 6 Grammes d'ac. tarlrique ajoutés par litre de moût neulralisé. . 2 4 6 8 lo i2 AcidilécorrespoiulaiiteenSO'lJ^. i,3o 2, Go 3,91 5, 20 6,5o 7,80 Alcool à l'ébullioscope (degré). 7,90 7,80 7i9o 8,26 8,5o 8,40 Extrait sec à 100° (brut) 28,00 26, 5o 24,26 19,00 18,23 19, 5o Sucre réducteur i ,66 i ,61 1 ,58 traces traces 0,90 Tartre crislallisable i,5o i)90 2,10 2,00 2,i5 3,o5 Acidité totale en SO*H- 3,25 4)4' 4) 19 4!'' 3, 10 3,67 Acidité volatile en SO'H- .. . . 2.20 3,27 2,54 IjQS 0,90 1,00 Couleur du vin cassée tr.cass. peucass. belle belle belle Mannite (environ : 10,00 8,5o 6,00 o,5o 0,00 0,00 » Conclusions. — Ce Tableau nous enseigne que lorsque la fermentation du raisin se produit en milieu surchauffé, c'est-a-dire à SS^-Sg" : » 1° Il se produit, comme à 20°-25°, une quantité de mannite d'aulant plus élevée que l'acidité initiale du moiit était inférieure à 10^', traduite en acide tartrique; )> 2° Qu'à ce degré d'acidité (lo^') et au-dessus, les moûts ne pro- duisent plus de mannite, mais fournissent le degré alcoolique le plus fort; » 3° Que le degré d'acidité totale du vin est d'autant plus faible que l'acidité initiale du moût était encore voisine de 10°, exprimés en acide tartrique; ce qui prouve bien que l'addition d'acide tartrique aux moûts ne produit pas des vins verts; » 4° Qi^'e le degré d'acidité volatile du vin est en rapport étroit avec celui de la mannite; » 5° Que l'exagération d'acidité volatile est toujours préjudiciable à la dégustation, à la conservation et à la beauté de la couleur du vin ; ( «o ) » 6° Que la présence de la mannite soustrait les vins aux règles du rapport alcool-exlrait et alcool-acide et permet le vinage; » -j° Que l'acide tartrique ajouté se retrouve dans les marcs, le tartre ou les lies, sous la forme de bitartrate de potasse, susceptible de compenser par sa valeur une bonne part du prix de l'acide tartrique. » A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. G. D. ERRATA. (Séance du 25 juin 1900.) Note de M. Henri Stassano, Le rôle du noyau des cellules dans l'absorp- tion : Page 1782, ligne 28, ajoutez dont les noyaux sont très bien colorés par le carmin. Page 17S3, ligne 2, au lieu de nucléines, lisez toxines. Note de M. OEchsner de Coninck, Sur un nouveau dérivé de la benzophé- none : Page 1769, ligne 6, au lieu de puisqu'elle arrive à, lisez puis elle arrive à. W 1. TABLE DES ARTICLES. [Séance du 2 piUct 1900.) ME3I0IRES ET COMMUIVIGATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS' DE L'ACADÉMIE. Pag M. le PRESiDiiNT atlressc les frlicilations de l'yVcadcmic à M. Dcrtliclol, élu Membre de l'Académie française M. le Ministre de l'Instruction publique adi'csse l'ampiiation du Décret par lequel M. le Président de la République approuve l'élection de M. Giard, dans la Section d'Anatomie et Zoologie, en reniplaceiiienl de Milne- Edwards M. Darboux. - Couiniuniealiou relative à l'Association internationaledcs Vradémies. M.J.BoussiNESQ. — KcliaulTemenl permanent mais inégal, par rayonnement, d'un mur Pages. d'épaisseur indéfinie, ramené au cas d'un échaulTement analogue par contact q M. Armand Gautier. — Gaz combustibles rmc'ment au décret du i'\ juin ii*>!ii). MEMOIRES PRESENTES. M. Lamarre-Olivier adresse un Mémoire « Sur les périodes géologiques CORRESPONDAIXCE. .VI. liAZiN, nommé Correspondant pour la Section de Mécanique adresse ses l'emer- eîments à l'Académie 22 M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, un Ouvrage de M. Cliarles Strauss ayant pour titre : « La Maison nationale de Charenton >■ ja M. J. Guillaume. — Occultation de Saturne du 10 juin observée à l'équatorial Brunner ((i'",ilj)de l'observatoire lie Lyon 28 M. Joseph Lais. — Sur une prérogative du calendrier grégorien 23 M. A. KoRN. — Sur la méthode de-Neumann et le problème de Dirichlet 26 M. G. Floqueï. — Sur le mouvement d'iiu (il déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant B\ Autrement la présentation sera remise à la séance snivan» Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire estinséré dans le CoTwp/erenrfu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui vant et mis à la fin du cahier. Article 4. ■ — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. /■A o U COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE TACADËMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 9 JUILLET 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. ]»IEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Présidext rappelle que l'Université de Barcelone vient de faire hom- mage à M. de Larazc-Diithiers de son buste en bronze, en témoignage des services rendus à la Science espagnole par le laboratoire de Banyuls. Malgré l'absence de M. de Lacaze-Duthiers, M. le Président désire associer l'Académie à cet hommage rendu à la Science française en sa personne. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Problème de Véchauffement permanent d'une sphère par rayonnement, ramené au problème plus simple de V échauffement de la même sphère par contact. Note do M. .1. Iîoussinesq. (( L II s'agit des températures permanentes d'une sphère homogène, dont la surface rayonne vers des espaces ayant leur température inva.- C. R., 1900, 3' Semestre. (T. CXXXI, iN° 2.) I 1 (82) riable ?/, donnée pour chaque point (a, h, r) de cette surface et, par consé- quent, fonction connue iie{a, b,c) des coordonnées a, h, c. )) Nous supposons traité le cas de réchauffement par contact, où it^ se confond avec la température u de la sphère sous le même point (a, b, c) de sa couche superficielle : c'est donc le problème d'analyse consistant à former, pour tous les points (.r, y, z) intérieurs à une sphère, d'un rayon donné R, décrite autour de l'origine comme centre, une fonction graduellement variable u dont le paramètre A^ y soit nul et qui, à la surface, prenne les valeurs u^. On peut voir sa solution (remontant à Poisson) démontrée de la manière la plus élégante dans le Cours d'analyse de M. Picard (t. I, p. i4'î à 1^2); elle est R'- — .7-2— y^— ;'- r«,fl'a "= 4^ ' -^' formule où l'intégrale / s'étend à tous les éléments da de la surface 4-R' "17 de la sphère et où r désigne leur distance au point intérieur consi- déré (.'ï', j, :;). » II. Cela posé, les cosinus directeurs d'une normale dn à la sphère ( j~ Y -.) ■ . / , X -1 j i du étant ' i' — -' nous aurons ici (' ) comme expression de 9 ou de m -f- ^ ^^ . valant Ue à la surface, le quadrinome du du du \ (l) ^ = u + TTT \ X '~r- -h V -r- -\- z -r ], qui, au centre (o, o, o), devient simplement //. Il lui suffira évidemment, pour être identique à ce que serait la température dans le cas du contact, de vérifier l'équation indéfinie A29 = o. Or, des différentiations immé- diates de (1) donnent I / dA, u fl?A„ a C?A, u . \ A.cp = A,« + ,-^ (x-^ + y^ + .--- 4- 2A,«j, expression s'annulant bien dans chacun de ses cinq termes. Ainsi l'on aura (^) j __ R2_.r^ — y^ — j°- r'_ u,{a,b,c}dr, (') Voir le Compte rendu de la séance du 1 1 juin, p. iJ-g. ( 83) » Au centre, où o ^^ «, il vient, en y a])pelant «,. la température, (3) ,2. (Très bonne expé- rience. ) H^O obtenue 0s%0131 CO" - Os-, 0001 » Le calcul de ces données conduit aux résultats résumés dans le Tableau suivant : (') Obtenue pour le volume d'air de io3''',48 qui a circulé dans un tube à CuO porté au rouge de 80'"'" de long. Même remarque pour les deux expériences suivantes. (88 ) Çuantitcs d'hydrogène et de carbone combustibles contenues dans l'air de la mer. Dates. I^lat (lu temps. Volume de l air ayant rirculc cakulé sec à 0" et 760"", 11=0 formée comptée en milliçr. produit compte en milligr. II (en mgr. ) pour 100 litres dair calcule sec â 0" et Tfio™". c 'en mgr.t pour 100 litres d'air sec à n- et 760""". 23 et 54 octobre 1898. Beau temps. Vent N.-O. t = i5°,5 et i5°. H = 767- à 767-, .5. lit io3,/j8 tnsr TI,0 mgr 0. 1 mirr I .22 mgr 0,0 34 et 25 octobre 1898. Beau teinps. Vent N.-O. t = tS" et 17°. H = 767-5 à 768-», 4. 133.54 8,6 o,n 0,96 0,0 25 et 26 octobre iSi,8. Temps assez beau, très légère pluie durant 3''. Vent S.-O. et N.-O. i = i5°. 1 H = 767»- à 767""», 2. ii3,9 i3.i 0,1 1.45 0,0 » Moyenne pour loo'" d'air calculé sec à o" et 760""™ : » CelLe dernière série d'expériences confirme donc entièrement les prévisions résultant de mes observations antérieures sur l'air des bois et surtout des hautes montagnes : à mesure qu'on s'éloigne de toute émanation tellurique, végétale et urbaine, les hydrocarbures de l'air disparaissent, tandis que l'hydrogène libre persiste. » Nous avons obtenu, en effet, dans nos dosages successifs de carbone des hydrocarbures de l'air : Carbone combustible de 100'" d'air ralculé sec à a° cl 760"". reg Air des villes populeuses 6,80 » des bois 3 , 4o » des pics rocheux o , 66 » de la mer trace inférieure à o,o3 (') (') Celte absence presque absolue de carbone constatée dans nos expériences sur l'air de la mer suffirait à démontrer que les caoutchoucs ou autres pièces de nos appa- reils ne cédaient pas la moindre trace de gaz carbonés et ne donnaient ])as d'acide ( 89 ) » Ainsi, dans l'air de la mer, l'hydrogène est libre et presque pur : c'est à peine si l'on parvient à y découvrir l'indice d'hydrocarbures qui peuvent provenir soit de la mer elle-même, soit du mélange très dilué de l'air des hautes régions de l'atmosphère avec celui qui a glissé à la surface des continents, » Sans être égales, les trois quantités d'hydrogène trouvées ne sont pas fort différentes. Le nombre le plus petit, o™s^q6, résulte d'une expérience un peu moins satisfaisante que les deux autres, l'appareil ayant été arrêté la nuit du 24 au aS, durant une heure et demie environ, à la suite d'un petit accident à l'aspirateur, et l'oxyde de cuivre s'étant refroidi. On pour- rait donc, peut-être, pour calculer l'hydrogène normal de l'air, prendre les deux chiffres i"8, 22 et i"s,45 (i"' et 3" expériences); ils donneraient la moyenne de i"8, 33 (^au lieu de i™s, 21 avec les trois expériences prises ensemble) pour l'hydrogène de 100 litres d'air sec à 0° et 760°"°. » Sans faire cette légère correction, peut-être un peu arbitraire, le chiffre moyen de i'"s, 21 d'hydrogène trouvé répond à i3"'^,6 d'hydrogène en 100 litres d'air calculé sec, à 0° et 760""". Mais nous avons établi par la com- bustion directe de l'air décarburé mélangé de volumes connus d'hydrogène au même état de dilution que dans l'air ordinaire, qu'une colonne de o™, 3o d'oxyde de cuivre au rouge n'oxyde, dans ces conditions, que les 70 cen- tièmes de l'hydrogène réel ('), et que les 3o pour 100 restants sont, à leur tour, brûlés et recueillis à l'état d'eau, si, à l'issue du premier tube à CuO, les gaz passent dans un second de o'",4o de long. Le résultat brut ci-dessus étant obtenu avec un seul tube, doit donc être multiplié par -;;— pour répondre à la totalité de l'hydrogène combustible de l'air de la mer, ce qui nous conduit définitivement à i3",6x -^ — i9*''',45. » C'est presque le nombre moyen que nous avons trouvé, mais avec quelque incertitude en plus provenant du calcul des traces d'hydrocar- bures qui accompagnent l'hydrogène libre, pour l'air des pics monta- gneux (^). carbonique par oxydation (voir du reste à ce sujet : Comptes rendus, t. CXXVI, p. iSgo, Note). Quant à l'humidité qu'ils auraient pu céder, on a vu qu'on ne commençait aucune série d'expériences sans avoir constaté que le tube à P^O^ placé à la suite de l'oxyde de cuivre au rouge ne gagnait pas un décimilligramme parle passage, à travers l'appareil d'oxygène pur et sec (2 à 3 litres à l'heure), durant vingt-quatre heures. (') Comptes rendus, t. CXXX, p. 1857. (^) Ibid., t. CXXXI, p. 18. On rappelle qu'on a trouvé que dans l'air des hautes montagnes l'hydrogène libre était compris entre 17", 5 et 24'=' par 100 litres. C. R., 1900, 2« Semestre. (T. CXXXI, N° 2.) I'-^ (90 ) » L'air qui souffle depuis plusieurs jours du plein' Océan, celui des hautes régions de l'atmosphère, l'air pur, contient donc environ 2 chx- milhèmes de son volume d'hydrogène libre, soit à peu près les deux tiers du volume de l'acide carbonique aérien correspondant ('). M Cette proportion que nous donnent nos expériences a pu être très légèrement relevée en raison des traces d'hydrocarbures entrevues dans l'air, même à la mer, hydrocarbures qui laissent toujours brûler leur hydrogène plus facilement que leur carbone; mais les poids d'acide car- bonique recueilli sont si faibles (moins de o™s'',i pour 100 litres d'air), que cette cause d'erreur est presque insignifiante. » La proportion de 20 volumes d'hydrogène pour 100 000 volumes d'air est loin d'être négligeable. On remarquera combien elle dépasse la quan- tité moyenne de 7^°', 6 et même la quantité maximum de i3 volumes donnée par Boussingault pour V hydrogène total, y compris celui des hydro- carbures, contenu dans l'air de Paris. C'est que Boussingault se bornait à faire passer l'air en expérience dans un tube rougi plein de copeaux de cuivre, et qu'il opérait avec un débit de 10 à i5 litres à l'heure, débit qui était loin, non seulement d'assurer la combustion de ces hydrocarbures, mais même l'absorption, par les tubes garnis d'asbeste sulfurique, de la totalité de l'eau formée. » Nous concluons donc que l'air pur contient normalement environ 2 dix-millièmes de son volume d'hydrogène libre, auquel vient s'ajouter, grâce aux exhalaisons et fermentations du sol, des végétaux, des animaux, ou apportées par les industries humaines, une certaine proportion d'hydro- carbures dont la quantité, relativement grande dans les villes populeuses, plus petite à la campagne, très faible sur les plateaux rocheux et les pics des hautes montagnes, devient presque nulle dans l'air pur soufflant des régions élevées de l'atmosphère. » Il nous reste à déterminer la nature des hydrocarbures de l'air des villes et des bois, et les origines de l'hydrogène atmosphérique. » (') Dans ma Communication préliminaire à l'Académie du 7 novembre 1898 {Comptes rendus, t. CXXVII, p. 698), j'ai donné, pour l'iiydrogène de l'air, le nombre de n""^ à i8™,ii pour 100 litres d'air, moyenne i 4",5; mais on remarquera que ce nombre est relatif à la combustion de l'air avec un seul tube à CuO et qu'il doit donc être multiplié par — pour avoir l'iiydrogène total, ce qui nous donnerait 20", 7, chiffre un peu trop élevé, vu les indices d'hydi-ocarbures qui augmentent sensiblement la quantité d'eau recueillie. ( 9' ) PHYSIQUE. — Sur deux lieux relatifs aux densités de liquide et de rapeur de l'acide carbonique à saturation; par M. E.-H. Amagat. « Dans un Travail relatif à l'acide carbonique inséré aux Comptes rendus, séances du i6 mai et i8 juin 1892, je suis arrivé, entre autres, à ces deux résultats purement expérimentaux : que, le diamètre de la courbe des densités de liquide et de vapeur à saturation était une ligne droite, ainsi que l'avaient déjà trouvé MM. Cailletet et Mathias, et que, d'autre part, le lieu des points pour lesquels les volumes du liquide et de la vapeur sont égaux était aussi une ligne droite. » D'après une Note récente de M. Mathias (^5 juin 1900), ce dernier lieu ne serait pas une ligne droite, mais une courbe qui, dans les limites de mes expériences, est extrêmement rapprochée de sa tangente au point critique. » Comme la différence entre une ligne droite et une ligne qui est extrêmement rapprochée de sa tangente correspond à des écarts expéri- mentaux vraisemblablement inférieurs à ceux dont il est possible de répondre dans de semblables recherches, il me paraît prudent de faire quelques réserves relativement à la portée du résultat énoncé par M. Mathias. )) Les deux lieux en question ont été construits avec les mêmes données expérimentales, je n'ai donc aucune raison a priori de supposer que l'un plutôt que l'autre soit l'expression de la réalité; or, le calcul de M. Mathias suppose que le lieu-diamètre est mathématiquement rectiligne; si, au con- traire, on attribue cette propriété à l'autre lieu, c'est le diamètre qui devient une ligne approximativement droite, graphiquement, pratique- ment droite si l'on veut. » Rien n'indique a priori laquelle choisir de ces deux hypothèses, il peut même se faire que les deux lieux soient simplement l'un et l'autre pratiquement rectilignes; tout ce qu'on peut dire, c'est qu'ils ne peuvent être simultanément des Vignes mathématiquement droites. » Ija loi énoncée par MM. Cailletet et Mathias est fort intéressante et très utile dans la recherche des constantes critiques, j'ajouterai même que j'ai la satisfaction d'en avoir donné une vérification qui n'a peut-être pas été inutile à son moment, mais qui, de même que celles qui résultent des expériences plus récentes de M. S. Young, est purement expérimentale. ( 9^ ) ces vérifications montrent que pour un certain nombre de substances et dans des limites assez étendues de température, le diamètre est pratique- ment rectiligne, mais il serait d'autant plus imprudent pour le moment d'en tirer d'autre conclusion qu'on connaît des corps pour lesquels le dia- mètre est curviligne; les applications faites par M. Mathias dans le cas de corps ayant un diamètre rectiligne n'en sont pas moins parfaitement légi- times, à la condition de tenir compte, dans la discussion des résultats, du degré d'exactitude possible d'une loi uniquement basée sur les résultats d'expériences présentant d'assez grandes difficultés. ') Les remarques qui précèdent ne sont relatives, bien entendu, quant à mes résultats, qu'aux limites de température de mon Travail et ne pré- jugent rien au delà. >> CHIMIE MINÉRALE. — Constitution chimique des aciers; influence delà trempe sur Vétat de combinaison des éléments autres que le carbone. Note de MM. Carnot et Goctal. « Comme suite à nos recherches sur la constitution chimique des aciers, il nous a paru intéressant de voir si la trempe est susceptible de modifier l'état de combinaison des divers éléments contenus dans les produits de la sidérurgie. » Nos déterminations nouvelles ont porté sur le soufre, le phosphore, l'arsenic, le cuivre et le nickel. « Soufre. — Les aciers sulfurés et manganèses, lentement refi'oidis, ren- ferment la combinaison MnS de préférence au composé FeS. L'attaque par le chlorure double de cuivre et de potassium absolument neutre donne, en effet, un résidu de sulfure de cuivre correspondant au sulfure de manga- nèse décomposé par ce réactif, tandis que, dans les mêmes conditions, le sulfure de fer resterait inaltéré ('). » En réalisant la même attaque sur un acide trempé contenant : Carbone 0,17 Manganèse o,65 Soufre 0,18 et lavant avec grand soin le résidu, on y retrouve la totalité du soufre (') Comptes rendus, l. CXXV, p. i48, 19 juillet 1897. (93 ) combiné au cuivre dans la proportion exacte des poids atomiques (pour lo^'' d'acier: soufre, i6™si'j8; cuivre, 34'"^'', i). » On peut donc admettre que la trempe ne modifie pas l'état de combi- naison du soufre dans les aciers manganèses. » Phosphore. — Nous avons vu que les aciers phosphores, lentement re- froidis, traités par le chlorure de cuivre et de potassium exactement neu- tralisé, abandonnent un phosphure de fer correspondant à la totalité du phosphore contenu dans l'échantillon d'acier essayé, et pour lequel un grand nombre d'analyses fournissent une composition moyenne corres- pondant à la formule Fe'Ph('). » La présence de quelques centièmes de manganèse ne modifie pas ce groupement, le phosphore demeurant combiné entièrement au fer seul, » Un échantillon d'acier trempé tenant Carbone o , 35 Manganèse i , 48 Phosphore 0,87 nous a permis d'isoler par le réactif cuivrique le même phosphure de fer, exempt de manganèse, que celui trouvé antérieurement dans les aciers non trempés. lo*^"^ de cet acier ont fourni un résidu insoluble contenant SS^s"", 2 de phosphore et 163™^'' de fer, sans trace de manganèse. » L'état de combinaison du phosphore n'est donc pas modifié par la trempe dans les aciers manganèses. » Arsenic. — L'arsenic, dans les aciers non trempés, paraît ne pas former de combinaison avec le fer et s'y trouver simplement dissous. » Nous avons vu précédemment (-) que ces aciers, traités par un acide faible à l'abri du contact de l'air, fournissent un résidu d'arsenic libre, sans perte sensible d'arsenic dans les produits gazeux ou la dissolution. M II en est autrement pour les aciers trempés. » Un échantillon trempé contenant 1,12 pour 100 d'arsenic et 0,09 pour 100 de carbone, attaqué par l'acide sulfurique à 7 pour 100, à l'abri de l'air, a fourni sur lo^"' un résidu pesant, après dessiccation, oS'',265, et contenant la presque totalité de l'arsenic. » Ce résidu, chauffé dans un courant d'azote pur et sec, sans atteindre le rouge, perd o^'", 126 constitués par de l'arsenic libre et de l'eau. La par- (') Comptes rendus, 19 juillet 1S98, jj. 148. (-) Comptes rendus, loc. cit. (94 ) tie fixe est attaquée par l'acide azotique et la solution évaporée en pré- sence d'acide sulfurique jusqu'à apparition de fumées blanches abon- dantes. Un peu de silice est séparée par fdtration. L'acide arsénique est réduit par l'acide sulfureux que l'on chasse à l'ébullition. L'hydrogène sulfuré précipite un mélange de sulfures d'arsenic et de cuivre, que l'on sépare à l'aide du carbonate d'ammoniaque; enfin le fer est précipité par l'ammoniaque après peroxydation. Les résultats trouvés sont : Arsenic ... 45,2 pour loo Fer 4o,o » Cuivre 1 1 , 6 » Silice 2,4 » soit, comme rapports de poids atomiques : arsenic 0,7 ; fer 0,8; cuivre 0,2. » En faisant abstraction de la silice, que nous pouvons considérer comme impureté, la formule de l'arséniure isolé correspondrait presque exactement à M'As-. » Mais la présence accidentelle de cuivre dans l'échantillon essayé laisse malheureusement subsister un doute sur la composition de l'arséniure de fer. Aussi nous a-t-il paru nécessaire de chercher à la contrôler. )) A cet effet, nous avons trempé un échantillon d'acier à l'arsenic, ne contenant pas de cuivre, qui nous avait servi dans nos recherches anté- rieures. Cet acier, dont la teneur atteint 4,25 pour 100 d'arsenic, a donné, dans deux essais opérés par la méthode ci-dessus décrite, des résidus formés de I. II. Arsenic pour 100 4o,2 4o,3 Fer pour 100 Sg.o 59,5 » En ne tenant pas compte d'une petite quantité de carbure de fer dif- ficile à séparer ici, le rapport des poids atomiques est très voisin de la for- mule Fe-As, qui correspond à la composition suivante : Arsenic 4o i • Fer 59,7 » Contrairement à ce que nous avons signalé pour l'acier au cuivre, une quantité sensible d'arsenic est entrée en solution pendant la désagré- gation de l'échantillon par la liqueur faiblement acide. » En résumé, il paraît hors de doute que les aciers à l'arsenic lentement refroidis ne contiennent que de l'arsenic non combiné, tandis que les aciers ( 95 ) trempés contiennent également un arséniiu'e de fer. Nous adopterons pour ce dernier la formule Fe- As, comme probable ou du moins très voisine de la véritable, tout en admettant qu'il puisse exister, dans les aciers au cuivre, un arséniure simple ou double, plus riche en arsenic. M L'arsenic agit donc dans les produits sidérurgiques, à la façon du carbone : il donne par la trempe des composés définis, tandis que, sous l'influence d'un lent refroidissement, il s'isole de toute combinaison. » Il est intéressant de remarquer combien est différent le rôle que jouent l'arsenic et le |)hosphore, puisque celui-ci se trouve toujours entiè- rement combiné, tandis que l'arsenic ne se trouve combiné, totalement ou partiellement, que dans les aciers trempés et qu'il est absolument libre dans les aciers refroidis lentement. » Cuivre. — Nous avons dit que les aciers au cuivre non trempés, traités par un acide faible à l'abri de l'oxygène, laissent un résidu de cuivre pur ('); il en est de même pour les échantillons trempés. » Pour éviter une erreur d'interprétation due à la précipitation possible, par le fer non attaqué, du cuivre entrant en dissolution, nous avons mo- difié la méthode d'attaque en employant un nouveau réactif, nous nous sommes servis d'une solution de sel ammoniac additionnée d'eau oxy- génée, soigneusement neutralisée. » Le fer se transforme en peroxyde, que l'on sépare de la masse plus dense, non encore transformée, par simple agitation et décantation. Durant les premiers jours d'attaque, le cuivre n'est pas dissous. Lorsque des traces de ce métal commencent à apparaître dans les eaux de décan- tation, on lave soigneusement le résidu, on le sèche à l'alcool absolu, puis à l'éther, et on l'observe au microscope. Il est facile de distinguer alors des fils ténus et contournés de cuivre pur, engagés dans la masse non encore désagrégée et se prolongeant parfois assez loin au dehors de cette masse même. L'aspect est complètement différent de celui que pourrait offrir le cuivre précipité sur le fer dans les mêmes conditions. Il correspond bien à celui que présente un métal pur, disséminé par solidification postérieure dans la masse d'un autre métal moins fusible. » En traitant cette masse par de l'ammoniaque additionnée d'une faible quantité d'eau oxygénée, on dissout le cuivre libre et l'on peut continuer l'attaque par le chlorhydrate d'ammoniaque, comme précédemment. Après avoir traité plusieurs fois, alternativement parle chlorhydrate et par l'am- (') Comptes rendus, t. CXXV, p. 2i3, (9*3 ) moniaque en présence d'eau oxygénée, on obtient un résidu excessivement faible, non magnétique, contenant encore du fer et du cuivre. Est-ce un alliage ou un carbure? la très faible quantité que nous avons isolée ne nous permet pas encore de répondre à cette question. » On peut remarquer, d'autre part, qu'une solution ammoniacale éten- due, additionnée d'une faible quantité d'eau oxygénée, lorsqu'elle agit direc- tement sur un acier au cuivre finement pulvérisé, produit une dissolution partielle du cuivre, se traduisant par une faible coloration bleue. » Ces diverses observations conduisent à admettre que la plus grande partie du cuivre ne contracte pas d'alliage défini avec le fer dans les pro- duits sidérurgiques à faible teneur, trempés ou non. » Nickel. — Les mêmes procédés d'attaque a))pliqués aux aciers trempés de faible teneur en nickel n'ont pas permis une séparation assez nette pour fournir des conclusions certaines. » Les deux métaux entrent simultanément en solution, comme dans le cas des aciers refroidis lentement. » Nous n'avons, d'ailleurs, pas trouvé de carbure de nickel dans les échantillons très peu carbures, trempés ou non trempés, que nous avons essayés, et nous pensons que le nickel s'y trouve libre, à l'état de mélange ou de dissolution, d'alliage défini. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Médecine et Chirurgie, en vertu du Décret du 24 juin 1899. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 33, M. Czerny obtient 33 suffrages M. GzERNY, ayant obtenu l'unanimité des suffrages, est proclamé élu. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instructiox pibliquk et des Beaux- Arts invite l'Académie à lui présenter une liste de deux candidats pour la chaire de ( 97 ) Physique générale et mathématique au Collège de France, laissée vacante par le décès de M. Joseph Bertrand. (Renvoi aux deux Sections de Géométrie et de Physique.) MÉCANIQUE. — Sur les équations du mouvement d'un fil en coordonnées quelconques. Note de M. G. Floquet. « Le fd étant supposé flexible et inextensible, les équations du mouve- ment en coordonnées rectangulaires sont (0 mx" = -r-(Ta7') + /nX, mz" = |-(T?) +mA. ds' où le produit m de l'épaisseur du fd par sa densité peut varier avec s. » Dans cette Note, les lettres accentuées désignent comme d'habitude des dérivées : celles d'entre elles qui sont surmontées d'un Irait sont des dérivées prises par rapport à .v, les autres sont relatives à t. » Le fil étant libre, soient •^ = ?(^/t» y."- 9:.. /. •»■), y = ■i'{(/<- y-" y.' '- ■*,). les formules de transformation qui expriment .v, y, z en fonction de nouvelles variables q,, q.^. q^, ces formules pouvant renfermer t et même s. » Effectuons sur les équations (i) le changement de variables de Lagrange. Si l'on pose m{x'- ^ y- -^ z'^) — -2.11, x' -I- j'"-j- 3''= 2K, on obtient sans peine les quatre équations ^ ^ ^ ^' \ àq) ) dqt - àsy" ^^;. ; dq. ^ ^" 2R(^,, q„, ^3. q\, q'.,,q\, t,s)=i, C. K., ii,oo, >' Seme.itre. (T. CXXXI, N" 2.) l3 ( 9» ) H étant maintenant le produit par m d'une fonction des q, des y', de t et de s. » Au lieu d'employer la fonction 2H, qui exprime mV-, on peut utiliser la fonction 2 S, récemment introduite par M. Appell, et qui n'est autre que mJ-, J désignant l'accélération : les équations (2) sont alors rem- placées par les suivantes : On peut aussi considérer une fonction analogue dans les seconds membres, en posant ^" + /' + z'=2R, auquel cas 2R représentera -_, p étant le rayon de courbure de la courbe formée par le fil, et l'on obtient c*S „dR dT ôk , „ àfli dq'i as ^^'. » On a ainsi différentes formes des équations du mouvement du fil avec des variables quelconques. » Je vais les ramener au premier ordre, sous une forme analogue à la forme canonique, mais dépendant des deux fonctions $ et II des para- mètres variables, en supposant : 1° que les formules de transformation ne renferment pas s; 2" qu'il existe une fonction des forces U(^,, g.,, (j^, t, s), telle que l'on ait par conséquent » La fonction 2k, qui est désormais indépendante de s, étant homogène du second degi'é par rapport aux q', si nous posons (3) Tq\ = u, Tq'., = u.„ Tq\ = u^, et si nous appelons 2Y {q,.q.,,q-i, u^, U2,u^,t)cemie\\e àev'ieni quAwà on y remplace les q' par les u, on aura 2F := T^, et en outre Jl- _ dk_j., àF_ ^ d^ dg, " dgi ' dui ~ ^j^;. On en conclut que les équations (2) s'écrivent d /6>li\ dn __ d fd¥\ d\JT^ dU ^^^ Jl\dg\} dqt^ ds\du,) dgt '^ agi (09 ) » Cela posé, écrivons les équations de Poisson dn _ àH _ àH _ dl\~P'' àc,\-P"- d^\~f''\ elles déterminent a',, q\, q\ comme fonctions de 7,, ff,. c/,, — > —S — ' /, linéaires par rapport anx/j. Dans la différence P<9\ 0(ji d(ji ' -H, (5) » Posons de même = r,. dF dF r, ; ces équations déterminent m,. Mo. u^ comme fonctions de y,, q... y,. /', , r.,, r^, /, linéaires et homogènes par rapport aux r, car F est homogène par rapport aux u. Dans F, remplaçons les u par ces valeurs, et soit Q, la fonc- tion obtenue. On aura _àF_ _ d^ (6) » En se reportant maintenant aux équations (4). on voit qu'elles s'écrivent dpj, dHç _ dn dsj^ ^ dt dqi ds dq, dq, ou encore dpi d* dii d\pïÔ. dl dqi ds dii en désignant par ^(q,, q., q.^^ p,, p-2^ f>^^ ^- ^) ^^ différence H„ — U. Les ^- . 1. Ml àa, t)H(, à'P ^ c I . équations (5) donnent d ailleurs -^ = ^— = — • On a enfin, par les équations (6) et (3) T9,= ^, dou q,= -^~- » Si, par conséquent, on posev'2i2 = n. les équations du mouvement dpi dt àr/i _ drt an ds dqi' à dçi _ dn dt ~ 0(]i' ds dr, ( 'f>*^ ) du fil se trouvent ramenées au système du premier ordre suivant «■= r, 2, 3, composé de neuf équations aux dérivées partielles, définissant les neuf paramètres/?, q, r en fonction de s et de t. On doit leur adjoindre l'équa- tion T = n(y,, q,, ,7,, /•,, /•,. r,. t), qui définit la tension. » Lorsque les formules de transformation ne renferment pas non plus le temps, H„ et Q. sont des fonctions homogènes du second degré desp et des r qui se déduisent l'une de l'autre en changeant simplement r" en— • » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur certaines équations linéaires aux dérivées partielles du second ordre. Note de M. G. Guichar». « J'ai appelé équation E^ une équation (i) 1^ = M0 ^ ' dudi' qui admet/» solutions dont la somme des carrés est la somme d'une fonc- tion de u et d'une fonction de v. Ces équations se rencontrent dans un très grand nombre de problèmes de Géométrie. Dans le cas de/j = 3, elles per- mettent de trouver les réseaux ou les congruences plusieurs fois cycliques; si/» = 5, on obtient les systèmes de sphères plusieurs fois cycliques. Il me paraît donc intéressant d'indiquer les principales propriétés de ces équa- tions. » Si l'équation {\^est E^,, elle admet une infinité de groupes de p solutions, 0,, (J^, . . ., 0^, dépendant d'une constante arbitraire h et telles que .) Soient 0,, 0., . . ., 0^ les solutions de l'un quelconque de ces groupes; j'appelle solution isotrope de l'équation (1) une solution de la forme (3) «,0, +«2 0,+ ... I- «^(-J^, ( 'oi ) où a,, a.2, . . ., ttp sont des constantes dont la somme des carrés est nulle. » Si la somme des carrés des constantes a, , a.^, . . ., Up est différente de zéro, la solution (3) sera dite solution linéaire de l'équation (i). » Les autres solutions de l'équation (i) seront appelées solutions gé- nérales. » Transformons l'équation (i) par la méthode de M. Moutard en nous servant d'une solution h de cette équation. » Nous poserons alors ^^ ' OU Ou au oi> oi' (/(' Les quantités X/, sont solutions de l'équation ^ j. s d^x I JX àx I (JX do: ^ ■' dud\' ^ X de du X du dr On vérifie facilement que l'équation (5) admet aussi la solution (6) X=2^.'-^-"iôA- Il en résulte que la transformée de l'équation (i) admet les solutions X, Xp i X-h 1 I X — I on aura alors p + 2 p ^«1 = ^" I » Si X est une solution générale, les solutions oj,, .... w^^^ sont linéai- rement distinctes, l'équation transformée est une équation E^^_o. A chaque groupe de p solutions de l'équation primitive on fait corres- pondre un groupe de /? + 2 solutions de l'équation transformée. Il faut remarquer toutefois qu'on n'obtient pas ainsi les équations E„^.2 les plus générales. Ces équations sont caractérisées par ce fait que tous les groupes de p -\- 1 solutions ont une solution isotrope commune qui est 'V+l ~ f^p+2 Y )) Si X est une solution linéaire, il y a une relation linéaire entre les solu- tions oj,, tuj, . . ., to^_^.2. L'équation transformée est E^^,. ( T02 ) » Enfin, si 1 est une solution isotrope, il y a une relation linéaire isotrope entre les solutions w,, w.,, ..., i^^p-^i- On peut réduire leur nombre de deux unités dans la somme des carrés. L'équation transformée est donc une équation E^. Ce résultat contient comme cas particulier la transfor- mation d'une équation harmonique en une équation harmonique (Dar- Boux, Leçons, Liv. IV, Chap. IX). » Les résultats qui précèdent s'appliquent aux cas où une ou deux des fonctions U et V se réduisent à des constantes. Supposons U constant et supposons » En tenant compte de l'équation (i) on trouve facilement dE —-= o. » Par un choix convenable de la variable u, on peut réduire E à une constante ou à zéro. Si E est nul pour un groupe de rotations, il est nul pour tous autres groupes; E est nul aussi pour les groupes correspondants de l'équation transformée. Dans !e cas de p = 5 on a donc les cas sui- vants : (0 ^e^ = u + V, 1 (") 1 im < "■ 1 (III) 1 1 (IV) 1 im'i^- 1 1 (V) 1 1 1 (VI) 1 1 1 (VII) i«;=«. ( io3 ) » Tons ces cas correspondent à des propriétés géométriques intéres- santes. J'indiquerai seulement, dans les Comptes rendus, les propriétés qui correspondent aux quatrième et sixième cas. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'instabitité de certaines substilutions. Note de M. Levi-Civita. présentée par M. Appell. « J'envisage les transformations ponctuelles réelles à deux variables (0 ,r, = .57-1- cp(^,_y) +. .., y, = y -t- i}(a:, j) -H. . ., dont la partie du premier ordre se réduit à l'identité, les termes non écrits étant d'ordre supérieur au second. » Je me propose de démontrer que les substitutions telles que (r) sont en général instables, c'esL-à-dire qu'on peut, par des itérations ( Yn = J«-i + ? {x„_„ y„_, ) -h . . . , de (^i) , faire sortir le point représentatif V„ (dont les coordonnées sont a:,,, y„) d'un cercle fixe C, tracé autour de l'origine O, pounu qu'on prenne la position initiale P (de coordonnées x, y) dans un secteur convenable, si prés de O que l'on veut. » Plaçons-nous dans le cas général, où les deux formes (p et i/ n'ont pas de facteurs en commun. » On peut alors supposer que notre substitution (i) ait été préalable- ment réduite (par une transformation linéaire réelle) à la forme [ x,=x ->rx- +y{ax + by)-\-\i{x,y), \ y,=y{i + cx + dy)^N{x,y), U et V étant, bien entendu, du troisième ordre au moins par rapport à o;, y. » La courbe j, =7(1 -ircx + dy) -f- V = o a pour tangente à l'origine la droite j = o ; ce sera en général une tangente d'inflexion . Quoi qu'il en soit, pour X assez petit et positif, la courbe J, = o est située tout entière ( 104 ) dans un même qiiadranL; soit le quatrième. (L'autre cas se réduit à celui-ci en changeantj,, j en —y,, —y, sans toucher à œ.) )) Il convient de distinguer trois cas : c<;i,c>>i,c = i. 1° c < 1 . — Considérons un secteur S = AOBdu premier quadrant, limité inférieurement par l'axe des abscisses, ayant pour rayon s. et pour ouver- ture a. Si set a sont assez petits, on peut supposer pour tous les points l'(jr,y) de S (4) Xf^X -h 7,Ji-'-, (5) y.lo. » En posant - = z, on aura aussi, -, _ j(i -hcx-^ dy) -)-■ \{x, y) (6) jci X -^ x--\- y{aœ -^ by) -{-\i{x, y) z(i ->r ex + dxz) H V(vr, .r:) i -\- X -\- xz {a -\- bxz) -\ U(a.', .r-) X = z -\-{c — \)xz -\- xz[{d — a) z — bz^\ -H a:- W(a;, 3), W(ir, z) restant finie. » Profitons encore de la petitesse de e et de «,, en les fixant de façon que, pour oi.eo5 ) (8) i__"JlL£^>o, (9) xW ., dans laquelle X est la latitude de Paris. La précision de l'appareil est donc considérable, et l'on retrouve ce nombre, quel que soit l'azimut original dans lequel on pro- mène la première oscillation, ce qui est un critérium de la perfection réalisée dans la suspension du pendule. » En observant sur un miroir fixé à l'instrument au lieu d'observer direc- tement, on double le déplacement apparent et, par conséquent, la sen- sibilité. » ( 'o8 ) PHYSIQUE. — Sur la li(j lié faction des mélanges gazeux. Chlorure de méthyle el anhydride sulfureux. Note de M. F. Caubet ('). (( Dans les deux précédentes Noies que nous avons communiquées à l'Académie (-), les courbes de tensions de vapeur saturée des deux fluides constituant un même groupe étaient fort éloignées l'une de l'autre. » Ces fluides étaient, pour le premier groupe, le gaz carbonique et le chlorure de méthyle; pour le second, le gaz carbonique et le gaz sulfureux. Le troisième groupe, dont l'étude fait l'objet- de la présente Communi- cation, est constitué par les deux gaz, chlorure de méthyle et gaz sulfu- reux, dont les courbes de tensions de vapeur saturée sont très voisines. » Les lignes limites représentées sur la figure correspondent aux com- positions suivantes en volumes : Chlorure de méthyle. Gaz sulfureux. 1 0,7496 o,25o4 2 0,62^8 0,3752 3 0,4996 O,5oo4 4 0,3748 0,6252 5 o,25o5 0,7495 6 0, 1252 0,8748 7 o,o554 0,9446 >) Les diverses lignes limites se placent toutes entre les deux lignes extrêmes de la figure. La confusion qui en résulte nous a interdit de pré- senter ces lignes en leur vraie place; elles sont transportées parallèlement à elles-mêmes, et dans leur ordre, à droite de la figure. Pour chacune d'elles, l'abscisse 120° est indiquée par le numéro qui lui correspond. Les petites divisions du quadrillé valent respectivement 5° et 5""". » Les courbes représentées en traits interrompus sont les courbes de tensions de vapeur saturée du chlorure de méthyle et du gaz sulfureux. Cette dernière est en trait plein dans sa partie supérieure. » La ligne comprise entre les lignes ponctuées parallèles à l'axe des pressions est la ligne critique. (') Travail l'ail au laboraloire Je Pliysi([ue ihéorique de la Faculté des Sciences de Bordeaux. ('■') Comptes rendus, séance du 22 janvier 1900, séance du 26 mars 1900. ( I09 ) » Les deux courbes extrêmes issues l'une du point 2 de la ligne critique, l'autre du point 6 de la même ligne sont des lignes de Gihhs et Kono- vatow ( ' ) . 120" 120" 120" 120" 120" 120" 120" 120 0 \ 2 3 4 5 6 7 » Les lignes 3 et 5 sont des lignes donnant des /)wm/* de Gibbs et Kono- valow. » Les lignes 2 et 6 sont des lignes de passage. De pareilles lignes offrent un point de Gibbs situé sur la ligne critique, qui est point de rebrousse- ment pour la ligne de passage correspondante. » L'existence des points et des lignes de Gibbs et Ronovalow est prévue, depuis longtemps, par des considérations théoriques; mais c'est, croyons- nous, la première fois que, dans ce genre de recherches, l'expérience les révèle et indique des formes réelles de lignes limites offrant des points de Gibbs et Konovalow. » La condensation rétrograde n'a pas été observée dans ce troisième groupe; la petitesse de l'aire dans laquelle ce phénomène se produit met, en effet, hors de doute l'impossibilité pratique de son observation. » (') Voir DuHEM, Traité élémentaire de Mécank/ue chimique fondée sur la Ther- modynamique, t. IV, Cliap. I, p. 19 et suiv. el Chap. IV tout entier. ( no ) PHYSIQUE. — Sur un nouveau type de trompe à mercure permettant d'obtenir rapidement le vide maximum. Note de MM. Berlemont et Jouard, prc- senlée par M. Arm. Gautier. " La trompe à mercure que nous avons l'honneur de soumettre à l'Académie (Jig-) a été conçue dans le but d'obtenir un appareil simple, automatique, d'un modèle réduit, très robuste et d'un nettoyage facile. » Lorsqu'on veut faire le vide avec les appareils actuels, on se heurte à une grosse difficulté, les nombreux robinets dont ils sont généralement munis étant autant de causes de fuite. Quelque parfait que puisse être le ( III 1 rodage d'un robinet en verre, il nécessite l'emploi de graisse : lorsque la raréfaction arrive à une certaine limite, cette graisse émet des vapeurs qui empêchent de pousser le vide plus loin. » Grâce à divers artifices de construction, nous sommes parvenus à éviter complètement les robinets, à supprimer ainsi toute fuite et à tra- vailler même avec des gaz chauds. » Nous évitons aussi tout caoutchouc et, par suite, le soufre et l'hydro- gène sulfuré. En outre, les tube courbés dans la concavité desquels se logent si facilement les bulles gazeuses que peut entraîner le mercure sont aussi sujjprimés. » Les chutes qui, dans les modèles usuels, sont très fragiles, par suite de leur soudure avec le reste de l'appareil et qui ne se nettoient que fort difficilement, sont absolument indépendantes dans ce nouveau type de trompe; elles peuvent être rapidement remplacées ou remises en état. » Cette trompe peut marcher sans aucune surveillance à condition d'être accouplée à une trompe à eau qui actionne le remontage automa- tique du mercure. Elle n'utilise pour son fonctionnement que 5^^ a 6^^ de mercure, ce qui permet, étant donné son ftiible volume, de la disposer tout entière dans une cage vitrée peu encombrante, qui peut se suspendre contre un mur, ou se poser à terre, et où elle est parftùtement à l'abri des chocs, de la poussière et de l'humidité. » En résumé, cette trompe ne comporte ni robinets, ni courbures, ni caoutchouc sur le parcours du mercure et du vide. Elle est rapidement démontable, d'un fonctionnement automatique, entièrement protégée et d'une simplicité qui permet une grande économie. » Ces nombreux avantages nous ont paru intéressants à signaler à l'al- tentii>n de l'Académie. » CHIMIE MINÉRALE. — ^ Sur un sulfate chromeuv ammoniacal (' ). Note de M. Cii. Laurent, présentée par M. H. Moissan, » Les sulfates de la série magnésienne donnent, avec les sulfates alca- lins, des sels doubles dont le type est le sel de magnésium et de potassium SO'Mg+ SO'R- + GH-0. » Le seul sel chromeux de formule analogue connu jusqu'ici est le sul- (') Travail fait au laboratoire de Chimie de la Faculté des Sciences de tiennes. ( "'-^ ) fate double de proloxyde de chrome et de potassium SO"Cr+SO^R^+6H^O. Il a élé préparé par Péligot ( ' ). » J'ai pu préparer un sulfate double ammoniacal. » On sait que tous les sels chromeux se transforment très facilement en sels chromiques au contact de l'air; on est alors obligé d'effectuer, en présence d'un gaz inerte, toutes les opérations qui permettent de les pré- parer; je me suis servi d'anhydride carbonique. I) Le point de départ de la préparation est le bichromate de potassium; je le trans- forme en clilorure cliromeux (-), puis en acétate, peu soluble, par l'acétate de sodium en excès. « Cet acétate chromeux, débarrassé par lavage des chlorures de zinc, potassium, sodium, est décomposé par une quantité convenable d'acide sulfurique pur étendu, ainsi que l'indique M. Moissan (^). » Après avoir chassé l'acide acétique par ébullition, j'ajoute la quantité correspon- dante de sulfate d'ammonium; par concentration et refroidissement il se dépose des cristaux bleus. » Ces cristaux, séparés de l'eau mère, toujours à l'abri de l'air, sont desséchés par le kaolin {'•). /) L'analyse leur assigne la formule SO"Cr -t- SO"(AzH\)- + 6H-0. 1) L'eau mère, traitée par une quantité suffisante d'alcool fort, laisse déposer de petits cristaux de même composition que les précédents. » Ce sel double ammoniacal se présente en beaux cristaux d'une couleur bleue sem- blable à celle du sulfate de cuivre. Sa solubilité est assez grande; à 20°, 100"^ d'une dissolution saturée contiennent SSs' de sel. Il est insoluble dans l'alcool. » Il possède les propriétés réductrices des sels chromeux simples. Exposé à l'air, il se transforme rapidement en sel chromique. » La difficulté de le conserver au contact de l'air ne permet pas de déterminer exac- tement sa forme cristalline; mais, par sa formule et son aspect extérieur, il présente avec les sulfates doubles de la série magnésienne la plus grande analogie. (' ) Péligot, Recherches sur le chrome {Comptes rendus, t. XIX, p. 609; i844)- (-) A. Recoura, Recherches sur les chlorures de chrome {Thèse pour le doctoral es sciences; 1886). (■*) H. Moissan, Sur la préparation et les propriétés du protochlonirc de chrome et du sulfate de protoxyde {Comptes rendus, t. XCll, p. 793 ). (*) A. Regoliia, Loc. cit. ( "3) » Ce composé, dans lequel intervient le protoxyde de chrome, établit un nouveau lien entre le chrome et le fer. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la préparation de la genliopicrine, glucoside de la racine fraîche de gentiane. Note de MM. Em. Bourquelot et H. Hérissey, présentée par M. Henri Moissan. « Depuis la découverte de la gentiopicrinc par Kromayer (1862) qui, en suivant un procédé très laborieux ('), en a retiré /j^"' de 3''8 de racine de gentiane, il ne paraît pas que ce glucoside ait été de nouveau isolé; en tout cas, à notre connaissance, il n'a été l'objet d'aucune étude ultérieure. » La Note que nous présentons à l'Académie a pour but de faire con- naître un procédé de préparation de ce corps, qui, bien que nécessitant des manipulations longues et délicates, conduit sûrement à un résultat. » Ce procédé est basé sur une donnée physiologique qui, à plusieurs reprises, a déjà servi de guide à l'un de nous et lui a permis d'extraire des végétaux divers principes immédiats inconnus avant ses recherches, ou dont la présence dans ces végétaux n'avait pas été signalée (^). » Celle donnée est la suivante : Nombre de prmcipes immédiats, qui existent dans les êtres vivants, disparaissent après la mort, et cela souvent en peu de temps, sous l'influence des ferments solubles oxydants et hydra- tants qu'ils renferment, quels que soient les procédés de conservation employés. » Si donc on veut isoler ces principes de végétaux vivants, par exemple, la première précaution à prendre doit consister à détruire le plus rapide- ment possible les ferments en question. On y arrivera en découpant ces végétaux vivants et en faisant tomber les morceaux au fur et à mesure dans de l'alcool porté el maintenu àl'ébullilion. » Voici comment nous avons appliqué celte donnée au traitement de i'''' de racine fraîche de gentiane. En réalité, nous avons opéré sur 22'"^ de (') A. KnoMAYER, Leber das Eiizianbitter {Ârcli. der Pharni.. n" série, l. CX, p. 27 ; 1862). (-) Em. Bourquelot, Extraction du trélialose d'un grand nombre de champignons et du genlianose de la racine de gentiane; découverte de la volémite dans un lac- taire, de la gaullhérine dans le Monotropa hypopithys, de la lyrosine comme chro- mogène dans les gousses de grosse fève, etc. G. R., igoo, 2« Semestre. (T. CXXXI, V 2.) l5 ( it4 ) cette racine, qui nous ont donné zSo^" environ de gentiopicrine rristal- lisée('). » Dans un ballon de S^'' de capacité, on introduit 2''' d'alcool à g5° et Ton cha\ilTe au bain-marie jusqu'à l'ébuUition. On découpe la racine en menus morceaux que l'on fait tomber dans l'alcool bouillant; on met le ballon en relation avec un réfrigérant à reflux, et l'on continue l'ébuUition pendant une demi-heure. On laisse refroidir; on décante, on exprime la racine fortement à la presse; on réunit les solutions et Ion filtre. On obtient ainsi, sensiblement, 235o'^'= de liquide. » On distille pour retirer l'alcool. Le résidu étant légèrement acide, on l'agite avec los'" de carbonate de chaux précipité et on laisse reposer pendant douze à quinze heures. On filtre, on évapore à consistance sirupeuse (poids du sirop : laos"' environ) et l'on abandonne à la cristallisation. Celle-ci peut être forte longue; mais une fois qu'on pos- sède quelques cristaux de gentiopicrine, il suffit d'amorcer pour la voir commencer rapidement et se terminer dans l'espace d'une quinzaine de jours. A ce moment, la niasse est devenue presque solide et se compose d'aiguilles enchevêtrées et imprégnées d'une sorte de mélasse brune. » On essore cette masse à la trompe et l'on fait sécher le résidu dans le vide sulfu- rique. On a ainsi un produit spongieux, jaune clair, pesant environ 5oS'', qui est con- stitué par de la gentiopicrine impure. » La purification s'efTectue en dissolvant le produit dans un mélange à volumes égaux d'alcool à g5° et de chloroforme, et en provoquant la cristallisation par addition d'éther. Voici d'ailleurs les détails de l'opération : » On fait bouillir pendant un quart d'heure à vingt minutes, dans un ballon placé sur un bain-marie et relié à un réfrigérant à reflux, le mélange suivant : Gentiopicrine impure Se?'' Alcool à 95° 1 25'''= » On ajoute alors avec précaution : Chloroforme 1 23'="' » On fait bouillir de nouveau cinq à dix minutes, on laisse refroidir, puis reposer pendant vingt-quatre heures et l'on filtre. » On introduit le liquide filtré dans un ballon à double panse en quantité telle que sa surface soit de quelques millimètres au-dessus de la ligne de séparation des deux compartiments du ballon. On amorce sur les parois du second compartiment, un peu au-dessus de la surface du liquide et, à l'aide d'une pipette, on fait couler, en prenant soin de ne pas mélanger les liquides, un volume d'éther égal à celui de la solution introduite, soit pour les quantités ci-dessus indiquées : 25o'''=. On abandonne ensuite à la cristallisation. » Il se produit une difl"usion lente des liquides et les cristaux se forment précisé- (' ) Cette racine de gentiane, qui nous a été envoyée du Jura en octobre-novembre, a été traitée vingt-quatre à trente-six heures après la récolte. ( Ilâ) ment à la limite primitive des deux couches, en parlant des endroits amorcés, alors qu'une sorte d'extrait brun se dépose au fond du vase. » La plupart des cristaux ainsi obtenus, à part quelques houppes supérieures qui sont presque incolores, sont encore jaune paille. On les purifie en les traitant une seconde fois de façon analogue, mais en s'aidant du noir animal. » On obtient ainsi la majeure partie de la gentiopicrine contenue dans la racine fraîche de gentiane, mais on en peut retirer et, en réalité, nous en avons retiré davantage : d'abord, en soimiettant à un deuxième traitement par l'alcool le marc de la racine, ensuite en reprenant par un mélange alcool-chloroforme les extraits précipités dans la première cristallisation, et, enfin, en ajoutant aux liqueurs mères des cristaux (alcool-chloroforme- éther) de l'éther de pétrole. Les produits ainsi obtenus peuvent être puri- fiés comme les premiers. )) Tous ces cristaux, ainsi que d'autres formés dans un mélange d'al- cool méthylique, chloroforme et éther, ainsi que d'autres encore prove- nant de cristallisations répétées dans un mélange d'alcool et d'éther, donnaient avec l'eau une solution déviant à gauche le plan de la lumière polarisée et ne réduisant pas la liqueur cupropotassique. » Une fois desséchés dans le vide sulfurique jusqu'à poids constant, ils possédaient, en solution aqueuse à 2 pour 100, à la température de i5" à 20°, un pouvoir rotatoire qu'on peut représenter par a„ = — 196° (chiffres obtenus dans diverses opérations et avec ces divers produits : — 196", 6, -i95°,2, -i95°,8G, -i95°,i.7, - i97«,4- » Dans une Communication ultérieure, nous reviendrons sur les autres propriétés de la gentiopicrine. » ZOOLOGIE. — La segmentation parlhèno génétique expérimentale chez les Amphibiens et les Poissons. Note de M. E. Bataillon, adressée par M. de Lacaze-Duthiers. « La segmentation expérimentale des œufs non fécondés a été conduite à des stades plus ou moins avancés par Morgan, Locle, Giard, sur les œufs d'Echinodermes, par Tichomiroff chez les Lépidoptères, par Dewitz et Rulagin chez les Amphibiens et les Poissons. » Sur les œufs d'Oursins, on a fait agir des chlorures; et Lœb (') tend (') J. LoKB, On the nature of Ihc process of ferlilizalion and ihe arUficial (ii6) à donner ;iu mêlai une importance prépondérante. Delage (') fait remar- quer avec raison que la conclusion dépasse la portée de l'expérience. Il rappelle à ce sujet les résultats obtenus chez les Insectes et les Vertébrés, soit avec des agents d'une brutalité exceptionnelle comme SO' H^, le subli- mé, soit avec des milieux mal défiuis comme le sérum antidiphtéritique. Lui admettrait plutôt une excitation particulière, peut-être sans rapport avec celle que détermine l'acte de fécondation. )) Mes expériences ont porté sur les Amphibiens (R. escidenta) et divers Poissons d'eau douce. Les résultats les meilleurs ont été obtenus avec la Grenouille et le Gardon ; et avec les concentrations employées, le stade moru- laire n'a pas été dépassé. M;iis, le fait fondamental étant acquis, un point mérite de fixer l'attention, c'est la nature des milieux utilisés. » Guidé par mes recherches antérieures sur la pression osmotique, j'ai employé des solutions isotomiques en prenant le sérum pour base. » Est-il nécessaire que le sérum de Mammifère soit antidiphtéritique pour provoquer la segmentation parthéno génétique? L'expérience répond négative- ment. » Étant donné l'abaissement du point de congélation qui est de o", 55 pour le sérum de cheval, de bœuf, etc., il est facile de calculer la pression osmotique correspondante et d'établir des solutions parallèles de sucre, de NaCl, etc. M Or, les œujs de Grenouille placés dans ces solutions pendant un temps variant de une heure à deux heures et demie'et remis à l'eau se divisent comme ils se divisent après avoir passé par le sérum normal. » Les deux premiers sillons sont souvent d'une régularité parfaite. Puis la segmentation progresse rapidement et irrégulièrement, l'un des qua- drants étant souvent émietté en de nombreux éléments alors que les autres sont encore apparemment inertes. » En tout cas, l'évolution s'arrête bientôt, et les sillons ne s'étendent pas à la totalité de l'hémisphère végétatif. Dewitz et Kulagin n'ont obtenu eux aussi qu'un résultat partiel et de leurs indications plus que succinctes on peut déduire qu'ils ont eu les mêmes faits sous les yeux. » Chez le Gardon, la division s'est montrée très irrégulière, particulière- production oj normal larvce {Plutei) front tlic unfertilized eggs of the sea Urctiin (Ani. Journ. of. Pliys., vol. III, 1899). (') Y. Delage, Fécondation niérogonique cl théorie noiwetle de la fécondation normale {Arc/i. Zool. ej;périnientale, 1899, 11" k). ( 117 ) ment accusée à la périphérie et sur l'un des bords du blastodisque. On trouve ainsi, au bout de vingt-quatre heures, une plage de cellules poly- gonales à membranes très nettes dessinant une sorte de croissant au con- tact de la calotte germinative indivise. Ici, j'ai employé indifféremment le sel à I pour loo ou le sucre à lo pour loo. » Dans tous les cas, le processus a été lent, et certains œufs de Gre- nouille n'entraient en segmentation régulière que vingt-quatre heures après l'immersion dans l'eau pure. » Y a-t-il quelque chose de commun entre la modification physique introduite expérimentalement et celle que détermine la pénétration d'un spermatozoïde dans l'œuf mùr? Une concentration correspondant à la composition spéciale de tel œuf permettra-t-elle une évolution complète de l'ébauche? Autant de questions auxquelles l'avenir répondra. » Les phénomènes intimes de cette curieuse segmentation artificielle sont loin d'être complètement élucidés, même après les belles recherches de Morgan. Quant au cas isolé des Pluteus bien conformés obtenus par J.œb, il demande à être confirmé et étendu. )) Il serait donc prématuré de faire intervenir de pareilles données dans une interprétation de la fécondation et de la parthénogenèse normale; mais il m'a paru intéressant, en vue des recherches à venir, de rapporter à un principe physique défini les données actuellement acquises. » L'excitant mystérieux qui se dégage mal d'expériences isolées et dis- parates parait être, dans la plupart des cas (SO' H^, brossage, sublimé, solu- tions salines ou sucrées, sérum), une déshydratation relative. Celte déshy- dratation favorise les divisions nucléaires et permet à l'œuf de préparer des centres aux premiers cloisonnements qui apparaîtront au contact du milieu ordinaire à pression osmotique plus faible. )) Un milieu physiologique comme le sérum, lorsqu'il répond à une pres- sion suffisante, réalise à la perfection les conditions d'une segmentation parthénogénétique. Car les parois de l'œuf ne jouissent que partiellement des propriétés des membranes semi-perméables. Plus le milieu est inerte au point de vue chimique, mieux l'action physique est isolée. » Il eût été curieux dé voir si une solution de CaCI", malgré ses pro- priétés inhibilrices (Lœh), ne se comporterait pas comme les autres. Le matériel m'a manqué. En tout cas, l'action de tel métal, difficile à admettre avec le sérum, devient inacceptable avec l'emploi du sucre. » On peut penser avec Delage que tous les cas observés « sont absolu- » ment comparables à celui.de J. Lœb » et qu' « il n'est pas logique d'at- ( Il« ) » tribuer aux uns une explication fondamentalement différente de celle » qui est valable pour les autres ». )) A défaut d'explication, une donnée générale se dégage des expé- ,riences incomplètes qui précèdent : La composition chimique du milieu ne saurait intervenir que comme facteur secondaire et surajouté. Le sérum de Mammifère, diphtéritique ou non, se comporte comme une solution isotomique saline ou sucrée; il agit par sa pression osmotique. » ZOOLOGIE. — La théorie de la jertilisation chimique des œufs, de J/. Lœb. Note de M. Viguier, présentée par M. Edmond Perrier. i< D'après une Note récente de M. Lœb ( ' ), tout œuf est susceptible de se développer parthénogénétiquement, mais il en est normalement empêché par la présence de substances inhibitrices, ou le manque de substances exci- tatrices dans le milieu où il se trouve. Au nombre des substances inhibi- trices sont, pour les œufs d'oursins, le calcium ou le sodium; au nombre des substances excitatrices sont le magnésium, le potassium et l'hydroxyle. Lœb pense que le spermatozoïde apporte à l'œuf les ions qui lui manquent pour évoluer ou des ions capables de contrebalancer l'action des ions inhibitifs contenus dans l'eau de mer ou des ions de ces deux sortes, et, poursuivant ses idées jusqu'au bout, il ne croit pas impossible de déterminer la parthénogenèse, même des œufs de mammifères, par l'injec- tion dans le sang de la mère de solutions appropriées. » Frappé de retrouver ici les mêmes méthodes de travail employées par Groom et Lœb (-) sur l'héliotropisme des Nauplius et qu'une étude atten- tive a montrées complètement erronées ('), j'ai décidé de reprendre en détail toutes ces expériences. Mais je ne connaissais d'abord ces recherches que par la citation faite par M. YvesDelage ("). J'ignorais de quelle espèce d'oursins s'était servi Lœb, de même qu'il se garde bien de renseigner les profanes sur ses procédés de travail dans les fécondations mérogoniques, et le titre de la solution employée par Lœb était même indiqué d'une façon (*) On Ihe nature of the process of fertilizalion and the artificial production of normal larvœ {Plutei) froni the unfertilized eggs of the sua Urchin, by Jacques LcEB {American Journal of Physiology, vol. III, October 2; 1899, n° 3). (-) Biologisches Cenlralblatt du i'^'' mai 1890. (') Voir ma Note Héliotropisme des Nauplius {Comptes rendus, 20 juin 1892). (') Archives de Zoologie expérimentale, année 1899, P- ^24. ( TI9 ) erronée dans l'analyse de M. Delage. C'est sur ces données erronées que j'ai commencé mes expériences. Je dois toiilefois rendre à M. Delage cette justiceque son avis(p. 525)estque la conclusion de Lœb dépasse la portée de son expérience. Toutes les expériences faites et précédemment publiées, sous le titre de hermaphroditisme et parthénogenèse chez les Oursins, avaient pour but cette vérification ; jejuge inutiled'en donner le détail et me référe- rai, au cours de cette Note, aux expériences citées alors. Comme je n'ai pu savoir si Lœb avait fait sa solution mère dans l'eau distillée ou dans l'eau de mer, j'ai, autant que la quantité des sujets me le permettait, travaillé avec deux solutions: l'une indiquée sommairerciQul Lœb eau distillée &t l'autre Lœb eau de mer et, bien entendu, étendues chacune d'un volume égal d'eau de mer filtrée. Je me suis d'abord adressé aux Sphœrechinus granularis et aux Toxopneustes, dont les œufs, contrairement à ceux d'Arbacia, sont remar- quablement clairs et je les ai traités par la solution de MgCl^ au titre indi- qué par M. Delage; mais le titre indiqué pour la solution étant inexact, je n'ai rien obtenu. Ne connaissant que de seconde main le travail de Lœb, j'ai cessé les expériences au chlorure de magnésium jusqu'à ce que M. Maupas me l'eût obligeamment communiqué. » J'opérai alors à la fois sur les Arbacia Toxopneustes et Sphœrechinus. 1) I. Arbacia. — Dans les cultures (ï Arbacia A, B, C, D, du i6 uiai, rien ne se développa dans la cuvette où avait lieu la fécondation. Les œufs restés sans dévelop- pement pendant vingt-quatre heures ayant passé par les solutions Lœb ou étant seule- ment restés dans l'eau de mer ont été fécondés le 17 et ont tous donné des larves le 18. Les Arbacia E, F du 17 mai ayant passé par les solutions salines n'ont montré aucun développement, tandis que les œufs restés dans l'eau donnaient des larves parthénogé- néliques très rares et les fécondés des larves nombreuses. La culture G du 21 mai n'a donné non plus aucune trace de développement pour les œufs ayant passé dans les solutions salines. Des œufs ayant séjourné dans les solutions salines, il n'a été conservé que ceux ayant passé par les solutions Lœb eau de mer, les autres étant pourris. Quant à ceux fécondés immédiatement après deux heures de séjour dans la solution saline, la plupart ne se sont pas développés, mais l'on observa cependant quelques larves, dont une seule vivante. Les fécondés après vingt-quatre heures, soit le 22, ont donné quelques larves, mais qui étaient toutes mortes le 28 au matin. » Le 29, aucun des œufs ayant passé par les solutions Lœb ne se développa parthé- nogénétiquement le 3o mai au matin. Toutefois le soir on vit apparaître de rares larves parlhénogénétiques dans les œufs ayant passé par la solution à l'eau distillée- Ceux ayant passé par la solution Lœb eau distillée et fécondés, au bout de deux heures, ont donné aussi de rares larves; mais ici, outre le développement des fécondés, je découvris le développement des parlhénogénétiques. Dans une culture du 3o mai-, on ne voit apparaître que des larves extrêmement rares, chez les parthénogénétiques et chez les fécondés, ainsi que pour les œufs ayant passé dans la solution Lœb eau distillée. ( I20 ) » II. Toxopne listes. — Pour les Toxopneustes, j'ai déjà raconté l'histoire des cultures A, B et G qui m'ont servi pour les études sur la parthénogenèse. » Dans la culture D, j'ai rencontré une larve le 17 dans les Lœb eau distillée et point dans les Lœb eau de mer. Les cultures E, H, I montrent le développement avec des larves parlhénogénétiques aussi bien dans l'eau de mer que dans la solution Lœb. La culture FG du 17 mai est au contraire tout à fait probante, tandis que, dès le 18, les œufs restés dans l'eau de mer donnaient des larves parthénogénétiques très notn- breuses. Les œufs ayant séjourné dans les solutions Lœb eau distillée et Lœb eau de mer montraient seulement la segmentation, avec une remarquable épaisseur'de l'épi- thélium entodermique, qui est surtout remarquable chez les œufs ayant séjourné dans Lœb eau distillée. Le 19, tandis que les larves parthénogénétiques normales com- plètent leur tube digestif, il y a retard très évident chez celles ayant passé par les so- lutions Lœb, surtout eau distillée. L'invagination gastrulaire se fait mal ou est à peine indiquée, et, pour les Lœb eau distillée, les conservés jusqu'au 21 se ratatinent de plus en plus, sans montrer aucun progrès dans le développement. » Pour les Lœb eau de mer, quoique un nombre immense soit attardé et qu'il y ait de toutes petites larves, les choses vont décidément mieux, et l'on voit même le 21 un petit Pluteiis dont les bras ont o^^jiS de long. Mais tout développement s'arrête le 22. Cette culture (FG) mal réussie, et qui n'arrivera pas chez les fécondés à donner de Plutei, est intéressante : par ce fait qu'elle nous a donné des larves parthénogéné- tiques chez les œufs demeurés dans l'eau de mer, de même que dans ceux ayant passé dans les solutions salines. Il est à remarquer qu'il y eut un retard très net, pour les œufs ayant passé par les solutions salines, surtout Lœb eau distillée sur les larves par- thénogénétiques ordinaires. Il est à remarquer aussi que les œufs ont résisté à ces solutions salines (au titre indiqué par Lœb) et même subirent un commencement de développement. Aucune de celles de la culture (A), qui donna de nombreuses larves parthénogénétiques, ne résista à la solution indiquée par Delage. La solution saline retarde donc, tout au moins, le développement et même elle l'arrête quand la concen- tration est trop forte. » III. Spliœrechinus. — La culture E du aS, qui avait donné quelques larves par- thénogénétiques, a montré le 26 une seule larve à parois fort épaisses (parthénogé- nétique Lœb eau distillée). A la fin de la culture, on voit quelques blaslulas irrégu- lières. Les œufs fécondés après deux heures de séjour dans ce liquide n'ont rien donné le premier jour; mais, le 27, on a observé trois larves encore plus en relard que celles provenant de Lœb eau de mer. Dans Lœb eau de mer, aucune larve parlhéno- génétiqiie. Dans les fécondés après deux heures, quelques larves fort en retard sur la fécondation normale se voient le 26 et encore le 27. Il est à remarquer que les œufs témoins de celle culture, fécondés après deux heures, avaient donné des blastulas normales, de même que les œufs fécondés immédiatement. Les F n'ont donné aucun résultat favorable. Culture G du 26, où l'on avait essayé seulement le liquide Lœb eau de mer : Les œufs ayant passé par ce liquide commençaient déjà à pourrir le 27, tandis que les œufs témoins, s'ils n'avaient pas fourni de larves parthénogénétiques, semblaient du moins en parfait étal, el que les fécondés avaient donné un nombre immense de larves. » Conclusion. — De tout cela, il me semble logique de conclure que la ( 121 ) solution de chlorure de magnésium est incapable de produire la parthéno- genèse là où elle ne se produirait pas sans elle. Dans ce dernier cas, elle l'arrête ou la retarde au lieu de la favoriser. Je n'ai vu aucune larve ayant passé par les solutions Lœb arriver à l'état de Pluteus : mais il y a lieu de rappeler ici les différences au point de vue génital entre les races géogra- phiques signalées par Cuénot pourVAsterina gibbosa. Je suppose donc que, dans ses expériences, M. Lœb a traité par son liquide des œufs suscep- tibles de développement parthénogénétique, tandis que ses œufs témoins ne l'étaient pas. Mais cela prouve une fois de plus combien il faut se garder d'édifier de vastes théories sur quelques faits sommairement observés. » BOTANIQUE. — Sur la cytologie des Hyménomyccles. Note de M. IIenë Maire, présentée par M. Guignard. « Les discussions entre Dangeard (') et Wager (^) à propos de la sexualité chez les Champignons ont ramené l'attention sur cette question, et il m'a semblé que le moment était tout indiqué pour publier les résul- tats ci-dessous : » Espèces étudiées. — Hypholoma appendicutatum, H. fasciculare, Psa- ihyrella disseminata, Panaeolus papilionaceus, Laclarius piperatus, Pholiola lucifera, Coprinus radiât us, Polyporus versicolor, Trametes suaveolens, Cyphella ampla. En voici sommairement les résultats. M Résultais. — Les cellules du jeune carpophore sont normalement binucléées. Il y a plus tard fragmentation des noyaux par amitoses dans la plupart des cellules du pied et du chapeau. Dans le carpophore, les noyaux sont donc des synkaryons ('). La division de ces cellules binucléées com- porte des mitoses conjuguées semblables à celles des Urédinées; chacun des noyaux conjugués compte quatre chromosomes, le plus souvent soudés deux à deux comme chez les Urédinées. Les cellules sous-hyméniales et les paraphyses sont toujours binucléées; il en est de même des cystides. » Les jeunes basides se forment par mitose conjuguée, puis cloisonne- (') Dangeard, La reproduction sexuelle des Champignons, étude critique {Le Botaniste, 7" série, 1900). (-) Wager, The sexualily of the Fungi {Ann. fo Bot., 1899). (^) R. Maire, L'éi'olution nucléaire chez /e^- Endophyllum {J. de Bot., 1900). C. R., 1900, 2» Semestre. (T, CXXXI, N" 3.) 16 ( '22 ) ment de la cellule terminale d'une liyplie; celle-ci peut d'ailleurs produire ensuite une seconde baside à côté de la première par une nouvelle divi- sion. La jeune baside renferme donc normalement deux noyaux. Dans quelques cas très rares, j'ai constaté trois ou quatre noyaux dans de jeunes basides : ce sont évidemment des anomalies semblables à celles signalées dans les téleutospores d'Urédinées ('). Le schéma de Wager est absolument inexact pour toutes les espèces étudiées par moi. )> Les deux noyaux de la jeune baside grossissent assez rapidement et se montrent formés d'un nucléole très chromatique et d'une charpente peu colorable. Ces deux noyaux s'accolent ; les deux cavités se fusionnent, puis très rapidement les nucléoles en font autant. Je n'ai pu voirenaucim cas, avant ou pendant la fusion, les sphères archoplasmiques décrites par Wager (^) chez Mycena galericulata. 1) Prophase de la première division. — I. Le novau résultant de la fusion différencie nettement à son intérieur des fdaments chromatiques très fins, granuleux ou lisses, ou de petits karyosomes arrondis. On voit assez souvent apparaître a ce moment dans le protoplasma de la baside une ou plusieurs petites sphères dont la nature archoplasmique ne m'apparaît pas certaine. » IL Les filaments chromatiques, dont le nombre est variable, se portent vers le sommet de la baside, se fragmentent, puis se condensent en quatre chromosomes. La membrane nucléaire disparaît, on voit apparaître de véritables centrosomes qui se placent aux deux extrémités d'un dia- mètre de \i\ baside; ils se relient au nucléole par un filament très fin, ce qui semblerait indiquer pour eux une origine nucléolaire. » Métaphase. — L Apparition d'un fuseau achromatique paraissant homo- gène aux plus forts grossissements, et dont les centrosomes occupent les extrémités. Augmentation de la colorabililé des chromosomes, diminution de celle du nucléole. Ce dernier est quelquefois relié aux chromosomes, soit par une travée de substance achromatique, soit par un filament de substance chromatique. » IL Division des chromosomes transversalement et par étirement comme chez les Urèdinèes. — Il peut arriver, comme chez ces dernières, que pendant la mitose les chromosomes restent soudés deux à deux, de sorte que la figure mitotique, qui normalement est à 4 et 8 chromosomes, soit à 3 et 6 ou 2 et 4- Malgré leur apparente complication, les mitoses des basides se rap- (') PouiAULT el Raciborski, Sur les noyaux des Urédinées (/. de Dot., iSgj). (-) Wager, On the présence of centrospheres in Fungi {Ann. of Bot., 1894)- ( 123 ) portent donc au même type que celles des Un'dinées, du moins dans les espèces étudiées par moi. Le fuseau passe par l'axe de la baside et lui est perpen- diculaire dans toutes les espèces étudiées, sauf Cyphella ampla où il est di- rigé selon l'axe. » Anaphase. — Les chromosomes fds gagnent les pôles où ils se réu- nissent bientôt en ime petite tétrade masquant le centrosome; en même temps le nucléole disparaît complètement. Les deux tétrades restent encore unies par le fuseau achromatique. » Les chromosomes perdent leur colorabilité en même temps que chaque noyau fils forme un nucléole très chromatique. Le centrosome reparaît alors à côté de chaque noyau. )i Deuxième division. — Les deux noyaux fils reforment chacun quatre chromosomes, et les choses se passent de la même façon qu'à la première division. » Les quatre noyaux fils concentrent toute leur chromatine en un nucléole. » En même temps, le protoplasma de la baside se porte vers le quadrille des centrosomes restés à leur place respective : il y a un accroissement de la partie supérieure de la baside refoulant les noyaux à la base de celle-ci. » Formation des spores. — Devant chaque centrosome se montre V ébauche d'un stérigmale; il se produit en môme temps dans le cytoplasma de la baside une différenciation kinoplasmique caractérisée par la formation de filaments longitudinaux, plus ou moins nombreux et assez gros, élective- ment colorables. Sous l'influence de cette fibrillation, les noyaux se placent en ligne selon l'axe de la baside et sont peu à peu attirés vers le sommet de celle-ci. » Les stérigmates se renflent à leur extrémité en une spore où pénètre le centrosome; lekinoplasma de la baside disparaît, ne laissant comme trace qu'un filament allant du centrosome au noyau. Tout le cytoplasma de la baside passe dans les spores, qui commencent déjà à épaissir leur membrane alors que leur noyau est encore à l'entrée du stérigmate où il a pris l'aspect d'une masse chromatique homogène. Le noyau passe ensuite en s'étirant à travers le stérigmate et rejoint le centrosome dans la spore, où il ne tarde pas à subir une mitose, qui se produit très souvent alors que la spore n'est pas encore détachée. La mitose de la spore présente les mêmes pro- cessus que celle des basides, chaque noyau fils reçoit quatre chromosomes. » Mycélium et conidies. — Le mycélium issu de la germination desbasi- diospores de Coprinus radiatus est formé de cellules uninucléées. ( IM ) » Les figures mitoliques sont analogues à celles des Urédinées; elles ont à la prophase quatre chromosomes plus ou moins individualisés. Lesconidies renferment un seul noyau dont la chromatine est concentrée en un nucléole. Les vieilles cellules du mycélium renferment encore un noyau réduit à une tache faiblement colorable de forme allongée et des granula- tions métachromatiques de toute taille semblables à celles que j'ai étudiées chez les Ustilaginées ('). » BOTANIQUE. — Sur l'origine expérimentale d'une nouvelle espèce végétale. Note de M. Hugo de Vries, présentée par M. Gaston Bonnier. « Dans mon jardin d'expériences à Amsterdam, une nouvelle espèce végétale s'est formée dans des circonstances expérimentales qui m'ont permis de suivre exactement tout le cours de ce phénomène. » A mon avis, les espèces n'ont pas été produites par une sélection pro- longée de variations individuelles extrêmes, comme on le pense ordinai- rement. Cette conception est formellement contredite par tout ce que les expériences des agriculteurs nous ont appris sur la sélection. » I/espèce en question s'est produite tout d'un coup, avec tous les caractères d'une espèce ordinaire et notamment avec la fixité absolue qui est l'attribut principal de l'espèce. » Il va sans dire que c'est une espèce élémentaire, une petite espèce, comme on le dit ordinairement, et non pas une espèce linnéenne ou col- lective. Évidemment ces dernières ne sauraient être produites que par l'accumulation successive de caractères spécifiques élémentaires. » La nouvelle espèce est issue d'une culture de l'Onagre décrit sous le nom A'OEnothera Lamarckiana ; elle s'en distingue nettement, non par un seul caractère, mais dans tous ses organes. Je la désignerai sous le nom à'OEnothera gigas, parce qu'elle est beaucoup plus forte et plus ro- buste que l'espèce mère. » Les caractères distinclifs principaux sont les suivants : » Les feuilles radicales sont beaucoup plus larges, le pétiole est long, la base du limbe n'est pas longuement atténuée, mais nettement tranchée. C'est surtout le cas (') R. Maire, JVolc sur le développement saprophytique et la structure cytolo- gique des sporidies-levures chez /'Ustilago Maj'dis [Bull. Soc. mycol. de France, 1898). ( '25 ) dans les feuilles des rosettes encore jeunes, et par ce moyen il est toujours très facile de distinguer les deux, tj'pes, dès les premières semaines du développement. Dans les feuilles radicales ultérieures, la différence devient un peu moins grande; elle reste toujours assez nette cependant pour permettre de distinguer les plantes du premier coup d'œil. » Les tiges sont plus grosses et plus fortes, environ de la même hauteur que celles de VOE. Larnarckiana. Leurs entrenœuds sont plus courts et plus nombreux, leurs feuilles plus larges et ordinairement recourbées, couvrant la tige d'un revêlement plus ou moins serré et donnant à la plante un aspect tout particulier. Les inllorescences sont très robustes, à bractées bien développées et à fleurs très grandes et plus nom- breuses, dont l'ensemble forme une couronne plus large et plus compacte que sur l'es- pèce mère. Les fruits sont courts et épais, d'une forme conique; les graines très grandes. » Il résulte de cette description abrégée que notre plante est facile à reconnaître à chaque âge, et ne saurait échapper à l'observation si elle se montrait dans des cultures ou à l'état spontané. » Pourtant, elle ne s'est montrée qu'une seule fois, représentée par un seul individu. C'était dans ma culture de 1895-1896, qui comprenait plu- sieurs milliers d'exemplaires, et dont un peu plus de mille ont fleuri dans la première année. Les Onagres sont, comme on le sait, en partie annuelles et en partie bisannuelles. » Au moment de la floraison, en août iSgS, je choisis, parmi les individus qui étaient restés à l'état de rosettes, une trentaine des plus forts et des plus beaux. La culture à ce moment était trop drue; les feuilles, pour cette raison, trop allongées, de sorte qu'il n'était pas encore possible de juger exactement ces plantes. Je les plantai à part; elles produisirent des tiges l'année suivante (1896). Lors de leur flo- raison, une seule plante se distinguait des autres par son port plus robuste, ses feuilles plus denses, ses fleurs beaucoup plus grandes et ses fruits moins longs. C'était la plante mère de la nouvelle espèce, OEiiotliera gigas. Dés que ces caractères m'in- diquèrent la possibilité d'une nouvelle forme, je coupai les fleurs et les jeunes fruits et enveloppai tous les boutons floraux dans un sac de parchemin transparent, pour les fertiliser ensuite avec leur propre pollen. De la sorte, j'eus une récolte de graines pures. » Ces graines me donnèrent en 1897 un semis d'environ 45o pieds, lesquels, sans aucune exception, avaient les caractères décrits plus haut pour VOEnothera gigas. Mais comme je n'avais pas reconnu la plante mère avant la floraison, j'ai dû attendre les fleurs de la nouvelle génération pour être bien sûr de leur identité. Dans ce but, j'ai cultivé une centaine de ces plantes; la plupart ont produit des tiges et des fleurs qui toutes répétaient les caractères de la plante mère. » La nouvelle espèce était donc constante dès la première génération, ( 126) sans trace d'atavisme. Elle est restée telle dans les trois générations sui- vantes, en 1898, 1899 et 1900. )) Il me reste à parler des aïeux de ma plante de 1895-189G. Je les avais cultivés pendant trois générations successives, qui ont fleuri en 1887, 1889 et 1891, tous les individus choisis comme porte-graines étant bisannuels. Leurs nombres étaient de 9, 6 et 10 dans ces trois générations. Ils ont fleuri chaque fois sur un lot de terrain bien isolé, mais ont été fécondés et croisés entre eux par les insectes. Ces plantes ont toutes montré le type pur de VOEnothera LamarcJaana. C'est au milieu de la culture de nombreux in- dividus issus de ces parents qu'est apparu le nouveau type spécifique. )) La production de VOE. gigas a donc été subite, sans intermédiaire et sans préparation visible, comme elle a été définitive, avec la plénitude de ses caractères et sans aucun retour au type primitif. » L'observation décrite donne une première preuve expérimentale des idées émises sur la naissance des espèces dans mon Livre sur la Pangeiièse intracellulaire. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Influence des modifications expérimen- tales de l'organisme sur la consommation du glycose ('). Note de MM. A. Charuix et a. Guillemonat, présentée par M. Roux. « Quand, pendant des semaines et des mois, tous les deux ou trois jours, on injecte sous la peau de différents lapins, aux uns, un demi à un centimètre cube d'une solution acide (acides oxalique, lactique, citrique, de chaque i»"" pour 200 d'eau), aux autres, deux à trois centimètres cubes d'une solution minéralisée (sulfatede soude 35^'', phosphate de soudesS^'', chlorure de sodium 10*" pour un litre), on produit, chez ces animaux, un certain nombre de modifications que nous avons déjà en partie fait connaître. » On voit, en particulier, chez ceux qui reçoivent ces matières miné- rales, le coefficient T--7-p> la quantité d'urine émise dans une journée, etc., s'élever sensiblement au-dessus des chiffres enregistrés, à ces points de vue, chez les lapins de l'autre série (acide). (') Travail du laboratoire de Médecine expérimeiUale de l'Ecole desllaiiles Etudes (Collège de France). ( '27 ) » En outre, ces animaux minéralisés ont les poils plus lisses, le sérum légèrement plus alcalin et plus bactéricide; le plus souvent même ils ré- sistent à l'infection, non seulement quelques jours de plus que ceux que l'on a acidifiés, mais leur survie à l'inoculation dépasse habituellement celle des simples témoins qui n'ont été soumis à aucune injection. — Il est aisé de reconnaître que la nutrition de ces lapins, abondamment pourvus de sels minéraux, est singulièrement plus active que celle des animaux traités par les acides; chez ces derniers animaux, cette nutrition va jusqu'à offrir quelques-uns des caractères du ralentissement des échanges. » Or, on sait que, pour la plupart des expérimentateurs, certaines formes de diabète, en tout cas de glycosurie, relèvent d'une paresse plus ou moins prononcée des mutations nutritives. » Ce sont ces considérations qui nous ont conduits à nous demander si ces modifications développées, d'une part, grâce à ces acides, d'autre part, à l'aide de ces sels, n'exerceraient pas une influence saisissable sur l'élaboration des hydrates de carbone, spécialement du glycose. )) Dans ce but ('), après avoir soumis les animaux à des conditions identiques de station et d'alimentation, nous avons injecté sous la peau, aux uns et aux autres, des quantités variables de sucre, et nous avons pu constater de notables différences dans les modes d'élimination. » I£n général, ce sucre disparaît d'abord des urines des lapins minéralisés; lors- qu'on introduit des doses supérieures à 6s'' {■]"■ à gS"") par kilogramme, on constate la glycosurie chez les animaux des deux séries pendant dix-huit ou vingt heures; mais, au bout de la première journée, elle ne persiste que chez ceux qui ont reçu des acides. De plus (trois fois sur quatre), si l'on tient compte, en rapportant à looo, et des quantités qu'on a fait pénétrer et de celles qui sont sorties, on reconnaît que de plus fortesproportions ont disparu chez les lapins minéralisés, utilisées par leurs tissus. Voici, d'ailleurs, quelques résultats. » Lapin 1, acidifié, poids aSioS"", reçoit 7s'' de gl3C0se par kilogramme; il élimine en vingt-quatre heures 28'', 78 (toujours par kilogramme) : il a donc retenu 4»% 22. » Lapin 2, minéralisé, poids 2495s'", reçoit également 78'' de glycose par kilogramme; il élimine en vingt-quatre heures os'', 70 (par kilogramme) : il a donc retenu 6s'', 3o. » Dans une autre expérience, on a injecté Ss"" par kilogramme à un animal acidifié et I iS'' (par kilogramme) à un lapin minéralisé. — Après dix-huit heures, l'urine de l'un et de l'autre renfermait du sucre; toutefois, passé la première journée, on n'en décou- vrait plus que dans le contenu vésical du premier de ces animaux. » Dans une troisième expérience, on a restreint à 4, pour iooo8''de matière vivante. (') Ces expériences ont été poursuivies en collaboration avec M. Cochonnet. ( 128 ) la proportion de sucre. — Dans ces conditions, l'urine du lapin acidifié a seule donné, vers la vingtième heure, les réactions de la glycosurie, qui par contre ont constamment fait défaut dans celle de l'animal minéralisé. )) Ces résultais, qu'il est inutile de commenter, établissent que cette minéralisation, comparée à cette acidification, habituellement favorise l'élimination (') et surtout la consommation du sucre (-). D'autre part, les examens histologiques des divers organes de ces animaux ne nous ont pas révélé, dans le foie, des modifications importantes; seule la moelle des os des animaux soumis aux injections de matières minérales offrait des caractères de jeunesse et de plus grande vitalité. » Dans ces conditions, nous sommes amenés à penser que ces diffé- rences tiennent, en partie, à la moindre activité des tissus, d'autant que normalement ces tissus'consomment du glycose et qu'en présence des acides les oxydations, qui constituent peut-être le processus capital de cette consommation, s'effectuent d'une façon moins intense. ■» Remarquons, en terminant, que par un bon nombre de caractères ces animaux acidifiés rappellent le tableau symptomatique de l'arlhritisme; on arrive à reproduire plus ou moins exactement, bien que plus difficilement que pour les infections, les maladies dites humorales et même diathésiques. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Nouvelle méthode pour la mesure de la sensibilité stéréognostique tactile ('). Note de MM. Ed. Toulouse et IV. Yaschide, présentée par M. Marey. « Lorsque des objets extérieurs reposent sur notre peau, nous appré- cions leurs formes par les pressions qu'ils exercent; ces cas représentent les états statiques de la sensibilité stéréognostique. Quand nous touchons ces objets d'une manière active, les éléments de perception sont fournis par les pressions volontaires et aussi par la sensibilité musculaire en rapport avec nos mouvements; ce sont les états dynamiques. » Vpici la méthode que nous avons adoptée pour la mesure de ces phé- nomènes : « I. Etats statiques. — Les objets employés sont des corps géométriques (') La diurèse est, en général, plus marquée. (*) Les témoins fournissent ordinairement des cliifiTres intermédiaires. D'autres conditions (jeûne modéré, etc.) favorisent cette consommation. (') Travail du laboratoire de M. Toulouse, à l'asile de V'illejuif. ( "9 ) en cuivre, c'est-à-dire des corps définis dans leur matière et dans leurs formes. Ces corps géométriques doivent avoir une épaisseur uniforme pour que, leur surface croissant, chaque point de la peau supporte une pression constante. Il suit de là qu'ils ne peuvent représenter que des surfaces et non des volumes. En outre, il est nécessaire que ces corps soient assez petits pour pouvoir reposer par tous leurs points sur une sur- face cutanée du sujet. Enfin, comme des corps remplissant ces conditions ne seraient pas suffisamment lourds pour éveiller des sensations de forme, il faut que l'on puisse exercer sur eux une pression mesurable. » Pour toutes ces raisons, les corps choisis ont été des lames de cuivre d'une épais- seur de o^jOoi et représentant des rectangles (de o'°,oo5 de largeur, mesure des longueurs), des cercles, des carrés et des triangles équilatéraux; les côtés ou les dia- mètres sont, pour tous ces objets, de o"',oi. On les chauffe à la température du sujet et on les pose sur une surface cutanée immobile. La perception exacte de la forme ne serait pas encore possible dans ces conditions. Pour la provoquer, on exerce une pression suffisante sur le centre de la figure géométrique au moyen d'un sléréogno- mètre (dynamomètre) à ressort gradué en grammes. L'acuité stéiéognostique est mesurée par la pression minima qu'il faut exercer pour faire reconnaître chaque forme géométrique. » Pour la recherche des minima différentiels, nous avons fait construire des séries de rectangles, de cercles, de carrés, de triangles, 'où les longueurs (côtés ou diamètres) des formes croissent, par rapport aux étalons, dans une progression régie par la loi de Weber-Fechner, soit par i pour loo. » On détermine la finesse de perception différentielle en recherchant, dans les mêmes conditions que plus haut, la forme la plus petite que le sujet peut différencier de l'étalon, la pression exercée étant constante et étant égale à celle du minimum per- ceptible de certitude du sujet (pression suffisante pour faire reconnaître constamment la forme géométrique étalon). IL Etais dynamiques. — Si l'on recherche des procédés de mesure pour les états dynamiques, on se rend compte qu'il ne peut y en avoir de rigou- reusement exacts; car il ne paraît pas possible en pratique de mesurer l'intensité et la qualité des mouvements du sujet, lesquels cependant, selon qu'ils sont plus ou moins étendus et énergiques, fournissent des ren- seignements plus ou moins nombreux sur la surface et la résistance des objets. On peut toutefois avoir quelque indication sur ce mode de sensi- bilité, en employant les mêmes corps géométriques, mais sans l'aide de stéréognomètre. Les objections présentées pour les volumes n'ont plus leur valeur ici, puisque les objets ne reposent pas sur la peau. Aussi nous servons-nous de sphères et de cubes dont les étalons ont o",oi de dia- mètre ou de côté. Les objets doivent être touchés par le sujet durant 5 mi- C. R., 1900. 2* Semestre. (T. CXXXI, N» 2.) I7 ( i3o ) mites, entre le pouce, l'index et le médius; on devra tenir compte, dans l'appréciation des résultats, des mouvements exécutés, qu'il ne paraît pas possible de mesurer. » GÉOLOGIE. — Sur de nouvelles constatations dans la iwière souterraine de Padirac {Lot). Note de M. E.-A. Martel, présentée par M. Albert Gaudry. « Mes trois dernières explorations à Padirac (Lot) m'ont fourni les nou- veaux résultats suivants (5-6 septembre 1898, i2-i3 décembre 1899, 3o-3i mai 1900). » Le bassin d'eau que j'ai trouvé le 29 mars iSgS, sous la grande barrière de sta- lagmite qui m'avait arrêté avec Gaupillat et de Launay, en septembre 1890, a plus de ']'" de profondeur &U-X. basses eaux; ce bassin, d'accès particulièrement difficile, est un véritable regard sur le siphon d'aqueduc ou vase communiquant qui inter- rompt ici le cours normal de l'eau; sa situation est des plus curieuses, dans un vide de quelques mètres de diamètre, ménagé entre les deux pointes inférieures de la bar- rière de stalagmite, qui se sont trouvées accidentellement immergées depuis leur for- mation (voir ci-après). ^Cette barrière, au delà de laquelle j'avais prévu dès 1896 la prolongation possible de la rivière (Bulletin de la Société scientifique de la Cor- rèze, t. XVIII, 1897, et Revue de géographie, juin 1896), effectivement reconnue, en avril 1899, par MM. l'abbé Albe, Giraud, Viré, etc., est un des plus remarquables exemples de remplissage d'une caverne par les concrétions; une grande diaclase ver- ticale a amené, et amène encore, après les pluies, de très abondantes infiltrations en un point où la galerie principale de Padirac se trouvait fort rétrécie ; les intermit- tences du suintement, favorisant l'évaporation et le dépôt du carbonate de chaux, ont fini par établir une soudure de stalagmite entre les deux parois; les concrétions de plus en plus développées, en forme d'angle dièdre, depuis le pied de la diaclase jusqu'à l'eau, atteignent aujourd'hui l'énorme longueur (d'amont en aval) de 20'» à 3o"^ en bas et de S"- à 10" au sommet, sur une épaisseur (d'une paroi à l'autre) de 2'" à 6"". La hauteur totale de l'ob-tacle est de 20" qu'il faut escalader (aisémeut avec une échelle de 5'") pour passer par le petit trou, resté libre entre la stalagmite et la voûte, et dé- couvert par M. l'abbé Albe. Une échelle de cordes de 15™ est nécessaire pour redes- cendre de l'autre côté de la grande barrière et reprendre la navigation sur le prolon- gement de la rivière dans la galerie Albe. » Celle-ci est àpeu près libre d'obstacles, et profonde, aux basses eaux, dey"" (au pied aval de la barrière, au point où débouche le vase communiquant du bassin intermé- diaire) à 3™. » Après iSo" de parcours, la rivière est de nouveau barrée, au point où MM. Viré et Giraud s'étaient arrêtés en avril 1899 et avaient cru voir une bifurcation {Comptes rendus, 8 mai 1899) qui n'existe pas en réalité : j'ai gravi avec une échelle le massif ( i3i ) stalagmilique de droite (la petite pendeloiiue) et constaté qu'il masque simplement la partie antérieure d'un considérable éboulement, qui a obstrué environ les deux tiers de la galerie primitive, en n'y laissant à gauche qu'un couloir encombré de gros blocs de rochers; toute l'eau passe sous ces éboulis longs de loo™ (galerie Bel), au bout desquels j'avais dû m'arrèter le i3 décembre 1899; le 3o mai dernier, j'ai repris ici la navigation sur une longueur de 125" à iSo", avec des profondeurs de 6'" à 7™, et sans aucun obstacle, dans une galerie, d'abord large et haute d'une dizaine de mètres, et progressivement rétrécie en forme de fuseau ou de cigare (rivière du fu- seau); elle se termine par une étroite et basse ouverture, large et haute de quelques décimètres seulement, formée par un rapprochement des parois, un abaissement de la voûte et un rideau de stalactites; on ne pourrait la franchir, au prix d'une grosse imprudence, qu'à la nage; l'emploi de la mine serait difficile à réaliser et surtout très dangereux, à cause du défaut d'espace pour l'échappement des gaz et des éboulements que l'explosion risquerait de provoquer dans la région disloquée de la galerie Bel. « En résumé, les recherches de 1899 et 1900 allongent d'environ 400"" l'étendue accessible de la rivière souterraine de Padirac, dans la direction générale de l'ouest. » Le fait le plus intéressant est celui de la production récente de l' ébou- lement de la galerie Bel : ce cataclysme en effet a établi, tout à fait acci- dentellement, une dénivellation, que j'évalue grosso modo à i"", entre la rivière du fuseau (aval) et la galerie Albe (amont); la digue de rochers et d'argile ainsi constituée a relevé le plan d'eau sur une étendue de 45o'" jusqu'au trente-troisième gour, bien en amont de la grande barrière ; ce relèvement de bief a eu pour conséquence les trois faits suivants : i" une grosse borne de stalagmite a été submergée en amont de la grande bar- rière ; 1" les pointes inférieures (stalactites) de la grande barrière se sont trouvées immergées, en laissant libre entre elles le bassin intercalaire dont j'ai parlé plus haut; 3° plusieurs groupes de stalagmites de la galerie Albe sont complètement enduites de l'argile, apportée par les crues souterraines, et décantée alors en amont de la digue de l'éboulis, qui fait, plus encore que le vase communiquant de la grande barrière, obstacle au libre écoulement des eaux. Or, comme les stalactites et stalagmites ne se forment point dans les eaux courantes, il est de toute évidence que celles que je viens de citer n'ont pu croître, à l'air libre, qu'avant le relèvement du plan d'eau qui les baigne actuellement, c'est-à-dire avant l'éboulement de la galerie Bel : celui-ci, postérieur au dépôt des concrétions, est donc nécessairement un phénomène de l'époque géologique actuelle. » Ces nouvelles remarques établissent que la rivière de Padirac, n'ayant plus, malgré ses crues temporaires de 4*" et plus parfois, un débit ( i32 ) pérenne suffisant pour contre-balancer les causes de remplissage dues au développement des concrétions, d'une part, et aux effondrements inté- rieurs, d'autre part, doit bien être considérée comme ayant terminé la pé- riode de son creusement ou de son agrandissement, et comme étant entrée dans la phase du comblement ou de l'oblitération. Une fois de plus, tout ceci démontre quelle considérable déchéance ont encouru les précipita- tions atmosphériques, les ruissellements superficiels et les infdtrations sou- terraines depuis l'époque (fin du tertiaire ou début du quaternaire) où les eaux commencèrent à agrandir les fissures naturelles du sol pour les trans- former en cavernes. » Enfin, deux séries d'observations barométriques (une extérieure et une inté- rieure) ont montré qu'en quarante heures une baisse {constante du 12 au i4 dé- cembre 1899) avait été de 11™™, 5 au dehors et 11""", 9 à l'intérieur. Déjà, en i852. Ad. Schmidl à Adelsberg avait constaté (vingt-quatre lieures d'ob- servation) de même que les variations de la pression atmosphérique paraissent être un peu plus grandes dans les cavernes qu'à l'air libre. » MÉTÉOROLOGIE. — Combinaison des effets des révolutions synodiqiie et tro- pique de la Lune : son action sur la marche des dépressions . Note de M. A. PoiNCARÉ, présentée par M. Mascart. « Rappelons les extrêmes qui définissent à peu près les profils des écarts synodiques et tropiques sur le quart du méridien de Greenwich ('). Ecarts synodiques. Écarts Iropir lues. Écarts synodiques. Écarts tropiij [ues. - — -— — ~ .. -.— ^_ - — .^ . .^ — — ■ — >^ — - — . "■^ — - Minimum. Jour. Minimum. Jour. Totaux. Maximum. Jour. Maximum. Jour. Totaux. 0 mm moi mm mm moi mm 0. . . — I i lu I — I au 1 — 2,2 -ri au i5 + I au 22 + 2 10. . . . -1,5 I — 0,6 27 — 2,1 + 1,5 i5 + 0,9 l5 + 2,4 20. . . . —1,5 2 Cl 6 — I 9 — 2,5 -t-i,5 16 et 21 + 1,5 '7 + 3 3o... . -2,3 I — 2 12 -4.3 +3 23 + 2,2 17 + 5,2 40... ■ -4 I — 2,8 26 — 6,8 + 2,5 II et 22 + 2,4 16 et 20 + 4-9 5o... . —3,5 7 — 3,5 i3 — 7 +4,5 i5 + 4,5 Sel 11 -+- 9 Go... . -6 7 — 6 12 — 12 -1-7 .', et 2g + 5,1 24 + 12, t 70... ■ -4 8 et 21 — 5 12 — 9 +5 ■4 et (29-1) + 3,6 27 + 8,6 80... . —3,6 8 et 23 — C,i 6 — 9>7 -t-4,5 i3 et (29-1) + 0-7 27 + 1 1 ,2 90... . -3,5 '9 — 10, 1 1 1 — 13,6 + '1,3 I + ",7 2O +1O (') Voir particulièrement aux Comptes rendus : Sur les écarts synodiques, 10 juillet 1899, p. 128, et 17 mai 1900, p. 1279; Sur les écarts tropiques, 2 octobre 1899, p. 129; Sur le partage des cotes barométriques, au 50° du méridien de Greenwic/i, entre ( i33 ) » Ces totaux extrêmes sont atteints : au moins une fois par an à la coïncidence des jours synodique et tropique désignés, deux et quatre fois sur les parallèles où les écarts sont à peu près les mêmes à deux jours synodiques et à deux jours tropiques différents. » Au méridien distant de 12°, 4 à l'est du méridien de Greenwich, les extrêmes synodiques ci-dessus, comme les écarts synodiques de chaque jour, se reproduisent aux jours suivants. Ainsi, au 60* parallèle, nous avons sur ce méridien le minimum — 6™°" au jour 8 et le maximum + 7""° aux jours i5 et i. Et ainsi de suite pour le tour du parallèle. » Pour apprécier l'écart tropique en un point donné de l'hémisphère, il faut tenir compte de l'effet de torsion. Connaissant les cotes côté Greenwich et côté opposé, nous avons une approximation suffisante en admettant que, sur le parallèle, l'écart passe progressivement d'une cote à l'autre. » C'est ainsi que, utilisant toujours les mêmes tableaux de moyennes, j'établis les écarts synodique et tropique et leur total, à midi Paris, à une date et en un point donnés. » Du trouble équatorial jusques auprès du 20" parallèle, c'est l'onde diurne, d'amplitude un peu supérieure à celle de l'onde mensuelle syno- dique, dont l'effet prédomine, régulier surtout aux quadratures. Combiné avec la variation diurne solaire, il donne un maximum vers le jour syno- dique 5 ou 6 et les ÉqL. » Sous cette influence et celle des conditions générales de la circula- tion, les tourbillons élémentaires, comme les cyclones, qu'ils soient pro- voqués par l'attraction (' ), par la chaleur ou parles heurts des alizés, sont incessamment poussés de l'est vers les pieds du demi-méridien continental et les foyers C et B. Exemples donnés aux Notes insérées aux Comptes rendus des 21 novembre et 3o décembre iSgS, pages 637 et 1 177. effets solaires et effets des révolutions synodique, tropique et anomalistique, 26 mars 1900, p. 861. (') Génération des dépressions {Comptes rendus, 16 mai 1898, p. i449)- J'appelle toujours méridien continental le demi-méridien ioo°W — 8o°E; méri- dien marin le demi-méridien 20°W — i&o°^', foyers G (américain ) et B (Indien avec auxiliaire sur Philippines) les lieux voisins du méridien continenlal, d'où partent et aboutissent les dépressions; trajectoires A et P (Atlantique et Pacifique) les routes suivies par les dépressions de C à B et de B à C, en projetant ou non, de leur sommet au méridien marin, un branchement sur le tourbillon polaire (TP). (Voir Comptes rendus, 25 juillet 1898, p. 201.) ( i34 ) » Formée de ces éléments, la dépression se charge de plus en plus en remontant lentement vers le nord. Quand, vers le 3o* parallèle, elle est suffisamment chargée, elle part pour suivre, entière ou scindée, la trajec- toire A ou P. La disposition générale de celte trajectoire et de ses affluents éventuels est, à chaque époque, commandée parla forme et la rotation du Globe, par les reliefs et la nature de la surface, par la saison solaire et par la saison lunaire affectée de la révolution du nœud. Mais les détails de la marche de la dépression n'en restent pas moins sous la dépendance des mouvements lunaires actuels, qui lui ouvrent ou lui ferment la voie, la révolution tropique dans le sens du méridien, la révolution synodiquedans le sens du parallèle. Exemples (') : 11-18 avril i883. Trajectoire A ascendante. )) II avril : Longitude (LW) du centre 100". Latitude >.3o°. Jour sy- nodique (j. s.) 6. Jour tropique (j. t.) 4- Ecart synodique,la veille H- o™™,5, le jour -i-o^^jB. Écart tropique — o,5et -1-0,4. Différence entre les totaux des écarts -f-o,g. Différence barométrique réelle — 2™"", 7. Sta- tionnement en chargement. Différences LW. 'k. j. s. j. t. des écarts. barométriques, u o mm mm 13 avril.. I02 35 7 5 -t-0,7 — 4)5 Recul en chargement i3 loo 4o 8 6 — 1,8 — 7,5 Retour i4 96 43 9 7 — 4>3 o Marche à NE i5 90 47 'O 8 — 4)2 — 7,5 Id. 16 80 5o II 9 —2 —3,8 à ENE 17 70 55 12 10 — 3,8 ~7)^ I"^- 18 60 55 i3 II — 3,4 » àE » lia dépression va s'absorber dans l'antécédente. 19 mai-8 juin (du j. s. i3 au 4 ; clu j. t. 17 au 8). Trajectoires A et P. » Du 19 au 28 mai, la dép. A marche de LW gy")^ 28" à LW i5°>. 60°. » Du 23 au 28 mai, la dép. P monte de LE 96" \ 28" à LE lôS^'X 54". (Observations et rapprochements analogues à ceux ci-dessus.) (') Pour le point marquant le centre de la dépression, j'établis les écarts moyens synodiques et tropiques de la date et de la veille et je compare la différence des sommes de ces écarts avec la différence des cotes réelles au même point : -|- hausse, — baisse, de la veille au jour. ( i35 ) A. p. Différences Différences Dates. L. >.. écarts, réelles. L. >. écarts, réelles, o 0 mm mm o o mm mm 29 mai i> VV 63 -hi,2 0 Arrêt 170 W Co +2,3 — 7,-5 Bifurcation 3o 2 66 +3,1 +3,5 Dislocation partielle 1G6 54 +3,2 —10 Branche descendante 3i 10 E 78 --3,4 o Marche à N.\E i65 53 +1,7 o .\rrèl » i"'juin. Pôle : écarts —3""°, 2, réelle — iS""". Croisement de A et du branchement P du 29. Rétablissement du tourbillon polaire. i"jiiin So E 80 +0,2 o Se détache du TP iGj 52 +i,5 o Arrêt 2 100 73 —2,3 —5 Descente vive i53 58 —4,'» o Rebroussement 3 80 60 +0,6 0 Amortissement i44 62 — 4i' — 2,5 Marche à l'E 4 7'> 4^ +0,7 o Tour vers S i3o 63 +i,5 — i « „ 5 76 3o —1 —2,5 Descente à B iio 62 +i,3 o Stationnement 6 " » » » » io5 55—1,3—2,5 Descente rapide 7 » » » » » 98 52 — 2 ,.'( o » )) 8 » » » » » 102 35 +0,6 —5 Jonction à C A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. G. D. BCLLETIN BIBLIOGRAPUIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 2 juillet 1900. La Maison nationale de Charenlon,par Charles Strauss. Paris, Impri- merie nationale, 1900; I vol. in-4°. (Hommage de l'Auteur. ) Solidarité de la Botanique et de l'Agriculture, par M. le D"" D. Clos. Tou- louse, imp. Sainl-Cyprien, 1900; i lasc. in-8°. La destruction du phylloxéra par de simples labours, parPHiLipPEAU. Paris, 1900; I fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Vieux neuf chirurgical : L'antiseptie et les anciens, par le D" H. Grasset. Paris, 1900; I fasc. in-8°. Institution d'Hygiène et de Magnétisme. M"'" V^ P. Lagé-Krueger et fils. (Notice.) S. I. n. d.; i fasc. in-12. Annales des Ponts et Chaussées, i" partie, 1900, i" trimestre. Paris, VCh. Dunod; i vol. in-8°. ( i36) Annales de la Faculté des Sciences de Marseille ; t. X; Préface et fasc. I-VI. Paris, G. Masson, 1900; 7 fasc. \n-l\°. Vniversidad central de Espaha. Memoria del curso de 1898 à 1 899, y Anu- ario del de 1899 a 1900. Madrid, 1900; i vol. in-4°. Bulletin de la Société des Naturalistes de Moscou; année 1898, n°' 2, 3, 4; année 1899, n" 1. Moscou, 1898-99; 3 fasc. in-8°. Bulletin du Comité géologique de Saint-Pétersbourg; 1898, t. XVII, n^'G-lO; 1899, t. XVIII, n°' 1, 2. Saint-Pétersbourg, 1898-99; 7 fasc. in-8°. Mémoires du Comité géologique de Saint-Pétersbourg; vol. VIII, n° 4; vol. XII, n" 3. Saint-Pétersbourg, 1898-99; 2 fasc. in-4°. Bidragtillkdnnedom af Finlands Natur och Folk;h. 58. Helsingfors, 1900; I vol. in-8°. Ofversigt aj Finska Vetenskaps-Societetens fôrhandlingar; XLI, 1898-gg. Helsingfors, 1900; i vol. in-8°. ERRATA. (Séance du 2 juillet igoo.) Note de M. A. Certes, Surlacolorabilité élective des filaments sporifères du Spirobacillus gigas vivant, par le bleu de méthylène : Page 76, noie (*) B., au lieu de total 33, lisez total 3. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands- A iigustins, n° 55. WtMfi 1«8 COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremetU le Dimanche. Us forment, à la fin de l'année, deux Tolumes ln-4'. Deui JTune par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel Il part du I janvi r. ^ ^^^^ ^^ V abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Union postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, iftn.. Mftr. chei- Messieurs : Ferran irères. iChaix. Jourdan. Ruff. ^aim Courtin-Hecquet. j Germain etGrassin. ■<»?"■' I Gastineau. S(rf(innt Jérôme. SuaBfon Jacquard. / Feret. Sordtaux Laurens. ( Muller (G.). Sourget Renaud. iDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. Caen Jouan. Chambery Perrin. ( Henry. ^'"''"""S iMarguerie. Lorient. Lyon. Sreit. . Ckrmont-Ferr. Juliot. Bouy. iiXourry. Ratel. Rey. I Lauverjat. Oouai _ ( Deger. chez Messieurs : l BaumaL. i M"* Texier. Bernoux et Cumin. Georg. Côte. Savy. Vitte. Marseille Ruât. ) Valat. i Coulet et fils. 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MayolezetAudiarte. Lebègue et C'*. I Sotcheck et C°. ) Alcalay. Kilian. Deighton, BellelC". Cammermeyer. Otto Keil. Host et fils. Seeber. Hoste. Beuf. , Cherbuliez. ( Georg. ( Stapelmohr. Bel in fan te frères. i Benda. ( Payot. Barth. \ Brockhaus. Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. y Desoer. ( Gnusé. Milan. N a pies. chez Messieurs : iDulau. Hachette et C'v Nutt. Luxembourg. .. V. Buck. / P.iiiz et C". ,, , . . I Romo y Fussel. Madrid < , . I Capdcville. ' F. "Fé. i Bocca frères. ( Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri di Gius. Pellerano. ÎDyrsen et Pfeiffer. Stechert. LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Rebcr. Porto Magalhaès et Moniz. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. '«"'"^ iLoescheretC". Bolterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin 1 Zinserling. ( Wolff. I Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergelSellier. Varsovie Gebethner et Wollf Vérone.. Drucker. Frick. S'-Petersbourg . Tarin. Vienne . I Gerold et C" Ziirich Meyer et Zeller. TiBLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. - (3 Août i835 à 3i Décembre i85o, ) Volume in-4*; i853. Prix Tomes 32 à 61.- (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870 Prix. Tomes 62 à 91.-- (1" Janvier 1866 à 3i Décembre 18S0.) Volume iB-4'; 1889. Prix . SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : J^iLTsur que.querpo.nts de la Phys.log.e des Algues, par MM. A. 0...S et A.-J.-J. Sou... _ Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvenile, 15 fr. 15 fr. 15 fr. Comètes, par M. Hamen. - Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique êmses, par M. Chcde Bernard. Volume in-4°, avec 82 planches; i856 dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières 15 fr. .r- ... ■-- ■..MPI Van Beneben - E.sai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J_. Van Bene»en. t.-^a ^^_^ de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- 15 fr. pour le concours de .853, et puis remise pour celu. <';;«5^' ^^^^^ dispantio'n success.ve ou simultanée. - Rechercher la nature : r:^;trr:^;: :r t^:i^:s^^::z^T::t. ^^^^ -, p^^ m. . Pro^sseur b^onn. m-., a^c . punches; .« A la même Librairie les M6».cire. de l'Académie de. Scieuca.. Ties^Mé^;!^ présentés par divers Sa.anU à l'Académie des Sciences. K 2. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 9 juillet 1900.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Président rappelle que l'I'niversité de Barcelone a lait liommagc à M. de Lacaze-Dutliieis de son buste en bronze, en témoignage des services rendus à la Science espagnole par le laboi-atoire de lianvuls 8i M. J. BoussiNKSQ. — Problème de réchauf- fement permanent d'une sphère par rayonnement, ramené au problème plus simple de l'écliaiifrement de la même sphère par contact Si Pages. M. Armand Gautier. — Gaz combustibles de l'air : air de la mer. Existence de l'hydrogène libre dans l'atmosphère ter- restre 80 M. E.-H. Amagat. — Sur deux lieux rela- tifs aux densités de liquide et de vapeur de l'acide carbonique à saturatior 91 MM. Carnot et Goutal. - Constitution chi- mique des aciers; iniluence de la trempe sur l'état de combinaison des éléments autres que le carbone 92 IVOMINATIOIVS. i\I. CzEHXY est élu Correspondant pour la Section de Médecine et Chirurgie. 96 CORRESPONDANCE. 9'i M. le Ministre de l'Instruction publique invite l'Académie à lui présenter une . liste de deux candidats pour la chaire de Physique générale et mathématique au Collège de France, laissée vacante par le décès lie M. Joseph Bertrand M. G. Floquet. — Sur les équations du mouvement d'un fil en coordonnt'-es quel- conques 97 M. C. GuioiiARD. — Sur certaines équations linéaires aux dérivées partielles du second ordre > 00 M. Levy-Civita. — Sur l'instabilité de cer- taines substitutions io3 M. Alphonse Berget. — Démonstration de la rotation de la Tei're, par l'expérience de Foucault réalisée avec un pendule de i" M. F. Caubet. - Sur la liquéfaction des mélanges gazeux. Chlorure de méthylc et anhydride sulfureux ■ loS .MM. Berlemont et Jouard. — Sur un nou- veau type de trompe à mercure, per- mettant d'obtenir rapidement le vide maximum 110 M. Ch. Laurent. ~ Sur un sulfate cliro- IJULI.HTIN BIBLIOGRAPHIQUE EURATV 106 meux ammoniacal MM. Em. Bourquelot et H. Herissey. — Sur la préparation de la gentiopicrine, glucoside de la racine fraîche de gentiane. M. K, Bat.4illon. — La segmentation par- thénogénétique expérimentale chez les Amphibiens et les Poissons M. AiGuiER. — La théorie de la fertilisation chimique des œufs, de M. Lœb.... M. R. Maire. — Sur la cytologie des Hymé- nomycètes M. Hugo de Vries. — Sur l'origine expé- rimentale d'une nouvelle espèce végétale. MM. jV. C11ARR1N et A. GuiLLE.MONAT. — In- iluence des modifications expérimentales de l'organisme sur la consommation du glycose , M^L Ed. Toulouse cl N. Vasciiide. — Nou- velle méthode pour la mesure de la sensi- bilité sléréognostique tactile M. E.-A. Martel. — Sur de nouvelles con- statations dans la rivière souterraine de Padirac (Lot) !\I. A. Poincaré. — Combinaison des effets des révolutions synodique et tropique : son action sur la marche des dépressions. iiH I2(i l32 |3-) PARIS. —IMPRIMERIE G AUT H I E R-VI L L A R S , Quai des Grands-Augustins, 5S. /.« fieront .* tiAOTHIBR-VlLLAnS. 1900 SECOND SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR lUM. IiKS SECRÉTAIRES PBRPÉTUEEiS. TOME CXXXI. N^ 3 (4 6 Juillet 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Ouai des Grands-Augustitis, 55, 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTE DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI 1876. Les Comptes rendus hebdomaaaires ces séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. • Les Programmes des prix proposés par l'Acadéir sont imprimés dans les Comptes rendus, mais lesRa ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perso .n. qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l' Vf demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ui. sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requÏB. ' Membre qui fait la présentation est toujours no, mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet F' ,. autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le {01 pour les articles ordinaires de la correspondance oti cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être réic: l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar jeudi à 10 heures du malin ; faute d'être remis à te:: le litre seul du Mémoire est inséré dans le fo772/>/e/v. actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu f-- vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des leurs; il n'v a d'exception que pour les Rapport; les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fa un Rapport sur la -^^Ituation des Comptes rendus aprè l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution dupr sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de 1 déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5>'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI IG JUILLET 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Sur le rayonnement de l'uranium. Note de M. Henri Becquerel. (i Dans une récente Communication ('), en recherchant si l'uranium émettait des rayons déviables par un champ magnétique, j'ai été conduit à purifier les produits dont j'ai fait usage. J'ai employé un procédé indiqué par M. Debierne, qui consiste à mélanger au chlorure uranique du chlo- rure de baryum et à précipiter le baryum à l'état de sulfate. Ce sel entraîne avec lui un produit très actif émettant des rayons déviables, et le sel d'ura- nium qui reste dans la solution est moins actif qu'il ne l'était avant cette opération. Suivant la quantité relative de baryum introduite, on obtient (') Comptes rendus, t. CXXX, p. i583. C. R., Kjoo, 2« Semestre. (T. CXXXI, N° 3.) l8 ( -38 ) un sulfate plus ou moins riche, et un sel iiranique plus ou moins affaibli. » Si l'on répète un grand nombre de fois cette opération sur le même produit uranique, le sulfate de baryte précipité est de moins en moins actif, et la diminution relative d'activité de l'uranium devient de moins en moins grande. J'ai ainsi pu étudier soit par la photographie soit avec l'électroscope l'activité décroissante d'un même produit après dix-huit précipitations successives de sulfate de baryte. A partir de la huitième opé- ration, l'activité du produit uranique diminue très peu par les opérations successives; entre les produits n°' 8 et 12 on observe de petites variations d'intensité tantôt décroissantes, tantôt croissantes, qui peuvent tenir en partie à des causes étrangères, soit à la présence d'une plus ou moins grande quantité d'eau dans le sel qui est hygroscopique, soit au tassement plus ou moins grand de la matière pulvérulente, soit aux irrégularités du traitement chimique. Le n" 18 a donné une impression notablement plus faible que le n° 12. » En étudiant l'absorption de ces divers produits au travers du papier noir puis de lamelles de verre de o™", i d'épaisseur et de lamelles d'alumi- nium de même épaisseur, on reconnaît que l'aluminium est plus transpa- rent que le verre pour le rayonnement de produit non purifié, tandis que la transparence de l'aluminium est plutôt moindre que celle du verre pour le rayonnement des sels purifiés, à partir du n° 12. » Si l'on mesure la conductibilité communiquée à l'air par le rayonne- ment de ces produits au travers du papier, on trouve que l'activité du sel non purifié étant prise pour unité, le produit n° 12 a une activité environ moitié moindre, et l'activité est réduite au sixième environ pour le n" 18. Cepen- dant cette diminution n'est pas régulière pour la série des produits ob- tenus ; entre le n" 8 et le n° 15 la diminution progressive de l'activité est très lente, le n° 15 est presque identique au n" 12, de sorte que si l'on bornait les opérations à la douzième où à la quinzième, on pourrait penser que l'uranium a un rayonnement propre environ moitié du rayonnement du sel non purifié; mais les préparations n"' 17 et 18 accusent de nouveau une diminution un peu plus rapide. Ces irrégularités peuvent être dues à des irrégularités dans les traitements chimiques successifs; il en résulte que ces expériences, qui demandent à être reprises et complétées, ne permettent pas encore de décider si l'uranium possède une activité propre, ou si cette activité est due à une substance étrangère qu'on pourrait enle- ver en totalité, de manière à obtenir de l'uranium iuactif. » ( '^9 ) CHIMIE MINÉRALE. — Préparation el propriétés de deux borures de sili- cium : Si B' et Si B". Note de MM. Henri Moissan et Alfred Stock. « Schutzenberger a fait connaître un siliciure de carbone de tormiile Si C à l'état amorphe ('). Le même composé, préparé en cristauxparM. Acheson, a été le point de départ de l'industrie du carborundum. L'un de nous a dé- montré que le borure de carbone, C B', dont la composition avait été établie par Joly (-), peut se préparer en grande quantité au four électrique (^). Ces deux composés : siliciure de carbone et borure de carbone, ont des propriétés similaires qui les rapprochent l'un de l'autre : leur aspect par- ticulier, leur résistance aux réactifs et enfin leur dureté. Le siliciure de carbone raye le rubis mais ne raye pas le diamant, tandis que le borure de carbone peut tailler des facettes sur un diamant de peu de dureté. » Les analogies si nombreuses que présentent les composés du carbone et du silicium permettaient de prévoir l'existence de composés semblables entre le bore et le silicium. » Nous avons essayé tout d'abord de préparer ces nouveaux borures par union directe des éléments. Mais la combinaison du bore et du silicium ne s'effectue qu'à une température très élevée et nos premiers essais, tentés au four électrique, ont été infructueux. Dans ces conditions, la matière même des vases intervient avec facilité et complique l'expérience. Si l'on emploie un creuset de charbon, il se produit tout d'abord du borure de car- bone et du siliciure de carbone. Enfin, il ne faut pas oublier qu'à cette tempé- rature élevée l'oxyde de carbone, l'acide carbonique et l'azote réagissent avec facilité sur le bore et sur le silicium. » Nous avons dû alors employer un dispositif particulier que nous décrirons en quelques lignes : » Nous avons pris un tube de terre rétractaire de o™, 20 de longueur et de o'",o45 de diamètre, dont les extrémités étaient fermées par deux man- chons de même substance. Ces derniers donnaient passage à deux élec- trodes en charbon de o°',o3 de diamètre. La distance entre les deux électrodes était environ o™,i2, et notre tube de terre réfractaire portait (') Comptes rendus, t. CXIV, p. 1089. (-) Comptes rendus, t. XCVII, p. 456. (') Moissan, Comptes rendus, t. CXVIII, 1 . 556. ( i4o ) une ouverture latérale qui permettait d'emplir l'appareil avec un mélange bien desséché, de cinq parties de silicium cristallisé et d'une partie de bore pur. Nous employions i2os'" de ce mélange. » Le silicium avait été obtenu au moyen du procédé de M. Vigou- reux (*), et le bore avait été préparé par la méthode décrite par l'un de nous (-). M Pour assurer le passage du courant au début de l'expérience, les deux charbons étaient réunis par quelques minces fds de cuivre. L'ouver- ture latérale de notre tube cylindrique en terre réfractaire était fermée par un couvercle de terre, puis recouvert ainsi que les manchons des extrémités d'une petite couche de terre réfractaire; enfin, tout l'appareil disposé dans une boîte de tôle était entouré de sable sec. M Nous avons utilisé un courant alternatif de 45 volts que nous pouvions régler à volonté, grâce à une résistance métallique. Dans nos expériences, la durée de la chauffe était de 5o à 60 secondes et l'intensité du courant atteignait au maximum 600 ampères. Comme il est important d'éviter la formation d'un arc à l'intérieur de l'appareil, on avait soin d'avancer les électrodes au fur et à mesure que le volume du mélange diminuait par suite de sa fusion. M En réalité, nous formions nos borures de silicium dans un bain de si- licium en fusion en nous servant de ce dernier comme conducteur du courant. M Après refroidissement, si la durée de la chautfe a été suffisante, on trouve dans l'appareil un culot de forme allongée, parfaitement fondu, très riche en silicium, et qui recouvre tout le fond du tube réfractaire. La surface de ce dernier est aussi attaquée, mais comme la durée de la chauffe est très courte, cette attaque est tout à fait superficielle. Elle n'a aucune action sur le résultat final. La surface du culot est nettoyée et l'on sépare les extrémités qui touchaient aux électrodes, et qui sont souillées par du siliciure de carbone. La masse fondue est ensuite concassée en petits fragments qui présentent l'aspect du silicium fondu et qui souvent ren- ferment des géodes tapissées de petits cristaux très brillants. » Cette substance est traitée par un mélange d'acide fluorhydrique et d'acide azotique qui possède la propriété bien connue de dissoudre le sili- cium. Il faut avoir soin de refroidir le mélange des acides pendant cette (') Annales de Chimie et de Physique, 7° série, l. \II, p. i53. (-) MoissAN^ Comptes rendus, l. CXIV, p. 894. ( i4i ) attaque, qui ne doit se faire que sur de petites quantités de matière. Si la température s'élève, les borures produits entrent en effet en dissolution. » Dès que le, dégagement des vapeurs rutilantes est terminé, on sépare par décantation le résidu inaltaqué, on lave à l'eau, et l'on sèche. On obtient ainsi des cristaux noirâtres souillés d'une quantité plus ou moins grande d'impuretés. Après avoir séparé les cristaux à l'aide d'un tamis, on soumet ces derniers à une purification par la potasse fondue au creuset d'argent. » On emploie de la potasse ordinaire, non déshydratée, et il est impor- tant que la température ne s'élève pas beaucoup au-dessus du point de fusion de l'alcali. En ayant soin d'agiter au moyen d'une spatule, une demi-heure de chauffe suffit le plus souvent pour dissoudre tout ce qui est amorphe. Les cristaux sont ensuite lavés à l'eau, puis à l'acide azotique étendu, puis à l'eau bouillante, enfin séchés à iSo". » Les cristaux ainsi obtenus sont noirs et doués d'un grand éclat; ils paraissent à l'œil nu, et même au microscope, être d'une parfaite homogé- néité. Ils renferment cependant deux combinaisons différentes de bore et de silicium, ainsi que nous avons pu nous en assurer par une longue série d'analyses. » Il nous a été tout à fait impossible de faire aucune séparation par la méthode des densités, mais en utilisant l'action de différents réactifs, nous avons pu, dans ce mélange, détruire l'un ou l'autre des deux borures. C'est ainsi qu'en traitant le mélange brut des deux composés par un grand excès d'acide nitrique à l'ébullition, il ne reste qu'un seul borure dont la formule devient constante et répond au symbole SiB'. Au contraire, en fondant le mélange avec de la potasse, celte fois bien déshydratée, et à une teni])é- rature élevée, on détruit ce premier composé et l'on obtient un autre bo- rure dont la formule SiB" devient aussi constante. Ce dernier corps se trouve en quantité plus grande que le précédent (80 à 90 pour 100). >) Propriétés. — Ces deux nouveaux borures de silicium appartiennent à cette série de corps dont nous parlions précédemment et dont lesiliciure et le borure de carbone étaient jusqu'ici les seuls représentants. » Ainsi que ces deux composés ils sont d'une' très grande dureté, ils rayent avec facilité le cristal de roche et même le rubis le plus dur. Nous pensons que ces composés sont moins durs que le borure de carbone, car ils n'ont pas donné de stries sur la surface bien polie d'un diamant. Nous devons faire remarquer cependant que nous n'avons pas essayé de tailler un diamant avec cette poudre sur une meule d'acier. ( '42 ) » Le borurc de formule SiB' a une densité de 2,52. Il se présente le plus souvent sous forme de lamelles rhombiques, de couleur noire, qui, lorsqu'elles sont très minces, deviennent transparentes et prennent une teinte qui varie du jaune au brun. » Au contraire, le borure de silicium de formule SiB" se présente tou- jours en cristaux épais, opaques, et avec des faces assez irrégulières. » Sa densité est de 2,47. Ces deux composés conduisent l'électricité. M Les deux borures légèrement chauffés sont attaqués par le fluor avec un grand dégagement de chaleur et de lumière. Le chlore réagit au rouge avec incandescence, et le brome ne les attaque que lentement à la tempé- rature de ramollissement du verre. A celte même température, l'iode est sans action. » Chauffés à l'air, ou même dans l'oxygène, ils ne s'oxydent que diffici- lement, grâce à la couche de silice et d'acide borique qui se forme à leur surface et qui les protège contre une altération plus profonde. L'azote ne réagit pas sur ces borures à la température de 1000". » Ces nouveaux composés sont inattaquables par les acides halogènes et très lentement déconiposables par l'acide sulfurique concentré et bouil- lant. » Ainsi que nous l'avons fait remarquer précédemment, l'acide nitrique concentré attaque assez rapidement le borure SiB*, et beaucoup plus len- tement le borure SiB^ » La potasse anhydre fondue attaque énergiquement le borure SiB^. La réaction peut même se produire avec incandescence. Au contraire, dans les mêmes conditions, le borure SiB* ne se décompose que lentement et à une température beaucoup plus élevée. L'azotate de potassium fondu ne les attaque ni l'un ni l'autre, mais les carbonates alcalins en fusion ou un mélange de carbonate et d'azotate les décomposent au rouge avec vivacité. » Analyse. — Ces deux borures ont été attaqués par la potasse fondue au creuset d'argent. La partie non décomposée qui restait après ces attaques était filtrée dans un creuset de Gooch, pesée à nouveau et em- ployée pour une analyse ultérieure. Ce n'est que lorsque deux ou trois analyses successives obtenues dans ces conditions étaient concordantes que nous regardions le borure employé comme une espèce définie. » La solution filtrée était divisée en deux parties, dont l'une servait au dosage de la silice et dont l'autre donnait la teneur en acide borique. Ce dernier dosage était effectué par un titrage au moyen de soude en présence ( '43 ) de mannite ('). Le borure de formule SiP/' renfermait une petite quantité de fer vraisemblablement à l'état de siliciure. » Nous avons obtenu, pour des échantillons provenant de préparations différentes, les chiffres suivants : Théorie 1. 2. 3. pour Si B'. B 54,38 53, lo 54,43 53,75 Si 45,86 46,44 46,01 46,25 Théorie 1. 2. 3. '1. pour Si B«. B 69,07 69,36 69,09 » 69,91 Si 29,89 3o,io 29,45 » 30,09 Fe i> >' » o î 99 " » Conclusions. — En résumé, le bore et le silicium se combinent direc- tement à haute température en produisant deux borures cristallisés de formule : SiB' etSili". )) Ces deux nouveaux composés sont solubles dans le silicium fondu d'où l'on peut les retirer par un traitement à l'acide fluorhydrique et à l'acide azotique. Ces deux borures ont une densité voisine et possèdent une grande dureté. Tous deux rayent le rubis avec facilité. Ils résistent à la plupart de nos réactifs, mais le borure SiB' eslj plus attaquable par la potasse, tandis que le composé SiB*, beaucoup plus riche en bore, se détruit avec beaucoup plus de facilité dans l'acide nitrique concentré. Il est curieux de rapprocher cette formation simultanée des deux borures de silicium, SiB^ et SiB", de celle des deux borures de carbone qui prennent naissance d'une façon tout à fait comparable dans l'action du bore sur le carbone. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la cnslallisation de l'or. Note de M. A. Ditte. « On sait que l'anhydride sulfurique peut réagir sur le sel marin; M. Rosenstiehl a montré (^Comptes rendus, (. LUI, p. 658) qu'en distillant un mélange de ces deux corps on obtient du chlorure de pyrosulfuryle : 3S0»gaz. + 2NaCl = S=0=ClMiq. + SO*Na= + iS^»',;; (') Jones, American Journal of Science, t. VII, p. 147; Stock, Comptes rendus, t. CXXX, p. 5i6. ( i44 ) du chlorure de soufre et du chlore libre peuvent se trouver également au nombre des jDroduits de la réaction : 8S0'gaz. + i2NaCl = 6S0*Na-H- S-CP gaz. + loCl + 68c»',7, et ces différents corps prendront encore naissance quand on mettra en présence du sel marin, au lieu d'anhydride sulfurique libre, une substance capable d'en donner par sa décomposition pyrogénée, le pyrosulfate de soude, par exemple; on constate aisément que la distillation d'un mélange de chlorure et de pyrosulfate de sodium laisse dégager des vapeurs renfer- mant en particulier du chlorure de pyrosulfuryle. » Si un métal se trouve mis en contact avec ces vapeurs chlorées, il pourra être attaqué, et cette attaque conduit à des résultats intéressants quand le métal est difficilement altérable par les divers réactifs. » Considérons l'or, par exemple : introduisons dans un creuset de por- celaine un mélange bien sec de sel marin et de pyrosulfate de soude avec une lame d'or, chauffons de manière à fondre la masse saline et laissons refroidir après quelque temps de fusion. En examinant le contenu du creuset, on trouve, à la surface du culot, un voile très net d'or métallique brillant; à la face inférieure du couvercle sont des gouttelettes de sel marin également recouvertes d'un voile d'or, tandis que la masse saline est colorée en gris foncé. Un traitement par l'eau permet d'extraire la lame métallique et de constater qu'elle a subi une diminution de poids notable. De polie qu'elle était, elle est devenue mate en certains points, les par- celles d'or qui s'en sont séparées et que l'on recueille en filtrant la disso- lution ont, à première vue, l'apparence de petites éponges, tandis que de son côté la liqueur filtrée est colorée en jaune clair et renferme un peu de chlorure d'or. Le métal a donc été attaqué dans ces circonstances ; il a été partiellement chloruré, soit par le chlore libre, soit par le chlorure de pyrosulfuryle, la réaction 3S'^0''CP + 2Au = Au^Cl^' + 3S0' -h 3S0= + 5i'^--'',3 étant exothermique; un peu du chlorure formé est resté dissous dans lo bain fondu à l'état de chlorure double d'or et de sodium, plus stable sour l'action de la chaleur que le chlorure d'or lui-même, dont la majeure partie, d'ailleurs, a été décomposée en mettant en liberté de l'or qui produit lo voile métallique observé à la surface du bain et à celle des gouttes saUncs projetées contre les parois du creuset et de son couvercle. » Le sulfate ferreux, qui, lorsqu'on le chauffe, se décompose facilement en donnant des anhydrides sulfureux et sulfurique devait pouvoir rempla ( '45 ) cer dans l'opération précédente le pyrosulfale alcalin ; en effet, si l'on intro- duit dans un petit cylindre formé d'une feuille d'or enroulée et repliée à ses extrémités, du sulfate ferreux bien sec, qu'on place le cylindre dans un creuset de porcelaine où on l'entoure de sel marin fondu et pulvérisé, puis qu'après avoir enfermé le creuset de porcelaine dans une boîte de terre on chauffe le tout pendant quatre ou cinq heures au rouge, on s'aperçoit, après refroidissement, que l'or a été fortement attaqué; sa sur- face polie est devenue mate et elle est en partie revêtue d'or en mousse; la matière saline fondue est recouverte d'un voile brillant d'or dont une partie adhère aux parois du creuset et ne s'en détache pas pendant le lavage; quant au peroxyde de fer formé, il est resté en presque totalité dans le cylindre d'or où on le retrouve cristallisé en partie. » Il est tout à fait remarquable que l'or détaché de la lame sous l'action des vapeurs chlorées a cristallisé, bien que la température soit demeurée inférieure à son point de fusion. Examiné au microscope, cet or, qu'il soit adhérent aux parois du creuset ou à la lame, ou bien qu'il ait été réparti dans la masse saline de laquelle le lavage permet de le séparer, se présente avec des formes souvent géométriques. Tantôt ce sont des lames rhomboï- dales, des petits parallélipipèdes à arêtes émoussées; tantôt ce sont des rosaces à -six branches dont les pointes sont des losanges; d'autres fois, on rencontre des sortes de feuilles de fougère, isoléesjou associées aux rosaces ; on trouve aussi des petits fdamenls tordus qui ne sont pas cristallisés, dont le diamètre varie d'un point à un autre, comme s'ils provenaient de grou- pements cristallisés, arrivés juste à leur point de fusion sans que la matière fondue ait pu se réunir eii un globule. Au lieu de l'apparence de feuilles de fougère, les dendrites ont parfois celles de plumes constituées par des barbes longues et fines implantées sur une tige axiale, et fréquemment les rosaces dont nous avons précédemment parlé sont reliées ensemble par le prolongement plus ou moins plumeux de l'une de leurs branches. La lame attaquée présente aussi à sa surface des groupes plumeux et de la mousse d'or ; celle-ci est formée de petits fils tordus parfois terminés par des cristaux à arêtes mousses; on y trouve également des groupements formés par des prismes allongés très nets implantés sur un prisme central dans plusieurs plans qui paraissent perpendiculaires à ce prisme, et chaque petite ba- guette est terminée par un pointement brillant souvent très net. » Cette production d'or en petits filaments, ou d'or cristallisé, à une température inférieure au point de fusion du métal est assurément digne de remarque; les apparences observées rappellent tout à fait celles que C. K., 1900, 2« Semestre. (T. CXXXI, N° 3.) '9 ( i4ti ) prcsenlenl à leur surface certains échantillons d'or natif, tels par exemple que certains de ceux que l'on peut voir dans les galeries de l'Exposition universelle, au milieu des minerais métallifères de diverse nature qui appartiennent aux Etats-Unis; elle pourra peut-être nous expliquer com- ment, dans certaines circonstances au moins, a pu se produire l'or natif des dépôts aurifères. » Si, dans un mélange de pyrosulfate de soude et de sel marin, contt^- nant une feuille d'or, on introduit un fragment de quartz et qu'on chauffe le tout pendant trois ou quatre heures au-dessous du point de fusion de Tor, on trouve après refroidissement que la lame a diminué de poids et que le quartz, dans la région qui coupait la surface du bain liquide, est entouré d'une ceinture discontinue d'or en cristaux microscopiques très adhérents, les uns très nets, les autres plus confus. D'une manière géné- rale, dans les expériences de ce genre, à la surface de contact du liquide en fusion et du quartz, là où celui-ci est éloigné de la feuille d'or, il est garni d'une ceinture d'or brillant en cristaux plus ou moins nets, microscopiques et affectant les formes décrites plus haut; là où le quartz s'est fissuré, l'or a pénétré dans les fissures; il est en quantité plus ou moins grande suivant les circonstances de l'opération et suivant sa durée; on le trouve toujours sous les mêmes aspects d'aiguilles, de rosaces, de groupes cristallins plus ou moins complexes et de filaments contournés et irréguliers. » On arrive naturellement à des résultats tout semblables quand on substitue le sulfate ferreux sec au pyrosulfate de soude. On peut, par exemple, placer au fond d'un tube de porcelaine d'environ 20'''" de long, 2"" de diamètre et fermé par un bout, une petite boite d'or renfermant quelques décigrammes de sulfate ferreux anhydre; disposer tout le long du tube une mince lame d'or d'environ 3'""" de large, remplir le tube de frag- ments de quartz, enfin verser par l'orifice quelques grammes de sel marin fondu pulvérisé dont la plus grande partie tombe au fond du vase, mais dont une certaine quantité est retenue sur le quartz; le tube étant incliné légèrement dans un grand creuset de terre, puis chauffe pendant deux heures, contient après refroidissement, au fond, une masse de sel fondu empâtant la boite d'or et quelques fragments de quartz. Cette boîte, ainsi que la portion de la lame immergée dans le sel en fusion, sont fortement rongées et portent, à leur surface, de la mousse d'or présentant, au micro- scope, les apparences décrites plus haut. Au-dessus, des fragnients de quartz sont collés à la lame d'or par de petites quantités de sel marin et sur ces fragments la feuille d'or a été altérée; des deux côtés de la lame, l'or ( i»7 ) s'est déposé sur le quartz, sous la forme d'arborescences cristallines, de dendritcs, de fdaments d'apparence fondue, de groupements ayant la forme d'une croix de Lorraine dont les branches, qui paraissent être des prismes quadratiques ou des cubes très allongés, sont terminées par des cristaux imparfaits. Au milieu de l'or ainsi déposé brillent quelquefois de rares cristaux isolés et aussi quelques lamelles cristallines de peroxyde de fer. La mousse métallique est formée de petites baguettes minces, carrées, striées, terminées par un pointement ayant tantôt la forme d'une pyramide quadrangulaire très surbaissée, tantôt celle d'un losange, tantôt celle d'un groupement en chapelet dû à trois ou quatre losanges implantés l'un sur l'autre dans un même plan. La liqueur qui provient du traitement de la masse saline par l'eau contient un peu de perchlorure de fer. » Or, on peut aisément concevoir que l'or se trouvant en un point quel- conque du sol ait pu se rencontrer au voisinage de sel marin ou d'autres chlorures et de sulfate ferreux provenant de l'oxydation lente de pyrites ou de toute autre cause; sous l'influence d'une température peu élevée, celui-ci devient anhydre puisse décompose en donnant des vapeurs d'anhy- dride sulfurique capable d'attaquer les chlorures anhydres en formant les produits gazeux susceptibles de chlorurer l'or. Le chlorure d'or formé, ultérieurement entraîné par des vapeurs chlorées, du sel marin ou des eaux minérales a pu aller imprégner du quartz situé à une distance plus ou moins grande, pénétrer dans ses fissures et, plus tard, sous l'action d'une tempé- rature plus haute, se décomposer au sein de vapeurs chlorées et donner lieu à la formation de dépôts d'or métallique, soit à la surface, soit à l'inté- rieur des fissures plus ou moins lines, du quartz. Il a pu arriver également que des eaux minérales contenant le chlorure d'or aient renfermé aussi^e la silice, se soient lentement évaporées et que la consolidation définitive du quartz ait eu lieu à une température à laquelle le chlorure d'or ne pouvait plus exister, sa décomposition, qui commence vers i8o", étant complète, comme on sait, vers 23o'\ » L'acide sulfureux provenant de la décomposition du sulfate ferreux ne joue d'ailleurs aucun rôle dans le phénomène; il n'agit pas sur le sel marin, et si l'on dirige au rouge un courant de ce gaz dans un tube conte- nant une nacelle remplie de sel marin et contenant une feuille d'or, celle- ci, au bout de plusieurs heures, n'a pas changé de poids et le poli de sa surface est resté le même. » Les composés qui se forment dans l'action réciproque du sel marin et des produits de décomposition du sulfate ferreux peuvent aussi rendre ( '48 ) compte de ce fait que les quartz aurifères renferment ordinairement des snlftires métalliques plus ou moins aurifères, la pvrite, eu particulier, qui semble être un élément essentiel du remplissage filonien et qu'on rencontre dans presque tous les districts aurifères; du sulfure de sodium peut se for- mer dans l'action des gaz sulfureux et sulfurique sur le sel marin : 26 SO' gaz + 4S0- + 20 Na Cl = gSO^Na^ + 1080^ O' Cl= + Na= S + 1 o^»', o et celui-ci peut, à son tour, engendrer de la pyrite au contact du sesqui- oxyde de fer, si l'opération a lieu à une température compatible avec l'existence de ce bisulfure SO' + 50=" + Fe= O^ + 280= +3Na== S = 2Fe S= + 3 SO* Na= + 268^^'*', 9+ iq i^q étant la chaleur que dégage S en se combinant avec FeS pour faire du bisulfure FeS^). La pyrite peut résulter aussi de l'action du peroxyde de fer sur le chlorure de soufre qui, nous l'avons vu, peut être produit dans l'action du sel marin sur l'acide sulfurique anhydre 8S0'+ i2NaCl = 6SO^Na=' + S=Cl=gaz+ioCl + 68C='',7, 4S=CFgaz + 3Fe^O' = 4FeCl-+2FeS- + 3SO= + SO'gaz-+-(46C''',o + 2<7) {(j étant le nombre précédent); le chlorure ferreux pouvant, du reste, sous l'action du chlore libre, devenir chlorure ferrique. » La production du sulfure de sodium est facile à mettre en évidence : du sel marin légèrement ferrugineux étant chauffé avec du pyrosulfate de soude, de l'or et du quartz, la liqueur qui provient de la dissolution dans l'eau de la masse saline refroidie possède l'odeur du sulfure de sodium dissous et elle en a les réactions; elle précipite en noir par le sulfate de cuivre, par exemple; une opération faite sur lo^'' de sel marin et S*''',^ de pyrosulfate de soude a donné 81"^'' de sulfure de sodium. Quant aux sul- fures de cuivre, de zinc, de plomb, etc., qui se rencontrent dans le quartz au nombre des sulfures aurifères, ils peuvent être attribués à des réactions du même genre que celle qui donne la pyrite par l'action du chlorure de soufre sur les oxydes correspondants, ou bien à celle du chlorure de pyrosulfuryle et des gaz qui l'accompagnent, S-0H:1=4- 2PbO + 480=' = PbS + PbCP + 580' + 26C»',o, et l'anhydride sulfurique réagissant sur le sel marin régénère en même temps que du sulfate de soude, les composés chlorés et sulfurés S-0''CP, S^Cl-, Cl signalés plus haut, grâce auxquels les réactions se font de ma- ( i49 ) nière successive. Toutes ces actions sont du reste plus ou moins aisées, suivant les proportions des corps qui se trouvent mis en présence et sui- vant leur température; on comprend bien par l'enchaînement de ces actions simultanées, qu'en même temps que de l'or peut être attaqué et transporté, en cristallisant, d'un pointa un autre, les vapeurs sous l'influence desquelles ces phénomènes ont lieu puissent donner lieu à la formation des sulfures métalliques, de la pyrite de fer en particulier, qui se trouvent dans les gisements de quartz aurifères. » Le platine est attaqué dans les mêmes circonstances que l'or et donne lieu à des phénomènes du même ordre. Si, en effet, on vient à chauffer dans un creuset de ce métal un mélange de pyrosulfate de soude et de sel marin, la masse fondue se colore rapidement en gris foncé, la surface de la matière est partiellement recouverte d'un voile métallique et le traite- ment par l'eau donne une liqueur renfermant un peu de chlorure de platine et laisse un résidu de ce métal. Le platine a subi comme l'or l'action des vapeurs chlorurées et sulfurées; avec le chlorure de pyrosulfu- ryle, par exemple, on a 2S=0^Cl- + Pt = Phcr+ 2SO'-4-2S0- + 64O, et le chlorure formé en s'unissant au sel marin, échappe en partie à la dé- composition sous l'action de la chaleur qui donne lieu à la formation d'une certaine quantité de platine métallique. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur la solubilité du phosphate tricalcique dans les eaux des sols, en présence de l'acide carbonique. Note de M. Tn. Sciil(f.sing. « On admet assez ordinairement que l'acide carbonique contenu dans les eaux qui imbibent les sols possède la faculté de dissoudre, dans une mesure notable, les phosphates tricalciques pulvérulents employés comme engrais; il contribuerait ainsi à leur diffusion et, conséquemment, à leur assimilation. L'intérêt que présente cette question a déjà engagé plusieurs savants à en faire l'objet de leurs recherches; je crois cependant que le point de vue, indiqué dans ce qui va suivre, est nouveau. » Dans une étude récente sur les très petites quantités d'acide phos- phorique contenues dans les eaux des sols, M. Th. Schlœsing fils a établi que l'acide carbonique libre présent dans ces eaux n'ajoute rien, fût-il très abondant, à la proportion de l'acide phosphorique dissous, quand il est accompagné de la quantité de bicarbonate de chaux répondant à sa ( i5o ) tension ('). Celle passivité assez inattendue de l'acide carbonique, que M. Th. Schlœsing fils a observée en opérant sur le mélange de phosphates divers et si peu définis contenus dans les sols, il était bien probable qu'on la retrouverait encore si l'on remplaçait ce mélange par du phosphate tricalcique seul. Pour éclairer ce point, il fallait d'abord préparer du phos- phate tricalcique suffisamment pur, puis étudier comparativement sa solu- bilité dans l'eau pure, dans l'eau chargée, à divers degrés, d'acide carbo- nique, enfin et surtout dans l'eau chargée à la fois d'acide carbonique et du bicarbonate de chaux correspondant. Tel a été l'objet des recherches très simples que je vais résumer. » J'ai renoncé à préparer le phosphate tricalcique par le procédé habi- tue!, qui consiste à précipiter ce composé, au sein d'une solution d'un sel calcaire, par une dissolution ammoniacale de phosphate de soude. J'ai craint que le phosphate ainsi obtenu, très difficile à bien laver à cause de son état gélatineux, ne retînt du phosphate sodique qui aurait troublé tous mes résultats. J'ai voulu proscrire toute autre base que la chaux et pré- parer mon phosphate en saturant de l'acide phosphorique pur (iS^^'à 20^' dans i'") par des additions successives d'un lait étendu de chaux pure, dépouillé par repos et décantation des parcelles d'hydrate calcique les plus grossières. » La dissolution acide est enfermée dans un flacon de 2''' qu'on agite en le faisant tourner autour d'un axe. L'iivdrate disparaît d'abord et le liquide reste limpide; puis il se forme un précipité cristallin de phosphate bicalcique que de nouvelles additions d'hydrate transforment en phosphate tricalcique. On est averti que la transformation est achevée quand le liquide, qui jusque-là devenait neutre après agitation, persiste à rester alcalin. Le précipité ainsi obtenu n'est pas gélatineux; il est pulvérulent et se réunit au fond du flacon, en sorte qu'on peut le laver à l'eau bouillie, par des décan- tations successives, jusqu'à ce que l'eau de lavage soit neutre. On termine la prépara- tion en réunissant le phosphate sur un filtre et le desséchant à une température peu élevée, voisine de 60". » A moins de compliquer ces très simples opérations, on n'évite pas absolument le contact de l'air, et le phosphate se trouve souillé d'une petite quantité de carbonate de chaux. Mais on peut toujours v doser l'acide carbonique, calculer la chaux corres- pondante et constater, après défalcation du carlsnnate de chaux, que tout le reste est bien du phosphate Iribasique. (') Pour l'intelligence de ce qui va suivre, je rappelle que j'ai fait connaître une relation mathématique entre les tensions de l'acide carbonique dissous dans l'eau et les quantités de bicarbonate de chaux dissoutes en vertu de ces tensions, pour les températures de iG^-So" et 45° {Comptes rendus. 1872). ( 'Si ) » L'analyse du phosphate qui a servi à mes recherches m'a duniic les résultats suivants : Opéré sur inji"s' de iiialièrc. D'où, abstraction faite du carbonate, trouvé. (PO')^Ga-i+H-0. lîau 60,3 Eau ,... 5,22 5,49 Acide carbonique i5,5 Chaux. ^1,59 5i,22 Chaux correspondant à CO- 19,8 \cide phosphorique. -'|3,i9 43,29 Chaux, combinée à l'acide u I • , tc^=; , 100,00 100,00 phosphorique 090, i ' ' Acide phosphorique 498-"'- 1.188,9 » Pour déterminer sa solubilité, j'en mettais is'' dans un (lacoii de i'",5oo contenant environ lijo" de l'un des liquides cités ci-dessus, et je faisais tourner le llacon pendant une journée. Le lendemain, je filtrais le liquide déjà presque clarifié par le repos; le flacon était muni d'un siphon et d'un tube de Mariotte, en sorte que la filtration était continue avec un niveau constant dans le filtre. » Les dissolutions d'acide carbonique étaient obtenues par le mélange, en propor- tions variées, d'eau pure et d'eau saturée d'acide carbonique. » Pour préparer des dissolutions d'acide carbonique saturées de bicarbonate de chaux, j'ajoutais plusieurs grammes de carbonate calcique pur en poudre à l'eau plus ou moins riche en acide carbonique contenue dans un flacon que je faisais tourner pendant douze à quinze heures, .^près repos, le liquide clair était décanté rapidement à l'aide d'un large siphon dans un flacon où j'avais introduit d'avance iS'' de mon phosphate et que l'on mettait à tourner pendant une journée. » Les résultats que j'ai obtenus sont rapportés dans le Tableau suivant : Dissols'anls employés (température compri.se entre iG" et 20"). 1. Uans un litre filtré. .\cido pliospliorique Cbaux (P-O^). (CaO) ( 1 ). Eau distillée bouillie 0,74 d 11. Dissolulions d'acide carbonique. ce 1200 eau distillée. (2). ' ^ \ b,9 ( 5o eau saturée de CO- J ,„, l 1000 eau distillée / ,,, . (3). . , • 4 rn- ''^•■^ I 200 eau saturée de C(J- \ (4). i25o eau saturée de CO- yï>9 ( i52 ) III. Dissolutions d'acide carbonique et de bicarbonate de chaux. 1 lilre filtré contient Dans un lilre filtré. Acide phosphorique Chaux (P=0»). (CaO). Carbonate de chaux lo ui^'r ,.,.,, 1 !>• 1 , \ Carbonate i6b ( ■"«;„ '"sf (o) Lau de source. { Bicarbonate. ... , . ^ • o.dS loo ' ( Acide carbonique 7^ Acide carbonique libre 9 Carbonate de chauv i3 ,,, . ; r,- 1 I Carbonate 277 , . (o). < Bicarbonate. , ., , . > 1,1 162, ' ( Acide carbonique 122 Acide carbonique libre 49 Carbonate de chaux i3 \ , . I Ti- 1 ( Carbonate 876 f „ „ „ (7). { Bicarbonate. ... , . ' > 0,80 218,8 ( Acide carbonique ifaa ' Acide carbonique libre 100 Carbonate de chaux i3 (8). { Bicarbonate. | . ., "" . '^''" ) 1,77 278,8 „. , l Carbonate Bicarbonate. ... , . Acide carbonique 209 Acide carbonique libre 206 Carbonate de chaux i3 „. , ( Carbonate Bicarbonate. { , . , , ( Acide carbonique 545 240 Acide carbonique libre 3oi (9)- ■■, ^'carbonate. .,/,,}•••• ''3o 812,7 » Les très petites quantités d'acide phosphorique qui, dans le Tableau précédent, ont été dissoutes par l'eau bouillie (Expérience i) et par l'eau diversement chargée d'acide carbonique et de bicarbonate de chaux (Expé- riences 5, 6, 7, 8, 9) sont encore probablement trop élevées. En effet, quand on fait passer à travers un filtre tout un litre d'un liquide qui tient en suspension des poussières d'une extrême ténuité (ces poussières étaient du phosphate tricalcique dans mes filtrations), on ne saurait garantir que le papier, si serré que soit son feutrage, retient absolument toutes ces poussières. Une semblable cause d'erreur, négligeable quand elle affecte des quantités d'une certaine importance, devient notable quand elle porte sur des poids de substance très faibles. Aussi, ce qu'il faut considérer dans le Tableau ci-dessus, pour les quantités très petites, c'est l'ordre de gran- deur bien plus que la valeur absolue des nombres. ( i53 ) » Cette réserve faite, on voit nettement : » Que le phosphate tribasique, tel que je l'ai obtenu, est extrêmement peu soluble dans l'eau distillée privée d'acide carbonique par l'ébullilion ; » Qu'il se dissout dans l'eau chargée d'acide carbonique, en quantité d'autant plus notable que la proportion d'acide est plus grande, ce qui était du reste à prévoir, d'après ce qu'on sail ; » Qu'il devient extrêmement peu soluble, si l'acide carbonique est accompagné dans sa dissolution de la quantité de bicarbonate calciquequi correspond à sa tension. » Si l'on veut bien remarquer que des dissolutions (6, 7, 8,9), dans lesquelles les tensions de l'acide carbonique resté libre à côté du bicar- bonate de chaux étaient beaucoup plus considérables que les tensions observées dans les eaux des sols, ont dissous des quantités d'acide phos- phorique tout au plus comprises entre o'^e^S et i™6%77; si l'on remarque encore que la dissolution (5), qui se rapproche le plus de celles des eaux des sols, n'a dissous que o'"'-''', 38 d'acide phosphorique, la moitié de ce qu'a dissous l'eau bouillie, on admettra avec moi que les dissolutions qu'on rencontre ordinairement dans les sols, en présence de mon phosphate tri- calcique, n'en dissoudraient pas plus que l'eau bouillie, et que conséquem- ment l'acide carbonique contenu dans ces dissolqtions n'ajoute rieu à la solubilité du phosphate, quand il est associé à la quantité de bicarbonate calcique répondant à sa tension, ainsi qu'il arrive (^ans les sols qui ne sont pas absolument dénués de calcaire. » Il sera facile de voir si cette conclusion s'étend aux |)hospliates na- turels employés comme engrais; cela paraît extrêmement probable a priori, puisque ces phosphates, plus cohérents que le phosphate artificiel, doivent aussi être doués d'une résistance plus grande à l'action de l'acide car- bonique. » BOTANIQUE. — Nom'elles recherches sur la double fécondation chez les Végé- taux angiospermes; par H. L. Guignard. « A la suite de mes premières |niblicalions sur l'existence de la double fécondation chez diverses Monocolylédones : Lilium ( ' ), Fritillaria et Endy- (') L. Guignard, Sur les anthérozoïdes et la double copulation sexuelle chez les Végétaux angiospermes {Comptes rendus, t. CXXVIII, p. 869, et Reçue gén. de Botanique, t. II, p. 129; 1899). C. H., 1900, 2- Semestre. (T. CXXXI, N" 3.) 20 ( i54 ) mion ('), j'ai fait connaître, au commencement de l'année actuelle, le même phénomène chez les Tulipes (-). Dans ce dernier Travail se trouvait énoncée l'opinion que la double fécondation, qui donne naissance, d'une part à l'embryon, d'autre part à l'albumen, pouvait désormais être consi- dérée comme un fait général chez les Angiospermes. Je me réservais de le montrer en publiant ultérieurement les observations que j'avais déjà faites sur plusieurs Dicotylédones, parmi lesquelles je citais, en particulier, les Renonculacées. » Cette mention a provoqué, tout récemment, la publication d'une courte Note de M"* E. Thomas sur une espèce de cette dernière famille, \q Caltha pahistris {^). L'auteur a aperçu, au contactdu noyau de l'oosphère, un petit noyau vermiforme incurvé, et, au contact du noyau secondaire du sac embryonnaire, un autre noyau paraissant bien être, par l'ensemble de ses caractères, le second noyau mâle sorti en même temps que le pre- mier du tube poUinique. » D'autre part, M. Nawaschine vient de faire paraître, sur le même sujet, une Communication préliminaire dans laquelle il donne un aperçu de ses observations sur les Renonculacées, les Composées et les Orchi- dées (^). Les esjjèces mentionnées sont le Delphinium elatum, VHelianlhus annuus et le Ruclbeckia laciniata, le Phajus Blumei, ainsi qu'une autre espèce de ce dernier geure, et VArundina speciosa. » Dans les trois premières, les deux noyaux polaires se fusionnent long- temps avant la fécondation pour former le noyau secondaire du sac em- bryonnaire; dans les Orchidées, au contraire, les noyaux polaires reste- raient toujours distincts. » M. Nawaschine a constaté que, dans le Delphinium, les deux cellules génératrices, qui présentent l'aspect de corps vermiformes dans le tube pollinique, s'unissent si rapidement, l'une avec le noyau de l'oosphère, l'autre avec le noyau secondaire, qu'il n'a pu les rencontrer libres dans (') L. GuiGNARD, Les découvertes récentes sur la fécondation chez les Végétaux angiospermes ( Volume jubilaire du Cinquantenaire de la Société de Biologie, p. 189; 1899). (^) L. GurGNARD. L'appareil sexuel et la double fécondation dans les Tulipes ( Ann. des Se. nat. Bot., 8" série, t. XI, p. 365). (^) Ethel N. Thomas, On the présence of vermiform niiclei in a Dicotyledon (Annals of Botany, juin 1900, p. 3i8). (') S. Nawaschiise, Ueber die Befruchtungsvorgànge bel einigen Dicotyledonen {Ber. der deutsch. Bot. Gesellsch., numéro du 22 juin 1900). ( i55 ) l'inlérieur du sac embryonnaire. Par contre, VHeUanthus lui a permis d'apercevoir dans un même sac les deux gamètes mâles, sous forme de fila- ments rappelant par leur aspect les anthérozoïdes des Cryptogames vascu- laires. La figure qu'il en donne représente l'un d'eux encore libre dans le protoplasme de l'oosphère, l'autre fixé par l'une de ses extrémités tordue en spirale sur le novau secondaire du sac embryonnaire ('). » Dans le Rudbeckia, il a observé deux cas où l'un des gamètes mâles se trouvait dans le protoplasme de l'oosphère, à quelque distance du noyau femelle, tandis que l'autre était en voie de fusion avec le noyau secondaire sur le point de se diviser. Les gamètes mâles de cette plante étaient plus courts, plus épais, moins contournés que ceux de \ Helianthus, et à struc- ture finement poreuse plus apparente. » Quant aux Orchidées, dont il n'est d'ailleurs fait qu'une très courte mention, elles présenteraient cette particularité que, malgré leur accole- ment avec l'un des gamètes mâles, les deux noyaux polaires restés dis- tincts l'un de l'autre n'entrent pas en division, même après les premiers cloisonnements de l'œuf, et, par suite, ne forment pas d'albumen. » Ces observations m'engagent à donner aujourd'hui un aperçu des recherches que j'ai faites de mon côté sur la même question (-). » Tout d'abord, aux divers exemples dans lesquels j'ai décrit antérieu- rement la double fécondation chez les Monocotyléclones, j'en ajouterai deux autres, empruntés au Narcissus poeticus et au Scilla bifolia. Le sac embryonnaire de ces deux plantes se distingue aiant tout de celui du Lis, de la Fritillaire et de la Jacinthe des bois par la fusion complète, avant le moment de la fécondation, des deux noyaux polaires en un noyau unique volumineux, pourvu d'un gros nucléole. Dans le Narcisse, ce noyau secon- daire est situé ordinairement dans la région inférieure du sac embryonnaire très grand, au voisinage des antipodes, mais parfois aussi vers le milieu du sac. Dans la Scille, où le sac est beaucoup plus petit, le noyau secondaire est à peu de distance de l'oosphère et également voisin des antipodes, dont ( ') Par l'ensemble de ses caractères, le sac embryonnaire de celle espèce ressemble beaucoup à celui des Silphiiim, qui a été étudié par M. Merrell. Cet observateur ny a pas aperçu la fécondation; mais il a remarqué, dans le grain de pollen lui-même, les deux noyaux mâles sous forme de filaments sinueux et parfois tordus en spirale (Botanical Gazette, février 1900). ( -) Elles auraient été publiées plus tôt et plus en détail que je ne puis le faire ici, si des obligations professionnelles multiples, auxquelles s'est ajoutée la charge de la direction de l'Ecole de Pharmacie, ne m'en avaient empêché. ( i56 ) la grosseur est relativement considérable. Chez ces deux plantes, les ga- mètes, ou anthérozoïdes, sont de forme allongée et incurvée, et plus petits dans la Scille que dans le Narcisse; ils m'ont présenté, peu de temps après leur arrivée dans le sac embryonnaire, une a[)parence granuleuse. Dans le Narcisse, j'ai vu, soudé au noyau secondaire, l'un de ces gamètes devenu ovoïde et resté parfaitement distinct, jusqu'aux premiers indices de la di- vision de ce noyau secondaire; l'autre était plus largement uni au noyau de l'oosphère. La division du noyau secondaire précède notablement celle de l'œuf. » Chez les Dicotylédones, j'ai constaté l'existence de la double copula- tion dans les Renonculacées {Callha palustris , Ranunculus Flaminula, Helle- borus fœtidus, Anemona nemorosa, Clematis Viticella, Nigella sativa), les Résédacées (/î«ec^a lutea), les Malviicées (^Hibiscus Trionum), les Compo- sées (^Heliopsis patula, Spilanlhes oleracea, Guizotia oleijlora, Rudbeckia grandijlora et R. laciniala). Pour cette dernière espèce, la coïncidence de mes recherches avec celles de M. Nawaschine n'a pas lieu de surprendre, car, chez les Composées, les Rudbeckia sont au nombre des espèces dont l'élude est la moins difficile; les ovules peuvent être très facilement extraits de l'ovaire et le sac embryonnaire est un des plus grands et des plus faciles à fixer par les réactifs parmi ceux que l'on rencontre dans cette famille ( ' ). » Dans tous ces exemples, le noyau secondaire du sac est formé, par fusion complète des noyaux polaires, assez longtemps avant le moment de la fécondation (^). L'union des gamètes mâles avec ce noyau et avec celui de l'oosphère se fait avec une grande rapidité. M Le Callha et le Ranunculus m'ont fourni des préjjarations dans lesquelles l'un des noyaux mâles était appliqué, en forme de croissant renflé au centre, sur le noyau de l'oosphère dont il se distinguait facile- ment par la colorabililé plus grande de ses granulations chromatiques; l'autre noyau, moins allongé, était également facile à voir au contact du noyau secondaire, dont le réseau chromatique commençait à s'épaissir pour entier en division. ( ' ) Mes recherches antérieures sur « le développement de la graine et du tégument séminal chez les Composés » {Journal de Botanique, 1898) m'avaient d'ailleurs guidé dans le clioix des matériaux. (^) Ce fait était déjà connu pour nombre de Dicotylédones depuis mes observations, déjà anciennes, sur le développement du sac embryonnaire. ( '57 ) » VBelleborus fœtidus offre une protogynie très manifeste et la féconda- tion doit y être étudiée plus tôt qu'on ne pourrait le croire au premier abord, ce qui fait que je n'ai rencontré qu'un seul cas dans lequel les noyaux mâles, soudés au noyau de l'oosphère et au noyau secondaire, s'étaient déjà quelque peu renflés. Le même stade a été observé dans la Clématite. » Mes recherches les plus nombreuses ont porté sur \' Anémone nenio- rosa, où la fécondation a lieu aussi très peu de temps après l'épanouisse- ment de la fleur. Celte plante ofTre un sac embryonnaire beaucoup plus grand que la précédente. Le noyau secondaire, très volumineux, se trouve le plus souvent vers le bas, au voisinage des antipodes très développées et dont les noyaux se fragmentent en plusieurs masses chromatiques. Il est relié à l'appareil femelle situé au sommet du sac par une épaisse traînée protoplasmique, dans laquelle il semble parfois qu'il remonte en se rappro- chant de l'oosphère au moment de la fécondation. Les gamètes mâles que j'ai pu observer à l'état de liberté dans le protoplasme de l'oosphère et dans la traînée protophismiciue sous-jacente avaient la forme de petits corps allongés, légèrement courbés, avec une structure gTanuleuse ('). Dans un cas, l'un d'eux se trouvait en contact par un bout avec le noyau de l'oo- sphère, l'autre était encore à une certaine distance du noyau secondaire du sac; dans d'autres préparations, l'un des noyaux ruâles était étroitement soudé, en forme de croissant, au noyau de l'oosphère, avec lequel il se confond très rapidement. » Après cette fusion, on peut trouver pendant assez longtemps, dans l'Anémone et d'autres Renonculacées, autour de la cellule femelle (') M. Nawaschine me reproche d'avoir considéré les anthérozoïdes des Liliacées comme ayant une structure homogène et comme étant parfois rayés en spirale. Il me semble qu'il n'a pas suffisamment fait attention aux termes dont je me suis servi et qui sont les suivants : « Presque homogène au sortir du tube pollinique, leur corps offre bientôt de fines granulations nucléiniennes, qui grossissent dans la suite et se disposent en un réseau filamenteux Parfois même, à un stade avancé, les cordons chromatiques présentent à la périphérie du corps une disposition d'apparence spiralée; mais la coupe transversale montre que des cordons se dirigent également en tous sens à son intérieur. » Il n'est donc pas question d'une structure complètement homogène. D'autre part, si Ton suppose qu'un noyau ait son filament chromatique unique ou ses chromosomes disposés surtout à la périphérie et que ce noyau soit tordu en spirale, il est facile de concevoir que ces éléments pourront offrir à la surface l'apparence spiralée. C'est précisément ce que j'ai constaté, d'une façon certaine, dans plusieurs anthérozoïdes, non pas à l'état de liberté, mais après un assez fort grossissement au contact des noyaux polaires. ( i58 ) fécondée, un certain nombre de globules ou de petits corps ovoïdes, allongés ou même courbés, qui présentent les réactions de la chromatine et ne sont pas sans rappeler parfois l'aspect de noyaux mâles au moment de leur pénétration dans le sac embryonnaire. Ces corps chromatiques, dont la présence m'avait d'abord paru singulière, proviennent d'une con- densation et d'une fragmentation spéciales des noyaux des synergides. » J'ai observé, dans le Nigella sativa, le stade où le tube pollinique venait de pénétrer dans le sac embryonnaire au contact de l'une des syner- gides, dont il avait provoqué la désorganisation. L'un des noyaux mâles était sorti du tube et présentait l'aspect d'un corps vermiforme court et fortement tordu sur lui-même; l'autre, moins incurvé, se trouvait encore dans l'extrémité élargie du tube pollinique. » Cliez toutes les Renonculacées examinées, la division du noyau secon- daire, postérieure à la fécondation, précède de beaucoup celle de l'œuf, et il se forme ainsi un assez grand nombre de noyaux d'albumen avant les premiers cloisonnements de l'embryon. )) Dans le Reseda lutea, l'appareil femelle présente cette particularité, que le noyau de l'oosphère, relativement pauvre en chromatine, est moins gros que les noyaux des synergides; son unique nucléole est également plus petit. Le noyau secondaire du sac se trouve toujours au contact ou tout au moins fort rapproché de l'appareil femelle. Les noyaux mâles m'ont paru grêles et en forme de virgule. Dans les ovules fécondés, les bords du tée:ument ovulaire interne sont souvent lare:ement écartés par le tube pollinique. Dans un cas, où la fécondation venait de se pro- duire, un second tube pollinique avait pénétré assez loin dans la cavité du sac embryonnaire et son extrémité était venue en toucher la paroi latérale; elle renfermait encore, dans le léger renflement qu'elle formait, les deux noyaux mâles contractés et accolés l'un à l'autre. L'accomplissement de la fécondation par le contenu du premier tube pollinique avait rendu superflue la sortie des anthérozoïdes du second tube. » Chez les Malvacées, les parties constitutives de l'appareil femelle sont plus développées que dans les Résédacées et présentent les caractères ordinaires. Le noyau secondaire se trouve également tout proche de l'oosphère. Au stade que j'ai eu sous les yeux dans Vllibiscus, les noyaux mâles avaient déjà grossi après leur soudure avec le noyau de l'oosphère et le noyau secondaire du sac. )) Chez les Composées, le sac embryonnaire offre souvent la forme d'une raquette; l'oosphère, relativement volumineuse, possède un gros noyau et descend beaucoup plus bas que les synergides. Dans VHeliopsis, le Spilan- ( i59 ) thés, le Guizotia, les antipodes sont assez petites et superposées dans le cul-de-sac inférieur; dans le Rudbeckia, au contraire, l'une d'elles, piri- forme, est plus développée que les deux autres, situées sur ses côtés; elle s'avance presque jusqu'au contact de l'oosphère, à laquelle elle ressemble d'ailleurs beaucoup. Tout à côté de ces deux grandes cellules, se trouve le gros noyau secondaire du sac. )) Mes résultats, sur ces diverses espèces, sont analogues à ceux de M. Nawaschine sur le Rudbeckia ; je n'y ai pas rencontré des anthérozoïdes aussi allongés et contournés que ceux qu'il a vus dans VHelianthus. Il est à remarquer aussi que, dans ces plantes, si la division du noyau secondaire précède toujours celle de l'œuf après la fécondation, la division de ce dernier se produit très peu de temps après celle du noyau secondaire. Exception- nellement, j'ai rencontré un embryon bicellulaire, alors que le noyau se- condaire offrait encore tous les caractères de l'état de repos complet; mais ce noyau n'avait manifestement pas subi la fécondation. Ce cas particulier n'infirme en aucune façon la règle générale. » En terminant, quelques remarques me paraissent nécessaires en ré- ponse à celles de M. Naw^aschine au sujet de l'interprétation que, dans mon premier Travail, j'ai donnée de la double copulation sexuelle dans les Liliitm. » La copulation qui se produit, d'une part, entre l'un des anthérozoïdes et le noyau de l'oosphère et celle qui a lieu, d'autre part, entre l'autre an- thérozoïde et les noyaux polaires, ne m'avaient pas paru entièrement com- parables dans le Lis, parce que l'un de ces noyaux polaires, tout au moins, possède, d'après mes observations, u n nombre de chi-omosomes supérieur au nombre réduit que l'on trouve dans le noyau de l'oosphère et qui caracté- rise les noyaux sexuels; d'où le nom de pseudo-fécondation que j'avais cru pouvoir donner, du moins provisoirement, à la copulation qui porte sur les noyaux polaires. M. Nawaschine s'étonne de cette distinction. Elle ne me paraît pourtant pas sans fondement dans le cas du Lis, qui me l'a sug- gérée, puisque, dans l'état actuel de nos connaissances, la réduction du nombre des chromosomes est le principal caractère des noyaux sexuels. Si, d'ailleurs, on vient à prouver définitivement que, chez les Orchidées, la copulation qui intéresse les noyaux polaires n'est jamais suivie d'une division fournissant un albumen, il deviendra difficile d'admettre une ho- mologie complète entre celte copulation et celle qui donne naissance à l'embryon. « En résumé, et c'est là le fait capital, les résultats qui précèdent, joints à ceux que l'on connaissait déjà, autorisent à considérer aujourd'hui l'exis- ( i6o ) tence de la double fécondation comme un fait général dans les divers groupes des Végétaux angiospermes. » PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE. — Des mouvements de l'air lorsqu'il rencontre des surfaces de différentes formes. Note de M. Marey. « Dans le but d'éclairer le mécanisme de la locomotion du poisson, j'ai fait en 1898 une série d'expériences dans lesquelles j'étudiais, par la Chro- nophotographie, le mouvement de perles brillantes ayant la même densité que l'eau et entraînées par un courant de vitesse variable à la rencontre de plans inclinés sous différents angles ou de corps de différentes formes. Ces expériences, dont j'ai eu l'honneur de présenter les résultats à l'Aca- démie ('), permettaient de suivre la trajectoire de chaque perle brillante, représentant une molécule liquide, avec sa vitesse à chaque instant et avec les inflexions de sa trajectoire. )) Pour connaître l'action de l'aile de l'oiseau sur l'air, il était important de faire des expériences analogues montrant la direction que prennent les fdets d'air lorsqu'ils rencontrent la surface d'une aile plus ou moins incli- née et présentant une courbure variable. C'est l'objet des présentes expériences. )) Produire dans un espace clos à parois trans|iarentes un courant d'air régulier; faire arriver dans ce courant des fdets de fumée parallèles et équidistants; placer à la rencontre de ces fdets des surfaces de formes diverses, sur lesquelles ils s'infléchissent diversement; éclairer vivement ces fumées et en photographier instantanément l'apparence, tel était le pro- gramme à remplir. » "Voici la disposition que j'ai employée : Un tube prismatique à parois de glaces transparentes est placé verticalement au-devant d'un appareil photographique, dans l'intérieur d'une pièce obscure. » Des toiles d'un tissu très égal et assez lâche ferment ce tube à ses deux extrémités. En bas le tube communique avec un Ventilateur qui crée une aspiration constante. En haut le tube reçoit les filets de fumée produits de la façon suivante : » Dans une chambre métallique on brûle de l'amadou ou bien du velours de coton; la fumée qui s'en dégage monte dans une cheminée qui s'inflé- chit et s'étale en une sorte de rampe formée de tubes de plomb dont les (') Comptes rendus, l. CXVI, i" mai iSgS. ( i6i ) extrémités très rapprochées les unes des autres, comme les dents d'un peigne, viennent s'cTppuyer sur la toile qui ferme le prisme par en haut. » Sous l'influence de l'aspiration du ventilateur on voit, à travers les parois de glace, les fdels de fumée descendre dans le tube, très fins et parallèles entre eux comme les cordes d'une lyre. Ces filets restent bien distincts sur un parcours de 20*^'" à 3o'''", puis s'étalent légèrement en se mêlant à l'air qui les environne. » Ils montrent par leur parallélisme que le courant d'air, filtré pour ainsi dire à travers la toile, est bien régulière! sansiremous dans toutes ses par- ties. Ces filets deviennent très apparents quand on les éclaire vivement à la flamme du magnésium. Pour les rendre encore plus visibles, je couvre de velours noir la paroi intérieure du tube qui fait face à l'appareil photogra- phique. » Comme un éclairage permanent s'accompagne d'échauflement de l'air qui circule dans le tube et v produit certains remous, j'ai dû recourir à un éclairage instantané, soit par la lumière solaire admise pendant un temps très court, soit par un éclair magnésique facile à obtenir à volonté. » Dans la paroi couverte de velours noir, un tube verticalement im- planté permet d'introduire dans le courant d'air une tige mince sur laquelle sont portés les plans, les surfaces courbes ou les solides de formes diverses que les filets de fumée devront rencontrer. Cette tige porte extérieure- ment une branche qui lui est perpendiculaire et qui permet de faire varier à volonté l'inclinaison des surfaces ou des corps solides placés dans le courant d'air. » Près d'ime des glaces latérales dont est formé le prisme, on fait exploser un éclair magnésique, invisible pour l'appareil photographique, mais qui éclaire vivement les filets de fumée. » Il règne dans la pièce où sont placés les appareils une très faible clarté sulfisante pour la conduite des expériences, mais incapable d'éclairer assez les filets de fumée pour que la plaque sensible en reçoive l'image; ce n'est qu'au moment de l'éclair que l'inuige se produit. La durée de cet éclairement est voisine du cinquantième de seconde; elle surprend les filets de fumée dans les capricieux méandres qu'ils décrivent aux endroits où se forment les remous. » D'autres fois, en brûlant un fil de magnésium pendant une ou deux secondes, on obtient une image plus intense, mais à contours moins nets au niveau du remous, car ce n'est pas alors l'élal fugitif des ftmiées qui C. !>,., 190... )• Seineftr'\ (T. CXXXI. N" 3.) ^I ( i62 ) agit sur la plaque, mais une série d'états variés se succédant pendant le temps de pose et se confondant entre eux. » Les figures obtenues représentent la façon dont se comportent les filets d'air lorsqu'ils rencontrent un plan mince incliné sous des angles variés. Nous appellerons face antérieure, du plan celle qui est dirigée contre le courant d'air, et hord antérieur celui qui se présente le premier à ce courant. H Dans certaines images, le plan incliné, bien que formé d'une matière transparente, porte son ombre sur les filets de fumée situés à sa gauche, l'éclairage se faisant par la droite. On a fait disparaître en grande partie ces ombres portées en plaçant un miroir sur la face du tube opposée à l'éclai- rement. L'éclair magnésiqie formant une source lumineuse de grande surface, le miroir en réfléchit la clarté dans tous les sens et illumine tous les filets de fumée. » Je voudrais attirer l'attention de mes Confrères, surtout de ceux qui étudient les questions de Médanique, et les prier de rechercher les med- leures conditions pour obtenir des images fidèles de la manière dont l'air se comporte au contact de soliles de différentes formes. Je les prie égale- ment de m'éclairerdans Tinter )rétation mécanique de figures qui ne repré- sentent que les données cinétiatiques du problème dont je poursuis la solution. » On aperçoit déjà quelques coïncidences entre les images que j'ai obtenues et les données mécaniques établies par Joëssel au sujet de la pi-ession de l'air contre un plan incliné. J^'expérience montre en effet que le centre de pression de l'air *;ontre un tel plan ne coïncide pas avec son centre de surface, mais s'approche d'autant plus de son bord antérieur que l'angle que fait le plan a^jec la direction de l'air est plus aigu. Or les filets de fumée nous mon trenll qu'ils se partagent en rencontrant le plan incliné, que les uns s'écoulent du côté du bord antérieur et les autres du côté du bord postérieur. Le paHage se fait au milieu de la surface opposée à l'air si cette surface est normiile à la direction du vent; mais, à mesure que le plan s'incline, on le voit se faire de plus en plus près du bord antérieur, de sorte que les filets qui s'échappent suivant ce bord rebroussent pour ainsi dire leur direction première, tandis que les autres s'écoulent en rasant la surface du plan d'avant en arrière. » De même, si l'on immerge dans un courant d'air des corps solides dont la coupe, épaisse en avant, s'effile à l'arrière comme le corps d'un poisson, l'air, quand il frappe ces corps par leur extrémité la plus épaisse. ( i63 ) s'échappe à Tarrière avec très peu de remous, tandis que, si le corps im- mergé dans le courant d'air est orienté en sens inverse, son bord tranchant coupe bien le courant d'air, mais à l'arrière du bord épais se produisent des remous intenses. Ces phénomènes rappellent de tous points ceux que j'ai signalés pour les mouvements de l'eau. » Ties appareils que j'employais au début de mes recherches ont été modifiés et donnent des images de plus en plus nettes. En ce moment, je transforme de nouveau ces instruments et j'en espère obtenir des indica- tions plus parfaites. » La première série de ces recherches a été conduite l'an dernier par M. Kossonis, la seconde cette année par M. de Lostalot, qui va expéri- menter de nouveau avec des appareils perfeclfionnés. » Eloile^. ASTRONOMIE. — Observations des planètes (F. G.) et (F. fl.) faites au grand équatorial de l'observatoire de Bordeaux, par MM. G. Rayct (>/ A. Féraud. Note de M. G. Rayet. Planète {F. G.). — Wolf-Scbwassmann, 22 mai 1900. Temps sidéral Dates. de 1900. Eloiles. Bordeaux. Asc plaiide. AT planète. Observateurs, h m s m s . * Juin 9 1 16. 8.29,30 -[-1.14,07 — 5. 0,48 A. Féraud i3 a 16. i5. 47, Si ~>.ii,ii -h 3. 3,97 G. Rayet i4 3 17.26.37,78 -!-4- 964 — I. 2,92 G. Rayet j5 4 i5. 2.45,02 -i-3.27,24 + I. 2,21 A. Féraud 16 5 ij. 9.12,73 -f-2.4i,o5 H- 3.27,89 A. Féraud 26 G 17.32. 2,42 -i-i.26,o3 — 1.27,83 G. Rayet 28 7 i6.i5.5i,82 -+-3.25,o4 — 3.17,23 A. Féraud 3o S 17.6.15,87 +2.34,46 4-4.6,44 G. Rayet Juillet 1 9 16. 34- 15, 74 H-3,ic,o4 -i- o.54,48 G. Rayet 6 10 17. I. 7,26 4-1.29,07 4- 2. i,4i A. Féraud 10 II 17.31.22,14 4-3.57,75 4- 5.36,43 A. Féraud Positions moyennes des étoiles de cornpa/aison pour 1900,0. \scension Réduction Distance Réduction droite au polaire au Catalogue et autorité. moyenne. jour. moyenne. jour. Il m s s . , „ ., Weisse, H. XV, 423 i3. 25. 43, 25 4-3,79 io3.4o. 47,38 4-10, 55 Weisse, H. XV, 423 i5. 25. 43, 25 4-3,79 io3. 40.47, 38 4-10,42 Weissci H. XV, 281 i5.i8.3i,79 4-0,77 103.57. i3, 88 -Mi, 01 Éloiles. 4. 5. 6. 9- lO ( 1(3', ) Ascension Réduction Distance droite au polaire Catalogue el autorité. moyenne. jour. moyenne. b m s s „ , „ Weissci H. XV, 281 i i5. 18.31,79 +^'77 io3. 57.13, Weisse, H.XV,28i ! i5. 18. 31,79 4-3,76 103.57. i3, Weisse, H.XV, i83 10. i3. 25, 34 +3,73 io4.3i.4o, .' [Weisse, H. XV 128. — IManicIi, 1 1 108]. . i5.io.3i,io -1-3, 71 104. 39. 55, i- [Weisse, H. XV, 128. — Munich, 11108]. i5.io.3i,io +3,70 104. 39. 55, Weisse, H. XV, 1 1 1 i5. 9.33,67 -j-3,69 io4.46.5i, Weisse, H. XV, 1 15 i5. 9.48,25 4-3,72 io5. 6. 6, Argelander-OEItzen, 11731 i5. 6.5i,49 -t-3,62 io5.20. 6, Réduction au jour. 88 -Mo", 98 88 -MO, 99 10 -Ml,i4 83 -l-ll ,3o 83 4-11,25 52 -1-11,33 60 -l-i3,o4 70 -)-II,32 Positions apparentes de la planète (F. G.). Temps moyen Ascension Distance Dates. de droite Log. fact. polaire Log. fact. 1000. Bordeaux. apparente. h m s \ h m s parall. apparente. parall. Juin 9. . . 10.57 . 5,3i 1». 27 . 1,11 4-2,886 103.35.57,5 -0,877 i3... . 10.48.38,96 i5 .23.35,93 4-2,978 103.44. 1,8 -0,877 14... 11.55.21,42 K .22.45,20 4-T,349 io3.56.22,o -0,867 i5... 9.27.56,31 iS .22. 2,80 —2,568 io3.58.27, I — 0,880 16... 9.30.27,05 1^ .21 . 16,60 —2,362 104. 0.52,8 — 0,881 26... 11. i3. 34, 23 lï .14.55,10 4-1,390 104. 3o. 23, 4 —0,868 28... 9.49.44,27 ÏS . i3.59,85 4-7, 045 io4.36.49>9 -0,881 3o... 10.32. 8,23 IC . i3. 9, 26 4-ï,3i4 104. 44-13, 5 —0,867 Juillet 1 . . . 9.56.17,44 it 10. 3.24,90 li .12.47,40 +7,182 104.47.57,3 -0,879 6... . I 1 . 2 1 , 04 4-1,307 io5. 8.21,1 —0,876 10. . . io.i7.5i,3o 16 . 10.52,86 +7,399 io5.25.54,5 —0,870 Planète {F. H.). X- Wolf-Schwassmann, 4 juin 1900. Temps sidéral Dates. de 1900. Étoiles. Bordeau ;. A« comète. AÏ comète. Observateurs Juin 1 5. . h m I 16.33.59 60 — 2^38,82 4- 4'. 46", 66 A. Féraud 16.. 2 16.25.37 64 -3 25,55 — i.58,5i G. Rayet 26.. .. 3 18.44.41 12 —2 o»77 4-4.18,41 G. Rayet 28.. . . 4 18. 4.39 5i -3 10,55 -4.36,36 G. Rayet 3o.. .. 5 18. 24. 36 ,81 -h3.58,5i — 2.59,88 A. Féraud Juillet !.. 6 18.53. 2^74 -^o 54,49 4-4.54,o3 G. Rayet 7-- . . 7 17.28.49)45 -f-3 8,12 4-2.54,82 G. Rayet 9-- 8 17.30.24,30 -1-2 3o,25 -1.40, 85 G. Rayet 10. . 9 18.37.16 ,78 4-2. 12,95 -3.46,38 A. Féraud ( i65 ) Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1900,0. Étoiles. 1 . . . 2. . . 3... 4... 5... 6... 7... 8... Catalogue et autorité. D.-S. — 9°, 4488- — Comparée à\ienne, Kuffner. IV, i/Ji D.-S. —9°, 4488- — Comparée à Vienne, Kiillner. IV, i4i j [Sclijellerup 6o2.3. — Vienne, Ivullner. V, Zone 260] J [Schjellerup 6o:>,5. — Vienne, KufTner. V, Zone 260] HWeisse, H. XVI, 784. — Paris 21168. — 1 Sclijellerup SgGS. — Munich, 18078. — Vienne, Kuft'ner. IV, Zone i46] i[Weissei II. xVl, 8i5. — Paris 2i2i3. - Sclijellerup 6978. — Munich, 13117. — Munich^ 63oi. — Vienne, KiifTiier. IV, Zone i46] [Weisse, II. XVI, 728. — Munich, i3oo8, — Vienne, KulT. IV. Zone i43J HWeisse, H. XVI, 728. — Munich, i3oo8. — Vienne, IvuflT. IV'. Zone i43] i [Weisse, H. XVI, 728. — Munich, i3oo8. — Vienne, KulT. IV. Zone i',3] Ascension droite moyenne. Réduction au jour. Distance polaire movenne. Réduction au jour. '6.59.15,97 -^ 3,94 99.09. 7,5o -f- 2",o5 i6.q9.i5,97 -+- 3,94 99.59. 7,5o h- 1,96 6.. 5[). 46,92 -h 3,96 98.55. 1,80 + 1,85 -1- 3, 96 98.55. 1, 80 +1,71 16. co. 46, 92 16.42.33,10 ~h 3,94 98.45.10,27 2, i3 15.45. 5,94 H- 3,94 98.33.23,23 4- 1,88 16.40.23,66 4- 3,92 98.17. 4,47 4- 1,86 16.40.23,66 H- 3,92 98.17. 4,47 -t- 1,72 16.40.28,66 -+-3,91 98.17. 4,47 -t- 1)65 Positions apparentes de le planète {F. H.). Dates. 1900. Temps moyen Ascension de droite Log. fact. Bordeaux. apparente. parallaxe. Il m s h Di B JuiniS 10.38.55,95 16.56.41,09 — 2,628 16 10.46.89,45 16.55.54,86 —2,756 26 12.26. i,o4 16. 48. 5o, Il H-T,8i8 28 ii.38.i4,i5 16.47.40,33 4-T,i52 3o II. 5o. 16, 36 16.46.35,55 -^T,25o Juin. 1 12.14.41,72 16.46. 4,37 -i-T,53i 7 10.27. 6,79 16.43.35,70 — 2,924 9 10.26.48,55 16.42.57,83 +2,968 10 11.28.35,14 16.42.40,52 -i-T,8o5 Distance polaire apparente. Log. fact. parallaxe. 100. 3.56,2 —0,861 99.57.11.0 — 0,860 98.59.22.1 — 0,848 98.50.27.2 — o,85i 98.42.12,5 — o,848 98.88.19,1 -0,844 98.20. 1,2 — o,85i 98.15.25.3 — 0,849 98.18.19,7 —0,844 Les observations de {F. H.) font suite à celles publiées dans les Comptes rendus du 5 juin 1900. ( '66 ) GÉOLOGIE. — Sur la Jormation des bassins carbonifères. Note dé M. Grand'Eury. (( Si les circonstances de gisement des couches de houille sont assez uniformes, il n'en est pas de même des bassins charbonneux, dont la confi- e;uration et la structure dépendent de dispositions de lieu et actions locales les plus variées. » Cependant ils paraissent se ranger autour de trois types principaux. » De tout temps on en a distingué deux, sous les noms de : i° bassins lacustres ou limniques, pour les terrains houillers circonscrits fortement encaissés du Plateau Central de la France et du centre de la Bohême ; 2° bassins marins ou paraliquesl pour les terrains charbonneux également puissants, à couches plus régulières et à intercalations de dépôts marins. » Il y a lieu, je crois, de séuarer, dans un troisième groupe, les for- mations charbonneuses qui, conme celle de Ronchamp dans le terrain houiller, celle de Vescagne dan; les terrains secondaires, celles de Salgo- Tarjan et du Brennberg dans les terrains tertiaires, ne renferment qu'une seule couche ou un seul faisceai de couches de charbon, généralement peu inclinées, régulières et éten:lues, non relevées sur les bords, s'étant déposées sur des plaines basses lubmergées qui ne se sont pas déformées pendant ni beaucoup après la firmalion. Ce ne sont pas, à proprement dire, des bassins; elles ne se sont pas creusées, comme eux, suivant le mécanisme décrit par M. Marce Bertrand ; leur richesse est en étendue et non en profondeur. » Quant aux bassins dits marins, il me paraît démontré qu'ils n'ont reçu de nouvelles couches et acquis toute leur puissance qu'en s'affaissant pen- dant la formation, comme l'ont admis MM. l'abbé Boulay et Firket pour le bassin franco-belge, et comme en témoigne, dans le Donetz et sur la Zsily, par exemple, l'alternanie des dépôts de mer avec les dépôts terrestres. » Il s'agit de montrer qu'il en a été de même des bassins houillers du Plateau Central, tout au moins 4es plus importants, et en particulier du bassin de la Loire et du bassin des Cévennes ou d'Alais. » L. Gruner, sur la foi que les couches de houille se sont formées sur place comme la tourbe, a concluique, pendant son remplissage, le bassin de la Loire s'est affaissé par des mouvements tantôt lents, tantôt saccadés; ( '67 ) tandis que M. H. Fayol s'est vu conduit, par l'étude du bassin de Com- mentry, à l'idée qu'il représente un lac préexistant, comblé par des deltas lacustres. » Les tiges debout et souches enracinées, et leur distribution tant ver- ticale que horizontale, tranchent la question en faveur du système de L. Gruner. Étant acquis qu'elles ont pouss^ sur place, les roches qu'ont pénétrées leurs racines se sont trouvées à moins de dix mètres sous l'eau (exception faite, bien entendu, des schistes (racés par les Sligmaria ou tra- versés par les racines d'autres plantes aquatiques), et les terrains encais- sant les forêts fossiles se sont déposés sous une très faible couche d'eau; aussi ces terrains affectent-ils des formes rès irrégulières, comparative- ment aux strates privées de racines, de formation plus profonde. Or, le bassin de la Loire renferme des tiges enracinées dans toute son étendue, en surface et en hauteur : sur les bords à la Malafolie, au Gros, dans le milieu au Treuil, ici à la surface et à 3oo™ de profondeur, à Villebœuf à 600", au Plat-de-Gier à 8oo'". » De ce fait général ( ' ) une conséquence se déduit : le bassin houiller en voie de formation s'est enfoncé, s'est creusé de plus de 2000™. » Voyons comment les choses se sont passées pendant la formation de la partie la plus connue, de l'étage des couches de Saint-Etienne, d'une épaisseur de 800™ et contenant 1 5 couches exploitables. » Les liges debout, souches et racine.^, v sont très inégalement distri- buées : dans certains districts, elles sont communes, conmie au Treuil; dans d'autres, elles sont absentes, comme à la Roare. Les plus répandues sont naturellement les Calamodendrons, qui pouvaient s'adapter à des profondeurs d'eau variables. Les forêts fossiles disparaissent dans certaines directions, visiblement parce que les eaux y étaient trop profondes. Mais les dépôts ne se formaient pas pour cela en pente, car à différents niveaux, au-dessus de la deuxième couche, dans le faisceau des neuvième, dixième, onzième et douzième couches, il y a presque partout des tiges en place, témoignant à la fois d'une formation horizontale et à faible profondeur, et il n'est pas probable que le bassin de dé|iôt se soit trouvé à l'état d'un lac. » Le mode de remplissage du bassin prouve en effet, par surcroît, que son centre n'était pas plus déprimé que ses bords. Sans entrer dans les dé- tails, je dirai seulement qu'il a été rempli simultanément par le concours (') A Petite-Rosselle (bassin de Sarrebrucfc), également, il y a des liges enracinées à lous les niveaux géologiques. ( i68 ) de plusieurs cours d'eau opposés, ayant apporté, les uns des détritus quartzo-feldspathiques, les autres quartzo-micacés; à leur rencontre, les deux sortes de limons, au lieu d'être disposés en talus, alternent sous forme d'assises et de coins très allongés, presque parallèles; d'un autre côté, les couches de houille passent des roches feldspathiques dans les roches mi- cacées presque sans déviation; de plus, il y a de nombreuses forêts fos- siles. Dès lors, là comme ailleurs, les dépôts se sont opérés horizontale- ment à peu de profondeur d'eau ; par conséquent, ils n'ont pu s'accumuler sur des centaines de mètres d'épaisseur qu'au fur et à mesure de l'affaisse- ment de l'aire de dépôt. » Les tiges enracinées sont aussi très inégalement réparties en hauteur : il n'y en a pas ou presque pas à Beaulerun, entre la deuxième et la qua- trième couche, de même entre la septième et le toit de la huitième couche. Lorsque, comme au Treuil, sur Bo™ d'épaisseur, au Gros, sur loo", on voit des tiges et forêts fossiles superuosées presque sans interruption, on peut êlre certain que là le sol s'est a peu près continue. Lorsque, au aissé d'autant, d'une manière lente et à contraire, comme à Beaulerun, les forêts fossiles sont séparées par une centaine de mètres de terrains en bancs réguliers, sans racines, il est à ment brusque. Un mouvement br survenu après la formation de la présumer qu'il s'est produit un affaisse- isque, de grande amplitude, est sûrement huitième couche. » Au milieu de ces mouvemaits d'affaissement bruts et brusques, la formation des couches de houille marque des périodes de repos, mises en évidence par la concentration d«s forêts fossiles auprès de ces couches et la multiplicité des sols de végéation (ju'on y observe souvent. A chaque arrêt, l'état du bassin de dépôts \se prêtait à l'établissement d'un fond de marais sur lequel le charbon stratifié se formait avec une extrême lenteur, encore attestée par le parfait aplatissement des tiges fistuleuses ou ré- duites à l'écorce, et leur parfait parallélisme avec les feuilles. Étendues à tout le bassin, les couches de houille figurent ainsi des repères à l'aide des- quels on peut s'assurer que ce (lernier s'est affaissé d'ensemble, d'une quantité variable d'un district àjun autre, mais à peu près proportion- nelle. ) » En opposition complète avec le système des couches de Saint-Étienne, les poudingues de Saint-Chamond, qui en constituent le substratum, se présentent, quoique bréchiformes, en bancs régidiers sans racines, parais- sant s'être déposés sous l'action) violente de grands courants d'eau, à la suite d'un effondrement. ( 1^9 ) » Bref, de toutes les observations faites il ressort que le bassin de la Loire, occupant un géosynclinal très profond, doit sa grande épaisseur de 3ooo™ de dépôts à plusieurs effondrements ayant occasionné la forma- tion de trois étages de brèches et de poudingues stériles, et à des mouve- ments d'affaissements lents et brusques, coupés de repos, répétés pen- dant la formation des étages charbonneux. Ces mouvements sont confirmés par des dislocations considérables, ayant livé passage à de nombreuses éruptions et émissions de porphyres et de silex interstratifiés. Le maximum d'affaissement paraît s'être déplacé à chaque changement d'étage, et avoir cheminé de l'est à l'ouest, et du nord au sul, de manière qu'en aucun endroit les étages ne se trouveraient tous superposés. > NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section île Géoméirie, en vertu du Décret du 24 juin 1899. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 'i-j, M. Lipschitz obtient ^7 suffrages M. Lipschitz, ayant obtenu l'unanimité des suffrages, est proclamé élu. MEMOIRES PRESENTES. • M. E. Jaggi soumet au jugement de l'Académie un Mémoire « Sur une nouvelle théorie des fonctions elliptiques >. (Renvoi à l'examen de M. ApptU.) CORRESPONDANCE. Sur l'invitation des Présidents des deux Congrès de Chimie pure et de Chimie apph'quée, l'Académie désigne comme ses délégués : 1° Au Congrès de Chimie pure, MM. Troost et Arm. Gautieu. 2° Au Congrès de Chimie appliquée, MM. Troost et Ad. Car.not. G. R., 1900, 2' Semestre. (T. CXXXI, N" 3.) 22 ( i7« ) M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts invite l'Académie à se faire représenter à la distribution des prix du Concours général des lycées et collèges, qui aura lieu à la Sorbonne, le jeud 26 juillet à midi, sous sa présidence. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Volume de M. Gaston Milhaud, portant pour titre : « Les philo- sophes géomètres de la Grèce : Platon et ses prédécesseurs « ; a° Un Opuscule de M. L. Leau, intitulé : « Une langue universelle est-elle possible » ; 3° Le Compte rendu de la fpte du bicentenaire de l'Académie royale des Sciences de Berlin ; I 4° Une Carte de la Russie dasie et des pays limitrophes, indiquant les itinéraires de presque tous le; depuis des siècles; par M. le général Koverski, Directeur des travaux géo- désiques de la Russie occidenta par M. Venukoff.) voyageurs qui ont exploré ces contrées e; avec une Notice explicative. (Transmis MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Sun'' instabilité de cerlaines solutions périodiques. Note de M. Levi-Civita, présentée par M. Appell. « Soit un système canonique avec deux degrés de liberté F ne dépendant pas du temps » Supposons que les équations (1) admettent une solution périodique de période T. Supposons, en outre, ce qui est toujours permis par un choix convenable de variables ('), qii'on ait pour cette solution (2) p, =/;,^^L=o, q,=y^^t), g, étant censé varier toujours 'dans le même sens et augmentant de 2-, tandis que t augmente de T. Les trois dérivées ~s -r— , ^^ s'annulent àÇi oq.2 dpî (' ) Voir PoiNCARÉ, Mécanir/iie céleste, t. 11, n" â08. ( 171 ) alors à la fois, lorsqu'on v fait />, =p^^= g',^ o; au contraire - — ne s'an- nule pour aucune valeur de y, . » La fonction F pourra être représentée sous la forme suivante (3) F =:C+ f — 4-«j/?, + \{a^^pl + ^a^^p^q., + a^zll) +•••, où C est une constante, les a sont des fonctions périodiques (de période 27;) de la seule variable ^, et les termes non écrits sont d'ordre supérieur par rapport aux trois variables p,, p^, q^. j » La solution périodique (;>.) possède deuk exposants caractéristiques nuls et deux autres oc et — a. Si la partie réelle de a n'est pas nulle, la solution est instable, ainsi qu'il résulte dès travaux bien connus de MM. Poincaré et Liapounoff. Pour a purement imaginaire, M. Poincaré convient, à l'exemple des Anglais, d'appeler stable la solution correspon- dante. Sera-t-elle stable au sens rigoureux du mot? Je crois infiniment peu probable qu'il en soit ainsi en général, mais à présent je ne puis confirmer cette présomption, sinon pour une sorte très particulière de solutions périodiques, celles pour qui le nombre -^=î serait commensurable avec le moyen mouvement ^■ » Envisageons les solutions de (i), pour qui F = C, C étant la constante de la formule (3). En résolvant par rapport à/?,, il vient T ■ ' 2 2Tt où H est au moins du troisième ordre en p.,, ^2. Les trajectoires de ces solutions (pour qui F = C) sont définies par les équations canoniques avec A et ^ entiers, premiers entre eux. » En remplaçant les variables /)j, q^ par x, y, le système (/j) devient (4') dy dqx dx OÙ H est une fonction périodique de y,, dont le développement en série de puissances de x, y commence par un polynôme du troisième degré H,. Soit J\x,y) le terme indépendant de y, dans le développement de H, en série trigonométrique de l'argument —• Si la forme cubique (à coefficients constants) -=j— (a;, y) n'a pas de facteurs multiples, la solution x = o, y = o de (/() et, par conséquent, la sc^ution périodique (^^) du système proposé sont assurément instables. \ » En effet, soient x„, y„ les Valeurs de x, y pour y, = o; a?,, j, leurs valeurs après la période ^k-. iJes intégrales x, j' étant développables en séries de puissances de a7„, y,,, posons (en réunissant les termes de même degré) ar = P, + P2+. ., j = Q,-f-Q2 + .... » Portons ces expressions dais les (4) et nous trouverons de suite P. =Fo. Q.=7o. '^dq„ Q,=f '^,dq,. » Il va sans dire que, dans j^, -^, les variables x,y doivent être rem- ât ■ dy placées par x^, y^. En faisant q\= iki:, j'obtiens à/{xo,y„) àyo V. =7o + àf{xo,yo) ÔXa » C'est une substitution instable (voir ma Note du 9 juillet), car f n'a pas de facteurs multiples et, par conséquent, les deux formes quadratiques ~ ) -f- sont sans facteurs communs. ax Oy » On en conclut immédiatement l'instabilité de la solution a; = o, j = o, d'où, en revenant aux variables p^, y^, celle de la solution donnée. ( 173 ) 1) Si l'Académie veut bien le permettre, je reviendrai prochainement sur ces remarques en les appliquant au problème des trois corps. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les formes bilinéaires ternaires d'Hermite. Note de M. LocisKollros, présentée par M. Picard. « Les recherches de M. Picard sur les fonjctions hyperfuchsiennes ont montré l'importance de l'étude arithmétique des formes bilinéaires ter- naires d'Hermite. " En appliquant à ces formes le procède de réduction indiqué par M. Hermite lui-même dans le Tome 40 du Journal de Crelle{ p. 3o2 ), j'arrive à un théorème que je me permets de communiquer ici. » Soit J(.x,y,z,x^,ya,z„) = a^^xx^-^ a.^xy^ ^ a^^xz„-\-a.:,,yXç, + «227^0 + û'isj-'o -f- a.il =*■« ^- «32^Xo + «33-Zo une forme bilinéaire d'Hermite, définie et positive, à trois paires de variables conjuguées. » Les coefficients principaux a, ,, «22, a,3 sont réels; les autres coeffi- cients : rt,A et a^i, où i^ k, sont deux à deux imaginaires conjugués. Nous écrirons et nous désignerons les variables par X = X, -\- iy, , y =: x^-h iy^, z = x^-h (y., ; les quantités ^^,2, ^2:1. ^ai. «^12' ^23. «"s) î ^n -^i» ^3. Ji .J-- Js étant réelles. » La forme s'écrira alors sous son aspect réel : /(x,,y,,x.„y.„X3,y.,)= «n(^!;+jD + 2^,2(^7,07. + 7,7,) ■^2c^^(x,y.,—y,x,) -4- a,n(i>cl-hyl) + ^b^.ix^x, -hy^y,) -f- 2C2 3(>2y, —7, 353) + «33(^3 + J'3) + ^b,,(x,x,-hy,yo) -h'2c^,(x,j,-y^x,). » Si, dans les coefficients d'une forme, je remplace + i par — i, ce qui ( 174 ) revient à changer -+- c,^, -f Co,, -l- c,, en — c^.,, remplacer la matrice a,, a.o a, -■ C23, - C3,, ou encore a des coefficients par sa transposée a, ^2) ^3 1 \ i a,„ an2 ani !- MS "23 j'appellerai la forme ainsi obtenue correspondante de la précédente. » En appliquant le procédé de réduction de M. Hermite, j'arrive au théorème suivant : \ » Théorème. — De deux formes correspondantes d' Hermite, ternaires et positives, l'une peut toujours, pai une substitution linéaire (5) X y ■ ^X + \j..,y' 4- V2-', à coefficients entiers complexqfe et de déterminant égal à une unité (± i ou ± i), se transformer, et en\général d'une seule manière, en une forme réduite équivalente, caractériséi par l'un des deux types d' inégalités sui- vants : \ Type 1. bu=o, «II — 2i',2^0, *31?0, '12 = O, C23 - o, <^1\= ^ïî= ^S3> «22— aCojSo, CsiiO, «11— 2^31 = 0, «11— 2C3,10, «11+ «22— 2/'l2— 2C., , — 2C3, ^O, «22-1- 2ai, — 2612— 2&3, — 2C,5— 2C2;— 2C3,^0, «ll-t-«22 — 2C,2 — 262:1— 2C3, ^O, «Il -h 2022-2623—26,2— 2C2?,— 2C3, — 2C,2^0, «114-022— 2C,j— 2C23— 263, ÏO, «,,-(- 2 «33— 263, -2623— 2 C3, — 2C,2 — 2 Caj^ O; ( «75 ) Type II. Ci2 = o, C23Î0, Ciilo, ^11 = '^22= ^33) fl!i, + 26i2J!o, (722+ 2623!? o, , a, 1+ 263,^0, a!l, + 3Cn;0> «22+2C23ilO, !«ll+2C3i20, I a22+ 2rt,] 4- 261J+ 26a[-h 2C,2— 2C23-)-2C3iS0, «11 -H «22+ 2^12+ 2^23+ 2t3,L;o, «11+ 2 «22 ^- 2 *2k + 2 6,2+ 2 C^j — 2 C3, + 2C,2^0, «1,4- 2«33+ 2^/3!+ 2^33-1- 2C3,— 2C,2+ 2C23^0. » Si aucune de ces inégalités ne se change en égalité, il n'y aura (\\xune seule forme réduite. » Je crois, en outre, pouvoir affirmer (sans avoir toutefois trouvé jus- qu'ici une démonstration rigoureuse) que le produit des trois coefficients principaux d'une forme réduite satisfait à l'inégalité » Cette limite est, par exemple, atteinte dans la forme extrême /= v/4D(^; +y] + ^ + Yl -^ ocl +yl + x,y._ — x.y^ -f- x^y^ - x^y^ -+- x^, — x^y^). ou f= llliDyxx^ -H yy^ + ss^ + J (.rjo - - ycc,) -\- yz^ — zy^ + zx^ - xz„)^ . » Les méthodes nouvelles que M. Minkowski expose dans sa Géométrie des nombres permettront probablement d'arriver rigoureusement à ce ré- sultat. » PHYSIQUE. - Sur la loi des éiats correspondants. Note de M. Daniel Bertiielot, présentée par M. H. Becquerel. « Les vérifications expérimentales de la loi des états correspondants ont montré que, lorsqu'on adopte pour variables réduites les rapports de/?, <,', T à leurs valeurs critiques p^, v^., T,,, cette loi n'est pas rigoureuse, mais simplement approchée. ( i7<^ ) » L'une (les explications les plus simples de ces écarts est qu'il ne suffit pas d'évaluer le volume ou la température avec des unités spécifiques, mais qu'il faut compter pour chaque corps ces grandeurs (' ) à partir d'un volume minimum ('„ et d'une température T,„, et prendre pour variables (T - T„0 : (T,- T,„ ) et (v - o,,) : (ç-, - ,>„,). 1 Quant aux pressions, l'exlrême exactitude avec laquelle se vérifie la loi d'Avogadro-Ampère pour une pression infiniment faible, comme je l'ai montré sur des gaz variés (H, O, Az, CO, C^H", Az^O, SO"), exclut toute possibilité d'un dé|>lacement de zéro, si faible soit-il. » 11 convient de remarquer toutefois que, comme la loi des états correspondants, sous sa forme simple, se vérifie d'une manière sinon rigoureuse, du moins approchée, les modifications précédentes ne donneront de bons résultats que si T,„ et c,,, repré- sentent à peu près la même fraction de T,, et iv pour les divers corps. » Tel est précisément le cas pour le covolumedes fluides tel que je l'ai calculé dans une Note précédente {Comptes renaiis, 12 mars 1900) par la règle du diamètre recti- tigne de M. Matliias ('-). Sa valeurlpour les divers corps s'écarte peu de la valeur moyenne 0,26 (v. Théoriquement iljpst fort naturel de compter les volumes à partir de cette limite inférieure, et une discussion attentive des expériences montre en effet que par là on améliore beaucoup la l^i des états correspondants. 1res, je me suis demandé si l'on ne pouvait pas les qui marque la limite de l'état fluide. M. Mathias • beaucoup de corps, la température absolue de fu- pour le chlore ; o,46 pour le brome o,5o pour l'acide suif hydrique ; o,4i » En ce qui concerne les tempérât compter à partir du point de fusion a mis en lumière dès 1898 que, pour sion Ty est voisine de 0,5 Te (le rapport T^lT^ a la valeur o,55 pour l'azote; o,48 0,52 pour l'oxyde de carbone; 0,42 pour l'eau; 'pour l'acide chlorhydrique; o,56 pour le pro- toxyde d'azote; o,48 pour l'ammoniJque; o,45 pour l'anhydride sulfureux; o,45 pour le méthane; o,49 pour le benzène; p,49 pour le benzène monofluoré; 0,87 pour le benzène monochloré; o,34 pour l'étiier, etc.). J'ai donc essayé d'abord la substitution de (T — Tf):{T^ — T,) à TiT^., maig la vérification numérique faite sur les courbes de tension de vapeur n'a pas été satisfaisante. » J'ai eu recours alors à une méthode indirecte qui, sans faire connaître le sens physique attaché à T„,, permet d'en txer les valeurs, tout au moins approchées, pour les divers corps. La loi des états correspondants sous sa forme simple entraîne la con- séquence suivante : « 11 existe au point critique un rappoit constant entre le volume (') Les arguments théoriques en fa\eur de tels changements de zéro ont été parti- culièrement développés par MM. Brillouin (Journal de Physique, 6° série, t. II, p, 117; 1898) et Raveau {Ibid., t. VI, p. 433; 1897). (') Pour être tout à fait exact, il faut compter le volume de chaque corps non pas à partir de celui qu'il occupe au zéro absolu, mais à partir de celui qu'il occupe à la température T„,, définie plus loin. C'est ainsi qu'ont été faits les calculs qui suivent. La différence avec le mode de calcul approché est d'ailleurs faible. ( '77 ) » réel (V d'un fluide et son volume théorique calculé en le supposant à l'état de gaz » parfait ». Si l'on fait les changements de zéro indiqués précédemment, le théorème prend la forme : « Il existe un rapport constant entre le volume théorique occupé par » un fluide sous la pression /v et à la température T^— T„, et l'excès r, — ('„, de son >) volume critique sur son volume limite ». La valeur numérique de ce rapport paraît voisine de 4I68- » Si donc on connaît pc, T^, (V, *',« et le poids moléculaire M, on peut calculer T,„. .. Voici, pour les corps les plus intéressants étudiés par M. S. Youns, les valeurs de IV (nombre des centimètres cubes occupés par if"- du corps) et de T„, (tempéra- ture centigrade diminuée de 278") : Elher. 1,019 01 ,4 0,599 Isopen- Penlane. tane. 1,171 46° 43°, 3 M .. cale. M .. cale. C«H«. C6H>FI. G«H=^CI. C'HSBr. CMI^I. CCI' i'„,... 0,892 0,767 0,734 0,554 0,459 0,490 T„,... 46°, 6 56° 61° 69° 72° 4o° » En faisant usage de ces valeurs de c,,, et T„,, j'ai Vu que les anomalies constatées en des points correspondants soit pour les densités de liquides, soit pour les tensions de vapeurs saturées, disparaissaient. Ces calculs sont trop longs pour être donnés ici, mais je citerai du moins la vérification suivante : i> Dans un Mémoire couronné par l'Académie des Sciences de Copenhague et récem- ment publié {Zeits. Phys. Chem., février 1900', M"" K. Meyer, par une discussion très minutieuse des expériences de M. S.Young au moyen de la méthode géométrique de M. Amagal, avec l'emploi des coordonnées logarithmiques préconisé par M. Raveau, a fait voir que, si l'on établit pour divers corps les courbes de variation de tension de vapeur à partir du point critique (ainsi ((ue les courbes de variation de volume du liquide saturé et analogues), toutes ces courbes se superposent à celles d'un corps- type (l'auteur, à l'exemple de M. Young, choisit CH^FI), à condition d'ajouter ou de retrancher quelipies degrés aux températures critiques expérimentales, et d'augmenter ou de diminuer les volumes critiques de quelques millièmes de leur valeur. Ces com- paraisons ne portant que sur des diflerences ne permettent pas de déterminer ('„ et T,„. Mais, en revanche, si l'on connaît i'„, et T„,, on peut calculer sans difficulté les (lifl"érences de l'auteur danois. Pour CH'^Fl, on a sensiblement T„,— o,iT^ et i„,= 0,2721V; on peut donc poser pour un corps quelconque t',„:t; — 0,1 -1- 0, (''„,:(■; — 0,272 + -.. Le Tableau suivant permet de comparer les valeurs de 5 et e trouvées par la méthode purement , empirique de M"'" Meyer avec celles qui résultent du premier Tableau donné plus haut. CH^Fl. CSH^Cl. C'H'Bi- 0,000 -i-o,oo2 0,000 0,000 -t-o,oo3 — o,oo3 0,000 — 0,002 --o,oo3 0,000 — o,oo3 — o,oo3 C. R., 1900, --i' Senn lso-_ CHM. CM1«. CCh. Éther. C0=. Pentane. pentane. 0,000 —0,017 —0,028 -1-0,010 — o,o3i —0,002 — o,Ol5 —0,001 —0,017 — o,o3o -1-0,007 — 0,028 —0,002 — 0,006 — 0,002 — o,oo3 0,000 — 0,004 4-o,oo8 0,000 -1-0, Oo3 — o,oo3 — 0,001 0,000 — o,oo4 -i-o,oo5 0,000 -)-o,oo5 lie. (T. CXXXI, N". 3. 23 ( 178 ) » Les écarts e et S seraient nuls si la loi des états correspondants était rigoureuse. Bien qu'ils soient généralement faibles, ils atteignent pour nombre de corps des va- leurs de l'ordre du centième, c'est-à-dire bien supérieures aux erreurs expérimentales possibles. On voit, de plus, qu'il sont bien conformes à ceux qu'indique le mode de calcul théorique exposé précédemment. » On en conclut qu'il ne suffit pas des trois constantes /)<., ('„ T^ pour définir rigoureusement la fonction /(p, ç', T) relative à un corps. Il faut y ajouter deux constantes nouvelles T^ et (^„, correspondant aux déplace- ments des zéros du volume et de la température : on peut les calculer si l'on connaît la constante a du diamètre rectiligne de M. Mathias et le poids moléculaire du corps. > PHYSIQUE. — Sur la température du maximum de densité des solutions aqueuses du chlorure d'ammonium et des bromure et iodure de lithium (' ). Note de M. L.-C. de Coppet, présentée par M. J. Violle. « Le chlorure d'ammonium et le bromure de lithium employés pour ces expériences étaient chimiqijement purs. L'iodure de lithium était légè- rement coloré. » Les résultats sont consignés dans le Tableau suivant. Les tempéra- tures sont celles du thermomètie à hydrogène. m. D. D Nature Molécules- n. Abaissement m' et gramme du corps Température du 1 Nombre de valeurs de la température du Abaissement poids ../ ^^' . moléculaire moléculaire -y «(«-.) de la du dissous maximum particulières Erreur maximum température corps dans de . densité. \ trouvées probable au-dessous du dissous. looos' d'eau. pour t^. de «„.. de 3°, 982. maximum. Chlorure 0,1899 0 2,64o 24 0 o,oi4 I°,342 7,07 d'ammonium M=53,5. 1 0,5407 o,o55 22 1 0,010 3,927 7,26 Bromure ] de ( 0,2941 1,921 12 o,o34 2,061 7,01 lithium 1 o,4383 0,881 20 0,026 3,101 7,08 M = 87,o. ) 1 Iodure 1 1 de f 0,1795 2,5i6 20 0,017 1,466 8,17 lithium l 0,4666 0,089 23 o,oi5 3,943 8,45 M = i26,9. ' C) Voir la Note précédente, Comptes rendus, l. CXXVllI, p. 1659; 1899. ( 179 ) ÉLECTROCHIMIE. — Sur le dosage éleclrolydque du bismuth ( ' ). Note de M. Dmitry Balachowsky, présentée par M. Henri Moissan. « Jusqu'ici on n'avait pas réussi à obtenir, par l'électrolyse des sels de bismuth, un dépôt suffisamment adhérent pour permettre le lavage et les pesées. Presque toujours on obtient \\a précipité amorphe d'oxyde qui, comme l'a montré M. A. Classen (^), ne peut servir pour le dosage. » En 1860, Luckow (') essaya l'électrolyse d'une solution renfermant de l'acide azotique libre, mais n'obtint qu'un précipité de peroxyde Bi^O^ Thomas et Smith (') électrolysaient le sulfate et le citrate. Moore (^ ) (i856) voulait le précipiter du Na'^HPO\ Rûddorf C^) essaya vainement d'obtenir des résultats par ces méthodes. Lui-même recommande l'élec- trolyse en présence de pyrophosphate de sodium, d'oxalate et de sulfate de potassium. Il précipite ainsi o^'', i de bismuth en vingt heures. G, Kal- loock ly' ) emploie le citrate et obtient oS'', l'jj de métal. )) Aucune de ces méthodes n'a donné jusqu'ici de résultat pratique. Aussi avons-nous jugé utile de reprendre l'étude de cette question. » Nous avons réussi à obtenir un dépjt de bismuth métallique, adhé- rent à la cathode et permettant les lavages et les déterminations quantita- tives. Les conditions à remplir pour arriver à un bon résultat sont les sui- vantes : 1° Faible acidité de la solution; 2' Absence de grandes quantités de Cl, Br, I; 3° Faible intensité de courant (maximum, 0,060 ampère ND,oo); 4° Électrodes dépolies. » 1° Nos expériences ont porté sur une quantité de sel, sulfate ou nitrate, mais pas chlorure, variant de o?'", S-oe"", 8, dissous dans 5'^'= à 6*"^ d'acide azo- tique étendu de i5o'='' d'eau. On ajoute alors 3s''-4^'^ d'urée (de 0^% 7 à i^'' par centimètre cube d'acide azotique). La température est d'environ 60°; la densité du courant o,o3ào,o4 ND,„o (maximum, 0,060). Différence de potentiel i.j-i.g volt. Durée de l'analyse, six-huit heures. L'appa- reil employé était la capsule de Classen dépolie. Dans ces conditions, on obtient un précipité métallique, absolument exempt d'oxyde et parfaitement ( ' ) Ce travail a été fait au laboratoire des Hautes Études de M. Henri Moissan. (-) P.-A. Classen, Quantitative Analyse durch ElectrolysC; p. 174; 1897. (') Zeitschr. fiir analyt. Chemie, t. XIX. (*) Americ. C/iem. Journ., t. V. (^) Chem. News, t. LUI. C') Zeitschrift fiir angewandte Chemie; 1892. (') Chem. News, t. LXXXI, n" 2113. ( 1« ) 1° Bi-^(SOM -T- ô"--;" HAzO' + iDo- IPO + 3s'-,5-DB'-Cn . „„; ôc-yo"; V_i,7i'-2i'; I ~ o,o4-o,o6 NDn,o. Quantité Durée Krreur deBi-(SO'V'. en heures. Lii trouvé. Bi calculé. pnur loo. {;r II 1. 0,6 fi o,355o q,3542 -1-0,2 2. 1,0710. .. 8 o,635o 0,6326 1-0, 5 3.0,81 8 0,4788 0,4785 +0,1 4.0,63 8 0,3745 oj,372i +0,7 5.0,8 9 0,4700 0,4725 --0,5 6.0,6 7 0,3520 d,3542 0,6 7. 1 10 0,5900 Q15907 -0,1 4 8. 1. 10 0,5899 01,5907 0,1 4 9. 0,75... iri o,45oo 0,4530 0,70 10. 0,7. . 8 o,45fo 0,4535 -0,5 2° Bi=(SO*)^-i-5"HAzO^-i-i20'--^H=0-i-38s5-58'-CO( '^^j^jj 5o''-6o''; V~l,7l'-2l'; 1 = 0,o5 iNDioo- Erreur Prise. Durée. Bi lrou\é. Bi calculé. pour 100. gr h 0,8 6^ 0,4740 0,4725 -10,3 0,8 8 0,4745 0,4725 10,35 0,7 j 8 o,45oo 0,4532 0,7 1 10 0,5910 0,5907 i-0,5 o,() 10 o,536o 0,53 16 -j-i La capsule est recouverte d'une couche de Cii. 3» Bi-(SO*)*-h5"^-7=''HAzO->-^i2o'^«IPO-l-8'^'^-io«C — H ou CH^-C:^ 6o"-7o''; V — i,8('-2c; Ij(d__,^=: o,4-o,o6 amp. Prise Durée Bi Bi Erreur (le sel. en heures. tnnnc. calculé. pour 100. !,-.■ Il 1- 0'7 I s S o,ltioo , ( -0,6 -. 1 - ; / c 1 o,4ioj ) , o 2. 0,7 \ i 0,41 Jo ) ( 1-0,3 3. o,85... . 10 o,5ooo o,5o2( — 0,4 k. 1 12 0,5950 0,5907 H-o,8 S. 1 12 0,5947 0,5907 +0,7 G. 0,6 10 o,355i 0,3542 -+-0,2 7. 0,6 10 0,3542 0,3542 ^ro 8.0,81 9 0,4760 0,4785 —0,5 9.0,74 10 0,4370 0,4371 -0,02 10. 0,785.... 10 0,4607 0,4637 —0,60 O' ( «82 ) Prise de sel. ,5. ,5. -AzO'H n-I20«FP0 + i5"^HC<^'qOuCH3- 0°; V = i ,8 ('-2 1'; l.ND ^, :— 0,06 amp. Durée Bi Bi Erreur en lieures. trouvé. calculé. pour 100. 6 ( o,34oo o,34i5 — 0,5 1 0,3420 o,34i5 + 0,l5 10 o,64oo 0,6449 -0,7 1 "^ j o,5ioo 1 i 0,5098 1 o,5i23 \ -0,5 1 -0,75 8 0,3395 0,3416 —0,6 » La formule de Faraday M = 0. a. i. t'^^'^ donnerait, comme temps théorique pour la précipitation de o^'', i de bismuth métallique, o'',96. Ce chiffre ne se vérifie qu'au début, quand la solution est concentrée. Vers la fin de l'opération, il peut mouler jusqu'à i'',5 ou i^,S. La moyenne, dans les conditions que nous avons indiquées, est de i'',6. » CHIMIE. — Sur les amalgames de sodium et de potassium (' ). Note de MM. Gcntz et Férée. « Nous avons montré, dans divers travaux, que les amalgames des métaux de la famille du fer, Pe, Ni, Co, Cr, Mo, Tu, formés par électro- lyse, perdent du mercure par compression, avec formation de composés définis. Ces amalgames se formant difficilement et par voie indirecte, on ])eut objecter le peu de stabilité de ces composés, pour expliquer ce résultat. Pensant que ce phénomène est général, nous avons étudié, pour répondre à cette objection, les amalgames de potassium et de sodium for- més avec grand dégagement de chaleur, d'après les belles recherches de M. Berthelot. j » Lorsqu'on dissout du sodium dans le mercure, ce dernier s'échauffe : par refroidissement lent, il se forme de beaux cristaux d'amalgame, d'ap- parence cubique et dont la composition répond à la formule NaHg". Nous avons vérifié ce résultat. La théorie pour cette formule donne Na = 1,88 pour 100; nous avons trouvé dans deux analyses : pour Na, 1,91 et 1,88. » Si, au lieu de retirer les cristaux du mercure, on comprime la masse ( ') Travail fait à l'Institut chimique de Nancy. ( i83) tout entière, à la main, dans une peau de chamois, il reste le même amal- game Hg'Na ; la partie liquide qui fdtre est du mercure saturé de sodium à la température de l'expérience et renferme 0,07 pour 100 de Na, d'après nos analyses. On doit donc admettre comme composé défini l'amalgame Hg*Na, quoique ce résultat ait été contesté par M. Kerp. » En saturant de sodium, par électrolyse, du mercure chauflé à des températures croissantes et constantes, ce savant (') a obtenu des amal- games renfermant plus de sodium que ne l'exige la formule Hg°Na. Pour expliquer ce résultat, M. Kerp admet l'existence d'un amalgame Hg^Na, qu'il n'a pu obtenir pur, et qui condense du mercure dans ses pores en proportion variable. Nous attribuons, au contraire, ce résultat à un mé- lange de deux amalgames Hg°N et Hg^Na; nous avons d'ailleurs pu obtenir cet amalgame Hg'^Na pur, en opérant de la manière suivante : » On prend des cristaux de Hg^Na, qu'on fond dans une capsule de porcelaine; on ajoute ensuite une petite quantité d'amalgame plus riche : 3,5 pour 100 de Na environ. Quand tout est dissous à une température de 200°, on laisse refroidir, en suivant au thermomètre la marche du refroidissement. A i4o° la température reste stationnaire assez longtemps, en même temps que des cristaux d'amalgame se forment; à i38° on décante le mercure chaud, il reste des aiguilles prismatiques de l'amalgame NaHg^ comme le montre l'anal^yse. » Le liquide décanté se solidifie entièremenl par refroidissement, vers 96° : c'est l'amalgame Hg'^Na, comme le montre l'analyse. » La dissolution de Na dans Ilg s'est donc séparée, par ce moyen, en deux amalgames de composition différente. » Soumettons maintenant l'un ou l'autre de ces deux composés à une forte com- pression, à 20o''s ou à i20o''s par centimètre carré : nous constatons que, dans les deux cas, il y a perte de mercure, avec formation d'un nouvel amalgame ayant [pour for- mule Hg'Na. Le mercure qui s'échappe contient toujours 0,67 pour 100 de Na, c'est donc toujours une solution saturée. » Refroidissons graduellement celte solution jusqu'à 19° au-dessous de zéro; il se forme des cristaux d'un nouvel amalgame, de formule Hg'Na. Ce nouvel amalgame, séparé de l'excès de mercure, fond partiellement en revenant à la température ordi- naire, en donnant des cristaux de l'amalgame Hg^Na et du mercure saturé de sodium. » Nous avons donc ainsi montré l'existence et préparé quatre amalgames distincts Hg'Na, Hg^Na, Hg^Na, Hg^Na. M Le potassium donne des résultats semblables quoique moins nets. » L'amalgame bien cristallisé, obtenu par refroidissement lent du mercure ayant dissous du potassium, a pour formule Hg'^K comme nous l'avons véi'ifié. ;') Kerp, Zeitschrifl fur anorg. Chemie, t. KVII, p. 284. ( i84 ) >> Lorsqu'on comprime ce composé à 20o''s par centimètre carré, nous avons con- staté qu'il perd du mercure; saturé de potassium à la température de l'expérience {0,395 pour 100 de K), l'amalgame restant correspond à la formule Hg'»K. » Malheureusement ces analyses ne fixent pas d'une façon définitive la formule du composé Hg'^K renfermant i, 64 pour 100 de potassium, et ladiflTérence entre les deux compositions est presque de l'ordre des erreurs d'expérience. >' On peut cependant affirmer que le nouvel amalgame renferme moins de mercure que le précédent, car Hg'-K perd, par compression, du mercure ne contenant que 0,895 de potassium, ce qui exige pour le composé restant une teneur plus forte en potassium. » Nous avons vérifié également que la solution de K dans Hg, refroidie à 19° au- dessous de zéro, donne des cristaux d'un nouvel amalgame Hg'^K. » En se réchauffant, ces cristaux, comme les cristaux correspondants de l'amalgame de sodium, fondent en donnant du mercure saturé de potassium et des cristaux de Hg'^K. » Nous devons donc admettre que la compression des amalgames définis de soditim et de potassium les décompose, comme les amalgames de la fa- mille du fer, en donnant naissance à des composés définis. » ie l'anhydride tungstique par le zinc : jur. Note de M. Marcel Delépine. CHIMIE. — Sur la rédaction préparation du tungstène « Des mesures calorimétriqtes faites, par M. Hallopeau et moi, sur la chaleur d'oxvdation du tungstène ( ') il était facile de déduire une mé- thode de préparation de ce métal; si sa chaleur d'oxydation est exacte, tout métal de chaleur d'oxydation plus grande pourra le chasser de ses oxydes, de la même façon qu'il pliasse de leurs oxydes les métaux de cha- leur d'oxydation moindre. Une préparation commode du tungstène m'a paru utile à tenter, car, si ce métal peut s'obtenir facilement pur en petite quantité, il n'en est plus de même lorsqu'on veut le préparer en grand. A part les expériences de M. Moifesan, où la réduction de l'anhydride tung- stique a lieu par le carbone au ^our électrique (-), il n'existe pas, que je sache, de procédé qui permette de préparer de grandes quantités de tung- stène pur. La réduction de TuO' par l'aluminium par le procédé de M. Goldschmidt, même avec les modifications apportées par M. Stavenha- gen, donne le métal fondu aussi, il est vrai, mais celui-ci est sujet à con- tenir de l'aluminium ('). (') Comptes rendus, t. CXXIX, p. 600; 1899. (^) Comptes rendus, t. CXXIII, p. i3; 1896. (') D. ch. G., t. XXXII, p. f5i3; 1899. ( iH^ ) » Dans la méthode que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie, je réduis l'anhydride tungslique par le zinc, métal commun, ce qui ajoute à l'intérêt théorique un intérêt pratique nullement à dédaigner. » D'après les données thermochimiques, on a : TuO^-+-3Zn = Tu -+-3ZnO +-570-1,, ou 3 x 19' 'i,o3 » En fait, j'ai effectué cette réaction avec : 1" le zinc et l'anhydride tungslique purs; 2° le zinc et le tungstate d'ammonium purs; 3° le zinc commercial et le tungstate d'ammonium fait avec l'anhydride tungslique commercial; 4° 1*^ zinc commercial et l'anhydride tungstique, tel qu'on l'extrait directement du wolfram par la méthode de Wœhler. » Il suffît de chaufTer le mélange de TuO' (ou du sel ammoniacal) avec i p. 5 de zinc pulvérisé, au rouge, au feu de charbon de bois, de coke ou de gaz, jusqu'à ce que le zinc ne distille plus. Dans tous les cas, on oblient une masse noire très friable, constituée par du tungstène, de l'oxyde de zinc el un peu d'anhydride tungstique ou d'oxyde inférieur provenant d'une réduction incomplète. Voici comment il convient de la traiter. On enlève l'oxyde de zinc formé par de l'acide chlorhydrique; on lave jusqu'à disparition d'acidité, ce qui fournit un produit à 98,5 pour 100 de Tu, soit 94 pour 100 de métal et 6 pour 100 de TuO' environ. L'ébullition de la poudre noire obtenue, avec de la soude pendant quelques minutes, puis des lavages jusqu'à cessation iralcalinilé, enlèvent à peu près complètement les oxydes et, suivant le soin qu'on a apporté à l'opération, fournissent un métal à 99,5-100 pour 100. En tout cas, le métal, chauffé au rouge pendant une heure dans un courant d'hydrogène, atteint régu- lièrement une teneur de 99,8-99,9-100 pour 100; on peut opérer celte réduction sur des hectos à la fois, ce qui est peu pratique avec l'anhydride tungstique comme point de départ. w Les résultats analytiques suivants indiquent la pureté des produits formés dans les divers modes de préparation signalés; 100 parties contiennent en tungstène ; Après lav. Après action Après action à IHCI. de IkOU. de H. l 98'*^ 99-65; 99,44; 99'^8 99,92; 99,89 II 98,5 » 99>8o; 99,93 m » 99,88; 100 » IV 98,62 " 99,88; 99,90; 100 11 On voit que la pureté du zinc n'intlue pas sur la qualité du produit, ce qui se conçoit, les impuretés du zinc étant ou volatiles, ou solubles dans les alcalis. Il faut cependant noter que les produits II et III préparés avec des sels ammoniacaux peuvent retenir un millième d'azote éliminable par les alcalis fondus, sous forme d'ammo- niaque. » Le mêlai obtenu par ce procédé au zinc est une poudre grise (quel- C. R., ujoo. 2' Semes/re. (T. CXXM. .^" 3.) ^4 ( i86 ) quefois cristalline), dense, prenant l'éclat métallique par une compression énergique ou la trituration dans un mortier, brûlant à l'air avec une extrême facilité, en se changeant totalenient en anhydride tungstique jaune. Avec d'autres réactifs, il offre également une grande activité chimique, qui n'est due qu'à son état de division. La plupart des analyses ci-dessus ont été effectuées en brûlant à l'air le mêlai phicé dans un creuset chauffé : l'oxyde formé est entièrement soluble dans le carbonate de soude tondu; j'ai retiré à -^ près, par des dosages au nitrate mercureux, le poids de Tu O^ existant après l'oxydation à l'air. La légère différence en moins peut être attribuée aux pertes pendant les manipulations; la simple oxydation à l'air constitue, en somme, un dosasse rigoureux. » La densité, prise sur les échantillons II et IV, a été trouvée respecti- vement de 18,67 et 18, 6i, norabres fort voisins de ceux qui ont été donnés par M. Hallopeau pour le tungstène cristallisé (') et par M. Moissan pour le tungstène fondu au four électrique (lac. cit.). » Enfin, le métal divisé et pur, que je possédais en grande quantité, m'a permis de déterminer à nouveau, et dans des conditions d'exactitude plus resserrées, la chaleur d'oxvdatiôn de Tu en TuO'. )) En opérant sur 2S'' environ, j'ai trouvé pour is^ : 1064'^''', o, io-i<^''',5 et 1067'"', 2; en moyenne 1067'^"', 6, valeur presque identique à celle qui a été déterminée précé- demment, mais qui est sûrement plps exacte. Je propose définitivement les nombres suivants : cil Cal Tu -H 0^= TuO^ . . . . -|-I96,ft4 à vol. conbl. +197,3 à press. const. TuO^+O =TuO» .... I » +64,9 » Tu -4-0==TuO- .... » 2x66,2 » » Ces nombres, si voisins dfc ceux du fer, imposent une dernière ques- tion. Est-il véritablement nécessaire de chauffer à ces températures si élevées recommandées par lés auteurs (Deville, Riche, Dumas) pour réduire l'anhydride tungstique par l'hydrogène? Non. )) J'ai constaté c[ue l'anhydride tilngstique placé dans une nacelle et chauffé dans un tube de verre, sur une grille à analyse, perd tout son oxygène en une ou deux heures sous l'influence do l'hydrogène sec, et cela à une température rouge bien intérieure à celle où le verre se déforme; la pertp est égale au poids d'oxygène fixé par le métal dans sa combustion dans l'air ou l'oxygène. » En résumé, la réduction de l'anhydride tungstique par le zinc permet (') Comptes rendus, t. CXVTI, pi 1291; i 8. ( i87 ) d'obtenir facilement le tungstène pur, cela en quantité aussi considérable qu'on le veut, à des températures fort peu supérieures à celles où le zinc distille. A part son état physique pulvérulent, ce métal ainsi préparé pos- sède la densité et la chaleur de combustion du tungstène cristallisé ou fondu; il peut aussi, par compression ou trituration, prendre l'éclat bril- lant des métaux, de sorte que l'on est en droit d'affirmer qu'il s'agit bien là d'un élément identique, abstraction faite de l'état de division, dû au peu de fusibilité du tungstène. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du nickel rèrhiit sur V acétylène. Note de MM. Pail Sabatier et J.-B. Sexderens. « MM. Moissan et Moreu ont observé en 1896 {Comptes rendus, t. CXXTI, p. i2/|i) que le fer, le cobalt, le nickel récemment réduits et aussi le platine divisé (noir, mousse) pouvent réaliseravec incandescence, dès la tempéra- ture ordinaire ou par une légère chauffe, la destruction de l'acétvlène : une partie du gaz se dédouble en hydrogène et charbon volumineux ; une autre partie, au contact du métal incandescent, donne lieu aux phénomènes de condensation découverts par M. Berthelot, production de benzine et autres hydrocarbures plus complexes. » Nos observations récentes sur l'hydrogénation de l'acétylène en pré- sence du nickel, du cobalt, du fer réduits ou du platine divisé (^Comptes rendus, t. CXXVIII, p. 1 173; t. CXXX, p. i6a8, et t. CXXXI, p. 4o) nous ont conduits à penser que, au contact d'une colonne de ces métaux main- tenus à une température convenable, l'hvilrogène produit par la réaction de destruction doit réagir sur l'acétvlène en excès, et nous avons été ainsi amenés à reprendre l'étude précise du phénomène. » I. Réaclion .sans incandescence. — Si, «iir du nickel réduit par l'hydrogène et refroidi dans ce gaz, on dirige brusquement un courant rapide d'acétylène, il y a aussitôt incandescence du métal. Nous avons pensé que celle-ci provenait peut-être de TéchaulTement initial que produit la combinaison de l'acétylène avec l'Iiydrogène fixé par le nickel : s'il en est ainsi, en éliminant ce dernier gaz, on devra éviter Tincandes- cence. C'est en effet ce qui a lieu : après la réduction, le métal étant encore chaud, on remplace l'hydiogène par de l'azole pur et on laisse refroidir dans ce gaz; d^ns ces conditions, un courant même rapide d'acétylène n^ amène aucune élévation de tempé- rature et ne détermine à froid aucune réaction. » L'élimiralion de l'hydrogére peut avoir lieu par l'acétylène lui-même, en diri- geant un courant très lent de ce gaz (environ lo'"'" par minute) sur le nickel réduit ( '8« ) refroidi dans l'hydrogène : on observe un échaiifleraenl léger, avec arrêt de gaz pen- dant plusieurs minutes ; puis, en même temps que la sortie des gaz se rétablit, la cha- leur due à l'utilisation de l'hydrogène fixé se dissipe et dès lors on peut faire passer très rapidement l'acétylène sans produire l'incandescence. » Avec ces précautions, on peut chaufTer le nickel à loo" et même à iSo" sans amener aucune réaction appréciable. Ce n'est qu'au-dessus de i8o° qu'une réaction lente apparaît sans incandescence et se maintient, pourvu que le passage de l'acéty- lène ne soit pas trop rapide : le métal noircit et gonfle un peu; des liquides verdâtres, d'odeur pénétrante, se condensent dans les parties froides du tube, et les gaz qui sortent contiennent, à côté d'acétylène inaltéré, des carbures élhyléniques et formé- niques, avec une certaine dose d'hydrogène et de vapeurs aromatiques. Voici la com- position en volumes d'un de ces gaz, obtenu avec une traînée de nickel de 35"" chauffée à 25o°, la vitesse de l'acétj'lène étant voisine de 20™ par minute : Acétylène 26,9 Hydrogène 3, i 1 'iv'T'i;:' r-. '.■i\ ' Ethane 10,1 Éthylène 34 , 3 Carbures élhyléniques supérieurs 16, 5 Benzine et homologues 10, i !0O,O » Les liquides condensés contiennent surtout de la benzine et des carbures gras incomplets. En maintenant ainsi très longtemps le nickel dans un courant lent d'acé- tylène entre 180° et 3oo°, on transfome le métal en une matière noirâtre, qui occupe un volume à peu près double : elle krûle avec une fumée odorante et paraît consti- tuée par un mélange de métal carburé avec un hydrocarbure solide, analogue au cz//)/"è«e que donne si aisément l'acétylène en présence du cuivre vers 200° [Comptes rendus, t. CXXX, p. 25o; 1900). » Ajoutons que, avec le nickel ainsi maintenu dans l'acétylène au-dessus de 180", un courant rapide du gaz amène l'incandescence avec foisonnement du métal. » II. Réaction avec incandescence. — L'incandescence déterminée à froid par l'acétylène, arrivant sans précautions sur le nickel réduit, s'établit d'abord à l'entrée du tube, puis se transporte lentement vers l'autre extrémité, tandis que le tube se remplit d'une matière noire volumineuse; les gaz qui se dégagent abandonnent dans un serpentin refroidi une quantité notable de produits liquides. » Dans une expérience effectuée avec un tube de 2''™ de diamètre, où le métal for- mait une traînée peu épaisse sur une longueur de 35°"", la vitesse de l'acétylène étant maintenue au voisinage de iSo"'' par minute, l'incandescence a pu être prolongée pendant liait heures consécutives. Toute la longueur du tube étant chauffée entre 200° et aSo", on a recueilli plus de i5'='^ d'un hydrocarbure verdâtre fluorescent, d'odeur pénétrante, qui ne larde pas à brunir au contact de l'air. La moitié distille de 5o° à 170° en un liquide mobile, légèrement coloré en jaune ; le reste passe en majeure partie au-dessous de 280° en un liquide vert brillant. Ces produits, dont nous poursuivons l'étude, contiennent surtout des carbures aromatiques et des carbures gras incomplets. ( '89 ) » Les gaz dégagés après une demi-heure d'incandescence contenaient : Acét3'lène traces Benzine et homologues io,3 Ethylène 2,1 Ethane 36,2 Hydrogène 5i,4 100,0 » Quant à la masse solide qui remplit le tube, elle est constituée pyr une matière noir grisâtre, dans laquelle le nickel se trouve dilTusé (') : c'est un mélange de char- bon noir léger et de carbure solide, qui communicpie à certaines portions plus riches une teinte brun clair. On y trouve aussi certaines agglomérations de carbure soyenx filiforme, rappelant la structure du cuprène. » En réalité, clans l'action du nickel sur l'acétylène au-dessus de 180", il y a superposition de trois réactions : » 1" Destruction locale du gaz en un point de la masse riche en nickel, porté à l'incandescence par la chaleur dégagée : elle fournit du charbon et de l'hydrogène, avec une certaine proportion de benzine et autres carbures aromatiques. Quand le nickel est trop dilué par le charbon produit, l'in- candescence se déplace et a lieu plus loin, dans une région riche en métal. » 2° Hydrogénation d'une partie de l'acétylène par l'hydrogène issu de l'incandescence : elle a lieu dans la partie postérieure du tube, grâce à la présence du nickel, et fournit surtout des carbures forméniques plus ou moins condensés. » 3" Action lente sur l'acétylène du nickel disséminé dans la masse charbonneuse qui remplit la partie antérieure du tube : ainsi qu'on l'a vu au début de cette Note, cette action, qui n'a lieu qu'au-dessus de 180", donne naissance à des produits éthyléniques et aromatiques, partiellement condensables à l'état liquide, et aussi à un carbure solide, analogue et peut- être identique au cuprène. » Selon les conditions, ces trois réactions interviennent avec plus ou moins d'importance; au début du phénomène, ou bien quand on ne maintient pas au-dessus de 180" la température du tube, la troisième fait à peu près défaut. Au contraire, quand l'incandescence arrive à l'extrémité du tube, l'action hydrogénante est peu importante : c'est ce que montre (') Dans un échantillon, iok' du produit contenaient 06^,14 de nickel. ( 19" ) la composition du gaz recueilli dans ces conditions, après huit heures de marche : Acétylène 7,9 Benzine et homologues 10,0 Carbures élhyléniques supérieurs 12,8 Éthylène 20,4 Éihane *. . . i5,6 Hydrogène 33 , 4 100, t Avec un tube non chauffé, oîi l'incandescence est extrêmement vive et lo- calisée en un point, la destruction charbonneuse est la seule action impor- tante : ce sont les conditions que réalisaient MM. Moissan et Moureu dans leurs expériences. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action des èthers cyanacènqnes à radicaux acides substitués sur le chlorure de ^iazohenzêne et sur le chlorure de tétrazo- diphényl{' ). Note de M. G. « Dans une Note antérieure, j ai montré que les éthers cyanacétiques, en réagissant sur les chlorures bis-(liazoïques, fournissent des composés aux- quels j'ai attribué provisoirement des formules qui représentent ces corps comme des hvdrazones. Il m'a semblé intéressant de rechercher comment se comporteraient les éthers cyjfinacétiques à radicaux acides, vis-à-vis des chlorures diazoïques et bis-dlazoïques. L'essai a été effectué avec les éthers suivants : acétylcyatiacétated'élhyle (■), propionylcyanacétated'élhyle('), isobutyrylcyanacétate d'éthyle, isovalérylcyanacétate d'éthyle('') et ben- zoïlcyanacélate d'éthyle. 1 » loo'''" de solution normale d'aniline à 3 molécules d'acide chlorhydrique par litre, ont été refroidis avec de la glace; puis additionnés peu cà peu de 100'='' de nitrile de soude normal. A ce mélange, on ajoute alors 4oS'' d'acélate de soude dissous dans 100'''^ d'eau, le mélange est séparé de la glace et abandonné à lui-même jusqu'à ce que sa AVREI.. (') Travail fait au laboratoire des Travaux pratiques de l'École de Pharmacie de l'Université de Nancy. (') Haller et Held, Comptes rrridiis. t. XCV, p. 235. (') Haller, Comptes rendus, t. C\ 1, p. io83. (*) Klobb, Ann. de Pliys. et de Chim., •]' série, t. \, p. i45- ( 191 ) lempêralureie montée à 15", puis additionné de i5,5o d'acélylcyanacétate d'éthyle, qui, à cette température, ne se solidifie pas. Le liquide, vivement agité, se trouble, devient jaune et laisse déposer au bout de vingt-quatre heures un précipité cristallin, souillé par un peu de matière goudronneuse dont il est facile de le débarrasser en le jetant sur une plaque poreuse. » Il est alors facile de reconnaître dans ce précipité deux, espèces de cristaux : les uns, aiguilles jaunes, fondent à 124°- 12.5"; les autres, tabulaires de même couleur, fon- dent à 84°-85". Les uns et les autres se dissolvent dans la soude étendue et la solution fournit par l'acide chlorhydrique un précipité qui, après dessiccation à froid, fond à 124°-I25". » Ce sont là les caractères des benzène-azocyanacétates d'éthyle a. et p, obtenus par M. Haller ('), et confirmés par l'analyse qui a été faite sur le produit précipité par l'acide chlorhydrique de hi solution alcaline et cristal- lisé dans l'alcool. » On peut dès lors représenter l'action de l'acétylcyanacétate d'éthyle sur le chlorure de diazobenzène par l'équation suivante : GAZ CH^ AZ ^ AZ - OH -f- CH' - GO- C - H CO-C='H^ GAZ = GH^ — GO-H + G»H^AZ^^^-=C \H I GO-C^'H^ » Il est du reste facile de mettre en évidence la production d'acide acé- tique dans la réaction, en ayant soin de remplacer dans la préparation l'acétate de soude par du taitrate de soude. Il suffit, une fois la réaction terminée, d'épuiser le liquide surnageant le précipité par l'éther, pour eidever l'acétvlcyanacétate qui n'a pas réagi, et de soumettre à la distilla- tion. Dans le distillatum, il est facile de caractériser l'acide acétique. » Ge résultat est à rapprocher de celui qui a été obtenu par MM. Japp et Klingemann (-) avec le méthylacétoacétate d'éthyle et le chlorure de diazobenzène. Ges auteurs ont en effet observé, dans ce cas, le déplace- ment du groupe acétyle et la formation du benzol azopropionate d'éthyle. « Si l'on opère exactement de la même façon avec les autres éthers : (') Hallkb, Comptes rendus, t. CVI, p. n-i et t. CXVI, p. y 14. (-) Jafp et IvLiîiGEMAN'x, Ber. cl. D. ch. Ges., p. 294a; 1887. ( '92 ) propionvicvanacélate d'éthyle etc., les résultais sont les mêmes, c'est- à-dire qu'il y a production des éthers a et p dont j'ai parlé plus haut, en en même temps qu'il y a élimination de l'acide correspondant. Enfin, ces mêmes éthers se comportent d'une façon analogue vis-à-vis du chlorure de tétrazodiphényl ; mais il semble se produire, en même temps, des réac- tions secondaires. Cela ne m'a permis d'isoler la diphénylhydrazone cya- nacétate d'éthyle pure, que dans le cas de l'action de racétvlcyanacétate d'éthyle et de l'isobutyrylcyanacétate d'éthyle siu' ce même chlorure. » BOTANIQUE. — Sur les limites de possibilité du greffage chez les végétaux. Note de M. Lucien Daniel, présentée par M. Gaston Bonnier. « Les Anciens ont prétendu pouvoir, à l'aide du grefïage par rapproche- ment ('), unir entre elles les plantes les plus différentes, la Yigne, l'Oli- vier et le Noyer, le Rosier et le Houx, p;ir exemple. Les Modernes, au contraire, affirment que les Anciens ont fait erreur. A la suite de nombreux insuccès dans les plantes ligneuses, ils ont admis, depuis Adanson C'), le fameux principe de la parenté botanique en fait de greffage, d'après lequel deux plantes ne peuvent se greffer entre elles si elles n appartiennent pas à la même famille. » Cependant on a cité des exemples t^ès rares d'union naturelle entre plantes ligneuses : Chêne et Frêne (^), Tilleul et Sapin (^). Mais ces unions n'ont point été reproduites artificiellement. D'autre part, j'ai réussi l'année dernière, à l'aide de la greffe mixte, l'union du Vernonia (Composées) et du Xanthiurn (Ambrosiacées). Mais, comme la place des Ambrosiacées dans la classification est l'objet de discussions entre les bota- nistes, on pouvait objecter que le succès de celte greffe prouvait que les Ambrosiacées étaient des Composées : il ne changeait rien au principe de la parenté botanique. (') Ces procédés de greffage, très en lionneiir chez les Anciens, qui s'en servaient pour le grelïage des Châtaigniers, des Oliviers, etc., sont aclueliemenl rangés dans les greffages en approche, bien qu'ils en dilTèrent par l'absence de sevrage (voir les greff'es Hymen el Magon dans Tuouii\, Monographie des greffes. Paris, 1821). C) Adamson, Familles des Plantes, Pavis, 1763. (^) Roï, Deuj; greffes hétérogènes {Revue horticole, i884). (*) L' Intermédiaire de l' Assoc. franc, pour t'avanc. des Sciences, Paris, novembre 1899- ( t93) » J'ai, cette année, fait des greffes par rapprochement, qui sont a l'abri de cette objection. J'ai opéré sur de jeunes semis, appartenant à des végé- taux de familles très éloignées et dont voici la liste : » 1. Haricot (Légumineuses) et XaiUliium (Anibrosiacées); » 2. Haricot (Légumineuses) et Ricin (Euphorbiacées); » 3. Grand Soleil (Composées) et Melon (Cucurbitacées); » 4. Choux divers (Crucifères) et Tomate (Solanées); » 5. Chrysanthème caréné (Composées) et Tomate (Solanées); .) 6. Topinambour (Composées) et Morelle noire (Solanées); » 7. Coleus (Labiées) et Achyranthes ( Amarantacées); » 8. Cinéraire maritime (Composées) et Tomate (Solanées); » 9. Aster (Composées) et Phlox (Polémoniacées); » 10. Coleus (Labiées) et Tomate (Solanées); » 11. Érable (Acérinées) et Lilas (Oléinées); » 12. Zinnia (Composées) et Tomate (Solanées). » Toutes ces greffes ont réussi et donné lieu à une soudure bien nette et durable. Toutefois les greffes qui sont les plus parfaites sont celles dans lesquelles l'analogie de taille, de vigueur, de végétation est le plus marquée. De même la question de la nature des tissus joue un grand rôle, ainsi que les procédés de cicatrisation particuliers des plantes. Ainsi la Tomate et le Chou, le Topinambour et la Morelle, donnent une soudure extrêmement accusée, à cause de leur nature très herbacée et de leur pousse rapide, tandis que l'Aster et le Phlox un peu âgés, l'Érable et le Lilas âgés d'un an, ne se soudent pas ou se soudent mal; l'opération ne réussit alors que sur pousses très jeu nés. » Le succès des greffes par rapprochement, entre les plantes si diffé- rentes dont je viens de donner la liste, montre de la façon la plus évi- dente que le principe de la parenté botanique ne peut s'appliquer à la greffe par rapprochement, puisque des plantes de familles très éloignées et d'ordres différents {Dialypélales, Gamopétales, Apétales) peuvent s'unir entre elles. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Action de l'air sec et de l'air humide sur les végétaux ('). Note de M. Ebeuiiardt, présentée par M. Gaston Bonnier. a On a étudié d'une façon générale l'influence du climat sur la végé- tation, mais cette influence comprend à la fois celle du sol, celle de l'air et (') Ce travail a été fait au laboratoire de Biologie végétale de Fontainei)ieaii. dirigé par M. Gaston Bonnier* C. K., içjoo, ■)• Semestre. (T. CXXXI, N" 3.) ^J ( T94 ) celle de l'éclairement ; elle est fonction de plusieurs variables, qu'il est nécessaire d'isoler et d'étudier séparément. » Je me suis proposé d'examiner l'influence générale de l'air seul, soit sec, soit humide, par comparaison avec l'air normal ('); les plantes étaient dans des conditions absolument identiques, c'est-à-dire dans le même sol, avec le même degré d'hygroscopicité, et exposées au même éclairement. Quand il v avait lieu, l'évaporation de l'eau contenue dans la terre était supprimée : le pot étant vernissé et la surface de la terre recouverte de lames de verre, ne laissant passer que la base de la tige et mastiquées sur leurs points de contact. » Les expériences furent de deux sortes: les unes portèrent sur des plantes en germination, qui développèrent par conséquent tout leur appa- reil aérien dans le milieu soit sec, soit humide ; les autres s'adressèrent non plus à des germinations, mais à des branches comparables prises sur un même pied et comptant au moment de la mise en expérience le même nombre de feuilles. » Les plantes étaient mises dans des cloches où j'entretenais, dans les unes un air saturé d'humidité, dans les autres un air constamment desséché pai- la présence d'acide sulfurique. Pour empêcher l'acide carbonique dégagé par la plante d'intervenir comme agent toxique, l'air était renou- velé deux fois par jour dans les cloches; cet air, avant d'arriver dans celles oîi devait régner le milieu sec, passait préalablement à travers une éprouvette remplie de chlorure de calcium. » Mes expériences ont porté sur un grand nombre de plantes (Fève, Lupin, Cytise, Acacia, Ricin, Spirée, Aubépine, Baguenaudier, etc.). » Je décrirai ici deux tvpes, le Cvtise et le Ricin, ne m'occupant que de la morphologie externe et me réservant de publier ultérieurement les modifications apportées dans la morphologie interne. » Cytisus laburnum. — L'expérience étant disposée comme il a été dit plus liaul, on put constater qu'au bout de peu de temps, trois ou quatre jours, les plantes placées dans le milieu humide prenaient une avance réelle sur les deux autres, c'est-à-dire sur celles placées dans l'air sec, et sur celles placées dans l'air normal; l'axe hypoco- tvlé s'est allongé rapidement en même temps que les cotylédons prenaient une teinte vert jaunâtre. Les premières feuilles apparurent bien avant celles des deux autres milieux. (') M. Lothelier s'est déjà occupé de cette question dans un Mémoire bien connu (liei'iie générale de Botanique, i5 juillet 1890), mais en le limitant aux plantes à piquants et en admettant qu'il n'y a point de dillérences entre la plante poussant dans l'air normal et celle poussant à l'air sec. ( 19^ ) )) Le développement de l'axe hypocotylé fui plus lent daus l'air normal et celte lenteur s'accentua dans l'air sec. >i La tige t^randit très rapidement dans l'air humide, mais avait un aspect plus grêle. De même que pour l'axe hj'pocolylé, un ralentissement réel s'observa pour le développement de la tige dans l'air sec, mais, en revanche, son diamètre dépassait celui de la plante normale de près de J. )i Les feuilles étaient très peu nombreuses dans ce milieu et présentaient une cou- leur intermédiaire entre celles du milieu humide, très pâles, et celles du milieu nor- mal, d'un vert très foncé. » Les trois échantillons, dont le développement commença le ;>5 mai, furent recueillis le I'"' juillet et présentèrent les différences suivantes. » Nous désignerons par ah la longueur de l'axe hypocotylé, par l celle de la tige, par lil la hauteur totale de la plante et par n le nombre de feuilles. A. Air sec ali:= i,h < =: 1,2 /)/;= 6,5 n==. '6 B. Air normal ah ^^ 3 1= 3 /i<= 9.5 « = 4 C. Air humide ah=. 3,5 t— 7,5 /*< = 1 4 » Je constatai de plus que dans C (air humide), la racine principale bien dévelop- pée ne porte sur son parcours que l'amorce de quelques radicelles. » En B les radicelles ont un développement beaucoup plus marqué et dans A elles sont si abondantes qu'elles forment un véritable chevelu. » Ce faitdoit, je crois, ètreattribué à la transpiration ; la plante, quoiqueayant moins de feuilles en A qu'en C, transpire bien da\antage dans un milieu sec, qui joue en queU|ue sorte le rôle d'un aspirateur constant, que dans un milieu saluié d'humidité, bien que la terre contienne dans les deux cas la même quantité d'eau. Devant ce besoin la plante multiplie ses radicelles pour aller à la recherche de l'eau qui lui est néces- saire. » En outre, les nodosités des racines sont beaucoup plus abondantes en A qu'en B et en B qu'en C. » Les feuilles sont plus minces en A qu'en C et, de plus, sont couvertes de poils, ce qui n'a pas lieu en C. » Ricinus commuais. — Les mêmes phénomènes de développement s'observèrent dans le Ricin : augmentation de la surface foliaire, allongement des pétioles dans le milieu humide avec diminution de la coloration verte, allongement plus grand aussi de l'axe hypocotylé et des entre-nœuds, ainsi qu'apparition plus précoce des premières feuilles. V i9 de diamètre avec une profondeur de 35". » Celle de la rive gauche, de plain pied avec le lit du canon, embroussaillé et large ici de 27"", présente, à son entrée, une salle à sol horizontal de 12" de profondeur. A cette profondeur est un escarpement de 4", 35 que couronne une terrasse en tribune de i29"i de surface ('). (' ) Le Règalon et ses grottes sont le rendez-vous de bandes joyeuses de Provençaux. Sur la basse terrasse s'organisent des bals que dirige un orchestre établi sur la terrasse en tribune. ( 200 ) » L'escarpement présente la coupe très nette suivante : » a. Les calcaires urgoniens en place et des blocs éboulés occupent à la base une hauteur de o™, /40 à 2™,5o. » h. Dans les anfractuosités de ces blocs se moulent les sables d'une mollasse ma- rine qui remplit tous les recoins de la grotte jusqu'à 4°% 35 de hauteur et forme le sol de la salie du fond en tribune de la grotte. Sur cette épaisseur de S"», 9.5 de mollasse marine, se remarquent 10 assises formant gradins. » Dans toutes ces assises se trouvent des fossiles épars dans la mollasse. Mais à S'", 10 de hauteur est une couche en retrait de o'^jaQ d'épaisseur formée de sables meubles et qui est une vraie lumachelle, tout à fait comparable aux cordons littoraux de co- quilles que nous avons remarqués sur les bords des étangs de Lavalduc et de l'Engre- nier. » Les mêmes sables s'élèvent, du lit de Régalon, jusqu'au fond de la grotte de la rive droite; mais ne présentent qu'un talus éboulé. Dans une fouille, nous avons ren- contré : d'abord une couche de o",i5 de mollasse assez compacte, piis une assise de sables meubles à peine teintés de jaune et qui est une vraie lumachelle comme l'assise indiquée à 3", 10 de hauteur dans la grotte d'en face. » La faune de la mollasse et des sables du Régalon est peu variée : tous les fossiles n'appartiennent guère qu'à une seule espèce, représentée à tous les âges par des milliers d'exemplaires. C'est une térébratule, d'espèce à déterminer. » En tamisant les sables recueillis,j nous avons rencontré, en outre, un petit Pecleii et de nombreux fragments d'huîtres très roulés, ainsi qu'une côte très fruste de petit vertébré. » En revanclie, les coquilles de térébralules, malgré la délicatesse et la fragilité de leur test, sont dans un parfait étal de conservation. » A quel âge appartiennent ces lambeaux de mollasse marine du Régalon? Il serait prématuré peut-être deleur en assigner un, avant la détermination précise de leur faunule. Toutefois, il nous semble rationnel de les attribuer à VHe/vétien qui présente, au voisinage, des nappes importantes. » La mollasse helvétienne forme, en effet, le substratum d'une grande partie des plaines de la rive gauche de la Durance en face du Régalon, sur les territoires de Malamort, Alleins, Lamanon, où nous avons constaté son existence vers 100" d'altitude. » Du thalweg de la Durance, l'helvétien s'élève sur les pentes des alpines de la Trévaresse (à Lamanon et au Défend-d'Alleins) et va coiffer les hauts plateaux de Roussel, Saint-Jean, le Vernègue, à plus de Soo™ d'altitude. » La mollasse coquillière du Régalon, avec son altitude de i5o"\ se trouve donc comprise dans l'horizon qu'occupe, au voisinage, l'flelvétien. tandis que non loin de là, à Saint-Remy et aux Angles près d'Avignon, la mollasse burdigalienne se trouve au-dessous de l'altitude de 90". ( 20I ) » D'autre part, on ne saurait rattacher les sables homogènes du Régalon aux cailloulis grossiers du Pontien, si abondants dans la vallée de la Du- rance, pas plus qu'aux argiles pliocènes qui se font remarquer entre le Régalon et Mérindol sur les basses pentes du petit Luberon. » La présence de cette formation marine, très probablement helvé- tienne, au fond de cet étroit et obscur canon, creusé à plus de iSo™ de profondeur dans les calcaires urgoniens, est un fait d'un grand intérêt au point de vue de l'âge du creusement des vallées et des grottes et nous a paru mériter d'être signalé, sous réserve cependant d'une constatation antérieure à la nôtre et dont nous ignorerions l'existence. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur cerlaines substances spécifiques dans la pellagre. Note de MM. V. Babès et E. Manicatide, présentée par M. Bouchard. « L'étiologie de la pellagre est loin d'être élucidée. Nous ne savons pas encore s'il existe un rapport de cause à effet entre l'alimentation avec du maïs, et surtout avec du maïs gâté, et la maladie. En effet, les auteurs n'ont pas encore démontré par des expériences irréfutables si les sub- stances toxiques, extraites du maïs, qui produisent des lésions expéri- mentales sur des animaux, entrent dans la pathogénie delà pellagre. » Pour résoudre celle question capitale, nous nous sommes procuré du maïs altéré des villages oîi la pellagre est endémique. M. A. Babès s'est occupé de la préparation des extraits, qu'il a obtenus de la manière suivante : » En évitant les produits artificiels, il a cherché à se rapprocher le plus possible tles conditions dans lesquelles le maïs sert à l'alimentation. Le maïs a été bouilli à leau ordinaire plus ou moins longtemps en acidulant (à l'acide larlrique) ou en alca- linisant (à l'hydroxyde de soude). Les extraits aqueux, décantés et filtrés, furent con- centrés jusqu'à la consistance sirupeuse et repris de nouveau à l'eau. Les solutions obtenues ont été diluées à un volume déterminé. En employant encore ces méthodes simples, on a exposé le maïs plus ou moins altéré des régions pellagreuses à un procès de fermentation pendant cinq à dix jours avec de l'eau, à une température favorisant la fermentation, en alcalinisant et en acidulant l'eau employée pour l'extraction. » Dans une autre série d'expériences, on a cherché à extraire quelque substance caractéristique avec l'alcool dilué à 56° à différentes températures, en laissant le maïs ou la farine dans ce véhicule un temps variable et en évaporant jusqu'à la consistance sirupeuse. C. R., 1900, 2" Semestre. (T. CXXXI, N" 3.) ^6 ( 202 ) » Les substances obtenues ne donnent pas les réactions des produits extraits du maïs gâté par Lombroso. » En faisant des injections sous-cutanées avec ces substances aux cobayes, aux souris ainsi qu'aux lapins, nous nous sommes convaincus de leurs effets toxiques. Nous avons même observé quelques symptômes qui •■■appellent ceux de la maladie humaine, tels que : inappétence, diarrhée, hémorrhagies intestinales, faiblesse générale avancée, paralysies com- mençant par les membres postérieurs, rigidité tétaniforme; opisthotonos ainsi que chute des poils et desquamation épidermique. » Malgré ces ressemblances, nous n'étions pas autorisés à identifier ces troubles à ceux de la pellagre, car, avec d'autres substances alimentaires inolfensives pour l'homme, on peut obtenir des substances toxiques pour les animaux, surtout si on les introduit par la voie hypodermique, pro- duisant des lésions analogues. Il fallait montrer comme quoi, entre l'intoxi- cation des animaux et la pellagre il existe un rapport de spécificité. » Déjà nos recherches antérieures (voir Babès et Sion, D. path. Gesell- schaft, Munich, sept. 1899) nous ont montré que les lésions pellagreuses res- semblent à celles que produisent certaines toxines à action lente, et il était à prévoir que l'organisme des pellagreux, mis dans de bonnes con- ditions de nutrition, en luttant ak'ec succès contre le poison, prépare des substances capables de paralyser la substance toxique. )' Si les produits toxiques du maïs qui déterminent des lésions chez les animaux sont celles qui produisent aussi la pellagre, il serait possible que le sang des pellagreux guéris pût avoir des propriétés antitoxiques contre ces toxines : la constatation d'un tel effet serait une preuve décisive pour l'origine toxique et zeiste de la pellagre. » En partant de cette hypothèse nous avons essayé, d'après la méthode des toxines contrebalancées, d'injecter parallèlement, à des lapins, la dose toxique simple et la même dose mélangée avec du sérum du sang des indi- vidus ayant souffert de la pellagre. Nous avons pris le sérum d'une femme guérie d'une manie pellagreuse, ainsi que d'un homme qui s'était rétabli d'un état de cachexie pellagreuse avancée. » Nous avons constaté que, pendant que les animaux injectés aux extraits simples faiblissaient rapidement et mouraient le quinzième, le dix-septième et le vingtième jour, ceux qui étaient injectés au mélange de toxine et de sérum de pellagreux vi- vaient trente-deux, soixante jours, et le troisième vit encore à ce moment (plus de trois mois). » Comme contrôle, nous avons injecté la même quantité d'extrait pur et mélangé, ( ..o3 ) iVune part avec du sérum de pellagreux, d'autre part avec du sérum normal, à des souris et à des lapins. I) Ces expériences nous ont donné des résultats tout aussi satisfaisants que les pre- mières. » Les souris injectées à l'extrait simple succombèrent pendant les premières douze heures à l'hémorragie intestinale; les souris injectées à l'extrait mélangé avec du sérum normal moururent entre la quinzième el la dix-septième heure. Celles qui avaient reçu le sérum des pellagreux survécurent entre trente-six heures et dix-sept jours. )) Les lapins injectés à re^^/'rt« Des deux lapins auxquels nous avons injecté le mélange d'extraits et de sérum normal, l'un est mort cachectisé le quinzième jour, l'autre vécut trente-sept jours, mais dans un état pitoyable de cachexie; il eut, le dernier jour de sa vie, des convul- sions suivies de paralysie spastique avec opisthotonos. 1) Les deux lapins injectés à l'extrait mélangé au sérum de pellagreux vivent encore; les deux animaux se sont maintenus dans un état parfait, sans rien perdre de leur poids, tandis que les autres diminuèrent chaque jour. » Ces lapins sont devenus en même temps plus résistants aux injections d'une dose plus élevée de toxine. >) Il est donc incontestable, d'après nos expériences, quil se forme dans le sang des pellagreux une substance qui a la propriété de supprimer l'action toxique de l'extrait du maïs altéré. » Ce sont les premières expériences qui tendent à établir sur une base scien- tifique l'origine et la spécificité de la pellagre. » Elles nous servent de base expérimentale pour nos recherches d'une vaccination, d'une prévention et d'un traitement spécifique de la pellagre. » M. Tii. T0.MMASINA adresse une Note « Sur quelques effets sonores des oscillations électriques ». La séance est levée à 4 heures un quart. G. D. ( 204 } BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 9 juillet 1900. Le philothion ou hydrogènase. Considérations sur les expériences de MM . Abe- Lous et Gérard, confirmant l' existence du philothion de M. de Rey-Pailhade, suivies d'une bibliographie des travaux sur le philothion, par M. J. de Rey- Pailhade. Toulouse, imp.Lagarde et Sebille, 1900; t fasc. iti-8°. (Hommage «le l'Auteur. ) Catalogue de la Bibliothèque de la Société nationale d'Horticulture de France. Paris, 1900; I vol. in-8°. Bulletin de la Société géologique de France. 3* série, t. XXVIIT, 1900, n° 1 . Paris, 1900; I fasc. in-S". Bulletin des publications nouvelles de la Librairie Gauthier-Villars ; année 1900, i" trimestre. Paris, Gauthjer-Viilars, 1900; i fasc. in-8°. Magnétisme et poids atomique, ]|arL. Errera. [Exlr. des Bull, de l'Acad. roy. de Belgique (^Classe des Sciences"), \\° 3, p. i52-i6f, 1900.] i fasc. in-S". (Hommage de l'Auteur.) Remarques sur la toxicité moléculaire de quelques alcools, par L. Errera. ( Extr. du Bulletin publié par la Soc. roy. des Sciences médicales et natu- relles de Bruxelles, séance du 5 février 1900.) i fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur. ) ERRATA. (Séance du 9 juillet 1900.) Note de MM. Carnot et Goûtai, Constitution chimique des aciers, etc. Page 96, ligne 20, au lieu de à l'état de mélange ou de dissolution, d'alliage défini lisez à l'état de mélange ou de dissolution, et non pas à l'état d'alliage défini. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. 4836 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremeul le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux tolumes ln-4'. Deux rabler'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volurae. L'abonnement est annuel et part an i J • ^ ^^^^ ^^ Pabonnemenl est fixé ainsi quUl suit : |É^ Paris : ÎO fr. - Départements : 30 fr. - Dnion postale ; 34 fr. — Autres pays : Jes frais de poste extraordmaires en sus. On souscrit, dans les Départements, II Amiens. chez Messieurs : Ferran frères. ( Chaix. J Jourdan. I Ruff. Courtin-Hecquel. ( Germain etGrassin. ) Gastineau. Angers Baronne Jérôme. Besançon Jacquard. i Feret. Bordeaux Laurens. ( Muller (G.). Bourges Renaud. iDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. Caen Jouan. Chamberv Perrin. Henry. Marguerie. Juliot. Bouy. iNourry. Ratel. Rey. i Lauveriat. Douai _ ( Degez. 1 Drevet. Srenobte ! „ .. . ^:. I Gratier el C'«. La Rochelle Foucher. Bourdignon. Dombre. Thorez. Quatre. Lorient. Lyon. Cherbourg. Clermont-Ferr. chez Messieurs : Baumai. M"" Texier. / Bernoux et Cumin. \ Georg. ' Côte. Savy. Vitte. Marseille Ruât. i Valat. Montpellier j Coulel et fils. Moulins Martial Place. ! Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. 1 Guisl'liau. I Veloppé. I Barma. 1 Appy. Thibaud. Luzeray. Blanchier. Marche. Lt Havre. au*.. Nantes . A jce A imes . Orléans Poitiers.. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam. Berlin. Berne Bennes Plihon et Hervé. Rocheforl Girard (M""). L Langlois. ^o««" j Lestringant. S'-Étienne Chevalier. J Ponteil-Burles. Toulon Toulouse Tours Valenciennes. Rumèbe. \ Giniet. \ Privât. . Boisselier. ) Péricat. ( Suppligeon. i. Giard. ) Lemailre. chez Messieurs : j Feikema Caarelsen ! et C'«. Athènes Beck . Barcelone Verdaguer. i Asher et C''. 1 Dames. '. Friedlander et fils. ( Mayer et Millier. Schmid et Francke. Bologne Zanichelli. ILamertin. MayolezetAudiarte. Lebégue et G''. 1 Solcheck et C°. Buchareu JAlcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC». Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes.: Beuf. / Cherbuliez. Genève { Georg. Stapelraohr. Belinfante frères. Benda. Payot. Barlh. Brockbaus. Leipzig ( Lorentz. Max Rube. Twietmeyer. Luxembourg . Milan . La Haye. Lausanne. chez Messieurs : IDuIau. Hachette et C". Nutt. V. Biick. Rurz et G'*. ,, . . . \ Rome y Fussel. Madrid ( , •' , I Capdeville. ' F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. Naples (Marghieridi Gius ( Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffer. New-Vork j Slechert. ( Lemckeet Buechner Odessa Rousseau. Oxford. . . . Parker el G'- Palernie Reber. Porto Magalhaès elMoniz, Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. ' ■ ■ I Loescher et C''. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. I Zinserling. I Wolff. I Bocca frères. Brero. \ Clausen. ' RosenbergetSellier. Varsovie Gebethner et WoIfT Vérone Drucker. Frick. S' Petersbourg. Turin . Liège. L Desoer. i Gnusé. Vienne . Gerold et G'-. ZUrich Meyer et Zeller. TiBLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. - (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix Tomes 32 à 61,- ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix. Tomes 62 à 91.- (■"Janvier 1866 à3i Décembre 1880.) Volume m-4"; 1889. Prix. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES s grasses, par M. aA»»E Ber«*ri.. Volume m-4», avec 3. planches , .856. .^. --^-^-^^^^ ^ ,^ ,„„ d, p,;^ proposée en i85o par l'Académie des Sciences Tome II: Mémoire sur les vers "'^"^■°='"''' P". ^1 ^•-/, ^,\ J/ ! I^udier leslois delà d.slr.but.on des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- pour le concours de .853, et puis rem.se pour celu. de .856 savo.r «^'"«'^ apparition ou de leur disparition success.ve ou simultanée. - Rechercher la nature 16 fr. 15 fr. 15 fr. Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les .86. 15 (r. > des rapports qui exi: A la même Ubrairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, el lei Mémoires présentés par divers Sayant» à l'Académie des Sciences. W 3. TABLE DES ARTICLES'. (Séance du 16 juillet 1900.) MEMOIRES ET GOMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Henri I3ecquerei,. - Sur le r;iyonne- menl de l'uranium 1.37 MM. Henri Moissan cl Aluiud Stock. — Préparation el propriétés tie deux borures de silicium : Si li' et Si li* log M. A. DiTTi:. — Sur la cristallisalion de l'or ''l'i M. Til. SeiiLŒ.^iNU. — Sur la solubilité du phosphate tricalcique dans les eaux des sols, en présence de l'acide carbonique... 1 '19 1\1. L. GuKiN.^RD. — Nouvelles recherrlies Pages sur la double focondalinu chez les Végé- taux angiospermes -M. Marey. — Des mouvements de l'air lorsqu'il rencontre des surfaces de difTé- renles formes M. G. UaYet et A. Feuai u.- - Observations des planètes ( F. G.) et (F. H.), faites au grand équalorial de l'observatoire de Bordeaux. M. Grand'Eury. — Sur la formation des bassins carbonifères i(i6 NOMIIVATIOiXS. M. Lii'sOHiTZ est élu Correspondant pour la Section de Géométrie i6() MÉMOIRES PRÉSENTÉS. Al E. ,1 \GGi adresse un Mémoire M. AIaroel Delépine. — Sur la réduction ! de l'anhydride lungstique par le zinc; préparation du tungstène pur i>i\ MAL Paul Sadatier et J.-B. SENDKitENS. — Action du nickel réduit sur l'acétylène... i><7 l^J. G. Favrel. — Action des éthers cyana- cétiques à radicaux acides substitués sur le chlorure de diazobenzène et sur le clilorure de tétrazodiphényl 191» M. Lucien Daniel. — Sur les limites de possibilité du grellage chez les végétaux. 19! M. Eberhardt. — Action de l'air sec et de l'air humide sur les végétaux 193 MM. A. DE Genn^îs et A. Bonard. — Les Roches volcaniques du Protectorat des Somalis i9i> M. David Martin. — Sur des lambeaux de mollasse marine situés au fond du canon du Régalon (Vaucluse ) 199 MM. V. Barès et E. Manicatide. — Sur certaines substances spécifiques dans la pellagre jm M. Tu. T0MMASINA adresse une Note « Sur quelques effets sonores des oscillations électriques > ■>t\'i •^"i • • 20-1 PARIS. — IMPIU MKKIE G \ UT II [ E K - V I L L \ R S , Quai des Grands-Augustins, 55. /.*. I.erani .* LàAUTHIKR-VlLLARS. ^■.^<, ^«00 SECOND SE3IESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR une. KiBS SBCRÉrAIRBS PBRPÉTUBEiS. TOME CXXXI. IV^ 4 (23 Juillet 1900). "^PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, (Juai des Grands-Auguslias, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentioi^nées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaftion écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. | Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont 1 pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- | vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académ sont imprimés dans les Comptes rendus, mais lesRa ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aulai que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Acs demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages Les Membres qui présentent ces Mémoires son tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fon pour les articles ordinaires de la correspondance offi cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, li jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendi actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sai vant et mis à la fin du cahier. . ^ Article 4. ^ Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports ei les Instructions démandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fail un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. dép^sef r?ecVé7a°rir«,f nl«r.!*f,* T' "^""^ '"*" présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samed. qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivant.. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 25 JUILLET 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Notice sur Charles Friedel; par M. Georges Lemoine. « Charles Friedel, décédé le 19 avril 1899, était né à Strasbourg le 12 mars i832; l'Alsace nous a donné toute une pléiade de chimistes il- lustres : Gerhardt, Wûrlz, Schùtzenberger, Friedel. )) Grâce à la situation de sa famille, il reçut dès sa première jeunesse une éducation et une instruction très élevées dont la trace ne s'effaça jamais. Il était de bonne heure licencié es sciences mathématiques et licencié es sciences physiques; il s'intéressait à toutes les publications si diverses de nos Comptes rendus. » Son père était banquier, mais on reconnut vite que sa vocation n'était pas le monde des affaires. Il était né pour la Science. Il fut attiré à Paris vers i852 par son grand-père maternel, Duvernoy, professeur au Collège de France et membre de l'Académie des Sciences. Duvernoy l'initia à la C. R., 1900, 2' Semestre. (T. CXAXI, N» 4.) 27 ( 20G ) Minéralogie qui était sa spécialité. Elle ne cessa jamais d'attirer Friedel; ses fonctions de Conservateur de la Collection de l'École des Mines l'y rappelaient sans cesse et lui ont donné l'occasion de faire des travaux très intéressants. On peut citer entre autres, parmi ses trente publications de Minéralogie : sa thèse sur la pyro-électricité dans les cristaux conducteurs de l'électricité; la découverte d'un sulfure de zinc hexagonal, isomorphe du sidfure de cadmium; surtout, les synthèses de divers composés natu- rels : la formation des feldspaths, en présence de l'eau, sous pression, a été particulièrement remarquée. » Mais en même temps, Friedel s'était de bonne heure intéressé à la Chimie. Il avait, à Strasbourg, suivi les cours de Pasteur. Arrivé à Paris, il entra dans le laboratoire de Wùrtz. Dès lors, sous le patronage de ce puis- sant esprit, qui était comme un charmeur par son entrain, son énergie, sa foi ardente, la vie de Friedel fut décidée et consacrée à jamais à la Chimie. » Il serait difficile d'énumérer ici toutes les productions de cette longue vie de travail assidu, tout entière consacrée aux recherches originales, sans se laisser distraire par des publications didactiques qui nous eussent privés de quelques découvertes. La partie la plus brillante de l'œuvre de Friedel appartient à la Chimie organique telle que Wùrtz la concevait, à cette Chimie organique inspirée par la théorie atomique, mais l'éclairant et la développant par les données positives de l'expérience. Il n'y a pas dans les découvertes de ce genre de quoi séduire la faveur populaire; le rôle de l'Académie des Sciences est précisément d'attirer et de distinguer les hommes désintéressés dont les travaux originaux, accessibles seu- lement à un petit nombre d'adeptes, élèvent de plus en plus le niveau des connaissances humaines. » En collaboration avec Wûrtz, Friedel, par ses recherches sur les déri- vés de l'acide lactique, nous a appris à distinguer nettement la basicité et l'atomicité des acides organiques; l'acide lactique donne une seule série de sels, mais deux séries d'éthers. Conformément à des idées sur lesquelles M. Berthelot a beaucoup insisté, il a une fois la fonction d'acide et une fois la fonction d'alcool : il est l'exemple classique des fonctions mixtes, de cette nature hermaphrodite que l'on trouve chez un assez grand nombre de corps organiques. » Friedel, dans un travail magistral, a repris l'étude des aldéhydes et des acétones. P.ir des expériences très nettes, il nous a montré comment l'acétone ordinaire donne par hydrogénation l'alcool propylique secon- ( 2^7 ) daire. Cette découverte, étendue à d'autres corps, a établi définitivement la classe des alcools secondaires. Le même travail le conduisit à transfor- mer l'acétone en pinacone, à la changer en dichloropropane et à produire un grand nombre d'acétones mixtes. » Ces recherches donnèrent à Friedel l'occasion d'étudier un grand nombre de composés renfermant trois atomes de carbone dans leur molé- cule et à définir leurs cas d'isomérie, de manière à attribuer à leurs for- mules, d'après* leurs principales réactions, une constitution rationnelle. Ce fut lui qui, en collaboration avec Silva, arriva à faire complètement la synthèse de la glycérine que Wïirtz avait amorcée. » I/une des découvertes les plus importantes de Friedel consiste dans la production de combinaisons du silicium avec l'hydrogène et l'oxvgène parallèles à celles du carbone. Notre grand Dumas, à la suite de ses déter- minations des densités de vapeur, avait déjà affirmé les analogies chimiques du silicium et du carbone. Friedel, avec la collaboration de M. Crafts, a fondé toute une chimie organique du silicium dont les termes pourraient être étendus presque indéfiniment : le silico-chloroforme et l'acide silico- oxalique, par exemple, ne diffèrent du chloroforme et de l'acide oxalique qu'en ce que le silicium y tient la place du carbone. » Friedel, encore avec la collaboration de M. Crafts, a tiré le plus grand parti, pour les synthèses organiques, de ce que nous l'entendions appeler modestement une heureuse trouvaille : ces bonnes chances n'appartiennent qu'aux laborieux comme lui. En faisant agir le chlorure de méthyle sur la benzine en présence du chlorure d'aluminium, il vit se dégager de l'acide chlorhydrique gazeux ; la synthèsedu toluène ou méthylbenzine, si pénible par les anciennes méthodes, était réalisée avec une telle simplicité que nous en faisons aujourd'hui une expérience de cours. Friedel sut trouver l'explication logique de cette curieuse action de |)résence du chlorure d'alu- minium dans la formation transitoire d'un composé organique contenant le métal. Il sut étendre cette synthèse à un grand nombre de corps de la série aromatique et même de la série grasse : l'hexaméthylbenzine pro- duite par cette méthode lui donna l'acide mellique; il put également pré- parer l'anthracène, les phénols; il obtint, parla même synthèse, le triphé- nylméthane, d'où dérivent les principales couleurs d'aniline. Cette mine, féconde en résultats, n'est point encore épuisée. » Si, malgré la haute valeur de ses Iravanx, Friedel n'a pas doté la Chimie organique de découvertes aussi éclatantes que celles de Wùrtz, son œuvre est plus variée que celle de son maître. C'est que Friedel, grâce ( 2o8 ) à sa forte instruction première, pouvait aborder presque tous les sujets de recherche. » Cette nature d'esprit qui lui était propre se reconnaît dans ses études très délicates sur divers sujets d'isomérie. Je n'en veux pour preuve qu'un de ses travaux peut-être les moins connus, son Mémoire sur les formes cristallines des deux dérivés chlorés isomères de la benzine (hexachlorures cis et trans), dont le dernier découvert est dû à M. Meunier. » Diverses recherches de Chimie générale attestent également cette étendue de l'esprit scientifique de Friedel. On lui doit la détermination des conditions d'équilibre chimique entre l'oxyde de méthjle gazeux et l'acide chlorhydrique gazeux : il a défini exactement l'influence de la température, de la pression, de l'excès de l'un des constituants. I^es théories des équi- libres chimiques ont trouvé dans ces expériences l'une de leurs données les plus importantes, à la suite de celles de M. Berthelot sur l'éthérification, de Henri Sainte-Claire Deville et de ses disciples sur la dissociation. )) En dehors de ses recherches de laboratoire, Friedel consacrait ses efforts à tout ce qui peut concouijir aux progrès de la Science dans notre pays. C'est surtout à lui que l'on doit la fondation de l'Association fran- çaise pour l'avancement des Sciei^ces dont Wûrtz fut, sous son inspiration, l'un des principaux promoteurs. L'un de ses plus vifs désirs était d'associer l'Industrie à la Science, de persuader à nos fabricants français que la Chimie doit être aujourd'hui leur grande directrice. C'est dans ce but qu'il devint le fondateur de l'Ecole de Chimie pratique qui est annexée à la Sorbonne et dont M. Moissan a recueilli l'héritage. » Cette influence de Friedel eu dehors de son laboratoire s'exerça sur- tout après la mort de Wiirtz. Il était l'aîné de ses disciples : il l'avait rem- placé dans la chaire de Chimie organique de la Sorbonne et était devenu à son tour chef d'école. Les élèves de Wiirtz, groupés autour de lui, trou- vèrent le même patronage affectueux : leurs idées avaient un défenseur peut-être moins énergique en apparence, mais encore plus tenace et plus persévérant. Tout le monde se rappelle ici l'intérêt qu'il ne cessa de témoigner à la théorie de M. Van t'Hoff et de M. Le Bel, dont la synthèse des glucoses a si bien tiré parti. A la Société chimique, il ne manquait pas une séance : on peut dire qu'il l'avait faite sienne. Quand, dans l'hiver qui précéda sa mort, nous le vîmes moins assidu, on put deviner que sa santé commençait à s'altérer. n Une des grandes satisfactions de Friedel fut d'assister au triomphe de ( 209 ) la notation atomique pour laquelle, avec Wiirtz, il avait tant lutté. L'Uni- versité qui, entraînée par Deville, l'avait fièrement repoussée, finit par se décider à l'admettre dans l'enseignement secondaire, et les éditeurs re- jettent aujourd'hui les livres écrits dans le langage des équivalents. » Friedel sut joxiir sans orgueil de ce succès. C'est qu'il était un homme d'expérience avant d'être un homme de théorie. Il savait que ce change- ment de notation n'entraînait pas, chez les nouveaux convertis, la foi absolue aux formules de structure, quelquefois hasardées, de la théorie atomique. Il n'ignorait pas, malgré ses efforts pour les atténuer, les diffi- cultés qui se présentent souvent pour adapter entièrement la notion des valences à la Chimie minérale. » Lui-même, dans une de ses dernières publications, disait que « les » nouveaux venus prennent pour des réalités objectives des symboles » destinés à représenter un ensemble de faits ». Il savait que ce change- ment dans le langage des chimistes était dû surtout aux déterminations de plus en plus nombreuses des densités de vapeur des composés métal- liques; à côté des expériences de ce geare dues à Roscoë et à d'autres chimistes, s'étaient placées celles qui avaient été faites dans son labora- toire par lui avec M. Crafts, et par M. Combes. Et ces expériences mêmes avaient montré la difficulté des questions ainsi soulevées en nous appre- nant que des températures très élevées changent quelquefois l'arrangement des édifices moléculaires, en apparence les plus simples, de la Chimie minérale, tels que le chlorure d'aluminium. » Friedel avait conscience de sa haute personnalité, mais il cherchait à en faire profiter ses idées et laissait volontiers de côté ses intérêts per- sonnels. Ceux qui ont eu occasion de contrarier un moment ses tendances et même sa carrière ont pu, je le sais, sentir revenir sur eux, plus vite qu'ils ne l'eussent espéré, sa sincère sympathie. C'est que, comme l'a très bien dit M. Armand Gautier, chez Friedel la hauteur des convictions fit la grandeur du caractère. Il avait la foi : foi dans ses opinions chimiques; foi aussi dans ses opinions philosophiques et dans les devoirs pratiques qu'elles imposent. Friedel, né protestant comme Wiirtz, était, lui aussi, un ferme chrétien, et ses convictions se traduisaient, en toutes circons- tances, par l'exercice de la charité. » Il savait arracher du temps à ses recherches scientifiques pour tendre la main aux hommes que terrassent les infortunes de la vie. Ce n'est pas sans émotion que les chimistes se rappellent tout ce qu'il a fait pour adoucir ( 2IO ) les derniers mois de l'existence de Silva, ce savant à la fois si modeste, si distingué et si méritant, qui avait attiré notre affection à tous. » Parmi beaucoup d'œuvres de bienfaisance auxquelles Friedel s'inté- ressait, on peut mentionner celle de l'Assistance par le travail dans le sixième arrondissement, type à peu près nouveau d'œuvres analogues dans notre Paris, dont l'une des meilleures gloires est celle de la charité. » Au milieu de cette existence si active, les devoirs du père de famille n'étaient point délaissés. La vie avait été rude pour Friedel : resté à Paris pendant le siège de 1870, il avait eu le malheur de perdre sa jeune femme retirée en Suisse avec ses enfants. Quelques années plus tard, son foyer se reconstitua, grâce à une noble compagne, fille de Combes, notre éminent ingénieur français. L'un des fils de Friedel, élève de la Faculté des Sciences de Paris, a passé brillamment les examens de la licence et se livre avec ardeur aux Sciences naturelles. Son fds aîné, sorti de l'Ecole Polytech- nique dans le Corps des Ingénieurs des Mines, a publié, seul et avec son père, d'intéressantes recherches de Chimie minéralogique. Le nom de Friedel revit ainsi déjà par ses fds dans le monde scientifique ; lui-même, par la haute valeur de ses découvertes et de sa personnalité morale, y laisse un profond souvenir. » ASTRONOMIE. — Sur lex observations visuelles faites par M. II. Wesley, à l'observatoire d'Alger, à l'équatonal coudé de o™,3i8 d'ouverture pendant l'éclipsé totale de Soleil du 28 mai 1900. Note de M. Lœwv. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un très beau dessin de la couronne solaire exécuté par M. Wesley, secrétaire de la Société royale astronomique de Londres, d'après les observations visuelles faites par lui à l'Observatoire d'Alger pendant l'éclipsé totale du 28 mai dernier, au moyen de l'équatorial coudé de o™,3i8 d'ouverture que M. Trépied, directeur de cet observatoire, avait mis à la disposition de ce savant. M Le dessin est accompagné d'une note de M. Wesley, d'un très grand intérêt, contenant la discussion de ses observations relatives aux phéno- mènes de la couronne solaire. )) M. Wesley a soigneusement examiné tous les détails des parties infé- rieures de la couronne; il en a minutieusement étudié les formes et la structure d'après les négatifs obtenus dans un très grand nombre d'éclipsés ( 2.1 ) depuis l'année 1870. Il arrive ainsi à cette conclusion que la distinction sur laquelle on a tant insisté dans ces dernières années sur la couronne intérieure et la couronne extérieure doit être définitivement abandonnée. » Comme ce travail a été fait dans un observatoire français où il a trouvé l'accueil le plus courtois, l'auteur a cru accomplir un acte de défé- rence nécessaire en soumettant son Mémoire à l'Académie des Sciences de Paris avant même de le présenter aux Institutions scientifiques de son pays('). ). CHIMIE AGRICOLE. — L'acide phosphorique en présence des dissolutions saturées de bicarbonate de chaux; \ia.v M. Tii. Sciilœsing. « La très faible solubilité du phosj)hate IricalciqTie artificiel dans l'eau contenant des quantités corrélatives d'acide carbonique libre et de bicar- bonate de chaux m'a suggéré une série d'expériences dont on peut déduire quelques conséquences qui me paraissent dignes d'être signalées. » Dans une dissolution limpide de bicarbonate de chaux, on introduit une petite quantité d'une liqueur titrée d'acide phosphorique pur, et l'on y fait barboter, au moyen d'une trompe à eau, de l'air privé d'acide carbo- nique. L'acide carbonique libre va être progressivement éliminé; en même temps des quantités de bicarbonate correspondant à l'acide perdu seront décomposées; et comme le liquide est, dès le début, saturé de carbonate neutre et incapable d'en dissoudre une trace de plus, il semble que la dé- composition partielle du bicarbonate doive déterminer une précipitation de carbonate. Ce n'est pourtant pas ce composé qui se forme le premier; c'est le phosphate tricalcique, et celui-ci prend si bien la priorité, qu'il est possible de précipiter la presque totalité de la chaux à l'état de phosphate tricalcique en ajoutant de nouveau de l'acide phosphorique en temps opportun. » Il est très facile de connaître à tout moment, dans cette expérience, l'état de la dissolution. Il suffit d'en prélever un échantillon pour y faire, après filtration, un dosage alcalinictrique; la chaux étant le seul alcali présent, on apprend ainsi combien il en a été précipité, combien il en reste. Il est clair que le moment d'ajouter de l'acide phosphorique est venu quand la quantité de chaux précipitée indique qu'il ne reste plus d'acide en dis- solution. (') Voir phis loin, p. 240. ( 212 ) )) J'ai répété un grand nombre de fois cette expérience, en opérant le plus souvent sur 4'" de dissolution de bicarbonate et ajoutant l'acide phosphorique par doses successives de i2.\"'^''. » J'ai employé des dissolutions riches en bicarbonate et des dissolutions pauvres, comme l'eau de source distribuée dans Paris; elles m'ont donné les mêmes résultats. En général le précipité de phosphate tricalcique n'apparaît qu'après une demi-heure de barbotage d'air. Il n'est pas col- loïdal. » Une partie se dépose sur les parois du vase ; le reste flotte tant que passe le courant d'air; mais il tombe assez rapidement quand le liquide est au repos; il offre alors l'apparence d'un précipité cristallin. » Réuni sur un fdtre pour y être lavé, il est ensuite étalé sur une sou- coupe et séché à l'air, à la température ordinaire. Si on le pèse à diverses reprises pendant cette dessiccation, on constate qu'il continue à perdre beaucoup d'eau tout en présentant l'aspect d'une poudre sèche. Par exemple 26"', 890 de phosphate qiie je croyais sec, exposés à l'air (à la tem- pérature de 24° environ) et peiés de deux en deux heures, ont perdu 637'"s'', SSC^sr, iio-^s', 77'"SS soit en tout is%2i5, près de la moitié du poids initial. Le phosphate a encore perdu 378™e'' quand on l'a porté, au- dessus d'un bec Bunsen muni de sa couronne, à une température suffi- sante pour le déshydrater complètement, mais incapable de décomposer du carbonate de chaux. Cette exitrême hydratation est commune, comme on sait, à plusieurs phosphates, entre autres au phosphate disodique et au phosphate ammoniaco-magnésien. » L'analyse du phosphate calciné m'a donné les résultats suivants : Opéré sur 476"e'',2 de matière. nirr Acide carbonique 8, -2 Chaux correspondante.... 10, 4 Chaux du phosphate 2/(8,5 Acide phosphorique 210,9 uisr 18,6 carbonate de chaux, soit 8,89 pour 100 459,4 phosphate de chaux 478-0 Les éléments du phosphate rapportés à 100 donnent Théorie. Chaux 54 , 09 54 , 1 9 Acide phosphorique 45, 91 45,8i 100,00 100,00 Il était intér.^ssant de connaître combien d'acide phosphorique refuse de ( 2'3 ) se précipiter dans les expériences ci-dessus rapportées. A cet effet, je lésai répétées en introduisant en une fois dans la dissolution de bicarbonate Tine quantité d'acide phosphorique trop petite pour précipiter toute la rhaux, et en faisant varier la durée du barbotage d'air. Après repos, je Cil- Irak le liquide et j'en recueillais un litre dans lequel je dosais l'acide phos- phorique et la chaux. Durée Acide fin barbotage. Chaux. phosphorique. mgr mgr 1 12 heures 3 16,7 2,1 II 24 heures 290,6 2,1 III 7 jours 83, a i,4 » On voit, d'après ces résultats, que, après douze heures, lu précipita- tion de l'acide phosphorique est très avancée; elle se poursuit lentement ensuite, et ce qui reste d'acide en dissolution finalement est une quantité de même ordre que celles qui représentent la solubilité dans l'eau plus ou moins chargée de bicarbonate de chaux du phosphate tribasique artificiel qui a été l'objet de ma précédente Communication. n Le bicarbonate de magnésie employé à la place du bicarbonate de chaux donne des résultats semblables aux précédents, seulement le phos- phate trimagnésien est un peu plus soluble que le tricalcique. Ainsi, ayant mis 240™^'' d'acide phosphorique dans 2'" contenant iSoo^^"" de magnésie à l'état de bicarbonate, j'ai obtenu, après quatre jours de barbotage d'air, du phosphate trimagnésien, exempt de carbonate de magnésie, et offrant rigoureusement la composition théorique. Il est resté, dans i'" de dissolu- tion, 3'"^'", 3 d'acide phosphorique. » J'ai opéré aussi sur des dissolutions contenant à la fois du bicarbonate de chaux et du bicarbonate de magnésie. Le phosphate qui se précipite alors contient les deux bases, mais sa constitution est toujours représentée par un mélange des deux phosphates tribasiques. )) Quand j'ai introduit dans la dissolution de bicarbonate de chaux plus d'acide phosphorique que la chaux dissoute n'en pouvait précipiter à l'état de phosphate tricalcique, j'ai obtenu, selon l'importance de l'excès d'acide, soit des mélanges de phosphates bi- et tricalcique, soit même du bicalcique pur cristallisé avec sa composition connue PO'CaH -+- 2H-O. Ce phos- phate, qui se décompose à chaud dans l'eau, ainsi que l'ont constaté MM. Joly et Sorel, est stable à froid. J'en ai déterminé la solubilité dans l'eau bouillie, dans l'eau distillée ordinaire et dans l'eau saturée d'acide C. R., 1900, 2' Semestre. (T. CXXXI, N" 4.) 28 ( 2l4 ) carbonique, et j'ai vérifié, par l'analyse de la matière dissoute dans i'", que cette matière était du phosphate bicalcique dissous sans décomposi- tion. Voici les résultats de cette recherche : Acide pliosphorique. i''' eau houillie l Chaux 39,4 acide dissous. ( Acide phosphorique. .. . ^QiS i''' eau distillée ordinaire l Chaux 77'9 contenant os'",8i CO^. ( Acide phosphorique.. . . 100,7 ,. , , ,, _ „ \ Chaux 1 78 , 7 ) , , 1'" eau saturée de CO-. ... , , . o//. o > » " •'-17 Acide phosphorique.. . . 346,8 répondant à 49 > 9 » 11 98 , 8 On voit que le phosphate bicalcique se dissout sans décomposition, mais à la condition que l'eau ne contienne pas de bicarbonate terreux; car une dissolution de ce phosphate, additionnée d'une dissolution de bicarbo- nate calcique, se comporte à la façon de l'acide phosphorique, quand on fait barboter un courant d'air dans le mélange. » Voici maintenant des applications intéressantes des faits très simples que je viens d'exposer. » On sait qu'une terre cultivée, qui vient de recevoir du superphosphate, cède à l'eau beaucoup moins de phosphate soluble que ne l'indique le calcul fondé sur le degré de richesse de l'engrais employé ; de là la ques- tion souvent posée, mais non positivement résolue : Que deviennent les phosphates solubles dans le sol? On a souvent attribué à l'oxyde de fer, à l'alimiine, à l'argile, à la matière humique la fixation de l'acide phospho- rique soluble et, par suite, sa disparition des dissolutions du sol. Sans refuser à ces éléments une propriété dont l'importance me semble avoir été quelque peu exagérée, à la suite des expériences bien connues de M. Paul Thénard, je crois que les chimistes qui ont admis, sans la démon- trer d'ailleurs, la transformation de l'acide phosphorique soluble à l'eau des superphosphates en phosphate tricalcique insoluble ont été plus près de la vérité. En efTet, chaque grain de superphosphate peut être consi- déré comme une source d'acide phosphorique et de phosphate mono- ou même bicalcique qui diffuse ces produits au sein d'une dissolution conte- nant un approvisionnement constamment renouvelé de bicarbonates terreux. Il est maintenant démontré par mes expériences que, dans de telles conditions, l'acide phosphorique tend à constituer en définitive des phosphates tribasiques de chaux, de magnésie, à peu près insolubles, mais aptes encore à contribuer à l'entretien, dans les dissolutions des sols, de ( ^i5) ces minimes quantités do phosphates dissous sur lesquelles M. Th. Schlœ- sing fils a appelé l'attention dans ces derniers temps. )) Je vois encore dans mes expériences la confirmation d'hypothèses proposées par les géologues pour expliquer la formation de l'enrichis- sement de certains gisements de phosphates. » Lorsque des eaux contenant des phosphates dissous à la faveur d'acide carbonique se sont infdtrées dans des terrains où elles ont ren- contré du carbonate de chaux, elles ont nécessairement formé des disso- lutions de bicarbonate au sein desquelles le phosphate tricalcique a pris naissance, et d'où il s'est précipité en vertu de son insolubilité. Le même phénomène s'est produit quand les eaux, trop pauvres en acide carbo- nique pour dissoudre des phosphates insolubles dans l'eau pure, conte- naient cependant quelque phosphate naturellement soluble. En effet, l'acide carbonique aérien suffit seul, avec sa faible tension de ^,^— d'atmo- sphère, pour former au contact d'un calcaire une dissolution contenant par litre 5o"s de carbonate de chaux à l'état de bicarbonate, plus i3"'s du même composé soluble sans le secours de l'acide carbonique. Une telle dissolution est parfaitement capable de transformer un phosphate soluble en phosphate tricalcique. )) Au reste, sans aucun apport d'acide phosphorique et par leur seule infdtration a travers des terrains contenant à la fois du carbonate et du phosphate de chaux, les eaux dissolvent du carbonate, soit avec l'acide carbonique qu'elles contiennent déjà, soit avec celui qu'elles empruntent à l'atmosphère, et forment des dissolutions de bicarbonate impropres à dissoudre le phosphate; en sorte que le gisement de ce phosphate s'enri- chit par l'élimination progressive du carbonate de chaux, m RAPPORTS. GÉODÉSIE. — Rapport sur le projet de revision de l'arc méridien de Quito; par M. PoiNCARÉ. « Par une Lettre en date du 21 juin 1900, M. le Ministre de l'Instruc- tion publique a invité l'Académie à lui donner son avis sur le projet de revision de l'arc méridien de Quito et lui a demandé d'examiner le pro- gramme scientifique proposé, de le discuter et de lui transmettre ses obser- vations. L'Académie a renvoyé la question à une Commission composée des sections de Géométrie, d'Astronomie et de Géographie et Navigation. ( 2i6 ) Cette Commission a étudié le projet en détail, et c'est le résultat de cette étude que je dois résumer dans le présent Rapport. » Il est nécessaire d'abord de rappeler en quelques mots l'historique de la question. Au commencement du siècle dernier, la théorie de Newton qui concluait à l'aplatissement du globe terrestre., fut soumise à de vives controverses, auxquelles l'observation directe pouvait seule mettre fin. Il fallait mesurer deux arcs de méridien à des latitudes différentes. C'est à la France, et en particulier à l'ancienne Académie des Sciences, que revient l'honneur d'avoir mené à bien cette difficile opération. En i^SS et dans les années suivantes, un arc fut mesuré au Pérou par Godin, Lacondamine et Bouguer, et un autre en Laponie par Maupertuis et Clairaut. » La méridienne de France, revisée une première fois en 1739 par Cassini de Thury et Lacaille, le fut de nouveau en 1790 par Delambre et Méchain au moment de l'établissement du système métrique. Cette opéra- tion, entreprise dans des conditions de précision inconnues jusque-là, fut prolongée jusque sur le territoire espagnol. » C'est la comparaison de ces trois arcs, mesurés l'un près de l'équateur, l'autre près du cercle polaire, le troisième sous des latitudes moyennes, qui a fourni la première valeur suffisamment approchée de l'aplatissement. » Jusque-là la Géodésie était restée pour ainsi dire une Science exclu- sivement française; mais dans là première moitié du xix* siècle au con- traire, ce fut surtout à l'étranger qu'elle se développa. Non seulement de nombreuses mesures furent entreprises, mais les méthodes furent perfec- tionnées par les travaux de Gauss, Bessel, Airy et Clarke. » C'est notre regretté Confrère le général Perrier qui a rendu à la France le rang qu'elle avait paru perdre un instant. On sait au prix de quels efforts il est parvenu à joindre l'Espagne et l'Algérie; par les mé- thodes ingénieuses et précises qu'il avait créées, il a procédé à une nou- velle revision de la méridienne de France qui, se raccordant d'un côté aux travaux anglais, de l'autre aux travaux espagnols et par eux aux mesures faites en Algérie, nous donne maintenant un réseau qui s'étend sans inter- ruption du nord de l'Ecosse au Sahara. » Les travaux étrangers et ceux du général Perrier ont conduit les géodésiens à modifier la valeur adoptée pour l'aplatissement. Ils disposent pour cela d'un grand nombre de données nouvelles dont les principales sont : » L'arc anglo-français, qui a 28°, de Laghouat (32° N.) aux Shetland (60° N.); » L'arc russe, qui a 25°, du Danube (45° N.) à l'océan Glacial (70° N.); ( 317 ) » L'arc indien, qui a 24°, entre les latitudes 8" et 32"* N ; )) L'arc américain de l'Atlantique, entre les latitudes 32" et 45° environ ; » L'arc américain du Pacifique, entre les latitudes 3o° et 4o" environ ; w Plusieurs arcs de parallèles dont les plus importants sont : » L'arc européen de Valentia à Onisk par 52° de latitude; » L'arc américain, entre les deux Océans par 38° de latitude; » L'arc qui traverse l'Hindoustan à la latitude 24°. » On remarquera que presque tous ces arcs se trouvent placés sous des latitudes moyennes. Non seulement nous n'avons dans l'hémisphère sud qu'un arc de 7° dans la colonie du Cap, mais sous les latitudes équatoriales et polaires, on n'a presque rien ajouté aux travaux du siècle dernier. )) Il y a là une lacune infiniment regrettable, car les déterminations anciennes, quelque remarquables qu'elles aient été dans leur temps, ne peuvent évidemment être comparées aux travaux plus récents. >) Cette situation a frappé depuis longtemps l'Association géodésique; la nécessité de mesures nouvelles, destinées à vérifier et à corriger celles de Lacondamine et de Maupertuis, paraissait évidente à tout le monde. » Une expédition russo-suédoise est partie pour le Spitzberg et a com- mencé la détermination d'un arc de 4 ou 5 degrés destiné à remplacer celui de Maupertuis. )) Il restait à s'occuper de la revision de l'arc du Pérou. A la réunion de l'Association internationale géodésique en 1889, M. Davidson, délégué des États-Unis, appela sur cette question l'attention de ses collègues. Recon- naissant les droits que donnent à la France les glorieux souvenirs du xviii* siècle, il ajoutait que, si notre Gouvernement ne voulait pas les revendi- quer, le Geodetic Survey des États-Unis pourrait se charger de l'opération. » Le Gouvernement français d'alors ne crut pas devoir décliner cette invitation. Il reçut d'ailleurs un concours empressé de la part de l'Aca- démie des Sciences et du Gouvernement équatorien. En effet, par suite du démembrement de l'ancienne colonie espagnole du Pérou, c'est sur le ter- ritoire de la République de l'Equateur que se trouve situé l'arc dit du Pérou. Des négociations furent donc entamées par l'intermédiaire de M. Antonio Flores, Ministre de l'Equateur à Paris. Elles étaient sur le point d'aboutir et le Gouvernement allait déposer une demande de crédits, quand de graves événements politiques se produisirent à l'Equateur. La situation ne paraissant plus favorable à une opération scientifique de cette nature, le projet fut provisoirement ajourné. » En 1898, les circonstances politiques s'étaient de nouveau modifiées ( 2i8 ) à Quito. Le général Alfarô avait été appelé à la Présidence et l'on était assuré (le trouver auprès du nouveau Président un appui'sans réserve. Ce fut en- core un délégué américain, M. Preston, qui, à la Conférence de Stuttgart, porta de nouveau la question devant l'Association géodésique. Il reconnut d'ailleurs encore une fois les droiis de la France. » Le Gouvernement français comprit qu'une prompte solution était dé- sirable; en effet, il était à craindre que, si la France hésitait à faire valoir ses droits, la mesure ne fût entreprise par le Geodetic Survey américain, ou par l'Association internationale, de sorte que l'honneur en serait ravi à notre pays. D'autre part, l'opération devait prendre un certain temps, et il était à désirer qu'elle fût terminée avant l'expiration des pouvoirs du pré- sident Alfaro, afin de profiter des excellentes dispositions du Gouverne- ment actuel. » Sur l'avis de la Commission géodésique française, M. le Ministre de l'Instruction publique entra en pourparlers avec le Ministère de la Guerre en vue d'étudier les moyens d'exécution. Il sembla que la mission princi- pale ne pouvait s'embarquer avec son matériel encombrant, pour un pays aussi mal connu, avant qu'une première reconnaissance eût montré la possibilité de l'entreprise et déterminé les moyens de la mener à bonne fin. » Cette reconnaissance ne pouvait être effectuée que dans le pays même ; M. le Ministre de l'Instruction publique y affecta une somme de 20000'^'' prise sur le crédit des Missions, et il confia cette mission à MM. les capi- taines Maurain et Lacombe, du Service géographique de l'armée, mis à sa disposition par le Ministère de la Guerre. » Partis de Bordeaux le 26 mai, ces deux officiers arrivèrent à Quito le i3 juillet. Ils furent extrêmement bien accueillis par M. le Président de la République et par tous les membres du Gouvernement qui s'efforcèrent de faciliter leur lâche par tous les moyens en leur pouvoir. En trente jours, MM. Maurain et Lacombe poussèrent jusqu'au Cerro de Pasto, sur le ter- ritoire colombien, et déterminèrent l'emplacement de dix nouvelles stations géodésiques, d'une station astronomique et d'une base. Ils explorèrent ensuite la contrée au sud de Quito, reconnurent deux bases nouvelles dont la dernière est située sur le territoire péruvien, et déterminèrent quinze nouvelles stations géodésiques. » L'ancienne méridienne va se trouver ainsi prolongée vers le nord de 1° et vers le sud de 2" environ. » La Mission s'embarquait de nouveau à Gayaquil le 23 novembre pour retourner en France. ( 219 ) » Les dépenses se sont élevées au chiffre total de SScoo^', dont i5ooo'' environ ont été supportés par le Gouvernement de l'Equateur. » On sera frappé de la rapidité avec laquelle cette reconnaissance a été accomplie. Si l'on songe que ces deux officiers ont eu à parcourir environ SSoo'"" dans un pays des plus difficiles, et à faire une trentaine d'ascensions dans une des chaînes les plus élevées du globe, on se rendra compte du zèle et de l'endurance dont ils ont dû faire preuve pour mener leur tâche à bonne fin en quatre mois. Cette infatigable activité leur a valu l'admiration de M. le général Alfaro. Il n'est que juste de reconnaître que de si prompts résultats n'ont pu être atteints que grâce à la bonne volonté constante des agents équatoriens. » Les croquis rapportés par MM. Maurain et Lacombe témoignent du soin avec lequel cette reconnaissance a été menée. Les environs de chaque station géodésique et de chaque base ont été l'objet de levers topogra- phiques sommaires accompagnés de tours d'horizon, et ces levers four- niront à la mission définitive tous les renseignements dont elle peut avoir besoin. » Ce travail fait le plus grand honneur à MM. Maurain et Lacombe, et montre ce qu'on peut attendre des officiers de notre Service géographique. » C'est à la suite du Rapport qui lui fut adressé par les membres de celte reconnaissance que M. le Ministre de l'Instruction publique, persuadé désormais de la possibilité de l'opération, a écrit à l'Académie des Sciences pour lui demander son avis. » Sur le fond même de la question, cet avis ne pouvait être douteux. L'intérêt scientifique de cette détermination est manifeste. Tous les corps savants, l'Académie elle-même, le Bureau des Longitudes, la Commission géodésique française, l'Association internationale, se sont déjà à plusieurs reprises prononcés sur ce point, et j'ai déjà exposé plus haut les raisons de leur opinion; ces raisons sont trop évidentes pour qu'il y ait lieu d'in- sister davantage. » Mais, outre cet intérêt scientifique, cette entreprise présente pour nous un véritable intérêt national. Si notre pays se doit à lui-même de prendre sa part des conquêtes nouvelles de la Science modei'ne, à plus forte raison il ne peut pas abandonner une position sur laquelle les efforts de nos pères ont fait flotter pour ainsi dire le drapeau intellectuel de la France. Nos droits ont été publiquement reconnus. Répondrons-nous à ces courtoises invitations par une déclaration d'impuissance? La France est aussi vivante et plus riche qu'il y a cent cinquante ans. Pourquoi laisserait- XA ctoqWHic .»w-^ K.J iUBWwrfap Reproduit d'après une figure du Bulletin de la Société de Géo^aphie (Paris, Masson et C'")- ( 22 1 ) elle à des nations réputées plus jeunes le soin d'achever ce que la France d'autrefois avait commencé? » Si ces raisons doivent frapper tous les Français, elles sont plus parti- culièrement sensibles aux membres de notre Compagnie. C'est l'ancienne Académie des Sciences, dont nous sommes les héritiers, qui a accompli l'œuvre de l'j'io, et ces souvenirs, glorieux pour tous, le sont particulière- ment pour nous. » M. le Ministre n'a eu garde de méconnaître les droits de l'Académie. » Je ne saurais oublier, dit-il dans sa Lettre, que l'œuvre qu'il s'agit de I' réaliser est la continuation de celle qu'accomplirent au siècle dernier les » membres de l'ancienne Académie. Je ne saurais oublier davantage l'ini- » tiative prise en 1889 par l'Académie des Sciences. La présente Commu- » nication n'a donc pas simplement pour objet de vous transmettre des » renseignements au sujet d'une entreprise qui ne peut pas manquer de » vous intéresser. Je voudrais, en plaçant la nouvelle opération sous le » haut patronage scientifique de votre Compagnie, lui demander le con- » cours de ses lumières. »" « De quelle manière devra s'exercer le haut patronage dont parle la Lettre ministérielle? Il va sans dire qu'il ne doit pas être purement nominal et qu'il implique un contrôle effectif des opérations. M Convient-il d'aller plus loin? Quelques personnes l'avaient proposé en 1889. D'après elles, l'Académie devrait accepter tout entier l'héritage de Bouguer et Lacondamine, et envoyer un de ses membres à l'Equateur pour diriger lui-même les opérations, comme l'avaient fait les Académi- ciens du siècle dernier. Votre Commission a pensé qu'on ne devait pas donner suite à cette proposition. » Les circonstances ont, en effet, complètement changé depuis le temps de Lacondamine; alors tout était à créer; aujourd'hui, tout est organisé, et l'on ne comprendrait pas qu'on hésitât à se servir de l'admirable orga- nisation qui existe. » Dans les opérations de cette nature, la haute compétence scientifique, l'habileté technique elle-même et les habitudes de scrupuleuse régularité sont des qualités qui restent indispensables, mais qui ne sauraient suffire. Il faut être en état de supporter de grandes fatigues, dans des pays sans ressources et sous tous les climats ; il faut savoir conduire les hommes, obtenir l'obéissance de ses collaborateurs et l'imposer aux serviteurs à demi civilisés que l'on est bien forcé d'employer. Toutes ces qualités intel- lectuelles, morales et physiques se trouvent réunies chez les officiers de G. R., 1900, r Semestre. (T. CXXXI, N» 4.) 29 ( 222 ) notre Service géographique. Qu'on puisse les trouver également dans d'autres corps constitués ou même chez de simples hommes de science n'appartenant à aucun corps, nous n'avons garde d'y contredire. Les Aca- démiciens du xviii" siècle l'ont bien prouvé, dans un temps où les diffi- cultés étaient bien plus grandes qu'aujourd'hui. » Mais enfjji il y a un corps qui est fait pour ce travail; nous ne sommes pas sûrs de trouver aussi bien, nous sommes sûrs de ne pas trouver mieux. Et ce que nous n'aurions pas ailleurs, c'est la cohésion, l'habitude de tra- vailler ensemble et d'appliquer les mêmes méthodes, la discipline, enfin, qui permettra de faire vite et sans tâtonnement. » Nous n'insisterons pas sur l'économie considérable que l'on réalisera en se servant d'un personnel militaire, mais il convient de faire remar- quer que l'opération à entreprendre n'est pas isolée, qu'elle n'est qu'un détail dans un grand ensemble; que cet ensemble doit rester homogène pour que les éléments en soient comparables et qu'il importe, par consé- quent, que le nouveau travail soit exécuté par le même corps, par les mêmes méthodes et avec les même instruments que la grande méridienne de France. » D'ailleurs, en laissant cette tâche au Service géographique, l'Aca- démie n'abdiquera pas. Les méthodes dont ce corps conserve les traditions sont sorties de l'œuvre de nos prédécesseurs; comme gardien de cet héri- tage, il n'est pas pour nous un étranger; l'Académie l'a toujours compris et elle a toujours cherché à faire entrer dans son sein le chef de ce service. Le directeur actuel, M. le général Bassot, est un de nos Confrères. >' Si l'Académie, pendant une phase quelconque des opérations, le jugeait nécessaire, le général Bassot serait prêt à se rendre à Quito et nous apprécierons certainement beaucoup les services qu'il pourrait nous rendre ainsi; mais, si même il ne faisait pas ce voyage, ce serait toujours notre Confrère qui dirigerait de loin les officiers placés sous ses ordres. » L'Académie devrait, en outre, avoir un rôle de contrôle scientifique; les carnets d'observations et de calculs devraient lui être soumis et il y aurait lieu, sans doute, de nommer une Commission chargée de les examiner. » Arrivons à l'examen des détails de l'avant-projet. MESURE DES BASES. » Trois bases seront mesurées; chacune d'elles aura environ SSoo"". La base principale sera située vers le nnlieu de l'arc, près de Riobamba. ( 223 ) à une latitude d'à peu près 1°^ sud et à une altitude d'environ 25oo". » En outre, deux bases de vérification seront établies près des deux extrémités de l'arc, l'une au nord, près de Cumbal, sur le territoire colom- bien; l'autre au sud, entre Quiroz et Sullana, sur le territoire péruvien. » Il importe que les mesures soient faites avec le même instrument qui a servi pour la méridienne de France. Non seulement cet appareil a fait ses preuves, mais les résultats doivent être comparables, et ils ne sauraient l'être si l'on n'opère avec l'instrument qui a été employé dans les mesures précédentes (quitte à se munir d'appareils de réserve pour le cas d'accident). » Depuis quelque temps, on a commencé à étudier des alliages de fer et de nickel dont la dilatation est extrêmement faible. Il est possible que ces alliages, que nous devons à M. Guillaume, rendent dans l'avenir les plus grands services pour la mesure des bases. Jusqu'ici, toutefois, leurs pro- priétés sont assez mal connues. Elles ne peuvent l'être qu'à la suite d'expé- riences longues et difficiles. » On a proposé, non de substituer les règles en métal Guillaume aux règles bimétalliques, mais d'emporter à l'Equateur les appareils des deux systèmes afin de pouvoir faire pour chaque base des mesures comparatives. La Commission n'a pas cru devoir adopter cette proposition; cela serait en réalité greffer sur la mesure de l'arc de Quito les expériences sur la valeur de la nouvelle règle. Ces expériences sont nécessaires et elles se feront; mais il vaut mieux qu'elles se fassent indépendamment. Faites en France, elles coûteront moins cher et l'on pourra plus facilement y consacrer le temps nécessaire. MESURE DES ANGLES. » Le territoire de la République de l'Equateur sur lequel on doit opérer se divise en une série de zones d'altitudes très différentes qui sont, en partant de l'océan Pacifique : i ° une plaine basse; 2° la chaîne des Cordillères occidentales; 3" le plateau de Quito; 4° la chaîne des Cordillères orien- tales; 5" la plaine des hauts affluents de l'Amazone. )) Les deux chaînes ont une altitude générale d'environ 4ooo" ou 45oo™, mais au-dessus de laquelle s'élèvent un certain nombre de pics généralement volcaniques qui atteignent ou même dépassent 6000™. L'al- titude moyenne du plateau est de 25oo™. » Toutefois les deux chaînes et le plateau s'abaissent notablement dans la partie sud. ( 224 ) « La plaine du Pacifique reste à une basse altitude (300"" à 4oo™) jusqu'aux premières pentes des Cordillères; de même la plaine de l'Ama- zone commence assez brusquement au pied des Cordillères orientales, avec des altitudes moyennes d'environ 5oo™. » La largeur de ces différentes zones est naturellement assez variable. » A la latitude de la base principale, la plaine du Pacifique a une largeur d'à peu près i8o'^'", le versant occidental (des premiers escarpements au faîte) 45""™; le plateau (entre les deux faîtes) So*"™, le versant oriental (du faîte à la plaine) 25*"™. )) Plus au sud les deux chaînes se rapprochent de l'Océan; d'autre part, la côte présente une échancrure profonde qui est le golfe de Gayaquil. » Pour ces deux raisons la largeur de la plaine occidentale est considé- rablement diminuée. C'est cette circonstance qui permettra, comme nous le verrons plus loin, de pousser la triangulation jusqu'à la mer. » Cette configuration du terrain imposait pour ainsi dire le plan gé- néral de la triangulation. » On construira deux séries de stations, les unes sur la chaîne occiden- tale, soit sur les sommets, soit sur les flancs des montagnes, les autres sur la chaîne orientale. » Ces stations seront au nombre de cinquante-deux, dont vingt-huit seront empruntées à l'ancienne chaîne de Bouguer et Lacondamine. » Leur altitude sera souvent de 4ooo"'. Les côtés des triangles auront de 30'^" à 4o'>™. » La chaîne des triangles suivra donc la direction générale des Cor- dillères, et comme cette direction n'est pas exactement nord-sud, cette chaîne devra elle-même être légèrement inclinée sur le méridien de telle sorte que la différence de longitude des deux extrémités sera un peu moins de 3°. » Dans la partie sud du golfe de Gayaquil, les hauteurs se rapprochent assez de la côte pour qu'on puisse joindre à la triangulation générale un point situé sur le bord de la mer et où se trouve un ancien phare. » Les opérations seront dirigées de la façon suivante : les officiers com- posant la Mission se partageront en deux brigades dont l'une se portera de station en station sur la chaîne occidentale, pendant que l'autre fera de même sur la chaîne orientale. Bien entendu, la marche des deux brigades devra se poursuivre parallèlement de telle façon que les stations où elles opéreront en même temps soient toujours en vue l'une de l'autre. » D'un autre côté, l'expérience prouve qu'il est impossible dans ce pays ( 225 ) de construire des signaux; ils seraient détruits par les indigènes; il sera donc nécessaire d'employer des héliostats. Chaque brigade tlevra, en con- séquence, être accompagnée de deux postes comprenant des sous-officiers ou soldats français exercés à la télégraphie optique. Pendant que les ob- servateurs s'installeront dans une station, l'un de ces postes occupera la station précédente de la même chaîne, et l'autre la station suivante, de façon à pouvoir envoyer des signaux aux officiers. ASTRONOMIE FONDAMENTALE. » Les trois éléments astronomiques fondamentaux, latitude, longitude et azimut, seront déterminés avec le plus grand soin dans trois stations, la première à Quito, vers le milieu de l'arc, et à i°,5 environ au nord de la base principale; les deux autres à petite distance des deux bases extrêmes. » Quito possède un observatoire muni de bons instruments. Le Gouver- nement français a mis à la disposition du Gouvernement équatorien pour une période de cinq ans un de nos plus habiles astronomes, M. Gonnessiat, de l'observatoire de Lyon. Ce savant va prendre la direction de l'obser- vatoire de Quito. » Cette combinaison, si heureuse au point de vue de l'influence exté- rieure de la France, a été rendue possible par la munificence de deux do- nateurs anonymes, et je suis heureux d'avoir l'occasion de rendre ici hommage à leur généreuse pensée. » En tout cas, cette circonstance facilitera singulièrement les opérations de la Mission. Pendant que les officiers opéreront dans les stations ex- trêmes, M. Gonnessiat fera des observations simultanées à Quito. Cette si- multanéité, indispensable pour les observations de longitudes, sera aussi précieuse pour la mesure de la latitude et nous fera connaître les diffé- rences de latitude avec une très grande précision. LONGITUDES. » Le télégraphe rejoint maintenant Quito à Gayaquil et à un point très voisin de la station astronomique nord. Entre Quito et Gayaquil, il y a un relai; il y en a un également entre Quito et la station nord. Mais il sera facile de supprimer ces relais en employant un nombre suffisant de piles. » Vers le sud, le télégraphe est poussé moins loin et il s'arrête à une ( 226 ) assez grande distance de la station astronomique; mais on travaille actuel- lement à le prolonger et il est certain qu'au moment du besoin il pourra être facilement relié à la station sud. » Les différences de longitude entre Quito et les deux stations astrono- miques principales, et entre Quito et Gayaquil pourront ainsi être déter- minées sans relai télégraphique, c'est-à-dire avec une grande précision. ') Gayaquil est relié par des câbles sous-marins au réseau télégraphique général; on pourra donc connaître sa différence de longitude avec l'Amé- rique du Nord. Mais ici l'emploi de relais sera inévitable et la précision sera moindre. Elle sera d'ailleurs beaucoup moins nécessaire. ASTRONOMIE SECONDAIRE. » Outre les trois stations astronomiques principales, il sera établi six stations astronomiques secondaires où l'on mesurera des latitudes diffé- rentielles et des azimuts secondaires. Ces stations seront sensiblement espacées de degré en degré. ' » L'une d'elles, Cliuyuj, est voisine de la base principale. NIVELLEMENTS. » Les bases devant être réduites au niveau de la mer, il importe de con- naître leur altitude avec une assez grande exactitude. » L'altitude de la base centrale nous sera donnée par une opération de nivellement géométrique de précision, avec les méthodes créées par M. Lallemand et employées dans le nivellement général de la France. Ces méthodes sont familières aux officiers du Service géographique, qui en ont fait usage en Algérie. » Ce nivellement se fera le long du tracé du futur chemin de fer de Gayaquil à Quito. » Le niveau de la mer sera déterminé par un médimarémètre. On n'a pas cru devoir établir cet instrument à Gayaquil. Ce port se trouve en effet au fond d'une baie longue et étroite qui débouche elle-même sur le golfe de Gayaquil. On pourrait donc craindre qu'il y eût de légères différences entre le niveau moyen du port et celui de la pleine mer. C'est pourquoi le médimarémètre sera placé à Playas, sur la côte du Pacifique proprement dit, un peu avant l'entrée du golfe et à ^o'"" seulement de Gayaquil. » La ligne de nivellement du médimarémètre à la base présentera un ( 227 ) développement total d'environ 280*"°. Du médimarémèlre à Gayaquil, puis de Gayaquil à Puente de Cimbo, c'est-à-dire sur l'jo^'", l'altitude s'élève lentement jusqu'à 345"' ; de ce point jusqu'à Sibambe, où la ligue de nivelle- ment rejoint la chaîne trigonométrique, on monte rapidement de 345"" à 2470™ sur SS"""; sur le reste du tracé, de Sibambe à la base, l'altitude reste élevée, mais sensiblement constante. )) On ne peut songer à relier les deux bases extrêmes à la mer par des lignes de nivellement analogues. On devra se contenter des données du nivellement géodésique. A cet effet on mesurera dans chaque station les distances zénithales. Toutes les fois que cela sera possible, on procédera par mesures réciproques et simultanées, ce qui permettra d'éliminer la réfrac- tion géodésique et d'en étudier les lois. » On doit pourtant observer que l'une des brigades suivant toujours la chaîne occidentale et l'autre la chaîne orientale, le nivellement géodésique ne pourrait être prolongé d'une base à l'autre par /ne^u/^^ réciproques et simultanées que le long d'une ligue en zigzag passant alternativement d'une chaîne à l'autre. » il n'est pas même certain que le long de cette ligne ces mesures simul- tanées puissent se faire sans difficulté et sans pertes de temps. En tout cas, les mesures de distances zénithales seront, sinon simultanées, du moins toujours réciproques et la précision restera suffisante. » En effet, d'après les comparaisons des mesures faites en France et en Algérie, l'incertitude ne serait que de quelques mètres, ce qui amènerait pour la base réduite au niveau de la mer une erreur de nrôoTô? ^ P^" près. Or la concordance des bases calculées . Sans doute, on peut espérer que le crédit demandé ne sera pas entière- ment dépensé; les évaluations ont été faites largement et en tenant compte d'éventualités qui ne se présenteront peut-être pas. Cela était nécessaire, afin d'être assuré que le devis ne serait pas dépassé; mais en escomptant les circonstances heureuses et en réduisant d'avance le crédit, on s'expo- serait à des surprises. » Il ne semble pas qu'aucun des articles du devis puisse donner lieu à une contestation. » Il était nécessaire, par exemple, de prévoir le cas où quelques-uns des officiers auraient besoin d'un congé pendant une campagne si longue et si fatigante. j> Il était nécessaire d'emmener un mécanicien pour faire sur place les réparations des instruments; car le renvoi des instruments en France, à cause du prix des transports et des délais qui résulteraient d'un aussi long voyage, entraînerait des dépenses considérables. » Enfin, tandis que la mission principale partira au mois de février ou de mars prochain en vue d'une campagne de quatre ans, deux officiers par- tiront six mois plus tôt, en septembre 1900, afin de préparer les voies et d'acheter les animaux destinés aux transports. Il est évident que cette disposition produira en définitive une éoouoinic notable. ( 23l ) ÉTENDUE DE L ARC. » Il nous reste à traiter deux importantes questions. La première a été soulevée par la Lettre ministérielle elle-même. « Toutefois, (lil M. le Ministre, il y a lieu de considérer que la dépense » pourrait être réduite dans une assez forte proportion s'il était possible, » sans inconvénient scientifique, de réduire l'arc actuellement prévu de 6° » à 4". 5, de la base de Colombie à la base de Targui; on supprimerait ainsi )) la partie la plus difficile des travaux.... Je prierais l'Académie de me faire » connaître son sentiment sur la question de l'amplitude de l'arc à me- » surer et de me dire si la mesure d'un arc de 4°. 5 lui paraîtrait répondre » suffisamment aux besoins de la Science. » » L'arc mesuré au xviu* siècle s'étendait de la station de Mira, par o°3.^' N., jusqu'à la base de Targui, par 3" lo' S. Il s'étendait ainsi sur environ 3°, 5. Il est question de le prolonger vers le nord jusqu'à Cerro de Pasto, par i" 12' N., soit de trois quarts de degré environ, et vers le sud jusque sur le territoire péruvien, par 4''55' S, soit d'à peu près i°,5. )) La proposition visée dans le paragraphe que je viens de citer consis- terait à supprimer le prolongement vers le sud, ce qui réduirait l'arc à 4°, 5. » Nous devons d'abord remarquer que l'arc à mesurer doit être combiné avec des arcs de grande amplitude pris dans les latitudes moyennes et qui ont une vingtaine de degrés; j'ai cité plus haut les plus importants de ces arcs ; il serait à désirer que la nouvelle détermination eût un poids comparable. » Or, il est évident que ce poids sera d'autant plus grand que l'arc sera plus étendu. La principale cause d'erreur est, en effet, l'incertitude sur les latitudes extrêmes, en raison des attractions locales qui peuvent faire dévier la verticale. Cette déviation et par conséquent cette incertitude, toutes choses égales d'ailleurs, seront indépendantes de l'amplitude de l'arc, de sorte que l'erreur relative qui en résultera variera en raison inverse de cette amplitude. » A ce compte, en réduisant l'arc de 6° à 4". 5, on réduirait d'un quart sa valeur scientifique; mais, en réalité, ces sortes d'appréciations ne peuvent se traduire par des chiffres. Quand une détermination devient deux fois plus précise, est-il vrai que sa valeur scientifique devient seu- lement deux fois plus grande ? Tous les savants répondront que la pro- ( 232 ) gression est beaucoup plus rapide, que pour avoir deux fois autant de précision ils devront dépenser beaucoup plus de deux fois autant de peine, et qu'ils ne la regretteront pas. » D'un autre côté, plusieurs membres de la Commission ont émis l'avis que, les frais généraux restant les mêmes, la dépense ne serait réduite que d'un sixième. » Mais un examen plus approfondi du devis montre que cette éva- luation est encore très exagérée. » Il n'y aurait aucune économie ni sur la mesure des bases, ni sur les indemnités d'entrée en campagne, ni sur le transport du personnel et du matériel de France en Amérique, ni sur le nivellement de précision, ni sur l'achat des mules. » En ce qui concerne la mesure des angles, l'économie n'est pas la même, si l'on veut rattacher la triangulation à la mer, au point dit « l'an- cien Phare », dontj'ai parlé plus haut, ou si l'on renonce à ce rattachement. » Si l'on veut rejoindre la mer, jonction dont l'intérêt est manifeste, on ne pourra supprimer que neuf stations, à savoir les cinq stations péru- viennes et celles d'Acacana, Pisaca et Ama. Je ne parle pas des deux sta- tions situées aux extrémités de la base, qui se trouveraient supprimées également, mais qui devraient être remplacées par deux stations analogues aux extrémités de la base de Targui. » Si l'on renonce à joindre la mer, on pourra supprimer en plus Çhilla, MuUepungo, Minas et l'ancien Phare ; de sorte qu'on économiserait en tout treize stations. '• La durée de l'opération serait ainsi diminuée de deux mois. ■> Pour les mesures astronomiques, la station principale du sud serait supprimée, ainsi que la station secondaire du Cerro Chacas, mais la station secondaire de Purin devrait devenir principale. I) En somme, on aurait quatre stations secondaires au lieu de six ; d'où une nouvelle économie de deux mois. » L'entretien du personnel français pendant un mois montant à 4175'^'", l'économie en argent serait de 16700'^''. Cette évaluation est très exagérée, car le séjour de chaque membre de la mission ne serait pas réduit de quatre mois, et, en particulier, l'oflicier supérieur chef de la mission devrait néanmoins rester un an à l'Equateur. Quant à une réduction du personnel, elle ne saurait se faire sans nuire à la rapidité et à la bonne exécution du travail. )i Les frais occasionnés par la mesure des angles, soit 38 000'', seraient ( :.33 ) réduits d'un quart environ (toujours en renonçant à la jonction à la mer), soit gSoo'^''. » Les dépenses des stations secondaires seraient réduites d'un tiers, soit Sgoo'"'. » Cela fait en tout environ 3oooo''% meltons 35ooo*''' pour tenir compte de divers frais de transport et des économies réalisables sur les mesures de gravité. » Cette évaluation, qui est plutôt exagérée, suffit pour expliquer com- ment votre Commission a été unanime à penser que l'arc devait être pro- longé sur 6°. RELÈVEMENT DU GÊOIDE. » La seconde question se rapporte au relèvement du géoïde que pour- rait produire l'attraction du massif des Andes. M. flatt, dans les séances de la Commission, a insisté à plusieurs reprises sur les difficultés qui peuvent en résulter. » Nous devons d'abord nous demander quelle est l'importance probable ou possible de ce relèvement. Quelques auteurs avaient parlé de iSo™. Si l'on calcule l'effet de l'attraction d'un massif cylindrique de 3000" de hau- teur et de iSo""" de diamètre, en supposant la densité moitié de celle de la Terre, on trouve un relèvement maximum de So"". Le résultat pourrait être augmenté, et peut-être doublé, pour la chaîne des Andes, qui ne se réduit pas à un massif circulaire, mais s'étend tout le long de la côte du Pacifique. » Mais il faut tenir compte aussi de l'influence probable des masses intérieures. On sait que les observations du pendule dans les régions mon- tagneuses ont mis en évidence un fait des plus curieux. Les valeurs obser- vées de la gravité sont toujours en déficit sur les valeurs calculées par la formule de Bouguer. Elles s'accordent au contraire assez bien avec une autre formule, due à M. Faye, et où l'on néglige complètement l'attraction des massifs montagneux. » Ce fait inattendu, sur lequel M. Faye a appelé à plusieurs reprises l'attention du monde savant, montre que l'attraction des massifs monta- gneux apparents est compensée, du moins en grande partie, par la distri- bution intérieure des masses, de telle sorte que, si la formule de M. Faye était rigoureusement exacte, le relèvement du géoïde serait nul. )> Il en esta peu près ainsi dans les Alpes et l'Himalaya. En sera-t-il de même dans les Andes? Les différences de structure stratigraphique et de ( 234 ) constitution lithologique ne nous permettent pas de l'affirmer. L'obser- vation peut seule décider. » Nous devons voir maintenant quelles peuvent être les conséquences de ce relèvement sur les résultats de nos mesures. )) Pour bien le faire comprendre, nous devons distinguer trois surfaces : » 1° L'ellipsoïde de révolution, qui diffère le moins de la forme de la Terre ; » 2° Le géoïde vrai, c'est-à-dire la surface d'équilibre des eaux tran- quilles sous l'influence de la force centrifuge et de l'attraction de toutes les masses, tant apparentes qu'intérieures; » 3° Le géoïde corrigé, c'est-à-dire la figure d'équilibre que prendraient ces mêmes eaux tranquilles si l'on sup|)rimait quelques-uns des massifs les plus apparents. » Il est clair que le géoïde corrigé, dont la définition reste d'ailleurs arbitraire dans une large mesure, différera très peu du géoïde vrai, mais présentera moins de petites irrégularités locales. >) Le théorème de I^egendre et Gauss prouve d'abord que nos mesures nous donneront exactement la véritable longueur d'un arc méridien du géoïde vrai (ou du géoïde corrigé, si l'on a calculé convenablement les attractions locales), à la seule condition que la base ait été correctement réduite au niveau de la mer, je veux dire du géoïde. » .Jusqu'à quel point cette condition sera-t-elle réalisée? A cause de la grande altitude de la base, elle ne le sera qu'au prix de certaines précau- tions. Soit a l'angle de la normale au géoïde et de la normale à l'ellipsoïde. Si la variation de cet angle entre les deux extrémités de la base est de i", il est aisé de calculer que l'erreur sur la réduction de la base sera d'un peu plus de I'™. » Mais si nous obtenons ainsi exactement la courbure d'un certain arc du géoïde, il n'est pas certain que cette courbure ne s'écarte pas notable- ment de celle de l'ellipsoïde; il peut se faire qu'on ait pris les mesures sur une bosse toute locale du géoïde, et que la courbure y soit très différente de ce qu'on aurait trouvé dans une autre partie peu éloignée de ce même géoïde, sur le bord du Pacifique par exemple. 1) Il importe de se mettre en garde contre une semblable erreur, et l'on ne peut le faire qu'en cherchant à évaluer le relèvement du géoïde. Quels sont les moyens que l'observation nous fournit pour cela? )) Il y en a deux : le premier est l'observation pendulaire. C'est le moins coïiteux et c'est le plus sûr, parce qu'on peut multiplier les mesures. Mais ( 235) il ne donnera le relèvement cherché que si les cotes sont assez nombreuses pour qu'on ait une idée approximative des variations de la gravité dans toute la région considérée. » Toutefois, ce premier moyen ne devrait pas nous faire négliger le second, si sur place on le reconnaissait praticable et suffisamment écono- mique. Ce second moyen est la mesure de la différence de longitude astronomique entre un point de la côte et Quito et sa comparaison avec la différence de longitude géodésique. » Il est clair qu'on pourra en déduire, sinon le relèvement absolu du géoïde, du moins la différence entre les valeurs de ce relèvement à Quito et sur le bord du Pacifique. )) Mais, pour que celte opération puisse se faire, il faut trouver sur le littoral un point dont on puisse avoir à la fois la longitude astronomique et la longitude géodésique. Gayaquil, au nord du golfe du même nom, est relié à Quito par le télégraphe ; on en mesurera donc la longitude astro- nomique. D'un autre côté, l'ancien phare, au sud du même golfe, sera rattaché au réseau trigonométrique, ce qui permettra d'en calculer la lon- gitude géodésique. » En revanche, on ne peut avoir ni la longitude astronomique de l'an- cien phare, puisque le télégraphe n'y va pas, ni la longitude géodésique de Gayaquil, parce que la plaine entre cette ville et les Cordillères est plate, boisée et sans vues. » Mais il y a au milieu du golfe de Gayaquil une île appelée Puna ; dans cette île se trouvent quelques collines que l'on pourrait peut-être raccorder à la triangulation au moyen d'un ou deux triangles. On peut espérer, d'autre part, que le télégraphe sera d'ici à quelques mois prolongé de Gayaquil à Puna. » La mesure des deux sortes de longitude deviendrait alors possible. CONCLUSIONS. » En résumé, votre Commission vous propose : » 1° D'émettre un avis favorable au projet de revision de la méridienne de Quito; )) 2° D'insister auprès de M. le Ministre pour que l'arc mesuré soit de 6° et non de I\°, 5 ; » 3° D'émellre le vœu que l'opération soit confiée au Service géogra- ( 236 ) phique de l'armée, sous le haut patronage et sous le contrôle scientifique de l'Académie des Sciences ; » 4° t)e nommer une Commission permanente chargée de suivre et de contrôler les opérations de la mission ; » 5° D'approuver dans ses traits généraux l'avant-projet qui nous est soumis, sous la réserve des observations contenues dans ce Rapport et, en particulier, de celles qui se rapportent à la nécessité de multiplier les mesures pendulaires. » Après discussion en Comité secret, l'Académie adopte les conclusions du Rapport. CORRESPONDANCE . M. R. LiPsciiiTz, nommé Correspondant pour la Section de Géométrie, adresse ses remercîments à l'Académie. M. LE MiNisTUE DE l'Instructioiv PUBLIQUE invïte l'Académie à présenter une liste de deux candidats à la chaire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) devenue vacante au Muséum d'Histoire naturelle par suite du décès de M. Milne-Edwards. (Renvoi à la Section de Zoologie.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un Ouvrage de M. le D'^ J.-J. Matignon ayant pour titre : « Superstition, crime et misère en Chine d . MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur le problème restreint des trois corps. Note de M. Lévi-Civita, présentée par M. Appell. « Soient S, J, P (Soleil, Jupiter, Planète) les trois corps; i, [;., o leurs masses. On suppose les trois corps dans un même plan et le mouvement de Jupiter circulaire. » Les distances PS, PJ seront désignées par r, A, et l'angle PSJ (compté (237) positivement dans le sens du mouvement de Jupiter) par t-. Si l'on prend SJ pour nnitéde distance et qu'on dispose de l'unité de temps de façon que la constante de Gauss se réduise à l'unité, les équations du mouvement de P pourront s'écrire (0 dpi dV dt ~ dqt' dt - dp, (l-l,^). où -UpI + sont assurément instables. » Les conditions ci-dessus sont à fort peu près satisfaites pour les petites ( 239) planètes (Ict) Urda, (S) Ida, (5%), dont le moyen mouvement est voisin de I -f- -1 les excentricités et les inclinaisons étant très petites. » Les développements de cette Note et des deux précédentes (9 et 16 juillet) paraîtront prochainement dans les Annali di Matemcitica. » Je ne puis enfin me passer de faire remarquer que, si l'on avait re- connu l'instabilité pour les valeurs rationnelles du moyen mouvement/?, on pourrait démontrer qu'il en est de même pour toute valeur de n. » ASTRONOMIE. — Sur la position et sur l'aspect actuel d'une étoile nowelle, transformée en nébuleuse. Note de M. G. Bigourdax, communiquée par M. Lœwy. « M. Pickering vient d'annoncer qu'une étoile nouvelle découverte par M"* Fleming, et qui était de 8" grandeur en avril 1899, est maintenant une nébuleuse de 12" grandeur. » Il importait de déterminer la position exacte de cet objet avant qu'il se fût trop affaibli, et c'est ce que nous avons fait dès que l'absence de la Lune l'a permis. » Sans doute la constitution nébuleuse actuelle de cet objet a été dé- duite d'un examen spectroscopique, car aujourd'hui, examinée à la lunette ordinaire, il paraît parfaitement stellaire, sans aucune trace de nébulosité environnante. Sa grandeur est 12 a i2,5. » Voici les mesures qui donnent la position de cet objet par rapport à l'étoile 3710 BD - 0° : Angle 1900. de position. Distance. AjR. AO. Juillet 1 8 127,00 4,46,5i —0.15,26 +2.52,4 20 127,13 4-45,93 — o.i5,2o +2.52,6 » L'étoile de comparaison 3710BD — 0° a été rapportée elle-même à l'étoile 3705 BD — 0°, et l'on a obtenu : 1900. Juillet 17 AiR. A®. Comparaisons. m s 0.56,93 0.57, 16 -8'. 7", 2 -8.6,3 6:8 6:8 » La position de l'étoile 8705 BD — 0°, d'après le Catalogue de Cope- ( 2',0 ) land et Bôrgen (n" 5256-7-8) est h u S 19.14.34,47 —0.14. 1,7 ('900'°) Il en résulte pour la No<.'a de M™^ Fleming la position suivante : Aai. A'-fe). h 01 s ., , ., 19.15.16,29 —0.19.16,0(1900,0). ASTRONOMIE. — Éclipse totale de Soleil du 28 mai 1900 ('). Note sur les observations faites à l'observatoire d'Alger, par M. W.-II. W'esley, présentée par M. Lœwy (')• « Le Conseil de la Société royale astronomique ayant ou l'obligennce de me faciliter le voyage à destination d'Alger, en vue de l'observation de l'éclipsé de Soleil, M. le professeur Turner écrivit à M. Trépied, directeur de l'observatoire d'Alger, en le priant de vouloir bien m'autoriser à faire usage d'un des instruments de son observatoire. » M. Trépied accéda fort cordialement à notre désir et, avec la plus grande courtoisie, mit à ma disposition le grand équatorial coudé de o^jSiS d'ouverture, qui paraissait le mieux approprié à la nature des observations que j'avais en vue. » Il importait de faire le meilleur emploi possible de l'instrument qui m'avait été si généreusement confié^ et je pensais que le mieux serait d'exa- miner attentivement en détail les régions inférieures de la couronne. » Comme j'avais eu l'occasion d'étudier minutieusement la forme et la structure de la couronne photographiée pendant les éclipses postérieures à 1870, il me semblait désirable de comparer l'aspect de la couronne pho- tographiée et lie la couronne observée visuellement. » Il y avait, en effet, quelque probabilité que l'œil à la lunette put voir des détails que ne montreraient pas les photographies. » Mon attention avait été récemment dirigée sur ce point, grâce à une lettre que m'écrivit M. le professeur Langley, au sujet de l'éclipsé de 18780. (') Traduction de M"" D. Klumpke. (*) L'Académie décide que cette Communication, Ijieii ([iie dépassant les limites réglementaires, sera insérée en entier. (') Nature, Vol. Ll, p. 'i43; S mars 1900. ( 24' ) » Extrayant de son Rapport au Surintendant de l'Observatoire naval des Etats-Unis le passage suivant : » Je vis, dans ce court intervalle, une structure lilamenleuse étonnamment bien défi- nie; elle n'afTectait pas la forme radiale, ou elle ne la rappelait que de bien loin; elle offrait près du disque le plus d'éclat et de netteté, et elle s'évanouissait rapidement pour disparaître complètement à une distance de cinq minutes d'arc ou davantage (peut-être à lo minutes dans quelques cas). M M. le professeur Langley termine par cette retnarque : 1) Quelque intéressantes que soient les pholographies obtenues récemment sur la structure intérieure de la couronne, cette structure n'a pas encore été étudiée com- plètement sur les photographies même les meilleures que j'aie vues; les moyens dont nous disposons, à l'heure actuelle, nejious permettent peut-être pas de le faire. J'ose espérer qu'à la prochaine éclipse, cette structure intérieure sera un sujet spécial d'études de la part de toute mission possédant les dispositifs photographiques néces- saires et j'émets le vœu que partout où la chose sera possible on en fasse une étude télescopique. » Sur les photographies prises dans le voisinage du maximum des taches solaires (notamment sur les photographies de 1871 et iSgS), j'ai trouvé dans les régions inférieures de la couronne des détails nombreux et de forme très complexe. » Les photographies prises dans le voisinage du minimum des taches solaires ont, en général, montré peu de détails quant à la structure. » La couronne de 1878 correspondait au type minimum bien accentué ; et comme l'éclipsé de 1900 est postérieure à celle de 1878 de vingt-deux ans ou deux fois la période de onze années, on pouvait supposer que la couronne de 1900 présenterait le même aspect général que la couronne de 1878, aussi l'occasion me paraissait tout à fait favorable pour l'étude des observations visuelles mentionnée par M. Langley. » La durée de récli[>se totale à Algi^r était si courte qu'il importait de ne pas déplacer l'instrument pendant la totalité. Il fallait donc avoir un grand champ, ce qui entraînait l'emploi d'un faible pouvoir grossissant. Sur ce point j'avais consulté M. Newall qui mit obligeamment à ma disposition une grande lentille qui avait été emjjloyée avec succès à l'équatoriid coudé de Cambridge. Cette lentille fut placée dans le plan focal de l'objectif du réfracteur d'Alger, elle fut ainsi substituée à l'oculaire ordinaire de cet instrument. » Derrière la lentille nous plaçâmes un cône en carton dont l'extrémité ( 242 ) avait été tronquée pour faire place à l'œil, au foyer principal de ce système oculaire. » Le 23 mai, j'arrivai à l'observatoire d'Alger, à Bouzaréah ; avec l'auto- risation de M. Trépied, M. Sy eut l'obligeance de m'expliquer les mou- vements de l'équatorial coudé. » Nous comparâmes attentivement le plus faible pouvoir grossissant du réfracteur qui était de 4o diamètres, à la lentille de 6 pouces que j'avais apportée d'Angleterre. » Notre choix définitif s'arrêta à la lentille de Cambridge dont le dia- mètre était à celui de l'oculaire de l'instrument d'Alger dans le rapport de 8 à 5. Elle donnait de bonnes images; elle offrait un champ de près de i°3o' de diamètre et elle n'exigeait aucune orientation pour la mise au foyer, chose qui était d'une grande importance vu le peu de temps dont nous disposions. » Le pouvoir grossissant de ma lentille n'était guère supérieur à 20; il était clair que nous n'utilisions ici qu'une portion du réfracteur, mais la meilleure, près du centre. » Grâce à l'étendue de mon champ, en plaçant au centre le disque lu- naire, je pouvais étudier la couronne tout autour du bord lunaire jusqu'à une distance de près d'un diamètre. » Pendant les jours précédant l'éclipsé, je braquai le réfracteur sur des objets terrestres et je m'exerçai à les dessiner avec le plus de détails pos- sible dans l'intervalle de temps que durerait l'éclipsé. Sur mon papier à dessin, j'avais figuré un disque de deux pouces de diamètre pour repré- senter la Lune à l'échelle qu'elle m'apparaîtrait au réfracteur. » Par le centre du disque, j'avais tracé la verticale, et, autour de ce disque, un cercle représentant approximativement le champ de l'instrument. » Grâce à l'obligeance de M. Evershed, j'eus des données sur les angles de position des principales protubérances dans la matinée du 28, et je me servis pour l'orientation, de la position de la grande protubérance située au sud-ouest. » Le jour de l'éclipsé, le ciel était très pur et la définition des images semblait parfaite. » Dès que M. Sy eut observé le premier contact sur l'image du Soleil projetée sur un écran avec l'oculaire de 4o diamètres, je suivis, à l'aide de la projection, la marche de l'éclipsé, cette image projetée n'affectant pas trop la sensibilité de mon œil. ( M3 ) )) Lorsque le croissant solaire fut suffisamment délié, je retirai l'oculaire pour lui substituer l'objectif et le cône. « L'image du croissant projetée par l'objectif sur l'écran était en dehors du foyer, mais le champ était nettement visible et je pus ainsi placer l'image du disque lunaire presque rigoureusement au centre du champ. » A l'instant précis où l'image du croissant disparaissait de l'écran, je commençai mon observation. » J'aperçus, au premier coup d'œil, une couronne de forme entièrement symétrique avec de larges brèches polaires, bien accentuées, s'élendant au nord et au sud à une dislance considérable du disque. Ces brèches étaient remplies de rayons délicats que je pouvais suivre jusqu'au bord du disque. Ils étaient rectilignes et dans une direction à peu près radiale dans la partie centrale des brèches; puis, vers les extrémités de la brèche, ils s'écartaient de plus en plus de la forme l'ectiligne et de la direction radiale. Ils rappelaient d'une manière frappante les rayons vus dans beau- coup d'éclipsés antérieures, particulièrement dans celle de 1899. » Les régions équaloriales étaient, en général, d'une densité uniforme tout le long du bord, et je ne pus constater ici aucune trace de brèches s'étendant jusqu'au disque lunaire. » Je m'efibrçai spécialement à découvrir la structure de forme cintrée ou entrelacée près du bord, mais je ne pus la constater : je ne pus que soupçonner quelques rayons en forme d'arc, entourant la grande protu- bérance au sud-ouest. Les détails que je vis dans les régions inférieures équatoriales consistaient uniquement en des masses mal définies ne s'éle- vant, en aucun cas, à plus d'un quart du diamètre huiaire. Ces masses s'évanouissaient d'une manière presque imperceptible et ne présentaient aucun contour défini. » La couleur générale de la couronne était d'un blanc pur près du disque, elle passait rapidement au gris perle qui, à son tour, devenait moins intense près des bords du champ où les parties équatoriales de la couronne se trouvaient pour moi interrompues. » Je cherchai avec soin des différences de couleur dans la couronne; mais je ne pus les constater avec certitude : je soupçonnai la couleur rosée près de la grande protubérance au sud-ouest; il y a eu ici, peut-être, une illusion due à la couleur brillante de la protubérance elle-même. Je cher- chai la couleur verte près du bord de la couronne, mais j'ai la certitude de ne pas l'avoir vue. Je ne peux croire que la non-apparition de la structure cintrée ou entrelacée sur laquelle s'était principalement portée mon atten- ( 2i', ) lion est due à une mauvaise définition, puisque les rayons polaires m'appa- rurent avec une nellelé parfaite. » Comme phénomène astronomique, la couronne dépassait en beauté tout ce quej'.ivais imaginé. Les couleurs délicates, blanche et grise, de la couronne avec le rouge éclatant des protubérances formaient une image d'une beauté rare. Immédiatement avant la fin de la totalité, une longue ligne irrégulière de la chromosphère, d'un rouge vif, se montra sur le bord ouest du disque. » Comme je me trouvais dans une pièce fermée, je ne pus me rendre compte de l'obscurité occasionnée par la totalité, mais je pense qu'elle n'a pas été intense : j'avais allumé une bougie, dont j'eus à peine besoin; à l'air libre elle aurait certainement été inutile. )) La couronne était, il n'y avait pas de doute, du Ivpe de celle qui accom- pagne la période du minimum des taches solaires; les longs ravons équato- riaux se trouvaient coupés pour moi par le champ de mon instrument. A en juger par les régions inférieures que je pouvais voir, il me semblait qu'ils offraient vers l'équaleur une dépression moindre que celle correspondant aux rayons dessinés d'après les photographies de la couronne de 1878 ou que celle des rayons de la photographie de M. le professeur Pickering prise en 1889, janvier i ; ils devraient plutôt présenter un type intermédiaire entre 1886 et 1889. L'examen général de la couronne de 1900 confirme l'existence d'une relation entre la forme de la couronne et la période de onze ans relative à l'activité solaire manifestée par les taches du Soleil. » Pendant la courte durée delà totalité, je n'ai pu faire qu'une esquisse des caractères généraux que présentait la couronne. Immédiatement après l'éclipsé, je pris des notes qui m'ont servi ainsi que l'esquisse mentionnée ici à faire aussitôt que possible un dessin du phénomène. » Mon intention était d'abord de ne dessiner minutieusement que la structure delà couronne; mais, comme je n'avais pu remplir ce programme, j'ai dessiné en substance tout ce que j'ai pu voir. Les rayons polaires ne sont qu'apptoxiraativements exacts quant à leur nombre et leur position. Je pense avoir donné assez exactement les angles correspondant aux par- ties extrêmes des grandes brèches polaires; quant au caractère du contour est de la brèche polaire australe, j'ai la conviction de l'avoir bien repré- senté. J'aurais peut-être dû prolonger le bord ouest de celte brèche jusqu'à la limite du champ. » Le dessin représente un négatif, les ombres indiquant la lumière. M Le but principal que j'avais en vue était, ainsi que je l'ai déjà dit, de ( 245 ) comparer la couronne observée au télescope à la couronne photographiée, dans le but de m'assurer s'il existe des détails visibles à l'œil non reproduits par la photographie. Je ne crois pas que c'était là le cas pour la couronne de 1900. 5) Je ne crois pas avoir vu plus de détails que n'en montrent les photo- graphies, etj'ni maintenant la conviction que de bonnes photographies, prises à une échelle suffisamment grande, sont susceptibles de faire voir tous les détails que l'œil distingue avec une lunette. J'affirme ce fait d'autant plus volontiers qu'il était jusqu'ici en désaccord avec mes idées. Je m'étais attendu à voir plus ou moins de détails d'une nature complexe et mon attention était spécialement dirigée vers ce point. D'autre part, le ciel était d'une transparence absolue et l'instrument qui m'a servi était sans doute meilleur que tous ceux em[)loyés jusqu'ici pour l'observation visuelle d'une éclipse de Soleil. » L'o|)inion souvent émise que les détails visibles à l'œil sont plus nombreux et plus complexes que ceux que montrent les photographies , est basée, ce me semble, sur une connaissance imparfaite encore des dé- tails, connaissance qu'éclaircira un examen approfondi des couronnes photographiées. En 1872, je vis pour la première fois les belles photogra- phies au collodion de la couronne de 1871 obtenues par M. Davis pour Lord Lindsay (actuellement Lord Crawford). » M. Davis me dit alors que la couronne, vue au télescope, montrait infini- ment plus de détails que n'en donnaient les photographies obtenues par lui. » A ce moment, je n'avais pas encore soumis ces photographies à l'étude qui, depuis, m'a occupé pendant de longs mois ; je suis certain que ni M. Davis, ni moi-même, ne nous rendions compte alors que sur ces mêmes photographies, nous trouverions plus de cent détails distincts bien que très faibles. » M. Brothers, qui me confia les clichés faits par lui de l'éclipsé de 1870, n'avait pas remarqué, ainsi qu'il me l'avoua plus tard, le grand nombre de détails trouvés depuis sur ces mêmes photographies. C'est peut- être aussi le cas des clichés américains de l'éclipsé de 1878. I^es positifs, qui ont été envoyés en Angleterre, montrent très peu de détails et le dessin, publié à l'aide de ces photographies dans le Supplément III des Observations de Washington pour 1876, est fort simple et quelque peu schématique. Ce dessin ne montre évidemment pas tous les détails que l'on trouve sur les originaux, ainsi que cela semble résulter de la compa- raison de ce dessin et du cliché à courte pose obtenu de la même éclipse par W. Ranyard. Ce cliché n'est pas très bon, le développement en a été C. R., 1900, 2' Semestre. (T. CXXXI, N" 4.) J2 ' 24H ) forcé, il montre néanmoins de nombreux détails qui ne se trouvent ])as sur le dessin de Washington, et que je ne dislingue pas sur les positifs des clichés américains. Il serait à désirer que les clichés obtenus en 1878, par les différentes missions américaines, fussent soumis à un examen critique. » Dans un tel examen, les clichés originaux sont absolument indispen- sables, aucune reproduction photographique ne pouvant faire voir tous les détails; les structures les plus délicates sont invariablement perdues dans les reproductions. M Les meilleurs résultats, quant aux détails des régions inférieures de la couronne, s'obtiendront à l'aide d'une échelle plus grande que celle em- ployée jusqu'en iSgS, la couche de gélatine ne permettant pas de faire subir aux clichés le même agrandissement qu'aux clichés obtenus à l'aide du collodion humide. » Pour l'étude des régions limites, toujours très peu lumineuses, nous pouvons nous servir des photograpiiies obtenues à l'aide de petits appareils et de plaques rapides. Il est presque inutile de dire ici qu'il est nécessaire d'avoir une série de clichés obtenus avec des poses différentes, car un seul cliché ne donne jamais tout ce qui est visible. » L'étude des détails des régions inférieures de la couronne nous per- mettra d'élucider la question si la couronne est formée de régions inté- rieures et d'extérieures, distinctes ou non. Si la structure des régions inférieures est simplement la base de longs rayons analogues à ceux des régions limites extérieures de la couronne, mais raccourcies, parce qu'elles sont vues sous des angles différents, il est évident alors que la couronne est réellement une et que la distinction entre la couronne intérieure et la couronne extérieure, distinction sur laquelle on a tant insisté, est pure- ment arbitraire et qu'elle devrait être abandonnée, ce qui me paraît pro- bable en ce qui concerne la couronne de 1900. » ASTRONOMIE. — Observations de l'éclipsé totale de Soleil du 28 mai igoo, faites en Espagne, à Helli/t, à Albacele et à Las Minas (*). Note de M. G. liiGouRDAN, couimuniquée par M. Lœwy. « Notre programme comprenait d'abord les observations suivantes qui, en effet, ont été faites à Hellin, près de la ligne de centralité : » Observation des contacts ; (') Mission organisée parle Bureau des Longitudes, avec le concours de l'Observa- toire de Paris. ( 247 ) )) Photographie de l;i couronne et des astres voisins du Soleil; )) Dessin à l'œil nu de la forme de la couronne et comparaison avec la forme donnée par la photographie. » Dans la suite, trois collaborateurs libres, MM. Eysséric, Heitz et Salet, ayant demandé à nous accompagner, nous leur avons proposé l'ob- servation des contacts en deux stations secondaires situées, de part et d'autre de la station principale (Heilin), dans la zone de totalité et vers les limites de cette zone : les stations secondaires ainsi choisies ont été Albacete, où a observé M. Eysséric, et Las Minas, où a observé M. Salet ('). )) Quant à M. Heilz, il a bien voulu se charger de manœuvrer l'équato- rial photographique installé à Heilin, où nous avons été aidé aussi avec le plus grand dévouement par M. Fernandez. » Le jour de l'éclipsé, le ciel a été parfaitement pur dans les trois sta- tions. » Nous laissons à MM. Eysséric et Salet le soin de faire connaître leurs résultats; voici le résumé de ceux que nous avons obtenus à Heilin, en un point dont voici les coordonnées géographiques : » Longitude : o^ i6'" G", o ouest >ie Paris; lalilude : +38"3o'a7"; alli- tiide : 55o'". » Contacts. — Ils ont été observés avec une lunette montée équatoriale- ment, de o™,ioo d'ouverture, mais diaphragmée à o", 060 parce que, avec la pleine ouverture, deux verres noirs avaient déjà été brisés. L'oculaire employé donnait un grossissement de 36 fois. » Nous donnons les heures des contacts d'abord en temps du chrono- mètre sidéral d'observation (487 Winnerl), tels qu'ils sont sur le cahier d'observation, puis en temps moyen de Helliu, calculé en adoptant -f-0^9%1 pour la correction du chronomètre, déterminée par des obser- vations méridiennes : Temps du Temps moyen Contact. chronomctvc. de Heilin. h m s ''„"'„' .... 7. i2.5o noté peul-être I* trop lard 2.3o.i3,o 2.... 8.27.37 4- 4-47.8 3.... 8.28.52 noté probablement i' trop lard 4- 6. 1,6 4 9.35.19 ou 20' 5.12.18,7 (' ) Albacete et Las Minas sont reliés lélégrapliiqueraent à Heilin, ce qui nous a permis envoyer, à ces stations secondaires, l'heure de Heilin, exactement déterminée. ( 248 ) » A S*" iS^SUemps moyen la Lune a occulté un groupe de quatre petites taches solaires : au moment de l'immersion de la plus belle il s'est formé, entre cette tache et le bord noir de la Lune, un pont très nettement visible, autrement dit une goutte noire bien prononcée. )) Pendant la totalité, la lumière était encore suffisante pour permettre de lire le cadran des secondes du chronomètre Winnerl, placé cependant à l'ombre du pied de la lunette d'observation. » Les personnes qui examinaient l'éclipsé à l'œil nu ont vu, pendant la totalité, au plus cinq planètes ou étoiles, ce sont : Mercure, Vénus et trois étoiles. » Photographie. — On n'a pris de photographie que pendant la totalité. On a employé les objectifs à portraits suivants, à quatre verres, montés sur un équatorial entraîné et que M. Heitz s'était chaVgé de manœuvrer : Diamèlres des Distances ■ — — — _^ ■ Dui-ées Objectifs. focales. lentilles. diaphragmes. de pose. m m m s I o ) 96 o , 1 5 o , 098 I 2 II o,56 0,12 o,io8 36 lit 0,48 0,12 0,092 60 » Les trois plaques ainsi obtenues montrent la couronne sous le même aspect, sauf de légères différences dans l'étendue des parties les plus faibles; sur toutes on voit Mercure, qui a donné une image très forte; mais on n'a pu trouver, sur aucune d'elles, de traces certaines des étoiles qui étaient alors près du Soleil, pas même de a Taureau, alors situé à moins de 6° du centre du Soleil, dans les limites utilsiables des champs des objectifs. » Dessin de la couronne à l'œil nu. — Ce dessin, fait avec un appareil spécial, indique pour la couronne une forme et deslimites assez différentes de celles que donne la photographie; mais on ne peut insister ici sur ces dilférences dont la discussion exigerait la reproduction du dessin et des photographies. » ASTRONOMIE. — Observation de l' éclipse totale de Soleil du 28 mai 1900, fuite à Albacete (^Espagne). Note de M. J. Evssëric, communiquée par M. Lœwy. « Les quatre contacts ont été ob.servés à Albacete, en un point situé, par rapport au sommet géodésique de premier ordre de celte ville, à 120"' ( 249 ) au nord et à 23o™ à l'ouest; de sorte que les coordonnées du lieu de l'ob- servation sont : Long. O. de Paris: o'M6■"47^I. | Lat. N. : 38''59'48". | Alt. : 678'". » Cette observation a été faite avec une lunette de o^.oyo d'ouverture, montée azimutalement ; l'oculaire em[)lo\é donnait un grossissement de 35 fois. M Les heures des contacts ont été notées sur une bonne montre Leroy, à temps moyen. » Le Tableau ci-dessous donne les heures des contacts en temps de la montre et en temps moyen de HcUin; le temps de Hellin, station centrale de la mission de M. Bigourdan, avait été transmis lélégraphiquement à Albacete avant et après l'éclipsé : Temps Temps moyen Contacts. de la montre. de Hellin. h ui s II m s Premier 3. 5.87,0 2.49- 15> 5 Deuxième 4-20-36,i 4- 4-'4i6 Troisième 4-2i.i6,o 4- 4-54 >5 Quatrième 5.28. 0,8 5. 11. 89, 3 » La durée de la totalité a donc été de 3c)%g. » Les premier et quatrième contacts ont été notés quand ils ont été constatés avec certitude, c'est-à-dire sans doute un peu en retard. Les deuxième et troisième contacts ont paru se produire très nettement, le troisième a été observé sans verre coloré. » Pendant la totalité, deux protubérances inégales, d'une couleur rose vif, ont été observées vers le liant et un peu à gauche du disque (image renversée). » ASTRONOMIE. — Observation de l'éclipsé totale de Soleil du 28 mai 1900, faite à Las Minas {Espagne). Note de M. Sai.et, communiquée par M. Lœwy. « L'observation a été faite à la gare de Las Minas, avec une lunette de o'^.ogS d'ouverture, montée équatorialement. Les grossissements em- ployés étaient de 85 et i3o. » Le transport du temps était assuré par deux montres à secondes indé- pendantes et trois montres simples. Toutes ces montres ont été comparées ( 210 ) à la pendule de temps sidéral installée à la station centrale de Hellin, le matin à 6'',3o et le soir à S**. De plus, l'heure a été envoyée télégraphique- ment, par M. Bigourdan, à a*' et à 5''3o™, encadrant ainsi l'observation de l'éclipsé. » Les heures des contacts ont été observées au moyen de compteurs à secondes lancés au moment des contacts et comparés aux montres aussitôt après. » Au moment de l'occultation des taches on n'a pas aperçu de ligament, peut-être à cause de l'état onduhint des images. Le fond des taches sem- blait toujours plus clair que le bord de la Lune, et l'on apercevait facile- ment de petites taches, des grains et des facules invisibles lorsque le bord de la Lune en était éloigné. » Quelques instants avant la totalité les aspérités du bord de la Lune deviennent de plus en plus nettes et au moment du deuxième contact deux grains se détachent des deux cornes; puis le croissant se sépare en de nombreux fragments et disparaît. » On aperçoit alors, sans verre noir, la chromosphère rose et, un peu à gauche du sommet, un groupe de deux protubérances qui ont l'aspect de flammes hautes et étroites. La lumière réapparaît en un seul point, après une durée de totalité de vingt-six secondes. » Après le troisième contact, on a aperçu à terre des bandes de tiiffrac- tion serrées et se mouvant avec rapidité; ce phénomène n'a duré que quelques secondes. » Voici les heures des contacts : Temps Temps moyen de 487 Winnerl. de Hellin. h m s h m s Premier contact 7.12.52,6 2.5o.i5,6 Deuxième contact 8.28.19,6 4- 5.3o,3 Troisième contact 8.28.45,6 !\. 5.56,2 Quatrième contact 9.35.32,5 5. 12.32, i » Les coordonnées du point d'observation sont : Longitude ouest de Paris o'' i5™59',8 Latitude +38°i8'5o" Altitude 330" (23! ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un système d'équations différentielles qui équivaut au problème des n corps, mais admet une intégrale de plus. Note de M. TV. Ebert, |>résentée par M. Poiacaré. « Nous considérons le sysîènie canonique ^ ^ dt ' ÔYi' dt dxi' OÙ .niimi. (i') F=:T-U = c/.. U^2/— ik Ce système repicsenle le problème des n corps. /«,, m.-,, . . ., w„ sont les masses des corps, x,, x^ et angles coordonnées rectangulaires du premier, x^, x^ et x^ celles du second, etc., rapportées à un système fixe dans l'espace, r^/, soit la distance mutuelle des corps i et k. » Il résulte de (i) : , „, dj^\ dx, dx3 (' ) y^ = "'^iu' -y-^^'^'iir' y-^'-^'^'iû' ■■■■ » La force vive T est homogène au second degré par rapport aux y et la fonction des forces U est homogène au degré — i par rapport aux x. On a donc » Nous introduisons maintenant à la place de t une autre variable indé- pendante T par l'équation ,, I U + 23C T +a ^^^ dt ^ rfT "" ax Ces deux déilnitions sont identiques à cause de (i'). » En tenant compte de ce que T ne dépend que des 7 el U des x, (i) s'écrit en introduisant dt dT (W dxi _ dy dj'i __ dxj _ (3') dr: ~"^ T + a' di ( 252 ) Or, ce nouveau système peut s'écrire également sous forme canonique dxi , (JF' ôv; dW (3) di dv, ci-. dxi où F'= log(T + a) — log(U 4- 2a) = const. )< F' doit être nulle à cause de (i'). Le système (3) est complètement équivalent au système (i). » En effet, après l'avoir intégré, nous pouvons exprimer les y et a; en fonction de t de même que T ou U, et nous obtenons alors t par une dernière quadrature à l'aide de (2) : dz -ha » L'intégration du problème des n corps (i) revient donc à l'intégration du système (3). » Or ce dernier système admet une intégrale de plus que le système (i). » En effet nous multiplions les équations (3) respectivement par y, et Xj et ajoutons : » En tenant compte des relations (a) et de (r'), on voit que le second membre de cette équation est égal à l'unité. » Il en résulte l'intégrale suivante du système (3) (4) ^fi^i-'i-^- c. » Il est évident que (4) ne peut élre composée des intégrales connues du problème des n corps, car elle coutient t qui ne peut s'exprimer d'une façon connue en fonction de /, des x et des j'. » Donc, au lieu de traiter le problème des n corps (i), on peut traiter un autre problème (3), admettant une intégrale de plus (4). » Car pour le système (3) les intégrales des aires et les premières in- tégrales des centres de gravité subsistent comme pour le système (i). Les secondes intégrales des centres de gravité existent encore, si les premières intégrales des centres de gravité sont nulles, c'est-à-dire, si le système de coordonnées suit le mouvement du centre de gravité. » La transformation précédente peut aussi être obtenue par les méthodes ( 253 ) de Jacobi. Eu effet, en écrivant l'équation T - U = a = F sous la forme log(T -H a) - log(U + 2«) = o = F', on obtient le système canonique (3) en regardant cette dernière équation comme équation d'Hamilton et en cherchant le système canonique corres- pondant. » MÉCANIQUE. — Sur le volant élastique. Note de M. L. Lecornu, présentée par M. Haton de la Goupillière. « Le volant d'une machine agit avec d'autant plus d'énergie que son moment d'inertie est plus considérable; malheureusement le prix d'acqui- sition et les frottements sur l'axe augmentent en proportion du poids, ce qui limite pratiquement la grandeur du moment d'inertie. On peut, dès lors, se demander s'il n'y aurait pas avantage à rendre certaines parties du volant mobiles par rapport à la masse principale en les reliant à celle-ci par des ressorts dont la tension variable emmagasinerait, pendant les pé- riodes d'accélération, une fraction du travail en excès pour la restituer pendant les périodes de ralentissement. Cette idée a déjà été émise par l'ingénieur français Raffard, qui prit même, en i8go, un brevet pour l'in- vention d'un volant, soi-disant isochrone, portant quatre masses satellites guidées à peu près radialement, conjuguées entre elles de manière à neu- traliser l'action de la pesanteur, et rappelées par des ressorts. Mais l'in- venteur n'a donné, à vrai dire, aucune théorie de son appareil, et surtout, il n'a pas recherché si les oscillations inséparables de la présence des res- sorts ne présenteraient pas des inconvénients inadmissibles. J'ai repris la question par le calcul, et voici quelques-uns des résultats que j'ai ob- tenus. » Soit A le moment d'inertie de la niasse principale. Je suppose, pour simplifier, qu'il y ait une seule masse satellite, de grandeur M, possédant un moment d'inertie a par rapport à son centre de gravité G. J'admets que celui-ci est guidé suivant une droite D, de position quelconque, et rappelé par un ressort en hélice dont une extrémité est fixée en un point de D. Faisons d'abord tourner le volant avec une vitesse constante co, égale à sa vitesse moyenne de régime. G se place sur D, à une distance R du centre G. R., ujoo, 2- Semestre. (T. CXXXI, N» 4.) ^^ ( 254 ) du volant et la droite OG forme alors avec D un certain angle i. Si nous posons B = A + a 4- MR\ la quantité B est le moment d'inertie total du volant pour la position considérée de (j. Le ressort prend une tension égale à Mw^R cosi. Je désigne par Mw-p- le rapport entre la tension du res- sort et son allongement; par conséquent, si le volant était maintenu im- mobile, la masse M à la suite d'un choc effectuerait des oscillations ayant pour période — • » Imaginons maintenant que le volant soit écarté de l'état de régime par un moment moteur égal à Csinru/, expression dans laquelle C et r sont deux constantes. Quand C est assez petite pour que la vitesse angu- laire reste voisine de o>, la variation Ato est donnée par la formule , C I — cos/coi coûco = /■ B I ^^^,liCos'-i+rUm^i p-— /-— 1 » Si, toutes choses égales d'ailleurs, le ressort était rendu rigide, de manière à immobiliser M dans sa position moyenne, p deviendrait infini, et le dernier terme du dénominateur disparaîtrait. L'influence du ressort atténue donc les oscillations pourvu que l'on ait p"]>7--|- i. En particulier, quand p' — /"^-i- i, la variation de vitesse est supprimée : le travail moteur est entièrement absorbé par le déplacement relatif de la masse auxiliaire. Pour une valeur donnée de r, on se rapproche d'autant plus de l'isochro- nisme que l'expression 4cos-i -l- r-sin^« ou 4 + (^^— 4)sin-ja une plus grande valeur. On voit que, si r^ 2, il y a avantage à adopter le guidage radial {i = o); si, au contraire, r<^2, le guidage tangentiel (i= 90°) est préférable. )) Quelle que soit la loi du moment moteur, on peut, par la formule de Fourier, le décomposer en une série de termes de la forme C sinrto^, en prenant convenablement, pour chaque terme, l'origine du temps. Généra- lement il y aura dans la série un terme prédominant, et c'est surtout en vue de ce terme que devra être fait le réglage. Plus la série renferme de termes sensibles d'un ordre élevé, plus le ressort doit être rigide. J'ajoute qu'en supposant /infiniment petit, on peut, au moyen des mêmes formules, étudier le passage d'un état de régime à un autre sous l'action d'un mo- ment moteur très lentement croissant. La condition p-> /-+ i se réduit alors à p > I . » Pour que la question soit complètement élucidée, il faut encore se rendre compte de l'effet d'une percussion exercée sur le volant pendant - ( 255 ) qu'il marche à l'état de régime : on doit, en effet, se préoccuper des oscil- lations de vitesse qui naîtraient, par exemple, à la suite d'une variation brusque de résistance due à la mise en marche d'un outil. L'étude rigou- reuse de ce genre d'oscillations dépend d'une intégrale hyperelliptique. Quand le moment P de la percussion est très petit, l'écart E entre le maxi- mum et le minimum de vitesse est donné par la formule W' _ 4PMR=cos(' ^ /4 cos-t -+- (p-— i) sin-/ B(p2— i)-+-4MR''cos''2V B(B — MR^sin^i") et la durée T d'une oscillation de vitesse est ''is/: B — MR^-sin^f B ( ç>-—\) -4-4MR2cos='? ' » On voit que, pour i = Go°, l'écart E est nul (au premier degré d'ap- proximation). C'est là un avantage important du guidage tangentiel sur le guidage radial. Pour le cas du guidage radial {i = o), on a simplement 8P1MR'- B(s'--i) + 4BMR-^ » L'importance de l'écart E diminue donc avec le rapport ^.^_ , tandis que la variation Aw dépend, comme on l'a vu, du rapport ^_ ^_ > qu'il faut rendre aussi grand que possible. » C'est en tenant compte de cette double condition qu'on peut, dans chaque cas particulier, trouver les meilleures valeurs de p et de MR'. » PHYSIQUE. — Sur les fonctions électrocapillaires des solutions aqueuses. Note de M. Gouv. » J'ai déjà montré (') que la hauteur A du mercure dans l'électromètre capillaire est liée à la différence électrique A — L | Hg au ménisque (qui n'est connue qu'à une constante près), par une fonction différente pour les divers corps; je puis aujourd'hui en donner un aperçu général. Les mesures (à 18°) sont censées faites avec un tube qui donne 1000™™ pour le maximum de h avec une solution normale de H-SO\ Les solutions très (') Comptes rendus, \" février et ai mars 1892. ( 256 ) étendues donnent sensiblement la même valeur ('), qui appartient donc à l'eaii pure; plus concentrées, elles montrent pour certains corps, un relè- vement du maximum, et pour d'autres une dépression, qui croissent avec la concentration. » Les courbes qui représentent cette fonction (A, abscisse, Ji, ordonnée) ont une forme assez complexe (-) ; pour en donner une notion sommaire, je considérerai ici : i" l'écart £ du maximum de la valeur looo"™; i° la largeur de la courbe (intervalle en volts entre deux ordonnées égales), qui sera désignée par 1 pour l'ordonnée 900°""; 3° la pente (valeur absolue moyenne de -r- entre deux ordonnées de valeurs déterminées). Je distin- guerai le côté positif de la courbe et le côté négatif; ce dernier comprend les fortes polarisations négatives. Le rapport des pentes des côtés positifs et négatifs, prises à même hauteur et autant que possible de 900™™ à 820""", sera désigné par R('). )> Les courbes sont dissymétriques, la pente étant plus forte du côté positif. Les platinocyanures font exception et donnent la relation in- verse (*). L'accroissement de la concentration : 1" diminue \ et la largeur à toute hauteur, sauf près du maximum pour les corps où il est relevé; 2" augmente un peu la pente du côté négatif et la diminue le plus souvent du côté positif, de manière à diminuer la dissymétrie. Bien que ces effets de la concentration laissent reconnaître les caractères essentiels des courbes, il convient, pour les comparaisons des divers corps, de prendre des concentrations équivalentes ('). Dans ces conditions, le côté positif de la (•) Il est difficile de dépasser la dilution centi-normale pour des expériences com- plètes, en raison de l'importance que prend la correction exigée par la résistance ohmique de la pointe capillaire, mais la difficulté n'existe pas pour la mesure du maximum, qui peut être faite avec des liquides presque isolants. Ainsi l'alcool mé- thylique donne 916"""; l'alcool amylique 890™™, l'acide acétique gi 5"", l'acétone 908™"", le phénol hydraté S^g'"". (^) On peut en juger par les valeurs de -r— -, dont j'ai donné quelques exemples {Comptes rendus, 10 novembre i8g5). (') Les courbes sont prolongées plus ou moins loin, en raison surtout de l'électro- Ij^se; nous ferons abstraction de ces différences en comparant seulement les parties communes. C) Les nilroferricyanures donnent aussi une pente faible du côté positif, mais le côté négatif n'est pas observable. {') Mieux vaudrait sans doute prendre des concentrations équivalentes en ions ( ^57 ) courbe et le maximum avec la partie adjacente du côté négatij dépendent presque uniquement de Vanion; le reste du côté négatif varie peu et dépend surtout du cathion. Le point de transition ne peut être fixé exactement; il est d'autant plus bas que le maximum est plus altéré. Les cathions Mg et Li donnent au côté négatif des penles un peu plus faibles, et AzH' des pentes un peu plus fortes que les autres ( ' ); la différence entre les deux peut être estimée à 2 ou 3 pour 100. » Les effets de l'anion sont au contraire considérables, comme le montre le Tableau suivant, qui donne pour diverses classes de corps en solutions normales (-) les valeurs moyennes (peu différentes des valeurs indivi- duelles) de £, "k et R, ainsi que les plus grandes valeurs e' de t observées avec les solutions saturées de sels très solubles. Bases — i Carbonates + 2 Azotates — 10 Azolites — 6 Sulfates + 2 Sulfites — 2 Hyposulfites — jo Phosphates + 3 Arséniates -+- 2 Borates — i Silico-tungstates — i4 Sulfures — 78 Sulfocarbonates — loi Sulfotungstates — 8 Chlorures — 7 Bromures ^ aS lodures — 65 Ferrocyanures -H 1 Platinocyanures — 69 Nitroferricyanures. . . — 27 » Cobalticyanures — 17 1,00 libres ; V énoncé qui suit ne s'appliquerait que mieux, autant que je puis en juger actuel- lement. (') Il s'agit des sels ammoniacaux; l'ammoniaque caustique donne au contraire une pente plus petite et d'autant plus que la concentration est plus grande. (2) Dans certains cas, le défaut de solubilité a obligé à prendre des solutions un peu moins que normales, mais la différence est peu importante. 1,10 » + 42 (K) 1,06 1,2 — 34(AzH*) 1,08 1,4 » i,i3 1,5 + 9 (Al) )) » )) 0,79 )> — 3o (Na) i,ii i>7 )) 1,08 2 env. + 4(Na) 1 , 12 » » 0,85 » )) o,i4 très grand » 0 2,3 — 135 (K) 0,88 » » 0,98 i>9 - 3o (Ca) 0,80 2,0 - 49 (Na) o,48 '-7 — 107 (Na) i,o3 2 env. » o,65 0,85 - 74 (K) ( 258 ) s. X. n. e'- Sulfocj'anates —43 0,71 i,4 — loo(AzH') Acétates — 4 i,i3 i,4 " Oxalates + 1 1,10 i,5 -l- 6 (K) Tarlrates — i 1,10 i,5 — i(K) » Corps exceptionnels. — L'ammoniaque et son carbonate, riodure de cadmium, se distinguent des corps de leur classe. Tandis que les acides non oxygénés se com- portent comme leurs sels, les acides oxygénés donnent des dépressions importantes du maximum en solutions un peu concentrées (y compris H^SO' et H^PO*, qui donnent des relèvements en solutions étendues), même quand leurs sels se comportent autrement. Dans plusieurs cas, ces particularités accompagnent une ionisation anor- male déjà connue, mais la discussion de ces anomalies apparentes sera plus opportune quand ces recherches auront été complétées. » SPECTROSCOPIE. — Sur le spectre du radium. Note de M. Eco.. Demarçay, présentée par M. Mascarl. « M""' Curie m'a remis un échantillon de chlorure de radium qu'elle a préparé et qui est la partie la plus pure obtenue encore de ce corps si in- téressant. Le spectre de sa solution chlorhydrique étendue m'a présenté les raies : 1° des électrodes de platine; 2° un spectre faible du baryum réduit à ses trois raies principales Zj554,/i, 4i3o,8 et 3892,2. On voit aussi une trace de 4525, i. La raie 4554,4 est seule notable; 3'^ Les raies du radium déjà énumérées dans ma Note antérieure de novembre 1899 (Comptes rendus, t. CXXIX, p. 716). On ne remarque, imalgré la faiblesse du spectre du baryum et la force de celui du radiiun, aucune autre raie qui puisse être altribuée au radium. Cependant deux bandes nébuleuses déjà signalées comme raies nébuleuses faibles s'y font remarquer par leur force devenue considérable. La première commence assez nettement vers 462 1 ,g, son maximum se trouve vers 4627,5. Elle est presque symétrique par rap- port à ce maximum et se termine vers 4(33i,o. Elle doit, ainsi que la sui- vante (un peu plus forte encore), cire brillante à l'œil, car elle est déjà très notable sur les photographies. La deuxième un peu plus forte dégra- dée vers l'ultraviolet a son début brusque et assez net vers 4463,7, son maximum à 4455,2, la fin du maximum vers 4453,4- Mais une nébulosité décroissante très graduellement se remarque encore ensuite. Elle paraît se terminer vers 4390,0. » Les raies fortes du radium sont siu- ce spectre extrêtnement puis- ( 2% ) santés et intenses. Elles atteignent l'égalité avec les plus intenses que j'aie jamais vues, surtout 38i4,7, /i34o,8 et 4^83,2. » Enfin, d'après l'examen de ces divers clichés, la très faible raie 4364,2 signalée comme appartenant au radium, me semble due au platine (1 = 4364,4); je ne suis pas certain non plus que la raie 46oo,3 (très faible aussi) soit bien due au radium, sans voira quel autre élément elle pourrait être due. » Il est remarquable de voir que les caractères spectraux du radium le rapprochent autant que les propriétés chimiques des métaux alcalino- terreux. » Je n'ai pas examiné à l'œil la portion la moins réfrangible de ce spectre ; cet examen eût entraîné une perte trop considérable de cette matière précieuse. I/examen que j'avais fait, cet hiver, du baryum radifère riche en radium y invitait peu du reste; je n'y avais vu qu'une seule raie un peu notable qui pût être attribuée au radium. Cette raie a son 1 approximatif égal à 566,5. Elle est de force médiocre et très inférieure à 4826,3 du même corps (voir loc. cit.). » On voit que l'échantillon du chlorure de radium en question pouvait (vu l'extrême sensibilité de la réaction spectrale du baryum) être consi- déré comme à peu près pur. » CHIMIE MINÉRALE. — Solubilité d'un mélange de sels ayant un ion commun ('). Note de M. Charles Touren, présentée par M. Troost. « I. Solubilité de l'azotate de potassium solide dans des solutions de con- centrations croissantes de carbonate de potassium. — Comme dans mes tra- vaux précédents (-), j'ai fait deux séries d'expériences relatives respecti- vement aux températures de 14°, 5 et de 20", 2. Une fois l'équilibre établi, on dose le carbonate dissous à l'aide d'une liqueur titrée d'acide azotique, en employant le méthylorange comme indicateur; puis après avoir trans- formé tous les sels dissous en azotate, on dose l'azotate total par évapo- ration. )) Voici les nombres relatifs à la température de 25*^,2, exprimés tou- jours en molécule par litre de solution : Teneur en carbonate o o,5g i,35 2,10 2,70 3,.j8 Azotate dissous 3,217 2,62 1,97 i,46 I1I4 0,79 (') Travail fait au laboratoire de Chimie de l'Ecole Normale supérieure. (-) Comptas rendus, 2 avril et 7 mai 1900. ( 26o ) » si l'on marque les points obtenus sur le diagramme utilisé précédem- ment, on constate qu'ils sont bien au-dessous de la courbe de solubilité de l'azotate dans les solutions de chlorure et de bromure. Mais, ce qu'il faut considérer, c'est la concentration de l'ion commun. Or, à une molé- cule de carbonate, supposée totalement dissociée en donnant les ions CO', R et K, correspondent deux ions R. Il faut donc doubler le nombre de molécules de carbonate dissous pour avoir le nombre d'ions R prove- nant de ce carbonate, tandis que le nombre d'ions R provenant de l'azotate est égal au nombre de molécules d'azotate dissous. On trouve ainsi les nombres : Nombre d'ions K provenant du carbonate. . o i,i8 2,70 4,20 5,^0 7,16 Nombre d'ions K provenant de l'azotate .. . 3,217 2,62 1,97 i,46 1,1 4 0,79 » Marquons sur le diagramme les points obtenus en portant les nombres de la première ligne en abscisses, et ceux de la deuxième en ordonnées : ils sont sur la courbe représentant la solubilité de l'azotate dans les solu- tions de carbonate, ou encore l'équilibre entre les trois phases : azotate solide, solution et vapeur. )) On constate cette fois que la courbe de l'azotate et du chlorure, et la courbe de l'azotate et du carbonate, partant du même point sur l'axe des ordonnées, coïncident sur un assez long parcours, les premiers points de la nouvelle courbe se trouvant sur la courbe azotate-chlorure. Mais à partir d'une certaine concentration, les points de la nouvelle courbe sont au- dessous de la première courbe. » Ceci prouve qu'en fait la dissociation de l'azotate et celle du carbo- nate ne sont pas complètes. Le chlorure et le carbonate n'abaissant de la même façon la solubilité de l'azotate que pour des concentrations moyennes, ne sont également dissociés qu'à ces concentrations moyennes, mais cela n'a plus lieu aux très fortes concentrations. La remarque qu'avait faite M. Nernst pour des sels très peu solubles, et que j'avais étendue à des solutions assez concentrées, n'est donc plus vérifiée aux très fortes con- centrations. On s'en rend compte en admettant, ou bien que la limite de dissociation du carbonate en ses ions C0\ R et R n'est plus la même dans les solutions très concentrées, ou bien qu'il se produit alors des ions CO' R qui n'existaient qu'en très petit nombre dans les solutions plus éten- dues. » Comme dans le cas ordinaire oi^i les deux sels ne sont pas isomorphes, le mélange carbonate-azotate de potassium est caractérisé par deux courbes se coupant sous un point anguleux qui correspond à l'équilibre entre les 0,48 I ,2.5 2,58 3,94 0,96 2 ,5o 5,16 7,88 1,85 •,3o 0,86 0,64 ( 261 ) quatre phases : carbonate solide, azotate solide, solution et vapeur; il y a alors, par litre de solution, ^'"'''.SGde carbonate et o™''',54 d'azotate. » A if\",5 on trouve les nombres suivants : Teneur en carbonate o Nombre d'ions K provenant du carbonate .... o Nombre d'ions I\. provenant de l'azotate 2,228 » La courbe obtenue en portant les nombres de la seconde ligne en abscisses et ceux de la troisième en ordonnées, coïncide d'abord avec la courbe de solubilité de l'azotate dans les solutions de chlorure à i/j^^S, puis, aux plus fortes concentrations en carbonate, ,se trouve au-dessous de celle-ci, d'où l'on lire les mêmes conclusions. » II. SolubilUc de Vazotate de potassium dans des solutions de concen- trations croissantes de bicarbonate de potassium. — Toutes ces solutions doivent être faites dans une atmosphère de gaz carbonique. Pour cela, chaque flacon bouché et placé dans le thermostat, communique par un tube traversant le bouchon avec un appareil producteur de gaz carbonique. On débouche un flacon, il passe un courant de gaz carbonique qui chasse l'air du flacon; puis après l'avoir bouché, on agite fortement; le courant de gaz carbonique reprend, car l'eau se sature de gaz; on répète l'opération chaque fois qu'on agite les solutions. L'analyse se fait comme pour le car- bonate. » Voici les nombres obtenus : .-> K 25°, 2 Teneur en bicarbonate. . o Azotate dissous 2,33 Teneur en bicarbonate. . o Azotate dissous 3, 28 0,39 0,76 i,ifi I , .:>.) 2,17 2,o3 1,92 1,81 0,89 1,33 ',9' n 2,84 2,65 2,45 )> » Le point sur l'axe des ordonnées n'est pas le même que pour le chlo- rure, car l'azotate est plus soluble dans l'eau saturée de gaz carbonique que dans l'eau pure; j'ai déterminé cette solubilité ci-dessus » Dans ce cas, où l'incertitude sur la nature et le nombre des ions est plus grande que dans les cas précédents, la courbe de solubilité obtenue vient se placer assez notablement au-dessus de la courbe relative au chlo- rure. » C. R., 1900, J» Semestre. (T. CXXXI, N" 4.) ''4 ( 202 ) CHIMIE ORGANIQUE, — Sur un nouvel acide complexe et ses sels : acide palla- dooxalique et palladooxalates ('). Note de M. H. Loiseleur, présentée par M. ïroost. « I. M. M. Vèzes a démontré récemment (Procès-verbaux des séances de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux, 17 mars 1898) qtic l'acide oxalique transforme le palladonitrite de potassium Pd( AzO-)''K■- en un sel, cristallisé en fines aiguilles jaune foncé, et correspondant à la formule Pd(C='0*)^R^ 3H*0. )) Ce sel, auquel a été attribué le mom de palladooxalate de potassium, s'obtient plus aisément encore par une double décomposition entre le chloropalladite de potassium PdCl'R- et l'oxalate neutre du même métal (M. Vèzes, Bull, de la Soc. Chim., 3' série, t. XXI, p. 172; 1899). » En raison des nombreuses analogies qui existent entre les composés du platine et ceux du palladium, il était naturel de se demander si ce palladooxalate ne pourrait être le point de départ d'une série analogue à celle des platooxalates si soigneusement étudiés par Sciderbaum (Studier ôfver platooxalylfôreninger, Upsala, 1888), et si l'on ne pourrait en déduire un acide comparable à l'acide platooxalique Pt(C-0'')=H- + Aq découvert par cet auteur. » II. Si l'on verse une dissolution concentrée etcliaude de palladooxalate de potas- sium dans une dissolution chaude d'azotate d'argent, on observe la formation immé- diate d'un précipité jaunâtre au sein d'une eau mère jaune clair. Cette eau mère, après fihration, laisse déposer par refroidissement des aiguilles jaune d'or agissant sur la lumière polarisée. Quant au précipité, on le redissout dans l'eau bouillante^ et la dis- solution obtenue laisse déposer par refroidissement des aiguilles jaune d'or, identiques aux précédentes. L'analyse de ces cristaux, desséchés à froid sur du papier à filtre, montre qu'ils répondent à la formule d'un palladooxalate d'argent hydraté : Pd(C=0')=AgS3IP0. Ce sel est très peu soluble dans l'eau; il exige, pour se dissoudre, environ iSo fois son poids d'eau bouillante et une bien plus forte proportion d'eau froide. Sa dissolution n'est pas très stable; lentement à froid, plus rapidement à l'ébullition, elle subit une (') Université de Bordeaux, Laboratoire de Chimie minérale de la Faculté des Sciences. ( 2o3 ) décomposition partielle (jui se manifeste par un dépôt noir de palladium à la surface du liquide et sur les parois du vase. Sous l'action de la lumière le sel sec subit à la longue une décomposition analogue; aussi faut-il le conserver dans des flacons noirs, » III. Si l'on traite une dissolution de palladooxalate d'argent par la quantité stric- tement équivalente d'acide chlorh3'drique, on obtient, après séparation du chlorure d'argent formé, un liquide jaune brun ne précipitant plus par cet acide. Le poids du chlorure d'argent recueilli sur le filtre correspond exactement au poids d'argent con- tenu dans le sel employé. La liqueur ainsi obtenue est peu stable; elle se décompose lentement avec le temps à la température ordinaire et plus rapidement lorsqu'on la chauffe, surtout lorsqu'elle atteint un certain degré de concentration. Toutefois en l'évaporant dans une étuve de Schlœsing, à une température voisine de 75°, on peut mener l'opération assez rapidement pour concentrer la liqueur jusqu'à saturation sans décomposition sensible et obtenir par refroidissement l'acide palladooxalique cristallisé et pur. » Si le refroidissement est brusque, ce corps se présente sous forme de petits cris- taux en aiguilles fines, d'un jaune clair, groupés de manière à former dans la liqueur de petits flocons neigeux. Si, au contraire, le refroidissement est lent, l'acide se dis- perse sous forme d'aiguilles assez volumineuses, d'un jaune brun, groupées en fais- ceaux arborescents en forme d'éventail. Tous ces cristaux agissent fortement sur la lumière polarisée. Ils s'effleurissent lorsqu'on les abandonne pendant un certain temps dans un dessiccateur à chaux vive. Us sont très solubles dans l'eau, et la solu- tion ainsi obtenue est fortement acide. L'analyse de ce corps conduit à la formule Pd(C'-0*)^H*, 6H^0. Sous l'action de la lumière, l'acide palladooxalique cristallisé noircit à la longue par suite d'une décomposition en palladium, acide oxalique et gaz carbonique. La même décomposition se produit sous l'action de la chaleur. Son acidité a été déterminée à l'aide d'une liqueur titrée de potasse et en prenant comme réactifs colorants la phlaléine et le tournesol : c'est un acide bibasique. Neutralisé par une quantité strictement équivalente de potasse, il se transforme en pailadooxa- lale de potassium. )) IV. La même réaction se produit avec la soude et permet d'obtenir le pallado- oxalate de sodium. Toutefois, il faut bien avoir soin de ne pas ajouter l'alcali en excès, sans quoi il décompose le palladooxalate ainsi formé avec un dépôt brun d'hydrate palladeux. Si cet accident se produit, on peut y remédier en recueillant cet hydrate et en le traitant par une dissolution concentrée et chaude de bioxalale de sodium ; il se retransfornie ainsi en palladooxalate. » Le palladooxalate de sodium cristallise en forme d'aiguilles jaunes, soyeuses, d'as- pect analogue au palladooxalate de potassium. Comme lui, il agit sur la lumière po- larisée, mais il est plus soluble dans l'eau. En cristaux plus volumineux, il se présente sous forme de longues aiguilles d'un jaune brun. C'est un sel très efflorescent; aban- donnés dans le dessiccateur à chaux vive, les cristaux perdent rapidement leur éclat et deviennent d'un blanc jaunâtre. Ils ont alors pour formule Pd(G^O')^Na-, 2H'0. » En outre des deux méthodes de préparation citées plus haut, on peut l'obtenir directement par l'action du chlorure de sodium sur une quantité équivalente de pal- ladooxalate d'argent dont tout l'argent est précipité à l'état de chlorure. ( 2(34 ) » On obtient des réactions analogues avec le chlorure de potassium et avec le chlo- rure d'ammonium. » V. En neutralisant par la baryte une dissolution froide d'acide palladooxalique, il se produit un sel dont la composition correspond à un composé de palladium plus complexe que ne le serait le palladooxalate normal de baryum : Pd(C-0')-Ba. Mais on peut obtenir ce dernier en versant, par petites portions, du bromure de baryum dans une dissolution froide de palladoox.alale de potassium. 11 se présente sous la forme d'une poudre d'un blanc orangé très peu soluble dans l'eau. Un litre d'eau bouillante en dissout gS'',5. Par refroidissement, la liqueur jaune verdâtre ainsi obtenue laisse déposer de petits cristaux jaunes agissant sur la lumière polarisée et groupés en aiguilles. 11 correspond à la formule Pd(C-0^)'-Ba, 311-0. Tenu en suspension par agitation dans l'eau bouillante et traité par le sulfate de sodium, il se transforme en palladooxalate de sodium avec précipitation de sulfate de baryum. » Ces recherches sont actuellement continuées en vue de la préparation d'autres palladooxalates. )) VI. En résumé, quatre corps nouveaux font l'objet de cette Note : l'acide palladooxalique et trois de ses sels, les palladooxalates d'argent, de sodium et de baryum. L'obtention de l'acide palladooxalique mérite d'autant plus de fixer l'attention que c'est le seul acide complexe du palla- dium découvert jusqu'à ce jour. Depuis les recherches de Rœssler (^Zeit. f. Chernie, ncue Folge, t. II, p. 175; 1886), qui a vainement essayé d'isoler l'acide palladocyanhydrique, le palladium était réputé incapable de fournir des acides complexes et, par là, semblait ne posséder qu'à un très faible degré le caractère métalloïdique que présente si nettement le platine dans la plupart de ses combinaisons. Les faits qui viennent d'être cités montrent qu'il n'en est rien; on peut même observer que ce caractère métalloïdique paraît plus marqué chez le palladium que chez le platine, puisque l'acide palladooxalique s'obtient en cristaux très nets, tandis que l'acide corres- pondant du platine, l'acide platooxalique, n'a été obtenu par Soderbaum {Thèse, Upsal, 1888) que sous la forme d'une masse confusément cris- tallisée. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques osmyloxalales ('). Note de M. L. Wiktuebekt, présentée par M. Troost. !( I. L'action d'un excès d'acide oxalique sur une solution potassique du peroxyde d'osmium OsO' a fourni l'an dernier à MM. Vèzes (^Procès- (') Université de Bordeaux, laboratoire de Chimie minérale de la Faculté des Sciences. ( 265 ) verbaux des séances de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bor- deaux, séance du 2g juin 1899) un sel nouveau, cristallisé en fines aiguilles brunes, agissant sur la lumière polarisée. Au cours de celte réaction, qui est accompagnée d'un abondant dégagement de gaz carbonique, on observe l'apparition dans la liqueur d'une coideur violette caractéristique des solu- tions d'osmiate de potassium OsO'Iv-. Il était donc à prévoir que cet osmiate pourrait servir aussi de point de départ pour la préparation du même sel. » L'expérience confirme cette prévision : ajoutons de l'acide oxalique jusqu'à réaction acide à une solution alcaline et concentrée d'osmiate de potassium, la liqueur, légèrement chaullee, passe du rouge foncé au jaune brun clair et fournit bientôt, après refroidissement, les aiguilles brunes décrites plus haut. M Cette réaction, qui constitue un nouveau mode de préparation du même sel, n'est accompagnée d'aucun dégagement gazeux. » Il en résulte que dans ce sel l'osmium se trouve au même degré d'oxydation que dans l'osmiate, dérivé du trioxyde OsO'; et ce résultat confirmant les données de l'analyse directe conduit à lui attribuer la formule 0s0*(C^0*)-K-,2H=0 d'un osmyloxalate de potassium hydraté. La réaction qui donne naissance à ce sel peut, d'après ce qui précède, être interprétée comme une réduc- tion du peroxyde à l'état d'osmiate OsO'4-2ROH + C-0'H= = OsO*Iv=-+-2COM '2WO, suivie d'une transformation de l'osmiate en osmyloxalate OsO^R- + 2C=0''H^== OsO^(C*0''/R^ H- 2H-O. M IL Un osmyloxalate de sodium correspondant au sel précédent s'ob- tient par un procédé semblable : on porte à l'ébullition une dissolution de peroxyde d'osmium dans une lessive de soude caustique, et on l'addi- tionne d'un excès d'acide oxalique cristallisé, de manière que, après disso- lution complète de ce corps, la liqueur soit franchement acide. La solution bouillante passe au bout de quelque temps du rouge brun foncé au jaune brun clair; on la concentre alors fortement et l'on continue l'évaporation dans le vide : il se dépose d'abord dubioxalate de sodium, puis l'osmyloxa- ( 266 ) Lite apparaît sous forme de cristaux bruns, beaucoup plus solubles à froid que ceux du sel de potassium. » Ces deux sels alcalins sont peu stables au contact de l'eau; leur solu- tion aqueuse se trouble rapidement en donnant un dépôt noir d'acide osmique : OsO=(C=0')=R=+ 2H*0 = OsO*H-+ 2C^0'RH. » Cette décomposition est empêchée par la présence, dans la liqueur, d'une petite quantité d'acide oxalique ou d'un oxalate alcalin; les solutions ainsi obtenues se conservent limpides, même à chaud, ce qui permet de faire recristalliser les osmyloxalates. » Si l'on verse dans une de ces solutions une solution d'azotate d'ar- gent, on observe un léger changement de teinte, la liqueur brune passant au brun verdàtre, et il se dépose de petites houppes cristallines d'un brun verdâtre, paraissant jaunes par transparence et agissant sur la lumière po- larisée. C'est le sel d'argent correspondant aux deux sels précédents. Il paraît moins stable qu'eux : souvent la liqueur où il prend naissance, claire au moment du mélange des deux solutions, se trouble au bout de peu d'instants en émettant l'odeur du peroxyde et abandonne une sorle de boue noirâtre formée d'acide osmique et d'oxalate d'argent. A l'état cris- tallisé et sec, le même sel subit à la longue une décomposition analogue, qui paraît se produire même à l'abri de la lumière. » III. L'acide chlorhydrique concentré dissout à l'ébullition les cristaux d'osmvloxalate de potassium; il se dégage du chlore, et la solution, con- centrée et refroidie, abandonne des octaèdres réguliers rouge foncé de chloroosmiate de potassium. » Le dosage du chlore mis en liberté dans cette réaction montre qu'elle est représentée exactement par l'équation OsO=(C='0'')nv- + 8HC1 = OsClMv= + Cl- 4- aC^O'H' + 2H-O. » Elle constitue un mode très avantageux de préparatiou du chloroos- miate à partir du peroxyde d'osmium. » L'acide bromhydrique concentré donne lieu à une réaction analogue, en fournissant le bromoosmiate OsBi'K-, récemment décrit par Rosen- heim et Sasserath {Zeil.f. anorg. Chem., t. XXI, p. i35; août 1899). » Par ces propriétés, comme aussi par leur composition, les osmyloxa- lates se rapprochent de l'osmylsulfite fie sodium OsO'(SO'Na)''Na- + 5lPO, ( ^67 ) étudié par les mêmes auteurs (/oc. cit., p. 124). H y a lieu de signaler l'analogie relative qu'ils présentent avec les sels d'osmyldiaramonium, et notamment avec le chlorure OsO^(AzH')^Cl-, dont la constitution a été élucidée en t88i par Wolcott Gibbs {Amer. Chem. Journal, t. III, p. 233). Tout en poursuivant l'étude de la série des osmyloxalates, nous nous proposons de rechercher s'il est possible, soit par des doubles décompositions effectuées à partir de ces sels, soit par des réactions analogues à celle qui leur donne naissance, de préparer d'autres dérivés de l'osmium hexavalent appartenant au même type que ceux que nous venons de citer. » CHIMIE ORGANIQUE. — Aclion de (Uvers métaux dinsés, platine, cobalt, fer, sur l'acétylène et sur l'èthylène. Note de MM. Paul Sabatieu et J.-B. Senderens. « I. Action sur l'acétylène. — Dans une Note récente (Comptes rendus, séance du 16 juillet igoo), nous avons montré que le nickel récemment réduit peut agir directement sur l'acétylène, soit par destruction vive avec incandescence selon le mécanisme indiqué par MM. Moissan et Moureu, soit par réaction lente, analogue dans une certaine mesure à celle que donne si facilement le cuivre. Avec le platine divisé, aussi bien qu'avec le fer ou le cobalt réduits, cette réaction lente fait à peu près défaut, et le phénomène se borne à la destruction charbonneuse avec incandescence, suivie de l'hydrogénation plus ou moins complète d'une portion de l'acé- tylène. Celte dernière sera, nous le savons, très aisément réalisée par le noir de platine, facilement à chaud par le cobalt, plus lentement par le fer. » /Voir (le platine. — Avec du noir de platine capable de réaliser dès la tempéra- ture ordinaire rhydrogénation de l'acétylène ('), nous n'avons pu obtenir aucune incandescence spontanée dans l'acétylène pur. Mais en cliaufl'ant vers iSo", on la pro- duit facilement. Le tube tout entier étant maintenu au-dessus de i5o°, le foisonne- (') Voir notre Note, Comptes rendus, t. CXWI, p. 4o. ( 268 ) ment se poursuit régulièrement avec formation de charbon noir léger. Voici l'analyse de l'un des gaz obtenus : Acét3'lène 66 , 2 Benzine 2,8 Ethylène 2.5 , 4 Élhane 0,6 Hydrogène 5,0 )) L'activité de la destruction est beaucoup moindre qu'avec le nickel : beaucoup d'acétylène y échappe. L'hydrogénation est au contraire fort active, presque tout l'hy- drogène produit par l'incandescence est utilisé pour donner de l'éthylène. Quant aux. produits liquides condensables, ils sont peu abondants, et à peu près exclusivement aromatiques. » Cobalt. — Avec du cobalt bien privé de nickel, réduit au-dessous de 350° et refroidi dans l'hydrogène ('), l'incandescence spontanée dans l'acétylène n'a pu être réalisée, même par un courant très rapide du gaz; mais on la provoque aisément en chauffant un point du tube, et en maintenant vers 200° la température sur toute la longueur du tube, on la conserve très longtemps; comme pour le nickel, le foison- nement parti de l'extrémité antérieure chemine lentement vers l'autre bout. Il y a con- densation de liquides jaune verdâtre, qui ne lardent pas à brunir au contact de l'air, et qui ont une constitution peu différente de celle des hydrocarbures fournis par le nickel. Les gaz sont plus riches en hydrogène, et contiennent peu de carbures élhy- léniques. » Dans une expérience, où l'acétylène arrivait avec une vitesse de 46"^ par minute, le métal formant une traînée de 35''"', les gaz contenaient pour 100 vol. : Acétylène 3 , i Benzine et homologues 2,1 Ethane 2^,0 Hydrogène 70,8 ti Le tube est rempli par une matière très noire, formée de charbon à peu près pur dans lequel le cobalt se trouve diffusé : la formation de carbure solide semblable au cuprène n'a lieu que dans des proportions excessivement faibles. » Fer. — Le fer réduit par une action très prolongée de l'hydrogène sur l'oxyde au-dessous de 450° se comporte à peu près comme le cobalt : l'incandescence aisément provoquée et maintenue par un écliauffement du tube vers 200°, donne lieu à un foi- sonnement rapide où prend naissance une matière très noire; c"est du charben dans lequel le fer se trouve disséminé. Les liquides brun jaunâtre qui se condensent sont surtout aromatiques. Mais les gaz généralement riches en hydrogène contiennent néanmoins peu détiiarie et renferment une forte proportion de carbures éthyléniques. ( ' ) Le métal était très pyrophorique. ( 269 ) " Dans une expérience où le couranl d'acétylène était voisin de 46'''" par minute, la vitesse à la sortie n'était plus que i6™, et le gaz recueilli après une heure d'incan- descence contenait ; Acétylène 1,7 Benzine 10,6 Carbures éthyléniques i5,6 Ethane 7,2 Hydrogène 64,9 w II. Action sur l'éthylène. — Nous avons montré antérieurement {Comptes rendus, t. CXXIV, p. 616; 1897) <î^'^ l'éthylène est rapidement décomposé au-dessus de Boo*" par le nickel récemment réduit : le métal foisonne beau- coup, et l'on recueille un mélange variable de méthane, d'éthane et d'hy- drogène, accompagnés d'une très faible proportion de carbures formé- niques supérieurs. « Traités dans des conditions analogues par l'éthylène au-dessous de 4oo°, le noir de platine et aussi le cuivre réduit ne donnent lieu à aucune destruction appréciable. On observe au contraire une action lente mais réelle avec le fer ou le cobalt réduits. » Cobalt. — Sur du cobalt bien privé de nickel, réduit par l'hydrogène et refroidi dans ce gaz, on dirige un courant d'élhylène pur, absolument privé d'air. Il n'y a au- cune réaction à froid, non plus qu'à 200°; mais à partir de 300°, une action lente a lieu, sans modification notable de la vitesse du gaz. » Dans une expérience où l'éthylène arrivait avec une vitesse d'environ 90'"'' par mi- nute sur le métal maintenu à 36o", les gaz recueillis contenaient : Ethylène non transformé 67,4 Ethane 1 3 , 4 Méthane 4,4 Hyd rogèii t 1 4 . 8 100,0 Il 11 n'y avait aucune trace d'acétylène. » La production d'hydrogène libre et de carbures forméniques n'a pu avoir lieu que par destruction d'une partie de l'éthylène. On a eu 3i,9C-H'=i4,811-H-i3,4C-H«+4,4CH'-h3-2,6C. » On trouve, en ellet, que du charbon s'est déposé sur le cobalt d'ailleurs fortement carburé ; mais ce dépôt est lent, et à aucune température inférieure à 450°, on n'ob- serve de foisonnement charbonneux semblable à celui que le nickel fournit dès Soo". » Fer. — Le fer réduit se comporte comme le cobalt, mais avec une activité encore moindre. La destruction de l'éthylène n'est sensible qu'au-dessus de Sâo". Vers 38o°, C. r.., 1900, 2" Semcsfie. (T. CX.WI, .N" 4.) -3^ ( 2?*^ ) la vilebse du gaz étant voisine de 44" pa"" minute, lu composition du gaz dégagé était ce Etl) vlène 85,8 Élhane 4,8 (') Hydrogène 9,4 » Environ 12'^'' d'éthylène, soit seulement le huitième de la quantité totale, avaient été détruits, avec mise en liberté de charbon. On constate, en effet, que le fer e^t (or- temenl carbuié, et dilué par une certaine dose de charbon noir. » CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse de l'acide paraméthoxyhydralropique. Note de M. »I. Bougaui.t. « J'ai établi précéciemment (^) que l'acide correspondant à l'aldéhyde obtenu par oxydation de l'anéthol avec I et HgO, est l'acide paraincthoxy- hydratropique. Pour cela j'ai d'abord démontré expérimentalement la for- mule CH'O — CH*— C-H' — CO^H; puis, cette formule ne comportant. que deux isomères dont l'un, CH'O - C«H' - CH= - CH= - COMJ, est l'acide méthylhydroparacoumarique, j'en ai déduit que l'autre formule, celle de l'acide paraméthoxyhydratropique, Cli'O — C°H* — CIL , appartient à l'acide dérivé de l'anéthol. » Mais ce n'est là qu'une preuve indirecte, quelque forte qu'elle soit. » Il manquait, pour lever tous les doutes, la synthèse de l'acide para- méthoxyhydratropique à partir de l'acide atropique, de la même façon que l'on a obtenu l'acide méthylparahydrocoumarique à partir de l'acide cin- namique. » La synthèse de l'acide paraoxyhydratropique a déjà été réalisée : elle est due à M. Trinius ( '). Mais ce savant avait cru faire ainsi la synthèse de l'acide phlorétique, de sorte que ses conclusions sont en contradiction avec un fait que j'ai établi antérieurement (/oc. cit.) : l'identité de l'acide phlorétique avec l'acide hydroparacoumarique. Il était donc nécessaire de reprendre ce travail pour élucider définitivement la question. (') En réalité il se trouve, comme pour le cobalt, une certaine proportion de mé- thane, qui abaisserait d'une même quantité la dose d'éthane et celle d'hydrogène. (-) Coniples rendus, t. CXXX, 35 juin et ?. juillet 1900. (^) Liebig's Aniialen, l. CCXW'll, p. 262; i8*55. ( 271 ) » Je l'ai fait en suivant les indications de M. Trinius. Partant de l'acide atropiqiie, j'ai préparé successivement les composés suivants : acide hydra- Iropique, acide paranitrohydratropique, acide paraamidohydratropique et acide paraoxyhydratropique. » Voici la marche suivie : Acide hydra tropique : CH'*— CH^ , . — On met dans un ballon : Acide atropique lo Eau distillée loo \raalgame de sodium à 4 pour loo 200 On chaulTe au bain-marie bouillant pendant huit heures environ. Au bout de ce temps, le dégagement gazeuK s'élanl ralenti, on porte à une douce ébullition pendant quatre à cinq heures, en faisant refluer l'eau vaporisée. » On sépare le mercure, on précipite par HCI. On enlève à l'étlier l'acide hydra- tropique séparé; la solution étliérée est desséchée sur le chlorure de calcium. L'éther, évaporé à l'air libre, abandonne un liquide sirupeu'v qui est l'acide hydratropique. » Acide paranilrohydralropique : AzO^— C*ll* — CIlC .^ ■ — L'acide hydra- • ) \ CH' tropique est additionné goutte à goutte d'acide azotique fumant, jusqu'à ce que la coloration rouge brun, qui se forme au contact de l'acide azotique, cesse de se pro- duire. On refroidit sous un courant d'eau pendant toute la durée de l'opératioa. Le mélange est abandonné à lui-même pendant deux, à trois heures. » L'addition de 3 à 4 volumes d'eau produit la précipitation d'un mélange d'acides ortho et paranitrohydratropique sous forme d'une masse gommeuse que l'on sépare par décantation des eauv mères acides. On dilue le mélange des deu\ acides ortho et para dans un peu d'eau et l'on ajoute de l'eau de baryte concentrée jusqu'à neutrali- sation à la phtaléine. Tout se dissout. On évapore à siccité au bain-marie, puis on reprend le résidu sirupeux par i™ ou 2'"^ d'eau; le sel de baryum de l'acide para cris- tallise. On ajoute un excès d'alcool absolu ([ui dissout le sel de l'acide ortho. Le sel de l'acide para est ensuite redissous dans l'eau et additionné de HCI en excès; l'acide se précipite cristallisé. 1) J'ai obtenu environ 28', 20 d'acide paranitrohydratropique pur. /CO^II » Acide paraamidohydratropique : AzII-— C*H* — CHy ^ • — On délaye 11, (V) \L.H' l'acide paranitrohydratropique dans 20''= d'acide chlorhydrique (D = i,i8) et l'on ajoute du zinc en grenailles par petites quantités à la fois. Il se produit une vive réaction. L'acide paranitrohydratropique se dissout peu à peu. » On évapore alors au bain-marie l'excès d'acide chlorhydrique et l'on obtient un mélange pâteux de chlorure de zinc et de chlorhydrate de l'acide amidé. » Je n'ai pas isolé l'acide paraamidohydratropique. )> Acide paraoxyhydratropique : OH — CH'' — CHs^^ ■ — Le mélange pâteux obtenu ci-dessus est dissous dans 5o" à 60'" d'eau l'I additionné de [«■■ de nitrite de ( 2?^ ) soude. On laisse le tout en contact pendant douze heures à froid. Il se produit un dé- gagement régulier de gaz, en même temps que la liqueur, d'abord incolore, rougit fortement; il se sépare une matière résineuse noirâtre. » On chauffe ensuite à une douce température (60° à 70") jusqu'à cessation de dégagement gazeux. On filtre pour séparer la matière noire déposée, et l'on épuise la liqueur à l'éther. Par évaporation à l'air libre, l'éther abandonne l'acide oxyhvdra- tropique souillé d'impuretés très colorées. On reprend par l'eau, on décolore au non- animal et l'on purifie par plusieurs cristallisations. » Je n'ai obtenu que o5^2o à peine d'acide paraoxyhydralropique pur; mais les rendements pourraient être meilleurs, car, à diverses reprises, j'ai sacrifié la quantité pour être plus sur de la pureté du produit. » L'acide oxyhydralropique ainsi ol)tenu fond à i3o°. )) M. Trinius avait trouvé 129°, et considérant que ce point de fusion est très voisin de celui (128") de l'acide phlorétique, dont il avait en vue de faire ainsi la synthèse, il avait cru pouvoir en conclure, sans autre preuve, l'identité des deux acides. Il n'en est rien cependant, et il est facile de le prouver en préparant, comme je l'ai fait, l'éther méthylique de l'acide paraoxyhydratropique. /CO^H )) Acide paramélhoxyhydratropique CH'O — C'H' — CHv „„3 • — LesoS'", 20 d'acide paraoxyhydratropique dissous dans 10""^ d'alcool méthylique, sont additionnés de OB'-, 20 de soude et d'un excès d'iodure de méthyle. On chauffe au réfrigérant à reflux pendant deux heures. On ajoute 20" d'eau, on chasse l'alcool par évaporation au bain-marie et l'on précipite par H Cl. » L'acide ainsi obtenu fond à 67", comme l'acide que j'ai préparé en partant de l'anélhol, tandis que l'aCide méthylphlorétique fond à 101°. » D'un autre côté, en déniéthylant par HI l'acide dérivé de l'anéthol, j'ai obtenu un acide fondant à i3o°et identique à l'acide paraoxyhydratro- pique. » Il suit de là les conclusions suivantes : » 1° M. Trinius a fait une erreur en identifiant, avec l'acide phlorétique. l'acide paraoxyhvdratropique qu'il a obtenu synthétiqnement à partir de l'acide atropique; » 1° Cet acide paraoxyhydratropique est identique avec celui qui pro- vient de la déméthylation de l'acide que j'ai préparé à partir de l'anéthol ; » 3" Enfin, l'acide dérivé de l'anéthol est bien l'acide paraméthoxy- hydratropique. » ( 2:3 ) CHIMIE ORGANIQUE. — L'influence de l'acide bromhydriquc sur la vitesse de la réaction du brome sur le triméthylène. Note de M. G. Gustavso.v. « I/acide bromhydriqne possède une projiriété remarc|uable d'exciter la réaction entre le triméthylène et le brome. Quand on fait passer du trimé- thylène sec dans du brome sec on constate, comme on sait, que l'absor- ption du gaz est loin d'être complète. Mais si l'on ajoute à ce brome (') une quantité bien minime d'acide bromhydrique, HBroH-O, par exemple o*^*^, 3-0'"'=, 5 d'acide pour 12^''' de brome, l'absorption du triméthylène par le brome devient complète et est suivie par réchauffement rapide du brome. Toutefois l'énergie de la réaction s'épuise bientôt. Dans l'exemple choisi, ce sont seulement 2 5o'^''-3oo'^*" de triméthylène qui sont retenus si énergiquement par thi brome; plus tard, la réaction s'affaiblit progressive- ment, la température du brome s'abaisse et beaucoup de triméthylène passe à travers le brome sans être absorbé par ce dernier, quoique la quantité de l'acide bromhydrique ne soit pas diminuée pendant la réaction. T>a réaction et ses particularités s'expliquent par le fait de la formation des combinaisons de l'acide bromhydrique avec le brome, combinaisons qui sont désignées déjà depuis longtemps par M. Berthelot, et par la disso- ciation ultérieure, progressive, de ces combinaisons au moyen desquelles le brome agit énergiquement sur le trimélhvlène. En effet, si l'on agite 11^^ de brome avec o'^'',3 d'acide bromhydrique, HBr5H-0, on obtient deux couches superposées ; la couche supérieure est constituée par une dis- solution saturée de brome dans l'acide bromhydrique et contient pour 18° 4,95 pour 100 H Br. La couche inférieure n'est que du brome presque pur : elle contient seulement 0,1 pour 100 HBr. » Des expériences faites avec la couche supérieure séparée ont montré cjue c'est par celle-là que le triméthylène est retenu énergiquement. Or si l'on considère que presque tout l'acide bromhydrique et un excès de brome sont concentrés dans la couche supérieure, on doit conclure que ce sont les combinaisons de l'acide bromhvdrique avec le brome, qui déterminent (') Le brome employé doit être tout à fait exempt de clilore. II suffit d'agiter le brome pendant quelques secondes avec l'acide bromhydrique pour le débarrasser de chlore. ( ^74 ) la réaction. Dans les premiers moments de réaction ces combinaisons se suivent bien facilement, parce que la couche de dessous abandonne du brome nécessaire pour cela; mais à mesure que la réaction s'avance, des entraves à celte reproduction commencent à paraître. Les bromures nais- sants se concentrent pour la plus grande partie dans la couche inférieure et l'intervention de ce nouveau dissolvant pour le brome a pour consé- quence que la couche supérieure en devient plus pauvre. Cela provoque l'augmentation de dissociation des combinaisons du brome avec l'acide bromhydrique qui sont contenues dans la couche supérieure; ainsi le décroissement delà quantité de ces combinaisons coïncide avec l'affaiblis- sement de l'énergie de la réaction. » Du reste le rôle de l'acide bromhydrique dans tous ces procédés n'est pas sans analogie avec le rôle du chlore et du bromalnminium dans les syn- thèses organiques. C'est toujours la formation des combinaisons directes de ces corps avec les corps réagissants qu'on observe dans les cas analogues et à l'aide desquelles on réussit à expliquer leur influence excitante sur les réactions. L'acide bromhydrique, par exemple, se combinant avec le brome, les propriétés de ce dernier sont changées en ce sens qu'il réagit pins facilement avec le triméthylène qu'à l'état libre. La même explication convient aussi sans cloute au cas de M. Auvers('), ce savant ayant observé il y a quelques mois que l'action du brome sur quelques phénols devient en présence de l'acide bromhydrique plus énergique et plus profond. » Parmi les produits qui prennent naissance dans l'action du brome sin- le triméthylène on trouve toujours le bromure de propvlène, ce dernier formant environ lopour loo de la somme totale des bromures. L'addition préalable de l'acide bromhydrique au brome ne paraît pas changer la pro- portion de bromure de propylène formé. Mais en faisant varier les autres conditions de la réaction on observe que la proportion de bromure de pro- pylène indiquée plus haut éprouve des écarts très considérables. Ainsi en présence du bromure d'aluminium la quantité de bromure de propylène formé monte jusqu'à 5o pour loo; au contraire la quantité devient presque nulle quand l'action du brome sur le triméthylène a lieu sous l'influence de la lumière solaire directe. » Le travail in extenso sera imprimé en langue russe. » (') BerichU- d. I). clicni. Oes. l. XXXII, p. 358;. ( 275 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les solutions organiques du perchlurure de fer (' ). Note de M. (MEchsner de Coninck. (i j'ai fait connailre récemment à l'Académie des expériences sur les so- lutions aqueuses du perchlorure de fer; je viens d'étudier quelques soln- tions organiques du même sel. » a. Solution (/ans l'alcool à g5°. — Celte solution très étendue était d'un jaune foncé; le 6 juin, elle a été insolée pendant quatre heures, puis abandonnée à la lu- mière diffuse jusqu'au 22 juin. Ce même jour, j'ai pu constater nettement la présence de l'aldéhyde, ce qui prouve bien la dissociation du peixhlorure de fer en chlorure ferreux et en chlore libre. J'ai ensuite filtré la liqueur sur du noir animal imprégné d'alcool à g5" ; au bout de sept fillrations seulement, la liqueur passait incolore, ne précipitant pas par AzH*SH, mais précipitant nettement par AzO^Ag. Dans une autre expérience, j'ai filtré sur du noir animal imprégné d'alcool très étendu . et il ne fallut que cinq fillrations pour arriver au même résultat. » Ici, l'influence décomposante de l'eau est bien mise en évidence; mais j'estime que la première expérience s'explique bien aussi en admettant, pour une certaine part, l'action décomposante des 5 pour loo d'eau existant dans l'alcool employé. » l>. Solution dans l'alcool méthylique. — L'alcool méthylique était très pur et ue renfermait pas d'eau; la solution de Fe^Cl", très étendue, était jaune clair. Insolée pendant quatre heures, le 6 juin, elle fut mise en expérience le 28 juin. Le noir animal avait été imprégné du même alcool. C'est à la cinquième filtration que la liqueur dé- colorée n'a plus précipité par AzH*SH, tandis qu'elle précipitait encore par AzO^Ag. En résumé, l'alcool méthylique a agi plus rapidement que l'alcool éthylique à gS" ; comme il constitue l'homologue supérieur de l'eau, on comprend qu'il juiisse agir dans le même sens. » c. Solution, dans l'éther acétique. — Cet éther était neutre. La solution du chlo- rure ferrique était très étendue et jaune clair; insolée le 6 juin, pendant quatre heures, elle était mise en expérience le 25 juin. Après trois filtrations sur du noir animal im- prégné d'éther acétique, la. liqueur, tout à fait incolore, ne précipitait ni par le sulfhy- drate, ni par le nitrate. On est donc conduit à admettre que le chlorure s'est dissous dans l'éther acétique, que la solution est demeurée intacte pendant l'exposition à la lumière diffuse, et que le noir animal a simplement absorbé le sel de fer. » d. Solution dans l'acétone très pure. — Insolée le 6 juin pendant quatre heures, cette solution a été mise en expérience le 20 juin; le résultat a été le même qu'avec l'éther acétique neutre. » c. Solution dans l'acétone du commerce. — Cette acétone renfermait une certaine proportion d'alcool méthylique, aussi le perchlorure de fer a-t-il été décomposé. (') Institut de Chimie de la Faculté des Sciences de Montpellier. ( 276 ) » Conclusions. — Lorsqu'on filtre les solutions orsfaniques de Fe^Cl' sur le noir animal, dans les conditions qui viennent d'être indiquées, on observe que l'eau, même en faible proportion, exerce une action décom- posante qui est activée par le noir animal. L'alcool méthylique agit, dans le même sens, et d'une m;\nière d'autant plus efficace qu'il est en plus forte proportion. Les liquides organiques qui ne renferment ni eau, ni alcool méthylique, dissolvent simplement le sel de fer, et il faut une inso- lation prolongée pour qu'une décomposition du chlorure se produise (' ). » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la nature des hydrates de carbone de réserve de la fève de Saint-Ignace et de la noix vornique. Note de MM. Em. Bour- QDELOï et J. Lauke.vt. « Il ressort de nos recherches antérieures (^) que les hydrates de car- bone de réserve, qui constituent la majeure partie des albumens de fève de Saint-Ignace et de noix vomique, foiu'uissent à l'indrolyse du mannose et du galactose. On peut faire à ce sujet, et l'observation est applicable aux hydrates de carbone des autres albumens cornés analogues, diverses hypo- thèses : Ou bien les deux sucres proviennent, dans chaque cas, de l'hydra- tation d'un seul anhydride qui serait une mannogalactane, ou bien ils sont fournis par deux anhydrides mélangés : une mannane et ime galactane ; ou bien encore il y a, dans l'albumen, plusieurs mannanes et plusieurs galac- tanes à poids moléculaires différents, de la même façon que les grains d'amidon seraient composés de plusieurs hydrates de curhone. (^dextranes) diversement condensés (^). » Les expériences exposées ci-dessous, qui se rapportent à la fève de Saint-Ignace et à la noix vomique, paraissent plutôt conduire à considérer la dernière de ces hypothèses comme répondant à la réalité des faits. (') Dans les expériences avec l'alcool fort, j'ai remarqué que le sulfhydrate donnait parfois un très léger précipité noir nocoiineux, après plusieurs /(ew/'ei. J'ai été amené à penser que les liqueurs filtrées renfermaient une combinaison de l'oxvde de fer col- loïdal avec l'alcool, analogue aux alcoolales de potasse déjà décrits, combinaison qui serait lentement détruite par le sulfhydrate. (^) Comptes rendus, séance du 21 mai 1900. Voir aussi : Association française pour l'avancement des Sciences {Congrès de Boulogne, i8 septembre 1899, i'" par- tie, p. 256). (') Em. Bourquelot, Sur la composition du grain d'amidon {Comptes rendus, 17 janvier 1887). ( 277 ) » Fève de Saint-Ignace. — Dnns ces expériences on a fait agir, dans les mêmes conditions de temps et de température, des proportions différentes d'acide sulfurique sur un même poids d'albumen broyé, préalablement épuisé à l'aide de l'alcool et desséché à l'air. On a préparé pour cela trois mélanges : I. Albumen jS?"" Acide sulfurique dilué à i pour loo 3oo'^'= II. Albumen iSe"" Acide sulfurique dilué à 2 pour 100 Soo'^'^ III. Albumen i5s"' Acide sulfurique dilué à 3 pour 100 3oo" » Ces trois mélanges ont été maintenus à l'autoclave à iio" pendant une heure et demie, puis refroiilis, et ramenés au volume primitif par addi- tion d'eau distillée. Le sucre total (c;dculé en dextrose), puis le mannose et le galactose ont été dosés dans chaque liquide d'hydrolyse en suivant les méthodes précédemment décrites, sans oublier la précipitation par l'alcool des parties non hydrolysées. On a trouve : I. II. III. cr et er Sucre total 6 7>98 8,92 Mannose 1,122 3,27 3,66 Galactose \,oo% 4)4 1 4 162 mannose » On voit de suite, à l'inspection de ces chiffres, que le rapport — ; — • ' 1 I r galactose augmente avec la proportion d'acide sulfurique employé. Le fait paraît encore plus évident si l'on ramène les chiffres à 100 parties du mélange mannose-galactose de chaque essai. On trouve ainsi, en effet : I. II. m. Mannose 21,90 42,60 44) 21 Galactose 78, 10 57, 4o 55, 79 ce qui montre que le rapport ne peut être constant que lorsque la loialitédes hydrates de carbone est hydrolysée. La même conclusion découle des expériences suivantes, effectuées d'ailleurs différemment : » Noix X'omique. — Dans ces expériences, on a fait varier la durt'e de l'hydrolyse, les autres conditions : proportion d'acide et température, restant les mêmes. L'albu- men de noix vomique avait été, au préalable, débarrassé, autant que possible, des principes solubles dans l'eau et dans l'alcool, puis desséché à l'air. C. R., 1900, 1!" Semestre. (T. CXXXI, N« 4.) 36 ( 278 ) » Quatre mélanges composés chacun de Albumen 1 5s'' Acide sulfurique dilué à i pour 100 Sod"^' ont été ainsi maintenus à la température de iio" : le n" 1 pendant qua- rante minutes, le n" 2 pendant quatre-vingts minutes, le n° 3 pendant cent vingt minutes et le n" 4 pendant cent soixante minutes. Après refroidisse- ment, on a ramené au volume primitif, précipité les parties non liydroly- sées par addition de i volume d'alcool, puis dosé le sucre formé, ainsi que le mannose et le galactose. On a trouvé : 1. 2. 3. 4. gr sr gr gr Sucre total 2,646 6,536 SjOgy 9,02 Mannose Traces 0,480 1,260 1,82 Galactose 2,14 5,53o 6,63o 6,94 » Si nous mettons en évidence le rapport — ; en rapportant les f^f^ galactose ^' chiffres à 100 du mélange de ces deux sucres, nous trouvons 1- 2. 3. i. Mannose Traces 7>98 16,96 20,77 Galactose 100 92,02 83, o4 79>23 r^es variations sont encore plus marquées ici que celles que nous avons observées dans les essais effectués avec la fève de Saint-Ignace. Comme ces dernières variations, elles se comprennent difficilement dans l'hypo- tlièse de l'existence d'un seul anhydride, et même dans celle de deux anhy- drides : une mannane et une galnctane. C'est pour cela que nous penchons de préférence pour la troisième : existence de plusieurs mannanes et de plusieurs galactanes. » Au surplus, la façon dont se comportent les albumens de ces deux graines en présence de l'eau montre qu'il n'y a pas homogénéité dans ce qui constitue les hydrates de carbone. Une partie, en effet, est soluble dans l'eau; et cette partie fournit aussi, par hydrolyse, du mannose et du galactose. )) Enfin, lorsque l'on a hydrolyse tout ce qui est hydrolysable par l'acide sulfurique à 3 pour 100 et à r 10", il reste un résidu qui, traité par la méthode Braconnot-Flechsig, ne donne plus de galactose, mais donne encore du mannose. » ( 279 ) ZOOLOGIE. — Sur les genres Palylhoa el Epizoanthiis. Note de M. Louis Roule, présentée par M. A. Giard. « J'ai recueilli à plusieurs reprises, sur les côtes de la Corse, à des profon- deurs comprises entre 5o'" et 1 20", des colonies d'une curieuse Zoanthidée, commensales de petits Pagures. Ces colonies minuscules ne comprennent, du moins dans mes quatre échantillons, que trois ou quatre zooïdes; deux de ces derniers, plus longs que les autres et se faisant vis-à-vis, ressemblent à deux balanciers chargés de maintenir en équilibre la partie centrale de l'assemblage où le Pagure s'abrite. Les tissus naissants sont disposés en un cœnosarque lamelleux, fortement encroûté de grains de sable. J'ai donné à cet être le nom de Palylhoa paguricola. » Ma première opinion à son égard, au début de mes études sur lui, avait été de le placer, à cause de son commensalisme avec des Pagures, dans le genre Epizuanthus. Mais, après avoir lu les nombreux travaux publiés sur la famille des Zoantbidées, et dont les auteurs ne s'entendent guère sur les diagnoses des genres, après avoir examiné mes échantillons ti'une manière plus complète, je l'ai classé parmi les Palylhoa. Je l'ai comparé, notamment, aux Epiz-oanlhiis pagurip/iilus Verr., aux Palylhoa Sn'i/lii Duch. et P. arenacea D. Ch., que je possède dans ma collection. Sa ressemblance est plus grande avec ces deux dernières espèces qu'avec la première. Par la disposition des cloisons, par celle du sphincter muscu- laire oral, par l'encroûtement prononcé du mésoderme, les affinités des exemplaires corses sont vers les vrais Palylhoa et non ailleurs. La question du commensalisme avec des Pagures importe peu. Non seulement plusieurs auteurs, R. Hertwig etDanielssen, par exemple, ont décrit des Epizoanlhus fixés à des rochers; mais j'ai trouvé, sur les côtes de la Corse, une colonie de Palylhoa arenacea attachée à une coquille habitée par un Pagure. Le commensalisme ne peut donc être pris pour un caractère différentiel. » Mais l'élude de celle question m'a conduil plus loin encore. A mon avis, le genre Epizoanlhus doit disparaître et se confondre avec le genre Palythoa. On vient de voir que le fait de l'habitat n'a aucune valeur. Il est également difficile d'attacher une importance à cel autre fait que les colonies d^Epizoanl/ius entourent l'abdomen du I-'aguie à elles seules, alors que celles de Palythoa s'attachent, dans le cas de com- mensalisme, à une coquille où le Pagure se blottit. En cette association d'une Zoan- thidée bourgeonnante et d'un Pagure, le début est forcément la fixation d'une larve de Zoanthidée sur une coquille déjà habitée par le Pagure. Si la coquille est petite, la ( .80 ) Zoanlhidée, eu grandissant et eu bourgeonnant, commence par l'envelopper, puis la déborde et entoure à elle seule le Crustacé qui s'accroît de son côté; peu à peu, pen- dant cette amplification synchrone, la substance calcaire de la coquille, dont les dimensions sont relativement minimes, disparaît par résorption. Si la coquille est grande, la Zoanthidée se borne à s'étaler sur elle et à occuper une part de sa surface: l'exemple précédemment cité du Palythoa arenacea et celui d'une espèce A'Epi- zoanthus (E. thalainophilus R. Hertw.) rentrent dans ce cas. » Plusieurs auteurs ont cherché ailleurs les raisons de distinguer Epizoanthus de Palythoa. Les uns en voient dans la conformation du cœnosarque, qui unit entre eux les zooïdes ; or, une seule espèce de Palythoa, P. arenacea D. Ch., montre, sur un tel sujet, toutes les combinaisons possibles. Du moment où les représentants d'une même espèce offrent une telle variation de caractères à cet égard, il est difficile d'y trouver les termes d'une différence essentielle entre deux genres. D'autres, notam- ment Eiilmann et R. Herlwig, en trouvent dans la nature du sphincter musculaire oral, de provenance mésodermique chez Epizoanthus, et endodermique chez Paly- thoa. Mes recherches m'autorisent à m'élever contre celle assertion; ce sphincter est le même dans les deux genres; il possède, suivant les espèces, des dimensions dissem- blables, bien que la diversité soit faible, mais il est toujours placé dans le mésoderme. Enfin, divers auteurs se basent sur la structure différente des tissus mésodermiques du cœnosarque colonial et des colonies de zooïdes. Ces tissus, chez Epizoanthus, sont épais, relativement peu encroûtés; ils consistent en une abondante substance fon- damentale, de consistance presque cartilagineuse, contenant de nombreux éléments figurés, munis de longs prolongements. Le fait est exact; mais il existe aussi chez Palythoa. Le mésoderme, dans ce dernier genre, est plus mince, plus encroûté de grains de sable, mais il présente la même organisation. Récemment encore, R. von Heider a décrit un Palythoa nouveau {P. brasiliensis). Les figures et les descriptions qu'il donne du mésoderme de cette espèce concordent de tous points avec mes obser- vations personnelles sur Epizoantlius paguriphilus Verr. » En somme, il ressort de celte discussion que le genre Epizoanthus doit rentrer désormais dans le genre Palythoa. Les caractères que les auteurs lui attribuent n'ont aucune précision. Cette conclusion s'applique aussi, du reste, et pour les mêmes raisons, à trois autres genres : Gemmaria, Corticifera, et Parazoanthus. » On peut se demander pourquoi les auteurs ont été conduits à subdi- viser l'ancien genre Palythoa, et à le démembrer ainsi, soit en genres nou- veaux, soit en sous-genres. La cause en est dans la multiplicité des espèces créées par eux, et dont la plupart n'existent pas en réalité. Les Actinies simples sont déjà difficiles à déterminer, par suite de la mollesse de leurs tissus, aisément contractiles. La difficulté est plus grande encore pour les Zoanlhidées bourgeonnantes. Non seulement leurs zooïdes se con- tractent, mais encore leurs colonies se modifient suivant les régions où elles s'attachent. De trois larves issues d'un même générateur, si l'une se ( 2^' ) fixe à une surface libre et convexe comme l'est une coquille, si une autre s'accole à un faisceau de filaments rigides tels que des spicules d'épongés, si la troisième adhère à un corps rugueux comme un rocher ou un banc de coraux, les trois colonies données par ces lai'ves auront forcément des aspects dissemblables, les conditions de milieu et d'accroissement étant différentes. J^es variétés nombreuses du Palythoa arenacea démontrent la chose avec évidence. Les auteurs ont souvent créé des espèces pour de simples formes individuelles. » La question prend ici une importance générale. Il est indispensable, dans les recherches reialives à la détermination et à la classification, de tenir compte delà biomécanique, en prenant ce mot dans son sens le plus large. Gréer une espèce pour chaque forme un peu aberrante est com- mode; subdiviser le genre, lorsque le nombre de ces espèces individuelles devient trop grand, est encore aisé. Mais ce n'est point le seul but dans l'étude de la nature. Il convient non seulement de trouver les différences, mais encore d'évaluer leur valeui- et de mesurer autant que possible l'influence sur elles des circonstances environnantes. Ce travail est plus lone, car il exiee la rechercfie des états successifs de l'individu et des con- ditions qui l'entourent, depuis ses phases embryonnaires jusqu'à l'âge adulte. Mais il est aussi le seul qui, étant complet, importe vraiment à la Biologie. » TÉRATOLOGIE. — La végétation désorientée, processus téralologique. Note de M. Etiekne Rabaud. « Dans une précédente Communication, j'ai eu l'honneur de signaler un processus tératologique (') très différent par son essence du processus classique de l'arrêt de développement. Voici un second processus auquel est dû, à ma connaissance, la production de trois monstruosités distinctes. Il consiste en une végétation d'un tissu embryonnaire déjà différencié, végétation s'effectuant dans une direction inaccoutumée et qui, pour ce fait, mérite le nom de végétation désorientée. » J'ai observé ce processus chez les Omphalocéphales; mais il n'y existe pas à l'état de pureté : il est accompagné constamment par d'autres varia- tions évolutives qui empêchent d'en apprécier la véritable importance. Au cours de recherches d'un autre ordre, j'ai rencontré des embryons de (') Les différenciaLions hétérotopiqucs, processus Lératologiçiues {^Comptes rendus, i avril 1900). ( 282 ) poulels chez lesquels l'appendice caudal faisait hernie dans la cavité intes- tinale, refoulant devant lui la paroi supérieure de celte cavité. En suivant les diverses phases embryonnaires de l'anomalie, j'ai pu me rendre compte de la façon la plus nette qu'il s'agissait d'une prolifération insolite de la moelle coccvgienne; celle-ci s'accroît de haut en bas vers l'endoderme, le repousse et s'en coiffe. Pendant que la végétation s'allonge, la moelle coccvçienne subit son inflexion normale; par ce mouvement elle entraîne vers le bas une extrémité adhérente de la \égétation. Cette dernière devient alors oblique en avant et en bas, elle se loge dans la gouttière intestinale. Plus lard, lorsque cette gouttière se ferme, elle enveloppe le tissu nerveux revêtu d'endoderme. De la sorte, les coupes pratiquées aux dépens de la région postérieure de tels embryons ont très exactement l'aspect de coupes d'Omphalocéphales; chez les uns comme chez les autres, du reste, la succession des phases est très exactement la même. » La végétation coccvgienne se produit un peu en avant de l'extrémité terminale de la moelle; elle ne saurait donc être confondue avec cette moelle elle-même. Du reste, j'ai rencontré quelques individus chez les- quels la moelle caudale et la végétation coccvgienne existaient concurrem- ment; par une sorte de balancement, l'accroissement de l'une se faisait aux dépens de l'accroissement de l'autre; lorsque la végétation acquiert un certain volume, la moelle caudale se trouve réduite à un mince tractus et inversement. On rencontre des phénomènes semblables chez les Omphalo- céphales : il existe en effet quelquefois, en avant de la végétation cépha- lique, des différenciations nerveuses, peu considérables il est vrai, mais cependant indiscutables. » Dans l'un et l'autre cas, la végétation est constituée par un tissu histo- logiquenient identique au tissu nerveux; cependant on ne rencontre jamais de ganglions nerveux dans la poche endodermique qui renferme la végétation, tandis que ces ganglions existent constamment de part et d'autre de la moelle caudale, lorsque celle-ci a pu acquérir une certaine importance morphologique. » La vcgélalion dcsorientee n'est |)as un processus spécial au système nerveux. J'ai eu, en effet, la bonne fortune d'étudier tout récemment un embryon chez lequel la corde dorsale avait |>roliféré de façon très ana- logue, de haut en bas, refoulant l'endoderme pour s'en revêtir comme d'une gaine. L'axe médullaire ne présentait aucune altération. » Cette dernière observation apporte une éclatante démonstr-alion de l'existence du processus végétant; elle lui donne en outre une portée générale qu'on pouvait hésiter à lui reconnaître tant qu'il paraissait limité ( 283 ) à l'une ou l'autre extrémité de l'axe cérébro-spinal. La constatation de ce processus pour un tissu très différent du tissu nerveux nous permet de penser qu'il peut se produire aux dépens des diverses ébauches embryon- naires et qu'il provoque peut-être quelques-unes des monstruosités sur le compte desquelles on ne possède actuellement que les données fournies par l'Anatomie descriptive. Dans les trois cas que je mentionne, la végéta- tion désorientée se dirige en bas vers le feuillet interne; rien ne nous donne le droit de supposer qu'il doive toujours en être ainsi. » Ce processus est très différent d'une différenciation hêtérolopique . Celle-ci, en effet, se produit par transformation directe des cellules d'un feuillet, cellules qui dans l'état normal ne devraient point subir une telle transformation. La végétation désorientée, au contraire, est le résultat de la croissance insolite d'éléments déjà différenciés suivant le mode ordi- naire. » MINÉRALOGIE. — Les roches à népluiine du piiy de Saint-Sandoux {Puy-de-Dôme). — Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Fouqué. « Les roches à faciès basaltique du |)uv de Saint-Sandoux (Barneire) diffèrent de toutes celles qui sont actuellement connues dans les divers centres volcaniques du Massif central de la France ; j'ai montré, en effet ( ' ), qu'elles sont formées par des roches compactes à néphéline : néphélinites à olivine, téphrites à olivine, associées à une roche doléritique très riche en néphéline. » Les néphélinites et les téphrites constituent au milieu des pépérites des dykes épais (avec sans doute quelques coulées) et des fdons minces. Elles ont localement disloqué et soulevé des lambeaux de tertiaire (arkoses, calcaires à potamides et àlymnées)à pins de loo™ de leur altitude normale. Quant à la roche doléritique, elle constitue une sorte d'amas au milieu des néphélinites qu'elle traverse en filons de quelques décimètres ou en minces veinules ; il semble que les relations qui lient ces deux roches soient analogues à celles qui unissent certaines pegmatites et les granités qu'elles accompagnent. » Cette roche doléritique présente de très grandes variations de com- position minéralogique et structurale, elle est essentiellement constituée par l'association de grands cristaux de néphéline et d'un minéral du groupe haùyne-sodalite avec de l'augite titanifère, de l'œnigmatite, de (') Comptes rendus, 8 mai iSgS. ( 284 ) l'apatite, de l'ilnipriite et pnrfois un peu d'olivine ; ces éléments sont sou- vent moulés par des felds])atlis constitués par du labrador, généralement cerclé par del'anorthose. Suivant les échantdlons, ces minéraux sont plus ou moins abondants et l'un des deux feldspaths domine sur l'autre. Les types holocristallins sont peu fréquents, il existe d'ordinaire un résidu vitreux plus ou moins abondant, riche en microlites de feldspath non maclé (anorthose ou orthose) filiforme ou crislallitique, associé à des microlites ou des cristallites d'œgyrine, d'augite, d'ilménite, etc. Quand la propor- tion de verre et de microlites est grande, la roche peut devenir porphv- rique, par suite du développement, au milieu de la pâte, de phéuocristaux de néphéline (atteignant i'^'"), d'augite, d'œnigmatite, etc. » Au point de vue minéralogique, la roche doléritique de Saint-Sandoux se rapproche à certains égards de la teschénite de Fallagueira (Portugal), que j'ai décrite récemment (') bien plus que des néphélinites doléritiques de Meiches auxquelles je l'avais tout d'abord comparée. Cette ressemblance est surtout due à l'association de l'anorthose à un plagioclase basique; les roches de Saint-Sandoux sont cependant caractérisées par la prédominance habituelle de la néphéline sur lesplagioclases. » Au point de vue de la structure elles oscillent entre une teschénite grenue et une téphrile porphyrique, dans laquelle, à l'inverse de ce qui a lieu pour les téphrites à olivine du même puy, les éléments blancs dominent sur les minéraux ferrugineux. » Les analyses suivantes ont été effectuées dans mon laboratoire par M. Arsandaux. La perle au feu très élevée de toutes roches, qui ont cependant été choisies parmi les plus fraîches que j'ai étudiées, est due à l'abondance des zéolites produites aux dépens des feldspath oïdes : » a, néphélinite à olivine; b, téplirile à olivine ; c, téphrite doléritique porpliyroïde ; cl, teschénite grenue. a. b. c. (I. SiO« ) / /, i 47,3 47,0 Al-0' 21,1 16,9 20,5 22,0 Fe^O^ 3,7 8,6 3,3 3,6 FeO 8,3 8,7 5,1 4,7 CaO 11,6 9,9 6,5 6,1 MgO 5,2 5,9 4,6 4,r Na^O 4,3 4,0 3,9 4,0 K^O 0,7 1,0 1,8 2,1 Perte au l'eu. .. . 3, 1 1 ,9 7,0 6,4 100,6 100,9 100,4 Too76 (') Comptes j'enc/us, 7 mai 1900. ( ^«5 ) » La composition chimique de la néphélinite et de la téphrile à olivine présente les caractères habituels de ces roches; les différences peu consi- dérables qu'on remarque quand on les compare l'une à l'autre s'expliquent par leur composition minéralogique extrêmement voisine; elles ne diffè- rent, en effet, à ce point de vue, que par la nature des éléments blancs (néphéline seule dans la néphélinite; néphéline et labrador dans la té- phrite), ceux-ci étant toujours peu abondants, comparativement aux élé- ments ferromagnésiens communs aux deux roches. » Quant à la teschénite, elle se différencie nettement des roches précé- dentes par une plus grande richesse en silice, en alumine et en alcalis et par un appauvrissement consécutif en chaux, fer et magnésie; les dia- grammes construits par le procédé Michel-Lévy mettent en évidence leur remarquable excès d'alumine. Il est intéressant de noter que ces caracté- ristiques chimiques sont précisément celles des roches du deuxième étoile- ment du mont Dore, récemment mis en lumière par M. Michel-Lévy, et, en particulier, des types pélrographiques les plus remarquables de cette ré- gion, les basaltes demi-deuil el les andésites (^téphrites) à haùyne. Mais, tandis que, dans ces dernières roches, la potasse et la soude sont sensiblement en même proportion , à Saint-Sandoux, au contraire, la soude l'emporte d'une façon constante sur la potasse. Il est important, au point de vue de la parenté de ces diverses roches, de rappeler que j'ai décrit autrefois un bloc de teschénite à olivine granitoïde trouvé en fragment éboulé dans le ravin de Lusclade, et constituant probablement une enclave homogène du basalte demi-deuil. » Quant aux néphélinites et aux téphrites à olivine de Saint-Sandoux, par leur richesse en chaux, elles s'éloignent nettement des roches précé- dentes pour se rapprocher, au contraire, des basaltes de la Limagne, dont elles se distinguent par une plus grande richesse en soude. En terminant, je ferai remarquer que les fragments tachylitiques, constituant les pépériles de la Limagne, sont ordinairement dépourvus de feldspath; leur analogie avec ceux des pépérites de Saint-Sandoux permet de se demander si au moins une partie de ces pépériles ne serait pas à rapporter à des néphé- linites plutôt qu'à des basaltes feldspathiques. La vérification chimique de cette hypothèse ne serait possible que par la découverte de pépérites moins altérées que celles que j'ai eues entre les mains. » G. R., 1900. 1' Semestre. (T. CXXXI, N" 4.> 37 ( 286 ) GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Les ensablements fin littoral gascon et les érosions sous-pyrénéennes. Note de M. L.-A. Fabre, présentée par M. de Lap- parent. (( La progression éolienne des sables littoraux qui, depuis plusieurs siècles, recouvrent d'un épais manteau de dunes la côte gasconne, ne s'est jamais ralentie. L'ensablement permanent s'oppose absolument au boise- ment spontané des dunes littorales. Des observations qui remontent à plus de vingt ans ont signalé la présence iVanciennes dunes boisées dans la région que les sables recouvrent à notre époque. Il y a donc eu, dans les apports arénacés, des intermittences à la faveur desquelles le boisement spontané des anciennes dunes a pu s'effectuer. Aucune opinion n'a été émise jusqu'ici sur les causes probables de ces intermittences. » L'origine des sables littoraux gascons a été rattachée à différentes causes : oscillations de lignes de rivages, érosions de vallées côtières sous- marines, déboisements littoraux, démantèlements d'îles sableuses précon- tinentales; les auteurs se sont tous attachés à une origine neptunienne, sans envisager directement les apports continentaux que recevait néces- sairement la côte landaise, jalonnée à ses extrémités par les estuaires de deux grands fleuves montagneux. » L'étude des vents et des courants marins du golfe et de la côte de Gascogne a fait l'objet de travaux longuement poursuivis et avec un esprit scientifique remarquable ( ' ). Ils ont établi que les vents dominants portent du large à la côte, sensiblement au sud-est; que parmi les courants, il en existe un, superficiel et d'ordre météorologique, orienté dans la même di- rection. Ce courant a certainement la plus grande influence sur les apports sableux continentaux; la déclivité très peu accentuée de la plate-forme sous-marine sur laquelle ils s'étalent, l'amplitude d'oscillation des marées qui croît de Biarritz à la pointe de Graves, lui assurent, très au loin de la côte, une action tout à fait prépondérante pour remanier les matériaux évacués par l'estuaire girondin. C'est ainsi que les sables sont alignés sur le lit- toral en longues flèches du nord au sud et mis aux prises avec les vents qui en édifient les dunes. (') Hautreux, Côtes des Landes et bassin d'Arcaclwn; Courants de V Atlantique Nord, etc. — J. Thoulet, La campagne du Caudan dans le golfe de Gascogne {Ann. de Géogr., p. 353; i8gC), etc. ( '-^87 ) » La Gironde expulse par jour, en débit ordinaire, environ looooo tonnes de vases, soit de 2000 à 5ooo tonnes de sables rins( ' ); aucune observation n'a été faite pour les temps de crues. » Le bassin d'Aquitaine est placé d'ailleurs dans des conditions particu- lièrement favorables au drainage d'apports sableux, dont une grande partie de son réseau extra-montagneux trouve les éléments préparés en vue de l'entraînement torrentiel. » Les plateaux sous-pyrénéens, anciens cônes fluvio-glaciaires, sont une caractéristique hydrologique, un relai d'activités torrentielles, une source de matières arénacées, absolument remarquables. Une étude physique de la région, sommairement présentée (°), a fait ressortir substantiellement : 1° la constitution de son sol, argilo-caillouteuse et apte à l'érosion, à la surface; essentiellement argileuse et imperméable dans le substratum : le cailloutis est de plus en plus siliceux quand on va des ailuvions récentes aux anciennes; 1" l'influence considérable qu'exercent les vents pluvieux océaniens sur l'évolution des réseaux hydrographiques à régime torrentiel. » Le creusement de larges et très nombreuses vallées a déterminé des abrasions considérables depuis l'époque pliocène; elles se poursuivent de nos jours avec une très grande régularité. L'état de dénudation super- ficielle du sol, aussi bien que les conditions météorologiques de la région, ne permettent d'entrevoir aucun ralentissement aux apports vaseux et arénacés dont l'accumulation préoccupe à juste titre la population du littoral. « Les intermittences anciennes de ces apports, et leur permanence actuelle, peuvent s'expliquer en tenant compte de deux faits : l'origine fluvio-glaciaire des plateaux et l'influence de la végétation forestière sur le sol. » Les glaciers pyrénéens paraissent avoir eu trois phases principales de progression. Chacune d'elles a été suivie, sur les cônes fluvio-glaciaires, d'une période d'érosions puissantes pendant laquelle s'est constitué et a commencé à évoluer un réseau hydrographique. Le drainage des argiles caillouteuses a nécessairement conduit à l'Océan, pendant cette période, (') Hautreux, Sables el vases de la Gironde {Soc. des Sciences de Bordeaux, p. 338; 18S6). (^) E. Marchand et L.-A. Fabre, Les érosions torrentielles el subaériennes sur les plateaux des Hautes-Pyrénées {Congrès des Soc, sai\, 1899 : Comptes rendus Sciences, p. 182 à 220, 3 pi.). ( 288 ) des masses vaso-arénacées considérables, jusqu'au moment où, sous Tin- fluence de la végétation forestière, le sol des plateaux s'est progressivemenL fixé : les dunes du littoral primitif purent alors se boiser à leur tour. » La glaciation suivante ouvrit une nouvelle rotation des mêmes phéno- mènes, avec cette modification que le cailloutis fluvio-glaciaire devenant de plus en plus cristallin, et de moins en moins argileux, le produit des drainages se manifesta sous des formes de plus en plus arénacées. » Ces répercussions, de l'érosion en amont sur les atterrissements en aval, auraient certainement conduit à une période actuelle de calme sur la côte, de boisement spontané des dunes littorales modernes, si l'homme, avec une coupable imprévoyance, n'était pas maladroitement intervenu en déboisant systématiquement la région sous-pyrénéenne à laquelle il appor- tait les bienfaits de la civilisation (')! Il y a perpétué un état torrentiel de plateau absolument unique et qui ne laisse entrevoir aucune trêve aux pé- riodiques inondations de la plaine d'Armagnac, à l'ensablement constant du littoral, à l'inquiétant envasement d'un de nos plus grands ports fran- çais. )) ' GÉOLOGIE. — Sur l'existence du terrain carhoniférien dans la région d'Igli. Note de M. Ficheuu, présentée par M. de Lapparent. « Les documents recueillis dans le trajet de la colonne d'Igli, et à Igli même, par M. Barthélémy, sous-lieutenant au i" régiment étranger, ont élé adressés à M. le général Oudri, qui me les a gracieusement communi- qués avec quelques notes de route. » D'autre part, M. Ravier, Ingénieur des Mines à Oran, m'a adressé un grand nombre de fossiles d'Igli, rapportés par M. le commandant Barthal, de l'Artillerie. » Ces documents établissent l'existence du terrain carhoniférien autour d'Igli et au nord sur la rive droite de la Zousfana jusqu'à une distance d'au moins So""", au delà de Zaouia Tahtania. » Les fossiles recueillis sont dégagés de la gangue, mais fréquemment écrasés ou réduits en fragments; d'autres sont empâtés dans un calcaire noirâtre (ce sont des polypiers, bryozoaires et crinoïdes). (') L.-A. Fabre, Les Landes et les Futaies plantées sur les plateaux des Hautes- Pyrénées (Congrès international de Sylviculture de 1900, Bull. Soc. Ftaniond, juillet 1900). ( 289 ) » Les fossiles les {îliis abondants et caractéristiques sont Spiri/er (^Sy- ringothyris) cuspidatus Martin, qui caractérise en Belgique l'assise de Waulsort du Toiirnaisien supérieur et se trouve en Angleterre el en Irlande dans le calcaire carbonifère. Avec lui apparaît en abondance un polypier, Zaphrentis patida Michelin. En outre, on recueille : Athyris cf. Roissyi du calcaire carbonifère d'Irlande et de Belgique; Polypiers : Lilhoslrotion cf. irregulare, Michelinia ci. compressa. Alvéolites ci. irregularis. Alvéolites funi- culina; Bryozoaires : Fenestella membraiiacea, Fenestellaci. rétif ormis, Fenes- tella undula; Crinoïdes (tiges) : Poteriocrinus, Rhodocrinus cf. venis. » Toutes ces espèces et la plupart des genres caractérisent le Carboni- férien. » Les Poteriocrinus paraissent différents des espèces recueillies par M. Foureau. Quant à l'échantillon de Rhodocrinus, il est identique à celui qui a été signalé par M. Pomel, d'après l'exemplaire recueilli par un officier de la colonne Wimpfen en 1870, à l'Oued Guir, à une journée de marche au sud de Djorf-el-Toba. Ce fossile avait été indiqué comme dévonien d'après Goldfuss, mais il appartient au Carboniférien, et l'identité avec les échantillons d'Igli ne peut laisser de doute sur le prolongement de la bande carboniférienne, sur isS'^™ au nord d'Igli, vesrs l'Atlas marocain. M Des échantillons divers des polypiers ont été recueillis sur plusieurs points de la route de l'Oued Zousfana. » D'après ces fossiles, cet horizon de l'étage Dinantien, appartenant au Dinantien moyen (Tournaisien supérieur), paraît plus ancien que les assises carbonifériennes signalées jusqu'ici dans l'ouest, d'après le D'' Lenz, où l'assise inférieure est caractérisée par Spirifer Mosquensis, et à l'est j)ar M. Foureau, où les couches à /^rorfuc/M* Co/-a appartiennent également à un niveau plus élevé. 1) Pas d'indices de terrain houiller. Il devient important de suivre ces terrains carbonifériens vers le nord-ouest et vers le sud sur la rive droite de l'Oued Saoura. » Nul doute que le jeune officier qui a fait des découvertes si intéres- santes ne se trouve en mesure à l'automne prochain, si l'expédition se poursuit au sud d'Igli, de recueillir des observations intéressantes. » Il y a lieu de remercier M. le général Oudri, de Mascara, des indica- tions et surtout des conseils qu'il a donnés à ses ofhciers au sujet des observations géologiques. La découverte des fossiles pose des jalons très précieux. ( ^9o ) » La présente Note est communiquée à l'Académie avec raulorisalion de M. Pouyanne, directeur du Service de la Carte géologique d'Algérie. ) PHYSIOLOGIE.'— Sur r agglutination des globules sanguins par (es agents chimiques, et les conditions de milieu qui la favorisent ou l'empêchent. Note de M. E. Hédon. « Lorsque, dans une solution saline isotonique au sérum sanguin, ad- ditionnée d'une petite quantité d'acide (minéral ou organique), on mélange quelques gouttes de sang défibriné, on n'observe rien qui ressemble à une agglutination, et les globules se déposent peu à peu sans se réunir en amas. On peut faire varier la quantité d'acide depuis la plus légère trace, incapable de produire la moindre altération globulaire, jusqu'à la dose qui détermine la diffusion de l'hémoglobine, on ne voit point d'agglutination. Il n'en est pas de même dans une solution sucrée. Si l'on répète l'expé- rience dans une solution de saccharose isotonique, acidifiée par une très faible quantité d'acide (minéral ou organique), les globules sanguins, au bout de peu de temps, s'agglomèrent et tombent rapidement au fond du tube à essai, donnant absolument l'aspect del'agglulination la plus typique, telle qu'on l'obtient par les substances dites agglutinines. Par exemple, 10'"= d'une solution de sucre de canne à 7 ou 8 pour 100, acidifiés par o™,5 d'acide chlorhydrique centi-normal, constituent un milieu dans le- quel trois gouttes de sang défibriné de bœuf s'agglomèrent rapidement en amas. Le phénomène n'apparaît qu'après une période latente de quelques minutes; il est activé par la chaleur. La dose d'acide capable de produire l'agglutination n'est pas indifférente. Il y a une optimum pour une quan- tité de globules déterminée. Pour des doses trop fortes l'agglutination est entravée ou totalement empêchée. Ainsi 2<^'" d'HCl centi-normal pour 10™ de solution sucrée est un mauvais milieu d'agglutination pour trois gouttes de sang de bœuf, mais excellent pour dix gouttes. Pour des doses trop faibles, l'agglutination n'apparaît pas, mais telle est la sensibilité des globules de bœuf aux acides, dans une solution de sucre, qu'ils présentent déjà une agglutination marquée dans un tel milieu ne renfermant que )^„„„„ d'acide chlorhydrique ou sulfurique. » Il V a donc une différence essentielle dans l'action de l'acide sur les globules, suivant le milieu. Lue dose d'acide insuffisante pour produire le ( 291 ) moindre effet appréciable sur les globules dans une solution saline déter- mine leur agglutination dans une solution de sucre. Ceci n'est point parti- culier au saccharose. Le même phénomène s'observe dans les solutions de glycose, de mannite, de raffinose, d'érythrile, etc., c'est-à-dire de tous les corps de la série des sucres. » La petite quantité de sérum accompagnant les globules n'est pas nécessaire à la réalisation du phénomène, car des globules de bœuf lavés à plusieurs reprises avec une solution sucrée s'agglutinent de la même manière sous l'action des acides, et même plus activement. » D'autre part, si, dans une solution de sucre acidifiée, on ajoute une petite proportion d'un sel neutre quelconque (chlorure de sodium, sulfate de soude, fluorure de sodium, etc.) et dont on peut varier l'espèce suivant l'acide employé, les globules ne s'agglutinent point, mais se déposent peu à peu suivant le mode ordinaire dans les solutions salines pures. On peut démontrer dans certaines conditions qu'un sel alcalin et même un sel acide (comme le phosphate de soude monobasique) exercent aussi une action entravante sur l'agglutination par les acides (pour globules de bœuf). » En un mot. de toutes les expériences particulières sur ce sujet il semble se dégager les faits généraux suivants : i" dans les solutions de corps non dissociables, non électrolytes, capables de fournir des solutions isotoniques, les acides à très faibles doses produisent le phénomène de l'agglutination des globules; 2" dans les solutions de corps dissociables, électrolytes, les acides ne produisent pas l'agglutination; 3° l'addition d'une certaine quantité d'un corps dissociable suffit pour empêcher l'action agglutinante de l'acide. » S'il y a réellement une loi générale de cette sorte, nous devons nous attendre à ce qu'un corps non dissociable qui aurait par lui-même une réaction acide devrait posséder la pro|)riété agglutinante. Effectivement les aminés acides qui, en solution aqueuse, à une certaine concentration, fournissent des solutions isotoniques, sont agglutinantes. Telles l'aspara- gine, le glycocoUe. Lorsque, dans une solution aqueuse de glycocolle à 2 pour 100, on laisse tomber quelques gouttes de sang défibriné(3 gouttes dans 5'^'= de solution, par exemple), les globules sont agglutinés presque instantanément, et dans une solution de sucre le glycocolle agglutine encore à la dilution de 0,2 pour 1 00. Mais l'agglutination est complètement empêchée, si à la solution aqueuse ou sucrée de glycocolle ou d'asparagine on ajoute une certaine proportion d'un sel neutre. ( 292 ) » L'action des sels se manifeste encore avec évidence dans le phénomène de la désagglutination. Quand on secoue fortement le tube à essai dans lequel se produit l'agglutination en milieu sucré acidifié, les gros amas globulaires sont fragmentés mécaniquement en amas plus petits, mais ceux-ci ne se désagrègent pas et se déposent très rapidement à nouveau. Mais il suffit de neutraliser l'acide ou simplement d'ajouter à la solution une petite quantité d'un sel neutre pour, en agitant le tube, dissocier com- plètement les globules qui, par le repos, se déposent alors peu à peu, comme dans une solution saline pure. Ainsi le rôle du corps dissociable, dans ce phénomène de l'agglutination par les acides, apparaît non seule- ment dans son action préventive, mais encore dans son pouvoir de disso- ciation des amas globulaires déjà formés. » Du reste, ce n'est pas seulement vis-à-vis des acides que les globules se com- portent diflëremnient suivant le milieu. D'autres substances coagulant l'albumine (comme le bichlorure de mercure) précipitent, il est vrai, les globules en amas dans les solutions salines; mais elles exercent la même action à de bien plus faibles doses dans les solutions de sucres, et, dans de tels milieux, l'addition d'un sel entrave éga- lement l'agglutination. » Ces phénomènes d'agglutination par les acides en milieux non électrolytes ont été observés avec des globules de bœuf, de lapin, de cobaye. On peut les vérifier aussi avec les globules du chien, en n'employant qu'une faible quantité de sang pour une quantité relativement grande de solution. Mais les globules du chien ont déjà la pro- priété de s'agglutiner dans les solutions de sucre pures, quand la quantité de sang ajoutée est un peu plus forte, ainsi que vient de l'observer M. Delezenne, et j'ai constaté le même fait pour le sang d'homme. D'ailleurs, ici aussi, l'addition d'un sel empêche l'agglutination. Pour expliquer cette particularité, on peut supposer que le sang de certaines espèces contient en lui-même une substance capable d'agglutiner les globules en milieu non électrolyte et jouant par conséquent le même rôle que celui de l'acide pour les globules d'autres espèces, qui eux ne s'agglutinent point dans les solutions de sucre pures, quelle que soit la dose de sang employé. >> Le phénomène de l'agglutination ayant de grandes analogies avec celui de la coagulation des albuminoïdes, on doit retrouver des faits du même ordre pour les solutions albumineuses; et effectivement, en ajoutant de petites quantités de sérum de bœuf (débarrassé de ses sels par dialyse, de préférence) à des solutions sucrées, on peut démontrer, pour la précipitation et la redissolution des albuminoïdes, que les acides et les sels jouent le même rôle que pour l'agglutination. » ( ^-93 ) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — De l' influence des phosphates et de quelques autres matières minérales sur la diaslase protéolytique du malt. Note de MM. A. Feunbach el L. Hubert, présentée par M. Duclaux. « Parmi les matières minérales indispensables au développement de tous les êtres vivants, l'acide phosphorique occupe une place capitale : la connaissance de ce fait a conduit, notamment en agriculture, à des applica- tions pratiques considérables. Mais le mécanisme de son action, comme celui de toutes les autres matières minérales, d'ailleurs, reste mystérieux. Comme les phénomènes de la vie cellulaire tendent à être ramenés à des actions de diastases, il est naturel de rechercher si les phosphates ne joueraient pas dans ces actions diastasiques un rôle plus général que celui qui a été parfois signalé, et permettant de relier systématiquement des faits jusqu'ici dispersés et souvent contradictoires. » L'un de nous a montré, dans un travail publié antérieurement (voir Comptes rendus, 2.5 juin 1900), que, parmi les phosphates des métaux alcalins, les phosphates primaires accélèrent l'action de l'amylase du mail, tandis que les phosphates secondaires, dans les mêmes conditions, la re- tardent. Les mêmes faits s'appliquent exactement à la diastase protéoly- tique, ainsi que nous avons pu le constater en étudiant l'autodigestion, à la température de So", d'un extrait de malt préparé à froid. Or, la réaction de l'extrait de malt, acide à la phtaléine, alcaline au méthylorange, est celle qu'aurait un mélange de phosphates primaire et secondaire d'un métal alcalin. L'addition d'acide à l'extrait de malt est favorable tant que la neutralité à l'orangé n'est pas atteinte : nous avons pu ainsi quintupler l'activité de la diastase protéolytique par rapport au milieu naturel. Mais, comme pour l'amylase, la moindre quantité d'acide libre ajoutée au delà de la dose nécessaire pour décomposer les sels alcalins à l'orangé devient re- tardatrice. Les phosphates secondaires des métaux alcalins exercent leur effet retardateur en vertu de cette qualité, et non point en vertu de la na- ture du métal : les phosphates bibasiques de soude et de potasse, à molé- cules égales, ont exactement le même effet. )) Les faits que nous venons de signaler peuvent prendre une impor- tance considérable dans les opérations d'isolement "et de purification des diastases. Ainsi, le précipité produit par l'alcool dans un extrait de malt G. K,, 190U, j' Semestre. (T. CXXXI, N" 4.) 38 ( ^9^1 ) entraine les sels alcalins à l'orangé en plus forte proportion que les sels acides à la phtaléine, d'où résulte une diminution de l'activité de la dia- stase protéolytique. Ce fait permet d'interpréter les résultats observés depuis longtemps dans les essais de purification de l'amyiase : la variation dans la qualité des cendres influence plus l'activité de la diastase que la diminution de leur quantité. Des phénomènes de ce genre expliqueraient pourquoi certains précipitants conduisent à des résultats plus favorables que d'autres. « Nous avons montré que l'action favorable des acides sur la diastase protéolytique, dans un extrait de malt, provient de la décomposition des sels alcalins à l'orangé. On peut se demander si d'autres substances capables de décomposer les phosphates secondaires n'emprunteraient pas, elles aussi, à cette réaction un effet favorable, de nature à exalter ou à masquer leur effet propre. Les sels de chaux, de magnésie, d'alumine sont dans ce cas : ils donnent lien, soit à froid, soit à chaud, avec les phos- phates secondaires, à une double décomposition qui élimine de la liqueur une portion de ces phosphates. Pour séparer leur effet propre de celui qu'ils peuvent emprunter à la double décomposition signalée, il est néces- saire de comparer leur action sur la diastase protéolytique d'une part dans l'extrait de malt naturel, qui renferme des phosphates secondaires, d'autre part dans ce même milieu privé de phosphates secondaires par une addi- tion convenable d'acide. L'expérience, conduite de cette manière, nous a montré, par exemple, que le chlorure de calcium, accélérateur de la pro- téolyse dans un extrait de malt naturel, devient au contraire nettement retardateur dans le même extrait rendu acide à l'orangé. L'interprétation qui nous semble la plus plausible est que le chlorure de calcium a un effet propre retardateur, et qu'il n'emprunte son action favorisante qu'à une double décomposition avec les phosphates bibasiques de l'extrait de malt. » Les observations qui précédent ne nous semblent pas limitées à l'ex- trait de malt et à ses diastases : elles ont une jjortée plus générale. Un très grand nombre de liquides organiques naturels partagent avec l'extrait de malt la propriété de se comporter vis-à-vis des réactifs colorés comme un mélange de phosphates monobasiques et bibasiques, acide à la phénol- phtaléine, alcalin au méthylorange. Tels sont, par exemple, le lait, le sérum sanguin, l'urine, le suc de levure de Buchner, etc. Si l'on songe en outre que tous ces liquides sont constamment le siège de réactions dues à ( 295 ) des diastases et parfois à des toxines, on ne peut pas se refuser à admettre que la concomitance qui existe entre ces diastases et ces phosphates n'est pas purement fortuite. » Il résulte encore de la présence de ces phosphates, les uns favori- sants, les autres gênants, que les diastases, dans leurs milieux naturels, ne rencontrent jamais la réaction optima. Leur action, par contre, béné- ficie par là d'une protection contre des changements brusques d'acidité ou d'alcalinité : les phosphates leur servent en quelque sorte de tampon. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — La bactériolyse de la bactéridie charbonneuse . Note de M. G. Malfitaxo, présentée par M. Roux. « C'est une notion, qui me paraît dès à présent bien acquise, que le protoplasma vivant peut préparer des diastases capables, à un moment donné, de détruire la cellule au sein de laquelle elles ont été produites. » Les formes de dégénérescence qu'on rencontre dans les vieilles cul- tures de bactéridie charbonneuse, et la dissolution qu'on observe quand la bacléridie normale est transportée dans des milieux qui ne lui con- viennent pas, sont des phénomènes dus à l'action des diastases propres de la bactéridie. » // )' a donc une bactériolyse spontanée ou autobaclériolyse, et elle est en rapport constant avec la présence de diastase protcolytique dans la cellule. » Si l'on racle une culture de vingt-quatre heures sur gélose à 35°, qu'on fasse une émulsion des corps microbiens dans l'eau distillée stérilisée, et qu'on porte celle-ci à une température convenable de 3o° à 5o°, on voit, au bout de quelques heures, les bactéridies se désagréger et présenter toutes les formes de dégénérescence décrites par les auteurs, jusqu'à ne plus montrer qu'un amas de débris informes. » Le phénomène est très net, bien que, dans ces conditions, de nouvelles bacté- ridies puissent se former. Le liquide dans lequel se sont ainsi dissoutes les bactéridies est riche en diastases; il contient surtout uns protéase (diastase protéoljtique d'ori- gine microbienne) assez active. » Si l'on chauffe, pendant une demi-heure à 65°, l'émulsion fraîciiement préparée, les bactéridies, qui sont ainsi très peu altérées, se conservent ensuite indéfiniment. 1) La température de 65° détruit rapidement la protéase charbonneuse. >i D'autre part, si dans une émulsion de bactéridies ciiauffée, et où la bactériolyse n'a plus lieu, on ajoute du liquide frais provenant de la dissolution d'autres bacté- ridies, on voit, après 24-48 heures à l'étuve à 45°, les bactéridies chauffées se désagréger aussi. ( ^-96 ) M II est ainsi évident que l'autobactériolyse se fait par l'action de dias- tases qui sont contenues dans la cellule, et qui apparaissent dans le milieu après la dissolution de celle-ci. Bien plus, il y a un rapport étroit entre la quantité de protéase que les bactéridies peuvent préparer et le phénomène d'antobactériolyse qu'elles subissent. » Si Ton prépare des émulsions qui contiennent des poids égaux de bactéridies de trois races différentes, le virus et les deux, vaccins pasteuriens, on peut remarquer assez facilement que la bactériolyse se fait très rapidement chez la bacléridie viru- lente, qu'elle est plus lente chez celle du deuxième vaccin, et n'apparaît que plus lard et reste incomplète chez celle du premier vaccin. Les trois liquides, où ces trois races difFérenles se sont dissoutes séparément, diffèrent aussi beaucoup et dans le même sens par leur pouvoir proléolytique mesuré sur la gélatine. « J'ai établi encore que la protéase, ainsi que les autres diastases prove- nant de la bactéridie, ont leur réaction optima au voisinage de la neutralité à la phénolphlaléine, en présence donc de biphosphates. Cela est aussi vrai pour la bactériolyse. » La réaction de l'émulsion normale est comprise entre l'alcalinité au tournesol et l'acidité à la phénolphtaléine. » Si Ton ajoute, à des quantités égales d'émulsion, des doses croissantes d'acide phosphorique, on voit qu'à partir d'un certain degré les bactéridies s'agglutinent et se dissolvent plus lentement ou même plus du tout. De petites quantités d'alcali favorisent, et de plus fortes doses gênent l'autobactériolyse. » On ne sait encore par quel mécanisme intime cet agent de destruction latent dans la cellule entre en action. Les observations qui suivent mon- trent que c'est au moment où les échanges entre la cellule et le milieu sont troublés que l'œuvre des diastases désintégrantes devient manifeste. » Si l'on transporte, comme j'ai dit avant, des bactéridies d'une culture sur gélose de i8''-2o'' dans l'eau distillée, celles-ci dégénèrent très vile et subissent une auto- bactériolyse complète, le liquide s'est ainsi enrichi des matériaux solubilisés et devient un véritable milieu de culture, de nouveaux bâtonnets y poussent, et les phénomènes de bactériolyse prennent ensuite la marche lente qu'ils ont dans les vieilles cultures. » Dans le cas où les émulsions sont trop épaisses, il y a un grand retard dans la bactériolyse. » Dans l'eau physiologique, ces phénomènes sont plus lents à apparaître, mais ils suivent la même marche. Ils deviennent encore plus difficiles à saisir quand on ajoute à l'eau salée des substances nutritives comme la peptone et les albuminales. » C'est quand on arrête brusquemenl la vie du protoplasma que la bac- ( 297 ) tériolvse se fait plus rapidement et qu'elle est pins complète. On obtient ce résultat par une action quelconque qui, tout en arrêtant la vie du pro- loplasma, ne détruit pas l'action de la diastase. » Des bactéridies, chauffées dix minutes entre 55" et 60°, se dissolvent ensuite plus rapidement que d'autres maintenues normales. Mais, dans ces conditions, il faut aussi compter sur l'action désagrégeante de la tempéra- ture plus élevée, et il est préférable d'avoir recours aux antiseptiques. » L'action des antiseptiques est variable parce que quelques-uns, comme le sublimé, la formaldéhyde, le cyanure de potassium, tuent le proto- plasma, mais arrêtent aussi l'action des diastases; d'autres encore changent la réaction du milieu jusqu'à empêcher la bactériolyse. Ce sont le chloro- forme, le xylol, le thymol, qui donnent les meilleurs résultats. J'ai essayé encore la caféine et le glutamate de sodium, ces dernières substances favorisent aussi la bactériolyse, mais d'une manière plus faible que celles que j'ai nommées avant. » TjCS faits que je viens d'exposer sont du même ordre et complètent des observations déjà faites par Emnietich et Low (') et par Gamaleia (*). Les deux premiers auteurs ont exprimé, à propos de leurs recherches sur le bacille pyocyanique, la conception même qui se trouve démontrée dans cette Note. Seulement ensuite ils ont fait agir le liquide provenant de la dissolution du pyocyanique sur la bactéridie charbonneuse, et ils décrivent des phénomènes de bactériolyse qu'ils attribuent à la diastase du pyocya- nique agissant sur la bactéridie. Pour moi, au contraire, il y a lieu de penser que, dans la pyocyanase, la bactéridie charbonneuse trouve des conditions comparables à celles qu'elle rencontrerait dans un milieu additionnné d'un antiseptique. D'antre part, M. Gamaleia attribuait, dans ses pre- mières recherches, la dissolution des microbes à l'action de substances telles que la caféine, la caséine et le glutamate d'ammoniaque qui, en se com- binant avec un albuminoïde propre de la cellule, formeraient des bactério- lysines spécifiques. Il a ensuite pour certains microbes, comme le bacille tuberculeux, employé des ferments digestifs, et enfui, pour la bactéridie charbonneuse, il a reconnu qu'elle contient en elle-même le composant peptique de sa bactériolysine. » Je crois que de mes expériences résulte une conception plus simple des (') Emmerich et Lôw, Zeitschrift. f. Hygiène, l. XXXI. (') Liiw, Centralblatt f. Bactériologie, t. I; 1900. ( 298 ) faits. Et je pense que les substances auxquelles a recours M. Gamaleia (') pour produire la bactériolyse ne doivent agir qu'en la favorisant, comme régulateurs de la réaction, ou en la rendant plus rapide et complète comme font les antiseptiques. » CYTOLOGIE. — Sur la/onction du noyau dans la formation de l'hémoglobine et dans la protection cellulaire. Note de M. Henri Stassano, présentée par M. Joannes Chatin (-). « Dans la membrane péri-œsophagienne de la grenouille où j'ai étudié l'absorption du saccharate de fer par les noyaux des cellules endothé- liales ('), j'ai trouvé que les noyaux des hématies absorbent aussi le fer, avec cette différence que chez ces dernières la chromatine diffuse dans le protoplasma pour se combiner au sel métallique injecté. La coloration verte due à la réaction du ferrocyanure envahit, en effet, tout le protaplasma des hématies et dans beaucoup d'entre elles le noyau s'efface entièrement. Chez les grenouilles refroidies, où tous les phénomènes d'absorption sont peu accusés, les hématies donnent une réaction du fer très atténuée et le contour du noyau y demeure visible. » Le vert de métli vie (colorant exclusif de la cliromatine qu'il colore difTéremmenl, depuis le vert et le bleu, jusqu'au violet et au rose, selon que l'acidité de la nucléine diminue ou sa teneur en acide phosphorique s'aflTaiblit) est un réactif très précieux pour reconnaître celte difTusioii du nojau et du suc nucléaire dans le protoplasma. Par le fait de cette diffusion, le protoplasma, qui ne se colore pas à l'état normal, apparaît rose ou violet, et les noyauv se colorent en bleu cobalt au lieu de se colorer en vert comme lorsqu'ils sont en pleine activité et non appauvris en acides nucléiixiques. » L'éosine sert également à constater le mélange du contenu nucléaire avec le proto- plasma, de même que la diminution de son acidité résultant d'une nouvelle combi- naison contractée; dans les deux cas, qui, peut-être, ne formeront qu'un seul, le noyau se colore franchement par l'éosine. » Par le carmin, on contrôle la diffusion du noyau : en effet, lorsque celle-ci a eu lieu ou que toute la nucléine s'est combinée à une substance quelconque, le carmin ne colore dans le noyau que quelques grains cliromatiques ou rien du tout. (') Gamaleia, Cenlrall>latt f. Bactériologie, 1899. {Cinquantenaire de la Société de Biologie. ) (2) Travail des laboratoires de Physiologie de la Sorbonne et de Toxicologie de la Préfecture de Police. (') Comptes rendus, aj juin 1900. ( 299 ) » Si l'on examine les hématies jeunes, les érylhroblastes, des larves de grenouilles de Iniil à douze jours, on y trouve la chromaline dilTusée dans le protoplasnia. A cette période, l'hémoglobine commence à se former; les globules vitellins disparaissent, laissant apercevoir le grand noyau des érylhroblastes entouré d'une couche mince de protoplasma incolore ('). La formation de l'hémoglobine dans les hématies jeunes, on le sait, marche de pair avec le rapetissement du noyau qui, dans les mammifères, finit par disparaître. M. Giglio-Toss, en particulier, a étudié la production de la sub- stance hémoglobinogène aux dépens du noyau, et il pense que cette substance « sert à I) enlever du plasma sanguin une substance déterminée pour former l'hémoglobine ». La substance empruntée par les granulations d'hémoglobinogène ne peut être que le fer organique circulant dans le sang. L'hémoglobine, d'ailleurs, est, sans aucun doute, une combinaison proléique de fer; l'hémoglobine de l'oie est, d'après Schultze, com- posée exclusivement de nucléine et d'héraatine. » En rapprochant les modifications que subit le noyau des hématies, dans l'absorption expérimentale du fer, avec les phases qu'il présente dans l'évolution formative des globules rouges, j'ai élé saisi de leur identité. » Au cours de ces recherches, j'ai constaté que les noyaux des hématies se mélangent aux protoplasmas toutes les fois que les conditions du milieu changent quelque peu, soit à l'égard de l'alcalinité ou de la teneur en sel, soit à l'égard de la température ou de la pression extérieures. » En examinant les hématies de grenouilles ou d'oiseaux, délayées dans une goutte d'une solution physiologique faible ou additionnée d'une trace d'acide acétique, on voit que beaucoup d'entre elles perdent l'hémoglobine, mais le fait à remarquer c'est que celles qui la gardent ont une bonne partie de leur chromatine diffusée dans le protoplasnia. C'est cette observation qui m'a fait envisager, pour la première fois, la diffusion du noyau dans le protoplasma comme un mécanisme de défense de la cellule. » Metchnikoff a constaté, en poursuivant d'autres recherches, que lorsque les héma- ties d'oiseaux sont englobées par les leucocytes dans le péritoine du cobaye, la plupart d'elles perdent l'hémoglobine, gardant intact le noyau; celles, par contre, qui la retiennent ont le noyau dissous dans le protoplasma, tout à fait comme dans l'obser- vation précédente. » Dans les hématies parasitées ae tortues et d'oiseaux, j'ai noté aussi une certaine diffusion du noyau, mais dans ce cas la chromatine se porte vers l'entozoaire, en l'entourant dans un cercle, que le vert de méthyle colore ordinairement en rose comme la pyrénine du noyau; dans une hématie parasitée de grenouille, j'ai observé récem- ment un anneau semblable, mais excessivement large et épais, coloré en bleu dans la (') L'extrême fragilité des érylhroblastes demande pour les préparer les soins sui- vants : les têtards vivants sont plongés dans la solution physiologique a. •] ^ pour loo, essuyés au buvard et coupés en deux dans une goutte d'acide osmique à i pour loo; le sang qui en sort est étalé sur les lames, fixé par le mélange d'alcool et éther, à par- ties égales, et coloré ensuite comme d'habitude. ( 3oo ) même nuance que la chromatine restée en place. Les altérations nucléaires que M. J. Chalin a rencontrées, dans les cellules hépatiques atteintes de coccidiose, se rapprochent beaucoup des phénomènes de diflusion que je viens de signaler, et les unes comme les autres doivent être rangés à côté des faits de chromatoljse caractéristiques des intoxications microbiennes et des empoisonnements en général. » La diffusion du noyau à l'intérieur des hématies dans les grenouilles refroidies revêt aussi, d'une façon très probante, le caractère de protection de la cellule. INI. Ma- truchot a fait récemment connaître des modifications analogues des noyaux des cel- lules végétales provoquées par le froid, consistant précisément dans la « production, >i entre le nojau et le reste de la cellule, de phénomènes de diffusion, amenant à l'in- » tcrieur du noyau une distension du suc nucléaire ». » Les changements de la pression, dont j'ai suivi les effets sur les grenouilles, pro- voquent des modifications dans le même sens à l'intérieur des hématies. Mais si la raréfaction de l'air est trop forte ou rapide, le noyau, au lieu de diffuser dans le protoplasma, se condense à sa périphérie ou éclate en dehors. 1) Bottazzi et Ducceschi ont étudié comparativement le degré de résistance à céder l'hémoglobine, des hématies soit nucléées, soit dépourvues de noyaux des mammifères, par rapport aux variations d'alcalinité ou de pression osmotique du sérum, et ils ont constaté que les premières hématies sont beaucoup plus résistantes et, partant, plus indépendantes de ces variations, que les secondes. Les phénomènes de diffusion du noyau, dont les premières seulement sont susceptibles, expliquent la raison de leur résistance et, à la fois, rendent compte de la persistance du noj'au, après que l'hémo- globine est formée, dans les hématies des poissons, des batraciens, des reptiles et des oiseaux, animaux exposés sans cesse, et parfois soudainement, aux écarts de tempéra- ture et de pression. » Chez les mammifères, l'apparition ouïe perfectionnement des organes régulateurs de la circulation et de la température mettent les hématies à l'abri des causes de dissolu- tion contre lesquelles elles ne sauraient lutter individuellement par l'absence de noyau. Au contraire, par le fait de cette absence et, par conséquent, par le fait de l'absence d'une quantité notable de nucléine prête à fixer n'importe quelle substance, les héma- ties sont protégées chez les mammifères contre l'atteinte des produits toxiques circu- lant dans le sang. 1) Les hématies des mammifères sont pourtant encore capables d'absorption, sans quoi, d'ailleurs, elles ne pourraient pas se nourrir. On sait, d'une façon certaine, que les hématies des mammifères retiennent les alexines et la substance sensibilisatrice des sérums hémolytiques. Et je viens de constater la présence d'une trace de mercure dans les stromas complètement débarrassés de leucocytes et d'hémoglobine, prove- nant de 200'^'= environ de globules rouges du sang d'un chien injecté avec du sublimé quelques heures avant la saignée. Cette trace de mercure était combinée à la nucléine isolée des stromas rouges en question, vestige du noyau de l'érythroblaste. » En réstimé les observations exposées clans celte Note, avec celles communiquées dans une Note antérieure sur le rôle du noyau dans l'absorp- tion, ramènent les faits expérimentaux d'intoxication des cellules aux plié- ( 3oi ) nomènes de la nutrition cellulaire, faisant ressortir que le noyau est, d'un côté, chargé de l'assimilation des matières nutritives élémentaires et, de l'autre, de l'élaboration des substances protéiques, telles que l'hémoglo- bine, nécessaires aux fonctions complexes de la vie. » Il résulte de ces mêmes observations que le noyau prend une part aussi très active dans la protection de la cellule, par un mécanisme qui apparaît commun à toutes les cellules, animales et végétales. » HYGIÈNE. — Sur le captage et la protection des sources d'eaux potables. Note de M. Léox Janet. « Le circuit souterrain des molécules d'eau tombant sous forme de pluie et ressortant sous forme de sources comprend trois parties princi- pales. » Tout d'abord, l'eau, après avoir plus ou moins ruisselé à la surface du sol, s'y infiltre dès qu'elle trouve une zone perméable et descend jusqu'à ce qu'elle arrive à une couche imperméable, qui retient les eaux en for- mant une nappe souterraine. » En second lieu l'eau effectue un certain trajet dans la nappe souter- raine elle-même, en suivant son gisement géologique. )) Enfin l'eau quitte le gisement géologique de la nappe et gagne la sur- face du sol où elle forme une source. » On doit distinguer deux classes différentes de sources. Les unes sont produites par l'intersection de la surface supérieure d'une couche imper- méable avec la surface topographique du terrain et émergent générale- ment à flanc de coteau; je leur donne le nom de sources d' affleurement ; l'écoulement de l'eau est déterminé principalement par la pente de la couche imperméable qui supporte la nappe. Les autres s'observent à l'in- tersection de la surface piézométrique de la nappe souterraine avec la surface topographique du terrain, et émergent au fond des vallées; je les désigne sous le nom de sources de thalweg; l'allure et la profondeur de la couche imperméable qui retient la nappe ne jouent aucun rôle dans l'écou- lement de l'eau, qui est déterminé uniquement par la dépression topogra- phique. » Le captage d'une source d'eau potable consiste à mettre l'eau à l'abri de toutes les contaminations pouvant se produire au voisinage du point G. R., tgoo, 2« Semestre. (T. CXXXI, N" 4.) - Sg ( 3o2 ) d'émergence, et spécialement dans la troisième partie du circuit souter- rain, c'est-à-dire dans le trajet que l'eau efFectue entre le gisement géolo- gique de la nappe souterraine et la surface du sol. » J'estime que l'on doit employer, pour les eaux potables, des méthodes analogues à celles que l'on suit, depuis longtemps, pour les eaux minérales. Celles-ci sont caractérisées, soit par la composition, en raison de la disso- lution, dans le circuit souterrain, de substances ne se rencontrant pas dans les eaux ordinaires, soit par la thermalité, qui résulte de ce que le circuit souterrain atteint une grande profondeur, mais les principes qui règlent leur circulation souterraine sont les mêmes que pour les eaux potables. » Un bon captage d'une source d'eau potable consistera généralement à aller chercher l'eau dans son gisement géologique, au moyen de puits, de forages ou de galeries, en faisant abstraction du point naturel d'émer- gence. » La protection d'une source d'eau potable consiste à éviter la contamina- tion de l'eau de la nappe souterraine, au point où celle-ci quitte son gisement géologique pour gagner la surface du sol. » Il faut s'efforcer d'abord de déterminer le pé/imétre d'alimentation tle la source, c'est-à-dire la zone dans laquelle une molécule d'eau, tombant à la surface du sol, peut se retrouve!^ au point d'émergence de la source. » La comparaison du débit de la source et de la tranche d'eau tombant dans la région considérée, même en supposant connu le coefficient d'uti- lisation à adopter, ne peut donner de résultats que dans le cas fort rare où la source étudiée est l'unique exutoire de la nappe souterraine entière. » L'étude des degrés hydrotimétriques ne conduit pas à des conclusions plus précises, en raison des grandes variations du degré hydrotimélrique des eaux d'une même nappe souterraine. Il est toutefois intéressant, lors- qu'on dispose d'un nombre suffisant d'observations, de construire le lieu géométrique des points où le degré hydrotimélrique est le même, qui est une courbe que j'appelle courbe isogradhydrotimétnque ; l'allure des courbes isogradhydrotimétriques de io°, 20°, 3o°, etc., donne des indications pré- cises sur les zones de circulation lente et rapide des eaux dans la nappe souterraine. » L'examen des variations de température ne peut non plus fournir aucune indication sérieuse à cet égard; celles-ci, généralement minimes, résultent de ce que la durée du parcours souterrain des molécules d'eau ( 3o3 ) n'a pas clé assez grande pour leur permettre de prendre la température du sol. )) Une étude détaillée de la géographie et de la géologie de la région peut seule permettre de déterminer approximativement les limites du périmètre d'alimentation d'une source. Pour les sources d'affleurement, ces limites sont, le plus souvent, déterminées par les plis synclinaux et anticlinaux de la couche imperméable qui supporte la nappe. Pour les sources de thalweg, elles résultent principalement de la position et de la cote des vallées. » Il convient d'étudier ensuite comment s'opère l'absorption des eaux dans le périmètre d'alimentation. Si tout le périmètre est uniformément perméable, les eaux pluviales s'infiltrent presque immédiatement dans le sol par petits filets, sans ruissellement. Si le périmètre comprend une zone perméable, en aval d'une zone imperméable, les cours d'eau, formés dans la zone imperméable, disparaîtront ou diminueront dans la zone perméable, soit peu à peu, en suivant un lit régulièrement poreux, soit brusquement, en pénétrant dans un gouffre ou bcloire. Un bétoire est donc un point d'absorption d'eau, par lequel un courant, d'un débit plus ou moins important, peut gagner rapidement la nappe souterraine. » Il existe d'autres abîmes, n'ayant plus aujourd'hui de rôle hydrolo- gique actif, mais établissant une communication entre la nappe souterraine et la surface du sol; ils résultent les uns de l'élargissement de diaclases parcourues par les eaux à des époques antérieures, les autres de l'effon- drement de cavernes souterraines. ^ M L'emploi de matières colorantes, comme la fluorescéine, permet, non seulement d'établir la matérialité d'une communication entre un bétoire et une source, mais encore d'étudier la marche de la matière colorante dans toutes les directions à partir du bétoire considéré. Il suffit de disposer d'un nombre suffisant de puits et de sources s'alimentanttàla nappe souterraine, et de noter l'apparition de la coloration aux divers points d'observation. Le lieu géométrique des points où la matière colorante arrive dans le même laps de temps est une courbe que j'appelle isochronochromatique. En con- struisant les courbes isochronochromatiques pour des durées de dix, vingt, trente heures, etc., on a une idée très nette de la manière dont s'opère la circulation de l'eau dans la nappe souterraine. » Les expériences de fluorescéine établissent bien la matérialité d'une communication, mais non son danger, les bactéries pouvant être arrêtées ( 3o4 ) là où la fluorescéine avait passé. Pour le démontrer, il faut recourir à l'emploi de microrganismes inoffensifs, ne se trouvant pas dans les sources, et d'une dimension analogue à celle des principales bactéries pathogènes. » On remédiera à la situation en s'opposant à l'engouffrement de grandes masses d'eau dans les bétoires, et empêchant les abîmes de servir de décharge publique. M Les puits absorbants, dans lesquels on envoie directement à la nappe souterraine les eaux résiduaires de certaines exploitations agricoles ou in- dustrielles, sont de véritables bétoires artificiels, particulièrement dange- reux, en raison de la nature des eaux qu'ils reçoivent, lorsqu'ils se trouvent dans le périmètre d'alimentation de sources utilisées pour l'alimentation publique. )) Quant aux fosses d'aisances, fumiers, cimetières, il est impossible de songer à les supprimer dans tout le périmètre d'alimentation, à moins d'en faire un désert. Tout ce que l'on peut espérer obtenir, c'est que les ma- tières usées subissent dans le sol u^e filtralion suffisante, avant d'arriver à l'ouvrage de captage. » A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. G. D. Quai des Grands-Augusiins, n° 55. Depuis 1836 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la Sn de l'année, deux Tolumes ln-4°. Deux Tables l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix île l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : SO fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs Ferran frères. ( Chaix. Alger I Jourdan. Àgen.. Ruflf. Amiens Courtin-Hecquet. ( Germain elGrassin. -<"«■«" ioaslineau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. I Feret. Bordeaux ! Laurens. ( IHuller (G.). Bourges Renaud. j Derrien. F. Robert. Oblin. ' Uzel frères. Caen Jouan. Perrin. I Henry. i Marguerie. Juliot. Bouy. Nourry. Ratel. (Rey. Douai jLauverjat. ( Degez. Drevet. Gratier et G'*. La Rochelle Foucher. Bourdignon. Dombre. Thorez. Quatre. Lorienc Lyon Marseille. . ■ Montpellier Moulins . . . Brest. . Chamberv Cherbourg Clermont-Ferr. Dijon.. Grenoble. Le Havre. LUle.. chez Messieurs : i Baunial. ( M"* Texier. Bernoux et Cumin. Georg. Côte. Savy. VItte. Ruât. ( Valat. I Coulet et lîls. Martial Place. i Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. 1 Guist'hau. I Veloppé. i Barma. ( Appy. Mmes Thibaud. Orléans .. Luzeray. ( Blanchier. Poitiers ,, , ( Marche. Hennés Plihon et Hervé. Kocheforl Girard ( M»" ). Langlois. Lestringant. S'-Étienne Chevalier. ( Ponleil-Burles. \ Rumébe. - Gimet. Privât. iBoisselier. Péricat. Suppligeon. Giard. Leiiiaitre. Nantes Nice . Rouen. Toulon. Toulouse., Valenciennes.. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Berlin. Berne chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen j et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. I Asher et G'". Dames. Friediander et fils. Mayer et Millier. Schmid et Francke. Bologne Zanichelli. Laiiiertin. Bruxelles J MayolezetAudiarte. Lebègue et C". Sotcheck et C°. Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hosl et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. chez Messieurs : iDulau. Hachette et C". Nutt. Luxembourg. . . V. Biick. IRuiz et C. Romo y Fussel. Capdeville. F. Fé. Bocca frères. Hoepli. Moscou Tastevin. Milan . Bucharest. Gènes Genève.. . La Haye. . Lausanne.. Beuf. ; Cherbuliez. I Georg. ( Stapelmohr. Belinfante frères. ( Benda. ( Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig { Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. Desoer. ' Gnusé. Liège. Naples (Marghieri di Gius. ( Pellerano. IDyrsen -, Pfeiffer. Stechert. Lemckeet Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C' Palerme Rebcr. Porto Magalhaès et Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret C*. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallln. I Zinserling. ( Wolfî. ! Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et Sellier. Varsovie Gebethner et Wolff , Vérone Drucker. ( Frick. ^'^""^ î Gerold et G'-. Ziirich Meyer et Zeller. Home. S'-Petersbourg. . Turin. 15 fr. ,1889. Prix 15 fr. f ABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à 3t Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870 Prix. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-^' SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, parMM. A. Deebès et A.-J.-J. Solieh— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvenlle. Comètes, par M. Hanien.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des mat.Mea grasses, par M. Cladbk Bermakd. Volume in-4°, avec 32 planches; i8d6 • .■'■■,■■■'•' •' oc \>À "/■ ■ j =»•- . Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Va« Be.eden. - Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par I Académie des Sciences pour le concours de .853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organises fossiles dans les différents terrains sédi- « mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. - Discuter !. 4ue.tio,. ie leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée - Rechercher la na_ture . des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et se. états antérieurs ., par M. le Professeur Bron». In-4% avec .7 planches; 1861.. , 15 fi. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciencea, Mémoires présentés par divers SaTantt à l'Académie des Sclsnces. N" 4. TABLE DES ARTICLES. (Séance d., 23 juillet 1900.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Notice sni Pages. Cluirles M. GEonGES Lemoine Fiiedel M. Lœwy. — Sur les observations visuelles faites par M. H. Wesley, à l'observatoire d'Alger, à l'équatorial coudé de o",3i^< Pages, d'ouverture, pendant l'cclipse totale de Soleil du aS mai 1900 210 M. H. ScHLŒSiNG. — L'acide phnsphorique en présence des dissolutions saturées de bi- carbiHiate de chaux 211 RAPPORTS. M. II. P0I^•CARÉ. — P.apport sur le projet de revision de l'arc méridien de Quito nb CORRESPONDANCE. M. LiPSCHlTZ, nommé Correspondant pour la Section de Géométrie, adresse ses i-e- merciments à l'Académie 236 M. le Ministre de l'Instruction publique invile l'Académie à désigner deux candi- dats à la chaire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux), devenue vacante au Muséum d'Histoire naturelle par suite du décès de M. Milne-Edwards 230 I\I. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, un Ouvrage de AL le D' J.-J. Matignon ayant pour titre : « Supersti- tion, crime et misère en Chine i; 230 M. Levi-Civita. - Sur le problème restreint des trois corps 206 M. G. BioouRDAN. - Sur la position et sur l'aspect actuel d'une étoile nouvelle, trans- formée en nébuleuse 289 I\L W.-H. Wesley. — Éclipse totale de Soleil du 2S mai 1900. Note sur les obser- vations faites à l'observatoire d'Alger.... 240 M. G. BiGOURDAN. — Observations de l'éclipsé totale de Soleil du 2S mai 1900, faites en Espagne, à llellin, à Albacete et à Las Minas 240 AL J. Eysséric. — Observation de l'éclipsé totale de Soleil du 28 mai 1900, faite à Albacete (Espagne) 2'|8 M. Salet. — Observation de l'éclipsé totale de Soleil du 28 mai 1900, faite à Las Minas ( Espagne). 349 M. W. Erert. — Sur un système d'équations difVérenticllcs qui équivaut au pniblème de II corps, mais admet une intégrale de plus. M. L. Lecornu. - Sur le volant élastique. M. GouY. — Sur les fonctions électrocapil- laircs des solutions aqueuses AL Eue. De.marçay. - Sur le spectre du radium M. Charles Touken. - Solubilité d'un mé- lange de sels ayant un ion commun M. H. LoiSEi.Kun. — Sur un nouvel acide complexe et ses sels : acide palladooxa- 25 I 2.')3 [le et pall \ A\'lNTRE adooxalates TiiEBERT. — Sur quelques osmyl- liq M. I ox dates MM. Paul Sabatier et .I.-B. Senderens. — A( ;ina de divers métaux divisés, platine. co lalt, fer, sur l'acétylène et sur l'éthy- lèr|e AL J rai léthoxyhydratropique. lioUGAULT. Synthèse de l'acide pa- M. (3. GusTAVsoN. — L'influence de l'acide br mhydrique sur la vitesse de la réac- tioi du brome sur le trimcthylène M. Cîcusner de Coninck, — Sur les solu- tinis organiques du perchlorure de fer .. Em. Bourquelot et J. Laurent. — Sur nature dos hydrates de carbone de ré- e de la fève de Saint-Ignace et de la ye MAL la ser noix vomique M. Lobis Rouie. — Sur les genres Palythoa et, £pi^oarithus AI. Etienne Habaud. — La végétation déso- rienléo, processus téralologique M. A. Lacroix. — Les roches à néphélines du puy de SAint-Sandoux . . . . , AI. L.-A. Fabre. — Les ensablements du littoral gascon et les érosions sous-pyré- néennes AI- FicHEUP.. — Sur l'existence du terrain carboniférien dans la région d'Igli M. E. IIÉDON. — Sur l'agglutination des glo- bules sanguins l'^u' les agents chimiques, cl les condition.- de milieu qui la favo- risent ou l'cmpèrlient .' AIAI. A. Fernbacii ri L. Hubert. - De l'in- fluence des phiisphales et de quelq'ues autres malièrc^ minérales sur la diastasc protéolytiquc; du malt ....'. AL G. MalfitaN". — La bactériolysc de la bactéridie charbonneuse AL Henri Stassano. - Sur la fonction du noyau dans la formation de l'hémoglo- bine et dans la protection cellulaire M. LÉON Jankt. — Sur lecaplage et la pro- tection des sources d'eaux potables 262 264 20^ 270 273 270 27R 281 283 286 28S 290 ^93 290 398 3oi PARIS. — I M P m .VI K K [ E G A. U T (I I K H - V I L L A K S , Ouai des Grands-Augiisiins, Si. ' .. fiefanl .* (•AIITHIEH ViLLAKS. AUG 25 1900 .on ^^^^ SECOND SEaiESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR im. EiES SBCikÉr.%.IKB» PBRPÉTVEEiS. TOME CXXXI N3^5 (30 Juillet 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. \ Article 1". — Impressions des travaux de l'Acadéfnie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par unAssociéélranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. ) Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadéinie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autan! que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savanis étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. L« Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exlrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le Ion pour les articles ordinaires de la correspondance oi« cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard.li jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rend actuel, et l'fxtrail est renvoyé au Compte rendu si vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. | Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport'; les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administralivefai un Rapport sur la situation des Comptes rendus ifrk l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution dupn sent Règlement. Les savants étrangers à l'Acadén^ie qui désirent faire présenter leurs Mémo.res par MM. les S^-étaires perpétuels sont pr^^^^^^^^ déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5' . Autrement la présentation sera remise à la séance AUG a5 1900 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 30 JUILLET 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY, l\AlJGlRATIOi\ DU MONUMENT ÉRIGÉ A LAVOISIER, PAR IJ\E SOUSCRIPTIO\ li\TER\ATIO\ALE, sous LE PATRONAGE DE l'aCADÉMIE DES SCIENCES. Le 11 juillet 1900. DISCOURS DE M. BEKTIIELOT. « Monsieur le Ministre, » Messieurs, » La cérémonie à laquelle nous vous convions aujourd'hui, sous les auspices de l'Institut de France, de la Ville de Paris et du Gouvernement de la République, est un témoignage éclatant de l'état de la civilisation de notre siècle et de la reconnaissance des hommes pour ceux qui se sont dévoués à les servir. En effet, la gloire de Lavoisier est une gloire pure, fondée uniquement par de grandes découvertes scientifiques qui ont transformé à la fois les connaissances générales de l'esprit humain sur la G. R., 1900, 2' Semestre. (T. CXXXI, N» 5.) 4^ ( 3o6 ) constitution du nionde, enrichi l'industrie des peuples modernes dans des proportions pour ainsi dire illimitées, et concouru par là même à l'aflran- chissemenl intellectuel, moral et matériel des peuples : telle est l'œuvre de la science moderne. Ces titres de gloire sont ceux de ses représentants les plus élevés, Galilée, Newton, Leibnitz, Lavoisier. I.e rapprochement de ces noms montre (jue toutes les nations concourent à l'œuvre commune : aucune il cet égard ne saurait prétendre au monopole de la science pure ou de la science appliquée. )) Lavoisier a bien mérité des hommes, au point de vue philosophique, parce qu'il a établi la loi fondamentale qui préside aux transformations chimiques de la matière; il en a bien mérité au point de vue pratique, parce que cette loi est devenue la base des industries innombrables fondées sur ces transformations et la source des règles de l'hygiène et de la thérapeutique qui en découlent : Lavoisier est l'un des grands bienfaiteurs de l'humanité! Voilà pourquoi est érigée la statue qui se dresse en ce moment sous vos yeux, cette œuvre de notre célèbre sculpteur Barrias; voilà ce qui a iàit le succès de la souscription internationale, à laquelle ont concouru les savants des deux hémisphères : Allemands, Anglais, Améri- cains, Russes, Italiens, pour se borner aux plus nombreux, tous les peuples se sont joints aux Français pour rendre ce témoignage public de leur reconnaissance et de leur admiration; témoignage mérité par les décou- vertes dues au génie de Lavoisier, et qui ont tant concouru à accroître le patrimoine commun de l'humanité. Je dois d'abord en remercier les représentants des nations réunis devant cette statue, érigée sur l'une des grandes places de la Ville de Paris. » C'était là un honneur réservé autrefois aux hommes de guerre et aux hommes d'Etat qui ont ensanglanté la surface de la terre, trop souvent sans aucun profit durable pour la nation dévouée à leur fortune ; aussi le philosophe ne saurait-il envisager leur œuvre (ju'avec une profonde tiistesse. Aujourd'hui les peuples plus éclairés commencent à mettre au premier rang la renommée des savants, des penseurs et des artistes. L'avenir, ayons-en la ferme confiance, continuera à grandir la mémoire des hommes qui ont servi la race humaine, et à rejeter dans l'ombre les êtres de sang et d'mlrigue qui l'ont asservie et plongée dans le malheur. » Ce sont les travaux de Lavoisier dont il convient de parler ici. Ils se rapportent à une découverte fondamentale dont ils dérivent tous, celle de la constitution chimique de la matière, et de la distinction entre les corps pondérables et les agents impondérables, tels que la chaleur, la ( 3o7 ) lumière, l'élertricilé, dont les corps pondérables subissent l'influence. La découverte de cette distinction a renversé les anciennes conceptions, qui dataient de l'antiquité et qui s'étaient perpétuées jusqu'à la fin du siècle dernier. Quatre éléments, répondant aux divers états physiques des corps, la terre, l'eau, l'air et le feu, constituaient, disait-on autrefois, toutes les substances existant dans la nature. En associant ces éléments en difTérenles proportions et par des voies diverses, on devait pouvoir pro- duire tous Ips corps et les transformer les uns dans les autres; de là les opinions régnantes au moyen âge sur la transmutation des métaux. A la vérité, les expériences prolongées des savants sérieux n'avaient jamais réussi à établir en fait cette transmutation, pas plus qu'elles n'y ont réussi de nos jours. Mais les préjugés sont tenaces, surtout lorsqu'ils demeurent appuyés sur des idées mystiques. M Une erreur non moins capitale que la transmutation étuit celle de la variabilité de poids des corps soumis à l'influence de la ch;deur, variabilité constatée en apparence par l'observation courante et universelle; précisé- ment comme l'avait été l'opinion du mouvement du Soleil autour de la Terre : je veux dire que la variabilité du poids des corps seml)lait constatée en Chimie par l'usage de la balance, usage constant depuis les origines les plus lointaines de notre Science. C'esten effet une erreur des plus singu- lières, quoique fort accréditée, que l'assertion d'après laquelle l'usage de la balance en Chimie daterait seulement de la fin du siècle dernier. En réalité, cet usage figure déjà dans les écrits chimiques rédigés il y a seize cents ans. Il était dès lors courant en Chimie, aussi bien que dans la pra- tique des métiers : on le voit représenté sur les monuments de l'ancienne Egypte. Ainsi, de tout temps, tout le monde avait observé qu'une midli- tude de corps soumis à l'action de la chaleur perdent de leur poids et dis- paraissent; ce qui arrive, par exemple, aux corps combustibles d'usage universel, tel que le charbon, les huiles, les matières organiques. De là cette opinion, fondée sur l'évidence la plus apparente, et qui a eu cours jusqu'au temps de Lavoisier, à savoir que la matière pesante peut se trans- former en chaleur et disparaître, tandis que la chaleur, au contraire, peut être fixée, dans des conditions inverses, et devenir matière visible et pon- dérable. Observons qu'on ne supposait par là aucune création : le principe fondamental que « rien ne se perd et rien ne se crée » a toujours été pro- clamé comme l'une des bases de la Science depuis l'antiquité; mais les éléments seuls, tels qu'on les reconnaissait alors, étaient regardés comme invariables. ( 3o8 ) » Les opinions qui précèdent ont donné lieu à bien des systèmes et notamment à celui du phlogistique, imaginé par Stalil au commencement du XVIII® siècle, lequel semblait établir des liens réguliers entre la plupart des phénomènes chimiques attrihuables à l'action de la chaleur : les corps combustibles étaient réputés riches en phlogistique, ou chaleur fixée, dont l'élévation de la température déterminait le départ. » Tel était l'état de la Science vers 1 772, au moment où parut Lavoisier. Dix années lui sulfirent pour la transformer de fond en comble. Il établit en effet, par les expériences les plus précises, une distinction capitale et méconnue avant lui, entre la nature des corps que nous connaissons et la chaleur et autres agents susceptibles de les modifier : c'est la distinction entre les corps pondérables et les agents impondérables, chaleur, lumière, électricité, agents dont l'intervention ne change rien au poids des premiers corps. » Deux causes avaient concouru à déterminer l'erreur de ses prédé- cesseurs : d'abord l'intervention des gaz, à peine entrevus autrefois, et que l'on ne savait guère peser et distinguer les uns des autres avant le xviii* siècle; et en second lieu l'ignorance de la composition de l'air et de celle de l'eau, réputés jusque-là des éléments indécomposables. )) Certes, un seul homme n'aurait pu suffire à l'ensemble des recherches qui ont établi l'existence des propriétés des gaz, ainsi que la constitution de l'air et de l'eau. Sous ce rapport, il est incontestable que Lavoisier a profilé des travaux partiels de ses prédécesseurs et de ses contemporains. Mais il eut le mérite capital d'en démontrer les liaisons et d'en donner la véritable interprétation : c'est là son œuvre géniale. Montrons-en la por- tée et le véritable caractère. » D'après les apparences, la matière du charbon, celle du soufre, celle des huiles, semblent disparaître pendant la combustion, et se dissiper au sein de l'atmosphère : les combustibles paraissent ainsi perdre leur qualité pesante et se transformer eu chaleur. Au contraire, pendant la calcina- tion des métaux, ceux-ci augmentent de poids; phénomène moins appa- rent, car il exige des mesures exactes. Quelques observateurs les avaient faites; mais ils se croyaient autorisés à en conclure que la chaleur em- ployée à calciner les métaux se transformait en ce moment en matière pon- dérable. » Telles sont les deux questions fondamentales auxquelles s'attacha Lavoisier. Sa première découverte consista à établir, par des expériences exactes, la véritable signification des phénomènes de la combustion des (3o9) corps combustibles et de la calcination des métaux. Il démontra que l'air intervient, dans tous les cas, par un élément pesant qui y est contenu, et dont l'addition explique l'accroissement de poids des métaux calcinés, accroissement égal à la perte de poids éprouvée par l'air. Ce même élé- ment pesant de l'air concourt, en brûlant le charbon, le soufre, les huiles, à former des composés gazeux, dont Lavoisier détermina également le poids. Il établit ainsi, ce qui n'avait jamais été fait avant lui, que la matière des corps pesants conserve un poids invariable dans la suite des métamor- phoses chimiques; la chaleur et les autres agents du même ordre n'inter- viennent jamais, ni pour augmenter, ni pour diminuer le poids des corps originels. Celte distinction fondamentale entre la matière pondérable et les agents impondérables est l'une des plus grandes découvertes (pii aient été faites; c'est l'une des bases des sciences physiques, chimiques et méca- niques actuelles. » Lavoisier la poussa plus loin, en nous faisant pénétrer plus avant dans la constitution même de la matière pondérable. Il reconnut, en elièl, que celle-ci se présente à nous, dans toutes les expériences connues, comme constituée par un certain nombre d'éléments indécomposables, ou corps simples, qui s'ajoutent ou se combinent entre eux pour former tous les corps composés. Ces éléments subsistent intacts, en nature et en quan- tité, à travers toute la série des métamorphoses innombrables que les corps simples ou composés subissent au cours des actions tant naturelles qu'ar- tificielles, je veux dire celles que provoque l'art des laboratoires. Le poids de chacun des éléments demeure ainsi constant, aussi bien que celui de l'ensemble de leurs composés. » C'est là une nouvelle vérité fondamentale, vérité empirique, constatée pour toutes les actions exercées par les forces connues jusqu'à ce jour, quels que puissent être les systèmes et conceptions relatifs à l'unité de la matière et les réserves théoriques concernant les possibilités ignorées de l'avenir. Or ces forces, ces agents, comprennent et surpassent infiniment les ressources de tous ceux auxquels avaient recours les alchimistes du moyen âge : d'où cette conclusion que la croyance à la transmutation des métaux, à la pierre philosophaie, en tant que réalisées autrefois, n'a jamais reposé que sur des illusions et des chimères, parfois mysti(jues, trop sou- vent cliarlatanesqiies. » Ces deux lois fondamentales de la nature : distinction entre les corps pondérables et les agents impondérables, et invariabilité de nature et de poids des corps simples une fois établies, Lavoisier en tira aussitôt les ( 3.0 ) conséquences les plus importantes sur la composition des acides et de-, oxydes mélallif[ues, sur la composition de l'air, sur celle de l'eau, sur la composition des matières organiques, sur le rôle de la chaleur en chimie, sur la chaleur animale, enfin sur la nature de la respiration en physiologie. » Il est nécessaire de les résumer brièvement ici, avant de montrer quelles ont été les suites de ces découvertes dans le cours du xix' siècle, comment elles sont devenues le point de départ à la fois des idées théo- riques des chimistes, des physiciens et des jjhysiologistes modernes, et la base des applications les plus fructueuses pour l'humanité en hygiène, eu médecine, en agriculture et dans les industries, aujourd'hui innon)brables, qui sont fondées sur les transformations chimiques de la matière. )) R;ip[H^Ions d'abord que Lavoîsier, toujours appuyé sur la mesure du poids tolal des corps, tant solides ou liquides que gazeux, découvrit et prouva le rôle décisif de l'oxygène dans la formation des oxydes mét;il- liques et dans celle de la plupart des acides : il établit par Là le caractère véritable du phénomène de la combustion, et il en déduisit la composition, jusque-là ignorée, de l'acide carbonique, la nature simple du carbone, du soufre et du phosphore, dont les propriétés expliquèrent les faits attribués naguère au jthlogistique, tandis que l'oxygène, l'hydrogène et l'azote prenaient le rôle chimique attribué naguère à la chaleur. Enfin il reconnut la composition générale des matières organiques; toutes ces relations, démontrées par des expériences e?lactes, lui sont dues exclusivement. M Quelle part propre doit être attribuée maintenant à Lavoisier dans la découverte capitale de la nature composée de l'air et de l'eau, découverte à laquelle il concourut avec Priestley et Cavendish? C'est ce qu'il serait trop long d'expliquer ici en détail' : il suffira de dire qu'il écarta seul de la composition de l'air et de l'eau la notion erronée du phlogistique, mainte- nue par ses contemporains. » Toutes ces découvertes, accumulées dans la courte durée d'une dizaine d'années, et accomplies avec une ardeur et une énergie inexpri- mables, n'ont pas été la simple constatation de faits isolés : c'étaient au contraire les conséquences logiquement déduites et expérimentalement démontrées des deux lois fondamentales dues au ffénie de Lavoisier. Ainsi les chimistes et les physiciens passèrent subitement de la notion des élé- ments antiques, envisagés jusque-lii comme des corps substantiels, à une interprétation qui les transforma eu de pures qualités phénoménales, d'ordre physique et non chimique, je veux dire la solidité, la liquitlité, la gazéité, représentant trois états fomlamenlaux de la matière, dont sont ( 3ii ) susceptibles en principe tous les corps simples ou composés. C'est à cette occasion que Lavoisier, dans un passasse mémorable, annonça l'existence (le l'air liquide, que nous avons vue réalisée de nos yeux. Quant au qua- trième élément, il répondait à la chaleur, appelée aussi calorique, et répu- tée fluide impondérable. Il ne restait plus qu'un pas à faire pour dépouiller à son tour la chaleur de sa qualité substantielle, c'est-à-dire pour l'envi- sager, ainsi que Laplace le faisait déjà en i~8o et que nous le faisons aujourd'hui, comme la force vive des molécules pesantes. » Je n'insisterai pas davantage sur les concepLions et les expériences de Lavoisier relatives à la chaleur, à sa mesure, et à son rôle en Chimie. Mais on ne saurait passer sous silence, en raison de son imporlance capitale en physiologie et en médecine, la découverte géniale qu'il fit des causes de la chaleur animale et du mécanisme chimique de la respiration. Lavoisier y fut conduit, conmie toujours, en suivant avec une constance invariable les conséquences de ses premières découvertes sur la combustion. S'il est vrai que la chaleur dégagée dans les phénomènes chimiques soit, dans la plu- part des cas, le résultat d'une combustion, il doit en être de même, pensa- t-il, de la chaleur animale. Or, à cette époque, l'origine en était complè- tement méconnue. Cependant Priesticy avait observé que l'oxygène est par excellence l'élément respiratoire de l'air introduit dans les jjoumons; l'air qui en sort est d'ailleurs chargé d'air fixe, d'après Black. Ces faits étaient connus, maison ne les avait ni rapprochés entre eux, ni rapprochés de la production de la chaleur animale ; ce fat Lavoisier qui en lira les conséquences, découvrant comme toujours les véritables liaisons îles phé- nomènes. » S'd y réussit, c'est parce qu'il avait établi la vraie composition de l'air fixe, en tant que formé par la combinaison du carbone et de l'oxygène, — d'oii le nom d'acide carbonique, — et c'est en outre parce qu'il avait reconnu la vraie composition élémentaire des matières constitutives du corps des animaux; c'étaient les deux données essentielles pour l'intelli- gence des faits observés. Appuyé sur ces données, Lavoisier déclare que la respiration animale est une combustion lente de ces matières par l'oxygène Après l'administration successive, dans des points différents du tissu conjonctif, du sérum et du virus frais, ou bien après l'introduction du sérum dans le sang et du A'irus sous la peau, les faits se déroulent comme sur les animaux de l'espèce ovine. )> Mais, à la suite de l'injection *u mélange de sérum et de virus frais, contrairement à ce que l'on observe très généralement sur le mouton, on peut obtenir une certaine résistance contre l'infection expérimentale. Par exemple, dans un cas où nous avions injecté i'^'^ de sérum mélangé à o'"',2oo de virus frais, et dans un autre où l'injection comprenait o'='^,5o de sérum et o<^*=, 200 de virus, j'ai permis au bœuf de résister à une injection intra- musculaire de o'^'=,25o de virus. Oppendant, je dois ajouter que ces ani- maux présentèrent une poche purulente au point où l'on fit l'inoculation d'épreuve, qui prit même une assez grande étendue, témoignant ainsi que l'immunité dont ils étaient pourvi^s était une immunité moyenne. )> Il est donc facile de vacciner le bœuf contre le charbon symptoma- tique par le sérum et le virus frais injectés séparément sous la peau, et il n'est pas impossible de le vacciner par un sérum-virus si l'on détermine bien attentivement la dose de virus frais à employer et la proportion de sérum qui doit lui être associée. » m. Ces procédés de vaccination ne soulèvent pas d'objections en tant que procédés de laboratoire, mais ils en soulèveraient de très sérieuses dans le cas où l'on tenterait de les faire passer du laboratoire dans la pratique. » Le premier, toujours sûr et dépourvu d'inconvénients, impose l'em- ploi d'une trop grande quantité de sérum. Le second exige peu de sérum; ( 321 ) pourtant il reste d'une application délicate, car si le mélange est en deçà ou va au delà des proportions convenables, il peut causer des accidents immédiats ou donner une immunisation insuffisante. D'une façon £;énérale, la proportion de sérum doit être aussi minime que possible, car il ne faut pas neutraliser toute l'action du virus, mais simplement la modérer. Pra- tiquement, il serait difficile de trouver cette juste mesure. » IV. Alors, j'ai cherché à remédier aux inconvénients inhérents à chaque procédé. ( » Dans l'un et l'autre procédé, il y a un intérêt pratique considérable à réduire la quantité de sérum nécessaire au succès de l'inoculation. » J'ai pensé qu'on pourrait la réduire en substituant au virus frais des virus atténués. » T.es virus atténués que nous avons préconisés et qui sont utilisés actuellement sans autre précaution que leur insertion dans la région coccygienne, procurent au plus grand nombre des sujets vaccinés une immunité satisfaisante. En combinant l'emploi du vaccin avec celui du sérum immunisant, on agirait avec plus de sécurité, et peut-être alors serait-il permis d'employer à la place de nos vaccins habituels des vaccins moins atténués et de s'assurer, en même temps, le bénéfice d'une immuni- sation plus complète. » Telle fut l'idée qui présida à mes nouvelles tentatives. » V. J'ai donc préparé deux vaccins notablement plus énergiques que nos deux vaccins ordinaires. » J'ai injecté o»', oi de chacun sous la peau d'ime série de moutons, après avoir administré à ces animaux, quelques minutes auparavant, une quantité décroissante de sérum, de )"" à i'^''. Les vaccins furent bien tolérés par tous les sujets qui avaient reçu une dose de sérum supérieure à i'^". Ils ont parfois déterminé une tumeur charbonneuse mortelle sur des sujets ayant reçu simplement i'^'' de sérum. Lorsqu'ils sont bien tolérés, ils déterminent pourtant un accident local, surtout au point où est inséré le vaccin le plus fort. Cet accident consiste en une tuméfaction circonscrite qui se délimite chaque jour davantage et finit ])ar se convertir en un très petit abcès caséeux. L'injection simultanée du sérum et des deux vaccins produit une hyperthermie passagère de i° à i°,8, sans autres troubles généraux notables. » Si l'on éprouve tous ces animaux, au bout de huit jours, en leur injectant o'''^,i de virus frais type sous la peau de la cuisse, leur tempéra- ture s'élève légèrement pendant vingt-quatre heures, mais ils ne con- C. R., 1900, 2' Semestre. (T. CXXXI. N» 5) 4^ ( 322 ) tractent aucun accident local; autrement dit, on s'aperçoit qu'ils sont fortement immunisés. » Dans une antre série d'expériences, j'ai déterminé la quantité minima de sérum qu'il fallait associer à oS'',oi de vaccin pour modérer ses effets immédiats tout en lui laissant ses effets immunisants. Je me suis aperçu que o*"", I de sérum procurait le résultat cherché. » J'ai donc vacciné une série de moutons en leur poussant, simultané- ment, en deux points différents du tissu conjonctif sous-cutané, o^'', oi de chacun de nos vaccins délayé dans i*^*^ d'eau et o*""^,! de sérum. Cette double inoculation fut bien supportée. Dans les vingt-quatre heures qui suivirent, la température s'éleva de i° à t'',5; mais l'état général resta bon. Localement, on observait une petite tuméfaction au point d'insertion du vaccin le plus fort, traduite par fine teinte bleuâtre du derme et pir une mortification très circonscrite /de la peau au-dessous de laquelle existaient quelques gouttes de pus faséeux. En présence de cet accident local, on a le sentiment que le vaccin détermine une tumeur charbonneuse minuscule qui deviendrait envahissante sans l'action frénatrice du sérum. » La même expérience a été répétée, dans les mêmes conditions, sur les animaux de l'espèce bovine. Elle a jlonné des résultats très satisfaisants. » VL Nous nous trouvons donc en face de deux nouveaux procédés de vaccination contre le chnrbon symptomalique par association de sérum immunisant et de vaccins forts. » Il y a lieu de faire un choix. J'accorde la préférence au second, parce qu'il n'exige qu'une toute petite qoantité de sérum. Pour vacciner dix bœufs par ce procédé, il suffirait de i'^'^ de sérum, i'^'^ pour chacun des vaccins, à la condition que ce sérum fût capable de neutraliser la moitié de son volume de virus frais tvpe, lorsque ce volume ne dépasse pas o*^'', 5. Tandis que, dans l'autre procédé, il faudrait probablement em- ployer lo'^'^ de sérum par bœul. Le prix de la vaccination s'en trouverait trop fortement élevé. » Il sera donc le procédé de choix pour les inoculations préventives courantes, dans les pays hantés par le charbon syiuptomatique. On pourra, cependant, recourir au premier, si l'on se trouvait tout à coup en pré- sence d'une enzootie meurtrière menaçant des sujets d'une grande valeur. Mais, dans ce cas, afin d'utiliser en même temps les propriétés immuni- santes passives du sérum, on agirait sagement en portant la dose de sérum à i5*^' ou 20", selon la taille des animaux. » VII. Les procétiés de vaccination que nous préconisons aujourd'hui ( 323 ) répondent aux principaux desiderata de la vaccination usuelle. En elïet, on a reproché à cette dernière de causer parfois des accidents immédiats, de ne pas préserver d'une manière suffisante, de nécessiter deux inocula- tions à des dates différentes et, par suite, d'imposer des frais de déplace- ment assez considérables, et d'augmenter les difficultés si les sujets sont indociles, de réclamer l'insertion des vaccins à la région coccygienne pour réduire au minimum le nombre des accidents. Avec les procédés nouveaux, les accidents immédiats sont évités, grâce au sérum, l'immu- nisation est plus complète, puisque les vaccins sont plus forts; enfin, les deux vaccins peuvent être inoculés l'un après l'autre, dans la même séance, en des points quelconques du tissu conjonctif sous-cutané. » GEOLOGIE. — Sur l'âge des sables de la plage de Dunkerque; Note de M. J. Gos.selet. « Les travaux faits actuellement pour élargir le port de Dunkerque et ]30ur établir un chantier de construction navale ont nécessité de grandes tranchées, qui fournissent des coupes géologiques très intéressantes. On y voit : » 1° Un à deux mètres de remblaisou de sable remanié, le terrain ayant été à peu prés nivelé lors de l'agrandissement de la ville, puisqu'il est situé à l'intérieur du mur d'enceinte » 2° Sept à huit mètres de sable juine, roux ou blanchâtre, rempli de coquilles marines, presque toutes appartenant aux Lamellibranches. Ces coquilles ont les valves séparées; elles sont posées à plat, par conséquent elles ont été apportées par la vague à la place qu'elles occupent. Le sable est, soit en lits bien stratifiés, horizontaux, soit en stratification entre-croisée, comme il s'en forme *{)artout où i/ y a des courants. Quelques pelits lits argileux, d'étendue restreinte, sont intercalés dans le sable. » A la base de ce sable roux, on voit une couche presque uniquement formée de coquilles et surtout de Cardium edule. Elle contient des galets de silex et des fragments de poteries. Cette couche inférieure a tous les caractères d'un dcpôt de plage à la limite du flot. » 3° Du sable (in, gris, glauconieux, dans lequel s'arrêtent actuellement les travaux à la cote — i. » Ce qui fait le grand intérêt de la fouille de Dutdierque, c'est la nature des poteries que l'on rencontre à la base du sable roux. On y trouve, avec ( 324 ) des poteries de grès dont l'âge est incertain, d'autres fragments de vases de terre, avec vernis vert, qui ne peuvent pas remonter au delà du commence- ment du XVI* siècle. Je les ai ramassés moi-même en place, en les retirant de la tranchée; il ne peut donc y avoir aucun doute sur leur position. » Les ouvriers m'ont en outre donné des vases en grès vernissé, à orne- ments faits à la main; ils sont de même âge ou légèrement plus modernes; le directeur des travaux m'a affirmé qu'ils proviennent de la base des sables roux, mais je n'en ai pas pu constater moi-même la position et je préfère m'en tenir à la première série de poteries. » Une découverte toute récente vient de corroborer ces faits. On a ren- contré, à 7" de profondeur et à i" ftu-dessus de la base du sable roux, la carcasse d'un navire d'où l'on a retiré trois grands canons, trois couleu- vrines et de nombreux projectiles divers. L'un des canons porte la date i58i; les couleuvrines paraissent plus anciennes, mais faisaient certainement partie du même armement. Les sables qui recouvrent ces débris sont bien stratifiés, par conséquent ils se sont déposés postérieure- ment à l'échouage du bateau. » Il est donc prouvé que les 7"" ()u 8"" de sable roux se sont déposés sur la plage de Dunkerque entre le èommencement du xvi* et le commen- cement du xix" siècle, c'est-à-dire ^n trois siècles. En supposant que la sédimentation se soit faite d'une nimière régulière, le dépôt aurait été de 2™ par siècle. » Je rappellerai que, lorsqu'on a vidé l'ancien bassin de chasse du port de Dunkerque pour y creuser des darses, j'ai reconnu qu'il s'était envasé de l'^jSo à 2'" de sédiments réguliers entre 1829 et 1882, bien qu'd n'y arrivât aucun ruisseau, aucun égout, et que l'eau de mer n'y pénétrât que quelques jours par mois, à l'époque des hautes mers de vives eaux. )) Il y a loin de ces faits positifs à certaine conception théorique de la lenteur des phénomènes géologiques. » Il serait très intéressant de connaître l'âge des sables gris inférieurs. En i883, lors du creusement des darses sur la rive gauche du chenal, j'avais observé une coupe semblable à celle de la rive droite; je n'y avais pas trouvé de poteries, mais j'avais observé, au contact des sables roux et des sables gris, des ravinements importants que j'avais attribués, à tort, aux tempêtes du xiv* siècle. » Le sable gris est certainement plus ancien que le xvi* siècle, mais on ne sait ni quand sa sédimentation a commencé, ni quand elle a fini. Car il se pourrait que, entre la fin du dépôt du sable gris et le commencement ( 325 ) du dépôt du sable roux, il y ait une période indéterminée d'émersion, ou tout au moins de non-sédimentation. » En me basant sur les relations de niveau du sable gris avec les bancs de tourbe que l'on a trouvés dans le voisinage en établissant la fortification, j'avais conclu que son dépôt a commencé lors de l'invasion de la plaine maritime de Flandre par la mer, vers le iv* ou le v* siècle de l'ère chré- tienne. » Une autre conséquence qui ressort des observations précédentes, c'est que le niveau du littoral de Dunkerque s'est modifié à une époque très récente. Il y a eu certainement affaissement depuis le xvi"* siècle. Mais il m'est impossible de dire, pour le moment, si l'affaissement dure encore, ou, dans le cas contraire, à quelle époque il a pris fin. « NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Mécanique, en vertu du Décret du 24 juin 1899. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 38, M. Duhem obtient 36 suffrages M. de Sparre » i » M. Witz » I ), M. DuHEiM, ayant réuni la majorité des suffrages, est proclamé élu. CORRESPONDANCE. / Sur l'invitation du Président du Comité d'organisation du Congrès géo- logique international, l'Académie désigne comme ses délégués MM. Fouqué et DE Lapparent. M. V. CzERNY, élu Correspondant pour la Section de Méiecine et Chirurgie, adresse ses remercîments à l'Académie. M. le Seckétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la ( 326 ) Correspondance, le « Traité d'Astronomie L,tellaire, 2* Partie : étoiles doubles et multiples; amas stellaires », par M. Ch. André. (Présenté par M. Mascart.) ASTRONOMIE. — Observations de la comète Borrelly (iç)00, juillet 23), faites à l'Observatoire de Paris (équalorial de la tour de l'Ouest, de o"',3o5 d'ou- verture), par M. G. BiGouRDAN, communiquées par M. Lœwy. Étoiles Cuinèle. — Etoile. Nombre Dates. de , -^ — -- ^ — ^- de 1900. comparaison. Grandeur. .\sc. droite. Déclinaison. comparaisons Juillet 24. ■ . rt48oBD+l4 7, ui s -[.32,64 —2.24,5 12:8 24.. . a48oBD+i4 7I — i.3i;95 -G. 1,7 6:4 24.. . «480BD+14 7 [ — 1 .3o,64 + 2.27,6 9:6 25.. . 6 445 BD H- 17 9 2 -0.48, i4 — 1.39,5 12:17 a6.. . c 471 BD + 20 9 5 + 1.25,70 +2.36,o 6:4 26.. . d 475 BD + 20 8 7 — 2.59, i5 +3.17,4 6:4 Positions des étales de comparaison. Dates. 1900. .\sc. droite moyenne 1900,0. Kéduction au jour. Déclinaison moyenne 1900,0. Réduction au jour. .Vutorité». 2.45.58,33 2.44-36.0 2.44-58,55 2.49-23,42 étoile c — étoile d^.^.^ = Juin. 24. 25. 26. 26. a b c d -2,76 ■|hi4-4o. 12,3 -2,84 i-'7-37-6 1-2,92 4-20.24.18,2 1-2,90 +20.23.37,0 ■ 4-34,^; aŒ) -10,4 744 Weisse,, II*" 9,6 BD - 8,7 Rapportée à d -8,5 AG, Berlin, 855 - 0.41 ,2 6:4 comp. Positions apparentes de la comète. Temps Ascension Dates. moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact 1900. de Paris. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe Juillet 24. . Il ui s 1 3. 20. 26 Il m s 2.44.28,45 7,596,, +1 4'. 37 ■.58; 2 0,787 24.. i3. 40.48 2.44.29,14 T,586„ +14.40-21 ,0 0,778 24.. 14. 1.54 2. 44 -30, 45 i,573„ +14.42.50,3 0,768 25.. 14.14.49 2.45.27,0 T,566„ + 17 ,35.36 0,745 26.. i3.46. 8 2.46.27,17 'i",594« + 20.27. 2,9 0,744 26.. 10.46, 8 2.46.27, 17 'î,594„ +20.27. 2,9 0,744 » Remarques. - 1900, juillet 24. — La comète est brillante, facile à voir ( 3^7 ) flans le petit rherrheur de 58™™ d'ouverture, mais à l'œil nu on ne dis- tingue rien dans sn direction. r,.'i léte est formée par un novau assez stel- laire, un peu diffus, de 3" à 4" d'étendue, peut-être un pei: alloni2;é. Ce novau est entouré de nébulosité assez diffuse, assez faible, formant une tête de i',5 environ de diamètre. Il est prolongé par une queue très dif- fuse, opposée au Soleil, et qu'on entrevoit sur une longueur de T)'. environ, peut-être même de 7'. » A 22''4'" rie temps sidéral l'angle de position de la queue, mesuré par 3 pointés, a été trouvé égal à 244"' 2. » ASTRONOMIE. — Eléments provisoires ef èphéménde de la comète Borrelly- Rrooks ( 23 juillet 1900), calculés par M. G. Fayet, communiqués par M. Lœwy. « Les observations utilisées pour le calcul sont les suivantes : Dates. Temps moyen Ascmsion droite Déclinaison 1900. de Paris. spparente. apparente. h m s , , „ Juillet 23 i3. 7,i3 2.43.33,95 +11.50.45,9 » 24 i3.4i, 3 2.44.29,35 -t-i4.4o.23,2 » 26 13.46, 8 2.46.27,17 -(-20.27. 2,9 » Les deux dernières observations ont été faites à Paris par M. Bigour- dan; celle du 23 juillet a été obtenue à Marseille et M. Stéphan a bien voulu me la communiquer par télégramme. » Voici les éléments conclus : T r^ 1900 août 3,0067 lemns moyen de Pari'^, ■:r=:34o". 4.28 ] / Q __ 32- 55. )3 / écliptique et équinoxe moyens de 1900,0. j = 62 . 5 . 3o j log7 := 0,006424. » Ces éléments laissent subsister, dans le lieu intermédiaire, les écarts suivants, dans le sens obs .-calcul. cosprfX=— 3",9, o'|3=— 2",3. » Les éléments de cette comète présentent donc quelque analogio n\ec ( 328 ) ceux de la comète 1802 ; voici la valeur approchée des éléments de ce der- nier astre, pour 1900 : Tt = 333°, Q=3i2, « = 57°, log9 = 0,039. » On a déduit ensuite l'éphéméride suivante, pour 12^ temps moyen de Paris Dates. Ascension droite Déclinaison 1900. apparente. apparente. logr. logA. Juillet 29 2.49.46 +29.18,2 0,0077 i,b42b ,, 3i 2.52.24 +35.28,7 0,0068 T,64i9 Août 2 2.55.26 +4i.4o,o 0,0064 T,6452 „ 4 2.58.58 +47.33,9 o,oo65 7,6539 ,, 6 3. 3.16 +53.i3,5 0,0072 r,6659 „ 8 3.8.29 1+58.32,5 o,oo83 T,68io „ 10 3.i4.5i +63.27,0 0,0098 7,6986 ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur les des protubérances, vbienues à l\ M. Georges Meslin, présentée images spectrales de la chromosphère et aide de la chambre prismatique. Note de 3ar M. A. Cornu. « Dans une Note précédente, j ai donné des indications succinctes sur la chambre prismatique, que j'ai utilisée pendant l'éclipsé totale du 28 mai dernier, pour obtenir des images de la chromosphère dans les différentes radiations; l'étude des clichés obtenus m'a donné quelques résultats que je désire résumer ici. » Ces clichés sont des plaques i3 x\% qui étaient placées à i'",6i5 d'un réseau mé- tallique concave de Rowland ajant4oo traits par millimètre et d'un rayon de courbure de 3"', 123. Ce réseau, dont les traits étaient horizontaux et perpendiculaires au plan vertical dans lequel se trouvait le Soleil, recevait, par l'intermédiaire d'un hélioslal, la lumière provenant de la chromosphère et de l'atmosphère coronale ; la dislance de i-^jôiS avait été choisie comme celle qui convenait le mieux pour la mise au point; elle avait été d'abord calculée en tenant compte de l'angle sous lequel les rayons lumi- neux tombaient sur le réseau, ainsi que de l'angle de difiraclion. On avait pris cet angle de dllTraclion égal à 90°, à cause d'une propriété facile à démontrer et qui permettait de disposer la plaque perpendiculairement aux rayons dilTractés, c'est-à-dire paral- lèlement au réseau et perpendiculairement à l'axe de la chambre noire qui représen- tait la direction moyenne des rayons diffraclés. » Cette distance avait été également déterminée par l'expérience, de la façon sui- vante. On avait disposé en avant du réseau, dans la direction que devaient suivre les rayons incidents (et qui était de 33''39' au-dessus de l'horizon, pour l'heure centrale ( 329 ) de la totalité à Elche), un collimateur dont la fente était réglée à l'infini ; en éclairant cette fente par la lumière solaire on obtenait sur la plaque le spectre sous forme d'une bande sillonnée de raies. Celte bande, dont la largeur était à peu près de i5™™, cou- vrait la plaque i3 x i8 dans sa plus grande dimension, et aux deux extrémités se trouvaient d'une part la raie F et de l'autre la raie iV, en utilisant le spectre de diffrac- tion de deuxième ordre, l'axe de la chambre noire étant incliné de i3° environ sur l'horizon ; on avait fait différentes épreuves en faisant varier le tirage de la chambre de millimètre en millimètre, et l'on avait adopté finalement la position qui donnait les images les plus nettes. » Le cliché en question était ensuite conservé pour servir de comparaison avec les images photographiques du spectre qui devaient être prises pendant l'éclipsé. » Sur les épreuves obtenues pendant la totalité, on voit, en effet, une série d*^ cercles légèrement aplatis par l'astigmatisme, qui sont les images des parties brillantes de l'enveloppe solaire ; ces cercles sont disposés sur la bande correspondante du spectre dont il a été parlé tout à l'heure. » Les cercles les plus intenses proviennent des radiations 11 et K; ils sont distants de 4°"°, 5) et sur leur pourtour on voit un nombre très considérable de protubérances; on y retrouve toutes celles qui figurent sur les clichés, obtenus d'autre part avec la lunette photographique (voir Comptes rendus, 4 juin 1900) et dont je joins à la pré- sente Note deux épreuves agrandies. » Il importe de remarquer, pour l'interprétation de ces clichés obtenus avec la chambre prismatique, que, à cause de la longueur de la pose, les différentes parties n'ont pas agi pendant le même temps, en raison du mou- vement de la Lune par rapport au Soleil; la Lune découvrait certaines régions pendant les 45 secondes de la pose et recouvrait les régions opposées, si bien que, malgré l'emploi d'un héliostat qui compensait le mouvement du Soleil, on se trouvait dans le cas d'un objet qu'on photographie pendant qu'on en découvre lentement les différentes parties; on voit les modifica- tions d'apparence qui peuvent en résulter. » En dehors des anneaux H et R qui correspondent au calcium, on aperçoit également tous ceux qui, dans le champ, correspondent à 1 hy- drogène, c'est-à-dire F, G' et h. Ces trois cercles sont beaucoup moins intenses; on y retrouve néanmoins un certain nombre de protubérances visibles dans H et K, mais la diminution d'intensité ne permet pas de les voir toutes. Cette absence peut provenir de la variation de sensibilité ou de la disparition relative de l'élément correspondant. Toutefois, l'étude d'un couple de ces protubérances permet d'adopter cette dernière conclu- sion : en effet, parmi les protubérances, il y en a un beau groupe qui se trouvait très exactement sur la verticale et que j'ai aussi observé à la C. R., 1900, 2= Semestre. (T. CXXXI, N» 5.) 4^ ( 33o ) Innette (pendant la pose du cliché en question); je désignerai ces protu- bérances par a et i; rt et i se trouvent d'abord dans le cercle correspon- dant à H, où elles ont à peu près la même intensité l'une que l'autre. On les trouve de même dans le ceroje K, qui semble avoir été obtenu par une translation du cercle II. » Mais il n'en est pas de m^me pour les cercles F, G' et A ; le groupe ab est beaucoup moins intense, qiais en outre le rapport d'intensité est nota- blement modifié : au lieu que fces deux protubérances a et 6 soient compa- rables entre elles, b est bien plus difficile à voir et semble un satellite qui accompagne a; le rapport d'ititensité entre è et a paraît d'ailleurs le même dans F, dans G' et h. I) En somme, l'hydrogène et le calcium n'entrent pas delà même façon dans les différentes protubérances, par exemple dans a et b, soit au point de vue des masses, soit au p(^int de vue de la température, et ce défaut d'homogénéité a quelque importance au point de vue des théories émises sur la constitution du Soleil et les modifications dont il est le siège. » En étudiant le cliché, je n'ai pas trouvé d'autre protubérance entre G' et N ; mais j'ai remarqué entre F et G' une petite tache qui correspond comme forme et comme position à la protubérance a. J'ai cherché à déter- miner sa longueur d'onde en utilisant le cliché de comparaison obtenu dans le réglage, ainsi que la photographie prise au moment de la réappa- rition de la lumière, qui donne un spectre contenant des raies noires en forme de croissant. Elle ne coïncide avec aucune des raies de ces spectres 5 j'ai alors détermine sa longueur d'onde en la rapportant aux radiations voisines; un calcul simple m'a donné : ce nombre correspond très sensiblement à une raie de l'hélium (447''^I8). » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur deux surfaces qu'on peut associer à toute surjace de Weingarten. Note de M. A. Demopun. « Une surface de Weingarten (S) étant donnée, soient u elv les para- mètres de ses lignes de courbure; (S,) et (Sj) les deux nappes de sa dé- veloppée, (S,) correspondant aux lignes ç» — - const. et (So) aux lignes ( 33i ) a = const. Par un choix convenable de paramètres ii et v, on peut mettre le carré de l'élément linéaire de la représentation sphérique sous la forme Les rayons de courbure principaux ont alors pour valeur K ^ cp(/-), R' --^ cp(A-) - kff'(/c). » Cela rappelé, attachons à tout point M de la surface le Irièdre habi- tuel MXYZ, dont les arêtes MX, MY sont tangentes aux lignes de cour- bure qui se croisent en M; puis, par le point O, origine des coordonnées, menons le Irièdre Oxyz parallèle au précédent. » Sur Ox prenons un point P, d'abscisse u; le plan mené par ce point, jiarallèlement au plan des y^, louche son enveloppe, que nous appellerons (S,), en un point M', situé dans le plan des xz à une dislance — ^- de l'axe Ox. » Prenons de même, sur Oj, un point P. à une distance (^ de l'origine; le plan mené par ce point, perpendiculairement à Oj, touchera son enve- loppe ( S!,) en un point M'^ situé dans le plan de y: à une distance l] =^ o, représentative des pouvoirs thermo- dt électriques, de couples aciers-jplatine. » Les expériences ont été faites» ') entre iS" et 1200°; je me suis servi à cet effet d'un four électrique me permettant d'obtenir des températures très élevées (i Soc" et au delà), avec une vitesse de chauffe ou de refroidissement aussi lente que je le désire; dans ce four est introduit un système de trois fils : acier, platine et platine rhodié, entouré d'un faisceau de l'acier à étudier, ce qui me permet de déterminer en même temps la force électromotrice E, la température t et la vitesse de refroidissement ou d'échauffement ^-; enfin, pour se mettre à l'abri de toute cause d'altération des fils à dt ' ^ I ces hautes températures, le vide est maintenu dans l'appareil pendant les expériences. » Les études ont porté principalement sur trois échantillons : Pour 100 de carbone. A. Fer doux traces B. Acier doux o, 3o C. Acier dur ' j^S » Les courbes, déduites des expériences faites, affectent la même allure ainsi qu'il est facile de s'en convaincre d'après les résultats ci-après : Température 100°. 47"°- 65û°. ,, , , dE [ A.. 20 q,q(min.) i3,6 Valeurs de — p en ' dt 1 B.. 18 9, 8 (min.) i4 microvolls.. . ( C. 16, 5 10 (min.) i4,4('nax.) 860°. 900°. -, , . dE (A iQ,2(max.) i5 Valeurs de -r- en < -^ ^ r , • -. dt < B n 9,0 (min.) microvolts. . . . ( C 9 11 770». Sbo». 18 18 ,8 i8,4(max.) '7: ,6 7.6 7 (min.) 94o°. 1100°. I 1 , 2 ( min •) i5 10,6 i5,8 12,4 17 (') Travail fait au laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences de Caen. (337 ) » De ce Tableau je rapprocherai le suivant, donnant les points cri- tiques : a,. «2. a,. A insens. 7^0 870 B 700° 780 780 (<7,, «3 confondus) C 660° 660 660 («1, «21 «3 confondus) (Ces deux Tableaux ont été dressés d'après des expériences simultanées.) )i On voit ainsi que ces courbes présentent un maximum compris entre deux minima; les premiers minima se font à la même température et ont sensiblement la même valeur; les maxima se produisent un peu avant que le point a., se manifeste et suivent les déplacements de ce point; les élon- gations correspondantes s'élèvent avec la température; enfin les seconds minima suivent les positions respectives des maxima et les courbes conser- vent ainsi la même amplitude. » Les valeurs de -^) données plus haut, sont des valeurs moyennes, tirées d'un grand nombre d'expériences; celles-ci montrent que les'valeurs de E sont plus faibles au refroidissement qu'à l'échauffement, surtout entre la température maxima à laquelle on opère et la température donnant le maximum de la courbe; en faisant varier dans de larges limites les vitesses d'échauffement et de refroidissement, j'ai pu m'assurer que si la viscosité joue un rôle entre les températures extrêmes, l'hystérésis enjoué un aussi entre les températures citées plus haut. » Je me propose de continuer cette étude sur des échantillons à teneur croissante, en carbone, manganèse et nickel. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur un moyen d'atténuer l' influence des courants industriels sur le champ terrestre, dans les observatoires magnétiques. Note de M. Th. Moureacx, présentée par M. Mascart. « Depuis le 22 juin dernier, la traction électrique à trolley a été sub- stituée à l'air comprimé sur la section des tramways nogentais comprise entre la porte de Vincennes et la gare de Nogent-sur-Marne; la distance minimum de la ligne à l'observatoire du Parc Saint-Maur est de 3200". L'influence des courants dérivés, dits vagabonds, se fait sentir sur nos courbes de variations magnétiques, qui restent plus ou moins troublées c. R., 1900, 2* Semestre. (T. CXXXI, iN» 5.) 44 ( 338 ) pendant toute la durée du service quotidien; elle se manifeste, non par des déplacements soutenus des aimants, mais par des séries de vibrations, symétriques de part et d'autre de l'axe des courbes. L'effet produit, très variable, est en raison de la dépense d'énergie, et présente des maxima qui semblent correspondre principalement aux démarrages des voitures après les arrêts. )) Si le courant perturbateur faisait subir à l'axe magnétique de l'aimant des déplacements réels, il n'y «urait sans doute aucun mode de correction susceptible d'éliminer cette cause d'erreur; mais, en raison de la forme particulière des troubles observés, il est possible, sinon de les supprimer en toute rigueur, au moins de les atténuer jusqu'à les rendre négligeables dans la pratique. Il suf6t pouf cela de réaliser les trois conditions sui- vantes : 1° emploi de barreaux à section carrée ou rectangulaire, forte- ment aimantés; 2° augmentation, par l'addition d'une pièce de cuivre, du moment d'inertie du système oscillant; 3" usage d'un amortisseur. » J'ai modifié d'après ces règles un déclinomètre et un bifilaire, en choisissant des barreaux carrés de o",o5 de long sur 5™" de large dont l'intensité d'aimantation soit voisine de 200, en employant un étrier de forme spéciale, qui augmente de ^ environ le moment d'inertie du système oscillant, enfin, en disposant l'aimant de façon que l'une de ses faces oscille immédiatement au-dessus d'une plaque de cuivre rouge. La marche de ces deux appareils a été suivie régulièrement pendant quelque temps, au moven de l'enregistrement habituel; la balance magnétique, déjà peu sensible de sa nature, se prêterait sans doute plus difficilement aux modi- fications nécessaires. » L'enregistreur magnétique de M. Mascart permettant l'emploi d'un troisième instrument, j'en ai profité pour recueillir en même temps les indications fournies par un bifilaire normal; on peut ainsi juger, à pre- mière vue, de l'importance du mode de correction sur les variations de la composante horizontale. » Une première série d'expériences a été faite à l'observatoire du Parc Saint-Maur. Grâce à l'obligeance de M. le Général Gouverneur de Paris, on a pu obtenir deux autres séries dans les forts de Vincennes et de JNogent, au voisinage plus immédiat de la cause perturbatrice ('). (' ) M. le Colonel Directeur de l'Artillerie du fort de Vincennes et M. le Commandant d'Armes du fort de Nogent nous ont donné les plus grandes facilités pour l'installation temporaire du magnétographe. Nous leur adressons tous nos remercîments. ( 339 ) » Parc Saint-Maur. — Du 7 au 12 juillet; dislance du tramway, 3200™. La décli- naison, et surtout la composante verticale, sont peu affectées, mais le barreau du bifi- laire effectue, autour de sa position moyenne, des oscillations rapides, dont l'amplitude correspond, en certains moments, à 0,00020 (unités C. G. S.)- Ces oscillations dispa- raissent presque complètement sur la courbe du bifilaire modifié. » Fort de Nogent. — Du 19 au 28 juillet; distance du tramway, io5o™. Une se- conde ligne de tramways électriques, reliant Vincennes à Villemomble, passe au nord du fort, à une distance plus grande. En outre, les voitures des deux lignes, pour sortir du dépôt et y rentrer, circulent, au début et à la fin du service journalier, sur une route à Soo" seulement de la casemate dans laquelle était établi le magnétographe. Les oscillations de l'aiguille aimantée horizontale sont plus accentuées qu'au Parc Saint- Maur; leur amplitude dépasse fréquemment o,ooo3o sur le bifilaire normal, tandis qu'elles sont à peine sensibles (o,oooo3 au maximum) sur le bifilaire modifié. La dif- férence d'altitude entre la gare et le fort de Nogent étant de près de 5o", les courants vagabonds auraient sans doute une action dissymétrique sur les variations de la com- posante verticale. » Fort de Vincennes. — Du 12 au 19 juillet; distance du tramway, 240™. Le ma- gnétographe a été installé dans une cave, au pied du donjon. La ligne de tramways de Vincennes à Villemomble se trouve à 600" de distance, dans la direction du nord; celle de Vincennes à Nogent passe devant l'entrée du fort. Dans ces conditions, l'in- fluence du courant perturbateur est nécessairement considérable; elle se traduit, sur la courbe du bifilaire ordinaire, par des oscillations dont l'amplitude totale est par instants supérieure à o,ooo5o, soit ^-J^ de la composante horizontale, et se trouve réduite à o,oooo5 environ sur le bifilaire spécial. Les troubles sont de l'ordre des dixièmes de minute sur la courbe du déclinomètre. » Ainsi la méthode de correction, dans les conditions où elle a été appliquée, réduit dans la proportion de 10 à i environ l'influence du cou- rant industriel sur l'appareil des variations de la composante horizontale. Il est très possible que les résultats puissent être améliorés, en augmentant encore le moment d'inertie et en faisant usage de barreaux plats d'une forme se rapprochant de celle des aiguilles d'inclinaison. Des expériences définitives ne sauraient être entreprises que dans un observatoire magné- tique permanent : c'est dans ce but que les appareils ont été remis en ob- servation dans notre ancien pavillon magnétique. » Il importe de rechercher si les variations naturelles du champ terrestre ne subiraient pas elles-mêmes l'influence du mode de correction adopté. La longue période de calme magnétique qui dure depuis plusieurs mois ne permet pas de répondre catégoriquement sur ce point capital. Toutefois, à diverses dates, notamment les 24, 25 et 26 juillet, il s'est produit une certaine agitation magnétique dont les points extrêmes diffèrent, le 2/1, de o,ooo63 pour la composante horizontale : les deux bifilaires établis à ( 34o ) Nogent donnent des courbes qui se superposent l'une et l'autre, même dans les détails, à la courbe correspondante relevée à l'observatoire du Parc Saint-Maur. On peut donc espérer que les modifications proposées ne troubleraient pas les phénomènes naturels, les variations de la force magnétique se traduisant nécessairement par le déplacement de l'axe magnétique de l'aimant, tandis que, comme le montrent les magnéto- grammes, les courbes sont simplement et symétriquement épaissies, plus ou moins, sous l'influence des courants accidentels. » ÉLECTROCHIMIE. — Sur l'électro/yse des solutions concentrées d' hypochlorites . Note de M. André Bkocuet, présentée par M. Moissan. « Les premières phases de l'électrolyse des chlorures alcalins paraissent, à l'heure actuelle, très bien connues; il n'en est pas de même de la partie relative à la transformation de l'hypochlorite en chlorate, au sujet de la- quelle un certain nombre de théories sont mises en avant. » Sans vouloir entrer encore dans la théorie de cette transformation, je puis déjà dire qu'elle est d'ordre purement électrolytique. J'ai d'ailleurs démontré récemment que la formation primaire des chlorates était inad- missible (' ). » Dans le but d'éclaircir la question de la transformation de l'hypochlo- rite en chlorate, j'ai pensé qu'il serait intéressant de faire l'électrolyse des solutions concentrées d'hypochlorites que l'on trouve dans le commerce, je me suis adressé au sel de sodium et j'ai fait plusieurs séries d'essais, afin d'étudier l'influence des alcalis, des chromâtes, etc. ; j'ai fait également un essai avec le sel de potassium. Je voudrais aujourd'hui étudier l'action des alcalis, la seule intéressante. J'ai opéré de la môme façon que je l'ai indiqué dans mes précédentes Notes (-). J'avais soin de maintenir la température constante en faisant circuler autour de l'électrolyseur un courant d'eau froide. » Un premier essai fut fait avec une solution marquant 87° chloromé- triques et tenant, par litre, io^%[\ de NaOH. Les résultats sont portés sur le graphique ci-joint. Les courbes L H, III représentent l'hypochlorite, le chlorate et le mé- (') Comptes rendus, l. CXXX, p. 1624. (-) Comptes rendus, t. CXXX, p. i34 et 718. ( 3/,. ) lange des deux sels, évalués en chlore correspondant pour 200'^'' (Ci' pour ClONa et 3CP pour CiO'Na). La teneur en hypochlorite décroît rapide- ment au début de l'opération, puis plus lentement, puis finalement devient constante. La solution marque alors 3°, 5 chlorométriques. Le chlorate croît d'une façon très rapide au début, puis plus lentement, enfin réguliè- rement. Quant au mélange des deux sels, il décroît au début, puis croît à (Xni^wu 4 6 3764,8 7 3571,8 6 3987,9 6,5 (») 3761,3 6 3558,2 / 3974 > 7 6 3744,0 10 3557,0 7 3959.9 lO 3740,6 7 3549.3 10,5 3958,0 9.5 3733,6 / 3545,7 10 3916,7 10 373., 4 7 3.542,6 6 390-2,6 8 37'9.9 9 35ii,7 9 » Le maximum de force dans l'échelle est 16; le minimum i. » Dans ce spectre, les raies les plus persistantes sont 3549,3 et 3545,7 qui aver les pins fortes, du reste, du spectre constituent une bonne réac- tion du gadolinium. Cette réaction, 1res inférieure en seusibdité à celles de ryttrium, ylterbium, 2 — Z-. permet néanmoins de déceler la gadoline di- rectement dans presque toutes les terres rares brutes. » Le poids atomique du gjidolinium a été trouvé voisin de i55 par les différents savants qui s'en sont occu|)és. Dans quelques essais, j'ai trouvé aussi un nombre voisin. Je le crois un peu fort par suite des défauts de la méthode (synthèse ou analyse du sulfate anhydre) employée par tous les observateurs et moi-même. » [^^ ) Coïncide avec une très forte raie de i; — Z^. (* ) Très voisine d'une forte raie de l'ytterbiura double. C. R., 190U, 2' Semestre. (T. CXXXI, N" 5.) 45 ( 346 ) CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur la diphénylcarbazide comme réactif très sensible de quelques composés métalliques. Note de M. P. Cazeneuve, présentée par M. Armand Gautier. « La diphénylcarbazide, ainsi que je l'ai indiqué dans une Note précé- dente ('), se transforme en diphénylcarbazone en perdant 2 atomes d'hydrogène sous l'influence de certains oxydes et sels métalliques. Dans cette réaction, la diphénylcarbazone formée reste combinée aux métaux en donnant des laques colorées. » Les sels de cuivre et de mercure, les persels de fer en particulier, agissent à froid au sein de l'eau et forment des dérivés cuivreux, mercu- reux et ferrugineux d'une intensité colorante considérable, permettant de déceler ces métaux dans des solutions au ,^,^'„„^. » La diphénylcarbazide, utilisable comme réactif, doit être blanche et pure. On l'obtient ainsi en la faisant cristalliser dans l'acide acétique concentré, ou mieux l'acétone, et séchant à Go". » On dissout dans la benzine a froid la diphénylcarbazide, d'ailleurs peu soluble dans ce dissolvant; c'est le réactif à employer. Il suffit d'agiter avec cette solution benzénique les solutions très diluées de cuivre, de mercure et de ferricum pour obtenir les colorations spécifiques. Ces solutions doivent être neutres ou faiblement acides. >> Si la concentration de ces solutions métalliques est au millième ou davantage, une addition alcoolique de diphénylcarbazide est la façon la plus simple de faire la réaction. » Les sels de cuivre développent rapidement une belle couleur violette qui passe dans la benzine et résiste à l'agitation avec une solution de ferro- cyaniu-e de potassium. Les sels de mercure donnent une teinte bleu peihsée; les sels de ferricum, une coloration (leur de pécher devenant cou- leur feuille morte par agitation avec le ferrocyanure. » Les solutions au j^^jj sont très nettement décelables, alors qu'elles échappent aux réactifs ordinaires de ces métaux. )) Ces colorations sont détruites par les acides minéraux et les acides organiques en excès. » Les antres sels métalliques ne donnent pas ces réactions. Les sels d'or ('; Cofii/jtei rendus, juin 1900. ( 347 ) et les sels d'argent donnent toutefois des teintes rosées avec précipitation de métal. Mais aucune confusion n'est possible. M La diphénylcarbazide permet, en outre, de déceler le chrome à l'état d'acide chromique dans les soIuLions au millionième et plus étendues encore, cela d'une façon remarquable et très nette, qui ne prête à aucune confusion possible avec les trois métaux précédents. Il suffit d'acidifier les solutions aqueuses d'acide chromique ou de chromale avec de l'acide chlorhvdrique; on ajoute de la diphénylcarbazide en poudre en excès et l'on agite : une couleur violette magnifique se développe; elle est due sans doute à la formation d'un composé organométallique chromé de nature basique. Sa grande stabilité en présence d'un excès d'acides, même minéraux, la rend tout à fait caractéristique. » Aucun métal ne donne celle réaction. La couleur n'est pas enlevée à l'eau par la benzine; mais elle passe dans l'alcool a*nylique. » La réaction classique de l'acide perchromique est bien moins sensible. M L'éclat et la pureté de ces réactions les rendront certainement pré- cieuses dans les recherches spéciales toxicologiques ou autres. » CHIMIE ANIMALE. — Étude préliminaire du chimisrne de l'encéphale ('). Note de M. N.-Albeuto Uarbieri, présentée par M. Arm. Gautier. « Les altérations /)o^f OTortew du tissu nerveux sont, comme on le sait, les plus lentes à se produire. On se propose d'étudier, dans ce Travail, quels sont les principes de l'encéphale, après cju'il a été laissé douze à dix-huit heures dans l'étuve à la température de 45°. » Le cerveau des ctiiens, moutons, veaux, bœufs, une demi-heure ou une heure après la mort, est complètement débarrassé de son sang, des enveloppes conjonctives et des vaisseaux sanguins, finement brojé et délavé dans le triple de son poids d'eau distillée bouillie. Celte émulsion, d'une odeur rappelant la sécrétion cutanée de l'ani- mal, mélangée dans un ballon avec de la levuie de bière, est laissée pendant dix-luiit à vingt heures à l'étuve à la température constante de !\b". » On dispose le ballon de manière à pouvoir recueillir l'acide carbonique qui se dégage. Le volume de l'acide carbonique formé est en centimètres cubes égal environ au poids en grammes du cerveau employé. Par la distillation fractionnée, on s'assure de la formation simultanée d'un peu d'alcool (-). Avant que les premières gouttes (') Laboratoire de Chimie biologique de la Faculté de Médecine de Paris. (') A l'aide de la méthode de M. Aimand Gautier, on a trouvé du glycogéne dans l'encéphale ainsi que dans les nerfs. ( 348 ) passent à la distillalion. il se fait encore un dégagement de gaz carbonique qui, ainsi que M. Berthelot l'a observé dans ses recherches sur l'alcool des plantes, n'est pas en rappoi-l avec la fernientntion alcoolique ('). En même temps, il se dégage un gaz d'odeur aiiacée, peu soluhle dans Télher, insoluble dans l'eau, qui, en perdant com- plètement son odeur, réduit le nitrate d'argent ammoniacal et alcoolique, ainsi que le nilrale mercuriqiie. Ce gaz, très réducteur, est l'Iivdrogène phosphore, comme on l'a constaté à Tanah'se. On réunit les différents produits de la distillation (sauf la partie qui a servi à rechercher l'alcool) et l'on ajoute la liqueur séparée, par décantation et filtration, des parties de la matière nerveuse insoluble restée dans le ballon. On a ainsi deux portions bien distinctes, l'une liquide, l'autre solide. » La partie liquide est traitée par un excès de potasse alcoolique et d'alcool à 90°, jusqu'à ce qu'une légère odeur aromatique se manifeste. On filtre, on distille et l'on reeueille le distillé dans un flacon qui contient quelques gouttes d'acide sulfurique étendu. L'acide sulfurique est neutralisé par l'eau de baryte; par filtration, on sépare le sulfate de baryte formé. La liqueur aromatique est traitée par l'éther et, à l'aide d'un entonnoir à décantation, on sépare l'éther {a) de l'eau (b). » A l'éther (a) ainsi séparé, on ajoute de l'éther anhydre contenant un peu de gaz HCl sec. On obtient deux corps : l'un qui précipite en flocons blancs, changeant rapidement de couleur, d'odeur de seringa et qui est probablement le chlorhydrate d'une ptomaïne; l'autre, qui reste en solution, paraît de nature phénolique. » L'eau (b), débarrassée complètement de tout éther qui a servi à l'épuiser, est additionnée de quelques gouttes d'acide chlorhydrique et réduite au bain-marie au quart de son volume primitif. On évapore dans le vide cette partie ainsi réduite et l'on obtient un corps cristallisé en aiguilles blanches. Ce corps, intermédiaire entre la leucine et la butalanine ('), se sublime sans fondre à 270°, est soluble dans l'eau, l'alcool, l'éther et le chloroforme. Le résidu alcalin, très légèrement acidifié par l'acide sulfurique dilué, permet de recueillir dans l'éther les acides gras volatils qu'on re- connaît être les acides formique, butyrique et valérianique. » La partie solide insoluble dans l'eau, séchée au bain-marie puis dans le vide, est réduite en poudre impalpable et traitée par l'éther bouillant. Après évaporation de la solution éthérée, on en sépare, par les méthodes classiques, la choleslérine (fusible à 145°), la margarine, la stéarine, l'oléine et un autre corps gras qui fond à iSo" et d'une odenr rappelant la saumure de poisson. » Enfin, après avoir chassé l'éther restant après l'épuisement éthéré du résidu inso- luble, on reconnaît que ce résidu, insoluble à froid comme à chaud dans l'eau, les acides, les alcalis, mais légèrement soluble dans l'acide lactique, est probablement formé en grande partie de kératine. » L'encéphale d'un mammifère (chien, motiton, etc.) séché dans le vide avec toutes les précautions, et traité comme ci-dessus, donne les mêmes réstdiats. (') On s'est assuré que, dans l'encéphale, il y a des traces d'alcool préformé. C) On a vu l'acide hyppurique et le glycocolle. ( 349 ) » L'encéphale des chiens et des lapins morts d'inanition ne subit presque pas de fermentalion alcoolique. » La quantité considérable d'hydrogène phosphore fornné dès les pre- mières heures où le cerveau est mis càl'étuvp à 38°-45'' nous porte à admettre dans ce tissu l'existence d'une phosphine ou d'un corps phosphore orga- nique dans lequel le phosphore se trouve faiblement combiné. L'acide valérianique préexistant dans le cerveau frais, et en quantités sensibles, paraît justifier l'emploi de la valériane dans les formes dépressives de certaines maladies nerveuses. Peut-être un jour saura-t-ou rattacher la for- mation de l'acétone (en particulier dans le diabète) à la présence constatée des butyrates et de la bntyrine dans ce tissu. » Je me |)ropose, dans une étude ultérieure, de rechercher quelle rela- tion existe entre les corps isolés par cette méthode et ceux qui se trouvent dans l'encéphale qui n'a subi aucune modification. Ce sera le ca> de voir alors quels sont les principes que l'on doit considérer comme primitifs ou comme des produits de dédoublement ou d'altération de ces principes normaux. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur la solubilisation des matières azotées du malt ( ' ). Note de MM. P. I»ETrr et G. Laboukassk. « MM. Windisch et Schellhorn ont publié, dans Wochenschrift fui Braueri du i 5 juin, un travail sur un enzyme proléolydqne de l'orge gennée. Quelques jours plus tard, MM. Fernbach el Hid)i'rt présentaient à l'Aca- démie leur étude sur la diastase proléolytiquc du malt {Comptes renlus du 23 juin 1900). Sans vouloir soulever aucune question de priorité, nous croyons devoir présenter quelques expériences faites dans l'année i8g8- 1899- » Nous avons opéré sur un malt de Champagne, faiblement touraillé; les infusions dans l'eau distillée faites pendant deux heures à diverses températures étaient filtrées; une partie bouillie deux heures au réfrigérant ascendant était filtrée et ramenée au volume primitif; sur les deux liquides, bouilli et non bouilli, on a dosé : » 1. Azote total, ce qui donne par dilTérence l'azote coagulable. » 2. Azote précipité par l'acide phospijotungslique. (•) Travail fait au laboratoire de Chimie agricole de l'Université de Nancy. ( 35o ) » 3. Azote précipité par le sulfate de zinc, et répondant aux corps désignés par Windisch sous le nom d'albumoses. » k. Azote à l'étal d'ammoniaque formé après l'action de l'acide chlorhydrique étendu et bouillant. » Les nombres suivants se rapportent, en milligrammes, à loo"' de solution non bouillie : Azote Acide — - — — -— - — - phospho- Température. tolal. coagulable. tiingslique. SO'Zn. H Cl. 16° 419 187 2o5 i3i 68 3o 457 i34 208 227 77 4o 5o5 i3o 245 238 1 16 45 555 123 244 234 loi 55 575 118 240 222 80 62 524 94 196 i63 66 68 4i6 9,8 96 i5i 64 74 380 traces 4o i4i ^9 » On constate une augmentation continue de l'azote soluble, le maximum ayant lieu vers 55°; les substances coagulables diminuent régulièrement et à partir de 62° on a de nouveau une décroissance de l'azote total. » On peut expliquer ces variations, soit par l'existence d'un enzyme rendant soluLles les matières coagulables, soit par un double phénomène : d'une part, la coagulation augmentant d'intensité avec la température, mais commençant déjà pendant l'infusion et, d'autre part, l'action exercée par un enzyme sur les matières azotées insolubles du malt. » D'ailleurs on ne peut indiquer avec certitiiLle la nature des corps ainsi rendus solubles, puisque les divers réactifs employés précipitent parlielle- ment les mêmes substances : en edet, la somme des quantités d'azote dosées séparément est supérieure de beaucoup à l'azote total : il faut noter aussi, comme autre cause d'obscurité, que l'acide chlorhydrique agit sur les matières coagulables pour les solubiliser. » Cette action perturbatrice est éliminée quand on étudie le liquide bouilli, qui donne de même par 100'''^ : Acide Azote phospho- Température. total. tungstitiiie. SO'Zn. H Cl. o 16 282 56 122 5i 3o 323 75 192 52 4o 370 128 211 74 45 432 Ï07 182 77 55 457 82 160 75 (35i ) Acide Azote pbospho- Températuve. total. lungstique. SO*Zn. H Cl. 62'.' 43o 63 l47 64 68 /406 49 i32 64 74 38o 89 ii4 59 » Ici encore nous avons des catégories de substances précipitées par plusieurs réactifs employés, puisque la somme des azotes partiels est supé- rieure en certains cas à l'azote total, mais il est à remarquer que cette somme des azotes partiels va en croissant jusqu'à la température de /}0°-45°, puis va en décroissant régulièrement : nous pouvons remarquer que le maximum est atteint pour cette même température entre 4o° et 45° pour les matières précipitées par l'acide pliosphotungstique, et par le sulfate de zinc, comme aussi pour celles changées en ammoniaque par les acides : au contraire l'azote total augmente jusqu'à 55° environ ; il v a donc des matières azotées soluhies non coagulables qui échappent iiux dosages précédents. Verbno de J^aczinsky a signalé la présence de composés xanthiques dans le malt et nous avons observé une formation d'arginine; nous nous proposons d'in- diquer, dans une Note ultérieure, les conditions dans lesquelles se forme l'arginine. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Action du liquide de la prostate externe du hé- risson sur le liquide des vésicules séminales ; nature de celte action. Note de MM. L. Camus et E. Glev, présentée par M. Bouchard. « Dans une Note publiée l'année dernière dans les Comptes rendus (5 juin 1899), nous avons montré que le liquide de la prostate externe ou glande de Cooper du hérisson coagule le liquide des vésicules séminales du même animal. Nous avons vu ensuite (')que ce liquide prostatique agglutine divers éléments figurés, tels que les globules rouges et les glo- bules du lait; il agglutine aussi les spermatozoïdes, ceux du cobaye comme ceux du hérisson. Or, la sécrétion vésiculaire contient un grand nombre de corpuscules solides, plus ou moins analogues aux corps décrits, chez d'autres animaux, sous le nom de sympexions, et le liquide prostatique (') L. Camus et E. Gley, Présence d'une substance agglutinante dans le liquide de la prostate externe du hérisson ( Comptes rendus de la Société de Biologie, p. 725; 29 juillet 1899). ( 352 ) agglutine ces éléments. La question se posait donc de savoir si l'action coagulante de ce dernier ne se ramène pas simplement à un phénomène d'agglutinalion. » Voici les raisons qui nous font penser qu'il n'y a pas là, à proprement parler, coagulation sous l'influence d'une diastase coagulante. » I.e suc de la prostate externe, acidifié (par l'acide chlorhydrique) ou alcalinisé (par la soude), agit comme le suc normal, qui est neutre. » Il n'y a pas entre la quantité de liquide vésiculaire et la quantité de liquide prostatique la disproportion qui s'observe d'ordinaire entre les quantités de ferment et de matière fermentescible. Dans notre Note de l'année dernière nous disions que « la quantité du liquide coagulant n'est » point en proportion avec la quantité de substance coagulable », mais nous ajoutions que cependant ce principe ne nous avait pas paru aussi actif que le ferment de la prostate du cobaye. De fait, pour précipiter une quantité donnée de liquide vésiculaire, il faut une quantité presque égale de ce liquide prostatique; si l'on diminue la proportion de ce dernier, on diminue d'autant le volume du précipité; il se forme bien toujours un pré- cipité, mais la masse en est minime. Et si l'on opère avec de faibles doses, ce rapport entre la quantité des deux solutions qui réagissent l'une sur l'autre pourra échapper à l'atlenlion; on no sera frappé que de la forma- tion du précipité. Or, il arrive souvent que l'on n'a à su disposition ces produits glandulaires qu'en petites quantités. )) D'autre part, le suc prostatique, dilué dans l'eau distillée, puis filtré, peut être clianffé à 80° pendant vingt minutes, et même à gS" pendant deux ou trois minutes, sans perdre son activité; il détermine la prise en colle du liquide vésiculaire comme le suc naturel. Quand on chauffe ce dernier à 70°, il se coagule; la très petite portion qui reste liquide est inactive, comme nous l'avons dit Tannée dernière; c'est que le principe actif reste fixé sur le coagulum produit par la chaleur. En se servant d'une solution dans l'eau distillée, qui peut être portée à des températures supérieures à 90° sans se coaguler, on constate, au contraire, que le principe actif résiste à ces températures élevées, contrairement à ce qui arrive avec les ferments connus. Ce caractère sépare donc des ferments proprement dits le corps dont il s'agit et le rapproche des agglutinines. » Quant à son action spéciale sur le liquide vésiculaire, elle n'est pas très importante au point de vue qui nous occupe. Il est bien vrai que le liquide vésiculaire n'est coagulé (jue par le suc de la prostate externe, du moins d'après ce que nous avons vu jusqu'à présent. Mais on sait qu'il y a des agglutinines spécili(jues. ( 353 ) » Ainsi le principe actif de celte glande agglutine les hématies, les glo- bules du lait, les spermatozoïdes, comme les éléments figurés du liquide vésictilaire, normalement ou après avoir été porté, préalablement dissous dans l'eau distillée ou dans l'eau salée, à des températures comprises entre 80° et 100°. Mais il donne lieu aussi, dans ce même liquide vésiculaire, à un autre phénomène. » Si, en eiïet, on dilue ce liquide dans l'eau distillée (volumes égaux) (') et qu'on fdlre, on voit que dans ce filtrat clair une goutte d'une dilution de suc prostali(|ue détermine rapidement un précipité blanc. Ce |)récipité en grumeaux blanchâtres se forme également quand le suc prostatique a été préalablement chauffé à 80° (^^). » Il résulte de ces expériences que le phénomène de prise en colle de la vésicuUne du hérisson, que nous avons décrit l'année tlernière, est com- plexe, consistant en une agglutination et une préci[)ilalion sous l'influence du suc de la glande prostatique externe. Ce qui s'agglutine, ce sont les éléments figurés dont il est facile de constater la présence. Ce qui se précipite, c'est sans doute une matière albuminoïde. Il faudra rechercher quelles sont les conditions de cette précipitation. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur quelques propriétés et réactions du liquide de la prostate interne du hérisson. Note de MM. L. Camus et E. Gley, pré- sentée par M. Bouchard ("). « Nous avons annoncé l'année dernière (*) que le liquide de la prostate interne du hérisson coagule le produit de sécrétion de la prostate externe (') Celle solulion, chauffée au bain-marie enire Sa" el 53°, ne précipile pas; chauffée à 55° pendant deux ou Irois minutes, elle se coagule. La plasoiase n'agit pas sur cette solution. (-) Le suc de la prostate externe, dilué dans l'eau distillée et centrifugé, agit aussi sur d'autres liquides organiques riches en matières albuminoïdes, tels que le sérum sanguin, le lait centrifugé, où il provoque une précipitation abondante. Mais quand on se sert du suc naturel et qu'on n'en emploie pas des quantités suffisantes, celte action peut échapper à l'allenlion. C'est ce qui nous était arrivé l'année dernière, alors que, croyant avoir affaire à une diastase, nous agissions avec des quantités disproportionnées du ferment supposé et de la matière fermentescible. (') L'Académie décide que celte Note, faisant immédiatement suite à la précédente, sera insérée dans le même numéro des Comptes rendus. (*) L. Camus el E. Gley, Action coagulante du liquide de la prostate externe du hérisson sur le contenu des vésicules séminales {Comptes rendus, 5 juin 1899). G. R., 1900, 2- Semestre. (T. CXXXI, N" 5.) 4^ ( 354 ) (ou glanfle de Cooper) du même animal. Comme nous le disions à ce moment, ce phénomène mérite une étude attentive. » Indiquons d'abord brièvement les principales propriétés de ce liquide prostatique interne. On peut le recueillir en assez notable quantité, quand les organes sont dans leur plein fonctionnement; ainsi un gros hérisson, du poids de 720»'', nous en a fourni 2^'', 20; on n'en obtient malheureuse- ment pas toujours autant. Ce liquide clair ('), un peu jaunâtre, légèrement visqueux, est d'une grande amertume. Il est très alcalin au papier de tour- nesol. Quand on le neutralise par l'acide chlorhydrique, il se produit un abondant dégagement gazeux. Neutralisé par le même acide, il précipite par l'ébullilion. Quand on l'addilionne d'eau distillée, il se forme un léger louche. Chauffé tel quel à 100", pendant deux minutes, il se coagule en masse. L'alcool détermine un précipité volumineux. Le précipité al- coolique, centrifugé, desséché et repris par l'eau distillée qui le dissout, possède les principales propriétés physiologiques du liquide originel, que l'on verra ci-dessous. J^e principe actif ne dialyse pas; après une dialyse d'une durée de trois jours, le liquide resté dans le dialyseur est encore un peu amer et légèrement alcalin; desséché et redissous dans l'eau, il a l'action du liquide primitif. » Quelles sont les propriétés physiologiques de cette sécrétion? L'expé- rience dont nous sonuues partis est la suivante : si, dans une goutte du liquide prostatique externe du hérisson, on fait tomber une gouttelette du liquide en question, et qu'on agite pour opérer le mélange ou bien qu'on laisse la réaction se faire d'elle-même, dans les deux cas il se pro- duit une masse gélatineuse, épaisse, gluante comme une colle et élastique; seulement, dans le second cas, il faut environ six minutes pour que la réaction soit terminée; puis rapidement un sérum incolore, abondant, se sépare de la masse. Or, si l'on a préalablement chauffé à 90° et même à 100" pendant quelques minutes le suc prostatique, celui-ci n'en conserve pas moins son pouvoir, et, sous son influence, le liquide de la prostate externe se prend en colle de la même façon. Ce fait, d'après ce que nous savons actuellement des diastases, suffit à distinguer de ces corps le prin- cipe actif de la sécrétion que nous étudions. » En quoi donc consiste cette espèce de coagulation qu'il détermine? Nous avons reconnu qu'il a la propriété d'agglutiner les corpuscules qui se (') Au microscope on y découvre cependant des éléments figurés qui ressemblent à des sjmpexions. ( 355 ) trouvent dans le liquide de la prostate externe. De plus, si l'on dilue ce dernier dans l'eau distillée et qu'on filtre, il donne lieu dans le filtrat à la formation d'un fin précipité blanc. Sa solution dans l'eau distillée, après fdtration, possède les mêmes propriétés. Cette solution, chauffée au delà de 90", agit aussi de même. » Il était alors important de voir si cette substance n'agirait pas sur d'autres liquides organiques contenant des éléments figurés et sur d'autres matières albuminoïdes. » Nous avons aisément constaté que le liquide prostatique, préalable- ment desséché et redissous dans l'eau distillée, aggkitine les hématies (du cobaye et du lapin), les globules du lait, les spermatozoïdes. D'autre part, il produit un précipité plus ou moins fin, en grumeaux blancs, dans le plasma sanguin, dans les solutions de plasmase, chaulïces à 76° ou non chauffées, dans le lait centrifugé, dans le lait bouilli, dans une solution de l'albumine de l'œuf dans l'eau distillée, dans les solutions de vésiculine du cobaye dans l'eau distillée ('). Et son pouvoir de précipitation reste le même après qu'il a été porté à l'ébullition ou après qu'on l'a neutralisé par l'acide chlorhydrique (-). La seule substance proléique sur laquelle nous ne l'ayons pas vu agir c'est la vésiculine du hérisson (contenu des vésicules séminales). » La substance active sécrétée par la prostate interne du hérisson ne constitue donc pas un ferment, ni même une agglutinine spécifique. Son pouvoir général d'agglutination et de précipitation lui assure pour le moment, parmi les corps agglutinants ou coagulants, une place à part. » Ce même pouvoir, comme on l'a vu dans la Note précédente, est possédé par le liquide de la prostate externe. La seule différence essentielle que nous ayons jusqu'il présent relevée entre ces deux liquides est que le premier n'agit pas sur la vésiculine du hérisson. » (') Sur le contenu en nature des vésicules séminales du cobaje, il n'agit nulienaenl comme la vésiculase (ferment de la prostate) de ce dernier animal; il n'en provoque nullement la coagulation solide, cireuse, caractéristique; il ne solidifie que légère- ment la masse, en raison sans doute de son action sur une des matières proléiques qui s'y trouvent. (^) Dans cette dernière condition, nous ne l'avons encore fait agii-, il est vrai, que sur le liquide prostatique et sur le lait. ( 356 ) ZOOLOGIE. — Sur quelques Alphe.idœ des côtes Américaines {Collection de VU. S. National Muséum, Washington). Note de M. H. Coutière, présentée par M. Eil. Perrier. « La connaissance des Alpheidœ, parliculièrement des espèces améri- caines, est augmentée dans une hirge mesure par une très importante col- lectit)n que l'U. S. National Muséum de Washington a bien voulu nous communiquer pour l'élude, et qui renferme plus de 3ooo spécimens. Parmi ces riches matériaux se trouvent ceux recueillis par les expéditions AeVA/hatross, du Grampus, âeVU. S. Fish Commission, les collcclions faites sur les côtes de la Floride, du Brésil, des Antilies, de la Californie, et en divers points du globe hors d'Amérique par un grand nombre de natura- listes. » Le genre Alpheus Fabr. est augmenté de deux espèces nouvelles. La première, A. Ra/hbuniB. C, recueillie par VAlbatross sur les côtes de la Floride (St. 2409), est voisine de l'espèce A. intrinsecus Sp. B;ite (Chal- lenger) de la même région atlantique. La seconde espèce, A. FaxoniE. C. , a été trouvée par VAlbatross dans le golfe de Panama et par le Grampus aux îles Bahamas. Elle est voisine de l'espèce de nos côtes, A. ruber H. M. -Edwards. » Un spécimen portant dans la collection le nom A' Athanas Ortmanni Rankin constitue en réalité une nouvelle espèce du genre Jousseaumea H. C, inléressante à un double titre. Par la forme de la grande pince et du méiopoiiite de la première paire, cette espèce crée une transition réelle entre les genres Athanas Leach et Jousseaumea B. C, transition que, dans un travail antérieur (' ), nous avons montré devoir exister, en nous appuyant sur la morphologie des espèces jusqu'alors connues. Eu second lieu, la découverte de la nouvelle espèce aux îles Bermudes (G. Brown Goodc, 1876) élargit singulièrement l'aire de distribution du genre Jous- seaumea : nous en avons fait connaître trois espèces de la mer Rouge (Obock, D'" Jousseaume; Djibouti, H. Coutière) et nous avons depuis retrou\éuue forme extrêmement voisine de l'une d'elles dans les riches matériaux recueillis en Basso-Califurnie par M. Diguet. Il est infiniment probable que le genre Jousseaumea sera reconnu dans la vaste région Indo- Pacihque qui sépare ces deux points extrêmes de dispersion. C) H. Coutière, Les Alpheida; (Ann. des Se. Nat., t. IX; 1899). ( 357 ) » Une forme nouvelle, appartenant au genre Automate de Man> n'est pas moins remarquable à ce |)oinl de vue. Elle dilïère de l'uniciue espèce connue, A. dolichognatha de Man, surtout par la forme de sa grande pince, qui porte des crêtes transvei salles saillanles sur sa face externe. Nousavons fait remarquer, dans ce genre à'Alpheidœ fouisseurs, l'existence de carac- tères acquis leur donnant par convergence adaptative une ressemblance des plus curieuses avec les Thalassinidce (Callianassa, Gahia, etc.), qui ont les mêmes mœurs. La présence de crêtes saillantes sur la pince de la nou- velle espèce Automate rugosa H. C. est certainement un caractère du même ordre. » La connaissance de cette forme, en précisant la valeur des caractères spécifiques dans le genre Automate, nous a permis eu outre de ranger dans une troisième espèce, A. Talismani H. C, quelques spécimens du Cap Vert recueillis par le Talisman et que nous n'avions pu jusqu'alors distinguer avec sûreté de A. d'; ano XVII, n"' i, 2, mayo-junio 1900. Aguascalentes; 2 fasc. gr. in-8". The Journal of the Collegeof Science, impérial University of Tokyo, Japan ; vol. XII, part IV. Tokyo, Japan, 1900: i vol. petit in-4''. Ouvrages reçus dans la séance du 16 juillet 1900. Collection historique des grands Philosophes. I^es Philosophes géomètres de la Grèce. Platon et ses prédécesseurs, par Gaston Milhaud. Paris, Félix Alcan, 1900; I vol. in-8°. (Présenté par M. Darboiix, hommage de l'Auteur.) Une langue universelle est-elle possible? Exposé des moyens pour faire le choix et assurer le succès d'une langue scientifique et commerciale universelle, par L. Leau. Paris, Gaiilhier-Villars, 1900; 1 br. in-8''. Journal de la Société nationale d' Horticulture de France; 4' série t. I, juin 1900. Paris, i fasc. in-8°. Die Zweihundertjahrfeier der kôni glich preussischen Académie der Wissen- schaftenam\0). undio.Màrz 1900. Berlin, gedrucktin der Reichsdruckerei; i vol. in-4°. (Hommage de l'Académie royale des Sciences de Prusse.) Erdbeben und Magnetnadel... von Adolf Vucovic. Wien, 1899; i fasc. in-8°. (Envoi de M. le Ministre des Affaires étrangères.) Notice sur la Carte de la Russie d'Asie et des pays limitrophes, parE. Roverski. Saint-Pétersbourg, igoo; i vol. in-8''. Carte delà Russie d'Asie et des pays limitrophes, dressée sous la direction du lieutenant- général d' État-major E. Roverski. Saint-Pétersbourg, 1900; collée sur toile et pliée dans un carton in-f" oblong. Cours d' Arithmétique, par W.-S. Gritzaï. (En russe.) Riew, 1896; i vol. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) ( 36o ) El azucar como alimento dethombre, por Antonio de Gordon y de Acosta. Habana, igno; i fasc. in-8°. (Homma°;e de l'Auteur.) La legislacion sanitaria escolar en los principales Estados de Europa, por Antonio de Gordon y de Acosta. H.ibana, 1900; i tasc. iii-8°. (Hommage de l'Auleur.) Annuaire météorologique pour 1897, publié par l'Iuslitut royal météoro- logique des Pays-Bas, 49* année. Utrecht, J. Van Hcekhoven, 1900; i vol. in-S" oblong. Report of the Astronomer royal to the board of the visilors of the Royal Obser- vatory, Greenwich; by W.-H.-M. Christie, 1900 jime 26; i fasc. in-^". Magnetische und meteorologische Bcobachtungen an der k. k. Slernwarte zu Prag iin Jahre 1899. Auf oiïentlicbe Koslen horaiisgegeben von Prof. D^'L. Weinek. 60. Jahri>ang. Prag, 1900; 1 fisc. in-4°- Verôffentlichung des konigl. preussischen geodàlischen Inslitutes; neue Folge, n°' 2, 3. Berlin, 1900; 2 fasc. in-4°. Primera reunion del Congreso cienlifico latino americano, celebrada en Buenos Aires del 10 al 2.0 de abril de 1 898, por iniciativa de la Sociedad cien- ti/ica Argentine! ; III : Traba^os de la 2" Seccion, ciencias Jîsicoquimicas y na/Mra/e^. Buenos Aires, 1899; i vol. in-8°. An account of the Crustacea ofNorway, bvG.-O. Sars; vol. III. Cumacea; part V and VI : Diastylidœ. Bergen, iqoo; i fasc. in-8°. Royal Society. Reports to the malaria Commiltee, 1899-1900. London, 1900; I fasc. in-8°. Atti del R. Istitulo veneto di Scienze, Lettereed Arti; t. LVI, disp. 8, 9, 10; Supplementoal tomo LVII; t. LVIII, disp. 1-8; t. LIX, disp. 1, 2. Venezia, 1897-98; II fasc. in-8''. Memorie del Reale Istiluto veneto di Science, Lettere ed Arti; vol. XXVI, n*" 3, 4,5. Venezia, 1899; 3 fasc. in-4°. Memorie delta pontifica AccademiadeiNuoviLincei; vol. XIII-XVI. Roma, 1897-igoo; 4 vol. in-4°. On souscrit à Paris, chez GAUTH1KK-V1LLAK&, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche, lis forment, à la fin de l'anuéo, deux yolumes in-4" Deui Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le r^i^- de P abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Dnion postale -. 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : chez Messieurs : Agen Ferran frères. Chaix. Lorient ( Baunial. 1 M"' Texier. Alger Jourdan. : Bernoux et Cumin \ Georg. Ruff. Courtin-Hecquet. Lyon . . < Côte. ( Germain et Grassin. i Savy. ! Vitte. Angers Gastineau. Sayonne Jérôme. Marseille.. . . Ruât. Besançon Jacquard. Feret. Montpellier 1 \alat. / Coulet et lils. Bordeaux Laurens. Moulins . . Martial Place. Muller (G.). / Jacques. Bourges ^ «Renaud. Derrien. Nancy . . 1 Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. Brest F. Robert. Oblin. Nantes , Guist liaii. ( Veloppé. Uzel frères. Nice l Barma. Caen Joiian. 1 Appy. Perrin. .. Thibaud. Chamberv Henry. Marguerie. Orléans Luzeray. Cherbourg Poitiers ) Blanchier. 1 Marche. CUrmont-Ferr... Juliot. Douy. Bennes .. Plihon et Hervé. Rochefori .. Girard (M»") Nourry. i Langlois. O'jon Ralel. Rouen i Lestringant. Rey. S' -Etienne . . Chevalier. Douai Lauverjat. j Ponteil-Burles. Degez. Toulon j Rumèbe. Grenoble Drevet. ( Gimet. Gratier et G". Toulouse... ' ' ( Privât. La Rochelle Foucher. ■ Boisselier. U Havre Rourdignon. . . Péricat. Dombre. ( Suppligeon. LUle Thorez. j Giard. Quarré. Valenciennes.. ) Lemaltre. chez Messieurs : ._ . . ( Feikema Caarelsen Amsterdam ( et G". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. [ Asher et G'*. -^ ,. 1 Dames. Berlin , , Friedlander et fils. f Mayer et Muller. Berne Schmid et Francke. Bologne Zanichelli. iLamertin. Mayolez et Audiarte. Lebégue et G''. „ , ( Sotcheck et G». Bucnarest , , , ( .\lcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C°. Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes .... Beuf. Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. 1 Benda. Lausanne ! _ ( Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig / Lorentz. Max Riibe. \ Twietmeyer. \ Desoer. ^'^S« (Gnusé. chez Messieurs : iDuIau. Hachette et C-. Nutt. Luxembourg. .. V. Biick., / Ruiz et O*. Madrid RomoyFussel. j Capdeville. l F. Fé. Milan j'^<"=<=» f'^*"»- \ Hœpli. Moscou Tastevin. Naples... j Marghieri di Giu» ( Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffer. Netv-Vork Stechert. ( LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et G" Palerme Reber. Porto Magalhaès et Moiiiz, Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. „ ( Bocca frères. Rome , ( Loescheret G". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin Cl ^ . i ( Zinserling. S'-Petersbourg..^^^^^^ I Bocca frères. Brero. j Clausen. 1 RosenbergetSellier. Varsovie Gebethner et WoJlï Vérone. Drucker. - - ( Frick. Vienne ! _ , , . „, ( Gerold et G". ZUrich Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume ^-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61,— (1" Janvier i85i à 3i Décembre 1 865.) Volume in-4°; 1870 Priî 15 fr. Tomes 62 à 91.— (1" Janvier 1866 à 3i Décembre 18S0.) Volume in-4'; 1889. Prix 16 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. De.bès et A.-J.-J. Soue». - Mémoire sur le Calcul des Perturbation, qu'éprouvent le, Comètes, par M.Hinikn.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. CLiunï Beknard. Volume in-4», avec 32 planches; i856 .■■"'■■■'•' .' oJ '■■'." 'J'"' "J " c • Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. V*« Benbden. - Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en .85o par 1 Académie des Sciences pour le concours de .853, et puis remise pourcelui de ,856, savoir : « Etudier les lois delà distribution des corps organises fossiles dans les différents terrains sed- . mtntaires, suivant l'ordre de leur superposition . - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée - Rechercher la nature . de. rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bronn. In-4% avec 27 planches; .86... . 15 fr. A la môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Sayaul. à l'Académie des Sciences. N° 5. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 30 juillet 1900.) Pages. M. lÎERTiiELOT. — Discours prononcé à l'inaiiguralion du ni' uument érigé à La- voisier, le 27 juillet 1900 3o5 Pages. M. Moiss-iN. — Discours prononcé à la mémo solcnnilé -ii') MEMOIRES ET COMMUIVIGATIOXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADËMIE. M. Janssen. — Sur l'observatoire du mont Etna 3i- I\L S. Arloing. — Nouveaux procédés de vaccination contre le charbon sjmptoma- tique du banif, par l'association de sérum immunisant et de vaccins -ii'i M. J. GossELET. — Sur l'âge des sables de la plage de Dunkerque Ss.'i NOMINATIOIVS. M, DuitEM est élu Correspondant pour la Section de Mécanique, en vertu du décret du 2/) juin iSfiçi 3 (5 CORRESPOND AIVCE. MM. FouQUÉ el de Lapparent sont désignés comme délégués de l'Académie au Congrès géologique international ... 325 M. V. CzERNY, élu Correspondant pour la Section de Médecine el Chirurgie, adresse ses remerciments à l'Académie 325 M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, le « Traité d'Astronomie stellaire, 2* partie : étoiles doubles et multiples; amas stellaires », par M. Ch. André 325 M. G. BiGOURDAN. — Observations de la co- mète Borrelly (1900, juillet 23), faites à l'Observatoire de Paris 826 M. G. F.vYET. — Éléments provisoires et éphéméride de la comète Borrelly-Brooks (lyoo, juillet 23) 327 M. Georges iMeslin. -~ Sur les images spectrales de la chromosphère et des pro- tubérances, obtenues à l'aide de la chambre prismatique 358 M. A. Demouun. — Sur deux surfaces qu'on peut associer à toute surface de Wein- garten 33o M. A. Dkbierne. — Sur du baryum radio- actif artiliciel 333 M. G. Belloc. — Snr la thermo-électricité des aciers M. Tu. MouREAUx. — Sur un moyen d'atté- nuer l'inlluence des courants industriels sur le champ terrestre, dans les observa- toires magnétiques M. André Brochet. — Sur l'électrolyse des solutions concentrées d'hypochlorites M. EuG. De.mahçay. — Sur le gadolinium.. M. P. C-UENEUVE. — Sur la diphénylcar- bazide comme réactif très sensible de quelques composés métalliques M. Alberto Barbieri. — Étude prélimi- naire du chiraisme de l'encéphale MM. P. Petit et G. Labourasse. — Sur la sohibilisation des matières azotées du malt. MM. L. Camus et E. Gley. — Action du liquide de la prostate externe du hérisson sur le liquide des vésicules séminales : nature de cette action MM. L. Camus et E. Gley. — Sur quelques propriétés et réactions du liquide de la prostate interne du hérisson M. H. CouTiÉRE. — Sur quelques Alpheidce des cotes américaines (collection de l'U. S. National Aluseum, Washington 'i 33fi 337 340 343 3411 347 349 Bllletin bibliographique 353 3:.(i 358 PARIS. — ( M P lU VI E K [ E li A U T II IK K - V ! L 1, A R S , Quai des Grands-Augustins, bb. 1^ fierani .' <*AlirillBn'VlLLARS, AUG 25 1900 1900 ' SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DÉS SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES P.«.K UTI. tiK» 9BCRfiT.%.IKB9 PERPÉTUELS. TOME CXXXI. N^ 6 (6 Août 1900) PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, yuai des Grands-Augustios, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SFANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1875. i.es Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de C Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Bapporls et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comftes rendus, on ne reproduit pas les discussions \ei baies qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecluie à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les 1 rogranimes des prix proposés par l'Académie sonl imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du malin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Cowf/e rendu actuel, et l'fxtrail est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. ■ — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les sixmois, la ('ommission administrative fait un Ea})})crl sur la •iuialion àei> Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers i l'Académie qui désirent faire présenter leurs mémoires par KK. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S**. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant». AUG 25 1900 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 6 AOUT 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — La fonction menstruelle et le rut des animaux. Rôle de l'arsenic dans V économie ; par M. Armand Gautier. « J'ai été conduit à penser qu'entre le fonctionnement des organes génitaux, celui de la glande thyroïde et la croissance des cheveux, ongles et poils des animaux, existait un rapport, rapport certain quoique sa raison m'en restât cachée. L'idée de ce rapport résulta d'abord pour moi de l'observation que chez les femmes malades auxquelles j'administrais depuis quelque temps l'arsenic, particulièrement sous forme de cacodylate, la chevelure devenait plus épaisse et plus longue, la peau plus brillante se débarrassait de ses éphélides, pigments et autres signes de déchéance, et les règles, au lieu de se produire à des intervalles de vingt-huit à vingt- neuf jours, reparaissaient souvent, régulièrement, après vingt-quatre à vingt-cinq jours seulement. » Je savais, d'autre part, que quand il y a dysménorrhée, ou simple retard des époques, le médicament le plus actif est la teinture d'iode prise à l'intérieur ou absorbée par la peau. Or les cheveux, poils et ongles, qui C. R., igoo, 3= Semestre. (T. CXXXI, .\'" 6.) 4? ( 362 ) croissent avec plus d'abondance sous l'influence du traitement arsenical, sont, à l'état normal, les organes les plus riches, après la thyroïde, en ar- senic et en iode. C'est par eux que cette glande excrète ces deux éléments qu'elle a emmagasinés d'abord sous forme de protéides spécifiques. ' » Puis donc que l'arsenic et l'iode sont simultanément assimdés par la thyroïde et excrétés par l'épiderme, les poils et les cheveux, il me parut, vu l'influence simultanée que j'observais du traitement arsenical sur la crue des appendices de la peau et sur le flux menstruel, que celui-ci pouvait être, comme la crue des cheveux, poils et ongles, en rapport avec l'élimination et peut-être avec l'utilisation des nucléines arsenicales et les principes iodés de la thyroïde. » C'est ce que mes expériences viennent de confirmer. » J'ai déjà établi que le sang normal, chez l'homme et les animaux, ne contient pas d'arsenic (' ). Je n'en ai pas trouvé trace dans 400^*^ de sang humain ou de sang de porc. Il doit y exister, sans doute, à certains mo- ments à l'état de dilution extrême, puisque c'est par le sang que l'arsenic des aliments est transporté jusqu'à la thyroïde, mais le sang normal n'en contient pas „-^^ de son poids, soit moins de o^si-.oS par kilogramme. » Il en est à peu près de même de l'iode. Le sang ordinaire chez l'homme, d'après M. P. Bourcet, qui a bien voulu poursuivre, dans mon laboratoire, la partie de ces recherches relative à cet élément, contient à peine o™^,025 d'iode par kilogramme. » Il en est tout autrement du sang menstruel. J'ai fait cinq examens de ce sang, fourni par six jeunes femmes ne prenant aucun médicament arse- nical. Elles étaient, au moment des époques, garnies de coton hydrophile pesé d'avance et reconnu exempt d'arsenic. La différence de poids don- nait approximativement celui du sang recueilli. On détruisait ensuite le tout par ma méthode et l'on y dosait l'arsenic. Voici les résultats : Quantité de sang Arsenic Arsenic en expérience. en milligrammes. par kilog. de sang, gr mgr mgr I igS 0,06 0,82 11 367 0,06 0,17 111 60 0,02 0,33 IV 46 o,oi5 0,32 V 120 o,o3 0,25 Moyenne par kilogrannme de sang o™ê'', 28 » Un sixième cas fut examiné, celui d'une femme de seize ans, dont les (') Voir Comptes rendus, l. CXXX, p. 288. ( 363 ) menstrues étaient décolorées, comme leucorrhéiques. On n'y trouva pas d'arsenic. Le sang des menstrues anormales, anémiées, ne contient donc pas d'arsenic. L'exception confirme bien la rèefle. » D'après mes recherches antérieures, une glande thyroïde humaine normale contient environ o™sr, i5 d'arsenic. On voit donc que, si l'on admet une perte de sang menstruel de 400^"' à Soo^'' pour toute la durée d'une époque menstruelle, le poids du sang perdu contiendra de o™s'',i2 à o"si', i/J d'arsenic, c'est-à-dire la presque totalité de la provision d'arsenic de la thyroïde du sujet avant ses règles. )) Des constatations parallèles furent faites pour l'iode par M. P. Bourcet. Il trouva qu'en moyenne cet élément est quatre fois et demie plus abon- dant dans le sang menstruel que dans le sang normal ('). M Ainsi, l'arsenic et l'iode de la thyroïde s'éliminent en même temps chaque mois par les menstrues chez la femme, et le flux menstruel a pour origine et raison d'être une sorte de dépiétion des principes arsenicaux et iodés de la glande thyroïde et peut-être, pour une faible part, de la peau. » Or, j'ai établi que, dans la thyroïde, l'arsenic et l'iode font essentielle- ment partie des proléides qu'elle élabore. La réunion de ces deux éléments dans une humeur est doncla marque et comme l'estampille caractéristique de l'origine thyroïdienne. » Normalement les nucléoprotéides et corps iodés de la thyroïde vont nourrir le derme et spécialement les bulbes pileux et unguéaux. L'arsenic et l'iode qu'ils y apportent s'éliminent ensuite par la chute des poils et des cheveux et par la desquamation épidermique. Mais, chez la femme, l'excédent des produits thyroïdiens passe périodiquement dans les mens- trues pour être rejeté au dehors, sauf le cas où, ayant conçu, les protéides thyroïdiennes sont utilisées à la constitution du nouvel être, qui a besoin de phosphore, d'arsenic et d'iode sous cette forme éminemment plastique. » On voit maintenant quelle est, entre le fonctionnement de la glande thyroïde, celui de la peau, et la congestion périodique menstruelle, la nature de ce rapport caché dont je parlais plus haut et qui éveilla d'abord mon attention. » Mais, avant la preuve expérimentale que je viens de fournir par la découverte du passage simultané dans le sang menstruel de l'arsenic et de l'iode de la thyroïde, cette relation des trois fonctions cutanée, thyroï- dienne et génitale pouvait résulter déjà de l'étude attentive des faits phy- siologiques et pathologiques connus. (') Voir plus loin, p. 392. ( 364 ) » On n'ignorait pas que la glande thyroïde excite et régularise la crois- sance, qu'elle influence profondément la nutrition de la peau et qu'elle est en relation avec le développement et le fonctionnement des organes générateurs. Son atrophie chez le crétin coïncide avec l'arrêt de dévelop- pement de l'individu, le myxœdème et l'infantilisme des organes sexuels. D'autre part, la thyroïde se développe d'une façon particulièrement rapide chez la femme qui a subi l'influence du liquide séminal. Juvénal avait déjà consigné cette remarque dans un vers curieux de ses Satires : « .... non poterit crus colum circumdere filo Nutrix .... » » Cazenave considérait même le gonflement subit du cou comme un signe de grossesse. Chez certaines femmes, la thyroïde s'hypertrophie quelques jours avant l'apparition des règles (^Liégeois). A la suite de la thyroïdectomie, on peut voir se produire une atrophie des organes géni- taux mâles ou femelles analogue à celle qu'on observe chez les myxœdé- mateux {Hofmeister) . Réciproquement, l'injection du suc thyroïdien, dans les cas d'infantilisme, développe les organes en excitant l'activité assimila- trice générale : l'œdème de la peau disparaît, les poils poussent, les sécré- tions cutanées s'établissent, en un mot, tous les organes riches en nu- cléines, et surtout ceux où nous avons trouvé à la fois l'iode et l'arsenic, sont favorablement influencés par le suc thyroïdien. » C'est avant tout par les annexes de la peau et la perte menstruelle que, chez la femme, l'arsenic et l'iode sont éliminés. Il se fait chez elle, entre la production des nucléines thyroïdiennes, la croissance des ongles et des cheveux et la perte de sang menstruel, une sorte de balancement d'où résulte l'état de santé. Mais il faut se demander comment est suppléée cette fonction chez l'homme mâle, aussi bien que chez les femelles des animaux qui, au moment du rut, n'ont pas d'écoulement sanguin. » Remarquons que la plupart des animaux à sang chaud sont couverts de poils ou de plumes et que ces appendices de la peau croissent avant la saison des amours et tombent après les rapprochements sexuels pour se reproduire ensuite lentement dans les mois qui précèdent le printemps suivant. C'est ce qui se passe régulièrement pour tous les animaux sauvages dont le poil tombe au début de l'été ('). Ainsi, chez les animaux velus, les principes arsenicaux et iodés sont utilisés à la poussée du poil, des (') On dit que ces animaux perdent leur poil d'hiver dès qu'il fait chaud et le re- vêtent aux premiers froids. C'est là une constatation, non une explication. ( 365 ) ongles et des cornes jusqu'au moment où, le développement de ces appen- dices étant accompli, le flux de ces nucléines se porte vers les organes génitaux. Le rut commence alors; bieuLùt la peau et ses annexes privées de leurs nucléoprotéides spécifiques sont atteintes de déchéance, les poils tombent, ainsi que les bois chez les animaux à cornes caduques, et la peau elle-même est quelquefois prise d'eczéma. » Chez l'homme mâle non couvert de poils, la poussée des ongles, des cheveux et surtout de la barbe, ainsi que la desquamation épidermique continue, correspond, au point de vue de l'utilisation des principes iodés et arsenicaux, à la perte menstruelle de la femme dont la peau lisse subit moins d'exfoliation, et chez laquelle, au contraire, les cheveux ne poussent que peu ou pas après la puberté. » Tant que se fait, en effet, chez la jeune fille l'accroissement de la chevelure, les règles ne se produisent pas. Les menstrues s'établissent seulement quand les cheveux finissent de s'allonger, à ce moment de la vie qui est pour le mâle celui de la poussée des poils et de la barbe. Il peut bien se faire, chez la femme faite, de nouveaux cheveux follets, et l'on admet, d'ailleurs sans preuves, que ceux qui sont arrivés à leur longueur s'usent parle bout; en réalité leur croissance s'arrête dès que les menstrues détournent périodiquement les nucléines thyroïdiennes qui nourrissaient le bulbe. Mais chez la femme adulte que l'on soumet au traitement caco- dylique la chevelure, qui paraissait avoir acquis son plein développement, s'allonge encore et devient plus fournie, en même temps que les règles se rapprochent, l'économie disposant dans ce cas d'une source plus abon- dante d'arsenic qu'assimile la glande thyroïde dans ses nucléoprotéides. » Il suit de là que chez les races humaines velues, Aïnos, Australiens, etc. , comme chez le singe, les nucléines arsenicales étant détournées vers la production du poil, la menstruation et, par analogie, les désirs sexuels devront se produire à plus longs intervalles. C'est ce qui paraît résulter, en effet, d'une enquête que j'ai faite à ce sujet auprès des anthropologistes. » S'il existe entre la pousse des cheveux et la menstruation une sorte de suppléance, chez les femmes la coupe des cheveux, en donnant à leur crue un essor nouveau qui absorbe en partie le flux des principes arseni- caux et iodés, devra influer sur les règles. C'est bien ce qui a été observé chez les personnes qui, comme les religieuses, sont tenues à se couper les cheveux, du moins si ces cheveux sont coupés au moment des époques menstruelles. Je donnerai ailleurs les développements nécessaires. » Cette relation entre la nutrition de la peau et de ses parties accessoires arsenicales et iodées et les fonctions génitales ne saurait être propre aux ( 366 ) seuls mammifères. Elle s'observe aussi pour les autres classes d'animaux. » Chez les oiseaux, le mâle arrivé à la pleine période de développement qui précède celle des amours est paré, sur divers points de sa personne, de plumes d'une longueur et d'un coloris spéciaux, revêtement supplémen- taire qui tombe après le printemps, lorsque la copulation a épuisé les réserves richement phosphorées, arsenicales ou iodées dont dispose l'oi- seau. Avant l'époque des amours, ces principes nourrissant abondamment le bulbe de ces plumes, on voit l'oiseau mâle revêtir ce que l'on appelle sa robe de noces; il en avait accumulé lentement et obscurément, durant des mois, les principes constituants, richement phosphores. Chez la femelle, le flux de ces mêmes principes spécifiques détournés de la peau, emmaga- sine dans les organes générateurs les substances phosphorées qui serviront à produire l'œuf. Chez certaines espèces, des appendices cornés transitoires remplacent la robe de noces. Avant la période des amours, le bec du Fratercula artica s'entoure d'un gros étui corné solide, coloré en rouge, qui, après que l'oiseau a terminé son office de reproducteur, se démonte et tombe en neuf pièces. Il en est de même d'une plaque cornée longitu- dinale qui se détache de chaque paupière. En même temps il se fait une modification du plumage telle que l'oiseau, après les amours, devient méconnaissable et qu'on a cru longtemps qu'il appartenait à une autre espèce ('). » Des phénomènes de même ordre s'observent chez les Batraciens : Chez les Urodèles, le mâle acquiert au printemps une haute crête cornée sur le dos et la queue, crête qui se résorbe après l'accouplement. » On voit donc que, dans un grand nombre de classes d'animaux très différents, le développement de ces appendices de la peau où j'ai constaté la présence de l'arsenic, est en rapport avec la fonction génitale, et que les produits richement phosphores, et particulièrement les nucléoprotéides arsenicales thyroïdiennes, se portent d'abord à la peau et à ses appendices pour se détourner ensuite vers les glandes génitales. » La Pathologie à son tour va nous fournir de nouvelles preuves. » On sait que plusieurs maladies de peau peuvent frapper la femme durant la grossesse : le masque, la pigmentation cutanée, les vergetures, \e prurigo geslatwus, la chute des cheveux, etc., autant de témoignages de la déchéance de vitalité et de résistance de la peau dont les nucléines nu- tritives spécifiques sont détournées, pendant la gestation, vers la formation des organes du fœtus. Il existe une variété d'herpès qui récidive au mo- (') Voir Louis Bureau, Bulletin de la Soc. zoolog. de France, t. IV. Paris, 1879. (367 ) ment des règles : c'est l'herpès menslruel, qui frappe la peau des fesses et des cuisses. Certains eczémas s'exacerbent à l'occasion des mois et s'aggravent à la ménopause. A cette époque de la vie de la femme, alors que la glande thyroïde perd de son activité, la peau devient le siège de diverses altérations : roséoles, eczémas, poussée de poils, etc. » Chez les tuberculeux, dont la thyroïde souffre, la peau est aussi sujette à des altérations nombreuses : pigmentntion, éphélides, desquamations, perte de cheveux, etc., altérations coïncidant souvent avec l'aménorrhée ou la dysménorrhée. Tous ces désordres cessent à la fois par l'emploi des cacodylates accompagnés de très faibles doses d'iode. » Plusieurs auteurs ont constaté que le rayxœdème était relativement bien plus fréquent chez les multipares; elles ont épuisé à plusieurs reprises les réserves arsenicales et l'activité de la thyroïde. La même maladie frappe aussi plus souvent la femme à l'époque de la ménopause. » Tous ces faits peuvent se résumer en quelques mots : Les protéides thyroïdiennes, arsenicales et iodées, activent la vie générale et la repro- duction des tissus, mais elles sont plus particulièrement attirées par les organes d'origine ectodermique, le cerveau et surtout la peau. Celle-ci les utilise à la poussée des cheveux et des poils et à la formation du derme. L'arsenic et l'iode de cette origine se désassimilent ensuite, chez le mâle, par la chute des cheveux, du poil, des cornes et par la desquamation épi- dermique. Chez la femelle, le surplus de ces principes richement phos- phores, arsenicaux ou iodés, se détourne périodiquement vers les organes génitaux qui les utilisent pour le développement du fœtus s'il y a eu fécon- dation, ou qui les rejettent au dehors dans le cas contraire. » Ainsi s'éclairent l'origine, le mécanisme et le but de la fonction mens- truelle, qui n'avaient pas reçu jusqu'ici d'explication suffisante, aussi bien que les relations existant entre le fonctionnement génital, celui de la glande thyroïde et celui de la peau. » ASTRONOMIE. — Observations de rétoile Capella, considérée comme étoile double, faites à l'observatoire royal de Greenvi'ich ('). Note de M. W.-H.-M. Christie, communiquée par M. Lœwy. « L'automne dernier, M. W.-W. Campbell, de l'observatoire Lick, et M. Newall, de Cambridge (Angleterre), annoncèrent d'une manière indé- (1) Traduction de M^'' D. Klumpke. ( 368 ) pendante que, d'après les observations spectroscopiques faites par eux, l'étoile Capella est une étoile double. Plus tard, au mois de mars dernier, M. Ne\Yall trouva pour ce système binaire une durée de révolution de io4 jours; il fit remarquer, en même temps, que les deux composantes sont à peu près de même masse et de même éclat, et qu'avec un puissant instru- ment on arriverait peut-être à observer visuellement Capella comme étoile double. » Profitant de cette remarque, MM. Dyson et Lewis examinèrent Capella avec le grand réfracteur de l'observatoire royal de Greenwich, dont l'ou- verture est de o"',7i et la distance focale de 8", 5. Ils constatèrent que l'étoile en question est réellement allongée et ils estimèrent que la distance des deux composantes est de o",i. Ils ne virent aucune trace d'allonge- ment dans les autres étoiles brillantes observées dans la même soirée. Dans les soirées successives, ils se mirent à déterminer la direction de l'allongement, faisant des mesures d'angles de position toutes les fois que le temps le permettait. M Du 4 avril au 20 juillet, Capella fut observée dans 29 soirées par II observateurs; des déterminations d'angles de position obtenus, il ré- sulte que, pendant la durée des observations, les composantes de Capella ont fait, l'une par rapport à l'autre, une révolution complète. Ces détermi- nations confirment, d'une manière satisfaisante, la période de io4 jours déduite des observations faites sur le déplacement des lignes spectrales. » De plus, les mesures d'angles de position montrent que l'orbite ap- parente de Capella est nettement elliptique, et qu'elle est très inclinée sur le plan tangent. A l'aide des observations du 4 avril au 29 mai, M. Lewis a calculé une orbite provisoire ayant pour inclinaison 40° environ, valeur forcément incertaine. L'observation du 1 1 juillet, faite avec le plus grand soin, montra à M. Lewis que la distance des deux composantes correspond exactement au diamètre du fil d'araignée, soit o",o8, ce qui donnerait pour le demi-grand axe de l'ellipse la valeur o",og5. Avec une inclinaison de 40° environ, la valeur précédente du demi-grand axe et la vitesse orbi- tale déduite des observations spectroscopiques conduiraient, pour la pa- rallaxe de Capella, à la valeur o", 1 1 environ, valeur qui s'accorde assez bien avec celle trouvée à l'aide d'observations héliométriques par le D'' Elkin, savoir o",o8, étant donnée l'incertitude qui affecte l'orbite provisoire, la valeur de la vitesse orbitale, ainsi que la valeur de la pa- rallaxe elle-même. » Ainsi donc, il y a confirmation, quant au mouvement orbital et à la ( 369 ) parallaxe, entre les valeurs obtenues à l'aide de la méthode visuelle et celles données par la spectroscopie, et c'est, il me semble, la première fois que la découverte d'une étoile double faite à l'aide de la spectroscopie se trouve confirmée par l'observation directe. )) I.e mouvement orbital de l'étoile double oc Cocher paraît être le plus rapide parmi tous ceux observés jusqu'ici; sa durée de révolution, io4 jours, correspond, dans une de nos années, à trois révolutions et demie, la distance des deux composantes est approximativement celle de la Terre au Soleil, l'ensemble de leurs masses est égal à sept fois environ celle du Soleil. » Les observations données ci-après ont été, en général, faites dans des conditions peu favorables. En effet, en avril, après le coucher du Soleil, a Cocher est à une grande distance à l'ouest du méridien ; plus tard, cette étoile a été observée en plein jour, et les ondulations atmosphériques ren- daient les mesures d'angles de position très difficiles, aussi ceux-ci présen- tent-ils de grandes discordances; mais les variations qu'éprouve l'angle de position qui a passé par toutes les valeurs de la circonférence sont remar- quables et s'accordent avec la période de io4 jours déduite des observa- tions spectroscopiques. » Examinée dans les conditions les plus favorables, Capella présente la forme d'un ovale plus large à l'une de ses extrémités qu'à l'autre. Cet allongement était nettement visible, tandis que toutes les autres étoiles brillantes paraissaient circulaires. » Voici les observations individuelles faites par les différents observa- teurs du 4 avril au 20 juillet : Dates 190C . Angle Dates 1900. Angle Temps moyen — - ^ — ~ Temps m oyen — - — ^ de Greenwich. Obseivat. rie position horaire. de Greenwich. Observât. de position horaire. h m 0 , h m h m 0 b m ril 4.. 9 Dyson 307. 0 5 ouest. Avril 20. . 8.3o Lewis 237.22 5.3o » Lewis 286.38 5 » 20. . 8.45 Bowyer 236. 4o 5,45 » i5.. 7 Brookes 264 -Se 3.3o » 23. . 8 Lewis 245.27 5 » i5.. 7.30 Dyson 263 . 3o 4 » 24. . 8.i5 Bryant 226.16 5.10 » i5.. 8 Lewis 256. 5 4.3o » 25. . 8 Bowyer 232.45 5 )) 16.. 8 Dyson 269. 0 4.3o » 25. . 8 Turner 233.29 5 w 16.. 8 Bowyer 25i .20 4.3o » 26. . 8 Lewis 240.38 5 » 19.. 9.30 Lewis 255.22 6 » 26. . 8.3o Barllett 235. 10 5.3o » 19.. 9.30 Bowyer 240.20 6 » 26. . 8.45 Hollis 227 . 0 5.45 ouest 20. . 8 MeloUe 235.33 5 » 28. . à midi Brj'ant 206, 58 3 est. 20. . 8.i5 Tiirner 241. 3 5.i5 » Mai I . . 7 .3o Bryant 197.16 5 ouest 20. . 8.3o Dyson 242.20 5.3o » 2. . 8 Lewis 229. 10 5.3o ouest G. R., 1900 V Semestre. (T. CXXXI, V 6.) 48 (370 ) Dates 1900. Temps moyen de Greenwicli. Observât. Angle Mai Juin Juin. 3.. !■• 10. , 10. . II.. 17. 29.. 19.. 20. . 20. . 20. . 10. . 10. , II . , II . . 12. , h m 8.3o 7.80 8.i5 8.i5 8.i5 7.45 5 7.80 19 2.45 3.i5 3.45 4.3o 4.3o 0.80 2 o.3o Bartiett Bowyer Bowyer Bowyer Turner Bowyer Bryant Bryant Bryant Bryant Turner Witchell Bryant Bowyer Bryant Lewis Lewis de posi o 280. 229. 219. 216. 219. 216. 189. 95. i4. 20. 20. 20. 293. 294. 289. 3ii. 288. o 37 10 45 59 o o 20 o 47 45 i5 56 33 27 3i i4 horaire. h m 6 5 6 6 . 1 5 )) 6.i5 » 5.45 » 8 . 3o » 6.3o 4.i5 8.3o ouest. 4 4.80 » 6 . 3o » 6 . 3o i> 2 . 3o 4 2.45 » » est. Dates 1900. Temps moyen de Greenwicli. ( j! Ingle Dbservat. de position horaire. b m 0 h m 11. 12. . o.i5 Bowyer 279.58 2.80 » 12 . i.i5 Bryant 291 .82 3.80 )> i3 I Bryant 288.23 3 )> i3 . 3.45 Bowyer 289.51 5.45 » i3 . 4 Christie 288. 6 6 » i4 . 8 Bryant 284. 7 5,3o ouest i5 . 16. 3o Bowyer 272.42 5, i5 est. 16 . 3.80 Bryant 272. 10 6 » 16 . 8.3o Witchell 280.40 6 ouest 18 . o.3o Bowyer 265 , 5o 3 ï> 18 . 0.80 Turner 261 .52 3 » 18 2 Witchell 278. 0 4.3o )> 19 I Brookes 261.41 3.3o » 19 . . i.i5 Bowyer 258. 4 3.45 » 19 2 Witchell 264. 8 4.80 )) 20 .. 8.3o Bowyer 259.87 6.3o )) M. H. MoissAN présente à l'Académie une traduction allemande de son Ouvrage « Le fluor et ses composés », faite par M. Th. Zeltel. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui devront être présentés à M. le Ministre de l'Instruc- tion publique pour la chaire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux), laissée vacante au Muséum d'Histoire naturelle par le décès de M. Alph. Milne- Edwards. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier can- didat, le nombre des votants étant 3o, M. Oustalet obtient 27 suffrages M. Depousargues » i > M. Trouessard » i ;i Il y a un bulletin blanc. ( ^7' ) Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat, le nombre des votants étant 29, M. Depousargues obtient 26 suffrages M. Trouessard » i » Il y a deux bulletins blancs. En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre de l'Instruction publique comprendra : En première ligne M. Oustalet. En seconde ligne M. Depousargues. CORRESPONDANCE. Sur l'invitation de M. le Président du Comité de souscription pour le monument élevé à Pelletier et Caventou, l'Académie désigne M. Guignard et J. Chatin comme ses délégués à l'inauguration de ce monument, qui aura lieu le mardi 7 août. M. P. DuHEM, nommé Correspondant pour la Section de Mécanique, adresse ses remercîments à l'Académie. M. le Ministre de la Guerre invite l'Académie à lui faire connaître son opinion sur les mesures générales à prendre au sujet des plantations d'arbres dans le voisinage des magasins à poudre. (Renvoi à la Commission des paratonnerres.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume portant pour titre « Charles Gerhardt, sa vie, son œuvre, sa correspondance, 1 816-1 856 », ^ar Ed. Grimaux et Ch. Gerhardt (présenté par M. Léauté). ( 3?= ) ASTRONOMIE. — Comète (b 1900) découverte le 2.3 juillet 1900 à l'observatoire de Marseille, par M. Borrelly. Premières observations faites à Marseille. Dates Temps moyen. 1900. de Marseille, h AB. Af. Log. fact. parall. "J? apparente. Juil. 28. » 24. » 24. 1) 25.- » 26. » 27. » 27. 13.19.27 4-2. 4.66 — o. 7,0 i3.2i. 9 —1.32,65 -1- 3.5o,9 i3.33.i7 —1.32,67 + 2.16,1 i4.3o.33 +0.48,23 + 1.16,5 i3.20. 4 — 2.14,69 — 12.48,4 12.49. o 4-2.44,5i — 1.37,4 12.49. ° +2.17,18 + 2.16,6 Nombre Ascension de droite compar. apparente. b m s o ' " 4:4 2.43.33,95 —7,640 78. 9.14,1 4:4 2.44.28,25 —1,644 75.23.28,5 5:5 2.44.28,23 — 7,634 75.21.53,7 5:5 2.45.27,39 — 7,593 72.24. 2,3 5:5 2.46.24,68 — T,65i 69.37.34,4 5:5 2.47-27,56 —7,668 66.42-29,9 5:5 2.47.27,72 —7,668 66.42.26,6 —0,724 Log. fact. parall. * Obs. —0,759 1 — 0,746 2 — o,73j — 0,680 — o,7i3 0,724 B B E E E E E Positions des étoiles de comparaison. Ascension droite Réduction Position Réduction moyenne au moyenne au )ile ;s. Grandeui 1900. jour. 1900. jour. Autorités. I 8 Il m s 2 .41 - 26,46 +2' 83 78. 9-3r,8 — 10,7 3407 Paris. 2 .. 5,5 2.45.58, .4 + 2,76 75.19.48,0 — 10,4 Nautical Almanac 3 .. 5,5 » » )) » » l^ -• 9'2 2.44-36.32 + 2,84 72.22.55,4 -9,6 445 Arg. Z.+17». 5 8 2.48.36,48 +2,89 69.50.31 ,4 - 8,6 1106W, H. II. 6 8 2.44-4o,o5 +3,00 66.44-15, 2 - 7.9 1022 W2 H. II. 7 7 2.45. 7,54 +3,00 66 -4o- 17,8 - 7,8 \ (io35 + io36) W, » Les deux premières observations ont été faites par M. Borrelly (B), au chercheur de comètes dont l'ouverture est de 182™'"; les suivantes ont été faites par M. Esmioi (E), à l'équatorial Eichens dont l'ouverture est de 255™". » Dans la dernière observation (27 juillet) la comète a été comparée à deux étoiles. » La comète possède un noyau bien défini dont l'éclat paraît avoir un peu augmenté, du aS au 27, en passant de la dixième grandeur à la gran- deur 9,5. » Ce noyau est enveloppé d'une nébulosité qui se prolonge en forme de queue dont la longueur paraît s'être aussi accrue de i',5 à 3' et qui même, par instants, semble notablement plus étendue. ( 373 ) » Observable seulement avec champ obscur, àl'équatorial, du 23 au 27, la comète a été observée le 28 avec champ éclairé. » ASTRONOMIE. — Obsen'alions de la comète Borrelly-Brooks, faites à l'équa- torial Brunner de V observatoire de Lyon, par M. Guillaume, présentées par M. Lœwy. Temps moyeu .-€ - — ■*■ Nombre Étoiles Dates. de ■ — de de 1900. Paris. Aa. àô. comparaisons. comparaisons Juillet 3i . . b m s . 12.48.27 +27^,83 —2'. o",7 5. 10 a 3i. . . l3.23.4( +29,87 -h2.3o,3 10.5 a Août I . . . 12.48.16 + 9.87 —4 52,5 10. 12 c 1 . . 13.45. 3o -l-i3,56 -+-2.30,4 12. 10 c Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1900,0. Réduction Réduction Asc. droite au Déclinaison au *. Désignation. moyenne. jour. moyenne. jour. Autorités. a DM -1-35,598 2. 5 1.56 » -1-35.39.17 » An. rapportée à 6 Aa -h 55% 84 AO — 6'2",2 b DM -h 35,595 2.5i. 0,58 -f-3',38 -(-35.45.19,2 +3,8 Lund| Z68, 5o8, 56o, 570, 577, XV. c DM + 38,6o6 2.53.43,o4 +3,48 +38. 47.31,0 +2,8 LundfZ 84, 586, 607. Positions apparentes de la comète. Ascension Dates. droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1900. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. Juillet 3i . . . Il m s 2.52.27,63 — 9-698 +35.37.20, 1 +0,649 3i ... . 2.52.29,67 -9,681 35.4l.5l,l +0,593 Août I . . . 2.53.56,39 -9>7i5 38.42.41,3 +0,620 I . . . . 2.54. 0,08 -9.679 38. 5o, 4>2 +o,5ii Comparaison à l'éphéméride, calculée par M. Kreutz. (Observ. — Calcul.) Juillet 3 1 —2,06 +0,11 3i — 2,o5 +0,08 Août I —2,48 — o,o4 I — 2,5o — 0,06 (374) » Remarques, 3i juillet. — La comète est visible à l'œil nu, comme une étoile de 6^-7^ grandeur. Dans la lunette elle présente une condensation centrale de l'éclat d'une étoile de 9*, allongée dans le sens de la queue, qui se voit bien sur 20' à 25' et s'étend plus faible jusqu'à l\o' environ, dans l'angle de position de 247°. Avec un faible grossissement, on voit un noyau stellaire de 9,5 à 10* grandeur. » i**^ Août. — A l'œil nu, la comète semble un peu moins visible que la veille. Mêmes remarques en ce qui concerne le reste. Queue vers aSo". » ASTRONOMIE. — Observations de la comète 19006 (Borrelly-Brooks), faites à l' observatoire de Besançon, par MM. A. Sali-et et P. Chofardet, présentées par M. Lœwy. Comète. — Étoile. II». ,MI , Nombre Dates. Ascension Distance de 1900. Étoiles. droite. polaire. comparaisons i. Observateurs. Juillet 25. . . . a ni s , „ — 3.55,57 —10.33,3 12:12 Sallel 26.... b — 2.59,89 — 0.48,2 12: 12 Saliel Août I . . . . c — 1.43,28 — 1.57,9 9:12 Chofardet 2.... d -1-1.39,87 H- 1.10,2 9:12 Cliofardet Positions des étoiles de comparaison. Ascension Etoiles droite Réduction Distance polaire Réduction * de moyenne au moyenne au compar. 1900,0. jour. 1900,0. jour. Autorités. h m s a 2.49.18,73 s ... -1-2,81 72.40.16,2 —9,4 783 AG., Berlin (A.) b 2.49-28,37 -1-2,90 69.86.28,2 —8,5 855 AG., Berlin (B.) c 2.55.80,76 -1-3,46 5i.3i. 3,6 —2,8 1 292 Yarnall d 2.53.47,81 4-3,60 48. i5. 23,0 —2,0 2540 AG. , Bonn Positions apparentes de la comète. Temps moyen .ascension Dislance Dates. de droite Log. fact. polaire Log. fact. 1900. Besançon. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. Juillet 25 . . h m s 18.49.24 h m s 2.45.25,97 'ï,^9^,i 72°. 29'. 28", 5 0,745„ 26.. i3.4o. 3 2.46.26,88 T,6io„ 69.35.26,5 o,734„ Août I . . . II. 31.43 2 . 53 . 5o , 99 r,7o3„ Ô1.29. 2,9 0,759» 2 . . . 12.39.40 2.55.3i ,28 "i",728« 48.i6.3i,2 o,636„ ( 375 ) » La comète a un noj'au brillant de 8' à 9' grandeur qui occupe à peu près le centre de la chevelure; celle-ci se termine, dans la direction O.-S.-O., par une queue s'étendant sur une longueur de 10' à 12'. » M. Sallet a observé à l'équatorial droit, M. Chofardet à l'équatorial coudé. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète Borrelly-Brooks, faites à l' observatoire de Toulouse [équatorial Bnmner de o", 20 d'ouverture^, par M. F. Rossard, présentées par M. Lœwy. Nombre Dates. de 1900. Étoiles. Grandeurs. A». A5. comparaisons. m s , , Juillet 24 480BD-1-14 6,0 — 1.32,37 — 2.54,1 18:20 Août 1 617BD-1-38 6,8 —1.39,74 +9.55,1 12:8 1 601BD + 38 6,4 -+-1.25,84 +14.53,8 12:8 Positions des étoiles de comparaison. Asc. droite Réduction Déclinaison Réduction Dates. moyenne au moyenne au 1900. 1900,0. jour. 1900,0. jour. Autorités. T -11 . / "/K^Ko' / ' c /• / ■ • "/ I i(Weisse, 744 + Yarnall 1274 Juillet24... 2.45.58,04 2,76 +14.40.12,0 +10,4 I c. I 11 r^ ^ ^ ( +Schellerup 795) Août I... 2.55.30,76 3,45 +38.28.56,1 + 2,8 Greenwich 45o I... 2. 52. 25, 5 1 3,46 +38.24. 2,4 +3,0 Yarnall i3i3 Positions apparentes de la comète. Temps Ascension Dates. moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1900. de Toulouse. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. Juillet 24. . h m 9 1 3 . 1 3 . 2 1 h m s 2.44.28,43 ï,64o„ + 14. '37. 29", 2 0,748 Août I . . 12.17. I 2.53.54,47 "i'.739« +38.38.54,0 0,670 I. . 12.17. ' 2.53.54,81 T,739„ +38.38.59,2 0,670 ÉLECTRICITÉ. — Sur les circuits formés uniquement par des électrolytes. Note (le MM. Camichel et Swyngedauw, présentée par M. J. Violle. « Généralement on amène le courant dans un électrolyte par des électrodes métalliques, sur lesquelles se dégagent les produits de la décom- position et on envisage un électrolyte comme ne pouvant être traversé par un courant sans subir de décomposition. ( 376) » Nous nous sommes demandé s'il était possible de développer des courants dans des circuits entièrement électrolytiques et si le passage de pareils courants avait toujours pour conséquence une décomposition. » 1° Nous avons essayé de développer des courants : a par les phéno- mènes d'induction; b en utilisant la force électromotrice de contact entre solutions métalliques. » a. L'expérience est disposée comme suit : Un transformateur dont le primaire est formé par deux bobines montées en quantité reçoit du cou- rant alternatif, sous le voltage 190 volts, et à la fréquence 60. Autour des tôles, dans l'espace compris entre les deux bobines, on place le circuit éleclrolylique qui est formé par une chambre à air de bicyclette, contenant de l'eau acidulée et formant cinq spires dont les extrémités sont fixées solidement à un tube d'ébonite, creux, portant un ajutage latéral, qui sert pour le remplissage et la compression de l'acide dans la chambre à air. » En son milieu, le tube d'ébonite est presque complètement coupé et l'électrolyte passe dans un tube de verre, ayant comme section intérieure jmmq g^ comme épaisseur 4^ de millimètre. On comprime de l'eau acidulée de densité 1,2 dans la chambre à air, les spires s'arrondissent et se gonflent. La résistance du circuit électrolytique est, dans ces conditions, de 70 ohms environ, et un circuit métallique semblable au précédent est le siège d'une force électromotrice efficace de 3^""% 5. » La production de chaleur dans le tube étroit doit être, d'après la loi de Joule, d'environ une petite calorie par deux minutes. » La masse d'eau contenue dans le tube étroit, étant très faible, s'échauffe et une pince thermo-électrique, constantan-fer, met en évidence l'éléva- tion de température qui est très nette; des expériences de contrôle montrent que réchauffement n'est pas dû à des perturbations. » b. Nous avons constitué une chaîne liquide formée par de l'aci- dulé sulfurique, du chlorure de sodium, de la potasse en solution dans l'eau. Les surfaces de contact se renouvelaient par une circulation con- tinue. » La sensibilité de l'appareil galvanométrique employé ne nous a pas permis de déceler nettement le courant qui peut se produire dans ces conditions. » 2° Au point de vue de l'électrolyse, nous avons induit un courant alternatif dans un circuit électrolytique (eau acidulée de densité i,25) contenu dans un tube de verre en des conditions où le voltamètre aurait ( 377 ) décelé la mise en liberté de plusieurs cenlimètres cubes de gaz, et nous n'avons observé aucun dégagement gazeux ('). » Un électrolyte pourrait donc être traversé par un courant sans décompo- sition . » Dans cette électrolvse sans électrodes la polarisation ordinaire est supprimée; mais n'existe-l-il pas un phénomène moléculaire qui joue un rôle analogue? » ÉLECTRICITÉ. — Sur V accouplement des alternateurs au point de vue des harmoniques et effet des moteurs synchrones sur ceux-ci. Note de M. A. Perot, présentée par M. A. Potier. « Dans la présente Note, je me propose d'étudier succinctement, au point de vue des harmoniques, l'accouplement des alternateurs et l'effet des moteurs synchrones. )) Quelle qu'elle soit, la force électromolrice d'un alternateur peut être représentée, d'après le théorème de Fourier, par l'expression e = E| sinoj/ -+- E^sin (2Co^ + (po) +. . .+ E„sin(«u^ -t- cp„) +, . . . E,sin/ - (p„), avec I„ = ^ïfqTiTj' la différence de potentiel aux bornes de l'ensemble des deux machines sera dt ~ " L + L' » On étendrait facilement le raisonnement au cas où phisieurs harmo- niques ne sont pas communs, et à celui où les harmoniques communs n'ont pas les mêmes forces électromolrices, tout en ayant les mêmes phases : la différence de potentiel qui correspond à chacun sera la moyenne des forces électroniotrices des alternateurs. Si les phases sont différentes, c'est la moyenne géométrique qui s'introduira , au lieu de la moyenne arithmétique. )) Si, au lieu d'avoir deux machines seulement accouplées, on en a un plus grand nombre, j), dont les self-inductions sont égales, la différence de potentiel de chaque harmonique sera le p''"'" de la résultante des forces électromotrices. » Dans le cas de trois machines par exemple, si é , e", e" sont les forces électromotrices, i', i", i" les courants dans les armatures, on aura T dU „ . di» ,„ . di" dt dt dt avec En éliminant i" et i'", on a , _ di' e e — L -7T = dt 3 or le premier membre représente la différence de potentiel aux bornes de l'ensemble. » Dans le cas où le groupe débitera un courant i sur le circuit extérieur, l'équation précédente deviendra '-^7ri = -^ — 3 ' expression facile à discuter. » Il faut toutefois remarquer que les harmoniques ne sont guère gênants que lors de l'arrêt ou de la mise en marche du réseau d'utilisation, car c'est à ces moments seuls que la capacité des câbles n'est pas contre- balancée, au moins en partie, par la self du reste du réseau et par les mo- teurs ; or, soit à la mise eu marche, soit à l'arrêt, généralement une seule ( 379 ) machine fonctionne, le danger au point de vue de la résonance ne saurait donc être évité par le couplage en parallèle d'alternateurs différents. M Supposons maintenant un alternateur ayant des harmoniques, aux bornes duquel est branché un moteur synchrone de faible puissance, et ayant une self petite vis-à-vis de celle de l'alternateur, l'induit de ce moteur étant lisse et faiblement denté; nous le supposerons excité normalement et marchant à vide. Il va jouer vis-à-vis de l'alternateur le rôle d'une machine accouplée dont la force électromotrice serait sinusoïdale, et, par suite, abaisser la différence de potentiel des harmoniques, dans le rapport ., si /est sa self et L celle de l'alternateur. Il pourra donc, si le rapport pré- cédent est petit, abaisser beaucoup la différence de potentiel des harmo- niques, et ramener la différence de potentiel à être presque sinusoïdale. » Réciproquement si le moteur possède des harmoniques sensibles, il les introduira dans la différence de potentiel. » Le premier résultat a été vérifié sur des machines industrielles de très grande puissance, qu'on a couplées avec une commutatrice de puissance bien inférieure qui n'avait pas été construite dans ce but. » La différence de potentiel des harmoniques surexcités par la mise en dérivation sur l'alternateur de capacités, passe de 8,5 à 3 pour loo par la mise en roule de la commutatrice. Deux commutatrices la ramènent pour la machine seule de 3,5 à i,3 pour loo. » L'effet serait certainement le même avec des moteurs de puissance plus petite, s'ils étaient calculés de manière à avoir une résistance ohmique faible et une self aussi faible que possible. » Quel serait l'effet d'un moteur asynchrone? Ici je ne puis m'appuyer sur des faits, n'ayant pu faire d'expériences dans ce sens. » Toutefois on peut prévoir que l'effet serait le même : en effet, un mo- teur asynchrone à vide dont le rotor est maintenu immobile, ou dont la vitesse de rotation est petite relativement à la vitesse de pulsation, peut être assimilé à un transformateur dont le circuit secondaire est fermé sur lui-même. S'il marche à la vitesse du synchronisme, il peut être assimilé à un transformateur dont le secondaire est ouvert, puisque alors le flux coupé par les circuits du rotor ne varie pas. Or les harmoniques des alternateurs étant d'ordre élevé ( 1 1 et 1 3 en général pour les machines triphasées), on peut pour ces harmoniques considérer le rotor comme immobile, la self est petite pour eux, tandis qu'elle est énorme pour la force électromotrice fondamentale eu égard à celle de l'alternateur, » Les moteurs synchrones à enroulement progressif, et probablement ( 38o ) aussi les synchrones, jouent donc le rôle d'épurateurs, et, dans toute sta- tion centrale reliée au réseau par des câbles, il sera prudent, pour éviter les effets des harmoniques, de ne procéder à la mise en marche ou à l'arrêt du réseau que sous la protection d'un moteur synchrone, placé à 1 usine. » L'effet des commutatrices dont j'ai parlé i)lus haut est ;i cet égard des plus probants ; tandis que, pour la machine seule, le rapport entre la diffé- rence de potentiel maximum et le voltage indiqué par un voltmètre ther- mique est 1,65, il s'abaisse par la mise en marche de deux commutatrices à 1,436, voisin de i,4i4. valeur qu'il aurait si la force électromotrice fondamentale existait seule. » PHYSIQUE. — Sur les points d' ébuUition du zinc et du cadmium. Note de M. Daniel Bertiielot, présentée par M. H. Becquerel. « Parmi les points fixes les plus fréquemment utilisés pour la pyrométrie figurent les points d'ébullition du zinc et du cadmium. » C'est ce qui m'a engagé à les déterminer aussi exactement que possible au moyen de la méthode interférentielle que j'ai exposée dans des Notes antérieures ('). » Il est plus difficile, à ces températures élevées, de mesurer exactement un point d'ébullition qu'un point de fusion. La principale cause d'erreur provient du rajonne- menl des parois, qui risque de fausser, tantôt en plus, tantôt en moins, les indications du thermomètre. » J'ai tâché de remédier à celte cause d'erreur en employant de petits fours élec- triques construits dans ce but. Un creuset de porcelaine ayant, suivant les cas, de 2"^"" à 3"^™ de diamètre et de iS"^" à ao"'" de hauteur est chauffé par une spirale de nickel portée au rouge par un courant électrique. Ce système est protégé contre le refroidis- sement par des couches de fil d'amiante et des épaisseurs convenables de magnésie et de kaolin. » Pour éviter la production des oxydes de zinc ou de cadmium, la plupart des expé- riences ont été faites dans une atmosphère d'azote : à cet effet, on lutait à la partie supérieure du creuset un couvercle percé de deux trous pour le passage des tubes de porcelaine. » Le couple thermo-électrique (*) qui plonge dans le bain de zinc est protégé contre le contact du métal ou de la vapeur par un tube de porcelaine dit de Rose, (•) Comptes rendus, i6 avril iSgS, 3i janvier et 7 février 1898. (^) Les couples employés dans ces expériences étaient des couples platine-platine iridié à 10, i5 et 20 pour 100. Accessoirement, j'ai employé un couple platine-or. ( :^«i ) dont on a fondu au chalumeau oxhydrique une des extrémités pour la fermer. Le diamètre intérieur de ces tubes est de 2""", 5; le diamètre extérieur, de 6™'". Les deux fils du couple séparés par un fil d'amiante fin, croisé en 8, s'y logent facilement. Ce système est donc peu encombrant. » Pour déterminer un point d'ébuUition, on suit la marche suivante : » Une expérience préalable ayant fait connaître l'indication du couple au moment de l'ébullition du zinc, on règle le courant électrique, de manière à amener à une température inférieure de 2° à 3° à ce point d'ébuUition non seulement le métal fondu dans le creuset, mais encore les parois du creuset sur une hauteur de plusieurs centi- mètres : ce dont on s'assure en déplaçant le couple sur celte hauteur. On maintient cette température assez longtemps pour que tout le système ait pris son équilibre de température. On est certain ainsi qu'il n'y aura ni surchauffe, ni refroidissement par rayonnement des parois. » On diminue alors la résistance placée sur le courant qui chauffe l'appareil, jusqu'au moment où la température devient stationnaire; on est donc au point d'ébuUition cherché. Une nouvelle diminution de résistance ne fait plus varier la température. » Pour amener à la même température le four à tube de l'appareil interférentiel, il suffit d'adopter un dispositif analogue à celui que j'ai employé pour prendre le point de fusion de l'argent dans l'azote. Une des soudures du couple est placée dans le zinc bouillant et l'autre au milieu du tube de l'appareil interférentiel. On élève la tempé- rature de celui-ci jusqu'à ce qu'aucun courant ne passe dans le couple. » D'ailleurs deux autres pinces thermo-électriques placées à 6'=" à droite et à gauche du milieu du tube permettent de maintenir invariable, sur une longueur d'environ 11"^, la température de la colonne gazeuse, pendant que l'on procède aux réglages optiques et aux mesures manométriques. » J'uint iV ébullilion du zinc. — J'ai opéré avec des échantillons de zinc extrêmement pur que M. Férent, directeiw du laboratoire de la maison Lyon-Alemand, a eu l'obligeance de faire préparer spécialement pour moi. La proportion d'impuretés n'atteignait pas j^^. n l*our ramener les valeurs obtenues à la pression normale de 760""", j'ai admis, d'après M. Barus {Philos. Magaz., t. XXIX; i8go), qu'une variation de pression de 8°"" change le point d'ébuUition de 1". » Quatre expériences ont donné les nombres 924°, 9i3°, 914". 922". » Une cinquième expérience, faite avec un échantillon de ziuc com- mercial (') (zinc extra pur A delà Vieille-Montagne), a donné le nombre 927". )) La moyenne de ces cinq déterminations est 920°. » Antérieurement, E. Becquerel {Ann. de Chim. et de Phys., Z" série, t. LXVIII, (') Ce zinc contient moins de i pour 1000 d'impuretés; l'analyse y tiouve 0,75 pour 1000 de plomb, 0,20 pour 1000 de fer et des traces d'arsenic et d'antimoine. ( 382 ) p. 49; i863) a trouvé gSa» avec un couple platine-palladium, gradué au moyen d'un thermomètre à air à réservoir de platine; MM. Deville et Troost {Comptes rendus, t. ex, p. 778; 1880, et t. CXIV, p. 788; 1882) 942° avec des thermomètres en porce- laine à air et à hydrogène; M. Violle {Comptes rendus, t. CXIV, p. 720; 1882) 980° (thermomètre à air en porcelaine); M. Barus {United States Geol. Sun'ey, n^Si; 1889) 929° avec un four rotatif et un thermomètre à air avec cavité en doigt de gant pour loger le couple platine-platine iridié. » La concordance de ces nombres fit généralement regarder mon résultat, à l'époque où je le publiai ('), comme trop bas d'une dizaine de degrés. Cependant M. Barus avait déjà remarqué {Amer. Journal, 3" série, t. XLVIII ; 1S94) que le nombre 980° paraissait trop élevé si l'on admettait un nombre voisin de 960° pour le point de fusion de l'argent. » Depuis lors deux nouvelles déterminations ont été faites. MM. Holborn et Day, à la Physikalische Reichsanstalt, ont renoncé avec raison, serable-t-il, à l'emploi de la porcelaine, et en sont revenus aux réservoirs de platine, avec lesquels Becquerel trou- vait, dès i863, des résultats sur bien des points peu éloignés des nôtres. Les mesures des physiciens allemands avec un thermomètre à azote en platine iridié indiquent {Wied. Ann., août 1899) pour le point d'ébullition du zinc un nombre voisin de 920°. » De son côté, M. Callendar {Phil. Mag., décembre 1899), par la méthode des résistances électriques, a trouvé 916°. » Point d'ébullition du cadmium. — J'ai opéré sur un échantillon extrê- mement pur, fourni par M. Férent. Les nombres ont été ramenés à la pression normale en admettant, d'après M. Barus, qu'une variation de pression de 9™'" modifie le point d'ébullition de 1°. Trois expériences concordantes (l'écart des valeurs extrêmes est de 8°) ont donné 778°. » Les déterminations antérieures en valeur absolue sont assez peu concordantes : Becquerel donne 746°, Carnelley 763^ à 772°, Deville et Troost 81 5°. » CHIMIE. — Sur le poids atomique du baryum radifère (^). Note de M"'' Curie, présentée par M. H. Becquerel. « Depuis le début des recherches qui avaient pour but l'isolement du radium, les progrès de la concentration de cet élément dans le chlorure de baryum radifère ont été constamment contrôlés par l'étude du spectre et par des déterminations de poids atomique. » Chaque fois que le gros traitement du minerai fournissait une nouvelle (' ) Société de Physique de Paris, 18 février 1898. (^) Ce travail a été fait à l'Ecole municipale'de Physique et de Chimie industrielles. ( 383 ) quanlité de chlorure de baryum radifère, je soumeltais ce chlorure à une cristallisation fractionnée systématique pour en extraire quelques déci- grammes d'un produit aussi concentré que possible en radium. En ajoutant à la solution de ce produit un peu d'alcool ou mieux d'acide chlorhydrique jusqu'à la formation d'un précipité minime, j'obtenais un ou deux centi- grammes d'un produit encore bien plus concentré qui était destiné à l'étude du spectre. Le produit restant servait pour la détermination du poids atomique du baryum radifère. » L'étude du spectre des produits successifs a été faite par M. Demar- ray, qui en a publié les résultais ( '). » Le dernier de ces produits ne contient plus le baryum qu'à l'état de trace et peut être considéré comme du chlorure de radium à peu près pur. » L'isolement du chlorure de radium a donc été obtenu. Mais la quan- tité de sel pur isolé est insuffisante pour qu'il soit possible actuellement de déterminer le poids atomique du radium. J'ai dû me contenter de déter- miner le poids atomique du baryum radifère avec le produit de concen- tration moindre dont j'avais oS'',4- » La dernière détermination analogue que j'avais faite il y a quelques mois m'avait donné pour le poids atomique du baryum radifère le nombre 146 (^), qui est déjà très supérieur à i37,5, poids atomique du baryum pur. » La méthode emj)loyée était la même : c'est celle du dosage du chlore dans le chlorure anhydre. Une détermination était faite simultanément sur le chlorure de baryum pur cristallisé, placé exactement dans les mêmes conditions; cette détermination servait de contrôle. » Le chlorure de baryum pur était pesé à l'état de cristaux et à l'état de sel anhydre; le chlorure de baryum radifère seulement à l'état de sel anhydre. )) Après avoir été maintenus à une température de iSo" pendant une heure, les deux sels ont perdu toute leur eau de cristallisation; ensuite le poids reste constant, soit que l'on prolonge le chauffage, soit même que l'on porte la température à i5o° pendant une heure ou plus; on n'observe plus aucune perte de poids, et cela indique qu'il n'y a pas perte de chlore. » CeUe remarque est importante parce que le chlorure de baryum radifère, très concentré en radium, éprouve à la longue une transformation révélée par un chan- gement de couleur et d'aspect; il dégage alors une odeur analogue à celle de l'eau de (') Comptes rendus. 26 décembre 1898, novembre 1899 et 28 juillet 1900. (') Comptes rendus, novembre 1899. ( 384 ) javelle. La transformation se produit un peu plus rapidement à l'air humide; elle est accompagnée d'une augmentation de la radioactivité du produit. La transformation ne commence à être visible sur le produit sec que plusieurs jours après la préparation. » La détermination effectuée sur le chlorure de baryum pur a donné le nombre i38.o. Des deux déterminations effectuées sur le chlorure radifère, l'une a donné 174- 1 et l'autre 173.6 pour le poids atomique du baryum radifère dans ce chlorure. » Nous n'avons aucun moyen d'apprécier les quantités relatives de ra- dium et de baryum dans ce produit. M. Demarçay pense cependant que, d'après l'aspect du spectre, il y aurait plutôt plus de radium que de ba- ryum. En tout cas il est certain que le poids atomique du radium est très supérieur à 174- )) La quantité de chlorure de radium pur que j'ai isolée est insuffisante pour pouvoir faire l'étude des propriétés du radium pur. Cependant nous sommes très heureux, M. Curie et moi, d'avoir obtenu la preuve de l'exis- tence de cet élément, et de voir ainsi confirmées les idées qui nous ont guidés dans nos recherches sur les substances radioactives ('). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le dosage électrolytique du cadmium (-). Noie de M. Dmitry Balaciiowsky, présentée par M. Henri Moissan. « Un assez grand nombre de procédés de dosage ont été proposés pour le cadmium. Lïickoff (^) a proposé l'électrolysedu chlorure H AzO'.H-SO". E. Smith (') a électrolysé la .solution des différents sels dans l'acide acé- tique, l'acide sulfurique, l'acide azotique, dans le phosphate de sodium, Beilstein et Javein (^) dans le cyanure de potassium, et enfin Classen (°) dans l'acide oxalique. » Mais, comme l'ont montré le professeur Classen et M. Heidenreich ('), (') Les travaux pour la préparation du radium ont occasionné de grandes dépenses. IVous adressons ici nos remercîments à l'Académie des Sciences, à la Société d'encou- ragement et à un donateur anonyme qui nous sont venus en aide. (-) Travail fait au Laboratoire de M. Moissan. (^) Zeilschrift fur anal. Chemie, t. XV, p. 3o3. (*) Atneric. chem. Joiirn., t. II, p. 43; 1880. (^) Ber. deutsch. chem. GeseL, t. XII, p. 769. {'') Quantitative Analyse diuch Elcc.lrolyse, 1897. (") Ber. deutsch. chem. GeseL, t. XXIX, p. 1.586. ( 385 ) ces différents procédés ne donnent pas de résultats vraiment pratiques; on obtient des précipités trop faibles, peu adhérents et en faible poids (os',2 Cd, lo*"). Le procédé suivant nous a permis d'obtenir un dépôt mé- tallique absolument pur, parfaitement adhérent, tout en opérant sur une quantité notable de matière. » 1. L'appareil employé était la capsule de Classen recouverte de cuivre par élec- trolyse delà solution azotique. Le sulfate de cadmium (i8% S-as'') est dissous dans i5o" d'eau. On ajoute de l'acide azotique (S"' pour is-- de sel). La température est de 60°. (Force électromotrice V= 2,8 et densité ND,oo=: o,4 amp. au début de l'opération; V^3,5et ND,oi)= 0,6 amp. à la fin.) Dans ces conditions on obtient un précipité de cadmium à l'état métallique, cristallin et parfaitement adhérent à la cathode, se lavant avec la plus grande facilité. » On constate la fin de l'opération soit avec le sulfure d'ammonium, soit au moyen de la troisième électrode. On peut alors interrompre le courant pour laver à l'eau, à l'alcool et sécher à l'étuve à 100°. Le métal obtenu a un poids parfaitement constant et qui ne varie pas après plusieurs jours d'exposition à l'air. » Nous donnons ici quelques-unes des analyses faites par cette mé- thode. 1° (3CdSO'>+8H''0)+5«-7'^=CH'— COOH; V 1=2,8-3,5; Ijin,„^:=o,o4-o,o6 amp. T =: 60°. Prise Durée Cd Cd Erreur de sel. en heures. trouvé. calculé. pour 100. 1,5 8 G, 6526 o,6566 —0,6 1,5 7 o,654o 0,6566 — 0,4 2,35 ) ( 1,0281 ) ,,^, ( —0,5 2,33 ) ( 1,0277 ) I — O, II 2 10 0,8760 0,8754 -1-0, l5 1,2 8 o,525o 0,5254 —0,08 La capsule recouverte de cuivre. )) 2. On peut aussi doser le cadmium par le procédé qui nous a servi pour le bismuth. » 28"'(3CdSO*-|- 8H-0) sont dissous dans i5o'^'= d'eau. On ajoute 3^'' urée- ND, 00=0,3; V = 2,5; T = 400-60°. L'appareil est la capsule de Classen dépolie. Durée de l'opération : six à huit heures. Le précipité est semblable à celui de la méthode précédente. On lave sans interrompre le courant à l'alcool et l'on sèche à 100°. C. R., 1900, 2' Semestre. (T. CXXXI, N« 6.) 5o ( 386 ) » 2° Les résultats donnés par celte métliode sont les suivants : leSS-aK--; 3CdS0*-t- 8H^0; V = 2,5-2,7; T = /io°.6o'; 3s'- urée NDj5i,= o,3-o,4 amp. Prise Durée Cd Cd Erreur de sel. en heures. trouvé. calculé. pour 100. gr h 2 10 0,8742) ., (—0,17 J^ \ 0,8754 ' 2 12 0,8757 ) ' { — 0,o3 1,854 '2 0,8075 \ o K i —0,5 1,854 '2 0,8100 ( ( — 0,1 5 2 12 0,8700 0,8454 — 0,02 2,5l 12 1,0900 1,0986 —0,78 » 3. On emploie i^^ de sulfate de cadmium, dissous dans 120" d'eau et l'on addi- tionne d'aldéhyde formique ou éthylique (3"== pour is' de sel), on utilise une capsule Classen dépolie non recouverte de cuivre. (Le voltage, au début, est de 2,5; à la fin, 3,3. NDjoD^r 0,4-0,6. Durée de l'opération : huit à dix heures.) On chauffe légère- ment et, le dépôt terminé, on lave sans interrompre le courant. Les résultats sont les mêmes que précédemment. La capsule se nettoie facilement avec de l'acide azotique concentré. Comme pour le bismuth, la présence de quantités notables de chlore, de brome, d'iode ou d'un grand excès d'AzO^H est nuisible à l'analyse. » 3° : IS^5-2S-•CdSO'^- i2o«H2 0, 2-,5-3-,5 CH'C^Q ou HC^^; T=:5o''; V=:2,5-3,3; I = o,o4-o,o6. Prise Durée Cd Cd Erreur de sel. en heures. trouvé. calculé. ± pour 100. gr h 1,5 8 o,65o8 I „„„. i —0,9 te \t^a o, 6.566 '% 1,5 10 o,o5do \ \ — 0,1 5 ■'^ '" °'^f7 !o,6566 -°'^° 1,5 9 0,6572 ) ( +0,01 2,14 12 o,93o4 0,9337 — 0,3 2,35 18 1,0200 1,0286 —0,8 1,87 10 0,8140 o,8i85 — 0,5 2,00 12 0,8724 i o r/ ) — 0,25 Q 0,8754 ' 2,00 lo 0,0707 ( ) — 0)5 1,83 10 0,8045 0,801 -Ho, 4 » Les formules de Nernst Jf"' RT P RT P pdv= — TTTâ 'og — ' ■^= — 70TÔ log - -^ 0,4343 " /Jo o,4343.»i£o p (387 ) donneraient, comme différence de potentiel nécessaire pour l'électrolj'se des solutions de cadmium, 2,o3 -h Q,iv. En réalité, nous avons pris 2,5 volts. » En résumé, nous avons pu obtenir, par électrolyse des solutions de bismuth et de cadmium, des précipités métalliques absolument exempts d'oxyde, bien adhérents et faciles à laver. La différence des conditions de précipitation de ces deux corps nous a conduit à un procédé de séparation qui fera l'objet d'une prochaine Communication. Nous ferons remarquer, de plus, que ce procédé électrolytique constitue une excellente méthode, ainsi que l'a montré A. Classen ('), pour l'obtention du bismuth à l'état de pureté absolue. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur quelques nouveaux spectres de terres rares. Note de M. Eug. Demauçay, présentée par M. Henri Moissan. « La terbine, bien que l'une des terres rares dont l'existence est cer- taine depuis le plus de temps, grâce à l'existence de son peroxyde coloré, est extrêmement mal définie, car on ne connaît aucun spectre du terbium ni même la véritable couleur du peroxyde pur. M. Lecoq de Boisbaudran a montré que ce composé auquel on attribuait une couleur relativement pâle est très foncé. Cependant même alors il n'est pas encore pur. J'ai pu, en effet, en obtenir un échantillon presque noir dans le spectre d'étincelle duquel on distinguait les raies de plusieurs métaux terreux en quantités apparemment du môme ordre de grandeur. On peut, sans trop risquer de faire erreur, prédire que le peroxyde de terbium pur sera aussi foncé en couleur que le peroxyde de praséodyme et que des terres simplement jaunes n'en peuvent contenir que de très petites quantités. » Dans le spectre de ces diverses terbines, j'ai remarqué quelques raies qui semblent appartenir au terbium. Elles s'observent avec force dans le spectre de la terbine brune de M. Lecoq de Boisbaudran, mêlées à celles de plusieurs autres corps. Je les ai obtenues avec celles du gadolinium seul, dans le spectre des produits les plus solublesdu nitrate magnésien de gadolinium déjà assez pur. Ces produits très solubles donnaient un oxyde brun et une trace de la bande d'absorption (X = 487,7) que M. Lecoq a désigné sous le nom de ZS. Passant sous silence diverses raies plus faibles, (') Berichte, p. 937-941; Berlin, 1890. ( 388 ) je citerai seulement les 8 raies suivantes qui sont fortes et caractéristiques >,. Foi-ce. X. Force 3704,3 10 356i ,7 12 3703,2 I I 3540,2 1 1 3676,7 12 3523,4 10 3568,4 10 35o8,5 12 maximum de force : 16; minimum : 1. » Je désignerai provisoirement par r l'élément auquel est dû ce spec tre ; car, bien que les variations concordantes de la terbine et du spectre fassent penser à une relation de cause à effet, la pureté des matières est trop in- suffisante pour permettre autre chose qu'une présomption. )) Dans les spectres de produits encore terbifères, mais plus voisins de riiolmium, on rencontre ime seconde série de raies que certains fractionne- ments permettent d'isoler dans des terres peu colorées. Elles répondent à un élément particulier voisin de l'holmium, abondant dans les terres à dysprosium. Peut-être est-il identique à la terre Zy de Lecoq, caractérisé par un spectre de bandes dans la région jaune du spectre. Je désignerai par A cet élément, laissant indécise la question de son identité avec Zy. Les plus fortes lignes de ce spectre assez riche en raies sont les suivantes : À. Force. X. Force. 4212,6 II 3945,0 10 4190.5 6 3595,0 6 4187,3 9 355o,o 5 3978.6 6 353 1,3 11 » Dans le spectre de portions yttrifères plus solubles encore et inter- médiaires à l'holmium et à l'erbium, on remarque deux raies qui ne sont dues ni à l'holmium, ni à l'erbium, comme je m'en suis assuré. Ces dçux raies, qui peuvent être fort intenses, de longueur d'onde 3967, 9 et SgSo.g, me paraissent caractériser un élément particulier que je désignerai sous le symbole iî. M Enfin, dans les terres très peu basiques intermédiaires à l'erbium et àl'ytterbium, on observe plusieurs raies fortes dont deux, qui me semblent n'appartenir ni à ces éléments ni au thulium, ont pour longueur d'onde 4oo8,2 et 3906,5. Ces raies fort intenses rappellent celles de 2 — Z=. Je désignerai par 6 l'élément auquel elles sont dues. » J'ai noté, en même temps que ces divers spectres, de nombreuses raies qui me paraissent dues à des éléments déjà caractérisés par leur spectre ( 389 ) d'absorplion. Ces nouveaux spectres ne se font pas remarquer comme les précédents par un très viF éclat. Comme les précédents, je ne les ai encore obtenus que mêlés entre eux. Le grand nombre de leurs raies, leur fai- blesse relative rendent moins utile la description encore incertaine que j'en pourrais faire actuellement. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur V oxyde bleu de molybdène ('). Note de M. Maucel Guichard, présentée par M. Henri Moissan. « L'oxyde bleu de molybdène est certainement, de tous les oxydes de ce métal, celui qui est connu avec le moins de certitude. Découvert par Bu- cholz, il fut ensuite étudié par Berzelius(-),Rammelsberg(^),Maschke('), Muthmann (^), Péchard ("), Marchetti ('). Sa composition fut successive- ment MoO-,4MoO' (Berzelius), MoO-,MoO'(Rammelsberg), Mo0^2MoO■' (Muthmann, Marchetti). Au cours de nos recherches sur les oxydes de molybdène, nous avons été amené à reprendre toute l'étude de cet intéres- sant composé. » L'oxyde bleu de molybdène est un oxyde salin, c'est un molybdate de bioxydede molybdène. Ses très nombreux modes de formation peuvent être ramenés aux trois suivants : i° union du bioxyde et du trioxyde, en présence de l'eau; 2" réduction du trioxyde par voie humide; 3" oxyda- tion du bioxyde. » Nous avons étudié tous les modes de formation et toutes les méthodes de préparation indiquées. Nous n'en ferons pas ici la critique; nous décrirons seulement les méthodes d'analyse que nous avons employées pour déterminer la composition de l'oxyde bleu et les préparations qui nous ont permis d'isoler ce composé à l'état hydraté, pur et en quantité notable. » Analyse. — L'analyse de l'oxyde bleu de molybdène peut être faite, soit sur l'oxyde en solution, soit sur l'oxyde solide. » I. Pour analyser la solution, il suffit d'en oxyder un volume connu par l'acide azotique; l'oxyde est ainsi transformé en acide raolybdique qu'on pèse après évapo- (') Travail fait au laboratoire de M. Moissan à la Faculté des Sciences. (2) Poggend. Ann., t. VI, p. 38o; 1826. (') Ibid., t. CXXVII, p. 281; 1866. (') Anal. Zeit., t. XII, p. 38^; 1874. (5) Liebigs Ann., t. CCXXXVIII, p. 108; 1887. (°) Comptes rendus, t. CXIV, p. i48i ; 1892. (') Zeit. anorg. Ch., t. XIX, p. 891 ; 1898. ( 390 ) ralion à sec el calcinalion; on en déduit le poids de molybdène que contient la solution. » D'autre part, la quantité de permanganate de potassium nécessaire pour décolorer le même volume de solution bleue mesure l'oxygène qu'il faut lui fournir pour amener l'oxyde bleu à l'état d'acide molybdique. Connaissant le poids d'oxygène ajouté pour transformer l'oxyde bleu en trioxyde et la quantité totale d'oxygène que renferme ce trioxyde, on calcule le poids d'oxygène primitivement fixé sur le métal dans la solution bleue. Le permanganate employé était titré au moyen du fil de cla- vecin et les titrages faits en liqueur peu sulfurique. » II. Pour établir la composition de l'oxyde bleu solide, nous avons dosé directe- ment le métal et l'eau : l'oxyde est brûlé dans un courant d'air bien sec; il se trans- forme en trioxyde qu'on pèse; l'eau dégagée est recueillie et pesée également. » Préparation. — I. On peut obtenir une solution d'oxyde bleu pur par la mé- thode suivante : On met en contact, dans l'eau, de l'anhydride molybdique avec du molybdène métallique préparé par réduction ou par la méthode de M. Moissan, au four électrique ('). La solution bleue obtenue après plusieurs jours est filtrée, pour la séparer de l'anhydride molybdique non dissous, puis abandonnée de nouveau plusieurs jours à l'abri de l'air, avec un excès de métal pour réduire l'anhydride molybdique qu'elle peut renfermer en solution. L'analyse de la solution rapidement filtrée donne: Molybdène pour loo 68,5 68,29 Oxygène 3i,4 3i,7i » IL Pour obtenir une solution renfermant beaucoup d'oxyde bleu, ce qui est très long par la méthode précédente, nous avons précipité, comme le faisait Rammelsberg, le bioxyde dissous dans l'acide ciilorhydrique, par le molybdate d'ammoniaque éga- lement dissous dans l'acide chlorhydrique; le précipité bleu produit était ensuite lavé avec une solution saturée de chlorure de sodium pour entraîner le chlorure d'ammo- nium et les autres sels dissous, puis placé sur la membrane d'un analyseur. Extérieu- rement on versait de l'eau renouvelée fréquemment, jusqu'à entraînement complet du chlorure de sodium; l'oxyde bleu reste dans le dialyseur. Celte dialyse dure plusieurs jours. La solution bleue exempte de sels étrangers est ensuite évaporée dans le vide ou dans un courant d'hydrogène. L'analyse de l'oxyde solide donne : Molybdène pour 100 dans l'oxyde supposé anhydre (^) 67,86 67,76 67,97 ^7j77 67,97 67,68 » III. Enfin, après de nombreux essais, nous avons trouvé les conditions dans les- quelles il faut se placer pour avoir l'oxyde bleu pur en grande quantité. Cette nouvelle préparation est basée sur les deux observations suivantes : 1° Le molybdate bleu de bioxyde de molybdène qui est détruit, ainsi que nous le montrerons^ par l'acide chlor- hydrique concentré, est seulement insolubilisé par un acide suffisamment dilué. Ainsi, l'acide chlorhydrique pur à 22° B., étendu de 9 parties d'eau environ, n'altère pas (') Comptes rendus, t. GXX, p. 1820; 1891. (^) Dans cha(iue analyse, le molybdène est calculé pour 100 parties d'oxyde ana- lysé, après qu'on en a retranché l'eau pesée. ( 391 ) l'oxyde bleu, ne le dissout que très peu, et une solution bleue est précipitée entière- ment lorsqu'on l'additionne d'acide chlorhjdrique pur, jusqu'à ce qu'elle en renferme environ j'^ de son volume; i° Lorsque l'oxyde bleu est préparé par précipitation, par la méthode de Rammeisberg, par exemple, avec des liqueurs chaudes, à 5o° ou au- dessus, le précipité est très rapidement soluble dans l'eau, lorsque, par les lavages, on a entraîné les sels et l'acide dans lesquels il est insoluble. » Au contraire, lorsqu'il a été précipité dans des liqueurs parfaitement froides, à i5°, par exemple, il n'est plus que très lentement soluble dans l'eau froide, et peut être lavé jusqu'à entraînement total de tous les sels qui l'accompagnent, et de toute trace d'acide, sans se dissoudre sensiblement. » Voici maintenant comment nous isolons l'oxyde bleu, en tenant compte de ces remarques. On précipite à froid une solution chlorhydrique de bioxyde de molybdène, par une solution chlorhydrique de molybdate d'ammoniaque, en mettant un excès de la première solution. Le précipité bleu est filtré, lavé à la trompe avec de l'eau bouillie acidulée d'acide chlorhydrique, puis à l'eau bouillie seule, en maintenant toujours le précipité recouvert de liquide. On fait, en outre, arriver, pendant tout le lavage, un courant d'acide carbonique sur l'entonnoir ou s'effectue le lavage, au moyen d'un second entonnoir renversé, posé sur le premier. On poursuit le lavage jusqu'à dispa- rition totale de l'acide chlorhydrique. La dessiccation est effectuée dans le vide à froid sur l'acide sulfurique, ou mieux dans un courant d'hydrogène sec au bain- marie; nous donnons ici un certain nombre d'anal} ses effectuées sur des oxydes ob- tenus dans des préparations différentes et renfermant des quantités d'eau très variables suivant le mode et la durée de la dessiccation : I. II. III. IV. V. Molybdène pour 100 d'oxyde supposé anhydre, 67,76 67,66 67,80 68, ii 68,17 67,98 67,6a 67,87 67,33 67,60 » Nous croyons que cette préparation donne l'oxyde bleu exempt d'acide molyb- dique; il est, en effet, précipité en présence d'un excès de sel de bioxyde, lavé et séché à l'abri de l'air. » La composition de l'hydrate, complètement desséché à froid sur l'acide sul- furique, dans le vide ou dans l'hydrogène sec au bain-marie, est: Molybdène pour 100 d'oxyde hydraté .. . SqjiS 58,00 58,92 58,99 58, 80 Eau 12,97 '3,47 i3,i8 12,75 i3,5o » Formule. — Nous ne croyons pas que l'altérabilité du molybdate de molybdène, qui n'est que lentement oxydable à l'air, ou l'imperfection de nos analyses nous aient éloigné beaucoup de sa composition véritable; nous ne pouvons donc adopter ni la formule MoO^,MoO', qui exige 70,58 pour loo de métal, ni la formule MoO-, 3M0O', qui exige 69,28 pour 100. Les formules qui donnent, pour le métal, des nombres très voisins de ceux que nous avons trouvés sont : MoO-,(4MoO', ou bimolybdate de bioxyde (68,18 de molybdène pour 100); 3MoO^, i4MoO', qui correspond aux mo- lybdates ordinaires alcalins (68 pour 100 de molybdène); MoO^, 5MoO' (67,92 pour 100 de molybdène). A défaut d'autres considérations, nous choisissons la formule la plus simple : MoO^, 4MoO'; l'oxyde bleu de molybdène est aussi, comme le pensait Berzelius, un bimolybdate de molybdène. ( ^^9^ ) » La quantité d'eau trouvée dans l'hydrate séché complètement à basse température s'accorde bien avec la composition MoO-, 4Mo0',6Il-O, qui exige Sg,!! pour loo de métal et i3,3 pour loo deau. » En résumé, notis avons isolé à l'état de pureté l'oxyde bleu de molyb- dène hydraté; nous avons indiqué les conditions dans lesquelles il faut se placer pour l'obtenir aisément en quantité notable. Nos analyses lui attribuent la composition ]V]o0^4Mo0^6H=0. « Nous donnerons l'étude de ses propriétés dans une prochaine Com- munication. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur l'iode normal de l'organisme et son élimination. Note de M. P. Bourcet, présentée par M. Armand Gautier. « La présence de l'iode dans l'économie n'avait été décelée jusqu'ici que dans deux organes seulement, la glande ihyroïde et les glandes parathyroïdes. Il y a peu de temps, nous avons publié dans ce Recueil ('), M. Gley et moi, que normalement le sang des animaux contenait de l'iode, et nous avons même déterminé que ce métalloïde s'y trouvait à l'état organique et non sous forme d'iodures alcalins. » Poursuivant ces recherches sur la dissémination de l'iode dans l'orga- nisme, je suis arrivé à un certain nombre de résultats que je crois suffi- samment intéressants pour être signalés à l'Académie. M Le sang contenant de l'iode, je me suis demandé si les organes qu'il irrigue et les tissus qu'il imprègne ne contenaient pas ce métalloïde. » Trois lapins mâles de forte taille, pesant ensemble !\iooi', furent sacrifiés par section de la carotide, le sang fut recueilli, et tous leurs organes isolés par une section soignée. Les organes de même nom furent réunis, et le dosage d'iode pratiqué suivant les méthodes que j'ai publiées {Comptes rendus, t. CXXVIII, p. 1120) donna les résultats suivants : Iode. gr 200 de sang contenaient 60 de muscle cardiaque » 700 de gros intestin (et contenu) » 3oo intestin grêle (et contenu) » 175 vessie ( et contenu) n 5oo estomac ( et contenu ) » 4oo foie et vésicule biliaire » mgr 0 003 0 oo5 0 017 . 0 ,o3 0 ,00 0 o4 . 0 7' (') Gley et Bourcet, Comptes rendus. iS juin 1900. (393) Iode. ?2 reins. rogr » 0,027 » 0,00 » 0,9 » 0,025 » o,o3 » o,o3 )) 0,012 » 0,00 » 0,13 » 0,00 ■* 4 400 graisse 5o poils 5oo muscle 4o tissu pulmonaire Sa appareil génital 3o cerveau lo pancréas 200 peau (sans poils ) 17 globes oculaires » Eu répétant l'expérience sur un chien de taille moyenne (8 kilogrammes), ^e suis arrivé à des résultats quelque peu différents : le sang et le foie ne contenaient que de très faibles quantités d'iode. Le thymus, l'hypophj'se, la substance médullaire don- nèrent de l'iode, de même que la glande mammaire en état de lactation et l'utérus gravide : ces deux résultats ne sont pas surprenants, le lait contenant toujours de l'iode et le fœtus aussi, lorsqu'il naît dans de bonnes conditions. » En face de ces résultats la conclusion s'impose : l'iode existe non seu- lement dans la glande thyroïde et le sang, mais encore dans presque tous les organes de l'économie, mais à doses très faibles et nullement compa- r.ibles à celles, relativement fortes, qui existent dans la thyroïde. » Je prouverai, dans une autre Note, que l'homme absorbe chaque jour, par son alimentation liquide et solide, environ o"'P',33 d'iode. La glande thyroïde contenant en moyenne 4™^' d'iode, il arrive uii moment où ce métalloïde se trouve en excès dans l'économie; il doit donc s'éliminer, et je me suis demandé par oii se faisait cette élimination. » Les fèces et les urines ne contiennent que très peu d'iode à l'état normal : cet élément ne s'élimine par la voie intestinale ou rénale que quand on produit dans l'économie une surcharge en iode : par ingestion d'iodure de potassium, par exemple. Ce n'est donc pas par ces voies que s'élimine l'iode, ni par les glandes salivaires, qui présentent le même phénomène. » M'inspirant des recherches de M. A. Gautier sur l'élimination de l'ar- senic normal de l'économie, j'ai pensé que l'iode suivant presque partout l'arsenic dans l'économie devait s'éliminer par la peau et les productions épidermiques : c'est en effet ce qui se passe; la sueur, la peau, les pods, les cheveux et les ongles contiennent une très forte proportion d'iode qui s'y trouve en même temps qu'une quantité à peu près égale de brome. Ce sont les cheveux qui sont l'agent principal de cette élimination; ils en con- C. R., 1900, 2' Semeslie. (T. CXXXI, N» 6.) 5î ( 394 ) tiennent en moyenne 2"'e%5 par kilogramme; les ongles en donnent en moyenne i"*''',7 par kilogramme. » Poursuivant chez la femme, qui ne perd pas ses cheveux comme l'homme, les idées qui avaient guidé M. A. Gautier sur l'élimination de l'ar- senic, j'ai cherché l'iode dans le sang menstruel. De cinq expériences ayant porté sur cinq échantillons différents de sang menstruel, je puis conclure que la présence de l'iode y est constante et que sa teneur varie •ntre o^^'^So et o^sr^go par kilogramme. Dans une sixième expérience, j'eus la chance de recueillir le sang menstruel d'une femme et le sang qu'elle avait perdu par plusieurs épistaxis abondants et successifs : le sang menstruel contenait o"sr, 94 d'iode par kilogramme, et le sang provenant d'épislaxis n'en contenait que o™s'',o2i. Je crois pouvoir en conclure que chez la femme le sang menstruel contient de l'iode en plus grande quantité que le sang veineux, et que les menstrues sont chez elle le mode principal d'élimination de l'excès de l'iode que peut contenir l'organisme, de même que, chez l'iiomme, ce sont les cheveux qui sont chargés de cette élimina- tion, constatations parallèles à celles que M. A. Gautier a faites pour l'arsenic. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur les matières azotées du malt ( ' ). Note de MM. P. Petit et G. Labourasse. i Nous avons saccharifié chaque fois 100'^''' de malt étudié dans une précédente Note, en emj)loyant la même marche de saccharificalion, de cuisson et de fermentation, mais l'eau était additionnée de matières miné- rales, savoir : » I. 47^"') 6 de sulfate de cliaux par hectolitre. B II. 176'', 8 de chlorure de sodium. » III. 1 le'jgS de bicarbonate de chaux. » Les moûts ont été bouillis une demi-heure, puis additionnés de houblon et, après une nouvelle ébullition de deux heures et demie, refroidis à 6°, mis en levain avec une levure basse et fermentes douze jours, la température maxiraa étant de 8°, 5. » On a dosé l'azote total, l'azote précipité par l'acide phosphotungslique, par le sul- fate de zinc et l'ammoniaque formée par l'action de l'acide chlorhydrique étendu et bouillant pendant deux heures. Pour abréger, nous désignerons par A, B et C ces ( ' ) Travail fait à l'Ecole de Brasserie de Nancy. ( 395 ) diverses quantités d'azote : on trouve ainsi, les azotes précipités étant exprimés en pour loo de l'azote total : Azote total pourioo'"'. A pour loo. B pour loo. C pour lOo. CaSO 86,9 25>i 55,9 i5,4 NaCl 82 25,9 55,1 16, 3 GaHCO 76,1 22,8 52,2 i5,i CaSO 112,5 24 61,9 12,5 NaCl 108,3 20,5 56,6 20,6 GaHCO 100,5 24,8 49.6 '4,2 CaSO 72,3 29,3 57,7 12,2 NaCl 79,1 26,6 59,8 8,9- CaHCO 73,1 24,2 5o,9 8,8 » Pour les moûts bouillis une demi-heure, il j a identité à peu près complète pour CaSO et NaCl, tandis que pour le bicarbonate on a moins d'azote total et une pro- portion plus petite d'azotes A et B. » Après houblonnage et nouvelle ébiillilion pltis longue, on a pour Ca SO changement d'azote A et C en azote B, c'est-à-dire en admettant comme on le fait souvent que les corps A, B et C représentent respectivement des peptones, des alburaoses et des corps amidés, il y aurait, en présence de sulfate de chaux, changement de corps amidés et de peptones en albu- moses. De même, pour NaCl, changement de corps A en substances C on de peptones en corps amidés, enfin pour le bicarbonate de chaux, la transformation est moins active et l'on a produit de l'azote A aux dépens des azotes B et C, c'est-à-dire des peptones aux dépens des albumoses et des corps amidés. 1) Ces dénominations de peptones, albumoses et corps amidés, appliquées aux formes d'azote A, B et C, ne peuvent avoir qu'une valeur de conven- tion, puisque les divers réactifs agissent partiellement au moins sur les mêmes corps. » Il résulte de là, en tout cas, que les matières azotées subissent, pen- dant le houblonnage et la cuisson, des transformations fortement influen- cées par la composition minérale de l'eau employée à la saccharification. » Après fermentation, nous trouvons une diminution très notable de ia forme C pour NaCl et le bicarbonate de chaux, tandis qu'elle est à peu près nulle pour le sul- fate : la répartition de l'azote sous les diverses formes est d'ailleurs peu différente de ce qu'elle est dans le moût bouilli, sauf que la forme B est beaucoup moins abondante dans le moût avec bicarbonate. ( 396 ) » Les perles d'azote pendant la fermentation sont les suivantes : Azote total pourioo". A pour loo. B pour loo. C pour loo. nigr CaSO 4o,3 29,8 38,2 28,2 NaCl 29,2 3,7 47,2 48,2 CaHCO 27,4 26,2 45,2 28,7 >) L'azote répondant aux formes A, B, C est exprimé en pour 100 de l'azote total disparu. » Le pour 100 de corps A et C est à peu près le même pour CaSO et pour le bicar- bonate, tandis qu'il y a une très forte différence pour les matières B, celles-ci étant consommées en proportions beaucoup plus grandes pour le bicarbonate. Avec NaCI, les corps A sont à peine touchés, tandis que la proportion de matières B et C disparues est considérable. » On voit donc que, pendant la fermentation, la levure consomme une proportion relativement petite de corps C, c'est-à-dire de corps amidés, sauf en présence de NaCl, et qu'elle fait disparaître des quantités très notables de substances A et B, sauf en présence de NaCl pour les premières. Le chlorure de sodium favorise donc la fondation, pendant la cuisson, de corps amidés et d'albumoses absorbables par la levure. » PÉTROGRAPHIE. — Sur l'origine des brèches calcaires secondaires de l'Ariége; conséquences à en tirer au point de vue de l'âge de la Iherzolite. Note de M. A. Lacroix. « Les principaux gisements de Iherzolite de l'Ariége (Lherz, vallée de Luc) se trouvent sur la bordure septentrionale d'une bande de calcaires secondaires traversant de l'est à l'ouest une partie de la feuille de Foix. Ces calcaires, représentant tout le jurassique et peut-être l'infracrétacé, sont en partie bréchiformes ; j'ai décrit antérieurement les intenses phé- nomènes métamorphiques subis par les calcaires marneux basiques, au contact de la Iherzolite, et démontré ainsi la postériorité de cette roche éruptive par rapport au lias ; la considération de la brèche Iherzolitique qui, dans plusieurs gisements, sépare la iherzolite des calcaires bréchi- formes postliasiques, m'avait conduit, en outre, à regarder la Iherzolite comme antérieure au jurassique supérieur. L'étude des brèches calcaires de cette région me fait aujourd'hui modifier cette dernière conclusion. ( ^97 ) » Ces brèches ne sont pas, en effet, d'origine sédimentaire, comme je l'avais admis, mais d'origine dynamique; j'en ai trouvé la preuve le long d'un chemin forestier en voie de construction, dans la forêt de Freychinède, montrant, sur plusieurs kilomètres, des surfaces récemment mises à vif. On peut y voir les calcaires ( rubanés de blanc et de noir) du lias et de l'oolithe (dolomie jurassique), puis les calcaires blancs de l'infracrétacé, régulièrement stratifiés, passer d'une façon brusque ou ménagée à des brèches dans lesquelles on trouve fréquemment, à quelques centimètres de distance, des fragments anguleux ou arrondis d'un même lit coloré, réunis par un ciment incolore et peu déviés de leur position originelle. La disposition de ces brèches ne présente aucune relation fixe avec la stratification normale des calcaires qu'elles coupent sous tous les angles possibles. Tantôt elles ne constituent qu'un accident au milieu des calcaires stratifiés; tantôt, au contraire, il ne subsiste plus que des lambeaux de ceux-ci, au milieu d'énormes masses bréchiformes. » Une autre preuve que cette structure bréchiforme n'est pas due à un processus de sédimentation est fournie par son existence dans les bancs de cipolins à chondrodite intercalés dans des lambeaux de gneiss, que recouvrent les assises jurassiques du port de Saleix. » Les brèches Iherzoliliques ne s'observent que là oij la Iherzolite se trouve en contact avec des brèches calcaires; exclusivement constituées par des fragments Iherzolitiques, dans les parties qui reposent sur la Iher- zolite, elles passent, d'autre part, insensiblement aux brèches calcaires. Des brèches de même structure s'observent aussi au contact des brèches calcaires et des calcaires basiques modifiés par la Iherzolite, au contact des gneiss, etc.; leurs éléments sont alors empruntés à ces diverses roches. On est donc logiquement conduit à admettre que toutes ces brèches, quelle que soit leur constitution minéralogique, ont la même origine; elles ont été produites par l'écrasement de roches superposées, offrant les unes par rapport aux autres, au moment où le phénomène s'est produit, les relations mutuelles que l'on constate aujourd'hui. » D'autre part, ce qui caractérise l'action métamorphique de la Iher- zolite, c'est le développement du dipyre dans les sédiments voisins; or, en étudiant minutieusement les crêtes infracrétacées de la région de Vic- dessos, on peut y constater, aussi bien que dans la dolomie jurassique, l'existence locale de ce minéral. Il y est généralement de petite taille, parfois associé à un peu d'orthose, de mica, etc. La rareté relative de ces divers minéraux métamorphiques dans ces calcaires, comparée à leur ( 398 ) extrême abondance dans les assises liasiques, tient, d'une part, à une dislance plus grande de la roche éruptive et, d'une autre, à la constitution chimique de ces calcaires et dolomies, qui sont généralement très purs et transformés en marbres blancs. » En résumé, les brèches calcaires d'âge secondaire et la brèche Iher- zolitique ont une commune origine; elles ne se sont pas produites par sédimentation, mais sont le résultat d'actions dynamiques consécutives à des mouvements orogéniques ( ' ). » La Iherzolite a métamorphisé non seulement le lias, mais encore tout le jurassique et même l'infracrétacé, si l'on admet avec M. Roussel cet âge pour les calcaires supérieurs de Vicdessos et de Lherz. Elle n'est pas venue au jour, mais constitue des masses intrusives, sortes de laccolites qui ne sont visibles que là où l'érosion les a en partie découpées et déga- gées du manteau de calcaires poslliasiques qui les recouvrait. » MÉTÉOROLOGIE . — 'Sur quelques températures observées au parc de Saint-Maur. Note de M. E. Rexou, présentée par M. Mascart. « Le mois de juillet 1900 a offert quelques chiffres thermométriques remarquables. La température moyenne de l'air, déduite de celle des 24 heures, a été de 21", 57, présentant un excès de 3°, 58 sur la moyenne déduite de 2,5 ans d'observations; c'est la plus haute depuis iSSg. Le chiffre de 22°, 65 trouvé à l'Observatoire de Paris, qui correspond à peu près à 22" dans la campagne, est, autant qu'on peut en juger aujour- d'hui, la plus haute température de juillet depuis un siècle et demi. » Nous avons eu deux maxima remarquables : 36°, 7 le 16, et 37°, 7 le 20. Ce sont les plus hautes températures constatées au parc de Sainl-Maur depuis celles qui ont été observées au même endroit en 1881, savoir 37°, 8 le i5 et 38", 4 le 19, ainsi à quatre jours d'intervalle comme cette année et presque à la même date. Cette température de 38°, 4 est la plus haute qui ait été constatée à Paris d'une manière certaine, depuis qu'on y fait des observations régulières. (' ) La disposition des minéraux mélamorphiques dans les blocs de calcaires à dipyre englobés dans les brèches montre que ces minéraux étaient formés au moment de la production de celles-ci; le ciment des brèches ne contient pas de cristaux néo- gènes de dipyre. ( 399 ) » La moyenne température des 24 heures trouvée au parc, aS^.Sole 16 juillet, dépasse beaucoup toutes les moyennes authentiques des 24 heures sous le climat de Paris. )) La température de la Marne a atteint, le 23 dans l'après-midi, 28°, 38; la Seine doit avoir atteint le même chiflre. Je n'avais jusqu'ici noté comme température maximum de la Seine que 27'^, i, observée par moi en juin 1868. Je ne crois pas qu'il ait pu être dépassé depuis. » Ce qu'il y a eu de remarquable dans le mois de juillet dernier, c'est l'insolation; un thermomètre à mercure à réservoir cylindrique, peint en vert, posé sur le gazon bien desséché, il est vrai, a mnrqué à 2 heures, les 16, 19 et 25, des températures de 70", 74° et 70°, 2. Je ne croyais pas de telles températures possibles sous le climat de Paris. )> J'ai fait voir, il y a bien longtemps, que les grands hivers reviennent par groupes de cinq ou six tous les l[i ans. Dans une Note insérée aux Comptes rendus du 9 janvier 1860, j'ai annoncé que nous entrions dans la période des grands hivers, nettement commencée par un froid de — 21°, 7 observé dans la campagne peu de jours auparavant, que nous aurions un hiver rigoureux, l'hiver central de la série, en 1871, et que cela se termi- nerait 10 ou 12 années après par quelques hivers latéraux. » Ces prévisions se sont entièrement réalisées. I) Les étés reviennent aussi suivant cette même période de 4° ou ^2 ans, car la période est un peu élastique. Les mois d'été de 1899 et 1900 corres- pondent exactement à i858 et 1859 : ce sont des étés secs et brûlants. [1 est bien probable que nous aurons bientôt, peut-être l'hiver prochain, des froids de — 20° à — 25°, et que l'hiver central reviendra en 191 2. » Le mois de juillet 1859 avait été noté comme donnant un nombre de maladies extraordinaire : il en est de même en 1900. L'été froid et humide de 1860, qui pourra bien se reproduire aussi bientôt, a été marqué au contraire par un nombre extraordinairement faible de maladies. » J'avais cru, il y a quarante ans, voir une relation simple entre le retour des taches du Soleil et celui des grands hivers, mais aujourd'hui cette relation ne parait pas aussi simple ; il faudra certainement des obser vations en très grand nombre et dans le monde entier pour la mettre en évidence. » La séance est levée à 4 heures un quart. G. D. ( 4oo ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 23 juillet 1900. Superstition et misère en Chine, par le D'' J.-J. Matignon. Paris, Masson et C'*; Lyon, Storck et C'", 1899; i vol. in-S". (Hommage de l'Auteur.) Les débordements de la Garonne et de ses affluents, depuis les temps anciens jusqu'à nos jours, par Jules Serrkt. Agen, 1900. (Hommage de l'Auteur.) Ad. Wernickes Lehrbuch der Mechanik, in elementar Darstellung mit Anwen- dungen und Uebungen aus den Gebieten der Physik und Technik, in zwei Teiien. Erster Teil : Mechanik /ester Kôrper, von Alex. Wernicke. Erste Abteilung, zweiter Teil : Flùssigkeiten und Gase, von Richard Vater. Braunschweig, Friedrich Vieweg und Sohn, 1900; 2 vol. in-8°. (Hommage de l'éditeur.) Les dépôts à Iguanodons de Bernissart et leur transfert dans V étage pur- berkien ou aquilonien du jurassique supérieur, par Ernest tan den Broeck ; fasc. i. Bruxelles, Hayez, 1900; i fasc. in-8°* An account of the Crustacea of Norway , by G.-O. Sars. Vol. III : Cumacea, part. VII et VIII. Bergen, 1900; i fasc. in-8". La gessatura deivini nei riguardi coW enotecnia e colV igiene; Neli Mal- tese. Ragusa, tip. G. Destefano, 1900; i fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) ERRATA. (Séance du 25 juin 1900.) Note de M. F. Amodeo, Courbes normiiles trigonales du plan : Page 1744) ligne 5 en remonlanl, après les mots sont les seules courbes, ajoutez Â:-gonales à modules généraux ; de sorte qu'on ne connaît pas, acluellemenl, les courbes. On souscrit a Paris, chez GAUTHIER-V[LLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la 9n de l'année, deux ...liimes 1.1-4- Deux fables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement «st annuel «t part du i" janvier. Le prix tie l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : JO fr. - Départements : 30 fr. - Dnion postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Agen. . . Alger . . Amiens. Angers. . chez Messieurs Ferran frères. > Chaix. Lorient. Bayonne Hesançon Bordeaux ■ Bourges Brest. Caen Chamberv.. Cherbourg. . Clermont-Ferr. Dijon.. Douai. Grenoble. La Rochelle te Havre LMe.. Jourdan. Ruir. Courtin-Hecquet. Germain etGrassin Gastincau. Jérôme. Jacquard. Feret. Laurens. Muller (G.). Renaud. Derrieii. F. Robert. Oblin. Uzel frères. Joiian. Perrin. Henry. Marguerie. Juliot. Bouy. Nourry. Ratel. Rey. Lauverjat. Degez. Drevet. Gratier et G". Foucher. Bourdignoa. Dombre. Tt: ;z. Quorré. Lyon. Marseille. . Montpellier chez Messieurs : \ Baumal. ' M"" lexier. Bernoux et Cumin 1 Georg. ( Côte, i Savy. ' Ville Huât. \ Valal. ' Coulet et fils. On- souscrit, à l'Étranger, Moulins Martial Place. I Jacques. Nancy Grosjean-Maupin. ' Sidot frères. \ Guist'hau. \ Veloppé. i Barma. ( Appy. Aimes Thibaud. Orléans Luzeray. 1 Blanchier. I Marche. Bennes Plihon et Hervé. Girard (M""). ) Langlois. Nantes Nice. . . Poitiers. Amsterdam . Athènes. . . Barcelone. Berlin Berne . . Bologne . . . Bochefort . Bouen S'-Étienne Toulon . . . . Leslringant. Chevalier. \ Ponteil-Burles. ( Rumèbe. 1 Gimet. i Privât. ÎBoisselier. PéricaT. Suppligeon. \ Giard. ( Lemattre. Toulouse.. Valenciennes. Bruxelles. . Bucharest. Budapest Cambridge- Christiania. . Constantinople. Copenhague. . . Florence Gand Gènes Genève. . La Haye. Lausanne.. Leipzig.. Liège. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et C'V Beck. Verdaguer. Asher et C'v Dames. , Friedlander et fils. I Mayer et Muller. Schmid et Francke. Zanichetli. I Lamertin. j MayolezelAudiarte. I Lebègue et C". I Sotcheck et C°. ) Alcalay. Kilian. Deighlon, BellelC Cainmermeyer. Olto Keil. Hijst et fils. Seeber. Hosle. Beuf. Cherbuliez. Georg. ' Stapelmohr. Belinfante frères. Benda. Payol. Barth. , Brockhaus. Lorentz. Max Rube. Twietmeyer. ^ Desoer. ( Gnusé. chez Messieurs IDulau. Hachette et C" Nuit. Luxembourg . ytadrid ) ^°"^° y P"ssel V. Buck. l^uiz et C" .Milan. . Moscou. N aptes. \ Capdeville. ' F. Fé. ( Bocca frères. \ Hœpli. Tastevln. ( Marghieri di Gius ( Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffer. Nciv-rork Stechert. ' LerackeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C- Païenne Hebcr. Porto Magalhaès et Moiiiz Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret C". Botterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. ) Zinserling. ( Wolir. Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et Sellier. Varsovie Gebethuer et Wolll Vérone Drucker. ,,. i Frick. Vienne „ ( Gerold et C". Ziirich Meyer et Zeller. Borne . S'-Petersbourg . . Turin . lABLES GENERALES DES COUFTES RENDUS DES SÉANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o ) Volume in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61,— (1" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4''; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES : Tome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DEBeiset A.-J.-J. Solieb.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprou vernies Comètes, par M.Hinien. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claodk Beknasd. Volume in-4'', a^ec 32 planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Bknedek. — Kssai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étuditr les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- « mentaires, suivact l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature « des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs •, par M. le Professeur Bbonn. In-4'', avec 27 planches; 1861.. . 15 (i. A la même Librairie les Mémoires de l'Acadômie des Sciences, et h^s Mâmoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 6. TAlîLE DES ARTICLES. (Séance du 6 août 1900.) MEMOIRES ET GOMMUIVICATIOXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADËMIE. M. Armand Gautier. — La fonction mens- truelle et le vut des animaux. Hùle de l'arsenic dans Ijéconomie M. W.-H.-M. CnRiSTlE. — Observations de l'étoile Capella. considérée comme étoile Pages .^6, double, faites à l'observatoire royal de Green- wich ' M. H. MoISSA^' présente à l'Académie une ti-aduction allemande de son Ouvrage " Le fluor et ses composés » Pages. S 6 7 NOMINATIOIVS. Liste de candidats i|ui devront être pré- sentés à M. le Ministre de l'Instruction publique pour la chaire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) laissée vaianle au Muséum d'Histoire naturelle par le décès de M. Alph. Milnc-Edwards : 1° M. Oustalet: a" M. Depousargues. . . . CORRESPONDAÎVCE. MM. GuiGNAfiD et .1. Chatin sont désignés comme délégués de l'Académie à l'inau- guration du monument élevé à Pelletier et Ca\'en ton i 871 M. P. DunEM, nommé Correspondant pour la Section de Mécanique, adresse ses remercîments à l'Académie Syi M. le Ministre de la Guerre invite l'Aca- démie à lui faire connaîtra son opinion sur les mesures générales à prendre, au sujet des plantations d'arbres dans le voi- sinage des magasins à poudre 871 M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, .un Volume portant pour titre « Charles Gerhaidt, sa vie, son œuvre, sa correspondance, iSi6-iS56 >>, par Ed. Gri- maux et Ch. Gerhnrdt .'171 M. BoRRELLY. — Comète (6 1900) décou- verte, le 23 juillet 1900, i\ l'observatoire de Marseille 872 M. GuiLLAtiME. — Observations de la comète Borrelly-Brooks, faites à l'observatoire de Lyon 373 .M.\I. A. Salleï et P. Ciiofardet. Obser- vations de la comète b 1900 (Borrelly- Brooks), faites à l'observatoire de Be- sançon 37/1 M. F. BossARD. — Observations de la co- mète Borrelly-Brooks, faites à l'observa- toire dé Toulouse MM. Camichel et Swyngedauw. - Sur les circuits formés uniquement par des élec- trolytes M. A. Perot. — Sur l'accouplement des alternateurs au point de vue des harmo- niques et efl'et des moteurs synchrones sur ceux-ci M. Daniel Bertuelot. -- Sur les points d'ébullition du zinc et du cadmium M™ Curie. — Sur le poids atomique du baryum radifére M. Dmitry Balaciiowsky. — Sur le dosage clectrol) tique du cadmium M. EuG. Demarçay. — Sur quelques nou- veaux spectres de terres rares M. Marcel Guichard. - Sur l'oxyde bleu de molybdène '. M. BouRCET. — Sur l'iode normal de l'orga- nism cl son élimination MM. P. Petit et G. Labourasse. — Sur les matières azotées du malt M. A. Lacroix. — Sur l'origine des brèches calcaires secondaires de l'Ariège; consé- quences à en tirer au point de vue de rSgc de la Iherzolite M. E. Benou. — Sur quelques températures obscrvéees au parc de Saint-Maur i-:^ 3!S> 38', ■«9 OÇ). .■;,)(> 3;,,>* Bulletin bibliographique Errata 400 PARIS. — l M P 1< I M E R I h: G \ U 1' III IC U - V l L I. .\ K S , Quai des Grands-Augustins. Sa. '.ernnt .' ('AuruiBH-ViLLAltS. SEP 6 1900 1900 SECOND SEMESTRE l:.û^^ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES . DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR im. liBS SBCBÉTAIRBS PBRPÉTVEEiS. TOME CXXXI. N° 7 (4 3 Août 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SFANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI iSyS. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilies en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. ARTICLE 1". — Impressions des travaux de C Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on . ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le litre seul du Mémoire estinséré dans le Compte rendu actuel, et l'txtrail est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — t Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. A^RTICLE 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savant» étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de lei déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant B". Autrement la présentation sera remise à la séance suivant». SEP 6 ;90U COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 15 AOUT 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. 3IEMOIRES ET COM»IUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOLOGIE. — Sur les terrains néogcnes de la Basse-Egypte et de l'isthme de Suez. Note de MM. C. Depéret et R. Fourtac. « Les terrains néogènes de la région du Caire, de l'isthme et du golfe de Suez, ont déjà été l'objet des études de nombreux géologues, tels que Schweinfurtlî, Beyrich, Mayer-Eymar, von Zittel, Fuchs, Newton, Issel, etc. L'un des auteurs de cette Note ('), qui habile l'Egypte depuis longtemps, a eu l'occasion de visiter en détail les affleurements miocènes et pliocènes de celte vaste région et d'y recueillir des coupes et des fossiles (entre autres de nombreuses espèces de Pectinidés et d'Échinides), dont la déter- mination nous semble permettre d'arriver maintenant à un classement rationnel des divers horizons fossilifères reconnus dans cette contrée. (') M. R. Fourlau. G. K., igoo, 3° Semestre. (T. CXXXI, N« 7.) 32 ( 402 ) » A. Miocène. — La Méditerranée miocène couvrait tout le delta du Nil et toute la région de l'isthme de Suez, à l'exception de quelques îles dont les principales sont représentées par les massifs actuels du Gebel-Aouebel, du Gebel-Geneffe, de l'Attaka, d'x\bou-Trefirt. Cette mer poussait au loin vers le sud un golfe étroit qui, après avoir d'abord emprunté le fond du golfe de Suez actuel, quittait ensuite le trajet de ce golfe, en se butant au massif du Galala-el-Baharieh, non encore disloqué, pour se reporter dans l'intérieur du massif du Sinaï. De là, en contournant le Gebel-Hammam- Pharouan actuel, le golfe miocène rejoignait de nouveau la mer Rouge et la côte africaine à la hauteur du Gebel-Garib, pour se terminer très proba- blement au sud du Ras-Gemsah vers le 27* degré de latitude. » Les étages miocènes dont nous avons pu reconnaître l'existence, en particulier dans la région comprise entre le Caire et Suez, sont les sui- vants : » 1° Etage Burdigaben (premier étage méditerranéen). Le massif du Geneffe donne une bonne coupe de cet étage, comprenant, de bas en haut : » 1. Grès Doirâtre avec Echinolarnpas amplus Fuchs, Scutella Innesi Gauthier, Pecten Tournali de Serres, P. prœscabriusculus Font, et variétés, P. cf. subbene- dictus Font., P. Kochi Locard, Ostrea Virleti Desh., O. Boblayei Dash. : env. 6"°. » 2. Grès jaune clair avec fragments de Lovenia : env. 5™. » 3. Grès rougeâtre avec Cidaris ai'enionensis Desm., Schinoneus A r tint G^aXh., Ostrea digitalina, var. Rholfsi Fuchs, Amphiope truncata Fuchs : 5". » La faune de ces trois assises, en particulier la faune de Pectinidés de l'assise 1, indique très nettement le Burdigalien supérieur, analogue à celui du bassin du Rhône, de Corse, et plus encore aux grès cartenniens d'Algérie. » Le même horizon Burdigalien se retrouve en d'autres points, dans une situation identique : à Dar-el-Beda (^Pecten pseudo-Beudanti n. sp. identique à l'espèce des Hornerschichtcn d'Autriche, Pecten Geneffensis Fuchs); à Giaffra (P. pseudo-Beudanti n. sp., P. prœscabriusculus Font., P. GeneJ- fensis Fuchs); au Gebel Aouebel, en un mot dans toute la région miocène à l'est du Caire. » On retrouve au loin vers le sud le même horizon paléontologique à rOuady Wetter sur le flanc du massif du Sinaï, » 2° Etage Vindobonien (deuxième étage méditerranéen-Helvétien-Tor- ( 4o3 ) tonien). La coupe du Geneffe nous donne, en continuité avec le Burdiga- lien, des termes de passage au deuxième étage méditerranéen : » 4. Marnes bleues et lie de vin avec inclusion de gypse : /i™,5o. » 5. Calcaire bleu à Pectcn crislato-costatus Sacco {P. aculecostatus in Fuchs), et nombreux Echinides : lo™. » 6. Banc de coraux en place : i™. » Nous avons là, sous des épaisseurs assez faibles, l'indication évidente d'un étage Helvétien (ou au moins de la base de cet étage), présentant de bien curieuses affinités avec d'autres points de la Méditerranée. Ainsi les marnes bleues gypsifères n° 4 peuvent être comparées au Schlier d'Autriche et aussi aux marnes cartenniennes d'Algérie. Les bancs de coraux du som- met sont des témoins de cette importante extension des récifs à Polypiers qui caractérise l'étage Helvétien en Languedoc, en Espagne (Barcelone), en Algérie (province d'Oran). » Les couches à Ostrea Boblayei du seuil de Challouf, dans la vallée du canal de Suez, doivent représenter l'étage Helvétien sous un faciès moins littoral, jdus éloigné de la falaise du Geneffe. » Nous inclinons à rattacher encore au Miocène les couches de Rabret (dans le fond de la dépression des lacs amers) à Pecten Vasscli Fuchs et Ostrea crassissima roulées (Ostrea pseudo-crassissima Fuchs), que M. Fuchs a considérées comme d'âge pliocène supérieur, peut-être même quater- naire. Mais il est encore difficile de dire si ces couches, à faune très spé- ciale, représentent le Tortonien ou quelque horizon marin du Miocène supérieur, analogue au Sahélien d'Algérie. » B. Pliocène. — La mer pliocène a également pénétré dans la basse vallée du Nil, et a laissé, dans les environs du Caire (Gebel Chelloul, près les pyramides de Gizeh), des sables jaunâtres qui sont le gisement clas- sique du grand Clypeaster œgyptiacus. L'âge franchement pliocène de ces sables (qui a été parfois contesté) est bien établi par leur faune de Pecti- nidés : Pecten scabrellus Lem., P. CoUenensis Font., P. henedictus Lam., ce dernier associé à une espèce très voisine, le P. erythrœensis Sow., qui vit actuellement dans la mer Rouge. » Au-dessus des sables à Clypéastres (vraisemblablement plaisanciens) , on observe plus loin, aux environs des pyramides de Sakkara, d'autres sables (attribués par M. Mayer-Eymar au Saharien) à Ostrea cucullata, qui pourraient représenter l'étage Aslien. » ( 4o4 ) 3IE3IOIRES LUS. GÉOGRAPHIE. — La superficie des bassins de la Russie d'Asie. Note de M. J. de Schokalsky. « Le très regretté général de Tillo, Correspondant de l'Académie, avait entrepris, dans ses dernières années, un travail considérable : le mesu- rage de la superficie des bassins fluviaux de la Russie d'Asie d'après la Carte de l'état-major russe, à l'échelle de ,,J„,,,. Ce travail dura plus de trois ans et fut exécuté avec l'aide de deux ou trois collaborateurs. Mal- heureusement M. de Tillo n'eut le temps d'obtenir que les données brutes, la mort étant venue l'emporter subitement, aux profonds regrets de ses amis et de tout le monde scientifique. » Je dus accepter la lourde responsabilité de continuer les travaux de mon regretté maître et ami. Aujourd'hui j'ai l'honneur de présenter à l'Académie la première épreuve de la Carte, avec les indications des limites des bassins, ainsi que quelques aperçus des résultats définitifs, déduits par moi de l'étude des données de trois mesurages indépendants de la superficie de la Russie d'Asie. » Pour mesurer les superficies, on a fait usage d'une planchette en cellu- loïde, divisée en millimètres carrés; un travail préalable a démontré que cette méthode, pour mesurer les superficies sur les Cartes, est susceptible d'une précision bien supérieure à celle de la méthode du planimètre. » Toute la Carte a été divisée, par des méridiens et des parallèles supplé- mentaires, en zones et trapèzes d'un demi-degré; pour chaque zone de lati- tude, on a établi, par des mesurages répétés, la valeur d'un millimètre carré de la planchette en kilomètres carrés; la surface d'un trapèze en kilo- mètres carrés étant connue, on avait ainsi le moyen de mesurer les poly- gones de bassins avec la planchette et d'en déduire le nombre de kilomètres contenus dans chaque superficie. On avait soin toujours de faire porteries mesures sur des parties plus petites que la moitié d'un trapèze, parce que, si un bassin quelconque contenait un ou plusieurs trapèzes, leur surface étant connue d'avance, il n'y avait qu'à mesurer les parties des trapèzes coupées par les contours des bassins, et l'on s'arrangeait de façon à mesurer toujours la plus petite partie. Enfin, on trouvait par addition la somme des millimètres carrés en plus et en moins; puis, par une souslrac- ( 4o5 ) tion, on oblenait le nombre de millimètres carrés qu'on devait ajouter ou retrancher pour obtenir la superficie du bassin en entier. Cette méthode a permis d'atténuer beaucoup les fautes provenant d'une estimation plus ou moins erronée des fractions de millimètre carré. » Pour avoir un contrôle et obtenir le résultat définitif avec plus de pré- cision, on a mesuré les superficies trois fois; par bassins et deux fois d'après les divisions administratives; on a trouvé ainsi, pour la superficie de la Si- bérie, avec le Tourkestan et les provinces Tianscaspiennes, i6o85 53o''""ï. » Les trois résultats qui ont fourni ce nombre ne diffèrent pas de la valeur moyenne de plus de 342o''""i, l'erreur probable théorique est de •iSgo'"'"'!. On voit donc que la plus grande divergence des trois différentes évaluations n'atteint même pas le double de l'erreur probable. » Tout ce travail est actuellement en cours de publication ; il contiendra la discussion détaillée de la méthode employée pour mesurer les super- ficies, et de nombreuses Tables, donnant tous les résultats in extenso. Le texte sera suivi d'une Carte à l'échelle de 777^5^^, avec indication de tous les bassins mesurés. » GÉOGRAPHIE. — Note sur une Carte hypsomctriquc de la Russie d'Europe; par M. J. DE 8ciIOKALSKY. « Je saisis cette occasion pour présenter encore à l'Académie un travail sur riiypsométrie de la Russie d'Europe. » Jusqu'ici, il n'existait pas de Carte hypsométrique pour la Russie d'Europe entière; la Carte de M. de Tillo était limitée par la latitude de 6o°N; le relief de la partie nord-ouest de l'Empire, occupée par la Fin- lande, a été représenté dernièrement dans l'Atlas finlandais. Pour la pre- mière fois, l'hypsométrie de la partie nord-est, à partir de la Finlande jusqu'à la chaîne des monts Ourals, vient d'être représentée par des courbes d'égales hauteurs, établies sur toutes les données vraiment scien- tifiques qu'on possède pour cette région encore très imparfaitement connue. » Comme la Carte a été faite pour la Grande Encyclopédie russe, les exi- gences de l'édition n'ont pas permis d'employer une échelle plus grande que ^s3^|'ool)|) ; mais je me propose de dresser prochainement une Carte hypso- métrique de cette partie de l'Empire à l'échelle de rrjr^^- » ( 4o6 ) CORRESPONDANCE. M. le SECRÊTAinE PERPÉTCEL Signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une « Carte du théâtre des opérations en Chine (Pei- Tché-Li) » adressée par le Service géographique de l'Armée, avec une « Notice descriptive et statistique du Tché-Li (Takou, Pékin, Chan-Hai- Kouan) m. ASTRONOMIE. — Observations de la comète Borrellj, faites à r observatoire d'Alger, à l'équatorial coudé de o'",3i8 d'ouverture. Note de M. F. Sy, présentée par M. Lœwy. Comète. — Étoile. Nombre Dates. — — ^ — - — _i^ . de 1900. Étoiles. Am. ACO. comparaisons. Il) 3 , „ Juillet 25 (') a —3.56,86 +5.52,8 i5:io 28(2) f, + o.25,5o — 1.42,2 i4:i4 29 c + o. 5,33 -+-i3.24,9 i5:i2 Positions apparentes de la comète. Temps Ascension Dates. moyen droite Log. fact. Déclinaison Log.fact. 1900. d'Alger. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe, bms h m» o.» Juillet 25. . 12.57.55 2.45.24,68 'i,693„ 4-i7.25.44j8 0,681 28.. 12.32. i5 2.48.35,20 7,722„ -1-26.18.45,9 0,664 29.. ii.5i.53 2.49.45,34 I,73i,j -1-29.17.37,3 o,4i6 Positions des étoiles de comparaison. Asc. droite Réduction Déclinaison Réduction moyenne au moyenne au Étoiles. Gr. 1900,0. jour. 1900,0. jour. Autorités. , *■ / "' o o \ ° 'r'r "r ( 4 [Paris, n° 3555 a.... 7,4 2.49.1b, 70 -1- 2,bi -1-17.19.42,6 -t- 9,4 +\G. 007831 b.... 7,3 2.48.6,62 -1-3,08 -1-26.20.21,3 4-6,8 AG., 11° 1498 c... 9,3 2.49-36,85 -H 3,16 -1-29. 4- 6,5 -t- 5,9 AG., n" i5o8 (' ) La comète est brillante; 8° grandeur environ, avec une condensation très nette; l'angle de position de la queue est de 251". (') Angle de position 348". ( 4o7 ) GÉODÉSIE. — Nouveau dispositif d'appareils servant à la mesure des bases géodcsiques. Note de M. Alphonse Berget, présentée par M. Lippmann. « Les appareils qui vont être décrits dans cette Note sont destinés à la mesure des bases géodésiques en supprimant une partie des corrections que nécessite l'emploi desappareilsaujourd'huienusage, etenrendantplus certaines celles de ces corrections que l'on ne peut supprimer. » Le principe de l'appareil existe dans la substitution, aux règles de 4™, en fer, posées de champ sur deux supports, de règles plates, également de fer, mais flottant sur un bain de mercure. » Chaque règle flotte à la surface d'un bain de mercure contenu dans une auge plate, en fonte, renfermant juste assez de mercure pour assurer le flottage de la règle. Cette auge a une longueur intérieure de ^oi"^"'; elle repose sur un trépied analogue à ceux, qui servent à supporter les règles aujourd'hui en usage. On rend le fond de l'auge grossièrement horizontal à l'aide d'un niveau à bulle. » Chaque règle sert de support à un système optique formé d'une lentille et d'un réticule, chacune de ces pièces étant placée à une extrémité de la règle et munie des trois rappels nécessaires pour assurer par un triple réglage en hauteur, en largeur et en longueur le parallélisme de l'axe optique du système ainsi constitué avec l'axe géométrique de la règle; aux extrémités de chaque règle sont encastrées les mouches de platine portant les traits de repère qui en définissent la longueur. » Deux robinets de fer sont placés aux extrémités de chaque auge; l'un d'eux sert à vider l'auge quand l'opération est terminée; nous verrons plus loin l'usage du se- cond. i> Pour mettre les règles en position, on commence par faire un réglage grossier: 1° de l'horizontalité des auges à l'aide d'un niveau placé sur leurs fonds, 2° de la coïn- cidence de leurs directions, à l'aide de deux viseurs à pinnules qu'elles portent sur leurs côtés droits. » On verse ensuite dans chacune d'elles la petite quantité de mercure nécessaire, et l'on pose sur le mercure les deux règles, maintenues en largeur et en longueur par des rouleaux d'acier verticaux dont on peut commander la position de l'extérieur de la cuve, à l'aide de vis de réglage qui en traversent les parois. » On réunit ensuite par un tube de caoutchouc très court les robinets terminaux des deux cuves voisines, et l'on ouvre ces robinets : le mercure se met au même niveau dans les deux auges, qui constituent ainsi deux vases communicants. Il n'y a plus alors qu'à régler les axes optiques des deux systèmes de façon que, dans le plan horizontal commun dans lequel ils se trouvent, ils se prolongent l'un l'autre : les vis de réglage latérales servent à cela. On installe alors, comme dans les systèmes actuellement en usage, les microscopes destinés à mesurer l'écart entre les repères voisins des deux ( 4o8 ) règles consécutives, el l'on reporte la règle 1 à la suite de la règle 2, après les avoir retournées bout pour bout afin de permettre de nouveau l'observation de la coïnci- dence des axes optiques. » Les avantages de ce dispositif sont les suivants : » i" On n'a plus à se préoccuper de régler l'horizontalité des règles ou de calculer leur projection sur l'horizontale, puisqu'elles se mettent horizontales par le fait même qu'elles flottent; » 2° Les deux règles consécutives étant forcément dans un même plan horizontal, la mise au point du microscope sur le repère terminal de la règle n° i est la même pour la règle n° 2; on n'a donc pas à toucher à l'oculaire pour viser le second repère après avoir visé le premier; » 3° Il n'y a plus aucune correction à faire relativement à la flexion des règles, qui restent rigoureusement rectilignes, puisque chaque partie en est également soutenue par le mercure; pour éviter que la surcharge prove- nant du poids de la lentille et du réticule fasse très légèrement fléchir les extrémités, on ajoute sous la règle, juste au-dessous des pièces optiques, de petites masses de fer complètement immergées, et dont le volume est tel que le surcroît de poussée qui en résulte équilibre exactement le poids de la pièce optique qui charge l'extrémité correspondante; » 4° T-'^ coïncidence des axes de deux règles consécutives s'obtient très simplement et avec une grande précision; » 5° La correction de température estrendue plus certaine, car la règle est entièrement en contact avec le mercure, liquide bon conducteur qui égalise la température tout le long de la règle et dont la température peut être connue très précisément, puisqu'on peut plonger des thermomètres dans la masse même du mercure, alors que l'on ne peut les mettre qu'à la surface des règles ordinaires. » Des expériences préalables ont montré que la flottabilité des règles était réalisée avec équilibre stable. J'ajouterai qu'il faut relativement très peu de mercure pour réaliser ce dispositif, quipenuet en outre d'employer des règles bien plus légères que les anciennes. » PHYSIQUE. — Vision sl.éréoscopiquedes courbes tracées par les appareils phases. Note du P. Marc Deciievrens, présentée par M. F.ippmann. « Dans une précédente Communication {Comptes rendus, 1 1 juin 1900), j'ai décrit un appareil, le campylographc, qui permet de tracer toutes les ( 4o9 ) courbes analogues à celles de Lissajons et, de plus, toutes celles qui résultent de la combinaison de trois mouvements. » Je signale aujourd'hui une propriété intéressante de cet appareil : elle est, d'ailleurs, commune à tous les appareils phases, mais je ne crois pas qu'elle ait été indiquée jusqu'ici. » Si l'on fait deux tracés consécutifs d'une même figure, le second étant fait après avoir légèrement déphasé l'appareil, les deux images obtenues réalisent les conditions nécessaires et suffisantes pour que la courbe soit vue stéréoscopiquement; on a la sensation de voir le tout formé d'un fil de fer continu dont les spires passent les unes en avant des autres en don- nant la sensation exacte du relief. Vues ainsi, les figures de Lissajous semblent inscrites dans des cylindres, et les courbes plus ou moins com- plexes sont inscrites dans des sphères ou dans des tores. On peut s'en rendre comjite en examinant stéréoscopiquement la figure de Lissajous reproduite dans ma précédente Communication. » Dans les figures résultantes des deux mouvements rectilignes oscilla- toires et du mouvement circulaire de projection, le relief obtenu présente une particularité singulière, qui s'explique cependant par la manière même dont se tracent les figures stéréoscopiques. Supposons une figure dont les deux moitiés, supérieure et inférieure, sont parfaitement symétriques à première vue sur le papier. Dans le stéréoscope ou dans l'espace, cette sy- métrie parfaite n'existe plus; chacune des deux moitiés se présente à l'œil différemment, elles sont comme retournées; le plan le plus arrière de l'une est le plus avant dans l'autre, elvice versa. C'est comme si d'un objet C. R., lyoo, 2- Semestre. (T. CXXXI, N" 7.) 53 ( 4io ) dont les deux faces, chacune d'ailleurs parfaitement régulière, seraient dis- semblables, le stéréoscope vous montrait les deux moitiés, supérieure et inférieure, séparées d'abord, puis rapprochées après retournement et rac- cordement intelligent des parties contiguës, de manière qu'on pût faire à l'aise, sans avoir à contourner l'objet, l'étude de ses deux faces distinctes. C'est bizarre, mais c'est intéressant à constater. » La raison de cette singulière disposition des parties homologues d'une même figure est à chercher dans le mouvement de rotation du plan de projection des figures élémentaires. Les parties semblables d'une figure à symétrie régulière se sont dessinées ordinairement dans les mêmes condi- tions de position des règles croisées : c'est la seule rotation du plan d'in- scription qui les a fait se tracer à 180° de dislance dans une figure à deux axes rectangulaires de symétrie. Dès lors, si nous traçons une seconde fois une même figure, mais avec une légère déviation des traits due à un petit déplacement initial de l'une des règles, toute déviation qui aura jjaru se faire de droite à gauche, par exemple, dans le haut de la figure, paraîtra avoir été faite de gauche à droite dans le bas. L'effet stéréoscopique sera nécessairement opposé pour ces deux portions de la figure aperçue dans l'espace : tel trait qui semble venir en avant, en haut, paraîtra en arrière, en bas ; tel'ensemble de traits, dessinés tous dans les mêmes conditions, qui formeront ici un premier plan, constitueront là un arrière-plan, et tous les autres se distribueront dans l'intervalle, chacun selon son degré de déviation. » Cette curieuse propriété du campylographe de pouvoir fournir des figures géométriques stéréoscopiques, et dans des conditions si bizarres, est intéressante pour l'étude des courbes ( ' ). » PHYSIQUE. — Propriétés des dépôts magnétiques obtenus dans un champ magnétique. Note de M. Ch, Mauiiai.v, présentée par M. Mascart. i On ne peut espérer pour ces valeurs une bien grande précision, les intermédiaires étant un peu incertains; la quatrième, par exemple, est sans doute trop grande, mais leur ensemble montre bien, et c'est là le fait intéressant, la variation, avec le champ, de l'aimantation du dépôt ; ces valeurs sont du même ordre de grandeur que celles obtenues par plusieurs physiciens en aimantant, après leur formation, des dépôts électrolytiques ordinaires de fer. » Lorsque, après que le dépôt a été obtenu dans un champ constant H3, on fait décroître le champ graduellement jusqu'à o, l'action sur le magné- tomètre ne varie que d'une manière très faible; ainsi, l'aimantation con- servée par un dépôt, quand on supprime le champ où il a été produit, est sensi- blement égale à l'aimantation qu'il avait acquise sous l'' influence de ce champ: déplus, cette aimantation résiduelle est tiès rigide, peu sensible aux chocs. » Lorsque, le dépôt obtenu, on fait croître le champ à partir de Ho, l'aimantation croît; cette augmentation de l'aimantation a une influence relative d'autant plus grande que H^ est plus faible, et est peu sensible si Hfl est grand. Soit H-H„, la valeur maximum du champ ainsi atteinte; si l'on fait ensuite décroître le champ, la décroissance de l'aimantation est très lente, même quand le champ est devenu négatif; ce n'est que pour une valeur — H,, bien supérieure en valeur absolue à H,, et H„,, que l'ai- mantation se met à décroître d'une manière notable; mais elle décroît alors avec une extrême rapidité, jusqu'à une valeur —I, supérieure (en valeur absolue) à celles qu'on avait observées en faisant croître le champ de Ho à H„,, ou à peu près égale s'il y avait primitivement saturation. Si alors on fait croître de nouveau le champ, on retrouve une nouvelle va- riation très lente de l'aimantation, puis une augmentation très rapide pour une valeur voisine de M-H,, jusqu'à une valeur voisine de +I4, et ainsi de suite. Je publierai ailleurs les courbes qui représentent ces variations; je donnerai seulement ici un exemple numérique, en ne mettant en évidence que les valeurs intéressantes : Champ + 2,65(H„) +i/i,8(II,J —18, 5 —23,3 -+-18 Intensité d'aimantation \ (déviation du magné- S + 93-7 +129,4 -i-io4,i — -180,2 — 160 tomètre) ) Champ -4- 23,2 — 19 — 23,1 o Intensité d'aimantation . -H174 -1-162, ô — 183,6 — 178,1 » Ainsi le champ coercitif est énorme, ce qui s'accorde avec la rigidité de l'aimantation, indiquée plus haut. Le renversement de l'aimantation s'effectue brusquement, à l'aller et au retour, dans une très petite région (/,r3) du champ. Si, lorsqu'on est arrivé clans une de ces régions de variation rapide, on maintient fixe pendant un moment le champ, on voit la tache lumineuse continuer à se déplacer sur l'échelle, très rapidement d'abord, puis de plus en plus lentement; ces phénomènes de traînage magnétique ont ceci d'intéressant qu'ils se produisent pour des i^aleurs élevées du champ. » Lorsqu'on n'augmente pas la valeur du champ négatif jusqu'à celle qui correspond à la variation rapide, et que l'on fait alors revenir le champ en arrière (par exemple quand on prend comme limites de variation du champ ± H,„), on reste dans une région de faible variation de l'aimanta- tion; ainsi, bien que le champ décrive un cycle à limites symétriques, posi- tive et négative, l'aimantation reste positive et ne subit que de faibles varia- tions, même si l'on répète celles du champ. » En résumé, l'aimantation acquise par les dépôts électrolytiques de fer pendant leur formation dans un champ magnétique dépend de la valeur de ce champ, et est très rigide. On admettait, depuis les expériences de Beetz (*), que la saturation était au contraire atteinte même dans un champ faible; je reviendrai ailleurs sur l'interprétation de ces expériences, qui me paraît conciliable avec celle des miennes. » Dans quelques expériences relatives au nickel, je n'ai encore étudié que l'action des variations du champ sur le dépôt aimanté : lorsqu'on augmente le champ à partir de H(|, l'aimantation croît, ce qui montre bien que, comme pour le fer, la saturation n'était pas atteinte; si l'on fait ensuite décroître le champ, l'aimantation décroît, mais d'une manière continue, sans qu'il y ait, comme pour le fer, une période de variation lente et une de variation rapide; elle n'est réduite à o, de même que pour le fer, que pour un champ négatif très grand (par exemple champ coercitif = 28 pour H„r=/4i8 et lI,„ = io,5); l'aimantation acquise a les mêmes caractères de rigidité (jue pour le fer. 1) MÉCANIQUE CHIMIQUE. — Rôle des discontinuités dans la propagation des phénomènes explosifs. Note de M. Pacl Vieille, présentée par M. A. Cornu. « Les réactions explosives se propagent suivant deux modes distincts. Le premier constitue la combustion simple, qui s'opère par conductibilité avec des vitesses ordinairement très faibles. Le deuxième mode est le régime de détonation ou de propagation par onde explosive, dans lequel la (') Bretz, Pogg. Ann.. t. CXI, p. 107-121; 1860. ( 4i/i ) réaction progresse généralement avec des vitesses considérables, attei- gnant plusieurs milliers de mètres par seconde. » Les conditions relativement simples de la détonation des mélanges gazeux explosifs sont aujourd'hui connues. On sait que la réaction se pro- page par une onde à vitesse constante, qui est le siège d'une modification physique et chimique. Sa vitesse peut atteindre 5 à 6 fois la vitesse nor- male du son dans le milieu. C'est ainsi que, pour le mélange tonnant d'hydrogène et d'oxygène, la vitesse de propagation est de 2800"", la vitesse du son dans le mélange étant de 5 10™ environ. Ce point fonda- mental résulte des déterminations que nous avons effectuées, M. Berthelot et moi, sur de nombreux mélanges gazeux explosifs. » Si les phénomènes de détonation sont bien connus, leur mécanisme intime reste pourtant obscur, et les divers systèmes actuellement en pré- sence ne semblent pas susceptibles de rendre compte des grandes vitesses de propagation observées, si l'on n'y joint pas la notion d'une discontinuité entretenue à l'état de régime parla réaction chimique qui l'accompagne. » Un premier système d'interprétation consiste à scinder, pour ainsi dire, le phénomène de détonation en deux parties; la réaction est consi- dérée comme produite par une élévation de température préalable, due au phénomène purement physique de compression adiabatique du milieu considéré comme inerte. Le phénomène chimique est, dans cette hypo- thèse, consécutif à la compression et peut même comporter un certain retard par rapport au passage de l'onde mécanique; il n'intervient pas, en tout cas, pour modifier la constitution du milieu dans lequel se propage l'onde mécanique, et son rôle se borne à entretenir la valeur élevée de la condensation propagée par l'onde. » Dans cette hypothèse, la vitesse de propagation est donc la vitesse de propagation d'un ébranlement dans le milieu inerte. Or cette vitesse ne peut être que la vitesse normale du son, tant qu'une discontinuité n'a pas envahi le front de l'onde. A ce moment seulement, une élasticité nouvelle intervient, d'autant plus élevée que la discontinuité des pressions qui s'éta- blit sur le front de l'onde est plus considérable. On trouve, par exemple, en admettant la loi adiabatique dynamique d'Hugoniot, qu'une disconti- nuité d'une quarantaine d'atmosphères serait suffisante pour assurer la vitesse de propagation de 2800™ observée sur le mélange tonnant d'oxy- gène et hydrogène. La réaction décuplant sensiblement la pression initiale, il suffit que l'étincelle ou l'amorce initiale ait porté le mélange tonnant à une pression de 4''^'^ avant la réaction, pour que le phénomène s'amorce (4i5) d'emblée. A défaut de ce mode d'excitation, les oscillations de la colonne gazeuse, signalées en particulier par MM. Mallard et Le Chatelier, pour- ront entraîner des condensations susceptibles de produire, après une période d'état variable, la naissance spontanée d'une discontinuité assu- rant les grandes vitesses de propagation. M La notion de discontinuité permet donc de rattacher à des lois de pro- pagation, vérifiées en milieu inerte, le mécanisme dynamique de la détona- tion, tel qu'il a été proposé par M. Berthelot pour tous les milieux explosifs. » Un deuxième système d'interprétation du mécanisme de détonation a été proposé par M. Duhem. )) Nous avons vu que, dans l'hypothèse de la continuité, l'élasticité du milieu considéré comme inerte ne permet pas d'expliquer des vitesses de propagation d'un ébranlement supérieures à celle du son; mais si l'on considère le milieu comme en état d'équilibre chimique, l'équation carac- téristique de ce milieu ne dépend plus seulement de deux variables indé- pendantes, température et volume, mais encore de la fraction de combi- naison du mélange qui assure l'équilibre chimique du système dans chacune de ces transformations. On conçoit donc que l'élasticité de ce milieu, en transformation simultanée jibysique et chimique, puisse être différente de l'élasticité du même milieu considéré comme inerte, que cette élasticité puisse se trouver surélevée si, par exemple, la réaction est exothermique sans variation de volume, et que cette élasticité soit, au contraire, réduite si la réaction est endothermique. M Dans un milieu en équilibre chimique, la vitesse de propagation, qui est proportionnelle à la racine carrée de cette élasticité, peut donc, même dans l'hypothèse de la continuité du milieu, être différente de la vitesse normale du son. » Mais il convient d'insister sur ce point, que cette théorie suppose qu'à une variation infiniment petite des variables physiques v et t, qui caracté- risent le milieu, correspond une variation du taux de combinaison du mélange. Il est possible que ces conditions soient remplies dans certains milieux chimiques, mais elles sont certainement bien loin d'être réalisées pour les mélanges gazeux détonants les mieux connus auxquels s'appliquent les grandes vitesses signalées plus haut. » Ces mélanges peuvent, en effet, supporter des compressions considé- rables, des élévations de température de plusieurs centaines de degrés, sans que la variable chimique intervienne; il est donc nécessaire de conce- voir une phase préparatoire, dans laquelle le milieu fonctionne comme ( 4i6 ) inerte jusqu'au moment où il atteint, par vine modification finie des va- riables physiques, la limite des faux équilibres. I.a réaction chimique ne peut aller plus vile que ce phénomène préparatoire; or, tant qu'il y aura continuité, celte modification des variables physiques ne peut faire naître une élasticité et une vitesse de propagation différentes de celles qui corres- pondent à la propagation du son. » On est donc encore, par cette théorie des phénomènes, amené à supposer la création d'une discontinuité. Cette discontinuité ne mettra pas enjeu, toutefois, l'élasticité adiabatique dynamique d'Hugoniot, relative aux milieux considérés comme inertes, mais l'élasticité complexe résultant de l'introduction, à partir d'une certaine valeur du volume et de la tempé- rature, de la variable chimique caractérisant la fraction de combinaison. » CHIMIE. — Action de l'hydrogène sur les sulfures d'arsenic {'). Note de M. II. Péi.abon, présentée par M. Duclaux. (' En agissant sur les sulfures d'arsenic, l'hvdrogène donne aux tempé- ratures supérieures à 3oo° de l'hydrogène sulfuré. Inversement, l'hydro- gène sulfuré attaque l'arsenic dans les mêmes limites de température. » Nous nous sommes proposé d'étudier ces deux réactions inverses. » Le réalgar et l'hydrogène maintenus en tube scellé, à une température fixe, donnent lieu à une réaction limitée. » Si nous représentons par E le rapport de la pression partielle de l'hy- drogène sulfuré à la pression totale du mélange gazeux contenu dans le tube après refroidissement brusque de celui-ci, les résultats des expé- riences faites à 6io° avec des tubes renfermant o^', 5 de réalgar et 8"" en- viron d'hydrogène sous une pression voisine de la pression atmosphérique sont les suivants : Temps de cUauire. Valeurs de R en centièmes. 5 minutes 90,00 10 » 92,95 20 » 93, '4 60 11 , 93,02 120 )) 93,06 » Ces nombres montrent bien l'existence d'une limite de la réaction, limite caractérisée par une valeur de R voisine de 93,07. (') Travail fait au laboratoire de Cliiuiie générale de la l'"aculté des Sciences de Lille. ( 4i7 ) » La température conservant la même valeur, on observe, pour des tubes de même volume, que la valeur limite de R augmente avec la masse de sulfure, si celle-ci est inférieure à o^',3. Pour des poids supérieurs, Rest constant. » Cela s'explique si l'on remarque qu'un poids de sulfure inférieur à osr.S est totalement volatilisé dans le tube à la température de l'expé- rience et que le svstème est alors homogène. Avec un poids de sulfure supérieur à oe"", 3 on a, au contraire un système hétérogène puisque, dans ce cas, tout le sulfure n'est pas volatilisé. Les lois de la dissociation ne sont pas les mêmes dans les deux cas. » Qu arrive-t-il si l'on introduit dans les tubes, en même temps qu'un poids de sulfure supérieur à o^'', 3, un excès d'arsenic? )> La température ayant la même valeur, on observe que la proportion limite d'hydrogène sulfuré dans le mélange diminue quand la masse d'ar- senic croît jusqu'à une certaine limite; pour des poids d'arsenic supérieurs à cette limite, R conserve la même valeur. » Voici quelques résultats : Poids de As. Valeurs de R. o 93,07 0,12 81,81 0,16 79, 3l 0,26 78,70 0,5 78,68 M Ou voit que de 98,07 la valeur limite de U passe à 78,69 quand dans les tubes il y a un excès d'arsenic. )) Action de l'hydrogène sulfuré sur Varsenic. — Toujours à 610°, nous avons observé que l'hydrogène sulfuré attaque l'arsenic; la réaction est limitée et l'on trouve pour R, quand le gaz sulfhydrique a été introduit sous une pression voisine de la pression atmosphérique, le nombre 64,90. » Ces différents résultats sont d'accord avec la théorie de la dissociation. La réaction à laquelle donnent lieu les corps considérés peut s'écrire 2H' (4vol.)-t-As2S2 (2 vol.) = 2H'S(4 vol.)-t- As'(i vol.). (1) (21 13) (V) » Les corps précédents étant affectés de l'indice placé sous chacun d'eux, on peut écrire, entre les pressions partielles des cor]>s gazeux con- tenus dans le système à la température de l'expérience, la relation (') P4VP2V (') P. DuBEM, Traité élémentaire de Mécanique chimique, t. II, p. 364- C. R., 1900, 2« Semestre. (T. CXXXI, N" 7.) ^^ ( 4i8 ) Vétantle volume occupé par les molécules des corps simples ou composés considérés à l'état gazeux dans les mêmes conditions de température et de pression. Cette relation (i) peut s'écrire pi p2 M Dans le cas oîi le système renferme de l'arsenic en excès, P,, tension de vapeur saturée de ce corps, ne dépend que de ï. Pj, tension de vapeur de la solution saturée d'arsenic dans le sulfure ne dépend également que P de T : il en résulte que p^ est une fonction de la température seule ; c'est ce que l'expérience vérifie. )) Supposons que l'on fasse agir seulement l'hydrogène sur le rcalgar; à la même température, la tension P'^ de l'arsenic sera inférieure à la ten- sion de vapeur saturée P^, d'autant plus qu'une partie de l'arsenic mis en liberté dans la réaction reste dissoute dans l'excès de sulfure. Le sulfure d'arsenic contenant moins d'arsenic en solution que dans le cas précédent, on devra avoir P!, ^ Po. » On a donc, pour ces deux raisons, P'2 p2 J 2 -^^ '■ 2 P}PI _ p?p;^ PIP. ' - p'/p'/ P3 ^ p; P, + P3 -p; + p;^ p; et comme, d'autre part, on a il en résulte que ^>W; ^' p;^ ou R4i Hydrogène 5, 02 » 4)83 Azote 0 11,08 11,29 Oxygène i> « 6 , 47 « Ces résultats répondent à la formule C'H'^Az'O. » Les solutions de ce pigment ne donnent pas, au spectroscope, de bandes caracté- ristiques d'absorption. » Ce pigment est soluble dans l'alcool, l'élher, la benzine, le sulfure de carbone, l'acide acétique, et une solution de l'acide tartrique. » Ce pigment violet est très fugitif. Bouilli longtemps avec les acides minéraux forts, il se transforme en leucine et acide formique : C'OH'^Az'O + 1 1 H^'O = 2C^H''AzO= ^ 4CH=0^ » Ce pigment est une lutéine ou lipochrome. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur la composition des cendres de quelques plantes médicinales. Note de M. A.-B.^Griffitiis. « J'ai déterminé la composition des cendres des plantes suivantes : Salse- Car- Bella- pareille. Hydrastis. damome. CUène. Ratanhia. done. Oxyde de fer 2,0 1,2 1,2 2,4o 4,3 2,2 Oxyde de cuivre » » » o,o5(=) » » Oxyde de manganèse 0,2 o,4 4,3 (') 0,10 0,9 o,3 Potasse 26,4 12,0 20,4 i4,oo i5,o 20,0 Soude 10,5 26,0 8,6 9,12 9,4 i4,3 Chaux 6,6 10,4 18,0 3o,o2 20,6 12, 3 Magnésie 4,2 5,i 9,4 12,01 10, 3 8,6 Silice 32,5 23,1 11,0 i5,3o 27,7 26,0 Acide phosphoriqiie 12, 3 17,0 20,1 i3,o8 8,1 9,2 Acide sulfurique 2,7 3,6 4,8 2,61 2,0 5,i Alumine 0,1 » 0,1 o, i3 0,1 » Chlore 2,5 1,2 2,0 1,18 2,1 2,0 Ciirome, vanadium et molyb- dène (^) » » » traces traces » 100,0 100,0 99,9 100,0 99,8 100,0 (') H. Bridges, Chemical News, t. LXXII, p. i54, et W. WiLis, Chemical News. t. LXXII, p. 167; GuÉRiN, Comptes rendus, t. CXXV, p. 3ii; Pichard, Comptes rendus, t. CXXVI, p. 1882. C) Demarçay, Comptes rendus, t. CXXX, p. 91. (3) D.-T. Mac Dougal, Botanical Gazette, t. XXVII, p. 68. ( 423 ) » Le manganèse a été trouvé dans les cendres de ces plantes. J'ai entiè- rement confirmé l'important Travail de M. Pichard (/oc. cit.). » Quelles sont les fonctions physiologiques du manganèse, dans les tissus végétaux et animaux (')? C'est un problème important, pour de futures recherches. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur une cause d'erreur dans la recherche de l' acide salicylique dans les vins. Note de M. J. Fekreika da Silva (Extrait). « Plusieurs vins portugais ont été tout récemment déclarés salicylés, aux douanes du Brésil, du fait que l'analyse accusait des traces d'acide salicylique. La pratique du saiicylage n'est cependant pas usitée chez nous, ainsi que le démontrent les analyses faites dans mon laboratoire, sur de nombreux vins du nord du Portugal. » J'ai tenté, à ce sujet, diverses expériences sur quelques vins portugais de cette région, sur les vins dits verts du Minho (de Basto, de Monsào, etc.) et quelques échantillons préparés dans celte ville même, à l'égard desquels il ne pouvait s'élever le moindre doute de génuinité. » Je les ai traités, soit par la méthode officielle allemande, en opérant sur So*^*^ (pas plus) de vin acidulé que l'on agite avec un mélange à volumes égaux d'éther et d'éther de pétrole; soit avec 200'='= de vin que l'on agite avec l'éther, en adoptant la méthode et \emodus faciendi de^eû&l, Grobert et Baudrimont, méthode qui, depuis 1888, est en usage dans les labo- ratoires du Brésil. » La méthode allemande ne m'a jamais donné de coloration violette avec le perchlorure de fer : c'est dire que les résultats sont toujours restés négatifs; la méthode est donc exacte et rigoureuse. Par la méthode île Petlet, Grobert, j'ai obtenu avec divers échantillons soit une légère couleur rose, soit une couleur violette rouge que l'analyste non prévenu prendrait certainement comme indice de traces d'acide salicylique. C'est donc une méthode qui peut amener à indiquer comme salicylés des vins parfaitement naturels; elle est donc erronée. » Il est donc certain que l'on rencontre, en petites quantités, dans cer- tains vins portugais, une matière présentant beaucoup de ressemblance avec l'acide salicylique, que l'éther peut extraire en quantité suffisante (') A.-B. Griffitus, Comptes rendus, t. CXIV, p. 840. ( 424 ) pour donner, avec le perchlornre de fer, une coloration ressemblant à celle de l'acide salicyliqup, lorsqu'on opère sur un volume considérable devin. Ce fait, nouveau pour les vins portugais, rend compte des résultats obtenus au Brésd et en donne la véritable explication. » Dans la réunion des chimistes allemands à Erlangen, les i6 et 17 mai 1890, M. L. Medicus avait déjà observé un fait exactement semblable, pour quelques vins de cépages autrichiens et allemands. Il pense, d'après des expériences directes, que le |jrincipe analogue à l'acide salicylique provient des rafles des grappes..., » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur une. variété de bacille charbonneux, à forme courte et asporogcne : Bacillus anthracis brevigemmans. Note de M. C. I'hisalix, présentée par M. A. Chauveau. « Dans ses remarquables études sur la variabilité du Bacillus anthracis, M. Chauveau a vu que, dans les cultures atténuées, on trouve fréquem- ment, à côté des formes mycéliennes typiques, des formes anormales, soit par la brièveté des éléments, soit par la minceur des bacilles et la dispo- sition caractéristique des spores à l'extrémité du bâtonnet, disposition qui donne à ce bâtonnet la forme d'un clou. Ces formes sont-elles de simples anomalies accidentelles et passagères, ou bien l'indice d'une variation qui pourrait s'accentuer sous l'influence de circonstances favorables et acquérir une stabilité plus grande? Cette dernière hypothèse a été démontrée, pour la forme en clou, par une série d'expériences auxquelles j'ai eu l'honneur de collaborer. » Si l'on inocule un cobaye avec un des vaccins atténués de M. Chau- veau, et qu'au bout d'un certain temps, on enlève les ganglions voisins du point inoculé, pour les ensemencer dans du bouillon, on obtient, le plus souvent, des cultures pures de la nouvelle race, que nous avons désignée sous le nom de B. anthracis claviformis . » Il arrive qu'à côté de cette forme bacillaire et sporulée, on rencontre des granulations arrondies, isolées ou associées en forme de diplocoques, de streptocoques. Ces dernières ont-elles un lien de parenté avec le ba- cille charbonneux ou bien, au contraire, sont-elles dues à une souillure accidentelle? C'est pour résoudre cette question que, sur les conseils de mon maître, j'ai entrepris ces nouvelles recherches. M Parmi les caractères morphologiques de la Bactéridie, il y en a deux ( 425 ) qui varient d'une manière très brusque, suivant qu'elle cultive dans les milieux artificiels ou dans l'organisme : c'est la sporulation et l'allongement plus ou moins grand du bourgeon végétatif. » On sait que, dans les tissus vivants, le bacille de Davaine ne forme jamais de spores, et qu'en général il ne prend pas l'aspect filamenteux. Dans le sang, les articles sont souvent si courts qu'on pourrait douter de leur nature charbonneuse, n'étaient les formes de transition et la colo- rabilité par la méthode de Gram. Mais ces variations morphologiques ne sont ni profondes ni durables : dès que le bacille est réensemencé dans du bouillon ordinaire, il reprend ses caractères spécifiques. Peut-être en serait-il autrement, si les influences modificatrices avaient agi plus longue- ment et avec plus d'intensité. » Ces deux conditions sont faciles à réaliser avec un animal possédant, comme le chien, une grande immunité vis-à-vis de la bactéridie charbon- neuse. » Si l'on inocule sous la peau de la cuisse d'un chien une culture jeune, non spo- rulée, de charbon virulent, el qu'au bout de cinq à dix-huit jours on sacrifie l'animal pour ensemencer les ganglions de l'aine, découpes en morceaux, dans un certain nombre de matras, on observe dans la grande majorité des cultures un trouble épais dû à la prolifération d'un microcoque à articles isolés ou réunis en chaînettes de deux ou plusieurs articles, qui est dénué de toute virulence, qui se colore par la méthode de Gram et qui ne forme pas de spores. » N'ayant pas réussi, d'une manière sûre et constante, à rendre à ces microcoques les propriétés spécifiques de la bactéridie, ce qui aurait fourni la preuve de leur filiation généalogique, j'ai cherché à reproduire des transformations analogues par d'autres procédés. J'y suis arrivé de deux manières : par la méthode des cultures successives en sérum de chien, in vitro, d'une part; par la méthode des cultures en sacs de collodion ou de roseau, in vivo, d'autre part. C'est cette dernière méthode qui m'adonne les résultats les plus démonstratifs. » Si l'on introduit dans le péritoine d'un chien adulte un sac de collodion rempli de bouillon ensemencé avec du charbon virulent, et qu'au bout d'un temps minimum de trois mois on le retire, on constate que le ii<[uide est d'un trouble laiteux. Examiné au microscope, il ofTre un aspect complètement différent de celui d'une culture char- bonneuse : il n'y a plus ni bacilles, ni spores, mais des microcoques isolés ou réunis pour former des chaînettes ou des amas. Ces éléments sont dénués de toute viru- lence; ils se colorent par la méthode de Gram et sont asporogènes. Réensemencés dans du bouillon, ils prolifèrent en conservant leur forme et leurs propriétés. 0. R., 1900, 2- Semestre. (T. CXXM, N" 7.) 55 ( 42fi ) M Cette méthode des cultures en sacs, que j'ai simplifiée et perfec- tionnée de manière à éviter les causes d'erreur, m'a donné des résultats assez constants pour me permettre d'affirmer que, dans l'organisme du chien, la bactéridie charbonneuse s'atténue et se transforme et que ces modifications ont lieu sous l'influence de substances dialysables. » Mais pourquoi ces substances agissent-elles si lentement à l'intérieur du sac de collodion, alors que, dans l'organisme même, elles sont si actives soit dans le sang, soit dans les ganglions? Si l'on compare le grand pouvoir bactéricide du sang in vivo à la faible activité du sérum in vitro, on est amené à se demander si l'influence antimicrobienne du sang en circulation ne serait pas accrue et renouvelée par l'apport continu de principes favorisants. » Pour vérifier l'exactitude de cette hypothèse, j'ai eu l'idée d'employer du sérum de chien comme milieu de culture dans les sacs dialysables introduits dans le péritoine. Dans ces conditions, la bactéridie s'atténue et se transforme plus rapidement que dans les sacs de bouillon. » Expérience. — On introduit, dans la cavité péritonéale d'un chien, deux sacs ensemencés avec une culture jeune de cliarbon virulent, mais l'un de ces sacs contient du bouillon ordinaire, tandis que l'autre contient du sérum de chien. Au bout de vingt jours, on retire ces deux sacs et l'on en fait l'examen comparatif. Le sac de sérum contient un liquide gris, épais, très louche, tandis que, dans le sac de bouil- lon, la culture est beaucoup plus claire, avec de tout petits flocons en suspension. L'examen microscopique montre des différences énormes entre les deux cultures. Dans le sac de bouillon, on trouve des bacilles et des filaments avec microspores, qui sont encore virulents pour le cobaye. Dans le sac de sérum, au contraire, il n'y a ni bacilles ni filaments, mais des microcoques libres et en amas, dénués de toute virulence; ils prolifèrent dans le bouillon en conservant leur forme de microcoques et leur degré d'atténuation. Ils se colorent par la méthode de Gram, ils liquéfient la gélatine. )) D'après ces faits, il est permis de penser que, chez l'animal vivant, le sang doit une partie de ses propriétés bactéricides aux produits solubles qui lui sont fournis par les tissus et par les organes. Les ganglions lympha- tiques et les globules blancs jouent un rôle important dans cette élabora- tion. Déjà nous avons constaté l'influence modificatrice des ganglions sur la bactéridie; celle des globules blancs isolés n'est pas moins intense. » Quand, par suite d'un orifice accidentel à la paroi du sac, les leucocytes ont pu pénétrer dans l'intérieur, le bacille charbonneux ne tarde pas à perdre ses caractères essentiels. Dans deux expériences, où le sac retiré au bout d'un mois présentait une perforation, on a trouve à l'intérieur une bouillie d'un gris jaunâtre, formée de glo- ( 427 ) bules blancs, mono et polynucléaires, et une véritable culture de microcoques iden- tiques à ceux des sacs intacts. » En résumé, dans l'organisme du chien, la bactéridie subit des modi- fications importantes. Elles débutent par des troubles dans les fonctions du microbe qui perd sa virulence. Puis la forme varie à son tour et s'adapte à la fonction; ce qui la caractérise, c'est le raccourcissement con- sidérable du bourgeon végétatif marchant de pair avec une segmentation rapide et complète, pour donner des articles isolés semblables à des micro- coques, d'où le nom de B. anthracis hrevigernmans. » Comment doit-on considérer cette nouvelle forme au point de vue des théories transformistes? Est-ce une. variété ou une esoèce? )) Pour répondre à cette question, il faut attendre le résultat de nou- velles expériences, qui nous renseigneront tant sur les propriétés physio- logiques que sur le degré de fixité des caractères acquis. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Scrum antihépatiqiie . Note de M. C. Dele/enne, présentée par M. Duciaux. « Depuis la publication des travaux de Bordet (' ) sur les sérums hémo- lytiques artificiels, divers expérimentateurs se sont efforcés de préparer, par la même méthode, des sérums toxiques pour toute une série d'éléments cellulaires. Je rappellerai à ce sujet les recherches de Landsteiuer (-), de Metchnikoff ('), etc., sur la spermotoxine, celles de Dungern {") sur le sérum anti-épithélial, les travaux deMetchnikoff ('), Delezenne ("), etc., sur les sérums leucotoxiques, et enfin ceux de Lindemann (') sur les sérums néphrotoxiques. » Je me suis attaché moi-même, depuis près d'un an, à l'étude de celte intéressante question à laquelle je me crois actuellement en mesure de pouvoir apporter une nouvelle contribution ("). (') Annales de r Institut Pasleiir, 1898, 1899, 1900. (-) Centralb. f. BacterioL, 1899. (') Annales de l'Institut Pasteur, 1899. (') Munch. med. Wocli., 1899. {') Annales de r Institut Pasteur, 1899. (°) Comptes rendus de r Académie des Sciences, 1900. C) Annales de l'Institut Pasteur, 1900. (*) Les résultats rapportés dans la présente Note ont déjà été relatés dans une Com- ( 42« ) » En pratiquant à des lapins ou mieux à des canards une série d'injec- tions intrapéritonéales d'une émulsion de foie de chien, j'ai pu obtenir des sérums fortement toxiques pour la cellule hépatique de cet animal. » Injectés dans les vaisseaux ou dans le péritoine à dose relativement faible (2*^" à 4*^*^ par kilogramme), ces sérums déterminent presque toujours la mort des animaux. » Quelques chiens ont succombé rapidement (i5 à 20 heures après l'injection) en présentant des lésions limitées à la cellule hépatique et con- sistant en une véritable nécrose aiguë du foie. » Chez ceux qui ont survécu plus longtemps (5 à i5 jours), la lésion caractéristique était une dégénérescence graisseuse marquée du foie. » Dans ce cas, les altérations sont toujours très caractéristiques, et l'examen microscopique seul suffit à les révéler. Quand elles sont généra- lisées, ce qui se produit chez les animaux injectés de sérum dans le toiTent circulatoire, le foie est absolument jaune, friable et comme ratatiné; le plus souvent son aspect est celui du foie des malades ayant succombé à l'atrophie jaune aiguë, ou celui des animaux intoxiqués par le phos- phore. » L'examen microscopique montre que les cellules hépatiques sont for- tement dégénérées. Là où la lésion est le plus accusée, le proto[)lasme a en grande partie disparu ; il ne reste que de minces travées limitant de larges vacuoles remplies de gouttelettes graisseuses. Tous les vaisseaux sont fortement dilatés, les capillaires sanguins du lobule sont largement béants et séparent d'une manière très nette les différentes files de cellules hépatiques dégénérées. On observe, en outre, une infiltration leucocytaire du lobule, ordinairement très accusée. » Le tissu conjonctif présente souvent un léger degré d'inflammation : les cellules fixes du tissu conuectif des espaces portes paraissent multipliées, et leurs noyaux sont un peu plus volumineux. Les lymphatiques que l'on rencontre dans ces espaces sont largement béants. » Au point de vue fonctionnel, les animaux injectés de sérum hépatoly- tique présentent la plupart des signes physiologiques de l'insuffisance hé- patique. Je signalerai en particulier la diminution considérable de l'urée miinicalion plus otendiie relative aux Sérums cytoto.ri(/ties {sérum antihépaliquc, sérum thyroïdoloxique, sérum antisaUvairc), faite à l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, le 9 juillet dernier, et au Xlll'' Congrès international de Méde- cine (Paris, 2-9 août 1900). (429 ) dans les urines et l'augmentation parallèle des sels d'ammoniaque, l'excré- tion de quantités souvent notables de leucine, de tyrosine, etc. » Les animaux peuvent présenter en outre une légère glycosurie s'ils reçoivent une alimentation riche en matières hydrocarbonées, mais ils n'ont pas d'ictère. Ceux qui survivent assez longtemps ne tardent pas, d'ailleurs, à présenter des troubles digestifs très accusés, et ils succombent très fortement cachectiques. » Dans quelques expériences j'ai obtenu des résultats du même ordre en employant des doses beaucoup plus faibles de sérum actif, mais en le portant pour ainsi dire directement en contact avec la cellule hépatique. Pour cela, j'ai eu recours à une méthode précédemment employée par Denys et Slubbe pour la destruction du foie par l'acide acétique dilué, c'est-à-dire à l'injection par le canal cholédoque. On peut, par ce procédé, qui est évidemment d'une application assez délicate, obtenir la mort des animaux en employant des doses de sérum bien inférieures à i*^*" par kilo- eramme. » J'ajouterai que l'action du sérum antihépatique est tout à fait spéci- fique. Il n'atteint pas d'autres organes que le foie, et les lésions qu'il pro- voque ne s'obtiennent jamais ni avec d'autres sérums cytotoxiques artifi- ciels, le sérum hémoly tique par exemple, ni avec les sérums normaux correspondants, même lorsqu'ils sont injectés à dose beaucoup plus élevée. » En injectant des chiens avec des doses faibles et progressivement croissantes de sérum antihépatique, on peut les rendre réfractaires aux effets toxiques habituels de doses beaucoup plus élevées. )) Cette immunité résulte de la formation d'une antilysine en tout com- parable à l'antispermotoxine (Metchnikoff) ou à l'antihémotoxine (Bordet, Ehrlich). Le sérum d'un animal immunisé, transfusé à un animal neuf, est capable, en effet, de protéger la cellule hépatique contre l'action destructive si caractéristique du sérum hépatolytique. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Application à l'homme de la régénération de r air confiné, au moyen du bioxyde de sodium ( ' ). Note de MM. A. Des- GREz et V. Balthazard, présentée par M. Bouchard. « Nous avons présenté à l'Académie, l'année dernière, une méthode de régénération de l'air confiné, basée sur la décomposition du bioxyde de (') Travail fait au laboraloiie de M. le professeur Bouchard. ( 43o ) sodium par l'eau à froid. Nous rappelons que, dans celte décomposition, l'oxygène produit remplace celui qui a été utilisé par la respiration, tandis que la soude formée simultanément fixe l'acide carbonique de l'air expiré. Le milieu réagissant, étant doué de propriétés oxydantes énergiques, détruit les toxines contenues dans les gaz de la respiration. » Nous avions utilisé cette réaction pour obtenir la survie d'animaux placés dans des espaces confinés très restreints, alors que, dans ces mêmes milieux, les animaux témoins succombaient rapidement, en l'absence de toute régénération. ). Depuis, nous avons étendu à l'homme la démonstration précédente. C'est le résultat de ces nouvelles recherches que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie. » Nos premières expériences sur l'homme ont été faites à l'aide d'un appareil assez volumineux que nous nous sommes efforcés de simplifier pour le rendre portatif. Le modèle que nous présentons s'adaptant sur le dos de la personne en expérience et ne pesant d'ailleurs que 12''°, nous pensons avoir résolu le problème que nous nous étions proposé. H Notre appareil se compose esseutiellement de trois parties : » i" Un distributeur chargé d'assurer la chute régulière du bioxyde de sodium dans l'eau. C'est une boîte prismatique, en acier, divisée en compartiments par dix tablettes horizontales superposées. Un mouvement d'horlogerie déclenche, à inter- valles de temps égaux, chacune de ces tablettes chargées de bioxyde de sodium. » 2° Une boîte cubique, également en acier, contenant de l'eau et placée sous l'appa- reil précédent. Au fur et à mesure que les tablettes prennent la position verticale, elles déversent leur bioxyde dans l'eau de cette boîte; l'oxygène et la soude produits concourent alors simultanément, chacun pour sa part, à la régénération de l'atmosphère initiale. » 3° Un petit ventilateur mis en mouvement par un moteur électrique actionné par des accumulateurs. Ce ventilateur détermine la circulation continuelle de l'air dans l'appareil et l'espace clos où se trouve le sujet. » L'air se trouvant légèrement échaulTé dans sa régénération même, nous le faisons passer, à sa sortie du milieu réagissant, dans un réfrigérant qui le ramène à sa tem- pérature initiale. » Toutes les pièces précédentes, réunies entre elles, sont enfermées dans une boîte en aluminium, de forme circulaire, se fermant hermétiquement par un couvercle éga- lement en aluminium, appliqué sur la boite par des vis à bascule, avec une rondelle en caoutchouc interposée. » Pour apprécier sur l'homme, comme nous l'avions fait sur le cobaye, l'efficacité de la méthode et le bon fonctionnement de notre appareil, nous avons fait construire par Petit une veste scaphandre hermétique. C'est ( 43i ) l'adaptation de noire régénérateur à cette veste que nous plaçons sous les yeux de rAcadémie et que nous croyons applicable, dès à présent, dans toutes les circonstances où l'homme devra pénétrer dans une atmosphère irrespirable. » M. GoDEFROY adresse une Note « Sur la série de Binet ». (Renvoi à l'examen de M. Appell.) M. L.-K. lioiiM adresse, de New-York, une Note relative au carbure de calcium. (Renvoi à la Section de Chimie.) La séance est levée à 4 heures. M. B. BCLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 23 juillet 1900. ( Suite.) The Danish Golf-Expedilion; vol. I, part 2; vol. Il, part 3. Copenhagen, H. Hagerup, 1900; 2 fasc. in-4°. Essai de Bibliographie française sur les Serbes et les Croates, 1 544-1900. par Nicolas S. Pétrovitch. Belgrade, 1900; i vol. in-8°. Indépendant Day-Numbersfor the year xc^oi as used at the Royal observa- tory Cape of Good Hope. London, 1899; i t'asc. in-S"- American Journal of Mathematics. Vol. XXI, n°' 3-4; vol. XXII, n° 1. Baltimore, 1899-1900; 3 fasc. in-4'*. Memoirs from the biological laboratory of the Johns Hopkins University. Vol. IV, n° 4. Baltimore, 1899-1900; 2 fasc. in-4". Johns Hopkins University Circulars; vol. XIX, n"' i42-143. Baltimore, 1899-1900; 2 fasc. in-4°. Tvi^enty-fourth annual Report of the président of the Johns Hopkins Univer- sity. Baltimore, Maryland, 1899; i fasc. in-S". ( 432 ) American chemicnlJournal ; vol. XXI, n° 6 ; vol. XXII, n*" 1-G ; vol. XXIII, pf>9 ^_4_ Baltimore, 1899-1900; 11 fasc. iii-8°. Transactions of the American malhematical Society ; vol. I, n°2. Lancaster, Pa., and New York, 1900; i fasc. in-4°. Memorias y Revista de la Sociedad cientifica Antonio Alzate ; t. XIV, n" 3-4. Mexico, 1899; ^ fesc. {0-8°. Proceedings of the American Association for the advancement of Science ; forty-eight meeting, heldat Columbus, Ohio, August 1899. Easton, Pa., 1899; I vol. in-8°. Transactions of the American malhematical Society; vol. I, niimber 2, april 1900. Lancaster, Pa., igoo; i fasc. petit in-4°. ( With the compliments of the American mathematical Society.) ERRATA. (Séance du 6 août 1900.) Note de M. Armand Gautier, La fonction menstruelle et le rut des animaux. Rôle de l'arsenic dans l'économie. Page 362, ligne 18, au lieu ' , lisez 20 000 ouo On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS, Quai des Grands-Augusfins, n° 55. Depuis 1S35 les COMPTES RINDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année deux rolume. la <• Deux fables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque rolume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Dnion postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Agen . Alger. Amiens. Angers. . Sayonne Besançon Bordeaux. Bourges ... Brest. . Caen 1 Chambery.. Cherbourg Clermont-Ferr.. Dijon.. Oouai Grenoble. l-a Rochelle. U Havre. .. LUte.. chez Messieurs : Ferran frères. < Chaix. < Jourdan. ( Ruff. Courtin-Hecquet. l Germain etGrassin I Gastincau. Jérôme. Jacquard. ' [ Feret. Laurens. ! Muller (G.). Renaud. Derrien. I F. Robert. Oblin. Uzel frères. Joiiân. Perrin. Henry. Marguerie. Juliot. • Bouy. Nourry. Ratel. Rey. Lauverjat. Degez. Drevet. Gratler et G'*. Foucher. Bourdignon. Dombre. i Thorez. ' Quarré. Lorient. Lyon. Marieille.. . . Montpellier Moulins.. . chez Messieurs : ( Baumal. \ M"" Texier. . Bernoux et Cumin I Georg. I Côte. l Savy. 1 Vitte. Ruât. ( Valat.' On souscrit, à l'Étranger, Nantes Nice. . Poitiers. . Rouen. Toulon . Toulouse. Coulet et lils. Martial Place. I Jacques. Nancy... ! Grosjean-Maupin. ' Sidot frères. Guistlidu. Veloppé. ( Barma. ( Appy. Nimes Thibaucl. Orléans Luzeray. Blanchler. Marche. Rennes Plihon et Hervé. ftochefort Girard (M""). Langlois. Lestringant. S'-Étienne Chevalier. ( Ponleil-Burles. ( Ruuiébc. Gimet. Privât. , Boisselier. Tours ] Péricat. ( Suppligeon. Giard. Lcmaitre. .Amsterdam . Athènes Barcelone.. Berlin. Berne . . . Bologne. . Bruxelles.. Bucharest . Valenciennes. Budapest Cambridge. Christiania. . . Constantinople. Copenhague. . . Florence Gand Gènes . . . Genève La Haye. . . Lausanne Leipzig.. Liège. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et G'-. Beck. Verdaguer. Asher et G'*. Dames. Friedlander et fils. Mayer et Muller. Schmid et Francke. Zauiclielli. Lamertin. Mayolez et Audiarte Lebègue et C*. \ Sotcheck et C°. ' Alcalay. Kilian. Deighlon, BelletC". Cammermeyer. Otto Keil. Hust et (ils. Seeber. Hoste. Beuf. Cherbuliez. Georg. Stapelmohr. Belinfante frères. Benda. Payot. Barlh. Brockhaus. Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. Desoer. Gniisé. Londres Luxembourg. .ffadrid . .Milan. Moscou. N a pies. Neni-York Odessa Oxford Palerme Porto Prague. ... . Bio-Janeiro . Borne . Rotterdam. Stockholm.. S'-Petersbourg . . j Turin. Varsovie. Vérone . . . Vienne . ZUrich. chez Messieurs : iDulau. Hachette et C'«. Nutt. V. Buck. I Ruiz et G'*. I Romo y Fussel. I Capdeville. i F. Fé. j Bocca frères. 1 Hœpli. Tastevin. Marghieri di Gius. Pellerano. Dyrsen et Pfeiffer. Stechert. LemckeetBuechner Rousseau. Parker et G'- Reber. Magalhaès et Moniz. Rivnac. Garnier. Bocca frères. Loescheret C*. Kramers et fils. Samson et Wallin. Zinserling. Wolff. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergetSellier. Gebethner et WolfT Drucker. Frick. Gerold et G'". Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à Si Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 16 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4''; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I : Mémoire sur quelques points delà Physiologie des Algues, par MM. A. Derbès et A.-J.-J. Solieb.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvenlles Comètes, par M. HAmsH.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique-dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières susses, par M. Claude Bernird. Volume in-4% avec 32 planches ; i856 15 fr. , Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benede». — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences ponr le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi. « mentaires, suivant l'ordre de leur superposition . — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature ' des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs •, par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Hémoires de l'Académie des Sciesces, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. IT 7. TABLE DES ARTICLES. (Séance d., 15 août 1900.) MEMOIRES ET GOMMUIVIGATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADËMIE. MM. C. Depéret et R. Fouhtau. — Sur les terrains néogones de la Basse-Egypte et Pages de l'isthme de Suez. Piiges. MÉMOIRES LUS. M. J. DE SC110KAL.SKY. — La Superficie des 1 M.J. de Scuokalsky. — Note sur une carte bassins de la Russie d'Asie l1o4 I liypsométrique de la Russie d'Europe. . . . 4"J CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi lespiéces imprimées de la Correspondance, une « Carte du théâtre des opérations en Chine (Pei-Tché-Li) ii adressée par le Service géographique de l'Armée 4ofi M. F. Sy. — Observations de la comète Borrelly, faites à l'observatoire d'Alger.. 4°'^ M. Alphonse Berget. — Nouveau dispositif d'appareils servant à la mesure des bases géodésiques 4°? M. Marc Dechevrens. — Vision stéréoscoj pique des courbes tracées par les appareils phases '. 4e) /or 1895, p. 32; 1896, p. 10 ; 1897, p. i6; 1898, p. 37. (2) A. Laboulbèise, Note sur les dommages causés par Ceralitis hispanica «mx fruits des orangers dans nos possessions d'Algérie {A. S. E. F., 1871, p. 439). (3) F.-E. Guérin-Méneville, Monographie d'un genre de Muscides nommé Cera- titis {Revue zoologique par la Société Cu\'ierienne, p. 194-201; i843). ( 438 ) Penzig existent chez tous les Ceratitis et la couleur des palettes céphaliques du mâle me paraît un caractère insuffisant pour élever Ceratilis hispanica au rang d'espèce distincte. » Sous prétexte que le nom Ceratilis a été préoccupé pour certaines Ammonites, Rondani a proposé de le remplacer par celui d'Halterophora. Si l'on croit un changement nécessaire, pourquoi ne pas employer le nom de Petalophora donné par Macquart en i835 ? » Dans quelle mesure y a-t-il lieu de redouter la propagation de Ceratilis capilala aux environs de Paris? Sans doute l'été que nous venons de tra- verser a été merveilleusement favorable au développement de cette espèce méridionale, et si son introduction date de la présente année, si elle est due à l'imporlation récente de fruits infestés venant de la région méditer- ranéenne, on peut espérer que l'hiver nous débarrassera de cette peste. En effet, d'après les observations de S.-D. Bairstow (^Agricultural Journal of the Cape ofGood Hope, 2 nov. 189'S), le Ceratilis hiverne à l'état d'insecte parfiiit sous les feuilles mortes et autres détritus, pour recommencer à pondre au printemps suivant. Il est permis de croire que, sous notre climat plus rude, cette période d'hivernage sera défavorable au Diptère. Mais il est à craindre, d'autre part, que, les conditions éthologiques changeant, les mœurs de l'insecte soient également modifiées et que certains individus des générations automnales passent l'hiver à l'état de nymphes mieux pro- tégées contre le froid, pour éclore aux premières chaleurs de l'année pro- chaine. » Il est donc bon de surveiller de près ce nouvel ennemi, avant qu'il envahisse nos cultures de Montreuil, etc. » Les moyens préconisés pour lutter contre Ceratilis sont : 1° la destruc- tion des fruits attaqués, mûrs ou non mûrs, à l'aide de la chaux vive; 2° lorsqu'd s'agit de fruits de valeur, entourer les arbres menacés, sitôt après la floraison, par une enveloppe complète d'étoffe légère et transpa- rente, telle que celle qui sert à faire les moustiquaires. Ce procédé a donné de bons résultats au Cap de Bonne-Espérance, où il a été recommandé par Lounsbury. » Avant tout, puisque l'acclimatemeut du Ceratilis aux environs de Paris est démontré possible, au moins pour une année, il convient d'éviter avec soin la présence, dans le voisinage des vergers, de fruits du Midi con- tenant des larves de ce redoutable Diptère. Les oranges, mandarines et citrons doivent particulièrement être suspectés et détruits soigneusement en cas de contamination. » ( 439 ) MEMOIRES PRESENTES. M. AV.-O. MooR adresse un Mémoire « Sur la découverte de l'uréine, constituant organique principal de l'urine, et sur la vraie cause des symptômes urémiques w. (Commissaires : MM. Troost, Arm. Gautier.) M. B.-G. Jenkixs adresse une nouvelle Note intitulée : « Météorologie, branche de l'Astronomie ». (Commissaires précédemment nommés : MM. Mascart, VioUe.) CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE. — Observations d'élniles filantes, faites du 1 1 au i4 août 1900 à l'Observatoire de Paris; par M"* D. Klumpke. Note communiquée par M. Lœvvy. « Comme les années précédentes, j'ai cherché à observer les Perséides au moment du maximum de l'essaim. L'état du ciel du 8 au 10 août a été peu favorable aux observations, et la présence de la Lune du 11 au i5 ne m'a pas permis d'enregistrer les traînées peu lumineuses. Les quelques trajectoires données ci-après ont été relevées à l'aide d'un instrument azimutal; les coordonnées azimut et hauteur ont été converties en ascen- sion droite et déclinaison. » Les étoiles filantes vues le 11 août (temps moyen io''23"'— i4''42™), le 12 août (i2''2ë"— i4''i3'"), le i3 août (io''3'° — i2''i5'"), le i4 août (11'' 28""— 12'' 32") et le i5 août (9'' 30"" — io''28'") ont été respectivement au nombre de 16, 3, 9, 2, o. » Parmi celles-ci, quelques-unes, assez rares, émanaient de Persée, d'autres sillonnaient la région polaire; ces dernières étaient en général lumineuses et colorées, tandis que les Perséides étaient blanches, courtes et très rapides. ( 4^jo ) » Août 11. — Au commencement de l'observation, Ciel à alto-stratus; grand cercle autour de la Lune; à partir de i2''3o. Ciel très pur; les étoiles de la grandeur 5 sont visibles; Lune âgée de i6J,4. Numéros Temps moyen des Commencement de étoiles -~—i ^ — - Paris. filantes. a. 5. h m 12. 6, 1 . . 3 34,3 +87:2 12.28,5.. h 66,2 + 42,2 12 .01 ,3. . 5 33,9 + 45,7 18.34,3.. 10 24,0 -1-59,9 i3.58,8.. 13 62,3 -1-43,7 i4. 6,0. . ik 57,4 -1-39,7 14.23,0. . 15 36,6 -1-47.4 14.27,9. . 16 61,7 +37,3 Fin trajectoire a. ô. Grandeurs. g^îi + 80", 7 66,6 -t-32,2 3 3i,o -h4i,9 2 21 ,5 +58,2 4 67,7 + 33,9 4 blanche 54,2 +32,8 4 » 34,6 +41,5 2 65.2 +32,0 4 » Août 12. — Ciel pur, vent N., ihermomèlre 17°, 5; à i3'' les nuages montent à l'est, puis Ciel pommelé. 4 )> Août i3. — Ciel avec alto-stratus, thermomètre 17", 5, vent E.-N.-E. 12.42,5. . . 2 344,5 86,1 286,0 84,3 12.48,0. . . 3 288,0 87,3 145,6 85,6 10.28,6. . 2 '7>« +74,3 357", 8 +77,6 4 blanche 10.43,7. . 3 24,6 +34,3 21,5 +28,3 I tête bleue 11.48,8. . 5 33,9 +58,. 44,9 +55,5 5 blanche I 1 .57,0. . 7 284,2 +81,8 284,4 +86,3 3 11.59,3.. 8 277,0 +80,1 256,0 +81,9 4 » » Août 14. — Ciel beau, vent E.-N.-E., tliermomètre 18°, 5. 11.33,1... 1 278,4 +83,3 11 .5o,5. . . 2 2i3,6 +61 ,7 149,6 +78,2 2o5,8 -1-55,2 I bleuâtre blanche » Août i5. —Ciel nuageux à éclaircies; de 9''3o™ à 10'' 28"' je n'ai vu aucune étoile filante émaner de Persée; 9^10™ lever de la Lune. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil, faites à l'observatoire de Lyon (^équatorial Brunner), pendant le premier trimestre de 1900. Note de M. J. Guillaume, présentée par M. Mascart. « Les résultats de ces observations sont résumés dans les Tableaux suivants dont l'explication a été donnée, page ggS du Tome CXXX des Comptes rendus. ( 44' ) » Taches. — I.e nombre des groupes de taches notés est moindre que dans le trimestre précédent, i5 au lieu de 19; néanmoins la surface totale des taches a été plus forte : on a, en effet, 996 millionièmes au lieu de 567. Cette augmentation s'est produite surtout dans l'hémisphère boréal, mais au total la fréquence des taches reste plus forte au sud de l'équateur. » Enfin le nombre des jours sans taches est de i5 sur l\i jours d'obser- vation au lieu de 16 sur 47 jours dans le trimestre précédent, soit un nombre proportionnel de o,36 au lieu de 0,84. )i Régions d'activité. — Les facules ont diminué également : on a au total 29 groupes et 19,0 millièmes au heu de 55 groupes et 24,0 millièmes notés précédemment; leur répartition entre les deux hémisphères est de i5 groupes au sud au lieu de 29, et i4 au nord au lieu de 26, mais leur surface totale est un peu plus forte au nord de l'équateur (^10,1) qu'au sud (8,9). Tableau I. Taches. l>alos Nombre l'ass. Latitudes moyennes Surfaces extrêmes d'obser- au mèr. "— ^- — ^^ moyennes d'observ. valions, central. S. N. réduites. 12 I2-l5 11-19 18 23-26 Janvier igoo. — 0,17 3 12 j. 12,8 16,7 19,7 •>,8 , 2 -t-ii + [0 ■10 10", 5 Février 1900. — 26- 7 6 1,5 6 1 .{,6 — 15 5-7 J 9,' — 9 o,:i5 2 20 43 l 23 i35 3 •9 Dates Nombre Pass. Latitudes moyennes Surfaces extrêmes d'obser- au mér. - — *»-^ -— ^»- U'ol)serT. Talions, oeulral. S. N. moyennes réduites. Février igoo. — o,,^5 5- 7 10,2 10,2 -12 - 7 208 10 "J- fi 6-10 29-31 29 2 I 19 j Mars 1900. 4,4 - 5,3 - 27,0 28,0 3o,i 1°,0 -r - 0,47 I 8°,o — 8 H- 10 -)- 3 -(- 6°, 5 10 489 27 3 4 Janvier. Févriei-, Mars .. , Totaux . . Tableau II. Sud. 30". 20'. 10". 0". Somme. Distribiilion des lâches en latitude Nord. Somme. 0". to". C. R., 1900, 2« SemesUe. (T. CXXXI, N» 8.) Surfaces "— ^^^^" '— — ^— - Totaux moyennes 20". 30\ 40- 90°. mensuels. 5 rôduiles. » » » 89 » » )) 5 375 » » )) 5 532 — — — — i> y )) i5 57 99f' ( 442 ) Tableau III. — Distribution des facules en latitude. Sud. Nord. Surfaces Soiiinje. 5 Sont me. 4 0'. 10°. 20" — 30" . 40'". , 90'. Totaux mensuels. 9 moyennes 1899. 90'. 40". 30 » •2 i«'. 3 0". réduites. Janvier. . . 3 1 » » U 5,6 Février . . . ■ » Ù 1) I 3 4 3 1 ■2 î) » )) 7 6,7. Mars . 3 )} » I ■2 6 7 5 \l » » )) i3 7.2 Totaux. . 3 » u 4 8 i5 i4 9 D " » i) 29 "9,0 PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la composition de l'air dans la verticale, et sur la constitution des couches supérieures de l'atmosphère terrestre. Note de M. G. HiNRicns. (Extrait. ) « En admettant que chacun des composants de l'air forme une atmo- sphère indépendante des autres gaz, et que la pression^ de chacun d'eux, à l'altitude H exprimée en myriamétres, soit donnée par la formule de Laplace , P H la constante R étant, pour un gaz de densité D, Is. = — g — > et en suppo- sant l'absence d'action réciproque, on trouve pour la composition de l'air dans la verticale, le Tableau suivant : Volumes pour 100. Altitude _-— -■ ■ en Acide myriamétres. carbouique. Oxygène. Argon. Azote. Hydrogène. o o,o3 21,00 1,20 77 '75 0,02 I.. 0,02 18,43 0,75 80,74 0,06 2 0,01 '6,07 0,46 83,26 0,20 3 0,00 i3,9o 0,28 85, 18 0,64 4 » 11,86 0,16 85,94 2,o4 5 » 9)83 0,12 83,94 6,11 6.... ... . )) 7,52 0,00 75,54 i6,94 7 ■ 4>7 • 56,2 39,1 8 )) 2,2 ' 3i ,0 66,8 9 " o>7 • '2,9 86>^ 10 « 0,3 » 4j6 95, 1 ( 443 ) » On voit que l'acide carbonique disparaîtrait de l'atmosphère à la hauteur de 3 myriamètres, tandis que l'argon y resterait appréciable jus- qu'à G myriamètres. S'il y avait autant de bioxyde de carbone que d'hydro- gène, cet oxyde disparaîtrait aussi à la hauteur de 6 myriamèlre?. A celte hauteur, l'atmosphère ne contiendrait que les trois éléments O, Az, H; mais, tandis que l'azote a passé par un maximum de 86 pour loo à 4 '^ly- riamètres d'altitude, d'après la formule, l'oxygène aurait diminué conti- nuellement et ne serait plus que le dixième de l'azote. En même temps, l'hydrogène se serait accru jusqu'au double du volume de l'oxygène, sans qu'il y ait possibilité de détonation, en raison de la température, de la raréfaction et de la dilution par l'azote, en volume trois fois égal à celui du gaz détonant. » Dans les couches supérieures, toujours d'après la formule, l'oxygène doit continuer à diminuer; à l'altitude de lo myriamètres, au niveau infé- rieur des rayons lumineux des grandes aurores, l'atmosphère serait consti- tuée par de l'hydrogène presque pur, ne contenant que 5 pour loo d'azote, et quelque chose que l'on avait cru être de l'azote. Est-ce de ces couches de l'atmosphère que les météorites nous apportent l'hydrogène occlus dans leur fer? ... . " ÉLECTRICITÉ. — Sur la cohésion diélectrique des gaz ('). Note de M. Bodty, présentée par M. Lippmann. u J'ai démontré que, quand un gaz contenu dans une enveloppe iso- lante se trouve placé entre les plateaux d'un condensateur, c'est-à-dire dans un champ électrique constant, le gaz isole pour toute valeur du champ inférieure à une certaine limite critique, et livre passage à l'électricité pour toute valeur du champ supérieure. Ce champ critique mesure ce que j'ai appelé la cohésion diélectrique du gaz. i> Mes premières expériences à ce sujet n'avaient pu être réalisées que dans un in- tervalle de pressions beaucoup trop restreint. J'ai porté, depuis, de mille à trois mille le nombre des petits accumulateurs qui produisent le champ, et j'ai joint au double baromètre, qui m'avait exclusivement servi pour la mesure des pressions, une jauge de Mac-Leod. Celle-ci permet de comparer entre elles les pressions comprises entre (') \'oir Comptes rendus, t. CXXIX, p. iSa et 2o4. (444 ) o™™,5 et y-J-^ de millimètre avec la même précision relative que comporte rusage du baromètre pour les pressions plus élevées. » Les expériences relatées dans cette Note ont été faites dans des conditions iden- tiques, c'est-à-dire avec un même ballon de verre plat, un même condensateur et une distance invariable des plateaux (diamètre du plateau inférieur, 21""; du plateau su- périeur, i6<^"; diamètre du ballon, S™; épaisseur, 2'="',4)- » J'ai admis pour le calcul que, dans la région centrale du champ occupée par le ballon, ce champ avait uniformément la valeur — > où Vj — Va est la différence de potentiel des plateaux, e leur distance. » Les pressions/? sont évaluées en centimètres de mercure, les champs critiques/ en volts par centimètre. Hydrogène. Pression. observé. calculé. Différence. cm 6,578 toi 2005 TOI 2037 + 32 6, i3o 18.55 1924 +69 4,932 1620 1627 + 7 3,920 I4I0 1357 -53 2,5i8 I025 992 -33 1.917 875 83o -45 1,339 625 669 +44 ■ o>9'7 545 544 ■ — I 0,678 440 468 +28 0,345 340 348 + 8 o,i48 290 261 -29 0,0786 233 230 - 3 0,0457 233 252 + 19 o,o3i82 3io 295 -i5 0,02207 420 422 -t- 2 0,01537 770 696 -74 o,oio53 I23o Air. y i3i6 +85 Pression. observé. calculé. Différence. cm 3,369 Toi 20l5 ÏOl 2038 + 23 3,o58 I9I0 i885 — 25 2,445 i533 1595 +62 ( 445 ) y Pression. observé. ( ;alculé. Différence cm 2,oo5 vol i345 vol 1878 + 33 1,760 1276 1253 — 32 i>249 io4o 1009 -3l 0,834 825 79> -34 o,48i 590 597 + 7 0,262 45o 46i H- Il 0, ii5 325 348 + 23 o,464 3o5 290 — 15 0,0246 300 289 — Il o,oi635 348 335 -[3 O,0Il52 43o 443 + i3 0,00812 65o 669 + «9 0 , 00669 i885 1145 -40 Acide carbonique. y Pression. observé. calculé. Différence cm 1,517 TOI l365 vol 1828 -37 1,393 1,266 1245 1126 1256 ii83 + 11 H-58 0,892 0,626 9.35 8o5 964 8o3 + 29 — 2 0,436 0,263 665 56o 684 660 + 19 0 0,149 0,0889 0,0673 o,o35o6 5o5 44o 395 373 48o 43 1 373 376 -26 - 9 -28 4- 3 0,02892 0,02096 3 80 38o 877 382 — 8 + 2 0,01 483 0,1191 0,01043 0,00768 455 466 5o6 690 416 459 498 658 -39 - 6 - 7 -32 0,00628 960 1029 + 79 » Pour les trois gaz on observe les mêmes phénomènes généraux. Le ( w^ ) champ critique décroît d'abord linéairement avec la pression, passe par nn minimum et croît ensuite indéfiniment. » Les minimum : 233 pour riijdrogène, 3oo pour l'air, 373 pour l'acide carbonique, sonl du même ordre de grandeur, mais nettement inégaux. Pour les pressions les plus élevées, le champ critique, à pression égale, est beaucoup plus petit pour l'hydrogène que pour l'air et pour l'air que pour l'acide carbonique. Mais cet ordre se trouve ren- versé aux plus basses pressions, de telle sorte que l'hydrogène, le moins isolant des trois gaz à haute pression, est de beaucoup le plus isolant aux pressions très basses. » La courbe ci-jointe, relative à l'hydrogène, représente la variation de y au voisi- nage du minimum. Cette courbe admet une asymptote inclinée AB, qu'elle coupe en D « 1000 500 ^^^ --^- ^,-B A 0 Ç. --'"''' 2,0/5 au delà du minimum, pour se rapprocher très rapidement de l'axe des j, sa deuxième asymptote. 1) Les courbes ralatives aux trois gaz ont des formes analogues. Elles sont très bien représentées par des équations de la forme y -« — -ri) =b^p{p^-i-K). » Aux pressions les plus élevées, celte courbe se confond pratiquement avec son asymptote inclinée ( Mm ) » Aux pressions les plus basses, on a très sensiblement le champ critique varie en raison inverse du carré de la pression. » Les nombres calculés des Tableaux précédents ont été obtenus à l'aide de ces for- mules. Les divers coefficients ont pour valeurs : a. b. c. Tt. Hydrogène gS 25o 0,889 '>3 A-ir i5o 470 0,1758 0,70 Acide carbonique. . 260 570 0,i4i5 o,44 » En prenant pour unités les coefficients relatifs à l'hydrogène, les coefficients relatifs aux deux autres gaz deviennent : c ir Hydrogène i i i i Air '>579 1,880 1,857 2,o5i Acide carbonique. 2,787 2,28 2,94 2,55o » Les coefficients ainsi exprimés se trouvent assez voisins les tins des autres pour un même gnz. S'ils étaient rigoureusement égaux, il serait possible de faire coïncider les courbes relatives aux différents gaz par une simple réduction de l'échelle des pressions. On voit que cette coïncidence ne peut être réalisée que d'une manière assez grossièrement approché( . » PHYSIQUE. ^ Sur l'extraction de l'oxygène de l'air par dissolution à basse température. Note de M. Georges Claude, présentée par M. d'Arsonval. « On sait quel intérêt extrême s'attacherait à l'obtention de l'oxygène à un prix très bas. Production des hautes températures, augmentation du rendement des sources lumineuses, des moteurs à gaz, réactions chi- miques innombrables, fourniraient à ce corps un énorme débouché et contiendraient le germe de toute une révolution industrielle. Or, ce pro- blème est jirobablemcnt réalisable. Il n'en coï^itc théoriquement ancnne énergie pour séparer l'air atmosphérique en ses éléments, et dès lors il ne faut pas désespérer d'arriver à des procédés pratiquement peu coûteux : mais ces procédés devront sans doute être physiques et non pas chimiques, ceux-ci mettant tous en jeu des quantités relativement énormes d'énergie. { 448 ) » J'ai eu en vue plus spécialement, dans mes essais, la production des hautes températures : pour cette application, on peut démontrer qu'il est peu utile de chercher à obtenir de l'oxygène très riche et qu'un simple en- richissement à 5o ou 60 pour 100 de l'air ordinaire suffirait pour obtenir des effets remarquables. Car le poids total de gaz fourni par la combustion de 3'p^^, 5 de charbon, par exemple, par loo'^e d'oxygène renfermé dans de l'air de teneur pondérale x pour 100, est évidemment o -- ( 1 00 — a;' ) 1 00 y= i37,o + ^ y^- C0= Az » Cette équation représente une hyperbole équilatère, dont l'ordonnée diminue d'abord très vite avec la richesse x; et, par exemple, alors qu'avec de^ l'air ordinaire à 28 pour 100 le poids des produits de la combustion de 37''^, 5 de charbon s'élève au total énorme de 4''J9''^, il s'abaisse à 237''e,5 avec de l'air à 5o pour 100. Au delà de cette richesse, le gain est peu rapide et ses effets seraient, d'ailleurs, de plus en plus masqués par l'influence croissante de la dissociation. » Les procédés physiques, qui ne sont en général que les procédés d'en- richissement, peuvent donc être employés. » Je me suis adressé d'abord à l'un de ces procédés depuis longtemps connu, celui qui utilise la solubilité inégale de l'oxygène et de l'azote dans les liquides. Ce procédé n'a pas donné de bons résultats jusqu'ici, parce qu'on s'est limité à l'eau, solvant médiocre. Et si l'on s'est ainsi limité, bien que les tableaux de Bunsen indiquent d'autres liquides bien préfé- rables, comme l'alcool, c'est parce que ceux-ci sont coûteux, que leur tension de vapeur est élevée et entraînerait des pertes inadmissibles. n Le problème change si, au lieu d'envisager la dissolution sous pression à la température ordinaire, on se propose d'opérer à basse température. Trois avantages apparaissent aussitôt : i" la tension de vapeur du solvant devient très faible si l'on opère au voisinage de son point de solidification, de sorte qu'il devient possible d'employer sans perte des solvants bien supé- rieurs à l'eau ; 2° le pouvoir dissolvant doit augmenter beaucoup quand la température baisse, d'où une utilisation bien meilleure du liquide choisi; 3" la température critique de l'oxygène étant plus voisine que celle de l'azote, on peut, en abaissant la température, espérer augmenter le rapport de la solubilité de l'oxygène à celle de l'azote, et partant, la richesse du gaz obtenu. ( 449 ) » La production et l'entretien fie la basse^teinpératiire supposent, il est vrai, une dépense supplémentaire d'énergie; mais il faut remarquer que la méthode même nécessite la compression de l'air à une pression que la dé- pense d'énergie, d'un côté, la bonne utilisation d'un solvant coûteux, de l'autre, limitent d'ailleurs dans chaque cas à une valeur bien déterminée. Après son épuisement, le gaz se détendrait donc dans un moteur récupé- rateur qui contribuerait à la compression tout en refroidissant le gaz expulsé : celui-ci céderait, dans un échangeur de température, son froid au gaz entrant et, moyennant un dispositif continu facile à imaginer, la tem- pérature de l'ensemble s'abaisserait progressivement d'elle-même jusqu'à l'état d'équilibre désiré. » Je me suis donc préoccupé de rechercher des liquides particulièrement adaptés à cette méthode, et par leur grand pouvoir dissolvant pour l'oxygène 1 . , ^ . solubilité O . ,, aux basses températures, et par un rapport . . .... . aussi eieve que pos- sible. » Le procédé employé pour cette étude a consisté à saturer d'oxygène, par barbotage sous une pression connue et à la température désirée, une certaine quantité du liquide choisi, l'oxygène ou plutôt l'air riche sous pression étant fourni par un récipient du commerce. La saturation termi- née, on refoulait brusquement un volume connu du liquide saturé dans une éprouvette placée sur la cuve à mercure, où le gaz dissous sous l'excès entre la pression de dissolution (3 à 4 atmosphères) et la pression atmo- sphérique se dégageait. On notait son volume, toutes corrections de pres- sion, de température et de tension de vapeur faites, puis on l'analysait volumétriquement parla potasse et l'acide pyrogallique. Connaissant ainsi le volume total dégagé et comparant la teneur en azote tlu gaz dégagé à celle de l'air enrichi fourni par le tube à oxygène, on pouvait calculer les deux éléments cherchés : solubilité de l'oxygène, solubilité de l'azote. J'ai ainsi essayé les divers alcools, éthers, l'acétone, l'acétol, le chloroforme, l'oxyde de méthyle liquide, les pétroles, la benzine, le chlore liquide et différents liquides inorganiques, etc. » Or, les résultats de ces essais n'ont pas été ceux que j'espérais. Quelques-uns des coefficients trouvés, il est vrai, étaient presque suffi- samment élevés pour le but proposé: tel est le cas, entre autres, pour l'oxyde de méthyle à — 120°, pour lequel le coefficient de solubilité de l'oxygène est voisin de o,5, soit douze fois celui de l'eau. Au contraire, l'alcool ne figure pas parmi les bons dissolvants, ce qui est en contradiction avec les C. R., 1900, 1' Semestre. (T. CXXXI, N" 8.) '^S (45o) travaux de Bunsen. Les coefficients qui lui sont relatifs ne dépassent pas o,i aux basses températures. )> Mais le point important de ces essais est que, pour tous les bons dis- solvants essayés, la solubilité de l'azote s'est montrée sensiblement égale à celle de l'oxygène : L'air enrichi fourni par le récipient d'oxygène que j'utilisais présentait une teneur en oxygène de 64,5 |)our loo; or, le gaz dégagé du liquide saturé n'a jamais présenté, dans le cas de ces bons dis- solvants, une richesse supérieure à 70 pour 100, ce qui suppose pour le rapport ^°," -i- ^ a une valeur maxima de i,3, totalement insuffisante ' ' solubilité Az ' pour permettre un enrichissement appréciable. .T'ai donc pensé qu'il était inutile de persévérer dans cette voie, et je me suis adressé à un autre ordre d'idées, dont je me propose d'entretenir l'Académie dans une Note pro- chaine. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les acides pyrogallol-sitlfoniq lies ( ' ). Note de M. Marcel Delage, présentée par M. A. Ditte. « Dans deux courtes Communications (-), M. Personne annonce avoir préparé deux dérivés sulfoniques du pyrogallol, un acide disulfonique cristallisé en aiguilles feutrées et un acide monosulfonique, sans donner du reste d'indications sur la préparation et les propriétés de ces deux acides. Hugo Schiff (^) prépare un acide monosulfonique par action directe de l'acide pyrosulfurique sur le pyrogallol. Enfin, Banniann ('') décrit un éther sulfurique acide du pvrogallol. » Action de l'acide sulfurifjue ordinaire sur le pyrogallol. — 258'' de pyrogallol pur et bien exempt de matières empyreumatiques sont broyés dans une capsule avec i5'='^ d'acide sulfurique ordinaire (D = 1,84 ), pur et surtout bien exempt de fer. L'opération doit être elTectuée à l'abri des poussières de l'air, la masse jaune clair, semi-fluide, est portée au bain-marie. Au bout de quelques instants, le contenu se fluidifie, devient d'un rose violacé et se prend brusquement en masse sableuse, dure. 11 importe, pour la réussite de la réaction, d'opérer exactement comme il vient d'être dit. On a ainsi un acide sulfoconjugué, mélangé à un petit excès d'acide sulfurique. » Pour purifier le produit, on le dissout dans l'eau et l'on sature à froid par du car- bonate de cliaux pur, jusqu'à ce qu'il n'y ail plus d'efl'ervescence. Le sulfate de chaux (') Travail fait au laboratoire de M. le Professeur Jungdeisch. ('^) Bull, Soc. Chini., o." série, t. XII, p. 169; 1869. (') Liebigs Annalen, t. CLXXVIII, p. 171. (') Jiericltle, t. XI, p, 1907; 1878, (45i ) est séparé par fillration rapide, car le liquide se colore rapidement, lavé, puis les liquides réunis sont évaporés au bain-marie, à pression réduite, jusqu'à consistance sirupeuse. On verse le liquide dans un cristallisoir et on le met dans le vide sec. Le cristallisoir ne tarde pas à être envahi par une bouillie cristalline qui se rassemble en forme de choux-fleurs. Les eaux mères, séparées à la trompe, peuvent fournir de nouvelles cristallisations. La masse plus ou moins colorée est soumise à cinq ou six cristallisations successives dans l'eau, et Ion finit par obtenir un produit presque entièrement blanc et qui se conserve tel à l'état solide. » Si au lieu d'effectuer la cristallisation de ce sel de chaux, à froid, on évapore la solution en sirop épais et qu'on laisse cristalliser par refroidissement, ou si simple- ment on maintient la solution dans une étuve à So^-SS", on obtient deux sortes de cristaux; la bouillie précédente est mélangée d'une plus ou moins grande proportion de cristaux assez volumineux, jaunâtres, en forme de tables rectangulaires. » D'ailleurs, ces deux sels sont transformables l'un dans l'autre. Le sel en petits cristaux se transforme à chaud, à 3o°-35'', en un mélange de gros et de petits cristaux. Inversement, le sel en gros cristaux, évaporé à froid, donne uniquement des petits cristaux. » Aux températures moyennes, on a toujours un mélange des deux sortes de sels, en proportion variable avec la température. Il y a d'autant plus de gros cristaux que la température à laquelle s'effectue la cristallisation est plus élevée; pour avoir pres- que uniquement des gros cristaux, il faut pousser l'évaporation jusqu'à commence- ment de cristallisation et laisser prendre en masse. Lorsque la cristallisation a lieu à une température moyenne, les gros cristaux se déposent les premiers. » Ces gros et ces petits cristaux constituent tous les deux le sel de chaux d'un acide pyrogallol-monosulfonique. Les deux substances séchéesà i lo" correspondent à la formule : /OH j"- C6.,2-0« _Ca ^ " -OH - ^''• \SO^' Théorie Ca:8,88 7o et S:i4,2i"/o Moyenne des résultats trouvés. Ca : 8,5 "/o et S : i4,oi "/o (sel gros) Ca : 8,7 7„ et S : 18,7 "^ (sel fin) Ces nombres se rapprochent d'une façon suffisante de la théorie, étant donné que les substances se colorent toujours à l'étuve. Le sel de chaux en cristaux fins et le sel de chaux en gros cristaux sont deux hydrates diffé- rents. Le sel en gros cristaux est un hydrate à 4 imolécules d'eau, et le sel fin à 5 molécules : Théorie. Trouvé. Sel gros [C«H2(OH)^SO^]-Ca + 4H^O 18,7 »/„ H^O i3,8»/o Sel fin [C'^H=(OH)3SO'] Ca + 51P0 16,6 % H^O 16,7"/,, ( 452 ) Ces deux sels sont très solubles dans l'eau, mais ne sont ni déliquescents, ni efflorescents. M Si l'on opère la saturation de l'acide par le carbonate de baryte à froid, on obtient dans les mêmes conditions un sel de baryum sous forme de bouillie cristalline. Au bout de deux ou trois cristallisations dans l'eau, on arrive à obtenir une poudre blanc jaunâtre très soluble dans l'eau et cris- tallisant avec 2 molécules d'eau : [C/H-(OH)'SO'J-Ba + 2H=0. Calculé S = ii,7 V„ Ba=;25,o4 7o H-0 = 6,i7Vo Trouvé S = 11, 49% Ba = 25,7 "/„ H-0=6,7 «/» )) En effectuant une double décomposition entre le sel de baryte ou de chaux et des sulfates neutres de potassium, sodium, ammonium, on obtient les pyrogallol-monosuifonates de potassium, sodium et ammonium. Ce sont des sels bien définis, en cristaux assez volumineux et que l'on obtient déjà presque purs après deux ou trois cristallisations. » Les phénomènes sont différents quand, au lieu de saturer l'acide brut par du carbonate de chaux à froid, on opère cette saturation à l'ébullition. La quantité de carbonate de chaux dissoute est beaucoup plus considé- rable et la matière se colore beaucoup plus facilement à l'air, en bleu, en vert ou en brun. » Oq salure jusqu'à cessation de l'effei-vescence, puis on filtre très rapidement à la trompe et l'on évapore au bain-marie à pression réduite. Vers le milieu de l'opération, il se précipite une substance blanc jaunâtre en fines paillettes chatoyantes. On sépare ce corps par filtration et l'on achève comme il est dit plus haut pour obtenir une cris- tallisation de pyrogallol-monosulfate de chaux. )> La substance filtrée est lavée avec un peu d'eau froide et séchée. Elle est blanc grisâtre. Il n'est malheureusement pas possible de la purifier, car elle est insoluble dans l'eau froide, et quand on cherche à faire bouillir le liquide, elle se dissout len- tement en donnant au contact de l'air une solution violette qui passe ensuite au brun et d'où il n'est plus possible d'extraire la substance initiale. Cette teinture est déco- lorée par les acides et précipite abondamment par l'acide oxalique et l'acide sulfu- rique. » Étant donné que cette substance ne peut être purifiée davantage, les nombres donnés par l'analyse la rapprochent de la composition suivante : (OH)-^=C«H=< 2 Ga + 2tl=0, L \so^ J ou COH)-C»jr-/0^3-Ca-^^^)oJt'-^(OHr+2H=0; ( 453 ) Calculé..*.... S = i3,i% Ga=i6,3''/o H'0 = 6,87<'/„ Trouvé S = i3,o»/o Ca = .,5,5»/(, H=0 = 6,3 "/„ » C'est un pyrogallol-monosulfonate de chaux dans lequel une des fonctions phénoliques est saturée par de la chaux. » Il n'est pas possible de saturer à chaud par le carbonate de baryte, car la matière se colore instantanément à l'air en jaune ou en violet. i> La teneur en chaux de ces didérents composés a été déterminée en brûlant la substance dans une capsule de platine, ajoutant quelques gouttes d'acide sulfurique et pesant à l'état de sulfate de chaux. » Pour déterminer le soufre, on peut employer la méthode de M. Personne, brûler dans l'oxygène et recevoir les vapeurs dans le permanganate, puis doser l'acide sulfu- rique du résidu fixe et celui du permanganate; mais un procédé beaucoup plus simple et qui, dans le cas présent, a donné d'excellents résultats, consiste à traiter la sub- stance par quelques gouttes d'acide nitrique concentré. 11 y a une réaction violente dans laquelle le soufre est séparé, soit à l'état de sulfate de chaux, soit à l'état d'acide sulfurique. On dissout le tout dans l'eau et l'acide chlorhydrique, puis on précipite par le chlorure de baryum; on a soin d'évaporer à sec les eaux mères et de précipiter de nouveau. Avec le sel de baryte, il se produit du sulfate de baryte, on préci- pite le reste de l'acide sulfurique par un excès de solution barytique et l'on filtre le tout ensemble. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur les dexlrinns de saccharijicalion ('). Note de M. P. Petit. « Nous avons préparé les dextrines qui se forment dans la saccharifica- lion d'un empois de fécules à 5o°, 60°, 70", l'action étant arrêtée par un chauffage rapiile dès que l'iode cessait de donner une coloration. » On préparait l'empois à l'ébullition et l'on utilisait iô'',.5 de diastase précipitée par looS'' de fécule. Après fermentation à aS" du liquide convenablement concentré, on évaporait jusqu'à sirop; puis celui-ci était versé dans une grande quantité d'alcool à 96°. Le précipité essoré vivement, lavé à l'alcool absolu et à l'éther anhydre, était séché dans le vide, puis à 160°. Nous désignerons par A50, Aeo; ^70 'es trois substances ainsi obtenues. Elles fournissent comme constantes : Pouvoir réducteur en maltose . . i6,4 "/o Glucose équivalent 98,8 "/o cty 162 , 5 "/o (') Travail fait à l'Institut chimique de Nancy. ^60- A,„. >6,7% i5,5% 99>o7o 99 > 4 % '99,8% 190,50/0 ( 454 ) » Ces corps sont soumis à une série d'épuisements par l'alcool absolu bouillant, dans un appareil Soxhlet, et en évitant toute rentrée d'air humide : le pouvoir réducteur s'abaisse, tandis que l'équivalent en glucose et le pouvoir rotatoire s'élèvent. Après dix. jours d'épuisement et séchage à loS", on obtient : •^sif \ty' ^-yy Pouvoir réducteur ii,8 7„ n.a'/o i6,3 »/o Glucose équivalent io3,5 7(, io3,o7i) io3,i°/o 'D 83° 185° 197° » Les deux corps A^^ et \o paraissent donc très peu dilTérents, sinon identiques, tandis que A-,,, s'en sépare nettement. On a pu amener, au bout de trente jours, A30 et Aso à ne plus avoir qu'un pouvoir réducteur de 9,6 pour 100, mais il a été impossible de descendre au-dessous de ce chiffre, quelle que fût la durée de l'épuisement. Au contraire, A-„ perd très peu de son pouvoir réducteur. >> On a soumis ces corps à l'essai cryoscopique et l'on a obtenu dans leur détermi- nation, comme valeurs du poids moléculaire : I. II. A50 «078 "i3 Aso '3o9 i3ii A,o 692 754 » Bien que l'on ne puisse, comme on sait, tirer de cette détermination des conclu- sions certaines pour la grandeur de la molécule de ces corps, nous noterons cependant que ces nombres sont très inférieurs à ceux que l'on indique généralement pour les dextrines de saccharification. )) Nous avons essayé l'action de la diastase précipitée sur ces dextrines, en employant des échantillons de la même diastase, mais conservés dans des conditions différentes et plus ou moins anciennes. » D'abord on fait réagir pendant une heure exactement l'^s"' de diastase préparée depuis une année et conservée à l'obscurité et au froid, sur chacune des dextrines, en variant les températures. On trouve ainsi, entre autres résultats, comme pouvoir réducteur en niahose : Initial ii,i7„ ii,3V„ i5.37„ A 5o° 33,5 7o 39,0 7o 100,4 7o A 70° ;. 36,4 7» 29,2 7„ 53,5 7o » Mais pour l'action à Se" on constate la formation de glucose, à l'aide de la glu- cosazone; elle est surtout importante pour A,(,. On vérifie d'ailleurs que la même diastase invertit une solution de maltose pur dans les mêmes conditions. » D'autre part, on opère avec une diastase âgée de deux ans environ et conservée à une température de 25° à 3o° ; le pouvoir réducteur est déterminé après trente minutes, une heure, vingt-quatre heures à ao", puis chaque vingt-quatre heures en ajoutant ( 455 ) une proportion égale de diastase, après chaque période de vingt-quai re heures. On a alors : o*'. 3o". ]''. 24''. 48^. -2''. rio''. A,„... iS.e»/, 46,3»/„ 5o,8o/„ 65,8»/„ 72,1% 72,3% 72,8»/, 1". 24". 5o,8o/„ 65,8o/„ ■8,7% 43,5% Aeo... io,7«/o >5,2% 18,7% 43,5% 44,o»/o 44,i°/o 44,2»/[ » L'action est ici très diflerente, mais la diastase employée n'invertit pas le mallose pur. La préparation de l'osaxone pur ne donne pas de résultats nets, mais on peut montrer indirectement, au moins pour ^-„ ([u'il s'est formé une petite quantité de glu- cose, et celui-ci provient de A-^ même, et non d'une action secondaire. En eflet, si l'on dose la dextrine brute pour A-j,, d'abord initialement, ensuite après fermentation delà solution saccharifiée cent vingt heures, on trouve respectivement 77,1 pour 100 et 23,7 pour 100, c'est-à-dire que 53,4 pour 100 en dextrine ont été saccharifiés, tandis que la même proportion de matière saccharifiée, exprimée en mallose, est de 67,2 pour 100. En assignant au glucose un pouvoir réducteur de 1,74, celui du mallose étant i, on a concordance, en admettant que 53,3 de la matière ont été saccharifiés, savoir : 5, 2 pour roo en glucose et 48)7 pour 100 en maltose. Ce nombre 1,74 est déduit de très nombreuses déterminations que nous avons faites sur des mélanges de glucose et de maltose purs. Le corps A;„ donne donc partiellement du glucose par l'action de notre diastase à 5o°. » Enfin, on fait agir sur A-,, et à 00°, une diastase précipitée, n'ayant qu'un mois et conservée à 25''-3o°; on trouve qu'après quarante-trois heures le pouvoir réduc- teur a passé de i5,6 pour 100 à 87,6 pour 100. Une s'est pas formé de glucose, caria déviation observée au polarimètre est de 5,3o, et, en admettant pour le maltose 1 38, 5 et, pour la dextrine déduite de l'équivalent en glucose, le nombre 2o3 déduit de l'analyse de la dextrine initiale, on trouve comme polarisation calculée 5 , 33, identique à 5,3o trouvé. » Par conséquent, les résultats sont tout à fait divergents, comme nombres et comme composition, suivant l'âge de la diastase et les condi- tions dans lesquelles cette substance a été conservée. On peut trouver, comme produit de saccharification secondaire, du maltose seul, mais en proportions variables, en utilisant les mêmes quantités relatives de dex- trine A et de diastase, ou bien du maltose et du glucose; ce dernier peut provenir soit de l'inversion secondaire du maltose formé, soit de la sac- charification directe de la dextrine. On ne peut donc attribuer aucune importance aux résultats de l'action d'une diastase sur les dextrines de saccharification ou sur les moûts, puisque nous ne connaissons aucune manière de définir chimiquement la diastase utilisée. » ( 456) CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur l'emploi du bioxyde de sodium pour assainir les puits envahis par l'acide carbonique. Extrait d'une Lettre de M. E. Derennes à M. Bouchard. « A l'occasion de la présentation, que vous avez faite à l'Académie, d'un appareil imaginé par MM. Desgrez et Balthazard qui permet de rendre in- définiment respirable un volume restreint d'air confiné, en produisant, par l'emploi du bioxyde de sodium, l'absorption de l'acide carbonique et son remplacement par un égal volume d'oxygène, je prends la liberté de vous signaler une application à laquelle j'ai songé, depuis longtemps déjà, du bioxyde de sodium à l'assainissement des puits envahis par l'acide carbo- nique. » Cette invasion est extrêmement fréquente. La pratique montre que les ventilateurs donnent des résultats satisfaisants; mais ils exio;ent une installation spéciale et l'emploi d'une force motrice. Ou fait également usage de tuyaux ou de buses en bois, à l'intérieur desquels on descend un petit foyer pour provoquer le renouvellement de l'air, etc. Ces divers moyens réussissent d'ailleurs toujours, parce que l'air vicié, qui s'accumule peu à peu au fond des puits, ne se renouvelle que très lentement quand on l'a extrait. » On a aussi recours à l'emploi d'un lait de chaux, qui absorbe en très peu de temps l'acide carbonique. Mais le plus souvent l'air vicié qui rem- plit un puits est un mélange d'acide carbonique et d'azote, représentant de l'air dans lequel l'oxygène est remplacé par un égal volume d'acide car- bonique. On absorbe l'acide carbonique par la chaux; il reste de l'azote. La solution paraît donc incomplète. » Maintenant qu'on connaît les propriétés du bioxyde de sodium, de- venu produit industriel, il semble que l'emploi de ce corps résout complè- tement le problème. L'acide carbonique est absorbé; il est remplacé par un volume égal d'oxygène; l'air reprend sa composition normale. La seule objection qu'on puisse faire, c'est la difficulté d'avoir partout, eu approvi- sionnement, un produit tel que le bioxyde de sodium. . . . Peut-être y aurait-il lieu d'examiner si l'on ne pourrait pas prescrire le bioxyde de sodium dans le matériel de sauvetage des sapeurs-pompiers. » ( 457 ; M. Garcia-Sampredo adresse mie Note relative à un « Nouveau télé- graphe imprimeur, tendant à remplacer avec économie le service de cor- respondance ordinaire par le service télégraphique, et à faire produire à la ligne le maximum de rendement » ('). La séance est levée à 3 heures trois quarts. G. D. BDLLETIIV BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 3o juillet igoo. Traité d' Astronomie sleUaire, 2^ Partie : étoiles doubles et mulliples; amas stellaires, par Ch. André, Directeur de l'observatoire de Lyon, Tome II, Paris, Gauthier-Villars, 1900; i vol. in-8°. (Présenté par M. Mascart.) Observaciones morfologicas y estadisticas sobre algunas anomahas de Digi- talis purpurea L., par Angel Gallârdo. Buenos Aires, Juan A. Alsina, 1900; une brochure in-8°. (Hommage de l'Auteur.) The American Ephemeris and nautical Almanac for the year igoS. Washington, Bureau of equipment, 1900; i vol. in-S". Anuario del observatorio aslronômico de Santiago de Chile, publicado por A. Obrecht, tomo segundo. Santiago de Chile, imprenta Cervantes, igoo; I vol.in-8°. Seccion de meteorolojîa, anos 1888 a 1891 inclusive. Santiago de Chile, imprenta Cervantes, 1899; i vol. in-8'*. Observations météorologiques faites aux fortifications de Saint-Maurice, pendant l'année i8g8. Résumé par R. Gautier. Genève, Ch. Eggimann et C'^, 1900; une brochure in-8°. Air astronomo G.-V. Schiaparelli, Omaggio. 3o guigno i86o-3o guigno 1900. Milano; Stab. Menotti Bassani e C, une brochure in-4''. (') Cette Note, écrite en espagnol, était parvenue à l'Académie dans la séance du 6 août. G. R., 1900, 2» Semestre. (T. CXXXI, N° 8.) Sg ( 458 ) Ouvrages reçus dans la séance du 6 août 1900. Charles Gerhardt, sa vie, sa correspondance (1 816- 1 856), par Ed. Grima.ux, Membre de l'Institut, et Ch. Gerhardt, Ingénieur. Paris, Masson et C", 1900; 1 vol. in-8°. (Présenté par M. Léauté.) Archives de Médecine et de Pharmacie militaires, publiées par ordre du Ministre de la Guerre, t. XXVIII à XXXV. Paris, V^* Rozier; 8 vol. in-8°. Service géographique de V Armée. Notice sur les objets exposés {Instruments et Cartes). Paris, inip. du Service géographique de l'Armée, 1900; une brochure in-8°. Service géographique de l'Armée. Rapport sur les travaux exécutés en 1899. Paris, imp. du Service géographique de l'Armée, 1900; une brochure in-8°. Yearbookofthe United States Department of Agriculture, 1899. Washington, Government printing office, 1900; i vol. in-8°. General Report on the work carried on by the Gcological Survey oj India, 1899. Calcutta, Government printing, India, 1900; i vol. in-8°. Ableitung der Declinationen und Eigenbevi^egungen der Sterne fur den internationalen Breilendienst, vonD' Fritz Cohn. Berlin, Verlag von Georg Reimer, 1900; 1 vol. in-4°. Das Fluor und seine Verbindungen, von Henri Moissan. Autorisierte deutsche Ausgabe ubersetzt von D"^ Theodor Zettel. Berlin, Verlag von M. Rrayn, 1900; i vol. in-8°. (Présenté par M. Moissan.) Outrages reçus dans la séance du i3 août 1900. Service géographique de r Armée. Notice descriptive et statistique du Tche-Li. Paris, imp. du Service géographique de l'Armée; une brochure in-S", avec Carte. Mémoires de l'Académie de Stanislas, 1899-1900; 5* série, t. XVII. Nancy, Berger-Levrault et C'*, 1900; i vol. in-8''. Recueil des Notices et Mémoires de la Société archéologique du département de Constantine; 4* série, vol. XXXIII, 1899. Paris, J. Aubré et C"=, 1900; I vol. in-8°. Bulletin de la Société de r Industrie minérale ; t. XIV, 1 1* livraison, 1900. Saint-Etienne, au siège de la Société. ( 459 ) • Port-d'Albert : L' Adour ancien et le littoral des Landes, parB. Saint-Jouhs. Perpignan, Charles Latrobe, 1900; i vol. in-S". Collection de Minéralogie du Muséum d'Histoire naturelle; Guide du visiteur. deuxième édition. Paris, laboratoire de Minéralogie, 1900; i vol. in-S". Annales de l'observatoire physique central, publiées par M. Rykatchew, année 1897, i'* et 2* Parties. Saint-Pétersbourg, imp. de l'Académie impé- riale des Sciences, 1898; 1 vol. in-4°. Mémoires de l' Académ,ie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg ; 8* série , classe physico-mathématique., Vol. V, n"^8 et 12; vol. VI, n°' 1, 3,4,8 et 12; vol. VII, n°' 2 et 3. Saint-Pétersbourg, J. Glasounof, 1898; 9 fasc. in-4''. Verhandlungen russisch-kaiserlichen, miner alogischen Gesellschaft. Zweite Série, Bd XXXV, L. i, 2; Bd XXXVI, L. i. BuchhandlungEggers undC'% Saint-Pétersbourg, 1899; 3 vol. in-8°. Materialien zur Géologie Russlands. BandXIX (mit 9 Tafeln). Buchhand- lung Eggers und C'*, Saint-Pétersbourg, 1899; i vol. in-8°. La proviiicia di Verona ed i suoi vini. Ing. Gio.-Battista Perez, M. E. Verona, G. Franchini, 1900; une brochure in-8°. Marmi, piètre e terre coloranti délia provincia di Verona. Memoria di Eniuco Nicolis, m. E. Verona, G. Franchini, 1900; une brochure in-8°. The scientijic and literary Works of U" T.-L. Phipson, F. C. S., with a short biographical Notice, by C.-J. Bouverie. London, Wertheimer, Lea and C°, i884; une brochure in-S". (Hommage de l'Auteur.) Natuurkundig Tijdschriftvoor Nederlandsch-Indiè. D' W. VanBemmelen. Tiende série, deel III. Batavia, G. Rolff et G'*, 1900; i vol. in-8''. Ouvrages reçus dans la séance du ao août 1900. Précis analytique des travaux de V Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, pendant l'année 1898-1899. Rouen, imp. Cagniard, et Paris, A. Picard, 1900; i vol. in-S". Sept opuscules sur la Géologie, de MM. Lohest et H. Forir. Liège, 1900. (Hommage des Auteurs.) Emploi des fdtres de pierre, système Kurka, breveté, pour Infiltration en grand. Francfort-sur-le-Mein, 1900; r fasc. petit in-4°. Die Triangulation von Java, ausgefûhrt vom Personal des geographischen Dienslesin niederlàndisch Ost-Indien. Sechste und letzte Abtheilung. Unter Mit\virkungvonM.-L.-J. VANAsPEREN,bearbeitetvonD''J.-A.-C. Oudemans. ( 46o ) Haarlem, Martinus Nijhoff, 1900; i vol. gr. 10-4". (Im Namen derNieder- lândischen Regierung angebolen vom Verfasser.) Annales du Musée du Congo : Botanique ; série II, l. I, fasc. 2. Bruxelles, Charles Van de Weghe, 1900; i fasc. petit in-f°. Royal Society . Further Reports to the Malaria Committee, 1900, by S.-R. CHRisTOPHERsand J.-W.-W. Stephens. London, Harrison and Sons, 1900: 1 fasc. in-8°. Censo gênerai de la Republica Mexicana, verificado et 20 de Oclubre iSgS. Resumen del censo de la Republica. Mexico, 1899; ^ ^°^" in-4°- Bolelin demografico de la Republica Mexicana, 1898; ano TII, nuni. 3. Mexico, 1899; I vol. in-4''. Boletin mensual del observatorio meteorologico delEstado de Oxaca; t. IV, numéros 1 y 2, marzoyabril de 1900. Oxaca de Juarez, 1900; i fasc. in-^". On souscrit à Fans, chez GAUTHIER- VlLLAKb, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Depuis 1836 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us forment, à la Bn de l'année, deux Tolurae» ln-4*. Deux fables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix de rabonnemenl est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements : 30 fr. — Dnion postale ; 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en su». On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Ferran frères. > Cbaix. Alger < Jourdan. ( Ruff. A miens . Courtin-Hecquet. i Germain etGrassin. Angers „ " ( Gastineau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. I Feret. Bordeaux | Laurens. I Muller (G.). Bourges ,. Renaud. IDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. Caen Joiian. Chamberv Perrin. „i 1 ( Henry. Cherbourg ■ ., ( Marguerie. „. ^ \ Jullot. Ciermont-Ferr... „ ( Bouy. iNourry. Ratel. Rey. i Lauverjat. Douai \ ^ ' ( Degez. Grenoble ! _, . ' _ I Gratier et C". La Rochelle Foucher. i Bourdignon. Le Havre _ . ' ( Dombre. , .,, , Tborez. LUle _ Quarre. chez Messieurs : ( Baumal. Lorient ( M"" lexier. * Bernoux et Cumin. 1 Georg. Lyon ( Côte. J Savy. ' Vitte. Marseille Ruât. i Valat. *''"'''^"'^'' i Coulel et nis. Moulins Martial Place. i Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. 1 Guist'bau. Nantes * «r 1 ( Veloppe. , 1 Barma. Nice . . . ■ . ( Appy. Nimes Thikaud. Orléans Luzeray. 1 Blancbier. P°'''^" i Marche. Bennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard (M""). l Langlois. ^""^^ ) Leslringant. S'-Étienne Chevalier. 1 Pouleil-Burles. Toulon i „ . , ( Rumebe. 1 Gimet. ràulouse jp^.^^^ / Boisselier. Tours j Péricat. ( Suppligeon. i Giard. Valenciennes ( L,„,si,e. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : . . . i Feikema Caarelsen Amsterdam J I et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. I Asher et C'. „ ,. 1 Dames. Berlin „ . ., Friedlander et fils. Mayer et Muller. Berne . Schmid et Francke. Bologne Zanichelli. Laiiicrlin. Bruxelles { MayolezetAudiarte. 1 Lebègue et C'*. ( Sotcheck et G°. Bucharest , , , , Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, BelletC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hosl et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. , Cberbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. 1 Benda. Lausanne [ _ Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig ( Lorentz. Max Rùbe. Twielmeyer. Desoer. ^'««■« iGnusé. chez Messieurs : iDulau. Hachette et C>«. Nutt. Luxembourg , ... V. Biick. iRuiz et C". Romo y Fussel. Capdeville. F. Fé. Milan [^"""^ f"«»- \ Hœpli. Moscou Tastevin; Naples (Marghieri di Giu». { Pellerano. iDyrsen et Pfeiffer. Stechert. Lemcke et Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C* Palerme Reber. Porto . Magalhaès et Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. _ l Bocca frères. Rome - ( Loescheret C*. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. „, „ ^ . 1 Zinserling. S'-Petersbourg. . j ^^^^ I Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et Sellier. Varsovie Gebethner et Wolff Vérone Drucker. ( Frick. Vienne ! „ , . . „, ( Gerold et C*. Ziirich Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870- Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I • Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DereÈs et A.-J.-J. Solier. - Mémoire sur le Calcul des Perturbation, qu'éprouvenlle» Comètes, par M. Hinies. - Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bermahd. Volume in-4«, avec 32 planches; i856 • •."■■•■•■•.■ ," ■" V, l" a ■'■ " a ' = • ' Tome II • Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneben. - Essai d'une réponses la question de Prix proposée en i85o par 1 Académie des Sciences pour le concours de .853, et puis remise pour celui de .856, savoir : . Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains séd- . mentaires suivart l'ordre de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée - Rechercher la nature . des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bromn. In-4", avec 2-, planches; .86... . 15-fr. À la môme Ubrairie les Mémoires de l'Académie des Science», et les Mémoires présentés par divers Sayant» à l'Académie des Sciences. N^ 8. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. 20 août 1900.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADËMIE. Pages. M. A. Michel-Lkvy. — Nouvelles observa- tions sur la haute vallée de la Dordogne. ^33 H. Alfred Gurd. — Sur l'existence de Pages. Ceratitis capilata Wied., var. hispanica de Brème, aux environs de Paris 4'^'' 31EM0IRES PRESENTES. M. \\'.-0, Moou adresse un .Mémoire « Sur la d/îcouverte de l'uréine, constituant or- ganique principal de l'urine, et sur la vraie cause des» symptômes uréniiques 4^9 M. B.-G. Jenkins adresse une nouvelle Note intitulée ; < Météorologie, branche de l'Astronomie > 4 '9 CORRESPONDANCE . M"" D. Klumpke. — Observations d'étoiles filantes, faites du ii au i4 août 1900 à rOTiscrvatoire de Paris 4^9 M. J. GuiLLAUjiK. — Observations du Soleil, faites à l'observatoire de Lyon pendant le premier trimestre de 1900 4'|0 M. G. HiNRicils. — Sur la composition de l'air dans la verticale, et sur la constitu- tion des couches supérieures de l'atmo- splière terrestre \!\'i M. E. liouTV. — Sur la cohésion diélec- trique des gaz 44'^ M. Geoiiges Claude. — Sur l'extraction de l'oxygène de l'air par dissolution à basse Bulletin bibliographique température 44/ M. M. Delage. — Sur les acides pyrogallol- ' sulfoniques 4^" M. P. Petit. — Sur les dextrinesdc saccha- rification 4^ ' M. Ej Derknnes. -- Sur l'emploi du bioxyde de sodium pour assainir les puits envahis par l'acide carbonique ^âli M. GAnoiA-SAMPiîEDO adresse une Note relative à un « Nouveau télégraphe im- primeur, tendant à remplacer le service de correspondance ordinaire par le ser- vice télégraphique, et à faire produire à la liane le maximum de rendement ". 457 PARIS. — IMPKl VIERIE a.\ UT III H) K-V I L 1, A R S , Quai des Grands-Au£ustins. 55. .'^AUTHIEB-VlLLAKS. 1900 SECOND SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAK Mil. IiES SECRÉrAIRES PERPÉTIIEEiS. TOME CXXXI. N^ 9 (27 Août 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SFANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent «u plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les iomvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, jiux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pagts accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pns pari désirent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autan que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Artict-e 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi' cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remisa l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvové au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. I Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à pari des articles est aux frais des a~ leurs; il n'\ a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fail 11 un Rapport sur la * iïualion des Comptes rendus apré? l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré* I sent Règlement. Les Savants étrangers * l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le» déposer au Secrétariat an plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivant». \ COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 27 AOUT 1900, PRÉSIDÉE PAR AI. PAYE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome CXXIX des Comptes rendus (2* semestre 1899 ), et le Volume de la Table générale des Tomes XCII à CXXI (t88i à 189S), sont en distribution au Secrétariat. HISTOIRE DES SCIENCES. — Sur l'or égyptien, par M. Bertiielot. « Dans les plus anciens temps, on exploitait directement l'or natif, recueilli dans les alluvions, lequel est ordinairement allié avec une cer- taine dose d'argent. Quand cette dose surpasse quelques centièmes, l'or présente une teinte blanchâtre : il prenait alors le nom à'electrum, ou asem chez les Egyptiens. C'est à une époque beaucoup plus récente que l'on apprit à séparer l'argent de l'or et à obtenir ce dernier métal dans l'état C. R, 1900, 2» Semestre. (T. CXXXI, N' 9.) "" ( 462 ) (le pureté. En Lydie, là où fureitt fabriquées les premières monnaies, celte époque peut être fixée d'après l'analyse des échanlillons de ces monnaies conservés dans les musées. C'est l'époque de Crésus : les monnaies anté- rieures aux Créséides sont alliées d'argent. Le procédé employé pour sé- parer l'or de l'argent est d'ailleurs décrit dans Pline : c'est la cémentation par voie sèche du métal en feuilles, stratifié avec un mélange de chlorure de sodium et de sulfate de fer. L'argent redissous est éliminé à l'état de chlorure double : l'or reste. Ce procédé a été employé dans l'antiquité et pendant tout le moyen âge, jusqu'au commencement du xvi* siècle, époque à laquelle les hôtels des monnaies commencèrent à opérer la séparation des deux métaux par voie humide, suivant des procédés encore usités de notre temps et dont la description est donnée pour la première fois dans des écrits datés du milieu du xiv* siècle. » Il résulte de la connaissance de ces faits que l'on peut, jusqu'à un cer- tain point, tirer argument de la présence ou de l'absence de l'argent dans un échantillon pour en établir la date relative : les échantillons les plus anciens contiennent de l'argent; les échantillons purs sont d'ordinaire plus modernes : sous cette réserve, cependant, qu'il existe dans la nature cer- tains minerais d'or, exempts d'argent, beaucoup plus rares à la vérité. » J'ai pensé qu'il y aurait quelque intérêt à contrôler ces inductions par l'analyse d'échantillons bien datés, tirés des tombeaux égyptiens : les feuilles d'or qui entourent certaines momies sont particulièrement indi- quées pour une semblable recherche. Mon ami et Confrère M. Maspero, actuellement directeur du Musée des Antiquités en Egypte, a bien voulu me fournir quelques échantillons convenables. Le nombre en est malheu- reusement trop limité jusqu'ici pour permettre de préciser rigoureusement la date vers laquelle l'or a commencé à être purifié complètement d'ar- gent. Aussi, je donne les analyses suivantes surtout à titre d'indication : 1. — Feuilles d'or, de la vi° dynastie. Or 92,3 92,2 Argent 3,2 3,9 95,5 96,1 Matières organiques, elc 4)5 3, g n Absence d'étain, de plomb, de cuivre, etc. Fer en proportion presque insensible. ( /.(i3 ) 2. — Feuillcx d'or, de la xii° dynastie. Or 90,5 90,0 Argent t\,S " 95,0 Matières organiques, etc 5,o H Pas d'autre métal en proportion sensible. 3. — Feuilles d'or, de l'époque persane. Or 99,8 1) On voit que le seul or pur est celui de l'époque persane, c'est-à-dire de l'époque où l'on connaissait en Orient l'art de séparer l'or de l'argent. Mais l'intervalle entre les deux dernières analyses se rapportant à une dizaine de siècles, il sera utile d'établir des ternies de comparaison inter- médiaires. » ASTRONOMIE. ~- Observations de la comète 1900 h ( Borrelly-Brooks, 'xZ-if\ juil- let 1900), faites au grand èqualorial de l'observatoire de Bordeaux, par MM. G. Rayet et A. Féraud. Comète 1900^^. Temps sidéral Nombre Dates. de de 1900. Étoiles. Bordeaux. Ai comète. A$ comète. compar. Observateurs, Juillet 29. . . 1 h m s 20. 7.40,65 m s — 2. 4,27 — 2.23,58 8 A. Féraud 3o... 2 21 . 5.40,46 + 3.26,63 — 0. 6,80 JO A. Féraud 3i... 3 21 . i3. 53,52 -2.35,76 -+- 5-59'47 5 G. Rayet 3i... .. 3 21 .37.35,41 -2.34,5i + 2. 4 1,36 5 G. Rayet Aoi^it 2... .. 4 20.18. 7,80 —2. 7,88 + 0. i4,6r 8 A. Féraud 8... .. 5 21 .22. i5,73 —4-36,27 + 2.41 ,5o 5 G. Rayet 8... 5 21 .57 . 59,66 —4.32,08 — I. 11,34 5 G. Rayet 10. . . .. 6 20.27. S, 53 — 2,21,53 — 0.53,97 5 G. Rayet 10. . . .. 6 20. 58. 12,46 — 2 .16,73 — 3.59,72 5 G. Rayet 12. . . 7 20.37. 6,4i +2.3i,6i + 4-i5,27 0 G. Rayet 12. . . .. 7 21. 6. 7,08 +2.37,25 + 1.37,30 5 G. Rayet i3.., 8 20.40.26, 16 -8.58,92 + o.3i,62 4 G. Rayet i3... 8 21 .3i . 19,64 -8. 47, '4 — 3 . 5 I , 00 4 G. Rayet ( 464 ) Temps sidéral Nombre Dates. de de 1900. Étoiles. Bordeaux. Aa comète. AÇP comète. compar. Observateurs oût i4... • 9 h m s 20.54.46,88 tu 8 —9.58,36 + 5'.2r,39 4 G. Rayet i4... • 9 21.49.36,69 -9.43,26 + 0.52, I 5 4 G. Rayet i5.. lO 21.12. 6,97 -1-8. 2,27 + 4-57,56 3 G. Rayet i5. . lO 31 .5i . 10, 3i +8.14,74 + 2, 0,11 3 G. Rayet i6... 11 20.5o.2I ,82 H-I . l5,2I — 0. 3,5o 5 G. Rayet i6.. 11 21.26. 7,94 + 1.28,80 — 2.89,66 5 G. Rayet i8... 12 21 .20. 16,49 -(-5.20,87 — 1.11,73 4 G. Ravet i8... 12 22. 5.12,58 +5.46,70 — 4- 2,72 4 G. Rayet Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1900,0. Etoiles. 1 . . . 2. 3. 4- 5. 6. 7- 9- 10. Catalogue et autorité. I [Weisse, H. II, 1 178, 79, 80. — A.G.Z. Cambridge, i523] I [Paris 3517. — Leyde. Zone 286 et 894]. i [Weisse2 H. II, 1202. -- Paris 3646. — A.G.Z. Lund] I [Weissej H. II, i3o5.— A.G.Z. Bonn 2588] A.G.Z. Helsingfors-Golha 2922 A.G.Z. Helsingfors-Golha 2970 A.-G.-Z. Christiania, 591 \ [A.-Oi, 4027,28. — .\. G.-Z., Christiania 627] A.-O,, 4i63 .'. \ [Groombridge, 710. — A.-O,, 3955. — Rad,, 1020] jij [Fédor. 606. — 2 Groomb., 7^5. — 2 Rad,., '1080. -4B.-B. VI., 75''-i54.- 5 Kazan 586. - 10 Pulkj, 885. — 10 Berlin]. |Jia = + 0% 0879 p-S = — o", 52 1 ] i [A.-O,, 4493.— Kazan, 658] Ascension droite moyenne. Réduction au jour. Distance polaire mo3'enne. 2.51.45,14 -t- 3,16 60. 44-22, 22 2.47.34,80 + 3,28 57.29.26,19 2.55. o,o5 + 3,24 54.16.43,68 2.57.32,72 + 3,58 48.21.24,79 3.i3.i5,77 + 3,5i 3i. 11. 42, 80 3.17.24,80 + 3, 96 26.24.58,07 3.20.52,87 + 5,58 21.48.10,77 3.37.29,45 + 5,48 19.45.55,10 3.44-27,12 + 6.18 17.40.33,10 3.33.28,67 4- 6,83 15.46.44,20 3.48.28,94 + 7,27 i4- 6. 58, 60 4.16.44,02 + 8,47 10. 5 1.58, 00 Réduction au jour. — .5', 68 — 4,96 — 6,26 — 7.75 + 3,64 + 4,95 + 5,96 + 4,70 + 8,5i + 8,07 -I- 9>7i + 11,28 Positions apparentes de la comète 1900 b. Dates. 1900. Temps moyen de Bordeaux. Ascension droite apparente. Log. fact. parallaxe. Dislance polaire apparente. Log. fact. parallaxe. Juin. 29. . . . 3o.... 81.... Il m s ... 11.39. '.9 12 . 82 .56,4 12.87. 12,2 h m s 2.49.44,08 2.5i . 4,71 2.52.27,53 -7,679 — '.699 — T,7i5 60.41 .53,0 57.29.14,4 54.22.86,8 — 0,774 — 0,708 -0,685 3i.... 18. o.5o,2 2.52.28,78 -■i">707 54.i9->8,7 —0,64a ( 465 ) Temps moyen Ascension Distance Dates. de droite Log. fact. polaire Log. fact. 1900. Bordeaux. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe, hms hmi _ o#. Août 2 11.33.43,5 2.55.38,42 — ^il^l 48.3i.3i,7 — 0,729 8 12.14. 5,7 3. 8.43,01 — T,9i7 31.14.27,9 — o,465 8 12.49.43,8 3. 8.47,20 — T,9or 3i.io.35,i — 0,319 10 ii.ii.i5,7 3.i5. 7,23 — 1,968 26.24. 9,1 -0,597 10 11.42.13,6 3.i5.i2,o3 — 7,977 26.21. 3,3 — o,5o5 12 II. i3. 20,1 3.23.3o,o5 —0,045 21.52.32,0 — 0,545 12 11.42.16,0 3.23.35,70 — o,o54 21.49.54,0 — 0,443 i3 11.12.43,4 3.28.36,01 — 0,086 19.46.31,4 — 0,526 i3 12. 3.28,6 3.28.47,79 —0,097 '9-42. 8,8 — o,3io i4 11.23. 5,9 3.34.34,94 — o,i34 17.46. 3,0 ^0,470 i4 12.17.46,7 3.34.5o,o4 — 0,142 17.41.33,8 — 0,179 i5. 11.36.27,2 3.41.37,77 — o,i85 i5. 51.49, 8 — O1396 i5 12.1 5. 24, 2 3.4' .50,24 — 0,189 1 5. 48. 52, 4 — o,i64 16 11.10.49,7 3.49.46,42 — 0,223 14. 6.59,8 —0,491 16 ii.46.3o,o 3.5o. 0,01 — 0,237 14. 4-23,7 — o,334 18 11.32.47,7 4-12. i3, 36 —0,339 jo. 50.57, 8 — o,4io 18 12.17.35,4 4-'2.39,i9 — 0,137 10.48. 6,5 — 0,137 » Juillet 3i. — Le noyau de la comète paraît être £16 9° ou de 10'' grandeur; très net vers la tête, il s'estompe vers la queue, ce qui lui donne une apparence allongée. La tête, d'un diamètre de 3' à 4' d'arc, se prolonge par une queue, légèrement plus étroite, visible jusqu'à 10' ou 12' de distance. » Août 18. — La Lune n'est pas levée, le ciel est très beau. Le noyau de la comète a toujours sa forme allongée. Le diamètre de la tête est d'environ 3' d'arc. La queue, placée dans la direction du mouvement diurne, est visible sur une longueur de près de 10'. » MÉMOIRES LUS. M. E. Vidal donne lecture d'un Mémoire intitulé : L'artillerie agri- cole contre les orages, la grêle et les sauterelles ». (Commissaires : MM. Cornu, Mascart. 1 CORRESPONDANCE. M. le Secrétaiue perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un « Traité théorique et pratique d'électrochimie », par M. Adolphe Minet. ( 466 ) ASTRONOMIE. Demi -diamètre apparent du Soleil et position relative de la Lune, déduits de l'éclipsé du 28 mai 1900. Note de MM. Ch. André et Ph. Lagrula, présentée par M. Mascart. « Nous donnons ici les résultats définitifs de la discussion des observa- tions faites à l'observatoire de Lyon lors de l'éclipsé partielle de Soleil du 28 mai 1900. Outre les données qui ont déjà été indiquées ('), nous dis- posons de trois séries d'angles de position de la corde commune, dont deux mesurés en même temps que les flèches par M. Guillaume (J. G.) sur l'image projetée, et une faite directement vers le milieu de l'éclipsé par M. Le Cadet (,L. C). » Chacune des observations fournit une équation de condition entre les éléments ou les positions adoptées pour les deux astres et des quantités connues; et les équations traitées par les moindres carrés, séparément pour chacun des ordres de mesures, conduisent aux résultats consignés dans le Tableau suivant [la lettre (L j y désigne M. Luizet], où les correc- tions se rapportent aux positions données par la Connaissance des Temps et aux demi-diamètres moyens : Lune (r„) 1 5' 32" 83, que nous considérons comme exact ( Kutzner et Battermann); Soleil (R„~) i5'59"63 (Auwers) : Angle de position. a3c-o = -I- 0';58 + 0,597 A^, ±0,67 Angle de position. Aaî-0=r -h i",59 -h 0,720 A7t;,±o,34 /)=2,5j £j,,,g^j. jg Flèches (J. G.).. . » =+1,21+0,674 » ±0,42 /j=ri,7/ j-^^^j^^ Contacts (J. G.).. » =+1,46 + 0,666 » ±o,54 p—i,o\ ^^ -^^ » (L. C).. » = + 0,72+0,666 » ±0,54 />= ''O \ _--t-o» 5/ » (L.).... » = + 0,84 -!- 0,666 » ±0,54 />=i,o ) ^ Ensemble Aaj-o =+ 1,30 + 0,088 « ±0,20 /' = 7,2 Flèches (J. G.). .. AR» = — 0,19 — 0,786 A7;±o,37 />=i,9j Erreur de Contacts (J. G.). . » = — 0,76—1,025 » ±o,5i p—i,o[ l'unité » (L. C.).. w =; — o,36 — 1,026 » ±o,5i j3r=:i,ol de poids (L. ) » =:+ o, I I — I ,025 « ± o,5i /);= 1 ,0 / =±o",5i. » Ensemble » =-0,13-0,932 .. ±0,23 p = 4,9 (') Ch. André, Sur Vobsen'ation de Véclipse partielle de Soleil du 28 mai 1900 à l'observatoire de Lyon {Comptes rendus, t. CXX\, p. 1627). ( 467 ) » La combinaison pondérée de l'ensemble de ces déterminations con- duit aux valeurs suivantes : » Position de la Lune, le 28 mai 1900, à 4"" 2™, temps moyen de Paris : aj conclue ^t otj CT ^- Corr. de Newcoml) -; o',o87 dr o^,oi3 h- fAa^, + o',o46Air'^l 8(^ conclue = Oj^CT + Corr. de Newcomb -I- o",58 zho',67 + [ a8q + o", 697 AtcJJ ! Demi-diamètre moyen du © conclu : R(,= iS'ôg", 5o ± 0,28 — [o,932AV„]. M On a donc ainsi : 1° une position relative très précise de la Lune, à une période où notre satellite échappe à tout autre procédé de mesure; 2" une valeur du demi-diamètre apparent du Soleil peu différente (— o'iS) de celle qu'Auwers a déduite de 2849 mesures héliométriques et que lui- même estimait ne pouvoir être que trop forte. ■» Mais ce mode de combinaison global de toutes les observations donne lieu à quelques remarques. )) Par relfét de la diffraction les diamètres apparents observés du Soleil surpassent en général son diamètre apparent réel, tel que le donnent les lois de l'Optique géométrique; mais cet agrandissement, toutes choses égales d'ailleurs, diminue à mesure que diminue l'intensité lumineuse de l'image observée et devient négligeable lorsque cette intensité est suffi- samment faible : c'est ce qui arrive certainement pour l'image projetée sur un écran, tandis qu'au contraire il est, semble-t-il, encore sensible dans les observations directes. )) M. Auwers {Aslronomische Nachrichten, n° 3068) indique une seconde cause d'agrandissement du diamètre solaire, {'irradiation; mais pareille influence sur les mesures telles que celles qui nous occupent n'a jamais été démontrée expérimentalement, et de plus, en admettant même qu'il y ait quelque effet de ce genre dans les mesures directes, il n'y en a certaine- ment pas dans les mesures faites par projection. w 11 semble donc que le diamètre apparent déduit de la dernière obser- vation doit se rapprocher plus que tout autre du diamètre réel. » A ces considérations théoriques s'en ajoutent d'autres, non moins importantes, tirées des observations elles-mêmes. Tout d'abord, le sens négatif des deux corrections au demi-diamètre provenant des projections s'accorde seul avec celui indiqué par M. Auwprs; d'autre part, les correc- tions Aa obtenues par cette méthode se rapprochent davantage de celle que donnent les angles de position, laquelle est évidemment indépendante de toute influence de la diffraction . ( 468 ) » En se bornant aux seules observations par projection, on aurait donc pour leur combinaison pondérée, pour le demi-diamètre apparent du Soleil, R0=^ i5'59",24it o".3o. » Pour décider cette importante question, il semble qu'il y aurait lieu de généraliser à l'avenir cette méthode d'observation; à en juger par les erreurs moyennes que comportent les valeurs ci-dessus, il n'est pas dou- teux, en effet, qu'un ensemble de déterminations analogues simultanées conduirait à des résultats d'une précision considérable. " ASTRONOMIE. - Sur une anomalie de la phase dichotome de la planète Vénus. Note de M. E. Antoniadi, présentée par M. A. Cornu. « En 1793, Schrœter constata que, au moment de sa plus grande élonga- tion du Soleil, Vénus présentait non pas une phase exactement dicho- tome, mais bien un terminateur légèrement concave. En i836. Béer et Maîdler trouvèrent, à la suite d'une longue série d'observations, que la dichotomie arrive six jours plus tôt que l'élongation lorsque la phase passe de la gibbosité au croissant, et six jours plus tard lorsqu'elle passe du croissant à la gibbosité. )i Schrœter a attribué le phénomène à l'affaiblissement d'éclat vers le terminateur, tandis que Maidler croyait y voir l'effet d'ombres de mon- tagnes élevées. » Cette anomalie de la phase a été un trait caractéristique des observa- tions de Vénus que j'ai pu faire en ces dernières années, à l'observatoire de Juvisy. La différence entre la dichotomie apparente et l'élongation semblait atteindre parfoishuit jours. Ainsi le 21 avril dernier, une semaine avant l'élongation orientale, les pointes de la dichotomie faisaient déjà saillie sur le terminateur, bien que celui-ci se montrât légèrement con- vexe (/ig- i)- » On pourrait peut-être chercher l'interprétation de l'apparence dans l'inégalité d'éclat de la phase. Il esta remarquer, en effet, sur le dessin, que la faible intensité lumineuse du terminateur ne s'étend pas précisé- ment jusqu'au limbe, la planète se montrant, quelle que soit la phase, beaucoup plus brillante vers les bords qu'en ses régions centrales. Mais, dans ce cas, l'irradiation doit déformer le terminateur dans te sens obsen'é, de ( /»6.) ) sorte que, au lieu de l'hémicycle ABC {Jig. :i), représentant la véritable partie éclairée de Vénus aux élongations, l'œil perçoit la planète limitée Fig. I. 0<- -«E rig. 1. par la figure abc, où les cornes a et b, en vertu de leur plus grand éclat, paraissent s'étendre au delà du terminateur. » Il semble donc probable que le phénomèneest d'ordre purement phy- siologique. » ÉLECTRICITÉ. — Cohésion diélectrique et champs explosifs. Note de M. E. Bouty, présentée par M. Lippmann. » Les courbes relatives aux champs critiques, étudiés dans ma dernière Note, offrent une grande analogie avec celles qui représentent les champs explosifs. Je désigne sous cette dernière dénomination les valeurs minimum du champ qu'd faut produire dans l'intervalle de deux électrodes à peu près planes, pour qu'une étincelle jaillisse entre ces électrodes. )) L'analogie ne va pas jusqu'à l'identité. Les électrodes prennent une part active, mais inconnue, aux phénomènes de la décharge, et il y a lieu de démêler ce qui appartient aux électrodes et ce qui appartient en propre au gaz. Des mesures exécutées par M. Max Wolf entre i et 5 atmosphères fournissent un terme de comparaison que je vais essayer d'utiliser pour cet objet. G. R., 1900, a- Semestre. (T. CXXXI, N» 9.) ' "I ( 470 ) » M. Max Wolf employait des électrodes de laiton de 10''" de diamètre, distantes de i"""", et il représente les champs explosifs minimum y par les formules linéaires suivantes : ! Hydrogène j = 62 + 65,ogp. Air y = 39 + 107 p. Acide carbonique y = 72 -1- 102 ,2 /j. La pression p est évaluée en atmosphères, le champ explosif j en unités C.G.S. électrostatiques. » Mes expériences indiquent aussi qu'à partir d'une pression de quelques millimètres de mercure, les champs critiques deviennent des fonctions Hnéaires de la pression. En adoptant les unités de M. Wolf, les asymptotes inclinées de mes courbes ont pour équations : ! Hydrogène j =r i , 4 + 63 , 33 /;. Air y = 1,593 +119,09/). Acide carbonique .>' ^ ' !7o3 + i44;4 P- » Il convient d'ajouter que ces formules sont déduites d'expériences où la pression n'a pas dépassé G*"", 5 pour l'hydrogène et des valeurs moindres encore pour les deux autres gaz; leur comparaison avec les formules de M. Wolf n'est possible qu'à la faveur d'une extrapolation, justifiée d'ailleurs par le fait que mes observations embrassent déjà ime portion étendue dans laquelle les courbes se confondent pratiquement avec leur asymptote. » Bornons-nous d'abord au cas de l'hydrogène. On sera sans doute frappé de l'identité des coefficients de p et de l'énorme disproportion des termes constants dans la formule de M. Wolf et dans la mienne. L'inter- prélation qui nie semble s'imposer est la suivante : )) Le terme proportionnel à la pression représente proprement la part du champ explosif afférente au gaz, c'est-à-dire mesure l'obstacle apporté par le gaz au passage de l'électricité, ce que Maxwell, développant les idées de Furuday, appe]dil[' electrical slrenght, ce que les Allemands dési- gnent par l'expression de eleclrische Festigkeit, enfin ce que je nomme la cohésion diélectrique du gaz. Le terme constant constitue la part des élec- trodes, c'est-à-dire correspond au travail d'arrachement, de volatilisation des particules métalliques. Dans cet ordre d'idées, il est naturel de penser que le terme constant très petit de mes formules offre une signification analogue, le diélectrique solide ne jouant pas un rôle entièrement passif, puisque l'électricité qui a traversé le gaz doit nécessairement passer à sa surface et la modifier en quelque manière. Dans le cas de l'hydrogène, cet ( 4?! ) effet ne serait pour le verre que la quarante-quatrième partie environ de l'effet des électrodes de laiton employées par M. Wolf. » On sait que l'hydrogène présente cette particularité que le champ ex- plosif est, dans des limites étendues, indépendanl de la distance des élec- trodes, tandis que, dans les mêmes limites, le champ explosif relatif à l'acide carbonique est susceptible de varier du simple au double. Les coef- ficients de la formule de M. Max Wolf pour l'acide carbonique auraient donc changé si, au lieu d'opérer à i"™ de distance, ce physicien avait choisi toute autre distance explosive. Il n'y a pas lieu d'être surpris que les coefficients des termes en p des formules (i) et (2), qui, dans le cas de l'hydrogène, étaient identiques, diffèrent, pour l'acide carbonique, de 40 pour 100 de leur valeur. >) Dans tous les cas, la différence des valeurs de j dans les formules ( 1 ) et (2) mesure l'effet de la substitution des électrodes au verre, effet con- stant pour l'hydrogène à toute pression, mais qui devient, avec les autres gaz, une fonction plus ou moins rapidement variable de la pression. » Par l'étude de cinq gaz : hydrogène, azote, air, oxvgène, acide car- bonique, M. Max Wolf avait cru reconnaître une relation approchée de proportionnalité entre le coefficient de p de ses formules et l'inverse j du chemin moyen des molécules, tel qu'on le calcule d'après la théorie ciné- tique des gaz. Cette relation ne subsiste d'ailleurs, avec les nombres de M. Wolf, qu'à la condition de doubler arbitrairement le coefficient de p relatif à l'acide carbonique. " Si l'on prend respectivement pour unités le coefficient de p relatif à l'hydrogène et l'inverse du chemin moyen pour le même gaz, on trouve les résultats suivants, d'après les formules de M. Wolf et les miennes : 1 Gaz. Wulf, Bouty. T Hydrogène 1 i i Air 1,644 1,880 1,860 Acide carbonique 1,370 2,280 2,784 » Pour l'air, la relation approchée de M. Max Wolf devient rigoureuse, mais, pour l'acide carbonique, elle ne se vérifie encore qu'à 16 pour 100 près. » ( 472 ) CHIMIE ORGANIQUE. - Sur' la composition des combinaisons obtenues avec la fuchsine et les matières colorantes azoïques sulfoconjuguées. Note de M. Seyewetz, présentée par M. A. Gautier. « D.ins la présente étude, j'examine la composition des combinaisons que donne \i\ fuchsine avec certaines matières colorantes basiques par constitution, mais rendues acides par substitution de groupements acides. » a. Influence du nombre de groupes sulfoniques. — J'ai examiné les combinaisons obtenues avec la fuchsine et les colorants azoïques suivants : /SO'Na Brun de naphtylamine ^'""xa^ := Az - C 'H«OH (.) /OH %(SO'Nar- Ponceau cristallisé C'H'^ Az — Az — C'»H'. Rouge solide D ^-H^ ;^_ n..^,/0^ >. Ces combinaisons, ainsi que les suivantes, ont été obtenues en versant l'une dans l'autre des solutions titrées du colorant acide dans le colorant ba- sique, ou vice versa, sans qu'il y ait excès ni de l'un ni de l'autre des réactifs. » Si, dans les colorants précédents à l'état d'acides libres, on n'ajoute que l'alcali nécessaire pour salifier les groupes sulfoniques, j'ai remarqué qu'ils se combinent avec autant de molécules de fuchsine qu'ils renferment de groupes SO^H. » Les colorants précédents se combinent donc respectivement à i, "2 et 3 molécules de fuchsine. Si l'on ajoute, en outre, la quantité d'alcali néces- saire pour saturer les oxhydriles, on obtient, avec le brun de naphtylamine seulement, une deuxième combinaison, renfermant i molécule de brun pour 1 molécules de fuchsine. On remarquera que, dans ce colorant, le groupe OH est substitué dans un autre noyau que celui renfermant le groupe SO^H. " La composition de ces combinaisons a été déterminée, d'une part, d'après les proportions relatives des solutions titrées de colorants purs nécessaires pour avoir une précipitation complète; d'autre part, d'après le poids de combinaison obtenue; enfin, par un dosage de soufre. )' b. Influence des oxhydriles, nour un même nombre de groupes sulfo- niques. — J'ai préparé : /SO^Na I) 1° Les combinaisons de la //•ope'o//«fi V : C°H\ . , ^rT.^^TT ' \Az = Az — CH'OH '30' Na et de la chrysoine : CIV'C _ ^ ,/OH(i) avec la fuchsine. \.\z_Az-bll v^Qfjp^ ( 473 ^ )i 2° Les combinaisons avec la fuchsine des coloranls suivants : OH SO^\a SO'Na Orangé 1 : j j j | | Orangé II : | | | | | \/\/ \/ \/\/0H \/ Az r=T Az Az =T — Az pour voir l'intluence de la position de l'oxhydrile. » Toutes ces combinaisons, lorsqu'elles sont formées avec la matière colorante saturée par la quantité d'alcali juste nécessaire pour salifier le groupe SOMl, renferment des quantités équimoléculaires de matière co- lorante et de fuchsine; mais, si l'on ajoute assez d'alcali pour salifier à la fois les groupes SO'H et OII, on obtiendra avec tous les colorants pré- cédents, dans lesquels on remarquera que le ou les oxhydriles sont sub- stitués dans un noyau différent de celui renfermant le groupe SO"H, de nouvelles combinaisons formées par i molécule de colorant pour 2 molécules de fuchsine. La chrysoïne, bien qu'ayant deux substitutions hydroxylées, ne fixe pas plus de 2 molécules de fuchsine. La composition de ces combi- naisons a été déterminée comme celle des précédentes. » c. Influence de diverses substitutions, pour un même nombre de groupes suljoiiiques, et influence de plusieurs groupes azuïques. Voici les matières colorantes expérimentées : -^OH Ponceau cristallisé C"H"— Az — Az - ^'"^^'^ ./SO^lNar- CIiromotrope 2R C«H°- Az- Az --C'»HV IgQjjygW Brun au chrome RR... . OH - G^H'CSO'Na)^- A/. : Az - C^H^i^ (OH) /'SO^Na \AzH2 JaunesolideA SO^Na - C«H' - Az = Az ~ C« H'-" ^"^ CH^-C»U«;'f°'^'' Jaune Soleil || , f. ,0 C»-^^»^\S03Na Crocéine brillante M G^H*- Az = Az - G" H'- Az :^ Az - - CIP.; ^^^ ' Rouge Gongo ^^^j^^^^G'oH'- Az ^- Az - G^H*-- G»H' - Az = Az - C'»H»^^^j^, 0H\ C^H=-0\ /O-G-^H^ /OH Noir diamine BO AzH=-G«H^- Az = Az/ \Az = Az - G^H^-AzH^ SO'Na/ \SO»Na ( 474 ) » Toutes ces matières colorantes, qui renferment deux groupes sulfo- niques, se combinent à i molécules de fuchsine; elles contiennent juste la quantité d'alcali nécessaire pour saturer les groupes sulfoniques, ou un excès de celui-ci. » Il y a pourtant exception, dans ce dernier cas, avec le brun au chrome RR, dont une molécule fixe alors trois molécules de fuchsine, mais il est le seul renfermant des oxhydriles dans un noyau différent de celui où sont substitués les groupes SO'II. » La composition de ces combinaisons, déduite comme celle des précé- dentes, a été confirmée par la détermination de la composition centési- male Au jaune solide C et de la fuchsine. » d. Influence du nombre de groupes sulfoniques, pour des colorants acides de constitution notablement différente. — Les matières colorantes suivantes ont été combinées à la fuchsine : Brun de naphlylamine . C"'Hv . . ^,„T.r ^ ■' \Az =- Az — C'^H' OH AzH'- \ ^ ., COONa Benzoorangé R ^ZV ^CoH^ — Az =r Az - C«H^ - CH* - Az = Az - C'»H\ q^ OH C^W-0\ /O — CW /OH Noir diamine BO AzH- ~- C=H= -~ Az = Az^C^H^- C^H^ -^Az =: Az - G«H'-'— AzH« SO^Na. XSO^Na Ponceau 5R C^H^ - Az = Az - C«H« - Az :^ Az - C"'H^<:'^>r„ ■' (SO'Na)=:, CH^-0\ /0-CH' ^(SO'Na) Bleu diamine OH --G'^H^ - Az ^- Az/ C«H' • G»H=^\Az i^ Az - G'»H^- OH AzH^ .' \AzH» » Lorsque ces colorants renferment juste la quantité d'alcali nécessaire pour salifier les groupes sulfoniques, ils fixent autant de molécules de fuchsine qu'ils ont de groupes SO'H, sauf le benzoorangé R qui fixe, dans ces conditions, une molécule de fuchsine de plus, probablement à cause de la présence du groupe carboxyle. » Le brun de naphlylamine et le benzoorangé R donnent, en outre, une deuxième combinaison quand on opère avec un excès d'alcali, ce qui, d'après la position respective de leurs groupes acides, confirme mes obser- vations précédentes. » ( 475 ) PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. - Sur T éclairage par la lumière froide physiologique, dite lumière vivante. Note de M. Rapuaél Dubois. « La meilleure lumière pour l'éclairage serait celle qui contiendrait la quantité maxima de radiations de longueur d'onde moyenne, unie à la quantité minima de radiations calorifiques ou chimiques, à la condition qu'elle serait obtenue pratiquement et économiquement. » Ce qui se rapproche le plus, s. l'heure actuelle, de cet éclairage idéal est certainement celui que Ton obtient avec la lumière physiologique ou lumière vwante. Dans beaucoup de cas, à cause de sa luminescence spé- ciale, elle est très agréable à l'œil et absolument parfaite au point de vue de la vision ('), seulement les moyens propres à l'obtenir laissent encore à désirer, surtout en ce qui concerne l'intensité. Cependant, j'ai pu mettre sous les yeux du public, au mois d'avril dernier, dans les locaux du palais de l'Oplique, à l'Exposition, des résultats pratiques qui sont encou- rageants; c'est pourquoi je crois utile de les signaler. )' Pour produire la lumière physiologique avec son maximum d'inten- sité éclairante, d'une manière ra])ide et pratique, en quantité aussi consi- dérable qu'on le désire, j'ai imaginé de cultiver certains microbes lumineux, o\i photobactéries , dans des bouillons /i^a^V/e.? d'une composition spéciale. 1) Lorsque ces derniers sont ensemencés avec de bonnes cultures, dans les limites moyennes de la température de l'atmosphère, on obtient très vite des liquides lumi- neux. En plaçant ceux-ci dans des récipients de verre, de préférence à faces planes, convenablement disposés, on arrive à éclairer une salle assez fortement pour qu'on y puisse reconnaître les traits d'une personne à plusieurs mètres de distance, lire des caractères d'imprimerie ou l'heure à une montre, principalement le soir, quand l'œil n'est pas ébloui par la clarté du jour, ou bien après un séjour de quelques minutes dans une chambre obscure ou faiblement éclairée. (') J'ai montré depuis longtemps que celle que l'on obtient avec des photobactéries ne renferme que des quantités infinitésimales de radiations ca'orific/ites. La propor- tion des radiations chimiques y est si faible qu'il faut plusieurs heures de pose, avec une plaque instantanée, pour obtenir une bonne épreuve photographique. Sa force de pénétration est très grande, car des épreuves peuvent être produites malgré l'inter- position de corps opaques : bois, carton, etc. Toutefois, les feuilles minces d'alumi- nium ne sont pas traversées. ( 4:6 ) » Les bouillons dont je me suis servi doivent contenir : de l'eau, du sel mîirin, un aliment ternaire, un aliment quaternaire azoté, un aliment phosphore et des traces de ces composés minéraux qui entrent dans la composition de toute matière biopro- téonique. ■» J'ai fait connaître autre part ( ' ) les proportions d'un bouillon type; je n'y reviendrai-pas ici; je veux seulement insister actuellement sur la natiu'e des substances qui donnent les meilleurs résultats. J'ai essayé plusieurs milliers de produits ou de mélanges de ces produits. » Les aliments qui nous ont fourni la plus forte lumière et la plus lonsue durée sont les suivants : « Aliments ternaires : glycérine et mannite; » Aliments quaternaires : peptones et asparagine ; » Aliments phosphores : nucléines, lécythines phosphorées, phosphate de potasse. » Les peptones donnent de bons résultats, mais ils ont le très grand inconvénient de nécessiter une stérilisation parfaite, sans quoi le bouillon est vite envahi par les microbes de la putréfaction; il dégage alors une odeur infecte et s'éteint rapidement. Dans tous les cas, les peptones doivent être de première qualité. Les peptones à bas prix, liquides ou pâteux, présentent de graves défauts, entre autres celui de produire des odeurs fétides, même pendant la préparation du bouillon et avant toute inoculalion. » Ces inconvénients des peptones sont surtout fâcheux quand ou veut obtenir en grand des liquides lumineux pour l'éclairage : en effet, ces der- niers doivent être, à la fois, aérés et doucement agités. Un des meilleurs moyens pour atteindre ce but est de faire passer des bulles d'air dans le liquide; cet air doit être filtré, ou mieux stérilisé par son passage dans un tube chauffé ou renferinant une spirale de platine rougie. » Ij'asparagine offre une grande supériorité sur les peptones, parce qu'elle résiste à la fermentation putride proprement dite et qu'il n'est pas aussi indispensable de se mettre à l'abri des germes de l'air, cecpii est préfé- rable cependant, à cause de la concurrence vitale. En tout cas, les bouillons à asparagine convenablement préparés ne dégagent pas de mauvaise odeiu' et brdlent à l'air libre. Celte substance a l'inconvénient d'être, à l'heure actuelle, d'un prix élevé. « J'ai pu obtenir très économiquement des bouillons exclusivement (') Raphaël Dubois, Leçons de Physiologie générale et comparée. Paris, Carré et Naud; 1898. / 477 ^ végétaux, en utilisant certains tourteaux de graines oléagineuses; mais souvent il faut quand même stériliser et, en tout cas, produire dans le bouillon lumineux une bonne ventilation, pour empêcher le développement de microbes anaérobies réducteurs, qui développent de l'acide sulfhydrique et divers autres produits sulfurés. » La persistance de la lumière dans les milieux liquides varie suivant la richesse du bouillon nutritif, son aération, son agitation, suivant la pureté des cultures, la température extérieure : j'en ai vu résister pendant six mois au repos et dans un sous-sol obscur. H En résumé, grâce à nos bouillons liquides, nous sommes parvenus à éclairer une salle avec une lumière égale à celle d'un beau clair de lune. J'ai tout lieu d'espérer que la puissance de cet éclairage pourra être nota- blement augmentée et que la possibilité de son utilisation pratique ne tar- dera pas à être reconnue. )) L'énorme travail industriel produit par la levure de bière montre assez ce que l'on peut attendre de l'activité des infiniment petits, et, en parti- culier, des microbes lumineux. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Action de la pression totale sur l'assimilation chlorophyllienne (' ). Note de M. Jean Friedel, présentée par M. Gaston Bonnier. « Les recherches de M. Godiewski ont établi que, dans l'air confiné, maintenu à la j)ression normale, l'intcusité de l'assimilation chlorophyl- lienne dépend de la pression relative de l'anhydride carbonique, et qu'elle est maxima, chez la plupart des plantes, pour une proportion de ce gaz voisine de lopour loo. « L'influence, sur cette fonction, de la pression totale supportée par la plante n'a pas encore été étudiée. Je me suis proposé de déterminer les modifications amenées dans l'assnîiilation par les pressions inférieures à la pression atmosphérique. J'ai opéré sur des feuilles détachées de la tige, et j'ai mesuré le phénomène résultant de l'assimilation et de la respiration. » Deux feuilles, aussi identiques que possible, sont placées dans des éprouveltes ( ') Ce Travail a été fait au laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, dirigé par M. Gaston Bonnier. C. R., 1900, 2« Semestre. (T. CXX.XI, N° 9) ^2 ( 47H ) retournées sur le mercure et renfermant chacune de l'air atmosphérique, additionné de gaz carbonique dans une proportion voisine de lo pour loo. L'une des éprouvettes est mise dans un récipient dans lequel on raréfie l'air; l'autre, dans un récipient semblable maintenu à la pression normale. Les deux, appareils sont exposés à une même lumière, et les gaz sont ensuite analysés de nouveau. » Les expériences ont porté sur divers végétaux ; Evonymus japonicus, Ligustrum. japonicum. Riiscus acideatus, Robinia Pseudacacia. » Le rapport du volume de l'oxygène dégagé à celui du gaz carbonique absorbé reste, dans tous les cas, très voisin de l'unité; aussi, en indiquant les résultats moyens, on peut se contenter de donner un seul chiffre pour les deux gaz. » Soient A la valeur absolue du phénomène résultant, pour la feuille maintenue à la r> pression normale, B pour la feuille placée dans l'air raréfié. En prenant le rapport -r- > on aura une mesure de l'action de la pression sur les échanges gazeux de la feuille. B Pressions. Valeurs de -r- ■ A Ligustrum japonicum i atmosphère i f » 0,94 f » 0,81 \ » 0,74 \ » G , 5o I » 0,47 Ligustrum vulgare \ » 0,78 ■ Evonymus japonicus | » 0,80 k » 0,73 \ » 0,62 Robinia Pseudacacia 1 » 0,78 Ruscus aculealus \ » 0,69 » Deux feuilles de même surface et d'aspect identique ne sont pas nécessairement comparables. Malgré les précautions prises pour éviter les causes d'erreur tenant aux différences individuelles, il se produit parfois quelques résultats aberrants; mais ces cas sont trop peu fréquents pour masquer la loi générale du phénomène. » En somme, il résulte des chiffres précédents, qui, pour la plupart, sont obtenus par la moyenne de nombreuses expériences concordantes, que : » 1° L'abaissement de la pression totale, même jusqu'à \ d' atmosphère , ne modifie pas la nature de V assimilation chlorophyllienne, le quotient résultant des échanges gazeux R = ^^ restant toujours voisin de l'unité. » 1° L'intensité de l'assimilation chlorophyllienne diminue avec la pression, ( 479 ) pour les pressions inférieures à la pression normale, suivant une loi assez régu- lière. » On peut remarquer que les nombres obtenus sont du même ordre de grandeur chez les divers végétaux étudiés, qui présentent pourtant la plus grande variation au point de vue de la structure de leurs feuilles et de l'activité de la fonction chlorophyllienne. » GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Sur V ancienne extension des glaciers dans la ré- gion des terres découvertes par l' expédition antarctique belge. Note de M. Henrtk Arctowski, présentée par M. de Lapparent. « Au cours du voyage de découvertes géographiques de l'Expédition antarctique belge, nous avons eu l'occasion d'examiner de plus près les terres antarctiques. Les échantillons géologiques qui ont été recueillis, aux vingt débarquements effectués dans le détroit de la Belgica, nous per- mettent de tracer une esquisse de la Carie géologique de cette région ( ' ). La variété des roches en place n'est pas grande; le granit et la diorite pré- dominent; de la porphyrite, de la serpentine et du gabbro ont également été trouvés. Les roches erratiques, par contre, sont variées, et elles sont, pour vme bonne part, totalement différentes des roches trouvées en place. Je citerai le gneiss, différentes espèces de porphyres, des roches basal- tiques et du grès. Ces blocs erratiques ne proviennent pas de l'apport des icebergs; car, en plusieurs endroits, ils sont entassés sous forme de moraines parfaitement bien conservées. D'un autre côté, ces moraines ne correspondent pas à des glaciers actuels qui seraient, par hypothèse, en retraite. Nous sommes donc forcés d'admettre que ces accumulations de blocs erratiques datent d'une époque à laquelle le régime glaciaire était très notablement différent du régime actuel. » Pour diverses raisons, il me paraît tout à fait remarquable de constater la présence de ces vestiges de l'époque glaciaire dans la région polaire antarctique, et c'est pourquoi je désire signaler quelques faits à l'appui de mes assertions. L'îlot Gaston, notre huitième débarquement antarctique, situé à un mille de la côte, est un gros dos de mouton, parfai- tement poli à la surface. Il était presque complètement dépourvu de neige (') Bull. Soc. royale belge de Géographie, p. i3o; 1900. ( 48o ) lors de notre visite. En face de cet îlot, au cap Reclus, se dresse le long de la côte une très grande moraine, dirigée NE.-SO. Si l'on examine la Carte des terres découvertes par l'expédition. Carte dressée par M. G. Le- cointe (' ), on constate que la direction de la moraine est celle du détroit de la Belgica et l'on est porté à admettre que le glacier qui a produit cette moraine devait s'écouler dans le détroit même; or, la longueur du détroit est dix milles en cet endroit et sa profondeur atteint ôaa™. » Les débarquements 17 et 1 8 fournissent un autre argument. » Sur l'îlot Bob, non loin de l'île Wiencke, nous avons découvert des parties de moraine, très bien conservées, situées à plus de 25™ au-dessus du niveau de la mer, hautes de 5™ à 7™ et adossées contre la pente du ri- vage. La direction de cette moraine est celle du canal: la moraine va en s'abaissant légèrement vers l'ouest. Quelques blocs de gneiss étaient très grands et parfaitement polis à la surface. Le granité rouge est sous forme de cailloux très ronds et il en est de même d'autres roches, tandis que le granité de hornblende est fréquemment anguleux. » De l'autre côté du détroit de la Belgica, juste en face, nous avons dé- couvert une très belle moraine sur l'île Banck. Hauteur 20™, direction parallèle à celle du détroit. 1) Cette moraine est adossée à la pente de la niontagne qui présente des roches moutonnées caractéristiques. » Pour se rendre compte de ces moraines, il faut imaginer un immense glacier qui se serait écoulé dans le détroit de la Belgica vers l'ouest, c'est- à-dire vers l'océan Pacifique. » D'autres preuves de la grande extension des glaciers antarctiques nous sont fournies par les roches erratiques recueillies dans le golfe de Hugues, au troisième, au cinquième et au sixième débarquement, et par celles que nous avons trouvées sur l'île Anvers au quatorzième débarque- ment, où un banc de cailloux roulés et de blocs s'étend à une certaine distance du rivage. Puis, dans le chenal de Errera, une moraine remar- quable se dresse en travers. Enfin, en de nombreux endroits, nous avons pu voir des roches moutonnées et parfaitement polies, soit le long des rivages, soit sur les petites îles. , » Les îles Moureaux, de la baie des Flandres, peuvent servir d'exemple. Elles sont basses et presque complètement recouvertes d'une nappe de (') Bull. Soc. royale belge de Géographie, Carte n° 1; 1900. ( 48i ) glace; mais, sur le pourtour, la roche est à découvert et l'on peut voir une surface bosselée et uniformément polie au-dessus et en dessous du niveau des eaux de la mer. » M. P. CoTTANciN adresse une Note intitulée : « Loi relative aux mouve- ments géologiques du sol pour toute la Terre » . M. J. FiÉvET adresse une addition à son " système d'avertissement électrique pour éviter les collisions des trains de chemins de fer ». La séance est levée à 3 heures trois quarts. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Outrages reçus dans la séance du 27 août igoo. Traité théorique et pratique d' électro-chimie, par Adolphe Minet. Paris, Ch. Béranger, igoo; i vol. in-8". Le dessin d' Histoire naturelle sur papier, pierre lithographique , bois et divers papiers pour photogravures, par T. Husnot. Athis (Orne), 1900; i fasc. in-8». La pluie artificielle, précédée de considérations sur la nature et l'origine de la chaleur, la lumière et l'électricité, par le Lieutenant-Colonel Baudouin. Paris, V" Ch. Dunod, 1900; i fasc. in-S". A7//'' Congrès international de Médecine. Paris, 2-g août 1900. (Numéro spécial de la Gazette des Hôpitaux); 1 fasc. in-4°. Revue des Hybrides franco-américains, porte-greffes et producteurs directs, Directeur : P. Gouy; n° 32. Aubenas, imp. Robert, 1900; i fasc. in-8°. Untersuchung ûber die durch Jupiter, Saturn und Mars bewirklen speciellen Stôrungen des Planeten (m) Istria und deren Anwendung zur Verbesserung der Bahnelemente, von Johan Teodor Petrelius. Helsingfors, 1900; i fasc. in-/i". ( 482 ) Finska precisionsnivellementet 1892-1899, af Edv. Blomqvist. Helsingfors, 1900 ; I fasc. in-4°. Ueber die Isomorphie nml die entropischen Beziehungen der Ameisensauren Salze des Calcium, Stronlium, Baryum und Blei, von Arthur Plâth\n. Helsingfors, 1900; r fasc. in-8°. Untersuchungen ûber die Lôslichkeit einiger Kalkphosphale , von Arthur RiNDELL. Helsingfors, 1900; i fasc. in-8°. Zur Kenntniss der Bhih'erânderungen nach Anderlàssen, von E.-A. von WiLLEBRAND. Helsingfors, 1900; i fasc. in-8°. Ueber experimentelle Blutgift-Anûmieen, von T.-W. Tallqvist. Helsing- fors, 1900; I fasc. in-S". Bidrag till kannedomen om albumosurin sârskildt den febrila deuteroalbu- mosurin, af Robert Ehrstrom. Helsingfors, 1900; i fasc. in-8°. Om slreptokockens och dess toxins samt stafylokockens inverkan pa lefvern, af Max Bjôrksten. Helsingfors, 1900; i fasc. in-S". Recherches sur les Bacilles diphtériques el pseudo-diphtériques de V homme et des animaux, par le D'' U. Lambotte. Bruxelles, Hayez, 1900; i fasc. in-S". Experimentelle Untersuchungen ûber die Einm'rkung des Eiserins auf den Flussigkeitswechsel und die Circulation im Auge, von V. Grônholm. Leipzig, 1900; I fasc. in-8°. La separazione délia Sicilia délia Calabria. Studio storico e geologica del Doit. Agostino Faggiotto. Regio di Calabria, 1900; i fasc. in-8°. Almanaque nautico para el ano 1 902, calculado de orden de la superioridad en ellstituloy observatorio de Marina de San Fernando. San Fernando, 1900 ; I vol. gr. in-8°. Annuaire géologique elminérologique de la Russie, rédigé par N. Krichta- fovitch; vol. IV, iivr. 1-2. Novo-Alexandria, 1900; i fasc. in-4°. Anales de la Asociacion de Ingénieras y Arquitectos de Mexico; t. VHI. Mexico, 1899; I vol. in-8°. La Propaganda cientijîca; ano I, tomo 1, num. 1. Guatemala, 1900; I fasc. in-8°. Journal of the Collège of Science, Impérial Urdversity of Tokyo, Japan ; Vol. XIII, part 1. Tokyo, 1900; i vol. petit in-4''. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. Depuis 1836 les COMPTES MNDDS hebdomadaires para.ssent régi^lièi^t le Dimanche. Ils ror,„e.u à la fin h .- . . râbles, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétiaue de noms d'A,it«„n- , u '" "' ""' """'"•" '"-^* '^''" et part du I" janvier. Pnaoel.que de noms d Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est ...nuel Le prix lie P abonnement est fixé ainsi qu'il suit ; Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Dnion postale : 34 fr — Autres navs ■ u= f ■ , H >5 . o» II. Autres, pays : les frais de poste extrRnn1ii,H,rM» „„ sti». On souscrit, dans les Départements, Angers. chez Messieurs : ^gen Ferran (rères. ' Chaix. Aiger I Jourdan. ( Ruff. Amiens Courtin-Hecquet. j Germain et Grassin. I Gastineau. fayonne Jérôme. Hesançon Jacquard. / Feret. Bordeaux Laurens. ' Muller (G.). Hourges Renaud. / Derrien. J F. Robert. ' j Oblin. ' Uzel frères. Jouan. Lorient. chez Messieurs : i Bauinal. ( M— Texier. Bernoux et Cumin. Lyon j Marseille. . Montpellier Brest. Cac C/ierOuurg i-errin. j Henry. ( Marguerie. Ctermont-Ferr. Juliot. Bouy. i) jon j Nourry. . j Ratel ( Rey. Oouai 1 Lauverjat. ( Degez. Grenoble i Drevet. \ Gratier et C La Hochelle Foucher. Le Havre 1 Bourdignon. ( Dombre. Lille ) Thorez. ( Quarré. \ Georg ^ Côte. Savy. Vitte. Ruât. , Valat. ' Coulet Cl fils. Moulins Martial Place. I Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. l Guist'hau. ( Veloppé. I Barma. I Appy. /Vimes Thibaud. Orléans Luzeray. „ ... 1 Blanchier. Poitiers ) Marche. Bennes..... ... Plihon et Hervé. Rocheforl Girard ( M"" ). „ I Langlois. Rouen ! ". On souscrit, à l'Étranger, Nantes Nice. . . S'-Etienne . Toulon .... Toulouse. I Lestringant. Chevalier. I Ponteil-Burles. ( Rumébe. \ Gimet. I Privât. , Boisselier. Tours j Péricat. ' Suppligeon. \ Giard. { Lemaltre. Valenciennsi . Arnsterdam . Athènes. . . Barcelone Berlin. . Berne . . . Bologne . Bruxelles. Bucharest. Budapest Cambridge Christiania Constantinople. Copenhague. . . . Florence Gand Gènes Genève . . La Baye. Lausanne. Leipzig. Liège. chez Messieurs : j Feikema Caarelsen ■ i et C". ■ Beck. Verdaguer. I .\sher et C'*. 1 Dames. , Friediander et fils. f Mayer et Muller. Schmid et Francke. Zanichelli. I Lamertin. ! MayoiezetAudiarte. 1 Lebègue et C'V j Sotcheck et C°. ! .\lcalay. Kilian. Deighton, BellelC». Cammenneyer. Otto Keil. Hôst et fils. Seeber. Hoste. Beuf. I Cherbuliez, Georg. ( Stapelmohr. Belinfante frères. \ Benda. ( Payot. Barth. I Brockhaus. Lorentz. Max Rube. , Twietmeyer. \ Desoer. ' Gnusé. chez Messieurs : I Dulau. Londres 'ni ., j Hachette et C'-. ' Nutt. Luxembourg . . V. Bûck. j Ruiz et G". Madrid .. . . ) ^o""" Y Pussel. j Capdeville. ' F. Fé. Milan. j Bocca frères. ■ ' Hœpli. ^^"^^^o" Tastevin. Naples ( Marghieri di Giu, ' \ Pellerano. I Dyrsen et Pfeiffer. Neyv-york . Stechert. LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Reber. ^°''^° MagalhaéselMouii Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Borne ; ^o"^" ''"''es. ( Loescheret C'v Botterdani Krainers et fils. Stockholm Samson et Wallin ( Zinserling. / WolfT. Bocca frères. Brero. S'-Petersbourg. . Turin.. . Varsovit Vérone. . Vienne . \ Clausen. I Rosenbei nbergetSellier. Gebethner et Wolff Drucker. ( Frick. ' Gerold et C". Zurich ^feyer et Zeller. 15 fr. 15 fr. fABLES GENERALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes!" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— i i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870- Prix, Tomes 62 à 91.— (1" Janvier 1866 à 3i Décembre i8«o.) Volume ^-4°; 1889. Prix SUPPLÉMENT ADX COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbès et A.-J.-J. Solie». - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouven t les Comètes, par M.Hanien.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénoraénesdigestifs, particulièrement dans la digestion des matière. grasses, par M. Claude BER^ABD. Volume in-4% avec Sa planches; i856 ., " Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedïm. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en j85o par l'Académie des Science^ pour le concours de iS53, et puis remise pourcelui de i856, savoir : . Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédii « mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature « des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bbonn. In-4'', avec 27 planches; 1861.. . 15 fr À la même Librairie les Mémoirea de l'Académie des Sdencss, et les Mémoires présentég par divers Saranta à l'Académie des Sciences. N" 9. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 27 août 1900. rÇ MEMOIRES ET COMMUIVICATIOMS DES MEMBUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÊJttR. Pages. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome CXXIX des Comptes rendus (j" semestre 1899), et le Volume de la Table générale des Tomes XCII à CXXI ( 1881 ii iSgâ), sont en distribution au Secrétariat 4^' Pages. M. Berthflot. — Sur I or égyptien [fi\ MM. G. Rayet et Fera' >. — Observations de la comète 1900 ' ' Borrell3-Brooks, 23-a4 juillet 1900) faites à l'observatoire de Bordeaux îGii MEMOIRES LUS. M. K. \ IDAL donne lecture d'un Mémoire iiitiliilé : " L'artillerie agricole contre les orages, la grêle ( Igs sauterelles " '^dh CORRESPONDAIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, un « Traité théorique et pratique d'éleclrochimie, par M. Adolphe Minet ». '|65 MM. Ch. André et Ph. Lagrula. — Demi- diamètre apparent du Soleil et position relative de la Lune, déduits de l'éclipsé du ■jS mai 1900 4'^6 M. K. Antoniadi. — Sur une anomalie de la phase ^ichotome de la planète Vénus.. 468 M. E. Bouty. — Cohésion diélectrique et champs explosifs 469 M. Seyewetz. — Sur la composition des combinaisons obtenues avec la fuchsine et les matières colorantes azoïques sulfocon- juguées 4/2 Bulletin bibliographique M. Raphaël Dubois. — Sur l'éclairage par la lumière froide physiologique, dite lumière vivante M. Jean Kriedel. — Action de la pression totale sur l'assimilation chlorophyllienne. M. Henryk .\rctowski. — Sur l'ancienne extension des glaciers dans la région des terres . découvertes par l'Expédition an- tarctique belge M. P. CoTTANCiN adresse une Note inti- tulée : o Loi relarive aux mouvements géologiques du sol pour toute la Terre ». M. J. FiKRET acfa-esse une addition à son « système d'avertissement électrique pour éviter les collisions des trains de chemins de fer >■ 4P '179 48i PARIS. — IMPKIMERIE G A. UT H t K R-V I L L ,V R S , Quai des Grands-Augustins. âS. 1900 SECOND SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SËliKfCpS DE L'ACADÉMIE ES. SCIENCES PAK ifin. fiKS liECRETAipSItS PERPElUËI^S TOUÎE ^Xt\XI IVMO (3 Septembre 1900). PARIS GAUTHIER-VILLARS, IMPHIMEUR DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES Quai des Grands-Au LIBRAIRE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, gusliDS, 55. EE 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SFANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux oe ^es Membres et de l'analyse des Mémoires ou 'Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. I Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article i". — Impressions des travaux de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou DarunAssociéétranger de l'Aradémie comprennent «u plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner a^jx Comptes rendus plus de 5o pa'ges par année. ,' Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a élé remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit f as les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autanl que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. ARTict.E 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne? qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'en ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ] xtrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seulduMémoireestinsérédansle Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la t^'.tuation des Comptes rendus aprèf l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les SaTants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MW. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat an plus tetà le Samedi qui précède la séance, avant B^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivant*. ■--•u,- COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 5 SEPTEMBRE 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES GORRESPOND\NTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Action physiologique et applications thérapeutiques de l'oxygène comprimé., Noie de M. A. Mosso. « M. Haldane, d'Oxford, a montré, sur des souris, que l'oxyde de car- bone cesse d'être mortel, même à 5o pour loo, quand les animaux se trouvent dans l'oxygène pur à 2 atmosphère^. J'ai répété cette expérience et je l'ai confirmée. Trouvant le fait très iatéressant, j'ai voulu étendre cette étude aux grands animaux ; j'ai constrijit, dans ce but, des appareils en métal pouvant contenir des chiens, des lapins, des singes et capables de supporter une pression de 10 atmosphères. J'ai constaté que les animaux n'étaient pas empoisonnés dans une atmosphère contenant 6 pour loo G. R., 1900, 3« Semestre. (T. CXXXI, N° 10.) 63 ( 4«4 ) d'oxyde de carbone, à la condition que la pression atteigne i atmosphères d'oxygène pur ou lo atmosphères d'air. A la pression ordinaire, les ani- maux succombent aussitôt que la pression d'oxyde de carbone s'élève à 0,5 pour 100 et moins encore. » Les animaux, à la sortie des appareils contenant l'oxyde de carbone, meurent immédiatement. Maisisi l'on purifie progressivement le milieu où ils se trouvent, on produit uni véritable lavage du sang et, au bout d'en- viron une demi-heure, ils peu\ient être sans danger ramenés à l'air libre. » Ce fait est fort intéressant déjà au point de vue physiologique, puis- qu'il nous montre que les aninàaux peuvent vivre sans globules sanguins, aux dépens de l'oxygène simplement dissous dans le plasma, à la condi- tion que cette dissolution soit suffisante par suite d'une augmentation de pression. Mais il prend une importance particulière par ses applications thérapeutiques. )) Je construis en ce moment une cloche en fer pour étudier les effets de l'oxygène comprimé dans les anémies de l'homme. » Ces observations ont leur fipplicalion immédiate dans les cas d'empoi- sonnement accidentel par l'oxyde de carbone. Ainsi, deux singes placés dans une atmosphère contenant i pour 100 d'oxyde de carbone étaient, au bout d'une demi-heure, complètement intoxiqués. Leur respiration était presque suspendue. A ce moment, on enleva les deux singes de la cloche. L'un d'eux, laissé sans secours à l'air libre, mourut. L'autre, placé dans l'oxygène comprimé à deux atmosphères, se réveilla immédiatement, et au bout d'une demi-heure put être extrait de l'appareil, parfaitement rétabli. » Il arrive fréquemment, dans les explosions de mines, que des ouvriers extraits des puits survivent quelques heures et même quelques jours à l'accident, puis succombent. Ces ouvriers seraient certainement sauvés, si l'on pouvait les placer immédiatement dans l'oxygène comprimé. Prati- quement cela n'offre.aucune difficulté; il suffirait d'avoir, prés de l'orifice du puits, une cloche et une provision d'oxygène comprimé, comme on le trouve maintenant dans le commerce, à la pression de 120 atmosphères. » ( 4H5 ) MEMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Le dernier signe de vie. Note de M. Acgustus D. Waller. « Le signe dislinctif que je signale aujourd'hui permet de reconnaître» en quelques instants, si un organe ou un tissu quelconque, soit animal, soit végétal, est vivant ou mort. » La réaction repose sur le principe suivant : » La matière à l'état de vie répond à une excitation électrique par un courant dans le même sens. Celte même njatière, tuée par élévation de température, ne répond plus à l'excitationl ou bien accuse un courant contraire de polarisation. » Cette réaction positive prouve, selon moi, que l'objet interrogé n'est pas de la matière inerte; c'est un phénomène général et caractéristique de la matière vivante, en tant que vivante, qili se constate sur les nerfs, les muscles, la rétine, la peau, le foie, etc., chej, les animaux; sur les feuilles, les fleurs, les racines, les fruits, les graines,|etc., chez les végétaux. )) C'est leur dernier signe de vie, au moyen duquel on peut reconnaître sur-le-champ qu'ils sont encore vivants, et même jusqu'à un certain point mesurer et exprimer en chiffres de combien Is vivent encore. » Le dispositif au moyen duquel on réalisera l'expérience est des plus simples. Son outillage existe déjà dans toit laboratoire de Physiologie. Pour les réactions non douteuses, sur les objets ayant une résistance faible (par exemple, réaction supérieure à o^"",oi , résistance inférieure à looooo ohms), un galvanomètre accusant i lo"" ampère suffit. Mais pour les réactions plus délicates, sur des objets à rijsistance élevée ( par exemple, réaction au-dessous de o^°'",ooi, résistance Jupérieure à un mégohm), un galvanomètre plus sensible est indispensable. Celui que j'emploie habi- tuellement (modèle Thomson) a une sensibilité telle que i.io"'" ampère donne une déviation de 5""" à 6""'" sur une échelle placée à 2"". M Quant aux accessoires, ils se composent d'une paire d'électrodes impolarisables (modèle du Bois-Revmond), d'un appareil à chariot et d'un compensateur. Chacun de ces instruments est relié à deux des bornes d'un clavier à quatre fiches, permettant de court-circuiter : i° la préparation, 1° le galvanomètre, 3° le compensateur, 4° l'appareil excitateur. ( 486) » Si l'on désire doser l'énergie excitatrice, on emploiera de préférence la décharge d'un condensateur. » Deux commutateurs, l'un dans le circuit de l'excitateur, l'autre dans celui du compensateur, serviront à renverser la direction de leurs courants. » On conduira l'expérience de la manière suivante : L'objet mis en expé- rience est relié au galvanomètre; son courant propre ou accidentel est exactement compensé de façon que la fiche contrôlant le galvanomètre puisse être enlevée et replacée sans causer de déviation. Cette fiche étant en place (galvanomètre court-circuité), une excitation électrique est lancée au travers de la préparation. Aussitôt après, la fiche de l'excitateur est replacée, et C"lle du galvanomètre est enlevée. Celui-ci accuse ou n'accuse pas le coup de feu i)rovenant de l'objet. On répète la manœuvre avec excitation en sens contraire. » S'il y a coup de feu dans les deux directions, ou dans une direction seulement, l'objet est vivant. S'il n'y a pas coup de feu, l'objet est mort. » La valeur électromotrice de la réaction varie avec la nature de l'ob- jet, l'intensité de l'excitatioa et l'espace de temps écoulé après celle-ci jusqu'à l'établissement du circuit galvanométrique. Elle se mesure ordi- nairement en centièmes et millièmes de volt; elle diminue plus ou moins rapidement avec l'extinction progressive de la vitalité; elle est entièrement effacée par l'ébullition. « CORRESPONDANCE. Sur la proposition de M. Marey, Président de la Commission interna- tionale de contrôle des instruments de Physiologie, MM. Cornu et Chau- VEAU sont désignés comme délégués de l'Académie à cette Commission, M. le Secrktaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, deux Cartes relatives à la Chine, publiées par le Service géographique de l'armée, savoir : « Théâtre des opérations en Chine : environs de Pékin, à l'échelle de —^^ », et « Plan de Pékin, à l'échelle de-i^. ... 487 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations de Laplace. à solutions quadratiques. Note de M. Tzitzeica. « Dans beaucoup de questions de Géométrie il est nécessaire de connaître les équations de Laplace, (0 T — r —fi~- qui admettent n solutions z^, z-.. z„, telles que 3^4-...-+-;,', en soit aussi une solution. Le problème se réduit à delui-ci : T rouver les fondions a et h, de manière que le système (■^) d^z,- dzi jèzi Ojc Oy ôx Or i--i,i n. \ ^ àx ày ~~ ' \ «■=! soit compatible. J/étude de ce système est difficile. Je vais pourtant en dégager un cas particulier. M A cet effet, je ferai quelques considérations sur l'intégrale générale du système (2). Il est clair, à cause de la symétrie, que, en ce qui con- cerne les constantes arbitraires de l'intégrale générale (s,, :■., z„), il y a plusieurs cas à considérer : je supposerai qu'en dehors d'un certain nombre de constantes arbitraires communes à toutes les fonctions s,, il y en ait d'autres qui ne se présentent que dafls une seule fonction :;,. (On fera abstraction des constantes additives.) M C'est ce dernier cas qu'on peut étudier aisément. Supposons, en effet, connues les fonctions z,. ^3. • • • , s„ et posoii|s dz^ dz^ dx dy àz„ dz„ dx dy c sera une fonction connue de a; et de j'; quant à ^1 , elle sera donnée par le système (3) d'z ^^dz _^^dz^ dx dy dx dy àz dz dx dy ( 488 ) » Les constantes communes k z^, z.,, . . . , z„ se présentent aussi dans la fonction c; il faudra, pour ndus trouver dans le cas que nous considérons, que l'intégrale générale du système (3) dépende d'au moins une constante arbitraire. Or, l'intégrale générale de (3) ne peut dépendre, en dehors de la constante additive, au plus que d'une constante arbitraire, et pour que ce fait ait lieu, il faut et il suffît que c soit définie par 1 ^ c dsc I db^ b dx ib. I Oc c dy I da a dy la, ce qui prouve que la fonction c peut être trouvée sans connaître les solu- tions So. -3» • • • . ^«. 6t que, par conséquent, les solutions s,, z^, . . . , s„ peu- vent être obtenues chacune séparément (' ), et qu'on ait entre a et 6 les relations (4) h d ( \ da dx\a dy za )) De ces dernières relatioijs on tire la remarque suivante : On peut, par un changement convenable des variables indépendantes, faire en sorte qu'on ait [ .1 ab = fi(x-yy )) Je suppose que toutes les équations (i) dont je m'occupe satisfont à cette coutiition. » Considérons maintenant deux équations d-z , c^" 1 dz dx dy dx dy d'z, dz- j dzf dx ôy dx ' dy il y a des relations entre a, b, a,, è, qui rendent possible entre les deux équations la correspondance suivante : (5) dx dx' dy ~~ "' ày' {') Voir le Bulletin des Sciences mathématiques, mai 1900. ( 489 ) ces relations nécessaires et suffisantes sont ab =: a,bf, » Il résulte alors, pour la classe d'équations que nous étudions, que deux équations quelconques de cette classe peuvent, à la suite d'un change- ment convenable des iianables indépendantes, se correspondre par des rela- tions telles que ( 5 ). 1) En particulier, toute équation de Laplace (i) dont les coefficients a et b satisfont aux relations (4) peut correspondre, après un changement convenable des variables indépendantes, à l'éauation ■y(x— ^-ili- ^ — A — "X J J ^j. ^y ^jp ^j ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les singularités des fonctions analytiques et, en particulier, des fonctions définies par les éuuations différentielles. Note de M. Paul Painlevé. « Considérons une fonction analytique y{x;) qui admet le point 3?:= o comme point singulier isolé : autrement dit, dans un cercle C ayant l'ori- gine comme centre, la fonction y{oc) n'admetld'autre point singulier que l'origine. Si, dans ce cercle C, la fonction J'(a|) est uniforme, l'origine est un pôle ou un ^o\n[. essentiel àe y (^x); dans ce dernier cas, J'(a?) est entiè- rement indéterminée dans le voisinage de l'origine; j'entends par là que y s'approche autant qu'on lèvent de toute valeur donnée à l'avance quand X tend vers zéro. Supposons, au contraire, qup l'origine soit un point ci'i- tique de ^(3;) ; deux hypothèses sont alors possjbles quand x tend vers zéro sur un chemin arbitraire : ou bien y^x) tend Vers une limite déterminée, finie ou non (exemples : y = loga;, y = p;— . )> ou bien y(x) est indéter- minée. Mais cette indétermination (et c'est là le fait sur lequel je veux insister) n'est pas nécessairement complète; il suffit, pour s'en rendre compte, de considérer l'exemple y = (logxy. ( 490 ) » Traçons, de l'origine comme centre, un cercle C de rayon moindre que I et posons i X— r(cos9 4- isinô), loga; = logr + iO = p(coso> -f-isino), d'où 3tc -^ ''^ 2 ^ ^ 1 I 3 -2 » Nous définissons ainsi dans C une fonction à un nombre infini de branches, qui n'admet d'autre point singulier que l'origine. Quand x tend vers zéro, y{x') est indéterminé; or son domaine d'indétermination n'embrasse pas tout le plan des y, mais seulement la couronne comprise entre les deux circonférences, concentriques à l'origine, de rayon e^ et e^ . » A tout point singulier d'une fonction analytique y{x), pour lequel la valeur de la fonction n'est pas déterminée, correspond donc un certain domaine d'indétermination dey. Je vais définir avec précision ce domaine, sans faire aucune hypothèse sur la nature du point singulier considéré. » Soit L un chemin du plan des x aboutissant (') à un pointa et sur lequel la branche donnée de fonction analytique y(x) est holomorphe, sauf au point a. Ce point singulier a peut être isolé ou faire partie d'une ligne singulière, ou d'un ensemble parfait, etc. Décrivons, du point a comme centre, un cercle y de rayon très petit e, et soit J^ la portion du chemin L attenante au point a et intérieure à y; faisons varier arbitraire- ment X dans y à partir d'un point x„ de Le, et prolongeons analytiquement la fonction y(x). » Représentons par D^ l'ensemble de toutes les valeurs qu'acquiert ainsi la fonction y(x) et des valeurs limites. Il est facile de voir que l'en- semble De définit, dans le plan des y, une aire d'un seul tenant. Si i est moindre que e, l'aire De' est entièrement contenue dans De- Quand s. tend vers zéro, D^ tend vers un certain ensemble D qui est, si l'on veut, l'ensemble des points communs à toutes les aires De- Au sujet de cet (') Ce chemin L est, d'ailleurs, quelconque; il peut admettre le point j; = a comme point asymptote, et son arc peut croître indéfiniment quand a; tend vers a. ( 49» ) ensemble D, on montre aisément que trois cas seulement sont possibles : » 1° Ou bien il n'existe pas de points communs à tontes les aires D^; dans ce cas, la branche^ (a?) tend vers l'infini quand x tend vers a\ •ti 2° On bien il n'existe qu'un point commun à toutes les aires D^, soit r = è; la fonction Jk(^) tend alors vers la valeur h quand x tend vers a; » 3" Ou bien il existe au moins deux points communs à toutes les aires Dg; dans ce cas, l'ensemble D est un ensemble continu d'un seul tenant {aire ou ligne). C'est cet ensemble 1) que nous appelons « domaine d'indéter- mination », pour X = a,de ta branche de fonction y (^x). Le point singulier 07 = a est alors un point transcendant de nature essentielle. » Si D embrasse tout le plan des y, le prtnt ic = a est dit point d'indé- termination complète àe y {x) ; c'est le cas \\\ point essentiel ordinaire de Weierstrass. Dans l'exemple y = (loga-)' cité plus haut, D ne comprend qu'une aire limitée du plan ; on peut former des exemples où D se réduit à une ligne. M Ces définitions admises, on peut démontrer les théorèmes suivants, relatifs aux transcendantes qui vérifient une équation différentielle algé- brique. » TnKORiîME I. — L'intégrale y (^x) d' une équation différentielle (algé- brique) du premier ordre ne peut pfésenter dè\ points singuliers transcendants qui soient des points d'indétermination incomplète. » Les points transcendants de y(x) sont, comme on sait, en nombre fini et leurs affixes se calculent algébriquement sur l'équation dilféren- tielle. Si, en un de ces points, y(x) est indéterminée, le domaine d'indé- termination de y embrasse tout le plan. » Théorème IL — L'intégrale y (x) dhike équation différentielle (algé- brique) du second ordre ne peut admettre comme points essentiels d'indétermi- nation incomplète qu'un nombre fini de points x — a dont les affixes se cal- culent algébriquement sur l' équation. » L'équation (0 /'=(i +0y r dont l'intégrale générale est y = a(\ogbxy (a, b constantes arbitraires), C. R., 1900, i' Semestre. (T. CXXXI, N' 10.) 64 ( 492 ) est un exemple où cc = o est un point d'indétermination incomplète des intégrales y (x). .."théorème IH. — L'intégrale y (x) d'ime équation différentielle {algé- brique) du troisième ordre peut présenter des points essentiels mobiles d' in- détermination incomplète. » L'équation obtenue en éliminant x entre l'équalion (i) et Féquation dérivée offre un exemple de cette singularité. Son intégrale générale est Y — a[\og{bx + c)\ (a, Z'.c constantes arbitraires). » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Effets du travail de certains groupes musculaires sur d'autres groupes qui ne font aucun travad. Noie de MM. Kronecker et Cutter, présentée par M. Marey. I « L'un de nous, M. RronecUr, avait observé que, dans les ascensions de montagnes qu'il faisait en vUe de s'entraîner, ses yeux, naturellement hypermétropes, le devenaient moins; il en conclut que le travail de cer- tains groupes musculaires produit des effets qui se font sentir sur des muscles étrangers à ce travail. M. Cutter entreprit pour éclairer ce fait les expériences suivantes : » Il rechercha ce que devenait la force des muscles du groupe du biceps, lorsqu'il exerçait exclusivement ses membres inférieurs par des courses en montagne. Ces courses étaient graduées et consistaient en ascensions de sommets plus ou moins élevés. Pendant ces marches, il eut soin de ne donner à son bras aucune fatigue, de ne pas porter de canne et de ne soulever aucun objet pesant. )> L'examen de la puissance musculaire des bras se faisait avec un ergographe disposé spécialement pour cet usage; un poids de 4''s,5oo était soulevé à une hauteur de o^.So environ. Ces mouvements, dont la cadence était réglée par un métronome battant les secondes, s'inscrivaient, à une échelle réduite, sur un cvlindre tournant. L'intervalle entre deux, contractions successives était exactement de deux secondes. » L'élévation maxima du poids avait pour limite la flexion complète de l'articulation du coude et la rencontre de l'avant-bras avec la saillie du biceps. L'abaissement avait pour limite la position horizontale de l'avant-bras, qui reposait alors sur un support. » Après une .série plus ou moins longue de mouvements, l'épuisement du biceps se produisait d'une manière soudaine; les deux ou trois der- nières oscillations présentaient seules une diminution dans leur ampli- ( 493 ) tude. On pouvait noter toutefois, dii commencement à la fin, une diminu- tion graduelle de la brusquerie des raccourcissements. » Après une première série de mouvements, inscrite sur l'ergographe, l'expérimentaleur prenait cinq minutes de repos, puis recommençait une seconde série; cette dernière était toujours notablement plus courte, c'est-à-dire que l'épuisement du biceps arrivait plus vite. » En général, on ne faisait qu'une fois dans la journée cette double série de mesures ergographiques, et cela même quand le sujet prenait plusieurs jours de repos, pour supprimer entièrement toute action du bras. » Le résultat de ces expériences a été extrêmement net. Elles ont montré : » 1° Que, si le sujet, jeune et robuste, a le système musculaire affaibli par une inaction prolongée, un exercice niodpré, tel que des ascensions de 3oo™, durant de vingl-cinq à quarante minutes et répétées une à deux fois par jour, accroissait un peu la puissance musculaire du biceps; » 1° Que des ascensions d'une durée de deux heures augmentaient net- tement la force du biceps; i ') 3" Que des ascensions fatigantes, de SocO™ de hauteur et d'une durée de dix à quatorze heures, diminuaient la force musculaire pour deux à trois jours; » 4° Que, le quatrième jour après les ascensions fatigantes, la force mus- culaire avait beaucoup augmenté. | » De ces faits, il semble qu'on puisse conclure qu'un travail musculaire moyen fortifie même les grouj)es musculaires qui ne participent pas à ce travail; cet effet est probablement dû à un accroissement de la circulation du sang et de la lymphe. )) En outre, que le travail excessif sembl substances nuisibles à l'action musculaire, et que l'élimination de ces substances est nécessaire pour que les effets fcivorables de l'entraînement se manifestent. >i e verser dans le sa ng des ASTRONOMIE. — Sur un calendrier perpétuel. Note de M. l'abbé Salvatore Franco, présentée par M. A. Bouquet de la Grye. « Un mécanisme d'horlogerie a permis de traduire les formules don- nant les bases sur lesquelles s'appuient les calendriers d'une époque quel- conque dans le style grégorien et julien. ( '«94 ) » L'appareil a la forme d'un tableau, sur lequel sont inscrits la date du mois, le jour de la semaine, le nom du saint et le quanlième de la lune. Au-dessus, une bande mobile donne les fêtes mobiles. Au bas du tableau, huit cadrans servent à fournir l'Indiction romaine, le nombre d'or, l'épacte et la lettre dominicale, l'épacte ancienne, la lettre du martyrologe, l'âge de la lune et le jour de la senjaine. Quatre de ces cadrans sont en relation avec les colonnes mobiles du calendrier. » Les premiers cadrans se Composent de quatre cercles concentriques, portant chacun des chitlres qjii servent à donner l'année dont on cherche les éléments. Celui du nombre d'or pourrait servir directement jusqu'à l'année 19999 ; au delà, on a la perpétuité en sectionnant les années. » L'épacte est donnée directement jusqu'à l'année 10099, Tiais on peut encore, au moven d'un artifice, fournir les é|)actes au delà de ce chiffre. M II en est de même pour la lettre dominicale dans le style grégorien et julien. \ » Les derniers cadrans, en se basant sur les résultats des premiers, fournissent les fêtes mobiles, les lunaisons et les jours de la semaine. » On peut remarquer qae les cadrans seuls donnent, en dehors du tableau, les éléments lunaire et le jour de l'année. » L'usage de cet instrument est très simple; une instruction détaillée l'accompagne. Il peut être utile à la fois aux historiens qui étudient une époque, et aussi aux astronomes, qui ont immédiatement les bases approxi- matives de certains calculs. » La séance est levée à 3 heures trois quarts. G. D. I On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLA RS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Depuis 1836 Icu COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment à la fin de l'année d fables l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque Tolumé L'"abonl"mInt'7sf innne' et part du i" janvier. " Le prix de Pabonnemem est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Dnion postale : 3* fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sa«. On souscrit, dans les Départements, ig"' Algei... Amie/i.'<- . Angers.. . . Bayoni,e... Besançon' . Bordeaiuc . tiourgex .. . Bresi. . . . Caen Chamberv.. Cherbouiif... . Clermonl-Fei 0 jon.. Douui ; j Grennùle { La Hochelle Le Havre Lille.. chez Messieurs : Ferryn irères. ; Chaix. I Jourdan. ' Ruff. Courtin-Hecquet. Germain etGrassin Gastineau. Jérôme. Jacquard. ( Feret. Laurens. Muller (G.). Renaud. Derrieii. I F. Robert. I Obliii. Uzel frères. Jouan. Perrin. Henry. Marguerie. Juliot. Bouj. Nourry. Rate). Rey. Lauverjat. Degez. Drevet. Gratier et C'*. Foucher. BourdignoD. Dombre. Thorez. Quarré. Lorient. Lyon. chez Messieurs : Baumal. M"" Texier. Bernoux et Cumin Georg. Côte. Savy. Vitte. , Marseille.. Ruât. ) Valat. i Coulel et fils. Martial Place. i Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. Guisl'hau. Veloppé. ( Barma. \ Appy. J\imes Thibaud. Orléans Luzeray. \ Blanchier. \ Marche. Rennes Plihon et Hervé. Bochefori Girard (M""). I Langlois. ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. j Ponteil-Burles. j Rumébe. j Gimet. \ Privât. . Boisselier. Tours j Péricat. ( Suppligeon. \ Giard. f Lemaltre. On souscrit, à l'Étranger, Montpellier . I Moulins . . .. Nantes Nice. . . . Nime Orléa Poitiers. Rennes Roche/ Rouen. S'-Étie Toulon. . . Toulouse. Tours Valenciennes. . Amsterdam. Athènes Barcelone. . Berlin. Berne . . Bologne . . Bruxelles.. Bucharest . Budapest Cambridge. . Christiania.. . . Constantinople. Copenhague .... Florence Gand Gènes . Genève. . La Raye. Lausanne. Leipzig. Liège. chez Messieurs : Feikema Caarelsea et C'v Beck. Verdaguer. I Asher et C". ' Dames. , Friediander et fils. f Mayer et Muller. Schmid et Francke, Zaaichelli. Lamertin. MayolezetAudiarte. Lebègue et C''. I Sotcheck et C°. ' Alcalay. Kilian. Deighton, BelletC». Cammermeyer. Otto Keil. Host et fils. Seeber. Hoste. Beuf. Cherbuliez. Georg. Stapelmohr. Belinfante frères. Benda. Payot. Barth. Brockbaus. Lorehtz. Max Rube. Twietmeyer. Desoer. Gnusé. Londres Luxembourx ■ Madrid Milan Moscou. . . . Naples. . . . Netv-Vork Odessa Oxford. . Palerme. . Porto Prague Rio-Janeiro . Rome . Rotterdam Stockholm.. S'-Petersbourg . Turin. Varsovie. Vérone. . . Vienne . . Zurich. . chez Messieurs : 1 Dulau. j Hachette et C". ' Nutt. V. Buck. iRuiz et C'v Romo y Fussel Capdeville. F. Fé. ( Bocca frères. ( Hœpll. Tastevin. ( Marghieri di Gius. ( Pellerano. I Dyrsen et PfeiHer.- j Stechert. ( LemckeetBuechner Rousseau. Parker et O' Reber. Magalhaès el Moiiii Rivnac. Garnier. Bocca frères. Loescheret C'v Kramers et fils. Samson et Wallin Zinserling. Wolfî. Bocca frères. Brero. iCIausen. Rosenherg et Sellier. Gebethner et Wolff Drucker. Frick. Gerold et C". Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'A|:ADËMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4«; i853. Prix - 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier i866 à 3t Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Debbès et A.-J.-J. Soliek.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Comètes, par M. Himen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Clàcdk Bernard. Volume in-4°, avec Sa planches; i856 , 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedkn. — Essai^'d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier leslois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- « mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature • des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronm. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. la même Librairie tes Mëmolreg de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers SaTanls à l'Académie des Sciences. K 10. TABT.E DES ARTICLES. (S.lance d.. 5 septembre 1900.) MESIOIRES ET COMMUIVIGATIOJXS DES MEMBliES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADËMIE. Pages. M. A. Mosso. — Action physiologique et applications thérapeutiques de l'oxygène comprime . Pages. MEMOIRES LUS. M. AuGUSTUs D. \V.\LLEU. - Le dernier signe de vie. /|S5 CORRESPÔIVD ANCE . M.M. Chauveau et Cornu sont désignés | M. Paul Painlkve. — Sur les singularités comme délégués de l'Acadéniie à la Com- 1. des fonctions analytiques et, en particulier, mission internationale de contrôle des des fonctions définies par les équations instruments de Physiologie 480 j différentielles 4*^9 M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi M MM. Kronecker et Cutter. — Effets du les pièces imprimées de la Correspondance, ■ travail de certains groupes musculaires deux Cartes relatives à la Chine, publiées | | sur d'autres groupes qui ne font aucun par le Service géographique de l'armée . . 4^6 il travail 49^ M. Tzitzeica. — Sur les équations de iM. Salvatore Franco. — Sur un calendrier Laplace à solutions quadratiques 4*^7 M perpétuel 493 PARIS. — I .M P K [ .VI K K I E G A U T II II*; R - V l L L A. R S , Quai des Grands-Augustins, 56. Le 6'e/-art^ .* -I — ' Gaz d'éclairage j = 279 4- 48o p -\ '—^ ■ )) Le gaz d'éclairage, mélange complexe riche en hydrogène et en car- bures, se rapproche de l'hydrogène par la grandeur du coefficient c, tandis qu'il ressernble aux carbures par la grandeur relative du coefficient b. » La vapeur d'alcool méthylique est, aprèsla vapeur d'eau, la seule pour laquelle j'aie déterminé tous les coefficients. Les observations sont repré- sentées par la formule Alcool méthylique j = 376 + 616/5 H ^— • » Avec les autres vapeurs, qui toutes attaquent la graisse des robinets, les expériences ne pouvaient durer que quelques heures. J'ai dû me borner à employer des pressions supérieures à i™™ et renoncer à déterminer le coefficient c. » Le Tableau suivant, relatif à la vapeur d'acétone, montre d'ailleurs que, dans ces limites, la courbe peut être confondue avec son asynnptote : Acétone, t- y- = 24°, i5. Pression. Observé. Calculé. Différences, cm 1,587 2120 2IOI - 19 1,246 1700 1726 + 26 i,o38 i53o »497 - 33 0,588 lOOO I002 -Y- 2 0, 116 475 483 -h 8 o,pi432 365 371 -f- 6 y^= 325 + noop. ( 5o^ ) » Le Tableau suivant réunit les valeurs de a et de i relatives à toutes les vapeurs que j'ai étudiées : Vapeurs. Température. a. à. 0 Eau 22,0 3.Î3 5oo Alcool mélhylique 22,3 37.5 616 Alcool ordinaire 22,8 364 800 Éllier 26,4 36o 1000 Formiale de méthyle 29,5 364 1020 Propionate d'éthyle 28,7 3i2 io83 Acétttno 24, 1 355 1 100 Formiate d'élliyle 3i.8 36o 11 10 Acétate de méthyle 28,7 1 369 i25o Sulfure de carbone 29,6 ' 337 i5io Toluène 28,7 38o i6ro Benzine 28, S 377 1670 Moyenne 357 » Pour tous ces corps, le coefficient a est très sensiblement le rtiéme. Le coefficient b varie au contraire largement. » On peut essayer de comparer les valeurs relatives de b aux chemins moyens moléculaires, pour reconnaître si la relation approchée de M. Max Wolf subsiste toujours. Malheureusement, on doit faire usage dés valeurs du coefficient de frottement interne, détenilinées par divers expérimen- tateurs dans des conditions peu comparables. Tout ce que l'on peut dire, c'est que l'ordre dans lequel se rangent les coefficients b est, à quelques inversions près, l'ordre inverse des chemins moyens, et qu'on constate le plus souvent une proportionnalité grossière, analogue à celle qui se pré- sente pour l'hydrogène et l'acide carbonique. )) On peut aussi, mais avec moins de succès, comparer l'ordre des va- leurs de b à celui des valeurs de la constante diélectrique K. Il y a des analogies et quelques inversions, mais il n'y a pas de proportionnalité, même approchée, entre les valeurs de ce coefficient b et celles de K — i. » ÉLECTRICITÉ. — Sur ks modifications des propriétés électriques et organiques des câbles, sous l'action prolongée des courants. Note de M. Georges Rhein'S. « Lorsqu'un câble est soumis à l'action d'un courant de sens variable, caractérisé par des flux égaux d'électricité contraires, il conserve intactes toutes ses propriétés électriques et organiques. ( 5o6 ) » S'il est soumis à l'action d'un courant toujours de même sens, il semble perdre ses propriétés électriques et organiques, dans un ordre qui reste toujours le même, et passer par quatre états caractérisés par la perte complète d'une propriété électrique et la variation des propriétés encore conservées. Leur ordre de disparition est le suivant : » Self-induction; » Capacité ; » Isolement; » Conductibilité. » Celte action est due à la pénétration lente du métal de l'âme dans le diélectrique; elle est indépendante de celui-ci, puisqu'elle a été prouvée pour des câbles sous gutta et sous papier. Dans les deux cas, on a trouvé le cuivre de l'âme dans le diélectrique. » Pour des câbles sous gutta, en service depuis vingt ans, le cuivre avait pénétré jusqu'à la couche extérieure du câble constitué par deux couches de gutta séparées par du chatterton. » Dans les câbles sous papier en service depuis quatre ans et constitués également par deux couches de papier, la couche interne seule contenait du cuivre. » La cause de la pénétration du cuivre de l'âme dans le diélectrique est assez complexe, puisqu'elle semble dépendre à la fois de la nature et des particularités du courant, et de la nature du milieu dans lequel est placé le câble. La comparaison des cas observés permettra sans doute de distin- guer la cause effective. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Nouvelles recherches sur le pouvoir absor- bant de C hémoglobine pour l'oxygène et l'oxyde de carbone, par M. L.-G. DE Saint-3Iartin. « Dans un précédent travail (') j'ai démontré que i^"' d'hémoglobine de bœuf absorbe toujours le même volume d'oxygène ou d'oxyde de car- bone, mais que ce pouvoir absorbant, égal pour ces deux gaz, ne peut être envisagé, contrairement à l'opinion généralement admise, comme ayant une valeur fixe. En regard d'un grand nombre de résultats concor- dant avec le dernier chiffre publié par G. Hûfner (-) (i'''=,34 pour i^' d'hé- (') L.-G. DE Saint-Martin, Communication au Congres de Physiologie de Cam- bridge, août 1898. C^) G. IIÙFNEK, Arch. fin- Anal, und PhysioL; Physiol. ALiteilung, 1894; p- i3o. ( 5o7 ) moglobine) j'obtenais d'autres nombres présentant, avec cette moyenne, des écarts notables, impossibles à expliquer soit par une altération de l'hé- moglobine, soit par des erreurs expérimentales ( ' ). » J'ai depuis lors étendu ces recherches aux sangs de l'homme et du chien, et j'ai constaté les mêmes anomalies, avec cette particularité toute- fois que, pour ces deux espèces de sang, les chiffres exceptionnels sont toujours au-dessous et jamais au-dessus de la moyenne (i",34 ). » Les résultats que j'ai obtenus sont réunis dans les deux Tableaux ci- dessous : Tableau I. — Sang humain ('). Pouvoir absorhanl Hémoglobine Valeur Extrait - — — ■■ — -^ — ^ contenue Uu rapport sec de lï' doioo*° Numération Provenance et Uiagnustic. dans louco. — ^' . jg loo^o. d'Iicmogloblnc. de san?. globulaire gr gr ce ce H. 54 ans. Cirrhose liyperlrophique . .. 11,68 i,Gi » i,3o5 23, 3o » H. 6j ans. Granit lie i7>86 ■ i**' 24,87 » » » H. 73 ans. .\rtério-sclérose et myocardite sclé- rcuse. Insuffisance aorlique et hyposystolie .. 13,17 'i*^^ '9>'^7 'i'9 '^>7' " F. 62 ans. Cirrhose atrophiquc. Éthylisme .. . i3,(Jo 1,60 20,72 i,33 16,80 » H. 75 ans. Urémie '3,97 ' >''° 20,40 1 ,26 '7,60 " H. 38 ans. Pneumonie franche i3,oi 1,61 18,91 1,22 15,87 » H. 2 ans. Cyanose 16,86 1,64 >> 1,18 20,04 7200000 r. „ , , (1 20,70 1,62 » » » 7100000 P. 10 ans. Cyanose et tuberculose. „ ' , „ . ,- ,• ^oc ( 2 20,70 i,5(j 28,20 1,26 20,10 oSàoooo H. 3i ans. Syphilis ancienne sans accidents présents i5,94 1,60 " i,34 21, 36 47<'0<'°o Tableau II. — Sang de chien. Pouvoir absorbant. Valeur ^ ■ — ^ , Hémoglobine de Extrait ace de ik^ de ioo"« £■ Aoi Date de l'analyse. de 100*^". Ë" ~ A' * loo*^". d'hémoglobine. de sang. gr ^ gr ce ce ( 30 décembre i8q8 '7,35 i,6oi » i,35 23,49 Même chien. c c~ r c { 1-j >> » 12,20 'j62| » 1,22 l4>9' 10 janvier 1899 '8,70 1,59' » i,35 26,24 3i janvier 1899 18,91 i,63 26,00 i,33 26,74 20 juillet 1899 i4,'3 1,61 » 1,34 18,95 20 janvier igoo 12,70 1,60' 19,82 1,20 i5,24 17 mai 1900 18,95 1,61 » 1 ,35 25,66 (') Pour la technique et sa justification, voir : L.-G. de Saint-Martin, Journal de Physiologie et de Pathologie générales, t. 1, p. io3i, et numéro de septembre 1900. (^) Je dois adresser ici tous mes remercîments à M. le D'' H. Napias, directeur de l'Assistance publique, et à MM. les Médecins chefs de service Variot et Gilbert, grâce auxquels j'ai pu me procurer les échantillons de sang humain provenant d'émis- sions sanguines (ventouses scarifiées, saignées) ordonnées dans un but thérapeutique; et aussi à M. le professeur Dastre, qui a mis à ma disposition tous les échantillons de sang de chien nécessaires à mes expériences. ( 5o8 ) » L'examen, colonne par colonne, de ces deux Tableaux entraîne les conclusions suivantes : » a. Richesse en hémoglobine. — Les chiffres d'hémoglolaine, tant pour le sang de l'homme que pour celui du chien, sont, en général, plus forts que tous ceux qui ont été publiés jusqu'ici. Ils ne concordent qu'avec les moyennes établies par Otto ('). Ces différences, de même que l'exagé- ration des chiffres autrefois publiés pour le pouvoir absorbant de i^"" d'hé- moglobine, s'expliquent également par l'adoption, sur la foi d'Hoppe- Seyler, du chiffre trop élevé de o,43 pour loo pour le fer de l'hémoglobine. E' A » h. Valeur du rapport j^- =. ~ (='). — La détermination du rapport des coefficients d'extinction d'une dilution sanguine est le moyen le plus sûr d'apprécier un commencement d'altération de l'hémoglobine. L'examen spectroscopique seul, bien moins sensible, est loin d'avoir à cet effet la va- leur qu'on lui attribue. » Avec le spectrophotomètre de Hùfner dont je me sers, la valeur du E' A' rapport -^ ^ -r^ est de i,6i, moyenne de douze nombres compris entre 1,592 minimum et i,633 maximum. Je suis donc conduit à considérer Comme inaltérée l'hémoglobine contenue dans les dilutions sanguines don- nant, pour ce rapport, des nombres compris entre ces limites. Au contraire, une solution de sang bien aérée, ne pouvant renfermer par suite trace d'hémoglobine réduite, qui fournira pour valeur de ce rapport un nombre inférieur à 1 , 59, devra être regardée comme altérée, très probablement par la mélhémoglobine. La transfoi-mation en ce dérivé de 5 à 6 pour 100 de l'hémoglobine totale renfermée dans le sang peut être ainsi nettement ca- ractérisée. Aucun des nombres portés dans les deux Tableaux précédents E' pour ^ n'étant inférieur à 1,59, il est impossible d'expliquer par une méthémoglobinisation partielle l'abaissement du pouvoir absorbant de l'hémoglobine. » c. Extrait sec du sang. — On arrive plus facilement à dessécher, jusqu'à poids constant, le sang oxalaté que le sang entier non défibriné. On doit, bien entendu, défalquer du poids de l'extrait sec celui de l'oxalate ajouté pour empêcher la coagulation. Si l'on soustrait du poids de l'extrait sec (') J. Otto, PJliiger's Archiv, t. XXXVI, p. 12. C) On sait qu'on représenle par Ao et A',, les rapports d'absorption de l'hémoglobine, et par E et E' les coefficients d'extinction d'une solution sanguine dans les régions \ = (568, 3-557, 2) et X = (549-338) du spectre. ( 5o9)' celui de l'héméglobine, il reste un nombre variant d^ns des limites étroites (6^'" à Q^"" pour loo'^'^ de sang). En un mot, les variations de l'extrait sec tiennent, presque en totalité, à celles de l'hémoglobine. » d. Pouvoir absorbant de Vhèmoglobine. — Pour les sangs de l'homme et du chien, les résultats se divisent nettement en deux groupes : l'un, dans lequel les nombres obtenus sont sensiblement égaux à la moyenne de Hûfner ; l'autre, dans lequel il y a une diminution plus ou moins prononcée du pouvoir absorbant de l'hémoglobine, sans que cette diminution puisse être mise sur le compte d'une altération du pigment sanguin sensible aux mesures spectropliotométriques. )) Ma conclusion est qu'il est impossible, surtout dans les cas patholo- giques, de doser l'hémoglobine au moyen de la mesure du pouvoir absor- bant du sang. )) CHIMIE ORGANIQUE. ~ Sur les nitrocelluloses. Note de M. Léo Vigivox. « Dans une Communication précédente [Comptes rendus, 6 juin 1898), j'ai montré que les produits obtenus en nitrant au maximum la cellulose, l'hydrocellulose et l'oxycellulose, réduisent énergiquement la liqueur cupropotassique et agissent sur le réactif de Schitt (fuchsine-acide sul- fureux). J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les résultats de l'étude que je viens de faire sur le pouvoir réducteur des dérivés nitrés de la cel- lulose, et sur la création de ces propriétés réductrices par la nitration. » Deux échantillons de nitrocellulose A et B et de nitro-oxycellulose A' et B' ont été préparés. Pour le premier de chaque série, la nitration a été poussée à son maximum; on a cherché à obtenir, avec le second, un produit faiblement nitré. A. Cellulose nitrée au maximum. Coton purifié et sec 10 1 Vingt-quatre heures de contact Acide sulfurique à 66° 4o > à la Acide nitrique (c?=: 1,5) 120) température ordinaire. B. Cellulose faiblement nitrée. Colon purifié ib \ Cinq minutes de conlqpt Acide sulfurique à 66° 200 [ à la Nitrate de potassium, 100 ) température ordinaire, ( 5io ) » Les mêmes opérations de nitration ont été effectuées en substituant de l'oxycellulose (préparée au chlorate de potassium -+- HCl) à la cellulose. » On a obtenu ainsi quatre produits, dans lesquels on a dosé Tazote pour mesurer le degré de nitration obtenu. Dosage de l'azote. I Azote ; pour lOO. ( nitrée au maximum A i3,5o Cellulose -. . • • d q ,« ( nitree au minimum B Oj '9 _ ( nitrée au maximum A' i3,90 Oxycellulose \ -, . ■ ■ r,i « «;« •^ ( nitree au minimum rJ o,od La cellulose mononitrée (formule en G'^) exige 6,76 1) dinitré.e » 11,10 » trinitrée » i4 1 'o » Les produits nitrés au maximum se rapprochent donc beaucoup de la cellulose (ou de l'oxycellulose) trinitrée, les produits nitrés au minimum étant plus voisins du dérivé mononitré que de la cellulose (ou de l'oxy- cellulose) dinitrée. » Pi-opriétés réductrices. — Tous ces dérivés nitrés réduisent énergiquement la liqueur de Fehling à l'ébullilion. » J'ai recherché si le pouvoir réducteur est lié au degré de nitration, ou à l'état de la cellulose soumise à la nitration (cellulose ou oxycellulose). » Le pouvoir réducteur de chaque produit A, B, A', B' a été mesuré en faisant agir un certain poids de la substance étudiée sur un excès de la liqueur cupropotas- sique Pasteur, à la température de l'ébuUition maintenue pendant dix minutes. L'excès de la liqueur cupropotassique, constaté par la coloration bleue du liquide surnageant, était ensuite dosé par la solution titrée de sucre à o?'', 5 de saccharose pour 100. » En prenant pour terme de comparaison le sucre interverti, j'ai trouvé : Nombre de centimètres cubes de liqueur de Pasteur réduits par looS' de substance. Sucre interverti » '7767 Cellulose nitrée au maximum .... A(i3,5 pour 100 Az) 364o Oxycellulose nitrée au maximum . A'(i3 ,9 pour 100 Az) 36oo Cellulose nitrée au minimum B( 8, 19 pour 100 Az) 3700 Oxycellulose nitrée au minimum. . B'(8,56 pour loo Az) 8620 ( 5ll ; » On peut conclure de ces nombres : » 1° Que les celluloses et oxycellulosesnitrées réduisent énergiquement la liqueur cupropotassique ; » s.° Que leur pouvoir réducteur est indépendant du degré de nitration de la cellulose ou de l'oxycellulose; M 3'' Que le pouvoir réducteur est à peu près le même pour la cellulose nitrée et l'oxycellulose nitrée; » 4° Enfin que le pouvoir réducteur, sensiblement constant, quelle que soit la nitrocellulose ou la nitro-oxycellulose considérée, est environ le 4 de celui du sucre interverti. » Pour interpréter ces résultats, il faut en outre se reporter aux pro- priétés de l'oxycellulose (Comptes rendus, ao septembre if^Qy), qui réduit très énergiquement la liqueur cupropotassique, tandis que la cellulose et l'hydrocellulose sont privées de pouvoir réducteur. » Etant données les conditions de formation de l'oxycellulose, on doit admettre que, lorsqu'on fait fait agir l'acide nitrique sur la cellulose, il y a formation d'oxycellulose en même temps que la nitration s'effectue. Le produit que l'on obtient, pour une nitration totale ou partielle, n'est pas de la nitrocellulose, mais de la niiro-oxycelluloie . » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Sur le bois de Conifères des tourbières. Note de M. L. Gêneau de Lamarlière, présentée par M. Gaston Bonnier. « On sait déjà par les recherches de M. B. Renault ( ' ) que les végétaux qui composent la tourbe sont profondément modifiés par des microorga- nismes. Ayant eu l'occasion d'examiner des échantillons de bois de Coni- fères fraîchement extraits des tourbières du marais de Saint-Gond, dans la vallée du Pelit-Morin (Marne), j'ai pu faire les observations suivantes : » Les fragments à l'état humide sont assez mous et facilement compressi- bles entre les doigts. Sous le rasoir ils se coupent avec une très grande facilité, et montrent encore au microscope la structure très nette du bois des Conifères. Cependant une première modification frappe immédiatement l'œil. Dans les parois des cellules, la lame intercellulaire, tout à fait mince, sauf aux angles, où elle s'épaissit davantage, est restée très réfringente. (') B. Renault : Sur la constitution des tourbes (Comptes rendus, j). 825, 2"= semestre 1898). C. K., u,oo, 2< Semestre. (T. CXXXI, IN° 11.) ^7 ( 5l2 ) tandis que le reste de la paroi épaissie, qui dans beaucoup de cellules paraît se détacher facilement, est opaque, granuleuse et colorée en brun. » A ces modifications optiques, correspondent des modifications chi- miques importantes dont Aoici les principales : » Tandis que, dans le bois de Conifères récent, les réactions de la lignine sont très nettes dans toute l'étendue des tissus, elles le sont beaucoup moins dans le bois de Conifères des tourbières. Seule la lame intercellulaire paraît être restée intacte sous ce rapport. Le reste des parois cellulaires ne présente pas les réactions de la lignine. » Les réactifs colorants de la callose, comme le bleu d'aniline, le bleu lumière, le bleu de diphénylamine, l'acide rosolique, qui ont peu d'affinité pour le bois normal, se fixent bien, surtout les divers bleus, sur les portions internes de la membrane et les colorent vivement. Mais la lame intercellulaire se colore en jaune clair très net, montrant par là une différence remarquable de composition. » Les réactifs de la cellulose donnent également des résultats intéressants. L'action de l'iode succédant à celle des acides phosphorique ou sulfurique étendus laisse voir çà et là des traces de la cellulose qui existerait encore dans les lames internes des membranes. » Quant aux réactifs des substances pectiques, rouge de ruthénium, rose de Mag- dala, ils se fixent sur la substance inlercellulaire, mais n'ont que des affinités dou- teuses avec les portions attaquées de la paroi. » Les réactions précédentes s'obtiennent sur des matériaux colorés sans traitement préliminaire. Si l'on fait subir au bois des tourbières l'action du chlore (chlorate de potassium dans l'acide chlorhydrique), la lame interne épaissie des parois cellulaires devient soluble instantanément dans la potasse, l'ammoniaque, le carbonate de soude à froid et l'hyposulfile de soude à chaud. En neutralisant la potasse ou l'ammoniaque dans la solution, on obtient un précipité floconneux brunâtre. Rien de pareil ne s'obtient avec le bois de Conifères des tourbières qui n'a pas subi le traitement par le chlore, ou avec le bois de Conifères normal. » Le bois de tourbières, traité par le chlore, ne montre plus de traces de lignine, pas plus que de cellulose. Au contraire, la plupart des réactions de la callose paraissent se maintenir. » En résumé, dans le bois de Conifères des tourbières, la lame intercel- lulaire, formée de composés pectiques et de lignine, reste intacte alors que la portion interne des membranes des trachéides a été fortement atta- quée et modifiée par l'action microbienne. La lignine et la cellulose, dé- composées probablement par l'action microbienne, ont disparu. Il ne reste qu'une substance amorphe soluble dans la potasse, l'ammoniaque, etc., après l'action du chlore. Cette matière présente les principales pro- priétés de la callose sans que l'on puisse affirmer cependant qu'il y ait identité entre les deux substances. » ( 5r3) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influence du milieu sec et du mdieu humide sur la structure des végétaux ( ' ). Note de M. Eberdardt, présentée par M. Gaston Bonnier. « Dans une Note précédente (-), j'ai indiqué quelles sont les modifica- tions externes que le milieu sec et le milieu humide peuvent apporter dans le développement des végétaux, par rapport à l'air normal. Le but de la présente Noie est de montrer quelles sont les modifications que ces mêmes milieux produisent dans la structure anatomique. )) Les expériences ont été disposées comme je l'ai déjà décrit et ont eu une durée variant d'un mois et demi à deux mois. Les coupes ont été faites ensuite dans des parties comparables : les tiges obtenues avaient, en général, le même nombre d'enlre-nœuds, tout en ayant des longueurs différentes. Ce sont les entre-nœuds de même numéro qui doivent être et qui ont été comparés entre eux. » Les espèces étudiées m'ont toutes fourni des résultats analogues. Je me bornerai à décrire ici deux exemples seulement : Faba vulgaris et Co- lutea arborescens. Dans le premier exemple, les plantes provenaient de germinations; dans le second, il s'agissait de branches d'un même arbre, introduites dans des cloches où régnait de l'air soit sec, soit humide. » 1° Faba vulgaris. — Pour les trois milieux, les coupes sont faites à une hauteur correspondant à la région moyenne du premier entre-nœud. » Dans le but de faciliter la description, je désigne par A le milieu sec, par B le milieu normal, par C le milieu humide. )) En A, l'épiderme présente des cellules isodiamétriques à paroi externe très cuti- nisée, alors qu'en B les cellules sont légèrement plus grandes et que la cutinisation y est à peine indiquée. Le nombre des stomates est plus grand dans l'air sec. L'assise soiï^pidermique y possède des cellules dont les parois sont assez épaissies; quant à celles des assises suivantes, elles sont à parois minces, sans aucune particularité inté- ressante. La dernière assise corticale est en contact avec des paquets nettement diffé- renciés de sclérenchyme formant presque un anneau complet, tandis qu'en B les pa- quets de sclérenchyme, à peine indiqués, ne se colcirent pas par le vert d'iode et sont séparés les uns des autres par de larges espaces remplis de cellules parenchyma- teuses. (') Ce travail a été fait au Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, sous la direction de M. Gaston Bonnier. C^) Eberhardt, Comptes rendus, lo juillet igoo. ( 5i4 ) » Le liber est limité à sa partie interne par une assise génératrice libéro-ligneuse très visible, même entre les faisceaux primaires, et la différenciation en ces points est si nettement accusée que les parois d'un certain nombre de vaisseaux se colorent déjà fortement par les réactifs de la lignine, formant avec les faisceaux primaires un anneau presque complet. En B l'assise génératrice est à peine visible; seuls les fais- ceaux primaires existent, composés d'un certain nombre de vaisseaux à parois moins épaisses que dans le milieu sec et séparés les uns des autres par du tissu encore pa- renchjmateux. Les cellules de la moelle sont légèrement plus épaisses dans le mi- lieu A que dans le milieu B. » Dans la feuille, l'épiderme présente des cellules sensiblement égales de part et d'autre; mais, par unité de surface, les stomates sont plus nombreux dans l'air sec. » Les différents tissus du mésophjlle ont une différenciation plus accentuée en A qu'en B; de plus, dans le milieu sec, la feuille, si elle diminue en surface, gagne en épaisseur, et le tissu palissadique y est plus développé. » 2° Colutea arborescens. — Pour cette plante, comme pour la précédente, la tige en A présente un épiderme dont les cellules sont plus petites qu'en B et dont la paroi externe a une cuticule plus épaisse. L'assise sous-épidermique commence à donner naissance au phellogène alors qu'en B nulle trace de cloisonnement n'existe encore dans les cellules de cette même assise. Viennent ensuite quatre assises de cellules à parois minces dont la dernière est en contact avec des paquets de sclérenchjme à peine séparés les uns des autres par une assise de cellules parenchymateuses ; ces îlots nous présentent cinq assises de cellules nettement différenciées, à parois épaisses et très colorées par le vert d'iode. En B, ces îlots de sclérenchyme sont indiqués également, mais la lignification des parois cellulaires n'a pas encore commencé. » La différence entre les deux milieux se fait surtout sentir dans l'anneau ligneux : » En A, on trouve un anneau de bois complet et les vaisseaux ont leurs parois très épaisses. En B, le méristème ne fait que commencer à différencier les vaisseaux à parois encore minces et groupés par cinq ou six petits paquets que sépare un tissu purement parenchymateux. a Dans le milieu sec, la moelle a un diamètre très faible, et ses cinq ou six assises les plus externes sont complètement lignifiées, augmentant ainsi l'appareil de soutien du végétal. )) Dans l'air normal la moelle est bien plus épaisse, et l'on n'y constate aucune ligni- fication. h Pour la feuille, les résultats obtenus sont les mêmes que ceux indiqués plus haut dans la Fève. » Je n'entrerai pas dans des détails au sujet du milieu humide, mes expériences m'ayant toujours conduit à des résultats confirmant complète- ment ceux qui ont été signalés par M. Lothelier ( '). (') Lothelier, Recherches sur les Liges, el les feuilles des plantés à piquants {Revue générale de Botanique; iSgS). ( 5r5; w En résumé : Par rapport à l'air normal, l'air sec a pour effet : » 1° D'augmenter l'épaisseur de la cuticule épidermique et le nombre des stomates; » 2^ De rendre plus précoce la formation du liège ; » 3° D'augmenter la production du tissu ligneux; de hâter la différen- ciation des tissus de sclérenchyme, aussi bien dans la moelle que dans l'écorce; » 4° De provoquer dans la feuille un développement plus considérable du tissu en palissade. )> Dans l'air humide la plante présente, au contraire, une différencia- tion moindre que dans l'air normal, surtout en ce qui concerne l'appareil de soutien. ;) M. BoDET adresse une Note relative à une « Carafe hygiénique ». (Commissaires : MM. Schlœsing, Mascart.) M. H. Sedianne adresse une Note relative à un « Relais téléphonique ». (Commissaires : MM. Cornu, Mascart.) M. G. Camps adresse une Note relative à diverses questions pouvant intéresser la défense nationale. La séance est levée à 3 heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 3 septembre igoo. Théâtre des opérations en Chine : Environs de Pékin. — Plan de Pékin. Carte dressée, héliogr. et pub. par le Service géographique de l'Armée. Paris, igoo; 2 feuilles, format colombier. (Envoi de M. le Directeur du Service géographique de l'Armée. ) ( 5i6 ) La Géographie physique et la Géologie à l' Exposition universelle de 1900, i*'* et 2* Parties, par G. Ramond. Paris, imp. Oberthur, 1900; 2fasc. in-S". (Hommage de l'Auteur.) L' Amour dans l'Univers; 8^ addition, par L.-C.-E. Vial. Paris, 1900; T fac. in-S". (Hommage de l'Auteur.) Rapport sur les travaux du Conseil central de salubrité et des Conseils d'arron- dissement du département du Nord, pendant l'année 1899, présenté par le D'' Thibaut; n° LVIII. Lille, L. Danel, 1900; i vol. in-8°. Résultats des Campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert I"'', Prince souverain de Monaco, publiés sous la direction et avec le concours de M. Jules Richard; fasc. XV : Géphyriens (Sipunculides et Echiurides), par C.-P. Sluiter; fasc. XVI : Amphipodes, par Ed. Chevreux. Imprimerie de Monaco, 1900; i fasc. et i vol. in-4°. (Offert par S. A. S. le Prince Albert de Monaco.) Albert P' , Prince de Monaco. Campagnes scientifiques. Histoire des Voyages. Carie IV. Paris, imp. Vieillemard fds et C'*; i feuille demi-grand-aigle. Carte bathymétrique des îles Açores, d'après les Cartes françaises et anglaises, les sondages f/« Talisman, du Challenger, de S. A. S. le Prince de Monaco (Hirondelle et Princesse-Alice) et de /'Açôr, par M. J. Thoulet. Paris, imp. Vieillemard fds et C'% 1899; i feuille demi-grand-aigle. Exposition universelle de 1900. Principauté de Monaco. Les Campagnes scientifiques de S. A. S. le Prince Albert F'' de Monaco, par le D'' Jules Richard . Imprimerie de Monaco, 1900; i fasc. in-8°. Notice sur les instruments de précision construits par G. Coradi, Zurich (Suisse). Exposition universelle de 1900, Paris, groupe III, classe 15. Zurich, G. Aschmann; i fasc. in- 18 oblong. Ch.-S. Franco, Calendario perpétua mecanico, Catania, 1888; une photo- graphie format in-/i°. Der Dankrott der Darwin-HaeckeV schen Entwicklungstlieorie und die Kronung des monistischen Gebâudes, von Eduard Loewenthal. Berlin, E. Ebering, 1900; i fasc. in-12. Beitràge zur geologischen Karle der Schvç>eiz ; Neue Folge, IX'" Lieferung. Bern, 1900; i fasc. in-4". (5i7 ) Nova acta Regiœ Societatis scientiarum Upsaliensis; ser. III, vol. XVIII, fasc. 2. Upsal, 1900; i vol. in-4''. Ouvrages reçus dans la séance du 10 septembre 1900. Exposition universelle de 1900. Ministère de la Marine. Service hydrogra- phique : Groupe 111, Classes 14 et 15, Groupe XVIII, Classe 119. Paris, Imprimerie Nationale, 1900, i fasc. in-8°. Annuaire des Marées des côtes de France pour l'an 1901, par M. Hatt et M. RoLLET DE l'Isle; Service hydrographique delà Marine, n° 811. Paris, Imprimerie Nationale, 1900, i vol. in-i6. Tables des Marées de l' Indo-Chine, pour l'an 1901; Service hydrogra- phique de la Marine, n° 813. Paris, Imprimerie Nationale, 1900, i fasc. in-i6. Tables des Marées de l'océan Indien, calculées pour Vannée 1901; Service hydrographique de la Marine, n° 814. Paris, Imprimerie Nationale, 1900, I fasc. in- 16. Recherches rétrospectives sur l'art de la Distillation, historique de l' Alcool, de V Alambic et de l' Alcoométrie, par J, Dutardin. Paris, chez l'Auteur, 1900, I vol. in-B". (Hommage de l'Auteur.) Sur la possibilité de prédire exactement le temps, aussi longtemps d'avance qu'on le désire, parN. Demtschinsky. Paris, Imprimerie de la Presse, 1900, I fasc. in-8°. Canal de Navegacion de Santiago del Estero al Rio Parana, Alejandro Gâncedo y Fernando Schmatzer. Buenos-Aires, 1899, i fasc. in-8°. Canal nave gable de Santiago del Estero al Rio Parana, Conferencia dada en el Instituto geografico Argentino, por Alejandro Gancedo. Buenos- Aires, 1900, I fasc. in-i2. (Hommage de l'Auteur.). La Scienza pratica di Gaetano Rossetti , ossia la vera sorgente délia Febbre, délia Tubercolosi, del Tifo, ecc. Prima edizione. Torino, 1899, i fasc. in-B". (Hommage de l'Auteur.) Aerial cablevi^ays and tubular dispatchs. Consolidated Telpherage C°, Circular n" 7. New-York, U. S. A., 1900 i fasc in-S". U. S. Department of Agriculture. Report of the chief of ihe section of ( 5i8 ) foreign markels,for 1899, by Frank H. Hitchcock. Washington, 1899, I fasc. in-S". Wolken-Beobachtungen in Norwegen 1 896-1 897; herausgeg. v. dem Norwegischen meteorologischen Institut, bearbeitet v. N.-J Foyn. Chris- tiania, 1900, I fasc. in-4''. Sitziingsberitche der Koniglich preussischen Akademie der Wissenschaften zu Berlin; XXIII-XXXVIII. Berlin, 1900, 10 fasc. in-8°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-V IJJ.AH.s, Quai des Grands-Augustins. n° 55. Depuis 1835 .... COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, â la fin de l'snnAe deux rolamM In i' Oeui fables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaq.,» vol.„ne l.abonnemnni .>«i annuel at part du i" lanvier. Le prix de Pabonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. - Départemenis : 30 fr. - Dnion postale : 3A fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Afen Ferran Irères. • Chaix. Alger ; Jourdan. I RufT. Amiens Courtio-Hecquet. 1 Germain etGrassio. Angers „ I Gastineau. Bayonne Jérôme. Hesançon Jacquard. Feret. Bordeaux Laurens. ' Muller (G.). Hourges Renaud. I Derrien. 1 F. Robert. j Oblin. ' Uzel frères. Caen Jouan. Chamberv Perrin. Cherbourg ( "^"y- ( Marguerie. Brest. chez Messieurs : I Baunial. I M»' Texier. Bernoux et Cumin ^Georg. , Côte, i Sa\7. ' Viite Ruât. t Valat. ' Goulet et fils. Martial Place. i Jacques. Nancy Grosjean-Maupin. I Sidot frères. ^ Guist'iiau. ! Veloppé. I Barma. I Appy. fl/imes Tliibaud. Lorient.. . . Lyon Marseille. . . Montpellier . Moulins.. .. Mantes On souscrit, à l'Étranger, lA'ice. I Orléans I 1 Poitiers. Luzeray. ^ Blanchier. Clermon t-Ferr.. Dijon.. \ Juliot. 1 Bouj. , Nourry. Ratel. 'Rey. Uouai jLauvcrjat. ' Degez. .... \ Drevet. ijrenoble ' ( Gralier et C'*. Im Rochellt. Foucher. Marche. Bennes Piihon et Hervé. Rochefort Girard (M»"). I Langlois. Bouen S'-Étienne Toulon Le Havre j Bourdignon. ( Dombré. LUte.. j Thorez. ( Quarré. Toulouse. Tours.. > Lestringanl. Chevalier. \ Ponleil-Burles. ( Kumèbe. I Gimet. j Privât. , Boisselier. , Péricat. ( Suppligeon. -, , . 1 Giard. Yalenciennes , Lemaître. Amsterdam. Athènes. . . RarceCone. Berlin. Berne . . I ;hez Messieurs : Feikema Caarelsen et C". Beck. Verdaguer. Asher et G'*. Dames. Friediander et lils. Mayer et Muller. Schmid et Francke. Bologne Zaoichelli. , Lamertin. Bruxelles Mayolezet Audiarte. ! Lebégue et C'*. ) Sotcheck et C°. ' Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC Christiania Cammcrmeyer. Conslantinople. . Otto Keil. Copenhague HOsl et fils. Florence Seeber. Gand Hosle. Gènes Beuf. Cherbuliez. chez Messieurs : iDulau. Hachette et G'-. Nutt. Luxembourg . ... V. Biick. Ruiz et G'' Bucharest. Genève. . La Haye. Lausanne. Georg. ' Stapelmohr. Belinfante frères. \ Benda. ' Payot. Barth. \ Brockhaus. Leipzig Lorentz. "J Max Rube. Twietmeyer. Madrid ' ^omo y Fusse!. \ Capdevillé ' F. Fé. Milan... ! ^°=" frères. " ' Hœpli. Moscou Taaievin. Naples j Marghieri di Giu,. I Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffer. Ne»!- York Stechert. ' LemckeetBuechnet Odessa Rousseau. Oxford Parker et G" Palerme Reber. Porto Magalhaés et M.iiiii Prague Rivnac. Bio-Janeiru Garnier. Borne ^... jf°"» frères. ( Loescheret G". Botterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallm S'-Petersbourg . I Zinseriing. ( VVolflf. Turin . Liège. ( Desoer. I Gnusé. Bocca frères. Brero. Clausen. ( RosenbergetSellier. Varsovie Gebelhiier et WolIT Vérone Drucker. ,,. l Frick. Vienne „ ( Gerold et C". ZUrich Meyer et Zeller. iLiiltS G£M£HALES des COUFTES rendus des séances de L ACADEMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i a 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 a 3i Décembre 1880.) Volume in-4'>; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Desbès et A.-J.-J. Soliek. — Mémoire sur le Calcul des Perturbation» qu'éprouvenllea Comètes, par M.Hinien. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claudr Bebmàrd. Volume in-4°, avec 32 planches ; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Bemedbn. — Essai d'uue réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pour celui de iS56, savoir : o Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- « mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature " des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bbonm. In-4°, avec 27 planches; 1861,. . 15 fr. A la même Librairie les Mémou-es de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W H. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. 10 septembre 1900. CORRESPOND AIVCE. Pages. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les ifièees imprimées de la Correspon- dance, un Volume de M. J. Diijardin : « Recherches rétrospectives sur Tart de la distillation y 49^ MM. J. Guillaume, G. Le Cadet et M, LuiZET. — Occultation de Saturne par la Lune, du 'i septembre 1900, à l'obser- vatoire de Lyon ^96 M. Paul Painlevé. — Sur les systèmes différentiels à intégrale générale uniforme. 497 M. Georges Clauhe. — Sur la liquéfaction de l'air par détente avec production de travail extérieur 5oo M. E. BouTY. — Sur la cohésion diélectrique des gaz et des vapeurs 5i)3 M. Georges Rheins. — Sur les modiiica- lions des propriétés électriques et orga- niques des câbles, sous l'action prolongée BlLLIÎTIN BIBLIOGRAPHIQUE Pages, des courants 5o5 M. L.-G. DE Saint-Martin. — Nouvelles irecherches sur le pouvoir absorbant de l'hémoglobine pour l'oxygène et l'oxyde de carbone SoG M. LÉO ViGNON. — Sur les nitrocelluloses. Sog M. L. Géneau de Lamarlière. — Sur le bois de Conifères des tourbières 5ii M. Ererhardt. - Influence du milieu sec et du milieu humide sur la structure des végétaux .ii3 M. Bodet adresse une Note relative à une « Carafe hygiénique » ■'iiâ M. H. Semanne adresse une Note relative à un a Relais téléphonique " 5i5 M. G. Camps adresse une Note relative à diverses questions pouvant intéresser la défense nationale 5i.î 5i5 PARIS. —IMPRIMERIE GAUTIK E R-V I L L A RS , Quai des Grands-jVugusIins, ôf>. t^ tiérani .'GAIJTBIBB-VlLLiR» UCT 17 lïww 1900 SECOND SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAK lYI.tl. tiK» SECnÉrAIKES PBIIPÉTUEEiS. TOME CXXXI. !V^ 12(17 Septembre 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIHNCES, yuai des Grands-Augusttas, 55. RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET a/j MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomaaaues aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyerine. 26 numéros composent un -yDiume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications veibales ne sont mentionnées dans les Ccmvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a élé remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris pari désirent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours proiioncés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Artici-e 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le, Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le lent pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. / Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sm- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'> a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5, Tous les six mois, la Commission administralivefait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. LeB Savant, étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires P«'T'*^"«'*,""*J/j*'„f/J^^ déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 6\ Autrement la présentation sera remise à la séance COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 17 SEPTEMBRE 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUIXICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE ORGANIQUE. — Remarques relatives à la décomposition des éthers nitriques et de la nitroglycérine par les alcalis, et à la stabilité relative des matières explosives; par M. Berthelot. « Les éthers, en général, sont décomposés par les alcalis hydratés avec régénération de l'acide et de l'alcool qui les ont engendrés. Cependant les éthers nitriques offrent à cet égard certaines exceptions. Ainsi, j'ai observé que les éthers nitriques traités par des solutions alcalines concentrées peuvent régénérer les éthers méthylique et éthylique, au lieu des alcools correspondants ( ' ). (') Annales de Chimie et de Physique, 3'= série, t. LVIII, p. 447- C. R., 1900,' 2» Semestre. {T. CXXXI, N» 12.) "" ( 520 ) » En opérant avec de l'éther éthyl nitrique pur, rectifié à point fixe, et (le la potasse solide, renfermés ensemble dans un tube à loo", j'ai observé qu'il se forme en abondance une matière brime et humique, semblable aux produits de l'aldéhyde traité par la potasse. Cette formation ne saurait avoir lieu, d'ailleurs, par le fait d'une simple régénération d'alcool, com- posé que la potasse solide n'attaque pas à loo". En définitive, la réaction génératrice d'aldéhyde aurait donc été accomplie, non dans la préparation de l'éther nitrique, mais dans sa décomposition, un atome d'oxygène de l'acide nitrique, ou plutôt du nitrate de potasse, qui devait prendre nais- sance, s'étant porté sur l'alcool en fournissant du nitrile de potasse et de l'aldéhyde. » Cette réaction dégage plus de chaleur qu'une simple régénération d'alcool, soit -f- 22^"', 5 en plus, le calcul étant fait pour des liqueurs éten- dues, et, par conséquent, un chiffre notablement plus fort, en raison de l'état solide de la potasse et de la polymérisation de l'aldéhyde. — Ce sont là des circonstances très caractéristiques. » Des phénomènes analogues et plus caractéristiques encore, parce qu'ils se passent dans des liqueurs plus étendues, ont été observés avec les éthers nitriques des alcools polyatomiques, notamment avec la nitro- glycérine. En effet, elle régénère sous l'influence de la potasse, en même temps que de l'azotate de potasse, une dose plus ou moins considérable d'azotite de potasse. Or, si la régénération de l'acide azotique correspond à celle de la glycérine, celle de l'acide azoteux implique la formation simultanée d'un produit différent et plus oxyde, tel qu'un aldéhyde ou ses dérivés. » Il y a deux manières de concevoir la réaction suivant que l'on sup- pose la formation de l'aldéhyde accomplie dans la préparation initiale de la nitroglycérine, ou seulement dans sa destruction par les alcalis, et il est possible que ces deux interprétations soient vraies simultanément pour lui même échantillon. Envisageons d'abord la réaction normale : C'H=(AzO-)'0^ + 3RH0 = C'H"0^ + 3AzO'K; on aurait, par exemple, C'HHAzO-)'0' + 3KI10=C'H»0^+Ii-0 + 2AzO^K + AzO=^K. Mais la formation de quelque dose d'aldéhyde glycérique ( ' ) peut aussi (') Cet aldéhyde étant susceptible de se changer en dérivé binitrique à cause de son caractère alcoolique propre. ( 521 ) avoir eu lieu dans la réaction initiale C'H«0' + AzO'H = CH^O'^ AzO-H + H^O, l'acide azoteux entrant à mesure en combinaison avec la glycérine pour former un éther, par exemple un éther mixte ou un éther nitrosé-nitrique O^H^(AzO-)'(AzO)0% dont la composition centésimale ne se distinguerait guère de la nitrogly- cérine; ce serait un éther qui fournirait l'acide azoteux trouvé, en même temps que l'acide azotique. )) Les très intéressantes observations de M. Léo Vignon sur les nitro- celluloses jettent sur ces réactions une lumière nouvelle. » Si je crois devoir les rappeler, c'est que cet ordre de phénomènes offre un intérêt spécial pour l'étude de la stabilité et de la conservation des matières explosives constituées par la nitroglycérine, la nitromannite et les autres dérivés nitriques. » Dans le cas où certains échantillons de ces dérivés nitriques, de la nitroglycérine, par exemple, renfermeraient dans les conditions de leur préparation des doses plus ou moins fortes de dérivés azoteux et aldéhy- diques, il est clair que de semblables échantillons auraient une stabilité moindre que les échantillons exempts d'un tel mélange. « Or, un tel accident est surtout à craindre si l'on emploie, dans les pré- parations un acide renfermant des vapeurs nitreuses. » Une semblable impureté ne serait guère accusée par les méthodes d'analyse des composés nitriques le plus souvent usités aujourd'hui, les- quelles consistent à déterminer la dose de bioxyde d'azote régénérée dans leur réduction : cette dose, en effet, sera sensiblement la même pour le composé nitrique, pur ou mélangé avec un dérivé nitrosé. » Ce sont là des circonstances fort importantes et sur lesquelles il m'a paru utile d'appeler l'attention. » CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, le Tome II des « Scientific papers of J.-C. Adams », publié par V Universily Press de Cambridge. ( 322 ) GÉOMÉTRIE. — Sur la résolution nomo graphique de l'équation du septième desré. Note de M. AIaurice d'Ocagne. « Dans une 1res intéressante Communication, faite récemment devant le Congrès des Mathématiciens ('), M. D. Hilbert, passant en revue les divers domaines où s'exerce aujourd'hui l'activité des géomètres, signalait à leur attention divers problèmes dont il serait, selon lui, désirable de posséder la solution. Parmi ceux-ci figure, sous le n° 13, un problème consistant à démontrer l'impossibilité de la résolution nomographique de l'équation du septième degré. Or, comme on va le voir plus loin, cette résolution se fait très aisément par la méthode des points alignés à deux cotes (-). Nous croyons donc devoir commenter en quelques mots la ques- tion posée par M. Hilbert, qui ne vise, ainsi que cela résulte des expli- cations mêmes de l'auteur, qu'un certain mode de représentation nomo- graphique. » C'est en combinant convenablement des systèmes d'éléments géomé- triques dépendant d'un paramètre (éléments à une cote) que l'on parvient à donner la représentation cotée de divers types d'équations. Par la super- position de deux systèmes de lignes à une cote formant un réseau, on engendre les, points à deux cotes (•''), chaque point du réseau pouvant être considéré comme affecté des cotes des deux lignes de systèmes différents qui s'y rencontrent. Si à travers ce réseau on trace un troisième système de lignes chacune de ces lignes pourra être affectée des divers couples de cotes des points du réseau par lesquels elle passe. Elle pourra, par consé- quent, être considérée comme provenant de la condensation en une seule d'une infinité de lignes superposées correspondant chacune à un des couples de cotes, d'où le nom d'éléments condensés (') pour ces lignes à deux cotes. » Si l'on donne les deux cotes de l'une d'elles, elle se trouve parfaite- ment définie; et de même, si l'on donne une de ces lignes et l'une ses cotes, l'autre cote s'en déduit sans ambiguïté. » En introduisant ces lignes à deux cotes comme éléments constituants (') lYac/irichten der K. Gesellschaft der Wissenschaften zii Gôttiiigen, 1900. (-) Traité de Nomo graphie, Chap. V, sect. IB. (') Traité de Nomo g rapide, p. Sao. ('•) Traité de Nomographie, p. 324. ( 523 ) dans un nouveau réseau, et répétant plusieurs fois la même opération, on arrive à définir sur le plan des systèmes ^Vêlements à n cotes (') permettant la représentation d'équations à un nombre quelconque de variables. Mais on voit, par la façon même dont sont engendrés les systèmes ramifiés en question, que l'équation représentée doit être nécessairement réductible à un enchaînement d'opérations à deux paramètres correspondant aux di- vers réseaux. Les abaques ainsi constitués sont ceux que, dans notre Théorie générale (-), nous avons appelés les abaques =,1»^ (^), et ce sont ces abaques seuls que vise l'énoncé de M. Hilbert. » Mais, par l'introduction de systèmes d'éléments mobiks obtenus grâce à la superposition de plusieurs plans, on agrandit le champ de la Nomo- graphie en rendant possible l'emploi d'éléments à plusieurs cotes entière- ment distincts, cette fois, et non condensés. C'est ainsi, par exemple, que, dans la méthode des points alignés, l'usage de la droite mobile équivaut à l'introduction d'un système de droites à deux cotes dont la représentation simultanée sur un plan serait impossible, puisqu'elles recouvriraient ce plan tout entier. » Les abaques, comme ceux-ci, où intervient un élément variable, c'est-à-dire qui peuvent être considérés comme provenant de la superpo- sition de deux plans, sont ce que nous avons appelé les xj"^. De même pour les .1,.^. » Voici maintenant comment la méthode des points alignés permet, par un abaque du groupe x\, de résoudre l'équation du septième degré : » Soit une équation de la forme Z, -I- iZo -\- aZj -h vZ,, = o, oia les Z sont des fonctions de z et où les coefficients \, jv., v sont suscep- tibles de prendre telles valeurs que l'on veut. D'après le principe de la méthode des points alignés à deux cotes, cette équation exprime l'aligne- ment des points A, B, C ainsi définis : (A)r._;.. (B)L._;.. (c)^^^_ /„, /, , 4 étant des modules dont on dispose arbitrairement. (') Traité de Nomographie, p. 35 1. (') Traité de Nomographie, Ghap. VI, Secl. 1. (^) Traité de Nomographie, p. 4o3. ( 524 ) » Les points A, à une seule cote pi, sont distribués sur la droite a; + 4 = o- I-'^s points B, à une seule cote v, sont distribués sur la droite a: — 4 = o. Les points C, à deux cotes X et z, sont donnés par un réseau dont les deux systèmes de lignes s'obtiennent par l'élimination de \ d'une part, de z de l'autre, entre les équations faisant connaître Vx et \'y du point C.,La première de ces équations ne contenant pas \ définit elle- même les lignes (:;), qui sont dès lors des parallèles à Oy. >) Le mode d'emploi de l'abaque résulte de l'énoncé suivant : Les racines de r équation sont les cotes des droites ( : ) passant par les points où la courbe (\ ) est coupée par la droite joignant les points (a) et (v^. » En prenant successivement 7 3 7 _2 7 — - 7 — I et Zr| :^ z + Z , Z/o = Z' , A3 = Z, //,, = I , on obtient les deux types d'abaques que nous avons proposés respective- ment pour les équations du troisième et du quatrième degré ('). » La transformation de Tscbirnhaus permettant, comme l'a remarqué M. Hilbert lui-même, d'amener toute équation du septième degré à la forme z'' -}- \z^ -+- , ^3 — ^ , t,^ '• (') Traité de Nomographie, p. 333 et 336. Nous saisissons l'occasion qui nous est ici offerte pour rectifier une faute d'impression qui se répète à ces deux endroits. Les modules /j et /, étant définis par les équations (p) et ((7) d'une part (p. 333), (/?') et (^') de l'autre (p. 336), on doit, dans toutes les autres équations où ils intervien- nent, les permuter entre eux. Celte faute est d'ailleurs sans importance à l'endroit cité, attendu qu'on 3 a pris l^^^ l-i. ( 525 ) PHYSIQUE. — Sur les déformations de contact des corps élastiques. Note de M. A. Lafay, présentée par M. A. Cornu. « L'emploi des comparateurs automatiques (' ), ou des combinaisons optiques récemment étudiées par MM. Perot et Fabry, permettant de pro- céder actuellement avec une très grande précision à la comparaison des étalons à bouts, il était intéressant de se rendre compte, par des mesures directes, de l'ordre de grandeur des déformations dues aux pressions iné- vitables que l'on exerce sur les extrémités arrondies de ces étalons lorsqu'on veut les utiliser. » C'est dans ce but que j'ai entrepris un certain nombre d'expériences sur les déformations de contact des corps élastiques, en employant, pour effectuer les mesures, des dispositifs optiques analogues à l'appareil clas- sique institué par Fizeau pour l'étude de la dilatation des cristaux. Mes recherches ont porté principalement sur le bronze et l'acier. » Les rayons (R) des sphères constituant les arrondis ont varié entre 5°"" et 25o""" et l'effort de compression {p), servant à produire les défor- mations, a reçu diverses valeurs comprises entre 2>^^,']oo et quelques grammes. » La plupart de mes expériences ont eu pour but la détermination de l'affaissement, sous charges variables, d'un corps sphérique pressé contre un plan, mais j'ai également exécuté des mesures relatives au rappro- chement de deux sphères comprimées l'une contre l'autre. » Dans tous les cas, lorsque les pressions sont trop faibles, le contact est mal assuré et l'eflet des trépidations du sol produit un tremblement des franges, qui empêche de poursuivre les mesures jusqu'au voisinage du contact géométrique correspondant à p = o. Il en résulte que, s'il est possible de déterminer avec précision les variations des écrasements, leurs valeurs absolues sont moins bien connues et ne peuvent s'obtenir que par une sorte d'extrapolation. » Ces réserves faites, on pourra se faire une idée des résultats obtenus en consultant le Tableau abrégé ci-après (colonnes Exp.), qui se rapporte à des corps sphériques en acier pressés contre un plan en même métal. (') L. Hartmann, Sur un comparateur automatique pour mesures à bouts {Comptes rendus, t. CXX, p. 1024). ( 526 ) » Constantes mécaniques de l'acier employé : Module d'Young : E= 19500; Coefficient d'élasticité de glissement : G = 7200 DéfoimalioBS exprimées en microns pour diverses valeurs du rayon R. Charges R = Exp. 5"". Calcul. R = Exp. Calcul. R = Exp. ao"". Calcul. R = 3o-". R = 60"". Exp. Calcul. R = i5o"". R = Exp. 250"". kilogr. Exp. Calcul. Exp. Calcul. Calcul 0, 100 . . . 0,25 0,22 0,22 0,17 0,20 0, l3 0,19 0, I I 0.15 0,09 0,14 0,07 0,14 0,06 o,5oo . . . 0,65 0,61 0,57 o,48 0,49 *o,38 0,45 0,33 0,36 0,27 0,32 0 , 20 0,30 0,17 I ,000 . . . 1,02 0,97 0,87 0,75 0,74 0,61 0,68 0 , 53 0,53 0,43 0,44 0,01 0,42 0,26 2 , 000 . . . 1,60 .,54 1,33 1,22 1,13 0,97 1,02 0 , S 5 0,82 0,67 0,62 0,49 0,58 0,42 3,000 . . . 2,00 2,01 1,73 r,6o 1,47 ..27 1,30 1 . T I 1,06 0,88 0,78 0,65 0,72 0,55 » Une étude des déformations de contact, imiquement basée sur la théo- rie mathématique de l'élasticité, a été faite par Hertz ( ' ) ; d'après cet illustre physicien, deux sphères de rayons R, et Rj appuyées l'une contre l'autre par une force p, subissent un rapprochement a donné par la formule « = \/fc(^f' dans laquelle les lettres E et r, = -4^ — i désignent, suivant l'indice dont elles sont affectées, les constantes élastiques des matériaux constituant chacune des sphères. » L'application de cette formule a donné les nombres inscrits dans les colonnes Calcul du Tableau précédent. Les écrasements observés et ceux qu'indique la théorie présentent des diflerences qui vont en s'accentuant à mesure que R augmente, et il paraît difficile d'attribuer ces divergences à des erreurs commises soit dans l'évalua- tion des arrondis, soit dans la détermination des constantes élastiques des corps em- ployés. » D'ailleurs Hertz a établi, pour le cas de deux corps déforme quelconque, que a devait croître comme la puissance f de p. Or, en employant une mé- thode de discussion qui fait seulement intervenir les variations de a, c'est- à-dire en éliminant l'incertilude qui, pour des raisons exposées ci-dessus, règne sur la valeur absolue de cette grandeur, j'ai trouvé que, si les courbes (') IL Hertz, Journal fur die reine und angewandte Mathematik, t. XCII, p. i56. ( 527 ) déduites de tnes expériences peuvent être assez bien assimilées à des para- boles a = R/?^, l'exposant y n'est sensiblement égal à | que pour des valeurs de R relativement faibles. Lorsque R augmente, cet exposant décroît et paraît tendre vers |. 1) L'étude des déformations, bronze contre bronze et bronze contre acier, est venue confirmer ce résultat. J'ai également fait quelques expé- riences sur des corps élastiques très souples (E = o^^,ooiS par millimètre carré), constitués par une gelée à base de gélatine; les déformations a, atteignent alors plusieurs millimètres pour des rayons variant de 4^^™ à lo''"» et des valeurs dc^ inférieures à i''s,ooo; elles sont bien représentées par 2 des paraboles en //'. Il y a donc lieu de penser que la loi de la puissance | est vérifiée pour toutes les valeurs de -^ supérieures à une certaine limite (tôoïïo environ); en dessous de ce nombre, il est probable que l'influeiice d'une cause inconnue, dont l'analyse de Hertz n'a pas tenu compte, devient sensible et produit les divergences observées. » Dans cette idée, il était naturel de penser au Irottement mutuel des surfaces en contact, déformées par la pression. A plusieurs reprises, j'ai lubrifié avec de l'huile fine les corps en expérience : j'ai constaté que, pour des valeurs de p supérieures à looB'', l'influence de cet agent était si faible qu'il n'en résultait pas pour les franges un déplacement sensible. » Si ces derniers essais n'ont pas conduit à l'explication cherchée, ils ont toutefois montré que, pratiquement, on peut sans inconvénient huiler les extrémités des règles à bouts, mais à la condition expresse que la manière dont on les emploie ne fasse pas intervenir le frottement de leurs extrémités sur les surfaces qu'elles touchent. » Dans le cas où l'un des corps est sphérique et l'autre plan, ou quand tous deux sont sphériques et de même rayon, il paraît assez naturel d'ad- mettre que a dépend seulement de V\, p et des coefficients E,, G,, ..., E2, G^, ..., qui caractérisent l'élasticité des matériaux constituants; de simples considérations d'homogénéité montrent alors que l'on a nécessai- rement J = cp(g^,g^,,...). R" /R" \- » Donc, en multipliant par ^7 les ordonnées a et par ( 7— l les abscisses/j de la courbe trouvée dans le cas du rayon R', on doit en déduire une courbe susceptible de coïncider avec celle que l'expérience donne pour le rayon R"; cette vérification m'a toujours donné des résultats satisfaisants, même dans le cas où la formule de Hertz est en défaut. » D'après la théorie, a doit rester constant lorsque, sans changer la C. R., 1900. 2= Semestre. (T. CXXXI, N" 12.) 69 ( 528 ) forme des corps, on intervertit l'ordre des matériaux constituants; l'expé- rience vérifie assez bien ce résultat, même dans le cas où la loi de l'expo- sant l n'est pas applicable; toutefois, l'écrasement paraît être légèrement plus fort lorsque c'est le corps le plus dur qui a le plus petit rayon de courbure. ). L'étude de la manière dont varient les phénomènes pour différentes valeurs de E est beaucoup plus difficile; elle n'est pas encore assez avancée pour que je puisse l'aborder dans cette Note. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'iode et de Voxyde jaune de mercure sur : 1° le styrolène; 2° le sa/rol. Note de M. J. Bocgault. « Comme suite à mes expériences sur l'action de l'iode et de l'oxyde jaune de mercure sur l'anéthol, l'isosafrol, etc. ('), j'ai étudié l'action des mêmes agents sur des composés voisins, à fonction éthylénique, tels que le styrolène et le safrol. » 1° Styrolène. — Le styrolène a été préparé, en partant de l'acide cin- namique, par la méthode de von R. Fittig et Binder (-), qui donne de très bons résultats. Ce styrolène a été ensuite traité par l'iode et l'oxyde jaune de mercure, en solution alcoolique, comme je l'ai indiqué pour l'anéthol (/oc. cit.). » 7S'' de styrolène^sont dissous dans 35" d'alcool à go", additionnés de iS?' de HgO. On ajoute de l'iode peu à peu, en agitant, environ 17s"-, jusqu'à léger excès. Ici, con- trairement à ce qui a lieu pour l'anéthol, la moitié seulement de l'iode passe à l'état de Hgl-, l'autre partie est fixée par le styrolène; il suit de là que la quantité de HgO peut être réduite de moitié sans changer la réaction. )) On précipite ensuite par environ i5o" d'eau distillée, additionnés de los^^de Kl et un peu de bisulfite de soude. Il se sépare une huile incolore, très réfringente, conte- nant une forte proportion d'iode combiné. » Ce corps ne peut être distillé sans décomposition et est, par suite, très difficile à purifier. » C'est vraisemblablement le composé d'addition du styrolène avec l'acide hypoïodeux C6H=— cm — CH-OH. Toutefois, le dosage de l'iode ne m'a donné que 46, 3i pour 100, au lieu de 5i,2i pour 100 qu'exige la formule précédente; mais les diffi- (') Comptes rendus, t. CXXX, 20 juin et 2 juillet 1900. (2) Liebig's Annalen, t. CXCV, p. i3i; 1879. ( 529 ) cultes de purification ne me permettent pas d'affirmer que mes analyses ont porté sur un corps pur. » Quoi qu'il en soit, et c'est là surtout le fait intéressant, ce corps se décompose très facilement par l'azotate d'argent, en donnant un aldéhyde. Cette réaction est à rapprocher de celles qui ont été signalées récemment par MM. Charron et Paix-Séadies ( ' ) ; ces auteurs ont montré que les mo- noïodhydrines de certains glycols donnent facilement des aldéhydes, par départ d'acide iodhydrique. » Pour obtenir l'aldéhyde en question, je dissous le composé d'addition du styro- lène avec lOH dans cinq à six fois son volume d'éther, et j'agite avec une solution concentrée d'azotate d'argent en excès. La réaction se fait rapidement à froid; l'aldé- hyde reste en solution dans l'élher; on le purifie en passant par la combinaison bisulfitique. » Cet aldéhyde, traité par l'oxyde d'argent alcalin, m'a donné l'acide phényl- acétique, que j'ai caractérisé par son point de fusion et l'analyse de son sel de baryum. » La suite des réactions obtenues, à partir du styrolène peut donc s'écrire 2C«H^ + HgO -+- 2P4- H-O = Hgl--+- 2(C''HM0H), C''H«IOH+AzO^Ag = AgI + AzO'H+C*H'*0(aldéhydephénylacétique), C«H«0 + O = C»H«0^ (acide phénylacétique). » 2° Safrol. — La formule admise pour le safrol est, comme on sait, CH-0- — CH' — CH- — CH = CH^, montrant l'existence, dans ce corps, d'un groupement — CH = CH", identique à celui du styrolène. La liaison éthylénique étant seule intéressée dans la réaction utilisée ici, j'avais pensé pouvoir obtenir, avec le safrol, l'aldéhyde CH-0-- CH'— CH--CH=- CHO, par les mêmes réactions qui m'ont permis de passer du styrolène à l'aldé- hyde phénylacétique. Les résultats n'ont pas confirmé mes prévisions. » Les réactions ont été conduites exactement comme avec le styrolène; je crois inutile de les répéter. » J'ai obtenu, comme avec le styrolène, par l'action de I et de HgO, un composé d'addition de l'acide hypoïodeux; mais ce corps, décomposé par (') Comptes rendus, t. CXXX, mai et juin 1900. ( 53o ) l'azotate d'argent, m'a donné un composé ne présentant aucune des réac- tions caractéristiques des aldéhydes. Je n'ai, du reste, pas encore déter- miné sa nature. » Les expériences, rappelées plus haut, de MM. Charron et Paix- Séailles, ainsi que mes propres expériences sur le styrolène, paraissent bien montrer que les iodhydrines de glycols, de formule générale R-CHI-CH-OH, doiment des aldéhydes par enlèvement d'acide iodhydrique. Le fait que l'iodhydrine, formée par addition de lOH au safrol, ne se comporte pas de même, permet d'émettre quelque doute sur l'exactitude de la formule admise pour le safrol; mais de nouvelles recherches sont nécessaires pour se proi>oncer à ce sujet. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la réduction des nitrocelluloses. Note de M. Léo Vignon. « J'ai démontré, dans une Communication précédente (^Comptes rendus, lo septembre 1900), qu'en uitrant totalement ou partiellement la cellulose, on obtenait non pas des nitrocelluloses, mais des nitrooxycelluloses. Il était intéressant, dès lors, de reprendre l'étude delà réduction de ces composés, et de rechercher comment se comportaient, sous l'influence des divers réducteurs, les groupes AzO' et le groupe aldéhydique CHO, caractéris- tique des dérivés oxycellulosiques. » Action du chlorure ferreux. — J'ai fait agir 20'^^'' de chlorure ferreux en solution aqueuse saturée sur i^' de substance, pendant dix minutes, à l'ébullition : Il v a déa;a2;ement d'AzO et si le chlorure ferreux ne contient pas d'acide en excès, la substance soumise à la réduction ne se dissout pas. » De l'oxycellulose, de la cellulose nilrée, de l'oxycellulose nitiée ont été soumises dans ces conditions à l'action réductrice du chlorure ferreux : après la réaction, ces diverses substances ont été lavées, recueillies et séchées. On les a comparées ensuite aux substances initiales, au point de vue de l'action sur la liqueur cupropotassique. » Un poids exact de chaque substance (is''), au préalable desséchée dans le vide, a été traitée par 100'^'^ d'eau et So'^'^ de liqueur de Pasteur à l'ébullition pendant dix mi- nutes; la liqueur cupropotassique est ainsi en grand excès. Le mélange a été ensuite filtré, le précipité lavé à l'eau distillée bouillante jusqu'à élimination du cuivre so- ( 53i ) lubie, séché el calciné. Par celte dernière opération, la matière organique a été dé- truite et le cuivre amené à l'étal de CuO, dont le poids peut mesurer raclion réduc- trice effectuée par chaque substance expérimentée. » J'ai trouvé : CuO pour 100»' de substance. ?>■ Oxycellulose i o , 36 Cellulose nitrée 13,71 Oxycellulose réduite par Fe Cl- 10,42 Cellulose nitrée, réduite par Fe GP. ... i ' j 70 Oxycellulose nitrée, réduite par Fe Cl'. 10, 83 » L'action du chlorure ferreux élimine les groupes AzO", mais laisse intact le groupement aldéhydique. La cellulose nitrée, l'oxycellulose nitrée, l'oxycellulose ont conservé, en effet, sensiblement et dans les limites d'exactitude de la méthode, après réaction du chlorure ferreux, leur action sur la liqueur cupropotassique. » En faisant agir le chlorure ferreux sur les celluloses nitrées on obtient, en somme, de V oxycellulose. » Celte conclusion est confirmée par la formation des osazones oxycel- lulosiques (voir Comptes rendus , 24 avril 1899). » J'ai préparé les osazones de l'oxycellulose, de la cellulose nitrée traitée par Fe Cl^ • l'azote a été dosé dans les osazones obtenues; voici les résultats : Azote pour 100. Oxycellulose (KC10'-+- HCI) 1,89 Cellulose nitrée, réduite par FeCl- 1 ,5o » L'o.xycellulose formée préexistait dans le dérivé nitré soumis à la réduction : elle ne peut s'être formée par l'action du chlorure ferrique provenant de la transformation de FeCl-; en chauflant, en eflet. Colon purifié 2?'' Fe^Cl" is'- HCl (220) 2" Eau loos-- au bain-marle pendant vingt-quatre heures, il ne se forme pas d'oxycellulose. » Action du sulfure d' ammonium. — L'action réductrice du sulfure d'am- monium est plus profonde que celle du chlorure ferreux : Elle élimine, en effet, les groupes AzO' et détruit le groupe aldéhydique CHO. Les cellu- ( 532 ) loses nitrées sont ramenées à l'élat de cellulose ou d'hydrocellulose, n'exer- çant plus aucune action sur la liqueur cupropotassique. » Pour efTectuer cette transformation, 25'' de substance (cellulose nitrée) et 100'='= de solution aqueuse saturée de sulfure d'ammonium ont été chauffés pendant quatre heures à une température de c55°-4o°. J'ai filtré ensuite, lavé le précipité à l'eau chaude, à l'eau froide, avec de l'alcool, de l'éther et du sulfure de carbone. Le produit sec ob- tenu ne déflagre plus et ne réduit plus la liqueur cupropotassique. » En résumé, les celluloses nitrées réduites par FeCl- sont transformées en oxycelluloses. Les celluloses nitrées traitées par le sulfure d'ammonium donnent de la cellulose ou de l'hydrocellulose ne possédant pas de pouvoir réducteur. Cette différence d'action peut s'expliquer par ce fait que, dans le premier cas, la réduction s'effectue en milieu acide, en donnant des produits de réaction oxydants (Fe^CK, AzO"), tandis qu'avec le sulfure d'ammonium on opère en milieu alcalin, les produits de réaction [(AzH^)-SO%AzH\\zO'] étant dénués de propriétés oxydantes. » Ces résultats confirment les conclusions établies précédemment, à savoir que les celluloses nitrées doivent être envisagées comme des dérivés de l'oxycellulose. » La séance est levée à 3 heures et demie. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 17 septembre 1900. Compte rendu du 2* Congrès international contre l'abus du tabac. (^Journal de la Société contre Vabus du tabac, «°^8-9.) Paris, 1900; i fasc. in-12. Nouveau système astronomique, par Jules Miffre. Paris, E. Bernard et C'*, 1900; i fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) TheScientific papers of John Couch Adams, vol. IL Cambridge, at the University Press, 1900; i vol. in-4°. A practical transmitter using the sine wave for cable telegraphy, and ( 533 ) measurements \vith alternating ciirrents upon an Atlantic cable, by Albert- C. Crehore antl George-O. Squier. Présentée! at the 17"' gênerai meeting of the American Institiite of Electrical Engineers, Philadelphia, U. S. A., igoo; I fasc. in-S". (Withs the author's compliments.) Prononciation et Phonographie, par M. Joseph Vincenti. Turin, imp. * Roux et Viarengo, 1900; i fasc. in-S". (Hommage de l'Auteur.) Bericht ûher die Arbeiten der von der kaiser!. Akademie der Wissenschaften in Wien eingesetzten Commission zur Grudung eines Phonogramm- Archives. S. 1. n. d.; I fasc. in-8". Jahresbericht des Directors des kôniglichen preussischen geodâtischen In- stituts, fiïr die Zeit von Aprit 1899 bis April 1900. Potsdam, 1900; i fasc. in-8°. Bananina, parR.-A. de Ro^'DAN. Londres, 1900; i fasc. in-8°. List of members ofthe British astronomical Association, September 1900. London, 1900; i fasc. in-8°. The council andfellows of the Royal Society , 3o"' Novemher 1899. London ; I fasc. in-4'' Philosophical Transactions of the Royal Society of London, séries A, vol. CXCIII and CXCIV; séries B, vol. CKCIL London, Harrison and sons, 1900; 3 vol. in-4''. Transactions of the Canadian Institiite, vol. VL parts 1 and 2, n°^ 11 and 12. Semi-centennial mémorial Volume, 1849-1899. Toronto, 1899; i vol. in-8°. Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, vol. XXXin, 1899. Sydney, 1900; i vol. in-8°. The Astrophysiccd Journal, vol XII, n" 1. Chicago, 1900; i fasc. in-8'*. Sammelschrift der mathematisch-naturvcissenschaftlich-drtzlichen Section der Sevcenko-Gesellschaft der Wissenschaften in Lemberg, B. VI, Heft 1 . Lem- berg, 1900; I fasc. in-8". ( 534 ) ERRATA. (Séance du lo septembre iQoo.) Note de M. Paul Painlevé, Sur les systèmes différentiels... Page 499» équation (5), au lieu de (5) y'=.by- + a{x)^ ^-h ^(. ),.-.%-. . -• lisez Page 5i5, ligne i3, au lieu de Bodet, lisez Godet. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. Depuis 1836 ..L, COHPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fln de l'année, deux Toluraes in-4". ûeui Tables, l'une par ordre alpbabéticpie de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque Tolume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix de Pabonnement est fixé ainsi qu'il suit : * Paris : 10 fr. — Départements : 30 fr. — Dnion postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Ferron Irères. ( Chaix. Alger ( Jourdan. (Ruff. Amiens Courtin-Hecquet. I Germain etGrassin. Angers „ ( Gaslineau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. / Feret. Bordeaux Laurens. ' Muller (G.). Bourges Renaud. I Derrien. Brest. F. Robert. Oblin. Uzel frères. Jouan, Caen . . Chamberv Perrin „. . , Henry. Cherbourg ' Clermont-Ferr Marguerie. \ Juliot. / Bouy. Nourry. Douai. D'jon ! Ratel. (Rey. \ Lauverjat. \ Degez. _ , , 1 Drevet. Grenoble „ I Gratier et G" La Rochelle Foucher. , „ I Bourdiguon. Le Havre \ ^ , " [ Dombre. LUle.. Thorez. Quarré. Lorient. chez Messieurs : I Baumal. • • • I jj«. Texier. j Bernoux et Cumin I Georg. Lyon < Côte. J Savy. ' Vitte. Marseille Ruât, i Valat. Montpellier / Coulet et (ils. Moulins Martial Place. i Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. ^ Guist'hau. ' ' ■ ' I Veloppé. ^ Banna. "■ ( Appy. ISlimes Thibaud. Orléans . . Luzeray. . . 1 Blanchier. Poitiers ,, , ( Marche. Rennes Pllhon et Hervé. Rochefort Girard ( M"" ). On souscrit, à l'Étranger, Nantes Nice. Rouen. \ Langlois. Lcslringant. S'-Étienne Chevalier. ( Ponleil-Burles. ( Humèbe. ( Gimet. \ Privât. ; Boisselier. Tours j Péricat. ' Suppligeon. ( Giard. I Lemaître. Toulon. . . Toulouse. Vatenciennes. Amsterdam. chez Messieurs : j Feikema Caarelsen Bucharest . . I et G'v Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. , Asher et G'*. Berlin \ D^mes. , Friedlander et fils. I Mayer et Muller. Berne Schmid et Francke. Bologne Zanichelli. Lamertin. Bruxelles [ MayolezetAudiarte. ( îLebègue et G''. \ Sotcheck et C°. ( Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, Bell et G". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Host et fils. Florence Seeber. Gand Hosle. Gènes Beuf. iCherbuIiez. Georg. Stapelmohr. Belinfante frères. J Benda. / Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig / Lorentz. Max Riibe. l Twietmeyer. ( Desoer. I Gnusé. La Haye. Lausanne Liège. Londres Luxembourg . chez Messieurs i Dulau. j Hachette et G'* ' Nutt. V. Buck. / Ruiz et G'-. Naples. Madrid ' •*•""<' y •'"ssel. \ Capdeville. ' F. Fé. Milan.... jBocca frères. ■ I Hœpll. Moscou Tastevin. Marghieri di Gius Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffer. Ne>v-york. Stechert. ' LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford. Parker et G'- Palerme Reber. Porto Magalhaès et Moniz Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret G". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin I Zinserling. I Wolir. ! Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et Sellier. Varsovie Gebethner et Wolll'. Vérone Drucker. 1 Frick. Vienne „ . , . „, ( Gerold et G". Ziirich Meyer et Zeller. Rome. S'-Petersbourg . Turin. TABLES GÉNÉRALES DES COUPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à Si Décembre i85o.) Volume in-4*; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre i88o.) Volume 10-4"; 1889. Prix 16 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I • Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Debbès et A.-J.-J. Solieb. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Comètes, par M.Hah.in.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Beenàrd. Volume in-4% avec 82 planches; i856 15 fr. Tome II • Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedbn. - Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- « mentaires, suivart l'ordre de leur superposition . — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature . des rappons qu. existent entre l'étatactuel du règne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bbonn. In-4°, avec a, planches; i86i.. . A la même Ubrairie les H«malre8 de l'Académie des Science», et les Mémoires présentés par divers SaTanl» à l'Académie des Sciences. 15 fr. K 12. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.i 17 septembre 1900.) MEMOIRES ET COMMUIVIG AXIONS DES MEMBItES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Berthelot. — Remarques relatives à la décomposition des étiiers nitriques et de Pages la nitroglycérine par les alcalis, et à la stabilité relative des matières explosives. 5i<) CORRESPONDANCE. 1\I. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, le Tome 11 des 74 le rapport fj = 2,4 caractérisant la combustion du formène pur dilué au j^ et au tjitu^. De fait, nos expériences, même sans faire subir à ce rapport la correction de l'hydrogène libre, nous ont C donné pour cette valeur ^ des nombres toujours supérieurs à 2,4 et qui s'élevaient à certains jours à 4)8 et même à 5. » Outre le gaz des marais, auquel la valeur moyenne du rapport tï = 3 obtenu dans nos expériences sur l'air de Paris nous ramène nécessaire- ment, aussi bien que la considération que ce gaz est un produit constant des fermentations vaseuses du sol et qu'il fait partie des fumées de nos foyers, il faut donc qu'il y ait dans l'air des villes d'autres vapeurs com- bustibles plus riches que lui en carbone, telles que celles qui se ren- contrent habituellement dans les produits de combustion de la houille et du bois : hydrocarbures aromatiques, phénols, acide acétique, cyanogène, oxyde de carbone, etc. » Le cyanogène, l'acide cyanhydrique, l'acide acétique et les phénols eux-mêmes ne sauraient, dans nos expériences, avoir élevé le taux du car- bone combustible de l'air. Leurs vapeurs y sont en trop minime proportion et elles auraient été retenues d'ailleurs par la lessive de potasse, suivie d'hydrate de baryte et de chaux sodée précédant l'oxyde de cuivre. Quant à l'oxyde de carbone, nous avons établi directement ( ' ) que l'anhydride iodique ne permet jamais, dans l'air de Paris e t dans les conditions les plus favorables, de déceler même 1'='' de ce gaz en 100 000 cent, cubes d'air; la (') Comptes rendus, t. CXXVI, p. i3o3. ( 538 ) moyenne de nos essais nous a donné o'='=,2ode ce gaz par loo litres d'air ('). Ce n'est doue pas l'oxyde de carbone qui a pu élever d'une fraction appré- C ciable le rapport rj = /^,74 ci-dessus calculé. » Nous en dirons, a fortiori, autant des hydrocarbures en CH-" et C"H"~^ qui ne se sont jamais révélés dans nos dosages en présence d'anhy- dride iodique qu'à l'état de traces douteuses, impondérables. » Si donc nous admettons dans l'air des villes l'existence du gaz des marais, que toutes les conditions connues (émanations du sol, fermentations putrides et végétales, combustions, etc.) nous obligent à prévoir, il faut, C pour expliquer le rapport jj =4,7 que nous avons obtenu, il faut qu'à côté de ce gaz des marais se trouvent des hydrocarbures très riches en carbone et inaptes, en même temps, à réagir à 80" sur l'anhydride iodique; tels seraient CH" et ses homologues, aussi bien que les autres sub- stances pyrogénées, riches en carbone, que les combustions industrielles ou domestiques, et d'autres conditions peut-être, peuvent introduire dans l'air. Sans doute on peut admettre différents mélanges, et ils varient suivant les lieux, les jours, l'état des vents et les saisons, puisque nous avons obtenu des rapports ^j assez variables ; mais si nous nous en tenons à l'explication de nos résultats moyens, nous remarquerons que le mélange i3 34 C i3 C''H«-+-7CH\ répondant au rapport en atomes 5 = 37 et en poids ^, = ^=7- = 4,6, satisfait bien aux résultats observés et au rapport pondéral ri 04 trouve rr =4.7. » Si, s'appuyant sur l'ensemble de nos expériences relatives à l'air de Paris, on donne au carbone combustible total de 100 litres de cet air la valeur la^s', o^ que nous avons trouvée, l'hypothèse CH"-}- 7CH'' con- duit au calcul : C du gaz GH» = -—{— X 7 = 6»s% 58 demandant H = 2"-s^ 1 7 I o^"S'' O tt Gdu gazC''H''= ^^'^ x6= 5°5%64 demandant H=:o'"s-,47 C) o",o5, si l'on fait abstraction d'une des expériences nous laissant quelques doutes. ( 539 ) d'où : C total calculé la^s^aa; H total calculé 2"S'',64 G total observé I2°'e^•i4; H total observé (en plus de l'hydrogène libre de l"air). a^s^jSS » Pour loo litres d'air, calculé sec à o° et 760™"", on a d'après ces nombres : En poids. En volumes. CH* 8'"i','j5 la-^^iS Cni' 6"S'-, II i«i7 » Il faut ajouter à ces gaz l'hydrogène libre de l'air pur, i^^r ,-,3 pour 100 litres, et les traces d'oxyde de carbone et d'hydrocarbure acyclique que nous ont révélées nos analyses spéciales. i> L'air de Paris (et sans doute il en est à peu près de même de celui d'autres grandes cités industrielles et populeuses) nous conduit donc, pour la partie combustible de l'atmosphère de ses rues, à la composition moyenne suivante rapportée à 100 litres : ce Hydrogène libre aérien 19 1 5 Gaz formène 12,1 Gaz très carbures (benzène et analogues) 1,7 Oxyde de carbone moyen (avec traces d'hydrocarbures en G- 11"" et C*II''+-). 0,2 ' Un tel mélange donne l'explication la plus rationnelle de l'ensemble de nos résultats, mais il doit être considéré comme une moyenne suscep- tible de variations très notables avec les lieux et les jours, et par conséquent restant en partie indéterminée. » Nous pourrions tenter d'ex|)liquer de même les résultats que nous avonsobtenus pour l'air des bois (' ). Dans ce cas aussi, il est constant qu'un ou plusieurs principes très riches en carbone (telles que seraient les essences diverses en C"'H"', enC'H'^O ou autres) viennent, d'après nos quelquef observations, se mélanger à l'hydrogène atmosphérique ; mais nos expériences, au nombre de trois seulement dans ce cas, ne nous per- mettent pas de fonder des explications suffisantes sur leur moyenne. » (') Comptes rendus, t. GXXXI, p. i3. ( 54o ) l'Académ nautiques » qu'il vient de publier. (Service hydrographique de la Marine.) M. E. GuToc fait hommage à l'Académie d'un « Manuel des instruments CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un opuscule de M. Verbeek, « Rapport sommaire d'une exploration géologique aux îles Moluques en 1899 », publié en hollan- dais, à Batavia. M. J. Janssen, en présentant à l'Académie, de la part des auteurs, un grand Ouvrage en trois Volumes, publié en langue allemande par MM. Assmann, Directeur de l'Institut aéronautique de Berlin, et Berson, Attaché à cet établissement, s'exprime comme il suit : « Cet Ouvrage traite des travaux d'ordre aéronautique exécutés à l'Institut pendant une dizaine d'années, dans les différentes directions de la Science, notamment des ascensions à grande hauteur effectuées par M. Berson à plus de 8000™ de hauteur, parmi lesquelles on en relève une où la hauteur atteinte a dépassé 9000™, grâce à l'emploi méthodique de l'oxygène. Les auteurs ont discuté toutes ces ascensions et les résultats scientifiques qu'elles ont donnés, ainsi que d'autres questions intéressant l'Aéronautique. M Ce bel Ouvrage figurera avec avantage dans notre bibliothèque. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Expérience de télégraphie sans fil, avec le corps humain el les écrans métalliques. Note de MM. E. Gcarini et F. Pon- CELET. « Nous nous sommes servis d'une machine de Wimshurst, munie de ses condensateurs habituels pour la production de l'électricité à haut po- tentiel. A quelques mètres de ce transmetteur, nous avons placé un ré- cepteur Marconi ordinaire. » Les ondes électriques, engendrées par les étincelles prod uites entre les deux boules de la machine de Wimshurst, rayonnent dans toutes les ( 5/41 ) directions. Au point de vue de l'action sur le cohéreur, ces ondes peuvent être divisées en trois parties : la première arrive directement sur le cohé- reur; la seconde ne le rencontre qu'après réflexion; enfin la troisième partie est sans action sur lui. Diins notre expérience, les ondes directes avaient seules de l'action sur le cohéreur, car celui-ci restait inerte lorsque nous les interceptions en interposant un écran entre lui et la machine de Wimshurst. » IjC corps humain remplissait parfiiitement cet office d'écran : la son- nerie du récepteur restait silencieuse, chaque fois qu'il était interposé entre le récepteur et la machine de Wimshurst. On ne peut pas dire qu'il ait fait l'office de conducteur à la terre, car il était soigneusement isolé du sol. Il y avait là probablement un phénomène analogue à celui que l'on constate en radiographie. » Une tôle de fer-blanc, de faible épaisseur, ayant été interposée entre la machine et le cohéreur, celui-ci a continué à fonctionner; mais, lorsque nous avons mis en communication avec le sol la face de la tôle de fer tournée vers le transmetteur, le cohéreur a cessé de fonctionner. Les radiations s'étaient donc écoulées dans le sol. » Puisque l'interposition de la tôle de fer permet le fonctionnement du cohéreur lorsque lu tôle est isolée, et l'empêche lorsqu'une de ses faces est mise à la terre, il faut conclure que la tôle métallique a constitué un nou- veau radiateur, fonctionnant par induction d'une face sur l'autre. )i Les ondes hertziennes seraient donc susceptibles de phénomènes d'induction, phénomènes qu'on peut éviter par la mise à la terre d'une des faces de l'écran métallique, siège de l'induction. L'expérience des cloisons mises à la terre a une grande importance dans le répétiteur Guarini, pour empêcher la répercussion des signaux d'un répétiteur à l'autre, et pour éviter l'action du transmetteur sur le cohéreur du même poste. » CHIMIE MINÉRALE. — Aluminate monocalcique crislallisé ('). Note de M. Ém. Dufau, présentée par M. Henri Moissan. « Nos connaissances sur les combinaisons de l'alumine avec l'oxyde de calcium sont extrêmement confuses. Par voie humide, Pelouze (^) a (') Travail fait au Laboratoire des Hautes Éludes de M. Moissan. (^) Pelouze, Anii. de Chiin. et de Phys., 3" série, t. XXXIII, p. i5; i85i. ( 5^2 obtenu un alumiaate monocalcique li)^ virale; mais, d'après M. Tissier, la chaux serait susceptible de former, dans ces conditions, plusieurs alumi- nates; c'est ainsi qu'il se formerait, par double décomposition, des pré- cipités renfermant depuis 33 jusqu'à 52 pour loo d'alumine, sans excès de l'un ou l'autre des oxydes combinés ('). La voie sèche n'a pas fourni de renseignements plus précis sur ce genre d'oxydes doubles. Fremy recon- nut qu'en chauffant au four à vent des mélanges correspondant aux com- positions Al=0' -H CaO, Al- O' + aCaO; Al=6'4- 3GaO, on obtenait des masses parfaitement fondues à cassure saccharoïde; mais il n'en isola aucune combinaison définie à l'état de pureté (*). » Ebelmen qui, par l'emploi de sa méthode générale, tenta de combiner ces deux oxydes, vit se former de larges lames cristallines triangulaires, dont il ne détermina pas la composition ('). Enûn Deville, par fusion directe des deux oxydes, obtint des cristaux arrondis sur les arêtes et sur les sommets, qui ne furent pas non plus analysés (*j. » Malgré l'aspect si différent des produits ainsi obtenus, ces deux auteurs ont annoncé avoir obtenu tous deux l'aluminate monocalcique, et cela, sur la seule considération des proportions des deux oxydes mis en présence. » Nous nous sommes proposé, dans cette Note, de fixer le mode de combinaison, à haute température, de l'alumine avec l'oxyde de calcium. )) En chauffant au four électrique un mélange intime de loo parties à' aXuvame fortement calcinée et de 6o parties de chaux anhydre, avec un arc de looo ampères sous 45 volts, on trouve dans le creuset, après trois minutes de chauffe, une masse grise entièrement fondue qui, après cassure, se montre constituée par un épais feutrage de fines aiguilles brillantes. Dans les cavités qui boursouflent la masse, ces aiguilles libres, atteignant plu- sieurs millimètres de longueur, peuvent être séparées à la pince et exami- nées immédiatement au microscope. » Pour débarrasser le produit ainsi obtenu de l'excès de chaux qui l'ac- compagne, on le traite, après pulvérisation, par l'alcool absolu bouillant acidifié par l'acide nitrique (i pour loo). Ce traitement est suivi de lavages à l'alcool absolu, à l'élhcr anhydre, et terminé par dessiccation {') Tissier, Comptes rendus, t. XLVIII, p. 63o; iSSg. (-) Fremy, Ann. de Chiin. et de Phvs., 4" série, l. VII, p. yS; i866. (^) lÎBELMKN, Ann. de Chini. et de Phys., 3"' série, t. XXII, p. 227; 1847. {') Sai.nte-Glairk Deville, Ann. de Cliini, et de Phys., Z' série, l. XLVI, p. 196; i856. ( 543 dans le vide sur l'acide sulfuriqiie. Le produit, encore souillé par du gra- phite, en est séparé par sa différence de densité dans l'iodure de mélhv- lène. On obtient ainsi une poudre cristalline, homogène au microscope, que l'on peut immédiatement soumettre à l'analvse.Pour cela, après disso- lution à chaud dans l'acide chlorhydrique étendu, la liqueur est précipitée par l'ammoniaque; mais il est indispensal)le de faire au moins trois pré- cipitations successives pour séparer complètement l'alumine de la chaux. » Voici les chiffres ainsi obtenus : Théorie pour I. II. III. APO'Ca. A1=0^ 65,90 64, 80 65, 10 64,56 CaO 33,00 34,19 33,90 35,34 » C'est donc laluuiinate monocalcique que l'on obtient dans les con- ditions où nous nous sommes placé. Il se présente sous la forme d'aiguilles cristallines incolores et transparentes, paraissant être des prismes oblique^ à base rectangle, c'est-à-dire sous un aspect différent des produits obtenus par Ebelmen et par Deville. // ne raye pas le verre et sa densité, que l'on a dû prendre dans la benzine cristallisable, est de 3,671 '20°). n Cet aluminate de calcium est parfaitement stable à l'ai;- sec, mais l'eau l'attaque facilemenl, il y a dissociation avec précipitation d'alumine; il ne fait pas prise avec l'eau. L'acide chlorhydrique l'attaque avec facilité, mais les acides nitrique, sulfurique, fluorhydrique n'agissent que plus lentement. Le fluor, qui est sans action à froid, l'attaque à chaud avec incandescence et production de fumées blanches. Le chlore, le brome et l'iode et le soufre sont sans action marquée à la température de fusion du verre. » Le carbone n'agit qu'aux températures élevées de l'arc électrique. Il y a formation de deux carbures distincts; on peut les séparer par l'aclion de l'eau qui ne décompose d'abord que le carbure de calcium; des lavages rapides à l'eau acidulée parHCl séparent des lamelles jaunes de carbure d'aluminium. » Enfin, le carbonate de potasse et la potasse en fusion décomposent l'aluminate de calcium au rouge. « Aluminates POLYCALCiQi'Es. - Nous avous voulu nous rendre compte si la formation cVafuminates fyoïycalciques élall réalisable aux températures élevées de l'arc électrique; pour cela nous avons chauffé, dans les condi- tions de notre première expérience, des mélanges contenant deux, puis trois molécules de chaux pour une d'alumine. G. R., 1900, 2' Semestre. (T. CXXXI, N' 13 1 7I ( 544 ) » En présence d'aussi grandes proportions d'oxyde basique, les creusets de charbon sont fortement attaqués; cette intervention du carbone, com- pliquant la réaction, i-end difficile l'interprétation exacte des expériences. » Néanmoins, les produits obtenus, très différents d'aspect, ont été soumis aux essais suivants : décomposition rapide au contact de l'eau don- nant lieu à un dégagemen t gazeux possédant fortement l'odeur d'acétylène ; dès que la réaction est terminée, le résidu de cette attaque est rapidement lavé à l'alcool et à l'éther anhydres, puis desséché. » Une portion de ce résidu est épuisée par l'alcool absolu acidifié par l'acide nitrique, qui dissout de la chaux et fournit un produit cristallin mélangé de particules de carbone; le reste du résidu précédent, traité par l'eau acidulée par l'acide nitrique, s'y dissout complètement (sauf le car- bone). Il y a donc bien eu combinaison des deux oxydeb y') : de plus, le car- bure de calcium formé ne peut être le résultat de la carburation dun alu- minate basique, puisqu'on ne retrouve ni alumine devenue insoluble dans les acides, ni carbure d'alumine; d'ailleurs, le gaz dégagé sous l'action de l'eau, qui est entièrement absorbable par le chlorure cuivreux ammoniacal, ne contient pas de proportion appréciable de méthane. » Il est donc probable que, dans des conditions de température aussi élevée, la formation d'aluminates polybasiques n'est pas réalisable. » En résumé, lorsqu'on chauffe à température suffisamment élevée un mélange d'alumine et d'oxyde de calcium, il y a combinaison des deux oxydes, pour former l'aluminate monocalcique (APO'Ca) cristallisé en aiguilles. Cette forme de cristallisation classe cet aluminate en dehors du groupe des spinelles ; il se rapproche ainsi de l'aluminate de glucinium, qui était seul jusqu'ici à faire exception. » Rappelons, pour terminer, que le chromite de calcium Cr^O^Ca, obtenu et étudié par nous dans un Travail précédent (-), et le ferrite Fe-O^Ca de J. Percy (^), également cristallisés en aiguilles, ne rentrent pas non plus dans le groupe des spinelles. « (') L'alumine employée dans ces expériences, fortement calcinée, était insoluble dans les acides. (2) E. DuFAU, Comptes rendus, t. CXXI, p. 689; iSgS. (^) J. Percy, Phil. Mag., 4« série, t. XLV, p. 455; i86i. ( 545 CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur les farines améliorantes de Russie. Note de M. Balland. « Depuis quelque temps il nous arrive de Russie, par le port de Mar- seille, des farines dont les proportions de gluten dépassent de beaucoup les limites acceptées jusqu'à ce jour. Ces produits, vendus sous les noms t\& farines améliorâmes ou à% farines de force, portent différentes marques : le Champion, Hercule, Samson. Ils se distinguent, à première vue, des farines ordinaires par une nuance moins blanche, une odeur moins aro- matique et une saveur moins agréable; au toucher, il n'y a pas de sou- plesse, et la pression dans la main donne des pelotes sans consistance. Au tamis de soie n° 120, il reste 2 à3 pour 100 de résidu. » A l'analyse, on obtient jusqu'à 4>72 pour 100 d'azote (29,5 poui- 100 (le matières azotées) : on y trouve les mêmes proportions de cendres et «le cellulose que dans les farines fleurs, avec moins d'amidon, moins d'eau et un peu plus de matière grasse. L'acidité est également plus forte. » Voici d'ailleurs les résultats des analyses, rapportés à 100 parties : Le Champion. Hercule. Samson. r. II. III. Eau 9 190 lOjyo 11,00 Matières azotées 29,48 22,11 16, 43 » grasses i , 60 i , 45 i , 20 » amylacées 58,22 64,94 70,66 Cellulose 0,20 0,25 0,27 Cendres 0,60 o,55 0,45 100,00 ioo,oo 100,00 Gluten humide 82,80 64, 5o 46j4o Gluten sec (') 29,10 22,00 16,00 Azote total 4)7)7 3,537 2,628 Acidité 0,073 o,o65 o,o65 n Ces produits spéciaux sont vraisemblablement des mélanges, à pro- portions variables, de farines de blé et de farines de gluten. On sait, en effet, que le gluten sec, s'il a été desséché avec soin à une basse tempé- (') Le gluten I contenait i4,85 pour 100 d'azote; le gluten II i4)99 pour 100 et le gluten III i4,55 pour 100. ; 546 . rature, peut se pulvériser ou se moudre facilement et reprendre, avec son élasticité, toute l'eau qu'il avait à l'élat humide. » hes/arines de force sont ofFertes aux boulangers français pour amélir- rer les farines pauvres en gluten et augmenter, assurent les fabricants, ]<• rendement en pain. Il est certain qu'à l'aide de tels mélanges on peu!, restituer aux farines la matière azotée qu'un excès de blutage leur a enlevée ; mais on ne leur rend pas les phosphates, dont les proportions sont aiijoui - d'hui si réduites. » Il y a longtemps que Parmenlier a cherché à améliorer les farines de blés ayant souffert en culture, en leur ajoutant de la poudre de gluten ; ses essais, entrepris vers 1772, à une époque oij l'on avait à redouter les famines, ont également porté sur les farines d'orge, de seigle et de pomme de terre, mais ils n'ont pas été sanctionnés par la pratique { ' ). » La panification des farines les plus pauvres en gluten, c'est-à-dire des farines fleurs, qui donnent les pains les plus blancs et les plus légers, ne gagnera pas aux mélanges proposés, elle se fera moins bien qu'avec des farines de blés assortis, moulus ensemble ou séparément. Quant au rende- ment en pain, qui pour ioo''s de farine serait porté de i32''^ à i4o''^s^ jl es; purement fictif pour le consommateur, la différence de poids, comme je l'ai constaté, étant due à un excès d'eau retenu par le gluten. Les pains ne diffèrent, en réalité, que par la n"iatière azotée qui a été substituée à l'amidon. » La séance est levée à 4 heures. G. D. (') Parmentiêr, Examen chy inique des pommes de terre, dans lequel on traite des parties cohstituanles du bled. Paris, Didot le Jeune; 1778. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands- A ugustins, n" 55. ■ 4t3B i. COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils fortnent, à la fin de l'année, deux volumes ln-4*- Oaui br''"i'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque yolume. L'abonnement est annuel iBt part du i" lanvier. Le prix de C abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Dnion postale : 3i fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires «p sus. On souscrit, à l'Etranger, igen.. chez Messieurs : Ferran irères. 1 Chaix. Alger I Jourdan. ( Ruff. Amiens Courtin-Hecquet. I Germain etGrassin. *"«'" (Gastineau. Sayonne Jérôme. Besançon Jacquard. I Feret. Bordeaux i Laurens. ' Muller (G.). "Bourges Renaud. iDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. Caen Jouan. Chamberv Perrin. Henry. Marguerie. Juliot. ' Bouy. I Nourry. Oijon Ratel. ( Rey. Douai jLauverjat. I Desez. chez Messieurs : ( Baumal. I M°" Texier. Bernoux el Cumin. \ Georg. ( Cùle. Savy. Vitte. Marseille Ruât. ( Valat. I Coulel cl fils. Martial Place. / Jacques. Nancy { Grosjean-Maupin. Lorienc. Lyon. Montpellier . Moulins .. . . Nantes ' Sidut frères. Cuisl'hau. Cherbourg Clermont-Ferr.. ( Drevet. i Gratier et C" Grenoble ^ Rochelle Foucher . UHa,re j Bourdignon. ( Dombre. Lille.. Thorez. Quarré. Nice. ■ ' ■ " I Veloppè. j Baniia. ■■■■ I Appy. Mmes Thibaud. Orléans Luzeray. 1 Blanchier. ^'"■"■«" [Marche. Rennes Plihon et Hervé. Boche/ort Girard ( M"" ). ( Langlois. Rouen. Lestrineant. S'-É tienne Chevalier. • j Ponteil-Builes. Toulon . . . Toulouse. ■ I Humèbe. ^ Gimet. ( Privât. iBoisselier. Péricat. Suppligeon. , Giard. ' Lemaître. Amsterdam. Athènes. . . Barcelone. . . Berlin. [ As: 1 Da chez Messieurs : Feikema Caarelsen et Ci'. Beck. Verdaguer. Asher et C*. âmes. Friedlander et fils. ( Mayer et Muller. Berne Schmid et Francke. Bologne Zanichelli. Lamertin. Bruxelles j MayolezetAudiarte. Lebègue et C'*. Sotcheck et C°. Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C°. Christiania Cammermeyer. Conslantinople. . Ollo Keil. Copenhague Hosl et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. / Cherbuliez. Bucharest . Valenciennes. Genève . . ■ La Haye. LausaniK Leipzig- Liège. Georg. Stapelmohr. Belinfante frères. Bf;nda. Payot. Barth. Brockhaus. Lorentz. Max Rube. \ Twietmeyer. Desoer. Gnusé. chez Messieurs : iDulau. Hachette et G". Nutt. Luxembourg. V. Buck. Ruiz et C" Milan . (■ Madrid Roraoy Fussel. I Capdcville. l F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. Naples (Marghieridi G.u,. ( Pellerano. iDyrsen et Pfeiffer. Stechert. LerackeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C* Palernie Reber. Porto Magalhaès et Mouii. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. i Loescher et C'v Rotterdam Kramers et fils. Stockholm, Samson et Wallin, „ „ , ( Zinserling. S'-Petersbourg..^^.^^^^ Bocca frères. Brero. Clausen. [ BosenbergetSellier. Varsovie GebeUiner et Wolff, Vérone Drucker. ( Frick. ^'"""^ I Gerold et C-. ZUrich MeyeretZeller. Turin . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix. . 16 fr. Tomes32 à 61.- (1" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.- (i" Janvier 1866 à 3i Décembre iSSo.) Volume in-4''; 1889. Prix 15 Ir. SUPPLÉMENT ADX COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : T.m,I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. D.bbbs et A.-J.-J. Sou.b.- Mémo.re sur le Calcul des f "'"''/'f "'.««"'-^P^^^^^^^^^ Comètes, par M.H.men.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes d.gest.fs, particulièrement dans la d.gesUon des mat^.e^^^^^ grasses, par M. CLioDi Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; i856 ■ " ' ' i,, j • ■ j c» ._». To»; Il : Mémoire sur les vers intestinaux par M. P -J. V*« Br«e»b.-. - Essa, d'une réponse à la question de Prix proposée en ,800 ^Z' ^^^r^: ':^:Z^ pour le concours de ,853, et puis remise pourcelui de .856, savoir : . Étudier les lois delà distribution des corps organises fossiles dus les différents ter^^^^^^^ „ „,„.,: :_._. „.^L_ . , -„.:.:„_ T^;„,.>o. K „.,„..;..„ A. \^„x apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.- Rechercher la nature intérieurs ., par M. le Professeur Bronn. In-4«, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états an A la même Librairie les MéiuolreB de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers SaTants à l'Académie des Sciences. N" 13. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. 2/1 septembre 1900.) MEMOIRES ET COMMUrVIGATIOIVS DES MEMBUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. AitMAKD Gautier. — Nature des gaz com- bustibles accessoires trouvés dans l'air de Paris 535 Pages. M. lî. GuYou fait hommage à l'Académie d'un « Manuel des instruments nau- tiques » qu'il vient de publier S!\() CORRESPONDAÎVCE. iM. lu Slcuetauie l'KliPÉTUEi. signale parmi les pièces impriméesde la Correspondance, un opuscule de .M. Verbeek, « Rapport sommaire d'une exploration géologique aux îlu.s IMoIuquo^. en l'^ijcj »> 'i(\0 M. J. Jan.ssen'. — Hommage, au nom de MM. Assinann elBei'sori, d'un Ouvrage sur les travaux exécutés à l'Institut aéronau- ( tique dû Herlin .'i^' M. Em. Dufau. — Vluminate monocalcique cristallisé ; '< '\t M. Balland. — -Sur les farines amélioiantes de Russie -54^ P\RIS. — (MPKIMIÎKIB GAUTHIKK-Vl L(, AKS , Quai des Grands-Ausustins. .Si. ." ^.AllrmKH-Vll L.Kh OCT29 1800 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES. SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR Mlfl. bES 9BCRÉTAIRB9 PERPÉTUELS. TOME CXXXI. N" U (1' Octobre 1900). '^PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPIUMEUR-LiBRAlRt: DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DK L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SFANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI 1875. Les Comptes rendus hebaomaaau es aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro ^les Comptes lendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne, 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article d". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoiresprésentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent tu plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les i'rograniroes des prix proposés par l'Acadén-ie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autanl que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendes. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes quine sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance otib- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à temps, le litre seul du Mémoire estinséré dans le Co»?/??erenrfii actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. "^^ Le tirage à part des articles est aux frais des an- leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la frWuation des Comptes rendus a^prèi^ l'impression de chaque volume. Les Secrclaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de^et déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivan OCT 29 1900 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 1" OCTOBRE 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMIJNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur l'absorption de l'oxygène libre par l'urine normale. Note de M. Berthelot. « Les relations qui existent entre l'oxygène libre et les dilférents liquides de l'économie n'ont guère été étudiées jusqu'ici que pour le sang, In plupart de ces liquides étant difficilement susceptibles d'être recueillis en quantités notables et dans des conditions oii ils ne soient pas soumis à l'action prolongée de l'air ambiant. J'ai été amené à examiner ces rela- tions pour le liquide physiologique le plus abondant après le sang et le plus facile à recueillir dans des conditions diverses; je veux parler de l'urine; et j'ai reconnu qu'elle absorbe de l'oxygène libre dans son état C. R., lyoo. 2' Semestre. (T. CXXXI, N» 14.) 7^ ( 548 ) normal, c'est-à-dire qu'elle constitue un milieu réducteur, circonstance susceptible d'importantes conséquences physiologiques et pathologiques. » Méthode. — La méthode que j'ai employée pour l'extraction des gaz de l'urine est la même que j'ai mise en œuvre dans mes recherches rela- tives à l'action de l'oxygène sur le vio et sur l'essence de térébenthine. Elle consiste, en principe, à opérer sur le mercure. Je déplace ces gaz dissous dans le liquide, en l'agitant avec un autre gaz (acide carbonique ou azote, suivant les cas) sur le mercure, puis en analysant rigoureusement le mélange obtenu ('). On extrait ainsi, d'une part, l'oxygène et l'azote dissous, au moyen du gaz acide carbonique; d'autre part, le gaz carbo- nique simplement dissous, au moyen de l'azote. L'azote sert aussi à extraire l'acide carbonique combiné, après addition d'acide sulfurique, etc. » Voici les résultats de mes analyses exécutées sur des échantillons d'urine émis au contact de l'air, puis renfermés dans des flacons com- plètement remplis et clos. D'après les essais préalables, il n'a pas paru nécessaire d'exclure absolument l'air au moment de l'émission, ce qui aurait beaucoup compliqué le manuel opératoire; en effet l'absorption de l'oxygène, quoique assez rapide, n'est pas instantanée : toutefois le contact avec l'atmosphère ne doit pas être prolongé. » Remarques. — Les données numériques qui suivent ont été rapportées à i litre d'urine. Les analyses ont été exécutées sur des quantités d'urine voisines de 5o" à loo" pour les dosages de gaz. Les volumes gazeux sont rapportés à la pression de o™,76 et à la température de 20°. » L'urée est calculée comme à l'ordinaire, d'après le volume d'azote dégagé par la réaction de l'hypobromite de soude. )) Le titre acide a été déterminé par le virage de la plitaléine. Le poids indiqué est celui de l'acide sulfurique, SO*H-, qui neutraliserait la même quantité de potasse que les acides de l'urine. » Les urines étudiées offraient toutes l'odeur et la coloration normale (plus ou moins intense). Elles pouvaient être conservées en vases clos, sans addition d'aucun antiseptique, pendant vingt-quatre heures et plus, sans qu'il s'y produisît aucune altération apparente, ni dans l'odeur, ni dans le titre acide, ni dans la dose d'acide carbonique dissous. Elles étaient transparentes au moment de l'émission et se trou- blaient peu à peu, en fournissant, par refroidissement, un léger dépôt, soluble dans quelques gouttes d'acide acétique étendu (phosphates et carbonates). Ce dépôt se produisait de même dans l'urine conservée dans un vase complètement rempli et clos. (') L'emploi de la pompe à mercure fournit des résultats moins exacts, à cause de la difficulté d'exclure complètement les dernières traces d'air de l'appareil. ( 549 ) Les liqueurs ainsi acidifiées par l'aoide acétique laissaient déposer, au bout de quelques heures, des cristaux d'acide urique. Ni sucre, ni albumine. Tableau des analyses. Acide carbonique après Oxygène dissous addition — -~ — — — ■ ■ Azote • — — — — — . d'acide dissous, absorbé, dissous, initial, final, sulfurique. Urine de la nuit La même agitée avec 122'''^ d'oxygène sous une pres- sion de o™,65. — Ana- lysée après 24'' Nul 42 14 id. [L Urine du matin consécu- tive à la précédente .... La même agitée avec 194'^'' d'oxygène sous une pres- sion de o™,65. — Ana- lysée après 24'' III. Urine de la nuit suivante. La même agitée avec 1 12'^'' d'oxygène sous une pres- sion de G"", 65. — Ana- lysée après 24*" Nul 4" 60 Nul 108 3o 84 C^ Densité. ioo8 Urée. 9>2 Titre acide à la phtaléine. oTssc) 0,84 o,5i4 0,52 1019 16,8 1,26 17,0 » Conclusions. — 1° Les urines examinées ont toutes absorbé l'oxygène libre et cela en dose supérieure à celle de la solubilité de l'oxvgène dans l'eau pure. En ellet, cette proportion, étant données les conditions des expériences, se serait élevée à 22'^'^ dissous physiquement. » Dans l'expérience I, il y aurait dès lors 20'''=, c'est-à-dire 28 milli- grammes entrés en combinaison avec les principes immédiats de l'urine. » Dans l'expérience II, on a 19™, c'est-à-dire 26 milligrammes d'oxygène entrés en combinaison. » Dans l'expérience ITI, on a S'^*', c'est-à-dire 1 1 milligrammes d'oxygène entrés en combinaison. (') Le titrage au tournesol {voir plus loin) est également demeuré le même, avant et après l'action de l'oxygène. (-) Oii a tenu compte, dans cette évaluation, de g'-' de CO- dégagés au sein de l'atmo- sphère d'oxygène. ( 55o ) » L'urine se comporte donc comme un liquide réducteur, bien qu'elle ait été sécrétée par les reins aux dépens du sang artériel, dans lequel l'oxy- gène prédomine. Elle se comporte à cet égard comme la plupart des tissus de l'économie, avec cette différence que les tissus préexistent au sang arté- riel qui arrive en contact avec eux et auquel ils enlèvent une portion de son oxygène disponible, tandis que l'urine, au contraire, est extraite du sang lui-même. » Ce résultat seul suffirait à établir que la sécrétion de l'urine par les reins n'est pas un phénomène purement physique d'endosmose, mais qu'elle représente une véritable opération chimique. » L'absorption de l'oxygène observée dans mes expériences est bien un phénomène chimique. Elle n'est pas d'ailleurs attribuable à des agents microbiens, tels que ceux qui produisent la fermentation acétique. Main- tenant, l'oxydation de l'urine se produit-elle avec le concours d'agents intermédiaires entre l'oxygène libre et les autres principes immédiats, à la façon de l'essence de térébenthine oxydée ou des oxydases (' )? C'est une question réservée à un examen ultérieur. Mais les analyses précédentes jettent déjà quelque jour sur la nature des produits de cette oxydation. En effet, les chiffres des deux dernières colonnes du Tableau montrent que l'oxygène absorbé par les urines précédentes n'en a pas modifié le litre acide, ou la dose d'urée, non plus que dans l'expérience III la dose d'acide carbonique dissous. Ce sont des résultats analogues à ceux qui auraient été obtenus sur diverses matières colorantes, régénérables par l'oxygène dans un milieu réducteur : l'indigo bleu, par exemple, régénéré de l'indigo blanc. On peut citer à l'appui le fait suivant : dans certains cas, l'urine émise après les re|)as est presque incolore. Mais elle jaunit peu à peu au contact de l'air, et ce phénomène est accompagné par une absorption d'oxygène. » Ces observations distinguent l'oxydation des principes de l'urine des oxydations qui transforment les alcools et les aldéhydes en acides. Par exemple, chaque gramme d'oxygène absorbé par un aldéhyde accroît de 3S'' le titre acide (évalué en acide sulfurique). Une absorption de 28'"«'' d'oxygène, produisant une réaction de ce genre, porterait donc le titre acide de l'échantillon I de 0^^,85 ào^SgS; celui de l'échantillon II de oS'',52 à o^'', 57, différences très appréciables à nos analyses. (') Voir ma Chimie végétale, t. III, p. 469- ( 55i ) » Observons encore que les résultats obtenus avec l'oxvgène libre ne sauraient être assimilés, au point de vue physiologique, avec ceux d'un composé minéral oxydant, tel que le permanganate de potasse ou l'acide chromique. » Il est une autre conséquence des analyses qui mérite d'être mise en évidence. C'est l'absence de 1 oxygène libre à l'état de dissolution dans l'urine, telle qu'elle sort de l'économie. En effet, si l'urine contenait à ce moment de l'oxygène simplement dissous, c'est que cet oxygène aurait déjà épuisé son aptitude à se combiner immédiatement avec les principes immédiats de l'urine. » Je n'ignore pas que les analyses des auteurs, signalées dans le Traité de Chimie physiologique de M. A. Gautier, indiqueraient la présence de l'oxygène dans l'urine, en faible dose, à la vérité (o'^'^, 2 à o'^",8); mais ces proportions d'oxygène préexistant sont inconciliables avec l'aptitude de l'urine à entrer en combinaison avec l'oxygène : elles me paraissent attri- buables à un séjour trop prolongé du liquide au contact de l'air, et peut- être aussi à un épuisement incomplet par la pompe à mercure des gaz initiaux contenus dans l'appareil. » 2" Si elles ne contiennent pas d'oxvgène libre, par contre les urines examinées renferment des doses d'azote voisines de celle de 14"^*^, qui répondrait à la saturation normale de l'eau pure, dans les conditions des expériences. Ce fait pouvait être prévu, d'ailleurs, l'eau formant la presque totalité de ce liquide. » 3° Les urines examinées contenaient des doses d'acide carbonique simplement dissous, variables entre 28™ et 84'^'^. L'échantillon III a dégagé 24'*^ de plus par l'addition d'un acide : ce qui répond aux bicarbonates. Ces valeurs sont comprises dans les mêmes limites observées par Flâner (44*"^ à loo'''^) et par Wurster et Schmidt (5o*^'^ déplaçables par un courant d'air, et 5o de plus par l'addition d'un acide). De telles variations corres- pondent à celles des phénomènes physiologiques accomplis dans l'orga- nisme, lors de la sécrétion de l'urine. En tout cas, la dose d'acide carbo- nique soit libre, soit combiné, contenue dans ces urines est bien plus faible que celle qui répondrait à un liquide aqueux saturé de ce gaz(goo"'^ envi- ron à 20°). » On a vu dnns le Tableau que la proportion d'acide carbonique libre n'avait pas été modifiée sensiblement par l'absorption de l'oxvgène dans l'échantillon III. C'est là un résultat que l'on aurait pu prévoir, d'ailleurs. ( 552 ) d'après l'identité des dosages acidimétriques des échantillons I et II, avant et après la réaction de l'oxygène. En effet, les dosages à la phtaléine comprennent les divers acides libres de l'urine, et parmi eux l'acide carbo- nique, en excès sur les bicarbonates. » ANALYSE CHIMIQUE. - Remarques sur l'acidité de Vunne; par M. Berthelot. « J'ai rappelé comment le degré d'acidité de l'urine peut être mesuré au moyen de la phtaléine, et comparé en le rapportant à un certain poids équivalent d'acide sulfurique. Ceci réclame quelque explication. En effet, dans la réalité, ce poids devrait être remplacé par une somme équivalente, celle des acides véritables de l'urine, susceptibles d'être dosés au moyen de la phtaléine. Or cette somme comprend plusieurs ordres d'acidité : l'acidité des acides forts, tels que les acides chlorhydrique et sulfurique, laquelle se dose nettement soit avec le méthylorange, soit avec le tourne- sol; et l'acidité des acides faibles, tels que l'acide carbonique (en sus des bicarbonates), que le méthylorange n'accuse pas et que le tournesol défi- nit mal. » On sait que ces deux ordres d'acidité coexistent dans certains acides polybasiques, tels que l'acide phosphorique. Or si l'on substitue à la tein- ture de tournesol, mélangée avec la totalité du liquide, un papier sensible coloré avec cette même matière, ou bien une goutte de teinture déposée sur une soucoupe, on réussit à exécuter, par le procédé dit de la touche, des dosages approximatifs de l'acidité de l'urine. Ces dosages sont très délicats, mais leur comparaison avec les dosages faits au moyen de la phta- léine est intéressante. La touche exclut d'ailleurs l'acide carbonique, que le contact de l'air élimine dans l'application de ce procédé; mais elle com- prend la seconde acidité de l'acide phosphorique, quoique imparf;utement. » Ces diverses circonstances permettent donc d'apprécier dans une cer- taine mesure la nature des acidesde l'urine. Par exemple, l'urine I, définie ci-dessus, a paru neutre au méthylorange, ce qui exclurait les acides de l'ordre de l'acide chlorhydrique et la première acidité de l'acide phos- phorique, si le colorant était suffisamment sensible en présence d'ime urine teinte elle-même en jaune. Cette urine a accusé à la phtaléine une dose d'acide équivalente à 0^% 85 d'acide sulfurique au litre, et au tour- nesol (procédé de la touche), une dose équivalente à o«'", 45. ( 553 ) » Or la proportion d'acide carbonique libre dissous dans cette urine, dans les conditions ci-dessus, était égale à 28*^*'; soit oS'',o62, équivalent à o,o56 de SO*H-. On voit que les acides possédant une réaction de l'ordre de la seconde acidité de l'acide phosphorique ne représentaient guère que la moitié de l'acidité dosable par la phtaléine; quant à l'acidité attri- buable à l'acide carbonique, elle répondait seulement à un quinzième environ de celle de la phtaléine. » J'ajouterai que ces valeurs absolues et ces proportions relatives entre les trois genres d'acidité sont demeurées sensiblement les mêmes après l'absorption de l'oxygène par l'urine I. » Ces rapports varient, d'ailleurs, très nolableiuent d'un échantillon d'urine à un autre. Ainsi dans l'urine II, l'acidité accusée par la phtaléine équivalait à o.Sa; parle tournesol à o^^iô, soit un tiers environ ; enfin celle de l'acide carbonique dissous répondait à oS"",!!, soit un cinquième de celle de la phtaléine. » Dans l'urine III, l'acidité accusée par la phtaléine équivalait à i,a6; par le tournesol à 0,1 4, c'est-à-dire au neuvième; celle de l'acide carbonique dissous répondait à 0,1 5, soit un huitième. Ainsi, dans cette urine, sur une équivalence acide représentée par 100, les acides de l'ordre de la seconde acidité de l'acide phosphorique répondraient à 1 1 ; l'acide carbo- nique libre à 12; les acides faibles libres à 77. » De semblables indications ne sont pas sans intérêt pour la diagnose de la constitution des sécrétions rénales. » CORRESPONDANCE. M. le 3I1MSTRE DE l'Instruction publique transmet à l'Académie, au nom de M. le Ministre des Affaires étrangères, un exemplaire d'une bro- chure intitulée : « Fondation Nobel, statuts et règlements; traduction officielle, Stockholm, 1900 ». M. le Secrétaire perpétuel, en présentant à l'Académie, au nom de M. Stàckel, le tirage à part de la Section destinée à la Géométrie dans le Tome VIII des OEuvres de Gauss, insiste sur le haut intérêt que présente, au point de vue de l'Histoire et de la Philosophie des Sciences, le complément ( 554 ) que l'on se propose de donner à la publication des Notes et des Manuscrits laissés par Ganss. PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la distribution de la composante horizontale du magnétisme terrestre en France. Note de M. E. Mathias, présentée par M. Mascart. « 1. Depuis six ans environ, j'ai entrepris, d'accord avec M. B. Baillaud, Directeur de l'observatoire de Toulouse, l'étude détaillée de la distribution du magnétisme terrestre dans la région toulousaine. Comme M. Moureaux, dont j'ai suivi les errements, j'ai effectué les mesures au moyen de deux boussoles de voyage construites parBrûnner; les admirables instruments qui m'ont servi appartienneiit au laboratoire de Physique de l'Ecole Nor- male supérieure et m'avaient été gracieusement prêtés par MM. VioUe et Brillouin, que je prie de bien vouloir agréer mes sincères remercîments. » Conformément au système de cartes que j'ai proposé en 1897 (')> J'^^ rapporté toutes les localités à une station de référence et déterminé la diffé- rence entre chacun des éléments magnétiques mesurés en un endroit X et l'élément correspondant (-) de l'observatoire de Toulouse. A cet effet, je retranchais de la différence (X— Parc) la différence (Toulouse — Parc) con- temporaine et j'obtenais la différence cherchée (X — Toulouse). Cette diffé- rence étant une fonction très lente du temps, on peut considérer comme comparables entre eux les nombres obtenus à quelques années d'inter- valle; l'influence de l'altitude étant excessivement faible, il s'ensuit que les différei)ces(X — Toulouse), pour un élément donné et un intervalle de quel- ques années, sont exclusivement fonction des différences de longitude et de latitude géographiques de l'endroit X et de l'observatoire de Toulouse. » Soient (A long.) et (A lat.) ces différences; pour une région peu éten- due, la différence (X — Toulouse) doit pouvoir être représentée par une fonction linéaire de la forme a? (A long.) -h y (A lat.), x et jetant des constantes numériques convenables. » 2. Dans le but d'appliquer cette méthode à la composante horizon- (') E. Mathias, Mém. de l'Acad. des Se. de Toulouse, 9" série, t. IX, p. 438, 1897, et Journ. de Phys.; 1897. (-) Les éléments correspondants se rapportent à des heures locales identiques. ( 555 ) taie, j'ai réuni 70 observations faites dans la région de Toulouse; au moyen d'une formule provisoire à coefficients très simples, trouvée aisément après quelques tâtonnements, j'ai pu éliminer 16 observations se rapportant à des localités anomales. Les 54 observations restantes comprenaient 14 ob- servations de M. Moureaux, 3 de M. Fitte et 87 de moi-même se rapportant à toutou partie des 8 départements suivants : Ariège, Gers, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Lot, Lot-et-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne. La bien- veillance de M. B. Baillaud ayant mis à ma disposition les calculateurs de l'observatoire de Toulouse, les 54 équations à deux inconnues x eX. y ob- tenues ainsi ont été résolues par la méthode des moindres carrés (') et ont fourni la formule (i) AH = — i,26(Along.) — 7,42(Alat.), dans laquelle AH est la différence (X — Toulouse) pour une époque moyenne voisine de 1896, cette différence étant exprimée en unités du cinquième ordre décimal, (A long.) et (Alat.) étant exprimés en minutes, » H est remarquable que la formule précédente s'applique à toute la France, abstraction faite des anomalies, bien entendu. Grâce à elle, j'ai pu retrou- ver, avec des différences généralement inférieures aux erreurs d'observa- tion, la plupart des nombres que M. Moureaux a déterminés dans son tra- vail magistral sur la Carte magnétique de la France, nombres qu'il a ramenés tout récemment à l'époque uniforme du i''"' janvier 1896 (-) et que l'on peut dès lors comparer avec la formule (i). Lorsque la différence des AH calculés et observés est inférieure à 3o ou 35 unités du cinquième ordre, on peut considérer la station X comme régulière; si la différence est supérieure à 4o unités, on a affaire à une anomalie dont l'importance est proportionnelle à la valeur absolue de cette différence. On peut ainsi séparer très simplement les stations anomales des stations régulières et poser, relativement à la constance et à l'intensité des anomalies de la com- posante horizontale dans le temps, des problèmes qui devront être résolus ultérieurement. Toutefois, la formule (i), si satisfaisante en ce sens qu'elle démontre à la fois l'admirable régularité des mesures de M. Moureaux et la précision des mesures faites dans la région de Toulouse, n'est pas défini- (') Par M. F. Rossard, assistant à l'observatoire de Toulouse, que je remercie vive- ment de son précieux concours. (2) Th. Moureaux, Réseau magnétique de la France au i" janvier i8ç)6 {Annales du Bureau central météorologique pour 1898). C. R., 1900, 2« Semestre. (T. CXXXI, N° 14.) 73 ( 556 ) tive, car les différences entre les nombres calculés et observés sont néga- tives dans l'ouest et le nord de la France et positives dans l'est et le sud- est; les valeurs absolues des coefficients de (A long.) et de (A lat.) sont donc légèrement trop grandes. Le calcul des corrections à apporter à ces coefficients sera fait par les moindres carrés en utilisant quatre cents sta- tions régulières visitées par M. Moureaux ou moi-même et appartenant à toutes les régions de la France. C'est la formule ainsi obtenue qui per- mettra le triage définitif des stations régulières et anomales et donnera en grandeur et en signe la valeur des anomalies pour la composante horizontale. » 3. Les mesures de déclinaison et d'inclinaison faites dans la région de Toulouse ont pu être représentées par des expressions analogues à la for- mule (i). Pour la déclinaison, en particulier, je disposais de 88 observa- tions dont 36 ont dû être considérées comme anomales; la formule qui représente très bien les 52 autres observations ne représente nullement la distribution de la déclinaison dans les départements circonvoisins. On voit donc que, tandis que la composante horizontale se comporte comme un élément régulier, fonction continue de la longitude et de la latitude géo- graphiques, la déclinaison est d'une nature différente et apparaît comme une fonction discontinue des mêmes coordonnées géographiques. » L'inclinaison variant assez peu dans l'étendue de la France, la compo- sante horizontale, à une époque donnée, est une fraction sensiblement constante de la force magnétique totale; des calculs ultérieurs montreront si ce vecteur et ses différentes composantes verticale, nord et ouest sont ou non susceptibles d'être représentés par une loi de distribution de la forme (i). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les séléniures de nickel. Note de M. Fonzes-Diacox, présentée par iVL Henri Moissan. « Les vapeurs de sélénium réagissent, à la température du rouge, sur le nickel en poudre, en donnant, d'après Little ('), une masse cristalline paraissant formée par des cristaux du système cubique. » J'ai |)u préparer toute une série de séléniures de nickel, analogues aux sulfures correspondants; entre autres, j'ai obtenu le protoséléniure de nickel en cristaux cubiques très nets. (') Little, A un. der Chem. und Pharni., l. GXII, p. 211. ( 557 ) » Proloséléniure de nickel. — En employant la méthode indiquée par M. Mar- gollet ('), c'est-à-dire en faisant arriver des vapeurs de sélénium très diluées dans un courant d'azote, sur des lames de nickel portées au rouge sombre, on voit les lames se recouvrir de cristaux présentant l'aspect de feuilles de fougère ou de longs prismes. Si les vapeurs de sélénium entraînées par l'azote arrivent en plus grande abondance, les lames de nickel se recouvrent de cristaux beaucoup plus nets, résultant de la fusion des premiers cristaux formés. En arrêtant l'opération à ce moment, de façon à éviter la fusion complète de la croûte cristalline, on observe que celle-ci est constituée principalement par des doubles tétraèdres droits et gauches combinés. Ces cristaux sont très nets, ils possèdent une couleur grise à reflets bleutés et répondent à la for- mule NiSe. » Le protoséléniure de nickel appartient donc bien au système cubique. » On obtient encore ce même composé en faisant passer sur du clilorure de nickel anhydre, chaulle au rouge blanc dans un tube de porcelaine, un courant d'hydrogène sélénié. » Les nacelles renferment une masse gris clair, fondue, à aspect métallique. » Sesquiséléniure de nickel. — Le chlorure de nickel anhydre, porté au rouge sombre dans un courant d'hydrogène sélénié, donne naissance à des produits répon- dant, suivant les cas, aux formules Ni^Se' ou Ni'Se*. J'ai notamment obtenu un pro- duit cristallisé gris, présentant des formes dérivées du système cubique, dont la for- mule se rapproche de Ni^Se*; mais, malgré un grand nombre d'essais, je n'ai jamais pu l'obtenir exemjit d'un produit un peu moins riche en sélénium. » Biséléniure de nickel. — Ce composé, répondant à la formule NiSe^, s'obtienten faisant réagir l'hydrogène sélénié sur le chlorure de nickel anhydre, chaulfé à une température d'environ 3oo°. Il se présente sous l'aspect d'une masse friable d'un gris noir terne. L'oxj'de de nickel donne les mêmes résultats. » Soiis-séléniiire de nickel. — Les composés précédents, chauffés au rouge blanc dans un courant d'hydrogène, perdent du sélénium, mais lentement. 11 en résulte une masse fondue jaune bronze à cassure métallique. Ce produit, trituré et soumis de nou- veau à haute température à l'action de l'hydrogène pendant six à huit heures, se trans- forme en un sous-séléniure de nickel, iXi^Se, se présentant sous la forme de masses fondues jaune d'or. » Enfin, ce produit lui-même réduit par l'hydrogène, au feu de coke, perd lente- ment du sélénium et sa surface se recouvre de filaments striés et contournés, constitués par du nickel filiforme analogue à l'or, à l'argent et au cuivre filiformes préparés par M. Margotlet. » Oxysélénitire de nickel. — Le sous-sulfure de nickel ayant été obtenu par Arfvedson (2) dans la réduction du sulfate par l'hydrogène, j'ai essayé de préparer le sous-séléniure par la réduction du séléniale correspondant. » Ce sel, soigneusement desséché, a été chaufl'é dans un courant d'hydrogène sec; au début il se forme de la vapeur d'eau et de l'anhydride sélénieux se sublime; puis, (' ) Margottet, Thèse de Doctoral. Paris, 1879. (^) Arfvedson, Pogg. Ann., t. I, p. 66. ( 558 ) la température s'élevant, l'hydrogène réagit sur le sel avec incandescence avant le rouge sombre. » Si l'on arrête alors l'opération, on retire des nacelles une poudre vert foncé, non magnétique, se dissolvant en partie dans l'acide chlorhydrique dilué sans déga- gement gazeux, et entièrement dans l'acide concentré avec dégagement de SelP. » L'analyse de ce corps montre qu'il renferme un autre élément en plus du sélé- nium et du nickel, et, en effet, chauffé dans un courant d'hydrogène, il donne de la vapeur d'eau. » C'est donc un oxyséléniure de nickel ou, mieux, un mélange d'oxyde et de sélé- niure de nickel, dont les proportions varient avec la rapidité avec laquelle a été atteinte la température de réduction. En effet, le séléniate de nickel, par la chaleur seule et bien avant le rouge sombre, se dissocie en oxyde vert et anhydride séiénieux. » Si l'on effectue la réduction du séléniate au rouge, on obtient un mélange de séléniure de nickel et de nickel ne répondant pas à une formule définie; enfin, au rouge blanc, le contenu des nacelles est constitué par du nickel renfermant fort peu de sélénium. » Au four électrique, sous un arc de looo ampères et 5o volts, le s''léaiale de nickel mélangé à du charbon est complètement réduit en nickel métallique. » Propriétés des séléniures de nickel. — L'acide chlorhydrique, même con- centré et boudlant, les attaque fort peu. L'acide chlorhydrique gazeux les transforme lentement à haute température en chlorure de nickel lamelleux. » L'acide azotique les oxyde en donnant des sélénites. » Le chlore en déplace facilement, à chaud, le sélénium. » Grillés dans un courant d'oxygène ils donnent naissance à de l'oxyde vert de nickel et à de l'anhydride séiénieux. M En résumé, j'ai obtenu le protoséiéniure de nickel en tétraèdres cu- biques. J'ai préparé les sesqui, bi, sous-séléniures de nickel ainsi qu'un oxyséléniure qui n'étaient pas connus. » Enfin j'ai montré que, réduits par l'hydrogène au rouge blanc, ces corps peuvent donner naissance à du nickel filiforme. » CHIMIE ORGANIQUE. — Oxycelluloses du coton, du tin, du chanvre et de la ramie. Note de M. Léo Vignon, présentée par M. Henri Moissan. « On admet que les fibres textiles purifiées provenant du coton, du lin, du chanvre et de la ramie sont constituées par de la cellulose : il était intéressant de rechercher comment se comportait la cellulose préparée par ces différents textiles, quand elle est soumise à la méthode d'oxydation que j'ai indiquée, en vue de l'obtention de l'oxycellulose. ( 559 ) » Oxydation du coton. — 3oS''de coton purifié ont été traités pendant une heure à l'ébuilition par le mélange suivant : Eau 3ooo" KCIO» iSos-- HCl à 22° 1 5os'' On a obtenu aos'', aas'', en moyenne 21S'' ou 70 pour 100 d'ox.ycellulose. i> Oxydation du cham-i-e. — Je suis parti d'étoupes de chanvre pur, brun clair, n'ayant subi d'autre traitement que le rouissage à l'eau. Les brins de paille ont été en- levés à la pince : la matière a été traitée ensuite : » 1° Par deux bains successifs de CO^Na^à i pour 100, trente minutes à l'ébuilition ; » 2° Par deux bains successifs de NaOH à j pour 100, trente minutes à l'ébuilition, qui dissolvent en brun noirâtre les matières pectiques. Ce traitement a été répété une seconde fois; j'ai terminé par un lavage à l'eau, à l'acide chlorhydrique froid à I pour loo, à leau, à l'alcool, et un séchage à 70°-8o°. On obtient ainsi du chanvre relativement blanc et brillant, dont on a extrait encore par la pince quelques frag- ments de paille. » Ce chanvre purifié, soumis à l'oxydation, s'attaque beaucoup plus difficilement que le coton. » Il n'a pas fallu, pour SoS'", moins de deux oxydations successives par Eau , . . Sooo'^" ] KCI O^ iSoS'' [ pendant deux heures à l'ébuilition. HCl à 22° 2006' ) Rendement aos'', aie'', moyenne lo^'jô ou 68 pour 100. » Oxydation du lin et de la rarnie. — Ces deux textiles se comportent à l'oxyda- tion comme le coton et donnent respectivement, en produit oxydé, pour SoS'' de ma- tière : Lin 22S'' 208"' Moyenne.... 70 pour 100. Raniie 218'' 2iS'' Moyenne.... 70 pour 100. » Formation des osazones. — Les quatre oxycelluloses ainsi obtenues ont été traitées par la phénylhydrazine dans les proportions suivantes : gr. Acide acétique 1 5 Phénylhydrazine 24 Oxycellulose 10 Eau pour compléter le volume à 200'='=. » On a chauffé le mélange au bain-marie à 90° pendant trente minutes; au bout de ce temps, la poudre jaune formée a été recueillie sur un filtre, lavée avec 200"^*^ d'eau, 200'=" d'alcool, et séchée dans le vide sur l'acide sulfurique. ( 56o ) » On a dosé l'azole dans le produit sec provenant de chaque oxycellulose : Azole pour 100. Osazonederoxycellulose du coton '1^9 » chanvre '169 » lin 1 ,65 " ramie i ,58 » Poin-oir redite leur. — La propriété caractéristique des oxycelluloses réside dans la faculté de réduire la liqueur cupropotassique. » Les quatre oxvcelluloses préparées agissent très fortement sur ce réactif. J'ai trouvé, pour le nombre de centimètres cubes de liqueur de Pasteur réduite par loo?'' de substance : Oxycellulose du coton i i4o » chanvre 947 « lin 8/io » ramie 85o » Fixation des matières colorantes basiques. — J'ai déterminé le jiouvoir absorbant des quatre oxycelluloses par rapport à la safranine et au bleu méthylène. » OS', 6 de matière colorante ont été dissous dans i'''; on a pris 100""= de solution qu'on a fait agir pendant dix minutes à l'ébullilion sur iS'' de matière. On a filtré en- suite, ramené le volume du bain colorant à 100" par lavage en filtre. Le bain colorant épuisé a été examiné au colorimètre comparativement au bain initial. Épaisseur relative des solutions .1 intensité colorante égale Safranine. Bleu métiijlène. Bain initial 3 3 Bain traité par l'oxycellulose du coton. . . 4-9 5.3 » » chanvre. 4-9 4-9 » » lin 4-7 5.1 » » ramie. . . 5 4-9 Les bains ont été appauvris par les oxycelluloses de 4o pour loo en moyenne. » En résumé, les celluloses provenant du coton, cki chanvre, du lin, de la ramie, donnent sensiblement les mêmes produits par oxydation. Les diffé- rences nuinériques constatées entre les propriétés des oxycelluloses obte- nues sont relativement faibles, et peuvent s'expliquer, soit par les condi- tions d'état physique propre à chaque textile, soit par les condensations de la molécule (CH^'O'*)", qui ne sont pas tout à fait identiques pour les textiles considérés. » ( 56. ) BOTANIQUE. — Siir la mutahilitè de /'OEnothera Lamarckiana. Note de M. Hugo de Vries, présentée par M. Gaston Bonnier. « Presque toujours, les espèces à l'état sauvage se montrent à notre observation directe comme immuables, quoique très polymorphes; c'est- à-dire que les graines d'un même individu peuvent reproduire toutes les formes, tandis que dans une espèce douée de mutabilité il apparaît des individus ayant de nouveaux caractères, et qui, isolés, reproduisent uni- quement la forme apparue. » Dans les plantes cultivées, la mutabilité n'est ordinairement, en grande partie, qu'apparente; c'est plutôt un état de polymorpbie qu'un phéno- mène de changement. Les formes vraiment changeantes de nos cultures doivent presque toujours cette propriété à l'hybridation. » Il est très rare de trouver une espèce pure à l'état de mutabilité. L'OEnothère de Lamarck, que je cultive depuis plus de douze années dans mon jardin d'expériences, m'a présenté cette mutabilité. Elle produit constamment des formes nouvelles. La plupart sont incapables d'un déve- loppement normal et périssent bientôt sans arriver à produire des graines; d'autres sont complètement stériles. Toutefois, il y en a sept qui se sont reproduites par graines dans une proportion assez grande pour permettre une étude exacte. » Ces sept espèces sont l'QE. gigas, décrite dans une Note précédente ('), VŒ. aïbida à feuilles très étroites, blanchâtres, à fleurs d'un jaune pâle et à fruits courts, l'OB. ohlonga à feuilles oblongues, pétiolées, à tige courte se terminant en un épi dense avec des fleurs moins grandes que dans l'espèce mère, et des fruits petits, l'QE. rubrinervis à tige fragile par le développement imparfait des fibres libériennes, VOE. lala, rendue fe- melle par l'avortement complet du pollen (accompagné d'un développement anormal de la couche cellulaire interne de la paroi des anthères), et très facile à reconnaître par l'ampleur de tousses organes, l'QB. scintillans à feuilles étroites d'un vert foncé, et comme luisantes, à fleurs el à fruits petits, et VOE. nanella, forme naine d'une hauteur de quelques décimètres seulement. » L'QE. gigas ne s'est présentée qu'une seule fois; les autree espèces (') Comptes rendus, t. CXXI, p. 124; 9 juillet 1900. ( 562 ) se sont produites plus ou moins régulièrement dans chaque génération, et souvent en nombre assez grand. » VOE. Lamarckiana a été cultivée, dans les trois premières générations, de 1886 à 1891 , comme bisannuelle. Les porte-graines, au nombre de six à dix ])our chaque génération, ont fleuri chaque fois sur un carré bien isolé. Les cinq générations suivantes ont été annuelles (iSgS-iSgg); les porte-graines ont fleuri dans des sacs de parchemin et ont été fertilisés arlificiellement. » L'aperçu suivant, disposé en forme d'arbre généalogique, donne le nombre des individus transformés, issus directement des porte-graines normaux : CE. rubri scin- Génération. gigos. albida. oblonga. nervis. Lai». nanella. lata. tillans. 8" 1899 5 r . 1700 21 I 7"= 1898 . 9 . 3ooo II 6M897 II 29 3 1800 9 5 i 5" 1896 25 i35 20 8000 49 1^2 6 4^1895 I i5 176 8 i4ooo 60 73 I 3» 1890-1891 r ; i ioooo~ 3 3 '. 2= 1888-1889 . . . i5ooo ^ 5 ' 5 1= 1886-1887 ^9 » Les annotations, faites annuellement sur cette culture et sur les semis des £;raines d'un certain nombre des individus transformés, m'ont conduit aux conclusions suivantes : » 1° Les espèces nouvelles se montrent subitement, sans intermédiaire ni préliminaire; l'individu transformé offre tous les caractères du nouveau type, quoiqu'il soit issu lui-même de parents et de grands-parents tout à fait normaux. » 2° Les graines des individus transformés donnent toutes le nouveau type, sans retour aux caractères de VOE. Lamarckiana. Elles restent fixes dès leur première apparition. Je puis donc les considérer comme des espèces nouvelles. Toutefois l'QB. scintillans forme une exception à cette règle; certains individus ne se répètent que dans un tiers, d'autres dans deux tiers ou un peu plus de leur progéniture. L'QE. lata est purement femelle et ne se reproduit que par le croisement avec l'espèce mère ou avec d'autres formes; son degré de fixité ne saurait donc être déterminé. ( 563 ) » 3" Les formes nouvelles se distinguent presque dans tous leurs carac- tères de l'espèce mère, et correspondent par là aux petites espèces des fleuristes, et non aux variétés des plantes cultivées. Seule VOE. nanella peut être regardée comme une variété naine. » 4" Les espèces nouvelles se montrent ordinairement dans un nombre assez grand d'individus, soit dans une même génération, soit dans une série de générations. On peut évaluer leur nombre à environ i à 3 pour loo. Cette observation me paraît confirmer les idées émises par M. W.-B. Scott sur la mutation, déduites par lui de la continuité des séries paléontolo- giques. 1) 5° Les caractères des espèces nouvelles ne présentent aucune relation évidente avec ceux des variations ordinaires de l'espèce mère. La mutabi- lité semble être indépendante de la variabilité. » Les nouveaux caractères apparaissent sans direction aucune, comme le veut le grand principe darwinien de l'évolution. Ils comprennent tous les organes et les font changer dans tous les sens; ils sont tantôt nuisibles, tantôt indifférents, tantôt probablement avantageux pour leurs porteurs. La plupart des formes décrites sont plus faibles ou plus fragiles que VOE. Lamarckiana ; seule \'0E. gigas paraît être, en tous points, plus robuste. Beaucoup de formes sont stériles; elles n'ont pas été mentionnées dans notre Tableau. » GÉOLOGIE. — Sur l'Éocène de Tunisie et d'Algérie. Note de M. L. Peuvinquière, présentée par M. de Lapparent. « Les grandes divisions de l'éocène de Tunisie n'avaient pu encore être délimitées avec certitude; les études que j'ai poursuivies depuis trois ans dans la Tunisie centrale m'ont permis de le faire avec plus d'exactitude. » Les travaux les plus importants qui ont été publiés sur ce sujet sont ceux de RIM. Thomas, Gauthier, Locanl, Aubert; enfin une Note très intéressante de M. le Commandant Flick, parue récemment dans les Comptes rendus, a montré que, contrairement à l'opinion admise, les couches du Cherichira, très développées dans la région de Kairouan, sont contemporaines de celles de Biarritz et appartiennent par suite à VÉocéne supérieur. » Sénonien. — Entre le Sénonien et les couches de l'Éocène inférieur où l'on exploite les phosphates, on n'avait pu encore fixer la pointe des G. K., igoo, ?.' Semestre. (T. CXXXI, N' 14.) 74 ( 564 ) assises crétacées le iminalt>; j'ai pu combler en partie cette lacune entre Ain el Kerma et le Djebel Fedjoiij, dans les masses foncées plus ou moins argileuses que l'on considérait comme appartenant à l'Éocène inférieur; j'ai rencontré des Ammonites ferrugineuses ÇPac/iydiscus, Baculites, etc.) associées à diverses Gastropodes qui appartiennent incontestablement encore à VAtarien et très probablement à sa partie terminale. » Danien-Muntien. — Sur les assises précédentes se présentent encore en moyenne Go" d'argiles marneuses semblables aux précédentes; elles renferment à leur base, sur environ 3'", des Gastropodes, des Acéphales, et des Polypiers transformés en hydroxyde de fer; je n'ai pu y rencontrer, malgré de nombreuses recherches, aucune Ammonite. Cet ensemble puissant me paraît devoir représenter le Danien, tandis que la partie supé- rieure des marnes serait l'équivalent du Monlien, en donnant à ces termes le sens indiqué par MM. Munier-Chalmas et de Lapparent, sans que l'on puisse toutefois tracer leurs limites respectives ni fixer leur délimitation relativement aux premières assises de l'Eocéne inférieur. » Ëocêne inférieur. — h'Eocéne inférieur comprenilrail, à sa base, les couches à phosphate de chaux (Tébessa, Kalaat es Snam), avec cette res- triction que les zones de phosphate exploitées en divers points d'Algérie et de Tunisie n'appartiennent peut-être pas toutes au même horizon. La partie terminale de l'Éocène inférieur serait représentée par les calcaires massifs où domine la Nummuliles Rollandi M.-Ch. Ces calcaires compacts et durs forment des platea.ix délimités par des escarpements abrupts, qui donnent à la région une physionomie toute spéciale (sud de l'Ousselet, la Kesra, Kalaat des Ouled Aoun et des Ouled Ayar, Dyr el Ref, Hauth, Kalaat es Snam). » Les calcaires à Nummulites Rollandi passent latéralement (N. de l'Ousselet, Es Satour, Rbaa Siliana, Rbaa Ouled Yahia) à des calcaires un peu marneux assez tendres qui ont parfois été attribués au Sénonien. A leur base, ils contiennent de nombreux fossiles phosphatés (Gastropodes. Acéphales, Térébratulines, Polypiers) ; les Nummulitesy sont d'une extrême rareté. )• Éocène moyen. — La transgression de VEocéne moyen est très accen- tuée sur certains points de la Tunisie centrale (région au sud de Mactar). Il résulte de cette disposition que les calcaires à Thersitea aff. ponderosa, Thagaslea. Conoclypeus, Echinolampas, llanonia, puis les assises à petites Thersitées, et les marnes puissantes où abondent des formes diverses d'Ostracées, voisines (.{'Ostrea sLriclicostata peuvent reposer directement ( 565 ) sur le Sénonien. On peut admettre que l'Éocène moyen se termine par les couches à Oslrea Clot-Beyi, qui seraient l'équivalent du Barlonien supé- rieur. » Éocène supérieur. — VÉocène supérieur est représenté, comme l'a déjà indiqué M. le Commandant Flick, par des grès roux alternant avec des ar- giles et renfermant Janira arc.uala, Peclen tunelanus, Euspatangus Meslei, Echinolampas Perrieri, etc. )) Oligocène. — M. Munier-Chalmas a fait observer que la présence dans ces assises priaboniennes de Nassa caroiiis, si commune dans l'Oligocène d'Italie et de Hongrie, indiquait un niveau très élevé de l'Éocène supérieur, à la limite de lOligocène, ce qui permet de penser que les grès (environ 60"), dans lesquels je n'ai pu trouver de fossiles et qui se relient insensi- blement par leur base à ceux de l'Eocène supérieur, et qui, d'autre part, passent aux grès fossilifères du Burdigalien à Scutella et Amphiope, corres- pondent à tout VO'igocéne. » Algérie. — A Boghari,j'ai pu observer la succession indiquée par M. Ficheur, et qui est, du reste, tout à fait analogue à celle de Tunisie. Les calcaires blancs du Draa el Abiod et du Koudiat Oum et Tin répondent à ceux du nord de l'Ousselet (Eocène inférieur). Les marnes à Oslrea Bogharensis, qui correspondent, ainsi qu'il a été dit plus haut, à l'Eocène moyen, occupent la même position stratigraphique que les couches sem- blables de Tunisie; en outre, M. Ficheur a signalé au sud de Boghari la même transgression de l'Eocène moyen sur le Sénonien. Les grès et argiles, qui surmontent ces marnes de l'Eocène moyen, m'ont fourni, au-dessus du ksar de Boghari, des Janira arcuata et Oslrea Brongniarli (') sem- blables à celles de l'Eocène supérieur du Vicentin. Ils doivent donc èlre considérés comme appartenant au Priabonien. Ainsi il est à peu près cer- tain que les puissantes assises de grès qui viennent au-dessus et qui forment les crêtes du Djebel Djada et du Djebel Lakdar correspondent à V Oligocène. » (') La détermination de ce fossile, ainsi que des précédents, a été vérifiée par M. Munier-Chalmas, auquel je suis heureux d'offrir le témoignage de ma reconnais- sance. Je tiens également à remercier M. Ficheur, dont les renseignements précis ont grandement facilité mon étude sur rÉocène de Boghari. ( 566 ) GÉOLOGIE. — Le ravin des Chevalleyres et la régression des torrents. Note de M. Stanislas Mecnier. « Tout le monde connaît la montagne des Pléiades, qui domine Vevey et dont la constitution géologique, comme les particularités tectoniques, a fourni aux savants suisses la matière de recherches intéressantes. Quand on la regarde de Vevey, c'est-à-dire du sud-ouest, on est frappé de la profonde écorchure verticale qu'elle présente, toujours maintenue à vif et dont la couleur blanchâtre contraste avec le vert foncé des bois DeA'ens qui s'étendent sur ses flancs. » Cette écorchure, dont la visite permet l'exploitation d'un riche gise- ment fossilifère, est un ravin à parois abruptes dont le mode de formation jette du jour sur un phénomène dont la répétition est très fréquente dans les montagnes : on peut y saisir, en effet, l'allure énergique que présente, dans les circonstances favorables, la régression des torrents. » Au fond de ce ravin coule un fdet d'eau, qu'on doit regarder comme la source principale du ruisseau désigné sous le nom d'Ognonax et qui, après avoir passé aux Chevalleyres-Devant et à Blonay, se jette dans le lac Léman, entre Vevey et la Tour-de-Peilz. Ce ruisseau n'a qu'un très faible volume, sauf au moment de la fonte des neiges où il est plus abondant, mais seulement pendant un temps très court et sans jamais atteindre un débit considérable. Aussi est-on frappé du travail énorme qu'il a réalisé, sans qu'on puisse lui supposer d'autre collaborateur que l'eau ruisselant sur le sol à chaque pluie. )) La vue de ce ravin donne l'idée d'un trait de scie, qui menace de couper la montagne en deux parties. Ce travail se propage très visiblement de la base vers le sommet des Pléiades qui n'est pas encore atteint, mais qui ne sera pas longtemps indemne. C'est donc bien d'une forme parti- culière du phénomène de la régression des torrents qu'il s'agit ici. » En l'étudiant de près, on lui reconnaît une série de traits de détails qu'on retrouve dans des accidents nombreux, situés dans des régions très diverses. On en conclut que, si l'on a affaire ici sans conteste au phéno- mène banal du ravinement des montagnes par les torrents, les choses s'y présentent avec une netteté qui en rend l'interprétation exceptionnelle- ment éloquente. » Par exemple, le pied de ce ravin est un point de départ pour des ( 567 ) traînées de boue avec fragments calcaires, qui vont se déposer, à des époques inégalements distantes, dans les régions plus basses. Elles nous font assister à la production de ces placages boueux, regardés comme glaciaires par les auteurs de la Carte géologique de la Suisse. » En second lieu, la disposition des choses rend facile à comprendre, sans l'intervention de glaciers gigantesques, la situation de blocs de roches parfois très gros, sur un sol très différent d'eux-mêmes et dans des points qui sont séparés de leur gisement primitif par des sillons très profonds. En effet, des blocs qui sont descendus sur le flanc nord des Pléiades, par exemple, seront ainsi peu séparés de leur lieu d'origine par ce sillon des Chevalleyres, destiné sans aucun doute à disjoindre deux sommets aux dépens de la montagne aujourd'hui unique. On sera alors tenté, pour en rendrecompte, de supposer l'existence passée d'un glacier qui aurait comblé l'intervalle et fait un pont sur lequel les blocs auraient été charriés. On voit à quel point cette supposition peut être inexacte. C'est cependant celle qu'on fait à chaque instant, dans des conditions analogues, et par exemple dans ce pays même des Préalpes Vaudoises, pour expliquer le gisement, sur la mollasse, de blocs provenant des chaînes centrales. » Il faut se rappeler que les sillons ouverts maintenant sont en général d'âge très postérieur à celui du soulèvement et que le jeu des cours d'eau de tous ordres, depuis les ruisseaux jusqu'aux torrents, consiste à débiter la surface du sol en segments séparés les uns des autres par des traits de scie plus ou moins orthogonaux, et dont la multiplication amène progres- sivement un abaissement général de la surface du sol. » On a été souvent très éloigné de bien comprendre ce mécanisme, cependant si évident en tant de lieux, et auquel se rattache la production d'innombrables cols, accidentant les chaînes montagneuses de structure homogène. C'est pour cela que j'ai cru utile d'appeler l'attention sur le ravin des Chevalleyres. » MÉTÉOROLOGIE. — Observations d'un bolide dans la soirée du 24 septembre. Lettre de M. Jean Mascart à M. le Secrétaire perpétuel. « Le lundi 24 septembre, entre les stations de Meudon et de Bellevue, à lo'' 6"! 5' environ temps moyen de Paris, le ciel s'étant dégagé, je fus témoin du phénomène suivant : » Une nuée lumineuse, d'aspect analogue à celui d'une nébuleuse vue dans une ( 568 ) lunette, apparut au sud-ouest de l'étoile s Poisson austral pour s'étendre, en traînée curviligne, jusqu'au sud de a Poisson austral. La tête, stellaire et très lumineuse, n'apparut nettement que vers le milieu de la trajectoire et le phénomène entier dura quatre secondes à peu près. Lors de la disparition, il n'y eut pas d'éclatement appré- ciable, mais quelques éclairs lumineux semblaient être projetés du centre. » Le temps me fit défaut pour apprécier le diamètre apparent de la tête; son éclat était comparable à trois fois celui de Vénus, dans les meilleures conditions, la colo- ration de l'ensemble étant très intense, vert bleuâtre, un peu lavée de blanc dans la queue. H La courbure de la trajectoire était très forte, car, semblant provenir, à l'origine, de <]> Capricorne, la disparition se faisait à l'opposé de y ou même v) Verseau. » Cinq minutes après, le ciel était entièrement caché par des nuages se formant sur place, pour devenir plus clair, mais variable, vers io''3o'", » Sans m'êire attaché particulièrement à l'étude des étoiles filantes, j'en avais pu observer un assez grand nombre les jours précédents à Paris, plus que de coutume, je crois. Ce soir même, pendant les éclaircies, il y avait un grand noinbre de filantes, dans une tout autre région du ciel, il est vrai, et sans radiant appréciable. Bien que le ciel ait été beau tous les jours suivants, je n'eus point l'occasion d'observer autant d'étoiles filantes. » Tout me fait penser qu'il s'agit là d'un bolide, ce qui m'encourage à en porter l'observation à votre connaissance. » M. Georges Poisson adresse une Note i Sur la voûte élastique ». M. Fr. Rosine adresse la description et les dessins d'un « Système des- tiné à assurer la sécurité des voyageurs sur les voies ferrées ». La séance est levée à 3 lieures trois quarts. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 2^ septembre igoo. Manuel des mstrumenls nautiques, par M. E. Guyou. Service hydrogra- phique de la Marine, n" 804. Paris, Imprimerie Nationale, 1899; i vol. in-8». ( 569 ) L' abduction des eaux françaises du lac Léman à Paris et dans ta banlieue, par P. Duvillaud et E. Badois. Paris, Ch. Béraiiger, 1900; i vol. iii-8°. (Hommage des Auteurs.) Annales des Ponts et Chaussées. Personnel. Paris, V^'' Ch. Dunod, 1900; I vol. in-S". TVissenschaftliche Luftfahrten ausgefiihrt vom deulschen Verein zur For- derung der Luftschiffjahrt in Berlin, lierausgeg. v. R. Assmann und A. Berson; Bd I. Geschichte und Beobachtungsmaierial; Bd II. Beschreihung und Ergebnisse der einzelnen Fahrten; Bd III. Zusammenfassungen und Eauptei gebnisse . Brannschweig, Friederich Vieweg iind Sohn, 1900; 3 vol, in-4°. Reciprocal Polygons ; Associated conics; Reciprocally related figures and the principle of continuity , by Jamshedji Edalji Ahmedabad, 1898-1900; 3fasc. in-S". (Hommage de l'Auteur.) Calcul logico-mathématifjue justifiant la fin de l'année 1900 et par consé- quent le commencement du xx" siècle, par le Capitaine Basile G. Maka- RoviTSCH. Roman, imp. Léon Friedraann, 1900; i vol. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Il Doit. Caç. Domenico Andréa Renier di Chioggia, cenni biografici, Carlo Bullo. Venezia, 1900; i fasc. in-8". (Hommage de l'Auteur.) Nova hemiptera faunarum Arge/Uinœ et Uruguayensis, descripsit Carolus Berg. Bonariae, 1891-1892; i fasc. iu-8°. (Hommage de l'Auteur.) Report on the great earthquake of 12"' June 1S97, by R.-D. Oldham (Memoirs of tbe Geological Survey of India, vol. XXIX.) Calcutta, 1899; I vol. gr. in-8''. Memoirs of the Geological Survey of India ; vol. XXX, part 1. Calcutta, 1899; I fasc. in-8°. Memoirs of the Geological Survey of India; Pakeontologia Indica, Ser. XV, vol. III, part 1. Calcutta, 1899; i vol. gr. in-4°. Physikalische Zeitschrift, herausgeg. v. D.-E. Rieck u. Dr. H.-Th. Simon, an der Universitât in Gôttingen, n'" 1 ii. 2, Jahrgang I. Leipzig, S. Hirzel, 1899; I fasc. in-8°. Helios, Export Zeitschrift fur Electrotechnik; SV^ Jahrg., 11'' 33, 1900. Leipzig. I fasc. in-4°. Koninkrijk der Nederlanden. Statistiek van dem m-, uit- en doorvoer over het jaar 1899; Erste gedeelte, 1900; i fasc. in-f°. ( 570 ) Ouvrages reçus dans la séance du \" octobre 1900. Fondation Nobel, Statuts cl règlements. Traduction officielle. Stockholm, Imprimerie Royale, 1900; i fasc. in- 8°. (Envoi de M. le Ministre des Affaires Étrangères.) Annales des Ponts et Chaussées, i'* Partie, 2™^ trimestre, 1900. Paris, V^^Ch.Diinod; i vol. in-8°. Revue générale de l'Acétylène et des industries électrochimiques . Numéro spécial du Congrès de l'Acétylène (Paris, 22-28 septembre igoo). i fasc. gr. in-8". Cari Friedrich Gauss Werke. Bd VIII. Grundlagen der Géométrie; Nach- tràge zu Bd IV. Gôttingen, W. Fr. Raestner; i vol. in-4°. (Hommage de M. Paul Stackel.) Briefe von Johannes Mûtler an Anders Relz-ius, von dem Jahre i83o bis iSS^. Stockholm, 1900. i vol. gr. in-8°. Voorloopig Verslag over eene geologische reis door het Ostelijk gedeelle van den Indischen Archipel in 1899, door D'' R.-D.-M. Verbeek. Batavia, 1900; I fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Die Kraft ist keine Eigenschaft des Stoffes, von Paul Pacher. Wien, 1900. I fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) A second supplément to a revised account ofthe experiments made with the Bashforth chronograph to find the résistance of the air to the motion oj pro- jectiles with the application of the results to the calculation of trajectories, by FRANcrs Bashforth. Cambridge, 1900; i fasc. in-S". (Hommage de l'Auteur.) if. Accademia Peloritana. CCCL Anniversario délia Universita di Messina, Contribulo storico.Messina, tipografia d'Amico, 1900; i vol. pet. in-f". Atti délia R. Accademia Peloritana, anno XIV, 1 899-1900. Messina, 1900; 1 vol. in-8°. Jahrhucher der k. k. Central- Anstalt fiir Météorologie und Erdmagnetismus. Jahrgang 1897. Neue Folge, XXXIV* Bd. Wien, 1899. i fasc, in-4°. Elektricitâts-Actien-Gesellschaft vorm. W. Lahmeyer und C°, Frankfurt- am-Main; Exposition Universelle Paris 1900. Frankfurt-a.-M., Schreinier und Mahlau; i fasc. in-i8. Société industrielle de Mulhouse. Programme des prix proposés en l assemblée générale le 3o mai 1900, à décerner en 1901. Mulhouse, 1900; i fasc. in-8". On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Depuis 1836 i^b COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux Tolume» ln-4'. Deui Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Dnion postale : 3i fr. - Autres 'pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Âgen.... Alger.. Amiens. Angers. . Bayonne... Besançon. . Bordeaux. Bourges Brest. Caen Chamberv.. Cherbourg Ctermont-Ferr. . . Dijon.. Douai. Grenoble. laBochelle.. U'Havre. .. LUle.. chez Messieurs : Ferran irères. I Chaix. Jourdan. ' Ruff. Coiirtin-Hecquet. Germain etGrassin Gastineau. Jérôme. Jacquard. Feret. I Laurens. Muller (G.). Renaud. Derrien. \ F. Robert. Oblin. Uzel frères. Jouan. Perrin. Henry. Marguerie. Juliot. Bouy. IS'ourry. Ratel. Rey. Lauverjal. Degez. Drevel. Gratier et C'V Foucher. Bourdignon. Dombre. Thorez. Quarré. chez Messieurs : i Baumal. ( M"' Texier. ' Bernoux et Cumin Georg. Côte. Savy. Vitte. Ruât. ( Valat. I Coulet et flls. Martial Place. ! Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. Guisthau. Veloppé. 1 Barma. I Appy. /Vîmes Thibaud. Orléans Luzeray. Lorient Lyon Marseille.. . Montpelliei Moulins.. .. Nantes On souscrit, à l'Étranger, Nice. „ . . ( Blanchier. Poitiers ,, . ( Marche. Rennes . . Plihon et Hervé. Rochefort Girard ( M"" ) _ i Langlois. Rouen , * . ( Lestnngant. S'-Étienne Chevalier. „ , l Ponteil-Burles. Toulon _ , . ( Kumebe. Gimet. Privât. Boisselier. Tours l Péricat. Suppligeon. Giard. Lemaftre. Toulouse. Valenciennes. A msterdam . Berlin. I As JDa chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen i et O'. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C'v âmes. Friedlander et fils. Mayer et Millier. Berne Schmid et Francke. Bologne Zanichelli. Lamertin. Bruxelles MayolezetAudiarte. ( Lebègue et C''. I Sotcheck et C°. ( .\lcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell etC°. Christiania Caramermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Host et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. , Cherbuliez. Milan . N a pies. Bucharest. Genève. . La Haye. Lausanne. Georg. ( Stapelmohr. Belinfante frères. i Benda. ' Payot. Barlh. I Brockhaus. Leipzig / Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. ( Desoer. I Gnusé. Liège. chez Messieurs : iDulau. Hachette et G'-. Nutt. Luxembourg . .. V. Biick. ; Ruiz et C. .\tadnd ) ^°"^° y Fussel. ) Capdeville. l F. Fé. ( Bocca frères. 1 Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri di Gius. Pellerano. l Dyrsen et PfeiCfer. New- York Stechert. ( LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C* Palerme Reber. Porto Magalhaès et Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Rome ( Bocca frères. ( Loescheret C'. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. I Zinserling. ( Wolff. I Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et Sellier. Varsovie Gebethner et Wolflf Vérone Drucker. ... ( Frick. Vienne „ ( Gerold et C". Ziirich Meyer et Zeller. S'-Petersbourg. Turin. TABLES GENERALES DES COMPTES RENDUS DES SËANCES DE L'ACADËMIE DES SCIENCES : Tomes 1« 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870- Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— ( i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4'; 1889. Prix 15 fr, SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DEEBÉset A.-J.-J. Solieb. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvenilea Comètes, par M.Haniem. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claddz Bernard. Volume in-4'", avec Sa planches ; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedbn. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- « mentaires, sulyaot l'ordre de leur superposition . — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature • des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4'', avec 37 planches; i86j.. . 15 fx.  la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers SaTants à l'Académie des Sciences. W 14. TAJÎÏ.E DES ARTICLES. (Séance d.i 1" octobre 1900.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MKMBRKS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. I RI. Berthelot. — Sur l'absorption de l"o\y- 1 M. Bertiielot. gène libre par l'urine normale 5^7 I de l'urine .. . Pages. Remarques sur l'acidité 55a CORRESPOND AIVCE . 1\I. le Ministre de L'InsinucTioN publique transmet à l'Académie une brochure inti- tulée : n Fondation Nobel, statuts et rè- glements » 553 M. le Secrétaire perpétuel présente à l'Académie, au nom de M. Stœkel, le tirage il part de la Section consacrée à la Géométrie dans le Tome VIII des « OEuvres de Gauss » 55.3 M. E. Mathias. — Sur la distribution de la composante horizontale du magnétisme terrestre en France 55^ M. FoNZEs-DiACON. — Sur les séléniures de nickel 556 M. Léo Vigkon. — Oxycelluloscs du coton. Bulletin BiBLiOGRAPiiiQun: du lin, du chanvre et de la ramie M. Hugo de Vries. — Sur la mutabilité de VŒnothcra Laniarckiana M. L. Pervinquière. — Sur l'Éoccne de Tunisie et d'Algérie M. Stanislas Meunier. — Le ravin des CiLevalleyrcs et la régression des torrents. M. Jean Mascart. — Observations d'un bolide dans la soirée du 34 septembre... M. Georges Poisson adresse une Note « Sur la voûte élastique » M. Fr. Robine adresse la description et les dessins d'un « Système destiné à assurer la sécurité des voyageurs sur les voies ferrées " 558 .50 1 50.3 5GU 5()7 56S 56S 568 PARIS. — l.MPKI MliKIli G.\U l'IllKK-VI LI,A.KS , ' Quai des Grands-Au^ustins, 56. /.^ Cirant : ti&DTail OCT 29 1800 1900 SECOrVD SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES VA» fini. EiES SBCllÉrAIHBS PBRPÉTVGLS. TOME CXXXI. [VM5 (8 Octobre 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AIX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SFANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1876. Les Comptes rendus hebtiomaaaiies aes séances tie l'Académie se composenl des exlraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Acndémie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne, 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des navaux de l* Académie. Les extraits des Mémoiresprésentés par un Membre ou car unAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comf tes tendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, »ux Secrétaires. Les Rappoits ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accoidées à chaque Membre. Les Eapporls et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. 1 es extraits desMcn oires lus ou communiqués par les ( orresj ondanls de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Ln Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les diseussions vei baies qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris paît désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Lrogrammes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Articî-e 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. L«s Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pasMembies ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont leiius de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foDl pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tiret de chaque Membre doit être remis à l'in primerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du malin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvojé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux trais des «u- leurs; il n'v a d'excej)tioii que pour les Rajiports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Bapporl sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savant» étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer an Secrétariat an plus tard le Samedi qui précède la séance, avant B*'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant» COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 8 OCTOBRE 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MERIOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Noie sur la Ireiziâme Conférence de l' Association géodèsique internationale; par M. Bouquet de l.v Grye. « L'Académie s'est intéressée à plusieurs reprises aux travaux de l'Asso- ciation internationale de Géodésie; elle est certainement désireuse de connaître les principaux faits qui ont été développés dans la treizième Conférence qui vient de se tenir à Paris. Je dois les indiquer en l'absence du vénéré Président de l'Association, M. Faye, que sa santé a empêché de venir à celte séance, honorée de la présence de plusieurs savants membres de l'Association. » Chaque État, par l'organe d'un délégué, a indiqué en ce qui le concerne l'avancement des triangulations et des calculs qui en sont la C. R., 1900, 2- Semestre. (T. CXXXI, N° 15.) 7^ ( 572 ) conséquence. De l'ensemble des Rapports, il résulte que l'Europe et l'Amé- rique du Nord seront bientôt couvertes d'un réseau continu de triangles. » Les mesures de l'intensité de la pesanteur augmentent aussi en nombre dans chaque pays; il en est de même des observations marégra- phiques, et nous devons noter que, pour sa part, le Japon a apporté les constantes de l'analyse harmonique pour quatre-vingt-huit stations. )) D'après les décisions antérieures de l'Association, des observations spéciales ont été faites sous la direction du Bureau central, dans plusieurs observatoires, pour déceler exactement le déplacement de la ligne des pôles, mesures demandant l'emploi de méthodes plus exactes que celles employées antérieurement, pour arriver à découvrir la grandeur et la pé- riodicité d'un déplacement qui n'est guère que d'une demi-seconde d'arc. » En dehors de ces travaux, qui, s'exécutant d'une façon permanente et s'accumulant chaque année, arriveront à donner des indications très inté- ressantes sur la constitution de notre globe, la treizième Conférence a entendu des Communications sur trois questions géodésiques d'une impor- tance majeure. » Un arc de méridien se mesure actuellement au Spitzberg par les soins de savants russes et suédois, malgré les difficultés de toute sorte, venant d'un climat exceptionnel. Ce travail sera achevé dans la prochaine cam- pagne. » M. Gill, Directeur de l'observatoire du Cap, a annoncé que la Grande- Bretagne poursuivait la mesure d'un arc de méridien qui, partant du Cap, allait traverser l'Afrique du Sud au Nord jusqu'à Alexandrie, pour être rattaché ensuite au réseau européen par l'Asie Mineure. » C'est là une entreprise gigantesque, qui n'aurait d'égale que celle qui ferait établir un réseau de triangles allant de la baie d'Hudson au cap Horn. Les États-Unis et le Mexique sont à même de fournir la partie nord de ce réseau, et le Gouvernement français, en décidant la mesure à nou- veau de l'arc dit du Pérou et qui se trouve aujourd'hui dans la République de l'Equateur, va remplir un anneau de cette chaîne et un desideratum de l'Association internationale, qui en a exprimé à notre Gouvernement toute sa reconnaissance. » L'Académie, par des Communications antérieures, a donné son assen- timent et promis son concours à cette œuvre, qui va être exécutée par le Service géographique de l'Armée, sous la direction de notre Confrère M. le Général Bassot. » Tel est, dans son ensemble, un aperçu très incomplet des travaux de ( 573 ) la treizième Conférence. Le Volume qu'ils rempliront aura une impor- tance exceptionnelle. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. GuARiM soumet au jugement de l'Académie un Mémoire portant pour litre : « Transmission de l'énergie électrique par l'éther « ('). (Commissaires : MM. Mascart, Violle.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de la Guerre invite l'Académie à lui désigner deux de ses Membres, qui seront appelés à faire partie du Conseil de perfection- nement de l'Ecole Polytechnique pendant l'année scolaire 1900-1901. M. GuYou, en présentant à l'Académie, au nom du Bureau des Longi- tudes, la « Connaissance des Temps pour iQoS », s'exprime comme il suit : « L'Académie sait que la Connaissance des Temps est le plus ancien des recueils d'éphémérides actuellement existants. Elle fut fondée en 1679 par Picard, et sa publication s'est continuée avec une régularité parfaite, sans aucune interruption, malgré les graves événements qui, à plusieurs reprises, ont bouleversé notre pays. » Créée surtout pour les astronomes, la Connaissance des Temps fut néan- moins, dès le début, précieuse pour les navigateurs; les déclinaisons du Soleil permirent d'obtenir à la mer les latitudes avec plus de précision; les passages de la Lune au méridien facilitèrent les calculs des heures des pleines et basses mers. » Pendant longtemps le problème des longitudes en mer est resté sans solution pratique. En lyoD, Lacaille avait proposé la création d'un Alma- (') Voir plus loin, à la Correspondance, page 58i, une Noie de MM. Guarini et Poncelet. ( 574 ) nach luuiLique, doQuaul cliaque jour, d'heure en heure, les distances de la Lune au Soleil et à diverses étoiles; mais c'est à l'astronome anglais Maskelyne que revient la gloire d'avoir réalisé ce projet, en 1767, époque de la fondation du Naulical Almanach. Les distances lunaires furent insé- rées, pour la première fois, dans la Connaissance des Temps de 1774 P^r Lalande. )> Depuis cette époque, la Connaissance des Temps a subi de grands per- fectionnements; les éléments utiles à la Navigation s'y sont mullipliés et ont été présentés sous une forme mieux appropriée aux calculs à la mer. Notre Recueil s'est, en outre, enrichi d'une quantité considérable de do- cuments précieux pour les travaux des astronomes. Dans le dernier quart de ce siècle, son volume a doublé. M Les éléments nécessaires à la Navigation sont, il est vrai, un peu ense- velis aujourd'hui sous toutes ces richesses; mais le Bureau des Longitudes, pour parer à cet inconvénient, publie chaque année un Extrait contenant à peu près tout ce qui peut être utile à la conduite du navire à la mer. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Obseivations du Soleil, faites à l'observatoire de Lyon {équatorial Brunner), pendant le deuxième trimestre de igoo. Note de M. J. Guillaume, présentée par M. Mascart. « Ces observations sont résumées dans les Tableaux suivants dont l'explication a été donnée, page ggS du Tome CXXX des Comptes rendus. » Taches. — Le nombre des groupes de taches notés est sensiblement le même que celui du |)remier trimestre, i4 au lieu de i5, mais leur sur- face totale est un peu supérieure : on a, en effet, 1 181 millionièmes au lieu de 996. Cetle augmentation se reporte presque entièrement sur l'hémi- sphère boréal, où elle est de 97 pour joo (l'augmentation du trimestre précédent était de 68 pour 100 au nord et 32 pour 100 au sud). » Le nombre des jours sans taches est de 21 sur 67 jours d'observation, soit un nombre proportionnel de o, 3 1 au lieu de o, 36 noté précédemment. )i Régions d'activité. — De leur côté les facules ont augmenté en nombre tout aussi bien qu'en surface : on a, en effet, 43 groupes avec une surface totale de 28, 2 millièmes au lieu de 29 groupes et 18,9 millièmes notés le précéLJent trimestre. Leur répartition entre les deux hémisphères est de 18 groupes au lieu de i5 au sud, et de 25 au lieu de i4 au nord. ( 575) Tableau I. Dates Noiulire Pass. Laliludcs uiuyennes Surfaces extrêmes d'ohscr- au uier. - ~ ■■— — — .. n^-' - moyennes d'observ. vallons, ceniral. S. ^. réduites. Avril 1900. 26- 7 lo 1,2 — 1 1 122 7-1 4 5 l3,2 -+- 8 21 24-28 4 24,5 — 12 38 28 1 25,2 — 7 6 19-26 8 ■-*^H + 3 23 23-26 2 27,5 H-M 10 28- 5 6 3o,o -+- 3 04 21 J. ^O Taches. Dates Nombre l'ass. Latitudes moyenne:) Surfaces extrêmes d'ubsor- au mér. tl'observ. Talions, ceniral. moyennes réduites. Mai 1900. 0,^1 28-7 7 2,6 21- l 9 27,2 26- I 6 29,5 3i5 G7 35 22 j. — 8",o -i Juin 1900. — 0, 'i2 4°,o 14-23 8 19,3 + 3 144 18-26 / 24,6 7 38 28- 1 4 25,2 + 7 289 3o- 4 4 28,5 + 9 9 24 i — 7°,o -H 6°.o Tableau II. — Dislribution des taches en latitude. 1900. Avril Mai Juin Totaux . 90". 40°. 30". 0°. Souime. I 3 i. 2 I 1 4 6 Nord . Somme. 0°. 10". 20". 30'. 4 3 I Surfaces Totaux mensuelles uioDsueU. réduites 7 284 3 417 4 480 ■ 4 1181 Tableau III. — Dislribulion des faculcs en latitude. Suil. 1900. 90". 40". :ïo°. 20". 10". 0". Somme. Avril 3 » » 5 2 10 Mai u » » 3 2 5 Juin 11 I » » 2 3 Totaux.. . 3 I » 8 6 18 Tolout umtiâuels. '7 >3 i3 Surfaces mensuelKs réduites. 12,9 7,7 7.6 28,2 ASTRONOMIE. — Éclipse totale de Soleil du 28 mai if)oo, observée à Elchc {Espagne). Noie de M. Lebeuf, présentée par M. Lœwy. « I^es Universités de Monlpellier et de Toulouse ayant généreusement accordé les fonds nécessaires à l'observation de l'éclipsé totale du 28 mai (576) igoo, voici le résumé des principales observations relatives à l'astronomie déposition. » On s'était proposé : i° de déterminer les coordonnées géographiques du lieu choisi; 2° d'observer les instants des contacts; 3° de prendre des mesures de la corde commune aux deux astres pendant la durée du phéno- mène ('). » Les instruments employés sont : i** le cercle méridien portatif Secrétan-Eichens de l'Observatoire de Paris (voir Annales de V Observatoire de Paris, Observations, 1864, p. 57); 2° le chronomètre de temps sidéral Fénon n° 36; 3" l'équatorial Secrétan de 108°"" d'ouverture et de i™,5o de distance focale, ces deux derniers instruments appartenant à l'Observa- toire de Toulouse. w I. Coordonnées géographiques : Longitude. — j° A l'aide d'observa- tions méridiennes de la Lune, les i3, i5, 16, 17, 18 mai; L = -hi2"'. i3%4 O.Paris. » 2° Par la comparaison, mai 27 et mai 29, de l'heure sidérale locale avec l'heure sidérale locale de l'observatoire maritime de San Fernando, effec- tuée à la villa Carmen, station choisie par l'amiral Viniegra, directeur de l'observatoire, et reliée télégraphiquement à San Fernando; L=:-i-i2"*. i4%9 O.Paris. » Latitude. — La latitude, ç =4- 36° 1 5' 36", 6, résulte des observations zénithales de mai 17 et mai i8; lunette position directe. » IL Eclipse : Heure des contacts. — Objectif diaphragmé, grossisse- ment = 3o. Chronomètre Temps moyen n» 36. local, h lu s 11 tu s Premier contact 7.32. 2 2.54-36,1 Deuxième contact 8.47. '9 4- 9-40, 5 Troisième contact 8.48.38 4- '0.59,3 Quatrième contact 9.54-35 5. 16. 45, 4 » 1° Le premier contact a dû être noté un peu en retard. (') Les observations ont été faites dans la banlieue de la ville d'EIche, province d'Alicante, à la villa San Antonio, mise gracieusement à la disposition des Universités par son propriétaire, M. Gervasio Torregrosa Parreno. (577 ) )) 2° Llieuie notée pour le deuxième contact est celle où la lumière disparaît totalement. Le croissant lumineux, qui est très allongé, s'amincit et se dwise en fragments avant de disparaître. La durée pendant laquelle on voit le croissant se diviser est supérieure à une seconde. » 3° A 8'" 48"" 35% apparition de la lumière rose précédant le troisième contact. L'heure notée, 8''48°38*, pour le troisième contact correspond à l'observation du croissant lumineux sans aucune discontinuité. La réappa- rition s'est faite par petits segments lumineux qui ont suivi la lumière rose 8''48"'35% La continuité ne m'a paru bien nette qu'à 8''48'"38^ Il peut v avoir une seconde de relard pour ce dernier nombre. » Le croissant lumineux divisé en fragments, au moment des deuxième et troisième contacts, n'offre pas l'aspect caractérisé sous le 'nom de cha- pelet ou grains de Bailv. » Quatrième contact. — La mesure paraît bonne, image excellente. Il v aurait erreur en retard, s'il y a erreur. Le disque de la Lune est ensuite invisible sur le fond du Ciel. i> Préoccupé par la surveillance du mouvement d'horlogerie placé excentriquement à l'équatorial, je n'ai pas distingué de protubérances pendant la totalité. Le disque lunaire m'a paru très nettement découpé sur le fond de lumière coronale, mais celle-ci, observée à l'aide d'un verre très légèrement teinté, m'a semblé peu lumineuse. » Une lampe avait été allumée un peu avant le deuxième contact; elle a été inutile, car l'obscurité a été faible et n'empêchait pas de reconnaître l'écriture et les divisions du chronomètre. » Les résultats précédents sont déduits de la Connaissance des Temps, après application des corrections de Ne^vcomb. » III. Le micromètre ne possédant qu'une vis micrométrique, les me- sures de la corde commune se faisaient en agissant simultanément sur cette vis et sur les manettes de rappel. Cette manœuvre, en imprimant des oscillations à la lunette, a rendu les mesures difficiles et défectueuses; elles seront réduites ultérieurement. » Le Ciel est resté très pur pendant toute la durée de l'éclipsé. » ( 578 ) ÉLECTRICITÉ.— Recherches siirTeffet imersedu champ magnétique que devrait produire le mouvement d'un corps électrisé ('). Note de M. V. Crémiec, présentée par M. Lippmann. « M. G. Lippmann (-), appliquant aux expériences de M. Rowland sur la convection électrique (^) le principe de la conservation de l'énergie, a montré que, réciproquement, des variations magnétiques devraient pro- duire un mouvement des corps électrisés placés dans le champ. » La force pondéromotrice d'induction qui causerait ce mouvement devrait être égale à [/. désignant la charge du corps, -7- la vitesse de variation du champ ma- gnétique. Le sens du mouvement serait celui dans lequel se propagerait un courant induit dans une spire de fil occupant la trajectoire que le corps électrisé peut suivre, ou le sens inverse, suivant que la charge serait posi- tive ou négative. » M. Lodge a publié sur ce sujet des expériences dont les résultats sont tout à fait incertains ( '). » Je me suis proposé de vérifier l'existence de cette force pondéromo- trice. » L'appareil dont je me suis servi se compose essentiellement d'un disque d'alumi- nium GG (Jiff. i) séparé en deux parties par des lames de mica /, l, et percé au centre d'une ouverture de 4o""" de diamètre. Cet anneau est fixé en HH (Jig. 2) aux bran- ches verticales d'un cadre de verre CCCC {Jfs^. 2 et 3). Ce cadre porte deux pivots d'acier D, D de -j^ de millimètre de diamètre, qui viennent s'engager dans deux trous de rubis R, R situés exactement dans l'axe du noyau AA d'un électro-aimant RB. Les faces en regard V, V, V, V des bobines R, B sont en laiton soigneusement tourné de façon à former avec le noyau cylindrique AA un intervalle annulaire à parois rigou- reusement parallèles, dans lequel oscillera l'anneau GG. (') Travail effectué au laboratoire des recherches phj'siques à la Sorbonne. (-) Comptes rendus, t. LXXXIX, p. i5i; 1889. (3) Pogff. Ann., t. CLVIII, p. 487, et l'/iil. Mag., p. 445; 1889. (') Phil. Mag., p. 469; 1889. Fis- !■ Fia 2 w C. K., 1900, 2» Semestre. (T. CXXXI, N° 15.) ( 58o ) » Les parois latérales des bobines B, B sont recouvertes d'une lame métallique reliée au sol. » Le cadre et l'anneau, pesant ensemble 28s'', 240, reposent, à l'aide d'un pivot D,, sur un plan de rubis Ri fixé au flotteur G ( fig. 2) et F {fig. 3). Les mouvements du cadre ne peuvent d'ailleurs entraîner le flotteur, qui est arrêté par un dispositif spécial. Fis Ensemble des appareils. Le iloUcur el son support ont Ole figurésà côté pour la commodité du dessin. » Ce flotteur est calculé de façon à ne soulever que 246'', 2^0; l'excès de poids, 4'^'", est supporté par un faisceau de trois fils d'argent de /,, de millimètre et de 4o'^" de long. Le faisceau est fixé au cadre en W et à un goniomètre de torsion G {fig- 3). Un miroir M permet d'étudier les mouvements du cadre. Le tout est protégé par un écran électrique TTPPP,Pi, relié au sol ainsi que toutes les parties de l'électro-aimant. » Le disque, parfaitement isolé de l'aimant, se charge par le fil de suspension et par deux fils d'argent très fins collés sur le cadre de verre. ( 58i ) » L'expérience consiste à charger le cadre au repos, et à envoyer en- suite le courant dans l'électro-aimant. On devra observer une impulsion à la fermeture et une impulsion en sens inverse à la rupture du courant. » D'ailleurs, un interrupteur tournant commandant à la fois la charge du disque et le courant des bobines, permet de transformer cette impulsion en une déviation permanente. » Le moment du couple de torsion du fil de suspension, pour une dé- viation de I radian, était de 534 X io~^ ergs, » Le moment calculé de la force pondéromotrice tj. -j- atteignait des valeurs de 600 . i o~^ à 800 . 1 o~" ergs pour les données suivantes : [jt, = 90 à i3o C.G.S. électrostatiques, —— = y 000 à 8100 C.G.S. électromagnétiques, ceci pour 5,2 interruptions par seconde. » Cette force aurait dix produire, sur une échelle placée à i",to du mi- roir, des déviations de 100™" à i4o""". » Je n'ai pu en observer aucune. » Si l'on rapproche ce résultat expérimental de celui que j'ai publié antérieurement (') relativement à l'efl'et direct de convection électrique, il semble bien que le déplacement d'un corps èlectrisé ne produise pas de champ magnétique le long de sa trajectoire. » TÉLÉGRAPHIE. — Télégraphie sans fil avec répétiteurs. Inconvénients des relais successifs Guarini. Noie de MM. Guarimi et Po\celet. « On sait que, dans un relais polarisé, l'armature est attirée immédia- temnt par son noyau dès que les premières traces d'un courant parcourent la bobine du relais. L'armature, dès qu'elle a pris contact avec son noyau, peut fermer un circuit local P'. » Mais, entre l'instant précis où Ton ferme en M le circuit P de la bo- bine du relais et celui où le circuit est fermé par le contact de a et b, il (') Comptes rendus, t. CXXX, p. i544; 1900. ( .'f^2 ) s'écoule le temps nécessaire à l'armature A du relais pour effectuer son excursion. Si l'on interrompt brusquement le circuit P, en M, l'armature du relais abandonne instantanément son noyau, et le circuit P' est interrompu à l'instant précis où l'armature du relais commence son excursion inverse. Il y a donc un retard dans la fermeture de F, et ce retard est égal à la durée de l'excursion de l'armature du relais, tandis que, lors de la rupture, il n'y aucun retard. >) Cette remarque faite, soient A un poste transmetteur, R un relais Guarini, et B un poste récepteur. Soient t la durée d'un signal au poste A, c'est-à-dire la durée de l'abaissement de la clef Morse (abaissement court pour un point et prolongé pour une barre); t, la durée de l'excursion de l'armature du relais au poste R; t' la durée de l'excursion de réiectro-aimant du relais aii poste B enregis- treur. » On a (i) T=Z — (/, + «') durée de l'enregistrement du signal en B. . )i S'il y a n relais R entre A et B, la formule (i) devient (2) T= t — (t, + t. -{-... -h t„^t'). » Pour que l'enregistrement puisse se faire convenablement, il faut que T>o ou t^t,-ht.,-\-t.,^...-ht„-ht'. » En effet, si T = o ou Z = Z,-l- /2 + - • •+ '«-I- '» l'enregistrement com- mence à l'instant précis où le signal cesse en A et où, dans chaque relais et au récepteur, les armatures des électro-aimants abandonnent leur noyau. Le signal n'aura donc pas le temps de s'enregistrer en B. » Si T ■< o, le signal cessera en A au moment où il n'est pas encore parvenu à destination; si ce signal est arrivé, par exemple, au relais /„_„,, il n'ira pas au delà, car la fm du signal coïncidera avec la fin du fonction- nement du relais /„_,„. M Le terme entre parenthèses, dans la formule (2), augmente avec le nombre de relais; il faut donc augmenter en même temp'^ le terme/, si l'on veut conserve!" à T une ceitaine valeur. IjB nombre de relais augmente donc fatalement la durée d'une dépèche. Une des premières conditions de ( 583 ) l'emploi de relais successifs Guarini est la réduction des ternies t,, t^, etc., c'est-à-dire la perfection des relais polarisés. C'est pour cette raison que M. Gnarini a fait construire des relais polariséssensibles jusqu'à ^^^ d'am- père. La distance de l'armature du relais à son butoir, et par conséquent la durée d'excursion de l'armature, pouvant ê!re ainsi infiniment petite, on réduit les termes t^ et t' . » Dans les longues lignes du télégraphe avec fil, il faut attendre à chaque signal l'établissement du régime permanent dans la ligne. Dans le cas qui nous occupe, la ligne n'existe plus, mais elle est remplacée par la bobine d'induction. Celle-ci possède une constante de temps identiquement comme un long fil ; la cause en est seulement différente, c'est la self-induc- tion et non la capacité. Il s'agira donc de voir comment réduire le terme t. Nous nous proposons de revenir sur cette question. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le siliciure de fer SiFe° et sur sa présence dans les ferrosiliciums industriels. Note de M. P. Lebeau, présentée par M. H. Moissan. H''(G02CH')= 5i,6 5,87 80,6 » Les trois produits A, B, C sont à peu près identiques. D'après les ana- lyses centésimales, ils se placent vers le triacétylé ; par les dosages d'acide acétique ils seraient classés, au contraire, entre le tri et le tétraacétylé, et très près de ce dernier. » On peut admettre, en somme, que la cellulose et l'oxycellulose donnent un. dérivé tétraacétylé. » Mais, le dérivé de l'oxycellulose ayant conservé ses fonctions aldéhy- diques, l'hypothèse attribuant à la cellulose une fonction alcoolique pri- maire et trois fonctions alcooliques secondaires n'est pas justifiée. » 11 n'est pas prouvé non plus, par nos expériences, que la cellulose renferme 4 (OH) alcooliques. L'acétylation, en effet, n'est pas une réac- tion nette comme la nilration. Celle-ci donne le rendement théorique, tandis que l'acétylation ne fournit qu'un faible rendement et qu'elle est accompagnée de goudrons en quantité relativement considérable : on n'est pas autorisé, en somme, à considérer la molécule des dérivés acétylés obtenus comme ayant conservé le poids et la structure essentielle de la molécule cellulosique initiale. » GÉOLOGIE. — Sur l'Albien et te Cénomanien du Hainaul. Note de M. Jules Cornet, transmise par M. A. deLapparent. « En i865, F.-L. Cornet et A. Briart décrivirent, sous le nom de Meule de Uracquegnies, une assise formée de sables ou de grès fins, glauconiféres, non calcarifères, pénétrés de silice amorphe, n'offrant que des affleure- ments peu étendus et reconnus par de nombreux sondages et puits de mines dans le nord du synclinal crétacé du Hainaut, entre Bracqueguies et le mé- ( Sgi ) ridien de Mons. Sa puissance ne dépasse pas 45'". Constituant l'assise ma- rine la plus ancienne du Crétacé du Hainaut, la Meule repose sur le terrain houiller ou les formations continentales rocaldiennes ; elle est recouverte par le Tourtia de Mons à Pecten asper surmonté des Dièves cénomaniennes et turoniennes. La Meule renferme une faune assez nombreuse de Pélé- cypodes et de Gastropodes; on n'y connaît guère de Céphalopodes, ni de Hrachiopodes. La faune de Bracquegnies présente les plus grandes affi- nités avec celle des Blackdown Greensaiids, que l'on classe généralement au sommet de l'AlLien, dans la zone à Schloenbacliia inflala. » A l'ouest du méridien de Mons, F.-L. Cornet et A. Briart assimilèrertt à la Meule de Bracquegnies, sous le nom de Meule de Bernissart, des dépôts occupant la même position que les précédents et se prolongeant vers l'ouest sur le territoire français. Ces dépôts, moins connus encore jusqu'ici que la Meule de Bracquegnies, consistaient également, d'après les géologues précités, en sables et grès glauconieux riches en silice amorphe, mais s'en distinguant par la présence du calcaire. Les échantillons recueillis dans quelques puits de mines n'avaient fourni que des fossiles dont aucune espèce n'est spéciale ni à Bracquegnies, ni à Blackdown. » D'importants travaux miniers en voie d'exécution dans la partie nord du bassin houiller de Mons sont venus récemment éclairer d'un jour nou- veau la composition de la Meule de Bernissart. » A Baudour (à 8'"° au nord-ouest de Mons), sept puits de reconnaissance, creusés surle bord nord du synclinal crétacé, ont traversé la meule sur des épaisseurs variant de i"" à i6"'. A Harcliies (à 7'^'", 5 au nord-est de Condé), un puits de mine de 4"' de diamètre vient de la traverser sur une puissance de 167™. Ces travaux, que nous avons eu l'occasion de suivre jour par jour, nous ont fourni une grande quantité de déblais renfermant des fossiles dont l'étude mène à des résultats intéressants. » La Meule de Bernissart ne constitue pas une assise unique; elle comprend une série de termes slratigrapliiques allant de la Meule de Bracquegnies proprement dite, à faune de Blackdown, jusques et y compris les couclies à Acanthoceras rhoto- magense. » Au puits de Harcliies, on trouve, au-dessus de sables et argiles rocaldiens, des poudiugues verts suivis de grès à grain fin, très friables, fortement glauconieux, cal- carifères, mais privés de silice amorphe et renfermant des fossiles, parmi lesquels nous avons trouvé de nombreux représentants de la faune de Bracquegnies, entre autres : Dcntaliuin médium, Turrilella granulata, IS'alica rotimdata, Vermetus concavus, Arca œquilateralis, Trigonia Elisœ (en outre, en abondance, une ïrigonie inédite existant à Bracquegnies), Venus faba, Venus plana, Pholadomya Mailleana. « Au-dessus de ces grès verts, viennent des sables gris, glauconieux, calcarifères, ( 592 ) souvenl durcis en grès très conipacls par de la silice amorphe el dans lesquels nous avons trouvé Naulilus Clemenlintis, Inoceramus sulcaLus, elc. Des poudingues séparent les grès gris des grès verts el forment plusieurs bancs dans les premiers. )) Ce sont les deux termes précédents, el pnrliculièreinent l'inférieur, qui doivent être assimilés aux couches à Schl. inflata; les grès verts repré- sentent la Meule de Bracquegnies ( -- Greensands de Blackdown). )) Ces dépôts ont ensemble environ 60™ et sont surmontés d'une suc- cession de couches ayant une épaisseur totale de plus de 100'" et formées de roches, d'apparences très variées, qui consistent essentiellement en des alternances répétées de sables plus ou moins glauconieux, calcareux, le plus souvent agglomérés en grès compacts par du calcaire ou de la silice amorphe, avec de vrais calcaires gris ou jaunâtres, souvent glauconieux, des bancs de poudingues et des lits parfois épais de spongolithe. Les fos- siles sont nombreux dans ces roches, surtout dans les calcaires, et consti- tuent une faune nettement cénomanienne. Parmi les espèces que nous avons recueillies jusqu'ici, tant à Harchies qu'à Baudour, nous citerons : » ylcant/wceras iholomagense, Scliloenbachia varians, Baculiles baculoides, Turrilites taberculnttis, Cardium hillanum, Cardium caroUnum, Peina lanceo- Inla. Inoceramus slrialns, lanira quinquecostala, lanira œqincostala, Pcclen orbicularis, Oslrea columba, O. conica, O. carinata, O. haliotidea, Turiitella extans, Rhynconella compressa, Terebralula lieaumonli, lerebratula bipli- cala. » Cet ensemble de couches est susceptible d'être divisé en plusieurs assises allant de la zone à Pecten asper à la zone à Acanth. rhotomagense. Cette division en assises fera l'objet d'une prochaine Communication. " M. Jenkins adresse un complément à ses Communications précédentes : « Météorologie, branche de l'Astronomie ». ; Renvoi à l'examen de M. Mascarl. ; La séance est levée à 3 heures trois quarts. G. D. ( 593 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 8 octobre 1900. Connaissance des temps ou des mouvements célestes, pour le méridien de Paris, à l'usage des Astronomes et des Navigateurs, pour Van 1903, publiée par le Bureau des Longitudes. Paris, Gauthier-Villars, août 1900; i vol. in-8". (Présenté par M. Guyo'.i.) Mon Observatoire à Madagascar, par le P. Colin, S. .T., Correspondant de l'Institut. Paris, imp. D. Dumoulin, 1900; i fasc. in-8". (Hommage de l'Auteur.) Sur les phénomènes capillaires, par G. Van deh Mensbrugghe (Rapport présenté au Congrès international de Physique réuni à Paris en 1900). Paris, Gauthier-Villars, 1900; i fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Récréation arithmétique sur les mouvements des aiguilles d'une montre, par Prosper de Lafitte; deuxième tirage, trois variantes et une note ajoutées. Agen, 1900; I tasc. iu-S". (Hommage de l'Auteur.) La Loire navigable, projet d'enlèvement des sables du lit du fleuve, par Abel Duveau. Beaufort-en-Vallée, imp. H. Cornilleau, s. d.; r fasc. in-8°. Fdlres d'eau d'alimentation, système Rankine ; s. 1. n. d.; i fasc. in-i 2 obi. Bulletin de la Société de l'Industrie minérale; 3* série, t. XIV, 3* livraison ,1'* partie), 1900, et Atlas. Saint-Etienne, 1900; i vol. in-B^et i fasc. in-f°. Sur r expérience inverse de celle du tonneau de Pascal, par G. Van der Mensbruggiik. Bruxelles, 1900; i fosc. in-8". (Hommage de l'Auteur.) Observaciones del éclipse total de Sol del 28 de maya de 1900, verificadas en Plasencia por la Comision Oftcial. Madrid, 1900; i fasc. in-8°. La actividad sésmica en el archipiélago Filipino durante el ano 1897, por el P. José Coronas, S. J. Manila, 1899; i fasc. in-8". (Envoi de M. le Mi- nistre des Affaires Étrangères.) Observations madc at the Hongkong observatory, in the year i8()9, by W. DoBERCK, Director. Hongkong, 1900; i fasc. in-f". A list of Works on North American enlomology, by Nathan Banks. Washington, 1900; i fasc. in-8". The Metallographist, edited by Albert Sauveu: ; vol. 111, n" I, Jaiuiarv 1900. Boston Testyng Laboratories. 1 fasc. in-8°. (594 ) Cassier's Magazine, vol. XVIII, n" 3, July 1900. London ; i fasc. in-S". Berichte der âeutschen chemischen Gesellschaft, Jahrgang XXXIII, 11° 14. Berlin, jqoo; i vol. in-8". ERRATA. (Séance du j"'' octobre 1900.) Note de M. Berthelol, Sur l'absorption de l'oxYgène libre, etc : Page 549, lignes 3 el 4 àa Tableau, au lieu de \ 1010 8,7 o,5i4 ( Il 8,7 0,52 60 Usez : » '■ I o I o 8,7 o , 5 1 4 60 11 11 8,7 0,52 Note de M. E. Mathias, Sur la distribution de la composante horizontale du magnétisme terrestre en France : Page 555, ligne i de la noie au bas de la page, au lieu de Par M. F. Rossard, assis- tant à l'observatoire de Toulouse, etc., lisez Par M. Caubet, calculateur à l'observa- toire de Toulouse, etc. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLA RS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. Depuis 1835 ... COMPTES RENDUS hebdomadaires para>8seDt"i^^ement le Dimanche. Ils forment à la fl„ .« r . . Tables, lune par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabéliaue de noms riAn,A„.a , u ' *"" ""'"'""'' '»-<* l^*"" ai part du ." janvier. pnaDeiique de nom. d Auteurs, tenninent chaque volume. L'abonnement est annuel U prix de ^abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale 34 fr — Antros navo i„ , H j, ir. Autres pays : les frais i», poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, !l chez Messieurs : Agen Ferran frères. ( Chaix. *lger I Jourdan. (Ruff. Amiens Courtin-Hecquet. ._ , ( Germain et Grassin. Angers I ( Gastineau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. I Feret. Bordeaux | Laurens. ' Muller (G.). Bourges Renaud. iDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. Jouan. Lyon. . Marseille. . Montpellier Nancy . Brest. Clermont-Ferr.. . Oijon.. Caen Chamberv Perrin. Cherbourg (Henry. ( Marguerie. \ Juliot. ( Bouy. INourry. Ratel. Rey. Lauverjat. Degez. Qrenoble j Drevet. ( Gratier et C" La Hochelle Foucher. U Havre } Bourdignon. ( Dombre. LUle j Tborez. ( Quarré. Oouai. chez Messieurs : Lorient j Baumal. / M"* lexier. . Bernoux et Cumin l Georg. . ( Côte. I Savy. ' Vitte. Ruât. I Valat. ) Coulet et nis. Moulins Martial Place. j Jacques. j Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. I Gutst'hau. / Velopné. I Barma. I Appy. Mmes Thibaud. Orléans Luzeray. Poitiers jBlanchier. I Marche. Rennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard (M""). Rouen ; Langlois. ( Leslringant. S'-Étienne Chevalier. Toulon } Ponteil-Burles. / Runiébe. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : Amsterdam • Feikema Caarelsen ■ ' / et C". Athènes Beck. Londres . Nantes Nice. Harcelons. Berlin. Berne . Bologne. Bruxelles. Buchareit Budapest Cu mbridge. Christiania. Constantinople. Verdaguer. I Asher et C". I Dames. , Friedlander et lils. ' Mayer et Muller. Schmid et Francke. Zaaichelli. iLamertin. MayolezetAudiarte. Lebégue et C'". \ Sotcheck et C°. ' Alcalay. Kilian. Deighton, BelletC Cammermeyer. Otto Keil. Toulouse. . Tours.. Vatenciennes. \ Gimet. ( Privât. . Boisselier. , Péricat. ' Suppligeon. ) Giard. \ Lemaltre. Copenhague HOsl et fils. Florence.. . . Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. Cherbûliez. Georg. ( Stapelmohr. Belinfante frères. I Benda. ( Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig [ Lorentz. Max Rube. Twietmeyer. ( Desoer. ' Gnusé. Genève.. La Haye. Lausanne.. Luxembourg Madrid Milan. Moscou Naples . Ne,*- York Odessa. Oxford. Palernie Porto Prague chez Messieurs : Dulau. Hachette et G". Nutt. V. Buck. j Ruiz et CT'*. ) Romo y Fusse). 1 Capdeville ' F. Fé. ( Bocca frères. \ Hœpli. Tastevin. Marghieri di tiai». Pellerano. Dyrsen et PfeifTer. Stechert. LerackeetBuechner Rousseau. Parker et C- Reber. Magalhaés ei Mouij. Rivnac. Liège. Rio-Janeiro Garnier. Rome j ^°"* frères. / Loescheret C'v Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallm j Zinserling. ( Wolir. Bocca frères Brero. \ Clausen. [ Rosenberg et Sellier. Varsovie Gebethner et WoIlT, Vérone Drucker. Frick. Gerold et C'v Zurich Meyer ei Zeller. S'-Petersbourg. Turin. Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDES DES SÉANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. - (3 Août i835 à 3i Décembre iô5o , Volume in-4°; i853. Prix 16 fr. Tomes 32 à 61,— d'- Janvier i85i à 3i Décembre 1865.J Volume io-j. 1870 Prix 15 fr' Tomes 62 à 91.- i 1" Janvier 1866 a 3i Décembie 1880.J Volume iu-4-, 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : rome 1 : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Debbès et A.-J.-J. Solieb. - Mémoire sur le Calcul des Perturbatu.n, „ v Cmetes, par M. H.h„«.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancre.lique dans les phéno„.è„es digestifs Perturbations qa èprouvcntle, particulièrement dans la digestion des matières •p ■ '. ■ ■ ; ; -, 1 5 fr . tissai d une réponse a la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science^ grasses, par M. Clacdi Bebnàbd. Volume in-4», avec Sa planches; i856 lome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benkdkn 'Tentairersrv^f ', f^ VT '"""' '""I"'" ""r "''' '''°" ' ' ^'"''" '" '°'' "' '* '^'^'"''"li- descorps organisés fossiles dan; les différents ter'rarnrséd • r ppon 7r. ,7 , V ^;rT"'r- ~ ""'" '" """^'"^ "^ '^"^ ^PP"'"*^" "" "^ •*" «^'^P"'"- --«"-« - simultanée, - Rechercher la nature «8 rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs . " i- <= i.. nature par M. le Professeur Bbonn. In-4'>, avec 27 planches; 1861. 15 fs A la même Librairie les Mémoires de l'Académie de. Science., et les Mémoire, présentés par divers Savant, à l'Académie de. Sciences. • N" 15. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 8 octobre 1900.) aiEWOlRES ET COMMUNICATIONS DES MKMRitKS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. M. BovQUET DE LA Grye. — Note sur la treizième Conférence de l'Association gco- désiquc inlornalionalo. Pages. .. 5-;i MEMOIRES PRESENTES. .VI. GuARiNi soumet au jugement de l'Aca- di-mie un Mémoire portant pour litre: I n Transmission de l'énergie électrique par i l'éther >. CORRESPONDANCE. :\1. le Ministre de la Guerre invile l'Aca- démie à lui désigner deux de ses membres pour faire partie du Conseil de perfection- nement de l'Ecole Polytechnique pendant l'année scolaire 1900-1901 M. GuYOB. — Présentation de la Connais- sance des Temps pour igo3 M. J. Guillaume. — Observations du Soleil, faites à l'observatoire de Lyon, pendant le deuxième trimestre de igoo M. Lebeuf. — Éclipse totale de Soleil du 28 mai 1900, observée à Elche (Espagne). M. V. Crémieu. — Recherches sur l'effet inverse du champ magnétique que devrait produire le mouvement d'un corps élec- trisé BlII.LETIiV BIBMOGnAPlIlQLE EllIlATA MM. GuARixi et PoNCELET. — Télégraphie sans fil avec répétiteurs. Inconvénients des relais successifs Guarini M. P. Lkbeau. Sur le siliciure de fer 573 ' SiFe'- et sur sa présence dans les ferrosi- liciums industriels 573 I M. L.-J. Simon. — Sur un nouveau produit pyrogéné de l'acide tartrique MM. Léo Vignon et F. Gerin. ~ Dérivés 174 aoétylcs de la cellulose et de l'uxycellu- lose 575 M. Jules Cornet. — Sur l'Albien et le Céno- manien du Hainaut M. Jenkins adresse un complément "à ses Communications précédentes:» Météoro- logie, branche de l'Astronomie» .181 583 586 588 592. 593 PARIS. -IMPRIMERIE G AUT II ( li R-Vl L L A RS , Quai des Grands-Aui:ustins. 56. I.e (gérant .* '•AUTHIBR \ l 1900 SECOND SEMESTRE. ,„,^ COMPTES RENDUS DEC X iMO HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR Iflin. IiES SECRÉTAIRES PBRPÉTVEEiS. TOME CXXXI [VM6 (15 Octobre 1900) ^PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCEf, Quai des Grands-Au^ustins, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SFANCES DES 23' JUIN 1862 ET 24 MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de i' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus ti 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de C Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou oarunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner au» Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne re])roduil pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les iTogran mes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices mi Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Articî-e 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remisa l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire eslinséré dans le Compte rendu actuel, et l'fxtrail est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n',Y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administraliyefail un Rapport sur la r.lUiation âes Comptes rendus afrèf l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sent chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent «aire prétenter leurs Kénioires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivan COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. OEC l 1800 SÉANCE DU LUNDI Vi OCTOBRE 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. »IEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, CHIMIE MINÉRALE. — Préparation et propriétés des carbures (le néodjme et de praséodyme. Note de M. Henri Moissan. « A la suite de nos recherches sur les carbures de cérium et de hinthane nous avions entrepris quelques essais sur la préparation des carbures de néodynie et de praséodyme. Mais les sels que nous avions en ce moment dans notre laboratoire n'étaient pas suffisamment purs, et nous n'avons rien publié sur ce sujet. Depuis cette époque, M. Demarcay a présenté à l'Académie un important Travail sur cette question et il a bien voulu mettre à notre disposition les oxydes qui ont servi à ses expériences. D'autre part, MM. Chenal et Douilhet nous ont offert une partie des C. R., 1900, 2« Semestre. (T. CXXXI, N° 16.) 78 ( 596 ) beaux échantillons de sels purs de néodyme et de praséodyme qu'ils ont fait figurer à lExposition universelle de 1900. Je prie ces messieurs d'agréer tous mes remercîments. » Préparation du carbure de néodyme. — L'oxyde de néodyme dont nous sommes partis possédait la couleur mauve indiquée par M. Demarçay. Il répondait à la formule Ne-0'. Nous avons préparé un mélange intime de cet oxyde et de charbon de sucre, dans les proportions suivantes : oxyde, aSo^''; carbone, 260''. Ce mélange est additionné d'essence de té- rébenthine en quantité aussi faible que possible et comprimé sous pression en forme de petits cylindres. Ces derniers sont légèrement calcinés, dans un creuset de porcelaine, au four Perrot, jusqu'à ce qu'ils ne dégagent plus de gaz combustibles. Le produit, encore chaud, est enfermé dans des fla- cons bouchés à l'émeriet doit être conservé à l'abri de toute humidité. Ce mélange est placé dans le creuset de mon four électrique, et chauffé pen- dant quatre minutes, au moyen d'un courant de 900 ampères sous 5o volts. Après l'opération, on trouve, dans le creuset, une masse fondue qui, le plus souvent, se détache avec une grande facilité. Dans ce cas, elle est constituée par du carbure de néodyme à peu près pur. Si la chauffe dure trop longtemps, le carbure de néodyme attaque le creuset, dissout des quantités variables de carbone et adhère à la paroi. » Préparation du carbure de praséodyme. — L'oxyde employé était d'une couleur brune et répondait à la formule PrO". Le mélange de cet oxyde et de charbon de sucre a été préparé, ainsi qu'il a été dit précédemment, dans les proportions de : oxyde, aSo^^ et carbone, 32^''. La durée de la chauffe a été la même, et le produit diffère peu, comme aspect, du carbure de néo- dyme. » Propriétés. — Nous avons étudié avec détails plusieurs réactions de ces nouveaux carbures sur les corps simples et composés, afin d'apporter quelques données nouvelles à l'étude de ces terres rares. » Le carbure de néodyme se présente, au microscope, en lamelles hexa- gonales, de couleur jaune un peu plus foncée que celle du carbure d'alu- minium. Sa densité est voisine de 5, i5. Le carbure de praséodyme a une couleur identique; il possède aussi une apparence cristalline. Sa densité a été trouvée égale à 5, 10. » Ces deux carbures sont irréductibles par l'hydrogène à la température du rouge. » Avec le fluor, il ne se produit pas de réaction sensible à la tempéra- ( 597 ) lure ordinaire, mais, si l'on chauffe légèrement le carbure, une incan- descence 1res vive se manifeste et la réaction se continue dans un courant de gaz fluor. » Les fluorures obtenus sont insolubles dans l'eau; le fluorure de néo- dyme est blanc verdâtre et le fluorure de praséodymed'un jaune de soufre. La chaleur de la réaction n'a pas été suffisante pour les fondre, et ils ne sont pas facilement volatils. » Dans un courant de gaz chlore, ces carbures ne donnent pas de réac- tion à froid, mais, chauffés au-dessus du rouge sombre, ils deviennent incandescents et produisent des chlorures anhydres solubles dans l'eau avec un notable dégagement de chaleur. Nous avons eu l'occasion d'insister plusieurs fois sur cette facile production des chlorures par l'action du chlore sur les carbures métalliques. » Le brome réagit comme le chlore, c'est-à-dire toujours avec incan- descence, tandis que la vapeur d'iode au rouge sombre réagit avec un dégagement de chaleur bien moindre, sans produire aucune lueur et en donnant un ou plusieurs iodures solubles dans l'eau. » Si l'on chauffe ces carbures vers 400°, dans un rapide courant d'oxy- gène, il se produit une belle incandescence, et l'oxydation du carbure est complète. » Avec le carbure de néodyme, il reste un oxyde de couleur mauve. Le carbure de praséodyme laisse un oxyde noir; nous avons utilisé cette réaction pour le dosage du carbone. » Le soufre réagit à sa température d'ébuUition, mais lentement. Les sulfures produits sont décomposés par les acides étendus; ils sont attaqués assez rapidement par l'eau bouillante et très faiblement par l'eau froide. » A la température d'ébuUition du soufre, l'action de ce métalloïde n'est jamais totale ; il est nécessaire de chauffer jusqu'à 1000" pour avoir une réaction complète. » A 1200*^, l'azote réagit sur ces deux carbures, mais la transformation n'est que superficielle et la quantité d'azoture formé est très faible; Cepen- dant, le résidu jeté dans l'eau fournit d'une façon bien nette de l'ammo- niaque. Nous verrons plus loin que d'autres expériences prouvent bien l'existence des azotures de néodyme et de pi'aséodyme. » Ainsi que nous l'avons fait remarquer à propos de la préparation, le carbone se dissout avec rapidité dans les carbures de néodyme et de pra- séodyme fondus. Au moment du refroidissement, le graphite cristallise ( 598 ) alors dans la masse, et l'on peut obtenir ainsi des carbures présentant une cassure d'un gris métallique rappelant la couleur de la plombagine. » Au contact de l'eau, la décomposition de ces carbures est aussi rapide que celle des carbures de cériuni, de lanthane et d'yttrium. Il se produit un abondant dégagement gazeux, et il reste un oxyde hydraté. Cet hydrate est blanc verdàtre avec le carbure de néodyme et violacé avec le carbure de praséodyme. Il se forme en outre une certaine quantité de carbures d'hydrogène liquides et solides. » Le mélange gazeux, analysé par le procédé que nous avons décrit précédemment, est formé surtout de gaz acétylène, d'une petite quantité d'éthylène, ou plutôt de carbures éthyléniques, et enfin de carbures formé- niques. Décomposition par l'eau du carbure de néodyme. 1. 2. 3. 4. Acétylène 66, 22 65,42 65, 80 67,20 Carbures éthjléniquer- 6,34 5, 92 6,90 5,95 Carbures forméniques ... 27,44 28,66 27,80 26,85 Décomposition par l'eau du carbure de praséodyme. 1. 2. Acétylène 67 , 5o 68 , 3 1 Carbures éthyléniques 2,5o 3,57 Carbures forméniques 3o,oo 28, 12 » Les solutions d'acide se comportent différemment vis-à-vis de nos deux carbures, suivant la quantité d'eau qu'elles renferment. L'acide ni- trique monohydraté n'attaque pas ces carbures, tandis que l'acide étendu dégage des carbures d'hydrogène dont la composition peut êire modifiée par suite de la propriété oxydante du corps réagissant. ;) De même l'acide sulfurique concentré et bouillant est réduit avec dégagement d'acide sulfureux, et l'acide étendu réagit par l'eau qu'il 'contient. » Le gaz acide chlorhydrique n'agit pas à froid sur ces deux carbures, mais au rouge sombre la réaction se fait avec incandescence. Le produit de cette déconij^osilion est soluble dans l'eau et fournit une solution rose pour le carbure de néodyme et verte pour le carbure de praséodyme. » Les deux carbures sont attaqués au rouge sans incandescence par l'hydrogène sulfuré, avec formation de sulfure dont les propriétés sont ( 399 ) identiques à celles que nous avons indiquées à propos de la réaclion du soufre sur les mêmes carbiiies. » Le gaz ammoniac réagit nettement à 1 200" sur les carbures de néodyme et de praséodyme. Le premier a pris une teinte noire et le deuxième une coloration jaune. Le résidu, traité par l'eau, fournit des carbures d'hydro- gène et un abondant dégagement de gaz ammoniac. Il existe donc bien des azotures de ces métaux. » Analyse. — Le carbure fondu a été traité par l'acide azotique étendu qui le dissout rapidement. Quand il renferme une petite quantité de gra- phite, on sépare ce dernier corps par fdtration et l'on tient compte de son poids. Le nitrate est évaporé à sec et calciné. Du poids de l'oxyde obtenu on peut calculer la quantité de métal renfermé dans le carbure. » D'autres déterminations ont été faites en précipitant la solution ren- fermant peu d'acide nitrique par l'oxalate d'ammoniaque, puis en calcinant l'oxalate. Dans cet autre procédé, les chiffres étaient toujours un peu plus faibles. » Le carbone a été dosé sous forme d'acide carbonique par combustion directe dans un excès d'oxygène. Il est important que la combustion soit très active, afin qu'il ne reste pas une i)etite quantité de carbure non dé- composé. » Cette méthode est encore celle qui nous a donné les meilleurs résul- tats, bien que les chiffres obtenus aient été un peu faibles ( ' ) : Carbure de néodyme. 1. 1. Néodyme pour 100 84,24 81,73 Carbone i4,o8 j4,27 3. 85,90 13,37 Théorie pour NeC^ 85,68 l4,32 Carbure de praséodyme. Théorie pour PrC=. 1. 2. 3. Praséodyme pour 100 . . 84, 60 85, 10 84,91 85, 4i i4,4o i3,79 14,29 i4,58 Carbone » Conclusions. — En résumé, les oxydes de néodyme et de praséodyme (') Nous avons pris i43,6 pour poids atomique du néodyme et i4o,5 pour le pra- séodyme. ( 6oo ) chauffés en présence de charbon au four électrique fournissent des car- bures cristallisés de formule NeC- et PrC-. Ces carbures décomposent l'eau à froid en produisant un mélange de carbures d'hydrogène et l'oxyde hydraté. Nous avons démontré précédemment que les trois carbures alcalino-terreux préparés au four électrique ne fournissent, par leur décomposition par l'eau, que de l'acétylène ])ur; d'autre i)art, le carbure d'aluminium ne donne, dans les mêmes conditions, que du méthane. On sait aussi que le néodyme et le praséodyme appartiennent au groupe du cérium, groupe placé, d'après l'ensemble de ses propriétés, entre les métaux alcalino-terreux et l'aluminium. Il est assez curieux de remarquer que les carbures de néodyme et de praséodyme fournissent au contact de l'eau un mélange complexe d'hydrocarbures, riche surtout en acétylène et en méthane. De plus, nous devons mentionner que la quantité d'acétylène donnée par ces différents carbures va en diminuant du cérium au néodyme et que le néodyme et le praséodyme, métaux assez voisins pour avoir été longtemps confondus sous le nom de didyine, fournissent avec l'eau un mélange de carbures de composition très voisine, » Enfin les carbures de cérium, de lanthane, de néodyme et de praséo- dyme répondent tous à la formule RC". » Étoiles. I . . . . 2. . . . 3... ASTRONOMIE. — Observations de la planète Éros faites au grand éqiiatorial de V observatoire de Bordeaux; par MM. G. IIayet et A. Féuaud. Planète Eiios. Temps sidéral Dates. de 1900. Etoiles. Bordeaux. Aa planète. A'jf planète. Observateurs. h m s m s . * Ocl. 8 I 23. 5o. 49, 45 -2.23,92 +0.16,00 G. Rayet 9 2 22.36.48,92 — 0.59,42 -t-2.49,i3 A. Féraud II 3 22. 6.49,77 +1.24,89 -t-8.34,83 A. Féraud Positions moyennes des étoiles de coniparcnson pour 1900,0. Ascension Réduction Distance Réduction droite an polaire au Catalogue et autorité. moyenne. jour. moyenne. jour. '' "» s s . , « i [A.-0,,324o. — A.G. Z. Bonn 2444] 2.45.37,46 H- 6,19 42.29.56,6 -i3,i8 i[A.-Oi,32i2. - A.G.Z. Bonn242i] 2.43.53,24 -4-6,24 42.7.25,7 — 13,.55 Lalande, 5o73. — A. 0,,3i55. — A. G. Z. ) , ^ nn r ,r- 1 r- ' '' 2.40.06,19 +6.00 4i-20.46,i —14,26 Bonn 2367 ] ) ( 6oi ) Positions apparentes de la planète Éros. Temps moyen Ascension Distance Dates. de droite Log. fact. polaire Log. fact. 1900. Bordeaux. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. ti m s h m s □ , „ Oct. 8 10.42-24,74 2.43.19,73 — T,63i 42.29.59,4 — T,9i3 9 9.24.40,43 2.43. 0,06 — T,742 42.10. 1,3 — 0,298 II 8. 46. .54, 3- 2.42. 7,41 — T,774 41-29. 6,7 — o,386 » Ces observations donnent pour correction de l'éphéméride de Millo- sevich (A. N. 366o) : Dates. Ascension 1900. droite. Déclinaison. Oct. 8 — 0,95 +0,1 9 —1,21 +1,4 II — I ,o5 0,0 11 I^a planète, dont la grandeur est g, 5 environ, laisse une trace très nette sur les clichés photographiques. > M. GciGNARP, en présentant à l'Académie un portrait de M. Bornet, s'exprime comme il suit : « J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie un exemplaire du portrait de noire éminent et cher Confrère M. Bornet. » Il y a quelque temps, à l'occasion de son soixanle-dixième anniversaire, les élèves et amis de M. Bornet ont eu la pensée de lui remettre ce modeste témoignage d'affection, en souvenir des nombreux services qu'il avait rendus à tous ceux qui, pour leurs études, avaient eu recours à ses savants conseils et à son inépuisable complaisance. Par un sentiment de modestie qui n'étonnera aucun de ceux qui le connaissent, M. Bornet avait désiré que notre intention fût communiquée seulement aux botanistes et aux algologues avec lesquels il avait entretenu des relations personnelles. )) Bien que nous nous soyons conformes à ce désir, le nombre des per- sonnes qui se sont empressées d'apporter à M. Bornet le témoignage de leur reconnaissance a été si grand, dans tous les pays, que le premier tirage du portrait a été insuffisant: un second tirage est devenu nécessaire, mais s'est trouvé retardé par suite de circonstances imprévues, et c'est la raison pour laquelle je viens offrir un peu tardivement cet exemplaire à l'Aca- ( 602 ) demie. Le portrait, gravé à l'eau-forle par un arliste de talent, M. Duvivier, est entouré d'une vignette qui n'existait pas sur le j)remier tirage; elle rappelle quelques-uns des principaux travaux publiés par M. Bornet, soit seul, soit en collaboration avec G. Thuret, travaux qui ont enriclii la Science de découvertes classiques. » Nous avons pensé qu'il serait agréable à l'Académie de posséder cette œuvre d'art et de la faire figurer dans un des locaux dont elle dispose. » IVOMEVATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de deux (le ses Membres qui devront être présentés à M. le Ministre de la Guerre, pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique pendant l'année scolaire 1900-1901. MM. CoRxu et Sarkau réunissent l'unanimité des suffrages. MEMOIRES PRESENTES. M. E. GuARiNi soumet au jugement de l'Académie un Mémoire portant pour litre : « Répétiteurs pour la télégraphie sans fil ». (Commissaires : MM. Mascart, Violle.) CORRESPONDANCE. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur l' équation générale donnant l'intégrale de Jacobi, comme cas particulier. Note de M. Guuey. K 1. A l'époque t, soient P(//2, «, e, 0, ç, . . . ) la planète troublée, V(m',a',é, . . .") la planète troublante, rapportées à un même plan fixeQ; r, f les rayons vecteurs inclinés de S entre eux et de u, u! sur la ligne du nœud ascendant de P sur P' ; J l'inclinaison mutuelle des orbites ; x' , y' , z' les coordonnées rectilignes de P' relatives à trois axes rectangulaires issus du Soleil S, savoir : la direction de r, celle de la perpendiculaire à r du côté des longitudes croissantes dans l'orbile de P, et celle de la normale à cette ( 6o3 ) orbite du côlé boréal. On a H = cosrî =^ cosjfcosa' 4- siiw/ s'inii' cosJ, (0 •«' u y àii , - , ^ — siiu^'sinJ. » Désignons i -h m, i -h m' par ^., [j.' ; /|y., /jj.' par k-, k'" ; la distance des deux planètes par A; la fonction perturbatrice par R; les projections de 1 1 force perturbatrice sur les trois axes précédents par k-m'S, k-m'T, k-m'yV , nous aurons l A- = r=^ + r" - 2/T'H, R = k- ~{\ -~w\ = k' - a, /!-m'S = ^- > k-m r = - -r-, X:^ w' W = — -. n- \ Or r au r sin u oi » En prenant les dérivées partielles de R relatives à u, u', J, on voit immédiatement que (o) v~7 = — COSJ-T h C0t«SinJ-77- ^ ^ J^/ c?« di » 2. Considérons maintenant les équations usuelles qui donnent -7-. -4» -j7> 3j' 1(^5^ i dR A-coscû-V- = coso-r- =: coso cot« tan»J ^y r x"; ' ^ dt "du ^\ ° dJ cobJ du'/ k\lp sin• 9'04 —6.27,2 10 12 4.13.33,70 —0,296 -479.17.55,2 —0,206 ./ 29- 8.32.19 — 0. 9,5o H-4.26,9 5. 8 i.35.5i,34 -1-0, 588 -484.24.37,8 -40,496 h 29. 9.52.24 + 1.24,71 -i-2.l6,l 8. 8 1.37.20,55 -1-0,482 -484.22.27,0 -10,689 A- 29- 10.37. 3 -f-2. 19,84 -M. 3,0 13 . 10 1.38.20,68 -i-0,383 -484.21.13,9 -40,753 h 3i. 9.12. 16 -l-5.io,o4 -4. 3,5 10. 12 2.22.53,84 -f- 0,490 4-83. 0.59,2 -40,519 l Sept. I. . 8.45. 7 -i.25,i3 4-0.35,1 10. 12 2.38.28,80 -ho,474 4-82.19.12,5 -Ho,379 m I. . 9.56.33 — 0.43,42 -1.34,4 12 . 10 12.39.10,51 +o,4i4 4-82.17. 3 -40,616 m 4. . 8.31.45 — o.36,2o +3..48,4 5. 9 i3. 10.34 ~l-o,384 -480.14.29 4-0,239 n 4. 9.39.42 —0.14,39 -1-1.55, 4 10. 6 3. 10. 56 -Ho,35o 4-80. 12.36 4-0,534 n 4- 10. 5.57 —0. 4>99 -"•'>■ 9.7 5. 8 1 3. II. 5 -^0,323 4-80.1 i.5o 4-0,612 n 5. . 8.17. 6 — 2.34,19 -+-1-12,9 6 10 .3.17.44,93 4-0,359 4-79.35.26,2 4-0,120 0 5. . 9.36.36 — 2.II,o5 — I. 0,0 8 6 3.18. 8,07 -1-0,326 4-79.33.13,3 4-0, 53o 0 5. 10.33.36 — 1.54,34 — 2.34,7 5. 8 3.18.24,78 4-0,266 4-79.31.38,6 -40.672 0 6. ■ 9-34.48 + 3. 2,34 —9.13,1 6. 10 3.24.30,47 4-0, 3o3 4-78.54.44,2 4-0,524 P 1 1. . 9.35.48 --f .11,28 — I- 4,7 5. 10 3.47. 1,91 -1-0, 205 4-76. 1. 1,6 4-0,555 9 1 1. 10.36. 16 — 1. 2,08 —2.27,1 10. 5 I 3.47.11,11 4-0,1 44 4-75.59.39,2 -40,698 'J 1 1. II. 27.15 —0.54,83 -3.33,3 5. 10 3.47.18,36 -40,007 4 75.58.33,0 -uo,777 9 14. . 8.29.57 -1-0.11,61 -h5.42,7 5. 10 3.56. 7 -40,189 -474.31.59 -40,327 r ■ 4. 9. 2. 0 4-o.i5,6o -:-5. 4,0 10. 5 3. 56.11 -40,179 -474.31.21 4-0,470 r 14. . 9.33.34 n-O. 19,54 --4.27,8 5. 10 [3.56. i4 4-0. 162 -474.30.45 -40,573 r pour 1900,0. Réduction au jour. Autorités. » Rapportée à e. Positions moyennes des étoiles de comparaison Hcduction * Désignation. a moy. au jour. ô moy. d Anonyme (9,5) jît^.-i'" 19^40 » 10^4-38,7 0 h m s a ... e DM4-63.4i2 3.17.24,80 44,96 4-63.35.1,9 / 65.345 3.17.53,05 4-5,25 4-65. 5i. 32,0 g 67.275 3.23.19,13 -45,53 -i-68. 2.32,1 /* 70.248 3.26.18 4-5,92 4-70.18.4 i 71.215 3.34.32 4-6,21 4-71.58. 21 J 79.'42 4.12. 16, i5 -48,51 4-79.24.34,1 k 84.258 11.36.10,68 —9,84 4-84.20.23,9 — i3,o A.G. Carrington, 1740. l 83.35i 12.17.52,64 —8,84 -483.5.12,5 —9,8 A.G. Carrington, iS4o. m 82.371 12.40. 2,10 — 8,17 -482.18.45,4 — 8,0 A.G. Carrington, 1886. -- 5,4 - 6,3 - 6,9 - 7,8 ",7 5,'o .\.G. Hels. -Gotha, 2970. A.G. Christ., 585. B.B., VI. A.G. Kasan, 672. A.G. Carrington, ( 6o7 ) Réduction Réduction * Désignation. a moy. au jour. ù moy. au jour. Autorilés. Il . . . . DM 4- 8o'.4o4 h m s .3.. ...7 -6,35 +80.10.47" — 5",6 0 . . . . 79.420 i3. 20.25, 08 -5,96 +79.34.18,1 — 4,8 A. G. Ivasaii, 2382 p. .. 79.421 i3. 31. 33, 74 --5, 61 + 79. .4. 2,2 — 4.9 A. G. Kasan, 2383, 7 76.501 13.48.17,34 -4,1 5 +76. 2- 9.5 — 3,2 A. G. Kasan, 243o /• . . 74-562 (3.55.59 -^3,58 + 74.26.20 - 3,0 » Remarques. — Août 10. — Queue liés faible d'environ 6' à 7', vers 254°; nojau slellaire de 9°,5 à 10" grandeur, enlouré d'une condensation allongée d'environ 10" qui lui donne un éclat total de 9°. Au chercheur, la comète est visible comme une étoile de 7", 5 grandeur. » Août 12. — La lune éclaire ; la comète est visible au chercheur comme une étoile de 9". A la lunette elle présente une queue faible d'environ 6', vers 261°; condensa- tion allongée d'environ 11" sur 4" à 5" de large. » Pendant l'observation, la tète de la comète a passé sur l'étoile DM+67.275 (9,1 ) : l'éclat de l'étoile a augmenté d'environ 0,2 grandeur et elle a pris une couleur rouge très marquée. » Août i3. — Définition mauvaise : images agitées. » Août i4- — Même étal de définition. Queue vers 266°. Condensation allongée d'en- viron 8"; noyau stellaire 10° grandeur. La comète est visible au chercheur comme une étoile de 8', 5 à 9" grandeur. » Août 18.— Queue d'environ 3o', vers 272°. Le voisinage de deux fils gêne les poin- tés en a dans la 2" sériei » Août 29. — Queue s'étend très faible jusqu'à plus de 4o', vers 26°. Le voisinage de deux fils gêne les pointés en a dans la i''" série. » Septembre i. — Cirrus et brume par le ciel; voisinage de deux fils gène les poin- tés en a. » Septembre 4- — Étoile agitée, cirrus. Rudiment de queue vers 42° ; noyau 10^ gran- deur. » Août 1 1. — La Lune et la brume aflTaiblissent, la vision à l'œil nu s'arrête aux étoiles de 4' grandeur vers le pôle. La comète se présente comme une faible nébulosité d'environ 35", un peu allongée, avec condensation centrale faible : éclat d'environ 10° grandeur, on entrevoit un petit noyau stellaire plus faible. » Août 14. — Fins cirro-stratus par le ciel agitent beaucoup l'étoile et affaiblissent parfois les images d'une façon gênante. » Août i5. — Etoile très agitée. La comète s'éteint dans le champ avec les étoiles de 9", 5. Elle présente toujours une condensation allongée dans le sens de la queue, qui s'étend très faible jusqu'à 4o' environ, vers Si", mais qui ne se voit bien que sur le tiers de cette longueur; noyau stellaire de 10" grandeur. » ( 6o8 ) PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Le problème des lempératiires stationnaires. JNote de M. W. Stekloff, présentée par M. Picard. « Le problème dont il s'agit s'énonce comme il suit : » Trouver une fonction v des coordonnées rectangulaires x,y, -, continue avec ses dérivées de deux premiers ordres à l'intérieur de la surface donnée (s) et satisfaisant aux conditions (i) Ac -h © — o à l'intérieur de (s), (2) -£ ï-hv--^o sur (s), o étant une fonction donnée, continue et admettant les dérivées premières à l'intérieur de (s), h étant ime constante positive, n étant la direction delà normale intérieure à (5). » J'ai réussi à résoudre complètement ce problème, en m'appuyant sur mes recherches antérieures sur le problème de Neumann et la méthode de M. Robin [voir mon Mémoire : Les méthodes générales pour résoudre les pro- blêmes fondamentaux de la Physique mathématique (^Annales de Toulouse, 2® série, t. IT, p. 270; 1900)], et j'exposerai mon analyse dans cette Note, » Posons ( 3 ) V = t'„ • (- hv, H- AVo 4- . . . -1- h''Vk H- . . . , ofi Vti(^x = o, 1 , 2, . . .) sont des fonctions de x, y, z. )) On trouve, en vertu de (i) et (2), (4) AV,+ C,r:r.O, S"'=~'°' (5) ' AV„=^Q, -^ -hV^_,rr^O (i?:= 1.2,3, ...). )) Supposons que la surface formée (S) satisfasse aux conditions i", 2", 3° et 4" de mon Mémoire cité (Les méthodes générales, etc.. Introduction, p. 208)('). » Supposons que J *V ' Is :-- O. » En employant la méthode de M. Robin, qui s'applique aux surfaces (*) Voir aussi ma Note : Sur la méthode de Neumann et le problème de Dîrichlet {Comptes rendus, 12 février 1900). ( 6o9) considérées (voir mon Mémoire cité, p. 208, 240), on trouve l'intégrale étant étendue à la surface (S) tout entière, r étant la distance du point /Ju(,r, j, s) aux points variables />(E, -/i, Q de (S), Q étant une constante arbitraire, p^*' étant les fonctions définies sur (S) par les rela- tions suivantes » Nous désignons ici par i!; l'angle que font la normale n au point pÇi, T,, 'C) de (S) et la direction pi^p. >i En posant nous déterminerons successivement toutes les fonctions t'^(/v--= o, i , a, ...). » Désignons par M^ le maximum de \i'/^\ sur (S). On trouve facilement n étant une constante positive ne dépendant pas de k. » Par conséquent » Cette inégalité nous montre que la série (3) converge absolument et uniformément sur (S), pourvu que A <[ » Soit p la densité d'une couche électrique en équilibre sur (s), dont j'ai démontré l'existence dans le Mémoire déjà cité. On peut poser — / -ds =^ \. ■2T.J r Nous aurons ^AM -- ^f('A'- C,0 )jds -.- l^J'^ds, où l'on a posé (^A = c,p-.-.,4-pf-p;f'-f ...-4-pfM-.... » Il est aisé de démontrer que m étant un nombre assignable. » La série (6) \J. — [Ao -f-A[jt.( -I- A*(;.2-!-...+ A*[y.j-t-... (Gio ) converge donc absolument et uniformément sur (s), pourvu que A ■< — On peut écrire, par conséquent, -^ -c/s -- (', -1- /n'.. -f- . . . -!- h''^'„^., 4- . . . = V, 2 :. J I ce qui nous donne (7) v = v^^-hN. » Mais, d'après les propriétés connues du potentiel de la simple couche, on a » D'autre part, la convergence de la série (6) étant uniforme, on trouve 2-J I- 1- A^ J r- » On a donc an ' •l'où, en tenant compte de l'égalité évidente [les égalités (5)] on tire immédiatement -j^ = — {V^ + /W, -h h-V^-h. . . -h A*^'A + . . .) = — (', et, en vertu de (7) et (4), ~ -f- /u' — o sur (S). an ^ '' » La fonction v satisfait donc à la condition (2). » Il est évident aussi quelle vérifie l'équation (i). » Nous avons déterminé la fonction cherchée v pour les valeurs posi- tives de h plus petites que — En employant ensuite la méthode de la continuation analytique de M. Poincaré (Rend, di Palermo, p. 121, etc., maggio 1894)» nous résoudrons le problème proposé, quelle que soit la valeur positive de h. » Nous avons supposé aussi que Ifd-v = o, mais cette restriction n'a rien d'essentiel, comme l'a déjà montré M. Poincaré. » Le problème des températures statwnnaires est donc résolu complètement pour toute surface fermée satisfaisant aux conditions 1", 2", 3" et 4". » ( (^'1 ) MÉCANIQUE CHIMIQUE. — Sur les mélanges explosifs formés par l'air et par les vajieurs des hydrocarbures des principales séries organiques. Note de M. J. Meunier, présentée par M. Maurice Lcvy. « L'inflammation déterminée en une partie d'un mélange d'air et de vapeur d'hydrocarbures ne peut se propager dans la masse entière que si ce mélange a été fait en de certaines proportions. Par suite, l'explosion du mélange ne peut avoir lieu qu'entre deux proportions limites de vapeur d'hydrocarbures, dites limite supérieure et limite inférieure d' explosivité . » I/énergie explosive du mélange s'annulant à ces deux limites, il est clair qu'elle varie dans leur intervalle en passant par un maximum qui doit avoir lieu sans doute pour la proportion suivant laquelle la com- binaison du combustible et de l'oxygène de l'air comburant se fait exac- tement, sans excès ni de l'un ni de l'autre. » Le calcul de cette proportion, variable avec chaque hydrocarbure, étant la base théorique du présent Travail, je l'ai eiTectué en me servant des formules générales des hydrocarbures des principales séries organiques. J'ai été ainsi conduit à des résultats assez simples, même pour le cas où l'on envisage l'essence de pétrole usuelle, qui contient toujours un assez grand nombre d'hydrocarbures appartenant ordinairement à la même série organique. Calcul de la quantité D'HYOROCAnBUREs qu'il faut mélanger a l'air POUR que la combustion se fasse exactement. » Série saturée. — La formule de corabuslion par l'oxygène des termes de celte série est C«H2«+2+ (3,i _^. i)0= «CO -H (« -t- OH^O. » Comme les volumes de matières considérées dans ces formules sont les volumes à l'étal gazeux, C"H^""''^ représente un volume moléculaire, soit 22''', 32, tandis que O représente une demi-molécule d'oxygène, soit 11"', 16. Dans la pratique, la com- bustion n'a pas lieu par l'oxygène pur, mais bien par l'air; le volume d'air équivalant à celui d'oxygène sera ce dernier multiplié par le coefficient » En somme, pour brûler 21''', 82 d'un hydrocarbure C'tP""'"- à l'état de vapeur, il faudra le volume d'air donné par l'expression suivante : (3/i + 1) I i''',iô X = i59''',4« -1-33"S ;. a Plus la valeur de n est grande, c'est-à-dire plus la condensation de l'hydrocar- bure est élevée, plus la quantité d'air nécessaire à la combustion est considérable. C. R , 1900, 2" Semestre. (T. CXXXI, N° 16.) 80 ( 6i2 ) » On est conduit à des rapports plus simples, en considérant les poids des matières réagissantes au lieu de leurs volumes. Le poids moléculaire d'un hydrocarbure Qnjj!n+2 gsi ^gai à i4« -h 2, puisque C =: 12 et H =: I ; par suite, le poids de l'air né- cessaire à la combustion de celle quantité de matière est {i5g, lin -+- 53, i) i?'', 298, et le poids X de l'hydrocarbure qui devra exister dans 100 parties d'un mélange com- bustible en proportions exactes s'établira par la proportion 1 4 « -I- 2 a; 14/1 -h 2 -h (139,4 « -h 53, i) IS^293 ^ 100 d'où i!\oon -+- 200 ^= ; ct;' 220« -1-70,00 » Voici le Tableau des proportions de la combustion exacte pour les principaux hydrocarbures de la série saturée : Pour 100. Méthane : CH* « = i x — 5,4o Éthane : C'H' 2 5,88 Propane : C'H' 3 6,o3 Butane: G^H'" 4 6,10 Pentane : C^H'^ 5 6,i5 Hexane : C«H'» 6 6,18 Heplane : CH'^ 7 6,21 Octane: C«H" 8 6,23 Nonane : C'H-» 9 6,24 Décane : C'"!!" 10 6,25 )i L'examen de ces chiffres montre que la proportion de la combustion exacte devient rapidement convergente à mesure que l'on s'élève dans la série. Si l'on suppose que n =^co, c'est-à-dire que l'hydrocarbure est con- stitué par du caLone pur, a; = 63,6 pour 100, et, en dehors des trois pre- miers termes, méthane, éthane, propane, qui ne se trouvent pas dans l'essence de pétrole, ce varie de 6,10 à 6,25 pour 100; pratiquement, on peut admettre la proportion de 6,20 pour 100 comme étant celle de la combustion exacte des carbures constituant V essence de pétrole. )) Série éthylénique : G^H*". — Le volume d'oxygène nécessaire à la combustion 2 /i des termes de cette série est : nO--\ 0 = 3/iO, et celui de l'air 3 /i X 1 1 ''S 1 6 X = 1 5g'", 4 " • ' 21 » Le poids moléculaire des hydrocarbures étant représenté par i4", la propor- ( 6i3 ; lion X de la combustion exacte est i4« X lion 100 ^ , xr=6,36 pour I oo. » Elle est donc identique pour tous les termes et égale à celle précédemment trou- vée pour le carbone pur. » Série acétylénique : C"!!-"-^. — Dans cette série, l'exposant de l'hydrogène est semblable à celui de la série saturée, pourvu que l'on change le signe + de celle-ci en signe — ; par suite, I Aoo n — 200 .X i::^ • 220 rt — 70,66 » Pour l'acétylène C-H-, qui est le premier et le seul intéressant de la série, a; := 7,o3 pour 100. c • 7 ■ • /-snijn B r\ i4oon — 600 )) Série benzenique : C.^"H"- . — On a x ^= 220rt — 212 » Les deux termes intéressants de cette série sont la benzine et le toluène, pour lesquels les valeurs de se sont 7,04 et 6,93. » J'ai reconnu que les vapeurs de benzine mélangées à l'air, même dans la propor- tion optima de 7 pour 100, ne s'allument pas à la température ordinaire, tandis que les vapeurs beaucoup plus lourdes des hydrocarbures appartenant à la série saturée s'enflamment à coup sûr. L'inflammation des vapeurs de benzine mélangées à l'air a lieu à une température plus élevée, comme le prouve l'emploi de ce carbure dans certains moteurs à allumage par incandescence. » ÉLECTRICITÉ INDUSTRIELLE. — Sur T élimination des harmoniques des cou- rants alternatifs industriels par l'emploi des condensateurs et sur V intérêt de cette élimination au point de vue de la sécurité pour la vie humaine. Note de M. Georges Claude, présentée par M. Potier. (ExtraiL ) « M. Pérot a présenté récemment (') à l'Académie une Note relative à l'emploi de moteurs synchrones à faible self-induction, dans le but important d'abaisser la tension des harmoniques aux bornes des alterna- teurs et de rapprocher les courbes pratiques de ces machines de la sinu- soïde théorique. » Je m'étais proposé, il y a quelque temps, d'arriver au même résultat par ime méthode analogue reposant sur l'emploi des condensateurs. » Soit un alternateur de self-induction L, de résistance R, fournissant une force électromotrice affectée de différentes harmoniques. Parmi (*) Comptes rendus, 6 août 1900, p. 377. ( 6.4 ) celles-ci, considérons-en unee,,, où e„ —- E,, sinnwZ el proposons-nous d'atténuer la valeur de la différence du potentiel en /2co aux bornes de l'alternateur. Sur cet alternateur, supposé séparé du circiit extérieur, branchons un ensemble comportant une self-induction L', une résistance R' et une capacité C. >) La différence de potentiel aux bornes de l'alternateur, afférente à cette harmonique, est donnée par la formule / R'2+ /i '\ r ^-jy\w\nhA — cp, ), .(L+L') ^1' et si n) L'acide pyrotritarique, ainsi que les acides du groupe du furfurane d'où il peut dériver (acide et éther carbopyrotritariques, acide méllironique), que j'ai préparés dans ce but, ne se colorent pas sous l'action du perchlorure de fer. » Vcicïde pfrotartrif/ue ne donne pas non plus de coloration, mais le pyrotartrate diéthylique que l'on retire, comme je l'ai indiqué dans une Note précédente, des résidus de distillation de l'acide tartrique, se colore en violet foncé. Il est souillé d'acide iso- pyrotritarique ou de son éther, et il est impossible d'obtenir par des distillations ré- pétées sous pression réduite la disparition de ce caractère. On y arrive, au contraire, très aisément en faisant digérer l'éther avec un peu de chlorure ferrique en solution aqueuse, et lavant ensuite à l'eau pour éliminer le sel minéral. » Uacide pyriwique pur ne donne rien de semblable, il jaunit un peu; mais les échantillons commerciaux que j'ai eus entre les mains donnaient, avec le chlorure fer- rique, une coloration rose violacé plus ou moins intense; l'acide pyruvique est donc généralement souillé de l'acide isopyrotrilarique. » Celui-ci en résulte, d'ailleurs, par une réaction correspondant à l'équation 3C'H*0' = C'H'03 + 2C02 + 2H2 0. » Chauffé, en effet, quelques instants à l'ébullition, l'acide pyruvique fournit ensuite, avec un sel ferrique, une coloration rouge foncé qu'une goutte d'acide minéral fait virer au violet. )) Un échantillon d'acide pyruvique absolument pur a été maintenu quelque temps à l'ébullition au réfrigérant ascendant, puis distillé sans précautions sous la pression ordinaire. , Les dernières portions qui distillent alors que, dans la cornue, le résidu commence à se carboniser, donnent très nettement la coloration violette avec les ca- ractères que je lui ai reconnus. Cette observation me conduira, sans doute, à trouver une préparation plus avantageuse du nouvel acide pour pouvoir en continuer l'élude. » V. Quoiqu'il paraisse prématuré d'altribuer à cet acide une constitu- tion déterminée, les faits énoncés dans celte Note et dans la précédente établissent, avec l'acide salicylique, une certaine analogie qui me porte à le considérer comme un acide dihydrooxybenzoïque C*H''H-(OH)CO*H. » ANATOMIE ANIMALE. — Sur la morphologie de l'appareil respiratoire de la larve et de la nymphe du Briichus ornatus Bôhm. ('). Note de M. L.-G. Seurat, présentée par M. Edmond Perrier (-). « L'appareil respiratoire de la larve du Bruchus ornatus BiJhm. comprend essentiellement deux troncs longitudinaux latéraux, s'étendant depuis la (') Mylabris ornata Bohm. (F. Baudi, Deutsche entom. Zeilschrift, 2= série, t. XXXI, p. 35). (-) Travail fait au Muséum. ( 621 ) région antérieure du prothorax, où ils sont unis par un demi-anneau latéro- ventral naissant au niveau de l'insertion de la première branche stigma- tique, et un demi-anneau dorsal naissant un peu en arrière, jusque dans la région antérieure du septième segment abdominal (dixième segment du corps), où ils présentent une anastomose latéro-dorsale formée par les rameaux latéro-dorsaux de ce segment. Ces troncs latéraux, plus courts que chez les Curculionides, sont en rapport avec l'extérieur par neuf paires de stigmates situés, ceux de la première paire sur les flancs du prothorax, dans sa région tout à fait postérieure, les autres sur les flancs des huit pre- miers segments abdominaux. La première branche stigmatique naît sur le tronc latéral, au niveau de l'insertion du demi-anneau ventral; en ce point prennent également naissance un rameau latéro-dorsal et un rameau latéro-ventral superficiel; ce dernier se divise, à peu de distance de son point d'origine, en deux branches qui rejoignent, à la face ventrale du pro- et du mésothorax, celles du côté opposé, en formant deux anasto- moses transversales. Un rameau latéro-ventral superficiel naît au niveau du métathorax, formant par sa réunion àcelui du côté opposé une troisième anastomose transversale métathoracique. Les rameaux latéro-ventraux superficiels des sept premiers segments abdominaux se réunissent égale- ment à ceux du côté opposé, et forment des anastomoses transversales dans chacun de ces segments. Il n'y a pas d'anastomoses entre deux rameaux consécutifs, sauf les trois premiers, qui sont unis par un double filet dessi- nant un 00 . )) Le maximum de l'activité respiratoire, lequel existe chez les larves des Curculionides au niveau du prothorax, se trouve, dans la larve du Briichas, au niveau du premier segment abdominal ; le rameau latéro-dorsal naissant à ce niveau a une grande importance physiologique : sitôt sa nais- sance, il se divise en deux branches profondes et une superficielle; l'une des branches profondes se dirige obliquement vers la région dorsale du thorax et après un certain parcours se dilate en une énorme vésicule aéri- fère ellipsoïdale, située dorsalement, puis se ramifie un grand nombre de fois au sortir de cette vésicule; l'autre branche profonde remonte vers la région dorsale du premier segment abdominal et se dilate également en une ampoule aérifère de même forme et de même volume que la précédente. Le rameau superficiel se ramifie sur les faces latéro-dorsales du corps; il est uni à celui du segment suivant par une anastomose latérale. La seconde branche stigmatique naît sur le rameau latéro-ventral, à peu de distance de l'origine de celui-ci; le tronc profond du rameau latéro-ventral du premier ( 622 ) segment abdominal est dilaté en ampoule sur son Irajel. L'existence de trois paires de réservoirs aériens en communication avec l'extérieur par la seconde paire de stigmates indique l'importance fonctionnelle de ces der- niers. Il existe une quatrième paire d'ampoules trachéennes, situées dans la région dorsale du second segment abdominal et formées par une dilata- tion des branches ])rofoudes des rameaux latéro-dorsaux de ce segment. » Les troisième, quatrième, ..., huitième paires de branches stigma tiques prennent naissance directement sur les troncs latéraux, au niveau de l'insertion des rameaux latéro-ventraux, un peu en avant de celle des rameaux latéro-dorsaux. Ces derniers sont unis, à quelque distance de leur origine, chacun à chacun et de chaque côté du corps par une anasto- mose latérale; les rameaux latéro-dorsaux du septième segment abdominal se réunissent en oulre à la face dorsale du corps par un filet transversal, comme nous l'avons indiqué au début de cette Note. )) Les stigmates de la neuvième paire sont en rapport avec les troncs longitudinaux latéraux par une paire de branches sLigmatiques extrême- ment longues, contournées, traversant le onzième et le dixième segments et allant s'insérer très en avant de la huitième paire de branches stigma- tiques, dans la région postérieure du neuvième segment du corps; cette insertion anormale est due à ce fait que les troncs latéraux ne se conti- nueiit pas au delà du dixième segment; l'exlrême longueur des branches stigmatiques de la neuvième paire est une des particularités les plus inté- ressantes à signaler de l'appareil respiratoire de la larve du Bruchus. » Appareil respiratoire de la nymphe. — Des modifications assez impor- tantes se sont produites au moment de la nymphose : les branches stigma- tiques de la neuvième paire se détachent des troncs latéraux, laissant une cicatrice sur ceux-ci, et sont rejetées lors de la mue nymphale; il n'existe plus chez la nymphe que huit paires de branches stigmatiques et huit paires de stigmates, ceux de la huitième paire étant extrêmement petits; les stigmates de la seconde paire sont situés sur le segment médiaire. » Les ampoules trachéennes signalées chez la larve ont disparu; les filets trachéens des antennes seuls présentent de légères dilatations. Les autres particularités signalées chez la larve se retrouvent chez la nymphe. » La larve et la nymphe du Bruchus ornatus présentent dans la morpho- logie de l'appareil respiratoire un certain nombre de particularités qui les distinguent très nettement de celles des Curculionides ; ce sont la forme arrondie des stigmates, qui sont en môme nombre et placés de la même façon que chez les Curculionides; l'existence d'un anneau prothoracique ( 623 ; complet réunissnnt les troncs latéraux; celle de dix anastomoses transver- sales latéro-venlrales, dont trois ihoraciqiies; les anastomoses latérales des troncs latéro-dorsaux abdominaux (chez les Curculionides, ce sont les troncs latéro-ventraux qui présentent ces anastomoses); et enfin la lon- gueur moins grande des troncs longitudinaux latéraux, qui, chez les Cur- culionides, se continuent jusque dans la région antérieure du onzième segment du corps. Les différences sont encore plus accentuées si l'on ne considère que les larves : les larves des Curculionides (^Calandra oryz-œ L., Baridius chlorizans Germ.) n'ont pas de trachées dilatées en ampoule, tt les troncs stigmatiques de la neuvième paire ont une origine normale. ^> PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Du ferment protéolyU(]ue des graines en germination ('). Note de M. V. Harlay, présentée par M. Guignard. « Des recherches antérieures sur les ferments proléolyliques (- ), enlre- prises en vue de trouver une réaction simple j)ermettant de distinguer les produits de l'action de ces divers ferments, m'ont amené aux résultais sui- vants : Parmi les produits de digestion pepsique des albuminoïdes vrais se trouve un chromogène qui, par addition d'une solution de tyrosinase (macération glycérinée de Russula deliea), se colore en rouge, puis défini- tivement en vert. La matière verte produite (vert pepsicjue), précipitable par saturation du liquide par le sulfate d'ammoniaque, est soluble dans l'eau, l'alcool faible et l'acide acétique, en donnant des solutions vertes avec fluorescence rouge. Elle vire au rouge par les alcalis, et redevient verte par les acides. D'autre part, le chromogène verdissant est susceptible d'être digéré par la trypsine avec formation de tyrosine. Les digestions déterminées par la papaïne donnent naissance au même chromogène. Il en est de même si l'on s'adresse aux digestions déterminées par le ferment protéolytique du figuier. )> Par contre, la trypsine, produisant abondamment, par digestion des albuminoïdes, de la tyrosine, les liquides de digestion deviennent, sous l'in- fluence de la tyrosinase, rouges, puis noirs, et la matière noire, précipitée par le sulfate d'ammoniaque, est insoluble dans l'acide acétique. La même (') Travail fait au laboratoire de M. le professeur Bourquelot. (^) Journal de Pharmacie et de Chimie, 1S99, 1900. — De l'application de la ty- rosinase à l'étude des ferments protéoijtiques {Thèse, Paris, 1900). ( 624 ) réaction colorée se produit dans le cas de digestion par les ferments pro- téolytiques des Champignons ('). » D'après ces quelques faits, j'avais pensé que, en mettant de côté toutes différences relatives aux conditions d'action des ferments proléoly- tiques (influence de la chaleur, température optimale, température de des- truction, influence de la réaction du milieu, . . . ), on pouvait admettre que les ferments protéolytiques végétaux capables, comme la pepsine animale, de donner naissance au chromogène verdissant, existent chez certaines phanérogames adultes, tandis que des ferments capables, comme la tryp- sine animale, de produire abondamment de la tyrosine existent surtout chez certains végétaux à croissance rapide, comme sont les Champignons. Par analogie, on pouvait supposer que les ferments protéolytiques des graines en germination, dont la vie est active au plus haut point, sont, eux aussi, analogues à la trypsine et produisent de la tyrosine. » Je me suis adressé aux lentilles en germination et j'ai cherché à y dé- celer la présence d'un ferment protéolytique, et la présence de tyrosine dans les produits des digestions déterminées par ce ferment. 1) Dans une première série d'expériences, des lentilles, ramollies dans l'eau, furent mises à germer dans l'étuve à So"; après deux jours de germination, aucune moisissure ne s'étant d'ailleurs développée, les radicules avaient atteint une longueur moyenne de i"^"", et la gemmule s'était dégagée des cotylédons. 25oS'' de ces jeunes plantes furent broyés avec 5oo'^'' d'eau chloroformée, et le liquide fut filtré après contact d'une demi-heure. Ce liquide ne donnait aucune réaction avec la tyrosinase. On mit digérer deux jours à 3o° les trois mélanges suivants, dans des vases bien bouchés : I. II. Liquide 5o'^'= Eau distillée chloroformée oo'"'^ Caséine en poudre as"' Caséine 28'' Chloroforme 3o gouttes Chloroforme 3o gouttes III. Liquide Chloroforme 3o gouttes » La caséine non digérée, recueillie sur un filtre, lavée, séchée, pesait : (I) i8'',669, (II) i6'',y33. Une digestion semblait donc avoir eu lieu en I, et d'ailleurs le liquide I prenait, par addition de tyrosinase, la même couleur rouge, puis brune, que l'on obtient avec les solutions diluées de tyrosine; le liquide II n'éprouvait aucune modifi- (') E. BouHQUELOT et H. Héuissey, Sur la présence d'un ferment soluble proléohy- drolylirjue dans les Champignons {Journal de Pharmacie et de Chimie, 6' série, t. vin, p. 448; 1898). ( 62.5 ) cation, et avec le liquide III il se produisait un changement de teinte à peine sensible. » Dans une deuxième série d'essais, les lentilles furent mises à germer pendant trois jours et demi. La longueur des radicules était de 2'™, 5, la tigelle à peine déve- loppée, la gemmule dégagée des cotylédons. Le liquide fermentaire, préparé de même que précédemment, contenait oS"', 208 d'albuminoïdes coagulables par Sc'. Les mélanges suivants, préparés dans des vases bien bouchés, furent abandonnés quinze jours à une température de 25° à 3o° : Liquide 5o"^'= Liquide (bouilli, non filtré). 5o'^'= Caséine 28'' Caséine 2B'' Chloroforme 3o gouttes Chloroforme ... 3o gouttes III. IV. Eau distillée chloroformée. Sc^" Liquide 50°" Caséine 2S'' Chloroforme 3o gouttes Chloroforme 3o gouttes 5'- » A la fin de l'opération, on recueillit sur filtres les quantités suivantes de sub- stances : I. II. m. IV. is'',278 ie'-,825 i8'',682 os'-,o83 )) Or, du résidu II, si l'on retranche les albuminoïdes végétau.v coagulés (oS', 208), il reste is'',6i7 de caséine non dissoute. On voit donc que d'une part le. liquide, indé- pendamment de toute action fermentaire, a eu une action dissolvante sur la caséine (comparer avec le résidu III). D'autre part, le résidu I, diminué de la quantité de dyspeptone formée (o,o83) dans les 5o" de liquide au cours de l'opération, corres- pond à i6'',i95 de caséine non digérée, soit i ,617 — 1 , igS = oS"',422 de caséine digé- rée. L'existence d'un ferment protéolytique, ainsi démontrée, l'est encore par ce fait que, dans le liquide IV, la proportion d'albuminoïdes coagulables s'est abaissée de 08'', 208 à os'',098 par 5o'=<=. » De plus, si l'on soumet à l'action de la tyrosinase les liquides précédents, on con- state que le liquide III reste incolore; I et IV se colorent rapidement en rouge, puis deviennent bruns, I se fonçant beaucoup plus que IV. Le liquide II se colore, mais bien plus faiblement que IV. D'où l'on peut conclure que de la tyrosine existait déjà dans la plante au moment de l'expérience, et qu'il s'en est formé d'autre part pendant la digestion, soit aux dépens des albuminoïdes végétaux (liquide IV), soit aussi aux dépens de la caséine (liquide I). La présence de la tyrosine en I était d'ailleurs con- firmée par la réaction concomitante du tryptophane : en ajoutant avec précaution au liquide bouilli et filtré de l'eau de brome très diluée, il se formait une coloration rose très nette, puis un faible précipité violet sombre. j) Le ferment protéolytique des lentilles en germination est donc ana- logtie à la trypsine animale, quant aux substances auxquelles il donne naissance par digestion, résultat auquel étaient arrivés par une autre mé- ( 626 ' thode, pour l'orge germée, MM. Fernbach et Hubert ('). Il en est proba- blement de même pour toutes les graines en germination. !! J'indiquerai pour exemple qu'une solution du ferment extrait des em- bryons de caroubier germes, mise onze mois, en milieu très légèrement alcalin et en présence d'un excès de chloroforme, en contact d'une part avec de la caséine végétale (conglutine), d'autre part avec les matières albuminoïdes retirées des embryons de caroubier, se colorait dans les deux cas en rouge, puis en brun noir, par la tyrosinase. Pour les lentilles et pour les graines de caroubier, l'absence de matière analogue au vert pepsique fut constatée, dans les liquides colorés, en précipitant ceux-ci par le sulfate d'ammoniaque et en traitant le précipité par l'acide acétique, à chaud; on n'obtint aucune solution verte ni fluorescente. Les ferments proléolytiques des graines en germination paraissent donc bien être ana- logues à ceux des Champignons. » BOTANIQUE. — Sur les tiiberculisations précoces chez les végétaux. Note de M. I\oel Bernard, présentée par M. G. Bonnier. (i On sait qu'un grand nombre de plantes supérieures vivent en svm- biose avec des Bactéries ou des Champignons. La présence de ces orga- nismes est souvent reconnaissable extérieurement par des caractères morphologiques spéciaux. C'est le cas pour les Légumineuses, dont les racines infestées par un bacille produisent les nodosités depuis longtemps connues; c'est le cas aussi pour les arbres forestiers, dont les i-acines doivent au mycélium qui les entoure étroitement l'aspect coralloïde si spé- cial que Frank a signalé. Je me suis demandé si des déformations morpho- logiques particulières existaient aussi pour les plantes infestées par des Champignons endophytes, et je donnerai ici quelques-unes des raisons qui m'ont amené à croire, dans ce cas, à la généralité et à l'importance de semblables déformations. .: Au cours des recherches que je poursuis à ce sujet, j'ai été amené à faire une distinction (-) que je rappelle ici : un grand nombre de plantes à Champignons endophvtes peuvent germer et prendre un développement notable sans être infestées par ces Champignons; les Lyco[)odiacées, les Ophioglossées et les Orchidées, au contraire, sont normalement infestées (') CompU'A rendus, t. CXXX, p. i783; 1900. ( ■-) Sur la germinalion du Neottia Nidiis avis {Comptas rendus, i5 mai 1899). Sur quelques i^erminatioiis difficiles (Rei'ue générale de Jiot., l. Xll; 1900). ( 627 ) d'une façon très précoce; la culture rie ces plantes, à pnrtir de semis, n'a pu être réalisée que pour certaines d'enlre elles et dans des conditions per- mellant Vclahlissement de la symbiose dès le début du développement. Au cours de leur évolution, ces plantes sont donc constamment infestées et elles forment, par ce degré de perfection de la symbiose, un groupe biologique aussi nettement distinct que celui des Lichens. E. Stahl (') étant arrivé, à cet égard, aux mêmes conclusions que moi, je n'y reviendrai pas ici. Je ferai seulement remarquer que, d'une part, il est pratiquement impossible, dans ce cas, de faire des cultures comparatives ehtre plantes infestées et plantes non infestées, pour constater par différence quels sont les carac- tères morphologiques attribuables à l'infection; mais que, d'autre part, si de tels caractères existent, on doit s'attendre à les trouver avec leur maxi- mum de netteté dans ce groupe biologique remarquable par le degré extrême de la symbiose. Or, les végétaux de ce groupe présentent en commun un certain nombre de caractères morphologiques très spéciaux qui sont d'autant plus frap|)ants et faciles à apprécier qu'il s'agit ici de trois familles naturelles très éloignées les unes des autres, classées dans deux embranchements différents du règne végétal. De semblables carac- . tères de convergence doivent, selon toute vraisemblance, être considérés comme dus à l'infection; je me propose ici d'attirer l'attention sur l'un d'eux : la tuberculisation précoce de ces végétaux. » Dans tous les cas d'infection précoce, qu'il s'agisse de spores, d'œufs ou de graines, il y a dès le début du développement formation d'un tubercide dont la diffé- renciation hislologique est faible ou nulle. Ces formes tuberculeuses, longtemps per- sistantes dans la suite du développement, sont des productions tout à fait aberrantes et spéciales par rapport aux autres formes de tous lesjeujies végétaux. Treub a donné depuis longtemps un exemple de ces formes remarquables à propos du Lycopodluin cernuuni. Dans cette espèce, le protlialle et la piantule présentent une ressemblance frappante, surtout si l'on envisage les différences ordinairement si tranchées qui existent entre la jeune génération asexuée et la génération sexuée chez les Cryptogames vascu- laires. Cherchant un terme de comparaison convenable à ces formes aberrantes, Treub ne le trouve ([ue dans les jeunes plantules d'Orchidées, famille si éloignée, à tout autre point de vue, des Lycopodiacées. Les observations publiées depuis les mémoires de Treub, en particulier par Bruchmann sur les prothalles de Lycopo- diacées, et l'étude que j'ai faite du développement de certaines Orchidées, me per- mettent d'apprécier la généralité de semblables convergences, que je ne puis qu'in- diquer sommairement ici. La plupart des plantules tuberculeuses d'Orchidées (en particidier les Bletia elles Lœlia, d'après mes observations) se rapportent au type (') Der Sinn der Mycorhizenbildung {Pringsheim Jahrb., Bd. XXXIV; 1900). G. R., 1900, Q« Semestre. (T. CXXXI, N» 16.) 82 ( 628 ) du Lycopodium cerniium. Les embryons tuberculeux et sans clilorophjlle de Neottia Nidus ai'is se rapprochent plus étroitement des prothalles tuberculeux et sans chlo- rophylle du Lycopodium complanatum. Les prothalles d'Ophioglossées, pour ce qu'on en connaît, se rapportent aussi à ce type. » Un autre fait remarquable est que ces formes tuberculeuses, normales au début du développement, se retrouvent dans un assez grand nombre de cas chez les plantes adultes arec des caractères comparables. C'est ce qu'on observe pour les végétaux du groupe étudié ici qui se multiplient par tubercules. » Le Lycopodium cernuurn, comme l'a indiqué Treub, se multiplie ainsi par tubercules semblables aux tubercules embryonnaires. Une autre Lycopodiacée tuber- culeuse, le Phylloglossum Drummondii, garde d'une façon permanente, comme l'ont fait remarquer Bower et Bertrand, une forme comparable à celle du jeune Lycopo- dium cernuurn. Les Ophrydées présentent aussi, à ce point de vue, un cas intéressant : on sait en efTel que chez ces plantes, le tubercule apparu au début du développement produit un tubercule semblable à lui. Cette production de tubercules nouveaux, qui se continue pendant tout le cours de la vie de la plante, peut être considérée comme la persistance à l'état adulte d'un caractère embrvonnaire. 1) Ces faits permettent de se demander si certaines formes tuberculeuses se produisant à Vétat adulte chez des plantes à Champignons endophytes ne doivent pas être considérées aussi comme une conséquence de l'infection. » (]es exemples, tirés de la Biologie comparée, n'ont de valeur que si, dans tous les cas, l'infection accompagne des déformations morphologiquement comparables à celles dont il vient d'être question. Or les tubercules des Ophrydées sont, comme on sait, des productions de nature très spéciale; au point de vue morphologique, on ne leur compare que les tubercules de la Ficaire (Benonculacées). Il m'a donc paru intéres- sant de faire une étude attentive de ce cas. Pour un grand nombre de pieds de Ficaire examinés au printemps, j'ai toujours trouvé les radicelles infestées par un endophyte. Sur ces radicelles, laissées à l'humidité en boîtes de Pétri stériles, il se développe un champignon à spores du type Fusarium dont j'ai pu obtenir de nom- breuses cultures pures. L'infection accompagne donc encore, dans ce cas, la lubercu- lisation. Je ferai remarquer, de plus, que ce sont aussi des JVectria à spores Fusarium que Wahrlich a montré être les endophytes normaux des Orchidées. Treub, pour les Lycopodiacées qu'il a étudiées, Dangeard, pour le Tmesipteris Vieillardii, ont admis que les endophytes étaient des Ascomycètes voisins de ceux décrits par Wahrlich. Le Champignon endophyte de VOphioglossum vulgalum, dont j'ai des cultures, est aussi un Fusarium,. Il est intéressant de constater une semblable parenté de formes chez les endophytes de plantes que je rapproche ici par les particularités de leur tubercu- lisation. » La présence presque constante d'endophytes chez les plantes à bulbes ou à tuber- cules ))ermet de croire que l'infection par ces endophytes est une cause assez générale ( 629 ; de la luberculisation. E. Stahl a donné récemment une statistique concernant ces plantes. Il a trouvé des endophytes dans une quarantaine d'espèces tuberculeuses appartenant à des familles diverses, et sans compter les Ophrydées. 11 dit n'en avoir pas trouvé dans trois cas seulement [Corydalis cava, C. solida et Ficart'a ranuncu- loides). On voit par ce qui précède que le cas de la Ficaire n'est pas une exception. Je n'ai pas eu l'occasion d'étudier les Corydalis, mais je puis ajouter aux cas connus de plantes tuberculeuses infestées celui de la Pomme de terre. Sur des pieds tuber- culeux de cette plante récoltés en juillet dernier, j'ai toujours trouvé les radicelles infestées par un endophyte qui est ici encore un Fiisarium. Il arrive que certains pieds de Pomme de terre, dans des conditions jusqu'ici mal connues, ne produisent pas de tubercules. J'ai pu examiner un certain nombre de ces pieds sans tubercules à la même époque, et crois pouvoir affirmer que leurs radicelles n'étaient pas infestées, avec les réserves toutefois qu'il y a lieu de faire en ce genre de recherches, quand il s'agit d'un résultat négatif. » Si la présence des Champignons endophytes est, comme je le pense, une cause assez générale de la tuberculisation, j'espère pouvoir le montrer expérimentalement avec des plantes pour lesquelles la présence des en- dophytes ne serait pas une condition nécessaire au développement du végétal. » GÉOLOGIE. — Sur le Crétacé du massif cV Abou-Roach {Egypte). Note de M. R. Fourtau, présentée par M. Albert Gaudry. « J'ai été amené par les récentes publications de MM. R. BuUen Newton (') et Max Blankenhorn (-) à faire de nouvelles recherches dans l'intéressant pointement du Crétacé qui se présente au milieu de l'Éocène moyen du désert libyque, aux environs des Pjramides de Ghizeh. Ces recherches m'ont procuré des documents paléoatologiques dont la déter- mination, due à l'obligeance de mon savant confrère M. Alph. Peron, apporte un nouvel élément à la discussion, tout en venant confirmer ma première opinion (^) sur l'âge de ce massif. | (') R. Bullen-Newton, On sonie cretaceous Schells from Egypt. {Geolog. Maga- zine, new séries, n° 411, p. 894 et suiv.; sept. 1898). (^) D"' Max Blankenuorn, Neues ziir Géologie und Palœontologie JEgyptens {Zeitschr. d. Deutsch. Geolog. Oesellschaft, p. 21 et suiv.; Berlin, 1900). (') R. Fourtau, Notes sur les Échinides fossiles de l'Egypte, p. 9 et suiv.; Le Caire, 1900. ( 63o ) De bas en haut, le massif d'Abou-Roacli est ainsi composé : «, grès jaunâtres sans fossiles, partie visible -- J, oo c o c as m I), marnes versicolores gypseuses io,oo c, calcaire à Cyphosoma Abbalei Gautli et Periaster roachensis Gauth. i ,00 d, calcaire schisteux sans fossiles 10,00 e, calcaire avec Rudistes de petite taille 6,00 /, lumaclielle d'huîtres Ostrea sp. n. aff. Peioni Coq 2.00 g l g, bancs de silex i , 00 /;, argile marneuse brune avec gypse 3, 00 i, calcaire à Radiolites 10,00 y, calcaire siliceux sans fossiles 5o,oo /., calcaire à Biracliolites cornu pastoris d'Orb 2,00 /, calcaire à Trochaclœon Salomonis Fraas 10,00 m, calcaire à Biradiolites c. f. Morloni d'Orb i5,oo II, calcaire marneux à coraux et spongitaires 0,00 o, grès calcaire à Echinobrissus Waltheri Gauth 1 ,00 /', calcaire à Oslrea Thomasi Per 10,00 7, calcaire à Ostrea Costei Coq. et nombreux Echinidcs 20,00 /•, calcaire à Tissotia Ficheuri Peron 10,00 s, calcaire à dents d'élasraobranches 10,00 t, grès sans fossiles 2 , 5o Li, craie blanche sans fossiles JO,oo » M. Blankenhorn admet que les couches de aaj inclusivement sont cénomaniennes, en se basant surtout sur une similitude de faciès avec le Gebelchebrewet dans l'isthme de Suez, dont il a découvert l'âge réellement cénomauien. Or, la couche h m'a fourni une faunule inédite et intéressante renfermant entre autres : Callianassa ArchiaciMWn. Edw., Serpida gordialis Schlolh., Arcopagia aff. elegans, Corbida c. f. Goldfussi, Astarle sp. n. alT. subnumismalisTh. et Per., dont les affinités avec le Turonien d'Algérie et de Tunisie sont incontestables. » En outre, l'assimilation faite par M. Blankenhorn de Periaster Roa- chensis Gauth. de la couche c avec Hemiaster c. f. lusilanicus de Lor. repose sur une confusion. V Hemiaster cénomanien que mon confrère a eu entre les mains et provenant de l'Ouady Askar et de l'oasis de Beharieh est H. pseudo-FourneliVer. et Gauth. que j'ai moi-même récolté en abondance dans la première localité et dont se distingue très facilement P. roachensis par son fasciole latéro-sous-anal que M. Blankenhorn dit ne pas avoir ob- servé dans ses exemplaires d'Abou-Roach. » Il n'y a aucun doute pour les couches k, l, m, qui renferment trois fossiles caractéristiques du Turonien. ( 63r ) » Pour les couches o, p, q el r, leur faune d'Ostreidœ est tellement ty- pique du Santonien d'Algérie et de Tunisie que la présence d'O. Costei Coq., 0. dicholoma Bayle, 0. proboscidea d'xirch. et de leurs variétés me dispense de tout commentaire. C'est donc à tort que M. Bullen-Newton les regarde comme turoniennes. » En ce qui concerne les dernières couches s, t et u, que M. Blankenhorn déclare campaniennes parce qu'elles contiennent Ostrea vesicularis d'Orb., je ferai observer que ce fossile débute généralement, en France et en Al- gérie, dès le Santonien supérieur, et que je l'ai moi-même rencontré dans l'Ouady Askar en com[)agnie d'O. dicholoma Bayle et à' Echinobrissus VVal- theri Gauth., qui sont tous les deux Santoniens. Il est donc 1res admissible que ces bancs sont du Santonien supérieur et non du Campanien. » Si j'ajoute que je n'ai pas encore rencontré à Abou-Roach les Oslreidœ typiques du Cénomanien du nord de l'Afrique, telles que 0. Mermeti, O.Jla- hellala et 0. africana, qui forment des bancs puissants dans tout le vrai Cénomanien d'Egypte, on admettra facilement le peu de valeur d'une res- semblance de faciès pélrographique et de la coïncidence d'une couche de grès à la base d'Abou-Roach comme à celle du Gebel-Chebrewet. )) Il est donc rationnel de considérer comme turoniennes, ainsi que je l'ai toujours soutenu, les couches de la base d'Abou-Roach depuis a jus- qu'à m inclusivement et d'attribuer le reste au Santonien seul, tout en admettant au besoin que la couche n forme une couche de passage et peut être attribuée indifféremment à l'un ou à l'autre de ces deux étages de la craie supérieure, car elle ne renferme aucun fossile caractéristique. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Fixation par les corps poreiix de l' argdc en suspension dans l'eau. Noie de M. J. Thoulet. a J'ai montré dans une Note antérieure (^Comptes rendus, t. CXXX, p. 1639, 1 1 juin 1900) que les corps poreux jouissent de la propriété de fixer à leur surface les particules argileuses en suspension dans l'eau. Ce phénomène rend compte du rôle joué au sein (le l'Océan par les corps poreux qui y sont immergés ou qui y flottent, et particulièrement par les débris de coquilles et les fragments de ponce : les uns et les autres agis- sent pour clarifier les eaux. Afin d'obtenir une nouvelle confirmation, j'ai entrepris une seconde série d'expériences. ( 632 ) » Dans un même morceau de pierre ponce de Lipari, j'ai découpé six fragments, savoir : deux gros, deux moyens et deux petits, qui ont été ensuite égalisés à la lime douce, de façon à faire disparaître leurs rugosités et à les rendre deux à deux de poids sensiblement identique. I. II. Fragments petits. 0,2997 O12998 » moyens 0,^835 0,7787 » gros 3,7245 3,7800 1) J'ai préparé ensuite deux flacons égaux, à large ouverture, et j'ai versé dans chacun oSc^"^ d'eau distillée. Dans l'un d'eux j'ai ajouté 8b'',o820 d'argile de Vanves bien lévigée et desséchée. J'ai placé les fragments de ponce de la première série dans le premier flacon et ceux de la seconde série dans le second. Comme on devait s'y attendre, les six fragments ont d'abord flotté. Chaque jour, depuis le 3o mai 1900, les deux flacons ont été agités quelques instants, de manière à bien remettre en suspension l'argile, et ensuite abandonnés au repos. » Dans le flacon d'eau limpide, le petit fragment est tombé définitivement au fond après huit jours, le nioj'en après cinquante-cinq jours et le gros après quatre-vingt-six jours. Dans le flacon d'eau argileuse, le petit fragment et le moyen sont tombés ensemble après vingt-deux jours, le gros après trente-quatre jours. » Les fragments de ponce tombent donc notablement plus tôt dans l'eau trouble que dans l'eau limpide, et la durée de leur flottaison est d'autant plus longue que leur volume est plus considérable. » Il est rare que les fragments tombent nettement. Quand leur iinbibition atteint une certaine limite, leur flottaison ou leur chute dépend de très faibles variations de température, modifiant leur propre dilatation et celle de l'eau ambiante. Us montent et descendent allernalivement pendant quelques jours jusqu'au moment où ils se déposent définitivement. » Le rapport des durées de flottaison dans les deux liquides pour les fragments moyens et gros est le même ^ =3 — =:r — ^- Dans le cas des petits fragments, pour obtenir le même rapport, il aurait fallu que la chute dans l'eau argileuse s'effectuât en trois jours. Le retard éprouvé par le fragment, qui, en réalité, a mis vingt-deux jours à tomber au fond, est probablement dû à une compacité plus grande, que semble d'ail- leurs confirmer la comparaison des volumes de ces deux petits fragments de même poids. Ces irrégularités de texture sont surtout sensibles sur des fragments qui ne sont ni excessivement fins, ni de dimensions moyennes ou considérables. On serait donc autorisé à supposer que la chute est environ 2,5 fois plus prompte au sein d'une eau très trouble qu'au sein d'une eau limpide. » On ne saurait évidemment attribuer à de telles expériences une pré- cision qu'elles sont incapables de présenter. L'attraction de la ponce pour les particules argileuses est proportionnelle à la surface extérieure et inté- ( 633 ) rieiire des fragments, et celle-ci, par suite de la dimension des cellules, si variables dans les diverses portions d'un même morceau, n'est susceptible d'être appréciée que d'une manière grossière, d'après le poids. » L'expérience explique comment, par absorption lente de l'eau envi- ronnante, les fragments de ponce flottant sur la mer finissent par tomber au fond. Ces roches se rencontrent très fréquemment dans les sols sous- marins : dans certains parages, aux environs des Açores, par exemple, ils en constituent à eux seuls la majeure partie. A l'exception de quelques morceaux atteignant la grosseur du poing ou même davantage, la plupart n'ont guère que celle d'un grain de blé. Ils n'exigeraient donc, en les supposant d'origine subaérienne et non sous-marine, pas plus de un ou deux jours pour commencer à descendre, tandis qu'un fragment de la dimension d'une noix pourrait flotter pendant deux mois environ et, par conséquent, être entraîné par les courants assez loiu de son lieu d'origine. J'en ai rencontré dans les fonds du golfe de Gascogne, très éloignés de tout centre volcanique. » En notant la dimension des grains ponceux rencontrés au fond de la mer, en diverses localités, et en prenant en considération la vitesse moyenne des courants marins de la région, on peut donc obtenir une notion approxi- mative du lieu d'origine de ces grains. L'observation est d'autant plus facile que la ponce, même ii l'état de poussière impalpable, se distingue immédiatement au microscope. » A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. G. D. BCI.I.ËTIN BIBI.IO<;UAS>iIIQi;i<: Ouvrages reçus dans la séance du i5 octobre igoo. Abrégé de Géologie, par A. de Lapparent, 4* édition, avec esquisses des anciennes mers; i4ï figures dans le texte et une Carte géologique de la f 634 ) France en chromolilhographie. Paris, Masson et C'", 1901; i vol. in-i6. (Hommage de l'Auteur.) Les plaques sensibles auchamp clectrnslatique, par V. Schaffers, S. J. Paris, A. Hermann, 1900; i fasc. in-S". Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d' invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet i844' publiée par les ordres de M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie, t. XCVII, nouvelle série, année iSgS, i'* et 2^ Parties. Paris, Imprimerie Nationale, 1900; 2 vol. in-8°. Mémoires de la Société d' Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du dépar- tement de la Marne , 1899-1900. Chàlons-sur-Marne, 1900; i vol. in-8". Annales de la Société d' Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres du dépar- tement de la Loire, 2^ série, t. XX, i" livraison, année 1900, janvier, fé- vrier, mars. Saint-Etienne, J. Thomas et C'*, 1900; i fasc. in-8°. Côdigo de sanidad de la Repùblica de el Salvador, 1900. San Salvador; I fasc. in-8". Bulletin météorologique de l'Observatoire astronomique el météorologique de Belgrade (Serbie), janvier-juin 1900, publié par M. G. -M. Stanoié- wiTCH, Directeur de l'Observatoire. Belgrade, 1900; i fasc. in-^". On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLA RS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. iiis 1836 ios COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièreraenl le Dimanche. Ils forment, à la Bn de l'année, deux yoluraes ln-4V Deui Fables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque Tolurae. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : JO fr. - Départements : 80 fr. — Dnion postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans chez Messieurs : /Igen Ferran frères. ( Chaix. Alger < Jourdan. ( RuIT. Amiens Courtin-Hecquet. ( Germain etGrassin. ° ( Gastineau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. / Feret. Bordeaux j Laurens. I Muller (G.). Bourges Renaud. iDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. Cae/i Jouan. Chamberv Perrin. Cherbourg i . ■'' ( Marguene. Ciermont-Ferr... _ ( bouy. INourry. Ralel. Rey. Oouai (Lauverjat. ( Degez. Grenoble | ^"^"- ( Gralier et C'v La Rochelle Foucher. UHa,>re | Bourdignon. ( Dombre. Lille jThorez. Quarré. les Départements, ^ ( chez Messieurs ; , ( Bauinal. Lorient .. M"' lexier. Bernoux et Cumin Georg. Lyon { Côte. Savy. Vilte. Marseille Ruai. ., . ,. \ Valal. '^°"'/'*"'"' 1 Coulet et dis. Moulins Martial Place. ! Jacques. Giosjcan-Mau|Mn. Sidot frères. ( GuisL'Uau. Nantes j „ , f Veloppe. I Barma. Nice , ( Appy. Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. „ . . 1 Blanchier. Poitiers , , , ( Marche. Rennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard ( M"" ). „ i Langiois. Rouen , °. ( Lestnngant. S'-Étienne Chevalier. „ , ( Ponleil-Burlcs. Toulon ,, . , ( Huincbe. _ ■ t Gimct. Toulouse „ . ( Privât. , Boisselier. Tours ; Péricat. ( Suppligeon. ,, , . i Giard. Valenciennes , ( LeniaUre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Berlin. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et C'V Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. i Asher et C'. 1 Dames. . Friediander et fils. I Mayer et Muller. Berne Schmid et Francke. Bologne Zauichelli. Lamertin. Bruxelles J Mayolezet Audiarle. Lebègue et C''. i Sotcheck et C°. Buctiatest , , , \lcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BeJlelC". CiirisHania Canimermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hiist et fils. Florence Seeber. Gand.i Hosle. Gènes f Beuf. ICherbuliez. Geo. ^. Stapeimohr. 1/ Belinfante frères. I Benda. I Payot. Barlh. \ Brockhaus. g ( Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. ( Desoer. I Gnusè. Genève La Haye. Lausanne. Leipz Liégi chez Messieurs : ( Dulau. ^""^'■^ Hachette et C'«. 'Nutl. Luxembourg. .. . V. Biick. / Ruiz et C*. Mad,-id ' ^"""^ y •'"ssel. \ Capdeville. ' P. Fé. Milan jBocca frères. I Hœpli. Moscou Tastevin. Naples j Marghieri di Gius, i Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffer. New-York Stechert. ( LemckeelBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Reber. Porto Magalbaès et Monii. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Rome j Bocca frères. ( Loescheret C". Rotterdam Kiamers et fils. Stockholm Samson et wàllin. „, „ , , j Zinserling. S^-Petersbourg..\^^^^ I Bocca frères. ^ 1 Brero. Turm . ,' , 1 Clausen. f RosenbergetSellicr. Varsovie Gebethner et Wolflf Vérone Drucker. Vienne ! „ , , . _, ( Gerold et C. Zurich Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COUPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1« 31. — (.i Août i835 à 3i Décembre ib5o. ) Volume in-4"'; i853. Prix 16 fr. Tomes 32 à 61.— (1" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (1" Janvier 1866 à 3i L'écenibie 18S0.) Volume iu-4'; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUZXOMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points delà Physiologie des Algues, par MM. A. DERBÈset A.-J.-J. Solier.— Mémoire sur le Calcul des Perturbation» qu'éprouvent les Comètes, par M.Hanjen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec Sa planches ; i8ô6 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneukk. — Kssai d'une réponse à la question de Prix proposée en iS5o par rAcadèmie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Éiudicr les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- « mentaires, suivait l'ordre de leur superposition . — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature • des rapports qui existent entre l'étal actuel du règne organique et ses états antérieurs •, par M. le Professeur Bbonn. In-4°, avec 27 planches; i86j.. , 15 fr. A la même Librairie les Hémolres de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers SaTault à l'Académie des Sciences. W 10. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. lo octobre 1900.) MEMOIRES ET COMMUIVIGATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Henri Moissan. — Préparalion et pro- priétés des carbures de néodymc et de praséodj'me' 5t)5 MM. G. Rayet et A. Keiîaud. — Obscrva- Pagès. tions de la planète Eros, faites au grand équatorial de l'observatoire de Cordeaux. 600 M. GuiGXARD présente h, l'Académie un portrait de M. Bornet Cbi NOMINATIONS. M.M. ('.ohnu et Sarrau sont présentés à M. le Ministre de la Guerre pour laii-e partie du Conseil de perfectionnement de l'École Pulytecliniquc pendant l'année scolaire 1900-1901 6o'.! MEftlOIRES PRESENTES. M. E. GuARiNi souritct au jugement de l'Académie un Mémoire portant pour tilre : « Répétiteurs pour la télégraphie sans fil 1' 609. CORRESPONDANCE. M. Gruey. — Sur l'équation générale donnant l'intégrale de Jacobi, comme cas particulier 602 M. J, Guillaume. — Observations de la comète liorrelly-Brooks (è 1900), faites à l'obser- vatoire de Lyon 6o5 ^L W. Stekloff. — Le problème des Icm- pcralures stationna ires G08 .M. J. Meunier. — Sur les mélanges explo- sifs formés par l'air et par les vapeurs des hydrocarbures des principales séries orga- niques 611 M. Gkoroes Claude. — Sur l'éliminalion des harmoniques des courants alternatifs industriels par l'emploi des condensa- teurs et sur l'intérêt de cette élimination au point de vue de la sécurité pour la vie humaine 6i3 Bulletin bibliographiolu M. A. Brochet. — Sur les réactions acces- soires de l'électrolyse 616 M. L.-J. Simon. — Sur l'acide isopyrolrita- riquc, un nouveau produit pyrogéné de l'acide tartrique 618 M. L.-G. Seurat. — Sur la morphologie de l'appareil respiratoire de la larve et de la nymphe du Bruchus ornatus lîolim (iau M. V. Harlay. — Du ferment protéoly- lique des graines en germination GsS AL IVoEL Bernard. — Sur les tubcrculisa- tions précoces chez les végétaux 62G M. R. FouRTAU. — Sur le Crétacé du massif d'Abou-Roach (Egypte ) 63;) M. ,1. I'houlet. — Fixation par les corps poreux de l'argile en suspension dans l'eau 63 1 033 PARIS. — I.MPKIMIÎHIK G AUTH [E R-VI LL A RS , Quai des Granda-Augustins, 5S. Le 6V>an/ .• liAUTHlER-VlLLAnS. 1900 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS 'O^^0\ HEBDOMADAIEES DEC 1 ÙOO DES SÉANCES DE L^ACADÉMIE DES SCIENCES P.4R un. IiBS SBOBÉ r AIRES PBRPÉTiriUIi!». TOME CXXXi. [V^ 17 (22 Octobre 1900) ^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIilÉlUR-LIBRAIRE DKS COMPTES ItENDDS DES SÉANCES DE L'^AGADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusliiig, 55. 1900 I . RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI iSyS. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de l'Académie se composent des exlrails des travahx de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou potes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes reri^us a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'AcaJémie. Les extraits des Mémoires présentés par un TWfmbre ou par un Associéétranger de l'Académie compreinent au plus 6 pages par nujïiéro. Un Membre de l'Académie ne peut donnef aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont ptsi com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqu ïs par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. TJn Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année.' Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au .Bureau. L'impression de ces Noies ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Koles ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est tor'r-urs nommé; I mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3.' Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus lard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au-J leurs; il n'v a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative tailj un Rap})ort sur la f.ltuatioiwles Comptes rendus après! l'impression de chaque vx)lume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution dupré^ sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par KM. les Secrétaires perpétuels sont P"«» *' |'1 déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5-. Autrement la présentation sera remise à la séance COMPTES RENDUS DES SÉANCES DEC i 19QÔ DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 22 OCTOBRE i900, PRÉSIDENCE DE M. Mauri|;e LÉVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉODÉSIE. — Sur la convergence des méridiens. Note de M. Hatt. « Une ligne géodésique OM étant définie par sa longueur k comptée à partir de l'origine O, et par l'azimut z qu'elle fait avec la méridienne de l'orie^ine dont la latitude Lq est connue, on détermine, au moyen de ces données : \° la latitude de l'extrémité M; 2° la différence de longitude P des points O et M ; 3° l'azimut z' de la ligne géodésique avec la méridienne de M. » Pour celte dernière détermination, on ^value directement la conver- gence y des méridiens ou la différence des ajimuts z' et z, au moyen de la C. R., 1900, 2« Semestre. (T. CWXI, N° 17.) 83 formule généralement usitée 'D 2 1 >i II est possible d'exprimer rente, peut-être plus commode 636 ^ cosi(L — Lj) ='•' a convergence d'une manière un peu diffé- pour le calcul. Menant MQ perpendicu- lairement à la méridienne de l'origine, l'excès sphérique £ du triangle OQM sera, sans erreur sensible, obtenu au moyen de l'expression A'^sins cosz 5 ' dans laquelle r désigne le rayon moyen de la surface terrestre au point considéré. Les quantités Asin^ et ^cosi; ainsi que — ^ sont toujours déter- minées soit par les calculs préalables des positions géographiques, soit par ceux de la triangulation. » Soit menée la sphère tai^ente à l'ellipsoïde le long du parallèle du point M; la ligne MQ peut être considérée comme contenue tout entière dans la surface sphérique doint le pôle P est sur l'axe de rotation de la Terre. j » La différence des longitudes des points O etM est égale à l'angle P du triangle sphérique rectangle MQP dont l'hypoténuse PM est 90 — L, et en désignant par 90 — a l'angle en M on aura (') tanga tangP sinL. )» Les arcs MP, MQ, MO étant tous trois tangents à l'ellipsoïde et à la ( 637 ) sphère au point M, il est facile de voir que la convergence a pour expres- sion, en valeur absolue, y := a q= £. » Le signe — correspond au cas de la figure où le triangle MQO est extérieur au triangle MQP, le signe + au cas où MQO serait contenu dans MQP. » Il V a lieu de remarquer que la valeur de sinL est connue par les calculs préalables servant à la détermination des positions géographiques; de même celle de P. » Si cette dernière est faible la tangente se confond avec l'arc et l'on a dans ce cas a. = PsinL; du reste la plupart des Tables de logarithmes sont disposées de manière à permettre la détermination des lignes trigonométriques sinus ou tangentes des angles inférieurs à 2"4o' au moyen des logarithmes de leurs valeurs en secondes auxquels vient s'ajouter un logarithijîe S ou T faiblement variable. La traduction logarithmique de l'expression (f) serait donc dans tous les cas logoc = logsinL -t- logP 4 T;,— T„. i: On peut concevoir encore une Table dressée bar avance des produits pro- portionnels Psinlj 'convenablement corrigés eux-mêmes au moyen d'une Table additionnelle de termes complémentaires peu importants. » CHIMIE PHYSIQUE. — Diagnose des sursaturations gazeuses d'ordre physique et d'ordre chimique. Note de M. Berthelot. « 1. Sursaturation physique. — On sait que les systèmes liquides suscep- tibles d'émettre des gaz ou des vapeurs, sous des influences purement phy- siques de pression et de température, ne les dégagent pas toujours immé- diatement avec leur tension normale; l'évaporation a lieu seulement à la surface, sans que la masse soit divisée par l'émission de bulles intérieures. Les liquides chimiquement simples, à l'état Surchauffé, et les dissolutions gazeuses plus complexes sont susceptibles de subsister ainsi dans un état d'équilibre physique instable. Cet équilibi-e instable cesse subitement ( 638 ) lorsqu'on introduit dans la masse des bulles gazeuses, à l'aide d'un cou- rant gazeux, ou par une agitation vive au contact de l'air, ou bien encore par le contact de poussières tenant des gaz condensés à leur surface, etc. Le système tend à revenir à ui équilibre stable, caractérisé par la tension normale des vapeurs émises, ou des gaz dégagés. On sait que l'eau peut être ainsi surchauffée jusque versli3o°, i6o° et au delà. Les dissolutions de gaz carbonique, saturées sous [me pression notablement supérieure à celle de l'atmosphère, peuvent subssler à la température ordinaire, etc. » La sursaturalion persist( d'autant mieux que la température est moins élevée et la concenlratidn plus faible. )) J'ajouterai que la rupture d'équilibre sur un point, dans un liquide sur- saturé, n'entrahie pas nécessaikement la cessation de la sursaturation dans la masse totale; c'est ce que montrent les dégagements successifs d'acide carbonique, dans une dissolution secouée avec précaution, ou bien encore les soubresauts locaux del'eaujà peu près purgée d'air puis portée à l'ébul- lition. Tant que la sursaturatioii n'atteint pas de limites élevées, elle peut ne cesser que momentanément, incomplètement et par places; à moins d'établir un régime uniforme par une agitation convenable, ou bien en régularisant l'ébuUition. » 2. Sursaturation chimique. — Des phénomènes analogues peuvent être observés sur des liquides chimiquement instables, c'est-à-dire suscep- tibles d'éprouver une décomposition chimique spontanée, en dégageant des gaz et en tendant vers un équilibre plus stable et permanent. Tel est le cas de l'eau oxygénée pure, ou dissoute, celui de certains carbonates métalliques précipités dans dœ dissolutions, etc. Mais il est parfois diffi- cile de distinguer entre les s irsaturations gazeuses d'ordre physique et celles d'ordre chimique, lout(s les fois que la combinaison instable dis- soute dans l'eau n'est pas susceptible d'être isolée; les apparences pré- sentées par les systèmes en transformation étant fort analogues. " 3. Expériences thermochimiqiies : Sursaturations physiques. — Cher- chons comment cette distinqtion peut être faite par des expériences thermochimiques, toutes les fois surtout que les énergies mises enjeu et mesurables présentent un signe différent. » Pour bien défniir les phénomènes, j'envisagerai d'abord un liquide surchaufié, ou bien une dissolution de gaz carbonique sursaturée. Si l'on y introduit un thermomètre, au moment où le gaz ou la vapeur se dégage, on sait que la température du liquide s'abaisse. J'ai pris soin do le vérifier (639) spécialement, dans les cas où le dégagement du gaz carbonique se fait tout d'un coup et d'une façon en quelque sorle explosive; ainsi que dans les cas où ce dégagement est partiel et a lieu çà et là, en des points spéciaux, où on le provoque avec ménagement, sam recourir à une agitation d'en- semble. » Observons d'ailleurs que la quantité de chaleur absorbée par le déga- gement d'un volume de gaz déterminé, au sein d'une liqueur sursaturée, ne saurait être évaluée avec certitude d'après la connaissance de la chaleur de dissolution mesurée dans les conditions normales, ou calculée par les formules connues; d'après la tension sous liquelle ce volume gazeux entre- rait en dissolution directement au sein delà liqueur qui l'a formé, c'est- à-dire dans des conditions telles qu'il y ait équilibre stable entre le liquide et le gaz que ce liquide émettrait régulièrement, sous une pression et une température données. » 4. Dissociation des composes exothermmies . — I.a dissociation de cer- tains composés inslables à la température ordinaire, bien qu'ils aient été formés avec dégagement de chaleur, tels qub les carbonates de zinc et de cuivre, peut aussi donner lieu à une absorption de chaleur, soit que l'acide carbonique se dégage sous forme gazeuse, soit qu'il reste en dissolution. J'ai étudié autrefois ces phénomènes (^Ann. cAch. et dePhys., 5® série, t. IV, p. 167; 1875), et j'ai montré comment on poivait discerner les effets ther- miques de celte dissociation et ceux du déjagement gazeux, en opérant avec des dissolutions inégalement étendues. » 5 . Décomposition des composés endothertniques : Eau oxygénée pure. — La distinction entre les phénomènes physiques et les phénomènes chi- miques de sursaturation gazeuse est surtoit facile et décisive lorsqu'on compare une dissolution gazeuse propremeitdite, et la décomposition d'un composé instable endothermiqne, tel que l'eau oxygénée, dont la décom- position, avec formation d'un atome d'oxygène giszeux, dégage 21 700 ca- lories, d'après mes déterminations. Cette décomposition a lieu à la tem- pérature ordinaire, avec dégagement continu de fines bulles gazeuses, mais avec une grande lenteur : l'agitation l'accélère. Elle devient surtout rapide au contact de certains corps pulvérulents, tels que la mousse de platine. » Il m'a semblé utile de suivre la marche des phénomènes thermiques qui l'accompagnent, en opérant avec un calorimètre de verre. J'ai mis en œuvre une dissolution susceptible de dégager dix fois son volume d'oxy- \ ( 64o ) gène libre, ou plus exactemenr iS^.gS par litre de liqueur; j'y ai projeté quelques décigrammes de mou;se de platine. Température initiale 21°, 21 Au bout d'une minute, la température s'est élevée à 21°, Sg 2 minutes, 3 minutes, 5 minutes, 7 minutes, 12 minutes. Excès. 21°, 59 38 21°, 76 55 21°, 89 68 22°, l3 92 22°, 82 1 1 1 22°, 68 i47 » Le phénomène se prolonjfe presque indéfiniment, en se ralentissant toujours davantage. A la liraite, le réchaufFement atteindrait i°,90 environ. » On peut représenter par les courbes en fonction du temps, soit les volumes gazeux dégagés, soit lis températures. Les deux courbes ont une forme hyperbolique fort analo2;ue ('). des températures initiales différentes, ou à des concentrations inégales, la marche de la courbe est d'autant plus rapide que la température esl plus élevée. A une même température, avec des liqueurs de concentration inégale, il en est de même à mesure que la concentration est plus forte ; nais la forme de la courbe conserve toujours les mêmes caractères généraux. » Tels sont les fiiits observés : j'ai cru nécessaire de les signaler avec détail, afin de montrer que les apparences d'un dégagement gazeux, et notamment la forme de la cowbe representatù'e de ce dégagement sera la même pour une sursaturation physique et pour une sursaturation chimique. » 6. Eau oxygénée et permanganate de potasse. — Je vais maintenant appliquer les mêmes notions i l'étude d'une liqueur plus compliquée, celle qui résulte de la déconDosition réciproque entre les dissolutions d'eau oxygénée et de permanganate de potasse (avec grand excès d'acide suUurique). Cette décompositi(n donne lieu, comme on sait, à une liqueur incolore, tandis qu'il se dégage des poids égaux d'oxygène empruntés à chacun des deux composants : 5H=0=+(Mn-0»R- + «SO'H=)=50»+5H=0 + (SO*R-+2SO'Mn-f-3H=0) + (/i-3)SO'H^ (') Si elles étaient semblables, il y aurait proportion entre la chaleur dégagée et le temps. ( 64> ) i) Chacun sait aussi que si l'on opère avec précaution le mélange des deux liqueurs, convenablement étendues, en les maintenant d'ailleurs aune basse température, à — 12° par exemple, on peut réaliser l'expé- rience sans qu'aucun gaz ne se dégage. La liqueur se décolore de même et elle demeure telle pendant un temps considérable, si on ne l'agite pas et si l'on n'y introduit aucun gaz ou matière pulvérulente. Mais si on laisse la température se relever, l'oxygène se dégage avec effervescence. M. Baeyer a reconnu d'ailleurs, dans ces derniers temps, que ce dégage- ment a lieu même à basse température, fous l'influence d'une agitation convenable. » Ces phénomènes sont susceptibles de deux interprétations. D'autre part, on peut supposer une sursaturation d'ordre physique, attribuable à une simple dissolution d'oxygène; opinion émise par M. Baeyer, D'autre part, il est permis de supposer l'existence d'une combinaison suroxygénée instable : opinion qui m'a semblé la plus probable, parce que la décompo- sition de deux com()osés mis en présence, accomplie simultanément et sui- vant des rapports atomiques, implique d'ordinaire l'existence d'un composé intermédiaire (' ). » J'ai entrepris de nouvelles expériences dans la pensée que l'exis- tence d'un tel composé pourrait être établield'une façon plus directe par des mesures calorimétriques. Je les avais déjàlentées autrefois, en essayant de déterminer la chaleur dégagée, au mom(nt du mélange des deux li- queurs, à — 12°. Mais la chaleur dégagée dar la formation des sulfates manganeux et potassique aux dépens du permanganate de potasse est beaucoup plus grande que la chaleur dégagée par la décomposition propre de l'eau oxygénée; l'exécution de mesures précises à — 12" est, en outre, si délicate, que je n'avais pas cru pouvoir tiier de mes essais de conclusions certaines. » En les reprenant, je me suis aperçu :ju'on pouvait réaliser l'expé- rience à la température ordinaire, et avec une grande précision, pourvu que l'on opère avec des dissolutions suffisiminent étendues, dissolutions dont la dilution, d'ailleurs, ne diffère pas beaucoup de celle des expériences exécutées à — 12". Mais il convient d'observer les précautions minutieuses, signalées par M. Gernez dans ses remarquables travaux relatifs à l'étude des sursaturations. ( ' ) Aii/i. de Ch. et de Phys., 5" série, t. XXI, p. 176 ; i88j. 1 ( 6/42 ) )) On réussit, en effet, à exécuter l'expérience, même à la température de 4-20° : à la condition d'opéper le mélange des deux liqueurs refroidies, séparément à un degré déterra né par des tâtonnements préalables, et tel que ce mélange une fois fait possède, à un ou deux dixièmes de degré près, la température ambiante. Les dégagements gazeux peuvent être ainsi ra- menés à être nuls, ou très faibles, pendant un intervalle de temps notable, avec un mélange capable de dégjiger, par exemple, 400'^'' d'oxygène par litre. » Il suffit d'y projeter queloues décigramraes de platine pulvérulent, pour provoquer un vif dégagenjent d'oxygène. Un tel effet, qui dégagerait le même volume d'oxygène, daks une dissolution d'eau oxygénée étendue, développerait une élévation de température égale à +0^,076. » Ce chiffre n'est certes pas Utribuable rt/?rjori à la mesure de la chaleur de décomposition du composé iistable que l'on recherche; je le cite seule- ment pour donner une idée de l'ordre de grandeur du phénomène ther- mique qu'il s'agit d'étudier. » 7. Voici comment j'ai réalisé cette expérience, après avoir fait les éludes préalables qui précèdent : » J'ai pris 25" d'une dissolution d'eau oxygénée, susceptible de dégager i3s'',93 d'oxygène libre par litre; je l'ai versée peu à peu dans quatre fois son volume d'une liqueur formée d'acide sulfurique et d'eau, suivant le rap- port S0''H- + 3H^0. Après refroiiiisseinent, j'ai complété avec le même acide 3oo^'= exactement. Ayant préparé, d'autre part, une dissolution de permanganate de potasse, renfermant environ 208"^ de ce sel au litre, j'ai constaté que 100'^'= de l'eau oxygénée précédente décoloraient exacte- ment 1/40'''' de la solution de permanganate (additionnée d'un excès d'acide sulfurique). J'ai alors pris 35*=° de ce permanganate et je les ai versés peu à peu dans trois fo;s leur volume de l'acide S0*H- + 3H-0, en absorbant à mesure la chahur dégagée. Puis j'ai ramené le tout, par addition du même acide, à 3oor exactement. » Les deux liqueurs ainsi pifcparées et mises en œuvre immédiatement sont susceptibles de réagir à volumes sensiblement égaux. On les amène séparément et rapidement à une température inférieure d'un demi-degré environ à la température ambiante, de telle façon que le mélange, une fois accompli, présente sensiblement cette température : ce qui a pour effet de rendre aussi petite que possible la correction de refroidissement. Observons encore que ce mélange devra être pratiqué dans le temps le plus court possible après l'addition de l'acide sulfurique au permanganate, la liqueur { 643 ) résultante se transformant lentement, an bont de quelques heures, en sulfate manganique avec dégagement d'oxygène, ainsi que je l'ai signalé dans mon Mémoire de 1881. » Cependant on a pris soin de disposer à côté du calorimètre, dans un vase pareil, et dans des conditions aussisemblables que possible, nn té- moin, c'est-à-dire un volume du même liquide qui résulte de la réaction accomplie, égal au volume des deux liqueurs réunies, qui vont être mises en expérience, soit 100" dans la plupart dîs cas, cette eau étant prise à la température ambiante. On y suit la marche de la température avec un thermomètre, prirallclement à celle du mélange soumis à la mesure calori- métrique; ce qui fournit la mesure comparative la plus rigoureuse du re- froidissement; c'est la méthode que j'ai coutume d'employer dans l'élude des réactions lentes (^Traité pratique de Calorimélrie chimique, p. 43). » Cela fait, dans un calorimètre de verre mince (soigneusement nettoyé à la potasse et à l'acide siilfuriquo), on introduit 5o'*^ de la liqueur renfer- mant une quantité d'eau oxygénée qui dégagera oS'',o58 d'oxygène (42"'^), et l'on fait couler goutte à goutte à sa surface So"" de la liqueur renfermant le permanganate équivalent, en amortissant le choc à l'aide du thermo- mètre. » Le permanganate surnage, avec une réaction d'abord presque insen- sible. Cela fait, par un mouvement horizontil et circulaire lent, on mé- lange peu à peu, par leur surface de contact commune, les deux liqueurs, en y évitant toute introduction de bulles djair. On parvient à réaliser ainsi une décoloration (.'omj)lète, sans dég;agement bien sensible d'oxy- gène. I-ia liqueur étant devenue incolore, on vérifie que l'addition d'une goutte de permanganate lui communique une teinte rosée permanente. J'ai d'ailleurs opéré alternativement : d'une prt, avec une lir|ueur exacte- nient décolorée, et, d'autre part, avec une liqueur teintée à la limite. » Ce mélange ainsi obtenu, on commence les lectures du thermomètre calorimétrique, en évitant tout choc ou agitation brusque, et on lit coiii- parativement le thermomètre plongé dans le liquide qui sert de témoin. » Première expérience. — La marche des deux thermomètres était sensi- blement la même dans la période préliminaire, au cours de l'expérience que je viens de décrire. Elle a été exécutée a/ec un mélange rendu tout à fait incolore. La température du témoin éttit ascendante, c'est-à-dire la correction du refroidissement nésative : Température du témoin. 22°, 70 Température du mélange 22°, 90 C. R., 1900, 2» Semestre. (T. CXXXI, IN" 17. 84 ( 644) » Ascension régulière des thfrmomètres pendant un intervalle de huit minutes en tout : Témoin. o4 ') Les effets du réchauffemen ment j'ai projeté quelques décig ce qui a provoqué un vif dégag » Ascension du thermomètre sont sensiblement les mêmes. A ce mo- nmmesde mousse de platine pulvérulente; einent gazeux. Mélange. Après I minute -i-o,)35 » 2 minutes -4-0,355 « 5 minutes -(-0,395 » 12 minutes -(-o,i55 Différence Mélange -hC.o^S Témoin. -1-0°, o63 4-0°, l55 — û'iOÔS : - o», 092 » Ain.si l'on a observé une élévation brusque de -1-0°, 35, au premier moment du dégagement gazeux, et cette élévation a continué en se ralen- tissant. Au bout de douze minutes, elle surpassait de -1-0", 092 la variation de température parallèle du témoin. Ce chiffre doit être regardé comme un minimum, les dégagements de gaz et de chaleur corrélativement se prolongeant indéfiniment, ainsi que le montre l'expérience faite plus haut avec l'eau oxygénée pure. Mais en prolongeant les mesures, la différence entre la marche des deux thermomètres se rapprocherait trop des limites d'erreur. » Deuxième expérience. — ( ette expérience a été conduite comme la première, si ce n'est que le m?lange a été amené à être teinté en rose d'une façon à peine sensible. La marche de la température du témoin était inverse de la précédente, c'est à-dire descendante, et la correction du refroidissement par conséquent positive. » Le mélange a été opéré avic les mêmes précautions. Température du témoio 23°, 3i Température du mélange 23°, 54 » On projette une petite quantité de platine pulvérulent; vive efferves- cence. Le dégagement d'oxygène ne décolore vas la liqueur, qui conserve la teinte rose toncé qu elle possédait auparavant : ce qui prouve qu'elle ne contenait pas d'eau oxygénée inaltérée. ( 645 ) Marche des thermomètres. Mélange. Témoin. Après I minute -t-o°, o4 » Après 9 minutes +e°,oi — o'',o54 Différence. +0°, 064. » Ainsi au début, on observe une élévation brusque de +0°, 04, à peu près la même que plus haut. La variation totale en minutes monte à H-o°,o64. L'ex|)érience n'a pas été suivie au delà. Elle manifeste égale- ment le caractère exotheriïiique du dégagement d'oxygène, sauf les petits écarts inévitables dans des essais aussi délicats; surtout en raison des pertes d'oxygène qui ont lieu tant au seia de la liqueur, pendant le mé- lange, avant toute addition de platine, qte par la surface même de cette liqueur. » En tout cas, on voit que le développement de chaleur le plus fort observé dans ces essais l'emporte sur celui oui répondrait au dégagement du volume d'oxygène fourni par l'eau oxyâénée seule. Or sur les deux atomes d'oxygène qui se dégagent ici, un seul dérive de l'eau oxygénée, l'autre atome dérivant du permanganate décomposé simultanément. » Le composé instable qui s'est formé, c'èst-à-dire le trioxyde d'hydro- gène par hypothèse, renfermait nécessairement ces deux atomes d'oxygène. Ainsi la fixation de ces deux atomes d'oxygine pour constituer la molé- cule dont il s'agit aurait absorbé plus de chileur que si la moitié de cet oxygène avait concouru à la formation de Ja molécule d'eau oxygénée. Sans insister sur ce point, je me bornerai à observer le caractère endo- thermique du nouveau composé, caractère corrélatif de sa grande insta- bilité. » J'avais espéré obtenir des excès de température plus considérables, en opérant sur des liqueurs plus concentrées : par exenjple, en ajoutant à un volume d'eau oxygénée seulement son volume de l'acide SO^H^ -\- 3H-0; et en opérant de même pour le permanganate équivalent. Dans ces condi- tions, le développement de chaleur produit lors du mélange devrait s'élever à un demi-degré environ, s'il n'y avait pas dégagement d'oxygène. Mais je n'ai pas réussi à opérer un tel mélange sans aucun dégagement d'oxygène. Tout au plus, en interrompant les additions de permanganate à plusieurs reprises, jusqu'à cessation des dégagements gazeux partiels, a-t-il été possible, dans un certain nombre d'essais, de parvenir, vers la (in de ( 646 ) l'expérience, à un état comparable à celui des essais précédents, c'est-à- dire de continuer l'addition du permanganate jusqu'à décoloration, touten maintenant en dissolution unejdose d'oxygène susceptible de faire effer- vescence par une projection dp platine. Quand cette effervescence flnale est considérable, on observe qji'elle répond encore à un dégagement de chaleur sensible au thermomètre. C'est ce qu'atteste l'expérience suivante, faite sur un mélange de ce génie : Mél (1) (II) (III) elîervescen e tombée. ! o.oi nge Témoin. u 17,58 17,60 0,02 -t-o,o3 — o.o?t^o,oi Après 1 minute. 17 > 7' » Srainutes. '7j7^ Projection de platine. Vive elTervcscence. Après 4 minutes. •7)7^ » Sominutes. '704 j / < '7j74 j / / / .. 2o5minules. .S.Ss!"'»^ ( ,8,68 ! "'^^ H^o,9/l- 0,94-0^ o , 1 4 -f- o , 20 — o , 1 4 == o , 06 00 » Dans la période (I), dégagement d'oxvgène presque insensible, lequel semble répondre à un j)etil développement de chaleur. » Dans la j)ériode (H), dégagement rapide de gaz et élévation de H- o°,oo6. » Enfin, la période (III) sert de contrôle, la marche comparative des deux thermomètres, observée pendant près de trois heures, ayant indiqué des variations identiques : ce qui montre la perfection de la méthode calo- rimétrique employée. » Une autre expérience, failjs avec le même mélange, en adoptant la méthode de correction Regnaulj-Ffaundler, a indiqué, pour une durée de six minutes, un dégagement de thaleur répondant à 4- o",oG. » Dans tous les cas, ce dégagmnent de chaleur correspond aux dernières fractions d'oxygène retenues daps la liqueur. » En résumé, les expériences que je viens de décrire établissent que l'oxygène, susceptible de demeurer dissous en quantité considérable dans les mélanges d'eau oxygénée et de permanganate de potasse signalés plus haut, s'y trouve à l'état d'une combinaison instable, autre que l'eau oxy- génée, et dont la décomposition brusque dégage de la chaleur : c'est une sursaturation chimique. » ( 647 ) CHIMIE GÉOLOGIQUE. — Origines de l'hydrogène atmosphérique ; par M. Armand Gautier. « L'hydrogène libre existe dans l'atmosplière ; j'ai montré que l'air en contient environ 2 dix-millièmes de son volume. Là pourrait s'arrêter cette constatation, sans que nous ayons à nous demander, pas plus qu'on ne le fait d'ordinaire pour l'oxygène, l'azote, l'argon ou l'acide carbonique, quelle est l'origine de ces gaz de l'air. Mais remarquons que, tandis que l'oxy- gène aérien tend à rester à peu près conslant en vertu du balancement qui s'établit entre les oxydations ou combuslicns et la réduction de l'acide carbonique par les plantes; que l'azole, à scn tour, fixé par diverses bac- téries et par les algues inférieures, retourne à l'état d'azote libre, grâce au fonctionnement des animaux et surtout des microbes anaérobies, au con- traire, la masse de l'hydrogène semblerait devoir augmenter sans cesse dans l'atmosphère, en raison de phénomènes puissants et continus dont le mécanisme et les conséquences méritent d'étr^ examinés de près. » L'hydrogène, et le méthane qui l'acconnjagne en très faible propor- tion dans l'air normal, l'un et l'autre doués Id'une véritable inertie chi- mique les faisant résister, du moins à froid, auxn'ansformations ultérieures, se produisent ensemble ou séparément, dans tine foule de fermentations, vaseuses, butyriques, putréfactives ('), etc. Le méthane s'exhale des terrains houillers et pétroliféres, il est abondamment fourni par les volcans et surtout par les volcans de boue; il s'échappe de beaucoup de sources minérales chaudes ou froides (Guntersbad, Harrowgate, Aix-la-Chapelle, Nenndorf, Iwanicz, elc.V L'hvdrogène l'accompagne le plus souvent et il sort en bien plus grande abondance que lui des terrains et des évents volca- niques. Bunsen le signalait dans les fumerolles des volcans d'Islande (-); Ch. Sainte-Claire Deville dans celles de Toscane; M. Fouqué dans les émissions volcaniques de Santorin (^). Les gaz analysés par ce dernier savant contenaient, avec de l'hydrogène sulfuré, de l'acide carbonique, (') A. Gautier et Étard, Comptes rendus, t. XCIV. p. iSSy. C) Ann. de Chirn. et de Pliys., 3= série, t. XXXVttll, p. 264 et suivantes. liunsen a trouvé dans ce gaz jusqu'à 10 ])our 100 d'iiydrogène libre. (•') Santorin et ses éruptions, p. 226 et suiv.; Paris, iSjy. I ( 648 ) de l'oxygène, de l'azote libre, depuis de traces jusqu'à 3o pour loo d'hy- drogène accompagné de o,45 à 3 pour loo de formène. » Les évents sous-marins lancent dans l'air des quantités plus grandes encore de ces gaz inflammablts. » Remarquons que ces phénomènes volcaniques qui, par leur violence et leur ampleur, frappent no re attention surtout sur quelques points du Globe, ne sont, en réalité, que la manifestation extérieure de réactions souterraines qui se continuent à peu près partout, depuis un temps indé- fini, sous le sol qui nous porte. Or, ces mêmes réactions, encore très actives aujourd'hui, se passaient avec une intensité autrement grande aux époques lointaines où se formpient les roches les plus anciennes (granits, porphyres, gneiss, gabbros, ^tc). Nous en avons la preuve par l'examen des inclusions gazeuses : quelle que soit l'origine locale d'un granit, d'un gneiss, d'un basalte, on y troiive toujours, quand on en examine une coupe mince au microscope, des cjvités globulaires creusées dans les cristaux constitutifs de ces roches, cavités où se trouvent inclus, en partie à l'état liquide, en partie à l'état de gaz, de l'eau, de l'acide carbonique, quelques hydrocarbures, quelquefois de l'oxyde de carbone, mais surtout de l'hydrogène libre, c'est-à-dire l'ensemble des gaz volcaniques actuels ( ' ). M. Fouqné en a extrait l'hydrogène, soit en attaquant la roche par l'acide fluorhydrique, soit en en épuisant la poudre à chaud à la pompe à mercure. A. Tildena trouvé, dans ces inclusions, jusqu'à 88 pour loo d'hydrogène (-). » Mais aux réactions ignées du noyau central en fusion, que l'étude de ces gaz inclus montre s'être faites à peu près comme à l'époque actuelle depuis les temps géologiques, réactions qui se sont continuées jusqu'à nous et qui ont dû donner naissance à un volume énorme d'hydrogène, j'ai reconnu qu'il vient s'ajouter] des actions nouvelles dues à l'attaque par la vapeur d'eau à des températures très inférieures au rouge des granits et autres roches anciennes depuis longtemps solidifiées. Ce sont ces faits que je désire communiquer à l'Académie. » Lorsque de l'intérieur d'un gros bloc de granit, d'un mètre cube par exemple, on détache par cassure un échantillon de loà i5 kilogr. que l'on broie aussitôt grossièrement entre deux meules de granit, on obtient par tamisage dans le gaz carbonique sec une poudre fine qui, placée dans un ( ' ) FoiîQuÉ, loc. cit. (^) Bull. Soc. cliini., 3" série, t. XX, p. 66. ( «49 ) récipient de verre dont on chasse l'air au préalable grâce au vide d'une trompe à mercure, fournit, quand on la traite à too" par l'eau aidée des acides, ou même à 280° par l'eau pure, une notable quantité de gaz oîi domine l'hvdrogène (quelquefois mêlé de for mène), accompagné d'un peu d'ammoniaque, d'hydracides divers, d'hvdrogène sulfuré, d'acide carbo- nique, d'azote libre et d'une trace de pétrolènes. Il se fait, en un mot, un ensemble de produits gazeux entièrement analogues à ceux que dégagent les volcans. ■» Un kilogramme de poudre de granit (de Vire), traité par de l'acide phosphorique sirupeux (') mélangédeson volume d'eau, dans un appareil entièrement en verre où l'on avait fait le vide complet, a donné les gaz suivants recueillis à la trompe à mercure : Acide chlorhydrique traces ( ^ ) Hydrogène sulfuré 1 65", 7 Acide carbonique 261", 4 Hydrocarbures absorbés par lebrom^.. S""", 8 Formène . . traces Azote libre j . . 5 1 ", 24 Oxygène • • -l ■ • nul Hydrogène libre j. . 916" 76 n Ainsi, un volume de granit dégage par les acides plus de 3,5 fois son volume de gaz où domine surtout l'hydrogène libre. » Le formène manque dans ce cas, mais je l'ai rencontré dans les gaz d'autres échantillons; je reviendrai ailleurs sur ce point. » Dans les gaz volcaniques, on trouve souvent de l'acide chlorhvdrique en abondance : il s'explique par la réaction de la silice et de l'eau au rouge sur les chlorures alcalins ou terreux. Mais l'action de cet acide, sous pression, pas plus que celle de l'acide phosphorique, n'est indispensable à la production des gaz du granit : l'eau seule est nécessaire, et son action (') Quand on emploie l'acide sulfurique, il est réduit; il se dégage beaucoup de SO' mêlé d'un peu d'acides chlorhydrique, fluorhydrique, et souvent une trace d'iode. (■-) La petite quantité de HCl qui se forme reste dissoute dans la liqueur aqueuse servant à attaquer le granit. Avec l'acide phosphorique sirupeux, j'ai trouvé o'''',8 de HCl pour 100 de gaz. ( 65o ) commence bien avant le rouge. Un kilogramme de poudre de granit de Bre- tagne chauffé en tubes scellés à 28o"-3oo° avec de l'eau pure a donné : Hydrogène sulfuré. Acide carbonique. . Hydrogène libre. . Azote libre 7.2 /Jo.o 0,3 » Quelle est l'origine de ce> gaz? » A l'époque lointaine où, ,en vertu de réactions ignées, se séparaient de la masse formant le noyau errestre les matières siliceuses d'où devaient résulter les granits, gneiss, porphyres, etc., ces matières constituèrent peu à peu, au-dessus du noyau (ncore fondu, une véritable gangue à demi fluide dans laquelle restèrent englobées, retenues par capillarité ou autre- ment, de petites quantités des mbstauces à radicaux métalliques empruntées au novau central, encore fondu, d'où ces matières étaient sorties. Après la cristallisation successive des éléments de ces roches, ces impuretés, véri- tables eaux mères solidifiées, restèrent mélangées en proportion, et, sans doute, en nature variable suivant les lieux, aux quartz, feldspaths, micas, etc., qui formèrent la masse principale de la roche. Ce sont ces parties accessoires, sultures, azotures, argonures, carbures, fluorures, pho- sphures, arséniures, sulfosilicates, etc. , qui, dans nos expériences d'attaque du granit par l'eau, aidée ou non des acides, donnent naissance aux gaz observés, en même temps qu'à une faible quantité d'iode, de sels ammo- niacaux, d'arsénites, d'acide fluosilicique, décomposés phosphores, ferru- gineux, alumineux, etc., sur lesquels nous reviendrons dans un prochain Mémoire. » La faible proportion de des produits les a fait généralement négliger jusqu'ici, mais on comprend tout l'intérêt de leur étude attentive : si nous ne pouvons, en effet, pénétrer directement, par sondages, jusqu'à la masse métallique du globe, les roches granitiques et les autres roches anciennes nous donnent, par les produits accessoires qu'elles ont retenus, une idée de la composition des couches sous-jacentes d'où elles sont sorties, et la nature de leurs impuretés, dévoilée par leurs produits de décomposition, est, en effet, bien conforme à l'idée que nous nous faisons de la composi- tion de ces couches .sous-granitiques. » En ce qui concerne la formation du gaz hydrogène, le plus abondant (65i ) et le plus imprévu des gaz qui se produisent dans l'attaque du granit par l'eau, tout se passe, ainsi que je m'en suis assuré par les dosages simul- tanés de ce gaz et de la petite quantité d'ammoniaque qui se forme en même temps, comme si ces deux substances provenaient principalement de la décomposition par l'eau d'azotures et particulièrement de l'azoture de fer Az^Fe». Az2Fe''+ 6H='0 = 2AzH= 4-6FeO + 6H. » L'ammoniaque se produit, en effet, presque proportionnellement à cette équation, quoique toujours avec un excès d'hydrogène, d'autres sub- stances, carbures, sulfures, etc., donnant aussi naissance à ce gaz, et un peu d'azote se dégageant en même temps à l'état libre. » Je n'ai pas encore extrait l'azoture Az-Fe" de la roche, mais je rappelle que les azotures Az-Fe' et Az-Fe% donnait de l'hydrogène et de l'ammo- niaque lorsqu'on les attaque par l'eau acidifiée, ont été trouvés en enduits cristallins métalliques dans les fissures des laves de l'Etna ('). » Quant aux hydrocarbures, ils ont certainement pour origine la dé- composition par l'eau des carbures de fer et d^aluminium retenus dans les granits. / » Nous reviendrons, dans un prochain Mémoire, sur l'origine de l'hy- drogène sulfuré et de l'acide carbonique dus â la décomposition par l'eau de sulfosilicates et carboxysulfures. » En dehors de toute explication théorique, il résulte de mes recherches relatives à l'action de l'eau sur les granits que^ dans les régions médiocre- ment profondes qui atteignent seulement 280°^ et a fortiori -au. delà, partout où peut pénétrer l'eau ou sa vapeur, l'acide carbonique, l'hydrogène sul- furé, l'azote, etc., prennent naissance comme dans ces expériences. » La pénétration de l'eau superficielle jusqu'aux régions ignées du globe n'est pas nécessaire pour expliquer la formation de ces gaz et des produits accessoires identiques à ceux qui sortentdes volcans. Ils prennent naissance grâce à l'action de l'eau, non sur les micas, quartz, feldspaths, etc., et autres silicates qui forment la masse principale des terrains les plus anciens, mais bien sur les principes métalliques empruntés autrefois au noyau terrestre en fusion et restés inclus en petite proportion flans ces roches lors de leur solidification. Les régions moyennement profondes du globe deviennent ainsi une source continue d'hydrogène et autres gaz dits volcaniques ; ils (') O. SiLVESTRi, Pogg. Ami., t. CLVIl, p. i(ij. C. H., igoo, 2" Semestre. (T. CXXXI, N" 17.) 85 ( 652 ) s'échappent par toutes les fissures, suffioni ou érents, ainsi que par beau- coup de sources minérales froides ou chaudes et, s'ils ne trouvent pas d'issue immédiate, ils imprègnent les -oches sous forte pression et, dans le cas de l'eau, de l'hydrogène sulfuré, ce l'acide carbonique, etc., ils s'unissent à leurs matériaux; ou, si ces gas sont chimiquement inertes, tels que sont l'hydrogène, le méthane ou l'azkte, ils arrivent par diffusion jusqu'à la sur- face du sol et s'échappent lenteiient dans l'atmosphère. » Ces phénomènes se continient depuis que l'eau s'est formée et qu'elle a pu réagir sur les matériaux terrestres, c'est-à-dire depuis les temps les plus lointains; et il y aurait lien de se demander si l'hydrogène ainsi accu- mulé sans discontinuité dans notre atmosphère, ne représente pas un volume bien supérieur au deut dix-millièmes que nous y avons trouvés, ou, si ce gaz s' élevant peu à peu vers les régions supérieures, ne s'échappe pas dans l'espace. )) Mais la solution de cette louvelle question n'est pas indispensable ici. Dans ce Travail, nous avoijs voulu éclairer avant tout le problème de l'une des origines de l'hydrogfene aérien ; la seconde origine nous paraît être le résidu resté dans l'atmosphère au moment de la formation de l'eau terrestre, par la combustion de ce gaz hydrogène en présence d'un excès d'oxygène, d'azote, d'acide carbonique et de vapeurs diverses. » MEMOIRES LUS. ZOOLOGIE. - Observations, sur le développement des Onychophores. Note deJM. E.-L. Bouvier. « En étudiant la riche coUecton d'Onychophores du Musée britannique, j'ai eu l'occasion d'observer qujune espèce de l'Afrique australe, XePeiipa- topsis Sedgwicki Purcell, se distingue des autres espèces du même genre et se rapproche du Paraperipalus ^ovœ-Britanmœ Willey par la vésicule blasto- dermique implantée sur la tète de ses embryons et par les divers degrés d'évolution que présentent ces derniers à l'intérieur d'une même femelle. Ces faits ont été mentionnés, très incidemment, dans un Travail d'ensemble publié parle Quarterly Journal; depuis, ayant eu à ma disposition les ma- tériaux du Musée de Hambourg et une femelle gravide due à la libéralité de M. Purcell, j'ai pu compléter ces observations et les rectifier en les précisant davantage. ( 653 ) )* La vésicule blastodermique nutritive, telle que je l'avais trouvée au début de mes recherches, se présente sous la forme d'un sac fort réduit qui s'attache sur la nuque par un grêle pédoncule. Les embryons, à ce stade, sont recourbés sur eux-mêmes et mesurent 8""" ou 9™™ de longueur; ils ont une cavité buccale bien formée, de larges intervalles entre leurs appendices et des lobes procéphaliques à peine saillants. » Au stade plus jeune où les embryon;- sont enroulés en spirale, et où de puissants lobes procéphaliques se voient en avant de la bouche large- ment ouverte, le sac vésiculaire devient véritablement énorme; il occupe généralement deux dilatations successives de l'utérus de la femelle et présente alors un fort étranglement dans son milieu. Les embryons, à ce stade, ont environ 3™" de longueur et leur vésicule ne mesure pas moins de gmm ^ gmm. j]g g^ut absolument identiques aux embryons correspondants du Paraperipatus Nova'-Britanniœ et se caractérisent, comme eux, par l'en- roulement spiral. On voit sur la nuque un évasement ouvert auquel vient se rattacher le pédoncule de l'énorme vésicule nutritive. )) Il est difficile, à ce dernier stade, de se rendre compte des différences que peuvent présenter les embryons d'une même femelle; ils ont tous à peu près la même taille, des bourgeons appe4diculaires rapprochés et une très grande vésicule, ce qui rend leur comparaison fort difficile. Mais il n'en est pas de même quand on se reporte à uki stade plus avancé. J'ai soi- gneusement comparé les embryons à petite vésicule contenus dans une même femelle et j'ai pu constater que les plus rapprochés des ovaires ont encore une vésicule assez forte, que cet organe se réduit à mesure qu'on se rapproche du vagin et que les plus voisins de ce dernier en sont totale- ment dépourvus. Ces différences d'évolution n'ont pas été observées dans les autres Peripatopsis ; elles sont d'ailleurs infiniment moins grandes que chez les Paraperipatus et Peripatus, Onycliophores où l'on peut observer tous les stades, au sein d'une même femelle. » Quand les embryons sont presque mûrs et sur le point de naître, ils n'ont plus de vésicule et paraissent de nouveau tous semblables. Mais alors on observe dans les branches utérines, au voisinage de l'ovaire, de très petits embryons qui proviennent d'œufs récemment expulsés. Un peu plus lard, les gros embryons sont évacués et il ne reste plus que les petits qui forment un chapelet plus gros et plus lon^. Il semble, dés lors, que les femelles de P. Sedgwicki sont toujours en gestation, et je dois dire, en fait, que je les ai toujours trouvées à cet état. » Par la vésicule nutritive de ses embryons, le P. Sedgwicki rappelle à / 654 ) tous éfijards les Paraperipatus et diffère absolument de tous les autres Ony- chophores connus, même decqux qui appartiennent, comme lui, au genre Peripatopsis. C'est, d'ailleurs, lakeule difFérence qu'il présente avec ces der- niers; pour le reste, il leur resjemble en tout et les organes génitaux des deux sexes ont identiquement |a même structure. Au surplus, en dehors de variations assez légères, l'o pliquer au groupe tout entier servation précédente peut très bien s'ap- En s'adaptant à la \'ie aérienne, les Anné- lides marines qui se transtornaient en Onychophores ont conservé une organisation fort homogène, to ment les plus variés : les Peripa des animaux fort semblables, nourrissent par l'intermédiaire d'une vésicule blastodermique. »it en se pliant aux processus de développe- ! us, les Paraperipatus et les Peripaloïdes sont >t pourtant les embryons des premiers se d'un placenta, ceux des seconds à l'aide andis que les embryons des troisièmes ont pour aliment exclusif le jaune ( un œuf volumineux. J'en conclus qu'il est imprudent de s'appuyer sur det caractères embryogéniques pour grouper en genres les animaux qui noufj occupent. » Il y a lieu de croire, toutefois, que ces caractères embrvogéniques, malgré leur variété, ne sont pas indépendants les uns des autres, et qu'ils permettent d'établir, avec assez de précision, les affinités zoologiques ou les enchaînements des divers Onvchophores. Avec ses embryons vésicules et peu différents les uns des autres, le P. Sedgwwki m& paraît établir le lien naturel qui rattache les Paraperipatus aux nombreux Peripatopsis de l'Afrique australe. Il est la forme primitive du genre; les autres Peripa- topsis en dériveraient par atrophie de la vésicule et simultanéité plus grande dans le développement des embryons. » CORRESPOND AIVCE. GÉODÉSIE. ^ Sur la correction topo graphique des observations vendulaires. Note de M. J. Coilet, présentée par M. Lœwv. « Les recherches sur la distribution de la pesanteur à la surface de la Terre exigent tout d'abord que chaque résultat d'observations pendulaires soit corrigé de l'action résultant des irrégularités du sol environnant. Il faut en effet obtenir, pour chaque station, la valeur de g dans l'hypothèse oi!i la surface terrestre serait limitée au niveau de cette station, avec une ( 655 ) densité uniforme pour le sous-so! : tel est le but de la correction topogra- vhique. » Quand on n'a à considérer que quelques massifs isolés, cette correc- tion est facile à effectuer et devient rapidement négligeable quand la distance augmente. Ainsi pour une montagne conique de rayon R, de hau- teur h, de poiJs spécifique S, la correction pour g, à une dislance d, serait approximativement X -- lo' — ?— i /"désignant le coefficient de ri 1 2 £" rt ' ■ ^ l'attraction dont la valeur est /= 65" X ]o~'*. On voit que X varie en raison inverse du cube de la distance. Et si l'on pose, par exemple, a = 2000™, A=:^iooo'", ^=3ooo™, ^ = 2,7, on trouve X-< 0,000007, ce qui est négligeable. » Mais les choses se compliquent extrêmement quand on opère au mi- lieu d'un vaste massif comme les Alpes. A cause de la continuité des masses troublantes, leur action s'exerce à des distances considérables, et son cal- cul devient délicat et pénible, pour peu encore qu'il faille s'occuper du degré de l'approximation obtenue. » Voici la marche que j'ai suivie pour les stations île La Bérarde et du Lautaret, situées à 1 738" et à 2 057™ au milieu des Alpes ( ' ). » La masse troublante a été décomposée ^n troncs de prismes droits ayant leurs bases au niveau de la station. Ces bases sont déterminées par des circonférences concentriques à la station et par des rayons. Pour chaque prisme, la hauteur moyenne h est détenminée de façon à conserver son volume. » J'ai employé, pour cela, les relevés en courbes de niveau de l'État- Major, au , „ ', „ „ , à l'aide desquels on peut obtenir, avec une approximation suffisante, l'altitude d'un point quelconque. Quand la face supérieure ABCD du tronc se trouve assez régulière pour pouvoir être considérée comme plane, ce qu'indiquent le parallélisme et l'équidislance des courbes de niveau, h est la moyenne des cotes relatives des sommets A, B, C, D. Dans le cas contraire, on a recours à une subdivision en prismes, à bases équi- valentes, ordinairement rectangulaires, en assez grand nombre et telle- ment disposés que, pour chacun d'eux, la surface supérieure puisse être considérée comme plane. Alors la hauteur moyenne du tronc est la moyenne des hauteurs obtenues pour ses différentes parties. (') Comptes rendus, t. GXIX, p. 634, et t. CXXX, p. 642. ( 656 ) » Pour tous ces prismes, la correction de g devra être additive, lour action sur le pendule s'exerçant de bas en haut. 11 Mais ici une importante dbservation doit être faite. Il Jusqu'à présent on n'a (jonsidéré que le relief du sol au-dessus du niveau de la station : or, il y\a lieu de tenir compte des déclivités de la surface au-dessous de ce nive;iJLi. » La gravité corrigée pour la station doit supposer le sol partout limité à son niveau, avec une densté partout égale à celle de son sous-sol. Il faut donc tenir compte du relit f négatif et supposer qu'on le comble pour effectuer la correction. Il en résultera alors un accroissement de g. En d'autres termes, les deux corrections seront additives et se calculeront de la même façon, avec cette reniarque que, pour le relief négatif, la densité doit être celle du sous-sol de li station. » Pour chaque prisme, posi.if ou négatif, on supposera alors que toute sa masse soit uniformément ré|)artie sur la verticale du point central de sa base, et l'on calculera ensuite la correction correspondante de g par la formule en désignant par k le nombre des secteurs égaux de la couronne, par A, la hauteur du prisme dans le secteur de rang i, par R„ le rayon moyen de la jf couronne, en mètres, par / l'épaisseur de la couronne, par S le poids spécifique, par y le coefficient d'attraction, 65"" X lo^". » En réunissant les corrections relatives à tous les prismes d'une même couronne, on aura A=-io'^-V {i^i,i. . .,k). » La correction totale sera la somme des valeurs telles que X„pour l'en- semble des couronnes qui exercent une action sensible sur le pendule. » Pour Le Lautaret comme pour La Bérarde, les rayons R„ forment une progression arithmétique dont la raison est / = Soo", le premier rayon ( 657 ) étant R, = joo*". On a pris partout <> = 2,7. Le nombre des couronnes dont on a calculé l'action a été de 20 à La Bérarde avec k = 11, et de 19 au Lautaret avec X- = 18. Enfin, à cause de la prépondérance très marquée de l'action des masses les plus voisines, les deux premières couronnes, à La Bérarde, ont été chacune, pour plus de précision, subdivisées en deux autres. » Voici les résultats numériques fournis par les laborieux calculs aux- quels donne lieu l'application de cette méthode : La Bérarde A = 46836 X 10-', X = o,oooi85 Le Lautaret A ^ 3i224 X io~", X = 0,000062 » On voit, comme je l'avais prévu, que la correction au Lautaret est beaucoup plus faible qu'à La Bérarde : elle en est exactement le tiers. » Nous nous proposons de montrer ultérieurement que ces résultats ne comportent que des erreurs inférieures à c.ooooi, ce qui est la limite de précision que l'on peut, en l'état, espérer des observations pendulaires. » ASTRONOMIE. — Observations des Persèiies, faites à Athènes. Note de M. D. Eginitis, présentée par M. M. Lœwy. « Pendant huit soirées de suite, du 5 au 12 du mois d'août de cette an- née, trois observateurs, MM. Terzakis, Maris et Tsapékos, ont observé à l'observatoire d'Athènes l'essaim des Perséides. Le temps était beau, mais la présence de la Lune gênait fort les observations. » Voici les résultats obtenus : Date. Nombre Noiribre 1900. Heure. de méléores. horaire. Radiants. 5 août h m h m 9.3o-i3.3o 9 2. . . S a = 48 "48'.' 24" ■ ■ \ 3 = 45.61. 5i. 6 » .... ... 8.45-i3.3o 8 2. . . \ a=34.38.355. •■■• ( 3 = 57.37. 48. 7 « .... g.3o-i4. i4 3. . . \ a= 45.10. " ■■ \ 8 = 56.37 8 .. .... lO. -16. 3o 5. . . 1 a = 48.38. 4o''.4o'' ( 8 = 58.4i. 58°.38o 9 » .... 10. -16.10 20 3 . . . 1 a ^ 43.35. ■■■■ ( 3 = 54.56 ( 658 ) Date. 1900. 10 août. Heure. Nombre Nombre ds météores, horaire. Radiants. i6. 10 20 16.20 74 i3 6 j a = 42.44- ) ô = 56.5i. ( « = 43. 4i. / or=56.4i. I a = 4o. ) s = 55. 3o''.38<'.52 55°.5i».48 » Le maximum a été observé le 1 1 vers i S*". Les météores étaient de cou- leur jaune rougeâtre et, la plupart du temps, de 5* grandeur. Ces observa- tions, ainsi que celles des trois dernières années de l'observatoire d'Athènes, confirment la remarque que l'essaim des Perséides possède un grand nombre de points radiants. Ces points ne sont pas tous les mêmes tous les ans ; mais le centre principal d'émanatioii est toujours situé prés de ri Persée. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Premiers résultats des recherches faites sur la reconnaissance de la couronne solaire en dehors des éclipses avec l'aide des rayons calorifiques. Note de M. H. Deslandres, présentée par M. Janssen ('). « La couronne, qui est la partie la plus haute, la plus étendue et la plus mystérieuse de l'atmosphère solaire, n'a pas encore été observée en dehors des éclipses totales. Cependant plusieurs tentatives ont été faites pour la reconnaître et ta photographier en temps ordinaire, en particulier par Sir W. Huggins en i885, par MM. Haie et Ricco en 1893 et 1894 et par moi-même de 1891 à 1898. )) En février 1894 {B ulletin astronomique , p. 66), j'ai indiqué une nou- velle méthode à suivre pour atteindre le résultat. Les essais précédents ont été faits avec les rayons lumineux et ultra-violets; or ces rayons sont trop intenses dans la lumière diffuse de notre ciel, qui est l'obstacle interposé entre nous et la couronne. Mais, pour des raisons trop longues à rappeler, l'obstacle est diminué considérablement avec les rayons infra- rouges extrêmes. Bref la reconnaissance journalière de la couronne est liée à l'enregistrement pratique des images formées par les rayons calo- rifiques seuls. » En 1895, M. Haie, adoptant ces idées, a organisé un appareil diffé- (') Celte Note a été présentée à l'Académie dans la séance du i5 octobre. ( 65') rentiel à deux bolomètres, très délicat et très sensible, pour l'étude de l;i couronne. L'appareil mesure, en un point du ciel, la chaleur émise par la couronne, augmentée d'une portion notable de la chaleur diffuse atmo- sphérique, mais il n'a donné encore aucun résultat net sur la couronne ('). » De mon côté, j'ai poursuivi mon idée première. Le rayonnement, infra-rouge de notre ciel est faible, mais, d'autre part, le rayonnement infra-rouge de la couronne est-il notable? Je me suis proposé de le mesurer dans l'éclipsé totale de 1896 au Japon. J'avais organisé dans ce but un ap- pareil très simple, à pile thermo-électrique, qui n'a pu être utilisé à cause du mauvais temps. J'ai employé ce même appareil pour la même recherche pendant l'éclipsé de mai 1900, en Espagne, avec le concours de M. Char- bonneaux, astronome assistant (voir Comptes rendus, t. CXXX, p. 1691). Le rayonnement infra-rouge aux environs de >. 11^,3 a été trouvé notable, et même compris entre la moitié et le tiers du rayonnement des mêmes points du ciel après l'éclipsé, dans une station élevée où l'air, il est vrai, est remarquablement pur et sec. Ce résult.it montre la possibilité d'obte- nir la couronne en temps ordinaire avec les rayons calorifiques seuls. )) Au retour, j'ai employé à Meudon, où le ciel est cependant moins favorable, le même appareil et un appareil similaire à l'étude journalière de la couronne, toujours avec le concours de M. Charbonneaux, et je pré- sente les premiers résultats, qui sont de faible importance, mais montrent au moins la valeur de la méthode. » L'appareil de l'éclipsé comprenait : i" un miroir de o'",3o et de i^.So de distance focale; 1° un spectroscope à fente, à lentilles et prisme de crown ; 3° ime pile de Melloni sensible •,f\° un galvanomètre Deprez-d'Arson- val, assez peu sensible, mais apériodique, à zéro bien fixe, simple et d'un maniement facile. La fente du collimateur avait 12™" de haut et 1™™ de large; la pile recevait seulement la chaleur infra-rouge, à peu près entre (') Les essais de M. Haie ont été faits à l'époque du maximum des taches, alors que la couronne a la même intensité et la même épaisseur tout autour du bord solaire. De là, probablement, la cause de l'insuccès. C) Ces détails permettent de mieux comprendre la cause des différences entre nos résultats et ceux de M. Abbot, qui, dans la même éclipse, a mesuré aussi la chaleur de la couronne, mais avec un bolomèlre très sensible. Dans son appareil, le rayonnement ne traverse aucun verre ou absorbant, et comprend tous les rayons de haute et basse température de ol^,5 à Go!'- au moins. Notre mesure, au contraire, a porté seulement sur des rayons de haute température. M. Abbot a trouvé pour le centre de la Lune et C. R., 1900, 2« Semestre. (T. CXXXI, N" 17.) 86 ( 66o ) » A Meudon, la pile de Melloni a été remplacée par une pile Rubens, et la fentedu collimateur par 'un trou rond de /^""°". On déplaçait le Soleil autour de ce trou, de manière'à mesurer les chaleurs de points écartés de 3' d'arc sur un même diamètre, de 5' à 20' du bord. Or constamment, à toutes les heures de la journée, la somme des déviations mesurées sur l'équatenr solaire a été trouvée supérieure à la somme correspondante de la ligne des pôles. Cette différence caractéristique a été rapportée à la cou- ronne, qui a actuellement la f^rme spéciale au minimum des taches et est plus intense à l'équateur qu'aux pôles ( ' ). » Dans un second appareily le trou de 4""" a été remplacé par un trou de 1™™, le prisme a été supprimé, et le faisceau projeté directement sur la pile linéaire par une lentille cylindrique. La pile recevait les rayons de o"^, 5 à 2!^, 8 (limite de transparence du verre). Or, dans cette seconde série d'expériences, les résultats ont été les mêmes que précédemment. Je donne ici le Tableau des déviations totales mesurées sur les quatre direc- tions principales : I Pôle Equateur nord. 26 septembre... 21,0 27 » ... 23, o 3 octobre - 22,8 5 » 22,2 6 » 23,8 » Comme on pouvait craindre une erreur systématique due à la posi- tion de l'appareil récepteur, on a tourné de '90° cet appareil (support de trou, lentille cylindrique et pile), le trou restant fixe(-). Les résultats sont encore les mêmes. Les différences constatées semblent donc être bien dues à la couronne, et seraient la première manifestation de cette cou- ronne en dehors des éclipses. ■ \ ■ la couronne intérieure des déviations négatives et en conclut que la couronne est plus froide que le bolotnètre. Or la couronne émet sûrement des rayons rouges et jaunes intenses qui donnent de fortes déviations positives avec un bolomèlre sensible. Il faut que les rayons de basse température à déviation négative soient plus intenses encore. (') 11 faut admettre, en etlet, que la chaleur diffuse de notre atmosplière est éga- lement répartie autour du Soleil. (-) On a évité aussi toute cause d'erreur due à une variation possible de la chaleur diffuse du ciel, en mesurant plusieurs fois, pendant l'expérience, la clialeur émise par un même point du ciel. sud. est. ouest. 22,7 26,4 24,0 21 ,5 25,5 27,0 21,2 27,8 27,9 21,7 28,6 28,8 22,3 27,8 28,1 ( ^6' ) » Mais ces résultats, obtenus avec des appareils grossiers et peu coûteux, sont incomplets. Pour aller plus loin, il faudrait avoir un galvanomètre plus sensible, organiser la rotation de l'appareil récepteur autour du centre du Soleil, pour éviter les pertes de temps, ne mesurer que la cha- leur infra-rouge en dehors des bandes d'absorption de la vapeur d'eau et essayer un enregistrement photographique des déviations, susceptible de reconstituer par points l'image de la couronne. M Cependant la photographie directe des images formées avec les rayons infra-rouges, non 'encore réalisée, est seule capable de fournir une solu- tion complète; elle donnerait en même temps la partie basse de l'aJ.mo- sphère solaire (chromosphère et protubérances) plus simplement que la méthode classique du speclroscope. » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur la convergence des coefficients du développement de la fonction perturbatrice . Note de M. A. Féraud, présentée par M. H. Poincaré. a La méthode, donnée par M. H. Poincaré, pour déterminer le domaine de convergence des coefficients du développement de la fonction pertur- batrice considérés comme fonctions des excentricités et de l'inclinaison, est susceptible d'être appliquée au cas où l'une des orbites est circulaire, l'autre elliptique, et où le grand axe de l'orbite elliptique est confondu avec la ligne des nœuds. » Les coefficients en question étant considérés comme des fonctions de e' et de sinJ, les valeurs critiques de ces quantités sont ici données par les équations (A) e- — I = o, (B) sin-J — I = o, (C) e'-sin-J — sinU -e'^ = o, (D) a'(e'dzi)±rt = o, 4a'"a* sin" J(i - e'-)^ - a- siu' J(i - c'-y X [8a"'e'' H- ./|(5a'- - 2a-)a'-e'- - («'^ - a-)-\ , . ! — 2sin-Jt''-(i — e'-)[— 2a"'e'" -h 2(3a'- + 2a-)a'V ' ' +(-6a"' + a"'a2-a*)a'=e'^ + (rt'-— a-)-(2a'- — à-)\ + «=e''[a"e"- 2(a'-H-a-)a'-e'*4-(a'*-a*)-] = o. ( 662 ) » Lorsque l'on suppose l'excentricité de Jupiter nulle, 32 des 417 pi'e- niières petites planètes remplissent sensiblement les conditions théoriques précédentes. Ce sont celles dont les numéros suivent 11 22 24. 33 43 50 51 55 79 83 100 101 103 126 135 14.0 140 171 176 180 199 215 216 221 218 289 294. 314. 348 354 373 377 )) J'ai eu particulièrement pour but de montrer que, pour chacune de ces planètes, les coefficients en question sont convergents à l'intérieur des cercles ayant pour centre l'origine et pour rayons l'excentricité et le sinus de l'inclinaison de la planète. | » Une discussion bien simple montre, en effet, que les valeurs critiques définies par les équations (A), (B), (C), (D) ne sont pas à retenir. » Les valeurs critiques définies par l'équation (E) peuvent être consi- dérées comme situées sur une surface de Riemann à 6 feuillets appliquée sur le plan de la variable e'. » Lorsque e' se déplace à l'intérieur du cercle ayant pour centre l'ori- gine et pour rayon l'excentricité de la planète, les valeurs correspondantes de sinJ décrivent les divers feuillets, sans changer de feuillet. » Dans ces conditions, les quatre valeurs critiques de sin J défiinies par l'équation (E), qui deviennent nulles pour e'=zo, peuvent être écartées au même titre que les valeurs définies par l'équation (c). En outre, les deux autres valeurs de sinJ, qui seules sont acceptables, peuvent être développées en séries procédant suivant les puissances de e'^. ± iJ — 1 — ; sinJ * I — m- 5 3 ,2 9_i_8_ 4 "] ,6 16 4(1 — m-)'i (1 — fli-^)3 {i — ni^Y (i~»j--)> ( OÙ il a été posé m = — • » Pour chacune des petites planètes énumérées, lorsque e' se déplace à l'intérieur du cercle ayant pour centre l'origine et pour rayon l'excentricité de la planète, les modules des valeurs de sin J définies par l'équation pré- cédente restent supérieurs au sinus de l'inclinaison de la planète. ( 663 ) » Pour toutes ces planètes, la convergence des coefficients en question est dès lors assurée. » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Démonslratwn du théorème d'Adams; existence d'une proposition analogue. Note de M. L. Picart, j)résentée par M. Poincaré. « Soient x l'une des coordonnées rectangulaires de la Lune, y la projec- tion de la vitesse sur l'axe correspondant. Les équations du mouvement (le la Lune, quand on néglige les termes parallactiques, s'écrivent dx _ d¥^ dy _ _dV_ dt dy' dt dx S y- \s. on a F — T — U - V, où T = -^ , U ^ ^=' et où V est une fonction homogène du second degré par rapport aux x, les coefficients étant des fonctions connues du temps. i » Considérons une orbite voisine de l'orbite réelle, et désignons par Sj; et %y les variations de x et de j'. On aura » Mais, des identités on tire De même on a Il vient donc fTy^y = ^'^ et Hr^f^^T. d'oïl ou (,) l^-^{ylx-xly)^-M\3. ( 664 ; » L'intégrale / '^(j'S-^c — icSj) est donc un ùwariant inlcgral relatif, elle est constante le long d'une courbe fermée, et en général égale à 3 y. ( I / + const. » C'est de cette équation (i ) que nous allons déduire le théorème d'Adams. Supposons que les x et les y soient, par la méthode de Delaunay, développés en séries trigonométriques dont les quatre arguments sont t, ç, y', -n (Tisserand, Mécanique céleste, t. III, p. 260). Donnons à e et y" les variations Se et Sy^ ; t et (p' ne varieront pas, ç et vi prendront des variations telles que l'on ait d ' -7-S-^ =^ntc = nH le- ■+- «Rày- -t-. . .,' d ^^-^ Sr, = n 8^ = /iM Se- + 7iN Sy- on aura de «Y ' t^t? ' dv (>_ , dy ^ ., ^ dr ^__ ^ dr <^ dv ^ ., dr ) Le premier membre de la relation (2) ne doit donc contenir quee^ ou Se- ; d'autre part, B et C doivent être nuls, puisque, pour e- == y'' = o, les expressions de a^ et de j' ne contiennent ni ç ni ri. » Revenons maintenant à la relation (^i) et considérons les termes en t cos(2«T -f-yç -f-/ tandis que le second, V, est homogène et du quatrième degré par rapport à L, 0, G. D'un calcul tout à fait analogue au précédent on déduira (i bis) j^ (L S/ + G Ig + qW)^- ^Ih + 3SV. » I/intégrale / (L (5/ + G S^^^ 0S6) est encore constante lorsqu'elle est prise le long d'une courbe fermée; mais sa variation, lorsqu'elle s'étend à une courbe non fermée, est assez compliquée, V contenant explicitement le temps. » L, G, 0 sont développables en séries trigonométriques; /, g, 9 con- tiennent, en dehors des termes périodiques, des termes en t, dont nous désignerons les coefficients par (/), {g), (6), et des termes en l'^ qui seront [/]/'-, [^]/", [^]'"- V est, d'autre part, développable en série trigonomé- trique. Il résulte immédiatement de là que l'on doit avoir iLll8'J + ;G|18g-) + |e|(S8) = o. . ( 666 ) MÉCANIQUE. — Sur les équations intrinsèques du mouvement d'un fil et sur le calcul de sa tension. Note de M. G. Floquet. « M. Roulh a donné ('), pour certains cas, une équation différentielle qui, dans des conditions spécifiées, permet de calculer les tensions d'un fil sollicité par des forces extérieures connues. Il est facile d'obtenir une équation convenant à tous les cas où le fd, n'étant assujetti à aucune liaison générale, est animé d'un mouvement quelconque dans l'espace à trois dimensions. » Reportons-nous, en effet, aux équations intrinsèques du mouvement que j'ai déjà utilisées (*). Dérivons les deux équations T7+7C — ^r, =3 ^+X, — =-/ir,, ot ' m as as la première par rapport à s, la seconde par rapport à t, puis retranchons membre à membre. Si, dans le résultat, on tient compte des autres rela- tions, on trouve (0 d'T d\ogm dJ 2j_ ôs' ds ds ^' ~ f ^ dX -^- où l'on a "=<}.+ ^■^' -^p. Quand m est indépendant de 5, l'équation (1) manque du deuxième terme; on peut d'ailleurs toujours faire qu'il en soit ainsi en posant mds ^= de. » Supposons qu'à une certaine époque t on connaisse les positions et les vitesses de tous les points du fil. La courbure /,, la torsion — p,, les com- posantes ï„ v), Z„ q, r sont alors des fonctions connues de s, et il en est de même des projections X, Y de la force rapportée à l'unité de masse. L'équation (1) est donc une équation linéaire qui, pour l'époque t, définit la tension en fonction de s et de deux constantes arbitraires : T = A Considérons la courbe figurée par le fil à l'époque /, un point M du fil et le trièdre dont les arêtes Mœ, My, M s sont choisies de la manière suivante : Mx est la tangente à la courbe funiculaire menée dans le sens des* positifs; M:: est la normale à la surface dirigée vers le centre de courbure de la section normale qui passe par Mx; My est la perpendicu- laire au ])Ian xMz menée dans le sens habituel. Appelons MI la normale principale au fd, dirigée vers le centre de courbure, et Ô l'angle que fait Ms avec MI, cet angle étant compté à partir de MI et dans le sens direct autour de Ma;. Puis projetons sur les axes Ma;, Mj, Mz : soient p, q, r les projections de la rotation instantanée du trièdre, Ç,-/;, C celles de la vitesse du point M; soient de même/?,, y,, r, , E,, t;,, (^, les projections analogues lorsque .?, variant seul, est assimilé au temps. » On voit que X,, X.^, r,, sont nuls et que ^, est l'unité. Par suite, les six équations cinématiques auxquelles satisfont les rotations et les transla- tions ( ' ) sont ici (^) ( ' ) Darboux, Leçons sur la Théorie générale des surfaces. C. R., 1900, 2' Semestre. (T. CXXXI, N" 17.) 87 dp d's dpi dt = qr, - rq,. dk » dq ds dq, dt = rp, — ffn '£='■ — Ir,, dr ds dr, dt = /"J< -IP" q = lq^ -yp^> cosO sinO ■ > r, - — p P ( 668 ) où l'on a p et T désig[nant les rayons de courbure et de torsion du fil an point M, c'est-à-dire qne — q représente la torsion géodésique, — y, la courbure normale et r, la courbure géodésique. » La Dynamique fournit ensuite trois nouvelles équations. Soient, en effet, X, Y, Z les projections sur Ma-, M y. M" de la force rapportée à l'unité de masse, et JN la réaction de la surtace rapportée aussi à l'unité de masse et estimée positivement dans le sens M;;. On a )) La dernière des équations (2) et (3 ) fait connaître la réaction N. Les huit autres sont les équations intrinsèques du mouvement du fil sur la sur- face. Je me borne ici à en déduire l'analogue de l'équation (i) : en opé- rant comme au début, on trouve d-T dlogni dT ,_ f v '^^ •> ^i° 'dF — dr~ 'd's ~'"^^ - ""y '^~'dT~ '"'''' m\' ■prêtant la courbure totale de la surface donnée. » GÉOMÉTRIE. — Sur les systèmes orthogonaux admettant un groupe continu de transformations de Comhescure. Note de M. D.-Th. Egorov. « M. Fouché a inséré ici môme une Note intéressante sur les systèmes de surfaces triplement orthogonales où les surfaces d'une même famille admettent la même représentation spliérique de leurs lignes de courbure (^Comptes rendus, janvier 1898). » Dans mes propres recherches sur les systèmes orthogonaux, j'ai été amené, sans connaître la Note de M. Fouché, à considérer sous un autre point de vue les mêmes sysièmes particidiors. Comme les résultats aux- quels je suis parvenu permettent de pousser plus loin le développement de la théorie de ces systèmes, je me propose d'exposer les plus importants de ceux d'entre eux qui se rapportent au sujet traité par M. Fouché. ( 66q ) » Les systèmes orthogonaux considérés peuvent être définis par la pro- priété à' admettre un groupe continu de transformations de Comhescurc. » Par un choix convenable des paramètres, on peut ramener les équa- tions des trajectoires du groupe à la forme p, — p r= consf., p^ — p = const., p, p,, p2 étant les paramètres des trois familles du système. Les neuf cosinus X, Y, Z, X sont évidemment des fonctions des différences u - p, — p, t' = P2 — p; en introduisant cette hypothèse dans les équations de M. Dar- boux ('), on obtient les expressions suivantes des quantités [i,^ qui défi- nissent la représentation sphérique du système « ^■*=P"=v/5S;' V étant une fonction de u, v. Posons -—■ ^^\\ la fonction V et, par suite, (/p ' les quantités p,* sont complètement définies par la condition suivante : l'expression 6 = -r — h -, 4- X- doit satisfaire à l'équation '^ ou de ^ ( \ ^'6 _ I dn ^ ■' du dv 2 du di qui est l'équation tangentielle de Laplace relative an système formé par les lignes de courbure des surfaces p = const. Cette observation permet d'obtenir une solution étendue du problème, en (irenant dl dl ., . , -c- ^ -^ — i- ;/ ;= OA -;- t). ou oc » Revenant au cas général, on obtient aisément des équations de M. Darboux (loc. cit.) : (3) ff = ^MH, que les quantités H," sont des dérivées partielles d'une même fonction il en résulte la forme suivante de l'élément linéaire de l'espace : (4) rf.-=^rfp-+^^P,-i-^42. (') Darboux, Leçons sur les systèmes orthogonaux, p. 1S8-190. ( 670 ) y) Les trois familles du système sont composées des surfaces (S) de M. Petot {Comptes rendus, 22 juin 1891). Parmi les nombreuses propriétés intéressantes de ces surfaces, je citerai seulement les suivantes : » i" Chaque surface (^S) est divisée par des lignes de courbure en rectangles infiniment petits dont les côtés sonl proportionnels aux rayons de courbure géo- désique respectifs ; » 2" Les deux équations de Laplace {ponctuelle et tangentielle) relatives au système des lignes de courbure ont une solution commune; » 3° La détermination des lignes de courbure d'une surface (S) exige de simples quadratures. \ n En désignant par P, P,, Pj les distances de l'origine aux trois plans tangents du système orthogonal, on aura, en général, les six équations (5) fr^P-P'- Pour les systèmes en question, on a P,a= Pam 6t les équations (5) devien- nent identiques aux équations (3) qui définissent les quantités H,. Par conséquent, lorsqu'on a trouvé un système orthogonal 2 de l'espèce con- sidérée, on obtiendra deux systèmes 2, et i_, de la même espèce en con- sidérant les quantités H, relatives au système 1 comme des quantités P,- relatives au système i,, ou bi'en les quantités P, relatives au système 2 comme des quantités H^- relatives au système i;_, . En continuant de même, on obtiendra une série infinie de systèmes orthogonaux ((\\ V V V V y \^ J ■••> -"—2' •"— I' -'! -"I' •^2' ••• admettant tous la même représentation sphérique. » Tous les systèmes de la série (^6) deviennent identiques au système 21 si l'on a (■7) , H,-^ cri*, (ç^const.). Comme les quantités H, et P, relatives à un même système sont liées par les équations (8) H,=.f^ + ^ + ^, on reconnaît aisément que les systèmes correspondant à l'hypothèse (7) sont composés de trois familles de surfaces homothétiques; les systèmes de celte espèce ont été considérés par M. Petot (loc. cit.). » La détermination de tous les systèmes homothétiques correspondant aux ( fi?' ) valeurs données des quantités ^i^revient à l'intégration d'une équation linéaire ordinaire du troisième ordre; cela résulte des équations (7), (8) et (5). Par l'inversion d'un système homothétiqne (le pôle de l'inversion étant au centre d'iiomothélie), on obtient un système de la même espèce, mais d'une représentation sphérique différente. La détermination de tons les systèmes homothétiques correspondant aux nouvelles valeurs des quantités [3,* n'exige aucune intégration. Ainsi, ayatit obtenu un seul système des quan- tités (3,^= p^y, d ne faut qu'intégrer une équation linéaire ordinaire du troi- sième ordre pour obtenir une série infinie de valeurs des quantités p,v; et tous les systèmes orthogonaux homothétiques correspondants. » Désignons par ^,, j,, ^, ; x.,, y-z, -2; ■^3, J3. 23 les coordonnées rela- tives aux trois systèmes homothétiques qui correspondent aux trois solu- tions fondamentales de l'équation linéaire du troisième ordre; ces coor- données dépendent du paramètre s, en vertu des équations (7). En désignant par «pi (s), (pa(5), 'f^C^) trois fonctions arbitraires, les formules X,0,(r:)da-i- Xi'D^(fj)d>S-^ X^(S^^{r,)dn, définissent un système orthogonal général admettant un groupe continu de transformations de Combescure et correspondant à des valeurs données des quantités p,;^. » PHYSIQUE . — Indice de réfraction et dispersion du brome (' ) . Note de M. Cii. Rivière, présentée par M. J. VioUe. « Les propriétés physiques du brome n'ont été, jusqu'à présent, que peu étudiées, soit que sa préparation à l'état de pureté exige des soins minutieux, soit plutôt que le maniement de ce corps présente, en général, quelques difficultés. » Son indice, en particulier, n'a donné lieu, à ma connaissance, qu'à deux déterminations dont les résultats, évidemment contradictoires, sont 1,626 à 12° pour la raie A d'après Gladstone, 1,571 à i3° pour le rouge d'après Bleckrode. » Je me suis proposé de reprendre cette mesure en tirant d'abord tout (') Travail exécuté au laboratoire de Physique de l'Ecole Normale supérieure. { 672 ) le parti possible de la méthode du prisme. Le brome, très transparent pour le rouge, est à peu près complètement opaque pour la raie D; les sources spectrales ordinaires n'offrent que peu de ressources pour l'étude de la dispersion dans un intervalle aussi restreint; l'emploi des franges Fizeau- Foucault fournit, au contraire, dans toute région du spectre, des repères régulie'rement distribués et. aussi nombreux qu'on voudra. C'est ainsi qu'à l'aide d'un quartz parallèle j'ai obtenu, pour diverses températures, les résultats suivants : N° d'ordre des franges. Longueur d'onde. V-V- 790.9 758,6 22 23 (Raie A) 24 7"^9,o 25 701,7 26 676,5 Raie du lithium. . . . 670,8 27 653,2 28 63i,5 29 611,4 30 592,5 Raie D., 589 1,6368 I ,6894 I ,6422 1,6453 1,6486 1,6495 1 ,6520 1,6557 1,6598 I ,6827 I ,6852 1,6879 i,64o8 1,6489 .,6447 1,6742 I ,6280 I ,63o5 I ,683o 1,6358 1,6889 1,6897 I ,6422 [,6543 ,6226 ,6260 ,6276 ,63o4 ,6335 ,6343 ,6365 ,64oi ,6488 ,6475 ,6488 » Ces nombres mettent en évidence un pouvoir dispersif extraordinaire : par exemple, entre les raies A et D et à 20°, ce pouvoir dispersif est égal à o,o3'7, et si nous prenons quelques substances dont l'indice soit compa- rable à celui du brome, nous trouverons des valeurs telles que les sui- vantes : Flint très dispersif 0,016 Naphtaline bromée 0,027 Sulfure de carbone 0,080 Brome o , 087 » Le brome qui a servi pour ces mesures a été préparé par l'action de l'acide sulfurique sur un mélange de bromure et de bromate de potassium réputés purs, lavé à grande eau et desséché sur l'anhvdride phospho- rique. » ( 673 ) PHYSICO-CHIMIE. — Lois des modules. Modules thermochimiques. Note M. A. PoNsoT, présentée par M. Lippmann. « Le potentiel thermodynamique d'un mélange homogène de volume V, soumis à une pression P, à une température T, FV -i- U — TS peut être considéré comme la somme de deux expressions : l'une, celle du potentiel thermodynamique de ce mélange sous la pression zéro; l'autre, celle de l'accroissement de ce potentiel de la pression zéro à la pression P, ■^0 « Soit un mélange A de deux systèmes de corps tels que les corps de l'un peuvent engendrer les corps de l'autre par double décomposition. Je suppose que les masses des composants soient telles que ces deux systèmes se trouvent en équilibre sous une pression nulle. Il existe nécessairement de pareils systèmes en équilibre dans un intervalle fini de températures : a étant le nombre d'équivalents d'un des corps en réaction, pour chaque composition d'équilibre -r-" = o. » Je considère un deuxième mélange B des mêmes corps sous une pres- sion P. Avec ces deux mélanges on pourra décrire un cycle à température constante (celui de Van't HofF par exemple) et démontrer que dans le mélange B «Jl-o par suite -7—° =^ o pour une composition quelconque. » Ces relations m'ont déjà permis (^Comptes rendus, 26 mars 1900) de trouver quelques propriétés des mélanges ainsi définis plus haut; je me propose d'en donner encore d'autres. )> De [ expression connue -r- = — 1 -™ -t— . on déduit qu a la pression nulle da dK T«^S„ , dl>„ __ dl}, p d\,_ da da da da da (674) or, -4 — = o, (1 ou -3-ï = o, Co étant la capacité calorifique du mélange -j^ = o. » Il existe donc des modules d'entropie, de produit Po Vg , d'énergie interne, de potentiel thermodynamique, de chaleur spécifique Rppurlenanl, à la limite extrême de raréfaction, aux radicaux entrant dans la constitution des composés gazeux. )) Ces modules permettent d'en considérer d'autres : je citerai comme exemples ceux qu'on déduit de la considération de l'énergie interne. » L'énergie interne moléculaire de l'un des composés considérés est égaie à la somme de deux nombres, caractéristiques des deux radicaux de ce composé (modules absolus), ou égale à l'énergie interne d'un autre composé, pris pour comparaison, augmentée de deux nombres caracté- ristiques des radicaux (modules relatifs). » Supposons que ces deux radicaux existent à l'état de liberté : l'éner- gie interne de leur mélange, avant toute combinaison, est égale à la somme, a -h b, de deux nombres dont chacun représente l'énergie interne d'un radical isolé. L'énergie interne de leur combinaison étant a -\- b', la diminution d'énergie interne dans l'acte chimique de leur union est (a — a')-+-(b — b'); c'est la chaleur dégagée dans cet acte chimique opéré sous volume constant : elle est la somme de deux nombres caractéristiques des radicaux combinés. » De même, dans la substitution d'un corps C au corps B, dans le com- posé AB, la chaleur dégagée sous volume constant est (c — c') — (b — b'), c'est-à-dire la différence de deux nombres caratéristiques des radicaux C et B et indépendants du railical A auquel ils s'unissent. )) C'est la loi des modules thermochimiques, vraie comme les précédentes, à la limite extrême de raréfaction. » Les lois des modides précédentes peuvent être établies lorsque les corps réagissants sont en dissolution dans un corps étranger sans action chimique sur eux. Pour les établir, on supposera le mélange soumis à une pression telle qu'il sera en équilibre avec le dissolvant pur, celui-ci étant sous une pression constante. » La variation du potentiel thermodynamique de l'ensemble sera égale ( 675 ) à celle du potentiel thermodynamique des corps dissous, soit 'î>„ -t- P représentant la pression osmotique. » Il y a lieu de remarquer que, dans une modification chimique virtuelle à pression osmotique ou à pression constante du mélange en équilibre chimique et osmotique, non seulement le volume de ce mélange ne change pas, mais encore la quantité du dissolvant existant dans le mélange. » Sj, Uo, Vo, Co, *î>o se rapportant à une solution où des corps réagis- sants sont en équilibre chimique, la pression du mélange et la quantité du dissolvant étant invariables, 1) Les sels nous donnent des exemples très nombreux de corps dont les éléments chimiques et radicaux peuvent se substituer les uns aux autres, surtout en dissolution. Si l'on admet que, à la limite extrême de dilution, les sels ne sont pas dissociés en leurs radicaux et qu'ils peuvent donner des systèmes en équilibre, les lois des modules précédentes leur sont appli- cables. » Les données numériques que nous possédons sur les grandeurs dont il est question dans celte Note vérifient approximativement les lois des modules ci-dessus : quelques-unes de ces lois ont été ainsi tirées de ces données. La vérification ne peut être rigoureuse qu'avec des données rap- portées à une pression osmotique nulle. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les arséniates ammoniacaux de coball. Note de M. O. Duciir, présentée par M. A. Ditte ( '). « Si, dans une solution de cobalt riche en sels ammoniacaux et conte- nant une proportion sulusante d'AzH' libre, on ajoute de l'acide arsénique ou un arséniate soluble, on voit se former des précipités gélatineux très volumineux, de couleur bleue plus ou moins violacée. A la température ordi- naire, ces précipités ne se modifient point. Mais si, suivant une méthode employée par Debray, on maintient au bain-marie la fiole contenant la ( ' ) Celte Note avait été présentée à l'Académie dans la séance du i5 octobre. G. R., 1900, 2» Semestre. (T. CXXXI, N" 17.) "8 ( 6:6 ) liqueur et le précipité, celui-ci se modifie peu à peu, il se contracte et se transforme en un autre d'un rouge \Aus ou moins foncé, que l'examen mi- croscopique montre entièrement cristallisé. » Suivant les conditions de l'expérience, la durée de la cristallisation est très variable: avec une concentration suffisante en sels ammoniacaux, elle est complète en quelques minutes; avec des solutions étendues, elle demande loo ou i5o heures. Si la propor- tion d'arsenic est faible, le sel rouge peut se former et se précipiter d'un seul coup, sans passer par l'intermédiaire du composé bleu. On peut obtenir la précipitation complète, soit de l'arsenic, soit du cobalt. » Les sels cristallisés ainsi obtenus sont des sels cobalteux; au micro- scope, ils se présentent en aiguilles groupées en houppes, parfois en tables rhomboïdales. Ils agissent vivement sur la lumière polarisée et appartien- nent au système clinorhombique : l'extinction se fait dans l'angle aigu à 39" environ de l'axe d'allongement. Ils sont insolubles dans l'eau et les solutions ammoniacales faibles et, même en présence des sels ammonia- caux, facilement solubles dans les acides minéraux. A la température or- dinaire, ils perdent de l'ammoniaque, mais cette perte est excessivement lente. )• Ces composés sont des arséniates ammoniacaux de cobalt : mais on n'a point affaire à un composé unique. Tandis que la teneur en Co et en As est sensiblement la même pour tous les produits, celle de AzH^ peut varier de o à 8,6 pour loo environ. » La concentration en sels ammoniacaux est sans influence sur la teneur en AzH' : celle-ci dépend uniquement de la concentration en ammoniaque libre de la liqueur où ils prennent naissance. )) La limite supérieure est atteinte lorsque cette liqueur contient par litre environ 35o" d'ammoniaque à 20 pour loo (D,5 = 0,921), soit 69^'' de AzH^. Le sel obtenu est un arséniate triammonique de cobalt dont la for- mule (AsO*)==Co^-h3AzH'+5H20 le rapproche de sels de zinc obtenus par M. Bette ('). )) D'autre part, l'action de l'arséniate triammonique sur les sels de cobalt, en présence des sels ammoniacaux mais sans addition d'ammoniaque libre, donne un sel rose pâle, cristallisé en fines aiguilles enchevêtrées, cotonneux en quelque sorte. Ce sel ne contient pas d'ammoniaque, et sa (•) Bette, Annalen der Pharmacie, l. XV; i835. ( 677 ) composition (As 0'')*Co^ -}- 8 H* O est celle de l'érythrine naturelle, dont il possède également la forme cristalline (clinorhombique) et la disposition en houppes. » Tous les produits obtenus en présence d'ammoniaque libre viennent se classer entre ces deux extrêmes : la somme de l'eau et de l'ammoniaque est sensiblement constante, et ils peuvent se représenter par la formule générale {x étant compris entre o et 3) (AsO')-Co^' -t- a^AzH' + (8 - a;)H=0. H^O et AzH' se remplacent mutuellement, et, les poids moléculaires étant très voisins, ce remplacement n'altère que très peu la composition centé- simale, en ce qui concerne Co et As. » En cherchant la relation qui relie la teneur en AzH' des produits à la concentration des liqueurs, j'ai obtenu le Tableau suivant, où les concen- trations sont exprimées en centimètres cubes d'ammoniaque à 20 pour 100 par litre : Concentration. 0.0. . Teneur du sel en AzH\ 0,0 Concentration. 60,0. Teneu en . 5 r du s /VzH'. >7o 48 ,80 ,10 ,24 ,67 12,5 i5,o 17 ,0 2,42 2,91 3 , lo 75,0 110,0 180, 0 6 6 .. . 8 20,0 3,38 3oo,o 8 5o jO S 1 1 35o,o 8 tn g Î.VzH= ^- z «- 3 ^^-^ c « i. ' /^ 3 U g a / 3oo 3Sû i.00 Concentration des solutions en ammoniaque libre, exprimée en centimètres cubes d'ammoniaque de densité 0,921 par litre de liquide. » Ces résultats sont traduits par la courbe ci-dessus, qui présente une forme parfaitement régulière, sans aucun point anguleux. ( 678 ) » Entre l'érythrine et le sel Iriammonique existent deux intermédiaires : » 1° Un sel monoammonique, ( AsO'')-Co' + AzH' -i- yH^O, s'obtient lorsque la concentration est de iS'^*^ d'ammoniaque par litre; » 2° Un sel diammonique, (AsO*)-Co' + aAzH" -I- 6H-0, lorsque la concentration est de Go*^"^. » Pour reconnaître s'ils ont une existence individuelle propre et ne sont pas des mélanges, j'ai étudié l'action de la chaleur sur des produits ayant exactement la composition des quatre sels possibles. Les résultats les plus nets ont été obtenus par le chauffage à poids constant à i55°; dans ces conditions, ils perdent de l'eau et de l'ammoniaque : ces pertes, exprimées en molécules, et les compositions finales sont indiquées ci-dessous : Perles en molécules. Composition primitive. H-0. .4zH'. Composition finale. l'-SelàSFPO 5i » (AsO'')'-Co=-!-2,5H^O. 2°, » 7li-0-+ AzH'... 6| I (AsO')=Co'-i-^\zIP-l-Ul'0. S" I. GfPO + aAzIP.. 6 lî (AsO'')=Co'-i-fAzH^ 4" « 511=0 + 3AzrP.. 41 2j (AsO*)'Co^-i-iAzH'+ 'II^O. » Ces résultats impliquent l'existence individuelle de quatre sels dis- tincts; ils indiquent, en outre, la grande complexité de leurs molécules. » J'ai également mesuré leurs tensions de décomposition à 65", tempé- rature à laquelle ils commencent à perdre de l'eau et de l'ammoniaque; les résultats, dans l'ordre du Tableau précédent, ont été respectivement : ig-^jO 3i"'",25 68™'", .")0 23'""', 5o. » Les quatre sels sont encore nettement différenciés. )i Le cobalt forme donc trois arséniates ammoniacaux distincts, dérivant de l'érythrine par le remplacement de H" O parAzH', molécule à molécule; ces sels diffèrent complètement des arséniates et des phosphates ammonia- caux formés par un certain nombre de métaux bivalents et n'ont d'ana- logues que les sels de zinc de M. Bette. » Ces faits m'ont conduit à un nouveau mode de dosage de l'arsenic, qui fera, ainsi que les sels correspondants du nickel, l'objet de prochaines Communications. » ( 679 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un procède gênerai de préparation des èthers carboniques mixtes des phénols et des alcools et sur quelques-uns de ces éthers (' ). Note de M. E. Barral, présentée par M. Armand Gautier. « Les carbonates mixtes phénoliques-alcooliqucs, CO , sont des /OH éthers de l'acide carbonique C0(^ dans lesquels les atonies d'hydro- gène ont été remplacés, l'un par un radical phénolique R, l'autre par un radical alcoolique R'. » En cherchant à préparer, par les méthodes rationnelles, des éthers mixtes de certains phénols et surtout de quelques-uns de leurs dérivés polysubstitués, je n'ai obtenu, au moyen des chlorocarbonates, que des résultats mauvais ou nuls, ce qui m'a engagé à taire une étude assez com- plète des différents procédés qui peuvent être employés. )) Les difficultés proviennent de la formation beaucoup plus facile des carbonates neutres alcooliques CO(OR')- et phénoliques CO(OR)% ainsi que de la décomposition des chlorocarbonates sous l'influence des al- coolates ou phénates, corps peu stables, agissant parfois comme alcalis caustiques. I) I. Action du chlorocarbonate d'élhyle sur un phénate alcalin (Fatianow, Richter, Bender). — Tandis que cette méthode réussit assez bien, en général, avec les phénols à poids moléculaires peu élevés, le résultat est bien différent pour les phénols à poids moléculaires élevés, et surtout pour les dérivés polysubstitués des phénols. Toutefois, il y a des exceptions : avec le pentachlorophénate de potassium et les chlorocarbonates d'alcools de la série grasse, j'ai obtenu une faible quantité (o,5 à 4 pour loo) de carbonates mixtes, tandis que le chlorocarbonate de benzyle a donné un rendement de 17,2 pour 100. » II. Carbonates neutres phénoUfjaes réagissant à chaud sui- les alcools en pré- sence de bases faibles (Gazeneuve et Morel). — Résultats négatifs avec les dérivés polysubstitués du phénol. » III. Alcoolates alcalins réagissant sur les carbonates neutres phénoliques (Gazeneuve et Morel). — A.vec les phénols polysubstitués, résultats négatifs. » IV. Chlorocarbonates phénoliques (^) réagissant à chaud sur les alcools. — En général, les résultais sont bons pour les phénols à poids moléculaire faible, assez bons pour les nionochlorophénols; mais ils sont mauvais ou nuls pour les dérivés poly- substitués. (') Institut chimique de L^on, (-) Et. Barral et A. Mohel, Comptes rendus, 26 juin 1899. ( 68o ) » V. Clilorocarbonates pliénoliques réagissant sur un alcoolate alcalin. — Ré- sultats négatifs avec les dérivés substitués des phénols; M. Morel (') a obtenu aussi des résultats négatifs avec le clilorocarbonate de benzénol. » VI. Alcoolate alcalin et phénol. — Rendement faible, avec production de ma- tières huileuses jaunâtres lorsque le carbonate mixte est solide; assez bon quand il est liquide. » VII. Action de l'oxychlorure de carbone sur une solution de phènate alcalin sec dans l'alcool à éthérifier . — Assez bons résultats même avec les phénols poly- substitués, sans formation de matières huileuses jaunes. » VIII. — Action de l'ojcy chlorure de carbone sur une molécule de phénol dissous dans l'alcool, additionné d'une molécule de potasse. — Ce procédé m'a donné les meilleurs résultats. » Pour les trois derniers procédés, afin d'avoir le maximum de rendement, il faut faire tomber peu à peu une solution toluénique d'oxychlorure de carbone dans le mé- lange, en laissant la température s'élever vers 6o°-70°, et en évitant de dépasser 80°. » Préparation. — A une dissolution de i molécule du phénol dans un excès de l'alcool à éthérifier, on ajoute i molécule de NaOH; après dissolution (souvent lente, même à chaud), on laisse refroidir et l'on verse peu à peu, en remuant, une solution to- luénique (solution commerciale à 20 pour 100) de i molécule d'oxychlorure de carbone, on doit ne pas dépasser 80°. Après une heure de repos, si la réaction est alcaline, on ajoute goutte à goutte de l'oxychlorure de carbone jusqu'à réaction acide; on verse ensuite un excès d'eau et l'on abandonne 12 à 24 heures. La solution toluénique, sé- parée du liquide aqueux, contient les deux carbonates neutres, le carbonate mixte de l'alcool et du phénol lorsque ces deux derniers ne sont pas solubles dans l'eau ; on des- sèche sur le chlorure de calcium et l'on rectifie sous pression réduite ; enfin, on distille dans le vide pour séparer successivement l'alcool et le phénol, le carbonate neutre alcoolique, le carbonate mixte, le carbonate neutre phénolique. B Lorsque le carbonate mixte est solideet décomposable par la chaleur, on ne peut pas le distiller dans le vide ; on le laisse évaporer dans le vide sur l'acide sulfurique ; le carbonate cristallise ordinairement en gros cristaux faciles à purifier par cristallisation dans l'éther de pétrole. » Carbonates mixtes du pentachlorophénol et d'alcools. — Au moyen du procédé que je viens d'indiquer, j'ai obtenu quelques carbonates mixtes du pentachlorophénol (pentachlorobenzénol), CCl^.OH, et de divers alcools; le rendement a varié de 25 à 4o pour 100. » Les uns sont solides, en général bien cristallisés, parfois en très gros prismes orlhorhombiques ; ce sont ceux formés avec les alcools méthylique, éthylique, propy- lique, butylique, amylique, allylique, benzylique. Au contraire, les carbonates mixtes des alcools élevés de la série sont liquides, oléagineux, décomposables par la chaleur. » Pour purifier les carbonates mixtes liquides et facilement décomposables, le liquide est rectifié dans le vide pour éliminer l'alcool et le carbonate neutre alcoolique; lorsque le produit commence à se décomposer, on arrête la distillation et l'on refroidit vers 0° afin de faire solidifier le carbonate neutre de penlachlorophényle. Le produit (') A. Morel, Thèse de la Faculté des Sciences de Paris, 1900. ( (^8' ) obtenu est coloré et impur, tandis qu'il est incolore et pur lorsqu'il a pu être rectifié dans le vide sans décomposition. » Le point de fusion des carbonates mixtes alcooliques solides s'abaisse en même temps qu'augmente le poids moléculaire de l'alcool. J'ai constaté un abaissement analogue pour les étbers du pentachlorophénol et des acides de la série grasse ('). )> Les solutions aqueuses de soude et de potasse sont sans action à froid; mais, à l'ébullition, ces éthers se saponifient très lentement. Cette saponification est très rapide avec les solutions alcooliques de ces alcalis. » Complètement insolubles dans l'eau, ces carbonates mixtes sont très solubles dans l'éther, l'alcool, le benzène, la ligroïne; un peu moins dans l'éther de pétrole, qui est le dissolvant à employer de préférence. La chaleur les décompose plus ou moins; cependant, quelques-uns peuvent être sublimés ou même distillés dans le vide. » Carbonate de pentachlorophényle et de méthyle, C0(^_^" j.^ . — Aiguilles incolores, fusibles à 187°. /O C'CF » Carbonate de pentachlorophényle et d'éthyle, COs „' ,j„j. — Gros prismes incolores, fusibles à 66". ,-Q Q6Q5 » Carbonate de pentachlorophényle et de propyle. C0( r\ r^ui • — Petits cris- taux micacés, légèrement nacrés, fusibles à 67°. /O C^CP » Carbonate de pentachlorophényle et d'isopropyle, COx" ^ '(-.jtj, • — Petitscris- taux groupés en choux-fleurs, fusibles à 58°. » Carbonate de pentachlorophényle et de bulyle, C0( /-v^^jiig- — Très gros prismes incolores, fusibles à Sg". /O C'CP » Carbonate de pentachlorophényle et d'isobiityle, CO^ „'pj,.g. — Très gros prismes aplatis, incolores, fusibles à 58°. /O C*CI^ » Carbonate de pentachlorophényle et d'isoaniyle, COs -^ /-suir — Petites ai- guilles groupées en choux-fleurs, fusibles à 54°- /O C^Cl* » Carbonate de pentachlorophényle et d'heptyle, C0{ /-» Vttjis' — Corps liquide huileux, décomposable par la chaleur. ^O.C^Cl^ »' Carbonate de pentachlorophényle et d'octy le, Q,Ç) r\ nviw — Liquide oléagi- neux, très facilement décomposable par la chaleur; il n'a pas été obtenu à l'état de pureté. /O C^CP » Carbonate de pentachlorophényle et d'allyle, C0\ p» V'sus ■ — Petits cristaux blancs, micacés et nacrés, fusibles à 57°. /O.C^Ci^ » Carbonate de pentachlorophényle et de benzyle, C0\ n,' ri vit — Petites \ w . v^ xl aiguilles blanches, groupées en choux-fleurs, fusibles à 116". » (') Et, Barral, Thèse de la Faculté des Sciences, Paris; iSgS. ( 682 ) CHIMIE. — Stéréochimic de V azote. Les hydrazones stéréo-isomériques dupyrmale d'éthyle i^-). Note de M. L.-J. Sniox, présentée parM. Moissan. « Les hydrazones des composés cétoniques dissymétriques j,, .C = Az-AzIIC»IP ■p ^, renferment, comme leurs oximes ^ C = Az(OH ), le groupement et, selon les idées actuellement admises, peuvent, comme ces dernières, se présenter sous plusieurs formes stéréo-isomères. » Cependant, alors que la stéréochimie des oximes a fait l'objet de nombreux travaux, celle des hydrazones n'a, pour ainsi dire, pas été abordée, et c'est à peine si l'on peut citer quelques exemples d'une telle isomérie. Encore doit-on constater qu'aucun d'eux n'a été rencontré dans l'action directe d'une hydrazine sur un composé cétonique. » I. Voici d'ailleurs, dans l'ordre chronologique de leur découverte, les cas d'isomérie mentionnés jusqu'ici (-) : » 1° Fehriin et Krause {D. ch. G., t. XXIII, p. i574-36i7; 1890) ont isolé sous deux formes l'hydrazone de l'acide orthonilrophénylglyoxylique; l'une des formes s'obtient par réaction directe ; l'autre s'obtient par l'ac^/o/i d' un alcali sur la première. » 2° Hantzsch et Kraft {D. ch. G., t. XXIV, p. 3525; 1891) ont. obtenu sous deux formes l'hydrazone de l'anisylphénylcétone; l'une s'obtient directement par l'action de la phénylhydrazine sur la cétone; l'autre se forme à côté de la première, lorsqu'on fait agir la phénylhydrazine sur le dichlorure correspondant à la célone. » Overton {D. ch. G., t. XXVI, p. 18; 1898) a étendu cette observation à deux autres cas; il a obtenu par la même méthode les diphénylhydrazones de l'anisylphé- nylcélone et de la paratolylphénylcétone. (') Laboratoire de Chimie de l'École Normale. {'■) J'omets à dessein la forme isomérique de la phénylhydrazone du glucose signalée par Skraup {D. ch. G., t. XXII, p. 669; 1889), quoique ce soit la première en date. Cette isomérie lient vraisemblablement plutôt au carbone qu'à l'azote. Elle est à rapprocher des modifications isomériques du glucose et de son déiivé penlacétylé découvertes par Tanret. ( 683 ^ » 3° Plus récemment, E. Fischer (/>. ch. G., t. XXIX, p. 796; 1896) a signalé, sans préciser la nature de leur isomérie, deux formes de la phénylhydrazone de l'aldé- hyde éthylique; l'une s'obtient directement, l'autre s'obtient par l'action de la soude alcoolique sur la première. » 4° Enfin, Hantzsch et Hornbostel (Z>. cli. G., t. XXX, p. 3oo3 ; 1897) ont signalé deux formes isomériques de la phénjlhydrazone de l'éther acétylacétique : l'une se forme directement, l'autre est une huile incrislallisable résultant de l'action de la chaleur sur la première. 1) II. J'ai réussi à obtenir sous deux formes stéréo-isomères l'hydrazine du pyruvate d'éthyle, dans l'action directe de la phénylhydrazine sur cet éther, CH' -CO -CO-C=H^-hC«H^Az - AzH- = «'°-co'c™'>'= = -^^-^^«-'^*"'- » La pliénylhydrazine (92S'') additionnée d'alcool (SoS"') est versée peu à peu dans l'éther pyruvique (looS"') également alcoolisé. La réaction est accompagnée d'un déga- gement de chaleur assez vif qu'on modère par des affusions d'eau sur le récipient dans lequel on opère. Le mélange s'effectue sans que le liquide cesse d'être clair, mais au bout de quelques minutes il commence à se produire des cristaux; on agite sans inter- ruption de façon à obtenir une bouillie cristalline bien fluide. Dès qu'elle est refroidie, on essore à la trompe ; on lave avec un peu d'alcool froid et l'on fait cristalliser dans le chloroforme chaud (200S'). Tout se dissout très rapidement si l'éther employé est bien exempt d'acide pyruvique. (L'hydrazone de l'acide pyruvique est insoluble dans le chloroforme.) » Par cristallisation fractionnée de la solution chloroformique on scinde l'hydrazone en deux portions très inégales. Ce sont les deux isomères. » L'hydrazone qui se dépose tout d'abord (l'hydrazone a) se produit en quantité prépondérante ( i5os'' environ). C'est celle qui a été tout d'abord obtenue par E. Fischer {D.ch. G., t. XVI, p. 2243) dans réthérification de l'hydrazine de l'acide pyruvique au moyen d'acide sulfurique et d'alcool et que j"ai moi-même obtenue, il y a quelques années, par la méthode actuelle. Elle fond à iiS^-iao" sans décomposition. » L'hydrazone p que l'on obtient dans les dernières fractions fond beaucoup plus bas, à 3io-32°, et est beaucoup plus soluble que la précédente dans les différents solvants organiques. J'en ai recueilli à peine Ss'' ou 6»''. » i'* Le poids moléculaire de la nouvelle substance, déterminé par cryoscopie dans le benzène, et sa composition centésimale résultant du dosage des trois éléments : carbone, hydrogène et azote, correspondent bien à la formule de l'hydrazone du pyruvate d'éthyle. )) 1° Sous l'action de la potasse sur sa solution alcoolique, l'hydrazone ^ G. R., 1900. 2' Semestre. (T. CXXXI, N» 17.) 89 ( 684 ) se saponifie, comme son isomère, et fournit l'hydrazone de l'acide pyru- vique. » 3° Sous l'action du gaz chlorhvdrique sur sa solution alcoolique, l'hydrazone P se transforme en l'hydrazone a. Dans les mêmes conditions celle-ci reste inaltérée. » Ces données expérimentales suffisent à justifier l'isomérie sléréo- chimique; j'espère, d'ailleurs, la préciser davantage et en fournir de nou- veaux exemples similaires. » Les deux hydrazones apparaissent ici simultanément et sans le secours d'aucun agent de migration, directement dans l'action de la phénylhydra- zine sur le composé cétonique. )) C'est le premier exemple d'hydrazones stéréo-isomères pour lequel on puisse faire cette constatation : il prend de ce chef une certaine signifi- cation au point de vue de la stéréochimie de l'azote. » THERMOCHIMIE. — Acétals d'alcools monovalents Note de M. Marcel Delkpine. « Sous le nom à' acétals, pris dans le sens généralisé du mot, on entend non pas seulement les combinaisons organiques résultant de l'union d'une molécule d'aldéhyde acétique avec deux molécules d'alcool et élimination d'une molécule d'eau, mais aussi toutes les combinaisons du même ordre, dérivant d'aldéhydes et d'alcools quelconques, contenant le groupement /O -C^ -^^H^O-C^- )) Je me suis proposé d'étudier quelques dérivés de cet ordre, les formais et les acétals proprement dits, engendrés respectivement par les aldéhydes formique et acétique, tant pour connaître la grandeur thermique de la réaction génératrice : R - CHO -I- 2R'0H r.^ R - CH (OR)- + H-0, que pour établir la nature des variations apportées dans les chaleurs de combustion et de formation par le passage d'un terme à un autre. » A cet elTet, je présenterai aujourd'hui à l'Acadoniie les résultats obtenus avec les formais diétliylique, dipropjlique, diisobutylique, diisoamjlique, les acétals dimélhy- lique et diétliylique; j'y adjoins le inétliylal ou formai diméthylique, tête de toute la série, étudié antérieurement par MM. Berllielol et Delépine à propos de la mise en 7429,3 » 7429,1 82i3,5 8204,4 8205 , I 8682,8 » 8697 , 35 9069,0 )i 9064 , 5 6867,3 6880,2 6873,3 7882,6 7871,3 7872,2 ( G8,^ ) expérimenlation d'une méthode de coinbuslion des liquides très volatils {Comptes rendus, t. CXXX, p. io46). Ce procédé a d'ailleurs été suivi aussi pour le formai dié- ihylique et les acétals méthylique et élhylique, qui sont relativement volatils. La plu- part des acétals ci-dessus n'ont été bridés dans la bombe qu'après digestion sur le sodium et distillation, ce qui est une garantie de l'absence d'eau, d'alcool ou d'aldé- lijde. Quelques-uns ont même été distillés sur ce métal. L'analyse a toujours donné d'excellents chiffres. » Voici les chaleurs de combustion rapportées au gramme : Moyenne. Formai diméthylique CH2(OCH3)^ (MM. Berthelot et Delépine, loc. cit.) 6o77r8 diéthylique CH-(OOIP)' 7429,0 dipropyliqueClP(OCHP)^ 8197,4 » diisobutyliqueGH-(OC*H»)= 8711,9 « diisoamylique CH'i(0CsH>')2 9060,0 Acétal diméthylique CH'— CH (OCH\i . . . 6873,5 » diéthylique CH^— CH(OC^H»)-.. . 7862,6 )) De là on déduit les chaleurs de combustion et de formation : Combustion. Différence. Formation. Vol. const. r^ress. const. Cdiam. + H gaz. + Ogaz. Cal Cal Cal ,/ diméthylique C^IPO- 461,9 402,5 p^, 96,4 1 2 X i55,6 1 diéthylique C^H'-O- 772,62 773,75 m, 75 Jù \ ee r ^1 j 2 X i55,5 dipropyliqueC'H'^O^ 1083,07 1084,8 127,3 diisobutylique CH^^O^ 1391,57 1393, 85 ' i44,85 2 X i56,6 diisoamylique C"H^*0'^ 1704,12 1707,0 ' i58,3 I 7 X i55,3 diméthylique OH'» O- 619,0 619,9 102, 3 2^ J r 2 "*^ 1 55 2 ' diéthylique C« H" 02 928,9 930. 35 ' ' ' n8,45 » Ces nombres montrent avec quelle régularité la différence due aux homologies se soutient; elle est d'ailleurs égale à la différence habituelle, laquelle est voisine de i55-i56'^"'. Cependant, tandis que lesformals possèdent, d'après les valeurs précédentes, une chaleur de combustion et de formation rentrant sensiblement dans les formules C=: rt X i55,5 — 4 et Fr:= H X 7,8 + 73, n étant le nombre d'atomes de carbone, les acétals donnent une valeur un peu diffé- rente. En effet, la chaleur de combustion de CH'^O' excède celle de C^H'O- de 157*^"', 4 et celle de C^H'^0- surpasse celle de C^H'^0- de i56'^''',6, valeurs un peu plus élevées que la moyenne 155'^"', 5 des différences entre les formais. Néanmoins, ces o ( 686 ) corps présentent un bel exemple d'homologie thermique; d'où il résulte que le défaut d'homologie que j'ai signalé entre les aldéhydes formique et acétique (') disparaît dans leurs acétals. » L'aldéhyde formique n'existe maniable que dissous dans l'eau ou les alcools, ou polymérisé, circonstances dans lesquelles il perd une quantité d'énergie qui le rend l'homologue immédiat de l'aldéhyde acétique liquide, les chaleurs de formation respectives de CH-0 diss. ou sol. et de Cni'O liq. étant 4oC»',4 et 47*^^', 45. Il -est donc logique de calculer l'équation génératrice à partir de l'état dissous ou polymé- risé (la valeur est la même). On a ainsi pour la réaction : CH^O diss. ou pol. -+- 2ROH liq. = CH^ (OR)^ liq. + H^O liq. ... -4- .rC=" ^_ ,cai 6; o<^''',55; — i'^°',3; 2'^='', 45; 3*^^', 7 pour les formais respectifs mélhylique, éthylique, propylique, isobutylique et isoamylique, c'est-à-dire une valeur peu élevée. Je suis porté à croire la chaleur de combustion du dérivé propylique un peu forte, mal- gré une excellente analyse (0 = 63,57; H = 12, 10, au lieu de C = 63,63 et H = 12,12), ce que j'attribue à la présence d'alcool isobutylique dans l'alcool propylique dont je suis parti. La séparation des formais correspondants qui bouillent à 137° et 164° est extrêmement laborieuse, du moins pour avoir une séparation rigoureuse ; je considère comme plausible que la valeur — i, 3 doive être un peu relevée. » Pour les acétals, on trouve que la réaction : CH'— CHO liq. -f- 2ROH liq. = CH3CH(0R)Miq. -+- tPQliq. dégage o'^^i,45 avec l'alcool mélhylique et o'^^',2 avec l'alcool éthylique, l'aldéhyde étant pris avec la chaleur de formation 47*^^'» 45 déterminée dernièrement par MM, Ber- thelot et Delépine( /oc. cit.). » La formation des formais et acétals est donc peu exothermique à partir des substances génératrices, alcool et aldéhyde, tout en semblant s'accroître pour les termes butylique et amylique. Il resterait à savoir ce que deviendraient ces nombres si l'on dissolvait d'abord l'aldéhyde dans l'alcool et si l'on déterminait l'action de l'eau sur l'acétal formé. C'est là un problème très complexe, extrêmement difficile à aborder, d'autant plus que les réactions en question ne sont que théoriques. Je dis théoriques à dessein, car je démontrerai ultérieurement qu'elles sont limitées, notion que m'a suggérée aussitôt la petitesse des nombres obtenus, comparables à ceux de l'étiiérification. L'expérience permet d'établir ce fait ; d'au très con- séquences, relatives à la formation et aux réactions des acétals, découlent directement de celte notion d'équilibre et donnent également lieu à de nouvelles recherches que je poursuis actuellement. » (") Comptes rendus, t. GXXIV, p. 816 ; 1897. ( 687 ) CHIMIE ORGANIQUE . — Sur la nitration directe dans la série grasse. Note de MM. L. Bouveault et Waiil. « Les dérivés nitrés de la série aromatique sont aisés à obtenir par ni- tration directe; ceux de la série grasse, au contraire, ne peuvent être pré- parés que par des moyens détournés, en général par l'action du nitrite d'argent sur les iodhydrines. MM. Franchimont et Klobbie {Rec. irav. scient. Pays-Bas, t. VIII, p. 283) ont réussi cependant, au moyen de leur acide nitrique réel, à nitrer les éthers maloniques et méthylmaloniques. Cette expérience a été complétée par la nitration de la malonamide, réalisée par MM. S. Ruhemann et Orton (Chcm. Soc, t. I, p. 1002; iSgT)). Enfin. M. ¥i.ono\\aloiï (Comptes rendus, t. CXIV, p. 26), en faisant réagir l'acide nitrique étendu en tube scellé à lao^-iSo" sur les hydrocarbures saturés de la série grasse (c'est-à-dire dans des conditions très différentes de celles de la nitration), a réussi à préparer certains hydrocarbures nitrés. » Les réactions que nous venons de citer ont été effectuées sur des com- posés saturés; nous nous sommes proposé de faire porter nos recherches sur des composés incomplets. » Un seul travail, à notre connaissance, a été publié sur ce sujet; il est dû à M. liakinger (Lieb. Ann., t. CXCIII, p. 366, et Monat. f. Chem., t. II, p. 286), qui a réussi à obtenir un nitroisobutylène et aussi un nitroamylène dans l'action de l'acide nitrique fumant sur l'alcool tertiaire et aussi sur l'hydrocarbure incomplet correspondant. » Les hydrocarbures non saturés sont des corps rares; nous savons par Haitinger que leurs dérivés nitrés sont peu stables; nous avons songé à les remplacer par les éthers élhyliques des acides non saturés de la série grasse, qui n'en diffèrent que par le remplacement d'un atome d'hydrogène par le groupe CO-C-H\ Nous nous proposons d'examiner l'action de l'acide nitrique fumant sur ces différents composés, l'influence de la position de la double liaison, du nombre ou de la qualité des radicaux qui l'encadrent. Nous avons fait porter nos premières recherches sur les dérivés les plus simples de l'acrylate d'éthyle : crotonate, tiglate, diméthylacrylate; nous n'avons jusqu'ici obtenu de résultats tout à fait nets qu'avec le diméthyl- acrylate d'éthyle, résultats que nous demandons la permission d'exposer brièvement. » Nitration du diméthylacrylate d'éthyle. — Le diméthylacrylate employé a été ( 68H ) préparé par l'excellent procédé de Weiiiig (Lieb. Aiiii., t. CCLXXX, p. 253), en chaufTanl le bromovalérate d'élhyle avec de la diélliylaniline. » On laisse tomber goutte à goutte Sos'' de cet élher dans i5o6'' d'acide nitrique fu- mant ordinaire, refroidi par de la glace, en évitant que la température du mélange ne dépasse io°. Quand tout l'éther a été ajouté, on abandonne le produit à la tempéra- ture ordinaire et l'on refroidit par affusion d'eau dès que la température du liquide dépasse 20°. Après cinq à six heures on verse le tout sur de la glace, il se sépare une huile lourde verte, qu'on rassemble avec de l'éther et dont on lave la solution à l'eau, au carbonate de sodium et enfin à l'eau. Une fois l'éther chassé, le produit est soumis à la distillation dans le vide. Au bout de deux, distillations on obtient un produit bouillant sans décomposition à i2o<'-i22° sous 24™"' et présentant la composition d'un diméthylacrjlate d'éthjle nitré. Le rendement est de 70-76 pour 100 de la théorie. » L'analyse conduit à la formule CH'^AzO*. » Le nitrod iniéthy lacry late d'éthyle constitue un liquide d'un jaune très clair, plus lourd que l'eau (fi^J = i,i384), d'une odeur spéciale légèrement piquante et assez désagréable. Pris en petite quantité, on peut le distiller à la pression ordinaire sans décomposition vers 220°; mais les dernières gouttes s'enflamment spontanément par suite de la surchaufle. Le poids moléculaire de ce composé est normal; on a trouvé dans le benzène i58 et i64 au lieu de 178. » Le nouvel éther est insoluble dans l'eau et dans les acides; il se dissout très lente- ment à froid dans les alcalis caustiques, plus rapidement à chaud, mais en fournissant des produits de décomposition colorés. Certains réducteurs, tels que la poudre de zinc en solution alcoolique, l'étain et l'acide chlorhydrique, se sont montrés sans action sur lui. » Si l'on traite le nitrodiméthylacrylate d'éthyle en solution dans l'alcool par une molécule de potasse alcoolique, il se déclare une réaction très vive qu'on modère par affusion d'eau, et, après refroidissement, il se dépose un sel de potassium cristallisé (il faut dans cette réaction éviter un excès d'alcali). Le sel de potassium ainsi obtenu peut être purifié par cristallisation dans l'alcool bouillant, d'où il se dépose en fines aiguilles d'un jaune clair. » Ce sel, soumis à l'analyse, répond à la formule C'H"'AzO*K. )i Ce sel de potassium ne diffère de l'éther dont il dérive que par le remplacement d'un atome d'hydrogène par un atome de potassium; le groupement élher n'a pas été saponifié; le nitrodiméthylacrylate d'éthyle s'est donc, dans cette occasion, comporté comme l'aurait fait l'éther acétylacétique. )) Nous avons préparé une certaine quantité de ce sel de potassium, et, après l'avoir dissous dans l'eau, qu'il colore en jaune, nous avons décomposé la solution par l'acide chlorhydrique étendu. Il se dépose une huile lourde ressemblant par ses propriétés organoleptiques au nitrodiméthylacrylate d'élhyle dont il possède la composition Cm"AzO'. » Ce composé est seulement isomère avec le diméthylacrylate d'éthyle; il bout plus Las, à io4"-io5°, sous 17*=", dl = 1,1279; il est incolore ; P,„ = 164 et 170 (calculé, 173). ( 689 ■ Nous l'appellerons provisoirement nitrodiméthylacrylate-'^, le premier con- stituant l'isomère oc. » Ce nouveau nitrodiméthylacrylate se dissout instantanément et à froid dans les alcalis; il redonne avecla potasse alcoolique le sel de potassium qui lui a donne naissance. Ce sel se rattache donc au dérivé

Quarri-. chez Messieurs : f Baumal. j M°" Texier. Bernoux el Cumin. ( Georg. Lyon \ Côte. 1 Savy. ' Ville. Ruât. \ Valat. I Coulel cl fils. Martial Place. I Jacques. ' Grosjean-Maupin. ' Sidot frères. i Guiâl'liau. I Veloppé. I Barma. ( Appy. Kimes Thibaud. Orléans Luzeray. I Blanchier. ^<"''«" (Marche. Rennes Plihon el Hervé. Roche/on Girard ( M"" ). ) Langlois. I Leslringanl. S'-Étienne Chevalier. ( Ponteil-Burles. i Humèbe. , Gimel. ( Privai. iBoisselier. Pérical. Suppligeon. f Giard. ( Lemaître. Marseille. . JUontpelliei Moulins . . Nancy . ■ . Nantes . . . Nice Rouen. Toulon . Toulouse. Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Athènes. . . Barcelone. Berlin. . Berne . . Bologne. Bruxelles.. Bucharest . Budapest. .. - . . . Cambridge Christiania . . Constantinople. Copenhague.. . . Florence Gand Gènes Genève . La Haye. Lausanne Leipzig. Liège. chez Messieurs : I Feikema Caarelsen i et C'. Beck. 4 Verdaguer. . Asher et C'*. 1 Dames. ', Friedlander et fils. ' Mayer et Muller. Schmid et Francke. Zanichelli. / Lamerlin. [ Mayolezet Audiarte. I Lebégue et C'*. 1 Solcheck et C°. ' .\lcalay. Killan. Deighton, BellelC". Cammermeyer. Otto Keil. Hôst et fils. Seeber. Hosle. Beuf. Cherbuliez. ! Georg. ( Stapelmohr. Belinfante frères. ) Benda. ) Payot. Barlh. l Brockhaus. Lorenlz. / Max Rube. Twielmeyer. ( Desoer. I Gnusé. Milan . chez Messieurs : i Dulau. Londres Hachette et C". ' Nutt. Luxembourg. ... V. Biick. / Ruiz et C'. Madrid Romoy Fussel. 1 Capdeville ' F. Fé. Bocca frères. Hcepli. Moscou Tasteviu. JVaples (Marghieridi Giu,. I Pellerano. iDyrsen et Pfeiffer. Slechert. Lemckeel Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C- Palerme Reber. Porto Magalhaés el Mooii. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescher et C". Rotterdam Kramers el fils. Stockholm. Samson et Wallin. 1 Zinserling. ( Wolir. ! Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et Sellier. Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. Frick. Gerold el C". Ziirich Meyer et Zeller. Rome . S'-Petersbourg. . Turin. Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1«" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4*; i853. Prix. 16 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre iE65.) Volume in-4''; 187° P"" Tomes 62 à 91.— (1" Janvier 1866 à 3i Décembre iSSo.) Volume in-4»; "" SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE LACADÉKIE DES SCIENCES : 15 fr. . Prix 15 fr. • quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Deebès et A.-J.-J. Sol.eb. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouven 1 1« s.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières Tome I : Mémoire sur c Comètes, par M.Ham>en. grasses, par M. Claddk Bernard. Volume in-4% avec 32 planches; i856, „. .. ■ j c- Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. - Ess.. d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par 1 Académie des Science, pour le concours de .853, et puis remise pour celui de .856, savoir : . Étudier les lois delà distribution des corps organises fossiles dans les différents terrains sédi- . mentaires, suivait l'ordre de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée - Rechercher la nature . de» rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique el ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bron«. In-4», avec .7 planches; .861. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les îiémolres présentés par divers SaTanU à l'Académie des Sciences. 15 fr. 15 fi iT 17. TABLE DES A.RTICLES. (Séance d.. 22 octobre- 1900. MÉMOIRES ET GOMMUNIC VTIOXS •DES MEMBlil'S ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. I';iges. M. Hatt — Sur la convergence des méri- ditjns '^■'3 M. Berîuelot. — Diagnose des sursalura- tinn"! ga/.euses d'ordre physique et d'ovdi-e Pages chimique ^^7 M. Armand Gautiku. — Origines de l'hydro- gène alinosphérique ''î" MEMOIRES LUS. M. IC.-L. BmviEn. ~ Observations sur le dcveloppemeni des Onychoplioïc 6,V! CORRESPONDANCE. M. J. CoLLKï. — Sur la correction topogra- phique des observations pendulaires M. D. Ec.iNiTis. — Observations des Perséides, faites ;"i Athènes M. Dkslandues. — Premiers rc'siiltals des recherches faites sur la reconnaissance de la couronne en dehors des éclipses avec l'aide des rayons calorifiques M. A. FÉnAL'D. — Sur la convergence des coefficients du développement de la fonc- tion perturbatrice iM. L. PiCAiSï. — Démonstration du thco- rèine d'Adams; existence d'une proposi- tion analogue M. G. l'LOQLiiT. — Sur les équations intrin- sèques du mouvement d'un fil et sur le calcul de sa tension M. D.-Tii. lîoonov. — Sur les systèmes or- thogonaux adn M. Marcel Delépine. — Acétals d'alcools monovalents ''S'i MM. L. BouvEAUi.T et Wahl. — Sur la ni- tratlon directe dans la série grasse 1)87 MM. Amé Pictet et M. Athanasesco. — Syn- thèse partielle de la laudanosine 'iSg M. Leclero du Sablon. — Sur la pollinisa- tion des lleurs cléistogames 691 M. GuARiNi adresse une Note intitulée : « Emploi du répétiteur Guarini dans la télégraphie sans fil >' ti,,.^ Cgi P\K1S. — IMMUMEKIIÎ GAUTIIIKH-VILLAKS, |)U3i des (IpHnds-AuuusIins. ïâ. t rHruH V 11 LAHS. 1900 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS OQ%0. HEBDOMADAIRES DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR lUn. liES SBCnÉXAlRES PBRPÉTIJeiiS. TOME CXXXI. N^ 18 (29 Octobre 1900). ^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'AC-ADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55, 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES. SÉANCES DES 20 JUIN 1862 ET 24 MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des M énioirf^s présentés par un Membre ou par unAssociéétranger de l'Académie comprennent »u plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, »ux Secr.étaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Eapporls et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. ABTiciE 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présenlation est loujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remisa l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du malin ; laule d'être remis à temps, le litre seul du Mémoire eslinséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait esl renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. - — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles esl aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la citualion àes Comptes rendus A^th l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savant» étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MW. les Secrétaires perpétuels sont P"*' .^* " déposer an Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 6\ Autrement la présentation sera remise à la séance suit COMPTES RENDUS DES SÉANCES °£® 1 1900 DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 29 OCTOBRE 1900, PRÉSIDENCE DE M Maurice LÉVY. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission qui sera chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, laissée vacante par le décès de M. Bunsen. Cette Commission doit comprendre trois Membres choisis dnns les Sec- tions de Sciences mathématiques, trois Membres choisis dans les Sections de Sciences physiques, et le Président en exercice. Les Membres qui ont obtenu le plus de voix sont : Pour les Sections de Sciences mathématiques : MM. Darboux, Faye, Poin- caré; Pour les Sections de Sciences physiques : MM. Berthelot, Fouqué, Van Tieghem. G. R., 1900, 2' Semestre. (T. CXXXI, N» 18.) 9' ( 696 ) En conséquence, la Commission se composera de : M. Maurice Lévy, Président en exercice, et de MM. Darboux, Faye, PoiNCARÉ, Bertiielot, Fouqué, Van Tiegiiem. MÉMOIRES PRÉSEi\TÉS. MM. GuARiNi et Poxcelet soumettent au jugement de l'Académie une Note sur : « Le rôle de l'antenne dans la télégraphie sans fil ». (Commissaires : MM. Mascart, VioUe.) M. A. GuÉPiN adresse un Mémoire intitulé : « Les lois des réflexes uri- naires ou lois de Reliquet ». (Renvoi à la Section de Médecine.) M. A.-J. Ferrera da Silva adresse une réclamation de priorité relative à une « Méthode pour la recherche de l'acide salicylique dans les vins ». (Renvoi à la Section de Chimie.) M. Marcel Salmon soumet au jugement de l'Académie une Note relative à la direction des ballons. (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la correspondance : 1° Le huitième volume des « OEuvres de Gauss », publié par la So- ciété royale des Sciences de Gottingue; 2° Un Ouvrage de M. E. Vallier ayant pour titre : « Théorie et tracé des freins hydrauliques ». (697 ) M. F. Laurent adresse à l'Académie un Rapport autographe (]e Parmen- tier concernant « Son voyage en Camargues et dans le plan du Bourg ». Ce Rapport sera déposé à la Bibliothèque de l'Institut. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une méthode de Riemann et sur les équa- tions, aux dérwées partielles, linéaires. Note de M. R. Liocville, pré- sentée par M. Jordan. « Dans son Mémoire Sur la propagation d'ondes aériennes, Riemann a fait connaître une méthode pour intégrer les équations linéaires, où une seule inconnue, fonction de deux variables indépendantes, entre avec ses dérivées partielles des deux premiers ordres. » Le procédé indiqué s'applique, si l'on possède une certaine solution de l'équation adjointe à la proposée; il donne alors la solution générale cherchée, ou, en termes plus précis, une solution telle que l'inconnue et l'une de ses dérivées du premier ordre se réduisent, le long d'une courbe choisie à volonté, à des fonctions arbitraires de l'unique variable déter- minant les points sur cette courbe. » Un point essentiel est donc d'obtenir, pour chaque équation, cette solution particulière de son adjointe, qui est l'nn des éléments nécessaires à l'analyse de Riemann. L'illustre géomètre n'indique qu'à peine com- ment il l'a trouvée dans le cas des ondes aériennes et se contente d'ex- poser une vérification du résultat. La forme connue de cette intégrale a, depuis, suggéré la solution qui convient à un cas un peu moins limité, mais l'ensemble des équations ainsi traitées reste des plus restreints, et les moyens employés ne semblent pas se prêter à des généralisations de quelque étendue. La méthode indiquée dans cette Note présente, avec celle de Riemann, une analogie visible; elle en diffère cependant d'une façon importante, car elle réduit les difficultés signalées à l'étude d'une question beaucoup plus simple, souvent toute résolue pour les équations qui s'offrent dans les applications. Voici en quoi elle consiste : » Soient x,, x^ les variables caractéristiques de l'équation dont il s'agit, z l'inconnue et :;<'•*' ses dérivées partielles. Sis,, z^, s:., sont trois solutions particulières données, les relations suivantes (1) z = ^a,z,, :;(..«) =2«.=;'-'". ='"•"= 2«'^i"-" l'i ('■) m (i = I,2,3) ( 698 ) définissent trois inconnues nouvelles, a,, «o, «.,, liées entre elles par des équations de cette espèce >,, [X, a, p s'expriment aisément au moyen de z,, z.,, z^ et de leurs dérivées premières. » Je considère maintenant des valeurs quelconques x\'",x'.,''\ des va- riables caractéristiques, et je suppose z,, z.^, 3.) choisies de telle manière que : 1° pour x., = ir!,"', X soit une constante absolue, Ig ; 2° pour x, = a;',"', [/. se change en une autre constante, [^.„; cela étant, sur un arc de courbe arbitraire, C, rencontrant la droite x^ = x'^" en un point Xj et la droite a?o ^ 3^2°' en un point X, , je suppose que z etz''"', z'"-'* soient assujetties à prendre des valeurs données et concordantes : l'intégrale / ^ dot j da, j k-^ — dx. + \}.-~-ax,. étendue au périmètre qui a pour sommets les trois points {x^^\ ^2°')» (a;',°',Xo), (Xit-rl"), doit s'évanouir, sous des conditions de continuité semblables à celles qu'exige la formule de Riemann. Par suite, O) l„a.(X,,<') + (,..„-l„)a,(a;';',<') X -,.(0) — u.„«, (a?',"', Xo ) + / 'K-^ dx^-h II. — dx., = o. Tout est connu dans cette relation, excepté a, (^',*", ^',°'), qui s'en déduit. » Ce qui distingue la méthode proposée, c'est que, l'arc C demeurant arbitraire, l'intégrale précédente se calcule sans quadrature: elle repré- sente, en effet, (4) a,(X,.<')-«,«',X,), et l'on sait exprimer a^ au moyen de z, z'-^-"'', z'"'', quantités données en chacun des points {x'^\ X^), (X,, a?!,"'). L'expression suivante, a,(X,,<')+yJ«,(X,,<')-a,«',<')|, fait connaître a., au point (x^^\x.l^); mais une quadrature est indispensable ( 699 ) pour obtenir «, et, par conséquent, z, déterminée par la première des équations (i). » :;„, Z.J étant deux solutions quelconques et données, par exemple indépendantes de x'\'\ !r[^\ pour soumettre 1 et ^i. aux conditions indiquées, il reste à choisir, comme il convient, » Imaginons, à cet effet, qu'on ait su trouver, pour l'équation propo- sée, quatre solutions, différentes de s,, z^ et d'ailleurs absolument quel- conques. En substituant chacune d'elles à la place de z dans l'équa- tion (3), dont le dernier terme s'exprime par (4), on forme des équations où tout est connu, hormis les valeurs de s,, s'/"", s'"*', aux points (X.,,x^^^) et [a;',°',X2j. Les relations 1 = 1^, (x.> = a:[^'); [y. = tx^, (.r, == jr ',"'), sem- blables aux précédentes et linéaires à l'égard des mêmes inconnues, achèvent de déterminer ces dernières, en sorte qu'on possède (6) :;,(X,, <>!<',<'), 3,(ap',»i,X,K',<'), avec les expressions correspondantes de -,"", s," ". Une permutation, tou- jours permise, puisque X,, Xj sont arbitraires, donne alors (7) :;,«',X,|X,,X,), ^,(X„<'|X..X,). L'expression générale de z, en découle par l'équation (3). Il suffit d'y prendre pour inconnue (5) au lieu de :; et d'attribuer au point (X,, X,) le rôle qu'avait (x^"', a:',"'). D'après ce qui précède, tout est alors donné dans la relation ainsi construite, excepté z,(X,,X.,\x\''\ x'.^), qui en résulte, non toutefois sans une quadrature. » Comme conclusion, une équation aux dérivées partielles, linéaire et du second ordre, rapportée à ses caractéristiques, que je suppose réelles, s'intègre d'une manière complète par la méthode proposée, si l'on en sait trouver «a- solutions particulières gui peuvent être tout à fait quelconques. Je n'ai pas encore examiné comment le nombre des solutions exigées peut être diminué. » Une méthode analogue s'applique aux équations renfermant plus de deux variables indépendantes; celte question sera, si l'Académie veut bien le permettre, l'objet d'une autre Communication. » ( 700 ) PHYSIQUE. — Méthode interférentieUe pour la mesure des longueurs d'onde dans le spectre solaire. Note de MM. A. Perot et Ch. Fabry, présentée par M. Cornu. « Nous allons indiquer brièvement le principe de la méthode suivie, remettant à plus tard la discussion des résultats. » Soit, dans le spectre, une raie noire de longueur d'onde \, qu'il s'agit de mesurer; nous la comparons directement à l'une des raies du cadmium mesurées par M. Michelson. » A cet effet nous produisons, au moyen d'un appareil spectroscopique ordinaire, un spectre solaire, qui se projette sur une fente placée de manière à en laisser passer une région très étroite, comprenant la longueur d'onde 1 et une inBnité d'autres longueurs d'onde très voisines, les unes plus grandes, les autres plus petites. Cette lumière complexe, dans laquelle manque la radiation X, (puisqu'elle correspond à une raie noire du spectre solaire), est envoyée à travers une lame d'air à faces parallèles et argentées, dont l'épaisseur peut être, par exemple, 5™™. D'après les propriétés des lames argentées, chaque radiation donne un système d'anneaux très fins; dans le champ de la lunette on verra donc se juxtaposer et se fondre les anneaux des radiations existantes; seul le système correspondant à la radiation >. manquera, ce qui se traduira par la présence d'un système d'anneaux obscurs. Soit alors p, l'ordre du premier de ces anneaux noirs; l'ordre d'interférence au centre sera p^-\- i^. » Faisons tomber sur le même appareil la lumière du cadmium; l'ordre d'interférence pour une des radiations de longueur d'onde X sera p -\-i. » On a la relation d'où le rapport ^, et par suite >.,, si l'on connaît les entiers p, />, et les fractions t, t^. » L'entier p est mesuré une fois pour toutes et la connaissance d'une valeur approchée de >., suffit à déterminer sans ambiguïté />,. » Tout revient donc à déterminer les fractions e et e,. Il suffit pour cela de mesurer le diamètre angulaire du premier anneau. Soit i le demi-dia- mètre, on a d' ou ( 701 ) -j^(i — cosO =/? ' COSl de même pour £,. » L'expérience se réduit donc à la mesure de deux diamètres d'anneaux, et l'appareil interférentiel à une lame d'air à faces parallèles et argentées dont l'épaisseur, presque invariable, ne peut se modifier que par les dila- tations, et en tous cas ne change pas pendant la durée très courte d'une mesure. Cette lame n'est autre qu'un des étalons d'épaisseur dont nous avons donné la description ('). » La même méthode est naturellement applicable aux raies métalliques brillantes; elle diffère un peu en principe de la méthode des coïncidences que nous avons ordinairement employée; mais l'appareil interférentiel étant invariable, elle n'exige aucune stabilité et aucun tâtonnement pour la détermination du numéro d'ordre. » La mesure des longueurs d'onde des raies du spectre solaire a une importance particulière, non seulement au point de vue de la spectroscopie solaire, mais aussi parce que le spectre solaire a servi jusqu'ici d'échelle de comparaison pour toutes les mesures spectroscopiques courantes; depuis plusieurs années l'échelle universellement adoptée est celle de M. Row- land, par un accord tacite que justifie la précision des mesures de ce savant. » Toute erreur sur l'échelle solaire se reportera donc dans toutes les mesures spectroscopiques. Or ces erreurs peuvent être de deux espèces : » i" Les valeurs absolues de ces longueurs d'onde ne sont qu'impar- faitement connues; elles n'ont pas été comparées avec toute la précision voidue aux raies du cadmium, de telle sorte que l'on ne sait pas au juste quelle est, en mètres, l'unité employée par Rowland dans son échelle spec- troscopique, et qu'après avoir adopté un multiple d'une longueur d'onde comme unité universelle de longueur, on se sert de cette unité pour mesurer toutes les longueurs excepté les longueurs d'onde. » 2° L'échelle de Rowland ne peut-elle pas présenter quelques erreurs systématiques, de telle s^rte que les rapports eux-mêmes des nombres admis présentent quelques inexactitudes? Il serait certainement utile de conirôler les résultats par des méthodes différentes, peut-être plus puis- santes, et en tout cas plus directes. » Les méthodes interférentielles permettent de comparer entre elles (') Comptes rendus, 19 février 1900. ( 702 ) directement les longueurs d'onde de deux raies brillantes quelconques. » Celles que nous employons permettent en outre de comparer entre elles une raie noire et une raie brillante, |)ar exemple une raie solaire avec une des radiations du cadmium, et par suite de déterminer directement, en centimètres, la longueur d'onde d'une raie solaire placée dans n'importe quelle région du spectre solaire. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les aiséniales ammoniacaux de nickel. Note de M. O. DucRC, présentée par M. A. Ditte. « La méthode que j'ai employée pour le cobalt {Comptes rendus, 11 oc- tobre 1900) donne également pour le nickel des arséniates ammoniacaux. Si, dans une solution de nickel contenant de l'ammoniaque libre et des sels ammoniacaux, on ajoute de l'acide arsénique ou un arséniate soluble, il se produit, soit à froid, soit en chauffant légèrement, des précipités blanc verdàtre, très volumineux et gélatineux. Maintenus au bain-marie au contact de la liqueur mère, ces précipités se modifient peu à peu ; ds se contractent, deviennent d'un vert plus franc, et l'examen les montre alors entièrement cristallisés. )) Cette transformation est plus difficile à suivre que pour les sels de cobalt, car les différences de couleur sont beaucoup moins tranchées. » Les sels ainsi produits sont des arséniates ammoniacaux de nickel correspondant à ceux de cobalt, auxquels, à la différence de couleur près, ils ressemblent d'une manière frappante. Ils agissent vivement sur la lumière polarisée et appartiennent au système clinorhombique. » Comme pour les sels de cobalt, la teneur en Ni et As des produits obtenus est sensiblement constante, tandis que celle en AzH' varie de o à 8,6 pour 100 environ. Soumis à une élévation progressive de tempé- rature, ils perdent de l'eau et de l'ammoniaque : ce départ n'est complet qu'au rouge sombre. Le résidu, de couleur brun havane, représente dans tous les cas environ 76 pour 100 du poids primitif, et sa composition est celle de l'arséniate trinickeleux (AsO'')*Ni'. » Ces sels sont insolubles dans l'eau froide; les solutions ammonia- cales, même faibles, en dissolvent une proportion notable, en sorte que je n'ai pu obtenir de précipitation complète, soit pour le nickel, soit pour l'arsenic. Les acides minéraux les dissolvent avec une grande facilité. » La teneur en AzH' des produits cristallisés ne dépend que de la con- ■ ( 7o3 ) centration en AzH' libre de la liqueur dans laquelle ils prennent naissance. En cherchant la relation qui lie ces deux quantités, on obtient une courbe analogue à celle que donne le cobalt, et ne présentant aucun point angu- leux. » 1° En précipitant le chlorure de nickel par la quantité correspondante d'arsé- niate triammonique, en l'absence d'ammoniaque libre, dans un ballon scellé que l'on chauffe au bain-marie, on obtient de fines aiguilles dont la composition (AsO')--Ni3-i-81I^O et la forme cristalline sont celles de l'annabergite naturelle. » 2° Dans une solution contenant par litre 7"= d'ammoniaqne à 20 pour 100 (D = 0,921, soit is^SS de AzH^ par litre, à l'état libre), on obtient un arséniate monoammonique (AsO')2Ni'-t- AzH'-h 7 IPO. » 3° Avec 35<''^ d'ammoniaque à 20 pour 100 par litre (soit ôs^go de AzH' libre), on obtient un arséniate diammonique (AsO»)=Ni3+2AzHM-6H^O. » 4° Avec 125'^'^ d'ammoniaque à 20 pour 100 par litre (soit 24'»'', 70 de AzHMibre), on obtient un arséniate triammonique (AsO*)=Ni3-t-3AzH3-H5H'^0. » Il est d'ailleurs difficile de dépasser cette proportion d'ammoniaque : si les solu- tions sont concentrées, on n'obtient, après chauffage, que le chlorure ammoniacal NiCr^,6AzH^; avec des solutions étendues, on n'obtient plus de précipité. » Pour reconnaître si ces quatre composés ont bien une existence indi- viduelle et ne sont pas des mélanges, je les ai comparés après chauffage à poids constant à la température de i5j°; le Tableau suivant indique les perles en eau et ammoniaque, exprimées en molécules, et la composition finale des produits : Pertes en molécules. Composition primitive. H^O. AzH'. Composition finale. i°Selà8H20 6{ » (AsO')=Ni3-)- i ,.5H^0 2°Selà7lPOH- AzH'... 6 {- (AsO»)2Ni3 -+-|AzH'-h H-0 3° Sel à 6H20-l-2AzH'. .. 5J i^ (AsO»)''Ni'-^-f AzH'-hIH^O 4° Sel à SH'O-hSAzH'... 4^ 2 (AzO*)^Ni'-t- iAzH'-t- iH^O » Ces résultats établissent l'existence propre de chacun des quatre sels. Le nickel forme donc trois arséniates ammoniacaux, correspondant à ceux C. R., 1900, 1' Semestre. (T. CXWI, N» 18.) 92 ( 7o4 ) de cobalt, et dérivant de l'annabergite par le remplacement de H*0 par AzH', molécule à molécule. » Pour préparer ces arséniates ammoniacaux de nickel et de cobalt, il est nécessaire d'opérer sur des solutions d'une concentration bien déter- minée en AzH' libre, ce qui conduit à l'emploi de tubes ou matras scellés. Dans ces conditions, on ne peut obtenir que de faibles quantités de [)ro- duits. J'ai trouvé très commode d'employer les bouteilles à fermeture her- métique, dites à système, qui servent à pasteuriser et à conserver la bière. Elles permettent de chauffer des volumes de 4oo" à 5oo" : il est d'ailleurs toujours prudent de les chauffer au bain-marie dans une gaine de forte toile métallique. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les séléniures de cobalt. Note de M. Fonzes-Diacon, présentée par M. H. Moissan. « Par l'action des vapeurs de sélénium sur le cobalt chauffé au rouge, Liltle a obtenu le protoséléniure CoSe fondu. » J'ai préparé avec le cobalt une série de séléniures analogues à ceux que m'a fournis le nickel. » Protoséléniure de cobalt. — Je n'ai pu, par l'action de vapeurs très diluées de sélénium, obtenir ce composé à l'état cristallisé; les lames de cobalt se recouvrent d'un enduit gris qui s'en détache facilement et répond bien à la formule CoSe, mais c'est un produit amorphe. » L'oxvde de cobalt, ou mieux le clilorate de cobalt anhydre, se transforme, par l'action de l'hydrogène sélénié au rouge blanc, en protoséléniure de cobalt; il faut avoir soin, quand la transformation paraît complète, de refroidir brusquement le tube dans lequel se fait l'opération et de le balayer par un courant de gaz inerte. » Sesquiséléniures de cobalt. i° Co-Se'. — Au rouge sombre l'hydrogène sé- lénié réagit sur le chlorure de cobalt anhydre en le transformant en sesquiséléniure. Ce corps se présente sous la forme d'une masse grise, fondue, répondant à l'analyse à la formule Co^Se'. » a^Co'Se*. — On peut obtenir ce séléniure, parfaitement cristallisé, en faisant arriver, sur du chlorure de cobalt chauffé au rouge sombre, de l'hydrogène sélénié entraîné par un courant d'azote chargé de vapeurs d'acide chlorhydrique. » On retire des nacelles une masse cristalline brillante, gris violacé, qui, au mi- croscope, est formée de bea'i" octaèdres cubiques isolés. Ces cristaux répondent à la formule Ce' Se*, ils sont donc isomères avec la linnéite Co^S* et présentent une com- position semblable. » La densité, prise à i5°, est de 6,54. » Biséléniure de cobalt. — L'hydrogène sélénié réagit sur le chlorure de cobalt ( 7o5 ) anhydre bien avant le rouge sombre, et celui-ci se transforme en un produit friable, gris violacé, répondant à la formule CoSe-. La chaleur faisant perdre facilement du sélénium à ce séléniure. il faut éteindre le feu au moment où cesse le courant de SelP et balayer le tube par un courant d'azote. » Sous-séléniiwe de cobalt. — Les divers séléniures de cobalt que nous avons ob- tenus sont partiellement réduits quand on les chauffe au rouge blanc dans un courant d'hydrogène. » Les nacelles renferment alors une masse fondue, d'un blanc d'argent, très bril- lante et répondant à la formule Co-Se. » Si l'on broie cette masse et qu'on la chaufl'e de nouveau au rouge blanc dans un courant d'hydrogène, elle perd, mais très lentement, du sélénium sans donner de cobalt filiforme. » Propriétés des séléniures de cobalt. — Réduits en poudre, ils sont lentement atta- qués par l'acide chlorhydrique au rouge naissant. )) L'acide chlorhydrique fumant les attaque fort mal, même à l'ébullition. » Le chlore, au-dessous du rouge sombre, en déplace l'hydrogène sélénié; l'eau de brome avec un excès de brome les dissout aisément. » Grillés dans un courant d'oxygène, ils donnent naissance à de l'anhydride sélénieux et à de l'oxyde de cobalt. » L'hydrogène, au rouge blanc, les transforme en sous-séléniure, qui, par une action très prolongée du réducteur, perd encore du sélénium. » Ojpyséléniure de cobalt. — Le séléniate de cobalt chaull'é dans un courant d'hy- drogène se dissout d'abord parliellement avec perte d'anhydride sélénieux et d'eau, puis, à une température plus élevée, inférieure au rouge sombre, la réduction a lieu et l'on obtient une poudre d'un gris verdàtre renfermant des quantités variables de sélénium et de cobalt, ainsi que de l'oxygène. » On met en évidence l'oxygène par l'eau qui prend naissance quand on chaulle la poudre dans un courant d'hydrogène sec; l'acide chloriiydrique en déplace facilement l'hydrogène sélénié. » Si la réduction du séléniate s'efTectue au rouge sombre, on obtient une poudre noire, magnétique, mélange de cobalt métallique et de séléniure de cobalt. » Enfin, à la température du rouge blanc, on obtient une masse grise, poreuse; c'est du cobalt métallique renfermant de petites quantités de sélénium. » Si l'on veut effectuer la réduction du séléniate de cobalt par l'aluminium en poudre en amorçant la réaction à l'aide d'une cartouche d'aluminium, on obtient, non du séléniure de cobalt, mais bien des globules de cobalt métallique fondu. » En résumé. — Le cobalt peut se combiner au sélénium en donnant, suivant les conditions de l'expérience: CoSe-, Co^Se', Co'Se\ CoSe. » A liante température, l'hydrogène transforme ces corps en sous-sélé- niure Co-Se qui, à la longue, perd également du sélénium. ') Le séléniate de cobalt, réduit par l'hydrogène, donne des oxysélé- niures ou des mélanges de séléniure et de cobalt métallique, suivant la température de réduction. » ( 7o6) CHIMIE. — Modification rks propriéiés chimiques de (juelqaes corps simples par addition de très petites proportions de substances étrangères. Note de M. Gustave Le Bon, présentée par M. Arm. Gautier. « En étudiant les formes diverses de la phosphorescence, nous avons constaté qu'en ajoutant à certains corps des proportions très minimes de ma- tières étrangères, il se formait des combinaisons qui modifiaient profon- dément les propriétés physiques de ces corps. C'est ainsi que des traces de vapeur d'eau excitent la phosphorescence des sulfates de quinine et de cinchonine et lenr donnent l'aptitude d'émettre des effluves qui rendent l'air conducteur de l'électricité et qui traversent les obstacles maté- riels ('). » Ces changements dans l'état physique de plusieurs substances nous ont conduit à rechercher si les propriétés chimiques de quelques corps simples ne pourraient être également modifiées par des traces de substances étrangères. » Nos recherches ont porté surtout sur le mercure, le magnésium et l'aluminium. )) Je rappelle les propriétés suivantes : » Mercure. — Il ne s'oxyde pas sensiblement à froid et ne décompose pas l'eau à froid ou à chaud. » Magnésium. — Il ne s'oxyde pas à l'air et ne décompose pas l'eau à froid. » Aluminium. — Il ne décompose pas sensiblement l'eau à froid, ne s'oxyde pas à l'air et n'est pas attaqué par les acides sulfurique et nitrique. » Modification des propriétés du mercure. — Une lame de magnésium peut être indéfiniment laissée sur un bain de mercure ou agitée avec lui sans (') Voir Revue scienlifujue des 8 et i5 septembre 1900. Quelques-uns des corps dont j"ai parlé produisent la phosphorescence par livdratation ou déshydratation, mais tous ne donnent pas des phénomènes de radio-activité. Parmi les réactions qui s'accompagnent d'un dégagement considérable d'efiluves rendant l'air très conducteur de l'électricité, je citerai surtout l'hydratation du sulfate de quinine, la décomposi- tion de l'eau par le carbure de calcium, la i'ormaliou d'hydrogène par action du zinc sur l'acide sulfurique étendu d'eau, la formation d'oxygène par décomposition de leau oxygénée agissant sur le bioxyde de manganèse, etc. ( 707 ) être attaquée; mais si l'on fait intervenir une^égère pression en introdui- sant verticalement dans un tube plein de mercure une lame de magnésium nettoyée à l'émeri, la lame est attaquée par le mercure au bout de quelques heures. Le mercure jouit dès lors de la propriété de décomposer l'eau et de s'oxyder à froid. Son oxydabilité à l'air est puissante : si l'on retire de la surface du métal la couche épaisse d'oxyde noir qui le recouvre, elle se reforme instantanément. Cette oxydation peut se continuer ainsi pen- dant plus d'une heure. Il suffit que le mercure contienne jj^^ de son poids de magnésium. » On obtiendrait les mêmes résultats si, au lieu de faire agir le mercure sur le magnésium sous pression pendant quelques heures, on secouait fortement pendant dix secondes, dans un flacon contenant de l'eau aiguisée de ~ d'acide chlorhydrique, du mercure et du magnésium. » Modification des propriétés du magnésium. — Du magnésium soumis à l'action du mercure sous pression ou agite pendant dix secondes avec du mercure et de l'acide chlorhydrique au jj^, acquiert la propriété de décom- poser vivement l'eau en s'oxydant. » Modification des propriétés de l'aluminium. — On sait que le mercure, qui est sans action sur l'aluminium lorsqu'on ne fait intervenir aucun réactif, se combine avec lui en présence des bases et forme un amalgame brillant qui décompose l'eau. Une quantité notable de mercure se trouve alors combinée avec l'aluminium. Dans les opérations que nous allons indiquer, la proportion du mercure qui se combine à l'aluminium est si faible que la surface de ce dernier n'est même pas altérée. On peut, comme pour le magnésium, faire agir le mercure sous pression, mais l'action du choc est plus rapide. Il suffit d'introduire dans nn flacon contenant quelques centimètres cubes de mercure, des lames d'aluminium préalablement nettoyées à l'émeri et d'agiter fortement le flacon pendant deux minutes. Si l'on retire ensuite une des lames du flacon, qu'on l'essuie soigneusement et qu'on la pose verticalement sur un support, on la voit se couvrir presque instantanément de gerbes blanches d'alumine qui germent perpendiculairement à la surface du métal et finissent par atteindre i*"" de hauteur. Au début, la température de la lame s'élève jusqu'à 102". » Si l'on jette cet aluminium légèrement amalgamé dans un flacon plein d'eau, il la décompose énergiquement et se transforme en alumine. La décomposition ne s'arrête que quand l'aluminium est entièrement disparu. Une lame d'aluminium de 1°"" d'épaisseur, de i'"" de largeur et de 10'="' de longueur est entièrement détruite en moins de quarante-huit heures et en ( 7o8 ) bien moins de lemps si l'on agite pour enlever la couche d'alumine qui se forme. » On peut se rendre compte de la faible quantité de mercure nécessaire pour transformer aussi profondément les propriétés de l'aluminium en in- troduisant dans une éprouvelte pleine d'eau distillée et contenant quel- ques gouttes de mercure, une longue lame d'aluminium maintenue verticalement par un bouchon, de façon qu'elle ne puisse toucher le mercure que par son extrémité inférieure. Au bout de quelques heures l'eau commence à se décomposer, et la décomposition se continue jusqu'à disparition complète de la lame d'aluminium. » L'influence des impuretés sur les propriétés des métaux a été déjà signalée depuis longtemps. On a essayé de l'expliquer en admettant qu'il se fait ainsi des couples. C'est peut-être là une analogie, mais non une explication et je tiens à éviter ici toute hypothèse. » CHIMIE ORGANIQUE. — Cellulose, cellulose mercerisée, cellulose précipitée, hydrocellulose. Note de M. Léo Yignon, présentée par M. H. Moissan. « La cellulose et quelques-unes de ses modifications forment la base des textiles végétaux naturels, et de textiles artificiels dont la substance est d'origine végétale. » J'ai étudié comparativement, au point de vue chimique, la cellulose du coton, la cellulose mercerisée, la cellulose dissoute dans le réactif de Schweitzer et précipitée par les acides, l'hydrocellulose de Girard. » Cellulose du coton. — On obtient facilement le produit à l'état de pureté, en employant le procédé que j'ai décrit. » Cellulose mercerisée. — Elle prend naissance en immergeant le coton à part jien- dant quelques minutes dans une lessive froide de soude caustique à 3o° ou 4o°B. » Cellulose précipitée. — On prépare cette substance en précipilant par un acide une solution de cellulose du coton dans la liqueur de Schweitzer. » Hydrocellulose. — Ce produit se forme suivant les indications de Girard en faisant agir les acides minéraux étendus sur la cellulose. » Ces différentes substances ont été examinées comparativement. J'ai déterminé leurs propriétés réductrices par rapport à la liqueur cupropotassique, leur vitesse de saccharificalion, leur chaleur de combustion. » Propriétés réductrices. — Aucune de ces substances ne réduit la liqueur cupro- potassique. Ce fait est intéressant étant données les propriétés réductrices si accentuées de l'oxycellulose. En particulier, la cellulose soumise à l'action de la lessive de soude froide, pendant cinq minutes, une heure, vingt-quatre heures, ne possède aucun pouvoir réducteur. ( 709 ) » Vitesses de saccharification. — sS"' de substance à saccharifier ont été traités par 5o'^<^ d'acide chlorhvdiique à i6° B. en présence de 2oo<''= d'eau distillée, au bain- marie bouillant, pendant six heures. » Les solutions ont été neutralisées jusqu'à légère acidité et titrées ensuite par la liqueur de Pasteur; les résultats ont été calculés en glucose. » J'ai opéré comparativement avec de l'amidon et de rox.ycellulose. Après saccha- rification, toutes les liqueurs étaient incolores, sauf celle de l'oxycellulose, qui avait légèrement jauni. Glucose. ont donné. ■F 3,29 » • 9.70 » . 4,39 » . 3,5i )) 4,39 w . '4,7° » . 98,60 loos'' de coton purifié i> hjdrocellulose I) cellulose mercerisée avec NaOH 3o°B. » cellulose mercerisée avec NaOH 4o°B. M cellulose précipitée de la liqueur de Schweitzer >i oxycellulose M amidon Chaleurs de combustion déterminées à la bombe calorimétrique. Pour i''' de matière, cal Cellulose du coton (séchée à 1 10°) 42a3 Hydrocellulose (séchée dans le vide, sur l'acide sulfurique) .... 4oo6 Cellulose mercerisée » .... 3980 Cellulose précipitée » .... SgSa » On peut conclure de ces nombres que les alcalis concentrés à froid, tels qu'ils sont employés dans l'opération du mercerisage, hydratent et, probablement, dépolymérisent la cellulose sans lui conférer de fonctions chimiques nouvelles; qu'il en est de même des acides étendus agissant dans les conditions de formation de l'hvdrocellulose de Girard. L'action produite parait très éloignée de l'état de l'amidon, si l'on en juge par la vitesse de saccharification. » Enfin, les substances expérimentées se différencient nettement de l'oxycellulose, puisqu'elles ne possèdent pas de propriétés réductrices; il faut remarquer, au surplus, que l'oxycellulose ne peut pas subsister au contact des liqueurs alcalines concentrées. J'ai montré, en effet, qu'elle se dédouble en cellulose et en un acide soluble. Cette réaction paraît semblable à celle du furfurol qui donne, dans ces conditions, de l'alcool furfurylique et de l'acide pyromucique. » ( 7IO ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur deux acélones à fonclinn acèty lé nique, Vacétyl- œnanthylidène et le henzoylœnanthylidcne. Transformation en dicétones p par hydratation. Note de MM. Ch. Moureu et R. Delaxge, présentée par M. H. Moissan. « Les réactions d'hydratation de l'acétylphénylacétylène et du benzoyl- phénylacétylène observées dernièrement par M. Nef (') et par nous- mêmes (-), ainsi que que le dédoublement assez inattendu que nous avons réalisé des mêmes composés sous l'influence des alcalis ('), nous ont engagés à préparer de nouvelles acétones à fonction acétylénique en vue de généraliser ces réactions. )) Partant de Tcenanthylidène CH'— (CH'-)* — C^CH, nous avons obtenu les dérivés acétylé CH' - (CH=)* _ c = C — GO — CH' et ben- zoyléCH' - (CH')' — C = C - CO - CH*, en faisant réagir sur le dérivé sodé du carbure CH' — (CH^)* — C^CNa les chlorures d'acides corres- pondants, et ces deux acétones acétyléniques ont été étudiées dans le sens indiqué. » Le carbure qui a servi à ces expériences a élé préparé en traitant le bichlorure d'œnanthylidène CH'-(CH')'^-CHC1^ par la potasse, suivant l'élégante méthode de M. Desgrez ('). La portion la plus ab'ondante, après une série de rectifications, pas- sait entre loo" et 106°, alors que le produit régénéré de sa combinaison cuprique, par suite rigoureusement pur, distille à ioi°-io2°. Nous n'avons pas eftectué cette der- nière purification, d'ailleurs inutile pour nos expériences, à cause des grandes pertes de carbure qu'elle occasionne toujours. » Le dérivé s'obtient aisément. On introduit du sodium finement pulvérisé ( 1 atome) dans de l'oenanthylidène (( molécule) étendu de cinq fois son poids d'éther absolu. La réaction se déclare spontanément au bout de quelques minutes, et l'étber entre en ébullition, qu'on entretient en chauffant directement à reflux pendant quelques heures; chaque grain de sodium se recouvre peu à peu d'une croûte de dérivé sodé blanc, qui va en s'épaississanl de plus en plus. La réaction n'est d'ailleurs jamais complète, une partie du sodium reste intacte au centre de chaque grain de poudre blanche, et l'on retrouve toujours de l'oenanthylidène en solution dans l'élher. Il est vraisemblable d'ailleurs que l'hydrogène déplacé par le sodium se fixe, au moins partiellement, sur (') Lieb. Annal., septembre 1899. (-) Ch. Mouueu cl R. Delance, Comptes rendus, t. CXXX, p. laSg. (^) Loc. cit. {'•) Bull. Soc. chini., i" série, l. IX, p. 83. ( 711 ) Tcenanthylidène; c'est là un point que nous éclaircirons plus tard, quand nous exami- nerons spécialement les résidus de la préparation de Trenanthylidène sodé. » On emploie, pour les réactions qui suivent, le dérivé sodé brut en suspension dans l'éther. M Acétylœnanthylidène CH' — (CH-)* — C ^C — CO — CH'. — On ajoute peu à peu à du chlorure d'acétyle (i mol.), étendu de cinq fois son poids d'éther absolu, la bouillie d'œnanlhylidène sodé (i mol. ). L'action est vive ; on refroidit modérément et l'on abandonne le mélange à la température ordinaire. Après cinq à six heures, on verse alors le tout dans un excès d'eau, on lave la couche éthérée avec une solution de bicarbonate de soude, on la sèche sur du chlorure de calcium et on la distille. Par rec- tification, on isole, entre 91° et gS" (H = 18"™), un liquide possédant une odeur acre et répondant, d'après l'anidvse élémentaire, à la formule C'H'^O. Sa densité à 0° est 0,8819, et son indice de réfraction à 24° est 1,4453; il ne se solidifie pas quand on le refroidit jusqu'à — 23°. » La constitution chimique de ce corps, étant donné son mode de forma- tion, doit être a priori la suivante : CH' — (CH^)' — C^C — CO — CH^. Toutefois, les transpositions moléculaires étant chose fréquente chez les composés acétyléniques, il n'était pas superflu de contrôler cette formide |jar une réaction probante. » Nous sommes parvenus ^i fixer régulièrement une molécule d'eau sur l'acétylœnanlhylidène. L'hydratation a été faite au moyen de l'acide sulfu- rique employé en grand excès; elle est lente et n'exige pas moins de quinze heures à la température clu laboratoire pour être complète. I^a so- lution sulfurique est versée finalement sur de la glace; on épuise aussitôt à l'éther, on lave la solution éthérée, qu'un sèche ensuite et distille. On recutille, entre loS" et 107" (H = 22'°™), un liquide incolore, d'odeur faible mais très persistante, se congelant quand on le refroidit à — 23", pour tondre ensuite par échauffement spontané à —18" et avant pour densité 0,9378 à o". Ce nouveau composa, auquel l'analyse assigne la formule brute CH'^O-, est soluble dans la soude caustique, donne un sel de cuivre bleu soluble dans le chloroforme et fournit, en solution alcoo- lique, une belle coloration rouge avec le chlorure ferrique. » Ces deux réactions sont spécifiques des dicélones[3. La nouvelle dicé- tone est donc l'acétylcaproylméthane CfP - (CH=)' - CO — CIP - CO - CîP. » Le dédoublement par les alcalis, autre réaction caractéristique des G. R., 1900, 3« Semestre. (T. CWXI, N» 18) 9^ ( 7>2 ) dicétones p, s'effeclue également. Nous y reviendrons prochainement, quand nous étudierons l'aclion des alcalis sur les deux acétones acétylé- niques qui font l'objet de cette Note. » Benzoylœnanthylidcne CH' — (CH-)' - C = (; — CO - C«H\ — Pour préparer ce corps, on commence l'opération comnie dans le cas précé- dent, et l'on chauffe à la fin le mélange réagissant pendant une heure à reflux. On verse le tout d;insun excès d'eau, on décante la couche éthérée, et l'on chasse l'élher par distillation. I>e résidu est agité longtemps avec de la soude aqueuse étendue, afin de le débarrasser du chlorure de benzoyle en excès ; on sèche le pro(hiit et on le rectifie. La majeure partie distille, après deux rectifications, entre 177° et 179° (H ^ 19™'"). » Cette portion, refroidie à — 23°, se solidifie, pour fondre ensuite vers — 5°. L'analyse y révèle la présence de 2,5 pour 100 de chlore; le produit est du benzoylœnanthvlidène mélangé d'un composé chloré qu'il nous a été impossible d'éliminer. Hydraté par l'acide sulfuriqne, il donne un liquide distillant à 1 85*^-186" (H = 18™™), qui fournit un sel de cuivre bleu solubie dans le chloroforme, et une coloration rouge intense avec le chlo- rure ferrique. La dicétone p qui s'est formée ainsi ne peut être que le benzoylcaproylméthane CH' - (CH=)^ - CO - CH= - CO - C«H'. » En résumé, l'action du chlorure tl'acélvle et du chlorure de benzoyle sur l'œnanthylidène sodé nous a donné deux acétones à fonction acétylé- nique : l'acétylœnanthylidène CH'-(CH=)*-C = C-CO- CH^" et le benzovlœnanthylidène CH'(CH=)*-C = C- CO-C''H^ Ces deux composés nouveaux, en fixant une molécule d'eau sous l'influence de l'acide sulfuriqne, ont fourni deux nouvelles dicétones [3, l'acétylca- proylmélhane CH' - (CH=)* - CO - CH- - CO — CH', et le benzoylcaproylméthane CH'-(CH-)^- CO-CH^- CO-CH». M Dans notre prochaine Communication, nous étudierons l'action des alcalis sur l'acétylcenanthylidène et le benzoylœnanthylidène. » ( 7'3) CHIMIE ORGANIQUE. — Transformation des acides {oi) ainidés en phénylhy- dantoïnes ('). Note de M. A. Mouneyrat, présentée par M. Armand Gautier. « Les acides (a) amidés se combinent, en solution alcaline, ainsi que l'a montré Paal {Berichte der Deutschen chemischen Gesellschaft) avec l'iso- cyanate de phényle, pour donner des phényluréides acides. Avec le glyco- colle, par exemple, on obtient le phényluréide acétique CH^ — COOH I AzH — CO - AzH - C«H5. » Ce corps n'étant d'ailleurs qu'un acide phénylhydantoïque, on voit donc qu'on peut s'attendre à ce que ce composé, par perte d'une molé- cule d'eau, se transforme en hvdantoïne correspondante. » C'est en effet ce qui a lieu lorsqu'on fait bouillir pendant quelque temps ces acides phénylhydantoïques avec de l'acide chlorhydrique à 25 pour loo. La phénylhydantoïne préparée à l'aide du glycocolle correspond à la structure suivante : CH^ — COv I )Az — C^H^ AzH — CQ/ et se trouve identique à celle préparée par Guareschi (^Beilstein's Handbuch, t. XL p. 383) en combinant la glycine avec la pliénylurée. J'ai obtenu des corps analogues avec l'alanine, l'acide (a) aminobutyrique, la leucine et la phénylalanine. 1) ■'(-phénylhydantoine. — 25'" de phénjluréide acétique^ préparé comme l'indique Paal, sont dissous à chaud dans lôos"' d'acide clilorhydrique de densité i,i24- Cette solution, évaporée à l'ébuUition jusqu'à environ le quart de son volume, laisse déposer par refroidissement de magnifiques aiguilles. Le rendement s'élève à go-gS pour loo delà théorie. On purifie ce composé par recristallisation dans cinquante fois son poids d'eau bouillante. » L'analj'se a donné : o6'-,2o27subst os^^SGCO^ oe'-,o843H'0 o8'',2o8o » 29':S3 Az (21°; 75o°"") Calculé pour CHsO^Az^ C: 61,37 H: 4,55 Az:i5,90 Trouvé C : 61 ,35 H : 4,62 Az : 10,82 (') Travail fait au laboratoire de M. Emil Fischer, à Berlin. ( 7i4 ) Point de fusion i59°-i6o° (corrigé) tandis que Guareschi a donné (i54°-i5''>°)- Cette phénylhydantoïne est très soluble dans l'alcool, l'acétone, le benzène chaud, mais très peu soluble dans l'élher. CH»-CH-CO\ » Phénylméthylhydantoine : \ ^Az — C^H'. — Ce composé, pré- AzH — CO/ paré exactement comme le précédent en partant de l'acide (a) phényluréidepropio- nique, est beaucoup moins soluble dans l'eau. On le purifie par dissolution dans l'alcool et précipitation par l'eau. » 11 donne à l'analyse : o,2oo4 subst 0SS4636C02— oB'',o96iH'0 0,1982 )i 25=S7 Az(2o'>;756'"™) Calculé pour C'oH^O'Az^' C:63,i5 H : 5,26 Az : 14,73 Trouvé C : 63,09 H : 5,32 Az : 14,70 Point de fusion i72"-i73° (corrigé). » Kuhn {Berichte, t. XVII, p. 2884) a déjà cru avoir obtenu ce corps; mais il n'a pas pu l'isoler. C'H«-CH-CO\ » Phényléthylhydantoïne : \ kz— C^W. — L'acide phénylhy- dantoïque correspondant, jusqu'ici inconnu, a été préparé d'après le procédé de Bial. A 26'',24 d'acide (a) aminobutyrique, dissous dans la quantité théorique de lessive de soude, on ajoute, en refroidissant à 0° et en agitant continuellement, 26'', 3 de phényliso- cyanate. La solution, décolorée au noir animal, puis filtrée, est précipitée par la quan- tité théorique d'acide chlorhydrique. On obtient ainsi de belles aiguilles que l'on purifie par recristallisation dans 5o parties d'eau chaude. Les rendements s'élèvent à 95 pour 100 de la théorie. » L'acide phényléthylhydantoïque est très soluble dans l'alcool, l'acétone; peu so- luble dans l'éther et l'eau froide; il fond à 170° en dégageant beaucoup de gaz. » Analyse : o,2o3i subst oB--,4435CO= ossii45H'0 Calculé pour C" H'* O^Az''.. C: 69,48 H : 6,3o Trouvé C : 59,55 H : 6,3o » La transformation en hydantoïne s'eflectue dans les mêmes conditions et avec les mêmes rendements que dans les cas précédents. Le produit purifié par dissolution dans l'alcool et précipitation par l'eau donne à l'analyse : 06"', 2008 subst oS'-,4747 CO'' OB'-, 1020 H^O OS', 1993 » 24",4A/.(2i<>; 749""") Calculé pour G" H^O^'Az^ C: 64,71 H : 5,88 Az : 13,72 Trouvé G : 64,47 H : 5,65 Az : i3,73 Point de fusion à 1260-127» sans décomposition. Cette hydantoïne est assez difficilement soluble dans l'eau, mais très soluble dans l'alcool chaud et l'acétone. ( 7i5) (CH=)== CH — cm— CH — C0\ » Phénylisobutylhydantolne : I yXz — C*H^. — L'acide correspondant à cette hydantoïne a été préparé par M. E. Fischer (Berichte, t. XIV, p. 238i) par combinaison du phénylisocyanate avec la leucine. » Cette hydantoïne fond à i3i°-i32° (corrigé) et donne à l'analyse : os%20o3subst oe%/l98iC02 os--, I253H2 0 oS'', 2043 » 21,6 Az( 20°; 755™"') Calculé pour C"H'«0-Az2 C 167,24 H : 6,89 Az: 12,07 Trouvé C : 67,43 H : 6,96 Az : i2,oi C^H^-CtP— CH — C0\ » Phénylbenzylhydantoïne : 1 ,Az — C'H^ — L'acide phénylhydantoïque a été préparé par E. Fischer et moi {Berichte, t. XIV, p. 2386) à l'aide du phénylisocyanate et de la phénylalanine active. L'acide racé- mique se prépare dans les mêmes conditions et fond à 182°. Pour effectuer sa transfor- mation en hydantoïne on le fait bouillir pendant une demi-heure avec 4oo fois son poids d'acide chlorhydrique à i , 124. » Par refroidissement on a de belles aiguilles que l'on purifie par recristallisation dans l'alcool et précipitation par l'eau. L'analyse donne : os^2028subst OS', 5370 CO^ o8--,o985H20 oe"',207i » 19", I Az(20°; 757'"'") Calculé pour C'^H'^O'^'Az-^ C 172,18 H: 6,26 Az : io,45 Trouvé C:72,2i H:5,39 Az:io,53 » La substance fond à i73°-i74'' (corrigé), sans décomposition. Elle forme de belles aiguilles très peu solubles dans l'eau, très solubles au contraire dans l'alcool chaud et l'acétone. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur la régénération de l'air confiné au moyen du bioxyde de sodium. Note de M. George-F. Jaubert, présentée par M. H. Moissan. (Extrait.) « MM. Desgrez et Balthazard ont proposé récemment l'emploi du bioxvde de sodium pour la régénération de l'air vicié par la respiration. Je crois utile de présenter à l'Académie une partie des travaux que je pour- suis dans cette voie depuis trois ans, n'ayant publié jusqu'ici qu'une Note à l'Académie de médecine, Note destinée à prendre date (séance du 24 janvier 1899). » J'aiouterai que ces essais poursuivis sans relâche depuis trois ans, en ( 71^ ) partie sous les auspices du Ministère de la Marine, sont terminés à l'heure actuelle. » La première difficulté à résoudre était la préparation à bas prix du bioxyde de sodium fourni jusqu'ici par l'Allemagne. Nous sommes arrivés actuellement à fabriquer industriellement, en France, les peroxydes des métaux alcalins et alcalino-terreux. » J'ajouterai enfin que je suis arrivé à remplacer le bioxyde de sodium, qui présente certains inconvénients dans son application à la navigation sous-marine, par de nouveaux produits, beaucoup plus riches en oxygène, qui permettent de préparer ce gaz à l'état chimiquement pur et à un prix de revient égal ou même inférieur au prix de revient de l'oxygène com- primé du commerce (procédé Brin). Nous aurons l'honneur de présenter à l'Académie la préparation et les propriétés de ces nouveaux composés. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur les échanges gazeux entre les plantes entières et V atmosphère. Note de M. Th. Schlœsixg fds, présentée par M. Duclaux. « J'ai étudié précédemment (Co/n/»;e5 rendus, 1892 et 1898) les échanges gazeux qui s'accomplissent entre l'atmosphère et des plantes entières, con- sidérées pendant une période étendue de leur existence. Dans ces études, les plantes avaient toujours été alimentées, sous le rapport de l'azote, avec des nitrates. C'est là un mode d'alimentation très commun dans les champs cultivés. Mais dans bien des sols (sols de forêts, de landes, de prairies, etc.) la nitrifîcation n'a pas lieu ou n'a lieu que fort incomplètement; les ni- trates sont, par suite, absents ou rares. Les échanges gazeux des plantes avec l'atmosphère en sont-ils modifiés? » J'ai voulu contribuer à résoudre cette question en examinant le cas où l'on n'ofire aux plantes, comme source d'azote, qu'un sel ammoniacal. L'utilisation directe de l'ammoniaque, sans transformation |)réalable en nitrates, est possible, d'après les expériences connues de M. A. Mùntz et les vérifications récentes et précises de M. Mazé. Il s'agissait de la réaliser dans des conditions assez spéciales. M La n)éthode que j'ai mise en œuvre a été décrite antérieurement; elle se résume ainsi : culture en appareil clos, entretien d'une atmosphère interne de composition convenable pour les plantes, détermination des variations survenues dans cette atmosphère au cours de la végétation, par des mesures et des analyses aussi rigoureuses que possible. ( 7»7 ) » La nouveauté et l'une des difficultés principales ont consisté, cette fois, en ce qu'il a fallu, pour empêcher la nitrification de l'ammoniaque, opérer avec des sols et des gaz stérilisés, les graines étant d'ailleurs aseptisées avant leur entrée dans les appareils. Pour être plus exact, on doit dire qu'il y avait à écarter ou détruire, non pas tous les microbes et leurs germes, mais particulièrement ceux de la nitrification; or, ces derniers sont tués à ioo°et n'abondent pas dans l'air; de là une certaine simplifi- cation. Ainsi les appareils ont pu être suffisamment stérilisés par un séjour d'une heure dans la vapeur d'eau à ioo°; en d'autres cas, on aurait dû les faire passer par l'autoclave, ce qui eût été bien compliqué à réaliser avec des allonges mesurant i™,3ode hauteur. Quant aux gaz, on les a introduits dans les appareils après les avoir fait circuler dans divers conduits longs, étroits, à paroi humide, et finalement en les filtrant sur un fort tampon d'ouate stérilisée, d'environ trois quarts de litre. Enfin, on a aseptisé les graines en les baignant loou i5 minutes, suivant les cas, dans tie l'alcool absolu, puis i5 minutes dans de l'eau stérile. » En même temps que ces plantes alimentées en azote par de l'ammo- niaque,j'enaifaitvenircomparativementde semblables, avec de semblables dispositions, en sols pourvus d'une même dose d'azote offert à l'état nitrique (azotate de potassium). » Les conditions et les résultats des expériences sont indiqués ci-après. » Dans chaque culture : » 3^5,5 de sable quarlzeux, bien exempt de nitrates; » 700" d'une solution nutritive complète, contenant iiS^si-jg d'azote, avec cette seule différence entre les diverses expériences que, pour les unes, l'azote est donné à l'état d'azotate de potassium et, pour les autres, à l'état de sulfate d'ammoniaque. Sarrasin gris argenté. Capucines naines. 1. II III. IV. Aliment azoté Az nitrique. Az ammoniacal. Az nitrique. Az ammoniacal. Graines semées 3 graines = 70=8' 3 graines = 7o"i5' a graines = 2i3"5' a graines = 197"»' Durée de l'expérience 26 juin — 20 aoiit a.") juin — 21 août 26 juin — 1 1 aoiit 25 juin — 10 août Hauteur des plantes ) ^ ^ „ ^ p.^^ ^ g^„ ,g,„ ^^ ^5.„ ,„.„ ^^ ,5.„ au-dessus du sol.. ) Signalement des) Plante bien verte, i Plante bien verte,) p,a„tes un peu piles Plantes un peu pâles plantes ) commence à fleurir ) à peu près en fleurs ) Poids des parties , aériennes séchées rS',8o3 is',o53 i«',274 j»',833 à 100°. ; Taux pour 100 d'azote ) 3 3^,_^g 3,,_^3 3„_^8 de ces parties ) ( 7'8 ) Aliment azote Az invariable. 1 introfluil O ' extrait Sarrasin eris argenté. 1. Az nitrique II. Az atomoniacal 4593" ce 3703 1221,1 2862.6 984.5 2028,6 Capucines naines. III. kl nilriqne. IV Az ammoniacal. ce 6418 ce 5l36 1706,5 2873,1 i365,5 3i38,2 / ap pparu . . . ( introduit. QO' < extrait . . . ( disparu . . CO- disparu O apparu 1641,5 1620,3 28,7 ■491,'' ■40',*' ... - = o.goQ i64i,5 -^ ^ 1044, I 1260,7 ^45,4 ioi5,3 iot5,3 1166,6 1092,0 4j,6 1044, I = 0,972 io5o,4 io5o,4 '772,7 '7'9,2 28,7 1695,5 1166,6 = 0,900 1695,5 •772,7 = 0,956 » 11 convenait de vérifier que les précautions prises pour empêcher la nitrification en II et IV avaient eu leur effet. Dans cette vue, j'ai, en fin d'expérience, lavé le sol de IV à l'eau distillée et recherché dans le liquide l'acide azotique; je n'en ai point trouvé. Pour l'expérience II, la vérification a été plus rigoureuse. Voulant échapper à cette objection que l'acide azotique formé pouvait avoir entièrement disparu par absorption dans les plantes, j'ai, comme l'avait déjà fait M. Mazé dans des recherches ayant un autre but que les miennes, abandonné le sol à lui-même, après en avoir enlevé les plantes sans 3^ introduire de germes; au bout de six semaines, j'ai cherché l'acide azotique dans ce sol en analysant son eau de lavage; il n'en contenait pas mais il renfermait, à l'état d'ammoniaque, tout l'azote non assimilé par les plantes. Le milieu était nitrifiable et n'avait pas nitrifié ; les ferments de la nitrification avaient donc bien été réellement absents durant la végétation. » Cela posé, on peut tirer des résultats obtenus les conclusions qu'ils comportent, » On constate d'abord (ce qu'on savait déjà) que les plantes sont capables de s'accommoder de l'azote ammoniacal à peu près comme de l'azote nitrique. Le dévelo|)[)en)ent des sarrasins s'est trouvé sensiblement meilleur avec l'azote nitrique; la différence a été en sens inverse pour les capucines. Les teneurs en azote sont du même ordre pour les diverses plantes. » Comme dans tous mes essais précédents, les plantes entières ont dégagé, en volume, plus d'oxygène qu'elles n'ont décomposé d'acide car- bonique. Ce fait apparaît de plus en plus comme général. J'ai déjà eu occasion de faire remarquer qu'il devait être une condition nécessaire, je ne dis pas suffisante, au maintien d'une composition fixe de notre atmo- sphère; car la destruction des matières végétales, opération inverse de la ( 719 ) synthèse des plantes, consomme plus d'oxygène qu'elle ne dégage d'acide carbonique. . » L'excès d'oxygène dégagé sur l'acide carbonique absorbé tient, en particulier, à la réduction des sels minéraux tirés du sol. Quand l'ammo- niaque remplace comme aliment azoté l'acide azotique, on doit s'attendre à voir diminuer cet excès; on constate ici le fait expérimentalement; il est même arrivé que l'excès d'oxygène a été très faible. » Ce qui précède met en évidence que les échanges gazeux qui accom- pagnent la formation de la matière végétale sont en relation avec la compo- sition minérale des dissolutions au contact desquelles vivent les racines. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Cas de transformation rapide de bois en une substance semblable à un combustible fossile (' ). Note de M. G. Arth. « Il s'agit d'un morceau de bois degayac parfaitement sain, qui avait été placé au fond d'une gaine en bronze pour servir de pivot à une turbine du système Jonval, d'une force de 12 chevaux et tournant à 112 tours par minute. L'ensemble du système mobile pèse environ 4oo''S; l'extrémité de l'axe qui repose sur le morceau de gayac est en acier. Sans être immergé réellement dans l'eau, le pivot est toujours humide, étant placé au-dessous des orifices par lesquels l'eau s'écoule. » Après six mois de marche, l'appareil fut démonté. Le bois de gayac fut trouvé parfaitement intact dans le bas, mais la partie supérieure, sur laquelle reposait l'arbre de la turbine, était transformée en une substance noire, fendillée, se brisant facilement en petits morceaux; les cassures brillantes et irrégulières présentant tout à fait l'apparence de certains combustibles minéraux. » L'analyse de cette matière noire, séchée à l'air, a donné les résultats suivants : Humidité 2,74 pour 100 Coke 56,88 » (en poudre) » Après dessiccation dans le vide, on a trouvé Cendres 3,90 pour 100 Hydrogène 4186 » Carbone 69,76 » Pouvoir calorifique de la substance sèche complète. . . . 7"=^', 106 (') institut chimique de l'Université de Nancy. C. R., 1900, 2" Semestre. (T. CXXXI, N° 18.) 9^1 ( 720 ) )) En rapportant ces données à la matière organique pure, on à Hydrogène 5,o5 pour loo Carbone 72 , Sg » Azote -H oxygène 22,36 pour roo Pouvoir calorifique 7"i394 » , 0-4-Az 22,36 , , Le rapport j-= — — ., — p- — 4,42. H o,o5 » Or, dans les iignites, ce rapport est habituellement voisin de 5; dans les houilles sèches, il varie de 4 à 3, alors que dans les bois complets, il a pour valeur 7 environ. » La chaleur de combustion des houilles sèches est d'environ 8000*^^'. » Par sa composition, de même que par ses propriétés, notre produit noir se placerait donc entre les Iignites proprement dits et les houilles les plus récentes riches en oxygène, dont il se rapproche déjà par son pouvoir calorifique. » Il est intéressant de remarquer le court espace de temps nécessité par cette transformation, évidemment effectuée sous l'influence de la pression et d'une élévation modérée de température (provoquée par le frottement) en présence de l'humidité, c'est-à-dire sous l'action des agents qu'on a l'habitude de faire intervenir pour expliquer la transformation progressive des matières ligneuses en lignite et en houille. Et il résulte de cette con- statation, que dans des circonstances bien favorables, le temps nécessaire pour réaliser ces modifications est beaucoup moindre qu'on ne l'admet généralement, et peut très bien ne pas atteindre la durée des longues périodes géologiques dont il est généralement question. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur la recherche de la cystine dans les eaux conta- minées {*). Note de M. M. Mounié, présentée par M. Duclaux. « Dans deux Communications faites à l'Académie des Sciences (26 fé- vrier et 19 mars 1900), M. Causse a annoncé qu'il avait trouvé du cysti- nate de fer dans l'eau de puits contaminés (quartiers de la Guillotière et des Brotteaux, à Lyon), eau ayant manifestement provoqué la fièvre ty- phoïde. (') Travail exécuté au laboratoire de Chimie de l'observatoire municipal de Mont- souris. ( 721 ) » M. Causse déclare avoir obtenu, par l'examen microscopique, des plaques en hexagones réguliers de cystine, el il ajoute qu'il a trouvé un réactif spécifique de la cystine : le chloromercurate de p.-diazobenzène- sulfonate de sodium donnant avec cette substance une coloration jaune orangé persistante en présence d'acide sulfureux. A l'aide de ce réaclil M. Causse a pu doser la cystine et suivre ses variations dans les eaux. » Nous avons reprisées expériences, qui iuléressent à un très haut degré le travail de surveillance des eaux d'alimentation dont est chargé l'obser- vatoire de Montsouris. » Nous avons préparé le réactif de M. Causse d'après les indications par lui don- nées, et comme nous obtenions des résultats dilTérents de ceux annoncés, nous avons eu recours à l'obligeance de M. Causse, qui nous a adressé quelques grammes du sel sodique, base de son réactif. » Les deux réactifs, celui que nous avions préparé et celui fourni par M. Causse, nous ont donné les mêmes résultats. M Nous avons reconnu que toutes les eaux, même l'eau dislillèe, soumises à l'action du réactif Causse, donnent une coloration orangée non éteinte par l'acide sulfureux, quand ces eaux ont une réaction acide. » Dans un milieu neutre, nous n'avons jamais eu de coloration, bien que nous ayons opéré sur des eaux très diverses. » En suivant la marche analytique tracée par l'auteur, l'eau doit être additionnée, pour loo"', de [5 gouttes d'acide chlorhydrique normal (cette quantité vague de i5 gouttes correspondani, selon les burettes en usage, à o",6-o<^'^,7, neutralise une proportion de lô^^"" à ao^^r de chaux à l'état carbonate); les eaux de nos régions (rivières, sources), puits cl diaius exceptés, titrant une quantité moindre de chaux carbonatée, constituent toujours un milieu acide, et, par conséquent, donnent toujours une colo- ration; cette acidité est plus ou moins grande suivant la teneur m carbo- nate de chaux, d'où l'intensité variable de la coloration obtenue. « Cette action de l'acidité amenant une perturbation dans l'action du réactif, celui-ci ne nous semble pas caractéristique de la présence de la cystine. » ( 722 ) ZOOLOGIE. — Sur un riomcau Sporuzoaur des larves de Diptères. Note de M. Louis LiIiger, présentée par M. Giard. « Au cours de recherches zoologiques effectuées dans les lacs élevés des Alpes, j'ai découvert, dans l'intestin des larves de Ceratopogon sp. du lac Luitel, un Sporozoaire qui, tout en présentant les caractères généraux des Grégarines, montre en même temps une reproduction schizogonique à l'intérieur de l'hôte. Pour cette raison, je l'appellerai Schizocystis gregari- noïdes. » A l'état végétatif, le parasite se présente sous deux formes distinctes que l'on pourrait prendre tout d'abord pour deux espèces différentes. Les unes, peu nombreuses, sont de grande taille, cylindriques, très allongées, avec une portion antérieure hyaline, mais sans trace de septum. Elles mon- trent un protoplasma jaunâtre avec quelques grains réfringents et de nom- breux petits corps en bâtonnets. Il n'y a pas d'ectoplasme distinct, et la cuticule mince offre des stries longitudinales espacées. Ces parasites peu- vent dépasser une longueur de i5oi^. Ils sont fixés, comme par une ven- touse, dans les dépressions de la paroi intestinale et ne montrent pas au- trement d'appareil de fixation différencié. Ils présentent des mouvements de translation totale et de flexion localisée et ressemblent tout à fait à des Monocystis ; mais, si l'on fait des préparations colorées, on voit que chaque individu possède un grand nombre de noyaux augmentant avec la taille; jusqu'à 60 environ. J'ai observé les différents stades qui conduisent à ces formes énormes plurinucléées. Le nombre des noyaux croît avec la taille de l'animal, et l'on peut voir ces mêmes parasites, au début de leur évolution, sous forme de sporozoïtes hyalins uninucléés, agiles, avec un prolonge- ment digitiforme antérieur très mobile au moyen duquel ils vont sans doute, comme les Pyxinia, se fixer à l'épithélium. » A côté de ces formes allongées, multinucléées, se voit la seconde forme du parasite. Elle est représentée par des individus beaucoup plus petits, parfois en quantité prodigieuse, et caractérisés par leur forme en massue droite ou incurvée, arrondie à l'extrémité antérieure dépourvue de granu- lations, terminée en pointe à l'autre extrémité. Leur longueur est de 20*^ à aSi^. Ils ont une paroi mince, lisse, et leurs mouvements sont très restreints. Ils ne montrent jamais qu'un setd noyau. ( 723) )) L'hypothèse qui se présente naturellement à l'esprit est que ces petites formes mononucléées en massue proviennent des gros individus vermiformes plurinucléés qui seraient ainsi des Schizontes. J'ai eu la chance de la vérifier sur le vivant. Ces parasites vivent très bien plusieurs heures dans la solution physiologique légèrement albuminée. Observant quelques individus |)lurinnc]éés dans ce liquide depuis quelques heures, je vis l'un des plus gros, chez lequel les noyaux faisaient déjà saillie à la surface comme de petites éminences claires, se segmenter en autant de petits parasites mononucléés en massue qu'il renfermait de noyaux. » Celte schizogonie débute par l'extrémité postérieure et gagne pro- gressivement la partie antérieure, s' effectuant en quatre ou cinq heures environ. Les jeunes individus ou mérozoïtes issus de cette division restent quelque temps reliés par leur extrémité aiguë, la partie antérieure renflée en massue contenant le noyau, puis se détachent bientôt en rampant lentement. » Ce mode de multiplication rappelle celui observé par Caullery et Mesnil chez Siedleckia, mais il s'effectue beaucoup plus lentement. » La destinée des mérozoïtes claviformes est facile à suivre chez les larves infestées depuis un certain temps. Ils grossissent quelque peu sans modifier leur forme, puis s'accolent deux à deux par leur extrémité anté- rieure renflée et se renferment dans un même kyste sphérique à paroi très mince. Alors commence la sporogonie qui s'effectue comme chez les Gré- garines, suivant le mode décrit par Siediecki chez Monocystis ascidiœ Ray- Lank. Dans chaque individu accolé se forment, aux dépens de lachromatine issue du noyau primitif dont le karyosome se dissout, un certain nombre de sporoblastes qui se conjuguent deux à doux pour donner un nombre moitié moindre de sporocystes. Les sporocystes sont biconiques et ren- ferment à leur maturité huit sporozoïtes, autant qu'il m'a été possible de l'apprécier, car ils sont 1res difficiles à compter. Leur maturation s'effectue alors que le kyste est encore dans l'intestin de l'hôte, de sorte que la rupture du kyste mûr peut occasionner sur place de nouvelles infections. » Voici, en résumé, l'évolution du Schizocystis : Le sporozoïte sorti du sporocyste se fixe à l'épithéliimi intestinal, grossit en multipliant ses noyaux et devient un gros Schizonte vermiforme multinucléé. Celui-ci, par schizogonie, donne autant de mérozoïtes claviformes mononucléés qu'il possédait de noyaux. Ces mérozoïtes, après avoir quelque peu grossi, s'accolent deux à deux pour former un kyste, point de départ de la sporo- ( 724 ) gonie. Celle-ci s'effectue comme chez les Grégarines et aboutit à la forma- tion de sporocystes nombreux, octozoïques. » L'analogie de cette évolution avec celle des Ophryocystis est frappante. Chez ces derniers, en effet, il v a également une schizogonie s'effectuant d'une façon analogue, les Schizonles seuls différant par leur forme à cause de leur habitat différent, et une sporogonie comparable avec cette seule différence qu'elle aboutit à un seul sporocyste chez Ophryocystis et à n sporocystes chez Schizocystis. » Une communauté de caractères aussi importants ne permet pas de classer ces deux êtres dans deux groupes différents et de conserver le nom d'Aniœbosporidies; car les Ophryocystis ne sont pas amiboïdes et leur corps, comme celui des Schizocystis, présente une orientation aussi nette- ment définie que celui des Grégarines ('). » D'autre part, deux caractères essentiels rapprochent ce^ deux Sporo- zoaires des Grégarines et les éloignent des Coccidies : siège extra-cellulaire au moins pendant la plus grande partie de la vie, sinon toujours; sporo- gonie résultant d'une conjugaison isogamiquedes sporoblastes, tandis que chez les Coccidies on a : siège intra-cellulaire pendant toute la période d'accroissement et conjugaison hétérogamique. » Pour ces raisons je propose de faire rentrer dans le groupe général Grégarines, caractérisé comme il a été dit plus haut, les deux genres Ophryo- cystis et Schizocystis, en créant pour eux un sous-groupe des Schizogréga- n«e5(-) (grégarines présentant une schizogonie) opposé aux Eugrégarines qui comprendront les Grégarines que l'on connaissait jusqu'ici, et qui sont dépourvues de phase de multiplication endogène. » (') Léger et Hagenmuller, Sur la morphologie et l'évolution de /'Ophryocystis Schneideri (Arch. Zool. exp., t. VII, 1900; Notes et Revue, n° 3). (") C'est aussi dans ce sous-groupe que doit rentrer le Gonospora longissima de CauUery et Mesnil, s'il est démontré que la schizogonie intra-cellulaire signalée par ces auteurs dans cette espèce n'appartient pas à une Coccidie, et peut-être aussi le curieux Siedleckia nematoïdes des mêmes auteurs, dont on ne connaît pas encore la sporogonie. ( 725 ) PHYSIOLOGIE. — Précocité et périodicité sexuelles chez l'homme. Note de M. Gustave Loisel, présentée par M. Giard. « Bien que la précocité sexuelle de l'homme frappe généralement moins vivement l'esprit de l'observateur que les menstruations prématu- rées chez la femme, les annales de la Science en renferment cependant un certain nombre de cas (' ). » Il n'en est pas de même de la périodicité sexuelle dont nous ne connaissons que deux cas signalés cette année même par Perry-Coste (^) etFéré('). » Tous ces faits ont été simplement enregistrés sans qu'on ait pu, jus- qu'ici, leur trouver une explication rationnelle. C'est cette explication que nous allons essayer de donner en nous basant sur les recherches de sper- raatogenèse que nous avons entreprises depuis quelques années (*). » Avant 1887, on décrivait quatre périodes dans l'évolution de la sper- malogenèse chez l'homme et les vertébrés supérieurs : » 1° Formation de répithéliiim germinalif aux dépens de rendothélium qui tapisse la cavité générale, chez l'embryon ; » 2° Apparition, dans cet épithélium, de gros éléments cellulaires, les ovules mâles. )) 3° Longue période de repos qui comprenait l'âge fœtal, la naissance, l'enfance jusqu'à la jiuberté. Pendant cette période, une des deux formes cellulaires (cellule épithéliale pour les uns, ovule mâle pour les autres) disparaissait, de sorte que la fin était marquée par une phase à'' unification cellulaire. » 4° Spermatogenése proprement dite, c'est-à-dire formation continue d'un épithé- lium séminifère dont les derniers éléments formés sont les spermatozoïdes. » Eu 1887, M. Prenant montra que la dernière période était précédée d'une courte phase dite, par lui, Ae préspermalo genèse. Pendant cette phase. (') Voir la Bibliographie dans Ch. Fébé, L'instinct sexuel, p. 8. Paris; 1899. (^) F. -H. Perrv-Coste, Sexual periodicity in nien {Studies in the psychology of sex, by llavelock Ellis, t. II, p. 261; 1900). (') Ch. Féré, Périodicité sexuelle chez un paralytique général {Soc. de Biolo- gie, p. 8n; 6 octobre 1900). (*) G. LoiSEL, Le fonctionnement des testicules chez les oiseaux {Société de Biolo- gie, Paris, 28 avril 1900). Études sur la spermatogenése chez le moineau (en cours de publication dans le Journal d'Anat. et Physiologie, 1900, p. 160). (726) l'épithélium séminifère se constituait, mais, au lieu de donner des sper- matozoïdes viables, il formait des éléments qui dégénéraient et dispa- raissaient par résorption. » Or l'étude du testicule de plusieurs oiseaux, en particulier du moi- neau, nous a montré que la longue période de repos n'existait pas à l'état continu, telle qu'on la comprenait jusqu'ici. » En réalité, depuis le moment où s'est constitué l'épithélium germina- tif, nous avons observé, dans cet épithéliura et dans l'épithélium sémini- fère qui en dérive, une succession de poussées cinétiques, de crises sexuelles avortées qui, toutes, se terminent normalement par des dégé- nérescences avant la puberté. » La formation des ovules mâles est la première de ces crises, la pré- spermatogenèse de Prenant est la dernière. Pour ne pas créer de nom nouveau, on peut donc étendre cette dernière expression de préspermato- genèse à toute la période comprise entre ces deux extrêmes. » Les recherches que nous avons faites nous ont montré que chaque crise préspermatogénétique se composait chez le moineau : » 1° D'une phase de multiplication cellulaire pendant laquelle certains éléments du canalicule séminifère se transforment en un type cellulaire plus avancé en évolution; » 2° D'une phase de régression pendant laquelle tout ou partie des nouveaux, élé- ments formés dégénèrent et sont résorbés. Généralement une partie des nouveaux élé- ments reste sous forme d'éléments viables; de la sorte, chaque crise est, dans son ensemble, un pas de plus vers la spermatogenèse. » Cependant la régression des nouveaux éléments formés peut être totale; dans ce cas le canalicule séminifère ne présente plus que le seul épithélium germinatif ; c'est ce qu'on a décrit sous le nom à' unification cellulaire. » Cette deuxième phase peut être considérée comme une phase de repos du testicule. Au fur et à mesure que l'on se rapproche de l'état adulte la durée de ce repos diminue, les crises spermatogénétiques se succèdent, finissent par empiéter les unes sur les autres et ainsi s'établit la spermatogenèse proprement dite. » La connaissance de ces faits nous montre donc que la périodicité est l'état physiologique normaldu testicule fœtal et du testicule du jeune oiseau. » Si l'évolution du testicule des mammifères est la même que celle des oiseaux (ce qui est bien probable), nous trouvons alors l'explication des cas de périodicité et de précocité sexuelle de l'homme. » Supposons, en effet, que l'une de ces crises spermatogénétiques aille plus loin qu'elle ne doit aller normalement; nous aurons un cas de précocité sexuelle, cas qui rentre dans le phénomène d'ordre plus général décrit par Giard, sous le nom de progenèse. ( 72? ) » Au contraire, si la spermatogenèse permanente n'arrive pas à s'établir, si l'état fœtal du canalicule séminifère persiste après la puberté, nous aurons alors un cas de périodicité sexuelle; ce sera donc, tout simplement, un arrêt dans le développement de la fonction spermatogénétique chez l'homme. M Nous ne donnons là évidemment, de ces faits, qu'une explication approchée, car il reste toujours à déLerminer sous quelles influences ils peuvent se manifester. » Mais, en ce qui concerne la périodicité sexuelle, nous pensons que ce phénomène est un fait général pour le mâle comme pour la femelle. El si elle ne paraît pas exister chez l'homme comme chez la plupart des autres mammifères, cela doit tenir aux conditions spéciales dans lesquelles il vit. » Dans tous les cas, il serait très utile que les médecins veuillent bien poursuivre cette recherche de la périodicité sexuelle chez l'homme, en ayant soin d'étudier l'état des testicules et la constitution du sperme aux différentes périodes. « M. P. Garnault adresse une Note ayant pour titre : « L'Acoustique, la phonation, l'otologie et l'otiâtrie des anciens Égyptiens dans leurs rapports avec la théorie du pneuma » . M. J. Meunier adresse une Note intitulée : « Sur les mélanges explosifs d'air et de vapeurs d'hydrocarbures. Détermination de la composition des mélanges ». A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. M. B. C. R., 1900, 2" Semestre. (T. CXXXI, N° 18.) 95 ( 72« ; BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OcTRAGES REÇUS DA^S LA SÉANCE DU 29 OCTOBRE 19OO. Théorie et tracé des freins hydrauliques, par M. E. Vallier, Correspondant de rinsLitut. Paris, V^* Ch, Dunod, 1900; i fasc. in-4''. Ministère des Travaux publics. Album de Statistique graphique de 1897- 1899. Paris, Imprimerie Nationale, 1900; i vol. in-4°. Cari Friedrich Gauss Werke, Bd VIII, heraiisgeg. v. der Koniglichen Gesell- schaft der Wissenschaften zii Gôttingen. Leipzig, G. Teubner, 1900; i vol. pet. in-4°. (Ueberreicht von der Koniglichen Gesellschaft der Wissen- schaften zu Gôttingen.) L'iode réactif de l'albumine, par M. Moinier. (Extr. des Annales de la So- ciété scientifique de Bruxelles, t. XXIV, fasc. i, octobre 1899.) i fasc. iu-8°. La fermentation alcoolique, par M. Marcel Monier. Bruxelles, 1900; I fasc. in- 8°. The pseudobrachial circulation in Amia calva, by Edward Phelps Allis. lena, G. Fischer, 1900; i fasc. in-8''. (Hommage de l'Auteur.) The latéral sensory canals of Polypterus bichir, by Edward Phelps Allis. lena, 1900; 1 fasc. in-8°. The premaxillary and maxillary bones, and the maxillary and mandibular breathing valves of Polypterus bichir, by Edward Phelps Allis. lena, 1900; I fasc. in-8°. 0 acido salicylico nos vinhos e uma causa d'erro na sua investigaçao, D''. A.-J. Ferreira DA SiLVA. Porto, 1900; 2 fasc. in-8°. Astronomical observations and researches made at Dunsink, the observatory of Trinily Collège, Dublin; ninth part. Dublin, 1900; 1 fasc. in-4''. Pubblicazioni del reale Osservatorio di Brera in Milano, n° XXXIX. Milano, 1900; I fasc. in-4''. Revue des questions scientifiques, [nibliée par la Société scientifique de Bruxelles, 2* série, t. XVIIl, 20 octobre 1900. Louvain, i vol. in-8''. Bericht der Senckenbergischen Naturforschcnden Gesellschaft in Frank furt am Main, 1900. Frankfurt a. M.; i vol. in-8°. Publications de V Observatoire astronomique et physique de Tachkent, n°' l ( 729 ) et 2. Tachkent. 1899-1900; 2 fasc. pet. in-4». et i Atlas pet. 111-4" oblong. Anuario estadistico de la Republica Mexicana 1898. Mexico, 189g; 1 vol. gr. in-8°. Catnlogo générale délia libreria ilaliana dall'anno 1847 ^ '"'^^ «^ 1899, pp. 1-80. Associazone tipografico-libraria italiana, Milano, s. d.; i fasc. gr. in-8°. Annual dlustrated Catalogue ofporcelain and glass insulalors . . . maanfac- tured by Fred M. Locke, n° 5. New York, U. S. A.; 1 fasc. in-12. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands- A ugustins, n° 55. Depuis 18S6 ï^b COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux rolumes ln-4°. Deux fables l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auleurs, terminent chaque Yolume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements : 30 fr. — Dnion postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : ^«/l Ferran frères. ( Chaix. /Uger < Jourdan. I Rufif. imieiu Courtin-Hecquet. i Germain etGrassin. '<»?"•' iOastmeau. Sayonne Jérôme. Besançon Jacquard. / Feret. Bordeaux j Laurens. ' Muller (G.). Bourges Renaud. ( Derrien. F. Robert. Oblin. ( Uzel frères. Caen Jouan. Chamberv Perrin. i Henry. ( Marguerie. Juliot. Bouy. INourry. Ratel. Rey. Lauverjat. Degez. Drevet. Gralier et C*. URothelte Foucher. . „ i Bourdignon. '■'Havre ^ ( Dombre. Brtst. . Cherbourg. . Clermont-Ferr. Douai. SrtnobU. Utle.. i Thorez. ( Quarré. Lorient. Lyon. chez Messieurs : Baumal. M"' Texier. Bernoux et Cumin. Georg. Côte. Savy. Vilte. Marseille Ruât. , Valat. Montpellier | coulei ei (ils. Moulins .. Martial Place. i Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. Guist'liau. Veloppé. Barnia. Appy. Mmes .-.. Thibaud. Orléans Luzeray. 1 Blanchier. Poitiers ., ,^ ( Marche. Bennes Plihon et Hervé. Boche/ort Girard (M'i"). ) Langlois. j Leslringant. S'-Étienne Chevalier. 1 Ponteil-Burles. I Rumèbe. i Gimet. I Privât. iBoisselier. Péricat. Suppligeon. ^ Giard. \ Lemaître. Nantes Kice. . . Bouen. S'-Étie Toulon . . . Toulouse.. Tours Valenciennes. imsterdam. Berlin. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et C". ithènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C'v Dames. Friediander et fils. Mayer et Muller. Berne Schmid et Francke. Bologne Zanichelli. Lamertin. Bruxelles ! MayolezetAudiarte. Lebègue et C'*. Sotcheck et C». Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, BellelC». Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. Cherbuliez. Bûcha/ est . Genève . La Haye. Lausanne. Georg. Slapelmohr. Belinfante frères. Benda. Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig / Lorentz. Max Rube. , Twietmeyer. I Desoer. i Gnusé. Liège. chez Messieurs : 1 Dulau. Londres Hachette et G'". 'Nutt. Luxembourg . ... V. Biick. !Ruiz et C'. Romo y Fussel. Capdeville. F. Fé. .Milan j Bocca frères. ( Hœpli. Moscou Tastevin. Kaples (Marghieri di Glu». ( Pellerano. iDyrsen et Pfeiffer. Stechert. LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Reber. Porto Magalhaès et Moniz. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret C". Botterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallln. Zinserling. I Wolir. Bocca frères. Brero. Clausen. [ RosenbergetSellier. Varsovie Gebethner et Wolff, Vérone Drucker. Frick. Gerold et C*. Ziirich Meyer et Zeller. Borne . S'-Petersbourg. . Turin. Vienne . 15 fr. 15 fr. fABLES GÉNÉRALES SES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4''; i853. Prix 16 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix Tomes 62 à 91.— (1" Janvier 1866 à 3i Décembre 18S0.) Volume 10-4°; 1889. Prix SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : r«mel- Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbès et A.-J.-J. Solieb. - Mémoire sur le Calcul des Perturbation» qu'éprouvent les Comètes, par M. Ha«k«. - Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières Susses, par M. Cliddk BERNiBD. Volume in-4'', a^ec ^2 planches; i856 ■ • \',["\\ "■'"," ,, Tome II • Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Be«edkn. - Essa. d'une réponse à la question de Prix proposée en .85o par 1 Académie des Sciences pou le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : . Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sedi- . meitaires suiyaBt l'ordre de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.- Rechercher la naure • desrappons qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bron». Iii-4°, avec 37 planches; 186... . Al» même Ubrairie les Mémoire» de l'Académie des Sciences, et les Kàmoires présentés par divers SaTant» à l'Académie de» Sciences 15 fr. N° 18. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 29 octobre 1900.) NOMIM AXIONS. Pages. M. MAuniCE LÉVY, Pri-sideiU en exercice, et -M.M. Darboux. F.wiî, Poincaré, Ber- THELOT, Fouoi;É, Van Tieghe.m sont nom- més membres de la Commission chargée Pages, de préparer une liste de candidats pour la place d'.\ssocié étranger, laissée vacante par le dioès de M. Bunsen fiyï MÉMOIRES PRESENTES. MM. GuARiNi et P0NC"ELET Soumettent au jugement de l'Académie une Aote sur : « Le rôle de l'anteiiue dans la télégraphie sans fil » 696 M. A. GuÉPiN adresse un Mémoire intitulé : (( Les lois des réflexes urinaires ou lois de Reliquel » " 696 M. V.-J. FerrRho da Silva adresse une ré- clamation de priorité relative à une « Mé- thode pour la recherche de l'acide sali- cylique dans les vins " V>\f' M. Marcel Salmon soumet au jugement de r.\cadémie une Note relative à la di- rection des ballons lifl'" CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance : le huitième Volume des « OEuvrcs de Gauss », et un Ouvrage de M. E. Val- lier intitulé : « Théorie et tracé des freins hydrauliques n M. F. Laurent adresse à l'Académie un Rapport autographe de Parmenlier cdu- cernant « Son voyage en Camargues et dans le plan du Bourg » M. H. LiouviLLE. — Sur une méthode de Riemann et sur les équations, aux déri- vées partielles, linéaires M.M. A. Pkrot et Cii. Fabry. — Méthode interférentielle pour la mesure des lon- gueurs d'onde dans le spectre solaire .... M. O. DucRu. — Sur les arséniatcs ammo- niacaux de nickel , M. FoNZES-DiACON. — |Sur les séléniures de cobalt M. Gustave Le Bon. — Modification des propriétés chimiques de quelques corps simples par addition de très petites pi'O- poi'tions de substances étrangères M. LÉO ViGNON. — Cellulose, cellulose mer- cerisée, cellulose précipitée, hydrocellu- lose MM. Ch. Mourku et R. Dela.nge. — Sur deux acétones à fonction acètyléni(|ue, Bulletin BiiaioGiiAPiiiQUE C96 1,97 700 l'acétylocnanthylidène et le benzoylœnan- thylidène. Transformation en dicétones ji par hydratation M. .\. Mouneyrat. — Transformation des acides (a) amidés en phényihydantoïnes. M. Georges-F. Jaubert. — Sur la régé- nération de l'air confiné au moyen du bioxyde de sodium M. Th. Schlœsinu fils. — Sur les échanges gazeux entre les plantes entières et l'atmo- sphère M. G. .\rth. — Cas de transformation ra- pide de bois en une substance semblable à un combustible fossile M. M. MoLiNiÉ. — Sur la reclierche de la cystine dans les eaux contaminées M. Louis Léger. — Sur un nouveau Sporo- zoaire des larves de Diptères HL Gustave Loisel. — Précocité et pério- dicité sexuelles chez l'homme M. P. Garnault adresse une Note ayant pour titre : « r.\cousti(|uc, la phonation, l'otologie et l'otiàtric des anciens Egyp- tiens dans leurs rapports avec la théorie du pneuma » M. J. Meunier adresse une Note intitulée : « Sur les mélanges explosifs d'air et de vapeurs d'iiydrocarburcs. Uéterminalion de la composition des mélanges » 71a 7>f> 7MI 720 722 727 7 ■'7 728 PARIS. — l .VI P It 1 M E R I E G A U T H l li R- V t L L. A R S , Quai des Grands-Auguslins, 55. /,*. Cérant .* <>.uthikh-Vill&ks. 1900 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS Û^Q n JgjjQ HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR mn. IiBS SBORÉTAIIiBS PBRPÉTVEIiS. TO»IE CXXXI. IVM9 (5 Novembre 1900) 'PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustias, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES.'SFANCEb DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI iSyS. Les Comptes rendus hebdomaaaues aes séances de | l'Académie se composenl des extraits des travaux de ses Membres et de l'anahse des Mémoires ou Note* présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par unAssociéé'rangsr de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accoidées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit (ail mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des INotes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. ARTrcLE 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes ' qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance of6- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'\ a d'exception que pour les Rapports e' les Instructions demandés par le Gouvernement. article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprèf l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sent chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les savants étrangers à lAcadé..ie qui désirent laire présenter leurs Mén.oires par MM. les Se""-res perpétuels son^^^^^^^^ déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant B\ Autrement la présentation sera remise à la séante COMPTES RENDIS DES SÉANCES ^^^ ^ l^^O DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 5 NOVEMBRE 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Sur la vitesse de la lumière. Note de M. Peruotin, présentée par M. A. Cornu. « J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie le résumé succinct des opérations exécutées dans ces derniers temps à l'observatoire de Nice, en vue d'une nouvelle détermination de la vitesse de la lumière. » La méthode dont on a fait usage est celle de la roue dentée de Fizeau, perfectionnée et mise en œuvre sous sa forme définitive par M. Cornu, dans les expériences classiques de 1874, entre l'Observatoire de Paris et la tour de Montlhérv ( ' ). (') Annales de l'Observatoire de Paris [Mémoires, t. XIII). C. R., 1900, 1' Semestre. (T. CXXXI, N- 19.) 9^ ( 73^- > » J'ajoule immédiatement que nous avons eu la bonne fortune d'entre- prendre et de poursuivre ce travail sous la haute direction du savant Phy- sicien qui, dès le début, n'a pas hésité à venir installer lui-même sur le Mont-Gros les appareils dont il s'était servi lors des expériences que je viens de rappeler et qu'il n'a cessé de nous prodiguer ses plus précieux conseils. M C'est sur ses avis que nous avons résolu d'opérer à des distances pro- gressivement croissantes afin de nous familiariser avec des difficultés de toute nature qui augmentent notablement plus vite que la distance. » C'est le premier terme de cette série d'opérations effectuées entre deux stations situées à 12""° seulement dont nous donnons ici le résultat. » Dès le premier moment, d'ailleurs, nous avons rencontré de divers côtés les facilités les plus grandes : M. Lœwy, avec sa l)onne grâce et sa bienveillance ordinaires, a bien voulu nous confier des instruments qui sont la propriété de l'Observatoire de Paris, et le général Bassot s'est empressé de nous fournir les éléments géodésiques indispensables à la connaissance exacte de la distance des deux stations adoptées. Enfin, M. Bischoffsheim n'a pas eu de peine à obtenir de M. le Ministre de la Ma- rine un cercle azimutal de Brunner qui devait permettre de rattacher les extrémités de la base choisie, à la triangulation de la Carte de France et cela nous a donné l'occasion d'avoir une fois de plus recours aux bons offices de M. Hatt. » Dans les mesures actuelles, la lunette d'émission de six pouces d'ou- verture, avec la roue dentée et le chronographe enregistreur, étaient éta- blis dans l'angle sud-ouest du grand équatorial de Nice, tandis que le col- limateur à miroir argenté, de trois pouces, était installé dans le village de la Gaude (' ), sur la rive droite du Var, à un peu moins de 12'"°. La source lumineuse était le filament d'une lampe électrique de 16 bougies, 102 volls. » Disons tout de suite que la distance a été déterminée avec un soin tout particulier par un astronome de notre observatoire, M. Simonin, au moyen de deux triangulations indépendantes qui l'ont conduit, l'une au nombre 1 1 862^,27, l'autre au nombre 1 1 862'", 17. » Cette concordance témoigne à la fois de la précision des coordonnées fournies par le Service géographique de l'Armée et de l'habileté de celui qui les a si heureusement utilisées. (') D;uis la propriété de M. Ambayrac, professeur do Physique au Lycée de Nice, qui avait bien voulu se ciiarger de la surveillance de cet inslrumenl. ( 733 , Nous avons adopté la moyenne II 862™, 22 ('). I) C'est avec ce nombre que les observations du Tableau suivant, faites par deux observateurs, ont été réduites. Ces observations, effectuées avec la roue légère de i5o dents, sont, pour chaque ordre, la moyenne ^( V + c) qui, d'après la notation du Mémoire de M. Cornu, représente la moyenne des valeurs obtenues en vitesse croissante (Y) et en vitesse décrois- sante ((' ). Observateur ; M. Prim. Observateur : M. Pe Vitesse rrotin. Vitesse dans le vide dans le vide en milliers Erreur Nombre en milliers Erreur Nombre Ordres de kilomètres. moyenne. d'observations. de kilomètres. moyenne. d'observations IV.. 298,34 ±0,82 38 » )) » V... 297,88 0,90 27 3oo , I 3 ±0,73 •9 VI .. 3oo,56 0,57 93 •> » » Vli.. 299-90 0,27 220 3oo,02 o,3o 94 VIII. 299-9' 0,21 259 800,09 0, i6 807 IX. 299,88 0,25 i54 299.79 0,23 198 X... 299.93 o,5o 19 810 299,35 0,35 52 670 299.87 ±0,12 299.90 299.93 ±0,08 ±.0, II » La valeur ci-dessus qui résulte de près de i5oo mesures n'a pas exigé moins d'une année de travail, et ce fait serait de nature à surprendre, si je n'ajoutais que, dès l'origine, nous nous sommes imposé comme règle de n'observer que par des images absolument calmes. Les observations ont été faites à loisir, sans précipitation, avec une installation permanente et sûre pouvant fonctionner à toute heure et sans hmite de temps pour la durée des opérations. » Ce sont cçs circonstances favorables, bien faites pour atténuer, sinon pour éliminer, les erreurs systématiques, celles d'ordre physiologique sur- tout, qui nous ont décidés à publier dès à présent les conclusions de cette première étude qui n'est que le pvélude d'autres plus importantes, desti- nées à les contrôler; elles sont, en somme, provisoires. » Nous discuterons, le moment venu, dans un Mémoire des Annales de (') Sous la réserve de riJeiililicalion des signaux. ( 734 ) l'obsen'atoire de Nice, les résultats de ce travail. Nous ferons seulement remarquer que le nombre 299 900 auquel nous sommes parvenus ne diffère pas essentiellement des nombres obtenus jusqu'à ce jour, mais qu'il est plus voisin de celui auquel a été conduit dans ces dernières années M. Mi- chelson, par la méthode du miroir tournant de Foucault. Il s'éloigne davantage de celui de M. Cornu, tout en restant à bien peu de chose près dans les limites que tolèrent les erreurs moyennes des mesures. M Je terminerai en disant, ce qui certes ne surprendra personne, que ces opérations, assez coûteuses, ont trouvé auprès de M. Bischoffsheim l'appui qu'on est toujours certain de rencontrer chez lui quand il y a un intérêt scientifique en jeu ou qu'il s'agit simplement de recherches de nature à mettre en relief l'observatoire qu'il a fondé sous le beau ciel de Nice. .' SPECTROSCOPIE. — Sur les derniers résultats obtenus dans l'étude de la partie infra-rouge du spectre solaire. Note de M. S. -P. Laxgley (' ). « J'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie plusieurs Notes, dont la dernière a paru dans les Comptes rendus vl la date du 25 juillet 1894. Dans celle-ci, je faisais remarquer que nos connaissances relatives à la région du spectre infra-rouge située au delà de >. — i [/. étaient fort impar- faites. Je présentais en même temps à l'Académie, à titre provisoire, un diagramme du spectre, où figuraient environ 100 lignes spectrales nouvel- lement observées, la plupart situées au delà de 1 = i [j. et signalées pour la première fois. » A ce moment, je ne désirais que donner un aperçu succinct de ce qui avait été réalisé, en exprimant l'espoir qu'il me serait bientôt possible de présenter, en un livre officiel, des observations plus complètes et plus exactes accompagnées de diagrammes plus détaillés. )) Mais j'ai le regret de dire que, en partie par la faute des retards inhérents à ce mode de publication officielle, c'est seulement depuis peu que les résultats ont pu être réunis, par les soins de la Smithsonian Insti- tution; en un volume dont je viens de recevoir les épreuves. )) Pendant les quelques années écoulées depuis ma dernière Communi- cation à l'Académie, j'ai mis à profit ce retard, en partie forcé, pour re- (') Cette Note avait été présentée à l'Académie dans la séance du 24 septembre. Comptes rendiu- de llÂC4xdèniie de.r Sciences - t. C XXXl 3^45 ■ r^. '/-^•^."N ---^/'-x X, X.t miT ,V^'-^Mv^ 53 33'jO 39'15' 38'45' SUR LES DERNIERS RESULTATS OBTENUS DANS L'ÉTUDE DE LA PARTIE INFRA-ROUGE DU SPECTRE SOLAIRE PAR W^ S. R LANGLEY Héliog Dujardart, Par ( 735) prendre le travail entier par des méthodes et par des appareils perfec- tionnés. » Les perfectionnements ont porté sur l'ensemble, mais en particulier sur le bolomètre. Lors de ma première Communication, j'étais arrivé déjà à donner au bolomètre une sensibilité telle, qu'elle permettait de déceler une variation de température égale à un millionième de degré. Mais, depuis lors, cette sensibilité a été accrue encore d'une manière notable, en sorte que les lignes nouvelles découvertes pendant les trois ou quatre dernières années d'attente sont beaucoup plus nombreuses que celles qui avaient été découvertes auparavant. En même temps, la précision et la certitude des résultats se sont augmentées; aussi, quoique, en pareil sujet, on ne puisse jamais dire le dernier mot, je considère le présent recueil comme la conclusion de mes propres recherches sur cette partie du sujet. » Je désire donc profiter de mon séjour en France pour faire hommage à l'Académie des épreuves du dernier Volume, quoique tous les dia- grammes qui doivent se trouver dans le tirage définitif ne me soient pas encore parvenus et ne doivent être remis qu'un peu plus tard à l'Académie. » Ce Volume termine la série des recherches que j'ai commencées en 1881 au sommet du mont Whitney (Californie méridionale), à une alti- tude de 4000'" environ. A l'aide du bolomètre, qui venait d'être inventé, et dans cette atmosphère d'une pureté remarquable, j'ai découvert alors l'existence d'une grande région du spectre au delà du point extrême atteint par les observateurs précédents, c'est-à-dire au delà de >. = i,8[y, : point désigné dans mon livre par ii et qu'on regardait alors comme l'exlrôme limite du spectre. M Les recherches relatives à cette région de l'infra-rouge, comprise entre 1,8 et5,3[A, m'ont donc occupé pendant dix-huit années. Les don- nées sont presque toutes nouvelles : on en trouvera le détail dans les Ta- bleaux numériques de ce Volume {' ). » Parmi les 600 lignes environ, signalées maintenant dans ces Tableaux, plus de 400 ont été ajoutées à celles que j'avais décrites dans mes dernières Communications et leur position a été fixée pour la première fois. Chaque ligne a fait l'objet d'une étude séparée : elle a été déterminée par la com- binaison de six à vingt observations indépendantes : toutes lesdétermina- (') Je dois remercier ici M. C.-G. Abbot, de Wasliington, dont rassistaiice m'a été précieuse pour dresser ces Tableaux sous leur forme définitive. ( 73'^ ) tions ont été effectuées au moyeu d'un appareil micrométrique des plus délicats. » En prenant toujours comme point de départ la Communication que j'ai faite il y a six ans, je puis résumer brièvement les progrès accomplis en trois points principaux : » 1° Le nombre des lignes déterminées, qui était compris entre cent et deux cents, s'est élevé à presque six cents ; la position de ces lignes est in- diquée dans des Tableaux, » 2° Grâce au procédé de délerminalion, l'existence de chaque ligne est établie d'une manière encore plus certaine. 1) 3° En dehors de ces progrès positifs, je voudrais encore appeler l'at- tention de l'Académie sur un autre point. Pendant cinq années, de iSgS à 1900, et pendant toutes les saisons, nous avons fait des études comparées des spectres telluriques infra-rouges. Nous avons observé des variations systématiques du spectre, qui paraissent en relation avec les changements propres à chaque saison. Ces variations sont petites, mais bien nettes. On peut les déduire des Tableaux; cependant, pour plus de commodité, elles ont été représentées par des diagrammes à part. » Dès l'époque de ma première Communication à l'Académie, j'avais soupçonné déjà ces variations, sans pouvoir en avoir la conviction, comme je l'ai maintenant. Cette circonstance, de peu de poids par elle-même, est peut-être appelée à jouer un rôle plus impoi'tant, puisqu'on peut déjà hasarder quelques prédictions de changements. Il est loin de ma pensée de donner à croire qu'on puisse déjà arriver par de tels moyens à prédire des changements plus considérables et plus éloignés, susceptibles d'inté- resser l'Agriculture. Cependant je me contenterai d'indiquer cette voie et d'exprimer le désir que les observatoires météorologiques répandus sur la surfice du globe ne négligent pas cet ordre d'observations. » J'aurais bien encore quelques points à signaler dans le Volume que je présente ici, mais je ne veux pas m'y appesantir. » Ce Volume est le fruit du travail de nombreuses années. S'il ne peut être considéré comme une œuvre définitive dans la Science, il clôt, proba- blement du moins, les travaux de l'auteur dans ce domaine. » A cette occasion, je me fais un devoir d'exprimer à l'Académie ma vive gratitude pour l'approbation qu'elle a bien voulu, dès le début, donner à mon travail, et qui a été pour moi le plus précieux des encouragements. « ( 73: ) Remarques sur la Communication précédente; par M. J. Janssen. « La Communication précédente, que notre éminent Correspondant m'a prié de présenter et d'analyser pour lui à l'Académie, résume, comme on voit, une période considérable d'études de l'auteur. » On sait que M. Langley a fait sur le spectre solaire de mémorables découvertes, grâce, d'une part, à l'invention et à l'emploi d'un instruaient thermométrique d'une sensibilité extraordinaire, puisqu'il permet de con- stater (les différences de température de moins de un millionième de degré, et, d'autre part, en faisant ses observations sur une très haute station du mont Wliitney, à environ 4ooo™ d'altitude. » L'emploi du merveilleux bolomètre, combiné avec celui de la haute station, a en effet permis à M. Langley de découvrir dans l'infra-rouge du spectre une région nouvelle, l'étendant de l=i [a environ, limite générale- ment admise alors, à X = 5,2[jl. » Et il faut même ajouter que M. Langley a pu constater la présence d'un rayonnement notablement au delà, mais sans pouvoir obtenir des mesures précises, ce qui l'a empêché de faire figurer cette partie extrême du spectre calorifique sur la Planche ci-jointe. •) La confection de cette Planche a demandé à M. Langley un labeur de longues années et les soins les plus scrupuleux; aussi doit-on la considérer comme présentant des résultats définitifs à l'égard des régions qu'elle embrasse. )) On voit que, dans la Note précédente, M. Langley parle de modifica- tions spectrales portant plus spécialement sur l'infra-rouge et qiù lu; paraissent en rapport avec les saisons de l'année. Je voudrais appeler l'at- tention des astronomes physiciens et des météorologistes sur l'intérêt de ces remarques. » Il n'est pas douteux que les saisons, qui sont accompagnées d'un état particulier de l'atmosphère, état qui a une influence bien constatée sur les plantes, les animaux et les hommes, ne doivent produire dans le spectre tellurique certaines modifications qu'on arrivera à constater. )) A cet égard, je voudrais spécialement attirer l'attention sur les varia- tions de la quantité d'ozone atmosphérique, en rapport avec les saisons et même avec les années. L'ozone joue un tel rôle dans les phénomènes qui se rapportent à la vie, que son étude a une importance particulière. ( 738 ) » Je sais que cette étude se poursuit dans la plupart des observatoires météorologiques ; mais je fais allusion ici aux observations spectrales qui permettent d'interroger les hautes couches de l'atmosphère. Au mont Blanc, nous poursuivons cette étude, qui a un grand intérêt en raison même de la hauteur de la station. » M. Langley, qui signale des modifications spectrales en rapport avec les saisons et qui est d'une si haute compétence en analyse spectrale, a le premier tous les droits pour poursuivre ces intéressantes études. » Au moment où, non pas les bandes d'absorption, dont la découverte est due à l'illustre Brewster et qui ne pouvaient servir à une analyse quel- conque, mais où les raies telluriques furent constatées en 1862, on ne connaissait que le fait général de leur production par notre atmosphère. » Depuis, on a constaté la part de la vapeur d'eau dans le phénomène, puis celle de l'oxygène et même la dualité des spectres produits par ce dernier corps; aujourd'hui, ces raies telluriques si bien définies peuvent se prêter non seulement à reconnaître la présence des corps les plus divers pouvant exister dans notre atmosphère, mais permettront encore de con- stater les variations les plus délicates dans leur quantité. » Pour la poursuite de ces beaux travaux, nous ne saurions trop affirmer notre reconnaissance pour l'admirable méthode thermo-photographique dont M, Langley a doté la Science et pour les belles découvertes qu'il en a tirées, u IVOMINATIONS. L'Académie procède, parla voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui doit être présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique pour la chaire de Physique générale et mathématique, laissée vacante au Collège de France par le décès de M. Bertrand. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier can- didat, le nombre des votants étant 43, M. Brillouin obtient. ... 26 suffrages M. Marcel Deprez » .... 17 » Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat, le nombre des votants étant '62, M. Marcel Deprez obtient 27 suffrages Il y a cinq bulletins blancs. ( 7'^9 ) En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre de l'Instruction publique comprendra : En première ligne M. Brillouix. En seconde ligne j\I. Marcel Depre:-.. MEMOIRES PRESENTES. M. GuARiNi soumet au jugement de l'Académie une Note ayant pour titre : « Expériences de télégraphie à un seul fil et sans fd par courants hertziens et un simple téléphone comme récepteur ». (Commissaires : MM. Mascart, VioUe.) M. Antoine Gros adresse un Mémoire intitulé : k La lumière incolore et les couleurs ». (Commissaires : MM. Cornu, Mascart, Lippmann.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétcel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un Ouvrage relatif à Copernic, publié sous les auspices de l'Académie des Sciences de Cracovie. M. le Ministre de l'Instruction publique transmet à l'Académie une Note imprimée du Consul de France à Manille « Sur les Trombes survenues dans la baie de Manille le 29 juillet dernier ». GÉOMÉTRIE. — Sur une classe de surfaces algébriques. Note de MM. G. Castelnuovo et F. Enriques, présentée par M. Picard. « On connaît plusieurs résultats concernant les surfaces algébriques qui contiennent une série linéaire de courbes, dont le genre t: est assez petit par rapport à la dimension. Surtout les cas correspondant aux premières C. K., 1900, 2° Semestre. (T. C\\\I, iN» 19.) 97 ( l^o ) valeurs de ^(■tt = o, i, 2) ont fait l'objet de nombreuses recherches. Nos études récentes sur les surfaces nous ont amenés à une proposition tout à fait générale qui renferme les résultats rappelés ci-dessus, et d'où l'on peut déduire des corollaires fort intéressants : » Si une surface algébrique contient un système linéaire de courbes C de genre ■k'^ o se coupant deux à deux en n points, où n~;>iT. — -2., la surjace est rationnelle ou bien elle peut être ramenée (par une transfor- mation birationnelle) à un cylindre f{œ, y) = o de genre p > o. » Lorsque les courbes C ont des points fixes multiples, il faut évaluer les nombres n et u en tenant compte des ordres de multiplicité de ces points. » On parvient au théorème énoncé par le procédé de réduction, dont nous avons fait usage en plusieurs recherches, qui consiste à remplacer le système des courbes C par son adjoint, et ainsi de suite. » Ce résultat découle d'un examen approfondi du dernier système adjoint auquel on est amené. » En laissant de côté les explications assez longues que le sujet exige- rait, qu'il nous soit permis d'appeler l'attention sur quelques consé- quences remarquables du théorème énoncé. » 1 . Si une sur/ace algébrique contient une série continue de courbes ration- nelles C, la surface est elle-même rationnelle, ou bien elle peut être ramenée à un cylindre de genre supérieur à z-éro. » On peut justifier cette proposition en distinguant deux cas : » a. Si les courbes C forment un faisceau (c'est-à-dire qu'il passe une courbe par chaque point de la surface) la transformation de la surface en un cylindre est déjà connue. » b. Dans le cas contraire, on sait, d'aprèsM. Humbert, que les courbes C seront contenues dans im système linéaire de dimension ^i; et le sys- tème aura le genre -k si les Cont tï points doubles mobiles, tandis que deux courbes du système (ou deux C) se couperont en n^iT. — 2 points, comme il est facile de le reconnaître. C'est donc le cas d'appliquer noire proposition. » On peut aussi énoncer le théorème (I) sous une autre forme remar- quable : » Si les coordonnées des points d'une surface f{x,y,z)r= o ( 74' ) sont des fonctions rationnelles de X, Y, Z où F(X,Y)=o, (x) œ = ^,(X,Y,Z), j = ^,(X,Y,Z), z = ^,{X,Y,Z), V et si les formules (x) ne sont pas invertibles d'une manière rationnelle, on pourra toujours exprimer x, y, z par des fonctions rationnelles de trois nouveaux paramètres m, v, w, liés par une relation de la forme (p(f/,<^) = o, et cela de telle sorte que m, v, w s'expriment à leur tour par des fonctions rationnelles de x, y, z. » Lorsque l'équation F(X, Y) = o se réduit à X = o, on a la proposition bien connue concernant la rationalité des involutions planes. » 2. Une seconde application du théorème concerne la détermination des surfaces admettant une série de transformations birationnelles en elles- mêmes, qui n'engendrent pas un groupe d'ordre fini : ces surfaces sont ration- nelles ou bien elles pem'ent être ramenées à des cylindres. » Ainsi se trouve comblée la seule lacune que les profondes et belles recherches de MM. Picard et Painlevé laissaient encore subsister dans la théorie des surfaces admettant une série continue de transformations bira- tionnelles en elles-mêmes. » Il est aisé de déduire la proposition (2) de notre théorème général. » Soit F une surface d'un certain ordre n, admettant une série continue de transformations birationnelles en elles-mêmes. » Lorsque ces transformations n'engendrent pas un groupe d'ordre fini, en les multipliant entre elles on aura une série -xf de transformations pour chaque valeur arbitrairement grande du nombre r. » Appliquons maintenant ces ce'' transformations aux courbes C sections planes de F, dont le genre sera désigné par tu. » Nous obtiendrons une série de systèmes linéaires; chaque système sera composé de courbes C,. de genre iz se coupant deux à deux en n points mobiles et ayant des points bases doués de certaines multiplicités i,, i.,, ... ; on aura 2i > n— (277 — 2) lorsque r est assez grand. » Or toutes les courbes C^ appartiendront à un même système linéaire de courbes de genre n = ■:t -t- V -^^ -, se coupant deux à deux en N ^- n -(- if* points, et il y aura lieu d'appliquer notre proposition, puis- qu'il résulte N > 2n— 2. » GÉODÉSIE. " Sur la correction topographique des observations pendulaires . Note de M. J. Collet, présentée par M. Lœwy. .■ Dans une Note récenle ( ' ), j'ai exposé la marche qui a été suivie dans le calcul des corrections topographiques relatives aux observations pendu- laires du LauLaret et de la Bérarde. Dans ces calculs, on a tenu compte de louLes les masses renfermées dans une circonférence de lo""" de rayon. Je me propose actuellement de déterminer le degré de précision de ces cor- rections. » A priori, ce problème se présente comme ne comportant pas de solu- tion rationnelle, la distribution des masses agissantes échappant à toute loi; mais tout au moins peul-on se proposer d'en obtenir une solution em- pirique suffisante. )) Comme terme de comparaison, nous chercherons d'abord une limite de l'erreur commise quand, négligeant l'action des couronnes à partir de la n'""% on suppose que, pour cette couronne et pour toutes les suivantes, en nombre indéfini, le relief du sol, au lieu d'aller en s atténuant, conserve une valeur constante. » En conservant les notations de la précédente Note, l'action de la cou- ronne de rang/j, p^n, sera définie par la somme V s'étendant aux valeurs successives de b ou de h le long de la couronue de rang/?. On en déduit approximativement, à cause de la peti- tesse du rapport ^j » Posant 2/*^=2M;, (') Comptes rendus, l. CXXXl, p. 654- ( 743 ) hp s'appellera hauteur moyenne de la couronne de rang/? : c'est proprement la racine carrée de la moyenne des carrés des hauteurs moyennes des troncs de prismes composant cette couronne. On aura alors hl ,, ^ A- A hl (3) Xp soit 43o™. Or, au seul aspect de la Carte on reconnaît que cette condition est surabondam- ment remplie. La vingtième couronne de lo*"" de rayon enveloppe com- plètement tout le massif du Pelvoux avec ses hautes cimes. Au delà, dans les hautes vallées de la Romanche, de la Guisane, de la Durance, de la Séveraisse, de la Bonne et du Vénéon, qui circonscrivent exactement tout le massif, les côtes sont partout rapidement décroissantes. Au delà, elles ne se relèvent qu'en demeurant relativement assez faibles et sans continuité, et cela à des distances oîi l'action des masses est très sensible- ment réduite. Quelques pics isolés font seuls exception, et nous avons vu, dans une Note précédente, qu'il n'y a pas lieu de s'en préoccuper. » Des considérations semblables s'appliquent au Lautaret dont la région Sud présente presque seule, au delà de lo""", des masses, considérables il ( 745 ) est vrai, mais non continues, s'élevant notablement au-dessus du niveau de la station. )) Nous pouvons donc conclure que les corrections topographiques, telles qu'elles ont été calculées pour les stations du Lautaret et de la Bé- rarde, ne sont affectées que d'erreurs inférieures à o, ooooi , et présentent, par suite, toute la précision désirable. » THERMOCHIMIE. — Acétals d' alcools plurivalents. Note de M. Marcel Delépine. « J'ai déterminé les chaleurs de combustion et de formation des for- mais et acétals du glycol, de l'j'-érythrite et de la rf-mannite, c'est-à-dire des composés : C^H^O^ ou C'H'0=(CH''); C^H'O" ou C'H*0'(CH — CH^), C«H>»0' ou Cn^O^CCH")'; C«H»'0» ou C'H«0•(CH--CH')^ C'H'*0« ou C^H'O^lCH^^^ C'^H^'O» ou C«H«0'^(CH — CH»)^ )) Les formais de ces trois polvalcools, ainsi que les acétals du glycol et de la mannite, étaient connus. Je me les suis procurés facilement, soit en suivant les modes opératoires indiqués par les auteurs, soit en modifiant les opérations d'après les vues théoriques résultant de l'idée que la réac- tion génératrice est une réaction limitée. » C'est ainsi, par exemple, qu'au lieu de faire le méthylèneglycol par le trioxymé- thylène et le glycol en présence de perclilorure de fer anhydre, comme l'ont indiqué MM. Trillat et Cambier ('), on peut se contenter de chauffer ensemble le produit de l'évaporation de la solution d'aldéhyde formique ( paraformaldéhyde) et le glycol en présence de quelques centièmes d'acide clilorhydrique ordinaire : après huit heures de chauffage à loo", on obtient facilement 60 pour 100 du rendement théorique. Ce CH2-0^ corps, auquel M. Henrv (-) a donné sa formule véritable | } CH-, distillé sur CH2— O- la potasse sèche, puis sur le sodium, passe presque entièrement à 74°; 5 et est miscible à l'eau en toutes proportions; l'analyse ne laisse pas de doute sur la formule : trouvé pour 100: C = 48,47, H = 8,31; calculé: C =48,62, H = 8, 18. 1) Le diformal de l'érythrite, fait avec poids égaux d'érythrite, de méthanal évaporé à consistance savonneuse et une demi-partie seulement de HCl, s'obtient directement (') Comptes rendus, t. CXVIII, p. 1277; 1894- (^) Ibid., t. CXX, p. io7; 1896. ( 746 ) cristallisé après que l'on a fait dissoudre le tout au bain-marie et que l'on a abandonné au refroidissement; les eaux mères fournissent de nouveaux cristaux au bout de quelques jours, et cela à plusieurs reprises, de sorte que le rendement est très bon, tandis que dans leurs recherches MM. Schulz et Tollens ('), qui employaient l'éry- thrite, la solution de CH^O à ^o pour loo et l'acide chlorhydrique à poids égaux, n'obtenaient pas de cristallisation, la limite étant abaissée par suite de la présence de trop d'eau. C'est un corps qui se sublime avec une extrême facilité, soit seul, soit avec ses solvants. Il bout à 198° (corr.) sans décomposition. » Le diacétal de l'érythrite n'avait pas encore été préparé. On l'obtient en dissol- vant l'érythrite dans le moins possible d'acide ciilorhydrique et en ajoutant ensuite de l'aldéhyde acétique à la solution refroidie jusqu'à ce que des cristaux apparaissent. Le produit abandonné à lui-même se prend du jour au lendemain en une masse de cristaux que l'on ne lave que modérément, car ils sont assez solubles dans l'eau. Le diacétal de l'érythrite est très soluble dans le chloroforme, d'où il cristallise en gros prismes allongés, incolores, transparents, dans l'alcool d'où il se sépare en longs prismes accolés semblables au nitre; dans l'eau, il est moins soluble et se dépose en longues aiguilles prismatiques. Il possède une légère odeur, comme anisée ; sa saveur est à peine amère. Comme le diformal, il est excessivement facile à sublimer et à entraîner parles vapeurs de ses solvants. Il fond à 94°,5-95°, bout sans décomposition à 201° (corr.) en se sublimant bien avant cette température. » Le triacélal de la mannite a été préparé suivant les indications de M. Meunier (^). » La combustion de ces corps dans la bombe m'a donné les résultats suivants pour i^' : Moyenne. cal ( Formai C'IPO^ 5525, o 5543,6 5524. o » 553o,9 j Acétal C'H^O^ 6343,6 « » » 6343,6 ^ . . l Diformal C^H'^O' ... . Sogi 5ioo,i 5io2,o » 6097,8 ( Diacétal C*H"0' 6024,9 6019,5 6024,5 » 6o23,o ( Triformal C^H'*0' . . . . 4975>o 4970, 8 4960,9 » 4968,9 ( Triacétal C'^IP'O'' . . . 6912,8 6910,2 6911,2 6910,6 6911,2 GlvcoL. Mannite . M De ces nombres on déduit les chaleurs de combustion et de formation suivantes : Chaleurs de combustion. -— — -- — ^ Formation Volume Piession par Composé. constant. constante. Différence. les éléments. Cal Cal Cal C'H«0= 409,4 409,6 ) , i:»i j 80,3 C'H»0= 558,24 558,8 \ ''^^'^ / 94,4 (') Liebig's Annalen, t. CCLXXXIX, p. 20; i8y6. (^) Coinples rendus, t. C\'lll, p. 4o8; 1889. ( 1\1 ) Chaleurs de combustion. - — " •—^ ^ Forma lioti Volume Pression par Composé. constant. constante. Différence. les éléments. Cal Cal Cal C»H'«0' 744,3 744,6 ) , Cal ( ,66,2 G»H>*0* io48,o io48,8 ( 2Xi52,i ^ ^^^^ C'H'^O" io83,23 io83,5 | ( 248,2 C'H'OO'^ i536,9i i538,i \ ■^X'^''^ | 283,5 » Ici la différence due aux homologies entre les formais et les acétals est bien moindre que la dilïérence habiluelle, soit 1 5o^*'- 1 5.2^"' au lieu de 1 56*^"'. Il en résulte, puisque la différence entre CH^ O diss. et C-H^O liq. est sensiblement normale, que l'équation génératrice présente une gran- deur thermique plus considérable à partir de l'aldéhyde acétique qu'à partir de l'aldéhyde formique. » En effet, on trouve les valeurs suivantes : Cal ClPOdiss. oupolym. + C^H'O^liq. = C'H'^OMiq. H-H'-Oliq —3,4 CMI'Oliq. + C'-H'OMiq. - C'H'OMiq. -i-H^Oliq -h3,65 2CtPOdiss.oupolym.^C*H'«0»sol.— C«H'»0'sol. ^iWO\\(\ -t-2 x i,85 2OH''01iq. ,-C'H'»0*sol.= C«H"0*sol. -^2H20Hq ^- 3 x 7 SCIPOdiss.oupolyra.+ CH'^O^sol. =z C'H"0»sol. 4-3H-01iq -;- 3x4,6 3C^H*01iq. -vC«H'*0«sol. = G"H^''0«sol.-f-3H201iq -4-3x9,3 » Ces nombres montrent encore que la chaleur de formation par les composants croît avec l'augmentation de l'atomicité de l'alcool, passant successivement de —3,4 à -l-t,85 et -t-4»6 pour les formais, et de -+- 3,65 à 7,0 et à 9,3 pour les acétals. D'où il résulte que la stabilité vis- à-vis des agents hydratants doit croître du formai du glycol au formai de l'érythrite et au formai de la mannite d'une part, et de celle du formai à celle de l'acétal correspondant, d'autre part. D'après les observations publiées par les auteurs qui ont étudié ces divers corps, cela répond bien aux faits. » Comme la formation des acétals d'alcools monovalents, la formation des acétals d'alcools plurivalents est aussi une réaction limitée. » C. R., 1900, u" Semestre. (T. C\\,\I, N" 13.) 9^ ( 748 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Constitution des dérivés nitrés du diméthylacrylate d'éthyle; nilroacélate d'éthyle ('). Note de MM. L. Bouveaclt et A. Wahi.. « Nous avons montré dans une précédente Note {Comptes rendus, t. CXXXI, p. 68") que l'acide nitrique fumant transforme le diméthyl- acrylate d'éthyle en un corps possédant la composition de son dérivé nitré. Ce dernier ne se dissout pas dans les alcalis étendus et froids, mais la potasse alcoolique le transforme dans un sel de potassium qui n'est pas le sien, mais celui d'un dérivé nitré, son isomère, soluble dans les alcalis étendus. Nous appellerons le premier corps a-, le second ^-diméthylacry- late d'éthyle. Ces deux corps sont différents en ce que le second contient, à l'exclusion du premier, un atome d'hydrogène négatif, remi:^açable par du potassium. » Le f^-nitrodiméthylacrylatc d'éthyle, en effet, se comporte vis-à-vis des alcalis comme le ferait l'acétylacétate d'éthyle. En particulier, si Ton sature d'ammoniac sec sa solution dans l'éther anhydre, il se dépose un sel ammoniacal cristallisé. Ce dernier est instable et perd spontanément du gaz ammoniac en se liquéfiant; traité par l'acide chlorhydrique étendu, il régénère le P-nitrodiméthylacrylate inaltéré. 1) Dans des conditions identiques, l'isomère a se comporte tout différemment. On obtient bien un dérivé cristallisé, mais beaucoup plus stable que le précédent, non dé- composé par l'eau, pouvant cristalliser dans l'alcool méthylique bouillant et fondant alors vers loa^-ioS", L'ammoniaque aqueuse très concentrée fournit le même produit. » Au lieu de posséder la composition G'H"0- AzO'-h AzU^ du sel ammoniacal attendu, ce nouveau composé se trouve représenté par la formule C*H' AzO*-h AzH'. » Ce produit, qui est bien cristallisé et blanc, très soluble dans l'eau, assez soluble dans les alcools méthylique et éthylique, est bien réellement un sel ammoniacal, car l'acide chlorhydrique étendu lui enlève AzH^ en mettant en liberté une huile lourde, d'odeur piquante, qu'on enlève par agitation à l'éther et qu'on purifie par distillation dans le vide. » On obtient ainsi un liquide incolore, bouillant à loS^-ioy" sur aS""* (iS = 1,226. L'analyse montre qu'il constitue bien l'acide CVH'AzO* du sel ammoniacal précédent. » Son poids moléculaire pris dans la benzine est de 182; la théorie exige i33. » Le nouveau composé est un peu soluble dans l'eau, à laquelle il communique une réaction acide; il est miscible avec l'alcool et les autres dissolvants organiques neutres. » Étant partis d'un composé en C et arrivant à un produit en C, nous avons re- (') Insliuil cliiinique de l'Université de Nancy. ( 749 ) cherché ce qu'était devenu le reste de la molécule. Nous avons concentré les eaux mères éthérées d'où s'est déposé le sel ammoniacal, nous avons repris le résidu par l'acide chlorhydrique étendu et l'avons soumis à la distillation. Il a passé dans les pre- mières portions un liquide qui, par sa transformation en iodoforme, d'une part, en semi-carbazone fusible à i86°, de l'autre, a été caractérisé comme étant de l'acétone. » La réaction qui s'est passée peut être représentée par l'équation C'H"AzO'-t-H=0 + AzH' — C»H«0 + G*H'»Az20*. » Or le composé huileux à propriétés acides que nous avons obtenu a la composi- tion C'H'AzO* de l'éther nitroacétique AzO-— GH» — CO^G^H^ Ce dernier a fait l'objet de longues et inutiles recherches de la part de V. Meyer et de ses élèves (V- Meyer et A. Stieber, D. c/i. G., t. V, p. 5i8; V. Meyer et A. Rilliet, D. ch. G., t. V, p. io3o; A. Steiner, D. ch. G., t. V, p. 383 et t. W, p. lôo/J; S. Lewkowitsch, Jour, f. prakt. Ch., t. XX, p. iSg), il a été décrit, il y a longtemps déjà, par M. de For- crand {Bull., t. XXXI, p. 628; Comptes rendus, t. LXXXVIII, p. 974), qui a établi sa constitution, en le transformant par réduction en glycocolle. » Le produit de M. de Forcrand a été obtenu en faisant réagir à chaud le bromacé- tate d'éthyle sur le nitrite d'argent (méthode de V. Meyer); il bout à i5i''-i52'' en se décomposant légèrement. Au contraire, notre composé bout à io5°-i07° sous 20™™, ce qui correspond à 200° sous la pression ordinaire. En fait, quand on le distille à l'air, il se décompose notablement et bout à 190°; mais le dégagement gazeux abaisse certainement le point d'ébullilion. » La grande difl'érence du point d'ébullition (plus de t\0°) ne permet pas de con- fondre ces deux corps; mais, ce qui est très curieux, c'est que notre nitroacétate d'éthyle, réduit par l'amalgame de sodium, fournit aussi du glycocolle. En traitant la solution alcaline ainsi obtenue par l'isocyanate do phényle, nous avons obtenu Vacide ■^-phénylhydan to ïq ue G«H= - Az H — CO — AzH ^ GH= — CO-II identique à celui qu'on obtient dans les mêmes conditions avec le glycocolle. » Les deux acides obtenus par nous fondent en se boursoullant et noircissent à 2o8"-2io° ; Paal, qui a découvert ce corps, indique 196° {D. ch. G., t. XXVII, p. 975). Nous, nous avons trouvé que le point de fusion de ce corps varie notablement suivant la vitesse de la chauffe. )) Il existe donc actuellement deux éthers nilroacétiques ayant les mêmes droits à porter le même nom ; nous n'insisterons pas aujourd'hui sur cette isomérie dont nous notis promettons d'élucider la nature; nous retien- drons seulement que notre éther a-nitrodiméthylacrylique, à l'exclusion de son isomère p, est dédoublé par hydratation en acétone et éther nitroacé- tique. Ceci nous montre que le groupe AzO* est dans sa molécule uni au carbone, et précisément à l'atome de carbone qui tient aussi au groupe- ment CO-C-H\ ( 75o) » Il en résulte que ce corps ne peut avoir pour constitution que ou cw' CH\ '~C = C-CO^C^H% AzO- [I. .:C — CH-CO-C=H^ CH- I AzO* » La formule II contient un atome d'hydrogène négatif et ne peut con- venir qu'à l'isomère p ; la formule I reste donc seule pour l'isomère ce. » Nous considérerons donc comme très vraisemblables ces deux consti- tutions, le dédoublement par l'ammoniac étant représenté par le schéma : CH' CH' ^C = C - CO=C-H= 4- H=0 + AzH^= "^.CO + AzH^CH-- CO^C*H = CH»/ I CH»/ I AzO- AzO = » Le nitroacétate d'élhyle est un produit d'un grand intérêt dont nous entendons faire une étude approfondie : il est doué de propriétés acides très nettes, grâce à son groupe CH^ uni à AzO- et à CO^CH". Les sels alcalins sont très stables, non dis- sociés par l'eau; son sel d'argent, obtenu par double décomposition, cristallise dans l'eau bouillante en fines aiguilles. » 'Le sel de potassium C'ii''KzO''K est très soluble dans l'eau, peu soluble dans l'alcool chaud, où il cristallise en beaux cristaux, feuilletés blancs : il déflagre 1res vivement sur la lame de platine. « CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la présence simultanée de saccharose et de gen- tianose dans la racine fraîche de gentiane. Note de MM. E.m. Bourquelot et H. Hékissey. « Dans une Note précédente ('), nous avons donné un procédé nou- veau d'extraction de la gentiopicrine que renferme la racine fraîche de fifentiane jaune. Au cours tles manipulations qu'il comporte, nous avons eu l'occasion de retirer, en outre, une certaine quantité de gentianose, sucre (') Em. BouiiQL'ELOT et H. Héiussey, Sur la préparation de la gentiopicrine, glu- coside de la racine fraîche de gentiane {Comptes rendus, t. CXXXI, p. ii3; 1900). ( 7^1 ) dont l'un de nous avait donné antérieurement, en collaboration avec M. Nardin, un mode spécial de préparation ('). » Mais ce gentianose n'est pas la seule matière sucrée que nous ayons pu mettre en évidence. L'examen polarimétrique de certaines cristallisa- tions nous ayant fait supposer que ces dernièies contenaient un sucre à pouvoir rotatoire plus élevé que celui du gentianose, nous avons cherché à isoler ce sucre et à en déterminer la nature. » Après de nombreux tâtonnements, nous avons réussi à séparer, à l'état de pureté, un sucre qui s'est trouvé être du saccharose. Voici, aussi succinctement que possible, la marche qui nous a permis d'arriver à ce résultat. )) On a vu, dans la Note relative à la préparation de la gentiopicrine, que les masses de cristaux de ce glucoside obtenues en premier lieu ont été tout d'abord essorées à la trompe. Ce sont les eaux mères recueillies dans cette opération qui contiennent la majeure partie des deux sucres. 1) Ces eaux mères ont été additionnées d'une assez forte proportion d'alcool à 95°. Le mélange s'est partagé en deux portions : l'une, de consistance d'extrait, fortement colorée, occupant la partie inférieure du vase; l'autre, liquide, très limpide et peu foncée, surnageant la précédente. Le liquide limpide a été distillé au bain-marie, après quoi le résidu a été évaporé en consistance d'extrait mou. Cet extrait a été traité à l'ébullition à deux reprises différentes, par trois fois son poids d'alcool à gS", dans un ballon relié à un réfrigérant à reflux. Les liquides alcooliques, filtrés et abandonnés un certain temps à eux-mêmes, nous ont fourni des cristaux dont le pouvoir rotatoire était sensiblement celui du gentianose. » Quant au produit non dissous, il était devenu presque pulvérulent et de couleur jaune clair. On l'a traité à trois reprises différentes par de l'alcool mélhylique à 99 pour loo bouillant. Les liqueurs méthyliques ont été rassemblées et filtrées; après quoi on les a additionnées de leur volume d'éther sans mélanger. « Il s'est ainsi déposé, peu à peu, sur les parois du vase, de petits amas sphériques de cristaux blancs plus ou moins englobés dans une masse extractive foncée. Ces cristaux ont été séparés à la main, lavés d'abord à l'alcool mélhylique froid, puis traités à plusieurs reprises par de petites quantités d'alcool mélhylique bouillant. » Le produit ainsi purifié a été redissous à chaud dans l'alcool mélhylique conte- nant 12 à i3 pour 100 d'eau. Après refroidissement, il s'est déposé, peu à peu, des cristaux assez volumineux, complètement blancs, présentant l'apparence des cristaux de sucre de canne. Les déterminations qui suivent, effectuées sur les cristaux dessé- chés, montrent, du reste, qu'on avait bien affaire à ce dernier sucre. (') Em. Bourquelot et L. Nardin, Su/- la jjitiparation du gentianose {Comptes rendus, t. C.VXVI, p. 280; 1898). ( 752 ) » 1° Point de fusion. — Les cristaux fondent à i79°-i8o° (corr. ). » 2° Pouvoir rot aloire. — (Observation faite à 2o''-2r°) : /) — 0,239; v = \S,oi; 1^1; a = -l-2°i6' ou 2°, 26';, d'où 2x0,209 ' » Ce sucre ne présente pas de phénomène de multirotation. » 3" Interversion. — Les cristaux ne réduisent la liqueur cupropotas- sique qu'après interversion par un acide. » Des essais comparatifs ont été faits, quant à l'interversion par les acides, avec une solution de sucre de canne et une solution du sucre pro- venant de la gentiane. Chacun des essais a porté sur une solution aqueuse renfermant, pour 100", 4^'' de sucre et 8 gouttes d'acide sulfurique. L'in- terversion a été effectuée en maintenant les deux solutions, pendant dix minutes, dans un bain-marie bouillant. Après refroidissement, on a examiné au polarimèlre et l'on a trouvé, pour l'un et l'autre liquide, une même déviation à gauche de i°4o' (température de l'observation : iG"). » Le produit cristallisé était donc bien du saccharose. » La présence simultanée de gentianose et de saccharose dans un même organe végétal, rappelle une observation analogue faite en 1877 par M. Villiers ('), qui a trouvé dans la manne de Y Alhagi Maurorum Tourn., à la fois, du mélézitose et du sucre de canne, ce qui avait fait penser à M. Berthelot(^) qu'il devait y avoir une parenté entre le mode de forma- tion de ces deux sucres. » Il y a toutefois, dans notre observation, une différence qui mérite l'attention. En effet, il ressort d'expériences sur le gentianose antérieure- ment publiées que ce dernier sucre, dont la constitution exacte reste encore à fixer, renferme tout au moins les éléments du saccharose ('). Il se pourrait donc que le sucre de canne que l'on trouve dans la racine fraîche de gentiane provienne d'un dédoublement particulier du gentianose lui-même. » (') A. Villiers, Recherches sur le mélézitose {Bull, de la Société chimique, t. XXVil, ]). 98; 1877). (^) M. Berthelot, Remarques sur la Communication précédente de M. Villiers (Même Recueil, t. XXVII, p. loi; 1877). (') Em. Bourquelot, Sur la pJiysiologie du gentianose ; son dédoublement par les ferments solubles {Jour/i. de Pharm. et de Chim.. 6"' série, t. VII, p. 869; 1898). ( 753 ) CHIMIE VÉGÉTALE. — Note sur un glucoside nouveau extrait des graines c?'Erysimum, de la famille des Crucifères. Note de MM. Schlagdenhauffen et Reeb, présentée par M. Guignard. « Le myronate de potassium, sorte de glucoside salin qui fait partie constitutive de la graine de moutarde noire en même temps que. la myro- sine, se dédouble, en présence de l'eau et dans des conditions convenables de température, eu sulfocyanate d'ailyle, glucose et sulfate acide de potas- sium. C'est à Bussy que sont dus les premiers travaux relatifs à ce sujet. » Après lui, Ludwig et Lange, Ritthausen et Stoffmann ont constaté que les essences résultant du dédoublement d'autres graines de la même famille variaient entre elles d'une façon notable sans que la nature de la réaction soit changée. » Dans ses remarquables recherches sur la localisation des principes actifs des Crucifères, M. le professeur Guignard a démontré avec une rigueur absolue que le ferment, ainsi que les principes dédoublables, étaient contenus dans des cellules spéciales qu'on pouvait distinguer à l'aide de réactifs microchimiques aussi bien dans la graine que dans les feuilles, les tiges et la racine. En multipliant ses expériences sur de nom- breuses espèces contenant des proportions variables de myrosine, de sini- grine, de sinalbine ou autres principes analogues, l'éminent botaniste n'a jamais manqué de contrôler ses prévisions théoriques. » Existe-t-il dans cette famille d'autres composés à côté de ceux qui ont été signalés jusqu'à présent? C'est là une question que nous nous sommes posée à la suite de la dégustation d'un certain nombre de graines du genre Erysimum qui présentent une amertume très prononcée, sans trace d'odeur d'essence de moutarde. » Celles à'E. cheiranthoides, E. virgatum, Perofskianum, australe, pul- chellum et nanum compactum, aureum se trouvent dans ce cas. » Or comme nous disposions d'une certaine quantité de ces dernières, nous les avons utilisées pour une étude spéciale. Nous avons eu la bonne fortune d'y déceler la présence d'un principe glucosidique amer analogue à celui du Cheiranthus Cheiri et qui doit, au point de vue de ses propriétés physiologiques, être rangé dans le groupe de lu digitaline. » La première partie de cette Note a pour objet de faire connaître le mode de préparation, les propriétés et l'analyse de ce composé auquel ( 7^4 ) nous donnons le nom d'crysimine; la deuxième est consacrée à la descrip- tion sommaire de ses propriétés physiologiques. I. — Etude chimique. » a. Préparation. — Les graines sont pulvérisées et extraites à l'éther de pétrole. Nous obtenons par évaporalion du dissolvant 22 pour 100 d'huile grasse D^o.921. Le résidu sec est lixivié ensuite avec de ralcool à gS". Les teintures réunies sont éva- porées à consistance d'extrait. Le poids de l'extrait mou est de 6 pour 100 de la quan- tité de semences. » Pour obtenir le glucoside nous reprenons l'extrait par 2.5 fois son poids d'eau. La solution est filtrée. Cette opération exige beaucoup de temps, en raison des matières grasses, cireuses et autres, que l'éther de pétrole n'avait pu enlever. Les colalures sont évaporées à consistance demi-sirupeuse et le glucoside est précipité par du sulfate de soude, sous forme de masse poisseuse. Celle-ci est redissoute ensuite dans de l'eau et la solution additionnée d'une nouvelle quantité de sulfate de soude. On opère de même à deux ou trois reprises jusqu'à décoloration du liquide. » Le glucoside brut est ensuite redissous dans l'alcool. Après vingt-quatre heures de repos, on filtre et l'on évapore à siccilé. Le résidu est repris par de l'eau et la solu- tion est traitée par l'acétate de plomb. L'excès de plomb est enlevé par l'acide sul- furique faible. Après fillration et neutralisation par l'ammoniaque, la solution est évaporée à siccité. Le résidu sec enfin est redissous dans l'alcool, et celte nouvelle solution évaporée abandonne le glucoside à l'état de pureté. i> La solution aqueuse des graines, de même que celle de l'extrait alcoolique, contient, indépendamment du glucoside, un alcaloïde que l'on obtient en épuisant les graines par l'éther de pétrole, puis par le chloro- forme ou l'éther ordinaire et en évaporant le dissolvant. Le résidu conve- nablement traité précipite, par les iodures doubles, le tanin et le phospho- molybdatede sodium. )) h. Propriétés. — Le glucoside se présente sous forme d'une masse amorphe jaune pâle. Il est soluble en toutes proportions dans l'eau et l'alcool, insoluble dans l'éther, le chloroforme, la benzine et le sulfure de carbone. Il est légèrement hygroscopique. » Il fond à 190°; répand à une température plus élevée des vapeurs qui se condensent sous forme de gouttelettes huileuses, brunit et finit par se charbonner. » Chauffé fortement sur la lame de platine, il ne laisse aucun résidu salin; par conséquent le produit d'incinération ne contient ni potasse ni soude. Quand on le calcine avec du nitre et qu'on redissout la masse fondue dans de l'eau acidulée, la solution ne précipite pas par le chlorure ( 755 ) de baryum : preuve de l'absence de soufre. La substance ne contient donc pas de myronate de potasse. » La solution fournit un abondant précipité de bleu de Prusse au contact du cyanoferride de potassium etde fer; déplus, après traitement préalable par l'acide chlorhydrique bouillant et étendu, ou constate la production d'un dépôt résineux, et le liquide, après filtration, décompose la solution cupropotassique. Ces deux réactions caractérisent donc la présence d'un glucoside. c. Coinposilion. gr Matière employée. . . o , 200 CO' o,4i42 d'où C 56, 480 H^O o,i46o H 8,111 0 35,409 100,000 » La formule devient donc C^H'O". IL — Étude physiologique. )) En injectant à des grenouilles une solution d'érysimine, on constate aisément, à l'aide de l'appareil de Marey, que les battements du cœur, tant comme nombre que comme amplitude, varient dans le môme sens qu'après injection de digitaline, et qu'à un moment donné il y a arrêt complet ilu myocarde. Les pigeons et les cobayes se comportent de même. » L'érysimine est donc un poison violent pour les animaux à sang chaud et la grenouille. » Des expériences faites avec le kymographion de Liebig il résulte que la pression sanguine varie en raison inverse du nombre des battements du cœur. » Quand on injecte la solution aqueuse qui provient de l'extrait éthéré ou chloroformique dont il a été question dans la première partie, on obtient la paralysie. M II résulte donc de l'ensemble de ces expériences que les graines û'E/jsimum aiireum, plante d'ornement de nos jardins, contiennent deux principes actifs : l'un de nature alcaloïdique qui provoque la paralysie; l'autre, un glucoside qui constitue un poison violent du cœur. » c. R., 1900, r Semestre. (T. CXXXI, N° 19.) 99 ( 756 ) ZOOLOGIE. — La distribution des sexes dans les pontes de Pigeons. Note de M. L. Cué.vot, présentée par M. Alfred Giard. « On sait qu'à chaque [)onle les Pigeons domestiques et les Colombins exotiques donnent toujours deux œufs, qui éclosent en même temps; une tradition très ancienne, qui remonte au moins à Aristote, veut que ces deux œufs fournissent ordinairement, l'un un mâle, l'autre une femelle; c'est l'opinion courante parmi les éleveurs de Pigeons, et Darwin, Flourens, Reynaud, Fabre-DomergMe, etc., l'acceptent comme démontrée ('). » Reynaud (i8g8, p. io4). — L'expérience prouve que les Pigeons pondent à chaque couvée deux œufs donnant naissance l'un à un mule, l'autre à une femelle. Je consi- dère que la dérogation à cette règle empirique est tout à fait exceptionnelle. » Fabke-Domergle (1898, jj. 2o3). — Il se peut que les jeunes issus d'une même ponte aient été parfois et très exceptionnellement du même sexe, mais le contraire était la règle et la personne chargée de ces Oiseaux (Slreptopelia risoria Swains.) consi- dérait la dirterence des sexes dans une même ponte comme normale. » Il est certain d'autre part que ce n'est pas une règle absolue, car on a signalé souvent des couvées qui comprenaient deux petits de mémeuexe, et il s'est même trouvé un éleveur qui, prenant le contre-pied de l'opinion reçue, prétend qu'il est assez rare que les deux jeunes soient de sexe dif- férent. » Harrison Welr, grand éleveur de Pigeons, cité par Darwin (xSSi, p. 272) rap- porte qu'il a eu souvent deux femelles d'un même nid. Bailly-Maîlre, cité par Giard (1897), tout en admettant que la couvée est le plus généralement formée d'un mâle et d'une femelle, cite un couple de mondains ordinaires qui, trois fois de suite, a donné deux mâles à chaque couvée. De Brisay, cité par Giard, admet pour les Colombes exotiques qu'il peut y avoir des couvées unisexuées; il a eu un couple de Pigeons salin qui, pendant dix ans, sur une cinquantaine de petits, n'a donné que deux femelles, et des Colombes diamant qui, sur treize petits, ont fourni une grande majorité de femelles. Keray Saint-Loup (1898) a élevé un couple de Ramiers capturés dans un même nid; tous deux étaient mâles. Guyer C^) a disséqué dix-huit Pigeons, (') On trouvera les indications bibliographiques relatives aux auteurs cités, dans mon ^léino'ne. Sur la détermination du scvc cliez les animaux {Bulletin scienti- fique de la France et de la Belgique, I. XXXIl, p. 462; 1899). (^) Guyer, Ovariati structure in an abnormal Pigeon (Zoological Bulletin . t. II, p. 211; 1899). ( 75? ) produits par des hybrides de Streptopelia risoria et de Columba alba : sept paires comprenaient mâle et femelle, une paire renfermait deux mâles, et une paire deux femelles. Thauziès, éleveur de Pigeons voyageurs, cité par H. de Varigny (1898), pense qu'il est assez rare que les deux jeunes soient de sexe différent; il mentionne en particulier sept pontes sur lesquelles il trouve cinq fois deux mâles, une fois deux femelles, et une fois seulement un mâle et une femelle; une paire de sujets ne lui a donné que des mâles durant trois ans consécutifs. » Mais, en somme, quelles que soient les contrarlictions des obser- vateurs cités plus haut, les uns et les antres admettent que le sexe des deux Pigeons d'une couvée n'est pas distribué au hasard, qu'il suit une certaine règle, phénomène dont on ne connaît pas d'autre exemple chez les Vertébrés. » Pour élucider la question, j'ai examiné soixante-cinq pontes de Pigeons voyageurs (Columba livia Briss.) élevés dans mon laboratoire, en m'assnrant avec grand soin que les œufs pondus provenaient bien de la même mère : j'ai trouvé 17 fois deux mâles, 14 fois deux femelles, et 34 fois les deux sexes. Or, le calcul des probabilités nous apprend que, si l'on jelte 64 fois en l'air deux pièces de monnaie, il est probable que l'on aura 16 fois deux faces, 16 fois deux piles, et Sa fois une face et une pile, chiffres à peu près identiques à ceux que j'ai trouvés pour mes Pigeons. » La comparaison avec les pièces de monnaie n'est pas tout à fait exacte; en eilet, ces dernières ont autant de côtés pile que de côtés face, .tandis que les Pigeons présentent normalement un excès de naissances masculines : ainsi les soixante-cinq pontes de Pigeons renfermaient 68 mâles et 62 femelles; en calculant sur ces bases, on trouve qu'il y a probabilité pour avoir 17,7 fois deux mâles, 14,7 fois deux femelles et 32,4 fois un mâle et ime femelle. L'identité avec les chiffres expérimen- taux est encore plus frappante. » Il n'y a donc aucune loi de distribution des sexes dans les pontes de Pigeons, pas plus que dans les familles humaines ou les portées d'animaux domestiques, et il faut abandonner définitivement le préjugé «le la bisexua- lité ordinaire des pontes. » Une autre tradition attribue aux pontes bisexuées une particularité des plus curieuses : Aristote avait remarqué que c'était « le plus souvent le premier œuf pondu qui donne le mâle », et Flourens, en 1864, a confirmé le fait pour 1 i pontes étudiées par lui; i i fois de suite le premier œuf donna un mâle et le second une femelle. Jusqu'ici, personne que je sache n'a mis en doute l'assertion d'Aristole. A mon tour j'ai étudié 20 pontes ( 758) bisexuées, dans les conditions suivantes : les deux œufs, qui sont pondus à un ou deux jours d'intervalle, étaient dès leur apparition marqués d'un numéro sur la coquille; pour reconnaître le sexe, je disséquais les jeunes un ou deux jours avant qu'ils éclosent; j'étais donc bien sûr de ne pas me tromper, ni sur le sexe, facile à reconnaître par dissection, ni sur le numéro d'apparition de l'œuf. Or, sur les 3o pontes, le premier œuf dans i5 cas a donné un mâle, et dans les quinze autres a donné une femelle. Il y a donc autant de chance^ pour que la première naissance soit mâle que pour qu'elle soit femelle, exactement comme dans les familles humaines qui ont deux enfants, fdie et garçon; et ce second préjugé du premier œuf mâle doit être abandonné comme celui de la bisexualité des pontes; le Pigeon ne présente absolument rien d'exceptionnel au point de vue du sexe. Comme il est extrêmement peu probable que Flourens soit tombé sur une malencontreuse série de 1 1 pontes bisexuées, et toutes à premier œuf mâle, il est à penser qu'il n'a pas fait l'expérience lui-même, et qu'il a été trompé par quelque subalterne. » Enfin, j'ai profité de mon matériel pour déterminer la proportion normale des sexes chez le Pigeon voyageur; j'ai disséqué en tout i36 Pi- geons nouveau-nés, qui m'ont fourni 73 mâles et 63 femelles, soit une proportion de 1 13,87 roules pour 100 femelles. Il y a donc, dans les nais- sances, une notable hyperandrie, fait qui avait été également remarqué par Darwin pour les Pigeons adultes. On sait, du reste, que l'hyperandrie est très fréquente chez les Oiseaux sauvages ou domestiques (Faisans, Dindons, Canards, Passereaux, etc.); les Pigeons, malgré leur stricte mo- nogamie, ne font pas exception à la règle. » ZOOLOGIE. — Contributions à l'étude des phénomènes de métamorphose chez les Diptères. Note de M. C. Vasey, présentée par M. Alfred Giard. « Dans cette Note préliminaire, nous nous occupons surtout des phé- nomènes d'histolyse ches les OEstrides et les Chironomes. » Les OEstrides n'ont jamais été étudiés au point de vue des phéno- mènes internes des métamorphoses; cela est dû en grande partie ti ce que l'état de pupe est très difficile à se procurer. Le Gastrophilus equi, par exemple, a sa larve qui achève son développement fixée dans l'estomac du cheval et, au moment de la nymphose, soit de juillet à septembre, elle abandonne sou hôte et est rejetée avec les excréments. Vu ces circon- ( 759 ) stances, il est très difficile de recueillir des exemplaires de pupes aux diffé- rentes périodes de la nymphose. Nous avons pu, durant cet été, élever artificiellement des larves et assister à tout le détail de leurs transforma- tions. >) Les modifications externes, déjà vues en grande partie par Numan, Joly et Brauer, peuvent se diviser en un certain nombre de stades. » Au début de la pupalion, les stigmates postérieurs se rétractent, la coloration générale du tégument est jaunâtre et la tête reste mobile, mais les mandibules sont plus ou moins rétractées; puis la région postérieure du corps brunit à partir des stig- mates postérieurs jusque sur les quatre derniers segments, la tête est encore bien distincte, mais n'est plus mobile. Le brunissement du tégument s'étend de plus en plus d'arrière en avant et devient bientôt complet; la région de la tête se modifie et les stig- mates antérieurs font saillie. Le tégument devient opaque, noirâtre et se plisse sur- tout dans la région postérieure; il se détache alors facilement du corps de la pupe. Les larves entrées en nymphose au mois de juillet m'ont donné en août-septembre des adultes mâles et femelles. L'opercule, qui ne contient jamais les stigmates antérieurs, est détaché par l'action d'une vésicule céphalique qui peut être ou seulement frontale ou comprendre dans certains cas toute la tète. » Nous avons pu suivre les battements du cœur pendant les premiers jours de la nymphose, nous n'avons constaté qu'un simple ralentissement de celui-ci. » Les phénomènes internes sont très intéressants à cause de la beauté des éléments histolo£;iques. » Au début de la nymphose, les éléments figurés du sang, caractérisés par leur protoplasme réticulé, se multiplient très activement et viennent se localiser sur les trachées et l'hypoderme, quelques-uns sur les muscles. L'attaque de ces tissus par ces éléments, les phénomènes de phagocytose et la formation des Kœrnchenkugeln sont très nets et les plus beaux exemples nous sont donnés par l'histolyse des cellules tra- chéennes. » Ces cellules, dont l'ensemble forme une masse rouge dont la coloration est due à de l'hémoglobine, sont des cellules adipeuses ayant perdu leur réserve de graisse et dans lesquelles se sont ramifiées des trachées; ces dernières semblent avoir conservé leur individualité même dans leurs plus fines ramifications. Ces cellules, décrites tour à tour par Scheiber, Enderlein et i^renant, sont de très grande taille, o™™,i de dia- mètre. Dans une nymphe de quinze jours, on assiste très bien à la pénélration des Kœrnchenkugeln dans certaines de ces cellules, produisant des échancrures sur le bord des cellules trachéennes et restant toujours en contact avec le protoplasme de ces cellules; ces phagocytes se creusent dans ces cellules de véritables canaux dont ils occupent complètement la lumière, et cela dans des cellules trachéennes qui présentent encore leur aspect histologique normal soit au point de vue nucléaire soit au point de vue protoplasmique, car dans le protoplasme on voit encore les ramifications tra- chéennes. ( 76o ) » Les troncs trachéens, les muscles, Thypoderrae, le tube digestif présentent aussi ces phénomènes de phagocjtose et rappellent les faits observés cher les Muscides par Kowalevsky et van Rees. » Ainsi chez les OEslricIes, comme chez les Muscides, la destruction des tissus a lieu par des phagocytes qui ne sont autre que les éléments figurés du sang, mais il ne peut eu être de même chez certains Chironomes. » Les larves des Cliironomus plumosus, dorsalis, etc., sont ces larves rouges que l'on trouve si communément dans nos ruisseaux; chez elles, ainsi que l'a montré Cuénot ('), le liquide sanguin contient en dissolution de l'hémoglobine, mais aucun élément figuré; pourtant, dans leurs recher- ches, RowHJevsky et Mi;dl et Hammond (-) ont montré qu'il v avait des Kœrnchenku geln. Par quels éléments se fait la phagocytose? » Wielowiejski (') divise le tissu adipeux des larves de Chironomes en tissu externe et tissu interne tous les deux d'apparence lobée. Nous avons étudié avec détail toutes les parties de ce tissu adipeux. Dans la région abdominale de la larve, le tissu interne forme un réseau très lâche qui ne subit aucune modification durant la nymphose, le tissu externe est vésiculeux et les cellules ont un aspect jaunâtre indiqué par Cuénot et d'après lequel il présume que c'est là que se fait l'élaboration de l'hémoglobine. Dans la région ihoracique, les cellules adipeuses internes ou externes sont identiques, formant des bandes à protoplasma jaunâtre, condensé, où il est difficile de préciser nettement la limite des cellules, mais on y distingue toujours de très petites vacuoles. » Lors de la nymphose, la larve faiblement pourvue d'appareils respiratoires subit une mue et alors la pupe présente une paire de houppes trachéennes thoraciques. Les segments de celte pupe sont immobiles, sauf dans la région moyenne de l'abdomen; aussi la pupe se déplace-t-elle dans l'eau par (lexion de cette région. » L'examen des modifications duianl la nymphose montre que le tissu adipeux dans la région thoracique et la région caudale se résout en cellules adipeuses individualisées, caractérisées par leur couleur jaunâtre et la présence de vacuoles; leur protoplasme est ponctué par des granules graisseux. » Ces éléments sont les phagocytes; ils se placent sur les trachées et surtout sur les muscles thoraciques et caudaux, et nous avons pu, sur nos préparations, suivre leur action sur les muscles qui, histologiquement, ne semblent pas modifiés, et les voir se charger de plus en plus de granules graisseux. » Quant aux muscles de la région abdominale moyenne qui sont encore actifs, ils ne sont nullement attaqués par ces éléments et dans leur voisinage les cellules adipeuses ne se modifient pas. (') Cuénot, Le sang chez les Invertébrés {Arch. de Zool. expér., 1891). (-) MiALi. et tlAHMOND, The development of the head of the Imago of Chiro- noinus ( '/'raiis. of the Linn. Soc. 189a). (') WiELOWiEJSKi, Ueber das BLulgewebe der InsekleniZeitsch.f. wiss. ZooL,\^%&). ( 76i ) » Vers la fin de la nymphose beaucoup de ces phagocytes se placent sous l'hypo- derme larvaire, qui, dans la plupart des cas, se maintient, et constituent un tissu sous- hypodermique ou bien ils s'assemblent pour donner le tissu adipeux de l'adulte. I) Les glandes salivaires, si curieuses au point de vue histologique, semblent dégé- nérer en dehors de l'action phagocytaire ; leur protoplasme se creuse d'un grand nombre de vacuoles à contenu graisseux, et ce n'est que secondairement qu'appa- raissent les phagocytes. » Au mois de septembre nous avons eu des larves qui se sont transformées en adultes en deux jours; chez celles-ci les phénomènes de phagocytose ont été incom- plets durant la nymphose et l'on trouve chez, les adultes des cellules des glandes sali- vaires isolées et vésiculeuses commençant à être attaquées par les phagocytes, et aussi des débris de muscles thoraciques dans le tissu adipeux. » Dans un prochain Mémoire nous nous occuperons de l'étude critique et détaillée de ces faits et des phénomènes de nymphose chez d'autres Tipulides et Muscides. « ZOOLOGIE. — La reproduction sexuée chez les Ophryocystis. Note de M. Louis Léger, présentée par M. Alfred Giard. « J'ai montré, dansuneNote précédente, les affinités étroites qui relient Xe^Schizocystis Avw Ophryocystis el\e,i, caractères communs qui permettent de rattacher ces deux genres aux Grégarines. L'étude de la rej)roiiuclion sexuée chez les Ophryocystis affirme encore ces relations, en même temps qu'elle met en lumière un des plus beaux exemples d'isogamie qu'on puisse rencontrer dans la série zoologique. » J'ai suivi ce processus sur plusieurs espèces nouvelles d Ophryocystis que je vais seulement signaler ici réservant leur descri|)li()u |)our un pro- chain Mémoire : 0. Hagenmulleri n. sp. daV Olocrates gibbus Fab., 0. Mesmli n. sp. du Tenebrio mulilor ]j., 0. Caulleryn u. sp. du Scaurus trisiis Ol. ainsi que sur O. Schneineri Lég. et Hagen. du Blaps inagica Erichs. Chez toutes ces espèces, il présente une assez grande uniformité et concorde avec les faits observés par A. Schneider chez 0. Butschlii Sclin., c'est-à-dire multi- plication des noyaux dans chaque gamète et conjugaison de deux d'entre eux pour donner le noyau du sporocyste. » J'ajouterai quelques détails à ces premières observations, en prenant comme type 0. Mesnili et 0. Hagenmutlen, chez lesquels j'ai observé fré- quemment la schizogonie. » Les individus qui vont se conjuguer sont faciles à distinguer des schizonles par ( 762 ) leur forme arrondie et les caractères de leur cytoplasma et de leur noyau. Leur cylo- plasma aréolaire montre une grande affinité pour l'orange, tandis que celui des sclii- zontes retient fortement l'hématoxyline. (La même particularité exisle chez Schizo- cystis.) Ils s'accolent étroitement deux à deux pour former un kyste ovoïde avec une cloison équatoriale constituée par le plan d'accolement. Dans chaque gamète, le noyau, primitivement sphérique avec sa chromaline condensée en un gros grain central, perd sa paroi etdevient rameux. Sa chromatine se montre alors sous forme d'un peloton irrégulier qui se divise en plusieurs petits corps chromatiques secondaiies visibles dans le suc nucléaire fortement coloré. Puis le noyau se divise, mais sans qu'on puisse reconnaître nettement une mitose typique. Les corps chromatiques se partagent en deux groupes aplatis qui s'écartent l'un de l'autre, en suivant ordinairement une di- rection perpendiculaire au grand axe du kyste. D'abord reliés par le suc nucléaire, ils s'éloignent de plus en plus jusqu'à se séparer complètement, pour former deux noyaux filles qui se portent latéralement sur le côté de chaque gamète. L'un de ces noyaux est appelé à dégénérer. Sa chromaline se rassemble en un amas autour duquel le pro- toplasma se creuse d'une vacuole. Dans cette vacuole, on voit fréquemment l'amas chromatique se diviser de nouveau en deux petits groupes dont la disposition affecte l'apparence de mitoses; mais cette évolution n'est jamais poussée plus loin, car cette disposition persiste dans le reliquat kystal, longtemps même après la formation du sporocyste. Quant à l'autre noyau, il subit une nouvelle division ayant pour résultat d'éliminer encore une certaine quantité de chromatine, bientôt englobée dans une vacuole au sein de laquelle elle reste longtemps visible sous forme d'un amas granu- leux. » La réduction terminée, le pronucleus restant, dans lequel on peut compter diffi- cilement quatre petits corps chromatiques au milieu d'un suc nucléaire vivement co- loré, gagne à peu près le centre du gamète. Autour de lui se condense un amas sphé- rique de protoplasma formatif qui se distingue du protoplasma résiduel cantonné au pôle, par son affinité plus grande pour les colorants basiques. Ainsi se forme un spo- roblasle. » Les mêmes phénomènes se déroulent à peu près simultanément dans l'autre gamète, et les deux sporoblastes marchent l'un vers l'autre, leur noyau placé superficiellement et tourné vers la cloison du kyste avec laquelle ils arrivent bientôt en contact. A ce moment, celle-ci se résorbe et les deux sporoblastes fusionnent intimement leur noyau et leur protoplasma pour former un sporocyste unique ovoïde. Dans celui-ci se voit le noyau de conjugaison, dont les corps chromatiques ne tardent pas à s'agglomérer en un gros corps central. Enfin une paroi apparaît qui isole définitivement le sporocyste du protoplasma résiduel, visible dans chaque gamète, sous la forme d'une calotte polaire dans laquelle on distingue longtemps encore les grains chromatiques de réduction. » Le développement ultérieur du sporocyste est absolument identique à celui des Grégarines, et aboutit, après trois divisions successives du noyau de conjugaison, à la formation de huit sporozoïtes. » Parfois il arrive, comme chez O. Bulschlii, que la cloison du kyste ne se résorbe pas. Chaque sporoblasle donne alors un sporocyste parthénogénétique et le kyste mûr renferme aussi deux sporocystes. Mais ceux-ci sont toujours plus petits que le sporo- cyste unique résultant du processus sexué. Plus rarement, un seul sporocyste se forme ( 763 ) dans l'un des gamètes, raulre restant stérile sans doute à cause du reiaid apporté dans les phénomènes de réduction de son noyau. )) Le fait que chaque gamète peut, sans fécondation, donner néanmoins naissance à un microsporocyste parthcnogénétique montre que, suivant l'expression deGiard, les deux pamètes ont potentiellement !a même valeur et qu'il y a isogamie parfaite. Il porte, en outre, à penser que, chez les Grégarines qui montrent des micro et des macrosporocystes, ces derniers résultent d'une conjugaison des sporoblastes, tandis que les premiers sont parthénogénéliques et proviennent directement de la transformation de sporoblastes qui ne se sont pas conjugués. )) En dehors de l'intérêt qui s'attache à la connaissance de cette conju- gaison isogamique typique, on voit, par ces observations, que VOphryocysUs présente une sporogonie tout à fait comparable à celle des Grégarines, puisque son sporocyste unique résulte de la conjugaison de deux sporo- blastes dont le noyau a préalablement subi une division réductrice. Il est donc permis de considérer Y Ophryocystis comme une Schizogrégarino caractérisée par sa taille exiguë et sa forme spéciale dues à son habitat particulier et par son kyste monospomcysté. » I.a connaissance de l'évolution de V Ophryocystis me paraît, en outre, jeter quelque lumière sur la phylogénie des Sporozoaires Eclosporès (Metchnikoff) ou TélosporicHes de Schaudinn. Mesnil (') pense que ces Sporozoaires tirent leur origine d'une Grégarine monocystidée intestinale primitive qui aurait donné, d'une part, les Grégarines polycystidées et cœlomiques actuelles et, d'autre part, les Coccidies par exagération du parasitisme intracellulaire, muiliplication des germes asexués, diminution du nombre des sporocystes et passage de l'isogamie à l'hétérogamie. Une telle manière de voir me paraît bien plus solidement assise et simplifiée si l'on considère V Ophryocystis ou une forme schizogonique analogue comme l'ancêtre des Ectosporés : de cette forme schizogonique simple sont dérivés, d'une part, Schizocystis et les Eugrëgarines par une condensation ontogé- nique progressive (la schizogouie n'étant plus représentée chez ces der- nières que par la formation de sporoblastes nombreux dans chaque Gréga- rine conjuguée), et, d'autre part, les Coccidies par adaptation complète au parasitisme intracellulaire (stade Eimcrieu) et l'apparition d'une différen- ciation sexuelle pour assurer la fécondation. » (') F. Mesnil, Essai sur Ici classificcUioii ut r origine des Sporozoaires {Cinquan- tenaire de la Société de Biologie, décembre 1899). C. R , 1900, 2« Semestre. (T. CXXXI, N« 19.) lOO ( 7^>4 ) BOTANIQUE. — Sur le parasitisme du Ximenia americana L. Note de M. Edouard Heckel, présentée par M. Gaston Bonnier. « Dans une précédente Communication dont le sujet a été développé et accompagné de figures dans la Revue générale de Botanique (t. XI, p. 4o i ; 1899), j'ai fait connaître le singulier phénomène qui accompagne la ger- mination des graines de Ximenia americana L. et qui est surtout caractérisé par la transformation des deux premières feuilles en écailles radiciformes pénétrant par géotropisme positif dans la graine entre les cotylédons inclus auxquels elles s'accolent définitivement. » En outre, j';ii montré que les racines sont garnies de suçoirs absolu- ment semblables à ceux des Thesium, ce qui rapproche physiologiquement le groupe des Olacinées (auquel appartient le genre Ximenia) de celui des Santalacées; enfin, j'ai découvert encore que ces suçoirs, à défaut de toute autre plante dans le voisinage ou dans le même pot, s'appliquent sur la plante elle-même (racines, tige ou même graine), fait d'auloparasitisme qui a été depuis longtemps reconnu par J.-E. Planclion (i856) dans VOsyiis alba L. Les affinités morpbologiques et physiologiques sont donc mieux établies avec les Santalacées depuis ces observations. » Mais quelques nouvelles expériences sur ce [jarasitisme des Ximenia m'ont démontré que cette plante, ubiquiste dans les régions tropicales, ne fixe pas indifféremment ses suçoirs sur toutes les plantes au voisinage des- quelles on la place en serre chaude. Des graines fraîches de Ximenia ame- ricana provenant des environs de Librevdle (Gabon, Congo français) ont été semées en fin décembre 1 898 dans des pots renfermant diverses plantes exotiques les plus communes des régions chaudes, un même pot ne ren- fermant du reste que la même espèce; ce sont : Tamarin Jus inlica Ij., Ery- throxylon coca Lam., Chavica officinarum Mig., Hura crepitans L. et Ficus laurifolia Hort. M Voici les résultats de ces expériences après deux années de semis et plein développement des pieds de Ximenia : » I" Auprès de Tamarindus indica, pas de formalion de suçoirs ni de nodosités; la plante était malvenue et paraissait souflVir; » 2° Auprès à'Erylhro.rylon coca, pas de formation de suçoirs ni de nodosités; les pieds sont cependant en bon étal; » 3° Auprès de Cliavica ojjicinuruin, un pied de Aiinenia a loimé de nombreux ( 7^5 ) suçoirs aux extrémités des radicelles, el, sur les mêmes extrémités, des nodosités nombreuses, petites : quelques suçoirs se sonl fixés sur les radicelles de Chavica offi- ciitaruru et les entourent complètement; )) 4° Auprès de Hura crepilans, deux pieds de A'imcnia malvenus el chloroses ont leurs racines pourvues à leurs extrémités de quelques suçoirs avortés ou peu déve- loppés, mais reconnaissables dans les deux cas, et qui ne se sont pas fixés sur la plante voisine; pas de nodosités; » 5° Auprès de Ficus laiirifolia, deux pieds de A^iinenia en bon état ont donné des nodosités et des suçoirs et ces derniers organes ne se sont pas fixés sur la plante voisine, quoiqu'ils fussent bien développés. » Il résulte de cette première série d'expériences : i° qu'une seule espèce parmi les cinq mises en cause a donné lieu à une manifestation évidente de parasitisme de la part du Ximenia bien que, dans tous les cas, les racines des deux espèces mises en présence fussent enchevêtrées étroitement dans le même pot; 2" que, partout ailleurs, les suçoirs tantôt se sont formés sur les racines de Ximenia sans se fixer sur la plante à parasiter, tantôt ne se sont pas formés du tout. » Dans ce dernier cas, le développement normal des Ximenia a semblé étroitement lié à la formation de nodosités ou tubercules qui paraissent jouer un rôle dans la nutrition de la plante parasite : ce rôle est à éclaircir comme la nature de ces tubercules qu'on pourrait rapprocher de celle des tubercules de Légumineuses. » Dans la même famille des Olacinées, les auteurs placent le plus sou- vent le Coula edutis Bâillon, du Congo. J'ai pu examiner des racines récentes de ce végétal, et dans aucun cas je n'y ai trouvé ni suçoirs, ni nodosités; cependant ces racines provenaient de sujets végétant dans leur patrie et avaient été arrachées avec soin. Cette espèce n'est donc pas parasite. Ce caractère négatif, joint à celui qu'a fait valoir M. Van Tieghem dans une étude complète de ce végétal (Journal de Botanique : Étude sur les Coulacées 1898), de la présence de canaux sécréteurs qui n'existent pas dans les Olaci>'ées en général, justifie amplement la création d'une section supé- rieure sous le nom de Coulacées admise |)ar ce savant. Le genre Ongokea du Congo, créé par M. Pierre pour son Ongokea Klaineana, paraît être aussi exempt de parasitisme, mais il n'a pas de canaux sécréteurs comme le genre Coula. La famille des Olacinées, telle qu'elle est constituée aujoiu- d'hui, semble donc manquer absolument d'homogénéité et demander une révision sérieuse. » ( 766) MÉTÉOROLOGIE. — Su/- les projectiles gazeux des canons proposés pour pré- venir la formation de la grêle. Note de MM. G. (ïastise et V. Vermokel, présentée par M. Mascart. « Organisée depuis quelques années en Autriche, dans le Tyrol et en Styrie, où elle a pris naissance, la pratique des tirs contre la grêle s'est largement répandue dans plusieurs provinces de l'Italie. Plus récemment, elle a conquis en France de fervents adeptes, particulièrement dans les localités du Beaujolais qui sont chaque année ravagées par ce fléau. Les résultats obtenus paraissent en général favorables, du moins lorsque l'or- ganisation des tirs embrasse des surfaces de vignobles étendues et con- tiguës. Cependant l'efficacité de cette méthode de défense est loin d'être démontrée. » Les opinions, flottantes quant à l'efficacité des lirs, ne le sont pas moins lorsqu'il s'agit de préciser leur mode d'action. On attribue les mo- difications qui préviendraient les chutes de grêle en provoquant la conden- sation des nuées, soit aux ébranlements de l'air causés parles détonations, soit à l'existence d'un projectile gazeux lancé par le canon et qui attein- drait le niveau des nuées origines ou causes de la grêle, soit à l'anneau ou tore tourbdlonnaire qui apparaît souvent dans le tir et qui semble con- denser une part importante de l'énergie mise en liberté par l'explosion de la poudre. M En présence de ces manières de voir si diverses, nous nous sommes proposé d'étudier expérimentalement les effets balistiques des canons à grêle. » Pour déterminer la nature du projectile, nous avons employé des écrans analy- seurs, c'est-à-dire des cibles susceptibles de conserver la trace des projectiles qui les ont traversées. Ces écrans se composent d'un cadre carré en bois de 4™ à 5'" de côté, renforcé dans les angles par des croisillons. Sur la face antérieure de ce cadre sont tendus, tous les io<"", dans le sens horizontal et vertical, des fils de fer de 2""" de dia- mètre ou un grillage à mailles plus petites. Sur ce réseau nous appliquons des feuilles minces de papier soigneusement encollées de manière qu'elles se rejoignent en empri- sonnant les mailles qui leur servent de support. Pour rendre plus perméables les écrans éléinentalres constitués par chacune de ces inailles, un petit trou triangulaire ou carré est en dernier lieu percé dans leur centre. » Lorsqu'à 6o"' ou 80" de distance on tire iiorizontalement sur une de ces cibles avec un canon ilu format habituel (type syndical chargé de loos'' de poudre de mine), on provoque dans la cible une déchirure en forme daiineau qui mesure environ •>■" ( 767) de diamètre et 20'^'° d'épaisseur. Un canon d'expérience de très petit format, puisqu'il n'admet que 3s'-à4"'' de poudre de chasse comme chargement, développe un trou qui, à 6" de distance, perce la cible exactement de la même manière que les canons du format usuel. La déchirure, parfaitement annulaire, mesure 43°'" de diamètre. La partie de l'écran qui reste intacte au centre de cet arrachement mesure 2 5"°", ce qui implique pour le tore une épaisseur d'environ lo'™. » I/hypolhèse d'un projectile central primaire, qtii précéderait le tour- billon annulaire, est donc contredite par ces expériences. » Au contraire, le tourbillon annulaire, quoique constitué par une masse gazeuse, montre les propriétés d'inertie bien connues du gyrostat. C'est un véritable appareil gyroslatique et aucune forme de projectile i;azeux n'est apparemment aussi apte que celle-ci à la progression. Le tourbillon annulaire roule extérieurement dans le milieu qu'il traverse et dont il repousse et écarte devant lui les couches homogènes. Par succion il entraîne en arrière une petite fraction de ces couches primitivement re- foulées. » Le papier qui garnit les écrans est, au contact du tore, arraché par lambeaux minuscules, comme s'il était transpercé par un projectile solide. Les sommités des branches, les feuilles des arbres, subissent au passage du tore les mêmes déchirements instantanés et le sol est couvert de leurs débris. Cette A'iolence rappelle les effets des trombes, formées aussi de mouvements tourbillonnaires doués d'une grande énergie destructive. » Cependant le projectile annulaire est facilement dévié par des obstacles matériels même assez écartés de sa route, tels que des bâti- ments, des massifs d'arbres, le sol, ce qui rend très aléatoire la précision du tir, même pour les courtes distances de moins de loo"*. Dans le tir vertical, on le voit, le tore est emporté dans la direction du vent. Aussi convient-il, pour des expériences de tir horizontal, de choisir un champ bien découvert et de placer le canon sur un affût élevé de 4™ au moins en relevant proportionnellement la cible. » IjCS obstacles voisins de l'axe tlii tir retardent la progression du tore en augmentant sans doute la résistance des couches d'air qu'il traverse. Si le retard est inégal par la dissymétrie de ces obstacles, l'anneau [)rend une direction curviligne et on le voit souvent, dans ces conditions, frapper à angle droit de la direction du tir. Aussitôt, en eifet, que l'un des bords de l'anneau touche ini obstacle, l'anneiiu tout entier tourne et vient s'écraser normalement sur cet obstacle, montrant ainsi sa résistance à une rupture partielle. Si le tore frappe un fil de (er, ce dernier reçoit un choc ( 768 ) des plus énergiques, sans qne l'anneau soit le plus souvent rompu, et l'on remarque que le fil de fer préalablement tendu est complètement relâché et allongé. Les haubans en fil de fer qui maintiennent verticalement nos cibles ont dû être maintes fois resserrés à la suite de pareils chocs dont leur surface minime semblait devoir les préserver. » L'anneau frappe assez souvent le sol en soulevant une masse de pous- sières. On observe alors que le sifflement qui caractérise sa progression cesse aussitôt, de même que lorsqu'il frappe tout autre obstacle. Cette ob- servation montre bien qu'il n'existe pas d'autre projectile que le tore annu- laire et que c'est à lui seul que l'on doit rapporter le sifflement des canons à grêle. » Souvent, si le tir s'effectue horizontalement mais avec une légère pente en hauteur, le tore est relevé; il passe au-dessus des cibles et saute même par-dessus des bâtiments qui pourraient l'arrêter. On suit nette- ment son trajet dévié par le sifflement qui signale son passage. Au voisi- nage des cibles on peut aussi voir très bien l'arrivée du tore et l'éviter, ce qui implique une vitesse de translation assez faible. Dans le tir vertical l'anneau tourbillonnaire se détache en blanc sur le fond bleu du ciel en présentant, lorsqu'il est vivement éclairé par le soleil, des striations soyeuses avec des zones alternativement brillantes et sombres. » A la Station viticole de Villefranche, M. Grandvoinnet a photographié avec plein succès le tore de grandes dimensions, environ 3'" de diamètre, que forme un canon très puissant d'expérience construit par l'un de nous et qui admet une charge de 1""^ de poudre de mine. C'est, sans doute, ac- tuellement le modèle le plus grand qui existe comme canon à grêle. Nous avons plusieurs fois obtenu des clichés du tore de ce canon en opérant avec des poses de i~ à ^ de seconde. Certains de ces clichés montrent le tore, lorsqu'il est à peu de distance de la bouche à feu, encore entouré au dedans et au dehors de parcelles de poudre en iguition. Dans ces épreuves on ne peut remarquer aucune trace d'un projectile autre que le tore. Le même canon a fourni un tore dont l'ascension a été enregistrée à l'aide du cinématographe de MM. Lumière. La bande pelliculaire obtenue renferme plus de soixante images du projectile annulaire prises à -p^ de seconde les unes des autres, dont cinquante-cinq sont nettement distinctes et mesu- rables, la première ayant 1 3""" de diamètre et la cinquante-cinquième 1 '"'",3. Avec cet engin puissant le sifflement de l'anneau peut être noté durant vingt-cin([ à vingt-six secondes, tandis que les paragrêles ordinaires ne sifflent que pendant douze à treize secondes. » ( 7^9 ) A 4 heures un quiirt, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 5 novembre igoo. Les invasions paléolithiques dans i Europe occidentale. — Les origines de l'Art en France, par le D"" Paul Girod. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1900; I fasc. in-S". (Hommage de l'Auteur.) (Présenté par M. Gaudry pour le prix Jérôme Ponti.) Calendrier grégorien et réforme grégorienne. Détermination de la date de la pleine lune pascale, et. par suite, de la fête de Pâques, par H. Meiliieurat. Paris, Gauthier- Villars, 1900. (Hommage de l'Auteur.) A la conquête du Ciel! Contributions astronomiques de F.-C. deNAsicus, en quinze Livres. Livre T, 2* partie, fasc. I. Nantes, 1900; i fasc. in-8°. (Hom- mage de l'Auteur.) Conservatoire national des Arts et Métiers. Cours publics et gratuits de Sciences appliquées aux Arts, année 1900-1901. Paris, Imprimerie Natio- nale, 1900; I feuille, pet. in-f". Bulletin de la Société de l'Industrie minérale, publié soiis la direction du Conseil d'administration. 3^ série, t. XIV, 3* livraison (2* partie), 1900; Congres international des Mines et de la Métallurgie. Saint-Étienne; i vol. in-S" et I fasc. in-f°. Annales de la Société d' Émulation du département des Vosges, LXXVP an- née, 1900. Épinal-Paris, 1900; 1 vol. iu-S". MiKOLAJ RoPERNiK. Czesc picrvt^sza : studya nad pracami Kopernika oraz materyaiy biograficziie, opracowai i zébrai Ludwik Antoni Birkenmajer. W Krakowie, Sk'ad glôwny \v Rsiegarni Spolki Wydawniczej polskiej. ( 77'^ ) W drukarni C. K. Uniwersytetu Jagielloriskiego pod zarzadem Jôzefa Filipowskiego. Cracovie, 1900; i vol. in-4''. (Envoi de l'Académie des Sciences de Cracovie.) Total solar éclipse ofigoi, may 17-18. Informations for obsen^ing parties and climatological conditions along the track of the Moon's shadow. Batavia, 1900; I fasc. in-8°. Archives Néerlandaises des Sciences exactes et naturelles, Série II, l. IV, i" livraison. La Haye, Martinus Nijhoff, 1900; i fasc. in-S". El Pensamienlo Latino, ano I, Niim 1, 2. Santiago de Chile, 1900; 2 fasc. in-S". On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augusiins, n° 55. ^Depuis 1836 Its COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année deux yolurae» In i' Deui fables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque Yoluraê. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix de Pabonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. - Départements : 30 fr. - Dnion postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. • Ou souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Ferrsn irères. iChaix. Jourdan. Ruff. Amiem CourtiD-Hecquet. ( Germain et Grassin. Angers _ , ( Gastineau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. / Feret. Bordeaux 1 Laurens. ( Muller (G.). Bourges Renaud. ( Derrien. F. Robert. Oblin. ' Uzel frères. Caen Jouan. Chamberv Perrin. Henry. Lorient. Brest. Cherbourg Clermont-Ferr. ' Marguerie. I Juliot. ' Bouy. i Nourry. Dijon .' I Ratel. ( Rey. Lyon. Marseille. . ■ . Montpellier . Moulins.. .. Nancy Nantes Nice. Nîmes . . Orléans Poitiers. . Douai. Grenoble. 1 Lauverjat. I Degez. 1 Drevet. I Gratier et C" La Bochelle Foucher. Bourdignon. Dombre. Thorez. Quarré. Rennes . . . . Rochefort . Rouen S'-Etienne . Toulon . Toulouse.. Le Havre . LUle, Tours.. Valenciennes . chez Messieurs : Baumal. M"* Texier. Bernoux et Cumin Georg. Côte. Savy. Vitte. Ruât. Va la t. Coulet et fils. Martial Place. Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. Guist"l»au. Veloppé. Barma. Appy. Thibaud. Luzeray. Blanchier. Marche. Plihon et Hervé. Girard (M"") Langlois. Lestringant. Chevalier. Ponteil-Burles. Kumèbe. Gimet. Privât. Boisselier. Péricat. Suppligeon. Giard. Lemattre. On souscrit, à l'Étranger, Berlin. Bucharest. chez Messieurs : Amsterdam. f Fe'kema Caarelsen ■ I et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C'". Dames. Friediander et fils. I Mayer et Muller. Berne . Schmid et Francke. Bologne Zanichelli. Lamertin. Bruxelles J Mayolezet Audiarte. Lebégue et C". Sotcheck et C". Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC" Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Sceber. Gand Hosle. Gènes Beuf. , Cherbuliez. Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères Benda. Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig ( Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. Londres Luxembourg . . Madrid Genève. . Lausanne. Liège. ( Desoer. \ Gnusé. Milan .... Moscou. . . . Naples . . . . New-York Odessa Oxford Palerme Porto Prague..., . . . Rio-Janeiro . Rome . Rotterdam . Stockholm.. S'-Petersbourg. Turin. Varsovie. Vérone. . . Vienne . ZUrich . chez Messieurs : iDulau. Hachette et G'*. Nutt. V. BUck. Ruiz et C'v Romo y Fusse!. ) Capdeville. l F. Fé. ( Bocca frères. ( Hœpli. Tastevin. ( Marghieri di Gius. ( Pellerano. I Dyrsen et Pfeiffer. I Stechert. ( LemckeetBuechner Rousseau. Parker et C' Reber. Magalhaés el Monii. Rivnac. Garnier. j Bocca frères. ( Loescheret C'*. Kramers et fils Samson et Walli ( Zinserling. j Wolir. ! Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergetSellier. Gebethner et WolIT, Drucker. Frick. Gerold et C'. Meyer et Zeller. A J TABLES GËNÉBALES DES COUPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 3i. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4*; i853. Prix 16 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume 10-4"; 1870 Prix 15 fi. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume iu-4'; 1889. Prix 15 fr. SDPPLËMENT AUX COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Dehbès et A.-J.-J. Solieb. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Comètes, par M. Himikn.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Cliddi Beknàbd. Volume in-4°, avec 82 planches ; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedbx. — Kssai d'une réponse a la question de Prix proposée en i8bo par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- « mentaires, suivant l'ordre de leur superposition . — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature • des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bbomn. In-4°, avec 27 planches; 1861.. , 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences K 19. TABLE DES ARTICLES. (Séance du i> novembre 1900.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Peurotin. — Sur la vitesse de la lumière 7^' M. S. -P. Lanoley. — Sur les derniers résul- tats obtenus dans l'étude de la partie Pages. infra-rouge du spectre solaire 704 M. J. Janssen. — Remarques sur la Com- munication précédente de M. S.-P. Lan- Sl«y 7-^7 NOMINATIONS. Liste de deux candidats (|ui doit être ]iro- sentce à M. le Ministre de l'Instruction pu- blique pour la cliairede Physique générale I et mathématique, laissée vacante au Collège de France par le décès de M. Bertrand : I 1° M. Bril/oiiin, 2° M. Marcel Deprez — 788 aiEMOIRES PRESENTES. M. GtJARiNi soumet au jugement de l'Aca- démie une Note ayant pour titre : <. Expé- riences de télégraphie à un seul /il et sans lil par courants hertziens et un simple téléphone comme récepteur » 789 M. Antoine Gros adresse un Mémoire inti- tulé : c( La lumière incolore et les cou- leurs » ".'. . ■ 739 CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Ouvrage relatif à Copernic, publié sous les auspices de l'Académie des Sciences de Cracovie 789 M. le Ministre de l'Instruction publique transmet à l'Académie une Note imprimée du Consul de France à Manille « Sur,lcs trombes survenues dans la baie de Manille le 29 juillet dernier » 789 MM. G. Castelnuovo et !•'. ICnriques. — Sur une classe de surfaces algébriques riij M. J. Collet. — Sur la correction topogra- phique des observations pendulaires ■-'12 M. Marcel Delépine. — Acétals d'alcools plurivalents 745 MM. L. BouvEAULi et A. Waul. — Consti- tution des dérivés nilrés du diméthyl- acrylale d'éthyle 74S MM. Ejl. liOURQUELOT et H. Hérissey. — Bulletin bibliographique Sur la présence simultanée de saccharose et de gontianose dans la racine fraîche de gentiane ■ 760 MM. SCHLAGDENlIAUrFEN ct Keeb. — Note sur un glucoside nouveau extrait des graines A'Eiysimum, de la famille des Crucifères 753 M. L. CuÉNOT. — La distribution des sexes dans les pontes de Pigeons 706 M. C. Vaney. — Contributions à l'étude des phénomènes de métamorphose chez les Diptères 758 M. Louis LÉGER. — La reproduction sexuée chez les Ophryocystis 761 H. Edouard IIeckel. — Sur le parasitisme du A'imenia americana L 764 MM. G. Gastine et V. Vermorel. — Sur les projectiles gazeux des canons proposés pour prévenir la formation de la grêle... 766 769 PARIS. —IMPRIMERIE G AUTH I E R-VI L L A RS , Quai des Grands-Augustins, 56. Lr (icrani .' t»*urMiEs-ViLLARS. DEC 12 1900 1900 SECOIVD SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES P^R ran. liES SECBÉFAIRES PERPÉTUEItS. TOME CXXXI. N^ 20 (12 Novembre 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Qaai des Grands-Augustins, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES "séances DES 23 JUIN 1862 ET 2/) MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de se's Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1' Impressions des travaux de l' Académie. Les extraits des Méinones présentés par un Membre ou car unAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séai.ce tenante, «ux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits desMémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par nuDÔéro. Ln Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. ^ Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie tfe mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du malin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fail un Rapport sur la f^ituation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savant: étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires ^ar MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le» déposer an Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant B"-. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant». COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIEiNCES SÉANCE DU LUNDI 12 NOVEMBRE 1900, PRÉSIDENCE DE M. AIaurice LÉVY. MEMOIRES ET C0MMUI\ICATI01\S DES MEMBRES ET DES GORRESPONDA.NTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur l' apparition procliaine des Lèonides el leur observation aérostatique. Note de M. J. Janssen. rt Je pense que l'Académie apprendra avec intérêt que des mesures ont été prises pour l'observation aérostatique des Léoiiides. » Indépendamment des observations qui auront lieu à l'observatoire (le Meudon principalement par les soins de M. Deslandres, nous avons concerté avec l'Aéro-Club, pour les nuits des i3-i4, i4-i5, i5-i6 no- vembre, des ascensions de ballons montés qui s'élèveront aux hauteurs nécessaires pour dominer les nuages ou brumes, s'il s'en produisait, et assu- rer ainsi l'observation dans tous les cas. C. H., 1900, 2- Semestre. (T. CXXXI, N° 20.) lO' ( 772 ) » Ces ballons partiront de la terrasse des Tnileries voisine de la place de la Concorde. » Le ballon de la nuit du 1 3-i4 sera monté par M. le comte Castillon de Saint-Victor comme conducteur du ballon et par M. Tikhoff, élève de l'observatoire de Meudon, comme observateur, et M. Sénouque comme secrétaire. » Le ballon suivant sera monté par MM. Jacques Faure comme aéro- naute et M. Hansky observateur. » Enfin, le troisième ballon sera placé sous la conduite de M. le comte de La Vaulx el aura comme observateurs M"^ R.lumpke et M. deFonvielle. » Nous avons pris les mesures pour assurer la connaissance des hau- teurs atteintes et de la marche suivie; cette dernière est obtenue, comme précédemment, par l'emploi de cartes postales jetées en cours île route à des moments déterminés, cartes qui nous sont retournées par les per- sonnes qui les trouvent et sont priées d'indiquer exactement le lieu oîi elles les ont ramassées. « Bien que les observateurs aient peu de chance d'assister cette fois à une nianilestation abondante de météores, il y a néanmoins un très grand intérêt, |)our la connaissance des résultats des perturbations éprouvées par l'essaim, à constater d'une n)anière certaine et sans lacunes sur le ])arcours du phénomène l'importance de la manifestation de cette année. w Je dois remercier ici l'administration des Beaux-Arts et celle du Jardin des Tuileries pour le concours très empressé et très bienveillant qu'elles nous ont prêté en cette circonstance. » ÉLECTROCHIMIE. — Sur les conriitions de mise en activité chimique de l'électricité silencieuse, par M. EÎEitTtiEi^oT. « Je me propose de rapprocher les faits que j'ai observés, les uns récem- ment, d'autres il y a quelques années, dans l'étude des réactions chi- miques provoquées par l'électricité silencieuse, c'est-à-dire opérant sans décharges explosives, dans trois ordres de conditions eii apparence très diliérentes, telles que : » 1° J^'effluve, dévelo[)pée dans une couche gazeuse placée entre deux surfaces de corps diélectriques, et influencée de part et d'autre, soit par les variations de potentiel que déterminent les décharges d'un appareil ( 7/3 ) d'induction, on d'une machine électrique, soit par la différence constante de potentiel des deux pôles d'une pile à circuit non fermé; » 2° L'électricité atmosphérique, telle qu'elle existe à l'état normal, en dehors des orages et de leurs manifestations explosives; c'est-à-dire les dif- férences de potentiel qui existent, soit entre les différentes couches d'air, soit entre une couche d'air et les corps situés à la surface de la terre; » 3° L'électricité développée par une inégalité de température, ou par des réactions chimiques, donnant lieu à des différences de potentiel élec- trique dans les différentes régions d'un svstème gazeux, constitué soit par un gaz unique, soit par un mélange, ou bien encore entre ce système ga- zeux et les corps liquides ou solides en contact avec lui, par exemple dans l'appareil désigné sous le nom de tube chaud et froid. » L'assimilation de ces trois ordres de conditions implique \n formation nécessaire des mêmes composés, toutes les fois que leurs éléments sont traités d'une façon pareille; elle est justifiée, dans les trois cas, comme il va être dit, par la formation de l'ozone el la fixation de l'azote. Je parle ici de faits positifs et constatés, et non de spéculations purement théoriqtics. » Ces faits précisent la mise en œuvre chimique de 1 électricité ntmo- sphériquesilencieuse et ils me paraissent de natureà modifierprofondément les interprétations données jusqu'ici de diverses observations relatives aux dissociations et à la prétendue production à haute température de divers corps endothermiques et qui demeurent tels à toute température. » Les réactions que je vais rappeler sont : la formation de l'ozone par l'oxygène ordinaire, la polymérisation de l'acétylène et sa production aux dépens des carbures plus riches en hydrogène; l'union directe de l'azote libre avec l'oxygène, ou avec les composés hydrocarbonés; la combinaison de l'hvdrogène avec l'oxygène, l'azote, et les décompositions inverses; la dissociation de l'acide carbonique en oxydes de carbone et oxygène, etc. )) Les unes de ces réactions, envisagées au point de vue purement chi- mique, sont endothermiques (ozone, régénération d'acétylène par les autres carbures; décomposition de l'eau, de l'ammoniaque, de l'acide carbonique, synthèse de lazotite d'annnoniaque) ; mais l'énergie con- sommée dans leur accomplissementest fournie par l'électricité de l'effluve. Les autres sont exothermiques (polymérisation de l'acétylène, formation de l'eau, de l'ammoniaque, de l'acide azolicpie hydraté par les éléments, etc.) ; l'énergie mise en jeu dans leur Ibrmation, même électrique, peut donc être fournie par leurs éléments, tandis que l'électricité joue seulement le rôle ( 774 ) de simple déterminant. Malgré cette opposition, les formations électriques des deux catégories ont lieu dans des conditions analogues. » Raj)pelons enfin que les faits qui vont être exjiosés sont surtout re- latifs à la grandeur du travail préliminaire, exigé pour que les réactions commencent à s'accomplir sous l'influence de l'effluve électrique. En général, un tel travail est nécessaire lorsque les réactions chimiques sont provoquées par une élévation de température ('), ou bien par une force électromotrice déterminant l'éleclrolyse (-); il se retrouve également dans les phénomènes provoqués par l'électricité silencieuse, agissant sans qu'il y ait ni décharge explosive, ni courant électrique proprement dit. C'est la grandeur relative de ce travail préliminaire qui va me |)ermettre de com- parer les actions chimiques provoquées par l'effluve des laboratoires, avec les mêmes réactions provoquées par l'électricité atmosphérique, ainsi qu'avec ces mêmes réactions provoquées par les différences de potentiel électrique, qui résultent de l'inégalité de température entre les différentes régions d'un même système gazeux. I. — Effluve proprement dite (appareils de laboratoire). » 1. Certaines réactions chimiques ont lieu sous l'influence des tensions électriques les plus faibles : telles sont, jiar exemple, les réactions qui se produisent au sein d'une couche gazeuse, sous la pression atmosphérique, cette couche étant com|)rise entre deux lames de verre, dont les surfaces extérieures sont maintenues à une différence de potentiel de 7 volts ; diffé- rence déterminée entre les deux pôles d'une pile de 5 éléments Leclanché, à circuit non fermé. Une telle condition suffit, d'après mes expériences, pour ])roduire la fixation de l'azote libre sur les hydrates de carbone, ainsi que la transformation de l'oxygène en ozone (^). Ces actions ne trans- forment d'ailleurs un poids notable de matière qu'au bout d'un temps plus ou moins considérable, comme ou devait s'y attendre, en raison delà dose minime d'énergie électrique mise en jeu. » Notons encore que la formation de l'ozone répond uniquement à une (') Essai de Mécanique chimique, t. II, p. 6. (2) Ann. de Phys. et de Chiin., 5" série, t. XXVIl, p. 89. (') Essai de Mécanique cliitnùjue, t. Il, p. 871 et 383. ( 775 ) chute de potentiel; le signe même, positif ou négatif, de l'électricité dont l'écoulement détermine celle formation ayant peu d'importance, aussi bien que les alternances de ce signe ('). » La polymérisation de l'acétylène par l'effluve (produisant du styro- lène et analogues) commence aussi à des tensions qui ne sont pas très con- sidérables, sans avoir été définies avec autant de précision que les précé- dentes. » 2. L'union de l'azote avec l'hydrogène, pour former l'ammoniaque ; l'union de l'azote avec l'oxygène, sec ou humide, pour former les acides azotique, azoteux et le peroxvde d'azote, n'ont pas lieu sous de très faibles tensions, ainsi que je l'ai reconnu en 1877 (-). C'est là une circonstance fort importante pour la préparation de l'ozone : aussi l'industrie a-t-elle tiré parti de cette observation pour obtenir l'ozone exempt de vapeurs azotiques; tandis que l'ozone en est souillé, lorsqu'on a recours aux fortes tensions, et a fortiori aux étincelles électriques, pour le préparer au moyen de l'air atmosphérique. » La formation simultanée de l'acétylène et de l'hydrogène libre, aux dépens des autres carbures d'hydrogène, n'a pas lieu non plus avec de faibles tensions, et il en est de même de la décomposition de l'acide carbo- nique, avec régénération d'oxygène. » Au contraire, toutes les réactions que je viens d'énumérer ont lieu lorsque l'on fait intervenir l'effluve produite avec le concours d'une bobine de Ruhmkorff de So*"", alimentée par 6 à 8 éléments Bunsen. » 3. J'ai reconnu que la fixation de l'azote libre par les éléments de l'eau, pour former l'azotite d'ammoniaque, exige des tensions plus fortes encore que la formation de l'acide azotique. » Il convient de rappeler les expériences où j'ai réalisé la fixation de l'azote sur les divers groupes de composés organiques : elle a lieu avec des facilités et une promptitude qui varient suivant les groupes. Mais il suffit de signaler le fait d'une manière générale. » Poursuivons ces indications, destinées à définir les travaux prélimi- naires mis en jeu dans les différentes actions chimiques de l'effluve. » 4. L'union de l'hydrogèneet de l'oxygène libres, pour constituer l'eau, exige des tensions notablement plusconsidérablesque la fixation de l'azote (') Essai de Mécanique chimique, t. Il, p. 869. (') Annales de Chimie et de Physique, 5« série, t. XII, p. 448. (77^) sur l'oxvgène, nn sur l'hvdrogène, ou sur les éléments de l'eau. En effet, en se bornant aux limites de tensions définies plus haut, on peut maintenir l'effluve pendant dix ou douze heures, sans obtenir la combinaison précé- dente. C'est seulement en réalisant des tensions plus fortes, susceptibles de produire la pluie de feu, que M. Maquenne a observé cette union progres- sive de l'hydrogène avecToxygène. )> 5. Enfin la décomposition de l'eau en ses éléments n'a lieu que sous des tensions surpassant toutes les précédentes et qui se confondent presque avec celles des étincelles proprement dites. )) En exposant les faits précédents, j'ai tâché d'établir une sorte d'échelle des tensions, c'est-à-dire, je le répète, des travaux préliminaires qui déter- minent les différentes réactions chimiques accomplies par l'effluve : mon but était de fournir des données propres à comparer les réactions du laboratoire avec celles qui s'accomplissent sous l'influence de l'électricité atmosphérique, et de montrer l'étroit parallélisme qui existe entre les deux ordres d'actions électrochimiques. II. — Electricité atmosphérique silencieuse. » Rappelons d'abord les limites entre lesquelles varie la tension de l'électricité atmosphérique silencieuse : elles sont comprises entre un po- tentiel nul et un potentiel susceptible de s'élever à plusieurs dizaines de milliers de volts ('), avant qu'il devienne assez grand pour produire les manifestations éclatantes de la foudre et des éclairs. » Je citerai seulement les chiffres suivants, que j'ai mesurés à l'aide de l'électromètre Thomson-Mascart, au sommet d'une tour de 28'°, à la sta- tion de Chimie végétale de Meudon. J'y ai exécuté, au cours de mes recherches sur la fixation de l'azote par la terre végétale, des détermi- nations régulières de ce genre, entre le mois d'avril et le mois d'oc- tobre i885 (-). » Le potentiel a oscillé entre des valeurs moyennes comprises de Goo à 800 volts, par des temps sereins. La chute de la moindre pluie portait ce potentiel vers 12000 à i5ooo volts, et au delà, tensions auxquelles on (') La quantité même d'électricité mise enjeu sur un point donné j)Ouvant être peu considérable d'ailleurs. (■-) Chimie végétale et agricole, t. I, p. 6 et 45. ( 777 ) observait de peliles étincelles dans l'électrométre. Le potentiel de l'air est, comme on sait, à peu près proportionnel à l'altitude au-dessus du sol de la couche atmosphérique étudiée; ce qui donne 20 à 3o volts par mètre en temps serein. On aurait même 400 ^ 5oo volts et plus en temps de pluie, si la condition de l'air traversé par la pluie pouvait être assimilée à celle de l'air sans pluie, ce que je ne prétends pas d'ailleurs. En tout cas, il est fort élevé dans cette condition. » Quoi qu'il en soit, ces chiffres donnent une idée de la différence de potentiel qui existe soit entie la jjointe supérieure d'une tige dont l'autre extrémité est enfoncée dans le sol, soit entre les sommités d'une plante ou d'un arbre, qui s'y trouve installé, et la couche d'air atmosphérique qui baigne cette pointe, ou ces sommités. » C'est ici le lieu de faire observer que le potentiel d'une masse d'air en mouvement ne se met pas en équilibre instantanément avec celui des couches d'air, auxquelles cette masse va se mélanger. Il faut pour cela que ce mélange soit accompli en totalité ; ce qui exige un certain temps, surtout dans le cours des mouvements tourbillonnants, comme le montre l'aspect des fumées et des poussières visibles, entraînées à travers une atmosphère transparente. Dans une atmosphère agitée par des courants plus ou moins violents, une masse d'air à haut potentiel, telle qu'elle arrive subitement, d'une grande altitude par exemple, sera dès lors susceptible de détermi- ner, notamment au contact des objets situés à la surface du sol, des chutes de potentiel considérables et les effets d'effluve correspondants; surtout si Ton tient compte des productions additionnelles d'électricité, qui peuvent résulter du frottement des molécules gazeuses en mouvement. » Même au contact des couches d'air les plus voisines du sol, les prin- cipes immédiats constitutifs d'une plante de o", 25 de hauteur sont assi- milables il des matières subissant une action électrique de l'ordre de l'effluve déterminée par une différence de potentiel de 7 volts. Or je viens d'établir qu'une telle action, et a fortiori celles des masses d'air en mouve- ment à potentiel plus élevé, sont susceptibles de changer l'oxygène en ozone et de fixer l'azote atmosphérique s lu- les hydi-ates de carbone, constitutifs du tissu de la plante. Toutes ces réactions deviendront d'autant plus fa- ciles et produiront des effets d'autant plus intenses, que la taille de la plante sera plus grande et l'agitation de l'air plus considérable. » J'ai pris soin de vérifier ces conclusions, en opérant avec de la cellu- lose (papier), enfermée dans des tubes de verre concentriques, remplis d'air et soumis pendant deux mois à l'influence directe de l'électricité C 778 ) atmosphérique (') ; le potentiel de cette électricité dans les tubes ayant varié, d'après les mesures, de 3 à 180 volts environ pendant cet intervalle de temps. La fixation de l'azote sur l'hydrate de carbone mis en expérience s'est effectuée en effet dans ces conditions sous l'influence de l'électricité atmosphérique, comme on pouvait s'y attendre. J'ai également vérifié cette même fixation, ou plus exactement l'accroissement de cette fixation d'azote, en opérant au sein d'une atmosphère à peu près immobile, sur des plantes en pleine végétation, disposées sous des cloches closes dans un champ électrique (^), dont les limites étaient définies par la simple diffé- rence de potentiel d'une pile à circuit non fermé. » L'assimilation entre les effets de l'effluve des laboratoires et ceux de l'électricité atmosphérique silencieuse étant ainsi établie pour un ordre de réactions qui s'accomplit sous de faibles tensions, on ne saurait refuser d'étendre cette assimilation à la formation de l'ozone, laquelle s'accomplit d'une manière nécessaire, dès que les mêmes tensions interviennent : l'identité des conditions physiques impliquant l'identité des réactions chi- miques correspondantes. Or on sait que l'existence de l'ozone dans l'atmo- sphère a été constatée dans un grand nombre de circonstances. Elle s'ex- plique, conformément à ce que je viens de dire, par l'intervention de l'effluve, résultant de la différence de potentiel entre le sol, ou, plus exac- tement, entre les saillies du sol, ou bien celles des plantes, et les couches atmosphériques en mouvement, qui viennent en contact sans cesse renou- velé avec la surface du sol ou des plantes. Elle est également susceptible d'être déterminée par toute chute brusque de potentiel, survenant par l'effet de quelque action locale ou générale, entre les couches atmosphé- riques qui ne sont pas en contact avec le sol. Cependant, il convient d'ajouter que le plus souvent l'ozone, ainsi formé sur un point, ne subsiste guère, en raison des actions oxydantes qu'il exerce sur les poussières de l'atmosphère. Pour que sa proportion devienne sensible, il faut le con- cours de circonstances favorables, telles que l'absence de poussières oxy- dables et l'existence d'un potentiel un peu élevé, dans les couches amenées par les courants d'air au contact des saillies du sol, ou des extrémités des plantes. » Cet ozone, pour peu qu'il s'accumule, exerce sur les êtres vivants des actions que je n'ai pas à rappeler ici. (') Essai de Mécanique chimùjue, l. 11, p. 390. (-) Chimie végétale et agricole, l. l, p. 43i-48ii- ( 779 ) » Les assimilations précédentes étant admises en ce qni louche les réactions déterminées par un faible potentiel, elles s'appliquent a fortiori aux réactions de l'éleclricité atmosphérique qui répondraient à des poten- tiels plus élevés, quoique inférieurs à ceux qui déterminent la chute de la foudre. L'existence de semblables potentiels et la réalité des phénomènes d'effluve qu'ils sont susceptibles de produire sont attestées par l'existence de l'odeur d'ozone, si sensible dans certaines conditions atmosphériques, et plus encore par les phénomènes bien connus des aigrettes lumineuses, vi- sibles à l'extrémité des mâts et des pointes élevés en l'air (feu Saint-Elme). » J'ajouterai que des chutes de potentiels aussi considérables que ces dernières et les effluves qu'elles provoquent sont capables de déterminer la formation des composés oxvgénés de l'azote, ainsi que celles de l'azotate et de l'azotite d'ammoniaque, composés observés dans les pluies ordinaires, même non accompagnées d'orages ou d'éclairs; sans préjudice, bien en- tendu, des effets du même ordre qui pourraient être provoqués par les dé- charges explosives et lumineuses des pluies d'orages. Observons d'ailleurs que la réaction des effluves électriques silencieuses de l'atmosphère terrestre est susceptible de produire des effets bien plus considérables que ceux d'un éclair isolé, en raison de la durée des réactions de l'effluve proprement dite, de leur fréquence et de l'étendue sur laquelle elles entrent en exercice. » Les effets physiologiques de l'air des hautes montagnes notamment pourraient être attribués à des réactions du même ordre de l'électricité atmosphérique à un haut potentiel, amenée par des courants d'air au contact (In cor|is humain qui se trouve lui-même au potentiel du sol. » Sera-t-il permis d'ajouter que les effets des effluves de très grande in- tensité sur les mélanges d'hydrogène et d'oxygène expliqueraient la limi- tation de la dose d'hydrogène dans l'atmosphère, telle que cette dose a été trouvée par les récentes recherches de notre confrère, M. A. Gautier? III. — Effluves électriques dans un milieu gazeux a températures inégales. » C'est un fait bien connu des physiciens que, toutes les fois qu'une iné- galité de température se produit entre les différentes régions d'un milieu gazeux, surtout si les gaz y sont en mouvement, il s'y développe des champs électriques, et par conséquent, j'ajouterai : des réactions d'effluves. De semblables effets secondaires sont surtout marqués dans les systèmes qui sont le siège de réactions chimiques directes plus ou moins brusques. C. R., 1900, -i" Semestre. (T. CXXXI, N° 20 ' 02 ( 78" ) J'ai insisté récemment sur leur réalité et leur importance pour l'étude de la formation de l'acide azotique pendant les combustions vives de l'hydro- gène, du soufre et du carbone. » Sans revenir sur cet ordre de résultats, il est utile de faire observer que des effets électrochimiques analogues se manifestent également, d'une façon nécessaire, dans vin système gazeux soumis simplement à l'action de la chaleur, si la distribution de celle-ci n'est pas uniforme, et particulière- ment si une variation subite de température, provoquée en un point donné, détermine dans la masse des mouvements rapides et des frottements in- tenses. Tel est surtout le cas où l'on met une paroi froide en présence de gaz portés à la température du rouge vif, ou du ronge blanc. Au contact de celte paroi froide, il se forme une couche gazeuse isolante; tandis que les couches gazeuses plus éloignées possèdent une conductibilité électrique croissant avec leur température. La couche gazeuse refroidie se trouve dès lors susceptible déjouer le rôle d'une couche diélectrique et, par consé- quent, de devenir le siège des actions chimiques d'effluve, telles qu'elles se développent, soit dans les appareils d'induction, soit entre les deux pôles d'une pile à circuit ouvert. Ces actions s'y produiront d'autant mieux que la variation de température sera plus grande et que les transformations chimiques exigeront un potentiel plus faible; condition remplie précisé- ment lors de la transformation de l'oxygène en ozone. » MM. Troost et Hautefeuille ont observé cette dernière transformation au moyen du tube chaud et froid, lequel réalise précisément les conditions voulues. En effet, un tel tube est continuellement refroidi par une circula- tion intérieure d'eau froide, tandis qu'il est placé au milieu d'un gaz en mouvement, gaz porté à une très haute température et brusquement ramené au voisinage de zéro. Les gaz aspirés au contact du tube contiennent, en effet, de l'ozone. Or cet ozone est susceptible d'être produit au contact même de la paroi froide, par une réaction d'effluve, sans qu'il soit néces- saire d'en supposer la préexistence au sein des gaz échauffés. La même observation s'applique aux produits obtenus par aspiration des gaz, au sein d'une flamme. » Cette action d'effluve intervient aussi, à un degré qu'il n'est pas facile de définir, dans les résultats attribués jusqu'ici à la dissociation, je veux parler de ceux qui ont été observés par l'emploi du tube chaud et froid : notamment dans la décomposition de l'acide carbonique en oxyde de car- bone et oxvgène, décomposition que le seul contact de la paroi froide et ( 7»! ) l'effluve électrique résultante sont susceptibles de produire, dès que le potentiel électrique devient notable. » Sans contester absolument que certains des corps obtenus, au moyen du tube chaud et froid, puissent préexister dans une autre région de l'espace où l'on opère et qui se trouve portée à la plus haute températru-e, cependant on ne saurait contester que cette préexistence demanderait à être démontrée par d'autres méthodes. Il e-,1 certain qm^ plusieurs des corps dont il s'agit se produisent réellement en dehors de l'espace échauffé, par les actions électriques mises en jeu daiis la couche gazeuse refroidie. " Ainsi il me paraît démontré par les faits rappelés dans le présent Mé- moire qu'un grand nombre des réactions chimiques observées au moyen du tube chaud et froid sont assimilables aux réactions de l'électricité atmosphérique, les unes et les autres étant les mêmes et produites dans les mômes conditions que les réactions chimiques provoquées par l'el'fluve des laboratoires. « BOTANIQUE. — Sur l'ordre de forinulion des elë/nenls du cylindre centrai dans la racine et la tige. Note de M. Gaston Bo.\nier. n Dans ses recherches, devenues désormais classiques, sur la symétrie de structure des plantes vasculaires, M. Van Tieghem a déterminé d'une manière précise les caractères des trois membres de la plante : racine, tige, feuille. On peut résumer dans les phrases suivantes les conclusions de cette étude fondamentale : » La racine a une symétrie vasculaire par rapport à un axe, et des fais- ceaux libériens centripètes alternant avec îles faisceaux ligneux également centripètes. » La tige a une symétrie vasculaire par rapport à un axe, et des faisceaux libéro-ligneux à liber externe et centripète, à bois interne et centrifuge. ■n La leuille a une symétrie vasculaire par rapport à un plan, et des fais- ceaux libéro-ligneux qui, dans le limbe, présentent le liber du côté infé- rieur (OU externe) et le bois du côté supérieur (ou interne). w Ces trois structures sont comme imprimées par une hérédité lointaine dans les trois membres de la plante. La croissance dans des milieux tliffc- rents, les adaptations spéciales, qui modifient profondément la nature et ( 7«2 ) la répartilion de Ions les tissus, restent sans effet sur les lois de symétrie qui viennent d'être énoncées. » N'y a-t-il donc aucune relation entreces trois structures? Les fonctions générales d'absorption de la racine, de conduction de la tige, d'assimila- tion et de transpiration de la feuille sont-elles sans aucune corrélation avec ces trois dispositions des tissus vasculaires? » Ce sont là, on le comprend, des questions du plus grand intérêt. Sans avoir la prétention de les résoudre, je me propose simplement d'exposer quelques remarques anatomiques et physiologiques qui me paraissent de nature à mettre les chercheurs sur la voie de la solution. » Je ne m'occuperai, dans ce qui va suivre, que des plantes Phanéro- games, et je commencerai par l'étude comparée de la racine et de la tige. » i" Marche de la différenciation des cellules dans le cylindre central de la racine. — Un fait important, qu'il est nécessaire de mettre tout d'abord en évidence, c'est l'ordre de différenciation des éléments dans la structure primaire de la racine. La formation du cylindre central ne s'effectue pas d'une manière centripète dans tous ses tissus. » En effet, considérons des coupes transversales faites dans les parties très jeunes des racines, mais à un niveau où tous les éléments de la struc- ture primaire sont déjà formés {fig. i et 2), et lorsqu'il n'y a encore de constitué, par faisceau, qu'un vaisseau du bois ou quelques cellules libé- riennes. » On peut remarquer alors que les files de cellules non encore différen- ciées sont disposées en éventail autour du premier vaisseau ligneux ou des premiers éléments libériens. Il s'établit donc comme des centres de diffé- renciation. Pour la commodité des descriptions, j'appellerai pôles ligneux les centres de différenciation qui correspondent à l'origine des faisceaux ligneux ei pôles libériens les centres de différenciation qui correspondent à l'origine des faisceaux libériens. » Si l'on pratique des coupes transversales dans des parties encore plus jeunes de ces racines, on voit que la marche des cloisonnements corres- pond d'une façon générale à la formation des fdes de cellules disposées en éventail. » D'autre part, en faisant des coupes transversales successives dans des parties de plus en plus âgées, on peut suivre d'une manière précise l'ordre de différenciation de toutes les celhdes du cylindre central. Je ne consi- ( 783 ) dère, à ce sujet, que l'achèvement successif de chacun des éléments, quelle que soit la forme de l'état définitif qu'il doit prendre. Au point de vue de la succession des états adultes de chaque élément, peu importe que celui-ci devienne un vaisseau ou une cellule de parenchyme, qu'il devienne une cellule libérienne, un tube criblé ou une cellule quelconque. » Examinons, par exemple, la fde de cellules (Jb, i, 2, 3, 4. 5, 6, 7,8, 9, 10, \\;Jig. i). Par la comparaison attentive de coupes de plus en plus Fig. I. Fig. 2. h fh P- fh' Fig. I. — Coupe transversale du cylindre central d'une jeune racine à trois faisceaux {Thaliclruin siUalicum) : b, premiers vaisseaux du bois dilVérenciés; l, premiers éléments libériens formés; fb, fb', files de cellules se dilTérenciant du bois vers le liber;//, //', files de cellules correspon- dant aux précédentes, se dillérenciant du liber vers le bois; l'ordre de did'ércneiation futur des cellules est indiqué par des chiffres, cl les cellules marquées d'un petit cercle sont au point de rencontre de deux différenciations opposées; ces cellules, marquées d'un petit cercle, ou bien achèvent de se différencier, ou bien deviennent le point de départ des formations secondaires; /), péricycle extralibérien;/»', péricycle extraligneux; end, endoderme. Fig. 2. — Coupe transversale du cylindre central d'une jeune racine à deux faisceaux ligneux (Chcnopodium polyspermum). Les flèches indiquent les directions de différenciation dans deux séries opposées de cellules encore jeunes. (Lettres comme dans la Jlg. i.) âgées, on constate que les cellules qui, à leur état jeune actuel, sont presque semblables, se différencieront à partu' du pôle ligneux dans ■ f ( 7«4 ) l'ordre indiqué par les chitFres. On voit ainsi que la différenciation défini- tive des éléments de cette file de cellules est d'abord centripète en i, 2^3, ![, 5, 6, oblique ou tangentielle en 7, 8, et devient même centrifuge en 9, 10, 1 1. Or, cette file de cellules, en forme d'U, vient se mettre sur le prolon- gement d'une autre file d'éléments //. dont la différenciation se produit en sens contraire, à partir d'un pôle libérien voisin, dans l'ordre r', 2', 3'. Considérons maintenant une autre file de cellules ( fb', i, •2.\fig. \)\ cette file présente un développement tout à fait tangentiel, et vient se placer dans le prolongement d'une file de cellules^/' qui se différencie à partir du liber dans l'ordre i', 2', 3', 4', 5', 6', 7', 8', et qui est également tan- gentielle. » Dans les deux suites d'éléments { fb,fb' aifl, JL ) que nous venons de considérer, il y a convergence, vers un point, de deux différenciations opposées. Ce point de rencontre de deux marches inverses se trouve, pour chaque suite d'éléments, dans une cellule (marquée d'un petit cercle sur ^'à Jig. i) qu'il est difficile de rattacher à l'une ou à l'autre des deux files. De deux choses l'une : ou bien ce dernier élément achèvera sa différen- ciation, et l'on dira que le cylindre central conserve une slnicLure primaire; ou bien ce même élément se cloisonnera perpendiculairement à la direction des files qui sont bout à bout, il continuera à se produire de nouveaux éléments suivant les deux mêmes différenciations convergentes, et cela indéfiniment; dans ce dernier cas, on dira que la racine a acquis une structure secondaire. » \jA Jîg. 2. représente la section transversale d'une racine binaire, à un état de développement analogue à celui de la racine que nous venons de considérer. Les files de cellules fb, // el fb', ft, semblables aux précé- dentes, sont désignées par des flèches qui indiquent en même temps l'ordre des difiérenciations. » Cette marche, que nous venons de suivre dans deux séries d'éléments déterminées, et pour chacune de ces racines, se produit d'une manière analogue dans les files intermédiaires. On peut donc dire que tous les élé- ments du cylindre central de la racine, suivant des trajets directs on con- tournés, se différencient à la fois, à partir du pôle ligneux vers le liber, et à partir du pôle libérien vers le bois. » Le schéma II (Jt'g. 6) indique, dans la racine, la marche de la différen- ciation dans toutes les files de cellules qui relient les deux moitiés d'un même faisceau du bois à la moitié droite et à la moitié gauche des deux faisceaux libériens voisins. ( 7»5 ) » En examinant des coupes correspondant à un âge plus avancé, mais néanmoins avant l'apparition des formations secondaires (lorsqu'il doit s'en produire), on peut souvent se rendre com|)te de la marche de la diflféren- ciation, par l'examen d'une seule coupe transversale. Cela est 1res visible au premier coup d'œil, si l'on considère une file de cellules dont tous les Fiç. Fig. 3. — Fragment de coupe transversale d'une racine de Ricin {/iicinus conuyiiinix). av;inl l'achèvement complet de la différenciation des éléments dans la structure primaire : c, à c,,, file d'éléments transformés en faisceaux, montrant la marche de la lignification de c, à c,. La direction de différenciation est centripète de f, à f,, tangentielle de ç'j à v-, centrifuge de c, à i'^; /^6,, pb.,, les deux pAles ligneux rapprochés; /)/,, pL_, pAles libériens; pi, partie interne du péri- cycle, correspondant à la zone périmédullaire de la tige; pm, partie moyenne correspondant au rayon médullaire de la tige; pe, partie externe, correspondant au péricycle de la tige; /,, /,, liber primaire; /»/,, ;»/,, métaphloème; /, (ile de cellules correspondant i"! la limite d'un rayon médul- laire de la tige. éléments deviennent vasculaires. Les divers degrés de la lignification indiquent alors nettement la marche du développement de la file de cellules (_fig. 3, i\el5). On voit que la file des cellules qui se transforment en vaisseaux du bois peut correspondre à une des files profondes et très concaves du schéma H, à une file moyenne et moins concave, ou même par- fois à une file tangentielle et convexe. Ces trois cas sont présentés par les racines de la Pulmonaire (Jïg. 4)» <^'u Ricin {^ff. 3) et de la Renoncule (/ig. 5). Mais, je le répète, peu importe ce que doit devenir chaque élé- ment ; la différenciation suit toujours la même marche. )> 2° Comparaison de la différencialion des éléments dans la racine et dans la tige. — Comparons maintenant cette structure primaire de la racine à la ( 786 ) structure primaire de la tige de la même plante. Dans la tige, chaque fragment de tissu libéro-ligneux est produit, comme on sait, par une double différenciation qui a pour point de départ, d'un côté le pôle libérien, de l'autre le pôle ligneux, tous deux situés sur un même rayon du cercle que Fi g. 5. Fig. 4. — Fragment de coupe transversale d'une racine de Pulmonaire {Pulmonavia ojficinalis) . (Mêmes lettres c\\\ejîg. 3.) Fig. 5. — Fragment de coupe transversale d'une racine de Renoncule (Ranunrulus acris) : c,, i',, les deux premiers vaisseaux du bois formés; v\, r», vaisseaux qui se différencient ensuite; nié,, nib.- vaisseaux non encore formés; /,, /,, l„ et /', , /',, l'^, éléments libériens différenciés tangentiellc- menl. (Les autres lettres comme y?^'. 3 et 4-) forme la coupe du cylindre central. Ainsi que dans la racine, les directions de différenciation des files de cellules s'établissent en éventail à partir du pôle ligneux vers le liber et à partir du pôle libérien vers le bois (voir le schéma T,Jig. 6 ). » Il s'ensuit que l'ordre de différenciation des éléments du cylindre central est exactement le même dans les deux membres de la plante, à cela près que le développement des tissus s'effectue dans la tige suivant un ensemble de lignes régulières symétriques rejoignant deux pôles opposés radialement; et dans la racine suivant un ensemble de lignes régulières mais asymétriques qui relient deux pôles sensiblement placés sur une même circonférence. Mais, dans les deux cas, chaque fde de cellules se différencie suivant deux directions opposées, l'une allant vers le liber à partir du premier élément ligneux formé, l'autre vers le bois à partir du premier élément libérien formé. Ces deux directions opposées se ren- contrent bout à bout dans le dernier élément différencié delà Me consi- dérée, aussi bien dans la racine que dans la lige. (787 ) » La juxtaposition des schémas, représentés par la jig. 6, met en évi- dence la comparaison des structures du cylindre central de la tige T et de la racine R, telles qu'elles viennent d'être décrites. Considérons le Fig. 6. j-i ^ ">'• /': ""{' '': '■ p\ \ / pbL-h-Eh-é"-'^ ^ ':\p!^ Fig. 6. — Schéma de comparaison du développement des tissus dans la lige T et dans la racine R" Ph P^v pôles libériens; /,, /,, liber primaire; /«/,, mU_ métapliloème; «„ a,, assise oii se rencon- trent les doubles marches de difTérencialion indiquées par des flèches; m6,, môj, mélaxylème; dp 6,, bois primaire; />6,, joèj, pùles ligneux; rin, rm', rayons médullaires. schéma T représentant deux demi-faisceaux libéro-ligneux de la tige/>è,, pl^ et pb^, plo, séparés par un rayon médullaire rm, rm'. Imaginons que les files de cellules, indiquées par des flèches qui se correspondent, soient flexibles. Si l'on rapproche entre eux les deux pôles ligneuxjDÔ,, pb.^ (mar- qués chacun d'une petite croix) et qu'on les fasse glisser jusqu'à venir près du bord du cylindre central, en entraînant à leur suite toutes les files de cellules qui en dérivent, on obtiendra le schéma représenté au-dessous (en R, fig. 6), c'est-à-dire la structure de la racine. On peut dire, si C. R., 1900, 2' Semestre. (T. C\XXI, N- 20.) io3 ( 7«8 ) l'on veut, que dans la racine il existe ainsi comme deux demi-faisceaux libéro-ligneux approximativement tangentiels qui correspondent à deux demi-faisceaux libéro-ligneux de la tige approximativement radiaux ('). » 3° Conséquences anatomiques résultant des faits précédents. — Dans la tige comme dans la racine, on a désigné sous le nom de tissu conjontif lout le parenchyme qui se trouve dans le cylindre central, reliant entre eux les faisceaux. De plus, on est convenu de distinguer trois régions dans ce tissu conjonctif : le péricycle en dehors des faisceaux, les rayons médullaires primaires entre les faisceaux et la moelle en dedans des faisceaux. » Si l'on se place au point de vue de la marche du développement des tissus, il est impossible de maintenir celte distinction. » Je laisse de côté, pour le moment, la question complexe de l'origine de la moelle dans ces deux membres de la plante. Mais considérons ce qu'on appelle un rayon état médullaire primaire dans la racine; c'est le tissu, souvent parenchymateux, qui sépare le bois du liber (^Jig. 6, schéma T, entre ;n/, et m6, ou entre «2/2 tlmh^, par exemple). Il résulte de tout ce qui a été dit précédemment que ce tissu correspond, dans la tige, à celui qui se trouve aussi entre le bois et le liber {fig. 6, schéma T, entre m/, et mb^ ou m/2 elmbn, par exemple). Ce tissu ne correspond donc nullement au tissu rm, rm' du schéma T, qui constitue ce qu'on appelle un rayon médullaire primaire dans la tige. On ferait donc une erreur en comparant les rayons médullaires primaires de la racine aux rayons médullaires pri- maires de la tige. Il est regrettable que deux régions si différentes soient désignées sous le même nom. » Où faut-il donc chercher dans la racine le tissu qui est équivalent au rayon médullaire primaire de la tige? C'est à la place qui lui correspond au point de vue de l'origine, c'est-à-dire (dans le schéma R) en rm, rm' ; c'est- à-dire dans cette partie du péricycle de la racine qui est extérieure au bois. Cette portion du péricycle de la racine n'est pas comparable à la portion du péricycle qui est située en dehors du liber, quand bien même elle ne comprendrait, comme cela arrive souvent, qu'une seule assise de cellules. En effet, dans la racine, le péricycle extraligneux correspond à la fois au péricycle interfasciculaire de la tige, au rayon médullaire primaire de la (') On sait, d'ailleurs, que les stades intermédiaires entre les deux dispositions sont réalisés dans l'axe hypocotjlé de la plantule, mais je ne traite pas ici de cette question. ( 789 ) tige et même, en outre, à une partie de l'assise périmédullaire (voyez pe, pm, pi, fig. 4), le tout plus ou moins confondu et condensé en dehors des premiers vaisseaux du bois. » Considérons maintenant le cas o\x il doit se produire des formations secondaires. Si l'on adoptait la notion de tissu conjonctif, divisé en péri- cycle, rayons médullaires primaires et moelle, on devrait dire qu'on voit apparaître l'assise génératrice des tissus secondaires de la racine : dans la moelle (en dedans du liber), dans les rayons médullaires primaires (entre le liber et le bois), dans le péricycle (en dehors du bois). Il semblerait alors que cette assise ne se forme pas dans des tissus semblables à ceux où l'assise correspondante prend naissance dans la tige. » D'après l'élude qui vient d'être faite, on voit, au contraire, en exa- minant les schémas T et R {^fig. 6), que la marche du développement des tissus secondaires est absolument comparable dans les deux membres de la plante considérés. Dans la racine, l'assise génératrice libéro-ligneuse (a,, «2, fig. 6) s'organise au milieu de tissus qui correspondent exac- tement à ceux où elle s'établit dans la tige. Le début de ces formations se relie d'une manière insensible à la double marche de la différenciation en sens contraire qui vient d'être décrite dans l'un comme dans l'autre des deux organes. Il existe donc ainsi, dans tous les cas, une continuité par- faite entre les éléments de la structure primaire et ceux de la structure secondaire. » En somme, il résulte de cette étude que le cylindre central présente le même plan général de structure chez la tige et chez la racine : la consti- tution et l'ordre de développement des tissus sont les mêmes pour les deux cas. I>a seule différence réside, comme l'a établi M. Van Tieghem, dans la position des pôles ligneux, qui, dans la racine, sont comme rejetés vers la périphérie du cvlindre central. Il s'ensuit que le premier vaisseau formé près d'un pôle ligneux de la racine prend naissance non loin de l'écorce primaire, c'est-à-dire au voisinage de ce tissu régulateur du courant d'eau qui va des poils absorbants aux vaisseaux ligneux. Pour se rendre compte de cette différence, l'hypothèse la plus simple consiste à admettre que, dans la racine, il existe une corrélation entre la disposition du tissu vascu- laire et l'absorption de l'eau par ce membre de la plante. » ( 790 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la désignation de l'un de ses Membres pour faire partie de la Commission de contrôle de la circula- tion monétaire, en remplacement de M. Henri Moissan dont le mandat expire le i5 novembre 1900 et qui est rééligible. M. Henri Moissan obtient l'unanimité des suffrages. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. MoLiNiÉ adresse, par l'entremise de M. Wolf, une Note relative à la « Transformation morphologique des vrilles de la vigne en raisins ». (Commissaires : MM. Van Tieghem, G. Bonnier, Mûntz.) M. E. GuARiNi adresse une nouvelle Note intitulée : n Expérience de télégraphie à un seul fil el sans retour par la terre, par ondes hertziennes et un simple téléphone comme récepteur, en vue de l'application possible à la télégraphie sous-marine dans le but d'augmenter la vitesse de trans- mission )). (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Ant. Gros adresse un complément à son Mémoire sur « La lumière incolore et les couleurs >>. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE. M. DucLAUx, en présentant à l'Académie un "Volume intitulé « La vie de Pasteur », par M. René Vallery-Radot, s'exprime ainsi : « Dans ce livre, la vie de l'homme et celle du savant, qui ont été si intimement unies l'une à l'autre, sont suivies pas à pas avec un soin { 791 \ méticuleux, une compétence parfaite dans les questions d'ordre scien- tifique, et une émotion qui devient communicative. C'est un beau livre qui fait l'éloge de celui dont il parle et de celui qui l'a écrit. > M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la mort de M. l'abbé Armand David, Correspondant pour la Section de Géographie et Navigation. GÉOMÉTRIE. — Sur les sur/aces qui possèdent une série non linéaire de courbes rationnel/es. Note de M. S. Kantor, présentée par M. Picard. « Après les recherches de Nother et Humbert sur ce sujet, il restait quelque obscurité sur les surfaces où la série des courbes elle-même a un genre/» supérieur à zéro. Avec la restriction que l'indice de la série soit i, un théorème d'équivalence irrationnelle se trouve dans une Note récente de M. Enriques (') (nJath. Ann., t. LU). Je me permets de proposer pour ce théorème une autre démonstration qui montrera déplus que pour r> 3 il est impossible de changer birationnellement toute série cc'~- de courbes rationnelles en une série co'^~^ de droites. » 1. SiM,_, contient un complexe go''"^ de l'indice i de courbes ration- nelles r, je les coupe toutes par d'autres M^_,. Ainsi sur chaque courbe T un ou plusieurs groupes de points seront marqués qui ont certainement des covariants simultanés quadratiques ou même linéaires ne s'évanouis- sant pas tous à la fois pour tous les choix des transversales. On obtient donc sur la Mr_, donnée des transversales biponcluelles ou même uniponc- tuelles rationnellement distinctes et elles peuvent être, à cause du « Rest- satz », disposées en des systèmes linéaires. En transformant avec ces transversales on obtient une M^ contenant qo'"~- coniques T en série d'indice i. » Coupons cette M^_, par trois Rr_, d'un faisceau quelconque en T,, Tj, Ta, donc chaque conique T' en trois couples de points t^t^, UfU^, VtV^ et cherchons la jacobienne pour t^t.,, u^u., surT'. Elle varie le long d'une troisième biponctuelle à travers lesT' qui, avecT,, a deux couples harmo- {') J'ai reçu, il y a trois jours, la Note de M. Kantor, qui n'a pu avoir connais- sance du Travail de MM. Castelnuovo et Enriques que j'ai communiqué dans la der- nière séance. ( /\ote de M. Emile Picard. ) ( 792 ) niques sur chaque r' et elle (T, j") coupe T, dans les coïncidences N de la g'^.^'' canonique de T, et dans celles des intersections de T,, To, qui ne sont pas des couples de celte ^~^. Désignons leur ensemble par P. En nous servant de la jacobienne pour T,, T3, nous obtenons des variétés T, j, T,.3 hyperelliptiques, qui se coupent seulement dans les coïncidences communes de leurs g-^"' et en des couples de celles-ci et dont les deux couples sur chaque Y' sont harmoniques. » 2. Nous pouvons construire évidemment un côneC^_,, dont les gé- nératrices Y forment une série en correspondance (1,1) avec la série de T' sur M^_, et projeter les couples t^t.^ par les R^-, d'un faisceau sur les y correspondantes, ce qui fournira une biponctuelle T', surC^., dont la «-^"^ a ses coïncidences en N', la projection de N. Mais en faisant la projection deT, 2. nous obtenons une biponctuelle T, 2 qui a toutes ses coïncidences en P', projection de P. Au lieu de projeter la deuxième variété T,3, il nous faut construire directement sur C^ , une variété T^ biponctuelle qui a les coïncidences de sa g'''"' en P' et coupe T', ., en outre seulement en des couples de sa g^^^ . Cela exige, comme nous verrons pour r = 3, la con- struction d'une M"_, (O""-) avec un cône de contact par O, qui est connu sans qu'il soit certain qu'il remplit les conditions nécessaires. Nous nous limiterons donc à /= 3. » 3. Sur M„ nous avons deux courbes T,, 2. T,,3 harmoniques, pour dire ainsi brièvement, sur Co la projection de T', j- Nous cherchons une courbe harmonique à T', ,, qui la touche en P', ses coïncidences de la g\., et la coupe ©n outre en des couples de^'. Or on peut toujours compléter le groupe P' par un groupe de couples de g\ d'un groupe d'intersection complète avec un cône au sommet O, et, ensuite, construire une M"(0"~-) qui a ce cône pour celui des tangentes par O. Cela est possible sans imposer une condi- tion au groupe P' ou au cône. Cette M'„', dont l'ordre n se calcule arithmé- tiquement, coupe Co en une courbe T' biponctuelle de la situation dési- rée. En prenant pour T'„ et T', „ les jacobiennes T^ sur loutes les droites y, nous obtenons en T, ^ etT^ deux courbes harmoniques qui ont leurs coïn- cidences des g\ en P' seulement et se coupent en outre en des couples des g\ seulement. T,,3 et T^^ sont donc en relation (t,i) algébrique. » Nous avons deux couples de courbes T, jT, o et Ti^T), en relation (1,1), mais aussi les deux courbes décomposées T,2-T,_3 et T, „.T^^ ad- mettent, d'une manière continue, une relation (1,1) algébrique parce que les ramifications des oc' quadruples harmoniques sur les y se correspon- dent dans les deux relations partielles, dont il a été parlé. Il est doncpos- ( 793 ) sible d'établir entre deux r' et y correspondantes une homographie où les deux quadruples harmoniques se correspondent et pourraient, d'une manière continue, jusqu'à avoir complété une relation (i,t) entre Ma et Ca. » De celte façon apparaissent en même temps quatre transformations birationnelles entre Mo, C2, parce que quatre manières de coordonner les deux quadruples sont possibles. Mais ces quatre transformations sont séparables sans aucune irrationnalité « essentielle ». )) 4. On voit facilement par l'équation /oo;^^, 4-/, iT^+i ^/a = o, que le cône des tangentes par O à une M" , (0"~-' ), dont nous avons parlé au n° 2, n'est pas général. » Maison prouve aussi directementqu'ilyades systèmes oo'~^ de courbes rationnelles et d'indice i, qui ne peuvent être mis en relation (1,1) îilgé- brique, même irrationnellement, avec un cône C,._,. En effet, il y a, par exemple en R3, des congruences 00- coniques d'indice i qui n'ont point de transversales uniponctuelles, même non irrationnellement. Toute Mj, dont la représentation sur R3 s'elfectue par des surfaces qui traversent biponctuellement les coniques de ce système, sera une M3 unicursale qui ne permet pas que les co* coniques sur elle soient changées en les 00^ droites d'un cône par une relation (f ,1) algébrique. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur ia série analogue à la série de Lagrange. Note de M. N. Bodgaïev. a En désignant par S,; la valeur de l'intégrale définie (1) S„= f{'^{a,x) + ^{u,x)Y/'{u)du, où s satisfait à l'équation (2) v^{a, x) -[-'}^{z,x) = 0, nous trouvons la relation ( 79/» ^ ou (5) » L'équation (4) donne la relation F"/' (a) , I rfS„ "^n-l — » L'équation (5) donne les relations suivantes : S. I dSt tp' ' ■ / ~^ ? ~J — ' 2iMER, Ann.\Lieb.. t. CLXI, p. 279. — Béual, Ann. Cliini. Phys., 6' série, t. XV, p. 270. — Desgrez, Bull. Soc, chim., 3" série, t. IX, p. 883. ( 8o2 ) œnanthvlidène, avec pfoduction de méUiylamylcétone, d'acéLone ordinaire, d'acide caproïqae et d'acide acétique. )) T.a production des deux acétones et des deux acides s'explique aisé- ment si l'on admet que l'acétyloenanthylidène, sous l'influence de la potasse, fixe d'abord une molécule d'eau, en donnant l'acétylcaproylniéthane CH'- ((;H-)'C0 - CH- - CO -CH'; cette dicétone [î se dédouble ensuite comme toutes les substances analogues; et, comme elle n'est pas symétrique, que les deux radicaux unis au groupement fonctionnel — CO — CH- — CO — sont différents, elle subit simultanément les deux dédoublements possibles, conformément aux équations a. CH»- (CR'y - CO-CH^-CO-~ CH' + H^O = CH^* - ( CH-)' - CO - CH^ -+- CH^ - CO= H, b. CH^- - (CH^)' - CO - CH- - CO - CH=' + H=0 = CH' - (CH^)' - CO-H -I- CH» - CO - CH'. » Faisons observer, comme confirmation de cette manière de voir, que l'acétylcaproylniéthane, déjà préparé |)ar nous en hydratant l'acétyloeniHi- ihylidéne au moyen de l'acide sulfurique ('), nous a donné, sous l'action de la soude en solution aqueuse à l'ébuUition, les quatre mêmes produits de dédoublement que l'acétylcenanlhylidène. )) Benzoylœnanthylidène : CW - {CR-)' - C=C — CO - C« H^ — L'ac- tion de la potasse sur le benzoylœnanthylidène est parallèle à l'action de la potasse sur l'acétylœnanlhylidène : il y a production simultanée de deux acétones, la méthylamylcétone CH» — (CH- ) * — CO — CH» et l'acétophénone C°H' — CO — CH», et de deux acides, l'acide caproïque CH»-(CH-)'' -CO=H et l'acide benzoïque C°H^ — CO-H. » La méthylamylcélone a élé séparée de l'acétophénone par le bisulfile de soude, qui s'unit à la première et non à la seconde; chaque acétone a été ensuite identifiée par sa semi-carbazone. On a séparé l'acide caproïque de l'acide benzoïque par entraînement fractionné à la vapeur d'eau ; le premier a été caractérisé par son odeur spéciale et l'analyse de son sel d'argent, et l'acide benzoïque j)ar son point de fusion (rji°). » Comme dans le cas de l'acétyloenanthylidène, la formation des deux acétones et des deux acides s'explique en admettant que le benzoylœnan- (') Complcs rendus, 29 ocloljre 1900. ( 8o3 ) thylidène commence par fixer une molécule d'eau pour donner le benzoyl- caproylméthane CH'— (CH-)' — CO - CH^- CO - CH^ Cette dicétone p non symétrique se dédouble ensuite, d'une part en méthylamylcétone et acide benzoïque, de l'autre en acétophénone et acide caproïque. )) En résumé, on peut déjà tirer de ces expériences et de celles que nous avons rapportées antérieurement (') une première conclusion : en thèse générale, les solutions d'alcalis bouillantes décomposent les acétones acétyléniques. » Quant au mode de décomposition, si l'on remarque que le benzoyl- phénylacétylène, l'acétylœnanthylidène et le benzoyiœnanthylidène se dédoublent en produits acides et cétoniques ( un seul acide et une seule acé- tone dans le cas du benzoylphénylacétylène, à cause de la symétrie de la dicétone ^ correspondante) (^), la décomposition des acétones acétylé- niques en acides et acétones^apparaît comme la règle générale; en sorte que le dédoublement de l'acétylphénylacétylène en phénylacétylène et acide acétique constitue une exception. Il ne sera pas sans intérêt, d'ail- leurs, de préparer et d'étudier d'autres acétones acétyléniques, afin de préciser, si possible, dans quels cas s'effectue la décomposition en carbure acétylénique et acide, laquelle demeure jusqu'ici particulière à l'acétyl- phénylacétylène. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la constitution de l'acide camphorique et les migrations qui s'accomplissent dans sa molécule {^) . NotedeM. G. Blanc. « Toutes les Notes précédentes que j'ai publiées sur la constitution de lacide camphorique ont eu pour but principal de démontrer que l'on devait représenter l'acide isolauronolique par le schéma \/ CW C — CO^H » Comme cet acide dérive de l'acide camphorique par perte des élé- ments de l'eau et d'oxyde de carbone, on en déduit le plus simplement, (') Gu. MoUREU et i\. Delange, Comptes rendus, t. CXXX, p. 1259. (^) loc. cit. (') Laboratoire de Chimie organique de la Sorbonne. C. R., 1900, 2' Semestre. T. CXXXI, N° 20.) lO^ ( 8o1 ) pour l'acide camphorique lui-même, la formule de constitution CH' CIP \/ C CH^/\C/'CH» '■ CO=H CH^' CH-CO^H )i C'est celle qui a été établie autrefois par Bouveault ( ' ), qui a montré, en même temps que moi, qu'elle expliquait convenablement toutes les réactions de cet acide et aussi du camphre ( - ). » Cependant, plusieurs objections graves se sont élevées dans ces der- niers temps contre cette formule. » En particulier, les travaux de Lapworlh sur la transformation de l'acide homocamphorique en acide camphoronique ( ^), de Tieraann sur l'acide dihydrocampholénique (*), qui apportent une si forte évidence en faveur de la formule de Bredt, m'ont engagé à vérifier la valeur du raison- nement qui m'avait conduit ( '^) à la formule de l'acide camphorique, con- naissant celle de l'acide isolauronolique. » Ce raisonnement me paraissant toujours parfaitement exact, il faut en conclure que, si la formule de Bouveault est inexacte, le passage de l'acide camphorique à l'acide isolauronolique se fait en même temps qu'une transposition moléculaire. » J'ai le premier (^) appelé l'attention sur l'analogie qui me paraissait exister entre les acides campholytique et isolauronolique et les acides a et p campholéniques, relation que j'avais cru démontrer complètement; mais, me rangeant à l'opinion de Walker ('), j'avais momentanément abandonné cette idée et pensé que les acides campholytique et isolaurono- lique devaient vraisemblablement être considérés comme stéréo-isomères. » Cependant, pour appuyer ma conviction, et à la demande deM. W.-A. Noyés, j'avais entrepris l'oxydation de l'acide campholytique afin de démontrer directement sa constitution. Ce Travail était terminé quand a paru la Note posthume de Ferd. Tiemann publiée par les soins de (') Bull. Soc. chim., S'' série, t. XVII, p. 990. (^) Bull. Soc. chim., 3^ série, t. XIX, p. 466 et 568 et p. 277, 285, 35 1 et 699. {') Chem. Soc, t. LXXVII, p. io53. {•) Ber., t. XXXIII, p. 1929. ( °) Bull. Soc. chim., 3» série, t. XIX, p. 533. (■=) Bull. Soc. chim., 3» série, t. XXIII, p. 693. (■) Chem. Soc, t. LXXVII, p. 374. ( 8o5 ) M. Kerschbaum (' ). Comme mes expériences, bien que ne portant pas sur le même acide (-), sont absolument d'accord avec celles de Tiemann, je n'en donnerai pas le détail ; je dirai seulement que je suis arrivé à transformer l'acide camphoIyti(iue en une lactone (ciunpholytolactone de Tiemann), fusible à ii/j^-iiS", et par oxydation en acide diméthyltri- carbaliylique, fusible à i56°-i5'j°. D'après cela, la constitution de l'acide campholytique doit être représentée par le schéma CH3 CH^ \ C CO^II.CHif 1 CH2 C CH3 en » Cet acide n'est autre chose que l'acide isolauronolique dans lequel le carboxyle occupe la position 5 au lieu de la position 3. Comme il n'est pas possible de supposer qu'un carboxyle puisse cheminer d'une place à une autre dans le noyau, dans la transformation de l'acide campholytique en acide isolauronolique, j'ai pensé à expliquer cette transposition par un mécanisme analogue à celui de la transformation de l'alcool pinacolique en télraméthyléthylène symétrique : permutation d'un groupe mcthyle avec un oxhydrile, puis élimination d'eau. Cette transposition, qui s'ap- plique aussi à la transformation de l'acide «-campholénique en acide p, du chlorure de campholyle en campholène, peut s'exprimer ainsi : CH« CH' CH3 CH3 \/ G C CO^H.CH "''^C-CH' co'h.ch/^c^*^" CH^ CH "" CH^ CH» Acide campholytique. CH' OH GH^ \/ 1 C G co=H.ar^^^c.(gJj; "^ CH"- CH^ co^h.g^\g/^»' ^\CH5 GH^ CH» Acide isolauronolique. C) ^. ch. G., t. xxxm, p. 2935. (■-) Tiemann a oxydé l'acide campholytique actif dérivé de l'acide dihydroamino- campholytique, tandis que je me suis adressé à l'acide inactif dérivé de l'acide iso- lauror.oliijue jiar le procédé de Walker et plus commode à se procurer. ( 8o6 ) » La transposition inverse est possible puisque nous savons, d'après Walker, que l'on peut transformer l'acide isolauronolique en acide campholylique. )) Comme l'acide campholytique est le produit normal de dégradation de l'acide camphorique, tandis que l'acide isolauronolique n'est qu'un produit de transposition, il s'ensuit que le raisonnement de Bouveault, aussi bien que celui de Noyés et le mien, est illusoire et que la formule de l'acide camphorique qui en dérive doit être abandonnée. » Des développements complémentaires seront fournis dans le prochain Bulletin de la Société chimique. » En terminant, je désire remercier M. Kerschbaum, le distingué colla- borateur de ïiemann, de la permission qu'il m'a accordée de publier ces résultats qui viennent, dans l'ordre chronologique, après la publication des siens. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur V évolution des composés terpéniques dans le géra- nium. Note de M. Eug. Charabot ('). « J'ai montré déjà les relations qui existent entre les phénomènes spé- cifiques des deux principales phases de la végétation et les processus sui- vant lesquels les composés terpéniques se transforment dans la plante, lorsque ces composés sont : des terpènes, des alcools (à l'état libre et à l'état d'éthers composés) et les cétones correspondantes coexistant dans les végétaux. Je me propose maintenant d'étendre le problème au cas d'une huile essentielle, celle de géranium, renfermant, en même temps que deux alcools terpéniques (à l'état libre et à l'état d'éthers), une cétone ne cor- respondant, d'une façon immédiate, à aucun de ces alcools. » Les composés alcooliques contenus dans l'essence de géranium sont : i° le géra- niol C'H'^O; 2° un alcool C'^H^O qui ne diffère du géraniol que par 2 atomes d'hydi-ogène à la place d'une double liaison. Cet alcool C"'H''''0 est appelé rhodinol par MM. Barbier et Bouveault. Le constiluant cétonique de l'essence de géranium est, d'après M. Monnet (brevet pour la préparation du rhodinol), identique avec la men- thone contenue dans l'essence de menthe indigène. » Un premier échantillon d'huile essentielle a été préparé dans le midi de la France, le 18 juillet 1899, avec des plantes vertes. Le rendement a été de 0,0628 pour 100. Le 21 août, des plantes encore vertes, coupées dans le même champ, ont fourni un second échantillon d'huile essentielle, avec un rendement de o,o48 pour 100. Les plantes de géranium n'avaient atteint leur maturité complète que vers le i5 septembre. (') Travail fait au laboratoire de Chimie organique de la Sorbonne. ( 8«7 ) )i Voici les résultats de l'étude des deux produits : Produit récollé le i8 juillet. le 21 aoiU. Densité à iS" 0,897 OjSgg Pouvoir rotatoire (/ ^ 100"™) — 10° — io°i6' Coefficient de saturation des acides 43,8 "/„ 4' ,0 "/„ Ether (calculé en tiglate de géranyle). .. . 5,8 » • 10,0 » Alcool libre (calculé en C">H'H)) 64, o » 62,1 » Alcool total 67 , 8 ■ » 68 , 6 » » On voit que : i° L 'acidité diminue pendant la maturation de la plante ; 2" Comme dans tous les cas que j'ai passés en revue antérieurement {Comptes rendus, t. CXXIX, CXXX et CXXXI), l'essence de géranium s'enrichit en éthers pendant la végétation ; 3° La proportion d'alcool total augmente légèrement et la quantité d'al- cool libre diminue, mais moins sensiblement que ne le comporte l'augmentation des éthers, de sorte que, au cours de l'éthérification, qui s'effectue ici sans déshy- dratation, une petite quantité d'alcool prend naissance. >i Le dosage de la menthone, effectué par hydrogénation et évaluation de la quantité de menthol formée par suite de cette opération, donne ici des résultats sensiblement trop faibles, mais comparatifs. Voici ces résultats : Produit récolté le 18 juillet. le 21 août. Coefficient de sap. de l'essence acétylée 208,8 21 3, 5 Coefficient de sap. de l'essence hydrogénée et acétylée. . . 207, i 209,7 » Ces nombres, sans signification absolue, montrent cependant que les échantillons examinés, qui avaient été préparés avec des plantes vertes, ne renfermaient pas, ou plutôt ne pouvaient contenir que de faibles fjuantités de menthone. » En présence de résultats semblables, il était nécessaire d'appliquer la méthode de dosage à un produit provenant de la même récolte, mais préparé après la floraison et la maturation complète des plantes. J'ai obtenu alors les résultats que voici : Coefficient de sap. de l'essence hydrogénée et acétylée. . . 200 Coefficient de sap. de l'essence acétylée 2i3, i Coefficient de sap. correspondant à la menthone i3, i » Ces nombres permettent de conclure que, dans ce cas encore, le constituant cétonique prend naissance principalement à l'époque où la plante possède la plus grande activité respiratoire. Le résultat est donc le même que lorsqu'il s'agit de cétones ou d'aldéhydes existant, dans la i)lanie considérée, à côté des alcools corres- pondants ou bien succédant à ces alcools au cours de la végétation. » Il était intéressant, enfin, d'extraire et d'examiner comparativement les portions alcooliques des essences étudiées. Cet examen m'a montré que la proportion de rhodinol par rapport à celle de géraniol augmente pendant la végétation. ( 8o8 ) » Conclusions. - Ces observations prouvent que, ici encore, l'élhérifi- cation s'effectue iiu fur et à mesure du développement de la plante. Du fait que la portion alcoolique de l'essence s'enrichit en rhodinol, peut-on conclure que cet enrichissement s'effectue aux dépens du géraniol? Cela me paraîtrait encore téméraire. Toutefois, cette transformation du géraniol en rhodinol, d'après l'équation C"'H'*0 + 2H ^. (:'»H^»0, paraît assez vraisemblable, d'autant plus qu'elle s'effectuerait dans les parties vertes de la plante qui, on le sait, constituent des milieux très réducteurs. Cette hypothèse concorderait donc à la fois avec les observa- tions d'ordre chimique que j'ai faites, et avec les données physiologiques que nous possédons. D'ailleurs, le passage du géraniol au rhodinol a pu être réalisé in vitro parTiemann (Z). chem. G., t. XXXI, p. 2899). » Enfin, les relations existant entre les composés de la série du menthol et ceux du groupe du rhodinol permettent de concevoir la formation de la menthone aux dépens de ce dernier alcool. MM. Barbier et Bouveault (^Comptes rendus, t. CXXII, p. 674 et 79$) et, plus récemment, M. Bou- veault (^Bull. Soc. chim., 3" série, t. XXIII, p. 4^8 et 463) ont démontré, en eflèt, que la menthone gauche prend naissance par oxydation du rho- dinol et par isomérisation spontanée du rhodinal. Ces faits, rapprochés de mes observations sur les tendances que possèdent les composés terpé- niques à s'oxyder dans la plante, montrent bien que le rhodinol s'oxyde pendant la végétation pour donner naissance au rhodinal, qui se transforme ensuite spontanément en menthone. D'ailleurs, cette cétone se forme sur- tout lors de la floraison, époque à laquelle la quantité d'oxygène fixée par les tissus devient notable. » Ainsi, le fait que les aldéhydes et les cétones prennent naissance notamment dans les organes susceptibles de fixer énergiquement l'oxygène apparaît avec une généralité suffisante. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la présence de l' invertine ou sucrase dans les raisins. Note de M. V. Martinand. « Dans le jus de tous les raisins de variétés diverses que j'ai pu me pro- curer, j'ai constaté la présence d'une quantité notable d'invertine. » Ces essais ont clé faits à l'abri de toute cause d'introduction d'invertine par les ( 8o9 ) levures qui pouvaient se trouver à la surface des raisins. Les grains de raisin ont été détachés de la grappe, flambés à la flamme du gaz, puis laissés quelques minutes dans une solution au millième de bichlorure de mercure, lavés à l'eau stérilisée et, finale- ment, écrasés : c'est sur le moût non filtré que j'ai recherché l'invertine. » Avant de procéder au dosage de la sucrase, j'ai déterminé quelques-unes de ses propriétés utiles à connaître pour faire ce dosage : i° son action sur le saccharose est maximum à la température de 54-56 degrés centigrades; 2° la dose d'acide acétique que l'on doit ajouter pour que son action soit maximum est comprise entre cinq et treize millièmes; cette diastase ne passe pas à travers les filtres de porcelaine, elle est arrêtée partiellement par les filtres en papier employés dans les laboratoires. » Ces quelques propriétés la rapprochent de la diastase sécrétée par VAspcrgillus niger et la difl'érencient nettement de celle sécrétée parles levures de vin et de bière. » J'ai suivi, pour doser cette diastase, la méthode de M. A. Fernbach (•), en pre- nant la même unité de sucrase, c'est-à-dire celle capable d'intervertir oS'', 20 de sac- charose en une heure, à la température de 56°, en présence d'un centième d'acide acé- tique. » Voici quelques résultats : l'unité de sucrase se trouve, pour le Jacquez, dans un dixième de centimètre cube de moût; pour la Clairette, dans trois dixièmes ; pour le Portugais bleu, dans trente-huit centièmes; pour l'Aramon, dans quatre dixièmes. » Ces quelques résultais démontrent que la quantité de sucrase con- tenue dans les raisins est considérable, car elle est capable, dans les con- ditions de mes essais, d'intervertir, avec le Jacquez par exemple, une quantité de saccharose presque double de la quantité de moût mise en œuvre. » A la température de végétation de la Vigne et de la fermentation du moût de raisin, à So", l'augmentation du sucre interverti est aussi très élevée. Au bout de deux heures, j'ai constaté par centimètre cube de moût une augmentation de o«'', 20 de sucre interverti. » On la retrouve dans les feuilles de la Vigne : a^'', 5 de feuilles fraîches doiïnent l'unité de sucrase. » La sucrase contenue dans le raisin est donc suffisante pour transfor- mer tout le saccharose qui peut s'y trouver, sans que les acides organiques du raisin aient à intervenir. » MM. Fallot et Michon (-) ont signalé la présence de la sucrase dans le vin. J'ai recherché si elle provenait de la levure ayant produit le vin ou du moût lui-même. « Si l'on chauffe du moût de Clairette pour détruire la sucrase et qu'on le fasse (') Annales de V Institut Pasteur , p. i; année 1900. ( 2) Revue de Viticulture. ( 8io ) ensuite fermenter, on trouve qu'il ne contient plus que des traces de diastase : 5"^= ne donnent qu'une augmentation de sucre interverti de 3"'s^ » Dans le vin fait avec le même moût de Clairette non chaufTé, l'unité de sucrase est donnée par onze dixièmes de centimètre cube, tandis que, dans le moût avant fer- mentation, trois dixièmes de centimètre cube seulement donnent l'unité de sucrase. D'après ces deux essais, la sucrase que l'on trouve dans le vin provient du raisin, et la fermentation diminue la quantité initiale de sucrase au lieu de l'augmenter. » Cette diastase paraît s'oxyder moins facilement que celles provenant d'autres sources. Car les raisins secs de Corinthe, qui en se desséchant subissent une oxydation assez grande pour que la diastase oxydante qu'ils contiennent disparaisse, renferment cependant une forte dose de sucrase : l'unité pour le moût de raisin sec de Corinthe, après reprise de l'eau de végétation, se trouve dans i*^", 2. » Cependant la sucrase disparaît complètement dans les vins ayant subi une forte oxydation, comme celle que provoque la maladie de la casse oxydante. Elle est absente aussi dans les vins atteints de maladies micro- biennes, telles que la tourne et Xa pousse. » Cette dernière particularité peut permettre de différencier les vins sains, de bonne conservation, d'avec ceux qui ne le sont pas. » GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Les anciens cours de l'Aar, près de Meiringen (Suisse). Note de M. Maurice Lugeon, présentée par M. de Lappa- rent. « Le Hasli, c'est-à-dire la vallée supérieure de l'Aar, entièrement taillée dans le granit et dans les gneiss du massif du Finsleraarhorn, s'é- vase à Innertkirchen sous la forme d'une plaine d'alluvions relativement large. Celle-ci est barrée en aval par une muraille calcaire, le Kirchet, que l'Aar traverse par une gorge profonde justement célèbre. Cette barre sépare complètement la vallée du Hasli de la plaine d'alluvions du lac de Brienz; en son point le plus bas elle domine encore la partie d'amont d'une centaine de mètres. » La résistance à l'érosion d'un tel rempart calcaire apparaît comme un des plus énigmatiques problèmes de la formation des vallées. Il faut que des conditions spéciales aient protégé cette masse striée par les glaciers, et couverte d'abondantes moraines, contre l'action si intense de l'Aar qui, immédiatement en amont, avec le concours de deux torrents latéraux. ( 8n ) l'Urbachwasser et le Triftwasser, a pu creuser dans le gneiss la dépression elliptique à fond plat d'Innertkirchen. » L'étude détaillée des moraines qui couvrent le Rirchet nous donne l'explication de cette étrange disposition. » On remarque tout d'abord qu'une dépression suivie par la route est un ancien thalweg que l'on peut démontrer être aussi étroit et aussi pro- fond, sinon plus, que la gorge actuelle. C'est là une gorge interglaciaire, comblée en partie par la moraine. A côté, on peut suivre les traces d'un semblable accident moins évidé, puis une troisième gorge plus fraîche avec des traces de marmites de géants, qui suit parallèlement sur 600'" le thal- weg actuel. Enfin on peut encore reconstituer une voie transversale qui faisait communiquer à un moment donné deux des gorges comblées avec celle où coule aujourd'hui l'Aar. Par places, d'autres sillons sont visibles; ils sont moins profonds que les précédents, qui tous atteignent au moins le niveau moderne. » Ainsi la barre du Rirchet a été sillonnée par au moins cinq gorges successives; au lieu d'être un rempart continu, ce n'est plus qu'une masse morcelée. » Il s'agit là d'un très remarquable phénomène d'épigénie ou de surim- position glaciaire. Tour à tour les gorges ont été comblées par la moraine, et chaque fois le torrent s'est creusé un nouveau lit profond, peut-être sous-glaciaire, ainsi que l'on en voit souvent lorsque les glaciers se retirent. » Ces faits nous permettent d'expliquer la conservation énigmatique de la colline calcaire, dont les couches sont en continuité absolue avec celles des flancs de la vallée. » Pour que cette barre ait ainsi pu se conserver, il suffit que, lors de la fixation de la courbe d'équilibre, une cause quelconque ait momenta- nément arrêté l'action de l'érosion latérale de la vallée en ce point. Une moraine épaisse a pu jouer ce rôle, et une fissure si fréquente dans les terrains calcaires a pu faciliter, suivant une ligne, l'établissement du cours. C'est alors que les glaciers, réoccupant les lieux au moins cinq lois, arrêtés par la barre naissante, ont comblé les gorges tour à tour, forçant l'Aar à limiter son travail, grâce au déblaiement considérable qu'elle avait à faire des moraines. La rivière ne pouvait alors, dans le nouveau cycle d'érosion où elle entrait, que creuser une nouvelle gorge étroite, de nou- veau comblée avant que le torrent ait pu en abattre les parois. En aval et C. R., 1900, S" Semestre. (T. CXXXI, N" 20.) 1^6 ( 8l2 ) en amont, le cours étant moins embarrassé, l'Aar a pu creuser une large vallée, et ainsi la hauteur de la barre s'est graduellement accentuée. » L'apport plus considérable de matériaux sur cet emplacement, plutôt qu'en aval et qu'en amont, s'explique aisément |)ar les deux grands gla- ciers latéraux qui rejoignaient l'Aar à Innertkirchen. Les moraines réunies sur un espace restreint présentaient à l'emplacement du Kirchet une épaisseur plus localisée, et par conséquent plus considérable, et la barre une fois créée entraînait par elle-même l'arrêt des glaciers, ainsi qu'en témoignent de nos jours les formidables dépôts morainiques qu'on y observe. » Dans les parties plus élevées du Hasli, des rétrécissements existent souvent en aval des confluences. Ils ont une origine semblable. » Cette explication s'appuie sur une série d'autres exemples que nous avons observés dans plusieurs vallées alpines, où nous avons constaté une série de stades intérimaires moins frappants, car ils sont moins grandioses, mais où l'on peut voir coupant la barre, sciée en gorge par le cours d'eau, d'anciens thalwegs comblés par les moraines et plus ou moins parallèles au thalweg actuel. L'exemple de Meiringen peut être considéré comme le plus compliqué, mais aussi comme un des plus remarquables phénomènes de surimposition glaciaire des vallées alpines. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur la régénération de l'ait confiné, au moyen du bioxyde de sodium. Note de MM. Desgrez et Balthazard, présentée par M. Ch. Bouchard. (Extrait.) « Nous avons eu l'honneur de faire connaître à l'Académie, dans sa séance du 6 février 1899, un procédé de régénération de l'air confiné, au moyen du bioxyde de sodium, et nous avons montré dernièrement (séance du I? août 1900) que ce procédé est applicable à l'Iiomme : nous avons décrit et fait fonctionner, devant l'Académie, l'appareil qui permet cette application. » A l'occasion de la récente Note de M. G. -F. Jaubert, insérée aux Comptes rendus du 29 octobre dernier, nous sera-t-il permis de faire remar- quer que personne n'avait publié cette méthode avant nous La Note, invoquée par ce savant comme prise de date et présentée à l'Académie de Médecine le il\ janvier 1899, est relative à un procédé de régénération de ( 8r3) l'air, dont les auteurs n'indiquent nullement le réactif auquel ils ont eu recours » (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. M. B. BCLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 12 novembre 1900. La vie de Pasleiir, par René Vallkry-Radot. Paris, Hachette et C", 1900; vol. in-8°. (Présenté par M. Duclaux. Hommage de l'Auteur.) Quatre opuscules sur le phylloxéra, par MM. H. et A. Malbot. Alger, 1895-1896. 4 fasc. in-B". (Hommage des Auteurs.) L'aluminium, en électricité, par G. Charpentiek-Page. (Supplément an n" 10 du journal L' Électrochimie, octobre 1900.) i fasc. pet. in-4". Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 3 juillet 1844, publié par les ordres de M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie, t. 98 ( T" et 2* partie), nou- velle série. Paris, Imprimerie Nationale, 1900; 2 vol. in-8°. Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, t. XXXI, 4*^ série. T. I. Paris-Cherbourg, 1898-1900. t vol. in-B". Wissenschaftliche Ergebnisse der Reisen in Madagaskar und Ostafrica in den Jahren 1889-95, von D'' A. Voeltzkow. Bd II, Heft 2. Francfort-sur-le- Mein, 1900; i fasc. in-4''. (Présenté par M. Grandidier de la part de l'Auteur.) The second to none ! by Arthur Huehn. Londres, s. d. i fasc. in-8°. Archives italiennes de Biologie, t. XXXIV. fasc. L Turin, 1900; i fasc in-8°. ( 8i4 ) Bulletin du Comité Géologique de Saint-Pétersbourg, t. XVIII, n"* 3 et 10, 1899. Saint-Pétersbourg, 1899-1900; -j fasc. in-8". Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou, année 1899, n"' 2 et 3. Moscou, igoo; 1 fasc. iii-8°. Mémoires du Comité Géologique, vol. VII, n"' 3 et 4; a^oI. IX, n" 5; vol. XV, n" 3. Saint-Pétersbourg, 1899; 4 fasc. in-4°. Physikalische Apparatc, Max Kohl; Preisliste n" 12, i. Teil. Chemnilz, 1900; I vol. pet. in-4". On souscrit à Paris, chez GAUTHIEK-VILLAKS, Quai des Gratuls-Augustins, n" 55. Depuis 1836 l'.b COMPTES R£NDDS hebdomadaires paraissent réguliôi ornent le Dimanche. Ils forment, à la fln de l'ani\6e, deux yolumes ln-4*. Deai Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix de Ptibonnement est fixé ainsi qu'il siiil : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Angers. chez Messieurs : Agen Ferran frères. SCliaix. Jourdan. Ruff. Amiens Courtin-Hecquet. Germain et Grassin. Gaslineau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. I Feret. Bordeaux | Laurens. 1 Muller (G.). Bourges Renaud. iDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. Caen Jouan. Chamberv Perrin. Henry. Marguerie. Juliot. Bouy. iNourry. Ratel. Rey. - i Lauverjat. Douai „ ' ( Degez. _ . , ( Drevet. Grenoble „ ( Gratier et G". La Rochelle Foucher. Cherbourg. Clermont-Feri ,_ „ ( Bourdignon. Le Havre ! „ , ( Dombre. LUU.. i Thorez. ( Quarré. Lorient. Lyon. chez Messieurs : j Baumal. ( M"' Texier. / Bernoux et Cumin I Georg. \ Côte. j Savy. 1 Vitte. Marseille Ruât Montpellier . Moulins.. .. \ Valat. \ Coulet et fils. Mantes Mice. Martial Place. / Jacques. Nancy ! Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. 1 Guist'bau. i Veloppé. Barma. Appy- Mmes Thibaud. Orléans Luzeray. i Btanchier. ''"'"«" (Marche. Rennes Plihon et Hervé. Rocheforl Girard ( M"" ). Langlois. Lestringanl. S'-Èiienne Chevalier. Ponleil-Burles. Rouen. Toulon.. . Toulouse.. ( Rumébe. ( Gimet. Privât. iBoisselier. Péricat. Suppligeon. Giard. Lemaitre. Valenciennes.. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam Athènes. . . . Barcelone.. Berlin. Berne . . Bologne. Bruxelles. Buchai-Kst . Budafiest Cambridge Chris\iania Constiftntinople. Copekhagur . . . . Florence. . . Gand Gènes Genève. . La Haye. Lausanne. Leipzig.. Liège. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et C. Beck. Verdaguer. i Asher et C'. I Dames. . Friedlander et fils. ( Mayer et Millier. Schmid et Francke. Zanichelli. iLamertin. MayolezetAudiarte. Lebègue et C*. ( Sotcheck et C°. ) Alcalay. Kilian. Deighton, BelletC". Cammermeyer. Otto Keil. Hôst et fils. Seeber. Hoste. Beuf. ; Cherbuliez. Georg. ( Stapelmohr. Belinfante frères. f Benda. ( Payot. Barth. Brockbaus. Lorentz. Max Rube. \ Twietmeyer. Desoer. Gnusé. chez Messieurs : iDulau. Hachette et C*. Nutt. Luxembourg . .. V. Biick. IRuiz et C". Romo y Fussel. Capdeville. F. Fé. .MUan i^<"='=» <■■•*••"• ( Hœpli. .Moscou Tastevin. i\aples (Marghieri di Glu». ( Pellerano. / Dyrsen et P/eiffer. .Vevv forte ! Stecbert. _ ' LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C* Palerme Reber. Porto Magalhaès et Monix. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. l Bocca frères. j Loescher et C'. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wailin. I Zinserling. ( Wolir. ! Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergelSeliier. Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. 1 Frick. Vienne J „ , . . „, ( Gerold et C". ZUrich Meyer et Zeller. Rome . S'-Petersbourg. Turin . ffABUS GÉNÉRALES DES COUPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4*; i853. Prix Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre 1 865.) Volume in-4°; 1870 Prix. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre i8«o.) Volume 10-4°; 1889. Prix . SUPPLÉMENT ADX COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : 15 fr. 15 fr. 15 fr. Tome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbès et A.-J.-J. Solieb. - Mémoire sur le Calcul des Perturbation» qu'éprouvent le. :ométes,par M.Hamim.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières Comètes, grasses, par M. CLiBDS Beemard. Volume in-4'>, avec 32 planches; i856 „.,.•. o- Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Be«édkn. - Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en .85o par 1 Académie des Sciences pour le concours de .853, et puis remise pourcelui de .856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains séd- . mentaires, suivantrordre de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.- Rechercher la nUure . des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bro««. In-4s avec 27 planches; .86,.. A la même Librairie les Mémoire, de l'Académie des Science», et les Kimoires présentés par divers SaTants à l'Académie des Sciences 15 fr. 15 fr. K 20. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 12 novembre 1900. MÉMOIRES ET COMMUIXIGATIOIVS DES MEMBRRS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. Al. J. Janssen. — Sur l'apparition prochaine des Lconidcs et leur observation aérosta- tique ■ 77' M. Beutiielot. — Sur les conditions de mise en activité chimique de l'électricité silen- Pages. cieuse ■ • 1'^ M. Gaston Boxnier. — Sur l'ordre de for- - mation des éléments du cylindre central dans la racine et la tige 7^' NOMINATIONS. M. Henri Moissa^ est réélu membre de la Commission de contrôle de la circulation MEMOIRES PRESENTES. M. MoLiNiE adresse une Note relative à la «Transformation morphologique des vrilles de la vigne en raisins » M. E. GuARiNi adresse une nouvelle Note intitulée : « Expérience de télégraphie à un seul fil et sans retour par la terre, par ondes hertziennes et un simple téléphone 790 comme récepteur, en vue de l'application possible à la télégraphie sous-marine dans le but d'augmenter la vitesse de trans- mission )' 790 M. Ant. Gros adresse un complément à son Mémoire sur « la lumière incolore et les couleurs » 790 CORRESPONDANCE. M. DucLAUX présente à l'Académie un Vo- ■jQ'j lume intitulé : « La vie de Pasteur », par M. flené Vallety-Iiadot 790 M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la mort de -M. l'abbé Armand David, Correspondant pour la Section de Géographie et Navigation 791 M. S. Kantok. — Sur les surfaces qui possèdent une série non linéaire de courbes rationnelles 791 M. N.Bougaiev. — Sur la série analogue à la série de Lagrange 793 M. Ch. Frémont. — Lignes superficielles appai'aissant dans le sciage des métaux... 79J M. V. CnÉMiEU. — Sur les expériences de -M. Rowland relatives à l'edet magnétique Bulletin bibliographique de la eonvection électrique 797 MM. Cii. Moureu et H. Delange. — Sur le dédoublement, par les alcalis, des acétones à fonction acétyléuique Soo M. G. Blanc. — Sur la constitution de l'acide camphorique et les migrations qui s'accomplissent dans sa molécule 8o3 M. EuG. CiiARABOT. — Sur l'évolution des composés terpéniques dans le géranium. 806 iNI. V. Martinand. — Sur la présence de l'in- vertine ou sucrase dans les raisins 808 M. Maurice Lugeon. — Les anciens cours de l'Aar, près de Minringen (Suisse) 810 MM. Desgrez et Baltuazakd. — Sur la régénération de l'air confiné, au moyen du bioxyde de sodium 813 8i3 PARIS. — IMPIUMEKIE GAUTH PK R-V l L L A KS , Q"zi des Grands-Augustins, 56. 1^ Céramt .* <**otbibr-Vill&r». 1900 OEC 12 1900 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SéAnCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MiH. bBS SBORÉTAIBIES PBRPÉTIJBIiS. TOME CXXSI. IV° 21 (19 Novembre 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRl^IEUR DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE Quai des Grands-August 1900 SUR-LIBRAIRE 'ACADÉMIE DES SCIENCES, ns, 55. RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les "séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux ]e ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Koies présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus 48 pages out6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Acadénie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent «u plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications vei baies ne sont mentionijées dans les Comvtes rendus, qu'autanl qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séaiice tena ite, iiix Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la m îme limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le (>ou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennenj^ au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sîin de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont I ris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes somr:iaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne j)réjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plue tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le ron?/>/erc/jrf« actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. ARTICLE 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Bap}!orl sur la • Wuation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savant: étrangers à rAcadèmie qui désirent faire présenter leurs Mémoires :ar MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de lei déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant BV Autrement la présenUtion sera remise à la séance suivant». OEC131986 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 19 NOVEMBRE 1900, PRÉSIDENCE DE M. Mauïiie LÉVY, MEMOIRES ET COMMUHICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDAVTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Note sur les plaimes télescopiqiœs ; par M. DE FREYci.vEr. « Dans une précédente Communication ( séance du 3o avril 1900), j'ai montré que les 42 piques inscrites à V Annuaire du Bureau des Lmgiludes, — les seules qui fussent complètementdéterminéesau momentOLi j'ai exécutémon travail, — offraient cette double particularité : i" si on d'après leur inclinaison croissant de 10° en 10° planètes de chaque groupe augmente avec l'inc omples rendus, t. CXXX, i premières planètes télesco- es répartit en trois groupes, l'excentricité moyenne des inaison ; 2° si on les divise en deux groupes, en traçant une sphère d'un rayoi égal à la moyenne distance C. R., 1900, 2' Semestre. (T. CXXXI, N» 21.) 107 ( 8i6 ) des planètes au Soleil, l'exceniricité moyenne du groupe situé au delà de cette sphère est moindre que l'eicentricité moyenne du groupe situé en deçà. D'autre part, j'ai établi que es chiffres ainsi déduits des observations coïncident avec ceux qu'on obi endrait par voie analytique, si les planètes s'étaient formées dans des coiches de matière successivement abandon- nées par la nébuleuse solaire e:qui, après avoir tourné chacune tout d'une pièce autour de l'astre central se seraient ensuite brusquement rompues. J'ai cru pouvoir conclure qu'eitre la distance 2 et la dislance 3 , 5, oii évo- luent la plupart des astéroïdes, 1 y avait eu vraisemblablement cinq anneaux distincts. J'ai repris cette denière question en l'étendant à la totalité de l'amas, qui occupe un espace moitié plus grand. Voici les considérations qui m'ont guidé : M Si des anneaux ont réellenent existé à quelque époque, la distribution ressentir de cette phase préliminaire. Par planètes d'un anneau et celles de l'anneau voisin ayant dû être en général plus grande que la distance entre les pla- nètes d'un même anneau, les séparations des anneaux primitifs doivent se traduire aujourd'hui par des bindes vides, concentriques au Soleil comme les anneaux eux-mêmes, ^'on, sans doute, que tout vide de ce genre actuelle des planètes doit se exemple, la distance entre les corresponde nécessairement à tiens doivent, semble-t-il, s( une séparation d'anneaux, mais les sépara- rencontrer parmi les vides caractérisés. Reportons sur un plan les po; iîions des 428 astéroïdes, déterminées par leur inclinaison et leur distance au Soleil; nous observerons plusieuis bandes vides, dont l'épaisseur dépasse i centième du rayon de l'orbite ter- restre. Dans la région dense, C()mprenant4o8 astéroïdes, se trouvent : i°une bande de près de 2 centièmesd'^paisseur, entre les distances 2, 296 et 2, 3 1 5 ; 2° une de 12 millièmes, eitte les distances 2,539 et 2,55 1; 3° une de 2 centièmes 2 millièmes, entré les distances 2,826 et 2, 848 ; 4" enfin une de 19 millièmes, entre les distances 3,071 et 3,09. Il en existe quelques autres, mais elles ne remplissent pas les conditions dont je parlerai plus loin. Dans la région pauvre, où les 20 dernières planètes sont disséminées, trois bandes très amples, dont l'une atteint même 23 centièmes, se font remarquer : 1° entre les distances 3,328 et 3,3^6; 2° entre les distances 3,55 et 3, 78; 2° entre les distances 3, 78 et 3,92. Au total, sept bandes séparatives, correspondantà huit anneaux dans l'espace qui s'étend depuis 2,08 jusqu'à 4) -7' En tenant compte de diverses indications, j'ai été con- duit à dresser le Tableau stivant : (8.7 ) Tableau 1. Distance Épaisseur Nombre au ( vide séparatif fie Sole 1. compris). planètes. Premier anneau. . De 4,27 à 3,9' 0,36 5 Deuxième •) . . 3,91 3.6q . 0,22 I Troisième » . . 3,69 3,3- 0,32 12 Quatrième »> . . 3,37 3,09 0,28 70 Cinquième )> . . 3,09 2,84 0,25 69 Sixième » . . 2,84 2,55 0,29 170 Septième 11 . . 2,55 2,3o 0,25 73 Huitième » . . 2,3o 2,08 0,22 28 Totaux D^ 4,27 à 2,08 2.19 428 » La riche.sse en astéroïdes est, on le volt, fort inégale. I,e deuxième anneau n'en possède qu'un, ce qui n'a ri^n d'extraordinaire, puisque telle paraît avoir été la règle qui a présidé ji la génération des planètes principales. Il se peut, d'ailleurs, que cet inneau ait été très mince et les vides séj)aralifs très grands, ou que son unique astéroïde ait des ait d'un diamètre quadruple es quatrième, cinquième et qu'il eût absorbé la matière dimensions supérieures à la moyenne. Il suffi' pour qu'il eût absorbé autant de matière que septième anneaux, ou seulement triple, pour du huitième anneau. nneaux ainsi déterminés par la configuration de l'amas planétaire satisfont aux conditions essentielles qu'indique l'analvse, comme étant les conséqi au sujet de leur mode de formation. )) Premièrement, la formule donnée dans l'épaisseur movenne des anneaux (vides sepîiratifs compris) soit 0,29 ou 0,278, selon qu'on fait usage, pour la calculer, de l'excentricité moyenne des planètes situées en deçà de la moyenne dislance au Soleil ou de l'excen- tricité des planètes situées au delà. Or l'éteildue totale occupée par les 428 astéroïtles est de 2, 19; en divisant par neaux, on obtient 0,274, chiffre qui ne s'écarte | La concordance sur ce point est donc établie. » Secondement, chaque anneau doit individ 1 générale ences de l'hypothèse adoptée a Note antérieure exige que l, nombre supposé des an- pas sensiblement de o, 278. tellement vérifier la relation C^) 2 e := I E ï^ I cd s=>., ( 8.8 ) dans laquelle e et >.rcpréseiit,entrexcentricité et l'inclinaison moyennes des planètes contenues dans l'anneau , E son épaisseur et Ro la distance, dans le plan équatorial, de sa face eî^térienre au Soleil. » Remplaçons successivemeit, pour chacun des anneaux, E et R„ ])ar leurs valeurs tirées du Tableai| ci-dessns, et 1 par l'inclinaison moyenne déduite des chiffres portés à YAinuairc. H s'ensuivra une valeur théorique de e qui, si l'hypothèse est foncée, devra différer très peu de l'excentricité moyenne calculée d'après les ol servations. Nous ne pouvons nous attendre à une identité complète; car h relation (A), comme toutes celles d'ail- leurs que j'ai considérées dans la Note précitée, n'est vraie que pour des moyennes assez larges et peut ilès lors se trouver partiellement en défaut. Les résultats des opérations sort consignés ci-après : Tableau II I istance de a face ex- Excentricité térieure Incli- moyenne au naison i^ _— — Épaisseur Soleil moyenne (') théorique réelle. E- R.. >,. e. Premier anneau o,3C 4,27 0 , 8,1. 0, 125 0, 124 Deuxième )) 0,23 3,9' i5, i3 0,107 0,094 Troisième )) 0,32 3,69 10,58 0, i33 0, i33 Quatrième » 0,28 3,37 10,27 0,127 0,129 Cinquième )) 0,20 3,09 .0,43 0, 125 0,128 Sixième « 0,20 2,84 10, 3o 0,1 5o 0, i56 Septième » 0,25 2,55 11,12 o,i48 o,i58 Huitième )> 0,22 2,3o 8,3i 0,137 o,i36 » J'ai fait figurer le deuxième anneau pour être complet, mais il est dé- pourvu de signification, puisqu'il ne contient qu'une seule planète. Je le laisserai de côté désormais, pour men tenir aux sejjt autres anneaux. Ceux-ci manifestentun accord remarquable et même inespéré. La moyenne réelle des 4^7 planètes (celle du deuxième anneau n'entrant pas en compte) ne surpasse pas la moyenne théorique, de 3 et demi pour 100. Si (') Je rappelle que les incliniisons données par V Annuaire ont été rapportées à l'équateur solaire et calculées pour la date uniforme de xgoo. ( 8i9 ) l'on songe aux causes diverses qui ont pu altérer l'excentricité théorique, on ne s'étonnera pas, je crois, il'une différence aussi minime (' ). » Troisièmement, les anneaux doivent remplir une condilion que je considère comme fondamentale et qui est directement liée à l'idée que nous nous sommes faite de leur mécanisme. S'd est exact que chacun d'eux ait été, à un certain moment, animé d'une rotation uniforme en tous ses points et se soit comporté, avant de se rompre, comme un solide géométrique, les planètes qui ont pris naissance dans sa partie inférieure doivent, ainsi que je l'ai démontré antérieurement, posséder une excen- tricité moyenne plus forte que celles qui se sont formées dans la partie supérieure. Le phénomène a pu sans doute être contrarié par des circon- stances locales, mais il a dû prévaloir daùs l'ensemble, et la trace doit s'en retrouver dans les chiffres fournis piij l'observation. Pour la mettre en évidence, j'ai calculé, d'après VAnniiaW, l'excentricité moyenne de toutes les planètes appartenant aux moitiés inférieures des sept anneaux, et je l'ai comparée à l'excentricité moyenne des planètes contenues dans les moitiés supérieures. Ainsi que l'indiquait la théorie, la première excen- tricité surpasse la seconde; l'excédent est a un peu plus de ii pour loo. La loi n'est pas vraie seulement dans l'eniemble; elle l'est aussi pour chaque anneau en particulier, à l'exceptioi du cinquième, où les deux excentricités se balancent. Le Tableau ci-d(ssous permet de s'en rendre compte : Tableau III. Nombre de planètes au delà en deçà Distance de la de la moyenne distance distan au Soleil. moyenne. moyen Premier anneau. 4,01 I 4 Troisième » 3,438 5 7 Quatrième » 3,1445 28 42 Cinquième » 2,953 33 36 Sixième » 2,6963 9> 79 Septième » 2,4028 35 38 Huitième » 2,2258 12 16 de Excentricité moyenne des planètes au delà la distance aïoyenne. 5, 0804 ),ii5 ),ii45 ), 128 ,i47 ,1496 ), I23l Totaux et moyennes. 222 >,i374 en deçà de la distance moyenne. 0,l348 0,1 45 O, l402 o, 128 o, 1673 o, i655 0,1459 o, 1527 Différence. 0,o544 o,o3 0,0257 » 0,02o3 0,0159 0,0228 o,oi53 (') La résistance du milieu qui, selon toute appaience, n'a pas été nulle au début du mouvement elliptique, a dû, en diminuant la v augmenter leur excentricité et, par suite, déterminer lesse tangentielle des astéroïdes, un excédent de la moyenne réelle sur la moyenne théorique, déduite d'une équation qii suppose le vide absolu. ( 820 ) » Quatrièmement enfin, je signalerai un autre rapprochement qui appar- tient au même ordre d'idées. Chaque anneau s'étant formé dans des con- ditions telles qu'il y avait équilibre, ou peu s'en faut, sur sa face extérieure entre la force centrifuge et l'attraction solaire, les molécules voisines de cette face possédaient des mouvements qui ne s'écartaient pas beaucoup du mouvement circulaire et par conséquent les planètes engendrées dans cette région ont acquis en moye me une faible excentricité. Dès lors l'ex- centricité moyenne des planète anneau a pu être moindre que 1' dans la moitié inférieure de l'ai que telle a été, en effet, la règ situées dans la moitié supérieure d'un ixcentricité moyenne des planètes situées neau du dessus. Le Tableau III montre e générale. Sauf l'exception créée par la situation particulière du 5* anneau, qui ne permet pas de comparaison, lexcentricilé moyenne d'une partie inférieure l'emporte toujours sur l'ex- centricité moyenne de la partie lupérieure contiguë. C'est là, semble-t-il, un sérieux argument en faveur de la pluralité des couches. Car, si les /I28 planètes télescopiqnes avaient pris naissance dans un anneau unique tournant tout d'une pièce autoui'du Soleil, elles auraient acquis une excen- tricité d'autant plus grande qif'elles se trouvaient plus rapprochées de cet astre, et par suite ou ne verrait pas ces alternatives d'augmentation et de diminution dans la série dj3s chiffres qui expriment les excentricités moyennes aux diverses distances. Les 16 portions consécutives que j'ai distinguées, dans l'hypothèse d'une multiplicité d'anneaux, donneraient, s'il n'y en avait eu réellement qu'un seul, une série en augmentation con- tinue, depuis la portion la plus éloignée du centre jusqu'à la portion la plus rapprochée. Je me propose du reste de revenir sur ces questions qui ont une importance considérable pour la genèse du système solaire. )i En résumé, les 428 astéroïdes que j'ai étudiés paraissent se rattacher à 8 anneaux indépendants qui auraient chacun, avant de se rompre, tourné tout d'une pièce autour du Soleil, comme un solide géométrique. « Ces anneaux, dont l'épaisseur moyenne est de o", 274, sont séparés les uns des autres par des espaces vides concentriques au Soleil, comme les anneaux eux-mêmes. » Ils satisfont à trois conditions que l'analyse impose comme consé- quences de l'hypothèse adoptée au sujet de leur mode de formation : » 1° Leur épaisseur moyenne est égale, à 6 millièmes près, à l'épaisseur théorique o'",278; » 2° Leur épaisseur individuelle diffère très peu de celle qui se déduit de la formule générale; » 3° Dans chaque anneau, l'excentricité moyenne des planètes situées ( 821 ) dans la moitié inférieure est plus grande que l'excentricité moyenne des planètes situées dans la partie supérieure. » Enfin, ce qui tend à démontrer la j)lLiralité des anneaux, l'excentricité moyenne des planètes situées dans la partie inférieure d'un anneau est plus grande que l'excentricité moyenne des planètes situées dans la moitié supérieure de l'anneau contigu. » Il paraît difficile d'admettre que tous ces rapprochements soient dus au hasard. Aussi je ne suppose pas que les résultats constatés jusqu'ici puissent être beaucoup modifiés par les découvertes ultérieures. Peut-être la présence de nouveaux astéroïdes plus rapprochés du Soleil amènera- t-elle à distraire du huitième anneau la planète n" 330 (distance : 2,o8(j) pour constituer un neuvième anneau. Peut-être aussi — il n'est pas inter- dit de l'espérer — le cinquième anneau s'enrichira-l-il de manière que l'égalité actuelle entre les excentricités de ses deux portions fasse place à l'inégalité systématique observée chez lesjautres anneaux. » Ainsi que je l'ai annoncé dans ma première Note, je reprendrai les calculs aussitôt que les nouvelles déferniiiiations d'astéroïdes seront suffi- samment nombreuses. » ASTRONOMIE. — Sur l' observation aeioslatique des Léonides. Note de M. J. Jan'$sex. « Je viens rendre compte à l'Académie d;s observations des Léonides qui ont eu lieu les i3-i4, i4-i5 du mois cdurant, suivant le programme indiqué dans ma précédente Note. )) Le premier ballon cubant i6oo'"etgon du jardin des Tuileries le i4 à i''45'" du mHin. Il était conduit par M. le comte Castillon de Saint-Victor avec M. Tlikhoff, de l'observatoire de Meudon, comme observateur, et M. Senouqije, secrétaire. » Après avoir traversé deux couches épai^es de nuages, le ballon s'est trouvé à 2600"" en présence d'une troisième couche fort élevée et que les conditions de force ascensionnelle de Taérdstat ne permettaient pas de franchir. Néanmoins, M. Tikhoff a pu profiter de quelques éclaircies pour observer deux étoiles filantes, qu'il ne peut aux Léonides. Il est évident que, si l'apparit qu'elle devait être, M. Tikholf en eiit observj, même pendant ces courtes éclaircies, un bien plus grand nombre, et aloi s leur origine n'evit point été douteuse. fé au gaz d'éclairage est parti pas rapporter avec certitude on des météores avait été ce ( 822 ) M Ces messieurs atterrirent à 6''35'" près de Reiras, à Jonchery-sur- Vesle. A 2600"", la température était à 2° au-dessous de zéro. )) Le second ballon, cubant seulement 1000™ et monté par MM. Jacques Faure et Hanskv, partit le jour suivant à minuit 3o™. » On observa sans interruption de i'' à 2^ iS™ à l'altitude de 85o" et l'on vit deux étoiles filantes, proballement Léonides. On traversa alors un nuage d'une épaisseur de 700™ ( nviron et l'on observa encore de q}'/^5"' à 3'' 10" sans voir aucune Léonide. Alors la constellation du Lion fut cachée par des nuages, dont la hauteu' fut estimée à environ 4ooo™. L'aérostat resta alors dans un brouillard épais, jusqu'à l'atterrissage qui fut excellent et eut lieu à 7'' du matin près de Rambercourt (Meuse). » Un troisième ballon, montépar M. le comte deLa Vaulx, M"^ Rkmipke et M. de Fonvielle. devait partir dans la nuit du i5 au 16, mais les circon- stances atmosphériques si défavorables et qui présentaient même du danger pour les observateurs n'ont pas permis ce départ. Il en fut de même le jour suivant, et nos si dévoués et si (jourageux observateurs durent se résigner, à leur bien vifs regrets, à renoiicer à cette ascension que notre prudence ne pouvait leur permettre d'effectuer. Obsehvations a Meudon. » Pendant qu'on exécutait ainsi les observations aérostatiques, nous avions pris les dispositions nécessaires pour l'observation ordinaire à l'observatoire de Meudon. » M. Deslandres faisait des observations dont il rend compte dans la Note ci-jointe (') et j'avais chargé M. ISordmann, licencié es sciences, de suivre pendant les nuits des i3-i4, i4"i5, i5-i6 le phénomène et de m'en faire un rapport. En voici les résultats : » Le i4 vers 10'' 3o™ le ciel se découvrit vers le zénith. Une étoile filante émanant des environs de Cépliée fut observée; elle s'éteignit dans la Lyre, une autre traversa Cassiopée et s'éteignit vers Ç du Cygne à 1 1''20™ et successiveraent, à moins de une mi- nute d'intervalle, trois étoiles filantes sont observées dont deux paraissent émaner de Cassiopée, la troisième traverse la Petite Ourse et va s'éteindre dans le Dragon. » II'' 45™. — Le ciel se découvre complètement, une étoile extrêmement brillante traverse la Grande Ourse et ne s'éteint qu'à l'horizon. » ii''47"' — Une étoile traverse la même région dans une direction à peu près parallèle. (') Voir à la Correspondance, p. 826. ( 823 ) » la*" lo". — Une étoile traverse Cassiopée et s'évanouit dans le Cygne. Une autre qui émane de la Grande Ourse s'éteint vers la Polaire, une troisième partie du Lion s'éteint à l'horizon. » 12*' 20™. — Le ciel se couvre. n Nuit du i5 au i6. — M. Nordmann est resté en observation avec M. TikhofT, mais l'état du ciel n'a permis de voir aucune étoile filante. OesEnvATio.NS en France et a l'Étraxger. )) Afin d'avoir une information complète snr l'apparition des Léonides en igoo, j'ai demandé télégraphiquement, aux directeurs des principaux observatoires en situation de pouvoir observer le phénomène, de vouloir bien nous envoyer les résultats de leurs observations. » Lyon. — Rien vu des Léonides dans les rares iBtervalles beau temps. André. Baillaud. Ratet. Perrotin. Pour nous, résultats Léonides Trépied. » Toulouse. — Ciel couvert depuis le 8 novembre. » Bordeaux. — Ciel couvert toutes les nuits » Nice. — A peine quelques Léonides le i3. » Alger. ■ — Fréquentes interruptions du i4 an I7 complètement négatifs. » Bruxelle.i. — Léonides, temps couvert. » Madrid. — Ciel constamment couvert. » Rome. — Ciel couvert.. l'as d'observations. » Strasbourg. — Ciel couvert. Pas d'observations » Berlin. — Etat du Ciel empêché observations » Vienne. — 1/4 novembre. 3o Léonides sur le Schrieeberg. i5 novembre. Presque rien. » Moscou et Odessa. — Ciel entièrement couvert » San José (Californie). — 20 Léonides par heure jeudi matin, ensuite nuages » Il résulte de cette information, déjà trèa complète, que l'apparition de 1900 a été à peu près nulle, et l'on en doit conclure que l'essaim qui a fourni de si abondantes apparitions en 1799.I i833 et 1866 (ce dernier déjà moins important), a subi des perturbations planétaires qui l'ont empêché de pénétrer dans notre atmosphère. » Il est vrai que, en beaucoup de points, l'observation a été rendue fort difficile et quelquefois impossible par l'étal du ciel, et ceci vient à l'appui de la demande que j'ai faite depuis longtemps déjà, à savoir qu'on emploi*^ les ballons pour f^iire ces observations si intére;santes, quand l'état du ciel l'exige. Dans le cas présent, nos conclusions ; eraient certiiincment beau- coup plus certaines si, sur tout le parcours dii phénomène, des observa- C. R., 1900, 2" Semestre. (T. CXXXI, N° 21.) I ' O^ ( 824 ) lions avec un ciel entièrement dégagé do nuages avaient pu être faites. El ceci me conduit à parler encore ici des conditions dans lesquelles les ascensions aérostatiques devraient être entreprises, à mon sens, pour por- ter tous leurs fruits. )) La première impression qui se dégage du récit des ascensions de cette année, c'est qu'elles ont été exécutées dans des conditions insuffisantes pour s'élever au-dessus des coiiches de nuages qui, comme on vient de le voir, se trouvaient à plus de /jQoo'" d'altitude, ce que nos observations à l'observatoire du sommet du nont Bhnc nous avaient d'ailleurs appris depuis longtemps. » Il faut donc que les aéros ats gréés en vue des observations astrono- miques puissent s'élever jusqu à 6000™ et au delà. Il est évident que c'est par l'emploi de l'hydrogène et d'un cube du ballon assez fort qu'on attein- dra ce but. » Il sera également nécessaire de prendre des mesures pour empêcher l'eau de la pluie et des brouillards de s'attacher au ballon et surtout à son filet, ce qui a pour effet de l'alourdir d'une manière considérable. Nous pensons que des enduits appropriés pourraient permettre d'atteindre ce résultat. » Comme les ballons dont Mous conseillons l'emploi devront avoir un volume considérable, nous pensons qu'il serait opportun d'étudier les dispositions à prendre pour remplacer la nacelle ordinaire par une nacelle allongée en forme de bateau et solidement reliée au ballon. Cette disposi- tion pourrait permettre aux observateurs de voir le zénith ou au moins très près du zénith. L'éloignement de la nacelle du ballon concourra à atteindre ce but. » L'application des ballons aux observations astronomiques est toute nouvelle. Comme la Photographie, dont j'ai vu les premières applications, elle est appelée à rendre à cïitte science des services dont il est difficile (le mesurer aujourd'hui l'étendue. Mais il faut que cette nouvelle applica- tion soit très sérieusement étudiée. Nous pensons que c'est dans le domaine de l'Astronomie physique qu'il faut surtout orienter ce nouveau mode d'étude. On devra surto il chercher à créer des ballons pouvant s'élever très haut, aussi exempts que possible de mouvements giratoires (résultat qui peut s'obtenir par l'emploi d'une hélice à axe horizontal) et munis de nacelles permettant la vue de la région zénithale. » Avec de pareils engins et avec le secours de la Photographie rendue presque instantanée, on pourra obtenir des images précieuses de comètes, d'étoiles filantes, d'éclipsés et du disque solaire lui-même, etc. ( 825 ) » Je voudrais engager nos jeunes astronomes à entrer dans cette voie, leur promettant qu'ils y obtiendront de bien intéressants résultats. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Associe étranger, en remplacement de M. Bunsen, décédé. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 5r , M. Hooker obtient 49 suffrages M. Langlev » i » M. Schiaparelli » i » M. Joseph Hooker, avant réuni la majorité absolue (I< s suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approliation du Président de !a Répu- blique. in, à l'élection d'un Cor- , en vertu du Décret du 15 L'Académie procède, par la voie du scri^lin respondant pour la Section de Minéralog 24 juin 1899. Au premier tour de scrutin, le nombre des M. Klein obtient /otants étant 45, 4.5 suffrages M. Klei\, ayant obtenu la majorité absolu(! des suffrages, est proclamé clu. ME»IOmES PRESEJÏTES. M. Léopolu Fe.iév adresse, de Budapest, in Mémoire intitulé : k Dé- monstration du théorème qu'une fonction bdrnée et intégrable est, au sens d'Euler, analytique ». (Commissaires : MM. H. Foinciré, Picard. ) M. Ant. Gros adresse, comme complément à son précédent Mémoire, une Note relative à l'action mécanique de la Iimière. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) ( «26 ) CORRESPONDANCE. JM. A. CoRxu, au nom de la Société française de Physique, présente à l'Académie les trois Volumes renfermant les « Rapports présentés au Con- grès international de Physiqu^ réuni à Paris, sous les auspices de la Société, du 6 au 12 août 1900 >. Ces Rapports constituent unj véritable monument scientifique, car ce sont des Mémoires originaux, écrits par les physiciens les plus illustres du monde entier, sur leurs sujets de prédilection; tous ont été traduits en fran- çais et réunis par ordre de matières, par les soins des secrétaires du Comité d'organisation du Congrès, MM. Ch.-Éd. Guillaume et Lucien Poincaré. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observation de l'essaim des Léonides à Meudon. Note de M. H. Deslandrks, présentée par M. Janssen. « Je présente le résumé succinct de l'observation des Léonides à l'ob- servatoire de Meudon, dans les nuits du i4 au i5 novembre, du i5 au 16 novembre 1900. | » De même que l'année dernière, l'observation a été poursuivie simul- tanément avec l'œil et la plaque photographique. Les observateurs étaient, outre l'auteur de cette Note, deux jeunes assistants MM. Burson et d'Azam- buja, auxquels s'est joint pendant la première nuit M. Demay, astronome amateur. I » L'enregistrement photographique des météores a été recherché avec les appareils photographiques employés déjà l'année dernière (Comptes fendus, t. CXXLX, p. 807) qui sont : un objectif double de o™, i5; un de o™, 12; deux de o'^.oy; un de o'",o5; un de o'",o 4. Ces objectifs, la plu- part anciens, ont un champ de netteté assez peu étendu, et ne sont pas les plus convenables ]iour le but à atteindre. )) Le seul perfectionnement, par rapport à l'année précédente, a été l'emploi d'un support équatorial approprié à ces recherches spéciales. L'année dernière, les chambres photographiques étaient portées par trois équatoriaux anciens. On a pu, celte année, les réunir toutes sur un seul support équatorial, d'un type nouveau, construit spécialement pour l'ob- servation de la dernière éclipse totale du Soleil (Comptes rendus, t. CXX, ( 827 ) p. iGgS), lequel support présente, à portée de la main et de tous côtés, plusieurs tables sur lesquelles on fixe les appareils, ausssi facilement que sur une table de laboratoire. Dans ces conditions, un seul observateur suffit à maintenir les six chambres dans la bonne direction. » Dans la nuit du i4 au i5, le ciel a été très clair jusqu'à minuit, puis il s'est embrumé au lever de la Lune, et à j*" il était complètement cou- vert. De 9'^3o"" à i*", on a relevé les traces de seize étoiles filantes, dont deux de première grandeur. Six au moins sont des Léonides, cinq sont des Androméides et deux sont sporadiques. » Dans la seconde nuit, le ciel a été beaucoup moins pur et s'est couvert complètement à ii''. A partir de 9''3o™, cinq météores ont été relevés, dont un de première grandeur; trois seulement sont des Léonides. )) J'ajoute que le nombre restreint des observateurs n'a pas permis d'observer constamment le ciel, et surtout de l'observer dans toutes les directions. » D'autre part, aucun météore n'a jui être photographié; il est vrai que les météores de première grandeur n'ont pas passé dans le champ des appareils. » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur quelques applications de la Géométrie non euclidienne. Note de M. Servaîut. « Considérons une surface tracée sur l'hypèrsphère la;^= I (i=i, 2, 3, 4); par une transformation due à M. Darboiix (Théorie des surfaces, t. III), ou peut lui faire correspondre une surface dans l'espace ordinaire : aux lignes de courbure non euclidiennes correspondent les lignes de courbure ordi- naires, et à une surface isothermique NE correspond une surface isother- mique. \ » Nous nous proposons d'indiquer ici quelques propriétés des surfaces qui dérivent des surfaces à courbure moyenne constante NE. » D'après une remar(|ue de M. Darboux, on trouve facilement dans l'esjjace non euclidien une série de formules analogues à celles de Gauss (yoi/- aussi Biangui, Vo/lesungen ûber Géométrie}. Supposons la surface rap- portée à ses lignes de longueur nulle | ds- = 2.1 du dv, et posons A = D ( 828 ) A' D' D" les formules prennent la forme très simple ^^' .| du dv. ^'du di> = o, 1 ^ _ ^ ' di' du o; d"- rr" I 4^ — S'--t- ;- " , logl, = O, X; X, dadv *= ' et l'équation des surfaces à courbure moyenne constante serait si l'on pose ^Ir^A;-!, les équations (1) et (2) deviennent identiques. » Considérons d'abord le cas particulier de A'„' = i, ( 829 ) l'équation (i) se réduit alors à celle des surfaces minima et l'on a ainsi une classe de surfaces isotherniiques S non euclidiennes qui jouissent, comme on le voit de suite, de la propriété suivante : les quatre coordonnées m,, u^, U.J, M, salis/ont à l'équation de Laplace relative aux lignes de courbure d'une surface minima; on en déduit de suite que les surfaces S' de l'espace ordinaire qui correspondent aux surfaces S sont les surfaces isothermiques déterminées par M. r/ij'irt»// (voir sa Thèse et Comptes rendus, 1900). » M. Thybault a ratf.aché les surfaces S' à la déformation du parabo- loïde à plan directeur isotrope, et il a montré plus généralement qu'à toute surface M applicable sur un paraboloïde quelconque on peut rattacher un couple de surfaces isothermiques i'eti', ; or ces deux surf aces sont les trans- formées de deux surfaces non euclidiennes parallèles à courbure moyenne con- stante 1 et 1,. Inversement, si l'on connaît de telles surfaces 2 et If on peut, par des quadratures, déterminer une surface M applicable sur un paraboloïde quelconque. » Sans démontrer complètement cette proposition, ce qui serait trop long, voici les formules qui permettent de faire dériver une surface M d'un couple de surfaces 22 et 2, : » Soient ^(x,y,z, it), 2.,(^x,, y^, z^, it,) les coordonnées de deux sur- faces, on aura évidemment, en supposant à l'hypersphère le rayon a, Sx^-t- = a\ Sx'^ — t'^ — «% et, comme 2^1 et 2, sont parallèles, » T^a surface $ = fx dt + X , dt, Y) = j y dt H- r, dt\ X, ^ f zdt A- .3, dt\ aura pour élément linéaire I dS-= (t- -h a-)dt''-{- 2(H, -i--'')dtd,t, -+- (t-^ -+- a"-)dl\, et sera applicable sur le paraboloïde ' -+- îlr, b^ -h a- l>- + a- en particulier, si i == o, ^ etl^ seront des surfaces minima non euclidiennes. ( 83o ) » On pont donner beaucoup de propriétés géométriques des surfaces isothermiques de l'espace ordinaire 1' et l\ : nous signalerons seulement la suivante : 1 et 1' sont les deux nappes d'une enveloppe de sphères et leurs lignes de courbure se correspondent ; le cercle normal de 2 et i' aux points de contact est normal à une spl^ère fixe; de plus, i et 1' se correspondent géo^raphiquement, on a donc ainsi une solution particulière d'un problème que M. Darboux a étudié {Comptes rendus, 1899). » Remarquons en terminant que les coordonnés x, y, ^, Z; a:,, y,, r, , /, de 1 et 1^ satisfont respectivement à l'équation de Laplace, relative aux lignes de courbure de deux surjaces 4 courbure moyenne constante parallèle de Vespace ordinaire; par conséquent, la première difficulté de la déformation du paraboloïde est donc l'intégration de l'équation dû -. — T- = smtocosoj, du ôv des surfaces à courbure totale constante. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Les séries absolument sommables, les séries (M) et le prolongement analytique. Note de M. Emile Borel, présentée par M. Picard. « 1 . Dans mes Leçons sur les séries divergentes, actuellement sous presse, j'ai cru devoir modifier légèrement la définition donnée des séries abso- lument sommahles, dans mes Mémoires antérieurs. Il s'agira seulement ici de la sommabilité par \» méthode exponentielle. » Soit "0 + "1 + "-' + • • • une série; la fonction entière associée {'') u(a) est définie par la relation , , II, a lua- u(a) = u,-h -r -^ ^ -^■■■'' la série est dite absolument sommable si les intégrales définies X I '' "(^l\ ^ a (J^ /■ --. o^ j^ 2, da''' e ont toutes un sens. (') Je laisse ici de côté l'extension ou cas où «(«) n'est pas une fonction entière; voir mon Mémoire sur les séries divergentes {Annales de l'École normale, 1899). ( 83, ) » Cette définition permet d'éviter des difficultés et des restrictions dans la suite de la théorie; par exemple, on peut démontrer d'une manière tout à fait générale que, le produit de deux séries absolument sornmables, effectué d'après la règle de Cauchy, est une série absolument sommable. » 2. Dans la même théorie, j'ai obtenu récemment un résultat nouveau, dont la démonstration paraîtra dans les Mathematische Annalen. On se rappelle peut-être que, étant donnée une série de Taylor «0 + u^z -\- u.,z- -\- ..., j'ai défini, sous le nom àe polygone de sommabilité, un polygone tel que la série est certainement sommable à l'intérieur du polygone; mais il y a doute relativement à l'extérieur (Comptes rendus, 5 octobre 1896; Journal de M. Jordan, p. 445; i8()G). La proposition dont je voulais parler est la suivante : La série est absolument sommable en tout point intérieur et n'est absolument sommable en aucun point extérieur; il n'y a doute que pour le contour du polygone de sommabilité. On déduit aisément de là que le produit e-^u{az) tend vers zéro si ;; est intérieur au polygone de sommabilité et ne reste pas fini si z est extérieur à ce polygone. Ce résultat donne évidemment une méthode pour la recherche des singularités de la fonction définie par la série donnée ('). De plus, on voit ainsi que la méthode exponentielle fournit une région bien détermmée de sommabilité absolue, fait dont l'in- térêt a été signalé par M. Mittag-Leffler {Acta mathematica, t. XXIV, p. 187 et 188). » 3. Dans le Mémoire qui vient d'être cité, M. Mittag-Leffler indique comment on peut déduire de la série de Taylor des développements ayant une région bien déterminée de convergence, généralement plus étendue que notre polygone de sommabilité; ces développements ont d'ailleurs une forme d'autant moins simple que leur région de convergence est plus grande; suivant les cas, dans les applications, il pourra y avoir avantage à s'en servir ou à employer notre méthode exponentielle. » Dans des Mémoires bien connus, M. Mittag-Leffler avait indiqué le moyen de former un développement convergent dans toute la région à , \ (') Voir, à ce sujet, la Thèse de M. Servant, où le résultat qui vient d'être énoncé a été admis sans démonstration. G. R., 1900, 3" Semestre. (T. CXXXI, N» 21.) I 09 ( 83?. ) laquelle il a donné le nom à' étoile; il existe d'ailleurs une infinité de déve- loppements analogues, que nous appellerons, pour abréger, développe- ments (M) (voir, par exemple, Comptes rendus, t. CXXVIII, Notes de MM. Miltag-Leffler, Painlevé, Phragmén, Borel). Un développement (M) est caractérisé par le ia\\.(\\\ il converge uniformément dans toute région finie intérieure à l'étoile. » Le fait sur lequel nous roulons attirer l'attention est le suivant : rétoile nest jamais une région déterminée de convergence. En d'autres termes, quel que soit le mode de développement (M) que l'on aura choisi, il existe des séries de Taylor telles que le développement (M) associé à ces séries converge en dehors de l'étpile correspondante . » Ce résultat entraîne d'ailleurs des conséquences nombreuses, qui sont développées dans un Mémoire en cours d'impression dans les Acta mathematica. » I I I OPTIQUE. — Sur un nouvel analyseur à pénombres. Note de M. J. Macé de Lêpinay. (( Le nouvel analyseur à pénombres que M. Jobin a construit sur mes indications satisfait à trois conditions qui le rendent particulièrement propre à des mesures de précision : il permet l'emploi d'une radiation simple quelconque; il conserve toute sa sensibilité en lumière conver- gente; il forme un tout indépendant. » Le premier de ces résultats a été obtenu en employant comme appa- reil producteur des pénombres un quartz mince à deux rotations, formé de deux lames prismatiques de quarlz, de rotations inverses, d'angles sensiblement égaux et petits (rotation minimum, i°,5 pour la radiation moyenne du spectre). Il devient possible, de la sorte, de faire varier l'épaisseur du quartz à deux rotations et de réaliser, quelle que soit la radiation éclairante, les conditions de sensibilité maximum. » La seconde des conditions énoncées plus haut est particulièrement importante. Les propriétés optiques d'un corps anisotrope variant avec la direction, on est conduit, quelle que soit celle que l'on étudie, et quel que soit le phénomène que l'on utilise à cet effet, à limiter le corps par des taces planes et à observer ce phénomène au moyen d'une lunette réglée pour l'infini. Si alors le phénomène utilisé est un phénomène de polarisa- tion, on est conduit à introduire l'analyseur entre l'oculaire et le plan focal ( 833 ) de l'objectif : il reste ainsi à la portée de l'observateur, et le point du champ que l'en observe reste fixe, par rapport aux repères, pendant la rotation de l'analyseur. » Dans ces conditions, l'analyseur se trouvant être traversé par un faisceau de lumière divergente, toute observation précise devient impos- sible si l'analyseur employé est un nicol ordinaire. Si l'on cherche, en effet, à éteindre un faisceau de lumière polarisée rectiiignement, on con- state l'apparition, dans le champ, d'une b:mde noire diffuse, lentement mobile avec l'analyseur, qui se scinde en deux si l'on emploie un système producteur de pénombres. On ne saurait, par suite de la dissymélrie du champ, réaliser l'égalité de teinte en un point donné. » Cet inconvénient des niçois ordinaires, qui passe inaperçu dans les saccharimètres parce que l'on y fait usage de lumière sensiblement paral- lèle, lient à l'obliquité de l'axe optique du spath qui constitue le nicol sur la direction moyenne du faisceau lumineux qui le traverse. Il disparaît entièrement si l'analyseur employé a ses faces d'entrée et de sortie de la lumière normales à la direction moyenne du faisceau et parallèles à l'axe optique du spath. M. S. -P. Thompson a donné {Phil. Mag., 1886) tous les renseignements pratiques relatifs à la construction de pareils analyseurs. » Il suffit, pour achever la description de Ifappareil, d'ajouter qu'une ])etite lunette de Galilée permet de viser, à travers l'analyseur, dans le plan de la lame mince à deux rotations. L'ensemble constitue l'oculaire de la lunette astronomique dont j'ai signalé l'emploi, dont l'objectif peut être formé par une lentille quelconque, de verre non trempé. » J'ai appliqué cet appareil à la détermination des constantes optiques du quartz (pouvoir rotatoire et biréfringence) pour la radiation verte du mercure (>. = 01^,54607424). Le quartz employé est celui qui constitue le cube qui m'a servi pour la détermination du kilogramme; sa densité est c?= 2,600732. 1 » Pouvoir rotaloire. — Je me contenterai de donner les résultats des mesures. J^e pouvoir rotatoire d'une lame ayant i"^'" d'épaisseur à 0° est p = 255°, Ï71 + o°,oo4G(i— i5°). » Biréfringence. — La méthode employée est celle de MM. Friedel et Dongier ('). La lumière incidente, polarisée à 45° du plan de section principale de la lame étudiée, traverse, à la suite de cette dernière, un (') Comptes rendus, t. CXVI, p. 272; t. CXXII, p. 3o6, io5i et 1194. ( 834 ) mica quart d'onde, tel que la vibration retardée par celui-ci soit parallèle à la vibration incidente. La vibration émergente est rectiligne et fait un angle - - avec la vibration primitive. Cette méthode, très précise, serait inapplicable à des lames épaisses avec un nicol ordinaire. )) On a trouvé ainsi j - = i68,36o2 4- 0,01668/ — OjOoooSgSf* ... pour une lame ayant i*^™ d'épqisseur à 0°. » Application aux mesures ahsoliies d'épaisseurs, par la méthode de Mouton modifiée. — Je crois utile de signaler l'application de ces résultats à la méthode de mesures d'épaisseurs imaginée par Mouton, qui devient réel- lement pratique et précise grâce à l'amélioration, tout à la fois de la méthode d'observation et des données numériques nécessaires. En fait, avec la disposition adoptée, il devient possible de mesurer une épaisseur de plusieurs centimètres à 01^,14 près. Celle précision est inférieure, sans doute, à celle que donnent les méthodes interférentielles directes, mais la méthode de Mouton ainsi modifiée présente sur les autres un réel avan- tage, provenant de ce que, l'ordre d'interférence du phénomène utilisé étant beaucoup plus faible, une mesure préliminaire, grossière, à ^ de millimètre près, de l'épaisseur, suffit pour que sa partie entière se trouve déterminée avec une complète certitude. Remarquons que, si la précision obtenue est néanmoins assez grande, cela tient à ce qu'il est possible, avec la disposition adoptée, de déterminer la partie fractionnaire de ce même ordre d'interférence à -^ près, c'est-à-dire avec une exactitude vingt fois plus grande que dans le cas des autres méthodes interféren- tielles. M 11 est à remarquer, toutefois, que l'emploi de cette méthode suppose l'identité des propriétés optiques de divers quartz. Il semble bien qu'il en soit ainsi, du moins au degré d'exactitude nécessaire, à en juger par la concordance des mesures que j'ai effectuées, sur trois échantillons de quartz de provenances différentes, d'une part par la méthode de Mouton, et de l'autre par celle des franges de Talbot. » ( 835 ) PHYSIQUE. — Sur les propriétés clectrocapillaires des mélanges et la viscosité électrocapillaiie. Note de M. Gooy. « Je me propose de revenir sur les effets des mélanges d'électrolytes en solutions aqueuses, dont j'ai indiqué en 1892 les traits essentiels (').Dans mes expériences récentes, le large mercure est avec du calomel dans une solution normale de KCl, qui communique par siphon avec l'auge de l'électromèfre, où est placé un liquide L,, qui est une solution assez con- centrée (normale) d'un corps A, ou bien un liquide L^, qui est la même solution additionnée d'une petite quantité d'un corps B (j^ de gramme- équivalent par litre en général) (-). On trace les courbes électrocapil- laires en prenant pour abscisse la différence de potentiel V du large mer- cure et de la colonne mercurielle. » Les deux courbes de I>, et Lo coïncident sensiblement pour le côté négatif, à dislance suffisante du maximum, c'est-à-dire pour les fortes pola- risations négatives. Si l'on admet, comme je le ferai désormais, que les liquides L, et Lo prennent sensiblement le même potentiel au contact de la solution normale de KCl, il en résulte donc que, dans celle région, la fonction électrocapillaire qui lie la tension superficielle à la différence électrique A au ménisque est la même pour les deux liquides L, etLo. » Il n'en est pas ainsi en dehors de cette région, surtout lorsque le corps B est un corps actifs c'est-à-diie tel que, déjà en solution pure très étendue (centi-normale), il produise une variation sensible du maximum, qui est toujours une dépression (^) (indurés, bromures, platinocyanures, sulfocyanales, sulfocarbonates, etc.). Le corps A étant, au contraire, peu ou point actif, la courbe électrocapillaire de L3 ressemble beaucoup à celle que donnerait le corps B seul. Ainsi le corps actif supplante le corps inactif, malgré la grande différence des concenlralions. Le sens de l'effet du corps B est toujours une diminution de tension superficielle, à valeur tlonnée de V. De même un corps très actif (iodure) agit en présence d'un corps moins actif (bromure), tandis que, dans les mêmes conditions, un (') Sur les phénomènes éleclrocapillaires {Comptes rendus, i"'' février 1892). (^) Si le corps A est un sel neutre, il en est de même de B. (') Les corps qui relèvent le maximum ne produisent pas de variation sensible ea solutions aussi étendues. [Voir ma Note Sur les fonctions êlectrocapillaires des solu- tions aqueuses. {Comptes rendus, 28 juillet 1900.)] ( 836 ) peu de bromure ajouté à beaucoup d'iodure ne produit rien d'appréciable. De petites quantités de deux corps actifs ajoutent au contraire leurs effets. » La présence du corps inactif a même pour résultat d'exalter les pro- priétés du corps actif; ainsi, par exemple, une solution pure ci^nti-normale deNal donne une dépression du maximum de lo™™, tandis que la même quantité de Nal, ajoutée à une solution normale de Na-SO*, donne une dépression double. Il suffit de quelques milligrammes par litre de corps très actifs pour modifier profondément les courbes des autres corps. » En même temps, le maximumise trouve considérablement déplacé, tou- jours vers le côté des polarisations négatives ; ce déplacement atteint o^°", 2 dans l'exemple qui précède. De \i\ résulte, comme je l'ai déjà fait remar- quer en 1892, que le maximum ne peut correspondre en général à A = o, comme on l'admet souvent, sans raison bien concluante. S'il en était ainsi, en effet, il faudrait que le liquide L^,, au contact de la solution normale deRGl,prît un potentiel tout autre que L,, ce qui est très invraisemblable, et de plus la coïncidence des courbes du côté négatif devient alors inexpli- cable. ' » Viscosité électrocapillaire. — Dans tout ce qui précède, il s'agit de la valeur finale de la tension superficielle. Celle-ci, avec les mélanges, dé- pend en effet de l'état antérieur et varie avec le temps, en sorte que, pour une valeur fixe de A, elle peut prendre une infinité de valeurs, dont une seule est stable; c'est ce que nous appellerons \a viscosité électrocapillaire. Pour les valeurs de V où l'addition du corps actif ne produit pas de changement de la courbe électrocapillaire, l'électromètre se comporte à l'ordinaire et prend son élat définitif en deux ou trois secondes; au contraire, quand le corps actif modifie notablement la courbe, le ménisque capillaire met un temps assez long (plusieurs minutes, ou plusieurs heures dans les cas extrêmes) à prendre sa position finale. )) Supposons l'élat final obtenu et laissons V constant. Si nous augmen- tons la surface mercurielle en faisant descendre le ménisque, la tension superficielle est augmentée; si nous diminuons cette surface, la tension est diminuée ('). Dans les deux cas, la variation disparaît graduellement, et la valeur finale est de nouveau atteinte. Il en résulte que l'instrument, dans ces conditions, est paresseux et n'obéit que lentement aux variations de (') Puisque le corps actif produit une diniinulion de tension, cela revient à dire que, dans le premier cas, l'eUet du corps actif est incomplet, et que, dans le second, il est exagéré. ( «37 ) pression ou de potentiel, un peu comme l'électromètre ordinaire quand une très grande résistance est sur le circuit, mais pour nue autre raison. » La viscosité électroca|)illaire n'est pas sensible pour les fortes polari- sations négatives; elle se montre ailleurs (même au maximum) avec tous les corps actifs, et d'autant plus qu'ils produisent une plus grande diminu- tion de tension superficielle. La marche est d'autant plus lente que le corps actif est moins abondant par rapport au corps inactif. La viscosité n'existe pas en général avec les corps purs, mais quelques-uns d'entre eux en montrent des traces, surtout vers l'extrémité anodique de la courbe, où les effets électrolvtiques du courant altèrent un peu la pureté de la solution. » Les phénomènes décrits dans cette Note et dans la précédente paraissent indiquer qu'il s'exerce à la surface mcrcurielle une action élec- tive, qui produit une accumulation des anions du corps actif, de préférence aux autres. L'état d'équilibre final entre les ions étant réalisé se trouve momentanément rompu quand cette surface varie, et se rétablit d'autant plus lentement que les anions actifs sont plus rares par rapport aux autres; ce serait là la cause de la viscosité électrocapillaire. J'espère revenir bientôt avec plus de détails sur cette question. » CHIMIE. — Combinaison directe de l'azote avec les métaux du groupe des terres rares. Note de M. Camille Matignon. « M. Maquenne a décrit (') une expérience de cours fort élégante, qui permet de mettre facilement en évidence la fixation directe de l'azote par les métaux alcalino-terreux. .T'ai utilisé cette expérience en la généralisant pour étudier qualitativement, d'une façon méthodique, l'action de certains corps gazeux sur des métaux difficiles à se procurer à l'état libre ou non encore isolés. La présente Note est relative à l'azote. » Dans un tube bouché, en verre peu fusible, disposé horizontalement sur une grille et muni à l'extrémité ouverte d'un tube manométrique plon- geant dans le mercure, on introduit quelques grammes d'un mélange constitué par un composé du métal à étudier et par un autre métal capable de mettre le premier en liberté. On chauffe ensuite progressivement les parties du tube qui contiennent le mélange, de façon à produire la réaction. Si le métal étudié est susceptible d'absorber rapidement à la fois l'oxvgène et l'azote, il se produit dans le tube un vide presque complet, manifesté par l'ascension du mercure dans le tube manométrique. Au lieu d'opérer dans (') Comptes rendus, t. CXXI, p. 1147; 189.5. ( 838 ) lin tube plein d'air, on peut encore se servir d'un tiibc en relation avec un appareil à azote par l'intermédiaire d'un étranglement permettant, quand l'air a été chassé complètement par l'azote, de fermer le tube. » Le mélange employé peut être constitué, soit comme celui de H. Ma- quenne, par l'oxyde et la poudre de magnésium, ce dernier métal chassant presque tous les autres métaux de leurs oxydes à cause de la grande exo- thermicité de la magnésie; soit par l'oxyde et la poudre d'aluminium, dont les propriétés réductrices sont pep inférieures à celles du magnésium; ou bien encore par le sodium et le chlorure, suivant la méthode dont Wœhler a donné le premier exemple à propos de la préparation de l'aluminium. » J'ai pu reconnaître ainsi que le thorium, le cérium, le lanthane, le praséodyme, le néodynie et le samarium se combinent directement et rapi- dement à l'azote. Les expériences ont été faites surtout avec les oxydes, plus commodes à se procurer que les chlorures, après addition de magné- sium. 2^'' à 3^*^ d'oxyde bien desséché sont mélangés intimement avec un petit excès de poudre de magnésium également bien séché, puis placés dans l'appareil décrit; aussitôt que la réaction commence, le mercure monte dans le tube manomélrique avec une vitesse qui dépend de la nature de l'oxyde, puis vient se fixer à une hauteur un peu inférieure à la pression atmosphérique. Avec les oxydes de thoriuniThO", de cérium CeO^, sur lesquels l'action du magnésium est progressive, l'ascension exige quelques minutes; avec les oxydes de lanthane La^O', de praséodyme Pr-0', de néodyme Nd'O', de samarium SnrO', la vitesse d'ascension est beaucoup plus rapide, car la réaction se produit presque instantané- ment dans toute la masse, qui devient incandescente. L'oxygène est donc plus solidement fixé au thorium et au cérium qu'aux autres métaux, le samarium arrivant le dernier dans le tableau de la chaleur de formation des oxydes rangés par ordre décroissant. » Dans toutes ces expériences, le vide n'a jamais été complet; la hau- teur d'ascension, comparée à la hauteur barométrique, a toujours donné une petite différence, de l'ordre de grandeur de la pression de l'argon. Il faut en conclure que tous ces métaux, dans les conditions de l'expérience, ne se combinent pas ra|)idement avec cet clément inactif. » Une petite modification dans les expériences précédentes permet de préparer facilement les métaux à l'état de poudre, mélangés à la magné- sie. Il suffit pour cela de séparer dans le tube à réaction le mélange en deux endroits distincts, de chaufier d'abord la première portion, puis, le vide obtenu, de mettre en liberté le métal dans la deuxième portion en provoquant la réaction par la chaleur. Une chauffe un peu prolongée (839) sublime l'excès de magnésium à la partie supérieure du lube et le sé|)are du métal. » Ces poudres métalliques, en général plus actives que le métal en lingot, permettent cependant d'établir certaines propriétés chimiques. Celles de néodyme, de praséodyme, de samarium, décomposent lentement l'eau à froid, plus vite à chaud, et avec une vive incandescence en présence des acides les plus faibles ; chauffées légèrement dans le chlore, elles brûlent avec une vive incandescence en formant des chlorures peu volatils, etc. » En résumé, des recherches précédentes on peut tirer les conclusions suivantes : » 1° Le mode opératoire indiqué constitue une méthode générale, com- mode pour étudier qualitativement l'action directe de certains corps gazeux ou solides sur des métaux difficiles à isoler; » 2° L'azote s'unit directement et rapidement aux métaux suivants, appartenant au groupe des terres rares : thorium, cérium, lanthane, pra- séodyme, néodyme, samarium; M 3° L'argon ne se combine pas rapidement aux mêmes métaux, à la température des expériences; » 4° Le magnésium réduit les oxydes de praséodyme, de néodyme, de samarium; on savait déjà, par les expériences de Winkler, que ce réduc- teur mettait en liberté le thorium, le cérium et le lanthane de leurs oxydes; » 5° La chaleur de formation des oxydes de thorium et de cérium est supérieure à celle des autres oxydes; l'oxyde de samarium paraît être le moins exothermique; » 6° La méthode précédente, légèrement modifiée, permet d'isoler les métaux à l'état de mélange avec la magnésie. » Je poursuis ces expériences, dans le but d'obtenir à l'état pur ces mé- taux, leurs azotures et leurs hydrures. » CHIMIE ORGANIQUE. — Relation entre la constitution chimique des colorants du tnpliénylméthane et les spectres d'absorption de leurs solutions aqueuses. Note de M. P. Lemoult, présentée par RL Moissan ('). « J'ai examiné les spectres d'absorption d'un grand nombre de colo- rants artificiels, dans l'espoir de trouver une caractérisque propre à cha- cune des principales familles que forment ces substances. Jusqu'ici, seuls (' ) Travail fait au laboratoire de Chimie de l'Ecole Normale supérieure. C. R., 1900, 2« Semestre. (T. CXXXI, N" 21.) I lO ( 84o ) les colorants du triphénylméthane m'ont conduit à une relation très nette entre la position des bandes lumineuses de ces spectres et la constitution des produits examinés. t » Afin d'éviter les variations d'ordre général dues, pour un même colo- rant, à la dilution de la solution et à l'épaisseur de la couche traversée par la lumière, j'ai fait toutes mes mesures à la dilution constante d'une molé- cule-gramme dans looo'" d'eau et sous une épaisseur invariable. » Voici le Tableau des résultajts observés : Poids N°V Noms. moléculaire. 1 Vert malacbilc 364,5 2 Vert brillant ^io,5 if T ( sel de Na j 3 \ert sulfo J ( ^J3 ) / V ► ir D (seldeNa) 4 \ert sulfo B „ , ! ( 8o4 ) 5 Vert o.nitré ^oç),5 6 Vert m.nilré 409,5 7 Vert solide aux al- calis 459i5 ■ ( sel de Ca 8 Bleu carmin ._ ( 5(30 9 Bleu Victoria 5o5,5 33 24 à 38 » 3i )) La 7* colonne indique, par rapporta l'échelle micrométrique du spec- troscope, la position des bandes lumineuses dans les divers spectres ob- servés sous une épaisseur de 6™™ de solution. Les uns comprennent uni- quement une bande lumineuse relativement étroite située dans la région du rouge, tandis que les autres comprennent, outre une bande de cette nature, une autre qui occupe une position variable avec chaque échantillon et qui est, en général, beaucoup pins large que la première. Cette bande rouge apparaît donc déjà comme un caractère commun aux substances étudiées ; ( 84« ) mais, de plus, ce caractère commun est le plus persistant de tous car, si l'on observe un même colorant, on constate que la position et l'étendue des bandes se modifient avec la dilution et l'épaisseur, mais que la bande rouge persiste alors que les autres ont disparu par suite d'une dilution moindre ou d'une épaisseur plus grande; elle constitue donc un caractère de famille qui survit à l'effacement des caractères iudividuels. )) Si maintenant on examine les divisions occupées par le milieu de chacune de ces bandes rouges pour comparer les colorants entre eux, on constate que ce milieu se trouve pour les onze premiers termes à la divi- sion 21 et pour les autres à la division 32 (8* colonne). Quand on base la dilution des solutions sur un même poids des colorants, on n'observe que des résultats incohérents, et c'est seulement en prenant les poids molécu- laires pour base de cette dilution que ces résultats affectent un caractère de généralité bien apparent d'oii l'on peut dégager la loi du phénomène. » Les colorants du premier groupe (de 1 à 11 inclus) portent en 4 dans deux de leurs noyaux, et dans deux seulement, un atome d'azote tertiaire (provenant d'une aminé tertiaire), le troisième noyau n'ayant rien en l\, ou ayant un azote non tertiaire. Les colorants du deuxième groupe portent tous en 4 dans leurs trois noyaux un azote tertiaire. Suivant donc que le milieu de la bande rouge occupera, dans les conditions indiquées, la division 21 ou la division 32, ces particularités de constitution seront révélées par cette sorte d'analyse spectrale, et cela, quels que soient le nombre, la nature et la position des autres groupes substituants, tels que AzO", AzH-, OH, SO' H, etc., quelle que soit la complexité moléculaire, et cela enfin quelles que soient les nuances, variant du vert au violet, et les autres propriétés tinctoriales, pourtant très diverses, des échantillons observés. » Le n° 11, vert méthyle, mérite une mention particulière; il dérive du violet hexamétbylé par fixation, sur l'un des azotes, d'une molécule de CrCCl ou d'un autre éther; cette fixation fait perdre à l'azote son carac- tère tertiaire et le produit obtenu se range alors dans la catégorie des colorants où le troisième azote, quand il existe, n'est pas tertiaire. » Tous ces résultats peuvent être réunis dans l'énoncé suivant : » Les colorants du triphénylméthane, qui ont, comme c'est le cas gé- néral, au moins deux atomes d'azote tertiaire en para du carbone central, donnent en solution aqueuse un spectre d'absorption possédant une bande lumineuse rouge; à raison de une molécule gramme dans 1000'" d'eau et sous l'épaisseur de 6™™, le milieu de cette bande occupe une position invariable (longueur d'onde, 6860 environ) pour ceux d'entre eux qui ( 842 ) n'ont pas plus de ces deux atomes d'azote tertiaire et une position inva- riable, mais ditrérenle (longueur d'onde, 6660 environ), pour ceux qui ont un troisième azote tertiaire. » Je me propose de continuer ces recherches, et de publier ultérieure- ment les autres résultats que j'ai déjà observés dans cette étude. » \ CHIMIE ORGANIQUE. — Sur /a ch'orophyUine bleue. INote de M. M. Tsvett, présentée par M. Armand Gautier. « Dans deux Mémoires devenus classiques, publiés l'un et l'autre en 1879, M. Gautier et Hoppe-Seyler firent connaître les résultats de leurs recherches sur la chlorophylle. Par des méthodes différentes, dont chacune a ses avantages, ces deux éminents chimistes avaient obtenu (M. Gautier dès 1877) des substances cristallisées que ce dernier auteur considère comme répondant chacune à deux variétés de la matière colo- rante verte des feuilles. )) La chlorophy liane de Hoppe-Seyler porte en son spectre le signe d'une modification chimique sur la valeur exacte de laquelle il est difficile de se prononcer. M. Gautier est enclin à considérer sa chlorophylle et la chlo- rophyllane comme deux chlorophylles, mais, différente d'origine et de composition, produites qu'elles sont l'une par les dicotylédonées, l'autre par les monocotylédonées et particulièrement les graminées. » Occupé depuis longtemps nous-même à l'analyse physico-chimique de l'appareil chlorophyllien, nous avons cherché à préparer les pigments dans un état d'intégrité garanti par l'analyse spectrale. » Dans la chlorojihylle, définie comme V ensemble des pigments produisatU la coloralion verte des plantes, on a déjà observé et décrit des substances colorantes jaunes {xanlhopliylle) et vertes {chlorophylle). Nous en ferons, pour notre part, deux groupes que nous appellerons groupe des xanlho- vhyllines et groupe des chlorophy llines. Les xanthophyllines (carotine, éry- throphylle, chrysophylles, ...) n'absorbent que des radiations à courte période et ne sont point luminescentes. Les chlorophyllines sont douées de fluorescence et présentent, entre autres, une absorption caractéri.stique dans le rouge. Nous n'étudierons ici qu'un seul de ces pigments, la chloro- phylline bleue. M Pour la préparer, les parties végétales à étudier sont broyées avec du sable fin, additionné éventuellement de magnésie ou de carbonate cal- ( 843 ) cfqiie en vue rie neutraliser le suc cellulaire. Le magma est repris soigneu- sement par de la benzine de pétrole constamment renouvelée. Ce solvant s'empare essentiellement de la carotine et des graisses. Lorsque la benzine ne se colore plus que faiblement, on fait un ou deux lavages au pétrole léger pur. Le résidu est alors agité avec du pétrole léger additionné d'un dixième d'alcool fort : on dissout ainsi les chlorophyllines, la chrysophylle, l'hypochlorine (') et diverses im]Hiretés (cholestérines, . . .). Toutes ces opérations doivent être exécutées aussi rapidement que possible. » La solution verte obtenue comme il vient d'être dit, et qui doit être bien concentrée, est agitée avec de l'alcool à 85" centésimaux, lequel s'em- pare de l'hypochlorine, de la chrysophylle et de notables proportions de chlorophyllines, ainsi que des impuretés. Cette opération est répétée un certain nombre de fois jusqu'à ce que l'alcool ne se colore [)lus que très faiblement d'une teinte vert bleuâtre. La solution bleu verdàtre de chioro- phylline dans le pétrole léger est alors agitée avec de l'alcool à 90*^ centé- simaux, dans une proportion telle qu'un peu d'éther de pétrole surnage. Dans ces conditions, et en répétant l'opération, la partie alcoolique garde la majeure partie du pigment. Toutes ces prescriptions soigneusement observées, on obtient une liqueur franchement bleue. » Abandonnée à froid à une lente évaporation, elle fournit une abon- dante cristallisation en agrégats microcristallins d'un noir d'encre à reflet bleuâtre (-). L'analyse par le prisme d'une solution de cette chlorophylline fournit un spectre à six bandes dont la quatrième est sise en deçà de la ligne E de Fraunhofer et la cinquième commence à la ligne F. Ce spectre ne comporte aucun élément étranger à cehii des feuilles vivantes. » Nous ne croyons pas superflu d'affirmer que notre chlorophylline bleue n'a rien de commun avec la phyllocyanine de Frémy. En revanche, nos chlorophyllines ont été entrevues par M. Sorby et M. A. Gautier. Mais les méthodes de ces savants ne leur ont pas permis de les séparer : Les solutions de chlorophylle bleue de Sorby offraient une teinte vert bleuâtre; (') Nous avons nommé hypochlorine la substance colloïdale qui accompagne dans le chloroplaste les pigments chlorophylliens et constitue avec ceux-ci une combinaison lâche, la chloroglobine (voir Comptes rendus, t. CXXIX, p. 607, e.1 Botanisches Centralblatt, t. 81, p. 8i). D'après mes dernières recherches, IMij^pochlorine appar- tiendrait au groupe des lécithines et du protagon. (-) Plus de trente espèces choisies au hasard dans les divers groupes systématiques nous ont fourni des cristallisations semblables. ( 84/. ) quant au pigment bleu violacé de M. Gautier, il s'observait au micro- scope en cristaux assez rares, entremêlés à ceux de la chlorophylle d'un vert noirâtre foncé. » CHIMIE ANIMALE. — Cryoscopie de la sueur de l'homme sain. Note de M. P. Ardix-Delteil, présentée par M. Bouchard. « I. Au cours de recherches sur la toxicité de la sueur, j'ai été amené à me demander quel est le point de solidification de ce liquide. Mes re- cherches bibliographiques à cet égard ayant été négatives, j'ai dû entre- prendre une série d'expériences pour déterminer cette valeur. » Ces expériences sont au nombre de quinze. Toutes ont porté sur de la sueur fournie par des individus sains et dans la force de l'âge (infirmiers du service). Toutes les déterminations ont été faites au moyen du cryo- scope de Raoult, sur un volume de loo'^" de sueur. Celle-ci était obtenue et recueillie au moyen d'une étuve sèche dont le dispositif sera décrit dans une Note ultérieure. » Les résultats que j'ai obtenus sont les suivants : » Le point de congélation n'a pas été constant; il avarié entre — o°,o8, chiffre minimum, et — o'',46, chiffre maximum, en passant par les valeurs intermédiaires — o,io; —0,12; — o,i4; —0.16; —0,20; —0,20; — 0,24 ; —0,24; —0,27; — o,3o; — o,3o; — 0,37; — o,38. » La moyenne, établie sur les valeurs précédentes, est — o°,237. Tou- jours, comme on le voit, le point de solidification de la sueur a été infé- rieur à la moyenne admise pour celui du sérum sanguin, qui, on le sait, est de — o'',55. w IL Si l'on recherche les raisons de ces variations individuelles, on fait les remarques suivantes : » i" Les valeurs cryoscopiques les plus faibles ont été obtenues en été, c'est-à-dire dans une saison où les glandes sudoripares, suractivées dans leur fonctionnement, éliminent une grande quantité d'eau; il en résulte que la concentration moléculaire de la sueur diminue dans de fortes pro- portions; » 2° Les valeurs des points de solidification sont, comme on devait s'y attendre, dans un rapport assez régulier avec la densité et la teneur de la sueur en chlorure de sodium; les densités augmentent au fur et à mesure que les points de solidification s'abaissent au-dessous du zéro; la teneur en ('845 ) chlorure de sodium augmente avec assez de régularité en même temps que l'abaissement du point de congélation. » 3° Si l'on recherche quelle est la part qui revient au chlorure de sodium dans la production de cet abaissement, on voit que, dans cinq cas, le chlorure de sodium interviendrait pour la moitié environ, et dans dix cas, pour plus des deux tiers, dans la valeur de cet abaissement, celui-ci étant dû, pour le reste, aux autres substances contenues dans la sueur. Quantité de Abaissement Abaissement NaCl pour 100" dû di\ A. Densité. de sueur. à NaCI. aux autres substances. 0,08 lOOI 0,08 0,048 0,o32 0, 10 1002 0,098 o,o548 0,o452 0, 12 1002 0,19 o,ii4 0,006 o,i4 1002 0,l4 0,084 o,o56 0, 16 1002 0,20 0, 120 o,o4o 0,20 1002 0, 12 0,072 0,128 0,20 ioo4 0,25 0, i5o o,o5o 0,24 loo3 0,32 0,180 0,060 0,24 iOo4 o,3o 0,192 o,o48 0,27 1004 o,38 0,228 0,042 o,3o ioo4 0,28 0,168 0, l32 o,3o ioo4 0,26 o,i56 o,.44 0,37 1006 o,58 0,348 0,022 0,38 ioo5 o,56 0,336 0,044 0.46 1006 0,42 0,262 0,208 » Les constatations précédentes montrent que les variations indivi- duelles du point lie congélation de la sueur sont étroitement liées à la teneur de celle-ci en chlorure de sodium, qui y entre pour la plus grande part. » III. Je suis donc amené aux conclusions suivantes : » 1° Le point de congélation moyen de la sueur de l'homme sain est de — o°,237. w 2° Il oscille, suivant les individus, entre — o°, 08, chiffre minimum, et — o°,46, chiffre maximum. » 3° Les oscillations tiennent, en majeure partie, aux variations de la quantité de chlorure de sodium contenue dans la sueur. » ( 846 ) ZOOLOGIE. — Sur la formation des feuillets et V or gano génie de ScXeroslorawm equinum Duj. Note de M. A. Conte, présentée pnr M. Alfred Gi'ard. « Les œufs de Sclerostomum equinum sont de forme ovoïde; ils ont une coque très mince mais non flexible; réunis en grand nombre dans l'utérus, ils y subissent leur développement jusqu'à un stade voisin de l'éclosion. Leur perméabilité aux réactifs et leur faille relativement considérable nous ont fait choisir ce type pour l'élude histologique du développement des Nématodes. )) Les deux premiers blastomères sont sensiblement égaux : dès le stade quatre on voit une cavité de segmentation qui va en s'accroissant à mesure que se multiplient les éléments qui l'entourent, Il se forme ainsi une blastula dans laquelle sont différenciées nettement deux grosses cellules à contenu plus granuleux. Ces deux cellules glissent obliquement l'une à la suite de l'autre dans le blastocœle. Ce sont les deux initiales endoder- miques. Au cours de cette gastrulation embolique on voit les cellules super- ficielles se multiplier et deux cellules légèrement plus grosses que les autres venir se placer sur le prostome. Ces deux cellules glissent à leur tour à la façon des initiales endodermiqtics dans la cavité de segmentation : ce sont les deux initiales mésodermiques, elles donneront naissance à deux bandes mésodermiques ventrales. Les cellules endodermiques initiales se divisent successivement chacune deux fois, le fuseau de division étant perpendicu- laire à l'axe de l'embryon, puis chacune des quatre cellules ainsi formées se multiplie parallèlement à cet axe. On obtient ainsi quatre rangées lon- gitudinales de cellules endodermiques et ce nombre restera constant jusque dans les formes Rhabdilis. Ces cellules endodermiques ont des caractères très nets, permettant toujours de les distinguer : elles ont un contenu gra- nuleux, un noyau de grande taille, sphérique, avec une membrane nu- cléaire très apparente et un gros nucléole. )) A l'extrémité antérieure on voit se former une très légère invagination de l'ectoderme marquant la place du stomodieum. Sur ses bords des prolifé- rations ectodermiques donnent naissance à un bourrelet qui fait saillie dans la cavité de segmentation et représente le système nerveux central. D'autres cellules ectodermiques donnent de petites cellules qui se portent à la surface de l'endoderme, s'y multiplient activement et s'étendent sur toute la moitié antérieure de ce feuillet, comme Wandolleck l'a observé ( 847 ) pour Slrongy/us paradoxus Mehlis. D'après son origine, cette moitié corres- pond à l'une des deux cellules endodermiques initiales. En même temps on voit dans toute cette région les contours des cellnles endodermirnies d'abord très nets disparaître; il en est de même pour les membranes nu- cléaires. Les noyaux ne sont plus représentés que par de gros nucléoles entourés d'une auréole claire. A cet état ils persisteront encore longtemps; puis, chez les embryons un peu âgés on n'en retrouve plus trace : toute la moitié antérieure du tube digestif se trouve constituée par des cellules ecloflermiques, la moitié postérieure (intestin proprement dit) par ce qui reste de l'endoderme. La moitié disparue a servi à la nutrition des cellules ectodermiques qui formeront l'intestin antérieur du Nématode adulte. Ces éléments se disposent de façon à constituer un œsophage très court suivi d'un renflement volumineux. Lors de la îormuivon àwRhab dit is, les cellules de l'œsophage se multiplient activement, forment l'œsophage proprement dit et le bulbe œsophagien, tandis que le renflement volumineux reporté en arrière devient le gésier. En même temps les cellules endodermiques se multiplient tout en gardant leurs caractères initiaux. Les caractères énu- mérés plus haut sont ceux que l'on retrouve à la paroi intestinale des Né- matodes libres; ces derniers ont en elTet, à l'état larvaire comme à l'état adulte, un intestin constitué par de grosses cellules dont les caractères sont exactement ceux des cellules endodermiques de l'emlirvon de Scleroslo- mum equinum. La comparaison de ces formes libres adultes avec les em- bryons du parasite amène à les considérer comme ayant un intestin endo- dermique. )) Si l'on suit les Rhabclilis de Sclerostomum equinum en les cultivant sur un milieu nutritif approprié, on constate que leur intestin, tout en se char- geant de granulations jaunâtres, garde ses caractères histologiques, à ceci près que les limites des cellules s'effacent. Si, au contraire, on étudie des larves recueillies dans l'intestin du Cheval, on constate que leur paroi in- testinale est formée d'un grand nombre de cellules fusionnées dans les- quelles le noyau a un aspect tout autre que dans les cellules endoder- miques de Rhabditis. Pour rechercher l'origine de ces cellules, il faut s'adresser à des larves plus jeunes que l'on trouve dans des anévrismes; elles offrent une paroi intestinale identique à celle observée plus haut, mais, chez les formes très jeunes, cette paroi entoure un amas protoplas- mique chargé de granulations jaunâtres. Cet amas n'est autre chose que ce qui reste de l'intestin du Rhabditis; on y retrouve épars les gros nucléoles entourés d'une auréole claire absolument identiques à ceux constatés dans C. R., 1900, V Semestre. (T. CXXXI, N" 21.) I I I ( 848 > la dégénérescence de l'endoderme antérieur. De sorle qu'il y a, au cours des transformations de la larve rhabditiforme, non seulement des modifi- cations de forme du tube digestif antérieur s'adaplantà la succion, mais en même temps une véritable métiimorphosc portant surtout l'intestin. Quelle est l'origine du nouvel intestin? L'étude de sa structure et des caractères de ses éléments nous porte, par comparaison avec l'Intestin primitif, à ad- mettre qu'il n'est point endodermique. I^es recherches que nous poursui- vons en ce moment nous permettront avant peu de préciser ce dernier point, » En résumé l'on assiste chez les Nématodes à une régression de l'endo- derme primitif qui rappelle celleque Heymons, puisLécaillon, ont observée chez certains Insectes. ■» I PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. - Sw f exosiHose de. diastases par les plantules {^). Note de M. Jdi.es Laurent, présentée par M. Gaston Bonnier. (( Par des cultures en milieux liquides stérilisés, j'ai montré que l'empois d'amidon peut être partiellement utilisé par les plantules de Maïs; non seulement les racines absorbent la petite quantité d'amidon soluble qui se forme pendant la stérilisation à l'étuve à 120°; mais une partie de l'empois est liquéfiée et sert à la nutrition de la plante. » Si l'on examine les conditions de sécrétion des diastases qui inter- viennent dans ces phénomènes de digestion, on est amené à émettre deux hypothèses relativement à leur origine : 1° les diastases proviennent de la eraine elle-même, et sont directement exosmosées dans le milieu extérieur; 2° la sécrétion se fait par quelque région de la surface des racines. Exa- minons successivement ces deux hypothèses. » I. J'ai mis en germination des graines stérilisées de Maïs, de Blé, de Pois, de Sarrasin, puis quand la radicule eut atteint de 1'="' à 5"° de lon- gueur, les jeunes plantules furent immergées dans l'eau distillée préalable- ment bouillie et saturée de chloroforme. Après quelques heures de macé- ration, la liqueur fut partagée en deux parties égales : l'une fut portée à l'ébullition pour détruire les diastases, puis additionnée d'empois d'ami- don ; la seconde, non traitée par la chaleur, reçut une même quantité (') Ce travail a été fait dans les laboratoires d'Histoire naturelle et de Bactério- logie de l'Ecole de Médecine de Reims. ( 849 ) d'empois. Les deux liquides ayant été chloroformés furenL mis à l'éluve pendant douze à quinze heures à une température comprise entre /jo" el^ 60", et l'on a dosé dans chacun d'eux les poids de sucres réducteurs. » Prenons, par exemple, l'un des essais concernant le Maïs. Le 27 août 1900, 200 graines en germination depuis quatre jours présentent des racines atteignant 10""" à 1 5""" de longueur. Les plantulessont immer- gées, de g^ du matin à 4'' du soir, dans l'eau distillée chloroformée, et l'on obtient ainsi 182'^'= de liquide dont on fait deux parties égales. Après avoir porté l'une à ioo°, on les additionne toutes deux de 50*=*^ d'empois préparé avec i^'' d'amidon, et l'on porte à l'étuve de 5^ du soir à 8''3o" du matin. Les dosages par la liqueur de Fehiing indiquent o^'', io5 de sucres réduc- teurs évalués en glucose pour la solution privée de diastases et o*'"', 228 pour l'autre, soit une différence de o^'", 1 13. » Avec des germinations plus avancées les chiffres sont sensiblement plus élevés, et dans une seconde expérience, faite avec i35 plantules en ger- mination depuis dix jours, alors que le témoin renfermait oS"", i58 de sucres réducteurs, la solution contenant les diastases en a fourni oS',65i, soit un excédent de o^^, 493. » Des résultats analogues ont été obtenus avec le Blé, le Pois et le Sar- rasin. Ainsi : M Pendant la germination, une partie de l' amylase formée dans les graines peut être exosmosée, et les graines en rejettent d'autant plus qu'elles en ren- ferment davantage. » En appliquant la même méthode au sucre de canne, on reconnaît que les graines rejettent également de très petites quantités de sucrase. » IL De nombreuses recherches ont été faites sur l'exosmose de dias- tases par les racines, et elles ont généralement abouti à un résultat négatif. Toutefois, comme la plupart des expériences ont été faites dans l'eau dis- tillée, c'est-à-dire en l'absence d'aliment à digérer, elles ne sont pas dé- monstratives. On sait, en effet, que chez divers champignons, Pénicillium, Aspergillus, la sécrétion des diastases, sans être indépendante de la nature de la cellule vivante, est le plus souvent adaptée à l'aliment, et Pawlow a montré que celte adaptation se retrouve jusque dans la sécrétion gastrique du chien. Il pouvait donc être intéressant de reprendre ces expériences et d'étudier en particulier si, en présence d'amiiion, les racines sont capables de sécréter l'amylase. )) Je me suis assuré tout d'abord, en appliquant la méthode générale indiquée plus haut, que les racines de Maïs provenant de graines en ger- ( 83o ) raination depuis 12 jours renferment bien de l'amylase, et j'y ai trouve aussi de la sucrase. ') Une simple remarque permet d'ailleurs de préciser l'une des régions dans lesquelles l'amvlase est localisée, non seulement pendant la période de germination, mais encore pendant toute la durée de la croissance des racines. Les cellules jeunes du mérislème subterminal sont toujours rem- plies de grains d'amidon tlisj)osés en une couche sphérique autour du noyau; mais à mesure qu'on s'éloigne du méristème pour se diriger vers les tissus différenciés, l'amidon disparaît progressivement, aussi bien dans les cellules externes de la coiffe que dans celles qui concourent à former le cylindre central et l'écorce. Et ainsi toutes les cellules enveloppant le mén- slème contiennent certainement de l'amylase puisqu'il y a digestion des réserves d'amidon . » Pour en rechercher la sortie, j'ai eu recours à des cultures sur milieux solides, gélatine et gélose tenant en suspension des grains d'amidon ou de l'empois. » Les graines stérilisées au sublimé dans les conditions que j'ai précisées antérieurement (') sont ensemencées sur du coton stérilisé. Quand les radicules ont atteint 3""" à 4™ de longueur, on les fait pénétrer dans la gélatine ou la gélose amidonnées et réparties en plaques ou en tubes. En maintenant les cultures dans une atmosphère saturée, les plantules conti- nuent à se développer et les racines pénètrent en se ramifiant dans le mi- lieu solide. L'examen direct de la gélose en plaques peut se faire au mi- croscope après traitement par l'eau iodée; pour les cultures en tubes, on brise les tubes et l'on fait des coupes. On peut vou' ainsi les poils absor- bants du Maïs et du Pois former un feutrage serré au milieu de la gélose sans que les grains d'amidon en contact aient subi la moindre altération et ils sont également intacts au voisinage des débris laissés par la coilïe. » Mais s'il est vrai que la sortie des diastases doit être considérée comme un procès de famine, les conditions de l'expérience n'étaient pas favorables à la sécrétion, puisque les plantules trouvaient dans les réserves de la graine une alimentation abondante. J'ai donc repris ces premiers essais avec des plantules de Maïs privées d'albumen et avec des Pois débarrassés de leurs cotylédons, et là encore les grains d'amidon n'ont pas été altérés, ni dans les cultures sur gélose simple, ni dans les cultures sur gélose addi- (') J. LAURiiNT, S ai- L'absorption des matières organiques par les racines {Comptas rendus du 29 novembre 1897). (85i ) tionnée de peptone qui aurait pu fournir l'aliment azoté nécessaire à la formation de l'amylase. On ne peut même pas invoquer ici une acidité insuffisante du milieu, puisque les Pénicillium qui avaient envahi quelques cultures répandaient au loin les diastases sécrétées par leurs fdaments mycéliens, digérant ainsi à dislance les grains d'amidon. » En résumé, les graines en germination peuvent répandre autour d'elles une partie des diastases nécessaires à la digestion de leurs réserves et utiliser ainsi certuines matières organiques insolubles, comme l'amidon, qui peuvent se trouver à leur portée. Mais ce phénomène cesse avec la période de germination, et, comme l'avait déjà montré M. Duclaux, les racines sont incapables de rejeter au dehors des quantités appréciables d'amylase. » GÉOLOGIE. — Origine de l'argile ocreuse caractéristique du diluvium rouge. Note de M. Stanislas Meunier. « La coexistence du diluvium gris et du diluvium rouge dans une foule de localités, non moins que les analogies mutuelles et les contrastes pro- fonds de ces deux formations, ont exercé la sagacité de beaucoup de géo- logues, qui ont émis, à leur égard, les suppositions les plus contradic- toires. L'opinion qui a définitivement prévalu est que le diluvium rouge n'est qu'un produit d'altération, de rubéfaction et de décalcification du diluvium gris, et que l'agent déterminant de cette métamorphose est l'eau de pluie, s'infiltranl dans le sol et y charriant l'oxygène et l'acide carbo- nique dont elle est chargée pour les avoir dissous. » Mais il reste encore quelques détails incomplètement élucidés, et d'abord l'origine de la matière colorante, si caractéristique du diluvium supérieur. » Cette matière est essentiellement argileuse; quand on l'a séparée à l'état de pureté, on ne peut qu'être frappé de son identité avec l'argile rouge qu'on retire des puits naturels et des cavernes et qui a provoqué tant de discussions. » Pour cette dernière, on en retrouve sans peine l'origine dans la roche calcaire au travers de laquelle les puits naturels et les cavernes ont été ou- verts par corrosion. A première vue, il semble très difficile d'étendre cette interprétation au diluvium rouge et c'est pour cela que bien des auteurs sont allés jusqu'à dire que l'argile rouge, sortie des profondeurs du sol par le conduit tout préparé des puits naturels quelle tapisse, avait été ( 852 ) étendue sur le diluvium gris avant de pénétrer dans sa masse de haut en bas et très inégalement suivant la porosité s[)éciale de chaque point. » Or il me semble intéressant d'appeler l'attention sur cette particula- rité généralement méconnue, que l'argile rouge du diluvium est le résidu de l'attaque des galets calcaires normalement contenus dans le diluvium gris. » C'est un motif de grande surprise, après les enseignements de Bel- grand et de ses élèves, que de reconnaître l'énorme proportion de débris calcaires dans le diluvium de la Seine. On cite, dans tous ces ouvrages, une liste de roches dont le mélange constitue le diluvium, et le calcaire n'y figure qu'à l'état d'exception; cependant, si l'on refait par soi-même l'élude des graviers fluviatiles, on y reconnaît de 3o à 70 pour 100 de parties calcaires. » Celles-ci, faciles à attribuer, comme à leur source originaire, aux diverses assises tertiaires et secondaires du bassin parisien, donnent par dissolution dans un acide une proportion variable, mais toujours très notable, d'argile, généralement très ferrugineuse et qui manifeste la plus grande tendance à se rubéfier au moment de son isolement. Il est curieux de voir des graviers aussi clairs donner un résidu si fortement coloré, et j'ai déjà eu l'occasion d'insister sur la rubélaction artificielle qu'on inflige à certains fragments calcaires par une simple immersion de quelques instants dans l'acide chlorhydrique. » Les séries de dosages d'argile que j'ai exécutées sur les galets, gra- viers et sables calcaires, et sur divers échantillons de diluvium rouge, conduisent à croire qu'on pourrait, en certains cas, retrouver l'épaisseur de diluvium gris primitif d'où dérive une nappe donnée de diluvium rubéfié. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Emploi de transparents pow combiner les effets de la révolution synodique ai'ec ceux de la rotation terrestre. Note de M. A. Poi.xcARÉ, présentée par M. Mascart. K Onde mensuelle synodique. — Il est bon d'avoir tout d'abord une représentation d'ensemble de Vomie mensuelle synodique, que j'ai essayé de définir et de décrire dans ma Note du 7 mai ('). » Découpons, sur papier calque, un cercle de la dimension des cartes (') Écarts barométriques sur le parallèle aux Jours successifs de la révolution synodique {Comptes rendus du 7 mai 1900, p. 1279J. ( 853 ) dn Bulletin du Signal O^ce (hémisphère boréal), par 29 rayons espacés de ii°li on 497 PI temps. Aux extrémités de ces rayons, inscrivons, de Testa l'ouest, les numéros des 29 jours svnodiques. Sur chaque ravon re- portons, de 10° en 10" de latitude, les écarts svnodiques afférents au midi Greenwich du jour inscrit. Séparons par un trait les écarts positifs des négatifs. Distinguons par deux teintes, d'intensité proportionnée à l'élévation des côtes, les surfaces ainsi délimitées. C'est l'onde mensuelle synodique prise au midi Greenwich. » Sur les prolongements pointillés des 29 rayons, inscrivons, entre parenthèse, les écarts opposés correspondants et distinguons d'une façon analogue les 4- et les — . C'est la même onde à douze heures d'intervalle. » Appliquons le transparent ainsi préparé sur la carte du Signal Office d'un jour synodique déterminé, en plaçant sur le méridien de Greenwich le rayon portant le numéro du jour. De même successivement pour les jours suivants. Nous verrons que les mouvements barométriques suivant les parallèles sont reproduits, très bien jusqu'à quelque distance de ce méridien, approximativement ailleurs. » Ces discordances partielles sont dues au mouvement diurne. » Onde quotidienne. — J'ai dit qu'entre le 45" et le 70" parallèles, l'onde synodique mensuelle prise en sens inverse ne saurait plus servir de me- sure à l'onde diurne, la durée n'étant [las négligeable dans les résultats de la lutte entre les effets consécutifs du soulèvement à l'équateur et de la traction au pôle. Faisons cependant abstraction de cette complication locale. Calquons l'envers du transparent précédent, en prenant les jours pour des heures de 497- Nous avons l'onde quotidienne qui, marchant en sens inverse et vingt-neuf fois plus vite, se mélange à l'onde mensuelle. )) Inslantanétype. — Plaçons le deuxième calque sur le premier, en faisant coïncider, au méridien de Greenwich, deux rayons d'un même numéro n. Les demi-sommes des écarts qui se trouvent superposés donnent les écarts effectifs sur l'hémisphère au jour n, à midi Greenwich ou à l'heure locale n du méridien du passage de la Lune. Désignons par [/?], [« + 1], . . ., la suite des écarts inscrits, de 0° à 90°, sur les rayons n, n + i ei appelés à entrer dans les mélanges à même latitude : les cotes effectives sont, sur le méridien de Greenwich l^J — LJ et sur les méridiens de part et d'autre, [« -4- l] + [« — l] [« + 2] + [/l — 2] î , . . . . ■î 2 » La figure est entièrement symétrique par rapport au méridien de l'in- stant des observations. ( 854 ) ji Variation diurne. — Si l'on continue à supposer que la I.une marche par bonds à chaque midi Greenwich, on a la variation diurne en faisant, de l'est à l'ouest, foire un tour au deuxième calque sur le premier. Cette variation donne à ajouter à la constante - — - du jour les demi-écarts ?. successifs {tI[«]. [" ^- ']• ••' [29U'] | '■' — i]ii en chaque heure de 49' 7- » Instantanés des différents jours synodiqiies. On peut, dans l'applica- tion, simplifier l'instantané type. Négligeant quelques complications sans importance, on a la situation des écarts effectifs au midi Greenwich du jour n en arrêtant à cet instant la rotation des deux ondes opposées. On a ainsi, côté jour, les écarts effectifs sur les rayons n — n à n + 7, et, côté nuit, les écarts sur les autres côtés des mêmes diamètres (' ). » [l faut, en les teintant comme il a été dit, dresser sur transparents ces instantanés des écarts dus à la progression angulaire de la Lune et à la rotation terrestre, pour tous les jours synodiques, ou, tout d'abord, pour les jours i, 8, 16 et 23. En les superposant aux cartes des observations simultanées réelles, on voit qu'on a une très bonne représentation des mouvements suivant les parallèles. « Exemples. — Contentons-nous d'indiquer les principaux résultats pour le jour 16. Longitude. Écarts aux latitudes, O" 20° et 4o° : + i™'",5 45» E ou W 30° : + o™",6 90° ici. 0° : — o"™,2; 3o" : -t-o™'",25 135° id. 3o° : +o"''",5 180" 0° : -o"'"',25; 30° : -|-o""',5 Pôle : — i"'",o n Au midi Greenwich du jour 16, on prend les cotes à douze hçures d'intervalle de l'opposition (^). Aussi les écarts sont-ils très notablement plus faibles qu'au jour i, où l'on a sur le méridien de Greenwich : A 10° : — i^^iS; à 40":— 4""°; à 60° :+ 5"", 25; au pôle :+ 4'°"', 5- (') Exemple : Jour, i; division, i sur le méridieu de Greenwich ; cotes, — ^—^-. T^- ■ • l2l-Hr2Ql ,^. . . n o [Sl + raS] ,,. Divisions, 2 et 29; cotes, - — t—ii. Divisions, 0 et 20; cotes, ^ — — ^- Même procédé pour les opposés. (') Système des 29 midis. 60" — I""',25 60° — o'""',4 60° 0 60° --o""",6 60° - l"'"',0 ( 855 ) » Et cependant, malgré l'introduction du jour o, ces moyennes ne donnent pas encore les cotes du passage. » Observation . — Ne pas perdre de vue que l'emploi de ces transparents ne suffit plus dès qu'on n'a pas pour but unique de suivre, dans leur ensemble, les mouvements barométriques suivant les parallèles. Il y a, selon les cas, à tenir un compte plus ou moins approché : » i" Des conditions générales de la circulation dans le mois et, sur tel méridien, du profil barométrique moyen du mois, auquel se superposent les écarts (' ) ; » 2" Des écarts tropiques qui s'y superposent également par addition algébrique (-); » 3° Des effets anomalistiques (^); » 4° Dans le détail, de l'arrivce des dépressions avec leur profondeur acquise ( ' ). 0 M. H. Tarry adresse, d'Alger, des renseignements relatifs aux résultats des observations des Léonides parla section Flammarion du Petit-Athénée. Les observations faites les 5 et 6 novembre signalent un point radiant, dans Cassiopée. Dans la nuit du i4 au i5, et le i5 au matin, l'essaim des Léonides n'a presque rien donné. Les observations faites dans les deux nuits suivantes ont fourni 52 tra- jectoires, qui ont été reportées sur des Cartes du ciel transmises par la Société astronomique de France. Ces Cartes seront adressées à l'Académie lorsqu'elles auront été revisées et qu'on aura fait la légère correction ré- sultant de la comparaison des heures. Dans ces 52 trajectoires, il n'y a au- cune Léonide. M. E. GuARiNi adresse une nouvelle Note intitulée : « Quelques expé- riences sur la propagation des ondes hertziennes ». (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) (') Comptes rendus, 10 juillet, 26 décembre 1899. (') Plus importants et plus soMle^nui {Comptes rendus, 2 octobre 1899). Appliquer l'écart moyen à chaque parallèle. (') i à \ d'augmentation ou de diminution de la valeur absolue des écarts aux périgées et aux apogées. Seul efTel à considérer ici. (*) Comptes rendus du 9 juillet 1900, p. i32. C. R., 1900. 2" Semestre. (T. CXXXI, N» 21.) I 12 ( 856 ) A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. COMITÉ SECRET. La Section de Chimie, par l'organe de son doyen M. Troost, présente la liste suivante de candidats pour la place laissée vacante par le décès de M. Ed. Grimaux : En première ligne M. Etard. [ MM. H ALLER. . I JUNGFLEISCH. En deuxième ligne, par ordre alphabétique .. , [ Le Chatelier. / . . ,. 7,7,.- \ MM. COLSON. En troisième lisne, par ordre alphabétique __ " ' ^ ( Mankiot. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures un quart. BCLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. D. OUTKAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU I9 NOTEMBRE I900. Rapports présentés au Congrès international de Physique réuni à Paris en 1900 sous les auspices de la Société française de Physique, rassemblés et publiés par Ch.-Ed. Guillaume et L. Poincaré. Paris, Gaulhier-Villars, 1900; 3 vol. in-8°. (Présenté par M. Cornu.) Essais de Philosophie et d'Histoire de la Biologie, par E. Gley. Paris, Masson et C'*, 1900; I vol. in-i2. (Présenté par M. Edmond Perrier.) Utilisation des fils de retour commun pour l' extension économique des réseaux téléphoniques existants, par M. G. Rheins. Dijon, 1900; 1 fasc. in- 12. ( 85: ; Une esquisse géolngique du Liban, par G. Zumoffen, S. J. Beyrouth, 1900; I fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur. La Phénicie avant les Phéniciens : L'âge de pierre, par G. Zumoffen, S. J. ; Texte et Atlas. Beyrouth, 1900; 2 fasc. in-8'*. (Hommage de l'Auteur.) La digestion dans les urnes de « Nepenthes », par Geougks Clautria.tj. Bruxelles, Hayez, igoo; 1 fasc. in-8°. Nature et signification des alcaloïdes végétaux, par G. Clauthiau. Bruxelles, H. Lamertiu, içjoo; i fasc. in-8°. The action of heat on the absorption spectra and chemical constitution of saline solutions, hy W.-N. Hartley. Dublin, 1900; i fasc. in-4". (Hommage de l'Auteur.) Ueber einige Unvollkommenheiten des Substanzgesetzes und ihre Abstedung, von Gustav Wendt. Berlin, Leonhard Simion, 1900; i fasc. iu-8°. Annali délia regia scuola superiore di Agricoltura in Portici; série seconda, vol II, fasc. 1. Fortici, 1900; 1 fasc. in-8'\ Transactions of the Royal Society of Edinburgh, vol. XXXIX, parts 2-4. Edimbourg, 1899-1900; 3 vol. in-4". Anales de la Oficina Meteorologica Argentina, por su Director Gualterio G. Davis, t. XIII. Buenos-Ayres, 1900; i vol. \n-t\°. Analele Institutului meteorologico al Româiùei; t. XIV, 1898. Bucarest- Paris, 1900; I vol. in-4°- Régime pluviométrique de Roumanie, par St.-C. Hepites. Bucarest, 1900; I fasc. 111-4°. Organisation du service météorologique de Roumanie, par St.-C. Hepites. Bucarest, 1899; i fasc. in-4°. Buletinul lunar al observatiunilor meteorologice din România, publicat de Stefan-C. Hepites; anul viii, 1899. Bucarest, 1900. i fasc. in-4''. Album climatologique de Roumanie, |)ar St.-C. Hepites. Bucarest. 1900; 1 fasc. in-4° obioi'g. On souscrit à Pans, chez GAUTHIEH-VILLARS, ËQuai des Grands-Augustins, n'' 5S. in 1136 1 È COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us forment, à la Qn de l'année, deux roluraes ln-4*. Deui Tabès l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auieurs, lermineat chaque volume. L'abonnement est annuel tt part du i" janvier. , „ , ^- ■ ' , . Le prix de nibcnnentent est fixe ainsi M. Jules Laurent. — Sur l'exosmose de diaslasos par les pUntules 848 M. Stanislas Meunier. — Origine de l'ar- gile ocreuse caractéristique du diluvium rouge 85 1 M. .\. Poincaré. — Emploi de transparents pour combiner les fffets de la révolution synodique avec ceux de la rotation ter- restre 802 iVlj 11. Tarry adresse des renseignements relatifs aux résultats des observations des Léonides à Alger 855 M. E. GuARiNi adresse une Note intitulée : « Quelques expériences sur la propaga- tion des ondes hertziennes » 855 COMITE SECRET. Liste de candidats présentés par la Section de Chimie, pour la place laissée' vacante par le décès de M. Ed. Grimaux : r Bulletin bibliograpiiiquiî M. IClardi 2' MM. llallcr, JungfJeisch. Lebel, LeChatelier;3'' MM. Colso/t, Han- riot. 85ti 856 PAKIS. — (MPKIMERIE (i\UTH[ER-VILLA.RS, Q>-ai des Grands-Augustins, 55. /... (Gérant .* (.ACrHIEK-VlLLARS. DEC 19 1900 1900 0Ù%^ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES l-\K UTI. EiBS SBCaÉTAIRBS PBRPBTVeEi§. TOME CXXXI. N^ 22 (26 Novembre 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES 'SFANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI 1876. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou ISotes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a i8 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. j Il y a deux volumes par année. 1 ARTICLE 1". — Impressions des travaux de l^ Académie. ■ Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Lomvtes rendus, qu'aulant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, «ux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus [\ pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadéroiej sonl imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant] que l'Académie l'aura décidé 1 Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pasMembies ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. ' les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Mtn.bre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance olfi- cielle de l'Académie. , Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis a l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du malin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui vaut et mis à la fin du cahier. ( I ts elT Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des leurs; il n'^ a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la ^'-niation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. us Savante étrangers à l'Académie q«i désirent laire présenter leurs Mémoires :ar MM. les Se""-res perpétuels sont prié^ déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 6K Autrement la présentation sera remise à la séance DEC 10 1900 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 26 NOVEMBRE 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Action du champ magnétique terrestre sur la marche d'un chronomètre aimanté. Note de M. A. Cornu. « La marche des chronoraèlres, dont certaines pièces en acier trempé sont toujours plus ou moins magnétiques, est nécessairement influencée par le magnétisme terrestre et par celui des masses aimantées situées au voisinage. » Les observations suivantes, quoique très incomplètes, me font pen.ser qu'il y a lieu d'introduire la considération de celte influence dans la discussion des causes régulières qui modifient la marche des chrono- mètres : la question intéresse particulièrement les montres embarquées à bord des navires où le fer, la fonte et l'acier constituent la jnesque tota- C. R., 1900, 2» Semestre. (T. CXXXI, N° 22) HJ ( 86.) ) lité du bâtiment ou des agrès. L'action du magnétisme terrestre donnerait peut-être la clef et par suite la correction de certaines anomalies que pré- sente la marche des chronomètres à la mer. » Ces observations ont été effectuées sur une montre de poche, dite demi-chronomèire (échappement à ancre, balancier compensé, spiral en palladium, marche antérieurement très satisfaisante), qui a été aimantée par mégarde à l'approche d'un gros électro-aimant. Cet accident a naturellement introduit de fortes perturbations dans la marche et causé des arrêts fréquents au début ( '); malgré ces difficultés, j'ai persisté à étu- dier les diverses circonstances qui pouvaient éclairer sur la nature de ces perturbations. Je suis arrivé finalement à mettre en évidence l'existence d'un régime régulier, et, par suite, à montrer la possibilité de corriger l'action d'un champ magnétique .sur un chronomètre aimanté, soit par une formule de correction, soit par des dispositifs compensateurs. » Ce résultat est en coniradiction avec l'opinion commune qu'une montre aimantée s'arrête constamment et qu'elle est devenue inutilisable à moins d'une désaimantation complète : mais la confiance dans la recherche d'un régime régulier m'avait été inspirée par les réflexions sui- vantes : » Les pièces d'acier aimantahles sont les pivots, le ressort, l'ancre, le balancier et ses annexes de l'échappement. Or, en général, dans les montres de précision, tout contact direct de pièces d'acier est soigneusement évité; ces contacts ont lieu par l'intermédiaire d'une pierre dure. Donc il ne peut se produire aucune adhérence magné- tique, par suite, aucun arrêt de ce chef. Toutes les actions mutuelles sont des actions à distance : beaucoup d'entre elles, comme celle des pivots, se compensent ou s'atténuent par suite de la direction de la ligne de leurs pôles vis-à-vis des pièces oscillantes de l'échappement. En tout cas, ces actions sont de deux sortes : les forces permanentes, dont la résultante peut augmenter le frottement des pivots sur les pierres, et les forces périodiques; les premières peuvent effectivement entraver la mobilité des (') C'est l'effet ordinaire produit par l'aimantation; je suis porté à croire que les arrêts plus ou moins fréquents des montres aimantées (excepté celles dont l'échap- pement est à cylindre) ne proviennent, en général, qu'indirectement du magnétisme subitement développé. Je les attribuerais volontiers à l'allraclion de poussières magnétiques qui viennent coincer les engrenages ou les pièces très mobiles de l'échap- pement. J'ai remarqué, en effet, qu'un léger choc fait repartir le balancier avec son amplitude ordinaire et, d'autre part, que le nettoyage pur et simple du rouage, sans essai de désaimantation, fait disparaître les arrêts pendant longtemj)S, probablement jusqu'à ce que d'autres poussières magnétiques s'introduisent par les fissures du boîtier; l'usure des pièces d'acier du remontage suffit d'ailleurs à les produire. ( 86 1 > pièces et causer leur arrêt, mais les autres agissent alternativement comme retarda- trices et accélératrices : elles ont pour effet d'altérer la période du balancier, c'est-R- dire la niarclie diurne ainsi que son amplitude moyenne : il peut arriver cependant que cette amplitude tombe au-dessous d'une cerlaine limite, ce qui entraîne un arrêt. Mais si le rouage a fonctionné sans interruption pendant vingt-quatre heures, il n'y a aucun motif pour que le mouvement ne continue pas indéfiniment d'une manière iden- tique, car le remontage quotidien remet toutes les pièces dans la même position rela- tive. S'il se produit un arrêt, c'est qu'on a fait intervenir une force étrangère (choc, trépidation, poussières, approche d'objets aimantés). » Donc si l'on écarte toutes ces causes perturbatrices en disposant la montre aimantée sur un support stable, bien horizontal, dans une orienta- tion fixe, elle ne doit plus s'arrêter et doit acquérir une marche diurne aussi constante que le permet la perfection du mécanisme. » C'est ce que je n'ai pas tardé à constater après avoir fait nettoyer soi- gneusement cette montre et remplacer le ressort (') qui avait été cassé par accident : l'horloger avait eu ordre de ne rien faire pour désaimanter les pièces d'acier. Le magnétisme paraît d'ailleurs se conserver sans alté- ration, car la montre est restée très magnétique depuis trois ans : ainsi, aujourd'hui comme à l'époque de son aimantation (janvier 1898), l'ai- guille d'une petite boussole breloque placée au-dessus du balancier vibre synchroniquement comme lui par oscillations de deux cinquièmes de se- conde, ou encore fait un tour complet synchroniquement à la roue d'échap- pement lorsqu'on approche la boussole dans le plan de cette roue à une distance et suivant une orientation convenables. » Dans ces conditions, la seule force étrangère au rouage pouvant agir sur la montre est celle du champ magnétique terrestre : j'ai donc été amené à rechercher si la marche de cette montre aimantée ne variait pas avec l'orientation du balancier relativement au méridien magnétique. » A cet effet, le support horizontal a été rendu mobile autour d'un axe vertical et la montre a été maintenue pendant un nombre de jours sensiblement constant succes- sivement dans les quatre orientations rectangulaires N, S, E, W magnétiques, c'est-à- dire dans des positions telles que les rayons menés du centre du cadran auxheures XII, III, VI, IX fussent successivement dirigés vers le nord magnétique. » Voici les résultats des comparaisons effectuées dans ces azimuts avec une horloge (') Ce ressort était beaucoup moins aimanté que je ne l'eusse supposé : il ne pré- sentait que des traces de magnétisme périodiquement distribuées sur chaque spire d'enroulement dans le barillet. ( 862 ) à secondes (Callier n° 767, échappemeDt à ancre, balancier compensé au mercure) dont la marche très régulière n'est que de quelques dixièmes de seconde par jour. Paramètre Marche diui •ne moyenne de la sinusoïde Dates. y dans les orientations. moi l'enne. ;ii III. VI. i.\. A. "o- 1898. Juin 20. à 1898. Juillet 12 . . . 5^75 — 21,88 ^- -19,68 - - 8,23 9' 85 225.35 1898. Oct. 24. 1899- Janvier 2?.. . . 4,54 - 5,78 — - 0,66 5,12 7,89 226. 19 1899- Avril 12 ('). 1899- Mai 29 ... . 2 1,76 4,53 1 ,22 21,47 i3,3i 230.29 1899. Juin 24. "899. Juillet II... 3 4,81 i4,4o 4,56 21 ,20 10,68 25i .27 1899- Nov. 14. 1900. Avril 17 ... . 2 1,24 6,00 7,o5 20,42 10, 12 224.32 1900. Avril 23. 1900. Juillet 5 a 12, i3 9,35 5,87 17,98 9,^3 241.46 1900. Nov. 1900. Nov. 17 2 18,39 13,67 6,26 Moj 19,90 enne . . . II ,5o 254.17 10,37 i36.2i » Ainsi la variation systématique de la marche diurne avec l'orientation de la montre est d'une netteté parfaite. Ce Tableau est curieux (malgré de fortes irrégularités dans les observations partielles), lorsque l'on songe à quel degré cette montre est magnétique : le régime est devenu régu- lier surtout à partir du deuxième nettoyage. La variation systématique est assez précise pour que les moyennes données ci-dessus représentent d'une manière satisfaisante les quatre ordonnées j'o> Je Ja» y» ^^ '^ fonc- tion sinusoïdale (i) j = A sin (co — co„) -f- C, correspondant aux azimuts w = o, 90°, 180°, 270", ( jj = — Asincoo + C, ji = Acosw„-f- C, (2) y., = A sin( C, ^3 = — A cos oj„ + C ; on en déduit les deux paramètres A et w„ de la sinusoïde (3) tangwj 70-/2 ri — /3 *' = (-"^)'-i^' » Le nombre des données étant supérieur d'une unité au nombre des paramètres de l'équation (i), il existe une relation nécessaire entre les j.' (') La montre a été de nouveau nettoyée après quelques arrêts : depuis cette époque^ aucun arrêt spontané n'a eu lieu. ( 863 ) quatre données (4) jo + j.-^j. +r3 = 2C. » Cette relation n'est satisfaite qu'approxiinativement dans le Tableau précédent : mais le peu de précision des données ne m'a pas paru justifier l'emploi de la méthode des moindres carrés pour le calcul des lieux para- mètres intéressants A et Wg. » Le calcul simple par les formules (3) suffit d'ailleurs pour montrer que l'état magnéti(iue de la montre est resté sensiblement constant : la demi-amplitude moyenne des variations avec l'orientation est io%37 et l'azimut moyen du nœud ascendant de la sinusoïde, qui a peu varié, est égal à 26o°2i'. Cette direction est sensiblement celle que prend le rayon de l'heure VIII (240"), lorsqu'il est dirigé vers le nord; ou celui de l'heure II vers le sud ; l'axe du balancier est sur l'heure IV. » Cette loi sinusoïdale est identique à celle que doit présenter la marche d'une montre dont le cadran est vertical et orienté dans divers azimuts, lorsque le balancier est insuffisamment équilibré. » En eff( t, la pesanteur produit alors, si l'amplitude moyenne reste constante, un couj)le proportionnel à la projection verticale de l'excentri- cité du centre de gravité. » J'avais précisément fait, en 1890, une étude superficielle de celte erreur sur cette montre avant qu'elle eût été aimantée; voici la série d'observations la plus complète : XII. III. VI. IX. A. (0.. 1890 oct. 26a 1891 janv. 2J... 6', 26 10^,28 lô^gS 9^,22 5%38 264°2i » Cette série assez médiocre [car la condition (4) n'est qu'approximativement rem- plie] suffit cependant à vérifier que le couple dû à la pesanteur seule produit une variation du même genre que celle due au couple magnétique terrestre : les para- mètres A et (0,, n'ont naturellement aucune relation avec ceux qui précèdent. » Cette vérification est très intéressante et bien utile, parce qu'elle fait voir que la condition découverte par Phillips (Annales des Mines, 6° série, t. IX, p. 321; 1866) pour éliminer l'influence de la pesanteur, doit s'appli- quer à l'élimination de l'influence du magnétisme. M Bien que la variation systématique de la marche de la montre aiman- tée posée horizontalement (par conséquent soustraite à l'action pertur- batrice de la pesanteur) soit visiblement due à l'action du magnétisnae terrestre, j'ai voulu obtenir une vérification directe de cette influence en ( 864 ) annulant l'aclion terrestre sur le balancier par celle d'un barreau aimanté compensateur; j'y suis parvenu de la manière suivante : » J'ai taillé en liège un disque exactement de même forme que la montre, et mar- qué sur l'une des faces les heures XII, III, VI et IX, ainsi que la projection de l'axe du balancier situé sur le rayon de l'heure IV à 12"" du centre du cadran. » Ce point a été pris comme centre d'une entaille cylindrique dans laquelle la pe- tite boussole précitée a été encastrée. Ce liège fixé sur le support horizontal tournant décrit plus haut permet donc de placer le centre de la boussole exactement à la place où se trouve l'axe du balancier dans toutes les orientations delà montre. A l'aide d'un bras articulé convenablement assujetti sur la partie fixe du support, on approche un petit barreau aimanté vertical, de manière à rendre astatique l'aiguille de la boussole : on est ainsi assuré d'avoir annulé l'influence de la terre, dans le petit espace où se meut le balancier, lorsqu'on remplace le liège par la montre orientée dans le même azimut. A chaque changement d'orientation, la même substitution de la boussole est faite et le même réglage asiatique opéré. » Conformément aux prévisions, la marche diurne de la montre observée dans les quatre azimuts est restée sensiblement la même, c'est-à-dire indépendante de l'orien- tation : XII. III. VI. IX. 1900. Nov. 19 - nov. 27 i7%6o 18^,95 17'', 10 17^20 » Les irrégularités sont de l'ordre des erreurs inhérentes au mécanisme et à l'imperfection de la compensation magnétique : la vérification est donc aussi satisfaisante que possible. » Ces observations conduisent aux conclusions suivantes : )) 1° Les chronomètres de précision sont influencés par les variations du champ magnétique où ils sont placés dans une mesure qui dépend du degré d'aimantation du balancier et du spiral. » Celte influence est particulièrement à craindre à bord des bâtiments en fer, surtout par les changements de route qui modifient le champ ma- gnétique en direction et en intensité. » 2° Il importerait donc, avant de procéder à l'étude de la marche des chronomètres, de déterminer le moment magnétique du balancier ('). muni ou non de son spiral : il est probable qu'on n'en trouvera aucun absolument dépourvu de magnétisme. » 3" Dans les observatoires où l'on étudie la marche des chronomètres. (') Il suffit d'observer, à une distance convenable, la déviation exercée sur un petit aimant suspendu à un fil sans torsion et muni d'un miroir. Four ramener la mesure aux unités C. G . S., on comparera avec la déviation produite par un barreau de moment connu. ( 8H,«Î ) il serait nécessaire de faire régulièrement (') les comparaisons dans quatre azimuts rectangulaires et de noter, s'il y a lieu, les variations sys- tématiques correspondantes pour calculer la formule de correction, » 4° En tout cas, il importe de régler à 440" l'amplitude totale des oscil- lations du balancier, suivant la règle découverte par Phillips, afin d'éli- miner l'action du couple magnétique terrestre : malheureusement, dans les chronomètres, cette amplitude est difficile à atteindre et surtout à conserver. « 5° Enfin, par surcroît de précaution, il y aurait lieu d'essayer, dans les observatoires aussi bien qu'à bord des navires, d'envelopper chaque chronomètre dans une épaisse boîte de fonte ou de fer (comme le galva- nomètre cuirassé de Lord Kelvin ) pour soustraire l'instrument à l'action magnétique de la terre et du navire. » Grâce à ces études ou à ces précautions, on pourrait sinon faire abstraction du magnétisme inévitable des pièces d'acier des chronomètres, du moins déterminer, par des mesures préalables, l'importance de l'action résiduelle et la correction qui peut l'annuler, d CHIMIE MINÉRALE. Sur l'existence des asotures de néodyme et de praséodyme. Note de RI. H. Moissax. " Dans un travail publié dans le dernier numéro des Comptes rendus (19 novembre 1900), M. Matignon a abordé l'étude des azotures de tho- rium, de cérium, de lanthane, de praséodyme, de néodyme et de sama- rium en faisant réagir l'azote sur le mélange d'oxyde et de magnésium. » Nous ferons remarquer à ce sujet que, dans ma Note du i 5 octobre 1900 sur la préparation et les propriétés des carbures de néodyme et de praséo- dyme, nous avions indiqué l'existence des deux azotures de néodyme et de praséodyme préparés par l'action du gaz ammoniac sur les carbures à la température de 1200°. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre de la Section de Chimie, en remplacement de M. Éd. Grimaux, décédé. (') Cette opération se fait quelquefois dans le cas d'anomalies extraordinaires, mais non d'une manière courante. ( 86G ) Au premier tour de scrutin, le nombre des A'otants étant 55, M. Étard obtient 1 8 suffrages, M. Haller » 17 » M. Le Chatelier » 16 " ' M. Lebel » 4 » Aucun candidat n'ayant réuni la majorité absolue des suffrages, il est procédé à un deuxième tour de scrutin. Le nombre des votants étant encore 55, M. Étard obtient 20 suffrages, M. Haller » 18 » M. Le Chatelier » 17 » Aucun candidat n'ayant encore obtenu la majorité absolue des suffrages, il est procédé à un troisième tour de scrutin, qui doit être un scrutin de ballottage entre les deux candidats ayant obtenu le plus de voix. Le nombre des votants étant toujours 55, M. Haller obtient 29 suffrages, M. Étard » 24 » Il y a deux bulletins nuls. M. Haller, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Garcio adresse un « Projet d'établissement d'une communication électrique, comme mesure de sécurité, entre véhicules circulant sur une voie ferrée » . ((Commissaires : MM. Cornu, Mascart.) M. Fr. Landolph acU'esse deux Mémoires intitulés : « Études sur le suc ( 867 ) gastrique : nouvelles méthodes analytiques », et « Études urologiques : reconnaissance, par voie chimique, du diabète, de la glycosurie franche et de la glycosurie alimentaire ou accidentelle ». (Renvoi à la Commission précédemment nommée. ) CORRESPONDANCE. M. le Président annonce à l'Académie la mort de M. Ollier, Correspon- dant de la Section de Médecine et Chirurgie, décédé à Lyon le 26 no- vembre 1900. M. C. Klein, élu Correspondant pour la section de Minéralogie, adresse ses remercîments à l'Académie. M. S. Jourdain prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place de Correspondant actuellement vacante dans la Sec- tion de Zoologie. (Renvoi à la Section de Zoologie. ) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume intitulé : « Recueil de données numériques, publié par la Société française de Physique : Optique; par M. H. Dufet ; 3* fascicule, Pouvoirs rotatoires; couleurs d'interférence; supplément ». ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la définition, de certaines intégrales de surface. Note de M. H. Lebesgue, présentée par M. Picard. « Les fonctions f, (p, ^ étant continues, les équations (1) x=f{t), j = ?(0' ^ = K0 définissent une courbe. Dans le langage courant on appelle longueur d'une courbe la longueur de certaines lignes polygonales confondues avec la courbe au degré de précision que l'on peut atteindre. Si l'on suppose que cette précision augmente indéfiniment, on est conduit à définir la longueur c. K., 1900, -1' Semestre. (T. CXXXI, N° 22.) I l 'l ( 868 ) de la courbe comme limite des longueurs de ces polygones. Les courbes se partagent en deux catégories : les courbes reclifinbles, celles vers les- quelles tend uniformément une suite de polygones dont les longueurs n'augmentent pas indéfiniment, et les courbes non rectifiables. La longueur d'une courbe reclifiable est la plus |)etile limite des longueurs des poly- gones qui tendent uniformément vers la courbe. Si l'on considère une suite de polygones inscrits dans la courbe et tendant uniformément vers elle, la suite des longueurs de ces polynômes tend vers la longueur de la courbe. La longueur de l'arc (t^, t) de la courbe (0 est fonction continue de /. )> Les fonctions /, (p, ij; étant continues en (m, c), les équations (2) x=f{a,v), j^. (p(M, (.), z:^^(u,i') définissent une surface. Dans le langage courant, on appelle Vaire d'une surface l'aire de certaines surfaces polyédrales confondues avec la surface au degré de précision que l'on peut atteindre. On est donc conduit à définir l'aire comme limite de ces aires. Les surfaces se partagent en deux caté- gories : les surfaces quarrables, celles vers lesquelles tend uniformément une suite de surfaces polyédrales dont les aires n'augmentent pas indéfi- niment, et les surfaces non quarrables. Une surface quarrable peut être d'une infinité de manières divisée en morceaux limités par des courbes rectifiables, le diamètre maximum des contours de ces morceaux étant aussi petit que l'on veut. Appelons aire minima d'une courbe recli- fiable fermée C la limite des aires des surfaces polyédrales bilatères simple- ment connexes dont les frontières tendent uniformément vers C. Ceci posé, l'aire d'une surface quarrable est la plus petite limite des aires des surfaces polyédrales qui tendent uniformément vers la surface. Considérons une suite de divisions de la surface en morceaux limités par des courbes rectifiables, le diamètre maximum des contours de ces morceaux tendant vers zéro. A chaque division correspond un nombre, la somme des aires minima des contours des morceaux; ces nombres tendent vers l'aire de la surface. 1) Les courbes de la surface se partagent en deux catégories : celles qui peuvent être enfermées dans des morceaux de la surface dont l'aire est aussi petite que l'on veut, les courbes quarrables sur la surface, et celles qui ne le sont pas. Pour un morceau M limité par une courbe C non quar- rable, il y a deux nombres à considérer : l'aire précédemment définie, ou aire intérieure, et l'aire extérieure, qui est la limite des aires intérieures ( 8(59 ) lies morceaux comprenant M et dont la frontière tend uniformément vers C. r/aire d'un morceau de la surface (2), limitée par une courbe défmie au moyen de la courbe correspondante c du plan de (m, v), est une fonction de c bien définie et continue quand c varie dans l'ensemble des courbes auxquelles correspondent des courbes quarrables sur la surface. » La définition donnée plus haut, due à Scheeffer, de la longueur d'une courbe me semble bien s'appliquer au cas le plus général que l'on puisse envisager si l'on veut laisser au mot longueur quelque rapport avec son sens ordinaire. Pour la même raison, il ne semble pas que l'on puisse dé- finir l'aire d'une surface non quarrable. » Dans une Note précédente (') j'ai défini l'aire de certaines surfaces, les surfaces reclifiahles , telles qu'à toute courbe rectifiable du plan («,<') corresponde sur la surface une courbe rectifiable. La définition que j'ai donnée est un cas particulier de celle qui précède. J'ai fait remarquer la grande analogie qui existe entre les définitions des mots longueur et aire; cette analogie subsiste avec les surfaces plus générales que je considère maintenant. » L'ensemble des surfaces quarrables n'est pas identique à celui des surfaces rectifiables. Mais les surfaces rectifiables jouissent de propriétés fort simples. Pour ces surfaces/", ç, <\i sont des différences de fonctions croissantes en u eli>; et de plus les nombres dérivés au sens de Dini, de ces fonctions con- sidérées comme fonctions de la seule variable u, puis de la seule variable j^, sont limités supérieurement en valeur absolue. Le rapport de l'aire d'un morceau de la surftice à l'aire du morceau correspondant du plan des (a, v) est limité supérieurement. » La longueur d'une courbe étant définie, on peut définir les intégrales attachées à cette courbe. Soit F(/) une fonction attachée à la courbe (1 ). Exprimons les points de cette courbe en fonction de la longueur s de l'arc ([s)ds, la seconde intégrale étant une intégrale ordinaire. La première des for- mules (1) définit la courbe projection sur l'axe Ox. Une intégrale relative à celle courbe est la généralisation des intégrales attachées à la projection des courbes ordinaires. (') Comptes rendus, 2; novembre 1899. ( 8?" ) » Soit maintenant une snrface quarrable (2); F(«, ç») une fonction défi- nie sur cette surface. Divisons la surface en morceaux quarrables. Soient Sa l'aire de l'un d'eux; M, m le maximum et le minimum de F dans ce mor- ceau. Lorsque l'on fait varier la décomposition de façon que le diamètre maximum de chacun des morceaux tende vers zéro, les deux sommes tendent vers des limites fixes, indépendantes de la décomposition choisie. Ce sont V intégrale par excès et l'intégrale par défaut. Si elles sont égales, F est intégrable. Ceci se présente en particulier si F est continue. Je repré- sente l'intégrale correspondante par (3) //l Yda. » Si da représente l'élément d'aire de la surface projection définie par les deux premières équations (i), on a la généralisation de l'intégrale / I F dx dy. » On peut aussi donner de l'intégrale une autre définition tout à fait iden- tique à celle des intégrales curvilignes. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur ks fonctions fondamentales et le problème de Dirichlet. Note de M. W. Stekloff, présentée par M. Picard. « 1. Dans mon Mémoire : Les méthodes générales , etc. {Annales de Tou- louse, t. II; 1900), j'ai démontré que la méthode de M. C. Neumann ré- sout le problème de Dirichlet pour toute surface (S) satisfaisante certaines conditions générales, si la fonction donnée f, à laquelle doit se réduire sur (S) la fonction harmonique cherchée, satisfait à l'inégalité de M. Lia- pounoff [Mémoire cité, p. 214, formule (11)] ( ' ). » Il serait important d'éliminer cette restriction par rapporta /et de démontrer la méthode de Neumann sous la seule condition que f soit continue sur (S). » J'ai proposé pour cela une méthode simple dans ma Note du 12 février (') V^oir aussi M. A. Ivokm, Lclirbucli dcr Poleiitiallheorie. Berlin, 1899. ( 8?! ) igoo, mais je dois reconnaître moi-même qu'elle est susceptible d'objec- tions et sa démonstration rigoureuse offre quelques difficultés particulières. M C'est pourquoi je me permets d'indiquer une autre méthode, un peu plus détournée, mais rigoureuse, en employant les fonctions fondamen- tales, dont j'ai démontré l'existence et les propriétés principales dans mes Notes du 27 mars et du 17 avril iSgg ('). » Il faut d'abord rappeler quelques propositions générales relatives aux fonctions fondamentales et les appliquer à la solution du problème de Dirichlet; c'est ce que je ferai dans cette Note. » 2. Nous pou\ons k présent démonlrer, indépendamment du principe de Dirichlet, les théorèmes suivants que j'énoncerai sans démonstration : » I. Toute surface (S) satisfaisant aux conditions 1°, 2°, 3° et 4" de mon Mémoire cité (p. 208) donne lieu à une infinité de nombres positifs !/,(& = o, I, 2, . . .), indéfiniment croissants avec k, et de fonctions fonda- mentales V^(^:=:o, 1,2,...), harmoniques à l'intérieur de (^) et satisfaisant aux conditions \ >o^O' V|, = const., où

o\nvs\&c\\. (') Voir aussi H. Poincaré, Acla Malhematica, t. XX; 1896. Ed. Le Roï, Annales de t'Écolt Normale, 1S97-1898. ( 872 ) 1) 3. Indiquons quelques applications de ce théorème général : » a. Soit f une fonction donnée, assujettie aux conditions du théc- rème III. Posons : p f^^Ky,\-^p sur (S). Le théorème II nous donne (en y posant i]/ /), lim / cpRpf/* = o. Supposons encore que la série Va^ Va converge uniformément sur (S). /[=0 On trouve lim / çR^ f/* = / (p lim R^ ds = o, lim R^ -- o. On peut donc énoncer le théorème suivant : ao )i III. La série V A^ V^ a f pour somme en tout point de (S) sous la seule /. = » condition que cette série soit uniformément convergente sur (S ). (Comparez Ed. Le Roy, Annales de l'École Normale, p. 67 ; 1 8g8. ) 11 b. Désignons par G la fonction de Green correspondant au pôle (x, y, z), situé à l'intérieur de (S). Appliquons le théorème II à l'intégrale ds. (3) //§■ OÙ n désigne la direction de la normale intérieure à (S). Nous aurons » Si/ est continue sur (S ), l'intégrale (3) définit une fonction harmo- nique à l'intérieur de (S) se réduisant àf sur (S) (voir mon Mémoire cité, p. 271; A. LiAPOUNOFF, Sur certaines questions, etc., p. v3ij). On a donc, Y^ étant continue sur (S), )) Il s'ensuit que A=0 ( 873 ) )) La série ^ A^V^ converge absolument dans tout domaine (D,) intérieur à (S), quelle que soit la fonction / satisfaisant à la seule condition (2) (en y rem/ilaçanl <\iparf). » De cette égalité l'on tire immédiatement le théorème suivant : » IV. La série ^\/^Y^ converge KBsozvMEîiT dans tout domaine intérieur à (S) et représente une fonction harmonique à l'intérieur de (S) se réduisant àfsur(S), si la surface (S) satisfait aux conditions du théorème I, et la fonc- ion f est coîiri^vE sur (S) (comp. Ed. Le Roy, Mémoire cité ). » Ces théorèmes étant établis, on |)eut généraliser la méthode de Neu- mann; c'est ce que je ferai, si l'Académie me le permet, dans une autre Communication. » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. - Sur les systèmes orthogonaux admettant un groupe continu de transformations de Combescure. Note de M. Maurice FocciiÉ. « M. Egorov a fait paraître dans les Comptes rendus (séance du 22 oc- tobre 1900) une Note intéressante dans laquelle il a bien voulu faire allu- sion à un travail que j'avais publié en 1898 sur le même sujet. Mes recherches m'avaient conduit dès cette époque à des résultats que j'avais communiqués la même année à M. Darboux et dont quelques-uns se trouvent dans la Note de M. Egorov. Je me propose d'indiquer ici quelques remarques qui complètent certains points de la question. » La fonction 0 (équation 4, p. 669), dont les dérivées sont les coeffi- cients de d^J , donne lieu à la propriété suivante : » Les surfaces to = const. sont les trajectoires orthogonales des lignes qui joignent les points du système orthogonal où les plans tangents aux trois surfaces conservent la même direction. Il en résulte que ces surfaces se réduisent à des plans parallèles quand le système est formé de surfaces qui dérivent les unes des autres par une translation rectiligne, et à des sphères concentriques quand le système est formé de surfaces homothé- tiques. » Si l'on suppose connue la représentation sphérique, les équations qui déterminent les quantités H, ou P, (équation 5, p. 670) sont vérifiées par ( «74 ) les cosinus directeurs des normales aux trois surfaces et, par suite, par une fonction linéaire et homogène de ces cosinus : P/^-aX.+ i-Y. + cZ,-. » Avec cette solution, le système orthogonal se réduit au point dont les coordonnées sont a, b, c; mais on peut s'en servir comme point de départ pour construire dans le sens rétrograde une simple suite i [(^).p- 670]. Le premier système qu'on rencontre ainsi est celui oîi l'on a : H, = aX, + i Y, -f- cZ,. Il se compose de surfaces égales qui dérivent les unes des autres par une translation parallèle à la direction a, b, c. C'est du reste le plus général des systèmes de cette nature. » La construction complète de la suite 2 exige des quadratures qui, à chaque opération, introduisent trois constantes arbitraires. On obtient ainsi des solutions contenant autant de constantes arbitraires que l'on veut. Dans tous ces systèmes, chacune des coordonnées s'exprime par un polynôme entier en p dont les coefficients sont des fonctions de pi — p et p2— p. Il en résulte que les courbes qui joignent les points où les noi- males aux trois surfaces conservent la même direction sont représentées par les équations ■r, = F,(p), où F, est un polynôme entier. Chacune de ces courbes n'a qu'un point à l'infini, qui est le même pour toutes et qui est dans la direction allant de l'origine au point (a, b, c) dont on est parti. » La détermination des systèmes formés de surfaces homothétiques revient à la détermination de P, d'après la condition ^■_H^ . ^-aP. dp Opi <7p2 c étant une constante (équations 7 et 8, p. 670). P, est de la forme P, = e'PF(p.-p,?.-p), et l'on ramène g à l'unité par le changement de variables ap,- = p;. » Comme l'a remarqué M. Egorov, la détermination de la fonction F ( 875) dépend d'une équation différentielle linéaire homogène du troisième ordre. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Solution d'un problème d'équilibre élastique. Note de M. Ivar Fredholri, présentée par M. Picard. « Dans un Mémoire publié récemment ('), j'ai démontré qu'on peut réduire le problème général d'équilibre d'un corps élastique quelconque à un problème particulier de la même nature. Soient a,, a^, aj les compo- santes suivant trois axes rectangulaires de la déformation produite dans un milieu illimité jjar l'action d'une force K appliquée au point {Xf^yt), z^'), qui se trouve à l'intérieur d'un corps donné C limité parla surface w. » Pour avoir la solution du problème général il suffit, dans le cas où la déformation de w est donnée, de trouver une déformation de composantes ^t> ''2' ^3 provenant de forces extérieures à C satisfaisant aux conditions Vi = oc,, sur o). » On peut résoudre ce problème dans le cas où la surface limitant C est un plan ; soit s = o l'équation de ce plan. )) Cela posé, je rappelle l'expression de oc,-, 'i^ia,W)d'^ où les Cjj. désignent les diverses racines d'une équation de sixième degré » On peut exprimer les fonctions cherchées r, par la formule y -^^-^^^ , où la sommation doit élre étendue à toutes les combinaisons X, \j. où les racines ^x. '^.^ ont des parties imaginaires de signe contraire. (') Àcta Mathematica, t. XXIIl, p. i. C. R., igoo, 2' Semestre. (T. CXXXI, N° 22.) Il5 ( 876 ) » Les conditions (',•= a,- pour s = o se traduisent par les équations E A;:,,.= i,(i,;,). X et pour que les c, satisfassent aux équations d'équilibre, il faut et il suffit que les coefficients Ax^ satisfassent au système 2vH,roAi,= o. » Il est possible de satisfaire à ces conditions, qui déterminent complè- tement les coefficients A^ j^. M Comme on le voit facilement, les fonctions ç», se comportent aussi régulièrement pour tout point situé du même côté du plan s = o que le point (xo,yo, s„). Ainsi, les fonctions Ç", satisfaisant à toutes les conditions imposées par le problème, on n'a qu'à appliquer les formules que j'ai données dans le Mémoire précité (p. 4o) pour arriver à la solution du problème général sous forme d'intégrale définie étendue sur le plan :; = o, » Les mêmes considérations s'appliquent aussi au cas où l'on se donne les forces agissant sur la surface. Les fonctions correspondant aux fonc- tions Vi ne diffèrent de celles-ci que par les valeurs des coefficients A{^,_. » PHYSIQUE. — Sur l'étude des orages lointains par V èlectro-radiophone . Note de M. Th. Tommasina, présentée par M. A. Cornu. « Une des applications del'auto-décohérence du charbon ('), qui pren- dra peut-être une place de quelque importance, est l'étude des orages lointains par )! èlectro-radiophone . Je pense pouvoir donner ce nom à un appareil qui a la propriété de signaler, en les traduisant en sons, les radia- tions produites par des décharges électriques proches ou lointaines. « Plusieurs physiciens ont combiné, |)our l'enregistrement automatique de décharges de l'atmosphère, des dispositifs qui sont fondés sur la pro- priété radiorévélatrice des tubes à limailles. On a construit ainsi des appareils, semblables aux baromètres enregistreurs, qu'on pourrait appeler électro-radio graphes, lesquels inscrivent d'une façon très régulière les dé- (') Comptes rendus, séance du 2 avril 1900. ( 877 ) charges atmosphériques se produisant sur une étendue dont le rayon dé- passerait loo''™. » Le professeur Boggio Lera, de Catane ('), au moyen d'une série de relais de différentes sensibilités, agissant en nombre progressif suivant la conductibilité acquise par le cohéreur, est parvenu à faire tracer à son appareil des petits traits plus ou moins longs suivant l'intensité des dé- charges lointaines. Pendant les mois de septembre et d'octobre, à Intra (lac Majeur, Italie), j'ai fait un certain nombre d'observations par auscul- tation au moyen de l'électro-radiophone, observations qui m'ont démontré l'utilité de la nouvelle méthode. » Cet appareil est constitué par un cohéreur décollèrent au charbon, inséré dans le circuit de l'électro-aimant d'un récepteur téléphonique usuel, et avec un élément de pile sèche. Le cohéreur, qui est un perfectionnement de celui qui a été décrit dans ma Note à l'Académie du 2 avril 1900, ne contient plus aucun contact métallique. Les électrodes sont deux petits cylindres de charbon de lampe à arc, de 4™° de diamètre, ajustés à frottement doux dans un tube de verre, et entre lesquels sont placés de petits grains obtenus par écrasement avec un morceau du même charbon, débarrassés de leur poussière et parfaitement séchés en les faisant rougir à la flamme, ainsi que les électrodes. Celles-ci portent chacune une attache en fil de platine qui permet, une fois le cohéreur réglé à la sensibilité maxiniurn, de fermer par fusion les bouts du tube en verre, ne laissant en dehors que les deux boucles en fil de platine. Pour des grains de charbon de -,% à -j^ de millimètre l'espace entre les électrodes pourra être de I"" et rempli à moitié seulement. » Le cohéreur est fixé verticalement dans le tube du cornet téléphonique et inséré dans le circuit de l'électro-aimant; ainsi, lorsqu'on met le téléphone à l'oreille, le co- héreur se trouve horizontal et les grains produisent une pression égale sur chaque électrode. A cause de la grande porosité du charbon, j'ai dû le renfermer hermétique- ment dans le vevrepoiir maintenir l'invariabilité du champ électrostatique du co- héreur, lequel doit être à l'abri de toute trace d'humidité. » Dans mes expériences j'ai reconnu que V électro-radiophone permet d'entendre, entre chaque signe de l' éleclro-radiographe , une quantité de bruits spéciaux donnant l'illusion de se trouver transporté à proximité de l'orage, de façon à pouvoir en écouter directement toutes les phases. » Mon laboratoire étant seulement 36"° du sol, j'avais placé comme antennes récep- trices trois fils de cuivre partant d'une fente dans une vitre de la fenêtre. S'élargissant en éventail, ils allaient à une terrasse avec toit, ouverte de tous les côtés. Les extré- mités extérieures des trois fils métalliques, terminées par des tubes en caoutchouc. {^) Atti deir Accademia Gioenia di Scienze Naturali di Catania. vo\. XIII, 4" série, 20 janvier 1900. ( 878 ) étaient fixées aux isolateurs, en verre paraffiné, dans l'intérieur et en haut, de manière à ne pouvoir jamais être mouillées par la pluie sur les quatre derniers mètres. Les iso- lateurs se trouvaient à i2"° du sol et à 2™ de distance l'un de l'autre; les fils avaient chacun 3o'" de longueur. Dans le laboratoire la mise à la terre était faite par la con- duite d'eau. Afin d'éviter tout danger pour les personnes et pour les appareils, lorsque l'orage se rapprochait trop, j'ôtais les communications avec la terre et avec les fils aériens, qui restaient ainsi isolés aux deux extrémités. Un récepteur téléphonique sur mon bureau et un autre dans ma chambre, avec sonnerie d'appel, me permettaient de suivre de jour et de nuit les degrés d'intensité, et je pourrais presque dire la marche d'un orage lointain sans me déranger. » Je n'ai pas adopté les antennes verticales à cause des plus grandes précautions qu'il aurait fallu prendre pour éviter tout danger. Avec ce dispositif simple, peu coûteux, et de toute sûreté, j'ai pu quand même entendre et étudier des orages lointains lorsque aucune trace n'en parais- sait à l'horizon, et par des journées splendides. » Le 2q septembre, jusqu'à midi, le temps avait été très beau, mais l'électro-radio- phone, depuis le matin, continuait.à indiquer, par des bruits très variés et de légers chocs très nets, des décharges se produisant certainement à des distances très grandes. Vers a*", la sonnerie se fit entendre et dans le téléphone j'écoutai des bruits de plus en plus énergiques. Il y en avait qui ressemblaient à certains coups de tonnerre pro- longés; c'étaient des décharges nombreuses très rapprochées et d'intensité variable. Ensuite la sonnerie donna des signaux moins distants entre eux, et à S*" 3o™ j'ai dû la mettre hors circuit; elle ne s'arrêtait plus de sonner. Les éclairs devinrent visibles, de gros nuages commencèrent à se former un peu partout, aucun tonnerre ne s'entendait encore, mais dans le téléphone les bruits toujours plus intenses se modifièrent tout à coup; j'entendais comme un crépitement très serré, égal et continu; quelques instants après la pluie commença, et en même temps le premier coup de tonnerre se fit en- tendre très énergiquement. J'avais à peine enlevé les communications, qu'un orage d'une force inouïe éclata ; des trombes d'eau balayèrent les rues, les éclairs se suivaient presque sans interruption, et la foudre tomba en plusieurs endroits très proches. Plus tard, j'ai pu encore écouter dans mon appareil les dernières décharges très lointaines jusqu'à leur complète disparition. » Lorsque le temps changeait sans qu'il y eût d'orage, j'entendais cependant tou- jours le crépitement caractéristique que je viens de mentionner, fait que j'ai constaté même douze lieures avant la tombée de la pluie. » L'électro-radiophone, à cause de sa grande sensibilité et de l'absence de tout réglage, pourra certainement rendre des services sur les navires, non seulement pour déceler les orages et suivre leur marche; mais encore pour distinguer les signaux radiotélcgraphi(pies des autres, dus aux décharges atmosphériques, en utilisant, par exemple, les téléphones sélec- tifs ou monotéléphones de M. Mercadier. » ( «79) PHYSIQUR DU GLOBE. — Mesures actinomrtriques à Pamir. Noie (le M. B.-W. Stankewitch. « Varsovie, 21 novembi-e 1900. » Durant mon vovagea 11 Pamir, cet élé igoo, j'ai entrepris des mesures actinométriqnes à des alliludes considérables. Je me suis servi du nouveau pyrhéliomètre électrique à compensation de M. R. AngstriJm. Cet instru- ment est décrit dans les Annales de Wiedemann {iHgg, Vol. 67, p. G33), ainsi que dans le récent Mémoin^ de M. K. Angstroni, intitulé : Intensité (le la radiation solaire, . . . (Upsala, 1900). M J'ai observé de très grandes intensités de la radition calorifique du Soleil. Voici quelques-uns de mes résultats : Passage de Taldik Coordonnées : latitude : 39°44'; Longitude : 70°53' à l'est de Paris; Altitude : SSgo"'. » Le 12 juin 1900. — Le passage est encore couvert de neige. A g^'ia™ du matin (temps moyen local), la hauteur du Soleil étant 5i°8', l'intensité de la radia- tion = i"^"', 81 par centimètre carré et par minute. Température de l'air z= -4- 3°, 2 C. Humidité absolue =: o"'™, 9. Pression atmosphérique = 492"'" ; vent fort. » A 1 1'>47'" (l'auteur du Soleil =; yS" 1 1'), l'insolation = 1 ,93. Temp. n^-t- 6", 5 C. Humidité z^o^'^^g. Pression =: 490'"™; vent violent. Passage de Kisil-Art. Latitude : 39°24'; Longitude : yo^Sy'; Altitude : 4220'". » Le 17 juin 1900. — Couche de neige épaisse. » A g^'iS'" du matin (temps moyen local), la hauteur du Soleil étant ja^G'; l'inso- lation ^ 1 ,89 ; température = — 3°, 2 C. ; humidité = o™™, 5 ; pression = 453'"" ; vent modéré. » A 1 |i'53'° (hauteur du Soleil =; 73°54')i l'insolation = 2,02 ; temp. ^ — 1'',2 C. ; humidité =: o""", 6; pression =432™™; vent modéré. » Remarque. — S'il était permis d'appliquer à mes observations la formule simple 1 1=:AP''"'', h étant la hauteur du Soleil, on aurait obtenu les valeurs suivantes de la constante solaire A : En se basant sur les résultats obtenus à Taldik 2,56 » Kisil-Art 2,74 ( 88o ) Passage d'Ak Bailal (Jument Blanche). Latitude : 380 33' 5o"; Longitude : 71° 17'. Altitude : 465o"°. » Le 21 juin 1900. — Le versant nord est couvert d'une couche mince de neige; le versant sud est nu et déjà tout à fait sec. Le vent sud soulève de temps en temps des tourbillons de poussière qui se promènent à travers le passage. » A iii^SS™ (temps raojen local), l'insolation =2,01. Tempér. ^+2°*^, 9; huraid. = i"°',2; press. = 437°"°. » L'insolation est donc ici un peu plus faible qu'à Kisil-Art, quoique l'altitude d'Ak Bailal est plus considérable (de 430"°). Je crois que c'est l'efTet de la poussière suspendue dans l'air. » ÉLECTROMAGNÉTISME. — Sur l'aimantation des dépôts électrolytiques de fer obtenus dans un champ magnétique. Noie de M. Ch. Mauraix, pré- sentée par M, Mascart. « J'ai indiqué récemment (') quelques propriétés de ces dépôts. Il est particulièrement important, au point de vue de la théorie de raimantation, de comparer l'aimantation qu'ils acquièrent lorsqu'ils sont formés dans un champ magnétique donné, à celle qu'un dépôt identique, mais obtenu dans un champ sensiblement nul, et par suite primitivement très peu aimanté, acquiert quand on le soumet à un champ croissant à partir de zéro jusqu'à la valeur précédente. C'est cette comparaison que j'ai faite pour les déj)ôts électrolytiques obtenus avec un bain à l'oxalate double de fer et d'ammo- nium, additionné d'oxalate d'ammonium, dont l'aimantation est plus régu- lière et plus intense que celle des dépôts obtenus avec un bain au pyro- phosphate que j'avais étudiés d'abord. » Les deux courbes de la figure ci-après sont ainsi construites : A, courbe d'aiman- tation ordinaire d'un dépôt obtenu d'abord aussi peu aimanté que possible. B, courbe des intensités d'aimantation de dépôts obtenus chacun dans un champ constant (dix dépôts, correspondant à des valeurs différentes du champ). Le champ est indiqué en gauss (électromagn. G. G. S.); les ordonnées représentent l'intensité d'aimantation, le point le plus élevé de la courbe B correspondant à environ 800 G. G. S. » La courbe d'aimantation des dépôts s'élève ainsi beaucoup plus rapi- dement que la courbe ordinaire; elle part très peu inclinée par rapport (') Comptes rendus, 1 3 août 1900. ( «8i ) à 01, la susceptibilité initiale (considérée comme la valeur de ^ j ayant ainsi une valeur très considérable; l'intensité d'aimantation obtenue en effectuant le dépôt verticalement dans le champ terrestre est déjà très notable; lorsqu'on cherche à compenser la composante verticale par le passage d'un courant convenable dans la bobine où se font les dépôts, on réduit cette aimantation, mais, comme il est difficile de réaliser la com- pensation rigoureuse, elle garde une certaine valeur; c'est pourquoi la courbe A, correspondant à un dépôt ainsi obtenu, ne part pas de zéro. » La courbe B montre que c'est seulement pour un champ d'environ lo gauss que la croissance de l'intensité d'aimantation se ralentit; ainsi, bien que les aimants particulaires qu'on suppose dans la théorie du Magné- tisme soient ici soumis dès leur formation à l'action du champ, ils ne se placent dans le dépôt de manière à réaliser à peu près la saturation que pour des champs assez élevés. Mais les positions qu'ils prennent se rap- prochent cependant beaucoup plus vite de celles qui correspoudent à la saturation que celles prises, dans un dépôt primitivement peu aimanté, sous l'action d'un champ croissant. » On remarquera que la courbe B ne présente pas de point d'inflexion, à l'inverse de la courbe ordinaire. On doit considérer cette courbe comme donnant pour chaque champ l'aimantation la plus grande possible pour le fer électrolytique obtenu ; sa comparaison avec la courbe A montre l'in- fluence des liaisons moléculaires et magnétiques qui s'opposent à l'action du champ lorsqu'on construit la courbe d'aimantation ordinaire. » ( 882 ) TÉLÉGRAPHIE. — Appareil pour localiser les dépêches dans la télégraphie sans fil. Note de M. Pacl Jêgoc, présentée par M. Lippmann. « Ce nouvel appareil n'a pas pour but d'assurer le secret des messages transmis, mais seulement de faire en sorte que, plusieurs appareils récep- teurs se trouvant dans le rayon d'action des ondes et munis de ce nouvel appareil, le poste intéressé à la dépêche reçoive seul la dépêche, c'est- à-dire que l'on puisse télégraphier sans fil avec un poste déterminé, sans que les autres récepteurs placés dans la zone d'action enregistrent quoi que ce soit. » Ce nouvel appareil permettra donc d'installer des postes de télé- graphie sans fils à distance variable et de ne communiquer qu'avec celui qui est intéressé à ce message. » Avant d'entrer dans la description de mon appareil, je rappellerai un principe de télégraphie sans fil, qui est, pour ainsi dire, la base de cet appareil : c'est que la dis- tance franchie par les ondes hertziennes augmente avec la longueur du fil radiateur (fil, comme on le sait, tendu verticalement et en communication avec un des fils in- duits de la bobine d'induction). D'un autre côté, on sait aussi que plus le fil collecteur (fil vertical en communication avec une extrémité du cohéreur) est long, plus le cohéreur est sensible et, par suite, susceptible d'être éloigné davantage du poste trans- metteur. » Ceci posé, j'entre dans la description de mon appareil : c est un cohéreur placé dans le circuit de la pile P. C est un autre cohéreur placé dans le circuit de la pile P'. D est une bobine dite différentielle : elle se compose de deux fils inducteurs entourés d'un même nombre de tours autour d'un noyau de fer doux et d'un fil induit en com- munication avec un galvanomètre. On conçoit que si, dans les fils inducteurs, il passe deux courants de sens contraire et de force égale, l'induction sur le fil induit sera nulle et le galvanomètre restera au repos. Si, au contraire, il n'y a qu'un seul de ces courants à passer dans le fil inducteur, l'induction aura lieu et le galvanomètre dé- viera. R et R' sont deux fils collecteurs en communication chacun avec leurs cohéreurs respectifs et dont l'un, R', est plus court que l'autre, R. » Ceci posé, le mode de fonctionnement est facile à comprendre. Supposons le fil radiateur du transmetteur d'une longueur suffisante pour franchir ^^'^ et le fil collec- teur R d'une longueur égale à celle du fil radiateur. Lorsque le transmetteur enverra des ondes, le cohéreur G deviendra conducteur et le courant de la pile P passera dans la bobine différenlielle. Le fil collecteur R' étant plus court, le cohéreur étant par suite, comme je l'ai dit plus haut, moins sensible, les ondes suffisantes pour influencer le cohéreur R deviennent insuffisantes pour le cohéreur R'. Un des circuits de l'induc- teur reste donc ouvert et, par suite, le galvanomètre dévie. En employant un petit frap- ( 883 ) peur, comme on le fait dans la pratique, pour désagréger la poudre métallique, on conçoit que les déviations du galvanomètre fermant le circuit sur d'autres piles électriques, on puisse enregistrer la dépêche. » Supposons maintenant qu'un poste semblable avec les mêmes longueurs de fils collecteurs se trouve entre le transmetteur et le récepteur dont je viens de parler. Ce poste va-t-il recevoir aussi la dépêche? Non. En elTet, les ondes envoyées par le trans- metteur, suffisamment puissantes pour influencera S""" un poste ayant un fil collecteur d'une longueur égale au fil radiateur, auront certainement la force d'influencer un cohéreur ayant un fil collecteur moins long et placé plus près du transmetteur que l'autre poste. On voit donc que les cohéreurs c et c' seront tous les deux en même temps lendus conducteurs de l'électricité, les deux, courants passant en sens contraire dans la bobine ne créeront aucune induction, leurs influences se détruisant, elle gal- vanomètre ne déviera pas. Le poste n'enregistrera donc rien et ne se doutera aucune- ment que le poste placé à 5'"" du transmetteur est en communication avec le poste transmetteur. » Si maintenant le poste transmetteur veut communiquer avec le poste récepteur intermédiaire sans que le poste récepteur placé à S"^"' soit influencé, il n'y aura qu'à employer au transmetteur un fil radiateur plus court, mais d'une longueur suffisante pour que les ondes envoyées par le transmetteur influencent le cohéreur c en commu- nication avec le fil collecteur R, plus long que R'. >> Les ondes lancées par le transmetteur ne rendront donc conducteur que le cohé- reur c et le poste recevra la dépêche ; quant au poste récepteur placé à 5'"", il ne rece- vra rien, puisque la longueur du fil radiateur du transmetteur a été calculée pour que les ondes ne puissent porter que jusqu'au poste intermédiaire. » PHYSICO-CHIMIE. — Recherches cryoscopiques . Note de M. Paul Curoustchoff. « Parmi les résultats d'un très grand nombre de recherches faites par différents auteurs au sujet de l'abaissement du point de congélation de l'eau, par la dissolution de sels et de corps organiques, il s'en trouve en- core de contradictoires. Il m'a paru important de recommencer ces re- cherches en employant pour la mesure des températures un autre procédé que celui employé par Ions mes prédécesseurs. Ce sont surtout les travaux de M. Raoult et ceux de M. Ponsot qui m'ont engagé à apporter ce chan- gement important dans les mesures cryoscopiques. » Au lieu du thermomètre à mercure, j'ai fait usage (dès 1896, et en colhiboration avec M. Sitnikoff) du thermomètre électrique de Callendar et Gritfiths, que j'ai modifié dans quelques parties essentielles pour le but que je poursuivais, et d'une manière qui n'avait pas été mise en pratique avant moi. La partie cryoscopique de mon appareil est, en principe, celle c. R , 1900, 2« Semestre. (T. CXXXI, N" 22.) I 16 ( 884 ) de M. Raoult (Annales, 1899), mais aussi avec certaines modifications importantes ('), comme je l'expliquerai dans une Noie ultérieure (°). Je ne puis publier aujourd'hui cpie les données numériques pour quatre corps avec des concentrations variables, et je suis forcé de remettre à l'été pro- chain une publication complète et définitive de toutes mes recherches sur la congélation des dissolutions. » J'ai mesuré la température de congélation des dissolutions aqueuses dans les conditions que voici : )) 1° On observait l'équilibre dans un pont de Wheatslone, construit d'une façon spéciale et traversé par un courant d'un cenlianipère au plus, équilibre établi au point de congélation. L'observation revient à une mesure de longueur (au moyen d'une échelle et d'un microscope micro- métrique) sur une échelle linéaire, entre deux points d'arrêt du contact mobile (celui pour la congélation de l'eau pure et celui pour la dissolution) au moment d'une déviation nulle du miroir d'un galvanomètre^ très sen- sible (i"™ de l'échelle pour 4 X lo"'" d'ampère). Dans mon appareil un changement de température deo°,oooi centigrade correspond à un dé- placement du contact de jfj de millimètre (o'^.ooi = -^ de millimètre). Je ne donne pour les constantes du tableau ci-joint que les dixièmes de millimètre (demi-millième de degré), mais /es mesures sont toutes de lecture directe au -~ de millimètre (dix-millième de degré) près, sans aucune esti- mation. )i 2° La dissolution (ou le liquide en général) congelée se trouvait tou- jours, par rapport à l'enceinte, à sa température de convergence (ou de régime permaneni ) ; » 3° On mesurait le point de congélation du dissolvant (eau) immédia- tement après ou avant l'observation de celui de la dissolution. Ce procédé exclut la nécessité de toute une série de corrections. Il est connu, d'ail- leurs, que le thermomètre de Callendar et Griffiths est construit de façon à éliminer complètement la correction dite de la tige. » 4" O'i a déterminé, à la fin de chaque expérience, la concentration (poids du corps dissous dans loo^"" de dissolution) du liquide final, aj)rès la formation de la glace, au pointde congélation, le tout étanten équilibre. J'ai toujours fait cette analyse de la dissolution sur un échantillon de looS"" (') M. Sitnikoff en a fait une description en août 1898 au Congrès de KiefT, en mon nom et au sien. (^) Une grave maladie m'a empêché d'achever ce travail plus tôt. ( 885 ) environ, toute la quantité de dissolution étant de 270*^^ pour toutes les mesures inscrites au tableau. J'ai ainsi évité les corrections, toujours peu certaines, qu'on est obligé de faire subir à la concentration à cause de la formation de la glnce. » 5° La température de congélation a toujours été mesurée sans aucun arrêt de l'agitateur. L'agitateur hélicoïdal employé était complètement indépendant du thermomètre, qui restait strictement fixe. Lis vitesse de rotation de l'agitateur était toujours la même et très constante dans toutes les observations. » Le Tableau ci-dessous résume les résultats de mes mesures, hapremiére colonne indique la composition approximative de la dissolution; la seconde donne l'abaissement (C) en millimètres de mon échelle (calibrée en même temps que la résistance au courant du fil métallique en platine argent, que parcourt le contact mobile), c'est-à-dire la différence de longueur entre deux points de contact correspondant à deux équilil)res (eau et dissolu- tion); la troisième indique la concentration en grammes (P) au point de congélation; enfin la quatrième colonne donne le coefficient d'abaisse- ment ( p )> c'est la moyenne de plusieurs observations (dans la plupart des cas), les nombres de la deuxième et delà troisième colonne étant donnés comme exemples d'une seule observation. Pour comparer ces nombres à ceux (les antres (donnés en degrés) il suffit de multiplier les abaissements de mon Tableau par o,oo5; mais ce coefficient de transformation n'est toutefois qu'apj)roximatif. Les points de congélation, indiqués auTableau, ont été mesurés par moi eu collaboration avec M. Simonolf pour NaCl; ceux pour RBr-, K'SO^ et pour le sucre de canne, par moi seul. Les dis- solutions de sucre ont été analysées obligeamment par M. L Krassousky, professeur à l'Institut Technologique de Charkofi", au grand polarimètre Landolt, appartenant à cet Institut. Dissolution. C. J NaCl 177,48 i NaCI 91,13 fLNaCI 45, i5 ■j'j NaCl 22, 3o eVNaCi .1,22 I Sucre 49i33 ■j^Sucre 24,62 yj Sucre 11,35 P. c p' DissoluLi(Hi. c. P. c p' 1,4720 0,7502 120,2 121,5 i KBr 170,43 23,00 2,9101 0,3773 39.9 60,9 0,3737 0, i85o 120,6 120,9 eVKBr rklvBr 11,17 0,46 0,1914 0,0971 58,2 56, 1 0,0926 4,i36 121 ,3 12,0 1 Iv^SO'... 21 5, 20 09,20 4,5322 J , I 062 47.3 53,0 2,021 12,2 ,VK^SO'... 16, 65 0,2980 55,5 0,924 12,3 ( 886 ) » Des données de ce Tableau je tire les conclusions suivantes : » 1° Il existe des dissolutions dont le coefficient d'abaissement ne varie pas avec la dilution (celui de NaCl dans les limites de concentration étu- diées); quant à celui de KBr, il diminue légèrement avec la dilution. » 2° Pour d'autres dissolutions, ce coefficient augmente d'une façon très marquée dans certains cas (R-SO^), ou bien d'une manière peu sen- sible dans d'autres (sucre de canne). » 3° Ces résultats sont conformes, au moins par leur caractère général, à ceux de M. Ponsot. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Nom'elle méthode de dosage de ["arsenic. Noie de M. O. Ducku, présentée par M. A. Ditte. (i Dans une solution ammoniacale faible, riche en sels ammoniacaux, l'acide arsénique peut, ainsi que je l'ai indiqué ('), être entièrement pré- cipité par les sels de cobalt : ce fait m'a permis de réaliser une nouvelle méthode de dosage de rarsenic. )) Les conditions à réaliser sont très simples : le cobalt doit être en excès notable, environ une fois et demie la quantité théoriquement néces- saire; la solution doit être faiblement ammoniacale. Si elle contenait à l'état libre i,5 pour loo de son volume d'ammoniaque à 20 pour 100, on se trouverait dans les conditions de formation de l'arséniate monoammo- nique de cobalt. En pratique, pour tenir compte des pertes pendant le chauffage, on en ajoute environ 3 pour 100. Il faut enfin que la liqueur soit très chargée en chlorhydrate d'ammoniaque, environ loo^'' par litre; il m'a d'ailleurs semblé préférable d'employer l'acétate. » Réactifs nécessaires : 1° Solution de chlorure de cobalt cristallisé à yS^"' par litre : on en prendra 10'^= pour loo"*'' d'arsenic; » 2° Solution d'acétate d'ammoniaque obtenue en saturant de l'acide acétique à 4o pour 100 de cristallisable (D = i,o52) parde l'ammouiaqueà 20 pour loojusqu'à réaction légèrement alcaline. » Mode opératoire : La solution contenant l'acide arsénique est concentrée à petit volume ; au besoin, on évapore à sec et l'on reprend par une quantité d'eau connue, aussi faible que possible : les carbonates alcalins sont, s'il y a lieu, décomposés par l'acide chlorhydrique, puis on ajoute, goutte à goutte, de l'ammoniaque jusqu'à réaction alcaline au tournesol, sans dépasser ce point. (') O. DucRU, Comptes rendus, 22 octobre 1900. (887 ) » D'autre part, on introduit dans uneTiole conique la quantité de solution de cobalt jugée nécessaire, évaluée d'après la règle ci-dessus; on ajoute l'acétate d'ammoniaque, qui doit représenter environ le quart du volume total, y compris la solution à précipiter. Avec une pipette graduée ou un compte-gouttes, on ajoute environ 3 pour loo de ce même volume d'ammoniaque à 20 pour loo. Dans ce mélange, on verse la solution ar- senicale, ou inversement; on agite vivement, puis la fiole, fermée par un bouchon de porcelaine, est placée au bain-marie ou dans une étuve à eau bouillante. » Lorsque la cristallisation est terminée, on laisse refroidir complètement et l'on aban- donne pendant quelques heures. Le précipité est alors recueilli sur un filtre et lavé à fond à l'eau froide. Trois moyens peuvent maintenant être employés pour déterminer le poids de l'arsenic : » 1° Pesée du précipité recueilli sur filtre taré, et séché à poids constant dans l'étui-e à eau bouillante. — Le précipité est de Tarséniate monoammonique de cobalt (AsO* )-Co^-H AzH^-)-7H'0; son poids, multiplié par o,25o8, donne celui de l'ar- senic. » 1° Calcinalion du précipité dans un creuset de porcelaine taré. — On fait passer dans un creuset assez grand la plus grande partie du précipité ; ce qui reste est dissous au moyen d'acide nitrique étendu et chaud et passé dans le creuset. (>n évapore au bain-marie; à la fin, on ajoute un peu d'acide nitrique concentré; on amène à sec, on cliaufife progressivement, et l'on termine par calcination à poids constant au rouge sombre. » Ce procédé est moins exact que le précédent : en calculant As comme si le préci- pité calciné était (AsO')'-Co' pur, on trouve toujours une surcharge. Il paraît se former un peu de peroxyde de cobalt. En employant le coefficient o,3;93, déterminé ex^péri- nientalement, on obtient cependant des résultats utilisables dans beaucoup de cas. » 3° Pesée du cobalt déposé électriquement. — Le précipité est redissous sur le filtre par HCl étendu et chaud; puis on élimine As par la méthode de Wohler, ou bien on précipite Co par la soude et le brome. Dans les deux cas, Co est déposé par élec- Irolyse de la solution sulfurique ammoniacale. Son poids, multiplié par o,85i8, donne celui de As. )) Pour vérifier l'exactitiule de ces méthodes, j'ai employé des solutions d'arséniate triammonique et d'arséniale de potasse titrées avec le plus ^rand soin par précipitation de l'arséniale ammoniaco-magiiésien. La cor- rection de solubilité de ce dernier sel a été prise égale à i'"^'' de sel dessé- ché à 100° pour 5o'='= du volume total du filtrat et des liquides de lavage. Pour reproduire les conditions que donne l'oxydation du sulfure d'arsenic mélangé de soufre, ou l'attaque par voie sèche d'un composé arseniial, j'ai ajouté aux solutions arsenicales, suivant les cas, des quantités convenables de sulfate d'ammoniaque ou d'un mélange équimoléculaire des chlorures alcalins. Le Tableau ci-dessous indique quelques résultats : tous les nombres donnés par le calcul ont été arrondis à o™s%i. ( 888 ) Poids du précipité As retrouvé en nigr. en mgr. en mgr. I. II. III. I. II. III. Observations. g è 1 1,0 3,9 3,7 3,6 i,o 0,9 0,9 § g i 2,0 8,2 8,3 7,7 2,0 2,1 1,9 S j 25,0 101,1 99,7 )> 25,3 25,0 » avec lyS^s"- de Am^SO* ir6,2 464,9 466,2 » 116,6 ij6,9 » avec 700™?'' id. 20,0 79,2 78,4 " 19,9 19,7 » avec 8oo™6"-deKCl-HNaCI g I f 200,0 799i8 800.4 » goo.O 200,7 " avec lôoo'^e' id. a. ' §^■^1 1,0 3,4 3,4 3,5 1,1 1,1 1,1 ?!'~5^| 2,0 6,8 6,5 7,0 2,2 2,! 2,2 24,7 76,8 74,4 77,3 24,5 23,7 24-7 100,0 3 II, 5 3 10, 4 3ii,i 99,5 99,1 99 > 3 s C o B -S k ■S c g ■« I 290,4 908,4 908,1 » 290,1 290,0 Cl a ts 1,0 1,2 1,1 1) 1,0 o,g » Les poids indiqués dans £ ■^ ) 2,0 2,3 2,4 » 2,0 2,0 » les deuxième et troisième 10,0 '')7 11,6 11 10,0 9,9 I) colonnes sont ceux du Co. Il J 100,0 117,1 "6.7 » 99>7 99>4 " Il f 477>4 56i,4 56i,2 » ■ 478,2 478,0 » » Ces résultats, qui portent sur des poids de As variant de i'"^'' à près de 5oo™sr^ montrent que la méthode proposée est d'une application générale et convient aux diflérents cas qui peuvent se présenter pour le dosage de l'arsenic. Il en résulte d'ailleurs égalt'ment que tout mode de dosage de Co peut s'appliquer à celui de As, ce qui étend considérablement les moyens de détermination indirecte. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur une méthode générale de séparation des métaux qui accompagnent le plaline. Note de M. E. Leidië, présentée par M. Troost ('). « L'exploitation industrielle des minerais de platine et d'iridium laisse des résidus qui renferment, avec des restes de ces deux métaux, de nom- (') Travail edectué au laboratoire de Chimie de l'École Normale supérieure. ( 889 ) breiix métaux élranerers préexistants dans le minerai, ou introduits à la suite des divers traitements, et, en outre, un certain nombre de corps rares, tels que l'osmium, le rutliéninm, le palladium et le rhodium; c'est en raison de la présence de ces métaux que l'analyse de cps résidus mérite d'être étu- diée. Ln méthode suivante est fondée sur les propriétés des azotites de ces métaux, qui ont été étudiés par Clans, Fischer, Gibbs, Joly, Leidié, Vèzes. Elle n'a rien de commun avec l'ancienne méthode de Gibbs, dont l'inexactitude a été démontrée. » I. Élimination des métaux étrangers et transformation des métaux du platine en AZOTITES DOUBLES. — On soiimet les résidus successivement à un grillage à l'air, à une réduction dans riiydrogène, à des lavages à l'acide chlorhydriqne dilué, enfin à une dernière réduction dans l'hydrogène. On les mélange alors avec deux fois leur poids de chlorure de sodium et on les chauffe dans le chlore, au rouge naissant, en recueil- lant les produits volatils ou entraînés mécaniquement. Le produit de l'attaque et la partie volatilisée sont traités par l'eau, et l'opération est recommencée au besoin sur le résidu insoluble. La dissolution (pour laquelle on doit employer un poids d'eau d'environ vingt fois celui du métal attaqué) est. abandonnée au repos pendant vingt- quatre heures. L'argent avec la majeure partie du plomb et du bismuth sont ainsi éliminés sous forme de chlorures insolubles. » La dissolution est filtrée, puis chauffée vers loo", et additionnée progressivement d'un léger excès d'azolite de sodium. Le fer se précipite sous forme de sesquioxyde et l'or à l'état métallique; on ajoute ensuite du carbonate de soude qui précipite -sous forme de carbonates tous les autres métaux étrangers : plomb, cuivre, bismuth, etc. Le platine, le palladium, l'iridium, le rhodium et le ruthénium restent en dissolution à l'état d'azotites doubles de sodium, l'osmium à l'état de chloroosmite. On porte à l'ébuUition et l'on filtre. » II. Séparation des métaux du platine. — i" Osmium et ruthénium : La liqueur est additionnée de soude et placée dans un apareil distillaloire entièrement en verre (tel que celui qui sert à la préparation de l'anhydride perruthénique) ; on y fait passer d'abord à froid, puis en élevant légèrement la température (5o° à 60" environ ), un cou- rant de chlore. Il distille de l'anhydride perosmique et de l'anhydride perruthénique; on les reçoit dans l'eau alcoolisée, qui les réduit à l'état d'osmium et de ruthénium. On recueille ce mélange et on le traite par la méthode de Sainte-Claire Deville et Debray (Ann. de Chim. et de Phys., 3' série, t. LVI, p. 407-/408) pour en séparer les deux métaux. » 2° Iridium et r/(o Dans le liquide décanté, on ajoute de l'acide sulfurique jHir en quantité un peu plus que suffisante, pour précipiter l'excès de baryte provenant de la première opé- ration. On sépare le sulfate de baryte qui se dépose; on le lave bien à l'eau minérale. 11 contient une petite quantité de métaux échappés à la première précipitation. Je dirai, dans une prochaine Note, à quelle recherche nouvelle peut servir le liquide privé de tous les corps que l'hydrate de baryte a séparés. » On a, réunis dans le premier et dans le second précipité barytiques, tous les métaux, ou à peu près, contenus dans l'eau minérale. » En traitant ces deux précipités au laboratoire par les méthodes classiques de sépa- ration des acides et des oxydes, on arrive à connaître les métaux contenus, même en très faible proportion, dans l'eau étudiée. M I^es résultats jusqu'ici obtenus dans les analyses ordinaires des eaux minérales faites sur i'" à 2''' ne donnent pas la moindre idée du nombre et de la quantité de métaux que les sources thermomincrales transportent des profondeurs du sol. D'ordinaire on ne les recherche même pas. Mais si l'on opère sur 10''' à 20'" d'eau seulement, et si l'on employé pour la recherche de ces métaux les procédés les plus délicats (méthode des flammes, spectroscojiie), on arrive très facilement à constater de nombreux radicaux métalliques là où l'analyse ordinaire n'en avait pas décelé. » C'est ainsi qu'avec 20'" d eau des sources d'Eaux-Bonnes, de Bagnères- ( 899) de-Bigorre, de la Bourboule, de Barèges, j'ai pu confirmer l'exactitude de mes analyses anciennes faites sur des milliers de litres. » Je montrerai prochainement que cette manière de procéder permet aussi de séparer de l'eau les diverses matières organiques (acides et alca- loïdiques), ainsi qu'une substance colloùlale que j'ai déjà sis^nalée, pour la première fois en 1875, dans les sources thermominérales. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la nit rat ion des dérivés bisubstitués du benzène (') . Note de M. Ch. Cloez, présentée par M. Georges Lemoine. « Les travaux de plusieurs savants, parmi lesquels Nœlting occupe cer- tainement la première place, ont nettement fixé les règles qui président à la nitration des dérivés monosubstitués du benzène. Ces règles peuvent se résumer ainsi : » Lorsque l'on nitre un dérivé du benzène substitué par un groupe neutre : CH', Cl, Br, I, faiblement acide, OH, ou basique, AzH^ AzR*, le radical AzO" se met en para ou en ortho du premier groupe substituant (^). » Si le dérivé monosubstitué primitif renferme AzO", CO-H, SO^H, CAz ou COH, c'est-à-dire un groupe négatif, la nitration se fera en meta de ce groupe. » Je me suis demandé si l'on ne pourrait pas arriver à poser des règles analogues pour la nitration des dérivés bisubstitués du benzène, règles permettant de prévoir a priori la place que prendra le groupe AzO^ dans la molécule benzénique déjà bisubstituée. Dans l'état actuel de la Science, d'après les recherches auxquelles je me suis livré, complétées elles-mêmes par l'étude de plusieurs composés que j'ai dii spécialement préparer et dont je publierai ultérieurement la description, ces règles peuvent s'é- noncer ainsi : » 1° Le dérivé bisubstilué du benzène renferme un groupe basique : AzH^ (acétylé) ou AzR^. » Si le second groupe substituant est neutre: CH', Cl; faiblement acide : OH, ou acide : CO^H, la nitration se fera toujours en para ou ortho deAzH-. (') Laboratoire de Chimie de l'École Polytechnique. (-) Sauf lorsque l'on opère en présence d'un très grand excès d'acide sulfurique. Dans ce cas, avec CH» Az(CH^)- en particulier, on obtient le dérivé métanitré. C. R., 1900, ■2' Semestre. (T. CXXXI, N» 22.) I 1° ( 900 ) » On n'obtiendrait iin dérivé nitré en meta de AzH* qu'en opérant en présence d'un très grand excès d'acide sulfurique. » On peut donc dire que, dans la nitration, AzH' est \e groupement direc- teur, c'est-à-dire, en quelque sorte, que sa force d'attraction pour AzO^ est plus grande que celles de CH% Cl, 011 ou CO*H. » 2° Le dérivé hisubsthué du benzène est un phénol {0\ih\h\evaenl acide). » Le radical phénolique OH est le groupe directeur si le second grou- pement substituant est CH', Cl, AzO* ou COH. » Cette règle ne s'étend pas aux étliers phénoliques. Ainsi en nitrant la méta-oxybenzaldéhyde OH(i) C0H(3) on obtient les deux dérivés : OH OH AzO« COH et ^GOH kzO'- qui montrent bien que, des deux groupements OH et COH, c'est le premier qui dans la nitration est le groupe directeur; mais si l'on nitre l'éther mé- ihylique OCH'(i) C0H(3), en plus des deux dérivés nitrés en orlho et para de OCH', on obtient un troisième nitro-dérivé OCH' 1 ' AzOx 'cOH dans lequel c'est COH qui a dirigé AzO^; on peut donc dire que OCîl' et COH ont la même valeur, la même force de direction vis-à-vis de AzO^. » On arriverait à la même conclusion en considérant un dérivé bisub- stitnépar OH et CO'H. » Ainsi, en nitrant l'acide CO^H (i). OH (3) on obtient les trois déri- vés : CO^H CO'H GO^H et \/ OH jOH AzO- AzO» \/ OH » Dans les deux premiers, OH est le groupe directeur; dans le troisième dérivé, c'est CO" H. ( 9"' ) » 3® Le dérivé bisubstilué du benzène renferme un groupe neutre : Cl ou CW. » Cl est directeur vis-à-vis des groupes acides AzO^, CO^H et COH. » CH' est également directeur vis-à-vis des mêmes groupes; ainsi l'acide CH' Ti ), CO^H (3) soumis à la nitration donne les deux dérivés el cOMi coni AzO^ on n'obtient pas de dérivé nitré en meta de CO'H, ce qui montre bien la force dirigeante de CH^. » 4° Le dérivé bisubstilué du benzène renferme les deux groupes acides CO=Hei AzO\ » Dans ce cas, on ne peut plus rien dire a priori, CO^H et AzO^ ayant en quelque sorte la même force d'attraction pour le second groupe AzO". » Ainsi, en nitrant l'acide orthobenzoïque, on obtient à la fois CO'-Il CO^H AzO-^j^ --AzO' ^"^AzO^ » La nitration de l'acide para-nitrobenzoïque nous amènerait à la même conclusion. 1) Si ces règles n'ont pas encore l'ampleur de celles qu'a établies Nœl- ting, cela tient à ce que beaucoup de dérivés nitrés n'ont pas été préparés jusqu'à ce jour; cela tient surtout à ce qu'un plus grand nombre encore n'ont pas été préparés directement, mais ont été obtenus par des voies détournées. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'acide azotique sur le gaïacol tribromé. Noie de M. H. Codsin, présentée par M. Henri Moissan. « Dans une Note parue récemment aux Comptes rendus (/), j'ai étudié l'action de l'acide azotique sur le gaïacol trichloré et montré qu'il y avait (') Comptes rendus, t. CXXXI, p. 53. ( 902 ) formation d'un dérivé résultant de la soudure de deux noyaux benzé- niques, dérivé qu'on pouvait envisager comme se rattachant au diphénylc C'^H". J'ai appliqué la même réaction au gaiacol tribromé et constaté qu'elle menait à des résultats analogues. » Je dissous à la température du bain-marie 206'' de gaiacol tribromé C«HBr=-OH-OCH' dans 5o" d'alcool absolu, et après refroidissement j'ajoute 100'='= d'acide acétique, puis peu à peu un mélange de 10'^'^ d'acide azotique ordinaire et 20" d'acide acétique. Au bout de peu de temps le mélange se colore en rouge et il se dépose une poudre rouge orangé; je filtre à la trompe et lave à l'alcool. » Le produit desséché est purifié par cristallisations dans la benzine bouillante. Par le refroidissement il se dépose de petites masses mamelonnées d'une belle couleur rouge orangé et qui, examinées au microscope, se montrent formées d'aiguilles aplaties et contournées. 1) Le corps obtenu est insoluble dans l'eau, très peu soluble dans l'alcool et l'éther, même à chaud, plus soluble dans la benzine, le chloroforme et le sulfure de carbone. Le point de fusion de ces cristaux, est iSô^-iSS". » Il ne contient pas d'azote et renferme du brome. Le carbone et l'hydrogène ont été dosés par des combustions en tube fermé en présence de chromate de plomb, le brome par la méthode à la chaux. Les analyses mènent à la formule C''-H*Br*0'. » Les réducteurs décolorent facilement les solutions de ce composé, et il se forme un dérivé incolore que j'ai isolé de la façon suivante : » Je triture io8''du corps rouge avec 20'''= d'acide acétique et j'ajoute au mélange du bisulfite de soude : au bout de peu de temps le dérivé rouge est décoloré; j'ajoute alors de l'eau et traite par l'éther. Ce dissolvant évaporé laisse un résidu cristallin qui est purifié par cristallisations dans la benzine bouillante. Il se dépose par le refroi- dissement des cristaux incolores assez volumineux, prismatiques, insolubles dans l'eau, très peu solubles dans l'alcool, plus solubles dans la benzine et dans l'éther. » Leur point de fusion est de i70''-i72°. » Si à la solution alcoolique on ajoute du perchlorure de fer étendu, il se forme une coloration verte passant au violet par une trace de carbonate de soude. )» Les analyses mènent à la formule G'^H°Br'0\ et par conséquent ce dérivé diffère par H- en plus du composé rouge. » Voyons maintenant quelle est la nature de ces deux corps. » Le corps rouge est évidemment une quinone : par son mode de for mation, la propriété qu'il possède de fixer H" et de donner un dérivé phénolique il se rapproche absolument des quinones. Le dérivé rouge, de même que le produit de réduction, distillé avec de la poussière de zinc laisse dégager des substances possédant l'odeur caractéristique du diphé- ( 9o3 ) nyle, el il se forme dans cette réaction de petites quantités de ce carbure. Ils appartiennent donc au groupe du diphényle. » La réaction peut être interprétée de la façon suivante : Quand on traite le gaïacol tribromé par l'acide nitrique, deux molécules de gaïacol tribromé perdent chacune un atome de brome, et il se forme ainsi un dé- rivé résultant de la soudure de deux noyaux benzéniques. En même temps les deux molécules de gaïacol sont saponifiées et transformées en fonctions phénoliques; l'acide nitrique agit .alors comme oxydant et enlève H^ aux deux oxhydryles phénoliques OH : il y a ainsi formation d'une quinone à laquelle on peut attribuer la formule suivante : O^H - O.-Br'HC-CHBr- -O, - O^H. I I )) Le produit de réduction diffère par H- en plus et a pour formule OH- OH -Br^HC — CHBr^-OH -OH. 2 1 12 La réaction dans le cas du gaïacol tribromé n'est pas absolument identique à celle obtenue avec le gaïacol trichloré. H y a bien dans les deux cas for- mation de corps dérivés du noyau C'^H'", mais avec le gaïacol chloré le corps obtenu a pour formule C'H'Cl'O", contient cinq atomes de chlore et encore une fonction éther méthylique, c'est-à-dire un mélhoxyle. » En résumé, l'action de l'acide nitrique sur le gaïacol tribromé donne une quinone qui est à la fois*un produit de condensation et d'oxydation. » CHIMIE VÉGÉTALE . — Sur la présence de séminase dans les graines à albumen corné au repos. Note de MM. Em. Iîourquelot et 11. Hérissey. « C'est un fait bien connu, qu'il existe de petites proportions de diastase dans les graines à albumen amylacé au repos. On peut admettre que c'est cette diastase qui, dès que les graines sont dans des conditions favorables à la germination, procure à l'embryon les premiers aliments sucrés que nécessite son développement. Durant le processus germinatif qui suit, il se forme, et en quantité relativement considérable, de nouvelle diastase dont l'action amène peu à peu la digestion totale des réserves amylacées. » Il semble bien qu'il y ait là un fait général, et que ce qui existe pour les réserves amylacées doive se retrouver pour toutes autres réserves ali- mentaires des graines : matières albuminoïdes, matières grasses, hydrates ( 9o4 ) de carbone aulies que l'amidon. Nous avons examiné cette hypothèse dans le cas particulier des graines de légumineuses à albumen corné. Ces graines, comme nous l'avons établi ( ' ), produisent, en germant, un ferment soluble particulier, la séininase, qui transforme les hydrates de carbone de l'albumen en deux sucres assimilables : galactose et mannose. » Les graines sur lesquelles ont porté nos expériences sont les graines de Luzerne {Medicago salifa) et les graines d'Indigo {Indigofera tinctoria). » 1° Graines de Luzerne. — 5o6'' de graines de Luzerne passées au moulin ont été délayées dans une quantité d'eau suffisante pour faire un litre. Le mélange a été en- suite additionné d'un excès de chloroforme, de façon à empêcher toute intervention microbienne. On a obtenu ainsi une masse très visqueuse qu'on a abandonnée, en ayant soin de l'agiter de temps en temps, dans un flacon bien bouché, à la température du laboratoire (20'>-2i°), pendaut trois mois. » Le mélange qui était, comme nous l'avons dit, très visqueux à l'origine, s'est li- quéfié peu à peu, et, au moment où l'expérience a été arrêtée, on pouvait observer, dans le flacon, un liquide supérieur parfaitement fluide et un dépôt bien rassemblé occupant la partie inférieure. 11 On a filtré à la trompe, et l'on a recueilli environ 920" de liquide. Une partie de ce liquide a été additionnée de trois fois son volume d'alcool à 95°. 11 s'est fait un précipité blanc relativement faible (4'^9 pour 1000" de liquide). Après élimination de l'alcool, on a dosé le sucre réducteur (comme dextrose), et l'on en a trouvé une proportion de 6s"',94 pour 1000" du liquide primitif. Des essais ultérieurs ont montré que ce sucre était composé, au moins en partie, de galactose et de mannose. Le galac- tose a été caractérisé par la formation d'acide mucique, et le mannose a été obtenu à l'état cristallisé, après avoir été précipité sous forme de mannose-hydrazone et régé- néré à l'aide de l'aldéhyde benzoïque. » 3° Graines d'Indigo. — Les graines d'Indigo diffèrent des graines de Luzerne en ce sens qu'elles ne donnent pas, avec l'eau chloroformée, de masse visqueuse. Aussi a-t-il été facile d'opérer sur un poids de graines plus considérable relativement au volume total de liquide. » 2008'' de graines d'Indigo moulues ont été délayées dans une quantité suffisante d'eau pour faire un litre. Le mélange a été additionné de i5'='^ de chloroforme et conservé, comme le mélange fait avec la graine de Luzerne, pendant trois mois à la température du laboratoire (2o''-2i°). » On a filtré à la trompe, ce qui n'a donné qu'environ 45o" de liquide parfaitement limpide. Ce liquide a été additionné de 5" de phénylhydrazine en solution acétique. 11 s'est fait un précipité très pur de mannose-hydrazone qui, après lavage et dessicca- tion, pesait 48'', 40' » La totalité de cette mannose-hydrazone a été traitée par l'aldéhyde benzoïque, ce (') Sur les ferments solubles produits, pendant la germination, par les graines à albumen corné {Comptes rendus, séance du 2 janvier 1900). ( 9^5 ) qui a fourni une solution de mannose de laquelle on a retiré ce dernier sucre à l'état cristallisé. 1) Voici les données se rapportant à la détermination de son pouvoir rotatoire (lecture faite après vingt-quatre heures) : (^ = 15; /=2; ;9 = o,6o5: a =- +- i°io', soit -m°,i66. » D'où » Ce sucre présentait la mullirotation. » A titre d'expérience complémentaire et comparative, nous avons fait agir l'acétate de phényihydrazine sur le liquide filtré d'un mélange identique au précédent, préparé seulement depuis quelques heures. Ce liquide n'a pas donné lieu à la production de mannose-hydrazone ; d'où il suit que le mannose ne préexistait pas dans la graine, et qu'il s'est bien formé durant la macération prolongée de celle-ci. M En résumé, il ressort des faits qui précèdent que les graines mises en expérience renferment, avant toute germination, une petite proportion d'un ferment soluble Çséminase) capable de fluidifier leurs albumens cornés et de les transformer en sucres assimilables. Ce sont ces sucres qui constituent les premiers aliments de l'embryon au début de son dévelop- pement. » ZOOLOGIE. — Communication osmotique, chez V Invertébré marin normal, entre le milieu intérieur de l'animal et le milieu extérieur ( '). Note de M. R. QciNTON, présentée par M. Edmond Perrier. (i 1. L'Invertébré marin normal a pour hémolymphe ou sang, c'est-à- dire pour milieu intérieur, un liquide dont la teneur en sels égale de très près celle de l'eau de mer. )) 2. Celte égalité saline résulte d'un phénomène osmotique : il suffit en efïèt de diluer ou de concentrer le milieu extérieur, pour voir le milieu intérieur de l'animal tendre aussitôt à l'équilibre. » 3. Ce phénomène est bien de nature osmotique; il n'est pas dû à un mélange des deux milieux, par communication anatomique directe. » 4. L'Invertébré marin communique donc par osmose avec le milieu extérieur. (') Travail du Laboratoire maritime du Muséum, à Saint-Vaasl-la-Hougue. delà Station zoologique d'Arcachon et du Laboratoire des Hautes Études, au Collège de France. ( 9o6 ^ » Historique. — Frédéricq (1882, Bii/l. Ac. Boy. Belg., t. IV, p. 209; — 1884, Livre jubil. Soc. nv-d. GancL, p. 27 1 ; ~ 1891, Arch. Zool. exp., p. 117) constate : 1° sur quelques Crustacés provenant de la Méditerranée, de l'Océan et des eaux sau- mâtres de l'Escaut, un parallèle entre la teneur en sels de leur sang et celle du milieu où ils vivaient; 2° sur Carcinus mœnas, placé expérimentalement dans une eau de mer diluée, une tendance à l'équilibre entre les sels du sang et ceux du nouveau milieu extérieur. Bollazi (1897, -^/'c/?. ital. Biol. p. 61), opérant par la crjoscopie, voit simplement la concentration moléculaire du sang des Invertébrés marins égaler à peu près exactement celle de l'eau de mer. » Métbode. — Les expériences qui suivent portent sur la composition minérale comparée : 1° de l'eau de mer; 2° du plasma hémolympliatique des Invertébrés marins. Comme dans l'eau de mer et dans l'hémolympbe, les clilorures, à eux seuls, à l'état de Na Cl presque exclusivement, comptent pour les 85 ou 90 centièmes de tous les sels dissous; leur déterminal ion suffit à donner une indication très approchée des sels totaux. (Voir analyses Genlh pour le Limule, Mourson et Schlagdenhaufen pour l'Oursin. Chez les autres Invertébrés marins, l'analyse montre que les chlorures com- posent à eux seuls la presque totalité des molécules dissoutes, décelées dans l'hémo- lymphe par la cryoscopie). Les analyses ci-après ont donc porté sur les chlorures. Elles ont porté indifTéremment sur l'hémolymphe totale ou son plasma, l'expérience ayant montré que l'écart en sels, de l'une à l'autre, esta peu près nul. Chez les Anné- lides et les Géphyriens seuls, le liquide cœlomique était toujours centrifugé. Par hémolymphe on entendra indifféremment ici l'hémolymphe lacunaire, canalisée, et le liquide cœlomique. » I. Première série d'expériences. - Le Tableau suivant résume 49 déterminations efTectuées à l'état normal sur 10 espèces marines appartenant aux 5 groupes les plus importants d'Invertébrés, et 26 déierminations parallèles effectuées sur l'eau de mer où vivaient les animaux expérimentés. Nombre des déterminations effectuées surlhémo- surl'eiui lymphe, de mer. 6 6 2 6 I 1 1 i3 3 1 49 2 6 o 3 10 I o Groupes et espèces. Échinodermes. Mollusques. Annélides. Géphtriens, Crustacés. » - Asterias rtib . . — Ostrea edulis . — Aplysia pu ne! — Octopiis vulg . — Sepia ojjicin . . — Arcnicola pisc — Sipiinculus roh — Carcinus mœ. — Maja squin. . . — Homarus vulg Teneur moyenne en chlorures pour 1000 (exprimés en Na Cl ) de l'eau de mer. 33, i5 3.5,1 32,17 33,7 32,7 ? 32 33,44 32,76 ? 26 Moyenne générale 32 , 43 33, i3 ( 907 ) » Ce Tableau montre (à quelque fraction près) l'égalité saline qui existe à l'état normal, entre le milieu intérieur de l'animal et le milieu extérieur. Une question se pose. Cette égalité saline est-elle, oui ou non, le résultat d'un équilibre osmotique établi entre les deux milieux, à travers la paroi extérieure de l'animal? Les deux séries d'expériences qui suivent répondent affirmativement à la question. » II. Deuxième série. — Les expériences de celle série consistent à changer l'animal de milieu, à le placer dans une nouvelle eau de nier diluée ou concentrée (par addition d'eau distillée ou, au contraire, de NaCl, KCI, MgCl-). Après une durée d'expérience indiquée dans la colonne des temps, l'animal est retiré, saigné et analysé en chlorures, ainsi que l'eau dans laquelle il était plongé. Le soin le plus extrême est pris, en recueillant le sang, pour l'obtenir pur, exempt d'eau extérieure pouvant provenir du tégument. Le Tableau qui suit résume cette série d'expériences. Teneur ea NaCl, pour 1000, à la fin de l'expérience. Durée __ -^ _ de de du l'expérience. Espèces. l'hémolymphe. milieu ambiant. gr gr S"" Asterias rubens 21,7 18 S'' Ostrea edulis 28, i 23,7 4''3o" Aplysia punctata 28,69 ^3,4 5''3o- ), „ 37,04 36,77 i''45'" Octopus vulgaris 24,74 25, i5 o'' So"" Sepia officinalis 24 22,1 ,hj5m Aicnicola piscaloium 25,34 22 4*" Sipunculus robustus 40,07 39,78 i''i5'" .. B 25,74 22 23'' Carcinus mœnas i5,2i i'>7 7'' » » 43, 70 52,65 Z^ Maia squinado 27,49 28,57 2''3o" Ilomarus vulgaris 22 33 « Dix-neuf autres expériences confirment simplement ces premières. » Ce Tableau, comparé au précédent, montre toutes les teneurs salines profondément modifiées, tendant à l'équilibre avec le nouveau milieu extérieur. On remarquera, dans la colonne des temps, avec quelle rapidité le phénomène osmotique peut se produire. Reste à établir la nature réellement osmotique du phénomène, à démontrer qu'il n'est pas dû à un mélange des deux milieux par communication anatomique directe. On sait que l'anatomie nie déjà cette communication (sauf pour Asterias). » III. Troisième série d'expériences. — S'il y a communication anatomique directe, C. R., 1900, 2« Semesiie. (T. CXXM, N- 22.) HQ ( 9o8 ) le mélange doit s'effectuer sans qu'il se produise une augmentation ou une diminution de poids de l'animal, au moins durables, et surtout se sériant distinctement selon f[ue le milieu extérieur est ou dilué ou concentré. ' S'il y a, au contraire, osmose, il doit se produire toujours : i° dans une eau de mer diluée, augmentation de poids de l'animal, par absorption d'eau; 2° dans une eau de mer concentrée, diminution par perte; — augmentation et diminution durables. » Expériences. — Dans l'eau de mer diluée. — Début de l'expérience à o". — Aplysie xi° 1; temps des observations:©'", 35™, i*', i^, 4''; poids successifs : 288, 821, 339, 359, 359,5. - Aplysie n°2; temps: C", i^i!\, a'^ii, 3''i7, 4''i5) i'*"; poids : 3o3, 334, 341, 344,5, 346, 346. .S//)o/ic/e.- temps : 0'°, 23", i''i5,5''3o, iSi", 2i'';poids: 43, 45,5, 48, 48, 47, 47, — les trois derniers chiffres étant approximatifs à is'' près, une excrétion de sable s'étant produite. 1) Dans l'eau de mer concentrée. — Aplysie; temps des observations : o", 4"", S*" ; poids : 3io, 284, i%^.-—Siponcle ; temps : o™, 3o™, i''3o, 2''3o, 4''; poids : 3o, 29, 27,5, 37, 26,5. — Arénicole; temps : o™, 2''3o; poids : 12, 5, 1 1. » Il y a donc : augmentation de poids de l'animal dans le milieu hypotonique, diminution dans le milieu hypertonique, constance quand l'équilibre est établi, — caractères propres du phénomène osmotique. La physiologie aboutit donc, comme l'anatomie, à la négation d'une communication directe. L'osmose seule est en jeu. » ANATOMIE ANIMALE. — Le corps adipeux des Muscides pendant l'histolyse. Note de M. F. Hennegct, présentée par M. Alfred Giard. « Depuis les travaux de Kowalevsky et Van Rees, on a admis générale- ment que les divers tissus des larves des Muscides qui subissent l'histo- lyse, entre autres le corps adipeux, sont détruits par les cellules sanguines ou phagocyles. Déjà cependant des observations faites sur des nymphes d'autres Insectes, en particulier celles de Korotnetï et de Karawaiew, avaient montré que la phagocytose ne joue pas, dans les phénomènes d'histolyse, un rôle aussi important que celui que lui avait attribué Kowa- levsky: de Bruvne (1897) n'a jamais trouvé de leucocytes dans les cellules adipeuses des Muscides et n'y a signalé que des fragments de tissu mus- culaire en dégénérescence. » Ant. Berlese (') a fait récemment une étude approfondie des trans- formations du corps adipeux de plusieurs Diptères, entre autres Calliphora erylhrocephala, depuis l'éclosion de la larve jusqu'au stade d'imago, et il est arrivé à celle conclusion que les cellules graisseuses ne sont, à aucun moment, attaquées par les phagocytes. (_'; Ant. Berlese, Osservazioni su fenomeni che avi'engono durante la ninfosi degli insetti metabolici {Riv. di Patol. veget., t. VIII: 1899). ( 909 .' » Pendant la croissance de la larve, les cellules adipeuses augmentent considérablement de volume et se chargent de graisse : quand la larve cesse de se nourrir, le contenu du tube digestif s'extravase dans la cavité du corps et est absorbé par les cellules adipeuses dans lesquelles se dépo- sent des granulations et des boules de substances albuminoïdes, boules renfermant dans leur intérieur des parties colorables par certains colo- rants nucléaires et ressemblant à des noyaux. Ce sont ces boules que Rowa- levsky et Van Rees auraient prises pour des phagocytes. Au commence- ment de la nymphose, les cellules adipeuses absorbent une nouvelle quan- tité de matières albuminoïdes provenant de la destruction des muscles. Chez la nymphe, ces mêmes cellules expulsent, sous forme de granula- tions, les substances qu'elles ont absorbées et élaborées, qui se dissolvent dans le sang et servent à nourrir les nouveaux tissus en voie de forma- tion . » D'après Berlese, les cellules du corps adipeux, loin d'être détruites par phagocytose, sont des éléments nourriciers qui élaborent les substances nécessaires à la nutrition des tissus de la nymphe; aussi propose-t-il de les appeler des trophocytes. » Les recherches que j'ai faites sur les larves et les nymphes de Calli- phora vomitoria et Lucilia Cœsar, en employant la technique de Berlese, m'ont conduit à des résultats à peu près identiques à ceux du savant italien. » Jusqu'à la fin de la vie larvaire, les cellules du corps adipeux ne ren- ferment que de fines gouttelettes graisseuses; lorsque le contenu de l'es- tomac suceur passe dans la cavité du corps et se mêle au sang, on voit apparaître dans les cellules des vacuoles et des granulations, dont les unes restent incolores et les autres prennent une teinte bleu violacé pâle, en présence de l'hématéine. Bientôt la plupart de ces granulations se réu- nissent par places pour former des boules contenant une ou plusieurs taches arrondies, plus fortement colorées qiîe les granulations par l'héma- téine, et qui, vues à un grossissement insuffisant, ont l'apparence de noyaux. Mais il est facile de constater, avec l'aide d'un bon objectif à immersion homogène, que ces taches n'ont pas de contours nettement arrêtés, qu'elles sont constituées par un amas de très fines granulations et ne contiennent pas le cordon chromatique caractéristique des noyaux de tous les tissus des Muscides, y compris ceux des cellules sanguines. » Les cellules adipeuses ne renferment jamais, depuis le commence- ment de la nymphose jusqu'au stade d'imago, aucun élément nucléaire ( 9ÏO ) antre que le gros noyau central présentant un filament chromatique, for- tement coloré, identique à celui découvert par Balbiani dans les glandes salivaires de la larve des Chironomus. » Lorsque les cellules du corps adipeux se sont désagrégées, on peut voir entre elles, quelquelois accolés à leur surface, des amibocytes ou des Kôrnchenkugeln, c'est-à-dire des phagocytes contenant des fragments mus- culaires, mais je n'ai pu réussir à constater la pénétration de ces éléments dans les cellules. Vers la fin de la nymphose, lorsque les cellules adipeuses excrètent leurs granulations ou leurs boules de nature albuminoïde, on observe des amibocytes qui englobent quelques-uns de ces produits excré- tés, mais il ne saurait être question ici de phagocytose telle que l'entend Kowalevsky. » On retrouve encore, chez la Mouche adulte, après l'éclosion de la pupe, un certain nombre de cellules adipeuses larvaires qui sont demeu- rées intactes, conservant le caractère qu'elles présentaient dans la nymphe; ces cellules s'atrophient progressivement à mesure que se développe le tissu adipeux imaginai, comme l'a si bien décrit Berlese. » M. Vaney ( ' ) vient de décrire, dans la nymphe de Gastrovhilus equi, l'histolyse de Vorgane rouge, qui ne serait qu'une partie du corps adipeux dont les cellules auraient perdu leur réserve de graisse, et dans lesquelles se sont ramifiées des trachées; d'après ses observations, ces cellules se- raient envahies par des phagocytes qui s'y creuseraient de véritables ca- naux. Je n'ai pas eu l'occasion d'étudier la métamorphose des OEstrides. Les conclusions absolument différentes auxquelles nous sommes arrivés, M. Vaney d'une part, Berlese et moi d'autre part, ne peuvent s'expliquer, semble-t-il, qu'en admettant que le corps adipeux des OEstres se comporte, pendant la nymphose, d'une autre manière que celui des Mouches, ou bien, ce qui est plus probable, que l'organe rouge est un tissu spécial, nettement différencié du corps adipeux. » (') C. Vaney, Contriùtilion à l'étude des phénomènes de la métamorphose chez les Diptères {Comptes rendus. n° 19, p. 768, 5 novembre 1900). ( 9" ) ZOOLOGIE. — Expériences sur la télcgonie ( ' ). Note de M"' Barthelet, présentée par M. Alfred Giard. « On sait que, sous le nom de télégonie ou à' imprégnation, on entend l'influence exercée sur une mère par un premier accouplement, de telle sorte que des rejetons ultérieurs provenant d'autres pères présentent des caractères propres au premier mâle. Dans le monde des éleveurs, la télé- gonie est admise presque sans conteste pour les chevaux, les chiens, le bétail, la volaille; on évite avec grand soin le contact entre une femelle de race pure et un mâle de race inférieure, dans la crainte que la femelle ne donne dans la suite des rejetons de race inférieure. Un vétérinaire anglais préfend même que certains éleveurs se servent de la télégonie comme d'un moyen de fraude : ils font couvrir une jument ou une chienne demi- sang par un mâle de race pure, puis ensuite par un mâle demi-sang, et les produits du deuxième accouplement, ayant été influencés par le premier mâle, sont vendus comme jeunes de race pure. Chez les biologistes (^), les opinions sont partagées : Darwin, Spencer, Le Dantec, considèrent la télé- gonie comme démontrée. On connaît le cas célèbre de la jument de lord Morton, accouplée à un Couagga, puis à un étalon noir, et dont les produits du deuxième accouplement ressemblaient un peu à un Couagga. Spencer cite les expériences positives faites par Nouel avec des brebis, et celles de D. Giles avec des cochons; Darwin, une expérience faite avec des chiens. Mac Ray prit une lapine gris d'argent, la fit couvrir par un lapin d'Himalaya, puis par un Hollandais : dans les portées postérieures avec un mâle de sa race, il y eut toujours des petits rappelant les deux premiers pères. Je laisse de côté les cas positifs de Mac-Gillivray, Orton, Harvey, etc. » Il semblerait donc que la télégonie est un fait établi, mais d'autres expériences, peut-être moins nombreuses, mais plus précises, ont donné des résultats négatifs. » Nathusius, Settegast, Sanson, Weismann rejettent la télégonie, ce dernier pour des raisons théoriques qui ne manquent pas de force. Vom (') Travail du laboratoire de Zoologie de la faculté des Sciences de Nancy, dirigé par M. le professeur Cuénot. (^) On trouvera les indications bibliographiques et un historique complet dans mon Travail in extenso en préparation. ( 912 ) Ralh a montré, par une discussion très serrée, qu'un cas de télégonie pré- senté par des chats à oreille atrophiée n'était autre chose qu'un retour atavique. Comuie contre-partie à la jument de lord Morton, on peut citer les expériences de Cossar-Ewart, qui unit à des étalons normaux des juments qui avaient été fécondées antérieurement par son zèbre Matopn : jamais les produits n'ont rappelé en quoi que ce soit les caractères du Zèbre, sauf une seule fois, où ce fut une variation d'origine paternelle; une expérience avec des Lapins lui a donné le même résultat négatif. » On voit, par ce court aperçu historique, que la question est loin d'être tranchée. Il ne m'a pas semblé superflu de faire des expériences précises sur des animaux présentant des caractères différenciels très nets qui révé- leraient la moindre trace de télégonie. On sait que les souris blanches albi- nos et les souris grises (^Mus doinesticus) sont des variétés authentiques d'une même espèce, l'une et l'autre parfaitement fixées. Or, quand on croise des femelles blanches avec des mâles gris, on obtient, dans l'im- mense majorité des cas, des produits qui sont gris comme le père. L'in- fluence paternelle est donc ici prépondérante, et si le premier accouple- ment a une influence sur la femelle, nous sommes dans les conditions les plus favorables pour la constater. » Voici le résumé de mes expériences : » 1° Quatre femelles blanches vierges furent couvertes par autant de m. Note de Marcel Dubard, présentée par M. Gaston Bonnier. « Un même végétal peut présenter des tiges aériennes qui sont distinctes par leur origine; par exemple, nous pouvons trouver chez une même plante, à côté de la tige issue directement de la graine par développement de la gemmule, des tiges provenant des bourgeons nés sur les rhizomes ou sur les racines; chez les arbres dont on a coupé le tronc, on observe, soit sur l'aire de la section, soit sur les racines, soit à la base de la souche, des touffes de tiges nombreuses et serrées où les cas de fasciation sont fréquents. L'origine fort différente de ces diverses tiges influe évidemment sur leur nutrition, par suite sur leur développement et leur structure. » Je me suis proposé d'étudier comparativement les diverses tiges d'une même espèce, en me limitant aux Dicotylédones dont les racines sont capables de donner des bourgeons. » Tantôt ces bourgeons évoluent rapidement en produisant des tiges feiiillées; ils constituent alors un mode normal et puissant démultiplication pour la plante. Un bel exemple en est fourni par des Linaires vivaces, telles que Linaria vulgaris, Linaria striata; une graine de ces plantes peut donner en une seule saison un individu couvrant plusieurs mètres carrés et possé- dant plusieurs centaines de tiges issues de son système radical. » Tantôt les bourgeons radicaux restent à l'état embryonnaire, ne for- mant que de petites émergences à la surface des racines; ils attendent en quelque sorte qu'une occasion favorable leur permette d'évoluer. C'est ce qu'on observe chez quelques espèces, telles que : Géranium sanguineum, Alliaria officinalis, Arabis sagiltaia. Isatis tinctoria, Dianthus Carthusiano- rum, Rcseila lutea, etc. Dans ce cas les tiges radicales constituent une sorte de régénération de la plante, servant parfois à en prolonger l'existence, comme il arrive pour l'Aliiaire, qui est normalement annuelle; elles sont caractérisées par une structure simplifiée rappelant par plus d'un trait celle de la germination. » Considérons, par exemple, le Géranium sanguineum. Les rhizomes de celle planle émellenl des racines adveniives 1res charnues à la base, donl le diamèlre s'al- (') Travail du Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, dirigé par M. Gaston Bonnier. ( 9i4 ) ténue brusquement, et terminées par une partie filiforme beaucoup pUis longue que la région renflée. La base de la racine produit normalement de nombreux bourgeons adventifs, rares, au contraire, au commencement de la région filiforme et disparaissant un peu plus loin. Ces bourgeons sont, comme l'a montré M. Van Tieghem ('), d'ori- gine endogène et disposés suivant la règle diplostique, car la racine ne possède que deux faisceaux ligneux. A peine ont-ils percé l'écorce que leur développement s'arrête; ils forment alors simplement de petites saillies à la surface des racines. Mais si l'on vient à mutiler la plante en séparant certaines racines des rhizomes qui leur ont donné naissance, on observe l'année suivante le développement en tiges feuillées d'un certain nombre de ces bourgeons. » Les tiges ainsi produites se distinguent immédiatement par leurs feuilles alternes, car les pousses aériennes normales issues des rhizomes ont les feuilles opposées; elles sont en outre plus 'grêles, non rameuses, et leurs entre-nœuds sont plus courts. » J'ai cherché alors si de pareilles pousses se produisent naturellement, et, malgré l'abondance de la plante dans la forêt de Fontainebleau, je n'ai pu découvrir une seule lige à feuilles alternes. Toutes les tiges à feuilles opposées que j'ai déterrées tiraient leur origine de rhizomes; le fait d'avoir des feuilles opposées caractérise donc les ra- meaux issus des rhizomes, comme les feuilles alternes caractérisent les rameaux issus des racines; de plus, on doit considérer la production de ces pousses sur les ra- cines comme un moyen que possède la plante de se régénérer, lorsqu'elle n'a plus à sa disposition de bourgeons normaux. » J'ai trouvé de nombreuses analogies entre une tige radicale et la tige primordiale issue de la graine; toutes deux possèdent des feuilles alternes, ne sont pas rugueuses, et leurs entre-nœuds successifs ont des longueurs comparables; le port est le même : à chaque nœud, la tige change brusquement de direction, s'inclinant en sens inverse de la feuille; son aspect général rappelle assez bien une cime hélicoïde. » La tige issue de la graine diffère cependant de l'autre par la présence à sa base de deux feuilles primordiales à pétiole grêle, allongé et laissant entre leurs insertions un entre-nœud très court; elles se développent presque au même niveau que les coty- lédons; les feuilles suivantes sont alternes avec des entre-deux allongés; elles ont un limbe présentant cifiq, sept ou neuf lobes principaux, obtus, rarement subdivisés eux-mêmes, mais jamais profondément découpés; elles ressemblent, en somme, beau- coup plus aux feuilles d'un Géranium rotundifolium qu'aux feuilles ordinaires du Géra- nium sanguin. Les pétioles des feuilles, quelle que soit la tige qui les porte, possèdent toujours quatre faisceaux libéro-ligneux au sommet et trois faisceaux à la base, à l'exception des deux feuilles primordiales de la germination, qui conservent trois faisceaux dans toute leur longueur, et des cotylédons qui sont bifasciculés. (') Va> Tieghem, Recherches sur la disposition des radicelles et des bourgeons sur les racines des Phanérogames {Annales des Sciences naturelles, 7' série, t. V; 1887). — Van TiEGiiEM et Douliot, Recherches comparatives sur l'origincdes membres endogènes chez les plantes vasculaires ( Annales des Sciences naturelles, 7* série, t. VIII; 1888). (9i5) » La striiclure anatoiniqiie |iermet aussi rie dislinsiier les diverses liges; le carac- tère le plus saillant est lire du nombre des faisceaux : » 1° La tige de la gerniinalion possède d'une façon constante, à tous ses entre- nœuds, six faisceaux, trois grands et trois petits, alternant régulièrement. » 2° La tige issue d'un rhizome possède à ses entre-nœuds inférieurs des faisceaux en nombre variable, de dix à quinze, très irréguliers comme taille et disposition; peu à peu leur distribution se régularise et vers le sixième enlre-nœud on trouve huit fais- ceaux, quatre grands et quatre petits alternant régulièrement ; la disposition reste alors constante dans les entre-nœuds suivants. » 3° La tige issue d'une racine possède à ses entre-nœuds inférieurs sept faisceaux; mais à partir du troisième entre-nœud ce nombre tombe à six comme dans la tige pri- mordiale et la disposition des faisceaux reste- dès lors constante. Donc, en résumé, le Géranium sanguin présente un polymorphisme très net dans ses liges. » La tige issue d'une racine rappelle la tige primordiale par son port, ses feuilles alternes, la disposition des faisceaux; elle s'en distingue par la différenciation du limbe de la feuille poussée aussi loin que dans les tiges issues d'un rhizome; ces dernières constituent le mode normal de multiplication de la plante et se distinguent par une structure plus compliquée; elles sont caractérisées par leurs feuilles opposées, leurs entre-nœuds allongés et la présence de huit faisceaux. M Les diverses espèces où la tige radicale ne se développe qu'acciden- tellement présentent des analogies du même ordre. » GÉOLOGIE. — Les basaltes miocènes des environs de Clermont. Note de M. J. GiRAiiD, présentée par M. Albert Gaudry. « Dans le Massif Central, les éruptions miocènes semblaient limitées au Cantal, au Velay, aux Coirons et à quelques rares localités du départe- ment du Piiy-tle-Dôme. Les recherches que je poursuis siu- l'Oligocène de la Limagne m'ont conduit à étendre beaucoup l'aire et l'importance de ces phénomènes volcaniques anciens, dont la généralité a été indiquée récem- ment par M. Boule (^Livret-Guide du Congrès Géologique international à Paris). Les environs de Clermont en présentent de très beaux exemples. » Au nord de celte ville, la plaine de la Limagne est séparée du soubassement gra- nitique de la chaîne des Puys par une série de plateaux de loo" à iSo" de hauteur : les Côtes, Chànturgue, le puy deVar, Ghateaugaj', qui semblent les restes d'un massif unique découpé par les érosions et les mouvements du sol. Ils sont tous formés par des couches oligocènes surmontées par des nappes basaltiques. Les assises oligo- cènes, d'origine lacustre, sont des calcaires marneux et des marnes à Cypris et JVystia plicata qui s'élèvent jusqu'aux deux tiers de la hauteur. Entre ces marnes et le basalte se développe une curieuse lormation de sables dont l'épaisseur varie de C. R., 1900, 2» Semestre. (T. CXXXI, N" 22.) I 20 ( 9iti ) 20" à 70™. Ces sables, un peu argileux, rappelant certaines arènes granitiques, ren- ferment une très grande quantité de fragments de feldspath blanc qui permettent d'en suivre les affleurements avec la plus grande facilité. En l'absence de fossiles, on les avait rapportés avec doute au Miocène supérieur. Or, si l'on étudie ces sables feldspathiques à l'extrémité méridionale du plateau des Côtes, on voit leur puis- sance augmenter et des lentilles de calcaire concrélionné à phryganes s'intercaler vers leur base. Les tubes de phryganes sont formés par l'agglutination de très nom- breuses coquilles à'' Hydrobia Dubuissoni. Ces sables, qui surmontent les marnes à Cypris sans aucun ravinement, comme on peut s'en assurer au puy Chany, au sud des Côtes, ont commencé au Stampien et ils ont continué à se déposer jusqu'à la fin de l'Oligocène. Ils sont rubéfiés à la partie supérieure, près du basalte, dont ils ne sont séparés que par quelques centimètres de produits volcaniques altérés. La conser- vation de sédiments aussi meubles n'a pu être assurée que par la protection du man- teau basaltique dont l'épanchemenl a dû suivre de très près le dépôt des sables; on est ainsi conduit à attribuer ces basaltes aux derniers temps de l'Oligocène ou à l'au- rore du Miocène inférieur. » Cette attribution se trouve confirmée par l'examen de Chantiirgue et du puy du Var. » Là, en eflfet, les sables feldspathiques et la nappe basaltique sont surmontés par de nouveaux sables protégés par une seconde coulée de basalte. Ces sables supérieurs présentent des caractères très spéciaux. Au milieu de grains quartzeux, à stratifica- tion fluviatile, se trouvent de nombreux petits galets de quartz, de calcaire siliceux jaune foncé, de silex bruns ou jaunes entourés d'une patine rouge ou de couleur cho- colat. M. Boule, qui a bien voulu venir vérifier ces faits sur place, a attiré mon attention sur la ressemblance frappante entre ces galets et les cliailles à fossiles juras- siques, si caractéristiques du Miocène supérieur du Cantal et du Velay. J'ai pu, en effet, y trouver quelques débris de fossiles marins (Avicules). » Les basaltes inférieurs du puy de Yar et de Chanturgue, qui reposent sur les sables feldspathiques, appartiennent à la nappe volcanique des Côtes. Mais une faille a coupé la coulée, primitivement continue, et abaissé sa partie septentrionale d'envi- ron Se", isolant les masses de Chanturgue et de Var. Cette faille se manifeste très nettement par l'accolemenl des sables supérieurs à chailles du puy de Var contre les marnes à Nysties des Côtes. Le basalte de Chateaugay a de même été dénivelé par plusieurs failles. Or, l'âge de l'épisode des grandes cassures du Miocène supérieur a été précisé par M. Boule dans le Velay : les sables et argiles à chailles de Monastier, des- quels nous rapprochons les sables supérieurs du puy de Var, sont intéressés par les failles qui sont antérieures aux argiles et lignites de r.\ubépin à flore du Miocène su- périeur et aux sables des Coirons, à faune de Pikermi. L'éruption des basaltes supé- rieurs de Chanturgue et du puy de Var s'est 'donc faite aussitôt après le dépôt des sables à chailles, dans les derniers temps du Miocène. » En résumé, les basaltes des Côtes et de Chateaugay, les basaltes infé- rieurs de Chanturgue, du puy de Var et les petits lambeaux conservés au (917 ) nord de ce point jusqu'à Cébazat, apparliennent à une première période d'activité éruptive, non encore signalée dans le Plateau Central, et qui date du début du Miocène; les basaltes supérieurs de Chanturgue et du puy de Var se sont épanchés à la fin du Miocène supérieur. » Le basalte supérieur de la célèbre colline de Gergovia présente les mêmes particularités que les précédents. Il repose sur des dépôts fossili- fères à plantes et à coquilles fossiles. L'étude des plantes a conduit M. l'abbé Eoulay à les rapprocher de la flore de la fin de l'Oligocène; c'est aussi le résultat que nous a fourni l'étude slratigraphique et palcontologique du gisement. Ce basalte, reposant sur des formations synclironiques des sables feldspathiques, date aussi de la première période d'activité éruptive. Les sables à chailles ont été enlevés par l'érosion sur les plateaux de Gergovia et de Châteaugay, mais on trouve encore à leur surface de nom- breuses chailles, derniers témoins des dépôts du Miocène supérieur. Enfin, le basalte supérieur de la colline de Perrier, près d'Issoire, repose sur des sables avec silex à patine rougeàtre que M. Michel-Lévy a rangés dans le Miocène supérieur. La présence de chailles vient confirmer cette déter- mination et permet de les rap])rocher de ceux du puy de Var; elle autorise, en outre, à comprendre le basalte de Perrier avec ceux du puy de Var et de Chanturgue dans les éruptions de la fin du Miocène supérieur. Nous nous proposons d'étendre prochainement ces conclusions à un certain nombre d'autres coulées basaltiques de la région. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Effets du travail de certains groupes musculaires sur d'autres groupes qui ne font aucun travail. Note de M"* I. Iotevko, présentée par M. Marey. « Dans une Communication parue dans les Comptes rendus ( ' ), MM. Kro- necker et Cutler étudient les effets du travail de certains groupes muscu- laires sur d'autres groupes qui ne font aucun travail. Étant personnellement engagée dans cette voie de recherches déjà depuis un certain temps, je crois utile d'ajouter à la Note de MM. Kroneckeret Cutler un court résumé historique et de discuter quelques-unes de leurs conclusions. » Déjà, eu i858, Fechner et Weber (-) avaient vu que les effets de (') Comptes rendus du 3 septembre 1900, t. CXXXI, p. 492. (-) Fdchner, Beobachlu/igcn, welche :h buweisen scheinen, dass durch die Uebuii^ ( 9'« ) l'exercice d'un côté du corps se transmettaient au membre situé symétri- quement du côté opposé. Parmi les auteurs modernes. Ch. Féré ('), en 1887, et Palrizi (-), en 1893, ont fait des expériences analogues. Ainsi, Ch. Féré a montré que l'exercice d'un membre autre que celui qu'il s'agit d'explorer produit des effets dynamogènes. En même temps, on constate une exagération de la sensibilité. Cet effet dynamogène est d'ailleurs commun à toutes les excitations. D'autre part, l'action dépressive d'un travail excessif poussé jusqu'à la fatigue ressort clairement des expériences de Mosso et de ses élèves : ils constatèrent une diminution notable de la force ergographique après des marches forcées. » Il est donc nettement établi que l'exercice modéré des centres psycho- moteurs produit une action dynamogène qui tend à se généraliser, et que l'état d'excitation d'un centre peut retentir sur d'autres centres, soit sur ceux du même hémisphère, soit sur ceux du côté opposé. L'épuisement d'un centre produit, au contraire, une action dépressive généralisée. )) Dans plusieurs publications, dont une Note piirue il y a huit mois dans les Comptes rendus ('), j'ai confirmé ces résultats par des expériences nond)reuses et variées et j'ai établi en outre la distinction entre deux types sensitivo-moteurs en prenant pour mesure l'accomplissement d'un travail qui, déprimant pour certains sujets, est excitant pour lesautres. Ce travail limite est celui qu'on accomplit à l'ergographe de Moiso. Suivant les sujets, il détermine tantôt des phénomènes dynamogènes {type dynamogène) se traduisant par un accroissement de l'énergie musculaire du membre qui n'a pas participé au travail ergographique et par une exaltation de la sen- sibilité, tantôt dfes effets inhibitoires (type inhibitoire) se traduisant par der Glieder der einen Seite die der anderii zugleich mitgeiibt iverden {Derichle d. Sachs. Ges. Wiss. Mat.-phys. Cl. i858). (') Ch. Féré, Sensation et mouvement, Paris, 1887. (^) Patrizi, La simultanéité et la succession des impulsions volontaires symé- triques (Arcfi. ital. de Biologie, XIX, iSgS). (') Voir l. loTEYiio, L'effort nerveux et la fatigue {Arc/i. de Biologie, XVI, p. 479-555; 1899). — La résistance à la fatigue des centres psycho-moteurs de l'homme {Bull, de la Soc. roy. des Sciences méd. et nat. de Bruxelles, séance du 8 janvier 1900). — Le quotient de la fatigue {Comptes rendus, vol. CXXX, p. 527; 1900). — Distribution de la fatigue dans les organes centraux et périphériques {IV' Congrès de Psychologie, l^aris, août 1900 et /.I'" Congrès des médecins et naturalistes olonais, Cracovie, juillet 1900). ( 9'9 ) une diminution de l'énergie musculaire et, par un émoussemcnt de la sensibilité. » Les expériences de MM. Rronecker et Cutter, qui montrent que des ascensions de courte durée augmentent la force du biceps du bras, tandis que des ascensions de longue durée la diminuent, sont donc une nouvelle confirmation de la loi précédemment établie. » Le fait une fois établi, on peut demander quel est sou mécanisme. La supposition de MM. Rronecker et Cutter, à savoir que l'effet dynamogène du travail est probablement dû à un accroissement de la circulation du sang, est parfaitement plausible. On n'a qu'à regarder les beaux tracés pléthismographiques de Ch. Féré (^loc. cit.. p. lo), démontrant les modi- fications du volume de l'avant-bras et de la main sous l'influence de mou- vements du membre inférieur correspondant. Ces expériences, ainsi que celles de Mosso et de Fr. Franck, ont montré que le membre supérieur augmentait de volume par un afflux de sang plus considérable. » En ce qui concerne l'action déprimante, MM. Rronecker et Cutter disent que le travail excessif semble verser dans le sang îles substances nuisibles au fonctionnement musculaire. Que des substances nuisibles soient déversées dans le sang, cela parait plus que probable, mais cela n'est ])as indispensable pour constater les effets déprimants généralisés. J'ai montré que, chez certains sujets (type inhibitoire), le travail ergographique d'une main relenlissait d'une manière inhibante sur la force dyuamomé- trique de la main du côté opposé. Celte action déprimante ne saurait être attribuée à une intoxication par les déchets de la contraction musculaire, vu le jjoids insignifiant des muscles qui ont travaillé (fléchisseurs) par rapport à la masse totale du corps. Nous avons donc là affaire à une. fatigue propre des centres nerveux volontaires dont le siège est nettement établi, mais dont l'origine reste inconnue. Il se pourrait, toutefois, qu'ici encore on puisse rccourii' à une explication vaso-motrice. J'ai émis comme très probable l'idée (Arc/i. de Biologie, t. XVL p- 5o4 ; 1S99) que la fatigue des centres psycho-moteurs, qui diminue l'énergie du système nerveux et se traduit par une dépression de la force dynamométrique et par un émousse- mcnt de la sensibilité, s'accompagne d'une diminution de l'afflux sanguin dans les organes. Les efiéts vaso-moteurs seraient dus, soit à une excitation, soit à une inhibition (suivant les cas) des centres nerveux correspondant, qui subiraient la répercussion de l'état d'excitation ou de fatigue du centre psycho-motenr. » ( 9^o ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Variation saisonnière de la température à diverses hauteurs dans V atmosphère libre. Note de M. LéoiV Teisserenc dk Bort, présentée par M. Mascart. « Dans une Note présentée à l'Acaùémie en août 189g, j'ai indiqué les résultats principaux fournis par la première série méthodique de sondages aériens faits au moyen de ballons-sondes; depuis cette époque, nos lancers ont continué avec régularité à l'Observatoire de Météorologie dynamique, et nous possédons aujourd'hui les dépouillements de plus de 240 ascen- sions de ballons-sondes, réparties sur les années i8g8, 1899 et 1900. Ces documents, groupés par mois, prouvent d'une façon positive (ainsi que je l'avais indiqué dans ma première Note) que : » 1° La température dans l'atmosphère libre éprouve dans le cours de l'année une variation saisonnière très sensible au moins jusqu'à l'altitude de 10 000'"; » 2"^ L'amplitude de la variation de la température suivant les saisons dimi- nue quand la hauteur augmente. n Pour les moyennes mensuelles considérées, elle a été de 17 degrés auprès du sol, de i4°»6 à S""™ et de 12" à lo*^"". » Les résultats s'écartent beaucoup de l'opinion admise jusqu'à ces der- nières années, ce qui tient à ce qu'on ne possédait, avant notre série, que quelques observations isolées de la température à de grandes hauteurs. » Bien que, depuis la publication de notre première Note, les idées se soient modifiées, comme on peut le voir dans divers travaux, dont plu- sieurs très importants parus récemment, je crois qu'il n'est pas inutile, pour dissiper toute espèce de doute, de mettre sous les yeux de l'Académie les courbes représentant l'altitude de diverses isothermes dans les dilTé- rents mois de 1898, 1899 et 1900. » Nous donnons aussi le Tableau de la température pour les divers mois à différents niveaux : Moyennes des lempcratures rencontrées par les ballons. Sein. Ocl. Soï. l3,4 10,2 3,8 - 9.7 — II ,0 -12,8 -47,9 -45,. -45,2 Dec. Janv. Fév. ^lars. Arril. Mai. Juin. Juillet. Aodl. au sol o,g 5,4 i," 0)9 5,3 7,0 14,2 15,7 17,8 à 5 000" . . . . — 18, f) — 15,3 — 21,8 — 20,9 — 18,4 — 16,8 — 8,8 — 8,7 — 7,2 à loooo".... —52,4 —47,'^ —53,4 —53,7 —49,3 — 5i,3 —45,3 -44.5 — 4i,8 » On peut remarquer sur ces courbes que la température moyenne de zéro se trouve vers 1200'" à la fin de la saison froide et remonte à SGoo"" en été. La moyenne de l'altitude de celte isotherme dans le cours de r 92 1 ) l'année est d'environ 2750"", chiffre très voisin de celui qui est donné pour la hauteur des neiges permanentes dans les Alpes. L'isotherme moyenne de — 5o s'abaisse jusqu'à ScSoo" (8700" en 1899, 8700™ en 1900) à la fin de l'hiver, et dépasse iiooo'" en été (ii/(Oo" en 1899, 11 100™ en 1900). La distance verticale entre les surfaces isothermes ne reste pas constante •* ~"~"^-. -^ 4 -50° V -^^ - — \ ~'tO \v ,'■ ■^- \ ^ A 7 ^^ \ -2o y \ ---, <; If " / 3 9 / /- v 1 /' __ / \ °°i / i ^ I ^ fe > s 5 '3 'o £• o Altitudes moyennes de diverses isothermes dans le cours de l'année. o pendant toute l'année, ce qui tient à ce que la variation annuelle est un peu |)lus grande dans les couches inférieures. La décroissance de tempé- rature étant plus rapide dans !es couches élevées, le changement de hau- teur n'est pas non plus le même au cours de l'année pour les isothermes dans les régions basses et dans les régions supérieures, même à égalité d'amplitude. » Le maximum et le minimum thermique moyens se produisent plus tard en haut que dans les couches inférieures ; ce retard est surtout très sensible pour le minimum, qui a lieu seulement à la fin de l'hiver. Une série plus ( 9^2 ) longue permettra seule de préciser les conditions de ces retards, mais je dois dès à présent ap[)eler l'attention sur la température relativement basse du mois do mai. Celte température paraît due surtout aux résultats des ascensions faites vers le milieu du mois, c'est-à-dire à l'époque du refroi- dissement périodique bien connu sous le nom de froid des saints de glace. Chose remarquable, l'inflexion est aussi marquée sur l'isotherme de — 5o que sur celle de o, ce qui montre que l'abaissement de température n'est pas limité aux couches voisines du sol ('). Ce fait, dont on retrouve aussi la trace dans les observations incomplètes de 1898, tend à confirmer l'opi- nion des savants comme Ch. Sainte-Claire Deville qui ont cherché à rattacher le refroidissement de l'air en mai à une cause générale. » M. É. GcARiNi adresse une « expérience de Télégraphie sans fil avec translateur ». (Renvoi à la Commission nommée.) A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et tlemie, M. B. fi H HAT A. (Séance du 22 octobre 1900.) Note de M. i4, Ponsot, Lois et modules. Modules thermochimiques : Page 678, ligne 4 en renionlant, au lieu de dS _ y à_ à^ _ dS_ d ^ an t*ï ûa' ' ~ du rfT ôa (') M. Hergesell, à propos d'un cas particulier, l'ascension internationale du i3 mai 1897, a déjà fait remarquer que les températures basses s'étaient produites non seulement près du sol, mais encore dans les couches élevées de l'atmosphère {Met. Zeitsckri/l, janvier 1900). N" 22. TABLE DES ARTICLES, i Séance du 26 novembre 1900.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MIÎMHUKS ET DES CORBESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. A. Cornu. — Actioû du champ magné- tique lerrestre sur la marclied'un chrono- mètre aimanté SSij Pages. M. 11. MoissAN. — Sur l'existence des azo- turcs de néodyme et de praséodyme S65 INOMINATIONS. .M. Haller est élu .McTiibre de la' ^cciion de Cliiiiiie, en rcin|jl;icciiK'iil ili' i\. I-.d. Giiniaiij- 865 MEMOIRES PRESENTES. M. Garoio adresse un «Projet d'élablisse- ment d'une communication électrique, comme mesure de sécurité, entre véhi- cules circulant sur voie ferrée )i M. Kr. Landolph adresse deu\ Mémoires inti- tulés : « Kludes sur le suc gastriiiue : nou- Sliii velli's méthodes analytiques » et « Etudes urologiques : reconnaissance, par voie chimique, du diabète, de la glycosurie franche et de la glycosurie alimentaire ou accidentelle » sw; CORRESPONDANCE. iM. le PRKsinKNT annonce A l'Académie la mort de M. Ollicr. Correspondant de la Section de Médecine et Chirurgie nG~ M. C. Kli:in, élu Correspondant pour la Section de Minéralogie, adresse ses remer- ciments à l'Académie M>7 M. S. Jourdain prie r.\cadémie de vouloir bien le comprendre parmi^lcs candidats à la place de Correspondant actuellement vacante dans la Section de Zoologie su- M. le Secrétaire i'erpêtiel signale, parmi parmi les pièces imprimées de la Corres- pondance, le 3" fascicule du « Uecueil de données numériques, publié par la Société française de Phjsique : Optique; par M. //. Dufet » 867 M. II. Lebesgl'E. - Sur la délinitiou de cer- taines intégrales de surface.* SI17 M. W. SteklOff. — Sur les fonctions fon- damentales et le problème de Dirichlel . . S7" M. Maurice Fouche. — Sur les systèmes orthogonaux admettant un gi'oupe continu de transformations de Combescure s-;; M. Ivar Fuedholm. — Solution d'un pro- blème d'équilibre élastique 87') M. Th. Tommasina. — Sur l'étude des orages lointains par l'éleetroradiophone 87G M. 13. -W. Stankewitcii. — Mesures aclino- métriques à Pamir 87y M. Cii. Maurain. - Sur l'aimantation des dépôts éleetrolytiqucs de fer obtenus dans un champ magnétique 880 M. Paul .Iegou. — .Vppareil pour localiser les dépêches dans la télégraphie sans fil.. 88;! M. Paul Ciiroustciioff. — Recherches cryoscopiques 883 M. 0. DucRU. — Nouvelle méthode de dosage de l'arsenic 886 M. E. Leidiè. — Sur une méthode générale de séparation des métaux qui accom- pagnent le platine 888 .M. Camille .Matkixon. — Combinaison di- recte de l'hydrogène avec les métaux du groupe des terres rares , . . 8i)i M. V. Thohas. - - Sur quelques chlorobro- mures de thallium 'Atyi M. FoNZES-DiAcoN. — Sur le séléniure de cadmium 8(|r) M. F. Gap.rigou. - Préparation prélimi- naire, à la source même, de la recherche des métaux contenus en très faibles pro- portions dans les eaux minérales 897 M. Ch. Cloez. — Sur la nitration des déri- vés bisubstitués du benzène 899 M. H. Cousin. — Action de l'acide azotique ^ur le gaïaol tribromé 901 \nl. Em. Bourquelot et H. Hêrissey. — Sur la présence de séminase dans lés graines N" 22. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. à albumen corné au repos 90 î M. K. QuiNTOîJ. — Communication osmo-- tique, chez l'Invertébré marin normal, entre le milieu intérieur tle l'animal cl le milieu extérieur yuj M. V. IIknneguy. — Le corps adipeux des Muscides pendant l'hislolyse ç)"i^ M'"' Barihelet. — Expériences sur la lélé- gonie ;)i 1 M. iM.\RCEL DuBAKD. — Sur le polymor- • pliisme des tiges chez une même espèce. i|i i Errata Pages. M. J. GiiiAun. — Les Basaltes miocènes des environs de Clcrmont i)i ' M'!'' \. JoTEYKO. — Effets du travail de cer- tains groupes musculaires sur d'autres groupes qui ne font aucun travail ii'T M. Lkon Teisserenc de Bout. — Variation saisonnière de la température à diverses hauteurs dans l'atmosphère libre <)'>" M. É. GuARiM adresse une expérience de Télégraphie sans fil avec translateur .... 922 9-2* P \ R l S . — 1 M P m M K K l K G A. U T lU lî U - V [ L L .A. K S , Q<'ai des GranHs-Auguslins. -ii. /.c (îcrttnf .' (■«iirHisn VlLLARC 1900 ^^^ ^ SECOND SEMESTRE DEC aô 1900 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES P%H nn. CiES SECRÉTAIRES PERPÉTVBEiS. TOME CXXXI. !V^23 (3 Décembre 1900) PARIS, GAUTHIER- VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Quai des Grands-Augustias, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2/4 MAI iSyS. Les Comptes rendus hebdomaaaires ces séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, «ux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne rejjroduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- naoires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Articï-e 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne> qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soni tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le loni pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire estinséré dans le Co/w/j/e rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. • — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. ARTICLE 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la f;;tuation des Comptes rendus aprèt l'impression de chaque volume. fl Les Secrétaires sont chargés de l'exécution duprè* sent Règlement. Les Savant; étrangers à rAcadémie qui désirent laire présenter leurs Mémoires ^ar MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le» déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant B>>. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant* COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES DEC 39 1900 SÉANCE DU LUNDI 3 DÉCEMBRE 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVV. 3IEM0IRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président, prenant la parole à propos de l'annonce de la mort de notre regretté Correspondant M. Ollier, s'exprime comme il suit : « L'annonce de la mort de noire illustre Correspondant, M. le pro- fesseur Ollier, ne m'est parvenue lundi dernier qu'après notre séance publique. Js' n'ai pu la faire connaître qu'au Comité secret. Je tiens à dire aujourd'hui, en séance publique, combien l'Académie se sent touchée pnr la perle de cet éminent chirurgien, l'un des maîtres de la Science contem- poraine et l'un de ses maîtres les plus bienfaisants. On sait, en effet, que le but suprême visé par Ollier, soit comme physiologiste expérimental, soit comme clinicien, a été le développement de plus en plus grand de la Chirurgie conservatrice. C'est à ce but qu'ont tendu ses travaux si nom- C. R., igoo, 2' Semestre. T. CXXXI, N» 23.) 121 ( 924 ) breux et si variés, poursuivis pendant près d'un demi-siècle, sur la régéné- ration des os et de leurs surfaces articulaires. » Un si noble effort ne pouvait pas rester infructueux. Il a été couronné de succès et il assure au professeur Ollier, non seulement un nom glorieux dans la Science, mais aussi une place parmi les bienfaiteurs de l'huma- nité. » M. le Ministre de l'Instruction pcbmque et des Beaux- Arts adresse l'anipliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de Sir Joseph Hooker comme Associé étranger, en remplacement de M. Bunsen, décédé. M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts adresse l'anipliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Ilaller comme Membre de l'Académie, dans la Section de Chimie. Il est donné lecture de ce Décret. M. Haller, sur l'invitation de M. le Président, prend place parmi ses Confrères. CHIMIE MINÉRALE. — Étude du carbure de sainariuin. Note de M. Henri Moissan. « L'oxyde de samarium, S.rO', de couleur blanche, que nous avons uti- lisé dans ces recherches, nous a été remis, d'une part par M. Demarçay, et d'autre part par MM. Chenal et Douilhet auxquels nous adressons tous nos remercîments. * Préparation du carbure de samarium. — Nous avons fait un mélange de 200^' (l'oxyde de samarium Sa^O', et âeio^^ de charbon de sucre réduit en poudre fine que l'on agglomère par pression. En emjiloyant le dispositif que nous avons décrit précédemment, on obtient au four électrique, après une chauffe de quatre minutes, avec un courant de 900 ampères sous 45 volts, un culot de carbure fondu de iSo^". ( 9^5 ) » Propriétés. — Le carbure de samarium possède un éclat plus métallique que les carbures de néodyme et de praséodyme. De petits fragments, exa- minés au microscope, étaient transparents, colorés en jaune, et quelques parcelles présentaient des fragments liexagonaux bien nets. Sa den'sité était de 5,86. » Ce composé est irréductible par l'hydrogène à looo". Légèrement chauffé, il devient incandescent dans un courant de fluor ou de chlore, en produisant les composés correspondants. Le brome et l'iode l'attaquent vers le rouge sombre. » Dans un courant d'oxygène à 400", il brûle complètement, s'il est en fragments assez petits, en laissant un oxyde d'un blanc jaunâtre. Le soufre l'attaque de même, mais à une température beaucoup plus élevée. » Ce carbure est décomposable par l'eau froide, comme les carbures métalliques de la même série, que nous avons déjà décrits. Il fournit alors des carbures liquides et solides, et un dégagement gazeux qui nous a donné à l'analyse les chiffres suivants : I. 2. Acétylène 70,1 yij^ Carbures éthyléniques 7,6 8,1 Hydrogène et carbures forméniques 22,3 20,7 » Les carbures d'hydrogène dégagés par le carbure de samarium au contact de l'eau, présentent comme composition une grande analogie avec les gaz fournis par le carbure d'yttrium. Ce dernier produisait, en effet, 71,7 à 71,8 d'acétylène, tandis que le carbure de cérium en donnait de 78,47 à 80 pour 100. » Les acides, tels que l'acide sulturique bouillant, sont réduits par le carbure de samarium; lorsque ces acides contiennent de l'eau, la décom- position est d'autant plus violente que la quantité d'eau est plus grande. » L'hydrogène sulfuré attaque au rouge le carbure de samarium sans incandescence et avec formation de sulfure. » Le gaz acide chlorhydrique réagit sur ce carbure au rouge sombre, l'incandescence est très vive. Le produit noir qui en résidte occupe, après la réaction, un volume beaucoup plus grand que le carbure primitif. Cette substance, jetée dans l'eau froide, donne une solution incolore et un pré- cipité d'oxyde sans dégagement gazeux. » Analyse. — L'analyse du carbure de samarium a été faite par les mêmes procé- ( 9^6 ) dés que celle des carbures de néodyme et de praséodyme; elle nous a donné les résul- tats suivants (' ) : Théorie Pour 100. 1. 2. 3. 4. pour SaC^ Samarium 85, 8o 80,90 85. 98 86,65 86,20 Carbone i3,5o i3,46 » » i3,79 » Conclusions. — L'oxvile de samarium fournit facilement, en présence du carbone et à la température du four électrique, un carbure cristallisé de formule SaC* dont la composition est comparable à celle des carbures de cérium, de lanthane, de néodyme et de praséodyme. Ce carbure décom- pose l'eau froide comme les carbures alcalino-terreux, en fournissant un mélange complexe d'hydrocarbures, très riche en acétylène. » La décom|)osition par l'eau du carbure de samarium rapproche bien le métal de l'yllrium et l'éloigné du groupe des terres rares du cérium. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète 1900 h {Borrelly-Brooks) faites au grand équatorial de l' observatoire de Bordeaux; par MM. G. IIayet et A. Féracd. Comète 1900 b. Temps sidéral Dates. de 19M. Etoiles. Bordeaux. As comète. A$ comète. Observateurs. h m s m s Sept. 1 3 I 21. 48. 53, i3 -io.33,55 -i-4.id,35 A. Féraud 29 2 23.52.17,06 — 3.i3,i6 +2.59,29 G. Rayet Oct. 3 3 22.59,16,00 —0.24,08 —1.56,73 G. Rayet i5 4 22.12.30,25 —5.28,45 t-0.45,53 G. Rayet 17 5 22.43.11,80 + 4-5f>,o6 — 4-2o,io G. Rayet •9 G 21.43.28,21 —2.7,46 —6.17,85 G. Rayet 23 7 0.37.40,85 — 2. 7,19 -f-3. 59,15 G. Rayet 24 8 23.21. 7,54 —0.44,90 +5.58,55 G. Rayet 25 9 22.52.44,32 —5.38,07 — i.i8,56 G. Rayet (') Nous avons pris i5o comme poids atomique du samarium. ( 92? ) Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1900,0. Étoiles. Catalogue et autorité. I . . . A.-G.-Z. Kazan, 24^4 2... i[B.-B., VI. 4-690-754. —Â.-G.-Z, Chris- tiania 3216] 3... D.-M.,-h68°-792 {gr. g,2) 4..- 2. -H. Petite Ourse. — Newcomb, Cat. fond .,901 5. . . 4 [Groombridge, 2i65. — Rad,, 3284- — A. G.-Z., Christiania 22i5] 6... l [Fédor. 2569. — Groomb., 2181. — Rad,, 33i2. — Paris, 18094. — A.G.Z. Christiania, 2235] 7... {[A.-O,, i5[43. — A. G. Z. Christiania, 2252] 8... \ [A.-O,, i5i43. — A. G. Z. Christiania, 2262] 9. . . A. G. Z. Christiania, 2249 Ascension Réduction Distance Réduction droite au polaire au moyenne. jour. moyenne. jour. t4. 4. 8,80 —3,84 14^57'. 10,0 -m',85 14.29.50,44 — 2,5i 2o.49-47'9 -i-2,86 14.33. T7 —2,35 21. 5i -h3,28 i'|.55.59,55 —2,33 23. 4o. 9,9 -t-4,oi 14.48.36,09 —2,27 23.56.35,1 -t-5,76 14.58.23,76 — 2,3i 24. 7.40,9 +4,95 i5. 4.22,96 -2,4i 24.10.41,2 -1-5,43 i5. 4-22,96 — 2,42 24.10.41,2 -f-5,74 15.10.42,00 — 2,44 24.19-26,5 -1-5, 08 Positions apparentes de la comète 1900.^. Temps moyen Ascension Dates. de droite Log. fact. 1900. Bordeaux. apparente. parallaxe. h m s 11 m s Sept. 1 3 10.19. 6,1 1 3. 53. 3 1,47 -ho,i54 29 11.19.15,3 14.26.34,77 4-7,868 Oct. 3 10.10.39,3 i4.32.5i +7,960 i5 8.36.5o,3 14.50.28,77 -+-7,993 17 8.59.35,0 14.53.23,88 +7,966 19 7.52.9,4 14. 56. i3, 99 -'-7,955 23 10. 3o. 9,9 i5. 2.i3,36 +7,782 24 9- 9.53,2 i5. 3.35,64 ^^7,928 25....... 8.37.38,7 i5. 5. 1,49 -1-7,961 Distance polaire apparent('. Log. fact. parallaxe. l5. I .22,2 — 0,660 20.52.5o,i — o,836 21.49 — 0,765 23.40.59.4 — 0,657 23.52.20,8 — 0,716 24. 1.28,0 — 0,572 24.14.45,8 — 0,859 24.16.45.5 — 0,766 24. 18. i3,o — o, 715 » Si le beau temps l'avait permis, la comète aurait pu être observée encore pendant une semaine. » Le 25 octobre, la comète avait encore une très faible queue dirigée dans le sens du méridien et le noyau était toujours légèrement allongé. » ( 9^8 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Les changements de la température solaire et les va- riations de la pluie dans les régions qui entourent l'océan Indien. Note de MM. Norman Lockyer et W.-J.-S. Lockyer, transmise par M. Janssen. « Ayant constaté que les phénomènes anormaux que présentent, depuis 1894, les raies dilatées des taches solaires coïncident avec les irrégularités de la pluie dans l'Inde, nous avons été conduits à étudier une série de faits dont la corrélation semble pouvoir éclaircir le sujet. » Des recherches faites dans ce but nous pouvons, dès maintenant, déduire les conclusions suivantes : » 1° La discussion de l'origine chimique des raies des taches solaires, qui présentent un maximum de dilatation aux maxima et minima solaires, a fait constater que la température solaire s'élève considérablement au- dessus de la moyenne dans les années des maxima, et qu'elle tombe consi- dérablement au-dessous dans les années des minima. » 2° Les pluies tombées de 1877 à 188G dans l'Inde (durant la S.-W. mousson) et à Mauritius, enregistrées par Blanford et Meldrum, indiquent que les effets de ces variations solaires se font sentir dans l'Inde au maximum des taches et à Mauritius au minimum. L'effet senti à Mauritius au minimum est le plus considérable; l'oscillation qui se produit à Mauri- tius au minimum est sentie également dans l'Inde, où elle produit généra- lement un maximum secondaire ( ' ). )) 3° Le commencement des deux périodes de pluie dans l'Inde et à Mauritius coïncide avec des changements soudains et remarquables des raies dilatées. » 4" L'étude des rapports de la Commission de la famine apprend que toutes les famines qui ont dévasté l'Cnde dans ce dernier demi-siècle, car nous ne sommes pas allés plus loin, se sont produites dans les intervalles entre ces deux périodes. » 5° En étudiant les variations : i° des raies dilatées; 1" des pluies dans l'Inde; 3° des pluies à Mauritius durant et après le dernier maximum de (') Nous avons choisi la période 1877 à 1886, parce que, d'un côté, les observations des raies dilatées n'ont commencé à Kensington qu'en 1879 et que, d'un autre côté, les statistiques des pluies indiennes ne vont qu'à 1886. ( 929 ) iSgS, on constate que ces variations diffèrent considérablement de celles qui se sont produites chez les trois facteurs durant et après le minimum de ï883. » Il est à noter que le minimum de 1 888-1 889 ressemblait au minimum précédent de [878-1879. » 6" L'étude des statistiques du Nil de l'année 1849 à 1878 fait voir que les étiages les plus bas du Nil se sont tous produits dans les mêmes intervalles. » 7° Nous n'avons pas encore étendu nos recherches aux rapports entre ces interval les et les sécheresses de l'Australie et des colonies sud-africaines, ni aux pluies des régions non tropicales. Nous avons pourtant constaté une connexion générale entre ces intervalles et les pluies en Ecosse (Buchan) et nous avons relevé les deux périodes dans les pluies de Cordou (Davis) et du cap de Bonne-Espérance. » 8" Ayant eu l'occasion de montrer ces conclusions à M. Jolm Eliof, directeur général des observatoires de l'Inde, rapporteur météorologique auprès du gouvernement de l'Inde, il nous a permis de dire qu'il est d'avis que ces conclusions s'accordent exactement avec tous les faits connus rela- tifs aux grandes anomalies de la température, de la pression, de la pluie enregistrées dans l'Inde durant ce dernier quart de siècle, et que les induc- tions qui en découlent seront 1res utiles pour la prédiction des sécheresses futures dans l'Inde. >i MÉMOIRES LUS. HYGIÈNE PUBLIQUE. — Nouvelles recherches comparatives sur les produits de combustion de divers appareils d'éclairage. Note de M. N. Gréhant C ). « J'ai eu l'honneur de lire à l'Académie, le 9 juillet 1894, un Mémoire intitulé : Recherches comparatives sur les produits de combustion du gaz de l'éclairage fourni par un bec d'Argand et par un bec Auer. A la demande de M. Marey, j'ai repris ces recherches et je leur ai donné plus d'extension. » Je me suis servi d'un dispositif permettant un entraînement plus régu- lier des produits de la combustion, que j'analyse directement ou que je fais (') Travail du laboratoire de Phjsiologie générale du Muséum d'Histoire naturelle. ( 93o ) respirer à un animal. Mon appareil est représenté par un dessin qui montre le cylintlre métallique enveloppant la source de lumière, le réfrigérant à air ou à eau, le gazomètre à rainure qui reçoit le mélange des produits de la combustion et de l'air entraîné, le tuyau d'échappement, les soupapes hydrauliques et la muselière, qui permettent à un animal de respirer le mélange gazeux. » Pour la recherche et le dosage de l'oxyde de carbone, j'ai employé deux procédés: i° mon procédé physiologique avec le grisoumètre, qui m'a déjà rendu tant de services et qui peut déceler la faible proportion de xôFôTa d'oxyde de carbone; 2° un procédé chimique très sensible, la combustion de l'oxyde de carbone par l'acide iodique sec, procédé qui a été décrit com- plètement par mon élève le D"' Nicloux dans les Annales de Chimie et de Physique en août 1898. » Voici le résumé des résultats que j'ai obtenus, en expérimentant sur les becs Auer, sur les lampes à pétrole et sur les bougies. » a. Trois becs Auer nouveaux, bien allumés, sont introduits dans le cylindre; on attend une demi-heure pour que les produits de la combustion remplissent tout l'appareil; on fait respirer un chien dans le gazomètre, après avoir pris un échantillon de sang normal, on extrait les gaz du sang additionné d'acide phosphorique (Pro- fesseur Mislawski ) et l'on mesure la réduction au grisoumètre due au gaz combustible du sang. L'extraction des gaz du sang, après deux heures de respiration, et l'analyse de ces gaz, a donné une réduction grisoumétrique plus forte; en appliquant le tableau desrésultats que j'ai publiés le 8 novembre 1 897 dans les Comptes rend us, j'ai trouvé que les gaz respires par l'animal contenaient la faible proportion de yy-'Trs d'oxyde de carbone; le dosage par l'acide iodique a donné le chiffre -j-j-^, peu différent du précé- dent. » D'autre part, je dose par les procédés connus racidu carbonique et l'oxygène dans le gaz qui circule dans tout l'appareil, et je trouve, à la partie inférieure du tujau, sur 100'^'", 12'=', 3 d'oxygène, 3™, 7 d'acide carbonique et 84'^'^ d'azote; l'animal respirait de l'air fortement vicié, riche en acide carbonique et pauvre en oxygène. loo"^" de gaz renfermaient 3", 7 d'acide carbonique, tandis que 17700'^"^ contenaient i" d'oxyde de carbone; le rapport de l'acide carbonique à l'oxyde de carbone était égal à 655. » b. Trois lampes à pétrole ont été placées dans le cylindre ; après une heure de com- bustion, j'ai fait respirer par un chien les gaz qui renfermaient, sur 100"^, 3"^°, 5 d'acide carbonique et i4'''',2 d'oxygène ; trois prises de sang ont été faites : 20''"= de sang normal^ 20*^"^ de sang après une heure, 20'^'= de sang après deux heures de respiration ; le dosage de l'oxyde de carbone par l'acide iodique dans les gaz extraits du sang a donné o''",!; o'^'^,46 ; i*^"; ce qui fait o"^"^, 36 et o'^'',9 pour la seconde et pour la troisième prise, chiffres qui correspondent à g-ëjo^ et -^l^ d'oxyde de carbone dans les produits de la com- bustion des lampes à pétrole. Le rapport de l'acide carbonique à l'oxyde de carbone est égal à 1020. ( 93i ) » c. Sept bougies ont été allumées dans le cylindre. Une heure après, on fit l'ana- lyse du gaz qui circulait dans le gazomètre : lo'^'' renfermaient 2"^", 8 d'acide carbonique et 16'='^ d'oxygène. A l'aide d'une cloche graduée pleine d'eau, i5oo'^''de gaz ont été as- pirés; ils renfermaient une proportion d'oxyde de carbone dosé par l'acide iodique égale à 3,^^,^. Le rapport de l'acide carbonique à l'oxyde de carbone est égal à 1610. )) Remarque. — Je me propose de continuer ces recherches sur d'autres appareils d'éclairage ou de chauffage, mais je tiens, en terminant cette Communication, à signaler un résultat qui me paraît intéressant. » J'ai introduit dans le premier cylindre un réchaud à gaz allumé, qui a chauffé fortement les parois métalliques et le couvercle, et j'ai maintenu la combustion pendant une heure; la température des gaz dans le cylindre s'est élevée à plus de 36o°, point d'ébullition du mercure, tandis que, dans le gazomètre, la température n'a varié que de 1 1" à 27". » Ainsi, le réfrigérant de cuivre, qui n'était traversé que par l'air de la salle, et le rayonnement du gjtzomètre, ont suffi pour abaisser de SGo" à 27° la température des jjroduits de la combustion, de sorte que presque toute la chaleur dégagée s'est répandue dans la salle; cependantlesgazcirculaient dans l'appareil, car une flamme présentée au sommet du tuyau s'éteignait aussitôt. En outre, l'analyse a montré que 100'''^ de gaz renfermaient ii'^'^ d'oxygène et 5^*= d'acide carbonique. » Un dispositif analogue pourrait être utilisé pour le chauffage des ap- partements. » CORllESPOIVDAJ\CE. M. le Ministre de la Guerre informe l'Académie que MM. Cornu et Sarrau sont nommés du Conseil de perfectionnement de l'École Polytech- nique pour l'année scolaire 1900-1901, au titre de Membres de l'Académie des Sciences. M. le Ministre de l'Instruction publioue et dks Beaux-Arts invite l'Académie à lui désigner deux candidats [jour une place de Meud)re titu- laire du Bureau des Longitudes (Section de Marine), devenue vacante par suite du décès de M. le capitaine de vaisseau de Bernardiàes. (Renvoi à une Commission composée des Sections d'Astronomie, de Géométrie, et de Géographie et Navigation.) c. R., 1900, >' Semestre. (T. CXXXI, N° 23.) '22 ( 932 ) GÉOMÉTRIE. — Sur les surfaces isothermiques. Note de M. A. Thybaut. « Dans sa Communication du 19 novembre dernier, M. Servant ayant énoncé une proposition qui figurait dans un Mémoire que je publierai bientôt, je crois devoir dès maintenant indiquer quelques résultats con- tenus dans ce Mémoire. » On peut établir par la Géométrie le théorème suivant : « La condition nécessaire et suffisante pour que les deux nappes de l'enve- loppe d'une sphère variable dépendant de deux paramétres se correspondent avec simditude des éléments infiniment petits est que les deux points de con- tact M et M' de chaque sphère avec son enveloppe soient conjugués harmo- niques par rapport aux points focaux, supposés distincts, de la droite MM'. » Le théorème est encore applicable dans le cas où les deux surfaces (M) et (M') se correspondent par plans tangents parallèles, à condition que (M) et (M') ne soient pas des surfaces minima. » On déduit facilement de celte proposition que, dans les deux modes de correspondance, les surfaces (M) et (M') sont isothermiques, et l'on retrouve ainsi des propositions de M. Christoffel et de M. Darboux. » Appliquons le théorème précédent à une enveloppe particulière de sphères dépendant de deux paramètres. Supposons que les normales aux deux nappes en deux points corresjjondants soient toujours dans un plan passant par un poiiit fixe O. Les deux su/faces sont alors les deux nappes de l'enveloppe d'une sphère variable coupant une sphère fixe (S) de centre O ious un angle constant; lious dirons, pour abréger, qu'elles constituent les deux nappes d'une enveloppe E. Deux surfaces parallèles ou leurs in- verses par rapport à O correspondent aux cas limites où l'angle constant est infini et le rayon de la sphère fixe infini ou nul. )i Les cercles (yynormaux aux deux surfaces en deuxpoints correspondants sont orthogonaux à la sphère fixe (S), ils forment un système cyclique. Deux surfaces quelconques normales aux cercles constituent les deux nappes d'une enveloppe E; soit h l'angle constant correspondant. Si on laisse fixe l'une des deux surfaces et si l'on fait varier h, la seconde surf ace coïncide successive- ment avec toutes les surfaces normales aux cercles (y). )) Prenons pour origine le centre O de la sphère fixe (S) que nous sup- poserons de rayon i. Désignons par^ la distance du point O au plan tan- gent en M à la surface (M), par q le demi-carré de OM, par p et p, les rayons de courbure de (M). Les éléments correspondants de la seconde ( 933 ) nappe (M') seront représentés p-w p', q' , p', p', . On établit les relations , I p — cos h p' — cos h , sin' h "' ^< ^ = = cos A H - I / ' cos /î /■ I \ / , 1 \ 1) Introduisons, pour simplifier, un angle k lié à h par l'équation 2 cos A cosX- =: ros' A -f- 1 , on trouve entre les rayons de courbure correspondants des deux nappes f — sin-/' -\p — ros/î- - » Supposons maintenant que les deux nappes (M) et (M) d'une enve- loppe E se correspondent avec similitude des élémenls infiniment petits; on déduit de la proposition énoncée au début le théorème suiv.mt • )) 5« la normale en M à l'une des nappes (M) d'une enveloppe Y. passe pai le conjugué harmonique du point. yV par rapport aux centres de courbure cor- respondants de l'autre nappe (M') : i° la normale à (W) possède la même propriété; 2" les deux surfaces sont isothermiques et se correspondent avec similitude des éléments infiniment petits. » Les deux surfaces (M) et (M') satisfont alors à la relation (i) 2pp,(/) - cosZ-) — (p-f-p,)(7-i)=o, qui, lorsqu'oo lui applique la Lransformatioii de M. Weingarten, fiit con- naître les surfaces applicables sur le paraboloïde; (M) et (M') sont les deux surfaces isothermiques que j'ai associées, dans ma Thèse de Doctorat, à la déformation du paraboloïde. » Les cercles (y) normaux à la snhére fixe (S) et à une surface isother- mique (M) définie par la relation (i) sont normaux à Vautre nappe iso ther- mique (M'), et, par suite, à deux autres surfaces isothermiques (N) e/(N') inverses de (M) et (W) par rapport au point O. Il résulte des propositions énoncées |)récédemment c[ue chacun des six couples de surfaces qu'on ohtiejit en associant deux à deux les quatre surfaces (M), (M'), (N), (N') constitue les deux nappes d' enveloppe E. » Les ligues de longueur nidle cl les lignes de courbure se correspon- dant sur les quatre surfaces, le théorème précédent contient la proposi- tion énoncée par M. Servant dans sa dernière Communication. » M. Darboux a associé à chaque surface applicable sur une quadrique ( 934 ) huit surfaces isothermiques qui correspondent à chacune des huit généra- trices isotropes de la quadrique; lorsque cette quadrique est un parabo- loïde, on peut établir que les surfaces isolhermiques (M), (M'), (N), (N'), définies précédemmenf, correspondent aux quatre génératrices isotropes du paraboloïde qui sont rejetées à l'infini. Lorsqu'on connaît ces quatre surfaces, qui satisfont à la relation (i), on obtient, par des quadratures, les quatre autres surfaces isothermiques correspondant aux génératrices isotropes à distance finie. » La relation qui existe entre les coordonnées pentasphériques des deux surfaces (M) et (M') est indiquée par la proposition suivante : » Chaque surface applicable sur le paraboloïde fait connaître une équation de Laplace de la forme = W0, da + «) - (p + p,)(^-|-/7)+c = o, dont r intégral ion fait connaître les surfaces applicables sur une quadrique quel- conque. On peut déduire facilement de chaque surface (2) trois autres surfaces satisfaisant à la même équation; ces quatre surfaces sont liées simplement aux huit surfaces isothermiques de M. Darboux. » Considérons, parmi les huit surfaces isolhermiques, un couple de surfaces (A) et (A') ayant la même représentation sphérique; si l'on mène par un point (935) fixe un segment égal et parallèle au segment AA' qui joint deux points corres- pondants, l'extrémité de ce segment décrit une surface (2) satisfaisant à fa relation {i) et avant la même représentation sphérique que (A) e? (A'). » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le minimum de certaines intégrales. Note de M. H. Lebesgue, présentée par M. Picard. « Lorsque l'on cherche à démontrer qu'une fonction /(E) de certains éléments E atteint son minimum, parla méthode qui sert pour les fonctions continues de points, on est conduit aux deux opérations suivantes : » I. Choisir une suite d'éléments E, , E^, . . . ayant un élément limite e, et tels que/(E,), /(E,), ... tendent vers la limite inférieure mf(E) de /•(E). » II. Démontrer que/(é') = /n/(E). » Nous effectuerons ro|)érafion I à l'aide d'une méthode que M. Hilbert a indiquée dans une Note des Nouvelles Annales ('), Note qu'il avait déjà présentée en septembre 1899 au Congrès de Munich. M. Hilbert expose cette méthode sur deux exemples, puis il indique qu'elle peut s'appliquer à d'autres cas; c'est, en effet, par un procédé analogue à celui de M. Hilbert que j'ai pu aborder la recherche de la surface passant par un contour et dont l'aire est un minimum (^). » J'énoncerai la remarque de M. Hilbert sous la forme suivante : Lorsque des fonctions y continues dans un domaine D ont leurs nombres dérivés, au sens de Dini, limités supérieurement en valeur absolue, il suffit de choisir une suite de fonctions /ayant des limites pour les points d'un ensemble dénombrable partout dense pour avoir une suite tendant unifor- mément vers une fonction limite. » Pour effectuer l'équation II, il suffit de démontrer que, dès que E est assez voisin de e, on a, t étant donné à l'avance, /■(e)K>-o, que/(C;) tende vers mf(C), la longueur de C, n'augmentant pas indéfi- niment. On pourra exprimer les coordonnées des C, en fonction de t (o<^/, 3, 4. ••• faces dout les aires sont minima. Ce sont des surfaces de la forme :; =f(^x,Y); les angles aigus des faces avec le plan des xy sont limités supérieurement, donc on se trouve dans les condi- tions précédentes. )) Supposons maintenant que l'on sache seulement des S, qiiarrables que leurs aires sont limitées supérieurement, ce qui se présentera par exemple si F]>K>o. Alors la méthode de M. Hilbert, un peu transfor- mée, permet de trouver une suite de surfaces telles que les sections de ces surfaces par trois séries partout denses de plans parallèles aux plans (937 ) coordonnés, tendent vers des courbes rectifiables L. Mais on n'en peut conclure que la convergence est uniforme. Considérons certaines de ces lignes L; / (S) étant égal à son minimum, on peut remplacer le problème proposé par plusieurs problèmes identiques, certaines conditions aux limites étant remplacées par celle d'avoir certaines lignes L pour frontières. » Appliquons cela à la recherche d'une surface d'aire minima. On est ramené au même problème, le contour étant donné et de diamètre aussi petit que l'on veut. Mais on peut choisir les S, de façon que leur plus grand diamètre soit égal au plus grand diamètre du contour, et alors la convergence est uniforme. Le théorème d'existence est démontré. La même métbode s'applique dès que le diamètre maximum de S, tend vers zéro avec le diamètre du contour. » Quelles relations y a-t-il entre les problèmes du calcul des variations et ceux qu'on en déduit par la généralisation de la notion d'intégrale? En particulier, quels rapports v a-t-il entre le problème de Plateau et la recherche île la surface d'aire minimu de frontières données? Si le pro- blème du calcul des variations admet une solution, elle est solution du problème généralisé. Lorsqu'il s'agit d'une intégrale de surface, le pro- blème généralisé admet une infinité de solutions dès qu'il en admet une. » Comme il était à prévoir, on voit que plus on généralise la notion d'intégrale, plus le problème devient facile et moins on a de renseigne- ments sur la nature de la solution ('). » GÉOMÉTKiE. — La Géomélrographie dans l'espace. Note de M. Emile Lemoine, présentée par M. Haton de la Goupillière. « J'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie, à la séance du i6 juillet 1888, une courte Note dont le développement est devenu la Géométro- graphie plane. Celle-ci a des applications qui ont mis rapidement en évi- dence son utilité pratique, mais elle a un côté tout spéculatif qui reste entier si l'on crée un ensemble de semblables considérations se rapportant à l'espace à trois dimensions, où nul instrument analogue k la règle ou au compas ne peut effectuer de constructions. En effet, en dehors des api)li- (') Il esl inutile d'ajouter que les considérations qui précèdent ne s'appliquent nullement au problème deDirichlet que traite M. Hilbert. (938 ) cations, voici le rôle de la Géométrographie. Les géomètres, depuis les Grecs nos maîtres, partent de données qui sont les êtres géométriques et en déduisent des résultats par un chaînon de raisonnements dont les mailles se composent, en Géométrie canonique plane, de droites et de circon- férences; en Géométrie de l'espace, ils y ajoutent les plans et les sphères. Un raisonnement est simple quand il y a peu de chaînons, quelles qu'en soient les mailles; mais si l'on applique la Géométrographie spéculative des droites et des cercles à la construction d'épurés où ils sont tracés par la règle et le compas, on cherche à réduire au minimum le nombre qu'il en faut tracer, de sorte que, si la Géométrie ne s'occupe que des chnînons, la Géométrographie ne s'occupe que des mailles. L'étude systématique de la simplicité des constructions est donc une chose nouvelle et toute diffé- rente de la simplicité didactique de la Géométrie; et ce problème pratique conduit à celui-ci, qui est du domaine de la spéculation pure et dont on ne s'est jamais préoccupé : arriver des données au résultat en employant le moins possible de droites et de circonférences comme intermédiaires. La Géo- métrographie canonique dans l'espace aura donc pour but de faire passer le géomètre des données aux résultats en employant le moins possible de droites, de circonférences, de plans et de sphères. Il ne reste plus qu'à imaginer un symbolisme logique pour distinguer et pour compter les opé- rations eflectuées. » Je conserve les opérations de la Géométrographie plane. » Faire passer un bord de la règle par un point placé, c'est op. : (Ri); donc, spé- culativertient, faire passer le bord de la règle par deux points, c'est op. : (2R,). » Tracer la droite, c'est op. : (Rj)- » Mettre une pointe du compas en un point placé, c'est op. : (Ci), donc, spéculali- vement, prendre la distance de deux points avec le compas, c'est op. : (2C1). » Mettre une pointe du compas en un point indéterminé d'une ligne tracée, c'est op. : (Cj). )) Tracer la circonférence, c'est op. : (C3). » J'imagine maintenant un instrument idéal, le planque, qui tracerait les plans dans l'espace comme la règle trace les droites, et un autre instru- ment idéal, le sphérêtre, qui tracerait les sphères dans l'espace comme le compas les cercles dans le plan. Je suppose que les instruments se main- tiennent dans l'espace où on les place, et que les plans ou les sphères qu'ils ont tracés restent tracés. » Nous donnerons un 1res simple exein|jle de la méthode en analysant ( 939) deux constructions de ce problème. Par un point A mener un plan perpen- diculaire à une droite BC : » J'appelle coefficient de simplicité ou simplicité le nombre total des opérations effectuées représenté par la somme des coefficients des symboles; coefficient d'exac- titude ou exactitude la somme des coefficients des opérations de préparation G,, Cj, Rj, "l> ^1, iSo- » De même que A(p) ou A(M]\) désigne un cercle de centre A et de rayon p ou MN, A(p2) ou A(MN-) représentera une sphère de centre A et de rayon p ou MN. » a. Je fais passer le planque par BC et je trace le plan quelconque BCM qu'il marque (2P, H- P») ; en laissant le planque appuyé sur BC, je le fais passer par A et je trace le plan ABC(Pi + P,) ; je trace un cercle A(p) qui coupe BC ou B et C(C, -t- C3); je trace les sphères B(p^), C(p-) (2S1+2S3), qui se coupent en a sur BCA, en \). sur BCM. Je fais passer un plan par A, a, |ji.(3Pi+ Pj); c'est le plan cherché. » Op. :(C,^-C3^-6P,^-3P2^- 2S, 4-283); simplicité : i5; exactitude : 9; i cercle, 3 plans, 2 sphères. » b. De deux points B et C quelconques de BC comme centre, je trace les deux sphères B(BA-), C(CA-) (28,4-282-1-283); elles se coupent suivant une circonfé- rence qui appartient au plan cherché. J'appuie le planque sur elle et je trace le plan (SP. + P.,). » Op. : (3 Pi -t- Po 4- 2 81 -H 282-1- 283) ; simplicité : 11; exactitude : 6; i plan, 2 sphères. )) Il ne serait pas plus difficile de créer la Géométrographie des espaces à n dimensions, mais je ne suis pas assez familier avec ces études pour établir le symbolisme y relatif. » Je profite de l'occasion pour dire que la pratique de la Géométrogra- phie plane m'a amené à réduire à un sctd les deux symboles que j'ai indiqués pour l'usage de Féquerredans ma Note citée de 1888, et je renvoie pour plus de détails sur la Géométrographie de l'espace à un Mémoire qui paraîtra aux Comptes rendus de l' Association française pour l' avancement des 5c«enc« (Congrès de Paris, 1900). » PHYSIQUE. — Sur la théorie des phénomènes électrocapillaires. Note de M. Gouy. « 1. La théorie usuelle de l'électrocapillarilé est encore celle de la couche double, due à Helmholtz, avec cette addition plus récente, que la couche électrique de l'électrolyte est formée par des ions. Cette théorie c. R., 1900, •>• Semestre. (T. CXXXI, N° 23.) '23 ( 94o ) n'est plu:; d'accord avec l'expérience (' ). En principe, on peul lui repro- cher de ne tenir aucun compte des forces non électriques, qui peuvent s'exercer à très petite distance entre le tiurcure et les ions ou les molé- cules du corps dissous, forces que je désignerai par la lettre cp. Que de telles forces existent en général, c'est ce que montrent les propriétés ab- sorbantes des solides j)oreux ou très divisés ; elles sont électives au plus haut degré, et on leur donne souvent le nom À' affinité capillaire. » 2. Au maximum de tension superficielle, où le théorème de M. Lipp- mann nous apprend que la couche électrique mercurielle est nulle, la couche électrique de l'électrolyte serait nulle aussi, d'après la théorie usuelle, en sorte que l'électrolyte resterait homogène. Or, la valeur maxi- mum de la tension dépendant, en fait, de la concentration de l'électro- lyte, on peut démontrer que, dans la masse liquide, la concentration varie avec retendue de la surface mercure-électroly te (j), ce qui implique l'exis- tence, près de cette surface, ou d'une accumulation du corps dissous, ou au contraire d'un appauvrissement de la solution. Le premier cas est celui où le maximum varie en sens inverse de la concentration ; c'est celui des corps dits actifs, et je m'en occuperai d'abord. (' ) Comptes rendus, i" février 1892, 2.5 novembre iSgS, 28 juillet et 19 novembre 1900. (-) Soit une solution, sous pression constante P. Deux raercures y sont immergés; le premier est couvert d'un dépolarisant solide, et une force éleclroraotrice constante est disposée entre eux; le second mercure, de surface S, a ainsi la tension superfi- cielle 0. Au récipient est adapté un corps de pompe fermé par une paroi semi-per- méable, qui contient un volume v d'eau sous la pression P — p, en désignant par/? la pression osmolique. En prenant S et c pour variables, on obtient par un cycle iso- therme et réversible la relation rfS ~ de' d"où résulte, en appelant c la concentration loin du mercure, dc__d^ dc_ dS ~ dp dv Pour que la concentration c reste constante, il faut qu'on ail dvr= — dS. dp Ces relations sont générales, mais je n'envisage ici leur interprétation qu'au maxi- mum de 9. ( 94i ) M 3. Je vais examiner les effets de /orcci- cp attractives appartenant aux anions seuls. Km maximum, où la couche mercurielle est nulle, ces forces accumulent les anions à la surface de l'électrolyte et produisent ainsi une couche négative. Le champ devant être nul dans l'intérieur de l'électro- lyte, il se produit un peu en arrière une couche positive égale (cathions) qui est retenue par les forces électriques (' ). Ainsi, au maximum, il existe une couche double dans l'électrolyte, très près de sa surface. » Quand la couche mercurielle est positive, si les forces ç n'agissaient pas, il y aurait à la surface de l'électrolyte une couche d'anions égale à la couche mercurielle. Puisque les forces ç concourent avec les forces élec- triques pour attirer les anions, l'équilibre ne peut exister ainsi, et la couche d'anions doit être plus importante. De plus, comme il faut toujoiu's que la somme algébrique de toutes les couches soit nulle, il existe un peu en ar- rière une cou'^he de cathions. » Quand la couche mercurielle est négative, les forces électriques qui en émanent tendent à en éloigner les anions, et sont ainsi en opposition avec les forces ç. Si la couche mercurielle est assez faible pour que les forces

Ces résultats ont été confirmés, en laissant en contact pendant vingt-quatre heures un poids donné de glyoxal avec un excès d'alcali ; nous avons alors déterminé cet excès, et les résultats trouvés pour la saturation ont été identiques à ceux de l'expérience précédente. Ces faits concordent du reste avec les chaleurs de neutralisation mesurées par M. de Forcrand (^), qui a reconnu, lui aussi, que l'on obtient de meilleurs résultats en opérant en présence d'un excès de soude, à cause de la lenteur de la réaction. » 3° Aldéhydes lialogénées. — Eu signalant le bleu Poirrier comme réactif indi- cateur des acides, MM. Engel et Ville (') ont remarqué que l'aldéhyde Irichlorée ou chloral était monobasique à ce réactif; nous avons constaté, d'autre part, que l'hy- drate de chloral, l'alcoolale de chloral et l'aldéliyde tribromée ou bromal, agissaient de la même manière. » 4° Aldéhydes alcools et phénols. — Les quelques chaleurs de neutralisation des aldéhydes alcools qui ont été mesurées indiquent une affinité pour les bases très peu marquée; les aldéhydes phénols se comportent tout autrement et donnent avec la soude des valeurs voisines de 9 calories. Les mêmes difi'érences peuvent être constatées si l'on examine la façon d'agir de ces deux séries de corps sur les colorants que nous avons employés. Ainsi, l'aldéhyde oxybutylique ou aldol et les sucres aldosiques sont neutres (' ) A. Astruc, Thèse de pharmacien supérieur, Montpellier, 1900. (2) Bull. Soc. Chim., 1" série, p. 244; 1884. (^) Ann. Phys. et Chim,. 6' série, t. VIII, p. 564, et Comptes rendus, t. C, p. loyS. ( 9W ) aux trois réactifs; au contraire, les aldéhydes salicylique et paraoxybenzoïques sont bien neutres à l'hélianthine, mais sont monobasiques à la phtaléine el au bleu Poirrier ; la vanilline, ou aldéhyde méthylprotocatéchique, et le pipéron.ll ou aldéhyde méthylé- noprocatéchique, se conduisent d'une façon analogue. Il est à remarquer ici que les acides organiques dont les chaleurs de neutralisation sont voisines de 8 calories agissent seulement sur le bleu Poirrier : or, les aldéhydes phénols, qui dégagent dans les mêmes conditions de 8 à 9 calories, sont monobasiques non seulement au bleu Poirrier, réactif indicateur des acides faibles, mais encore à la phtaléine du phénol, réactif révélant une fonction acide plus forte. Il est à présumer que les chaleurs de formation des sels à l'état solide à partir de tous les éléments solides dont nous entreprenons l'étude nous donneront l'explication de ce fait. » II. Acétones. — 1° Monoacétones à fonction simple. — Les réactions acidimé- triquesdes acétones grasses et aromatiques sont semblables à celles des aldéhydes cor- respondantes; l'acétone ordinaire, la diéthylacétone, la raéthylélhylacétone, l'acéto- phénone, la benzophénone, n'ont d'influence sur aucun des trois réactifs. » 2° Diacétones. — Combes, dans une étude antérieure, avait montré, par des réactions chimiques, le caractère acide de l'hydrogène du chaînon central (CII-) des dicétones S; en 1888 (') il confirma ses recherches par l'étude thermochiraique de ces corps, et fit voir qu'ils se conduisent comme de véritables acides monobasiques à fonction acide intermédiaire entre les acides carboniques et les. acides organiques proprement dits. » A notre tour, nous avons mis en évidence l'acidité de cet hydrogène au moyen des réactifs colorants. L'acétylacétone, qui, neutralisée par la potasse, dégage 10'^''', gS et donne un sel de potassium assez stable d'après Combes, est nettement acide à la phtaléine, mais ne peut être dosée à ce réactif, le virage s'effectuant avant d'avoir ajouté une molécule d'alcali pour une molécule du corps; par contre, elle est très exactement monobasique au bleu Poirrier. D'autre part, le mélhylacétylacétone, dont le sel de potassium solide est dissociable par l'eau d'après le même auteur, n'est même pas dosable au bleu Poirrier, bien que la quantité d'alcali nécessaire au virage indique une acidité plus forte que pour le virage à la phtaléine. » Il est probable que les dicétones a seraient neutres aux trois réactifs, puisque les deux caractéristiques acétoniques sont directement voisines l'une de l'autre. » En outre, parmi les dicétones y, l'acétonylacétone ne présente pas de caractère acide et n'influence pas les réactifs, ce qui provient, pensons-nous, de l'introduction d'un nouveau groupement (CH-) entre les deux fonctions acétoniques. » 3° Acétones haloi^énées. — L'acétone monochlorée et l'acétophénone monobromée sont neutres à l'hélianthine et monobasiques à la phtaléine et au bleu Poirrier; la sa- turation s'opère peu à peu, comme dans le cas du glyoxal. » 4° Acétones alcools. — Les sucres cétosiques n'ont aucune action sur les réactifs colorants. » 5° Acétones acides. — Vis-à-vis de la phtaléine et du bleu Poirrier, les acides pyruvique et lévulique se comportent comme des corps très exactement monoba- siques; mais les réactions obtenues avec l'hélianthine, bien que ne permettant pas un (•) Bull. Soc. Chim., 1' série, t. XLIX. 1888. ( 945 ) dosage rigoureux, ont donné lieu à quelques remarques intéressantes. Nous avons constaté, en effet, que l'acide pyruvique, dont les fonctions acide et célone sont voi- sines, oOVe à rhélianthine un virage très net à o'""'',9i d'alcali et possède une acidité supérieure, d'une part, à l'acide à fonction simple à même nombre d'atomes de carbone (acide propionique), et, d'autre part, à l'acide lévulique. Ce dernier, bien qu'ayant une acidité supérieure à l'acide à fonction simple correspondant (l'acide valérique est, en eiïet, sensiblement neutre à l'hélianthine), vire moins nettement que l'acide pyru- vique et bien avant la saturation complète. Cela provient, sans doute, de l'introduction de deux groupements (CH-) entre les deux caractéristiques fonctionnelles. » Nous nous proposons de confirmer et d'étendre toutes ces données relatives aux aldéhydes et aux acétones par l'étude thermochimique de ces corps, qui est encore bien incomplète. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques réactions des anilines substituées. Note de M. OEchsneb de Coninck. « Les réactions qui suivent ont été exécutées avec des échantillons extrêmement purs de /72f'Mj/, diméthyl, éthyl el diéthylanilines , fabriquées par une très grande maison industrielle et purifiées dans son laboratoire de contrôle. » J'ai dissous ces bases dans de l'alcool éthylique très pur à 97°. Les solutions al- cooliques ont été mélangées avec des solutions étendues et concentrées de chlorure cuivrique, de sulfate et d'acétate de cuivre. J'ai aussi étudié l'action de la méthyl- aniline sur des solutions de chlorure de cobalt et de nickel. » I. Action de la méthylaniline. — a. Dans la solution très étendue de chlorure cuivrique, opalescence bleuâtre, qui fonce légèrement avec le temps; après un temps assez long, faible précipité blanc bleuâtre; fluorescence blanche très légère ne se maintenant pas. Dans la même solution concentrée, trouble, puis précipité verdâtre; fluorescence blanc bleuâtre; la liqueur, avec le temps, vire au gris franc, puis au gris violacé, au violet foncé; enfin, au bout de douze jours, au carmin. » b. Dans la solution très étendue de So'Cu, ni opalescence, ni fluorescence; préci- pité blanc bleuâtre, se formant assez rapidement. Dans la même solution concentrée, coloration verte immédiate, puis précipité vert assez abondant. )) c. Dans la solution très étendue d'acétate de cuivre, colorations rose clair, rose foncé, rouge vineux, ambré clair, ambré foncé, brun foncé; finalement, précipité brun foncé. Cette réaction est extrêmement sensible. Dans la même solution concentrée coloration vert émeraude immédiate, qui vire rapidement au vert foncé, au vert noi- râtre, au noir. Après un certain temps, précipité noir peu abondant. » d. Dans la solution étendue de chlorure de cobalt, pas de coloration; à la longue, précipité d'oxyde de cobalt. ( 946 ) » Dans la même solution concentrée, coloration d'un violet carminé. Au bout de quatre heures et demie, trouble, puis la teinte violette se fonce. )) e. Dans la solution étendue de chlorure de nickel, peu à peu, louche léger; avec le temps, pas de précipité. » Dans la même solution concentrée, rien d'abord; au bout de six heures, précipité vert, extrêmement ténu et très peu abondant. Ensuite la liqueur vire au vert sale, puis au brun très foncé. » II. Action de la diméthylaniline. — a. Dans la solution très étendue de chlorure cuivrique, opalescence bleuâtre; avec le temps, léger précipité vert clair. » Dans la même solution concentrée, précipité vert clair, la liqueur se trouble peu à peu. » b. Dans la solution étendue de sulfate de cuivre, précipité blanc bleuâtre, flocon- neux et assez épais. » Dans la même solution concentrée, précipité bleu clair épais, immédiat. » c. Dans la solution très étendue d'acétate de cuivre, la liqueur, presque incolore, prend d'abord une teinte bleuâtre; au bout de vingt-quatre heures, teinte lilas clair. » Dans la solution moyennement concentrée, trouble, puis précipité vert qui se redissoul dans l'alcool fort. La liqueur devient bleu clair. Avec le temps, la teinte passe au vert clair, puis au vert foncé. » m. Action de Vétliylaniline. — a. Dans la solution étendue de chlorure cuivrique, trouble laiteux, puis opalescence bleuâtre, enfin fluorescence blanc bleuâtre. Avec le temps, léger précipité vert clair. » Dans la même solution concentrée, abondant précipité blanc verdâtre. » b. Dans la solution étendue de So'Cu, abondant précipité blanc bleuâtre, flocon- neux et léger, se formant après quelques instants. » Dans la même solution concentrée, immédiatement précipité blanc verdâtre abon- dant; la liqueur passe après quelques heures au jaune verdâtre. » c. Dans la solution étendue d'acétate de cuivre, rien d'abord, coloration brune ensuite. » Dans la même solution moyennement concentrée, coloration vert émeraude, en- suite précipité vert clair, soluble dans un excès d'alcool fort. Après quatre heures, coloration vert foncé, et dépôt du même précipité. » l'V. Action de la diéthylaniline. — a. Dans la solution étendue de Cu Cl-, opales- cence blanc bleuâtre, puis léger précipité vert clair. Dans la solution concentrée, abondant précipité vert clair. » b. Dans la solution étendue de So^CJu, opalescence bleuâtre, puis précipité bleu clair léger. Dans la solution concentrée, assez abondant précipité bleu clair. » c. Dans la solution étendue d'acétate de cuivre, opalescence bleuâtre, trouble, puis léger précipité bleuâtre. Dans la solution moyennement concentrée, trouble, puis, avec le temps, léger précipité vert clair. » ( 94: ) CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur In présence, de. l'oxysulfocarbonale de fer dans l'eau du Rhône. Note de M. H. Causse, présentée par INI. Armand Gautier. « Nous avons antérieurement montré ( ' ) que les eaux des puits de cer- tains cpiartiers de Lyon contiennent du cyslinale de fer, quelquefois de la tyrosine, et que l'eau du Rhône, qui eu temps ordinaire tient des traces de la premièie substance, s'en charge en proportion notable pendant les crues du fleuve. Outre ces constatations, nous avions également observé, dès le mois de juin 1897, que l'eau du Rhône possède la singulière propriété de recolorer le réactif de Schiff, et présente quelques-unes des réactions des aldéhydes. D'après les recherches de M. Miintz, l'eau pouvant contenir des traces d'alcool, ces réactions furent tmit d'abord attribuées à des traces d'aldéhyde provenant de quelque fermentation oxydante. Cependant des recherches longues et minutieuses, effectuées sur des eaux qui recoloraient énergiquement le réactif de Schiff, ne confirmèrent pas cette manière de voir. En effet, le produit de la distillation des eaux n'offre aucune des réac- tions des aldéhydes. Il en est de même de la solution alcaline provenant de l'épuisement du précipité barytique selon la méthode précédemment indi- quée (■) ; elle ne contient que du soufre, du fer, et une quantité très faible de matière organique sans action sur les réactifs. En présence de ces faits et nous basant sur les nombreuses analyses faites en vue de rechercher la substance active, nous avons tenté de reproduire synthétiquement tous les phénomènes observés avec l'eau naturelle; la similitude des réactions, dé- crites plus loin, nous a conduit à admettre l'existence de l'oxysulfocar- bonate de fer dans l'eau du Rhône. » Propriétés de l'eau puisée directement au fleuve. — Ainsi qu'il a été dit, elle recolore le réactif de Schiff; elle donne avec le réactif de Nessler une coloration jaune suivie d'un précipité ocreux ; avec le réactif de Lubbin une coloration verte, avec la pyrocatéchine sulfurique une coloration rouge groseille. Ces reactions sont aussi celles que présente l'aldéhyde méthy- lique; toutefois le produit de la dibtdlation de l'eau est inerte, et dans aucun cas nous n'avons pu reproduire les réactions de Richmond et Boselev, ni ( ') Comptes rendus, février 1900. (■^) Loc. cil. C. K., 1900, 1' Semestre. (T. CXXXI, N° 23.; 124 ( 948 ) celle de TriUat. En outre, l'eau abandonnée en vase ouvert au contact de l'air laisse déposer un léger précipité ocreux, et en même temps elle perd les propriétés que nous signalons. Portée à 80° et maintenue quelque temps à cette température, elle donne avec le réactif Millon, préalablement neutralisé, un précipité formé de cristaux ayant une composition et un aspect différents suivant la saison et représentant une combinaison de HgS, (AzO')''Hg et (AzO')Fe. » Reproduction synthétique de ces phénomènes. — Elle a été réalisée de trois manières différentes : » 1° On fait passer dans de l'eau distillée tenant en suspension du car- bonate calcique un courant d'acide carbonique, puis on ajoute quelques gouttes d'une bouillie épaisse de sulfure de fer obtenu par voie humide. Le sulfure se dissout et l'on ne perçoit pas d'odeur d'hydrogène sulfuré; on introduit encore quelques gouttes de sulfure, et lorsque l'eau en est sa- turée, ce que 1 on reconnaît à son aspect noirâtre persistant, on fdtre et l'on soumet le liquide aux réactions mentionnées. Il recolore le réactif de Schiff, donne avec le réactif Nessler une teinte jaune prononcée et un dépôt ocreux; avec la résorcine et la pyrocatéchine on obtient les colo- rations citées plus haut. Le réactif de Millon versé dans la solution chauffée à 80" détermine la formation d'un précipité cristallisé jaune d'or semblable à celui que fournit l'eau naturelle. Enfin le précipité barytique épuisé par le carbonate de potassium lui cède du soufre et du fer. » 2° Dans un appareil générateur d'acide carbonique, on ajoute quelques gouttes d'une solution de sulfure de sodium, ou encore une parcelle de sulfure de fer; le gaz, condensé dans dé l'eau contenant du carbonate calcique et une trace de sulfate ferreux, communique à celle-ci les pro- priétés indiquées précédemment. » 3" Dans un litre d'eau distillée, on fait passer du gaz oxysulfure de car- bone jusqu'à ce que le liquide commence à se teinter en jaune, on ajoute ensuite quelques décigrammes de carbonate calcique et quelques centi- grammes de sulfate ferreux; l'eau présente alors toutes les propriétés mentionnées, mais avec une intensité et une persistance beaucoup plus dé- veloppées. » Quel que soit le procédé employé, le produit de la distillation de l'eau est inerte; abandonnée à elle-même, cette eau perd bientôt son activité; du sesquioxyde de fer mélangé de soufre se dépose, et la solution s'enri- chit en acide sulfurique. » Le sulfure de fer paraît indispensable pour l'obtention des réactions, ( 949 ) mais il n'en est pas de même du carbonate calcique; cependant, outre qu'il reproduit les conditions naturelles de l'eau, il assure aux solutions une sta- bilité plus grande, en formant sans doute une combinaison double. » D'après sa production synthétique, on peut admettre que l'oxysnl- focarbonate de fer résulte delà combinaison de CO^ avec FeS; C0= ^ FeS = CO(^^^Fe. Au contact de l'air cette combinaison paraît se détruire par l'oxygène, selon l'équation CO^^-*^F(A -f- 0'= 2C0'^ + -2S + Ft'='0\ \S/ / » Périodes d'apparition et de disparition de l'oxysulfocarbonate. — Nous avons dit plus haut que la réaction de Schiff avait été observée avec l'eau du Rhône en juin 1897; fin octobre de la même année, cette eau avait perdu cette propriété. En 1898, la réaction a débuté fin juin pour dispa- raître également fin octobre; de même pour 1899. Toutefois, cette année, l'apparition de la réaction a été tardive; c'est le 10 août qu'elle a débuté, pour disparaître complètement le 12 novembre. )) La proportion d'oxysulfocarbonate de fer n'est pas fixe, et partant l'intensité de la réaction de Schiff varie; dès le début, elle e^t égale à celle que produirait une goutte de formol dans 4 litres d'eau distillée; vers la mi-septembre l'intensité devient maximum et sensiblement égale à celle que produiraient 2 gouttes de formol dans i litre d'eau distillée. » Il existe une relation manifeste, quoique indirecte, entre le degré de toxicité de l'eau et la proportion d'oxysulfocarbonate de fer (pi'elle con- tient; cette 1 dation constatée depuis trois années est encore à l'étude, cependant en ce qui concerne l'année 1900, les essais ont montré que l'iu- lensité de la coloration avait été plus faible que les années antérieures, et les statistiques du bureau d'hygiène indiquent que les cas de fièvre typhoïde ont été cette année moins nombreux et moins meurtriers. » En résumé, l'eau du Rhône, durant une période de trois mois commen- çant en juin, contient de l'oxysulfocarbonate de fer. La proportion de cette combinaison, faible au début, augmente progressivement jusqu'à la mi-sep- tembre, puis rétrograde et disparaît à l'automne. L'origine de cet oxysulfo- carbonate de fer peut être attribuée à la combinaison de l'acide carbonique avec le sulfure ferreux dû à la réduction des sulfates par certaines matières organiques du fleuve. » ( gjo ) CHIMIP. INDUSTRIELLE. — Dosage des iiicuils et des sarciiils dans le plâtre de Paris des fours culées. Note de M. L. Pékin, présentée par M. Haller. « T.e plâtre He construction, dit plâtre de Paris, est un mélange : i° de gypse resté à l'état naturel SO^Ca, 211=' O par insuffisance de l'action ca- lorifique dans certaines piirties du four; 2° de gypse ayant, au contraire, perdu ses deux molécules d'eau de cristallisation par l'action d'un excès de température; 3" de gypse aux degrés de déshydratation intermédiaire, que j'appellerai wza/j'eVv active; 4° de matières hétérogènes SiO", CaO, MgO, Fe'-0' + Al^O' qui, sauf peut-être la chaux, jouent d'une façon absolue le rôle d'inertes, au même titre que les incuits et les surcuits. » Oii a établi, d'autre part, que les résistances du plâtre, à l'arrache- ment, à la flexion ou à l'écrasement, sont inversement proportionnelles aux quantités des inertes que ce plâtre renferme. » Il V a donc intérêt à connaître, dans tous plâtres à bâtir, la teneur de ces diliérents inertes. Les matières hétérogènes sont dosées par les pro- cédés ordinaires de l'analyse; les incuits et les surcuits le seront par la méthode qui fait l'objet de cette Note. » Soit donc un plâtre de Paris formé des éléments SiO-, CaO, MgO, Fe^O^H- Al'O', mélangés à SO'Ca, 2H'- O (iiicuits), SO*Ca, /; H-0(/i < 2 ) (matière active), SO'Ca (surcuits). » Pour la simplicité, j'appelle dans les équations suivantes : Matière active, le corps SO*Ca, «H^O ca])able de faire prise avec l'eau; H^O l'eau qui se combine avec SOMJa, «H'-O pour reconstituer le gypse; 11 = 0 l'eau (2H-O) (les incuits; S la somme des divers éléments SiO-, CaO .... — avec la partie so- lide SO*Ca des incuits, plus SO'Ca des surcuits. » Porphyriser au mortier d'agate le plâtre à analyser, puis le porter à l'éluve à 60° pendant deux heures. Le laisser ensuite refroidir dans le dessiccateur. » Quand il est froid, en mettre environ Ss"' dans une capsule de porcelaine ou de platine. Le poids de réchantillon prélevé est donné par les équations : (i) Tare =; capsule -H P, (2) Tare = capsule -H échaulillon -t- P', d'où Echantillon = P — P'. ( 93 1 ) If » Dans l'équation (2), mettons H^O en vedette et écrivons-la (3) Tare = capsule + (S0»Ca,^iH20) -|_S + iÏÏo"+ P'. » Cela posé, après la pesée (2) je mets clans la capsule un excès d'eau : la matière s'hjdrate pour reformer la molécule de gypse. » Mettre alors la capsule et son contenu à l'étuve à 60°, et évaporer à sçc jusqu'à poids constant. Laisser refroidir dans le dessiccateur, et reporter à la balance. On a (4) Tare = capsule + [(SO'Ca, « 11= O) + ÏÏÏÔ] + S + H^"-t- p. » De (3) et (4) je tire : H*0 = P' — /j = A, quantité d'eau qui s'est combinée à la matière active. » Celte valeur A est suffisante pour déterminer la résistance du plâtre considéré, directement proportionnelle à la matière active. Il est néanmoins intéressant de pousser plus loin l'investigation et, industriellement, de rechercher les incuits et les surcuits qui se sont formés dans la fabrication. » Comme il est impossible de connaître les divers degrés de déshydratation primi- tive de toutes les molécules de la matière active, considérons que celle-ci est formée de particules de gypse à des états de déshydratation tels que n dans SO*Ga, /tH'O ait toutes les valeurs comprises entre o et 2, de telle sorte que, consécutivement, nous puissions envisager cette matière active comme constituée par une somme de molé- cules dont la valeur moyenne serait SO'Ca, iH-0. » Dans cette hypothèse, la matièi'e active sera flmuiée j>ar la relation X SO'C^ulPO ,, , _,. ri. ix" \J » Dosage des incuits. — Après (4) je fais la perte au rouge, ce qui me donne (5) Tare = capsule -+- (SO*Ca de mat. act.) H- S + p' . » Des équations (4) et ( j), je lire (/iir-^0)4-H-O +H20 =p'-~p, et pour d'où H^O =p' — p — il\-0 =p' — p — 2A = B. Les incuits sont donnés alors par y_ SO^Ca.aH^O B ~ aH^O ' d'où JK=4,8B. - ( 952 ) » Dosage des surcuits. — Soient a, SO' correspondant à x; b, SO' correspondant à y; Q, SO' total dosé sur l'échantillon. » La quantité de SO' correspondant aux surcuits sera 9- = Q-(«+6), et les surcuits seront donnés par z___ SO'Cn d'où Z= 1,79. n ZOOLOGIE. — Perméabilité de la paroi extérieure de l'Invertébré marin, non seulement à l'eau, m,ais encore aux sels (') Note de M. R. Quinton, présentée par M. Edmond Perrier. « 1. La paroi extérieure de l'Invertébré marin est perméable, non seulement à l'eau, mais encore aux sels. )) 2. I/Invertébré marin élevé, fermé anatomiquement an milieu exté- rieur, lui est donc osmotiquement ouvert. Par osmose, au point de vue minéral, son milieu intérieur est le milieu marin lui-même, ce dont témoigne, par ailleurs, l'analyse chimique directe. L'Invertébré marin élevé reste donc piiysiologiquement ce qu'est anatomiquement l'Invertébré marin inférieur (Spongiaire, Cœlentéré) : une colonie de cellules marines. » I. — La perméabilité à l'eau de la paroi extérieure de l'Invertébré marin résulte d'expériences précédentes (voir dernière séance, p. QoS). Une dernière question se pose. Cette paroi est-elle en même temps per- méable aux sels? Trois séries d'expériences sont instituées, afin d'en dé- cider. 1) Première série d'expériences. — On verse dans un cristallisoir un volume connu d'eau de mer diluée ou concentrée, dont le litre en chlorures est connu. En mulliplianl le volume par le titre, on a la quantité de chlorures totale contenue dans le cristal- lisoir. Le poids du cristallisoir, avec son eau, est soigneusement déterminé. L'expé- rience consistera : 1° à placer dans celte eau un animal {Aplysia punctata), préala- (') Travail de la Station zoologique d'Arcachon. ( 953 ) blemenl rincé dans une eau de même composition, puis égoutté; 2° à déterminer dans la suite, par des pesées (l'animal étant soulevé pour un moment au-dessus de son milieu), la quantité d'eau gagnée ou perdue par le crislallisoir ; 3" à déterminer au même instant le nouveau titre en chlorures de cette eau. En multipliant le nouveau volume j)ar le nouveau titre, on aura encore la quantité totale de cliluiures contenue, à cet instant, dans le cristallisoir, et, par comparaison avec les chlorures initiaux, la preuve du passage ou de la rétention des sels. Le Tableau qui suit ré^ume cette série d'expériences. Le passage des sels est abondamment démontré. G;iin ou perte (-t- ou — ) subis pjir le crislallisoir. Eau. Chlorurc>. ce gr » » — 60 — 0,835 »> « H-lf) — 2,720 » » — 70 -l-2,7:->8 » » —52 —0,47'' -7. -0,484 —71,5 — o,45i) >i )> — 14 +o,>27 — 34 -+-0,208 — 3i -t-o,28> — 38 -HO, S'il — 4i,5 -^o,3l(i —43 -1-0,34;) — 45 -t-Oi457 » Deuxième SÉniE. — Cette série d'expériences tend, en évitant le passage de l'eau, à observer uniquement le passage des sels. Dans ce but, deux parties d'eau de mer sont d'abord additionnées d'une partie d'eau douce, puis d'une quantité suffisante de sul- fate de magnésium pour élever de nouveau le mélange à l'isotonie de l'eau de mer pri- mitive. On possède ainsi un liquide à peu près isotonique à l'Invertébré marin qui y sera mis en expérience, par conséquent sans pouvoir hjdrophile sur lui, mais dans lequel le litre en chlorures aura été abaissé, de 328'', à 21e'" pour 1000. L'expérimenta- tion devra établir si, dans ce milieu où l'échange d'eau se trouvera à peu près réduit à néant, les chlorures tendront à s'équilibrer, c'est-à-dire à passer du milieu intérieur de l'animal, normalement chloruré, au milieu extérieur déchloruré. » Expériences. — Onze Carcinus mœnas de même origine. Trois témoins immé- diats, dont l'hémolymphe donne en chlorures : 3os'',9, 3ie'', 3i8'',3 pour 1000. Six autres placés dans : eau de mer, 666; eau douce, 333; sulfate de magnésium (pesé humide), loos'. Chlorures de ce mélange : 2i8"', 17; point de congélation : — 2°,o4 (l'eau de mer congelant aux environs de — 2°). Les deux derniers Carcinus sont main- tenus comme témoins dans les conditions des six précédents, mais dans l'eau de mer primitive. Après dix-huit heures d'expérience, les deux Carcinus témoins ont perdu Titre Numéro FoEds Temps, Volume (le i eau ou clilorures Chlorures de de l'expérience du pour lODo totaux rexpérictice. rAplysic. (léLulant à o'. «rlslallisoir. (le cette eau. i Volume X Titre i. UT ce er sr 1 393 0^0™ 200 24,. 6,025 )> ■ SI- 190 27,34 5, -9 11 3o4 o''o° 200 4> I2,500 " Si-So- 266 3R,77 9 '7*0 III 673 o''o" 1000 21,3 21,3 » lO»' 93 0 25,74 23,938 IV 28S o''o°' 280 ■'",94 5,863 » l" 338 23,63 5,387 n 3*^ 3og 35,74 5,379 t> 4" 308, 5 25,92 5,4o4 V 3o3 0h(jm 35o 30,33 5,057 » o''i8" 236 2 ',97 5,i84 » o''4o'° 226 23,3 5 , 265 » ,h,/jo 219 24,38 5.339 » 2''l4" 212 35,56 5,4.8 » S",,» 208,5 ^5,77 5,373 » 4''i5" 307 36,12 5,4o6 » II'- 207 2G,64 5,5i4 i 954 ) ■jL de leur poids; les six autres, -^. Si cette différence dans la perte de poids répond à une perle d'eau, et si les sels ont été retenus, la perte d'eau n'a pu que concentrer le milieu intérieur du groupe des six Carcinus. Or l'analyse donne : chlorures des deux Carcinus témoins, Sos^jô, 3o8'',8 pour 1000, c'est-à-dire maintien à peu près intégral des chlorures primitifs; chlorures des six Carcmwi placés dans le mélange déchloruré : 258"', 7, 26s'', 8, 278'", I, 278% 2, 27e"', 3, 27s"', 8. — Résultats identiques sur d'autres séries de Carcinus et de Siponcles. s Les chlorures passent donc nettement du milieu intérieur de l'animal, normale- ment chloruré, au milieu extérieur déchloruré. » Troisième série. — L'expérience consiste, dans cette série, à ajouter au milieu extérieur un sel très faiblement représenté dans le milieu intérieur, et à y observer son passage s'il a lieu. Le sel choisi ici est le phosphate de sodium. L'observation porte sur l'acide phosphorique. (Détermination par l'acétate d'urane, l'acétate acétique de soude et le ferrocyanure). » Expériences. — Aplysias normales, liquide ccelomique, teneur en acide phospho- rique : oS'',025, oS"', 027 pour 1000. )) L'addition de phosphate de sodium à l'eau de mer détermine un précipité blanc abondant dont on se débarrasse par filtrage. Le liquide filtré est phosphalique. » Exp. I, II, m. — Trois eaux de mer, différemment diluées et pliosphatées : chlorures respectifs : 288"', 9, 268'', 84 208"', 3 pour 1000; acide phosphorique : 18'', 26, 16'', 5, 48'', 56 pour 1000. Trois Aplysias, après huit, six, deux heures de séjour dans ces différents milieux, liquide ccelomique : chlorures respectifs, 288'', 38, 28s'', Sg, 268', 43; acide phosphorique : o8'',34, 08', 33, 08'', 878 pour 1000. Les phosphates passent donc. » Les expériences de ces trois séries concordent toutes. La paroi exté- rieure de l'Invertébré marin est perméable non seulement à l'eau, mais encore aux sels. Elle est donc, dans toute l'acception du mot, une mem- brane dyalisante. » IL — L'osmose établit donc, au point de vue minéral, une communica- tion remarquable entre le milieu intérieur de l'Invertébré marin et le milieu extérieur. L'analyse chimique directe confirme cette conclusion. Gentil (in Gorup-Besanez, C/iim. phys., 1880, chiffres corrigés sur l'édition allemande), pour le milieu intérieur du Liinule, Mourson et Schlagden- haufen (Comptes rendus, 1882), pour celui de l'Oursin, donnent des com- positions minérales à peu près identiques à celle de l'eau de mer. Le milieu intérieur de l'Invertébré marin élevé reste donc physiologiquement ce qu'est analomiquement celui de l'Invertébré marin inférieur (Spon- giaire, Cœlentéré) : le milieu marin lui-même. » Comme les Invertébrés marins constituent à eux seuls la partie de beaucoup la plus importante du règne animal, il en résulte déjà, en dehors ( 955 ) de toule théorie (voir Quinton, Soc. de BioL, 1897-1899), que : « à l'étatde nature, le plus grand nombre des organismes animaux a pour milieu inté- rieur, au point de vue minéral, le milieu marin lui-même ». PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Un venin volatil : sécrétion cutanée du luUis terrestris. Note de M. C. Phisalix, présenlée par M. Edmond Peirier. « L'étude histologique des glandes cutanées des Myriapodes a fait l'objet de nombreux travaux, et tout récemment M. O. Duboscq (') a donné une description très documentée des glandes ventrales du C/iaete- chelyne vesuviana. Il considère ces glandes ventrales comme étant homo- dynames de la glande venimeuse des forcipules; il leur attribue un rôle défensif. C'est tout ce que nous savons sur ia physiologie de ces glandes cutanées. On n'est pas plus avancé en ce qui concerne la sécrétion cutanée des autres Myriapodes et, en particulier, celle du /a/a* terrestris. » Quand on saisit ce dernier entre les doigts, il se roule immédiatement suivant sa face ventrale, et il laisse échap|)er par les orifices glandulaires (^foramina repugnatoria^ un liquide jaune qui imprègne la peau et dont l'odeur forte et piquante persiste plusieurs heures. Cette sécrétion se des- sèche rapidement à l'air, mais si l'on met l'animal dans l'eau, elle y diffuse aussitôt et la colore en jaune. » Ayant eu l'heureuse fortune de pouvoir récolter quelques centaines de Iules, j'en ai profité pour préparer une solution de leur venin, et en étudier les propriétés physiologiques. » Une centaine de Iules ont été excités et le venin recueilli dans 25" d'eau distillée. Le liquide, ainsi obtenu, sert immédiatement pour les expé- riences suivantes : » Expérience 1. — Le 4 septembre à 8'', j'inocule i'^'^ de la solution dans la cuisse droite d'un cobaye de 420s''. Il ressent immédiatement une douleur très vive; il se sauve en criant et en tenant la patte soulevée, puis il reste immobile dans un coin. Il survient du gonflement, la douleur se calme et, à g"", i'animul ne parait plus malade. A g'^aS™, j'inocule de nouveau !'='', 5 au même point. La douleur est aussi vive qu'au début; pendant vingt minutes il se plaint, mais aucun symptôme général ne se mani- feste. Le gonflement s'accentue; le 5 au matin, il y a de l'œdème du ventre, et il se forme une petite eschare au point d'inoculation. » Pas d'accidents généraux. Guérison. (') Recherches sur les Chilopodes. Thèse de Paris, 1899. C. R., 1900, 2» Semestre. (T. CXXXI, N° 23.) 125 ( 956) » Si le venin inoculé sous la peau esl peu actif, il n'en est pas de même quand on l'introduit dans le péritoine. )) Expérience H. — Le 4 septembre, à 9''2o°, j'inocule, dans la cavité péritonéale d'un cobave de l\^oi', i" de la solution de venin. L'animal éprouve une grande douleur, il reste affaissé pendant cinq minutes, immobile, le poil hérissé, puis il revient à lui, mais il a perdu toute vivacité. C'est à peine s'il fait quelques pas quand on l'excite. Le ventre est dur et l'on observe quelques hoquets. A ii^So™, il semble aller un peu mieux. Je lui inocule de nouveau i" de la solution dans l'abdomen. Immédiatement après, douleur vive, hoquets, efforts de vomissement. Respiration un peu stertoreuse. Le 5 septembre au malin, l'animal est très affaissé, il reste immobile, le poil hérissé et se refroidit. L'état va en s'aggravanl et, l'après-midi, il a du frisson. A G^, il est à l'agonie. Mort à lo''. )> Autopsie. — Péritonite généralisée : épanchement séro-sanguinolent abondant. Piqueté hémorragique sur l'estomac, l'intestin grêle, l'épiploon, fausses membranes grisâtres à la surface du foie. )) Me trouvant loin du laboratoire, dans les montagnes du Jura, je n'ai pu aller plus avant dans l'étude de ce venin, que j'ai reprise un mois plus tard. C'est la même solution qui m'a servi. Elle avait fortement brimi, mais elle avait conservé son odeur piquante. La virulence n'a pas diminué, comme le montre l'expérience suivante. >> Expérience III. —Le 9 octobre, à 11'' lo"", j'inocule, dans l'abdomen d'un cobaye de 45oS"", I", 5 de la solution de venin du lulits lerrestris conservée depuis un mois. Les symptômes ont été les mêmes que dans l'expérience II, la température s'est pro- gressivement abaissée, comme le montre le Tableau suivant : Au début, on observe des hoquets avec efforts de vomissement. Puis, au fur et à mesure que la température diminue, les symptômes s'aggravent : l'animal reste immobile, le poil hérissé; il marche dif- ficilement, le train de derrière oscille. L'adynamie s'accentue de plus en plus ; à 6^ il esl affaissé sur le ventre et la tête repose sur le sol. La respiration reste intacte : 160 par minute. Le 10 au matin, on le trouve mort. L'autopsie montre les mêmes lésions que dans l'expérience II. » Ce venin, qui détermine des lésions mortelles dans le péritoine, ne produit pas d'accidents graves quand on l'inocule, à la dose de deux centi- mètres cubes, dans la veine jugulaire d'un cobaye. Cependant, il ne reste pas sans effet. » Tout d'abord, il se fait par la piqûre de la veine une hémorragie qu'il est diffi- cile d'arrêter. Comme le sang n'est pas incoagulable, elle est très probablement due à une action vaso-dilatatrice. L'animal perd de sa vivacité; il reste immobile; il est agile Température. 10 b m . 5o. 39. !5 I 1 .3o. 37. ,8 12 37. , I I .45. 33, ,2 3 .20. 3l; <1 6 .3o 29: ,2 (9^7 ) par un frissonnement d'abord continu, puis intermittent, qui dure plusieurs heures. Après l'inoculation, il y a eu abaissement de température de i°,8, mais il doit être attribué, au moins en partie, aux troubles occasionnés par l'opération; quarante-cinq minutes après qu'il a été détaché, le cobaye est revenu à sa température initiale. En même temps que le frisson, l'adynamie s'est accentuée : l'animal est affaissé sur le ventre et, de temps en temps, laisse tomber sa tète sur le sol. La respiration n'est pas troublée : 120 à i^o mouvements par minute. Au bout de trois heures, ces symptômes ont presque complètement disparu. )) Inoculé dans l'abdomen d'une grenouille, à la dose d'un tiers de centimètre cube, le venin du lulus terrestris détermine une parésie des mouvements, augmentée par la fatigue, mais qui ne persiste pas très longtemps. )) Chauffée à l'ébullition à l'air libre, la solution de venin émet des vapeurs fortement odorantes qui se condensent en gouttelettes jaunâtres à la partie supérieure du tube et perd une grande partie de ses propriétés toxiques. L'atténuation est d'autant plus grande que le chauffage a été plus longtemps prolongé, mais il conserve encore, même après six heures d'ébul- lition, une certaine toxicité, qui se manifeste pendant quelques heures chez le cobaye, par un abaissement notable de la température (2°). » Si la solution de venin est chauffée dans une pipette close, elle n'est pas atténuée par l'ébullition. Si l'on inocule dans l'abdomen de deux cobayes de même poids la même dose de venin (2", 20) chauffée à l'ébullition pendant vingt-cinq minutes, à l'air libre dans le premier cas, en pipette close dans le second, le premier cobaye survit (abaissement de la tempé- rature, 3°); le second cobaye, au contraire, meurt en vingt-quatre heures avec les symptômes et les lésions caractéristiques. » Pour affaiblir sensiblement le venin chauffé en tubes clos, il faut le porter à la température de 120° pendant vingt minutes, et encore dans ce cas il produit des troubles qui se traduisent par un abaissement de 3° dans la température du corps. » Les cobayes qui ont résisté à l'inoculation de venin sont-ils vaccinés? Dans cet ordre d'idées, je n'ai fait qu'une expérience : un cobaye qui avait reçu dans l'abdomen du venin chauffé fut éprouvé au bout de huit jours; il mourut avec les symptômes et les lésions caractéristiques. » De l'ensemble des expériences exposées dans celte Note on est amené a conclure que le principe actif du venin du lulus terrestris n'est pas une substance albuminoïde et qu'en outre il est volatil. Il devenait intéressant de déterminer la nature exacte de ce principe :^c'est ce qui fera l'objet d'une prochaine Note. » (958) ZOOLOGIE. — Les grands Acridiens migrateurs de l'ancien et du nouveau monde, du genre Scliistocerca, et leurs changements de coloration suwant les âges et les saisons ; rôle physiologique des pigments. Note de M. J. Kuxckel d'Hercclais, présentée par M. Edmond Perrier. « En Algérie, lors des grandes invasions de Sauterelles, nous avons en- trepris sur le Criquet pèlerin (5cA. peregrina, Oliv.) des études qui nous ont conduit à des déd uclions biologiques et physiologiques intéressantes ( ' ) ; il était à présumer que des recherches poursuivies sur l'espèce congénère de l'Amérique du Sud, Aésyi^née jusqu'à ce jour par le nom de Criquet du Parana (Sch. paranensis Burmeister), nous mettraient en possession de faits venant à l'appui de ces déductions. S'il était constaté, par exemple, que l'espèce américaine présentait, au cours de son existence, des change- ments de coloration analogues à ceux de l'espèce de l'ancien monde, il devait en ressortir des conclusions plus générales; nos recherches, en modi6anl les idées reçues, nous ont donné des résultats inattendus. » Depuis les travaux du docteur Weyenbergh (1873), de P. -A. Conil (1881), ou sait qu.e l'espèce, hôte de la République Argentine, offre des colorations diverses, caracté- risant des variétés : l'une à teinte rouge, trouvée dans la province de la Hioja, consi- dérée comme locale, reçut le nom de riojana; la seconde à teinte grise, regardée comme propre à l'arrière-saison, fut appelée autumnalis. Conil décrit ces prétendues variétés en faisant remarquer « que la presque totalité des Acridiens des nuées qui ont passé sur la ville de Cordoba, à la fin de l'été, étaient tantôt café, tantôt rouge, et d'autrefois gris », et « qu'il ne peut se figurer que la température ou l'état avancé de la saison produisent des variations dans la coloration des Acridiens ». S'il dénie l'in- fluence des saisons sur les teintes que revêtent les Schistocerca paranensis, il ne soupçonne pas non plus que la coloration des pigments se modifie avec l'âge. » Seules, les observations faites sur le vif et dans les contrées envahies pouvaient fournir des données sur les conditions déterminant la variabilité des Schistocerca de l'Amérique du Sud ; une occasion inespérée se présenta qui me permit d'entreprendre, dans les meilleures conditions, des re- cherches à ce sujet. Détaché par le Gouvernement français auprès du Gou- vernement argentin pour prendre la direction du service entomologique nouvellement créé, en vue surtout de rechercher les moyens de combattre (') J. KiJNCKEL d'Herculais, Le Criquet pèlerin (Schistocerca peregrina Oliv.) et ses changements de coloration; rôle des pigments dans les phénomènes d^histolyse et d'histogenèse qui accompagnent la métamorphose {Comptes rendus, t. CXIV, p. 240; 1892). ( 9^9 les invasions de sauterelles (loi du 7 août 1887), je me trouvai bientôt en situation d'observer les Acridiens aux différentes saisons de l'année, d'abord dans les provinces du nord-est de la République Argentine, puis dans celle du nord-ouest ('); je pouvais ainsi étudier sur place les géné- rations successives d'Acridiens. D'autre part, je recevais de tous les terri- toires envahis des envois d'insectes adultes, d'œufs, de jetuies, ce qui me donnait le moyen d'organiser, dans le champ d'expérience de Palermo, annexé à mon laboratoire, des éducations multiples, soit à l'air libre dans de vastes cages, soit en serre dans des compartiments indépendants. » Les investigations faites au cours de mes voyages, les études entre- prises sur les insectes élevés en captivité nous amènent à ces conclusions. Les bandes de Schistocerca qui hivernent dans les provinces septentrionales de la République Argentine, dans le Chaco paraguayen et même plus au nord, sont d'une belle teinte rouge carminée qui va se dégradant sur les élytres et les ailes; à cette époque les Acridiens se déplacent peu; ils volètent seulement par les belles journées ensoleillées ; lorsqu'il fait mau- vais temps, ils restent enfouis dans les touffes des hautes graminées. Au printemps, les teintes rouges s'affaiblissent pour faire place à des tons brique, les élytres et les ailes conservent à la base des teintes rosées (var. riojanaàe Weyenbergh) ; les insectes commencent à descendre vers le Sud ; c'est le moment où des vols puissants font leur apparition dans le nord des provinces de Corrientes, de Santa-Fé, d'Enlre-Rios; le pigment rouge dis- paraissant, ils prennent une teinte café, puis une teinte jaunâtre plus accusée chez les mâles, sans revêtir la vive coloration jaune citron de leurs congé- nères de l'ancien monde (^Sch. peregrina); les femelles restent d'un jaune terreux avec le plastron et l'abdomen d'un gris ardoisé terne. Telle est la livrée qu'ils ont au printemps, époque où ils s'accouplent; les vols s'avan- cent plus bas vers le Sud (région sud des provinces précitées : l'Uruguav, prov. de Buenos-Aires), échelonnant leurs pontes sur tout leur parcours. » Il est acquis maintenant que, chez les Schistocerca de l'ancien comme du nouveau monde, la coloration rouge caractérise la livrée d'hibernation, que la coloration jaune caractérise la livrée de noce et celle de la ponte. » Les jeunes Schistocerca américains, à la naissance et après la première mue, sont verdàtres; à la fin du 1"' stade, aux a""", 3"* et 4'"* stade, ils (*) Pendant l'hiver : fin juin 1898, province de Sanla-Fé; septembre, prov. de Cor- rientes, Chaco, République du Paraguay. Au prinlenips : octobre, prov. d'Enlre-Rios, de Santa-Fé. Au cours de l'été : novembre et décembre 1898, janvier 1899, prov. de Buenos-Aires. A l'automne : mai 1900, prov. de la Rioja, de Catamarca, de Tucuman. ( 96o ) prennent une teinte jaunâtre sur laquelle se détachent les maculalures noires; aux 5™* et 6™^ stade, ils sont franchement jaunes, alors que la tête et les pattes deviennent d'un rouge brunâtre; sur le corselet, de larges taches latérales et une bande médiane, sur les étuis des ailes, sur les cuisses, sur l'abdomen, des maculatures se détachent en noir. Arrivés au terme de leur accroissement, la métamorphose approchant, la coloration jaune fait place à une coloration rosée; la métamorphose accomplie, l'insecte adulte conserve une teinte rosée sur laquelle tranchent les bandes du corselet et les taches des cuisses postérieures, passant peu à peu du grisâtre au noir foncé; les maculatures brunes des élytres et de l'abdomen n'apparaissent qu'en dernier lieu. Chose digne de remarque, à l'état libre comme en cap- tivité, la livrée des jeunes Acridiens n'est pas toujours conforme au type; il n'est pas rare de rencontrer des individus dont la coloration varie du vert tendre au vert foncé, du jaune clair au jaune citron, d'autres qui pré- sentent toutes les nuances comprises entre le gris rosé et le gris foncé: chez ceux-ci comme chez ceux-là, les maculatures s'effacent ou sont rem- placées par un léger pointillé ou s'accusent de plus en plus pour arriver au noir profond. Quelle que soit la teinte du pigment, si elle se manifeste encore dans les premières phases de la métamorphose, elle fait place, lorsque les élytres et les ailes sont développées, à la teinte rosée caracté- ristique. » hes Schistocerca dits paranensis adultes, appartenant à cette nouvelle génération, ne revêtent pas, en prenant de l'âge, la couleur rouge car- minée originelle de leurs parents; ils prennent une teinte grisâtre (variété autumnalis de Conil), et bientôt la teinte jaunâtre qui indique qu'ils sont prêts à s'accoupler. Ils ne demeurent pas sur le territoire où ils se sont développés; ils remontent vers le nord-nord-ouest (février et mars), et c'est dans les vastes régions boisées, véritables déserts habillés, des pro- vinces de Santiago de l'Estero, de la Rioja, de Catamarca, qu'ils vont donner naissance à une seconde génération dont les individus ailés qui en seront le dernier terme, obligés de passer la morte-saison dans les pro- vinces septentrionales de la République Argentine, et même plus au nord, prendront la coloration rouge carminée, qui est la livrée d'hivernage. » Ces observations démontrent que la matière pigmentaire affecte des colorations diverses et se montre sous la forme de zoonérythrine de Méréj- kowski, en jouissant des mêmes propriétés; c'est sous cette forme qu'elle est rejetée lors de la métamorphose, son rôle accompli, et qu'elle s'emma- gasine, chez Les indivitius hibernants, à titre de réserve physiologique. » ( 96' ) PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la maladie des Œillets produite parle Fusa- rinm Diaiilhi Prill. et Delac. Note de M. G. Delacroix, présentée par M. Prillieux. « Des recherches antérieures ( ' ) ont permis d'attribuer la grave maladie qui sévit à Antibessur les OEillets à un ascomycète imparfait, que M. Pril- lieux et moi-même avons appelé Fusarium Dianthi nov. sp. et auquel nous avons décrit des chlamydospores. » J'ai pu, cette année, compléter ces données biologiques et apporter quelques faits nouveaux au sujet du traitement de la maladie. » Les chlamydospores, le plus souvent isolées à l'extrémité de ramifications latérales, courtes et grêles, sont quelquefois sessiles sur le filament ou même placées sur son trajet. A maturité, la surface de la chlamydospore est lisse ou munie de quelques aspé- rités mousses; la couleur est souvent hyaline, mais peut devenir, chez les chlamydo- spores âgées, brun jaunâtre clair. Dans des cultures exposées an froid de l'hiver, j'ai vu apparaître sur un certain nombre de filaments mycéliens et sur leur trajet même des chlamydospores allongées de 3o à 35 |j. x iSjji, avec 3 ou 4 cloisons transversales, à paroi légèrement colorée et lisse. » La germination des chlamydospores ne se produit qu'après une période de repos. Les chlamydospores issues de la germination de conidies Fusarium n'ont pu se déve- lopper qu'à partir de cinquante jours après leur apparition. » En chambre humide, dans l'eau distillée et à la température de 22°C., les chlamy- dospores commencent à germer vers la seizième heure après l'ensemencement. Elles produisent un, ou parfois deux filaments, perforant l'exospore et sortant au dehors tapissés par l'endospore ; les filaments germinatifs qui peuvent s'anastomoser avec leurs voisins produisent des conidies du type Cylindrophora, et quelques jours plus tard des chlamydospores peu nombreuses. Très rarement la chlamydospore produit en ger- mant une spore secondaire arrondie, hyaline, à paroi mince, de g ou \o\>. de diamètre, dont je n'ai pu suivre le développement. Ensemencées dans les milieux nutritifs, les chlamydospores se comportent comme les conidies Fusarium, reproduisant le même mycélium avec toutes ses fructifications. » La durée de survie des chlamydospores ne paraît pas dépasser un an. Dans une culture sur pomme de terre datant de onze mois, la minorité seulement des chlamy- dospores germaient. » J'ai pu mettre en évidence la présence des chlamydospores dans un (') L. Mangin, Comptes rendus, 6 nov. 1899; L. Mangin, Société de Biologie, 17 mars 1900. — Prillieux et Delacroix, Comptes rendus, i3 nov. 1899. — G. Dela- croix, Conférence faite à Antibes {Progrès agricole, iB février 1900). ( 9^2 ) sol où des œillets malades avaient pourri. Ce fait montre que ce sont les chiamydospores qui amènent la persistance de la maladie par l'intermé- diaire du sol. Le bouturage d'œillets malades, qui donne naissance à des œillets de même atteints par le parasite (Mangin), et cette infection pro- gressive du sol ont ainsi amené dans la région d'Antibes l'extension con- sidérable que la maladie a prise en quelques années. » La culture sous verre semble faciliter l'infection, peut-être par pro- duction d'un certain degré d'étiolement qui diminue l'incrustation des membranes. Les variétés cultivées à l'air libre sont les moins vulnérables; mais il ne semble pas qu'il y en ait de réfractaires même parmi les plus rus- tiques. » L'infection se fait par des plaies. D'après M. Mangin, lesanguilluleset acariens joueraient à ce point de vue un rôle important ( ' ). » Mes expériences m'ont démontré que, dans un sol contaminé, le nombre des boutures qui s'infectent peut atteindre un chiffre important. Sur 20 boutures ainsi faites, 12 ont pris racine, et parmi elles 5 pieds d'œillets furent atteints de la maladie. La proportion d'œillets racines qui s'infectent dans un sol contaminé est beaucoup moindre. » Le traitement à opposer à la maladie est purement prophylactique. Il comporte : 1" la destruction du reste des œillets malades, avant l' apparition des conidies, par incinération avec écobuage des mottes de terre adhé- rentes; 2° un assolement au moins triennal pour les terres à œillets; 3° l'emploi de boutures provenant de régions indemnes du parasite. » L'assolement n'est pas toujours possible, pour les petites exploitations en particulier. Comme palliatif et seulement à titre provisoire, la désinfec- tion du sol s'impose surtout pour les sols destinés au bouturage des œillets. La désinfection sera opérée sur le sol nu avec des substances s'éliminant ou se décomposant dans le sol en produits inoffensifs. Le sulfure de car- bone, l'aldéhyde formique et, dans des cas plus rares, le sulfate de fer sont les substances qui conviennent le mieux. » Le sulfure de carbone en vapeurs à saturation dans l'air à iS" tue les conidies de Fiisarium Dianthi en moins de sept heures. A. la douzième heure, toutes les chlamvdospores sont détruites. Les germinations sont plus sensibles; elles n'exigent pas les vapeurs à leur tension maxima. Le sulfure de carbone sera appliqué en deux fois et à la dose de 240^'' par mètre carré. (') Société de Biologie, 17 mars 1900. ( 963 ) » Le sulfate de fer ne peut être utilisé que dans des sols à peu près dépourvus de calcaire; sinon il est décomposé trop rapidement pour que son action sur les chlamydospores se produise. » Le sulfure de carbone convient mal aux terres fortement argileuses, où il se dilTuse difficilement. C'est dans les cas oii les deux substances en question sont inapplicables que l'aldéhyde formique sera utilisé ; il convient d'ailleurs à tous les sols. » L'aldéhyde formique en vapeurs tue les chlamydospores en une heure; ces organes ne germent pas dans des solutions de formol du commerce (4o pour loo d'aldéhyde formique) diluées au -j—. Pour la désinfection du sol, une solution à j^ et à la dose de lo''' ou 12''* par métré carré sera suffisante, appliquée en deux ou trois fois. » La solution hydro-alcoolique de naphtol p à -^ préconisée par M. Mangin est insuffisante. Les chlamydospores y germent presque aussi vite que dans l'eau. » GÉOLOGIE. — Sur la production simultanée de deux sels azotés dans le cratère du Vésuve. Note de M. ll.-V. ALiTTEucci, présentée par M. de Lappa- rent. « La période éruptive inaugurée au Vésuve le 3 juillet 189.5, et dont j'ai antérieurement entretenu l'Académie, s'était poursuivie avec des ca- ractères constants durant cinquante mois, lorsque, le i''' septembre 189g, la lave cessa de couler par la fissure latérale. » A partir de ce jour, le cratère, alors profond de 200"°, commença à se combler de nouveau. Le 24 avril 1900, il n'avait plus que 80" et abritait un magma plus basique en même temps que plus riche en produits aéri- formes. De ce jour date le début d'une période de violente activité, qui a duré un mois entier. Il ne s'est fait aucune émission de lave, mais les ex- plosions dans le cratère ont été extrêmement fortes, spécialement du 4 mai au i4 mai, avec un maximum dans la journée du 9 mai. Le bruit des explosions était tel, qu'il a été distinctement perçu dans toute la Cam- pania Felice, » Le cratère s'est élargi de 4" à 5™. Il mesurait à la fin i64" dans la direction du Nord-Est et 180'" dans celle de l'Est à l'Ouest; sa circonférence était de 540"". C. R., 1900, 2' Semestre. (T. GXXXI, N" 23.) 126 ( 964 ) » Il y a eu une forte production de flammes dues, pour la majeure partie, à l'hydrogène sulfuré et aux vapeurs de soufre. » La plus grande hauteur atteinte par les bombes et les scories a été de 537" à partir du fond du cratère. » Le plus gros de tous les blocs, lancé le 9 mai, mesurait environ 12^'^'^, avec uu poids approximatif de 3o tonnes. Ce bloc a employé environ dix-sept secondes pour parcourir sa trajectoire entière, tombant sur le sol avec une vitesse d'au plus 80™ par seconde. La force vive des vapeurs qui l'ont projeté peut être évaluée à 45599035''»'", soit 607995 chevaux- vapeur. )) La quantité de matériaux solides rejetés par le cratère, pendant toute la durée de la période explosive d'avril à mai, a été d'environ un demi- million de mètres cubes. Ces projections ont accru de 10™ l'altitude du Vésuve, dont le point le plus haut, qui auparavant était à 1293"" au-dessus du niveau de la mer, est actuellement à 1303"". » Je me suis tenu sur le Vésuve pendant trois jours consécutifs, du 11 au i3 mai. Le i3, dans la matinée, on remarquait seulement une violente émission de vapeurs; mais vers midi les explosions recommencèrent et devinrent bientôt d'une intensité extraordinaire. Du bord du cratère j'en suivais parf.iitement le mécanisme, lorsque je fus surpris par une explosion formidable qui fit pleuvoir autour de moi des myriades de blocs et de scories incandescentes auxquels je n'échappai que par miracle. Parmi les phénomènes les plus importants, j'ai noté l'incandescence complète du cratère et la multitude des bombes explosives qui éclataient en l'air pen- dant leur course. C'était un spectacle merveilleux ( '). » C'est alors que je vis tomber autour de moi des lapilli revêtus de sel ammoniac et des scories que recouvrait une patine luisante, d'aspect mé- tallique, formée d'azoture de fer. » On sait qu'à la suite des expériences de Henri Sainte-Claire Deville, M. O. Silvestri, en vue de contrôler leur application à la théorie du volca- nisme, et notamment de déterminer le rôle qu'y peuvent jouer les disso- ciations chimiques, avait entrepris dès 1870, sur les laves de l'Etna, des ( ' ) Le Bolletlino délia Società sismologica italiana publiera sous peu un Rapport plus complet que j'ai rédigé sur cette importante période explosive, et qui sera accom- pagné de photographies que j'ai réussi à sauver en même temps que ma propre exis- tence. ( 9fi-^ ) observations qui l'ont conduit à des résultats très satisfaisants sur la genèse de certains composés azotés des volcans. » Ainsi, en faisant passer un courant d'acide chlorhydrique sur des silicates ferrifères réchauffés, Silvestri obtenait de l'eau, de la silice libre et des chlorures de fer. En réchauffant ces chlorures dans un courant d'ammoniaque, outre l'hydrogène et le chlorure ammonique, il se faisait de l'acide chlorhydrique et de l'azoture de fer. Enfin, en faisant réagir ensemble, sur la lave réchauffée, l'acide chlorhydrique et l'ammoniaque (ou le chlorure ammonique), on obtenait de l'hydrogène pur, de l'acide chlorhydrique et de l'azoture de fer, avec séparation de sel ammoniac. » Sans méconnaître la grande différence qui sépare les opérations de la nature de celles de nos laboratoires, puisqu'il m'a été donné de con- stater un véritable isochronisme pour la production du chlorure ammo- nique et de l'azoture de fer dans le cratère du Vésuve, je me crois fondé, d'après les résultats expérimentaux ci-dessus exposés, à admettre qu'il existe un lien génétique intime entre ces deux composés azotés d'origine volcanique. " M. AuMAND Gautier, à propos du travail de M. Matteucci, s'exprime ainsi : (c Dans une Note antérieure (Comptes rendus, t. CXXXI, p. 647), j'ai déjà indiqué l'azoture de fer comme l'un des générateurs des sels ammo- niacaux qui se forment dans les laves volcaniques. Quant à l'observation qu'on a faite depuis longtemps de l'explosion des bombes lancées par le cratère, mes recherches actuelles sur les produits accessoires des roches ignées paraissent devoir en donner aussi l'explication. L'ophite, véritable lave épanchée autrefois des profondeurs, donne, lorsqu'on la porte au rouge, jusqu'à onze fois son volume de gaz oij prédomine l'hydrogène. Ce dernier m'a paru formé surtout par l'action de l'eau de constitution de la roche sur des matières métalliques où prédomine le fer en partie associé à l'hydrogène, au carbone et à l'azote, que je viens de découvrir dans les ophites, les Iherzolites et les granits. Je ferai connaître ces faits en détail dans une prochaine séance de l'Académie. > (9^6) GÉOLOGIE. — Sur la continuité tectonique du Tonkin avec la Chine. Note de M. A. Leclère, présentée par M. Michel-Lévy. (c M .de Richlhofen a présenté le i8 octobre, à l'Académie des Sciences de Berlin, une description du grand système d'afTaissement de l'Asie orien- tale, dont la découverte fondamentale lui est due, et dont l'importance tectonique a été aussi mise en lumière par M. Suess. Le Mémoire de M. de Richthofen présente un grand intérêt pour la coordination des ré- sultats de mon voyage dans la Chine méridionale. Il précise un grand nombre d'appréciations, qui s'appliquent aussi bien aux régions que j'ai étudiées qu'à celles qui ont été explorées par M. de Richthofen lui-même. Il reconnaît notamment le prolongement de la zone d'affaissement vers le sud et lui donne le nom d'arc du Hou-Rouang. » Interprétant les rares indications qui existaient avant mon voyage sur la Géologie du Rouang-Si, M. de Richthofen émet l'opinion que l'arc du Hou-Rouang serait dévié vers le sud-ouest pour passer par Lao-Rav. Il importe donc d'exposer, au sujet du maintien de la direction initiale de cet arc et de son passage par l'embouchure du fleuve Rouge, les rensei- gnements précis que l'autorisation de M. le Ministre des Colonies me permet maintenant de publier ('). » 1° Il faut renoncer à concilier toutes les appréciations qui ont été publiées sur la Géologie du Tonkin. Elles conduisent M. de Richthofen à considérer cette contrée comme une région basse, analogue à la partie centrale du Kouang-Si. Dernièrement encore, M. Sarran (-) la présentait comme occupée par une formation tertiaire de 1000" d'épaisseur. Or elle contient, de part et d'autre du fleuve Rouge, des massifs élevés, profondément découpés par l'érosion fluviale. Ils sont formés par des terrains cristallophylliens, qui régnent jusqu'à i5oo™ d'altitude, et portent des couronnements tabulaires atteignant souvent et dépassant parfois i8oo"". La base du système carbo- niférien, bien déterminée par sa superposition à un horizon du Dévonien supérieur (Douvillé), s'abaisse graduellement depuis Ta-Li-Fou (2400") jusqu'à l'origine du delta du lleuve Rouge, où elle se trouve encore à environ 1000™ d'altitude. » Sauf les dépressions locales créées par le réseau des fractures du fleuve Rouge (') Comptes rendus, Notes du 22 janvier 1900, M. Leclère; du 22 janvier, M. Zeil- ler; du 29 janvier, MM. Michel-Lévy, Lacroix et Leclère; du 26 février, M. Douvillé. (-) Revue Indo-Chinoise, février 1899. • ( 96? ) (signalées antérieurement par M. Jourdy, et qui ont précédé dans la région l'appa- rition du relief actuel), les formations du Tonkin prolongent les gradins étages du Yun-Nan et du Kouei-Tcheou, dans lesquels tous les mouvements géologiques impor- tants sont orientés dans la direction nord-nord-est. » 2° C'est seulement le long de la côte du Tonkin qu'on voit s'abaisser rapidement l'horizon inférieur du système carboniférien. Une série de fractures, dirigées nord-nord-est, le font descendre jusqu'au-dessous du niveau de la mer. On peut les observer sur une longueur de 5o''" dans l'archipel d'Along. Le rivage montre des lambeaux de terrain rhélien, portés par le calcaire carboniférien. Les couches de houille qu'il contient, reconnues à Ke-Bao jus(]u',T 3oo™ de profondeur, y sont relevées presque jusqu'à la verticale, en conservent une direction générale parallèle à celle des fractures nord-nord-est. Les déterminations de MM. Douvillé et Zeiller rattachent étroitement ce terrain au bassin mésozoïque du Se-Tchouan par une série de lam- beaux intermédiaires, tous situés dans des régions hautes. » L'existence d'une zone d'affaissement est ainsi certaine le long de la côte du Tonkin, indépendamment de tout rattachement au grand système de l'Asie orientale. Elle mesure environ 4o'"° de largeur. ( 968 ) » 3° Le prolongement géométrique de cette zone vers le nord, dans sa direction nord-nord-est, englobe, en fait, à partir de la région septentrionale du Kouang-Si' l'affaissement que j'ai signalé sur la frontière du Kouei-Tchéou, et se confond jusque dans la région d'I-Tchang avec l'arc du H"ou-Kouang, tel qu'il a été défini par M. de Richthofen. » J'ajouterai que l'affaissement limite du Kouei-Tchéou et du Kouang-Si montre, dans son ensemble, la direction nord-nord-est. Il se termine, au bord de la rivière de Hoai-luen-Chien, par une longue crête précambrienne nettement orientée nord- nord-est. Celte observation résulte du levé topographique qui a été dressé par le vicomte de Vaulserre, pendant tout le cours de notre voyage, depuis Ta-Li-Fou jusqu'à Nan-Ning-Fou. » 4° Aucun renseignement ne permet de conclure qu'au nord-ouest de Nan-Ning-Fou le Kouang-Si soit uniquement composé par l'extension de l'ensemble de collines basses (Flache Huegelland, de M. de Richthofen) qu'on aperçoit autour des grandes artères fluviales. Ces régions n'ont jamais été traversées par voie de terre. Elles sont occupées par des populations rebelles, et je n'ai pu m'en approcher qu'avec une escorte de 200 soldats chinois. Tous les fleuves et les routes de caravanes les contournent. Les indications que j'ai recueillies dans le pays tendent à prouver qu'elles renferment, notamment entre Se-Ngan et Se-Tchen, de grandes surfaces escarpées dont le régime hydrographique paraît semblable à celui du Yun-Nan. « M. de Richthofen y signale une falaise calcaire traversée par M. Bourne, consul d'Angleterre, auprès de lao-Mong-Tsoun. Or la description donnée est précisément celle d'un de nos horizons (calcaire rhétien). Les formations mésozoïques seraient donc conservées dans ces régions comme au Yun-Nan. On sait qu'elles ne se rencon- trent pas dans le bassin central du Kouang-Si, occupé par des dépôts récents, sous lesquels j'ai constamment reconnu, depuis Kouei-Lin-Sen jusqu'à Tsien-Kiang-Chien, un horizon presque uniforme appartenant au Carboniférien inférieur. Dans les poin- tements de cette formation calcaire. M. de Vaulserre a encore relevé des alignements nord-nord-est. » 5" Il existe un indice positif du passage d'un mouvement tectonique dans le voi- sinage de Nan-Ning-Fou. Entre Tsien-Kiang et cette ville, nous avons traversé un noyau granitique très escarpé, dont la nature a été déterminée par MM. Michel-Lévy et Lacroix, comme un véritable granité de profondeur. M. de Richthofen fait remarquer combien les noyaux de ce genre sont rares en Chine, où ils ne jalonnent que les acci- dents tectoniques les plus importants. Le granité de Nan-Ning est bordé à l'ouest par le Précambrien, qui affleure notamment sur les bords du Si-Kiang. Le long de la rivière de Koun-Loun-Kouan ('), le granité forme une longue crête nord-nord-est à laquelle M. de Vaulserre attribue une altitude de 900". Nous avons effectivement atteint 420"" sur un des contreforts, Nan-Ning étant à 120". » Tels sont les faits qui paraissent démontrer que la zone d'affaissement (') Carte de Friquegnon. ( 96q ) de l'Asie orientale n'est pas déviée d'une manière définitive vers le sud- ouest dans la province du Kouang-Si. A travers les démantèîements et les déviations locales, cette zone paraît se prolono;er jusqu'à l'embouchure du fleuve Rouge, en passant auprès de Nan-Ning-Fou. Il n'existe ainsi au- cune limite tectonique entre le Yun-Nan et le Tonkin. Même la houille rhétienne, dont M. de Richthofen a signalé la qualité supérieure dans les régions centrales du Se-Tchouan, conserve cette qualité jusqu'au Tonkin. La disparition des matières volatiles dans les gisements de la côte est un phénomène local, concomitant avec l'apparition de roches porphyriques. » GÉOLOGIE COMPARÉE. - Examen chimique et minéralogique de la météorite de Lançon; Note de M. Stanislas 3Ikunier. « Le 20 juin 1897, à S"" So"" du soir, on fut témoin à Lançon (Bouches- du-Rhône) des phénomènes sonores et lumineux qui accompagnent d'une manière si constante l'arrivée de masses météoriques sur la terre. Grâce à M. le marquis de Mauroy, que je me fais un devoir de remercier très vive- ment, la collection du Muséum d'Histoire naturelle possède de cette chute un excellent échantillon de 700^'", qui m'a permis une étude complète. » La roche est d'un gris de cendre clair, qui contraste avec le noir profond de l'écorce dont elle s'est revêtue pendant son trajet atmosphé- rique; on y voit des lignes noires, qui ne sont que la section de surfaces de ruptures et de frottement qui traversent la masse dans une direction dominante, avec un parallélisme approximatif. » On sait que, malgré les époques, très éloignées l'une de l'autre, où la croiîte et ces surfaces noires internes ont pris naissance, et malgré les con- ditions différentes qui ont accompagné leur genèse, elles résultent d'un phénomène commun : la transformation métamorphique de la roche grise constituante, sous l'influence d'un échauffement local, qui s'est produit à la surface au moment de la précipitation sur le sol, et dans l'épaisseur de la roche bien antérieurement et au sein même du gisement originel de la masse. » La densité de la météorite, prise sur six. petits éclats pesant ensemble 3s'',452, a été trouvée égale à 3,482 à la température de 12°. » Pour l'analyse, j'ai soumis d'abord à l'aimant, et avec toutes les précautions né- cessaires, îS' de poussière amenée à l'état de finesse max.ima par le broyage dans le ( 910 ) mortier d'A.bidi, puis dans un mortier d'agate. On a séparé ainsi os"', i^6 de grenailles très malléables, soit 8,80 pour 100. Malgré leur abondance, ces grenailles sont presque absolument invisibles sur les surfaces de cassure de la météorite, mais elles appa- raissent très nettement sur les surfaces polies, et on les voit avec tous leurs détails dans les lames minces, où le microscope permet d'apprécier les traits de leurs formes, qui sont très remarquables. Elles sont en effet jjlus ramassées que d'habitude et, quoique ramifiées, beaucoup moins riches en filaments et en membranes enveloppant les éléments pierreux. Souvent aussi elles offrent, dans quelque région de leurs con- tours, des profils anguleux qui font penser d'autant plus à des sections de cristaux que les angles, mesurés approximativement, se rapprochent assez souvent de go". » Il a été très facile, sur un petit lot de ces grenailles purifiées de matières étran- gères, de reconnaître la présence du nickel, dont la proportion a été trouvée de 8,21 pour 100 du poids total de ces grenailles. » Avant d'analyser la partie pierreuse, j'ai fait quelques essais pour en isoler des minéraux métalliques non magnétiques, et il a été tout d'abord aisé d'y reconnaître le mélange d'une notable quantité de sulfure, car la poussière fine, placée, même à froid, au contact de l'acide chlorliydrique étendu, a dégagé beaucoup d'hydrogène sul- furé. loS"' de la poussière fine de la météorite, privée des grenailles métalliques (et correspondant dès lors à lo?'', 8 de la roche normale) ont été attaqués avec les précau- tions voulues par l'acide azotique fumant. La solution étendue d'eau a été précipitée par le chlorure de baryum, qui a donné is'',8i2 de sulfate, correspondant à 6,35 pour 100 de pyrrhotine dans la météorite. Cete pyrrhotine est en grains extraordinairement fins et imprègne pour ainsi dire toute la masse. » On a tenu compte, en outre du sulfure de fer, d'une petite quantité de grains noirs bien visibles dans certaines parties des lames minces et que Temploi de la liqueur lourde de Thoulet a permis de séparer. Ils sont formés presque exclusivement de fer chromé, dont la nature a été démontrée par la production de chromale de plomb, après fusion avec le nitrate et le carbonate de potasse. La proportion dans la météorite en a été évaluée à o,54 pour 100 du poids total. » Pour ce qui est de la portion pierreuse ou silicatée de la météorite, j'ai d'abord recherché la proportion des minéraux attaquables à l'acide chlorhydrique étendu et celle des minéraux qui résistent à ce réactif. Pour cela. S»'' de roche pulvérisée furent abandonnés à une douce température avec l'acide pendant une centaine d'heures. On agitait de temps en temps le ballon à fond plat dans lequel se faisait l'attaque et où l'on avait placé deux petits éclats de quartz, destinés à rendre celte agitation plus effi- cace contre la réunion des matières par l'interposition de la silice gélatineuse. Le pro- duit de la réaction, bien lavé à l'eau distillée chaude, puis mis en digestion avec une lessive de potasse et enfin lavée de nouveau, donna un résidu pesant 2§'',6io5, ce qui fait 52,2 1 pour 100 de la météorite. Par différence, on trouve que les parties solubles représentent 82,10 pour 100. » Il m'a paru inutile de faire de chacune de ces portions une analyse chimique com- plète. En effet, la partie soluble n'a donné aux réactifs, en quantités notables, que la silice, la magnésie, le fer et le nickel, et l'on est d'autant plus incité à la regarder comme formée de péridot que l'examen microscopique des lames minces montre dans ( 97' ) la roche une grande abondance de ce minéral parfaitement caractérisé. On a si souvent analysé cette portion attaquable, dans des météorites ayant la plus grande analogie de caractères extérieurs avec la pierre de Lançon, qu'on est autorisé à se considérer comme définitivement éclairé à cet égard. » La partie insoluble est un peu plus complexe, et l'examen microscopique nous conduit à y admettre le mélange de minéraux pyroxéniques et spécialement d'enstatite, avec quelques minéraux alumineux (plagioklase), mais en très faible proportion. » Cette analyse peut donc se résumer par la composition minéralogique suivante : Fer nickelé 8 , 80 Pyrrhotine 6.35 Fer chromé . o, 54 Enslatite (avec plagioklase) Sa, 21 Péridot (par difTérence) 82 , 10 100,00 » L'examen microscopique des lames minces montre que ces minéraux sont associés d'une façon très intime, le fond de la roche étant composé d'un mélange de fragments cristallins limpides et le fer nickelé y faisant des grenailles dispersées sans ordre avec une abondance très inégale suivant les points. Les chondres proprement dits font à peu près défaut. >' En somme, la météorite de Lançon semble à première vue appar- tenir lilhologiquement au type Chantonnite, qu'on peut définir en disant qu'il consiste en Aumalite veinée de lignes noires. Il y aurait lieu cepen- dant, à cette occasion, de rechercher quelles sont les limites réciproques de ces deux types Aumalite et Chantonnite, car la quesiion est plus inté- ressante qu'on ne le croirait d'abord. Il arrive, en effet, que la veine noire n'est pas parfaitement définie et qu'on peut tout de suite reconnaître des veines noires de deux sortes très différentes : les unes assez diffuses, larges et se fondant plus ou moins dans les régions voisines, et c'est ce que montre ia météorite de Chantonnay que j'ai choisie naguère comme terme de com- paraison; les autres, au contraire, sous forme de simples lignes si fines et si régulières qu'on les dirait tracées à la plume, et contrastant abso- lument avec la blancheur des points immédiatement voisins. " Les actions qui ont développé les unes et les autres ne sont pas iden- tiques et l'on pourrait appeler les premières des marbrures, en conservant aux autres le nom de lignes cosmiques qui leur a été attribué déjà. La vraie Chantonnite, c'est la roche à marbrures; la météorite de Lançon ne pré- sente que des lignes cosmiques, et, à ce litre, il faut la classer dans le type Aumalite; et cela montre une fois de plus comment la classification lilho- C. R., 1900, 2" Semestre. (T. CXXXI, N" 23.) . I27 ( 972 ) logique stricte doit accepter une sorte de tempérament comme consé- quence des éludes d'ordre géologique. » PHYSIOLOGIE. — Sur quelques applications thérapeutiques de la lumière. Note de M. P. Garnaclt, présentée par M. Alfred Giard. « Les applications thérapeutiques de la lumière se sont multipliées dans ces dernières années, et les résultats obtenus ont été réunis dans l'excellent livre du D'' Gebhardt ('}. » Mon attention a été particulièrement appelée sur ce sujet par M. Trouvé, qui a préalablement été le premier à constater l'efficacité thé- rapeutique de l'agent lumineux. Il observa, en effet, dès iSgS, qu'un ouvrier perclus de rhumatismes se trouva complètement guéri, à la suite d'un séjour de quarante-huit heures dans le voisinage d'une source de lumière électrique intense, employée à la production des fontaines lumi- neuses. Depuis, on a constaté que, dans les usines où l'on employait le procédé de la soudure électrique, qui s'accompagne de très grandes inten- sités lumineuses, les ouvriers ont cessé de subir les atteintes de la goutte et du rhumatisme. Les appareils que j'ai utilisés ont été construits spéciale- ment pour mes recherches par M. Trouvé. » Dans aucun cas je n'ai eu recours, jusqu'à présent, aux bains géné- raux de lumière. N'ayant traité que des affections locales, je me suis con- tenté d'actions locales. On ne peut donc attribuer les résultats que j'ai obtenus à la sudation, qu'invoque principalement Winternitz et qui, en effet, se produit très rapide et très intense dans les bains de caisse lumi- neux. C'est à l'action de l'agent lumineux, accompagné ou non de la cha- leur radiante, que les effets thérapeutiques observés dans le cours de mes recherches peuvent être attribués. » Des applications lumineuses, avec une lamjje à incandescence de 5o bougies, mu- nie d'un réflecteur parabolique argenté, ont été faites par M. Trouvé ou par moi sur huit cas de rhumatisme musculaire ou articulaire, de gravité moyenne et remontant à plusieurs années, et l'on a obtenu, dans tous les cas, une amélioration très marquée, non suivie de récidive, au bout d'un nombre de séances variant de trois à douze. (') D'' W. GEBiiAnDT, Die Heilkraft des Lichles. Entwurf zu einer wissenscliaft- Uchen Begriindung des LicItl-HeUverfahreiis (Thotolherapie). Leipzig; 1898. ( 97^ ) » Deux cas d'ulcères variqueux anciens el très rebelles ont été amenés à cicatrisa- lion complète en huit et douze séances. » Trois cas d'angine aiguë, avec amygdalite très marquée, ont avorté au bout de huit séances, d'une demi-heure chacune répétée deux fois par jour. » Le catarrhe chronique du nez peut être sensiblement amélioré, ainsi que l'ozène, par les applications de lumière combinée au massage vibratoire. Malheureusement, il est difficile d'obtenir des malades qu'ils se soumettent aux traitements de longue durée qui sont nécessaires. » Enfin, j'ai fait plusieurs applications du traitement lumineux dans les cas de sur- dité, compliquée ou non de bourdonnements, au moyen de lampes de lo volts munies d'un réflecteur, réunies par un ressort, et que l'on peut appliquer simultanément sur les deux oreilles. » J'ai observé, presque dès le début de mes recherches, que, chez les sourds où le signe de Rinne est positif, l'application de la lumière chaude amenait rapidement l'aggravation des symptômes. J'ai interposé sur le trajet des rayons lumineux une cuve de verre à parois parallèles, remplie d'une solution saturée d'alun, destinée à arrêter les rayons calorifiques. Dans ces conditions, j'ai observé sur les cas encore peu nombreux soumis à mon expérience (trois), surtout la diminution notable des bour- donnements, et aussi une amélioration de la surdité. 1) Chez les sourds, au contraire, où le signe de Rinne est négatif, qu'ils aient des bourdonnements ou non, j'ai trouvé avantage à employer la lumière électrique com- plète, sans interposer sur son trajet la caisse absorbante de la chaleur. Dans les cas où les bourdonnements sont intenses, la lumière des lampes doit être, en général, moyen- nement poussée; dans les cas où il n'y a pas de bourdonnements, on peut la pousser fortement. » L'observation la plus complète a porté sur une personne de trente ans ayant subi, l'année précédente, l'ablation de la membrane du tympan et des osselets. L'opération avait réduit, du côté opéré, et d'une façon très notable, l'intensité des bourdonnements qui, du côté non opéré, étaient restés intolérables. » Une première série d'applications lumineuses les fit disparaître. Ils reparurent cependant à la suite d'un 1res gros rhume, au commencement d'octobre, mais dispa- rurent à nouveau après une nouvelle série d'applications. » Dans tous les cas traités (douze) de surdité, avec épreuve de Rinne négative, le traitement lumineux combiné avec le massage vibratoire, au moyen de la sonde à ressort de Lucas, et pour quelques-uns avec les douches d'air, m'a paru améliorer beaucoup plus rapidement et plus complètement la surdité que n'auraient pu le faire ces traitements, à l'exclusion de l'agent lumineux. » Conclusions. — La lumière, chaude ou froide, [)eut être utilisée, dans un certain nombre d'affections, comme agent local, avec grand avan- tage, et les résultats obtenus sont dus certainement à son action spécifique. Les affections dans lesquelles je l'ai employée avec succès sont : les rhu- matismes musculaire et articulaire chroniques, les ulcères variqueux, les ( 974 ) angines et les amygdalites, le catarrhe chronique du nez et l'ozène, le ca- tarrhe chronique de l'oreille avec bourdonnements et surdité. » M. AvBic adresse une Note « Sur une propriété très générale des dé- terminants ». M. L. GoDDE adresse une Note « Sur la gelée blanche et ses causes ». A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. La Section de Géométrie, par l'organe de son doyen, présente la liste suivante de candidats à la place laissée vacante par la nomination de M. Darbou.r comme Secrétaire perpétuel : En première ligne M. Painlevé. , ., ,. ; j I 7 . • l MM. GOURSAT. En deuxième ligne, par ordre alphabétique _, ° ' '^ ' [ HUMBERT. .... , , , , . i MM. BOREL. En troisième ligne, par ordre alphabétique F Uadamard. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures trois quarts. G. D. N" 2 TABLE DES ARTICLES. (Séance du 3 décembre 1900.) RIEMOIRES ET COMMUIVIGATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Phksident, à l'occasion de la morlcle M. OHier, CorrespondaiU pour la Section de Médecine et Chirurgie, se fait Tinter- prète des regrets de l'Académie ij23 M. le iMiNisTRE DE l'Instruction publique adresse l'ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de Sir Josepli Hooker comme Associé étranger 0? 'l M. le Ministre de l'Instruction ruBLitjUE adresse l'aniplialion du Décret par lequel le Président de la Hépublique approuve Pages, l'élection de M. Haller 924 M. II. MoissAN. — Etude du carbure de samarium ga4 MM. G. Kayet et A. Feraud. — Observa- tions de la comète 1900 b (Borrelly- Brooks), faites à l'observatoire de Bor- deaux y 26 MM. Norman Lockyer et W.-J.-S. Lockyer. — Les cliangemcnts de la température solaire et les variations de la pluie dans les régions qui entourent l'océan Indien. (jj8 MEMOIRES LUS. M. N. Gréiiant. — Nouvelles reclierclies comparatives sur les produits de combus- tion de divers appareils d'éclairage 92g CORRESPOND AIVCE. M. le Ministre de la Gueiuie infornie l'Aca- démie que MM. Cornu et Sarrau sont nommés du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique pour l'année 1 900- 1 go t g.i 1 M. le Ministre de l'Instruction puijLiûue invite l'Académie à lui désigner deux candidats pour une place de Membre titu- laire du Bureau des Longitudes (Section de Marine), vacante par le décès de M. de BernarUières gji M. \. TiiYBAUT. — Sur les surfaces isolher- uiiques y^a M. H. Lebesgue. — Sur le miaimum de certaines intégrales g35 M. E. Lemoine. — La Géométrograpliie dans l'espace 937 M. Gouy. — Sur la théorie des phénomènes électrocapillaires g3y MM. A. Astruc et 11. MuROO. — Acidimétrie des aldéhydes et des acétones g^S M. OEciisNER de CoNiNCK. — Sur quelques réactions des anilines substituées g/|5 M. H. Causse. — Sur la présence de l'oxy- sulfocarbonate de fer dans l'eau du Rhône. 947 M. L. Perin. — Dosage des incuits et des surcuits dans le plâtre de Paris des fours culées gSo M. H. QuiNTON. — Perméabilité de la paroi extérieure de l'Invertébré marin, non seuleinenl à l'eau, mais encore aux sels.. i)52 M. C. PiiiSALix. — Un venin volatil : sécré- tion cutanée du lulus terrestris 9ÔJ M. S. KuNCKEL d'Herculais. — Les grands Acridiens migrateurs de l'ancien et (lu nouveau monde, du genre Schistocerca^ et leurs changements de coloration suivant les Ages et les saisons : rôle physiologique des pigments y58 M. G. Delacroix. — Sur la maladie des OEillels produite parle Fusarium Diantlii Prill. et Delac ylii M. R.-V. Matteucci. — Sur la production simultanée de deux sels azotés dans le cratère du Vésuve 960 M. Armand Gautier. — Remarques à pro- pos de la précédente Communication de M. Matteucci yljô M. A. Leclere. ~ Sur la continuité tecto- nique du Tonkin avec la Chine 966 M. Stanislas AIeunier. — Examen chi- mique et ininéralogique de la météorite de Lançon 969 M. Garnault. — Sur quelques applications thérapeutiques de la lumière 972 M. AuRic adresse une Note « Sur une pro- priété très générale des déterminants ».. 974 M. L. GoDDE adresse une Note « Sur la gelée blanche et ses' causes » 974 r 23. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. COMITÉ SECRET. Pages. I Pages. Liste de candidats présentes pour la Serlion taire perpétuel : i" M. Painlevé; 2" de Géométrie, pour la place vacante par la ^n\. Goursat, //umbeit ; -i" MM. Bnrel, nomination de M. Darboux comme Secré- I Hadamard 'iT'i PARIS. — IMPRIMH.KrR rtAIITlIIER-VILLARS. 1900 SECOND SEMESTRE^ ' ^ DEC SI 1900 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR miH. liBS 9ECBÉTAIRES PBRPÉTIJEIiS. T03IE CXXXI. N^ 24 (10 Décembre 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustias, 55, 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2/4 MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances dé l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. ^ Ahti. l". — Impressions des travaux de l'' Académie. L«-o extraits des Mémoiresprésentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Ln Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est loujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à lAcadèmie qui désirent Jaire présenter leurs Mémoires rar MM. les Secrétaires perpétuels sont P"*» ^* |" iéposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant b\ Autrement la présentation sera remise à la séance sniva COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 10 DÉCEJMBRE 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LEVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. PoiNCARÉ fait hommage à l'Académie de la 2® édition de son Ouvrage intitulé : » Électricité et Optique » . (( Cet Ouvrage contie?it les leçons professées à la Sorbonne, en 1888, sur la théorie de Maxwell, les leçons professées, en 1890, sur la théorie de Helmholtz; les leçons professées, en 1898, sur les théories de Hertz et de Lorentz. Ces leçons ont été recueillies et rédigées par MM. Blondin, Brunhes et Néculcéa. » Elles sont suivies de la reproduction de plusieurs articles relatifs à la théorie de Larmor. Toutes les théories électriques les plus récentes sont passées successivement en revue et discutées, ainsi que leurs applications à toutes les questions d'Électrodynamique et d'Optique. » C. R., 1900, 2' Semestre. (T. CXXM, N° 24.) 128 (976) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre dans la Section de Géométrie, en remplacement de M. Darboux, élu Secrétaire perpétuel pour les Sections de Sciences mathéniatiques. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 56, M. Painlevé obtient 46 suffrages, M. Goursat > 6 « M. Humbert » 4 » M. Painlevé, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIOLOGIE. — Examen des mœurs des Abeilles au double point de vue des Mathématiques et de la Physiologie expérimentale. Mémoire de M. Abraham Netter. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Marey, Gaudry, Perrier.) « Mathématiques. — Ce n'est pas seulement dans la construction des rayons et des alvéoles que tout se produit mathématiquement, mais encore en maintes autres opérations de ces insectes : maximum de la récolte dans le moins de temps possible; répartition des ouvrières sur les fleurs propor- tionnellement au nombre des plantes d'une même espèce; dans les ruches, nombre des ventileuses presque rigoureusement proportionnel à l'augmen- tation journalière du poids du miel; alvéoles operculés seulement quand le miel qui s'y trouve ne contient plus que 25 pour loo d'eau, etc. Dans les faits de cette catégorie, proportions arithmétiques ; dans la construction des rayons et des alvéoles, rapports géométriques ('). » Physiologie expérimentale. — D'après les entomologistes, quatre des (') Pour la justesse des constatations ici rapportées, voir la récente étude de M. Gaston Bonnier dans la Grande Revue, i'"' août igoo. ( 977 ) évolutions des Abeilles seraient exécutées intentionnellement; or je crois pouvoir prouver que tous leurs mouvements, sans exception, sont de la nature des réflexes. » Évolution des jeunes Abeilles sortant pour la première fois de la ruche et volti- geant en arcs de cercle, ayant toujours la tête tournée vers leur habitation. — Un petit fait expérimental enregistré par l'Entomologie donnera tout de suite ici l'expli- cation. On met n'importe quelle Abeille sous une cloche avec du miel à sa disposition ; elle cherchera uniquement une issue pour retourner à sa ruche, elle ne touchera pas au miel et se laissera mourir à côté de la nourriture. — Impérieux besoin de revenir à la ruche, cause des arcs de cercle avec la tête toujours tournée du côté de la demeure. Si, durant ces circuits de plus en plus élargis, l'image topographique des alentours se fixe dans le système nerveux, c'est à l'insu des jeunes Abeilles. Arrive le moment où elles voient les fleurs, elles se poseront sur les plantes et procéderont à la récolte le plus rapidement possible. C'est chose admise que cette prodigieuse exten- sion du champ visuel chez les Abeilles provient de centaines de facettes dont se com- pose l'une des parties de leur appareil oculaire, remarque qui trouvera plus loin son à-propos. » Évolution des ventileuses. — • La ruche est si bien calfeutrée que l'air peut seule ment s'v renouveler par l'orifice d'entrée; aussi, parmi les loooo à looooo Abeilles qui vivent dans ce milieu, en est-il que le besoin de respirer pousse vers le dehors, et si là elles agitent les ailes, ce n'est certes pas intentionnellement, pas plus que chez nous, quand, dans les grands froids de l'hiver, marchant dans la rue, nous précipitons nos pas machinalement. » Évolution des nettoyeuses. — Tous les malins, le plancher de la ruche se trouve encombré d'objets de toute sorte, cadavres des Abeilles mortes, ceux des parasites tués la veille, excréments en quantité énorme, etc. Or, les premières Abeilles se heurtent contre ces obstacles, deviennent furieuses, et, s'en prenant aux objets, elles les poussent dehors. Irritabilité, cause déterminante du nettoyage. » Évolution des gardiennes. — Ici encore V irritabilité comme cause déterminante. Les Abeilles se jettent sur tout ce qui remue trop vivement devant elles, et de là la fureur de celles qui se trouvent sur le tablier en voyant arriver brusquement les guêpes, les frelons et autres parasites. Quant aux butineuses, revenant de la récolte et d'abord mal accueillies, celles-ci n'ont plus qu'une portion de l'odeur de leur colonie, la plus grande partie s'en étant dissipée à l'air libre. )) Au surplus, l'automatisme absolu des Abeilles est directement démontré par le résultat expérimental du déplacement de la ruche à quelques mètres seulement de distance. Les butineuses revenant des champs s'accroupissent et s'agglomèrent sur l'emplacement vide, grâce à la perfection de l'image topographique empreinte dans leur centre nerveux. L'Entomologie aurait déjà vu toutes choses ainsi si elle avait accepté l'idée émise en i883, dans une étude sur les Fourmis, à savoir que chez les insectes vivant en société, mâles et femelles sont les organes génitaux de ( 978 ) la collectivité, tandis que le fonctionnement de l'ensemble des ouvrières est comparable à celui des éléments anatomiques , cellules cérébrales, hépa- tiques, rénales ('). Cette comparaison se justifie d'autant plus en ce qui concerne les Abeilles que dans deux circonstances elles sont accolées les unes aux autres, lorsqu'elles construisent les rayons et les alvéoles, et aussi au début de la formation des essaims : la grosse grappe en forme de poire est chose connue. » L'examen des mœurs des Abeilles, au point de vue de la Physiologie expérimentale, soulève les questions suivantes : » a. La nuit, dans les ruches, l'obscurité doit être profonde. Est-ce que les Abeilles posséderaient la faculté optique des chats et des chevaux? » b. Parmi les animaux inférieurs, le même individu peut, tour à tour, vivre comme aérobie et comme anaérobie. Est-ce que dans les ruches, la nuit, parmi les détritus, il n'y en aurait pas fournissant l'oxygène? Quelles sont là les proportions relatives d'oxygène et d'acide carbonique, le jour et la nuit? » c. Que l'on compose deux dessins : l'un représentant le groupe des alvéoles, l'autre celui des facettes des yeux composés, on verra, de côté et d'autre, des hexagones réguliers et, d'après M. Ferez, il y aurait dans le centre nerveux l'image d'une mosaïque. Est-ce que cette mosaïque ne serait pas le plan de la construction des alvéoles? » Quoi qu'il en soit de ces questions, il est, ce me semble, démontré que les Abeilles sont de petites machines vivantes, fonctionnant automati- quement en toutes leurs évolutions. » CORRESPOIVDAIVCE. ASTRONOMIE. — Observations des Léonides et des Biélides , faites à Athènes. Note de M. D. Ëginitis, présentée par M. M. Lœwy. « Le mauvais temps n'a permis l'observation des Léonides, cette année, à Athènes, que pendant les soirées du i4 au 17 novembre; la présence de la Lune gênait aussi ces observations. M Le i4 novembre, le ciel a été en grande partie couvert; on n'a pu observer, de I G'' 40'" à J7''5o", que 6 météores, dont quatre de C Lion et (') A. Netter, L'homme et V animal de\-anl. la méthode expérim.entale. ( 979 ) les deux autres de Régulus. Les coordonnées des radiants relatifs sont a= i53°, 148°, S = + 27°, + i5". » Le i5 novembre, le ciel était beau ; on a observé, de minuit à i^'^So", 36 étoiles filantes, dont 23 de C Lion et 9 de Régulus. Les coordonnées de ces radiants sont a= i5o°, i52°, 8 = 4- 24", + iS". » Le 16 novembre, le ciel était nébuleux; de minuit à 17'', on a vu 6 mé- téores de C Lion et 9 de Régulus. Le 17 novembre, le ciel était très beau, mais on n'a vu aucun météore. » Ces observations, ainsi que celles de l'année dernière faites à notre observatoire, indiquent que, outre le radiant principal des Léonides, il en existe encore un près de Régulus. Les météores qui ont émané du premier étaient faibles, tandis que ceux du second étaient de i"^* et de 2' grandeur. » L'état du ciel n'a permis, de même, l'observation des Biélides que pendant les soirées du 23 et du 24 novembre. » Le 23 novembre, de 6'' à 18'', on a vu 19 météores, dont i4 du radiant ordinaire des Biélides, 2 de p Andromède; 2 étaient sporadiques. » Le 24 novembre, du soir au matin, on a observé 24 étoiles filantes, dont 19 du radiant ordinaire, 3 de p Andromède et 2 sporadiques. » Les coordonnées du radiant principal des deux soirées sont a = 26°, S = + 45°. » Les météores de ce radiant étaient très faibles (5*-6* grandeur) et jaunes. » A ces observations ont pris part nos trois observateurs du service astronomique. » ( 98o ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil, faites à l'observatoire de Lyon (^équatorial Brùnner), pendant le troisième trimestre de igoo. Note de M. J. Guillaume, présentée par M. Mascart. « Ces observations sont résumées dans les Tableaux suivants : » Le premier donne, à droite de l'indication du mois, le nombre pro- portionnel des jours sans lâches; les colonnes successives renferment les dates extrêmes d'observation, le nombre d'observations de chaque groupe, le moment du passage au méridien central du disque solaire (en jour et fraction de jour, temps civil de Paris), les latitudes moyennes, les surfaces moyennes des groupes de taches exprimées en millionièmes de l'aire d'un hémisphère et réduites au centre du disque; à la fin de chaque mois, on a indiqué le nombre de jours d'observations et la latitude moyenne de l'ensemble des groupes observés dans chaque hémisphère. » Le deuxième Tableau donne les nombres de groupes de taches con- tenus dans les zones consécutives de lo" de largeur et les surfaces men- suelles des taches, toujours en millionièmes de l'hémisphère. » Le troisième, enfin, renferme des données analogues pour les régions d'activité du Soleil, c'est-à-dire pour les groupes de facules contenant ou non des taches; dans ce dernier Tableau, les surfaces mensuelles des fa- cules, toujours réduites au centre du disque, sont exprimées en millièmes de l'hémisphère. » Les principaux faits qui en résultent sont les suivants : » Taches. — Le nombre des groupes de lâches notés est de i5 avec une surface totale de 242 millionièmes, au lieu de i4 groupes et 1181 millionièmes dans le précé- dent trimestre. On a donc i groupe en plus, mais, par contre, la surface totale a dimi- nué des ^. Cette forte diminution est remarquable en ce qu'elle se produit à la suite d'une augmentation croissante depuis un an : les surfaces totales trimestrielles enre- gistrées ont en effet été successivement, depuis le troisième trimestre de 1899, ^'* chiffres ronds, de 5oo, 600, 1000, 1200 et enfin 200 millionièmes. )) Le nombre des jours sans taches continue à augmenter; il est en effet de 20 sur 59 jours d'observation, soit un nombre proportionnel de 0,42 au lieu de o,3i noté précédemment. » Régions d'aclii'ilé. — Les facules ont diminué tant en nombre qu'en étendue; on a en effet au total 33 groupes avec une surface de 19,3 millièmes au lieu de 43 groupes et 28,2 millièmes. Cette diminution entre les deux hémisphères est de 4 groupes au sud et de 6 au nord. (9«> ) Tableau I. Taches. Dates Nombre PatiS. Latitadcs moyennes Surfaces extrêmes dobser- au mér. - — -^i - -^ ., t^- — - moyennes d'observ. >ationa. ccniral. S. N. réduites Juillet 1900 2 I 7,9 i5-i6 2 10,7 18-19 2 14,6 - 16 I .6,1 (5-27 II 20,9 - 19-24 4 25,3 0,39 23 j. 8°,5 6°,o AoiU 1900. — 0,60 -14 7 12,6 -h 5 12-14 3 i5,4 29- 3 4 29,7 20 j. -22 — 22°,0 -r- 2°,5 87 8 Dates Nombre Pass. Latitudes moyenne» Surfaies extrêmes d'obser- au mér. d'observ. valions, central. moyenne» reduiiea. Septembre 1900. — o,25 3- 10 6 0,4 4-12 / 10,4 7 I 12,4 i-i5 3 i3,8 i5 I '7,4 24 I >6j. 25,. S 26 3o 4 6 5 48 2 -2b -i3°,o -H20°,7 Tableau II. — Distribution des taches en latitude. Juillet Août Septembre . Totaux . . 10". 0'. Somme. 2 2 « I 2 3 — — — T itaiix 20" 30'. iO 'JO • . mensuel » )> ), 6 » » » 3 » » 1 6 » 1) , i5 Surfaces mensuelles réduite». ii4 5i 242 Tableau III, — Distribution des J'acules en latitude. Juillet I » I Août » » 2 Septembre.. )i I 1 — — — Totaux. . . 1 1 4 ly. 0". Somme. 4 14 Nord . 10 •. 30 . — - — — .^^ 4 X 2 » 3 » y l Totaux mensuel?*, i3 9 1 1 33 Surfaceit mensuelles retiuites. 6,8 6,7 5,8 19.3 ( 9^2 ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations des Léo nides faites à Rome, du \l\ au iS novembre 1900. Note de M. Rodriguez. « Dans la livraison des Comptes rendus du 19 novembre 1900, la Note de M. Janssen Sur les observations des Lèonides contient cette indication : Rome : Ciel couvert. Pas d'observations. » Il m'a semblé qu'il serait peut-être de quelque importance de pré- senter à l'Académie le résultat des observations faites à l'observatoire du Vatican durant la nuit du i4au i5 novembre. N™ Gran- N" Gran- d'ordre. lleare- deur. Vitesse. Couleur. Observalion». d'ordre. ieure. deur. Vitesse. Couleur. Observations. 1 comm' h m 12. 7 3 » ciel clair 34 35 h m 2.35 2.3G 3 2 Il 2 12. 7 2 )i » 36 2.36 3 » » 3 12. 7 3 >. » ^ 37 2.37 2 » )) 4 12. 7 3 » » 38 2.37 2 » }> 5 12. 8 3 » ). 39 2.38 2 » )> 6 12. 9 ■! a b 40 2.45 3 >. » 7 12. 9 3 » » 41 2.45 3 » » 8 13. 10 I » b entlaniiii. 2 fois 42 2.45 3 >) » 9 12. 10 3 )> )> 43 2.47 3 » » 10 12.11 3 » » 44 2.47 3 » )i 11 12. l4 3 » >. 45 2.49 3 ■» » 12 12. l5 3 / b 46 2.49 3 » » 13 12. l5 3 / b 47 ^■49 3 »> " 14 12. l5 2 » » 48 I2.50 1 / b 15 12. l5 3 » » 49 12.52 1 / « 16 12. l6 1 ttt » 50 12.52 2 » >. 17 12. 19 3 » » 51 12.53 3 t )► avec trace 18 12.19 3 » )> 52 12.54 2 tt 19 12.22 3 )> » 53 r2.58 2 >) 20 12.22 3 » )i 54 12.59 2 » » 21 12.23 3 » .. 55 1 . 2 3 » 1» brouillard à l'E 22 12.23 3 » » 56 1. 3 1 ttt 23 12.23 3 » » 57 1. 4 1 » avec trace 24 12.23 2 » » 58 ...4 1 » avec trace 25 12.23 3 )) » 59 ...4 3 » 26 12.23 3 » » 60 1..4 3 « 27 12.25 3 » » 61 I..4 3 .) » 28 12.25 3 » » 62 i.i5 3 » » 29 12.25 3 « » 63 i.17 3 a » 30 12.26 3 )> .> 64 1.17 3 » » 31 12.26 3 » » 65 1.17 2 )i )> avec trace 32 12.27 3 » j> 66 1.23 3 » » 33 12.27 1 tt b 67 1.23 3 » » ( 9«3 ) N- Gran l'ordre. Heure. liClll h (il 68 I .24 3 69 I .24 3 70 .25 1 71 I .25 3 72 I .25 3 73 1 .3o > 74 I .3i 3 75 I .3i 3 76 1 .3i 2 77 1 .32 3 78 1 .32 2 79 .35 2 80 .38 ■1 81 .40 3 82 .4. 1 83 .4^ 2 84 .42 3 85 •44 3 86 .52 2 87 .53 3 88 .53 4 89 .53 3 90 .53 3 91 1.53 3 92 .53 3 93 ..54 3 94 .54 I 95 .54 2 96 1.56 2 97 1.56 3 98 1.56 I 99 ..57 3 100 1.58 3 101 2. 2 3 102 2. 2 1 Vitesse. Couleur. tôt orangé N" Gran- Observations. d'ordre. 103 104 Heure. h III 2. 3 2. 3 deur. 3 I Vilosse avec trace 105 2. 5 3 » 106 2. 5 3 » 107 2. 8 3 » 108 2.10 2 » 109 2.l6 I / 110 2.23 1 It 111 2.24 2 » 112 2.24 2 Ut trace et endam.a fois 113 2.24 { l 114 2.24 2 )) 115 2.25 2 » m 2.25 I / avec trace 117 3.27 2 » lis 2.3o 2 )> 119 2.40 I » 120 2.40 3 » 121 2.4. 3 » 122 2.45 I m 123 2.45 2 » 124 2.46 2 » 125 2.47 2 )> 126 2.5o 2 » 127 2.5l 2 n 128 2.5l 1 )) enflam. 3 fois; trace 129 2.52 2 » 130 2.55 3 » 131 2.58 i m 132 3. 0 I i avec trace 133 3. 2 2 tt 134 3. 3 2 » 135 3. 4 1 ut 136 3. 6 3 tt 137 3. 2 3 tt (tbscrvatiiins. sporadique avec trace ciel 4 couvert ciel A couvert ciel très couvert 6 = blanc; i = mouvement lent; // = plus lent; W/ = très lent; t = mouvement rapide; tt = plus rapide; ttt =■ très rapide. » Nous avons tracé sur l'Atlas la direction de 17 étoiles durant le temps d'observation. » C. R., 1900, 2« Semestre. (T. CXXXI, N- 24.) 129 ( 9«4 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions bornées et inlégrables. Noie de M. Léopold Tejér, présentée par M. Picard. 00 « On sait que, si la série '^a„ est convergente, la limite (0 lim^ n = 0 existe et est égale à ^«„, où <;„_, désigne la somme ^a„. 1 /I=0 » Nous devons ranger, parmi les séries divergentes les plus simples, les séries pour lesquelles existe au moins la limite (i). Une série diver- gente de telle sorte est la suivante : (a) -cos^ + cosaS + . . . -I- fos(« — i)S + .... Ici l'on a \ ' Il in i — cos 6 et donc (pour 8^ 2^-7:) lim n ^00 )) Nous voulons d'abord démontrer que la série de Fourier d'une fonc- tion bornée et intégrable appartient à la classe des séries pour lesquelles la limite (i) existe. » Avec plus de précision, on a le théorème : I 1 » I. Soit /(a;) une fonction ior/ze'e et m^eVraife dans l'intervalle 0,27:, c'est-à-dire de o à 277, en y comprenant les extrémités E; alors la série de Fourier correspondante à /^(o:) (4) /'(a)rfa -)- V - / /'(a)cosn(a — a;) rfa peut être divergente; mais en tous les points x, pour lesquels y*(a;) est continue ou possède une discontinuité du premier genre [c'est-à-dire f(^x -+- o),f{x — o) sont finis, mais distincts], la limite I- Sfy~\- Sq~\- . . . -\~ Sn^i lim (9«5 ) existe et est égale à ^ [/{oo -\- o)-+-/(a; — o)J, où ^„_, désigne la somme des «premiers termes de la série (4). )) En effet, en employant l'identité (3), on a ^^■> n =^«=7;rïj„ -._cos(a-^)-/(°^)^^- » Soit /(a-) continu en x. Alors étant donné un nombre S aussi petit qu'on veut, on peut fixer un autre nombre e, tel que \f(a- + h)-/(œ)\ lorsque | A | 5 e. Nous pouvons écrire •» Mais si nous désignons par M le maximum de la valeur absolue de /(x) pour l'intervalle 0,27;, nous avons I _L_ /""''. . . I < I 3A£szlL 2 W t: J|j ^ /« 7: ( 1 — COS E ) M [2Tt— (^ + 3)] I r' y_ M[2Tt — ■ cose) et appliquant le premier théorème de la moyenne (ce qui est possible, car I — cos«(a — j:-) , . . ■ .■c\ r n est jamais nesatii) '^d'X I — cos(a— x) " LJ \ / 2/tTt7^_^ I — cos(a — :c) où I r, I -< s et lim e^, ^ o. » Mais on peut décomposer 2«'^J.,._ç I — cos(a — a;) 2/j7îJ^ \2/iT:J^ 2nT.J^^J Les deux termes entre crochets tendent vers o pour /? = -x:. Or, en appli- quant l'identité (3) I / 1 — COS /l(% — x) , / 7^^ -, rfX = I , IllT^ J I — COS (a — x) on aura donc s„(^) = [/(a;) + •,](! + a;;) + <„ où lim i\ = o, et par suite, si n est suffisamment grand, iS„(x-)-/(a^)|<2S. (986 ) )) On peut traiter de la même manière le cas d'une discontinuité du premier genre, et le théorème est établi. » Remarquons maintenant que l'on a pour une fonction bornée et inte- grable le développement f{x) := S, + (S, - S,) 4- . . . + (S„^. _ S„) + . . .. » Mais, d'après la définition de S„ sous (5), on a _ 1 r^'^ /■/ s »| + (« — i)cos(t — a;) +■ ■ ■ + cos(/i— i)(g — x) , = î-o + >., cosa; 4- jj., sina? + . . . -f- ).„_, cosn -- i x -\- jj.„_, sin/i — i x. » On peut donc conclure )) II. Une fonction èor/iee et i/iieo^raWe admet un développement 00 où le lerrne général est une suite finie de Fourier. » La série converge pour toutes les valeurs de x, où/(x) est continu, ou possède une discontinuité du premier genre, et a pour somme i[f(x + o)+/(.v-o)]. » Remarques. — On voit aisément que l'intégrale 'S„(j7) converge uni- formément vers /(x) dans un intervalle b, c, où /(x) est continu sans exception, c'est-à-dire on peut trouver une série finie de Fourier : S„{x), telle que \S„(x)-/(x)\N pour tous les points de b, c. De ce fait résulte le théorème de Weierstrass : ce » Une fonction continue admet un développement ^./«(aj), où /„(,r) désigne un polynôme. (Voir aussi la Note de M. Picard, Comptes rendus, t. CXII; 1891, et Traité d'Analyse, t. I.) )) En partant de l'équation (987 ) valable pour r <[ i où a„= - I f(.^, jy.^, m^ sont des constantes positives, m,=^ 1, ^• Quant à [/.,, il est égal à zéro pour 5 = o et digèrent de zéro pour toutes les autres valeurs de s, à partir de 5 = i , .... » On a (') J'ai démontré l'existence de p dans ma Note du 6 mars 1899 [voir aussi mon Mé- moire : Les méthodes générale!,, etc. {Annales de Toulouse, t. II; 1900)]. ( 9^« ) rfr et c?t' étant les éléments de volume du domaine intérieur et de l'espace extérieur à (S). Les fonctions V^ satisfont aux conditions ~ds = o (5 = 0,1,2,...), et nous avons supposé que le théorème fondamental s'applique à (S). w On peut donc trouver un membre m, positif et différent de zéro, ne dépendant que de (S) et tel qu'on ait (3) ■^ On trouve, en vertu de (i), (2) et (4), s = \ oïl l'on a posé A,= f^f^sds, T,= -!^'-^ •» On peut donc écrire go ( h- » Les inégalités (3) montrent qa'il existe une limite supérieure t rfe | t^ j, T étant un nombre positif plus petit que l'unité ne dépendant que de (S). » En tenant compte de la convergence absolue (') de la série ^A^Vj (') Voir ma Note précédente : Sur les fonctions fondamentales et le problème de Dirichlet. ( 9% ) dans tout domaine (D,) intérieur à (S), on peut poser 2l-^.'V.| T. A G, d* d d'^ ^ ..r ^ dS , ^-c , j j «. .. -— = o: ^^TF ^.^ est positir et -p- nee;atir. Au-dessous de G, et au moms aux oa 01 (la r da " températures voisines -, — h- T— est négatif : le composé se forme avec dé- gagement de chaleur. » A G, -j— est positif et égal à ^, .f^ étant positif et représentant la cha- leur absorbée dans la décomposition d'une molécule du corps a ; ^ — j est infi- niment petit et positif; d'où -y^ = ce. La décomposition est donc complète. » AT>G (0 f~^i^n 6 T ^rfT. » Soit L, la chaleur absorbée dans la décomposition à T (2) t = I^- f\c,„-C,)dT, ^G (3) r L entre ' dm les relations 1 et 3 est la représentation de ce postulat. » Le même raisonnement peut être appliqué aux mêmes actions chi- miques effectuées sous volume constant : c„, — c^ est nul ou positif. » Conséquences. — i°Ona (7) C„,-^'.^C„,-C, + p^j^-, ^ ' 'dm di \ a dont la valeur finie et positive est indépendante de la température. » \J hypothèse C,„— Ca=o est inadmissible, car elle entraîne f,„ — c^ négatif. » \J hypothèse c,„ — c„ := o n'est pas en contradiction avec toutes les con- clusions précédentes. » 2" Q et ^ étant les chaleurs dégagées dans la formation du corps a, sous pression constante, ou sous volume constant ^-C -C et '^'l -c -c » Q croît donc toujours avec la température; q croît ou reste constant. C. R., 1900, 2' Semestre. (T. CXXXI, N« 24.) l3o ( 992 ) » 3" En considérant l'cgalitc (i), on voit que les changements suivants sont possibles à des températures inférieures à 5 et au-dessus du zéro ab- solu : -r— peut passer du positir au negatir, alors -r— » ^-^ peut passer du positif au négatif, alors -r— positif est maximum; puis Qa passe du positif au négatif, puis -y- passe du positif au négatif. » Mais -y- et Q^ négatifs indiquent que le composé a ne peut exister et se dissocie avec dégagement de chaleur : c'est le cas des composés dits endolhermiques , au-dessous' de leur température de formation. Pour ces corps, au moins, on ne peut pas accepter c„, — c,^ = o. » 4° Les considérations qui précèdent peuvent être étendues aux com- posés gazeux formés sans condensation; pour eux C,„ — <"«= ^m — ^a- » En résumé, à la limite extrême de raréfaction : i° soit sous volume constant, soit sous pression constante, la chaleur spécifique moléculaire d'un composé gazeux est inférieure à celle du mélange de ses éléments obtenus par dissociation. » 2° L'hypothèse c,„ — c^ = o peut être adoptée comme une loi approchée. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la concentration aux électrodes dans une solution, avec rapport spécial à la libération d'hydrogène par l' éleclrolyse d'un mélange de sulfate de cuivre et d'acide sulfurique. Note de M. H.-J.-S. Sand. « J'ai fait les recherches suivantes dans le but de trouver une formule qui servît à exprimer l;i concentration aux électrodes dans la solution d'un seul sel ou d'un mélange. Dans le cas de la solution d'un seul sel, dont les valeurs de transport de Hittorf sont constantes, dont la diffusion répond à la loi de Fick, dans laquelle le métal du sel est déposé uniformément sur l'électrode et où des courants de convection n'ont pas lieu, on peut faire ce calcul d'une manière théorique. » Nous supposons que la solution est contenue dans un vase cylin- drique infini, bordé d'un côté par l'électrode, et nous représentons les con- centrations mesurées en équivalents par unité de volume par c (la con- centration initiale uniforme par Cj), les distances de l'électrode par x, le temps depuis le commencement de l'expérience par t, la densité constante et uniforme du courant par i, les nombres de transport de Fanion et du cation par n„ et n^., le coefficient de diffusion du sel par k et la constante ( 993 ) de Faraday de 96540 coulombs par «•-équivalent par/". Alors le problème conduit aux équations suivantes : iria i(i — «c) 7 de — ^ = -^^ — 7 — - = k ,- pour j: = o, f f dx ^ c z= c„ de .r = o à j? = ce pour / = o. dont l'intégrale est àc i.à^c Tt ^ J^' fia / 'tt -Tf, N' / 'it et, pour la concentratiou à rélecliode, ou ;i / . ■'■'l'a /t '.') » = <•»- -ÇyV* » J'ai employé cette formule comme base d'une méthode pour la déter- mination du coefficient de diffusion du sulfate de cuivre. » Dans le cas d'un mélange, je crois qu'il n'est pas possible à présent de calculer exactement la concentration de la solution aux électrodes d'une manière théorique. J'ai obtenu cependant l'expression des limites supé- rieure et inférieure entre lesquelles la concentration vraie doit se trouver, et j'ai employé ces expressions à calculer les limites du temps qui doit s'écouler jusqu'à ce que la concentration du cuivre aux électrodes d'une solution acide de sulfate de cuivre devienne nulle, quand le cuivre seul est déposé. Les valeurs obtenues étaient comparées au temps qui s'écoulait jusqu'à ce que l'hydrogène commençât à être libéré dans les mêmes solu- tions quand elles étaient électrolvsées par un courant constant sans qu'il y eût de courants de convection dans le liquide. Comme résultat, j'ai trouvé que ce temps se trouvait toujours entre les limites théoriques, prouvant dans les limites que j'ai pu atteindre que la libération d'hydrogène n'a lieu qu'après que le cuivre a disparu de la partie du liquide en contact avec l'électrode. J'ai généralisé aussi l'équation i" en donnant à n^ la signification de la valeur de transport du cuivre dans la solution examinée, au commencement de l'expérience, et j'ai calculé par cette formule le temps qui s'écoule jusqu'à ce que la concentration du cuivre à l'électrode devienne nulle. Les Tables suivantes, qui contiennent les résultats de ( 994 ) quelques-unes de mes expériences, démontrent que ces valeurs concordent assez bien avec les nombres expérimentaux mentionnés plus haut; il est donc probable que la formule i" peut êlre employée pour calculer avec une exactitude suffisante, pour beaucoup d'applications, la concentration aux électrodes soit d'un mélange, soit d'un sel simple. Table I. Concentration du liquide. Ou : 0,06618 mg-equiv. H=SO*= 0,0275 mg-équiv. Valeurs expérimentales. Valeurs théoriques. densité i temps du observé, courant corrigé milamp. à 18° cm- en secondes. o,3o4 2299 o,3i5 2253 o,4oo i2o3 o,58i 621 0,718 378 1,099 166 1 ,621 78 1,576 26 temps après équation i", 1023 2084 1938 1202 570 373 iSg 73 29 t = ■ limite théorique supérieure du temps 265 i' 2868 2671 i656 785 5i4 219 ICI 4o limite théorique inférieure du temps V 1628 142I 881 418 274 117 54 21 Table II. Concentration du liquide... Valeurs expérimentales. densité i temps du observé, courant corrigé milamp. à i8« cm' en secondes. 0,575 2970 0,795 i5So 1 ,o5i 888 ',691 357 2,64 .40 4,o3 63 Ou =0,1(583 rag-équiv. H'SO' = o,.8o4'"°"'^''""'- ce Valeurs théoriques. limite limite temps théorique théorique après supérieure inférieure équation 1°, du temps du temps t- 2^. t - '"^'^ t-'^l;'. i' i' i' 2801 32.8 2094 i463 1684 1093 839 963 627 323 372 242 i33 i53 99 57 66 43 ( 995 ) » Comme conséquence des considérations que je viens de donner, il doit être possible d'empêcher l'évolution d*^liydrogène pendant l'électro- lyse d'une solution acide du sulfate de cuivre, en agitant très fortement le liquide, même dans les cas oîi l'hydrogène semble être produit tout de suite, quand on n'agite pas. J'ai fait des expériences dans un appareil construit spécialement pour vérifier cette (ouclusion, et j'ai trouvé, par exemple, que dans un cas où 6i pour loo des équivalents libérés pendant la première minute consistaient en hydrogène, on pouvait empêcher com- plètement l'évolution de ce gaz par une agitation vigoureuse du liquide. Il est évident, par ce résultat, que les expériences dans lesquelles la propor- tion est déterminée entre la quantité d'hydrogène et de cuivre libérée par diverses densités du courant, comme celles de M. Houllevigue (Ann. Chim. el Phys., 7® série, t. II, p. 35i; 1894), doivent être influencées d'une manière très grande par la nature du vase dans lequel l'électrolyse a lieu et doivent être différentes, suivant que celui-ci est bien ou mal disposé pour faciliter la formation des courants de convection dans le liquide. » CHIMIE MINÉRALE. — SuT tes speclres du samarium et du gadolinium. Note de M. Eue. Demarçay, présentée par M. H. Moissan. '« Dans une Note {Comptes rendus, t. CXXXI, p. 343), j'ai énuméré les raies principales comprises entre X5ooo et X35oo du spectre du gadoli- nium. J'ignorais à ce moment que M. Exner, le savant spectroscopiste de Vienne, vînt de décrire ce spectre très en détail (Sàzungsberichie der K. Acad. d. Wiss. in Wien, Bd CIX, Miirz 1900). Toiit en réparant mon omis- sion, je ferai remarquer que ma liste reste d'autant plus utile que je ne suis pas d'accord avec M. Exner sur les raies de ce spectre, ni même sur celles du spectre du samarium, qu'il a décrit enlmême temps que le pre- mier et dont je donne plus loin une liste des rdies les plus importantes entre >i5ooo et X35oo. Notre désaccord porte non Sur les longueurs d'onde (celles de M. Exner, prises dans un autre but que celui que je me propose dans toutes mes recherches et avec des appareils plus perfectionnés, sont sans doute plus exactes que les miennes), mais, ce qui est plus grave, sur l'attribution des raies à tel ou tel corps. Il est aisé du reste de se rendre compte du motif de ces divergences. » Les substances, au nombre de quatre, utilisées par M. Exner pour pro- duire ses spectres étaient assez impures pour donner d'une façon marquée ( 996 ) à la fois les raies du samariiim et celles du »adolinium. Mon samarinm, au contraire, ne laisse voir qu'à peine des traces de quelques-unes des plus fortes raies du gadoliniiim, et mon gadplinium ne montre rien des plus fortes raies du samarium. » Pour trier ces laies M. Exner en a fait trois catégories : i° celles fortes dans le Sm, faibles dans le Gd; elles ont été attribuées à Sm; 2° celles fortes dans le Gd, faibles dans le Sm qui ont été considérées comme dues à Gd ; et 3° celles à peu près aussi fortes dans le Sm que dans le Gd , qui sont pour M. Exner les représentantes d'un troisième corps présumé nouveau. Je ne crois pas qu'il soit possible d'opérer ainsi le triage de spectres encore tous inconnus. D'abord en ce qui touche les raies fortes dans le Sm attri- buées à ce corps par M. Exner, tout ce qu'on en peut dire de certain, c'est qu'elles ne sont pas dues ali Gd; elles peuvent être dues à un autre corps : en fait toutes les raies du i — Z^ (voir Comptes rendus, t. CXXX, p. 1469) ont été attribuées à Sm parce que le samarium de M. Exner en contenait alors que son gadoliniumen était exempt. On peut faire la même réflexion sur les raies attribuées à Gd : on n'est pas sûr qu'elles sont à Gd, mais seulement qu'elles ne sont pas à Sm. Quant aux raies à peu près de même force dans les deux spectres, cela peut aussi bien venir de coïncidences plus ou moins exactes de raies des deux corps. C'est ainsi, par exemple, que l'ime des raies du corps inconnu de M. Exner \ SSga ,85 est bien certaine- ment l'une des trois principales raies du Sm : elle coïncide à peu près avec l'une des raies de l'vttrium toujours présent, plus ou moins fort, et l'une des notables du Gd. En fait, ces coïncidences approchées sont fréquentes et doivent l'être dans des spectres à raies aussi nombreuses et ie pense que beaucoup des raies de l'élément inconnu de M. Exner appartiennent à la fois à Sm et à Gd, quelques-unes l\1 — Z^; mais la plupart, presque toutes les fortes, appartiennent, suivant moi, sûrement à Gd. « Pour pouvoir être aussi affirmatif sur cette question, j'ai suivi une mé- thode qui ne permet guère le doute. J'ai noté sur les produits du fraction- nement la marche croissante ou décroissante de l'intensité de chaque raie, et j'ai fini par arriver à des produits où quelle qu'eût été la durée du fraction- nement, les raies gardaient toutes la même intensité relative. Ce n'est pas sur quatre produits que ces résultats ont été acquis, mais sur bien des dizaines. Bien des fois avant d'être arrivé à la conviction finale j'ai pensé que le gadolinium, tel que mon spectre le définit, était formé de plusieurs corps, à cause de la variation apparente de telle ou telle raie. J'ai dû gra- duellement reconnaître que la cause deces variations était une coïncidence ( 997 ) avec telle ou telle autre raie d'un autre corps. Je n'ai cessé de fractionner que quand j'ai eu depuis longtemps constaté l'absence de toute variation. Je rappellerai ici que la méthode de fractionnement que j'ai employée, qui est nouvelle et n'a pu être employée pour les produits de M. Exner, est incomparablement plus efficace et rapide que les anciennes. » Je répète que, faute d'opérer comme je viens de l'indiquer, on s'expose à de fijraves erreurs : j'ai eu l'occasion de l'éprouver plusieurs fois. )) Il existe une autre cause d'erreur qui s'applique aux raies faibles et fait que je ne les puis attribuer qu'avec une extrême réserve, surtout grande s'il s'agit de terres rares. » On doit en effet toujours craindre pour ces faibles raies des spectres de ces éléments, qu'elles ne soient dues à des traces d'autres terres ou même à des coiiicitlences de raies de ces autres terres avec celles d'autres impuretés qui les renforceraient. Une étude serait nécessaire pour chaque raie et aussi, sans doute, une précision de mesures dépassant à coup sin- celle à laquelle je puis prétendre, mais quelquefois peut-être aussi celles de praticiens mieux armés que moi. » Le spectre de ligne de Sm est très peu caractéristique : les raies très nombreuses, faibles ou très faibles, pour la plupart entre 'Xoooo et 'XSSoo, ne se prêtent guère, sauf trois d'entre elles, à la recherche du samarium, qui se retrouve mieux par son spectre d'absorption, découvert par M. Lecoq de Boisbaudran et bien des fois décrit depuis, ou bien, mais trop peu aisé- ment pour la pratique, par ses spectres de fluorescence électrique signalés par M. Crookes. Voici la liste des principales de ces raies. La substance qui les a fournies ne contenait visiblement dans son spectre que des traces minimes des raies de >., i — Zs et Gd. i — Ze est spécialement difficile à éliminer : son spectre est en effet très sensible, et ce corps est, des terres rares, la plus voisine chimiquement du samarium. X. Force. 3568,2 lo 3592,5 10 36o4,3 8 3609,6 10 3621 ,4 7,5 363i,3 7 3634,5 9 3639,6 7 3645,6 7 366i,6 8 Koice. 3671 , I 9 3694,4 6 3700,6 6 3707,2 7 37091 1 6 3719.4 7 3729.1 7 373i,8 8 3736,6 6 3739.8 9 ( 99» ) 3744, 3:46, 3746, 3757, 3761, 3764, 3778, 3781, 3788, 3794, 3798. 38oi, 38o8, 3824, 3826, 3843, 3854, 3885, Force. 6 6 6 6,5 6 7>5 6,5 8 70 6 7 7 7 8 9 ^. Force. 3897,2 7 3903,6 6,5 3913,8 6 3928,5 7 3976,6 6 3963 ,'3 6 3942,1 6 4237,5 6 4257,1 7 4263,0 6 4281,0 8 4297,4 4319,5 4391,1 7 7 6 4424,6 8 4434,2 4467,3 4523,8 6 9 7- Dans cette échelle de force le maximum est 16 et le minimum est i , CHIMIE MINÉRALE. — Action de la vapeur d' eau et de mélanges d'hydrogène et de vapeur d'eau sur le molybdène et ses oxvdes. Note de M. Marcel GcicHARD, présentée par M. Heiiri Moissan. « Nous avons montré en 1897 (-) que l'anhydride molybdiqne, au-des- sous de 470°» se transforme dans l'hydrogène sec en bioxyde brun MoO', et que vers 600°, la réduction totale se produisant, on arrive au métal. Il y avait lieu de rechercher si, inversement, en oxydant progressivement ce molybdène métallique par la vapeur d'eau, ou par des mélanges conve- nables d'hydrogène el de vapeur d'eau, on pouvait donner naissance à des oxydes autres que les oxydes MoO' et MoO'-. » Du molybdène de réduction, gris, porté à des températures croissantes dans un courant de vapeur d'eau, reste inaltéré jusque vers 700°. A cette température, il devient peu à peu brun, en se transformant en bioxyde MoO^. Regnault (') a montré que, à température beaucoup plus élevée, dans un (') Voisine d'une forte raie du platine; je ne crois pas qu'elle lui soit due. (-) Ann. de Chimie et Physique, 1" série, t. LXII, p. 337; i836. (') Comptes rendus, t. CXXV, p. 26 el io5. vapeur d'eau, l'hydrogène ( 999 ) four à réverbère, le molybdène était transformé en bioxyde volatil MoO^ » On n'observe la formation d'aucun autre oxydeanhydre intermédiaire. » La température à laquelle la vapeur d'eau commence à agir sur le molybdène métallique -(700°) est supérieure à la température à laquelle l'hydrogène réduit totalement les oxydes dû molybdène (600°). Il en résulte que, lorsqu'on fait agir l'hydrogène au-dessous de 700° sur les oxydes MoO' ou MoO", la réduction ne peut en aucun cas être limitée par la présence de la vapeur d'eau formée, puisque celle-ci, n'agissant pas à cette température, peut être considérée comme un gaz inerte. » Au-dessus de 700°, les deux actions inverses de l'hydrogène sur le bioxyde pour donner de l'eau et du métal, et de l'eau sur le métal pour donner du bioxyde et de l'hydrogène sont possibles. » Dans un cas analogue, l'action de l'eau sui le fer et de l'hydrogène sur l'oxyde de fer, H. Sainte-Claire Deville (') a montré que, lorsqu'on porte à une température déterminée un mélange de fiesquioxyde de fer et de fer dans un mélange d'hydrogène et de vapeur d'eau, il y a réaction dans un sens tel que, pour une tension déterminée de h prenne une tension fixe. )) Si donc à une température supérieure à 700° on met, en présence du molybdène, du bioxyde de molybdène, de l'hydrogène et de la vapeur d'eau en quantité limitée, le sens de la réaction, oxydation ou réduction, sera déterminée par les deux tensions de la vapeur d'eau et de l'hydro- gène et la réaction s'arrêtera lorsque ces tensions seront telles qu'il y aura équilibre entre les deux actions inverses. » Mais, si l'on fait agir non plus une quantité limitée d'hydrogène et de vapeur d'eau, mais un courant gazeux dans lequel l'hydrogène et la vapeur d'eau ont des tensions invariables, siles tensions fie correspondent pas à l'équi- libre pour la température de l'expérience, entré les deux actions mverses, il y a réaction dans un sens déterminé, mais cette réaction ne peut plus être limitée, puisque les tensions de l'hydrogène et de la vapeur d'eau sont maintenues constantes; il y aura donc ici soit oxydation complète jus- qu'au bioxyde, soit réduction co/?2/j/eYe jusqu'au! métal. » Nous avons vérifié cette conclusion pour une température voisine de 800°. Le dispositifemployé était analogue à celui indiqué par Debray (-). » L'hydrogène passe dans un laveur Maquenne renfermant de l'eau maintenue à (') Comptes rendus, t. LXX, p. iio5 et 1201, et l. LXI, p. 3o. ( ^ ) Comptes rendus, t. XLV, p. 1078. C. R., 190U, 2" Semestre. (T. CXXXI, N" 24.) ï J I ( lOOO ) une température connue par un bain d'huile. Le courant est assez lent pour que l'hy- drogène se sature d'eau à celte température. Le gaz passe ensuite dans un tube de porcelaine chaufTé sur une grille à gaz. Dans ce tube se trouve l'oxyde ou le métal; le gaz sort du tube à la pression atmosphérique. Toutes les parties de l'appareil sont maintenues assez chaudes pour éviter toute condensation d'eau. La tension de la va- peur d'eau dans le mélange est connue : c'est la tension maximum de l'eau à la tempé- rature du bain d'huile; la tension de l'hydrogène est la différence entre la pression atmosphérique et la tension de la vapeur d'eau. » Dans chaque expérience, on partait d'un poids connu d'anhydride molybdique pur et sec (08'', 200 environ). Cet anhydride moivbdique placé dans une nacelle était tout d'abord réduit, soit à l'état de bioxyde, soit à l'état de métal, puis soumis à l'action de mélanges d'hydrogène et de vapeur d'eau. Les poids successifs que prenait le con- tenu de la nacelle, rapportés à looe'" d'anhydride molybdique, indiquaient sa compo- sition par comparaison avec les nombres calculés : Molybdène pour 100 d'anhydride molybdique : 66,66; Bioxyde pour 100 d'anhydride molybdique : 88,89. » Les pesées étaient faites après dessiccation à 11 5°. » Voici les résultats obtenus en faisant passer des mélanges d'hydrogène et de vapeur d'eau de tension totale égale à 760, soit sur le métal, soit sur le bioxvde. Chaque expérience était prolongée pendant un temps .suffisant pour arriver à la réaction totale. Température : 800". Tension Poids du contenu de la de la nacelle pour 100 d'anhydride vapeur d'eau. molybdique correspondant. IDOl 12,7 67,05 17,4 66,84 i48>9 67,29 ILe bioxyde de molybdène ne change pas de poids. Le molybdène métal ne change pas de poids. 433 81,77 433 80, o4 525 87 , 57 525 83,73 760 84,4 » On voit que pour la température de 800° environ, pour des tensions de la vapeur d'eau inférieures à 35o""", le bioxyde est intégralement trans- formé en métal (trouvé: 67,03; 66.84; 67,2g; calculé : 66,66). » Pour (les tensions voisines d'» SSo"™. le bioxyde de molvbdène et le métal ne sont ni réduits ni oxvdés ; l'équilibre entre le bioxyde, le molyb- dène, la vapeur d'eau et l'hydrogène correspond donc, à 800°, à une ten- ( lOOI ) sion de l'eau voisine de SSo™"", pour une tension de l'hydrogène voisine de 4io"""; la composition du mélange gazeux est sensiblement IP-i-H^O. » Enfin, pour des tensions de la vapeur d'eau supérieures à 35o°"°, il y a oxydation du molybdène, et le bioxyde n'est plus réduit ; l'oxydation est toujours incomplète, parce que les premières portions d'oxyde formées protègent le métal (trouvé : de 80, o4 à 87,57; calculé : 88,89). » Nous n'avons considéré jusqu'ici que la transformation du métal en bioxyde ou du bioxyde en métal; on pourrait faire des expériences ana- logues sur la transformation du bioxyde en trioxyde et du trioxyde en bioxyde; mais il faut atteindre des températures très élevées pour que l'eau agisse sur le bioxyde, et de telles expériences sont difficiles à faire avec quelque précision dans ces conditions. . » En résumé : On peut obtenir la réduction totale des oxydes de molyb- dène à une température inférieure à 600". I )) L'oxydation du molybdène par la vapeur d'eau ne commence qu'à une température supérieure à 600" et voisine de 700". » Par oxydation progressive du molybdène ilans la vapeur d'eau ou dans des mélanges d'hydrogène et de vapeur jd'eau, on n'obtient jamais d'autres oxydes anhydres que le bioxyde MoO'et le trioxytie MoO'. » Vers 800°, on peut obtenir du molybdène métallique par réduction totale de ses oxydes au moyen d'un mélange d'hydrogène et de vapeur d'eau de pression totale égale à la pression atmosphérique, toutes les fois que la tension de la vapeur d'eau dans le mélange est inférieure à 35o°"°. » CHIMIE ORGANIQUE. — Remarques sur la Note de M. Lemoult intitulée : <(■ Relations entre la constitution chimique des colorants du triphénylmé- thane et les spectres d' absorption de leurs solutions aqueuses. » Note de M. Charles Gamicuel, présentée par M. J. Violle. « Dans la séance du 19 novembre 1900, IVI, Lemoult communique le résultat de ses recherches sur les colorants du triphénylméthane. » Il signale une relation très nette entre la position des bandes lumi- neuses des spectres d'absorption de ces corps et leur constitution. » Il s'exprime ainsi : ) « Les colorants du iriphénylraélhane, qui onl deux, atomes d'azote tertiaire en para du carbone central, donnent, en solution aqueuse, un spectre d'absorption possédant une bande lumineuse rouge; à raison d'une molécule gramme dans looo''' d'eau et sous ( I002 ) l'épaisseur de 6°"°, le milieu de cette bande occupe une position invariable pour ceux d'entre eux qui n'ont pas plus de ces deux atomes d'azote tertiaire et une position invariable, mais différente, pour ceux qui ont un troisième atome tertiaire. » » Ce fait est connu depuis les recherches que nous avons faites, M. Bayrac et moi, sur les dérivés des indophénols. Ces recherches parues en janvier iSc)6 (Comptes rendus, t. CXXII, p. igS et suivantes) ont été étendues à une série de huit corps homologues : Indophénol dérivé du thymol, I phénol ordinaire, )) carvacrol, X métacrésylol, » paraxylénol, méthylparaéthylphénol, II orlhoéthylphénol, > méta-isopropylphénol. » Nous avons employé les dissolvants les plus divers, éther, alcool, ben- zène, acide acétique, éther acétique, ligroïne, et nous avons indiqué comme conclusion de nos recherches la loi suivante, qui à notre connais- sance n'avait jamais été signalée antérieurement : )i Si l'on dissout des poids de chaque corps (de la série des dérivés des » indophénols) proportionnels aux poids moléculaires dans le même vo- » lume du dissolvant, les différents spectres obtenus présentent une bande » rouge de position invariable. » » Les observations de M. Lemoult sont donc une vérification de la loi que nous avons énoncée en janvier 1896, et dont nous avons donné une preuve plus complète que celle de M. Lemoidt; attendu que les indophé- nols, sous la concentration qui a servi à nos expériences, présentaient une bande étroite et dont la position était beaucoup mieux définie que pour les colorants du triphénylméthane. » A ce point de vue j'ajouterai que la dissolution d'un indophénol dans l'éther constitue un excellent écran monochromatique, bien supérieur aux verres rouges. » Je reviendrai prochainement sur l'étude de ces phénomènes, dans une Communication plus étendue. » ( ioo3 ) MINÉRALOGIE. — Sur la maille du réseau et la Jorme primitive d'un corps cristallisé. Note de M. Fréd. Wallerant, présentée par M. Foiiqué. « On s'accorde à considérer les corps cristallisés comme constitués d'éléments identiques, les particules complexes, orientées parallèlement et dont les centres de gravité coïncident avec les nœuds d'un réseau. Pour tous, la maille parallélépipédique de ce réseau représente la forme primi- tive du cristal, c'est-à-dire que les caractéristiques des faces les plus fré- quentes rapportées à cette maille sont simples; les faces de cette dernière sont des plans macles et ses arêtes des axes de groupement. Or, si la forme primitive coïncide avec la maille du réseau dans les cristaux cu- biques et les corps pouvant être considérés comme des cristaux cubiques légèrement déformés, tels que le dislhène, la staurotide, il en est autre- ment pour toute une catégorie de cristaux dans lesquelles la forme primi- tive et la maille sont des parallélépipèdes différents. » Considérons, par exemple, la calcite; la théorie des groupements et, d'ailleurs, l'ensemble des propriétés physiques établissent que sa forme primitive est le rhomboèdre de io5"5', et l'on admet que la maille du ré- seau est un rhomboèdre de même angle. Mais alors il devient impossible d'expliquer certams faits. » Ainsi, par exemple, un grand nombre de cristaux ayant pour forme pri- mitive un rhomboèdre voisin de 107" sont dimorphes, la seconde forme étant cubique. Or les rhomboèdres se transforment en cristaux isotropes cubiques sans perdre leur transparence, sans se briser et sans changement apparent de forme. Il faut doue que le réseau des f;ristaux rhomboédriques soit sensiblement cubique et que leur transformation résulte simplement de modifications analogues à celles qui se produisent dans les macles par actions mécaniques; autrement dit, les particules fondamentales modifient leurs orientations réciproques de façon que la paj-ticule complexe acquiert les éléments de la symétrie cubique qui lui manquent. » Mais alors il faut expliquer comment les faces de la forme primitive peu- vent être des plans réticulairesde ce réseau sensiblement cubique. L'expli- cation est facile; si, en effet, on considère un réseau cubique comme rhomboédrique, la face déterminante (20 23) engendre un rhomboèdre de i07°6; et une légère déformation du réseau engendre une déformation de ce rhomboèdre. Ainsi dans la calcite la maille du réseau est un rhom- ( ioo4 ) boèdre de 9i°42; tandis que la forme primitive est un rhomboèdre de io5°5; et si, au lieu de rapporter les faces à la forme primitive, on les rapportait à la maille du réseau, les caractéristiques seraient multipliées par 2 et par 3 . » Il est, d'ailleurs, un autre type de corps crislallisés, dans lesquels la forme primitive est un rhomboèdre dont l'angle dièdre est voisin de 82° 5o' : tels sont les pyroxènes. Dans ce cas, pour rapporter les faces au réseau, il faudrait multiplier les caractéristiques par 4 et 5. » Des considérations précédentes et des résultats fournis par l'élude des groupements cristallins résultent plusieurs conclusions importantes relatives à la structure cristalline. Tout d'abord, quand la particule com- plexe n'est pas cubique, elle doit être considérée comme une particule cubique déformée. Autrement dit, si, au point de vue géométrique, elle est composée d'un nombre variable de particules fondamentales, au point de vue physique elle est toujours constituée de quarante-huit de ces particules. » Les trois plans de la particule complexe, correspondant aux plans de symétrie principaux d'une particule cubique, définissent la forme parallé- lépipédique, dont les faces coïncident toujours avec des plans réticulaires qui ne sont pas toujours ceux limitant la maille de ce réseau. » De cette définition résulte non seulement que les formes primitives de tous les cristaux ont même signification physique, mais que trois caracté- ristiques données déterminent dans tous les cristaux des faces compa- rables au point de vue physique. » Enfin, le réseau est toujours sensiblement cubique, et de ces différents résultats se déduit tout naturellement une explication de quasi isotropie de tous les corps cristallisés. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — La quinone, principe actif du venin du lulus terrestris. Note de MM. JÎéhal et Puisalix, présentée par M. Edmond Perrier. « Le lulus terrestris vil facilement en captivité; s'il a été entretenu dans de bonnes conditions de nourriture, ses glandes cutanées se maintiennent eu activité sécrétoireetl'on peut, au bout d'un certain temps, quinze jours environ, recueillir une nouvelle quantité de venin aussi abondante qu'à la première excitation. L'animal, enroulé, est placé sur une soucou|)e de por- ( too5 ) celaine et excité soit mécaniquement, soit par un courant d'induction. La première méthode est préférable. Dès qu'on presse légèrement sur les an- neaux avec le dos d'un scalpel, on voit, presque immédiatement, sourdre de petites gouttelettes jaunâtres à l'endroit comprimé. Le réflexe est presque instantané. Il est limité à quelques anneaux et se produit des deux côtés du corps. Aussi, dès qu'on déplace l'animal, on voit, sur la porcelaine, une petite tâche jaunâtre d'aspect graisseux qui i;e tarde pas à se décolorer. En excitant de proche en proche les côtés du corps, on ob- tient une sécrétion généralisée, et si l'on baigne alors l'animal dans une goutte d'eau, ou d'alcool, ou d'éther, le venin se dissout immédiatement dans le liquide qu'il colore en jaune d'or. » La solution aqueuse du venin est neutre au papier de tournesol ; elle a une odeur forte et piquante. Si on la porte à l'ébiillition, le liquide dis- tillé conserve la même odeur et possède encore| ses propriétés toxiques. Nous avons essayé un grand nombre de réactions pour déterminer la na- ture du principe actif et, après une série de recherches, nous sommes ar- rivés à cette conviction que le venin renferme de la quinone, et cela pour les raisons suivantes : » 1° Il possède l'odeur de la quinone; » 2° Quand on chauOe à l'ébullition sa dissolution aqueuse, il est entraîné avec la vapeur d'eau. » 3° Le liquide qui passe à la distillation est jaune et il abandonne à l'éther toute la substance qu'il tient en dissolution. Si l'on évapore l'éther sur un verre de montre, très rapidement, le résidu jaune qui s'était formé et qui possède une odeur très forte disparaît au bout de quelques instants. Ce résidu jaune est soluble dans l'alcool; il l'est aussi dans l'eau, mais beaucoup moins que dans l'éther, car, si l'on évapore la solution éthérée et qu'on reprenne le résidu par une petite quantité d'eau, il reste des parties solides non dissoutes; un excès d'eau redissout le tout. » 4° I-'G liquide provenant de la distillation réduit à chaud le nitrate d'argent ammoniacal aussi neutre que possible. Nbus nous sommes assurés que la quinone possède cette réaction, qui n'a point été mentionnée jusqu'ici. » 5° Le liquide distillé, additionné d'alcali, brunit rapidement au contact de l'air. » 6° Le liquide distillé mis en présence, à froid, d'iodure de potassium et d'acide chlorhydrique met en liberté de grandes quantités d'iode. Toutes ces propriétés appartiennent aux quinones, en général, et ne sont point ( ioo6 ) caractéristiques du premier terme de la série, la qqinone proprement dite. Dans le but de préciser la nature du corps isolé, nous avons employé l'hydrocérulignone, le réactif que Liebermann (Deutsch. chemisch. Ge- sellsch., t. X, p. i6i5) a donné comme caractéristique (') de la qiiinone ordinaire. Nous l'avons d'abord essayé sur des solutions de quinone à S^' pour looo. Dans ces conditions, 2 gouttes d'une solution saturée d'hydro- cérulignone dans l'alcool à 9$° donnent, avec 3" delà solution de quinone ci-dessus, une coloration jaune rouge, et, en agitant, on voit se former dans la liqueur, en deux ou trois minutes, un précipité chatoyant qui, examiné au microscope, se montre formé de fines aiguilles qui paraissent noires. » Le liquide obtenu avec le venin fraîchement distillé fournit cette même réaction et dans le même temps. Le venin récent et non distillé la donne aussi. Cette réaction, vraisemblablement due à l'oxydation de l'hydrocéru- lignone et à sa transformation en cérulignone, est très sensible. Lieber- mann dit qu'elle permet de reconnaître S™^' de quinone par litre. » Il eût été préférable d'isoler la quinone en nature et de l'analyser, mais la quan- tité de substance dont nous disposions n'a pas dépassé o5'',02. Pour appuyer ces don- nées chimiques, nous avons comparé l'action physiologique de la quinone à celle du venin du lulus terrestris, et nous avons constaté qu'elle est absolument identique. In- troduite sous la peau, elle ne produit qu'une action locale; dans l'abdomen, elle cause la mort avec les mêmes symptômes déjà décrits pour le venin du lulus terrestris ; dans les veines, elle détermine les mêmes troubles passagers ; elle est fortement atténuée par un chauffage à 1 20° pendant vingt minutes, ce qui tient à l'altération de la quinone. La dose nécessaire pour tuer un cobaye par injection intra-péritonéale est de i^si^jS en- viron. En se basant sur ce chiffre, on arrive, parle calcul, à trouver qu'un seul myria- pode donne environ o"!:%22 de quinone à chaque excitation, ce qui fait 22™e'' pour 100 individus. » Nous sommes donc amenés à conclure, d'après l'ensemble des faits énoncés dans cette Note, que le venin du lulus terrestris renferme une qui- none et, très vraisemblablement, de la quinone ordinaire. » C'est là un fait intéressant et nouveau, car jusqu'ici, à notre connais- sance, on n'a pas signalé de corps analogues produits par les Invertébrés. Tout récemment, M. Beijerinck {Arch. néerland. des Sciences exactes et nat., p. 826 ; 1900) a vu qu'un champignon inférieur, saprophyte des racines de certains arbres, le Streptothrix chromogcnes de Gasparini, produit, aux (') M. Liebermann a bien voulu nous envoyer un peu de son précieux réactif, et nous sommes heureux de l'en remercier ici. ( io'>7 ) dépens des matières organiques du sol, de la quinone qui, par ses fonc- tions oxydantes, jouerait un rôle considérable dans la formation de l'hu- mus. Il n'est donc pas surprenant que le Iitlus terreslris, qui se nourrit aussi de détritus végétaux, puisse élaborer cette substance dans ses glandes cutanées. » Quant au rôle physiologique de cette sécrétion, il est encore peu connu ; il est vraisemblable d'admettre que, grâce à son odeur pénétrante, elle est ca[)able d'éloigner nombre d'ennemis et de servir ainsi à ces my- riapodes comme moyen de défense. » ZOOLOGIE. — Fa' venin des Scolopendres. Note de M. S. Jourdain, présentée par M. Perrier. « A propos de l'intéressante Communication de M. Phisalix sur la sécrétion des Iules, qu'il me soit permis de rappeler les résultats généraux de quelques expériences que je tentai, il v a une trentaine d'années, alors que je professais à la Faculté des Sciences de Montpellier. Ces expériences portèrent sur une grande espèce de Scolopendre, Scolopendra morsàans, qui n'est pas rare aux environs de cette ville. » Les sécrétions des Chilognathes sont de dciiv sortes. Les unes proviennent de ces "landes cutanées dont le^ orifices, disposés en séries régulières, sont connus sous le nom de foramina lepiignaloria. (j'est sans doute le liquide rejeté par ces derniers qui a été étudié par M. Phisalix. » Les autres sont produites par des glandes annexées aux pièces buccales et renlreiU dans la catégorie des glandes salivaires. » Les glandes dont j'ai étudié le produit se rencontrent ;i la base des forcipules des Scolopendres et sont pourvues chacune d'un long conduit excréteur qui aboutit à Textrémité terminée en crochet acéré de ces membres modifiés. » ,Te fis mordre de petits Mammifères (Souris, Mulots, etc.) et des Oiseaux de petite taille par des Scolopendres recueillies dans la saison chaude. » L'action du venin se montre très prompte. Les mouvements volon- taires étaient bientôt abolis, l'animal tombait sur le côté et ne lardait pas à succomber. » On sait que les Chilopodes se nourrissent de proies vivantes, et que, pour immobiliser celles-ci, comme les Serpents, ils se servent de leur venin. G. R., 1900, 2' Semestre. (T. C\\\l. N° 24.) l32 ( looS ) » Chez l'Homme, ainsi que j'en ai vu deux cas, les accidents consécu- tifs à la morsure de la Scolopendre se bornent à une inflamuiation locale assez douloureuse. Ces accidents ne sont pas rares dans les pays chauds, où se montrent de grandes espèces de Scolopendres. Quelquefois ils sont accompagnés de fièvre, mais jamais je n'ai entendu dire qu'ils aient eu une terminaison funeste. )) Dans la sécrélion de la glande forcipulaire, il ne faut point chercher de quinone, comme dans celle des forainina des Chilognalhes. Il s'agit d'un venin dont il serait intéressant, ce me semble, d'étudier méthodique- ment les eiléts physiologiques. » ZOOLOGIE. — Sttr la pression osmotique du sang et des liquides internes cliez les Poissons Sélaciens ( '). Note de M. E. Rouier, présentée par M. Du- claux. « Je me suis proposé de comparer au point de vue de la composition chimique et de la pression osmotique (évaluée par l'abaissement du point décongélation) les eaux de l'Océan et du bassin d'Arcachon, d'une part, le sérum sanguin et les divers liquides internes des Sélaciens, d'autre pari. L'eau prise dans l'Océan a une composition à peu près constante; sa tem- pérature de congélation a varié dans mes expériences de — 2°,o5 C. à — 2", 09 (". L'eau du bassin d'Arcachon, au contraire, présente une densité, une saliu-e et un point de congélation toujours inférieurs aux valeurs que présentent les mêmes éléments dans l'Océan et variables sui- vant les saisons, l'amplitude des marées, suivant la région du bassin où l'eau est prélevée; en un même point du bassin et dans le même jour ces éléments varient encore avec l'heure et avec la profondeur à laquelle l'eau est puisée. Cette extrême variabilité complique le problème en même temps qu'elle le rend plus intéressant. » Je dois ajouter toutefois que mes expériences ont porté le plus sou- vent sur des poissons que les pêcheries de l'Océan m'apportaient direc- tement du large, ou sur des anfmaux vivant depuis plusieurs jours dans les aquariums de la Station. Or ces aquariums reçoivent une eau puisée dans (') Ces recherclies ont été faites sous la bienveillante direction de M. le D'' Jolyet, Professeur de Physiologie à la l^'aculté de Médecine de Bordeaux et Directeur de la Slatidii biologique d'Arcachon. ( if>0!) ) le chenal en face du laboratoire et toujours an moment de la pleine mer. Les variations de composition et de concentration de l'eau se trouvent ainsi beaucoup diminuées. Dans nos expériences, la température de congé- lation de l'ean des aquariums de la Station a varié de — i",87 à — i°,g5, mais je ne puis affiimer que ces nombres représentent les limites du phé- nomène. Comme terme de comparaison j'indiquerai qu'une solution de chlorure de sodium pur à 33 pour roo se congèle à — i'',9o. » Les températures de congélation, soit de l'eau de l'Océan, soit de l'eau du bassin d'Arcachon, diflèrent notablement delà valeur — 2°, 29 C. donnée par Bottazzi comme moyenne des déterminations faites par lui à Naples avec l'eau de la Méditerranée. » Ne pouvant relater ici en détail les expériences que j'ai faites sur de nombreux Sélaciens, je résumerai brièvement les conséquences qui eu décoident. » 1° La tonipéialure de congélalion du sérum sanguin chez les (liflTérenles espèces de Sélaciens est très voisine de celle de l'eau dans laquelle ils vivent; dans un certain nombre de cas, elle s'est montrée inférieure à celle de l'eau de 4 à 5 centièmes de degré. ce qui indiquerait une pression osmotique du sérum légèrement supérieure à celle du milieu. Ceci pourrait tenir à une acclimatation incomplète de l'animal dans les eaux • d'Arcachon, moins salées que celle'S de l'Océan. » 2° Chez un même animal, le liquide péricardique, le liquide péiitonéal et aussi le liquide utérin, chez les ovovivipares femelles, ont le même point de congélation que le sérum sanguin. » 3° Ces divers liquides contiennent des proportions de chlore sensiblement con- stantes pour une même espèce et uu même li(|uide, mais représentant la moitié ou tout au plus les deux tiers du chlore contenu dans l'eau de mer. Les sels autres que les chlorures se comportent de la même façon; la détermination du résidu fixe et le dosage du magnésium le démontrent d'une façon péremptoire. Toutefois le sérum n'est pas simplement de l'eau de mer diluée; tandis que le rapport du poids du chlore à celui du magné-ium est égal à 20 environ dans l'eau de mer, ce rapport s'élève à 3o pour le sérum du Scylliiim calulus (petite Roussette). )i [^° Chez la ])lupart des Sélaciens, tels que Tiygon vulgaris, Scyllium canicula et Sc) lliiini catiilus. Centrina, Galeas canis, Raïa ondulata, etc., les chlorures du sérum calculés en poids de NaCI par litre ont oscillé entre i5s'".5 et 17s''; chez la tor- pille, toutefois, j'ai obtenu des nouibies plus grands et jusqu'à 22?'', 6 par litre. » 5° Les liquides péricardique et péritonéal des divers Sélaciens, le liquide utérin de la torpille femelle se sont toujours montrés notablement |ilus riches en chlorures que le sérum. L'urine et la bile paraissent contenir, au contraire, toujours moins de chlorures que le sérum. » 6° Il semble, au premier abord, inexplicable que des Jiquides de composition saline si difierente se congèlent tous sensiblement à la même température qui est aussi le point décongélation du milieu. Cette égalisation est altribnable aux matières ( lOlO ) organiques et piincipalement à l'urée, dont les divers liquides oi ganiques des Sélaciens conliennenl de ■io'i' à ajS'' par litre. Ainsi s'explique la coutradiction apparente que Léon Frédéricq signalait dans sa Noie sur le sang de l'écrevisse (Bruxelles, 1899). « Il y a désaccord, disait-il, entre Bottazzi et moi, au sujet de l'équilibre osniotique » des Plagiostomes et du milieu où ils vivent. » M ^o Le fait qu'à Arcachon comme à Naples cet équilibre est constaté par l'expé- rience, mais avec des valeurs notablement diflérenles pour les points de congélation de l'eau de mer et des liquides étudiés, semble démontrer que cette coïncidence n'est pas fortuite et qu'elle tient à l'organisation même des Sélaciens. » ZOOLOGIE. — Lts Écliinides et les Ophiures de r expédition antarctique belge. Noie (le M. R. Kœiiler, présentée par M. Alfred Giartl. « La commission de la Belgica m'a confié l'étude des Echinides et des Ophiures de l'expédition antarctique belge. Celte étude esl actuellement lerminéeel, dans une Note récente adressée à l'Académie royale de Belgique (novembre 1900), j'ai déjà indiqué succinctement les caractères zoologiques des espèces nouvelles en attendant le Mémoire détaillé, et accompagné de planches, qui paraîtra prochainement. » Je me propose ici d'attirer l'attention siu' les caractères généraux de celte faune d'Échinides et d'Ophiures antarctiques; c'est im point que j'avais inlenlionnellemenl laissé de côté dans la Note ci-dessus, où je ne m'occupais des espèces de la Belgica qu'au point de vue descriptif. Ces caractères sont intéressants à signaler, non seulement parce qu'il s'agit d'espèces provenant d'une région absolument inconnue jusqu'à ce jour, mais aussi parce que l'étude de cette faune permet des comparaisons avec la faune échinologique des régions arctiques et subarcliques, ainsi qu'avec celle des régions subanlarctiques. Ces comparaisons peuvent apporter un élément à la solution d'une question de géographie zoologique qui esl tout à fait à l'ordre du jour; je veux parler de la théorie de la bipolarilé. Les faunes arctiques sont actuellement bien connues. Les explorations se sont étendues jusqu'au 80° et 82° latitude nord et elles ont recueilli des formes lilloi"des aussi bien que des formes de profondeur, ces dernières n'offrant d'ailleurs presque pas de types s[)éciaux. Les dernières expéditions n'ont ramené que des types déjà connus, et il est assez vraisemblable que ces régions, au-dessus de 82" latitude nord du moins, ne nous réservent [)lus beaucoup de surprises. La faune des régions antarctiques est au contraire fort mal connue, et les régions explorées ne dépassent guère le 55° latitude ( ">'I ) sud. C'est donc plutôt une faune siibantarctique qu'une faune antarctique proprement dite. » A part deux espèces, déjà connues, des Terres Maijellanes, tous les échantillons qui m'ont été remis proviennent des dragages elfecLués pen- dant la dérive de la Belgica dans la banquise au delà du 69" latitude sud, à des profondeurs variant entre 100'" et 600'"; ils appartiennent tous à des espèces nouvelles et qui s'écartent plus ou moins notablement des formes arctiques et subantarctiques connues. Comparons séparément les 0[)hiures et les Echinides de la Belgica aux types arctiques, d'une pari, et aux types subantarctiques, d'autre part. » EcBiMDES. — Ce groupe est assez pauvrement représenté dans les collections de la Belgica par un Goniocidaris {G. Morlenseni), un Porocidaris très jeune et un autre Oursin régulier dilTérent du genre Echinus et dont j'ai fait le genre Slerechi- nus; les Oursins irréguliers n'offrent qu'un genre nouveau, voisin du Palcopneustcs, que je décrirai sous le nom d'. implùpncastes, et un fragment indéterminable A'ilemias- ter. Or la faune des Echinides arctiques est complètement différente; elle renferme : Dorocidaris papiUata, Sliongylocentrotus diôbrachiensis, divers Echinus {élevons. nor^'egicus, actitus, etc.), des Spalangii.i, des Poiirtalesia, Echinocardium fla- vescens, Schizaster fragilis, Brissopsis, Eclti/wcyainus, etc. Cet ensemble, on le voit, n'offre pas la moindre ressemblance avec les formes découvertes par la Belgica. » 11 en est de même pour les Echinides subanlarctiques, qui comprennent des représentants des genres Goniocidaris, Arbacia. Strongylocentrotu's, Echinus. llemiasler. Schizaster; on peut j ajouter quelques formes abyssales d'Irréguliers draguées par le Challenger. Cet ensemble offre peu d'analogie avec la faune rencon- trée par l'Expédition belge. » Ophil'kes. — La collection de la Belgica est très intéressante : les espèces sont au nombre de i4 et se groupent en genres de la manière suivante : 4 Ophioglyplm . 2 Ophioclen.i Ophiopvren. i Ophiopyrgus, 1 Ophioniastus, 2 Aniphiura.i Ophio- acantha el ÏOphiocaniaj:. i'djoule, pour mémoire, un Astrophvtonidè très jeune el indéterminable. i> Bien différente est la composition de la faune des Ophiures arctiques. On y trouve, en effet, plusieurs Ophioglypha (O. Sarsii et quelques espèces de petite taille), Ophiopleura horealis, Aniphilepis norvegica, Ophiopus arcticus, des Aniphiura, des Ophioacantha el des Opltioscolex : VAstronyx Lovcni et quelques Gorgonocephalus. Or les genres Ophiopleura, Ophiopus, Aniphilepis et Ophio- scolex, si caractéristiques des mers boréales, font complètement défaut dans les collec- tions de la Belgica et les Astrophjtonidès n'y sont représentés que par un petit exemplaire unique. D'autre part, les genres Ophiopyren, Ophioniastus et Ophioca- max, rencontrés par l'Expédition belge, manquent absolument aux mer.s arctiques. Enfin les 4 Ophioglypha, les 2 Ophiocten, les 2 Aniphiura et les 2 Ophioacanthu . capturés par la Belgica, n'odient aucune analogie avec les représentants arctiques de ces mêmes genres. ( IOI2 ") )' La faune subantarctiqiie des Ophiures est beaucoup plus riche que celle des Échinides ; je renvoie, pour le détail des espèces, à un travail récent de Ludwig (' }, où l'auteur, après comparaison avec les formes arctiques, arrive à cette conclusion, déjà formulée par lui au sujet des Ilolotlniries, qu'il n'v a pas une seule espèce com- mune aux deux régions. » Or il n'y a pas davantage d'analogie entre les Ophiures snbanlarcliques et les espèces véritablement antarctiques découvertes par la Bcigica, et la différence est due non seulement à une dissemblance complète des espèces pour les genres Ophio- glypha, Amphiiira , Opliiocten et Ophioacantha communs aux deux régions, mais à une répartition tout autre des genres, les genres antarctiques Ophiomaxlus^ Opliio- pyren et Opliiocaniax faisant complètement défaut dans les régions subantarctiques où se trouvent, par contre, les genres Ophinccirimis. Ophiocnnix et Oplnomi-ra. M La comparaison de la faune des Echinides et des Ophiures antarc- tiques avec les formes arctiques est donc absolument contraire à la théorie de la bipolarité des faunes. » L'étude des autres groupes recueillis par la Belgica fournira-t-elle des résultats analogues? Il serait prématuré de le supposer. Je rappellerai cependant qu'en signalant dans ce Recueil (-) la présence du Crangon antarcticus dans les récolles de la Belgica, M. IL Coutière a fait remar- quer que les affinités de cette espèce avec le Cr. franciscanus étaient loin d'apporter une preuve en faveiu- de la liipolarité, comme le crovait Orlmann, le Cr. onlarcttciis offrant aussi des analogies avec le genre Sclerocran gon et avec les espèces abyssales du genre Ponlophilus. » Quoi qu'il en soit, il reste acquis que les Echinides et les Ophiures cn|)lurées par la Belgica dans les mers antarctiques offrent uti faciès tout à fait spécial et sans aucune analogie ni avec les formes arctiques et subarc- tiques, ni avec les formes sidjanlarctiques déjà connues. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur les forma lionf: endogènes dti chamiii- gnon isolé des lumeurs cancéreuses. Note complémentaire de M. 31. Iîiîa, présentée par M. Armand Gautier. « Dans nos précède ni es Notes ('), nous avions a\ a ncc que le champignon isolé par nous des tumeiu's cancéreuses se reproduit jiar voie endogène. (') Hamburger Magalhaensisclie Sam mcireise. Ophiuroideii. 189g. C') Comptes rendus, I. CXXX, n" 24. (') Comptes rendus de la Société de Biologie. 1.S9S, n° .15, p. loôo. — Presse Mé- ( un.^ ) L'absence de membrane d'enveloppe aiilour des éléments réfringents con- tenus dans les globules et la présence du bourgeonnement dans les cul- tures que nous lui avions soumises, ont engagé M. le professeur Vuillemin [Cancer cl tumeurs iH'gétales ( Société des Sciences de Nancy, i5 février iQOo)] à nier la sporulation et à faire de ce champignon un Blastomycète différant par la couleur de ses cidtures des Blastomvcètes qui ont été isolés jusqu'ici des tumeurs cancéreuses par San Felico, Busse, Roncali, Léopold et autres. Or, si Ton repique dans l'urine filtrée, mais non chauffée, de cancéreux cachectiques une des cultures rouges à formes bourgeonnantes qu'a étu- diées M. Vuillemin, la coloration rouge ne tarde.pas à faire place à la colo- ration gris blanchâtre, ou gris jaunâtre des premières cultures qui suivent les ensemencements de fragments cancéreux et, en même temps, appa- raissent nettement dans les globules les euclos|)ores nues ou encapsulées, ainsi que le démontrent d'une manière irréfutable les dessins {fig. i, 2, 3) Fis. iJ ■'<■ ■ Kii;. 1. — Culture du Cliauipigimu ikiiis l'uriiie de cancéreux. Kormaliùns endogènes. Coloraliuii : safi-.iniuc. Gross. ' Y"-- faits, à ma demande, par M. Rarmansky d'après des préparations non fixées, la fixation enlevant toute netteté à ces formations. dicale, i'2 février tSgg. — Comptes rendus, 10 juillel 1899, p. 118. — Congrès français de Médecine, 1899, p. 617. — Congrès de Paris. 1900. — Le cancer et son parasite {Société d'éditions scie nlifuj nés: Paris, 1900). ( >o.', ) » \ja /ig. i est parliculièrenient la démonslralion de renchainemeiit des formes dessinées dans nos publications antérieures, l'apparition des endo- Kis V l# ■ (^ m) Jq ris. 3. tk % # © <© m Q ^)fçy 1^^ ndri;i, [900; i fasc. in-4''. Bulletin of ihe Muséum of comparative Zoôlogy; vol. XXXVI, n°^ 1, 2; vol. XXXVII, n° 1. Cam; n ige, Mass., 1900; 3 fasc. in-8°. Transactions of the American mathematical Society; vol. T, number 3. Lancaster, P;;., 190 i; i fasc. gr. i 1-8°. ( >oi7 ) OUVHXGSS REÇUS DANS LA SÉAMCK DU lO 'DÉCEMBRE 1 9OO. Cours de Physique mathèrni tique. Éleclricilè et Optique. La lumière et les théories éleclrodynamiques. Leçons professées à la Sorbonne en 1888, i8goe/ 1899, par H. FoiNCAuÉ, Membre de l'IiisliUit. 2* cilitioti re\ ue et com- plétée pu- Jules Blondin et E. Néculcéa. Paiis, G. Carré et C. Nanil, 1901 ; I vol. gr. in-H". Les Eaux smterraines et les sources, par Paul Ciioffat. IJsboa, 1899. (Hommage île l'Aiitt'ur. ) Association générale des Étudiants de Paris. Annuaire 1900-1901. Paris, 1901 ; I vdl. iii-i 2. Elemente der GeUeinslehre, von II. Rosenbuscii. Zweile Auflage. Stiitlgarl, igor : i vol. gr. iii-8°. The origin of the individual. On the imitation of proloptasm, by A.-l^. HEHiiERA. (Extr. âe Memorias de la Soci( dad Ahdte, 1900 ) i fasc. iii-8'\ Mémoire sur l'altitude de l observatoire de Genève, par Justin Pidoux. Genève, 1900; i fasc. in-4°. Spoglio délie osservaziord sismiche dal 1" novembre 1899 al5i ottobre 1900, Raffaello Stiattesi. Miigello, 1900; i fasc. in-S". Mémorandum on the organization of Indian Muséums, liy George Watt. Simla, 1900; I fasc. in-1". Proceedings of the Royal Irish Acadcmy ,'Y\\\rÀ séries, vol. VI, n" l. Dublin, 1900; I vol. in-8°. Ihilletin des nouvelles publications tchèques, public par la libr.iiiie l'r. Rivnac; vol. 1, iasc. 1. Pragiu-, lyoo; i fasc. in-S''. ERRA TA . (Séance du 3 décembre 19 "O.) Note de M. G. Delacroix, Sur la maladie des OEillets produite par le Fusarium Dianthi Prill. el Delac. : Page 962, ligne 20, au lieu de du reste, lisez des pieds. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augusiins, n° 55. Depuis 1»36 -^^ COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux Tolumas ln-4*. Deui ibles l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d' Auteurs, terminent chaque Yolurae. L'abonnement pst annuel ; pari du i" janvier. Le prix de Pabonnemeni est fixe ainsi qu'il sua : Pans : 10 fr. — [lôparlements : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires on sus. On souscrit, dans les Départements, fe/i. chez Messieurs Ferran frères. I Chaix. Iggr < Jourdan. Rufr. miens Courtin-Hecquet. 1 Germain etGrassin. "S^" ioastmeau. tiyonne Jérôme. isançon Jacquard. Feret. ordeaux \ Laurens. Muller (G.). lourges Renaud. l / Derrien. I \ F. Robert. Irest < „, 1- ] Oblin. ' Uzel frères. Coen Jouan. Chamberv Perri n . «1 1 1 Henry Cherbourg. . ' Loriettt. Lyon. Marseille.. Montpellier Marguerie. Juliot. Bouy. ■ Nourry. Dijon Ratel. ( Rey. Lauverjat. Degez. yrenoble ! „ r ( Gratter et G". u Rochelle Foucher. U Havre | Bourdignon. Dombre. Ckrmont-Ferr. Pouai. Ule.. I Thorez. ' Quarré. chez Messieurs : I Baumal. ' M"' Texier. Bernoux et Cumin. \ Georg. ^ Côte. i S.ivy. I Vitte. Ruât. I Valat. ' Coulel et fils. Moulins Martial Place. • Jacques. Nancy Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. ^ Guist'hau. I Veloppé. ) Barnia. ' Appy. nimes Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. P"''^'-' i Marche. Bennes Plihon et Hervé. Bocheforl Girard (M"") I Langlois. \ Lestringant. S'-Étienne Chevalier. j Ponteil-Burles. I Rumébe. \ Gimet. i Privât. / Boisselier. Tours j Péricat. ( Suppligeon. , Giard. ' Lemaitre. Nantes Nice . . . Rouen. S'-Étie Toulon. .. Toulouse. ■ Tours... . Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : j Feikema Caarelsen I et C". .Athènes ' . . Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C". âmes. Friediander et fils. Mayer et Millier. Schmid et Francke. Amsterdam. Berlin. i As ] Da Bucharest. Berne Bologne Zanichelli. iLamertin. MayolezetAudiarte. Lebègue et C'". I Sotcheck et C». I Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hosl et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. . Cherbuliez. Georg. ( Stapelmohr. Belinfante frères. I Benda. \ Payot. Barth. t Brockhaus. Leipzig \ Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. ( Desoer. I Gnusé. Naples . Genève.. . La Haye. Lausanne.. Liège. chez Messieurs : iDulau. Hachette et G>«. Nutt. Luxembourg. . . V. Biick. / Ruiz et C*. Madrid ^°'^° y •'"'^«'• I Capdeville. ' F. Fé. .Milan !^»"* f'-*'-"- \ Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri di Gius. Pellerano. I Dyrsen et Pfeiffer. Neiv-rork I Stechert. ( LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'' Palernie Reber. Porto Magalhaès el Moiiiz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallio. „ „ , 1 Zinserling. S^-Petersbourg..^^^^^^ I Bocca frères. I Brero. Turin Rome. Clausen. ( RosenbergetSellier. Varsovie Gebethner et Wollf Vérone Drucker. Frick. Gerold et C'. ZUrich Meyer et Zeller. Vienne . fiBLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix i6 fr. Tomes 32 à 61.— (I" Janvier i85i a 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.- (1" Janvier 1866 à 3i Décembre 18S0.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SDPPLÉMENT ADX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : I rome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. D.bbés et A.-J.-J. Solieb. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent le. :omètes, par M.Han.bn.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des maUeres (Tisses, par M. Clacdk Berbabd. Volume in-4'', avec Sa planches; 1866 ; •' ',,'.' "j'.' "j " c ■ Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. V*n Be«edbn. - Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en ,85o par 1 Académie des Science, m le concours de .853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : . Étudier les lois delà distribution des corps organises fossiles dans les différents terrains séd.. mentaires, suivant l'ordre de leur superposition . - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. - Re-^hercher la nature l^es rapports qui existent entre l'étatactuel du régne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec a, planches; 18b,.. . la Ir. A la même Ubrairie les Mémoires de "académie des Science., et les Kémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences K 24. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 10 décembre 1900.) MÉMOIRES ET COMIttUIVIGATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. H. PoiNCARÉ fait hommage à l'Académie de la 20 édition de son Ouvrage intiuilé : « Electricité et Optique Pages. NOMINATIONS. M. Painlevé est élu Membre de la Section de Géomélrie.en remplacement de M. Dar- bouoc. nommé Secrétaire perpétuel pour les Sections de Sciences mathématiques.. i)7l> ailÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Abu.iuau Netter. — Examen des nueiirs des Abeilles au double point de vue des Mathématiques et de la Physiologie expé- rimentale ')7'' CORRESPONDANCE. M. D. Egin'ITIS. - Observations des Léo- nides et des lîiélides, faites à Athènes M.J. Guillaume.— Observations du Soleil, faites à l'observatoire de Lyon, pendant le troisième trimestre de igoo M. HoDRiGUEZ.— Observations des Léonides faites à Rome, du \!\ au i.5 novembre 1900. M. Lëopold Tejér. — Sur les fonctions bornées cl inté^rables M. W. SrrKLOFr. — Sur la méthode de la moyenne arithmétique de Ncumann M. PoNSOT. — Sur la chaleur spécifique moléculaire des composés gazeux formés avec ,coridensalion M. H.-J.-S. Sand. — Sur la concentration aux électrodes dans une solution, avec rapport spécial A la libération d'hydrogène par l'électrolyse, d'un mélange de sulfate de cuivre et d'acide sulfurique M. EuG. Demarçay. — Sur les spectres du samarium et du gadolinium M. Marcel Guighard. — \rtion de la vapeur d'eau et des mélanges d'hydrogène et de Bulletin bibliographique Errata 978 980 982 984 987 990 99^ 995 vapeur d'eau sur le molybdène et ses oxydes M. Charles Camichel. — Remarques sur la Note de M. Lemoult intitulée : « Rela- tions entre la constitution chimique des colorants du triphénylméthane et les spectres d'absorption de leurs solutions aqueuses « M. Fréd. Walle",ant. — Sur la maille du réseau et la forme primitive d'un corps cristallisé MM. Beiial et Phisalix. — Laquinone, prin- cipe actif du venin du lulus terrcstris .. M. S. Jourdain. — Le venin des Scolo- pendres , M. E. RoDiEH. — Sur la pression osmotique du sang et des liquides internes chez les Poissons Sélaciens M. H. Kœiiler. — Les Echinides et les Ophiuresdc l'expéditionantarctique belge. M. M. Bra. — Sur les formations endogènes du champignon isolé des tumeurs cancé- I ' reuses .... 998 1007 1008 1011 ioi5 1017 P^RIS. — IMPKIMIÎRIE GAUTinER-V[LLARS, Q"ai ri.»s Grands-Aucus'ins. -îâ. 1^ Cêrant .• t»*nTHiEH-ViLL4KS A|3R 30 lUOi SECOND SEMESTRE COMPTES RENDIS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAK fin. EiES SECBÉXAIRES PERPETIIBCiS. TOME CXXXI. N" 25 (17 Décembre 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustios, 55, 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDIS ADOPTÉ DANS LES SFANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1876. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou i:uméro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par unAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Aca sont imprimés dans les Comptes rendus, mais le ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a que l'Académie l'aura décidé j|] Les Notices ou Discours prononcés en séai^|^ blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des , étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des per qui ne sont pas Membres ou Correspondants del demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d"! sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires] tenus de les réduire au nombre de pages requiï Membre qui fait la présentation est toujours non mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet] autant qu'ils le jugent convenable, comme ils) pour les articles ordinaires de la correspondanfl cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit êtfffi l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tau jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à tei le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compter actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte ren^ vaut et mis à la fin du cahier. ^ Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais d« leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor les Instructions demandés par le Gouvernenoenl Article 5. Tous les six mois, la Commission adroinist» un Rapport sur la r;,tuation des Comptes renu^ l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution ■ sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires :ar MM. les Secrétaires perpétuels sont priéi déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 6^ Autrement la présentation sera remise à la séance »i ÂPR 30 1901 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE DU LUNDI 17 DÉCEMBRE 1900, PRÉSIDÉE PAR M. Maurice LEVY. M. Maurioiî Levv prononce rallociiliou suivante : « Messieurs, )) Voici notre dernière séance solennelle d'un siècle où la Science aura tenu la plus grande place. » C'est la première fois que le fait se produit. Mais aussi, nous sommes les premiers hommes que la Science, par une sorte de miracle, aura fait assister à deux existences terrestres : celle d'il y a soixante ans et celle d'aujourd'hui, infiniment plus dissemblables, à bien des égards, que si, en d'autres temps, elles avaient été séparées par des centaines, des milliers d'années, si bien que nous aurons vraiment vécu comme si nous étions nés deux fois à de longs siècles d'intervalle. » Pourquoi cette rénovation de la vie s'est-elle produite juste à notre époque et pas avant? Est-ce un accident ou un commencement? Vivons- nous en un siècle fortuit ou est-il bien le premier d'une ère nouvelle et durable qui serait l'ère du Messianisme de la Science sur cette terre? C. R., 1900, 2' Semestre. (T. CXXXI, N» 25.) l34 ( T020 ) » C'est sur ces questions que je voudrais vous présenter quelques courtes réflexions. Il en devra ressortir ceci : que notre siècle est fait de toule la poussière de pensée scientifique éparse dans le passé, et que c'est bien sous nos yeux que cette nébuleuse devait recevoir ses premières clartés. » Messieurs, en toutes choses et de tout temps, la pratique a devancé le précepte. Les arts utiles sont venus avant la Science. Mais sitôt nés, ils auraient eu besoin de cette mère nourricière pour se développer. Ils l'ont appelée, ils l'ont interrogée. C'est de ces appels et de ces interrogations qu'elle est sortie. Ils étaient la fonction, elle est devenue l'organe. Comme toujours, la fonction a créé l'organe, puis l'organe a grandi et anobli la fonction. Pour cela la Nature réclame beaucoup de temps. C'est pourquoi la Science a tardé à venir. En fait, et j'en dirai la raison un peu plus loin, le capital scientifique susceptible d'être sérieusement mis en valeur par l'in- dustrie humaine n'a commencé à être constitué que vers la fin du siècle dernier. Jusque-là les plus grandes idées et les plus belles inventions du passé sont restées stériles. » Ainsi, il y a vingt-cinq siècles que les philosophes grecs ont enseigné comme un axiome de Métaphysique la pensée que rien ne sort de rien et que rien ne rentre dans le néant. Il a fallu juste ces vingt-cinq siècles pour que cette pensée sortît des rêves de la Métaphysique pour entrer dans le domaine de la certitude et de la précision scientifiques, c'est-à-dire pour devenir féconde. C'est de cette vieillerie renouvelée que notre siècle aura tiré sa plus riche parure, sa grandeur scientifique et sa prospérité maté- rielle. » C'est à cette même époque des plus anciens philosophes de la Grèce que remontent les premières notions acquises par l'homme sur les phéno- mènes électriques et magnétiques. Qu'entre les deux il y a une parenté, c'est ce dont les grands navigateurs du xv* siècle eussent bien pu s'aper- cevoir, chaque fois que, par les gros temps, précisément quand la bous- sole leur eût été le plus nécessaire, ils la voyaient affolée sous l'action de la foudre. Ils devaient voir là quelque pouvoir surnaturel uni aux élé- ments pour les perdre plus sûrement. )) Il a fallu arrivera l'année i8ot, c'est-à-dire à cette invention tout à fait primordiale qui s'appelle la pile de Voila et à la découverte, par Oersted , ( I02I ) de l'action du courant voltaïque sur la boussole, pour que Ampère pût enfin établir entre l'électricité et le magnétisme cette union féconde d'où, avec les travaux de Faraday sur l'induction, est sortie notre industrie élec- trique avec toutes les merveilles que vous connaissez. )) La force de la vapeur a été étudiée par l'École d'Alexandrie. Mais la Science manquait, et ce n'est encore qu'au début de noire siècle, après l'expiration des brevets de Watt, quand la construction de la machine à vapeur fut devenue libre, qu'elle a commencé à prendre son essor, mais encore sans guide scientifique suffisant. Aussi se tenait-elle dans les basses pressions. C'est la création de la Thermodynamique qui, dans le dernier demi-siècle, lui a donné sa puissance et a permis d'obtenir le cheval-vapeur avec une consommation de charbon quatre ou cinq lois moindre que celle des débuts. » La poudne à canon, qui devait tant révolutionner le monde, a com- mencé par le révolutionner bien peu pendant cinq cents ans. Ce n'est qu'au XVII* et au xviu" siècle qu'elle a sérieusement modifié l'art de la guerre et, entre le canon d'aujourd'hui et celui d'alors, il y a presque autant de différence qu'entre celui-ci et une simple arquebuse. » Le canon d'aujourd'hui est un des laboratoires les plus instructifs que possède la Science. Et n'allez pas croire que, dans le laboratoire dont j'entends vous parler, ce soit lu chair humaine qui serve de réactif. » D'abord, c'est du canon moderne que sont sortis ces autres canons très pacifiques, eux, qui s'appellent des machines à explosion ou machines à pétrole ou à gaz tonnant, qui rendent tant de services, notamment à l'automobilisme. » Ce sont ensuite les grandes pressions obtenues dans ces machines qui ont aussi déterminé la machine à vapeur à passer à des pressions de lo^'^ à sj'^s, qu'il y a quelques années on eût regardées comme impossibles. C'est de là que sont venues à la fois la puissance et l'économie dans ces moteurs de 20000''''* à Sogoo*^*"*, qui promènent des navires aussi popu- leux que de petites cités, sur les vagues de la luer, avec autant d'aisance et de coquetterie que vogue le cygne sur le lac tranquille et, dans ces loco- motives qui, lancées à des vitesses de loo""" ou lao""" à l'heure, « se « dirigent aussi aisément dans la nuit la plus sombre qu'en plein jour ». « C'est, de même, le canon qui a appris à trouver des fermetures simples et étanches contre les plus hautes pressions. Je me rappelle com- bien ce problème nous a paru difficile lorsque, pendant la guerre de (870, j'étais chargé par le gouvernement de Tours et de Bordeaux de faire, pour ( I022 ) la première fois, construire du matériel de guerre par l'industrie privée. C'était une grande innovation qui semblait alors une grande hardiesse, que cette décision prise, sous l'empire de la nécessité, par le gouverne- ment de la Défense nationale. Je ne sais qui était \e plus ignorant, en fait de matériel de guerre, de l'industrie qui devait le fabriquer ou de moi qui devais lui en fournir les éléments. Cela a marché pourtant. L'industrie s'y est mise avec autant de science que de dévouement et de patriotisme. Mais combien était délicate la construction de l'obturateur dans ces pre- miers canons français se chargeant par la culasse que venait d'imaginer l'illustre général, alors colonel de Reffye, et combien, de son côté, la gar- gousse était compliquée. » Aujourd'hui tout cela est bien facilité, et les résultats obtenus par des expériences faites en vue de la guerre ont servi tous les arts et toutes les branches de la Science où les hautes pressions acquièrent chaque jour un rôle plus capital : les machines, la fabrication des agglomérés, l'emploi de l'air comprimé et de l'eau sous pression et enfin cette grandiose opération scientifique et philosophique de la liquéfaction et de la solidification des gaz les plus réfraclaires. » Ce sont encore les nécessités créées par l'art militaire qui ont amené, dans la Métallurgie, les merveilleux progrès accomplis dans ces dernières années, qui, notamment, ont contribué à nous apprendre qu'en ajoutant au fer quelques centièmes de carbone ou de nickel, ou de manganèse, ou de telle autre matière, on peut modifier à son gré soit la ténacité, soit la ductilité de l'acier, et adapter ainsi les qualités de ce métal aux besoins les plus variés : aux grands ouvrages métalliques, aux rails des chemins de fer, au matériel roulant, au matériel naval, et c'est par là que chaque jour permet d'accroître un peu la vitesse de marche sur nos voies ferrées et la vitesse de nos paquebots. » C'est aussi en vue du canon qu'on a étudié ces puissants explosifs qui ont ensuite servi dans les machines, dans les exploitations des mines, des carrières, dans les grandes percées comme celles des Alpes qu'on n'eût jamais pu entreprendre sans eux. » D'autre part, les appareils inaugurés pour observer tous les détails du passage du projectile dans l'âme d'un canon, malgré la durée à peine ap- préciable du phénomène, et les lois ainsi observées sont d'un haut intérêt pour la Physique et la Chimie. Ces lois forment l'objet de la Balistique in- térieure. )) La Balistique extérieure constitue, de sou côté, un des beaux pro- ( I023 ) blêmes de la Mécanique, surtout en raison des vitesses formidables don- nées aujourd'hui aux projectiles. Ces vitesses atteignent looo" à 1200"" par seconde, c'est-à-dire que les canons d'aujourd'hui sont capables d'en- voyer leurs projectiles, d'un poids de plusieurs kilogrammes, à destination avec une vitesse trois ou quatre fois plus grande que celle avec laquelle la nature est capable de transmettre un simple son. Il s'ensuit que, de même que l'éclair se voit avant qu'on entende le tonnerre, de même le projectile arrive avant le bruit de la détonation, et ce fait a donné lieu à des re- marques théoriques extrêmement importantes en Hydrodynamique, sur la propagation des vagues que le projectile produit dans l'air, remarques faites, pour la première fois, par le savant et regretté capitaine d'Artillerie de marine Hugoniot. » Ainsi, on voit que le canon nous instruit de bien des manières. C'est pourquoi, tout en restant très pacifiques, ne souhaitons pas la mort du canon, à charge de réciprocité de sa part, autant que possible. Souhaitons que, de plus en plus, il ne travaille que pour la Science et l'Humanité. » De toutes les inventions qui ont occupé notre siècle, la seule qui ne soit pas d'origine ancienne est l'Aérostation. C'est, sans doute, pour cela que le concours scientifique nécessaire pour la faire complètement réussir n'a pas encore pu être obtenu. On s'en console en la promettant à nos successeurs du xx* siècle, qui ne la verront peut-être pas plus que nous. On oublie un peu qu'elle avait déjà été promise à nos pères. L'apparition des premières montgolfières fut naturellement un grand événement na- tional. On s'en entretenait à la Cour et à la Ville. Arago rapporte que, quand la maréchale de Villeroy, qui n'y avait d'abord pas voulu croire, eut vu, de ses propres yeux, s'élever, dans les airs, le premier ballon qui portait le phvsicien Charles, elle s'est écriée : « Décidément rien n'est » impossible aux hommes; je suis certaine à présent qu'ds vont découvrir » le remède contre la mort. Et dire que je serai peut-être morte à ce mo- » ment-là! » Non seulement on regardait les voyages par ballons diri- geables comme chose prochaine, mais on pensait à la guerre aérienne, non pas simplement aux parcs d'aérostation tels qu'on les emploie aujourd'hui, ou tels qu'on les a employés, pour la première fois, si je ne me trompe, et pour le grand profit de la France, à la bataille de Fleurus, mais à de vrais combats en ballons. On tenait pour très urgent de mettre nos forteresses en état de défense contre ce nouveau genre d'agression. » Une trentaine d'années se passent. Rien n'est changé, et il est assez curieux de rapprocher de l'enthousiasme, ;bien naturel d'ailleurs, qu'avaient excité les commencements de la conquête de l'air, la prédiction suivante. ( I024 ) faite, dès les premières années de noire siècle, par un grand ingénieur amé- ricain, Evans, l'un des aïeux de l'automobilisme sous toutes ses formes ( ' ) : » Je ne doute pas, disait Evans, que mes machines n'arrivent à faire marcher des bateaux contre le courant du Mississipi et des voilures sur les grandes routes avec grand profit. » Le temps viendra où l'on voyagera d'une ville à l'autre dans des voitures mues par des machines à vapeur et marchant aussi vite que les oiseaux peuvent voler, i5 ou 20 milles à l'heure.. . . Une voilure partant de Washington le matin, les voya- geurs déjeuneront à Baltimore, dîneront à Philadelphie et souperont à New- York, le même jour. . . . » Des machines feront faire aux bateaux 10 à 12 milles par heure, et l'on verra des centaines de steamers courir sur le Mississipi, conformément aux prédictions faites il y aura alors bien des années (^). » Certes, voilà un augure que les autres augures pourraient rencontrer sans rire, mais non sans se découvrir respectueusement. Il est impossible de prévoir plus juste jusque dans les chiffres annoncés. On voit donc que ce grand ingénieur trouvait, il y a près de cent ans, que l'automobilisme est la meilleure concurrence à faire aux oiseaux. » Il n'empêche que le problème de l'Aérostalion a été poursuivi en Amé- rique et il est juste de dire que cette invention si française n'a pas non plus été négligée en France, ce qui n'a pas été le cas de toutes» les grandes inventions nationales, notamment de celles de Papin, du marquis de Joulfroy et de celle moins connue de Joseph Cugnot. On sait avec quelle clairvovance notre illustre ConfrèiiB Dupuyde Lôme a approfondi la ques- tion, et deux de nos officiers qui ont le génie de la Mécanique, — ils ne sont pas les seuls, — sont, de leur côté, arrivés à de très heureux résultats. L'un d'eux dirige aujourd'hui l'une de nos plus grandes usines de fabri- cation d'automobiles. Il contribuera certainement à maintenir à la France la suprématie qu'elle paraît avoir en ce genre d'industrie. » Mais serait-ce à dire qu'après avoir beaucoup médité sur la navigation aérienne, il en serait arrivé à penser aujourd'hui comme Evans pensait il y a près d'un siècle, à savoir, que l'automobile est le plus rapide des oi- seaux? » Il est certain que l'oiseau est une machine dont le rendement est en- (') Après toutefois l'ingénieur français Joseph Cugnot qui a construit, dès l'an- née 1770, un tricycle à vapeur, très bien conçu et conservé dans notre Musée d'Artillerie. (") Thurstone, Histoire de la machine à vapeur, traduction de M. Hirsch, vol. I, p. 108. Le passage en italique a été souligné par l'auteur. ( 102.5 ) core incomparablement supérieur à celui des machines les plus légères que nous sachions construire. Il reste donc beaucoup à faire et on n'arrivera peut-être à l'aviation que quand les physiologistes auront, comme ils y tendent, donné plus complètement la main aux mécanicieps en ce qui touche la machine animale. » Quant au ballon, il ne semble pas devoir constituer une solution défi- nitive. La nature aurait pu faire des oiseaux-ballons, c'est-à-dire des oiseaux se gonflant et se dégonflant à volonté en produisant un gaz plus léger que l'air. Elle l'eût sans doute fait si ce n'eût été moins simple que l'aviation. » Après cela, je ne me dissimule pas que le métier de^devin est devenu très ingrat en France, depuis que Rabelais nous a appris qu'un horoscope est à la naissance de chaque sot. II. » Dans ce qui précède, j'ai montré qu'en fait ce n'est qu'au cours de notre siècle que la Science est sérieusement venue en aide à toutes les in- ventions passées. Mais alors se pose cette question : Pourquoi est-elle venue précisément pendant notre siècle et non avant? » Pour répondre à cette question, il convient de faire la remarque sui- vante : Tant que l'homme a cru que la Terre est le centre fixe du monde, tant qu'il n'en a pas connu même la forme, tant qu'il a pu admettre, avec Lucrèce, qu'il ne pourrait pas exister d'habitants à notre antipode parce qu'ils seraient forcés de marcher la tête en bas, il est évident qu'il ne pou- vait rien connaître des forces cachées de la nature, ni par suite les utiliser. Pour que la Science pût prendre naissance et venir au secours de l'indus- trie, il a donc fallu, avant tout, que quelques libres esprits, quelques hommes de génie et de courage, la délivrassent de la servitude du passé. Ces hommes ne sont venus qu'aux environs de la Renaissance, et ce n'est que vers la fin du xvu* siècle que leur œuvre fut couronnée par la grande découverte newtonienne de la gravitation universelle. De là est sortie d'abord la Mécanique céleste qui s'est développée au xviii* et au xix" siècle et a trouvé, en France, ses plus puissants apôtres : Clairaut, Laplace, Le Verrier, Delaunay et enfin Tisserand, qui a repris l'œuvre monumentale de Laplace, la Mécanique céleste, pour la mettre au courant de la Science de notre époque. Je ne cite que des morts. » C'est de la Mécanique céleste que Newton et ses successeurs du xviu* siècle ont tiré la Mécanique générale. Ce n'est donc qu'au cours de ( I026 ) notre siècle qu'a pu se constituer la Mécanique industrielle, celle que nous appliquons chaque jour. » Qu'il me soit permis d'insister sur cette genèse de la Mécanique. Le fait qu'elle descend du ciel est bon à faire connaître aux utilitaires, à ceux qui n'apprécient la Science qu'en tant qu'elle peut leur être d'un profit immédiat, qui se plaignent de ce qu'on en enseigne toujours trop dans nos Ecoles et qui regardent comme une superfluité toute celle qu'ils ne puisent pas dans ces formulaires, manuels, aide-mémoire, dont quelques-uns, faits consciencieusement, auraient leur utilité, et encore pour ceux qui savent, mais dont nous sommes vraiment trop envahis. » Les encyclopédistes du siècle dernier qui ont procuré à la France la gloire d'avoir offert au monde, mieux qu'une exposition, le premier exposé philosophique, scientifique et pratique du savoir humain, et d'où est sortie celte évolution, vers la pratique, de notre siècle, nousavaient déjà annoncé, comme seul inconvénient de leur grande œuvre, que nous serions débor- dés par les entrepreneurs d'aide-mémoire. D'Alembert, dans sa magistrale Introduction à l'œuvre de V Encyclopédie, nous met en garde contre leur intrusion dans la Science. » Sans doute, il ne faut pas, dans les écoles professionnelles, enseigner la Science pour la Science. A ce point de vue, l'idée très philosophique qui, au siècle dernier, fut d'abord émise par Lamblardie, de créer l'Ecole Polytechnique, c'est-à-dire une école oîi serait réuni, sous forme doctri- nale, un enseignement purement scientifique capable de préparer à toutes les applications, a pu, comme les meilleures idées, avoir son revers. Elle nous a habitués à trop séparer, dans notre enseignement à tous les degrés, la doctrine de l'ai^piication. Il faut, au contraire, les réunir. Dès l'école primaire, il faut montrer l'application dans la Science et la Science dans l'application, et il faut maintenir cette méthode unitaire dans toute la hié- rarchie de notre enseignement. Quant à ce qui touche la quantité de Science dont il convient d'abreuver chaque élève, il faut s'inspirer non pas strictement de celle qui lui suffirait à son entrée dans une carrière pro- fessionnelle, mais chercher à prévoir celle qu'il lui faudra à la fin de sa carrière, en escomptant le progrès si rapide à notre époque. Lui en donner davantage serait inutile, lui en donner moins serait insuffisant et abaisserait peu à peu notre industrie. » Quant aux méthodes d'enseignement, elles doivent être très générales quand on s'adresse à ceux qui sont destinés à former l'état-major de l'in- dustrie, d'abord parce que ces méthodes sont les voies rapides, celles qui permettent d'enseigner beaucoup de matières en peu de temps, ensuite ( '027 ) parce que ceux à qui l'on enseigne seront précisément voués, pendant leur carrière, à la conception des idées générales et des organisations d'en- semble. » Pour les autres, il faut, au contraire, les méthodes de plus en plus directes et voisines du but spécial à atteindre, à mesure qu'on descend dans l'échelle hiérarchique des emplois. » Mais au sommet de l'échelle devra toujours briller la Science pure et désintéressée. Ce sont les pays qui la cultivent le mieux qui seront les maîtres du marché de demain, parce que c'est la haute Science, celle que les utilitaires croient inutile, soit parce qu'ils l'ignorent, soit parce qu'elle est peut-être, en effet, l'inutile d'aujourd'hui, qui sera l'utile de demain. N'oublions donc jamais que si la Mécanique appliquée est arrivée aujour- d'hui à des résultats si merveilleux, si nous pouvons calculer à l'avance les organes des machines les plus complexes, c'est parce qu'autrefois des pâtres de la Chaldée et de la Judée ont observé les astres, c'est parce que Hipparque a réuni leurs observations aux siennes et nous lésa transmises, c'est parce que Tycho-Brahé en a fait de plus parfaites, c'est parce qu'il y a deux mille ans passés, un grand géomètre, Apollonius de Ferga, a rédigé un Traité des sections coniques regardé, pendant des siècles, comme une inutilité, c'est parce que le génie de Kepler utilisant cet admirable Ouvrage et les observations de Tycho-Brahé, nous a donné ses sublimes lois qui, elles-mêmes, auront été jugées bien inutiles par les purs utilitaires; c'est, enfin, parce que Newton a trouvé la loi de la gravitation universelle. » Il semble que la Science, comme les anciens prophètes, ait eu besoin de passer des siècles dans la contemplation du ciel, loin des hommes, avant de pouvoir leur apporter la vérité. Il en sera toujours ainsi. Toujours avant de devenir utile, la Science devra aller communier sur les hauteurs, là où s'assemblent les nuages, mais où jaillit aussi l'éclair. Et voilà pour- quoi ce n'est qu'à la fin du xvni* siècle que la Mécanique pouvait être et a été définitivement constituée et que c'est nous qui, par une extraordinaire faveur, avons, les premiers, pu en profiter. La Chimie venait, de même, d'être constituée par Lavoisier. La Physique était encore dans les limbes, où elle attendait le sauveur qui la rachèterait du péché de n'avoir pas encore répudié les six fluides impondérables : fluide calorique, fluide lu- mineux, deux fluides électriques et deux fluides magnétiques. » Tel est, en dehors des sciences naturelles qui se formaient aussi en suivant leur voie propre, le bilan de la Science au début de ce siècle; c'est la première fois qu'il existait une véritable réserve scientifique permettant de commencer à guider l'industrie humaine dans les voies de la Science. G. R., 1900, 2" Semestre. (T. CX\XI, N" 25.) l3 J ( I028 ) » A cet héritage que nous avons reçu, voyons sommairement ce que notre siècle a ajouté et celui qu'il laissera après lui. C'est par là que nous pourrons juger du degré de vitalité que garde encore l'ère des grandes inventions, même après tout ce qu'elle nous a déjà donné. » Pour me tenir dans la limite de temps qui m'est imposée, je suivrai plus particulièrement la Mécanique, parce que c'est à elle que toutes les autres Sciences physiques et même naturelles doivent peu à peu être ramenées. Elle est ainsi la Science des Sciences, le thermomètre de toutes les autres. Tant qu'elle n'a pas existé, il n'y a pas eu à proprement parler de Science. Ce n'est que depuis que Newton, complétant les travaux de Galilée et d'Huygens, lui a donné quelques fondements solides que la Science moderne tout entière est née. III. » De même que la Mécanique céleste, de même que la Chimie, c'est en France que la Mécanique générale a été définitivement constituée. Après les travaux d'Euler et de D. BernouUi, d'Alembert a montré qu'elle pou- vait être comprise tout entière dans un principe unique qui porte son nom, et Lagrange a traduit ce principe par une formule mathématique qui fait tenir tout le dynamisme newtonien dans une ligne d'écriture. C'est la plus haute perfection qu'une Science humaine ait jamais atteinte. » Mais, à cette hauteur et sous cette forme concise, elle était plutôt un témoignage de la puissance de l'esprit humain qu'un instrument usuel. Elle n'avait jusque-là donné la preuve de sa force qu'au ciel. Il fallait la rendre propre aux grands problèmes qu'allait bientôt lui poser le progrès de l'industrie humaine. Ici encore c'est notre pays qui a tout préparé. C'est l'École Polytechnique, ce sont nos grandes Écoles d'application, c'estl'en- seignement d'u ne pratique rationnelle qui y a été inauguré, ce sont les maîtres qui ont créé cet enseignement qui, parleurs leçons, leurs écrits et leurs dé- couvertes, ont rendu cette haute Mécanique propre aux applications. » Navier, Cauchy, Poisson, Lamé, de Saint-Venant créent ou per- fectionnent la Mécanique moléculaire. » Navier, Clapeyron, Bélanger, Bresse créent ou perfectionnent la résistance des matériaux. » Poncelet publie ses Leçons de l'Ecole de Metz et crée la Mécanique industrielle que Coriolis, Bélanger, Résal, Phillips, etc., développeront. » Borda, le baron Charles Dupin et Reech perfectionnent l'art nautique et la théorie du navire. ( '029 ) » Poinsot apporte, à toute la Mécanique, la géniale notion des couples qui jette une lumière nouvelle sur toutes les parties de cette grande Science. » Coriolis donne la théorie des mouvements relatifs. Lazare Carnot avait donné celle du choc. Foucault force la Terre à écrire sur son propre sol le témoignage de son mouvement diurne et, par ses admirables expé- riences, découvre les propriétés gyroscopiques de la matière, et la Méca- nique est assez forte pour les appliquer et créer des appareils de ce genre. .) Mais soudain celte Science d'apparence si robuste est arrêtée devant la machine à vapeur dont elle n'a pas, à elle seule, su donner une théorie satisfaisante, et, à plus forte raison, devant les machines électriques. Elle est souveraine dans l'étude des mouvements de la matière tangible, mais non dans celle où interviennent ces mouvements invisibles qui s'appellent la chaleur, la lumière, V électricité ei le magnétisme. Or nous savons aujour- d'hui que ce sont là les grandes puissances de l'univers. C'est la Science de cesinvisiblesque notre siècle a, pour la première fois, entreprise, et c'est là ce qui lui donne son caractère spécifique. Mais, pour cela, il a dû revenir aux idées cartésiennes qui avaient été trop délaissées pendant le xviii* siècle. » On s'est rappelé alors que celui qui a créé la Géométrie analytique, qui a eu cette grandiose pensée démettre l'espace figuré en équation, nous a, par là même, suggéré l'idée que tout allait pouvoir se mettre en équation; que toute forme, toute qualité, toute phénoménalité allait pouvoir être quantifiée ou positivée, comme diraient les disciples d'Auguste Comte. » Après la mise en équation de l'espace figuré est venue la mise en équation de l'espace impénétrable, c'est-à-dire la Mécanique analytique de Lagrange; puis, la mise en équation de l'espace impénétrable dans ses rap- ports avec l'espace pénétrable mais substantiel, c'est-à-dire les équations de l'électromagnétisme de Maxwell, d'où sont définitivement sortis, grâce aux travaux de Herz et de ses contiruiatiurs, d'une part l'unité de cette tri- nité qu'avaient été la Lumière, l'Électricité et le Magnétisme, d'autre part la Télégraphie sans fils, c'est-à-dire le fait quil y a des germes d'énergie partout, fait à rapprocher du fait pasteurien de la préexistence des germes de vie. » On voit ainsi le génie de Descartes en puissance dans les plus modernes spéculations de la Philosophie naturelle. Certes, il s'est trompé souvent et souvent aussi il n'a protluit que des conceptions vagues. Mais c'est quand il visait trop haut. Il ne se contentait pas, comme le feront ses successeurs plus pratiques du xviii* siècle, d'envisager le monde corporel. Il regardait l'univers, corps et âme, à la façon de Platon. » Newton, en bâtissant sur la matière tangible, a fait un édifice aux ( lo-îo ) lignes splendides, bien ordonnées el bien saillantes; mais les bases en devront être élargies. Descartes, en cherchant à bâtir dans le vide des espaces, là où s'accomplit l'éternel frémissement de l'univers, a seul entrevu le fondement durable. M II n'y a que substance et mouvement : la chaleur est un mouvement, comme la lumière, comme l'électricité. C'est de ces idées cartésiennes que sortiront les théories fécondes de la lumière d'Huygens, de Fresnel, de Maxwell, avec toutes leurs conséquences : photographie, spectroscopie, rayons cathodiques, rayons X, rayons de Becquerel, corps radiants, etc. C'est de là que sortiront aussi le principe de la conservation de l'énergie déjà entrevu par Leibnitzet le principe de la dissipation de l'énergie qui, avec le principe de la conservation de la matière établi par Lavoisier, sont les seules propositions universelles que nous possédions sur le mécanisme de l'uni- vers. Elles apparaissenten quelque sorte immanentes. Elles ne le sont sans doute pas; car il n'y a rien d'immanent dans la Science humaine. Toute doc- trine, vraie aujourd'hui en ce qu'elle n'est infirmée par aucun fait connu, sera infirmée par quelque fait nouveau que l'avenir fera apparaître. La Mé- canique newlonienne est à reviser, parce qu'elle sépare le pondérable de l'impondérable. La Chimie de Lavoisier et le principe de l'énergie font de même. Il est vraisemblable que ces divers principes se fondront en un seul dans l'énoncé duquel entreront à la fois le pondérable et l'impondé- rable. En Chimie, cela ramènerait à une sorte de phlogistique envisagé sous un point de vue tout nouveau. » Mais, quoi que réserve le lointain avenir, les grandes doctrines de ce siècle resteront longtemps à la base de toute la Science et de toute l'indu- strie humaine. Elles ne sont pas seulement admirables par leur généralité et leur puissance, mais aussi par leur simplicité. La Science newtonienne exige toujours le haut calcul. La Science nouvelle, biisée sur ces principes, peut s'en passer dans une certaine mesure, au moins quant à présent, et celui qui, le premier, a imaginé les raisonnements simples et féconds qui ont con- duit à ces grandes doctrines relatives à l'énergie, est un homme mort à l'âge de trente-six ans, inconnu de son vivant, à peine célèbre en France, même aujourd'hui, bien qu'il soit reconnu partout ailleurs comme un génie de premier ordre et que, d'ailleurs, il porte un nom particulièrement cher à notre pays : c'est Sadi Carnot. Il n'est pas un raisonnement, il n'est pas une réflexion que nous fassions sur les grandes forces de la nature, dont on ne trouve l'origine dans les Réflexions sur la puissance motrice du feu, publiées par Sadi Carnot en 1824, ou dans ses papiers posthumes, quicon- ( ^o-U ) tenaient réellement le principe de l'équivalent mécanique de la chaleur et qui malheureusement ont été publiés trop tard pour que la gloire lui en restât. Des den x grands principes modernes, il n'en est qu'un auquel son nom reste atlaché, bien qu'il ait conçu les deux. Mais en plus, c'est lui qui, le premier, aura publié les méthodes simples et profondes de la Physique moderne. I) C'est cette simplicité dans les méthodes et les résultats qui ont fait que, soudain, à notre époque, la Science a pu descendre du ciel newto- nien sur la terre, que, pour la première fois, elle a pu se montrer aux hommes sans apparat, leur parler le langage compréhensil de la pratique et, par là, porter ses bienfaits partout : au domicile de l'humble comme dans la demeure du riche, au village comme à la ville, à la ferme comme à l'usine, au champ de labour comme au champ de manœuvre et même au champ de bataille; qu'elle a débordé hors de ses amphithéâtres d'ensei- gnement, hors de ses laboratoires; qu'en rendant l'industrie scientifique, elle a, à son tour, trouvé des laboratoires auxiliaires dans toutes les indus- tries et des apôtres dans chaque atelier, chez le contremaître, chez le simple ouvrier même. C'est vraiment dans l'œuvre de Sadi Carnot qu'où trouve l'origine de tout cela. Il semble que ce soit lui qui, le premier, ait travaillé à faire une réalité de ces pensées prophétiques exprimées par Condorcet presque à la veille de sa mort tragique : « Jusqu'à cette époque « les Sciences n'avaient été que le patrimoine de quelques hommes; déjà » elles sont devenues communes et le moment approche où leurs élé- » ments, leurs principes, leurs méthodes les plus simples deviendront » vraiment populaires. C'est alors que leurs applications aux Arts, que » leur influence sur la justesse générale des esprits seront d'une utilité » vraiment universelle. » Déjà ils sont venus en partie les temps annoncés par Condorcet, et c'est Sadi Carnot qui aura été son premier exécuteur testamentaire. L'Académie des Sciences s'est honorée récemment en s'as- sociant à l'œuvre de la statue tardivement élevée à Lavoisier. Nous ne saurions oublier que Sadi Carnot attend encore la sienne. On l'a dit avec raison, il ne lui a peut-être manqué que de vivre pour être le Newton de notre siècle : il en est à coup sûr le Galilée. Du grand astronome de Pise, il avait tout à la fois la finesse et la force. IV. » Si les premières vérités nouvelles dont je viens de parler ont pu s'établir presque sans le secours des hautes Mathématiques, celles-ci n'en restent pas moins, suiA'ant la parole d'Ampère, la langue universelle, celle ( io':;2 ) qui « ajoute à la |niissance du raisonnement plus que le télescope n'ajoute ' à la puissance de l'œil, plus que l'aiguille aimantée n'a ajouté aux pro- 1 gréa de la navigation ». » Elles aussi ont progressé dans notre siècle plus qu'à aucune autre époque. Entre leur puissance d'aujourd'hui et celle d'il y a cent ans, il n'y a pas moins de difFérence qu'entre la puissance des machines aux deux époques. )i Appuyées sur des observations de plus en plus précises, elles permet- tront à nos successeurs de pénétrer un peu plus profondément dans la con- naissance de ce milieu mystérieux qui remplit l'univers, qui en fait un être unique et vivant, où l'oeuvre des physiciens et des chimistes et l'œuvre de Pasteur nous auront seulement laissé entrevoir l'origine de toutes les forces aveugles ou conscientes dont dispose la nature. Par les merveilles que nous a données le peu que nous savons sur ces forces, ou peut juger de celles qui nous restent cachées tout en étant peut-être bien près de nous et qui sont réservées à l'avenir. » Par les quelques vérités générales qu'il a découvertes, notre siècle est celui qui aura le plus largement préparé cet avenir et il n'en pourra plus jamais être séparé. » Mais si, à ce point de vue, l'œuvre accomplie est immortelle, les ouvriers meurent. Nous nous en apercevons chaque année. Cette année encore nos deuils ont été nombreux et particulièrement cruels. Le 21 fé- vrier, le bureau était privé de son vice-président Alphonse Milne-Edv^'ards, qui succombait à une courte maladie à l'âge de soixante-cinq ans; le 3 avril, c'était notre secrétaire perpétuel pour les Sciences mathématiques, Joseph Bertrand, qui nous était enlevé à l'âge de soixante-dix-huit ans, mais en pleine vigueur intellectuelle et sans que, peu de mois auparavant, rien ne pût faire prévoir une fin si prochaine et si douloureuse pour l'Académie. Déjà, le 1 1 févriei-, nous avions perdu, dans la section de Zoologie, le vieux maître Emile Blanchard, que sa cécité et ses quatre-vingt-un ans n'avaient guère empêché de suivre nos séances; le 2 mai, c'était Grimaux, de la section de Chimie, qui mourait à l'Age de soixante-cinq ans, après bien des maux et des souffrances de toutes sortes. » Nous avons également perdu quatre correspondants : deux français, MM. les professeurs Mariou, de Marseille, mort le 23 janvier; Ollier, de Lyon, mort le 26 novembre; deux étrangers : M. le général de Tillo, mort le it janvier, et M. le professeur Bellrami, mort le i'; février. ( io33 ) » Tout le monde connaît Joseph Bertrand. Pendant soixante années qu'il a enseigné dans les lycées de Paris, à l'École Polytechnique, au Col- lège de France, à l'École Normale, il a contribué à former des milliers d'in- génieurs, d'officiers, de professeurs, de savants, dont beaucoup sont, à leur lour, devenus des maîtres. » Le 27 mai 1896, ses anciens élèves se sont unis pour lui offrir une mé- daille gravée par Chaplain, à l'occasion du cinquantenaire de son entrée dans l'enseignement. A l'âge de treize ans il était célèbre pour sa préco- cité en Mathématiques; à dix-huit ans il a dû, comme Ampère, l'un de ses modèles, savoir par cœur les vingt volumes de Y Encyclopédie ; à vingt- cinq ans il avait sa légende comme professeur; à trente-quatre ans, il entrait à l'Académie des Sciences. Dès sa jeunesse il était recherché par- tout où l'on cause : dans les mondes savant, littéraire, artistique. Il a été le jeune ami d'Arago: il eût été celui de d'Alembert et de Diderot, celui de Voltaire, s'il avait vécu au siècle dernier; il eût été recherché par le philo- sophe de Potsdam et par la grande Impératrice. Il a été effectivement dis- tingué par l'Empereur de Russie qui l'a chargé de revoir les œuvres d'Euler. 11 Son œuvre scientifique porte sur l'Analyse mathématique, la Géomé- trie, la haute Mécanique, la Physique mathématique. Outre de nombreux Mémoires parus dans les journaux spéciaux, il a publié les parties de ses Cours du Collège de France qui portent sur la Théorie mathématique de l'Électricité, la Théorie mécanique de la Chaleur et le Calcul des probabili- tés, des ouvrages d'enseignement plus élémentaires : l'Algèbre et l'Arithmé- tique, (pii ne sont pas moins originaux que le reste, par les nombreux exercices nouveaux qu'ils renferment. » Il a écrit l'Histoire de l' Académie des Sciences, {'Histoire des Astro- nomes. Ses Éloges académiques sont des modèles, quelques-uns des chefs- d'œuvre, notamment ceux d'Élie de Beaumont, de Lamé, de Cauchy et celui de Tisserand, le dernier qu'il ait écrit, qu'il n'a plus eu la force de lire lui-même, bien que l'œuvre soit pleine de vie, de santé et de jeunesse. C'était malheureusement le chant du cygne. » Sa mort a mis en deuil l'Académie des Sciences, où il a siégé pendant quarante-quatre ans, dont vingt-cinq en qualité de secrétaire perpétuel; l'Académie française, où il avait remplacé J.-B. Dumas; l'École Polytech- nique, où il est entré comme élève en iBSg, à l'âge de dix-sept ans (le pre- mier de sa promotion, il est à peine besoin de le dire) et à l'enseignement de laquelle il est resté attaché pendant plus de cinquante ans eu qualité de ( io34 ) rcpélileur, examinateur d'admission ou professeur; le Collège de France, où il a professé depuis l'âge de vingt-cinq ans, d'abord comme suppléant de Biot pendant quinze ans. dans la chaire de Physique mathématique, puis comme titulaire de cette chaire; l'École Normale, où il a fait ses débuts comme maître de conférences ; la Société philomatique, qu'il a toujours aimée parce qu'elle lui a fait le premier honneur qui liù fût dévolu, en l'accueillant comme un de ses membres quand il n'avait que dix-neuf ans; la Société des Amis des Sciences, qu'il a présidée avec un dévouement qui n'avait d'égal que celui qu'y avaient mis ses devanciers, J.-B. Dumas et Pasteur; l'Institut Pasteur, auquel il appartenait doublement, par sa vieille amitié pour sou illustre fondateur et comme Président, après Jules Simon, de son comité administratif. » Sept discours ont été prononcés sur sa tombe aux noms de ces diverses institutions. Il semble donc que tout ce qui le concernait ait dû être dit. Mais tout ne sera jamais dit sur cet esprit ouvert à tout et ce cœur ouvert à tous. Son éloge sera prononcé à l'Académie française d'une façon digne de lui par son successeur, notre illustre Secrétaire perpétuel pour les Sciences physiques, Berthelot. Il sera dicté par l'amitié et inspiré par le génie. Il sera certainement prononcé dans une des séances de notre propre Académie, par son successeur au Secrétariat perpétuel pour les Sciences mathéma- tiques, M. Gaston Darboux, son élève, celui qu'il eût lui-même désigné au choix de l'Académie s'il avait pu être appelé à le faire. )) Il serait bien présomptueux de ma part de prétendre anticiper plus longtemps sur ces deux œuvres qui seront l'Histoire. » Alphonse Milne-Edwards, qui nous a été enlevé le 23 avril, était zoo- logiste, anatomiste, paléontologue, agronome, géographe, voyageur intré- pide, administrateur de grande initiative et, par-dessus tout, passionné pour la Science, passionné pour ce Jardin des Plantes et ce Muséum où il est né et où il est mort, après l'avoir administré depuis 1894 avec une activité sans mesure qui l'a conduit au tombeau, mais aussi avec la joie d'y laisser des collections plus complètes et mieux classées que celles qu'il avait trou- vées, d'avoir mérité la confiante affection de ses collègues et, ce qui est la suprême récompense en ce monde, la satisfaction d'avoir fait un peu de bien. » Ses principaux travaux portent d'une part sur la Paléontologie des oiseaux où il est un créateur, et d'autre part sur la Zoologie sous-marine. Tout le monde a entendu parler de ses explorations scientifiques sous- miirines sur le T/cH'ailleiir ei le Talisman. ( io35 ) » Ces deux genres de recherches, et celles pkisparticiihères qu'il a faites sur la Zoologie et l'Anatomiede mammifères imparfaitement connus et nou- veaux dans la Science, ou des Vertébrés et des Crustacés, tendent vers un but philosophique commun et très haut : la connaissance de la distribution géographique actuelle et les migrations, à diverses époques, des animaux à la surface de notre globe. » Son œuvre aura ajouté une nouvelle auréole à un nom qu'il avait reçu déjà glorieux. M Emile Blanchard est né à Paris le 6 mars 1819. Fils d'un modeste peintre d'Histoire naturelle, il dut de bonne heure chercher à gagner sa vie. A l'âge de quatorze ans il entra comme aide de laboratoire au Muséum d'Histoire naturelle, dirigé alors par Audoin. Il consacra ses modestes appointements à venir en aide à sa famille, et, sentant le besoin de s'in- struire, il consacrait ses nuits à se perfectionner dans la langue française. Il s'éleva peu à peu jusqu'à nos classiques qu'il connaissait parfaitement et qu'il n'a jamais oubliés, car il était doué d'une mémoire prodigieuse, et apprit par lui-même l'anglais et l'allemand, ce qui lui a permis île se tenir toujours au courant du mouvement scientifique de ces deux pays. » En 1844. Henri Mil ne-Edwards l'attacha [à sa célèbre exploration scientifique sur les côtes de la Sicile; le jeune apprenti, déjà très érudit, y déploya une grande activité et en tira lui-même d'importants travaux. )) Ses recherches personnelles portent sur l'anatomie et la |)hysiologie des Insectes, les Mollusques, les Vers, sur l'ostéologie des Oiseaux qui a servi à l'histoire paléontologique de ces êtres et a été le point de départ des grands travaux d'Alphonse Milne-Edwards sur le même sujet. Il s'est également occupé, comme Alphonse Milne-Edwards, de la distribution des animaux à la surface de la Terre pendant les temps anciens et l'époque actuelle. C'est à cet ordre d'idées que se rattachent ses travaux sur Mada- gascar, sur la Nouvelle-Zélande, sur l'existence probable d'un ancien con- tinent antarctique, enfin sur la formation du bassin méditerranéen. Il a écrit pour le grand public, et avec beaucoup de charme , deux Ouvrages sur Y Histoire des Poissons et les Métamorphoses des Insectes. » Le plus souvent il dessinait ses planches lui-même. Ce travail, les préparations anatomiques qu'il faisait, les vapeurs dégagées par les sub- stances dont il se servait ont peu à peu altéré sa vue et fini par l'en priver tout à fait. Cette grave infirmité a profondément attristé ses dernières années. Il laissera, avec une œuvre importante, l'exemple de ce que peut G. R.. 1900, 2' Semestre. (T. CXXXt, N° 25.) ï36 ( io36 ) une volonté persévérante mise au service d'une âme droite et d'une grande intelligence. » Charles Grimaux a publié près de quatre-vingts Mémoires sur la Chimie organique, une vingtaine de Notices très étendues dans le Diclion- naire de Chimie de son maître et ami Wurlz, de nombreux articles de jour- naux, une Thèse qui a été remarquée, intitulée : Equivalents, Atomes, Molécules, où il discute les diverses notalions chimiques ; deux Ouvrages élémentaires, l'un sur la Chimie inorganique, l'autre sur la Chimie orga- nique, quelques Notes historiques, une Histoire de Lavoisier d'après divers documents inédits et une Notice historique surGerhardt, eu collaboration avec le fils de ce célèbre chimiste. » Le but principal des travaux personnels de Grimaux a été, d'une part, de faire la synthèse de certains produits organiques naturels et la synthèse des produits s'en rapprochant et destinés à compléter ainsi les séries naturelles. » Il a fait, en particulier, la synthèse d'un certain nombre d'uréides et de nombreux travaux sur les dérivés de la série aromatique. » Ce qui, d'après les chimistes les plus compétents, donne un haut in- térêt scientifique et philosophique à l'œuvre de Grimaux, c'est qu'il a tou- jours été dirigé, dans ses recherches, par des considérations théoriques; ses découvertes ne sont pas le fruit d'heureux hasards observés avec saga- cité par un expérimentateur habile. Elles ont toujours été prévues par lui d'après des analogies bien conçues. » Quelques-unes ont eu d'importantes applications industrielles, no- tamment ses recherches en commun avec M. Charles Lauth sur le chlo- rure de benzyle et ses dérivés. » Comme beaucoup de chimistes éminents, comme Scheele, comme Ba- lard, comme J.-B. Dumas, Grimaux a débuté parla pharmacie. Il tenait une petite officine à Sainte-Hermine, en Vendée, où il s'est marié. C'est de là qu'il s'est élevé à la renommée et aux plus hautes situations dans la Science. Il avait l'habitude d'y passer les vacances. Il y élait en 1870, au moment de la déclaration de guerre. Mais quand Paris fut menacé, se rap- pelant qu'il était fils d'un chirurgien de la marine, il est venu dans la capi- tale où, pendant le siège, il a fait son devoir de citoyen aux remparts et son devoir de savant dans les conseils du gouvernement. » C'était un ardent. Il a aimé avec passion la Science, la Patrie et la Vérité. Ce triple amour lui a valu les plus grandes joies de sa vie, mais aussi, à la fin, ses plus grandes souOrances et les plus imméritées. Elles ont ' ( ïo37 ) eu raison de son corps, mais non de son âme stoïcienne, ni de sa fière in- dépendance. )) M. Marion, professeur à la Faculté des Sciences de Marseille, direc- teur du laboratoire de Zoologie marine, est né à Aix le lo octobre 1846. Il a été élu Correspondant de la Section d'Anatomie et de Zoologie en 1887. » Il fut, parmi nos professeurs de province, un de ceux qui avaient, de bonne heure, su donner une forte impulsion aux études d'Histoire natu- relle et, en particulier, aux recherches zoologiques, en créant, à Marseille, une école très active et très vivante. » Il a fait partie de toutes les expéditions conduites par notre confrère Alphonse Milne-Edwards, du Travailleur ei au Talisman. Il a ainsi person- nellement réuni de précieux matériaux. Malheureusement, la mort ne lui a pas laissé le temps de les faire tous connaître. » Il a créé les Annales du Muséum de Marseille, recueil très utile oîi il publiait ses propres recherches et celles de ses élèves. » Sa mort a été une grande perte pour la Science, pour l'Académie et pour les nombreux disciples qu'il a su former. » Le général Alexis de Tillo, chef d'état-major du i" corps d'armée russe, président de la Section des Mathématiques de la Société impériale russe de Géographie, est né à Kieffen iSSg. lia été élu Correspondant de notre Académie dans la Section de Géographie et de Navigation en 1892. » Il a exécuté des opérations géodésiques et, en particulier, de nivelle- ment très considérables en Sibérie; il a fait une Carie des altitudes de la Russie d'Europe. Il a publié de nombreux travaux, Mémoires ou Cartes, sur les crues des fleuves russes, sur le nivellement des chemins de fer russes, sur l'élévation des continents, sur la répartition des pressions ba- rométriques en Russie. Il a dre'isé une Carte magnétique de son pays et a appelé l'allention sur de grandes anomalies magnétiques en déclinaison et inclinaison qui se produisent au centre de la Russie d'Europe. Cette énu- mération, qui ne comprend pas de nombreux Mémoires publiés dans les journaux scientifiques russes, français ou allemands, suffit à montrer la grande impulsion que ce savant officier général a contribué à donner aux études géographiques de son pays et la large contribution qu'il a fournie à la connaissance du globe terrestre. » Eugène Beltrami, né à Crémone le i6 novembre i835, a été élu Cor- respondant de l'Académie des Sciences dans la Section de Mécanique en 1889. Il eût été non moins bien à sa place dans la Section de Géomé- ( io3H ) trie. Il a professé ;la Physique malhémaliqiie à l'Université de Pavie, puis à l'Université de Rome. Ses nombreux Mémoires sur la Géométrie infi- nitésimale, sur la théorie des surfaces qu'il a présentée sous une forme nouvelle et systématique par une extension donnée aux paramétres difFé- rentiels de Lamé, sur les espaces à courbure constante, sur les Cartes géographiques, sur la Géométrie des formes linéaires, sur la Cinématique des fluides, sur la théorie mathématique de l'Élasticité, sur la théorie de Maxwell en Electricité, pour ne citer que les plus marquants entre beau- coup, sont très originaux, instructifs et écrits avec un soin et une élégance dignes d'être notés. C'était un modeste que les honneurs sont venus cher- cher plutôt qu'il ne les a recherchés. Il était de l'Académie des Lincei de Rome, de l'Académie des Sciences de Bologne, de l'Institut royal de Milan, de l'Académie royale de Turin; associé étranger de la Société royale de Gœttingue, Corresponnant ,de l'Académie de Berlin, de l'Aca- démie de Liège, etc. » Ses nombreux disciples s'occupent de publier ses OEuvres complètes. Notre Académie s'est empressée de souscrire à celte pubhcation. C'est le meilleur monument qu'on puisse lui élever et l'honneur le plus digne de lui qu'on puisse lui faire. « Heureux qui porte en soi un idéal et qui lui obéit. » Cette parole de Pasteur s'applique bien à notre éminent Correspondant de la Section de Médecine et de Chirurgie, le Professeur Ollier qui nous a été enlevé le 26 novembre dernier. Il a eu un idéal : celui d'éviter à ses malades, autant que possible, les opérations sanglantes et, quand elles devenaient inévitables, de les poursuivre par des méthodes nouvelles et telles que les parties sacrifiées par le couteau pussent être régénérées, que le malade retrouvât ainsi, après l'opération, la plénitude de l'usage de son corps, c'est-à-dire la santé durable. Pour obéir à cet idéal, Ollier a pour- suivi, pendant un demi-siècle, dans ses laboratoires de l'Hôtel-Dieu et de l'Université de Lyon, pour les appliquer ensuite dans sa clinique et au lit des malades, ses recherches patientes et variées sur la régénération des os par le périoste et sur la reproiluction de leurs extrémités, c'est-à-dire des surfaces articulaires, sans lesquelles la régénération n'aurait que des effets incomplets. » Ses premières recherches, publiées dans un grand nombre de Mé- moires, ont été résumées dans son magistral Traité expérimental et clinique de la régénération des Os publié dès 1867. Cet Ouvrage, auquel l'Académie a décerné le grand prix de Chirurgie, a commencé la notoriété d'Ollier. ( io39 ) En 18^4, il fut élu Correspondant de l'Académie. Depuis, il n'a cessé de poursuivre ses travaux et d'en développer les applications. Il a indiqué aux chirurgiens des méthodes précises à suivre dans la Chirurgie conservatrice et régénératrice. Il a atteint son idéal. 11 ne lui a pas seulement consacre son temps et son talent ; il lui a sacrifié la réputation hâtive qu'il eût pu acquérir par des opérations chirurgicales brillantes. Les opérations de succès immédiat, mais souvent éphémère, il les dédaignait. C'est quand les années avaient passé sur ses opérés qu'il aimait à les revoir, et c'est alors seulement qu'il regardait la partie comme gagnée, et qu'il citait les cas intéressants dans ses Ouvrages et son enseignement. Il a fait partie de toutes les grandes Sociétés ou Académies médicales de l'Europe. » On voit que ce n'est pas sans raison que j'ai placé le nom d'Ollier sous l'invocation de Pasteur. Il est digne de cet honneur. C'est, je crois, le plus bel éloge que je puisse faire de ce grand chirurgien, au génie bienfaisant et vraiment humanitaire. VI. » Qu'il me soit permis, à présent, de saluer les vivants après les morts. M. Painlevé, le jeune et depuis longtemps célèbre mathématicien, qui remplace M. Darboux dans la Section de Géométrie; M. Giard, le vrai maître qui a su former une École à la Sorbonne, qui remplace M. Milne- Edwards; M. Chatin, qui porte un nom doublement cher à l'Académie et qui était depuis longtemps désigné pour remplacer Blanchard; M. Haller, l'un des maîtres de la Chimie organique et qui, en outre, a su, pendant qu'il professait à l'Université de Nancy, doter notre région de l'Est d'im- portants laboratoires industriels et agricoles. VII. » Il me reste à remercier les fondateurs de nos prix dont les noms, qui seront prononcés tout à l'heure avec ceux de nos lauréats, sont, tous les ans, entendus ici avec reconnaissance. » Enfin, j'ai la bonne fortune d'avoir à signaler trois nouvelles fonda- tions. » L'Académie n'a pas oublié qu'elle a accepté le patronage de la sous- cription internationale pour le monument de Lavoisier, érigé sur la place de la Madeleine, le 27 juillet 1900. Le Comité qui a présidé à cette sous- cription, par l'organe de son délégué, M. le Secrétaire perpétuel Ber- ( io4o ) thelot, a fait savoir à l'Académie que, pour honorer la mémoire de La- voisier, il lui faisait un don permettant de créer une médaille analogue à la médaille Arago. Cette médaille portera le nom du fondateur de la Chimie moderne. Elle ne sera décernée que pour des services exceptionnels rendus à cette Science. » M. Debrousse a légué à l'Institut tout entier une somme d'un million, non pour un prix, et j'insiste sur ce point, mais pour être employée de la façon que l'Institut jugera la plus utile aux Sciences, aux Lettres ou aux Arts. )) Il y a là une heureuse innovation. Nous avons, en effet, assez de prix, c'est-à-dire que nous avons les moyens de récompenser largement les travaux faits, tandis que nos moyens de subventionner des travaux à faire sont absolument insuffisants. M. Debrousse a commencé à combler cette regrettable lacune. Sa belle donation sera ainsi infiniment plus fruc- tueuse que s'il nous avait obligés à la distribuer en prix. Il est désirable que son exemple, qui se pratique d'ailleurs largement dans d'autres pays, notamment en Amérique, soit suivi par les bienfaiteurs de la Science qui feront à notre Académie l'honneur de la charger de faire valoir leurs bien- faits. )) La dernière fondation que j'ai à signaler est un prix. » M""" y^ Guzmann, une amie de l'Astronomie, une croyante en la pluralité des mondes habités, lègue à l'Académie une somme de cent mille francs pour être donnés en prix à celui qui, le premier, aura réussi à entrer en communication avec un astre, antre que la planète Mars. Le testament porte d'ailleurs sagement que chaque fois que le prix n'aura pas pu être décerné pendant cinq années de suite, les arrérages cumulés se- ront attribués à une œuvre de progrès sérieux pour l'Astronomie. » Les intentions de la fondatrice seront scrupuleusement exécutées. Le prix sera mis au concours dès l'année 1901, et, aux mauvais plaisants qui n'y verraient que ce que le sujet peut paraître avoir de purement fantas- tique, nous dirions, au besoin, avec Montaigne : « C'est une sotte présomption d'aller dédaignant et condamnant pour » fauli ce qui ne nous semble pas vraisemblable. » Point (le plus notable folie au monde que de tout ramener à la me- » sure de notre capacité et de notre suffisance. » » Je donne la parole à M. le Secrétaire perpétuel pour la proclamation des prix. " ( loii ) PRIX DÉCERNÉS ANNÉE 1900. GEOMETRIE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHEMATIQUES. (Commissaires: MM. Darboux, Poiacaré, Picard, Hermite; Jordan, rapporteur.) Le sujet du concours était le suivant : Perfectionner en quelque point important la recherche du nombre des classes de formes quadratiques à coefficients entiers et de deux indéterminée: . Deux Mémoires ont été présentés : Le Mémoire n" 1 portait la devise : Une formule nouvelle. Mais l'attention de la Commission a été particulièrement attirée par le Mémoire n° 2, portant pour devise : Rerum iiatura nusquam inagis quain in minimis tola. Au début de ce travail, l'auteur reproduit avec quelques simplifications l'admirable analyse au moyen de laquelle Dirichlet, après avoir exprimé le nombre de classes cherché par la série semi-convergente 1 effectue ensuite la sommation de cette série sous forme finie, par des formules simples et élégantes. ( io42 ) Il ne semble guère possible d'obtenir des résultats plus satisfaisants au point de vue théorique. L'auteur n'hésite pas à le reconnaître; mais il fait observer que ces formules donnent lieu à de longs calculs dès que le déter- minant devient un peu considérable, vu le grand nombre des signes de Legendre, dont la détermination devient nécessaire. Il y a donc lieu de chercher à les compléter par l'adjonction de nouvelles formules, moins parfaites à la vérité, mais mieux adaptées au calcul numérique. Tel est le but que s'est proposé l'auteur du Mémoire et auquel il est par- venu par des voies très diverses, en faisant intervenir successivement, avec autant de science que d'habileté, les fonctions F, les fonctions ellip- tiques, les fonctions modulaires, la fonction Ex de Legendre, etc. Ces procédés si variés conduisent à un grand nombre de formules de l'espèce désirée. Elles ont ce caraclère commun d'exprimer le nombre de classes cherché par des séries convergentes, dont chaque terme est le pro- duit d'un symbole de Legendre par un coefficient qui est tantôt une inté- grale définie, tantôt une combinaison de fonctions élémentaires. Ces expressions contiennent d'ailleurs, pour la plupart, un paramètre arbi- traire dont on peut disposer à volonté pour varier la formule. Les termes de ces séries décroissent sensiblement en progression géométrique. Comme elles représentent un nombre entier, il suffira pour le déterminer de calculer un nombre de termes assez limité. Ce nombre pourra même être réduit si l'on connaît d'avance le reste que doit donner le nombre des classes par rapport à un module donné. Ces considérations ont conduit l'auteur à déterminer le reste de ce nombre suivant le module 8 lorsque le discriminant est négatif et égal au produit de trois facteurs premiers diflérents (le reste suivant le module 4 lorsqu'il n'y a que deux facteurs, avait déjà été déterminé par M. Hurwitz). Il a donné également une formule élégante pour calculer le nombre des classes lorsque le discriminant est négatif et décomposable en un produit de deux facteurs premiers entre eux. Quelques exemples numériques en font ressortir l'utilité. Nous signalerons enfin une expression curieuse donnant le carré du nombre des classes. La Commission conclut que le Mémoire n° 2 est très digne de recevoir le prix proposé par l'Académie. M. le Président ouvre en séance le pli cacheté annexé au Mémoire n° 2 qui porte la devise : Reruni natura iiusquain magis quant in minimis Iota. ( io43 ) L'auteur du Mémoire couronné est M. Mathias Lerch, Professeur à l'Université de Fribourg, en Suisse. PRIX BORDIN (SCIENCES MATHÉMATIQUES). (Commissaires : MM. Poincaré. Picard, Appel, Jordan ; Darboux, rapporteur.) L'Académie avait mis au concours, pour le prix Bordin à décerner en 1900, la question suivante : Développer et perfectionner la théorie des surfaces applicables sur le parabo- loïde de révolution. Aucun Mémoire n'ayant été envoyé, le prix n'est pas décerné. PRIX FRANCOEUR. (Commissaires: MM. Poincaré, Picard, Jordan, Appell ; Darboux, rapporteur.) Le prix est décerné à M. Edmond Maillet. PRIX PONCELET. (Commissaires: MM. Poincaré, Sarrau, Picard, Jordan; Darboux, rapporteur. ) Le prix est décerné à M. Léon Lecornu pour l'ensemble de ses travaux. MECANIQUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS. (Commissaires : MM. Guyou, Bouquet de la Grye, de Bussy, de Jonquières, Sarrau.) M. l'Ingénieur Laubeuf, par ses études, a fait faire un grand pas à la navigation sous-marine. G. R., 1900, 2- Semestre. (T. CXXXI, N° 25.) l37 ( loVi ) La Commission décerne à M. Laubenf un prix à prendre sur la somme de GoGo*^' constituanl le prix extraordinaire de la Marine. Rapport sur les travaux de M. le Capitaine Charbonnier, par M. Sarrat. Les méthodes de la Balistique extérieure expérimentale, dont le Traité d'IIélie et Hiigoniot offre le développement le plus complet, n'ont pu suivre les progrès incessants de l'Artillerie natale; elles ont dû être aban- données ''ans le calcul des tables de tir des canons de bord. D'autre part, les méthodes théoriques supposent, en général, la résistance de l'air pro- portionnelle à une puissance de la vitesse, ou bien admettent, si elles sont affranchies de cette restriction, quelque hypothèse simplificatrice dont la justification n'est pas rigoureusement établie. En cet état de choses, le calcul des trajectoires des canons de la Marine se fait en décomposant ces trajectoires en plusieurs arcs peu étendus et en intégrant par approxima- tion les éléments de ces arcs. Ce procédé est long et pénible, et il y avait avantage à lui substituer une solution théorique d'une application plus facile et d'une approximation suffisante. Tel est le but que s'est proposé M. le Capitaine GHARBaNxiER dans le « Traité de Balistique intérieure théorique » inséré an Mémorial de V Ar- tillerie de la Marine. Cet Ouvrage est divisé en quatre Parties. Les deux premières sont consacrées à l'étude, sur les équations diffé- rentielles elles-mêmes, des propriétés communes à toutes les trajectoires et à l'exposé de la solution donnée par Euler du problème balistique dans le cas où la résistance est proportionnelle à une puissance de la vitesse. La plupart des propriétés des trajectoires avaient déjà été énoncées par Saint-Robert, mais l'auteur a apporté à cette étude un complément impor- tant en déterminant ces j^ropriétés pour une forme quelconque de la loi de résistance de l'air. Il a notamment montré que, si l'on tient compte de la variation de la densité de l'air avec l'altitude, la vitesse peut, dans certains cas, passer successivement par un minimum et un maximum dans la branche descendante de la courbe. J^a troisième Partie, intitulée « Théories balistiques », constitue la partie la plus originale de l'Ouvrage. L'intégration complète des équations n'étant pas possible dans le cas général, l'auteur emploie des séries dont la convergence rapide, sous des formes différentes, est assurée dans trois cas particuliers qui, en fait, sont ceux que la |)ratiqiie amène à considérer le plus ordinairement. Ces trois cas se rapportent : i" au tir courbe à faible vitesse se présentant, par exemple, pour les mortiers lançant de très gros projectiles à faibles charges; 2° au tir tendu à grande vitesse; 3° au tir de plein fouet. Ce dernier cas est le plus intéressant; il comprend, en effet, toutes les trajectoires usuelles des canons de la Marine, même dans le polygone d'expériences; il suppose que l'angle de projection n'est pas très grand. C'est à celte hypothèse que se rapporte la solution si élégante et si pra- tique du (Colonel Siacci, avec laquelle la solution proposée n'est pas sans analogie; mais c'est dans les développements analytiques que les deux solutions présentent des différences essentielles. A l'artifice ingénieux, ■ mais non rigoureusement justifié, sur lequel M. Siacci a basé le calcul des premiers termes des séries, M. Charbonnier substitue le développement rigoureux d'une approximation consistant à remplacer le cosinus de l'angle T d'inclinaison par i , néeliçeant ainsi —y- r 2 ° * 24 L'auteur trouve ainsi, comme premiers termes, des expressions dépen- dant des quatre fonctions balistiques de Siacci, et le calcul rigoureux des seconds termes introduit de nouvelles fonctions déduites, comme les pre- mières, de la loi expérimentale de la résistance de l'air et dont on peut calculer les Tables. L'auteur a calculé, avec les données expérimentales de Gavre, de nou- velles Tables des quatre fonctions balistiques principales; mais, appelé en Chine par son service, il a dû différer le calcul des autres Tables néces- saires. Enfin, dans la quatrième Partie, après avoir donné la manière de déter- miner les éléments à l'origine et de tenir compte des effets du vent, l'auteur indique quels doivent être les rôles respectifs de la théorie et de l'expé- rience dans l'établissement des Tables de tir, de manière à restreindre au minimum le nombre des coups de canon nécessaires. Ce travail est, dans son ensemble, tl'une Imule importance; il apporte, notamment, un perfectionnement considérable à une méthode qui, |);;r les avantages qu'elle présente en son état actuel, a obtenu l'approbation générale; l'auteur y fait preuve de connaissances mathématiques solides et étendues, ainsi que d'habileté dans les applications numériques. La Com- mission, appréciant le talent de l'auteur et l'utilité de son œuvre, propose de lui décerner un prix sur les fonds alloués par le Département de la Marine. ( io46 ) Rapport sur les travaux de M. Aubusson de Cavarlay, par M. Sarrau. M. AcRussox DE Cavarlay, Ingénieur de la Marine, vient de publier en deux Volumes le Cours d'Electricité prolessé par lui à l'Ecole d'Application du Génie maritime; cet Ouvrage répond entièrement aux exigences d'un enseignement professionnel qui, par la multiplicité des applications de l'Electricité à la Marine, est devenu fort étendu. Ainsi que le rappelle l'auteur dans la Préface de son Livre, la Marine ne connaissait naguère de l'électricité que l'emploi du courant des piles à la mise en feu des torpilles. L'invention des dynamos l'a dotée d'une source puissante de lumière qu'elle a immédiatement utilisée pour protéger, contre les attaques de nuit des torpilleurs, ses bâtiments et les postes de la défense fixe à terre. La lumière électrique éclaire toutes les parties des navires et son emploi, sous verre étanche, offre de nouvelles garanties de sécurité dans l'éclairage des soutes. L'électi'icité transporte l'énergie mécanique et f.iit ainsi mouvoir des ventilateurs, des servo-moteurs de gouvernail, des cabestans, des monte-charges ; elle remplace avantageusement l'eau com- primée dans la manœuvre des tourelles et de la grosse artillerie; elle ac- tionne le propulseur d'embarcations et de sous-marins dont elle a rendu possible la création ; elle est enfin devenue l'auxiliaire des constructeurs de navires en fournissant la lumière et l'énergie mécanique aux ateliers et aux chantiers des arsenaux. Le but (le l'auteur a été « non seulement de décrire le matériel élec- trique en usage dans la Marine et d'examiner les conditions les meilleures de la construction à bord et à terre des divers appareils qu'il comprend, mais encore d'en étudier la théorie ». Ce but a été pleinement atteint; on trouve, dans cet Ouvrage, les détails les plus complets sur les méthodes et instruments de mesure, les dynamos, les piles et accumulateurs, les lampes et projecteurs, les transmetteurs d'ordres et la télégraphie sans fil; on y trouve aussi un exposé théorique préliminaire des lois de l'électricité tort remarquable par la concision et la simplicité des ressources mathématiques mises en œuvre. La Commission estime que ce travail apporte une impor- tante contribution à la Science navale et propose de décerner à l'auteur un prix sur les fonds alloués par le Département de la Marine. ( ïo't? ) Rapporl sur l'Ouvrage de M. Grasset, Lieutenant de vaisseau, intitulé : « La défense des côtes », p;ir M. dk Jo.vquières. L'attaque et la défense des côtes maritimes joueront certainement un rôle important dans les guerres futures, et cependant aucune étude com- plète des opérations dont les côtes des belligérants deviendront le théâtre n'avait encore été faite : il manquait un Ouvrage sur ce grave sujet. M. Grasset, Lieutenant de vaisseau, a tenté de combler cette lacune. Le Livre qu'il publie, et qui occupe près de 700 pages in-8, se divise en trois Parties : Dans la deuxième, il passe en revue les divers éléments mis en jeu dans l'attaque et la défense des côtes (défenses fixes et mobiles, terrestres et maritimes; surveillance du large et éclairage des passes, etc.), et il discute la valeur de chacun d'eux en particulier. Dans la troisième, il étudie les agressions que rendent praticables les moyens qui viennent d'être énumérés, et les ilisposilions à prendre pour en empêcher la réussite, concluant enfin par l'organisation rationnelle d'un système de défense des côtes. )) Ces deux parties, purement didactiques, font suite à la première, entièrement historique, qui contient un résumé des opérations tentées contre les côtes depuis l'apparition des grands navires à vapeur et des cuirassés, et où le lecteur trouvera, sans longues recherches, une vérifica- tion des conclusions énoncées dans la troisième Partie. Un tel Ouvrage ne saurait, on le conçoit, comporter une brève analyse, car les faits dont il s'occupe ont chacun un caractère propre, et les conclu- sions techniques qui en découlent, dans chaque cas, ne peuvent se con- denser en un petit nombre de préceptes. Ce qu'on en doit dire en peu de mots, c'est que M. Grasset, pour com- poser son Livre, s'est livré d'abord à un travail considérable et parfois difficile de recherches historiques, techniques et militaires, et ensuite à des méditations approfondies sur les conséquences qu'il y avait à tirer de cette masse de documents. Sans prétendre qu'il n'y ait plus rien à dire après lui sur un si vaste sujet, on peut affirmer que l'Ouvrage de M. Grasset, substantiel, clair, méthodique, bien écrit, a une haute valeur, et qu'il sera très profitable non seulement aux jeunes officiers pour leur instruction, mais encore à ceux qui ont la charge du commandement, en leur fournis- sant à tous une matière abondante d'utiles réflexions. ( io48 ) Les hommes d'Élat. eux-mêmes et les représentants de notre pays v pui- seront, sur beaucoup de questions très importantes, des notions précises et des enseignements précieux pour la préparation opportune des moyens offensifs etdéfensifs dont ils ont, les premiers, la responsabilité. En pareille matière, rien ne s'improvise; l'essentiel est d'avoir prévu et exécuté à temps, en n'oubliant pas que, si la France est contrainte d'avoir un œii toujours fixé sur ses frontières terrestres, il n'importe pas moins à sa grandeur, et même à sa sécurité, qu'elle veille attentivement sur ses fron- tières maritimes de l'Ouest et du Midi et ne s'y laisse pas prendre au dé- pourvu. En résumé, le Livre que nous avions à examiner satisfait efficacement, dans le domaine de la théorie et de la spéculation, aux conditions imposées pour l'obtention de tout ou partie du prix extraordinaire de la Marine, et la Commission décerne à M. le Lieutenant de vaisseau Albert Grasset, son auteur, un prix à prélever sur la somme qui constitue le prix total. PRIXMONTYON. (Commissaires : MM. Léauté, Sarrau, Marcel Deprez, Sebert; Maurice Levy, rapporteur.) La Commission du prix de Mécanique de la fondation Montyoi] décerne le prix à M. le Colonel du Génie Lerosey pour les nombreux travaux qu'il a exécutés concernant l'arme à laquelle il appartient et plus particu- lièrement pour : i" Une étude des efforts subis par les pièces composant le tablier des ponts d'équipages militaires, étude qui Ta conduit à des résultats très utiles j)our le renforcement de ces ouvrages; 2" Une Note publiée dans la Revue du Génie militaire de septembre 1898 .sur un matériel de piles démontables pour la réparation des chemins de fer; ce matériel a été expérimenté avec succès au polygone de Versailles. 3° Une Note sur une solution graphique du problème des charges rou- lantes au moyen décalques. Ce piocétlé très rapide et pratique a été intro- duit dans l'enseignement de l'Ecole de Fontainebleau et appliqué à di- verses reprises et tout récemment encore par des officiers du régiment des chemins de fer à propos de recherches sur les ponts démontables. Nous ajouterons que i\L le Colonel Lkkosey a, à son actif, d'autres Ira- ( io49 ) vaux qui intéressent la défense nationale et pourront, nn jour, devenir fort utiles au pays. C'est pour ces motifs que la Commission, à l'unanimité, lui décerne le prix qui fait l'objet du présent Rapport. PRIX PLUMEY. (Commissaires ; MM. de Bussy, Sarrau, Maurice Levy, Léauté; Guyou, rapporteur.) Rapport sur les travaux de M. Moissenet. Les cordages en fd d'acier, dont l'emploi dans notre marine comme aussières de halage et comme remorques remonte à quinze ou vingt ans, offrent sur les câbles en chanvre l'avantage d'être moins pesants et surtout moins encombrants à égalité de résistance; mais, par contre, leur manie- ment est, à certains égards, beaucoup moins aisé. A part l'enroulement sur des bittes, encore possible grâce à la souplesse qu'on est parvenu à donner au fdin d'acier, aucun des moyens employés pour la manœuvre des câbles en chanvre n'est applicable aux câbles mé- talliques. Lorsqu'il s'agit, par exemple, de saisir un câble en un point de sa partie tendue, soit pour le fixer au navire, soit pour y appliquer le croc d'une caliorne, on ne peut plus faire usage de ces cordes en filin souple qui, fouettées sur une petite longueur, adhèrent si énergiquement aux câbles de chanvre. Le câble métallique, tant à cause de la rigidité des brins qui le constituent que de la petitesse de son diamètre, glisse dans ces liens. M. i^aoïssENET, Ingénieur en chef du Génie maritime, a imaginé deux appareils, aussi simples qu'ingénieux, pour suppléer à ce genre de saisines. La griffe Moissenet est un appareil mobile qui permet de fixer momentané- ment, en un point quelconque d'un câble métallique tendu, une boucle d'acier par laquelle ou peut exercer une traction sur lui à l'aide d'une caiiorne. Le stoppeur e&l, au contraire, un appareil fixe, placé à bord entre l'écubier de sortie du câble et les bittes de remorque et qui permet de fixer énergiquement le câble au navire, soit d'une manière permanente pen- dant le remorquage, soit momentanément pendant l'intervalle nécessaire pour le tourner sur les bittes. Ces deux appareils pincent le câble entre deux pièces d'acier portant ( lOÎO ) une rainure d'un diamètre convenable. Ces deux pièces sont taillées exté- rieurement en forme de coins; elles glissent dans une boîte en acier qui porte la l)Oucle d'attaclie dans la griffe et qui, dans le stoppeur, est fixée au bâtiment. Le câble tendu entraîne, par son adhérence, les coins d'acier dans la boîte, et se trouve pressé entre eux d'autant plus énergiquement que la tension du câble est plus grande; le serrage automatique ainsi obtenu est donc proportionnel à la tension et l'appareil n'impose au câble que la fatigue strictement nécessaire dans chaque circonstance. Dans chacun des deux appareils, le desserrage s'obtient très simplement et presque sans effort. Les ajipareils Moissenet, essayés dans nos deux escadres, ont donné les résultats les plus satisfaisants; leur introduction à bord des navires a écarté la seule difficulté sérieuse que présentait encore le maniement des câbles métalliques et facilité les manœuvres de remorquage. M. Mois- senet a donc rendu à la navigation et, en particulier, à la navigation à vapeur un service important. La Commission a appris avec regret la mort récente de cet ingénieur distingué; elle propose de faire remettre à IVl "" veuve Moissenet le montant du prix Pkimey, comme témoignage de la haute estime de l'Académie pour les travaux de son mari. ASTRONOMIE. PRIX LALAINDE. (Commissaires : MM. Callandreau, Paye, Janssen, Wolf; Lœwy, rapporteur.) Les comètes offrent de jour en jour un intérêt croissant, aussi bien au point de vue de leur constitution physique qu'à celui des particularités que présente leur mouvement autour du Soleil. La recherche de ces astres est difficile, car ils nous viennent de toutes les régions de l'espace, et l'astronome est obligé d'explorer le ciel visible dans toute son étendue. Il sait d'avance qu'il faudra veiller de nombreuses ( io5i ) nuits, pendant bien des années, avant de voir le succès couronner ses efforts. Il convient, dans l'intérêt scientifique, de récompenser des labeurs si ardus et si méritants. Dans cet. ordre de travaux, la Commission a distingué M. Giacobixi, de l'observatoire de Nice. Cet astronome a, il y a deux ans, retrouvé une ancienne comète et il vient, au mois de janvier dernier, d'en découvrir une nouvelle qui est devenue depuis lors l'objet de nombreuses observa- tions. La Conlmission propose de décerner le prix Lalande à M. Giacobixi. PRIX DAMOISEAU. (Commissaires: MM. Callandreau, Faye, Radau, Wolf; Lœwy, rapporleiw. ) Les connaissances nouvelles que nous avons acquises sur l'origine des étoiles filantes et sur leur parenté avec les comètes peuvent être consi- dérées comme une des plus belles conquêtes de la Science moderne; et l'étude de ces deux phénomènes a fait surgir de nombreux problèmes d'une très grande importance aussi bien au point de vue de la théorie générale du mouvement des corps célestes qu'au point de vue de la Cosmogonie. Les comètes et les étoiles filantes font-elles partie de notre inonde pla- nétaire ou nous viennent-elles des espaces intra-stellaires ? Dans ce cas, n'apportent-elles pas à notre système solaire de nouveaux éléments d'énergie et de vitalité? I>es anomalies mises en évidence dans le mouvement de certaines comètes proviennent-elles de ce que les lois de la gravitation universelle, admises jusqu'à présent, ne seraient pas absolument rigoureuses, ou s'ex- pliquent-elles par ce fait que les mouvements de ces corps célestes, d'une masse si ténue, se trouveraient légèrement influencés par l'existence d'un milieu résistant ? Ou encore la rencontre sporadique de ces astres avec des essaims de météores si nombreux dans l'espace serait-elle la cause des irrégularités constatées dans leur marche, ainsi qu'il semble résulter des plus récentes recherches de AI. Backlund sur la comèle Encke? Pour nous apporter de nouvelles lumières sur ces dernières questions, la comète de Biéla est une de celles dont l'étude offrait le plus haut intérêt. Les chutes abondantes d'étoiles filantes observées pendant un siècle vers C. It., Kjuo, -2' Senu'ilre. (T. CWXl, N" 25.) IJ^ ( io52 ) le commeacement de décembre et à l;i fin de novembre sont provoquées par la désagrégation de cet astre qui accomplit sa révolution autour du Soleil dans une période de sept ans environ. C'est cette comète célèbre qui, vers l'année i845, s'est divisée en deux fragments qui ont été revus en 1832. Mais, depuis lors, malgré des circon- stances quelquefois favorables et les recherches les plus assidues, à l'aide d'instruments puissants, aucun de ces deux débris coniétaires n'a j)u être aperçu. Cependant, à l'époque calculée pour deux retours successifs de l'astre en 1872 et i885, on a constaté deux grandes pluies d'étoiles filantes dues à leur existence. M. »?. voiV Hepperger , Professeur d'Astronomie à l'Université de Graz, s'est proposé d'établir la théorie du mouvement de ce corps céleste si intéressant, en se basant sur l'ensemble des observations connues de i8o5 et 1802 : vaste travail que personne n'avait osé affronter à cause des diffi- cultés théoriques et du labeur immense qu'il nécessite. En effet, pour aboutir à des conclusions certaines, il était indispensable de tenir compte de l'attraction exercée sur l'astre par toutes les grosses planètes pendant près d'un demi-siècle; il fallait déterminer aussi nette- ment que possible la date de la séparation en deux tronçons et examiner si l'attraction mutuelle de ces deux fragments n'était pas de nature à provo- quer des perturbations sensibles dans leur mouvement autour du Soleil; il était nécessaire, enfin, de décider quels étaient les deux débris qui se cor- respondaient en 1845 et 1802. Tous ces problèmes ont été résolus avec un grand succès par M. J. von Hepperger, mais au prix d'énormes efforts intellectuels et d'une activité ininterrompue pendant une longue série d'années. En calculant les per- turbations exercées par Mercure, Vénus, la Terre, Mars. Jupiter, Saturne et Uranus, il est parvenu à relier dans une seule théorie l'ensemble des observations effectuées de i8o5 à i852. Mais, pour établir cet accord, il a été obligé d'admettre une accélération du mouvement moyen diurne de l'astre d'environ o",o564. Cet astronome est ainsi parvenu à fixer au i4 septembre i844 ^^ date de la séparation en deux fragments et il a en outre montré que celui des deux débris de la comète, qui suivait l'autre en i845, le précédait au contraire en i852. Par ces belles et savantes recherches, i\I. J.vo.\ Hepperger a répondu de la manière la plus heureuse à la question mise au concours en 1898; la Commission, à l'unanimité, vous propose de lui décerner le prix Damoi- seau. ( io53 ) PRIX VALZ. (Commissaires: MM. Faye, Janssen, Wolf, Callandreau; Lœwy, rapporteur.) M. l'abbé Verschaffel, Directeur de l'observatoire d'Abbadia, a accom- pli, dans les deux années qui viennent de s'écouler, une étude méridienne de efrande valeur. Grâce à des efforts exceptionnels, il est parvenu, dans ce court laps de temps, à obtenir, environ 6000 observations complètes d'étoiles du Catalogue photographique de la zone du Ciel dont l'explora- tion a été dévolue à l'Observatoire de Paris. A l'aide d'une réduction rigoureuse, c'est-à-dire en tenant compte de tous les eliléts physiques et instrumentaux qui peuvent influer sur l'exactitude du résultat, il en a déduit les coordonnées équatoriales de ces astres pour l'équinoxe moyen de 1900,0. Cette recherche permettra de rattacher à une base homogène et précise les positions des nombreux astres photographiés dans cette région de l'espace. Cet astronome est en outre l'inventeur d'un appareil chronographique ingénieux et très utile qui imprime, avec toutes les subdivisions, les époques observées d'un phénomène céleste quelconque, appareil qui cer- tainement sera emplové avec avantage dans de nombreuses recherches et notamment dans l'exécution des travaux méridiens. Pour récompenser ces labeurs si méritants, la Commission vous pro- pose de décerntr le prix Valz à M. l'abbé Verschaffel. PRIX JANSSEN. (Commissaires : MM. Lœwy, Wolf, Callandreau, Radau; Janssen, rapporteur.) Votre Commission vous propose de donner le prix Janssen pour l'année 1900 à M. lÎARNARD, astronome à l'observatoire de Lick en Californie, pour sa brillante découverte du cinquième satellite de Jupiter. Nous n'avons aucune considération à ajouter pour justifier celte attribu- tion. Elle sera approuvée par tous les astronomes et le nom de M. Barnard figurera avec honneur dans la glorieuse phalange des créateurs de l'Astro- nomie physique qui ont obtenu et honoré ce prix. ( io5/| ) Disons maintenant que cette découverte si intéressante et si peu attendue nous montre combien il importe aujourd'hui aux progrès de la Science de construire de grands instruments et de les mettre en bonnes mains. En effet, si le cinquième satellite avait échappé jusqu'ici à la vue et aux recherches des observateurs si éminents et si nombreux qui depuis Galilée ont étudié le monde de Jupiter, c'est en raison de son extrême petitesse. Aujourd'hui encore ce petit astre ne peut être aperçu que dans les plus grands réfracteurs et avec les conditions atmosphériques les plus favorables. Les belles découvertes du compagnon de Sirius et des deux satellites de Mars également réalisées à l'aide de la gramle lunette de 66*"" d'ouverture de l'observatoire de Washington viennent également à l'appui de cette remarque. Et puisque nous avons en France la bonne fortune d'avoir un construc- teur qui a inventé des procédés sûrs pour le travail mécanique des grands miroirs et des grands objectifs, il est bien désirable que ces moyens tout nouveaux soient utilisés au profit de l'Astronomie française. De grands progrès et des découvertes que nous pressentons n'attendent ])our leur réalisation que l'emploi de ces puissants et nouveaux moyens d'investigation. STATISTIQUE. PRIX MONTYON (STATISTIQUE). (Commissaires : MM. Brouardel, de Jonquières, Rouché, Laussedat. deFreycinet; Haton de la Goupilliére, rapporteur.) Cinq auteurs ont adressé cette année des Travaux pour le prix Montyon de Statistique. L'un de ces Ouvrages a dii être écarté, comme ne rentrant pas dans les conditions du concours. Le prix a été décerné par votre Commission à M. du Marocssem. Cet auteur a présenté huit Volumes dont les titres se trouvent énoncés dans le Rapport spécial ci-après. ( io55 ) Trois mentions honorables sont accordées aux auteurs dont les noms suivent : Note sur le Bois de Boulogne, par M. Barras; Delà folie dans le départe- ment du Tarn, par M. Pailiias; De V entraînement et de ses effets chez le fan- tassin, par un anonyme qui a accompagné son Manuscrit de la devise : Primo non nocere. Les rapports suivants présentent avec délai! les motifs de ces distinc- tions: Rapport de M. Haton de la Goupillière sur les travaux deM. du Maroussem. M. Pierre du Marroussem a présenté à l'Académie, pour le concours du prix Montyon de Statistique, un ensemide considérable de travaux com- prenant : 1° Quatre Volumes qui portent pour titie : La question ouvrière, et sont consacrés respectivement aux charpentiers de Paris, aux ébénistes du fau- bourg Saint-Antoine, au jouet parisien, aux halles centrales de Paris (*); 2° Deux Volumes intitules : Lapetite industrie, publiés par l'Office du tra- vail du Ministére,du Commerce et consacrés, le premier à l'alimentation de Paris, et le second au vêtement à Paris; 3° Un Volume également publié par l'Office du travail et portant pour litre : Les associations ouvrières de production ( * ) ; Enfin, 4° un Volume intitulé : Les enquêtes, pratique et théorie. Ces travaux se rattachent au type inauguré par J^e Play sous la forme de monographie, qui eu un si grand succès et a pris un tel développe- ment. Après avoir commencé par une aride mais solide monographie de chiffres dans un cadre constant, pour rester exactement comparable. Le Play était arrivé de lui-même à la monographie de la vie intellectuelle et morale de la famille. ]\L Cheysson s'est étendu depuis lors à la mono- graphie d'ateliers. Les œuvres énoncées ci-dessus embrassent la mono- graphie de toute une corporation. Pour celle des charpentiers, par exemple, le choix de l'auteur a été par- ticulièrement heureux. Ces ouvriers ont conservé en effet de fortes tra- (' ) Le quatrième Volume est en collaboration avec M. Camille Guérie. (') En collaboration avec plusieurs auteurs, et particulièrement M. Arthur Fon- taine, directeur de l'Office du travail. ( io56 ) ditionsdu passé de leur corporation. M. du Maroussem se trouve en outre en état de faire la comparaison de la monographie de famille d'un char- pentier dressée en i836 avec celle qu'il a rédigée lui-même en 1889, accu- sant par là une différence profonde de l'état moral des deux époques. La question des ébénistes a été traitée de même avec une remarquable exactitude. Ce travail renferme les plus intéressantes révélations. Ces mono- graphies de métiers résultent pour M. du Maroussem d'une méthode con- stante. Une enquête bibliographique lui sert d'introduction. Une enquête personnelle et générale sur l'ensemble du métier, à la fois statistique et topographique, établit des zones de l'industrie. Une enquête monogra- phique lui succède. Dans chacune des zones, l'enquêteur choisit à cet effet des ateliers types et des familles types d'ouvriers. Sans nous étendre davantage sur un sujet qui pourrait conduire à de longs développements, il n'est pas possible de méconnaître dans l'oeuvre soumise par M. du Maroussem à l'appréciation de l'Académie un mérite personnel important, une somme considérable de travail et un véritable service rendu. Pour ces motifs, votre Commission décerne à M. du Ma- RocssEM le prixMontyon de Statistique de 1900. Note sur te Bois de Boulogne; par M. Barras. Rapport de M. i>e Jonquières. I,a Note de M. Barras, chef du bureau du domaine de la Ville, sur le Bois de Boulogne se divise en deux parties auxquelles font suite douze annexes et huit plans. La première Partie, purement historique, décrit l'origine et la formation du Bois, connu pendant longtemps sous le nom de forêt de Rouvray, dont Chilpéric II avait fait don, en 717, à l'abbaye de Saint-Denis. La super- ficie (ie cette donation avait été successivement réduite par des prélève- ments opérés, tant sous l'ancienne monarchie que depuis la Révolution. Les plus importants de ces démembrements furent : 1° Le domaine de Longchamp, octroyé par saint Louis à sa sœur Isabelle en 1236 pour le monastère de ce nom. 2° Le château de Madrid, avec ses dépendances, commencé par François I"' en i528, achevé par Henri II, et habité après lui par Charles IX, Henri III, la reine Marguerite, première femme d'Henri IV, et accidentellement par Louis XIII; converti, sous Louis XIV, en une manu- facture de bas de soie, et finalement démoli en 1792. 3° Le pavillon de Bagatelle, construit en 1711, concédé par Louis XV ( 'o57 ) à des particuliers, tombé dans le domaine national sous la Révolution, en exécution de la loi sur les biens des émigrés, racheté au nom de l'Etat en 1806, attribué sous la Restauration au comte d'Artois, qui le donna au duc de Berry ; enfin, remis dans le commerce en i832, en même temps que le domaine de la Muelle. 4° La propriété connu» sous les noms de Petit-Madrid, Madrid-Conli et Madrid'Maiirepas, attribuée en 17^3 à M"" de Charolais, de qui elle passa au prince de Conti,puis à divers, et en dernier lieu au marquis d'Hertlord et à M"" G'.vé. 5° La Muette, qui n'était à l'origine qu'une maison élevée pour y garder les mues des cerfs et y mettre les faucons lorsqu'ils étaient en mue, reçut, au commencement du xviii* siècle, de nombreux embellissements et de- vint le séjour ordinaire de la duchesse de Berry, fdle du régent. A la mort de celte princesse, la Muette fit retour au domaine et Louis XV en rebâtit le château, en y ajoutant plusieurs dépendances. Enfin, Louis XVI comprit cette propriété parmi les maisons et châteaux dont il décida la vente, pour raison d'économie, par l'ordonnance du 9 août 1787, en même temps que celle du château de Madrid. L'aliénation, relardée par divers motifs, ne se fit qu'en 1792; elle fut partagée en vingt lots, qui furent ailjugés à divers particuliers. Le Bois de Boulogne, ainsi diminué à diverses époques, n'était entretenu par l'Etal qu'avec peu de soin et de goùf . On critiquait la rectitude géomé- trique de ses longues avenues, qui ôtait toute illusion au visiteur sur les limites de la promenade qu'il y faisait; on se plaignait de son aridité, de la poussière qu'on y rencontrait, et du manque presque absolu d'eau. La transformation du Bois était donc vivement réclamée, et les |)ouvoirs pu- blics, de concert avec les représentants de la Ville, commencèrent à s'en occuper sérieusement en i852, sous l'impulsion del'euipereurNapoléon II[ et l'habile initiative de M. Haussmann. M. Barras raconte longuement, dans le Chapitre III de cette première Parlie, toutes les phases législatives, gouvernementales, administratives et financières, de cette grande entre- prise, menée à si bonne fin, et dont l'ouverture de l'avenue de l'Impéra- trice vint compléter la magnifique réalisation, en prolongeant 1 avenue des Champs-Elysées jusqu'à l'entrée du Bois à la porte Dauphine. Ces embellissements ne satisfaisaient point encore M. Haussmann; en particulier, le mur qui longeait l'ancien Bois dans le sens de la longueur, du côté de la plaine de Longchamp, « lui était odieux (a-t-il écrit dans ses Mé- moires) et le suffoquait ». L'ac(|uisitiou de la plaine de Longchamp et celle du champ d'entraînement donnèrent satisfaction à ces vœux, pendant ( io58 ) les années i854, iH55 et i856, soit par des contrats de gré à gré avec les possesseurs, soit en recourant aux formalités de l'expropriation pour l'ac- quisition de parcelles permettant de donner aux abords un caractère en rapport avec la beauté de la promenade. « L'extension du Bois de Boidogne jusqu'à la Seine eut lieu, affirme M. Haussmann dans le Chapitre de ses Mémoires consacré au Bois de Bou- logne, sans imposer, au bout du compte, aucun sacrifice à la Ville. Je puis ajouter, dil-il, que l'Etat n'est pas seulement rentré dans le montant de sa subvention, mais qu'il a même reçu une large compensation de sa donation primitive par suite de lu plus-value des propriétés avoisinant le Bois agrandi » C'est par cette citation que l'auteur termine la première Partie, qui forme à elle seule les deux tiers de la Note. La deuxième Partie a pour objet « d'exposer comment l'État d'abord, puis la Vdle de Paris ont assuré la gestion du Bois, et quels revenus ces deux administrations en ont su tirer respectivement ». On y voit d'abord, dans le Chapitre L sans préjudice de nouveaux détails historiques, que le produit net du Bois, frais déduits, était, sous l'adminis- tration de l'État, de 18020*^'', au moment où la Ville de Paris en prit charge. Le Chapitre II présente le tableau des améliorations et restaurations faites sous celte nouvelle administration, les chiffres des dépenses effec- tuées, les valeurs respectives actuelles des diverses parties, ainsi que les revenus annuels, provenant des coupes de bois, concessions, locations et tolérances. Ou y voit que le premier budget normal établi, après la guerre, pour 1872, prévoyait déjà une recette de 120 ooo'^'' environ. Ce chiffre ne tarda pas à être dépassé; il atteignait 227 ooo'^' en i885. Pen- dant la dernière période de 1886 à 1899, les recettes ont suivi une marche beaucoup plus rapide et se sont élevées à GiSooo'^''. Enfin, le budget établi pour 1900 prévoit 700 ooc*^"" de recettes, et l'auteur en donne le détail complet. C'est dans ce Chapitre II, et sous cette forme, que se présentent de nombreuses informations numériques qui, d'une part, mettent en relief la capacité du chef de bureau du domaine, à raison des vues économiques qu'elles traduisent, et, d'autre part, permettant à la Statistique de se ma- nifester dans sa forme propre, expliquent comment cette très intéressante monographie a pu rentrer dans la compétence de notre Commission de Statistique. Quant aux annexes, ce sont des Lettres patentes, des arrêts de Conseils ( 'o59 ) royaux, des procès-verbaux d'arpentage, des actes de vente, des lois et des décrets. Ce qui, pour les amateurs du Bois, ajoute à l'intérêt de l'Ouvrage, ce sont les plans qui y sont joints, et qui en font mieux comprendre les parties historiques et descriptives. Cet ensemble a paru à votre Commission digne d'une mention hono- rable. De la folie clans le déparlement du Tarn; par le D"^ Pailhas, Médecin en chef de l'Asile d'aliénés d'Albi. Rapport de M. Iîrouardel. M. le D' Pailua.s a fait une étude historique très intéressante sur les différents régimes auxquels ont été soumis les aliénés du Tarn, dans la période antériein'e à toute organisation, dans celle qui a suivi les réformes de Finel, entln dans celle qui a succédé à la loi île i838. On |)eut résumer dans une formule assez brève cette étude historique. Rien ne peut actuel- lement faire soupçonner les horreurs du régime que subissaient les aliénés avant Piuel et même avant la loi de i83H. Mais, dans cette étude, ce qui a particulièrement appelé l'attention de votre Commission de Statistique est ce qui est relatif à la réparlilion des aliénés dans le département. De i835 à 189G un grand nombre de communes n'ont donné aucun aliéné à l'asile départemental; d'autres au contraire en comptent 2/1 pour 1000. Ce sont, de|)uis soixante ans, toujours les mêmes communes (|ui sont frappées. De toutes les causes que l'on peut invoquer, l'hérédité se détache comme la principale. Peut-être M. Pailhas n'a-t-il pas pour la résoudre affirmativement ou négativement cherché avec un soin suffisant l'influence de l'alcool. Toutefois cette étude a paru à votre Commission digne d'obtenir une mention honorable. Rappotl de M. Laussedat Sur le Mémoire intitulé : « De l entraînement et de ses effets chez le fantassin » avec la devise : Primo non nocere. L'auteur, après avoir défini ce qu'il faut entendre par l'entraînement appliqué particulièrement au service de l'infanterie, en examine les ré- sultats sur 743 conscrits entrés au 86* régiment en novembre 1897. ^*^^ travail est divisé en trois parties. Dans la première, il cherche à se rendre C. K., 1900, 1' Semestre. (T. CXXXI, N" 25.) J 3() ( io6o ) compte de la valeur du contingent dont il s'agit, avant rentraînement, au point de vue de la taille, du périmètre thoracique, du poids des sujets. Dans la seconde, il constale les changements qui se sont produits après l'entraînement, soit en gain, soit en perte. Dans la troisième, il examine les efFets de l'entraînement sur la nutrition et les différentes catégories d'hommes soumis à l'entraînement selon l'âge et le temps de service (hommes pris au premier appel, hommes ajournés une ou deux fois, hommes dispensés du service d'un an), les centres de recrutement et les professions. Les tableaux statistiques qu'il a dressés pour résumer ses observations sont clairs et offrent, à coup sûr, de l'intérêt, quoique les nombres fonda- mentaux soient souvent inégaux et trop faibles pour permettre des compa- raisons positives. Dans celle troisième Partie, l'auteur consacre encore deux paragraphes, l'un au surmenage qui est dû principalement à l'insuffisance de la taille, et l'autre aux éliminations dont les professions sédentaires fournissent le plus grand nombre, sans que celles qui s'exercent au grand air en soient exemptes. Il fait remarquer d'ailleurs que ces éliminations ne doivent pas être attribuées exclusivement à l'entraînement et qu'elles ne sont pour la plupart que temporaires. Les conclusions de cet intéressant travail ont la plus grande gravité, car elles ne tendent à rien moins qu'à modifier essentiellement les dispositions légales actuelles : relard d'un an pour l'âge de la conscription, augmenta- tion de la durée du séjour sous les drapeaux, amélioration de l'habitation et de la nourriture des troupes, recrutement régional, relèvement de la taille du fantassin. On voit que toutes ces questions auraient surtout besoin d'être examinées par le législateur, et la Commission de Statistique de l'Académie des Sciences ne jjouxait que reconnaître le soin avec lequel l'auteur a procédé à une étude délicate qui méritait ses encouragements. C'est ce qu'elle a voulu faire en lui accordant une mention honorable. Les conclusions de ces Rapports ont été adoptées. ( io6i ) CHIMIE. PRIX JECRER. (Commissairps : MM. Troost, H. Moissan, Difte, Lemoine; Armand Gantier, rapporteur.) M. A. ïÎKHAL, à qui la Section de Chimie décerne cette année le prix Tecker, est maître de conférences à la Sorbonne, agréijé de l'Ecole supé- rieure de Pharmacie de Paris et secrétaire général de la Société chimique. Ses recherches, déjà anciennes, sur les carbures acélyléniques, sur les dérivés de l'acide malonique, le chloral, le chloralimide et leurs déri- vés, etc., lui avaient valu, il v a dix-ans, une partie du prix qu'on lui accorde en entier aujourd'hui. Reprenant en 1890, avec M. Auger, l'étude des acides maloniques, M. Béhal parvint, grâce à l'action des chlorures malonique et alcoylmalo- niques sur les carbures benzéniques, en présence du chlorure d'alumi- nium, à obtenir une série de dicétones-p aromatiques qui, sous l'influence des alcalis, se scindent en ime cétone et un acide contenant le reste du carbone de la molécule. De nombreuses dicélones aromatiques et quelques cétones nouvelles ont été ainsi obtenues par ces savants. Les difficiles recherches commencées par M. Béhal en 1892 avec M. Desvignes, sur l'asboline ou extrait de suie de bois, recherches conti- nuées de 1893 à 1895 avec M. Choav sur les huiles de bois et en particu- lier sur les phénols qu'elles contiennent, furent ensuite poursuivies par M. Béhal seul qui, en 1898, étudia les cétones accompagnant ces phénols. Cet ensemble de publications, touchant à la fois à la Chimie théorique et appliquée, a fait faire un important progrès à nos connaissances précises sur ces produits industriels d'un emploi aujourd'hui très répandu, et sur la constitution ou la préparation de leurs principes. Dans l'asboline, M. Béhal trouva le pyrocatéchine et l'homopvroca- téchine. Des huiles de buis, on avait déjà isolé avant lui le phénol, le xylénol, le gavacol, le créosol et quelques-uns de leurs éthers. MM. Béhal et Choay établirent la composition qualitative et quantitative des créosotes de hêtre et de chêne; ils en retirèrent le phénol, les o., m.. ( loGa ) olp. crésvlols, Vo. étliylphénol, les m. xviénols 1.3.4 et i. 3. 5, le gava- col, le créosol et riiomocrésol. Us parvinrent à extraire le gayacol cristal- lisé de la créosote du hêtre, et établirent son identité avec celni qu'ils avaient préparé par synthèse en partant de la pyrocatéchine. Ce long et difficile travail a nécessité l'étude méthodique de tous les phénols pouvant exister dans les créosotes. Les auteurs ont été ainsi con- duits à en construire un certain nombre grâce à une série de synthèses propres à établir leur constitution, ils ont été amenés à préparer aussi les éthers benzoïques nécessaires à la séparation ou à l'identification de tous ces phénols. En 1898, M. Béhal, revenant à l'étude des produits non phénoliques de ces huiles pyrogénées, trouva, dans l'acide chlorhydrique aqueux et concentré, le moyen d'en retirer toute une série de cétones cycliques à fonction éthylénique. Ces corps se séparent ensuite de l'acide par addition d'eau. En les translormant en oximes et ceux-ci en dérivés benzoylés cristailisables, on obtient, par saponification puis hydratation ultérieure, les cétones primitives à l'état de pureté. De ces divers corps, M. Béhal a plus particulièrement de ces derniers étudié une méthylcyclohexénone, dont il a déterminé entièrement la structure. Le camphre, dont la constitution laisse encore quelque incertitude, appela vers iSgS l'attention de M. Béhal. Il voulut aborder ce difficile problème par un chemin nouveau, celui de l'acide campholénique. On ne connaissait alors qu'un acide de ce nom, corps liquide et mal défini obtenu par Rœhler et Spitzer, et un carbure, le campholène, qui en dérivait à chaud. M. Béhal, en partant du nitrile campholénique qu'il prépara par déshydratation du camphoroxime, montra qu'on peut obtenir par hydratations successives de ce nitrile deux amides et deux acides cam- pholéniques distincts : l'un, liquide et actif sur la lumière polarisée; l'autre, cristallisé et inactif. Il donna le moyen de passer de l'acide actif à l'inactif, et, chemin faisant, il découvrit deux campholènes et deux campholactones dont il obtint les acides-alcools et les dérivés d'oxyilation, d'amidation, d'imidation (acides hvdroxycamphoronique, diméthylsuccinique, dinié- thylglutonique; phénylamides et phénylimides correspondants). C'est en grande partie sur ces recherches, reprises par Tieraann, que ce dernier auteur établit sa constitution du camphre. Plus tard, en collaboration avec M. Biaise, M. Béhal, faisant réagir une molécule dhypoazotide sur l'acide campholénique, obtint deux dérivés nitrosés, l'un bleu, l'autre incolore, d'une campholénolactone. La forme ( io63 ) incolore passe à la forme bleue par fusion ou dissolution et redevient in- colore par le repos. En faisant réagir sur ce corps une molécule et demie d'hypoazotide, on obtient une nitrocampholénolactone qui, par les alcalis, perd tout son azote à l'état d'azotite, en donnant un acide cétocampholé- nique. L'ensemble de ces recherches ccmduit à donner à l'acide campho- lénique la constitution d'un acide diraéthyltétrahydrophénylacétique; la production de l'acide diméthylphénylacétique, obtenu par MM. Béhal et Guerbet en faisant agir le brome sur l'acide campholénique, est venue con- firmer cette constitution. En 1899, M. Béhal reprenait l'étude des anhydrides d'acides mixtes au- trefois découverts par Ch. Gerhardt. Après avoir donné une nouvelle mé- thode de préparation de ces anhydrides, M. Béhal établit que la partie active de ces anhydrides est toujours le membre de la molécule le moins riche en carbone. Ces corps, en effet, réagissent avec l'acide chlorhydrique, les alcools, l'ammoniaque, la phénylhydrazine, etc., pour donner naissance aux chlorures, acides, éthers, amides, hydrazides, dérivés du radical le moins carboné entrant dans leur constitution. Cette étude conduisit M. Béhal à essayer de préparer les anhydrides formvliques que Gerhardt n'avait pu obtenir. Il y parvint en faisant réagir les anhydrides acides sur l'acide formique concentré. Il étudia surtout l'anhydride acétylformique qui, sous l'influence des bases tertiaires et de l'acétate sodique sec, se décompose en dégageant de l'oxyde de carbone et donnant l'acide qui répond à son radical le plus carboné. Aces travaux d'ensemble, il faut ajouter, en nous bornant à les men- tionner ici sans autres commentaires, une foule de recherches entreprises sur divers sujets qui ont attiré successivement l'attention de ce savant. Telles sont : l'action de l'acide acétique à haute température sur les car- bures éthylénique et acétylénique (^Bèhal et Desgrez); des tentatives pour obtenir le thionyle SO (id.); une Note sur le pouvoir rotatoire des éthers tartriques; Sur l'isomérie de la tropine et de la pseudotropine; Sur les formes tautomères de l'éther acétylacétique; Sur la distinction entre les molécules cristalline et chimique; Sur les chloroformes commerciaux et les moyens de s'assurer de leur pureté; Sur l'existence d'une lécithine dans la farine de blé, etc. Il convient enfin de dire, en terminant, que M. A. Béhal est l'auteur d'un Traite de Chimie organique d'après les théories modernes (2 vol. in-S", ( io64 ) 2000 pages) dont l'esprit méthodique et les développements théoriques font honneur à celui qui l'a conçu et composé. BOTANIQUE. PRIX DESMAZIERES. (Commissaires : MM. Guignard, Van Tieghem, Prillieux, Bonnier; Bornet, rapporteur.) Deux envois sont parvenus au Secrétariat pour le concours du prix Desmazières. Celui qui est inscrit sous le n° 1 comprend un ouvrage populaire, écrit en langue magyare, sur les Champignons comestibles et vénéneux de la Hongrie, et un volume in-folio de 287 pages accompagnées de 86 planches exécutées en chromolithographie, qui a pour titre : Études et Commentaires sur le Code de l'Escluse. Pendant les séjours qu'il fit en Hongrie chez Boldizar de Batthyany, Charles de l'Escluse recueillit les matériaux de son Fungorumin Pannoniis observatorum brevis Bistoria, publié, il y a trois cents ans, à la suite du Plan- tarum rariorum Historia, et fit en outre représenter, nativis coloribus a perito pictori, les espèces comestibles et vénéneuses qu'il eut l'occasion d'observer. Cette série d'aquarelles existe encore et se trouve à la Bibliothèque de Leyde. Elle est réunie dans un volume in-folio de 87 pages, avec deux pages blanches et un titre, sous la désignation suivante : Bibliothecae Pu- blicae Latinae Codex n° 303, 87 foliorum. Les aquarelles sont peintes sur des morceaux de papier de Chine ou de Hollande, de différentes dimen- sions, et collées sur les pages d'un livre numéroté de i à 87. Ce Code de l'Escbise constitue la plus ancienne collection connue de Cham|)ignons peints, et à ce titre il présente un grand intérêt. M. le C Gyula IsTVANFi, jM-ofesseur à l'Université de Budapest, l'a fait reproduire avec beaucoup de soin pour le rendre accessible aux myco- ( io65 ) logues. Et afin de composer avec cet atlas une œuvre d'ensemble, il a rassemblé une quantité de documents relatifs à l'œuvre mycoiogique et à la vie de Ch. de l'Escliise, princi|)alement dans ses relations avec la Hon- grie. Il en est résulté un magnifique Ouvrage, dont le texte magyar est accompagné d'une traduction en français, qui fait grand honneur à celui qui l'a conçu et en a assuré l'exécution. La Commission se plaît à recon- naître le très réel intérêt qu'a le livre de M. G. Istvanfi pour l'histoire de la Mycologie, et lui aurait volontiers accordé le prix si elle n'avait eu l'obligation de se conformer aux intentions du fondateur du prix et de le donner à l'auteur du travail inscrit sous le n° 2, qui, en introduisant dans la Science des faits nouveaux, difficiles à obtenir, a largement contribué à résoudre une question sur laquelle ou ne possédait, au moins pour les plantes d'Europe, que des notions fragmentaires et insuffisantes. Ce travail est intitulé : « Sur les prothalles et les plantules de plusieurs Lycopodes européens et plus particulièrement des Lycopodium clavalum, annodnum, complanatum et Se/ago(^') ». Il est accompagné d'un cahier manuscrit contenant une étude complémentaire sur les proliférations du L. complanatum. Les genres Lycopodium et Selaginella, qui représentent on Europe la classe des Lycopodinées, diffèrent par la fructification. Le premier n'a qu'une sorte de sporanges, le second en a deux. Cette dissemblance entre deux genres voisins par le port, la structure et par la situation des sporanges, qui sont insérés à la face supérieure des feuilles, parut énigma- tique à une époque oîx l'on ignorait que les diverses classes des Cryptogames vasculaires renferment à la fois des types isosporés et des types hétérosporés. Et l'attention se portait sur cette différence avec une intensité d'autant plus grande que la germination des spores de Selaginella était facile à réaliser, tandis que les semis de spores de Lycopodes demeu- raient toujours iniructueux. Cependant, après de nombreux essais, A. de B^iry obtint, en i858, les premiers états de la germination du L. inundatum. Lorsqu'ils eurent formé un petit massif ovoïde de x i cellules, les prothalles cessèrent de se déve- lopper et périrent. Quinze ans plus tard, Fankhauser découvrit en Suisse, près de Langnau, dans l'Emmenthal, parmi des Mousses et des Sphagnum (') Ueber die Prothallien und die Keimpjlanzen mehrerer europàischer Lyco- podien, und zwar iiber die i'on Lycopodium clavalum, L. annotinum, L. complana- tum und h. Selago. Gotha, 1898. ( io66 ) qui tapissaient un endroit boisé, humide et ombragé, i3 plantules de L. annotinum. Elles portaient à leur base, enfouis dans le sol, des prothalles dépourvus de chlorophylle, sur lesquels il put constater la présence d'an- théridies. Dès lors on sut que les Lycopodes ont une seule sorte despores, comme les Fougères et les Eqnisetum, mais la manière dont se forme le prothalle restait à déterminer. Il fallut encore dix années pour qu'un nouveau progrés dans la connaissance de la génération sexuée des Lyco- podes fût réalisé. On le doit à notre éminent correspondant M. Treub qui, en 1884, commença, sur les Lycopodes de Java, la série d'études qui ont fait connaître, dans six espèces, le développement du prothalle, de l'em- bryon et de la plantule. Presque en même temps, M. Bruchmann inaugurait ses recherches sur les espèces européennes en découvrant, en Thuringe, deux prothalles de L. annotinum. C'est également en petit nombre que M. Goebel recueillit, en 1887, des |)rothailes et des plantules du L. inundatum dont A. de Bary avait obtenu la germination. Avec son talent habituel, il sut tirer tout le parti possible de ces matériaux et montra que la différence des protballes de ce Lycopode, qui ressemblent à de petites Raves surmontées d'un bouquet de folioles vertes, et yni croire nii phénomène propre aux organismes supérieurs on Mélazoaires. M. Siedlccki a (tndié quatre cas principaux; : celui des Grègarincs (Monocyslis ascidiœ), celui du Coccidiuin proprium, celui de Y Adelea ovata et celui de la Benedenia octopiana qui forment en queicpi! sorte î^éric. Ces aniniiiix sont parasites soit de cellules épithéliales de l'intestion ou des reins, soit des cavités ouvertes d'un assez grand nombre d'Invertébrés et de Vertébrés. I.a phase de parasitisme cellulaire des Grégarines est relativement courte; elles abondent à l'étal libre dans l'intestin de divers Insectes, dans les poches spermatiques des Lombrics et elles atteignent une assez grande taille. Les Coccidies, au con- traire, n'ont qu'une j)hase assez coiirle dévie exlra-cellulaiie et demeurent beaucoup plus petites. Les recherches récentes ont ajouté à ces caractères assez peu précis un autre caractère tiré du mode de reproduction et dont l'importance au point de vue de l'origine des éléments sexuels est des plus gi-andes. Le cycle évolutif d'une Grégarine peut être résumé de la manière sui- vante : Le jeune animal est d'abord de très petite taille; c'est un Sporo- zoïte qui, d'ordinaire, s'introduit dans une cellule épitliéliale de l'intestin, y grandit, s'en échappe, tombe dans la cavité du tube digestif et y atteint une certaine taille limite; il est adulte quand il l'a atteinte. Le plus souvent deux individus se conjuguent et, après la conjugaison, produisent chacun n éléments de petite taille, les Sporoblastes . Les Sporoblastes, tous sem- blables entre eux, s'unissent à leur tour deux à deux, et forment ainsi n Sporocystes dont le contenu se divise de manière à donner naissance chacun à huit SporozoUes, points de départ d'autant d'individus nouveaux. On peut considérer l'union des Sporoblastes comme une fécondation iso- game, c'est-à-dire dans laquelle les deux éléments qui s'unissent sont iden- tiques d'aspect. t.hez les Coccidies, au contraire, les Sporoblastes sont de dimension diiïérente : les plus grands, les macro gamètes, ressemblent exactement aux œufs des animaux supérieurs; les petits ou microgamètes revêtent l'aspect des Spermatozo'ides; les macrogamètes et les microgamètes s'unissent dans une véritable fécondation accompagnée de phénomènes de réduction du noyau qui rappellent, sans que l'identité soit cependant complète, les phénomènes d'expulsion des globules polaires des œufs (^Benedenia octo- piana). La différenciation sexuelle peut aller plus loin. ( u,-7 De même que chez les Cryptogames vasculaires, il existe des iiiacro- spores produisant des prothalles femelles sur lesquels naissetil les macro- gamètes et des microspores produisant des prothalles niàies génér.iteurs des microgamètes, il peut v avoir chez les Coccidies de notables différences — dans la taille notamment — entre les individus producleurs de macro- gamètes et ceux qui produisent les microgamétes; autrement dit dimor- phisme sexuel. Chez les Benedenia octopiana chaque individu femelle se transforme directement en macrogamète. Dans ces derniers temps, un grand nombre d'observateurs se sont aî)[)li- qués à l'étude des Sporozoaires : les noms de Labbé, Léger, Schneider, Thélohan, Laveran, Schaudiiin, CauUery, Mesnil, etc., doivent être ap- pelés à côté de celui de M. Sicdleclci. M. L. BoRî)As, Chef des travaux pratiques de Zoologie à la Facidlé i!es Sciences de Marseille, a envoyé un travail inlihdé : Recherches sur les organes reproducteurs mâles des Coléoptères {Anatomie comparée, Hislulogie, matière fécondante^. Les glandes génitales mâles des Coléoptères étaient inconiplèteiuont connues aux points de ^ue anatomique, histologique, embryogénique avant les travaux de M. L. Bordas, qui, frappé des variations extraordi- naires qu'elles présenlaient, non seulement de famille à famille, mais encore de genre à genre, a cherche à relier entre elles les diverses dispo- sitions observées. Ses observations, d'une très grande délicatesse, ayant nécessité plusieurs années de travail, ont jiorté sur deux cents espèces différentes, et elles ont eu pour résultat importantd'établir un trait d'union entie les diverses familles des Coléoptères et de ramener toutes les variétés morphologiques qu'affectent leurs organes reproducteurs à deux formes typesfondamentalesautour desquelles peu vent se grouper toutes les au très. La première comprend les Coléoptères à testicules simples et tubuleux, la seconde les Coléoptères à testicides composés. M. L. Bordas a fait connaître riiislologie de ces appareils, suivi l'évolution des cellules génitales, et . montré par de très nombreux exemples comment se constituait la matière fécondante. Le Mémoire de M. Bordas témoigne d'exceptionnelles qualités d'obser- vation et d'in\estigation, ainsi que d'une rare assiduité au travail, et il a paru à notre Commission qu'il était digne d'être récompensé. ( >078 ) MEDECIIVE ET CHIRURGIE. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Bouchard, d'Arsonval, Guyoti, Polain, Lannelongue, Cliauveaii, Brouardel, Roux; Marey, rapporteur.) La Commission propose de décerner des prix à MM. Hallopeau et LeRËUDE, GuiLLEMlXOr, JlLES 80URY. MM. Hallopeau et Leredde ont présenté au concours pour le prix Monlyon un Traité de Dermatologie, volume de 992 pages, orné de belles figures. C'est un livre fort ijien fait, un exposé très lucide des connaissances les plus récentes dans cette partie de la Science. Mais ce n'est point là le mérite principal de ^Ou^lage. Ce qui y appelle surtout l'attention, ce sont les recherches personnelles de M. Hallopeau sur certains points de la pathologie cutanée et, en particulii^r, sur les origines tuberculeuses de tout un groupe d'allections de la peau. Cet auteur a montré, par des exemples nombreux, très étudiés et démonstratifs, que la baciliose peut atteindre la peau de trois façons différentes: par l'envahissement bacillaire lui-même, superficiel ou profond; par des déjiôts zoogléiques, ou par l'action de toxines tuberculeuses provenant de foyers plus ou moins éloignés. Il a montré que, à ces modes divers de l'affection, correspondent des formes diverses et des indications spéciales. Enfin, aux quelques formes acceptées de cette localisation, il en a ajouté de nouvelles jusc|u'ici méconnues; notamment les formes érythém:iteuse, licliéuoïde, |)empliygoïile, acnéi- forme, folliculaire. C'est-à-dire qu'il a fait voir combien sont nombreux les cas de maladie de la peau dans lesquels il faut incriminer et combattre la baciliose. En spécifiant ainsi les faits, en catégorisant les toxémies qui tiennent une place si grande dans les origines des maladies de la peau, M. Hallopeau a rendu grand service à la Dermatologie et préparé à la tliérapeuli(|ue des maladies qui lui appartiennent des voies nouvelles où il a connnencé à s'engager lui-même : sagement toutefois et en écartant les audaces dan- gereuses où d'autres se sont laissé entraîner. ( '"79 ) Rapport de M. Marey, sur un travail « Sur les applications médicales des rayons X », par M. Guilleminot. Dans la radiographie, la distance et la position de l'ampoule de Crookes, par rapport à la région explorée, modifient beaucoup les dimensions et la forme des images. Il s'ensuit que, |)our obtenir des radiogrammes fidèles et comparables entre eux, on doit adopter des régies constantes, tant pour la distance de l'ampoule que pour l'incidence de ses rayons. M. Guille- minot a posé à cet égard des régies précises. Mais ces règles n'auront d'effet que si elles sont généralement adoptées par les radiographiâtes. On peut approuver sans restriction la seconde partie du travail de M. Guilleminot. I^'auteur y décrit une méthode ingénieuse qui permet de radiographier le cœur et les organes respiratoires à une phase toujours la même de leur mouvement périodique. Dans les conditions ordinaires, les contours de ces images sont inces- samment variables, car ils correspondent à une série d'états successils où le volume de l'organe exploré change incessamment. Ils donnent donc des images mal fléfinies et il en sera ainsi tant qu'on ne disposera pas d'une source assez cnergi(]ue pour qu'une seule étincelle donne un r.idiogramme instantané. M. Guilleminot recourt doue à une série d'étincelles, mais chacune d'elles est provoquée à un même instant de la révolution du cœur. En effet, il se sert du pouls pour provoquer les ruptures et clôtures alternatives du courant électrique excitateur de l'ampoule. Un tlispositif analogue permet à l'auteur de saisir également l'attitude de l'appareil respiratoire à des phases toujours les mêmes de son mouvement allernalif. Celte ingénieuse méthode a beaucoup Irappé votre Commission en raison des importantes applications qu'elle promet. Aussi avons-nous proposé de décerner à M. Guilleminot l'un des prix Montyon de Médecine et Chi- rurgie. Le système nerçeujo central. Structure et fondions. Histoire critique des théories et des doctrines, par M. J. Soury. Cet Ouvrage est consacré à l'étude de tout ce qui a été écrit sur l'ana- tomie et la physiologie du système nerveux central, depuis les philosophes grecs jusqu'.à nos jours. ( loHo ) La première Partie de l'Ouvrage, le tiers environ, est consacrée à l'iin- tiquité et aux temps modernes. Elle comprend l'exposé de toutes les théo- ries relatives à la structure et aux fonctions des organes de la vie, de la sensibilité et de la pensée, depuis Alcméon de Crotone (vers 5oo) jusqu'à Broca, Fritsch et Hitzig. Toutes ces théories sont exposées avec un détail, une précision, une sûreté d'analyse et de critique véritablement hors ligne. La période contemporaine connueuce à Broca qui, le premier, élal^lit scientifiquement la localisation cérébrale d'une fonction de l'intelligence. Dans cette Partie, qui comprend presque les deux tiers de son Ouvrage, M. J. SocRY étiuiie les fonctions du système nerveux central, les voies sen- sitives et motrices, les voies sensorielles, les voies d'association et commis- surales. Le Chapitre consacré à l'écorce cérébrale est des plus importants, et il en. est de même de ceux consacrés à la i énesthésie, aux émotions, à la vision, à l'audition, à l'olfaction et à la théorie des neurones. Cette Partie de l'Ouvrage comprend l'analyse et la critique d'un nombre considérable de travaux et représente une somme de labeur dont seuls peuvent se faire une idée ceux qui fo;:t des recherches bas-'es sur des textes originaux. L'OEuvre de M. J. Soury n'a son analogue dans aucun pays et repré- senle un travail et une étendue de connaissances extraordinaires. l*our l'entreprendre il fallait non seulement être tout à la fois un linguiste et un philosophe, un psychologue et un neurologiste, mais il fallait encore, pour la mènera bien, posséder l'érudition et la puissance d'analyse qui caracté- risent depuis si longtemps les travaux de ce savant. Après avoir lu l'Ouvrage de M. Soury, on se rend compte du service im- mense rendu par l'auteur à sa génération, car nous pouvons maintenant avoir une idée complète de tout ce qui a été dit et fait sur l'anatomie et la physiologie du système nerveux depuis l'antiquité jusqu'à aujourd'hui et embrasser d'une vue svnthétique la marche progressive des couuaissanccs humaines dans ce domaine. La Commission attribue des mentions à MM. Nobêcourï, Sabiiazès, Paul Gallois. M. IVoBÉcouRT a établi les faits suivants, relatifs à la pathogénie des in- fections gastro-intestinales des jeunes enfants : i" Il n'y a aucun caractère qui permette de diiférencier les colibacdles ( io8i ) supposés palhogènes isolés de l'intestin des colibacilles saprophytes : les caractères de forme et de culture sont les mêmes; lu proportion relative à celle des autres bactéries, la virulence varient d'un cas à l'autre; le séro- diagnostic, pratiqué avec le sérum et le colibacille isolé des selles du même malade, e^t rarement positif et, dans ce cas même, le taux de l'agglutination est trop faible pour autoriser des conclusions. 2° J/étude expérimentale de l'agglutination des colibacilles isolés de l'intestin d'enf;ints atteints d'infections gastro-intestinales aiguës d'été par les sérums d'animaux infectés par ces colibacilles ou intoxiqués avec leurs produits de sécrétion, montre que ces colibacilles varient d'un échantillon à l'autre, et qu'il n'existe pas de race colibacillaire spéciale à ces infections. 3" A côté des colibacdles existent souvent, dans l'intestin des malades, des streptocoques, quelquefois du Racillus mesentericus, du Bacille pyocya- nique. L'association de ces germes avec les colibacilles est virulente à des doses où chacun de ces germes est inactif isolément, si l'on expérimente chez le cobaye. Il semble qu'en clinique ces associations microbiennes jouent un rôle dans un certain nombre de cas. 4° Considérés en eux-mêmes, les streptocoques de l'intestin présentent quelques caractères particuliers, dus à la nature du milieu où ils vivent. Mais ces caractères varient de l'un à l'autre, existent également chez des streptocoques provenant d'ailleurs que de l'intestin, se modifient par les cultures; aussi ne peut-on pas faire une race à part de ces streptocoques d'intestin, ni en distinguer plusieurs variétés. M. Sabhazès, dans un court travail ('), a résumé avec clarté les notions les plus récentes sur la constitution et les oi igines des globules ilu sang et sur les changements de proportion qui surviennent sous l'influence de la maladie. Il y a ajouté des recherches personnelles concernant les leucocy- thémies d'origine médullaire ou splénique, ainsi que celles qui compliquent le sarcome. Il a donné également une formule hématologique de la macro- polyadénopathie tuberculeuse. Une mention honorable est attribuée à M. Gallois pour son Ouvrage intitulé : « La scrofule et les infections adénoidiennes ». Une citation est accordée à M. CuxÉo, prosecteur de la Faculté de Paris, (') Hématologie clinique, leucocytose. leucémie et adénie. ( io82 ) pour son travail intitulé : « Ile l'envahissement du système lymphatique dans le cancer de l'estomac ». Une citation est également accordée à M. Toitlouse pour son travail intitulé : « Traitement de l'épilepsie par les bromures ». PRIX BARRIFR. (Commissaires : i\lM. Bouchanl, l'oL;iin, Guyon, Guignard, Lannelongue, Miirev.) Rapport de M. Marey sur la « Théorie de ta formation des voyelles », par M. le D"^ Marage. Une grande incohérence régnait d;ins les résultats obtenus par les divers auteurs qui ont étudié les vovelles par la méthode graphique. M. Tarage a montré que le désaccord tenait à l'introduction, dans les tracés, de vibrations parasites qui les déforment et qui appartiennent en propre aux pièces diverses : embouchure, tubes, j)laques ou leviers qui transmettent et inscrivent les mouvements de l'air. En supprimant ces influences nuisibles, M. Marage a obtenu des figures concordantes entre elles, soit au moven de flammes vibrantes |diotographiées, soit en recou- rant au style traceur de Scbneebeli. L'analyse graphique faite dans ces conditions doune pour chacune des voyelles fondamentales des caractères qu'on retrouve constamment et qui montrent que certaines d'entre elles sont formées de vibrations écpiidis- tantes, taudis que pour d'autres les vibrations se groupent périodiquement deux à deux ou trois à trois. La synthèse vérifie ces faits en reproduisant le timbre des diverses voyelles en même temps que les courbes qui les caractérisent. Dans cette synthèse l'action du larynx et celle du résonateur bucco-pharyngé ont été imitées de la façon suivante : Une sirène électrique, dont les fentes sont tantôt équidistantes, tantôt groupées par deux ou par trois, est actionnée par une soufflerie sous une précision de quelques millimètres d'eau. Celte sirène, à elle toute seule, fait entendre le son des diverses voyelles d une fiçon très reconnaissable. Mais la pureté des voyelles est sensiblement plus parfaite quand le son émis par la sirène passe par un résonateur approprié. Ce résonateur n'est ( io8,H ) autre que le moulage en creux de la cavité buccale dans les diverses posi- tions qu'elle prend lorsque nous prononçons les diverses \ovcIlis. Ces résultats, confirmés p;ir le double contiôle île l'analyse el de li syn- thèse, ont \ivemenl (rappela Commission; elle propose de décerner une partie du prix Barbier à M. le D"" Makaue. Rapport de M. Potai.v sur les travaux de M. Guinard. M. le D"' GuiNARP, de Lyon, sous la forme d'une Thèse imprimée, a envoyé un travail très considérable avant pom- titre : Élude pharmacody- namique de la morphine el de l'apomor/Jane. Ce travail est surtout la relation de deux cent dix ex|)crienccs très soi- gneusement conduites dans lesquelles lauteur a étudié les elTets de la morphine et de l'aponiorpliine sous ses doux loimes chez un i^rand nombre d'animaux de toute espèce. C<'s ex|)ériences ont beaucoup élucidé 1 arlion de ces deux médicaments. Elles ont montré notamment que, tandis que la morphine, agissant principalement sur le cerveau, est surtout narcoti(pie, l'apomorphine, <|ui .gii principalement sur la moelle, est surtout excitante et convulsivaule. Elles ont montré que les divers animaux subissent très inégalement ces deux modes d'action et que la morphine, qui narcotise et iait dormir le chien, ne produit sur le porc ou la chèvre (pie de rcxcilatiou. En condrinant l'action dangereuse de la morphine chez les jeunes sujets, elles on! monti'é |)(iiii'cpioi, chez c< rtaines esuèces ammales, celle exagé- ration du danger de la morphine ilans le jeune âi^e n'existe pas. En outre de leur action sur le système nerveux, l'auleur s'est attaché à déterminer, à l'aide des procédés les plus exacts, l'action de la morphine et de l'apomorphine sur la circulation, sur la respiration et les sécrétions. Il en a étab i d'une façon très précise le degré de toxicilé. Il a indiqué les cas dans lestpiels l'apomorphine surtout pouvail trouver son emploi, mais aussi ses conlre-indicalion-, cl les précautions nécessaires dans l'emploi de ce médicament. Il y a une utilité très grande à préciser avec rigueur l'action des médi- caments qu'on doit appliquer à l'homme. M. Gui.vard a, pour ce motif, donné à sou travail toute l'ampleur et toute l'exiictitinle désirables. La Cnmmission vous propose en con.séqnence de lui attribuer une partie du prix Barbier. C. U:, Kjuu, !• Smiialrc. (T. C\\\l, .N° 25.) l42 ( io84 ) Une mention est accordée à MM. Brœmer et Si'is, pour leur Ouvrage intitulé : « Atlas de Photomicrographie des plantes médicinales ». PRIX BREANT. (Commissaires : MM. Marey, Guyon, d'Arsonval, Lanneloiigue ; Bouchard et Potain, rapporteurs.) La Commission, à défaut d'un travail qui mérite le prix destiné à récom- penser l'auteur d'un traitement capable de guérir le choléra, a décidé de prélever sur les arrérages un prix qu'elle accorde à M. Aiclair. Lu Com- mission accorde également sur les arrérages un prix à M. Paul Rem- LI.VGER. Depuis i8g6, M. le D"" Auclair a entrejiris des recherches sur les sub- stances toxiques contenues dans les bacilles tuberculeux. Il a publié trois Mémoires dans lesquels il examine surtout l'action, sur les animaux, des corps gras retirés des bacilles tuberculeux. On sait, en eifet, que les bacilles tuberculeux renferment 17 pour 100 de leur poitls de matières grasses. M. Auclair traite ces bacilles par l'éther, le chloroforme, etc., et il en extrait des substances qu'il appelle éthérine, chloroformine. Ces extraits sont très complexes; ils sont formés de corps gras sapouifîablesetde corps analogues aux cires; plusieurs espèces chimiques en ont été retirées. M. Au- clair ne distingue point entre elles; il les injecte en bloc aux animaux. Les faits les plus intéressants sont ceux observés après injection des extraits éthcrés et chloioformiques dans la trachée. Dans le premier cas, M. Au- clair reproiluit les lèsimis de la pneumonie caséuse, avec formation de cavernes; ilans le second, il provoque une pneumonie qui aboutit à la production de tissu fibreux. La tui)ercidose humaine, suivant les cas, olfre les mêmes processus de nécrose et d'induration fibreuse. M. Auclair con- clut que les évolutions caséuses et l'évolution fibreuse sont dues à deux poi- sons tuberculeux très rapprochés, mais pourtant différents, sécrétés par le bacille deRoch. « Suivant la prédominance de l'une ou l'autre toxine (sécré- tion vraisemblablement prédominante suivant la qualité du terrain), les lésions de caséificalion ou de sclérose aboutissent à la phtisie caséeuse ou à la [ihtisie fibreuse ». Ou pourrait faire plusieurs objecliotis à cette interprétation, qui dépasse les résultats de l'expérience. Mais, tout ce qui a trait au bacdle tubercu- ( io8,^ ) lenv et aux siibst;mces élaborées par lui est si intéressant qu'il faut savoir gré à INI. Aiiclair de s'être engagé dans ces études et de les poursuivre avec persévérance, malgré les difficultés qu'elles présentent. M. Paul Uemlingkr, médecin-major, chef du laboratoire militaire de Bactériologie à Tunis, a adressé à l'Académie un Mémoire « Sur quelques complications rares de la dysenterie et l'association de la dysenterie à la fièvre typhoïde». Il rapporte dix-neuf observations soigneusementrecueillies de complications exceptionnelles d'hépatite non suppurée, de néphrite, d'anasarque, d'arthrite, d'épididymite, de phlébite et d'abcès de la rate. Il montre que la dysenterie, grave quelquefois par elle-même, l'est surtout par les diverses complications dont elle peut être accompagnée ou suivie. Relativement à son association à la fièvre typhoïde, il montre qu'elle peut avoir lieu dans des conditions très différentes qui en rendent la gravité très inégale et dont il faut tenir grand compte dans le pronostic. Enfin il montre comment, dans quelles circonstances et avec quel avantage la saignée directe du foie peut être utilisée dans le traitement des congestions de cet organe qui accompagnent la dysenterie. PRIX GODARD. (Commissaires : MM. Bouchard, Lannelongue, Potain, Brouardel; Guyon, rapporteur.) La Commission propose à l'Académie d'attribuer le prix Godard à M. le D'' Lé«>\ iIi:R.\ARi) pour ses recherches sur Les fondions du rein dans les néphrites chroniques. L'auteur étudie la perméabilité rénale clans les néphrites chroniques médicales et chirurgicales, à l'aide de l'analyse chimique des urines, de la détermination de leur toxicité ainsi que de celle du sérum sanguin, et de l'élimination du bleu de méthylène; il s'attache à contrôler chacun des résultats obtenus par ces différents moyens, en les comparant soigneuse- ment les uns aux autres. Il a constaté que la diminution de la perméabilité rénale n'est pas un phénomène constant dans les néphrites chroniques : elle varie suivant leur forme, et les manifestations urémiques ne sont pas toujours en rapport avec le degré de l'imperméabilité rénale. Il en conclut que les phénomènes cliniques de l'urémie ne sont pas entièrement sous sa dépendance. Il essaye ( io86 ) de dégager parmi les symptômes urémiques, ceux qui ressortissent en propre à l'imperméabilité rénale; il se demande cjnelle est la |)art (pi'il coiivieiil de faire à cette tt)ncli(>n si ohsriire du reir), d\\.e fonction de sécré- tion interne, ainsi (pi'à l'insuffisance fonctionnelle d'autres organes que le rein. Le travail de M. Bernard sur : Les fonctions du rein dans les néphrites chroniques, diflère dans ses conclusions de celles qui sont actuellement établies; il en diffère aussi dans son esprit. Il soulève des questions d'un haut intérêt physiologique et clinique. Les recherches sur lesquelles il s'appuie a|ipoi lent des aperçus nouveaux, et d'intéressantes conlribiilions pour l'étude des problèmes com|)lexes que l'altération des fonctions rénales, dans les maladies, soumet si souvent à notre atlention. La méthode scienlifi pie qui a ilirigé 'SI. Bernard, la persévérance et le soin avec lesquels il a [iris ses observations et poursuivi ses expériences, donnent une véritable valeur à ses recherches. La Commission du prix Godard a pensé que le Mémoire de M. Bkrnard méritait ses suffrages. PRIX PARKIN. (Commissaires : MM. Bouchard, Brouardel, d'Arsonval, Potain, Duclaux, Guyon; Marey, rapporteur.) Ce prix est accordé à M. Henri Coupix pour l'ensemble de ses travaux de Physiologie végétale. L'auteur a étudié ex|iérimentalement les divers phénomènes de la vie des plantes an |)oint de vue du rôle de l'acide carbo- nique : dans la germination, le gonflement des graines, la (otmation de la chlorophylle, la respiration. M. C(.)upin a aussi recherché l'uifluence toxique des principaux composés chimiques sur les \égélaux. Devant l'in- térêt et la précision de ces expériences, la Commission a décerné le prix Parkinà AL Uexri Cocpin. PRIX BELLTON. (Commissaires : MM. Bouchard, Potain, Guyon, Lannelongue; Brouardel, rapporteur.) Parmi les Ouvrages adressés pour le concours du prix Bellion, votre Commission en a retenu quatre. ( 'o87 ) M. le D"" Brai'i.t, |)rofesseiir à l'École de Mérlecine d'Algci-, n envoyé deux volumes, l'un consacré à l'IiYgiène et à lu prophylaxie des mnladies clans les pays diands, notamment l'Afrique française; l'autre intitulé : Traité pratique des maladies des pays chauds et tropicaux. Ces affections ont pour nous un intérêt particulier depuis cpie notre do- maine colonial a pris une grande extension. Nous devons les connaître dans l'inlérèl des indigènes à qui nous devons protection, des colons qui vont mettre ces territoires annexés en activité, dans l'intérêt également des iiabi- tanls de la métropole dans laquelle les colons à leur retour rapportent ces maladies dont les noms ne figurent pas encore dans les matières contenues dans les plus récents traités de médecine. Ce n'est pas une œuvre de pure compilation; M. Braidt a pris une part personnelle aux découvertes qui ont étlairci une partie de cette pathologie spéciale : je citerai à côté de l'aclinouiycose une mycose spéciale observée en Algérie et surtout les chapitres consacrés à la pathologie animale, les fdaires, la bilharioze, etc. Enfin, son étude sur le craw-cravv et la maladie du sommeil. La Commission a pensé que ce travail méritait d'obtenir un prix. M. le D'' Samuel Gachc a envoyé un Volume intitulé : L^s logements ouvriers à Buenos-Ayres. Ce titre ne laisse pas entrevoir l'importance de l'œuvre. Eu ellel, M. Gâche examine successivement les législations des divers |)ays sur les logerr^ents insalubres, les maisons ouvi-ières, etc., eu ayant sous les yeux les textes de lois souvent très compliquées de l'Amé- ri.pie fin Nord, de l'Angleterre, de rAllemagn^, de la France, de la Belgique. 11 est instructif d'étudier la diversité des solutions dont nu inème pro- blème est susceptible, suiv^aut les mœurs et les habiliules des divers pavs. Il ne l'est pas moins d'assister aux elTorts léi^islatifs successifs faits dans un même pays pour arriver progressivement à l'assainissement tie la maison de l'ouvrier. Eu Angleterre, de 1 836 à 1882, plus de cinq lois ont été édictées pour arriver, avec le concours de l'opinion publique, à assainir les villes et les bourgs. M. Samuel Gâche décrit à Buenos-Ayres le quartier des Grenouilles et celui des Turcs, comme Dumesnil à Paris avait signalé la cité des Rronmirs. Connue la ville de B lenos-Ayres avait, en 1871, 220000 hcibilanls et qu'en 1900 elle en com[)te 400000, il y a eu surpeuplement des logements ouvriers et les causes d'insdubrité se sont aggravées. L'auteur arrive à cette conclusion, quej'avais déjà signalée pour la France ( io88 ^ n l'Académie des Sciences, qu'une ville ne forme pas un bloc insalubre : elle a ses quartiers insalubres, ceux-ci ont leurs maisons néfastes. Ces maisons, insalubres par elles-mêmes, plus insalubres encore par la malpro- preté quiv règne, sont les foyers où se cultivent les maladies et d'où elles rayonnent. Assainir la maison du pauvre n'est pas une charité sans récom- pense pour la famille de ceux. qui ont obéi aux généreuses inspirations de leur conscience. Votre Commission considère comme digne d'un prix le travail de M. Sa- muel Gâche. M. le D'' Knopf a envoyé un très beau volume sur les sanatoria, traite- ment et prophylaxie de la phtisie pulmonaire. Ce travail est inspiré par les sentiments les j)lus élevés, il contient le résumé de tout ce qui a été fait et écrit pour démontrer que la phtisir est contagieuse et qu'elle est curable. Votre Commission vous propose d'accorder à ce travail une mention honorable. M. le D'' .ÎACQUtcT, médecin des hôpitaux, adresse à l'Académie quatre brochures : Le péril alcoolique ; L'alcool, ma'acUe, mort; Alcool et cyclisme; La ligue rouennaise contre l'alcoolisme. M. Jacquet a réuni dans ces brochures les exemples les plus lamentables de l'alcoolisme pour l'individu, la famille, la commune et la nation. Ce n'est pas une compilation, l'auteur a fait œuvre personnelle dans ces recherches qui ne peuvent être qu'encouragées. L'alcoolisme et la tuber- culose sont deux plaies qui nous rongent, tout effort pour les combattre est méritoire. Pour ma part, je ne puis que répéter que l'avenir appartient aux peuples sobres. Voire Commission vous propose d'accorder une mention Iionoi'able à M. le I)"" Jacquet. PRIX MÈGE. (Commissaires : MM. Bouchard, Potain, Guyon, î^annelongue; Marey, rapporteur.) La Commission décide qu'il n'y a pas lieu d'attribuer le prix cette année. ( 'o89 ) PRIX DUSGATE. (Commissaires : MM. Bouchanl, Lannelongue, Marey ; BroLiardel, rapporteur.) M. le D'' IcARD adresse à 1'A.cadénne un Livre intitulé : La mort réelle et la mort apparente, et un manuscrit dévelojjpaat plus particulièrement de nouveaux jjrocédés de diagnostic de la mort réelle et apparente. Lors du Concours de iSqS, M. le D'' Icard avait obtenu une mention honorable. Il proposait alors d'injecter sous la peau une solution dont il fallait rechercher les caractères chimiques dans les excréta. J'avais fait remarquer combien ce résultat était pratiquement difficile à employer. M. Icard a tenu compte de cette objection. Pour lui, il y a mort a|)parenle tant que la circulation persiste à un degré quelconqiie; p'arfois, et cela n'est pas contestable, les bruits et les mouvements du cœur sont affaiblis à un tel point qu'ils sont absolument imperceptibles à l'oreille et à la main. La question est ilouc celle-ci : Doit-on se décourager ou persister à donner des soins (pielquefois pendant trois, quatre ou cinq heures, ou bien est-on en |)résence d'un cadavre? La mort est-elle définitive? M, Icard admet que, quelque faibles que soient les actes de la circu- lation, la diffusion d'une solution injectée sous la peau se fera dans toute l'économie. Aux substances dont il fallait chercher la présence dans le corps par des procédés chimiques M. IcarJ propose de substituer une solution de fluorescéiiie (lo™^ par kilogramme). L'auteur, dans des expériences multiples, a mis en état de mort appa- rente, j)ar inhalation de chloroforme, des chats, des cobayes; l'injection sous-cutanée de la solution de fluorescéine a, dans les deux minutes sui- vantes, coloré en vert les yeux de ces animaux, et en jaune vert leurs téguments. Le côté pratique de la question ne présente donc plus les difficultés d'analyse indiquées il y a cinq ans. Les expériences .sur les autres animaux ont montré à M. Icard que, à la dose indiquée, l'injection ne provoque aucun accident. Il pense que, pour l'homme adulte, i^' ou 2«'' seraient sans inconvénient, mais M. Icard ne paraît pas avoir eu l'occasion de f n're cette épreuve sur l'enfant en état de mort ap[iareiite ou sur l'homme. ( i"90 ) M. IcarH propose donc un procédé nouveau pour faire le diagnostic delà mort. J'admets que l'innocnilé de l'injection de fliioresréine est démontrée. Il est certain que ce procédé est entre les mains d'un médecin un moyen précieux. Je ne fais, sur la Viileur employée dans ces conditions, que deux ré- serves. La première est celle-ci : M. Icard admet, avec tous les physio- logistes, que le cœur est Vultimum moriem. Je ne m'arrête pas à cette objection que, chez le décapité, le cœur peut encore battre une demi-heure, trois quarts d'heure aj)rès la section du cou. C'est une remirque qui ne vaut que pour faire une léijère restriction à la. définition. iVIais est-il démontré que, dans l'inhibition, qui est, par définition, l'arrêt ' Semestre. (T. C\\\I, N' 25.) l4^ ( Ï092 ) ce Livre vient à son heure et qu'il est appelé à rendre de nombreux et grands services. Rapport sur les travaux de M. de Nabias, par M. Edmond Perrier. Une partie du prix Lallemand est attribuée à M. le D' de IVabias, pour ses « Recherches sur le système nerveux des Gastéropodes pulmonés aquatiques », qui viennent compléter ses recherches histologiques et orga- nologiques sur les tissus nerveux des Gasiéropodes et ses « Recherches sur quelques points de la structure du cerveau des Gastéropodes ter- restres » ('), honorablement mentionnées déjà par l'Académie. Dans ces divers travaux, M. de Nabias s'est proposé de rechercher si le cerveau des Gastéropodes pulmonés est divisé en régions distinctes, comme l'a signalé M. de Lacaze-Dutliiers ou si c'est au contraire un organe indifférencié comme l'a depuis soutenu Bohmig. Les délicates recherches histologiques de M. de Nabias, appuyées sur d'excellentes photogra|)hies micrographiques, donnent pleinement raison à notre éminent confrère dont les recherches s'étaient cependant bornées à un examen à la loupe du système nerveux central des animaux qui nous occupent. ^ D'après la forme et les aptitudes à la coloration des cellules des gan- glions cérébroïdes et pulmonés, M. de Nabias distingue, dans chacun des deux ganglions, les régions suivantes : i° le procérébron, constitué par un amas de cellules chromatiques formant un demi-manchon autour de la partie postérieure de la commissure; 2" le deulocérébron, constituant la masse principale des ganglions, formé de cellules ganglionnaires ordinaires plus grandes à la périphérie qu'au centre; 3° le noyau accessoire, amas de cellules chromatiques formant calotte à la partie postérieure du lobe cérébro- viscéral ; 4° Véminence sensorielle (globule de la sensibilité spéciale, de Lacaze-Duthiers), située sur le côté externe du cerveau. Le procérébron donne naissance aux nerfs optique et tentaculaire; le noyau accessoire, au nerf de la nuque. Les nerfs sont en nombre constant; il en existe sept paires, plus un nerf impair, le nerf pé niai, situé à droite. Dans les deux ganglions, les cellules nerveuses sont disposées avec une rigoureuse symétrie qui ne dérange pas le nerf pénial, tout au moins en ce qui concerne les neurones géants contenus dans les ganglions. (') Bulletin de la Société scientifique et de la Station zoologique d'Arcachon, J898. ( 'oqS ) PRIX DU BARON LARREY. (Commissaires : MM. Guyon, Bouchard, Brouardel, Potain; Lannelongue, rapporteur.) La Commission propose de donner ce prix à MM. IVimier et Laval pour leurs trois Volumes intitulés : « Les armes blanches » ; « Les projectiles des armes de guerre « ; " Les explosifs, les poudres ». L'œuvre de ces jyi- teurs est complète et, il faut le dire, magistrale. Elle est en premier lieu la mise au point de toutes les questions afférentes aux sujets indiqués. En se- cond lieu elle a été enrichie par de nombreuses expériences sur toutes les parties qui pouvaient être l'objet de recherches expérimentales. Les au- teurs se sont adressés encore à toutes les sources, comme celle des complots anarchistes, qui sont de véritables et effrayantes leçons de choses, pour con- naître l'intensité des dégâts matériels faits par les explosifs et l'importance des blessures résultant de l'explosion des corps doués, sous un petit vo- lume, d'une énergie énorme. Ils ont ainsi fait voir et appris que le médecin militaire ne doit pas attendre l'expérience d'une guerre future pour être fixé sur les dangers qu'il partagera avec le soldat et sur les blessures qu'il aura à soigner, quelle que soit leur origine. Une Mention honorable est accordée à M. Finck pour son travail inti- tulé : « Étude statistique de la syphilis dans l'armée française ». ( ««94 ) PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON. (Commissaires: MM. Marey, d'Arsonval, Chauveau, Bouchard, Van Tiechem.) Rapport de M. I^ïarey sur un travail de M. Pachon intitulé : « Études sur le mécanisme cardiaque et vasculaire ». L'auleur admet ce fait classique que, toutes choses égales de la part de l'impulsion du cœur, le pouls est d'autant plus ample et dicrote que la ten- sion artérielle est pins faible. Mais en considérant les cas où l'action du cœur varie, M. Pachon attire l'attention sur un fait intéiessant et nouveau, à savoir que si, après sa sys- tole, le cœur se relâche brusquement, le pouls deviendra fortement dicrote, et cela d'autant plus que la pression artérielle sera plus forte. En effet, le dicrotisme étant dû à la brusque fermeture des valvules sigmoïdes et au reflux de la colonne sanguine contre ces valvules, ce reflux sera d'au- tant plus brusque que la décontractionventriculaire sera plus brève, et d'autant plus énergique que la tension artérielle sera plus forte. Ces considérations théoriques, M. Pachon les justifie au moven d'un schéma de la circulation du sang dans lequel les choses sont combinées de façon à produire des pressions artérielles variables et des systoles à décon- traction lente ou brève à volonté. Un manomètre compensateur, un sphy- moscope et un explorateur du pouls adaptés à ce schéma permettent de vérifier l'exactitude de la théorie de M. Pachon. Il reste à savoir si les systoles à déconlraction brusque existent réelle- ment sur l'homme à l'état physiologi'que ou clans les maladies. Tout porte à le croire, car. en certains cas, on observe un dicrotisme prononcé avec une tension forte des artères. C'est un champ nouveau qui s'ouvre à la Sémiologie clinique. Dans une autre partie de son travail, M. Pachon recherche les variations paradoxales du dicrotisme sous les influences de la respiration et dans les diverses altitudes du corps. Si les conclusions de l'auteur ne parais- ( '095 ) sent pas tout à fait inattaquables, on reconnaît toutefois dans ce travail une connaissance approfondie des phénomènes mécaniques de la circula- tion et une sagacité digne d'éloges. "Votre rapporteur a pensé que ces études méritaient à leur auteur une partie du prix de Physiologie. Rapport sur les travaux de M"" Joteyko ; par M. Marey. jyjeiie Joteyko a envoyé trois Mémoires sous les titres suivants : i" « Résistance des centres nerveux et médullaires à la fatigue » ; 2" « L'effort nerveux et la fatigue » ; 3° « La fatigue et la respiration élémentaire du muscle ». Tous ces travaux présentent un intérêt réel et dénotent à la fois une grande ingéniosité dans l'institution des modes de recherches et une grande habileté dans l'exécution des expériences. L'auteur s'est appliquée à séparer les manifestations de la fatigue dans les centres nerveux et dans les muscles, montrant que, si à la suite d'exci- tations électriques appliquées aux centres, on voit, au bout d'un certain temps, s'arrêter le travail musculaire, c'est à la fatigue musculaire presque exclusivement qu'est dû cet arrêt du travail. Comme preuve, si l'on inter- rompt la fonction du nerf moteur d'un membre pendant qu'une excitation de la moelle tétanise les autres muscles, quand ce tétanos prendra fin, il suffira de restituer au nerf moteur, temporairement paralysé, sa conduc- tibilité nerveuse pour que le muscle qu'il anime entre imméiliatement en tétanos sous l'influence des excitations de la moelle. Sur l'homme, au moyen de l'ergographe. M"® Joteyko a suivi les phases de la fatigue nerveuse et musculaire. Elle a vu que le travail exécuté d'une seule main dinu'nue la force de l'autre main mesurée au dynamomètre, ce qui ne peut s'expliquer que par la fatigue nerveuse; mais dans ces cas, de même que dans ceux qui ont été cités plus haut, la fatigue du système ner- veux est incomparablement moins prononcée que celle du muscle. Etudiant enfin, dans son troisième Mémoire, les conditions de la répa- ration de la force musculaire après épuisement, l'auteur montre, par une série d'expériences, que cette réparation est due à l'action de l'oxygène; que sur un muscle exsangue, elle ne se produit qu'au contact d'un milieu oxygéné; qu'elle n'a pas lieu tians l'eau bouillie, ni dans une atmosphère d'hydrogène et que, dans ce dernier cas, on voit la réparation se produire et les contractions reparaître aussitôt que de l'oxygène est réintroduit dans l'atmosphère ambiante. ( i"9^ ) L'intérêt des résultats obtenus a paru à votre Commission mériter à l'au- teur une partie du prix de Physiologie. La Commission décide de partager le prix entre M. Pachox el M"* Jo- TEYKO. PRIX POURAT. (Commissaires : MM. Marey, d'Arsonval, Chauveau, Brouardel ; Bouchard, rapporteur.) La question mise au concours pour l'année 1900 était la suivante : Détermination des principales données anthropométriques . Le prix est attribué à MM. Behgoniê et Sigalas. PRIX MARTIN-DÂMOURETTE. (Commissaires : MM. Marey, d'Arsonval, Potain, Chauveau, Guvon; Bouchard, rapporteur.) Le prix est décerné à M. Ed. Long pour ses études « Sur les voies cen- trales de la sensibilité générale ». Ce travail est basé sur l'anatomie normale et pathologique, la physiologie expérimentale et la clinique et a trait à l'étude des voies suivies par la sen- sibilité générale, depuis les racines postérieures jusqu'à la corticalité céré- brale. Il contient une étude très détaillée et très importante sur l'hémi- anesthésie d'origine centrale, appuyée sur 54 observations cliniques, dont 1 3 ont été suivies d'un examen histologique minutieux, basé sur la méthode des coupes microscopiques sériées, étudiées parles méthodes de Weigert, Paletde Marchi. L'auteur conclut que : 1° dans la moelle épinière, pas plus, du reste, que dans les autres parties du névraxe, il n'y a de conducteurs spéciaux |)our les diflérents modes de la sensibilité générale : tact, douleur, tempéra- ture. 2° Que les conducteurs A\\.s centraux — ruban dcReil et formation réti- culée — s'arrêtent dans la couche optique, d'où part un troisième sys- tème allant s'arboriser dans la zone sensitivo-motrice de l'écorce. La motricité et la sensibilité ont une seule et même représentation cor- ( I097 ) ticale — zone sensitivo-niotrice; — quant à l'hémianesthésie par lésion des masses centrales de l'hémisphère, elle ne s'observe que dans deux condi- tions : 1° lorsque la couche optique participe à la lésion; 2° lorsque, la couche optique étant intacte, ses relations avec l'écorce cérébrale sont plus ou moins détruites. PRIX PHILIPEAUX. (Commissaires : MIM. d'Arsonval, Bouchard, Marey, Ranvier; Chauveau, rapporteur.) Un prix est attribué à M. Delezenne pour ses « Recherches sur les sub- stances anticoagulantes ». Il est établi depuis longtemps (Schmidt-Mulheim) que la peptone possède la propriété de suspendre la coagulation du sang chez le chien lorsque cette substance est injectée dans les vaisseaux. On avait vu d'autre part (Fano) que cette action de la peptone est indi- recte et qu'elle relève de la formation ou de la mise en liberté, dans le plasma sanguin, d'une substance nouvelle douée de propriétés anticoagu- lantes directes. Recherchant quels sont les organes intéressés dans la production de cette substance, Contejean montra le premier qu'il suffit d'isoler le foie de la circulation générale pour atténuer considérablement et souvent même pour empêcher l'action anticoagulante de la peptone. Ces données furent confirmées par Gley et Pachon, dans leurs expériences de ligature des lymphatiques du foie et d'extirpation de cet organe. M. Delezenne, peu de temps après la publication de ces travaux, a apporté de son côté la preuve directe du rôle du foie dans l'action anti- coagulante de la peptone. Il a constaté, en effet, qu'il suffit de faire circuler, à travers un foie isolé de l'organisme, une solution de peptone, pour obtenir un liquide possédant des propriétés anticoagulantes très énergiques sur le sang recueilli m vitro. Les circulations artificielles faites dans d'autres organes, avec cette même solution de peptone, donnent toujours, au contraire, des résultats négatifs. L'auteur ne s'est pas borné à étudier l'intervention du foie dans l'action anticoagulante de la peptone. Il a pu généraliser cette intervention en l'étendant à toute une série d'agents qui, à l'exemple de la peptone, ne manifestent de propriétés anticoagulantes qu'en injection dans les vais- ( 1098 ) seaux : tels le sérum du sang d'anguille, l'extrait de muscle d'écrevisse, les ferments solubles, quelques toxines microbiennes, etc. Aj)rès ces constatations très nettes, très précises et très intéressantes, M. Delezenne a voulu étudier de plus près l'action physiologique de ces divers agents pour essayer d'en déterminer le mécanisme intime. Il s'est assuré que tous sont forlement toxiques pour les globules blancs du chien. Ajoutés au sang in vitro ou injectés dans le torrent circulatoire, ils pro- duisent une leucolyse très intense. Or M. Delezenne a pu s'assurer que celte leucolyse est le pri/num movens de l'incoagulabilité du sang. Le rôle du foie, bien qu'essentiel, est subordonné à la destruction leucocytaire provoquée par les substances injectées. En effet : j° le foie est incapable de fournir des liquides anticoagulants lorsqu'il est soumis à une circulation artificielle de peptone, après avoir été débarrassé par le lavage du sang contenu dans les vaisseaux; 1° on obtient, au contraire, des liquides actifs si, dans ce même foie lavé, la solution peptonée est injectée avec une certaine quantité de sang ou même de lymphe provenant du chien; 3° du plasma lymphatique, autrement dit de la lymphe, privée de leucocytes et additionnée de peptone, ne donne jamais de liquides anticoagulants. Ajoutons que cette suggestive série d'expériences, répétée avec les divers agents sus-énumérés, a toujours donné les mêmes résultats. Il restait à en donner l'interprétation. Celle qui a été adoptée par M. Delezenne découle directement des faits. Il lui a paru logique de conclure : i" que la peptone, le sérum d'anguille, l'extrait de muscles d'écrevisse, ne sont anticoagulants que parce qu'ils sont leucolvtiqiies; 1° que l'intervention du foie, bien qu'absolument nécessaire à la production de l'incoagulabilité, est secondaire, en ce sens qu'elle s'exerce sur les pro- duits d'un premier phénomène, la désintégration des globules; 3° que la substance anticoagulante contenue dans le sang de peptone est vraisembla- blement d'origine leucocytaire ; 4° que le foie se borne à retenir ou à neutraliser un produit antagoniste mis également en liberté par la destruc- tion des leucocytes. Cette hypothèse, outre qu'elle est en harmonie avec ce que l'on sait déjà sur la fonction d'arrêt de la substance hépatique, s'appuie sur les faits bien connus mis en évidence par Schmidt et Lilienfeld et prouvant la présence dans les globules blancs de deux substances ayant des effets opposés sur la coagulation du sang. De plus récentes études de M. Delezenne lui oui permis de contrôler le mécanisme qui vient d'être exposé. La découverte des sérums cytoloxiques ( Ï099 ) artificiels l'a mis en présence d'une méthode capable de confirmer les données précédentes sur le rôle de la leucocytose dans les actions anti- coagulantes. Si, en effet, ces données sont bien exactes, un sérum rendu artificiellement leucolytique (sérum anlileucocytaire de Metchnikoff) doit posséder des propriétés anticoagulantes indirectes et le mécanisme de son action s'identifier avec celui de la peptone. Les vérifications expérimentales de M. Delezenne lui ont, en effet, donné les résultats qu'on était en droit d'attendre. En injectant, à plusieurs reprises, à des lapins ou à des chiens, des globules blancs de chien, il a obtenu des sérums qui suspendaient la coagulation du sang chez cet animal lorsqu'ils étaient introduits à très faible dose dans les vaisseaux. M. Delezenne s'est assuré, d'autre part, que le processus en vertu duquel se produit alors l'incoagulabilité est le même que celui qui a été précé- demment déterminé : l'intervention du foie est nécessaire; elle se dé- montre, dans ce cas encore, par l'obtention de liquides anticoagulants quand on soumet cet organe à des circulations artificielles de sang ou de lymphe additionnés d'une petite quantité de sérum actif. Enfin iM. Delezenne a trouvé d'autres faits confirmatifs de toutes ces données dans l'étude de l'immunité contre l'action des substances anti- coagulantes. L'immunité conférée par une première injection de peptone est due à la résistance des leucocytes à la destruction. Cette résistance résulte de la formation d'une antitoxine qui protège ces éléments contre l'action leucolytique de la peptone. Il est facile de mettre ce fait en évi- dence en opérant in intro sur des exsudats riches en globules blancs. Ces résultats confirment et développent les expériences de Contejean, qui avaient déjà assimilé l'immunité peplonique à l'immunité contre les toxines microbiennes. Le sérum d'un animal immunisé peut, s'il est injecté à un animal neuf, le protéger contre les effets anticoagulants de la peptone (Contejean), parce qu'il renferme une antitoxine capable de neutraliser le poison des leucocytes contenu dans la peptone commerciale. Cette expli- cation d'un fait d'une haute portée générale constitue la dernière des acquisitions importantes dues aux travaux de M. Delezenne dans l'étude du mécanisme de l'action des anticoagulants. Un autre prix est décerné à M. Niclocx pour ses « Recherches expéri- mentales sur l'élimination de l'alcool dans l'organisme ». Ce prix est donné à l'auteur pour la précision qu'il a apportée à la déter- mination des quantités d'alcool existant dans le sang des animaux soumis C. R., lyoo, ■!' Semestre. (T. CXXXI. N- 25.) l44 ( IIOO ) aux divers degrés de l'ivresse après ingestion de quantités variables d'alcool. La Commission a voulu aussi reconnaître le soin apporté dans ces recherches à l'étude du passage de l'alcool dans divers liquides de l'orga- nisme, la lymphe, la salive, le liquide pancréatique, la bile, l'urine, le liquide céphalo-rachidien, le liquide amniotique et aussi dans le sang du fœtus. Une mention honorable est attribuée à l'Ouvrage de M. RonssY : « Nouveau matériel de laboratoire et de clinique », pour les appareils nouveaux qui y sont décrits. GEOGRAPHIE PHYSIQUE. PRIX GAY. (Commissaires : MM. Marcel Bertrand, Michel Lévv, Fouqué, Gaudry ; de Lapparent, rapporteur.) La Commission du prix Gay avait proposé le sujet de concours suivant : « Appliquer à une région de la France, ou à une portion de la chaîne alpine, l'analyse des circonstances géologiques qui ont déterminé les conditions actuelles du relief et de l'hydrographie ». Le seul Mémoire adressé à l'Académie, celui de M. Maurice Lugeox, Professeur à l'Université de Lausanne et collaborateur de la Carte géolo- gique de France, ne se contente pas de répondre à ce programme ; il le dépasse et l'élargit, au point de devenir une théorie générale de la genèse des vallées alpines. L'auteur reconnaît, dans le système hydrographique de la grande chaîne, trois sortes d'éléments : à l'amont, des vallées internes, de direction trans- versale aux grands alignements montagneux; au milieu, des vallées longi- tudinales, parallèles à ces alignements ; à la sortie, des vallées transversales, coupant les plis extérieurs à angle droit, comme fait le Rhône entre Mar- tigny et le Léman. ( itoi ) Pour expliquer celle disposition, M. Lugeon entreprend de rétablir la surface structurale de la contrée, c'est-à-dire la topographie que présentait le massif alpin avant les érosions qui l'ont si profondément découpé : re- cherche d'autant plus délicate que les Alpes offrent la trace de plusieurs périodes de dislocation. De longues études stratigraphiques, poursuivies par l'auteur, surtout dans la région des Beauges, lui ont permis d'établir ce fait remarquable, que l'intensité des plissements diminue de la profondeur vers la surface, d'où l'on peut inférer qu'à l'origine cette dernière devait présenter un écho affaibli des dislocations du dessous. Partant de là, M. Lugeon a su recon- stituer et réaliser, par un relief en plâtre, l'allure d'une surface topogra- phique intermédiaire, celle de la base des calcaires urgoniens, autrefois étendue en nappe continue sur la zone subalpine, et propre à donner, par ses déformations, une idée, seulement un peu exagérée, de la surface structurale cherchée. Cette reconstitution a mis en évidence une série d'ondulations transver- sales qui abaissent les axes des plis principaux, et dessinent des sillons en remarquable concordance avec l'emplacement des vallées transversales de sortie. Comme, d'autre part, suivant l'axe de ces dernières, on trouve le plus souvent des vallées internes qui les prolongent, la conséquence serait que la surface, originairement peu plissée, du massif alpin a dû présenter des dépressions où se sont concentrés les cours d'eau conséquents, descen dant vers l'extérieur en conformité de la partie générale. Mais les affluents subséquents de ces émissaires, tracés suivant les affleu- rements de la couverture sédimentaire progressivement décapée, ont dû prendre un cours longitudinal. Favorisés par la nalure meuble des terrains, ils ont gagné peu à peu en importance et, par une série de captures, ont fini par se réunir à plusieurs, engendrant ainsi la partie médiane des vallées. Toules les dérogations à cette règle s'expliqueraient, soit par des phéno- mènes d'adaptation ou de surimposition, soit par la différence que pré- sentent les nappes charriées relativement aux plis proprement dits. D'autre part, l'auteur insiste, en produisant à l'appui des coupes tout à fait frappantes, sur la fréquence des gorges dites épigénétiques, c'est-à-dire caueées par le travail d'un cours d'eau qui, entravé pour un temps par une moraine, est forcé, après le départ des glaces, de creuser un nouveau lit à côté de l'ancien. Les considérations développées dans ce Mémoire sont appuyées par une ( I I02 ) minutieuse étude des principales vallées préalpines et subalpines. Si toutes les explications de l'auteur ne peuvent être acceptées comme définitives (et lui-même en signale à l'occasion les incertitudes), du moins doit-on reconnaître qu'il était difficile de mettre au service d'une telle étude, avec des vues générales d'une plus haute portée, une connaissance plus appro- fondie delà tectonique d'ime région extrêmement compliquée. Le travail de M. Lugeox mérite d être compté parmi les meilleures études auxquelles la Géomorphogénie ait encore donné lieu. L'attribution du prix Gay ne saurait être mieux justifiée. PRIX GENERAUX. PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES). (Commissaires : MM. A. Gautier, Moissan, Brouardel, Troost, Bouchard.) La Commission décide que le prix sera partagé entre M. A. Tuii.i.at, d'une part, et MM. Sévène et Cahen, d'autre part. Rapport sur les travaux de M. A. Trillat, par M. Armand Gautier. C'est à M. A. TuiLLAT que l'on doit les premières applications de la formaldéhvde à l'antisepsie et à l'hygiène. Ses observations commençaient déjà en 1888, à un moment où ce corps, à peine entrevu, n'était encore qu'une curiosité de laboratoire. Pourtant Bûchner et Lœw remarquaient à cette époque que les vapeurs de formaldéhyde jouissent de la propriété de détruire les miasmes et d'empêcher le développement des moisissures et des plantes, mais de ces premières observations, ces savants ne tirèrent ni conclusions générales ni applications. Dès 1890, M. A. Trillat instituait des expériences ayant pour but de dé- terminer la puissance antiseptique du mcthylal, pour lequel il donnait en même temps un procédé de fabrication industrielle, celui que l'on utilise encore actuellement pour obtenir le produit commercial au(|uel ( iio3 ) il donna le nom àe formol ('). Comparant le pouvoir des diverses sub- stances stérilisantes snr les germes pathogènes les plus variés : charbon sporulé et non sporulé, bacille d'Eberth, bacille de Koch, bacilles de la putréfaction, bacilles de la bouche, Bacterium coli commune, etc., il établit que la puissance antiseptique de la formaldéhyde est supérieure à celle du sublimé (-). L'action du méthylal sur les liqueurs putrescibles est déjà très sensible au 5o ooo*. Dès 1890, des essais de désinfection en grand des locaux contaminés fu- rent faits à Paris, sous sa direction, à l'hôpital de la Pitié. Ils démontrèrent qu'on pouvait suffisamment stériliser par les vapeurs de formaldéhyde les surfaces de chambres ayant élé habitées par des malades atteints d'af- fections contagieuses et celle des objets qui y ont séjourné ('). Les essais se multiplièrent, à partir de cette époque, dans les hôpitaux, civils ou militaires, français et étrangers. A l'hôpital du Val-de-Gràce (Vaillard), dans ceux de Lyon (Trillat et G. Roux) ('), dans ceux de Montpellier, Lille, Paris, Nancy, Bruxelles, Berlin, Stockholm, Venise. Il fut reconnu que, quoique ne possédant pas un pouvoir puissant de péné- tration, surtout à travers les tissus de laine, le contact suffisamment pro- longé des vapeurs de la formaldéhyde ou du trioxyméthylène dans lequel il se transforme, pourvu que les vapeiu-s atteignent les substances sep- tiques, est le meilleur moyen de stériliation, après l'action des tempéra- tures élevées, méthode inapplicable aux locaux de grande capacité. Tou- tefois, on remarque que les vapeurs de formol ont le double inconvénient d'une part de n'agir que très imparfaitement en profondeur, de l'autre de se polymériser en devenant rapidement moins efficaces. Dans une autre voie, M. Trillat, en 1895, ap|diquait le formol, en bras- serie et sucrerie, à la destruction des ferments nuisibles. Actuellement cet antiseptique, devenu peu coûteux grâce aux procédés de préparation de M. Trillat, a été, à la suite de ses recherches, employé comme désinfec- tant dans beaucoup de distilleries, raffineries, brasseries, vinaigreries, en raison de son action énergique sur les ferments lactique et butyrique, et (') Moniteur scientifique, 1890, et Dictionnaire de chimie de Wurtz, 2"" suppl., t. III, p. 275. (^) Comptes rendus, t. CXIV, p. 1278. (') Comptes rendus, 10 fév. 1896. (') Ann. Inst. Pasteur, sepleiubre 1898. ( i'o4 ) de la propriété singulière qu'il possède d'arrêter les effets du ferment in- versif alors qu'il n'agit que très peu ou pas sur les levures. L'observation qu'il avait faite que tous les composés albuminoides de- viennent imputrescibles en s'unissant à de très faibles doses de formaldé- hyde, suggéra à M. Trillat l'idée des applications de ce corps au tannage rapide des peaux, et à quelques autres industries, rendues désormais moins incommodes pour le voisinage et plus salubres : telles sont celles de la production des objets en gélatine insolubilisée; la préparation des pansements antiseptiques; la désodorisation des ateliers où l'on traite les déchets organiques; la conservation des pièces anatomiques ; la fabri- cation d'enduits imperméables aux gaz; la brosserie, la fromagerie, etc. Quant à la conservation des viandes, du lait et des autres aliments par le formol, M. Trillat reconnut, et fit immédiatement remarquer, qu'en confé- rant ainsi l'imputrescibilité aux matières alimentaires, on les rendait en même temps impropres à toute assimilation, ce qui enlève, dans ces cas, à la méthode toute valeur pratique. Toutefois, elle permet de conférer aux viandes, superficiellemenc touchées par les vapeurs de formol, un certain degré d'imputrescibilité qui aide à les conserver durant plusieurs se- maines. D'autre part, M. Trillat est parvenu à appliquer l'une des réactions les plus sensibles de l'aldéhyde méthylique (la production, par oxydation d'un de ses dérivés, le tétramélhyldiphénylméthane, d'une belle matière colorante bleue) à la recherche de traces de cet aldéhyde dans les liqueurs alcooliques et à la détermination d'une fraude assez commune, faite au détriment de l'Etat, consistant à régénérer, dans le but d'échapper aux droits de régie, les alcools dénaturés par addition de méthylène. Nous nous bornons à mentionner seulement ici les recherches de M. Trillat appliquées à l'hygiène médicale et industrielle, laissant de côté ses autres travaux. Ils l'ont fait assez connaître pour qu'il ait été mis à la tète de l'un des services chimiques de l'Institut Pasteur. A l'étranger, comme en France, un très grand nombre de travaux rela- tifs à l'hygiène, d'application industrielle et de brevets, etc., ont eu pour point de départ les observations de M. Trillat. En améliorant les conditions sanitaires de beaucoup d'industries, en donnant des moyens relativement efficaces et prompts d'assurer la désin- fection des locaux pollués par des germes morbides, au moyen de vapeurs plus actives que l'acide sulfureux et plus puissantes que le sublimé lui- ( iio5 ) même, sans être trop dangereuses à respirer, M. A. Trili.at a rendu à l'hvgiène publique un service qui nous à paru mériter qu'on le choisisse comme l'un des lauréats du prix Montyon (Arts insalubres) pour 1900. Rapport sur les titres de MM. Sévène et Cahen, par M. Troost. Jusque dans ces dernières années le phosphore blanc était universelle- ment employé dans la fabrication des allumettes s'enflammant par friction sur toutes les surfaces. Cet emploi était justifié par la facile inflammation (à 60°) du phosphore blanc au contact de l'air et parla simplicité delà fabrication des allumettes correspondantes. En effet, fondu dans une dissolution de colle chaude et brassé avec elle, le phosphore blanc forme une émulsion dans laquelle il est divisé presque à l'infini, et par suite il donne une pâte homogène permettant d'obtenir des allumettes qui s'enflamment sans bruit, sans défla£;ration, sans risque d'explosion. Comme d'ailleurs le phosphore blanc ne peut pas brûler en dehors du contact de l'air, les allumettes offrent des garanties pour le transport, et l'ouvrier des champs, le voyageur entraîné loin des lieux habités est toujours assuré, avec quelques allumettes dans sa poche, de pouvoir se procurer de la lumière et du feu à un moment quelconque. Malheureusement la fabrication des allumettes au phosphore blanc est dangereuse; ce corps répand à la température ordi- naire des vapeurs toxiques qui occasionnent des maladies graves connues sous les noms àe nécrose phosphorée elde phosp/iorisme ; elles peuvent déter- miner accidentellement des empoisonnements et des incendies. On peut éviter ces inconvénients par l'emploi du phosphore rouge, mais ce corps ne s'enflammant qu'à une température élevée (à 260") qu'on n'obtient pas par le simple frottement, n'est pas employé seul ; il lui faut le concours d'un corps comburant. Dans les allumettes dites suédoises ou à phosphore rouge, l'allumette est garnie d'une pâte contenant un corps comburant, du chlorate de potasse, et sur la boîte contenant les allumettes on fixe un frottoir spécial portant une pâte à phosphore rouge. L'inflam- mation ne peut se produire que parla friction de l'allumette sur le frottoir. On évite ainsi tout danger accidentel d'empoisonnement ou d'incendie. Ces allumettes sont des allumettes de sûreté par excellence, mais elles ont l'inconvénient d'exiger le transport à la fois des allumettes et du jrottoir; elles ne permettent pas l'usage d'allumettes isolées. Pour éviter cette difficulté, on a réuni à la fois le corps combustible. ( iio6 ) phosphore rouge, el le corps comburant, chlorate de potasse, sur l'alhi- mette. Mais le phosphore rouge pulvérisé est en grains très durs, s'écra- sanl difficilement dans les moulins qui servent au broyage de la pâte, et se mélangeant par suite irrégulièrement au chlorate dépotasse, de sorte que l'inflammabilité des allumettes est très inégale; et au moment de leur allu- mage, un grand nombre d'entre elles projettent des parcelles incandes- centes; on dit qvi' elles crachent. Aussi ces allumettes, tout en présentant l'avantage d'être inoffensives au point de vue hygiénique, n'ont pu être généralisées dans la pratique. On a cherché très longtemps à substituer au phosphore blanc un corps qui présentât à peu près les mêmes avantages chimiques sans en présenter les inconvénients au point de vue de l'hygiène. Les tentatives faites dans cette voie n'aboutissaient pas. Mais, comme les cas de nécrose phosphorée se multipliaient pendant ces dernières années, notamment dans les usines de Pantin et d'Aiibervil- liers, et occasionnaient à l'Administration des dépenses croissantes pour les soins à donner aux ouvriers et ouvrières atteints de phosphorisme, M. !e Ministre des Finances a ouvert en iBgS un concours pour stimuler le zèle des inventeurs et a nommé une Commission dite du phosphore (^^^ pour examiner les diverses propositions de pâtes d'allumettes sans phosphore blanc. Cette commission a examiné et fait expérimenter un grand nombre d'inventions, mais jusque vers la fin de 1897 elle n'avait pu donner son adhésion à aucune des formules qui lui avaient été présentées. Au mois de décembre 1897, M. Sévène, ingénieur en chef, et M. Cahen, ingénieur ordinaire des Manufactures de l'État, proposèrent l'emploi du ses- quisulfure de phosphore P^S' , découvert et étudié en 1 864 par notre confrère M. G. Lemoine. Ce corps se rapproche du phosphore blanc par sa facilité d'inflammation (à 90°); il se rapproche du phosphore rouge en ce qu'il n'émet pas de vapeurs à la température ordinaire et est, par suite, inoffeiisif au point de vue de la santé des ouvriers. Ce corps, fusible à 142", ne se vola- tilise sensiblement que vers 250" et n'entre en ébullition qu'à 38o°. Il est plus facile à diviser que le phosphore rouge et il forme avec la colle et le chlo- rate de potasse une pâte beaucoup plus homogène. Comme la nouvelle (') Cette Commission était composée de MM. Troost, membre de l'Institut, pré- sident; Sarrau et Scblœsing, membres de l'Institut; D' Vallin, membre de l'Académie de Médecine; Vieille, ingénieur des Poudres et Salpêtres, et Sellier, ingénieur des Manufactures de l'Elat, secrétaire. ( I to7 ) fabrication n'exige pas de modification notable aux anciens procédés em- ployés, la Commission du phosphore en a demandé l'expérimentation en grand. Les opérations exécutées dans l'usine de Trélnzé ont donné toute satisfaction aussi bien au point de vue de la préparation des allumettes qu'à celui de la qualité des produits fabriqués. Cet heureux résultat a fait adopter le sesquisulfure de phosphore successivement dans les usines de Bègles, de Saintines, d'Anbervilliers, de Pantin, d'Aix et de Marseille, c'est-à-dire dans toutes les usines de l'État. Depuis le mois d'octobre i8g8, il n'est plus entré de phosphore blanc dans les manufactures françaises et aucun cas de nécrose ni aucun cas d'intoxication ne se sont produits. Les avantages du nouveau procédé ont été appréciés à l'étranger. Il est appliqué dans les principales fabriques d'allumettes de l'Angleterre et de la Belgique. En Roumanie, on n'en emploie plus d'autre, et on profite de la très grande solubilité du sesquisulfure de phosphore dans le sulfure de carbone pour faciliter sa diffusion dans la pâte, et obtenir ainsi des allu- mettes dont l'inflammation est plus facile. M. Sévène et Cahen ont donc rendu à l'hvgiène industrielle un signalé service, et votre Commission est assurée d'entrer dans les vues du fon- dateur du prix des Arts insalubres en vous proposant d'accorder une partie du prix Montyon à MM. SftvÈNE et Cahen. PRIX CUVIER. (Commissaires : MM. Edmond Perrier, Filhol, de Lacaze-Duthiers, Marcel Bertrand; Albert Gaudry, rapporteur.) M. Antoine Fritsch, Professeur de Zoologie à l'Université tchèque. Directeur des Collections zoologiques et paléontologiques du Musée de Prague, a débuté dans la Science par des travaux de Zoologie. En i853, il a entrepris une Histoire des oiseaux d'Europe, accompagnée de 6i planches coloriées. Il a fait connaître uu grand nombre d'animaux vivant en Bo- hême : Crustacés, Poissons, Oiseaux, Mammifères. Il a exploré aussi au point de vue zoologique la Croatie, la Dalmatie, le Monténégro. Mais depuis une trentaine d'années, il s'est consacré surtout à la Paléontologie. Il a décrit la riche faune crétacée de la Bohême : ses Rep- tiles, ses Poissons, ses Crustacés, ses Céphalopodes (avec Schlœnbach). Son œuvre capitale est la Fauna der Gaskohle und der Kalksteine der Permformation Bôhmens, en 4 Volumes grand in-4°. renfermant de très C. R., 1900, 2» Semestre. (T. CXXXI, N° 25.) l45 ( iioH ) nombreuses gravures dans le texte et i65 planches coloriées dont les fi- gures ont été dessinées par l'auteur lui-même; c'est un des plus beaux ouvrages descriptifs qui aient été publiés en Paléontologie. Il renferme l'étude des fossiles que M. Fritsch a découverts dans le Permien de Pilsen, de Rakonitz, de Braunau et d'autres gisements de la Bohême. Les Sfégocéphales occupent une place prédominante dans la Faitna der Gaskohle. On a réuni sous ce nom des Reptiles, sans doute anallantoïdiens, qui avaient pour caractère commun d'avoir tout le dessus de leur crâne en forme de toit continu, leurs fosses temporales étant recouvertes par un post- orbitaire, un sus-temporal et un masloïde(épiotique). M. Fritsch ne compte pas moins de 29 genres de Stégocéphales répartis entre 1 4 familles; peut-être quelques-uns de ces genres devront être supprimés, mais il en restera un nombre considérable. En voyant cette multitude de Reptiles primaires, on aurait pu s'attendre à en tirer plus d'informations pour l'histoire de l'évo- lution des Vertébrés. Il faut avouer qu'on ne suit leur parenté ni avec leurs prédécesseurs les Poissons, ni avec leurs successeurs les Batraciens des types actuels; ils jettent peu de lumière sur la genèse des membres des Vertébrés, qui a préoccupé tant de naturalistes, et sur les transformations des os du crâne, notamment sur la transition du condyle occipital double au condyle occipital simple. Malgré ces lacunes qui subsistent encore dans l'histoire de l'évolution, lacunes que M. Fritsch n'a pu que constater, l'ouvrage sur le Gaskohle présente un puissant intérêt pour les paléonto- logistes, car il évoque devant leurs regards étonnés tout un monde de Reptiles, les uns en forme de Salamandres, les autres en forme de Serpents, rampant, glissant sur le sol ou nageant, témoignant une fécondité et une diversité supérieures à celles que présentent de nos jours les Batraciens. Si, aux découvertes faites en Bohême, on joint celles qui sont signalées dans d'autres pays, notamment dans le Texas, la France, l'Allemagne, la Russie, il semble que le règne des Reptiles anallantoïdiens a commencé vers la fin de l'ère primaire pour avoir son apogée dans la période du Trias. M. Fritsch a décrit aussi dix-neuf genres de Poissons du Permien de la Bohême : Dipnoe, nombreux Sélaciens, Crossoptérygiens, Actinopté- rygiens. Il a tait connaître beaucoup de Myriapodes, des Arachnoïdes, des Insectes, des Crustacés. En un mot, il nous a révélé l'ensemble des êtres vivant hors de la mer sur un point du vieux monde, et, comme les animaux continentaux des ères primaire et secondaire ont été moins étudiés que les animaux marins, le travail de M. Fritsch est particulièrement original ( 'i»;^ ; et instruclif. On juge des difficultés surniontées, lorsque l'on va à Prague voir les échantillons qui ont servi de modèles pour les figures faites en grande partie à la loupe et au microscope; la plupart des pièces les plus impor- tantes sont très petites, endommagées par la fossilisation ; il a fallu beaucouj) de patience et de sagacité pour les interpréter. Au mérite de M. Fritsch comme investigateur, il faut ajouter celui d'avoir grandement contribué à organiser le nouveau Musée d'histoire naturelle de Prague et notamment la partie la plus précieuse de ce bel établissement, le Barrandeum. On appelle ainsi la collection duCambrien, du Silurien et du Dévonien de Bohême, formée par Barrande. Assurément nous regrettons que notre illustre compatriote n'ait pas donné celte collec- tion au Muséum de Paris; nous devons encore nous estimer heureux qu'il l'ait léguée à un pays comme la Bohême, fidèle ami de la France, où il avait reçu une bienveillante hospitalité. M. Fritsch a marqué et mis eu évi- dence les types si nombreux décrits par Barrande, de sorte qu'ils resteront utiles ii tous les travailleurs. Sous sa direction, les vingt-deux Volumes du Système silurien de la lioJiéme ont été suivis par les Volumes sur les Cystidés (Waagen), sur les Crinoïdes (Waagen elJalin), sur les Polypiers (Pocta). Les Volumes sur les Gastropodes par Jarash Perner paraîtront d'ici à trois ans, et alors sera achevé un des plus étonnants monuments de la Science moderne. M. Fritsch a donné avec une rare constance des preuves de dévoue- ment à la science que Cuvier a fondée; nous vous proposons de lui attri- buer le prix Cuvier. Plusieurs Mémoires ont été envoyés à l'Académie en vue du prix Cuvier; nous pouvons signaler particulièrement les travaux de M. le D"^ Joseph qui ont fourni des observations intéressantes pour l'histoire des Arthropodes et des Vers. PRIX WILDE. (Commissaires : MM. Cornu, Lippmann, Mascart, Moissau; Berthelot, rapporteur.) La Commission a décidé d'attribuer ce prix à M. Delépine pour ses recherches expérimentales sur les aldéhydes, l'une des classes les plus im- portantes de la Chimie organique. M. Delépine s'est attaché particulière- ment aux combinaisons des aldéhydes avec l'ammoniaque, lesquelles re- ( ii'o ) présenleiit plusieurs groupes de dérivés, dont certains réalisent la synthèse de divers alcalis pyrogénés; et aux combinaisons des aldéhydes avec les alcools, combinaisons désignées sous le nom d'acétals, et dont il a étudié la statique chimique. Les dérivés des alcools polyatomiques, remarquables par leur analogie avec le sucre de canne et les sucres complexes du même ordre, sont surtout dignes d'intérêt. Les recherches de M. Dei.épine ont été poursuivies à la fois par les méthodes chimiques ordinaires et par les méthodes thermochimiques. Elles ont compris, entre autres, des études et déterminations spéciales sur l'aldé- hyde formique, générateur des sucres, et l'un des corps les plus intéressants de la Chimie organique. PRIX VAILLANT. (Commissaires : MM. Troost, Armand Gautier, Moissan, Ditte, Lemoine.) La Commission propose de partager le prix par parties égales entre MM. I1e\-ri Gautier et F. Osmoxd. Rapport sur les travaux de M. Henri Gautier, par M. Moissan. L'Académie avait proposé, pour le prix Vaillant de 1900, les deux ques- tions suivantes, soit : IJ Étude des alliages métalliques ; soit la Détermination précise d'un ou de plusieurs poids atomiques . M. Henki Gautier nous a remis un Mémoire sur chacun de ces deux sujets. M. Gautier s'est proposé d'étudier la fusibilité d'un grand nombre d'alliages métalliques binaires et de tracer les courbes de fusibilité corres- pondantes. La forme de ces courbes, l'absence ou la présence sur celles-ci de points anguleux ainsi que le nombre de ces derniers lui ont permis de déduire de ses déterminations des résultats très intéressants sur la constitution intime des alliages métalliques. Ces alliages ne ressemblent en rien à des verres, comme on l'a pensé autrefois. Ce sont des corps cristallisés, tantôt formés par la juxtaposition des cristaux des métaux constituants (antimoine-ar- gent), tantôt par la juxtaposition des cristaux de l'un de ces métaux avec une combinaison définie (cuivre-nickel). D'autres plus complexes seraient constitués par des mélanges isomorphes, soit que les métaux considérés ( "" ) soient réellement isomorphes (bismuth-antimoine), soit qu'ils forment des combinaisons isomor|)hes avec l'un tl'eux (zinc-argent). En même temps que cette Étude M. Henri Gautier nous a adressé ses re- cherches sur la détermination du poids atomique du bore. Parmi les corps simples, le bore a été très longtemps l'un des plus diffi- ciles à préparer à l'état de pureté; on sait que le nombre de ses combinai- sons n'est pas très élevé et que la détermination de son poids atomique laissait beaucoup à désirer. Les chiffres dus à Berzélius, à Laurent, à Wohler et Sainte-Claire Deville n'étaient pas 1res concordants et ces différences tenaient aux impuretés dos composés du bore. Les méthodes plus récentes et meilleures d'Abrahall, puis de William Ramsay et miss Arton pouvaient prêter également à quelques critiques. Pour arriver au poids atomique du bore M. Henri Gautier s'est adressé à plusieurs composés très différents tant par leurs réactions générales que par leur stabilité. Tout d'abord il a préparé du sulfure de bore absolument pur, et il l'a décomposé par l'eau. Il a obtenu un nouveau chiffre en tlécom- posant par le chlore le borure de carbone cristallisé, obtenu au four électrique. Les deux chiffres peu différents lui permirent de fixer une première moyenne qui devait approcher de la vérité. H a ensuite préparé plusieurs kilogramn^es de chlorure et de bromure de bore purs qu'il a soumis à des distillations fractionnées sur de l'argent en poudre pour en extraire une centaine de grammes de produits que l'on pouvait regarder comme purs. La décomposition par l'eau de ce chlo- rure et de ce bromure lui a donné un nouveau chiffre qui résumait une vingtaine d'expériences. H a discuté ensuite l'erreur probable dans chaque groupe d'analyses et est arrivé ainsi au chiffre i i,oi pour poids atomique du bore. Ces recherches étaient difficiles. M. Henri Gactier y a apporté une grande finesse d'expérimentateur et une méthode scientifique vraiment rigoureuse. Votre Commission vous propose donc de lui décerner pour ces deux séries de recherches la moitié du prix Vaillant. Rapport sur les litres de M. Osmond, par M. Troost. Un corps métallique quelconque (corps simple, alliage ou corps com- posé) possédant en chacune de ses parties, si petite qu'on puisse l'obtenir par des divisions mécaniques, une composition chimique constante, est ( 1112 ) chimiquement homogène par définition, mais il ne s'ensuit pas nécessai- rement qu'il soit mécaniquement homogène. En effet, sous l'influence de différentes forces et notamment des tensions ou com|)ressions que déter- minent pendant le chauffage ou le refroidissement les inégalités de tempé- rature de la masse, on constate à l'aide du microscope que tout corps métallique s'organise en éléments figurés qui peuvent, suivant les cir- constances, être plus ou moins différenciés et individualisés. Il en est de même, à plus forte raison, si le corps considéré n'est pas chimiquement homogène. Les corps métalliques sont, jusqu'à un certain point, analogues aux roches, et comme l'éUide des roches a donné naissance à une science spéciale, la Pétrographie, de même la connaissance exacte des métaux a exigé la création d'une science correspondante, la Métallographie micro- scopique. Les métallurgistes les plus expérimentés avaient depuis longtemps reconnu l'insuffisance de l'analyse chimique, ainsi que de l'examen des cassures et des essais mécaniques, pour les renseigner sur la constitution réelle des métaux, et sur les moyens de leur communiquer les qualités les mieux appropriées à leur usage. L'étude microscopique de la structure des métaux, et la représentation de leurs aspects par le dessin et la photographie, sont devenues l'un des modes d'investigation les plus utiles aux métallurgistes. L'application de la métallographie microscopique à un acier de compo- sition donnée permet en effet, au simple aspect d'une plaquette bien pré- parée, de dire avec une approximation suffisante : 1° A quelle température a été terminée l'élaboration mécanique (lami- nage ou forgeage) d'une pièce; 1° A quelle température a été pratiquée la trempe; 3° Quelle a été la vitesse du refroidissement. En un mot, on peut reconstituer, après coup, le traitement calorifique du métal, et tous les métallurgistes qui ont conduit une fabrication savent quelle est l'importance de ces facteurs et comment leur connaissance peut expliquer certains échecs et en prévenir d'autres. L'élude des métaux et des alliages, considérée à ce point de vue, exige encore l'emploi des méthodes de la Thermochimie, de l'Analyse immédiate, de la Cristallographie et de la Physique. C'est à cette étude que M. Osmond, Ingénieur des Arts et Manufactures, a, depuis 1 878, consacré tous ses efforts. Après une première tentative faite au Creusot, et en collaboration avec ( T'I^ ) M. Werth, pour ramener à un petit nombre de causes simples les multiples propriétés des fers carbures, M. Osmond s'est efforcé de continuer et de rectifier au besoin les différents chapitres de ce travail initial. En étudiant les différentes transformations du carbone, il a été conduit à découvrir une nouvelle modification allotropique du fer lui-même. Ce métal possède au moins trois états moléculaires : Le fer a qui n'est stable qu'aux températures inférieures à 700° et qui jouit des propriétés connues; Le fer [î^qui se forme entre 700° et 760°, en absorbant une certaine quan- tité de chaleur. Il a perdu les propriétés magnétiques; il est moins mal- léable et moins bon conducteur de l'électricité ; Le fer y qui se forme vers 860° avec une nouvelle absorption de chaleur : il est comme le fer [3 dépourvu de propriétés magnétiques. Il est moins dense que les autres variétés, et plus mauvais conducteur de l'électricité. M. Osmond a montré comment les points de transformation allotro- pique de ce métal étaient déplacés sur l'échelle des températures par la présence du carbone et d'autres corps étrangers, et comme de leur posi- tion, de leurs relards et de leur suppression dépendaient les qualités finales des divers aciers. Les éludes micrographiques du fer et de l'acier provoquées par les pu- blications de M. Osmond sont poursuivies par un grand nombre de métal- lurgistes, tant en France qu'en Angleterre, en Allemagne et aux États-Unis, et les nombreuses communications apportées sur ce sujet aux Congrès annuels de Ylron and Steel Institut en Angleterre et de V American Institut of Mining Engineers aux États-Unis attestent l'intérêt que leur attribuent les praticiens. Les méthodes préconisées par M. Osmond se sont montrées fécondes pour l'étude des aciers et des alliages en général. M. Roberts-Austen en a fait un très vif éloge au dernier meeting de l'In- stitut du Fer et de l'Acier. M. P.-H. Dudley, le métallurgiste américain spécialement compétent dans la fabrication des rails, a, au Congrès de Chicago, rendu publi- quement hommage aux services rendus à l'Industrie par les travaux de M. Osmond. Il a déclaré qu'il s'inspire de l'analyse micrographique pour rédiger ses cahiers des charges, et pour contrôler la réception du matériel des chemins de fer. Les doctrines de M. Osmond, qui ont été le point de départ d'une révo- lution dans la métallurgie de l'acier, ont été très discutées, mais elles ont ( ">', ) résisté à la discussion, et les efforts mêmes faits un peu partout pour les attaquer ou les défendre ont été l'origine de nombreux travaux qui ont apporté leur contingent de connaissances utiles; ils ont doté l'Industrie d'alliages nouveaux et ont mieux fait connaître ceux qu'elle possédait déjà. Tout ce qui touche au fer ou à l'acier a aussi son intérêt pour les physi- ciens, et M. Osmond a pu tirer de ses recherches quelques déductions applicables au choix et au traitement des aciers à aimant, et à la théorie du magnétisme, comme le rappelnit M. Warhurgdans son Rapport au dernier Congrès de Physique. Votre Commission est assurée que tous les métallurgistes français et étrangers applaudiront à la désignation de M. Ossioxi» comme lauréat de l'Institut (prix Vaillant). PRIX TRÉWONT. (Commissaires : MiM. Maurice Levy, Berthelot, Mascart, Poincaré; Sarrau, rapporteur.) La Commission décerne le prix à M. Cii. Frèmont pour l'ensemble des résultats qu'il a obtenus par l'application de ses méthodes et dispositifs d'essai de la résistance des métaux. PRIX GEGNER. (Commissaires: MM. Maurice Levy, Poincaré, Schlœsing, Moissan; Mascart, rapporteur.) Le prix est décerné à M™* Curie. PRIX DELALANDE-GUERINEAU. (Commissaires: MM. Grandidier, Bouquet de la Grye, Berthelot, Hatt; Bassol, rapporteur.) La Commission propose de partager le prix entre MM. les Capitaines Maitrain et Lacombe. Ces deux officiers viennent d'effectuer, dans la République de l'Equa- teur, une reconnaissance détaillée de l'arc de méridien do Quito dont ki ( II '5 ) France a résolu d'entreprendre une mesure nouvelle, avec toutes les res- sources de la Science moderne, pour remplacer l'arc du Pérou déterminé en l'ySô par les Académiciens Bouguer, La Condamine et Godin. MM. Maurain et Lacombe ont parcouru les Andes depuis la Colombie jus- qu'au Pérou et ont réussi à former une chaîne de triangles de 6" d'étendue, dont les principales stations ont été fixées par eux en des sommets qui dépassent 4 5oo™ d'altitude; ils ont, en outre, déterminé l'emplacement, de trois bases et indiqué les stations nécessaires aux mesures astrono- miques et aux déterminations de la pesanteur. Les résultats de cette reconnaissance ont été recueillis en moins de cinq mois au prix d'efforts et de fatigues considérables ; les études de MM. Mau- rain et Lacombe ont été consignées dans un Mémoire, accompagné de nombreux croquis, qui a été soumis au jugement de l'Académie, et a reçu la haute approbation de la Commission de l'arc du Pérou. En accordant le prix Delalande-Guérineau à MM. 3Iaurain et Lacombe, l'Académie témoignera de l'intérêt qu'elle porte à l'entreprise de l'arc de Quito, et donnera un précieux eucouiagemeut aux membres de la Mission définitive qui doit être constituée à bref délai. PRIX JEROME PONTL (Comniissaires : MM. Cornu, Mascart, Jordan, Maurice Levy ; Berthelot, rapporteur.) La Commission a décidé d'attribuer ce prix à MM. P. Girod et E. Mas- sénat, auteurs d'un Ouvrage intitulé : Les stations de l'âge du Renne dans les vallées de la Vezére et de la Corrèze, avec i lo Planches hors texte repré- sentant les instruments, appareils, sculptures et dessins trouvés à Laugerie Basse. C'est le fruit de trente années de recherches et de fouilles, pour- suivies méthodiquement, capitales pour les études anthropologiques et géologiques en raison de la lumière qu'elles ont jetée sur l'état de civili- sation relative, les industries et les produits artistiques des races humaines habitant, aux temps préhistoriques, cette région de la France, dont le cli- mat et les animaux se rapprochaient alors de ceux qui caractérisent aujour- d'hui les parties septentrionales de l'Europe. C. R., 1900, 2' Semestre. (T. CXXM, N» 25.) l4^ /. ( "It.) PRIX TCHIHATCHEF. (Commissaires : MM. Bouquet de la Grye, Perrier, A'^an Tieghem, Guyou; Grandidier, rapporteur.) Un des voyages les plus importants qui aient été exécutés dans l'Asie orientale est celui du comte Bêla Széchenyi, accompli de 1877 à 1880, à travers les pays situés entre Chang-Haï d'un côté, le lac Roukou-Nor et Batang de l'autre. Le grand nombre des documents recueillis au cours de ce voyage a nécessité de longues éludes, de sorte que la publication des résultats définitifs n'a pu commencer qu'en iSgS. Cette publication comprend actuellement trois Volumes (' ), dans les- quels la part la plus considérable de beaucoup revient au géologue de l'expédition, M. deLoczy, Professeur de Géograpbieà l'Université de Buda- Pesth. On lui doit une description pleine d'intérêt de la Géographie physique de ces régions, puis des détails très circonstanciés sur leur Géologie, enfin une savante étude des fossiles recueillis. Les travaux de M. de Loczy ont précisé la relation des chaînes de la Chine avec celles des pays voisins et mis en évidence, avec ime netteté parti- culière, le caractère spécial de la Chine méridionale, qui, réunie au Tonkin et à l'Annam, paraît avoir formé, presque de tout temps, une région neutre, réfractaire aux plissements. D'autre part, les études paléontolo- giques de l'auteur ont apporté de grandes lumières sur la distribution des mers aux époques dévonienne et carboniférienne. Par l'importance des résultats obtenus, comme par l'ampleur des publi- cations qui les établissent, les travaux de M. de Loczv sont pleinement dignes de l'attribution du prix Tchihatchef. (') Wissenschaftliche Ergebnisse der Reise des Grafen Bêla Széchenyi, 3 vol. in-8», 1893- 1898. ( "ï7 ) PRIX HOULLEVTGUE. (Commissaires: MM. Haiitefeuille, Michel Levy, Fouqné, Marcel Bertrand ; de Lapparent, rapporteur.) Les travaux cristallographiqiies de M. Wallerant ( ' ) ne constituent pas seulement un couronnement précieux pour le bel édifice doctrinal dû aux efforts successifs des Haûy, des Bravais et des Mallard. Il en ressort comme une conception nouvelle et plus harmonieuse, à coup sûr inspirée des travaux de ces illustres Maîtres, mais exempte des objections qui les ont fait rejeter par beaucoup de minéralogistes, et remarquable par la sim- plicité avec laquelle elle groupe, en les ordonnant, nombre de faits qui pouvaient passer jusqu'ici pour des anomalies. I.e point de départ de la doctrine de M. Wallerant est une manière neuve et féconde d'envisager les conditions des édifices mériédriques. On avait admis jusqu'à présent que chaque corps, en cristallisant, devait nécessairement choisir celui des réseaux qui avait le plus d'éléments com- muns avec la symétrie [)ropre de sa particule. L'auteur élimine hardiment cette restriction, et pose en principe qu'un polyèdre moléculaire quel- conque, en dehors de ceux que gouvernerait la symétrie sénaire, peut se trouver dans des conditions ijui lui permettent de s'accommoder d'un réseau cubique. Cela conduit immédiatement à soupçonner que, chez presque tous les corps, sinon tous, il doit exister des directions de lignes et de plans qui jouent, à des degrés d'approximation divers, le rôle à' éléments-limites de symétrie cubique. Cette notion de symétrie-limite, que Mallard avait déjà fait ressortir avec éclat, devient, pour M. Wallerant, la cimdition universelle et détermi- nante de tous les groupements de cristaux, c'est-à-dire des macles, ce mot étant pris dans sa plus grande généralité. Quand un cristal est empêché de se constituer à l'état d'individu homo- gène, chacun des éléments de symétrie-limite sert d'appui, par simple rai- son d'équilibre mécanique, à une juxtaposition d'individus cristallins qui (') Voir Théorie des anomalies optiques, etc., dans le Bulletin de la Soc. fran- çaise de Minéralogie, novembre 1898, et Groupements cristallins dans le Recueil Scientia, n" 6, décembre 1899. ( iTi8 ) se distinguent par une légère différence dans l'orientation de leurs parti- cules. Et il devient facile de calculer d'avance, pour chaque groupe donné de symétrie, le nombre des combinaisons susceptibles de se produire. M. Wallerant a appuyé son hypothèse sur une ingénieuse analyse des macles connues; et cette analyse, non seulement lui a permis de les faire rentrer toutes sous une loi commune, mais lui a fourni par surcroît la jus- tification (le certains groupements inexpliqués. Remarquant d'ailleurs que les macles sont d'autant plus fréquentes qu'il y a plus de désaccord entre la symétrie d'une particule et celle du réseau cristallin choisi, l'auteur n'a |)as manqué de faire ressortir que toute macle, par la symétrie qu'elle fait naître, dénote un effort vers la conquête d'une plus grande stabilité. De la sorte, le principe fécond de la moindre action se montrerait partout, comme il semble que cela doive être, à la base des propriétés de la matière cristallisée. Par sa théorie, d'une part. M. Wallerant élimine d'un seul coup toutes les anomalies optiques, qui apparaissaient à ce titre, soit parce qu'on avait fait erreur sur la vraie symétrie de certains cristaux, soit parce qu'on s'était habitué à établir, entre le réseau et la svmétrie oi)tique, une relation qui n'est réalisée que quand la particule cristalline s'y prête. D'autre part, la nouvelle synthèse, appuyée sur des expériences bien conduites, a éclairé d'une vive lumière une partie des phénomènes de l'isomorphisme et du polymorphisme, oîi l'auteur a fait utilement intervenir la considération, due à M. Schoenfliess, Ae?, domaines fondamentaux. En résumé, et bien que son caractère essentiellement théorique puisse l'exposer au danger qui menace tout essai de représentation des phéno- mènes physiques, à savoir de devenir à son tour insuffisant en présence de difficultés nouvelles, l'œuvre de M. Wallerant nous paraît de nature à faire époque dans l'histoire du développement des doctrines cristallogra- phiques. Elle ajoute une page brillante à un ensemble de travaux où la Science française s'est particulièrement illustrée, et, à ce titre, elle mérite l'importante distinction que la Commission propose d'accorder à l'auteur. ( '"9 ) PRIX BOIIvEAU. (Commissaires : MM. Maurice Levy, Sarrau, Léauté, Marcel Deprez; Boussinesq, rapporteur.) Le but de ce nouveau prix est d'encourager et de hâter les progrès de l'Hydraulique, c'est-à-dire de l'Hydrodynamique des fluides réels. Il n'a pas été présenté de travail paraissant remplir les conditions requises. Votre Commission, s'inspirant des intentions du donateur pour le cas où le prix ne serait pas décerné, propose à l'Académie d'en partager la valeur entre trois jeunes savants dont les Thèses de doctorat, publiées depuis moins de huit ans, ont étendu à des titres divers nos connaissances sur le mouvement des fluides. Ce sont : M. Sautreaux, Professeur au lycée de Grenoble, dont la thèse, de iSgS, est relative au difficile problème de la Forme des veines liquides; M. Jules Delemkr, à Lille, auteur, en iHpS, d'une thèse Sur le mouve- ment varié de Ceau dans les tubes capillaires cylindriques, évasés à leur entrée, et sur l'établissement du régime uniforme dans ces tubes ; M. Nxv, qui a publié et soutenu, en 1897, une thèse intitulée Formation et extinction du clapotis, et qui a traduit en outre du syriaque plusieurs ou- vrages intéressant l'Histoire des Sciences, notamment le traité Sur l'astro- labe plan de Sévère Sabock et le Cours d' Astronomie de Bar Hébraeus. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX CAHOURS. (Commissaires : MM. Moissan, Gautier, Lemoine, Dilte; Troost, rapporteur.) La Commission a décidé de partager en trois parties le prix Cahours^ et d'attribuer parties égales à MM. MoUx\eyrat et Metzner et une sub- vention à M. Defacqz. ( II20 ) PRIX SAINTOUR. (Commissaires : MM. Marey, Moissan, Bouquet de la Grye, Lœwy ; Cornu, rapporteur.) La Commission est d'avis d'accorder le prix Saintour à M. Deburacx pour encourager ses recherches sur l'aérostation au long cours, basée sur l'emploi d'un guide-rope spécial et l'iililisation des courants atmosphé- riques réguliers. PRIX FONDE PAR M"^ la Marquise DE LAPLACE. Une Ordonnance royale a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par M"" la Marquise de Laplace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection com- plète des Ouvrages de Laplace, qui devra être décerné chaque année au premier élève sortant de l'Ecole Polytechnique. Le Président remet les cinq Volumes de \a. Mécanique céleste, V Exposition du Système du monde et le Traité des Probabilités à M. Macaux, entré, en qualité d'Élève Ingénieur, à l'Ecole nationale des Mines. PRIX FONDE PAR M FELIX RIVOT. Conformément aux termes de la donation, /eprix Félix Rivot est décerné à MM. Macaux et de Schlumberger, entrés les deux premiers en qualité d'Élèves Ingénieurs à l'École nationale des Mines; et MM. Maetixet et Haruel, entrés les deux premiers au même titre à l'École nationale des Ponts et Chaussées. ( "21 ) PROGRAMME DES PRIX PROPOSÉS POLRLES AMÉES 1901, 1902, 1903 ET 1904. GEOMETRIE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. (Prix du Budget.) (Question proposée pour l'année 1902.) L'Académie met au concours, jDour le grand prix des Sciences mathé- matiques de 1902, la question suivante : Perfectionner, en un point important, i application de la théorie des groupes continus à l'étude des équations aux dérivées partielles . Les Mémoires manuscrits destinés au concours seront reçus au Secré- tariat de l'Institut jusqu'au 1*' octobre 1902; ils seront accompagnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. PRIX BORDIN. (Question proposée pour l'année 1902.) L'Académie met de nouveau au Concours, pour le prix Bordin de 1902, la question suivante : Développer et perfectionner la théorie des surfaces applicables sur le para- boloïde de révolution. Le prix esL de trois mille francs. ( I 122 ) Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être déposés au Secré- tariat de l'Institut avant le i" octobre 1902; ils devront être accompa- gnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. PRIX FRANCOEUR. Ce prix annuel, de mille francs , sera, décerné à l'auteur de découvertes ou de travaux utiles au progrès des Sciences mathématiques pures et ap- pliquées. PRIX PONCELET. Ce prix annuel, d'une valeur de deux mille francs, est destiné à récom- penser l'Ouvrage le plus utile aux progrès des Sciences mathématiques pures ou appliquées, publié dans le cours des dix années qui auront pré- cédé le jugement de l'Académie. Le Général Poncelet, plein d'affection pour ses Confrères et de dévoue- ment aux progrès de la Science, désirait que son nom fût associé d'une manière durable aux travaux de l'Académie et aux encouragements par les- quels elle excite l'émulation des savants. M""" Poncelet, en fondant ce prix, s'est rendue l'interprète fidèle des sentiments et des volontés de l'illustre Géomètre Une donation spéciale de M""" Poncelet permet à l'Académie d'ajouter au prix qu'elle a primitivement fondé un exemplaire des OEuvres complètes du Général Poncelet. MECANIQUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS, DESTINÉ A RÉCOMPENSER TOUT PROGRÈS DE NATURE A ACCROITRE l'eFFICACITÉ DE NOS FORCES NAVALES. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans la prochaine séance publique annuelle. ( "^^ ) PRIX MONTYON (MÉCANIQUE). Ce prix annuel, d'une valeur de sept cents francs, est fondé en faveur de celui qui, au jugement de l'Académie des Sciences, s'en sera rendu le plus digne, en inventant ou en perfectionnant des instruments utiles aux pro- grès de l'Agriculture, des Arls mécaniques ou des Sciences. PRIX PLUMEY. Ce prix, de deux mille cinq cents francs, est destiné à récompenser « l'auteur du perfectionnement des machines à vapeur ou de toute » autre invention qui aura le plus contribué au progrès de la navigation à » vapeur ». Il sera décerné au travail le plus important qui sera soumis à l'Académie sur ces matières. PRIX FOURNEYRON. Une somme de cinq cents francs de rente sur l'État français a été léguée à l'Académie, pour la fondation d'un prix de Mécanique appliquée, à dé- cerner tous les deux ans, le fondateur laissant à l'Académie le soin d'en rédiger le programme. L'Académie rappelle qu'elle a mis au concours pour sujet du prix Four- neyron, qu'elle décernera, s'il y a lieu, dans sa séance publique de 1901, la question suivante : Etude théorique ou expérimentale des turbines à vapeur. Les pièces de concours, manuscrites ou imprimées, devront être dépo- sées au Secrétariat de l'Institut avant le i^'juin 1901. C. R., 1900. 2" Semestre. (T. CXXXI, N° 25.) l47 ( '124 ) ASTRONOMIE. PRIX LALANDE. Ce prix, d'une valeur de cinq cent quarante francs, doit être attribué annuellement à la personne qui, en France ou ailleurs, aura fait l'obser- vation la plus intéressante, le Mémoire ou le travail le plus utile aux progrés de l'Astronomie. Il sera décerné dans la prochaine séance publique, conformément à l'arrêté consulaire en date du i3 floréal an X. PRIX DAMOISEAU. L'Académie met au concours, pour l'année 1902, la question suivante: Compléter la théorie de Saturne donnée par Le Verrier, en faisant connaître les formules rectificatives établissant V accord entre les observations et la théorie. Le prix sera de quinze cents francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i*"" juin 1902. PRIX VALZ. Ce prix, d'une valeur de quatre cent soixante francs, sera décerné /ou* les ans à des travaux sur l'Astronomie. L'Académie décernera ce prix, s'il v a lieu, dans sa prochaine séance publique, à l'auteur de l'observation astronomique la plus intéressante qui aura été faite dans le courant de l'année. PRIX JANSSEN. Ce prix biennal, qui consiste en une médaille d'or, destinée à récom- penser la découverte ou le travail faisant faire un progrès important à l'As- tronomie physique, sera décerné en 1902. M. Janssen, dont la carrière a été presque entièrement consacrée aux ( II25 ) progrès de l'Astronomie physique, considérant que cette science n'a pas à l'Académie de prix qui lui soit spécialement affecté, a voulu combler cette lacune. Un généreux anonyme a offert à l'Académie une somme de quinze cents francs, destinée à encourager les calculateurs de petites planètes, spéciale- ment de celles découvertes à l'observatoire de Nice. La Section d'Astrono- mie est chargée de trouver le meilleur emploi de cette somme. PHYSIQUE. PRIX L. LA GAZE. M. Louis La Gaze a légué à l'Académie des Sciences trois rentes de cinq mille francs chacune, dont il a réglé l'emploi de la manière suivante : « Dans l'intime persuasion où je suis que la Médecine n'avancera réel- » lement qu'autant qu'on saura la Physiologie, je laisse cinq mille francs » de rente perpétuelle à r Académie des Sciences, en priant ce corps savant ') de vouloir bien distribuer de deux ans en deux ans, à dater de mon » décès, un prix de dix mille francs (loooo fr.) à l'auteur de l'Ouvrage » qui aura le plus contribué aux progrès de la Physiologie. Les étrangers » pourront concourir » Je confirme toutes les dispositions qui précèdent; mais, outre la » somme de cinq mille francs de rente perpétuelle que j'ai laissée à V Aca- » demie des Sciences de Paris pour fonder un prix de Physiologie, que je » maintiens ainsi qu'il est dit ci-dessus, je laisse encore à la même Acadé- » m.ie des Sciences deux sommes de cinq mille francs de rente perpétuelle, )) libres de tous frais d'enregistrement ou autres, destinées à fonder deux » autres prix, l'un pour le meilleur travail sur la Physique, l'autre pour » le meilleur travail sur la Chimie. Ges deux prix seront, comme celui de » Physiologie, distribués tous les deux ans, à perpétuité, à dater de mon » décès, et seront aussi de dix mille francs chacun. Les étrangers pourront >) concourir. Ces sommes ne seront pas partageables et seront données en ( II26 ) totalité aux auteurs qui en auront été jugés dignes. Je provoque ainsi, par la fondation assez importante de ces trois prix, en Europe et peut- être ailleurs, une série continue de recherches sur les Sciences naturelles, qui sont la base la moins équivoque de tout savoir humain ; et, en même temps, je pense que le jugement et la distribution de ces récom- penses par V Académie des Sciences de Paris sera un titre de plus, pour ce corps illustre, au respect et à l'estime dont il jouit dans le monde entier. Si ces prix ne sont pas obtenus par des Français, au moins ils seront distribués par des Français, et par le premier corps savant de France. » L'Académie décernera, dans sa séance publique de l'année 1901, trois prix de dix mille francs chacun aux Ouvrages ou Mémoires qui auront le plus contribué aux progrès de la Physiologie, de la Physique et de la Chimie. (Voir pages 1 1 27 et 1 138.) PRIX GASTON PLANTE. Ce prix biennal sera attribué, d'après le jugement de l'Académie, à l'auteur français d'une découverte, d'une invention ou d'un travail im- portant dans le domaine de l'Électricité. L'Académie décernera, s'il y a lieu, le prix Gaston Planté dans sa séance annuelle de 1901 . Le prix est de trois mille francs. PRIX RASTNER-BOURSAULT. Ce prix triennal, d'une valeur de deux mille francs, sera décerné, s'il y a lieu, en 1901, à l'auteur du meilleur travail sur les applications di- verses de l'Electricité dans les Arts, ('[ndustrie et le Commerce. ( "27 ) STATISTIQUE. PRIX MONTYON (STATISTIQUE). L'Académie annonce que, parmi les Ouvrages qui auront pour objet une ou plusieurs questions relatives à la Statistique de la France, celui qui, à son jugement, contiendra les recherches les plus utiles, sera couronné dans la prochaine séance publique. Elle considère comme admis à ce concours les Mémoires envoyés en manuscrit, et ceux qui, ayant été imprimés et publiés, arrivent à sa connaissance. Le prix est de cinq cents francs. CHIMIE. PRIX JECRER. Ce prix annuel, d'une valeur de dix mille francs, est destiné à accélérer les progrés de la Chimie organique. L'Académie annonce qu'elle décernera tous les ans le prix Jecker aux travaux qu'elle jugera les plus propres à hâter les progrès de la Chimie organique. ';-> qi PRIX L. LA GAZE. Voir page ii25. ( II28 ) MINERALOGIE ET GEOLOGIE. PRIX DELESSE. jyjme yve Delessc 3 fait don à l'Académie d'une somme de vingt mille francs, destinée par elle à la fondation d'un prix qui sera décerné tous les deux ans, s'il y a lieu, à l'auteur, français ou étranger, d'un travail concernant les Sciences géologiques, ou, à défaut, d'un travail concernant les Sciences minéralogiques. Le prix Delesse, dont la valeur est de quatorze cents francs, sera décerné dans la séance publique de l'année 1901. PRIX FONTANNES. Ce prix sera décerné, tous les trois ans, à V auteur de la meilleure publica- tion paléontologique. L'Académie décernera le prix Fontannes en 1902. Le prix est de deux mille francs. ( "29 ) GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. PRIX GAY. Par un testament, en date du 3 novembre 1873, M. Claude Gay, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences ime renie perpé- tuelle de deux mille cinq cents francs, pour un prix annuel de Géographie physique, conformément au programme donné par une Commission nom- mée à cet effet. Grâce aux explorations récentes de l'Asie centrale, les plantes de cette région sont beaucoup mieux connues et les documents réunis dans nos col- lections fournissent les éléments d'une étude comparative des diverses flores alpines du monde ancien. Les résultats qu'on peut espérer de cette étude seraient d'un grand intérêt. C'est dans le dessein de la provoquer que la Commission chargée de proposer une question pour le prix Gay qui sera distribué en 1901, a mis au concours la question suivante : Faire connaître la distribution des plantes alpines dans les grands massifs montagneux de l'ancien monde. Indiquer les régions où se trouvent réunies le plus grand nombre d' espèces du même groupe. Etablir la diminution graduelle de l'importance de chacun de ces groupes dans les autres régions. Rechercher les causes anciennes ou actuelles susceptibles d'expliquer, dans une certame mesure, la répartition de ces plantes alpines. Ce prix est de deux mille cinq cents francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i""^ juin 1901. PRIX GAY. (Question proposée pour l'année 1902.) L'Académie met au concours pour sujet du prix Gay, qu'elle doit décer- ner dans sa séance publique de l'année 1902, la question suivante : Progrés réalises au XIX" siècle dans l'étude et la représentation du terrain. ( ii3o ) Ce prix est de deux mille cinq cents francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i*"" juin 1902. BOTANIQUE. PRIX BORDIN. L'Académie rappelle qu'elle a mis au concours, pour l'année 1901, la question suivante : Étudier V influence des conditions extérieures sur le protoplasma et le noyau chez les végétaux. Le prix est de trois mille francs. Les Mémoires manuscrits destinés à ce concours seront reçus au Secré- tariat de l'Institut jusqu'au i"' juin 1901; ils devront être accompagnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. PRIX DESMAZIERES. Ce prix annuel, d'une valeur de seize cents francs, sera décerné « à » l'auteur, français ou étranger, du meilleur ou du plus utile écrit, publié » dans le courant de l'année précédente, sur tout ou partie de la Crypto- » garnie » . Conformément aux stipulations ci-dessus, l'Académie annonce qu'elle décernera le prix Desmazières dans sa prochaine séance publique. PRIX MONTAGML. Par testament en date du 11 octobre 1862, M. Jean-François-Camille Montagne, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences la tota- ( 11^' ) lité de ses biens, à charge par elle de distribuer cliaque année un ou deux prix, au choix de la Section de Botanique. L'Académie décernera, s'il y a lieu, dans sa séance publique de 1901, les prix Montagne, qui seront ou pourront être, l'un de mille francs, l'autre de cinq cents francs, aux auteurs de travaux importants ayant pour objet l'anatomie, la physiologie, le développement ou la description des Crypto- games inférieures (Thallophytes et Muscinées). Les concurrents devront être Français ou naturalisés Français. PRIX DE LA FONS MELICOCQ. Ce prix sera décerné « tous les trois ans au meilleur Ouvrage de liotaniquc » sur le nord de la France, c'est-à-dire sur les départements du Nord, du » Pas-de-Calais, des Ardennes, de la Somme, de l'Oise et de V Aisne ». Ce prix, dont la valeur est de neuf cents francs, sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance annuelle de 1901, au meilleur Ouvrage, manuscrit ou imprimé, remplissant les conditions stipulées par le testateur. PRIX THORE. Ce prix annuel, (\' une \A\(iur de deux cents francs, sera décerné « à » l'auteur du meilleur Mémoire sur les Cryptogames cellulaires d'Europe » (Algues fluviatiles ou marines. Mousses, Lichens ou Champignons), ou sur » les mœurs ou l'anatomie d'une espèce d'Insectes d'Europe ». Ce prix est attribué alternativement aux travaux sur les Cryptogames cellulaires d'Europe et aux recherches sur les mœurs ou l'anatomie d'un Insecte. (Voir page ii33.) Ce prix sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance annuelle de rpoi, au meilleur travail sur les Cryptogames cellulaires d'Europe. C. R., 1900, 3' Semestre. (T. CXXXI. N° 25.) lA8 ( Il32 ) ECONOMIE RURALE. PRIX BIGOT DE MOROGUES. Ce prix décennal, d'une valeur de dix-sept cents francs, sera décerné dans la séance annuelle de igoS, à l'Ouvrage qui aura fait faire le plus de progrès à l'Agriculture de France. ANATOMIE ET ZOOLOGIE. GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. (Prix du Budget.) L'Académie rappelle qu'elle a mis au concours pour l'année 190 1 la question suivante : Étudier la biologie des Nématodes libres d'eau douce et humicoles et plus particulièrement les formes et conditions de leur reproduction. Le prix est de (rois mille francs. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être déposés au Secré- tariat de l'Institut avant le i" juin T901. PRIX SAVIGNY, FONDE PAR M"« LETELLIER. « Voulant, dit la testatrice, perpétuer, autant qu'il est en mon pouvoir » de le faire, le souvenir d'un martyr de la science et de l'honneur, je ■j lègue à l'Institut de France, Académie des Sciences, Section de Zoologie, ( .i3;^ ) » vingt mille francs, au nom de Marie-Jules-César Le Lorgne de Savigny, » ancien Membre de l'Institut d'Egypte et de l'Institut de France, pour » l'intérêt de cette somme de vingt mille francs être employé à aider les » jeunes zoologistes voyageurs qui ne recevront pas de subvention du M Gouvernement et qui s'occuperont plus spécialement des animaux sans » vertèbres de l'Egypte et de la Syrie. » Le prix est de treize cents francs. PRIX DA GAMA MACHADO. L'Académie décernera, tous les trois ans, le prix da Gama Machado aux meilleurs Mémoires qu'elle aura reçus sur les parties colorées du système tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés. Le prix est de douze cents francs. Il sera décerné, s'il y a lieu, en jgo'i. PRIX THORE. Voir page 1 1 3 1 . Ce prix, d'une valeur de deux cents francs, sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance annuelle de 1902, au meilleur travail sur les mœurs et l'ana- tomie d'une espèce d'Insectes d'Europe. MÉDECIIXE ET CHIllUllGIE. PRIX MONTYON. Conformément au testament de M. -Auget de Montyon il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs des Ouvrages ou des découvertes qui se- ront jugés les plus utiles à Vart de guérir. ( .i34 ) L'Académie jii£;e nécessaire de fliire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des décom'ertes et inventions propres à perfectionner la Médecine ou la Chirurgie. Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Conformément à l'Ordonnance du aS août 1829, outre les prix annoncés ci-dessus, d sera aussi décerné, s'd y a lieu, des prix aux meilleurs résultats des recherches entreprises sur des questions proposées par l'Académie, conformément aux vues du fondateur. PRIX BARBIER. Ce prix, d'une valeur de deux mille francs, sera décerné à « celui qui » fera une découverte précieuse dans les Sciences chirurgicale, médicale, » pharmaceutique, et dans la Botanique ayant rapport à l'art de guérir ». L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa séance publique de 1901. PRIX BREANT. M. Bréant a légué à l'Académie des Sciences une somme de cent mille francs pour la fondation d'un prix à décerner « à celui qui aura trouvé " le moyen de guérir du choléra asiatique ou qui aura découvert les causes » de ce terrible fléau » . Prévoyant que le prix de cent mille francs ne sera pas décerné tout de suite, le fondateur a voulu, jusqu'à ce que ce prix soit gagné, que l'intérêt du capital fût donné à la personne qui aura fait avancer la Science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, ou enfin que ce ( ii3,ô ) prix put être gagné par celui qui indiquera le moyen de guérir radicale- ment les dartres ou ce qui les occasionne. Les concurrents devront satisfaire aux conditions suivantes : i" Pour remporter le prix de cent mille francs , il faudra : « Trouver une n médicalion qui guérisse le choléra asiatique dans l' immense majorité des cas « ; O u : M Indiquer d'une manière incontestable les causes du choléra asiatique, de » façon qu'en amenant la suppression de ces causes on fasse cesser l' épidémie » ; Ou enfin : « Découvrir une prophylaxie certaine, et aussi évidente que l'est, » par exemple, celle de la vaccine pour la variole » . 2° i^our obtenir le prix annuel représenté par l'intérêt du capital, il faudra, par des procédés rigoureux, avoir démontré dans l'atmosphère l'existence de matières pouvant jouer un rôle dans la production ou la propagation des maladies épidèmiques. Dans le cas où les conditions précédentes n'auraient pas été remplies, le prix annuel pourra, aux termes du testament, être accordé à celui qui aura trouvé le moyeu de guérir radicalement les dartres, ou qui aura éclairé leur étiologie. PRIX GODARD. Ce prix annuel, d'une valeur de mille francs, sera donne au meilleur Mémoire sur l'anatomie, la physiologie et la pathologie des organes génito-urinaires. Aucun sujet de prix ne sera proposé. « Dans le cas où, une année, le prix ne serait pas donné, il serait ajouté au prix de l'année suivante. >< PRIX SERRES. Ce prix triennal « sur l'Embryologie générale appliquée autant que possible « à la Physiologie et à la Médecine » sera décerné en 1902 par l'Académie au meilleur Ouvrage que'Ue aura reçu sur cette importante question. Le prix est de sept mille cinq cents francs. ( ii36 ) PRIX CHAUSSIER. Ce prix sera décerné tous les quatre ans au meilleur Livre ou Mémoire qui aura paru pendant ce temps, et fait avancer la Médecine, soit sur la Médecine légale, soit sur la Médecine pratique. L'Académie décernera ce prix, de la valeur de dix mille francs, dans la séance annuelle de igoS, au meilleur Ouvrage paru dans les quatre an- nées qui auront précédé son jugement. PEIX PARKIN. Cg prix triennal est destiné à récompenser des recherches sur les sujets suivants : « 1° Sur les effets curatifs du carbone sous ses diverses formes et plus » particulièrement sous la forme gazeuse ou gaz acide carbonique, dans I) le choléra, les différentes formes de fièvre et autres maladies; » 2° Sur les effets de l'action volcanique dans la production de maladies » épidémiques dans le monde animal et le monde végétal, et dans celle des » ouragans et des perturbations atmosphériques anormales. » Le testateur stipule : « i" Que les recherches devront être écrites en français, en allemand « ou en italien ; » 2" Que l'auteur du meilleur travail publiera ses recherches à ses pro- » près frais et en présentera un exemplaire à l'Académie dans les trois » mois qui suivront l'attribution du prix; » 3° Chaque troisième et sixième année le prix sera décerné à un tra- » vail relatif au premier desdits sujets, et chaque neuvième année à un » travail sur Je dernier desdits sujets. » T/Académie ayant décerné pour la première fois ce prix dans sa séance publique de 1897, en continuera l'attribution, pour se conformer au vœu du testateur, en l'année igoS. Le prix est de trois mille quatre cents francs. ( "37 ) PRIX BELLION, FONDE PAR M"« FOEHR. Ce pri-v annuel sera décerné aux savants « qui auront écrit des Ouvrages » ou fait des découvertes surtout profitables à la santé de l'homme ou à l'amé- » lioration de V espèce humaine ». Le prix est de quatorze cents francs. PRIX MEGE. Le D'' Jean-Baptiste Mège a légué à l'Académie « dix mule francs à donner » en prix à V auteur qui aura continué et complété son Essai sur les causes qui » ont retardé ou favorisé les progrès de la Médecine, depuis la plus haute anti- » quité jusquànos jours. » L'Académie des Sciences pourra disposer en encouragement des inté- » rets de cette somme jusqu'à ce qu'elle pense devoir décerner le prix. « L'Académie des Sciences décernera le prix Mège, s'il v a lieu, dans sa séance publique annuelle de 1901. PRIX DUSGATE. Ce prix quinquennal, d'une valeur de deux mille cinq cents francs, sera décerné, s'il y a lieu, en igoS, à l'auteur du meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens de prévenir les inhuma- tions précipitées. PRIX LALLEMAND. Ce prix annuel, d'une valeur de dix-huit cents francs, est destiné à « ré- compenser ou encourager les travaux relatifs au système nerveux, dans la plus large acception des mots ». ( ii38 ) PRIX DU BARON LARREY. Ce prix sera décerné annuellement à un médecin ou à un chirurgien des armées de terre ou de mer pour le meilleur Ouvrage présenté à l'Aca- démie et traitant un sujet de Médecine, de Chirurgie ou d'Hygiène mili- taire. Le prix est de mille francs. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON. 1/ Académie décernera annuellement un prix de la valeur de sept cent cinquante francs à l'Ouvrage, imprimé ou manuscrit, qui lui paraîtra ;-é- pondre le mieux aux vues du fondateur. PRIX L. LA GAZE. Voir page 1 125. PRIX POUR AT. L'Académie rappelle qu'elle a mis au concours, pour l'année 1901, la question suivante : Sur le refroidissement dû à la contraction musculaire. Détermination expé- rimentale des contractions et du mécanisme intime de ce phénomène. Le prix est de quatorze cents francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i" juin 1901. ( !•% ) PRIX POURAT. (Question proposée pour l'année 1902.) La question mise au concours pour le prix Pourat, en 1902, est la sui- vante : Étude comparative du mécanisme de la respiration chez les Mammifères. Le prix est de quatorze cents francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au 1" juin 1902, PRIX MARTIN-DAMOURETTE. Ce prix biennal, dont la valeur est de quatorze cents francs, sevdi décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique annuelle de 1902. Les Ouvrages ou Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jus- qu'au i" juin igo2. PRIX PHILIPEAUX. Ce prix annuel de Physiologie expérimentale, de la valeur de huit cent quatre-vingt-dix francs, sera décerné dans la prochaine séance publique. PRIX GENERAUX. MÉDAILLE ARAGO. L'Académie, dans sa séance du i4 novembre 1887, a décidé la fondation d'une médaille d'or à l'effigie d'Arago. G. R., 1900, 2" Semestre. (T. CXXXI, N" 25 ) 1^9 ( I'1f> ) Cette médaille sera décernée par l'Académie chaque fois qu'une décou- verte, un travail ou un service rendu à la Science lui paraîtront dignes de ce témoignage de haute estime. MEDAILLE LAVOISIER. I/Académie, dans sa séance du 26 novembre 1900, a décidé la fonda- tion d'une médaille d'or à l'effigie de Lavoisier. Cette médaille sera décernée par l'Académie, aux époques que son Bureau jugera opportunes, aux savants qui auront rendu à la Chimie des services éminents, sans distinction de nationalité. Dans le cas où les arrérages accumulés dépasseraient le revenu de deux années, le surplus pourrait être attribué, par la Commission administrative, à des recherches ou à des publications originales relatives à la Chimie. PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES). Il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs qui auront trouvé les moyens de rendre un art ou un métier moins insalubre. L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions qui dimi- nueraient les dangers des diverses professions ou arts mécaniques. Les pièces admises au concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail oîi cette découverte se trouve exprimée; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. ( «i^- ) PRIX CUYIER. Ce prix est décerné tous les trois ans à l'Ouvrage le plus remarquable, soit sur le Règne animal, soit sur la Géologie. L'Académie annonce qu'elle décernera, s'il y a lieu, le prix Cuvier, dans sa séance publique annuelle de igo3,à l'Ouvrage (jui remplira les condi- tions du concours, et qui aura paru depuis le i*' janvier 1901 jusqu'au juin 1903. er Le prix est de quinze cents francs. PRIK VAILLANT. ' (Question proposée pour l'année 1902.) L'Académie a décidé que le prix fondé par M. le Maréchal Vaillant serait décerné tous tes deux ans. Elle a mis au concours, pour l'année 1902, la question suivante : Elude de la faune d'une île antarctique de l'océan Indien. Le prix est de quatre mille francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au' i'^'' juin de l'année 1902. PRIX WILDE. M. Henry Wilde a fait donation à l'Académie des Sciences d'une somme de cent trente-sept mille cinq cents francs, qui a été convertie en rente 3 pour 100 sur l'État français. Les arrérages de ladite rente sont consa- crés à la fondation à perpétuité d'un prix annuel de quatre mille francs, qui porte le nom de Prix Wilde. Ce prix est décerné chaque année par l'Académie des Sciences, sans distinction de nationalité, à la personne dont la découverte ou l'Ouvrage sur V Astronomie, la Physique, la Chimie, la Minéralogie, la Géologie ou la Mécanique expérimentale aura été jugé par l'Académie le plus digne de ( Il42 ) récompense, soit que cette découverte ou cet Ouvrage ait été fait dans l'année même, soit qu'il remonte à une autre année antérieure ou posté- rieure à la donation. PRIX TRÉMONT. Ce prix, d'une valeur annuelle de onze cents francs, est destiné « à aider dans ses travaux tout savant, ingénieur, artiste ou mécanicien, auquel une assistance sera nécessaire pour atteindre un but utile et glorieux pour la France » . 1/ Académie, dans sa séance publique annuelle, accordera la somme provenant du legs Trémont, à titre d'encouragement, à tout savant, ingé- nieur, artiste ou mécanicien qui, se trouvant dans les conditions indiquées, aura présenté, dans le courant de l'année, une découverte ou un perfec- tionnement paraissant répondre le mieux aux intentions du fondateur. PRIX GEGNER. Ce prix annuel, d'une valeur de /row n»7/e liuit cents francs , est destiné « à soutenir un savant qui se sera signalé par des travaux sérieux, et qui dès lors pourra continuer plus fructueusement ses recherches en faveur des pro- grès des Sciences positives ». PRIX DELALANDE-GUERINEAU. Ce prix biennal, d'une valeur de mille francs, sera décerné en 1902 « au » voyageur français ou au savant qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de » services à la France ou à la Science » . PRIX JEAN REYNAUD. M'"" V™ Jean Reynaud, « voulant honorer la mémoire de son mari et perpétuer son zèle pour tout ce qui touche aux gloires de la France », a fait donation à l'Institut de France d'une rente sur l'État français, de la ( ii43 ) somme de dix mille francs , destinée à fonder un prix annuel c^ni sera suc- cessivement décerné par les cinq Académies « au travail le plus méritant, relevant de chaque classe de l'Institut, qui se sera produit pendant une période de cinq ans ». « Le prix J. Reynaud, dit la fondatrice, ira toujours à une œuvre origi- » nale, élevée et ayant un caractère d'invention et de nouveauté. » Les Membres de l'Institut ne seront pas écartés du concours. » Le prix sera toujours décerné intégralement; dans le cas où aucun » Ouvrage ne semblerait digne de le mériter entièrement, sa valeur sera » délivrée à quelque grande infortune scientifique, littéraire ou artistique. » L'Académie des Sciences décernera le prix Jean Reynaud dans sa séance publique de l'année 1901. PRIX JEROME PONTI. Ce prix biennal, de la valeur de trois mille cinq cents francs, sera accordé à l'auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le développement seront jugés importants pour la Science. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa séance publique de 1902. PRIX PETIT D'ORMOY. L'Académie a décidé que, sur les fonds produits par le legs Petit d'Or- moy, elle décernera tous les deux ans un prix de dix mille francs pour les Sciences mathématiques pures ou appliquées, et un prix de dix mille francs pour les Sciences naturelles. Les reliquats disponibles de la fondation pourront être employés par l'Académie en prix ou récompenses, suivant les décisions qui seront prises à ce sujet. L'Académie décernera les prix Petit d'Ormoy, s'il y a lieu, dans sa séance publique annuelle de 1901. ( ii44 ) PRIX LECONTE. Ce prix, d'une valeur de cinquante mille francs, doit être donné, en un seul prix, tous les trois ans, sans préférence de nationalité : 1° Aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathématiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle, Sciences médicales; 2° Aux auteurs d'applications nouvelles de ces sciences, applications qui devront donner des résultats de beaucoup supérieurs à ceux obtenus jusque-là. L'Académie décernera le prix Leconte, s'il y a heu, dans sa séance annuelle de 1901. PRIX TCHÏHATCHEF. M. Pierre de Tchihatchef a légué à l'Académie des Sciences la somme de cent mille francs. Dans son testament, M. de Tchihatchef stipule ce qui suit : « Les intérêts de cette somme sont destinés à offrir annuellement une » récompense ou un encouragement aux naturalistes de toute nationalité qui ■' se seront le plus distingués dans l'exploration du continent asiatique ') (ou îles limitrophes), notamment des régions les moins connues et, en » conséquence, à l'exclusion des contrées suivantes : Indes britanniques, » Sibérie proprement dite, Asie Mineure et Syrie, contrées déjà plus ou ) moins explorées. » Les explorations devront avoir pour objet une branche quelconque >. des Sciences naturelles, physiques ou mathématiques. M Seront exclus les travaux ayant rapport aux autres sciences, telles " que : Archéologie, Histoire, Ethnographie, Philologie, etc. » Lorsque l'Académie ne croira pas être dans le cas d'accorder une ré- .1 compense ou un encouragement, soit partiellement, soit intégralement, X le montant ou le restant des intérêts annuels de la susdite somme seront ■) ajoutés à ceux de l'année ou des années subséquentes jusqu'à l'époque ') où l'Académie jugera convenable de disposer de ces intérêts, soit à titre ( >i45 ) » de récompense pour des travaux accomplis, soit pour en faciliter l'entre- " prise ou la continuation. » Il est bien entendu que les travaux récompenses ou encouragés « devront être le fruit d'observations faites sur les lieux mêmes et non des > œuvres de simple érudition. » L'Académie décernera le prix Tchihalchef, s'il y a lieu, dans la séance publique de l'année 190 1. Le prix est de trois mille francs. PRIX BOILFAU. Ce prix triennal, d'une valeur de treize cents francs, est destiné à récom- penser les recherches sur les mouvements des fluides, jugées suffisantes pour contribuer au progrès de l'Hydraulique. A défaut, la rente triennale échue sera donnée, à titre d'encouragement, à un savant estimé de l'Académie et choisi parmi ceux qui sont notoire- ment sans fortune. L'Académie décernera le prix Boileau dans sa séance annuelle de 1903. PRIX HOULT.EVIGUE. M. Stanislas Houllevigiie a légué à l'Inslitut cinq mille francs de rentes 3 pour 100, à l'elTet de fonder un prùv annuel qui portera son nom et sera décerné à tour de rôle par l'Académie des Sciences et par l'Académie des Beaux-Arts. L'Académie des Sciences décernera le prix HouUevigue dans la séance publique annuelle de 1902. PRIX CAHOURS. M. Auguste Cahours a légué à l'AcadéiTiie des Sciences la somme de cent mille francs. ( "4^ ) Conformément aux vœux du testateur, les intérêts de cette somme se- ront distribués chaque année, à titre (rencouragement, à des jeunes gens qui se seront déjà fait connaître par quelques travaux intéressants et plus particulièrement par des recherches sur la Chimie. Le prix est de trois mille francs. L'Académie des Sciences décernera le prix Cahours, s'il y a lieu, dans sa séance publique annuelle de 1901. PRIX SAINTOUR. L'Académie décernera ce prix, de la valeur de trois mille francs, dans sa séance annuelle de 1901. PRIX ESTRADE-DELCROS. M. Estrade-Delcros, par son testament en date du 8 février 1876, a légué toute sa fortune à l'Institut. Le montant de ce legs devra être par- tagé, par portions égales, entre les cinq classes de l'Institut, pour servir à décerner, tous les cinq ans, un prix sur le sujet que choisira chaque Académie. Ce prix, de la valeur de huit mille francs, sera décerné par l'Académie des Sciences, dans sa séance publique de igoS. Ce prix ne peut être partagé. PRIX JEAN- JACQUES BERGER. Le prix Jean- Jacques Berger, de la valeur de quinze mille francs, à dé- cerner successivement par les cinq Académies à l'OEuvre la plus méritante concernant la Ville de Paris, sera attribué, par l'Académie des Sciences, en 1904. PRIX BARON JOEST. Ce prix, décerné successivement par les cinq Académies, sera attribué à celui qui, dans l'année, aura fait la découverte ou écrit l'Ouvrage le plus utile au bien public. ( ''47 ) Ce prix, de la valeur de deux mille francs, sera décerné par l'Académie des Sciences, pour la première fois, dans sa séance publique de 1901. PRIX PIERRE GUZMAN. M"* Clara Go guet, veuve Guzman, a légué à l'Académie des Sciences une somme de cent mille francs pour la fondation d'un prix qui portera le nom de prix Pierre Guzman, en souvenir de son fils, et sera décerné à celui qui aura trouvé le moyen de communiquer avec un astre autre que la planète Mars. Prévoyant que le prix de cent mille francs ne serait pas décerné tout de suite, la fondatrice a voulu, jusqu'à ce que ce prix soit gagné, que les inté- rêts du capital, cumulés pendant cinq années, formassent un prix, toujours sous le nom de Pierre Guzman, qui serait décerné à un savant français ou étranger, qui aurait fait faire un progrès important à l'Astronomie. he prix quinquennal, représenté parles intérêts du capital, sera décerné, s'il V a lieu, pour la première fois en iqoS. PRIX FONDE PAR M-"" la Marquise DE LAPLACE. Ce prix, qui consiste dans la collection complète des Ouvrages de Laplace, est décerné, chaque année, au premier élève sortant de l'Ecole Polytechnique. PRIX FONDE PAR M. FELIX RIVOT. Ce prix, qui est annuel et dont la valeur est de deux mille cinq cents francs, sera partagé entre les quatre élèves sortant chaque année de l'École Polytechnique avec les n°* 1 et 2 dans les corps des Mines et des Ponts et Chaussées. C. K., 1900, 2« Semestre. (T. CXXXI, N- 2B.) T 5o ( ii4« ) CONDITIONS COMMUNES A TOUS LES CONCOURS. Les Ouvrages destinés aux divers concours de l'Académie doivent être directement adressés par les auteurs au Secrétariat de l'Institut, avec une lettre constatant l'envoi et indiquant le concours pour lequel ils sont présentés. Les Ouvrages imprimés doivent être envoyés au nombre de deux exemplaires. Les concurrents doivent indiquer, par une analyse succincte, la partie de leur travail où se trouve exprimée la découverte sur laquelle ils appellent le jugement de l'Académie. Les concurrents sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des OuvT'ages envoyés aux concours; les auteurs auront la liberté d'en faire prendre des copies au Secrétariat de l'Institut. Par une mesure générale, l'Académie a décidé que la clôture de chaque concours serait fixée au premier juin de l'année dans laquelle doit être jugé ce concours. Nul n'est autorisé à prendre le titre de La.ure.vt de l'Académie, s'il n'a été jugé digne de recevoir un Prix. Les personnes qui ont obtenu des ré- compenses, des encouragements ou des mentions, n'ont pas droit à ce titre. LECTURES. M. Bertiielot, Secrétaire perpétuel, lit une Notice historique sur la vie et les travaux de M. F^ÊLix-CHARLts IMaudi.v, Membre de l'Institut. M. B. et G. D. ( i'4q ) TABLEAUX DES PRIX DÉCERNÉS ET DES PRIX PROPOSÉS DANS LA SÉANCE DU LUNDI 17 DÉCEMBRE 1900. TABLEAU DES PRIX DECERNES. ANNÉE 1900. GÉOMÉTRIE. Grand Prix des Sciences mathématiques. — Le prix est décerné M. Mathias Lerch. ia4i Prix Bordin. — Le prix n'est pas décerné.. io43 Prix Francœur. — Le prix est décerné à ^\. Edmond Maillet lO^S Prix Poncelet. — Le prix est décerné à M. Léon Lecornii 'o43 mécanique. Prix extraordinaiue de six mille francs. — Un prix de trois mille francs est dé- cerné à M. Maxime Laubeuf. Un prix de mille francs à M. le capitaine Char- bonnier. Un prix de mille francs à M. Aiihusson de Cavarlay. Un prix de mille francs à M. A. Grasset io43 Prix Montyon. — Le prix est décerné à M. le colonel Lerosey 104" Prix Plumey. — Le prix est décerné à M"" veuve Moissenet i"49 ASTRONOMIE. Prix Lalande. — Le prix est décerné à M. Giacobini io5o Prix Damoiseau. — Le prix est décerné ii M . J. von Hepperger io5i Prix Valz. — Le prix est décerné à M. l'abbé Verschaffel io53 Prix Janssex. M. Barnard. ■ Le prix est décerné à loS.'î STATISTIQUE. Prix Moutyon. — Le prix est décerné à M. du Maroussem. Une mention hono- rable est attribuée à M. Barras; une men- tion honorable à M. Pailhas: une mention honorable est également attribuée à l'au- teur anonyme du Mémoire portant pour devise ; Primo non nocere io54 Prix Jecker. — Le prix est décerné à M. A. Béhal i o6 1 BOTANIQUE. Prix Desmazières. — Le prix est décerné à M. Bruchmann. Une mention très hono- rable est attribuée à M. Gyula Istvanfi.. . io(i4 Prix Montagne. — Uu prix de mille francs est attribué à M. Delacroix : un prix de cinq cents francs à M. A. Boistel 1067 ANATOMIE ET ZOOLOGIE. Prix Thore. — Le prix est décerné à M . Seurat 1 068 Prix Savigny. — Le prix n'est pas décerné. 1069 ( ii5o ) Prix Da Gama .Machado. — Le prix esl partagé entre M"" la comtesse de Linden. Af. Siedlecki, M. /'. Carnot et M. Bordas. 1070 MEDECIJXE ET CHIRURGIE. Prix Montyon. — Un prix est décerné à MM. Hallopeau et Leredde: un prix à M. Guilleminot; un prix à M. Jules Soury. Des maniions sont attribuées à MM. Sabi-azès, Gallois, Nobécourt. Des citations sont accordées à M. Cunéo et à M. Toulouse 1078 Pri.x Barbier. — Le prix est partagé entre M. Marage et 1\L Guinard. Une mention est accordée à M.M, lirœmer et Suis Io"^2 Prix Breant. — Les arrérages du prix Bréant sont partagés entre M. Auclair el M. Bentlinger ioS/| Prix Godard. — Le prix est attribué à M. Léon Bernard io85 Prix Parkin. — Le prix est décerné à M. Coupin loSli Prix Bellion. — Le prix est partagé entre M. /. Brault et M. Samuel Gac/ie. Des mentions honorables sont attribuées à M. Knopf et à RL Jacquet 1086 Prix Mége. — Le prix n'est pas décerné... 1088 Prix Dusgate. — Le prix est décerné à M. Icard. Une mention est attribuée au Mémoire anonyme intitulé : Aphorisines sur les signes diagnostiques de la mort. io8g Prix Lallemand. — Le prix est partagé entre M. Maurice de Fleury et M. de Nabias ,ot,, Prix du baron Larrey. — Le prix est dé- cerné à MM. A'imier et Laval. Une men- tion est accordée à M. Finck logS PHYSIOLOGIE. Prix .Montyox ( Physiologie expérimentale). — Le prix est partagé entre M. Pachon et M"» Joleyko 1 094 Prix Pourat. — Le prix est décerné à MM. Bergoniè et Sigalas 1096 Prix Martin-Damouretie. — Le prix est décerné à AL Long 1096 Prix Philipeaux. — Le prix est partagé entre MM. Delezenne et Nicloux 1097 GEOGRAPHIE PHYSIQUE. Prix Gay. — Le prix est décerné à M. Lu- geon Il 00 PRIX GÉNÉRAUX. Prix Montyon (.\rls insalubres). — Le prix est partagé entre M. Trillat et MM. Sévène et Cahen 1102 Prix Cuvier. — Le prix est décerné à M . Fritsch 1 1 07 Prix Wilde. — Le prix est décerné à .M . Delépine 1 1 09 Prix Vaillant. — Le prix est partagé entre M.M. Henri Gautier et Osmond 1 1 10 Prix Tremont. — Le prix est décerné à M. Frémont 1114 Prix Gegner. — Le prix est décerné à M"" Curie 1 1 14 Prix Delalande-Guerixeau. — Le prix est décerné à MM. Maurain et Lacombe 11 14 Prix Jérôme Ponti. — Le prix est décerné à .^LM. Girod et Massénat 1 1 15 Prix Tohihatohef. — Le prix est décerné à AL de Loczy i nG Prix Houllevioue. — Le prix est décernée M. Wallerant 11 17 Prix Boileau. — Le prix est partagé entre M. Sautreaux, M. Delemer el M. A'au.. 11 19 Prix Cahours. — Le prix est partagé entre yi.Mouneyrat, M. AJetznerel M. Defacqz. 11 iq Prix Saintour. — Le prix est décerné à M. Debureaux u >o Prix Lai-lace. — Le prix est décerné à M. Macaux 1120 Prix PiIvot. — Le prix est décerné à MM. Macaux, de Schlumberger, Martinet et Hardel 1 1 20 PRIX PROPOSES pour les années 1901, 1902, 1903 et 1904. GÉOMÉTRIE. 190Î. Grand prix des Sciences mathkma- TIQUES. — Perfectionner, en un point im- portant, l'application de la ibéorie des groupes continus à l'étude des équations aux dérivées partielles "-' 1902. Prix Bordin. — Développer et per- fectionner la théorie des surfaces appli- cables sur le paraboloïde de révolution.. 1121 1901. Prix Francœur '"-2 1901. Prix Poncelet "'" mécanique. 1901. Prix extraordinaire de six mille FRANCS.— Destiné à récompenser tout pro- grès de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales "^■- 1901. Prix Montyon "'-^ 1901. Prix Plu.mey , ■■■• "•'■' 1901. Prix Fourneyron. — Étude théorique ou expérimentale sur les turbines à vapeur. irj3 astronomie. 1901. Prix Lal.4Nde "4 1902. Prix Damoiseau. — Compléter la théorie de S.iturne donnée par Le Verrier, en faisant connailie les formules rectifi- catives établissant l'accord entre les obser- vations et la théorie '124 1901. Prix Valz "'^A 1902. Prix Janssen. — Médaille d'or des- tinée à récompenser la découverte ou le Travail faisant faire un progrès important à rAstronomie physique l'-i PHYSIQUE. l'.X)l. Prix L. La Gaze 112'' 1901. Prix Gaston Planté h-î'' 1901. Prix Kastner-Boursault nah statistique. 1901. Prix Montyon "27 CHIMIE. 1901. Prix Jeoker 1127 1901. Prix L. La Gaze "27 minéralogie et géologie. 1901. Prix Delesse 1128 1902. Prix Fontannes 1128 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. 1901. Prix Gay. — Faire c.innaltre la dis- tribution des plantes alpines dans les grands massifs montagneux de l'ancien monde 1129 1902. Prix G.\y. — Progrés réalisés au XIX' siècle dans l'étude et la représenta- tion du terrain 1 129 BOTANIQUE. 1901. Prix Bordin. — Étudier l'influence des conditions extérieures sur le proto- plasma et le noyau chez les végétaux.... ii3o 1901. Prix Desmaziéres ii3o 1901. Prix Montagne ii3o 1901. Prix de la Fons Melicocq ii3i 1901. Prix TiioRE ii3i ÉCONOMIE RURALE. 1903. Prix Bigot de Morogues iiSa anatomie et zoologie. 1901. Grand prix des Sciences physiques. — Étudier la biologie des Nématodes libres d'eau douce et humicoles et plus particu- lièrement les formes et conditions de leur reproduction 1 132 1901. Prix Savigny ii3a 1903. Prix da Gama Machado ii33 1902. Prix Thore ii33 ( Il52 ) MÉDECINE ET CHIRURGIE. 1901 . Prix Montyon 1901. Prix Barbier 1901. Prix Bréant 1901. Prix Godard 1902. Prix Serres 1903. Prix Chaussier 1903. Prix Parkin 1901. Prix Bellion.". 1901. Prix Mège 1905. Prix Dusgate 1901. Prix Lallemand 1901. Prix du baron Larrey. i33 i34 i34 i35 i35 i36 i36 ■ 37 .37 .37 ..37 i38 physiologie. 1901. Prix Montyon 1 138 1901. Prix L. La Gaze ..38 1901. Prix Pourat. — Sur le refroidisse- ment dû à la contraction musculaire. Détermination expérimentale des contrac- tions et du mécanisme intime de ce phé- nomène 4 ., Il 38 1902. Prix Pourat. — Étude comparative du mécanisme de la respiration chez les Mammifères , . .39 190Î. Prix Martix-Damoukette . .39 1901. Prix Philipeaux ii3q prix généraux. médaille Ahago Médaille Lavoisier 1901. Prix Montyon, Arts insalubres 1903. Prix Cuvier 1902. Prix Vaillant. — Étudier la faune d'une lie antarctique de l'océan Indien.. 1901. Prix Wilde 1901. Prix Tremoxt 1901. Prix Gegner 1902. Prix Delalande-Guerineau 1901. Prix Jean Reynaud 1902. Prix Jérôme Ponti 1901. Prix Petit d'Ormoy 1901. Prix Leconte 1901. Prix Tchihatchef 1903. Prix Boileau 11)02. Prix Houllevigue 1901. Prix Cahours 1901. Prix Saintour , ' 1903. Prix Estrade-Delcros 1904. Prix Jean-Jacques Berger 1901 . Prix du Baron de Joest 190."). Prix Pierre Guzman 1901. Prix Laplace 19U1. Prix Rivot Conditions communes à tous les concours Avis relatif au titre de Lauréat de l'Académie. '■>9 i4o .40 ,4, ,4. .41 .42 .42 .43 .42 .43 .43 .44 '44 .45 .45 .45 146 .46 .46 .46 ■47 .47 .47 ,48 ( ii53 ) TABLEAU PAR ANNÉE DES PRIX PROPOSÉS POUR 1901, 1902, 1903 ET 1904. 1901 Prix Francœur. — Découvertes ou travaux utiles au progrès des Sciences mathématiques pures et appliquées. Prix Ponoelet. — Décerné à l'auteur de l'Ou- vrage le plus utile au progrès des Sciences ma- thématiques pures ou appliquées. Prix extraordinaire de six mille francs. — Progrés de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales. Prix Montyon. — Mécanique. Prix Plumey. — Décerné à l'auteur du per- fectionnement des machines à vapeur ou de toute autre invention qui aura le plus contribue aux progrès de la navigation à vapeur. Prix Fourneyron. — Etude théorique ou expé- rimentale sur les turbines à vapeur. Prix Lalande. — Astronomie. Prix Valz. — Astronomie. Prix La Caïe. — Décernés aux Ouvrages ou Mémoires qui auront le plus contribué aux pro- grès de la Physiologie, de la Physique et de la Chimie. Prix Gaston Planté. — Destiné à l'auteur fran- çais d'une découverte, d'une invention ou d'un travail important dans le domaine de l'Electricité. Prix Kastner-Bûursault. — Décerné à l'au- teur du meilleur travail sur les applications diverses de l'Électricité dans les \rts, l'indusUie et le Commerce. Prix Montyon. — Statistique. Prix Jecker. — Chimie organique. Prix Delesse. — Décerné à l'auteur, français ou étranger, d'un travail concernant les Sciences géologiques ou, à défaut, d'un travail concernant les Sciences minéralogiques. Prix Gay'. — Faire connaître la distribution des plantes alpines dans les grands massifs mon- tagneux de l'ancien monde. Prix Bordin. — Etudier l'influence des condi- tions extérieures sur le protoplasme et le noyau chez les végétaux. Prix Desmazières. — Décerné à l'auteur de l'Ouvrage le plus utile sur tout ou partie de la Cryptogamlc. Prix Montagne. — Décerné aux auteurs de travaux importants ayant pour objet l'Anatomie, la Physiologie, le développement ou la descrip- tion des Cryptogames inférieures. Prix Tiiore. — Décerné alternativement aux travaux sur les Cryptogames cellulaires d'Eu- rope et aux recherches sur les mœurs ou l'ana- tomie d'une espèce d'Insectes d'Europe. Prix de la Fons Melicocq. — Décerné au meil- leur Ouvrage de Botanique sur le nord de, la France, c'est-à-dire sur les départements du Nord, du Pas-de-Calais, des Ardenncs, de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne. Grand prix des Sciences physiques. — Étu- dier la biologie desNématodes libres d'eau douce et humicoles et plus particulièren.ient les formes et conditions de leur reprooductin. Prix Savigny, fondé par M"" Letellier. — Dé- cerné à de jeunes zoologistes voyageurs. Prix Montyon. — Médecine et Chirurgie. Pri.x Barbier. — Décerné à celui qui fera une découverte précieuse dans les Sciences chirurgi- cale, médicale, pharmaceulique, et dans la Bo- tanique ayant rapport à l'art de guérir. Prix Breant. ^ Décerné à celui qui aura trouvé le moyen de guérir le choléra asiatique. Prix Godard. — Sur l'anatomie, la physiologie et la pathologie des organes génito-urinaires. Prix Bellion, fondé par M"" Foehr. — Dé- cerné à celui qui aura écrit des Ouvrages ou fait des découvertes surtout profitables à la santé de l'homme ou à l'amélioration de l'espèce hu- maine. Prix Mège. — Décerné à celui qui aura con- tinué et complété l'essai du D' Mège sur les causes qui ont retardé ou favorisé les progrès de la Médecine. Prix Lallemand. — Destiné à récompenser ou encourager les travaux relatifs au système ner- veux, dans la plus large acception des mots. Prix du baron Larrey. — Sera décerné à un médecin ou à un chirurgien des armées de terre ou de mer pour le meilleur Ouvrage présenté à ( ii54 ) l'Académie el traitant un sujet de Médecine, de Chirurgie ou d'Hygiène militaire. Prix Montyon. — Physiologie expérimentale. Prix Pourat. — Sur le refroidissement dû à la contraction musculaire. Détermination expé- rimentale des contractions et du mécanisme in- time de ce phénomène. Prix Phiupeaux. — Physiologie expérimentale. MÉDAILLE Arago. — Cette médaille sera dé- cernée par l'Académie chaque fois qu'une décou- verte, un travail ou un ser\ice rendu à la Science lui paraîtront dignes de ce témoignage de haute estime. Médaille Lavoisier. — Cette médaille sera dé- cernée par l'Académie tout entière, aux époques que son Bureau jugera opportunes, aux savants qui auront rendu à la Chimie des services émi- nents, sans distinction de nationalité. Prix Montvon. — Arts insalubres. Prix H. Wilde. Prix Cahours. — Décerné, à titre d'encourage- ment, à des jeunes gens qui se seront déjà fait con- naître par quelques travaux intéressants et plus particulièrement par des recherches sur la Chimie. Prix Tchihatciief.— Destiné aux naturalistes de toute nationalité qui auront fait, sur le conti- nent asiatique (ou iles limitrophes), des explo- rations ayant pour objet une branche quelconque des Sciences naturelles, physiques ou mathéma- tiques. Prix Petit d'Ormoy. — Sciences mathéma- tiques pures ou appliquées et Sciences naturelles. Prix Leconte. — Décerné : i° aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathéma- tiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle, Sciences médicales; 2° aux auteurs d'applications nouvelles de ces sciences, applications qui devront donner des résultats de beaucoup supérieurs à ceux obtenus jusque-là. Prix Jean Keynaud. ^Décerné à l'auteur du travail le plus méritant qui se sera produit pen- dant une période de cinq ans. Prix Baron de Joest. — Décerné à celui qui, dans l'année, aura fait la découverte ou écrit l'Ouvrage le plus utile au bien public. Prix Saintour. PrixGegner. — Destiné à soutenir un savant qui se sera distingué par des travaux sérieux pour- suivis en faveur du progrès des Sciences positives. Prix Tremont. — Destiné à tout savant, artiste ou mécanicien auquel une assistance sera néces- saire pour atteindre un but utile et glorieux pour la France. Prix Laplace. — Décerné, au premier élève sortant de l'École Polytechnique. Prix Rivot. — Partagé entre les quatre élèves sortant chaque année de l'Ecole Polytechnique avec les n"" 1 et 2 dans les corps des Mines et des Ponts et Chaussées. 1902 Grand prix des Sciences mathématiques. — Perfectionner en un point important l'application de la théorie des groupes continus à l'étude des équations aux dérivées partielles. Prix Bordin. — Développer el perfectionner la théorie des surfaces applicables sur le parabo- loïde de révolution. Prix Damoiseau. — Compléter la théorie de Saturne donnée par Le Verrier, en faisant con- naître les formules rectificatives établissant l'ac- cord entre les observations el la théorie. Prix Janssen. Prix Martin-Damourette. Prix Vaillant. — Etudier la faune d'une île antarctique de l'océan Indien. Prix Gay. — Progrès réalisés au xix= siècle dans l'étude et la représentation du terrain. Prix Delalande-Guerineau. Prix Pourat. — Étude comparative du méca- nisme de la respiration chez les Mammifères. Prix Jérôme Ponti. Prix Houllevigue. Prix Thore. — (Zoologie.) Prix Fontannes. — Ce prix sera décerné à l'auteur de la meilleure publication paléonlolo- gique. Prix- Serres. — Décerné au meilleur Ouvrage sur l'Embryologie générale appliquée autant que possible à la Physiologie et à la Médecine. 1905 Prix Parkin. — Destiné à récompenser des re- cherches sur les sujets suivants : 1° sur les effets curatifs du carbone sous ses diverses formes et plus particulièrement sous la forme gazeuse ou ( ii55 ) gaz acide carbonique dans le choléra, les diffé- rentes formes d; fièvre et autres maladies; 2° sur les effets de l'action volcanique dans la production de maladies épidémiques dans le monde animal et le monde végétal et dans celle des ouragans et des perturbations atmosphériques anormales. Prix I)a Gama Machado. — Décerné aux meil- leurs Mémoires sur les parties colorées du sys- tème tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés. Prix Cuvieb. — Destiné à l'Ouvrage le plus remarquable soit sur le règne animal, soit sur |j Géologie. Prix Boileau. Prix Ciiaussier. — Sur l'Embryologie générale appliquée autant que possible à la Physiologie cl à la Médecine. Prix Estraue-Dklcros. Prix Bigot de Morogues. 1904 Prix J.-J. Berger. — Décerné à l'oeuvre la plus méritante concernant la Ville de Paris. C. R., 1900, 2* Semestre. (T. CXXXI, N» 25.) lOl {lia,) tf. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Auguslins, n° 55. Depuis 1836 l^b COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux Tolumes ln-4*. Deui Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de norrts d'Auteurs, terminent chaque yolume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements : 30 fr. — Dnion postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Brest.. chez Messieurs : Agen Ferran frères. i Chaix. /llger < Jourdan. ( Ruff. Amiens Courtin-Hecquet. i Germain etGrassin. ^»»*'"' ioasuneau. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. j Feret. Bordeaux | Laurens. ( Muller (G.). Bourges Renaud. / Derrien. F. Robert. Oblin. 1 Uzel frères. Caen Jouan. Chamberv Perrin. .. , ( Henry. Cherbourg ! „ ■' ( Marguerie. Juliot. Bouy. Nourry. Ratel. (Rey. Douai jLauverjat. ( Degez. Drevet. Gratier et C'v La Rochelle Foucher. LeHa,re j Bourdignon. ( Dombre. Clermont-Ferr. Oi/on.. Lyon. Nantes Nice. Grenoble. Lille.. I Thorez. ' Quarré. chez Messieurs : ( Baumal. Lorient .. ( M°" lexier. Bernoux et Cumin Georg. Côte. Savy. Vitte. Marseille Ruât. «ontpelUer j coulel et fils. Moulins Martial Place. 1 Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. Guisl'liau. Veloppé. ( Barnia. i Appy. Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. , . i Blanchier. Poitiers { ,, . ( Marche. Bennes Plihon et Hervé. Rochéfort Girard (M""). Langlois. Lestringant. S'-Étienne Chevalier. \ Ponteil-Burles. ( Kumèbe. Gimet. Privât. I Boisselier. Tours j Péricat. ' Suppligeon. Giard. Lemaltre. On souscrit, à l'Étranger, Bouen. Toulon Toulouse. Valenciennes. r Amsterdam. Berlin. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et G". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C". Dames. Friediander et fils. Mayer et Muller. Berne Schmid et Francke. Bologne Zauichelli. Lamertin. Bruxelles ! MayolezetAudiarte. ( Lebègue et C*. ( Sotcheck et C°. I Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Host et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. Cherbuliez. Bucharest. Genève. . La Haye. Lausanne. Georg. Stapelmohr. Belinfante frères. Benda. Payot. Barlh. Brockhaus. Leipzig ( Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. Liège. ( Desoer. I Gnusé. Milan . Naptes . chez Messieurs : i Dulau. Londres Hachette et C". ' Nutt. Luxembourg. .. . V. Biick. iRuiz et C". Romo y Fusse!. Capdeville. F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri di Gius. Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffer. New-Fork....::.. Stechert. ' LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'" Palerme Reber. Porto Magalhaès ei Mouix. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Rome i Bocca frères. ( Loescheret C*. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. I Zinserling. ( Wolff. ! Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergetSellier Varsovie Gebethner et Wolfl, Vérone Drucker. Vienne „ , . ! Gerold et G'*. ZUrich Meyer et Zeller. S'-Petersbourg . Turin. TABLES GÉNÉRALES DES COUPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre iSâo. ) Volume in-4''; i853. Prix 16 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4"'; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 é 3i Décembre 1880.) Volume in-4*; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DÉS SCIENCES : Toinel: Méjoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Debbès et A.-J.-J. Solikb.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvenilea Comèt»s M. HiniEii. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement clans la digestion des matières grjss _ . '. Clâddk Eebnabd. Volume in-4°, avec Sa planches ; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vin Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le cor -,nnrs de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- « mentaire», suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature • des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M, le Professeur Bronn. In-4'', avec 27 planches; 1861.. . 15 fT. A la même Librairie les Mii&olres de ''Académie des Sciences, et les Kémolres présentés par divers SaTantt à l'Académie des Sciences K 25. TABLE DES ARTICLES. (Séance publique annuelle du 17 décembre 1900.) Pages .Vllocution Je IM Mai'iuci. Lh\ •! i"i!i Prix décernés ' o-l ' Prix proposés ' > ' ' Tableau des prix décernés n^l) Tableau des prix proposés 'i-ïi Tableau par année des prix proposé* n '-^ PARIS. —IMPRIMERIE GA.UTHIE R-VI L L A.RS , Qrai des Grands-Augustias, 53. Le forant / (■KirHiBR-ViLLARS. APR 30 1901 IQQQ SECOND SEMESTRE ^C^°j COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR nn. E.BS SECBÉTAIRBSI PBRPJÉTUBEiS. TOME CXXXI. N^ 26 (24 Décembre 1900). PARIS GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, yiiai des Grands-Auguslins, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES l'i JUIN 1862 ET s/i MAI iSyS. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 leuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadéni sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Es ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persoui» qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'unr sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requis. ij Membre qui fait la présentation est toujours noDiœ mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extn autant qu'ils le jugent convenable, comme iislelo pour les articles ordinaires de la correspondanceol cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à I le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte^ actuel, et l'fxtrail est renvoyé au Compte ren^ vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais de leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappoij les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5. Tous les six mois, la Commission administrât! un Rapport sur la f^ltuation des Comptes rendus l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution dffp sent Règlement. « Les Savant: étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires -ar MM. les Secrétaires perpétuels sont prié»»» déposer an Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la $éance, avant 6^ Autrement la présentation sera remise à la séance svna APR 30 1901 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 24 DÉCEMBRE 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LEVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Instiilctiox publique et des Iîeaux-Arts ailresse l'ampliation du décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. P. Painlevè, dans la Section de Géométrie, en remplace- ment de M. Darboux, élu Secrétaire perpétuel. Il est donné lecture de ce Décret. M. Paixlevé, sur l'invitation de M. le Président, prend place parmi ses Confrères. C. R., 1900, 2- Semestre. (T. CXXXI, N- 26.) l52 ( ii58 ) MARÉES. — Formules et Tables pour calculer les heures et hauteurs des pleir, et basses mers, connaissant les hauteurs d'heure en heure. Noie de M. ] « La méthode de l'analyse harmonique permet d'obtenir, soit par le calcul, soit par un relevé sur des courbes tracées par une machine s|)éciale, les hauteurs de la marée pour les vingt-quatre heures rondes de la journée. » Les heures et hauteurs des pleines et basses mers pourraient de même, dans le cas où l'on fait usage de la machine, être relevées sur les courbes; mais cette opération occasionnerait encore un surcroît de travail assez important. D'un autre côté, dans le cas où les hauteurs d'heure en heure sont déterminées par le calcul, il ne serait pas possible d'obtenir ces heures et hauteurs des pleines et basses mers sans une grande complication des opérations. » Ces résultats peuvent se déduire très aisément de la Table des hauteurs horaires par les formules suivantes : » H,, Ho, H3 sont trois hauteurs horaires consécutives; H^ est supposée plus grande que H, et H3; nous l'appellerons la hauteur approchée de la pleine mer; l'heure ronde Ta correspondante sera l'heure approchée; enfin H et T seront respectivement la hauteur et l'heure exactes cherchées. » En posant H, — H, = a, H, - H, = b, on a T — T, ^ r X 3o, en minutes, ^ a -\- b ' et H - H., = i ^^i::!^!:. 8 « + A M Ces mêmes formules sont applicables aux basses mers, en changeant, bien entendu, les signes des différences de hauteurs. » Ces formules peuvent aisément être réduites en Tables en prenant les différences a et è comme arguments. Une Table construite sur ce principe vient d'être insérée dans X Annuaire des marées pour 1901 , publié par le Ser- vice hydrographique de la Marine sous la direction de notre Confrère M. Hatt. » ( '1% ) CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur les origines de la combinaison chimique. Union de l'argent avec Voxygène; par M. Berthelot. « La formation directe des oxydes d'argent a fait l'objet de bien des expériences et donné lieu aux opinions les plus singulières. Il y a quelques années on enseignait que cette oxydation n'a pas lieu aux tempé- ratures inférieures au rouge, mais qu'elle se produirait vers les tempéra- tures de 2000°, développées au contact du gaz tonnant. » D'après les études plus approfondies des dernières années, ces deux opinions paraissent également erronées. En effet, MM. Le Chatelier (') et Guntz (-) ont reconnu que la formation de l'oxyde d'argent a lieu dès les températures de 3oo° et 358°, mais à la condition d'opérer sous des pressions d'oxygène suffisantes : 49'"° à 358° (avec formation de Ag*0), 10""" à lo""" vers 3oo°. Cette formation s'accomplit d'ailleurs entre les limites des températures de dissociation, précisément comme celle du sulfure de carbone d'après mes anciennes expériences ('). » Quant à l'existence et à la formation de l'oxyde d'argent vers 2000°, elles sont purement hypothétiques. En fait cet oxyde n'apparaît sous forme définie qu'après le refroidissement brusque de la vapeur du métal, extrê- mement divisée et condensée dans une atmosphère d'oxygène, c'est-à-dire après avoir traversé tout l'intervalle de températures où la combinaison exothermique de l'argent avec l'oxygène s'accomplit normalement, ainsi qu'il vient d'être dit (*). C'est toujours la même illusion, qui consiste à admettre qu'un composé, produit dans un système dont les différentes réfilions sont portées à des températures inégales, a été formé à la tempé- rature la plus élevée; tandis qu'il se manifeste seulement dans les points où la température a été abaissée jusqu'à un degré compatible avec la sta- (') Bulletin de la Société chimique, 2' série, l. XLVIII, p. 344; 1887. (2) Coiti/iles rendus, t. CXXVIII, p. 996; 1899. (3) Annales de Chimie et de Physique, 4" série, t. XVIII, p. 168; 1869. (') Les expériences faites avec le gaz tonnant comportent une cause d'erreurs iné- vitables d'une autre nature : car dans ces expériences réalisées au contact de l'azote de l'air, il y a toujours formation d'une certaine dose d'acide azotique, qui attaque l'argent pendant le cours même de l'expérience. ( IlGo ) bilité ordinaire et normale du composé. Ajoutons en outre que les diffé- rentes réî^ions du système affectent ces extrêmes inégalités de température qui déterminent la formation des champs électriques et, par conséquent, l'intervention de l'effluve, développée particulièrement dans les couches gazeuses déjà refroidies. La formation bien connue de l'oxyde d'argent, à la surface même d'une lame d'argent froide, soumise à des décharges et étincelles électriques directes, comporte particulièrement cette significa- tion : j'ai insisté récemment (') sur les phénomènes chimiques attri- buables aux énergies mises en jeu par les réactions de ce genre. » Dans ces derniers temps j'ai exécuté plusieurs expériences qui me paraissent de nature à apporter une nouvelle lumière sur les origines mêmes de la formation et de la décomposition de l'oxyde d'argent. A'oici les faits : » Je prends de l'argent battu, en feuilles minces, j'en vérifie la pureté, puis j'introduis un poids connu de ce métal, compris entre i^'' et 0^% 200, dans un tube de verre dur, d'une capacité voisine de 40" à 5o"; j'effile l'extrémité de ce tube et je le remplis, par déplacement, avec un gaz sec, tel que : oxygène, air, hydrogène, azote, oxyde de carbone, acide carbo- nique, vapeur d'eau; je plonge le tube dans de l'eau, afin d'en amener la température à un degré parfaitement connu; je mesure exactement la pression, et je ferme l'eflilure subitement, à l'aide d'un trait de chalumeau. Puis je chauffe pendant quelques heures le tube à une température telle que loo", 200'', 3oo°, ou ôoo" à 55o°, températures auxquelles le verre employé ne subissait aucune déformation. » Cela fait, je ramène le tube à une température déterminée, j'en casse la fine pointe sur l'eau, ou sur le mercure, suivant les cas, et je détermine la variation du volume du gaz qu'il renferme, mesuré sous une pression et à une température connue. Il est facile de vérifier ainsi si le gaz contenu dans le tube a éprouvé quelque absorption. On en fait ensuite l'analyse complète sur le mercure, par les procédés connus. M I, II, III. Oxygène pris sous la pression ordinaire et argent, renfermés dans un tube scellé et chauffés à une température comprise entre 5oo° et 55o° jjendant deux heures, vingt heures, vingt-trois heures. Le tube était enveloppé d'une toile métallique, disposé horizontalement et chauffé d'une (') Comptes rendus, t. CXXXI, p. 772; 1900. ( it6i ) façon à peu près uniforme sur les brûleurs de forme spéciale que j'ai décrits ('). » Il se développe ainsi des réactions de plus en plus prononcées, en raison de la durée de l'expérience. Dès la première vue, on reconnaît que l'argent a perdu par places son brillant, qu'il est devenu mat, désagrégé et en partie converti en une poussière blanche, ou plutôt blanc jaunâtre, for- mant des masses d'apparence lanuginv-use, lesquelles se sont accumulées à la partie inférieure du tube horizontal. Cette matière, extraite du tube et examinée au microscope, a été reconnue constituée par îles filaments, poussières et granules excessivement ténus, et qui ne paraissent pas cris- tallisés, autant que permettent d'en juger leur état de finesse et leur opacité. » Lorsqu'on a délayé cette matière dans de l'acide acétique étendu et froid, en l'y laissant séjourner pendant quelques minutes, on obtient un liquide légèrement opalescent et qui demeure tel après filtration. En y ajoutant alors un peu d'acide chlorhydrique, la liqueur prend une colora- tion bleu violacée, plus ou moins prononcée; ce qui est un caractère connu des sels d'oxyde argenteux. » J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie quelques-uns de ces tubes, ainsi que d'autres dans lesquels l'argent a été chauffé comparati- vement dans une atmosphère d'azote, ou d'acide carbonique, ou dans une atmosphère de vapeur d'eau, sans éprouver d'altération. » Dans le tube à oxygène, le gaz a subi une certaine diminution de vo- lume, plus considérable au bout de vingt-trois heures et de vingt heures qu'au bout de deux heures, laquelle s'élevaità quelques millièmes du vo- lume initial dans mes essais. D'après les mesures, l'oxygène ainsi absorbé représenterait l'existence finale de i à 2 centièmes du poids de l'argent employé, à l'état supposé du sous-oxyde Ag* O ; je donne ces chiffres à titre d'indication, mais sans insister sur leur valeur absolue, laquelle varie d'ailleurs suivant les conditions des expériences, ainsi que je le dirai tout à l'heure. En tout cas, la masse de l'argent désagrégé au sein des tubes est (') Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. LVI, p. 2i4 (iSSg). Ces brû- leurs fournissent des lenapératures beaucoup plus régulières et faciles à régler que les becs à gaz des grilles à analyse généralement usitées. Ils comportent l'emploi de tubes de verre pleins d'air, juxtaposés aux. tubes mis en expérience, et dont on scelle la pointe au moment où l'on veut connaître la température approchée à laquelle ces tubes sont soumis. ( ll62 ) très supérieure à celle qui répondrait aux poids précédents; elle paraît constituée par un mélange du métal libre avec une proportion beaucoup plus faible d'oxyde. L'expérience III a été répétée plusieurs fois. » IV. Cette expérience a été encore reproduite avec un parallélépipède d'argent très pur, donné par M. Le Chatelier, taillé dans un petit bloc et dont une face avait été, au préalable, rendue brillante par un polissage très soigné. Après chauffage, en vase clos, vers 5oo° à 55o°avec l'oxygène sec, pendant plusieurs heures, cette face s'est trouvée dé()olie et recouverte d'un léger enduit pulvérulent blanc jaunâtre, qui témoignait d'une oxydation semblable à celle des essais précédents. » V, VI. Air et argent. — Plusieurs expériences semblables ont été exécutées entre 5oo° et 55o° avec des tubes remplis d'air. Les résultats ont été pareils à ceux observés avec l'oxygène pur : c'est-à-dire qu'il y a eu également désagrégation de l'argent, formation de filaments et pous- sières lanugineuses, d'apparence amorphes, d'oxyde argenteux, enfin absorption sensible, quoique très faible, d'oxygène, etc. )) VIT. L'altération de l'argent peut même être reconnue, quoique plus difficilement, en opérant à l'air libre, avec des feuilles de ce métal placées dans la partie centrale d'un tube de verre dur, ouvert aux deux bouts. On chauffe cette parlie centrale sur une lampe d'émailleur aussi fortement que possible, c'est-à-dire jusqu'à fusion du verre. Certaines portions de l'argent en lames minces se collent alors au verre et s'oxydent, en formant un composé jaune (silicate d'argent?), fondu et qui demeura adhérent au verre après refroidissement. Une autre portion du métal manifeste par places la désagrégation lanugineuse signalée dans les essais précédents. » VIIT, IX. J'ai répété les mêmes expériences avec l'oxygène humile et avec l'air humide, c'est-à-dire en introduisant quelques gouttes d'en.u dans les tubes qui contiennent l'argent. Dans ces conditions, l'altération du verre intervient; il se forme au contact du verre une couche jaune du composé susindiqué (silicate?); en même temps la désagrégation de l'ar- gent est plus notable. L'absorption de l'oxygène est alors plus considé- rable que dans les gaz secs. Par exemple, j'ai obtenu avec l'oxygène pur, au bout de quatre heures de chauffe et en opérant sur o^'",29o d'argent, une absorption de i*^'',02, c'est-à-dire i'°'^,4 d'oxygène. Le jjoids d'argent employé pour la formation intégrale de l'oxyde Ag^O aurait dû absorber ii™^''. Avec l'air, dans des conditions analogues, l'absorption a été trouvée de 1^,27. ( ii63 ) » X. Dans un autre essai avec l'air humide, l'absorption avait été trouvée égale à o'=<=, 75, c'est-à-dire i-^s^o, cette absorption a été contrôlée par l'analyse de l'air resté dans le tube, lequel ne contenait plus que 18 cen- tièmes d'oxygène, au lieu de 20,8. La capacité du tube étant So'^S l'analyse précédente indiquerait une perte de ~ = o"'S8'i d'oxygène. » J'ai répété ces expériences à des températures plus basses, en opérant dans des bains d'huile, oii la température est mieux connue et plus facile à maintenir constante. » XI à Xiy. A 3oo°, au bout de deux heures, les effets sont presque insensibles. Mais au bout de vingt heures de chauffe, on observe les mêmes phénomènes que vers Soo^-Soo", quoiqu'un peu moins marqués, savoir : désagrégation de l'argent, formation de sous-oxyde, absorption d'oxygène; cette dernière étant sensible avec les gaz secs, et plus marquée avec les gaz humides; formation de silicate dans ce dernier cas, etc. » XV, XVi. A 200°, il faut prolonger davantage encore la réaction. Cependant, au bout de quarante-quatre heures, on peut constater la for- mation très visible de la matière désagrégée et lanugineuse. )) XVII. A 100°, je n'ai pu obtenir aucun indice de réaction. » XVIII. J'ai complété ces expériences en les répétant avec l'argeaL chauffé en présence de l'azote vers Sgo^-SSo". Le métal n'a éprouvé aucune altération, ni changement d'état appréciable. Il a conservé le même éclat, plicatures et apparences de toute nature qu'il possédait avant d'avoir été chauffé. » XIX. Mêmes résultats négatifs en opérant vers doo^-SSo" avec l'ar- gent dans un tube rempli de vapeur d'eau, mais dont l'air avait été exclu avec soin. » XX. Mêmes résultats négatifs, aux mêmes températures, avec l'ar- gent et l'acide carbonique sec. » D'après ces expériences : » i" La combinaison entre l'argent et l'oxygène commence vers la tem- pérature de 200° d'une façon presque insensible. Elle est d'abord très lente; » 2" Elle a lieu sous la pression atmosphérique avec l'oxygène pur, et même sous la tension cinq fois plus faible que ce gaz possède dans l'air atmosphérique; » 3° Elle s'effectue d'une façon de plus en plus rapide, à mesure que la température s'élève à Soo" et vers ooo-SSo"; » 4° Les quantités d'oxyde, combinées dans un temps donné et sub- ( ii64 ) sislant après refroidissement, sont toujours minimes. Cependant elles sont d'autant plus grandes que la température à laquelle on a opéré (jusqu'à 55o°), a été plus élevée. Mais les réactions devenant plus lentes à mesure que la température est plus basse, on n'est pas assuré d'ailleurs d'avoir atteint une limite fixe, à supposer qu'il en existe dans ces condi- tions, et pour les pressions sous lesquelles ces essais ont été faits; » S° La quantité d'oxygène, combinée dans un temps donné et dans des conditions similaires, a été trouvée à peu près la même avec l'oxygène sec et avec l'air, autant qu'il est permis d'en juger d'après les faibles absorptions mesurées. La proportion d'argent désagrégé a semblé égale- ment pareille. Les mesures effectuées avec l'oxygène et l'air humides (VIII et IX) répondent également à un état de combinaison similaire. Cet état, dans de telles conditions et sous toutes réserves, semblerait donc résulter surtout de la présence d'un excès d'oxygène en contact avec l'argent, plutôt que de la pression plus ou moins grande de l'oxygène dans le tube ; » 6" La combinaison va plus loin dans l'oxvgène humide et en présence d'un corps capable de se combiner avec l'oxyde d'argent, tel que le verre, que dans l'oxygène sec : ce qui est conforme à l'explication thermochi- mique que j'ai donnée des affinités prédisposantes (' ); » 7" En même temps que la combinaison a lieu, une portion de l'argent se désagrège et se réduit en une sorte de poussière lanugineuse. Cette portion est beaucoup plus considérable que celle qui demeure combinée avec l'oxygène. )) Examinons de plus près ces différentes circonstances, qui caractérisent les débuts de l'union entre l'oxygène et l'argent; elles jettent quelques lumières sur les origines de la combinaison chimique en général. » En premier lieu, la limite de température vers laquelle la combinaison commence s'accorde avec les observations de MM. Le Chatelier et Guntz sur les tensions de dissociation de l'oxyde d'argent, c'est-à-dire à des degrés et dans des conditions oi^i la tension de l'oxygène est telle que la tendance à la combinaison soit en équilibre avec la tendance à la dé- composition. Cet équilibre ayant lieu à 358° sous une pression de 49 atmo- sphères, et à Soo" sous une pression de 10 à i5 atmosphères, si l'on prolonge la droite qui passe par les deux points 49 et 12, 5, on voit que la tension de dissociation serait nulle un peu au-dessus de 200°. » Mais s'il y a accord sur ce point, la théorie ordinaire de la dissociation (') Essai de Mécanique chimique, l. II, p. 453. ( ii65 ) est en défaut pour le reste. En effet, elle indiquerait d'abord que la dose d'oxyde d'argent, susceptible de se former, serait d'autant plus grande que la température est moins élevée, et qu'elle tendrait à une transformation totale vers 200". » Au contraire, lorsqu'on opère sous la pression atmosphérique et sous des pressions moindres, à Soo", el a fortiori k 5oo°, il ne devrait sub- sister aucune porportion d'oxyde d'argent, cet oxyde n'étant réputé stable que sous des pressions de 49 atmosphères à 358°, de 10 à t j atmosphères à 3oo°. » Or les expériences actuelles indiquent une formation excessivement faible à 200° et qui tend à s'accroître quand la température monte à 3oo" et vers 55o°, tout en demeurant fort inférieure aux tensions normales de dissociation observées plus haut. L'influence de la tension de l'oxygène ne semble pas non plus se manifester lors de ces faibles formations. )> Il paraît donc que les débuts de la combinaison, comme il arrive d'ailleurs dans une multitude de cas en Physique et en Chimie, n'obéissent pas encore aux lois régulières, qui se manifestent lorsque le phénomène est dominé par une influence prépondérante qui détermine un régime permanent. Ces lois ne sont pas applicables aux origines des phénomènes. C'est ainsi, pour citer un exemple, que la conductibilité électrolytique des dissolutions salines se manifeste au début avec des tensions fort infé- rieures au voltage susceptible de déterminer une électrolyse régulière et continue. De même, l'onde sonore ne devient régulière qu'à quelque dis- tance du centre d'ébranlement. De même aussi l'onde visible excitée dans une masse d'eau par un choc localisé. » A la vérité, dans le cas de la formation de l'oxyde d'argent, on pour- rait invoquer deux conditions spéciales : l'existence d'une couche d'oxy- gène condensé à la surface de l'argent et celle d'un état isomérique nouveau de l'argent. » L'existence d'une cquche gazeuse extrêmement mince, condensée à la surface des corps solides, sous l'influence des attractions intermolécu- laires, est généralement admise par les physiciens. Elle développe des pressions plus fortes que la pression atmosphérique, et elle présente les gaz aux solides dans un état particulier, état susceptible de donner lieu à des réactions chimiques et électrochimiques spéciales. )) Quant à l'intervention d'un étal isomérique nouveau de l'argent, état produit sons l'influence de l'oxygène et qui répondrait à une chaleur de C. R., 1900, 2' Semestre. (T. CXXXI, N° 26) •^'J ( ii66 ) combinaison spéciale et dès lors à des tensions de dissociation différentes, elle n'a rien d'invraisemblable. En effet, un grand nombre de métaux sont susceptibles de manifester cette multiplicité d'états, comme le mon- trent l'histoire du plaline et de ses congénères, celle du fer, etc. » Les phénomènes de désagrégation moléculaire que l'argent a mani- festés dans mes expériences] autoriseraient d'ailleurs celte hypothèse, mais sans la démontrer : j'y reviendrai. Je me bornerai à rappeler ici qu'elle est conforme à mes observations sur la formation et la décomposition simultanées du sulfure de carbone, lesquelles s'accomplissent précisément dans des conditions dedissociation. Or le carbone ainsi régénéré se trouve dans un état nouveau, ceUii de graphite ('), tandis que c'était le carbone amorphe qui était entré en combinaison. C'est pourquoi, dès à présent, il semble utile d'insister jj;ur cette désagrégation même, comme caractéris- tique nouvelle de la marche initiale des combinaisons : car elle n'a pas lieu dans une atmosphère inerte, telle que celle de l'azote, de l'acide carbonique, ou de la vapeur d'eau. » En effet, elle atteste que c'est pendant une période de dissociation que s'accomplit la combinaison directe de l'argent ou de l'oxygène; ce qui signifie que la combinaison se détruit sur un point, tandis qu'elle se reforme sur un autre, en raison des variations locales a peine sensibles, mais incessantes, de la température, produites par les courants gazeux extérieurs, et celles decertaines autres circonstances physico-chimiques; précisément comme il arrive dans un vase rempli d'un gaz saturé de va- peur d'eau, la condensation de celle-ci et la vaporisation inverse du liquide se produisant sur des points qui se déplacent sans cesse. En même temps, la nature des surfaces métalliques est modifiée continuellement par le fait de la combinaison, de façon à faire varier les affinités dites capillaires. » On conçoit que de telles circonstances empêchent la combinaison, à ses débuts et tant qu'elle porte sur de très petites quantités de matière, de tendre vers un état fixe absolument déterminé; ceUii-ci représentant seu- lement la moyenne qui s'établit entre une multitude de molécules éprou- vant des réactions réversibles. » De là résultent des équilibres mobiles, en vertu desquels les mêmes particules éprouvent des modifications inverses et réciproques ; c'est ainsi que certaines molécules d'argent sont tour à tour oxydées, tandis que des molécules d'oxyde, précédemment foruiées, sont réduites. (') Annales de Chimie et de Physique, 4° série, t. XIX, p. 428, 420; 1870. ( "67 ) >i Voilà comment se produisent, je le répète, aux débuts de l'oxydation de l'argent, comme à l'origine de la plupart des phénomènes physiques, des irrégularités qui s'effacent ensuite, lorsque la prépondérance d'un genre déterminé d'énergie est devenue suffisante pour im])rimer aux réactions une marche systématique et un régime régulier. C'est la tension de l'oxygène qui jouerait ce rôle dans le cas actuel, mais à la condition d'acquérir une grandeur suffisante. Cependant, aux débuts, et tant que la pro- portion actuellement combinée est peu considérable, la production et la décomposition incessante de doses d'oxyde d'argent toujours nouvelles aboutissent à ce résultat que les quantités d'argent régénérées au bout d'un certain temps deviennent beaucoup plus considérables que les doses actuellement combinées. C'est ce que montrent les expériences que je viens d'exposer et ce qu'explique la considération des équilibres mobiles. » On voit à quels problèmes généraux se rattache l'étude des origines de la combinaison de l'argent avec l'oxygène. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Oxyde de carbone et argent. Note de M. Berthelot. « J'ai fait quelques expériences sur les réactions entre l'argent et l'oxyde de carbone. J'ai opéré avec l'argent pur, battu en feuilles minces, et l'oxyde de carbone sec, dans des tubes de verre scellés à la lampe. » Vers 5oo°-55o° (quatre heures), j'ai observé que l'argent s'est désa- grégé et changé en une poussière lanugineuse et filamenteuse, d'une façon très appréciable, quoique moindre qu'avec l'oxygène. Cette poussière est gris jaunâtre. Sur certains points, le métal est recouvert d'un véritable enduit noirâtre, et il s'est déposé en d'autres points des parcelles char- bonneuses. M L'argent resté dans le tube, étant dissous dans l'acide azotique bouil- lant, laisse un notable résidu de carbone noir floconneux. » L'analyse du gaz a établi qu'il s'était produit une diminution sensible de volume et une production notable d'acide carbonique, s'élevant aux 3,6 centièmes du volume initial. » En opérant de même à 3oo° (vingt-quatre heures), j'ai observé des indices de réaction, l'argent étant désagrégé d'une façon sensible, quoique moindre que ci-dessus, un dépôt visible de carbone ayant eu lieu, etc. » Il résulte de ces faits que les corps mis en présence, argent et oxyde de ( !i68 ) arbone, ont été attaqués tous les deux vers 5oo°-55o°, et même dès Soc". » La décomposition propre de l'oxyde de carbone par la chaleur est déjà connue. Au rouge elle fournit de petites quantités de carbone et d'acide carbonique; mais le carbone n'est pas le produit direct de la dissociation de l'oxyde de carbone, comme on l'avait supposé autrefois. J'ai montré, en elTelÇAnn.deChùn.etdePhjs., 6* série, t. XXIV, p. 126; 1891), que l'oxyde de carbone pur, chauffé en tube scellé, à une température qui ne dépasse pas 55o°, fournit de l'acide carbonique, sans déposer de carbone. Ce dernier n'apparaît qu'à des températures plus élevées, et par suite de la décompo- sition d'un sous-oxyde de carbone gazeux, c'est-à-dire non condensable par un froid voisin de zéro, au sein du mélange pyrogéné précédent : probable- ment C'O, 3CO=-=C2 0h-GO'. On sait qu'un oxyde analogue, mais solide, C'O', peut être obtenu en soumettant l'oxyde de carbone à l'influence de l'efflLive. » Ces sous-oxvdes résultent de la tendance à la polymérisation de l'oxyde de carbone, composé incomplet, non saturé, C0(— ), et, dès lors, susceptible de fixer un atome d'oxygène, C0(0); un atome de chlore, CO(Cl); une molécule d'eau (acide formique), CO(H-O). » Il est comparable à cet égard aux aldéhydes. Or de tels sous-oxydes régénèrent de l'oxyde de carbone et du carbone libre, à la température rouge, C^O=-CO + C; C*0^ = 3C0-:-C. » Telle est l'origine île la petite quantité de carbone qui se précipite à l'entrée des tubes chauffés au rouge dans lesquels on fait passer l'oxyde de carbone. Mais cette proportion ne s'accroît pas, à mesure que l'on échauffe le gaz à partir de ce degré de température, parce qu'elle résulte seulement de la faible proportion de l'oxyde de carbone qui s'est polymé- risée à une température inférieure au rouge : il ne s'agit donc pas ici d'une dissociation où l'élément carbone interviendrait. » Dans l'expérience faite avec l'oxyde de carbone en présence de l'argent, le carbone apparaît à une température plus basse que lorsque ce gaz existe seul; précisément comme il arrive lorsque l'oxyde de car- bone est rais en présence du fer au rouge, dans une expérience de Gruner restée longtemps difficile à interpréter. Mais l'explication en est aujour- d'hui devenue plus facile, depuis la découverte de la propriété de l'oxyde ( ii69) de carbone de se combiner avec le nickel ( ' ) et avec le fer (- ) pour former des composés volatils. Or c'est la décomposition de ces dérivés métalliques de l'oxyde de carbone qui engendre le carbone produit au contact du fer. » Au contact de l'argent, il y a également précipitation du carbone dès 3oo°, et la désagrégation simultanée de l'argent semble indiquer que ce double phénomène serait la conséquence de la formation commen- çante d'une combinaison analogue au fer-carbonyle. » Il me semble utile de signaler ces analogies, sans y insister plus qu'il ne convient. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Hydrogène et argent, par M. Berthelot. « L'hydrogène maintenu en présence de l'argent, vers 5oo°-55o°, en tube scellé (cinq heures), a donné lieu, dans deux expériences, à des indices de désagrégation et à des traces de poussières lanugineuses, bien plusfiiibles, à la vérité, que lorsqu'on opère avec l'oxygène, ou avec l'oxyde lie carbone. Le fait n'en mérite pas moins d'être noté, parce qu'il con- traste avec l'inaltérabilité du métal, maintenu à la même température, en présence de l'azote pur, de l'acide carbonique, ou de la vapeur d'eau pure. )) Cependant l'argent est pénétrable aux gaz vers la température rouge, comme l'attestent bien des phénomènes. Je citerai, par exemple, le sui- vant : si l'on chauffe sur une lampe à gaz un creuset d'argent rempli de bicarbonate de soude, de façon à chasser l'excès d'acide carbonique, en se gardant bien d'ailleurs de fondre le carbonate, fusion qui s'effectuerait au- dessus de 800", l'opération étant répétée vingt à trente fois, le métal du creuset se charge de sodium, de façon à décomposer l'eau et il devient fra- gile. Le métal alcalin ainsi combiné à l'argent résulte de l'action réductrice exercée sur le carbonate de soude par les gaz de la combustion et notam- ment par l'hydrogène et l'oxyde de carbone, qui traversent l'argent échauffé, en formant avec lui des composés transitoires. (') MoND, Lange et Quincke (1890), Nickel-carbonyle. (') J'ai publié la découverte du fer-carboiiyle, le i5 juin 1891, dans les Comptes rendus, t. CXII, p. iSSy. M. Mond, qui avait déclaré d'abord n'avoir pas réussi à l'obtenir, a annoncé deux semaines après ma publication qu'il avait réussi également à le préparer et il en a poursuivi l'étude avec succès. ( 1 1 7'^ ) » Peut-être y a-t-il aussi là quelque indice de la formation de ces hy- drures métalliques, devenus si fréquents dans ces dernières années, par suite de l'étude des métaux alcalins et alcalino-terreux. » Il y aurait fort à dire à cet égard, et particulièrement sur le rôle que de tels composés, ébauchés en quelque sorte dans l'électrolyse et dans diverses autres conditions, sont susceptibles de jouer, soit pour amorcer des réactions principales plus importantes [platine formant un hydrure, dont la chaleur de formation détermine l'inflammation du gaz tonnant ('); trace d'eau, mettant en liberté les alcalis du verre, dont la peroxydation par l'oxygène libre détermine la combinaison de celui-ci avec l'hydrogène à températures peu élevées (■); argent engendrant un oxyde qui déter- mine par l'intermédiaire d'un composé instable la décomposition de quan- tités illimitées d'eau oxygénée ('); chlorure manganeux déterminant la décomposition à froid de l'acide chlorhydrique dissous, par l'oxygène de l'air (*), etc.]; » Soit pour déterminer les forces électromotrices dites à& polarisation, susceptibles de mettre en jeu ces courants électriques faibles qui se mani- festent au galvanomètre, lorsqu'on emploie des électrodes métalliques capables de s'unir à la fois à l'hydrogène et à l'oxygène, sans cependant accomplir le travail régulier et continu nécessité pour l'entretien d'une décomposition normale ('). Ce sont là des circonstances essentielles dans les études de Mécanique chimique. » Je poursuis ces expériences relatives à l'action de l'hydrogène libre et de l'oxyde de carbone sur les métaux tels que le cuivre, le mercure, l'aluminium, le fer, etc. » (' ) Ann. de Ch. et de Phys., 5" série, t. XXX, p. 538; i883. (2) Même Recueil, 7" série, t. XIII, p. 63-64; 1898. ( = ) Même Recueil, 5= série, t. XXI, p. 174; 1880. — 7'' série, l. IV, p. 43o. {*) Même Recueil, 6" série, t. XIX, p. 517; 1890. («) Ann. de Ch. et de Phys., 5" série, t. XXX, p. 537; i883. ( II7I ) PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur le théorème d'Hugoniot et quelques théorèmes analogues. Note de M. P. Duheji. K Soit S une surface, variable avec le temps t, qui sépare l'espace en deux régions i et 2; U,(a7, v, =, t) est une fonction analytique, définie dans l'espace i; \]i{x,y, z, t) est une fonction analytique, définie dans l'espace i et dans l'espace 2. » Nous dirons que S est une onde d'ordre n pour la fonction U, se pro- pageant dans la fonction U, si, sur la surface S, les fonctions U,, Uj sont égales entre elles et s'il en est de même de leurs dérivées partielles homo- logues jusqu'à l'ordre (« — i) inclusivement. » Posons, dans l'espace i, V= U,^Uo. Si la surface S est onde d'ordre /2, V et toutes ses dérivées partielles jusqu'à l'ordre (/« — i) inclu- sivement s'annulent sur S. » Dans le temps dt, S vient en S'; soient M, M' deux ponts, l'un de S, l'autre de S', situés sur une même normale à S; comptons positivement la distance MM' lorsque M' est du côté 2 par rapport à S. Nous aurons alors MM' = «f/^ Nous allons évaluer a au moyen des dérivées partielles d'ordre n de la fonction V, au point M et à l'instant t. » Onde d'ordre r. — Soient 1, 11., v, les cosinus directeurs de la normale en M à la surface S, dirigée vers l'espace 2. Comme sur S, à l'instant r, V a la valeur constante o, on a â\ ù\ dV ô.c ,)v ôz 1 ' \}. ■) (0 » D'autre part, V étant nul au point jM, à l'instant /, et au point M', à l'instant {t -i-dt), on a àx ôy ^' <)z J ôt » T.es égalités (i) et (2), jointes à 1- -h jy." -t- v- = i , donnent d\ ^ dS ()\' d\ ÔY dW ') «^ = -^j7' ""ôy-^'-^-JT' ^Tz=-''l)ï ( II72 ) » De ces éçjalités, on tire » Onde d'ordre 2. — C'est une onde d'ordre i pour chacune des deux fonctions-^ > -t- ; en appliquant la première égalité (3) à ces deux fonc- dx dt tions, on trouve dx^ à^- 01 dx ôl ot^ d'où la première des égalités àx^ dt^ dy- ' dt- az^ 01- )) En ajoutant membre à membre ces égalités, on trouve (II) a=AV = dt'' » C'est la formule trouvée par Hugoniot ( ' ). » Onde d'ordre 2n. — Désignons par A,iV le résultat de l'opération A appliquée n fois à la fonction V. Je dis que l'on a, pour une onde d'ordre n, (I") a^"A„V^y^. » Selon la formule (II), le théorème est vrai pour « = i ; il suffit donc de prouver que, s'il est vrai pour une certaine valeur de h, il l'est encore pour la suivante, (n + i). » Or une onde d'ordre (aVi + 2) i)our V est d'ordre 2 pour A,; V. On a donc, selon (II), à'- d^Y a- A„^, V = ;^ A„ V =.: A„ -r-^ ■ dt^ " ' " dt'- dt'' d^ V Cette même onde est d'ordre 2n par rapport à -r-^ • On a donc, selon (III), "" " ài- ~ Ot^i"*'' ' (') Hugoniot, Journal de Mathématiques pures et appliquées, 4" série, t. III, p. 477; >887. ( "73 ) Ces deux égalités donnent ,12(«4-1)V C. Q. F. D. M Onde d'ordre (2/1 + i). — Cette onde est d'ordre i pour A„V. On a donc, selon (I), r/(;A„vy- /(9A„vy (dK\\n /c}A„vy_/ dt » D'autre part, cette onde est d'ordre 2 «pour -r-- On a donc, selon (III), a-"\ — = ~ -. Ces deux égalités donnent » La question posée est ainsi résolue dans tous les cas. » MEMOIRES LUS. BIOLOGIE. — Le premier Signe de vie. Note de M. Acgustus-D. Waller. « A la séance du 3 septembre, j'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie l'énoncé sommaire d'une conclusion à laquelle avaient abouti certaines recherches qui me préoccupent depuis plusieurs années. Le fait capital a été exposé ici en ces termes dans la Communication intitulée : « Le dernier signe de vie ». » S'il y a coup de feu dans les deux directions ou dans une direction » seulement, l'objet est vivant. S'il n'y a pas coup de feu, l'objet est » mort ( ' ). (') Mes collègues, auxquels j'ai eu l'avantage de faire la démonstration du fait, me font la remarque que l'expression coup de feu me rend pas en langue française l'idée mère que j'ai voulu exprimer en anglais par le mot blazc (conflagration, embrase- ment). Afin d'éviter tout malentendu, je me permettrai d'employer le mot anglais blaze, qui d'ailleurs se prête très bien au langage abrégé du laboratoire. C. R., 1900, r Semestre. (T. CWXI, N° 26.) iS/j ( "74 ) » Mais, si le blaze est ijien le dernier signe de vie, il doit aussi en être le premier signe. Nous choisirons donc comme objets de nos recherches ceux dans lesquels les phénomènes dits vitaux font leur première appari- tion, c'est-à-dire un œuf ou un myxomycète en voie de développement. » L'œuf de poule, mis à l'étuve, est évidemment l'objet le mieux ap- proprié à ces recherches. Quant au myxomvcète, je n'ai eu en mains que quelques échantillons de Badhamia qui m'ont servi à la constatation du fait fondamental. » Pour ce qui est du myxomycète, les faits se passent ainsi : A l'état sec (état de vie latente) il n'est pas possible de l'interroger; le courant excita- teur ne passe pas, et Ton ne peut s'attendre à aucune réaction. Après une heure ou deux d'imbibition par l'eau, la masse jaunâtre ne donne encore aucune réaction; tout au plus observe-t-on un petit contre-courant, attri- buable à la polarisation. Ce n'est que quelques heures plus tard, alors que le sclérote s'est étalé en plasmode, qu'un blaze évident se révèle. La réac- tion s'est 1res vite épuisée avec des excitations fortes, le plasmode a cessé de s'étendre et est revenu sur lui-même. T.es valeurs d'une série de réac- tions ont été par exemple de o^°", oi à o^^'Soa en direction centripète pour les deux directions opposées du courant excitateur. )) L'œuf de poule a été particulièrement intéressant. J'ai fait jusqu'ici trois séries d'expériences avec des œufs bons et mauvais, et, en somme, je n'ai pas rencontré d'exception à la règle générale qu'un œuf non incubé, ou stérile, ou putréfié, ne donne pas de blaze, tandis qu'un œuf contenant un embryon en voie de développement réagit par un blaze, soit dans les deux directions, soit dans une direction seulement. » Voici le compte rendu sommaire d'une de ces séries. Il est à remar- quer que, dans la majorité des cas, à cause de la résistance de la coque sèche, un petit morceau de celle-ci a été enlevé aux deux pôles du petit diamètre de l'œuf. Les électrodes (impoiarisables) étaient appliquées sur la membrane ainsi dénudée, de sorte que le blastoderme flottant au pôle supérieur se trouvait traversé normalement par le courant excitateur. L'étuve était réglée à 37" : » Le premier œuf, au début de l'incubation, ne donna aucun blaze, mais seulement de petits courants (de polarisation, en sens contraire des courants excitateurs). » Le deuxième œuf, après vingt-quatre heures d'incubation, donna un petit blaze positif, c'est-à-dire ascendant au travers du blastoderme. A l'ouverture de l'œuf, celui-ci fut trouvé peu développé, avec une aire vasculaire à peine apparente. ( '175 ) » Troisième œuf , quaranle-liuil heures, blazes positif et négatif de +o*°'',ooio à o'''",oo22 et de — o'°",ooo6 à o^»",ooi2. L'aire vasculaire était bien développée et le cœur battait vigoureusement. » Quatrième œuf, soixante-douze Iieures. Blazes positif et négatif, bien accusés. Développement normal. » Le cinquième œuf (à soixante-douze heures) me fit hésiter. Les réactions avaient été jusqu'ici conformes à mes prévisions; je m'attendais à une série d'œufs à blaze, c'est-à-dire avec embryon en voie de développement. Pourtant, en dépit d'essais réitérés, aucun blaze ne se révéla. Mais l'ouverture de l'œuf expliqua ce résultat négatif. Aucun développement n'avait eu lieu. L'œuf était évidemment non fécondé ( '). » Sixième œuf, soixante-douze heures. Réactions normales, c'est-à-dire blazes dans les deux directions, avec une force éleclromotrice de -H0'°",ooioà H- o^"", 0019, et de — G'"'', 0023 à — o''''',oo26. Développement normal. » Septième et huitième œufs, quatre-vingt-seize heures. Réactions normales. Déve- loppement normal. Les réactions (qui étaient de -\- o'o'«,oo28 et — o''°",oo44) furent abolies par élévation de température à '\5". » Neuvième œuf, cent quarante-quatre lieures. Réactions normales et développe- ment normal, Les réactions (-^ o^°",oo5o et — o^o",oo25) furent abolies par l'injection d'une solution de bichlorure de mercure à 2,7 pour 100. n Dixième œuf , douzième jour ; aucun blaze, seulement de petits contre-courants de ± G'"", 0001 à o'°",ooo2. A l'ouverture; le contenu de l'œuf fut trouvé complète- ment putréfié. » Je crois que celle première .série potirra suffire à lilre d'exemple; les fails se sonl confirmés dans d'autres séries sans exceplion, et sonl des plus faciles à coutrùler au moyen du dispositif indiqué dans mon premier Mé- moire. Il sera peut-être utile d'ajouter que le blaze se constate également bien sur les o^uts en niasse, comme ceux de la grenouille. Dans ce cas, la réaction a la même valeur pour les deux directions du courant excitateur (±o'"'",o3). Cette réaction est entièrement effacée à une température de 40° à 4'>° (température de l'enceinte). M Une objection de principe, ou, tout au moins, une objection ayant trait à la définition positive que l'on lente d'appliquer à l'état de vie et à l'état de mort, se présentera sans doute à tout esprit logique. L'œuf, (') Je ne veux pas dire par là que la plaque blastodermique ne contient pas des cellules vivantes; il se peut que, dans les conditions de mes expériences, la masse de ces cellules fût insuffisante à la manifestation d'une réaction évidente. Mes expériences démontrent d'ailleurs que la grandeur de la réaction augmente avec la croissance de la masse embryonnaire. ( II76 ) qu'il soit fécondé ou non, est-il vivant ou mort? Les animalcules desséchés, qui revivent lorsqu'ils sont humectés, sont-ils vivants ou morts? Un tissu ancsthésié jusqu'à l'immobilisation moléculaire complète, en apparence, et dont l'excitabilité reparaît pourtant après que l'anesthésique s'est dissipé, est-il vivant ou mort? Nous ne saurions trop affirmer l'un ou l'autre cas, sans nous trouver engagés dans un dilemme. » Et il en est de même d'un tissu anesthésié, ou de la matière quel- conque en état de vie latente. La réponse à l'interrogation électrique sera celle de la matière inerte, et ce n'est qu'en raison de leur réveil que nous pourrons reconnaître que ce n'était pas de la matière actuellement morte. » En tenant compte de cette objection, nous devrons donc admettre que la blaze réaction, quoique marque distinctive entre l'état de vie et de mort, y compris le cas de mort apparente avec survie des tissus du corps, ne s'applique pas au cas exceptionnel et paradoxal de vie latente, dans lequel nous avons aiïaire à de la matière qui n'est pas vivante puisqu'elle ne réagit pas, mais qui n'est pas morte, puisqu'elle peut revivre. » MEMOIRES PRESENTES. M. E. FoxTAXEAU adresse une série de Notes relatives à « Un mode de transformation des équations générales de l'Hydrodynamique ». (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE. Sir Joseph Hooker, élu Associé étranger, adresse ses remercîments à l'Académie. MM. AcBussoN DE Cavarlay, Réual, Bergonié, Bordas, Brault, Braemer, Bruchmann, EmiCe Cahen, Paul Carxot, Henri Coupix, M""^ Cu- rie, MM. Deburaux, Delemer, Delezexne, Delépine, Maurice de Fleury, Fritsch, Gallois, Hexri Gautier, Paul Girod, A. Grasset, Guillemixot, Hallopeau, J. vox Hepperger, Icard, m"" Joteyko, MM Lacombe. Le- cunxu, Matuias Lekcu, M""* la comtesse M. de Lixdex, MM. Long, de ( H77 ) LoczY, Ed. Maillet, 3Iarage, Élie Masséxat, Metzner, M"* veuve MoissEXET, MM. Nau, de Nabus, Maurice Nicloux, Osmoxd, Pachon, Sabrazès, Sautreaux, Sigalas, Seurat, Hexui Sévèxe, Suis, Trillat, Yerschaffel adressent des remercîmentsà l'Académie pour les distinctions accordées à leurs travaux. M. Jules Bauzox demande l'ouverture d'un pli cacheté, établissant qu'il est l'auteur d'un Mémoire intitulé : « Aphorismes sur les signes diagnos- tiques de la mort apparente, etc. », Mémoire auquel il a été accordé une mention honorable dans le concours du prix Dusgate. Ce pli, ouvert en séance par M. le Président, contient des indications conformes. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une « Notice biographique sur A. Milne-Edwards », par M. Bernard Renault; 2° La 2* édition du « Cours élémentaire de Chimie » de M. ^. Joannis. GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les congruences dont les deux réseaux focaux sont cycliques. Note de M. C. Guichard. « La recherche des congruences dont les deux réseaux focaux sont cycliques est identique, en vertu de la loi de parallélisme des réseaux et congruences, à celle des réseaux dont les deux tangentes décrivent des congruences cycliques. » Pour trouver de pareils réseaux je cherche, dans l'espace à cinq dimen- sions, les congruences G dont les réseaux focaux sont orthogonaux. J'ai déjà traité [Sur les surfaces à courbure totale constante, etc. (Annales de l'École Normale; i8go)] le problème analogue dans l'espace à trois dimen- sions. La façon de traiter la question demeure la même pour tous les espaces et l'on arrive aux résultats suivants : » Les cosinus directeurs E,, Çj, . . ., ^5 de la droite G qui satisfont à la relation (0 ^î + q + ...-hq=i ( II?» ) doivent être solution (Vune équation de la forme M-6 ^ dv (2) du dv et satisfaire aux inégalités (3) 2( ^) '>' 2 » Considérons maintenant la sphère 1 qui a pour coordonnées ^,, . . ., Ej ; soient M son centre; MS et MT les tangentes au réseau M; S elT les seconds foyers des congriiences décrites par ces tangentes. Les réseaux focaux de G étant orthogonaux, les cercles focaux de 2 seront des cercles O (cercles de Ribeaucour); les droites MS et MT qui sont les axes de ces cercles décriront des congruences cycliques; les réseaux (M) satisfont à la condition demandée. » On démontre facilement que tous les réseaux cherchés sont parallèles aux réseaux (M). Donc : » Le problème posé revient, au point de vue analytique, à trouver les équations de M. Moutard, qui admettent cinq solutions satisfaisant à l'éga- lité (i) et aux inégalités (3). On voit que le problème est du sixième ordre. » Il est facile d'en indiquer des solutions particulières. Si la sphère 1 passe par un point fixe A, les cercles focaux de 3 passeront par A, les seg- ments MS et MT seront vus de A suivant des angles droits : ceci prouve que le réseau M est le réseau polaire réciproque d'un réseau de M. Voss, par rapport à une sphère de centre A. Ces réseaux sont d'ailleurs parallèles aux congruences conjuguées aux réseaux de M. Voss. » Si l'une des quantités ^ est nulle, la sphère 2 est normale à une sphère fixe A. Les deux cercles focaux de 1 seront normaux à A; on en conclut que les points S et T sont conjugués de M par rapport à A. Cette solution particulière revient à la recherche des congruences G dans l'espace à quatre dimensions. » Remarque. — Les sphères 1 sont des sjjhères plusieurs fois cycliques; toutes les transformations indiquées dans ma Note Sur les systèmes plusieurs fois cycliques (^Comptes rendus, i" semestre 1900) s'appliquent au problème actuel. Mais il en existe de nouvelles que je vais indiquer. » Soient F et o les réseaux focaux de la conçruence G; u. un réseau harmonique à G; [j.F et picp sont les tangentes du réseau p.; ])uisque F est O on peut de ce' manières prendre pour Fpi une congruence I; (/.cp sera alors 31. ( "79 ) » De chaque congriience C on déduit donc oo' réseaux ^. possédant la propriété suivante : une tangente de [j. décrit une congruence I et l'autre une congruence 31. » Inversement, de chaque réseau [j. on peut déduire deux con- gruences C, car il existe deux systèmes de réseaux O conjugés à une con- gruence 31. On a donc une première irans/omiation du problème. » Soient maintenant L une congruence conjuguée à p.; R et S les réseaux focaux de L ; l'un de ces réseaux R sera harmonique à la congruence 31 tangente à ^ ; l'autre S à la congruence I. On peut de co' manières prendre pour R un réseau 2I; le réseau S étant harmonique à une congruence I sera aussi 2I. Les deux réseaux focaux de L sont donc 2I. Inversement de cette congruence L, on peut déduire quatre réseaux analogues à ^., d'où une deuxième transformation de notre problème. » On peut revenir de l'espace à cinq dimensions à l'espace ordinaire par la considération des systèmes de cercles et de sphères. On trouve alors que les systèmes suivants se ramènent l'un à l'autre : » 1. Congruences dont les deux réseaux focaux sont C. 1' 2. Congruences dont un réseau focal est O et l'autre 30. " 3. Congruences dont les deux réseaux focaux sont 2O. » La première transformation est relative aux systèmes 1 et 2 ; la deuxième aux systèmes 1 et 3. » MÉCANIQUE. — Compas homo graphique, réalisant par articulations l'homographie plane générale. Note de M. G. Kœnigs. « 1. D'après les Notes d'avril et mai 1895 aux Comptes rendus, où j'ai établi pour la première fois la possibilité de réaliser, au moyen de compas composés (ou systèmes articulés), toute liaison algébrique entre deux ou plusieurs points, il est clair que toute transformation géométrique ponc- tuelle de nature algébrique, soit dans le plan, soit dans l'espace, se trouve réalisable mécaniquement. Malheureusement, les transformations les plus simples à définir analytiquement ne sont pas les plus simples à réaliser ci- nématiquement. Tel est le cas de l'homographie plane. Toutefois je suis arrivé à construire un compas composé ( ' ) qui n'est pas trop compliqué et qui réalise cette transformation. C) Je reprends l'appellation compas composé, due au général Peaucellier. Pour ( ii8o ) » En attendant que j'aie l'honneur de présentera l'Académie le modèle qui est en voie de construction, je demande la permission d'en donner ici la description schématique. » 2. Préoccupons-nous d'abord du cas de l'homologie. Soit O le pôle d'homologie, qui sera l'origine des axes de coordonnées, et prenons O^ parallèle à l'axe d'homologie. Désignons par (r, 0) (r'. G') les coordonnées polaires de deux points homologues P, P', » On a d'abord 6'= 6, équation qui exprime que les points P, P' sont alignés sur le point O. Ensuite, entre les rayons vecteurs r, r' a lieu la relation , , 1 m sinÔ où m représente un rapport anharmonique constant et a une longueur constante. » J'applique à P et à P' deux inversions différentes, de même pôle O, mais de puissances respectives [a et p.', où l'on prend i^/^ m.j^.. Les points transformés Q et Q' ont des rayons vecteurs p et p' qui donnent lieu aux relations - = -, — = ^, en sorte que l'équation (i) devient (2) . p' — p = 6sinG, en posant i = -• » L'équation (2) exprime que le segment QQ' est la projection sur le rayon OPP'QQ' d'un segment de longueur constante b, issu de Q et paral- lèle à Oj. » Voyons comment on peut réaliser tout cela. On prendra d'abord deux inverseurs Peaucellier de pôle O et de puissances respectives \s., m\x, reliant, le premier, les points P, Q, le second, les points P', Q'. Au moyen de deux doubles contreparallélogrammes de Kpmpe (' ), on obligera les angles ROL et R'OL' des deux couples de brides OR, OL et OR', OL' des deux inver- dJverses raisons, qu'il est inutile de développer ici, celle appellation me semble préfé- rable à celle de système articulé. (') Voir mes Leçons de Cinématique, p. 270. Dans la figure, ces doubles contrepa- rallélogrammes sont formés par les prolongements des brides et par les sept liges OF, DE, DF, GII, D'E', D'F', G'H'. On peut substituer aux deux doubles contreparallé- logrammes un autre dispositif. ( "8i ) seurs à avoir la même bissectrice OF. Dès lors les points P, P', Q, Q', O seront alignés sur cette bissectrice. » Prenons alors deux brides QR, Q'R, égales entre elles et de longueur i b, articulées entre elles au point R et avec es inverseurs aux points Q et Q'. Ayons ensuite une tige OO', de longueur^ b, destinée à être maintenue fixe, s'articulant en O aux brides des inverseiirs; construisons sur OO' un parallélogramme articulé, O O'A B, en sorte que le côté AB de ce parallélo- gramme reste équipollent à 00'; enfin construisons un dernier parallé- logramme ABQR, en reliant Q à A et R à B par ileux brides articulées égales, de sorte que QR reste équipollent à AB et par suite à 00', sans que le mouvement de Q se trouve gêné. Dans ces conditions, QQ' est bien la projection d'un segment de direction invariable et de grandeur invariable issu de Q et que l'on obtiendrait en doublant QR. » Le mécanisme est dès lors construit. Je l'appelle compas homologique. 3. Ayant ainsi réalisé l'homologie, il suffira, pour obtenir l'homograpbie £;énérale, d'introduire un des systèmes articulés qui réalisent un déplace- ment d'une figure plane dans son plan. Par exemple, le pantographe oblique de Sylvester. G. R., 1900, 2» Semestre. (T. CXXXI, N» 26.) i55 ( ii82 ) » Le compas homologiqiie comprend 27 membres ou tiges et 0.1 pivots; le compas homographique général comprend 3i membres et 26 pivots. )> 4. Si l'on prend nn appareil tout semblable au compas liomologique mais dans lequel : 1° on suppose m = i ; 2" on remplace la tige RQ' par un appareil à ligne droite qui oblige le point Q' à se trouver sans cesse sur la normale élevée en R à l'extrémité du segment QR. la correspondance entre les points P et P' est celle qui a lieu entre les points d'une figure plane mobile et les centres de courbure des trajectoires de ces points pour un instant donné. Autrement dit, ce nouvel appareil donne la construction de la formule Euler-Savary : /.■ sin e ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la méthode de la moyenne arllhmêlique de Neumann. — Note de M. W. Steki.off, présentée par M. Picard. « 1. Soit (S) une surface fermée admettant la transformation de M. Poincaré, soit/une fonction àonnée continue sur (S). Ces conditions étant remplies, la série de Neumann ' ta (0 3-2(-ir'(w,-w,_,) converge absolument et uniformément à l'intérieur de (S) et représente en tout point intérieur à {S) la valeur de la même fonction harmonique qui doit se réduire à f sur ( S ) . 1) C'est le résultat principal de recherches de mes Notes précédentes. » Cependant, les recherches assez compliquées établissant ce résultat sont insuffisantes pour répondre aux questions suivantes : La série de Neumann est-elle convergente non seulement à l'intérieur de (S), mais aussi sur la surface (S) elle-même? Esl-il possible de présenter celle série et, par conséquent, la solution du problème de Dirichlet sous la forme du potentiel de la double couche? » A présent, j'ai réussi à simplifier essentiellement les raisonnements et à résoudre les questions proposées. » 2. Soient \^{k= o, i, 2 ) les fonctions de M. Poincaré satisfai- sant aux conditions (i) et (2) de ma Note précédente. ( ii83 ) » On peut démontrer les propositions suivantes : » I. Quelle que soit la fonction / assujettie à la seule condition Q étant un nombre assignable, on a i; A; < f?r ds, K = f?/ys ds, où p désigne la densité d'une couche électrique en équilibre sur ( S ) . [ Voir mon Mémoire, Les méthodes générales, etc. (^Annales de Toulouse, t. II, 1900, Chap. II.)] » II. Bien que la série V A,Vj soit semi-convergente ou même divergente sur (S), on a toujours \ .v=0 j pourvu que la fonction f soit continue sur (S). » 3. Cela posé, formons la suite d'intégrsîles de Neumann W/, étant la valeur de W^^ au point quelconque p de (S). » Il est aisé de démontrer que, f étafit limitée sur (S), tous les Wit(A = 1,2,3, . . .) sont continus sur (S) [Comparez M. Li.vpounoff : Sur certaines questions, etc. (^Journal de Mathématiques, p. 260; 1898)]. » Posons u*=Wa-c; C étant une constante indéterminée, et appliquons le théorème II à U^. On trouve f^\}\ds = \i [/f î W, - C) ds'^'+y^ (nfy, Af = Jpw,v,«ù. '< On sait que (voir ma Note précédente) f?W,ds=f?/ds, Af = T>„ ( ii84 ) T,(s = I, 2, 3, . . .) étant des nombres satisfaisant à la condition DÛT est un nombre plus petit que l'unité ne dépendant que de (S) (voir ma Note précédente). En posant fp/às on trouve, en vertu du lemme I, ou, en désignant par p„ le minimum de p sur (S), ■ds ^ Po Q étant un nombre fixe. Cette inégalité étant établie, et en remarquant que on trouve l'inégalité suivante |UA| = |W,-C|r'(w.,-w,_.,,) ( ') Voir mon Mémoire : Les métlindes générales, etc., §7, Cliap. II, p. aSi-aSo. (-) Voir le même Mémoire, p. 261, 267 et 268. ( ii85 ) converge absolument et uniformément sur (S), quelle que soit ta fonction f, LIMITÉE sur (S). M II. La série ( a ) peut se représenter sous Ui forme du potentiel de la double couche où p- =/- ( w, -/) + ( w, - w, ) -. . .( - ly- ' ( W, - W,_, )+..., pourvu que f soit limitée sur (S). » III. Quelle que soit la fonction J, [nmlée sur (S), la série (a.) représente une fonction harmonique à r intérieur de (^S) se réduisant à sur (S). » IV. Si la fonction f est conlinue sur (S), on a ^2(-i/-'(W,,-W,_,,)=/ sur (S), c'est-à-dire : la méthode de Neumann résout le pfohlème intérieur de Dirichlet, quelle que soit la fonction conlinue y « laquelle doit se réduire sur (S) la fonction harmonique cherchée. » // en est de même du problème extérieur de Dirichlet. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une série relative à la théorie d'une équation différentielle linéaire du second ordre. Note de M. A. LiAPouxoi'r, présentée par M. Picanl. « Je reprends l'équation considérée dans mes Notes antérieures {Comptes rendus, 28 décembre 189G, lo avril 1899 et 1^' mai 1899), en supposant, comme auparavant, que l.i variable indépendante x ne reçoit que des valeurs réelles et que p(x) en est une fonction continue et périodique à période 10. » Soit, pour cette période, A la constante caractéristique de l'équa- ( ii86 ) tion ( I ) (Comptes rendus, l. CXXIII, 28 décembre 1896). Eo posant f p{x)dx = V{x), P(>)=^Q, P(iP,) = P„ ■Al K=lf do-, f 'dx,...f"\ii-P, + P„) ( P, - P,) (P,— P, ). . .( P„^ , - P„.) dw„ f ce qui, pour n = i, doit se réduire à A, = -£2j on aura A =.1 — A, + A^ — A3 -1- » Dans ma première Note, j'ai énoncé certaines propositions au sujet de cette série. Maintenant je me propose de les compléter, en ce qui concerne le cas où la fonction />(a;) ne peut recevoir que des valeurs positives ou nulles. Cest exclusivement à ce cas que se rapporteront les propositions qui vont suivre. » Dans ce cas, tous les A„ seront positifs, et comme je l'ai déjà indiqué, les termes de la suite (2) A,, A., A3, ..., à partir d'un certain rang, iront constamment en décroissante V A présent je puis compléter ce résultat par celui-ci : » Si l'on a A $ A , , on aura certainement A,>A3>A,>A5>...; dans le cas contraire, les termes de la suite (2 ), iront, jusqu'à un certain rang, en croissant et ensuite, en décroissant. » Cette proposition résulte immédiatement de l'inégalité « ^ ,j , ^«-) A/i-t-i que je viens d'établir en étudiant l'expression ci-dessus de A„. Il en résulte, A (') J'ai déduit ce résultat de l'inégalité A,j< — A„_,. Depuis je suis parvenu à une inégalité plus exacte, savoir, An < — A„_i. ( ,t87 ) en effet, que 1« rapport. — r et, par suite, aussi . " décroît, lorsque n augmente. » On voit donc que, si en calculant successivement A,, A,. A3 on parvient à un terme A„ qui ne surpasse pas le précédent A„„ , , on pourra conclure que la valeur de A est comprise entre les limites I- A, +...— (— i)"A„_, et i_A, +...+ (— i)"A„. D'ailleurs, on sera certain que les calculs ultérieurs conduiront à des limites de plus en plus resserrées. « Dans des recherches qui se ramènent à reconnaître si les solutions de l'équation (i) sont des fonctfons limitées de or:, tout revient, en général, à déterminer le signe de A^ — i . Si l'on trouve A^ — i <[ o, on pourra con- clure que toutes les solutions sont limitées; si au contraire on a A- — i ^ o, toute solution autre que y ^ o sera une fonction illimitée de œ. Dans cette sorte de recherches, on pourra se servir de la proposition suivante : » Quel que soit l'entier n, si l'on a une des inégalités de la première colonne du Tableau : 2 — A, -f- A, — ... — A,„_i ;; o A > — I 2 — Al -^ A. — . . .+ A„„ ;^o A<— i — A, -)- As — A3 + . . . + A,,, ;^ o A < H- I — A, -+- A2 — A, -I- . . . — A,„ + , ^ n A > -f- 1 on aura l'inégalité correspondante de la seconde colonne. » Le cas le plus simple est celui où l'on a A,<2. ce qui se réduit à (1) / p(a-)da-'^/\. 2- On aura alors toujours Aj >2, on devra calculer A Alors, si l'on a A, A, — 2, on calculera A3. Après cela, la question sera ( ii88 ) résolue toutes les fois que l'on trouve : Ao^A,, A,,<2 — A, + Ao, ou bien - A 3 _)> A I , A 3 _ A 2 A , ; car, dans le premier cas, on aura l'inégalité A^ — i < o, dans le second, l'inégalité A>i. Si l'on ne se trouve pas dans ces conditions, on cal- culera A,, et l'on examinera la seconde inégalité du Tableau précédent pour /« = 2. » En continuant ainsi de suite, on parviendra à un résultat décisif toutes les fois que la quantité A^ — i est différente de zéro, ce qui aura lieu en général. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions (hêla à trois variables. Note de M. M. Krause, présentée par M. Picard. « On doit à Weierstrass (' ) la relation suivante sur la transformation du second degré y(«,,.,,...,«,)S(-:;;;;;;:M(... ..,.....,) » Dans cette formule les quantités X'*', X!f' Xp* prennent, les unes indépendamment des autres, les valeurs o et i, et l'on a posé, pour abréger 1, O5, . . . , Op \0,, O2, . /Il'*' 11'') l'*' , A' = Hô O,'" o,)("'^^'""=+^'----'"P+^^)'. où les fonctions 6 possèdent les modules doubles 2Tap. « Nous nous bornerons au cas p = 3. )) Nous ajoutons alors à chacune des quantités A, A^ et B, . . . ., B, les caractéristiques suivantes : 000 001 010 on 100 loi iio m 000 000 000 000 001 000 000 000 (') Cf. aussi Casparv, Comptes rendus, 21 février 1887. ( '189 ) » Or, les élémeiils du délerminant A = D, Do D,= D3 = A. A, A:, -^1 A, -A, A, •'^.1 A. -A, -A, A 2 A, A:, -A, -^ ( A, -A„ -A, •"' s A„ A, A, Ai A, -A, A, -Ae A, A, -A„ -A5 D, !),= A, Ao A, A, A„ -A3 A, -A. A7 -As -A, A„ -A« -A. A,., A. -A. A., A;, -A, -A. -A, -A, -A3 -A3 A, -A, A. A, A3 -A, A, forment un système orthogonal. » [l en est de même des éléments du déterminant B délerminant A en posant, an lieu des quantités A^, les aussi de ceux du produit de ces deux déterminants A et B » Cela nous conduira au théorème : qui découle du quantités B,, et » Les vingt-huit produits des fonctions thêta impaires et le produit for- ment les coefficients du svslênie orthogonal : 000 001 010 01 1 100 101 I 10 1 1 1 000 00 1 01 1 r 10 1 1 1 100 101 010 001 000 01 1 010 101 100 1 II I 10 001 000 010 01 1 1 10 101 100 01 1 010 01 I 000 001 1 10 1 1 1 100 loi on 010 000 101 100 1 1 1 1 10 001 01 1 010 001 000 1 1 1 1 10 101 100 110 Il 1 101 000 001 110 01 1 100 100 101 1 10 1 1 1 000 001 010 01 1 1 1 1 1 10 100 00 1 000 01 1 010 101 101 100 1 1 1 1 1 0 00 1 000 01 1 010 100 101 1 1 1 010 01 1 000 001 1 10 I iO 1 11 100 101 010 on 000 001 101 100 I 10 01 1 010 001 000 1 1 1 1 11 1 10 loi 100 01 1 010 001 000 010 01 1 001 100 101 1 10 1 1 1 000 C. R. 1900, a» Semestre. (T. CXXXI, N- 26.) [56 ( "9" ) » En substituant des demi-périodes, il s'ensuit soixante-trois autres sys- tèmes orthogonaux. » M. Caspary a démontré la possibilité de former des combinaisons de produits de fonctions thêta formant un système orthogonal de seize coeffi- cients (Voir Comptes rendus, 17 février iSS'y). Les théorèmes démontrés plus haut prouvent la possibilité de former des systèmes orthogonaux de soixante-quatre coefficients dont les éléments sont eux-mêmes des pro- duits de fonctions thêta et donnent tous les systèmes possibles. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Le théorcm? du tourbillon en Thermodyna- mique. Note de M. Jougnet, présentée par M. Jordan. c( Le théorème fondamental de la théorie des tourbillons se démontre, pour les fluides sans viscosité, en faisant les hypothèses suivantes : » a. Les forces, tant intérieures qu'extérieures, qui agissent sur le fluide admettent un potentiel. » b. La pression en un point est uniquement fonction de la densité en ce point. » Pour les fluides dont les divers éléments sont seulement soumis à des forces extérieures et dont l'étnt en chaque point est défini par la densité p et la température T, ces restrictions sont équivalentes aux suivantes : » a'. Les ac/jon5 ea;/eWe«rej admettent un potentiel. (Le mot ac^jo/j est pris dans le sens que lui a donné M. Duhem.) » b' . L'entropie de chaque élément est uniquement fonction de sa tem- pérature. » Au contraire, lorsqu'on étudie, par la Thermodynamique, le mouve- ment des fluides en tenant compte des actions mutuelles de leurs parties, on en rencontre pour lesquels les forces intérieures n'admettent pas de potentiel, et pour lesquels la forme de l'équation de compressibilité écarte la possibilité de l'hypothèse b. Mais les énoncés a cl b' ne cessent pas d'avoir un sens, et l'on peut démontrer qu'ils donnent encore la condition suffisante pour que le théorème des tourbillons soit vrai en l'absence de toute viscosité. » C'est ce qu'on trouve, par exemple, pour un fluide dont l'état en chaque point est fixé par les variables p, T et par un nombre quelconque ( i'9i ) (mais fini) d'autres paramètres X, si l'on fait sur son potentiel thermody- namique les hypothèses énoncées par M. Duhem dans son Mémoire sur le Potentiel thermodynamique et la jiression hydrostatique ( ' )• >i On obtient le même résultat en étudiant le mouvement des fluides sans viscosité auxquels on attribue, pour potentiel thermodynamique interne, celui que M. Duhem a admis pour les corps magnétiques parlaitement doux dans ses études sur l'équilibre de ces corps. Ici la force intérieure n'est même pas définie et la pression dépend de l'orien- tation de l'élément pressé. Il faut d'ailleurs remarquer qu'un pareil fluide ne représente nullement un fluide magnétique réel en mouvement, puis- qu'on n'y supjjose l'existence d'aucun phénomène d'induction éleclrody- namique. » Enfin on obtient le théorème de Helmhollz, avec les restrictions (a) et (è), pour des formes très variées du potentiel thermodynamique, en appliquant la méthode si simple indiquée par Lagrange dans les articles 7 et 8 de la Section VII (i'° Partie) de la Mécanique analytique. C'est pour l'obtention des équations d'équilibre que Lagrange a imaginé cette méthode : l'introduction des forces d'inertie conduit au théorème des tour- billons. » Si l'état initial du fluide est homogène, la condition (b') sera vérifiée dans les cas particuliers où chaque élément subira des transformations isothermes ou adialatiques. » Il est impossible d'étendre ces résultats, dans toute leur généralité, aux fluides mélangés, à cause des difficultés que soulève la définition de la quantité de chaleur dégagée par chaque élément d'un mélange où se [)roduit une diffusion. Mais si la température est uniforme dans toute la masse, le théorème de Helmhollz s'applique à chaque fluide en particulier (pourvu qu'on suppose nulle toute viscosité, même celle que la diffusion met en jeu). Celte propriété,, démontrée par M. Duhem en négligeant les actions mutuelles des divers éléments, est encore vraie si l'on en tient compte. » (') Annales de l'Ecole ISormale supérieure, 3'^ série, t. X. ( "92 ) PHYSIQUE. — Les modifications permanentes des fils mclalliques et la varia- tion de leur résistance électrique {*). Note de INI. H. Chevallier, présentée par M. J. Violle. « Nous avons montré })récédemnient (°) combien sont grandes les variations permanentes que peut éprouver un fil d'alliage plaline-argent sous l'influence de la température. On peut utiliser ce phénomène pour étudier le rôle des petites oscillations de température dans la production des modifications permanentes des corps solides. » Il s'agit de savoir si un fil métallique, maintenu pendnnf nn temps e à une tenipératin-e physiquement constante T,, subit une variation pei ma- nente plus grande ou plus petite que lorsque le même fil est porté, pendant le même temps G, à une température oscillant constamment entre T, et une température plus basse T — s. )) Pour étudier cette influence des petites oscillations de température, nous avons utilisé une méthode suggérée par M. Duhem(') et employée par M. Marchis(^) dans l'élude des modifications permanentes du verre. Cette méthode consiste à faire subir à un même fil une série de chauffes alternativement fixes et oscillantes, mais de même durée; les chauffes d'ordre impair, par exemple, étant effectuées à une température fixe T,, les chauffes d'ordre pair étant elTectuées à une température oscillant entre T, et T, — s. » On obtient ainsi deux colonnes de chiffres, dont la comparaison montre quel est le rôle joué par les oscillations de température dans la marche du |)hénomène. » I. Les chitlVes suivants soqI lelallfs à une série d'opérations efifecluées à T,^320"' et à T, — £ = Soâ". Avant de commencer les expériences, on avait porté plusieurs fois le fil à 220°. (') Travail du laboratoire de Physique expérimentale de la Faculté des Sciences de Bordeaux. (^) H. Chevallier, Comptes rendus, i5 janvier et 1 1 juin 1900. (') DuHEii, Procès-verbaux de la Soc. Se. Phys. et Nat. de Bordeaux. 1897, P* ^^' (') Makcuis, Les modifications permanentes du verre. Thèse, 1898. ( "93 ) » Chaque chauffe a duré deux minutes. » Dans les chauffes oscillantes, la durée d'une oscillation complète de température était de dix secondes. » Dans le Tableau ci-dessous, nous indiquerons seulement les variations delà résis- tance du fil. Les chiffres de la première ligne sont relatifs aux chauffes sans oscilla- tions (S. O.), celles de la seconde sont relatives aux chauffes avec oscillations (A.O. ). La résistance initiale du fil à 12" était R,2= 1"', 00711 et la modification permanente du fil augmentait sa résistance. >) Les chiffres ci-dessous doivent èlre multipliés par io~° pour être exprimés en ohms : S.0 8 4 1 j I 2 1 A.O i4 9 8 6 4 2 )) 11. Les chiffres suivants sont relatifs à une série d'expériences faites à T,=z49o° et T, — £ = 470°. » Avant les expériences, le (1! avait été poité jtlusieurs fois à 600°. » Chaque chauffe a duré une minute. » Dans les chauffes oscillantes, la durée d'une oscillation complète était de dix se- condes. » La résistance initiale du fil, à 12", était : R,., = i"oo538, et la modification per- manente du fil diminuait sa résistance. S.O 142 25 19 i3 9 9 10 8 6 6 .A.O.... 5i 52 16 34 27 18 28 23 20 i3 » Les chitïres conlenus dans les Tableaux précédents montrent que les variations permanentes de la résistance sont plus grandes lorsque la tempé- rature T est oscillante que lorsqu'elle est fixe. » Il semble en résulter que les petites osc^^lations de température ont un rôle plus efficace que les échauiïéments à température physiquement con- stante, et ce rôle paraît prépondérant dans la production des modifica- tions permanentes. » Les températures 23o** et 490°» auxquelles le fil était chauffé dans les deux séries d'expériences que nous venons de rapporter, n'ont pas été prises au hasard. M A cause de la forme particulière de la courbe des limites des limites, courbe qui présente un maximum vers 320° et un minimum vers 48o°, toute mesure faite en dehors du maximum ou du minimum est sujette à une objection : en vertu du déplacement de la limite des limites par la tempé- rature, la limite des limites correspondant à T, pourra être très éloignée de celle qui correspond à T, — £, auquel cas les chauffes sans oscillations ( "94 ) ne feront pas tendre le fil vers le même état que les chaulïes avec oscil- lations. » Au Aoisinagf du maximum, vers 320", ou du minimum, vers 490°, cette cause (l'erreur n'existe pas, puisque à ces températures la limite des limites est sensiblement indépendante de la température dans une zone de 3o° à 40". M Ces résultats seront d'ailleurs discutés [)lus complètement dans un Mémoire ultérieur. » PHYSIQUE. — Sur la force électromotrice d' uiinantutùi/i (' ). Noie de M. René Paillot, présentée par i\î. G. Lippmann. « On sait que, dans une pile formée de deux électrodes de fer plongeant dans l'eau acidulée, si l'une des électrodes est aimantée, elle devient positive par rapport à l'électrode non aimantée. Les expériences de M. Hurmuzescu (^) ont montré que, jusqu'à 7000 unités C.G.S., la couibe qui relie la force électromotrice d'aimantation au champ magné- tique a une forme analogue à la courbe d'aimantation du fer. » J'ai étendu ces recherches à des champs magnétiques très intenses, en employant l'électro-aimant en forme de demi-cercle de M. du Bois, qui permet d'obtenir facilement, dans un entrefer de o"','26 de longueur et o""!, 28 de section, un champ de plus de 3oooo unités. » Des électrodes à la Wollaston formées de fils de fer pur soigneusement recuit, de 0°',o5 de diamètre, sont fixées dans les branches verticales d'un tube deux fois recourbé rempli d'une solution très diluée d'acide acétique ou d'acide oxalique. » L'une de ces branches est amincie vers le haut, de manière à pouvoir être intro- duite dans l'entrefer de l'électro-aimant. Elle est séparée des surfaces polaires par une couche de paraffine. Toutes les parties de l'appareil sont d'ailleurs isolées avec soin, condition indispensable pour avoir des résultats concordants. » La très petite surface de contact de l'électrode aimantée et du liquide est parallèle au champ. (') Travail fait à l'Institut de Physique de l'Université de Lille, laboratoire de M. Damien. (-) D"" Hlrmuzescu, Force électromolrice d'aimantation {Journal de Physique, 3" série, t. V, p. 119, et Archii'es des Sciences physiques et naturelles, t. V, p. 27; 1898). ( 'i;i'' ) » La partie horizontale du tube recourbé a une longueur d'au moins So"^", de telle sorte que l'électrode non aimantée se trouve dans un champ magnétique négligeable. » Les forces électromotrices ont été déterminées à l'aide d'un électromèlre capil- laire de M. Lippmann, sensible au dix-millième de volt, par la méthode de compen- sation de M. Bouty. » Les champs magnétiques ont été mesurés par la méthode du galvanomètre balis- tique. » Les expériences n'étaient commencées que lorsque les forces électromotrices para- sites avaient atteint une valeur constante. Ou attendait, après chaque expérience, que l'électromètre fût revenu à son zéro. » Voici les résultats d'une des nombreuses expériences très concor- dantes que j'ai effectuées : » Pile formée depuis vingt heures : t = i8°. » Eau acidulée par l'acide acétique (deux gouttes dans loo"^' d'eau distillée et purgée d'air par l'ébullition). » Le champ H est exprimé en unités C. G.S. et la force électromotrice E en volts. H. 8o4 1698 3io6 5ooo 8712 E. T 0,0022 o,oo4o G , 0074 0,01 10 0,0171 io5o4 0,0192 I2I93 0,0210 17043 0,0272 H. E. V 202ro 0,0298 23492 0,o320 24500 o,o324 265o5 o,o33o 27018 o,o328 28886 o,o33o 29510 o,o332 30187 o,o33o » Une mesure elTectuée une demi-heure après la dernière expérience m'a donné ; pour H=::io85, E=:o'',oigo. » Dans les conditions de l'expérience, la force éleclromolrice d'aimantation atteint une limite de o'',o33o pour un champ voisin de 25ooo unités. » Il résulte de toutes mes expériences que, jiour un échiiiiLillon de fer et un acide donnés, la force électromotrice d'aimantation tend toujours vers une limite déterminée. » La valeur de cette limite dépend un peu de l'échantillon de fer et de l'acide employés. » ( "96 ) ÉLECTRicnÉ. — Luminescence d'un gaz raréfié autour des fils métalliques communiquant à l'un des pâles d'une bobine de Ruhmkorff. Note de M. J. fîoRGJiAx, présentée par M. Lippmann. « J'ai déjà eu l'honneur de présenter à l'Académie (') la description des phénomènes lumineux observés dans un tube en verre rempli d'un gaz plus ou moins raréfié et muni d'un fd en platine, tendu suivant l'axe du tube, quand une extrémité du fil communiquait par un condensateur à l'un des pôles d'un ruhmkorff, dont l'autre était mis à la terre, et quand les pôles étaient branches par un excitateur à étincelle. Je puis maintenant communiquer quelques nouvelles observations sur ces phénomènes, étu- diés par moi avec l'assistance de M. AfanassiefF. » 1. Le beau phénomène des disques violets, enfilés à des distances égales tout le long du fil et complètement tranquilles, phénomène qui se produit quand un des bouts du fil communique au pôle positif du ruhmkorff, apparaît dans un tube plus étroit à des raréfactions moindres que dans un tube plus large. » 2. A une pression donnée du gaz la distance entre les disques lumineux, ■ — ou à une raréfaction plus avancée — la distance entre les lentilles lumineuses croît avec le diamètre du tube. » 3. Dans un tube donné, à une pression constante, cette distance diminue à mesure que la longueur de l'étincelle dans Texcitaleur, branché aux bornes du rulim- korfl", croît. » 4. Le nombre d'interruptions du courant primaire au ruhmkorfFne semble avoir aucune influence sur cette distance, mais elle croît, quoique très peu, à mesure que l'intervalle, pendant lequel le courant primaire reste fermé, diminue. » 5. A une raréfaction assez grande (pression, quelques dixièmes de millimètre), l'adjonction du fil au pôle positif du ruhmkorff produit tout autour du fil une lueur unie, nébuleuse, et l'adjonction au pôle négatif produit sur le verre du tube de larges (2'^'"-4°™) anneaux phosphorescents, posés à des distances presque égales le long du tube ; à ce degré de raréfaction, le contact et même rapprochement au tube du doigt de l'observateur, isolé de la terre ou non isolé, ou du bout d'un fil communiquant à une bouteille de Lejde, provoque dans le premier cas (c'est-à-dire quand le fil com- munique au pôle positif de la bobine) l'apparition sur le côté opposé de la surface du tube d'une tache vert jaunâtre, coupée par l'ombre du fil ; quand le fil communique au pôle négatif du ruhmkorfT, un tel contact provoque l'apparition d'un anneau vert jaunâtre, dont la largeur croît avec la raréfaction. Au cenlie de cet anneau on voit se (') Comptes rendus, t. CXXX, p. 1179; 3o avril 1900. ( I '97 "^ former sur le fil un petit ovoïde lumincuN. Dans certains cas (à des raréfactions moins avancées), cet anneau se mainlienl encore quelque temps après l'éloignement du doigt. Il Quand on touche le tube des deux doigts, chaque doigt provoque l'apparition d'un anneau; l'espace entre les anneaux reste sombre. Quand la distance entre les doigts atteint une certaine valeur, on voit se former juste au milieu, entre les deux anneaux, un troisième, semblable aux deux déjà existants, mais d'une lueur plus faible. La distance entre les deux doigts nécessaire pour provoquer cet effet croît (par exemple de 20"" à 4o™) à mesure que la raréfaction augmente. A des distances plu» grandes entre les deux doigts on voit se former entre les deux anneaux un nombre de deux, trois ou plus d'anneaux équidistants. Chacun de ces anneaux est repoussé par un conducteur approché du tube. i> 6. A une raréfaction assez avancée, les anneaux vert jaunâtre disparaissent et toute la surface du tube luit d'une lumière vert jaunâtre. A une raréfaction encore plus grande, cette lueur apparaît seulement aux bouts du tube, dont la partie centrale reste sombre. Dans ces conditions-là le contact du doigt au verre ne provoque plus d'anneaux. )> 7. Un tube muni de deux fils parallèles à l'axe et isolés l'un de l'autre donne — dans le cas où un des fils seulement communique au ruhmkorff — les mêmes phé- nomènes qu'un tube à fil unique. Mais quand on fait communiquer au pôle du ruhm- korff les deux fils conjointement, tout l'espace du tube compris entre les deux fils reste comparativement sombre. Les effets lumineux deviennent surtout intéressants quand la pression du gaz correspond à l'apparition des disques; alors, si les deux fils communiquent au pôle positif, on voit partir de chacun de ces fils aux points les plus proches du verre des lueurs en forme de quarts de disque disposés régulièrement le long des fils; la répartition de ces lueurs est la même sur les deux fils. Quand les fils communiquent au pôle négatif, on voit une lueur unie se diriger de chaque fil à la gé- nératrice la plus proche du tube. Dans les deux cas l'espace entre les fils reste sombre. » On peut observer des phénomènes très beaux et très instructifs par rapport aux propriétés des rayons cathodiques en employant des tubes communiquant au ruhm- korff, comme il a été décrit plus haut, mais munis sur leur surface extérieure d'une mince bande d'étain collée au verre parallèlement à l'axe du tube et mise à la terre une telle bande, non mise à la terre, n'a aucune influence sensible sur les phéno- mènes lumineux). On remarque dans ces tubes les phénomènes suivants : » 8. Raréfaction modérée. — ■ Quand le fil communique au pôle positif du ruhm- korff, on voit se former des aigrettes plates d'un violet rougeâtre, régulièrement dis- posées et dont les points d'émanation d'une lueur plus vive sont posés sur le fil. Ces aigrettes sont dirigées vers la bande d'étain. Quand le fil communique au pôle négatif, on voit une lueur unie entre le fil et la bande. i> 9. Raréfaction acancéc. — Quand le fil communique au pôle positif, le tube semble rempli d'un brouillard lumineux, et sur la partie de la surface du verre, op- posée à la bande d'étain, apparaît une bande phosphorescente vert jaunâtre, coupée par l'ombre nette du fil. L'approche du doigt de l'observateur (isolé de la terre) à la bande d'étain ou l'adjonction à la bande d'une capacité quelconque provoque un rétré- cissement de la bande phosphorescente juste vis-à-vis du point de contact. En général, C. R., 1900, 2' Semestre. (T. CXXXI, N° 26.) 1 57 ( >i98 ) celte bande phosphorescente apparaît comme sous la forme d'un liquide très mobile, remplissant une partie du tube et sensible à l'approche du doigt et d'un aimant. Quand on fait croître la raréfaction, la mobilité de cette lueur vert jaunâtre semble aug- menter. n Quand le fil communique au pôle négatif, toute la surface du tube devient phos^ phorescente, et sur cette phosphorescence on voit se manifester toutes les inégalités et aspérités du fil. » 10. Les phénomènes qui apparaissent dans un tube à deux fils et à bande d'étain, parallèle à l'axe du tube et équidislante des deux fils, sont encore plus intéressants. Un tel tube peut surtout être utile pour manifester les propriétés des rayons catho- diques et principalement pour démontrer l'influence exercée par une cathode auxi- liaire sur un filet de rayons cathodiques, et de même pour montrer l'action d'un aimant sur ces rayons. » 11. Quand la bande d'étain est mise à la terre et les plateaux du condensateur, intercalé entre les pôles du ruhmkorff et le fil, sont approchés jusqu'à contact, le tube apparaît rempli d'une lueur unie, soit que le fil communique au pôle positif ou au pôle négatif. Dans ces circonstances, on peut observer après l'interruption de la marche du ruhmkorfl", pendant quelque temps, quelques minutes même, une lueur résiduelle du gaz rappelant le phénomène de l'aurore boréale. Cette lueur dure plus longtemps et semble distribuée plus uniformément le long du tube, quand le fil com- muniquait antérieurement au pôle positif du ruhmkorfT. » 12. A une raréfaction très avancée du gaz, on remarque une désagrégation rapide du fil. Dans un temps relativement bref, la surface intérieure du tube se couvre d'un enduit noir. Quand la bande d'étain est mise à la terre et le fil communique au pôle positif du ruhmkorfT, on remarque par places, sur la surface intérieure du tube, une désagrégation inverse du dépôt de platine, accompagnée d'une lueur particulière ayant la forme d'un essaim d'étincelles rougeâtres. Quand on touche le tube du doigt, on voit immédiatement apparaître une telle lueur à la place de contact. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Appareil permettant diverses applications physio- logùpies de la lumière produite par une lampe à incandescence. Note de MM. FovEAc DE CocRMELLES et G. Trouvé, présentée par M. Lippmann. « Les miroirs paraboliques, avec lampe à incandescence placée à leur foyer, augmentent considérablement l'action des rayons lumineux, puisqu'il n'y a nulle déperdition, concentrés qu'ils sont en un faisceau parallèle et dirigeable à volonté (Trouvé). De ce principe dérivent diverses utilisations pratiques, comme d'éclairer fortement le champ d'un microscope et d'étudier l'influence des diverses modalités lumineuses sur les êtres vivants, infusoires, infiniment petits, etc., sur les matières phosphorescentes ou fluorescentes, etc., même avec de faibles intensités lumineuses. ( Tf99 ) » Comme source d'énergie, on emploie, soit la batterie portative de l'un de nous, soit le courant des secteurs d'éclairage avec des lampes de I à 5 ampères, alors faites avec un charbon spécial qui permet de leur donner le maximum d'intensité. » La lumière et la chaleur totale, puissants toniques de la nutrition végétale et animale, n'ont besoin que du miroir parabolique et de la lumière placée en son foyer. » La lumière colorée, et notamment la lumière rouge, conseillée en ces derniers temps pour empêcher les cicatrices de variole, est obtenue par un disque mobile diversement coloré, placé devant le miroir parabolique. Fig. 3. » La lumière froide s'obtient par l'absorption des rayons caloriliques, au moyen d'une solution d'alun interposée sur leur trajet et, au besoin, entourée d'un courant d'eau froide. » La lumière chimique, que Finsen a préconisée en Radiothérapie contre le lupus, jusqu'ici incurable, et qui exige avec lui une intensité lumineuse énorme, est produite par nous dans des pro[)ortions très suffisantes. » Notre système est foftné d'une lampe variant de un à cinq ampères au foyer du miroir parabolique décrit plus haut, de l'un de nous, puis d'un tronc de cône s'v emboîtant jiar sa grande base et terminé à sa petite base par une lentille plan convexe de quartz, destinée à ne laisser passer que les rayons chimiques ultra-violets; entre la lampe à incandescence et la lentille terminale se trouvent, l'un entourant l'autre, un manchon extérieur dans lequel circule un courant d'eau froide constamment renouvelée, et un manchon intérieur contenant une solution cupro-ammoniacale destinée à ( I200 ) ne laisser passer que la lumière chimique. L'air chaud entourant la lampe à incandescence peut s'échapper par de petits trous appropriés. Nous avons pu limiter la quantité d'eau employée, généralement considérable : une pompe fait circuler indéfiniment la même petite quantité d'eau qui vient se refroidir dans un récipient extérieur. Divers robinets permettent soit la circulation d'eau froide, soit le renouvellement de la solution cupro-ammo- niacale que les rayons lumineux altèreut rapidement. " PHYSIQUE. — Sur la liquéfaction des mélanges gazeux. Les isothermes d'un mélange. Note de M. F. Caubet ( '). u Nous avons déterminé pour les deux groupes gaz carbonique-gaz sulfureux, gaz carbonique-chlorure de méthyle, un grand nombre d'isothermes complètes. La forme de ces isothermes donne lieu aux remarques suivantes : » Considérons, à titre d'exemple, la ligne limite n° 3 du groupe gaz carbonique-gaz sulfureux (-). La concentration du mélange est = o, 33238, m., m, et «2 désignant les masses respectives des gaz carbonique et sulfureux. » La température critique est 68". La température du point d'abscisse maximum, 74°. 4- » Nous possédons sur ce mélange sept isothermes complètes : « Trois isothermes inférieures à l'isotherme critique et correspontiant aux températures 44°' 5 > 54*^, 4> 65", 3; » L'isotherme critique 68"; » Trois isothermes de condensation rétrograde, supérieures à l'isotherme critique et correspondant aux températures 70°, 72", 74". » L'expérience fournit les résultats suivants : » L Toute isotherme inférieure à l'isotherme critique coupe la courbe (') Travail fait au laboratoire de Physique ihéorique de la Faculté des Sciences de Bordeaux. {'') Voir Comptes rendus, séance du 26 mars 1900. ( I20I ) de saturation : i° en un point de rosée; 2° en un point d'ébuUition. En chacun de ces points, l'isotherme présente un point anguleux. » Au point de rosée, l'isotherme pratique descend moins rapidement, de gauche à droite, que l'isotherme relative à la vapeur homogène. » Au point d'ébuUition, l'isotherme pratique descend moins rapidement, de gauche à droite, que l'isotherme relative au liquide homogène. )) II. L'isotherme critique coupe la courbe de saturation : i" en un point de rosée; 1° au point critique, qu'on peut indistinctement regarder, soit comme un point de rosée, soit comme un point d'ébuUition. » Au point de rosée, le résultat est le même que pour les isothermes inférieures à l'isotherme critique. )) Au point critique, le point anguleux n'existe plus. L'isotherme des états homogènes et l'isotherme pratique ont en ce point la même tan- gente. » III. Toute isotherme de condensation rétrograde coupe la courbe de saturation en deux points de rosée, le premier correspondant à l'appari- tion de la goutte liquide, le second correspondant à sa disparition. » Au premier point de rosée, le résultat est toujours le même. » Au second point de rosée, l'isotherme pratique descend plus rapide- ment de gauche à droite que l'isotherme relative à la vapeur homogène. Ce deuxième point anguleux se conserve jusqu'à l'isotherme limite tan- gente à la ligne de rosée pour laquelle il disparaît. » Ces résultats se précisent par la considération suivante : » Soit un point mobile pris sur la ligne d^ébullition et situé loin du point critique. Formons, en ce point, l'excès du coefficient angulaire de la tan-, gente à l'isotherme des états homogènes, sur le coefficient angulaire de la tangente à l'isotherme pratique. Cet excès est positif. Si le [joint mobile marche vers le point critique, cet excès, loujours positif, diminue con- stamment et s'annule au point critique, où il change de signe. Devenu négatif au delà du point critique, il continue à diminuer (augmente par suite en valeur absolue), passe par un minimum, puis croit de nouveau, pour reprendre la valeur zéro au point de contact de l'isotherme limite. Il redevient positif en ce point, et augmente constamment quand le point mobile descend le long de la ligne de rosée. » Ces faits, mis hors de doute par l'expérience, sont entièrement conformes aux hypothèses el aux dcduclions de M. Duhem (' ). (') Duhem, Trailé de Mécanique chiniujue. l. IV, Ghap. IV, p. i44-i56. ( T20? ) » Cette forme des isothermes, jointe nu théorème de Rlûmcke. exige que, en dehors des points situés sur la coiirlje de saturation, l'isotherme théorique coupe l'isotherme pratique en un nombre impair de points aux températures inférieures à la température critique, et en un nombre pair aux températures de condensation rétrograde. » Dans un Rapport présenté au Congrès international de Physique, réuni à Paris en 1900, M. Mathias donne un dessin représentant les iso- thermes d'un mélange binaire de fluides. Dans ce dessin, l'allure des iso- thermes inférieures à la température critique est conforme à l'expérience; mais, contrairement à l'expérience, l'isotherme critique présente au point critique un point anguleux. Les isothermes de condensation rétrograde ne sont pas représentées. » CHIMIE MINÉRALE. — Contribution à V étude des gaz raréfiés. Note de M. Albert Colson, présentée par M. Henri Moissan. « On sait, depuis les expériences de M. Villard et de M. Chabaud, que les tubes soumis au vide de Crookes émettent de l'hvdrogène, soit que ce gaz s'échappe du verre, soit que les rayons réducteurs partis de la cathode pendant l'observation du spectre proviennent delà décomposition de l'eau adhérente aux parois. Il résulte, en outre, des expériences suivantes que, en dehors de toute excitation électrique ou lumineuse, le verre émet des gaz réducteurs qui se renouvellent à mesure de leur absorption, comme s'ils possédaient une tension fixe, et dont le pouvoir réducteur dépasse celui de l'hydrogène libre. » Première série. — Eliminons d'abord l'excitation électrique. Des tubes d'une capacité de ^5" à 5o''= renfermaient : les uns A, D, C, D, Sb"" d'oxyde rouge, les autres a, b, c, d, 5s'' d'oxyde jaune de mercure. Les tubes A, B et (7, ft avaient été remplis d'hydrogène et les quatre autres avaient été soumis à un vide de âôoWô- L'ensemble des huit tubes fermés à la lampe avait été placé sur un toit, le 8 janvier 1900. » Au bout d'un mois, malgré le temps brumeux, la surface supérieure de l'oxyde mercurique avait nettement noirci dans l'atmosphère d'hvdrogène et légèrement dans les tubes vides. Le 16 mars, l'oxyde était visiblement altéré dans tous les tubes; mais le phénomène était jslus apparent sur l'oxyde rouge que sur l'oxyde jaune. » Pendant les jours ensoleillés, en renouvelant par agitation la surface de la couche superficielle de l'oxyde, le changement de couleur apparaissait en quelque heures, et j'ai constaté, même sur les tubes vides à oxyde rouge, l'apparition d'un miroir métal- lique, preuve manifeste de la réduction de l'oxyde. » Je m'attendais à constater une forte absorption d'hydrogène dans les tubes A et B ( i2o3 ) et une notable formation d'oxygène dans les tubes C, D, .... Or, en ouvrant ces tubes le 20 septembre, c'esl-à-dire au bout de 8 mois : Le tube A (o.x.. rouge) accusa une disparition de 4°°>8 d'hydrogène, Le tube a (ox. jaune) » 4", 3 « )) La première quantité correspond à Sg^er, la deuxième à 8o"'6"' de sous-oxyde Hg-0. Le dosage direct de l'oxyde réduit (') correspond à une formation de i^o^Br de sous-oxyde dans le cas du précipité per se, et de loS™?' dans le cas de l'oxyde jaune; doù je conclus qu'une certaine quantité d'oxyde mercurique s'est réduite ou s'est décomposée en dehors de l'action de l'hydrogène. Pour démontrer qu'il s'est fait une réduction, il suffît d'ouvrir sous l'eau bouillie les tubes D et d, vides d'air. Le premier renferme o""^, 35 de gaz, le second o'^'', 20, et le volume total, 0"=", 6, de ces gaz contient au maximum o", 20 d'un gaz qui ne s'absorbe par la potasse qu'en présence d'acide pyrogailique. Le volume o"^",6 paraît donc à peu près exclusivement constitué par de l'air provenant sans doute des gaz occlus par l'oxyde métallique. D'autre part, l'oxyde réduit dans le seul tube D donne un poids de calomel correspondant à ^o^sr de sous-oxyde, soit à i"", 1 d'oxygène libre calculé d'après la formule 2HgOz=Hg20 + 0. Or, nous sommes loin d'avoir recueilli ce volume de gaz; dès lors, il a été enlevé par un corps réducteur, H ou CO, et transformé soit en eau, soit en carbonate. Il est diffi- cile d'admettre sa transformation en un peroxyde mercurique inconnu, car celui-ci eût réoxydé l'oxyde mercureux en solution acétique. » Deuxième série d'expériences. — H y a plus : un tube d'oxyde rouge rempli d'oxygène et fermé à la lampe avait été placé à côté des tubes précédents. Au soleil, l'oxyde rouge a noirci presque aussi rapidement que dans les tubes vides; un miroir métallique a même apparu. Comme, au bout de huit mois, il n'y avait pas d'excès de pression dans le tube et que l'on constatait la formation d'azotate mercureux en dis- solvant le solide dans l'acide azotique étendu, c'est que l'oxyde mercurique est réduc- tible dans le verre, même au sein de l'oxygène. » Ces cas se distinguent donc des décompositions spontanées observées par M. Ber- ihelot. >i Troisième série d'expériences. — Dans les cas précédents, l'excitation de la lumière et celle de la chaleur solaire interviennent; mais voici des essais où ces causes ont été éliminées : » J'avais réservé comme témoins un certain nombre de tubes analogues aux précé- dents, et je les avais enfermés sous papier gris dans une cave profonde et obscure, du 8 janvier au 21 septembre. A cette dernière date, j'ai constaté un changement de couleur dans tous les tubes. Celui d'entre eux qui contenait de l'oxyde rouge dans une atmosphère d'hydrogène avait absorbé 2™, 8 de ce gaz et renfermait un poids (') A cet effet, on dissout tout le solide dans l'acide acétique concentré et tiède; on précipite par HCl l'acétate de sous-oxyde; on lave à l'eau acidulée et l'on pèse le calomel précipité. ( 1204 ) correspondant à /Ji"^ de sous-oxyde Hg^O, tandis que l'oxyde jaune n'avait absorbé le lo novembre que i'''',5 d'hydrogène. » Ces nombres montrent que, même dans l'obscurité, l'hydrogène réduit les oxydes mercuriques, mais que l'action du verre est peu sensible dans ces conditions. Elle n'est toutefois pas nulle, car dans les tubes vides d'air, non seulement l'oxyde métal- lique paraît altéré. à la vue, mais, en outre, l'anahse de cet oxyde indique la formation de composés mercureux, cest-à-dire une réduction. » En résumé : l'oxyde rouge de mercure est, dans ces expériences, plus altérable que l'oxvde jaune, mais tous deux subissent l'influence réduc- trice du verre. J'examine actuellement si cette influence tient uniquement à la composition chimique du verre ou si l'hvdrogène, dont M. Armand Gautier vient de constater l'existence notable dans l'air atmosphérique, est capable de se dialyser à travers le verre, ou si enfin le contact intime de quelque substance, verre ou poudre, surexcite l'activité de l'hydrogène, comme H Cl ou H-0 surexcite celle du fluor dans les expériences de M. Moissan. » CHIMIE GÉNÉRALK. — Influence de la pression dans les phénomènes d' éqidUbres chimiques ('). Note de M. O. Boudouakd, présentée par M. Troosl. « J'ai montré précédemment (-) que les résultats numériques obtenus dans l'étude de la réaction réversible 2 CO ^ CO^ -l- C vérifiaient la formule donnant la loi générale approchée de l'équilibre des systèmes gazeux à toute température; mais, dans cette vérification, la pression n'intervenait pas par suite des conditions mêmes des expériences. Il était intéressant de voir si, en opérant à des pressions différentes de la pression atmosphérique, les résultats obtenus vérifieraient encore la foimule.. » Partie expérimentale. — 1" 9.C0 = C0-+C. Les expériences ont été faites à 800" ; mais comme la quantité d'acide carbonique formé est très faible, j'ai substitué la méthode pondérale à la méthode volumétrique. « L'appareil en porcelaine, décrit dans une Note antérieure ('), garni de morceaux de charbon de bois, est traversé par un courant d'oxyde de carbone dilué dans l'azote; pour préparer ce mélange gazeux, on remplit partiellement un gazomètre de Regnault d'oxyde de carbone pur, et l'on complète avec de l'azote obtenu en faisant passer de (' ) Travail fait au Collège de France, laboratoire de M. H. Le Cliatelier. {^) Comptes j-andiis. t. CXXX, p. iSa. (') Comptes rendus, t. CXX\'1II, p. 1622. ( lao'ï ) l'air sur une colonne de cuivie chaufTé au rouge. A la sortie de l'appareil, le mélange gazeux est reçu dans l'eau de barvle. On pèse le carbonate de baryte obtenu, et l'on en déduit la quantité d'acide carbonique formé. » Le mélange gazeux employé pour ces expériences contenait 27 pour 100 d'oxyde de carbone pur. » I» 5"', 800 du mélange gazeux, pendant une heure et demie. i''',566 de CO correspondant. CO'Ba obtenu : os--, 323. GO^ correspondant : ob"',o838; soit 0,68 pour 100 du volume total. 1) 2° 5'" en I heure; i''',35o de CO correspondant; CO'Ba obtenu : of, 356; CO^ correspondant : O8'',o37; soit o,63 pour 100 du volume total. » A la température de 800", un mélange gazeux contenant 27 pour 100 d'oxyde de carbone dilué dans l'azote donne lieu à la formation de o,65 pour 100 de gaz carbo- nique. » 1° CO^ + G = 2 GO. — Les expériences ont également été faites à 800°. L'appareil en porcelaine, garni de morceaux de charbon de bois, est rempli d'air à la pression atmosphérique; puis on ferme le robinet à pointeau, et l'extrémité libre du robinet à trois voies plonge dans le mercure. L'oxygène ainsi renfermé dans l'appareil se com- bine au carbone, et l'on a de l'acide carbonique dilué dans l'azote de l'air en présence de charbon; sa pression est égale au cinquième de la pression atmosphérique. » Les résultats obtenus ont été les suivants : Temps de chauffe. CO'. CO. 8 minutes 56,37 43,63 1 heure 38,35 61 ,65 2 .> 28,57 7ii-t3 6 )i ■ i4,64 85,35 7 heures 3o minutes 9, [ 90,9 9 heures 5,95 94, o5 » Au bout de neuf heures de chauffe, nous ne sommes pas encore arrivés à la limite obtenue dans la réaction 2GO n= GO^-f- G. Remarquons de plus que la vitesse de ré- action est beaucoup plus petite dans le cas des pressions réduites : il faut plus de neuf heures pour atteindre la limite de réaction, au lieu de deux heures ('); et que la réaction 2G0^G0'--|- G décroît par une diminution de pression, ce qui confirme la loi de l'opposition de la réaction à l'action, telle qu'elle a été énoncée par M. Le Gha- telier. » VÉRIF1CA.T10N DK LA FORMULE. — La formule proposée par M. Le Chatelier (-) L ' - 4- N Log^P -I- Loge -zr^ = consL 1 C'"'C,"'... (') Comptes rendus, t. GXXVIIl, p. i524. (-) Comptes rendus, t. GXXX, p. i32. C. R., 1900, 1' Semestre. (T. CXXXI, N- 26) [58 ( I2o6 ) devient, après transformation, 2IOOO T C j h Loge — = const. » Les données expérimentales sont T = 273 + 800 = 1073, c = o,oo65, c, = 0,2635, ce qui conduit à COIlSl. = — 2 I ,(). » La concordance avec les valeurs trouvées précédemment est satisfai- sante; ce qui [démontre la généralité de la formule, et permet par suite de déterminer la composition du mélange gazeux résultant de l'action de l'air sur le charbon à différentes températures. La constante ayant été prise égale à — 2r,4. comme dans les calculs antérieurs, voici les résultats auxquels on arrive pour des températures variant de 45o° à io5o° : Températures. c{CO-). c,{CO). 0 45o > 0,194 < 0,014 5oo o, 186 0,024 55o o, 169 o,o52 600 o, i4 0,099 65o o , 1 02 o , 1 63 700 o,o65 0,228 750 o,o33 0,279 800 0,025 o,3o8 S5o 0,0074 0,321 900 o,oo32 0,828 gSo 0,002 0,33 1000 0,0009 0,33 18 io5o ..., o,ooo4 0,3326 CHIMIE MINÉRALE. — Sur les séléniures de cuivre. Note de M. Foxzes-Diacox, présentée par M. Henri Moissan. « Le sélénium s'unit au cuivre en donnant deux combinaisons, le sélé- niure cuivreux, Cu'Se, et le séléniure cuivrique, CuSe. » Berzélius a préparé le séléniure cuivreux par voie sèche en décompo- sant le séléniure CLiivrique par la chaleur; M. MargoLtet l'a obtenu en beaux cristaux cubiques (octaèdres) par l'action ménagée de vapeurs de sélénium ( I207 ) sur le cuivre an roiige. D'après Parkmann, il se précipite sous forme d'une poudre noire d'une solution bouillante d'un sel de cuivre additionnée d'anhydride sulfureux et de sélénium ronge. » Quant au séléniure cuivrique, Berzélius l'a obtenu par l'action de l'hydrogène sélénié sur un sel de cuivre, et Little, par l'action des vapeurs de sélénium sur le cuivre légèrement chauffé. » J'ai essayé d'appliquer d'autres méthodes à la préparation des com- posés séléniés du cuivre. )) Séléniure cuivrique. — Le chlorure cuivrique anhydre se transforme facilement en le séléniure correspondant sous l'action de l'hydrogène sélénié. » Si la réaction a lieu vers 200°, le séléniure conserve la forme cristalline du chlo- rure cuivrique; les nacelles renferment dé longues aiguilles prismatiques, d'un noir bleuté, répondant à la formule CuSe. » Si la réaction s'effectue à température plus élevée, au rouge sombre, le séléniure cuivrique est en masses fondues, mais a subi un commencement de décomposition. » Séléniure cuivreux. — Lorsqu'on fait passer un courant d'hydrogène sélénié dans une solution chlorhydrique de chlorure cuivreux, il se forme rapidement un précipité très dense qui, lavé à l'eau chlorhydrique, puis à l'eau distillée, constitue une poudre d'un beau vert olive foncé. A l'analyse il répond à la foi-mule Cu-Se. j) Le séléniure cuivreux cristallisé se forme quand on fait passer de l'hydrogène sélénié entraîné par un courant d'hydrogène sur du chlorure cuivrique anhydre, ou sur du chlorure cuivreux, portés au rouge. i> Après l'opération, les nacelles renferment un produit bien cristallisé, brillant, formé d'octaèdres et de tétraèdres d'une belle couleur vert foncé. » Ces mêmes cristaux, mais de faibles dimensions, se forment quand on réduit au rouge par l'hydrogène le séléniure cuivrique prismatique dont nous avons parlé plus haut. Ces prismes bleus prennent une coloration verte, et chacun d'eux se transforme en une série de petits octaèdres accolés. ). La réduction du séléniate cuivrique par l'hydrogène à haute température ne nous a donné que du cuivre métallique, car ce sel est dissocié d'abord et l'oxyde qui en résulte réduit ensuite. » J'ai obtenu un meilleur résultat en réduisant le séléniate de cuivre par le charbon à l'abri de l'air, dans un four Perrot. Le creuset renferme, au-dessus du charbon, de brillants cristaux, vert foncé, affectant la forme de cubes non modifiés, d'octaèdres et de doubles tétraèdres. » La réduction de ce même composé, au four électrique, sous un arc de 80 volts et i5o atmosphères, est totale; il ne reste dans le creuset qu'un bouton de cuivre métallique. » Propriétés. — Les séléniures de cuivre sont solubles dans l'acide chlorhydrique avec dégagement de Sell^ L'acide chlorhydrique gazeux les attaque également au rouge sombre. L'acide azotique les transforme à chaud en sélénite de cuivre; l'acide sulfurique les dissout avec dégagement de SO^. )) Le chlore en déplace facilement le sélénium; l'hydrogène ne les réduit qu'au rouge vif. ( T508 ) » L'ammoniaque attaque plus énergiquement le séléniure cuivreux que le séléniure cuivrique; le sulfhydrate ammonique les dissout partiellement. » En résumé, j'ai préparé le séléniure cuivrique, Cu Se, par des tnéthodes nouvelles. » J ai obtenu du séléniure cuivreux, par voie humide, sous forme d'un précipité verl; ce même composé, parfaitement cristallisé, prend naissance dans la réduction du séléniure cuivrique par l'hydrogène, dans la réduction du séléniate de cuivre par le charbon, et dans l'action de l'hydrogène sélénié sur les chlorures de cuivre à haute température. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur quelques chlorobromures du thallium ( '). Note de M. Y. Thomas, présentée par M. Moissan. n Dans des publications antérieures (-), nous avons mentionné l'action qu'exerce le brome sur le chlorure thalleux et signalé l'existence de chlo- robrumures appartenant à l'un des types de combinaison suivants : Th='X% ThX= et ThX^" ('). » Nous nous proposons aujourd'hui d'étudier les chlorobromures du typeTh'X' obtenus directement par l'action du brome sur le chlorure ThCl en présence de l'eau. Le mode opératoire était le suivant : » On délaye 9^'', 6 de chlorure thalleux avec un peu d'eau (So'^'^ à 100", par exemple), puis on ajoute 2^' de brome, c'est-à-dire une quantité légè- rement supérieure à celle nécessaire théoriquement pour transformer ThCl en composé du type Th^X' (quantité théorique = 1,6). On obtient ainsi, quand tout le brome a disparu, une poudre jaune insoluble à froid. On ajoute une grande quantité d'eau, de façon à faire environ i'", puis on porte à l'ébullilion jusqu'à ce que tout ce qui est susceptible de se dis- soudre soit dissout. Pendant le temps de chauffe, une légère hydrolyse se produit; afin d'avoir une liqueur bien limpide, on filtre et l'on soumet à des cristallisations fractionnées. (') Laboratoire d'Enseignement pratique de Chimie appliquée. (-) Comptes rendus du 26 novembre 1900 et Procès-verbal de la Société chimique, séance du 28 novembre. (') Ces formules doivent être considérées comme exprimant simplement les rap- ports existant entre les atomes de thallium et d'halogène, sans tenir compte de leur grandeur moléculaire. ( i2oq ) » En abandonnant la liqueur à un refroidissement très lent on observe, au voisinage de 4o°, un dépôt de petites lamelles liexngonales. Lorsquo la température atteint 33", on recueille le produit formé, dont le poids atteint près de 2^'' (produit n" 1). Entre 33° et 24° (température du laboratoire oîi étaient faites les expériences), on obtient un nouveau dépôt tout à fait semblable d'aspect au précédent et de poids à peu près égal (produit n^S). » La liqueur était alors concentrée et sa concentration était telle qiio, par refroidissement, on obtenait environ 3^'' d'un produit se différenciant nettement des précédents en ce qu'il n'était pas homogène (produit n° 3). Il était constitué en grande partie par des aiguilles très nettes, groupées souvent en forme de feuilles de fougère, mélangées à des lamelles hexa- gonales analogues à celles des dépôts précédents. » Tous ces produits, du reste, ont une couleur analogue orangée plus ou moins foncée. Les aiguilles possèdent l'intensité de coloration la plus grande. » Si l'on continue à concentrer la liqueur mère, on observe ensuite des lamelles hexagonales (produit n° 4), puis, lorsque la concentration est poussée suffisamment loin, on obtient à nouveau des aiguilles. » Jusqu'à présent, nous n'avons pu réussir à obtenir ces aiguilles à l'état de pureté absolue. Les conditions qui permettraient de les préparer indé- pendamment des lamelles hexagonales nous sont encore inconnues : deux faits seulement doivent être considérés comme bien démontrés, à savoir : l'influence qu'exerce sur la formation de ce corps, d'une part la concen- tration de la solution, et d'autre part la vitesse de refroidissement. Pour observer sa formation, il nous a semblé nécessaire d'opérer en solution concentrée et d'éviter tout refroidissement brusque. » Voici les résultats de dosages se rapportant aux différents produits d'une même préparation : Produit n" 1. Homogène. Lamelles hexagonales orangées. Br 20, 58 Cl 8,96 Th ( thalleux). . 52,35 » Quelles que soient, du reste, les préparations, ces nombres sont con- stants. L'analyse de composés correspondant à ceux désignés dans les Produit n«2. Produit n°3. Produit n"4. Homogène. Aig. mélangées Lamelles Lamelles de hexagonales hexagonales lamelles orangé orangées. hexagonales. jaune. 20,90 17,34' 16, l5 8,75 10.79 1 1 ,52 52,53 » » ( 12IO ) deux premières colonnes et provenant de préparations différentes a donné : Br 20,44 20,53 20,^0 Cl 8,94 8,84 9,i3 » Pour les produits non homogènes mentionnés dans la troisième co- lonne, les nombres trouvés à l'analyse sont : Br 17,77 '8,88 Cl 10,43 10,07 » Ces résultats analytiques sont fort intéressants. Ils montrent nette- ment que : » i" Les premiers dépôts ont toujours même composition et corres- pondent exactement à la formule Th*Cl'Br% qui exige Br 20, 65, Clg.iS, ïh(thalleux)52,64; » 2° La teneur en brome s'abaisse et celle du chlore augmente en même temps qu'a|iparaissent les aiguilles (' ); » 3" Les dépôts qui se forment après l'apparition des premières aiguilles, même lorsqu'ils sont constitués totalement par des lamelles hexagonales, se distinguent des dépôts précédents par une teneur moindre en brome et une teneur en chlore plus élevée. » Dans ces conditions, l'action du brome sur le chlorure thalleux ne donnant pas le produit d'addition qu'on pouvait théoriquement prévoir : Th^Cl^Br, la réaction paraît assez complexe. Les composés qu'on obtient ainsi, renfermant tous pour un atome de thallium moins d'un atome de chlore, résultent vraisemblablement de la décomposition de corps formés tout d'abord d'une façon régulière, mais instables dans les conditions de l'expérience. Le processus de toutes ces réactions nous est par suite in- connu, mais, avant de tenter de les expliquer, il est nécessaire d'avoir une base solide. » Analyse. — La méthode d'analyse employée consiste, pour le thallium (à l'état thalleux), à dissoudre le composé dans l'eau et à oxyder par le bromure d'or. Le poids d'or réduit multiplié par 1 ,5533 donne le poids de thallium. » Pour le dosage des halogènes, ou doit précipiter tout d'abord la solu- tion de chlorobromure par l'ammoniaque, pour la débarrasser des com- (') Cette variation de la teneur pour 100 en halogènes peut provenir soit de la pré- sence de ces aiguilles, soit de la présence des lamelles hexagonales qui les accompa- gnent. C'est un point que nous éclaircirons ultérieurement. ( Ï21I ) posés thalliques qu'elle contient. Dans la solution, la présence de sels thalleux ne gêne en rien la précipitation des halogènes par l'azotate d'ar- gent. Le mélange AgCl + AgBr est pe>é, puis transformé en chlorure. On en déduit alors facilement la teneur pour loo en chlore et en brome. ■» Dans de prochaines Notes, nous continuerons l'exposé de nos recherches sur ce sujet. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action des réactifs réducteurs sur les deux éthers nitrodiméthylacryliques isomères ('). Note de MM. L. Bouveault et A. Wahl, présentée par M. A. Haller. « Nous avons montré dans deux précédentes Notes que la nitration di- recte du diméthvlacrylate d'élhyle conduit à un dérivé nitré de constitu- tion CFP\ AzO 2 » Ce dernier, traité par la potasse alcoolique, fournit le dérivé potas- sique d'un dérivé nitré isomère CH' CH» ^C-CH-COOC^H' AzO- que nous désignons sous le nom de dérivé ^ nitré, le nom de l'isomère « étant réservé au premier. » Nous avons essayé sur ces deuîç corps l'action des agents de réduction. » Dérii'é a nitré. — Le zinc en solution alcoolique n'agit que très faiblement sur ce produit en donnant des corps mal définis que la distillation décompose. » L'élain et l'acide chloihydrique n'agissent bien qu'à chaud. Ce dérivé nitré dis- paraît et se trouve remplacé par du diméthylacrylate d'éthyle. On trouve dans la so- lution aqueuse l'ammoniaque combinée au chlorure d'élain. » L'étain et l'acide chlorhydrique se montrant des réducteurs trop énergiques, nous avons employé le chlorure stanneux en solutions alcoolique et chlorhydri((ue qui sem- blent s'être comportées de la même manière. » Le sulfite et bisulfite de sodium dissolvent lentement à chaud le dérivé a nitré en donnant naissance à des composés salins très solubles dont l'étude n'est pas terminée. )) Le sodium réagit sur le nilrodiméthylacrylate d'éthyle a dissous dans l'éther hu- mide d'une manière tout à fait inattendue. Une fois l'addition du sodium terminée, on (') Institut chimique de Nancy. ( 1212 ) constate que la solution éthérée ne contient plus rien et que tout le produit est passé dans l'eau, qui s'est colorée en jaune. Cette solution alcaline, acidifiée par lacide chlorhydrique, dégage abondamment de l'acide en même temps qu'il se dépose une huile d'odeur piquante que l'on extrait par agitation à l'élher et dislillalion. » Ce nouveau produit possède la composition d'un nitro-isobutylène ; il bout à bo°-S5° sous lo™™ et à la pression ordinaire vers i55° en se décomposant légèrement. 11 a pris naissance simplement dans l'action saponifiante de la soude naissante sur l'éther nitré a suivant l'équation CH' CH' ^C = C - COOC^H^-i- NaOH = ^C = G — COONa ^ C^H'O, CH'/ I CKP/ i AzO> AzO* et l'acide libre, mis en liberté par l'acide chlorhydrique, se décompose aussitôt en acide carbonique et nitro-isobutylène CH\ CH\ >C = C — C00H = C02-+- )C = CH. CH»/ I CH^/ I AzO= AzO= » La soude aqueuse provoque, en effet, cette même réaction en chauffant légère- ment au-dessous de 5o°-55°. Si l'on chauffe à une température plus élevée, on obtient des produits bruns qui proviennent de l'altération du nitro-isobulylène. La réaction se fait, au contraire, d'une manière presque quantitative quand on opère avec le sodium et l'éther. « Ce nitro-isobutylène présente la plupart des propriétés d'un produit obtenu par Haitinger dans l'action de l'acide nitrique fumant sur le triinéthvlcarbinol et aussi sur l'isobutylène; il semble identique avec lui {Liebigs Ann., t. CXCIII, p. 366). » Action de l'amalgame d'aluminium. — Nous avons trouvé dans l'amalgame d'aluminium un réducteur extrêmement commode et précieux. Nous l'avons préparé suivant les indications de MM. H. Wislicenus et L. Kaufmann {Berichte d. deuts. chem.. Gesellschaft, t. XXVIII, p. i325). i5s'' à 20»'' du couple ainsi préparé sont mis en suspension dans une assez grande quantité d'élher placée dans un ballon relié à un bon réfiigéiant ascendant. On ajoute, par petites portions, 3o8'' du dérivé miré et l'eau nécessaire à la réaction. Cette dernière est très vive et provoque une ébullition tumul- tueuse de l'éther; on termine l'opération en maintenant pendant quelques heures celte ébullilioq. par un chaufl'age au bain-marie. On sépare par fillralion à la trompe le volumineux précipité d'alumine qui a pris naissance, on le lave à l'éther plusieurs fois et il ne reste qu'à distiller l'éther. » Le résidu qu'il laisse est distillé dans le vide et l'on obtient ainsi un liquide inco- lore, très mobile, d'odeur désagréable, bouillant à gS^-gS" sous 18""", c/^^ 1,018, et qui constitue l'amidodiméthylacrylate d'éthyle CH\ )C = C-COOC-^H'. CH'/ I AzH2 ( I2l3 ) » Ce composé est légèrement soluble dans l'eau et est miscible à tons les dissolvants organiques neutres. Il jouit de propriétés alcalines manifestes dues à la présence du groupe AzH'; il se dis-out dans les acides étendus; la soude et le carbonate de sodium le remettent en liberté. » Nous avons cherché à caractériser cette aminé par des dérivés cristallisés; nous l'avons pour cela transformée en urée. Il suffit d'ajouter à sa solution chlorhydrique une solution de cyanate de potassium pour qu'aussitôt il se produise un précipité cristallisé constitué par V uréodiméthytacrylate d'éthyle ^",)C=:C-COOC^H= AzH — CO — AzH* » Ce composé forme de belles aiguilles incolores fondant à 17.5°- 176°, très peu solubles dans l'eau même bouillante, assez solubles dans l'alcool éthylique et méthy- lique, peu solubles dans l'éther. M L'isocyanale de phényle réagit très vivement sur l'amidodiméthylacrylate d'éthyle dissous dans l'éther anhydre. L'éther entre en ébuUition et, par refroidissement, aban- donne des cristaux qui y sont peu solubles et qui sont constitués par la phényluiée correspondante ,," )C=C-COOC*H' AzH — CO — AzH— C-'H^ qui forme, après recristallisation dans l'alcool mélhylique bouillant, de belles aiguilles incolores fondant à i3o°. » L'ébuUition avec les alcools aqueux, transforme déjà partiellement cette phénylurée en un composé bien cristallisé, fondant à 12^°-12&° après une nouvelle cristallisation dans l'alcool mélhylique aqueux. » Ce composé est Visopropénylphénilhydantoïne, qui prend naissance à partir du phényluréo-diméthylacrylate d'éthyle suivant l'équation ÎÎÎII/C^'^C-COOC^H^ ^G^H'OH-^U'^C^rC - CO. AzH-CO-AzH-CHl^ AzH-CO/^^" ^' " » Si au contraire on faitbouillir avec la soude aqueusele phényluréo-diméthylacry- late d'éthyle, il se dissout entièrement; l'acide acétique régénère de la solution l'acide correspondant qui forme de beaux petits cristaux qui fondent en bouillonnant à i95°-i96" et qui constituent l'acide phéiiylurèo-diniélhylacrylique. CH3> = C00H ÂzH — CO- AzH-C«H^ » Cet acide est peu soluble dans l'eau et l'éther, assez soluble dans l'alcool méthy- lique. Il est accompagné dans sa formation d'une certaine quantité de l'hydantoïne que nous venons de décrire. » C. R., 1900, 1' Semestre. (T. CWXI, N° 26.) iSq ( I2l4 ) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur ta tannase. Note de M. A.. Fernbach, présentée par M. Duclaux. « Depuis les travaux bien connus de M. Van Tie^hem sur la fermenta- lion gallique, on n'a pas, à notre connaissance, publié de recherches sur le mécanisme de la production de cet acide aux dépens du tannin. On sait maintenant que cette transformation est une simple hydrolyse de l'acide digallique, et il est naturel de penser que les moisissures qui interviennent dans la fermentation gallique opèrent l'hydrolyse du tannin à l'aide d'une diastase particulière, la tannase. Nous avons réussi à isoler cette diastase en suivant la méthode décrite ci-après : » Comme producteur de tannase, nous avons choisi V Aspergillus niger; on sait quel nombre considérable de diastases diverses cette moisissure est capable de produire lorsqu'on fait varier les conditions de sa culture. Mais d'autres considérations ont dicté notre choix : V Aspergillus niger se trouve toujours au nombre des moisissures qui interviennent dans les fermenta- tions galliques industrielles et, de plus, sa présence est constante dans la noix de galle de Chine, matière première la plus employée dans la fabrica- tion de l'acide gallique. Si, en efFet, on choisit dans un lot de noix de galle de Chine celles qui sont intactes, qui ne présentent aucune fissure, on trouve dans chacune, en la brisant, au milieu de débris divers, une petite touffe blanche qui, ensemencée dans du liquide Raulin, donne toujours naissance à une culture à' Aspergillus niger. « Nous avons cultivé de Y Aspergillus niger ayant celte origine sur du liquide Raulin dans lequel le sucre était remplacé par du tannin. La récolte obtenue est tou- jours plus maigre que sur le liquide Raulin normal. Celte récolte peut être mise en macération dans l'eau pure, après lavage, sous la pression normale ou dans le vide, ou bien être séchée à basse température et broyée, lorsqu'il s'agit de la conserver pour la traiter ultérieurement de la même manière que la récolle fraîche. » On obtient ainsi une macération qui agit sur le tannin, mais toujours assez len- tement. Pour avoir un liquide très actif, nous n'avons jusqu'ici essayé qu'une méthode qui consiste à concentrer la macération A^ Aspergillus à basse température dans le vide, à précipiter le liquide restant par l'alcool, et à traiter ultérieurement ce précipité comme on le fait dans la préparation de l'amylase par le procédé de Linlner. On obtient de celte manière une poudre grise, dont la dissolution dans l'eau se fait bien et est plus active que le liquide dilué qui a servi de point de départ. » Avec une solution ainsi préparée, nous avons pu jiroduire, à une température de 5o° environ, la transformation intégrale de quantités de tannin ne s'élevant pas à moins de aSs'' dissous dans aSo"'' d'eau dans chaque expérience. ( I2l5 ) )) La transformation est assez facile à suivre, en observant de temps à autre le liquide au polarimètre ; lorsque la rotation est nulle, tout le tannin est transformé en acide gallique. En opérant dans les conditions de concentration indiquée, il suffit de refroidir le vase d'expérience sous un courant d'eau pour voir l'acide gallique, dont la solubilité est faible, se précipiter en une masse d'aiguilles cristallines. » Nous avons pu opérer la même transformation dans des conditions qui excluent sûrement toute intervention d'organismes vivants, en faisant agir une solution de tannase, filtrée à la bougie Chamberland, sur une solution de tannin stérilisée. » Une étude approfondie de la tannase fournirait sans doute des résul- tats intéressants à plus d'un titre. Elle pourrait renseigner sur la consti- tution chimique des tannins de diverses origines, et permettrait peut-être d'expliquer comment M. Van Tieghein, à une époque, il est vrai, où le tannin passait pour un glucoside, a pu observer la forntiation de glucose dans la fermentation gallique. Cette étude pourrait en outre avoir des applications industrielles, en montrant quelles sont les substances tan- nantes qui sont c;ipables de servir de matière première à la fabrication de l'acide gallique. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — La Tannase. Diastase dédoublant l'acide gallo- tannique. Note de M. Henri Pottevix ('), présentée par M. Duclaux. « M. Van Tieghem a montré, en 1868, que certaines Mucédinées, en parliculier V Aspergillus niger et le Pénicillium glaucum, sont capables de brûler le tannin avec formation transitoire d acide gallique. La transfor- mation d'une molécule d'acide gallolanuique en deux molécules d'acide gallique par fixalion de H* O est un phénomène d'hydratation analogue à ceux que produisent les diastases ; si V Aspergillus est capable de l'ac- complir, c'est vraisemblablement parce qu'il sécrète une diastase spéci- fique : je vais prouver qu'il en est réellement ainsi. » Préparons du liquide Raulin dans lequel l'aliment hydrocarbonné, le sucre de canne, sera remplacé par du tannin à la dose de 2 pour 100 à 4 pour 100; mettons-le à l'étuve à 35° étalé en couches de 2*^™ à 2i'^"^ d'épaisseur dans de grandes cuvettes plates et ensemençons à la surface des spores à' Aspergillus niger. La mucédinée se développera aussi bien que sur le liquide Raulin normal. Au bout de quelques jours le (') Travail fait au laboratoire du bureau d'Hygiène, au Havre. ( 12l6) lujcélium formanl une couclie épaisse, feutrée, commencera à se couvrir de spores, et tout le tannin aura disparu du liquide sous-jacenl. Prenons le mycélium, lavons sa face inférieure à l'eau di^-lillée, découpons-le en peiits morceaux que nous mettrons à macérer, à l'abri de la lumière, dans de l'eau chloroformée: au bout de quelques jours nous pourrons filtrer la macération et le liquide filtré sera riche en diastase tannique. » Préparons deux séries de tubes stérilisés contenant chacun lo" de macération A' Aspergillus stérilisée par filtration à la bougie Chamberland, portons les tubes d'une série à l'ébullition pendant quelques minutes, puis ajoutons dans tous lo" d'une solu- tion de tannin à 3o pour loo stérilisée par filtration : fermons les tubes à la lampe et abandonnons-les à l'étuve à 35° : au bout de quelques jours nous verrons se former dans les tubes non bouillis un dépôt d'acide gallique qui ira en augmentant, et si nous ouvrons chaque jour un de ces tubes, nous constaterons bientôt que tout le tannin a disparu; dans les tubes portés à l'ébullition, le tannin se conserve inaltéré. )) Il existe donc une diastase capable do dédoubler ce tannin. C'est une conclusion à laquelle était déjà arrivé M. Fernbach au moment où j'ai commencé mes expériences; mais je l'ignorais, et mes expériences ont été indépendantes des siennes. » Le dédoublement du gallotannin donne toujours, à côté de l'acide gallique, une certaine quantité, variable d'ailleurs, de glucose; les tannins purs du conmierce en donnent généralement de 12 à i 5 pour 100; avec des échantillons convenablement purifiés, j'ai obtenu jusques à 98,7 pour 100 d'acide gallique. » Aucun des tannins que l'on obtient par le procédé de Pelouze ou par les procédés analogues ne présente les caractères d'un corps pur; ils se comportent comme des mélanges, soit qu'on les soumette à des précipitations fractionnées par l'élher, soit qu'on les traite par la méthode des dissolutions incomplètes qu'a proposée M. Man- ceau; il suffit, pour s'en assurer, d'examiner l'action qu'exercent sur la lumière pola- risée les divers produits ainsi obtenus : tous dévient à droite; ils donnent, après traite- ment par la lannase, une proportion de glucose d'autant plus considérable que leur pouvoir rotatoire est plus élevé : par exemple, un tannin pur à l'éther du commerce m'a donné : Tannin sec dissous dans 100'^" d'eau 36,62 Rotation a„ au tube de C", 2 avant l'action de la diastase -1- 5°, 60 Rotation a, au tube de o'", 2 après l'action de la diastase H- 0°, 60 Glucose produit pour 100 de tannin mis en œuvre i5, 5 M La tannase est précij)itable par l'alcool, elle agit en milieu neutre ou acide : sa température optima est aux environs do 67°; même en solution concentrée, le tannin peut être dédoublé intégralement. » 'ij'Aspergillus niger venu sur liquide Raulin normal ne fournit pas de ( '^17 ) tannase; il ea fournit si l'on remplace dans le milieu de culture le sucre non plus par du lannin, mais par de l'acide galliqne. » La tannase allaque un certain nombre des précipités de tannin que l'on désigne sous le nom des tannales, en particulier le tannate de géla- tine. » Schiffa proposé pour l'acide digallique la formule C''H^(OHyCO-0-(OH)H:O^HC''H^ Il était intéressant d'essayer l'action de la tannase sur des corps de con- stitution analogue : j'ai constaté qu'elle dédouble le salicylate de phényle et le salicylate de métliyle. Ces faits confirment l'exaclitude de la formule proposée par Schiff ; ils présentent en outre un intérêt biologique, puis- qu'un grand nombre de corps de constitution moléculaire semblable se rencontrent dans les végétaux. » Dans la nature, l'acide galliqne accompagne partout le tannin, et il est vraisemblable que la diastase capable de dédoubler celui-ci doit être très répandue; je l'ai trouvée dans des feuilles de sumac. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la glycolyse des différents sucres ('). Note de M. P. Poutier, présentée par M. Duclaux. '( On sait, depuis les travaux de Cl. Bernard, Lépine, Arthus, Seegen, que si l'on recueille du sang aseptiquement, le glucose de ce sang diminue et même disparaît complètement. CetLe disparition est |)lus ou moins rapide suivant la lempcrature à laquelle le sang est conservé. )) Nous nous sommes demandé quel serait le sort de sucres autres que le glucose ajoutés au sang. )i Toutes nos expériences ont été faites dans des conditions d'asepsie rigoureuses. Les animaux sur lesquels on opérait (Chien, Lapin) étaient aneslhésiés. On dénudait une carotide et celle-ci était ouverte au thermo-cautère. On introduisait alors dans l'artère la pointe flambée d'une canule de verre stérilisée, qui conduisait le sang dans un ballon. Ce ballon contenait des billes de verre et une quantité connue du sucre sur lequel on voulait opérer; il avait été stérilisé à l'autoclave à 120°. Par agitation, on délibrinait le sang et l'on portait le ballon à l'ctuveà 38°; on l'y laissait environ quarante- huit heures. (') Travail du laboratoire de Physiologie de la Sorbonne. ( I2l8 ) » On retirait alors le ballon de l'étuve et l'on procédait à l'examen du sang au moyen de cultures sur gélose et sur gélatine et de préparations microscopiques. Si cet examen révélait la présence de bactéries, l'expérience était rejetée. Dans le cas con- traire, on faisait l'analyse du sucre du sang au moyen de la méthode employée par Arthus {Archii'es de Physiologie, p. 425; 1891), et l'on procédait au dosage par la liqueur de Violette ferrocyanurée. Résultats. A. — Hexoses. » 1° Galactose. — Ajouté au sang dans la proportion de 2 pour 1000, il disparaît totalement à la température de 38° en quarante-cinq heures. )) 2" Lévulose. — Ajouté au sang dans la proportion de 1 pour 1000, il a disparu totalement en quarante-huit heures et cinquante-quatre heures à 38°. Dans une seule expérience faite au moyen du sang de lapin, le lévulose a disparu seulement dans la proportion de 5o pour 100 en quarante-cinq heures à 38°. B. — Bioses. M .1° Mallose. — A la dose de 2 pour 1000, il disparait totalement du sang en quarante-huit heures à 4o°- Ce résultat devait du reste être attendu, étant donnée la présence de la maltase dans le sang, ferment qui transforme le maltose en glucose et ramène au cas habituel. » 2° Saccharose et lactose, — Ajoutés au sang dans la proportion de 2 pour 1000, ils sont retrouvés intégralement après un séjour variant de quarante-huit heures à trois et quatre jours à 38°. » L'étude du pouvoir réducteur de ces sucres avant et après l'action des acides, ainsi que le traitement des liqueurs d'extraction par la phénylhydrazine^ permet de reconnaître que ce sont bien ces sucres qui existent dans le liquide, tandis que le glu- gose du sang a totalement disparu. » 3° Penloses. — Un seul pentose, le xylose ('), a été examiné. Ajouté au sang dans les mêmes proportions que précédemment, il a été retrouvé intégralement après un séjour de quarante-huit heures à 38°. » En résumé : Parmi les sucres examinés, les seuls qui subissent la gly- colyse en présence du sang de Chien ou de Jjapin sont le galactose, le lévu- lose et le maltose. » iNous nous contenterons pour le moment d'enregistrer ces résultats, nous réservant d'en tirer des conclusions à la suite de communications ul- térieures sur la nature du processus de la glycolyse. » (' ) Nous devons l'échantillon qui a servi à nos expériences à l'obligeance de M. G. Bertrand, de l'Institut Pasteur. ( '219 ) CHIMIE MINÉRALE. — Étude du nitrate d'uranium. Note de M. Oeciis\er de Gom.vck ( ' ). « J'ai eu entre les mains un sel très pur, possédant la composition normale. Pour l'étudier, j'ai d'abord déterminé la densité de quelques- unes de ses solutions dans l'eau et dans l'alcool éihvlique étendu; ensuite, j'ai recherché dans quels milieux il se dissolvait ; j'ai mesuré sa solubilité dans l'eau, pour des températures voisines de i5°, et sa chaleur de disso- lution dans le même véhicule. » Voici les résultats : Densités des solutions aqueuses du nitrate d'uranium. Quantité Quantité p. 100 p. 100 Température?. de sel dissous. Densité. Températures. de sel dissous. Densité. 0 -HII ,5 1 1,0049 0 + 16,.") 9 I ,o4io -HI2,4 2 r , 0096 -m5,2 II) I ,0462 4-l5,l 3 1 ,oi4oi -+-i3,7 II I ,o5o4 +i4,i 4 1,0187 4-11,5 12 1 ,o55o + 16,7 5 r ,023o H-l4,5 i3 1 ,0594 H-l4.l 6 1,8281 -1-11,3 >4 1 ,0648 -m5,7 7 I ,0286 -HI2,5 i5 1,0680 -m5,2 8 £,0878 4-l8,2 16 I ,0718 Densités des solutions du nitrate d'uranium dans l'alcool à 85°. Quantité Densité p. 100 Tem- de par rapport parrapporl pératures. seldissous. à l'alcool. à l'eau. 4-11,9 4-12,2 4-n ,6 I , 0060 0,8918 4-l3,l 4 I ,0127 0,8979 -Hll,7 5 1,0177 0,9028 Quantité Densité Tem- de par rapport parrapporl pératures. seldissous. à l'alcool. à l'eau. 1,0227 o,9o56 1,0280 0,9181 » Les expériences relatives à la solubilité qualitative du nitrate d'uranium ont fourni les résultats suivants, vers i5" : » Carbures et dérivés. — Le nitrate d'uranium est insoluble dans la benzine cristal- (') Institut de Chimie de la Faculté des Sciences de Montpellier. ( I220 ) lisable, dans le toluène et le xj'lène du commerce, dans la Hgroïne légère, dans le chloroforme. L'essence de térébenlliine du commerce en dissout les traces. » Alcools et dérivés. — Le nitrate d'uranium est soluble dans l'alcool mélhylique du commerce (rectifié), dans l'alcool élhylique étendu et concentré, dans l'alcool propy- lique, dans l'alcool isobulylique ; il se dissout aussi, quoique moins rapidement, dans l'alcool amjlique du commerce. Il est insoluble dans la glycérine; il se dissout facile- ment dans l'acétone pure et dans l'éther ordinaire. Il est soluble dans Télher acétique. » Acides minéraux. — Le nitrate d'uranium est soluble dans l'acide clilorhydrique étendu, moins soluble dans le même acide concentré, très soluble dans l'acide brorahy- drique étendu et dans l'acide sélénique (rf = i ,4), assez soluble dans l'acide sulfu- rique blanc concentré, soluble dans l'acide nitrique blanc ordinaire. » Acides organiques. — Le nitrate d'uranium est facilement soluble dans l'acide formique étendu el concentré, ainsi que dans l'acide acétique étendu, moins facilement soluble dans l'acide acétique cristallisable. » Sulfure de carbone. — Le nitrate d'uranium est insoluble à la température ordinaire. » Alcalis. — Le nitrate d'uranium ne se dissout pas dans les lessives de potasse et de soude el dans l'ammoniaque ordinaire. Il se dissout dans l'eau de chaux, mais, au bout d'un certain temps, il se forme un léger précipité jaunâtre floconneux. » Solubilité dans l'eau. — J'ai fait plusieurs déterminations aux températures suivantes : +12°, 9, +i3"',2, -t-i3°,7, -l-i4°, +i4''>2; j'ai trouvé, comme résultat moyen, qu'une partie de nitrate d'uranium, exposée pendant plusieurs jours dans une atmosphère sèche, ou desséchée pendant quelques heures, vers SS'-go'', se dissout dans deux parties deau distillée. » Chaleur de dissolution dans l'eau. — Deux expériences, faites à -1-17°, 5 et à + 18°, 2, ont donné comme résultat moyen — 3*'''',8 (les ouvrages classiques indiquent — 3<:'",7 pour AzOMUO)-H 311^0). » Je continue ces recherches. » CHLMIE ORGANIQUE. — Réaction du p-diazobenzène sidfonate de sodium sur le cystinale de fer existant dans les eaux contaminées. Note de M. H. Causse, pré.senlée par M. Armand Gautier. « Dans une Note insérée dans les Comptes rendus du 29 octobre, M. Molinié a publié le résultat de ses recherches sur la réaction que j'avais indiquée pour déceler la présence du cystinate de fer daus les eaux contami- nées. Ces recherches ont conduit l'auteur à cette conclusion que toutes les eaux acides, même l'eau distillée, donneraient une réaction positive avec le ^-diazobenzène sulfonate sodique, et que, par conséquent, cette réaction ne lui semble pas caractéristique de la cystine. » Je ferai remarquer que M. Molinié n'apporte aucune preuve directe ( I22I ) qui autorise cette dernière conclusion; il est même probable qu'il n'a pas eu connaissance du Mémoire complet que j'ai publié sur ce sujet ('), au- trement la lecture du passage suivant l'eût dispensé de tirer de ses travaux semblable conclusion: « Lorsqu'un groupe CSH est mis en présence du » p-diazohenzène sulfonale de sodium, il se dévelopjie une matière colo- » rante jaune orangé. La cystine n'est pas la seule substance qui fournit » une coloration avec ce réactif; elle partage cette propriété avec des )) liquides complexes comme l'urine, qui contient de la cystine, ou des » composés définis tels que les phénols », et plus loin je cite les teintes propres à la cystine, à la pyrocatéchine, à la résorcine et au phénol ordi- naire. » J'ai fait de nouveaux essais avec de la cystine extraite d'un calcul biliaire, et avec un échantillon que m'avait adressé M. le professeur Hor- baczevvski de Prague, et je suis arrivé à confirmer mes observations anté- rieures. » Dans la Note qui a paru aux Comptes rendus, je n'ai parlé que du cys- tinate de fer ; j'avais pensé qu'il n'était pas nécessaire d'insister sur le rôle du métal, qui est en réalité l'agent excitateur des réactions aboutissant à des colorations différentes suivant la nature du groupement. Les expé- riences suivantes suffiront pour montrer son importance : » 1° Dans une eau conlaiiiinée qui donne la réaction positive, même avec intensité, on ajoute de l'eau de baryte en excès ; le liquide filtré et acidulé est inerte au réactif, si l'on épuise le précipité bary tique à froid par la potasse étendue, à l'abri de l'air; le lillraluiu acidulé donne la réaction positive, et l'eau de brome un dépôt de soufre. » 2" Si ion substitue à la baryte l'acétate de plomb ou le sous-acétate, l'eau filtrée et séparée du précipité, débarrassée de l'ex-ccs de plomb par le sulfate de soude, donne la réaction positive, et contient du fer, tandis que le jjrécipité épuisé par la potasse est inerte. )> Dans le premier cas, la baryte a détruit la combinaison ferreuse, d'oii l'inacti- vité de l'eau; dans le second cas, l'acétate de plomb est resté sans action sur ladite combinaison, d'où l'activité de l'eau déléquéc. » 3° Si l'on traite par l'eau de baryte les solutions des phénols ci-dessus cités pour en éliminer les traces de fer qu'ils peuvent contenir, on obtient une coloration jaune; l'addition d'une parcelle de sulfate ferreux, fait apparaître les teintes particulières à chacun d'eux. Il en est de même pour la cystine, quelle que soit son origine : un Iraite- nieul à l'acétate de plomb laissera toujours une substance active, tandis que la baryte donnera un composé inactif. » Je ne puis admettre l'assertion de M. Molinié, d'après laquelle toutes (') Hall, de la Soc. chimique, t. XXllI et XXI\', p. 488. C. K., lyoo, 2« Semestre. (.J- CXX.XI, f^» 26.) ' itio ( 1222 ) les eaux acides donneraient avec le réactit une réaction positive. En effet, dans le Mémoire cité, page 492, il est question des eaux qui développent seulement une coloration jaune avec le réactif et qui cependant sont ma- nifestement acides. , » D'après M. Molinié, l'eau distillée elle-même donnerait une réaction positive. L'auteur n'indique pas l'origine de cette eau distillée ; très certai- nement celle qui a servi à la préparer contenait du fer et donnait la réac- tion positive. Croire que l'eau distillée ordinaire est chimiquement pure et dépourvue de combinaisons organiques ferreuses, si l'eau qui a servi à la préparer en contenait, c'est faire une supposition en opposition complète avec la réalité. Quiconque a préparé des eaux distillées, et en particulier celles des solanées vireuses, sait parfaitement que la vapeur d'eau entraîne une combinaison complexe qui se dépose sous forme d'aiguilles d'un blanc verdàtre, contenant du cuivre; le métal provient non du serpentin, mais de la cucurbite; il en est de même avec les eaux chargées de combinai- sons ferreuses. J'ai soumis à la distillation des eaux contaminées qui don- naient la réaction positive; dans la portion distillée j'ai eu une faible réac- tion également positive, la même eau distillée en présence de baryte n'a donné aucun résultat. » En résumé, je ne puis accepter aucune des conclusions de M. Molinié. >i Ainsi que je l'ai dit ailleurs, le réactit est plutôt caractéristique d'un groupement que d'une substance; lorsque les eaux contiennent des com- binaisons ferreuses renfermant le groupement CSH ou COS, elles donnent la réaction positive non destructible par l'acide sulfureux. Les phénols polyatomiques, résorcine, pyrocatéchine, et le phénol ordinaire présentent les mêmes particularités, avec des teintes propres à chacun d'eux. » Les deux groupements CSB et COS étant très certainement le résultat de fermentations putrides susceptibles de se rencontrer dans les eaux, on conçoit facilement la relation qui doit exister entre le degré de conta- mination d'une eau et son actioii sur le réactif, aussi bien que les services que ce réactif peut rendre en analyse. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur les Iransformalions chimiques qui se passent pendant l'évolution du bourgeon ('). Note de M. G. x%..\dké. « J'ai récemment publié (^Comptes rendus, t. CXXIX, p. 1262; t. CXXX, p. 728) une série d'observations relatives à l'évolution de la matière mi- (') Laboratoire Jii Collège de France. ( 1223 ) nérale et aux transformations de la matière organique, pendant la germi- nation. Je désire faire connaître aujourd'hui quelques-uns des résultats que j'ai obtenus dans l'étude chimique du développement des bourgeons. J'ai choisi ceux du Marronnier d'Inde {jEscuIus hippocastanum L.), à cause de leurs dimensions. Ces bourgeons, exactement coupés à leur base, ont été examinés depuis le début du printemps (26 février), alors qu'ils ne pré- sentaient encore aucun développement apparent, jusqu'au moment de l'apparition du bouquet floral. Les résultais sont rapportés à 100 bour- geons séchés à 1 10". » Celte évolution des bourgeons présente plusieurs points communs avec l'évolution germinative de la graine; elle s'accompagne, comme on sait, d'une forte perle de matière organique pendant les premiers temps du développement, lequel s'accomplit aux dépens des matières minérales et organiques que contient le bois, matières que ce bois a emmagasinées pendant la saison précédente. Le Tableau ci-joint résume les résultats obtenus. Hydrates de carbone de totul Azote solublcs sacchariOabies too bourg, contenu amidé dans par scelles dans solublo l'eau les acides Cendres a 100°. 100 bourg, total, alcoolisée, étendus. Cellulose, totales. SiO'. CaO. Po*n". K'O. . 26 février igoo: développe- ^ • "^ gr i;r gr gr er gr gr gr gr gr gr ment apparent nul 84'39 1,17 0,22 9,12 i5,86 o,44 2,82 0,06 0,67 0,39 0,88 I. i4 mars; l'extréinité de quelques bourgeons présente une teinte verte 64,76 i,ti o,3.3 8,65 10,87 °>^1 '1^^ °i<'6 0,48 o,52 0,75 II. 2g mars; aspect extérieur semblable au précédent 60,74 1,27 o,34 7,42 10, o4 3,47 ^1^4 "yob 0,46 0,60 o,83 V. 9 avril; extrémités vertes de tous les bourgeons 64,04 1,74 0,56 4i-o 10,00 6, 96 2,67 o,o5 o,38 o,83 1,06 I. 18 avril; quelques feuilles épanouies 86,83 3,47 "i^4 2,85 10,04 5, 01 419" 0,11 o,5i 1,60 2,23 II. 23 avril ; grappes florales apparentes 294,61 12,81 3,o3 6,01 36, o3 24,89 20,20 o,58 2,53 5,92 9,75 fil. 28 avril ; hauteur de ao"" à 23'"; fleurs en boutons. . . 448, 18 18, 5o 5,87 17,92 58, 98 49-79 3i,i8 i,65 4^25 8,2g i4,6i » I. Variations de la matière minérale. — L'absorption de l'eau par les bourgeons croît dans des proportions considérables, à mesure que s'effectue leur développement; le même fait s'observe dans la germination de la graine. Entre le 26 février et le 18 avril, époque où le bourgeon a récupéré la perle de matière sèche qu'il avait subie, les cendres totales augmentent seulement de moitié; la silice et la chaux restent stationnaires, alors que, dans la germination du Haricot d'Espagne, que j'.tI antérieurement étudiée, pendant la même période pliysiologique, ces deux substances avaient énormément augmenté de poids. Le gain des cendres porte surtout ici sur l'acide phosphorique et la potasse. Eau dans 100 p. do matière. gr 44,37 61,24 66,64 72,21 79. 3o 82,20 81 ,62 ( 1224 ) 1) Cherchons quelles sont les relations existant entre Yacide phofsphnrique et Yazotc. » Pendant la germination de la graine, l'azote total ne variait pas tant que la plan- Iule pesait moins que sa graine. Chez le bourgeon, au moment où celui-ci retrouve son poids initial (expérience V), l'azote total a triplé de poids et, concurremment, l'acide phospliorique a aussi presque triplé. A la prise d'échantillon précédente, les poids de l'azote et de l'acide phosphorique avaient déjà commencé à se relever dans des proportions sensiblement égales, bien que le poids de matière sèche présentât alors son minimum. On constate donc ici, comme dans le cas de la germination, un parallélisme remarquable entre l'absorption de l'azote et celle de l'acide phosphorique. Il est possible que l'absorption plus hâtive et j)lus considérable de ces deux éléments puisse s'expliquer, dans le cas des bourgeons, par la nature même des phénomènes qui se précipitent pendant leur évolution, puisqu'ils doivent subvenir rapidement aux liesoins de la grappe florale qui se développe et fleurit avant même souvent que les feuilles soient complètement épanouies. Le taux de \a potasse reste à peu près sta- tionnaire jusqu'au moment où le bourgeon a retrouvé son poids initial : à cette pé- riode, le poids de la potasse est 2,5 fois plus élevé qu'au début. Cette élévation subite coïncide avec l'apparition des premières feuilles, c'est-à-dire avec le moment où la fonction chlorophyllienne prend naissance. Il v a encore ici parallélisme entre l'évolu- tion du bourgeon et la germination de la graine. » II. J'ariations des matières organiques. Azote. — L'azote amidé sohible augmente depuis le début du dévelopjiement du bourgeon, et l'on peut en conclure que, ainsi que dans la germination de la graine, c'est aux dépens de cet azote soluble que se forme l'azote albuminoïde insoluble du nouveau bourgeon. Il y a une relation constante entre le gain d'azote total et l'augmentation des principes amidés solubles. » Hydrates de carbone. — La diminution progressive des hydrates de carbone solubles (calculés en glucose) est remarquable. Ceux-ci sont abondants dans le bour- geon qui n'a pas encore évolué et se réduisent au tiers de la quantité initiale lorsque le bourgeon a retrouvé son poids primitif : la respiration doit consommer la plus grande partie de ces hydrates de carbone. Les hydrates de carbone facilement saccha- rifiables par les acides étendus montrent la même relation que dans le cas de la germi- nation de la graine; ils diminuent dans une forte proportion jusqu'à l'apparition delà fonction chlorophyllienne, tandis qu'une partie s'organise et fournit de la cellulose insoluble. Celle-ci augmente avec rapidité depuis le début de l'évolution du bourgeon. Si l'on estime le poids de cette cellulose, en traitant la matière insoluble dans les acides étendus par le réactif de Schweizer jusqu'à épuisement, et qu'on repré- cipite par un acide le liquide cupro-ammoniacal, on obtient ainsi une quantité de cellulose, très faible au début du développement du bourgeon, mais qui s'accroît en- suite rapidement. Le réactif de Schweizer laisse alors un résidu considérable, repré- sentant plus du tiers de la matière sèche, sur la nature duquel je compte revenir et que je n'ai pas fait figurer à dessein dans le Tableau ci-dessus. Ce résidu, ou, du moins, une partie de celui-ci, semble jouer le rôle de matière de réserve, car, malgré son insolubilité dans le liquide cuivrique, il contient encore une grande quantité d'hydrates de carbone que l'on peut mettre en évidence par l'emploi de réactifs éner- giques. i> ( 1225 ) » En résume, il esl permis de comparer l'évolution du bourgeon avec la germination de la graine, tant au point de vue de la distribution de la ma- tière minérale que de la transformation des substances organiques. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques dérivés de la mélhylnonylcéloiie ('). Note de M. H. Carette, présentée jM. Guignard. « La méthylnonylcétone employée a été extraite de l'essence de Rue et purifiée sous forme de combinaison bisulfitique cristallisée. Le bisulfite d'ammoniaque donne un composé plus nettement cristallisé que les autres bisulfites, si, au mélange de réactif et d'essence de Rue préalablement fractionnée ou non, ou ajoute de l'alcool à c)5 cenlièmes jusqu'à éclaircisse- ment. Après purification par cristallisation dans l'alcool étendu, les cristaux ont un aspect nacré. Chauffés à ioo° avec de l'eau, ils se détruisent en régénérant la cétone. La méthylnonylcétone pure est incolore et non fluorescente, contrairement à ce qui a été dit. Elle bouta 23o'',6 (corr.) sous la pression de 766"'", à 122° sous la pression de a^™", et à 1 12° sous celle de 17°"". )) Mèthylnonylcétonoxime. — J'ai préparé l'oxime de cette cétone. En employant une solution aqueuse diluée de chlorhydrate d'hydroxjlamine additionnée de potasse, l'ovime se sépare sous forme de liquide épais. En opérant en liqueur alcoolique étendue, le liquide clair dépose le lendemain de grands cristaux d'oxime incolore. Après des cristallisations répétées dans l'alcool étendu, la mèthylnonylcétonoxime GIF \ pj„,g^G = Az — OH (-) constitue des aiguilles anhydres atteignant jusqu'à 10''™ de longueur. Elle est insoluble dans l'eau, très soluble dans l'alcool, l'éther, la benzine, le chloroforme, le toluène. Elle fond à 45". M Le même composé a été obtenu par MIM. Fileti et Ponzio (') avec le mélange résultant de l'action de l'acide nitrique sur la méthylnonylcétone et contenant encore cette dernière. Ces auteurs ont opéré avec le sel d'hy- droxylamine additionné de carbonate de potasse: la réaction est ainsi incomplète, elle se fait beaucoup mieux avec la potasse étendue. (') Travail fait au laboratoire de M. le professeur Jungfleisch à l'École supérieure de Pharmacie de Paris. (-) G = 70,58, théorie 71, 35; H = i2,77, théorie 12, 43; O = . . . ., théorie 8,62; N := 7,4 ; 7,1, théorie 7,6. (') Journal fur prakt. C hernie (nouvelle série), t. L. ( 1220 ) » Condensation avec le henzylal. — L'étude des produits de la conden- sation de la méthylnonylcétone avec l'aldéhyde henzoïque m'a conduit à observer Jes faits un peu plus complexes. En abandonnant, à la tempéra- ture ordinaire, le mélange à molécules égales de méthylnonylcétone et d'aldéhvde benzoïque pendant vingt-quatre heures, il ne se produit aucune réaction. Il en est de même si l'on opère à loo", ou en tubes scellés à 120" pendant deux jours. La combinaison ne s'effectue donc pas spontanément. Elle se réalise en faisant agir la potasse sur le même mélange; mais suivant les proportions de potasse employées et les conditions de température et de milieu, les résultats diffèrent. » Premier produit de condensation avec le benzylal. — Si Ton ajoute peu à peu et en refroidissant par un courant d'eau 4ooS'' d'alcool à 76° contenant is'' de potasse à un mélange équimoléculaire d'aldéhyde benzoïque (n»'') et de méthylnonylcétone (i^f), après vingt-quatre heures, le ballon, abandonné à lui-même, est rempli de cristaux très longs, nacrés, que l'on sépare par filtration. La liqueur mère continue à en fournir pendant quelques jours. Ces nouveaux cristaux sont teintés de jaune. » Si, après l'opération faite ainsi à froid, on porte le tout à 100°, on obtient par refroidissement les mêmes cristaux nacrés. Purifiés par des cristallisations dans l'alcool répétées jusqu'à point de fusion constant, ces cristaux sont incolores et fondent à [\i°-!\i°. Le produit est insoluble dans l'eau, soluble à i5° dans 20 parties d'alcool à 95 centièmes, et en toutes proportions dans le même alcool bouillant. Il est très soluble dans l'éther, l'acide acétique cristallisé, le chloroforme. Sous la pression ordinaire, il se décompose au-dessus de 200"°; il bout à 245° sous la pression de 35'"™. » Le nouveau composé présente bien (') la composition du produit de la condensa- tion de la méthylnonylcétone avec l'aldéhyde benzoïque, effectuée avec élimination d'une molécule d'eau C"H-20 -H C'H<=0 =^ H°-0 + C"H2«0. Une solution contenant is', i25 de substance dans iooB'' d'acide acétique m'a donné un abaissement de température de fusion égal à o",!"]. Ce chiffre correspond à 258 pour le poids moléculaire. C'est exactement le nombre indiqué par la formule C'*H^^O. » Deuxième produit de condensation avec le benzylal. — Ce qui précède a été observé en liqueur alcoolique faible. » Lorsqu'on opère en liqueur plus fortement alcoolique avec la même dose de po- tasse, en portant le mélange fait à froid à la température de 100°, on obtient le composé décrit ci-dessus mélangé d'un autre qui possède la même composition centé- simale, mais des propriétés différentes. L'abondance de la potasse dans le mélange, ainsi que la température, agit aussi pour modifier le résultat. » Par exemple, quand on mélange à froid une solution de 18'' de potasse dans loos'" d'alcool à 95 centièmes avec les quantités équimoléculaires de méthylnonylcétone et (') Trouvé : G = 83,34, 82,97, théorie : 83,72; H = 10, i4, 1 1 ,83, théorie : 10,07. ( 1227 ) d'aldéhyde benzoïque indiquées plus liant, et que l'on porte ensuite à l'ébuUition pendant une heure en évitant le départ de l'alcool au moyen du réfrigérant à reflux, il se sépare par refroidissement des croûtes cristallines ne fondant pas à ioo°. Pu- rifiées par des cristallisations dans l'alcool fort jusqu'à point de fusion constant, elles fournissent des aiguilles fines groupées en étoiles et fondant à ii6°. » Le nouveau produit est abondamnaent sohible dans l'alcool, l'éther, l'acide acé- tique cristallisé, mais moins que le corps fondant à 4i''-42°. La finesse des aiguilles est telle qu'il forme une masse singulièrement légère. Les cristaux sont anhydres. Il bout entre 3io''-34o° sous la pression de 35™™, mais avec décomposition partielle. Il a la même composition centésimale (') que le corps fondant à lii°-[\i°. Une solution contenant 0,963 de cette substance dans looS'' d'acide acétique m'a donné un abaisse- ment de température de fusion égal à 0,075. Ce chiffre correspond à 5oo pour le poids moléculaire. La formule (C"H^^O)^, exprimant un poids moléculaire égal à 5i6, peut donc être attribuée au deuxième produit de condensation. » Lorsqu'on opère semblablement, mais sans chauffer, avec les mêmes substances, il se sépare un mélange de cristaux fondant à 4i''-42'' et d'aiguilles fines groupées en petites masses étoilées fondant à 1 16°. » Transformation du premier produit. — SiJ'on fait agir à chaud une solution à i pour 100 de potasse dans l'alcool à gS centièmes sur le com- posé de condensation fondant à l^i^-l^i", on obtient le second composé fusible à 1 16° et de formule (C'^H^'Oy^ .. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur les relations entre la constitution chimique des produits sexuels et celle des solutions capables de déterminer la parthénoge- nèse. Note de MM. Yves Délace et 3Iarcel Delage, présentée par M. A. Ditte. « Dans un bref mais important Mémoire paru l'année dernière, J. Lœb (-) a montré que des œufs non fécondés d'Oursin se développent en larves normales lorsqu'on les replace dans l'eau de mer naturelle après un séjour de quelques heures dans une solution convenablement titrée de MgCl- dans l'eau de mer; et il a émis l'idée que la fécondation normale pourrait peut-être consister en un apport de magnésium par le spermato- zoïde à l'œuf. Ces vues ont fait grand bruit, et l'on est allé jusqu'à prévoir (') C = 83,i2; H = io,o8; 0 = ('-) LoEB, On llie nature of ttie process of fertilization and the artificial produc- tion of normal larvœ {Plutei) Jroni tlie unfertilized eggs 0/ the Sea-UrclUn {Am. Journ. of Pliysiol.,\o\. III, p. i35-i38; 1899). ( 1228 ) la parthénogenèse humaine par l'introduction d'éléments minéraux con- venables dans le sang de la femme vierge. » Dans un travail précédent, l'un de nous (') avait combattu la théorie de la fécondation normale émise par Lœb au moyen d'arguments théo- riques qui lui paraissaient démonstratifs et sur lesquels il n'y a pas lieu de revenir ici. Il n'y en avait pas moins intérêt à soumettre la question à l'épreuve expérimentale et à faire l'analyse chimique des produits sexuels chez les Oursins, pour voir sile sperme contient une proportion telle de magnésium que la fécondation puisse être ramenée à un apport de cette substance. » L'analyse dont nous donnons le détail ci-dessous montre que les proportions de ce métal dans les produits des deux sexes ne sont pas sen- siblement différentes, et que s'il y avait une différence, elle serait plutôt en faveur des produits femelles, ce qui démontre l'inexactitude de la théorie proposée. » Nous avons mis en œuvre les glandes mûres et soigneusement séparées et conser- vées dans l'alcool de 162 individus femelles et de 57 individus mâles de Strongyio- ceiilrotus Uvidus. La masse des glandes a été additionnée d'acide nitrique après éva- poration de l'alcool et chauiTée dans une capsule de porcelaine. Après destruction de la plus grande partie de la matière organique, le résidu a été calciné au rouge, au chalumeau, dans une capsule de platine, et la calcination a été continuée pendant une demi-heure après que le résidu fût devenu blanc, afin d'obtenir un poids aussi con- stant que possible. La masse blanc jaunâtre, pâteuse au rouge, a été reprise, après refroidissement, par de l'eau additionnée d'il Cl. La dissolution a été complète, sans résidu; le liquide a été ramené à un volume connu et, sur une partie aliquole, la ma- gnésie a été dosée. Les cendres offrent la composition qualitative suivante ; » Bases : Alumine, magnésie, fer, chaux, potasse et soude; » Acides : Chlorhjdrique, sulfurique, phospliorique. » Dans une prochaine Note, nous donnerons la composition quantitative des pro- duits des deux, sexes, ne voulant ici retenir que ce qui concerne le dosage du ma- gnésium. » Pour séparer la magnésie de l'alumine en présence de l'acide phospliorique, nous l'avons précipitée à l'état de phosphate ammoniaco-magnésien par l'ammoniaque, en (') Yves Delage, Sur l'interprétation de la fécondation niérogonique et sur une théorie nouvelle de la fécondation normale {Archives de Zoologie expérimentale, 3<'série,Vol.VII, p. 5 11-527; '899)- M. Viguier nous a reproché à ion {Comptes rendus, Vol. CXXXi, p. Ii8-I2i; 1900) d'avoir, dans ce travail, inexactement rapporté le titre des solutions employées par Lœb. Son erreur provient de ce que le Mémoire de Lœb renferme une faute d'impression, qui nous a été signalée par Lœb lui-même. Les chiffres cités dans notre Note sont les vrais. ( 1229 ) présence d'acide tartrique qui empêche la précipitation de l'alumine. Celte méthode, très simple, donne des résultats parfaitement exacts, comme nous avons pu nous en assurer par plusieurs dosages préalables, exécutés en vue de la contrôler. » Les cendres des 162 glandes femelles pesaient i3s'',ii2; celles des 5^ glandes mâles, 4""', 796. La moyenne des analyses des cendres donne : Mâles 8,83 pour 100 MgO Femelles 7,S8 pour 100 MgO » Ces chiffres peuvent être considérés comme suffisamment exacts, malgré la diffi- culté qu'il y a à amener à un poids sensiblement constant un mélange aussi complexe que ces cendres, renfermant, en présence de bases nombreuses, de l'acide sulfurique et de l'acide phosphorique. En tout cas, la calcinalion a été opérée pour les produits des deux sexes dans des conditions sensiblement identiques. » L'analyse chimique montrera, quand elle sera complète, si quelque autre métal peut, ainsi que l'avait supposé Loeb, jouer le rôle dont Mg se trouve maintenant dépouillé. » Depuis, Loeb (') a modifié sa manière de voir, et il admet maintenant que les solutions capables d'amener les œufs vierges à se développer pro- duisent leurs effets, non par une action spécifique de leurs éléments, mais uniquement par leur pression osmolique, et qu'elles agissent en sous- trayant de l'eau à l'ovule. Cette idée est beaucoup plus acceptable que celle que nous combattons dans la présente Note; mais il reste à savoir si c'est de la même manière qu'intervient le spermatozoïde dans la fécon- dation normale. » ZOOLOGIE. — Cellules germinatives . Ovules mâles . Cellules de Sertoh. Note de M. Gustave Loisei., présentée par M. Alfred Giard. « A. L'épithélium germinatif, source originelle de toutes les cellules séminales, persiste pendant toute la vie du testicule des Vertébrés supé- rieurs aussi bien que des Vertébrés inférieurs. » Chez les Oiseaux, en particulier chez le Moineau et chez le Serin, il est facile de suivre sa continuation à travers les différentes phases du développement de la glande mâle. » Les éléments de cet épilhélium, les cellijles germinatives, sont (') Loeb, Further experiments on artificial parthenogenesis and the nature of the process of fertilization (Am. Journ. of Physiol., vol. IV, p. 178-184; 1900). C. R., .900, î« Semestre. (T. CXXXI, N° 26.) I^I ( I23o ) d'abord très nettement individualisés; ils se montrent sous la forme de corps cellulaires cylindriques contenant un noyau arrondi et, dans ce noyau, un ou plusieurs gros grains chromatiques. Mais, lorsque appa- raissent et se multiplient les éléments séminaux, les limites des cellules germinatives deviennent de moins en moins distinctes; il en résulte que leur ensemble constitue bientôt une sorte de plasmode ou de syncytium nucléé qui remplit parfois, chez le Moineau, par exemple, tout le canali- cule séminifère. » Le nombre relatif des cellules germinatives diminue, par rapport à celui des spermatogonies, au fur et à mesure que l'on se rapproche de la spermatogénèse. Ces cellules ne disparaissent jamais complètement, cependant, lors de la période d'activité du testicule. Chez le Moineau, on les retrouve, soit sous forme de noyaux isolés entre les spermatogonies, soit à l'état de groupemeuts placés souvent assez loin l'un de l'autre dans l'intérieur du canalicule. » Jusqu'ici, les auteurs n'ont pas signalé d'une façon explicite cette continuation des cellules germinatives chez l'adulte pour les Vertébrés supérieurs, au moins. Pour- tant, la lecture de leurs Mémoires ou celle de leurs dessins permet de retrouver presque toujours l'indication de ces cellules. » Ce sont, parmi les travaux les plus intéressants : les cellules séminales souches à Vétat de repos de Furst (1887), les cellules spores de Brown ( iSgô), les spermato- gonies de résen-e d'Hermann (1898), les spermatogonies à type poussiéreux de Regaud (tgoo), \escellules indifférentes de Schœnfeld (1900). Enfin, les éléments que les auteurs ont décrits ou figurés comme déjeunes cellules de Sertoli (cellules pédieuses, d/e 50w/«e/i, ve'^efaijVes, etc.) sont encore, pour la plupart, des cellules germinatives plus ou moins modifiées. » B. Les éléments désignés sous le nom d'ovules mâles, éléments qui apparaissent de très bonne heure dans l'éplthélium gerniinatif de tous les Vertébrés, sont les premières cellules séminales. Ce sont îles spermato- gonies hypertrophiées par suite d'une longue période d'assimilatiou ; leur corps cellulaire est volumineux, arrondi ; leur noyau vésiculeux est souvent polymorphe ( ' ). » a. Chez les Plagiostomes et chez les Batraciens, on retrouve ces grosses spermatogonies pendant toute la vie de l'individu. (') Celte hypertrophie est un phénomène général qui se manifeste toutes les fois qu'une cellule continue à assimiler sans travailler et sans se diviser. On trouve des éléments semblables aux ovules mâles dans la racine du mésentère, dans l'origine du canal de Mueller, dans les caualicules wolffiens (Nagel et Prenant;. ( T23l ) » Chez ces animaux, en effet, la physiologie du testicule comprend deux périodes nettement tranchées : i" une période de repos cinétique qui a lieu généralement l'hiver et pendant laquelle se forment les grosses gonies; 2" une période d'activité qui suit immédiatement la première et pendant laquelle les grosses gonies se multiplient pour former les autres cellules séminales : spermatocytes, spermatides et spermatozoïdes. » h. Chez les Reptiles, les Oiseaux et les Mammifères hibernants on trouve également les deux périodes précédentes, mais ces deux périodes sont intimement unies l'une à l'autre par une série de phénomènes cellu- laires qui constituent une période de préspermatogénèse ('). Il en résulte que les grosses gonies apparaissent seulement pendant l'hiver pour laisser place bientôt aux petites spermatogonies de la spermalogénèse. n c. Enfin, chez les autres Mammifères et chez l'homme, les ovules màies n'existent que chez le fœtus ou chez le jeune. On n'en trouve plus pendant l'âge adulte parce que, pendant cet âge, le testicule ne présente pas deux périodes nettement tranchées d'activité et de repos, comme chez les types du second groupe; les spermatogonies se divisent trop fréquem- ment pour avoir le temps de grossir. » C. La CELLULE DE Sertoli est une transformation directe de la cellule germinative, transformation caractérisée surtout par l'hypertrophie et la polymorphie du noyau. » Cet élément, ainsi caractérisé, apparaît toujours là où les ovules mâles ne se forment pas. C'est pourquoi l'on ne trouve jamais de cellule de Sertoli chez les Vertébrés du premier groupe (a), pourquoi l'on en trouve seule- ment pendant le printemps et pendant l'été chez les Vertébrés du second groupe (ft), pourquoi enfin elles existent toujours pendant l'âge adulte des Vertébrés du troisième groupe (c), alors qu'on ne les voit jamais pendant la vie fœtale des mfemes animaux. » En résumé, les ovules mâles et les cellules de Sertoli ont même ori- gine (cellules germinatives) et mêmes caractères morphologiques (hypei- (') Voir G. LoisiiL, Études sur la spermalogénèse chez le Moineau domestique, en cours de publication dans le Journ. d'Anal, el de Phys. Dans la première Partie de ce Travail, qui a paru dans le n° 2 de 1900, nous avions employé les expressions de spermatogonie de premier ordre et de spermatogonie de deuxième ordre pour désigner ce que nous appellerons toujours dorénavant cellule germinative el spermatogonie; la suite de uolte Mémoire paraîtra dans le n" 1 de l'année 1901 . ( 1232 ) trophie et polymorphisme). Ce sont des éléments qui semblent pouvoir se suppléer l'un l'autre et qui, par conséquent, ont probablement même caractère physiologique. » ANATOMIE ANIMALE. — Sur la signification des granulations basilaires des cils. Note de M. P. Vignon, transmise par M. de Lacaze-Dulhiers. « J'ai marqué, dans des Publications antérieures, que mes recherches sur les cils vibra tiles tendaient vers deux conclusions distinctes : i° Les granulations basilaires, pour qui les examine chez des êtres suffisamment variés, ne constituent pas de véritables organes de la cellule, comme le seraient des cenlrosomes, selon la conception classique; 2° elles ne jouent aucun rôle moteur dans le mouvement ciliaire. En premier lieu, nous voyons, si nous parcourons la série, ces granulations s'effacer, perdre ieur individualité, descendre au rang de celles de la bordure en brosse; ou encore coexister avec les granulations supérieures de cette bordure, par- fois en présentant des caractères identiques quelquefois; même partager leur chromaticité avec les bâtonnets de celle-ci. Il n'en est pas moins presque certain que les granulations basilaires proviennent, dans quelques cas, des centrosomes eux-mêmes: à ce sujet, je rappellerai seulement qu'au dernier Congrès de Pavic, Eismond a cherché à retirer toute activité aux centrosomes, et qu'il a, par voie d'analogie, étendu sa conclusion aux granulations basilaires. En second lieu, pour dénier tout rôle moteur aux granulations basilaires, il me semble qu'il devrait suffire de montrer, d'une part, qu'elles peuvent faire défaut au pied des cils qui vibrent; de l'autre, qu'elles peuvent exister au pied de cils immobiles. C'est une conséquence que les cytologistes ont insuffisamment dégagée jusqu'à présent. Furst, à son tour, donnerait aux plaques chromatiques des cils sensitifs immobiles, qu'il décrit chez l'embryon du Saumon, un rôle récepteur. Ce serait là une fonction plus improbable encore que la première. Pour ma part, en fait de belles régions chromatiques situées à la base de simples bordures en brosse, régions qui, par suite, sont aussi peu réceptrices que motrices, je citerai aujourd'hui celles de l'intestin chez le Têtard de Grenouille ou chez l'As- caris du Cheval. Dans ce dernier cas, on trouve à cette place une couche de bâtonnets singuliers que Studnicka a figurés sans remarquer leur forte colorabilité par l'hématoxyline ferrique. » Je désire insister spécialement sur les cils, vibratiles ou sensitifs, que ( .233 ) j'ai récemment étudiés dans diverses régions du Pecten, soit au laboratoire de M. le Professeur de Lacaze-Duthiers à Roscoff, soit dans celui de M. le Professeur Yves Delage à la Sorbonne. Les cellules en pinceau de Flemming, telles qu'on peut les examiner sur les tentacules marginaux du manteau, portent, dans la règle, des cils immobiles, et, exceptionnelle- ment, des cils vibratiles; ce fait avait échappé à Flemming, Apathy et Rawitz. Ces cils sont dépourvus de granulations basilaires. Le cytoplasma des cellules qui les portent présente, entre la surface et le noyau, une région très colorable par l'hématoxyline d'Heidenhain. Je reproduirai plus tard, à propos de cet intéressant épithélium, des coupes dont les disso- ciations de Flemming ne sauraient tenir lieu, notamment pour ce qui est des situations occupées par les organes sensitifs, souvent au pied des papilles, à l'abri de tous contacts. Les cils vibratiles du tentacule sont éga- lement privés de granulations spécifiques, quoique, sur des préparations fortement surcolorées, on puisse déceler une ligne chromatique incon- stante qui ne se borne d'ailleurs pas aux régions munies de cils. Les cils sensitifs immobiles de l'organe de Thiele, sur le même Pecten, possèdent, en revanche, de magnifiques graïuilations que la rubine suffit même à déceler. Il en part des racines ciliaires typiques. Les cils vibratiles des ré- gions voisines du manteau sont, eux aussi, munis de granulations, beau- coup moins belles. Le rectum du Pecten montre, le long d'un raphé ana- logue à celui de l'Anodonte, des cellules vibratiles à cônes radicaux typiques. Ils convergent, bien au-dessus du noyau, en une seule fibrille. Chaque fibrille part évidemment de la granulation basilaire du cil, à ren- contre de l'opinion d' Apathy. En dehors de ce raphé, l'épithélium est stratifié; il forme des replis longitudinaux, est privé de cils et se trouve le siège d'une sécrétion olocrine très caractéristique. Les cellules du raphé sont simplement chargées de grains colorables par l'hématoxyline fer- rique. » Puisque les données cytologiques sont de plus en plus contraires à l'hypothèse qui attribue aux granulations basilaires le rôle de centres cinétiques, il devient naturel de se demander, en outre, quelle signification précise on voudrait imposer ici à ce terme de centre cinétique, en lui- même si vague. Il ne s'agirait nullement d'un centre, permanent ou tran- sitoire, d'attractions ou de répulsions. Ce serait un véritable ganglion, doué de pouvoirs occultes plus merveilleux que ceux d'une cellule ner- veuse motrice, puisqu'il devrait imprimer au cil des oscillations variables avec les conditions physiologiques. Quand Eismond tend à lui retirer une ( 1234 ) fonction aussi complexe pour l'attribuer aux annexes intracytoplasmiques de l'appareil vibratile, il tombe également dans l'erreur. Le vrai problème du mouvement ciliaire se pose ainsi : c'est l'être qui meut ses cils, toujours conformément au rôle qui leur est assigné, quelquefois volontairement. Mes récentes observations sur les cirrhes des larves véligères d'Aplysie, ainsi que sur les membranelles du Stentor, me permettent d'être à cet égard très affirmatif. On voit donc que les recherches dirigées depuis deux ans sur les granulations basilaires n'ont pas fait faire un grand pas à une question qui, par ses côtés psycho-physiologiques, dépasse de beau- coup la portée de l'anatomie cellulaire. L'agent moteur, c'est le proto- plasma, mis, par l'action coordinatrice du système nerveux, dans un état déterminé : une pareille constatation n'est d'ailleurs qu'un aveu d'igno- rance à peine déguisé. ) PHYSIOLOGIE. - Relations physiologiques des albuminuries intermittentes. Note de M. A. Charrik, présentée par M. Ch. Bouchard (' ). « L'étude prolongée de plusieurs cas d'albuminurie intermittente m'a conduit à établir des rapprochements entre différents phénomènes, » Voici l'indication des principaux faits observés : » Chez une jeune fille âgée de onze ans, l'urine, au lever, ne renferme que des traces impondérables d'albumine ; cette substance, qui tout d'abord augmente lentement (qb'', 23 à midi, avant le repas du milieu du jour), subit, après le déjeuner, une brusque élévation (2S'',i;2 à S*"). A partir de ce moment les quantités vont en décroissant (os'', Sg à 7*'), se relèvent parfois légèrement à la suite du dîner (oS'', 55 à 8''3o'"), pour s'abaisser, entre lo*" et ii'' (quand la malade se met au lit), à oS'',24. » Au point de vue de la toxicité, nous avons reconnu que, pour tuer un kilogramme de matière vivante, il fallait injecter 98'''= de l'urine de la nuit, 37S'' à 468"" de la sécré- tion rénale émise de la*" à ô'' et 6oS''de cette sécrétion éliminée entre &^ et lo*" du soir. » Les densités de ce liquide étaient, au réveil, loii, à 5'' de l'après-midi 1019 et ioi3 à 10''. — La congélation de l'urine de la matinée se produisait à — o°,96; celle du contenu vésical expulsé vers ù^ à — 1°,45. — La pression vasculaire, prise à la radiale, valait, à g^" 3o™, i3 à i4 divisions du sphygmo-manomètre Basch-Potain, et 16 dans la soirée. » Chez une seconde jeune fille, âgée de i4 ans, également atteinte d'albuminurie intermittente, nous avons enregistré des phénomènes analogues. — Albumine, au ré- (') Travail du laboratoire de Médecine expérimentale de l'École des Hautes Études (Collège de France). ( i:..35 ) veil, indosable ou atteignant quelquefois osi^joS à os%io; à 4*" de l'après-midi, 3*^'', i3 (56'',o8 dans une analyse); à g**, oS'',42. » Toxicité : i3o™ par kilogr-amme pour l'urine de la nuit; 4?" pour celle qui a été sécrétée de midi à 6''45'"- — Densité : ioi3 pour l'urine émise entre le réveil et le dé- jeuner, ioi8 pour le liquide fabriqué de midi à 7^. — Pression vasculaire : i4 à g*" du matin, i5 à 17 dans la soirée, vers 5''. — Nombre des pulsations : 76 le malin et 80 à 4I'. » Un troisième malade, un garçon de i5 ans, présentant aussi de l'albuminurie in- termittente, nous a fourni quelques résultats de même ordre, mais trop peu nom- breux, en raison du peu de durée de sa mise en observation. » Les chiffres relatifs à l'histoire des deux premières malades repré- sentent des moyennes de recherches ou d'analyses répétées six fois pour chacun des éléments en cause (' ) (dosage de l'albumine, toxicité et den- sité urinaires, examen cryoscopique, pression). » L'évokilion de ces albuminuries, dans nos deux cas, montre que ce phénomène morbide ne saurait, du moins complètement, être rattaché soit à la station verticale, soit à l'intervention de l'alimentation. On a vu, en effet, chez ces jeunes filles, cette albuminurie diminuer vers la fin de la journée, ;»lors que ces jeunes filles, continuant à aller et venir, prenaient un second repas qui, à diverses reprises, a été volontairement composé d'une façon identique à celui de midi : il en résulte qu'à elles seules ces causes, qui assurément peuvent exercer une part d'influence, ne sont pas suffisantes. » Ajoutons qu'au point de vue des différents facteurs (arthritisme, tuber- culose, lésion hépatique ou rénale, etc.) invoqués, en dehors des in- fluences orthostatique ou alimentaire, pour ex|)liquer l'apparition de ces albuminuries, l'histoire de nos malades n'a fourni aucun renseignement. » En comparant les résultats obtenus, on voit que les maxima de plu- sieurs phénomènes (élimination de l'albumine; toxicité, densité, degré de congélation de l'urine; pression vasculaire) s'observent sensiblement an même moment de la journée. » D'autre part, si l'on consulte les courbes de la consommation quoti- (') 11 est clair que nous ne prétendons pas soumettre à un type unique toutes les albuminuries dites intermittentes. Toutefois, nous ferons remarquer que, même dans des cas d'albuminurie continue de provenances disparates (néphrites à la suite de la tuberculose ou de la grossesse), nous avons, avec d'autres auteurs, noté un maximum d'élimination existant de préférence de 3'' à 6'' du soir et quelquefois un premier ma\imuin le matin, vers g*" ou io'\ ( 1236 ) dienne d'oxygène (' ), de la température générale de l'organisme ou de celle de l'urine (-), on constate que l'un des niveaux les plus élevés de ces courbes coïncide également avec ces maxima : autrement dit, l'activité de tous ces phénomènes atteint sa plus grande intensité à peu près dans la même période des vingt-quatre heures. » 11 semble que l'on puisse aller au delà de cette constatation positive des faits et formuler quelques considérations relatives à la genèse de ce processus. » Bien des raisons tendent à faire considérer une partie, sinon la totalité des albuminuries intermittentes, comme un trouble de la nutrition ; or, précisément les rapprochements opérés prouvent que ce trouble atteint son apogée à l'instant où les actes nutritifs sont dans toute leur intensité (maximum de la consommation d'oxygène, de la température du corps, de la toxicité, de la densité, du degré cryoscopique de l'urine). D'un autre côté, ces mêmes rapprochements établissent que ce passage de l'albumine du sang dans l'urine coïncide avec une grande activité circidatoire (éléva- tion de la pression). — Dans ces conditions il est peut-être permis de penser qu'en dehors de l'élément principal, du facteur en quelque sorte chimique (intensité considérable d'une nutrition troublée), il y a lieu de tenir compte, dans la genèse de ces maxima d'élimination de l'albumine, d'un élément secondaire purement physique, des modifications réalisées dans le mécanisme de la circulation. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Phagocytose des bacilles d'Eberth. Note de MM. O.-F. Mayet et J. Bertrand, présentée par M. Bouchard. « On peut étudier les mouvements amiboïdes des globules blancs du sang de l'homme dans des conditions tiè i favorables, en faisant une prépa- ration entourée d'une couronne d'air et lutée, avec la sérosité d'un vési- catoire, prise vingt heures environ après l'application, avant qu'elle soit devenue purulente et en plaçant cette |)réparation dans une platine chauf- fante à la température de Sg" à [\o° (procédé de Mayet). » Si dans une préparation ainsi faite on introduit avant de la luter une (') Voir Frédéricq, Arch. de Biologie; i883. Cette consommation subit plu- sieurs oscillations. (-) Voir Cu. RicuET, La chaleur animale. ( T'^:^7 ) goutte de culture virulente ou de virulence faible de bacille d'Eberlh, on peut constater, après élévaliou à la température voulue, que les globules blancs en activité amiboïdes englobent et introduisent dans leur proto- plasma les bacilles. » Ce phénomène, quoique évident, est rendu plus frappant, en raison de la difficulté de bien voir, sans artifice de coloration, les bacilles qui, d'une mobilité extrême, changent à chaque instant de position, par la considéra- tion du protopiasma des ieucocj-tes eux-mêmes où l'on ne larde pas à constater la présence de ces organifes. » On peut obtenir une démonstration encore plus péremptoire par le procédé suivant : » On mélange dans un tube stérilisé une culture de bacille d'Eberth, avec un vo- lume égal de sérosité recueillie comme il a été dit, puis après une demi-heure de séjour dans une étuve, à 37°-38", on fait des préparations minces du mélange sur plaques de verre. Immédiatement desséchées et fixées sur l'alcool-éther ou le sublimé saturé, bien lavées et colorées à la safranine, à 3-J-5 ; elles montrent, avec un grossissement de 6 à 700 diamètres, les bacilles fortement teintés en jaune rouge noir, inclus dans le protopiasma des leucocytes, soit en grand nombre, formant un véritable feutrage, soit dans d'autres éléments moins nombreux, dans quelques-uns désagrégés et à l'état de granulations ou de débris. ANA'i'OMiK ANIMALE. — Recherches cytomèlriques et caryomélriqiœs descellules nerveuses motrices après la section de leurcylindraxe. Note de ,^1. G . i^ÎAiti- NESco, présentée par M. Bouchard. « r^es recherches entreprises jusqu'à présent ont montré que la section (\\\n nerf moteur présente une réaction caractéristique dans son centre d'origine, réaction qui consiste dans la dissolution des éléments chroma- to[)hiles et le déplacement du noyau. Ces recherches cependant ont négligé complètenifut les modifications que sid)issent également le noyau et le nu- cléole. Or, il était à prévoir qu'un traumatisme aussi violent que celui de la section du cylindraxe retentirait non seulement sur le protoplasma cellu- laire, mais aussi sur le noyau et le nucléole. Mais l'analyse de ces modifi- cations étant plus délicate en raison de la petitesse de volume decesorganes, on s'explique pourquoi ces modifications ont échappé complètement aux recherches précédentes des auteurs : NissI, moi-même, Lugaro, van Ge- huchten, etc. Aussi, des mensiu-alions exactes des plus grandes dimensions du corps cellulaire du noyau et du nucléole s'imposaient non seulement C. R., 1900, -2' Semestre. (T. CXXXI, N- 26.) 162 ( 1238 ) après la section des nerfs mais également à l'état normal. Il fallait en outre s'adresser à un centre bien défini et homogène au point de vue de la mor- phologie cellulaire, et sous ce rapport les noyaux de l'hypoglosse offrent les meilleures conditions. Des mensurations très nombreuses pratiquées sur les dimensions en micromillimètres des cellules, des noyaux et des nucléoles ont montré qu'entre les deux noyaux de l'hypoglosse à l'état normal il n'y a pas de différence sensible, mais que ces dimensions varient surtout avec la taille de l'animal. Pour éviter toute cause d'erreur il fautmesurer autant que possible les pièces au même niveau parce que les cellules ne présentent pas exactement les mêmes dimensions sur tout le trajet du noyau de l'hvpo- glosse. D'autre part, il m'a semblé que les cellules situées à un niveau su- périeur réagissent d'une manière moins intensive que les cellules situées vers la partie inférieure de ce noyau. Enfm, il faut pratiquer des numéro- tations sur plusieurs séries de cellules et c'est pour cette raison que nous avons choisi des séries de lo et que nous avons considéré les dimensions moyennes des cellules, des noyaux et des nucléoles des deux côtés après la section, la résection et la ligature de ce nerf. En outre, on a pratiqué des mensurations sur les régions lombaire et sacrée de la moelle de chiens qui avaient subi la désarticulation de la jambe. » Voici le résultai de ces recherches : trois jours après la section simple de l'hypo- glosse, on constate une augmentation brusque de toutes les parties constitutives de la cellule nerveuse. Ainsi, pour donner des chiffres, la moyenne de la plus grande dimen- sion des cellules du côté correspondant à la section varie entre 481^ et 48'^, 2, celle des noyaux, entre i6l'-, 2 et 171^,6, celle du nucléole entre 21^,7 J et 3H-, 8 1 ; pendant que du côté opposé, ces dimensions n'atteignent que 381^,2 à 4oi^,6 pour les cellules, iSl^, 4 à i5t^, 4 pour les nojaux et 3H-,2 à 31^,5} pour les nucléoles. La différence entre les deux côtés est très visible et il en résulte que la réaction ne se limite pas seulement à l'ap- pareil chromatique et à l'augmentation du corps cellulaire, mais qu'il y a encore une véritable association réaclionnelle du noyau et du nucléole qui consiste notamment dans l'augmentation de volume de ces deux éléments. Cette augmentation de volume du nojau et du nucléole ne présente pas une valeur fixe, mais, d'une manière générale, elle suit de près les fluctuations du volume cellulaire. Ainsi, lorsque la cellule, après la phase de réparation, revient à l'état normal l'augmentation de volume du novau et du nucléole diminue également. » Cette augmentation de volume de la cellule, du noyau et du nucléole apparaît également, lorsqu'on fait la résection de l'hypoglosse sur un trajet de 2'''". Mais l'évo- lution ultérieure du corps cellulaire du noyau et du nucléole n'est pas la même qu'après la section simple du même nerf. En effet, en réséquant 2"^™ et surtout lorsque la résection dépasse cette mesure, au moment où la cellule nerveuse passe à la phase de réparation, la cellule, et surtout le noyau et le nucléole diminuent de volume d'une façon rapide et passent à un processus d'atrophie progressive qui peut aboutir à la disparition complète de la cellule. ( I2Sr, ) .) Pour illustrer avec quelques exemples cette constatation, voici ci-après quelques chiflVes : treize jours après la résection, j'ai trouvé une movenne de ffli^'l pour les cel- lules, de i5l^| pour les noyaux, et 3!^| pour les nucléoles du côté correspondant à la résection; pendant que, du côté opposé, la moyenne d'une cellule est représentée par 38M-, celle du noyau par ï5V-,i J, et par Si'-, 3| pour le nucléole. Quatorze jours après une résection de 2"", j'ai trouvé une moyenne de l\8V-,']~ pour une cellule du côté correspondant à la résection, de i5!^,6' pour le noyau et 31^, 7! pour le nucléole du même côté. Du côté opposé, l'évaluation moyenne de la cellule correspond à ^S^^i^, celle du noyau à i5l%8 et celle du nucléole à 3l^-,8f. Trente-huit jours après la résec- tion, sur un trajet de 2""|, la moyenne d'une cellule correspondant au côté réséqué n'est que de 391^,4, celle du noyau i/jl^,:, et celle du nilteléole 3Hi; pendant que du côté opposé on trouve une moyenne de 411^,4 pour la cellule, de lôl'-jô pour le noyau et 3h-,6| pour le nucléole. » Les résultais sont un peu différents a])rès la résection des nerfs périphériques sur une grande étendue, comme cela arrive après la désarticulation de la jambe chez le chien et ainsi que le prouvent les chillres suivants : dix-huit jours après l'opération, la moyenne d'une cellule correspondant au côté malade peut être é\aluée à 77 ij., celle du noyau à i8|x, celle du nucléole à 5H-,4. Du côté opposé, on trouve 671^,6 pour la cellule, i4'^,7 pour le noyau et .Six pour le nucléole. Après vingt-neuf jours, la cellule du côté de la lésion atteint Sat", 2, le noyau 19!^, 6 et le nucléole 5V-,6^ pendant que la cellule normale indique 76!^, i, le noyau ig^,S{ et le nucléole 4'^>7 1- Après un inter- valle de quatre-vingt-seize jours, la cellule du côté lésé mesure 72(^,91, le noyau igH-jO} et le nucléole 51^, o|. Du côté normal, j'ai constaté 75^-, 9 i pour la cellule, igl*-, 8{ pour le noyau et 5^,2- pour le nucléole. Après une survie de cent soixante- douze jours, la moyenne d'une cellule du côté malade indique 61 |j., celle du noyau i7!'-,7 et celle du nucléole 4'^', Si» pendant que du côté opposé on trouve 72!^, i pourla cellule, i8H-,7i pour le noyau et 4'^; 9 pour le nucléole. » En somme, les modifications des cellules nerveuses du côté de l'am- |)utation se rapprochent beaucoup de celles dues à la résection du nerf hypoglosse sur un trajet de 2"^™ à 3'^'°, dans ce sens que dans les deux cas, après la phase de réaction avec augmentation du diamètre maximum du cor[)S cellulaire, du noyau et du nucléole, il s'ensuit non pas une phase de réparation complète et de retour à l'état normal, comme cela a lieu après la section simple, mais bien l'atrophie progressive de toutes ces parties avec ou sans ébauche de réparation. » ( I24o ) BIOLOGIE. — Réflexions an sujet des expériences de M"" Barthelet suj- la Télégonie . Noie de M. Edouard Rogiz, présentée par M. Alfred Giard. « M"* Barthelet a rendu compte, dans une Note récente ('), des expé- riences intéressantes qu'elle a faites sur la télégonie. » Je crois devoir présenter, au sujet de ces expériences, les réflexions suivantes : » 1° Il importe de discuter sévèrement les conditions des expériences à résultats positifs. Mais l'hypothèse de l'existence de la télégonie ne pré- tend pas annuler les influences personnelles des pères successifs : celles-ci peuvent masquer souvent l'influence supposée du prcmici' père, sans rju'il s)it permis d'en conclure formellement au rejet de cette hypothèse. Au contraire, il suffirait d'un cas positif absolument authentique pour mettre hors de doute l'existence de la télégonie. Les généralisations de résultats négatifs doivent être fort prudentes. » L'auteur du travail cilé a fait sur les Souris des expériences d'ailleurs très intéressantes. Elle conclut que la télégonie n'est qu'un préjugé d'éle- veur : c'est au moins une induction téniéraire. » 2" M"^ Barthelet a choisi pour sujet de ses expériences les variétés de l'espèce Mus domesticus, parce que, dans la conception des animaux de cette espèce, l' influence paternelle est prépondérante. » Celte condition, conlrairemenl à l'opinion de M"* Barthelet, n'est-ellc pas défavorable } » En effet, la télégonie peut recevoir, semble-t-il, deux explications: » a. Influence, sur le développement des cadets, de l'organisme maternel modifié par V imprégnation, quelle que soit d'ailleurs la nature de la modi- fication subie; » b. Influence, sur les p.ortces successives, des produits du ])remier ac- couplement; ceux-ci auraient, penlant leur période fœtide, influencé les ovules non mûrs de la mère, ou les cellules génératrices qui devaient former les ovules à venir : c'est l'explication que, sous le nom d'hérédité fraternelle, donne M. L. Bard dans les développements de sa théorie de l'induction vitale. » Quoi qu'il en soit, l'influence du premier père, si elle existe, se lait (') Voir Comptes rendus, t. CXXXI, p. 91 1, 26 novembre 1900. ( I2/i> ) sentir, dans les conceptions résultant des accouplements nltérieiirs, |)yr l'intermédiaire de l'influence de l'organisme femelle (du soma ou des ovules). » L'influence du premier père aura d'autant plus de chances d'être observée que l'organisme maternel aura lui-même une grande influence sur riiérédilé. L'influence yDr(?^o/if/era/i^e des pères successifs peut masquer complètement la télégonie due à l'action du piemier père. » Peut-être même cetie prépondérance est-elle corrélative à une indif- férence partielle, en matière d'hérédité, de l'organisme femelle : cette in- différence pourrait être contradictoire à l'existence d'une télégonie nette dans l'espèce étudiée. » Les expériences de M"* Barthelel ne nie semblent donc comporter aucune généralisation théorique ayant quelcpie caractère de certitude. » Les espèces à influence maternelle excessive offriraient, sans doute, d'autre part, de mauvaises conditions d'expériences. Les deux extrêmes paraissent devoir être évités. » M. GiAiin présente, à propos de cette Note, les observations suivantes : <( En présentant à l'Académie la ]SIotedeM"''Barthelet (séance du 26 no- vembre 1900), j'avais fait ressortir combien les conclusions de ces re- cherches, d'ailleurs très méi-itoires, dépassaient le résultat des ex])criences. Les judicieuses remarques de M. E. Rogez montrent que les conditions mêmes de ces expériences sont telles que le résultat négatif n'implique pas nécessairement l'absence de la télégonie. » Il convient d'ajouter qu'avec les mêmes animaux les résultats positifs qu'on a pu parfois obtenir ne sont guère plus démonstratifs dans le sens opposé. » L'albinisme des Souris blanches est, en effet, un albinisme vrai, c'est- à-dire un état semi-pathologique dont l'étiologieest encore inconnue, mais qui peut intervenir comme un élément perturbateur dans le résultat des croisements. » Si, par exemple, une Souris grise, accouplée d'abord avec un mâle blanc et ayant donné une portée déjeunes albinos, produisait ensuite, avec un mâle gris, des petits également blancs, on ne pourrait en conclure ri- goureusement qu'il y a eu imprégnation télégonique. Il faudrait, en effet, établir auparavant que la femelle n'a pas été infectée lors de sa première gestation par l'agent, quel qu'il soii, qui détermine l'albinisme, de telle ( I'242 ) sorte qu'elle n'aurait fait que transmettre aux produits de la deuxième portée un état maladiF communiqué par le premier père aux petits de la première portée. » On sait que la panachure des feuilles des végétaux, comparable à bien des égards à l'albinisme des animaux, est susceptible, dans certains cas, d'être communiquée par le greffon au sujet greffé. » Mais il est une autre cause d'erreur plus importante encore et qui, d'ailleurs, est la pierre d'achoppement dans la plupart des expériences relatives à la télégonie : je veux parler de l'atavisme et de la difficulté qu'on rencontre à opérer sur des races pures. Cette difficulté est presque insur- montable dans le cas des Souris blanches. » Les races de Souris albines élevées en captivité ne tardent pas à dégé- nérer. Malgré les soins les |)lus minutieux, le rachitisme et d'autres maladies (notamment des tumeurs encore mal étudiées) entraînent une mortalité qui va bientôt jusqu'à l'extinction. » Le seul moyen d'empêcher cette extinction est d'infuser de temps en temps du sang nouveau en prenant comme étalons des mâles gris sauvages. Ce procédé, qui m'a été indiqué naguère par Donders, doit être connu des éleveurs. Il donne d'excellents résultats. En accouplant avec des mâles blancs les femelles grises issues des pères gris sauvages, on obtient une majorité de produits blancs et, si l'on veut avoir une race blanche homogène, on y arrive assez rapidement en supprimant par sélection les jeunes gris dont le nombre décroît avec les générations successives. » Mais, pour être rares, ces produits gris n'en existent pas moins, et les retours ataviques qui restreignent la prépondérance paternelle em- pêchent aussi de f^iire la part de la télégonie; car on peut toujours dire que les jeunes gris sont dus, non à l'influence télégonique d'un mâle gris anté- cédent, mais au retour atavique à un mâle sauvage ancestral. » Dans les expériences de croisement entre Souris blanches et grises, que j'ai faites autrefois, j'ai souvent obtenu, avec une grande majorité de ' produits de la couleur du père, quelques individus ajant la couleur mater- nelle. Tel fut également le résultat des observations de Colbidon qui, le premier, tenta des expériences de ce genre, mais qui ne paraît pas avoir noté la prépondérance paternelle. » Prévost et Dumas, rappelant les expériences de CoJladon, s'expriment ainsi : » Les variétés blanche et grise s'accouplent sans difficulté, mais les petits qu'elles produisent n'offrent aucun mélange de nuance dans le pelage. Quelle que soit la com- ( 1243 ) binaison de mâle et de femelle que l'on emploie, la génération qui en provient ren- ferme des individus blancs et des individus gris en nombre variable; il ne se présente jamais de métis. Il en est de même si l'on forme de nouvelles associations avec les souris blanches et les souris grises de cette première génération; cette singularité se conserve encore à la troisième, et probablement elle persisterait malgré tous les mélanges successifs, puisque le nombre considérable des portées dont on a été témoin dans ces recherches n'a pu faire éprouver d'altération dans la pureté des types gris et blanc d'origine ( ' ). » » Il existe cependant des races de Souris pies, c'est-à-dire panachées de noir et de blanc, et ces races ne paraissent pas issues d'individus présentant accidentellement ce mélange de couleurs, tels qu'on en rencontre parfois en liberté. » Dans les expériences auxquelles j'ai déjà fait allusion et que j'ai pour- suivies à Lille de 1878 à 1884, j'ai obtenu plusieurs fois ces races pana- chées en accouplant des Souris blanches avec des mâles de la forme noire (Mus poschiaçanus Fatio). 1) On peut même obtenir des individus tricolores en croisant ces formes pies avec des mâles isabelles ou roux (il/, bactrianus Blytli et M. incerlus Savi). Mais les mâles dont il s'agit avaient été acquis par moi au marché aux oiseaux de Paris et je ne connaissais rien de leur lignée ancestrale. » Or il reste quelque doute sur l'origine de ces races panachées, plus fréquentes parmi les Souris japonaises dansantes que parmi nos souris européennes (-). » Quoi qu'il en soit, les produits obtenus par le croisement des Souris panachées soit avec le type albinos, soit avec la forme grise normale, m'ont paru très hétérogènes. Ils obéissent beaucoup moins à la loi de la prépon- dérance paternelle que les jeunes issus de l'accouplement des formes blanche et grise. ' (') Prévost et Dumas, Observations relatives à l'appareil générateur , etc. {Ann. Se. nat., t. I, p. 180; 1824). (^) F. Lataste, Trois questions {Bulletin scientifique du déparlement du Nord. t. XVI, p. 369 et 370; i884-i885). ( I2Vl ) PATHOLOGll': VÉGÉTALE. — Sur le parasitisme du Fusarium roseiim et des espèces affines. Note de M. Louis Maxgin, présentée par M. Guignard. « En annonçant à l'Académie, dans une Communication antérieure, la découverte du parasite qui dévaste les plantations d'OEillets en Provence, j'avais formulé des réserves sur la place qu'occupe ce parasite dans le groupe des Hyphomycètes, parce que la forme Cylindrophora qui m'était apparue en assez grande abondance, après quelques semaines de re- cherches, ne correspondait pas exactement aux espèces décrites. » MM. Prillieux et Delacroix, qui étudiaient la même maladie depuis plusieurs années, ont bien voulu confirmer de tons points les résultats que j'avais annoncés, mais ils ont cru pouvoir attribuer au parasite que j'ai découvert le nom de Fusarium Dianthi. Si l'attribution au genre Fusarium peut être admise, il ne me paraît pas possible de conserver le nom spéci- fique, car le parasite dont il est question ne constitue pas une espèce nouvelle. M En effet, les diverses espèces du genre Fusarium sont caractérisées par leur appareil fructifère (sporodochia), par la disposition des basides, par la forme et la grandeur des spores. » En cultivant le parasite des OEillets dans les milieux les plus variés, inertes ou vivants, j'ai obtenu indifféremment les appareils fructifères floconneux ou compacts qui caractérisent les deux sections des vrais Fusarium : i° la section des Fusisporium à sporodochia floconneux, tantôt roses, comme chez le F. roseolum Sacc, tantôt blancs comme chez le F. commutatum, Srcc; 2" la section des Selenosporium à sporodochia. com- pacts, de forme déterminée, d'une couleur rose, comme chez le F. roseum Link., orangée comme chez le F. aurantiacwn Corda variété (\n F. oxyspo- rium Schlecht., ou enfin ocracé coiume chez le F. pyrochroum Sacc. » Les basides sont tantôt verticillées, opposées ou alternes et, suivant ces variations, peuvent être rapportées à des espèces différentes. Quant aux spores, elles offrent la plus grande variété, puisqu'on peut trouver tous les intermédiaires entre les spores ovoïdes, cylindriques et continues, de 5 à lo [;. de longueur sur 2 à 3 (j. de largeur et les spores arquées dont les dimensions oscillent entre 20 et 70 ^j. de longueur et 2 à G on 7 \x de largeur avec des cloisons dont le nombre varie de i à 7. ( •24.> ) » Puisque l'on peut ainsi, suivant les modalités de la culture, rapporter le parasite des OEillets aux espèces les plus variées, on peut conclure, d'une part, que ce parasite ne constitue pas une espèce nouvelle et que le nom de F. Z)j'a/i^Aj doit disparaître pour être remplacé par un des noms plus anciens; d'autre part, que la spécification des espèces du genre Fusarium est incer- taine. » Les résultats que j'ai obtenus jusqu'ici ne sont pas encore assez com- plets pour me permettre de tracer un cadre plus précis des formes du genre Fusarium : en attendant, je désignerai le parasite que j'ai découvert chez les OEillets sous le nom de Fusarium roseum Link. Cette espèce, avec ses douze variétés, est en effet celle à laquelle on peut rapporter le plus i^rand nombre de formes de spores que développent les cultures. Il reste entendu, toutefois, que les espèces que j'ai signalées plus haut pourraient rentrer dans le groupe si complexe des formes du Fusanum roseum. » L'intérêt qui s'attache à la connaissance de ces plantes s'accroît encore en présence de l'action parasitaire, méconnue jusqu'ici, qu'elles peuvent exercer. En dehors des OEillels chez lesquels j'ai fourni la preuve du para- sitisme du Fusarium roseum, je puis citer d'autres exemples de plantes susceptibles d'être envahies par lui, et notamment la Pomme de terre, le Dahlia, dont les tissus sont, en quelques semaines, entièrement détruits. La possibilité d'infecter, avec le parasite des OEillets, des plantes très dilférentes est une nouvelle raison de supprimer la dénomination proposée par MM. Prillieux et Delacroix. » Une circonstance fortuite m'a permis de constater que l'action para- sitaire du Fusarium roseum peut acquérir, chez la Pomme de terre notam- ment, une importance qui mérite d'éveiller l'attention des cultivateurs. Au mois d'octobre dernier, une récolte de Pommes de terre sur pied a été en grande partie détruite dans le Yaucluse par l'invasion de ce champignon, invasion qui a succédé à une période de pluie survenue du lo août au i5 septembre 1900. J'ai pu retrouver, dans les tubercules malades qui m'ont été adressés, toutes les phases de l'altération que j'avais observée au printemps dernier sur des semis effectués dans des tubercules sains. » On voit ainsi qu'il y a urgence à débarrasser le sol des spores du Fusarium roseum: c'est pourquoi j'ai signalé, il y a plus de six mois, dans une Communication faite à la Société de Biologie ('), diverses substances (>) Sur la maladie des Œillets à Amibes {C. /?. de la Soc. de Biologie, l. LU, p. 248; 23 mars 1900.) C. R., 1900, 2' Semestre. (T. C\X\I, N° 26.) l(J3 ( I24H ) capables d'enrayer, au moyen d'arrosages massifs ou de pulvérisations, l'extension du parasite : ce sont le sublimé corrosif, le lysol et le naphtol p. » M. Delacroix a cru pouvoir contester en ces termes l'emploi du naphtol p (') : « La solution de naphtol p à — ^ préconisée par M. Mangin M est insuffisante; les chiamydospores y germent presque aussi vite que » dans l'eau. » » Sans rapporter ici mes résultats, toujours concordants, du mois de mars dernier, j'indiquerai seulement l'expérience de contrôle que je viens de réaliser : » J'ai préparé trois ballons de culture : le premier avec 20°° de solution nutritive pure; le deuxième avec le même volume de solution additionnée de naphtol-p à jTôô't le troisième, de solution nutritive avec naphtol [3 à la dose de y—^. Après stérilisation, les ballons sont ensemencés, le 12 décembre à 1 1^, avec le Fusariuni rosetim. Dans le premier ballon, la germination et la croissance s'elTectueul avec une telle rapidité que, le 16 décembre à 1 1*", après quatre jours, le mycélium remplit tout le liquide et forme à la surface un feutrage très épais, d'un blanc de neige, couvert d'abondantes fructi- fications. Pendant ce temps, les flacons 2 et 3 sont demeurés rigoureusement stériles. » Ces observations confirment entièrement les résultats que j'avais déjà publiés. » BOTANIQUE. — Sur la cytologie des Gastromycètes. Note de M. René Maire, présentée par M. Guignard. « La présente Note contient les résultats principaux des éludes cytolo- giqiies que nous avons faites cet automne sur les Gastromycètes, pour faire pendant à celles que nous avions effectuées sur les Hyménomy- cètes(-). » Espèces étudiées. — Scleroderma vulgare, Geaster hygrometricus, Lycoperdon cœlatum, excipaliforme, piriforme, gemmatum; Nidularia globosa, Cyalhus hirsutus. » RÉSULTATS. — Dans toutes les espèces étudiées, nous avons observé (') Prillieux et Delacroix, Sur la maladie des Œillets produite par le Fusarium Dianthi {Comptes rendus, t. CXXXI, p, 961 ; 3 décembre 1900.) (^) R. Mauie, Sur la cytologie des Hyménomycètes {Comptes rendus, 9 juil- let 1900). ( 1247 ) la fusion de deux noyaux seulement dans les jeunes basides. Les cellules sous-hyméniales contiennent toujours deux noyaux associés à mitoses con- j'uguées. » Beaucoup de cellules des autres tissus, lorsque ceux-ci sont âgés, renferment un plus ou moins grand nombre de noyaux, mais ces noyaux prowennenl d'une fraginenlation amitotique des deux noyaux primitifs. Le nombre des chromosomes est de deux chez toutes les espèces étudiées. » L'élude de la b:isi(le est particulièrement intéressante chez Sclero- derma vulgare. Au début de la prophase de la première division, le cylo- plasma contient un certain nombre de granules colorables en noir par l'hématoxyline ferrique, autour descpiels irradient les microsomes. Il pa- raît bien que deux de ces granules deviennent les centrosomes, car, un peu plus tard, deux d'entre eux seulement se montrent comme des centres d'irradiation; ils sont alors placés de chaque côté du noyau dont le nu- cléole et la membrane disparaissent bientôt, tandis que le réticulum chromatique se transforme en deux bâtons irréguliers et noueux qui représentent deux chromosomes, et qui s'étendent presque d'un centro- some à l'autre. » En même temps s'est organisé entre les centrosomes un fuseau ; les deux chromosomes se raccourcissent en augmentant d'épaisseur, puis se divisent en deux longitudinalement , en s'écartant en V jusqu'à se trouver bout à bout parallèlement à l'axe du fuseau. Ils se dirigent ensuite vers les pôles et s'y réunissent en une masse chromatique qui masque le cen- trosome et d'où semblent maintenant irradier les rayons des asters. Le fuseau disparaît bientôt et la seconde division commence presque aussitôt : il se forme autour de chaque noyau un fuseau avec centrosomes et asters. Toutes les granulations du cytoplasma s'amassent sur les irradiations des asters, sauf quelques-unes, qui restent en couche pariétale à la base de la baside, de sorte que, sauf ce résidu, tout ce qui est visible dans le cyto- plasma est orienté par rapport aux quatre centrosomes. La seconde division se fait comme la première, puis les choses se passent comme si les quatre centrosomes déterminaient la formation des quatre spores; ils disparais- sent d'ailleurs dès l'arrivée des noyaux dans celles-ci pour ne reparaître que lors de la mitose, qui se produit dans la spore quelque temps après sa formation. » Chez Lycoperdon excipuHforme , les processus sont assez analogues, mais le kinoplasma (fuseau et irradiations polaires) est beaucoup plus difficile à mettre en évidence. La division des chromosomes, qui ici ont la ( 1248 ) forme de longues baguettes grêles et noueuses, paraît se faire par étire- ment, comme chez lesUrérlinées. La formation des slérigmates est accom- pagnée d'une différenciation kinoplasmique du cytoplasma de la baside, analogue à celle rencontrée chez les Hyménomycètes. » Le Geaster hy grometricus présente des basides de deux à huit spores. Le noyau de fusion subit deux divisions successives; quelquefois, les choses en restent là, et il se forme quatre spores dont chacune reçoit un noyau. D'autres fois, un ou deux des quatre noyaux se divisent : il en ré- sulte cinq spores et cinq noyaux, ou six spores et six noyaux; souvent les quatre noyaux se divisant, il en résulte huit spores et huit noyaux. Quel- quefois, le noyau de la baside ne subit qu'une division, d'où deux noyaux et deux spores. Le cas le plus ordinaire semble être la baside hexaspo- rique. D'autre part, la formation des spores est, jusqu'à un certain point, indépendante de celle des noyaux : il arrive, par exemple, qu'une baside, ne possédant que quatre noyaux, forme cinq spores, etc. Ces processus sont très variables, tout comme dans les basides des Cantharellacées que nous étudions en ce moment. Quoi qu'il en soit, chez le Geaster, la for- mation des spores se fait toujours de la façon suivante : au sommet de la baside pousse un prolongement unique, sorte de stérigmale collectif, au sommet duquel se forment les spores sur des pédicules très courts. Les noyaux, en nombre définitif, s'engagent tous ensemble en s'étirant dans le stigmate collectif, pour se rendre ensuite séparément chacun dans sa spore. Chez le Geaster, les centrosonies et le kinoplasma sont peu visibles. » Chez les Nidularta et Cyathus, les basides forment quatre noyaux et quatre spores; les centrosonies ont été vus chez le premier. » BOTANIQUE. — Variations de structure d'une Algue verte, Stichococcus bacil- laris Nâg., sous l'influence du milieu ('). Note de MM. L. Matruchot et lil. MoLLiARD, présentée par M. Gaston Bonnier. » Dans le but d'étudier les variations que subit la structure des cellules végétales sous l'action de certaines conditions de milieu, nous nous sommes adressés de préférence à des Algues vertes unicellulaires; les végétaux de cette nature offrent, en effet, les meilleures conditions pour de telles (') Travail fait au Laboratoire de Botanique de la Sorbonne, dirigé par M. Gaston Bonnier. ( 1249 ) études : d'une part, on peut eu obtenir des cultures pures, et se mettre ainsi à l'abri d'une double cause d'erreur, l'action possible de micro- organismes, et le mélange de deux ou plusieurs espèces d'Algues voisines; d'autre part, en s'adressaiit à des êtres unicellulaires, on est certain d'étudier l'action immédiate des divers agents sur la cellule, et à ce point de vue les Algues sont les seuls végétaux à chlorophylle auxquels on puisse s'adresser. M Parmi les Algues unicellulaires, nous avons choisi le Stichococcus bacil- larisîiiiig., qui offre une structure nettement différenciée et présente l'avan- tage de pouvoir se développer dans des conditions très variées. Nous avons réussi à cultiver purement cette espèce sur la plupart des milieux habi- tuellement employés; elle ne se développe pas seulement à la surface de substratums solides et à l'intérieur des lic[uides nutritifs, mais encore à l'intérieur des milieux gélatines, où elle forme des colonies sphériques souvent volumineuses. » Aspect des colonies dans les milieux gélatines. — Ce sont tout natu- rellement les cultures dans ces ilerniers milieux qui fournissent les meil- leurs caractères macroscopiques des colonies. Des tubes de divers milieux gélatines ont été ensemencés d'une manière homogène par des semis com- parables de Stichococcus. » Les variations des colonies suivant la nature de l'aliment ajouté portent en particulier sur la couleur, la taille et la profondeur maxima à laquelle elles peuvent se développer. » La couleur, pour des colonies de même diamètre, varie d'un vert très sombre (eau pure gélatinée) à un vert jaunâtre (eau gélatinée -i- 3 pour loo de glucose). Le diamètre des colonies, à une même distance de la surface, varie du simple (mannite 3 pour loo) au décuple (glucose 3 pour loo). Enfin, dans certains milieux (mannite, dextrine, fécule 3 pour lOo), les colonies peuvent se développer jusqu'au fond des tubes de culture, à une distance d'environ /i""" de la surface; dans d'autres (saccha- rose, maltose 3 pour loo), le développement cesse à o'"^,5 de la surface libre. M Mais nous nous sommes surtout attachés à observer les tiiodifications que subit la cellule sous l'influence de divers agents. » Variations de la forme extérieure. — Les variations de morphologie externe offertes par les cellules se développant dans différents milieux sont relatives à la forme des cellules, à leurs dimensions et à la faculté plus ou moins grande qu'elles ont de s'isoler les unes des autres. )> A l'état normal, le St. bacillaris se présente sous forme de cellules plus ou moins ( I2')0 ) dissociées, en forme de gros bâtonnets à angles ai-rondis (^-lOfA sur 5 ]i); il se rapporte à la forme St. dissectus décrite par Gay. » Dans les milieux liquides, le contour est toujours plus arrondi et les dimensions y sont très variées : cellules subsphériques isolées de 6 [x sur 5 |x dans le lévulose, gros éléments se dissociant plus tardivement de 12 à 18 |j. sur 6 à 8 [jl dans la peptone. » Dans les milieux gélatines, les colonies profondes sont formées d'individus plus nettement bacillaires et beaucoup plus petits : 4 à 6 jxsur 3 |a (peptone, lévulose). » Variations du chloroleucite. — Dans la forme aérienne normale, il n'existe généralement qu'un seul chloroleucite à contour net, accolé laté- ralement à la membrane et plus ou moins étranglé clans la partie médiane. » Ce leucite présente des variations très accentuées de forme et de cou- leur suivant les conditions de culture. C'est ainsi que dans la peptone il s'allonge et prend une forme spiralée très nette; dans le maltose il se mor- celle et donne de 2 à 8 masses distinctes, à contour arrondi et toujours net. Mais, quel que soit d'ailleurs le degré de morcellement du leucite, l'algue reste toujours unicellulaire; elle ne présente jamais qu'un seul noyau médian. » Dans une solution de glucose à 3 pour 100 le leucite perd sa forme définie et la chlorophylle n'apparaît plus qu'en faible quantité et d'une manière diffuse sur l'un des côtés de la cellule. On observe même d'assez nombreux individus totalement décolorés. Dans tous les cas où la chloro- phylle est ainsi diiluse, la cellule est le siège d'une production de grosses gouttelettes huileuses que nous ne pouvons considérer comme une véritable dégénérescence, car dans ces conditions l'algue se multiplie très activement. Cette action du glucose sur le développement de la chlorophylle rappelle les phénomènes observés par Palladine chez les végélaux supérieurs. » A l'obscurité le Slichococcus se développe presque aussi bien qu'à la lumière, mais, dans les cas étudiés, bien que les colonies paraissent tou- jours vertes, la chlorophylle est diffuse et beaucoup moins abondante dans chaque cellule. )) Grains rouges. — En dehors du noyau, les cellules de Slichococcus ren- ferment de petits corpuscules très réfringents qui, sous l'action de divers réactifs (acide acétique, violet de gentiane, fuchsine), semblent colorés en rouge. Ces corps sont comparables aux grains rouges observés déjà chez divers végétaux inférieurs (Cyanophvcées, Levures, etc.). » Leur nombre et leur taille présentent, suivant la nature du milieu, des variations assez prononcées. Dans les individus développés à l'air libre ou dans l'eau pure les grains rouges sont relativement rares et petits. ( laSi ) Lorsqu'on ajoute à l'eau un aliment (peptone, sucres, etc.), ces granules deviennent plus abondants et plus gros. Or on sait que la nature de ces grains rouges a fait l'objet de nombreuses controverses et qu'elle n'est pas encore complètement élucidée. Il nous semble que les observations que nous venons de rapporter viennent à l'appui de la manière de voir de ceux qui les considèrent comme des éléments de réserve. » BOTANIQUE. — Sur le développement des plantes étiolées ayant reverdi à la lumière ('). Note de M. H. Ricume, présentée par M. Gaston Bonnier. « La privation de lumière détermine chez les végétaux un développe- ment anormal, bien connu sous le nom d'étiolement. Les changements de forme à l'obscurité sont attribués par M. W. Palladine à la différence de transpiration de la tige et de la feuille. M. Wiesner, tout en accordant à la transpiration un rôle important, croit nécessaire défaire intervenir d'autres facteurs, encore mal déterminés. » Je me suis proposé d'aborder la question d'une façon nouvelle, en faisant cesser l'étiolement par le retour à l'éclairement. Des graines en germination sont semées en plusieurs lots et mises à l'obscurité, de manière à obtenir l'étiolement des plants. Ceux-ci sont ensuite placés dans les con- ditions normales d'éclairement, c'esl-à-dire à l'alternance régulière du jour et de la nuit. La mise à la lumière a lieu pour les divers lots succes- sivement et à des degrés de plus en plus avancés de l'étiolement. Des plants témoins de même âge sont cultivés simultanément dans les conditions normales. )) Les cultures ont été faites dans une serre tempérée, à compartiment obscur. Toutes les conditions, autres que l'éclairement, étaient les mêmes pour les plantes à comparer, notamment la température et l'humidité de l'air. » Voici les principaux résultats morphologiques obtenus, lorsque la plante est arrivée à l'état adulte; les caractères de structure seront publiés ultérieurement : » Tige. — La croissance exagérée de la tige étiolée se ralentit au moment de la mise à la lumière. L'accroissement en longueur, pour les plantes à petites graines, (') Travail du laboratoire de Botanique de M. Gaston Bonnier. ( 1252 ) devient et demeure 1res lent, plus lent que dans les plants témoins {Cheiranthus Cheiri, Senecio Jacobœa, Perilla nankensis). Lorsque au contraire les réserves sont abondantes, l'accroissement ne diffère pas sensiblement de l'allongement normal, sauf au début où il paraît plus faible ( Vicia Faha. Ercum Lens, Ricinus communis). » La tige adulte, suivant que l'étiolement initial ou le relard consécutif à la mise à la lumière prédomine, est tantôt plus longue, tantôt plus courte que la tige normale. Elle est plus longue, quand l'étiolement a cessé bien avant l'épuisement des réserves de la graine. Elle est plus courte, quand les réserves étaient presque entièrement con- sommées au moment de la mise à la lumière. » Les entrenœuds de la base ou l'axe hypocolylé, suivant les cas, sont et demeurent plus grêles que les entrenœuds moyens, à l'exception des plantes pourvues de réserves lors de la mise à la lumière. 11 arrive même que la plante périt par la base, comme si cette région était impuissante à transmettre aux parties hautes la quantité d'eau nécessaire {Perilla, Cheiranthus). » Les entrenœuds basilaires formés à l'obscurité sont allongés. Mais les entrenœuds développés aussitôt après la mise à la lumière paraissent être plus courts que les entre- nœuds suivants de la même tige et que les entrenœuds correspondants des plants témoins. Les entrenœuds apparus plus tard ont une longueur normale. » Le nombre des entrenœuds et par suite le nombre des feuilles, est plus faible que dans la plante normale, surtout si l'étiolement a été de longue durée. » Feuille. — Le limbe des feuilles est plus petit que le limbe normal, quand la plante n'a que peu de réserves à sa disposition et doit attendre le verdissement pour se nourrir suffisamment. Quand au contraire les réserves sont abondantes, lors de la mise à la lumière, la surface foliaire devient plus grande qu'à l'état normal. Les feuilles plus tardives ont le développement habituel. » Poids humide et poids sec. — Le poids total de la partie aérienne de la plante (tige et feuilles) reste bien inférieur au poids normal si les réserves sont sur le point de faire défaut lors de la mise à la lumière, tandis que, pour les plantes pourvues de réserves à ce moment-là, ce poids lui est parfois sensiblement égal. )) Le poids sec est inférieur au poids sec des plants témoins et cela d'autant plus que l'étiolement a duré plus longtemps. La comparaison des poids secs montre que la plante subit une grande perte d'eau, à la suite du changement de conditions, et qu'elle éprouve un gain en matières sèches, à mesure que le verdissement se produit. » Grâce à ce double phénomène, il arrive que, comparés à des plants cultivés entiè- rement à l'obscurité, les plants étiolés, puis reverdis, pèsent au total moins que les premiers, tandis qu'au contraire le poids sec est supérieur. » Conclusions. — Ces faits doivent attirer l'attention sur l'importance des réserves, comme moyen de conservation des végétaux. Comineon sait, les matériaux mis en réserve dans la graine ou ailleurs peuvent, au moins dans une large mesure, permettre à la plante de se développer sans l'action chlorophyllienne. » On comprend qu'une plante pourvue de réserves abondantes supporte mieux et plus longtemps la j^rivation de lumière, qu'une autre moins riche ( 1253 ) en matières nutritives. Mais elle peut même, si l'étiolement initial n'a pas été de trop longue durée, paraître, quelque temps après la mise à la lumière, plus vigoureuse qu une plante normale, avec sa tige plus haute et ses pre- mières feuilles plus grandes. » La transpiration joue aussi un rôle dans le phénomène. Elle s'exagère beaucoup lors du passage de la plante étiolée à l'alternance du jour et de la nuit, comme je l'ai constaté par la grande perte d'eau, qui fait diminuer le poids total de la plante, alors même que, grâce à l'assimilation chloro- phyllienne, le poids sec augmente. C'est sans doute à ce facteur qu'il faut attribuer le grand accroissement en surface des feuilles déjà existantes lors de la mise à la lumière et restées petites à l'obscurité, alors que les parties hautes de la plante, développées plus tard, reprennent le faciès normal. Ces différences peuvent être expliquées par le rapport entre la transpiration de la tige et celle de la feuille, suivant le mécanisme exposé par M. Palla- dine (') à la suite de ses expériences sur des plantes ayant poussé totale- ment à l'obscurité. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Effets de la décortication annulaire chez quelques plantes herbacées. Note de M. Lucie.\ Daniel, présentée par M. Gaston Bonnier. « La décortication annulaire, improprement appelée incision annulaire, est une opération connue depuis les temps les plus reculés. On l'a appli- quée exclusivement aux végétaux ligneux (arbres fruitiers et vigne), dans le but d'amener une fructification plus sûre et d'obtenir des fruits plus volumineux. Comme on ne l'a point encore essayée jusqu'ici sur les végé- taux herbacés, je me suis proposé d'en rechercher les effets chez diverses plantes cultivées appartenant aux familles des Crucifères et des Solanées. Voici les principaux résultats de ces expériences. » 1. Crucifères. — J'ai opéré sur différentes variélés de Clioux (Choux cabus. Choux de Bruxelles, Choux-raves, Choux-navets, etc.). Dans tous ces Choux, la décor- tication annulaire, d'une hauteur de 6""", a été faite à S"^"" du sol, au-dessous des pre- mières feuilles et sur de jeunes plantes repiquées à demeure depuis quinze jours. Quelques heures après l'opération, on constate que les feuilles se fanent. Après plu- sieurs jours, les feuilles inférieures, les plus âgées, rougissent, jaunissent et finissent (') Berichtc d. deutschen bot. Gesellscha/t, t. VIII, 1890. G. R., 1900, !• Semestre. (T. CXXXI, N" 26.) l64 ( '254 ) par tomber. Si le milieu extérieur est liuraide, la pourriture des parties jeunes arrive et la plante meurt par réplélion aqueuse. Au contraire, si le milieu est suffisamment sec, la plante ne pourrit pas, et, ajirès un état de souffrance plus ou moins marqué, elle cicatrise ses plaies et les lèvres de la blessure se rejoignent en partie ou en totalité. » Mais, dans presque tous les exemplaires, la taille des individus décortiqués reste inférieure à celle des témoins. » Des changements dans la forme extérieure se manifestent à la longue, mais ils dilTèrenl suivant les variétés. Ainsi, dans les Choux cabus et les Choux de Bruxelles, la pomme est plus ouverte, moins serrée, et plus petite. Dans les Choux-raves, le tu- bercule se forme bien au-dessus de l'incision, mais il prend la forme d'une gourde au lieu de rester sphérique. Dans les Choux-navets, opérés au-dessous de la rosette, les feuilles s'allongent et le tubercule s'étire pendant que les radicelles forment un abon- dant chevelu. Enfin, la saveur des Choux décortiqués a été modifiée; elle est devenue moins agréable, et, dans les Choux cabus, les feuilles et la tige sont devenues cas- santes. » Ces modifications dans la taille, la forme extérieure, la saveur et la résistance des tissus rappellent parfaitement certains changements que j'ai notés, sans en préciser suffisamment l'origine, dans la greffe des diverses variétés de Choux. Elles ont évi- demment la même cause, c'est-à-dire qu'elles sont dues à l'interruption momentanée et à la gêne des fonctions libériennes, puisque dans les deux cas le liber a été sec- tionné, lorsque le bois, sectionné dans la greffe, est respecté dans la décortication annulaire. » 2. Solanées, — Dans celte famille, j'ai expérimenté sur l'Aubergine monstrueuse de New-York et sur les Tomates, dans le but d'obtenir un grossissement du fruit. L'Aubergine témoin donne des fruits pesant environ Soos''; sur l'Aubergine décortiquée j'ai obtenu un fruit pesant près de i''6. Les Tomates opérées ont donné des fruits en quantité beaucoup plus considérable que les témoins, mais comme j'avais négligé de tailler les sommités pour faciliter le développement des premiers fruits formés, j'ai obtenu un plus faible grossissement que dans l'Aubergine, quoique ce grossissement fût assez sensible sur bon nombre d'exemplaires. » Les fruits obtenus par ce mode de traitement ont subi une légère modification dans leur goût. Ils sont devenus plus fades et moins savoureux. » De ces expériences, on peut tirer deux conclusions principales : » i" La décortication annulaire des plantes herbacées intéresse la pra- tique. On pourra, en l'employant à propos, amener un grossissement marqué du fruit dans les Solanées alimentaires et très probablement dans les autres familles qui fournissent des fruits comestibles. )) 2° La décortication annulaire peut être utilisée en Physiologie, car, en l'employant comparativement avec la greffe, à la même époque et sur les mêmes catégories de plantes, on précisera ainsi l'origine de certaines variations de nutrition générale amenées par le greffage (diminution de ( 1255 ) taille, modifications de forme, changements de saveur, fragilité des tissus, grossissement des fruits, etc.). » GÉOLOGIE. — Sur l'âge des massifs granitiques de Cauterets et du Néouvielle (Httiiles - Pyrénées ) et d'une partie des formations anciennes qui les bordent ('). Note de M. A. Bressox, présentée par M. Michel Lévy. « L'étude des granités pyrénéens et des phénomènes de contact (^) que présentent les couches voisines et les enclaves, a depuis longtemps sollicité l'attention et excité vivement l'intérêt des géologues. » On connaît, plus particulièrement, dans les Hautes-Pyrénées, depuis les travaux de Palassou, Ramond, de Charpentier, Dufrenoy, Durocher et Zirkel, les massifs granitiques de Cauterets et du Néouvielle dont les hautes cimes impriment au relief de la contrée un si grand caractère de majesté. Plus récemment, les études de MM. Jacquot, Magnan, Lartet, Lacroix, Frossard, Seunes, Stuart Mentheath, de Margerie, OElhert, Beaugey, Caralp et Roussel ont enrichi encore la Géologie de connais- sances aussi nombreuses que varices sur l'étendue et la compositioti de ces massifs, leurs phénomènes de contact, ainsi que sur l'âge des terrains qu'ils ont traversés. » Les minéraux du Péguére ('), près Cauterets, les schistes à màcles de Praguères, entre Luz et Gèdre, sont demeurés célèbres aussi bien que les contacts du pic d'Ereslids et de la vallée de Campana ( '') aux environs de Barèges. » Le massif granitique du Néouvielle affecte grossièrement en plan la forme d'un carré, dont les bords ouest et nord courent à peu près paral- lèlement aux vallées du gave de Pau, entre Gèdre et Luz, et du Bostan, entre Luz et le col du Tourmalet. Sa su])erficie moyenne peut être évaluée à 8000 hectares. Le granité est ordinairement à grains moyens et appartient surtout à la variété dite amphibolique , ce qui permet de penser, à la suite (') Pour la bibliograpliie jusqu'à 18S7, voir J. Caralp, Etudes géologiques sur les hauts massifs des Pyrénées centrales; Toulouse, j88S. (") A. Lacroix, Le granité des Pyrénées et ses pliénomènes de contact {B.C. G. F ., t. X, 11° 64-; 1898-1899). — Lacroix, Minéralogie de la France, t. I et II. (^) Frossard, Le pic Péguère de Caalerets(Bull.Soc. Raymond, 3" année, 1868, p. 129-136, Coupe). (') Lacroix, Minéralogie de la France, t. I et II. ( ia36 ) de MM. Michel Lévy et Lacroix, 'qu'il a digéré des formations riches en couches calcaires. » Le massif granitique de Cauterets, à l'ouest du précédent et formant pendant de l'autre côté du gave de Fau, d'étendue encore plus considé- rable, empiète sur les Basses-Pyrénées, aux environs du lac d'Artouste et sur le territoire espagnol jusqu'aux bains de Penticosa. Sa superficie est de 20 000 hectares environ. Ce granit est amphibolique (') comme le précé- dent, à grains moyens ou fins, rarement porphyroïdes (hautes vallées des gaves d'Arrens et du Liantran) et lardé de filons de roches éruptives diverses. » Les travaux de M. Frossard (^), aux environs de Cauterets, ceux de MM. Beaugey (') et Seunes (*) ont permis de rapporter au Dévonien les couches schisteuses et calcaires qui suivent à distance la bordure nord du dernier de ces massifs, et nous-mème avons signalé le Coblenzien fos- silifère à Luz (*), dans le prolongement oriental des mêmes bandes. » En résumant les travaux des auteurs déjà mentionnés nous avons pu relever, pour le service de la Carte, les contours de ces formations et fixer dans le nord de la feuille de Luz- la succession suivante : » 1. Schistes gris, subsatinés en grandes dalles, et quartziles du Silurien moyen (Pierrefille, Pic de Viscos). » 2. Schistes et grès avec grauwackes à Orthis Actoniœ Sow. du niveau de Ca- radoc (Arrens). » 3. Schistes carbures et calcaires noirs du Gothlandien à Monograptus. Orlho- cères, etc. (Chèze, Saligos, Pen-Nère, col de Contente, Arrens). » k. Schistes coblenziens et grauwackes avec calcaires, à Pleurodictyum proble- maticum, Spirifer Pellicoi, Fenestella aff. plebeia, Phacops, de Grust, Esquièze, Luz, Catarrabe, etc.). » 5. Schistes gris ou verdàtres; calcaires gris ou noirs spathiques, ou blancs et dalleux, de la Chapelle, de Solférino, de l'Iscy, du Soum de Monné, de l'Orcimio et du Limaçon. Calcaires blancs des environs de Barèges (pars) avec lentilles de cal- caires amjgdalins à Goniatites {Dévonien supérieur). » 6. Lydiennes à nodules phosphatés de la base du carbonifère (^), entre la cha- (') Beàugev, Annales des Mines, 1892. (2) Loc. cit. C) Loc. cit. (») B. C. G. F., n» 63, t. X, p. 108. (5) Ibid., p. 99. C) Bergeron, B. s. g. F., 3' série, t. XXVII, p. 36-43; 1889, et Levât, Ann. des Mines, 9" série, t. XV ; 1889. ( 1^57 ) pelle de Solférino et le pont Napoléon, pic de Bergons, Maucassera, Sazos, Barèges, montagne verte près les Eaux-Bonnes. » 7. Calcaires gris ou blancs dalleux, schistes ardoisiers de Saint-Sauveur et de Cambosque, prés Cauterets. )) 8. Schistes gris foncé ou noirs, grès micacés et quartzites, donnant sous le marteau un son clair et léger, alternant avec des masses puissantes de barrégiennes, de cal- caires blancs ou gris et de calcaires amygdalins { Vert-Campan). » Cette dernière série s'étend sur près de quatre kilomètres entre Luz et Praguères jusqu'au delà du Pont de Sia, où elle s'appuie sur le Dévonien fossilifère ('). » La direction des affleurements étant cotnprise entre N. i2o°etN. i3o° et le pendage vers le nord, il s'ensuit que tous les termes de la coupe, à l'excep lion des trois premiers, rencontrent le massif de Néounelle, tandis que les éléments des n°^ 6, 7 ci 8 arrivent seuls an contact direct du granité de Cau- terets, comme nous l'avons vérifié en relevant les contours de ces affleure- ments et des granités. » Or, en parcourant plus spécialement ces couches métamorphisées par le granité, nous avons trouvé au Bergons, au pont Napoléon, près Saint-Sau- veur, et au Souni de Liar, prés Cauterets, à quelques pas du granité, des couches gréseuses et schisteuses particulièrement riches en végétaux parmi lesquels dominent les Calamités, si communes dans le Culm des Pyrénées. Sur les schistes noirs du Soum de Liar abondent aussi \es pistes offrant quelque analogie avec celles du Bourgdoueil (environs de Luchon). » Nous nous sommes assuré, par des courses nombreuses à l'ouest de Cauterets, que la série carbonifère de Luz et Cauterets suit fidèlement le granité jusqu'à la crête de Lurien et qu'elle se raccorde au delà avec celle de la feuille d'Urdos où M. Seunesa trouvé, principalement au pic d' Anie, la faune si remarquable des goniatites dinantiennes (^). Entre Praguères et le Vigne- male, aux cascades de Bué, nous avons fait la même constatation, ainsi qu'au Carbonouse, où les Lydiennes touchent le granité, au pic d'Ereslids et à Campana, dans la vallée d'Aure, à Gonaux, Ancizan et Aulon. » Si l'on tient compte maintenant que la succession indiquée plus haut a été relevée du nord au sud, à partir d^un large pli anticlinal silurien, alors que le Dévonien inférieur forme à Gèdre une nouvelle voûte au delà de ces affleu- rements, on doit conclure nécessairement qii'j/ existe dans l'intervalle un (') De Pinteville, B. S. G. F., 2" série, t. I; i8/i4- (2) I.-M. Sëunes, Comptes rendus, t. CXII, p. 36o; t. CXV, p. 680, et B. C. G. F., t. IV, n° 34; 1892-1893. ( 1258 ^ grand pli synclinal ( ' ) rempli par le Carbonifère, que les deux massifs grani- tiques en question ont traversé. » GÉOLOGIE. ~ Sur le Crétacique supérieur, à Moçamhique. Note de M. Paul Choffat, présentée par M. Albert Gaïuiry, « En 1843, l'explorateur allemand Peters recueillit une Ammonite au sud du fleuve Conducia, à peu de dislance de son embouchure. Cet échan- tillon, qui appartient au Musée de Berlin, a été décrit et figuré par Neu- mayr en i835 ('). » Depuis cette époque, j'ai fait, ainsi que mon collègue M. Berkely- Cotter, plusieurs démarches pour obtenir de nouvelles récoltes de ce gisement, qui n'est pas loin de Moçambique, mais ce n'est qu'en 1900 qu'elles ont eu un résultat, grâce à l'obligeance de M. J.-J. Marques da Costa, gouverneur de la province. » Son envoi à la Direction des services géologiques du Portugal conte- nait deux énormes Ammonites, sept de plus petite taille, un Nautile et quelques échantillons de calcédoine, avec ou sans cristaux de quartz. » Ija gangue des Ammonites est un calcaire avec grains de quartz et paillettes de mica, grisverdàtre foncé, quelquefois brun. Le test des fossiles est formé par un calcaire spathique, brun clair, ayant par [)laces des reflets nacrés. Ces caractères correspondent parfaitement à ceux qu'indique Neumayr pour le fossile trouvé [)ar Peters; il n'y a donc aucun doute qu'il provient du même gisement ('). » J'ajouterai que ce grès calcarifère contient des fragments d'os et de bois, et de petits fossiles qui furent découverts en dégageant les grandes Ammonites. Par places, la roche était plus ou moins incohérente, se pré- sentant sous forme d'un sable formé de quartz anguleux, gris verdàtre, d'autant plus foncé qu'il contient plus d'argile. Sur quelques points, la (') I.-M. RoussKL, fi. C. G. F., t. V, n» 35, pi. II, profil 279; 1893-1894. (^) Die geographhche Verbreilung dcr Jura formation {Mém. Académie des Sciences de Vienne, t. L, p. 189, fig. 2 de la planche). (') D'après une lettre de M. Marques da Costa, le gisement est situé sur la rive méridionale de l'estuaire du fleuve Conducia, à 4 niilles à l'est du goulet, et 4oo'° à l'ouest des salines de Conducia. C'est un terrain plat, envahi par les marées; les fossiles sont recouverts de limon, mais on les reconnaît à la saillie qu'ils forment à la surface du sol. ( '25<) ) roche est au contraire très dure, et dans ce cas on distingue nettement les grains de quartz hyalins et les grains de glauconie, tous deux noyés dans du spath calcaire. » Neumayr rapporta le fossile de Peters à Phylloceras semistriatum d'Orb., du Néoconiien, tout en faisant observer que les lobes ne corres- pondent pas avec le dessin donné par d'Orbigny pour l'exemplaire qu'il figure sous le nom de Phylloceras Thetis, et qui serait à rapporter à la même espèce; néanmoins cette détermination et l'âge qui en découle furent acceptés sans réserve, et nous les voyons encore paraître en 1900 ('). » L'étude des fossiles envoyés par M. Marques da Costa montre que ce gisement est beaucoup plus récent, et prouve une fois de plus que l'on ne doit pas tirer de conclusions stratigra|)hiques en se basant sur des formes aussi peu caractéristiques que celles du groupe de Phylloceras semi- striatum, même lorsque l'on a affaire à un échantillon bien conservé. )) Les fossiles observés en plus des Ammonites sont les suivants : plu- sieurs dents de Lamindae, Belemnites ind., Baculites {îras^menX.) , Naïuilus sp. nov. cfr. N. Huxleyanus Stall., Gastropodes et Lamellibranches de très petite taille, parmi lesquels un Nerinella? et un Niicula. » Le diamètre des petits échantillons d'Ammonites varie entre o"", 07 et o™,io. Ils appartiennent tous à une même espèce, mais les uns ont con- servé le test, tandis que les autres laissent voir la ligne suturale. Lisse jusqu'au diamètre de o'",07, la région siphonale se charge ensuite de gros bourrelets espacés. Ils appartiennent au genre Desmoceras, et se rappro- chent de plusieurs espèces décrites ; mais ici, comme pour Phylloceras semistriatum, il serait imprudent de tirer des conclusions stratigraphiques de détail. » Les deux grands échantillons ont un diamètre de 6°^,(\o et o'", 5o. Le test étant conservé, ils ne laissent pas voir le dessin des sutures, et il n'a pas été possible de découvrir les tours intérieurs. L'ornementation du test est celle des Angulo-costati de Stoliczka; ils sont très analogues à Ammonites Tweenianus, et un peu moins aux Ammonites Denisoni et Ootacodensis, du même auteur. Ces caractères suffisent pour montrer que les couches appar- tiennent au Crétacique supérieur, Turonien ou Sénonien, à faciès indien, mais nous espérons être bientôt à même d'en hire des déterminations plus (') G. MuLLER, In BoRNHARDT, Zitr Oberfldcheiigestaltung und Géologie Deutsch- Ostafrikas, p. 568. ( I26o ) exactes, car M. Marques da Costa, en retournant en Afrique, a bien voulu exprimer son intention de faire faire de nouvelles récoltes. » Telles qu'elles sont, ces récoltes apportent un subside important à la géologie de l'Afrique orientale, car on n'y connaissait de Céphalopodes du Crétacique supérieur que de la colonie de Natal et les preuves de la pré- seace du Crétacique supérieur au nord de cette colonie ne consistaient qu'en un échantillon de Ostrea ungiilata à Sofala (') et en quatre espèces de Lamellibranches trouvées sur le territoire allemand, au nord du 9" de- gré de latitude sud (Exogyra cohimba r>am., Vola cfr. striato-coslata Gdf., Vola qiiinque-costata Sow., Radiolites cfr . angeoides Lam. ) (")• « Les fossiles de Moçambique montrent comme ceux de Natal une analogie frappante avec ceux de l'Lide; ils viennent donc confirmer l'hypothèse d'une mer contournant le sud du continent africain, ce qui du reste est aussi le cas pour les récolles faites à Madagascar. » GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Les calottes glaciaires des régions antarctiques. Note de M. Henryk Arctowski, présentée par M. de Lapparent. « Nulle part, dans les régions arctiques, on ne connaît une terre sur laquelle le niveau des neiges perpétuelles s'étendrait jusqu'au niveau de la mer. C'est ce qui a fait supposer à Alfred Russel Wallace (') que les neiges éternelles ne peuvent subsister sur le terrain plat, et que les îles des régions antarctiques, pour lesquelles on admettait un recouvrement complet de neiges perpétuelles, sont toutes montagneuses et offrent, par conséquent, des conditions avantageuses pour la formation de glaciers qui s'étendent jusqu'à la mer. •» Dans un travail d'ensemble sur la Géographie physique de la région visitée par l'Expédition antarctique belge {''), j'ai déjà insisté sur le fait (') BuLLEN ^BVTO^, Journal 0/ Conchology, iSgS. — Un ingénieur portugais, M. G. d'Albuquerque d'Orcy, m'a dit avoir fait une abondante récolte de fossiles au nord-est de Sofala, il y a une dizaine d'années. Ces fossiles ont été perdus en Afrique, mais, si ses souvenirs ne le trompent pas, celle récolle contenait plusieurs Ammo- nites. (^) MuLLER, loc. cit. (') Island Life, a"" éd. Londres, iSgS, p. i36. (■') Bull. Soc. r. belge, de Géogr., t. XXIV, p. 98. ( I26l ) que, dans les terres du pôle sud, le niveau des neiges perpétuelles peut déjà se trouver au niveau même de la mer par 65° de latitude et, l'une des preuves indiquées étant absolument convaincante, je crois utile de m'étendre davantage sur la nature des glaciers antarctiques. » L'étude des glaciers alpestres a conduit les géologues à ne distinguer que des glaciers encaissés, des glaciers suspendus généralement situés sur des flancs de vallées, et enfin des glaciers de moindre importance dils régé- nérés. L'idée que l'on se fait généralement d'un glacier comporte donc la présence d'une vallée. Pourtant, cette idée est fausse, car très souvent les fleuves de glace peuvent manquer. C'est le cas, dans les régions équato- riales, pour les glaciers des montagnes les plus hautes, dont le sommet seul s'élève au-dessus du niveau des neiges perpétuelles. Dans les régions antarctiques, les fleuves de glace font également défaut toutes les fois que le bassin de réception est suffisamment rapproché de la côte pour que le glacier vienne se terminer, dans toute sa largeur, par une muraille de glace. Mais, dans ce cas encore, le glacier commence sur les flancs des montagnes, tandis que, dans d'autres cas (et ceci contrairement à ce que supposait Wallace), les montagnes ne sont pas nécessaires pour la formation des glaciers. » Le fait est que, dans les régions antarctiques, on rencontre des gla- ciers d'un type très différent des glaciers alpestres. )) Ainsi, par ôo^S' S. et 63°7' de longitude ouest, quelques îlots, dénom- més îles Moureaux ('), sont bas et entièrement recouverts de neige, transformée en glace en dessous et descendant en pente douce vers la périphérie de l'île. » Nous avons donc, dans ce cas, un exemple de glaciers plats démontrant d'autant mieux l'inexactitude des idées de Wallace que la neige (névé) perpétuelle y descend, à peu de chose près, au niveau de la mer. » Ailleurs, sur des îlots plus étendus, nous avons pu voir une accu- mulation de glace plus considérable, recouvrant parfaitement toutes les inégalités de terrain et formant des glaciers bombés. Ces calottes se ter- minaient à la mer par des murailles de glace à pic, tandis qu'à la surface elles avaient la forme de grands dos de moutons parfaitement unis. » Il est évident que ce type de glacier se retrouvera également sur des îles plus étendues toutes les fois que le relief sera suffisamment uni pour (') Voir la carte du Détroit de la Belgica dressée par M. Lecointe. G. R., 1900, 2* Semeslre. (T. CXXXI, N" 26.) l65 ( 1262 ) qu'un monticule ne puisse percer la calotte glaciaire. Quant à l'épaisseur de ces calottes, elle est évidemment fonction de la plasticité de la glace et de l'étendue du terrain sur lequel elle repose. » Il me semble qu'il n'y a de différence, entre ces glaciers bombés des petites îles antarctiques et l'inlandsis du Groenland, que dans l'étendue incomparablement plus grande de l'inlandsis et le fait que celui-ci n'atteint pas la côte, mais se résout en ruisseaux et s'écoule sous forme de fleuves de glace séparés vers la mer. Mais il peut y avoir un inlandsis plus étendu que ne l'est celui du Groenland. » Nous pouvons dire que la grande calotte glaciaire que CroU a imagi- née, dans le temps ('), peut fort bien recouvrir l'Antarctide, puisque même des îlots peuvent avoir ce recouvrement de glace parfaitement uni- forme et bombé que Croll admettait pour toute l'étendue du continent austral. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Variations des cotes barométriques simultanées au cours de la révolution synodique. Note de M. A. Poincaré, présentée par M. Mascart. « Je ne puis ici, ni reproduire les instantanés midis Greenwich aux diffé- rents jours de la révolution synodique (-), ni même en tenter une des- cription suffisante pour faire apprécier leurs caractères logiques et cu- rieux : excavation côté Lune et surcharge à l'opposé, progressivement effacées par l'effet synodique, traction sur le pôle, oscillations des écarts entre les latitudes inférieures et supérieures et entre les méridiennes et les orthogonaux, etc. » Je tiens à insister, tout au moins, sur les variations des écarts à une latitude moyenne et au pôle. » Il ne faut pas, dans les indications qui vont suivre, prêter un sens absolu à la désignation des méridiens ou des heures. Dans la réalité, la symétrie en rotation n'est parfaite qu'aux abords de la conjonction et par (') James Croll, CUmate and Time, 4" éd. Londres, 1897, p. 374. (^) Voir Comptes rendus, 19 décembre 1900 : Emploi de transparents pour com- biner les effets de la révolution synodique avec ceux de la rotation terrestre, spécia- lement page 854. ( 1263 ) rapport à son méridien même (' ). Ne pas oublier non plus que nos midis Greenwich sont à des distances variables des passages vrais et de la con- jonction, et notamment à un intervalle moyen de douze heures de l'oppo- sition. » Cela bien entendu, voici exactement, en addition à ceux déjà donnés dans la Note précédente, quelques-uns des chiffres trouvés : Parallèle ^o". » Nombre de secteurs de 12", 4, ou 49',7, à écarts négatifs, et plus forts écarts symétriques, avec indication de leur longitude E, ou W. Extrêmes égaux sur méridiens symétriques. Jour Secteurs nodique. à négatifs I 25 5 25 8 25 12 1 1 16 3 20 4 23 7 26 •9 mm — 4,00 à 0" mm -Hi,5o aux 118" — 2,90 aux 118'= + 1,12 » 155'^ — i,5o » .45'-- +0,75 » 120° — 2,40 » 155-= -1-2,00 » io5« -0,87 » io5^ -1-2,00 )) 75" et 1 3o' — 1 ,00 » loS" 4-2,90 » 62'= —0,68 » 90» + 1,75 des 6" aux So" —0,80 » 145= -HI ,00 aux i5= » Les conditions sont, pour la zone tempérée, relativement mauvaises du jour 27 au jour 8, relativement bonnes du 12 au 23. Amélioration rapide au 8. Détérioration rapide vers le 26, oij il y a brusque extension des — , accompagnée du rapprochement temporaire des extrêmes. L'écart dépasse — 4°"" à la conjonction et, très probablement, 4- 4°"" à l'opposi- tion. La différence entre les extrêmes atteint un minimum avant le premier quartier et après le deuxième, etc. » Ces résultats me semblent en accord frappant avec les vieilles croyances populaires et avec telle et telle déductions, de caractère scien- tifique, antérieures. (') L'action du Soleil est ici éliminée. Il ne figure que comme régulateur de l'heure, comme témoin de la révolution lunaire et de la rotation terrestre. Pour avoir l'effet complet des phases, il faut combiner avec ces cotes celles de la variation diurne due au Soleil. Le retour à la symétrie complète admis à chaque midi Greenvv^ich répond à l'ap- proximation donnée par l'application des simplifications énoncées. ( 1264 ) Pôle. » Nombre criieiiies de 49'- 7 à écarts négatifs et plus grands écarts avec indication des heures de Go', de part et d'autre du midi Greenwicli (m. et s.). Jour. Heure. mu) ^ mm I I -t-iijaS à midi et minuit — 0,90 aux 6'' 5 9 +2,20 aux S*" .^ et S*"! — 0,92 aux i** et 11'' 8 141 +2,00 aux 6'' — 1 ,60 à midi et minuit 12 2$ -t-o, iSaux i''4o'et io''2o' —2,5 aux 5'' et 7'' 16 29 » — 1,55 des S"" aux 4''î et des y""! aux g*" 20 18 +2,o5 aux G*" — 2,63 à midi et minuit 23 i4^ +1,62 aux G*" -o,3o aux SI"! et S*"} (') 36 8 +2,3o des o^'j aux2| et desgi'laux ii''|- — 1,80 aux G'' » Les effets sur la région polaire sont inverses de ceux produits sur la zone tempérée. » Les différents chiffres qui précèdent n'atteignent pas les o,4o des écarts dus à la révolution tropique de la Lune, dont, je le rappelle, les extrêmes sont égaux à ceux dus à la révolution tropique du Soleil et se présentent une demi-saison plus tôt. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur l' électricité atmosphérique d'après les obser- vations à la Tour Eiffel et au Bureau Central météorologique. Note de M. A.-B. CiîAuvEAc, présentée par M. Mascart. « J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie un résumé de l'ensemble des observations sur la variation diurne de l'électricité atmosphérique dont les premiers résultats lui ont été communiqués à la fin de l'année 1893 ('-) et qui ont été poursuivies depuis, sans interruption, jusqu'en 189g. » Les dépouillements des courbes d'enregistreurs, effectués de demi- heure en demi-heure, fournissent quarante-huit observations quotidiennes. Les moyennes en ont été calculées pour les trois périodes d'été (mai à août), d'automne (septembre et octobre) et d'hiver (décembre et janvier). (') Le 23, tous les — oscillent entre — o™",25et — o™°',3o. (-) Comptes rendus, t. CXVII, p. 10G9; 26 décembre 1893. ( 1265 ) les observations de la Tour Eiffel se rapportant seulement aux deux pre- mières. » Nous avons pu caractériser ainsi les deux régimes d'hiver et d'été dont nous avons signalé la dissemblance, au voisinage du sol, dans une Note précédente ('), et ce résultat est confirmé par la transition qu'établit, entre ces types extrêmes, l'étude des mois d'automne. Nous avons voulu, en outre, établir si la variation saisonnière de l'intensité moyenne du champ, croissant de l'été à l'hiver près de la surface du sol, se retrouve ou non à une certaine distance de cette surface. » Le Tableau suivant donne, de deux heures en deux heures, les valeurs positives ou négatives des excès sur le potentiel diurne moyen. Bureau Cenlial météorologique. Tour luITcl. Été Automne Hiver Eté Automne (343 jours). (2/18 jours). (139 jours). (i3i jours). (120 jours). volt-* TollS volts ¥0ll3 TOllS Minuit -h 10 — 22 — 34 — 120 — aoo 2 — ^9 — 38 — 56 — 36o — 36o 4 — 22 — 47 — 63 — oio — 43o 6 -i- 8 — 16 — 34 — 290 — 260 8 -t- 26 M- 25 i- 24 H- IQO — 4o 10 — 9 H- 5 +21 -1- 220 -+- 70 Midi — 32 — 23 -:- i3 -i- 90 -t- i3o 2 - 26 — 24 -1- 24 -I- 210 + 3oo 4 — 28 — 6 -:- 28 -t- 1 10 -t- 240 6 — 4 ''■- 69 1- 5o ■ H- 200 + 3oo 8 H- 45 1-56 i- 33 + 260 -h 220 10 -:- 3o -h 10 — 6 H- 100 + 4o Moy. diurnes. . . i34 177 2o5 2i4o 2i3o » La simplification de l'oscillation diurne au voisinage du sol pendant la saison froide, la remarquable analogie de celte variation d'hiver avec celle qui s'observe pendant l'été au sommet de la Tour Eiffel sont des résultats que nous avons déjà indiqués. » Pour les interpréter exactement, il ne faut pas oublier que, dans nos deux stations, les appareils collecteurs, situés le long de parois verticales, donnent respectivement les différences de potentiel entre le sol et les deux surfaces de niveau, horizontales au-dessus d'un sol plan et d'altitudes h (') Comptes rendus, l. CXXIX, p. 5oo; 25 septembre 1899. ( 1266 ) et H, qui, en se relevant le long des parois, passent par les points explorés. La hauteur h ne peut être déterminée exactement à l'intérieur de Paris, mais, d'après l'ensemble des mesures directes connues, elle est certaine- ment voisine de 2". D'autre part, si l'on suppose le champ constant jus- qu'à l'altitude H (hypothèse que nous dirons tout à l'heure inexacte et que fj nous n'employons que pour fixer les idées), j sera donné parle rapport des potentiels moyens, soit j6 pendant les mois d'été, et cette valeur est un maximum. On observe donc au Bureau central comme à 2™ au-dessus d'un sol plan, au sommet de la Tour comme à 3o™ environ, et c'est entre deux surfaces de niveau moyen aussi voisines que se produisent les différences remarquables constatées dans la variation diurne. » L'examen des observations d'automne fournit un résultat nouveau. » Le potentiel diurne moyen pendant cette saison, au Bureau central, est notablement plus élevé que pendant l'été; il passe de i34 à 177 volts. A la Tour Eiffel, il reste à peu près constant. Ainsi, de l'été à l'automne, les surfaces de niveau se serrent auprès du sol et ne changent pas sensible- ment à une hauteur relativement faible au-dessus de sa surface. La varia- tion du champ avec ï altitude (dont nous ne connaissons sûrement, pour les couches basses, ni la loi, ni même le sens) est modifiée par les saisons; cette influence, considérable au voisinage du sol, cesse de se faire sentir à une tren- taine de mètres au-dessus. » Il suit de là que le champ n'est pas constant quand on s'élève, car, si on le suppose tel en été, il ne l'est certainement plus en automne et aucune raison n'existe pour que cette constance se manifeste dans une saison plutôt que dans une autre. Il est du moins beaucoup plus probable que la variation inconnue conserve le même sens toute l'année, la loi seule chan- geant avec les saisons. » Cette conséquence de nos observations offre l'intérêt délocaliser dans une région de très faible épaisseur les effets perturbateurs dus à la dissémination dans l'atmosphère de l'électricité négative du sol; elle concorde d'ailleurs entièrement, dans cette hypothèse, avec le sens des modifications éprouvées par la variation diurne. » Pour compléter l'étude de ce dernier élément, nous indiquerons dans une prochaine Communication les résultats de l'application de la formule de Fourier à chacune de nos séries de moyennes. « ( '267 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur fa détermination de la densité de l'eau de mer. Note de M. J. Thoulet. (Extrait.) « Un échantillon d'eau de mer, récolté dans l'Océan, est caractérisé par sa température, son poids spécifique et sa chloruration ou sa salure. » Les océanographes ne sont pas d'accord sur le choix de ces variables. En général, on prend le poids spécifique représenté par le symbole SJ , rapport entre le poids de i''^ de l'eau de mer, considérée à la température t, et le poids de i''' d'eau distillée à la température t' . On a adopté pour Z et;' diverses valeurs, o", 4°. i5°, 17°, 5, 20", etc., ayant toutes ce point commun d'être considérées comme normales, de sorte que, quelle que soit la tem- pérature de l'échantillon au moment oîi il a été recueilli dans l'Océan, son poids spécifique est ramené à ces températures normales. D'autres océano- graphes préfèrent le poids de chlore dosé chimiquement, ou le poids de sel dissous, valeurs ramenées elles aussi à une température normale. On mesure le poids spécifique au moyen d'aéromètres, tantôt à immersion totale, tantôt à immersion partielle; dans ce cas, ces instruments sont à volume variable et à poids constant, et par conséquent, exigent de consti- tuer une série, ou bien à volume variable et à poids variable. )) Une étude critique des procédés de mesure par les divers instruments, dont chacun a ses inconvénients et ses avantages, m'a conduit à adopter l'aéromèlre à volume et à poids variables du type dont s'est servi M. J.-Y. Buchanan à bord du Challenger. » J'ai, de même, été conduit à prendre, pour caractériser une eau de mer, sa clensité représentée par le symbole S^, c'est-à-dire le poids en grammes de i'" de l'échantillon à la température 9 qu'il possédait in situ, comparé au poids de 1'" d'eau distillée à la température 4° du maximum de densité. » En effet le but de la mesure des poids spécifiques ou des densités étant de découvrir les lois de la circulation océanique superficielle et |jrofonde, il semble irrationnel, en ramenant tous les divers échantillons à une tem- pérature normale quelconque, de détruire ou de transformer, par une uni- formisation artificielle, les différences mêmes qu'il importe de mettre en lumière. » La seule correction à effectuer, dans le cas d'eaux profondes, est la correction de compressibilité, [car un litre d'eau à la surface n'occupe pas ( 1268 ) le volume de un litre à la profondeur de plusieurs centaines ou milliers de mètres, où on l'a récolté et où il jouait un rôle dans l'équilibre océa- nique. Si l'on trace la coupe verticale d'un océan où les mesures ont été prises directement, on obtient, quand les poids spécifiques ont été ramenés à une température normale et n'ont ()as été corrigés de la compressibilité, des courbes telles que des eaux lourdes, en strates ou lentilles irrégulières, surnagent fréquemment des eaux plus légères. Ce résultat serait à lui seul la condamnation du système de mesures dont il provient. » Mais, le plus souvent, comme par exemple dans les mers polaires, l'opération de la mesure expérimentale de la densité se faisant dans une cabine chauffée, l'échantillon étudié est à ime température différente de celle qu'il avait in situ. Il faut alors le ramener par le calcul à celle-ci. Ce calcul implique la connaissance préalable du coefficient de dilatation de l'échantillon, lequel est fonction de sa salure plus ou moins grande, c'est-à- dire de |sa densité qui est inconnue, puisque l'on cherche précisément à l'évaluer. » Le problème est susceptible d'être résolu graphiquement. M Avec un aréomètre système Buchanan bien étalonné, j'ai déterminé directement, et avec de grandes précautions, à des températures variant entre — 5" et So", la densité de diverses eaux de mer naturelles, étendues d'eau distillée ou concentrées par évaporation. Les expériences directes ont été faites au nombre de aSy. Les valeurs obtenues ont été portées sur un graphique, où les températures étaient mesurées en abscisses et les densités en ordonnées. J'ai obtenu ainsi une suite de courbes régulières, qui permettent de passer immédiatement de la densité d'un échantillon à une certaine température, à sa densité à une autre tempéra- ture. On pourrait encore tracer, sur le graphique, les lignes d'égale chloru- ration ou d'égale salure, à l'aide des résultats d'analyses faites et publiées par divers auteurs. On a donc graphiquement, à l'aide d'une simple lecture aréométrique, toutes les caractéristiques d'un échantillon d'eau de mer. » Le graphique indique la possibilité ou l'impossibilité de l'existence d'un courant marin de densité, entre deux points A et B de l'océan dont les caractéristiques ont été marquées. Le courant ne sera possible que si le second point B se trouve dans le demi-cercle ouest-nord-est par rapport à A, et sa vitesse est fonction à la fois de l'orientation sur le graphique et de la distance séparant les deux points sur l'océan. Tout courant sera impossible si B se trouve dans le demi-cercle ouest-sud-est par rapport à A. ( 1269 ) Les droites parallèles à l'axe des x, ou lignes de même densité, indiquent la condition d'équilibre parfait entre des eaux salées de températures dif- férentes. )) M. E. GuARiNi adresse une Note sur : « La décharge continue et ses effets dans un circuit induit ». M. J.-B. Granjov adresse une Note relative à l'emploi du carbure de calcium, au lieu du sulfure de carbone, pour le traitement des vignes. A 4 heures et demie l'Académie se forme en Comité secret, La séance est levée à 5 heures. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 94 décembre 1900. Notice biographique sur A. Milne-Eclwards, par M. Bernard Renault. Autun, Dejussieu, 1900; i fasc. in-S". (Hommage de l'Auteur.) Cours élémentaire de Chimie professé à la Faculté des Sciences de Paris, pour les Candidats au certificat d'études physiques, chimiques et naturelles ÇP. C. N.), par M. A. Joannis; 2® édition, revue et corrigée. Paris, Ch. Béranger, 1901 ; I vol. in-i2. Recherches emhryogéniqiies et anatomîques sur quelques espèces des genres Impatiens e^Tropaeolum, par Camille Brunotte. Paris-Nancy ; i fasc. in-S". (Hommage de l'Auteur.) Rapport général présenté à M. le Ministre de l Intérieur par l' Académie de Médecine, sur les vaccinations et revaccinations pratiquées en France et dans les colonies pendant l' année 1898. Melun, imprimerie administrative, 1899; I fasc. in-8°. (Envoi de M. le Ministre de l'Intérieur.) c. R., 1900, 1' Semestre. (T. CXXXI, N° 26.) Io6 ( 1270 ) Vespèce et la race en Biologie générale, par André Sanson. Paris, Schlei- cher frères, 1900; i vol. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Contribution à la myologie des Rongeurs, par H. Alezais; thèse présentée à la Faculté des Sciences de Paris. Paris, Félix Alcan, igoo; i vol. in-S". Journal de la Société nationale d'Horticulture de France, 4* série, t. I, novembre 1900. Paris, i fasc. in-8°. Ohservatorio do Rio de Janeiro. Methodo para determinar as horas das occul- tacoes de estrellas pela Lua, baseadu sobre o conhecirnento exacto do instante da conjunccao apparente dos dous astros, por L. Cruls, Director. Rio-Janeiro, 1899; I fasc. petit in-f°. Essai sur C èquidistanle, par Théodore Grivetz. Bucarest, 1900; i fasc. in-S". Zur Dynamik des Himmels, von Hugo Groth. Hambourg, 1901 ; i fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Q uatre opuscules sur des éludes sismiques, par F. de Montessus de Ballore. Genève et Saint-Pétersbourg, 1899-1900; 4fasc.in-8°. Rectificaciones y anotaciones à la Sinopsis de los Hemipteros deChile de Edwyn C. Reed, por Carlos Berg. Ruenos-Ayres, 1900; t fasc. in-S". (Hommage de l'Auteur.) Annuario publicado pelo observalorio do Rio de Janeiro para o anno de igoo. Rio-Janeiro, 1900; i vol. in-i3. Universidad de la Habana. Oracion inaugural pronunciada en la solemne apertura delcurso academico de 1900 a 1901 . Menioria anuario y datos esta- disticos delà ensenanza correspondientes al curso de i 898 a 1899. La Havane> I 900 ; I fasc. petit in-f°. Jahrbuch des norwegischen meteorologischen Instituts fur 1899, herausgeg. v. D"" H. MoHN. Christiania, 1900; i fasc. in-4°. Publications ofthe Lick Observatory ofthe University of California ; vol. IV, 1900. Sacramento, 1900; i vol. in-4". Bericht ùber die Ergebnisse der Beobachtungen an den Regenstationen der kaiserlichen , livlàndischengemeinnûtzigen und ukonomischen Sozietdt, Jûr das Jahr 1899. Dorpat, 1900; i fasc. in-4°. Transactions of the American Society of mechanical Engineers ; vol. XXI, 1900. New-York, 1900; i vol, in-8''. Mittheilungen aus der medicinischen Facultât der kaiserlich-japanischen Universitàt zu Tokio; Bd IV, h" 7. Tokio, 1900; i vol. in-4''. The Thompson Yates Laboratories Report, edited by Rubert Boyce and ( 1271 ) C.-S. Sherrington; vol. III, part i, igoo. Liverpool, 1900; i vol. in-4°. Ofversigl af F. V. Soc', fôrhandlingar; t. XLII, 1899-1900. Helsingfors, 1900; I vol. in-y. Bidrag lill fcdnnedom af Finlands nalur och Folk; H. 59, 60. Helsingfors, 1900; 2 vol. in-S". Mémoires de r Université impériale de la Nouvelle Russie; t. LXXIX. Odessa, igoo; I vol. in-8°. ERRATA. (Séance du 17 décembre 1900.) Prix Bordin (Sciences mathématiques) : Page 1043, ligne !\, au lieu de Appel, lisez Appell. Prix Gay (Géographie physique) : Page iioi, ligne 28, au lieu de partie, lisez pente. Prix Houllevigue (Prix généraux) : Page II 18, ligne 23, au lieu de M. Schoenfliess, lisez M. Schoeutlies. (/^uy N° 26. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. IM. 0. BoUDOU.iRD. — Inlluetice de la pres- sion dans les phénoini-nes d'équilibres cliimiques ». M. FoNZKS-Di.vcoM. — Sur les séléniures de cuivre M, V. Thomas. — Sur quelques chlorobro- niures du thallium M.M. L. BimvEAULT et A.. W.iHi.. — Action di's rL-actifs réducteurs sur les deux éthers nitrodimétliylacryliques isomères M. A.. FiiLNDACii. —Sur la tannase M. Henri Potievin. — La tannase. Diastase dédoublant l'acide gallolannique M. P. PouTiER. — Sur la glycolyse des dif- férents sucres M. OEOHSNER DE CoNiNCK. — Emdo du ni- trate d'nraniuni M. H. Causse. — Kéaction du y^.-diaznben- zène sulfonatc de sodiuiri sur le cystinate de fer existant dans les eaux contami- nées M. G. André. — Sur les transformations chimiques qui se passent pendant l'évolu- tion du bouryeon M. H. Carette. — Sur quelques dérivés de la méthylnonylcétone iMM. Yves Delaue et Marcel Delage. — Sur les relations entre la constitution chimique des produits sexuels et celle des solutions capables de déterminer la par- thénogenèse ' M. Gustave Loisel. — Cellules gcrmina- lives. Ovules mâles. Cellules de Scrloli.. M. P. ViGNON. — Sur la signification des granulations basilaires des cils M. A. CuARRiN. — P.clalions physiologiques dos albuminuries intermittentes MJM. O.-K. Maveï et J. Bertrand. — Pha- gocytose des bacilles d'Ebertli M. G. Marinesco. — Recherches cytnmé- triques et caryométriquesdes cellules ner- veuses motrices après la section de leur cylindraxc M. Edouard Rooez. — Rédexions au sujet BtU.ETI\ BIBLIOGRAPRIQUi; Errata I204 120G 1208 I21t I3l4 1 T 1 ;') 1217 i2ir| 1221 1225 1227 1229 Il32 1236 âges. • 1 2.10 1241 I2^'| des expérienci's de M"° Barthelet sur la Télégonie M. GiARD. — Observations à propos de la Communication précédente de M. E. lia- ge- M. Louis Mangin. —Sur le parasitisme du Fusai ium roseum et des espèces affines. M. René Maire. — Sur la cytologie des Gastromycètes MM. L. Maïruciiot et M. Molliard. - Va- riations de structure d'une .\lgue verte, .Stichococcus hacillari.'; Nagg., sous l'in- n lien ce du milieu 124S M. RicùME. — Sur le développement des plantes étiolées ayant reverdi à la lu- mière 1 fS 1 M. LuuiEN D.\NiEi.. — En'cls de la décorlica- tion annulaire chez quelques plantes her- bacées ■ \'i.^''' M. A. lîUESsoN. — Sur l'âge des massifs granitiques de Cauterets et du Néouvielle (Hautes-Pyrénées) et d'une partie des formations anciennes qui les bordent.... i255 M. Paul Ciioffat. ~ Sur le Crélacique su- périeur A Moçambique 1 25S M. H. .\ncTowsKi. — Les calottes glaciaires des régions antarctiques 1 2lio M. A. Poincaré. —, Variations des cotes barométriques simultanées au cours de la révolution synodique ' '62 M. A.-B. CiiAUVEAij. — Sur l'électricité at- mosphérique, d'après les observations à la Tour Eiffel et au Bureau Central mé- téorologique I2(i4 M. J. TiiouLET. - Sur la détermination de la densité de l'eau de mer .-. 12(17 M. E. GuARiNi adresse une Note sur : « La ■ décharge continue et ses effets dans un circuit induit » n'iq M. J.-B. Granjon adresse une Note relative à l'emploi du carbure de calcium, au lieu de sulfure de carbone, pour le traitement des vignes rî6<) . . I xii') {■>.•; \ PARIS. ^(MPIUMERIE G A tJT H I K l\ - V 1 L L A K S Q"ai des Grands-Augustms, ai. «urHIKK-Vll.(,AR» f^° 26. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 24 décembre 1900. aiE3I0IRES ET COilIMUNIGATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. ,\(. le iMiNisTUE iiii l'Instuiiction 1'Li;i.ique ET DES Beaux-Arts adresse l'ampliation du décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de AI. P. l'ainlevé, dans la Section de Géométrie, itjt M. E. GuYou. — Formules et Tables pour oalcnler les heures et hauteurs des pleines et basses mers, connaissant les hauteurs d'heure en heure i i.îS ,,5,, Pages M. Bertiielot. — Sur l'origine de la combi- naison chimique. Union de l'argent avec l'oxygène M. Berthelot. — Oxyde de carbone et argent M. Bertiielot. — Hydrogène et argent. . . . M. P. DuHEM. — Sur le théorème d'Hugo- niot et quelques théorèmes analogues. . . . aiEMOIUES LUS. M. AuGUSTUS-D. Wallei!. — Le premier signe de vie 11^3 MEMOIRES PRESENTES. M. E. FoNTANEAU adresse une série de Noies relatives A « Un mode de transfor- Mjation des rquations générales de l'Hydro- dynamique ' 117G CORRESPOIVDAIXCE. Sir Joseph Hooker, élu "Associé étranger, adresse ses remercîmcnts à l'Académie... 1176 MM. AUBUSSON DE Gavarl.iy, Behal, Bkr- uoNiÉ, Bordas, Brault, Braemer, Bruch- MANN, Emile Caiien, Paui. Carnoï, Henri Coupm, M"« Curie, MM. Debureaux, Delemer, Delezenne, Delepine, Maurice DE Flelky, Fritscii, Gallois, Henri Gau- tier, Paul Girod, K. Grasset, Guille- MiNoT, Hallopeau, J. von Hepfkroeb, ICARO, M"' JûTEYKO, MM. Lacombe, Le- ooRNU, Mathias, Lerch, M°" la comtesse M. de Linden, mm. Long, de Loczy, Ed. Maillet, Marage, Élie Massénat, Metz- NER, M"" veuve Moissenet, MM. Nau, de Nabias, Maurice Nicloux, Osmond, Pa- CHON, SABUAziiS, Sautbeaux, Sigalas, Seurat, Henri Sévéne, Suis, Trillat, Verschaffel adressent des remerciments à l'Académie pour les distinctions accor- dées à leurs travaux . . 1 176 M. Jules Bauzon demande l'ouverture d'un pli cacheté, établissant qu'il est l'auteur du Mémoire intitulé : « Aphorismes sur les signes diagnostiques de la mort appa- rente, etc. », Mémoire qui a obtenu une mention honorable La durée totale des opérations est prévue pour quatre ans. » Au moment oîi j'annonce à l'Académie que la revision de l'ar'c méri- dien de Quito entre dans la période d'exécution, je tiens à lui dire que le Service géo^^raphique de l'armée, auquel elle a fait confier cette entreprise, sent le poids de la responsabilité qui lui incombe pour la mènera bonne fin avec toute la perfection désirable; mais j'espère qu'd saura se montrer digne de la haute confiance dont elle a bien voulu l'investir, et, pour cela, il ne ménagera ni sa peine ni ses elTorts. » I/AcaJémie si-ra d'ailleurs tenue au coui-ant de tous les détails des opérations, sur lesquelles elle est ap|)elée à exercer son contrôle par l'in- termédiaire d'une Commission permanente dont la nomination a été |)révue dans les conclusions du rVip|)orl de M. Poincaré. Ce contrôle per- manent, aussi bien que les conseils qu'elle voudra bien continuer adonner à la mission, contribueront, dans une large mesure, à assurer à l'œuvre de la méridienne de Quito la valeur scientifique qu'elle doit atteindre. » Sur 1.1 proposition de M. le Président, la Commission suivante est nom- mée par l'Académie, pour le contrôle des opérations de la Mission : Le Bin-eau de l'Académie, et MM. Faye, H. Posncauê, Hatt, général lÎASSOT, LœWY. ( '276 ) CHIMIE MINÉRALE. — Rectification d'une donnée analytique relative à l'hydrogène que les acides dégagent des granits. Note de M. Armand Gautier. « Dans une Note précédente sur les origines de l'hydrogène atmosphé- rique (voir ce Volume, p. 647), j'ai annoncé que le granit en poudre dé- gage, au contact des acides minéraux un peu concentrés, un volume considérable de gaz remarquablement riches en hydrogène libre. » C'est Là le point important de ces recherches, et j'ai depuis confirmé et généralisé cette observation par un grand nombre d'analyses des gaz ainsi dégagés d'autres roches ignées. Mais j'ai reconnu que la pulvérisation du granit dont je m'étais d'abord servi, granit auquel se rapporte l'analyse des gaz de la page 649, avait introduit artificiellement, et contre toutes les apparences, dans la poudre de la roche une certaine quantité de fer mé- tallique très divisé, et que par conséquent le chiffre de 91 5'^'= d'hydrogène par kilogramme de roche était beaucoup trop élevé. » J'ai tenu à faire cette rectification dans le Volume même où avait paru l'analyse en question, pour éviter toute reproduction ultérieure d'une donnée incorrecte au point de vue quantitatif. » Je me propose de publier sous peu les analyses des gaz dégagés des roches ignées par les acides ou par la chaleur. » BOTANIQUE. — Sur la différenciation des tissus vasculaires de la feuille et de la tige. Note de M. Gaston Bonnier. « J'ai établi, dans une Note précédente ('), la comparaison de la diffé- renciation des tissus provenant du méristème vasculaire dans la tige et dans la racine des Phanérogames. Je me prçpose, dans cette nouvelle Note, de rechercher l'origine du méristème vasculaire dans la feuille et de comparer sa différenciation avec celle des tissus analogues qui se rencontrent dans la tige. » J'aborderai d'abord cette question au point de vue de l'anatomie comparée des organes adultes et, en second lieu, au point de vue du déve- loppement histologique des tissus. (') Gaston Bonnier, Sur l'ordre de formation des éléments du cylindre central dans la racine e tdans la lige {Comptes rendus, t. CXXXI, p. 78 1 , 12 novembre 1 900). ( 1277 ) » 1° Analomie comparée des entrenœuds de la tige. — y msi'isXerax, enpremier lieu, sur un fait anatomique général bien connu, mais qu'il est cependant utile de préciser nettement avant d'étudier la comparaison des tissus de la tige et de la feuille. Il s'agit de la relation qui s'établit entre la disposition des feuilles et la structure de la tige qui les porte. M. Van^Tieghem, dans son Traité de Botanique (') et dans son Enseignement, a fait remarquer que la symétrie vasculaire de la tige, qui est toujours visible dans une plante à feuilles verticillées ou opposées, se trouve troublée au voisinage des feuilles lorsque celles-ci sont alternes, et même complètement altérée quand un rameau ne porte qu'une seule feuille. )) Dans ce cas, en effet, la tige est symétrique par rapport à un seul plan, comme un pétiole. Ce fait est très apparent dans certains exemples parti- culiers tels que l'axe hypocotylé chez les plantes à un cotylédon, et dont la gemmule n'est pas développée (Alismacées, Ombellifères bulbeuses à un seul cotylédon, etc.); mais il est beaucoup plus fréquent qu'on ne le croit généralement. » C'est ainsi qu'à la fin de la saison une branche de l'un quelconque des arbres de nos pays, lorsqu'elle porte des feuilles alternes et espacées, pré- sente dans toute la longueur de son dernier entrenœud une symétrie vas- culaire par rapport à un seul plan. On peut citer le Platane, le Févier, le Robinier, le Châtaignier, l'Orme, le Bouleau, le Charme, etc.' Prenons l'une de ces branches qui présente en automne une dernière feuille de la pousse annuelle dont le pétiole est situé en apparence sur le prolongement même de la tige; cette branche offre dans toute la longueur de l'entrenœud terminal un seul plan de symétrie. » ha/ïg. I représente une des branches étudiées, récoltée avant la chute Fig. I. Fig. I. — Terminaison d'une branche, à l'automne : /,, /,, /,, pétioles des feuilles; e,, «j, «3, entrenœuds (Févier, Gleditschia triacanttios). des feuilles. Une section pratiquée dans le dernier entrenœud e, offre une structure analogue à celle que représente la fig. 2. On y aperçoit la place ( ' ) 2^ édition, p. 7^0. ( 1278 ) occupée par trois faisceaux libéro-ligneux primaires, dont un médian blet deux latéraux b' l' , b" l" . La svmétrie, par î'appoi t à un seul plan, est telle- ment évidente que, si l'on regardait cette coupe sans connaître son origine, on la prendrait pour celle i\\\n pétiole. Les formations secondaires de la première année /*,, bs^, se produisent aussi dans cet entrenœud de la tigi\ et, comme dans un pétiole, ne viennent qu'accentuer la svmétrie bilaté- rale de l'organe. » Une coupe pratiquée dans l'entrenœud suivant (e^, fig. i) révélerait une syméirie troublée, mais dans laquelle on peut reconnaître deux jjlans de symétrie faisant entre eux un certain angle. Dans le troisième entre- Fig. 3. Ss '"7 Fig. 3. - Seclion transversale du dernier Fig. 3. - Section transversale du dernier entrenoeud d'une pousse d'un an. entrenœud d'une pousse de deux ans. Lettres communes : ep, épiderme; Ig, liège; ec, écorcc; 1, /', l", liber primaire; b, b\ b\ bois pri- maire; m, moelle; ls„ bs„ liber et bois secondaires de première année; ls„ bs„ l.ber et bois secon- daires de deuxième année; ns, assise subéro-pl.ellodermique; og. assise libcro-l.gneuse (Gledil- sc/iia triacantlios). nœud à partir du sommet (f„ fig. i), la symétrie vascnlaire de la tige se rapproche encore plus de la symétrie par rapport à un axe; et ce n'est que dans l'entrenœud situé au-dessous du premier cycle de feuilles, et dans tous les entrenœuds suivants de la pousse annuelle, que l'on pourra trouver complètement réalisée la symétrie typique de la tige. » Li lige nous apparaîtrait donc ici comme formée i)ar l'ensemble con- crescent des bases des feuilles prolongées. Ce retentissement de la dispo- sition des feuilles .sur la structure de la tige peut être mis en évidence par ( 1^79 ) une seule coupe transversale. En effet, coupons un entrenœuH, tel que e, (^fig. i), mais au bout de la seconde année de sa végétation {fig- 3). Le bois de la première année n'aura pas changé déplace, et nous montrera, au milieu de la coupe, le bois primaire du faisceau médian b et le bois pri- maire h' et b" des faisceaux latéraux. Or. le bois de la deuxième année correspond à la base de la pousse feuiilée qui s'est développée pendant l'année suivante, au-dessus de e, , et par conséquent à l'ensemble de toutes les bases prolongées des feuilles de cette nouvelle pousse. Aussi la dispo- sition du bois secondaire de deuxième année bs^ présente sensiblement la symétrie normale tle la tige. » On a sur la même coupe de cet entrenœud un bois symétrique par rapport à un seul plan entouré par un bois symétrique par rapport à un axe. » Des remarques anatomiques de ce genre pourraient être multipliées et, jointes aux faits déjà observés, montrent que la structure de la tige est sous la dépendance étroite de la disposition et de l'écartement des feuilles qui s'y rattachent. » 2" Analomie comparée de la lige et de la feuille. — Je me cm tenterai, sur ce point, de citer ici les cas assez fréquents où des coupes transversales successives pratiquées dans la tige, à la base d'une feuille, dans le pétiole et dans le limbe, mettent en évidence la continuité de certains tissus. Ainsi, lorsque chaque cordon vasculaire, dans le limbe et dans le pétiole, semble entouré d'un endoderme, la plus grande partie de cette assise n'est pas en continuité avec l'endoderme général du cylindre central de la tige. » l.esjig. 4 et 5 représentent des sections de la tige et du pétiole d'une même espèce. Dans la première {fig- 4). f}'^"' correspond à la tige, consi- dérons un faisceau. On voit facilement une assise spéciale e' , appartenant au tissu des rayons médullaires, qui entoure à la fois la partie libéro-li- gneuse, une portion du péricycle et de la zone périméduUaire. Cette assise forme une sorte d'endoderme spécial qui, dans une secf.ion faite un peu au-dessus, va se réunir latéralement à une partie de l'endoderme e«(/pour englober complètement un cordon vasculaire. Des coupes successives montrent que cette assise est en continuité comjîlète avec celle qui entoure un faisceau pétiolaire {e', fig. 5). La section de ce pétiole, grâce à quelques libres péricycliques différenciées çà et là (enp', par exemple), laisse encore distinguer l'endoderme général end, qui est en continuité avec l'endoderme de la tige. Par suite, onpeutaussi reconnaître la jonction ( I28o ) continue^ du péricycle {pp' , fig. 5), des rayons médullaires rm et de la moelle m*du pétiole, avec les tissus similaires de la tige {p, rm, m, fig. 4)- Une suite de coupes faites dans le haut du pétiole et dans le limbe mon- trerait encore la continuité de ces endodermes spéciaux e' avec ceux des Fig. 4. Fig 5. enJ Fig. 4- — Section transversale d'une lige. Fig. 5. — Section transversale d'un pétiole. Lettres communes : ep, épiderme; a/, tissu en palissade ;.'c/, scié- rites; la, tissu lacuneux ; joa/', la', cellules du tissu en palissade ou du tissu laciineux qui sont originaires du méristème vasculaire (Camellia indica). » La fig. 6, en l et 2, montre nettement la distinction entre ces deux méristèmes lorsqu'elle se maintient assez longtemps pendant le dévelop- C. R., 1900, 2» Semestre. (T. CXXXI, N° 27.) i68 ( 1282 ) pement de la feuille {Evonymus, Camellia, Lauriis, Eucalyptus, etc.). A l'étal qui est représenté en 1 {fig. 6), on distingue clairement les assises du méristèrae cortical ec dont les cloisonnements sont tous perpendicu- laires à la surface de la feuille, et le mérislènie vasculaire où les cloison- nements se font, au début, dans une direction quelconque. A un étal un peu plus avancé, en 2 {fig. 6), la marche de la différenciation s'oriente et l'on voit apparaître le tissu des futures nervures qui s'organisent à l'in- lérieur du méristème vasculaire. On peut donc, à cet âge, reconnaître un vrai endoderme général e qui vient se mettre en continuité avec l'endo- derme général du pétiole et avec celui de la tige; cet endoderme est tou- jours constitué, quelle que soit sa différenciation ultérieure, par l'assise la plus interne de l'écorce, et marque exactement la limite extérieure du méristème vasculaire. » On peut aussi distinguer une sorte d'endoderme spécial (e', en 2, fig. 6) limitant chaque nervure, et qui souvent vient se raccorder avec l'assise e, mais dont l'organisation est liée à l'existence de deux pôles {pi, pb, en ^,fig. 6) analogues à ceux que j'ai désignés sous les noms de pâles libériens et de pôles ligneux dans la tige et dans la racine ('). L'endoderme spécial e', quelle que soit sa différenciation ultérieure, est sur le prolon- gement de celui qui entoure les cordons vasculaires du pétiole (e', fig. 5) et de l'assise des rayons médullaires qui se trouve autour des faisceaux libéro-ligneux de la tige (e', fig. l^)■ » Ces distinctions d'origine disparaissent rapidement à mesure que s'or- ganise définitivement la structure du limbe de la feuille (en Z,fi.g. 6). On voit alors qu'entre les nervures, des éléments du méristème vasculaire peu- vent devenir aussi bien cellules en palissade ou cellules du tissu lacuneux que ceux qui proviennent du méristème cortical ; on voit aussi que l'endo- derme spéciale' accentue sa différenciation alors que celle de l'endoderme général s'efface, au contraire, complètement sauf aux points qui touchent les nervures (e, en ?),fig. 6). » 4° Différencialion du méristème vasculaire du pétiole et de la tige. — Il suffit d'examiner un pétiole ou une tige assez jeunes pour reconnaître que la différenciation des éléments du méristème vasculaire, au début, ne se fait jamais radialement. Elle se produit, comme dans la feuille, par une série de fuseaux dont les pôles, points de départ de deux différenciations opposées, l'une libérienne, l'autre ligneuse, sont situés sur le même rayon (') Comptes rendus, t. CXXXI, p. 782. ( 1283 ) (^fig. 7)- Il y a plus : la formation des rayons médullaires eux-mêmes est, à l'origine, liée aux pôles des faisceaux voisins. A la périphérie des fais- ( eaux, chaque file d'éléments, dont l'ensemble constitue un rayon médul- laire, est formée de deux moitiés'ayant chacune comme point de départ un pôle libéiien ou un pôle ligneux. Certaines de ces files relient deux pôles de noms différenis et sont semi-circulaires; les autres relient d'une manière plus ou moins directe deux pôles de même nom {^fig. 7). Tantôt cette Fis. 1- Fig. 7. — Différenciation du incristème vasculaire de la tige : l,dans la Vigne vierge (Ampélopsis hederacea); 2, dans le Marronnier (jEsculus hippocaslanum). Lettres communes : />/,, pL, pôles libériens; pb„ pb.,, pôles ligneux; e, endoderme général; e', en- dodermes spéciaux; /,, /,, L,, L,, liber primaire; 6,, b,, B,, B,, bois primaire; rm, rayons médul- laires. organisation ne s'observe qu'à un état très jeune (Quercus robur, Veronica beccabunga, Hedera hélix, JlscuIus hippocaslanum, etc.), tantôt elle reste visible même à l'état adulte (Platanus vulgaris. Ampélopsis hederacea, etc.). » Il résulte de ces faits : i" que les faisceaux libéro-ligneux, tels que les a définis M. Van Tieghem, existent toujours dans les tiges des Phanéro- games et qu'on n'observe jamais, dès le début, une différenciation vrai- ment radiale des tissus du méristèmc vasculaire; 2" que les rayons médul- laires primaires qui séparent .ces faisceaux sont en relation d'origine avec les faisceaux eux-mêmes et sous la dépendance première des pôles libé- riens et des pôles ligneux. )) .1" Comparaison générale de la différenciation du méristéme vasculaire dans la tige, la feuille et la racine. — Les schémas 1, 2, 3, 4 et 5 {fig. 8) indiquent la correspondance générale des tissus provenant du méristéme 2 AXE HYPOCOTYLÉ pi. mS. FIACINE Fig. 8. — Schémas représentant la marrhe de la différenciation comparée dans deux demi-faisceaux et dans le tissu situé entre eux, pour le limbe de la feuille, le pétiole, la tige, l'axe hypocolylé et la racine. De 1 en 5, on voit que les p6Ies ligneux, situés en 1, du cùté du tissu en palissade pal., se rapproclient peu à peu les uns des autres, jusqu'ù se placer vers l'extérieur, en 5, du cîilé du tissu absorliant. On voit aussi que l'endoderme général e s'accentue de plus en plus de 1 en 5, tandis qu'au contraire les endodermes spéciaux e', généralement 1res bien marqués dans le limbe, s'effacent peu à peu en allant vers la racine. Ces schémas montrent encore que le mésophyllc ( 1, rm) du limbe correspond aux rayons médullaires (2, 3, 4, rm) du pétiole, de la lige, de 1 axe hypocolylé, et enfin au péricycle exlra-Iigneux de la racine (5, rm). pb, pAle ligneux; b, premier bois primaire; mb, métaxylèmc; ml, métaphloème; /, premier liber primaire; pi, pôle libérien. ( 1285 ) vasculaire, et la marche de leur différenciation pour deux demi-faisceaux voisins, dans le limbe, le pétiole, la tige, l'axe hypocotylé et la racine. On voit que, sauf l'orientation des pôles ligneux, sauf l'atténuation ou l'accentuation de l'endoderme général e et des endodermes spéciaux e', la marche de la différenciation est partout la même dans les trois membres de la plante. Ces schémas montrent aussi, par exemple, que le méso- phylle mi qui sépare les nervures dans le limbe a son homologue dans le péricycle extra-ligneux rm de la racine. » Sans vouloir restaurer la théorie des phytons de Gaudichaud, on doit cependant conclure de ce qui précède que l'on peut considérer la tige comme formée par l'ensemble des prolongements des bases des feuilles. En tout cas, on doit déduire de ces faits qu'il se produit à l'origine une continuité complète entre tous les tissus des feuilles et ceux qui leur cor- respondent dans la tige. Or comme, d'après ma Note précédente, une pareille continuité s'établit aussi entre les tissus de la tige et ceux de la racine, le végétal tout entier, bien que différencié en trois membres, nous apparaît comme un ensemble dans lequel la marche de l'organisation des tissus s'établit partout de la même manière. M Sans^émettre aucune hypothèse sur l'origine des trois membres de la plante dont les caractères persistent grâce à une hérédité profonde, on |)ourrait toutefois tenter d'établir certains rapports entre leur symétrie de structure et leurs fonctions générales. » Prenons, je suppose, la feuille comme point de départ. Son limbe aplati est exposé à la lumière par sa face supérieure, à l'ombre par sa face inférieure. La face exposée à la lumière devient la plus riche en chloro- phylle; c'est de ce côté que se feront surtout l'assimilation et la transpira- tion chlorophylliennes (' ). D'autre part, lorsque la feuille devient vascu- laire, c'est vers la face supérieure, là où un excès d'eau est nécessaire aux fonctions chlorophylliennes, qu'on voit se former les vaisseaux du bois. » On peut donc admettre qu'il existe une corrélation entre la position des pôles ligneux et les fonctions principales de la feuille, et que les pôles libériens se forment à l'opposé. (') Remarquons, en effet, que le siège de la transpiration chlorophyllienne est au niveau du tissu en palissade, dans les méats qui séparent les éléments de ce tissu. Ce phénomène est tout diffèrent de la sortie de Teau par les stomates ou la cuticule, qui se produit surtout par la face inférieure de la feuille. ( 1286 ) » Les feuilles demeurant cohérentes entre elles par leurs bases dont l'ensemble constitue la tige, les faisceaux viennent s'y réunir et alors, dans la tige, le bois se trouve vers l'intérieur et le liber vers l'extérieur. Enfin, lorsque la tige se transforme, latéralement ou au sommet, en un organe destiné à l'absorption, les pôles ligneux se rapprochent de l'extérieur pour se mettre en contact avec le tissu qui sert à puiser l'eau dans le sol : on a la structure de la racine. » NOMINATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui devront être présentés à M. le Ministre de l'Instruc- tion publique et des Beaux-Arts, pour la place devenue vacante au Bureau des Longitudes par le décès de M. de Bernardiêres. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier can- didat, M. le Vice-Amiral Fournier réumi la majorité des suffrages. Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat, M. Félix Arago réunit la majorité des suffrages. En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre sera composée comme il suit : En première ligne M. le Vice-Amiral Fourmer. En seconde ligne M. Félix Arago. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Géométrie, en application du Décret du 24 juin 1899. M. Dedekind, ayant réuni la majorité des suffrages, est proclamé élu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la Section de Botanique, en remplacement de M. HooKER élu Associé étranger. M. Strasburger, ayant réuni la majorité des suffrages, est proclamé élu. ( 1287 ) MEMOIRES PRESENTES. M. J. DuvAi. adresse un Mémoire portant pour titre : « Origine des forces et des propriétés ». (Commissaires: MM. Maurice Levy, Cornu, Arm. Gautier.) M. H. Hermite adresse, de Neuchàtel, un Mémoire relatif à l'applica- tion de la méthode des causes actuelles à la partie théorique de la Géologie. (Commissaires : MM. Fouqué, Marcel Bertrand, Michel Lévy.) CORRESPONDANCE. M. le général Sebf.rt, en présentant à l'Académie deux Volumes se rapportant aux Congrès de l'Association française pour l'avancement des Sciences, s'exj)rime comme il suit : « J'ai l'honneur de déposer sur le bureau de l'Académie le deuxième Volume des Comptes rendus du Congrès de l'Association française pour l'avancement des Sciences, tenu à Boulogne-sur-Mer en i8yg, sous la pré- sidence de notre collègue leD''Brouardel,eL le premierVolume des Comptes rendus du Congrès semblable tenu à Paris en tgoo sous ma présidence. » Ce dernier Volume est accompagné d'une Notice consacrée aux éta- blissements de l'enseignement supérieur de la Ville de Paris. Cette Notice due à la collaboration des hommes les plus compétents dans les diffé- rentes branches des Sciences sera consultée avec intérêt pour fixer l'état de ces différents établissements à la fin du siècle qui se termine aujourd'hui. » Dans le Volume consacré aux séances du Congrès de Paris, je me per- mets de signaler particulièrement les vœux exprimés et l'appel adressé aux Académies et aux Corps savants pour l'étude d'une langue internationale pouvant faciliter la diffusion des Sciences, du Commerce et tie l'Industrie clans tous les pays. » Cette question, qui est en ce moment à l'ordre du jour me paraît avec celle de la création d'un Répertoire bibliographique universel, à la- quelle elle se relie, mériter toute l'attention de l'Académie des Sciences et l'appui de l'Association internationale des Académies. » ( 1288 ) MM. Defacqz, Giacobixi, Remli.vger, Wali.er.vxt, Koussy adressent des remercîments à l'Académie pour les distinctions accordées à leurs travaux. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur la longitude de la Lune. Note de M. H. Axdoyer, présentée par M. Poincaré. « Les coordonnées de la Lune peuvent se développer, comme l'a fait Delaunay, en séries trigonométriques dont les coefficients sont eux- mêmes des séries ordonnées suivant les puissances des quantités m, e, e , y. — > pour la signification desquelles je renverrai à l'œuvre de Delaunay. » Ainsi que je l'ai déjà fait observer plusieurs fois, tous les résultats de Delaunay sont inexacts, à partir des coefficients du huitième ordre par rapport aux quantités précédentes. » J'ai calculé îi nouveau tous les termes dont le coefficient ne renferme que les puissances de m et les deux premières puissances de e, par consé- quent de la forme ml', ou m*e, ou ni'^ e- ; et l'approximation est la même pour le rayon vecteur que pour la longitude. Les résultats ont été obtenus concordants par l'emploi de deux méthodes essentiellement distinctes. M Voici les corrections nouvelles qu'il faut apporter à la valeur de la longitude donnée par Delaunay, les autres ayant été indiquées antérieure- ment [5«r quelques inégalités de la longitude de la Lune (^Annales de la Fa- culté des Sciences de Toulouse, t. VI) ; Sur les longitudes de la Lune ( Comptes rendus, [\']\\m 1900)]. » Dans le coefficient de &\nil (^Mém. de l'Acad. des Sciences, t. XXIX, p. 806) au lieu de : d faut lire : 4584698923^3^^6 2 689 175 914 669 ^a^, 2949120 353894400 ' 4 6038-4 923 , „ 2 708 638 555 o6q ^ , 2 949 1 20 353 894 4oo dans le coefficient de sin(2D — 2/) (ibid., p. 823), au lieu de : 31887 869 80Q , , 339 i76 3o5 5i6 48i ,, . 2 D04 200 5 090 079 36o il faut lire : 30670761 217 , r 321627720075681 „ , 2 654 aoS 5 096 079 36o ( 1289 ) dans le coefficient de sin(4D — 2/) (ibid., p. 839), au heu de : il faut lire : 380523424067 , 5 78 643 200 ' 379 847 884 067 , „ ^ 043 200 MATHÉMATIQUES APPLIQUÉES. — Sur un nouveau cercle à calculs. Note de M. Pierre Weiss, présentée par M. J. Vielle. « Préoccupé de faire avec une dépense minima de temps et d'attention les calculs ordinaires de réduction des observations de Physique, j'ai été conduit à une disposition de cercle à calculs qui diffère d'une manière assez marquée des cercles et des règles usuels, et dont un usage journalier m'a montré les avantages. » L'instrument comporte une seule graduation logarithmique, gravée sur métal, suivant une circonférence de i6™ de diamètre. Cette graduation possède, comme celle de tous les autres cercles à calculs, la propriété de se juxtaposer à elle-même un nombre indéfini de fois. Elle est donc équivalente à une règle de longueur indéfinie sur laquelle une échelle logarithmique, de i à 10, occuperait environ So"^™. » Sur cette graduation se meuvent deux aiguilles, que j'appellerai ï indicatrice et la multiplicatrice. L'indicatrice entraîne toujours dans son mouvement la multiplica- trice; celle-ci, au contraire, peut se mouvoir seule, sans déplacer l'indicatrice. » Toutes les propriétés de l'instrument sont évidentes si l'on considère que, entre les nombres représentés par deux points distants, sur le cadran, d'un angle constant il y a un rapport constant. On multiplie donc les nombres indiqués par les deux, aiguilles par un même facteur, toutes les fois qu'on les fait tourner ensemble d'un même angle. » Pour faire un produit a X 6 {fig- i), on mettra l'indicatrice sur l'un des fac- teurs a, et la multiplicatrice, en la faisant mouvoir seule, sur la division i. Puis on les fera tourner solidairement jusqu'à ce que la multiplicatrice soit en h. L'indica- trice se trouve alors en a x 6. » On peut, sans lire ce premier produit, le multiplier immédiatement de la même manière par un troisième facteur c, et ainsi de suite. 11 Pour diviser un nombre quelconque, par exemple le résultat des multiplications précédentes, que montre actuellement l'indicatrice, par un nombre d, on met la multi- ])licatrice, eu la faisant mouvoir seule, sur d, et l'on fait tourner les deux aiguilles d'un mouvement solidaire jusqu'à ce que la multiplicatrice soit en 1. L'indicatrice , rt X 6 X c donne -, • a » La position 1 intervient, on le voit, dans toutes ces opérations. On évite le pointé C. R., igoo, 2' Semestre. (T. CXXXl, N° 27.) 169 ( «?90 ) de cette position au moyen d'un ïmio'iv facultatif , qui entre en jeu ou est supprimé par un mouvement à ressort. » Dans le cas plus général {fig. 2) de la multiplication d'un nombre a par un rap- port j) la position 1 ne joue plus aucun rôle. On met l'indicatrice en a et la multipli- catiiee eu b en la faisant mouvoir seule. Puis on donne à l'ensemble des deux, aiguilles un niouvenieut qui amène la mulliplicatrice de bcxia. L'indicatrice donne alors a x -• • b » Quand on a des séries de nombres à multiplier par un même coefficienl, on donne à l'angle des deux aiguilles la valeur correspondant à ce coefficient. Il suffit alors de mettre la multiplicatrlce successivement en face de tous les nombres, pour lire en face de l'indicatrice tous les produits. » En résumé, on peut avec cet appareil faire un nombre quelconque de multipli- cations et de divisions, sans que la précision et la rapidité des opérations soient diminuées par la lecture d'un résultat intermédiaire. » Les opérations ont un caractère de simplicité tel, qu'elles exigent beaucoup moins d'attention préalable qu'avec la règle ordinaire. On n'hé- site, par exemple, jamais entre deux manières de faire dont l'une riscpie de conduire en dehors des limites de la règle. Cette supériorité est encore plus marquée par rapport aux règles dans lesquelles l'échelle est repliée sur elle-même afin de doubler la sensibilité pour une longueur de règle donnée. » La lecture elle-même est facilitée par la présence d'une seule échelle. On ne cherche pas l'endroit où elle doit se faire sur une deuxième gra- duation voisine, mais on le trouve immédiatement an bout d'une aiguille. Quand même, dans la règle ordinaire, on se sert du curseur Mannheim, le voisinage de la deuxième graduation augmente un peu l'attention nécessaire. 1' Dans le même ordre d'idées, j'ai évité la complication de graduations ( '2^1 ) (lonnnnl los racines carrcos et les lignes triçonomélriques, que l'on aurait ])u melire sur des cercles cnnconlriqnes. 11 m'a paru prélérable de ne demander à un même inslrumenl que les opérations de beaucoup les plus fréquentes de la multiplication el de la division. » Ce cercle à calculs a été construit par M. I. Werlein. Les mouvements, solidaires ou indépendants, des aiguilles s'obtiennent aisément, par les frottements gradués des douilles sur les axes, réglés une fois pour tontes. Chacune des aiguilles porte un bou- ton molette, qui doit être assez grand pour que la manœuvre des aiguilles soilcommodo, et relativement léger pour éviter les effets de l'inertie. » On obtient très facilement avec cet instrument une précision minima do j„',^, même dans les opérations compliquées. » PHYSIQUE. — Sur une relation entre la dilatation et la température de Jusion des métaux simples. Noie de M. LftsiFnAv, présentée par M. A. Coruii. « A la suite d'expériences sur la variation des propriétés mécaniques des métaux en fonction de la température, j'ai élé conduit à quelques idées ipii m'ont paru susceptibles de contribuer à Ictiide de l'état solide. La théorie que j'ai ébauchée a foui'ui un résultat qui paraît se vérifier dans une certaine mesure et qui est peut-être nouveau; c'est pourquoi je de- mande à l'Académie la permission de le lui exposer. On peut l'énoncer ainsi : M Volumes égaux de métaux simples au zéro absolu sont encore égaux entre eux aux points de fusion respectifs. )) Mon analyse n'était pas, naturellement, spéciale aux métaux; mais je supposais continues les variations des forces moléculaires en fonction de la température; c'était, par suite, laisser de côté les corps qui ne présentent pas la fusion |5àteuse; par une simplification nécessaire, je ne tenais pas compte de la structure cristalline, des actions physico-chimiques, des va- riations allotropiques ; il fallait donc se borner aux corps simjjles et même aux métaux, en excluant de plus l'étain, l'antimoine, le bismuth, consiiiérés du reste souvent comme métalloïdes et dont la structure est nettement cristalline. » Il n'est pas possible de procéder à une vérification complète : en pre- mier lieu, même en faisant abstraction de l'influence de la pression sur la température de fusion, cette dernière n'est pas bien définie quand on ( '292 ) considère précisément des corps à fusion pâteuse; d'autre part, il faudrait connaître la loi des dilatations pour toutes les températures jusqu'à celle de fusion. On doit donc se contenter d'une vérification approximative et prendre pour valeur moyenne de la fonction inconnue une quantité pro- portionnelle au coefficient de dilatation cubique à la température ordi- naire, ou, ce qui revient au même, au coefficient de dilatation linéaire 1; car en prenant 31 pour valeur du premier coefficient, nous ferons une erreur de même ordre que celles que comportent nos autres approxima- tions. Autrement dit, T désignant la température absolue de fusion telle qu'on l'entend d'habitude, la liaison entre ). et T devra se rapprocher de la relation 'XT = const. plus que de toute autre relation simple. » Le grapliique suivant montre dans quelle mesure se fait la vérification (la courbe en pointillé est l'hyperbole X T = o, 02). T ?000. Rh - Ir 1800_ -Pt 1 1600- \ -Pd Fe . \. 1400. \ \ lîOO- \ \ 1000. -^. \ \ \ -A9 \ 800. \ coo. »00. 200. -Al -Zn -Mg Pb = Cd "Tl -In 0 . -H9 • -200- -2n 0 -B* 1 -rf-, H—, H ^-J— , tVt ^ '-^ ' ' ^ } » Parmi les métaux qui y figurent se trouvent ceux pour lesquels V Annuaire du Bureau des Longitudes donne les deux éléments \ et T. Le point relatif au mercure est naturellement hypothétique; j'ai pris pour X le ( 1293 ) tiers du coefficient île dilalation cubiqueaux températures normales. Il serait intéressant de connaître ^ et T pour tous les autres métaux. » On voit que les écarts, bien qu'ils soient plus grands que ceux de certaines autres lois approchées, la loi de Dulong et Petit, par exemple, ne semblent pas assez considérables pour infirmer l'énoncé donné plus haut; car il est probable que, pour les différents métaux, les variations de X avec la température suivent des lois un peu différentes. Ces écarts paraissent, du reste, se rattacher au moins en partie aux volumes atomiques; on observe, en effet, que, de plusieurs métaux ayant des coefficients de dilatation peu différents, le plus fusible relativement est celui qui a le plus grand volume atomique. C'est ainsi que les coefficients de Zn, Pb, Tl, Cd sont compris entre 0,0000292 et 0,0000807 ; or les écarts à l'hyperbole >.T= 0,02 se rangent dans l'ordre suivant : Zn (en plus), Cd,Pb,Tl (en moins), et les volumes atomiques respectifs sont: 9,1; 12,9; 18,1; 3o,4. )) Il ne serait peut-être pas très difficile de rendre compte théoriquement de l'influence du volume atomique sur la température de fusion; mais les éléments de vérification sont encore trop peu nombreux pour qu'on puisse, avec quelque chance d'exactitude, énoncer une loi un peu précise à cet égard. » PHYSIQUE. — Constante de la gravitation universelle. Sur une cause de dissy- métne dans l'emploi de la balance de Cavendish. Note de M. 3Iarcel Brillouin, présentée par M. A. Cornu. « 1. Après avoir exposé les méthodes employées par M. le baron R. von Eotvos pour l'étude du champ de la pesanteur, j'ai dit en deux mots, au Congrès de Physique ('), que les actions mesurées au moyen de ces appa- reils, actions cent ou mille fois plus grandes dans les caves d'un bâtiment irrégulier qu'elles ne le sont en plaine, peuvent avoir joué un rôle comme causes d'erreur dans l'emploi de la balance de Cavendish pour la mesure de la constante de la gravitation universelle. C'est la discussion de cette cause d'erreur que je veux faire aujourd'hui. » 2. M. Eotvos a montré depuis longtemps ( IF«'e^/. Ann., 1896) qu'un levier horizontal rectiligne, mobile autour d'un axe vertical passant par (') Congrès international de Physique, Séance du 11 août 1900. Imprimerie Nationale. ( 1294 ) son centre, j3ortanl :i ses cxîrcmilés de petiles masses égales siiiu'es au même niveau, subit de la part du champ de la pesanteur un couple qui le ramène vers la direclion de la ligne de courbure du plus grand rayon. » Au-dessus d'une plaine où la surface de niveau sérail l'ellipsoïde de révolution des géodésiens, le levier, suspendu par un fil sans torsion, s'orienterait suivant une parallèle, E — W, comme direction stable. » Prenant des axes horizontaux Ox, Oy, le couple a pour valeur en appelant Vie potentiel de la pesanteur, K le moment d'inertie du levier recliligue, k l'angle azimutal du levier avec la direction Ox de la ligne de courbure de ravon minimum sur la surface de niveau V; ce couple est positif de x vers y. La direction Oy serait une position tl'équilibre stable, et la direction O.r une direction d'équilibre instable pour un levier entièrement bbre. A Paris, Vj'., — V'^, est, pour l'ellipsoïde terrestre, envi- ron 5 . lo"' (C. G. S.). » 3. Supposons que dans une balance de Cavendish le levier ait la direction a, lorsqu'on ne fait agir sur lui aucune des masses exMérieures Iransportables. Le fd de suspension n'est pas alors sans torsion; il est tordu d'un angle 0 vers Oy (I^ e.- ^.(v;, -V:.~^sir,2a, en appelant, c le cocnicienl de torsion du CI. )) Comme le coefficient de torsion (Jiijil dépend de la température, le zéro du levier de Cavendish se déplace quand la température chan'^e; il se rapprocJie de l'orientation libre stable {Oy) quand la température s'élève. » Exemple : Pour un levier avant une période de 20"' ou 1200°, orienté à 45° des lignes de courbure, la déviation 0 serait 0,9.10"^ environ, soit 2", sous l'action de l'ellipsoïde terrestre ; elle peut être 100 à 1000 fois plus grande, 3' à 3o', dans une cave, suivant la disposition des bâtiments. Dans ce dernier cas, le dé])lacemenl du zéro pourrait atteindre o",i à 1" par degré centigrade pour uti fil d'argent, dont le coeffi- cient de torsion diminue d'environ o,o5 par 100". » 4. Sous rinduence des masses attirantes, placées successivement dans des i)Ositions symétriques par raj)port à Forientation d'équilibre du levier, les déviations pourront n'être pas sy métriques. Soient C le couple qu'exerce- Géraient les masses attirantes sur le levier dans sa position d'équilibre, etC, le couple exercé dans la position déviée de l'angle ^ vers les masses. En supposant que la déviation due aux masses rapproche de la direction Oy, l'équalion d'équilibre complèle est (2) c(0-f-p)-C,-:-.^(V;,- V:.)Mn(2«-h2p) ou approximativement, en tenant compte de l'équation du zéro (1), (3) [c- - K(V;, - V:,)cos2a]fi = C, - lip^cO. » Pour des masses attirantes placées de l'autre côté, on aura (4) ^v;0-y)=.-a+|(VV- V:0sin(2:.-2y:, et même si C, était égal à C,, y ne serait pas égal à p. Donc, malgré la symétrie de position des masses attirantes j)ar rapport au zéro, C^ diffère (!c (',, et l'on a approximativement (5; [c-K.(V;. - V:,)cos2a]y.-.C,-l" 2y=cO. > 5. Soustrayant (3) de (5), il vient, après avoir divisé par 2c, i^) K c a -G, ,V;-V:.)COS2X (y_P)..^l^+0(y^H-!i^), 2C et, avec une approximation presque toujours suffisante, fi T— PH- (C| — C8):2C » La dissymétrie des déviations à droite et à gauche fait connaître V angle de torsion du fd au zéro; de même que cet angle, la dissymètrie augmente quand la température s'élève, et dans la même proportion. » Cette cause de dissymétrie, qui serait absolument négligeable en rase campagne, peut devenir appréciable dans des caves dont la construction est irrégulière, et pour des appareils dont la durée d'oscillation est longue. » 6. Une cause analogue se présente pour les appareils dont les boules sont situées à des niveaux différents, comme celui de M. Boys; elle était probablement minime, à cause de la courte période et des petites dimen- sions de son appareil. J'y reviendrai s'il y a lieu. » 7. Dans tous les cas, cette cause de dissymétrie, même accrue dans les caves, est probablement restée toujours assez faible pour que la moyenne des déviations à droite et à gauche n'en soit pas affectée. Si 9 ( 1296 ) est comparable à y et p, on devra employer les équations complètes (2) et (4). » TÉLÉGRAPHIE. — Application directe d'un récepteur téléphonique à la télé- graphie sans Jil. Note de MM. Popoff et Dicretet, présentée par M. A. Cornu. « En mai 1899, M. Popoff, au cours de ses expériences de télégraphie sans fil à grande distance, observa qu'il était possible d'introduire direc- tement un téléphone dans le circuit d'un radio-conducteur et d'une pile, et de recevoir ainsi les signaux hertziens émis à grande distance. » En juillet 1899, M. Popoff rendit pratique sa nouvelle méthode radio- téléphonique, dont l'importance est réelle puisqu elle supprime le relais elle frappeur ou décohéreur automatique àes récepteurs généralement employés en télégraphie sans fil et qu'elle permet la réception des signaux à de plus grandes distances. » Les postes officiels établis en Russie, par les soins de M. Popoff, entre l'ile de Hohland et la ville de Kotka (47 kilomètres), ont pu ainsi fonc- tionner par tous les temps et rendre de grands services. Sous l'action des ondes électriques, des variations de résistance se produisent dans le cir- cuit : pile, radio-conducteur, téléphone; elles modifient l'intensité du courant dans le circuit; et, par suite, ces variations intermittentes sont di- rectement perceptibles au téléphone, même pour des radiations électriques de très faible puissance agissant sur le radio-conducteur. » La figure ci-contre est celle de ce poste radio-téléphonique ; il est très portatif : )) B/- est le radio-conducteur Popoff-Ducretet; il est démontable, hermé- tique et disposé pour recevoir, entre ses électrodes, soit des grains de charbon dur, soit des grains métalliques, soit des tiges légères reposant librement sur des supports électrodes en charbon. Une charnière permet de donner l'inclinaison voulue, suivant les cas, et convenable à ce sys- tème microphonique spécial: il est sensible aux ondes électriques de très faible puissance. » La monture de ce radio-conducteur B/* est munie d'un réservoir à fermeture hermétique recevant une matière desséchante que l'on peut renouveler rapidement. Il est ainsi possible de faire usage de métaux facilement oxydables, l'intérieur du radio-conducteur étant à l'abri de l'humidité et du renouvellement de l'air. ( 1^97 ) » Les téléphones sont eiiTT'; les |)iles (éléments secs) sont (l;ins nii deuxième compartiment opposé au premier. La fiche F reçoit Vantenne collectrice Co; la borne de droite reçoit le fil de mise à la terre Te. Au repos, pour le transport de l'appareil, la colonne du radio-conducteur se met à l'intérieur en C. » Entre nos postes d'essai de la rue Claude-Bernard et le boulevard de Port-Royal (dislance environ joo"'), il est possible de recevoir des signaux émis par une petite bobine de Iluhmkorff donnant 4™'" d'étin- celle avec une antenne radiatrice de lo" de partie visible du poste récep- teur. Au poste récepteur (figure incluse), avec la prise de terre Te, une petite antenne collectrice Co de aG*^™ seulement suffit. » Dans les mêmes conditions, le poste ordinaire avec relais et déco- héreur automatique ne reçoit aucun signal. « Connaissant les bons résultats récents obtenus, à grande distance, avec nos appareils de télégraphie sans fil, il est possible de prévoir l'impor- C. H., 1900, 2' Semestre. (T. CXXXI, N° 27.) I 70 ( 129» ) tance des résultats qui seront obtenus avec le nouvel ap[)areil Popofï- Ducretet, tant pour la Guerre que ])our la Marine. Cet appareil sera le complément de ceux avec relais et décohéreur automatique que nous avons présentés à l'Acaflémio. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur lu variation diurne de V électricité atmosphérique. Note de M. A.-B. Chauveau, présentée par IM. Mascart. « Comme tous les phénomènes périodiques analogues, la variation diurne du potentiel en un point de l'atmosphère peut être représentée par la superposition d'ondes sinusoïilales ayant respectivement pour périodes un jour, un demi-jour, u\\ tiers de jour, etc. Nous avons cherché à déter- miner, d'après nos observations, les modifications apportées par l'altitude et par les saisons sur les amplitudes et les phases de ces ondes compo- santes. » En prenant la formule de Fourier sous la forme A = :/, sin(7. + ip,) -j- a2sin( 2(x -h (p^) + a,, sin(3a + çpj) -h . ., dans laquelle A représente l'excès du potentiel, observé au temps t, sur la moyenne diurne, et a l'expression angulaire de ce temps, compté de midi à minuit, à raison de 36o° pour vingt-quatre heures, nous avons cal- culé les coefficients a,, «a, . . ., cp,, cp^, . . ., à l'aide de 48 observations jour- nalières, pour chacune des séries de moyennes dont nous avons donné des extraits dans une récente Communication (' ). » IjCS résultats sont donncspiir le Tableau suivant : Bureau Central météorologique, a,. 9i, a cp,. II,. 9,. H,. (ft. (Jj. (fi. , V O' V O'V O' VO' V O' Été 17,^ 9'^>30 26,8 196,0 5,4 i5ô,5o 9,1 349, 5o 1,6 34, 4u Automne.... 25,4 iS4,o 37,4 217,40 '"jS 5,3o 9,7 2u,3o 4,3 170,30 Hiver 45,0 122,10 21, 3 20^,20 7,1 4'i4o *'i4 354,43 3,8 167,60 Tour Eiffel. V 0/ V 0/ V 0/ V 0/ V 0 Été 285 2[5,4o 182 170,10 49 78,10 46 3i8,2o 22 125,5 Automne 338 214,10 77 190,20 i4 129,20 33 34o,3o 12 i25,o » Leur discussion complète supposerait connu le détail des observations (') Cninples reiiclux. i!^ clécuinhre igoo. ( 1299 ) dans lequel nous n'avons pu entrer; nous nous bornerons à deux remarques d'un caractère |)las général. » I. Considérons les amplitudes, et, pour qu'elles soient comparables, dans les séries du Bureau Central et de la Tour, reprenons, à titre d'approxi- mation, l'hypothèse de la constance du champ, en réduisant dans le rap- port des potentiels diurnes moyens aux deux stations les valeurs observées à la Tour Eiffel. Exprimons, en outre, dans chaque série, ces coefficients en fonction du plus grand d'entre eux. On obtient ainsi les valeurs sui- vantes qui mettent bien en évidence la séparation des deux régimes : Bureau Central météorologique. cil a, a^ cr^ a^ , volls. Eté 26,8 [o,65 I 0,20 0,84 0,06] Aulomnp. . . . 37,4 [0,68 I 0,28 0,26 0,11] Hiver ^SjO [i 0,^7 o,i6 0,14 0,08] Tour EiJJel. Elé 20,4 [i 0,64 0.17 0,16 0.08] Automne.... 24,1 [i o,23 o,o4 0,09 o,o4] » II. Il est nécessaire d'aller jusqu'au cinquième terme si l'on veut avoir une représentation suffisamment exacte de l'oscillation diurne. Celle-ci est donc assez complexe, et cette complexité n'est due ni à l'insuffisance de nos moyennes, nia la situation plus ou moins défectueuse de l'appareil col- lectegr;elle résidte d'une influence perturbatrice d'ordre général, car l'existence d'un maximum secondaire, vers 2" de l'après-midi, constante en hiver et en été au voisinage du sol et que la fonction représentative n'ac- cuse que par l'introduction des termes supérieurs au troisième, se retrouve avec la même netteté à la Tour Eiffel. » La décomposition d'une oscillation complexe en oscillations harmo- niques simples n'est évidemment qu'un procédé de calcul et ne suppose en rien l'existence réelle des ondes composantes. Cependant, parmi celles-ci, les deux premières, l'onde diurne et l'onde semi-diurne, paraissent sus- ceptibles, en raison de leur période, de se prêter à une interprétation physique; M. Angot, dans son Mémoire sur la Variation diurne du baro- mètre (' ), a donné un exemple remarquable d'une analyse de ce genre. (') Annales du Bureau Central météorologique, t. I, p. B. 287; 1887. ( i3oo ) » Supposons que, dans sa loi la plus générale et dégagée de toute influence |)erlurbatrice, l'oscillation diurne soit assez simple |iour être représentée par les deux premiers termes de la formule de Fourier. Appe- lons onde principale celle que donne l'ensemble de ces deux termes, onde perturbatrice l'onde résultant des termes suivants. Chacuije d'elles peut être figurée par une courbe limitant des aires égales de part et d'autre de l'axe des.-c (potentiel moyen), et l'importance relative de ces deux ondes dans la variation diurne, exactement exprimée par le rapport des aires, l'est très approximativement par le rapport des sommes des ordonnées correspondantes. » On trouve pour les valeurs de ce rapport les nombres suivants : Bureau Central méléorologique. Tour Eiffel. Été. Aulouine. Hiver. Été. Automne. 0,35 0,34 0,20 0,30 0,10 » L'onde perturbatrice va diminuant et l'on tend manifestement vers la loi simple que nous avons supposée. La succession des nombres de ce Tableau permet de croire qu'elle serait donnée, à très peu près, par des observations d'hiver à la Tour Eiffel ; d'après la remarque faite dans une Communication précédente, cette loi serait donc déjà suffisamment nette, au moins pendant la saison froide, dans la couche de niveau moyen située à une trentaine de mètres au-dessus du sol. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la place de rindium dans la classification des corps simples ('). Note de MM. C. Ciiabrié et E. Reng.vde, présentée par M. Moissan. « TjCS premiers travaux sur l'indium tendaient 'à f^ire comparer ce métal au zinc. Les analogies étaient assez nombreuses. On sait 'que ce métal donne des sels solubles qui précipitent par l'ammoniaque et par la l)Otasse, que ce précipité est soluble dans un excès de potasse, mais ne Test pas dans un excès d'ammoniaque. On sait aussi que le précipité de sulfure d'indium, produit par l'hydrogène sulfuré sur une solution d'un sel d'in- dium, est insoluble dans l'acide acétique et qu'il est soluble dans les acides minéraux. Ces caractères et plusieurs autres semblaient ranger l'indium à côté du zinc. ( ' } Tra\ :iil fait au Liburalniie de Cliiinie appliquée de la faculté des Sciences. ( i3o. ) » Ln queslioii parut Iranchée lorsque Reich et Richter, qui ont décou- vert l'indiiim en i863dans les blendes de Freiberg, eurent déclaré qu'il ne forme |)as d'alun, propriété qui l'éloignait de l'aluminium, dont il se rapprochait par la particularité de donner un oxyde solubledans la potasse en excès. » Les travaux de Winckler et de Reich et Richter sur la détermination de l'équivalent de l'indium donnèrent des nombres variant de 35,9 a 37,8. J^e poids atomique était donc considéré comme voisin de 75,6. » Depuis, en observant que la chaleur spécifique de l'indium est de o,o565 ou 0,0574 (' ), que le Tableau de Mendéléeff lui réserve une place dans les éléments d'un poids atomique plus élevé d'un tiers, et surtout en se basant sur le fait plus récent de la synthèse d'un alun d'indium et d'ammonium (-), on est convenu d'adopter pour le poids atomique le nombre 73,6 x ; = i i3,/i et d'écrire l'oxyde non plus InO mais In-O' et le chlorure In^CI" (je parle du chlorure que l'on écrivait avant In Cl- ('), car il y a d'autres chlorures). » Il nous a semblé que la question devait être reprise à deux points de vue. D'abord il était désirable d'obtenir d'autres aluns d'indium et de mé- taux alcalins, celui d'ammonium préparé par Rœssler étant le seul connu jusqu'ici et ceux de potassium et de sodium n'ayant pas pu être faits par ce savant. Il était également intéressant de savoir si l'acéLylacétonate d'in- dium pouvait être préparé facilement et s'il permettrait, par la valeur de sa densité de vapeur, de déterminer l'atomicité de l'indium. » A. Combinaisons du sulfate d'indium avec les sulfates de cœsium et de rubi- dium. — Nous avons pris 3s'', i4 de sulfate de cœsium dissous dans une petite quantité d'eau chaude, et nous avons mélangé à cette solution 4°', 80 de sulfate d'indium en so- lution aqueuse concentrée et chaude. Après refroidissement nous avons obtenu une masse homogène de cristaux du système cubique (octaèdres et cubo-octaèdres) pré- sentant la constitution représentée par la formule SO'Cs- + (SO* )' In- -h 24 H- O. Analyses : gr , er I. l'oids de substance. . . o,558o; poids de SO'Cs". . . o,i548 II. Poids de substance. . . o,5384; poids de In^O' ... . 0,1189 III. Poids de substance. . . o,3465; poids de H- O 0,1 162 IV. Poids de substance. . . o,43i8; poids de SO'Ba. .. . o,3o8i (') Bunsen, Pogg. Ann., t. CXLl, p. i. ('-) RoKSSLER, Journ. prakt. Chem., 1' série, t. VII, p. 14. (^) On a pris la densité de vapeur de ce chlorure. Elle lui assigne la formule ln-GI° ( V. et C. Meyer, Berichte fiir Chem. GeselL, p. 612; 1879). ce qui donne en centièmes I. Cs 20,36 In i> H^O. .. » so* . . . » ( Ki02. ) Proportions calculées pour II. III. IV. ?0'Cs=-+- (SO')'In-+ î'|ll-0. 1) n 1) 20,25 • 17,46 » » 17,35 » 33,24 " 33, o3 " " 29,39 29,36 )) La solution aqueuse de oe composé se trouble à une température inférieure à celle de l'ébullition et donne un précipité blanc abondant, si l'on prolonge l'action de la chaleur. Le même phénomène a été observé par Rœssler avec son alun d'indium et d'ammonium. B Le précipité se redissoui immédiatement par l'addition d'un peu d'acide cblorhy- drique ou sulfurique, » Les cristaux de notre produit, laissés dans l'air sec^ perdent leur transparence et deviennent friables. » Nous avons trouvé que 100 parties d'eau dissolvent, à 16°, 5, 3b'', o4 de notre alun. La solution est fortement acide au tournesol. Cette solubilité est donc beaucoup plus forte que celle de l'alun d'alumine et de cœsium qui est de oS'', 38 pour 100 parties d'eau, à la température très voisine de 17°. » Nous avons ensuite fait réagir les deux solutions chaudes et concentrées de sul- fate d'indium et de sulfate de rubidium l'une sur l'autre (28'', ^9 de sulfate d'indium et is'",28 de rubidium); le liquide obtenu, abandonné à froid dans le vide sec, a laissé déposer des cristaux très nets d'alun d'indium et de rubidium, en octaèdres transpa- rents. Leur solution chauffée se trouble et donne un précipité asse? abondant. » La composition centésimale correspond à la formule SO'Rb- + (SO*)^In^H- 24H2O. » B. Acétylacétonate d'indium. — Nous avons précipité 2ob'' de sulfate d'indium en solution par l'eau de baryte, en évitant de mettre un excès d'eau de baryte, afin que l'acétylacétone ne puisse pas donner d'acétviacétonate de baryte. Le précipité blanc obtenu contenait le sulfate de baryte, poudre inerte, et l'oxjde d'indium. » Le précipité, séché à l'air puis lavé à l'alcool absolu, a été soumis à l'action de l'acétylacétone {to^') et de l'alcool absolu (2006'') au bain-marie pendant huit heures dans un appareil à reflux. On a ensuite filtré à chaud, et la solution alcoolique de couleur jaune a été laissée s'évaporer spontanément dans le vide. )) Nous avons ainsi obtenu des cristaux présentant la forme de prismes hexagonaux aplatis et répondant, pour leur constitution, à la formule [(GIP — CO )'= ÇH]*In-, qui est celle prévue pour l'acétylacétonate d'indium. » Analyses : L Poids de substance .. . 0,26 Poids de In-0^ 0,0872 IL » ... 0,2793 Poids de CO'' 0,4446 Poids de IPO o,i3i3 ( .;io:^ ) ce qui donne en centièmes Proportions calculées pour I. II. [CCH— C0)== CH]«Iii^ In 27 , 60 . » 27,60 C » 43,40 43,85 H I) 5,22 5,11 O (par diff.) 33,70 » 28,39 . . » Ce composé fond à i83". Entre 260° et 280° il se sublime lentement et se décom- pose à 280° en dégageant l'odeur d'acétylacétone et en laissant un résidu appréciable. u La substance paraît insoluble dans l'eau, même bouillante, mais elle s'y dissout en présence d'alcool ou d'un acide. Elle se dissout facilement dans l'alcool bouillant, tandis que l'alcool froid ne la dissout presque pas. )) L'acide azotique concentré dissout rapidement l'acétylacétonate d'indium sans décomposition apparente à froid; à chaud, l'attaque est rapide. » Conclusions . — Notis avons donc pu obtenir des aluns d'indium et de deux des métaux alcalins bien caractérisés, le caesium et le rubidium. Ces faits, ajoutés à ceux observés par d'autres chimistes dont nous avons parlé plus haut, nous paraissent suffisants pour rapprocher définitivement l'indium des métaux capables de donner des sesquioxydes, et il nous semble que la propriété de son hydrate d'être soluble dans les alcalis le rapproche plus de l'alumine que du fer. » Il est enfin digne de remarque que l'acétylacétonate d'indium, si bien défini et si nettement cristallisé, ne soit pas volgitil et ne puisse servir à déterminer son atomicité. Ce dernier fait rapproche l'indium du fer et l'éloigné de l'aluminium, dont l'acétylacétonate est volatil sans décompo- sition. » CHIMIE MINÉRALE. — Étude du nitrate d' uranium. Note de M. CŒÎciisnek de Coninck ( ' ). « J'ai déterminé les densités de quelques solutions du nitrate d'iiraninm dans l'alcool méthvlique du commerce, pur et rectifié, et dans l'acide acétique pur, de densité = i,o35; j'ai examiné la stabilité, vis-à-vis de la lumière solaire diffuse, des principales solutions du même sel; j'ai mesuré (' ) Institut de Gliimie de la Faculté des Sciences de Montpellier. ( i3o', ) sa solubilité dans l'alcool mélhylique commercial, dans l'alcool éthylique à 85°, dans l'acélone régénérée du bisulfite, et dans l'acide acétique pur. Densités des solutions du nitrate d'uranium dans l'alcool méthyliqua du commerce. Quantités Densité pour 100 "^1 — — -^ "' de sel par rapport par rapport Températures. dissous. à CH'OH. à l'eau. -f-lT I i,oo84 0,8902 -HI2,9 2 1,012.5 0,8988 -+-i2,2 3 1,0198 o,9oo3 -i-ro,7 4 1,0272 0,9068 4-12,8 5 1,0017 0,9108 Densités des solutions du nitrate d'uranium dans l'acide acétique [d - i ,o.j.v). Quantités Densité pour 100 " de sel par rapport par rapport Températures. dissous. àC^H'O^ à l'eau. + i4" I i,oo34 1,0887 4-i3,8 2 1,0080 i,o/i34 -!-i4,8 3 1,0100 1,0469 + 16,9 4 i,oi48 i,o5o5 -l-i4,6 5 i,o2o5 i,o564 4-10,4 6 1,0265 1,0626 -I-iIj7 7 I ,o3oo 1,0662 « Stabilité des solutions du nitrate d'uranium vis-à-vis de la lumière. — Les solutions aqueuses de nitrate d'uranium ne se décomposent qu'à la longue, en lumière diffuse; lorsque ces solutions sont acidifiées par l'acide clilorliydrique, ou par l'acide acétique, elles acquièrent une grande stabilité. » Les solutions du même sel dans l'alcool mélhylique du commerce et dans l'alcool élliylique étendu sont très peu stables. Exposées à la lumière solaire diffuse, elles ne tardent pas à laisser déposer de l'oxyde noir d'uranium. 11 y a là un mode de formation intéressant de cet oxyde, et que l'on pourrait peut-être utiliser pour sa préparation. » Solubilité du nitrate d'uranium dans l'alcool métliylique du commerce, pur et rectifié. — Les expériences ont été faites aux températures de -i- 11°, +11°, 8, -h 12°, 6; j'ai trouvé, comme résultat moyen, que 1 partie de nitrate d'uranium, desséché vers 90° pendant cinq heures, se dissout dans 55 parties de l'alcool mélhylique employé ( ' ;. (') Avec un autre échantillon d'alcool mélhylique du commerce, pur et rectifié, ( i3o5 ) « SoliihililJ. dam; l'alcool éLhyliijiie à 8.j". — Les expériences ont ('t6 faites nu \ I empirât lires fle+i3", +12°, 7, +12°, 9; j'ai trouve que i partie de nitrate d'uranium, desséclié vers 90", se dissout dans 3o parties de l'alcool tlhylique employé (moyenne de trois expériences). » Solubilité dans r acétone tri}!; pure. — Les expériences ont été faites aux tem- pératures de -+- I i",9 et + 12°, 2 ; i partie de nitrate d'uranium, desséché vers 90", se dissout dans 65 parties d'acétone régénérée du bisulfite (résultat moyen). » Solubilité dans l'acide acétique pur ((Yr=i,o35). — Les expériences ont été faites aux températures de +i4° et -t-i4°,5; i partie de nitrate d'uranium, desséché vers 90", se dissout dans 5,6 parties de l'acide acétique employé (moyenne de deux expériences). » CRISTALLOGRAPHŒ. — Forme crislalline du chlorosulfate et du chlorosèléniate lutéocohaltiques. Note de M. T. Ki.oiîb, présentée par M. A. Haller. « Au cours d'un travail précédent ('), j'avais examiné la forme des cristaux de chlorosulfate lutéocobaltique (Co,6AzIF)SO\Cl -i-3H'0 et, bien que la netteté des images permît d'obtenir d'excellentes mesures, le c;pnrc de symétrie n'apparaissait pas très clairement. Projetés sur leur base p, les cristaux ont la forme d'un prisme droit pour lequel les premières mesures avaient donné pm = 90° et mm = 90°. Les huit angles du prisme sont tronqués par une face octaédrique (t, 2, 3, 4. • • •)• t'ii^''^ q>'e quatre angles seulement portent en même temps d'autres troncatures bien déve- loppées (9, 10, . . .). Si ces faces 9 et 10 se répétaient à la partie inférieure du cristal en position alterne, on pourrait les considérer comme apparte- nant;! un tétraèdre quadratique, avecp comme base, m comme faces verti- cales du prisme; i, 2, 3, /j, ... représenteraient l'octaèdre a', tandis que 9, 10, ... recevraient la notation à'. Mais il n'en est rien, ces faces étant parallèles entre elles deux à deux. De plus, en examinant en lumière con- vergenle un cristal taillé parallèlement aux faces/?, on voit la figure d'inter- j'ai trouvé que i partie de nitrate d'uranium, veis 12°, se dissolvait dans 60 parties de l'alcool. Cette dift'érence dans les solubilités tient à ce que les deux échantillons em- ployés ne renfermaient pas les mêmes proportions d'acétone et d'acétate de mélhyle. (') Recherches sur les combinaisons ammonio-cobaltiques {Thèse de diplôme su- périeur de p ha r mac ie, Nancy). C. R., .900, 2- Semestre. (T. CXXXI, N- 27.1 '7^ ( i3o6 ) férence caractéristique des cristaux biaxes. J'avais donc conclu que la forme primitive était probablement un prisme rhombique assez voisin du prisme à base carrée pour que l'angle mm se confonde presque avec un angle droit. )) J'ai repris cette détermination en choisissant tout particulièrement des cristaux dans lesquels les quatre incidences de la zone mm étaient mesu- rables, dé manière à fixer la valeur de cet angle mm avec le plus de préci- sion possible. J'ai trouvé ainsi que, si, en effet, cet angle est exactement de 90° dans un grand nombre de cristaux, il varie au plus d'une dizaine de minutes de part et d'autre de cette valeur moyenne. Des variations du même ordre existent d'ailleurs sur les autres angles dièdres du cristal, ainsi que dans la plupart des corps cristallisés, où souvent les écarts sont beaucoup plus grands. Mais comme sur tous les cristaux de chlorosulfale que j'ai mesurés les faces 9 et lo se trouvaient dans l'angle mm aigu, et jamais dans l'angle obtus, il en résulte que la symétrie est nettement rhombique et que l'angle du prisme a pour valeur moyenne 90° o5'. Dès 1 lors, 9 et 10 deviennent des faces e' ; 3 et 4 prennent la notation «' et sont cristallographiquement différentes des faces i et 2 ou e', bien qu'à peu près également inclinées sur la base. « Pour fortifier ces conclusions, j'ai préparé le chloroséléniate lutéoco- bal tique (Co, 6AzH')SeO',Cl + 3H^0 qui devait être isomorphe avec le précédent. L'isomorphisme est tellement parfait que non seulement il n'apparaît pas de faces nouvelles, mais que les faces correspondant au chlorosulfate ont à peu près les mêmes inci- dences et le même développement relatif. Toutefois, sur tous les cristaux examinés, les faces 9 et 10, contrairement à ce qui se passe avec le chlo- rosulfate, sont placées dans l'angle /nwz obtus, ce sont donc des à'; en outre, la moyenne calculée pour l'angle mm n'est plus que de 9o''oy3o". Voici maintenant les données particulières à chacun des deux sels. » Chlorosulfate. — Relation axiale : a = 0,99855, fe=:i, c = i,o538. » Faces observées : a p. m. e'. a'. e^ b' . (001) (IIO) (lOl) (OIl) (201) (223) ( i3o7 ) Angles observés. calculés. o , " , mm* 90 . o5 » .1. pe^' 1 15.23 » 1 i e'e" 129.09 129.14 a' ffi 120.55 120.55 1 e^ »? 129.40 129.42 i_ e" « 1 07 . 1 2 1 07 . 09 3. pb'' i35.o4 i35.io pe^ i33.23 i33.3o /)«' i33.23 133.28 I) Lorsque le sel cristallise rapidement, les cristaux se présentent sous la forme d'aiguilles formées par les faces du prisme, allongées suivant l'axe vertical et portant 1 les troncatures e^, «' à leurs extrémités. La face e' est plus rare et mal développée. Exceptionnellement, on la rencontre lors de la préparation du chlorure lutéocobal- liqueC) lorsque, par suite de la présence d'une petite quantité de sulfate dans les matières premières, il se produit du chlorosulfate. » Par évaporation lente à froid, e'' et a' deviennent prépondérants. » Enfin, la facette 6* n'a été trouvée que sur trois cristaux qui s'étaient déposés au bout d'un temps très long dans une solution chargée d'un excès de sulfate d'ammo- niaque. Elle était d'ailleurs difficile à mesurer en raison de sa petitesse. » Chloroséléniale. — Relation axiale : a ==0,99869, 6=:i, c = i,o563. » Faces observées : X p. m. e'. a'. a'. (001) (110) (101) (011) (021) Angles observés. calculés. mm' 90.04.30 » L pa 2* 1)5. 18 «2 «2 129..'U 129.24 aP- a" 161 .56 161 .54 pa} i33.2o i33.24 ngi 133.19 133.26 ff'rt' 93-17 93-12 ( ' ) Loc. cit. ( i3o8 ) » L'aspect habituel des cristaux est le même qu'avec le chlorosulfale, cependant les faces m sont souvent très réduites par suite du développement excessif de la zone/», » L'addition de divers corps étrangers tels que acides chlorli^drjque, sulfurique ou sélénique, sels ammoniacaux, ou ammoniaque, sulfates métalliques, glucose, glycé- rine, ne provoque l'apperilion d'aucune face nouvelle. » Bien peu de substances ont pour forme fondamentale un prisme si voisin du prisme quadratique. On peut cependant citer un dérivé C^-H'-S^ dans lequel mm = 90°o8' et le tarlrate double d'antimoine et de ihallium, encore moins orthorhombique, mm=-Ç)0°oy (Raiimelsberg, Handhuch Krysl. physik. Chemie). « CHIMIE PHYSIQUE. — Sur fosmose des liquides à travers une membrane de vessie de porc('). Note de M. G. Flusin, présentée par M. A. Haller. « J'ai montré dans une précédente Communication (^) que le sens et la vitesse de l'osmose des liquides à travers une membrane de caoutchouc vulcanisé dépendaient de la capacité d'absorption de la membrane pour ces liquides. Il y avait lieu de vérifier, avec les méthodes et l'appareil décrits, si la même relation subsiste lorsqu'on emploie comme diaphragine la vessie de porc. » Je me suis encore servi, pour déterminer la vitesse d'osmose, de l'osmomètre de M. Raoult, à deux comparlimenls séparés par la membrane et munis de tubes mesu- reurs horizontaux. L'un des compartiments est constamment rempli avec de l'alcool éthylique absolu et l'autre avec le liquide en expérience. J'ai en effet constaté que, de tous les corps sur lesquels j'ai expérimenté, c'est l'alcool éthylique qui passe le moins facilement à travers la vessie de porc; par suite, pour chacun de ces liquides, l'osmose apparente se produit toujours vers l'alcool éthylique, bien qu'une petite quantité de ce dernier traverse le diaphragme en sens inverse. » Les déterminations ont été, autant que possible, faites avec la même menjbrane, préablement dégraissée par un long séjour dans l'éther et conservée dans l'alcool entre chaque expérience; il y a d'ailleurs accord sensible entre les résultats fournis par différents morceaux d'une même vessie. Les liquides étaient soigneusement purifiés, car de légères impuretés influent sur la vitesse d'osmose. » J'ai déterminé d'autre pari, au moyen de la méthode que j'ai déjà employée (^), (') Travail fait au Laboratolie de Chimie de la Faculté des Sciences de l'Université de Grenoble. (-) Comptes rendus, t. CXXVl, p. i497- (') Comptes rendus, t. CXXVl, et Annales de ï Université de Grenoble, t. XII, p. 929. ( i3o9 ) le volume de chaque liquide absorbé par un poids connu de membrane, au bout d'un séjour de cinq minutes dans ce liquide. » Dans le Tableau suivant, sont consignés : » 1° Les vitesses d'osmose, en millimètres cubes, par heure et par décimètre carré de membrane, à la température de 12°; » 2° Les volumes, en centimètres cubes, de liquide absorbé par loos'' de vessie, au bout de cinq minu'.es, à la même température. Vitess;;s Capacités Siibslancos. d'osmose, d'absorption. 1 . Eau 4674 '21,9 2. Alcool méthylique 1748 38,7 3. Alcool amylique 646 7,2 'i.. Acétate d'amylc 532 6,8 o. Chloroforme 456 5,5 6. Benzine 266 5,o 7 . Oxyde d'éthyle o 3,2 8. Alcool étliylique 3,o » On voit qu'ici encore les vitesse.s d'osmose et les capacités d'absorp- tion varient de la même manière; avec la vessie de porc comme avec le caoutchouc vulcanisé, la différence d'affinité de la membrane pour les d; ux liquides avec lesquels elle est en contact semble déterminer le sens et l'intensité de losmose. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Action anlicoagularUe des injections intravei- neuses de lait d'une espèce animale, sur le sang des animaux de même espèce. Note de M. L. C.4mus, présentée par M. Bouchard. « J'ai montré précédemment (') que le lait de vache frais et écrémé après cenlrifugation peut déterminer en injection intravasculairel'incoagu- labiiité ilu sang. C'est indirectement, c'est-à-dire 'a la suite d'une réaction de l'organisme, que se manifeste cette propriété du lait. Mélangé in vitro au sang, le lait active quelquefois la coagulation, mais ne l'empêche jamais (le se produire. Celte étude de l'influence du lait sur la coagulation du sang ii'a certes pas apporté la solution de la question fort complexe du mécanisme de la formation des substances anticoagulantes, mais elle a cependant fourni quelques renseignements qui pourront contribuer à c^tte solution. (') L. Camus, Action des injections intraveineuses de lait {Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LU, p. 787; 1900). ( i3io ) » Dans la recherche, en particulier, du rapport qui peut exister entre l'action anticoagulante indirecte de certains liquides et la présence, dans ces liquides, de lysines, l'étude du lait peut présenter quelque intérêt. » On sait le rôle important que l'on a attribué aux lysines dans le méca- nisme de l'incoagulabilité. L'action anticoagulante indirecte ne serait que le résultat d'une]|action de lysine sur les globules blancs, le foie n'inter- viendrait plus que secondairement pour retenir les substances coagulantes mises en liberté et laisser subsister seulement dans la circulation les substances anticoagulantes. )) Cette ingénieuse hypothèse, qui ne peut rendre compte de l'action anticoagulante de la peptone bouillie, ne peut pas davantage expliquer l'action anticoagulante indirecte produite j)ar les injections de lait bouilli ou stérilisé, car les Usines, et c'est là un de leiu's prin'cipaux caractères, sont détruites à une température assez basse, en général voisine de 55°. )) Récemment, tout en confirmant mes résultats expérimentaux rela- tifs à l'action anticoagulante indirecte du lait frais de vache sur le sang de chien, Delezenne ( ' ) a a|)porlé, à l'appui de l'hypothèse que je viens de rappeler, des expériences complémentaires très suggestives, surtout au point de vue théorique général. Pour cet auteur, l'action anticoagulante indirecte du lait de vache sur le sang de chien tient à ce que ce lait pro- vient d'une espèce étrangère, et cette action anticoagulante ne se mani- festerait pas quand on injecte au chien du lait de chienne. Enfin, la chienne en lactation serait réfractaire à l'action des injections intravei- neuses de lait. » Il est parfaitement évident qu'on a surtout chance d'injecter des lysines quand on injecte un liquide ou un produit de sécrétion d'une espèce différente, mais on devait aussi se demander si le lait de chienne, très différent du lait de vache, comme l'on sait, et par sa réaction et par sa composition chimique, ne se trouve pas être inactif, en vertu d'une diffé- rence de composition plutôt que pour un motif d'origine ou d'absence de lysine. » Quoi qu'il en soit, j'ai eu l'occasion de reprendre cette question et, par un certain nombre d'expériences, j'ai pu me convaincre que, relative- ment à l'action anticoagulante indirecte sur le sang de chien, le lait de chienne ne présente pas de différence essentielle avec le lait de vache. Les (^') Delezekne, Treizième Congrès internai ional de Médecine, Section de Physio- logie, Paris, août 1900. ( '3.1 ) chiens sont sensibles aux injections de lait de chienne, comme ils le sont à celles de lait de vache. Toutefois, je fi'iai remarquer ici, comme je l'ai déjà fait à propos du lait de vache, que tous les chiens ne sont pas sen- sibles aux injections de lait; certains sont complètement réfractaires et la plupart ne sont que faiblement sensibles. » C'est, je pense, à cette faible sensibilité en même temps qu'à un nombre trop restreint d'expériences que doit être attribué le résultat négatif annoncé par Delezenne. » Mes expériences ont été faites en suivant les indications que j'ai déjà données à propos des injections de lait de vache, j'ai toujours employé du lait frais écrémé après cenlrifugation et les doses injectées ont varié de 2", 5 à 5™ par kilogramme d'animal; l'injection a été poussée brusquement dans la veine fémorale et le sang a été recueilli par l'artère voisine, en même temps que l'inscription de la pression sanguine était donnée par l'artère symétrique. Un mélange de sang et de lait, fait avant chaque injec- tion, permettait de constater que le lait ne jiossède pas d'action anticoagulante directe, mais qu'il active plutôt la coagulation du sang. I) Ainsi donc, le chien est certainement sensible aux injections intra- veineuses de lait de chienne : cela résulte d'un ensemble d'expériences dont je publierai prochainement le détail et, en particulier, d'une expé- rience où l'incoagulabilité absolue s'est produite ('). Le caractère positif de cette dernière expérience ne laisse place à aucune erreur d'observation, et à elle seule elle suffirait à infirmer les conclusions de toutes les expériences négatives qui pourraient lui être opposées. M I^'action du lait de chienne sur le sang de chien n'a rien en soi de décevant, ni même de très surprenant; elle nous montre, au contraire, une analogie de plus dans l'action des produits de sécrétion et des extraits d'organes. Contejean (^) a, en effet, le premier indiqué que l'injection d'extraits d'organes de chien peut déterminer l'incoagulabilité du sang chez le chien. » Sur mes tracés de la pression sanguine, on constate que les injections de lait sont suivies d'une baisse notable de la pression sanguine ; c'est l'effet bien connu qui peut apparaître à la suite de l'injection de n'importe quelle (') Dans celle expérience, il n'y a pas eu séparation du plasma après vingt-quatre heures, contrairement à ce qui se produit si souvent dans l'incoagulabilité qui succède aux injections de peptone. (-) Ch. Contejkan, Action anticoagulante des extraits d'organes {Comptes ren- dus de la Société de Biologie, 10' série, t. III, p. 762; 1896). ( l3l2 ^ stibstnnco nnlicoagiilanle indirccie. Si, commp cela est admis aujourd'hui, il n'y a pas de rapport à établir entre rinroagulabililé et la baisse de la pression, il est intéressant, cependant, de noter que c'est dans l'expérience où la baisse de la pression sanguine a été la plus grande que l'action anti- coagulante a été la plus marquée. Ici aussi, comme dans le cas des injec- tions de peptone, le s;ing peut être encore incongulable après le retour à la normale de la pression sanguine. » Quant à la question de l'insensibililé de la chienne en lactation aux injections de lait, je n'ai pas actuellement d'expériences qui me permettent de la résoudre, mais je crois à propos de faire remarquer que cette ques- tion n'a peut-être pas l'importance théorique qu'on a voulu lui attribuer, et que pour la résoudre on sera entraîné à multiplier considérablement les expériences, si elles ne sont pas suivies de résultats positifs. Si, en effet, l'état réfractaire existe pour la chienne qui nourrit, il se peut que cela tienne uniquement à l'état particulier bien connu du foie de l'animal en lactation. Le foie, dans cet état phvsiologique particulier, peut être, d'une façon générale, moins apte à la formation de substances anticoagulantes, et cela sans préjuger du mécanisme de la formation des substances anti- coagulantes. En tenant compte de cette remarque et du peu de sensibilité de bon nombre de chiens normaux aux injections de lait, il me semble prématuré d'admettre actuellement, si séduisante que soit l'idée théorique, que la chienne dont la glande mammaire fonctionne se trouA'e, du fait de ce fonctionnement glandulaire, immunisée contre l'action anticoagulante des injections de lait. » ANATOMIE ANIMALE. — Formule cylologique des sérosités normales de la plèvre et du péritoine du bœuf. Note de MM. J. Sabrazès et L. ilunATET, présentée par M. Bouchard. « Nous avons publié, le 21 octobre et le 1 1 novembre 1900, dans la Gazette hebdomadaire des Sciences mcdicales de Bordeaux, le résultat de nos recherches sur la formule histologique des liquides séreux, contenus nor- malement dans la plèvre et dans le péritoine du bœuf et de divers autres animaux domestiques (cheval, mouton). Il est facile de recueillir ces liquides à l'étut de pureté chez ces animaux au moment de l'abatage. La centrifugation immédiate permet d'éviter un certain nombre de causes d'erreur dans la numération des éléments cellulaires, inhérentes à la ( i3i:-i ) coagulation. De nos protocoles d'expériences (au nombre de dix-huit) il ressort que les éléments histologiques de sérosités pleurales et péritonéales ne proviennent pas d'hémorragies accidentelles. En effet, à l'inverse de ce que nous avons constaté dans le sang, la proportion des leucocytes y est énorme par rapport au nombre des hématies. » Les lymphocytes ont parfois dans ces sérosités un pourcentage plus bas que dans le sang, mais leur nombre absolu y est plus élevé. La propor- tion des leucocytes polynucléés neutrophiles, et surtout celle des éosino- philes, est très considérable dans les liquides séreux. » Les lymphocytes, les leucocytes polynucléés neutrophiles, les éosino- philes ne se différencient pas de ceux du sang. Les grands lymphocytes y sont toutefois un peu plus nombreux. » Les granulations neutrophiles des polynucléés se colorent moins bien. » Parmi les éosinophiles les formes à noyau rond ne sont pas rares. Nous n'avons trouvé de mastzellen qu'une seule fois et en très petit nombre dans le liquide pleural; nous n'en avons pas rencontré Tion plus dans la sérosité péritonéale du cobaye. Dans plusieurs cas (péritoine du bœuf) nous avons noté la présence de bactéries englobées dans quelques leucocytes polynucléés bien que les animaux fussent absolument sains. Le nombre des cellules endothéliales s'est montré extrêmement variable. Ces cellules sont assez facilement reconnaissables quand elles adhèrent les unes aux autres et se présentent par petits groupes. Dans ce cas, on peut observer des leucocytes polynucléés neutrophiles et des éosinophiles qui émergent à travers leur trame ou leur sertissure. Mais quand les cellules endothéliales sont à l'état dissocié, elles se différencient à grand'peine des autres éléments mononucléaires (grands leucocytes mononucléés, grands lymphocytes). » Parmi ces divers éléments mononucléés, il en est qui mesurent i8 à 20 p. de diamètre et dont le noyau, ovalaire, pauvre en chromatine, est entouré d'une large bordure protoplasmique au sein de laquelle on peut voir des vacuoles, des débris nucléaires de leucocytes neutrophiles et des reliquats de cellules éosinophiles englobés : ce sont là des macrophages qui témoignent par leurs inclusions de l'existence d'un processus de leu- cocytolyse se produisant normalement dans les séreuses. » Nous avons vu enfin, comme M. Ranvier, qui a en lejiiérite de bien étudier, le premier, les éléments anatomiques de la sérosité péritonéalelde divers animaux (^Comptes rendus, 1890-1891), qu'il existe toujours quelques globules rouges dans ces sérosités. Les numérations comparatives des glo- C. R., 1900, 2« Semestre. (T. CXXXI, N° 27.) I?^ ^ Iniles rouges el blancs du sang circulant, des globules rouges et dee élé- ments histologiques de la sérosité péritonéale du bœuf nous ont donné les moyennes suivantes : Hémoglobine ... 98 "/„ Gl. rouges ô.igo.gSS (]iarmmc) 3i3o (pnr mrar Sang. Sérosité péritonéale. )) imc I Gl. blancs 3i53 ( id. ) i49'6 ( ifl Lympho 4i »/o 1622 ( id. ) igVo 3236 ( id. 1 cellules endoth. \ Grands Mono. . . 1,64 7„ ^7 ( 'd. ) \ grands lympli. 3o«/„ f^6oo { id. < grands lympn. ( formes de trans. ) Poly. « 40% 1490 ( id. . ) 24 "/o 3536 { Eos'ino i4 7„ 344 ( id. " ) 20''/„ 3520 ( iii. » Dans les séreuses normales il y a donc une sorte de concentration des éléments leucocytaires : les polynucléés neutrophiles et éosinophiles s'y trouvent accumulés en grand nombre, soit fixés sur les parois (clasnia- locytes de Ranvier) soit libres dans la sérosité; ces leucocytes sont associés dans le liquide séreux à des lymphocytes et à des macrophages de diverses provenances (grands mononucléés, cellules endothéliales, etc.). » l^es séreuses ne sont donc pas seulement destinées à faciliter les glis- sements des organes qu'elles enveloppent; elles représentent des appareils de [irotection et de défense contre les infections et les intoxications. Ce rôle définitif, si manifeste déjà dans les conditions normales, devient beau- coup plus évident dans les conditions pathologiques. » PHYSIOLOGIE. — Du sérum musculaire. Note de M. Charles Kiciiet, pré- sentée par M. Marey. « Si l'on comprime de la chair musculaire au moyen d'une forte presse, on obtient un liquide ronge, riche en matières proléiques. J'ai montré (^Comptes rendus, 26 février 1900) que ce liquide, ingéré par les chiens, les guérissait définitivement de la tuberculose inoculée, pourvu que la dose ingérée fût suffisante, soit de 20'^'= par kilogramme d'animal. Avec l'aide de J. Héricourt et A. Perret, j'ai poursuivi l'étude chimique et phv- siologique de ce produit. » Je propose de l'appeler sérum musculaire ou myosérum, puisque aussi bien le plasma musculaire de Kûhne se dédouble par coagidation en myo- ( i^r5 ) sine insoluble et en sérum. Les études de Halliburton et autres auteurs portent presque exclusivement sur le plasma. » Avec une forte presse (25''S par cenlinièlre carré), on peul oblenir par première expression, en opérant avec de la viande de bœuf, environ 33 pour ;oo de liquide. Encore doit-on procéder avec lenteur. Jamais on ne peut dépasser, même par plu- sieurs compressions successives, le chiffre de 4o pour loo. Avec la viande congelée, on obtient sans peine 5o pour loo. )) Ce sérum musculaire filtre comme de l'eau, à travers le papier, malgré sa richesse en albuminoïdes; et cette facilité de filtralion permet de l'avoir immédiatement privé de graisses et de tout élément morphologique. » Avec la chaleur ou l'acide nitrique il se coagule en masse. La coagulation par la chaleur commence, vers 48°> par un léger trouble à peine apparent, se traduisant seulement par une filtration plus difficile. A 58", la coagulation est presque complèie; mais elle n'est totale qu'à 80°. Le point de congélation est — Cjôcu — o°,7. La densité varie entre 1028 et io4o; en moyenne io33. » La réaction, si l'on a employé de la viande fraîche, est amphotérique, ou d'alca- linité trop faible pour être dosée. Avec oS', 5 par litre de SO*H% pas de trouble apparent; mais déjà à Ci'jjS de SO'H^ par litre, il y a un commencement de coagu- lation. Au contraire, l'acide acétique, même à 2 pour 100, ne détermine pas de coagu- lation (immédiate). Mais l'acide acétique à cette dose a déjà modifié profondément les propriétés du sérum musculaire; car l'addition d'une solution de chlorure de calcium à 2 pour 100, qui dans le liquide non acidifié ne produit aucun effet, détermine aussitôt dans le liquide acidifié une coagulation en masse. Sans addition d'acide, ni le chlorure de sodium ni le sulfate de magnésie ne précipitent les albumines du sérum musculaire; il n'y a guère parmi les sels alcalins ou alcalino-terreux que le sulfate d'ammoniaque qui ait cet effet. » La constitution chimique du myosérum est la suivante (pour looos' ) : Extrait sec 67, 10 Cendres 8,9 Azote total 10, 5o Azote des albuminoïdes 8,o5 Azote des matières azotées solubles dans l'alcool à chaud . 2,62 i> Ce chiffre d'azote albuminoïde répond à 48^', 3 de matière albuminoïde. Dans une autre expérience nous avons trouvé 535'' (par pesée). » Les cendres ont la composition suivante : P^O' 3,i5 K^O 2,72 Na'0 0,70 Cl 0,90 SO^ o,i5 Autres substances non dosées (surtout GaOj 1,28 ( i3i6 ) » Il existe des traces de glucose. " l'iie des matières albuminoïdes est une hémoglobine qui présente tous les carac- tères de l'hémoglobine du sang. Elle rougit avec l'oxygène, noircit par le passage d'un courant de CO' ou d'hydrogène. A 4o° le changement de coloration est immédiat. Si le sérum est abandonné à lui-même, par suite des oxydations qui se produisent, l'oxygène disparaît et la liqueur devient d'un noir brunâtre foncé, en une ou deux heures, selon la température, après l'extraction. » En comparant le pouvoir colorant du myosérum à celui d'une solu- tion d'hémoglobine, nous pouvons évaluer à environ i^'' par litre la quan- tité de cette matière colorante rouge (myohématine?). )) Le sérum musculaire est très facilement altérable. Même à o'', eu quelques jours, il est putréfié. En été, à la température extérieure, en une ou deux heures, il s'est déjà altéré. C'est un fait important à connaître, car les légers accidents parfois observés après ingestion de ce sérum ne sont attribuables qu'à ce commencement très rapide de putréfaction. » Injecté dans la veine ou sous la peau, à la dose de 5'''^ par kilogramme d'animal, le sérum musculaire produit un abaissement considérable de pression artérielle et un état de demi-stupeur et de coma qui se termine en vingt-quatre ou quarante-huit heures, quelquefois même au bout de quelques heures, par la mort de l'animal. Vomissements, diarrhée sangui- nolente et ténesme rectal intense. A l'autopsie, les intestins et le foie sont extrêmement congestionnés : souvent même la congestion est telle qu'il y a des hémorragies péritonéales et des ruptures de vaisseaux dans le foie. Le sang est coagulable. Pas de lésions apparentes des reins, ni hémoglo- binurie, ni albuminurie. » Des doses de 3*"^ par kilogramme peuvent même, dans certains cas, amener la mort, mais plus tardivement : eu général, la dose de 3"'= est tolérée, mais c'est la limite (moyenne de vingt-cinq expériences). » Il est presque inutile d'ajouter qu'après coagulation par la chaleur le sérum est devenu absolument inolfensif, même à la dose de 3o*''' par kilogramme. » Il est remarquable de voir qu'un produit alimentaire, comme le sérum musculaire, possède une action toxique aussi intense. Il faut donc admettre que la digestion stomacale ou, mieux encore, l'assimilation hépatique dé- truisent, en les modifiant, les toxines actives qu'il contient. » ( '3i7 ) CHIMIE MINÉRALE. — Indices de matières organiques, recelés, grâce à l'emploi de la méthode à l'hydrate de baryte, dans certaines eaux miné- rales. Noie de M. F. Garrigou, présentée par M. Armand Gautier. « Dans une Note précédente ('), j'ai montré que l'hydrate de baryte ajouté, à la source même, à une eau minérale, précipitait tous les oxydes métalliques contenus dans cette eau, oxydes qu'il était facile de séparer et d'étudier. Ce n'est pas le seul avantage de cette réaction spéciale ; elle peut fournir encore d'autres indications précieuses. M En effet, si après avoir traité l'eau minérale par l'hydrate de baryte, nous la laissons se clarifier, et que nous décantions le liquide, nous pou- vons faire sur lui des lavages à la benzine, à l'éther de pétrole,' au^chloro- forme,''en prenant pour chaque opération une'quantité nouvelle d'eau. H Ces lavages successifs fournissent des substancesfcurieuses à étudier, mais rarement en quantités notables. » C'est ainsi que le lavage à la benzine m'a donné : « i" Pour Barèges, source du Tambour (lo litres), une assez abondante quantité de substance grasse; » 2° Pour la source de Royat (Saint-Mart ; lo litres) une très petite quantité de matière organique présentant, au microscope, des réactions la rapprochant des alcaloïdes; i> 3° Pour la source de Cliâteauneuf (id.); » 4° Pour la source de Salies, à Bagnères-de-Bigorre (id.); » 5° Pour la source Perrière, de la Bourboule (id.). » Lorsque après avoir séparé le précipité obtenu par l'hydrate de baryte on le dessèche et on le calcine, ce précipité brunit en se charbonnant et cela pour un grand nombre de sources. Il contient donc des matières organiques : probablement des acides, précipitables par le réactif. » Le liquide barytique, traité par l'acide sulfurique en excès pour pré- cipiter la baryte, devenu limpide, décanté, mis à évaporer et calciné, fournit un résidu légèrement carbonisable. » Lorsque après décantation du liquide acide (par l'acide sulfurique) nous en prenons une portion (lo'"), et que nous la traitons par le nitrate d'argent, il se fait un précipité de chlorure, bromure et iodure d'argent (') Comptes rendus, séance du 26 novembre 1900. ( i3i8 ) qui, repris par l'ammoniaque pour chercher à th'ssoudre les chlorure et bromure d'argent et les séparer de l'iodure, brunit instantanément et même noircit, comme cela arrive en présence trune matière organique apte à réduire les sels d'argent. » Lorsque, après avoir fait passer, dans la liqueur d'où se sont séparés les trois haloïdes argentiques, un courant d'acide sulfliydriqiie pour pré- cipiter l'excès de nitrate d'argent, on laisse ce liquide au repos et qu'après clarification on décante une certaine quantité de ce liquide, supposé ne plus contenir que les terres alcalines et les alcalis de l'eau minérale étu- diée, si l'on pousse l'évaporation jusqu'à siccité et qu'on calcine avec précaution le résidu sec, on le voit encore brunir et se charbonner légère- ment. Il contient donc encore une matière organique qui avait échappé à toutes les opérations précédentes. » En me résumant, je dirai que, grâce à la simplification qui [)ermet le traitement d'une eau minérale à la source même par l'hydrate de ba- ryte, on obtient une série de matières organiques variées : )) 1° Des acides formant des sels bary tiques insolubles; » 2° Des matières que l'hydrate de baryte laisse ou met en liberté, ma- tières grasses d'une part, et substances se comportant comme des alca- loïdes de l'autre; » 3° Un acide qui semble se laisser expulser de ses combinaisons natu- relles par l'acide sulfurique; » 4° Des substances que précipite le nitrate d'argent, en même temps que les trois haloïdes : probablement celles du 3"; » 5" Enfin une substance neutre qui reste dans les dernières portions du liquide primitif avec les terres alcalines et les alcalis. » Dans les eaux minérales que j'ai examinées, j'ai ainsi constaté la présence de quatre matières organiques différentes, grasses, alcaloï- diques, acides et indifférentes. » Ces résultats sont concordants avec ceux que la dialyse m'avait déjà fournis, pour la première fois, en 1875 (' ) en me permettant de retrouver dans les eaux de la source vieille des Eaux-Bonnes, et depuis lors dans beaucoup d'autres sources minérales, des matières organiques cristalloïdes et d'autres colloïdes. » (' ) Analyse de la source vieille des Eaux-Bonnes, A^wi Journal des Eaux-lionnes. ! I ;^ I () BOTANiQUi:. - Sur l'origine commune des tissus dans la feuille et dans la tige des Phanérogames ('). Note de M. LÉo\ Flot, présentée p.ir M. Gaston Bonnier. « L'origine des tissus, dans le point végétatif de la tige feuillée des Piianérogames, a été l'objet de nombreux travaux dont les conclusions sont souvent contradictoires. » Dans les Traités classiques de Botanique les plus récents, tantôt la feuille et le bourgeon sont regardés comme tirant leur origine de l'écorce de la tige, tantôt comme pouvant prendre naissance aux dépens de tous les tissus caulinaires; pour d'autres auteurs, la question n'est pas consi- dérée comme résolue. En6n. dans un Mémoire récent, M. Baranetzky (') pense que la disposition des assises initiales n'a pas nécessairement d'effet sur la nature ou la différenciation ultérieure des tissus; de sorte que, si l'on admettait cette manière de voir, toute recherche sur l'origine première des tissus deviendrait sans objet. » En présence de ces opinions diverses, il parait nécessaire de recher- cher l'origine première des tissus de la feuille, du bourgeon axillaire et de la tige, ainsi que des rapports qui peuvent s'établir entre ces tissus. » Afin d'éviter tout ce qui est de nature à fausser la rigueur des conclu- sions, je me suis adressé d'abord à des plantes à feuilles opposées ou distiques, car dans ces plantes on peut obtenir des coupes longitudinales à la fois axiales et passant par le plan médian de la feuille ou du bour- geon. De telles coupes ont l'avantage de montrer la disposition des tissus en profondeur et d'indiquer, mieux peut-être que des coupes transver- sales, les rapports entre les tissus des divers membres. De plus, les plantes dont je parlerai dans celte Note ont toutes une moelle propre- ment dite. j) 1° Origine des feuilles. — Examinons d'abord le point végétatif d'une plante à feuilles opposées, entières, sans stipules {fig. i). Le sommet exact de l'axe est en S. On y voit un groupe de cellules initiales t. ep, /.ec, /./«(', i.m. A droite de la figure, est (') Ce Travail a été fait au laboratoire de Botanique de la Sorbonne, dirigé par M. Gaston Bonnier. {-) J. Babanetzky, Recherches sur les faisceaux bicollaléraux {Annales des Sciences naturelles, Botanique, 8= série, t. XII, p. 827; 1900). ( [320 ) une saillie qui représente la section d'une des deux premières feuilles Nous voyons les deux assises externes, épiderme et écorce, suivre sans modifications le pourtour de cette feuille, par le simple efTet de cloisonnements toujours normaux à la surface. A l'intérieur de ce repli, formé par l'épiderme et l'écorce, s'organise un méristème vascu- Fig. I. "\- / Fig. I. — Sommet de la tige S, avec l'ébauche d'une jeune feuille : t.ep, i.ec, i.mv, i.m, assises ini- tiales de l'épiderme, de l'écorce, du méristème vasculaire et de la moelle; ep, épiderme; ec, ccorce; mv, méristème vasculaire; m, moelle {Cornus sanguinea). laire dont l'origine première se trouve dans les cellules i.mc. A la base et en dedans de ce méristème vasculaire de la feuille, on peut déjà reconnaître un tissu m dont l'origine se rattache aux cellules i.ni, et qui se confond avec la moelle centrale. » Dans ce cas, où le bourgeon axillaire n'est pas développé, les tissus de la tige, épiderme, écorce, méristème vasculaire et moelle, nous apparaissent comme dépendant des tissus de la base des feuilles. » Origine des bourgeons. — ha Jig. 2 représente un état plus avancé. Les quatre assises initiales supérieures i.ep, i.ec, im.v, i.m se continuent sans cloisonnement tangentiel jusqu'en bn. Ici apparaît un cloisonnement longitudinal très actif qui intéresse toutes les assises jusqu'à la moelle. C'est le bourgeon axillaire normal, dont toutes les régions correspondent encore, assise par assise, avec celles du point végé- tatif. L'épiderme et l'écorce du bourgeon sont donc la continuation directe de l'épi- derme et de l'écorce du point végétatif; le méristème vasculaire du bourgeon naît dans l'assise qui donne le méristème vasculaire primordial et sa moelle est en contact avec la moelle centrale. La différenciation primaire des tissus s'opère donc dans le bourgeon comme dans la feuille dont il dépend, et l'ensemble formé parla feuille, son Fie. 3. rig. i. — Soimiiet (le la tige cl jeune feuille, avec ébauche d'un bourgeon axillaire : bn, ébauche d'un bourgeon axillaire; /j, base d'une feuille déjà assez développée; ab,cd, régions où le inéris- léme vasculaire du segment foliaire est en contact avec la moelle centrale; br, cellules non dilTé- renciées; les autres lettres comme à layjo. i (Syringa vulgaris). Fig. 3. — Section passant par la tige T, le bourgeon S6, et la feuille F : fb, une feuille du bourgeon ; mbt, région par où la moelle du bourgeon communique avec la moelle centrale de la tige; les autres lettres comme à \sLjig. i (Ampélopsis liederacea). C. R., igco, 3» Semestre. (T. CXXXI, N° 27.) 1^3 ( l322 ') bourgeon axillaire el tous les tissus qui en dépendent jusqu'à l'axe île la tige compose ce que j'appellerai un segment foliaire. » Entre le bourgeon axillaiie bn el la feuille f\ se trouve une région br, laissée en blanc sur la Jig. i et formée par un reste des assises initiales. C'est là que se déve- loppent, s'il V a lieu, d'autres productions axillaires, notamment des bourgeons de remplacement. » La Jig. 3, représentant la coupe axiale d'un bourgeon axillaire à un état beaucoup plus avancé, montre le raccordement entre les différents tissus, et en particulier la continuité entre la moelle du bourgeon et celle de la tige. » Valeur morphologique de la tige. — A droite de \nfig. a est une feuille dont la différenciation est assez avancée, f^. Examinons la base du bourgeon bii et celle de cette feuille f^. On voit que le méristème vasculaire qui dépend de celui du bourgeon ou de celui de la feuille est appliqué par sa face interne contre le méristème médul- laire, de sorte que le méristème vasculaire total de la tige n'est en définitive constitué que par la juxtaposition des méristèmes \asculaires des segments foliaires, chaque segment comprenant une feuille et un bourgeon. Ces considérations s'appliquent éga- lement au tissu médullaire. » En résumé, la continuité de chaque tissu, entre la feuille et la tige, d'une part, entre le bourgeon, la feuille et la tige, d'autre part, doit être étendue au méristème vasculaire et mêine à la moelle. » On pourrait dire que le sommet de la tige, au-dessus de la première ébauche externe des feuilles, est constitué uniquement par la juxtaposition de segments (') qui, chacun, renferment en puissance une feuille et son bourgeon axillaire. » J'arrive ainsi, par une autre voie, aux conclusions que M. Gaston Bonnier(-) a tirées du développement ultérieur des tissus et de l'Anatomie comparée. » (') H. Douliot avait déjà exprimé, sur ce point, une manière de voir analogue, mais peut-être avec une précision trop rigoureuse [fiecherches sur la croissance ter- minale de la tige des Phanérogames {Annales des Sciences naturelles, ']" série, t. XI, p. a83)]. (■-) Gaston Bonnier, Su/ l'ordre de formation des éléments dans les tissus vascu- laires de la feuille et de la tige {Comptes rendus. Si décembre 1900). ( i323 ) CHIMIE VÉGÉTALE. — Présence de l'alcool mélhyliquc dans les jus fermentes de divers fruits. Note de M. Jui.es Wolff, présentée par M. Henri Moissan. « M. Maquenne a rencontré l'alcool métliyliqiie dans quelques plantes vertes. M Trillat (') l'a signalé dans certaines eaux-de-vie de marc. L'opi- nion qui a prévalu jusqu'ici c'est que l'alcool méthylique préexiste à la fermentation ; cela est vrai dans certains cas, mais nos expériences ont prouvé qu'd prend surtout naissance pendant la fermentation d'un grand nombre de fruits (-). » Notre examen a porté sur les fruits suivants : cassis, prunes, mirabelles, cerises, pommes, raisins blanc et noir. L'examen du jus de cassis avant la fermentation nous a permis de conclure à la présence de petites quantités d'alcool méthylique dans le liquide distillé. Après la Fermentation, la pro- portion de cet alcool a augmenté d'une façon considérable. » Quant aux autres fruits examinés, nous n'avons pu y découvrir l'alcool méthylique avant la fermentation, tandis qu'après la fermentation nous avons |}u nettement le caractériser. )) Voici la liste, |)ar ordre de richesse en alcool méthylique, des divers jus fermentes. » ICO volumes d'alcool à 90° contiennent en volume : Alcool de cassis Au delà de 2 » prunes Environ i » quetscli — r » mirabelles — r » cerises o , 5 à i 1) pommes 0,2 à o,3 / Alcool provenant du jus fermenté sans la rafle Faibles traces à o , o3 Alcool provenant du jus fermenté avec la rafle o , 1 5 à o , 4 \ Marcs o, i5 à 0,6 yVlcool provenant de la fermentation de sucre blanc cristallisé sous l'action du ferment du vin o riaisin blanc et noir. {■ } Comptes rendus, t.^^XVIII, p. 438 à 44o ; 1899. (-) Il résulte de nos essais que l'alcool méthylique se trouve en majeure partie à l'état libre. ( <324 ) » En examinanl les résultats de nos analyses, nons constatons que la proportion d'alcool méthyliqne ne varie pas beaucoup, dans les alcools de prunes, de mirabelles, de cerises, de pommes, tandis qu'elle est très variable dans le jus fermenté du raisiti. En effet, lorsque la fermentation a lieu en présence de la rafle, la proportion d'alcool méthylique augmente sensiblement. Ainsi, les eaux-de-vie de bonne qualité (cognacs, arma- gnacs), n'accusent que des traces d'alcool méthylique parce que le moût a fermenté sans la rafle. Dès lors, on s'explique pourquoi dans les eaux- de-vie de marc la proportion d'alcool méthylique est beaucoup plus con- sidérable. D'ailleurs, d'une façon générale, on rencontre beaucoup plus d'impuretés dans les marcs que dans les cognacs ('). MM. Bourquelot et Maxime Cornu (") ayant constaté la présence d'oxydases dans divers organes de la vigne, nous nous réservons d'étudier l'action de ces oxy- dases au point de vue de la formation de lalcool méthylique. B De nombreuses analyses d'eaux-de-vie (kirsch, quetscii, mirabelle) de prove- nance autlienlique ont confirmé les résultats obtenus plus haut. » Les rhums, les eaux-de-vie de grains (whisky) et les alcools d'industrie de toute nature, ne contiennent pas d'alcool méthylique. Les alcools aromatisés du commerce n'en renferment pas. Toutefois certaines eaux-de-vie de fantaisie et surtout les marcs de fantaisie, qui souvent sont fabriqués avec dillerentes sortes de fruits, contiennent fréquemment de l'alcool méthylique. » Toutes nos recherches ont été faites à l'aide de la méthode de M. Triilat perfec- tionnée par nous ('). Nous avons d'ailleurs contrôlé un certain nombre de nos résul- tais, en soumettant l'eau-de-vie à examiner à des distillations fractionnées répétées. Nous avons pu obtenir ainsi de l'alcool renfermant jusqu'à 5 pour loo d'alcool méthy- lique. Dans ces conditions, il est aisé de constater la présence d'alcool méthylique et de déterminer sa proporlion. Il suffit de prendre la densité des iodures correspondants. De plus, nous avons obtenu par la méthode de M. Bardy (*) tl'î* teintures qui ne peuvent laisser aucun doute sur la présence de l'alcool méthylique. Nos résultats se trouvent donc pleinement confirmés par des méthodes différentes. » (') Ed. Mohler, Annales de Chimie et de Pliysi'jiie, 6" série, t. XXIII, mai 1891. (^) Annales de Cliiniie analytique, t. IV, n" G, p. iS^; 1899. (■■') Journal de Pharmacie et de Chimie, 6= série, t. X, p. 342 et 343; (899. ('') Dans cette méthode, on transforme les alcools en iodures. On fait agir ceux-ci sur l'aniline. Le mélange de diéthylaniline et de dimcthylaniline ([ui se forme est soumis à l'oxydation. Le produit de l'oxydation est du violet de méthyle si l'alcool traité renferme de l'alcool méthylique. C'est avec la matière colorante obtenue ainsi que l'on fait des teintures dont l'intensité varie suivant la proportion d'alcool niéthy- liiiue. ( i325 ) M. A. Baudouin adresse des Recherches sur la nature de l'électricité. M. Balland adresse une Note relative aux conserves de bœuf. M. J. Berlstein adresse une Note sur le télidéion (instrument pour voir de loin). La séance est levée à 4 heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOURAPHIQUE. Outrages reçus dans la séance uu 3i décembre tgoo. Les ondes hertziennes, par Auguste Rigiii; Rapport présenté au Congrès international de Physique réuni à Paris en 1 900, sous les auspices de la Société française de Physique. 9M-\f,, G;yu\\\'\e\'-'yû\nvA, 1900; i fasc. in-8". Quelques notes sur le pétrole dans le département d'Oran : Résumé du Rapport de la mission Henry Neuburger. (Annexe du Bulletin de la Réunion d' Etudes Algériennes.) Paris, s. d.; i fasc. iii-S". (Envoi de M. H. Neuburger.) Association française pour r Avancement des Sciences. Compte rendu de la vingt-huitième session, Boulngne-sur-Mer, 1899; deuxième partie, Notes et Mémoires. Compte rendu de la vingt-neuvième session; Conférences de Paris; jjremière partie, Documents officiels. Procès-verbaux. Paris, Masson et C'*, 1900; 2 vol. in-S". Association française pour l' Avancement des Sciences. Congrès de Paris, août 1900 : L' Enseignement supérieur à Paris. Paris, 1900; i vol. in-8°. A propos de Ballons, par Cii. Sébillot. (Article du journal Limoges illustré, 3" année, n° 3, p. 10. ) La Télégraphie et le Téléphone dans l'Etat indépendant du Congo, par A. Mahieu. Bruxelles, iinpr. veuve Monnom, 1900; i fasc. in-S". Encore les régions exotiques : Réplique aux attaques de M. Emile Haug, par H. ScHARDT. Lausanne, inipr. Corbaz et C"', 1900; i fasc. in-8". (Hom- mage de l'Auteur.) Beitrdge zur geologischen Karte der Schweiz; neue Folge, X. Lieferung. ( i326 ) Monographie des Flâscherberges, von Th. Lorenz. Bern, 1900; i fasc. in-4°. Carte géologique de la Suisse, n° 2. Notice explicative de la feuille XI (2^ édit.), par E. Renevier et H. Schardt. Bern, 1900; i fasc. ia-12. Proceedings and Transactions of the Royal Society of Canada; II'' séries, vol. V. Meeting of may 1899. Toronto, 1899; i vol. in-S*^. Annales du Musée du Congo. Botanique; série I, tome I, fasc. 6; série II, tome I, fasc. 2(2* partie). Bruxelles, 1900; 2 fasc. gr. in-/i°. ERRATA. (Séance du 17 décembre 1900.) Prix Cuvier (Prix généraux) : Page 1109, ligne 26, au lieu de M. le D'' Joseph, lisez M. de Saint-Josepli. (Séance du '2.1\ décembre 1900.) Note de M. René Paillot, Sur la force électromotrice d'aimantation : Page 1 194, ligne 19, au lieu de o'",26, lisez o'='",26. Même page, ligne 20, au lieu de o™i,28, Usez o'^""i,28. Même page, ligne 22, au lieu de o™,o5, lisez o'^™,o5. Page I igS, ligne 27, au lieu rfe H =: io85, lisez H = io485. Note de M. A. Poincaré, Variations des cotes barométriques simultanées au cours de la révolution synodique : Page 1264) ligne 4» deuxième tête de colonne, au lieu de Heure, lisez Nombre d'heures. FIN DU TOME CENT TRENTE ET UNIÈME. r 27. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. ôl décembre 1900. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le gOiiéral Bassot. — Revision de l'arc (hi méridien de Quito i MM. FAYii, PoiNCAnÉ, Hatt, général liAs.sor, I.iJîWY sont nommés membres de la Com- mission pour le contrôle des opérations de la Mission chargée de la revision de l'arr- du ni('i-i est élu Coricspondant pour la Secliou de Géométrie, en application ilii décret du ).'( juin i8gy i.iSli M. STnASiiURGER est élu Correspondant pour la Section de Botanique, en remplaee- mciil de M. Hooker élu Associé étranger. i2S(i MEMOIRES PRESENTES. M. .1. HuvAL adresse un Mémoire intitulé : « (irigine des forces et des propriétés ».. M. II. lli:i\MiTE adresse un i\Iémr)irc relatif à l'application de la méthode des causes actuelles à la partie théorique de la Géo- logie 12S7 CORRESPONDANCE . M. le général SÉBKRT présente à r..\eadémie deux Volumes se rapportant aux Congrès de l'Association française pour l'avance- ment des Sciences i !^7 MM.DeKACQZ, GtACOBIM. liEMLINGER, WaL- i.EKAN'r adressent des remerciments à l'Académie pour les distinctions accordées 'a leurs travaux ' 18.S M. A. Andoyek. — Sur la longitude de la Lune vS,^ M. PiKiiUE Weiss. — Sur un nouveau cercle à calculs 1289 M. Lemeray. — Sur une relation entre lu dilatation et la température de fusion des \ métaux simples 1 «ji M. Marcel Buillouin. - Constante de la gravitation universelle. Sur une cause de dissymètrie dans l'emploi de la balance de Cavcndish i jy'i MM. PopoFF et DucRETET. — .\pplieation directe d'un récepteur téléphonique à la télégraphie sans f\\ i5f)'i M. A.-B. Chauveau. — Sur la variation diurne de l'éleclricité atmosphérique rî^fS MM. <:. CiiABUiK cl E. Kenqade. — Sur la place de l'indiunj dans la classification des corps simples i Joo M. OEousNER DE CoNiNUK. — Étude du nitrate d'uranium i3o3 M. T. IvLOBR. — l'orme cristalline du chloro- sulfale et du chloroséléniate lutéocobal- tiques 1 3o") M. G. I>'LusiK. — Sur l'osmose des liquides à travers une membrane de vessie de porc I Jof> .VI. L. Camus. — .\ction anticoagulante des injections intraveineuses de lait d'une espèce animale, sur le sang des animaux de même espèce i3iji) MM. J. SabraZès et L. Muratet. — l-'or- mulc cytologique des sérosités normales de la plèvre et du péritoine du bœuf iji! M. Charles Iîichet. — Mu sérum muscu- lairei i i r 4 M. F. Gahrigou. — Indices de matières organiques, révélées, grâce à l'emploi de la méthode à l'hydrate de baryte, dans certaines eaux minérales 1.117 M. LÉON Flot. — Sur l'origine commune des tissus dan-, la feuille et dans la tige N° 27. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages lii iialiiic de l'clocUicité. ija.'i Al. lÎALLAND adresse une Noie relative au.v conserves de bœuf iSs'j M. i. Beristein adresse une Note sur le télidcion ( inslrunient pour voir de loin). i32j Bulletin bibliographique 1 3-25 Errata i3>6 Pages, des Phanérogame-' lîri) .Vl. .Ili.es Wolff. — Présence de l'alcool inéthylique dans .les jus fermentes de divers fruits i-^!.i M. A. B vcDOUiN adresse des recherches sur PARIS. — IMPIUMIÎKie (î VUTH(l3;iX-V[LL.\RS, Quai des Grands-Au;ustlDS, 5j. /^ fiemnt .•'•*rrKillM Vii.i.ar} '^Ay ââ 1901 TABLES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES L'ACADÉMIE DES SCIENCES SECOND SE3IESTRE 1900. TOME CXXXI. MAY 22 1901 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES JUILLET - DÉCEMBRE 1900. TABLE DES MATIERES DU TOaiE CXXXI. Pages. Académies. — Communication de M. i)i'?r- Ao«ar, relative à l'Association interna- tionale des Académies 6 ^ M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Cor- respondance, le Compte rendu de la fête du bicentenaire de l'Académie royale des Sciences de Berlin 170 --- Allocution de W. Maurice Lcvy, Prési- dent, dans la Séance annuelle du 17 décembre 1900 1019 Acétones. — Sur deux acétones à fonction acétylénique; par MM. Ch. Moureuel R. Detnnge 710 — Sur le dédoublement, par les alcalis, des acétones à fonction acétylénique; par MM. Mnureu et Dclangc 800 — Acidimétrie des aldéhydes et des acé- tones ; par MM. A. Jxtruc et H. Murco 943 Acétylène. — Hydro;.;énation de l'acéty- lène et de l'éthylène en présence de C. R.. 1900, 2' Semestre. ( T. CXXXI.) Pages, platine divisé; par MM. P. Sabatler et J.-B. Scrtclerens 4° — Action du nickel réduit sur l'acétylène; par M.M. Paul Siibatier et J.-£. Sen- derens 187 -— Action de divers métaux divisés, pla- tine, cobalt, fer, sur l'acétylène et sur l'éthylène; par MM. Paul Sabaticr et J.-B. Senctrrens 267 Aciers. — Constitution chimique desaciers, inlluence de la trempe sur l'état de combinaison des éléments autres que le carbone; par M.M. Carnot et Goûtai. 92 — Errata 204 AcousTiQUK. — L'oreille ne décompose pas pendulairement les harmoniques du timbre; par ^f. F. Larroque 33 — M. P. Gnrnaull adresse une Note ayant pour titre : « l'Acoustique, la phona- tion, l'otologie et l'oliâlrie des anciens Égyptiens, dans leurs rapports avec la théorie du pneui/ia » 727 174 ( i328 ) Pages. — Rapport de M. Marey, concluant à dé- cerner une partie du prix Bai bier pour igoo à M. Maroge, pour sa théorie de la formation des voyelles 1082 AÉnOSTATS. — Voir Navigation aérienne. Air atmosphrrique. — Gaz combustibles de l'air : air des bois; air des hautes montagnes; par M. Armand Gautier. i3 — Gaz combustibles de l'air: air delà mer. Existence de l'hydrogène libre dans l'atmosphère terrestre ; par M. Ar- mand Gautier 86 — Sur la composition de l'air dans la ver- ticale, et sur la constitution des cou- ches supérieures de l'atmosphère terrestre; par M. G. Hinrielis 44^ — Nature des gaz combustibles acces- soires trouvés dans l'air de Paris; par M. jirmnnd Gautier. 535 — Origines de l'hydrogène atmosphérique; par M. Armand Gautier 647 Aldéhydes. — Acidimétrie des aldéhydes et des acétones; par MM. A. Astruc et H. Murco 94S Aloïnes. — Sur lesaloïnes; par M. E. Léger 55 Alumine ET SES composés. — Aluminate monocalcique cristallisé; par M. Em. Dufau 54 1 Amalgvmes. — Sur les amalgames de so- dium et de potassium; par MM. Giintz et Férée 182 Analyse mathématique. — M. Emile Picard fait hommage à l'Académie des Conférences qu'il a faites en Amérique sur quelques théories fondamentales en Analyse mathématique 22 — Sur la Méthode de Neumann et le pro- blème de Dirichlel; parM. A.Korn. 26 — Sur certaines équations linéaires aux dérivées partielles du second ordre; par M . C . Guirhard 100 — Sur l'instabilité de certaines substitu- tions; par M. Levi-Cli'ita. . . io3 et 170 — M. jE. Jaggi adresse un Mémoire « Sur une nouvelle théorie des fonctions elliptiques » 1 69 — Sur les formes bilinéaires ternaires d'Hermite; par M. Louis Kollros. .. . 173 — Sur un système d'équations différen- tielles qui équivaut au problème de « corps, mais admet une intégrale de plus; par M. fF . Ebert 25i — Sur les équations de Laplace à solu- Pagcs. tiens quadratiques; par M. Tzitzeica. 487 — Sur les singularités des fonctions ana- lytiques et, en |)articulier, des fonc- tions définies par des équations diffé- rentielles: par M. Paul Painlevé. . . . 489 — Sur les systèmes différentiels à inté- grale générale uniforme; par M. Paul Painlevé 497 — Errata 534 — Sur la résolution monographique de l'équation du septième degré; par M . Maurice (tOcagne 522 — Sur une méthode de Riemann et sur les équations aux dérivées partielles linéaires; par M. /?. Linuvilte 697 — Sur la série analogue à la série de Lagrange; par M. N . Bnugalev 793 — M. Léopold Tejér adresse un Mémoire intitulé : 0 Démonstration du théo- rème qu'une fonction bornée et inté- grale est, au sens d'Euler, analytique. 825 — Sur les fonctions bornées etintégrables; par M. Léopold Tejér 984 — Les séries absolument sommables, les séries (M) et le prolongement analy- tique; par M. Emile Bnret 83o — Sur la définition de certaines intégrales de surface; par M. H. Lebe.fgue. . . . 867 — Sur le minimum de certaines inté- grales ; par M . H. Lcbesgue 935 — Sur les fonctions fondamentales et le problème de Dirichlet; par M. W. Stekloff. 870 — Sur la méthode de la moyenne arithmé- tique de Neumann; par M. W. Ste- kloff 987 et 1182 — Sur une série relative à la théorie d'une équation différentielle linéaire du second ordre; par M. A. Liapouuoff. 1 185 — Sur les fonctions thêta à trois variables; par M . M. Krause 1188 — Rapport de M. C. Jordan sur le con- cours du grand prix des Sciences mathématiques en 1900 io4i — M. Auric adresse une Note « Sur une propriété très générale des détermi- nants » 974 Voir aussi Géométrie, Mécanique, Mé- canique céleste. Physique mathéma- tique. Anatomie animale. — Étude sur l'appa- reil digestif du Brachytrupes acha- tiiats; par M. L. Bordas 66 — Sur la morphologie de l'appareil respi- ( i329 ) Pages. ratoire de la larve et de la nymphe du £ritc/iiis ornattis B'ôhm; par M. L.- G. Seurnt 620 — Le cor[)s adipeux des Mufcides pendant l'hislolyse; par M. F. Hcnnes;iiy go8 — Sur la signification des granulations basilaires des cils; par M. P. Vibrion. 1282 — Formule cytologique des sérosités nor- males de la plèvre et du péritoine du bœuf; par MAI. /. Sabmzès et L. Miirotet i3i2 — -Rapport de M. Edmond Perrier, con- cluant à décerner une partie du prix Lallemand pour 1900 à M. de Nubias, pour ses recherches sur le système nerveux des Gastéropodes puimonés aquatiques 1092 Anatomie végétale. — Sur l'ordre de formation des éléments du cylindre central dans la racine et la tige; par M. Gfixlnn Bonnier -81 — Sur la différencia lion des tissus vascu- laires de la feuille et de la tige; par M. Gnslon Bonnier 1276 — Sur la cytologie des Hyménomycètes ; par M. />. Minre 121 — Sur la cytologie des Gastromycètes; par M. Hené Maire 1246 — Sur l'origine commune des tissus dans la feuille et dans la tige des Phané- rogames; par M. L. Flot i3ig Anilines. — Sur quelques réactions des anilinessubstituées; par M. Œclisner de Coninck g45 Anthropologie. — Rapport de M. 5<";7/(("^«;, concluante déceiner le prix Jérôme -'^onti pour 1900 à M.M. Girod et Mas- séna, pour leurs recherches sur les stations de l'âge du renne dans les vallées de la Vczère et de la Corrèze. i ii5 Argent. — Sur l'origine de la combinai- son chimique. Union de l'argent avec l'oxygène ; par M. Berlhvlot i lôg — Oxyde de carbone et argent; par M. Berthelot 1 167 — Hydrogène et argent; par M. y? — Étude du carbure de samarium ; par ( î33 Pages. Bf. H. Moissan 924 Chemins de feb. — M. /. Fiéret adresse une addition à son « Système d'aver- tissement électrique piour éviter les collisions des trains de chemins de fer» 481 — M. Fr. Robinc adresse la description et les dessins d'un « Système destiné à assurer la sécurité des voyageurs sur les voies ferrées » 568 — M. Garcio adresse un 0 Projet d'établis- sement d'une commiinicalion élec- trique, comme mesure do sécurité, entre véhicules circulant sur voie ferrée » «(iO Chimie. — Sur le poids atomique véritable de dix éléments, déduit de travaux récents; par iM. G. Hi mie lis 3.[ — Essai d'une théorie générale de l'aci- dité ; par M. de Forcrand 36 — Su rie mode de formation des composés C2H2(Cu2C12)2KCI, C2H![(Cu2CP)2KCIp; par M. CliavnsU'lon JS — Sur la diphénylcarbazide comme réactif très sensible de quelques composés métalliques; par M. P. Cazeneuvc.. . 346 — Sur quelques nouveaux spectres de terres rares; par M. Eti^. Dcniarçnj-. 387 — Solubilité d'un mélange de sels ayant un ion commun; par M. Cli.Touivn. aSg — Lois des modules. Modules thermochi- miques; par M. A. Ponsnt 673 — Erriila 922 — lUodiflcation des propriétés chimiques de quelques corps simples par addi- tion de très petites proportions de substances étrangères; par M. Gus- tave Le Bon 706 — Sur la chaleur spécifique moléculaire des composés gazeux formés avec con- densation; par M. Porisot 990 — Sur les spectres du samarium et du gadolinium; par M. Eug. Demarçny. ggS — Intluence de la pression dans les phé- nomènes d'équilibres chimiques; par M. O. Boudouard : 1204 — Rapports sur le Concours du prix Vail- lant pour 1900 1110 Voir aussi : Air atmosphérique , Alumine, Amalgames, Argent, Arsenic, Bore. Cadmium, Carbures, Chlorures, Co- balt, Gadolinium, Indlum, Molyb- ' ) Pajïcs. de ne, Néodyme, Or, Oxyf^ènc, Pla- tine, Radium, Samarium, Sélénium, Silicium, Thnllium, Tungstène, Vnt- niitm, Cryoscopie et Explosifs {Phé- nomènes). Chimie agricole. — Sur la solubilité du phosphate tricalcique dans les eaux des sols, en présence de l'acide carbo- nique; par M. Th. Schlœsing 1 jy — L'acide phosphorique en présence des dissolutions saturées de bicarijonale de chaux ; par iM. Th. Schlœsing. . . . 11 1 Chimie animale. — Sur les combinaisons . des nucléines avec les composés mé- talliques, les alcaloïdes et les toxines; par M. H. Stussano 72 — Étude préliminaire du chimisme de l'encéphale; par M.A/ùcrlo Barhieri. 347 — Action du liquide de la prostate externe du hérisson sur le liquide des vési- cules séminales : nature de cette action; par iNIM. L. Camus et E. Glry 35r — Sur quelques propriétés et réactions du liquide de la prostate interne du hérisson; par MM. L. Camus et E. Gley 353 — Sur l'iode normal de l'organisme et son élimination; par M. Bourgrt 392 — Sur la matière colorante à Echinas cs- culentus ; par M. A.-B. Griffiihs. . . . 4'^' — Cryoscopie delà sueur do l'homme sain; par M. Ardin-Delteil 84 i — }i\.Fr. Landolph adresse deux Mémoires intitulés ; « Éludes sur le suc gas- trique » et « Éludes urologiques »... ï'66 Chimie industrielle. — Sur la solubilisa- tion des matières azotées du malt; par MM. P. Petit et G. Labourasse 349 Sur les matières azotées du malt; par M.M. P. Petit et G. Labourasse 3.j4 Sur les nitrocelluloses; par M. Léo P'i- gnnn 5og - Sur la réduction des nitrocelluloses; par iM. Léo Fignon 53o — Oxycelluloses de coton, du lin, du chanvre et de la ramie; par M. Léo Vignon 558 — Dérivés acétylés de la cellulose et do l'oxycellulose; par MM. Léo Vignon et F. Gerin 583 — Cellulose, cellulose mercurisée, cellu- lose précipitée, hydrocellulose ; par M. Léo Fignon 708 ( i332 ) Paces. — Dosage des incuits et des siircuitsdans le plâiro de Paris des fours culées; par JM. L. Périn 95o Chiiiie ougvmque. — Hydrogénation de l'acétylène et de l'élliylène en pré- sence du platine divisé ; parMM. Paul Snbatiir et J .-B. Scndrrens \o — Sur l'acide mélhuxyhyilratropii|ue ob- tenu par oxydation de l'anélhol. Iden- tité de l'acide phlorctique et de l'acide hydroparacoumarique; par M./. Bnu- grmlt 42 — Sur les combinaisons métalliques du diazoamidobenzène ; par M. Louis . Meunier 5o — Action de l'acide azotique sur le ga'i'a- col trichloré; par M. H. Cousin 53 — Action des éthers cyanacétiques à radi- caux acides substitués sur le chlorure de diazobenzène et sur le chlorure de télrazodiphényl ; par M. G. />«'/■«■/. igo — Synthèse de l'acide paramélhoxyliydra- tropique; par M. J. Boug/uili 270 — L'influence de l'acide biomhydiique sur la viies-e delà réaction du brome sur le triméthylène; par M. G. Gustav- snn 273 — Sur les acides pyrogallolsulfoniques; par M. M. Dtln^e 45o — Sur la composition des combinaisons obtenues avec la fuchsine et les ma- tières colorantes azoïques sulfoconju- guées ; par M. Seyewctz 472 — Action de l'iode et de l'oxyde jaune de mercure sur : 1° le styrolène; 2° le safrol ; par M. /. Bou<^auli 528 — Sur un nouveau produit pyrogéné de l'acide tarlrique ; par M. L.-T. Simon 580 — Sur l'acide isopyrotritarique, un nou- veau produit pyrogéné de l'acide tar- trique; par M. L.-J . Simon (h 8 — Stéréochimie de l'azote. Les hydra- zones stéréo-isomériques du pyruvate d'éthyle; par M. L.-J. Simon 682 — Acétals d'alcools monovalents; par M. Marcel Dclépine 684 — Acélals d'alcools plurivalents ; par M. Mnrccl Delépine 745 — Sur la nitration directe dans la série grasse; par MM. L. BouveauU et frald 687 — Synthèse partielle de la laudanosine; par MM. Jmé Pictet et B. Alhann- Pages. sesco 689 — Sur deux acétones à fonction acétylé- nique, l'acétyîœnanthylidène et le ben- zoylœnanihyliriène . Transformation en dicéiones [3 par hydratation; par MM. Cil. Miiurcu et R. Di lange. . . . 710 — Transformation des acides (2) amidés en phénylhydanloïnes; par M. A. Mnuncyral 713 — Constitution desdérivés nitrésdudimé- thylacrylate d'éthyle; par MM. L. Bouveaiilt et A. H^ahl 748 — Relation entre la constitution chimique des colorants du triphénylméthane et les spectresd'absorptlon de leurssolu- tions aqueuses; par M. P. Lemnult. . SSg — Remarques de M. Cannchel sur la Communication de M. Lemoult looi — Action de l'acide azotique sur le gaïacol iribromé ; par M. H. Cousin yoi — Sur quelques dérivés de la mélhylno- nylcélone; par M. H. Carctte 1225 — Rapport de M. ^/-w. Gautier, concU\?tn[, à décerner le prix Jecker pour 1900 à M. A. Behal 1061 — Rapport de M. Berihelot, concluant à décerner le prix Wilde pour 1900 à M. Dclépine u 09 Voir aussi : Acétones, Ace'tylène, Aldé- hydes, Alolnes, Anilines, Benzène, Camphre, Dcxtrines, Duistases , Ethers, Oxaliijue {Acide). Chimie végétale. — Sur la composition de l'albumen de la graine de Févier d'Amérique {Gledilsclda Triacnnthos L., Légumineuses); par M. Maurice Goret Go — Sur la préparation de la gentiopicrine, glucoside de la racine fraîche de gen- tiane; par MM. Em. Bourquclot et H Hérissey 1 1 3 — Sur la nature des hydrates de carbone de réserve de la fève de Saint-Ignace et de la noix vomique; par MM. Em. Bourquelnl et J . Laurent 276 — Sur la composition des cendres de quelques plantes médicinales; par M. A.-B. Griffiths 422 — Du ferment protéolytique des graines en germination; par M. V. Hurlay.. 623 — Cas de transformation rapide de bois en une substance semblable à un com- bustible fossile; par M. G. Arth 719 — Sur la présence simultanée de saccha- ( i333 ) Pages, rose et de gentianose dans la racine fraîchede gentiane; parU-Em. £oiir- quelot et H. Hc'risspf ^50 — Note sur un glucoside nouveau extrait des graine» d' Erysimiim , de la famille des crucifères; par MM. Srhlngden- hniiffin el Red) 753 — Sur l'évolution des composés lerpé- niques dans le géranium; par M. Eiig. Chartibot 806 — Sur la présence de l'inverline ou sucrase dans les raisins ; pnr M. V. Mnriinand. 808 — Sur la chlorophylline bleue; par M. Tvc!:tl 842 — Sur la présence de séminase dans les graines à albumen corné au repos; par M,\I. Eni. Boitrqiiclot el H. Herissey . goS — Sur les transformations chimiques qui se passent pendant l'évolution du bourgeon; par M. G. André laaî — Présence de l'alcool mélhylique dans les jus fermentes de divers fruits; par M. J. Woljf ,323 Chlorures. — Solubilité du chlorure cui- vriqne dans les véhicules organiques; par M. OEsclincr de Coninck 58 — Sur les solutions organiques du perchlo- rurfi de fer ; par M. CEchsner de Co- ninck 275 — Sur quelques chlorobromures de Ihal- lium; par M. F. Thomas... 892 et 1208 Chro.me et ses composés. — Sur un sul- fate chiomeux ammoniacal; par M. Ch. Lnutent 111 Chronomètres. — Action du champ ma- gnétique terrestre sur la marche d'un chronomètre aimanlé ; par RI. A. Cornu 8 jg Cobalt. — Forme cristalline du chlorosul- fiite et du cliloroséléniato lutéocobal- tiques; par M. T. Klobb i3o5 Collège de France. — M. le Ministre de l'Instruction publique invile l'Acadé- mie à lui présenter une liste de deux candidats pour la chaire de Physique générale et mathématique au Collège de France, laissée vacante par le décès de M. Joseph Bertrand g6 — Liste de candidats présentée à M. le Ministre : i" M. BriUouin; 2° M. Mar- cel Deprez ySS Comètes. — Observations de la comète Bunelly (igoo, judlet aS), faites à Bi- rObservatoire de Paris; par M. G. gourdan — Éléments provisoires et éphéméride de celle comète; par M. G. Fnyct — Comète {b igoo) découverte, le 23 juillet 1900, à l'observatoire de Mar- seille ; par M. Borrelly — Observations de celle comète, faites à l'observatoire de Lyon; par M. Guil- lauine — Observations de la même comète, faites à l'observatoire de Besançon; par MM. A. Salle t et P. Chnfardct — Observations de la même comète, faites à l'observatoire de Toulouse; par M. F.Rossard — Observations de la même comète, faites à l'observatoire d'Alger; par M. F.Sy. — Observations de la même comète, faites à l'observatoire de Bordeaux; par MM. G. Rayrt et Férawl — Observations de la même comète, faites à l'observatoire de Lyon; par M. J. Guillaume — Observations de la même comète, faites à l'observatoire de Bordeaux; par MM. G. Rayet et A. Féraiid — Rapport de M. Lœwy, concluant à dé- cerner le prix Lalande pour 1900 à M. Giarobini — Rapport de M. Lœwy, concluant à dé- cerner le prix Damoiseau pour igoo à M. J . voit Hepperger Congrès. — MM. Troost el Artn. Gautier sont désignés comme délégués de l'Académie au Congrès de Chimie pure — MM.7Voo.iy elAil. C<7r«o/ sont désignés comme délégués do l'.Vcadémie au Congrès de Chimie appliquée — MM. Fciur/iié elde Lapparent sont dé- signés comme délégués de l'Académie au Congrès géologique international.. • - M. A. Cornu, au nom de la Société française de Physique, présente à l'Académie les « Rapports présentés au Congrès international de Physique». — M. le général Sebert présente à l'Aca- démie deux Volumes se rapportant aux Congrès de l'Association française pour l'avancement des Sciences Crïoscopie. — Recherches rryoscopiques ; par M. Paul Chroustdiojf'. 326 327 372 373 3-4 375 406 463 6o5 926 io5o io5i ifig 169 325 826 1287 883 ( i334 ) D Pages. DÉCÈS DE Membres et Correspondants DE l'Académie. — Notice sur Charles Fririlet; par M. Georges Lemnine. . . 2o5 — M. le Secrétaire perpétuel annonce la mort de M. l'abbé Annnnd David, Correspondant pour la Section de Géographie et Navigation 791 — M le Président annonce la mort de M. 0///Vr, Correspondant pour la Sec- tion de Médecine et Chirurgie 867 — M. le Président se fait l'interprète des regrets de l'Académie 923 DÉCRETS. — M. le Ministre de Vlnstriic- tinn publique adresse l'ampliation du Décret approuvant l'élection de M. Giard 5 — M. le Ministre de l'Instruction pu- blique adresse l'ami'liation du Décret approuvant l'élection rie Sir Jnseph Uooker comme Associé étranger 924 Papes. — M. le Ministre de l'Instruction pu- blique adresse l'ampliation du Décret approuvant l'élection de M. Haller. . 924 — M. le Ministre de l'Instruction pu- blique adresse l'ampliation du Décret approuvant l'élection de M. P. Pain- levé I 137 Dextrines. — Sur les dextrinesde saecha- rification; par M. P. Petit 453 DiASTASES. — De l'influence des phos- phates et de quelques autres matières minérales sur la diastase protéoly- tique du malt; par MM. A. Fcrnbach et L. Hubert 293 — Sur la lannase; par M. A. Fernbnch . . 1214 — La tannase. Diastase dédoublant l'acide gallolannique; par M. Henri Potievin. I2i5 — Sur Texosmose des diastases par les plantules; par M. /. Laurent 848 E Eaux naturelles. — Sur le captage et la protection des sources d'eaux potables ; par M. Léon Janet 3oi — Sur la recherche de la cystine dans les eaux contaminées; parM. M.Molinié. 720 — Préjiaralion préliminaire, à la source même, de la recherche des métaux contenus en très faibles proportions dans les eaux minérales; par M. F. Garrigou 897 — Indices de matières organiques révé- lées, grâce à l'emploi de la méthode à l'hydrate de baryte, dans certaines eaux minérales; par W.F. Gnrrigou. i3i7 — Sur la présence de l'oxysulfocaibonate de fer dans l'eau du Rhône; par M. H. Cnusse ; 947 — Réaction du /j.-diazobenzène sulfonale de sodium sur le cystinaie de fer existant dans les eaux contaminées; par M. H. Causse 1220 — Sur la détermination de la densilé de l'eau de mer; par M. J. Thoulet 1237 Voir aussi Hydrolngie. Éclipses. — Éclipse totale de Soleil du 28 mai 1900. Note sur les observations faites à l'observatoire d'Alger; par M. W.-H. fFesley 24o — Observations de l'éclipsé totale de So- leil du 28 mai igoo, faites en Espagne, à Hellin, à Albacete et à Las Minas: par M. G. Bigourdan 246 — Observation de l'éclipsé totale de So- leil du 28 mai 1900, faile à Albacete (Espagne); par M. /. Eysséiic 248 — Observation de l'éclipsé totale de So- leil du 28 mai 1900, faite à Las Minas C Espagne); par AL Salet 249 — Demi-diamètre apparent du Soleil et position relative de la Lune, déduits de l'éclipsé du 28 mai 1900; par MM. Ch. André et Ph. Lagrula 460 — Éclipse totale de Soleil du 28 mai 1900, observée à Elche (Espagne); par M. Lebeuf 075 École Polytechnique. — M. le Ministre de la Guerre invite l'Académie à lui désigner deux de ses Membres pour faire partie du Conseil de perfection- nement do l'École Polytechnique pen- dant l'année scolaire 1900-1901 573 — MM. Cornu et Sarrau sont présentés à ( i335 ) Pages. I M. le Ministre de la Guerre pour faire partie de ce Conseil 602 j — M. le Ministre dr ta Guerre informe l'Académie que MM. Cnrnu et Snrraa sont nommés Membres de ce Conseil. gSi Économie i\uhvle. — M. E. Vidal donne lecture d'un Mémoire inlilulé : « L'ar- tillerie agricole contre les orages, la grêle et les sauterelles » 465 — Sur les projectiles gazeux des canons proposés pour prévenir la formation de la grêle; par MM. G. Gtiitiiie t\, y. Vermiirel 766 Voir aussi Chimie agricole, fins, Viii- citlliire. Électricité. — M. 7"/;. Tommnsina adresse une Note « Sur (]iiel(|ues effets sonores des osrillalions éleclriques » 2o3 — Sur l'iiccouplement des allern leurs au point de vue des harmoniques ei effet des mnteur.s synchrones sur ceux-ci; par M. A . Prmt ■ 377 — Sur la cohésiim diélectrique des gaz; p;\r M. E. Boniy 443 — Cohésion diélectrique et champs ex|i'o- sils: par M. E. Bnutv 4G9 — Sur la cohésion diélectrique des gaz et des vapeurs : par M. E. Bouty 5o3 — Sur les modifications des propriétés électriques et organiques des câbles, sous l'action [uohuigée des courants; par M. Gcorf;cs Rlwms 5o5 — Les modiflcatious permanentes des fils métalliques et la variation de leur résistance électrique; par M. H. Ciic- valiier 1 192 — Recherches sur l'effet inverse du champ magnétique que devrait produire le mouvement d'un corps éleclrisé; par M. V . Crémiru 678 — Sur l'élimination des harmoniques des courants alternatifs industriels par l'emploi des condensateurs et sur l'in- térêt de cette élmiinatiim au point de vue de la sécurité pour la vie hu- maine; par M. Georges Clnude 61 3 — Sur les expériences de AL Rowland, relatives à l'effet magnétique de la convection électrique; par M. V. Créniieii 797 — Lumine-cenre d'un gaz raréfié autour des fils métalliques communiquant à l'un des pôles d'une bobine de Ruhni- kortf ; par M. /. Borgman 1 196 C. R., 1900, 2« Semestre. (T. GXXXI.) Pages. — M. A . Bnudoiiin adresse des recherches sur la nature de l'électricité i324 — M. H. .Çr«OT////i^ adresse une Note rela- tive à un « Relais télé|ihonique ».... 5i5 — M. Guiirini adresse un Mémoire inti- tulé : (( Transmission de l'énergie électrique par l'élher » 573 — M. H. Poiricnré h\l hommage à l'Aca- démie de la 2° édition de son Ouvrage : « Électricité et Optique » 975 Voir aussi Télégraphie, Therino^Èlcc- tricilé. ÉLECTHOCAPILLAinES (PhÉNOJIÈNES). — Sur les fonctions électrocapillaires des solutions aqueuses; par M. Gouy. 255 — Sur les propriétés électrncapillairesiies mélanges et la viscosité éleclrocapil- laire : par M. Gnuy 835 — Sur la théorie des phénomènes électro- capillaires; par M. Goiiy gSg Électhochimie. — Sur le dosage éleciru- lytique du bismuth et du cadiuiuin; par M. D. B ilnrhoivdiy 179 et 384 — Sur l'éleclrolyse des solutions concen- trées d'hypochlon es; par M. Amlié Br.(ichei 340 — Sur les circuits formés uniquement par des électrolytes ; par MM. Cami- vhrl et .Shm ngrdiiiHV 375 — Sur les réactions accessoires de l'élec- trulyse; par M. 4.Brncliet 616 — Sur les conditions de mi.se en activité chimique de l'électricité silencieuse; par M . Berthelot 772 — Sur la conceiitiaiion aux électrodes dans une solution, avec rappurt spé- cial à la libération d'hydrogène par l'électrolyse d'un mélange de suifale de cuivre et d'acide sulfurique; par M. H.-J .-S. Siuiii 992 — M. le Secrétaire jierpétuet signale un « Traité théorique et pratique d'Élec- trochimie » ; par M. Adolphe Minet . 465 Errvtv. — 80, i36, 204, 400, 432, 534, 594i 694, 922, 1017, 1271, i32G. Étiiers. — Synthèse de l'éther aa-dimé- thyl-Y-cyanotricariiallylique et de l'acide aa-diméthyltricarballylique ; par MM. A. Huiler et G. Blanc. ... 19 — Procédé de synthèse d'homologues su- périeurs de l'éther acetylacétique et de l'acétylarétone ; par M. L. Bnu- VI aidt 45 — Sur un procédé général de préparation 175 ( i336 ) Pages, des éthers carboniques mixtes des phénols et des alcools et quelques-uns de ces éthers; par M. Et. Barrai . . . 679 — Action des réactifs réducteurs sur les deux éthers nitrodiméthylacryiiques isomères; par MM. L. Bnuvenult et J. Wahl 121 1 Étoiles. — Sur la position et sur l'aspect actuel d'une étoile nouvelle, transfor- mée en nébuleuse; par M. G. Bigour- dnn 289 — Observations de l'étoile Capella , considérée comme étoile double, faites à l'observatoire royal de Greenwich; par M. W.-H. -M. Christie 867 Étoiles FILANTES. — Observations d'étoiles filantes, faites du 1 1 au i4 août 1900 à l'Observatoire de Paris; par M'" D. Klumpke 439 — Observations des Perséides, faites à Athènes; par M. D. Eginitis 657 — Sur l'apparition prochaine desLéonides et leur observation aérostatique; par M . /. Jtmssen 77 1 — Sur l'observation aérostatique des Léo- nides; par M. /. Janssen 821 — Observation de l'essaim des Léonides à Meudon ; par M. H. Deslandres 826 1 Pages. — M. H. Tnrry adresse des renseigne- ments relatifs aux résultats des obser- vations des Léonides à Alger S55 — Observations des Léonides et des Bié- lides, faites à Athènes; par M. D. Eginitis 97^ — Observations des Léonides, faites à Rome du i4 au i5 novembre 1900; par M. Rodrigiiez 9^2 Explosifs ( phénomènes). — Rôle des dis- continuités dans la propagation des phénomènes explosifs; par M. Paul Vieille 4i3 — Remarques relatives à la décomposition des éthers nitriques et de la nitrogly- cérine par les alcalis, et à la stabilité relative des matières explosives; par M. Berthelot 5i9 — Sur les mélanges explosifs formés par l'air et par les vapeurs des hydrocar- bures des principales séries orga- niques ; par M. /. Meunier 611 — M. J. Meunier adresse une Note inti- tulée : « Sur les mélanges explosifs d'air et de vapeurs d'hydrocarbures. Détermination de la composition des mélanges » 727 Farines. — Sur les farines améliorantes de Russie; par M. Balland 545 Fluor. — M. ^. Moisson présente à l'Aca- démie une traduction allemande de son Ouvrage « Le fluor et ses com- posés » 367 Gadolinium. — Sur le gadolinium; par M . Eug. Demarçay 343 — Sur les spectres du samarium et du gadolinium; par M. Eug. Demarçay. 995 Gaz. — Sur la propagation des ondes condensées dans les gaz chauds ; par M . H. Le Chatelier 3o — Sur deux lieux relatifs aux densités de liquide et de vapeur de l'acide car- bonique à saturation; par M. E.-H. Amiigat 9' — Sur la liquéfaction des mélanges ga- zeux. Chlorure de méthyle et anhy- dride sulfureux; par M. F. Caubet. . 108 — Sur la liquéfaction de l'air par détente avec production de travail extérieur; par M. Georges Claude 5oo — Sur la chaleur spécifique moléculaire des composés gazeux formés avec condensation ; par M. Ponsnt 990 — Sur la liquéfaction des mélanges ga- zeux. Les isothermes d'un mélange; par M. F. Caubet 1 200 — Contribution à l'étude des gaz raréfiés; par M. Albert Colson 1202 GÉODÉSIE. — Rapport sur le projet de revision de l'arc du méridien de Quito ; par M. H. Pnincaré 2i5 — Revision de l'arc du méridien de Quito; Noie de M. le général Bassot 1273 ( i337 ) Pages. — MM. Fayc, Poincaré, Hatt, général Bassot, Laewj- sont nommés Membres de la Commission pour le contrôle des opérations de la Mission chargée de la revision de l'arc du méridien de Quito 1275 — Nouveau dispositif d'appareils servant à la mesure des bases géodésiques; par M. Alphonse Bergct 407 — Note sur la treizième Conférence de l'Association géodésique internatio- nale ; par M. Bouquet de lu Gryc 571 — Sur la convergence des méridiens; par M. Hatt 635 — Rapport de M. le général Bnssot, con- cluant à partager le prix Delalande- Guerineaii pour 1900 entre MM. />/««- rtiin et Lacomhe i [ 1 4 GÉOLOGIE. — M. Lamarre-Olivier adresse un Mémoire « Sur les périodes géo- logiques » 22 — Sur de nouvelles constatations dans la rivière souterraine de Padirac (Lot); par M. E.-A. Martel i3o — Sur la formation des bassina carboni- fères; par M. Grand' Eury 166 — Sur des lambeaux de mollasse marine, situés au fond du caùon du Régalon (Vaucluse; ; par M. David Martin. . . 199 — Les ensablements du littoral gascon et les érosions sous-pyrénéennes; par M. L.-A. Fabre 286 — Sur l'existence du terrain carbonifé- rien dans la région d'Igli; par M. Fi- cheur 288 — Sur l'âge des sables de la plage de Dunkerquo ; par M. /. Gosselet 323 — Sur les terrains néogènes de la Basse- Egypte et de l'isthme de Suez; par MM. C. Dfpe'ret et H. Fourtau. . . . 401 — Nouvelles observations sur la haute vallée de la Dordogne; par M. A. Michel- Lévf 433 — Sur l'ancienne extension des glaciers dans la région des terres découvertes par l'Expédition antarctique belge; par M. Henryk Arctmvski 479 — M. le Secrétaire perpétuel signale un opuscule de M. Ferbeek, « Rapport sommaire d'une exploration géolo- gique aux îles Moluques en 1899 ». . 540 — Sur l'Éocène de Tunisie et d'Algérie; par M. i. Pen'inqaière 563 — Le ravin des Ghevalleyres et la régres- Pages. sion des torrents; par M. Stanislas Meunier 566 — Sur l'Albien et lo Cénomanien du Hai- naut; par M. Jules Cornet 390 — Sur le Crétacé du massif d'Âbou-Roach (Egypte); par M. /f. Fo«rtrt« 629 — Les anciens cours de l'Aar, près de Meiringen (Suisse): par M. Maurice Lugron 810 — Origine de l'argile ocreuse caractéris- tique du dilivium rouge; par M. Sta- nislas Meunier 85 1 — Sur la continuité tectonique du Tonkin avec la Chine; par M. A. Leclère. . . 966 — Sur l'âge des massifs granitiques de Cauterets et du NéouvielUe ( Hautes- Pyrénées) et d'une partie des forma- tions anciennes qui les bordent; par M. A . Bresson i255 — Sur le Crétacique supérieur à Moçam- bique; par M. Paul Choffat 12S8 — M. P. Cottancin adresse une Note inti- tulée : « Loi relative aux mouvements géologiques du sol pour toute la ■Terre » 4^' — M. H. Hermite adresse un Mémoire sur l'application de la méthode des causes actuelles à la partie théorique delà Géologie 1 287 Géographie. — La superficie des bassins de la Russie d'Asie; par M. /. de Schokalsky 404 — Note sur une carte hypsométrique de la Russie d'Europe; par M. /. de Schokalsky 4o5 — Les calottes glacières des régions an- tarctiques; par M. H. Arctowski. . . . 1260 — M. le Secrétaire perpétuel signale une (1 Carte du théâtre des opérations en Chine (Pei-Tché-Li) » adressée parle Service géographique de l'armée. . . . 406 — ^L le Secrétaire perpétuel signale deux Cartes relatives à la Chine, publiées par le Service géographique de l'ar- mée 486 — Rapport de M. île Lapparent, concluant à décerner le prix Gay pour 1900 à M. Maurice Lugeon i loo — Errata 1271 — Rapport de M. Grandidier, concluant à décerner le prix Tchihatchef pour 1900 à M. de Loczy 1116 GÉOMÉTRIE. — Sur deux surfaces qu'on peut associer à toute surface do Wein- ( .338 ) Pagej. gartfin ; par M. J. Demoulitt 33o M. le Secréifiire perpétuel présente, au nom de M. S/œli'l,\e tinige à part de laSection consacrée à laGi'oniétrie dans le Tume VllI des « Œuvres de Gauss » 553 Sur les systèmes orthogonaux admet- lant un groupe cuntinu de transfor- mations de Combescure; par M. D. Th. Egoroi' 668 Sur une classe de surfaces algébriques ; par MM. G. Castelnuovo et F. En- riqucs yBg Sur les surfaces qui possèdent une série non linéaire de courbes ration- nelles; par M. S. Kiintor 791 Sur quelques applications de la Géo- métrie non euclidienne; par M. Ser- vant 827 Sur les systèmes orthogonaux admettant un groupe continu de transformations Pages, de Combescure; par M. Maurice Fauché 873 — Sur les surfams isothermiques; par M. A. Thybaut gjî — La Géométrugraphie dans l'espace; par M. E. Lenvnnc 987 — Sur les congruences dont les deux ré- seaux focaux sont cycliques; par M. C. Guichnrd • 1 1 77 — Compas homoi;raphique, réalisant, par articulations, l'homographie plane gé- nérale ; par M. S. Kœ/iigs 1 179 Gravitation. — Constante de la gravita- tion universelle. Sur une cause de dissymétrie dans l'emploi de la balance de Cavendish ; par M. Marcel Bril- louin 1 293 Voir aussi Pendule. Grefkage. — Sur les limites de possibilité du greffage chez les végétaux; par M. Lucien Daniel 192 H Histoire des Sciences. — Discours pro- noncé à l'inauguration du monument érigé à Lavoisier, le 27 juillet 1900; par M. Bei-thelot 3o5 — Discours prononcé à la même solen- nité ; par M. Moisson 3i5 — M- le Secrétaire perpétuel signale un Volume intitulé: « Charles Gerhardt, sa vie, son œuvre, sa correspon- dance, i8i6-i8j6 u, par Ed. Gri- inaujc et Ch. Gerhardt 37 1 — M. le Secrétaire perpétuel signale le Tome H des « ScientîQc papors of J.-C Ailnnis », publié par \' U/iiver- sitf Press de Cambridge 52 1 — M. le Sccre'taire perpétuel signale le huitième Volume des « LEuvres de Gauss « 696 — M. F. Laurent adresse un Rapport au- tographe de Parrneriticr, concernant « Son voyage en Camargues et dans le pian du Bourg » 697 — M. le S'crétaire perpétuel signale un Ouvrage relatif à Copernic, publié sous les auspices de l'Académie des Sciences de Ciatovie 739 — M. Ducliiux présente un Volume inti- tulé : « La vie de Pasteur » ; par M. René Fallcry-Jiadot 790 j — Sur l'or égyptien; par M. Bertheht. . 461 Hydrogène. —Action de l'hydrogène sur les sulfures d'arsenic ; par M. H. Pe- labon 4 1 G — Combinaison directe de l'iiydrogène avec les métaux du groupe des terres rares; par M. Camille Matignon. . . . 891 — Uoclification provisoire d'une donnée analytique relative à l'Iiydrogène que les acides dégagent des granits; par M. Armand Gtnitier 1 276 — Hydrogène et argent; par M. Berthc- lot 1169 HïDRODYNAMlQUE. — liapport de M, Bous- sincsq sur le concours du prix Boi- leau en 1900 1119 Hydrologii!. — Sur le captage et la pro- tection des sources d'eaux potables; par M . Léon Janet 3o 1 Hygié.ve PLBLiQUE. — M. Lucien Gi'det (imprimé par erreur Bodct) adresse une Note relative à une « Carafe hy- giénique » 5i3 — Nouvelles recherches comparatives sur les produits de combustion de divers a|)pareils d'éclairage ; par M.iV. Gré- hanr 929 — M. Bulland adresse une Note relative aux conserves de bœuf i324 ( 1339 ) Rapport de M. Jrm. Gautier, con- cluHnt à atiribuer une partie du prix Montyon (Ans insalubres) (joui' 1900 à M. A. TrUtcit 1 102 Rapport de M. Troost, concluant à at- Pages. tribuer une partie du prix Montyon (Arls insaliibles) pour igooàMM. Sé- vène et Cnhcn . 1 1 o5 Foir- aussi Eciux naturelles, Farines. Indium. — Sur la place de l'indium dans la classification des corps simples; par MM. C. CImbrié et E. Rcngnde. i3oo Iode. - Sur l'iode normal de l'orgaiiisme et son élimination; par M. Bourget.. Sya Legs. — M. le Ministre de V Instruction Publique transmet à l'Académie une brochure intitulée : « Fondation No- bel, statuts et règlements ' 553 Lune. — Sur la longitude de la Lune; par M. Andnjer 1288 M Magnétisme. — Prcpriélés des dépôts ma- gnétiques obtenus dans un champ ma- gnétique; par M. Ch. J^hmrain 4'0 — Sur l'aimantatiin desdépôts éleclroly- tiques de fer obtenus dans un champ magnétique; par M. Cli. Maurain. . . 880 — Sur la force électromotrice d'aimanta- tion ; par M . Benc Piàllot 1 1 94 — Errntii 1 326 Magnétisme terrestre. — Sur un moyen d'atténuer l'inlluence des courants in- dustriels sur le champ terrestre, dans les observaioires magnétiques; par M. '/'/'. Mourcinix 337 — Sur la distribution de la composante horizontale du niagiiétisine terrestre en France; par M. E. MaïUias 554 Marées. — Formules et Tables pour cal- culer les heures et hauteurs des pleines et basses mers, connaissant les hau- teurs d'heure en heure; par M. E. Gujou r i58 Mécanique. - Sur le mouvement d'un Cl dans l'espace; par M. G. Eloquet. . . 27 — Sur les équations du mouvement d'un lil en coordonnées quelconques; par M. G. Flofjutt 97 — Sur les équations intrinsèques du mou- vement d'un fil et sur le calcul de sa tension ; par M. G. Floquet 666 — Démonstration de la rotation de la Terre, par l'expérience de Foucault réalisée avec un pendule de 1"'; par M . A Iphonse Berge t 106 — Sur le problème restreint des trois corps; par M. Levi-Cii'ita 236 — Sur le volant élastique; par M. L. Le- cornu 253 — Sur les défoimalions de contact des cor|)S élastiques; par M. A. Lafay. H-iS — Solution d'un problème d'équilibre élastique; par U. Imr Fred/iolm . . . . Syi ~ M. £. Fiintaneau adresse une série de Notes relatives à n Un mode de trans- furiiiation des équations générales do l'Hydrodynamique » 1 176 — M. J. Z);(i'.'/ adresse un Mémoire inti- tulé : « Origine des forces et des pro- priétés » 1 287 — Rapport de .\l. Maurice Lei'j-, con- cluant à décerner le prix Montyon (Jlécanique) à M. Lerosey 1048 — Rapport de M. Guyou, concluant à décerner le prix Plumey (Mécanique) à M. Moissenet 1049 MÉCANIQUE appliquée. — M. Georges Pdisson adresse une Note « Sur la voûte élastique » 568 — Lignes superficielles apparaissant dans le sciage des métaux; par M. Cli. Frènwnt 795 MÉCANIQUE CELESTE. — Sur l'équation gé- ( i34o ) Pages, nérale donnant l'intégrale de Jacobi, comme cas particulier ; par M. Gruey. 602 — Ernita Cg4 — Sur la convergence des coefficients du développement de la fonction pertur- batrice; par M. A. Fcraud 661 — Démonstration du théorème d'Adams; existence d'une proposition analogue; par M. Z. Picart 063 MÉCANIQUE EXPÉRIMENTALE. — DeS mOU- vements de l'air lorsqu'il rencontre des surfaces de différentes formes; par M. Marey 160 MÉDECINE. — Rapports sur le concours du prix Montyon (Médecine et Chi- rurgie) en 1900 1078 — Rapport de M. Pntain, concluant à dé- cerner une partie du prix Barbier pour 1900 à M. Guiimnl, pour ses travaux sur la morphine et l'apomor- phiiie io83 — Rapports sur le concours du prix Bréant en 1 900 1084 — Rapport de M. Guyon, concluant à dé- cerner le prix Godard pour 1900 à M. Léon Bernard, pour ses recherches sur les néphrites chroniques io85 — Rapport de M. Brouardel sur le con- cours du prix Bellion en 1900 1086 -- Rapport de M. Brouardel sur le con- cours du prix Dusgate en 1900 1089 — Rapport de M. Lniinelongue, concluant à décerner une partie du prix Lalle- raand en jgoo à M. Maurice de Fliiiry. 1091 — Rapport de M. Lannelongue, concluant à décerner le prix du baron Larrey pour 1900 à MM. Nimier et Laval. . logS MÉTÉORITES. — Examen chimique et miné- ralogique de la météorite de Lançon; par M. Stanislas Meunier 969 MÉTÉonoLOGiE. — Sur quelques tempé- Pages. ratures observées au parc do Paint- Maur; par M. E. Rennu 398 — Sur l'étude des orages lointains par l'éleclroradiophone; par M. Th. Tom- masina 876 — M . Z. Godde adresse une Note « Sur la gelée blanche et ses causes » 974 — M. B.-C. Jenhins adresse des com- pléments à sa Note : « Météorologie, branche de l'Astronomie » . . 439 et 592 Voir aussi Physique du globe. Minéralogie. — La prehnite considérée comme élément constitutif de calcaires métamorphiques; par M. .4. Lacroix. 69 — Sur la maillo du réseau et la forme pri- mitive d'un corps cristallisé; par M. Fréd. Wûllerant 100 3 — Rapport de M. de Lapparent, con- cluant à décerner le prix Houllevigue pour 1900 à M. Wallerant 1 1 17 Voir aussi Pélrographic. Molybdène. — Sur l'oxyde bleu de mo- lybdène; par M. Marcel Guicltard. . 889 — Sur l'oxyde bleu de molybdène; pro- priétés ; par M. Marcel Guichard. . . 419 — Action de la vapeur d'eau et des mélanges d'hydrogène et de vapeur d'eau sur le molybdène et ses oxydes; par M. Marcel Guichard 998 Monnaies. — M. Henri Moisson est réélu membre de la Commission de contrôle de la circulation monétaire 790 MusÉiM d'Histoire naturelle. — M. le Ministre de l'Inslrnclion publique invile l'Académie à désigner deux can- didats pour la chaire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux), vacante au Muséum d'Histoire naturelle 236 — Liste des candidats qui devront être présentés à M. le Ministre : i°M. Ous- tatet ; 2° M. Depousargues 870 N Navigation. — M. E. Guyou fait hommage à l'Académie d'un « Manuel des ins- truments nautiques » qu'il vient de publier 54o — Rapports sur le concours du prix extra- ordinaire de six mille francs, en 1900 1043, 1044, 1046, 1047 Navigation aérienne. — Hommage, au nom de MM. Assinann et Bersoii, d'un Ouvrage sur les travaux exécutés à l'Institut aéronautique de Berlin; par M. J . Janssen 540 — M. Marcel Salmon adresse une Note relative à la direction des ballons. . . . 696 NÉODVME. — Préparations et propriétés des carbures de néodyme et de pra- séodyme; par M. H. Moisson SgS Nominations. — M. Zambacco est élu ( i34i ) Pages. Correspondant pour la Section de Médecine et Chirurgie aa M. Czerny e&t élu Correspondant pour la Section de Médecine et Chirurgie. 96 iVI. Lipichitz est élu Correspondant pour la Section de Géométrie 1C9 M. Duhcm est élu Correspondant pour la Section de Mécanique SaS M . Joseph Hon/icr est élu Associé étranger, en remplacement de M. Bun- sen 825 M. Klein est élu Correspondant pour Pages, la Section de Minéralogie 825 M. Hnllcr eslélu Membre de la Section de Chimie, en remplacement de M. Ed. Grimaux SG5 M. P. Painlevé est élu Membre de la Section de Géométrie, en remplace- ment de M. Darbnux, nommé Secré- taire perpétuel 976 M. Dc'dekind est élu Correspondant pour la Section de Géométrie 1 286 M. Strasburi^er est élu Correspondant pour la Section de Botanique 1286 o Observatoires. — Sur l'observatoire du mont Etna; par M. Janssen Siy Ondes. — Sur la propagation des ondes condensées dans les gaz chauds 3o Optique. — Indice do réfraction et disper- sion du brome; par M. Cli. Rivière. G71 — Méthode interférentielle pour la mesure des longueurs d'onde dans le spectre solaire; par MM. A. Perot et Cli. Fabry 700 — Sur la vitesse de la lumière; par M. Perrolin 73 1 — Sur un nouvel analyseur à pénombres; par M. J. Macé de Lépiniiy 832 — Sur l'éclairage par la lumière froide physiologique, dite lumière vivante; par M. Ivipliaël Dubois 4/5 — M. Antoine Cros adresse un Mémoire intitulé : « La lumière incolore et les couleurs » 73g, 790 et 825 — M. J. Berlstein adresse une Note sur le tètidéion (instrument pour voir de loin) i324 — M. le Secrétaire perpétuel signale le 3° fascicule du » Recueil de données numériques, publié par la Société française de Physique : Optique; par M. H. Du/et » 867 — M. H. Poincaré fait hommage à l'A- cadémie de la 2" édition de son Ou- vrage « Electricité et Optique u 975 Or. — Sur la cristallisation de l'or; par M. A. Ditte 143 — Sur l'or égyptien; par M. Bertlielot. . 461 Osmose. — Sur l'exosmose des diastases par les plantules; par M. /. Laurent. 848 — Sur l'osmose des liquides à travers une membrane de vessie de porc; par M. C. Ftusin i3oS Oxalique (Acide) et ses dérivés. — Sur un nouvel acide complexe et ses sels : acide palladooxalique et palladooxa- lates; par M. H. Loiselcur 2G2 — Sur quelques osmyloxalates; par M.Z. Wintrebert 264 Oxygène. — Sur l'extraction de l'oxygène de l'air par dissolution à basse tem- pérature; par M. Georges Claude... 447 — Origine de la combinaison chimique. Union de l'argent avec l'oxygène; par M. Bertlielot iiSg Paléontologie. — Rapport de M. Albert Gaudry, concluant à décerner le prix Cuvier pour 1900 à M. Antoine Fritsch 1 107 — Voir aussi Antliropologic, Botanique fossile . Pathologie végétale. — Sur la maladie des Œillets produite par lo Fusarium Dianthi Prill. et Delac; par M. G. Delacroix 961 — Errata i o 1 7 — Sur le parasitisme du Fusarium roseuni et des espèces afBnes; par M. Louis Mangin 1244 Pendule. — Sur la correction topogra- phique des observations pendulaires; ( 1^42 ) paru. J. Collet 654 et 742 PÉTROGRAPHIE. — Lps RocliPS vo'cani(|ues dul'roteclorat di'sSoinalis;parMM.y^. de Gennes et A. Bn'iarrl igG — Les roclies à nt>ph — Le dernier si^-ne de vie; par AL Au- giistiis D. IFallc-- • . . . . 485 — Le premier signe de vie; par M. Au- gi'stiis-D. Walti r 1 1^3 — Kitets du tr.iv.iil île cerlains gmupes musculaires sur d'autres groupes qui ne font aucun travail; par MM. Kro- iicckcr et Cutter 492 — Elîets du travail de certains groupes musculaires sur d'autre- groupes qui ne font aucun travail; par M"" I.Jo- teyko 917 — Nouvelles recherches sur le pouvoir absorbant de l'hémoglobine pour l'oxygène et l'oxyde de carbone; par M. L.-G. de Snint-Martin 5o6 — M. A. Giiéi>in adresse un Mémoire in- titulé : « Les lois des réflexes uri- naires ou lois de Reliquet » O96 — Précocité et périodicité sexuelles chez l'homme ; par M. Gusiove Luisît, . . . 725 — Communication osmotique, chez l'In- vertébré marin normal, entre le mi- lieu inlérieur de l'animal et le milieu extérieur ; par M . R. Quiriloii 905 — Perméabilité de la paroi extérieure de l'Invertébré marin, non seulement à l'eau, mais encore aux sels; par M. R. Qiiinton 952 — Sur la pression osmotique du sang et des liquides internes chez les Poissons Sélaciens; par M. E. Rodirr 1008 — Ex|>criences sur la Télégnnlo; par M"" Barthehl 911 — Réflexions au sujet des expériences de M"° liartlielet sur la Télégoriio; par M . Écluiiard Hogez 1 240 Pages. — Observations de M. Giard à propos de la Note de .M. É. Rogez 1241 — Sur les relalions entre la conslitullon chimique des pi oduits sexuels et celle des soluiions capables de déterminer la parthénogenèse: par MM. Yves Drlai^e et Maicel Dc'lacre 1227 — Cellules germinatives. Ovules mâles. Cellules de Sertoli ; par M. Gustave Loisel 1229 — Rapjiortsfle M. MnreyiiWT le Concours du prix Montyon (Physiologie) en 1900 1094 et 1095 ■ — Rapport de M. Bouchard sur le Con- cours du prix Martin-Damourette en 1900 1096 — Rapport de M. Cliauvenu sur le Con- cours du prix Philipeaux en 1900 1097 Physiologie exiérimentalk. — La scg- menlation parihénogénélique expéri- menlale chez les Am[)hibiens et les Pnissons; par M. E. Bataillon ii5 — La théorie de la fenillsation chimique des œufs, de M. Lœb; par M. Via„ier. 1 18 — Inlliieiice des modificalions expérimen- tales de l'organisme sur lu consomma- tion du glycose; par MM. A. Citarrin et A. Guillemonat 126 — Nouvelle méthode pour la mesure de la sensibilité sléréognostique tactile; par MJL Ed. Toulouse et iV. T'ns- cldde 128 — Sur raL;glutination des globules san- guins par les agents chimiques, et les conditions de milieu qui la favorisent ou l'empêchent; par M. E. Hédm.. 290 — Sur la fonction du noyau dans la forma- tion de l'hémoglobine el dans la pro- tection cellulaire; par M. Henri Stas- s"'!" 298 — Application à l'homme de la régénéra- tion de l'air confiné, au moyen du bioxyde de sodium ; par MM. A. Des- grez et f. BaJtliazard 429 — Sur l'emploi du bioxydede sodium pour assainir les puits envahis par l'acide carbonique ; par M. E. Dcrennes 456 — Action physiolugique et applications thérapeutiques de l'oxygène com- primé ; par M. A. Mosso ". 483 — Sur la régénération dp l'air confiné au moyen du boxyde de sodium; par M. Gcorgcs-F. Jnuhi rt y 1 5 — Sur la régénératiou de 1 air confiné, au ( ' Pages, moyen du bioxyde de sodium ; par MM . Desgn z et Biiltlinzaril 81;) — Appareil permettant diverses applica- tions physiologiques do la lumière produite par une lampe à incandes- cence; par MM. Fovi:ciu deCoiirmvllii et G. Trouvé 11 ()K — Recherches cylométriques et caryomé- triques des cellules nerveuses niolrices après la seiMion de leur cylindi axe; par M. G. Miiriiit sto laî- — Action anticoagulante des injections intraveineuses de lait d'une esfièce animale, sur le sang des anim.uix do même espère; par M. L. Cniniis.... 1.109 Physiologie pathologique. — Sur cer- taines substances spécifiques dans la pellagre; par MM. f^ . Babcs et E. Mamcatide ^01 — Nouveaux procédés de vaccination contre le charbon symplomatique du bœuf, par l'association de sérum im- munisant et de vaccins; par M. .S'. Jr/oi/ig 3 1 ('> — Sérum antihépatique; par M. C. D.- /czfniit: 427 — Sur quelque^ applications thérapeu- tiques de la lumière ; par M. Gariuiult. y;-.). — Sur les formalions endogènes du cham- pignon isolé des lumeurs cancéreuses ; par M. M. Bm loi-t — Relations -physiologiques des albumi- nuries inlermittcntes ; par M. A. Chnnin 1 ^-'4 — M. W.-O. Afoo7- adresse un Mémoire « Sur la découverte de l'uréine, et sur la cause des symptômes urémiques. . 4:j(i Voir aussi Baclériologic . Physiologie vkgktale. — Acti( n de l'air sec elde l'air humide sur les végétaux ; par M. Ehciluirtit i;)j — I.a végétation désorientée, processns tératologiquft ; par M. Etienne Rii- biiiuL.'l '«1 — Action de la pression totale sur ras>i- mila tion chlorophylienne ; par M . Jeun Ericilel 477 — Inllncnce du milieu sec et du milieu humide sur la structure des végétaux; par M. Eberhc.rdl ^i3 — Sur la pollinisation des fleurs cléislo- games; par W. Leclcix du Sablmi . . . Gyi ^ Sur les échanges gazeux entre les plantes entières et l'almosphère; par C. P.., 1900, 2' Semestre. (T. C\\\I.) 343 ) Payes. M . n . Schlœsingfils 716 — Sur l'exosmose de diastases par les plantules; par M. Jules Laurent . ... 8 |8 — Variations de structure d'une Algue verte, Stichococcus Oacill/n-i< Nagg., ■ sous l'influence du milieu; par M. L. Matruchot ei M . Mnlliard 1248 — Sur le développement des plantes étio- lées ayant reverdi à la lumière; par M. Kicôine 12 Ji — Effets de la décortication annulaire chez quelques plantes herbacées; par M . Lucien Daniel 1 253 — Rapport sur le concouisdu prix Parkin en 1900: prix décerné à M. H. Cou- pin pour ses travau.». de Physiologie végétale 1086 Physique. — Sur la loi des états corres- pondants; par M. Daniel Bert/irtot . . 173 — Sur la température du maximum de densité des solutions aqueuses du chlorure d'ammonium et des bromure et iodure de lithium; par M. L.-C. de Ciippet 17^ — Sur une relation entre Ui dilatation et la température de fusion des métaux simples; par M. Léineray 1291 Physique du Globe. — Combinaison des effets des révolutions synodique et tro- pique: son action sur la marche des dépressions; par M. A. Poinearc. . . ' i3v>. — Emploi de transparents pour combiner les effets de la révolution synodique avec ceux de la rotation terrestre; par M. A. Poincnre. Sii - Variations des cotes barométriques si- multanées au cours de la révolution synodique; par M. A. Poinci^rr iibi — Errata 1 326 — Fixation, par les corps poreux, de l'argile en suspension dans l'eau ; par M. J. Thoulet C3i — Mesures aetinométriques à Pamir; par M. B.- W. Slankeiviteli S79 — Les changements de la température solaire et les variations de la pluie dans les régions qui entourent l'océan Indien; par MM. Norman Lnc/iyer et \V'.-J.-S. Lochyer 9'.8 — Variation saisonnière de la lempôraluro à diverses hauteurs dans l'atmosphère libre; par M. Léon Teisserenc de Bon 920 — Sur l'électricité atmosphérique, d'après 176 ( ^^- les observations à la Tour Eiffel et au Bureau ceniral météorologique; par M. J.-B. Clinm-eaii 1264 — Sur la variation diurne de l'électricité atmosphérique; par M. J.-B. Climt- venii 1298 — M. le Ministre del'Iristriiclinn publique transmet une Note « Sur les trombes survenues dans la baie de Manille le ag juillet 1900 « 789 Voir aussi Méténroln^ie. Physique matiiématiqur. — Échauffement permanent, mais inégal, par rayonne- ment, d'un mur d'épaisseur indéfinie, ramené au cas d'un échauffement analogue par contact; par M. /. Bous- iinese/ 9 — Problème de réchauffement permanent d'une sphère par rayonnement, ra- mené au problème plus simple de réchauffement de la même sphère par contact ; par M. /. Boussinesq 81 — Le problème des températures station- naires: par M. fF. Sleklnff. 608 — Sur le théorème d'Hugoniot et quelques théorèmes analogues; par M. P. 44 ) Pages. Duhem 1 1 7 1 — Le Ihéorème du tourbillon en Thermo- âynamique: par M. fougnet 1 190 Planètes. — Oliservations des planètes (F. G.) et (F. H.), faites au grand équatorial de l'observatoire de Bor- deaux; par AIM. G. Rayi:t et J. Fé- raiiil 1 63 Observations de la planète Eros, laites à l'observatoire de Bordeaux ; par MM. G. Rayel et A. Férnud 600 — Note sur les planètes télescopiques ; par M. de Freycirift 8i5 Platine. — Sur une méthode générale de séparation des métaux qui accom- pagnent le platine; par M. E. Leidté. 888 Portraits. — M. Guignard présente à l'Académie un portrait de M. Bornet. 601 Praséodvme. — Préparation et propriétés des carbures de néodyme et de pra- séodyme; par M. //. Moissan 595 Prix. — Tableau de prix décernés par r.\cadéniie en 1900 1 149 — Tableau des prix proposés pour les années 1901, 1902, igo3 et igo4.... ii5i — Tableau, par année, des prix proposés. 11 53 R Radio-actii-s (Corps). — Sur du baryum radio-actif artificiel; par M. A. De- bierne 333 — Sur le poids atomique du baryum radi- fère ; par M""" Curie 38^ Kaihum. — Sur le spectre du radium; par Eug. Demiirçtiy 2Ô8 Sa.maiiium. — Étude du carbure de sama- rium; par M. H. Moisson 92.4 — Sur les spectres du samarium el du ga- dolinium; par M. Eug. Dimmçay. . 993 Sections de l'Académie. — Liste de candidats présentés par la Section de Chimie, pour le remplacement de M. Ed. Grimoux : 1° M. Etard; ■1" MM. Haller, Jungfleisch, Lebil, Le Chatelicr; 3" MM. Colson, Hcin- riot 856 — Liste de candidats présentés par la Section de (Jéumétrie, pour la place vacante par la nomination de M. Dnr- hnux comme Secrétaiic perpétuel : i" .\1. l'ninlfvé; ■>.", M.\l. Goursiit, Hundwrt; 3" MM. Borel, Hadamard. 974 SÉLÉ.MUM ET SES COMPOSÉS. — Sur IcS séléniures de nickel; par M. Fonzes- Diacon 556 — Sur les séléniures de cobalt; par M. Fonzei-Diacon 704 — Sur le séléniure de cadmium; par M . Fonzes-Diacon .SgS — Sur les séléniures de cuivre; par M. Fonzes-Diacon 1-206 SÉRUMs. — Nouveaux procédés de vacci- nation contre le charbon symptoma- tique du bœuf, par l'associalion de sérum immunisant et de vaccins; par M. S. Aiining JiC — Sérum anlihépatique; par M. C. De- ( i345 ) Pages. tezerine 4*7 — Du sérum musculaire; par M. Cluirlrs Richet 1 3i4 Silicium iît ses composés. — Préparation et propriétés de deux borures de silicium SiB3 et SiB« : par MM. Mois- son et Slock 1 3y — Sur le siliciure de fer SiF- et sur sa présence dans les ferrosiliciums indus- triels; par M. P. Lebeau 583 Soleil. — Sur les images spectrales de la chromosphère et des protubérances, obtenues à l'aide de la chambre pris- matique; par M. Georges Mestiii... 328 — Observations du Soleil, faites à l'obser- vatoire de Lyon pendant le premier tri- mestre de 1900: par M. /. Giiil/aiimc. 14" — Observations du Soleil, faites à l'Obser- vatoire de Lyon pendant le deuxième trimestre de 1900; par M. /. GiiH- lauiiic 574 — Premiers résultats des recherches faites sur la reconnaissance de la couronne en dehors des éclipses avec l'aide des rayonscalorifiques; i)arM. Des/andres. 658 — Sur les derniers résultats obtenus dans Pages, l'étude de la partie infra-rouge du spectre solaire ; par M. S. -P. Lririglry. 734 - Remarques sur la Communication de M. S.-P. Langley; par M. /. Jtinsseri. 737 - ObservationsduSoleil,faitesà l'observa- toiredeLyon, pendant le troisième tri- mestre de 1900 ; par M. /. Guillniimc . 9S0 Solennités scientifiques. — MM. Gui- gimrd et J . Chntin sont désignés comme délégués de l'Académie à l'i- nauguration du monument élevé à Pelletier el Cnve/itoii 871 Solubilité. — Solubilité d'un mélange de sels ayant un ion commun ; par M. Ch. Toureit aSg Statistique. — Rapports sur le Concours du prix de Statistique (fondation Montyon ) en 1900 io54 Stékéoscopie. — Vision stéréoscopique des courbes tracées par les appareils phases; par M. Marc Declievrens . . . . 408 Sucres. — Sur la glycolyse des différents sucres; par M. P. Portier 1217 SunsvTURATiONS. — Diagnose des sursatu- rations gazeuses d'ordre physique et - d'ordre chimique; par M. Berthelot. ù'i-j TÉLÉGRAPHIE. — M. Gnrcid-Sampredo adresse une Note sur un « Nouveau Télégi'aphe imprimeur, tendant à rem- placer le service de correspondance ordinaire par le service télégraphique, et à faire produire à la ligne le maxi- mum de rendement » 45" — M. E. Giiiirrii adresse un Mémoire inti- tulé: « Répétiteurs pour la télégraphie sans fil » 602 — Expérience de télégraphie sans fil, avec le corps humain et les écrans métalliques; par MM. £ . Gtiarini et F. Poncelet 54o — Télégraphie sans fil avec répétiteurs. Inconvénients des relais successifs Guarini;parMiL Guarini et Poncelet. 58i — M. E. G/(«mH' adresse diverses Notes relatives à la télégraphie sans fil et auxondesliertziennes. 698, 69G, 73y, 790, 855, 922, 1269 — Appareil pour localiser les dépèches dans la télégraphie sans fil; par M. Paul Jégou 882 — Application directe d'un récepteur télé- phonique à la télégraphie sans fil; |iar MM. Popnf et Ducretet 1296 TiiALLiuM. — Sur quelques chlorobro- mures de thallium ; par M. f''. Thonuts. 892 et 1208 Thermo-électricité. — Sur la thermo- électricité de quelques alliages; par M. Emile Steimann 34 — Sur la thermo-électricité des aciers; par M. G. Bellor 336 Trompes. — Sur un nouveau type de trompe à mercure, permettant d'ob- tenir rapidement le vide maximum: par MM. BerUmonl et Jouard 110 Tungstène. — Sur la réduction de l'anhy- dride tungstique par le zinc ; prépara- lion du tungstène pur; par M. Marcel Delépine 1 84 ( i346 ) U Pages. Uranium. — Sur le rayonnemenl r!e l'ura- nium ; par M. Henri Becquerel iTt- — fttude du. nitrate d'uranium; par M. Œchsiier de Cmiinck. . 1219 et i3o3 Urines. — Sur l'absorption do l'oxygène libre par l'urine normale ; par M. Ber- thclot 547 — Errata 594 — Remarques sur l'acidité de l'urine; par Pai»es. M. Berihcint 552 Relations physiologiques des albuminu- ries intermittentes ; par U.A. Char- rin ii34 M. IV. -O. Moor adresse un Mémoire « Sur la découverte de l'uréine, et sur la vraie cause des phénomènes iiré- miques n 439 Venins. — Un venin volatil ; sécrétion cutanée du Tutus terrestris; [lar M. C. Phisali.r gSS — La quinone, principe actif du venin du lulus terrestris; par MM. Béhal et Phisalix i oo5 — Le venin des Scolopendres; par M. S. Jourdain 1 007 Vins. — Un remède préventif contre la maladie manni tique des vins ; par M. P. Caries 77 — Sur une cause d'erreur dans la recherche de l'acide salicylique dans les vins; par M. J.-J. Ferreiro da Slha 4^3 — M. ^1 .-J ■ ferrera da Sihri adresse une réclamation de priorité relative à une " Méthode pour la recherche de l'acide salicylique dans les vins » 691') — Sur la présence de l'invertine ou su- crase dans les rai.çins; par M. V. Martinand 808 Viticulture. — M. J.-B. Granjnn adresse une Note relative à l'emploi du car- bure de calcium, au lieu de sulfure de carbone, pourle'traitementdes vignes. 1269 Volcaniques (Phénomènes). — Sur la production simultanée de deux sels azotés dans le cratère du Vésuve ; par M. R-f. Matieurci 963 — Remarques de ^L Armand Gautier ;i propos de la Comraunicalion de M. K .-V. Malteucci 9G5 Zinc. — Sur les points d'ébullition du zinc et du cadmium; par M. Daniel Ber- thelot 38o Zoologie. — L'herniaphroditisme et la parthénogenèse chez les Echino- dermps; par M. C. figuier -, . 63 — Sur hi^enres Pal\ t/ioa elEpizoani/nis ; par M . Louis Houle 279 — Sur quelques Jlpheidœ des côtes amé- ricaines (collection de VU. S. National Muséum, WashiuL^tori); par M. H. Coiltière 3 J6 — Sur l'e.xislence de CeratUis capunta Wied., var. Inspanica de Brème, aux environs de Paris; par M. Alfred Giard 4 36 Observations sur le développement des Onychophores; par M. E.-L. Bou- vier 652 Sur un nouveau Sporozoaire des larves de Diptères; par M. Louis Léger. . . . 722 La distribution des sexes dans les pontes de Pigeons; par M.i. Cue'not. 736 Contributions à l'étude des phéno- mènes de métamorphose chez les Dip- tères ; par M. C. faner 758 La reproduction sexuée chez les Ophryo- cystis; par M. Louis Léger 761 Sur la formation des feuillets et l'or- ganogénie du Sclerostomum equinum Mull.; par M. A. Conte 846 Les grands Acridiens migrateurs de ( i347 l'ancien et du nouveau monde, du genre ScJntHorcerca^ et leurs change- menls de coloralion suivant les â;;es et les saisons : rôle phvsiologiqiio des pigments; par M. /. Kiinrlicl d'Hcr- cillais Examen des mœurs des Abeilles, au double point de vue des Mathéma- tiques et de la Physiologie expérimen- tale ; par M . Abraham Netter Pages. ç)j8 97G ) Pages Les Échinides et les Ophiures de l'ex- pédition antarctique belge; par M. R. Kœhler loio Rapport de RI. Edmond Perrier, con- cluant à décerner le prix Tliore pour 1 900 à M . Sitinit ■ I o(>S llapports sur le Concours du prix da Gama-Machado en 1900 1070 Voir aussi Analomie animale^ P(dèoii- lologie, Physiologie animale . TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. AMAGAT(E.-H.). - Sur deux lieux rela- tifs aux densités de liquide et de vapeur de l'acide carbonique à satu- ration 91 ANDOYER (H.). — Sur la longitude de la Lune 1288 ANDRÉ (Cil.). — Demi-diamètre apparent du Soleil et position relative de la Lune, déduits de l'éclipsé du 118 mai 1900. (En commun avec M. Lagnda.). 466 ANDRÉ (G. ). — Sur les transformations chimiques qui se passent pendant l'évolution du bourgeon 12-2?. ARLOING (S.). — Nouveaux procédés de vaccination contre le charbon sympto- matique du bœuf, par l'association du sérum immunisant et de vaccins. ... 3i6 ANTONIADI (E.). — Sur une anomalie do la phase dichotome de la planète Vénus 468 ARAGO (FÉLIX) est présenté à M. le Mi- nistrede l'Instruction publique, comme candidat à une place vacante au Bureau des Longitudes 1286 AUCTOWSKKHenbik). — Sur l'ancienne extension des glaciers dans la région MM. Pages . des terres découvertes parTexpédition antarctique belge 4/9 — Les calottes glaciaires des régions an- tarctiques 1260 ARDIN-DELTEIL. — Cryoscopie de la sueur de l'homme sain 844 ARTH (G. ). — Cas de transformation ra- pide de bois en une substance sem- blable à un combustible fossile 119 ASTRUC (A.). — Acidimétrie des aldé- hydes et des acétones. (En commun avec M. H. Miirco.) 943 ATHANASESCO (B.). — Synthèse par- tielle de la laudanosine. ( En commun avec M. ^iné Pictet.) GSg AUBUSSON DE CAVARLAY. - Un prix de mille francs lui est attribué sur le prix extraordinaire de six mille francs (Mécanique) io43 — Adresse ses remercîments 1 1 76 AUCLAIR. — Les arréragesdu prix Bréant sont partagés entre lui et M. Rem- linger r 084 AURIC adresse une Note « Sur une pro- priété très générale des déterminants » 974 B BABÈS (V.). — Sur certaines substances spécifiques dans la pellagre. (En com- mun avec M. E. Mimicatidr . ) 201 BALÂCHOWSKY (D. ). — Sur le dosage électroly tique du bismuth 179 — Sur le dosage électrolytique du cad- mium 384 BALLAND. — Sur les farines aniélioi ailles de Russie 543 — Adresse une Note relative aux conserves de bœuf 1 324 BLANC. — Synthèse de l'éther «a-dymé- Ihyl-Y-cyanotricarballylique et de l'acide aa-dimélhyllricarballylique. (En commun avec M. Htdtcr. 1 ig BALTHAZARD (V.). — Application à l'homme de la régénération de l'air confiné au moyen du bioxyde de so- ( i35 MM. Pages, dium. (En commun avec M. A. Dcs- grez.) 429 — Sur la légénéralion de l'air confiné, au moyen du bioxyde de sodium. (En commun avec M . Dfxgrt-z . ) 8 ia BAHBlERl (ALBEnro). — Élude piélimi- nsire du cliimisme de l'encéphale. . . . 347 B.MINARD. — Le prix Jaussen (Astrono- mie) lui est décerné io53 BARRAL (Et.). — Sur un procédé géné- ral de pré|iaraliun des étiiers carbo- niques mixtes des phénols et des al- cools et quelques-uns de ces élhers. C>~ç) BARRAS. — Une menlion honorable lui est attribuée dans le concours du prix Monlyon (Statistique) io54 BASSOT. — Rapport sur le concours du prix Delalande-Guérinaud 1 1 1 4 BARTHELET (M"«). — Expériences sur la Télégonie 911 BASSOT (le général). — Revision de l'arc du méridien de Quito 1275 — Est nommé membre de la Commission pour le contrôle des opérations de la Mission chargée de la revision de l'arc du méridien de Quito i:'.75 BATAILLON ( E. ). — La segmentation par- thénogénétique expérimentale chezles Amphibiens et les Poissons 1 1 J BAUDOUIN (A.) adresse des recherches sur la nature de l'électricité i324 BAUZON (Jules) demande l'ouverture d'un pli cacheté établissant qu'il est l'auteur d'un Mémoire qui a obtenu une mention honorable dans le con- cours du jirix Dusgate 1177 BAZIN, nommé Correspondant pour la Sec- tion de Mécanique, adresse ses remer- cîments à l'Académie '-i-^ BECQUEREL (Hkmii). — Sur le rayonne- ment de l'uranium i37 BÉHAL. — La quinone, principe actif du venin du /«/«.s- terrestiis. (En com- mun avec M. Plnsalix.) ioo5 BÉHAL (A.) — Le prix Jecker (Chimie) lui est décerné loCi — Adresse ses remerciments 1 17C BELLOC (G.). — Sur la thermo-électri- cité des aciers. . 336 BERGET (Alphonse). — Démonstration de la rotation de la Terre par l'expé- rience de Foucault réalisée avec un pendule de 1'" 106 — Nouveau dispositif d'appareils servant MM Pages. à la mesure des bases géodésiques. . 407 BERGOMÉ. — Un prix Pourat (Physio- logie) lui est décerné. . -. 109G — Adresse ses remerciments 1 17(> BERLE.MONT. — Sur un nouveau tyiie de tronqje à mercure, permettant d'obte- nir rapidementle vide uiaximum. (En commun avec M. Joaarct.) 110 BERI.STEIN (J) adresse une Note sur le téU:iéi'm (instrument pour voir de loin) i3^!4 BERNARD ( Léon ). — Le prix Godard ( Mé- di'cine et Chirurgie) lui est décerné. io85 BEUNARD (NoEi,). - Sur les tuberculi- s.ilions précoces chez les végétaux.. GiG liERTIlELOT (DA?jiia). — Sur la loi des états correspondants 17^ ' — Sur les points d'ébullition du zinc etdu cadmium 38o BERTHELOT (M.). — Discours prononcé à l'inauguration du monument érigé à Lavoisier, le 27 juillet 1900 Soi — Sur l'or égyptien 4*5i — Remarques relatives à la décomposition des élhers nitriques et de la nitrogly- cérine par les alcalis, et à la stabilité relative des matières explosives 5 19 -- Sur l'absorption de l'oxygène libre par l'urine normale • • 547 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 591 — Remarques sur l'acidité de l'urine. . . . 552 — Diagnose des sursalurations gazeuses d'ordre physique etd'ordre chimique. G37 — Sur les conditions de mise en activité chimique de l'électricité silencieuse. . 77a — Rapport sur le Concours du prix Wilde. 1 109 — Rapport sur le Concours du prix Jérôme Ponti 1 1 1 J — Sur l'origiuf^ de la combinaison chi- mique. Union de l'argent avec l'oxy- ë«'ie '. '. i"^9 — Oxyde de carbone et argent 1 1<>7 — Hydrogène et argent 1 1G9 — Est élu membre de la Commission char- gée de préparer une liste des candidats pour la place d'Associéétranger, laissée vacante par le décès de M. Bunsen . . 69 J — M. lei'fc/-^cw/v' //('/•/ e/Hr/signale. parmi les pièces inqjriméesde la Correspon- dance, une 0 Carte du théâtre des opé- rations en Chine (Pei-TchéLi) » adressée par le Service géographique de l'Armée, 40G. — Un « Traité théu- ( i35i ) MM. Pages, rique et pratique d'électrochimie, par M. Adolplw Minet », 465. — Un vo- lume de M. /. Diijardi/i : a Recher- ' ches rétrospectives sur l'art delà dis- tillalion », 495. — Le Tome II des « Soienlific papers o( J.-C. Adam », 521 . — Le huitième volume des (ïiuvres de Gauss », et un Ouvrage de M. E. Valtitr, G96. — Le troisième Fascicule du « Recueil de données nu- mériques, publié par la Société fran- çaise de Physique : Optique; par M. H. Diifet », 867. BERTRAND (J.). — Phagocytose des ba- cilles d'Eberth. (En commun avec M. O.-F. Mayet.) laSG BIGOURDAN (G.). — Sur la position et sur l'aspect actuel d'une étoile nou- velle, transformée en nébuleuse aSg — Observations de l'éclipsé totale de Soleil du 28 mai 1000, faites en E.^pagne, à Hellin, à Albacele et à Las Minas . . . 246 — Observations de la comète Borrelly ( 1900, juillet 23) faites à l'Observa- toire de Paris 326 BLANC (G.). — Sur la constitution de l'acide camphorique et les migrations qui s'accomplissent dans sa molé- cule 8o3 BOUM (L.-K.) adresse, de New-York, une Note relative au carbure de cal- cium 4S1 BOISTEL (A). — Un prix lui est attribué dans le Concours du prix Montagne (Botanique) 1067 BONARD (A.). — Les Roches volcaniques du Protectorat des Somalis. (En com- mun avec M. de Germes .) 19G BONNIER (Gaston). — Sur l'ordre de formation des éléments du cylindre central dans la racine et la tige 781 — Sur la différenciation des tissus vascu- laires de la feuille et de la tige 1276 — Rapport sur le Concours du prix Mon- tagne (Botanique) 1067 BORDAS. — Un prix da Gama Machadn (Anatomieet Physiologie) est partagé entre lui. M'"» la C""° deLindenet MM. Siedlecki et P. Carnoi 1070 — .4dresse ses remercîments 117^ BOREL (Èjiile). — Les séries absolument summables, les séries (M) et le pro- longement analytique 83o BORGMAN ( J. ). — Luminescence d'un gaz C. R., 1900, 2' Semestre. (T. CXXXI.) MM. Pages, raréfié, autour des fils métalliques communiquant à l'un des pôles d'une bobine de Ruhmkorff 1 196 BOKNET. — Rapport sur le Concours du prix Dfsmazières (Botanique) 1064 BORRELLY. — Comète {b 190a) décou- verte, le 23 juillet 1900, à l'observa- toire de Marseille 372 BOUCHARD. — Rapport sur le Concours du prix Pourat (Physiologie) 1096 — Rapport sur le prix Martin Damourette (Physiologie) 1096 BOUDOUARD(0.). — Influencede la pres- sion dans les phénomènes d'équilibres chimiques 1 204 BOUGAIEV (N.)- — Sur la série analogue à la série de Lagrange 793 BOUGAULT (J.). — Synthèse de l'acide paramétoxydratropique 270 — Sur l'acide métoxyhydratopique obtenu par oxydation de l'anéthol. Identité de l'acide phlorétique et de l'acide hydro- paracouinarique 42 — Action de l'iode et de l'oxyde jaune de mercure sur 1° le styrolène; 2° le safrol 528 BOUQUET DE LA GRYE. — Note sur la treizième Conférence de l'Association géodésique internationale 571 BOURGET. — Sur l'iode normal de l'orga- nisme et son élimination 392 BOURQUELOT (En.). — Sur la préparation de la gentiopicrine, glucoside de la racine fraîche de gentiane. (En com- mun avec M. Hérissey .) 1 13 — Sur la nature des hydrates de carbone de réserve de la fève de Saint-Ignace et de la noix vomique. (En commun avec M . /. Laurent . ) 276 — Sur la présence simultanée de saccha- rose et de gentianose dans la racine fraîche de geniiane. (En commun avec M. Hérissey.) 75o — Sur la présence de séminase dans les graines à albumen corné au repos. (En commun avec M. Hérissey.) . . . 903 BOUSSINESQ (J.). — Éehauffement per- manent mais inégal, par rayonnement, d'un murd'épaisseur indéfinie, ramené au cas d'un échautfement analogue par contact 9 — Problème de réchauffement permanent d'une sphère par rayonnement, ramené au problème plus simple de l'échauffé- 177 ( ,3:^ MM. Pages. 1 1 16 4/, 3 4C9 45 G87 ment de la même sphère par contact. — Rapport sur le Concours du prix Boileau. BOUTY (E.). — Sur la cohésion diélec- trique des gaz — Cohésion diélectrique et champs explo- sifs — Sur la cohésion diélectrique des gaz et des vapeurs 5o BOUVEAULT (L. ). - Procédé de synthèse d'homologues supérieurs de l'éther acélylacétique et de l'acétylacélone. . — Sur la nitration directe dans la série grasse. (En commun avec M. fVahl). — Constitution des dérivés nitrés du dimé- thylacrylate d'éthyle. (En commun avec M. Wahl. ) 748 — Action des réactifs réducteurs sur les deux élhers nitrodiméthylacryliques isomères. (En commun avec M. Wahl. ) lii I BOUVIER (E.-L. ). — Observations sur le - développement des Onychophores. . . 652 BRA(M.). — Sur les formations endu- gènesduchampignonisolédes tumeurs cancéreuses 1012 BRAULT (J.). — Un prix Bellion {.Méde- cine et Chirurgie) lui est attribué. . . BRESSON (A.). — Sur l'âge des massifs granitiques de Cauterets et du Néou- 1086 MM. PaB«- vielle ( Hautes-Pyrénées) et d'une partie des formations anciennes qui les bordent >255 BRILLOUIN ( MvncEL) est présenté à M. le Ministre de l'Instruction publique pour la chaire de Physique générale et ma- thématique au Collège de France, en remplacement de M. Berlrand 7^8 — Constante de la gravitation universelle. Sur une cause de dissymétrie dans l'emploi de la balance de Cavendish.. lagS BROCHET (André). — Sur l'électrolysa des solutions concentrées d'hypo- chlorites 3.io — Sur les réactions accessoires de l'élec- trolyse 616 BROE.MER. — Une Mention lui est accordée dans le Concours du prix Barbier ( Mé- decine et Chirurgie) 1082 — Adresse ses remercîment» . . 1 176 BROUAKDEL. — Rapport sur le Concours du prix Bellion (Médecine et Chi- rurgie) 1086 — Rapport sur le Concours du Prix Dusgate (Médecine et Chirurgie) . . . 1089 BRUCHMANN. — Le prix Desmazières (Botanique) lui est décerné 1064 — Adresse ses remercîments 1 176 CAHEN. — Un prix Montyon (Arts insa- lubres ) lui est attribué 1 102 — Adresse ses remerciments 1176 CAMICHEL. — Sur le.- circuits formés uni- quement par des électrolytes. (En commun avec M. Sifjngedaun' .] . . . . 370 CAMICHEL (Charles). — Remarque sur la Note de M. Lemmdl intitulée : « Relations entre la constitution chi- mique des colorants du triphénylmé- ibane et les spectres d'absorption de leurs solutions aqueuses » 1001 CAMPS (G.) adresse une Note relative à - diverses questions pouvant intéresser la défense nationale 5i5 C.\MUS (L.). -- Action du liquide de la prostate externe du hérisson sur le liquide des vésicules séminales : nature de cette action. (En commun avec M. E. Gley.) 35i — Sur quelques propriétés et réactions du liquide de la prostate interne du hérisson. (En commun avec M. Gley.). 353 — Action anticoagulante des injections in- traveineuses de lait d'une espèce ani- male, sur le sang des animaux de même espèce • Sog CARLES (P.). — Un remède préventif contre la maladie mannitique des vins 77 CARNOT(Aa).— Constitution chimiquedes aciers; influencede la trempe surl'état de combinaison des éléments autres que le carbone. (En commun avec M. Goûtai.) 92 - Errata se rapportant à cette Communi- cation •-!o4 — Est désigné comme délégué de l'Aca- démie au Congrès de Chimie appli- quée 166 C.\RNOT (P.). ~ Un prix da Gama Ma- cliado (Analoraie et Zoologie) est par- MM. P tagé entre lui, M"" la Comtesse de Linden et MM. Siediecki et Bordas.. — Adresse ses remercîments CARRETTE (H. ). — Sur quelques dérivés de la métlivlnonvlcétone CASTELNUOVd (G.). — Sur une classe de surfaces algébriques. (En commun avec M . F. Enriques .') CAUBET (F.). — Sur la liquéfaction des mélangesgazeux. Chlorure de mélhyle et anhydride sulfureux — Sur la liquéfaclion des mélanges gazeux. Les isothermes d'un mélange CAUSSE (H.). — Sur la présence de l'oxy- sulfocarbonate de fer dans l'eau du Rhône — Réaction du /«.-diazobenzène sulfonale de sodium sur le cystinate de fer exis- tant dans les eaux contaminées CAZENEUVE (P.). —Sur la diphénylcar- bazide comme réactif très sensible de quelques composés métalli(]ues CERTES (A.). — Colorabilité élective des filaments sporifères du SpirohnciUns g'gnx vivant, par le bleu de méthy- lène ■ — Errata se rapportant à cette Commu- nication CHARRIÉ (C). — Sur la place de l'indium dans la classification des corpssimples. (En commun avec M. Hen'^ade.) . . . CHARABOT (Eue). — Sur l'évolution des composés terpéniques dans le géra- nium CHARBONNIER (le Capitaine). — Un prix lui est attribué dans le concours du prix extraordinaire de six mille francs CHÂRRIN ( A. ). — Influence des modifica- tions expérimentales de l'organisme sur la consommation du glycose. (En commun avec M. J. Guitlcnionnt.). . — Relations physiologiques des albumi- nuries intermittentes CUATIN (.1.) est désigné comme délégué de l'Académie à l'inauguration du monument élevé à Pelletier Ql Cwen- toll CllAUVEAU est désigné comme délé- gué de l'Académie à la Commission internationale de contrôle des instru- ments de Physiologie — Rapport sur le concoure du prix l'hili- ])eaux (PliysioUigio) ( i353 ) 'âges. 1070 1176 1225 739 108 1200 9/^7 220 346 i36 i3oo 8o5 1043 126 123» 371 iiù loy; MM. Page». CHAUVEAU (A.-B.). — Sur l'électricité atmosphérique, d'après les observa- tions à la Tour Eiffel et au Bureau Central météorologique 1264 — Sur la variation diurne de l'électricité atmosphérique 1298 GHAVASTELON. — Sur le mode de for- mation des composés C2H2(CU2C1)2KC1, C2H2[(Cu2C12)2KCI]2 48 CHEVALLIER (H). — Les modifications permanentes des fils métalliques et la variation de leur résistance électrique, i iqa CHOFARDET (P.). - Observations de la comète b 1900 (Borrelly-Brooks), faites à l'Observatoire de Besançon. . 374 CHOFFAT (Paul). — Sur le Crétacique supérieur à Moçambique ia58 CHRLSTIE (W.-H.-M.). — Observations de l'étoile Capella, considérée comme étoile double, faites à l'observatoire royal de Greenwich 367 CHROUSTCHOFF (Paul). — Recherches cryoscopiques 883 CLAUDE (Georges). — Sur l'extraction de l'oxygène de l'air par dissolution à basse température 447 — Sur la liquéfaction de l'air par détente avec production de travail extérieur. 5oo — Sur l'élimination des harmoniques des courants alternatifs industriels par l'emploi des condensateurs et sur l'intérêt de cette élimination au point de vue de la sécurité pour la vie hu- maine 61 3 CLOEZ (Ch.). — Sur la nitration des dé- rivés bisubstilués du benzène 899 COLLET (J.). — Sur la correction topo- graphique des observations pendu- laires. 654 el "42 COLSON (Albert) est présenté par la Sec- tion de Chimie comme candidat à la place vacante par le décès de M. Ed. Grimaux 856 — Contribution à l'élude des gaz raréfiés. 1202 CONTE (A.). — Sur la formation des feuillets et l'organogénie du Sclero- itonium ei/iiiniini Mull 846 COPPET(L.-C. DE). — Sur la tempéra- ture du maximum de densilé des solu- tions aqueuses du chlorure d'ammo- nium ,et des bromure et iodure de lilliiiini 178 ( i35 MM. Pages. CORNET (Jules). — Sur l'Albien et le Cénomanien du Hainaut Sgo CORNU ( A.) est désigné comme déléguéde l'Académie à la Commission interna- tionale de contrôle des instruments de Physiologie 48C — Est présenté à M. le Ministre de la Guerre pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Poly- technique 602 — Au nom de la Société française de Phy- sique, présente à l'Académie les « Rap- ports présentés au Congrès interna- tional de Physique réuni à Paris, en 1900 )) 826 — Action du champ magnétique terrestre sur la marche d'un chronomètre ai- manté 8)9 — Rapport sur le concours du prix Sain- tour II 20 COTTANCIN (P. ) adresse une Note intitu- lée : « Loi relative aux mouvements géologiques du sol pour toute la Terre « 48i COUPIN. — Le prix Parkin (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1086 — Adresse ses remerciments 11 7G COUSIN (H). — Action de l'acide azotique sur le gaïacol trichloré 53 — Action de l'acide azotique sur le gaïacol tribromé yo 1 COUTIÈRE (H.). — Sur quelques A/- vheiilœ des côtes américaines (col- MM. Pages, lection de l'U. S. National Muséum, Washington ) 356 CRÉMIEU (V.). — Recherches sur l'effet inverse du champ magnétique que devrait produire le mouvement d'un corps électrisé 5-8 — Sur les expériences de M. Rowl.ind re- latives à l'effet magnétique delà con- veclion électrique .797 GROS (Antoine) adresse un Mémoire in- titulé : c( La lumière incolore et les couleurs » -3g — Adresse un complément à son Mémoire sur « la Lumière incolore et les cou- leurs » ^90 — Adresse, comme corn|ilément à son précédent Mémoire, une Note relative à l'action mécanique de la lumière. . 825 CUÉNOT (L.). —La distribution des sexes dans les pontes de Pigeons 756 CUNÉO. — Une citation lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 1078 CURIE (M""). — Sur le poids atomique du baryum radifère 382 — Le prix Gegner lui est décerné 1114 CUTTER. — Effets du travail de certains groupes musculaires sur d'autres groupes qui ne font rien. (En commun avec M. Krnnecker.) 492 CZERNY (V.) est élu Correspondant pour la Section de Médecine et Chirurgie. . . 96 — Adresse ses remerciments SaS D DANIEL (Lucien). — Sur les limites de possibilité du greffage chez les végé- taux 192 — Effets de la décortication annulaire chez quelques plantes herbacées i253 DARBOUX (Gaston). — Communication relative à l'Association internalionalo des Académies G — Est nommé membre de la Commission chargée de préparer une liste de can- didats pour la place d'associé étran- ger, laissée vacante jiar le décès de iM . Bunsen (jgO — Rapports sur les concours des prix Bor- din, Fraiicœur et Ponoelet 1043 M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la corrtspon- dance, un Ouvrage de M. Charles Strauss, 22. — Divers Ouvrages de M. Gaston Milhaud, de I\L L. Leau, de M. le général Koversla, et le Compte rendu de la fêle du bicentenaire de l'Académie royale des Sciences de Ber- lin, 170. — Le « Traité d'Astronomie stellaire, 2" Partie : étoiles doubles et multiples; amas stellaires», par M. C/i. André, iih. — Un Ouvrage de RL le W J.-J. Matignon, 236. — Un Volume portant pour titre « Charles Gerhardt, sa vie, son œuvre, sa correspondance, i8i6-i856 ». par Ed. Griniau.vel Cit. Gerhardt, 371. — Deux Cartes rela- tives à la Chine, publiées par le Ser- vice géographique de l'armée, 486. — MM. P Un opuscule de M. Verbeck, 540. — Le tirage à part de la Section consa- crée à la Géométrie dans le Tome VIII des i( CEuvres de Gauss », 553. — Un Ouvrage relatif à Copernic, 739. — Divers Ouvrages de M. Bernard Ro- mnill et de M. A. Jorinnis, 1177. D.U'ID (AiiMAND). — Sa mort est annon- cée à l'Académie DEBIERNE ( A. ). - Sur du baryum radio- actif artificiel DlîBUliEAUX. — Le prix Sainlour lui est décerné — Adresse ses remercîmenls DECIlEVRENS(i\lARc). —Vision sléréo- scopique des courbes tiacées par les apfiareils phases DEDIÎKIND est élu Correspondant pour la Section de Géométrie DEF.VCZ. — Un prix Cahours est partagé entre lui et MM. Mounevrat et Metzner. — .\(lresse ses remercîments DELACROIX (G.). — Sur la maladie des Œillets, produite par le Fiisarinin Dianthi Prill . et Delac — Errata se rapporlant à cette Commu- nication — Un prix lui est accordé dans le con- cours du prix Montagne (Botanique). DELAGE (M.). — Sur les acides pyro- gallolsulfoniques — Sur les relations entre la constitution chimique des produits sexuels et celle des solutions capables de déterminer la parthénogenèse. (En commun avec M. Yi'cs Déluge.) DELAGE ( Yves). — Sur les relations entre la constitution chirnupie des produits sexuels et celle des solutions capables de déterminer la parthénogenèse. (En commun avec AI. Miirret Delage. ). . DELANGE (R.). — Sur deux acétones à fonction acétylénique, l'acétyloenan- thylidène et le benzoyiœnanihylidène. Transformation en dicétoues' 8 par hydratation. (En commun avec M. Cil. Moureu. ) — Sur le dédoublement par les alcalis, des acétones à fonction acétylénique. (En commun avec M. Ch. Moureu.). DELEMER. — Un prix Boileau lui est décerné — Adresse ses remercîments DELÉPINE (Marcel). — Sur la réduction ( i355 ) MM. agei 79' 333 1 120 1176 408 I 28f) 1 1 19 12SS gr.i 1017 I0C7 45o PaRes. 710 800 1119 1 17O «84 684 745 1 109 1176 427 rog7 117G 9.58 343 387 33o 401 de l'anhydride tungstique par le zinc; préparation du tungstène pur — Acétals d'alcools monovalents — Acétals d'alcools plurivalents — Le prix Wilde lui est décerné — Adresse ses remercîmenls DELEZENNE (C). - Sérum antihépa- tique — Un prix Philipeaux (Physiologie) lui est attribué — Adresse ses remercîments DEMAR(;Ay (Eue). - Sur le spectre du railium - Sur le gadolinium — Sur quelques nouveaux spectres de terres rares — Sur les spectres du samarium et du gadolinium DEMOULIN (A.). - Sur deux surfaces qu'on peut associer à toute surface de Weingarlen DEPERET (C.). — Sur les terrains héogènes de la Basse-Egypte et de l'isthme de Suez. (En commun avec M. R. Four- tau .) DEPOUSAUGUESest présenté à M. le Mi- nislrede l'Instruction publiquecomme canilidatà la chaire de Zoologie (Mam- mifères et Oiseaux) vacante au Mu- séuni d'Histoire naturelle 370 DEPREZ (Marcel) est présenté à M. le Ministre de l'Instruction publique comme candidat à la chaire de Phy- sique générale et mathématique, va- cante au Collège de Fiance 708 DERENNES(E.). — Surl'emploidubioxyde de sodium pour assainir les [luits en- vahis par l'acide carboni(|ue 4")6 DESGREZ(A.). — Application à l'homme de la régénération de l'air conûné, au moyen du biuxyde de sodium. (En commun avec M. Balthazard. ) 42g — Sur la régénération de l'air confiné, au moyen du bioxyde de sodium. (En commun avec M. Baltluizard.) 812 DESLANDRES (H.). - Premiers résultats des recherches faites sur la recon- naissance de la couronne en dehors des éclipses avec l'aide des rayons calorifiques 658 — Observation de l'essaim des Léonides à Meudon 826 DITTE (Alfred). — Sur la cristallisation de l'or ,43 ( >; MM. Pages. DUBARD (Marcel). — Sur le polymor- phisme des tiges chez une même es- pèce 9 1 3 DUCRETET. — Application directe d'un réceplenrléléphoniqueà la télégraphie sans fil. (En commun avec M. Po- poff-) 1296 DDBOIS (Raphaël). — Sur l'éclairage par la lumière froide physiologique, dite lumière l'ii'antc 47^ DUCLAUX présente à l'Académie un Vo- lume intitulé : « La vie de Pasteur u, par M. René Vnllery-Rndot 790 DUCRU (0.). — Sur lesarséniates ammo- MM. Pages. niacaux de cobalt 675 — Sur les arséniates ammoniacaux de nickel 702 — Nouvelleméthodededosagederarsenic. 886 DUFAU (Em). — AUiminatemonocalcique cristallisé 54 1 DUHEM (P.) est élu Correspondant pour la Section de Mécanique 325 — Adresse ses remercîments 871 — Sur le théorème d'Hugoniot et quel- ques théorèmes analogues 1 171 DUVAL (J.) adresse un Mémoire intitulé : 0 Origine des forces et des propriétés » . 1 287 EBERHARDT. — Action de l'air sec et de l'air humide sur les végétaux 193 — Influence du milieu sec et du milieu humidesurla structure des végétaux. 5i3 EBERT (W.). — Sur un système d'équa- tions ditférentielles qui équivaut au problème de n corps, mais admet une intégrale de plus 25 1 EGINITIS (D.) — Observations des Per- séides, faites à Athènes 657 — Observations des Léonides et des Bié- lides, faites à Athènes 978 EGOROV (D.-Th.). — Sur les systèmes orthogonaux admettant un groupe con- tinu de transformations de Combes- cure 668 ENRIQUES (P.). - Surune classe de sur- faces algébriques. (En commun avec M. G. Cnstelniinvo.) 739 ETARD est présenté par la Section de Chimie comme carididat à la place de M. Ed. Grininux 856 EYSSÉR1C(J.). — Observation de l'éclipsé totale du Soleil du 28 mai 1900, faite à Albacete (Espagne) 248 FABRE (L.-A.). — Les ensablements du littoral gascon et les érosions sous- pyrénéennes 286 FABRY (Ch.). —Méthode interférentielle pour la mesure des longueurs d'onde dans le spectre solaire. (En commun avec M . A . Pcroi. .) 700 FAVREL (G.). — Action des éthers cya- nacéiiquesà radicaux acides substi- tués sur le chlorure de diazobenzène et sur le chlorure de tétrazodiphé- n'yl 190 FAYE est nommé membre de la Commis- sion chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, laissée vacante par le décès de M . Bunsen (igî — Est nommé membre de la Commission du contrôle des opérations de la Mis- sion chargée de la revision de l'arc de méridien de Quito 1275 FAYET(G.). —Éléments provisoires et épliéméride de la comète Borreliy- Crooks (1900, juillet 23) 827 FÉRAUD (A.). — Sur la convergence des coefficients du développement de la fonction perturbatrice 661 — Observations des planètes (FG) et (FH) faites au grand équalorial de l'obser- vatoire de Bordeaux i63 — Observations de la comète 1900 b (Bor- relly-Brooks, 23-24 juillet 1900) faites à l'observatoire de Bordeaux 463 — Observations de la planète Eros, faites au grand équatorial de l'observatoire de Bordeaux 600 — Observations de la comôle i9oo/;(Bor- relly-Brooks), faites à l'observatoire ( -3 MM. Pages, de Bordeaux 926 FÉRÉE. — Sur les amalgames de sodium et de potassium. (Eu commun avec M. Giintz.) 182 FERNBACH (A.). Sur la tannase 1214 — De. l'influenco des phosphates el de quelques autres matières minérales sur la diastase protéolytique du malt. (En commun avec M. L. Hubert.).. . 293 FERREIRA DA SILVA (.1.). — Sur une cause d'erreur dans la recherche de l'acide salicylique dans les vins 4^3 — Adresse ime réclamation de priorité rela- tive à une n Méthode pour la recherche de l'acide salicylique dans les vins ». . 696 FICHEUR. — Sur l'existence du terrain earboniférien dansla région d'Igli.. . . 288 FIÉRET adresse une addition à son « Sys- tème d'avertissement électrique pour éviter les collisions des trains de chemins de fer » 48i FINCK. — Une mention lui est accordée dans le Concours du prix du baron Larrey logS FLEURY (Mal RICK ue;. — Le pri.\ Lalle- mand (Médecine et Chirurgie) est partagé entre lui et M. de Nabius. . . 1091 ^ Adresse ses remerciments 1 176 FLOT (Léon). — Sur l'origine commune des tissus dans la feuille et dans la tige des Phanérogames iSig FLOQUET (G.). — Sur le mouvement d'un fil dans l'espace 27 — Sur les équations du mouvement d'un fil en coordonnées quelconques 97 — Sur les équations intrinsèques du mou- vement d'un fil et sur le calcul de sa tension 666 FLUSIN (G.). — Sur l'osmose des liquides à travers une membrane de vessie de porc i3o8 FONTANEAU (,K.) adresse une série de Notes relatives à « Un mode de trans- formation des équations générales de l'Hydrodynamique » 1176 FONZES-DIACON. — Sur les séléniures de nickel 556 — Sur les séléniures de cobalt 704 57 ) M\\. Pages. — Sur le séléniure de cadmium 895 — Sur les séléniures de cuivre 1206 FORCRA.ND (DE). — Essai d'une théorie générale de l'acidité 36 FOUCHÈ (Maurice.). — Sur les sys- tèmes orthogonaux admettant un groupe continu de transformations de Combescure 873 FOUQUÉ (F.) est désigné comme délégué de r.Vcadémie au Congrès géologique international 325 — Est nommé membre de la Commission chargée de préparer une liste de can- didats pour la place d'.\ssocié étranger laissée vacante par le décès de M. Bunsen . 693 FOURNIER (V1CE-A.MIRAL). — Est présenté à M. le Ministre de l'Instruction pu- blique, oomme candidat ii la place va- cante au Bureau des Longitudes par le décès de M. de Bernardièreu 1286 FOURTAU (R.). — Sur les terrains néo- gènes de la Basse-Egypte et de l'isthme de Suez. (En commun avec M. De- péret.) 4oi — Sur le Crétacé du massif d'Abou- Roach (Egypte) 629 FOVEAU DE COURMELLES. — Appareil permettant diverses applications phy- siologiques do la lumière produite par une lampe à incandescence. (En com- mun avec M. G. Trouvé.) 1 198 FRANCO (Salvatore). — Sur un calen- drier perpétuel 49^ FREDllOLM (Ivar). — Solution d'un pro- blème d'équilibre élastique 875 FRÉMONT (Ch.). — Lignes superficielles apparaissant dans le sciage des mé- taux 795 — Le prix Trémont lui est décerné 1114 FREVCINET (de). — Note sur les pla- nètes télescopiques 8i5 FRIEDEL(Jean). — .\ction de la pression totale sur l'assimilation chlorophyl- lienne 477 FRITSCH. — Le prix Cuvier lui est dé- cerné 1 1 07 — Adresse ses remerciments 1 176 ( i358 ) MM. Pages GACHE (Samuel). — Un prix Bellion (Médecine) lui est attribué ioS6 GALLOIS. — Une mention lui est attri- buée dans le concours du prix Mon- tyon (Médecine et Cliirurgie) 1078 ' — Adresse ses remercîments 1 17G GARCIA-SAMPREDO adresse une Note relative à un « Nouveau télégraphe imprimeur » 4â7 GARCIO adresse un « Projet d'établisse- ment d'une communication électrique, comme mesure de sécurité, entre véhicules circulant sur voie ferrée ». 866 GARNAULT (P.) adresse une Note ayant pour titre : « L'Acoustique, la phona- tion, l'olulogie et l'otiâtrie des anciens Egyptiens dans leurs rapports avec la théorie du pncunia » 727 — Sur quelques applications thérapeu- tiques de la lumière 1)7.! G.^RRIGOU (F.). — Préparation préli- minaire, à la source même, de la recherche des métau,x contenus en très faibles proportions dans les eaux minérales 897 — Indices de matières organiques, révélées, grâce à l'emploi de la méthode à l'hy- drate de baryte, dans certaines eaux minérales 1817 GASTINE (G.). — Sur les projectiles gazeux des canons proposés pour pré- venir la formation de la grêle. (En commun avec M. F. Vermnrel .) . . . . 766 GAUDRY (Albert). — Rapport sur le concours du prix Cuvier 1 107 GAUTIER ( Armand). — Gaz combustibles de l'air : air des bois; air des hautes montagnes 1 3 — Gaz combustibles de l'air : air de la mer. Existence de l'hydrogène libre dans l'atmosphère terrestre 86 — Est désigné comme délégué de l'Aca- démie au Congrès de Chimie pure. . . 1G9 — La fonction menstruelle et le rut des animaux. Rôle de l'arsenic dans l'éco- nomie 36i - — Erratums se rapportant à cette com- munication 432 — Nature desgazcombustibles accessoires trouvés dans l'air de Paris 535 MM. PaRes. — Origines de l'hydrogène atmosphérique. 647 — Remarques à propos d'une Communi- cation de M. 3fnl(eitcci sur les phéno- mènes volcaniques 965 — Rapport sur le concours du prix Jecker (Chimie) 1061 — Rapport sur le concours du prix Mon- tyon (Arts insalubres) 1 102 — Rectification d'une donnée analytique relative à l'hydrogène que les acides dégagent des granits 1276 GAUTIER (Henri). — Un prix Vaillant lui est attribué 1 1 10 GÉNEAU DE LAMARLIÈRE(L.). - Sur le bois de Conifères des tourbières. ... 5i t GENNES (A. de). — Les Roches volca- niques du Protectorat des Somalis. (En commun avec M. .^. Bnunard.). ... 196 GERIN(F.). — Dérivés acétylés de la cellulose et de l'oxycellulose. (En commun avec M. Léo Fignon.) 588 GIACOBINI. — Le prix Lalande lui est décerné j o5o — Adresse ses remercîments 1288 GlARD (Alfred). — Sur l'existence de Ceratilis cfipiUitaWiod., var. hispa- nica de Brème, aux environs de Paris. 436 — Observations à propos d'une Commu- nication de 1\1. E. Rngez, relative à la Télégonie 1241 GIRAUD (J.). — Les Basaltes miocènes des environs de Clermont 915 GIROD. — Un prix Jérôme Ponti lui est attribué 1 1 1 5 — Adresse ses remercîments 1 17G GLEY(E.). — Action du liquide de la prostate externe du hérisson sur le liquide des vésicules séminales : na- ture de cette action. (En commun avec M. L. Cnmus .) 35 [ — Sur quelques propriétés et réactions du liquide de la prostate interne du héris- son. (En commun avecM. L. Camus.) 353 GODEFROV adresse une Note « Sur la série de Binet » 431 GODDE (L.) adresse une Note « Sur la gelée blanche et ses causes » 974 GODET adresse une Note relative à une « Carafe hygiénique » 5i5 GORET (Maurice). —Sur la composition MM. ( '359 ) de l'albumen de la graine de Févier d'Amérique ( Gteilitscliin Triarnnthos L., L('gumineuses) . . CG GOSSELET(J.). - Sur l'âge des sables de la pliige de Dunkerque 3a3 GOUTAL. — Constitution chimique des aciers; inluence de la trempe sur l'état de combinaison des éléments autres que le carbone. (En commun avec M. A GUNTZ. — Sur les amalgames de sodium et de potassium CEn commun avec M. Férée.) i8i fiUSTA VSON (G.). — L'influence de l'acide bromhydrique sur la vitesse de la MM. PaRes. réaction du brome surle Iriméthylène. 273 GUVON. — Rapport sur le concours du prix Godard (Médecine et Chirurgie). io85 GUYOU (E.). — Formules et Tables pour calculer les heures et hauteurs des pleines et basses mers, connaissant les hauteurs d'heure en heure 1 158 — l'ail hommage à l'Académie d'un «Ma- nuel des instruments nautiques » qu'il vient de publier ■)4o — Présentation de la Connnissnnce des Temps pnrir 1 goS 'i~^ — Rapport sur le concours du prix PUi- mey (Mécanique)- 1049 H HALLER (A.). — Synthèse de l'élher «c/- diméthyl-_>-cyanotricarballylique et de l'acide ««-diraélhyltricarballylique. 19 — Est présenté par la Section de Chimie comme candidat à la place de M. Ed. Grimaux 856 — Est élu Membre de la Section de Chimie, en remplacement de M. Éd. Grini'iux 8G5 HALLOPEAU. — Un prix Montyon (Méde- cine et Chirurgie) lui est décerné. . . 1078 — Adresse ses remercîmenis 1 1 76 HARDEL. — Un prix Rivol lui est décerné. 1120 HATT.— Surla convergencedes méridiens. 035 — Est nommé iMembre de la Commission pour le. contrôle des opérations de la Mission chargée do la revision de l'arc du méridien de Quito 1275 IIANRIOT est présenté par la Section de Chimie comme candidat à la place de M. Ed. Grimaux H 50 HARLAY (V.) — Du ferment proléo- lylique des graines en germination. G2Î HATON DE LA GOUPILLIÈRE. — Rapport sur le concours du prix Momyon (Statistique) io54 IlECKEL (EdolarD). — Sur le parasi- tisme du Xiiiieiiia ameiicii/m L 764 HÉDON (E.). — Sur l'agglutination des globules sanguins par les agenis chi- miques, el les conditions de milieu qui la favorisent ou l'empêchent. . . . 290 HENNEIjUY (F.). — Le corps adipeux des Muscides pendant l'iiystolyse . . . 908 HEPPERGER (J. von). —Le prix Damoi- seau (Astronomie) lui est décerné.. io5i — Adresse ses remercîraents 1 176 HÉRISSEV (H.) - Sur la préparation de la gentiopicrine, glucoside de la racine fraîche de gentiane. (En com- mun avec M. Bounjuelot.) ni — Sur la présence simultanée de saccha- rose et de gentianose dans la racine fraîche de gentiane. (En commun avec M. Em. Bnurquelot.) 730 — Sur la présence de séminase dans les graines à albumen corné au repos. (En commun avec M. Em. Bourriuelot.). 9o3 HERMITE (H.) adresse un Mémoire relatif à l'application de la méthode des causes actuelles à la partie théorique de la Géologie 1287 HINRICHS (G.). — Sur le poids ato- mique véritable de dix éléments, dé- duit de travaux récents 34 — Sur la composition de l'air dans la verticale, et sur- la constitution des couches supérieures de l'almosphère terrestre i42 HOÛKER (Joseph) est élu Associé étranger, en remplacement de M. Bunsen 825 — Adresse ses renierciments à l'Académie 1 176 HUBERT (L.). — De l'influence des phos- phates et de quelques aulres matières minérales sur la diastase proléolyti- que du malt. (Eu commun avec M. A. b'ernbiicli. ) 293 HUGO DE VRIES. — Sur l'origine expé- rimentale d'une nouvelle espèce végé- tale ''^4 — Sur la mutabilité_de X'OEnothera La- mairkinnn ... -•" ' ( i36. ) MM. Pages. ICARD. — Un prix DusgaLe lui est décerné 1 089 — Adresse ses rernercîmenis 1 176 ISTVANFI (Gyula). Une mention très MM. H.TUfS. Iionorable lui est attribuée, dans le concours du prix Desraazières ( Bota- nique) 1064 .r JACQUET. — Une mention honorable lui est attribuée dans le concours du prix Bellion (Médecine et Chirurgie). 1086 JAGGI (E.) adresse un Mémoire « Sur une nouvelle Théorie des fonctions elliptiques > 1G9 JANET(LÉoN). — Sur le capiage et la protection des sources d'eaux potables îoi JANSSEN. — Sur l'observatoire du mont Etna 317 — Hommage, au nom de MM. ^«/««««et Berson, d'un ouvrage sur les travaux exécutés à l'Institut aéronautique de Berlin 54o — Rem.Hrques sur une Communication de M. S.-P. LanglcY 737 — Sur l'apparition (irochaine des Léo- nides et leur observation aérosta- tique 771 — Sur l'observation aérostatique des Léonides. 821 — Rapport sur le concours du prix Jans- scn (Astronomie). . .• io53 .lAUBERT (Geobges-F.) — Sur la régé- nération de l'air confiné, au moyen du bioxyde de sodium 7 1 j JÉGOU (Paul). — Appareil pour loca- liser les dépèches dans la télégraphie sans fîl 882 JENKINS ( B.-G.) adresse des compléments à .ses Notes intitulées : « Météorologie, branche de l'Astronomie n . 4^0 et 592 JONQUIÈRES (de). — Rapport sur le concours du prix extraordinaire de six mille francs (Mécanique) 1047 JORDAN (Camille). — Rapport sur le concours du grand prix îles sciences mathématiques décerné à M. Alathins Lcrch 1 04 1 JOTEVKO (M"" I.). — Effets du travail de certains groupes musculaires sur d'autres groupes qui ne l'ont aucun travail 917 — Le prix Montyon ( Physiologie expé- rimentale) est partagé entre elle et M. Pachan 1094 — Adresse ses rernercîmenis 1176 JOUARD. — Sur un nouveau ty|ie rie trompe à mercure, permettant d'ob- tenir rapidement le vide maximum. (En ronunun avec M. BerlciiHint .) . . i [o JOUGNET. ~ Le théorème du tourbillon en Thermodynamique 1 190 JOURDAIN (S.) prie l'Académie de le comprendre parmi les caudidatsà une place rie Correspouriant 867 — Le venin des Scolopendres 1007 JUNGFLEISCH est présenté par la Section de Chimie comme candidat à la place de M. Ed. Grimai/ j- 8àfi R KANTOR (S.). — Sur les surfaces qui possèdent une série non linéaire de courbes rationnelles 79' KLEIN (C. ) est élu Correspondant pour la Section de Minéralogie SaS — Adresse ses remercîments à l'Aca- démie 8G7 KLOBB (T.). — Forme cristalline du chlorosulfate et du chloroséléniale lutéocobaltiques i3o5 KLUMPKE (M"" D.). — Observations d'étoiles filantes, faites du 1 1 au 14 août 1900,* à l'Observatoire de Paris. 439 ( i362 ) MM. Pages. K.NOPF. — Une mention honorable lui esl accordée flans le concours du prix Bellion ( Médecine et Chirurgie) loSC KŒHLER ( U. ). — Les Écliinides cl les Ophiures de l'expédition antarctique bel^'e loio KŒNIGS (G.)- — Compas homogra- phique, réalisant, par articulations, l'homographie plane générale 117;) KOLLROS ( Louis ). — Sur les formes bili- néaires ternaires d'Hermite 17J KOBN (A.)- — Sur la méthode de Neu-- mann et le problème de Diriclilet. . . 26 MM. l'ages. KRAUSli (M.). — Sur les fonctions thêta à trois variables i it>8 KRONLCKER. — Effets du travail de cer- tains groupes musculaires surd'autres groupes qui ne font aucun travail. (En commun avec M. Ciitler.) \^?. KUNCKEL D'HERCULAIS (J.). — Les grands Acridiens migrateurs de l'an- cien et du nouveau monde, du genre ScJiistoci-rcd, et leurs changemenls de coloration suivant les âges et les saisons : rôle physiologique des pig- ments. . . 938 I. LABOURASSE (G.). — Sur la solubilisa- lion des matières azotées du malt. ( En commun avec M. P. Petit. ) . ■ 349 — Sur les matières azotées du malt. (Eu commun avec M. P. Petit.) 394 L.4C0MBE. — Le prix Delalande-Guéri- neau est partagé entre lui et M. Maii- rain 1 1 1 i — Adresse ses roinerciments ^^~^ LACROIX (A.). — La prehnite consi- dérée comme élément cousliiutif de calcaires métamorphiques IJ;) — Les roches à néphélines du puy de Saint-Sandoux '.^^3 — Sur l'origine des brèches calcaires secondaires de l'Ariège; conséi|uences à en tirer au point de vue de l'âge de la Iherzolite J9'j LAFAY (A.). — Sur les déformations de contact des corps élastiques Ji5 LAGRULA(Pn.). — Demi-diamètre appa- rent du Soleil et position relative de la Lune, déduits de l'éclipsé du 28 mai 1900. (En commun avi'C M. Ch. André.) 466 L.US (Joseph). — Sur une prérogative du calendrier grégorien 23 LAMARRE-OLIVIER adresse un Mémoire « Sur les périodes géologiques ". . . . 22 LANDOLPH ( Fb. ) adresse deux Mémoires intitulés : » Études sur le suc gas- trique » et « Études urologiques » . . 8G6 LANGLEY (S.-P.). - Sur les derniers résultats obtenus dans l'étude de la partie infra-rouge du spectre solaire. 734 LANNELONGUE. — Rapport sur le con- cours du prix Lallemand ( Médecine et Chirurgie) >ogi — Rapport sur le concours du prix Lar- rey (Médecine et Chirurgie) 1093 LAPPARENT (de) est désigné comme délégué de l'Académie au Congrès géologique international 323 — Rapport sur le concours du prix Gay (Géographie physique) 1 100 — Rapport sur le concours du prix Houl- levigue ( Prix Généraux ) 1117 LARRG(JL'E (F.). — L'oreille ne décom- pose pas pendulairemeiit les harmo- niques du timbre 33 I.AUBEUF (Maxime). — Un prix de trois mille francs lui est attribué dans le concours du prix extraordinaire de six mille francs 1043 LAURENT (Cil.). — Sur un sulfate chro- meux ammoniacal 111 LAURENT (F.) adresse un Rapport auto- graphe de Parmeiitier concernant " Son voyage en Camargues et dans le plan du Bourg » 697 LAURENT (Jules). — Sur Texosmuse de diastases par les plantules 848 — Sur la nature des hydiates de carbone de réserve de la fève Saint-Ignace et de la noix vomique. (En commun avec M . Bniirquelot .) '^76 LAVAL. — Un prix du baron Larrey lui est décerné 1093 LEBEAU (P.). — Sur le siliciure de fer SiFe- et sur sa présence dans les ferrosiliciums industriels 583 LEBEL est présenté par la Section de Chimie comme candidat à la place de M . Ed. Grimaux 85G ( i363 ) MM. l'aj;,,-s. LEBESGUE (H.). — Sur la définition de certaines intégrales de surfaces 867 — Sur le minimum de certaines intégrales. gSj LEBEUF. — Eclipse totale de Soleil du 9,8 mai 1900, observée à Elche (Espagne) '>75 LE CADET. — Occnllation de Saturne par la Lune, du 3 septembre 1900, à l'observatoire de Lyon 495 LE BON (Gustave). —Modification des propriétés chimiques de quelques corps simples par addition de 1res petites proportions de substances étrangères 70G LE CH.4TELIER ( H. ). - Sur la propagation des ondes condensées dans les gaz chauds 3o — Est présenté par la Section de Chimie comme candidat à la place de M. Ed. Grimaux 856 LECLERC DU SABLON. — Sur la polli- nisation des fleurs cléistogames .... 691 LECLERE (A.>. —Sur la continuité tecto- nique du Tonkin avec la Chine 9G6 LECORNU(L.). -Sur le volant élastique, àss — Le prix Poncelet (Géométrie) lui est décerné io43 — Adresse ses remerc.îmonts 1 176 LÉGER (E.). — Sur les aloïnes 55 LEGER (Louis). — Sur un nouveau Spnro- zoaire des larves de Diptères -■>.i — La reproduction sexuée chez les OpItryocYstis 761 LEIDIÉ (E.). — Sur une méthode géni'ra'e do séparation des métaux (]ui accom- pagnent le platine 888 LÉ.MERAY. — Sur une relation entre la dilatation et la température de fusion des métaux simples i'29i LEMOINE (E.). — La Géométrographie dans l'espace 937 LEMOINE (Georgiîs). — Notice sur Charles Frieilel 20 3 LEMOULT (P.). —Relation entre la con- stitution chimique des colorarvts du tiiphénylméthane et les spectres d'ab- sorption de leurs solutions aqueuses. 839 LERCH (Mathias). — Le grand prix des Sciences mathématiques lui est dé- cerné 10 1 1 — Adresse ses renierciments 1 176 LEREDDE. — Un prix Montyon (Méde- cine et Chirurgie) lui est attribué, en commun avec M. Hallopeau 1078 MM. l'a,;,..s. LEROSEI' (Le Colonel). — Le prix Mon- tyon (Mécanique) lui est décerné. . . . ii^S LËVY (Maukice) Président, adresse les félicitations de l'Académie à AL Bcr- tlielot, élu Membre de l'Académie française 5 — M. le Président rappelle que l'Université de Barcelone a fait hommage à M. de Lacazc-Duthiers de son buste en bronze, en témoignage des services rendus à la Science espagnole par le laboratoire de Banyuls Si — ■ Annonce à l'Académie la mort de M. Ollier, Correspondant de la Section de Médecine et Chirurgie 8G7 — A cette occasion se fait l'interprète des regrets de l'Académie 9^3 — Allociiiion dans la séance publique du lundi 17 décembre 1900 1019 — Rapport sur le concours du prix Mon- tyon (Mécanique ) 1049 — Est nommé Membre de la Commission chargée de préparer une liste de can- didats pour la place d'Associé étran- ger, laissée vacante par le décès de M. Bunsen 693 LÉVY (A. -Michel). — Nouvelles obser- vations sur la haute vallée de la Hor- dogne {33 LEVY-CIVITA. — Sur l'instabilité de cer- taines substitutions io3 — Sur l'instabilité de certaines soluiions périodiques 1 70 — Sur le problème restreint des trois corps a30 . LL\POUNOFF ( A. ). — Sur une série rela- tive à la théorie d'une équation diffé- rentielle linéaire du second ordre. . . ii85 LIOUVILLE (R.). — Sur une méthode de Riemaiin et sur les équations aux dérivées partielles linéaires C97 LINDEN (La. comtesse de). — Le prix Da Gama Machado ( Anatomie et Zoologie ) est partagé entre elle et MAL Sied- lecki, P. Cinnot et Bordas 1070 — Adresse ses remercimcnts 1 176 LIPSICHT est élu Correspondant pour la Section de Géométrie 169 — Adresse ses remerciments 23G LOCKYER (Norman). — Les changements de la température solaire et les varia- tions de la pluie dans les régions qui entourent l'océanlndien. ( En commun avec M. W.-J.-S. Lockyer.) 928 ( i364 ) Pages MM. LOCKYER (W.-.I.-S.). — Les change- ments de la température solaire et les variations de la pluie dans les régions qui entourent l'océan Indien (En commun avec M. Norman Loc- kyer.) 928 LOCZY (de). — Le prix Tchialchef lui est décerné 1 1 it) — Adresse ses remercîments 1 176 LQEWY. — Sur les observations visuelles faites par M. H. fVesley, à l'obser- vatoire d'Alger, à l'équatorial coudé de o^jSiS d'ouverture, pendant l'é- clipse totale rie Soleil du 28 mai 1900. 210 — Rapport sur le concours du prix La- lande (Astronomie) if>5o — Rapport sur le concours dn prix Da- moiseau (Astronomie) io5i — Rap])orl sur le concours du prix Valz (Astronomie) io53 MM. P;n;es. — Est nommé membre de la Commission pour le contrôle des opérations de la Mission chargée de la revision de l'arc du méridien de Quito 127^) LOISEL (Gustave ). — Précocité et pério- dicité sexuelles chez, l'homme 726 — Cellules germinatives. Ovules mâles. Cellules "de Sertoli 1229 LOISELEUR (H. ). — Sur un nouvel acide complexe et ses sels : acide pallado- oxalique et pallado-oxalates 262 LONG. — Un prix Martin-D.imourette ( Physiologie) lui est décerné 1096 LUGEON (Maurice). — Lesanciens cours de l'Aar près de Meiringen (Suisse). 810 — Le prix Gay (Géographie physique") lui est décerné 1 100 LUIZET. — Occultation de Saturne par la Lune, du 3 septembre igoo, à l'ob- servatoire de Lyon 49^ M MACAUX. — Le prix Laplace lui est dé- cerné 1 1 20 — Un prix Rivot lui est décerné i '20 MACÉ DE LÉriNAY (.1.). — Sur un nou- vel analyseur à pénombres 832 MAILLET (ED.M0ND). — Le prix Fran- cœur (Géométrie) lui est décerné... io43 — Adresse ses remercîments 1 176 MALFITANO (G.). — La baciériolyse de la bactéridie charbunneuse 295 MAIRE (R). — Sur la cytologie des lly- ménomycètes 121 — Sur la cytologie des Gastromycetes.. 1246 MANGIN (Louis). — Sur le parasitisme du Ftisarium rnxeum et des espèces affines 124 i MANICATIDE (E.). — Sur certaines substances spécifiques dans la pellagre (En commun avec M. V. Bnbès. ).. . . 20 1 MARAGE. — Une partie du prix Barbier lui est attribué 1082 — Adresse ses remercîments 1 176 MAREY. — Des mouvements de l'air lors- qu'il rencontre des surfaces de dilTé- rentes formes 160 — Rapport sur le concours du prix Mon- tyon (Médecine et Chirurgie) 107S — Rapport sur le concours du prix Par- kin (Médecine et Chirurgie ) loSG — Rapport sur le concours du prix Bar- bier (Médecine et Chirurgie) 1089 — Rapport sur le concours du prix Mège (Médecine et Chirurgie) 1088 — Rapport sur le concours Montyon (Médecine et Chirurgie) 1094 MARINESCO(G.). — Recherches cytomé- triques et caryométriques des cellules nerveuses motrices après la section de leur cvlindraxe 1237 MAROUSSEM (Du). — Le prix Montyon (Statistique) lui est décerné 10 J4 MARTEL (E.-A.). — Sur de nouvelles constatations dans la rivière souter- raine de Padirac (Lot) l'io MARTIN (David). — Sur des lambeaux de mollasse marine situés au fond du canon du Regalon (Vauclusej \\v,} MARTINAND (V.'). - Sur la présence de l'inverline ou sucrase dans les raisins. 808 MARTINET. — Un prix Rivot lui est dé- cerné 1 1 2 j MASCART (Jean). — Observations d'un bolide dans la soirée du 24 septembre. '>(>-; MASSÉNAT. — Le prix Jérôme Ponti est partagé entre lui et M. Gimd 1 1 15 — Adresse ses remercîments 1 1 7O IMATHIAS (E.). — Sur la distribution de la composante horizontale du magné- tisme terrestre en France )54 MATIGNON (Camille). — Combinaison ( i365 ) MM. Pages, directe de l'azote avec les métaux du groupe des terres rtires 837 — Combinaison directe de l'Iiydrogènu avec les métaux du groupe des terres rares 891 MATTEUCCl (ll.-V.). — Sur la produc- tion simultanée de deux sels azotés dans le cratère du Vésuve 963 MATRUCHOÏ (L. ). — Variations de struc- tures d'une Algue verte, Siichocdccus bacillaris Nagg., sous l'influence du milieu. (En commun avec M. Mvl- liard.) raijH MAURAIN (Ch. ). — Propriété des dépôts magnétiques obtenus dans un champ magnétique 410 — Sur l'aimantation des dépôts électroly- tiques de fer obtenus dans un champ magnétique 880 — Le prix Delalande-Guérineau (Prix gé- néraux) est partagé entre lui et M. Lacombe 1 1 14 MAYET (O.-F.). — Phagocytose des ba- cilles d'Eberth. (En commun avec M. /. Bertrand.) t236 MESLIN (Georges). — Sur les images spectrales de la chromosphère et des protubérances, obtenues à l'aide de la chambre pi ismatique 828 METZNËR. — Un prix Caliours lui est attribué 1 1 ig — Adresse ses remercîments r 1 76 MEUNIER (J. ). — Sur les mélanges ex- plosifs formés par l'air et par les va- peurs des hydrocarbures des princi- pales séries organiques 611 — Adiosse une Note intitulée : « Sur les mélanges explosifs d'air et de vapeurs d'hydrocarbures. Détermination de la composition des mélanges » 727 .MEUNIER (Louis). — Sur les combinai- sons métalliques du diazoamidoben- zène 5o MEUNIER (Stanislas). — Origine de l'argile ocreuse caractéristique du (liluvium rouge 85 1 — Examen chimique et minéralogique de la météorite de Liinfon 969 MINISTRE DE LA GUERRE (Le) invite l'Académie à lui faire connaître son opinion sur les mesures générales à prendre, au sujet des plantations d'arbres dans le voisinage des maga- sins à poudre 371 MM. I — Invite l'Académie à lui désigner deux de ses Membres pour faire partie du Conseil de |ierfectionnenieiit de l'École Polytechnique — Informe l'Académie que MM. Cornu et Sarrau sont nommés membresdu Con- seil de perfectionnement de l'École Po- lytechnique pour l'année 1900- 1901. MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLI- QUE (Le) adresse l'ampliation du Décret approuvant l'élection de M. Giard — Invite l'Académie à lui présenter une liste de deux candidats pour la chaire de Physique générale et mathéma- tique, vacante au Collège de France. — Invite l'Académie à se faire repré- senter à la distribution des prix du Concours général des lycées et col- lèges — Invite l'Académie à lui désigner deux candidats pour la chaire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux), vacante au Muséum d'Histoire naturelle., . . . — Transmet une brochure intitulée : « Fondation Nobel, statuts et règle- ments » — Transmet une Note imprimée du Consul de France à Manille •< Sur les trombes survenues dans la baie de Manille le ■29 juillet 1900 » — Adresse l'ampliatum du Décret ap- prouvant l'élection de Sir Jo.sciih Honker comme Associé étranger -- Adresse l'ampliation du Décret ap- prouvant l'élection de M. IlalUr. . . . — Invite l'Académie à lui désigner deux candidats pour une place de Membre titulaire du Bureau des Longitudes (Section de Marine), vacante par le décès de M . rie BcmanUères — Adresse l'ampliation du Décret ap- prouvant l'élection de M. P. PainUvé. MOISSAN (Henri). — Préparation et pro- priétés de deux borures de silicium : Si B' et SiB». (En conunun avec M. Alfred Stock.) — Discours prononcé à la solennité du monument érigé à Lavoisier, le ■27 juillet 1900 — Présente à l'Académie une traduction allemande de son Ouvrage « Le Ikior et ses composés » — Préparation et propriétés des carbures ^ages. 573 gît 96 170 236 553 9'^4 9^4 93 1 167 .39 3i5 367 ( i366 ) MM. l'aies, de néodyme el de praséodyme Jgô • — Sur l'existence des azotures de néo- dyme et de praséodyme 805 — Élude du carbure de samarium 99.4 — Est réélu membre de la Commis-ion de contrôle de la circulai ion moné- taire 790 MOISSENET (M"" Veuve). — Le prix Plumey lui est attribué 1049 — Adresse des remercimcnts .1 l'Aca- démie 1 17G MOLINIÈ adresse une Note relalixe à la « Transformation morpiiologique des vrilles de la vigne en raisins » 790 MOLINIÉ (M.). - Sur la recherche de la cystine dans les eaux contaminées. . 720 MOLLIARD (M.). — Variations de struc- ture d'une Algue verte, Stirhoiocciis bdcillnris Nagg., sous l'influence du milieu. (En commun avec M. L. Ma- trucliol.) ia48 MOOR (W.-O.) adresse uniMémoire «Sur la découverte de l'uréine, et sur la cause des symptômes urémiques. . . . 439 MOSSO (A). — Action physiologique et applications thérapeutiques de l'oxy- MM. gène comprimé MOUNEYRAT (A.). — Transformation des acides (a) amidés en phénylhy- dantoïnes — Un prix Cahotirs lui est attribué MOUIU'AUX (Th. ). — Sur un moyen d'at- ténuer l'inllueni-e des courants indus- triels sur le champ terrestre, dans les observatoires magnétiques MOUREU (Ch.). — Sur deux acétones à fonction acétylénique, l'acétylœnan- ihylidène et le benzoyiœnanthylidéne. Transformation en dicétoncs p par hydratation. ( En commun avec .M. K. Dclange . ) - Sur le dédoublement, par les alcalis. des acétones à fonction acétylénique. (En commun avec Jl. H. Dclnngr .) . MURATET (L. ). — Formule cytolugiquo des sérosités normales de la plèvre et du péritoine du bœuf, (En commun avec M. /. Sahrazcs ) MURCO. — Acidimétrie des aldéhydes et des acétones. (En commun avec M. Âitruc.) P.i!»es. 483 7.3 1119 337 800 i3i'2 943 N NABIAS (de). — Le prix Lallemand (Mé- decine ell'liirurgie) est [)arlagé entre lui et M. Miiiirire de Fleury 1091 — Adresse ses remercîments 1 176 NAU. — Le prix Boileau est partagé entre lui et 1\1 . Stiiitrcaiix 1 1 19 — .\dresse ses remercîments 1 176 NETTER (Abraham). — Examen des mœurs des Abeilles, au double point de vue des Mathématiques et de la Phvsiologie expérimentale 976 NICLOliX. — Le prix Philipeaux (Physio- Jogie) lui est attribué 1097 — Adresse ses remercîments 1 17G NLMIERS. — Un prix du baron Lurrev lui est attribué 1093 NOBÉCOURT. — Une mention lui est attribuée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie). . . 1078 o OCAGNE (Maurice d'). —Sur la résolu- lion nomographique de l'équation du septième degré 522 ŒSCHNER DE CONINCK. — Solubilité du chlorure cuivrique dans les véhi- cules organiques 58 — Erriitn se rapportant à uneConununi- cation du 25 juin 1900 80 — Sur les solutions organiques du per- ehlorure de fer 275 — Sur quelques réactions des anilines substituées 945 — Étude du nitrate d'uranium.. . 1219, i3o3 OSMONT. — Un prix Vaillant lui est at- tribué 1110 — Adresse ses remercîments 1 17G OUSTALET est présenté à M. le Ministre de l'Instruction publique comme can- didat à la chaire de Zoologie (Mammi- fères et Oiseaux) vacante au Muséum d'Histoire naturelle 3-0 ( i367 ) MM. fujes. PACHON. — Le prix Montyon (Physio- logie expérimentale) est partagé entre lui et M"" Jnteyho 1094 — Adresse ses remerciments 1 17O PAILHAS. — Une mention honorable lui est attribuée dans le conrours du prix Montyon (Statistique) io54 PAILLOT (René). — Sur la force électro- motrice d'aimantation iigi — Errata se rapportant à cette Commu- nication iSzG PAINLEVÉ (Paul). — Sur les singula- rités des fonctions analytiques et, en particulier, des fonctions définies par les équations différentielles 4î'9 — Sur les systèmes différentiels à inté- grale générale uniforme 497 — Errata se rapportant à celle Commu- nication 534 — Est élu Membre de la Section de Géo- métrie, en remplacement de M. Dar- boiix, nommé Secrétaire perpétuel. . . 976 PÉLABON (H. ). — Action de l'hydrogène sur les sulfures d'arsenic 4 '6 PÉRIN (L.). — Dosage des incuits et des surciiits dans le plâtre de Paris des fours culées g'io PEROT (A.). — Sur l'accouplement des alternateurs au point de vue des harmoniques et effet des moteurs syn- chrones sur ceux-ci 377 — Méthode interférentielle pour la mesure des longueurs d'onde dans le spectre solaire. (En commun avec M. Ch. Fobry . > 700 PERRIEr" (Edmond). — Rajiport sur le concours du pris Tliore (Anatomie et Zoologie) io(i8 — Rapport sur le concours du prix Savi- gny (Anatomie et Zoologie) 1069 — Rapport sur le concours da Gama Ma- chado (Anatomie et Zoologie) 1070 — Rapport sur le concours du prix Lalle- mand (Médecine et Chirurgie ) 1091 PERROTIN. — Sur la vitesse de la lumière 73 1 PERVINQUIÈRE (L.). — Sur l'Éocène de Tunisie et d'Algérie 5G3 PETIT (P.). — Sur la solubilisation des matières azotées du malt. (En com- C. R., 1900, 1' Semestre. (T. C\X\I.) MM. Pages, mun avec M. G. Labourasse .) 349 — Sur les matières azotées du malt. (En commun avec M. G. Labourasse .).. . 394 — Sur les dextrines de saccharification. . 453 PHISALIX (C). — Sur une variété de bacille charbonneux à forme courte et asporogène : Bacillus anthraris brcvigeminans 4'24 — Un venin volatil : sécrétion cutanée du liilus terrestris gSS — La quinone, principe actif du venin du Iiitus terrestris. (En commun avec .\L Phisalix. ) ioo5 PICARD (Emile) fait hommai;e à l'Aca- démie des Conférences qu'il a faites en Amérique sur quelques théories fondamentales en Analyse mathéma- tique 22 PIC.^RT (L.). — Démonstration du théo- rème d'Adams ; existence d'une pro- position analogue (ifi3 PICTET (Amé). — Synthèse partielle de la laudanosine. (Eu commun avec M. Athancsco .) 689 POINCARÉ (A.). — Combinaison des effets des révolutions synodique et tropique : son action sur la marche des dépressions i3'2 — Variations des cotes barométriques simultanées au cours de la révolution synodique i-iGi — Errata se rapportant à cette Commu- nuation i326 — Emploi de transparents pour combiner les effets de la révolution synodique avec ceux de la rotation terrestre. . . 85o rOlNCARÉ (H.). — Rapport sur le projet de revision de l'arc du méridien de Quito 2i5 — Est nommé membre de la Commission chargée de la revision de l'arc du méridien de Quito 1275 — Est nommé membre de la Commission chargée de préparer une liste de can- didats pour la place d'Associé étran- ger, laissée vacante par le décès de M. Bunsen 695 — Fait hommage à l'Académie de la ■1' édition de son Ouvrage intitulé : « Electricité et Optique » 975 MM. P POISSON (Georges) adresse une Note « Sur la voûte élastique » PONCELET (F.). — Expérience de télé- graphie sans fil, avec le corps hu- main et les écrans métalliques. (En commun avec M. Guarini.) — Télégraphie sans fll avec répétiteurs. Inconvénients des relais successifs Guarini. (En commun avec M. Gua- rini.) — Adresse une Note sur ; « Le rôle de I an- tenne d;ins la télégraphie sans fil ». (En commun avec M. Guarini .).... PONSOK A.). — Loi des modules. Modules lliermochimiques — Errata se rapportant à celte Communi- ( 1:368 ) MM. âges 568 540 58i 696 6-3 l'ii cation — Sur la chaleur spécifique moléculaire des composés gazeux formés avec condensation POPOFF. — .4pplic» ^..»y .» #v 4-v f ^•ip^^-- ^:^>-*