f *^*t:- ^J^ ■ ■A. >; ^^ r U:- * ■ Wi.^ ■ %i^ 11- ^ A -^ 4L..— -^ -*r 't t.. * • ï -A ■'P .1:,'^' •- *:**' 1 '-^ .■ -■ / ■ .-. -< HARVARD UNIVERSITY. L I B R A R Y OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY. GIFT OF ALEXANDER AGASSIZ. ^"^c^ A^^i.-^^^^AUa '^^, \>^- COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAHIS. — iMPni.MnRiE uautiiikr-villabs, olai des gkands-augustins, 55. COMPTES RENDIS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Plîlil.lKS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE Ch oate Du 4$ f^uiUel 4835, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CENT TRENTE-SEPTIEME JUILLET — DHCEMIÎKE 1903. n PARIS, GAUTHIER-VILLARS. IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. iUt 30 nos 1903 l)(i'X^ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS '''il! lu HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAraES PERPÉTUELS, TOME CXXXVII. W 1 (6 Juillet 1903). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'AGADÉMIB DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS | Adopté dansles séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 | ►••♦< Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composenl des exlrails des travaux de ses Membres et de ranaî_5se des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à i'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article i". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de i'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu de Ja semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 P^ges par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ait \ que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savant, étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'} demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui lait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f pour les articles ordinaires de la correspondance < cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à teir le litre seul du Mémoire est inséré dans le Compte ré, actuel, et l'extrait est renvoyé an Compte rendu i vaut et mis à la fin du cahier. j Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planchej figures. î Dans le cas exceptionnel où des figures ser^ autorisées, l'espace occupé par ces figures comA pour l'étendue réglementaire. J Le tirage à part des articles est aux frais deai teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus a] l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Le. savants étrangers à l'Académie qui désirent iaire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires P-Pj^^f ^ -°^jf *^; déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise â JUl 30 1903 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 0 JUILLET 1903, PRÉSIDÉE PAR M. MASCART. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuf.l annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. J.-W. Gibbs, Correspondant pour la Sec- tion de Mécanique, décédé à New-Haveii (Connecticut), le 28 avril rgoS, et insiste sur l'importance de ses travaux de Chimie mathématique. HYDRODYNAMIQUE. — Sur un mode simple d'écoulemenl des nappes d'eau d' infiltration à lit horizontal, avec rebord vertical tout autour, Lorsqu'une partie de ce rebord est enlevée depuis la surface jusqu'au fond. Note de M. J. BOUSSINESQ. « I. Après avoir étudié le cas simple ( ' ) de dénivellations h très petites par rapport aux profondeurs H de la nappe sous le plan horizontal du seuil de la source, considérons le cas, opposé, oîi le fond imperméable se con- (*) Voir l'avant-dernier Compte rendu (séance du 22 juin igoS, t. CXXXVI, p. i5i i). 6 ACADÉMIE DES SCIENCES. fond avec ce plan horizontal et où, par suite, H s'annule. J.es équations (a) et (3) de ma Note précédente deviennent ( (sur le cont. libre /) h = o, (sur le cont. paroi /, ) — = o. ). L'équation indéfinie n'étant pas linéaire, l'intégration générale de ce système paraît inabordable. Aussi nous bornerons-nous à Lui chercher une solution particulière, celle qui exprimera la forme vers laquelle tend la surface libre, s'il lui arrive de se régler comme dans le cas précédent, c'est- à-dire de garder très sensiblement, après une période préparatoire, d'inva- riables rapports entre toutes ses ordonnées h, ensemble décroissantes. )i IL Prenons pour état initial cette forme limite, que nous appelle- rons h^, censée acquise ainsi par la fonction h au bout d'un certain temps; et, en comptant désormais t à partir de la fin de ce temps choisie comme nouvelle origine, nous aurons pour >^ le produit, h,T, de A„, fonction de x et de j, par une fonction, T, à valeur initiale i, du temps t seul. Or l'équation indéfinie ci-dessus, divisée par ^Th, c'est-à-dire par [y.T=„, devient alors ,1-' — _L. ^'/k^'U4^^k^)1. dx \ d.x ) "^ dyy-"^ dy » Ses deux membres, indépendants, le premier, de x et de j, le second, de t, se réduisent nécessairement à une constante, — 2«. L'on a donc,' d'une part, grâce à une intégration immédiate, (2) i, =. 1 + a/, ou T = -^—. h = 1 ï -U ^/ / o. i-hcit ]-hy.t' et, d'autre part, pour déterminer, avec a, la forme de A„, le système (sur le cont. libre 7) /?„ = o, (sur le cont. paroi -/,)—" = » Les flux R^/z, ou (^K/^,^°jT^ à travers l'unité de longueur de coupes verticales quelconques faites dans la nappe, seront tous propor- tionnels à T=. Par suite, le débit Q du seuil ou de la source décroîtra comme l'inverse du carré (1 -h c/.t)-. y> m. Supposons que, fy., R étant constants et la coordonnée y disparais- SÉANCE DU 6 JUir.LET igo3. 7 sant des équations, le plan de la nappe soit la bande, de longueur indé- finie et de largeur L, comprise entre h seuil rectiligne x = o et la crête parallèle a; = L, thalweg el faîte où l'on aura ainsi, respectivemenl, ^0 = 0 et -7^ = o. En vue de simplifier nos équations, posons formules où ç, vi seront, pour tenir lieu de x etde /?„, une nouvelle variable indépendante et une nouvelle fonction, croissantes toutes deux de zéro à i, où, par conséquent, M est la valeur de />„ pour x = L et où, enfin, c dé- signe une constante positive, convenablement choisie. Le système (3), dans lequel les dérivées pourront s'indiquer par des accents, deviendra \ -^ + 3c-r, = 0, ou 2-^ + 3c-=-n = o, (5) ■, ^^ ^ ''-■ \ (pour E = o) Yj = o, (pour î = i) '-i' = o et r, = r . » Multiplions l'équation indéfinie par riV«?^ ou par r, c?-/-,; et intégrons, en tenant compte des conditions relatives à ^ = i . Nous aurons l'équation différentielle première du profil de la surface : (6) -^-r/- = c^(.-r,'); .dou --^ = ^^ Et une deuxième intégration, effectuée, après séparation des variables, à partir de la limite inférieure ^ = o où r, s'annule, donnera l'équation finie du même profil : (7) ^^= / 1=.- » L'abscisse proportionnelle c de la surface libre est donc une certaine intégrale elliptique de l'ordonnée analogue-fi. Enfin, comme ç, ri atteignent en même temps leur limite supérieure i, la constante c est, d'après (7), » Pour la calculer, posons r, = y' ! ^^ 1"'' transformant l'expression ' y»^'(i — y)'-"' t/y, donne l'intégrale eulérienne jB (f, j), 8 ACADÉMIE DES SCIENCES. égaleài^ll^^Ji-) OU à^ ^J, vuquer(i)=:vÇetque|r(f) = r(f).Donc (o) c = ^--^,= 0,86236 (environ), le calcul numérique s'elïecluant par la Table de Legendre pour les loga- rithmes décimaux de r(/?) dans l'intervalle des deux limites ri^= i et «^ 2. )) Il n'v a ainsi, pour l'équation de la nappe entre ses deux coordonnées relatives 'i, r,, qu'une forme unique (sans aucun paramètre variable) qui assure sa propre conservation aux diverses époques i. Et, en effet, l'on rend indépendante de la donnée M l'expression, h^T ou M/iT == ^—> de A, en l'écrivant, grâce à la dernière relation (4), „.-'(- -+-') ' et en posant - + / = - ou reculant de -, dans le passé, l'origine des temps t, que l'on désigne alors par t. Il vient, d'abord, ])our la dénivellation h, et, ensuite, pour sa valeur maxiuia actuelle (correspondant à v) ^ 1) que nous dénommerons //,„ : (10) h = 2al.-^ n ./ ■■ ,- — î 3c-k T llm = 2 [J. \S^ ic-K-z » IV. Ce résultat s'étend au cas plus général des équations (3). Effec- tivement, on remarque, en divisant la première de ces équations par a- et les deux antres par a, qu'elles ne contiennent plus, au lieu de A„ et de a, que leur rapport mutuel —• Appelons, par exemple, C ce rapport, fonction de X et de y que l'analogie avec le cas traité ci-dessus porte à regarder comme unique, mais qui, de toute manière, est indépendante de la hauteur initiale M delà nappe; et la substitution, à /, de la nouvelle variable t pour exprimer le temps, donnera, à la dernière relation (2), la forme (11) h=\- » V. Revenant à l'hypothèse d'une nappe à fond rectangulaire de lon- gueur indéfinie, j'appellerai A, par unité de longueur, le volume initial rt/yj«re«i (c'est-à-dire y compris la terre ou le sable interposés) delà nappe liquide. Il équivaut à l'aire de sa section verticale faite suivant les x. Or, décomposons cette section en bandes horizontales de dimensions L — x SÉANCE DU 6 JUILLET 190.3. q I M r^ et (lli„, on L(i — Ç) et ^\(h,. Elle aura poin- valeiu' ^— | (c — cl) drr, et il viendra, à raison de l'excédent de (8) sur (7), puis grâce à une inté- gration par parties évidente, dans laquelle s'annule le ternie intégré, 2LM (12) ti ou M = — - -j- = 1,293^ y-- 3c » La crête de la nappe est donc, au-dessus du seuil, à une hauteur h^ valant 1,2935 fois la hauteur moyenne, quotient de l'aire par la largeur L. » Si nous éliminons maintenant M, par la dernière formule (12), de l'expression (4) de a, constante qu'on peut, jusqu'à un certain point, appeler le coefficient de tarissement, il vient / o\ Aucune espèce animale ne fournit un sérum ayant des propriétés analogues à celles du sérum humain ; dans ma Note antérieure j'ai dit que le sérum de singe était aussi peu actif contre les Trypanosomes du Nagana que le sérum des autres Mammifères, je n'avais eu à ma disposition que du sérum de Cercopithèque, il était intéressant de savoir si le sérum des singes Anthropoïdes ne serait pas actif. Grâce à l'obligeance de M. Metchni- koff nous avons pu M. Mesnil et moi faire l'expérience suivante: le sérum d'un Chimpanzé âgé de deux ans a été inoculé, à la dose de i""°, à deux souris infectées de Nagana, pesant l'une 23^ l'autre ï3^. Au moment de l'injection, les Trypanosomes étaient très rares dans le sang des souris. L'injection du sérum n'a eu aucun effet sur l'évolution de la maladie; les deux souris sont mortes aussi rapidement qu'une souris témoin. » L'action du sérum humain sur les Trypanosomes du Nagana, du Surra et du Caderas qui ne peuvent pas se développer chez l'homme, est intéressante au point de vue tliéorique, au point de vue de l'étude de l'im- munité; il est possible aussi qu'en poursuivant ces recherches on arrive à des résultats pratiques. » Il ne peut pas être question de traiter de gros animaux infectés de Nagana, de Surra ou de Caderas au moyen de sérum humain, il faudrait pour cela de trop grandes quantités de ce sérum, mais on connaît depuis peu des maladies ;i Trypanosomes qui s'attaquent à l'homme. (') L'acide arsénieux. administré, à dose suffisante, aux rats ou aux souiis infectés de Nagana, de Surra ou de Caderas, fait disparaître temporairement les Trypanosomes de la grande circulation ; il ne guérit pas. SÉANCE DU (J JUILLET 1903. 19 (( Dutton a décrit une fièvre irrognlière assez répandue dans certaines régions de l'Afrique, en Gambie notamment, qui est produite par un Trypa- nosome et il résulte des recherches récentes de Castellani. confirmées par Bruce, que la Maladie du sommeil, une des endémies les plus graves de l'Afrique équatoriale, a également pour agent pathogène un Trypano- some. » Il V aura lien d'étudier l'action pathogène de ces nouveaux Trypano- somes sur les Mammifères et d'expérimenter ensuite le sérum des animaux réfractaires dans le traitement de la Maladie de Dutton et de la Maladie du sommeil. » BOTANIQUE. — Remarques sur la formation du pollen chez les Asclépiadées. Note de M. L. Gcigxakd. « La formation du pollen chez les Asclépiadées a été étudiée dans ces dernières années par plusieurs auteurs, dans le but de vérifier l'opinion d'après laquelle les cellules-mères primordiales de l'anthère qui lui donnent naissance, an lieu de se diviser, conformément à la règle générale, chacune en quatre cellules poUiniques, se transformeraient au contraire directement en grains de pollen. On sait que, dans l'ovule des Phanérogames, la cellule- mère primordiale du sac embryonnaire se divise fréquemment, comme les cellules-mères primordiales du pollen, en quatre cellules-filles, dont une seule s'accroît ordinairement pour donner le sac embryonnaire. Mais, par- fois, cette division n'a pas lieu, et le sac embryonnaire est fourni directe- ment par la cellule-mère primordiale. Une réduction analogue dans l'onto- genèse semblait donc pouvoir se rencontrer aussi dans le sac poUinique de quelques plantes, et Sydney H. Vines('), en particulier, admettait qu'elle .existe efTectivement chez les Asclépiadées. )) En 1901, M. Strasburger (-), reprenant cette étude, remarqua d'abord que, dans ÏAsclepias Cornuti, les cellules-mères primordiales sont disposées en une assise unique qui dérive, comme à l'ordinaire, de l'assise sous-épidermique primitive. Il observa, en outre, que, dans chacune de ces cellules-mères, orientées et allongées dans le sens radial, la première divi- (') Sydney H. V'ixes, A sludenls text-book of Bolany , 1890, p. 4^5. (- ) Strasburger, Einige Beinerkungen zu der PoUenbildung bel Asclepias {Ber. d. deutsch. bot. Gcsellsck.,. 29 juillet, 1901). 20 ACADKMIE UES SCIENCES. sion nucléaire, leconnaissable à son caractère hélérolvpiqiie, est suivie du cloisonnement transversal de la cellule. Les deux cellules-fdies se divisent ensuite et se cloisonnent dans la même direction, de sorte que la cellule- mère primordiale fournit quatre cellules polliniques disposées en une file radiale. Tl n'v a donc pas exception à la règle générale, au point de vue du nombre des grains de pollen dérivés de chacune des cellules-mères. Mais, par le mode de cloisonnement, la formation du pollen de VAsclepias esl analogue à celle que l'on connaît chez les Monocotylédones, à part les Or- chidées ('); il n'existe qu'une différence d'importance secondaire : la dis- position en file des cellules de pollen, surtout générale et régulière dans la région médiane du sac poUinique. )) Presque en même temps, M. Frye(^) étudiait aussi l'origine du pollen dans plusieurs Asclcpias. S Quant aux résultats énoncés comme nouveaux sous ce rapport par M. Dop, ils étaient déjà connus et l'on peut même ajouter que la question de l'origine des cellules-mères et du mode de formation du pollen dans les Asclepias avait été résolue d'une façon beaucoup plus approfondie par les observations antérieures. » Cependant, sans quitter ce sujet, il restait encore au moins une question intéressante à élucider. On sait, en effet, que dans la tribu des Périplocées, le pollen ne forme pas de pollinies, comme dans les autres groupes de la famille, mais des tétrades polliniques isolées. Celles-ci ont été décrites et figurées, notamment par M. Schumann (•') dans le Periploca Preussii et V Alherandra piibescens ; les quatre grains ou cellules polliniques peuvent être groupés de façons diverses, parfois en une fde unique, plus souvent en une tétrade allongée comprenant deux cellules au centre et une à chaque extrémité. Dans le Periploca grœca, M. Strasburger ( ') n'a ren- contré que cette dernière disposition. » A ma connaissance, M. Dop paraît avoir été, cette fois, le premier à étudier le développement des sacs polliniques et de leur contenu dans le (') Paul Dop, Sur le pollen des Asclépiadées {Comptes rendus, 27 octobre 1902). Sur le développement de l'ovule des Asclépiadées {Comptes rendus, 10 no- vembre 1902). (^) Recherches sur la structure et sur le développement de la fleur des Asclé- piadées {Thèse présentée pour le doctorat à la Faculté des Sciences de Paris; Tou- louse, 1903). (^) Engler et Prantl, Die nalurliciien Pjlanzenfamihen {Asclepiadaceœ, t. IV, 2« partie, p. 196 et fig. 64, V et H). (*) Einige Bemerkungen, etc., p. 456. 22 ACADÉMIE DKS SCIENCES. Ppn'pinra girpca ('). Ici. l'anthère possède quatre sacs, an lien de deux comme chez les antres Asclépadées. Chacun d'eux débute, comme à l'ordi- naire, par la difFériencialion d'une assise de cellules sous-épidermiques, qui se divisent langentiellement; les celhiles internes ainsi formées deviennent les cellules-mères primordiales. Cette assise a la forme d'un arc qui, suivant l'auteur, se courbe et rapproche progressivement ses branches, de sorte que les cellules-mères primordiales arrivent à se toucher et à se disposer sur deux rangs parallèles ( -). » Une modification analogue, dil-il, a lien anx^ quatre ani^les de Tanthère, et ainsi s'établissent quatre sacs polliniques elliptiques par un processus qui diffère non seu- lement de ce qtii se passe chez les antres Asclépiadées, mais aussi chez la plupart des Angiospermes. Bientôt les cellules externes, qui enveloppent les cellules-mères primor- diales, se divisent par des cloisons radiales et tangentielles, de façon à donner nais- sance à une masse de tissus parenchymateux enveloppant les cellules-mères. Ce cloi- sonnement se fait sans ordre et. de plus, aucune différenciation spéciale n'apparaît dans ce parenchyme. 11 ne renferme, en effet, ni ansise nourricière nettement diffé- renciée, ni assise intermédiaire, ni assise mécanique ('). Les cellules-mères primor- diales s'isolent les unes des autres, puis se divisent chacune en quatre cellules-filles. Je n'ai pas pu suivre en détail ce cloisonnement, mais j'ai tout lieu de penser que les deax cloisons se forment successivement comme dans les autres Asclépiadées. «Insuffisante quant au mode de formation des tétrades de pollen, puisque l'auteur n'a pas réussi à l'observer, cette description est complètement inexacte relativement à la disposition des cellules-mères primordiales et à la structure de la paroi du sac polliniquc. » J'ai constaté, en effet, que l'arc formé, aux quatre angles de l'anthère, par l'assise des cellules-mères primordiales ne s'incurve pas en rappro- chant ses branches de façon que ces cellules arrivent à se toucher et à se placer sur deux rangées parallèles: au contraire, l'arc reste toujours très ouvert, comme chez les autres Asclépiadées et les cellules-mères dont il se compose conservent leur disposition primitive en une seule assise presque toujours régulière. » Après la première bipartition tangentielle qui se produit dans l'assise sous-épidermique primitive et donne en dedans les cellules-mères primor- diales, en dehors une nouvelle assise, celle-ci se divise en direction cen- ( ' ) Thèse de doctorat, p. 84. (2) Page 84, figures 33-34- (2) Ces mots sont mis en italique par 1 auteur lui-même. SÉANCE DU (3 JUILLET igo3. 23 trifiige par deux cloisonnements tangentiels successifs. Des trois nouvelles assises ainsi formées, la plus interne deviendra l'assise nourricière, la médiane l'assise intermédiaire, l'externe l'assise mécanique. » Les cellules de l'assise nourricière s'allongent rapidement dans le sens radial en divisant leur noyau primitif en deux nouveaux novaux qui restent libres dans le cytoplasme : caractère bien connu pour les éléments de l'assise nourricière chez un grand nombre déplantes. Parfois aussi une cloison transversale vient séparer les deux noyaux. L'assise nourricière se distingue également d'une façon très nette du reste de la paroi du sac pol- linique par l'abondance de son protoplasme et la manière dont elle se com- porte au contact des réactifs. Sur la face interne du sac, dans la concavité de l'arc des cellules-mères primordiales, elle se continue par des cellules qui sont moins allongées et deviennent presque isodiamétriques ; elles se disposent au centre de la cavité en un groupe assez épais, que les réactifs permettent cependant de délimiter facilement par rapport au parenchyme adjacent. » Les cellules-mères primordiales, allongées radialement comme les cellules nourricières recouvrant la face convexe de l'arc, présentent dans le jeune âge une certaine ressemblance avec ces dernières ; mais, à défaut de leur aspect général, leur noyau unique et plus gros suffirait à lui seul à les en distinguer. Les deux sacspolliniques situés du côté externe de l'an- thère sont un peu plus larges que les deux autres sacs voisins de la face interne; dans leur plus grande largeur, ils montrent, sur la coupe trans- versale, un arc d'une quinzaine de cellules-mères elliptiques allongées, bien caractérisées par rapporta celles de l'assise nourricière. Il est étrange que M. Dop n'ait pas réussi à les en dislinguef et qu'il ait pu croire à l'ab- sence d'assise nourricière, confondant ainsi, sans doute en raison de leur grand développement, les cellules de celte assise avec les cellule-mères pri- mordiales elles-mêmes. » L'assise située immédiatement sous l'épiderme de la paroi externe du sac agrandit ses cellules d'assez bonne heure. Assez longtemps après la for- mation des tétrades poUiniques et vers la fin de la résorption de l'assise nourricière, elle commence à montrer, sur les parois internes et latérales de ses cellules, des épaississements caractéristiques qui la transforment en assise mécanique. Sur la face dorsale de l'anthère, la lignification n'occupe guère que la paroi même des deux sacs polhniques externes; mais, sur la face ventrale, elle finit par s'étendre sans interruption entre les deux sacs internes. Et pourtant M. Dop ne l'a pas aperçue! 24 ACADÉMIE DES SCIENCES. » L'assise intermédiaire, beaucoup plus mince, et située au-dessous de la précédente, au contact de l'assise nourricière, lignifie aussi par endroits ses membranes cellulaires; elle ne paraît pas jouer un rôle bien important dans la déhisceiice des sacs polliniques. ). Enfin, contrairement à l'opinion de M. Dop, les cellules-mères pri- mordiales ne s'isolent pas les unes des autres au moment de la formation des tétrades polliniques; leur séparation n'a lieu que plus lard. En outre, l'étude de leur division m'a montré que le fuseau nucléaire de la premièie bipartition se place en général parallèlement au grand axe de la cellule, comme chez les autres Asclépiadées; mais cette division n'est pas suivie de la formation d'une cloison transversale; les deux noyaux frères se reconsti- tuent comme à l'ordinaire et ne tardent pas à se diviser à leur tour dans des di- rections variables. C'est seulement après la seconde bipartition nucléau-e que le cloisonnement apparaît et délimite les quatre cellules polliniques. La tétrade, de forme allongée, présente ordinairement deux cellules au centre et une à chaque extréniilé; parfois aussi, les cellules sont groupées en tétraèdre, mais très rarement en fde. » Parce mode de formation des tétrades polliniques, le P<'/Y}:>/oca diffère donc des Asclépiadées appartenant à d'autres tribus; il ressemble aux autres Dicotylédones (' ) et aux Orchidées. Cette question méritait, je crois, d'être définiti\ement résolue. « TOPOGRAPHIE ET AÉROSTATION. — Sur un moyen rapide d'obtenir le plan d'un terrain en pays de plaines, d'après une vue photographique prise en ballon. Note de M. Lacssedat. « On emploie, depuis assez longtemps déjà, des photographies de paysages prises en ballon, ou même à l'aide de cerfs-volants, pour opérer la reconnaissance du terrain à distance; mais, pour reconstituer le plan d'après ces vues aériennes, il faut exécuter des constructions gra|)hiques longues et laborieuses. (') Dans sa monographie des Apoonées {Natiir. /'Jla/izeii/am., t. IV, 2, p. ii3), M. Sclnimann fait remaïquer qu'il est assez surprenant que dans celle famille, pourlanl si voisine des Asclépiadées, on ue rencontre un pollen en tétrade que dans le g. Condylocarpus. Cette exception n'est pas la seule, car j'ai eu l'occasion de constater la présence de tétrades dans le g. Apocrnii/n. SÉANCE DU (t JUIT.y.ET igoS. aS » Dans les pays de plaines ou peu accidentés, en dirigeant verticale- ment l'axe optique de l'appareil, on a toutefois obtenu immédiatement le plan de la partie du terrain venue sur la plaque. Cette expérience a été faite à plusieurs reprises, et l'on peut citf^r comme l'une des plus remar- quables celle qui a été effectuée, dès juin 1 885, par MM. Gaston Tissan- dier etDucom, d'un ballon monté, à son passage au-dessus de la pointe de l'île Saint-Louis, à 600"" de hauteur. » Seulement la surface ainsi relevée est toujours nécessairement d'assez médiocre étendue, à moins de donner au ballon une grande hauteur, ce qui finirait par trop réduire les détails de l'image. » D'ailleurs, on n'est pas toujours en état d'amener le ballon exacte- ment au-dessus de la région que l'on veut explorer. Il est donc indispen- sable, dans la plupart des cas, de recourir à des vues prises avec un appa- reil dont l'axe optique a été dirigé obliquement. Il est aisé de voir que, pour la même hauteur du ballon, à mesure que l'obliquité augmente, la pyramide quadrangulaire, opposée par le sommet à celle qui est déter- minée par le centre optique de l'objectif et les rayons lumineux aboutis- sant aux quatre angles de la plaque, découpe sur le terrain un trapèze qui s'élargit rapidement. » Dans le cas où l'axe est vertical, et où, par conséquent, les limites du terrain embrassé ont la même forme que la plaque, rectangulaire ou exceptionnellement carrée, l'échelle du plan obtenu sur la plaque se trouve immédiatement déterminée par le rapport de la distance focale de l'objectif à la bauteur du ballon. Il en pourra être de même dans le cas d'une vue oblique, après sa transformation en plan, comme nous allons le voir. » Pour fixer les idées, nous prendrons un exemple. Supposons le ballon élevé à une hauteur de Soo" au-dessus du sol, la distance focale do l'objectif de o", i5, la plaque du format de l'^'^'^x i^""" (ce qui donne un champ angulaire de 62° dans le sens de la largeur) et l'axe optique incliné de 3o° au-dessous de l'horizon ou, si l'on veut, relevé de 60° par rapport à la direction verticale qui lui aurait d'abord été donnée. » Dans ce premier cas, avec une plaque exceptionnellement carrée de 1 8^-" X I S'^'", l'échelle étant alors de —r^^ »" ^e 3^ , la surface correspon- dante du terrain serait de 3G''". » Dans le second cas, le trapèze qui circonscrirait le terrain relevé cor- C K., 19^3, 2- Semestre. (T. CXXXVU, N» 1.) 4 26 ACADÉMIE DES SCIENCES. respondrait à une surface de 45o'"' environ, et la distance des points les plus éloignés de la projection du ballon atteindrait 3""". » En employant le procédé, graphique de transformation, les construc- tions réussissent encore très bien, en pareil cas; nous en avons fait l'expé- rience sur plusieurs vues photographiques prises de 4oo™ à 600'" de hauteur avec un objectif d'une distance focale de o™, 18 et une inclinaison de l'axe voisine de 3o°; mais le moyen optique immédiat que nous cherchons à lui substituer ne serait peut-être pas satisfaisant jusqu'à l'extrême limite de 3'^'° de distance, » Nous sommes, au conlraire, autorisé à croire qu'en inclinant l'axe de rapj)areil à 35°, la transformation optique dont nous allons indiquer le principe s'opérerait bien, c'est-à-dire donnerait les images nettes d'un bout à l'autre; seulement la distance des points relevés les plus éloignés serait réduite à 2''™, 5, et la surface du terrain embrassée ne serait plus que de 25o''^ environ. » Pour faire d'un seul coup, d'une station aérienne, le panorama entier du terrain, on a construit (en Russie notamment.) des appareils, destinés à être suspendus au-dessous d'un ballon, qui .se composent de six chambres noires réparties sur les milieux des côtés d'un hexagone régulier en char- pente, enfin d'une septième qui occupe le centre de cet hexagone et dont l'axe est vertical ( ' ). M La station étant toujours supposée à la hauteur de 500™, en inclinant les axes des six autres à 35°, la surface totale embrassée serait encore, dans ce cas, de iSoo''* au moins. » En faisant varier les données du problème, on trouverait des résultats entre lesquels on pourrait choisir, selon les circonstances. Celles que nous avons adoptées dans l'exemple précédent, et dont il conviendra générale- ment de ne pas trop s'écarter, répondent à des conditions qu'après la com- paraison de nombreuses épreuves prises avec des objectifs dont la distance focale avait varié de o™, 10 à o'",36, à des hauteurs comprises entre 100™ et 2000™, nous considérons comme les plus favorables j)our atteindre le but proposé. » Ce but, nous l'avons dit, est d'obtenir la transformation en plan d'une vue du terrain prise d'une station aérienne opliquemenl et sans opé- ration graphique. (') Pour doMiiLM- iiiimédialement le plan d'un espace non atteint par les secteurs trapézoïdaux qu'embrassent les chambres à axes inclinés. SÉANCE DU 6 JUILLET igo.^. 27 » La solution suivante est déduite du principe de ia photographie sans objectif dont la théorie a été si bien établie par M. le Commandant Golsou. » Les figures i et 2 sont destinées à faciliter rintellio;ence de cette solution. Si«3l';'2S 130° F^3Kil25 » La première représente le plan horizontal mené par le point P, situé sur l'axe optique de l'objectif O de la chambre noire dont on se sert pour Fis prendre les vues, dirigé verticalement et tel que OP, = OP distance focale de cet objectif, O et P étant rabattus sur le plan horizontal. » La chambre noire étant supposée conserver une orientation constante, les inclinaisons successives de son axe optique de3o°, 35° et 45" au-dessous de l'horizon déterminent, sur la trace du plan vertical décrit par cet axe. 28 ACADÉMIE DES SCIENCES. les distances correspondantes de ses rencontres avec le terrain au point P, qui marque la projection de la station sur le plan horizontal. » Si l'on considère les arêtes de la pyramide quadrangulaire aboutissant aux angles de la plaque, pendant la rotation de la chambre noire autour d'un axe horizontal que l'on peut toujours supposer passer par le centre optique de l'objectif, à cause de la grande hauteur de la station, on voit que les arêtes décriront un cône droit à deux nappes dont l'axe se con- fondra avec l'axe de rotation et qui sera coupé par le plan horizontal sui- vant les deux branches d'hyperbole tracées sur la figure. C'est à ces hyper- boles que s'arrêteront, pour chaque position de Taxe optique, les traces des faces de la pyramide, qui correspondent à la largeur de la plaque. » Les trapèzes résultant pour les inclinaisons de So", de 35° et de 45° de l'axe optique sont indiqués sur la figure, et, en tenant compte de l'échelle qui est ici de ^^^^ X -^) on v peut mesurer toutes les distances à la station P, et les surfaces des différents trapèzes que l'on trouve être de 45o''''', 2.J0'"' et enfin 100'"' seulement pour l'inclinaison de 45°. » Le trapèze correspondant à l'inclinaison de 35° est seul représenté en lignes pleines sur la figure. Un autre trapèze CDEF, ayant pour bases la plus grande de celles qui correspondent à l'inclinaison de 3o°EF et la plus petite de celles qui correspondent à l'inclinaison de 45° prolongée jusqu'aux bords latéraux de la plaque eu C et en D, s'appuie à ce qui reste de cette plaque (ABCD)et forme ainsi le fond ABCDtF de la boite destinée à servir de chambre noire sans objectif pour la transformation des épreuves obte- nues en ballon avec la première. M Cette boîte est représentée sur la figure 2; à sa [jartie supérieure, à gauche, et un peu au-dessous d'une échancrure pratiquée dans le couvercle, en O, est placée une lame mince métallique percée d'un très petit trou qui remplace l'objectif. Cette échancrure est bordée d'une platine rectangu- laire à laquelle est fixée l'une des extrémités d'un soufflet dont l'autre est à la petite base d'une seconde chambre mobile eu forme de pyramide tron- quée à la grande base de laquelle on peut disposer l'épreuve à transformer. Il va sans dire que le sommet de la pyramide doit se confondre rigoureu- sement avec le centre du petit trou pratiqué dans la lame mince dont la surface restera parallèle aux bases de la pyramide, c'est-à-dire au plan de l'épreuve. » Pour cela, cette lame nimce suit les mouvements de la boite pyrami- SÉANCE DU 6 JUiLI.ET igoS. 29 claie c|ui sonl réglés par la rotation de deux armatures métalliques accro- chées par l'une de leurs extrémités aux deux côtés o[)posés de la grande base, dans le sens de la largeur, et, de l'autre, aux flancs de la boîte fixe, où elles sont engagées sur deux pivots qui se prolongent à l'intérieur jusqu'à la rencontre de la lame mince qu'ils soutiennent, leur axe géométrique couiinu!! passant par le centre du petit trou pratiqué dans cette lame que M. le Commandant C'olson désigne sous le nom de sténopé. » L'inclinaison liu plan de l'épreuve, ou plutôt celle de l'axe optique qui a servi à l'obtenir et qui doit passer par le centre du trou du sténopé, est mesurée sur l'arc d'un secteur divisé, fixé à la grande chambre, le long du- quel se meut un vernier porté par l'une des armatures qui entraînent la petite chambre pyramidale. » Il ne nous semble pas nécessaire d'entrer ici dans d'autres détails. )i II est aisé de voir, en effet, que, si l'on place sur le fond de la grande chambre une pellicule sensible (les dimensions du sup[)ort à employer excluant en général l'emploi du verre), l'épreuve à reproduire ayant reçu l'inclinaison convenable et étant exposée à la lumière, on obtiendra sur la pellicule le plan cherché. » Il y aurait peut-être lieu d'examiner le cas où l'épreuve contiendra des images d'édifices plus ou moins nombreux, d'arbres et surtout de bois ou de forêts se projetant obliquement et dont la saillie n'est pas négligeable, mais l'expérience nous a appris qu'en exceptant les grandes agglomérations (villes ou villages étendus), les plans construits d'ajjrès des vues aériennes prises en pays de plaines ou peu accidentés pouvaient être comparés aux meilleurs plans levés par les méthodes dites régulières, et il en serait sûre- ment de môme avec les plans restitues immédiatement par le procédé qui vient d'être indiqué. » Avec les données que nous avons supposées, les dimensions de la grande chambre noire seraient extérieurement de i™ environ, de o™,95 de largeur à l'une de ses extrémités et de o™, 20 à l'autre extrémité. En suppri- mant l'inclinaison de l'axe optique de o™,3o et en partant de celle de 35", pour la même distance focale de o™,i5 et la même largeur de plaque de o'^.ib, la longueur de la boîte serait réduite ào^.So et sa grande largeur à o'",72, la petite restant deo™,2o et la hauteur étant, dans les deux cas, deo",i7 à o™,i8. » Il n'y a pas lieu, d'ailleurs, de trop se préoccuper des dimensions de cette sorte de caisse qui peut être improvisée partout et la petite chambre noire destinée à recevoir l'épreuve à transformer avec ses armatures, son 3o ACADÉMIE DES SCIENCES. cadran divisé et le sténopé approprié ont seuls besoin d'être très bien construits et adaptés avec soin à la grande. Au surplus, l'expérience mon- trera le parti que l'on |)eut tirer de cette disposition et les modifications qu'il y aurait lieu d'y apporter dans la pratique. » MÉ3I0IRES PRESENTES. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Expériences sur la résistance de T air. Mémoire de M. G. Eiffel, présenté par M. Mascart (Extrait par l'auteur). (Commissaires : MM. Maurice Lé vy, Sebert.) « Les nombreuses expériences faites pour déterminer la résistance qu'oppose l'air à une surface en mouvement conduisent à des résultats très discordants. L'incertitude augmente encore quand, au lieu d'une lame mince frappée normalement, on considère un corps solide concave ou convexe, dont les parois plus ou moins évidées sont en partie protégées par les voisines. » Comme cette résistance peut être assimilée à la pression du vent sur une surface immobile, au moins pour un vent régulier et sans à-coups, sa détermination présente un grand intérêt pratique. Il est nécessaire de la connaître soit pour utiliser le vent, soit pour calculer la pression exercée sur les grandes constructions, où l'effet du vent est souvent égal ou supé- rieur, pour beaucoup de parties, à l'effet des charges et des surcharges. » Il paraît bien démontré que, pour une action normale, la pression est proportionnelle au carré V- de la vitesse, au moins jusqu'à 5o" par seconde. Si l'on admet qu'elle est aussi proportionnelle à la surface S, on peut la représenter par KSV% le coelficient K. désignant la pression par mètre carré à la vitesse d'un mètre par seconde. » On admet généralement R = o"«, 123, mais on sait que les résultats ainsi obtenus sont très exagérés. » Dans les expériences anglaises on avait évalué la vitesse par les indi- cations d'un anémomètre Robinson comparé à l'étalon de Rew, en adop- tant pour cet instrument le facteur 3, mais les recherches de M. Dines ont montré que ce facteur doit être ramené à 2,20. D'autre part, M. Langley trouve la valeur R = o, 08, qui réduit les effets il'un tiers. ., On réalise généralement la vitesse à l'aide d'un manège. Il est bien SÉANCE DU 6 JUILLET ipoS. 3l difficile iilors de corriger les effets dus à la réaction centrifuge, aux entraî- nements d'air et aux courants secondaires. Quand on utilise les trains de chemin de fer, le passage (!e cette masse développe des reu)ous considé- rables qui influent beaucoup sur les résultats. )) Le mouvement rectiligne de la plaque, isolée autant que possible dans l'espace, écarte ces inconvénients. C'est ainsi que MAI. CaiUetet et Colar- deau ont opéré en observant la cliiitt; d'un corps léger tombant du deuxième étage de la Tour Eiffel et relié à un tambour siqiérieur où se fait l'enregistrement. On déterminait la vitesse à partir du moment où le mou- vement devenait uniforme. » L'appareil qui nous a servi est relativement très lourd, i2o''5 environ. 11 tombe en chute libre, à peu près comme dans le vide, guidé seulement par un câble vertical, et porte les organes d'enregistrement, savoir : » I" Un galet roulant sur le câble et entraînant un tambour enregistreur; B 1° Un diapason qui inscrit le temps; » 3° La plaque d'essai portée par des ressorts tarés et reliés à une plume qui inscrit la pression sur le tambour, » On élimine ainsi l'influence des frottements et de toutes les causes qui retardent la chute, puisque la vitesse réelle est donnée par l'enregistreur. » Avec une chute de 90™, la vitesse atteignait 4o™ par seconde et la pression i3''e environ. )i Pour éviter la rupture de l'appareil à fin de course, le câble augmente de diamètre à la hauteur de 20'" au-dessus du sol et détermine, par l'intermédiaire de puissants ressorts, un freinage énergique qui ralentit l;i chute et arrête le mobile après un par- cours d'environ iS"". » Si l'on avait pu éviter tout glissement entre le galet et le câble, la courbe inscrite aurait permis de déterminer la pression en fonction de la vitesse sur toute la trajec- toire. A cause des glissements, nous n'avons retenu que les résultats obtenus pour la chute totale de 90"" et de /is". » Les premières expériences ont eu pour objet l'étude de l'appareil et son applica- tion aux cas les plus simples : plaques minces, rondes, carrées ou rectangulaires, frappées normalement. » Les moyennes de toutes les expériences, exécutées en janvier igoo à la Tour Eiffel, ont donné : Plaques rondes. Plaques carrées. Plaques rectangulaires. Surfaces relatives. Diani. K. Cc'ité. Iv. Cùtés. K. Petites plaques . . , I 0,21 0,045 0,19 0,04s » » Moyennes plaques 2 O,.T0 o,o54 0,27 0,0.57 » )> Grandes plaques . . 4 0,42 o,o6t 0,38 0 , 064 0, ,53 X 0,27 0,067 » Il en résulte les con.séquences suivantes : » 1° Le coejficientY^ cruil avec la surface, au moins dans la limite de nos 32 ACADÉMIE DES SCIENCES. expériences. Ce fait a donné lieu jusqu'à présent à des opinions contradic- toir-fs. » 2" A sur/ace égale, le coejficient augmente avec le pérunèlre p. M. Hagen avait déjà indiqué ce résultat. » Nos expériences se représentent très exactement par la formule K =- o, o'32 + o, 022 p. » I.a valeur moyenne o,o54, applicable à une plaque ronde de o'",3o de diamètre pour un vent de 40" par seconde, est plus faible que toutes celles qui ont été obtenues jusqu'à présent. » Pour une plaque carrée de o"', 10 de surface, notre formule conduit à K = 0,06, c'est-à-dire la moitié de la valeur o,r2j en usage. » I.e coefticient de D'Aubuisson est 0,1 13; l.i formule de M. lîagen donne o,o85. Le coefficient de M. Dines est o,o85; celui de M. Langiey, 0,08, et celui de MM. Cailletet et Colardeau, 0,07. )) Nous avons l'intention de continuer ces recherches, en apportant diverses modifications à l'appareil et en étendant les expériences à des sur- faces plus grandes, de contours variés, à des plans inclinés et à des formes difiérentes. » M. E. Fraichet adresse un Mémoire portant pour titre : « Nouvelle méthode d'essai des métaux magnétiques ». (Commissaires précédemment nommés : MM. Maurice Lévy, Sarrau, Potier.) M. H. Arnaud adresse un Mémoire intitulé : « Etude sur quelques Rosa- cées, ou plantes prétendues telles ». (Renvoi à la Section de Botanique.) CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire PERPÉTrEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un opuscule de M. Cli. Lallemand, intitulé : « Volcans et tremblements de terre, leurs relations avec la figure du globe ». (Extrait du Bulletin de la Société astronomique de France, mai 190;;). (Présenté par M. Darboux.) SÉANCE DU 6 JUILLET igo3. 33 ASTRONOMIE. — Perturbations séculaires d'importance secondaire. Note de M. Jean Mascart, présentée par M. Lœwv. « Parmi toutes les perturbations des divers ordres que Jupiter peut faire subir à une petite planète, il nous paraît intéressant de séparer la partie qui dépend exclusivement des cosinus des multiples de l'élongation de la planète : le groupement rationnel de nos calculs se prête aisément à cette connaissance et nous avons pu indiquer les valeurs des coefficients M (') des termes en question . La connaissance de ces coefficients permet de con- struire, en coordonnées polaires, la trajectoire relative de la planète : ces trajectoires ont des formes très variées suivant la région de l'anneau qui se trouve intéressée, et leurs déformations successives permettent de suivre la valeur d'une perturbation bien définie, d'un à l'autre bord de l'anneau des astéroïdes (-). » Jusqu'ici les perturbations que nous calculons représentent, en quelque sorte, une partie résiduelle : étant indépendantes de l'excentri- cité, cela revient à dire que, par bypothèse, la petite planète possédait originellement une orbite circulaire. Néanmoins nous avons montré l'im- portance de ces déterminations numériques pour le calcul des orbites, la construction d'éphémérides, et surtout leurs corrections; en effet, ces per- turbations sont assez considérables pour qu'il soit impossible d'identifier le mouvement final de la planète avec un mouvement elliptique, fut-il approximatif: même sans se placer dans des cas extrêmes, le rayon vec- teur d'une planète peut fréquemment éprouver, du fait de ces termes seuls, des modifications ra[)ides susceptibles d'atteindre le centième de sa valeur, réagissant dans la même proportion sur l'axe ou sur l'excentricité. » Et, en se bornant ainsi aux termes indépendants de l'excentricité, nos recherches théoriques ont déjà une conséquence pratique : l'éphéméride d'une planète peut être en défaut, soit par suite d'une mauvaise orbite, soit à cause des perturbations au moment de la nouvelle opposition. Con- sidérons le cas d'une planète observée pendant assez longtemps, ou lors de plusieurs oppositions, c'est-à-dire dont le moyen mouvement et l'axe sont assez exacts : nous serons dans le second cas (voir lac. cit. la Note du (') Comptes rendus, i5 décembre 1902, 16 lévrier et 2 mars igoS. (') Bullelin astronomiijue. avril igoS. C. R., 1903, j- Semestre. (T. CXXXVll, N° 1.) 34 ACADÉMIE DES SCIENCES. a. Ni- N_,. N9. N-,. N,.- N-i». N„. N-M. 4,206 4,i56 — I6S3.IO-'' I 210. .0^' —3.63.10-" 8o5.io-" —8689.10-» 4358.10-» — 9429. IO-" 4421.10-" - 4.7 + 283 325 284 + 9S3 — 1,339 —2 758 .182 -4432 ■937 4,100 4,070 — 273 - 277 3o8i 3 252 — 2 325 2 232 -f- 555 I io5 _ 524 — 723 — 1563 - 986 - 27. - 609.10-^ 58 1 339 7222.10 '" 3,969 3,845 3,802 — 2967.1Q-' — 1082 I 12g. I0-' -3445.10-9 1 242. .0-' — 3o5i.io-' — .036.10-' "■79 2l3 — .491 43. -.548 475 — 364 592 3,763 3,700 3,63i - 437 — 22 + i4o 1.5 37 - i44 — 750 — 910 — 236.10-'» .56 .93 — 431.10-"' — 921 - 4>' — i958.io->» 258 100 4023.10-" — 237 — ..6 — 591.10-'" 336 .28 4667.10-" 3,582 i63 - 125 H- 33o - 464 — 1.95 2061 — 355 2048 3,5i5 ■47 — 9» 488 - 359 — 557 39 - ,84 594 3,475 3,442 i64 164 - 88 - 83 720 768 — 386 — 368 — 371 — 277 48'6 321 — .20 — 9035.10-'- 177 29 - 32 3,421 3 ■jm 168 - 8. 8i5 - 363 - 223 244 — 7291 5729.10-'^ 1638..0-" — 1900 — .80 •'■277 3,,47 -3S93.IO-" — . i5o. .0-" — 2 .42. 10-" — 523o.io-'= -■729 244 — 667 —5 032.10-1* -4545 -45i4 3,129 3,106 — 2526 -.832 698 482 — i4o6 — I 023 3.77 2186 -'479 — I 201 .26 >9 - )72 — 385 3,075 — I 246 3o8 — 696 I 39. — 900 - 87 - 291 —3275 3,029 2-997 2,956 2,922 2,901 2-879 - 742 - 53. - 347 .68 1.3 7 .12. IO~" - 4i4 — 296 - .94 747 496 3oi — 602 — 456 — 3.7 — .2. — i3i — .14 — 194 — i46 — 10. — 2 321 -i863 -.336 — 247 — 204 — 164 4406 3497 2 685 - '37 — 1.5 — 9016. .0-" i9> .73 1.3 — 234 — 201 — 1 607.10-" — ..5 — 780.. 0-" — gSo -7394..0-" —6368 — 5 o34 — 1080 - 844 - 778 — 5ii 2,824 — 98.4.10-" i4o6 —5345 5706.10-» — 992 — 721 —3071 2,77» 2,751 —6066 745 —3 279 2973 - 627 — 528 —1912 — 339 — 5072 598 —2759 2723 — 525 - 467 — i5g5 — 289 2,733 -434. 48 1 -2 347 2061 — 455 — 396 —'377 — 246 2,705 -3354 359 —1790 I28p — 35i - 347 — io53 — 201 — i56 2,673 —2 553 237 — 1336 84o — 267 — 281 — 792 2 ,65o -2o85 180 —1094 620 - 2.8 — 240 — 642 — 129 2,618 -,5S7 .21 — 826 398 — .65 — 193 - 484 — .00 2,598 — I 3i I 91 — 676 288 — i36 — .5. — 392 — 8129.10-" 2,583 — [ .71 758.. 0-» — 6o5 23. — 123 - .44 — 355 -7344 2,572 2,5oo — 1068 670 - 549 202 — I.O - .43 — 319 — 685i — 58o 196 — 294 5. — 3 170. .0-'^ — 848.. 0-'* - 167 —3873 2,433 — 326 .44 — .6. 67.10-'^ —3254 — 493 — 8g57.io-" — 2 .35 2,424 — 3o3 763.. 0-»=' — i49 5o — 3oi4 - 454 -8 299 — .954 2,4l2 — 272 541 — i?3 — 6 —2680 — 428 —7354 -■777 2,395 — 23. 366 - 1.3 - 37 —2 269 — 358 —6.55 — . 5o4 3,371 2,353 — 192 164 — 92..10-M — 21 —1857 — 291 -4999 — I 210 — i65 9" — 794 — io3 — .5g4 — 264 -4263 —106g 2,33i — .37 2 — 652 - .i5 — . 3o5 — 221 —3463 — 880 2,3oo — .06 - 497 — 1.8 — 992 - -73 — 2600 - 672 3,256 — 725. 10-" — Ij5 — 336 — .09 — 666 .21 -,7.5 — 446 2,2l4 — 507 — i3i — 23l - 89 - 455 — 849.io-'« — Il52 — 3l2 2,187 2, .55 — 400 - 3o3 — 100 - .24 — 182 — .35 — 82 — 7' — 356 — 262 — 68. — 521 — 892 - 645 - 245 — .83 2,i36 — 2 56 — i3[ - ..4 — 65 — 220 - 446 — 538 - 154 2,123 - 232 — 99 — 102 - 73 — '97 — 396 - 480 — .36 2,108 — 2o3 - .o5 — 88 - 48 — 169 _ 339 — 409 — ii6 SÉANCE DU 6 JUILLET igoS. 35 Bull, astr.); la Correction de l'éphéméride provient généralement alors de ce qùè, à sa nouvelle opposition, la planète est dans une région critique; à une élongation telle de Jupiter que son rayon vecteur éprouve de rapides perturbations. Rien n'est plus aisé que de reconnaître si cette circonstance se présente et, le cas échéant, d'y remédier à l'aide des termes M : la petite variation qui en résulte pour le rayon vecteur permet de corriger rapidement sur place l'ascension droite et la déclinaison sans autrement toucher à l'éphéméride. M Les termes que nous donnons à présent concernent les corrections importantes, dans le cas où la planète n'a pas été observée pendant une ou plusieurs oppositions intermédiaires. » GÉOMÉTRIE. — sur les lignes de courbure de certaines surfaces, Note de M. E. Blutel. « Nous avons signalé, dans deux Communications antérieures {^Comptes rendus, t. CXXVIII), la détermination de certaines surfaces (S) qui sont caractérisées par la propriété géométrique suivante : Lorsqu'un point M décrit Une ligne de première courbure C d'une surface S, la sphère principale de seconde courbure g' relative au point M coupe une sphère fixe 1 sous un angle constant 6. (La sphère 1 et l'angle 6 varient d'ailleurs avec la position de la ligne C.) » Cette propriété donne naissance à d'autres propriétés égalenoient caractéristiques des surfaces (S); nous allons en signaler quelques-unes. » (a). Si deux surjaces S e^ S, ont même représentation sphérique de leurs lignes de courbure, les deux développables normales à deux lignes de première courbure correspondantes C et C, sont homothétiques. » Cette proposition, énoncée seulement sous forme directe dans la seconde des Notes mentionnées plus haut, entraîne la réciproque, c'est- à-dire que, si deux surfaces s et *, ayant mètne représentation sphérique de courbure sont telles que les deux développables engendrées par les plans normaux à deux lignes de première courbure correspondantes quelconques cetc, soient homothétiques, ces deux surfaces s et s, appartiennent à la famille des surfaces (S). « ([i). Soient M et m deux points correspondants de S et de sa repré- sentation sphérique; soient Pet/>' les plans osculateurs en ces points à la ligne de seconde courbure C'surS et à sou image sphérique c' sur la sphère 36 ACADÉMIE DES SCIENCES. de rayon i (plans parallèles comme on sait). Les deux développables A' et t', engendrées par P' et p' lorsque M et m décrivent respectivement une ligne C et son image sphérique, sont homothétiques . •» La proposition réciproque est vraie. » Comme conséquence, les deux développables A' et A', correspondantes dans deux surfaces S et S, qui ont même représentation sphérique, sont aussi homothétiques. 1) Le centre I de la sphère i et le centre de la sphère de rayon i, sur laquelle on a pris la représentation sphérique, sont deux points homo- lo£;ues dans l'homothétie qui fait correspondre les deux développables A' etV. » Il résulte de là que, si l'on mène par le point I une parallèle à la nor- male en M à S, et si l'on prend son point de rencontre H avec le plan osculateur F' relatif à ce point M, la longueur IH reste constante lorsque M décrit C. Inversement, on pourrait de cette proposition déduire la pré- cédente. » En particulier, si la longueur IH (variable avec C en général) est constamment nulle, les plans P' relatifs à tous les points d'une même courbe C passent par le point I. Chaque développable A' est alors un cône. Ce cas particulier est réalisé quand les sphères q coupent la sphère II sous un angle droit. » Ces propositions se modifient naturellement lorsque la sphère 1 est remplacée par un plan H, le point I étant alors rejeté à l'infini. A la pro- position (P) il faut substituer la suivante : » (y). Chaque développable §' relative à la représentation sphérique est alors un cône. » Mais on sait (loc. cit.) que cette représentation sphérique particulière convient aux surfaces à lignes de première courbure sphériques. » La propriété (y) est donc caractéristique de l'image s|jhérique des sur- faces à lignes de courbure sphériques dans un système. » D'ailleurs, on sait aussi (ibid.) que, si une surface admet des lignes de première courbure sphériques, on peut la regarder comme étant une surface (S), en associant à chaque ligne C une sphère 1 quelconque prise dans un faisceau convenablement choisi. Parmi ces sphères 1 il en existe une pour laquelle l'angle e est droit, de sorte que la développable A' est également un cône. » Le cas où la développable S' est un cylindre et où, par suite, toutes les développables A' relatives aux surfaces admettant celle représentation (T) SÉANCE DU 6 JUILLET igoS. 3r, sont des cylimlres, est évidemment contenu dans le précédent. On peut classer ces réseaux sphériques (T) en deux catégories : » 1° Les courbes c du réseau sont des cercles (la développable S' est alors évidemment une droite). » 2° Le réseau (T) est l'image sphérique de surfaces S à lignes de première courbure sphériques pour lesquelles la développable A' est une droite. Ces dernières coïncident d'ailleurs avec les surfaces signalées par Bonnet et pour lesquelles la sphère contenant la ligne sphérique C coupe S sous un angle droit. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les groupes de Mathieu. Note de M. DE Séguier, présentée par M. C. Jordan. « En poursuivant l'analyse indiquée dans une Note précédente {Comptes rendus, avril 1902), je suis arrivé aux propositions suivantes qui complètent certains résultats partiels obtenus depuis peu par M. Fro- benius {Sitz. Akad. Berl., avril 1902). » Soient C un champ de Galois d'ordre ~ = p"" (p \wemier); i une racine primitive de C; Jla^(7u) (^divisant 7; — i) le groupe d'ordre -Kq formé des substitutions ((y>'s + p) (^gq = tc — i) où a, p parcourent C sauf que a est ^o; .1^(2,77) le groupe d'ordre -(t:- — i) des substitutions {^_ — \\, a, p, y, S, 5 parcourant C et od sauf que aS — py est ^o; ■0(2,77) d'ordre k'^-ij^'—^) le diviseur de J^ où ocî) — (iyssi; U(2,7ï) d'ordre 77(7;^ — i) le groupe des substitutions |aj; -f- [ïy, y.r -+- Sy|, a, fi, y, %, X, y parcourant C sauf que a S — fiy ^ i . M Les équations de X^{t.) peuvent s'écrire aï=^^=i, b/,bj^= b^b,„ a- 'b,,a = bi,k {li,k ^ i , i, ... , t'"-' ; si î? = ir' ap, i\ b,, = n;;'-' b^^- ; è,, re- présente (z + if)]. M Les équations de ^jU^-, (77) peuvent s'écrire (^Comptes rendus. Le.) a«-' = 6^ = I , béb = a^bd-, 1^ = 1 — i^, r, = ^ — î: + ^ (77 - i) (mod. -iz—i) si/*>2, Yi^s^ — 'C (mod. 7T— i)si/> = 2;^ parcourt une série de valeurs (mod. 77 — i) telles que les équations répondant aux valeurs restantes résultent du système. » 1. Si dans un groupe transitif C|' de degré tt + i le diviseur fixant un symbole est ^^(77), d faut que q soit égal à 77 — i ou à j (7; — i) ou que l'on ait 77 = 2" — I =/J, avec q ^ 1 on n (^n premier impair). H Si q = - — i,(7). Les équations de t)(2, tc) s'écrivent en adjoignant à celles de Jl>^_,(':u) les suivantes, cè,-pc = i_,f caPZ'_,f, p par- courant une série de valeurs mod. (77 — i) telles que les équations répon- dant aux valeurs restantes résultent du système. » Si -JT = 2" — I = /? et ^ = I , ç coïncide avec Xpi^ 2"). Si - := 2" — i = ^ et ^ = n, ç a une forme unique ') est un groupe résoluble contenant normalement X,(2") dont il divise l'holomorphe et a pour équations celles de ^^(2") (prises sous la première ou la seconde forme) jointes à c^ = i, câc = a'\ Cb ^ bc(b ::^ b,). » 2. Dans aucun groupe transitif 5e de degré tc + 2 le diviseur fixant un symbole ne peut être 0(2, r) ni ^(2,7:). Si ce diviseur est '9(yo), X est nécessairement le groupe des automorphismes de 4^(2, 2") et ses équations s'écrivent en adjoignant à celles de -(^(2, 2"), d" z= 1, d~'ad =. a' , db = bd, de = cd. » 3. Un groupe d'ordre 77(7:* — i) dont un des groupes facteurs est 13(2,7:) n'a que trois formes possibles : 4^(2, 7r); le produit direct de 0(2, 7k) par un groupe d'ordre 2; U(2, 7ï) qui est défini par les équa- -1 it— 1 tions de u(2, 7:) où l'on remplace a ^ =1 par a '' = rf et auxquelles on adjoint ^/^ = i , db/, = bf,d, de = cd. » 4. Ainsi se trouve établi, indépendamment de la théorie des carac- tères, ce théorème de M. Frobenius, que les seuls groupes de degré p, ayant p -f- I sous-groupes d'ordre />, sont 4^(2,3), «(2, 5), '0(i, -j), t3(2, II) (')• " (') Je profile de l'occasion pour signaler une inadvertance qui enlève toute valeur à la seconde partie de ma Noie du 6 octobre dernier. M. Schur a d'ailleurs publié depuis {Sàz. Akad. BcrL, octobre 1902) une démonstration élémentaire d'un théorème plus général de M. l'robenius. SÉANCE DU 6 JUILLET igoS. 89 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions fondamentales de M. Poincaré et la méthode de Neiimann pour une frontière composée de polygones curvilignes. Note de M. S. Zarejiba, présentée par M- Poincaré. « Considérons la fonction /(s) de la variable z définie par l'équation suivante dt. » Cela posé, rapportons le plan à un système de coordonnées rectangu- laires, désignons par r la distance de deux points {a, h) et {x, y) et con- venons d'appeler potentiels logarithmiques généralisés de simple couche et de double couche, les fonctions déduites des potentiels h)garithmiques ordinaires de simple couche et de double couche par la substitution de la fonction /([^,r), où p. représente un nombre réel et positif, à la fonction logr. Ces potentiels logarithmiques généralisés seront des intégrales par- ticulières de l'équation d"- u ()'- Il T-- -^ T^ — y-'" = *'• oa- ay- ' intégrales qui, dans la théorie de cette équation, joueront le rôle des poten- tiels logarithmiques ordinaires dans celle de l'équation 0' u d"- u » Ces remarques faites, on étendra aisément la théorie que j'ai exposée dans mon Mémoire : Sur l'intégration de l'équation Au-hlu = o (Journal de Mathématiques pures et appliquées, 1902), et dont j'ai résumé les résul- tats dans ma Note, présentée à l'Académie le 24 juin 1901, au cas de deux variables indépendantes, quitte à y apporter de légères modifications néces- sitées par ce fait qu'un potentiel logarithmique ordinaire de simpl^e couche représente une fonction harmonique qui, en général, n'est pas régulière à l'infini. Il en est ainsi, à condition, cela va sans dire, de maintenir l'hypo- thèse d'après laquelle l'angle formé par les normales élevées à la frontière en deux points quelconques est inférieur au produit d'une constante fime par la distance de ces points. Dans quelle mesure est-il possible d'étendre Tes théorèmes énoncés dans ma Note du il\ juin 1901 au cas où U frontière /|0 ACADÉMIE DES SCIENCES. se composerait de polygones curvilignes? L'étude de cette question m'a conduit au résultat suivant : désignons par (S) un polygone curviligne ou un svstème de polygones curvilignes, frontière commune de deux domaines dont l'ensemble constitue tout le plan; soit (D') celui de ces domaines qui s'étend à l'infini et (D) le second d'entre eux; convenons de compter les angles de nos polygones curvilignes à l'intérieur du domaine (D) et soit 0 un de ces angles; désignons par R la plus petite valeur que prend le rap- port - — '^-TT qi'and on envisage successivement tous les angles de (S). Supposons que R^ i, reprenons les notations de ma Note citée plus haut et considérons un potentiel de simple couche u et un potentiel de double couche f» vérifiant les équations suivantes : + 2-7,, / du \ / du \ « r/ '^" \ / '^'" l,^;,~ \d^')=''\\jh'),^\7û. OÙ l'on a représenté par >. un paramètre variable et par a^ et I^ deux fonc- tions données, définies sur (S), continues en général, mais pouvant cesser de l'êlre, d'une certaine façon, en un nombre fini de ])oinls. » Cela posé, les théorèmes de ma Note du 24 ji'in 1901 seront appli- cables aux fonctions u et r définies par les équations précédentes, mais à condition de n'envisager que les valeurs de X vérifiant l'inégalité |l| <[ R. En outre, si l'on désigne par ç(A) la densité en A delà simple couche dont dérive une des fonctions fondamentales de M. Poincaré et par M un des sommets de l'un des polygones (S), le produit ç(A).AM , on p représente un nombre positif inférieur à l'unité, pouvant avoir pour des fonctions fon- damentales différentes des valeurs différentes, reste fini lorsque le point A tend vers le point M. » ACOUSTIQUE. — Sur les caractéristiques des voyelles, les gammes vocaliques et leurs intervalles. Note de M. l'abbé Rousselot, présentée par M. Mascart. « Helmholtz nous a dotés d'une méthode simple et assez facile pour dé- terminer les caratéristiques des voyelles; après avoir donné à sa bouche la forme propre à une voyelle quelconque, il cherchait, au moyen de diapa- sons de diverses hauteurs, à quelle note était accordée la masse d'air con- SÉANCE DU G JUir.LET 1903. /,! tenue dans la cavité. Miis il n'a trouvé que les caractéristiques de trois voyelles (o, a, e); il s'est trompé pour celles de ou, i, qui ont été détermi- nées plus tard par Kœtnp. Nous connaissons donc les caractéristiques de où, ô, â, é, î, à savoir : si\;^, «'[?.,, sV^,,, si\^^^, «[,„. » Helmhollz a eu encore le mérite de voir que sa méthode pourrait servir à définir des vérités dialectales. C'est ce qui me détermina, dés 1886, à faire construire par Kcenig^ un dia|iason à poids glissant, qui donne de 1720 à i856 V. s. Je m'en servis dans mes recherches de phonétique et je reconnus qu'effectivement des différences de timbre très légères avaient pour correspondantes des différences de hauteur très sensibles. De plus, aidé par des remarques sur les variantes d'audition, j'eus la pensée que les gammes vocaliques des diverses langues sont transposables et que l'a pourrait être pris comme diapason. Je ne pus pas alors pousser mes re- cherches plus loin, faute d'appareils. Mais l'acquisition faite, par Yinstilut de laryngologie et orthophonie, du grand lonomètre universel de Rœnig, qui embrasse toute la série des sons simples, depuis ut.^ (32 v. s.) jusqu'à ut^ (8192) et au delà jusqu'à 180000, m'a permis de les reprendre. » Mes premières rectierches ont porté sur mes propres voyelles et, en vérifiant sur moi-même les déterminations de Helmlioltz et Ivœnig, j'ai constaté que, pour ce qui me concerne, les intervalles d'octave se retrouvent entre les voyelles où (boue), d (beau), « (pâte), é (fée), î (pie), comme dans les voyelles correspondantes del'Allemagne du Nord, malgré le changement de hauteur que j'avais observé pour mon â, soit, en rap- prochant les notes précisées par Kœnig en vibrations simples de celles que j'ai déter- minées moi-même : où. ô. â. é. i. K R » Même résultat pour les voyelles correspondantes de l'agenais, du rouergat, de l'anglais, du roumain que j'ai eu l'occasion d'étudier. Il y a donc lieu de supposer que la hauteur de Va grave règle celle des autres voyelles et qu'il existe des systèmes vocaliques composés de quatre octaves transposables. >i I^es voyelles intermédiaires ou {boiilcille), o (or), o (botte), a {patte), à {part dans la prononciation parisienne), è {fêle), e (leste), i (Paris) se rangèrent comme d'elles-mêmes dans des intervalles que je jugeai d'abord très voisins de ceux de notre gamme musicale et que je reconnus ensuite égaux à des huitièmes exacts : 448 896 1792 3584 7168 456 9'^ 1834 3648 7?.96 1. 9 10 U j2 13 14 15 8" 8' 8' 8' 8' s' 8" ou. ou. ô. 456 .i^ » )i 68) 1) I) 11' 912 G. H., 19U.I, 2" Semestre. (T. r.WXVII, N" 1 ) 6 /,2 ACADEMIE DES SCIENCES. 9 Ul n 1? 13 îi Σ 9 '■ s' ¥" 8 ■ 8 ■ 8 ■ 8 ■ 8 ■ o. o. ô. à. QI3 » )i » i368 » 'Sgô » 1824 d. a. à. p. e. é. 182/4 2o52 2280 " 2786 )l 3192 » 8648 é. i- l- 3648 » » » 5472 » » » 7296 » Le français ne possède, on le voit, pour ses voyelles-types, que cer- tains intervalles; mais on en trouverait d'autres si l'on relevait les diverses variétés de timbre que produisent les combinaisons de la phrase. Et, de fait, on a pu les observer en rouergat. » Les voyelles mixtes eu (heure), eu (bœuf), eu (bœufs), u (lu), à (lue) possèdent, comme leur constitution physiologique l'indique, deux carac- téristiques et correspondent à deux des voyelles précédentes : eu è 4- «, eu e-^o, eu e -h o, u e + o, M i -h ou. Les voyelles nr.sales ont, outre leurs résonances propres, celles de cer- taines voyelles pures dont elles se rapprochent plus ou moins : on 1 38o, ai/i ^696, an i836, eun: 2704. » J'ai vérifié la méthode par trois moyens différents : )) 1° Une série harmonique de 32 résonnateurs a confirmé pour les voyelles roumaines les déterminations déjà obtenues; )) 2° Une sirène à ondes donnant les 16 premiers harmoniques repro- duit exactement un a dont le tracé a été soumis à l'analyse et qui a pour harmonique le plus intense le ^*son composant. Or, la fondamentale étant de i36,34 V. s., celui-ci est de 1660 et se trouve le plus voisin de la carac téristique. » 3° Les oreilles des sourds sont privées de la faculté d'entendre cer- tains sons qu'il est fiicile de déterminer par les diapasons, elles tamisent en quelque sorte les composés sonores du langage et deviennent en pho- nétique de véritables analyseurs au même litre que les prismes en Optique. Or, elles perçoivent les voyelles dont les caractéristiques font partie de SÉANCK DU 6 JUILLET l()o3. 43 leur champ auditif et non les autres qui, ou bien ne sont pas identifiées, ou bien se confondent avec d'autres voyelles dont les caractéristiques se trouvent parmi les sons non interceptés. » OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sur une espèce d' oscillation de la perception chromatique. Note de M. C. Maltézos, présentée par M. E.-H. Amagat. « Dans le numéro d'avril 1902 du Journal de Physique, nous avons publié un Iravad sur les phénomènes de la rétine. Un des phénomènes étudiés alors était l'existence d'une espèce d'oscillation irrégulière du mini- mum lumineux dans le temps. J'ai depuis cherché s'il n'existe pas aussi une oscillation dans les perceptions chromatiques. » Pour cela, j'ai d'abord examiné dans le spectroscope un faible spectre de bandes; je tournais la lunette de façon à observer une bande rou£;e seule. Celle-ci, si son intensité est assez faible, oscille ets'effuce complète- ment, après avoir subi une faible diffusion par le contour, |niis la percep- tion de la couleur revient, la lumière s'efface de nouveau et ainsi de suite, sans que cette bande paraisse incolore. Mais les autres bandes lumineuses, surtout la violette, deviennent très vile incolores. » Pour mieux examiner l'oscillation dans les lumières colorées, nous avons pris dans la chambre obscure une flamme de gaz d'éclairage de dimensions miiiimes, ne présentant aucun point brillant. J'observais cette flamme très faible, et qui paraît blanc bleuâtre, à travers des verres colo- rés (rouge, vert et bleu). » Outre le cas déjà connu où l'on se trouve très loin de la flamme et l'on ne distingue plus la couleur, et celui de la distance moyenne où la lumière, de diffuse et presque incolore, devient nette et colorée, puis s'ef- face et vice versa, nous avons à signaler le cas où nous nous trouvons asses^ près de la flamme (So*^™) pour qu'on distingue bien sa couleur et sa forme à travers les verres; alors la lunnère, de couleur pure devient lavée, en passant par diverses dégradations de la même couleur et enfin elle s'efface, sans devenir avant l'effacement, incolore. Et quand la perception de la lumière revient, elle parait de couleur pure, après c|uoi elle paraît se mélanger avec du blanc. Ce cas est très intéressant. Il nous montre que la lumière colorée peut s'effacer comme couleur sans passer par la perception incolore. » Dans ces nouvelles observations j'ai essayé de mesurer l'intensité de la très faible et minime flamme. 44 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Malheureusement aucun des photomètres connus ne peut servir. Seul le photomètre Bunsen pourrait donner une idée peu précise des phéno- mènes. Mais iiouspouvt)us employer comme photomètre une petite sphère, à sui'face catoptrique, eu la plaçant très près de la faible flamme et loin d'une bougie allumée. Nous voyons ainsi dans le globule catoptrique deux petites taches lumineuses de la même façon que dans le photomètre de Wheatstone. » Tel est le photomètre simple que je propose, et qui n'est pas peut-être très juste, mais il est d'égale justesse à celui de Wheatstone, et peut- être le seul dont on peut faire usage pour une lumière très faible et de dimensions minimes. Nous avons mesuré ainsi l'intensité de la flamme (40""""' de section maxima) ayant le sommet brillant, et nous l'avons trouvée égale à ^p — de bougie. De même, l'intensité de la flamme sans aucune partie brillante a été ti'ouvée ég.ile à - — de bougie. » CHIMIE PHYSIQUE. — Cunséquences de la théorie des aciers au nickel. Note de M. Ch.-Ed. Guillaume, présentée par M. Mascart. « La théorie des anomalies des acier» au nickel expliquée par la trans- formation du fer de l'étataà l'état y ou inversement, plus ou moins modifiée dans son allure, abaissée dans l'échelle des températures, affectée ou non d'hystérèse thermique, conduit à quelques résultats intéressants. » 1" L'allure anormale de la variation du module d'élasticité, observée aux températures ordinaires dans les alliages irréversibles ou réversibles, conduit à admettre qu'il se produit, dans l'une des transformations du fer pur, un renversenientdaiis le sens du changement du module. Or, des deux transformations du fer, une seule, le passage .S à y, s'effectue avec une va- riation importante du volume, et, si l'on admet que les réactions élastiques à l'intérieur d'un solide sont une fonction des distances molécuLiires, on sera tout naturellement amené à prévoir une variation [)Ositive importante du module dans le passage, à température ascendante, du fer .i au fer y. Certaines expériences de M. Howe, restées inexpliquées, trouvent dans cette indication leur cause naturelle. » 2" La réalité de la Iransformatiou du fer permet de préciser l'expli- cation que j'ai donnée des résultats trouvés par iNLVL Nagauka et Honda dans l'clude des variaLiuiis de volume des aciers au nickel sons l'action du SÉANCE DU 6 JUILLET igoS. 45 champ magnétique. Je rappellerai que ces variations sont jusqu'à 5o fois j)lus grandes dans ces aciers que dans le Ter, et que le maximum d'action du champ se produit sur les alliages d'une teneur telle que, à la tempéra- ture de l'expérience, ils se trouvent dans la première période de leur trans- formation à température descendante, caractérisée à la fois par l'apparition du magnétisme et la dilatation virtuelle, c'est-à-dire dans l'état où ils seront le plus sensibles aux causes de modification de leur équilibre. » Or, M. P. Curie a trouvé autrefois (^Thése, p. 90) que les courbes représentant la susceptibilité magnétiqiK^ du fer |)our des champs d'inten- sités croissantes s'écartent légèrement, sur l'axe des températures, flans la région de la chute la plus rapide du magnétisme, c'est-à-dire vers 700°. Il semble donc que le champ magnétique précipite la transformation qui fait apparaître le ferro-magnétisme. Comme, dans les aciers-nickels à haute teneur, les deux transformations se protluisent simultanément, cet accrois- sement de l'état magnétique par l'effet d'un champ intense entraîne néces- sairement une augmentation de volume à température constante. » On voit ainsi que, pour le fer isolé ou en dissolution dans du nickel, l'état actuel dépend non seulement de la température et de la pression, mais aussi du champ magnétique, qui devient ainsi un troisième facteur d'action dans l'expression de la règle des phases appliquée aux aciers. » 3° On |>eut se demander si d'autres alliages que les aciers-nickels possèdent des propriétés analogues. » D'abord, toutes les anomalies observées étant liées aux transforma- tions du fer, on ne devra s'attendre à en rencontrer de semblables que dans les alliages contenant une forte proportion de ce métal. On a bien, en effet, constaté des changements de même nature, toujours irréversibles, dans les alliages du 1er avec le manganèse. Mais les propriétés réversibles anormales, telles que la faible dilatabilité, n'ont pas été observées jusqu'ici ailleurs que dans les aciers-nickels. Or on sait, par les belles études de M. Ch. Maurain sur les propriétés magnétiques des couches de passage, que le fer à l'état très disséminé n'est pas sensiblement magnétique, à moins de se trouver sur un support constitué par un métal magnétique. Il en ré- sulte que le fer très dilué dans le nickel sera magnétique ou non magnétique en même temps que son support, c'est-à-dire qu'il prendra la température de transformation du nickel. » Ainsi se trouvent levées les difficultés signalées par M. Osmond, dans l'application de la théorie de M. L. Duinas, fondée sur l'ulée, appuyée de belles expériences, que les propriétés essentielles des aciers-nickels à /,6 ACADÉMIE DES SCIENCES. haute teneur en nickel sont dues aux transformations de ce métal. Puisque la transformation du nickel entraîne celle du fer, les rôles des deux trans- formations sont nettement délimités; la première est essentielle dans la production des phénomènes observés, mais la transformation du fer en- gendre seule les anomalies de dilatation, d'élasticité, etc., ainsi que la presque totalité du dégagement de chaleur. )) Si cette théorie est exacte, les anomalies réversibles sont le résultat nécessaire de la dissémination du fer dans un dissolvant constitué par un métal magnétique à température de transformation plus basse que celle du fer. Le nickel étant seul dans ce cas, les aciers au nickel sont seuls sus- ceptibles de posséder les propriétés exceptionnelles qu'ils ont montrées à l'expérience. » THERMODYNAMIQUE. — Sur la diminution du potentiel pour tout changement spontané dans un milieu de température et de pression constantes. Note de M. Ariès, présentée par M. Mascart. « L'objet de cette Note est de démontrer, d'une façon qui nous a paru à la fois simple et rigoureuse, la proposition suivante, qui joue un rôle important dans la statique chimique: » Si un système, placé dans un milieu à la température et à la pression duquel d reste constamment soumis, vient à sulnr un changement spontané, o. » Cette variation comprend la variation AS de l'entro[)ie du système et la variation d'entropie du milieu, qui est -r^, AQ représentant la quantité de chaleur dégagée dans le milieu par le système. L'inégalité précédente devient donc ^.^+AS>o SÉANCE DU 6 JUILLET ipoS. ^n on (i) AQ+TAS>o. » Le travail effectué par le système est égal à la pression constante p, à laquelle il reste soumis, multiplié par l'accroissement AV que subit son volume; en sorte que, d'après le principe de conservation, la quantité AQ obéit à la relation (2) ■ AQ + AU +/;AV = o, AU étant la variation d'énergie du système. Cette variation s'obtient en dilïérentiant l'équation connue U = H+ TS-/;V, dans laquelle T et p sont à considérer comme des constantes, ce qui donne AU= AH + TAS -pW. Cette valeur de AU étant transportée dans l'équation (2), il vient AQ + AH + TAS = G, d'où l'on tire, d'après l'inégalité (i). AH < o, qui était l'inégalité à démontrer. » ÉLECTROCHIMIE. — Action de l'iode sur les pellicules de cuivre obtenues par ionoplastie , Note de M. Houllevigue, présentée |)ar JVI. Mascart. « i" Détermination de l'épaisseur des pellicules. — Le procédé que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie (') |)ermet d'obtenir, sur verre, des dépôts réguliers de cuivre, d'épaisseur variable à volonté. Pour déterminer celle épaisseur, j'ai eu recours au jirocédé optique indiqué par Fizeau pour l'argent, et qui réussit également bien avec le cuivre. » Dans l'application de celle méthode, j'ai modifié le procédé classique d'ioduralion, d'une manière qui me paiail avantageuse; le grain d'iode n'est plus déposé sur la lame de cuivre, mais suspendu au-dessus d'elle à l'aide d'une pince placée dans un (') Comptes rendus, t. CXXXV, p. 626. /(S ACADÉMIE DES SCIENCES. entonnoir; on peut, en réglant la distance de l'iode à la lame, donner aux anneaux l'épanouissement qu'on désire, en même temps qu'on évite la macule que le contact de l'iode laisse toujours dans la tache centrale. » Ce procédé donne rapidement le produit nz de l'épaisseur de l'iodnre formé par l'indice moven n Ae cet iodure; mais comme on ne connaît ni n, ni la densité de l'iodure, on a dû, pour en déduire l'épaisseur e de la lame de cuivre, procéder comme suit : » Une lamelle de verre mince de So™'" x /40'""' était pesée avant et après métalli- sation, ce qui donnait, à fj de milligramme, le poids p du cuivre déposé (poids compris entre i"'s,2 et a""?). On en déduit l'épaisseur moyenne e =r 3o X 4o X 8,9 Puis, cinq groupes d'anneaux formés sur la lame de cuivre peimeltent d'évaluer son épaisseur optique moyenne nz; enfin l'ioduration totale de la lame montre si la pel- licule est assez régulière pour que ce procédé n'entraîne pas d'erreurs notables. » La movenne de quatre déterminations bien concordantes a donné 13,7 )) 2" Epaisseur limite pour l'attaque du cuivre par Viode. — En appli- quant le procédé décrit ci-dessiis à des pplliciiles de plus en plus minces, on constate qu'il ne donne plus rien pour les dépôts d'é|)aisseur inférieure à 40'^*' environ ; toutes les tentatives ])our indiirer ces couches très minces ont échoué, et cependant leur méthode de formation, leur spectre d'ab- sorption, leur oxvdabilité prouvent qu'elles sont bien constituées par du cuivre métallique. )) D'autre part, un nouveau fait vient confirmer cette inaltérabilité des pellicules très minces de cuivre : Lorsque, après avoir produit sur une pellicule d'épaisseur supérieure à 40*^*^ "ns série d'anneaux colorés par ioduratioi), on procède ensuite à l'ioduration complète du métal, on devrait s'attendre à voir disparaître toute trace des anneaux précédents; or, il n'en est rien ; quel que soit le procédé emplové, // reste toujours, autour de la tache centrale d' iodure, une zone complètement ou partiellement inaltérée. » Cet effet s'inter|)rète aisément en admettant que la couche de cuivre très mince, laissée autour de la tache centrale d'iodure par la première ioduration, est inférieure à l'épaisseur pour laquelle la vapeur d'iode peut agir sur elle. Tout le reste de la laine est donc att;iqué dans l'ioduration totale, sauf la zone très étroite qui borde la tache centrale. » Celte explication est justifiée par les remarques suivantes : » 1° L'hvposulfite de soude en solution très étendue, qui dissout l'iodure formé, laisse persister la trace de la première ioduration; cette trace paraît être constituée par du cuivre inaltéré. SÉANCE DU 6 JUILTJ-T ipoS. /Jg » 2° Bien que l'iodure de cuivre soit très peu altérable à la lumière, on pourrait attribuer l'efTel observé à cette altération; or les phénomènes restent exactement les mêmes lorsqu'on opère à l'obscurité. B 3° Une lame très épaisse (3°"°) de cuivre ne donne jamais lieu à la persistance d'anneaux qu'on observe avec les lames minces. » 4° Une condition nécessaire de la persistance des anneaux est que l'ioduration totale ne commence que lorsque la première ioduration est totalement achevée (il suffit de quelques secondes d'intervalle entre les deux opérations), sans quoi la deuxième réaction n'est que le prolongement de la première, et la surface est unifor- mément iodurée. » 5° Sur une lame de cuivre d'épaisseur aussi uniforme que possible, j'ai formé six systèmes d'anneaux ayant au centre les épaisseurs optiques suivantes : Numéros 1. '2. 3. 4. 5. 6. «s en ix]j. ii5i 948 747 600 43o 3o6 » Le n° 1 correspondait à la transformation totale de cuivre en iodure. Puis toute la lame a été iodurée. Après cette opération, on a pu constater que les taches 1, 2, 3 étaient nettement visibles, !^ à peine discernable, 5 et 6 n'avaient laissé aucune trace. D'après cela, la couche de cuivre incapable d'être iodurée ultérieurement aurait une , . .... . n5i — 600 épaisseur intérieure a = lioV-r. ^ 12,7 » 6° J'ai fait, sur de multiples échantillons d'épaisseurs variables, les détermi- nations suivantes : sur une lamelle de verre cuivrée on formait, par le procédé décrit plus haut, de larges anneaux d'iodure; la lame était ensuite coupée en deux par le milieu des deux anneaux; l'une des moitiés était iodurée totalement, puis recollée à côté de l'autre moitié; en examinant l'ensemble des deux demi-lames dans un appareil à projection, il était possible d'apprécier (non sans quelque incertitude) quelles couches avaient résisté à l'ioduration totale. » Si m et m' sont les épaisseurs optiques correspondant à la tache centrale et au bord extérieur de la zone qui a résisté à la deuxième ioduration, l'épaisseur maxima ■ , . . n(t — t') du cuivre inaltéré est j; = ■ • 12,7 B Voici quelques résultats obtenus par cette méthode (') : «c en iA[ji i652 1376 1258 1258 i334 747 ne' ii5i 1101 843 826 747 332 X 39 22 33 34 46 32 » Les épaisseurs limites déterminées par les différents procédés qui (') L'argent donne naissance au même phénomène : une pellicule d'argent a donné 27 — 1621 9 C. R., 1903. 2' Semestre. (T. CXXXVII, N» 1) 7 I c J. • 1927 — 1621 . ne = 1927, «^'= 1621, d ou X z= -2-1 z= i[^V-V- 5o ACADÉMIE DES SCIENCES. viennent d'être décrits sont du même ordre de grandeur que les couches de passage définies à l'aide de la résistance électrique, ou par d'autres procédés. En tous cas, on peut représenter les résultats de cette étude en disant que : La plus petite molécule de cuivre capable de réagir chimiquement sur la vapeur d'iode a des dimensions de l'ordre de liO^^. Son poids est de l'ordre de 5 xio~*^ milligramme. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Siinplificalion de l' analyse des silicates par V emploi de l'acide formique. Note de M. A. Leclère, présentée par M. Ad. Carnot. « La plupart des méthodes d'analyse des silicates sont fondées sur le fait qu'en solution aqueuse, et dans les conditions favorables à la formation des sels basiques, les sesquioxydes comme l'alumine, et les bioxydes comme la silice se précipitent à l'état de sels basiques beaucoup moins solubles cjue ceux des proloxydes. » On a reconnu depuis longtemps que, dans la pratique, les séparations obtenues sont souvent incomplètes, et les difHcnltés qu'elles paraissent entraîner sont attestées par les innombrables variations des procédés en usage. J'ai découvert que ces difficultés proviennent simplement de ce que l'acide employé à la dissolution du silicate et à la formation des sels basiques n'est pas approprié à cette opération. T/acide nitrique, qui est ie plus géné- ralement préféré, n'est j)as lui-même tout à fait le plus convenable. » En effet, si l'on considère un état d'équilibre momentané entre une solution renfermant des molécules d'acide et un précipité de sel basique, on peut prévoir que la substitution d'une molécule d'oxyde supérieur, dans la molécule d'acide dissous, doit apporter à cet équilibre une perturbation d'autant plus considérable que le poids moléculaire de l'acide dissous est lui-même plus faible. Or l'acide nitrique, bien que d'un poids moléculaire assez bas, ce qui justifie la préférence dont il a été l'objet jusqu'à ce jour, n'est cependant pas le plus léger des acides connus; cette propriété carne- téristique appartientà l'acide formique. » J'ai dès lors vérifié, par de nombreux essais, que l'analyse des silicates et les diverses séparations qu'elle comporte s'opèrent avec la plus grande facilité de la manière suivante : » Après la fusion avec l'une quelconque des bases qui sont employées pour rendre le silicate attaquable aux acides, on traite la matière par une quantité convenable d'eau bouillante dans laquelle on verse immédiatement de l'acide formique de manière SÉANCE DU 6 JUILLET I903. 5l à obtenu- finalement un liquide renfeinaant environ 5 pour 100 d'acide l'ormique libre, et l'on maintient ce liquide à 100" pendant deux jours. » La silice et même l'acide litanique se précipitent entièrement, sans passer par l'état gélatineux, et peuvent alors être facilement séparés par fillratioii. En neutralisant par dé l'eau ammoniacale le liijuide iîltré, et en le portant de nouveau à la tempéra- ture de l'ébnllition, on détermine la précipitation complète du (er et de l'alumine, sans autre entraînement que celui de la base en grand excès qui a été employée pour rendre le silicate attaquable. » La filtration est facile. La précipitation du fer à l'état de fonniate est connue depuis longtemps. J'ai constaté que celle de l'alumine s'eflFectue aussi, dans ces con- ditions, avec la plus grande exactitude, et il est facile dé le vérifier en opérant sim- plement sur de l'alun de potasse dissous dans l'eau chaude et additionné successive- ment d'acide formique et d'ammoniaque jusqu'à neutralisation. On précipite ainsi toute l'alumine et l'évaporation à sec du liquide fournit toute la potasse de l'alun. » En combinant l'emploi de l'acide formique à celui de l'oxyde de plomb, dont il a déjà été question dans une Note du 29 novembre 1897, on obtient une méthode d'analyse qui permet de déterminer avec beaucoup de précision et de facilité tous les éléments d'un silicate. » Il paraît probable qtie l'acide formirpie est l'agent le plus important delà séparation j)ar laqtielleles végétaux puisent clans le sol, avec exclusion de l'aluraine, les bases qui se rencontrent dans leurs cendres. Les acides organiques d'un poids moléculaire supérieur dissolvent eu effet l'alumine avec une facilité croissante et arrivent même à empêcher sa précipitation par l'ammoniaque en excès. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les conditions de production et de stabUité de l'acide hy pus ulfureux. Note de M. J. Aloy, présentée par M. H. Moissan. « Lorsque l'acide hyposultureux est mis en liberté par l'action d'un acide sur un hyposulfile, il se détruit aussitôt et donne lieu, ainsi que l'a montré M. Berlhelot ('), à un équilibre très complexe d'i)ù résulte la formation simultanée d'acide sulfureux et des acides thioniques. » Pour déterminer la quantité d'acide hyposulfureux existant à un moment donné, dans un tel mélange, j'ai d'abord, pai- uu premier titrage à l'iode, établi une relation entre les proportions des acides liyposulfureux et sulfureux ; j'ai cherché ensuite la quantité d'acide sulfuretix eu dosant l'acide suUurique avant et après le titrage à l'iode. Cette méthode suppose (') Berthelot, Annales de Chimie et de Physique, 6° série, t. XVU, p. 006. 52 ACADÉMIE DES SCIENCES. évidemment que l'iode est sans action, du moins immédiate, sur les acides tri- et pentathioniques. Ce fait a été vérifié par M. Berlhelot. » Production d'acide hvpostilfureux par Vaclion de l'acide sulfiireiur sur le soufre. — L'on peut obtenir des quantités appréciables d'acide liyposulfureux en saturant par du gaz sulfureux une solution d'alcool à gS" tenant en suspension du soufre neutre lavé. La présence de l'acide peut être constatée déjà après 5 minutes de contact par la réaction de Rose à l'aide du nitrate d'argent; après i heure, j'ai trouvé is, 8 d'acide par litre à la température de 20°. La proportion d'acide est beaucoup plus faible dans l'alcool méthylique et à peu près nulle dans l'alcool amylique et l'éther. » Stabilité. — Comme terme de comparaison je me suis servi de deux solutions S^O'Na^ (79?= 2') et HCl (i"°'=: 2'). J'ai suivi la transformation de l'acide hypo- sulfureux. résultant du mélange des deux solutions à la température de l[^° environ : Acide hyposulfureux. h m Après o . 5 . . . 82 Après o.i5 61,8 Après o . 3o 56 Après 2 44)2 » Diverses influences augmentent ou diminuent la stabilité de l'acide. » Influence du dissolvant. — L'acide hyposulfureux est plus stable dans l'alcool que dans l'eau. Une solution, dans l'alcool à gS", qui contient 4^ d'acide par litre reste limpide et ne dépose pas de soufre, même après plusieurs heures; une solution aqueuse de même titre se trouble après quelques minutes. L'addition d'eau à la solu- tion alcoolique produit presque immédiatement un précipité de soufre. » La présence des sels neutres augmente aussi la stabilité de l'acide. Ainsi, en mélangeant les deux solutions types après les avoir saturées de sel marin, j'ai trouvé : Acide hyposulfureux. t] m Après o. 5 83,5 Après o.i5 64,5 Après 2 47 > 8 » Influence de la lumière. — La lumière diffuse est sans action appréciable sur la vitesse de décomposition de l'acide hyposulfureux, la lumière solaire l'accélère légère- ment : Acid<- hyposulfureux. A Tobscurité à 24°- Au soleil à 24°. h m Après o. 5 80,4 79)9 Après o . 1 5 Sg , 7 57,7 Après I 47 44)2 » Influence des acides. — Une solution dacide hyposulfureux contenant 3s, 2 d'acide par litre a été préparée par l'action de l'acide sulfurique sur la quantité théorique d'hvposulfile de baryum. A lo"^™' de cette solution j'ai ajouté i'^™' d'acide chlor- SÉANCE DU 6 JUILLET igo3. 53 hydrique ou des proportions équivalentes des acides sulfurique, trichloracélique et acétique. » Au moment où 5o pour loo de l'acide avaient disparu dans le lot normal, les pro- portions décomposées dans les autres lots atteignaient : Lot normal. HCI. SO«H=. CCl'CO'H. CH'CO^H. S-O^NaMécomposé. . . . 5o 72 65 64 52 » La présence des acides favorise donc la décomposition, et ce sont les acides les plus ionisés qui agissent le plus efficacement. » Influence de l'acide sulfureux. — La décomposition de l'acide hyposulfureux semble surtout réglée par la proportitîn d'acide sulfureux existant dans la solution : Si à 10""' d'une solution S-O'iVa- (798^ lo') l'on ajoute oS, i de sulfite de sodium, puis 10"'" d'une solution HCI (1"'"'^ 10'), le mélange reste parfaitement limpide, le dépôt de soufre n'a pas lieu. Si au contraire on enlève l'acide sulfureux au fur et à mesure de sa production, par un courant de gaz carbonique, la décomposition devient rapide et totale. » En résumé : 1° On peut produire rapidement de l'acide hyposulfu- reux par l'action d'une solution alcoolique de gaz sulfureux sur le soufre. » 2° La présence d'alcool et des sels neutres augmente la stabilité lie l'acide hyposulfureux; la présence des acides et l'action des rayons solaires facilitent sa décomposition. » 3° Le mode de destruction de l'acide dépend de la proportioa d'acide sulfureux existant dans la solution. » Je me propose de faire une application de ces résultats à l'étude des hyposulfites acides. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur V éihérificalion des hydracides. Note de M. A. Villiers, présentée par M. H. Moissan. (Extrait.) « Lorsqu'un mélange d'hydracides et d'alcool a atteint l'équilibre cor- respondant à une température détermiiice, s'il est ensuite abandonné à des températures inférieures, on observe des modifications profondes. La lenteur avec laquelle ces variations se produisent et celle avec laquelle l'acide chlorhydrique s'éthérifie ne m'a pas permis de les étudier d'une manière complète, mais cependant les résultats actuellement acquis en indiquent nettement le sens. » Avec l'acide sulfurique, une fois qu'on a atteint le terme de la rétrogradation lente, due à la production de l'étlier ordinaire, on constate que l'équilibre final est stable et indépendant de la température. Ce résultat est dû à la stabilité des hydrates 5\ ACADÉMIE DES SCIENCES. de l'acide sulfuiique. Il n'en est pas de même pour les hvdracides (' ), et, sous l'in- fluence d'un abaissement de température, un nouvel équilibre tend à s'établir. S'il ne s'était pas formé d'éther ordinaire, la nouvelle limite, inférieure à la précédente, serait probablement la même que si l'étliérificalion s'était faite à la nouvelle tempé- rature à laquelle on maintient le mélange par suite de la recombinaison partielle des éléments des hydrates dissociés des hydracides. Mais l'éther ordinaire s'est produit, lorsque la température était plus élevée, en proportion plus grande que celle qui cor- respondrait à la température actuelle. Il en est résulté la mise en liberté d'une plus grande quantité d'eau, et la proportion d'éther éthérifié tend à s'abaisser non seule- ment jusqu'à la limite correspondant à cette dernière température, mais jusqu'à une limite inférieure correspondant à un mélange initiai 'j)lus hydraté, et l'on peut, par suite, observer des différences considérables entre les proportions éthérifiées dans deux mélanges de composition initiale identique, ayant tous deux atteint leur équi- libre final à une même température, mais dont la température de l'un a été maintenue constante, et dont l'autre a été chauffé au delà de celle température. » Une rétrogradation semblable peut naturellement se produire, el la limite d'éthérificalion peut varier légèrement sans que l'on ait eu recours à un échauffement artificiel et simplement par suite de variations successives de la température ambiante, variations dont il ne peut résulter qu'un abaissemenl définitif de la limite. » Pour l'acide chlorhydrique, la lenteur de l'éthérification est telle que les solutions préparées il v a aS ans paraissent encore fort loin d'avoir atteint la limite correspon- dant à la température ordinaire, et l'on observe encore un très grand écart entre les résultats donnés par l'éthérification directe et par la décomposition inverse de l'éther chlorhydrique. » L'éther ordinaire ne se produisant, avec cet acide, qu'à des températures élevées, il est probable qu'on ne doit pas, à des températures inférieures, constater les der- niers faits signalés pour les acides bromhydrique et iodhydrique. Dans un mélange ayant atteint son équilibre à une température déterminée et abandonné ensuite à une température inférieure, la proportion éthérifiée ne doit s'abaisser que jusqu'à la limite correspondant à cette dernière. Mais la lenteur de l'éthérification est trop grande pour que je puisse espérer pouvoir le vérifier et déterminer les limites d'éthérificalion à la température ordinaire. » Acide chlorJiyiJrique et alcools dù-ers. — Les analyses récentes confirment les observations faites autiefois, relativement à la vitesse d'éthérificalion de ces alcools. L'alcool bulylique s'éthérifie avec une lenteur exceptionnelle, et sa limite est proba- blement moins élevée à la température ordinaire comme à loo°. Pour les autres alcools monoalomiques, la vitesse décroît lorsque le poids moléculaire s'élève; cependant, à partir d'un certain moment, elle devient plus grande pour l'alcool araylique que pour l'alcool isopropylique. » Au contraire, l'éthérification du glycol et de la glycérine est beaucoup plus rapide que celle de l'alcool élhylique, si l'on tient compte de la limite qui est moins élevée. Cette limite paraît actuellement atteinte, pour ces alcools, à la température ordinaire. (') Comptes rendus, t. CXXX'Vl, p. i4o2 et i55i. SÉANCE DU 6 JUILLET ipoS. 55 Elle est moins élevée qu'à ioo°, ainsi que cela a lieu avec l'alcool ordinaire et les acides bromohjdiique et iodhydrique, mais elle est la même qu'à 44°, ce qui semble indiquer une différence dans le mode d'action des hydrates de l'acide chlorhydrique sur le gljcol et la glycérine et sur l'alcool ordinaire. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur T acétylène hibromé : purification, cryoscopie, analyse. Note de M. P. Lemoult. « Dtins une Note antérieure {Comptes rendus, t. CXXXVI, p. i333), nous avons décrit la préparation de l'acétylène bibromé et la caractérisa- tion de ce corps par quelques-unes de ses propriétés. Nous sommes parvenu à l'obtenir pur et à vérifier sa pureté par la délermiiiation du poids moléculaire et de sa teneur en brome. » Préparation. — L'impossibilité de distiller le produit décrit antérieurement, en raison de son instabilité, nous a mis dans la nécessité de l'obtenir pur de premier jet; on constate facilement que l'éthylène tribromé CHBr=;CBr= (matière première) est entraînable par la vapeur d'alcool et sa présence élève le poids moléculaire des échan- tillons bruts; on élimine ce corps par fractionnement au moment même de la prépa- ration : l'appareil est un de ceux dont on se sert pour les fractiounements sous pression réduite, les flacons collecteurs étant, pour plus de commodité, remplacés par des ampoules à deux robinets, et le tout est rempli d'eau bouillie; le ballon dans lequel on a mis le mélange de CIIBr = CBi'° et de KOU alcoolique et le réfrigérant étant constamment parcourus par un courant dazote (sans oxygène). Dès que les vapeurs commencent à passer, le thermomètre placé dans le col du ballon marque 76" et reste assez longtemps stationnaire entre 76° et 77°; la portion correspondante condensée se rassemble en lourdes gouttes, sans produire les stries légères dues à l'alcool; on recueille une seconde portion de 77° à 80°, puis une autre, au delà, formée d'un liquide qui ne s'enflamme pas spontanément à l'air, mais donne seulement d'abondantes fumées. » La première portion, la plus importante, est constituée par GBr^GBr pur, comme nous allons le montrer, et l'on doit admettre que ce corps bout à ']6°-y]'' sous la pression ordinaire. » Poids moléculaire. — La valeur de celle donnée importante nous a paru le meilleur critérium de la pureté, car elle renseigne à la fois sur la présence de CHBr^GBr^ et sur les polymérisations (que nous espérons déterminer ultérieure- ment) que la molécule paraît apte à subir, ces deux causes tendfmt à augmenter le poids moléculaire. L'acide acétique, auquel l'acétylène bibromé s'incorpore facilement, est très propre à la détermination ; toutefois ce corps ne doit être séparé de l'eau qui le recouvre et le protège (sans s'y dissoudre) que dans un tube muni d'une longue pointe très capillaire. 56 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Voici le résultat obtenu : P = 23,79, /) = i,2872, «=i°,i5. M = 3900-^ =i83,3. Théorie pour CBr = CBr: 184. » Avant ce fractionnement, les résultats variaient entre 200 et 220. » Analyse : dosage du brome. — Cette opération n'est pas possible sur le produit tel quel, la clialeur (dosage par la chaux) le décomposant violemment et le contact avec AzO^H (procédé Carius) étant éminemment dangereux; on fait alors une solu- tion titrée du composé étudié dans l'acide acétique exempt de composés halogènes (2S,34o5 dans 6^,9720, soit 25,i32 pour loo du mélange) et la solution obtenue, très maniable, est traitée comme d'ordinaire; encore faut-il, pour éviter les explosions et les projections, s'abstenir de chaufTer directement l'ampoule, dont la température s'élève par rayonnement et dont le contenu distille lentement en cédant son brome à la cliaux. » 06,5760 de la solution précédente, prélevés à l'abri du contact de l'oxygène atmo- sphérique et contenant, par conséquent, 0,14476 du corps étudié, ont donné 06,2980 de AgBr, soit Br pour 100 : 87,57. Théorie pour CBrE= CBr : 86,95. » Nous avons donc obtenu, par action de la potasse alcoolique et frac- tionnement au moment de la préparation, racétyléne bibromé pur, dont la complexité inoléculaire et la teneur en Br correspondent à la formule CBr ^ CBr et dont nous nous proposons de continuer l'étude. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la lactase. Note de MM. E.m. Bourquelot et H. Hërissey. « Lorsque Emil Fischer a publié ses premières recherches sur les enzymes et fait connaître, en particulier, le dédoublement thi sucre de lait par l'émulsine des amandes, l'un de nous a émis l'opinion que ce dédou- blement ne devait pas être rapporté à l'émulsine proprement dite (ferment hydrolysant des glucosides), mais à un enzyme spécial, la lactase, accom- pagnant l'émulsine en question dans le produit employé par le chimiste allemand. Il s'appuyait sur ce fait que, avec une émulsine conservée depuis longtemps dans son laboratoire, il n'avait pu réussir à hydrolyser le sucre de lait, alors que cependant cette émulsine dédoublait encore les gluco- SÉANCE DU 6 JUILLET 190.3. 5n sides naturels sur lesquels l'aclion hydrolysante du ferment des amandes douces avait été signalée jusqu'à cette époque ( ' ). » Dés 1895, c'est-à-dire une année après la publication d'Emil Fischer, nous avons fait deux observations venant à l'appui de cettte manière de voir. La première est relative à la solution obtenue en faisant séjourner de l'eau distillée sous une culture d'Aspergillus niger développée sur liquide de Rauliu, solution qui, tout en ilédoubhint tous les glucosides naturels dédoublés par le produit des amandes, est sans action sur le sucre de la.t( = ). » La seconde concerne le suc d'un grand Champignon basidiomvcète, le Polyporus sulfureiis Fr., qui se conduit exactement comme le liquide d'Aspergillus (^). La conclusion la plus satisfaisante était que l'émulsine, telle qu'on la prépare avec les amandes douces, est un produit com- plexe C) qui renferme de la lactase, cette dernière n'existant ni dans le liquide d'Aspergillus, ni dans le suc de Polyporus sulfureus. » L'émulsine, en tant que ferment dédoublant des glucosides lévogyres, étant, connue l'on sait, un ferment très répandu dans le règne végétal (^), les faits que nous venons de rappeler conduisaient à rechercher, au moins pour un certain nombre de cas, si cette émulsine est accompagnée de lac- tase. Il y avait en outre à se demander si, d'autre part, la lactase peut exis- ter sans émulsine. » Nos recherches sur le premier point ont porté sur les semences de quatre Rosa- cées, amandes amènes, amandes de Pêcher, amandes d'Abricotier, semences de Pom- mier, et sur les feuilles du Laurier-cerise; tous ces organes sont bien connus comme renfermant de l'émulsine. » Tous ces organes, les amandes après avoir été mondées de leur tégument, et les feuilles après avoir été lavées et essuyées, ont été triturés finement, puis misa macérer dans de l'eau chargée de toluène, pendant un temps qui, suivant les cas, a varié de 12 à 24 heures {i =r. i5°-i7''). )i Les macérés ayant été filtrés, on les a fait agir sur le lactose, comme l'indiquent (^) Em. BouROiiELOT, Travaux de M. Emil Fischer sur les ferments solubles {Journal de Pharmacie et de Chimie, 6= série, iSgS, p. 827 et ojô). (*) Em. Bourqlelot et H. IIérissey, Sur les propriétés de l'émulsine des Cliampi- gnons {Journal de Pharmacie et de Chimie, &" série, t. W, iSgS, p. 435). (' ) Em. Bourquelot et H. IIérissey, Les ferments solubles du Polyporus sulfureus Fr. {Bull. Soc. mycol. de France, t. XL i8g5, p. 235). (*) Comptes rendus des séances de la Société de Biologie, igoS, p. 219. (^) H. Hérissey, Recliercltes sur l'émulsine \^Thèse doct. Univ. {Pliarm.), Paris, 1899]- C. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, ^• 1.) 8 58 ACADÉMIE DES SCIENCES. suffisamment les Tableaux et les détails suivants, qui se rapportent aux amandes de pêches : 1. Macéré cru 5o™'' Lactose Ss Toluène . o"^"',» 2. Macéré porté à loo". . . oo""' Lactose 5s Toluène o'^"', 5 3. Macéré cru So'^"' Eau quantité suffisante pour atteindre les volumes précédents Toluène o""', 5 k. Macéré porté à loo".. . 5o™' Eau quantité suffisante pour atteindre les volumes précédents Toluène o™',5 » Tous ces mélanges ont été maintenus à l'étuveà 35"- '|0° pendant 3 jours: puis on a procédé à l'essai de chacun d'eux, afin de rechercher s'il v avait eu hvdroiyse du lac- tose dans le n" 1. Pour cela, on a eu recours à deux procédés : le procédé de Fischer et le procédé au polarimètre. Le premier repose sur les propriétés que possèdent les produits d'hydrolyse du lactose, glucose et galactose, de donner avec l'acétate de phé- nylhydrazine des osazones insolubles dans l'eau bouillante, tandis que la lactosazone est soluble. Le second repose sur ce fait, que le mélange de ces mêmes produits d'hydrolyse possède un pouvoir rotatoire plus élevé que le lactose qui lui a donné naissance, en sorte que, si le lactose d'une solution est dédoublé par un ferment so- luble, la rotation droite de cette solution doit augmenter. « Ces deux procédés ont donné, pour les quatre semences, des résultats positifs et concordants. » Avec les amandes de Pêcher en particulier, la rotation primitive de la solution n° 1 a augmenté de i°8' (/=o"',2), et il s'est formé une quantité de glucose et de galactose qui a fourni 28,1/4 d'osazones insolubles dans l'eau bouillante. » Quant au macéré de feuilles de laurier-cerise, alors même qu'on avait pris soin de broyer ces dernières avec du sable, il est demeuré inactif sur le lactose. Un essai particulier avait d'ailleurs montré que ce même macéré dédoublait, assez faiblement cependant, l'amvgdaline. On se trouve donc ici en présence d'un cas semblable à celui du liquide d'Aspergiiliis ou du suc de Polyporus sulfureux. » On sait, d'autre part, depuis longtemps, que les grains de képhir contiennent un ferment capable de dédoubler le lactose. Nous avons contrôlé le fait et, à cette occa- sion, nous avons essayé sur l'amygdaline ce même produit, qui n'a provoqué aucun dédoublement du glucoside. » lùi résumé, on peut rencontrer la lactase accompagnant l'ératilsine (amandes diverses de Rosacées, etc.), l'émulsine sans lactase (Aspergil/us niger, Polyporus suif ureus, feuilles de Laurier-cerise), et enfin la lactase sans SÉANCE DU G JUILLLT 1903. 'hj émiilsine (képhir) : tous ces faits sont d'accord aVec l'hypothèse de l'indi- viduahté des deux ferments. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du sodium sur le tétrachlorure du carbone et là betizine chlorée ; formation du triphénylméthane et d' hexaphényléthane. Note de M. Jules Schmidlix. (Extrait.) « Quoique le tétraphénylméthane soit un hydrocarbure d'une structure très simple et d'une grande stabilité d'après ses propriétés chimicpies et thermochimiques, il ne s'obtient pas par une des méthoiles simples usitées j)Our la synthèse des hydrocarbures : c'est ce qui résulte de nombreuses expériences. L'action du chlorure d'aluminium sur la benzine et le tétrachloruie àw carbone ne forme que du triphénylméthaue. Le té- trachlorure de carbone et la benzine chlorée, traités par le sodium, m'ont fourni du diphcnyle, et un mélange d'hydrocarbures, parmi lesquels j'ai isolé et itientifié le triphénylméthane et, en petites quantités, l'hexaphé- nyléthane. » J'ai étudié siulout l'aciinn du sodium sur la benzine chlotée et le tétractiloruré du carbone étendu avec beaucoup de benzine, à température ordinaire. Elle est lente d'abord, mais, après une journée, le liquide entre en ébullition et la réaction devient tumultueuse. Le liquide brun, filtré et concentré, est soumis à la distillation dans une cornue. Entre i5o° et 270° on récolte du diphényle presque pur; à partir de 270° on obtient des liquides qui déposent aprè= quelque temps des cristaux, de triphényl- méthane et d'hexaphénjléthane. La séparation se fait par l'acide acétique, rhex.aphé- nyléthane reste insoluble sous forme d'une poudre blanche. La dissolution dépose des cristaux, on les distille entre 35o° et 35.î° et recristallise dans l'alcool; ils fondent à 920,5. Pour identifier complètement celte substance avec le triphénylméthane, je l'ai transformé en pararosaniline selon la méthode de Fischer. Quant à la poudre blanche recristallisée dans la benzine elle se présente sous forme de petits cristaux incolores brillants, qui fondent à 227°. C'est le point de fusion de l'hexaphénylélhane. L'analyse a confirmé ce résultat ainsi que la cryoscopie, et l'oxydation au moyen du bichromate de soude et l'acide acétique. ■n On peut se rendre compte de ces résultats en admettant que l'actiori du sodium sur la benzine chlorée et le tétrachlorure du carbone fournit d'abord du chlorure du triphénylmélhane. Pendant la distdiation ({ui forme le triphénylméthane, ou remarque un dégagement du gaz chlorhydrique. » Triphénylméthane : 3C«H*CI + CCI' -(- 6Na = (C'HO'CCl + 6NaCl, (CH^'CCI + H^ = (C"H')^CH + HCI. 6o ACADÉMIE DES SCIENCES. » L'hexaphéiiyléthane : 2(C«H0'CC1 + 2Na = (C'''H')'C - CfC Wy + 2NaCl. » Le fait que l'on n'obtient pas du létraphénylmélhane ne semble pas provenir d'une destruction du produit préalablement formé; mais il s'ex- plique plutôt, parce que l'action du sodium s'arrête au chlorure du triphé- nylméthane et que sou action ultérieure se borne à lier les molécules iden- tiques et à former, d'une part, avec la benzine chlorée, du diphényle et, d'autre part, de l'hexaphénylméthane avec le chlorure du triphénylmé- thane. » CHIMIE ORGANIQUE. — Préparation des alcools primaires au moyen des acides correspond anl s. Note de MM. L. Bouveault et G. Blanc, présentée par M. A. Haller. « Nous avous généralisé le procédé de réduction ilécrit dans notre récente Note {Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 1676). Il s'applique aussi bien aux acides du poids moléculaire le plus faible qu'à ceux qui sont les plus avancés dans la série; mais, dans ces cas comme dans l'autre, nous avons rencontré des difficultés expérimentales assez sérieuses. » Nous avons tenu à démontrer la transformation en alcool ordinaire des éthers-sels de l'acide acétique; il fallait pour cela opérer dans un milieu tout à fait exempt de cet alcool. Nous avons réduit Tacétale d'amyle au moyen de sodium et de Talcool amylique. Nous avons pu recueillir et caractériser une petite quantité d'alcool éthy- lique. » L'acide butyrique a été réduit, à l'état de butjrate de méthyle, au moyen de sodium et d'alcool absolu. L'alcool butylique formé est entraîné par la vapeur d'eau aussi rapidement que l'alcool ordinaire. On cniilinue la distillation tant que le liquide donne deux couches par addition de carbonate de potassium solide. B On traite ensuite tout le liquide distillé par ce sel en excès, on décante la couche supérieure, mélange des deux alcools, et on l'abandonne avec une nouvelle quantité de carbonate, puis on distille à la colonne le liquide ainsi desséché. » loos de butyrate de méthjle ont fourni 3ob d'alcool butylique primaire normal et aSs d'acide butyrique ont été extraits de la liqueur aqueuse sodique. L'alcool ordinaire entraîne avec lui une notable quantité d'alcool but\lique qui lui communique son odeur et qu'on ne peut séparer que par des fractionnements rigoureux. » Le butanol i bout, comme l'indiquent les auteurs, à i 16°; pour le caractériserai! moyen d'un dérivé cristallisé, nous avons préparé sa /)/ie«j^/Hre7/(a/ie par combinaison avec le carbanile. Celte combinaison forme de magnifiques aiguilles incolores, fondant SÉANCE DU (j JliILLET igo.^. 6l à 57", très sohibles dans tous les dissolvants organiques, sauf l'étlier de pétiole, qui ne les dissout abondamment qu'à chaud. » La réduction de caprale (décanoate) de métlijle se fait sans aucune difficulté et avec un rendement qui atteint 70 pour 100; de plus, tout l'acide qui n'a pas été réduit est retrouvé; il ne se fait en ell'et dans cette réaction, ni dans les suivantes, aucun produit de polymérisation. » Le décanol-i avait déjà été obtenu par Krafft à l'aide de l'aldéhyde; nous lui avons trouvé des propriétés décrites par cet auteur. Il bout à 120° sous 12""". » La réduction du myristate de méthyle est des plus aisées, mais la séparation de l'alcool qui prend naissance, d'avec le savon qui l'accompagne, est des plus délicates. Quand on a chassé l'éthanol par le courant de vapeur d'eau, il se forme à la surface de la solution alcaline une huile qui, par refroidissement, se concrète en une croûte solide, aisée à séparer de la lessive alcaline. Elle est formée d'un mélange de tétradécanol et de myristate de sodium. » On ne peut en extraire complètement l'alcool que par la distillation dans la vapeur d'eau surchauffée. » L'épuisement à l'éther de la croûte concassée en petits morceaux permet de retirer la majeure partie de l'alcool. Le résidu de la distillation de l'éther est ensuite rectifié dans le vide. » On ne peut songer à se débarrasser du savon par un épuisement à l'eau, car il y est trop peu soluble; de plus, l'agitation à l'éther de ces solutions savonneuses donne des émulsions d'une stabilité désespérante. » Le télradécanol-i fond à 38° et bout à 160° sous 10'""'; il est identique au produit décrit par Kraflt. » Acides aromalifjues. — Nous avons constaté avec étonnement que notre méthode appliquée au benzoate d'éthyle ne donne aucun résultai. » Il se forme, au contact du benzoate d'éthyle et de l'éthylate de sodium, un com- posé solide grâce auquel le premier échappe à la réduction. Nous nous proposons de vérifier si cette propriété négative est le fait de tous les acides à carboxyle directement lié au noyau aromatique. » Les autres acides aromatiques, à carboxyle non immédiatement lié au noyau, semblent en eflet se comporter comme les acides gras. » Le phénylacétate d'éthyle se réduit en donnant l'alcool phényléthylique primaire, que nous avons caractérisé par sa phényluréthane fondant à 80°. Le groupement car- boxéthyle a été réduit, mais le noyau aromatique est resté intact. » Il était intéressant de vérifier si le noyau hexahydroaromalique s'opposerait aussi à la réduction des acides du type hexahydrobenzoïque. Nous avons pu nous procurer ce dernier acide grâce à l'obligeance de M. Brunel, préparateur au Conservatoire des Arts et Métiers, qui a bien voulu nous abandonner une certaine quantité d'hexahydro- benzène monochloré. Nous avons aisément transformé ce dernier en acide par la méthode de Grignard, puis l'acide en élher éthylique que nous avons réduit. » La réduction s'opère avec un rendement excellent et sans la moindre difficulté. L'alcool liexahydrobenzylique constitue une huile assez peu mobile, à odeur mixte d'alcool amylique et de menthe; il bout à 82" sous i i™"'. » Nous l'avons caractérisé au moyen de sa phényluréthane qui forme de beaux 6-i ACADÉMIE DES SCIENCES. cristaux, aiguillés blancs, fondant à Sa", très solubles dans tous les dissolvants orga- niques, sauf Télher de pétrole qui les dissout peu à froid. » Les élhers de l'acide benzoiqtie et de ses homologues à carboxyle fixé au noyau sont jusqu'ici les seuls que notre méthode n'ait pas permis de réduire. » CHIMIE ORGANIQUE. — Oxyde d' èthylène du 'i-cyclohexanediol-i .1 et dérivés. Note de M. Léon Bkunel, présentée par M. A. Ha lier. « J'ai signalé antérieurement (') la formation transitoire de l'éther oxyde interne du ^-ortliocyclobexanediol dans la préparation de ce glycol. Dans la présente Conimunication, j'ai poursuivi l'étude de cet éther oxyde et de quelques composés qui en dérivent. » Réactions génératrices. — L'oxyde d'éthylène hydroaromatique se forme dans des conditions diverses en partant de la monoiodhydrine OH — C'H'" — I. » L'action de la potasse ou de l'oxyde d'argent sur la solution éthérée de monoiod- hydrine fournil l'oxyde hydroaromatique avec un rendement de 75 à 80 pour 100. La quantité théorique de potasse en solution alcoolique donne le même éther. La potasse en solution aqueuse agit à chaud en produisant l'oxyde interne, mais en moindre quan- tité que précédemment, le produit s'hydralaul rapidement dès 80°. Sous l'action du chlorure de calcium fondu, l'iodindriiie en solution éthérée e=t rapidement transformée en éther oxyde interne, ce qui explique la restriction apportée dans une précédente Noie C'), à propos de la dessiccation au chlorure de calcium de la solution éthérée de monoiodhydrine; l'aclion est due vraisemblablement à l'oxychlorure de calcium que renferme le chlorure fondu; toutefois la chaux n'agit pas dans ces conditions. » Préparation. — La première réaction donnant les meilleurs rendements doit être employée. On dissout dans 3oo'^'°' d'éther sec loos d'iodhydrine OH — CH'" — I, puis on ajoute au liquide refroidi et agité, le double environ de la quantité théorique de potasse récemment fondue et finement pulvérisée; la réaction s'opère au début avec dégagement de chaleur. Après 48 heures, pendant lesquelles le mélange a été fréquem- ment agité, on isole la liqueur éthérée et l'on épuise le résida à l'éther. Les solutions éthérées réunies sont distillées. A SS^-SS" passe une petite quantité de cyclohexène. Entre i25° et i4o° on recueille un liquide qu'on soumet à la distillation fractionnée. La portion bouillant à i3i°-i32° est l'oxyde d'éthylène hydroaromatique pur. » Propriétés. ■ — L'éther oxyde interne du p-cyclohexanediol-1.2 est un liquide inco- lore, très mobile, de densité 0,975 à i5°, bouillant à i3i",5 sous 760"", ne cristalli- sant pas à — 10". Il possède une odeur forte, une saveur brûlante. Ce corps est insoluble (') Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 384. {'') Comptes rendus, t. CXXXV, p. io55. SÉANCE DU 6 .lUlLLFT IQoS. 63 dans l'eau, très soluble dans l'alcool, Téther, l'acétone, l'acide acétique. L'analyse et la détermination de sa densité de vapeur lui assignent la formule C/H"'=0. Il est à remarquer que, suivant la règle générale, il bqut notablement plus bas que son iso- mère, la cyclohexanone. Ses réactions sont très voisines de celles de l'oxvde d'éthjlène de Wurtz. » Action de l'hydrogène. — L'action de l'amalgame de sodium à froid syr la sqIu- tion hydroalcooliqMe d'oxyde d'éthjlène du ^-glycol, celle du sodium sur la solution alcoolique bouillante t]u n^ème éther ne m'ont fourni aucun résultat satisfaisant. J^u contraire, en employant la méthode d'hydrogéDation si féconde de MM. Subatier et Senderens, c'est-à-dire en faisant passer l'oxyde d'éthylène hydroaromatique entraîné par un excès d'hydrogène sur du nickel réduit chauffé à i70°-i8o°, j'ai obtenu par fjjpation de H- le cyçlohexanol avec ijn rendement très voisin de la théorie OW>= O -h H2=: CH" - OH. n Cette réaction, à la méthode d'hydrogénation près, est calquée sur celle de Wurtz qui par hydrogénation de l'oxyde d'éthylène obtint l'alcool éthylique. Il est probable que le procédé est susceptible d'être appliqué aux oxydes d'éthylène en général. T) L'alcool ainsi préparé présente une odeur amylique, bout à 161°, après dessiccation sur la baryte caustique, et cristallise en une masse fusible à j6''-I7°. Ces propriétés physiques concordent pj^actement avec celles attribuées par M. Baeyer et par }i. Mar- kownikoff au cyclohexanol C^H" — OH. » Action de l'eau. — L'action de l'eau sur l'éther oxyde hydrobenzénique m'a fourni le p-orthocyclohexanediol précédemment décrit, C'^H'»-|-H^0 = C«H"0H. O » L'hydratation commence vers 80°. A iio°-ii5° elle est très rapide. La facilité avec laquelle elle s'effectue justifie la formule donnée plus haut à l'éther oxvde. Elle est en effet caractéristique d'un orthodérivé. » J'ai cherché si, en variant les proportions relatives d'eau et d'éther oxyde, il ne se formerait pas de corps analogues à ceux obtenus par Wurtz, résultant de l'union, avec fixation d'eau, de deux ou plusieurs molécules; si, par exemple, on n'obtiendrait pas un composé OH — CH'"— 0 — CH'»— OH. Le résultat a été négatif. Le P-cycIo- hexanediol s'est formé seul avec rendement théorique. » Action du bisulfite de sodium. — Lorsqu'on met en contact à froid une solution de bisulfite de sodium et l'oxyde d'éthylène du P-cyclohe\anediol, et qu'on agite vive- ment, le mélange ne tarde pas à se garnir de petites écailles brillantes; il s'est formé un orlhocyclohexanolsulfonate de sodium : C''H'«-h SO^Na H = OH - C«H'«- SO'Na. O » Comme il n'y a pas de dégagement de chaleur sensible, la réaction est lente et encore incomplète après plusieurs jours. Elle est très rapide à chaud. Pour préparer 64 ACADÉMIE DES SCIENCES. le sulfonate, on place clans les tubes 5s d'étlier interne hjdroaromatique, et une solu- tion aqueuse de bisulfite de sodium renfermant environ 78 de sel, bien exempte d'anhy- dride sulfureux. Les tubes scellés à la lampe sont chauffés 2 heures à iioo-iiS». Le sulfonate peu soluble se dépose par refroidissement. On l'essore et on le fait recristal- liser dans l'eau. » Le cjclohexanolsulfonale de sodium- 1.2 ainsi obtenu OH — C H'" — SO'Na -+- H'O se présente sous forme de paillettes brillantes, incolores, inodores, peu solubles dans l'eau, à peu près insolubles dans l'alcool. Il cristallise avec une molécule d'eau qu'il perd à 100°. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur la teneur des vins mistelles et des autres vins, en acides solubles dans Véther, comme moyen de différencialiGn. Note de M. Ch. Bi-aiîez. « La question de la différenciation des mistelles ou moûts de raisins non fermentes, et additionnés d'alcool, d'avec les vins liqueurs propre- ment dits, n'est pas encore pratiquement résolue. » MM. Armand Gautier et G. Halphen viennent de proposer d'appliquer dans ce but les résultats d'expériences qu'ils ont faites, relativement aux variations des composés azotés, aux variations de l'acidité volatile et totale, à la nature des sucres et aux variations dans la teneur en glycérine, varia- tions qui sont corrélatives de la fermentation des jus sucrés. » J'ai déjà, en 1902, indiqué qu'on pouvait mettre à profil les résultats de l'analyse des matières sucrées, et celle des eaux-de-vie que l'on peut retirer par distillation de ces produits; mais cela est insuffisant dans bien des cas. » Le but du travail dont je donne ici les résultats est d'appeler l'atten- tion des chimistes sur les déductions que l'on peut tirer de la détermina- tion, au cours de l'analyse des liquides dont il s'agit, des acides solubles dans l'éther. Ces acides sont l'acide malique, qui se trouve en très petite quantité dans les raisius, généralement très miirs, avec lesquels on fait les mistelles, et l'acide succinique qui se forme pendant la fermentation alcoolique du moût. Donc, un moût de raisins étant donné, qu'd .soit alcoolisé ])ar addition d'alcool, ou cpi'il ne le soit pas, si l'on dose les acides solubles dans l'éther qu'il renferme, on n'a guère que l'acide malique. Si ce moût a subi une fermentation plus ou moins avancée, on ii, en plus de l'acide malique préexistant, de l'acide succinique engendré pendant la fermentation, plus quelques autres acides partiellement solubles dans l'éther. SÉANCE DU (■) JVWA.KT lC)o3. 65 » Il résulte de là un mode analytique que l'on peut mettre à profit pour aider à différencier les moûts non fermentes de ceux ayant subi une ferment;Uion. " Les résultats d'expériences que je vais relater dans le Tableau ci-des- sous montrent que cette détermination de l'acidité soluble dans l'éther peut entrer très utilement dans l'analyse des vins mistelles ou des vins liqueurs. » J'ai opéré chaque fois sur 25"""' de vin, réduits à lo""' par évaporation au hain- marie. J'ai épuisé par cinq traitements successifs au moyen de 25"'' d'éther pur chaque fois. Tout l'éther réuni a été évaporé; le résidu, dissous dans un peu d'eau distillée, a été titré avec de la soude décinormale en présence de phénolpntaléine. » Les résultats sont rapportés au litre et exprimés en acide sulfurique monohv- draté. Teneur en acides Désignation des vins. solubles dans l'éther. • ç Mistelle de l'année 1900 0,264 Mistelle de l'année 1901 o,333 Mistelle de l'année 1902 o,2i5 Vin blanc d'Algérie sec 1902 0,9996 Vin blanc de la Gironde 1900 0,882 Vin blanc de la Gironde 1902 i , loo Vin de Xérès très vieux o , 820 Vin d'Alicante très doux 0,920 » Comme on le voit, les différences sont très importantes, les mistelles ne renfermant qu'environ le tiers de la quantité d'acides soluble sdi ns l'éther, que nous avons dosés dans les autres vins. » THERMOCHIMIE. — Chaleur de neutralisation de l'acide ferrocyanhydrique ; chaleur de formation de ses combinaisons avec V éther et l'acétone. Note de MM. CunÉTiEN et GuiiVciiant, présentée par M. A. Dilte. « Nous avons montré, dans une Note précédente, que l'acide ferrocy- aniiydrique sec absorbe les vapeurs de différents composés organiques : l'éther, l'acétone, l'oxyde d'éthylène, l'épichlorhydrine, l'alcool allylique. » Pensant étudier les courbes de dissociation des deux premiers coin- poses, nous avons déterminé leur chaleur de formation afin de pouvoir contrôler les mesures de tension de vapeur par la formule de Van't Iloff d. Log p '/ ., ,, .,,,,... -ji^ = -^,- Comme nous 1 avons signale, la dissociation ne se produit G K , 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII N- 1.) () 66 ACADEMIE DES SCIENCES. pas en l'absence de vapeur d'enu aux lempératures inférieures à celles où commence la décomposilion de l'acide ferrocyanhydriqile. « Nous avons délerminé la chaleur de formation des combinaisons de l'acide ferrocyanhydrique avec l'éther et avec l'acétone en les décompo- sant dans un calorimètre par la potasse diluée (i> = lo). » Acide ferrocyanhydrique. — Le calcul fait intervenir la chaleur de neutralisalion de l'acide pour laquelle on trouve des valeurs discordantes. » M. Joaniiis (') donne Acide dissous 4- 4 K.OH dissous. Acide soluble + eau .1 , on en déduit Acide soluble h- 4 KO H dissous = 54'^"', 8. M. J.-.\. Muller(*) donne Acide dissous + 4 KOH dissous =: .')6'^=',a 1) Nous avons repris ces déleriuinations avec de l'acide cristallisé dans l'alcool, l'ana- lyse et le dosage volumélrique en avaient démontré la pureté. Nous dissolvions 23 à 3s d'acide pulvérisé et sec dans 600"°' de potasse ( c r= 10), la chaleur de dilution de la potasse i-estanle est nulle à cette concentration. Trois mesures nous ont donné les nombres suivants rapportés à i"°^ d'acide. •'y >9 58^'^'. 2 57<^">,6. B !^Nous admettrons pour la chaleur de neutralisation de i"'"' d'acide ferrocjanh V' drique par 4'"°' de potasse la valeur moyenne 57'"""',9 à 12°. » Les autres nombres nécessaires au calcul des difTérents cycles ont été pris dans l'ouvrage de M. Berthelot. » Combinaison de l'acide ferrocyanhydrique avec l'éther. — En désignant par n le nombre de molécules d'élher fixées sur une molécule d'acine, nous déterminions la chaleur de combinaison au moyen des deux cycles suivants: Éther liq. =^ éther vap Ac. sol. -{- éther vap. = Comb. + 4 KO H =z FeCy« Iv* diss — (,'• X n Combinaison X. + Eth. disSi liier liq. -(- eau = éther diss. 4- ô*^"', 9 x/i. Ac. sol. 4- 4 KOH = FeCy'^K'diss. -1- 5;' "',9 d'où X = — tf. H- 57,9 4-12,6 X/i » En désignant par '* la chaleur de décomposition par la potasse rapportée au poids (') Hertuelot, Thermocliiinie : Données numériques. {'-) Ann. de Chim. et de Phys., t. XX, 1900, p. 384- SÉANCE DU 6 JUir.LET igo'i. (\j de combinaison qui renferme i""' d'acide, par r la chaleur de combinaison rapportée à 1'"°' d'élher a; = --> nous avons trouvé ri 37 = 1,957 if=z6l,2 Xr=2I,3 XTzz 10, g ■2,006 59,0 32,8 ir,o 1,028 59,6 11,2 10,9 2,537 62,5 27,3 10,8 2,376 60,9 26,7 II, ( 0 Ainsi, la combinaison d'une molécule d'acide Jerrocyanhydrique solide avec l'éther en vapeur dégage 1 iC»' par molécule d'élher fixée. 1) l^a clialeur de combinaison à partir de l'éther liquide dégagerait seidemenl II — 6,7 = 4''"'i3. M. Browning (') signale qu'en mettant de l'acide solide dans l'éther liquide le dégagement de chaleur est suffisant pour porter l'éther à l'ébullition. En versant quelques gouttes d'éther ordinaire sur l'acide pulvérisé la réaction est, en effet, assez rapide pour élever notablement la température, mai? l'éther rectifié sur le sodium ne donne ni foisonnement ni dégagement de chaleur. » La combinaison de l'acide dissous avec l'éther liquide dégagera 4,3 — o,4 = 3'^"', 9. Lorsqu'on abandonne pendant 24 heures une dissolution aqueuse d'acide ferro- cyanhydrique à la surface de laquelle on a versé une couche d'éther pur, il se forme lentement, à la surface de séparation, de beaux, cristaux incolores en octaèdres cubiques. Ces cristaux, qui peuvent atteindre 2'""' %. .3""", s'effleurissent lr,ès rapi- dement à l'air en perdant leur éther. » Combinaison de l'acide ferrocyanliydrique avec l'acétone. — Nous avons adopté de même les données numériques indiquées dans les cycles suivants : Acétone iiq. -r:^ acétone vap — • 7''"', 5 x n Acide sol. -i- acétone vap.= combinaison X Comb.-i- 4K01I = FeCy«K'dis.-4- acétone dis +9 Acétone lif[. -\- eau =r acétone dis -h 3,5 x « Acide sol.-t-4KOH = FeCy»K»dis +57,9 d'où X = — (j>-i-57,9-!-iox/i. » Les mesures calorimétriques ont donné les nombres suivants : 71 — 1,474 (pt=:57,99 X = i4,4 « = 9,7 j , io5 58,5 10,4 9,0 0,870 58,1 8,5 9,8 » Im combinaison de l'acide ferrocyanliydrique solide avec l' acétone en vap,eur dégage 9' "',7 par molécule d'acétone. » Ces chaleurs de combinaison sont voisines des chaleurs dégagées (') Trans. Chem. Soc.,l. LXXVII, 1900, p. i233. Berichte, t. XXXV, 1902, p. 93. 6S ACADÉMIE DES SCIENCES. dans la combinaison de l'ammoniaque avec les chlorures mélalliques : les tensions de dissociation devraient être du même ordre pour les deux genres de composés, d'après la remarque empirique de M. de F'orcrand (' i. Par exemple, CaCl='+ 8AzH» dégage ii*^^' par molécule d'ammoniaque et sa tension de dissociation est de 2'3i"""' à io°,4. Nous ne nous sommes donc nullement trouvés en présence d'une tension de dissociation très faible ayant pu échapper aux mesures entre io° et 5o°. L'absence de tension d'éther est due seulement à l'absence d'agent catalysaleur; M. Baker (") a signalé un cas analogue pour la dissociation du chlorhy- drate d'ammoniaque, qui peut être distillé sans décomposition s'il est parfaitement sec. » CHIMIE ANIMALE. — Sur les acides gras de la lécithine de l'œuf. Note de M. H. Cousin, présentée par M. H. Moissan. « La composition des acides gras qui entrent dans la constitution de la lécithine de l'œuf a déjà été l'objet d'un certain nombre de travaux et l'on admet généralement que ces acides gras sont un mélange des acides oléique, stéarique et palmitique. On sait peu de chose sur les proportions relatives de ces différents corps dans le mélange, et je me suis proposé de déterminer approximativement ces proportions; dans le cours de ces recherches, j'ai pu caractériser, en plus des acides déjà connus, l'acide linoléique dont la présence n'avait pas été signalée jusqu'ici. J'ai étudié dans ce but un certain nombre d'échantdlons de lécithines; dans tous les cas, les résultats ont été à peu près les mêmes. « Pour isoler les acides, uue certaine quantité de lécithine est saponifiée au bain- marie par la potasse alcoolique, et les acides gras sont séparés par l'acide chlorliy- drique. » En admettant, comme on l'a fait jusqu'ici, que le mélange est constitué d'une part par l'acide oléique G'^Ii^'O', acide non saturé, d'autre part par l'acide stéa- rique C'*H"0- et l'acide palmitique C"H^-0-, qui sont tous deux saturés, on pourra employer les méthodes suivantes, qui permettent de déterminer la proportion de chaque catégorie d'acides : » 1° Transformer les acides gras en sels de plomb et traiter ceux-ci soit par l'éther, soit par la benzine qui, tous deux, ne dissolvent que l'oléate de plomb; on régénère (') Ann. de Cliini. et de Phys., t. X.X.V1II, igoS, p. 384 et t. XXIX, p. 5. (-) Chein. Soc., iSg^, p. 6ia. Bull. Soc. chirn. de Paris, t. XIV, 1896, p. 6. SÉANCE DU 6 JUILLET I9o3. 6q par l'acide chlorhydrique les acides de chaque partie, ce qui permet de déterminer, d'une part la quantité d'acide oléique, d'autre part le poids des acides saturés. " On peut plus simplement déterminer l'indice d'iode de l'acide total. Étant donné qu'il n'y a comme acide incomplet que l'acide oléique qui possède un indice d'iode éi,'al à 90, on pourra très simplement calculer la proportion de chaque catégorie d'acides. » Or en employant sur un même acide total les deux méthodes indiquées ci-dessus, j'ai constaté que les chiffres obtenus étaient très différents. Tandis que le procédé d'extraction par les sels de plomb me donnait des proportions de 32 à 38 pour 100 d'acide oléique, j'ai obtenu des indices variant de ôi à yS, ce qui donne une proportion de 56 à 80 pour 100 d'acide oléique. » Celte divergence s'explique facilement en admettant dans la lécithine la présence d'acides moins saturés que l'acide oléique et possédant par cela même un indice d'iode plus élevé. J'ai donc cherché à isoler ces acides, et pour cela j'ai employé une méthode indiquée par Farnsteiner. Cet auteur a reconnu que, quand on traitait à chaud par un mélange de gà*"' de benzine cristallisable et 5^"' d'alcool absolu, un mélange des sels de baryum des acides oléique, linoléique et linolénique, seuls les sels des acides lino- léique et linolénique étaient solubles à froid, l'oléate de baryte se déposant en grande partie par le refroidissement : il en est de même du palmitate et du stéarate, qui sont insolubles dans le mélange benzine-alcool. En opérant sur 20s des sels de baryum, épuisés en trois l'ois par i' de benzine-alcool, j'ai constaté qu'une proportion assez forte de sels de baryum restait en solution : les acides régénérés de leur solution con- stituent un liquide brun donnant avec les vapeurs nitreuses une masse molle et non un produit solide et possédant un indice d'iode variant, suivant les échantillons, de i3o à i5o; il n'y a donc pas de doute sur la présence d'acides moins saturés que l'acide oléique. )) D'après ce qui précède, on peut, en partant de la lécithine de l'œuf, isoler des acides gras appartenant à trois catégories distinctes, et cela de la façon suivante : » 1° Un certain poids d'acides est transformé en sel de baryum, puis le mélange est traité par la benzine mélangée d'alcool. En régénérant les acides de la solution benzé- nique des sels baiyliques, on obtient la fraction n" 1 ; » 2° On transforme en sels de plomb le résidu de l'opération précédente et les sels de plomb épuisés, soit par l'éther, soit par la benzine, donnent par un traitement de la solution éthérée ou benzénique la fraction n'^ 2; 1) 3" Enfin du résidu de l'opération précédente on isolera les acides formant la frac- lion n" 3. i> Voyons quelle est la composition de chacune de ces portions. « Fraction n" 1. — L'indice d'iode élevé de celle partie des acides gras indique qu'elle contient des acides moins saturés que l'acide oléique. H résulte d'autre part de l'examen de l'indice d'iode que la fraction n" 1 n'est pas constituée par l'acide lino- léique pur dont l'indice d'iode est i8i, mais qu'elle est formée vraisemblablemenl par un mélange d'acide oléique et linoléique. Four caractériser la présence de l'acide lino- léique, j'ai utilisé la méthode d'oxydation par le perruanganale de potasse en solution alcaline, méthode qui a été proposée par Hazura pour caractériser les acides non saturés dans un mélange, llazura a montré en effet que dans l'oxydation des acides incomplets 70 ACADEMIE DES SCIENCES. par le peinianganale en solution alcaline, il se formait des acides oxyetéariques, acides alcools contenant autant de groupements oxhydrjles OH qu'il y a de valences libres dans l'acide : l'acide oléique C'H^'O' donne ainsi un acide dioxystéarique G" H'*( on )-0-, l'acide Jijioléique C"tP-0'^ mène à un acide tétraoxysléarique C* 1P^(0H)*0^; on peut séparer les acides dioxy et tétraoxystéarique par des cristal- lisations répétées dans l'alcool. Par cette méthode j'ai pu, dans les produits d'oxyda- lion, isoler l'acide dioxystéarique et des aiguilles blanches fondant à i^i^-i^a", point de fusion de l'acide tétraoxystéarique; des combustions de ce dernier corps ainsi que des dosages d'argent dans le sel d'argent montrent qu'il possède bien la formule Qi8jp6Q6^ formule de l'acide tétraoxystéarique. Cette portion des acides est donc formée par un mélange d'acide oléique et iKacide linoléique. » II. Cette fraction est constituée par de l'acide oléique, ainsi que cela résulte de l'indice d'iode (84 à 88) et de l'examen des propriétés. p III. Les acides de la fraction n" 3 se présentent sous forme d'une masse solide, blanche, fondant de 55°, 3 à 5G°, formée par un mélange d'acide stéarique et d'acide palmitique : j'ai trouvé des chiiTres variant de 3o à 4o pour loo d'acide stéarique et 70 à Go pour loo d'acide palmitique. Il n'existe pas vraisemblablement d'autres acides que les deux corps indiqués ci-dessus : c'est là du reste un point que je me propose de reprendre. » En résuiiié, dans ce tfavail,, j'ai tjémontrié qu'il existe dans lalécitljine (ie l'œuf, en outre des lécitliines déjà déterminées (stéarique, oléique et piilinitique), an produit du mêine ordre dérivé de l'acide linoléique. » CHIMIE ANIMALE. — I/ijection intraveineuse de glycérine : dosage de la glycé- rine dans le sang; élirninalionpar V uitne. Note de M. Mai]rh;e IVici.oux, présentée par M. Armand Gautier. « La séparation de la glycérine à l'état de pureté, son dosage inènie en très petites quantités, par des méthodes qu(! j'ai tait connaître antérieu- rement ('), m'ont permis d'aborder la qusslioa de savoir comment se com- porte la glyc>érine introduite dans le torrent circulatoire dans les hein-es qui suivent l'injeclion et si cette injection est suivie d'une élimination par l'urine. » Injection dans la sang . — Dosages. — Les expériences sont conduites de la façon suivante : les animaux, chiens ou lapins, reçoivent par la veine saphène (chien), par la veine jugulaire (lapin), 2= île glycérine pure en solution étendue à 20 pour 100, par {') M/iURice NiCLOiUX, Méthode de dosage de la glycérine dans le seing {(yOinptes rendus, i. GXXXVI, 1908, p. Sag). SÉANCE DU 6 JUILLET JC)n3. 71 kilog. de leur poids. L'injection est faite le plus rapidement possible. On fait ensuite des prises successives de sang à des intervalles de temps déterminés et l'on dose la glycérine. » Expérience J. — Lapin du poids de 2'',(j65. Glycérine à 20 pour 100 injectée ; 34'^"''j65. Durée de l'injection : 3o secondes. On trouve, pour 100'^"' de sang : a minutes après la fin de l'injection 0,87 4 minutes 3o secondes après la fin de l'injection 0,27 3o minutes » 0,18 » Expérience II. — Lapin du poids de 2'',44j- Glycérine à 20 pour 100 injectée : 24'^°'', 45. Durée de l'injection : 1 minute 4o secondes. On trouve, pour loo'^"'' de sang : 3o secondes après la fin de l'injection o,54 5 minutes » 0,33 4o » » 0 , 1 5 » Les expériences sur le chien permettent un plus grand nomijre de dosages. » Expérience m. — Cliien du poids de 7''!. Glycérine à 20 pour 100 injectée: 70"'"". Durée de l'injection: >. minutes i5 secondes. On trouve pour 100''"° de sang: g 3o secondes après la fin de l'injection o,54 5 minutes » 0,37 3o minutes » 0,21 I heure 3o minutes » o, 1 15 I heure » 0,01 » Expérience IV. — Chien du poids de 9''S, 750. Glycérine à 20 pour 100 injectée : 97"'"°, 5. Durée de l'injjclion: 5 minutes. On trouve pour 100""' de sang: 1 minute après la fin de l'injection o,38 3o minutes » o, i5 2 heures » o,o3 3 heures 3o minutes » 0,008 7 heures 3o minutes » o,oo4 » Elimination par l'urine. — Four résoudre celte question, il était nécessaire d'établir tout d'abard un procédé de dosage de la glycérine dans l'urine. Si l'on opère sur une quantité d'urine qui né dépasse pas 5'^"" ( ' ) •! suffit d'entraîner simplement la glycérine (*) dans l'appareil à entraînement tel que je l'ai décrit. Les résultats dès (') L'urine normale chez le chien renferme une très petite quantité d'une substance susceptible d'être entraînée par la vapeur d'eau dans le vide et qui réduit le bichro- mate. En opérant sur 5'^"', comme il est indiqué, et a fortiori sur a*^""', comme nous l'avons fait pour tous nos dosages, la proportion de cette substance est négligeable, (^) Une petite quantité d'urée est entraînée en même temps; elle ne gêne pas le dosage. --2 ACADEMIE DES SCIENCES. expériences de conlrôle justifient celte teclmique très simple. En possession rie la mé- thode de dosage nous avons opéré ainsi : L'urine cliez les animaux est recueillie par le sondage de la vessie à un moment déterminé. Le dosage de la glycérine se fait sur 2'^°''. )> Expérience V. — Chien du poids de i 4''. Glycérine à 20 pour 100 injectée: i^o''"'. Durée de Tinjection 2 minutes i5 secondes. Quantité de glycérine Temps compté Quan depuis la fin Vulume de de l'injection. l'urine recueillie. pour loocni' ( h m h ni de 0. 0 à 0. i5 i3 o'se de 0. i5 à I . 3o 144 2, i3 de t .3o à 2.37 52 2,71 de 2.87 à 5.87 69 0,28 éliminée. 1 0, , 112 3 ,067 I .409 0 ,1.58 Volume de l'urine recueillie. Quantité de glycérine pu ■ur 100™' d' 'urine. éliminée, cm' 78 3' 18 2' 48 46 4,93 2,268 22 2,32 o,5io 44 0,28 0, ICI io5 o,o4 0,042 » Soit éliminés en 5 heures 87 minutes : 4^'">746 de glycérine sur 28e'' injectés. Pour 100 : 17. » Expérience VI. — Chien du poids de 9"'^, 750, glycérine à 20 pour 100 injectée 97f'',5; durée de l'injection 5 minutes. Temps compté depuis la fin de l'injection, h m h m de o. o à o.3o de o.3o à 2 de 2 à 8.80 de 8.80 à 5.20 de 5.20 à 7.45 » Soit éliminés en 7 heures 45 minutes : Ss'', 4oi de glycérine sur 19?'', 5o injectés. Pour 100 : 27,7. » L'examen de ces Tableaux permet de tirer les conclusions suivantes : )) 1° La glycérine injectée dans le sang disparaît avec une très grande rtipidité. A supposer qu'à l'origine la glycérine restât entièrement dans le torrent circulatoire pend;inl le temps très court que dure l'injection, sa pro- portion dans le sang serait approximativement 3 pour 100. Or 3o minutes après la fin de l'injection on trouve o,5 pour 100; .5 minutes après, o,3 à 0,4 pour 100; 2 heures après, o, o3 pour 100. » 1° La glycérine est éliininée par l'urine en proportion notable, et cela en un temps relativement court. » 3° Il se fait au niveau du rein une sélection de la glycérine d'une intensité très grande. Je n'en veux pour preuve que les chiffres tirés des expériences IV et "VI dissociées pour la compréhension facile du texte, SÉANCE DU 6 JUIM,1-T (9o3. .y^ mais qui ont été en réalité faites sur le même animal et le même jour. On voit, par exemple, alors que la teneur du sang en glycérine oscillait entre o,38 et o, i5 pour loo pendant les 3o premières minutes, que l'urine éli- minée contenait 3,i8 pour loo de glycérine, soit environ lo à 20 fois plus; alors que la teneur du sang oscillait entre o, i5 et o,o3 pour 100 coires- ponilant à l'intervalle de temps compris entre 3o minutes et 2 heures, l'urine éliminée contenait 4>93 pour 100 de glycérine, soit 3o à 100 fois plus; pour l'intervalle de temps suivant la proportion est encore plus grande. C'est là un fait très remarquable qui constitue un parallèle inté- ressant entre la glycérine et un produit normal de l'organisme : l'urée. L'épithélium rénal fonctionne pour la glycérine introduite dans le sang comme il le fait pour l'urée. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Les hydrates de carbone de l'orge et leurs trartsjorma- tions au cours de la germination industrielle. Note de M. L. Lixdet, pré- sentée par M. Schlœsing. « I. Mode opératoire. — La plus grosse difficulté que l'on rencoiUie dans une étude d'ensemble sur les transformations que les hydrates de carbone de l'orge subissent au cours de la germination industrielle (') vient de ce que l'orge et surtout le malt ren- ferment des diastases, l'amylase et la sucrase, qui, au cours des épuisements par l'eau, modifient la nature de ces hydrates de carbone. L'épuisement à l'eau glacée évite ces inconvénients, mais présente des difficultés matérielles. L'alcool est d'un emploi dan- gereux; il s'hydrate en présence du malt, que l'on ne peut sécher sans en modifier la composition, et j'ai constaté que la sucrase invertit le saccharose, même en présence de l'alcool à 70° G. L. » J'ai obtenu d'excellents résultats en épuisant l'orge, à la température ordinaire, par l'eau additionnée de sulfate de bioxyde de mercure. Celui-ci précipite les matières azotées et spécialement les diastases qu'il immobilise. La liqueur filtrée est sursaturée par la baryte, filtrée, puis saturée par l'acide sulfurique. On peut alors sans crainte concentrer les liquides pour pratiquer ensuite les précipitations fractionnées par l'alcool. » Le précipité barytique est susceptible de renfermer la lévosine dont M. Tanret a constaté la présence dans l'orge verte; la teneur de celle-ci en lévosine diminue parla germination, jusqu'à ne plus représenter queo, i pour 100 de l'orge mûre. Je n'ai pas rencontré de lévosine dans le précipité barytique du malt poussé et, dans ces condi- (') Je remercie M. Sachs, directeur de la distillerie Springer, à Maisons-Alforl, d'avoir bien voulu mettre à ma disposition des échantillons d'orge en cours de germi- nation. C. R., 1903, ,• Semestre. (T. CXXXVII, N° 1.) lO n[^ ACADEMIE DES SCIENCES. lions, j'ai cru devoir négliger de )a rechercher dans les produits inlermédii)ires de I9 gernnination. » II. Élude des gommes. — Quand on iraite par des additions successives d'alcool une eau d'orbe ou de malt ainsi préparée, on précipite d'abord des gommes, dont le pouvoir roialoire est francliemcnt gauche et s'élève jusqn';! — i3-'',5; puis des gommes dont le pouvoir rotatoire devient de plus en plus droit, pour atteindre le chilTre de 4-78°. t^es gommes, dont le pouvoir rolqloire est intermédiaire, copime celle de M. Linlner (—26", 8), peuvent être, par l'alcool, dédoublées en gomme gauche et en gomme droite. » Je n'ai pas rencontré de dextrine, contrairement à ce qu'a trouvé M. Jalowetz. D'ailleurs, les liquides ne donnent aucune coloration par l'iode, comme ils en donne- raient s'il v avait eu saccharification diastasique à l'intérieur du grain. » Ces considérations m'autorisent à admettre que l'orge et le malt ne renferment que deux gommes. » La première semble identique à la p-amylane de M. O' Sullivan (a,, — — i46°). Elle ne possède aucun pouvoir réducteur. Les produits d'hydrolyse m'ont donné un mélange de sucres réducteurs, (21, = -)- 53° à 4- 09°), qui représentent non pas du glu- cose, comme ce savant l'avait annoncé, mais un mélange de sucres en C"', que j'étudie en ce moment. » La gomme droite répond aux caractères de l'a-galactane que M. Miintz a extrait, sous le nom Aa galacline, des semences de luzerne ( «1,= + 84°, 6). Son pouvoir réduc- teur est compris entre 3o et 35. L'hydrolyse de cette gomme fournit du galactose et probablement aussi du lévulose. » Elles ne sont ni saccharifiab),es par la diastase, ni fermentes,Gibles par la levure. » Dans les conditions ci-dessus indiquées, on peut, en présence d'une gomme préci- pitée par l'alcool, déduire de son pouvoir rotatoire sa composition élémentaire eij galactane et amylane. » J'ai appliqué cette méthode à l'élude de l'orge en germination, et j'ai précipité, par des quantités d'alcool identiques, des extraits d'prg.e, prplevé^ dans Jes (Ji^^rentes couches du germoir, préparés comme il a été dit précédemment, et amenés pAr l'évar poration dans le vide au même yoUjjpe. J'ai pu constater que les deux gommes préexistent dans l'orge crue, que la gglactqne augmente prpgressivement ppr )a gerpii- nation, tandis que |e poids d'arpylane reste sensiblement statjpnnaire. L'orge crue renferme, par exemple, os, 46 de galjiclane p.oijv loq d'orge §èche; ce chiffre passe à 08,91 après 3 jours de gerniination, ^ 18,46 ap'',ès 6 jours, et à 2?, 28 après 9 jpurs, tandis que l'amylane représente, pour les mêmes périodes, 05,54, os, 56, os,65, p?,-7.i; Dans une autre expérience, j'ai constalé iî,oi, is,46, '",77, 25,25 de galactane et o5,5o, os,5o, os,6o, oS, 53 d'amylane. » m. $tude des sucres. — J'ai, dans les liqueurs alcooliques, dosé les sacres non précipités et, en comparant Je^ résultats phtenus par l'inversion Clerget, qui ne touche pas au maltose et, par l'inversion à 100°, j'ai pu constater que, à aucun moment de sa germination, l'orge ne renferme de maltose. Ce fait est en opposition avec l'opinion de M. O' Sullivan, de M. Jalowetz, de M. Kniber, de M. Ling el s'accorde, au contraire, avec les expériences de M. Diill. L'absence de maltose et de dextrine prouve qu'il n'y a pas de saccharification interne pendant la germination. SÉANCE DU 6 JUILLET IQoS. 73 » L'orge fcriie renferme de o,5 à i jjoiir 100 de saccliai-ose, et celui-ci augmente an germoir dans la proportion de 1 à 3. Le sucre réducteur s'y rencontre en quantité extrêmement faible (0,1 pour 100): son pouvoir rotatoire est tel que l'on peut sup- poser le sucre formé exclusivement par du glucose. Bientôt la sucrase entre en jeu, four- nissant du glucose et du lévulose, dont la somme augmente parallèlement au saccha- rose; ce fait a été d'ailleurs observé par M. Petit. Mais le pouvoir rotatoire du sucre réducteur diminue progressivement; il a, dans une expérience, passé de -t- 46° à + 28°, 7 ; dans une seconde, de -\- ^']° à -+- So", 6 et à 17°, 7 dans une troisième. Le grain utilise probablement les deux sucres de façons différentes, comme je l'ai montré pour les feuilles de betteraves, le glucose présidant à la respiration, le lévulose assurant la poussée cellulosique du germe et des radicelles. Le lévulose, qui était largement uti- lisé au début, l'est plus lentement quand la germination se ralentit. » IV. Étude de l'amidon. — L'amidon, au cours de la germination, diminue dans la proportion de \ environ. En rapportant les chiffres à loos de l'orge, supposée sèche, primitivement employée, j'ai constaté 60,2 d'amidon dans l'orge crue, puis 55,7 après 3 jours de germination, 53,9 après 6 jours et 47)4 après 9 jours. La transformation de l'amidon en saccharose a été reconnue bien des fois. A-t-elle lieu par l'intermé- diaire instable du maltose, comme le supposent MM. Brown et Morris? Peut-elle du contraire se passer de cet intermédiaire? La production d'amidon aux dépens du sac- charose est classique, et ce que nous savons de la réversibilité des actions diastasiques nous permet de supposer que la transformation est directe. D'ailleurs, si le maltose était utilisé, que deviendrait la dextrine qui se formerait en même temps? » Les grains d'amidon s'attaquent progressivement par la surface; il suffit, pour le démontrer, d'isoler l'amidon à différents moments de la germination et de constater le volume occupé par un même poids d'amidon déposé. Ce volume diminue dans la pro- portion de 100 à 79, ce qui indique que les grains d'amidon deviennent de plus en plus petits. » HISTOLOGIE. — Recherches sur la conslitution et sur la structure des fibres cardiaques chez les Ver-tébn's inférieurs . Note de M. F. Marceau, présentée par M. E. Perrier. « A la suite d'tine première série de recherches faites uniquement à l'aide de coupes de cœur colorées à l'hématoxyline ferriqne ('), j'avais admis que les fibrilles sont absolument continties dans toute la longueur des travées musculaires et qu'on ne peut observer les limites de leurs pré- lendiies cellules constitutives, isolables par la solution de potasse caus- tique à 40 pour 100, lesquelles sont fusionnées complètement en un véri- tablesyncytium. De nouvelles recherches, faites en dissociant des fragments (') ConipLes rendus Soc, de Biologie, séance du 19 juillet 1902. ■76 ACADÉMIE DES SCIENCES. de cœur de Truite, de Grenouille, de Lézard, de Tortue et d'Alligator, à l'aide de la solution concentrée de potasse caustique et surtout de l'acide azotique à 20 pour 100, ont modifié légèrement mon opinion, tout en ne contredisant aucune de mes observations antérieures. » Les travées ou les parois compactes du cœur des Vertébrés inférieurs sont consti- tuées par des faisceaux de fibres plus ou moins allongées et disposées parallèlement, mais émettant des branches très obliques plus ou moins nombreuses dont les unes s'anastomosent avec des fibres voisines et dont les autres se terminent librement par des extrémités longuement effilées ou un jjeu obtuses. Ces fibres, après un par- cours plus ou moins long, se terminent elles-mêmes par des extrémités effilées ou obtuses, cédant ainsi le pas à d'autres fii)res, ou bien s'anastomosent avec des brandies issues de fibres voisines et continuent leur chemin dans la même direction. Lorsque les extrémités effilées, terminées librement, sont nombreuses, elles sont placées côte à côte en se dépassant réciproquement à la façon de celles des fibres du bois. Les fibrilles qu'elles renferment sont situées exactement dans le prolongement les unes des autres, ce qui fait qu'à l'examen de coupes longitudinales des travées, elles paraissent absolument continues dans toute l'étendue de celles-ci. En d'autres termes, les tra- vées ou la paroi compacte du muscle cardiaque des Vertébrés inférieurs sont consti- tuées par des fibres musculaires d'un faible diamètre, anastomosées en un réseau très compliqué à mailles allongées, mais qui est hérissé de branches aveugles plus ou moins nombreuses, de forme et de longueur variées. Si par la pensée on supposait la travée distendue latéralement par une injection interstitielle de liquide qui sépare ses fibres constitutives sans les romjjre, elle présenterait une disposition assez analogue à celle du réseau de cellules laticifères des Composées liguliflores. ). Dans le cœur des Vertébrés inférieurs, les travées se bifurquent et s'anastomosent entre elles, à la façon des fibres elles-mêmes dans chaque travée. Après un nombre plus ou moins grand de ces anastomoses et divisions successives, elles aboutissent toutes, en définitive, soit à la base du bulbe aortique, soit aux anneaux fibreux des orifices auriculo-ventriculaires, où elles se terminent par des extrémités coniques à pointe éraoussée, absolument semblables à celles qu'a figurées von Ebner pour les fibres cardiaques des Vertébrés supérieurs. H Les fibres cai-diaques des Vertébrés inférieurs, d'un faible diamètre en général, sont toutes constituées d'une façon analogue. Elles comprennent une colonne sarco- plasmique contenant les noyaux à la périphérie de laquelle sont situées des fibrilles striées. Celles-ci sont le plus souvent disposées en une seule assise, mais parfois aussi il peut y en avoir deux ou trois dont les éléments sont alors répartis sans ordre apparent. » Ces fibres sont en contact direct dans les travées et le plus souvent aussi dans les parois compactes, puisque dans ces dernières régions les capillaires et les cellules conjonctives sont rares. Il arrive assez souvent que ces fibres, toujours indistinctes dans les coupes longitudinales des faisceaux des travées et de la paroi compacte, quelquefois aussi paraissent mal limitées dans les coupes transversales. Cela tient à ce que la rétraction de leur sarcoplasma, sous l'induence du réactif fixateur ou des SÉANCE DU 6 .TUILLl-T IQoS. ■yn déshydratants, se produit d'une façon très irrégulière, ce qui en laisse plusieurs en contact, alors que d'autres sont fragmentées. » Les fibres des Cliéloniens et des Crocodiliens ont beaucoup d'ajialogie, au point de vue de leur taille et de la disposition des fibrilles, d'une part avec celles des Oiseaux, et d'autre part avec celles des Monotrèmes (Echidné). Comme celles de ces derniers, elles sont aussi quelquefois, surtout cliez les Crocodiles, séparées par des cellules conjonctives rameuses et quelques capillaires; de plus, elles sont entourées par un sarcolemme chez le Crocodile. » Ainsi la transition entre les fibres cardiaques des Vertébrés inférieurs et celles des Vertébrés supérieurs, s'établit par l'intermédiaire de celles des Cliéloniens et des Crocodiliens. » ANATOMIE COMPARÉE. — Sur la capsule surrénale des Arnphihiens. Note de M. Ed. Grynfeltt, présentée par M. Alfred Giard. « Les capsules surrénales des Amphibiens possèdent-elles en dehors des cellules du type cortical et des cellules chromaffines, éléments essentiels de la capsule surrénale chez tous les Vertébrés, une nouvelle espèce d'élé- ments histologiques? C'est la question qu'a soulevée Ciaccio dans une Note récente. » Ayant étudié, depuis plus d'une année, la capsule surrénale de divers Amphibiens urodèles et anoures et ayant recueilli un certain nombre de matériaux, je désirerais présenter quelques observations à ce sujet. » Slilîing a décrit en 1898 dans la capsule surrénale de Rana esculeiila des cellules particulières qu'il a appelées cellules d'été, parce qu'elles apparaissent avec la bonne saison, puis diminuent de nombre et prennent des caractères moins nets, se conservant jusqu'à l'année suivante où elles reprennent tous leurs caractères et tout leur dévelop- pement. Depuis les recherches de Stilling, on a retrouvé ces cellules avec leur caracté- ristiques principales pendant tout le cours de l'année. C'est ainsi que Bonnamour et Pûlicard les signalent chez des Grenouilles observées pendant l'hiver. De mon côté, je les ai également retrouvées chez ces animaux pendant toute l'année. Ciaccio a observé aussi d'une façon permanente les cellules qu'il décrit comme troisième élément de la capsule surrénale des Anoures et qui paraissent répondre, ainsi que l'avait brièvement indiqué Bonnamour et Policard, au.x cellules d'été de Stilling. » Cela n'implique pas, du reste, une erreur de la part de Stilling, car il signale l'absence des cellules d'été chez des animaux retirés de la vase où ils s'étaient enfouis pour passer l'hiver, par conséquent à l'état d'hibernation. Il est possible que les Gre- nouilles observées par Ciaccio et par moi, vivant dans des climats plus méridionaax, ne subissent pas une hibernation aussi marquée. D'autre part, il se peut que les Gre- nouilles étudiées par Bonnamour et Policard aient été conservées dans le laboratoire, «8 ACADÉMIE DES SCIENCES. et, par t.iiite, ne soient pas comparables à celles de Stilling au pbinl de vue de l'Hibér- nation. En ce qui me concerne, j'ai trouvé pendant tout l'hiver des cellules d'été cdrafc- téristiiiues aussi bien dans les Rana esculenla conservées dans le laboratoire que dans celles cjui étaieiit pêchées dans les mares autour de Montpellier. I) Il ne s'agit donc pas là d'éléments aussi fugaces que pourrait le faire petisër l'e-cpression de Stiliing. Leur forme, leurs divers fcaraclères montrent clairement que cellules de Ciflccio et cellules de Slilling sont un seul et même élément, et qU'il est probable que Giaccio en a jugé autrement en prenant t^op à la lettre le mot de Somnierzellen. » Ces éléments présentent, ed outre, la parlitularitê très singulière de se rencontrer seulement parmi les anoures dans le geiire RcOia. C'est uh fait remarquable et absolu- ment hors de doute. En effet, dans les belles recherches de Giacomini, ils ne sont signalés que chez Rana temporaria, alors que cet auteur a étudié en détail la capsule surrénale de Rana, Bombinalor, Bufo et Hyla. J'ai étudié moi-même avec soin une série de capsules surrénales à'Hyla et de Bufo recueillis pendant toute l'année dans lès serres du Jardin des Plantes de Montpellier, et je n'ai jamais rencontré de cellules d'été chez ces Anoures. îl ii'y eh a pds non plus chez les Uiodèles examinés par Giaco- mini {Salamandra, Salamandrina, Spelerpes, Triton, Euproctus), ni dans les divers Tritons que j'ai vus (7'. niannoratus et T. palmatas). La rareté des cellules d'été mérite d'être remarquée, et il ne faudrait j)as se hâter de conclure de la capsule surré- nale de la Grenouille à celle de tous les Amphibiens. » Les cellules d'été présentent des caractères spéciaux, que Stiliing a bien indiqués : forme globuleuse où ovoïde, noyau excentrique et fortement colorable, protoplasma se teio^nant très énergiquement par l'éosine après certains réactifs. La forme ârroiidiè de ces cellules se rencontre toujouts: jamais elles ne deviennent polygonales pour constituer des masses épithéliales, et dans quelque partie de la capsule surrénale qu'elles se placent, soit dans les cordons de cellules corticales, soit autour des cellules médullaires ou au milieu des amas que ces dernières forment, elles demeurent globu- leuses, sans modeler en rien leurs contours sur ceux des espaces que pourraient laisser libres les cellules. Elles se montrent donc un peu comme des corps étrangers Super- posés en quelque sorte aux éléments des organes où on les rencontre. Ce caractère, la disposition excentrique de leur noyau et quelques propriétés colorantes, m'ont porté à penser que ces cellules sont peut-être tout sitaplemènt des leucocytes émigrés dans la capsule surrénale, et qui prennent des caractères spéciaux dans cet organe. Leur protoplasma se teint par métachromasie en roùge tîolet pdr le bleu de Unna, comme le fait celui des Mastsellen. » Là présence de grains de sécrétion décrits par CiSccio dans ces cellules auxquelles il donne justement, à cause de ces grains, le norti de granalifères, ne prévaut pas contre cette manière de voir. Il y à liea de poursuivre l'étude de ces cellules, et l'idée de laur nature leucocytaire pourra bien être confirmée pSr la suite, surtout lorsqu'on arrivera à constater le moment précis de leur apparition, ce que je n'ai pas pu faire jusqu'ici. » En tout cas, il faut insister sur ce faity qu'on ne les a trouvées jusqu'à présent que dans le genre Rana. Slilling les signale chez R. esculenla. SÉANCE DU 6 JUILLET igoS. nq Giacomini ne les a jias Irouvées chez R. csculenta, mais chezR. temporaria. Ciaccio les reprcsenle chez R. csculenta, tt donne anss-i B. lempcraria comme un bon exemple pciir l'élude de ces cellules. Par conséquent leur présence ne paraît bien élablie jusqu'ici que dans le genre Rana et peut-être pas dans toutes 1rs r s; èces indigènes de ce genre. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMEISTALE. — La segmentation parlhénngénétiqiie expé- rimentale chez les œufs de Petroniyzon Planeri. Note de M. E. Bataillox, |irésenléc par M. Y. De1a£;e. « Pour élucider les phénomènes intimes de la segmentation provoquée chez les œufs vierges de Vertébrés, je me suis adressé à un type autre que nos Amphibiens vulgaires et présentant sur lui de sérieux avantages. L'œuf de Lamproie, par sa constitution et son mode de segmentation, rap- pelle celui de la Grenouille; mais l'absence de gangue et de pigment, la présence d'un micropyle et la netteté de certains phénomènes consécutifs à l'imprégnation permettent une expérimentation plus précise avec un parallélisme intéressant entre l'évolution normale et l'évolution parlhé- nogénétique. » Les œufs vierges portés 3o minutes h 35°, suivant la technique empruntée à Delage, et que j'avais employée avec succès pour fiàna temporaria, sont restés inertes. Une température de So" ne m'a pas mieux féussi. Le m^ême matériel immergé dans les solutions fortes salines ou sucrées (valeur : i pour loo de NaCl), pendant i lieurie, I heure 3o minutes, 2 heures, i5 heures, et reporté dans l'eau pure, ne m'a fourni que quelques rares débuts de segmentation. Mais j'ai obtenu régulièrement de très belles njorulas et même des blastulas à éléments plus ou moips Ijiis, en plongeant et mq.in- tenant les œufs dans des solutions de saccharose à 5 ou 6 pour 100 oij dans des solu- tions isotoniques de ?^aCI. » C'est un premier point à noter. Je rappellerai que, l'an dernier, avec Ranafusca, je superposais avantageusement à l'action de la chaleur celle des solutions sous une concentration identique. Mon objectif était de réagir contre la réhydratation inévi- table sur des œufs volumineuv et à évolution lente. L'interprétation est d'autant plus plausible que cette année, j'ai tiré du même type Amphibien, avec le seul contact permanent du sucre à 6 pour 100, des foruies morniaires ou blastulaires plus belles que toutes celles obtenues antérieurement. » C'est la clef du phénomène enregistré chez la Lamproie. L'œuf a une surface rela- tive plus grande puisqu'il est plus petit, et son évolution est sensiblement plus lente. Une modification brusque de l'équilibre par le milieu extérieur peut n'être que tran- sitoire ets'eflPacer dans l'eau pure avant la segmentation. On comprendrait ainsi com- ment, chez les Amphibiens et les Cyclostomes, la meilleure condition de l'évolution 8o ACADÉMIE DES SCIENCES. expérimentale paraît être le contact permanent de la solution la plus faible qui en- gendre la division. » A ces faits s'en joignent d'autres, non moins suggestifs et qui viennent tous à l'appui de mon hypothèse de la déshydratation. » Sur l'œuf vierge friiîchement émis, le chorion n'apparaît pas : il est strictement accolé à la masse ovalaire. Ajoutez le sperme et presque immédiatement (au bout de I minute au plus), le chorion se détache au niveau du micropvle où l'œuf montre une dépression cratériforuie. On voit s'étendre progressivement vers le pôle opposé une contraction qui chemine comme une onde annulaire. L'œuf devient libre dans son en- veloppe; il a réduit son volume; il est devenu sphérique, et le point micropylaire qui correspondait à une extrémité de l'ovale passe à peu près au pôle supérieur à la suite d'une rotation de go". » L'œuf vierge soumis aux solutions déshydratantes présente le même phénomène au bout de 2^ heures, 48 heures, ou même plus lard. Jamais il ne se divise sans avoir subi au préalable ce changement d'allure, et je me suis assuré que ce changement précède tout mouvement nucléaire. » Mais voici d'autres détails également significatifs. Dans le sel à o,5 pour loo, on trouve, au début du sixième jour, beaucoup d'œufs restés inertes; depuis 72 heures, aucun d'eux n'a séparé son chorion; leur surface est légèrement ridée. On les porte dans le sucre à 6 pour 100; le lendemain, la plupart d'entre eux sont en mouvement et donnent ultérieurement de belles blastulas. Le passage inverse a été pratiqué au bout de 7 jours avec des œufs non divisés dans le sucre à 6 pour 100; immergés dans la solution de NaCl à o,65, ils se sont segmentés. Bien mieux, au bout de 7 jours, un stock de ces œufs restés immobiles dans les milieux artificiels a pu être fécondé. » Les ébauches issues des œufs vierges ne dépassent pas le stade blastulaire. Non seulement les blastomères renferment des noyaux dès le début de la segmentation; mais, dans certains cas, presque tous ces noyaux sont en mouvemnnt. Il y a prédo- minance des figures pluripolaires. » Ces expériences mettent en évidence le rôle très net de la déshydrata- tion et l'avantage du contact permanent de la solution saline ou sucrée à la concentration minima où elle soit encore efficace ». BOTANIQUE. — Le méripkyte chez les Cycadacées. Note de M. H. Matte, j)résentée par M. Guignard. « Depuis quelques années, on tend à accorder au système libéroligneux de la feuille (mériphyle de M. Lignier) une importance de plus en plus grande. C'est donc dans le but de rechercher si celui des Cycadacées peut donner des indications sur la valeur phylogénétique de ce groupe si inté- ressant que nous avons entrepris sur le parcours des faisceaux une étude résumée dans la présente Note. SÉANCE DU 6 JUILLET IpoS. 8i « La structure de l'arc foliaire des Cj'cadacées est très constante, mais sa forme est rendue assez variable par des plissements longitudinaux qui l'altèrent d'une façon parfois considérable. » La rentrée des faisceaux foliolaires dans le rachis ne se fait par une trace réelle- ment unifasciculée que dans le genre Cycas.-dam tous les autres genres, elle est pluri- fasciculée. En effet, s'il est vrai que dans les genres Dioon et Ceralozamia, ainsi que dans la plupart des espèces du genre Zaniia, celle trace ne paraît constituée que par un seul faisceau rentrant, le nombre de ses poinlements trachéens démontre cependant qu'il équivaut à une trace plurifasciculée. Parfois, d'ailleurs, comme chez le Dioon edule Lind. et certains Ceralozamia, un ou plusieurs faisceaux marginaux externes de la foliole restent indépendants de leurs congénères plus internes et se terminent en pointe libre dans la base d'insertion sur le pétiole. » De bonne heure, chez les Cycas, Dioon. Ceralozamia, la plupart des Zamia el certains Macrozamia, l'arc libéro-ligneux péliolaire subit, vers le plan du pétiole, un plissement longitudinal rentrant d'oi^i résulte la forme classique en £2. C'est sur ses marges que s'insèrent tonjours les traces foliolaires. » Dans le genre Encephalarlos, la forme en 12 est profondément modifiée et peut même ne plus se reconnaître. En effet, chaque trace foliolaire, nettement plurifasci- culée, subit, dès sa rentrée, une torsion qui ramène le ou les premiers (') de ses fais- ceaux soit vers les derniers, soit simplement vers la partie antérieure du pétiole. Dans ce dernier cas, le trajet inférieur des faisceaux devenus antérieurs est variable : ou bien, sans modifier notablement leur position, ils se mettent en rapport avec ceux des traces foliolaires sous-jacentes, ou bien, se rapprochant plus ou moins du plan de symé- trie pétiolaire, ils se placent soit dans la partie antérieure du segment médullaire, soit dans sa partie postérieure ; là encore, ils se comportent de façons diverses suivant les espèces et certains peuvent s'intercaler dans l'arc pétiolaire. Les autres faisceaux des traces foliolaires s'accolent au bord de l'arc libéro-ligneux et contribuent à son accroissement, mais jamais ils ne le font qu'après avoir subi, eux aussi, vers le plan de symétrie du pétiole, une déviation qui fait songer au plissement de l'U. » La résultante de tous ces faits est la constitution, à la base du pétiole, d'un sys- tème libéro-ligneux foliaire k faisceaux dispersés et orientés en tous sens, système dans lequel il semble impossible de discerner une disposition type. » Chez quelques espèces, notamment chez VE. Lehrnanni Lehni. et chez VE. horridus Lehni., les faisceaux foliolaires rentrants peuvent, en outre, en se tordant, former des cordons libéro-ligneux très arqués ou même à structure absolument con- centrique. » Le Zamia muricnta Willd. montre, dans la partie antérieure de son pétiole, un système de faisceaux qui, par son mode de formation el sa disposition, rappelle celui du g. Encephalartos; il en diffère, cependant, par le niveau plus inférieur oii se fait la torsion des traces foliolaires. » Enfin, chez quelques Macrozamia, M. spiralis Miq., M. Fraseri Miq., entre autres, il n'y a que le premier faisceau des traces foliolaires successives qui subisse la (') C'est-à-dire ceux qui sont le plus rapprochés du plan de symétrie pétiolaire. C. R., 190.3, -i' Semestre. (T. CXXXVII, N- 1.) II 82 ACADÉMIE DES SCIENCES. lorslon, el il en résulle ia formation d'un système fa*ciculalre disposé régulièrement suivant une bande antérieure parallèle à la marge de l'arc pétiolaire et orientée in- versement. » On sait que chez le Stangeria paradoxa Tli.Moore, les deux premières folioles inférieures sont insérées en avant du pétiole et de pari et d'autre de sa ligne mé- diane antérieure, et qu'elles sont, en outre, conliguës à la paire suivante qui est la- térale. Il résulte de celte disposition que les traces des deux premières folioles se placent en avant et dans le prolongement des branches de l'arc ondulées el un peu rentrantes vers le plan pétiolaire. Ainsi complété, cet arc prend ia forme de deux fers à cheval accolés par leurs extrémités ; plus bas, le fer antérieur se creuse dans le plan pétiolaire. » Chez le Bowenia spectahilis Hook., les traces foliolaires, après une torsion en avant de leur premier faisceau, constituent un système libéro-ligneux qui, à la base du pétiole secondaire, prend la forme d'un cercle de faisceaux fermé antérieurement. » Les cercles des deux pétioles secondaires terminaux ' unissent en un seul dans le rachis principal en isolant temporairement un faisceau dans son intérieur. » Aux niveaux des rentrées des pétioles secondaires inférieurs, leurs cercles se fondent de même dans le cercle unique un peu déformé du rachis principal, et, chaque fois, il s'isole encore un ou plusieurs faisceaux permanents dans son intérieur. Ces rentrées successives déterminent ainsi, dans la base du rachis, la formation d'un cercle externe de faisceaux entourant complètement un second cercle interne excentrique qui enserre lui-même à son intérieur un faisceau représentatif d'un troisième cercle. C'est là une disposition qui rappelle d'une façon frappante celle de VAn- giopteris evecta. » Résumé. — Les traces foliolaires ne sont réellement iinifasciculées que clans le g. Cycas ; ailleurs elles sont plus ou moins plurifasciculées. » La forme typique en ù ne se montre visible que chez les Cycas, Dioon, Ceratozamia, la plupart des Zamia et certains Macrozamia, mais partout il y a indication de pli latéral qui caractérise cet arc. » Dans le g. Enccphalarlos, chez certains Zamia et Macrozamia, l'arc foliaire présente, dans la base du pétiole, une complication parfois consi- dérable due à des tensions et à des déplacements de faisceaux que nous attribuons à des plissements de l'arc foliaire. » Dans les g. Stangeria et liowenia, l'arc foliaire est assez différent des précédents et celui du second a la même forme que dans V Angioptens. » Cette étude s'apph'que à des feuilles adultes de troncs d'un âge mûr; la forme de l'arc foliaire dans les feuilles de jeunes individus est généra- lement plus simple et elle peut même présenter d'autres caractères. » SÉANCE DU 6 JUILLET 1903. 83 GÉOLOGIE. — Sur deux horizons à Céphalopodes du Dévonien supérieur dans le Sahara oranais. Note de M. Emile Haug, présentée par M. Munier- Chalrnas. « L'existence de terrains paléozoïques dans le nord du Sahara est connue de longue date, mais ce n'est qu'en 1901 que le Dévonien fut signalé dans l'Extrême Sud oranais par M. Flamand ('), d'après des échantillons recueillis pr^s de Charouin, dans le Gourara, par M. le commandant Laquière. Calceola sandalina démontre bien la présence, en ce point, de l'étage inférieur du Dévonien moyen. C'est à M. Emile Gautier (^) qu'est due la découverte, dans la même région et dans l'oued Saoura, de Céphalopodes indiquant l'existence du Dévonien supérieur (*). » Je parlerai d'abord d'un lot de fossiles, recueilli par M. Emile Gautier à Fgagira, dans le Gourara, qui représente un horizon bien connu en Europe, appartenant à la partie inférieure du Dévonien supérieur, à l'étage Frasnien. M. Gautier (') a publié une coupe de la localité de Fgagiî-a, dans laquelle il attribue, sur des déterminations provisoires, au sommet du Dévonien moyen les « minces couches calcaires avec bancs » épais d'argiles intercalés », d'où proviennent les fossiles en question. J'ai sous les yeux plusieurs plaquettes de calcaire cristallin, couvertes à la surface de nombreux fossiles, en général d'une belle conservation. Sur quelques-unes prédominent des Or- thoceras indéterminables, sur d'autres se trouvent en grand nombre de très beaux exemplaires de Baclrites carinatus iMunst. sj). » Les Goniatiles sont plus rares, mais Tornoceras simplex Buch et Gepliyroceras intumescens Beyr. sont représentés par plusieurs échantillons. Enfin, sur une autre plaquette, se voient plusieurs exemplaires de Biichiola retrostriala Buch sp. » L'association de Tornoceras simplex, de Gephyroceras intumescens et de Bac- trites carinatus indique avec certitude la présence, à Fgagira, de la zone à Gepiiyro- (') Comptes rendus, 1" juillet 1901. (') Ibid., 8 décembre 1902. (') M. Emile Gautier ayant bien voulu, sur la demande de M. Douvillc, mettre à ma disposition les matériaux recueillis dans ses deux voyages (1902 et 1900) dans l'Extrême Sud oranais, je suis à même de donner aujourd'hui le résultat de mes déter- minations paléontologiques. Je dois également à M. le lieutenant Bavière, du poste de Beni-Abbès, -un lot de Céphalopodes qui m'a été obligeamment remis par I\L Paul Lemoine. Je tiens à adresser ici tous mes remerciments à MM. Gautier et Bavière, ainsi qu'à MM. Douvillé et Lemoine. (') EjiiLE-F^. Gautier, Sahara oranais [^Annales de Géogr., n" 63, i5 mai igoS, p. 235-259; Carte l'I. IV, 8 figures {\ow jig. 2, p. 244)]. 84 ACADÉMIE DES SCIENCES. ceras intuniescens, second uiveau du Dévonien supérieur, dans la classification publiée récemment par M. Frech ('). » Cet horizon se rencontre, comme on sait, à Cabrières, au Marlenberg, à Budes- heim, etc., ainsi que dans le Timan. » Un niveau incontestablement plus élevé a fourni à M. Gautier des séries beaucoup plus riches. Il est représenté en deux points, distants d'ailleurs d'environ 220'^", à Charouin, dans le Gourara, au nord-est de Fgagira, et à Benl-.\bbès, sur l'oued Saoura, au sud-est d'igli. » Le gisement de Beni-Abbès était faiblement représenté dans la série d'échantil- lons rapportés par M. Gautier lors de son premier voyage; en revanche, j'ai mainte- nant entre les mains un lot très important recueilli à la même localité en mars igoS par M. Gautier et par M. le lieutenant Bavière. Les Céphalopodes sont remarquables par le nombre des exemplaires, la variété des espèces et leur bel état de conservation. Ce sont des moules internes calcaires, colorés en rouge par du sesquioxyde de fer anhydre; les détails de l'ornementation et les cloisons y sont nettement visibles, » J'ai été frappé de la ressemblance extérieure que présentent les échantillons de Beni-Abbès avec ceux de certaines localités dévoniennes de l'Allemagne centrale. On va voir par la liste ci-dessous que la ressemblance n'est pas seulement extérieure et qu'elle porte également sur le caractère paléontologique de la série. Voici l'énuméra- tion des espèces que j'ai pu reconnaître parmi mes matériaux de Beni-Abbès : » Chiloccras siibpartitum Miinsl.; Sporadoceras subbilobatum Miinst.; id. var. meridionalis Frech.; Sporadoceras n. sp. (ou Meneceras, avec le péristome muni d'une apophyse jugale) ; Aganides sulcatus Munst.; Clynienia lœvigala Miinst.; Cl. cf. pygmœa Miinst.; Cl. cf. flexuosa Mûnsl.; Cl. annulata Miinst. (nombreux exemplaires); Cl. subnautilina Sandb.; Cl. n. sp. afT. inlracoxLata¥v^Q\\.\ Cl. n. sp. aff. plurisepia Phil.; Cl. n. sp. (tours beaucoup plus embrassants que la précédente, section ovale); Cl. n. sp.; Cl. spinosa Miinst.; Oxyclyinenia striata Miinst.; Or- thoceras pi. sp.; Phacops cœciis Giirich.; Capiiliis (?) (Dkevermann, Fauna der ober- dev. Tuiïbreccie von Langenaubach, PI. XIV, fig. 11); Buchiola retrostriata Buch.; Posidonomya venusta Munst. » Ce qui frappe d'ailleurs, dans cette liste, c'est la prédominance des espèces du genre Clynienia s. str. et l'absence totale des Gonioclyincnia. C'est précisément là le caractère qui différencie le niveau inférieur du calcaire à Clyménies de la Westphalie et du Nassau, la zone à Clynienia annulata de MM. Denckniann et Lotz (-), du niveau supérieur, de la zone à Gonioclyinenia speciosa. » Je ne doute pas que ce soit le niveau inférieur qui se trouve représenté à Beni- Abbès à l'exclusion du niveau supérieur. Le reste de la faune milite également en faveur de cette conclusion. Il est rare de trouver, à des distances aussi considérables que celle qui sépare le Sahara oranais du Nassau, une association de formes aussi remarquablement identiques dans des couches appartenant au même horizon. (') Fn. Frech, Ueber devonisc/ie Animoneen (Beitr. z. Pal. a. Geol. Œster.-Ung., t. XIV, p. 27-112, PL II-V; 1902). ('■') V. FitECH, loc cit., p. io4- SÉANCE DU 6 JUILLET ipoS. 85 » Quant à la seconde localité de calcaires à Ciyménies, celle de Charouin, dans le Gourara, elle a fourni jusqu'à présent un nombre d'espèces bien inférieur à celle de Beni-Abbès. Parmi les matériaux recueillis par M. Gautier ne se trouvent que quelques exemplaires de Clymenia lœvigata, assez bien conservés, mais toutefois partielle- ment polis par le sable, et plusieurs Gonlatiles indéterminables. Le niveau est proba- blement le même qu'à Beni-Abbès, quoique le faciès minéralogique soit assez différent. Les calcaires rouge violacé sont beaucoup plus compacts et rappellent beaucoup cer- tains marbres griotte. » En résumé, on connaît aujourd'hui dans le Sahara oranais, grâce aux explorations de M. Gautier, deux niveaux fossilifères du Dévonien supé- rieur, nettement définis par des faunes riches et bien caractéristiques. Leurs affinités paléontologiques avec les couches de même âge de l'Allemagne centrale sont tout à fait remarquables et accentuent encore le caractère « hercynien » ou mieux « armoricain-varisque » des chaînes paléozoïques du Sahara septentrional, sur lequel plusieurs auteurs ont déjà insisté. » GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Sur les variations de la Meuse à l'époque quater- naire. Note de M. Paul Bois, présentée par M. de Lapparent. « Létude attentive des rivières, de leur régime, de leurs terrasses, la comparaison de la section des vallées avec la surface qu'elles drainent, l'interprétation des formes topographiques du sol, montrent qu'à partir de l'époque paléolithique, le bassin de la Meuse française a éprouvé des variations considérables, qui ont laissé de profondes empreintes dans la physionomie actuelle du pays ( ' ). » Ce bassin englobait, à l'est, les hautes vallées de l'Orne, du Rupt de Madt, du Terrouin et celle de la Moselle en amont de Toul; à l'ouest, la Voire, la Marne avec ses affluents dans la région du Perthois, l'Aisne en amont d'Attigny et l'Aire. » Il était limité à l'ouest par la falaise crétacée et à l'est par l'ancienne falaise corallienne du Jarnisy et du pays de Haye. » Un grand nombre de ses affluents avaient une assez grande puissance. » La Saônelle drainait tout le pays oolithique entre Coussev, Cliaumont et Langres. Le Vair, outre son bassin actuel, occupait celui du Haut-Madon en amont de Mire- court. La Haute-Moselle tout entière, au lieu de rebrousser à Toul, continuait son (') Voir notamment les travaux publiés par .\L W. Morris-Davis. 86 ACADÉMIE DES SCIENCES. cours vers l'ouest et venait, par le Val-de-l'Ane, confluer à Pagny-sur-Meuse. Ses eaux coulaient à 45'" au-dessus du fond de la vallée actuelle. La Loison et l'Olhain prenaient leur source plus au sud et recueillaient les eaux du plateau corallien qui recouvrait cncoie tout le pays de Woëvres. » Enfin, un affluent, que nous désignerons sous le nom de Marne-Bar, prenait sa source au nord de Chaumont, suivait le cours de la Marne jusque Saint-Dizier; puis, se dirigeant vers le nord par-dessus le seuil delà forêt de Belnoue, venait rejoindre le cours de l'Aisne, passait au défilé du Grand-Pré et atteignait la Meuse par la vallée de l'Agron puis celle de la Bar. Il recueillait au passage tous les affluents de la Marne et de l'Aisne compris entre la falaise crétacée et la Meuse actuelle. » Le bassin de cette rivièi'e avait 8000*""' de superficie; celui de sa voisine, la Meuse, avait à Mouzon gSoo'*'"' d'étendue. Aussi s'explique-t-on que les vallées creusées par ces deux cours d'eau, à travers les calcaires oolithiques, aient à peu près une égale importance. » L'ancienne Marne-Bar coulait à 70" en moyenne au-dessus du lit de l'Aisne actuelle et à oo* au-dessus de la Marne; son altitude, repérée au seuil de Belnoue par les alluvions, atteignait i85™. » A la même époque, l'Aube ne recevait pas le tribut de la Voiie, la Marne prenait naissance sur le plateau crayeux delà Champagne et l'Aisne nedépassait pas vers l'est le bombement jurassique voisin d'Atlignj'. » Ces affluents de la Seine étaient fortement en contrebas du cours de la Marne-Bar. Tous avaient la limpidité et l'allure tranquille des rivières de contrées perméables; ils imposaient leur régime au collecteur en a\al de Paris. Aussi la Seine, dans son cours inférieur, remplissait-elle sa vallée d'une épaisse couche de tourbe, où l'on a recueilli des restes humains. » A droite de la Meuse, la Meurlhe quaternaire coulait, vers Metz, à 45'" au-dessus de son lit actuel. Ses affluents de rive gauche, relevés d'autant, ne dépassaient pas les limites du Jarnisy et du pays de Haye. » La Seille, à Pournoy-la-Chélive, tournait à droite et, longeant la faille de Mécleuves, rejoignait la Nied à Courcelles. » Toute la contrée comprise entre la Champagne et les Vosges était fermée au nord par les massifs forestiers de l'Ardenne, du Luxembourg et du Palatinat, au sud par ceux de Clairvaux, du Bassigny et des Faucilles. Une série de rivières parallèles, violentes ou marécageuses, alternant avec de longues bandes continues de forêts orientées du sud au nord, rendaient la pénétration très difficile par l'est ou par l'ouest. » Aussi les restes de l'industrie paléolithique, qui sont très répandus dans la Champagne, sont-ils presque inconnus entre celte contrée et le Rhin. )) Tel était l'état du pays, lorsqu'une série d'événements, en pratiquant des trouées à travers tous ces obstacles, vint ouvrir la région à l'activité de l'homme. » La Meurthe à Frouard avait un bassin plus étendu et plus ramassé que SÉANCE DU 6 JUlLLïïT igoS. 87 celui de la Moselle; elle recevait un puissant appel du Rhin; aussi creusait- elle son lit avec plus d'énergie. A un moment donné, un de ses affluents, le Terrouin, dans son allongement vers l'ouest, vint surprendre la Moselle à Toul et l'entraîna vers FriJuard. Les deux rivières, désormais réunies, joi- gnant leurs efforts, creusèrent leur vallée commune avec une énergie dou- blée, et l'enfoncèrent d'environ 45"". » Les affluents, sous leur impulsion, entreprirent une violente campagne d'érosion régressive. » Le Bas Madon capturait le Haut Vair et décapitait l'Arol. La Saille, surprise à Pounioy, était entraînée dans la Moselle. Le Rupl de Madt, l'Orne et le Terrouin sapaient le support argileux de la falaise corallienne et, la faisant reculer jusqu'aux côtes de Meuse, nivelaient sur son emplacement les plaines des Woëvres. Par le fait de ces captures, la Meuse perdait sur sa droite 4>oo'"" de bassin. l'rappéede paralysie, elle cessa de rouler ses alluvions pour les déposer dans son lit. » Pendant ce temps l'Aube, la Marne et l'Aisne continuaient lentement leur évo- lution et creusaient progressivement leur sillon. » L'Aube atteignait bientôt la Voire; puis la Marne champenoise capturait sa voi- sine du Vallage, déblayait le Perthois et allait conquérir jusqu'à Ghauniont la haute vallée de la Saônelle. Enfin, l'Aire perçait le bomijcment d'Attigny et venait détourner, au défilé de Grand-I^ré, tout le reste de la Marne-liar. Avec cette dernière, la Meuse a perdu 7600'""'- de son bassin. Des 21600'""- qu'elle drainait autrefois en amont de Mézières, il ne lui en reste plus que 7000 à l'heure actuelle. » L'Aube et la Marne ainsi renforcées se sont partagé les têtes champenoises des rivières de Brie. » La Marne et l'Aisne, devenues torrentielles, entraînèrent leurs troubles jusque dans la basse Seine et recouvrirent son fond tourbeux d'une couche de 4"' de fertiles alluvions. » La Lorraine et le liarrois avaient dès lors leur aspect actuel; mais la lutte entre les rivières ne semble pas terminée et il est permis d'entrevoir dans l'avenir que les derniers restes de la Meuse française seront soutirés par les vallées de la Bar et de l'Ingressin, et que la Seine sera alors direc- tement aux prises avec le Rhin. M Par toutes les captures, de larges brèches ont été creusées dans les anciennes barrières, les grandes voies historiques se sont ouvertes de l'ouest à l'est au commerce comme à la guerre, l'homme a pu pénétrer en Lorraine, ainsi que le prouvent les restes de l'industrie néolithique qui s'y sont rencontrés. » Plus tard les routes, les canaux et les voies ferrées ont utilisé les mômes passages naturels, dont l'ouverture avait été si laborieuse. » En terminant, il est curieux de remarquer que la lutte épique des 88 ACADÉMIE DES SCIENCES. rivières, qui a livré à l'homme l'accès des plateaux lorrains, n'a fail que préparer le théâtre ou devaient se dérouler les guerres acharnées de deux races, depuis la plus haute antiquité jusqu'à nos jours. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la rélro gradation de l'empois d'amidon. Note de M. L. M.*que.\xe, présentée par M. Roux. « On sait depuis longtemps que certaines variétés d'amylodextrines perdent d'elles-mêmes leur solubilité dans l'eau, mais jusqu'ici on n'a encore signalé explicitement aucune transformation moléculaire de l'amidon sim- plement gélifié. La seule indication précise qui, à ma coimaissance, se rapproche des faits exposés dans cette Note nous a été fournie par M. Lindet, qui attribue le rassissement du pain à une rétrogradation de l'anivlodexlrine ou de l'amidon muqueux et montre, en effet, que dans la mie la quantité d'amidon inattaquable par l'acide chlorhydrique dilué, à la température de 36°, augmente à mesure qu'on s'éloigue du moment de la cuisson (' ). » Il suffit cependant de maintenir pendant quelques jours, en milieu aseptique, une gelée homogène d'amidon, pour la voir, de translucide qu'elle était d'abord, devenir peu à peu opaque et finalement déposer des grumeaux dont l'apparition rappelle le phénomène delà contraction du coagulum, étudié autrefois par Grimaux. J'ai reconnu que ce changement d'aspect est dû à une transformation de l'amidon, qui tend à prendre la forme d'amylocellulose décrite par Brown et Héron. » Non colorable par l'iode, inattaquable par le malt, très lentement hydrolysée par les acides minéraux étendus et bouillants (-), cette matière se dissout au contraire assez bien dans une lessive de potasse, et la liqueur neutralisée se colore à nouveau par l'iode en bleu pur : ce caractère, déjà reconnu par Brown et Héron, semble indiquer dans l'amylocellulose la présence d'une fonction lactonique, résultant sans doute d'une désh\- dratation partielle de la molécule primitive d'amidon. » La transformation est progressive; sa vitesse décroît avec le temps sans devenir nulle après 20 jours de conservation ; elle s'observe enfin avec (') Comptes rendus, l. CXXXIV, p. goS ei Bull. Soc. ciiiin., 3" série, t. WVII, p. 633. (■-) 11 se forme ainsi du glucose ordinaire, que l'on a réussi à faire cristalliser, comme avec l'amidon normal. SÉANCE DU 6 JUILLET igoS. 89 la pseudo-solution d'amidon préparée à i3o° atissi bien qu'avec l'empois ordinaire et par conséquent est de nature purement chimique, indépen- dante de l'intervention de tout enzyme ou microorganisme. » Les résultats suivants donneront une idée suffisante de l'allure géné- rale du phénomène. » Expérience I. — as de fécule (non desséchée) par essai; on gélifie par un chauf- fage de 5 minutes à 100° avec ^o*^"' d'eau, on conserve avec quelques gouttes de toluène, puis on saccharifie à froid, par 20"'' d'une même solution d'amylase. Après 24 heures on filtre et l'on dose l'extrait sec dans la liqueur claire, en négligeant la matière soluble apportée par le malt (environ os, 3). Perte en matière Extrait soluble sec ~"~ — ^ — -^ ~ total. absolue. pour 100. Début 2,0682 Après 2 jours i,95i8 o,ii64 5,6 » 4 joui's i,9i52 o,i53o 7,4 » 8 jours 1,8384 0,2298 11,1 » 10 jours > 77898 0,2784 i3,4 » Expérience II. — 28 de fécule dans 4©'^"'' d'eau; on gélifie par 2 minutes de chauffe dans un bain d'eau bouillante, puis on maintient pendant i5 minutes en auto- clave à 110° et l'on conserve sans addition. La saccharification est faite à froid par 10''°'° d'une même infusion de malt (i5s pour iSo"^"' d'eau) et en présence de toluène. Après 24 heures, on dose dans les liqueurs filtrées l'extrait sec et le maltose, en tenant compte, celte fois, des apports imputables à la solution de diastas". (05,174 de matière soluble et 0^,0828 de maltose pour lo"^""'). » Le dosage du maltose a été effectué par la méthode à riivposulfite de sodium, que j'ai décrite il y a quelques années ('). Différences pour 100. Rapport du Matière Maltose — — — maltose à soluble. formé. Extrait sec. Maltose. l'extrait sec. se Début .. 1,710 1,206 » » 0,70» Après 2 jours.... i,634 t,i36 4)4 5,8 0)690 » 4 » ■••• i,6o4 1,123 6,2 6,9 0,700 » 6 » .... 1,584 1,110 7,3 8,0 0,701 » 8 » .... i,56i 1,100 8,7 8,8 0,705 » 12 » .... 1,546 1,080 9,6 10,4 0,698 » 16 » .... i,53i i,o66 10,5 11,6 0,696 » 20 » .... i,5ï5 i,o53 11,4 12,7 0,695 » Ces chiffres montrent que l'extrait sec renferme constamment la même propor- (') Bull. Soc. chini., 3"' série, t. XIX, p. 926. C. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, M» 1.) 1-2 go ACADEMIE DES SCIENCES. lion centésimale de nialtose; la portion li'empois qui reste attaquable est donc tou- jours identique à elle-même, ce qui témoigne de l'homogénéité de la matière pre- mière et exclut l'hypothèse d'un dédoublement possible de la fécule en deux principes distincts, dont l'un serait transformable en maltose et l'autre non saccharifiable. » Expérience III. — aoos d'empois de fécule à 4 pour loo par essai; on stérilise par i5 minutes de chauffe à 120° et l'on saccharifie par 20""° d'extrait de malt, à froid. Au bout de 24 heures on dose le ré.^du insoluble, par dessiccation sur filtre taré à iio". Hésiclii insoluble absolu. pour' 100. Début 0.108 1,35 Après 2Jours o,2i3 2,66 » 4 « 0)429 5,36 » 6 » o , 566 7 , 07 » 8 » ... o , 665 8 , 3 1 » 12 » 0,730 9)13 )) On voit qu'après deux semaines la rétrogradation de l'empois atteint environ le dixième de la masse totale, sans être encore complètement arrêtée. Celte substance est donc susceptible de se transformer sponlanément en amylocellulose, c'est-à-dire en un corps qui n'est plus attaquable par les diastases du malt; sa transformation s'accomplit lentement, avec une vitesse décroissante, ce qui porte à croire qu'elle est limitée; enfin il semble qu'elle soit d'autant plus rapide que l'amidon a été moins forlement chauffé au moment de sa gélificalioii. « Il est vraisemblable qu'elle est influencée par la présence des matières minérales que renferme la fécule ou que l'eau arrache au verre pendant la stérilisation; c'est un point sur lequel je me propose d'entreprendre de nouvelles recherches. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur une bactérie oxydante, son action sur l'alcool et la glycérine. Note de M. R. Sazekac, présentée par M. Roux. « En étudiant un vinaigre de vin, je fus frappé de la propriété qu'il possédait de réduire forlement à froid la litiueur de Fehling, alors que la cuve d'acétification ne contenait pas la bactérie du sorbose dont la pré- sence eût pu expliquer le pouvoir réducteur du liquide, par son action sur la glycérine du vin. On sait en effet depuis les travaux de M. G. Bertrand, que la bactérie du sorbose transforme la glycérine en un sucre possédant le pouvoir réducteur à froid, la dioxyacétone ('). » En ensemençant quelques gouttes du vinaigre en question sur du (') Comij Les rendus, t. CXXVi, 1898, p. 842. SÉANCE DU 6 JUILLET IQoS. 9I bouillon lie levure glycérine, j'obtins des cultures qui au bout de peu de temps réduisaient le réactif cupropotassique. Le voile microbien formé contenait un microbe fort différent, par sa forme, du mycoderma aceti et de la bactérie du sorbose. Isolé avec soin sur plaques de gélose glycérinée à 2 pour 100, il donna constamment, sur bouillon glycérine, des cultures bien homogènes et possédant le pouvoir réducteur à froid. » C'est un bactérium assez gros, dont les articles croissent isolés ou associés deux, par deux, quelquefois en forme de V. » Il se colore facilement par les couleurs basiques d'aniline, de préférence par le violet de gentiane. Il ne prend pas le Gramm. » Son milieu d'élection est le bouillon de levure glycérine à 2 pour 100. Sa tempé- rature d'élection est au voisinage de 28°-3o°. » Il ne cultive pas sur bouillon de viande. On n'obtient pas de colonies sur pomme de terre. Sur gélose glycérinée, la culture est facile et donne des colonies épaisses. Je n'ai pas réussi à obtenir de cultures sur le milieu artificiel de Pasteur qui convient bien au mycoderma aceti. » Provenant d'une cuve d'acétification en pleine marche, ce bactérium pouvait être considéré, jusqu'à un certain point, comme un microbe acéli- fianl. Toutefois l'expérience montre qu'il consomme difficilement l'alcool éthylique. Il cultive mal sur le bouillon de levure alcoolisé et le rendement maximum en acide acétique correspond à peine à la combustion de 5o pour 100 de l'alcool à acétifier, comme il résulte de l'expérience suivante : » Une série de matras coniques contenant 5o'^'"' de bouillon de levure alcoolisé à 4 pour 100 sont ensemencés avec le bactérium et mis à l'étuve à So". L'acidité totale calculée en acide acétique donne pour des intervalles de 48 heures les cliifTres sui- vants : Après 3 jours. 4jours. 6 jours. 8 jours. lojours. lajours. i5 jours. 08, i35 qs, 432 os, 639 08,585 os,852 os, 555 os, 495 » On obtient donc un poids maximum de oS,852 en acide acétique, alors que le liquide de culture contient environ 28 d'alcool. M Ces résultats différencient encore le microbe étudié du mycoderma aceti et de la bactérie du sorbose qui, tous deux, acétifient rapidement et en totalité l'alcool qui leur est offert. » Toutefois ce microbe oxydant semble se rapprocher sensiblement de la bactérie du sorbose au point de vue de son action biochimique sur les 92 ACADÉMIE DES SCIENCES. alcools polyatomiques. Vis-à-vis de la glvcérine son action est identique. A ce titre il s'éloigne encore du mycoderma aceti dont l'action sur la glycé- rine, bien que très lente, correspond à une combustion complète, ainsi qu'il résulle d'un travail publié en collaboration avec M. Bertrand (' ). » L'extraction du corps réducteur contenu dans les cultures de bouillon glycérine peut être faite par la méthode indiquée par M. G. Bertrand pour la dioxyacétone des cultures de bactérie du sorbose (^). Le sirop obtenu est combiné au bisulfite de sodium en solution concentrée. La combinaison résultante correspond au composé bisulfitique donné par la dioxyacétone comme le prouve le dosage du sodium à l'état de sulfate ;'en effet, le poids de sodium contenu dans is de la combinaison bisulfitique est de os, 11^5; dans le cas du composé bisulfitique de la dioxyacétone, le poids du sodium'combiné est de o?, 1 186. » En décomposant la combinaison bisulfitique par l'acide sulfurique, on obtient un corps présentant toutes les propriétés de la dioxyacétone. Il possède une légère saveur sucrée et fond aux environs de 60°. Le dosage du carbone et de l'hydrogène a donné les chiffres suivants calculés pour 100: C=:39,95, H =6,75 qui concordent bien avec les chiffres calculés dans le cas de la dioxyacétone C = 4o, 11:= 6, 66. » J'ai pu voir, en outre, que ce baclérium consomme d'autres alcools polyatomiques, tels que l'érythrite et la sorbite, en donnant des corps qui réduisent à froid la liqueur de Febling, tandis qu'avec certains autres alcools, tels que la mannite, il n'y a pas formation de corps réducteur. » Les faits précédents montrent qu'il existe, dans certains vinaigres, une bactérie oxydante, toute différente, par sa forme et l'apparence de ses cultures, de la bactérie du sorbose, et capable d'oxyder rapidement la gly- cérine pour la transformer en dioxyacétone. Cette bactérie se distingue, en outre, des microbes des vinaigres décrits jusqu'ici, par sou faible pou- voir acétifiant. Je propose donc de la ranger dans la classe des microbes oxydants, en dehors des microbes acétifianls par excellence, tels que le mycoderma aceli. » (') Comptes rendus, t. CXXXll, 1901, p. io54. (') Comptes rendus, t. CXXVI, 1898, p. 984. SÉANCE DU 6 JUILLET ipoS. 98 PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — De la proclucùon du glucose, sous l' in- fluence de la vie asphyxique, par les tissus du Bombyx mori, aux diverses phases de son évolution. Note de M. F. Maignox, présentée par M. A. Chauveau. « Dans des Notes précédentes, publiées avec M. Cadéac {Comptes ren- dus, 28 avril igo2, 16 juin 190 i, i •?. janvier igoS, avril igoS), nous avons établi que les tissns de Mammifères élaborent du glucose, lorsqu'on les soumet, in vivo on in vitro, à diverses influences, telles que les trauma- tismes, ou la vie asphyxique. » Il était intéressant de vérifier la constance de cette fonction dans les autres groupes de la série animale. Dans ce but, j'ai entrepris une série de recherches, en m'adressant à des représentants des différentes classes de Vertébrés ou d'Invertébrés. » Dans cette Communication, je fais connaître les résultats obtenus avec les tissus du Bombyx mori (race à cocons jaunes), expérimenté sous forme de larve, de chrysalide ou de papillon. » Claude Bernard a déjà signalé la |)résence du glucose chez les insectes adultes, et l'absence de ce même élément dans les formes lar- vaires; le sucre apparaissant pendant le stade de chrysalide. Sur le Bom- byx mori, j'ai observé les mêmes phénomènes. » J'ai constaté en outre, que les tissus de larve, de chrysalide ou d'in- secte adulte, renfermant ou non du glucose, élaborent toujours du sucre lorsqu'on les soumet à une vie asphyxique de 18 à 24 heures. » Pour les larves, il est nécessaire d'opérer sur les tissus des parois du corps, le contenu intestinal renfermant du glucose en abondance. Pour cela, il suffit d'inciser la larve sur toute sa longueur, et de désagréger la masse viscérale sous un filet d'eau. » Pour les chrysalides et les papillons, on peut se servir de l'insecte entier et vivant ; l'animal étant à jeun, son tube digestif est privé de sucre. » L'asphyxie des tissus ou des animaux, vivants est réalisée par leur immersion dans un bain d'huile. Ce dernier est stérilisé et privé d'air, par une ébuUition préalable. » Les tissus, ou animaux, entiers, avant d'être placés dans l'huile, sont plongés pen- dant quelques instants dans une solution de fluorure de sodium à 2 pour 100, pour opérer la destruction des germes qui pourraient se trouver en surface. » En prenant ces précautions, on se met à l'abri de toute putréfaction, les tissus sont retirés de l'huile, absolument intacts, après un séjour de 24 heures. » Le bain d'huile est maintenu à la température du laboratoire. 94 ACADÉMIE DES SCIENCES. » La reclierche du glucose porte sur les bouillons de tissus, préparés et déféqués comme il a été dit dans les Notes précédentes. La reclierclie qualitative est effectuée au moyen de la pliénylhydrazine, et le dosage à l'aide de la liqueur de Fehling. » Les résultats en glucose, donnés dans la suite, sont toujours ramenés h loos de tissus. Expérience I (20 juin 1902). — Lan.es sur le point défiler. Parois du corps débarrassées de la masse intestinale.. Ahsence de glucose Quantité de glucose formée après une aspliyvie de 26 heures 2'"?, 5 E.xpêrience // (20 juin). — Jeunes cocons de un ou deux jours. )> Les uns renferment déjà des chrysalides, les autres renferment encore des larves. Chrysalides et larves sont séparées et font l'objet de deux expériences. Larves (on a opéré sur l'animal entier) Al)sence de glucose Quantité de glucose formée après 22 heures d'as- phyxie 8''ê, 8 Chrysalides jeunes Absence de glucose Quantité de glucose formée après 22 heures d'as- phyxie 3''s, 7 Expérience Itl {id juin). — Cocons déjà anciens (le cinquième jour avant la première éclosion). Chrysalides Traces de glucose Quantité de glucose formée après 17 heures d'as- phyxie S""?, 6 I"' juillet. — Cocons sur le point d'éclore (même origine que les précédents, jour de la première éclosion). Chrysalides Présence de glucose (il s'en est formé 4''"> 4 depuis le 26 juin). Quantité de glucose formée par une asphyxie de 17 heures o""?, 7 Expérience /F (7 juillet). — Cocons sur le point d'éclore. Chrysalides Présence de glucose Quantité de glucose formée après 17 heures d'as- phyxie, 6'^5, 5 Expérience V (7 juillet). — Papillons. De même origine que les cocons de l'expérience précé- dente. La plujjart sont fécondés et ont déjà pondu. . Présence de glucose Quantité de glucose formée pendant 2^ heures d'as- phyxie 6'B, 6 SÉAXCE DU (i JUILLET igoS. r)5 )) Conclusions. — Des expériences qui précèdent, il est permis de tirer les conclusions suivantes : » 1° Les tissus de vers à soie ou de jeunes chrysalides ne renferment pas Inice de glucose, mais ils peuvent en produire par une asphyxie de i8 à 24 heures ; » 2° Le sucre fait son apparition dans les tissus de l'animal vers la fin du stade chrysalidaire. A partir de ce moment, il augmente jusqu'à la trans- formation de la chrysalide en insecte parfait, dans les tissus duquel on le retrouve d'une façon constante; » 3" Les chrysalides anciennes et les pjqîillons, bien que renfermant normalement du glucose, jouissent de la faculté d'en élaborer à nouveau, sous l'influence do l'asphyxie. » CIUMIE BIOLOGIQUE. — Sur la production d' /lydrogène sulfuré par les extraits d'organes et les matières albuminoides en général. Note de MM. J.-E, Abei.ous et H. Ribaut, présentée par M. Bouchard. « En 1888, M. J. de Rey-Pailhade a montré que, si l'on mélange du soufre à de l'extrait de levure de bière, ce mélange dégage de l'hydrogène sulfuré. Cet auteur, pour expliquer ce fait, admit qu'il existait dans l'extrait de levure un principe immédiat, qu'il n^\)e\a. philothion, jouissant de la pro- priété d'hydrogéner le soufre à froid en milieu légèrement acide. Il observa des faitsanaloguespour des extraits d'organes ou de tissus animaux et végé- taux et conclut plus tard que le philothion était un ferment soluble hydro- génant, une hydrogénase. » Les recherches que nous avons entreprises tendent à montrer que cette dernière conclusion ne saurait être acceptée el que la production d'hydrogène sulfuré par les extraits organiques additionnés de soufre ne présente pas les caractères d'une action diastasique. « Avant nous, M. Ernst Rosing (Thèse de doctorat de Rostock, 1891) étudiant l'oxydation de l'ovalbumine en présence du soufre avait constaté : I" que la production d'hydrogène sulfuré était limitée; 2° que les anti- septiques, même à forte dose, ne l'empêchaient pas et concluait que ces deux ordres de faits plaidaient contre la nature diastasique de la réaction; la production d'hydrogène sulfuré était la conséquence de l'oxydation (de l'hydroxyiation selon ses propres termes) do l'albumine en présence de l'eau. gÔ ACADÉMIE DES SCIENCES. » Voici les faits que nous avons observés : >) 1° Si l'on fait un extrait de foie (de cheval ou de veau) en présence de fluorure de sodium à n pour loo ( ^. «« ) ; si l'on mélange cet extrait avec du soufre et si ' \ loie ) / l'on acidifie légèrement par de l'acide tartrique, le mélange abandonné à une douce température ou mieux à la température de 4o" produit de l'hydrogène sulfuré. » 2" Si l'on soumet l'extrait à l'ébullition pendant quelques minutes et si, après refroidissement, on ajoute du soufre, il se produit de l'hydrogène sulfuré, que la réaction du mélange soit légèrement alcaline, neutre ou légèrement acide. Non seule- ment l'ébullition préliminaire n'a pas supprimé cette réaction, mais elle en a accru au contraire l'intensité. » 3° On peut même soumettre l'extrait à la température de 120° et i3o° pendant quelques minutes. Après refroidissement et addition de soufre, on observe un déga- gement abondant de H=S, plus marqué que dans les cas précédents. La température élevée paraît avoir favorisé cette réaction. » /jo On acidifie légèrement l'extrait de foie par de l'acide tartrique; on porte à rébullition; les albumines se précipitent. On filtre. Le filtrat clair additionné de soufre noircit, mais faiblement, le papier à l'acétate de plomb. Le résidu composé d'albumines coagulées, lavé à plusieurs reprises, puis additionné de soufre, noircit rapidement et énergiquemenl le papier réactif. » 5° Si l'on chaufïe au bain-marie bouillant de l'extrait de foie légèrement acidifié par l'acide tartrique, on observe la production d'un peu d'hydrogène sulfuré. Si, après un quart d'heure, l'extrait étant toujours dans le bain-marie bouillant, on ajoute un peu de soufre, le dégagement de H-S s'accentue manifestement. Les mêmes faits peuvent être observés avec l'extrait de levure de bière. )) 6° Dans ces conditions (mélange d'extrait de foie et de soufre au bain-marie bouillant), nous avons pu obtenir au bout de 2 heures os,oo38 d'hydrogène sulfuré. » 7° Nous avons observé des faits semblables avec une solution d'ovaibumine pure. » 8° D'autres matières nibuminoïdes : gélatines, peptones, caséine, additionnées de soufre, ne donnent pas d'hydrogène sulfuré à 4o°, mais en produisent au contraire à la température de IVbullition; l'ovalbumine donne de l'H-S à la température de 4o°. » Nous concluons : » i" Que la production d'hydrogène sulfuré par les extraits d'organes seuls ou additionnés de soufre ne saurait être considérée comme un phé- nomène de nature diastasique; » 2° Que les matières albuminoïdes ])ossèdent à des degrés divers le pouvoir de dégager de Thydrogène sulfuré quand on les chauffe soit seules, soit en présence de soufre. » Nous nous proposons de donner, dans une prochaine Note, le résultat de nos recherches sur le mécanisme de cette réaction. » SÉANCE DU 6 JUILLET igoS. g'^ PHYSIQUE DU GLOBE. — Étude de la circulalion marine. Note de M. J. Thoulet. « Dans l'intention d'étudier la circulation sous-marine, j'ai cherché à caractériser les eaux de mer par un certain nombre de caractéristiques, permettant de reconnaître si deux échantillons pris à faible distance l'un de l'autre font partie de ce même fleuve sous-marin qu'est un courant. En procédant ainsi de proche en proche, je me suis proposé de suivre et par conséquent de découvrir ce courant depuis son lieu de départ jusqu'à son lieu d'arrivée. J'ai employé, pour caractéristiques statiques, la densité à zéro ou densité normale de l'échantillon, l'halogénie ou poids total des halogènes, dosé par litration à l'azotate d'argent contenu dans i''^ de l'échantillon, et, dans la même quantité d'eau, le poids d'acide sulfurique obtenu par précipitation à l'aide du chlorure de baryum. Comme caracté- ristique dynamique, j'ai choisi la densité in situ, c'est-à-dire ramenée à la température possédée alors par le titre de l'échantillon et corrigée de l'effet de compression exercée par les couches d'eau sus-jacentes. Dans un même plan parallèle à la surface, quelle que soit la profondeur, l'eau s'écoule de l'échantillon de plus faible densité in situ vers l'échantillon de plus forte densité in situ, avec une vitesse proportionnelTe au gradient de densité, c'est-à-dire à la différence de ces deux densités à l'unité de distance. » Le procédé pratique consiste à recueillir le plus grand nombre possible d'échantillons d'eaux sur une même verticale, opération singu- lièrement facilitée par l'emploi de bouteilles Richard ; à multiplier les séries et à les analyser au point de vue des quatre caractéristiques dyna- miques et statiques. On les dispose ensuite en schémas correspondant à chacune des stations. Chaque irrégularité insolite des courbes est l'indice probable d'un courant, dont la profondeur est ainsi indiquée. Pour établir le réseau des courants sur un espace de mer déterminé, on coupe la masse des eaux océaniques à des distances connues de la surface par des séries de plans parallèles, sur chacun desquels on trace les aires isopycnes ou d'égale densité in situ, à l'aide des schémas verticaux des stations. En multipliant le nombre des stations, on parvient à reconnaître la circu- lation océanique dans la région considérée, absolument comme un zoolo- giste se renseigne sur la structure interne d'un animal mou par l'examen C. R., igoS, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N" 1.) l3 q8 ACADÉMIE DES SCIENCES. de chacune des sections parallèles qu'il aura pratiquées au microtome à travers son corps. » Le Prince de Monaco a bien voulu me confier les échantillons d'eaux recueillis par lui pendant plusieurs de ses campagnes océanographiques dans l'Atlantique nord; environ 120, dont 73 compris entre la surface et 6o35", proviennent de la campagne de 109a aux Açores. » Tous ces échantillons ont été analysés (densité à zéro, densité in situ, halogénie, acide sulfurique, ammoniaque libre, ammoniaque albuminoïde) et les résultats mis sous forme de graphiques. Les densités normales à zéro étant comptées en abscisses, l'halogénie et la teneur en acide sulfurique étant comptées en ordonnées, on reconnaît qu'aucune caractéristique ne donne une courbe linéaire, mais que l'ensemble des points marqués constitue une bande notablement plus large, surtout pour l'acide sulfurique, que ne le comporte l'erreur expérimentale évaluée et représentée graphiquement. » Je me réserve d'étudier en détail les variations de chacune de ces va- riables. Mais, dès à présent, la vue seule du graphique, en montrant qu'à une même densité normale correspondent plus d'une seule valeur de l'une quelconque des caractéristiques, permet d'établir trois conclusions : » 1. L'eau de mer ne saurait être considérée comme de l'eau distillée contenant en solution une quantité plus ou moins considérable d'un même mélange de sels. » 2. I.a densité normale à zéro, l'halogénie et la teneur en acide sulfu- rique sont bien réellement des caractéristiques statiques des euux de mer, dont elles laissent reconnaître la personnalité et qu'elles permettent, par conséquent, de suivre de proche en proche, à quelque profondeur que ce soit, dans la masse même des eaux océaniques. » 3. Les Tables de ces diverses variables, et d'autres encore, calculées d'après des moyennes ou autrement, et ne donnant qu'une valeur unique de chaque variable pour l'une quelconque d'entre elles prise comme terme de comparaison, ne sont pas conformes à la réalité. » M. V. Génin adresse, par l'entremise de M. Haller, une Note intitulée : a Calcul rapide du mouillage et de l'écrémage du lait ». (Commissaires : MM. Schlœsing, Marey, Haller.) A 3 heures trois quarts l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures un quart. M. B. SÉANCE DU 6 JUILLET igo3. qq BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OOTRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 29 JUIN igoS. Cours de Physique mathématique de la. Faculté des Sciences. Théorie analytique de la Chaleur mise en harmonie avec la Thermodynamique et avec la théorie méca- nique de la lumière, par J. Boussinesq, Membre de l'Institut. Tome II : Refroidis- sement et échauffement par rayonnement, conductibilité des tiges, lames et masses cristallines, courants de convection, théorie mécanique de la lumière. Paris, Gautliier-Villars, igoS; i vol. in-S". (Hommage de l'auteur.) Etude sur les deux derniers cyclones ressentis à Madagascar, lo, ii, 12 dé- cembre 1902 et 22, 23, 24 mars igoS, par le R. P. Colin, Directeur de l'Observatoire de Tananarive, Correspondant de l'Institut. Tananarive, Imprimerie officielle, igoS; I fasc. in-4°. (Hommage de l'auteur.) Le livre des appareils pneumatiques et des machines hydrauliques, par Philon de Byzance, édité d'après les versions arabes d'Oxford et de Constanlinople et traduit en français par le Baron Carra de Vaux. (Tiré des Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale et autres Bibliothèques, t. XXXVIII.) Paris, Imprimerie nationale, 1902; i vol. in-4''. (Présenté par M. Berthelot.) L'architecture du sol de la France, essai de Géographie tectonique, par le commandant O. Barré. Paris, Armand Colin, 1908 ; i vol. in-8°. (Présenté par M. de Lapparent. ) Etude géologique de la Tunisie centrale, par L. Pervinquière. Paris, F.-R. de Rudeval, igoS; i vol.in-4°. ( Présenté par M. Munier-Chalmas. Hommage de l'auteur. ) Philosophie des Sciences sociales, par René VVorms. I. Objet des Sciences sociales. Paris, V. Giard et E. Brière, 190.^; i vol. in-8°. (Présenté par M. Giard.) 7 raité théorique et pratique des moteurs à gaz et à pétrole, par Aimé Witz; 4' édition, refondue et entièrement remaniée. T. I : Histoire et classification des moteurs, étude du gaz de ville, de l'air carburé; gaz pauvre, gaz des hauts fourneaux, acétylène, pétrole, gazoline et alcool. Gazogènes, théorie générique et expérimentale des moteurs, mesure et calcul de la puissance, résultats des essais. Paris, E. Bernard, igoS; I vol. in-4°. (Présenté par M. Haton de la Goupillière. ) Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, Membre de l'Ins- titut; t. XV, n° 17i, livraison du i5 juin igoS. Paris, Librairie générale de l'ensei- gnement; I fasc. in-8°. Détermination de la parallaxe annuelle de l'étoile BD-t-Sy" 4i3i, par Osten Bergstrand. Upsal, Edv. Berling, 1902; i fasc. in-4°. Las ultimas erupciones del volcan Coliina, por Severo Diaz. Mexico, igoS; i fasc. in-i2. lOO ACADÉMIE DES SCIENCES. Louisiana purchase centennial. dedicalion cérémonies Saint-Louis, U. S. A., april 3o •'' and ntay i" a""! igoS. ( World' s F air Bull., vol. IV, n" 8.) Saint-Louis, (Élals-Unis), igoS; i fasc. in-4°. Report of the State geologist on the minerai industries and Geology of certain Areas of Vermont, 1901-1902, George-H. Perkins. Albany, 1902; i vol. in-S". Synoptische Tabellen der tâglichen Niderschlâge an allen meteorologischen Stationen der Ostseeprwinzen im Jahre 1900, zusammengestellt von Prof. D"' B. Sresnewsky. Jurief, G. Mattiesen, igoS; i fasc. in-8°. Meteorologische Beobachtungen angestellt in Jurjew im Jahre 1902, 37"^ Jahrgang. Jurief, igoS; i fasc. in-8°. ERRATA. (Séance du 29 juin igoS.) Note de MM. Em. Vigouroux et Bugot, Sur l'amidure et l'imidure de silicium : Page 1670, ligne 16, au lieu de dimidure, lisez diimidure. Même page, ligne 27, au lieu de un récipient de fer, lisez un récipient de verre. Même page, ligne 2g, au lieu de est continuée, lisez est constituée. Page 1671, ligne 2, au lieu de l'une avant l'autre, après l'amenée, lisez l'une avant, l'autre après l'amenée. r 1. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 6 juillet 1903.) MEMOIRES ET COMMUIVIC A TlOIVS DES MEMBUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. i\I. le Skcretaire perpétuel annonce à l'Aca- démie la mort de M. J.-W. Gibbs., Cor- respondant pour la Section de Mécanique. 5 iM. J. BoussiNESQ. — Sur un mode simple dMcouIcment des nappes d'eau d'inllhra- tion à lit horizontal, avec rebord vertical tout autour, iorstju'une partie de ce rebord est enlevée depuis la surface jusqu'au fond. J MM. A. Hallek et F. Marcii. — Sur de nou- velles synthèses elTectuées au moyen de molécules renfermant le groupe méthylène associé à un ou deux radicaux négatifs. Pages. Action de l'épichlorhydrine sur les éthers acétonedicarboniques sodés 111 1 1 M. A. Lavehan. — De l'action du sérum humain sur les Trypanosomcs du Nagana, du Caderas et du Surra ij M. L. GuiGNARD. — Remarques sur la for- mation du pollen chez les Asclépiadées. . ly M. Laussedat. — Sur un moyen rapide d'obtenir le plan d'un terrain en pays de plaines, d'après une vue photographique prise en ballon 24 ME3I0IRES PRESENTES. M. G. Eiffel. — Expériences sur la résis- tance de l'air M. E. Fraiciiet adresse un Mémoire por- , tant pour tilre : " Nouvelle méthode d'essai des métaux magnétiques " M. H. Arnaud adresse un Mémoire intitulé : « Étude sur quelques Rosacées, ou plantes prétendues telles » CORRESPOrVDAlVCE. M. le SECnÉTAiRE PERPÉTUEL Signale un opuscule de M. C'A. Lallemand, intitulé : Volcans et tremblements de terre, leurs relations avec la hgure du globe ■ ii M. Jean Mascart. — Perturbations sécu- laires d'importance secondaire ii M. E. Blutel. — Sur les lignes de courbme de certaines surfaces V\ M. DE Seuuier. — Sur les groupes de Mathieu 3; M. S. Zarkmba. — Sur les fonctions fonda- mentales de M. Poincaré et la méthode de iNeumann pour une frontière composée de polynômes curvilignes 3y M. l'abbé Rousselot. — Sur les caractéris- tiques des voyelles, les gammes vocaliqnes et leurs intervalles /|0 M. C. Maltézos. — Sur une espèce d'oscil- lation de la perception chromatique !\'i M. Ch.-Ed. Guillaume. — Conséquences de la théorie des aciers au nickel 'l'i M. .A.RIÈS. — Sur la diminution du potentiel pour tout changement spontané dans un milieu de température et de pression con- stantes i" M. Houllevigue. — Action de l'iode sur les pellicules de cuivre obtenues par iono- plastie \- M. A. Leclère. — Simplilication de l'ana- lyse des silicates par l'emplni de l'acide formique 5o M. J. Aloy. — Sur les conditions de pro- duction et de stabilité de l'acide hyposiil- f ureux -51 M. A. ViLLiERS. — Sur l'éthérification des hydracides 53 M. P. Lemoult. — Sur l'acétylciie bibromé : purification, cryoscopie, analyse 55 M.Vl. Esi. Bourquelot et Herissey. — Sur la lactase 56 M. Jules Sciijiidlin. — Action du sodium sur le tétrachlorure de carbone et la ben- zine chlorée : formation de triphénylmé- thane et d'hcxaphényléthane ôy MM. L. Bouveault et G. Blanc. — Prépara- tions des alcools primaires au moyen des acides correspondants '"' M. LÉON Brunel. — Oxyde d'éthyléne du fl-cyclohexanediol-i .2 et dérivés '^2 M. Cii. Blarez. — Sur la teneur des vins mistelles et des autres vins, en acides sùlubles dans l'éther, comme moyen de différenciation ^k MM. Chrétien et Guinchant. — Chaleur de neutralisation de l'acide ferrocyan- liydrique; chaleur de formation de ses combinaisons avec l'éther et l'acétone... Oj M. II. Cousin. — Sur les acides gras de la lécUhine de l'œuf. ''** M. Maurice iNicloux. — Injection iiitravei- Kl SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages, lieuse (Je glycérine; dosage de la glycé- rine dans le sang : élimination par l'urine. 70 M. L. LiNDET. — Les liydrales de carbone de l'orge cl leurs transfoniialions au cours de la germination industrielle ^3 M. F. Marceau. — Hecherches sur la con- stitution et sur la structure des fibres cardiaques chez les VcrLcbrés inférieurs. . . 73 M. Ed. Grynfeltt. — Sur la capsule surré- nale des Amphibiens 77 M. E. Bataillon. — La segmentation par- thénogénétique expérimentale cliez les ceufs de Petromyj^on Plancri 79 M. H. Matte. — Le mériphyte chez les Cycadacées 80 M. Emile Hauo. — Sur deux horizons à • Céphalopodes du Dévonien supérieur dans le Sahara oranais 83 M. Paul Bois. — Sur les variations de la Bulletin bibliograpiiiouk Errata Meuse à l'époque quaternaire M. L. Maouenne. — Sur la rétrogradation de l'empois d'amidon. M. R. Sazerac. — Sur une bactérie oxydante, son action .sur l'alcool et la glycérine M. K.Maignon. — La production du glucose, sous rinflucnce de la vie asphyxique, par les tissus du Bombyx mon, aux diverses phases de son évolution MM. Abelous et H. Hibaut. — Sur la pro- duction d'hydrogène sulfuré par les extraits d'organes et les matières albuminoïdes en général M..I. TiiouLET. — Étude de la circulation marine M. V. GÉNIN adresse une Note intitulée : « Calcul rapide du mouillage et de l'écré- mage du lait » Pages. , . 85 88 90 93 95 97 99 100 PARIS. — IMPRIMlîlîIE GAUTHtlî 1\-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, 5b. Le Gérant : Gauthier -Villars. 1903 ^^^' ''^^ SECOND SEaiESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TO»IE CXXXVII. K 2 (13 Juillet 1903 PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 E^24 MAI 1875 hes' Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro ties Comptes rendus a ZjS pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. i Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits desMémoiresprésentéspar un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus i^lus de 5o Y>ages par année. Toute ISote manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le iour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auti que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séanc blique ne font pas partie des Comptes rendus Article 2. — Impression des travaux des Savanb étrangers à l'Académ' 2. | Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de Vi demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires 1 tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qui fait la présentation est toujours nom mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ex autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Les Savants étrangers à TAcadémie qui désirent faire présenter déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rei l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à te le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte 1 actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rende vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plancha figures. • Dans le cas exceptionnel où des figures sei autorisées, l'espace occupé par ces figures con pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais d teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappc les Instructions demandés par le Gouvernemer Article 5. Tous les six mois, la Commission administrât, un Rapport sur la situation des Comptes rendus l'impression de chaque volume. I Les Secrétaires sont chargés de l'exécution c 1 sent Règlement. "J;;;;;^;" par mm. les secrétaires P^n^^^^^'.^^nc^ . avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance ALIG 18 1901 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 15 JUILLET 1905, PRÉSIDÉE PAR M. MASCART. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la Stabilité d' un certain mode d'écoulement d'une nappe d'eaux d'infiltration. Note de M. J. Boussinesq. « 1 . La stabilité du mode d'écoulement étudié dans ma Note du 6 juillet (') dépend, comme on a vu à la fin de cette Note, elen se bornant au cas d'une seule coordonnée x ou E, de la seconde racine de l'équation transcendante caractérisant un certain problème (fictif) île refroidissement, où la tempé- rature £ est régie par l'équation aux dérivées partielles V / r ^f\ 1 2 ^'2 l'abscisse E y croît de zéro à i et, le temps (fictif) 9, d'une valeur donnée ô^ à l'infini; de plus, j;., K., L, c désignant des constantes positives, dont la dernière est l'intégrale elliptique complète (2) r= r' -5=^ = 0,86236, -'o V'— ^l'' X, désigne, d'après les formules (11) et (lo) de la Note citée, l'expres- sion ,, , . - r, , OÙ 71 est la fonction, croissante, comme E, de zéro à i (et in- verse de la même intégrale elliptique), définie par l'équation (3) c.E=r^.. » Cette équation indéfinie (i) se trouve enfin complétée par les deux (') Voir le précédent CompLe rendu, p. 5. C. R., 1903, 1!= Semestre. (T. CXXXVII, N" 2.) l4 I02 ACADÉMIE DES SCIENCES. conditions aux limites (4) (pourE = o) £ = o, (pour^ = i) -^ = o. » On sait que les solutions simples de ce système ont la forme Ce~i'''V, avec V fonction de ^ et C, |3 constants; que, de plus, V, [î résultent, si C reste arbitraire, des relations ou conditions : (^') ¥ + T^^ = °' (pourE = o)V = o, (pour': = r) f =oet V = i. » Or la première (5), multipliée par Y de, et intégrée entre les deux limites, donne, comme on le sait également, » Cela posé, si laplus petite des racines p (correspondant à une fonction V positive de ç = o à ^ = i) atteint pour le moins l'unité, la racine suivante, appelée P' à la fin de la Note citée, excédera notablement i; et l'on a vu qu'alors la fonction s tendra vers zéro assez rapidement pour rendre stable le mode particulier d'écoulement étudié dans cette Note. Proposons-nous donc de reconnaître que la première racine [î n'est pas inférieure à i . » II. A première vue, le calcul effectif des fonctions V et des racines p, déterminées par le système (5), ne paraît guère praticable que si l'on suppose r) constant. Dans cette bypolhèse, il vient immédiatement, en appelant i l'un quelconque des entiers o, i , 2, 3, . . ., (7) V = ±sm^ ^, -dî = - ^ ^'"'^ 1 ' et comme les deux carrés du sinus et du cosinus ont pour valeur moyenne ~ entre les deux limites ^ = o, E = i, la formule (6) devient simplement (8) Sc^^O^ij^, donnant ainsi, pour racine fondamentale ou première, j-~{ et, comme se- conde racine p', neuf (ois celte expression. » III. Pour se faire une idée, ici où r, est variable, de la grandeur de p ou de P', il est naturel d'assimiler le corps hétérogène proposé, d'une capa- cité calorijique ^ fonction de ;, à un corps homogène, qui aurait pour capa- SÉANCE DU l3 JUILLET 1903. [o3 cité calorifique constante une certaine moyenne entre les diverses valeurs de -• Le plus simple sera donc, à ce qu'il semble, de prendre la moyenne arithmétique même de ces valeurs : hypothèse conduisant à remplacer, dans (8), le facteur - par / — '• Mais on peut être tenté aussi, après mul- tiplication de la formule (8) par -/), de remplacer, non moins simplement, Y] par sa valeur moyenne / r, dl. On aura donc, pour la racine fondamen- mentale p cherchée, les deux estimations (9) ^^7^- ^ = »^ /'"''=• 6c- / — et, pour la racine suivante p', g fois ces valeurs respectives. » Elles sont aisément calculables. L'équation (3) différentiée permet -i d'introduire -o comme variable d'intégration; et il vient, en posant ?) =: y^ : (10) D'ailleurs, d'après (2), c a, de même, pour valeur, 0 / y' (' ~ '{)' ^A'> ou -^ B ( 5 » - ) ; de sorte qu'il vient . . . __ ■ ni)r(l) _ r(f)r(|) <^"> '^-s r(t) -^-nW Et la multiplication, membre à membre, des deux formules (10), (11) donne, en appliquant trois fois la relation d'Ruler r(«) rfi — /i) = . " ■ , ri T , / , ■' sin/ir. . t: I ^ sin - valeur qu'il suffira de porter dans la première estimation (9). » Pour ce qui est de la seconde (9), on y substituera la valeur moyenne 3^» de r„ résultant des formules (12) de ma dernière Note, et qui est le ,o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. quotient de l'aire A par le rectangle LM. Il viendra donc, vu, finalement, la valeur numérique (o, 86236) dec, pour donner une idée de la racine fondamentale p, les deux appréciations de sentiment (i3) p = ^==.,36o3, a = ^ = 1,7100. >, Elles dépassent, toutes deux, l'un.té; et, comme la racine suivante, p', paraît devoir être environ 9 fois plus grande, il y a lieu de penser qu elle excède assez fortement I. « IV. Mais un examen attentif fait voir que la solution fondamentale et la racine ^ correspondante sont très simples. „ Observant que Y est de l'ordre de petitesse de ^ près de la limite infé- rieure zéro, alors que l'équation (3) y donne 0 de l'ordre de sfl, introdui- sons dans l'équation indéfinie (5) le quotient, que j'appellerai U, de V par r, -, quotient dès lors fini à cette limite inférieure et, de plus, atteignant une valeur maxima ou minima i , comme -n et V, à la limite supérieure, ou s an- nulent les deux dérivées premières de 0 et de Y. La substitution Y - r,-U, si l'on remplace finalement^ par sa valeur -3r=-,, puis qu'on divise par Y), change l'équation indéfinie (5) en (.4) i^-s) -^^ S -^<^ ■>"=<•■ „ Or celle-ci, multipliée soit par -n'dï,, soit par rrVdl, et intégrée de ^ = o à ^ = I , donne, en effectuant sur le premier terme, dans les deux cas, une intégration par parties, où le terme intégré s'annule aux deux limites : (,5) 3.^(1 -i)|'urA/^ = o, 3c^(^-i)^'uV./^=|'v^%/?. ,> La seconde formule, qui remplace (6) et où les deux intégrales ont leurs éléments positifs, montre que ^ n'est jamais inférieur à 2. Quant a la première formule, elle fait voir que p égale nécessairement 2 pour la solu- tion où U a partout le même signe, cest-à-dire pour la solution fondamen- tale. Mais alors l'équation (i4). ou la seconde (i5), exigent l'annulation partout de la dérivée^, comme à la limite supérieure; de sorte que la SÉANCE DU l3 JUILLET igo3. Io5 solution fondamentale revient à poser (i6) p=2, U = i, V'=-^^ (V). » V. On aurait pu le prévoir, même pour le cas général de deux coor- données a; el y. Car, dans le problème à l'occasion duquel se sont présen- tées les équations précédentes, les petits écarts, p. les plus simples qu'on (') A une troisième étude, je m'aperçois, en introduisant y] au lieu de ?, comme variable, dans l'équation différentielle (i4)i ainsi devenue que les autres racines p sont également des nombres entiers et, les autres fonctions U, également des polynômes en r,. L'expression générale de ceux-ci est, à part un facteur constant. («') '-+- TTTâT^'"-^ 7772^ r77r;^."-+-TToT T7:5T '-TT^^ Zi^.3 , /(^ /(3),c , /(o)/(3) /(6) cf(3) ' '^ 0(3) «(6) ' "^ • • •. c'est-à-dire 2 X- + " X (c) P = 2 H '' ', avec X multiple de 3. Pour la deuxième solution simple, celle qui nous donne la formule asymptotique des écarts, on a donc {d) P'=i5, U = i-— T)^. 10 La seconde estimation (i3) attribuait à p' presque la même valeur, savoir 1 ,7100 X 9 =: lâjBg. Quand |3 reçoit des valeurs autres que (f), l'expression {a'), toujours intégrale de l'équation différentielle {a), devient une série, convergente de fj = o à 0 = 1, mais dont la dérivée grandit, près de t) = i, à la manière de (i — f)^)"-'; en sorte que le pro- duit de cette dérivée par y/i — r,^ ne peut pas y tendre vers zéro comme l'exigerait la condition relative à cette limite. Si la condition concernant l'autre limite tj =0 n'obligeait pas le produit tj^U à s'annu- jer avec ■r\, l'équation différentielle («) admettrait une seconde intégrale en-série, savoir (e) ■ I /(-^), I /(-2) /(!).., /(-2) /(i) /(4) ^ ^ v^ TÔT^'^'-TÔT TÛT" ^ --^î^- ,û) ^''^■■■- Io6 ACADÉMIE DES SCIENCES. puisse imaginer, d'avec une première forme se conservant. «ç consistent dans l'excédent, sur cette première forme A„, d'une autre infini- menl voisine se conservant aussi, et obtenue par une variation infiniment petite <5- du paramètre -• Il vient ainsi, comme écarts ^, l'expression - + n S-; ce qui donne e proportionnel à - — V7^' ^''' comme cette formule a même signe dans toute l'étendue de la nappe, elle constitue bien la solution fondamentale ( ' ). » (') Une généralisation analogue s'étendrait-elle aux autres solutions simples? Il est aisé de voir que non, du moins en général. Car V, fonction de deux variables x et y, ne peut dépendre de la variable unique Ç, que dans l'expression, tout au plus, d'écarts initialement fonctions de Ç seul, comme, par exemple, quand les deux formes, l'une, se conservant, l'autre, un peu altérable, de la nappe sont de révolution autour de l'axe des z, avec des coefficients K, \]. fonctions de la distance /• à l'axe. Effectivement, multiplions par Ç^ l'équation indéfinie en V, et retranchons-en le produit, par V, de l'équation indéfinie en t, 11 vient, en appelant encore U le quotient de V par Ç- : Cela posé, si U varie uniquement avec Ç, les deux produits K^'-r- -s'écriront ^ , - d{jr,y) ^3 j _ — — — ; et cette équation (i^), développée en y utilisant (/), sera Or, elle ne devient une équation différentielle en U et ?, dans le genre de [a), que si l'équation (/) en l, admet une intégrale première reliant explicitement — (Ai')^à t. Par exemple, dans le cas d'une nappe de révolution, où K, [>., 'C dépendent seulement de r ^=^ \J x^ + y"^ , cas où l'équalion (/) est « d (.. ^dl\ 1 d{K - -j-iKrl-j- ou - ' /■ dr \ dr I r ^^ii^=-,r, ./.(K,-u.O--(H.lv.^)<^(^)' une telle intégrale première ne paraît exister que si l'on a, tout à la fois, |j.K/-^=: const. SÉANCE DU l3 JUILLET Tgo3. lo PHYSIOLOGIE. — Sur les mouvements de torsion de V œil pendant la rotation de la tête. Note de M. Yves Delage. « Les mouvements île torsion de l'œd, c'est-à-dire ceux qu'exécute le globe oculaire autour d'un axe situé sur le prolongement du nerf optique lorsque la tête tourne autour d'un axe horizontal antéro-postérieur, n'ont été étudiés que très incomplètement et seulement pour les très faibles amplitudes correspondant aux inclinaisons de la tête vers l'une ou l'autre épaule. On n'a employé, pour cette étude, que l'observation objective au moyen de quelque tache de l'iris servant de point de repère, procédé infi- dèle, ou les images accidentelles, procédé sûr, mais d'une application difficile. J'ai songé à utiliser pour la pousser plus loin l'astigmatisme myopique dont je suis atteint. Ce vice de réfraction est d'autant plus pré- cieux, dans ce cas, qu'on ne peut y suppléer par les besicles cylindro- convexes qui, cependant, rendent l'emmétrope myope et astigmate. La cause en est que les besicles suivent les mouvements de la tête et non ceux du globe oculaire. » L'image d'une tache lumineuse ronde, sur la rétine d'un œil myope et astigmate, est une ellipse d'autant plus grande que la tache est plus éloi- gnée du punctum remotum et dont le grand axe est dirigé parallèlement au méridien le plus myope. Quand l'oeil tourne autour de son axe antéro- postérieur, le grand axe de cette ellipse tourne dans le même sens que 1 œil et exactement du même angle. Il suffit, pour mesurer celui-ci, de tra- cer, sur le fond où le sujet projette cette image elliptique, les diverses et K/- = consl., c'est-à-dire si les deux coefficients physiques |a, Ksont, tous les deux, M inversement proportionnels à /•. Alors, en posant t^ — T| (avec v; variable de zéro à i), d'une part, l'intégrale première obtenue donne I^ / . rN2_ 2 W-crXl^ _ 2M I - T,' et change l'équation {g') en («); d'autre part, la même intégrale peut, si l'on pose aussi /■=:const. ± L; (avec ; variable de zéro à i en même temps que ■i\), s'écrire ,rfr,= 2jJ.aL- On retombe donc, exactement, sur le prolilème d'Analyse déjà traité. Io8 ACADÉMIE DES SCIENCES. directions que prend le grand axe de l'ellipse dans les positions successives qu'occupe la tête pendant un tour complet. » L'appareil dont je me suis servi est une grande caisse, où j'étais assis et fortement assujetti par des liens, et qui tournait au moyen d'un fort tourillon autour d'un axe antéro-postérieur passant par la racine du nez. Des aides font tourner la caisse de i5° en iS", de manière à faire un tour complet. A quelques mètres de la caisse, en face du sujet qui y est assis, est un tableau au centre duquel est une petite tache lumineuse ronde, juste sur le prolongement de l'axe de rotation de la caisse. C'est cette tache qui donne l'image elliptique dont le grand axe tourne exactement comme l'œil. » Pour marquer d'une façon précise sa direction dans chacune des posi- tions successives de la tête, une autre tache lumineuse est placée à l'extré- mité d'une tigelle qui peut tourner autour de la tache centrale, de manière que la tache lumineuse périphérique décrive une circonférence autour de la tache centrale comme centre. La tache périphérique fournit, elle aussi, une image elliptique, et l'on règle la longueur de la tigelle, de telle manière que les deux ellipses soient tangentes aux extrémités de leurs grands axes. Un aide manœuvre la tigelle jusqu'à ce que cette tangente soit obtenue et la tigelle indique alors exactement la direction du grand axe de la tache lumineuse centrale et par conséquent la direction du méridien le plus myope ? I i \d^d^i ~^ dïd^J ~^ I dyi d'^ d': 22 2 C^c d^- \ da r);i + ( 1 2 ) 2 ) 1 du di' du di'\ 21 3 \du '\doi du dp = o, » Considérons alors les deux problèmes suivants : » I. Ramener de toutes les façons possibles l'élément linéaire (2) à la /orme (i). » II. Étant donné un élément linéaire : ds- = E, du- -f- 2F, du dv +• G, dv'- , trouver toutes les surfaces qui admettent cet élément linéaire et cherchons dans quels cas ces deux problèmes se ramènent l'un à l'autre. » Le problème II dépend de l'intégration du système d'équations (Dar- boux, Th. des surf., t. III) : / d'y di.d't> (4) di.d'{> (5) (^) 11) t) , ~\ du du 12 ) I (? 1 n (du di- » Pour que les deux problèmes soient les mêmes, il suffit que l'on ait (i>i) J'-^l ("/ ) ( - du t)i' # ai du dv ^ di d\' di' ( M / du du \ 2 \,'di'df O, = o. 2 ; = '/ 2 1 i :.. ( ii2| lai" 13 J > î 2 h " f 2 i,' I (1 22 I 2 I 22 j 22 / 3 ).■ \ 22 3 ^ 2 (9« 3 c) , 2 dv "' ' •ogpM Il4 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Les équations (5) signifient que les éléments linéaires (2) et (2') se correspondent géodésiquement; on en conclut de suite, d'après les résul- tats de Dini, que l'on peut prendre pour (2) une des trois formes : ( ■^^ ds- = Li"(V///- + f/<;^) surface de révolution, (8) ds- = 2(Vh -+-Y,)diuh' forme de S. Lie, (9) ds- = (« — (■) (V-du-~hY^di'-) forme de Liouville, et pour (2') les formes correspondantes bien connues. » Il suffit alors pour achever le problème de satisfaire aux équations (G) qui se réduisent à la suivante : (i3) ail = U,f\ » Considérons d'abord la forme (-). I/oquation (i3) est alors une équation différentielle ordinaire qui s'intègre aisément : on trouve, pour l'élément linéaire (lo), les quadriques de révolution les plus générales, (10 ) as, —- — — tt:. ^ h L-«('-. » L'élément linéaire (7) peut s'écrire sous la forme ( 7 ) ds- = 5 '—^ 3 h 9- rt(- . Si c ^ o, l'élément linéaire (10') convient à un parabolouie de révolution ; par conséquent, on saura habiller de toutes les façons possibles l'élément linéaire (7") ds^-=--4^-^o\h'\ » Dans le cas général, l'habillage de (7') est un problème équivalent à la déformation de la sphère. » Considérons maintenant l'élément linéaire (9); l'équation (i3) est alors une équation fonctionnelle qui s'intègre aisément : on trouve pour (i 2) la forme classique de l'élément linéaire des quadriques et pour (9) du- r/i- (9)' ^f<-=[{ I I II _(„_a)(«-S)(«-j) (,.-a)(r-a)(r-j) Par conséquent l'habillage d'un élément linéaire de la forme (9)' se ramène à la déformation d'une quadrique et inversement. Ceci nous per- met de signaler des éléments linéaires que l'on saura habiller de toutes les SÉANCE DU l3 JUILLET igoS. Il5 façons possibles; en effet, on sait déformer les parabolo'ùies, ds^ ^ (il — v) -, r rr ds- = ( K — ç») ( M dii- — (' (/v- ), on saura donc habiller les éléments linéaires ,2 / 1 > \ r du- dv- u (ii — iy (i' — 0^ » Si l'on rapproche les résultats précédents de ceux obtenus dans la Note citée plus haut, on est conduit facilement à la proposition suivante qui peut avoir «ne certaine utilité pratique : » Étant donnée une surface définie intrinsèquement par ses deux formes quadratiques fondamentales f/*= =E(lu- -+- 2 F du d' + G di'-' . <ï) = D du- + 2D' du dv 4- D" dv", il faut et il suffit pour que la surface soit une quadrique que les deux formes quadratiques ds- et p'I» se correspondent géodésiquement lv = — - ÉLECTRICITÉ. — Sui la mesure des coefflcieiUs de selj-inducdun au moyen du téléphone. Note de M. R. Doxgiek, présentée par M. Lippmann. K I. On peut utiliser plusieurs dispositifs pour compenser le décalage provoqué sur un courant alternatif sinusoïdal de pulsation a) = 2 7i:N (N étant la fréquence) par une bobine de coefficient de self-induction L. » 1° On met en série avec le circuit de la self-induction le système composé d'un condensateur de capacité C et d'une résistance non induc- tive en dérivation aux bornes du condensateur, système qui provoque une avance de phase. On arrive à compenser le retard de phase dû à la self- induction en accroissant d'une manière continue la résistance non inductive. Si r, est la valeur de la résistance pour laquelle la compensation est réa- lisée, l'expression du coefficient de self-mduction est L = ' ,' , ., • Ilb ACADEMIE DES SCIENCES. » 2° Au lieu de réunir le^s bornes de la capacité avec les extrémités de la résistance non inductive, on les met en communication avec les extré- mités du circuit comprenant, disposées en série, la self-induction à mesurer et la résistance non inductive. En faisant varier d'une manière continue la grandeur de celte résistance, on parvient à annuler l'inductance du sys- tème total. La relation L = C(/-^ + L-w^) est alors satisfaite. (r\ représente la résistance de la portion du circuit comprise entre les deux bornes de la capacité.) » 3° Si l'on connaissait la fréquence du courant alternatif, chacune de ces relations pourrait servir au calcul de L, au moyen de la capacité connue C et de l'une des résistances r, ou r.^ déterminée expérimenta- lement. L'élimination de w entre les égalités précédentes conduit à l'ex- pression très simple L = Cr,r.,. » Cette expression, indépendante de la fréquence, permet le calcul de L en fonction de la capacité C, ainsi que des résistances r, et r.^, lesquelles, pour une même valeur de la fréquence, annulent l'inductance du circuit dans chacun des deux cas dont il vient d'être fait mention. » II. On obtient la compensation en intercalant successivement chacun de ces dis- positifs dans l'une des branches d'un pont de Wheatstone avec alternateur et téléphone ; les autres branches du pont sont constituées par des fils métalliques tendus, associés ou non à des boîtes de résistance non inductives. L'extinction complète du son dans le téléphone dénote l'existence, dans son circuit, de deux courants sinusoïdaux, de sens inverses, présentant la même période, la même amplitude et le même décalage. Cette dernière condition, c'est-à-dire l'égalité des décalages, est léalisée si les inductances des différentes branches du pont, en particulier l'inductance de la branche qui contient la self-induction à mesurer, sont nulles. » Afin d'arriver systématiquement à l'extinction téléphonique, la résistance en dé- rivation sur le condensateur est complétée par un lil tendu le long duquel se déplace un curseur de prise de contact A; deux autres branches consécutives du pont sont réalisées avec un même fil tendu, le long duquel peut être déplacé un curseurde prise de contact B. On amène successivement les curseurs B et A dans les positions qui correspondent au minimum d'intensité du son dans le téléphone; le curseur B assure l'égalité des amplitudes, le curseur A celle des décalages. Ces réglages, répétés plusieurs fois dans le même ordre, conduisent à un son inappréciable à l'oreille, c'est-à-dire pra- tiquement nul. On s'assure qu'il en est ainsi en disposant un interrupteur avec godets de mercure dans le circuit du téléphone; le fonctionnement de l'interrupteur ne pro- voque alors aucun changement dans l'audition téléphonique. Mise en pratique sous cette forme, la méthode n'exige la connaissance que de la résistance étalonnée en déri- vation aux bornes du condensateur. Les résistances des autres branches du pont SÉANCE DU l3 JUILLET ipoS. [17 demeurent arbitraires et elles n'interviennent pas dans le calcul flu résultat. On les choisit de manière à réaliser les conditions de sensibilité maximum. » III. Faibles self-inductions. — Il n'est pas possible, même avec des fils tendus, de réaliser un pont de Wheatstone où cliaque branche présente une inductance nulle. Aussi, lorsqu'on se propose de mesurer de très faibles coefficients d'induction, est-il nécessaire, avant l'introduction de la self-induction et de la capacité compensatrice, d'annuler le son dans le téléphone, en rendant identiques entre elles les constantes du temps — des différentes branches. On satisfait à cette condition, en mettant dans l'une des branches du pont une inductance variable, composée d'une résistance variable en dérivation sur les bornes d'un condensateur. Cette précaution une fois prise, il est certain que la capacité compense exactement la self-induction à mesurer lorsque, après leur introduction, on a annulé le son dans le téléphone. » La précision des mesures dépend de la sensibilité du téléphone employé. Avec le téléphone ordinaire et la bobine avec trembleur-diapason qui nous a servi, à M. Lesage et à moi, dans les mesures de résistivité des liquides de l'organisme ('), j'ai pu mesu- rer au ^ près des self-inductions de l'ordre de grandeur de Soo'"™ ou 3 X ro-' Henry et au ■— ^ près, des self-inductions voisines de 2000'^'" ou 2 x lO"" Henry. » Moyennes et grandes self-inductions. ■ — Lorsqu'il s'agit de mesurer des coeffi- cients de self-induction supérieurs à lO"' Henry, on est gêné par les harmoniques qui se superposent au son fondamental fourni par le diapason-interrupteur. L'inductance de la capacité ne compense en effet celle de la self-induction que pour une valeur donnée de la période du courant alternatif. On n'obtient, a\ec le téléphone ordinaire, qu'un minimum de son et ce minimum est d'autant moins accusé que le coefficient de self- induction à mesurer est plus considérable. » Grâce au monotéléphone de M. Mercadier (-), j'ai pu effectuer au ~ près des mesures de self-induction de l'ordre de i o~- Henry. Cet instrument ne renforce, en effet, que les sons de période bien déterminée et reste insen- sible aux harmoniques provoquées par la capacité ou par les substances magnétiques contenues dans le noyau de la I)obine. Il présente les mômes avantages que le téléphone optique de M. Max Wien et pourrait être employé avec profit dans les différents dispositifs que M. Max Wien, M. Preraner, ainsi que M. Graetz (^) ont utilisés dans la mesure des coef- ficients d'induction. » (') DoNGiER et Lesagr, Comptes rendus, t. CXXXIV, p. 612 et 834; t- CXXXV, p. lit et 3'>.g. (-) Journal de Physique, 1" série, t. 'VI, p. 464! 3'' série, t. IX, p. 676. (3) Wied. Ann., 2" série, t. XLII, XLIII, L, LUI. G. R., 1903, 2" Semestre. (T. CXXXVII, N° 2 ) l(i Il8 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE. — Combinaison dit sulfate ferrique avec l'acide sidfurique,. Note de M: A. Recocra. « Dans des Notes antérieures (Comptes rendus, 29 février iSpa et 12 juin 1893) j'ai montré que le sulfate chromique vert se combine très facilement avec l'acide siilfurique, en donnant naissance à des acides com- plexes que j'ai appelés acides chromosulfiiriques et qui proviennent de l'union de i""' de sulfate chromiijue avec i""', 2"°' ou 3™°' d'acide sulfu- rique. Ces acides possèdent des propriétés curieuses qui ont fait, depuis, l'objet de nombreuses recherches. » Je me propose de montrer, dans cette Note, que le sulfate ferrique se combine lui aussi très facilement avec T acide sulfurique, en donnant naissance à un acide, qui provient de l'union de 1™°' de sulfate ferrique avec 1"°' d'acide sulfurique et qu'on peut appeler acide ferrisulfurique. » Pour réaliser cette combinaison, je me suis placé dans les conditions les plus variées; mais j'ai toujours obtenu le même composé, c'est-à-dire qu'il m'a été impossible de combiner le sulfate ferrique avec plus de i""' d'acide sulfurique, contrairement à ce qui a lieu pour le sulfate chromique. » Préparation. — On peut ol)tenir 1res rapidement celle combinaison en procédant de la façon suivante : on fait une solution concentrée de sulfate ferrique anhydre dans l'eau (i""»' de sulfate dans 5oo° d'eau). Dans cette solution on verse de l'acide sulfurique concentré (environ 3'"°' d'acide pour une de sulfate). La solution de sulfate ferrique, qui était fortement colorée en brun, reste brune. Mais au bout de quelques heures la combinaison commence à s'effectuer, la liqueur se décolore peu à peu, en déposant une poudre lilanche; au bout de 5 ou 6 heures, la décoloration est complète. On obtient ainsi une bouillie qui est un mélange d'une poudre blanche, l'acide fenisulfurique solide, et d'un liquide incolore formé d'eau et d'acide sulfu- rique. La totalité rlii sulfate ferrigue s'est donc combinée avec de l'acide suif uriqi/e, et la combinaison, insoliilile dans la solution d'acide sulfurique. s'est séparée à l'état solide. On élimine la majeure partie du liquide par essorage et l'on achève en étendant la substance sur des plaques de porcelaine poreuse. On lave alors le produit sec avec de l'acétone, puis on l'abandonne dans une atmosphère sèche. » On obtient ainsi une poudre blanche, très légère, dont la composition est expri- mée par la formule brute (') Fe-0',4 SO^.g H- O, mais qu'il convient, comme je le montrerai, de représenter par la formule : Fe'0',3 S0',S0'H-,8 H°0, » En augmentant la proportion d'acide sulfurique que l'on verse dans la dissolution (') Trouvé: Ve'-0^=\, SO' = 4,oo5, H'-0 = 8,98. SÉANCE DU l3 JUILLET lyoS. lit) de bulfate feniqui;, on obtient une combinaison plus rapide. C'est ainsi qu'en ajou- tant 6'""' d'acide sulfurique, au lieu de 3™°', j)Our une de sulfate, la combinaison se produit en 2 ou 3 minutes, mais le composé obtenu a exactement la même compo- sition ('). » Si au contraire on opère avec des liqueurs plus étendues ou moins riches en acide sulfurique, la combinaison est beaucoup plus longue à se produire, et l'acide ferrisulfurique ne se dépose à l'état solide que par concentration de la solution. Mais, quelles que soient les conditions réalisées, la composition du produit est toujours la même. » Propriétés. — L'acide ferrisulfurique est une poudre blanche légère qui se dissout très rapidement dans l'eau, en donnant une liqueur légèrement colorée en jaune paille. » 11 était intéressant de rechercher si celte solution possédait des propriétés ana- logues à celles de l'acide chromosulfurique Gr^0^,3S0', SO*H-, Aq. On sait que ce composé est un acide bibasique à radical complexe, dans lequel le chrome et l'acide snlfurique sont dissimulés à leurs réactifs habituels ; toutefois, il n'en est ainsi que dans les solutions récentes; au bout de peu de temps l'acide chromosulfurique est détruit par l'eau et sa dissolution se transforme en un mélange de sulfate violet de chrome et d'acide sulfurique. » J'ai constaté qu'il n'en est pas ainsi pour l'acide ferrisulfurique; il est instanta- nément détruit par l'eau, et sa solution se comporte iminédlalernent comme un mélange de sulfate ferrique et d'acide sulfurique libre. On peut constater en effet que, ni le fer, ni l'acide sulfurique ne sont dissimulés et que, en particulier, la totalité de l'acide sulfurique est immédiatement précijjitable par le chlorure de baryum, même en liqueur très étendue et refroidie à o". » D'autre part, si l'on détermine l'abaissement du point de congélation d'une so- lution d'acide ferrisulfurique qui vient d'être faite dans l'eau glacée, on constate que cet abaissement est la somme des abaissements partiels du sulfate ferrique et de l'acide sulfurique que renferme l'acide ferrisulfurique, ce qui prouve bien que ces deux, corps ne sont pas combinés dans la solution. On trouve en effet les résultats suivants : Abaissement moléculaire de l'acide Ici] isulfurique. . . 78,2 et dans les mêmes conditions de dilution : Abaissement moléculaire du sulfate ferrique 38,8 Abaissement moléculaire de l'acide sulfurique 4o,9 Dont la somme est 79>7 » La légère différence que l'on observe entre 78,2 et la somme 79,7 provient de ce que, dans l'eau pure, le sulfate ferrique étant plus hydrolyse que dans le mélange, qui renferme de l'acide sulfurique libre, son abaissement est légèrement plus élevé. (') Toutefois en employant un grand excès d'acide sulfurique, plus de 40"""' d'acide pour une de sulfate, on obtient un hydrate à 3"""' d'eau au lieu de 8. 120 ACADEMIE DES SCIENCES. » Il faut donc en conclure que l'acide ferrisulfurique est immédiatement dédoublé par l'eau en sulfate et acide sulfurique, tandis que l'acide chro- mosulfurique ne l'est que lentement. Ce fait est à rapprocher de celui que je signalais dans un travail récent (^Comptes rendus, 3 novembre 1902). Ayant réussi à ]:)réj)arer deux composés pareils de chrome et d'aluminium CrSO^'CUô H-0 et AlS0'Cl,6H-0, j'ai montré que le premier présentait toutes les propriétés d'un composé complexe et n'était détruit par l'eau qu'au bout de quelque temps, tandis que le second, qui avait évidemment la même constitution, était immédiatement détruit par l'eau. » 11 en serait donc des com[)osés complexes du fer comme de ceux de l'aluminium; la dissolution les détruit immédiatement, tandis que les composés correspondants du chrome, quoique fragiles, ne sont pas détruits tout de suite et on peut manifester leurs propriétés spéciales. » Malgré cela, il est possible de démontrer que le composé Fe-0%4S0%fjH-0 est bien un véritable acide à radical complexe; on peut notamment pré- parer ses éthers, comme je me propose de le montrer ultérieurement. « CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'action de V oxyde de carbone sur le fer et ses oxydes. Note de M. Georges Chaupï, présentée par M. H. Moissan. « L'action de l'oxyde de carbone sur le fer et ses oxydes a fait, en raison du rôle important qu'elle joue dans les réactions métallurgiques, l'objyt de plusieurs séries de recherches, mais les résultats en sont contia- dictoires. Il semble que, dans la plupart de ces études, on ait insuffisam- ment séparé l'action du gaz sur le métal et la dissociation propre de l'oxyde de carbone, en anhydride carbonique et carbone, qui a été découverte par Sir Lowthian Bell, mais dont le mécanisme n'a été définitivement élucidé que par les recherches récentes de M. Boudouard. » I. En ce qui concerne l'action de l'oxyde de carbone sur le fer métal- lique, de nombreux essais nous conduisent à adopter la conclusion de Margueritte, savoir que l'oxyde de carbone agit sur le fer comme un cément. B Nos essais ont consisté à cliaufTer du 1er claiis un courant lent d'oxyde de carbone soigneusement purifié. Dans chaque expérience, on déterminait l'augmentation de SÉANCE DU l3 JUILLET igoS. 121 poids du métal et la quanlilé d'anhydride carboniijue dégagé; on biùlait ensuite le métal dans l'oxygène pour déterminer la quantité de carbone absorbé par ce métal. Pour éliminer le carbone qui aurait pu, dans certains cas, se déposer à l'état libre, sur la surface du métal, on employait ce métal sous l'orme de fils qui pouvaient être facilement séparés de tout dépôt pulvérulent avant qu'on en efTectuât la pesée et la combustion. » On a constaté ainsi que, au-dessus de 75o° environ, le dépôt de carbone pulvéru- lent est pratiquement nul. Le métal reste parfaitement propre et brillant, mais se carbure très nettement. Dans la plupart des expériences, on a obtenu des chifires concordants en cherchant à déterminer cette carburation, soit d'après l'augmentation de poids du métal, soit d'après la combustion du métal, soit d'après le poids d'anhy- dride carbonique dégagé. Aux températures inférieures à 75o°, il y a, en même temjis, dépôt de caibone pulvérulent et carburation du métal; nous avons obtenu la cémenta- tion à 560°. i> Le Tableau suivant donne quelques-uns des chillies ainsi obtenus : Carbone li^é sur le métal, d'après Durée l'auj Smentation la combustion le poids de CO' Température. du chauffage. de po ids du métal. du métal. dégagé. 56o". . . . h 8 0, 10 0,09 Dépôt de charbo 600 .... 8 0,22 0,17 )> 715.... 8 0,26 0,28 » 825... 3 0,56 0,57 0,60 925... 2 0,69 0,72 » 935.... 2 oAi o,4i 0.49 102.5. . . . 2.3o'" 0,60 0,58 o,58 io5o. . . . 2 0,44 0,4- 0,44 1080. . . . 2 0,53 0,53 o,58 1 125. . . . 2 0,46 o,5o 0,47 1 170. . . . 2 0,47 0,47 o,5i ii85 2 0,53 0,53 0,47 1190 2 o,3o o,36 0,33 » On voit que la vitesse de cémentation n'augmente pas sensiblement pour les températures supérieures à 900°; il n'y a cependant pas satura- tion, car, lorsqu'on prolonge suffisamment le contact du fer et de l'oxyde de carbone, on peut, comme nous l'avons indiqué dans une Noie précé- dente, arriver à la séparation de graphite dans le métal. » La cémentation sera limitée au contraire si, au lieu d'opérer dans un courant de gaz, on chauffe de l'acier en présence d'une quantité limitée d'oxyde de carbone; dans ces conditions, la carburation s'arrête lorsque la proportion d'anhydride carbonique formé atteint une certaine valeur. Ili2 ACADEMIE DES SCIENCES. » IL En ce qui concerne l'action de l'oxyde de carbone sur les oxydes de 1er, les données connues sont contradictoires. » Dans les expériences que nous avons effectuées en chaulfant du sesquioxytle de fer dans un courant continu d'oxyde de carbone, la réduc- tion de l'oxyde a été complète et a laissé du fer métallique [)lus ou moins carburé, suivant la réaction décrite plus haut, à toutes les températures comprises entre 200" et 1200"; la réaction est, naturellement, plus rapide aux températures élevées : à 280°, il a fallu 27 heures de chauffage pour obtenir un mélange de charbon pulvérulent et de fer ne contenant plus d'oxygène; au-dessus de 1 100°, il se forme, au contact de la porcelaine, un silicate de protoxyde de fer fondu et très difficilement réductible; mais, si l'on opère dans une nacelle de magnésie, on obtient la réduction complète à l'état de fer métallique. » CHIMIE. — Sur l'argent dit colloïdal. Note de M. Ha.vkiot, présentée par M. Armanil Gautier. « Dans une précédente Note (^Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 680 et i44^) j'ai montré que la substance désignée sous le nom de coUargol, et celle décrite par C. Lea comme argent colloïdal, ne peuvent être envisagées comme des modifications allotropiques de l'argent, mais sont des corps complexes renfermant de l'argent métallique, une substance étrangère (albumine, oxyde de fer), et donnant par calcination de l'acide carbonique et de l'hydrogène gazeux. » Pour établir l'origine de cet hydrogène, j'ai préparé un argent colloïdal où la substance étrangère n'a pas de propriétés réductrices. Je me suis adressé à une réaction signalée par Ruspert (Z). cli. Gesellsch., t. XXV, p. 281 5 et 4066), à savoir l'obtention de solutions brunes, en réduisant par l'aldéhyde formique le nitrate d'argent en pi'ésence d'un grand excès de carbonate de sodium. » Kusperl n'ayant pas isolé le pioduit qui se forme, j'ai opéré de la façon sui- vante : )) On prépare une solulion de i56 de SiO^K^ dans iSo^""" d'eau, on ajoute 6'^^'"° de formol, puis, en agitant, 6*^'"' d'une soluliou de nitrate d'argent. Le liquide de\ieni jaune brun. On ajoute alors de l'acide acétique, en évitant d'en mettre avec excès (la liqueur doit rester alcaline). Au bout de quelques instants on obtient un magma géla- tineux, renfermant l'acide silicargolique mêlé à un très grand excès de silice. Un le SÉANCE DU l3 JUILLET igoS. 12,3 divise et on le lave à l'eau jusqu'à ce que la liqueur de lavage ne soit plus réductrice; puis on épuise le magma un grand nombre de fois par une solution concentrée de CO'K- qui dissout la silice en excès, sans toucher à l'acide silicargolique. Le mao-nia devient alors pulvérulent et la solution se colore en jaune brun. On termine par un lavage à l'eau du précipité. » Le corps qui reste contient toujours un grand e\cès de silice et vraisemblablement une petite quantité de carbonate de potassium; en cITet, l'eau laissée en contact avec le précipité finit toujours :par devenir un peu alcaline. Séché à l'air, il constitue une poudre brune, insoluble dans l'eau, fort peu soluble dans l'ammoniaque, très soluble dans les lessives alcalines quand la dessiccation n'a pas été poussée trop loin. Ces solu- tions sont précipitées par les sels métalliques et les acides les plus faibles : ainsi, il suffit de les agiter avec de la silice gélatineuse pour en précipiter tout l'acide silicar- golique. » Pour purifier cette masse, on la dissout dans la potasse étendue et on la sature par l'acide carbonique. La précipitation n'est pas immédiate, mais, le lendemain, on obtient la prise en gelée de toute la masse. On la lave à l'eau et on la sèche. Elle a donné à l'analyse des chiffres variables, mais ici encore on peut pousser loin la purification sans insolubiliser le produit. Celui qui m'a servi pour la plupart de ces expériences renfermait : H^O, 12,82; SiO% 66,93; Ag, 14,43; KOH,3,83; Al-O'Fe'O', i ,71 ; CO', » ; Totalgg,;!; mais j'ai eu à plusieurs reprises des corps plus riches en argent (17 pour 100). » Les acides dilués n'attaquent que très lentement l'acide silicargolique, mais, si on le met en contact avec de la potasse concentrée, il est décomposé; la solution se décolore et renferme du silicate, tandis que tout l'argent est contenu dans le précipité brun, devenu insoluble dans les alcalis. » La chaleur décompose l'acide silicargolique ; la masse, soulevée par le dégagement gazeux, semble en ébullition comme le fait l'oxalate ferreux, et la masse est par- tiellement projetée dans la trompe quand on opère dans le vide. Sur 2? de produit, j'ai recueilli CO-, 4'"'%'; H-, 4"'°', 5. Cette composition, rapportée à l'argent, correspond à Ag'3H=. » Ainsi, comme pour les autres variétés d'argent colloïdal, la décomposition par la chaleur dégage de l'hj'drogène libre. Il semble donc que ces composés se rattachent à un hydrure d'argent. » Du reste, en agitant un poids connu de silicargol avec une solution titrée d'iode, puis déterminant la quantité d'iode absorbée, on trouve que celle-ci est plus forte de |- environ que celle qui correspondrait à la saturation de l'argent. Or à froid, ni l'aldhéyde formique employée, ni l'acide formique n'ont d'action sur la solution d'iode. On ne peut donc attribuer cette action réductrice à une petite quantité de ces corps, restée combinée avec le silicargol. » Conclusions. — 1° Les « argents coUoïdaux » que j'ai examinés sont constitués par des espèces chimiques différant, non seulement par leurs propriétés, mais par leurs compositions. 124 ACADÉMIE DES SCIENCES. » 2" Il y fi lien d'admeltre que la matière albnminoïfle clans le collargol, l'oxyde de fer dans le corps de C. Léa, la silice dans le silicargol, ne consti- tuent pas des impuretés, mais font partie intégrante de la molécule, non seulement parce qu'il parait impossible de les séparer sans détruire l'argent colloïdal, mais aussi parce que ces corps y ont perdu leurs réactions et solubilités habituelles. » 3° Tous ces corps, chauffés dans le vide, dégagent de l'acide carbonique et de l'hydrogène, et ont un pouvoir réducteur plus grand que celui de l'argent qu'ils renferment. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de C acide hypophosphoreux sur la diélhyl- celone cl sur l'acétophénone. Note de M. C. i^^ARiE, présentée par M. H. Moissan. « Diéthylcétonc. — On fait bouillir au réfrigérant à reflux un mélange de cétone (3°>°' à 4""°') et d'acide lij'perphosphoreux (i™"'). Au bout d'une vingtaine d'heures la condensation est elTectuée; on distille alors l'excès de cétone dans le vide à ôo^-So", et l'on obtient finalement un sirop à peine coloré en jaune. On sépare l'acide PO^H'(C^H')CO(C=H^) formé en traitant par l'eau le produit de la réaction et saturant par le carbonate de plomb la solution acide obtenue; on évapore ensuite à sec et en reprenant par l'alcool bouillant on dissout le sel de plomb de l'acide clierché. Ce sel recristallise par refroi- dissement et correspond à la formule [(C^H-')-COPOMr^]^Pb. » Pour avoir l'acide, on décompose le sel dissous dans l'eau par un courant de H-S et l'on évapore la solution ; il reste un sirop incolore, incristallisable même à — 20° et soluble dans les divers solvants organiques. Par oxvdation au brome ou au chlorure mercurique il donne facilement l'acide oxjphosphinique PO'H'(G-H')-CO. Toutes ces réactions s'efl'ectuenl comme pour les cétones que j'ai étudiées précédemment. » L'acide POMI' (C-H»)-CO- est soluble dans l'eau, l'alcool, l'acétone, l'acétate d'élhyle et insoluble dans le benzène et le chloroforme. Pour le purifier, le mieux est de le précipiter de sa solution dans l'acétone par un excès de chloroforme ; il fond alors à ToS". Il donne comme tous les acides oxyphosphiniques des sels de plomb et d'argent insolubles. » Acétophénone. — On chauffe pendant i5 ou 20 heures au bain-marie l'acé- tophénone (3""°') avec PO^H'(i"'°'). Les liquides se mélangent peu à peu; le produit est versé dans l'eau pour séparer l'excès d'acélophénone et la solution est saturée à chaud par un excès de carbonate de plomb. Le précipité obtenu est séché el SÉANCE DU l3 JUILLET IQoS. 123 dissous dans l'alcool bouillant. Par refioidissemenl on obtient le sel [(CIPC0C'^H^)P0-^II-]-^Pb2 cristallisé en houppes brillantes. Ce sel est très peu soluble dans l'eau; par CII-S il fournit l'acide PO-H'CIPCOC''H', sirop incolore, épais, qui ne cristallise f(ue très lentement, en une masse rayonnée fusible à 70°. » Cet acide s'oxyde facilement par le brome ou le chlorure mercurique, mais le produit de la réaction n'est pas le même dans les deux cas. Pour éliminer l'acide bromhydrique ou chlorhydrique produit il faiit en effet procéder à une série d'éva- porations à sec qui ne vont pas sans une certaine décomposition du produit. Cette décomposition est évitée par l'évaporation rapide dans le vide à 60° qui dans le cas de l'oxydation mercurique laisse l'acide oxyphosphinique sensiblement pur; dans le cas de l'oxydation au brome on n'obtient pas l'acide lui-même mais sa combinaison avec une molécule d'acide bromhydrique. Cette combinaison se différencie par son point de fusion (190°), sa plus faible solubilité dans l'éther et son analyse qui répond à la formule POMl'CIFCOC'H', HBr. » Ce produit traité par l'oxyde d'argent, en solution aqueuse, donne Ag Bi' et l'acide oxyphosphinique qu'on peut avoir alors par une simple évaporation. On le purifie par dissolution dans l'acétone et précipitation par CHCP. 11 fond à 170" et est soluble dans les divers solvants organiques sauf CHCl'. » Il régénère facilement la combinaison bromhydrique précédente par une simple évaporation dans le vide en présence d'un excès de H Br. » Conclusions. — L'existence de ces acides, rapprochée de celle des acides préparés au moyen de PO^H' et des autres cétones, symétriques ou non, grasses ou aromatiques, montre que la réaction qui leur donne naissance est générale ; il en est de mèiaie de la réaction d'oxydation qui fournit les acides oxyphosphiniques correspondants. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le chlorure de phcnyljtropargylidènt C«H' - C = C- CHCI^ Note de MM. Eunest Charon et Edgar Dugoujon, présentée par M. Haller. « Nous nous sommes proposé d'étendre nos recherches précédentes sur le chlorure de cinnamylidène à des composés renfermant dans leur molé- cule le groupement acétylénique. » Nous nous sommes adressé au mieux connu des aldéhydes acétylé- niques, à l'aldéhyde phénylpropargylique CH^ — C:^C — CHO. Il existe C. R., 1903, 2« Semestre. (T. GXXXVIt, N° 3.) '7 12(3 ACADÉMIE DES SCIENCES. deux méthodes de préparation pour ce composé, celle de Claisen ('), celle de MoLireu et Delange(-). Nous a\oiis donné la préférence à cette dernieie. » On jjeul arriver à coup sûr à d'excellenls rendements dans la préparation des aldéhydes acél^déniques, en modifiant le procédé décrit. » 11 est capital d'opérer avec des produits absolument anhydres et purs. Le phényl- acétylène et le formiale dVthyle sont faciles à obtenir tels. Quant à Téllier em])loyé comme dissolvant, il doit ne donner aucune réaction au sodium, même par un contact prolongé. Une trace d'eau suffit pour donner de mauvais rendements et même pour qu'ils soient tout à fait nuls. » On fait réagir le dérivé sodé du carbure sur iéther forniique peu à |ieu, en main- tenant vers o°, et l'on suit la dissolution de ce dérivé. Quand elle est complète ou presque, il est inutile d'attendre, on détruit à o" la combinaiso.i formée en ajoutant goutte à goutte de l'acide acétique en très léger excès. On étend d'eau et l'on épuise à lélher. » La destruction du composé intermédiaire par l'acide acétique permet d'é\iler la résinificalion d'une grande partie du produit, toujours inévitable par l'eau. En effet, on forme ainsi de la soude caustique qui résinifie rapidement les aldéhydes non saturés. Nous avons obtenu des rendements dépassant 5o pour loo du carbure employé. » L'action du perchlorure de phosphore sur l'aldéhyde bien pure a été conduite de la façon suivante : » Le perchlorure en quantité un peu supérieure à la théorie est introduit dans un ballon bien sec. On laisse tomber goutte à goutte l'aldéhyde à la température ordi- naire. La réaction s'annonce de suite et le mélange s'échauffe peu à peu. Pour com- pléter cette réaction, on cliauffe quelques instants au bain-marie. » Le liquide, débarrassé du perchlorure de phosphore non dissous, peut être ensuite traité de deux façons différentes : » 1° On détruit l'oxychlorure de phosphore par l'eau glacée en agitant bien et l'on reprend le chlorure organique par l'éther. La solution séchée sur le chlorure de cal- cium et redistillée dans le vide donne le composé cherché; » 2° On distille dans le vide sans traiter par l'eau, l'oxychlorure passe d'abord et il distille ensuite un liquide incolore très réfringent passant à i3i''-i32" sous 22""". » Ce composé a une odeur assez agréable. Refroidi il cristallise à — i^"- Chauffé à l'air libre il se détruit en partie mais distille très bien sous pression réduite. Sa den- sité à 0° est de i,2435. » Abandonné à lui-même, on remarque de suite qu'il est plus stable que le chlorure de cinnamylidène. Il reste d'abord incolore puis jaunit lentement; il se dégage bientôt de l'acide chloihydriiiue, mais même après jilusieurs jours on peut par distillation (') Cl.\isen, Périclite der dcntschen chemischen Gesellschaft, \ol. WXl, p. 1022. (■-) MoLHEU et DiiLANcii;, Cui>i//tcs rendus, t. CXXXIIl, p. io5. SÉANCE DU l3 JUILLET rpo.S. 1 2y régénérer la plus gi-aiule partie du composé primilil'. Par l'eau la destruction est éga- lement très lente. L'eau s'acidule, mais même au linut de deux: jours on constate en dosant l'acide libre qu'une faible partie seulement du chlorure est détruite. » Ou peut chauflTer au bain-marie, la décomposition s'accentue, elle est loin cepen- dant d'être complète. Il n'y a pas fixation de l'acide naissant sur la triple liaison et l'on peut dans ce cas régénérer une partie du chlorure inaltéré. » Celte stabilité de CH^— G = C — CHGI-, beaucoup plus grande que celle de C«H=— Cil =CH— CHCI-, se remarque déjà dans la préparation de ces deux composés d'une façon très nette. » Contrairement aux idées admises sur l'énergie particulière du groupement acétv- lénique C^H'C = C — CIICI- doit, au point de vue qui nous occupe ici, être rangé entre le composé saturé et le composé élhylénique. » La saturation du groupement acétylénique stabilise complètement le groupe- ment ciicr-. » On obtient ainsi avec le chlore un liquide incolore distillant à i65"-i67° sous 28™"". Refroidi énergiquement ce composé se solidifie mais sans apparence cristalline. Son analyse correspond à la formule CH'— CIICl = CIICI — C1ICI-. A. l'air ou sous l'eau il est très stable. » L'action du brome en solution acétique ou chloroformique donne un corps cristallisé en fines aiguilles blanches fondant à 107° de formule CH'— CIIBr = CHBr — CIICI'. Ce chlorobromure est extrêmement stable. » La stabilité de ces dérivés malgré leurs liaisons éthyléniques n'a rien qui doive surprendre après les faits observés avec les chlorures de chloro- et de bromo-cinnamy- lidêne. » Si l'on excepte les transformations isomériqiies des hydrocarbures, le cas étudié ici est le premier exemple de l'action de la triple liaison snr te groupement hydrocarboné voisin et sur les substitutions chlorées dans ce groupement. » Nous croyons pouvoir affirmer que, pour être très réelle, celte action est cependant, dans le cas des substitutions chlorées, moins accentuée que celle de la double liaison. » Celte affirmation semble contradictoire avec ce que l'on admet cou- ramment, mais en somme on n'a jusqu'ici étudié que la saturation du groupement — CssG — et confondu deux phénomènes différents : d'une part cette saturation et d'autre part un phénomène tout autre, le reten- tissement de ce groupement sur le reste de la molécule. L'étude des composés éthyléniques à ce point de vue est elle-même à peine ébauchée. » De ce qui précède il résulte que cette confusion doit être évitée, il ne faut pas, sans aucun fait expérimental, admettre que l'action extérieure à lui-même du groupement acétylénique est plus accentuée que celle du 120 ACADEMIE DES SCIENCES. groLipemeul cthyléniqiie. C'est l'inverse qui est vrai pour les substitutions chlorées. Il peut en être d'ailleurs tout autrement pour des substitutions d'autre nature. » CHIMIE ORGANIQUE. — Préparation des ainides secondaires . Note de M. J. Tarbouriech, présentée par M. A. Haller. « On ne connaît jusqu'à ce jour que trois amides secondaires : la diacétamide, la diprojjionamide et la diisobutyramide, ces deux dernières obtenues d'une façon tout à fait fortuite. J'ai essayé de préparer quelques nouveaux termes de cette série et, dans ce but, j'ai mis en œuvre deux procédés : le premier, indiqué depuis 1868 par M. Armand Gautier (') et considéré comme la méthode classique et générale d'obtention de ces composés consiste dans l'action ties acides sur les nitriles correspondants; la deuxième méthode, toute personnelle, consiste à faire réagir les chlo- rures d'acides sur les amides primaires en tube scellé. M La reaction de M. Armand Gautier donne lieu à la formation des amides secondaires par simple addition des deux constituants; j'ai pu obtenir ainsi !a dibulyramide normale et la diisovaléramide. Mais il est à remarquer que la combinaison s'effectue avec une difficulté croissante et avec des rendements de plus en plus faibles, en même temps qu'on aug- mente le nombre d'atomes de carbone dans la molécule. » L'action des chlorures d'acides sur les amides permet d'obtenir ces composés à des températures bien inférieures à celles exigées par la méthode précédente et avec de meilleurs rendements. Enfin, en faisant intervenir des chlorures d'acides d'un nombre d'atomes de carbone diffci'ent de celui de l'amide primaire, on obtient des amides secondaires mixtes ou dissymétriques, série dont on ne connaissait jusqu'à présent aucun terme. » Je ne décrirai, dans cette Note, que les composés symétriques : u DiBUïïRAMiDE NORMALE. — 1° PréparcUioii par le nitrile et l'acide butyriques. — On chaufle à 2o5° en lube scellé, pendaiiL 4 heures, iSs, 8 de nitrile butyrique et ï-8,6 d'acide butyrique. Après refroidissement, on distille le liquide sous la pression ordinaire : hi plus grande partie passe avant la température de 180". Le tliernioraètre (') Comptes rendus, t. LXVII, 1868, p. laôo. SÉANCE DU l3 JUILLET igoS. 129 s'élève ensuite rapidement jusque vers 218°. A partir de cette température, le liquide qui distille se condense par le refroidissement en une masse blanche cristalline. » Mais, à partir de 200°, il y a toujours une décomposition plus ou moins avancée du produit. Aussi, est-il avantageux d'arrêter le fonctionnement dès que l'on atteint cette température. Par le refroidissement, et au bout de quelques heures, le liquide resté dans le ballon se prend en une masse cristalline que l'on purifie par essorage, lavage à l'eau distillée et cristallisation dans l'alcool. La dibutjramide fond à 107°. » 2° Préparation par la biUyramide et le chlorure de hutyrile. — Les deux corps mélangés dans la proportion de leur poids moléculaire sont chaufles en tube scellé à i20°-i3o'' pendant 6 heures. Au bout de ce temps, le tube contient un liquide sur- nageant une petite quantité d'une matière blanchâtre cristalline. On distille le liquide au bain-marie dans le vide; dans ces conditions, la plus grande partie passe à la dis- tillation. Le résidu se solidifie par le refroidissement en une masse cristalline que l'on purifie comme il vient d'être dit. Ce corps a le même point de fusion que celui obtenu par l'action de l'acide butyrique sur le nitrile, soit 107°. L'analyse démontre qu'il a la composition centésimale de la dibutyramide. » Le produit solide qui s'est formé en petite quantité sous le tube scellé est du chlo- rure d'ammonium. La formation de ce corps paraît être corrélative de la production en proportion correspondante, c'est-à-dire très minime, de tributyramide, qui pren- drait naissance d'après l'équation 2C'l]'OAzH2H-C*H'OCIr=AzIPCl-H(C'H'0)^Az. » Quant au liquide qui a passé à la distillation, il contient une certaine quantité de nitrile qui résulte de l'action déshydratante du chlorure d'acide sur l'amide primaire. » Diisohiityramide. — Hofmann (') a constaté la formation de ce corps à côté de l'isobutyramide par l'action de l'ammoniaque sur le chlorure de butyrile. En chaulTant à iio^-iiS^en tube scellé de l'isobutyramide et du chlorure d'isobutyrile en proportions moléculaires, on obtient un liquide qui, abandonné à lui-même, laisse cristalliser spontanément la diisobutyramide en gros cristaux flexibles, incolores, fon- dant à 1730-174°. La diisobutyramide est presque insoluble dans l'eau et l'alcool froids. Elle est plus soluble dans ces liquides bouillants, très soluble dans l'éther. » Diisovaléramlde. — Si l'on chauffe à 20o"-2o5", poids moléculaire d'acide valé- rique et de valéronitrile, on n'observe, quelle que soit la durée de l'opération, que la formation en proportion insignifiante d'amide secondaire. On obtient ce corps en quantité notable en portant la température à 24o''-25o° pendant au moins 3o heures. Après distillation sous pression réduite de la partie qui n'a pas réagi, on obtient un liquide qui, par refroidissement, se concrète en aiguilles blanches fondant à 9^'. Ce corps a la composition élémentaire de la diisovaléramide. » On obtient encore ce composé par l'action du chlorure d'isovaléryle sur l'isovalé- ramide dans les conditions décrites au sujet de la dibutyramide normale. Ici encore on observe la formation de chlorure d'ammonium et d'une proportion notable de ni- (') D. eh. G., t. XV, p. 977, l3o ACADÉMIE DES SCIENCES. Irile. Pour faire cristalliser l'amide secondaire, on reprend par l'eau bouillante le liquide qui reste après la distillation au bain-marie dans le vide, et, par le refroidisse- ment, on obtient la diisovaléramide sous forme d'un amas feutré de fines aiguilles blanches. 1) DivaU-mmide normale. — L'action du chlorure de valérvle sur la valéramide en tube scellé à i io°-i i5° donne lieu de la même manière à la formation de la divaléra- mide normale. On la sépare comme les composés précédents en se basant sur son inso- lubilité dans l'eau froide. C'est une substance blanche, cristalline, fondant à loo". Elle est assez soluble dans l'alcool bouillant, très soluble dans l'éllier. » CHIMIE MINÉRALE. — Action du persulfale d'ammoniaque sur les oxydes métalliques. Note de MM. A. Seyewetz et P. Tuawitz, présentée par M. A. Haller. (Extrait.) « En faisant agir le persulfate d'ammoniaque sur les oxydes métalliques, nous avons obtenu des réactions qui diffèrent notablement de celles que donne l'eau oxvgénée — )i Conclusions. — Il résulte de nos expériences que le persulfate d'am- moniaque donne Heu à des réactions variées en agissant sur les oxydes métalliques : )) 1° Avec les protoxydes, il peut y avoir soit déplacement d'ammo- niaque avec formation probable du persulfate correspondant, soit produc- tion de sesquioxydes ou de peroxydes. » Cette dernière réaction est particulièrement intéressante pour la pré- paration du peroxvde de plomb précipité. 1) 2° Avec les sesquioxydes ou [nf, peroxydes, on peut, st)it [produire l'oxy- dation (l'une partie de l'ammoniaque, en dégageant de l'azote en même temps qu'il se forme le sulfate correspondant à l'oxyde, soit former le sul- fate de l'oxyde avec dégagement de l'oxygène d'une partie du persulfate, soit enfin donner lieu à des peroxydations complètes, comme celles que l'on obtient avec les hydrates de chrome et de manganèse. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du brome sur le pinéne en présence de l'eau. Note de MM. P. Gejsvresse et P. Faivhe. (Extrait.) « L'action du brome sur le pinène a été l'objet de beaucoup de travaux de la p:irt d'un grand nombre de savants, entre autres de MM. Tilden et SEANCE DU l3 JUILLET IçjoS. l3l Wallach. Us sont arrivés à des résultats conlradictoires : M. Tildea conclut à la tétra valence du pinène ; M. Wallach, à sa divalence. » Nous avons pensé qu'il serait bon de reprendre la question par une autre méthode; nous opérons en présence de l'eau; nous avons seulement soin que la température ne s'élève pas. » ... Nous avons entraîné par la vapeur d'eau l'huile obtenue; il passe d'abord un liquiile incolore, plus léger que l'eau, constitué surtout par du pinène inaltéré, ensuite une huile colorée en jaune, plus lourde que l'eau, dont nous avons extrait du cymène, et enfui un liquide qui cristallise; il reste dans l'appareil à entraînement un résidu brun visqueux. » Les cristaux fondent à i67°-i68" après cristallisation dans l'éther acétique. Ils sont saturés et leur analyse correspond à la formule G"'H"'Br% dibromure de pinène. M. Wallach les avait aussi obtenus par une autre méthode. Us sont très importants, parce qu'ils permettent de; conclure à la divalence du pinène. » PHYSIOLOGIE. — Influence du syslème nerveux sur l'ontogenèse des membres. Note de M. P. Wi.vtkebert, présentée j)ar M. Edmond Perrier. « En cludianl l'origine des membres chez les Batraciens, je fus frappé de voir les cellules encore indifférentes du bourgeon naissant, entourées par les fibrilles nerveuses, et je me demandais si la forme et la différen- ciation du membre ne seraient point réglées par le système nerveux. R. Rubiii a |)récisé récemment l'intlueuce nécessaire du système nerveux pour la régénération du membre chez les Urodèles; mais il s'agissait de l'apparition première de l'organe et les travaux de A. Schaper sur les larves d'Anoures montrant cjue l'ablation de l'encéphale est sans action sur la croissance en général et sur la région céphalique en particulier, ne touchent pas le sujet d'assez |)rès. Je résolus d'expérimenter en supprimant la seule innervation du membre lui-même chez des larves de Batraciens urodèles et anoures. » Oférations et IIÉSULTATS. — .1 Sifedoti phciforiiiis. — Sur des larves d'Axolotl, prises au moment où apparaissent les doigts du 'iiembre postérieur, j'arrivai après plusieurs essais à pouv(jir sectionner complètement les nerfs qui s'y rendent, j° d'un seul côté, 2" des deux côtés. Dans les deux cas, un grand nombre de larves lurent j32 académie des sciences. opérées; on ne retint pour l'appréciation des faits que celles dont le membre énervé était absolument inerte et insensible. Au bout d'un temps variable (G à 12 jours) on constatait sur tous les membres, opérés ou non, la même croissance de i ou 2 doigts; pour continuer l'expérience, en évitant une régénération nerveuse possible, certaines larves furent opérées de nouveau, et manifestèrent encore après cela l'apparition d'une ébauche plus avancée. » II. Rana temporaria. — Les opérations furent toujours pratiquées sur les 2 côtés des larves. Voici les résultats relatifs à 2 lots de têtards : » Première série : Dé'.'eloppenient des doigts. — 19 larves furent rigoureusement choisies au stade où le pied commence à se distinguer sur le bourgeon par un étran- glement séparant une palette terminale indivise. 5 jours après l'opération, 8 têtards survivent, sur lesquels 6 ont l'ébauche nette de 3 doigts, et 2 montrent 4 doigts. Réopérés immédiatement, 4 seulement sont en vie 5 jours plus tard; 2 de ceux-ci n'ont pas progressé, mais les 2 autres ont à ce moment l'ébauche de leurs 5 doigts, comme les témoins; leurs membres étaient toujours restés inertes et insensibles. » Deuxièryie série : Déi'eloppement des membr-es jusqu'à complète métamorphose. — 5o têtards, pris à un stade tout à fait précoce, subissent le 28 mai une opération, qui fut renouvelée les 28 mai, 2 juin, 7 juin, 22 juin, 2 juillet. Après le 7 juin, le membre était suffisamment développé pour qu'on pût se rendre un compte exact de sa sensibi- lité et de sa molililé, et il devint possible d'attendre, pour intervenir à nouveau, que la sensibilité reparût à la naissance de la cuisse. Du 22 juin au 2 juillet, les membres postérieurs grandirent rapidement, et, à cette dernière date, 18 têtards survivaient; 4 d'entre eux, plus avancés, avaient sorti leurs membres antérieurs, mais manifes- taient aussi une sensibilité nette au pincement de la cuisse et de très légers mouve- ments volontaires de celle-ci; 8 autres, absolument insensibles, ou dont la sensibilité restait limitée à la moitié supérieure de la cuisse, furent réopérés, et 6 d'entre eux libérèrent dans les jours suivants leurs membres antérieurs. » Depuis ce moment, laissés à eux-mêmes, les derniers, comme les premiers, récu- pérèrent plus ou moins rapidement la sensibilité dans les segments des membres postérieurs, traînés inertes derrière l'animal, en des attitudes vicieuses, malgré l'appa- rition de minimes contractions des cuisses. » Ces membres, au point de vue de leur forme générale, de leur longueur totale, de la proportion longitudinale de leurs divers segments, et de la comparaison entre les deux côtés, ne diffèrent pas des membres normaux, sauf lésions accidentelles trauma- tiques. » Dans les membres les plus inertes et les plus sûrement énervés on constate par- fois, sous l'influence d'une excitation directe, des oscillations des doigts qui prouvent l'existence de fibres musculaires. » Nous pouvons donc conclure que le système nerveux n'est pas néces- saire dans la génération du membre, ni pour sa croissance, ni pour sa mor- plîogénie générale, ni pour sa différenciation. » SÉANCE DU \3 JUILLET igoS. l33 ZOOLOGIE. — La distrihution géographique des Coléoptères hoslrychldes dans ses rapports avec le régime alimentaire de ces Ir\sectes. Rôle probable des grandes migrations humaines. Note de M. P. Les\e, présentée par M. Bouvier. « L'ensemble des renseignements que l'on possède aujourd'hui sur le régime îles Coléoptères appartenant à la famille des Bostrychicles montre que ces Insectes se développent, dans les conditions normales, aux dépens des plantes ligneuses récemment mortes ou maladives. D'une façon géné- rale, ils cherchent leur subsistance soit dans le bois, soit dans les tissus de réserve des végétaux angiospermes; les espèces du genre Slephanopachys, . qui vivent exclusivement dans l'écorce des Abiétinées, sont les seules qui fassent exception à cette règle. » Si, mettant à part ce dernier genre, on étudie les espèces dont l'aire d'habitat est restée limitée à l'une des grandes régions zoogéographiques, on est frappé de la diversité des essences auxquelles s'attaquent beaucoup d'entre elles et de la facilité avec laquelle elles se jettent sur les arbres ou les arbustes qui y ont été importés. Le régime polyphage est manifeste, par exemple, chez le Sinoxylon sexdentatiim de la région méditerranéenne, chez le Sinoxylon crassum de la région indo-malaise et chez les Psoa maculala et Scobicia dec/ivis, de Californie. Une espèce du nord de l'Afrique, Liche- nophanes niimida, a été observée une fois en nombre dans le tronc mort d'un Eucalyptus globulus qu'elle avait réduit en poussière ('). » La dureté et la texture des tissus végétaux ne paraissent pas jouer, dans le choix des plantes nourricières, un rôle plus important que l'indi- génat des essences ou que les affinités botaniques. Ainsi, les larves de deux espèces méditerranéennes, Enneadesnms iris/iinosus et Phonapale fronlalis, s'accommodent aussi bien du parenchyme de la nervure médiane des feuilles coupées de Dattier que du bois de Tamarix, et plusieurs espèces appartenant aux genres Dinoderus et Rhizopertha, quoiqu'elles sachent forer le bois aussi bien que les autres Bostrychides, et qu'elles s'y déve- loppent fréquemment, vivent de préférence dans divers fruits ou tubercules desséchés, dans les provisions de grains amassées par l'homme ou même dans les produits manufacturés, tels que le biscuit. (') Maurice Girard, Annales de la Société entomologique de France, 1882, Bulle- tin, p. 48" C. R., 1903, 'i' Semestre. (T. CXXXVII, N° 2.) 18 l34 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ces faits expliquent la facilité avec laquelle certains de ces animaux ont pu se répandre et s'acclimater dans des contrées fort éloignées de leur pays d'origine et toutes différentes par leur végétation. (J'est ainsi qu'il existe, soit dans l'Amérique du Sud, soit aux Antilles, au moins quatre espèces de Bostrvchides (') que tout porte à considérer comme étant d'origine africaine. Leur large dispersion en Afrique où deux d'entre elles ont donné naissance à des races locales, leurs affinités très étroites avec leurs congénères restés tous cantonnés dans l'ancien continent et, d'autre part, la conformité absolue des individus américains avec ceux vivant en Afrique ne peu\ent guère laisser de doutes à cet égard. )> Or, si l'on étudie la distribution géographique de ces formes impor- tées, on constate que leurs centres de dispersion en Amérique, Antilles et Brésil oriental, sont les mêmes que les centres d'habitat des populations noires ou de gens de couleur et l'on est conduit à rattacher leur apparition dans le nouveau continent au grand mouvement de migration forcée qui, durant une période historique récente, jeta par dizaines de millions les nègres captifs sur les côtes du Brésil et dans les Antilles. Il est certain que les bâtiments négriers, au moment de quitter l'Afrique, embarquaient, outre leur cargaison humaine, du bois, des ustensiles, des fruits et des tubercules desséchés qui, dans bien des cas, recelaient des Bostrvchides sous leurs différents états. Il n'est pas surprenant qu'à la faveur de leur régime varié ceux-ci aient jju s'acclimater aux points d'atterrissage. » D'autres particularités faunistiques, susceptibles d'une explication analogue, semblent venir à l'appui de l'hypothèse précédente. L'étude de la faune des Bostrychidos de Madagascar révèle la présence, dans la grande île, de séries d'espèces largement répandues, soit en Afrique, soit dans l'Indo-Malaisie, et vivant côte à côte avec les formes endémiques. La composition de cette faune, telle qu'elle est actuellement connue, est la suivante : Espèces endémiques o » existant à la fois en Afrique et à Madagascar i i » )> dans l'Asie sud-orientale et à Madagascar .") » » on Afrique, dans l'Asie sud-orienlale cl à Madagascar. . a » cosmopolites 3 » Le mélange des types n'appartenant pas en propre à la faune insulaire ( ' ) A'yloperlha picea dans le Brésil et la Guyane, Ayiionulus transvei'sa au Brésil, Apale terchvans au Brésil et dans les Antilles, Apate rnonachus aux Antilles. SÉANCE DU l3 JUILLET igoS. l35 n'est pas sans analogie avec celui des races humaines peuplant l'île et tout se passe comme si les nègres bantous, représentés aujourd'hui par les Sakalaves, et les Hovas indonésiens avaient, les uns et les autres, apporté de leur patrie d'origine un contingent d'espèces xylophages qui serait venu se superposer aux formes autochtones. » PHYSIOLOGIE. — A propos (V une diaslase lactique dédoublant le salol. Note de MM. A. MiELE et V. Willem, présentée par M. Alfred Giard. (Extrait.) « En 1901, Nobécourt et Mercklen(') ont publié une série d'expériences tendant à prouver l'existence, dans certains laits, d'un ferment dédoublant le salol en phénol et acide salicylique Spolverini (-) après des expé- riences analogues, admet aussi l'existence de ce ferment. De même que les auteurs précédents, il constate qu'une réaction sensiblement acide du milieu retarde beaucoup l'action du ferment et peut même l'enrayer com- plètement. Enfin A. Desmoulières et Pozzi-Escot (^) ont cherché, avec un résultat négatif, si ce dédoublement du salol ne peut pas être attribué à l'action d'une lipase. » Quelques expériences que nous avons faites montrent que l'existence dans le lait d'un semblable ferment hydratant, dédoublant le salol, est tout au moins problématique; presque tous les faits observés se peuvent expli- quer par la simple alcalinité des liquides expérimentés. » En efTel: i'^ une sohilion très diluée de soude caustique (rj^-f^r^ environ), addi- tionnée de salol, fournit, après quelque temps, la réaction caractéristique de l'acide salicylique avec le perchlorure de fer. Cette réaction n'est pas instantanée à froid, mais elle est très sensible après 24 heures de maintien de la liqueur à 37°; elle est beaucoup plus prononcée dans une solution d'alcalinité décuple; elle est absente en milieu légèrement acide. » Le même ensemble de phénomènes se présente si, au lieu d'eau, on emploie d'autres liquides alcalinisés. C'est ainsi que du lait de vaclie cru ou bouilli, d'abord (') NOBÈCOUKT et Mercklen, Un ferment de lait de femme et du lait d'ânesse {^Revue mensuelle des maladies de l'enfance, t. XIX, mars 1901). Ç-) Spolveium, Sur les ferments soluùles du lait... {Revue d'Iifi^iàne et de méde- cine infantiles, t. I, igoa). (*) P ozii-EscOT, Dédoublemc'/it dlastasique du salol [Comptes rendus, t. CXXXVt. II mai igo3.) l36 ACADÉMIE DES SCIENCES. neutralisé (pour la phénolphtaléine) puis légèrement alcalinité comme ci-ilessus (une goutte de solution décinormale de soude pour 3'^^°'' de liquide), du lait de femme cru ou bouilli, de la salive, une solution de pancréaline, ramenés à une alcalinité analogue, décomposent tous le salol. La réaction est intensifiée par l'addition d'une quantité plus grande de soude caustique; elle est annulée par l'acidification très légère des mêmes liquides. » Il est à noter que le carbonate de soude produit des efTets analogues, mais à une concentiation supérieure : c'est ainsi qu'une solution au ^^-^ donne la réaction immé- diatement à loo", lentement à la température de 4o". » En résumé, dans ces essais, le (lédoiihlemeiit clti salol apparaît comme une fonclion de l'alcalinité du milieu et se montre indifférent aux autres facteurs considérés : nature du lait, ébuUition préalable, présence de cer- taines diastases. Or, il faut se rappeler que, dans les expériences de Nobé- court et Mercklen, dans celles de Spolverini, ce sont les laits à réaction alcaline qui ont fourni les phénomènes sur lesquels on se fonde pour admettre l'existence du ferment en question. On pourrait donc nier déli- bérément sa présence si Nobécourt et Mercklen n'affirmaient (p. i4i) que du lait de femme, maintenu pendant un certain temps à des températures supérieures à 65°, perdait son pouvoir de dédoubler le salol, et si on ne lisait dans l'exposé des expériences de Spolverini, sur une chèvre mise à un régime omnivore, l'apparition au bout d'un mois de la réaction en question (Tableau, p. 3o8), en même temps que l'acidité du lait augmen- tait (Tableau, p. 3o5). » Il ne nous a pas été possible de répéter les expériences de Spolverini, mais nous avons fait des essais analogues à ceux de Nobécourt et Mercklen, et cela avec des résultats un peu différents. » C'est ainsi qu'un lait de femme stérilisé à iio° pendant une demi-heure nous a donné la réaction en question, très nettement, quoique plus faiblement qu'à l'état frais. Or, nous avons pu constater que l'ébullition avait modifié le degré d'alcalinité de ce lait : frais, il avait fallu en additionner 5'"'' de o'"', 225 de solution décinormale de soude caustique pour provoquer la coloration rose de la phénolphtaléine ; après stéri- lisation, o'=™°, 36 devenaient nécessaires pour obtenir la même réaction. Cette diminu- tion de l'alcalinité du lait, sous l'influence d'une température élevée, permet de com- prendre que certains laits de femme, peu alcalins, perdent par la chaleur leur pouvoir de dédoubler le salol. )) Il nous semble donc que l'existence, dans certains laits, d'un ferment dédoublant le salol est bien problématique; la démonstration péremptoire d'une diastase à pouvoir hydratant devra, en tout cas, se faire au moyen d'autres réactifs que le salol. Nous ajouterons que les mêmes objections SÉANCE DU l3 JUILLET igoS. \3'] s'appliquent à l'admission de semblable ferment dans les organes où Nobé- court et Mercklen ont cru l'avoir révélé ( ' ). » Il résulte encore de nos expériences qu'il n'existe actuellement aucune raison d'attribuer à la pancréatine, comme on le ftiit, plutôt r|u'à l'alcali- nité du liquide intestinal, le dédoublement que subit le salol dans l'intestin grêle. M PHYSIOLOGIE. — Sur les modiftcalions du cJtimisme respiratoire avec l'âge, en particulier chez le cobaye. Note de M. Léopold Mavkr, présentée par M. Alfred Giard. « Sondén et Tigerstedt (-) ont étudié, dans les 5X;a/i«/m. Arch. fur Physio- logie, les échanges respiratoires chez l'homme, et l'influence du sexe et de i'àgesur l'excrétion de l'anhydride carbonique: ils ont montré que l'homme excrète plus d'anhydride carbonique que la ft-mme et que le pourcentage d'anhydride carbonique éliminé par kilogramme diminue notablement de l'enfance à la vieillesse, comme l'avait aussi établi Lorenzo Brillo ('). » Nous nous sommes proposé de rechercher comment varie, avec l'âge, pour diverses espèces animales, l'intensité de ces combustions respira- toires qui mesurent, en dernière analyse, les quantités d'énergie libérée par l'organisme au repos ( * ). » Nous avons ciioisi dans ce but le Cobaye, le Lapin, le Poulet et le Canard. » Nous nous servons de la méthode de Ilalsdane, lédulte à la pesée de l'anliydride carbonique, avec les modifications que nous avons décrites dans un travail anté- rieur {'"). n Les dosages ont été entrepris dès la naissance des animaux et continués journelle- ment pendant le premier mois, puis à des intervalles de deux, trois et quatre jours. (') NoBÉcouRT et Merckle.\, Présence d'un ferment dédoublant le salol dans les organes de V homme et de divers animaux, ainsi que dans le lait de femme et de chienne {Comptes rendus de la Société de Biologie, 9 février 1901). (^) Klas Sondén et RoBEiiT Tigerstedt, Unlersachungen iiber die Respiration und den Gesammtstoffiveclïsel des Menschen {Skandinav. Arch. f. PhysioL, iSgS, p. i à 225). (') Lorenzo Brillo, Recherches sur la ventilation pulmonaire dans l'enfance (La Sperimentale, 1898, p. 218). (*) Erisesï Solvav, Formules d'introduction à l'énergétique physique et psycho- sociologique, p. 6. (*) Léopold Mayer, Injluence d'une révulsion cutanée sur le mécanisme et le chi- misme respiratoire {Travaux du laboratoire de l'Institut Solvay, publiés par Paul Héger, 1901, t. IV, f. 1, p. 98). l38 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Dans leur ensemble, nos résultats confirment les données deSondén et Tigersledt; mais, comme nous suivons les mêmes individus pendant plusieurs années — de leur naissance à leur mort — au lieu de comj)ariM' entre eux des sujets difTérents à des âges différents, nous pouvons atteindre ainsi à une plus grande précision. » Toutes li:s courbes de décroissance de poids de l'anhydride carbonique ai'ec Vùge ijuc nous avons rencontrées jusqu'ici représentent des hyperboles. » La courbe ci-dessous résume une série de soixante-douze expériences pour deux groupes, l'un n ,„, h.i .L to .-w l "S J 1-tV 1 L ' J Oc JTL t ^. 0 S , ,,< 1 2 — Jll!_ \ l ?> _ 'r <« £ >k \ ^ n \ ■«. }7* iu \ tu \ li. ■\ \ , ilD !.. II. 1 -« lîl 0 è \ i r 1 1 * 1 } ■ r t > 1 5 ï • 1 c , J ï J : 1 1 1 1 I 1 1 s l 9 l 1 1 f . r- » On voit que le taux de l'excrétion de l'acide carbonique, extrêmement élevé pen- dant les premiers jours de la vie, tombe rapidement de 4^)91 'ors de la naissance à 2^ vers le huitième jour, pour continuer à diminuer lentement avec l'âge; à la fin du troisième mois, il oscille autour de ie,8o par kilogramme-heure, et les expériences ultérieures montrent qu'il décroît progressivement, suivant l'équation de la courbe, pour atteindre, à l'âge adulte, les chiflVes généralement admis (environ i6, lo). » Nous avons tiré des chiffres de Sondén et Tigerstedt, et de ceux publiés par Magnus- Levy et Falk ('), des courbes dont M. Louis Baslien a calculé les équations. (') A. MAGNtJS-LEVY et E. Falk, Arch. fiir Anal. u. Physiol., 1899 {Physiol. Abllt. SuppL, p. 323 et 329). SÉANCE DU r3 JtUr.LET igoS. 189 » Ces formules sont, les abscisses x étant complL-es en années, les ordonnées y représentant des centimètres cubes de CO" par kilogramme-minute : Pour riiomnie .... (y -^ wx) (aj + x) — 27800^7 — 2.5ooj + 4G0000 -^ o; Pour la femme. ... (j -H oo.r) (2/ + x) — 3i 3oox =: 2600/ -H .578000 := o ; la sexualité femelle s'exprimanl ici encore (') par une valeur absolue plus grande des constantes. » Bastien trouve pour la courbe ci-jointe du (Cobaye, les abscisses étant comptées en jours et les ordonnées en centigrammes de GO- ])ar kilogramme-heure : {y + 75. f) (8/ -I- x) — 1 12800X — 5 3oo_y -1- 68000Q := o, » Pour comparer les résultats, il faut remplacer dans l'équation du Gobave x X os,oi par -5—. et y par y x -r x t)0. » CRYPTOGAMIE. — Sur la variation du Bornelina Coriiim suivant la nature des milieux. Noie de MM. L. Mangix ot P. Viala, jjrèsentée par M. L. Guignard. « Le Bornetina Corium présente un polymorphisme si remarquable que nous aurions pu établir plusieurs espèces avec leurs variations, si les nom- l)reux essais de culture croisée ne nous avaient démontré, ilans la grande diversité des formes, l'existence d'un seul et même type spécifique. » L'aspect des cultures sur milieu solide (gélose, gélatine, sable, imprégnés de solu- tions nutritives) est constant; ce sont des lames plus ou moins étendues, parfois ondu- lées et frisées, semblables au thalle des Champignons ou Lichens crustacés. Dans les milieux liquides, le Bornetina constitue d'abord un mycélium floconneux qui bientôt développe une lame épaisse, gaufrée et frisée, d'une grande consistance; celle-ci est formée parle mycélium stérile, à filaments épais et réfringents, que nous avons désigné sous le nom de cuir. C'est à la surface de cette lauie que les spores apparaissent en grand nombre. Quand la culture est vieille, lestâmes se couvrent d'ampoules à cavités fruclifiées; chaque cavité, de forme lenticulaire, est remplie par un grand nonibre de cordons ramifiés, dressés sur le plancher mycélien et s'élevant jusqu'à la membrane qui forme plafond sans adhéier avec elle. Ces cordons, constitués par le feutrage du mycélium stérile, servent de support au mycélium fertile; les spores les couvrent en si grand nombre qu'elles remplissent tout l'espace resté libre entre eux. « Dans les milieux très sucrés ou dans les milieux minérau.x additionnés de sels (') Voir M. Stefanowska : Sur la croissance en poids de la souris blanche {Comptes rendus, 4 niai igoS). l4o ACADÉMIE DES SCIENCES. ammoniacaux, le liornetina est tout diuérenl : il est réduit à une menjbrane mince et fragile, par suite de l'absence du cuir. » La structure de ces diverses formes montre que le mycélium végétatif demeure remarquablement co;istanl avec ses boucles caractéristiques et la gracilité de ses fila- ments. Un seul milieu d'où le sucre était absent, la décoction de viande, nous a pré- senté, en même temps qu'une végétation très languissante, une forme rnvcélienne aberrante, dont les articles renflés et variqueux s'épaississaient et se coloraient en brun dans les cultures vieillies et semblaient présenter le premier stade de la forma- lion des pseudospores, par dissociation du thalle. Le mycélium réfringent stérile offre des modifications plus importantes : d'aboid, il n'apparaît pas dans certains milieux et, quand il s'organise, ses filaments demeurent cylindriques, comme dans les lames qui couvrent les milieux solides, ou bien ils deviennent variqueux et prennent la forme de chapelets. » La variation la plus grande nous a été offerte par les spores. Nous savons qu'elles naissent solitaires dans des sporanges fusiformes et, quand l'endospore est constituée, l'épispore se développe, dans l'espace laissé entre cette dernière et la membrane du sporange, avec des ornements variés. )> Dans certains milieux sucrés (carotte, haricots, salades, etc.), les ornements sont composés de bâtonnets assez longs, régulièrement espacés; la spore prend un aspect étoile très net. Si les bâtonnets sont plus rapprochés, ils se fusionnent en bandes tuyautées ou fiangées qui couvrent la spore d'un réseau. La dimension de ces orne- ments est de iV- à 3!^. » Dans d'autres milieux sucrés (touraillon, pomme de terre, etc.), les ornements sont plus réduits et forment des mamelons coniques à extrémité arrondie et plus ou moins régulièrement disposés à la surface; ils n'ont pas jilus de oI^,5 à il'- de longueur. Enfin, dans les décoctions sucrées de céréales (riz, blé, avoine), de lentilles, les orne- ments font défaut et, sauf quelques exceptions, toutes les spores sont lisses. » La dimension des spores peut varier aussi dans des limites étendues de 6H- à 7!^ ou même jusqu'à ibv-. » Nos recherches sur les relations du Bornetina Con'iim avec la compo- silion chimique des milieux ne sont ])as assez avancées pour nous autoriser à formuler encore des conclusions; nous signalerons seulement deux faits intéressants : d'une part, l'apparition des ornements des spores dans des solutions minérales (sucre et acide lartrique) par l'addition d'une petite quantité d'ammoniaque; d'autre part, l'influence de la lumière sur la dis- parition des ornements. » Les cultures de Bornetina, faites à la lumière, dans des liquides pro- duisant à l'obscurité des spores bien ornées, se sont d'abord développées lentement; la germination a été retardée et la formation des spores n'a commencé que 40 jours après la mise en culture : toutes les spores sans exception sont sphériques, lisses, très foncées, avec une exospore et une endospore bien distinctes, épaisses. SÉANCE DU l3 JUILLET ir,o3. T/jl » Le Bornelina Corhim offre donc In plus grande variabilité de forme et de grandeur dans la spore, c'est-à-dire dans l'organe auquel les myco- logues accordent assez de constance pour établir uniquement sur lui la diagnose d'un grand nombre d'espèces. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influence du chlorure de sodium sur la transpi- ration et r absorption de l'eau chez les végétaux. Note de M. H. RicÔ.me, présentée par M. Gaston Bonnier. « Les végétaux cultivés sur un sol riche en sels minéraux contiennent une proportion d'eau plus faible que ceux qui poussent sur un sol de constitution moyenne ('). Ce résidtat ne tient pas nécessairement dans tous les cas à la même cause; il peut être ém, soit à une gêne dans l'ab- sorption, soit à une exagération dans la transpiration. Je me suis proposé d'étudier la question à ce point de vue, en comparant l'absorption à la transpiration. » Les expériences ont été faites dans une salle qui ne reçoit jamais dlreclemeni les rayons solaires et qui n'est éclairée que par la lumière diffuse. Elles sont nécessaire- ment d'assez courte durée (a^ ou 36 heures). Les résultats que je donne ici ont été obtenus aux. mois de mai et de juin, période où la température de la salle n'a pas dépassé 19° et n'a subi, au cours d'une expérience, qu'un écart journalier inférieur à 2°. Les appareils dont je me sers ne peuvent donner de résultats séiieux qu'à une température presque constante. L'élévation de la température en juillet ne m'a pas permis de continuer ces recherches. Je ne m'occuperai jjour le moment que de l'influence du chlorure de sodium. Les résultats ont été ramenés à l'unité de poids de la plante, d'après le poids initial. » J'ai au préalable étudié des fèves et des ricins, cultivés sur un terrain dépourvu deNaCl. Au cours de l'expérience, les racines plongeaient soit dans le liquide nutritif de Knop pur (contenant au total 2 pour 1000 de sels), soit dans ce liquide additionné de I pour 100 de NaGl. Dans le Knop pur : la transpiration a été inférieure à l'absorption la nuit, supérieure au contraire le jour. L'absorption de l'eau parles racines est dimi- nuée par la présence de NaCI dans le liquide nutritif. La transpiration est à peine influencée au début. Il en résulte que la teneur en eau et la turgescence diminuent et que la tige s'incline sous le poids des feuilles. 11 n'est pas indifférent, à ce point de vue, de commencer l'expérience le matin ou le soir. Dans le premier cas, l'activité de la transpiration à la lumière fait bientôt perdre à la tige sa rigidité. Dans le second au contraire, la tige se maintient dressée toute la nuit à la condition que l'atmosphère ne soit pas sèche. Dans les deux cas, au bout d'un laps de temps variable avec la tem- (') Charabot et Hébert, Comptes rendus, l. CXXXVL p. 160 et 1009. C. R., 1903, 2» Semestre. (T. CXXXVII, N" 2.) I9 l/j2 ACADÉMIE DES SCIENCES. péraUire et l'ctat liygromctrique de l'air, la transpiration se ralentit et devient beaucoup plus faible qu'à l'étal normal. Ce ralentissement dépend-il de la pénétration de NaCl dans les tissus ou de l'insuffisance de l'absorption, incapable d'assurer le renouvel- lement de l'eau dans la plante? )) Pour élucider ce point, il fallait comparer des plantes ayant poussé sur un sol normal et observées dans le liquide nutritif (elles seront désignées par le signe con- ventionnel TE) à des plantes cultivées sur un sol salé et observées les unes sur le li,,uide nutritif pur (pieds SE), les autres sur ce liquide additionné de i pour loo de chlorure de sodium (pieds SS). Les sujets étaient des plantes vivant normalement sur le bord de la mer {Malcolmia marUima, Alyssum inaritimurn). » Voici, exprimés en milligrammes, les chiffres obtenus dans une expérience sur le Malcolmia. is de plante a absorbé par heure : Pieds TE. Pieds SE. Pieds SS. La nuit 64 58 3o Le jour '■!\ 66 35 et Ifanspiré par heure : La nuit 59 55 27 Le jour 91 83 59 )> Comparons d'abord les pieds TE et SE. Ces derniers ont moins absorbé et moins transpiré que les premiers. Le double phénomène a suivi la même marche; mais il est moins intense dans SE que dans TE. Cela était à prévoir, les plantes des sols salés étant mieux protégées contre la transpiration ; la transpiration s'y elTeclue moins acti- vement et, par contre-coup, l'absorption y est plus faible. Cinq expériences sur les Malcolmia et une suiï Alyssum ont fourni des résultats comparables aux précédents. Dans deux autres expériences sur les Malcolmia, la marche du double phénomène n'a pas différé sensiblement de ce qui s'est passé pour les pieds TE. Ce sont là sans doute des divergences individuelles. Les échantillons TE et SE n'ont d'ailleurs pas rigoureu- sement la même organisation, puisqu'ils proviennent de sols de nature différente. » La comparaison des pieds SE et SS est plus instructive. Dans toutes les expé- riences, l'absorption s'est montrée bien moindre dans SS que dans SE, le sel ajouté au liquide nutritif gênant le phénomène chez les premiers. La transpiration, au début presque identique, n'a pas tardé à diminuer beaucoup dans les pieds SS. Donc les pieds du sol salé transpirent plus dans le Knop pur que dans le Knop salé. La présence de NaCl dans les tissus n'empêche pas la plante de transpirer d'une façon assez intense quand l'absorption est facilitée. » Ainsi, d'une part, le chlorure de sodium extérieur à la plante entrave l'absorption tle l'eau par les racines; d'autre part, ce sel contenu dans les tissus ne diminue pas, au moins d'une façon très notable, la transpiration. Cette double constatation est en accord avec le fait que les végétaux des sols salés sont protégés contre une transpiration trop active. Remarquons, en outre, que la méthode de l'absorption doit être rejetée pour la mesure SÉANCE DU i3 ji'n.!j:T iç,o3. 143 (le la transpiralion, les deux phénomènes étant dans une assez large mesure indépendants l'un de l'autre. » BOTANIQUE. — Sur une greffe en écusson de lilas. Note de M. Lucie.v Daxiel, présentée par M. Gaston Bonnier. « Lorsque l'on sèvre une greffe en écusson au début de la pousse du printemps, on réduit presque au minimum rap[)areil végétatif de l'associa- tion tout en conservant intact l'appareil absorbant. Si l'on désigne sous le nom de capacité fonctionnelle d'absorption Ca le pouvoir absorbant total du sujet et sous le nom de capacité fonctionnelle de vaporisation et de consommation Cv le pouvoir de consommation totale du greffon, l'état bio- logique de la symbiose, après sevrage, sera représenté par l'inégalité Q.v<^Ca. Le svstème total recevant plus d'eau qu'il n'en consomme est placé en milieu humide et doit en manifester les conséquences ('). C'est ce que j'ai cherché à vérifier expérimentalement, dans ce cas particulier. » Je possédais un lilas vigoureux âgé d'une dizaine d'années et pourvu d'une belle charpente. A la base de la tige, en 1902, se développèrent des drageons. Je conservai le plus vigoureux et le taillai à 5o""' du sol ; j'obtins deux pousses de remplacement égales SLir lesquelles, en août, je posai 4 écussons a œil dormarU. Ces éciissons réus- sirent, et, en mars 1908, je procédai au sevrage. Je sectionnai la lige principale à 5'''" environ de l'insertion du drageon et je taillai ensuite chaque rameau à quelques cen- timètres au-dessus de l'écusson supérieur. J'avais dune bien réalisé les coudilions indi- quées ci-dessus. » Peu de temps après ce sevrage, les écussons poussèrent pendant que des rameaux adventifs nombreux se développaient sur le drageon et sur la tige principale du sujet. Je supprimai radicalement la majeure partie des pousses de la base et pinçai à 3''"' ou 3'"' de leur origine les pousses du sommet du sujet. Je conservai ainsi à ces dernières deux à trois de leurs biaclées de la base. A ce moment les greffons étaient très vigou- reux; ils portaient des feuilles très développées et 1res vertes; leur tige avait l'aspect particulier de tout lilas suralimenté. Un peu plus tard des pluies survinrent pendant quelques jours. Les écussons et certaines pousses du sujet ne tardèrent pas à présen- ter un rougissement caractéristique du sommet végétatif et des parties jeunes; la réplétion aqueuse se produisit rapidement; les méristèmes noircirent et furent enva- his par le Dotrytis cinerea. La pluie ayant cessé au bout de quelques jours, le beau temps fit disparaître en partie les effets morbides. L'attaque du i-' Semestre. (T. CXXXVH, N° 2.; 20 c ACADÉMIE DES SCIENCES. lOO profondeur du sommeil avec la nature de' rereu^oV^A^ (Exlrail.) , Entre la nature des rêves et la profondeur ..er - supernael, plus les r.ves r;reret;rrrei::-r^^^^^ - ^--'^ ,;on':;rbelin. pour le repos. ,oe ^'^'ff^^^^^^l^Z Lente et quelle v,ve dans ses "^^ ^rt à é4" nce okns les cas classés, vécus et qui demandent un peut «»" y'^', j., eom.tiaux, ces destroublespsvchopathiquesetdesnevropathes mou lèse faits ont nue grande in,portance ; ds -f^ ^"«" ^'^/J^.^'^ „, ^,, dire SÉANCE DU l3 JUILLET igoS. l5l pissent plus ou moins profondément, et leur sommeil est toujours super- ficiel. Leur rêve n'est qu'une continuation de la mentalité de la veille, et ils n'arrivent pas à s'arracher à leurs préoccupations, ou à leurs obsessions, le rêve alimentant toujours d'une manière efficace et solide les construc- tions mentales de la vie de la veille. Au point de vue de la psychothérapie, la connaissance de ce rapport peut être d'une certaine utilité, surtout dans l'aliénation mentale et la neurasthénie, où les sujets font, à cause de leur sommeil superficiel ou relativement superficiel, la culture, pour ainsi dire, de leurs phobies, délires, obsessions ou impulsions. » A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 6 juillet igoS. Volcans et tremblements de terre, leurs relations avec la figure du globe, par Cn. Lallemand. (Extr. du Bulletin de la Société astronomique de France, mai igoS.) Paris, au siège de la Société; i fasc. in-8°. (Présenté par M. Darboux. Ilomraane de l'auteur. ) Les conventions franco-anglaises des i4 juin 1898 et 21 mars 1899, par le lieutenant-colonel Monteil; avec une Carte. (Extr. de la Revue hebdomadaire.) Paris, Plon-Nourrit et C'', 1899; i fasc. in-12. J. Willard Gibbs, sa vie et son œuvre, par II. Le Chatelier. (Revue générale des Sciences pures et appliquées, i4° année, n° 12, 3o juin 1908, p. 644-648- ) Pa''is. Armand Colin. Loi des distances et des harmonies planétaires, par Azbel, précédée d'un Exposé par Emile Chizat. Paris, Hugues Robert et C'", igoS; i fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.) Annales de l'Institut national agronomique. Ecole supérieure d'Agriculture; 2" série, t. II, fasc. 1. Paris, J.-B. Baillière et fils, et librairie de la Maison rustique, igoS; I fasc. in-S". Luigi Cremona, cenno necrologico letto dal Socio Enrico d'Ovidio. (Extr. des Atti délia R. Accademia délie Scienze di Torino, Vol. XXXVIII.) Turin, Carlo Clausen, igoS; i fasc. in-8°. i ^^^ ACADÉMIE DES SCIENCES. Président.) ^y./em. by sir James Grant. (Extr. de Abnormal electrical storage in the Intman sysiem. j Canada medœalJournal,\nm., '^'^ "Jnpfs'trTsbour, Karl-J. Trabner, Faniiliare Cysdndiathese, von Emil Abderhalden. Strasbourg, (fir.7.-.cA-C..Ur./a/n7ca), von Em. Abderhalden. Bonn, Em.l Strauss, igoO, in-8» Z,».«,-e//^e« G,o..e nebst genahrten Oerten fur 1900.0- P^'^^^"'' '9°^' ''''Leorological observations made ai tke Adélaïde Obser.atory, and oU>er^ ,^:ZZtk Ausu-alia and tke northern terrUory dur.ng tke year ,899, under the direction of Charles TODD. Adélaïde, .902; . volume in-4 • Bulletin de la Société physico-mathématique de Kasan; .= ser.e . t. XII, n 2, ' S:;i ";'^;.;SJ;5^°-^-^'«- '• XC ^ XCI. Odessa, .9o3; . vol. ^"t£/:r^:S .e.,e .e Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie; ' î::Lr .t?;r tï.:S. • :t::n..... ---rv^ err ,,c.>nay?,«e. ..«/.•.«. sous la direction de A. Mosso traducteur A. Bouchard, f YVXIX fasc 1 Turin, Herniann Loescher, igoi; i vol. in-o . , . ... •^;r:Z'publieacion mensual cientifica, literaria y de /'^j^f-' f,^-/ director D^ Jesc Duz de Léon; ano XX, num. 1, 2. Aguascahentes (Me.xque), igoS , 2 fasc. in-8 ERRATA. (Séance du 6 juillet igoS.) Note de M. de Séguier, Sur les groupes de Mathieu Page 37, ligne i3, au lieu de avril 190s., lisez avril 1901. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Aiigustins, n° 55. uis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année deux volumes in-'" Daii l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel •t du i" Janvier. Le prix de Vabonnemenl est fixé ainsi qu'il suit : Paris ; 30 fr. — Départements : 40 fr. — Union postale : 44 fr. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Ferra n frères. iChaix. Jourdan, Ruff. Courtin-Hecquet. l Germain etGrassin. i Gastineau. e Jérôme. n Régnier. I Feret. as I Laurens. ( Muller (G.). ' Renaud. iDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. Jouan. ry Perrin. rg....... j"«'"'y- "1 Marguerie. . -, I Juliot. '■^"-''- \ Bouy. iNourry. Ratel. Rey. ( Lauverjat. ( Degez. . l Drevet. I I Gralier et C". fOi elle Foucher . l Bourdignon. i Dombre. ( Thorez. * ( Quarré. chez Messieurs : , ( Baumal. Lorient !.. „. . W- lexier. Bernoux et Cumin Georg. Lyon l ElTantin. Savy. Vitte. Uarseille Ruât. ( Valat. Montpellier ( Coulet et fils. Moulins Martial Place. i Jacques. Grosjean-Maupin. Sidol frères. ( Guist'Uau. Nantes J ,, , ( Veloppe. ( Barma. Nice .... . ( Appy. Ntmes Thibaud. Orléans LodJé. „ . . ( Blanchier. Poitiers !.. ( Lévrier. Rennes Plihon et Hervé. Rocheforl Girard (M""). „ ( Langlois. Rouen , ," . ( Lestringant. S'-Élienne Chevalier. „ , j Ponteil-Burles. Toulon ! ., ( Kumebe. _ . i Gimel. Toulouse i „ . ( Privât. iBoisselier. Péricat. Suppligeon. Valenciennes ! , ( Lemattre. On souscrit, à l'Étranger, A msterdam . Berlin. I As iDa Bucharest . chez Messieurs : Feikema Caarelsen et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C". âmes. Friedlander et fils. Mayer et Muller. Berne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. ILamertin. MayolezetAudiarte. Lebègue et C'*. j Sotchek et C°. \ Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. iCherbuliez. Georg. Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. Benda. Payot et C'*. Barth. Brockhaus. Leipzig [ Koehier. Lorentz. Twietmeyer. Desoer. Lausanne.. Liège. i Uesoer. ( Gnusé. chez Messieurs : iDulau. Hachette et C'-. Nutt. Luxembourg . ... V. BUck. l Ruiz et C. Madrid ) Bomo y Fussel. \ Capdeville. ' F. Fé. Milan. . j ^""^ca frères. ' ■■ ( Hœpli. Moscou Tastevin. IVaples j Marghieri di Giu». ( Pellerano. 1 Dyrsen et Pfeiffer. lVe>v-rork Stechert. ( LemckeetRuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'. Palerme Reber. Porto Magalhaès el Mouii. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Rome j Bocca frères. ( Loescheret C". Rotterdam Kraïuers et fils. Stockholm Nordiska BogUanilal. „, ,, ., , ( Zinseriing. S'-Petersbourg..\^^^^ ! Bocca frères. Brero. Clausen. , Rosenberg etSellier. Varsovie Gebethner et Wolfl. Vérone Drucker. ( Frick. Vienne „ , , . _, ( Gerold et C'. Ziirich Meyer et Zeller. Al.ES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes 1" à 31. — (3 Août r83j à 3i Décembre iSJu.) Volume in-f; iSJJ. Pri.'c 25 fr. Tomes 32 à 61. — ( \" Janvier iS3i à 3[ Décombrc i.Si;5.) Volume iii-4°; 1870. Prix , 25 fr. Tomes 62à 91. — ( 1°'' Janvier i8(56 à 3c Docombro rSSo.) Volume iii-4"; iSSy- Pi'ix 25 fr. Tome.s 92 à 121. — ( 1'='' Janvier iSSr à 3i Décembre iSgS.) Volume in-.i"; 1900. Pri.\ 25 fr. SIMPLEMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : - Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues , p^u- MM. A. Derbes et A.-J.-J. Solier. - .Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouven l , par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc p^incréutique dans les pliénoinénos digestifs, particulièrement dans la JigesUon aes ■ virasses, par M. Claude Bernard. Volume ia-!^'', avec 3'2 planches; iS5G " "" • m^iir^ Mémoire sur les vers inlestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iSôo par l'Académie des Sciences 'encours de iSJ3, et puis remise pour celui de i856, savoir: « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dillerents t';'''''" " "■ 'aires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simu tance. — Keciierciicr la 'S rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur UiioNM. ln-:'i°, avec 7 planches; iSji... i" il même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. L W 2. • TABLE DES ARTICLES. (Séance du 13 juillet 1905.) MEMOIRES ET GOMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. J. BoussiXESQ. — Sur la stabilité d'un certain mode d'écoulement d'une nappe d'eaux d'infiltration loi M. '^ VES Délace. — Sur les mouvements de torsion de l'œil pendant la rotation de la Pages. tète lo; M. Alfred Pic.\rd. — Présentation du Tome III de son u Rapport général sur l'Exposition universelle de ii)00 n iio CORRESPONDAl\CE. M. M. Servant. — Sur l'habillage des sur- faces H2 M. R. DoNGiER. — Sur la mesure des coeffi- cients de self-induction au moyen du télé- phone n5 M. A. Recoura. — Combinaison du sulfate ferrique avec l'acide sulfuriquc 118 M. Georges Ciiarpy. — Sur l'action de l'oxyde de carbone sur le fer et ses oxydes : 1 3o M. Hanriot. — Sur l'argent dit colloïdal.. 102 M. C. Marie. — Action de l'acide hypophos- phoreux sur la diéthylcélone et sur l'acé- tophénone 124 MM. Ernest Charox et Edgar Dugoujon. — Sur le chlorure de phénylpropargyli- dène C^H^'— C = C — CIIGP i25 M. J. Tarbouriech. — Préparation des amides secondaires 128 MM. A. Seyewetz et P. Trawitz. — Action du persull'ate d'ammoniaque sur les oxydes métalliques . . i3o MM. P. Genvresse et P. Eaivre. — Action du brome sur le pinéne en présence de l'eau i3o M. P. WiNTREBERT. — Influence du système nerveux sur l'ontogenèse des membres... i3i M. P. Lesne. — La distribution géogra- phique des Coléoptères bostrycliides dans ses rapports avec le régime alimentaire de ces Insectes. Rôle probable des grandes migrations humaines MM. A. Miele et V. Willem. — .\. propos d'une diastase lactique dédoublant le salol. M. LÉoroLD Mayer. — Sur les modifications du chimismc respiratoire avec l'Age, en particulier chez le cobaye MM. L. Mangin et P. Viala. — Sur la varia- tion du Bornetina Corium suivant la nature des milieux M. H. RicoME. — Influence du chlorure de sodium sur la transpiration et l'absorp- tion de l'eau chez les végétaux M. Lucien Daniel. — Sur une greffe en écusson de Lilas M. A. Lacroix. — La cordién'te dans les produits cruptifs de la montagne Pelée et de la Soufrière de Saint-Vincent M. .losEPR Roussel. — Sur l'origine des plis et des recouvrements dans les Pyrénées.. M. N. Vaschide. — Recherches expérimen- tales sur les rêves. Du rapport de la pro- fondeur du sommeil avec la nature des rêves Bulletin bioliographiqui^. Errata . . . . ■ i33 i35 .37 i39 14. ■ 43 .48 i5o i5l l52 PARIS. - IMPRIMERIE G A Uï H I E R - V I L L ARS. Quai des Grands-Augustins, ^3. Le Gérant ; Gautuicr-Villars. 3 I90S 1903 liO'^ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVII. K 3 (20 Juillet 1903). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMKUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L".CVDÉ.\IIE DES SCIENCES, Quai (les Grands-Auguslin;;, 55, 1903 7 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composenl des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article i". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute TNote manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 ptiges par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein deTAca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séar blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sa^ étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pet qui ne sont pas Membres ou Correspondants d demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoir tenus de les réduire au nombre de pages req Membre qui fait la présentation est toujours D | mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet autant qu'ils le jugent convenable, comme ils pour les articles ordinaires de la correspondai cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus 1 jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis î le titre seul du Mémoire est inséré dans le Comp actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rei vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part Les Comptes rendus ne contiennent ni plan figures. Dans le cas exceptionnel où des figures autorisées, l'espace occupé par ces figures c pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais leurs; il n'y a d'exception que pour les Rap les Instructions demandés par le Gouvernem Article 5. Tous les six mois, la Commission administr; un Rapport sur la situation des Comptes rend l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution sent Règlement. Les Savants étrangers à TAcadémie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont ) déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant B". Autrement la présentaUon sera remise à la seanc AUG 1? ,903 ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 20 JUIf.LET 1903, PalïSIDENGE DE M. ALBERT GAUDRY. MÉMOIRES ET COMMUIVICATIOrV8 DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE MATHEMATIQUE. - Extension, ù des cas où le fond est courbe, du mode d'écoulement qui se conserve dans une nappe d'eaux d'infUtralion reposant sur un fond plat. Note de M. J. Boussixesq. « I. On est conduit à d'intéressants résultats d'Analyse, sinon même à un procédé d'intégration des équations aux dérivées partielles inconnu jusqu'ici dans la Physique mathématique, en essayant d'étendre, à certains cas où la profondeur H d'une nappe d'eaux d'infdtration, sous le plan horizontal du seuil de la source alimentée par cette nappe, cesse d'être nulle pour devenir une fonction donnée de x el de r, le mode stable d'écoulement dans lequel l'altitude h de la superficie, au-dessus du même plan, est le produit d'une fonction positive, parfaitement déterminée, l, de X et de y, par l'inverse de la somme t = t, + /, exprimant le temp.s compté à partir d'une origine plus ancienne, d'une quantité arbitraire -r,,, que le début du phénomène. » La fonction l satisfait aux relations (') £('^^£) + |:(î^^|)--^^. (au contour) (Cou g) = o. alors que, dans le cas général d'un fond courbe, l'altitude h de la nappe est régie, à partir de valeurs initiales arbitrairement données en x et j (pour T = T„), par l'équation indéfinie et les relations adjointes dh cl \, ,„ ,,, dk ''' d-z dx ^ dx d dy (2) C. R., igoS, 2> Semestre. (T. CXXXVII, N° 3.) 21 (au contour) [h ou V^ ) = o. \ ^ \ dnj l5/| ACADEMIE DES SCIENCES. » ir. A la condition de rendre la fonclion T du temps -r un peu plus compliquée que l'inverse de t, un mode d'écoulement se conservanl, ou exprimé par la formule h = (T, reste possible quand la profondeur H de la nappe sous le seuil est partout proportionnelle à C- Posons, en effet, tout à la fois, dans (2), si k est une constante positive quelconque, (3) H = /î-r, /a = 'CT; d'où \\ + h = ^1< + 1)l, ^^^T- '^^ ^-^ ' ^ ' H { i- '\f\ , d(j-.y) d{.r,y) » Les conditions (2) au contour ne cessent pas d'être satisfaites; et l'équation indéfinie (2) devient, en éliminant par (r) les dérivées de '(,, T' -t- T(X- + ï) = o, ou '-Lh^^]\^j;'' ' d-.\l ' k V T ' / « Intégrée de manière que T fût infini à l'époque t = o (toujours anté- rieure à l'instant t„ de début du phénomène), cette équation donne (4) T = -^ si l'on pose ,1. p-kl. rVc^i, — „ ^ d- " "^ d'h (4 bis) '\ = e-^^ ; d'où ^ = - /• J, -"^ >i III. Mais, pour savoir si la forme A = (T est encore stable, il faut étudier les expressions, qui en sont voisines, de la fonction h de x,y et t, expressions que nous écrirons (5) /, = i:T+^'h = ^ + ^'^3, avec £ fonction de x,y et t donnée initialement 1res petite. Il en résulte ,. dh /,-i y dl /,■:'-'!' dz » Alors les relations (2), débarrassées des termes où ne figure pas s, deviennent (C) (au contou ^ (e ou -^- ) = o. Ce sont les équations du refroidissement d'un certain corps diathermane. SÉANCE DU 20 JUILLET igo3. l5l dont la conrliictibilité, la capacité calorifique et le coefficient de rayonne- ment varieraienl avec le temps t, ou, par suite, avec A. « Leur solution particulière la plus simple s'obtient en prenant la dif- férence de deux formes voisines persistantes, c'est-à-dire en choisissant, comme expression df 'i'^t. le produit de ^ par la dérivée de T en To, iden- tique à T' ou à — T(X' -l-T). Il vient ainsi, à un facteur constant près, si s, désigne cette solution particulière, de signe invariable, et, par conséquenl , fondamentale, (7) ^' = (t^' )) IV. Cela posé, ayant écrit les formules (6) avec s, à la place de s, multiplions pnr e l'équation indéfinie en s,, et retranchons les résultais, d:i profluit, par s,, de l'équation indéfinie (CV) elle-même. Il viendra, en appe- lant u le quotient de i par j,, ou posant (8) équation indéfinie qui régit u : dy (9) _,K.-^)^-^i = £:(KC-^:i;^) + ^(KC » Bornons-nous au cas de nappes soit cylindriques, soit de révolution, où u varie seulement avec!:! et T. Alors les produits Kî^^^"^-, — - — deviennent dt \ (.,.-,>, du \^^ d( r y\) ("'^^^d^/' ^t la relation (9), divisée finalement par [;."(, prend, vu l'équation indéfinie (t) en 'i, la forme (,„) -K.-W-*| = ^(A,0=|(î=-*^)-(ç-** » V. Or, avec une nappe soit cylindrique, à coefficients K, j7. constants, soit de révolution , à coefficients K, [j. inverses de la distance à l'axe, '(, pourm , d'après la fin de ma dernière Note, être remplacé par une variable propor- tionnelle -0, croissante de zéro à i, et, ^J^X)', être remplacé de même par 77 — 7Y^' Ï-' équation indéfinie en u sera donc (") J ^(""'î) = -o|(»"*î:) - K""*î) -■ 3K-«v^*|- l56 ACADEMIE DES SCIE^'CES. Elle admet deux solutions particulières, en série, de la forme (12) U= kr,^ + Br,''+' -f- Cr,^-^" + Dr'+" -+-..., avec coefficients A, B, C, D, ... fonctions de J/. Si l'on pose, en effet, (13) 9().,i) = 2A(A + H-v), F(A,6) = A(2l + 5 + 2i). la substitution d'une telle série (12) dans (1 i) conduit, par l'identification des termes semblables en r. dans les deux membres, d'abord, à prendre (ri) o(a,i)=o, c'est-à-dire a = soit zéro, soit — i — 6. et, ensuite, à établir, entre les fondions A, B, ('., ... de i, le système d'équations différentielles linéaires 1 9(a+3,i)B = F(>,i)A -mi-'L)A', c,5N ' o(x + 6,J;)C = F(a^"3,':)B-3ô(i-4')B'. ' p(;7.^9.f)D^ F(a + 6, '^KJ- 3-Xi--'^)C', 1) Mais celle des deux séries où a = — 1 — y rend indépendant de r, le premier terme de l'expression correspondante (8) de e. Par suite, la con- dition, £ = o, relative à la limite r, = o, oblige à y annuler A, puis B, C, D, ... en vertu de (i5); et il ne reste, pour exprimer u, que l'autre série, où a = o. L'on y aura F(«, J/) =; o. » VI. D'autre part, la relation concernant la seconde limite r = i re- vient à annuler, à cette limite, le produit de \Ji — r,' par la dérivée en r, de la série subsistante. Or le cas particulier, déjà traité, d'une nappe à fond plat où X- est infiniment petit, et qu'on retrouverait ici comme cas limite en étudiant la fonction u au voisinage de kz = o, c'est-à-dire dei =r I, montre que cette dérivée devient comparable à l'inverse même de V 1 — r/ , à moins qu'on ne réduise la série à un simple polynôme, par l'annulation de tous ses coefficients venant après l'un r/uelconque d'entre eux. Il faudra donc réduire aussi le système (i5) soit à sa première équation, en posant B = o, soit aux deux premières, en posant C =0, soit aux trois premières, en annulant D, etc. » Dans le premier cas, il vient A'=o, ou A = m = const., et la for- mule (8) redonne la solution simple fondamentale l'j). » Dans le second cas, à traiter pour avoir, comme on sait, l'expression as%mptotique des petits écarts, les deux premières équations (i5) de- SÉANCE DU 20 JUILLI'T igoS- l57 viennent n Et elles donnent (à un facteur constant près), vu qu'on peut y annuler, pour A = o, A en même temps que B, si l'on fait abstraction de la solu- tion simple précédente // =-- const. (déjn trouvée) : (17) 1> = H-Tî' A = 2/ ^-f-^ — , ',,, fi'h. (' — '->) .,'„ (i — 'I') 11 Pour les petites valeurs du produit /{-, alors que •l est à peine infé- rieur à I (île Xt). les deux coefficients B, A sont très grands, de l'ordre de (1 — Yy " et, par suite, l'expression (8) de s l'est, elle-même, de l'ordre de (r — )^'*, comme l'indiquait implicitement la deuxième racine, P':= i5, obtenue dans ma dernière Note. Mais, ici où /c n'est pas nul et où
  • Cela m'a amené à rechercher si vraiment l'œil subit dans ces cas une tor.iion. » L'existence d'une pareille torsion semble résulter de l'expérience bien connue de Ruete que je rappelle brièvement. )> Si, l'orbile étant dans la posilion primaire, oa se procure une image accidentelle d'une ligne horizontale et qu'on porte le regard dans une des directions secondaires de manière à projeter l'image bur une tenture sm laquelle est dessiné un quadrillage l64 ACADÉMIE DES SCIENCES. à raies verticales et horizontales, on constate (pie l'image accidentelle reste en coïnci- dence avec une des lignes horizontales : il n'y a donc pas eu de torsion de l'œil. Mais si l'on porte le regard dans une des directions tertiaires, il n'en est plus ainsi. Si, par exemple, on regarde avec l'œil droit, en haut et à droite, on voit que l'image acciden- telle est oblique en bas et à gauche, comme si l'œil s'était tordu dans le sens indirect (inverse des aiguilles d'un cadran). D'où la croyance à cette torsion. » Cette torsion est cependant bien improbable, l'orientation de l'œil, dans ce cas, se faisant avec participation du muscle petit oblique, qui a pré- cisément pour action de faire tourner l'œil dans le sens direct. )) D'autre part, si l'on fait la même expérience avec l'image accidentelle d'une ligne verticale, on constate que celle-ci est inclinée en haut et à droite, comme si l'œil avait tourné dans le sens direct. L'œil ne peut cependant s'être tordti à la fois dans deux sens différents. » Helmholtz, rapportant la situation de l'œil à celle du plan de regard (passant par la ligne de regard et par une droite joignant les centres oj)tiques des deux yeux), déclare que l'inclinaison de l'image horizontale est seule semblable à celle de l'horizon rétinien par rapport au plan de regard, car l'intersection de l'horizon rétinien avec la tenture est l'image accidentelle de la ligne horizontale, telle qu'on la voit sur la tenture, et l'intersection du plan de regard avec la tenture est horizontale; en sorte que l'angle de l'image accidentelle avec l'horizontale sur la tenture est dirigé dans le même sens que l'angle de l'horizon rétinien avec le plan de regard : c'est-à-dire que l'angle de torsion de l'œil est tel qu'il l'a indiqué. M Au contraire, les lignes verticales de la tenture ne coïncident pas avec l'intersection de'Ja tenture et d'un plan passant par la ligne de regard et perpendiculaire au plan de regard. Celui-ci est en effet, quand on regarde en haut, incliné en arrière, en sorte que son intersection avec la tenture est inclinée à droite quand on regarde à droite, à gauche quand on regarde à gauche. L'inclinaison de l'image verticale par rapport aux verticales de la tenture n'indique donc pas même, d'une façon certaine, l'obliquité de l'horizon rétinien par rapport au plan de regard. )) Tout cela est juste en ce qui concerne l'angle de l'horizon rétinien avec le plan de regard, mais ne nous dit pas si l'œil a réellement subi une torsion négative, de même ordre que celle que pourrait lui imprimer un muscle oblique agissant seul. )) Pour savoir ce qu'il en est, j'ai étudié par les procédés de la Géomé- trie et de la Trigonométrie ce que devient la projection, sur un plan per- SÉANCE DU 20 JUILLET igo3. l65 pendiculaire i\ la ligne de regard dans la position primaire, d'une croix tracée sur une sphère (l'oeil), lorsque celle-ci prend toutes les positions possibles en tournant autour d'un axe passant par son centre et parallèle à la ten- ture, sans qu'il s'y adjoigne aucune torsion, c'est-à-dire aucune rotation autour d'un axe passant par son centre et perpendiculaire au plan de pro- jection. )) J'ai reconnu ainsi que ces projections prennent précisément les posi- tions de la croix sur la tenture dans l'expérience de Ruete. D'où cette conclusion que l'obliquité des branches de la croix projetée, dans l'expé- rience de Ruete, n'implique aucune torsion réelle du globe de l'œil. » Mais, bien qu'il n'y ait aucune torsion du globe de l'œil, les plans car- dinaux de l'œil, horizon rétinien (déterminé par le centre optique et la branche horizontale de la croix) et sagittal rétinien (déterminé par le centre optique et la branche verticale delà croix), ne restent pas pour cela horizontal et vertical. Dès que l'œil s'est placé dans une des positions tertiaires quelconque, ces plans deviennent obliques comme s'ils avaient tourné autour d'un axe antéro-postérieur, et le sens de cette rotation est pré- cisément l'inverse de celui qui a été admis par la plupart des physiologistes, à la suite des recherches de Helmholl/.. » Ainsi, lorsque l'œil droit regarde en haut et à droite, l'horizon réti- nien est incliné vers la droite comme s'il avait tourné dans le sens direct et non indirect; et la contradiction constatée plus haut, entre la rotation admise et les conditions anatomiques et physiologiques de l'appareil moteur de l'œil, disparaît. » Cependant, Helmholtz n'a pas commis une réelle erreur : la torsion admise par lui est exacte si l'on rapporte, comme il l'a fait, la position de l'œil non aux plans cardinaux invariables dans l'espace, mais à un certain plan, mobile avec l'œil, qu'il a pris pour repère. Ce plan est le plan de regard, défini plus haut, dont l'intersection avec la tenture reste horizon- tale, quand l'œil se place dans une des positions secondaires ou tertiaires. >> Ainsi, lorsque l'œil droit regarde en haut et à droite, l'intersection du plan de regard avec la tenture restant horizontale tandis que celle de l'ho- rizon rétinien est inclinée en bas et à gauche, ce dernier plan semble avoir tourné vers la gauche, dans le sens indirect, bien que, en réalité, il soit incliné vers la droite dans le sens direct. » Cette rotation indirecte esX. fictive; la rotation réelle est directe. » Helmholtz fait comme une personne qui conviendrait de désigner la position de la tète en prenant pour position initiale celle qu'elle aurait si i66 ACADÉMIE DES SCIENCES. on l'avait, au préalable, fait tourner de 180" sens devant derrière. Quand quelqu'un tournerait la Lôte de 3o° vers la droite, cette personne dirait qu'elle l'a tournée de loo" vers la gauche : logiquement, cette personne aurait raison ; pratiquement, ce serait absurde. C'est cette fâcheuse con- vention, fréquemment inaperçue, qui a été l'origine de la notion fausse qui a pris naissance. » J'ai donné les formules des angles que forment les branches de la croix avec l'horizontale et la verticale. Si l'on appelle

    .' Semestre. (T. CXXXVII, N" 3.) 23 I^O ACADEMIE DES SCIENCES. même 1res petit, applicjiié à un barreau pendant un temps suffisamment long, n'arrive pa*;'» produire une modification permanente de la structure des éléments de volume du barreau, sans qu'il se produise, pour cela, aucun glissement moléculaire permanent. )> Mais les déformations permanentes totales semblent ne devenir réel- lement appréciables que lorsque la variation de la réluctance du barreau passe par un maximum. La charge qui correspond à ce maximum peut donc être prise comme une valeur pratique de la limite d'élasticité vraie. » CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE. — Photographies de la comète Borrelly igoS c. Note de M. OuÉNissET, présentée par M. Wolf. « Les photographies que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie ont été obtenues à mon observatoire de Nanterre (Seine), à l'aide d'un objectif à portraits de o^\o'jS de diamètre et de o"',3oo de distance focale. Elles présentent les particularités suivantes : » Celles du i4 juillet (de 2i''45"' à 32'' 1 > et de 22''3o'" à 22''j2'") ont été combinées de façon à fournir une image stéréoscopique. Ces épreuves sont des agrandissements de 2 fois les jihototypes. Si on les examine dans un stéréoscope, on voit la comète bien détachée des étoiles environnantes et paraissant comme suspendue librement dans l'espace. Cette sensation de relief est surtout très sensible en regardant d'abord dans le stéréoscope avec un seul œil, puis avec les deux. » Nous rappellerons que de semblables photographies stéréoscopiques ont déjà été obtenues par M. Max Wolf à l'observatoire de Heidelberg pour la comète Perrine (1902 h) et par nous-mème pour la comète Swift (1899 a). Ces photographies sont appelées à donner des renseignements intéressants dans le cas de comètes à queues irrégulières, et pourront probablement fournir des indications utiles sur le mouvement de rotation de ces astres. )) Les ptiololypes pris le i4 juiliel nioiU] iiil une clievelure de 1 1' de diamètre el une queue s'étendanl, en s'aflaiblissant et s'étalant légèrement, sur une longueur de 5"4o' au moins (car elle atteint le liord de la plaque sensible). » Un phototype pris le i5 juillet, de 2a'' 17"' à 22''47"', accuse une queue plus fine, moins longue el en courbure sensible vers le sud. » La photographie des 18-19 juillet a reçu une exposition de i''6'" (de 23''4'i"' à o''5o™). Elle correspond à peu près au maximum d'éclat calculé de la comète. SÉANCE DU 20 JUILLET IQoS. I71 L'épreuve que je présente à l'Académie est un agrandissement de 2,8 fois. La clieve- lure mesurée sur le prototype a un diamètre de 17' et la queue s'étend sur une longueur d'(7« moins 6". La queue très lumineuse dans le voisinage de la chevelure donne à celle-ci un aspect nettement piriforme. » BALISTIQUE. — Sur la théorie du champ acoustique. Note de M. Charbonnier, présentée jjar M. le général Sebert. « I. Définition du champ acoustique. — Quand un corps solide se meut dans l'atmosphère d'une manière continue, son mouvement se communique à l'air environnant; à l'instant / une certaine |jortion de l'espace se trouve ébranlée. Cette portion sera désignée sous le nom de champ acoustique. » Soit un élément très petit de surface ti, se déplaçant normalement à la surface avec une vitesse V. Appliquant à ce problème l'intégrale connue de Poisson qui donne la solution de l'équation différentielle des petits mou- vements dans l'air, au moyen de la somme de deux intégrales doubles, on trouve que l'intégrale © du problème a pour expression V a COS 1 / .V a est la vitesse du son; \ l'angle que fait la droite qui joint à l'origine le point où l'intégrale a la valeur fp; .v l'abscisse de ce point. » On déduit de cette équation : 1° que les vitesses propres u=^ — des molécules gazeuses sont parallèles à l'axe des x et ont pour expression Va . u = -, — tCOsA; l\T^a- 1- 2" que les compressions sont nulles comme elles l'étaient à l'origine. » n. Onde neutre. — Pour 1 = -> on a u =■ o. Aucun mouvement ne se 2 fait donc sentir sur une normale à la direction du mouvement. Quand l'élément q se déplace, le lieu des points où ne parvient aucun ébranle- ment est une certaine surface dite onde neutre. Elle limite à l'arrière le champ acoustique avant et à l'avant le champ acoustique arrière. » a. Le mouvement du mobile sur sa trajectoire étant représenté par s =f{t) eu fonction de l'arc s et du temps/, l'équation de l'onde neutre est s =f(^t); n = at : n est compté suivant la normale à la trajectoire. 172 ACADÉMIE DES SCIENCES. » b. L'onde neutre ne pénètre jamais à l'intérieur de la développée de la trajectoire; elle est tangente à cette développée. » c. L'onde neutre passe par la position actuelle du mobile et y est tan- gente à un cône circulaire droit dont le demi-angle au sommet a pour tangente un angle p tel que tangP = ^• » d. Pour un mouvement rectiiigne uniforme, l'onde neutre est un cône circulaire ilroit; pour un mouvement cii'culaire uniforme, la trace de l'onde neutre sur le plan du mouvement est une spirale d'Archimède. » IIL Champ acoustique sphérique. — Quand V <[ a, le champ acous- tique avant est limité à l'avant par une demi-sphère, à l'arrière par l'onde neutre. Le champ acoustique arrière présente une disposition inverse. » On représente le champ acoustique par les courbes d'égales vitesses qui sont tangentes à l'onde neutre à la position actuelle du mobile. M Pour un mouvement rectiiigne uniforme, les vitesses successives des molécules d'air en un point situé à une distance h de la trajectoire ont pour expression u = t^^, sinT^cos)., et le déplacement de l'air s = j uat est donné par la formule (sinaX sin2/.„ . , \ -1 ^+^-^o> Va /sinaX » Le déplacement total de >. = o à >, := tt est exprimé par la formule ^ _ Va "'~ %ah' » Dans le cas général, comme le bruit n'est produit que par un chan- gement brusque dans les vitesses des molécules d'air, l'observateur per- cevra un bruit seulement au moment de son entrée dans le champ acoustique. )) IV. Champ acoustique conique. — Il correspond au cas où V > a. En chaque point de la trajectoire existe un cône circulaire droit dit cône sonore, le long des génératrices duquel le son se transmet avec la vitesse a. Le demi-angle au sommet de ce cône a pour expression cosij' = y • » Les cônes sonores admettent une enveloppe dite enveloppe sonore qu'on peut tracer d'après ses propriétés géométriques, » \JonJe de tête qui limite à l'avant le champ acoustique conique limité à l'arrière par l'onde neutre est une surface normale aux cônes sonores. Elle passe par la position actuelle du mobile et est tangente en ce point à un cône d'angle au sommet égal à - — (|/. SÉANCE DU 20 JUILLET [903. 17,'^ » Théorème. — a. L'onde de tête ne pénètre jamais à r intérieur de l'em>e- loppe sonore; au contact elle présente un point de rebroussement qui se déplace sur l' enveloppe sonore a^ec la vitesse du son. » b. Le nombre des bruits perçus par un observateur est égal au nombre de tangentes qu'on peut mener de l observateur à r enveloppe sonore et qui ren- contrent la trajectoire ; la direction de ces bruits est la direction des tangentes; leur intervalle est égal à la différence des longueurs de ces tangentes divisée par la vitesse du son . )) Corollaire. — Le nombre de coups de tonnerre produits par un éclair est égal au nombre de normales que l'on peut mener de l'observateur à l'éclair. » V. Partie expérimentale. — 1° La théorie précédente rend parfaite- ment compte des photographies de projectiles obtenues en particulier par le D'' Mach, de Vienne, et où l'on distingue aisément l'onde de tête, Vonde neutre, le champ acoustique avant, le champ acoustique arrière. M 2° Elle est la base de la remarquable mcLliode de mesure des vitesses des projectiles imaginée par le colonel Gossot, de l'artillerie navale, et qui est en usage depuis plus de 10 ans à la Commission de Gavre. » THERMODYNAMIQUE. — Contribution à l'étude de ta surchauffe. Note de M. A. Petot. « On traite d'ordinaire, dans les calculs industriels, la vapeur surchauffée comme un gaz parfait; et l'on emploie diverses formules empiriques, parmi lesquelles la plus usitée est la suivante : (i) Q = 606,5 + o,3o5/, -h o,48(^— /,). due à Regnault. Comme ces formules ont été établies à une époque où l'on n'obtenait qu'une surchauffe très modérée, on peut craindre qu'elles ne soient plus suffisamment exactes, depuis que l'on atteint des températures de 300", 35o", et plus, dans les surchauffeurs. Il semble donc qu'il serait utile de reprendre l'étude de la vapeur d'eau surchauffée, afin de com- pléter les résultats dus à Clausius, à Hirn et à Zenner. » Dans cet ordre d'idées, en partant de l'équation de Clausius, mise sous la forme . . RT TO 174 ACADÉMIE DES SCIENCES. OÙ 9 est une fonction arbitraire de t, j'ai obtenu en général, pour l'énergie interne d'une vapeur surchauffée, l'expression (3) U = y + pi^'^^V;'~'3V où 5^ et p ont leurs significations ordinaires, et oùw et u' désignent respecti- vement les volumes du liquide et de la vapeur saturée sèche, à la tempéra- ture /. » On remarquera que cette expression de l'énergie interne ne dépend ni de 6, ni de la fonction arbitraire de t introduite par l'intégration des équations de la Thermodynamique; et qu'il y entre seulement une des trois constantes de Clausius. Cela permet de vérifier expérimentalement, d'une manière relativement simple, si un fluide donné peut être considéré comme admettant, avec une approximation suffisante, une équation caractéristique de la forme (2). • » Pour cela, après avoir amené ce fluide à l'état de vapeur saturée sèche, à la température t^, on le surchauffe jusqu'à une certaine température Z, en le maintenant sous la pression ex, de saturation. En même temps, on mesure la chaleur de surchauffe Q et le volume final v. L'équation (4) Q = U-(^, -^P,) + Acr, ((--?/, ) donne alors la valeur finale de l'énergie interne U, et l'on en déduit la constante p, à l'aide de l'équation (3). Si maintenant on recommence un certain nombre de fois cette expérience, en faisant varier les températures /, et t, on devra, comme vérification, trouver toujours très sensiblement pour p la même valeur. On pourra ensuite déterminer les deux autres constantes R et a, sans particulariser la fonction G de la température /, en opérant comme l'a fait M. Sarrau ('), pour interpréter les expériences de M. Amagat. Enfin, on établira une Table numérique des valeurs de 6 en fonction de /, à l'aide de la relation .^. RT TO qui n'est autre que l'équation (2), écrite pour le cas de la vapeur saturée sèche. )) Il serait, je crois, très utile de faire ces essais pour la vapeur d'eau. (') Comptes rendus, l. XCI\ , p. 689; l. CI, p. 941. SÉANCE DU 20 JUILLET tgoS. I^S Regnaiilt n'a pas, en effet, mesuré réellenienl la chaleur spécifufue C de la vapeur d'eau surchauffée, sous pression constante, dans des conditions déterminées de température et de pression; mais seulement la valeur moyenne C^ de cet clément, sous la pression de 1"'™, pour des intervalles de température dont les limites extrêmes ont relativement peu varié. Ses expériences ne prouvent donc pas que C soit une constante, ni même qu'il faille lui conserver dans tous les cas la valeur moyenne o,4i^. Hirn (') a depuis longtemps exprimé cette opinion, et tout récemment M. le professeur Bach (-) est arrivé à la même conclusion, à la suite d'ex- périences qui ont donné pour C„, une valeur voisine de 0,60. » L'expression (3) de l'énergie interne donne d'ailleurs, pour la cha- leur spécifique sous volume constant, la valeur (6) d'oii l'on passe à celle de C. J'ai vérifié à l'aide des Tables de Zeuner que cette valeur de c croît avec la température, dans le cas de la vapeur d'eau surchauffée, et qu'il en est de même pour la valeur corres|)ondante de C, aux environs du point de condensation. On arrive donc à la même conclu- sion que M. Bach, en supposant que la vapeur d'eau surchauffée admet une équation caractéristique de la forme (2); et il y a là, sinon un argument, du moins une prévention en faveur de cette hypothèse. L'expérience seule pourra élucider la question. » CHIMIE. — Courbes de stthlimalion. Note de M. A. Bouzat. « J'ai montré (^Comptes rendus, I. CXXXVi, p. iSgo^ que les courbes de dissociation du groupe sol ^ sol +- gaz se déduisent les unes des autres d'après une loi simple : le rapport des températures absolues correspon- dant à une même pression dans deux systèmes quelconques du groupe reste constant quelle que soit la pression. La vaporisation et la sublimation ont été souvent rapprochées de la dissociation ; il est naturel de comparer les courbes de sublimation aux courbes de dissociation des systèmes sol T^ sol -1- gaz. (') Théorie mécanique de la chaleur, 3° édition, p. 435. (■^) Zeitschrift des Vereins deutscher Ingenieure, numéro du 17 mai 1902. — Bulletin de la Société des Ingénieurs civils de France, numéro de juillet 1902, p. i43. I„5 ACADÉMIE DES SCIENCES. ,, Je n'ai pu trouver qu'un petit nombre de corps solides dont les pres- sions de vapeur aient été déterminées dans un assez grand mtervalle : ce sont l'acide carbonique ('), le sulfure acide d'ammonium et le carbamate d'ammonium (0. Les courbes de sublimation de ces trois corps sont assez exactement reliées aux courbes de dissociation du groupe sol î; sol + gaz par la loi ^ = const. Pour faire la comparaison, je prendrai comme coin- posé dissociable le corps AgCl,3AzH% dont les pressions ont été mesurées par Isambert et corrigées au-dessous de i loo-- par M. Jarry. Comparaison ées courbes de sublùnanon de CO', AzH^S, CO^ Az^H» a.ec la courbe de dissociation de AgCl,3 AzH-. , . use AgCl,3AzU3. CO'Az'U». AgCl.aAlll". CO'. AgCI.SAzH. AZ . Pressiuns Temp.abs. Tcmp. abs. Rappoil. Tressions. TBmp.abs. Temp.abs, Bapporl. Pressions. Te„=p. abs Teu.l.. al,.. Rapporl. Pre.s.uns. P^^ ^ . ,« v,,."" .-'."s -.00"^ .,o.5t 3oo!'!'. 274,8 3i3,4 i,i4o 1 1000... 207 '95,4 o.faSS ouo... 2;^,^ 290,4 >,o^7 ' ,^ .800... 30,8 203,. 0,660 500... 282,8 299 .,057 000 28, , ^, J 2800... 3, 209,5 0,66, -00... 288,8 3o4 .,053 700... ^88,8 9 9 3500... 32a ^Xe 0,665 .000... 295,3 3,0,2 .,o.5o .000... 290,3 33„9 , 4 « Quoique i)eu nombreux, ces exemples paraissent suffisants pour ad- mettre que les relations signalées précédemment à propos des courbes sol ^ sol + gaz sont aussi vérifiées par les courbes sol ^ gaz. Les courbes sol 5 sol + gaz et les courbes sol ^ gaz se déduisent les unes des autres d'après la loi ^ = const. Il est facile de montrer, en appliquant la formule de Clapeyron, que cette proposition est équivalente à une autre : la varia- lion d'entropie correspondant au passage d'une molécule de l'état solide à l'état gazeux sous une pression déterminée a la même valeur dans tous les systèmes sol ;t -sol + gaz et sol ^gaz; M. Berthelot a fait voir les con- séquences que l'on peut tirer de semblables remarques {Thermochimie, t. I, cliap. I, § 4). » ('■) Faraday. , , , V) IsAMBEHT, Comptes rendus, l. -VCII, p. 9'9 et l. XCIII, p. 73.. Les vapeurs de sulfure acide et de carbamate d'ammonium sont dissociées ; mais, comme la disso- ciation est complète (Is.uibert, Comptes rendus, t. XCV, p. i3d5 et t. AL.VI, p. 340), le nombie de molécules gazeuses mises en liberté ne varie pas avec la tem- péralure. SÉANCE DU 20 JUILLET igoS. l'j'j ÉLECTROCHIMIE. — Sur la loi de recombinaison des ions. Note de M. P. Langevin, présentée par M. Mascart. « I. Les gaz rendus conducteurs de l'électricité justifient, par toutes leurs propriétés, l'hvpothèse que les charges disponibles y sont portées par un nombre fini de centres éleclrisés ou ions, les uns positifs, les autres négatifs, ayant tous une même charge égale en valeur absolue à celle que transporte un atome monovalent dans l'électrolyse. » Ces ions participent au mouvement général d'agitation thermique des molécules du gaz, et le déplacement nioven de chacun d'eux, nul en l'absence d'un champ électrique extérieur, s'effectue dans le champ X avec la vitesse k^ X dans le sens des lignes de force pour les ions positifs, et X\X dans le sens opposé pour les ions négatifs. Les coefficients de proportion- nalité k^ et ^2 sont les mobililês des ions des deux signes. » L'attraction mutuelle des ions de signes contraires provoque une recombinaison progressive des charges qu'ils transportent. )) Si ^ et n sont les densités en volume des charges portées par les ions positifs et négatifs, la recombinaison obéit à la loi dp dn -7- = — ^ = — o.nn. di dt ' a. est le coefficient de recombinaison indépendant du champ qui existe dans gaz. » J'ai montré antérieurement (') que l'expression le gaz. 4^(A-, + />-,) représente le rapport du nombre des recombinaisons an nombre des collisions entre deux ions désignes contraires. L'expérience vérifie que, conformément à cette signification, le rapport e est toujours plus petit que l'unité et tend vers cette valeur quand la pression du gaz augmente. » II. J'ai pu, en suivant de plus près, du point de vue cinétique, le mécanisme de la collision, montrer que le rapport e doit, aux faibles pressions, varier proportionnellement au carré de la pression; et j'ai vérifié (') Ànn. de Chini. et de Phys., 7' série, t. XXVIII, p. 437. C. K., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N" 3.) ^^ l'^S ACADÉMIE DES SCIENCES. que les résultats de mesures publiées antérieurement (') sont en accord avec celte conclusion. » La collision proprement dite entre deux ions de signes contraires commence au moment où, après un dernier choc contre les molécules neutres du gaz, les deux ions en présence peuvent graviter librement l'un autour de l'autre en décrivant des coniques. Soit r^ leur distance moyenne au moment du dernier choc contre une molécule neutre : cette distance est de l'ordre du chemin moyen d'un ion et varie en raison inverse de la pression. » J'admets f/ue la recombinaison a lieu lorsque, dans leur mouvement rela- tif, les centres des deux ions au moment du périhélie se trouvent à une distance inférieure à une quantité donnée a. Si, par exemple, la recombinaison a lieu quand les deux ions viennent effectivement en contact, la distance a est la somme des rayons des agglomérations de molécules neutres autour d'un centre chargé qui constituent les ions. » Le rapport du nombre des orbites relatives qui satisfont à cette condi- tion au nombre total des collisions fournit le rapport £. )) Si e est la charge d'un ion^ W son énergie cinétique moyenne, fonction seulement de la température, on obtient pour le terme principal dans la valeur de t aux basses pressions (') M' aW//-^ 0 m est un coefficient numérique voisin de ^ fourni par la théorie cinétique. M La seule quantité variable avec la pression étant r,,, l'expression (i) est proportionnelle au carré de la pression. » IIL Le Tableau suivant montre que les valeurs expérimentales de £ pour l'air et le gaz carbonique satisfont bien à cette condition que le quo- tient —; reste constant aux pressions inférieures à la pression atmosphérique : Air. i..(J-. . ' ■ TiÉ I M^ ^-^— ^ i— III — ^ — e e p en alm. e. — r. p eu alm. s. — r- P'' p- 0,20 0,01 0,23 o,5o o, i3 0,52 0,49 0,06 0,25 0,74 0)37 o,5o i 0,27 0,27 I o,5i o,5i » De plus, il est remarquable que l'expression (i) peut être calculée au (') Loc. cit., p. 483. SÉANCE DU 20 JUILLET igoS. 179 moven des données relatives aux grandeurs moléculaires et qu'elle fournit un résultat de l'ordre des valeurs expérimentales trouvées pour t. » e, charge d'un ion, estvoisin de 4 X to^'° unités électrostatiques C.G.S.; le quotient ^^ est connu en toute certitude : en effet, si nr est la pression du gaz, M le nombre des molécules par unité de volume, la théorie cinétique donne 3 et les lois de l'électrolyse, à la température ordinaire, 1,3 X lo^cj = Me, d'où, par division. e W 0,87 X 10''. ' Un petit balai très mince est monté sur une couronne graduée et frotte sur le collecteur. Ce balai et le point du balai de la machine le plus rapproche de son point de contact avec le collecteur sonc réunis aux balais d un contact tournant. S. l'on donne à ces balais une position fixe et que 1 on déplace le balai auxiliaire le long du collecteur en face du balai de la machine, on relève, à l'aide du contact tournant la courbe de la chute de tension sous le balai pour une position déterminée du collecteur « En donnant aux balais du contact tournant une série de positions on obtient une série de courbes qui nous montrent la distribution de la chute de tension entre balai et collecteur pour une série de positions de celui-ci Pour les positions intermédiaires on obtient les courbes par interpolation' >' Ceci nous donne encore une méthode pour l'étude de la variation de 1 intensité du courant dans une spire en court-circuit, méthode pluslon^^ue et moins précise que les précédentes, mais qui a l'avantage de la simplicité du montage. De plus elle nous donne l'intensité du courant au même instant dans toutes les bobines court-circuitées en même temps. » En effet, par l'application des lois de Kirchhoff, on arrive à la for- f hls, ou . = I - if^ ■ S,/^, /étant la longueur d'une lame couverte par le balai, a:, l'arc de la circonférence du collecteur entre 1 entrée du bala. et la fin de la dernière lame qui précède la spire en court- c.rcuit parcourue par le courant i, I le courant dans une branche de linduit, et h la densité sous le balai au point situéàla distance .r de l'entrée du h)alai pour la position considérée du collecteur. « Or, on a e = « + èS, e étant la chute de tension entre balai et collec- leur au point où la densité est Kaetb des constantes faciles à déterminer. » Un a donc ' = ^-i f \e-a)dx (•). ^eitschrijt du 18 jiun 1908). l82 ACADÉMIE DES SCIENCES. )) La courbe de i peut donc se déduire des courbes données par la méthode 4°' » On peut aussi déduire i des courbes données par le point 3°. » OPTIQUE. — Influence de la température sur le dichroïsme des liqueurs mixtes et vérification de la loi des indices. Note de M. Georges Mesli\, présentée par M. Mascart. « Parmi les liqueurs que j'ai signalées comme présentant le dichroïsme dans le champ magnétique, ou seulement sous l'influence de la pesanteur (dichroïsme spontané) ('), il y en a un certain nombre dans lesquelles le liquide a un indice qui ne dépasse que d'une très faible quantité (0,02 par exemple) l'indice moyen du solide; ces liqueurs m'ont paru éminemment propres à fournir une vérification de la loi des indices, en vertu de laquelle le signe du dichroïsme change avec le signe de la différence des réfringences des deux corps en présence. En effet, une élévation de température agit différemment sur les indices du solide et du liquide que l'on associe, atténue plus fortement ce dernier et peut le rendre inférieur à l'indice du solide, auquel cas il devra y avoir changement du signe du dichroïsme. » Cette circonstance se présentera en particulier pour le sulfate de potasse associée la benzine, cas dans lequel les différents éléments sont connus et permettent de faire exactement le calcul. » Les divers indices du sulfate de potasse, relatifs à la raie D, sont compris entre 1,4973 et 1,4935; le coefficient de variation, sous l'influence de la température, est égal en moyenne à — 0,00002 (^); si nous produisons une élévation de température de 40° (entre 20° et 60°), les indices diminuant de 0,0008 seront compris entre i,4965 et 1,4927; d'autre part, la benzine, dont l'indice à 20° est j , 5oo et dont le coefficient de variation est bien plus considérable (—0,0006) présente, dans ce même intervalle de température, une diminution égale à q,024; son indice devenant 1,476, le liquide est moins réfringent que le sel et le dichroïsme doit changer de signe, J'ai constaté, et) elîet, que cette liqueur, qui présente à la température ordinaire le dichroïsme positif, devient négative si on la chauffe, au bain-marie, à 60°; par le refroidissement graduel, elle devient d'abord inactive, puis enfin positive. » Les nombres que l'on vient de donner pour les coefficients de varia- tion par la température se retrouvent, à très peu près, pour les différents liquides et solides; les coefficients des liquides sont toujours voisins de (') Comptes rendus, séances du i5 juin et du 29 juin. (-) TuTTON, J. of chem. Soc., t. LXV, 1894, p. 663. SÉANCE DU 20 JUILLET ïgoS. l83 — o,ooo5, ceux des solides se rapprochent de — o,oooo3 et sont générale- ment de i5 à 3o fois plus petits que les premiers : le calcul précédent peut donc être reproduit dans un grand nombre de cas et il permet de prévoir une inversion, toutes les fois que l'indice du liquide ne dépassera pas de plus de 0,02 celui du solide à la température ordinaire. » L'expérience m'a donné, en efîet, les résultats suivants : Signe du dichroïsme à 20°. à 60°. Borate de soude et Esseace de térébenthine. . . — -f- 1,47 à 1,446 '-469 Sulfate de nickel et Benzine . . — + I ,492 à I ,467 1 ,5oo Slilfate de nickel et Toluène — +- 1,492 à 1,467 1 ,49J Sulfate de |)otasse et Benzine + — 1,497 à 1,493 i,5oo » Si la diiTérence des indices atteint ou dépasse 0,02, il y a seulement aflTaiblisse- ment du dichroïsme; on observe ce phénomène avec Signe du dichroïsme à 20". à 6o">. Sulfate de zinc et Benzine H- -t- (plus faible) 1 ,48 à I ,46 I ,5oo Sulfate de zinc et Toluène -+- -H (plus faible) I ,48 à 1,46 1,495 Chlorate de potasse et Benzine -+- + (plus faible) entre 1 , 47 et 1 , 45 1 , 5oo Sulfate de fer et Toluène -H (faible) inactif I ,485 et 1,471 I ,495 » Ce phénomène se produit aussi bien dans le cas du dichroïsme spontané que dans celui du dichroïsme magnétique: Signe du dichroïsme à 30°. à 60°. Spon- Magné- lanc. tique. Spontané. Magnétique. Acide borique et Essence de térébenthine. . -+- — + (plus faible) — (plus faible) I I>K,>K;>K,. » Le cliché développé est étudié à la pile therniu-électrique. Soient a,, c• 3.) 2,) l86 ACADÉMIE DES SCIENCES. phologfàphiques. Je construis deux courbes ayant pour abscisses Tune et l'autre les divei'ses positions de la plaque photographique et, comme ordonnées, l'une les dévia- lions coirespondanl aux impressions impaires, l'autre les déviations correspondant aux inlpi-easiôns paires. La première de ces courbes permet de se rendre compte des variations de la lampe et des défauts dliomoi;énéité de la plaque. Les deux courbes se coupent en un |ioint A, correspondant à une certaine position /) de la plaque photo- graphique. Soit »=/(!,/?) la fonction qui représente la variation de la transparence des impressions photographiques avec l'intensité I de la radiation et la position p de la plaque. Pour le point A, /{I, /.)=,/{A-l',/>), ce qui donne » Les variables A- et p sont d'ailleurs liées par uhe relation simple, linéaire en général, et que l'expérimentateur choisit arbitrairement. » d. Du degré de précision delà méthode précédente. — Pour déterminer les conditions les meilleures de l'expérience, j'étudie la courbe a = o(I), la pose étant invariable; la plaque choisie est homogène. Celte courbe présente un point d'inflexion qui correspond à l'intensité dont les varia- tions s'apprécient le mieux. » Voici un exemple : » ), = 01^,589; pose : 2 minutes; plaque Lumière, marque bleue. I. Intensités en unités arbitraires. a. Déviations g.ilvànométriqUes. 3ôo 16 275 aSo 225 . . . . 20 26 34 200 A8 "75 i5o 71 108,5 I. 125 a. i5o,5 j 00 204 75 5o 20 268 32Ô 348 0 36o » Les nombres précédents indiquent que, dans la région du point d'inilexion, a ara:r=i°"" correspond -;- r= ; ^ 1 222' c'est-à-dire qu'une variation de j^_ de l'intensité de la radiation se traduit par un changement dans la déviation galvanomélrique de 1 division ('). (1) Les divisions de l'échelle du galvanomètre sont de 1'"'"; il est facile d'âppi'écîér le quart de division. SÉANCE DU 20 JUILLET 1903. 187 » La précision des mesures est limitée seulement par tes variations W inten- sité des sources de lumière à comparer. — Si l'intensilé des radiations étu- diées est trop faible, pour que les mesures correspondent à la région du point d'inflexion, il faudra voiler préalablement la plaque ('). » CHIMIE. — Réactions catalytiques diverses fournies par les métauv ; influences activantes et paralysantes. Note de M. A. Trillat, présentée par M. Armand Gautier. « L'emploi du platine et du cuivre m'a fourni l'occasion de faire quelques observations intéressantes sur les différentes manifestations chimiques que le contact de ces métaux peut provoquer et sur les influences activantes ou paralysantes qu'ils peuvent subir. » Action oaydante. — Le plaline et le cuivre se prêtent très bien à l'oxydation des alcools en présence de l'oxygène. J'ai anciennement conseillé l'emploi de cuivre pour la fabrication de l'aldéhyde formique (^); la préparation de l'aldéhyde acétique réussit également par le même procédé, comme je l'ai aussi indiqué. » Action déshydrogènante. — J'ai décrit, en 1891, plusieurs expériences démon- trant qu'en l'absence d'oxygène les vapeurs d'alcools éthylique ou méthylique, en pas- sant dans mon appareil (') sur le fil de platine incandescent, donnaient les aldéhydes correspondantes. Le remplacement de platine par le cuivre fournit aussi les mêmes résultats : 100*^"' de chacun de ces alcools ont respectivement donné 4j8 pour 100 et 5, 2 pour 100 d'aldéhyde étbvlique et méthylique. C'est une véritable déshydrogénation comme l'a fait observer M. Sabatier qui a fait une étude si complète de la déshydro^ génation cataivtique. » Action de condensation. — La condensation de deux molécules d'alcool avec une d'aldéhyde se fait aisément en présence du platine et du cuivre. » En faisant passer dans mon appareil un mélange de vapeurs d'alcool méthylique et d'aldéhyde formique, on obtient des quantités abondantes de métliylal d'après la réaction CH-0-(-2CH^0H=:CH=(CIP0y-+H^0. » Cette formation de niéthylal est à rapprocher de la méthode de préparation des acétals méthyléniqiies que nous avons publiée, M. Cambier et nioi (*), et qui démontra (') C'est un procédé analogue à celui qui consiste à employer dans les relais des électro^aimants polarisés. (■•') Dictionnaire de Wurtz, 2" supplément ; article For maldéhyde,. (^) Bulletin de la Société de Chimie, igoa, p, 797, (') Bulletin de la Société c/iitni'/ue. 1894. p. ~^]0- 1^8 ACADÉMIE DES SCIENCES. que cette classe de combinaisons chimiques se produit facilement sous l'inlluence de traces d'un agent catalytique. )> Action de saponification. — En faisant passer des vapeurs de méthylai humide sur la spirale incandescente de platine ou de cuivre, on trouve, dans les produits de condensation, de l'alcool méthylique et de l'aldéhyde formique libre. Cette décompo- sition a lieu en présence d'une molécule d'eau : CH=<^^^Jj3 +H^0r=CH^0 + 2CIP0H. » Obtenu dans un essai : 35,2 d'aldéhyde formique et 3?, 8 d'alcool méthylique. n L'acétate d'éthyle et le bromure d'éthyle sont facilement saponifiés sous l'in- fluence de platine ou de cuivre incandescent. Dans le cas de l'acétate d'éthyle, la spirale de platine, ou de cuivre, reste incandescente pendant toute la durée de l'opé- ration. » On peut encore ajouter que l'influence catalytique se manifeste avec phénomène d'incandescence sur d'autres combinaisons comme l'élher et l'acétone qui fournissent de l'aldéhyde acétique et de l'aldéhyde formique accompagnées d'acide acétique. Cette décomposition a lieu par rupture de la molécule : C^IP.O.-C^H^ et Cfi^.CO. :CIP. » Réi'ersil/ilité. — En faisant passer des vapeurs de trioxymélhylène humide sur la spirale incandescente, j'ai obtenu du méthylai (28,3 pour loo du poids de trioxymé- lhylène dans un cas). Or, la formation du méthylai ne peut s'expliquer que par celle de l'alcool méthylique comme produit intermédiaire. » Superposition des actions catalyticjucs. — Gomme exemple de superposition des actions que je viens de signaler je citerai le cas de la diméihylaniline qui fournit, après passage sur la spirale, une quantité notable de base tétramélhylée : CH^[ceH'Az/CH;-| = Or, la formation de cette base implique : i" l'oxydation du résidu CH'* ; 2" la conden- sation de deux molécules de diméthylaniline avec l'aldéhyde formique. J'ai même pu caractériser la présence d'une petite quantité de leucobase, ce qui impliquerait en outre une nouvelle oxydation et condensation. » Influences paralysantes et activantes. — \ oici quelques observations que j'ai faites au cours de mes essais sur le cuivre. Le cuivre rouge, neuf, est impropre à la bonne marche de l'oxydation des vapeurs d'alcools : il est nécessaire de le cuire dans la flamme d'un Bunsen de manière à faire naître à sa surface une légère couche d'oxyde. L'activité du cuivre augmente avec l'usage, du moins dans le cas des alcools: il devient alors friable et la poudre qui en résulte est quelquefois douée de propriétés voisines de celles de la mousse de platine. Dans un cas, cette poudre chauffée à loS" a pu enflammer des vapeurs d'alcool éthylique. On peut observer aussi qu'une spirale de cuivre, amorcée pour l'oxydation des vapeurs d'un alcool, se désamorce lorsque l'on change la nature de l'alcool. Il v a donc là comme une sorte d'accoutumance. SÉANCE DU 20 JUILLET igo3. 189 » La présence de certains métaux ou sels favorise l'action catalytique du cuivre; d'autres la diminuent ou l'empêchent même, en opérant dans des conditions iden- tiques. C'est ainsi que la présence du palladium, du platine, du fer, du plomb, du zinc, de l'arsenic et du soufre modifient les propriétés oxydantes du cuivre, les uns comme le platine activant les oxydations, les autres comme le plomb, le soufre et l'ar- senic, les diminuant. De même, la présence d'une impureté dans les vapeurs du produit traité, diminue ou augmente les rendements de l'opération. » On voit que l'action catalytique des métaux est très complexe an point de vue des réactions comme au point de vue du catalysme. » CHIMIE. — Sur V acide ferrisulfurique et le ferrisulfale d'éthyle. Note de M. A. Recoura. « Dans une Note précédente {Comptes rendus, 6 juillet iQoS), j'ai montré que le sulfate ferrique se combine très facilement avec l'acide sulfurique, dans les conditions les plus variées, en donnant naissance à un composé solide Fe-0%3SO%SO'H-,8H-0 que j'ai appelé acide ferrisulfurique. Scliarizer {Zeit. Kryst. Min., t. XXXV), qui a déjà obtenu ce composé dans des conditions particulières, le considère comme un sel à la fois basique et acide auquel il attribue la constitution Fe-(OH)-(SO''H)'',GH-0. » Contrairement à cette manière de voir, je me propose de montrer qu'il se comporte comme un acide bibasique, analogue à l'acide chromo- sulturique. J'ai fait voir, il est vrai, que, contrairement à ce qui a lieu pour l'aciile chromosulfurique, ce composé est immédiatement détruit par l'eau et transformé en un mélange de sulfate ferrique et d'acide sulfurique libre. On ne peut donc songer à préparer ses sels. Mais je vais faire voir qu'on peut préparer ses élhers. » Ferrisulfale d'éthyle. — J'ai préparé le ferrisulfale d'éthyle de la façon suivante : on dissout 208 d'acide ferrisulfurique dans 200s d'alcool à 96° à l'ébullition. On obtient ainsi une liqueur brune, qu'on abandonne pendant plusieurs mois dans un flacon bouché. Si on l'évaporé alors dans le vide absolument sec, on obtient une matière solide, jaune, friable, dont la composition est exjirimée par la formule Fe^O', 3SO^SO'(C■^H•5)-^-4H2 0 ('). C'est le ferrisulfale neutre d'éthyle. Je vais justilier celle formule par l'étude des pro- priétés de ce composé. 1') Trouvé Fe-^0''= I S0^=4 C'''H«0 = 2,02 H20 = 4,o4 igo ACADEMIE DES SCIENCES. » Si on le dibsoiil dans l'eau, on le dédouble en sulfate ferrique et sulfate neutre d'élhyle; celui-ci se dédouble d'ailleurs lui-même immédiatement, ainsi qu'on le sait, en acide suilovinique et alcool. La dissolution obtenue se comporte en effet comme un mélange de : Une molécule Fe^O'', 3S0'; une molécule SO'HG^H»; une molécule C-H'O. » Cela résulte des faits suivants : » i" La dissolution neutralisée est soumise à l'ébullition. Dans le liquide distillé, on trouve une molécule d'alcool (trouvé : 1,02); » 2" La dissolution titrée acidimétriquement accuse une acidité correspondant à 3""°', 5 d'acide sulfurique (trouvé : 3,5), ce qui correspond bien au mélange Fe^0^,3S0^-l- SO'HC^H'. On sait, en effet, que l'acide sulfovinique n'est pas détruit par les alcalis, » 3" La dissolution étendue, titrée par le chlorure de baryum, n'accuse que 3'""' d'acide sulfurique précipitable. On sait, en efTet, que l'acide sulfovinique n'est pas précipité par le chlorure de baryum. » J'ajouterai que le produit solide, maintenu sur un bain-marie pendant 48 heures, est complètement saponifié; il abandonne la totalité de l'alcool qu'il renferme, et un titrage acidimétrique y décèle alors 4°'"' d'acide sulfurique, au lieu de 3,5 que l'on trouve dans la dissolution du produit non chaufFé. Tous ces faits justifient pleinement la formule que j'ai adoptée. » Il esta noter que cet élher est beaucouji moins stable que l'acide sulfovinique. Si on le maintient dans une atmosphère absolument sèche, on peut le conserver indéfini- ment inaltéré. Mais, si on le conserve dans une atmosphère qui n'est pas absolument sèche, au bout de quelques jours il est saponifié par la vapeur d'eau, transformé en acide ferrisulfurique et le titrage acidimétrique y décèle alors 4""°' d'acide sulfurique. Par contre, exposé à une atmosphère très humide, il tombe en déliquescence très lapidemenl, et il est alors, non pas saponifié, mais dédoublé par l'eau en sulfate fer- rique, acide sulfovinique très difficilement saponifiable, et alcool; et le titrage acidi- métrique n'accuse plus alors que 3^°', 5 d'acide. » Ces faits prouvent bien que ce composé n'est pas une combinaison de sulfate ferrique, d'acide sulfovinique et d'alcool, mais bien un étlier neutre de l'acide ferrisulfurique. » L'existence de cet éther caractérise bien la combinaison de sulfate ferrique et d'acide sulfurique comme un acide bibasique à radical com- plexe, analogue h l'acide chromosulfurique. * » Action de la chaleur sur V acide ferrisulfurique . — L'action de la chaleur sur l'acide ferrisulfurique Fe'-O', 3SO%SO''H-,8H-0 fournit des rensei- gnements intéressants sur la coustituliou de ce composé. » Chaullé entre 80° et 100°, il perd 6H'-0; jusqu'à i35°, il n'éprouve aucune nou- velle perte d'eau. Mais, à cette température, il perd simultaiicn>eiit 50' H- H- 2H-O et se tranforme en sulfate ferrique anhj'dre. Ce fait semble indiquer que ces deux der- SÉANCE DU 20 JUILLET ipoS. 19I nières molécules d'eau sont de leau de constitution et font partie intégrante de la molécule de l'acide. » Cela est confirmé par le fait suivant : l'acide ferrisulfurique solide, délayé dans de lacide sulfuriqiie concentré et cliaufTé à 2:30", se transforme en sulfate ferrique anhydre au sein de l'acide siilfurique. On est en droit d'en conclure que le sulfate ferrique ne peut pas se combiner avec l'acide sulfui'icjue. ce qui confirme bien l'hypo- thèse précédente. » On doit donc représenter l'acide ferrisulfurique par la formule Fe'O', 3S0% SO'H-, 2H-O + 6H-0. Tandis que ce composé se dissout immédiatement dans l'eau, le composé à 2H-O ne s'y dissout que lentement. Mais les deux dissolutions ont des propriétés identiques. » Production d. acide ferrisulfurique par action de l'acide chlorhydrique sur le Sulfate ferrique. -^ J'ai montré, dans la Noie précédente, que l'acide sul- furique se combine très facilement avec le sulfate ferrique; cette facilité de combinaison est telle, que l'on obtient de l'acide ferrisulfurique dans des circonstances tout à hit inattendues. J'ai fait voir dans des Notes anté- rieures (21 juillet et 3 novembre 1902) que, quand on dissout le sulfaté chromique et le sulfate d'aluminium dans l'acide chlorhydri([ue bouillant, cet acide déplace le tiers de l'acide sulfuri(|ue du sulfate et l'on obtient des chlorosulfates CrSO'Cl et AlSO'Cl. Si l'on dissout de même le sulfate fer- rique dans l'acide chlorhydrique bouillant, la dissolution dépose des cris- taux d'acide ferrisulfurique et la liqueur renferme du chlorure ferrique. Par conséquent, l'acide chlorhydrique a décomposé une portion du sulfate ferrique, l'a transformé en chlorure ferrique, et l'acide sulfurique libéré s'est combiné avec une autre portion du sulfjtte ferrique et Ta transformé en acide ferrisulfurique. » CHIMIE MINÉRALE. — Les bleus de Prusse et de Turnbull. Une nouvelle classe de cyanures complexes. Note de M. P. Cîirétiex, présentée par M. A. Dille. « Les bleus de Prusse et de Turnbull ne sont ni des ferrocVâfi lires ni des ferricyanures. » Bleu de Prusse soluble.— On lui attribue la composition FeCy'^FeK ou Fe-Cy°K. La préparation de ce bleu est connue. On peut l'obtenir très pur en enlevant tous les ig2 ACADÉMIE DES SCIENCES. produits étrangers par dialyse. Dans ces conditions, il n'a pas la composition précé- dente. Deux bleus solubles obtenus, l'un en liqueur franchement acide, l'autre en milieu très peu acide, avaient pour composition (Fe-Cy*)-.KH, 6H'-0 et (Fe=Gy«)5K*H,3oH^O. » En solution, les bleus solubles donnent, avec les sels métalliques, des précipités bleus. M. Wyrouboft'('), qui a préparé ces bleus insolubles à chaud, admet qu'ils doivent être des sels correspondant à deux acides hypothétiques Fe'Cy'^H'' et Fe'Cy^'H*. J'ai préparé à froid le bleu correspondant au baryum; sa composition est (Fe2Cy^)'^BaK2H-,i5H'-0, et c'est à ce type que se rapportent tous les autres; leur composition complexe résulte de la concomittance de deux réactions : la double décomposition de la coagulation du colloïde. » Bleu de Prusse insoluble. — Préparé en présence d'un excès de sel ferrique, sa com- position est Fe'Cy'*, i3H-0 qui s'écrit (Fe=Cy«)^Fe"', i3H-0; c'est le sel ferriquecor- respondant au bleu solubie. Il peut également avoir la composition plus complexe d'un sel double ( Fe- Cy«)'«Fe"K"'-^«. » Bleu de Turnbull. — Sa composition est Fe»Cy'-,8H-0 ou (Pe-Cy«)-Fe",8H2 0, c'est le sel ferreux correspondant au bleu solubie. Il existe également des sels doubles (Fe2Cy«)'"Fe"K"'--". » Bleu solubie acide ou acide diferrocyanhydrique. — La décomposition spontanée de l'acide ferricyanhydrique aux environs de 20° donne nais- sance à un bleu solubie qui est l'acide auquel se rattachent les bleus pré- cédents, sa composition est Fe-Cy^H.SH'O. La présence du brome active beaucoup la réaction, il y a formation de bromure de cyanogène. Le pro- duit coagulé redevient en grande partie solubie lorsqu'il a été purifié par dialyse. » L'hydrogène uni au radical Fe^Cly" ne résulte pas de l'analyse; il est nécessaire, pour expliquer l'acidité du produit, la formation des sels cor- respondants et surtout l'action des alcalis qui donne lieu à la réaction suivante : Fe=Cy« H + /iKOH = FeCy''R^ + Fe(OH)' + H-0. » Ce nouveau cyanure complexe se rattache immédiatement aux com- posés décrits par MM. Étard et Bémond (^); l'acide ferrocyauhydrique chauffé à l'abri de l'air leur a donné le composé Fe-Cy'H- qui bleuit à l'air en donnant le cyanure Fe-Cy"H et en particulier le sel d'ammonium Fe-Cy°.AzH'',3H-0. » Traité par les sels alcalins cet acide complexe donne par double décom- (') WvROUBOFF, Annales de Chùn. et de Phys., 5^ série, t. VIII. (-) Étard et Bémond, Comptes rendus, t. LXXXIX. SÉANCE DU 20 JUILLET igoB. iq3 position, des sels acides; les chlorures de potassium et d'ammonium ont donné les sels (Fe- C)'')- KH, 6H=0 déjà décrits et (Fe-C\^)- AzII '. H,6H^O. Le nitrate d'argent donne un bleu insoluble, mais il est du même type (Fe^Cv'')-Ag. H.7H-O. M Les sels métalliques donnent une réaction plus complexe. A froid le chlorure de baryum donne un bleu qui contient 3 pour 100 de baryum; obtenu à chaud il n'en contient plus. Les sels de manganèse, de cobalt et même de fer donnent des bleus insolubles dont la composition est iden- tique à celle du bleu acide, il y a simple coagulation du colloïde. » Cette coagulation a également lieu sous l'action de l'acide chlorhy- drique. L'absence de double décomposition avec les sels métalliques est conforme aux données de la Thermochimie. » Elude calorimétrique. ■— Celte étude a été faite en mesurant l'effet thermique qui résulte de la décomposition du bleu par la potasse étendue. IjCs différents cycles sont faciles à imaginer, les données correspondantes ont été prises dans l'Ouvrage à M. Berlhelol ( ' ). » J'ai obtenu ainsi Fe2Cy«H,3H=0 sol. + 4K0H diss. — FeCy" K' diss. + Fe(OH)' pr. -h 4IPO lie] + 2.5^=', 4 d'où il résulte Fe^ -H Cj'' 4- H +3H201iq. = Fe^CvOU^SH-O sol +122^=1,1.5 >' On a de même Fe'Cy'»,i3H2 0sol. + laKOHdiss. = 3FeCy«K* diss. + 4Fe(0H)'pr. -t- iSIl-Oiiq + 89' Cal ■9 d'eu Fe' + Cy" + iSH^O liq. = Fe" Cy'% l'iWO sol +346' ,Cal 3 » M. Berthelot a donné Fe' + Cy"* - Fe' Cy" pr +348':='', 1 » Les bleus de Prusse solubles précédemment décrits ont donné Fe*+Cy'=+K+ H + 6H=0 liq.= (Fe^Cy')^KH,6H20 sol. . +288'"^', 64, Fe'" + Cy^o + K' + H + aoH^O liq.=:(Fe2Cy'f K' H,2oH20sol. +795':''i, 5i . » Ces nombres conduisent aux conclusions suivantes : si l'on désigne (') Berthelot, Thennoclnmie : Données numériques. C. R., igo3, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N° 3.) 26 194 ACADÉMIE DES SCIENCES. par x la chaleur de clissokition inconnue du bleu acide, la double décom- position en présence du chlorure de potassium dégage (— 17,6 4- ^x)^'-^^, cenombreestcertaineinenlpetitet, quelque soit son signe, la double décom- position partielle a lieu. Mais il en est autrement avec les sels métalliques. La formation du bleu de Prusse, par exemple, dégagerait —29^^', 9; elle n'a pas lieu, il v a simplement coagulation du bleu acide comme avec les autres sels métalliques. M Mais à partir des deux bleus de Prusse solubles pris à l'état solide, la formation du bleu de Prusse insoluble dégagera — 3^^',^i5 pour le premier et + S'^"' pour le second. Ces nombres montrent l'uifluence du potassium qui, grâce aux loi'^''' dégagées par son chlorure dissous, détermine le sens de la réaction. » On peut encore de ces données thermiques tirer une autre conclusion ; en désignant par a la chaleur de formation de l"e-Cy*H, 3H-0 à partir des éléments, par b l'effet thermique correspondant au remplacemenl de l'hydrogène par le potas.sium, et supposant que la complexité des bleus de Prusse solubles résulte de la simple coagulation de l'acide avec le sel saturé Fe-Cy'R, on peut écrire 5a 4- 4^ = 795,51, 2a + 6 =288,G/|. )) On tire de là b = 49*^="' ,27 et a = 1 1 9^''' , 6 . )) Ce dernier nombre est presque identique à celui qui a été déterminé directement, et ce résultat semble bien indiquer que la coagulation du col- loïde joue un grand rôle dans la complexité des réactions où entrent les bleus solubles. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la spariéine. Caractères généraux; action de quelques réducteurs. Note de MM. Cu. Mouueu et A. Valeur, présentée par M. H. Moissan. (( La spartéine est un alcaloïde liquide et volatil qui, depuis une vingtaine d'années, est employé en thérapeutique, sous forme de sulfate, dans le traitement des affections cardiaques, comme succédané de la digi- tale. H fut découvert en 1 85 1 par Stenhouse, qui le retira du genêt à balais [Spartium scoparium), plante de la famille des Légumineuses {Lieb. ^n/îa/., t. LXXVII],p. i5). SÉANCE DU 20 JUILLET ipoS. igS ■■> Depuis cette époque, plusieurs chimistes se sont occupés de la spar- téine, notamment Mills, Bernheimer, Bamberger, Peratoner, Ahrens et Herzig et Meyer. Malgré leurs nombreuses recherches, on ne sait encore que fort peu (le chose sur la structure intime de cet alcaloïde; certains résultats sont même demeurés contradictoires. Nous avons cru intéressant d'entre- prendre une étude méthodique de la base, en vue de jeter quelque liunièrc sur sa constitution chimique. 1) La matière première qui a servi à nos recherches n'est autre que le sulfate officinal, 'sel blanc, très soluble dans l'eau, qui nous a été livré dans un parfait état de pureté par la maison Merck. Au moyen de la lessive de soude, on en déplace l'alcaloïde, qu'on sèche ensuite, en solution éthérée, successivement sur du carbonate de potasse sec cl sur de la potasse fondue, et qu'on distille finalement dans le vide. » ConsUmles physiques. — On obtient ainsi, passant entièrement à 188" (corr.) sous 18°'"', 5, une huile épaisse, incolore, possédant une saveur très amère et une odeur spéciale analogue à celle de la pipéridine. Sous la pression de 754"'" et dans un cou- rant d'hydrogène sec, elle distille sans décomposition à la température de 32.5" (corr.). D„=::i.o34, et D, ,,= 1,0196; [«][, = — iG" 4a en solution dans l'alcool absolu; nijzrijSagS à 19°. 100= d'eau n'en dissolvent, à la température de 32°, que os,3o4; la base est, au contraire, très soluble dans l'alcool, l'éther et le benzène. Elle est facile- ment entraînable par la vapeur d'eau. Au contact de l'air, elle s'altère en brunissant lentement. » Formule brûle. — Il résulte d'une série d'analyses et de déterminations crvosco- piques efTectuées par nous, que la spartéine est exempte d'oxygène, et que sa formule brute e3tC'°H"Az2, celle même qui lui fut attribuée par Stenhouse, et à laquelle GerYxAYà^. {Traité de Chimie organique, t. IV, p. 236) préférait à tort une formule en C'«. » La spartéine est une diamine bitertiaire. — La spartéine est une base forte, à réaction alcaline, capable de neutraliser les acides les plus énergiques. On peut la titrer très exactement en présence du tournesol, de la phlaléine du phénol, ou de l'hélianthine. La base se montre nettement monoacide au tournesol et à la phlaléine, et diacide à l'hélianthine. » Le chloroplatinate a pour formule C'Ml-^Az^ 2 HCl. PtCI''+ 2 H'-O, et le picrate, qui fond à 208" (corr.), C'^H-'Az-. 2 C'^IP(01I)( AzO^)^ » Ces faits prouvent surabondamment que les deux azotes de la spartéine sont basiques, et que la spartéine est une diamine. » De quelle nature sont les deux fonctions arainc? » Mills {Lieb. Annal., t.GXXV, p. 71) d'une part, et Bamberger (/.('eô. Annal. 1886, p. 368) de l'autre, ont clairement établi, en étudiant l'action des iodures alcooliques, que l'une au moins des deux fonctions aminé était tertiaire. C'est ainsi que l'iodurede méthyle fournit l'iodnre quaternaire C'^H-'' Az-.CII'I ([a]„ = — 22°,75 en solution aqueuse), dans lequel nous avons pu titrer acidimétriqueraenl la fonction basique restée libre. Cette dernière, d'après nos expériences, est certainement aussi tertiaire : la spartéine, en effet, ne forme ni dérivé nitrosé, ni dérivé benzoyié (par l'action du chlorure de benzoyle en présence de soude caustique). 196 ACADÉMIE DES SCIENCES. » La sparléine est donc une diamine diteitiaire ; en d'autres termes, cliacun des deux atomes d'azote est uni par ses trois valences au carbone. » Dans la sparLéine, il n'existe aucun groupe mélhyle lié à l'azote. — D'après Alirens {Berichte, t. XXI, p. 825), l'un des deux azotes serait méthylé; en chauffant la spartéine à 200° avec de l'acide iodhydrique, il aurait obtenu des traces d'iodure de méthyle et la base démélhylée C'H^'Az-. Ilerzig et Meyer {Monatshefte, t. XVI, p. 606), au contraire, en appliquant leur méthode générale de déméthylation par l'acide iodhydrique, ont abouti à un résultat négatif. Nous avons soigneusement repété sur notre base pure les expériences de ces deux savants, et, comme eux, nous concluons que la spartéine n'est pas méthylée à l'azote. I) Essais d'hydrogénation. — Selon Ahrans {Berichte, t. XX, p. 2218), en traitant la spartéine par l'étain et l'acide chlorhydrique, on obtiendrait une base secondaire, la dihydrospartéine C'^H^'Az^. Nos expériences nous permettent d'affirmer que la spartéine n'est pas attaquée dans ces conditions, et que le corps décrit sous le nom de dihydrospartéine dans la littéralui-e classique n'existe pas. » Deux autres essais de réduction, effectués l'un avec le sodium et l'alcool absolu, l'autre avec le sodium et l'alcool amylique, nous ont donné le même résultat. Aussi bien, cette résistance de la spartéine aux réducteurs concorde-t-elle avec ce fait qu'elle ne décolore pas le permanganate en solution acide, réactif généralement con- sidéré comme une excellente pierre de louche pour les doubles liaisons dans les molécules. » Nous avons voulu ainsi préciser les constantes physiques de la spar- téine et donner quelques indications générales sur sa nature chimique. Sa grande stabilité à l'égard des agents réducteurs permet d'affirmer presque à coup sûr que la base est saturée, autrement dit que toutes les liaisons entre ses atomes sont des liaisons simples. Il n'est d'ailleurs pas douteux, d'après la seule inspection de sa formule brute, que la molécule de spar- téine renferme deux et peut-être trois chaînes fermées. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les éthers isonilrosomaloniques et leur transfor- mation en éthers mésoxaliques. Note de MM. L. Bouveault et A.Wahl, présentée par M. A. Haller. « V. Meyer et A. Mûller ont démontré synlhétiquement (D. ch. G., t. XVI, p. 608) (jue l'acide nitrosomalonique est, en réalité, un dérivé isonitrosé identique avec l'oxime de l'acide mésoxalique; il s'ensuit que les éthers isonilrosomaloniques AzOH = C' „.,„ constituent les oximes des mésoxalates correspondants C0('|- Ces derniers corps étant d'une . préparation difficile, nous avons songé à les obtenir par saponification de leurs oximes. SÉANCE DU 20 JUILLET IpoS. I97 » Isonilrosomalonate d'élhylc. — Cet éther a été obtenu par Conrad et Bischoff (D. ch. G., t. XIII, p. 599) dans l'action de l'acide nitreux. sur le malonate d'étliyle sodé; ils le décrivent comme une huile d'un jaune clair se décomposant à la distilla- tion. D'après Steyrer et Seng {Mon. f. Ch., t. XVII, p. 633), le dérivé nitrosé ainsi préparé se décompose à la distillation même sous un vide de a""; celui qu'ils ont obtenu dans l'action de l'hydroxylamine sur l'étlier désoxalique distille à 96° sous 5™"" avec une légère décomposition. » Nous préparons ce produit parfaitement pur avec des rendements d'environ 85-90 pour 100 de la théorie en dissolvant le- malonate d'éthyle dans i™°' d'élhylate de sodium et faisant passer, dans la solution maintenue vers io''-'iô°, un courant de nitrite de méthyle. La solution fortement colorée en orangé rouge est distillée sous pression réduite pour chasser la majeure partie de l'alcool. On ajoute ensuite de l'eau, puis de l'acide chiorhydrique qui met l'éther nitrosomalonique en liberté; après avoir rassemblé à l'éther et lavé à l'eau, on distille dans le vide. » \^ isonitrosomalotiate d'éthyle constitue un liquide incolore, épais, bouillant à 172° sous 12™™ sans décomposition; il est plus lourd que l'eau (D^' ^ 1 ,206) dans laquelle il ne se dissout pas; il est, au contraire, miscible avec les dissolvants orga- niques. » Si, dans la préparation d^ cet éther, on abandonne à lui-même le résidu de la distillation de l'alcool, il s'y développe des cristaux qui peuvent être séparés par esso- rage et recristallisés dans l'alcool absolu bouillant. Ils se déposent sous forme de fines aiguilles blanches qui constituent le sel acide de sodium de l'isonitrosomalonate d'éthyle : / COOC=H-' / COOC^H' C<^ =AzOH +C/ =AzONa . \ COOC^H^ \ COOC-^Il' )) Ce sel se dissocie au contact de l'eau en donnant une solution jaune du sel neutre et un précipité huileux de nitrosé qui se dissout lorsqu'on ajoute un alcali. » Action du [jeroxyde d'azote sur le nitrosomalonate d'éthyle. — Nous faisons barboter des vapeurs de peroxyde d'azote (obtenu dans l'action du sulfate acide de nitrosyle sur le nitrate de sodium fondu) dans l'isonitrosé maintenu à 0°. Il se déclare une réaction assez vive accompagnée d'un dégagement gazeux. Quand celui-ci s'est arrêté et que le liquide contient un excès de peroxyde d'azote, on retire le ballon de la glace en surveillant le thermomètre, et, chaque fois que la température atteint 3o°, on refroidit avec de l'eau. Lorsque la température est devenue constante, on soumet le produit à la distillation fractionnée dans le vide. On constate la première fois une légère décomposition qui ne se reproduit [ilus; on obtient deux fractions principales bouillant, sous 12""" à iS"", à 95°-iio" et à iio°-i3o''. » La première est d'un vert clair, s'échaulFe fortement au contact de l'eau qtii la décolore aussitôt et dans laquelle elle se dissout très aisément. Refroidie, elle dépose une abondante cristallisation d'hydrate de mésoxalate d'éthyle /COOC°-IF c/°" ^\0H \C00C^H= igS ACADÉMIE DES SCIENCES. qui, reciistallisé dans un mélange d'éther et d'éther de pétrole, forme de gros prismes incolores fondant à 57° et identiquesà ceux décrits par AnsclUUz elParlalo [D. ch. G.. t. XXV, p. 36i5). i< Quant au produit bouillant à i io°-i3o°, nous avons constaté qu'il donne, avec l'ammoniaque alcoolique et avec la potasse, des sels bien cristallisés que nous avons reconnus identiques à ceux, du nitromalonate d'élliyle. En décomposant le sel ammo- niacal par l'acide chlorhydrique, nous avons obtenu du nilromaloiiale cVéthyle par- faitement pur, bouillant à i33''-i35°, sous i4°"", comme celui que nous avons décrit il V a déjà quelque temps {Comptes vendus, t. CXXXII, p. io5i). » Le peroxyde d'azote a donc agi, dans cette réaction, de deux manières différentes : 1° à la manière de l'acide nitreux, en ti-ansformant une oxime en la cétone correspon- dante; 2° en cédant au produit un atome d'oxygène. » isonitrosomaloriaCe de inéLliyle. — Le malonate de métliyle a été nitrosé de la même manière que son homologue supérieur; il distille dans le vide à i6S° sous 16"" et cristallise par refroidissement; après recrislallisation dans un mélange d'éther et d'éther de pétrole, il constitue de magnifiques aiguilles blanches, fondant à 67°, solubles dans l'eau. Cet éther a déjà été obtenu par M. Muller {Ann. de Cliim. et de Phys., 7= série, t. I, p.- 536) en traitant l'isonitrosocyanacétate de méthyle par l'alcool méthylique chlorhydrique. B Si, dans la préparation que nous indiquons, on ajoute à la solution alcoolique alcaline concentrée son volume d'eau, elle s'échauffe fortement et abandonne des cris- taux qui se déposent, de leur solution alcoolique ou aqueuse, en magnifiques cristaux jaunes. Ces cristaux constituent le sel de sodium \ COOCH' » L'élhef méthylique est donc doué de propriétés plus acides que son homologue supérieur, car il donne un sel neutre stable. j) Action du peroxyde d'azote. — L'opération a été faite comme dans le cas pré- cédent, mais elle n'a donné qu'une assez faible quantité de nitromalonate de méthyle dont nous avons analysé le sel ammoniacal obtenu très bien cristallisé. » Le produit principal de la réaction est le mélange de mésoxalate de méthyle et de son hydrate; ce dernier, après une recristallisation dans un mélange d'éther et d'éther de pétrole, forme d'admirables cristaux tabulaires, fondantà 81°, très solubles dans l'eau. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de V ammoniaque sur l'oxyde d'éthylène du <^-o-cyclohexanediol. Noie de M. LÉox Brukel, présentée par M. Haller. (( J'ai décrit, dans une Note précédente, la préparation de quelques dérivés d'addition de l'oxyde d'éthylène du p-o-cyclohexanediol. L'étude des composés obtenus par action de AzH^ sur cet éther fait l'objet de la pré- sente Communication. SÉANCE DU 20 JUILLET igoS. ing » Lorsqu'on chauffe en vase clos l'oxyde d'éthylène C«H'".0 avec un grand excès de AzH' dissous dans l'eau ou l'alcool, il se forme en quantité sensiJjlement théorique un orthoami nocyclohexanol suivant la réaction C«H'».0 4-AzH'=;0H.C«H'» — AzH^ » En réduisant la proportion d'ammoniaque, on obtient en outre 2 di-oxycyclo- hcxylaininca isomères, Famine primaire formée d'abord réagissant sur l'excès d'oxyde d'éthylène : OH-C''H"'-AzH^+C«Hi».0=OH--GII"-AzIl -QJ'W-QiW. n 11 semble qu'en poursuivant la réaction on doive obtenir, par combinaison de cha- cune des deux aminés secondaires précédentes à l'oxyde hydrôaromatique, des aminés tertiaires (OH — C''Ii'»)';EEEAz. Le résultat est négatif. " . » Vorthoaminocyclohexanol, OH — C^H'"— AzH^, est une masse cristalline inco- lore, à odeur faible de pipéridine, inaltérable à la lumière, soluble dans l'eau et la plupart des solvants organiques. Il fond à 66°, bout à 219° sans altération, est très hygroscopique et fixe avec avidité C0-. » Le chlorhydrate cristallise en aiguilles fusibles à 175°. L'azotate fond à £44". » Les di-oxycyclohexylamines, OH — C^H'»^ AzH — G=H"'— OH prennent nais- sance quand on chauffe en tubes scellés i'"' d'o\yde d'éthylène et 2"i de solution alcoolique de AzH^ Après refroidissement, les tubes sont garnis d'une abondante cristallisation d'écailles nacrées, constituant la première aminé que je désignerai pro- visoirement sous le nom de '^^-di-oxycyclohexylamine; la deuxième aminé ou fi,-^/- oxycyclohexylamine se trouve dans l'eau mère alcoolique. On essore les cristaux et l'on fait recristalliser de l'alcool bouillant. La Pi-amine est isolée par évaporation de l'eau mère et traitement du résidu par la benzine bouillante qui abandonne la pj-amine par refroidissement. » La '^i-di-oxycy clohexy lamine CTiilSiWiiQ en paillettes incolores, fusibles à i5.3", peu solubles dans l'eau et l'alcool. Le chlorhydrate fond en se décomposant à 266". La nitrosamine (HO - C«H'»)'-= Az — AzO cristallise en prismes jaunâtres fusibles à i48°. » La '^i-di-oxycyclohexylamine cristallise en petites aiguilles incolores, inodores, lusibles à u4". Le chlorhydrate fond à 193°. La nUrommiiie cristallise en petits prismes jaunâtres fusibles à 171°. « PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Recherches sur la niUrilwn des plantes étiolées. Note de M. G. Asdhé. « Mes essais faisant suite à ceux que j'ai jjubliés {Comptes rendus, t. CXXXVI, p. i4oi et 1571) ont été disposés de la façon suivante , 1) Des Haricots d'Espagne, semés le 12 juin 1902 dans de grands pots pleins de terre végétale, à l'obscurité, ont été récoltés, dans une première série, le i^' juillet. L'ant- 200 ACADEMIE DES SCIENCES. lyse a porlé sur les cotylédons d'une part et sur les planlules d'autre part. Daus une deuxième série, les plantes, étiolées du 12 juin au i"'' juillet, ont été privées de leurs cotylédons à cette dernière date, puis abandonnées ainsi jusqu'au 17 juillet, époque où on les a retirées du sol et analysées. Enfin, dans une troisième série, l'étiolement a été poursuivi du 12 juin au 17 juillet, époque à laquelle a été effectuée l'analyse sé- parée des cotylédons et des plantules. Voici le Tableau des expériences : Première série. Deuxième série. Troisième série. Étiolemcnt Plantes privées Eliuliinenl du de du 12 juin au i" juillet. leurs cotylédons 12 juin au i-j juillet. r.iaines. Cotylédons. Plantes, i"' au 17 juillet. Cotylédons. Plantes. 1. CE S ? S Poids de 100 unités humides. 160,06 820,11 5i2,02 491^80 179,88 895,68 Poids de 100 unités sèches... i4i;46 73,45 3.5,59 27,71 26,98 62,72 Poids des cendres totales .. . 5,918 4.48o 4,587 4,545 8,129 6,600 100 unités sèches, cendres déduites i85,547 68,97 3i,oo3 28,443 28,801 46,120 Azote total 5,284 2,592 2,800 2,070 0,988 3,727 Asparagine « ',189 2,477 3,835 0,702 7 1/07 Hydrates de carbone solubles dans l'eau (calculés en glu- cose) 10,453 4,228 0,904 0,068 0,191 0,079 » I. L'examen des chiffres consignés dans ce Tableau montre que l'ensemble de 100 unités sèches de la première série pèse, cendres déduites, 68?,970 -i-3is,oo3 =998,973, alors que 100 graines sèches, cendres déduites, pèsent i358,547. Il y a donc eu une perte de 35s, 574 de matière organique pendant 18 jours de végétation à l'obscurité, soit 26,2 pour 100. Les plantules ont élaboré 3is,oo8 de matière organique aux dépens seuls de leurs cotylédons, c'est-à-dire des graines initiales. L'ensemble de 100 unités sèches de la troisième série pèse, cendres déduites, 695,92 1 . Ce chiffre, comparé au poids des graines initiales, accuse une perte de 65s, 626 de matière organique, soit 48,4 pour 100. Pendant ce temps, les plantules ont élaboré 46s, 120 de matière organique aux dépens seuls des cotylédons. Du j" au 17 juillet, elles n'ont donc augmenté le poids de leur matière organique que de 46s, 1 20 — 3 iS,oo3 = 1 5s, 1 1 7. » Les cotylédons des plantes de la première série, en perdant un poids de matière organique de i35s, 547 — 68s, 97 = 66s, 577, ont élaboré 3ib,oo3 de plante, soit 46 pour 100 de cette perte. Dans la troisième série, les cotylédons ont perdu i35s, 547 — 23s, 801 = 1 1 is,746 «it n'ont p."oduit que 46s, 120 de plante, soit 4i ])Our 100 de la perte de poids. » Entre le i"'"' et le 17 juillet, la perte cotylédonnaire s'est élevée à 68s, 97 — 288,801 =: 45s, 169 SÉANCE DU 20 JUILLET rpoS. 20I et le gain des plantules en matière organique ne s'est accru que de 465,120 — 3iK,oo3 = i5s,i ij, soit 33 pour 100 de la perte de poids des cotylédons. L'examen des chiffres fournis par la deuxième série montre que les plantes qui ont végété sans cotviédons, du i'"'' au 17 juillet, ne pèsent plus, à cette dernière date, ([ue 23s, 443, soit donc une perle de 3iB, oo3 — 23s, 443 = 75,060 dans l'espace de 17 jours. » IL Les cendres totales des plantes de la deuxième série pèsent sensiblement le même poids que celles des plantes de la première (4s, 545 et 4^^,587)- Or si les plantes de cette première série, encore munies de leurs cotylédons, n'ont pas pris au sol d'acide phosphorique et ne lui ont emprunté que de très faibles doses de potasse, elles lui ont, au contraire, soustrait d'assez fortes proportions de silice et de chaux, ainsi que je l'ai de nouveau vérifié (Comptes rendus, t. CXXX, p. 1198). » Les plantes étiolées de la première série ont emprunté à leurs cotylédons Sg pour 100 de l'acide phosphorique que ceux-ci contenaient; celles de la troisième série, dont l'étiolement a duré 17 jours de plus, 74 pour 100. » IlL La somme de Vazote total des cotylédons et des plantes (i" et 3'^ séries) est inférieure de ^ à ^ à celle de l'azote des graines initiales. Les plantes de la première série renferment 44 pour 100 de l'azote de la graine initiale ; celles de la troisième série, 71 pour 100. La transformation de l'azote protéique en asparagine se poursuit, aussi bien chez les plantes de la troisième série pourvues de leurs cotylédons et pour les- quelles la dose de cet amide est le double de ce qu'elle était chez les plantes de la première série (6,96 pour 100 de la matière sèche dans ce dernier cas et i4,6 dans le premier), que chez les plantes dépourvues de leurs cotylédons (i3,84 pour 100 de la matière sèche). C'est là un fait digne de remarque. L'azote de cette asparagine repré- sente environ 22 pour 100 de l'azote total dans les plantes de la première série, 43 dans celles de la troisième, 38 dans les plantes étiolées dépourvues de leurs coty- lédons. » Les hydrates de carbone solubles dans l'eau, à mesure que progresse l'étiole- ment, disparaissent des cotylédons. Ceux-ci en contiennent 5,75 pour 100 de la ma- tière sèche (i''" série) et seulement 0,71 (3"= série). La même chose a lieu chez les plantes : celles de la première série en contiennent 2,57, celles de la troisième o,i5. Les plantes dépourvues de cotylédons n'en renferment que o,23. » Les cotylédons des plantes de la troisième série ont transformé leurs hydrates de carbone solubles dans l'eau et une grande partie des hydrates de carbone sacchari- fiables par les acides étendus en cellulose, puis en vasculose. La cellulose, qui n'entre que pour 10, 54 pour 100 de la matière sèche dans les cotylédons delà première série, figure pour i5,85 dans ceux de la troisième : la vasculose représentant respective- ment 4>53 dans le premier cas et 7,81 dans le second. » Les plantes attenant encore à leurs cotylédons et celles qui en sont dépourvues se comportent à ce dernier égard comme les cotylédons eux-mêmes. Chez ces dernières plantes, la proportion centésimale des hydrates de carbone saccharifiables, de la cel- lulose et de la vasculose est sensiblement la même que chez les plantes pour lesquelles les cotylédons ont été maintenus jusqu'à la fin de l'expérience (17 juillet) : soit, pour C. K., I9u3, -i' Semestre. (T. CXXXVII, N» 3.) 27 202 ACADEMIE DES SCIENCES. les hydrates de carbone saccharifiables, t?. ,06 et 11,10; pour la cellulose, 2^,47 et 23,38; pour la vasculose, 5,58 et 5,96 pour 100 de la matière sèche. » L'ensetTtble des résultats que je viens d'exposer montre par quel mé- canisme la planttile étiolée se nourrit aux dépens de ses cotylédons et quels sont les emprunts successifs qu'elle leur fait soit en matières orga- niques, soit en matières minérales. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la matière phnspho-organique de réserve des plantes à chlorophylle. Procédé de préparation. Note de M. S. Postek.vak, présentée par M. Armand Gautier. « J'ai décrit, il y a 3 ans (*), un principe immédiat nouveau que j'avais isolé des graines de sapin l^^g^ ^t retrouvé plus tard dans toutes les graines étudiées par moi (courge, pois, lentille, lupin blanc et jaune ), ainsi que dans la pomme de terre. Il s'agissait d'un acide phospho-orga- nique, entrevu déjà en 1872 par Pfeffer, comme faisant partie des globoïdes inclus dans les grains d'aleurone, et que Palladine, Schnlze et Winterstein ont signalé plus récemment dans les graines de moutarde noire. L'analyse des mélanges de sels baryiiques et calciqties de cet acide m'a conduit à la formule très simple CH^PO', qui diffère de celle de l'acide phosphortqiie par les éléments de Y aldéhyde formiqite. » Cette constatation, jointe aux observations bien connues de Scliimper sur l'influence de la lumière et de la chloropbylle sur l'assimilation des phosphates minéraux, m'a paru démontrer que ces derniers sels subissent, dans les feuilles, au cours de l'assimilation chlorophylienne, une transfor- mation indépendante en molécules orgardques sans participer, a ce moment, à la synthèse des albuminoïdes qui s'v opère. Il semblait découler, en outre, de la composition chimique tle la matière en question, une confir- mation directe de l'hvpothèse de Baeyer sur le rôle de la formaldéhyde comme stade intermédiaire de la réduction du gaz carbonique dans l'appa- reil chlorophyllien. » Ma première publication n'était pas de nature à mettre entièrement hors de doute des notions d'une telle importance pour la physiologie végé- tale. Aussi, ai-je poursuivi ces recherches, tant au point de vue de la mé- (') Revue générale de Botanique, t. Xli, 1900, p. 5. SÉANCE DU 20 JUILLET 1903. 2o3 ihode de prépiiralion de la matière phospho-organique qu'au point de vue de sa composition et de sa constitution chimiques. » Procédé de préparation. — 11 s'applique surtoul aux graines oléagineuses. Ces graines, débarrassées de leur huile el finement pulvérisées, sont soumises à l'extrac- tion répétée à l'acide chlorh^drique très dilué. Aux extraits acides réunis, presque complètement exempts d'albumiiioïdes, on ajoute de l'acétate de soude en quantité suffisante pour remplacer l'acide minéral libre par l'acide acétique, puis de l'acétate de cuivre jusqu'à ce que le liquide ne précipite plus par un excès de ce dernier sel. Le précipité bleu vert, formé dans ces conditions, est essoré à la trompe, lavé et soumis à l'action de l'acide sulfhjdrique. On sépare le sulfure de cuivre par filtralion, on évapore dans le vide le liquide filtré jusqu'à consistance sirupeuse el l'on dessèche et pulvérise finalement le résidu après un traitement [)réalable à l'alcool. I) J'ai obtenu ainsi des graines de sapin rouge, de cliènevis, de colza, de sésame et de tournesol, de i ,5 à 2,2 pour 100 de leur poitls d'une poudre blanche, parfaitement soluble dans l'eau, exempte d'azote el de phosphates inorganiques e.\.conlenanl prèsde 22 pour 100 de phosphore. Celle poudre est un mélange de sels acides de magnésie el de chaux (avec un peu de fer et de manganèse) de l'acide phospho-organique en question. » Voici quelques chiflfres recueillis dans des essais quantitatifs; ils nionlrenl la richesse des graines en acide phospho-organique. H a été trouvé : V. (ic l'acidf Phosphore phospho-organique V. de l'aciJe total isolé isolé pour 100 pour 100 en pour 100 Semonces. de semence. de semence. du P. total. Sapin rouge 0,606 0,600 gij'îiG Chènevis décortiqué i,l|6o i,33o 9') 44 Tournesol décortiqué o,83o 0,720 86,26 » J'ai indiqué, dans le travail cilé plus haut, quelques raisons plaidant en faveur de la localisation de la matière phospho-organique dans les grains d'aieurone. La mé- thode précédemment décrite, appliquée à ces formations morphologiques isolées des graines, a fourni des résultats qui confirment celle manière de voir. F. de l'acide Phosphore liliospho-organique P. de l'acide total isolé isolé pour lou pour 100 en pour 100 de semence. de semence. du P. total. 2,67 2,58 96,8 3,83 3,61 94.3 2,78 2,71 97.5 Grains d'aieurone de : Sapin rouge 2,67 Chènevis Tournesol » Pour isoler la madère phospho-organique des graines de céréales et_de légumi- neuses, il est plus avantageux de faire l'extraction avec de l'eau distillée. Les exlrails aqueux sont alcalinisés fortement avec la soude, puis précipités par un léger excès de 2o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. chlorure de calcium. On filtre et lave le précipité, on le dissout dans l'acide chlorhy- drique dilué et l'on procède ensuite, avec la solution qui en résulte, comme il a été indiqué plus haut pour l'extrait acide des graines. » J'ai pu isoler de celle façon la matière phospho-organique des farines de froment, de maïs, de pois, de lentilles et de haricots blancs. Voici les rendements obtenus pour ces trois dernières graines : P. de l'acide l'iiospliciie phospho-organique P. de l'acide total isolé isolé pour 100 pour loo enpourioo de senienci.. de semence. du P. total. J'ois 0,067 0,260 70,8 Lentilles 0,299 0,2^7 82,6 Haricots blancs o,5i2 o,4i8 81,6 » Grâce à celle modification du procédé initial, il m'a été possible de préparer la matière phospho-organique du suc des tubercules de dahlia, des hulhes, d'Ain uni cepa et des carottes. Toutes ces préparations furent reconnues identiques, d'après des prin- cipes qui seront développés ultérieurement. » En résumé, il a été facile d'isoler, de toutes les graines étudiées, de 70 à 90 pour 100 environ de leur phosphore, sous forme d'un mélange des sels acides d'un acide phospho-organique très riche en ce métalloïde. Le même acide se trouve dans tous les tiirbercules, bulbes et rhizomes examinés, c'est-à-dire dans les organes où sont emmagasinées les matières de réserve; dans les graines, il est localisé dans les grains d'aleurone. Ces formations morphologiques étant d'origine métaplasmique, et les sub- stances qui les composent jouant le rôle de matières de réserve, il n'est pas douteux que le même rôle appartient à l'acide phospho-organique dont je viens de parler. » Il importe de rappeler, en terminant, que la quantité de lécithine isolée des graines par différents auteurs (Tôpier, Schulze et Steiger, etc.) est relativement très faible et représente de i à 7 pour loo du phosphore total. Au point de vue de la nutrition phosphorée de l'embryon végétal, la lécithine n'occupe, par conséquent,' qu'une place tout à fait secon- daire. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur des racines dressées de bas en haut, obtenues expérimentalement . Note de M. H. KicÔme, présentée par M. Gaston Bonnier. « La racine principale de la plupart des végétaux, celle de la Fève no- tamment, se dirige verticalement de haut en bas. J'ai réussi à obtenir des SÉANCE DU 20 JUILLET tQoS. 2o5 racines de Fève dressées vers le haut, au moyen d'un artifice d'expérience a 1 aide du pendule. ' » Supposons qu'une racine, préalablement orientée de bas en haut, soit placée dans cette posUion au bout d'un fil à plomb oscillant. A chaque oscUlation, la racine est solhcuee par la pesanteur du côté gauche, par exemple, dans la première moitié de la course du pendule, du côté droit dans la seconde moitié, de sorte qu'en définitive les deux actions contraires se contre-balançant, la racine continue à pousser en ligne droite et vers le haut, suivant la direction du fil. De cette façon, l'équilibre ne serait réalisé que dans un plan ; ,1 est nécessaire, pour empêcher l'incurvation de la racine, qu'il le soit dans tous les plans. On obtient facilement ce résultat en faisant décrire au pendule une elhpse et en hu imprimant un léger mouvement de rotation, à l'aide d'une torsion du lit de suspension. .. Ce dispositif ne réalise pas, il est vrai, un équilibre stable, à cause des inégalités de la croissance sur les diverses faces de l'organe. Lorsque cette inégalité provoque un déplacement de la racine, le mouvement pendulaire ne peut la ramener dans la posi- tion primitive. Pratiquement, cependant, on obtient ainsi une forte proportion de ra cines dressées (environ les trois quarts). .. Les plantes étaient placées dans un vase et orientées de façon que les racines fussent dirigées, les unes vers le bas dans leur position normale, les autres vers le haut en position renversée^Le vase était attaché au bout d'un fil suspendu au plafond de la salle d expériences. Divers milieux ont été employés : terre de bruyère, sable fin, gélose Ils présentent tous quelque inconvénient. Celui qui a donné les meilleurs résul- tats, bien que de prime abord il paraisse bien hétérogène, est la sciure de bois humide sans excès d eau. ' » On obtient de celte façon des racines qui, dans le cas le plus favorable se sont allongées de i8- en 24 heures, tout en restant dressées. Les racines dressées sont en tout point comparables aux racines normales. » Il était intéressant de se demander comment s'effectue la croissance dans des organes dont la position est inverse de la position normale par rapport a la direction de la pesanteur. Il résulte d'une vingtaine d'expé- riences qu'aucune modification ne se produit dans l'accroissement longitu- dinal. ° ..Il n'est pas rare d'obtenir côte à côte des racines dressées et des racines pendantes parfaitement superposables, au bout de 24 heures d'expérience. Dans l'un et l'autre cas, la croissance suit la même marche. Les traits marqués à l'encre de Chine de mil- limètre en millimètre se correspondent à peu près rigoureusement à la fin de l'expé- rience. La croissance s'effectue normalement. Elle est maximum dans le troisième mulimetre a partir de l'extrémité, décroît de part et d'autre de cette région, devient très faible a partir du septième millimètre. Enfin aucun allongement ne se produit à partir du onzième millimètre. Les racines soumises à l'expérience avaient une longueur totale vanaut de lo™ à 25"^". 2o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Par coDtre, les différences d'humidité el d'aéralion du milieu d'inclusion jjro- voquent des modifications considérables de la croissance. Mais ces modifications sont les mêmes dans les deux catégories de racines. » En résumé, il est possible de faire croître des racines en sens inverse (le leur direction normale, c'est-à-dire de bas en haut. On ne constate aucune différence d'accroissement longitudinal entre les racines dressées el les racines normales pendantes, bien que la pesanteur soit dirigée vers la base de l'organe dans le premier cas, vers le sommet dans le second. La pesanteur n'a donc ni action accélératrice, ni action retardatrice sur la crois- sance en longueur des racines. » BOTANIQUE. — Une PassiJIorée à résine. Note de M. Henri Jumelle, présentée par M. Gaston Bonnier. « Cette Passiflorée, appelée ola-boay par les Sakalaves dans le Boina, est \ Ophiocaulon Firingalavense D. d. C. » Sans vouloir trop empiéter sur la description que donnera sans doute prochainement de cette nouvelle espèce M. Drake del Castillo, disons que c'est une liane à tige glabre, munie de vrilles simples, avec des feuilles longuement pétiolées, cordées à la base, trilobées, le lobe médian étant plus grand que les deux latéraux. Les fleurs mâles, disposées en grappes, sont à lobes calicinaux linéaires aigus, plus longs que les pétales, qui sont blancs. Les fleurs femelles et les fruits sont inconnus. » Une des principales particularités de la plante est le volumineux renflement, en forme de pain de sucre, que présente la partie inférieure de son tronc. La tige peut ainsi à sa base atteindre So'^" de diamètre, et davantage, et n'en plus avoir que 5 à i™,5oplus haut. « De plus, nous dit notre correspondant, M. Perrier de la Balliie, » l'écorce est recouverte d'un enduit de cire verte qui peut avoir !■='" d'épaisseur. » » Ce dernier caractère n'est, d'ailleurs, qu'un point de contact de plus entre notre Ophiocaulon de Madagascar et les trois espèces déjà connues, et qui sont VOphio- caulon cissampeloïdes Hook. f., de Feruando-Po, du Gabon et de l'Angola, VOphio- caulon cynanchifoliuni Mast., des mêmes régions, el V Ophiocaulon gunimiferuni Mast., du Zanguebar. » Pour tout le genre, en effet, il est dit, par exemple, dans le PflanzenfamUien d'Engler, que la tige est « recouverte d'une couche cireuse blanchâtre ». » Et l'on remarquera que c'est toujours le même qualificatif de « cire » qu'on re- trouve dans toutes ces descriptions. Or ce ne peut être que la localisation superficielle du produit sécrété qui a amené à employer ce terme; car, si nous en jugeons par l'échantillon de substance que nous avons reçu, c'est plutôt le nom de résine que celui de cire qui convient, du moins potxv V Ophiocaulon l'iringalavense. SÉANCE DU 20 JUILLET 190,3. 207 » La substance qui nous est parvenue a été recueillie par notre correspondant lui- même, qui a frappé et raclé l'écorce de la base du tronc, puis a mis le tout dans un linge et l'a fondu dans leau bouillante. » Il nous a ainsi envoyé un petit bloc ovoïde d'une matière vert brunâtre et terne extérieurement, brillante, au contraire, sur la coupe, qui rappelle assez bien celle d'un fragment de résine de Gardcnia de 7sou\el\e-V.a\é(\on\e. L'ensemble paraît comme formé de nombreuses larmes brillantes, incluses dans une petite quantité de poussière vert pâle qui dessine des veines sur les cassures. » C'est donc déjà là l'aspect d'une résine plus que d'une cire. Et, d'autre part, le produit se comporte à l'égard des dissolvants comme une résine. » Etant très friable, il est facilement pulvérisé; et la poudre se dissout dans les proportions suivantes : gi pour 100 dans le chloroforme, 83 pour 100 dans le sulfure de carbone, l'éther sulfurique et la benzine, Si pour 100 dans l'alcool froid et le toluène, 78 pour 100 dans l'acétone. » Dans tous les cas, ces dissolutions ont, après évaporation, laissé au fond des cristallisoirs une couciie d'une matière amorphe, comme celle qu'on obtient lorsqu'on prépare par les mêmes procédés la résine de Gardénia. » On sait, par contre, que les cires animales ou végétales, très solubles dans le chloroforme, l'éther ou la benzine, le sont très peu dans l'alcool froid. » Mais que penser, dès lors, de la localisation, en apparence extérieure, de la sub- stance dans la plante? Pour s'en rendre compte, il eût été désirable, évidemment, de pouvoir examiner un fragment de la base du tronc, dans la partie épaissie où le pro- duit est recueilli. Malheureusement, ne possédant pas un tel échantillon, nous avons dû nous contenter de l'étude d'un petit fragment de rameau que nous a obligeamment communiqué M. Drake del Castillo. » Sur la section transversale de cette branche, de 2""" environ de diamètre, liber et bois forment un anneau, en dehors duquel le péricycle présente une rangée de faisceaux fibreux liien séparés. Mais ce qui frappe tout de suite est la présence de nombreuses cellules résineuses, qu'on trouve : i" dans l'écorce, princi|)alemenl dans la région profonde; 2° vers la périphérie du liber, immédiatement en dedans de la couche péricyclique; 3° dans la zone périmédullaire sclérifiée qui borde la partie interne de l'anneau ligneux; 4" dans la moelle. En toutes ces régions, ces cellules sont disposées suivant des files longitudinales, particulièrement nonjbreuses dans l'écorce et dans la moelle. » La feuille possède, au reste, les mêmes cellules sécrétrices. » Dans le pétiole, dont le centre est occupé par un groupe circulaire de faisceaux libéro-lignenx, se touchant presque par leurs pointes, les plus grandes de ces cellules se trouvent dans le parenchyme, surtout au voisinage des faisceaux et dans leurs inter- valles. Des éléments plus petits se remarquent toutefois aussi dans le liber, et même quelques-uns, quoique plus rares, dans le bois. » Dans le mésophylle du limbe, les cellules analogues occupent les deux paren- chymes palissadique et lacuneux. » Donc, bien qu'extérieure, en apparence, à la base du tronc, la substance est, en réalité, intracellulaire, et sa localisation est comparable à celle des résines de Gardénia. 2oS ACADÉMIE DES SCIENCES. » Toutefois, contrairement à ce qui a lieu pour ces dernières, il n'y aurait pas de sécrétion résineuse de la part des cellules épidermiques de la tige, et sur le renflement du tronc, ce ne serait ainsi qu'à la suite de l'exfoliation des assises corticales externes non résinifères, après l'apparition d'un périderme que nous n'avons pu voir dans le tout petit fragment de jeune rameau que nous avons examiné, que les éléments rési- neux deviendraient superficiels et formeraient cette épaisse couche périphérique. » Et notons qu'on s'expliquerait assez bien, de celte manière, le résidu relativement fort que laisse, même avec le chloroforme, la solution de notre substance. En raclant l'écorce, on recueille nécessairement les débris cellulaires qui sont mélangés à la résine. » Quant à la partie (lo pour loo environ) soluble dans le chloroforme, mais inso- luble dans les autres liquides, il est possible qu'elle corresponde au revêtement cireux de l'épiderme. Lorsqu'on reprend par l'alcool la portion qui s'est dissoute dans le chloroforme, il reste en dépôt, au fond de la solution alcoolique, une substance blanche, un peu grasse au toucher. » Mais, en tout cas, on voit qu'il reste, au moins sur la masse totale, 83 pour loo de résine, 8 pour loo environ représentant, d'autre part, des impuretés constituées essentiellement par des débris végétaux. » Telle que nous l'avons reçue, cette masse avait pour densité 0,980 environ; mais, après qu'elle a été refondue et pétrie, la densité a été de i,oi4 à 1,020. » Dans l'eau chaude, la résine commence à se ramollir vers 65° et est complètement pâteuse entre 85° et 90°. » Enfin, d'après les dosages qu'a bien voulu faire, sur notre demande, M. Duvillier, la quantité d'iode fixé par 100 parties de la portion soluble dans le chloroforme est de 34,7. On sait encore que, d'après M. Buisine, le litre d'iode est ordinairement beaucoup plus faible (6 à 11 pour 100) pour les cires animales ou végétales. » ZOOLOGIE. — Contribution à Tel tide de l' JEpyornh de Madagascar. Note de M. Guillaume Grandidier, présentée par M. Edmond Perrier. « A cûlé de la faune actuelle de Madagascar, déjà si caractéristique de ce petit continent zoologique qui semble être resté le témoin unique d'un âge géologique disparu, vivait à une époque encore récente, tout un autre groupe d'animaux dont les plus remarquables étaient les grands lémuriens des genres Megaladapis et Archœolemur et les Mpyornis. Leur exlinclion ne remonte pas à un nombre très considérable de siècles, car ils ont été con- temporains de l'homme et sur beaucoup de leurs vestiges on trouve des traces de travail humain. » Le premier représentant de cette faune sub-fossile a été signalé à l'Académie des Sciences, en 1 85 1 , par Geoffroy Saint-Hilaire, qui avait reçu de la côte sud-ouest de Madagascar des œufs et quelques ossements. Il les avait décrits sous le nom (WEpyornis jnaximits. SÉANCE DU 2() JUILLI-T 1903. 209 » Pendanl la longue période qui s'est écoulée (le i85i à 1893, sauf les travaux de MM. Milne-Edwards et A. Griindidier ('), aucun document j-Epyornix ingens, (néduclion au ili\ième environ.) important n'a été publié à ce sujet et l'étude paléontologique de Mada- (') Observations sur le gisement des œufs d'JE^yorm%, par A. Grandidier, C. R., 1903, 2> Semestre. (T. CXXXVII, N° 3.) 28 2IO ACADEMIE DES SCIENCES. gascar n'a été reprise que dans ces dernières années, pendant lesquelles plusieurs voyageurs ont recueilli des collections importantes d'ossements fossiles. )) Le but de la présente Note est de montrer la reconstitution (' ) de la partie inférieure du squelette du plus grand des .Epyornis qui est, en même temps, je crois, le plus grand des oiseaux connus. » J'ai rapporté ces ossements, dont plusieurs sont nouveaux, de la côte ouest de Madagascar, des environs de Belo, où ils étaient enfouis dans les dunes de sable qui bordent la mer. » Ces restes qu'il faut attribuer, momentanément au moins, à V.Epyornis ingens (Milne-Edwards et Grandidier) [car peut-être dans l'avenir faudra- t-ii ramener celte espèce à VjEpyornis Titan (Andrews) décrit quelques mois avant VjEp. ingens^, étaient mêlés à de nombreuses coquilles d'œufs. Nous avons pu nous assurer qu'elles avaient appartenu à des œufs énormes d'une contenance de 9' à 10' semblables à ceux que Geoffroy Saint-Hdaire, dans son Mémoire de i85i, avait attribués à WEpyornis maximus . C'est une erreur qu'il importe de signaler et de réparer, car tout semble indiquer que ces œufs doivent être rapportes à l'espèce qui nous occupe. » La partie du squelette de WEp. ingens tel qu'il vient d'être recons- titué peut être comparée au squelette d'autres groupes d'oiseaux et aider ainsi à placer la famille des .Epyornis dans la série zoologique ; il en est trois avec lesquels il y a des analogies frappantes, ce sont \ç,?, Aptéryx, les Emeus delà Nouvelle-Hollande et les Linornis. H est intéressant de remarquer que tous ces animaux appartiennent à la faune océanienne avec laquelle la faune malgache a déjà des liens si étroits. N'y aurait-il pas là une nouvelle jjreuve à apporter de l'existence de la Lémurie? » Les principales dimensions sont : » Fémur : Longueur totale, o",/i4; largeur de la partie supérieure (y compris la tête fémorale), o",i9; de la partie inférieure, o™,2o; circonférence au point le plus étroit de la diaphvse, o"',265. (Comptes rendus du 9 septembre 1867). — Sur les découi'ertes zoologùjues faites à Madagascar, par A. Grandhher (Note de M. H. Milne-Edwards dans les Comptes rendus du 14 décembre 1 868 ). — Nouvelles observations sur les caractères zoologiques et les affinités naturelles de l'Mpyovnis de Madagascar, par A. Milne-Edwards et A. GrandidU'R. {Annales des Sciences naturelles, Paris, 1869). (') Cette reconsliUilion a élé faite au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, sous la direction de M. Oustalel, par les soins de M. Terrier, chef du Laboratoire de taxi- dermie. SÉANCE DU 20 JUILLET igoS. 211 )i Tibia: Longueur totale, o"',78; largeur de la partie supérieure, o", 18; delà partie inférieure, o'",i6; circonférence au point le plus étroit de la diaphyse, o^^ai ; épaisseur antéro-postérieure en ce même point, o'", o46 ; épaisseur latérale en ce même point. G", 08. » Métatarsien : Longueur totale, o^j/ls", largeur de la partie supérieure, 0™,i7; de la partie inférieure, o"',i6; épaisseur des trociiiées : i'''' trochlée externe, 0™,O45; 3"^ trochlée médiane, ©'".oô; 3" trochlée interne, o™,o45. » MINÉRALOGIE. — Les enclaves basiques des volcans de la Martinique et de Saint-Vincent. Note de M. A. Lacroix, présentée par M. de Lapparent. « J'ai signalé déjà à l'Académie l'existence d'enclaves homœogènes semi- cristallines parmi les produits rejetés par les premières éruptions de la montagne Pelée (1902); j'ai recueilli depuis lors un grand nombre de ma- tériaux nouveaux permettant de compléter cette étude. Ces enclaves sont essentiellement constituées par des plagioclases basiques, accompagnés d'hypersthène, d'angite, de hornblende et de titanomagnétite : elles ont une structure diabasique ou une structure à deux temps distincts de conso- lidation, dont les éléments, toujours de grande taille, sont accompagnés d'une quantité plus ou moins grande de verre incolore. Ce sont de véri- tables ségrégations, plus basiques que l'andésite, formées en place et na- geant dans le magma à la façon déglaçons; elles rappellent d'une façon frappante certaines enclaves des andésites à hyperstbène récentes, des andésites à hornblende anciennes de Santorin, des dacites de Milo, etc. » Je les ai rencontrées aussi dans les andésites anciennes de la montagne Pelée, constituant le morne La Croix et le morne qui domine vers le nord l'emplacement de l'ancien lac des Palmistes; leur présence dans ces laves complète l'analogie frappante que celles-ci offrent avec l'andésite de l'éruption actuelle. Je signalerai aussi cotnme fort importante, à ce point de vue, l'existence d'enclaves tout à fait semblables, mais plus cristal- lines encore, dans les dacites des Pitons du Carbet, minéralogiquement différentes des andésites qui nous occupent, mais chimiquementanalogues. » J'ai observé en outre ( particulièrement ilans les projections du 3o août), une autre catégorie d'enclaves, holocristallines et grenues, qui constituent des norites passant à des gabbros et à des tliorites; ce sont de véritables roches de profondeur, en relation intime avec le magma andésitique, mais elles en constituent un terme évolutif beaucoup plus basique. On peut y ai2 ACADEMIE DES SCIENCES. reconnaître la forme grenue des divers Ivpes de labradorilesà hypersthène qui sont si fréquents parmi les laves anciennes de l'île. Ces norites présen- tent des variétés leucocrates à grands éléments, quelquefois associées, sous forme de traînées ou de véritables fdons, à des types mésocrales, d'ordinaire finement grenus et très amphiboliques. A l'inverse des enclaves semicristal- lines, celles qui sont holocrisfallines et grenues ont dû former des masses importantes, consolidées en profondeur; elles ont été arrachées par le magma en voie d'ascension et ont subi, au cours du réchauffement qui en est résulté, des transformations métamorphiques souvent intenses, essen- tiellement caractérisées par la fusion de l'amphibole et des minéraux voisins et recristallisation chondritique d'augite, d'hypersthène, d'olivine et parfois de feldspath, transformations qui ne s'observent jamais dans les enclaves semicristallines qui n'ont point changé de milieu. » El) résumé, réru|jtion actuelle de la Martinique rapporte toutes les catégories d'enclaves homœogènes dont j'ai cherché depuis de longues années à suivre la production dans un grand nombre de centres volca- niques; c'est-à-dire — des enclaves de formation très profonde, holocristal- lines et grenues, ayant, les unes sensiblement la même composition chi- mique que le magma englobant, mais avec, souvent, des variations de composition minéralogique (microtinites à cordiérilé) ('), les autres des types plus basiques, permettant de suivre les phases de l'évolution successive du magma (^noriles décrites plus haut), et enfin — des enclaves semi-cristallines qui peuvent être considérées comme des agrégats de phénocristaux de la roche et dont la production, beaucoup plus récente, se continue vraisem- blablement pendant la dernière phase de l'ascension intratellurique du magma. » A Saint-Vincent, les enclaves homœogènes (-) sont beaucoup moins variées comme origine, mais infiniment plus abondantes comme nombre. Ce volcan peut être cité comme l'un de ceux dans lesquels la quantité de ces produits est le plus considérable. Ce sont des enclaves holocristallines gre- nues, essentiellement caractérisées par des plagioclases basiques (allant jusqu'à l'anorthite), vitreux, accompagnés par un péridot très ferrifère, par de la hornblende, de l'augile et un peu de titanomagnétite. Certaines éruptions, et particulièrement celle d'octobre, ont rejeté une quantité considérable de morceaux transparents de feldspaths, provenant de la (') Comptes rendus de la séance précédente, p. i^â- (-) Ces enclaves sonl aussi abondantes dans les tufs anciens de la Soufrière : c'est SÉANCE DU 2() JUILLET iqoS. 2l3 démolition de ces enclaves, alors que dans les cendres de la vallée de la Wallibu, on rencontre des blocs de ces roches pesant jusqu'à des milliers de kilogrammes. On y dislingue des types pétrographiques variés, suivant que l'élément ferromagnésien associé au feldspath est du péridot ( troclolite), de la hornblende (^dlorile) ou du pyroxène et de l'olivine {gabbro à olivine). Leur structure varie de la pegmatoïde à la finement grenue. L'examen des gros blocs montre que ces types n'ont pas d'indépendance individuelle; ce sont des faciès de variation d'un même magma, les termes les plus diffé- rents s'associant les uns aux autres sous forme de traînées, de lits rubanés ou entrelacés de pseudo-filons, etc. » Toutes ces roches sont nettement plus basiques que la lave actuelle et même que les laves anciennes de la soufrière de Sainl-Vincent, qui sont des labradorites à hypersthène, augile et olivine; l'hypersthène v constitue une rareté. L'évolution calcique du magma est évidente, et peut-être n'est-il pas mutile à cet égard de faire remarquer que les mêmes tufs de projection renferment avec une certaine abondance des enclaves énallo- gènes provenant à l'évidence du métamorphisme de roches sédimentaires calcaires qui n'affleurent nulle part dans le voisinage. La cristallinilé de quelques-unes de ces enclaves métamorphiques n'est pas moins grande que celle des roches similaires de la Somma; j'v ai observé en particulier des roches à anorthite, pyroxène et woliastonite, d'autres àanorthite, pyroxène et amphibole, enfin des quartzites, riches en anorthite et en pyroxène. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Contribution à l'étude des altérations congénitales du système nerveux : pathogénie de l'anencéphalie. Note de MM. Ci-AUDE VuRPAS et André Léki, présentée par M. Bouchard. « Les diverses opinions sur le mécanisme des pseudencéphalies et des anencéphalies peuvent, d'une façon générale, être groupées sous deux chefs : une première conception est celle de l'hydropisie embryonnaire (Marcot, Morgagni, Virchow); plus tard, d'après les résultats de l'examen anatomique du névraxe d'anencéphales, celte hydrocéphalie a été consi- dérée, ainsi d'ailleurs que la plupart des malformations observées à la l'une d'elles que j'ai décrite en i8g3 dans mes lïnclaves des roches volcaniijaes (476), d'après un échanlillon que m'avait communiqué M. de Lapparent, auquel il avait été donné comme provenant de ïriuidad. 2l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. naissance, comme étant de nature toxi-infectieuse [Pierret (*), Ruffer (-), Vaschide et Viirpas (')]. La seconde opinion est celle de l'arrêt de déve- loppement, qu'il soit dû à une compression de la tête de l'embryon par le capuchon céphalique de l'amnios [Dareste (''), Péris] ou qu'il ait pour origine des modifications de la lame médullaire, provoquées par des incur- vations exagérées du corps de l'embryon pendant les premiers stades de la vie intra-utérine (Lebedef). » Dans trois cas de pseudencéplialie qu'il nous a été donné d'observer, la concep- tion de l'tiydrocéptialie infectieuse intra-utérine nous a paru confirmée à la fois [jar l'histoire pathologique des parents, par les particularités de la gestation, par l'état anatomique des organes, aussi bien celui du système nerveux que celui des autres viscères. » Dans les trois cas il y avait eu infection de la mère pendant la grossesse; dans l'un, congestion pulmonaire au huitième mois et accouchement prématuré à 8 mois | ; dans le second, syphilis secondaire en pleine évolution; dans le troisième, signes d'infection utérine depuis un précédent avorlement, règles irrégulières, douloureuses et abondantes, urines albumineuses. » Dans deux cas où les membranes n'étaient pas rompues à l'entrée de la parturienle, on a pu noter un hydramnios abondant (6' J dans un cas, 5' dans l'autre). » L'examen anatomique nous a montré une rupture nette au niveau, soit de l'extré- mité cervicale de la moelle, soit du bulbe, au-dessus desquels un tissu inllammatoire vasculo-conjonctif occupait la place du cerveau; dans un cas, on voyait à la partie antérieure de cette néoforniation une petite zone de substance nerveuse cérébrale très nettement séparée des centres nerveux sous-jacenls ; il y avait ainsi une véritable solution de continuité entre les parties antérieures du cerveau et la moelle, à l'endroit où avait eu lieu sans doute l'éclatement du cerveau. » Nous avons enfin noté l'existence d'une méningite très intense tout autour du système nerveux central; le tissu inllammatoire entourait les nerfs jusque dans leurs canaux osseux et enveloppait les ganglions. Dans un cas même, outre la méningite hémorragique formant à la moelle un manchon aussi épais que la moelle elle-même, il y avait une inflammation très nette de toutes les séreuses : le péritoine, les plèvres, le péricarde très épaissis contenaient une certaine quantité de liquide, leurs faces pariétales et viscérales étaient recouvertes de granulations brunâtres, peu adhérentes, rappelant l'aspect en langue de chat. Dans uu cas, un caillot sanguin occupait tout le bassinet du rein droit. » Les divers phénomènes que nous avons observés dans l'histoire pathologique de (') PiKRRET, Thèse Jaboulay, i886. —Soc. Anthropologie, Lyon. (-) RiiFFER, Thèse Unif., Oxford. (') Vaschide et Vlrpas, Essai sur In psychoji/iysiologie des monstres humains, p. io8. (*) Dareste, Rechcrclics sur la production artificielle des monstruosités, p. 384. SÉANCE DU 20 JUILLET igoS. 2l5 celle monstruosité par l'examen soit des parents, soit des fœtus ont donc été les sui- vants : maladies toxi-infeclieuses de la mère au cours de la grossesse, hjdramnios abondant, inflammalion particulièrement intense non seulement du système nerveux, mais encoie de toutes les séreuses viscérales. L'hjdraranios peut être diversement interprété : mais, qu'il soit dû à une sécrétion exagérée delà séreuse amniotique ou àréclatement d'une liydrocéplialie fœtale (la solution de continuité complète consta- tée dans un cas entre la moelle cervicale et les parties subsistantes du cerveau nous fait paraître cette seconde hypothèse beaucoup plus probable), d'une façon comme de l'autre on se trouve toujours ramené à l'idée d'une infection soit maternelle, soit fœ- tale. Le processus inflammatoire et hémorragique caractérisé par une méningo-myé- lile très intense, un tissu réactionnel de néoformation et la présence d'hémorragies, non seulement au niveau du système nerveux, mais encore au niveau d'autres viscères (bassinet du rein droit par exemple) sont la signature de l'infection. )) Nos constatations apportent une confirmation clinique et analomique aux faits décrits par Pierret, Ruffer, Vaschide et Vurpas et montrent que : » 1° L'anencéphalie et la pseudencéphalie ne sont pas dues à un arrêt de développement fœtal. » 2° Elles sont dues à l'éclatement d'un cerveau en voie de développe- ment sous l'influence de l'hypertension ventriculaire provo juée par une hydrocéphalie intra-utérine. » 3° Cette hydrocéphalie s'accompagne d'inflammation de tout l'axe cérébro-spinal, surtout des méninges, et, dans certains cas, de toutes les séreuses viscérales. M 4° Toutes ces lésions sont sous la dépendance d'une même cause, l'in- fection ou la loxi-infection. » D'une façon plus générale, ces diverses considérations parlent dans le même sens que les récentes recherches de Charrin et Léri (' ) sur les lésions des centres nerveux des nouveau-nés issus de mères malades, et portent à penser que les altérations dites congénitales des différents organes, du système nerveux en particulier, sont en réalité « acquises » au cours de la vie intra-utérine et sont la conséquence de toxi-infections de la mère ou de l'enfant pendant la gestation. » (') Charki.n et Léri, CompLes rendus, 16 mars lyoS. 2l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur les gaz organiques de la respiration dans le diabète sucré. Note de M. J. Le Goff, présentée par M. Armand Gautier. « Dans l'haleine des personnes atteintes de diabète sucré grave, on a signalé une odeur attribuée à l'acétone; mais la caractérisation définitive et le dosage de cette substance n'ont pas été faits. « J'ai eu à ma disposition un homme de [\i ans, diabétique depuis 6 ans ; ce malade a maigri de lo''^ depuis 6 mois. 11 élimine chaque jour de 3' à 5' d'urine contenant de 4o§ à 75» de glucose et une assez forte proportion d'acétone. Ses urines prennent nette- ment la coloration rouge sang par le perchlornre de fer (réaction de Gerhardt). » Les globules rouges de son sang m'ont donné d'une façon très caractéristique la réaction basophile ; fixés par l'alcool et l'éther anhydres, ils se colorent par les cou- leurs basiques, refusant de prendre les couleurs acides. » 11 m'a été facile d'amener ce malade à faire barboter l'air qu'il expire dans un flacon laveur contenant de 25o3 à 3oos d'eau distillée bouillie : pendant i5 à 3o minutes et même i heure par intervalles de 3 minutes suivis chacun d'un repos d'égale durée. Dans l'eau de lavage j'ai pu caractériser l'acétone par la réaction bien connue deLieben, encore sensible avec une liqueur contenant un millionième de ce corps. J'ai obtenu un précipité caractéristique avec 25oS d'eau dans laquelle l'air expiré avait passé seulement pendant 5 périodes de 3 minutes, soit en tout i j minutes. » Pour doser l'acétone j'ai fait barboter pendant 3o minutes l'air expiré dans un flacon laveur muni des billes de \ erre mouillées par 3oo= d'eau distillée bouillie; j'ai trans- formé en iodoforme l'acétone dissous en ajoutant à cette eau quelques gouttes d'une solution de soude et un excès de la solution suivante : Iode I Kl 10 Eau 100 » Le précipité d'iodoforme a été dosé par la méthode d'Argenson {'). J'ai obtenu les résultats suivants : i3 juin 1900. — Quantité d'acétone éliminée par les pou- mons en a4 heures i^iOyS (') Elle consiste à transformer l'iodoforme en iodure de potassium par la potasse en solution alcoolique et à doser, par le nitrate d'argent, l'iodure formé. SÉANCE DU 20 JUILLET ipoS. 217 » Ce même joui- le malade a rendu 4' d'urine contenant, par litre, yS'î de glucose et o», 885 d'acétone. 18 juin. — Acétone éliminée en 24 heures par les poumons. i",856 » Quantité d'urine, 3',5oo, contenant par litre /i8s,5 de glucose et is,i35 d'acétone. 26 juin. — Acétone éliminée en 2^ heures par la respiration. 28,760 >> Quantité d'uriné, 4',5oo, contenant par litre 58s, 2 de glucose et is, 212 d'acétone. M II est difficile de préciser le rôle joué par l'acétone dans l'atmosphère pulmonaire, mais il est probable que ce corps doit ralentir les échanges respiratoires; d'ailleurs, on ne le rencontre que dans les cas de diabète grave. » M. Armand Gautier m'a fait remarquer que de l'alcool et d'autres corps analogues peuvent se rencontrer aussi dans les gaz expirés et donner nais- sance à la réaction de Liebén ; qu'il y avait donc lieu d'éliminer l'action de l'alcool en remplaçant, suivant sa méthode, la solution de soude par celle d'ammoniaque. » Pour cela, j'ai pris 246»"' d'eau dans laquelle les gaz expirés s'étaient lavés pendant une heure. Je les ai divisés en deux parties de 12.3""' : dans la première, j'ai ajouté de la soude el la solution iodoiodurée; j'ai obtenu Go"'s d'acétone. Dans la deuxième, j'ai ajouté de l'ammoniaque et la solution iodoiodurée. Je n'ai obtenu que 55"S d'acétone. Ce résultat semble indiquer qu'à côté de l'acétone il existe, dans les gaz de la respira- tion des diabétiques, d'autres substances donnant la réaction de Lieben et que je me propose d'étudier. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur l'entretien de r irritabilité de certains organes séparés du corps, par immersion dans un liquide nutritif artificiel. Note de MAI. E. Hêoo\ et C. Fleig. « L'expérience de Locke nous a appris que l'irritabilité du cœur des Mammifères persiste fort longtemps par circulation, dans les coronaires, d'un liquide nutritif artificiel necontenant que des sels, un peu deglycoseet saturé d'oxygène. D'autre part, Conheim ayant montré que, pour l'intestin, la simple immersion de l'organe dans du sang défibriné suffit pour entre- tenir les contractions péristaltiques pendant plusieurs heures, il y avait lieu (le se demander si le même résultat pouvait être obtenu avec le liquide de Locke, ou un autre liquide mieux approprié. c. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N" 3.) 29 2l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Un segment d'intestin grêle de lapin, sacrifié par saignée, est excisé et plongé dans li' liquide de Locke à la Icmpérattire de 3~°,C. Immédiatement les contractions péris- taltiques apparaissent très énergiques, et l'on peut en observer les ondes avec la plus grande facilité, grâce à la transparence du liquide; ces contractions persistent fort longtemps, s'affaiblissent peu à peu et disparaissent au bout de 4 à 5 heures. » Nous avons cherclié alors à obtenir une survie plus longue, en modifiant et com- plétant la solution de Locke. Celle-ci manque, en effet, de beaucoup d'éléments miné- raux du plasma sanguin, ou contient certains de ces éléments en trop faible proportion. Comme elle est privée de Ph, S et Mg, nous y avons introduit ces éléments, sous forme de phosphate disodique et de sulfate de magnésie, et corrélativement avons abaissé le litre en NaCI; comme, d'autre part, son alcalinité est très faible par rapport à celle du sang, nous avojis augmenté la dose de bicarbonate de soude en la portant de o6,3 à is,5 et même 2°, 5 par litre. La composition du liquide ainsi modifiée devient donc : pour looos d'eau, NaCI, 6; KCI, o,3; CaClS 0,1; SO'Mg, o,3; PO'HNaS o,5; CO^NaJl, 1,5; glucose, 1; oxygène à saturation. Un fragment d'intestin grêle de lapin, plongé dans ce liquide, continue à se mouvoir pendant g-ia heures à 87°. » Avec ce liquide et cette technique simple, on peut maintenant recher- cher l'influence d'un élément chimique déterminé sur l'irritabilité. » Locke a déjà montré, pour le cœur, que les conti actions rythmiques ne persistent longtemps que si le liquide salin (liquide de Ringer qui est la base de cette composi- tion) est additionné de glucose et saturé d'oxygène. » Pour l'intestin, nous avons vu que la présence du glucose dans le liquide n'est pas nécessaire, et que cet organe est loin d'exiger autant d'oxygène que le cœur; car, dans un liquide sans glycose et sans oxygénation spéciale, la durée des contractions péristaltiques ne paraît pas sensiblement diminuée. » Pour les sels, comme il a été dit plus haut, SO*Mg et PO'HNa" ne paraissent pas nécessaires, mais leur présence augmente notablement la durée de la survie. Au con- traire, parmi les autres éléments, CO'NaH et CaCl- sont absolument indispensables. Sans bicarbonate de soude ou sans sel de calcium, les mouvements péristaltiques ne persistent que peu de temps, et l'intestin devient complètement inerte ; mais ses mou- vements peuvent néanmoins être réveillés par l'addition de ces sels au liquide, même après plusieurs heures d'immobilité. » L'expérience est particulièrement remarquable avec le sel de calcium. Lorsqu'on a préparé un liquide nutritif absolument dépourvu de calcium, l'intestin, après une période d'activité généralement très courte, devient complètement immobile. Si alors on ajoute au liquide le sel de calcium, les mouvements péristaltiques apparaissent instantanément el, à partir de ce moment, continuent comme dans le liquide complet. Cette expérience, d'une grande simplicité, revêt ainsi une forme très saisissante. La quantité de sel de calcium nécessaire pour provoquer le péristaltisme est d'ailleurs très inférieure à la dose indiquée dans la formule, qui est déjà plutôt une dose for- tement stimulante, qu'on pourrait avec avantage abaisser à o,o5 par litre; car l'in- testin peut encore accuser, par un péristaltisme évident, quoique faible et passager. SÉANCE DU 20 JUILLET IQoS. 219 la présence fie o""?, 002 à o™s, oo5 de Ca CP par litre. D'autre part, les divers sels de Ca ont la même action que le chlorure. )) La conservalion de l'irritabilité avec ce liquide nutritif se manifeste aussi pour d'autres organes que l'intestin grêle. » Le gros intestin, le rectum, la vessie, l'utérus grsvide, et en général tous les organes à fibres lisses et pourvus de ganglions, présentent des contractions rythmiques spontanées au contact du liquide. Dans un cas, les mouvements spontanés dun utérus de lapine pleine persistèrent pendant 20 heures. I)'autres organes ne présentent aucun mouvement spontané, mais conservent cependant très longtemps leur irritabilité, comme on s'en aperçoit en y appliquant un excitant artificiel. Ainsi, l'œsophage du lapin reste immobile (sauf au niveau du cardia, animé de mouvements ryllimiques), mais se contracte chaque fois qu'on l'excite par un courant induit, et cela pendant plus de 12 heures. » La durée de la survie dépend d'ailleurs de la température du liquide. » L'intestin grêle du lapin présente déjà des contractions rythmiques vers 26°C. et, maintenu à cette température, il conserve son irritabilité plus longtemps. Si l'on lefroidit très progressivement le liquide, les contractions péristaltiques continuent à une basse température (jusqu'à i5°C. ). Dans le liquide refroidi à o°C, et maintenu à la glacière, l'intestin conserve son irritabilité pendant un temps très long (5 et même 6 jours), phénomène sur lequel nous nous proposons de revenir. » I^es expériences qui viennent d'être exposées constituent une technique très simple pour diverses recherches sur la physiologie des fibres musculaires lisses et striées. Il est facile, avec l'intestin, d'étudier les contractions d'un organe ganglionnaire et l'influence de divers agents chimiques sur ces mouvements. On peut se servir d'un œsophage de la|)in, relié à un myographe, pour l'étude du muscle strié des Mammifères, avec le même avantage que d'un gastrocnémien de grenouille isolé. Excité par des chocs d'induction, cet organe donne une série de secousses, et, après épuisement complet, se restaure spontanément dans le liquide nutritif. » L'excitabilité des muscles du squelette et des nerfs moteurs peut être entretenue pendant quelques heures après la mort, par une circulation du liquide nutritif dans les vaisseaux; mais, pour ce qui concerne les centres nerveux, ce liquide paraît impuissant à prolonger, d'une manière notable, leur irritabilité. Les neurones sympathiques périphériques paraissent, pour leur nutrition, beaucoup moins exigeants que les neurones centraux; car il nous paraît évident que les mouvements rythmiques des organes comme l'intestin témoignent d'une intégrité de fonction des ganglions périphé- riques entretenue par le liquide nutritif. » 220 ACADEMIE DES SCIENCES. CHIRURGIE. — De la formation du cal. Note de MM. V. Corml et P. Couduay, présentée par M. Lannelongue. " A. Fractures fermées. — Les expériences ont été faites sur les côtes et le radius du lapin. Les premiers phénomènes de la réparation doivent être étudiés à la surface de l'os, à une certaine distance de la fracture. » Déjà, après un jour, les éiémenls conjonclifs du périoste prolifèrent et devenus de véritables ostéoblastes, ils forment à sa partie interne deux couches; ces grandes cellules accolées à l'os envahissent déjà les canaux de Havers superficiels. » Au bout de deux Jours, ces ostéoblastes, souvent en karyokinèse, accompagnent les vaisseaux qui, du périoste, pénètrent dans les canaux de Havers superficiels; ceux-ci s'agrandissent eu se remplissant de cellules qui résorbent le tissu osseux voi- sin; le même phénomène existe dans les canaux de Havers longitudinaux. Il en résulte que, sur les coupes transversales, la périphérie osseuse est festonnée ou crénelée. Sur les coupes obliques, les dépressions de la surface paraissent plus allongées. L'os découpé ainsi à sa superficie paraît soulevé par places. C'est en ce point que va naître, au troi- sième jour, l'ossification nouvelle sous-périostique. » Après trois jours, les ostéoblastes sous-périostiques et ceux de la moelle se sont multipliés et découpent plus profondément la surface de l'os, après avoir envahi une couche de canaux de Havers situés au-dessous. C'est au niveau des lamelles ainsi découpées que se montrent des travées ossiformes, bordées d'ostéoblastes et contenant dans leur intérieur de gros ostéoplasles, travées en continuité directe avec l'os ancien et qui doivent être considérées comme de l'os nouveau. » Au bout de quatre Jours, l'ossification sous-périostique est très étendue, parfois même exubérante. Des travées osseuses parties de la surface de l'os où elles sont épaisses s'élèvent du côté du périoste où elles se terminent en pointes libres, sans atteindre la portion fibreuse externe de cette membrane. » Les vaisseaux anciens des canaux de Havers et du périoste qui, déjà le deuxième jour, montraient des divisions directe et indirecte de leurs cellules, pénètrent dans l'os nouveau avec le tissu conjonctif et les ostéoblastes. » Du côté du foyer de la fracture, les extrémités présentent une modification des cellules des ostéoplastes et des signes d'ostéite raréfiante. » Après quatre ou cinq Jours, l'ossification sous-périostique étant déjà très éten- due, on voit apparaître des cellules et des capsules de cartilage immédiatement sous le périoste. Les grandes cellules fusiformes se cerclent d'une mince capsule qui se colore en violet par l'héraatoxyline. Les cellules plus volumineuses, plus turgides, s'entourent de la même capsule. Ces capsules cartilagineuses deviennent plus épaisses, s'écartent les unes des autres, et la substance fondamentale qui les sépare devient cartilagineuse. Cette couche cartilagineuse sous-périostique est séparée des lamelles osseuses en voie de formation par des ostéoblastes; le cartilage ne concourt généralement pas encore à l'ossification. SÉANCE DU 20 JUILLET igoS. 221 » C'est aussi au bout de quatre ou de cinq jours que les fragments qui ont pré- senté les signes d'ostéite raréfiante que nous avons signalés commencent à donner des signes de réparation. » Des travées ossiformes se montrent à Pextrémité de ces fragments; on en voit également sur l'os ancien qui forme la paroi du grand canal médullaire. Toutes ces néoformations osseuses sont l)ordées d'osléoblastes, et l'on n'y voit pas de cellules car- tilagineuses. » L'ossification médullaire se poursuit les jours suivants ainsi que celle des extré- mités, en même temps qu'augmentent l'os et le cartilage sous-périostiques. » Après neuf jours, l'os périostique nouveau, formé de travées anastomosées, s'unit aux travées analogues venues de l'extrémité des fragments pour former à chacune de ces extrémités une masse exubérante à la périjdiérie de laquelle se trouve un tissu cartilagineux abondant. Cette virole cartilagineuse très épaisse ayant, sur une coupe longitudinale, la forme d'un conoïde à base sous-périostale, s'enfonce entre les deux bouquets osseux et les sépare au niveau du centre de la fracture qu'elle remplit. Les esquilles microscopiques plus ou moins nombreuses, primitivement entourées de sang et de fibrine, sont détruites par des cellules géantes qui s'y accolent dès le quatrième jour et disparaissent vers le dixième jour. » Lorsque les deux extrémités osseuses, au lieu d'avoir la même direction, sont disposées à angles obtus, c'est dans le sinus de cet angle que la formation ostéo-carti- lagineuse est la plus abondante. » A partir du quinzième et jusqu'au vingt-cinquième jour, ce cartilage, examiné aux bords des lamelles osseuses, ofi're des indices d'ossification et disparaît peu à peu, si bien qu'il n'en reste qu'un petit îlot au vingt-cinquième jour. Ce cartilage a servi à l'ossification qui unit les bouquets osseux provenant de chacune des extrémités des fragments. On observe du cartilage sérié dont les capsules s'ouvrent dans l'espace mé- dullaire vascularisé en contact avec elles. » Le plus souvent, la transformation osseuse du cartilage est irrégulière, les travées qui s'ossifient à leurs bords contenant, à leur intérieur, de nombreuses capsules carti- lagineuses. Ces dernières peuvent s'ossifier, la cellule cartilagineuse se transformant directement en ostéoplaste. La multiplication des cellules cartilagineuses se fait par division directe ou indirecte de leurs novaux. Le premier mode est de beaucoup le plus habituel. » Dans le bouquet des lamelles osseuses qui s'élèvent de la surface et des extrémités des deux fragments et qui confinent au cartilage sous-périostique et au cartilage inter- fragmentaire, les lamelles-tenant à l'os sont épaisses, tandis que celles qui s'unissent au cartilage sont minces et les aréoles qu'elles forment sont à petit diamètre. » B. Fractures ouvertes. — Nous avons étudié comparativement des frac- tures du radius, avec plaie, chez des lapins. » Deux fois sur trois cas, il existait du pus dans le cal lui-même sur des animaux sacrifiés au bout de ta et de ao jours. Nous avons constaté l'existence du cartilage dans ces deux cas. Dans la fracture de ao jours, l'os nouveau, trabéculaire, coifi'ant les deux, extrémités de l'os était considérable, formé de travées minces. 11 y avait, 222 ACADEMIE DES SCIENCES. entre les deux agglomérations osseuse?, une virole cartilagineuse épaisse sous le pé- rioste, mince entre elles. Ce cartilage était en voie d'ossification très active; la plu- part des travées en train de s'ossifier contenaient des cellules cartilagineuses dans leur intérieur. » En résumé, le processus du cal est celui de l'ostéite où l'ossification nouvelle est visible dés le quatrième jour, comme Va montré M. Lannelongue dans l'ostéomyé- lite. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Observations concernant 1rs variations du niveau de la mer depuis les temps historiques et p'^éhistoriqiies. Noie de M. Pu. Nëgris, présentée par M. Gaiidry. « On reconnaît sur la carte de l'Amirauté (Roadstead of Santa Maura, 1864), à l'entrée sud du détroit de Leucade, entre cette île et le continent, deux môles dirigés l'un vers l'autre. J'ai observé sur les lieux que la plaie- forme supérieure de ces môles, large de 8" environ, se trouve aujourd'hui de 2™, 40 à 2™, 60 sous l'eau. Elle est très sensiblement régulière, ne prc- sentant que les irrégularités inhérentes au mode de construction par enro- chement. Les lieux bras laissent entre eux un espace libre de 80™ environ, avec luie profondeur de 7™ à 8", Ils n'atteignent ni l'un ni l'autre la côte : celui de l'Ouest s'arrête à 80™ ou 100"' du rivage de Leucade, qui en cet endroit s'abaisse en pente douce sous la mer, pour atteindre contre le môle la profondeur de 3'"; ce dernier commence aussitôt à la profondeur de 2™, 60. Le bras oriental se termine à 2"" de profondeur, contre le talus plus raide d'un îlot rocheux, qui a dû fournir les blocs de ce br.is; mais il ne tarde pas à prendre, lui aussi, la profondeur de 2", 4o:i 2"", Go, que pré- sente la surface des deux môles qui s'étend sur une longueur de SSo"* et plus, sans compter le vide qui sépare les deux bras. )) On est en droit de conclure de ces données que le rivage occidental, tel qu'il était à l'époque de la construction des môles, se trouve aujour- d'hui sous la mer, à l'origine du môle occidental, à la protondeur de 3'" : que, d'autre part, le bras oriental qui partait des carrières a eiupiété dès l'origine sur l'ancien rivage, pour faciliter le transport des blocs : c'est pourquoi le môle commence ici à un niveau un peu plus élevé, qu'il con- serve pendant quelques mètres setdement. » Les môles sont élevés sur un sol sableux qui exclurait toute idée de tassement, si d'ailleurs cette crainte n'était coiubattue par l'état régulier de la plate-forme, aussi bien sur Jes points oit l'on a les plus grandes pro- SÉANCE DU 20 JUILLET igoS. 223 fondeurs qu'aux extrémités opposées, sauf tout contre l'île rocheuse, à l'Est, où la surélévation du môle a été suffisamment justifiée. C'est donc de 3™ que se serait élevée la mer depuis la construction des môles, qui doivent sans doute dater de l'établissement des Corinthiens dans le détroit oii ils bâtirent l'ancienne Leucade et creusèrent un canal de navigation. Le môle paraît destiné à former un port excellent devant cette ville antique et à protéger le canal de navigation contre les apports de la mer. Comme les Corinthiens s'établirent à Leucade 255oans environ avant notre éijoque, on peut conclure que c'est depuis 2600 ans environ que la mer est montée de 'i"". » Il est très remarquable que ce chiffre soit très sensiblement d'accord avec les chiffres trouvés par d'autres observateurs dans des régions très éloignées les unes des autres. Ainsi le professeur Anton Gnirs a trouvé que, depuis l'époque romaine en Istrie, il y a un mouvement positif de la mer de 2'" au moins {Jahreshericht des K. u. K. Mar. Unterrealschide in Pola, 1900-1901, p. 20, note); et le D'' Schweinfiirth arrivée la même conclu- sion à Alexandrie (F. NoACK, Millheilungen des K. d. Arch. Inst. Ath. Ab- thedung, t. XXV, 1900, p. 228). Il s'agit, dans l'un et l'autre cas, d'époques éloignées de nous de 2000 ans environ, et le mouvement positif est donné approximativement comme un minimum, tandis que le chiffre de 3"", trouvé par nous, est donné comme un chiffre exact et se rapporte à 25oo ans. » Si, d'autre part, on observe que, sur toutes les côtes de l'Asie mi- neure, de l'Egypte, de la Grèce, de l'istrie, de l'Italie, les exemples d'en- vahissement de la mer sont nombreux, tandis que les exemples de recul de la mer sont rares et plus que douteux, on peut considérer comme démontré, dans la Méditerranée, que la mer a envahi les continents depuis 2 5oo ans, et que le mouvement positif est de 3". » I^ouvons-nous trouver le point le plus bas que la mer ait atteint dans son mouvement de régression? Les surfaces d'abfasion qui se trouvent à Modon, dans le Péloponèse, taillées aussi bien sur le flysch redressé que sur le calcaire qui perce à travers ce flysch, vont nous permettre de ré- soudre cette question. La carte de l'Amirautc de Modon nous montre que ces surfaces d'abrasion, qui avaient été observées pour la première fois par les géologues de l'expédition scientifique de Morée {Géologie, p. 338), s'arrêtent très exactement à la profondeur de 3 brasses, aussi bien à l'ouest de Modon, où Philippson marque du calcaire, qu'à l'est, où le même géo- logue marque du flysch. A l'est, les surftices d'abrasion sont dues aussi 224 ACADÉMIE DES SCIENCES. bien au flot qu'aux courants; à l'ouest, au contraire, elles proviennent seulement du Mot. Il est clair que ces surfaces taillées sur des surfaces fortement redressées, dont les tranches apparaissent tout le long de la surface d'abrasion, donnent, par leur extrémité la plus profonde, le point limite que la mer n'a pas dépassé, soit que l'érosion soit due au flot ou aux courants. Cette limite est donc 3 brasses ou 5"", 48. » Occupons-nous maintenant de déterminer le temps qui s'est écoulé depuis que la mer a atteint cette limite. » Le flélroit de Leucade va nous pernieUre de résoudre celte question. Pendant le creusement du nouveau canal de navigation M. Sakellaropoulos, le directeur des tra- vaux, a constaté que la lagune à travers laquelle était creusé le canal présentait o",3o à o'",4o d'eau, /4™ à 4'"i5o de boue, dont ïî^jSo à 3™ de boue molle et i",25 à i™,75 de boue tenace, mais de même aspect, et contenant les mêmes ct)quilles marines que la boue supérieure. La surface de séparation des deux couches de boue se trouvait donc à très peu près à la profondeur de 3™, qui correspond au niveau que devait avoir la mer à l'occupation du détroit par les Corinthiens et plutôt au-dessous. On en con- clut que la boue molle s'est déposée depuis cette époque, et la boue tenace avant cette époque. La différence des deux dépôts doit sans doute tenir au trouble jjroduit dans la lagune par les courants auxquels l'ouverture du canal donna lieu, ou à d'autres circonstances en rapport avec ce fait, telle que la plus ou moins grande salinité de la lagune avant et après l'ouverture du canal. )) Admettons les chiffres moyens de4'")25 pour la boue totale, de 'i'",'jo pour la boue molle. Les deux espèces de boue proviennent toutes deux des eaux superficielles des côtes qui entourent la lagune. On peut admettre que les quantités de boue déposées sont proportionnelles aux temps employés pour leur formation. On trouve ainsi que, puisque la boue de 2^,'j5 d'épaisseur a mis 2 5oo ans pour se déposer, la boue totale de 4™, 2.5 aura exigé 386i ans. C'est là l'époque à partir de laquelle les boues ont commencé à se déposer dans la lagune, c'est-à-dire l'époque à partir de laquelle la mer l'a occupée, et, à ce moment, elle se trouvait à 4"', 6o environ au- dessous du niveau actuel, tandis que, aSoo ans environ avant notre époque, elle se trou- vait à — 3. Ces profondeurs sont proportionnelles aux temps correspondants. Si nous admettons la même proportionnalité pour la profondeur limite de 5™, 48, nous trouve- rons qu'elle aura été atteinte 4566 ans avant notre époque. Mais il est peu probable que celte profondeur limite ait été atteinte, car il est certain que la mer commence son travail d'érosion au-dessous de son niveau moyen. » Nous pouvons donc admettre que le point de régression limite a été atteint 4ooo à 45oo ans avant notre époque et qu'il est compris entre la profondeur limite de 5'"48 obtenue à Motion par les surfaces d'abrasion, et la profondeur de 4"'>6o qu'atteignent les boues dans la lagune de Leu- cade. » SÉANCE DU 20 JUILLET igoS. 2-2' HYDROLOGIE. — Sur l'application de la fluorescèine à V hydrologie souterraine. Note de M. E.-A. Mautel. (I L'emploi de la fluorescèine pour la recherche des relations entre les pertes et les réapparitions de rivières (imaginé par Ten Brinken 1877 et de plus en plus généralisé) a donné lieu récemment à divers Mémoires ou Notes, dont certaines conclusions me paraissent tout au moins prématurées et établissent en tout cas que ce sujet est très insuffisamment élucidé. Comme je l'étudié moi-même assidûment depuis 1896, aussi bien à l'air libre que sous terre, en examinant la marche des eaux intérieures parmi les obstacles qu'elles rencontrent, je demanderai la permission de fixer un peu les idées, en résumant très sommairement ce qui paraît acquis actuellement sur la question : » i" La solution de fluorescèine, même très concentrée, se décolore au soleil en moins de 24 heures. » 2° Au ..otiàuanw ^" plein jour, mais à l'ombre, elle ne commence à se décolorer qu'au bout d'une semaine au moins. » 3° Dans l'obscurité complète je conserve, depuis 1897, des échan- tillons de solutions absolument inaltérées. )i 4° La décoloration partielle par l'argile, reconnue par M. Trillat {Comptes rendus, i3 mars 1899) est moindre sous pression qu'à l'air libre, remarque importante, puisque j'ai montré que, dans les réservoirs des cavernes, l'eau peut atteindre plusieurs atmosphères de pression (Comptes rendus, 28 décembre 1896). " 5° La fluorescèine, même dans une eau très chargée d'argile, ne se. décante pas, contrairement à ce qui a été admis jusqu'ici; au jour sans soleil {voir 2") elle se décolore lentement, sans être entraînée par l'argile qui se dépose au fond du vase d'essai. » (3" La coloration n'est modifiée ni par le filtre en papier, ni par la bougie du filtre Chamberland, système Pasteur. » 7° La vitesse de propagation souterraine peut varier dans la propor- tion de I à 200 au moins; j'ai constaté 5™, 5oà l'heure àPadirac(mai 1908) et loSo™ à l'heure à Bramabiau (septembre 1897), soit 182'" à 25""" par jour. Les causes de ralentissement dans l'écoulement des eaux souterraines sont les èboulements rocheux, amas de sable ou d'argile, rétrécissements, siphonnements ou conduites forcées, expansions en bassins; bref, toutes les diminutions de section, multiplications de frottement et stagnations. C. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N° 3.) 3o 220 ACADÉMIE DES SCIENCES. » 8° L'accélération est produite par l'augmentation de la pente et sur- tout par celle du débit (vitesse de Bramabiau, S",! 8 par minute, avec débit inférieur à i'"' par seconde, et 17'", do par minute avec 3"'' par seconde; vitesse du Rhin à Ragaz, 8*"" par heure pour 200"^° par seconde et 4 pour 1000 de pente; vitesse de la Tamina à Ragaz, 3''" par heure, débit 9"°' par seconde et 5o pour 1000 de pente; le torrent coule moins vite que le fleuve (août 1900). » cf Les expériences de TenBrink et Knop (187 7) au Danube-Aach et de MM. Miquel et Dienert (^Rapports de la Commission de Montsouris sur les sources du bassin de la Seine, 1901-1903) ont fourni des vitesses égales à celles de la fliiorescéine, pour les dissohitions de sel et la levure de bière (et même parfois inférieures). » 10° La remise en marche de colorations souterraines est bien l'œuvre des crues internes ; mais, en raison de l'absence de décantation (§ 5° et i ■7°), on ne doit pas se prononcer encore sur la façon dont elle se réalise; je pense qu'elle provient d'une baisse qui, après le jet de Ui fluorescéine, arrête l'eau colorée de bassins de retenue, momentanément privés d'écou- lement, puis remis en mouvement (voire même anastomosés) par une chasse de crue. Elle peut aussi élre fictive, par subdivisions inégales du cours souterrain. » 1 1° Les eaux troubles des torrents glaciaires et des crues diminuent, jusqu'à l'annulation complète, la coloration même très forte. » 12" Mais l'expérimentateur peut remédier à cela par la décantation ou le filtrage des particules argileuses (§ 5° et 6°). » i3" Il est exact que la propagation de la fluorescéine semble moins rapide que celle de l'eau qui la véhicule; en eau très calme, j'ai trouvé, à Padirac (22 mai i<)o3), une vitesse de 12'° par heure pour la tête d'une coloration et de Z[™ seulement pour la queue, soit un retard des | pour la fin de la couleur. En espaçant les jets de couleur, les derniers finissent toujours par rejoindre les premiers. » Mais il pourrait bien y avoir là (le fait étant contraire aux consé- quences physiques de la paifaite incorporation moléculaire de la fluores- céine dans l'eau, § 5° et 6°) une illusion, produite par une notion insuffi- sante des conditions maiérielles de l'écoulement, et surtout des variations incessantes de vitesse causées par les obstacles rencontrés. Ici, surtout, la circonspection s'impose. » i4° En tout cas, ce retard, s'il est réel, et surtout les risques de retenue dans l'argile (§4") qui peuvent aboutir à la dilution et à l'invisi- SÉANCE DU 20 JUILLET IçjoS. in'j bilité complètes, en cas de 1res long ou de très lent parcours, permettent de dire qu'un résultat négatif tiendra le plus souvent à la trop petite quan- tité de fluorescéine employée. Quelque soit l'inconvénient d'un excès de coloration, c'est le seul moyen de compenser les nombreux éléments d'in- succès des expériences. Et le précieux fluorescope de MM. Trillat et Mar- boutin doit être utilisé bien plus comme correctif de ces éléments que comme moyen d'épargner la substance ou d'en restreindre les effets. » i5° Il faut jeter la fluorescéine, non pas lentement et par petites quan- tités à la fois, mais, au contraire, rapidement et abondamment, afin de commencer toute expérience avec le maximum possible de coloration. » 16° L'absence de décantation se manifeste aussi sous terre : à Padirac, du 23 mai au 7 juin igoS, avec 750^ de fluorescéine, j'ai maintenu coloré, pendant i5 jours, un bassin de Sooo""' à Gooo""', sans qu'aucune trace de couleur soit demeurée ensuite perceptible (à l'œil nu), même sous 5"" de profondeur; la décoloration a été lente et progressive à partir du troi- sième jour. » ï']" La propagation de la couleur en eau 1res calme se fait en minces filaments vasculaires, à la surface ou entre deux eaux, mais sans chute vers le fond (^ 3° et 17"). » 18° Toute expérience devrait être faite de préférence lors des crues et même dans les trois états d'eaux basses, moyennes et hautes, les diffé- rences de résultats devant être éminemment instructives. » A 4 heures et demie l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i3 juillet 1908. Exposition uni^'er selle inter nationale de 1900. Rapport général administratif et technique, par M. Alfred Picard, Membre de l'Instiuit; t. III. 1" Partie: Palais et autres édifices ou bâtiments généraux de l' Exposition universelle internationale de 1900 ; parcs et jardins; tour de 3oo™ ( suite). — 5' Partie : Eaux ; force motrice ; éclairage. Paris, Imprimerie nationale, 1908; 1 vol. in-4°. (Hommage de l'aïUeur. ) 228 ACADÉMIE DES SCIENCES. Recherches su/' les instruments, les méthodes et les dessins lopographiques, par le Colonel A.. Laussedat, Membre de l'Institut; t. II. 2' Partie : Développement et pro- grès de la Métrophotographie à l' étranger et en France. Paris, Gaulhier-Villars, igoS; I vol. in-S". (Hommage de l'auteur.) La Phthiriose de la Vigne, parL. Mangin et P. Viala; avec rj planches et 55 figures dans le texte. Paris, bureaux de la. Bévue de Viticulture, igoB; i fasc. in-4°. (Présenté par M. Guignard. Hommage des auteurs.) Mémoires de la Société académique d'Agriculture, des Sciences, Arts et Belles- Lettres du département de F Aube; t. XXXIX, 3* série, année 1902. Troyes, Paul Nouel; 1 vol. in-8°. Bulletin de la Société d' Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe; 2" série, t. XXXI, années 1902-1903, fasc. 1. Le Mans, imp. de l'Institut de Bibliographie, 1903 ; I fasc. in-8°. {A suivre.) ERRATA. (Séance du 6 juillel igoS.) Note de M. Maurice Nicloux, Injection intraveineuse de glycérine ; dosage de la glycérine dans le sang; élimination par l'urine : Page 72, ligne 6, au lieu de 2 minutes i5 secondes, lisez 6 minutes. Même page, ligne 8 en remontant, au lieu de 3o minutes, lisez 3o secondes. (Séance du \'i juillet 1903.) Note de M. Léopold Mayer, Sur les modifications du chimisme respira- toire avec l'âge, en pnrticidier chez le Cobaye : Page 137, ligne 21, au lieu de Halsdane, lisez Haldane. Même page, ligne 34, au lieu de physique, lisez physio-. Même page, ligne 37, au lieu de respiratoire, lisez respiratoires. Même page, ligne 38, au lieu de Héger, lisez Heger. Page i39, ligne 4, au lieu de 3i3ooa; r= 2600}', lisez 3i3oox — 2600 k- Même page, ligne 7, au lieu de Bastien, lisez M. Bastien. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, . Quai des Grands-Aiigustins, n° 55. is i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la Hn do l'^nn^n h»,,. „ . • , „ Le prix de Vabonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements : 40 fr. — Union postale : 44 fr. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Ferran frères. I Chaix. < Jourdan. ( Ruff. Courtin-Hecquet. j Germain etGrassin. ( Gastineau. Jérôme. Régnier. ( Feret. c j Laurens. ( Muller (G.). Renaud. I Derrien. ) F. Robert. Oblin. 1 Uzel frères. Jouan, K Perrin. s....... j"«"''y- ( Marguerie. Juliot. Bouy. Nourry. Ratel. Rey. Lauverjat. Degez. Drevet. Gratier et C*. 'le Foucher. l Bourdignon. 1 Dombre. i Thorez. ( Quarré. ■Ferr.. chez Messieurs : Lorient ( Baumal. ' M"' lexier. , Bernoux et Cumin 1 Georg. ^-yon ( ElTantin. l Savy. I Ville. Marseille Ruai. ( Valat. ( Goulet et fils. Martial Place. / Jacques. Nancy j Grosjean-Maupin. [ Sidot frères. J Guisl'Itau. ( Veloppé. \ Barma. ( Appy. Mmes Thibaud. Orléans LodJé. ( Bianchier. ( Lévrier. Bennes Plihon et Hervé. Bochefort Girard (M""). „ 1 Langlois. Bouen , " ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. Montpellier . Moulins . . .. Nari tes Nice . . . . On souscrit, à l'Étranger, A msterdam. . Poitiers. _ , 1 Ponleil-Burles. Toulon Rumebe. Toulouse.. \ Gimet. ' ' ' \ Privai. , Boisselier. Tours j Péricat. ' Suppligeon. Valenciennes , ( Lemallre. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et C'«. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. 1 Asher et C". Berlin ) Dames. 1 Friediander et fils. ( Mayer et Muller. Berne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. Lamertin. Bruxelles MayolezelAudiarte. * Lebégue et G'*. „ , ( Sotchek et C°. Bucharest . , , ' Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC' Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôsl et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. / Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelniohr. La Haye Bel in fa nie frères. Benda. Payol et C'V Barlh. Brockhaus. Leipzig ( Kœhler. Lorentz. Twietmeyer. , Desoer. Liège. Lausanne.. \ Gnusè. chez Messieurs : Dulau. Londres • • Hachette et C'-. Nuit. Luxembourg . . . . V. Buck. / Ruiz et C. Madrid . 1 Romo y Fussel. j Capdeville. ' F. Fé. Milan .... ( Bocca frères. ■ ( Hœpli. Moscou. ...... x * • Naples j Marghieri di Gius ( Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffer. New- York . j Slechert. ( LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford . Parker et C'«. Palerme . . Reber. Porto Prague Rivnac. Bio-Janeiro . Garnier. Borne S Bocca frères. \ Loescheret G" Botterdam . Kramers et fils. Stockholm . Nordlska Boghandel. S'-Pétersbourg . Zinserling. ■ Wolfî. / Bocca frères. Turin \ Clausen. f RosenbergetSellier. Varsovie . Gebelhner et WolO. Vérone Drucker. Frick. Gerold et C". Ziirich Meyer et Zeller. iS GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes 1" à 31. — (3 Août i855 à 3i Décembre i85o.) Volume 10-4»; 1855. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85[ à 3i Décembre i865.) Volume in-4^ 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — ( i"'' Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 18S9. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — (1" Janvier 1S81 à Si Décembre 1895.) Volume in-4'>; 1900. Pri.x 25 fr. ?LÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES[S£ANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : - Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par M\I. A. Derbes et A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent s, par M. llANSEN. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomèrios digestifs, particulièrement dans la digestion des rasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4", avec 3-2 planches; iS56 \ , ... 25 fr. • — IS-lémoire sur les vers intestinaux, par M P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences encours de iSoo cl puis remise pour celui de i856, savoir: « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dill'érenls terrains laires, suivant I ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher lu les rapports qui existent entre letalactuel du règne organique et ses étals antérieurs.., par M, le Professeur Bronn. In-4% avec 7 planches; 1861... 25 fr. même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, d les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. r 3. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 20 juillet 1903.) MÉMOIRES ET COMMUNIGATIOIVS DES MEMBIÎRS ET DES COKRESPONDANTS DE 'L'ACADÉMIE. Pages. M. J. BoussiNESQ. — Extension, à des cas où le fond est courbe, du mode d'écoule- ment qui se conserve dans une nappe d'eaux d'infiltration reposant sur un fond plat '53 M. Armand Gautier. — Sur une nouvelle métliode de recherche et de dosage des traces les plus faibles d'arsenic i58 Pages M. Yves Delage. — Suj' les mouvements de tcîrsion de l'œil dans les orientations du regard, l'orbite restant dans la position primaire M. K. Blondlot. — Sur une nouvelle action produite par les rayons n et sur plusieurs faits relatifs à ces radiations 166 63 IVOIVIMATÏONS. iM. Baccelli e Section de si élu Corrcspoiiilanl pour la Médecine et Chirurgie, en remplacement de M. OUier, décédé i6g MÉMOIRES PRESENTES. M. L. Fraichet. — Étude sur les déforma- tions moléculaires d'un barreau d'acier soumis à la traction . 169 CORRESPOXDANCE. M. QuÉNisSET. — Photographies de la co- mète Borrelly, igo3 c M. Charbonnier. — Sur la théorie du champ acoustique. M. A. Petot. — Contribution à l'étude de la surchaufTc M. A. Bouzat. — Courbes de sublimation.. M. P. Lanoevin. — Sur la loi de reconibi- naison des ions M. Iliovici. — Essais sur la commutation dans les dynamos à courant continu M. Georges Meslin. — Influence de la tem- pérature sur le dichroïsme des liqueurs mixtes et vérification de la loi des in- dices M. C. Camichel. — Sur la spectrophoto- métrie photographique M. A. Trillat. — Béactions catalyliques diverses fournies par les métaux ; inllucnees activantes et paralysantes , M. A. Becoura. — Sur l'acide ferrisulfurique et le ferrisulfate d'éthyle. M. P. Chrétien. — Les bleus de Prusse et de Turubull. Une nouvelle classe de cya- nures complexes M.M. Ch. Moureu et A. Valeur. — Surla spartéine. Caractères généraux; action de quelques réducteurs MM. L. Bouveault et A.. Wahl. — Sur les éthers isonitrosomaloniques et leur trans- formation en éthers mésoxaliques M. LÉON Brunel. — Action de l'ammoniaque surl'oxyde d'éthylcncdu fl-o-cyclohexauc- bulletin bibliographiqui': Errata .70 ■7' 173 175 "77 ■79 182 iS4 .87 .89 '9' 196 diol 198 M. G. ANDRE. — Becherches sur la nutri- tion des plantes étiolées 199 M. S. Posterxak. — Sur la matière phospho- organique de réserve des plantes à chlo- rophylle. Procédé de préparation 202 M. H. R1GÔME. — Sur des racines dressées de bas en luiut, obtenues expérimentale- ment 204 M. Henri Jc.melle. — Une Passiflorée à résine 206 M. Guillaume Guandidier. — Contribution à l'étude de V.Epyornis de Madagascar.. 208 M. A. Lacroix. — Les enclaves l3asiques des volcans de la Martinique et de Saint- Vincent 211 MM. Cl. Vurpas et A. Léri. — Contribution à l'étude des altérations congénilales du système nerveux ; patbogénie de l'anen- céphalie 2i3 .M. J. Le GoFF. — Sur les gaz organiques de la respiration dans le diabète sucré... 216 MM. E. IlED0>ret C. F.'.eig. — Sur l'entretien de l'irritabilité de certains organes séparés du corps, par immersion dans un liquide nutritif arlificiel 217 M.\L V. CoRNiL et P. CouDR.iY. — De la for- mation du cal 220 M. Pu. Negris. — Observations concernant les variations du niveau de la mer depuis les temps historiques et préhistoriques... 222 M. E.-A. Martel. — Sur l'application de la (luorescéine à l'hydrologie souterraine. 225 i'7.7 228 PARIS. - IMPRIMERIE G AUTH lE R - V ILL ARS, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant .-' Gauthier .Villars. ^ >'•> 1903 Î,6ft5) SECOND SEMESTUE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVII. K 4(27 Juillet 1903). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55, 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET l[\ MAI iSyS Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. H y a deux volumes par année. Article i". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent an plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne j)ourra paraître dans le Compte rendu àe la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qi que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séa blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sa étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pe qui ne sont pas Membres ou Correspondants < demie peuvent être l'objet d'une analyse ou 1 sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoi tenus de les réduire au nombre de pages re Membre qui fait la présentation est toujours mais les Secrétaires ont le droit de réduire ce autant qu'ils le jugent convenable, comme il pour les articles ordinaires de la correspondî cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Menabre doit êtrt l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plu jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis le titre seul du Mémoire est inséré dans le Com^ actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte n vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à par Les Comptes rendus ne contiennent ni plai figures. Dans le cas exceptionnel où des figures autorisées, l'espace occupé par ces figures < pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frai teurs; il n'y a d'exception que pour les Ra les Instructions demandés par le Gouvernen I Article 5. Tous les six mois, la Commission administi 1 un Rapport sur la situation des Comptes ren(< l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécutio 1 sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont I déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séan 1? 1903 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 27 JUILLET 1903, PRÉSIDÉE PAR M. MASCART. MEMOli'.ES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DKS CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE MINÉRALE. — Préparation et propriétés d'un siliciure de ruthénium ( ' ). Note de MM. Henri Moissax et Wilhem Maxchot. « Lorsque l'on chauffe au four électrique un mélange, de 1^,5 de ruthénium en poudre et de 7^ de silicium cristallisé, placé dans une nacelle de charbon au milieu d'un tube de même substance, on obtient rapide- ment la fusion du mélange, puis la combinaison se produit; elle est accusée par un rapide dégagement de vapeur, enfui le liquide redevient tranquille et, à ce moment, on arrête l'expérience. Cette dernière ne demande pas plus de 2 à 3 minutes avec un courant de 600"™'' sous 120^°"**. Au moment de la combinaison, une certaine quantité de métal a été volatilisée sous forme de vapeur brune. Il est important que le courant du four électrique soit très constant; sans quoi, les résultats ne sont pas comparables. Cette expérience a été répétée plusieurs fois dans un creuset de charbon et a toujours donné les mômes résultats. » On obtient, dans ces conditions, un culot métallique bien fondu et qui présente toujours le même aspect lorsque l'on fait varier le poids du silicium du simple au double. Cette substance est concassée, réduite en poudre, puis traitée par une lessive de soude au bain-marie et, ensuite, par un mélange d'acide fluorhydrique et d'acide nitrique. 11 reste, après ces traitements, des cristaux blancs, brillants, mélangés à des quantités va- (') Nous avons poursuivi ces recherches au moyen d'un bel échantillon de ruthé- iiiuni mélallique qui nous a été remis par M. Malhey, de Londres. Aous tenons à adresser à ce grand industriel tous nos remerciements. C. K., 19UO, 2' Semestre. (T. CX.\\VH, \' 4.) 3l 23o ACADÉMIE DES SCIENCES. riables de carbnrundum que l'on peut séparer, grâce à leur différence de densité, au moyen de l'iodure de méthylène. » Le même composé peut être obtenu dans un état de pureté plus grand, en chauffant au four électrique, dans un creuset de charbon, un mélange de 1^,5 de ruthénium, iS'' de silicium et 5^ de cuivre. La réaction se pi'oduit alors avec plus de régularité à la température d'ébuUition du siliciure de cuivre et, après le même traitement que précédemment, on obtient un siliciure de ruthénium très bien cristallisé, exempt de siliciure de carbone et répondant à la formule Ru Si. Le rendement est d'environ 80 pour 100 du poids du ruthénium mis en expérience ('). )) Propriétés physiques. — Les cristaux que l'on prépare ainsi se présen- tent en prismes terminés par des pyramides, ou sous forme de dendrites à arêtes bien arrêtées. Ces cristaux très brillants possèdent une couleur blanche et un aspect métallique. Dans certaines préparations, nous avions obtenu une substance de couleur plus foncée, mais cela tenait à une oxy- dation superficielle. Ces derniers cristaux reprennent tout leur éclat dès qu'on les maintient quelques instants au contact de fluorhydrate de fluo- rure de potassium fondu. )) Leur densité est de 5,4o à la température de -l- \". L'action du sili- cium sur le ruthénium fournit donc un siliciure formé avec augmentation de volume. Ce siliciure de ruthénium est très dur. Il raye avec facilité le cristal de roclie, la to[>aze et le rubis. Sa poussière est sans action sur une surface bien polie de diamant. Il est volatil au four électrique. » Propriétés chimiques. — Ce siliciure de ruthénium est un composé très stable. Cependant le (luor l'attaque à froid eu produisant une vive incan- descence. Le chlore l'attaque lentement et incomplètement vers 5oo". Mais au rouge, la combinaison se produit avec un dégagement de chaleur notable. iMème à plus haute température, l'attaque n'est pas complète. » Les vapeurs de brome et d'iode réagissent lentement sur ce sili- ciure en poudre, à une température de 600°. La réaction est, en tous points, comparable à celle du chlore. » Brusquement chauffé, le siliciure de ruthénium brûle dans l'oxygène avec une belle incandescence. Du reste, les oxydants, tels que le chlorate (') Lorsque l'on emploie dans celte préparation une quantité de cuivre plus grande, il se forme un autre siliciure moins riche en silicium qui, léi;èremenl chaufTé, prend feu dans un courant de chlore. SÉANCE DU 27 JUILLET igoS. 23l de potassium en fusion, l'attaquent d'une façon progressive, mais sans incandescence. On perçoit en même temps l'odeur dn peroxyde de ruthé- nium RnO*. De même le bichromate de potassium en fusion l'attaque lentement. » La vapeur de soufre au rouge sombre décompose ce siliciure; à la miême température il est lentement attaqué par le sodium et le magnésium en fusion. » Le siliciure de ruthénium n'est pas attaqué par tous les acides à leur température d'ébullition, et le mélange d'acide nitrique et d'acide fluorhy- drique, qui ne fournit aucune action à froid, ne réagit à chaud qu'avec une extrême lenteur. 1) La potasse et le carbonate de potassiiun fondus attaquent plus diffici- lement le siliciure que le métal. Il en est de même pour le mélange de ces composés avec l'azotate de potassium. Par contre, un mélange de bisulfate et d'azotate de potassium attaque lentement ce siliciure, avec production de perruthénate. » On sait avec quelle facilité l'hypochlorite de potassium attaque le ruthénium. Celte solution n'exerce aucune action sur le siliciure. Cette sta- bilité du siliciure de ruthénium, soit en présence des hvpochlorites alcalins, soit en présence d'un mélange d'acide nitrique et d'acide fluorhydrique, démontre bien que notre nouveau composé ne renferme ni métal ni sili- cium libre. » Analyse. — Ce dosage est assez délicat. Pour attaquer le siliciure de ruthénium, nous avons employé un artifice indiqué par Joly dans ses belles recherches sur les composés de ce métal (' ). Nous avons fait agir sur un poids déterminé de siliciure un mélange, bien exempt d'oxygène, de chlore sec en excès et d'oxyde de carbone. Il faut avoir soin de faire cette attaque au-dessous du rouge naissant poiu' que le chlorure anhydre sublimé ne soit pas trop difficile à détacher du verre. Le chlorure de silicium produit dans cette réaction est recueilli, transformé en silice et, du poids de cette dernière, il est facile de déduire le poids de silicium du composé. Le mélange formé de chlorure de ruthénium et du résidu de siliciure non attaqué (résidu très faible lorsque l'attaque a été assez longue) est chauffé dans un courant d'hydrogène pour réduire le chlorure à l'état de métal, ([') A. Joly, Aclio/i du chlore sur le rutliriiiuin {Comptes rendus, t. GXIV, 189-^, p. 191). 232 ACADÉMIE DES SCIENCES. puis pesé après refroidissement dans mie atmosplière d'acide carbonique. On reprend ensuite par une solution d'hypochlorile à chaud, qui dissout le ruthénium et laisse le résidu de siliciure. La différence entre les deux pesées donne le poids de ruthénium. » Dans la plupart de nos analyses, en partant de 0,2 de siliciure, l'at- taque était complète après l'^So"^. Nous avons obtenu ainsi les chiffres suivants : 3. 22, 10 Ruthénium. . . . 1. • 77.94 2. 77.65 Silicium » 20,17 Théorie •'1. pour Ru Si. 77.98 78.17 21 ,o3 21,83 » Conclusions. — En résumé, à la température de fusion du ruthénium, ce métal se combine avec facilité au silicium pour donner un siliciure de formule Ru Si de densité 5,4o, parfaitement cristallisé, possédant une grande dureté et très stable en présence de la plupart des réactifs. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Arsenic dans les eaux de mer, dans le sel gemme, le sel de cuisine, les eaux minérales, etc. Son dosage dans quelques réactifs usuels. Note de M. Arsiand Gadtiek. « On savait depuis longtemps que les eaux de mer contiennent une faible proportion d'arsenic; je viens de m'assurer qu'à la façon du phos- phore il y est en partie dissous, en partie organisé et contenu dans les constituants du plankton, tout particulièrement dans les algues microsco- piques où il accompagne l'iode ('). Mais jusqu'ici la difficulté de recueillir la totalité de traces d'arsenic en présence des masses de chlorures de l'eau de mer a rendu impossible pour ces eaux toute détermination exacte, même en bloc, de cet important élément. » La méthode que j'ai décrite {voir p, i:")8) m'a permis, au contraire, de doser facilement l'arsenic dans les eaux de mer, le sel marin, le sel gemme, les eaux minérales. Dans le but de poursuivre utilement mes recherches sur l'arsenic physiologique normal, je l'ai dosé de même dans l'eau distillée et dans les réactifs généralement utilisés dans ce cas. » A. Eau de mer; sources salées. — Dans l'eau de mer de l'Atlantique (') Comptes rendus, l. CXXXV, p. 833. SÉANCE DU 37 JUILLET IQoS. 233 (côtes de Bretagne), j'ai essayé de doser l'arsenic sous ses trois formes: minéral, organique et organisr. » L'eau filtrée sur biscuit de Sèvres a été additionnée, par litre, de 10 cent, cubes de solution de sulfate ferrique pur d'arsenic ( ' ), portée alors à l'ébuliition, saturée d'ammoniaque et filtrée. L'arsenic minéral a été dosé en recueillant le précipité ferrique, le dissolvant dans l'acide sulfu- rique étendu et versant direclement dans l'appareil de Marsh, comme il est dit (p. i6i); on dose ainsi l'arsenic minéral. La liqueur où s'était produit ce précipité a été additionnée, après fiitration, de 3o™' d'acide nitrique pur et distillée à sec au bain de sable dans une cornue de verre vert (-), munie d'un récipient suivi d'un réfrigérant et d'un tube terminal de Will et Wa- rentrapp garni de solution de potasse pure et chaude, le tout assemblé par rodages à l'émeri. Les vapeurs acides non condensées et le chlore s'échap- paient bulle à bulle à travers une solution de potasse pure (^), destinée à recueillir et détruire les vapeurs de chlorure d'arsenic qui pouvaient se produire. Après dessiccation complète et légère calcination du résidu sec de la cornue, la liqueur acide distillée et la solution alcahne des tubes de W. et W., furent mélangées, neutralisées, additionnées de lo""" de solu- tion ferrique, portées à l'ébuliition, etc. On précipite et dose ainsi l'arsenic organique. » Toutes corrections faites des faibles traces d'arsenic introduites par le réactif, cette expérience a donné : Pour I litre^ . r, , • . . 1 1 , , { Arsenic minéral. . . o™s,ooq A. tau de mer puisée a io^'^ des côtes \ ^ , n , , - -,„ , y , \ Arsenic organique. o"s 0008 (environ) de Bretagne et a .i"^ de profondeur . j n t 1 \ 1 ' Arsenic organisé. . . Indosable en i litre B. Même eau de mer Arsenic total. o"'6, 010 » Les déterminations suivantes sont aussi intéressantes, parce qu'elles ont été faites sur l'eau de l'Atlantique puisée au voisinage des Açores, et sur la même verticale, mais à différentes profondeurs . Elles avaient été (') Cette solution ferrique contenait So^ de Fe'O^ au litre. (^) On s'était assuré que dans ces conditions le verre ne cédait pas à l'acide une quantité sensible d'arsenic. (') Elle contenait o'"f, oo44 de As pour 100 et o-"s,ooo4 pour la quantité employée. 234 ACADÉMIE DES SCIENCES. recueillies, avec toutes les précautions convenues d'avance, par les soins et sous les yeux de son Altesse le Prince de Monaco que je ne saurais trop remercier : Eau (le rAtlantique (Açorcs). Sondages. Profondeur. .As par litre. S. iSg^... lo™ o,025 Id ]335 o,oio S. 1/427 (/=2°,7) 0943 (à (3"' ou S'" du fond) 0,080 » Il semble donc que dans les parages volcaniques l'arsenic abonde surtout dans les grands fonds. Nous verrons, en efFet, tout à l'heure, que les émanations venues des profondeurs terrestres entraînent avec elles des vapeurs de chlorure de sodium très arsenical. A sa surface, l'eau de la mer s'enrichit moyennement en arsenic grâce peut-être à la fois au plankton qui la peuple et à l'évaporation. » Les eaux des sources salées sont toutes, on le sait, plus ou moins arse- nicales, particulièrement les eaux ferrugineuses et les chlorurées sodiques. Ma nouvelle méthode permet d'y doser l'arsenic avec grande précision et rapidité. Le chlorure de sodium n'empêche en rien l'entrainement de l'ar- senic par le sel ferrique qui s'insolubilise à chaud. J'en donnerai comme exemple le dosage que j'en ai fait dans l'eau salée de Misserey, près Besan- çon, eau provenant d'infiltrations naturelles passant sur une couche sali- fère de .^4™ d'épaisseur placée à i^S*" de profondeur. Cette eau est presque saturée de sel dont elle contient 326°' par litre. Elle a donné : Arsenic par litre o"'s,oio. )) C'est la richesse en arsenic des eaux de mer de surface à l'entrée de la Manche ('). M B. Sel marin, sel gemme, — Il m'a paru probable que le sel marin i.ssu des eaux de mer arsenicales devait contenir une proportion sensible de cet élément. C'est ce que confirment les analyses suivantes : (') J'ai des raisons de penser que l'arsenic et l'iode varient beaucoup dans les eaux de mer même prises sur un même point, et suivant des conditions qui nous échappent encore et n'ont pas de relation sensible avec les saisons. SÉANCE DU •i'] JUILLET I9o3. 235 Arseoic pour lOoE Origine. de seL Sel Ijlanc fin Côtes de Bretas^ne o,oo3 Sel blanc fin Sables d'Olonne o,ooi 0,045 e , . , . . Sables dOlonne, Partie soluhle o™s, o3a bel <;ris de cnisine. < ,, . , • r. ■ • , , , ( sur I Atlantique./ l-'artœ insoluble 0°'^, 010 \ Sd dit anglais ('). (Acheté chez Potin à Paris) o,oi5 As pour lOoLui' Origines. de sel. Stassfurth (très bel échan- uiç Sel »emnie < ' ... , o,oo25 ( tiilon transparent) ) ,, (Salines de Saint-Nicolas, ) /"«///f .ço/w6/e. .. . o™s,ooq ) , la. { , ^^ „••,,, - i 0,014 ( près Nancy ] Partie insoluble.. o'"s,ooo ) I Montagne de sel de Djebel- 1 Amour ( Sud-Oranais) l o,oo5 (bel échantillon ) ) Chloi'ure de sodium fondu au rouge (Origine inconnue) , o,o3o Chlorure de sodium recueilli dans une fissure volcanique du Vésuve. . . 0,17:) » Le chlorure de sodium conlient donc toujours de l'arsenic, surtout s'il est d'origine volcanique directe et lors même qu'il a été fondu au rouge. )) Nous tirerons de ces analyses un autre enseignement. De tous les sels usuels, le sel gris de cuisine est le plus riche en arsenic. » Le sel marin me paraît donc constituer l'une des sources principales à Liquelle nous puisons tous les jours l'arsenic qui nous est nécessaire et (pie certains de nos organes emmagasinent avec une surprenante avidité. » Au point de vue médico-légal, il y a lieu de tenir compte aussi de cette introduction continue d'arsenic dans l'économie par le sel de cuisine. Mais il faut remarquer que les quantités ainsi absorbées sont très minimes (environ un décimilligranmie par mois). Surtout il ne faut pas oublier que l'ai montré que le foie, le sang, l'estomac, les muscles, etc. des mammi- fères ne contiennent pas d'arsenic à l'état normal ou une quantité qui ne paraît pas généralement supérieure à -j-j^ de milligramme par loo^^ {- ). )) C. Eaux minérales. — J'ai eu la curiosité de doser l'arsenic, par ma nou- velle méthode, dans quelques eaux minérales oîi plusieurs habiles analystes l'avaient déjà déterminé. J'ai particulièrement examiné, à ce point de vue, les eaux de Vichy où l'arsenic avait été dosé suivant d'autres procédés et (') Ce sel, fin, opaque, paraît mélangé d'une très faible proportion d'épices. (■-) Si l'on corrige l'arsenic obtenu de celui qu'apporte l'ensemble des réactifs. 236 ACADÉMIE DES SCIENCES. en ;igissant sur de grandes quantités d'eau, en particulier par M. VVillra, dont on connaît la haute précision. » Voici nos résultats comparatifs : Arsenic par litre. Sources de Vicliy ("j. A.Gautier. E. AVillui. lug m? Grande Grille 0,28 0,82 Puits Chômai 0,24 0,82 Hôpital o,i4 0,48 Célestins (-) 0,12 » Haulerive o,3i 0,82 M Mes analyses ont été faites sur 100 cent, cubes d'eau seulement. » Sauf pour la source de VHôpital, on remarquera la concordance très satisfaisante des nombres de M. Wdlm et des miens. Pour l'eau dile de VHôpital, deux dosages faits sur loo et 200 cent, cubes d'eau m'ont donné ce même poids de t4 cenlimilligramnies d'arsenic par litre. Cette eau aurait-elle subi quelques variations en arsenic avec le temps? » D. Réactifs divers. — J'ai voulu me servir enfin d'une méthodes! com- mode et si sûre pour déterminer les quantités d'arsenic que les réactifs prétenilus purs ordinairement employés à la recherche physiologique ou médico-légale de ce métalloïde introduisent dans les dosages faits par les anciens procédés. Voici mes résultats : Arseuic. Eau distillée à Talambic de cuivre étanié, après nié- me lange de is CO'Na- par litre 0,0007 par litre Eau distillée à la cornue de verre avec i pour 1000 de GO''iNaH pur 0,0011 » Ammoniaque dite pure du commerce 0,0010 pour 100'^"'' Ammoniaque faite avec du sulfate de potasse pur d'arsenic et de la soude caustique dite /j«/c o,oo33 » Bicarbonate sodique pur du coiniiierce 0,016 pour loos Nitre pur du commerce 0,001 5 » Sulfate de potasse dit /)«/• 0,006 » Le même purifié par (SO'')^Fe^, ce réactif conte- nant 3o8 Fe-0' au litre 0,0000 » Sulfate ferrique jjurifié, contenant 3os Fe-0'' au litre o,ooo4 pour loo"^ -.cm-' (') Eaux puisées par moi et embouteillées sur place. C) L'eau dite des Célestins provient de trois sources analysées séparément par M. Willm. Nous n'avons pu savoir exactement celle qui correspondait à notre analyse. SÉANCE DU 27 JUILLET ipoS. aSy Acide nitrique spécialement pniillé o, 00028 en jocs Solution concentrée dans l'eau de gaz sulfureux.. . . o,oo5 en loo'''"' Hydrogène sulfuré obtenu par FeS ordinaire et HCl ordinaire et lavé attentivement aux acides et à 'eai' quantité considérable (') Hydrogène sulfuré purifié 0,0008 Zinc pur 0,0000 en 20s » Ainsi, la plupart des réactifs prétendus purs dont on se sert habi- tuellement dans les recherches d'arsenic par les anciennes méthodes : l'eau distillée, l'acide nitrique, l'acide sulfureux, les bisulfites, l'ammo- niaque et son carbonate, et surtout l'hydrogène sulfuré, contiennent tous une trace, et ce dernier gaz une quantité relativement très grande d'arsenic. On peut à peu près négliger la dose inappréciable d'arsenic qu'introduit la méthode au fer, mais il n'en est pas de même quand on recourt aux anciennes. J'ai calculé que, avec mon ancienne méthode, la plus perfectionnée, on peut apporter, par l'emploi de 100^' d'acide nitrique spécialement purifié et l'ensemble des autres réactifs, de o'"°,ooi à o^s^oooa d'arsenic. Quoique très faibles, ces quantités deviennent inquiétantes s'il s'agit de s'assurer de l'existence ou de l'absence de l'arsenic physiolo- gique dans des tissus et des organes où l'on n'en trouve que des traces de l'ordre de grandeur de celle qu'introduisent les réactifs eux-mêmes. » Je reviendrai sur ce point très important dans une prochaine Commu- nication. » MÉCANIQUE. — Sur les ondes-cloisons. Note de M. P. Duiiem. « Nous avons montré (-) que, en un fluide visqueux, les seules ondes possibles sont des ondes qui séparent constamment les deux mêmes masses fluides. Une de ces ondes incapables de propagation étant d'un certain (') L'arsenic apporté par un courant de bulles de rapidité moyenne, venant barboter durant 2 heures dans de l'acide nitrique pur porté à 100° placé dans un ballon à long col qui ne cédait pas d'arsenic à l'acide, a été de o"*?, oSo. Je donnerai ailleurs la mé- thode de purification de l'hydrogène sulfuré. (-) Des ondes qui peuvent persister en un fluide visqueux {Comptes rendus, t. CXXXIII, i4 octobre igoi, p, 579). — Recherches sur l'Hydrodynamique, II" Partie {Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse, 2" série, t. IV, 1902). G. R., iyo3, 2' Semestre. (T. CXX.WII, N° 4.; 32 238 ACADÉMIE DES SCIENCES. onlre n par rapport aux composantes u, <-, w de la vitesse, est seulement d'ordre (n — i) par rapport à la densité p. Nous avons ensuite étendu (' ) cette proposition à tous les milieux élastiques dénués de viscosité, qu'ils soient vitreux ou cristallisés, afFectés de déformations très petites ou de déformations finies. » Ces ondes dénuées de propagation, semblables à des cloisons étanches, partagent le milieu en cellules telles qu'aucune masse matérielle ne puisse passer d'une cellule à l'autre. » Considérons celles de ces ondes-cloisons qui sont du premier ordre par rapport à u, v, w; le long d'une des ondes, la vitesse relative des deux masses qu'elle sépare est nulle. Une telle onde est, en général, surface de discontinuité pour les six quantités » Considérons la quadrique Q des pressions, représentée par l'équation 4- 2(T,-+- T^)YZ + 2(T, + T^)ZX + 2(T, 4- t,)YZ = i. » Lorsqu'on s'approche d'un même point M d'une onde-cloison, la qua- drique Q tend vers deux formes limites distinctes Q,, Q,, selon que l'on chemine du côté 1 ou du côté 2 de l'onde. Entre ces deux quadriques Q, - Q existe une relation. Si a, p, y sont les cosinus directeurs de la normale à V onde- cloison, menée, par exemple, du côté 2 au côté 1, on a, au point M, » Le plan diamétral conjugué à la direction (a, p, y) de la normale à (') Sur le mouvement des milieux vitreux, affectés de viscosité, et très peu dé- formés {Comptes rendus, t. CXXXVl, 9 mars igoS, p. Sga). — Sur les ondes au sein d'un milieu vitreux, affecté de viscosité, et très peu déformé {Ibid., i3 mars iQo3, p. 733)- — Des ondes du premier ordre par rapport à la vitesse au sein d'un milieu vitreux, doué de viscosité, et affecté de mouvements finis ( Ibid., 6 avril igoS, p. 858). — Des ondes du second ordre, par rapport à la vitesse au sein des milieux vitreux, doués de viscosité, et affectés de mouvements finis {Ibid., 4 mai igoS, p. loSâ). SÉANCE DU 27 JUILLET IQoS. aSg V onde-cloison a même orientation en la quadrique Q, qiien la quadnque Q,. » Cette relation n'empêche pas les deux quadriques Q,, Q^, d'avoir, en général, leurs axes principaux orientés différemment. » Supposons le milieu limité par une surface libre soumise à une pres- sion normale II, cette pression étant uniforme ou continûment variable d'un point à l'autre de la surface libre. Soient \, il, v les cosinus directeurs de la normale à la surface libre, cette normale étant dirigée vers l'intérieur du milieu. Nous aurons, en tout point de la surface libre, (N, + v^) X + (T, + T,) '" sépare deux, liquides distincts, d'odeur piquante non désagréable. » Le premier passe en deuv fractions égales : de io5°,4 à io6",4 £^;i=:i,ao56 de 106", 4 à 107", 4 dl^ii ,2060 » Sous 761""° il bouta 189" en se décomposant assez fortement el perdant de l'acide cldorhydrique. Soumis à un refroidissement intense au moyen de neige carbonique, il se prend en une masse qui, ramenée à la temjiérature ordinaire, dépose un peu de composé cristallisé de même formule fondant à 90 ". » Chauffé longtemps au réfrigérant ascendant avec de la potasse alcoolique, il se transforme surtout en chlorure de naphtylènc C^'' H'CI, bouillant à 143°, identique à celui qu'avait obtenu Markowiiikofl", et qui fournil avec l'acide sulfurique concentré une coloration rouge intense. Ce chlorure est accompagné d'une petite quantité d'hexa- Icrpéne Cil*, qui donne avec l'acide sulfurique une réaction violette. 2 '[2 ACADEMIE DES SCIENCES. » Le deuxième, liquide, . Pendant que l'échappement n'agit pas sur le balancier, le mouve- ment de celui-ci est défini par l'équation (0 S^ + (^oH-/)§+(R„4-r)« = F(0; posons alors k'T = 27., k^- = r; . R„ _ r; = ,^ ; et faisons le changement de variables (^) 1 u =y sink' t -h zcosA't, I ji=ycosA't— s sink't. 2/|4 ACADÉMIE DES SCIENCES. )) Soit /„ une époque quelconque, mais fixe dans le raisonnement qui va suivre; soient j^, -„ leS; valeurs de y, s à l'époque /„ et Y„, Z„ les valeurs des mêmes variables à l'époque t„ + T'. Nous envisagerons l'échappement comme agissant instantanément à l'époque /, et si nous considérons luie fonction û de y„ et z^ qui dépend sensiblement du seul argument y/j^ + z-l — p„, et qui, même dans une certaine étendue des amplitudes uti- lisables, est sensiblement constante, nous aurons en faisant -^7^^ = [j.. k' -'■' (^) Y„ =~^.z„-^(i- ^) j-„ + p. cos/î:' /, + / ^^, df. l'échappement frappant presque au point mort, on aura sensiblement [ c)a„ COSa„ 2 ' (^«0 ' <^po ' ] ^ _ _ sing(i » Soit (jo, :?(,) le point double de la substitution (3) et posons AX = 7 — Jo. A:: = 3 — s„ ; (3) pourra s'écrire dans un voisinage suffisant de (jo, z^) : (4) AY„ = - ;. A.-„ + (I - 1) Ar„ - o slnk'f, (^ Aj„ - ^ A.„), (5) AZ„ = (i-A)A;„+i..Ay„-i2cos£/,(^Aro-^^"Ar.„). » Posons encore AY„ = r/sin/: AjK„=£sinO; AZ(| = -ricos/; Asd = £CosO; en formant les combinaisons (4) cosZ:7, — (5)sin^7, ; et (4) sinX-'i, + (5) cos^-'/,. nous obtenons n sin (x — ^>'f,) = — ;•'■£ cos(0 — k'/,) + ( i — >.) s sin (0 — k'/,), riCOs(x — k't,)— — [j.ssin(0 — /i'^,) + (i — A)£cos(0 — /c' t,) — ^£sin(0 — a„). SÉANCE DU 27 JUILLET iQoS. a.^S d'où l'on déduit 71 = £ [7.,siM(0 — ;^) + (i _ ^ ) cos (ô — 7) — - SID (6 - a„ ) cos (v -/?:'/, ) L pu » Si le module de la parenthèse facteur de £ est moindre que i dans un voisinage suffisant de (j„. sj, la substitution dont (3) est l'expression approchée sera convergente, à la manière des substitutions à une variable de M. Kœnigs. M Or, on a I ,j. sin (0 - y) + ( I _ \) cos(9 - /.) |< ^{i-\y + u?. » La condition (6) v'(i-^)^^ + r+^-^7 0 pour 100 48 j 4 )) L'oxygène renfermait une petite quantité d'azote. Ici appréciable. » Hydrogène et acide carbonique. — Pression du mélange, ^a'"»; vitesse, 36oo tours ; durée de l'expérience, 40 minutes. Gaz final. Extrémités. Milieu. 1. 0 46,2 46,3 46,1 48,9 48,6 48,7 zote. le :i encore, pas de séparation Gaz final. M -^^. ■■ — Extrémités. Milieu. 1. 2. 52, I 52,3 5 '2, l 46,9 46,9 47,1 Gaz initial. CO- pour 100 52,3 II pour 100 47,1 » Pas plus que dans les expériences précédentes, il ne paraît y avoir de séparation. » Répétons que ces essais ont été faits avec tontes les précautions dési- rables; ils ont été renotivelés plusieurs fois, et les différences observées n'ont jamais dépasséo,3 pour 100, dans l'un ou l'autre sens. L'eudioinètre de M. Schlœsing permet des analyses rigoureuses ; toutes les conditions, chambres périphériques petites par rapport au compartiment central, vitesse de rotation considérable, durée de l'expérience très prolongée, mélange gazeux sous pression, gaz de densités très différentes, paraissent propres à amplifier les différences de composition finale, à supposer qu'à ces vitesses il y ait une tendance appréciable à la séparation. Pourtant nos résultats montrent que, si une telle tendance existe, elle ne saurait pro- duire que des modifications de l'ordre des faibles erreurs d'expérience. Si la contradiction entre nos conclusions et celles des expérimentateurs ita- liens, par exemple, tient seulement à la différence entre notre appareil tubulaire et l'appareil en forme d'essoreuse de ces auteurs, il y aurait là quelque chose de curieux à élucider au point de vue de la théorie des gaz. » Mais il conviendrait, avant tout, d'être fixé exactement sur les résul- tats des autres expérimentateurs, et jusqu'à plus ample informé il nous faut admettre que la séparation des mélanges gazeux par la force centri- SÉANCE DU 27 JUILLET rgoS. 253 fuge ne peut donner que des résultats infiniment inférieurs aux résultats, si remarquables, obtenus par l'intermédiaire de la liquéfaction. » MÉCANIQUE CHIMIQUE. — Sur les lois et les équations de l'équilibre chimique. Note de M. Ariès, présentée par M. Mascart. « Considérons un système chimique en équilibre et partagé en ç phases. Les changements réversibles qu'il peut subir obéissent, avant tout, à cer- taines équations de liaisons, qui expriment que les corps en jeu passent d'une phase à l'autre sans changer de masse, ou se transforment en suivant les règles des proportions définies. » Parmi les modifications virtuelles, c'est-à-dire compatibles avec les seules équations de liaisons, on peut en concevoir qui consistent à rendre minimum le nombre ^ des corps coexistants; ce nombre est toujours le même, quelle que soit la modification choisie. Ces q corps, que nous dési- gnerons para,, «., ..., «y, sont les constituants indépendants Au système. Les r autres corps A,, h..,, .. ., A^, qui existent aussi dans le système en équilibre, ne pourront être produits qu'aux dépens des premiers. » cj|, cjj, . . ., B7y et II|, Ho, ..., n^ étant respectivement les poids molé- culaires des corps a et A, leur équivalence qualitative s'exprimera au moyen de r équations distinctes de la forme (i) ii.= /-;rj, + /t;ni,-4-...+ ^-Jr:T^ {i=i,i,...,r), k], k], . . ., k] étant des constantes numériques simples. M Si l'on représente, d'une façon générale, par x'^ ou .r] ^- la proportion moléculaire du corps a^ ou du corps A, existant à l'état de mélange dans la ^leme phase, le potentiel H, de cette phase, fonction de la pression p et de la température T, sera aussi, évidemment, une fonction homogène et du premier degré en x\ , œi, . .., x'^, x'^_^^ a-^^^. On aura donc, d'après la formule d'Eu 1er, H, =2^- /'' i=(i, 2, .. ., (/, q -hi, ..., q + r). en posant » AJ est le potentiel moléculaire et individuel àe l'un des q -f- /• corps en jeu ; i\ est du degré zéro par rapport aux. x. G. R., iguS, i« Semestre. (T. CXXXVII, N» 4.) 34 254 ACADEMIE DES SCIENCES. » Le potentiel total H du système est, d'ailleurs, H =11,4- H, 4-... + 11^. » Si le système est en équilibre dans un milieu de température et de pression données, sans qu'aucun changement compatible avec les liaisons ait une tendance à se produire, c'est que l'entropie de l'ensemble constitué par le milieu et par le système ne peut plus augmenter et que, par consé- quent, le potentiel du système ne peut plus diminuer ('). Il est minimum, ainsi que l'exige le principe de Lejeune-Dirichlet que l'on retrouve dans la Statique chimique, et l'on doit avoir, quelles que soient les variations dx compatibles avec les liaisons, (2) dH = o et d'^R'io. » L'équation différentielle (2) exprime que le potentiel d'un système en équilibre chimique reste constant pour toute modification virtuelle élé- mentaire du système. C'est encore le principe des modifications ou des vitesses virluelles de la Mécanique rationnelle, appliqué à la Statique chi- mique. » De ce principe on déduit, sans avoir autrement besoin de former les équations de liaisons, les deux lois données par Gibbs, et qu'observent les potentiels h, lois fondamentales qui suffisent à poser toutes les équations de l'équilibre. » Première loi. — Si l'on considère la modificadon virtuelle consistant simplement à faire passer d'une phase s à une autre phase s' la proportion dx de l'un des q -\- r corps actifs, V équation (2) 5e réduira à f/H = {h] — l,';)dx — o, d'où l'on tire (3) a;=A;'. » Le potentiel d' une même masse de l'un cpidconque des corps a la màne valeur dans toutes les phases que ce corps occupe. » L'indice supérieur qui affecte la lettre h devient sans objet, ou pourra le supprimer. » Deuxième loi. — Considérons la modification qui consiste à faire i^arier de dx, dans l'une des phases, la proportion moléculaire du corps A,, celte (') Voir Comptes renc/iis du 6 juillet igo3. SÉANCE DU 27 JUILLET igoS. 255 variation devant être compensée dans des phases quelconques par des variations correspondantes des proportions de ses constituants a,, a^, . . ., a^. Ces der- nières variations seront, d'après la formule (i), — k] dv, — kf dcc, .... — k'I dx, et r équation ( 2 ) deviendra d\\ = (Ay„ - /(•; h, - k-.h., -...- k'I h g) dx = o, d'où l'on tire (A) /i,,^, = klh,+Âj/i.-h. . . + kj/i^ (i = i,2 r). » Toute réaction chimique se produit avec la même équivalence entre poten- tiels moléculaires qu'entre poids moléculaires, et, notamment, le potentiel fie lout corps composé est égal à là somme fies potentiels de ses consti- tuants. » Les équations (3) sont en nombre égal au nombre des x diminué de q -h r; il existe r équations (4), en sorte qu'il manquerait encore q équa- tions pour déterminer tous les x en fonction de p et de T, étant entendu que la fonction H est connue; mais les dérivées h de cette fonction sont du degré zéro par rapport aux x : les équations (3) et (4) suffisent donc à fixer la composition de chaque phase. » Les proportions absolues des constituants indépendants, qui peuvent servir à définir entièrement le système, donnent lieu à q équations de liaisons, et interviennent pour déterminer d'une façon complète toutes les quantités x, et, par suite, les masses des diverses phases du système. » CHIMIE. — Sur une combinaison de deux corps qui, par élévation de tem- pérature, s'unissent, puis se séparent au-dessous de — 79°. Note de M. D. Gernez, présentée par M. L. Troost. « J'ai démontré antérieurement (^Comptes rendus, t. CXXXVL P- 889 et i322) qu'avec les nombreux dissolvants de l'iodure mercurique on peut préparer des solutions qui ont pour caractère commun d'abandonner, par refroidissement, à toute température jusqu'à —192", l'iodure sous la forme jaune instable. Les solutions dans l'acétone ont en outre, aux basses tem- pératures, des propriétés spéciales que je vais indiquer. » Dans un iLhbe de verre liés propre, de 2""" do diamètre intérieur, fermé à l'une 256 ACADÉMIE DES SCIENCES. de ses extrémités, on fait tomber quelques cristaux d'iodure mercurique rouge et l'on introduit, à l'aide d'un entonnoir en verre étiré, une couche d'acétone de 6"" à 8'" de hauteur; on chauffe le tube au bain-marie vers 56°, 4, température d'ébullition de l'acétone, en le maintenant presque horizontal pour obtenir une solution saturée homogène. On dresse ensuite le tube verticalement et on le maintient dans cette posi- tion environ un quart d'heure pour que les parcelles solides en suspension dans le liquide aient le temps de se déposer. On le retire, l'essuie rapidement avec du papier buvard et on l'enfonce dans un ballon plein d'air liquéfié. Après un séjour qui peut être indifféremment prolongé un quart d'heure ou plusieurs jours, on l'enlève rapidement, on se hâte d'en mouiller la surface avec une goutte d'alcool qui empêche la vapeur d'eau ambiante de se congeler sur le tube et permet d'en voir le contenu. On constate qu'il est solide, d'un blanc à peine jaunâtre d'abord, mais qu'il passe rapidement, par les nuances intermédiaires, au jaune citron. Au bout de quelques secondes, échauffé à l'air ambiant par l'intermédiaire du verre, le solide fond en un liquide sensiblement incolore, laissant un noyau cylindrique jaune qui diminue rapidement et disparaît. C'est le phénomène que présentent les solutions d'iodure mercurique dans les dissol- vants qui ont été solidifiés par refroidissement dans l'air liquéfié ou ailleurs et que l'on chauffe ensuite au delà du point de fusion du dissolvant. Mais avec l'acétone il s'en produit un autre tout à fait imprévu : à peine la masse intérieure est-elle fondue que, dans le liquide qui continue à se réchaufier, commence une solidification partant spontanément des deux régions du liquide qui s'échauffent le plus vite : l'extrémité effilée du tube et la surface libre du liquide en contact avec l'air. Deux masses opaques de couleur jaune orangé naissent de ces deux régions, vont à la rencontre l'une de l'autre et envahissent en quelques secondes la totalité du liquide. Cet effet est tout à fait semblable à la solidification d'un liquide surfondu. On peut du reste le provoquer en chauffant un point du tube avec le bout du doigt. Dès que cette solidification s'est produite, si l'on immerge le tube dans de la neige carbonique mouillée d'un peu d'acé- tone qui donne une bouillie dont la température constante est de — 79°, la masse solide qui remplissait d'abord le tube diminue graduellement, elle n'occupe plus, après quelques minutes, que les -j^ de la hauteur initiale et, après une heure, la température étant toujours — 79°, elle estréduite à y^,. Ce résidu se transforme lui-même en iodure mercurique rouge au bout d'un temps plus long. » Lorsque l'on retire le tube de l'air liquide, si, au lieu de le maintenir vertica- lement dans un bain froid à température constante, on le tient horizontalement dans l'air, on observe la succession des mêmes phénomènes : solide jaunâtre, devenant jaune citron par échauffement, fondant bieniôl en un liquide incolore, envahi aussitôt après par une masse solide à partir des deux points extrêmes. Peu après, cette masse se résout en un liquide incolore qui dépose des flocons dont le volume diminue peu à peu et qui ne forme qu'un dépôt mince lorsque le tube a pris la température ordi- naire. Ce dépôt est formé d'iodure mercurique jaune qui peu à peu se transforme en rouge. » Tels sont les effets que l'on observe dans des tubes de verre de a™™ de diamètre intérieur et dont l'épaisseur est de o™"',6 à o"", 8. Si l'on emploie des tubes très minces, de o™'",2 d'épaisseur, l'échaufi'ement par l'air ambiant est plus rapide et les effets analysés ci-dessus peuvent se mêler : ainsi, il arrive dans ce cas que la solidifi- SÉANCE DU 27 JUILLET igoS. 257 cation en masse jaune orangé commence à se produire, quand la fusion du solide jaune cilron n'est pas encore terminée, mais la solidification de l'un accélère la fusion de l'autre. )> On peut interpréter ces phénomènes de la manière suivante : dans l'air liquide, l'acétone s'est solidifié en retenant l'iodiire mercurique dissous et il présente la couleur des solutions solidifiées à ces basses tem- pératures qui est presque blanche, comme l'iodure orlhorhombique. Réchauffée, cette masse solide jaunit graduellement jusqu'à la teinte citron : arrivé à — 94°. 9» température de fusion de l'acétone, le dissol- vant fond, mais l'iodure, au lieu de se déposer, comme il arrive au sortir des autres dissolvants, contracte avec l'acétone une combinaison molécu- laire solide. Cette combinaison persiste inaltérée entre des limites assez étroites de température. Au-dessous de —79°, elle se détruit graduellement et presque complètement en i heure, abandonnant l'iodure sous la forme instable jaune qui, elle-même, devient ultérieurement la forme rouge qua- dratique ('). On peut donc admettre que l'acétone forme avec l'iodure mercurique une combinaison jaune orangé solide qui se produit par l'élé- vation de la température un peu au delà de — 94°, 9» mais qui n'est stable que jusqu'à une température inférieure à — 79°, puisqu'elle se détruit complètement à cette température. » Cette combinaison, amorcée en un point, puis plongée dans l'air liquéfié ne s'y développe pas ; mais la partie formée se comporte comme un corps distinct, car sa couleur orangé pâlit, mais très peu, et son aspect est tout à fait différent de celui que présentent les deux iodures à la même tempé- rature, Si, après l'avoir produite dans tout le tube, on l'immerge dans l'air liquide, elle y persiste en une masse tout à fait homogène, ayant les pro- priétés que j'ai indiquées; on peut en conclure qu'elle est stable aux tem- pératures inférieures à celle où elle s'est formée. » (') Si le tube est maintenu horizontal et si le dépôt n'est pas très épais, la transfor- mation des cristaux jaunes en rouges commence en quelques points espacés ; chaque cristal rouge grossit aux dépens de la matière jaune ambiante de manière à former des taches transparentes circulaires de diamètie graduellement croissant, dont le cristal d'iodure rouge est le centre. 258 ACADÉMIE DES SCIBffCES. CHIMIE ANALYTIQUE. — Séparation et dosages simultanés de la baryte, delà strontiane et de la chaux. Note de M. Lucien Robin, présentée par M. Ad. Carnot. « J'ai cherché à doser successivement les terres alcalino-terreuses • baryte, strontiane, chaux, en mettant en œuvre des méthodes simples et cependant capables de fournir des résultats satisfaisants. » Voici le mode opératoire que je propose : » Les substances à analyser étant traitées de telle sorte que les terres alcalino-terreuses se trouvent réunies en dissolution, sous forme de chlorures ou de nitrates, on opérera ainsi qu'il suit : » Si la liqueur est acide, la rendre légèreineiit ammoniacale, ajouter du sel ammo- niac (2 pour 100 environ) bien exempt d'acide sulfurique, et ajirès avoir acidifié légèrement par l'acide acétique, porter à ébullition, puis ajouter dans le liquide bouillant, d'une solution saturée de bichromate de potasse jusqu'à excès assez notable (la liqueur doit posséder une teinte rougeâtre). )) Laisser bouillir 5 minutes encore, faire refroidir sous un courant d'eau, et recueillir le chromate de baryte sur un filtre taré; le laver d'abord avec une solution à 0,5 pour 100 environ d'acétate d'ammoniaque légèrement alcalinisée par de l'am- moniaque, et tiède ; puis terminer par une solution alcoolique (alcool à y5 ", i o parties ; eau distillée, 90 parties). » Porter le filtre à l'étuve ioo°-iio° pendant 2 heures au moins et peser le chro- mate de barjte pour calculer. » Le liquide débarrassé de la baryte est rendu ammoniacal puis mis à bouillir. On Introduit alors environ 3 à 4 pour 100 de sulfate d'ammoniaque cristallisé pur etaprès avoir maintenu à 100° pendant un quart d'heure, en prenant soin de maintenir la liqueur un peu alcaline, par l'addition d'ammoniaque, faire refroidir et recueillir le sulfate de strontiane. (La liqueur doit posséder une teinte jaune d'or.) » Laver avec de l'eau chaude renfermant à peu près o,5 à i pour 100 de sulfate d'ammoniaque et rendue légèrement ammoniacale, puis avec la solution alcoolique à 10 pour 100. B Sécher à l'étuve, incinérer et peser le sulfate de strontiane. » Le filtrat, étant porté à 80° environ, sera additionné d'oxalate d'ammoniaque et, après agitation, abandonné au repos pendant une demi-heure. » L'oxalate de chaux sera recueilli sur un filtre, lavé à l'eau chaude légèrement ammoniacale, séché puis calciné, pour transformer en carbonate ou en sulfate. » Nous avons pratiqué des dosages sur des liqueurs, dont la teneur a été déterminée par les méthodes les plus parfaites : » Dosage de la baryte à l'état de sulfate. Dosage de la strontiane à l'état de carbonate. Dosage de la chaux à l'état de sulfate. SÉANCE DU 27 JUILLET igoS. 239 » Ces dosages ont été faits sur des volumes croissants 5"™', 10''"', 20""', étendus à 200'^'"' à peu près, afin de pouvoir contrôler si la concentration pouvait avoir quelque influence fâcheuse. » Enfin, nous avons, dans une dernière série de dosages, prélevé 80""' de la liqueur calcique, afin d'augmenter la teneur en chaux, et voir si dans de telles conditions, cette dernière n'était pas entraînée d'une fliçon ap- préciable par le précipité de snlfate de strontiane. M Voici les résultats obtenus : Baryte. Strontiane. Chaux. 5'^'"' de liqueur renferment o,o565 o,o368 o,oi5- Chiffres fournis par la méthode exposée : sur 5''"'' 0,0175 o,o353 o,oi63 sur 10'"' 0, 1 162 0,0706 o,o3io sur 20™' . o,23oo 0,1432 o,o6o4 sur ao™" pour la baryte et la strontiane ) O cmJ 11 0,2287 0,1411.) O,2o8o et sur 80™ pour la chaux \ ' ' -• j ■> » On voit, par l'examen de ce petit Tableau, que les teneurs trouvées ont augmenté presque mathématiquement et que, par conséquent, le pro- cédé décrit fournil des résultats très satisfaisants, en un temps très court et sans difficulté ojiératoire. » Il est évident que cette méthode peut parfaitement s'appliquera la re- cherche et à la séparation qualitative des alcalis terreux, après leur préci- pitation en bloc par le carbonate d'ammoniaque, et redissolution dans l'eau chlorhydrique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la condensation des élhers acétyléniques avec les alcools. Note de M. Ch. Moureu, présentée par M. H. Moissan. « J'ai montré dernièrement, en commun avec M. Delange, que les acides acétyléniques fixaient i"""' d'eau sous l'influence des alcalis à l'ébul- lition, en donnant des acides ^-cétoniques. En vued'éclaircir le mécanisme de cette hydratation, j'ai pensé qu'il y aurait intérêt à connaître tout d'abord le mode d'action des alcoolates alcalins sur les mêmes composés, et c'est ainsi que j'ai été conduit à faire réagir sur les éthers acétyléniques les alcools sodés, en solution dans l'alcool correspondant et en l'absence d'eau. » Il résulte de mes expériences qu'il se forme ainsi des produits de condensation résultant de l'addition pure et simple d'alcool aux éthers 26o ACADÉMIE DES SCIENCES. acélyléniques. La présente Note a spécialement pour objet la condensation du phénylpropiolate de méthyle avec l'alcool méthylique, cas particulier dont j'ai fuit une étude approfondie. » Lorsqu'on traite le phénylpropiolate de méthyle par le mélhylale de sodium en solution méthylique, une vive réaction se déclare presque aussitôt, qui colore légère- ment le mélange et provoque rapidement l'ébullition de l'alcool. Suivant les conditions dans lesquelles on opère, l'élher acétylénique peut fixer i™"' ou 2™°' de métlianol. » 1. Fixation de 2™"' d'alcool mêthvliqle sur le phénylpropiolate de méthyle. — L'élher acétylénique (278,7) est ajouté avec précaution à une solution de métliylate de sodium dans l'alcool méthylique (4^ de sodium dans 928 d'alcool méthylique absolu ). Après avoir chauffé le mélange à reflux pendant i5 heures, on l'introduit dans des tubes scellés, que l'on maintient ensuite au voisinage de i25° pendant 4 heures. La liqueur ainsi obtenue, limpide et à peine colorée, esl versée peu à peu dans un excès d'eau glacée, et le tout est immédiatement agile avec de l'éther. On décante la couche élhérée, et, après l'avoir lavée à l'eau et séchée très soigneusement sur le sulfate de soude anhydre, on évapore l'élher et l'on distille le résidu dans le vide. » Acétal dimélhyliqiie du benzoylacétatc de méthyle cens— C(OCH^)^— CH-— CO^CH^. La majeure partie de ce résidu passe, après reclification, à i46"-i47° sous 16""", sous la forme d'une huile incolore, fortement réfringente, et possédant une odeur agréable- ment aromatique; Nu=i,5oo4 à 21°; Dj;'=zi,ii2. D'après sa composition centési- male et son poids moléculaire déterminé par la cryoscopie, ce liquide répond à la formule brute C'^H"^0* (soit G«H°— G = G — CO^CH^-f- 2GH*0). Nous allons montrer que toutes ses propriétés l'identifient complètement avec l'acélal diméthy- lique du benzoylacélale de méthyle. » a. La réfraction moléculaire concorde très exactement avec la constitution sup- posée. 1) b. Si l'on traite le produit, en solution alcoolique, par quelques gouttes de solu- tion étendue de chlorure ferrique, la liqueur obtenue, d'abord à peine jaunâtre, rougit progressivement jusqu'au rouge vif (au bout de i heure). Ge fait se conçoit aisément : l'acidité du sel ferrique, si faible soit-elle, a suffi à hydrolyser la fonction acétal, et l'élher j3-cétonique qui en résulte, à mesure qu'il esl mis en liberté, colore en rouge la solution de sel ferrique. » c. Acide CH'— C (OGH')= — GH'^ — GO^H. — En saponifiant le produit par la soude aqueuse (à 12 pour 100) à froid, ou obtient de belles aiguilles incolores, dont l'analyse concorde avec la formule G^H^— G(0GH3)-^— GH'^— GO^Na + 5 H^îO. L'acide correspondant (beaux prismes blancs) s'isole en traitant à 0° le sel alcalin par la quantité calculée d'acide sulfurique dilué, et en agitant la liqueur avec de l'éther. » Il s'altère lentement, dès la température ordinaire, en perdant de l'anhydride car- bonique, et en dégageant une odeur aromatique de plus en plus forte; la décomposition s'accélère avec la température et est très rapide vers gS". L'odeur aromatique observée est due à la production d'une huile qui passe à la distillation vers 94° sous 23™", et qui, d'après l'analyse élémentaire et ses réactions, est constituée par un mélange de SÉANCE DU 27 JUILLET igo.S. 26 r deux produits : l'acétal diméthylique G" H»— C(OCIF)^ — GIF et le a-méthoxystji-o- lène G«II'— G(0GH3) = CH^ » d. Méthoxyslyrolène G«H^— C(OGH')= CH^— Getle huile, en effet, sous l'ac- tion du chlorure d'acétyle en présence de pyridine, fournit un liquide aromatique bouillant sans décomposition à 197° (corr.) sous la pression normale (Do:=i,oi58; /ïB^ijSgSS à 21°), et dont la composition élémentaire est celle du méthoxyslyrolène. Ce nouveau corps, hydrolyse par l'acide sulfurique à 5 pour 100, se transforme en acélophénone G'^H' — CO — GIP, qui a été caractérisée par son point d'ébullition, son point de fusion et celui de sa semi-carbazone. M II. Fixation de 1™°' d'alcool méthïlique sur le phénylpropiolate de mêtqyle. — Si l'on opère à la température d'ébullition du mélange réagissant (éther acétylénique, mélhylate de sodium, alcool méthylique), on obtient constamment, quelles que soient les proportions relatives des corps mis en œuvre, à côté d'un très grand excès de l'éther diméthoxylé qui vient d'être décrit, de petites quantités de l'éther monomélhoxylé C^H^- C(OCH') = CH - CO'-GH'. » La présence de ce dernier est attestée par l'analyse et la saponification du produit; l'acide monométhoxylé C^H^ — C(OCH') := GH — GO-H est facile à séparerde l'acide diméthoxylé, grâce à sa faible solubilité dans l'éther et l'alcool méthylique. 11 se pré- sente au microscope en parallélogrammes plus ou moins allongés; il se décompose lentement à partir de 160°, et presque instantanément vers 190°, en gaz carbonique et méthoxystyrolène identique à celui dont il a été parlé plus haut. » Get acide est donc l'acide oc-méthoxycinnami([iie encore inconnu G'^H»— C(OGIP)=Gll — GOni. » Dans le même ordre d'idées, nous rappellerons que Nef a obtenu l'oj-éthoxystyro- lène G^H^ — GH = CH(OG-II') en chauffantlephénylacétylène avec de l'alcool en pré- sence de potasse caustique solide {Lieb. Annal. 1899), et que Ruhemann et ses élèves, en traitant le phénylpropiolate d'éthvle par divers phénols sodés, ont donné naissance à des dérivés cinnamiques, tels le composé C'H'' — G(OG'^H'') = GH — GO^C-H^ {Chern. Soc, 1900-190 1). » Résumé. — Le phénylpropiolate de mélhyle peut fixer, sous l'action du méthylate de sodium, 2"°' ou i""*' d'alcool méthylique, par saturation totale ou partielle de la fonction acétylénique. Les composés nouveaux ainsi formés se rattachent aux acides benzoylacétique et cinnamique. Nous ajouterons que le rendement est en général voisin des | du rendement théorique. » C. R., i9(.3, 2« Semestre. (T. CXX.WII, N' 4.) - ••'-' 262 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la constitution du cyanure d'allyle. Note de M. II. Lespieau, présentée par M. Haller. (Extrait,) « Le cyamire d'allyle provenant de l'action à froid du cyanure de potassium sur le bromure d'allyle, il serait naturel de l'écrire CH= = CH — CH=-CAz; cependant, à l'heure actuelle, celte formule n'est point admise, on en pré- fère une autre, CH' — CH=^CH— CAz, proposée par Rekulé et confirmée par le fait que la fixation de brome sur le cvanure d'allvle fournirait le ni (ri le CH' — CH Br — CHBr — CAz (Palmer, American chemical Journal, t. XI, p. 89)... » Ayant repris ces recherches, j'ai obtenu des résultats très différents : 1) J'ai fait agir 84^ de brome parfaitement sec sur Sgs de cyauure d'allyle desséché par distillation sur l'anhydride phosphorique; les deux corps étaient fortement dilués dans du chloroforme pur; la température, pendant les 9 heures que dura l'addition, fut maintenue entre — 14" et — 10°. (Avec des corps moins secs, entre 4- 10 et -t- 3o, on obtient (|uaiitativenient les mêmes résultats que ci-dessous.) » 11 s'est fait un peu d'acide bromhydrique; à la distillation, sous iS"'", il se pro- duisit 58 de résidu carbonisé ; deux fractions s'indiquèrent nettement : i" de 60" à 100°, 2° de laS" à i35° (environ 45°)- De cette dernière j'ai isolé [\o^ d'un nitrile bouillant de i38°,5 à 189° sous so""'",.^, présentant toutes les propriétés du composé CH^ Br ^ GH Br - CH^ — CAz que j'ai précédemment décrit [Comptes rendus, t. CXXXVI, p. i265). » En particulier, saponifié par l'acide chlorhydrique, il donne l'acide CH^Cl — CHBr — Cll=— CO=H, tandis qu'avec l'acide bromhydrique, on a très nettement l'acide CtPBr — CHBr CH^ _ CO^'H fondant à 5o°. » Quant à la portion, assez abondante, qui passe de 60" à 100", je ne crois pas qu'elle renferme, du moins en quantité sérieuse, le nitrile CH* — CHBr — CHBr — CAz; elle paraît bien plutôt être un mélange de produits de substitution raonobromés du cya- nure d'allyle : son contact produit des brûlures douloureuses ; si on la fractionne de 5° en 5° à la distillation et qu'on fasse l'étude cryoscopique de ces diverses portions, on trouve des nombres variant de i5o à 160; les acides qu'on eu tire par saponifica- tion m'ont donné le nombre i65 à la cryoscopie, ce qui correspond exactement à C*H=BrO^ SÉANCE DU 27 JUILLET igo3. 263 )) Je crois donc pouvoir, à la suite de ces recherches, considérer le cyanure d'allyle comme répondant bien à la formule CH'= CH-CH-CAz. » CHIMIE ORGAMQUE. — Contribution à l'élude des qainones-dicétones. Note de M. OEchsner de Coninck, présentée par M. II. Moissan. « J'ai montré récemment que l'attaque de l'acide chrysophanique par un excès d'acide sulfurique, à chaud, fournissait une certaine quantité d'anhydride carbonique et une très forte proportion de gaz sulfureux se dégageant brusquement vers la fin de la réaction. Or, d'après les recherches de Liebermann et de O. Fischer, l'acide chrysophanique est une dioxy- méthylanthraquinone; il m'a donc semblé intéressant d'étudier l'action de SO^ H- sur d'autres quinones en me plaçant dans les mêmes conditions expérimentales. » Anthraquinone. -^ J'ai fait l'expérience avec un échantillon d'anlhraquinone du commerce. Celle-ci présente une très grande résistance; il se dégage une certaine quantité de GO^, puis le gaz sulfureux apparaît et se dégage brusquement. » Le résultat a été le même avec un échantillon pur et bien cristallisé d'anthra- qulnone. » Alizarine. — L'expérience a été faite avec de l'alizarine du commerce et avec de l'alizarine purifiée et sublimée. » Les résultats ont été conformes aux précédents. J'ai remarqué, toutefois, que l'alizarine est un peu moins résistante que l'anthraquinone. » Purpurine. — La purpurine, commerciale ou purifiée, se comporte comme l'alizarine; à jseu près aussi résistante que cette dernière, elle est moins résistante que l'anthraquinone à l'action de SO*LP en excès. » Phénanlhrènequlnone. — • Cette quinone présente liné résistance remarquable; puis elle fournit peu à peu CO-, et, vers la fin, le dégagement de SO- devient très abondant. » 'j.-Naphloquiiioiie. — Elle se comporte, d'une manière générale, comme les autres quinones étudiées. » En réfléchissant à ces résultats fournis par toute une série de dérivés, j'ai été amené à penser que la molécule de ces quinones-dicétones, quinones-phénols, etc., se coupe, à une température donnée, et sous l'ac- tion puissante de SO^H^, entre les groupements (CO) et les groupements benzéniques, substitués ou non; ensuite, ces derniers groupements se dé- composent et agissent par leurs groupes (CH)sur l'acide sulfurique qui est 264 ACADÉMIE DES SCIENCES. alors énergiquement réduit. Ainsi peut s'expliquer le dégagement brusque et très abondant de SO' que j'ai observé dans presque toutes mes expé- riences. » L'alizarine et la purpurine sont sensiblement moins résistantes que l'anthraquinone; ce fait n'est pas isolé; je l'ai rencontré en étudiant, au même point de vue, d'autres fonctions aromatiques. Il peut s'expliquer en remarqam\l que toute subslituiion dans une molécule aromatique diminue la stabilité de celle-ci. Je développerai ce point dans tm Mémoire plus étendu. » CHIMIE ORGANIQUE. — Les matières alhuminoïdes du grain de mais. Note de MM. Doxaud et Labbé, présentée par M. A. Ditte. « Nous avons décrit, dans une Note précédente, les propriétés spéciales de la maïsine, matière albuminoïde extraite du maïs au moyen de l'alcool amylique bouillant. )) Les quantités de maïsine ainsi extraites restent toujours inférieures aux teneurs du maïs en zéïne, indiquées par Ritthausen. Il y a lieu de penser qu'il existe simultanément dans le grain de maïs diverses matières albuminoïdes plus ou moins analogues. Nous avons fait le dosage complet de ces albuminoïdes dans le grain de maïs et nous avons reconnu ainsi qu'ils étaient en plus grande quantité que Ritthausen ne l'avait trouvé. » Pour déterminer la teneur du grain de maïs en matières albuminoïdes totales, nous avons utilisé la propriété la plus générale des albumines du groupe des glutens de céréales qui est leur solubilité dans l'alcool potas- sique. Nous avons soumis à une longue agitation à froid répétée à diverses reprises avec de nouveaux liquides de lavage alcoolo-potassiques, du maïs blanc préalablement déshuilé et desséché, et contenant alors, d'après le dosage en azote, i4,<32 pour 100 de matières azotées totales. » 20G de maïs ont été agités S heures consécutives avec 200°""' d'alcool à 70°, con- tenant 3s de KO II par litre, et celte opération a été recommencée quatre fois avec d'égales quantités du liquide potassique. » La quantité de matières organiques solubilisées était fournie par l'extrait des liquides de lavage complétés à un volume donné, aiminué du poids des cendres dans •chaque cas. On a obtenu ainsi 9,84 pour 100 de matières albuminoïdes. Il y a donc dans le maïs li,']8 pour 100 de matières azotées qui ne sont pas des albumines, ou du moins des albumines ayant les propriétés des glutens. » D'autre part, la composition des 9,84 pour 100 des matériaux albuminoïdes a été établie de la façon suivante : Solubles dans l'alcool SÉANCE DU 27 JUILLET igoS. 265 » a. La maïsine du mélange étant exclusivement soluble dans l'alcool amylique à chaud, la masse totale ainsi traitée à trois reprises successives a abandonné un poids correspondant à 5,27 pour 100 de maïsine dans le grain de maïs. » b. L'alcool étliylique, bon dissolvant de la maïsine, dissoutaussi d'autres albumines, mais non pas la totalité de celles du maïs. Si l'on traite le même maïs par l'alcool à 90°, on obtient 6, go pour 100 d'albumine solubilisée. » Nous sommes ainsi amenés à admettre que l'albumine du grain de maïs est un mélange de trois matières albuminoïdes distinctes, au moins. S La maïsine a, soluble dans l'alcool amylique ; La maïsine |3, insoluble dans l'alcool amjlique et soluble dans 1 l'alcool élhylique à 90°; , / La maïsine 7, insoluble dans l'alcool amylique et insoluble dans potassique étendu ,,,,,,,.. ^ '■ \ 1 alcool etiiylique a 90°. » On peut obtenir séparément ces trois maïsines d'un même échantillon de maïs. » 20S de maïs épuisés par l'alcool amylique donnent une masse correspondant à 5,27 pouf 100 de maïsine a. Le même maïs épuisé à nouveau par l'alcool éthylique à 90" donne i,43 pour 100 de maïsine p, alors que par difTérence le même échantillon accusait 1,60 pour 100. » Epuisé finalement par l'alcool potassique, à quatre reprises consécutives de huit heures d'agitation chacune, il abandonne encore 2,2 pour 100 de maïsine, alors que le dosage par difTérence n'en accusait que 1,61 pour ioo. )) Si, en résumé, on ramène ces chiffres au maïs naturel, sa teneur en ces diverses variétés de maïsine est la suivante : Matières azotées totales (par l'azote) 1 1 ,86 pour ;oo Maïsine a, 4)82 » Maïsine ^ 1,82 d Maïsine ^ i , 33 » Matières azotées non extractibles 4, 90 » » La maïsine p, qu'on peut obtenir aisément en traitant par l'alcool à 90° du maïs ou du résidu d'amidonnerie de m;iïs préalablement épuisé pendant 637 heures à l'alcool amylique, est une matière tout à fait analogue comme aspect et propriétés à la maïsine a. Mais elle est moins riche en azote. Sa composition centésimale est la suivante: C: 55, 5o; H: 7,85; 0(pardifF.): 20,73; Az : i4)58; Soufre : 0,62; Cendres : 0,72. Elle est insoluble dans l'alcool amylique bouillant à la pression ordinaire; cependant, sous l'in- fluence d'une ébullition très prolongée, elle se dissout peu à peu dans ce solvant, dans la proportion des ~ environ. Elle est transformée de cette 266 ACADÉMIK DES SCIENCES. façon en une matière de propriétés identiques à la maïsine a. Ces faits, et divers autres que nous publierons prochainement, nous amènent à penser qu'il n'y a, entre les diverses maïsines que des différences très faibles de constitution, comme par exemple des degrés d'hydratation différents. » CHÏMIË BlOLOGIQtJE. — Emploi rie la bombe calorimétrique pour démontrer l'existence de V arsenic dans l'organisme. Note de M. Gabriel Bertrand. « Dans Un Mémoire paru il y a peu de temps (' ), j'ai réussi à expliquer les contradictions qui se sont élevées entre les chimistes, nombreux et habiles, qui se sont occupés de la question de l'arsenic normal. J'ai montré que, jusque-là, aucune des expériences, du moins sous la forme où on les avait publiées, ne contenait de preuves définitives, ni de l'absence, ni de l'existence de ce métalloïde chez les animaux et les plantes. ;> Les quantités d'arsenic qui existent à l'état normal dans les tissus sont en £;énéral trop petites pour qu'on puisse les découvrir avec certitude à l'aide des méthodes alors en usage. D'autre part, les réactifs incomplète- ment purifiés introduisent toujours des traces d'arsenic au cours des expé- riences. » Dans ces conditions, si l'on opère sur un organe facile à détruire, et, par suite, qu'on emploie peu de réactifs, l'arsenic introduit, joint à l'arsenic normal, peut être en quantité trop faible pour être reconnaissable. » Si, au contraire, on examine un organe résistant beaucoup à la des- truction, on est obligé de prendre une plus forte quantité de réactifs : l'impureté s'accumule dans le résidu de l'attaque, et il arrive un moment oii. le degré de sensibilité de la méthode de recherche étant atteint, on voit apparaître de l'arsenic. Plus la destruction est difficile, plus on est exposé à trouver de métalloïde. » C'est en perfectionnant la méthode classique de Marsh, au point de pouvoir déceler aisément un demi-millième de milligramme d'arsenic, et en trouvant des procédés de purification des réactifs qui permissent d'uti- liser une méthode aussi sensible, que j'ai rendu possible une bonne démonstration de l'existence normale de l'arsenic dans l'organisme. M D'assez nombreuses expériences sur des matériaux bien choisis m'ont (M Sur la recherche et sur la preuve de l'e^vistence de l'arsenic cliez les animaux {Aiin. de Chimie et de Physique, 7" série, t. XXVIII, igoS, p. 242-275). SÉANCE DU 27 JUILLET igoS. ofi^ alors forcé d'admettre que l'arsenic existe vraiment à l'état normal chez les animaux et les plantes, et, qu'au lieu d'être localisé dans certains organes, il se rencontre au contraire, sans doute au même titre que le soufre, le fer ou le phosphore, dans tous les tissus de l'organisme. D'après ces expé- riences, les poils, les ongles, les cornes, et, en général, les tissus kérati- niques sont les plus riches de tous; la glande thyroïde, très difficile à détruire, est relativement pauvre. ') Néanmoins, j'ai cru nécessaire de trouver une méthode de démon- stration plus précise encore que celle dont je me suis servi. Or, toutes les difficultés actuelles résident dans la destruction, d'ailleurs incomplète, des matières organiques, destruction qui entraîne l'emploi de quantités no- tables d'acides sulfurique et nitrique, puis de gaz sulfureux, d'hydrogène sulfuré, d'ammoniaque, sans compter l'usage d'objets en verre, de papier à filtrer, etc. J'ai pensé qu'on arriverait peut-être au but désiré, en brû- lant, d'une manière intégrale, la substance organique sèche dans un vase clos, tout en platine, en présence d'oxygène pur. » M. Berthelot' avait déjà proposé et mis en pratique l'emploi de sa bombe calorimétrique pour le dosage des divers corps simples contenus dans les composés organiques. » J'ai essayé si des organes secs, d'origine animale ou végétale, subi- raient, malgré leur structure et leur richesse en sels alcalins, une combus- tion aussi complète que des composés organiques définis, et si, après cette combustion, on pourrait retrouver les traces d'arsenic qui y étaient con- tenues. Le succès de mes expériences a été si complet (' ) que je considère aujourd'hui l'emploi de la bombe de M. Berthelot comme absolument indiqué dans tous les cas où il s'agira de la recherche et du dosage de très petites quantités d'un élément quelconque contenu dans un organe. )) Ij'alUimage de la substance est assuré, d'après ua artifice de M. Berllielot, à l'aide d'une mèche de lulmi-coton, prise dans une boucle du fil de platine au travers duquel on envoie le courant électrique. Mais ici, on doit prendre du fuhni-coton préparé avec des acides absolument purs. S'il est nécessaire, on accumule dans la bombe le produit de jjlusieurs combustions. « Celles-ci terminées, on transvase le contenu de la bombe dans une capsule, et l'on évapore à sec avec précaution pour chasser l'acide nitrique dû à la combustion par- tielle de l'azote; on reprend le résidu par quelques gouttes d'acide sulfurique et un peu d'eau, et on introduit directement la solution dans l'appareil de iMarsli. (') La bombe en platine donne seule des résultats exacts; avep les bombes émaillées, on introduit toujours des traces d'arsenic. 268 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Avec du camphre ou du sucre purs, on n'obtient pas la plus petite trace d'enduit arsenical; au contraire, quelques grammes d'écaillé de tortue de mer, d'épongé, de blanc ou de jaune d'œuf, etc. suffisent à donner des anneaux d'arsenic très nets. » Ces résultats, d'une méthode très simple et très précise, vérifient ceux que j'avais déjà publiés et lèvent tous les doutes concernant l'existence normale de l'arsenic dans l'organisme. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Influence de la température sur la production d'hy- drogène sulfuré par les matières alhuminoïdes , les extraits d'organes ani- maux et les extraits de levure de bière, en présence du soufre. Note de MM. J.-E. Abelous et h. Ribaut, présentée par M. Bouchard. « Dans une Communication précédente, nous avons montré que l'on pouvait soumettre des solutions d'albumine, ou des extraits de foie de cheval et des extraits de levure de bière, à la température de ioo° et même de i20°-i3o°, sans leur faire perdre la propriété de dégager de l'hydrogène sulfuré à froid en présence de soufre, en milieu légèrement acide. )) Nous avons étudié l'action de diverses températures sur l'activité de cette réaction, afin d'en établir la courbe en fonction de la température. )) Nous nous sommes servis d'albumine desséchée, d'extrait de foie de cheval et d'extrait hydro-alcoolique de levure de bière. » 1° Albumine. — On broie, dans un mortier, is d'albumine desséchée avec 25<^™' d'eau distillée, 18 de soufre lavé et o™', 5 d'acide lartrique à ,^ (' ). » Un tel mélange est introduit dans un ballon maintenu par un bain-marie pendant 2 heures, aux températures de 45°! 6o°-62°, 80°, 95°. Pendant tout ce temps un cou- rant de gaz inerte, azote ou hydrogène pur, entraîne l'hydrogène sulfuré formé, dans une solution d'iode centinormale. On apprécie la quantité de H^S formé par le dosage de l'iode restant, par l'hyposulfite de soude. Voici les résultats obtenus : H- S formé, mg A 45° ■ o,56i A 6i°-6a'' 0,612 A 80° 0,710 A 950 o,833 (') L'acidification du mélange est nécessaire pour éviter la production dell'S, due à l'action de l'alcali du verre sur le soufre. SÉANCE DU 27 JUILLET ipoS. 269 » 2° On répète re\périence avec de l'exlrail de foie de cheval préparé par macéra- tion de loos de foie piilpé dans 1006 d'une solution de fluorure de sodium à 2 pour 100. Cette macération, après avoir été abandonnée à 40° pendant 24 heures, est filtrée. » lo'^"'' du filtrat sont mélangés à is de soufre lavé. On ajoute 20'^"'" d'eau distillée et o""',5 d'acide tartrique au jL. » Résultais : H- S formé. A4''''' o,74o A 63° 0,986 A 80" 1 , 27 A 95° 1,56 » Enfin, dans une dernière série d'expériences, nous avons étudié l'action de la tem- pérature sur de l'extrait hydro-alcoolique de levure de bière, préparé par le procédé indiqué par De Rey-Pailhade pour extraire ce qu'il appelle le /j/u7ofA/o«. » io""° de cet extrait filtré et limpide étaient additionnés de is de soufre et de 20'^"' d'eau. L'extrait de levure étant franchenjent acide, il n'était pas nécessaire d'ajouter de l'acide tartrique comme dans les cas précédents. » Résultats : H^ S formé. A 45° o"4l6 A 65° 0,595 A 80° 0,782 A 95° i,i3o M En présence de ces fiiils il était indiqué d'étudier l'influence de tem- pératures plus élevées. » On introduit dans une ampoule 10'^"' d'extrait de levure, is de soufre et 20''°'' d'eau. On fait le vide, on remplit l'ampoule par un gaz inerte, puis on fait le vide de nou- veau. On scelle à la lampe, et on laisse dans l'autoclave à i25° le mélange pendant I heure 3o minutes. Au bout de ce temps on introduit le contenu de l'ampoule dans un ballon plongé dans un bain-marie d'eau bouillante, en opérant dans un courant de gaz inerte qui balaie l'hjdrogène sulfuré formé. Le mélange est ainsi traité pendant 3o minutes au bain-marie bouillant. Le résultat est le suivant : H' S formé. A 95° i"?, 10 A I 25° 2"'8, 3o )) On voit que la production de H-S, dans ces trois séries d'expériences, croît avec la température. Ces faits sont absolument contraires à l'hypo- thèse d'un ferment soluble hvdrogénant le soufre. Des expériences ulté- rieures pourront seules expliquer le mécanisme de la production d'hydro- C. R., 1903, !• Semestre. (T. CXXXVII, N» 4.) 36 270 ACADEMIE DES SC1E^■CES. gène sulfuré. Mais, d'ores et déjà, on peut conclure que le philothion en tant qu'hydrogénase n'existe pas. » PHYSIOLOGIE. — Recherches sur l'immiuiitc naturelle des Vipères et des Couleuvres. Note de M. C. Phisalix, présentée par M. Edaioud Perrier. « En 1781, Fontana, après avoir fait mordre des Vipères entre elles, ou leur avoir inoculé du venin avec une lancette, arrivait à cette conclusion que « le venin de la Vipère n'est point un poison pour son espèce ». Duméril, Guyon, Viaud-Grand-Marais, Waddeli ont répété ces expériences et sont arrivés au même résultat. » D'autres expérimentateurs comme Mangili, Cl. Bernard, Weir- Mitchell, Fayrer affirment que les Serpents peuvent être empoisonnés par leur venin; seulement la mort serait très tardive : dans les expériences de Weir-Alitchell, elle survenait dans un délai de 36 heures à i4 jours. Wad- deli, critiquant les expériences de Weir-Mitchell, attribue la mort tardive des Crotales à une septicémie ou à d'autres causes accidentelles. Dans 21 expériences faites avec le venin de Cobra, cet auteur a toujours constaté le même fait : « le Cobra inoculé avec son ])ropre venin n'éprouve aucun » symptôme d'empoisonnement » . » C'est pour élucider la cause de ces contradictions que j'ai entrepris de nouvelles expériences. » Voici comment jai procédé : du venin sec de Vipère est dissous dans l'eau salée pliysiologique au titre de i pour loo, et la solution est injectée, à doses progressive- ment croissantes, dans la cavité péritonéale de Vipères ou de Couleuvres. Jusqu'à la dose de 40"°) le venin ne produit pas de troubles appréciables. A partir de 45"'S jus- qu'à 6o™s, on commence à observer des troubles chez l'animal inoculé. Ils consistent dans une sorte de torpeur qui rend le serpent moins sensible aux excitations, plus paresseux à se mouvoir et moins actif dans ses mouvements. » Cet état de torpeur somnolente peut durer plusieurs jours avec quelques inter- valles de réveil relatif pendant lesquels le reptile se déplace lentement. On observe des contractions spasmodiques du rectum et de lauus, et des émissions abondantes d'urine. » Puis, peu à peu, les accidents s'atténuent, l'animal redevient plus vigoureux et plus vif; au bout de 4 à 5 jours il a repris ses allures habituelles. l-*oiir déterminer sûrement la mort, il faut arriver aux doses massives de lOO'""' à 120"". » Les accidents é\oluenl alors plus rapidement. Au bout d'une heure, il y a dimi- uulion de la sensibilité el faiblesse murcul;iiie, la respiration est ralentie. Bientôt, les SÉANCE DU 27 JUILLET IpoB. 271 symptômes s'aggraveiii, la parésie augmente, le corps reste étendu, flasque, et réagit à peine aux excitations; la sensibilité et le mouvement disparaissent en commençant par l'extrémité caudale. La respiration devient de plus en plus rare, et l'animal meurt par arrêt respiratoire, le cœur continuant à battre. La survie est de 20 à 3o heures. » A l'autopsie, on trouve un peu d'extravasation sanguinolente autour du foie et le long de l'aorte; cependant, les globules rouges sont intacts et riiémoglobine ne diffuse pas. L'expérience directe m'a montré, d'autre part, qu'une solution de venin à i pour 100 dans l'eau salée n'a aucune influence sur les globules de Vipères ou de Couleuvres lavés ou non lavés. » D'après l'évolution des symptômes, il est évident que le système nerveux est frappé par le venin; mais on pourrait croire, si l'on en juge par la dose énorme de poison nécessaire à produire les premiers phénomènes d'intoxication, que ce système nerveux possède une très grande résistance; il n'en est rien. Si, au lieu d'inoculer le venin sous la peau ou dans l'abdomen, on l'introduit dans la cavité crânienne, il suffit de doses très faibles pour déterminer l'empoisonnement. J'ai fait l'expérience sur la Couleuvre à collier. Avec une fine canule, introduite par le trou occipital, j'injecte quelques gouttes d'une solution concentrée de venin. Or, tandis que chez des Couleuvres témoins, ino- culées dans les mêmes conditions, mais avec de l'eau salée, il ne se manifeste aucun trouble, les Couleuvres qui ont reçu de 2™b à 4""? de venin sont immédiatement prises d'accidents caractéristiques. Tout d'abord, c'est un tremblement généralisé que l'on perçoit à la main, dès que le venin a touché les centres nerveux. Puis les muscles s'af- faiblissent et leurs mouvements sont incoordonnés, de telle sorte que l'animal posé à terre ne peut fuir; dès qu'il lève la tête, celle-ci est agitée de petits tremblements et retombe bientôt affaissée sur le sol. Quelquefois, il y a de l'emprostotonos. La respi- ration, très ample au début, ne tarde pas à s'affaiblir; elle devient rare et intermittente. La parésie augmente rapidement, et, au bout de quelques heures, la couleuvre enveni- mée est absolument flasque; les réflexes sont faibles et limités. Cet état peut durer pendant plusieurs jours, et se termine le plus souvent par la mort. » A l'autopsie, on trouve une vive inflammation des méninges, surtout au niveau des hémisphères cérébraux. Ces faits sont à rapprocher de ceux que MiVL Roux et Borrel ont constatés avec la toxine tétanique, et c'est là un nouveau point d'analogie entre les toxines et les venins. » Il résulte, des expériences précédentes, que, chez la Vipère et la Couleuvre, les symplômes d'empoisonnement sont sensiblement les mêmes, que le venin soit introduit dans le péritoine ou dans la cavité crânienne. Mais, dans le premier cas (injection intra-péritonéale), il faut 25 fois plus de venin pour produire le même résultat. Il est donc certain que la plus grande partie du poison n'arrive pas aux centres nerveux. Que devient-il? C'est ce que j'examinerai dans un prochain travail. )) En résumé, rimmiinité naturelle des Vipères et des Couleuvres n'est pas absolue; si elle est très élevée (5oo à 600 fois plus grande que celle du cobaye) quand le venin pénètre par la voie cutanée ou péritonéale, elle est beaucoup plus faible (elle n'est plus que 25 à 3o fois plus grande que celle du cobaye) quand le venin est misdircrtement en contact avec le cerveau. 272 ACADÉMIE DES SCIENCES. Une Vipère pourrait donc être tuée dans un combat avec une de ses sem- blables si les crochets venimeux pénétraient dans le crâne; mais, en raison delà dureté des os, cette éventualité doit être, sinon impossible, du moins extrêmement rare, et l'on peut admettre l'aphorisme de Fontana en le mo- difiant de la manière suivante : « Le venin de la Vipère n'est pas un poison » pour son espèce » dans les conditions naturelles de l'inoculation. )) S'il en était autrement, l'arme qui sert à procurer la nourriture de l'individu deviendrait un instrument pour la destruction de l'espèce; l'ex- périence et l'observation s'accordent pour montrer que la Vipère ne fait pas exception aux lois générales de la Biologie. » ZOOLOGIE. — Sur la spermato genèse des Crustacés Décapodes. Note de M. Alphonse Labbé, présentée par M. Yves Delage. « Voici le résumé succincUdes résultats que m'a donnés l'élude de la spermatogenèse chez les Décapodes (Homarus, Palinurus, Galathœa, Eupa- gurus, Porcellana, Maia, Stenorhynchus, Inachus, Carcinus, Cancer, etc.), à l'exception des Caridœ et >.VAstacus, faite au laboratoire de Roscoff. » Divisions mataratives. — Rien n'aulorise à affirmer, comme le fait Sabalierj l'origine conjonclive des spermatogonies. Les divisions des spermatocytes se suivent rapidement, mais sont précédées d'un long stade synapsis, dans lequel le filament nu- cléinien est déroulé, quoique condensé à un pôle. Les tétrades s'organisent par une première division longitudinale, et une deuxième division qui me paraît être égale- ment longitudinale. Le cenlrosome n'est pas visible aux pôles du fuseau. Le nucléole libéré à la première division persiste dans le cytoplasme, jusqu'à la spernialide. j) Transformations de la spernialide. — l^es phénomènes de transformation de la spermatide en spermatozoïde peuvent être résumés ainsi : » a. Apparition dans le cytoplasme de la spermatide, à côté du noyau, d'une vési- cule {vésicule interne) plus colorable que le reste du cytoplasme; cette vésicule grandit, refoule le noyau, se creuse d'un canal {canal acrosomien) par la convergence de deux invaginations, l'une distale, l'autre proximale par rapport au noyau ; cette vésicule prend la forme, suivant les genres, d'une sphère, d'une amphore, d'une coupe ou d'un cylindre. — b. Disparition presque complète du cytoplasme qui ne persiste que sous forme de /^/■o/ort^''e//ie«^5 /'ad/tei' partant d'un anneau au-dessus du noyau. — c. Persistance de la membrane cellulaire de la spermatide, sous la forme d'une vésicule externe qui peut se dédoubler, se cliver, ou présenter des étranglements, c'est-à-dire qui peut revêtir les formes les plus variées suivant les espèces étudiées. — d. Appari- tion d'anneaux mitochondriens avec grains mitochondriens, à des places déterminées autour de la vésicule interne. — e. Persistance du novau au-dessous des prolongements radiés et de la vésicule interne. — f. Enfin, apparition entre le noyau et le fond de la SÉANCE DU 27 JUILLET (()o3. 2.j'i vésicule interne d'une petite éminence (tigelle des anciens auteurs) qui croît en remontant plus ou moins haut dans le canal acrosomien et que j'appellerai Vappareil acrosoinien : cet appareil se trouve constitué, dans la règle, d'une base en forme de ligne ou d'angle trièdre, vivement colorable par les colorants basiques, et d'un petit cylindre achromatique au haut duquel on reconnaît une pointe conique fortement chromatique : tout cet acrosome se colore plus énergiquement que la chromaline. M On reconnaîtra, avec quelques détails de plus, dans ce bref énoncé, les descriptions déjà données du spermatozoïde des Décapodes par Gilson et Hermann. Cet ensemble compliqué de vésicules, de coupoles, de tigelles avait donné aux spermies de ces animaux une place à part, et l'on n'aurait su y reconnaître les organes ordinaires du spermatozoïde des autres animaux. C'est qu'en effet, on n'avait pus trouvé les spermatozoïdes mûrs définitifs, qui sont bien différents de la description précédente. » Chez Homarus, le spermatozoïde mûr est formé d'un appareil acrosomien, court, semblable à celui que je viens de décrire ; d'un anneau cytoplasmique d'où parlent les trois prolongements radiés, et d'un noyau longuement cylindroïde. Chez Mdia, le sper- matozoïde mûr est à peu près semblable, sauf que l'appareil acrosomien est long et aigu, et le noyau vésiculeux. Dans les autres genres que j'ai étudiés, la forme du sper- matozoïde varie peu et ne diffère de ces deux types extrêmes que par des différences de détail. Je puis affirmer que les descriptions faites jusqu'ici des spermatozoïdes des Décapodes ne s'appliquent qu'à des spermatozoïdes non mûrs. » Les transformations qui légitiment cette affiruiatioii se font soit dans les sperma- tophores, soit dans le corps de la femelle. La fécondation, chez les Brachyures tout au moins, est interne, quoi qu'on en ait pu penser, et, après la copulation, on trouve de nombreux spermatozoïdes, mûrs, entre les œufs. C'est sous la forme que je viens de décrire que se produit la fécondation. Le spermatozoïde-, tel qu'on le connaissait, subit deux séries de transformations : » a. Une invaginalion. L'appareil acrosomien remonte dans le canal acrosomien, jusqu'à ce qu'il arrive à son orifice supérieur, et il entraîne avec lui toute la partie inférieure, c'est-à-dire les prolongements radiés et le noyau. Lorsque l'invagination est complète, le spermatozoïde a sa forme définitive, mais se trouve entouré d'une sorte de coque protectrice formée par les vésicules externe et interne. Ce phénomène est facile à voir chez le Homard et le Maia; » b. Une dévagination par disparition des enveloppes vésiculaires protectrices. Le résultat est un spermatozoïde muni d' un acrosome antérieur, un anneau cytoplas- mique avec prolongements radiés, et un noyau. Il y a, du reste, de nombreuses variantes, sur lesquelles je ne puis insister. Chez Maia, par exemple, on trouve deux formes de spermatozoïdes, les uns nucléés, les autres anucléés, qui ont une évolution différente. » Ces phénomènes, quelque étranges qu'ils puissent paraître, sont bien en rapport avec l'imiDobilité des spermatozoïdes des décapodes; la conden- 274 ACADÉMIE DES SCIENCES. salion du cytoplasme, ou mieux de ses parties albumineuses dans la vési- cule interne, la corrélation entre l'accroissement de ces vésicules et la dis- parition du cytoplasme, montrent que cette vésicule a peut-être iin rôle nutritif pour le spermatozoïde, qui, par suite de son immobilité dans les spermatophores ou les poches copulatrices, peut attendre longtemps le moment d'entrer en action. Les phénomènes osmotiques me paraissentjouer un rôle considérable dans toute l'histoire des spermatozoïdes des Déca- podes, notamment dans le clivage des vésicules externes, dans l'invagina- tion et la dévagination des spermatozoïdes. » Ces résultats ainsi que les considérations théoriqtses qui y donnent lieu seront développés dans un Mémoire ultérieur. » EMBRYOLOGIE. — Production arliftcielle de larves géantes chez un Echinide. Note de M. F. -A. Jaxssexs, jjrésentée par M. Alfred Giard. « On sait que .Tacqucs Loeb a publié en i8r)3, dans les Biolog'ical lectures, de Woods Holl, une méthode pour produire artificiellement des larves doubles à l'aide des œufs à' Arhacia. » Le savant américain fertilise les œufs de cet Echinide dans l'eau de mer normale. Entre lo à 3o minutes après la fécondation, il transporte les œsifs dans l'eau de mer additionnée de loo pour loo d'eau douce. Dans ces conditions il voit se former des hernies dont les dimensions atteignent parfois celles de l'œuf lui-même. Il arrive qu'il ne se forme qu'une hernie semblable. D'autres fois il s'en forme deux et parfois un grand nombre. Ces hernies persistent après qu'on a remis les œufs dans l'eau de mer normale. Il les appelle e,rfAY/-or«/. D'après Loeb, les deux parties de l'œuf se déve- loppent et il se forme ainsi des larves géminées plus ou moins complètes. » Pendant un séjour à la station de Naples, sur le conseil de"M. Cnrt Herbst. j'ai entrepris de contrôler les conclusions de Loeb et je suis arrivé à des résultats très différents des siens. » Mon mode opératoire est absolument le môme que celui de Lœb, mais j'ai eu tou- jours bien soin d'wo/er depuis le premier moment de leur dévelo|)pement les indiviflus dont je voulais poursuivre l'évolution. Il se présente d'ordinaire deux cas. Ou bien l'extra-ovat se sépare immédiatement de l'œuf dès son retour dans l'eau de mer nor- male, et dans ce cas jamais les deux parties ne se développent. Ou bien l'extra-ovat reste adhérent à l'œuf. Dans ce dernier cas ie sort ultérieur de l'évolution est fonction du degré d'adhérence. Si cette dernière est forte, il ne se produit jamais qu'une seule blastule plus ou moins déformée et monstrueuse. Cette blastule peut donner naissance à une larve pliilciis qui, elle aussi, sera plus ou moins déformée. Mais il se peut que SÉANCE DU 27 JUILLET tgoS. 275 l'extra-ovat ne tienne que faiblement àjrœuf, et dans ce cas, après le stade de la morale, il se fçrnie deux^ blastules diflerenles qui se séparent après un temps plus ou moins long. Je ne suis pas parvenu à obtenir plus que des yastrules réduites dans ce dernier cas. Le développement ne semble pas aller au delà. M Au cours de ces recherches de contrôle j'ai conslaté que souvent les œufs à hernie sont capables de se souder deux à deux. J'ai isolé de ces œufs agglutinés depuis le premier moment de leur soudure jusqu'à leur transformation en pluteus et j'ai trouvé des monstres doubles se compé- nétrant plus ou moins. Les images sont analogues jusqu'à un certain point à celles qui ont été décrites par Lœb comiiic provenant A' un seul œi\f, et par Morgan et Driesch comme jumeaux provenant de deux œufs différents plus ou moins fusionnés. » Mais il arrive que certains de ces monstres ont des dimensions telles qu'il me parut dès l'abord impossible d'admettre qu'ils provenaient de deux œufs seulement. Je pus observer alors, en y regardant de plus près, un fait très intéressant et qui, à ma connaissance, n'a pas été signalé jusqu'à présent. J'ai trouvé dans l'ovaire ù'Arbacia un parasite dont je n'ai pu, jusqu'à présent, établir l'identité, mais qui appartient certainement à la grande subdivision des Rhizopodes. Les dimensions de cet animal sont très variables. 11 émet d'énormes pseudopodes qui parviennent parfois à englober un œuf entier et à l'introduire dans la masse de l'animal. Il est souvent possible de reconnaître, dans un seul individu, deux, trois ou un plus grand nombre d'œiifs encore sphériques. Ces Rhizopodes restent bien vivants dans l'eau de mer normale à côté des œufs qui se développent après la fécondation. Dans l'eau de mer mêlée d'eau douce, ils ne meurent pas immédiatement. Mais, quand on reporte les œufs et les parasites dans l'eau de mer normale, ces derniers se contractent brusquement et meurent. Il arrive souvent que les œufs s'accolent par leurs hernies à ces masses désormais inertes et constituent avec elles des sphères plus ou moins irré- gulièrement bossuées. J'ai isolé de ces sphères composées d'un parasite et d'un nombre variable d'œufs. Ce nombre peut aller jusqu'à dix et je suis j>ersuadé qu'il peut le dépasser. Les œufs se développent. Au stade de la morule on voit encore très bien les éminences appartenant à chacun d'eux, Après ce moment, les contours se régularisent et bientôt la sphère plus ou moins régulière se met en [iiouvement. Les œufs d'Arbacia sont encombrés d'enclaves colorées en rouge. Par suite, il est malheureusement impossible d'observer ce qui se passe à ce moment. Toujours est-il que, après 5 à 8 jours, on voit apparaître une larve plus ou moins globuleuse pourvue 276 ACADÉMIE DES SCIENCES. (l'un système cilié avant une unité remarquable, dune bouche et d'un anus. Souvent l'archentéron fait défaut. D'autres fois il n'est pas visible à cause de l'opacité de la larve. Parfois on voit un archenléron en relations avec l'anus, mais n'allant pas jusqu'à la bouche. Dans ce cas on trouve dans ce tube di£;estif embrvonnaire les mêmes parties que dans celui des larves pluteiis normales. Le squelette fait souvent défaut à ces larves géantes. D'autres fois il est représenté par des baguettes de forme plus ou moins complexe. Dans les larves plus petites le squelette est souvent mieux formé. » Je n'ai jamais trouvé de monstres doubles ou multiples, ni de larves géantes dans les cultures ne renfermant /ja^ de parasites, w PHYSIOLOGIE. — Inscription de rélai variable de la tension du Jii de l'ergo- graphc; équation du momement et expression du travail. Note de MM. A. Imbeut et J. Gagxière, présentée par M. Marey. « Voici l'appareil que nous avons employé pour obtenir cette inscrip- tion : » Nous nous sommes servis d'un lamliour ordinaire entouré d'un cercle en acier dont le plan est perpendiculaire à celui de la membrane du tambour et qui est fixé à la face métallique de celui-ci; en outre, une mince tige métallique réunit la plaque d'aluminium, collée sur la membrane de caoutchouc, au point du cercle en acier dia- métralement opposé à celui auquel la face métallique du tambour est fixée. Le cercle en acier est réuni d'une part à la pièce mobile qui porte le stylet inscripleur du sou- lèvement et d'autre part au fil qui se rend au médius, de telle sorte d'ailleurs que la tige aboutissant à la membrane du tambour soit dans le prolongement de ce fil. Le tambour entouré du cercle en acier eil relié à la manière ordinaire avec un tambour inscripleur. Grâce à celle disposition, toute traction exercée sur le fil déforme le cercle en acier, celte déformation agit en soulevant la membrane du tambour explorateur et le stvlet du tambour inscripleur trace sur le cylindre les valeurs successives de cette traction. )) Les tracés, obtenus dans les conditions indiquées dans nos Notes précédentes, montrent que la tension du lll, c'est-à-dire la force motrice, augmente rapidement au début de chaque contraction et atteint un maxi- mum après un temps très court, alors que le soulèvement du poids est encore très minime. Après ce temps, qui est environ de i trentième de seconde, la tension du lil baisse, tandis que le poids continue son ascension, mais cette tension ne devient jamais nulle, sauf dans quelques cas où le SÉANCE DU 27 JUILLET IQoS. 277 poids soulevé est faible (i'^''')- Après avoir passé par un minimum, la tension augmente de nouveau pour atteindre sa valeur initiale et se maintenir constante pendant toute la durée du soutien, puis elle diminue de nouveau pendant le relâchement musculaire et reprend sa valeur primitive après une série d'oscillations dues à l'élasticité des diverses pièces de rere;o- graphe. » Si l'on réalise l'inscription d'une assez longue suite de contractions successives, la fatigue se traduit, sur le tracé de la tension du fd, par des modifications analogues à celles que nous avons décrites antérieurement pour le soulèvement et la force de contraction musculaire : ralentissement dans la vitesse d'augmentation et de diminution de la tension aux diverses périodes d'une même contraction et diminution de la tension maxima du début. » On peut obtenir simultanément l'inscription du soulèvement du poitls, de la force de contraction musculaire et de la tension du fil. )) En appelant M la masse du corps soulevé, l'équation du mouvement réalisé pendant le travail à l'ergographe est (■) M'^^f-mg. On tire de là f=mg^M% » Or les valeurs successives de/ aux diverses époques du mouvement peuvent être mesurées sur nos tracés. Dès lors, connaissant /"en fonction du temps t, l'équation (i) peut être intégrée, et la vitesse -.- du mobile peut être connue pour chaque instant. » On peut profiter de l'équation (i) pour étudier le travail effectué pen- dant la période ascensionnelle du mouvement. En effet, le travail de la force f pendant le déplacement dy sera/dy et le travail total, pendant la durée T du soulèvement, sera T=f]fdy=f^\Mgdy + M'-^dy) = m\gy+^(^y], car la constante est nulle, puisque, à l'origine, j' = o et que la vitesse du mobile est nulle aussi. » Nos équations et nos graphiques nous donnent les valeurs successives C. R., 1903, i' Semestre. (T. CXXXVIl, iN" 4.) ^7 2«j^ ACADÉMIE DES SCIENCES. (le y et de — ; el nous permettent ainsi de pénétrer plus intimement dans la question, puisqu'il est possible, non seulement de calculer le travail total entre des limites de temps déterminées, mais d'en connaître la valeur à chaque instant et d'en suivre les variations. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur quelques processus de gommijication. Note de M. G. Delacuoix, présentée par M. Prillieux. « Canne à sucre. — La production de gomme dans la tige de la Canne à sucre est un phénomène qui s'observe fréquemment à la suite de plaies d'insectes, de blessures quelconques, d'atTections cryptogamiques, pour lesquelles, le plus souvent d'ailleurs, une plaie d'insecte est la porte d'entrée du champignon. La cause première de cette formation gommeuse n'est pas nettement établie, et il en a été de même jusqu'ici de son mode de formation. C'est ce dernier fait seulement que je veux faire ressortir ici. » A la suite de l'attaque du Borer {Diatrœa striatalis), par exemple, on voit souvent, dans le voisinage de la galerie, la gomme jaune pâle sourdre en très fines gouttelettes, el fréquemment ces régions gommipares montrent une teinte rouge pâle, dont l'apparition semble liée à la réaction de la plante, car on l'observe dans l'attaque de parasites' fort divers de la Canne. » Des coupes transversales, fixées par l'alcool fort et rapidement colorées par le carmin aluné ou le rouge de ruthénium, montrent des sufi'usions gommeuses abon- dantes, que l'on voit s'amasser généralement dans le vaisseau annelé qui occupe la pointe du faisceau, et qui ne tarde pas à se déchirer dès que le faisceau grandit. » L'espace schizogène qui environne le vaisseau de la pointe s'emplit également de gomme. Cependant, il est facile de se rendre compte que ce n'est point là le lieu de formation de cette gomme. Les parois des vaisseaux et aussi parfois des tissus paren- chymaleux du bois se colorent souvent en jaune brunâtre, mais on ne les voit pas se liquéfier et se transformer en gomme. C'est exclusivement le liber qui est le siège de la gommification. Quand on suit les phases du phénomène depuis son début, on voit les éléments du liber, plus spécialement les cellules annexes, épaissir notablement leur membrane à partir delà région la plus externe du liber. » Une observation attentive montre que cet épaisslssement siège dans le cadre intercellulaire. Puis, comme on l'observe dans la gonimose des Amygdalées, les cellules s'isolent peu à peu, en même temps que leur membrane propre s'amincit, semblant se liquéfier du coté .externe, el la cellule disparaît au milieu de la masse gommeuse. » Je n'ai pu voir bien Bellement comment la gomme arrive à s'épancher à la pointe du faisceau, dans la région du vaisseau primaire. Il m'a semblé, en plusieurs circons- tances, que c'est la discission des éléments du parenchyme ligneux de la région moyenne du faisceau (lui permet le ])as«age. SÉANCE DU 27 JUILLET igo3. 279 » Aurantiacées. — Chez les Citrus, Orangers, Mandariniers, Citronniers, la formation de la gomme se montre assez souvent sans qu'on puisse non plus en préciser la cause. Le Fasariiim Lirnnnis Briosi n'est pas en tout cas la seule. Sur des Orangers venant de l'île de Chio, où j'ai étudié la forma- tion de cette gomme, je n'ai pu découvrir d'autre organisme que de très nombreuses cochenilles. » Sur les Aurantiacées, comme l'a déjà déclaré Savastano, la gomme prend nais- sance par un processus identique à celui de la gomme des Amygdalées. L'évolution des îlots de parenchjnie est seulement un peu dillerenle; il ne s'y accumule pas de réserves amylacées, et généralement la liquéfaction débute par le bord du massif de parenchyme gommipare, alors que, chez les Amygdalées, c'est généralement au centre qu'elle commence. » Khaya Senegalensis. — On observe Lien souvent une formation abon- dante de gomme sur cette plante à la suite des blessures fréquentes dont elle est le siège. La goiiime qui prend naissance ne paraît nullement affec- ter la santé de l'arbre, d'après M. Dybowski qui m'a communiqué les échan- tillons. » M. Mallèvre a bien voulu, il y a quelques années, examiner, sur ma demande, cette gomme au point de \ue chimique. Elle est constituée par un mélange d'arabane et de galactane et, comme la plupart des gommes, fournit des cendre> riches en chaux. Elle est peu soluble dans l'eau et la partie dissoute contient une oxydase qui bleuit la teinture de gaïac. » La formation de la gomme dans les tissus est exactement la même que celle des Amygdalées et des Orangers. L'évolution du parenchyme gommipare est identique; néanmoins, là non plus, on n'observe pas d'accumulation de réserves amylacées dans ce parenchyme. » GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Sur les effondrements de la plaine de Sevran. Note de M. Gcstave-F. Dollfus, présentée par M. de Lapparent. « Le 21 juin dernier, aux environs de Paris, sur la plaine située entre Sevran et Aulnay, près de la ferme de Fontenay, par 56'" d'altitude, il s'est produit un effondrement elliptique de 12'" sur i5'", avec des parois descen- dant à pic sur une profondeur de iS'" à 17'". Jusqu'à i"',io du sol, le trou s'est rempli d'une eau verdàtre et séléniteuse. » Le phénomène n'est pas rare dans la contrée, où on l'a observé notam- ment en ]G85 et en j858. Des entonnoirs a^ant cette origine, connus dans 28o ACADEMIE DES SCIENCES. le pays sous les noms de torrents et de bouillons, se voient au Bois Saint- Denis, aux Bois Rovaux, entre Bondy et le Petit Groslav, sur la rive droite du canal de l'Ourcq. » D'après la constitution géologique de la région, il est visible que ces effondrements affectent, avec le limon superficiel, l'épaisseur entière du cAca'we d'il de Saint- Ouen, et atteignent l'assise des sables de Beauchamp. C'est donc à ce niveau qu'il est naturel de chercher la cause du phéno- mène. )) D'un autre côté, en remontant versGressy, la série des effondrements semble jalonner un parcours souterrain, qui continuerait au sud-ouest la direction du ruisseau de l'Arneuse et celle du cours supérieur de la Beu- vronne. Cette dernière, descendant des hauteurs de Dammarlin, court au sud-ouest jusqu'à Gressy-Souilly, point où elle se coude brusquement à l'est, pour rejoindre la Marne par le défilé de Claye. D'autre part, tandis qu'en amont de Souilly la pente moyenne du thalweg est de 2" par kilo- mètre, dans le cours inférieur, au lieu de diminuer, comme c'est la règle, elle atteint 3",3o. Mais la Beuvronne supérieure trouverait son prolonge- ment naturel, à l'O.-S.-O., avec une pente kilométrique de i™, 3o, dans la dépression oîi a été creusé le canal de l'Ourcq, devant Villeparisis, Vau- jours et Livry. » Ces caractères, et notamment l'excès tout à fait anormal de la pente en aval de Souilly, indiquent que l'ancienne Beuvronne débouchait à Sevran dans la plaine Saint-Denis, et que son cours supérieur a dû être capturé par un petit aflluent de la Marne. » Or, cette ancienne Beuvronne trahit une disposition générale du sol qui portait les eaux à s'écouler vers Sevran. Il est tout naturel que cette disposition se soit tra- duite, non seulement à la surface, mais en profondeur, et que, par suite du relève ment général des couches vers Damraartin, où se fait sentir le prolongement de l'axe du pays de Brav, un cours d'eau souterrain, engendré par l'absorption des eaux sur l'aftleuremenl des sables bartoniens, ait été amené à suivre la même direction. Près de Sevran, où toutes les assises dessinent un pli synclinal, prolongeant celui qui a été nettement reconnu à Saint-Denis, ce cours souterrain serait établi au niveau même des sables, où il a échappé aux conséquences de la capture de la Beuvronne, et il irait déboucher dans la berge de la Seine vers Saint-Denis. » En circulant à travers la couche des sables bartoniens, le ruisseau caché délaie- rait et emporterait peu à peu cette assise essentiellement meuble, de façon à provoquer de temps à autre un effondrement partiel de la nappe calcaire qu'elle supporte. Les puissantes venues d'eaux profondes qu'on observe dans les forages des environs de Saint-Denis trouveraient une explication dans l'existence de cette rivière souterraine; existence qu'il y aurait intérêt à vérifier par quelques travaux., en vue de l'alimentation des communes du nord de Pans, si mal pourvues en eau potable. SÉANCE DU 27 JUILLET igo'i. 281 » Diverses considérations donnent à penser que la décapitation de la Benvronne n'a dii avoir lieu qu'à l'époque fin pléistocène moyen. Jusque-là, l'importance des érosions, dont la plaine Saint-Denis porte le témoignage, exige l'intervention d'un plus grand volume d'eau. La capture parla brèclie de Claye aurait pu être facilitée, lors du pléistocène moyen, par la grande crue à la faveur de laquelle la Marne a réussi un moment à déverser ses alluvions jusqu'à Livrv. Après la retraite de la Marne, l'affluent de Glaye aurait capturé la haute Beuvronne, et, tandis que la partie occidentale de cette dernière, la plus rapprochée du coude de capture, devenait, sous la forme de l'Arneuse, tributaire de la Marne, il restait, entre l'Arneuse d'une part, la Morée et la Mollette devenues sans force, de l'autre, une ré- gion intermédiaire marécageuse. » PHYSIQUE INDUSTRIELI-E. — Sur une nouvelle méthode physique de recherche et de détermination du mouillage des vins. Note de M. GeorgesManeuvrier, présentée par M. E.-H. Amagat. « Parmi les procédés variés de falsification des vins, l'addition d'eau ou mouillage est celui qu'on rencontre le plus fréquemment. Les chimistes mettent le mouillage en évidence en déterminant préalablement, par l'ana- Ivse quantitative, les principaux éléments constitutifs du vin suspect et en appliquant à ces résultats une série de règles empiriques (telles que la Somme alcool-acide) dont chacune constitue un degré de probabilité de mouillage et dont l'ensemble établit une quasi-certitude. Mais ils ne peuvent aller plus loin, c'esl-à-dire déterminer la proportion du mouil- lage, qu'autant qu'ils ont à leur disposition un échantillon du même vin, non mouillé, et qu'ils peuvent en comparer les éléments avec ceux du vin suspect. » J'ai pensé qu'on pourrait arriver aux mêmes conclusions, plus sûrement et beaucoup plus rapidement, par la considération et l'étude de l'une des propriétés physiques du vin, pourvu que celle-ci fût susceptible d'une mesure précise, et que les variations dues à l'addition d'eau — toutes choses égales d'ailleurs — en fussent aisément ajjpréciables. J'ai trouvé qu'en particulier la conductibililé électrique, ou son inverse, la résislivUé, répondait précisément à ces conditions. On peut établir par l'expérience : » 1° Qu'un vin quelconque, bien déterminé par sa provenance et par son âge, est doué d'une résistivité électrique caractéristique, qui varie entre des limites restreintes pour les diver. échantillons dudit vin ; 282 ACADEMIE DES SCIENCES. » 2° Que la résistivité d'un vin donné augmente nettemp.nt et nolable- nienl dès qu'on l'additionne d'eau, même en faible proportion, sans tou- cher, bien entendu, à aucun des autres éléments, car l'addition d'une substance soluble, saline ou acide, ferait varier la résistivité en sens inverse. Courbe de mouillage d'un vin type. 2o 13 18 11 IS 15 U lî. la 11 10 9 8 7 6 5 'i â Oar, Les abscisses donnent, en millimèlres, IfS doplacemenls d'un curseur, qui correspondent aux résistances de compensation du vin mouillé. Or, Les ordonnées donnent en centimètres cubes l'eau ajoutée à un volume donné ( alcDu) du vin pur. » Cela étant, voici comment on peut établir une méthode physique de recherche, qui me paraît pouvoir prendre place à côté de la méthode chimique. » Dans le cas où Ton n'a pas d'échantillon du vin type, non mouillé, on déterminera la résistivité du vin suspect. Si elle dépasse nettement les limites fixées par les mesures antérieures (consignées dans des Tableaux numériques) sur les vins de même provenance, on peut en conclure que le vin est mouillé. Et la probabilité de cette conclusion est au moins égale à celle qu'on déduit de l'application des règles empi- riques des chimistes. \ 1 y / / / / / } ^ ■ / / / f 1 / / / / f— / / / / 1 / y / / / / / î 3 15 5 \S i ■ t5 55 i 1 u ( î2 74 SÉANCE DU 27 JUILLET ipoS. 9.83 » Dans le cas, qui esl fréquent, où l'on possède un échantillon du vin type, on n'a plus besoin de déterminer la résistivité absolue du vin suspect. On préparera, avec le vin type, un certain nombre de mélanges de vin et d'eau dans des proportions déterminées et croissantes, par exemple ^5,^,^, ..., jusqu'à |, ^ell. Puis on comparera les résistances de deux colonnes identiques, l'une du vin type non mouillé et l'autre des mélanges successifs. L'opération consiste à équilibrer, dans chaque expé- rience, par une résistance compensatrice, l'accroissement de résistance de la colonne à vin mouillé par rapport à la colonne à vin sec. En portant ensuite en abscisses les nombres ainsi obtenus (résistances compensatrices) et en ordonnées les fractions de mouillage, on construira une courbe, que j'appelle courbe de mouillage. Il suffira ensuite de faire une seule expérience avec le vin suspect, c'est-à-dire « mettre dans » l'appareil de mesure une colonne de ce vin, identique aux colonnes précédentes, et » établir la compensation ». En portant en abscisse sur la courbe le nombre ainsi obtenu, on obtient immédiatement la fraction de mouillage par l'ordonnée qui corres- pond à cette abscisse. » Toutes les mélhodes connues de mesure de conductibilité des liquides peuvent être utilisées pour ce genre de recherches, pourvu qu'elles soient à la fois commodes et sensibles. La plus précise paraît être la méthode de M. Lippmann, par l'emploi de rélectromùtre capillaire et du courant con- tinu. La méthode que Kohlrausch a fondée sur l'emploi des courants alter- natifs, du pont de Wheatstone et du téléphone, paraît être plus expéditive et, par suite, plus pratique. C'est par cette méthode (récemment employée avec succès pour d'autres usages par MiVL Dongieret Lesage) que j'ai con- struit les courbes de mouillage dont j'ai donné ci-dessus un spécimen. » MM. Hédo\ et Fleig adressent une nouvelle Note relative à l'influence de la température sur la survie de certains organes séparés du corps et à leur reviviscence dans un liquide nutritif artificiel. MM. FovEAU DE CouRMELLES et P. Barberix adressent une Note ayant pour titre : « Pouvoir bactéricide comparatif de diverses lumières ». M. W. DE FoxviELLE adrcssc une Note « Sur l'explication donnée par Fontenelle de la nature des queues des comètes ». A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret. fja séance est levée à 4 heures un quart. G. D. 28/i ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBI.IOGItAPHIQUIi:. Ouvrages reçus dans la séance du i3 juillet igoS. (Suite.) Sur le Mémoire présenté au Congrèa inlernaLional des Sciences liisloricjues, par M. Ernest Lebon. (Extrait des Memorie délia Societa degli Spetlroscopisti italiani, vol. XXXII, année igoS.) Catane ; i fasc. in-4°. (Hommage de M. E. Lebon.) Magnetische und nieleorologisclte Beohachlungen an der K. K. Sternwarte zu Prag im Jahre 1902; auf ôfTentliche Kosten heiaiisgegeb. v. Prof. D'' L. Welnek; 63. Jahrgang. Prague, 1908; i fasc. in-4°. The seven âges of création; cosmos and the mysleries expoanded, by John- M. Russell. San-Francisco, 1902; i vol. in-S". (Hommage derauteur.) Circular of the school of industrial art of the Pennsylvania Muséum; twenty- seventli season, 1908-1904. Philadelpliie; i fasc. in-8°. The geographicalJournal, including llie Proceedings of the Royal geographical Society; vol. XXII, n° 1. Londres; 1 fasc. in-8°. Tlie Journal of the Franklin Institute devoted lo Science and the mechanic Arts: vol. CLVI, n" 1, july 1908. Philadelphie; i fasc. in-S". Census of India igoi : Vol. VII : Calcutta, town and suburbs; parts I, III, IV. 3 vol. in-f°. Vol. XII : Hyderabad ; parts I, IL 2 vol. in-f°. Vol. XVII : Punjab and nort-west frontier prosHnce ; pari I. i vol. in-f". On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Granfls-An£;ustins, n° 55. Depuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, dcuT volumes in-4'' Doux blés, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" Janvier. , Le prix lie l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements : 40 fr. — Union postale : 44 fr. On souscrit, dans les Départements, st. cher Messieurs : en Ferrsn frères. Chaix. Xer { Jourdan. Ru«f. >.iens Courtin-Hecquet. Germain etGrassio. ' ' Gaslineau. vonne Jérôme. ançon Régnier. Feret. deaux | Laurens. Muller (G.). irges Renaud. Derrien. F. Robert. Oblin. ( Uzel frères. 'n Jouan. imbéry Perrin. j Henry. ( Marguerie. Juliot. Bouy. Nourry. on i j Ratel. ( Rey. I Lauverjat. \ Degez. 1 Drevet. ( Gratier et C'v Rochelle Foucher. Rourdignon. Dombre. Thorez. Quarré. '.rbourg.. rmont-Ferr... '■noble. Havre. Lorient. chez Messieurs : 1 Baumal. ! M"' Texier. ! Bernoux et Cumin \ Georg. Lyon ( EfTanlin. Savy. Vitte. Marseille Ruât. 1 Valat. Montpellier , . .n ' f Goulet et fils. Moulins Martial Place. / Jacques. Nancy ! Grosjean-Maupin. 1 Sidot frères. I Guist'hau. \ Veloppé. \ Barma. \ Appy. Nîmes Thibaud. Orléans LodJé. \ Blanchier. ( Lévrier. Rennes. : Plihon et Hervé Rochefort Girard ( M»" ) \ Langlois. I Lestringant. S'-Étienne Chevalier. ( PoQteil-Burles. ( Kumèbe. I Gimet. I Privât. Boisselier. Tours Péricat. ' Suppligeon. j Giard. ( Lemaitre. Nantes Nice Nime Orléa Poitiers.. Rennes Roche/ Rouen. S'-Étie Toulon.. . Toulouse.. Tours Valenciennes . On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : , . , I Feikema Caarelsen Amsterdam ' et C'V Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. I \sher et C'V „ ,. ' Dames. Berlin J Friedlander et fiU. ' Mayer et Muller. Berne . Schmid Francke. Bologne ZauichelH. I Lamertia. Bruxelles j MayolezetAudiarle. 1 Lebègue et C". ( Sotchek et G». ! Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC». Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. i Cherbuliez. Genève Georg. 1 Stapelmotir. La Haye. ..... . Belinfante frères. i Benda. ■ I Payot et C'V Bucharest . Lausanne.. Leipzig.. Liège. Barth. Brockhaus. Kœhler. Lorentz. Twietmeyer. Desoer. Gnusé. Londres . Luxembourg. . . chez Messieurs : iOulau. Hachette et C». Nutt. V. BUck. !Ruiz et O'. Rome y Fussel. Capdeville. F. Fé. Milan.... \ ^°<=" f''*"»- ■ ! Hœpli. Moscou Tastevin. Naples i Marghieri di Gius ' " ( Pellerano. ( Dyrsen et PfeilTer. Neiv-rork Stechert. ' LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". Palerme Reber. Porto Magalhaès et Mouii. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nonllska Bogbandtl. Zinserling. Wolff. Bocca fréret. Brero. I Clausen. [ RosenbergetSellier. Varsovie Gebethner et Wolfl. Vérone Drucker. ( Frick. '''«""'' i Gerold et G-. Ziirich Meyer et Zeller. Rome . S'-Pétersbourg. . Turin . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes 1" à 3i. — (3 Août i835 à 3t Déceinbro iS5o.) Volume in-4°; i85'3. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i83[ à 3i Décembre iS65.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — (:«'' Janvier 1S66 à 3[ Dooembro iS.So.) Volume iii-/(°; 18.S.). Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — ( i" Janvier 1881 à 3i Décembre 1895.) Volume iii-/|"; 1900. Prix 25 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : orne I. — Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues , par MU. V. Derbes et A.-J.-J. Solikr. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent Comètes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rOle d.i suc |i,iiicr<;.mque dans les phénomènes digestif-S, particulièrement dans la digestion des I.iéres grasses, par M. Claude Bernard. Voluiie in-'t", avec 3i planches; tSiIj 25 tr. orne II. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences av le concours de i8ô3, et puis remise pour celui de i85(j, savoir: « Etudier les lois de la distribulion_des corps organisés fossiles dans les différents terrains « édimentaires suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercherla alure des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses étals antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-'|°, avec 7 planches; 1861... A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. 25 fr. N° 4. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 27 juillet 1905.) MÉMOIRES ET COMMUIVIGATIOIVS DES MEMBUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. MM. Henri Moissan et Wilhem Manchot. — Préparation et propriétés d'un sili- ciure de ruthénium .... 229 M. Armand Gautier. — Arsenic dans les eaux de mer, dans le sel gemme, le sel de . . Pages, cuisine, les enux minérales, etc. Son do- sage dans quelques réactifs usuels 282 M. P. DuiiEM. — Sur les ondes-cloisons 287 MM. Paul Sabaïier et Alph. Mailhe. — Sur le cyclohexane et ses dérivés chlorés. 240 CORRESPONDAÎVCE. M. QuÉNissET. — Photographie de la comète Borrelly, 1908 c : M. Axdrade. — Sur les conditions de la synchronisation M. Georges Meslin. — Sur la mesure du dichroïsme des cristaux M. J. Chaudier. — Du dichroïsme élec- trique des liqueurs mixtes MM. G. Claude et E. Demoussy. — Sur la séparation des mélanges gazeux par la force centrifuge ■. M. Ariés. — Sur les lois et les équations de l'équilibre chimique M. D. Gerxez. — Sur une combinaison de deux corps qui, par élévation de tem- pérature, s'unissent puis se séparent au- dessous de — -y" M. Lucien Iîobix. — Séparation et dosages simultanés de la baryte, de la strontiane et de la chaux M. Ch. Moureu. — Sur la condensation des éthers acétyléniques avec les alcools M. K. Lespieau. — Sur la constitution du cyanure d'allyle M. ŒoHSNER DE CoNiNCK. — Contribution à l'étude des quinones-dicétones MM. Donard et Labbe. — Les matières albuminoïdes du grain de mais M. Gabriel Bertrand. — Emploi de la bombe calorimétrique pour démontrer l'existence de l'arsenic dans l'organisme.. MM. J.-E. Abelous et H. Ribaut. — In- fluence de la température sur la produc- tion d'hydrogène sulfuré par les matières Bulletin bibliographique 242 243 246 24s 25o 253 255 25S 25r, 2G 26, 264 i 266 albuminoïdes, les extraits d'organes ani- maux et les extraits de levure de bière, en présence du soufre 268 M. C. Phisalix. — Recherches sur l'immu- nité naturelle des Vipères et des Cou- leuvres 2-0 M. Alphonse Labbe. — Sur la spermatoge- nése des Crustacés décapodes 272 M. F.-A. Janssens. — Production artifi- cielle de larves géantes chez un Ecbinide. 274 MM. A. I.MBERT et J. Gagniére. — Inscrip- tion de l'état variable de la tension du fil de l'ergographe; équation du mouve- ment et expression du travail 276 M. G. Delacroix. — Sur quelques processus de gommilicution 218 M. Gustave-F. Dollfus. — Sur les elTondre- ments de hi plaine de Sevran 279 M. Georges Maxeuvrier. — Sur 'une nou- velle méthode physique de recherche et de détermination du mouillage des vins.. 281 MM. Hédon et Fleig adressent une nou- velle Noie relative à rinOuence de la température sur la survie de certains organes séparés du corps et à leur revi- viscence dans un liquide nutritif artificiel. 283 MM. FovEAu de Gourmelles et P. Barberin adressent une Note ayant pour titre : «Pou- voir bactéricide comparatif de diverses lumières » 283 -M. W. DE FoNviELLE adresse une Note !( Sur l'explication donnée par Fontenelle de la nature des queues des comètes «... 283 PARIS. — IMPRIMERIE G A UT UI E R - V I L L ARS, Quai des Grands-Augustins, 55. ie Gérant : Gauthier -Villars. 1903 SECOND SEMESTRE, "^o-x' •^ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVII. W 5 (3 Août 1903). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMI^UR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'A'^IADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de (Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article i". • — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits desMémoiresprésentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. . Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re-« mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aul que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savant étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1'. demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f pour les articles ordinaires de la correspondance ( cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à lem le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rer actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu s vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, figures. Dans le cas exceptionnel oîi des figures serait autorisées, l'espace occupé par ces figures comptt pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des a teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative f un Rapport sur la situation des Comptes rendus api l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p: sent Règlement. ( Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5>'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivai) ot ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 3 AOUT 1903, PRÉSIDENCE DE M. ALBERT GAUDRY. MEMOIRES ET COMMUIXICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'AGADÉVIIE. PHYSIQUE. — Relations entre les piles à plusieurs liquides; par M. Beutiielot. « Soit lin élément de pile, M | A | M', à un seul liquide et dont les deux; électrodes sont constituées par deux métaux différents. M, M'. Soit lu force électromolrice a^, correspondant à la somme des trois potentiels existant aux contacts MA, AM', MM'; soient êj pour le même liquide et les élec- trodes M' et M", et y^ pour M et M " : le calcul indique entre ces trois forces la relation L'J =^A + ê, = 7 \» relation que j'ai vérifiée expérimentalement d'une manière générale pour divers liquides A, B, C, . . . ( ' ). » Je me propose d'établir une relation analogue, tant a priori qu'expé- rimentalement, pour les éléments de pile constitués par la réaction de deux liquides, A et B, contenus dans deux vases différents, concentriques par exemple; l'expression a^(. représentant la force électromotrice d'un tel élément, et la somme AB, le potentiel développé au contact de ces deux liquides; je montrerai, en outre, comment la force électromotrice d'un élément de pile à deux liquides est liée avec celles des éléments renfer- mant un seul liquide, les deux électrodes étant supposées différentes entre elles. Je comparerai, comme toujours, les résultats du calcul avec ceux de l'expérience. (') Comptes rendus. 29 juin igoo, p. i6o3. C. R., 1903, j« Semestre. (T. GXXXVII, N" 5.) 38 '.86 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Commençons par la dernière élude. » Soit l'élément à deux liquides et deux électrodes différents M|A.B|M', et a^i, sa force électromotrice; elle peut être représentée par la somme des poten- tiels existant aux quatre contacts suivants : a^„ = MA + AB + BM' + MM'. » Envisageons l'élément réciproque : M'|A.B|M et a.„^, on aura a„^=MB + BA +AM'+MM'. » Comparant la somme de ces deux quantités avec la somme des deux quantités a.,^ relatives à un élément à un seul liquide et à deux électrodes différentes, on obtient l'équation ''-Ali + ='-BA = *A + a„ + AB + BA . » En admettant que la somme AB -t- BA (') soit nulle, — ce qui revient à admettre AB = — BA , égalité non évidente a priori, — l'équation pré- cédente se réduit à [2] ='ab+*1!a= ='a+»'ii- » Or voici des déterminations qui établissent l'exactitude de la rela- tion [2]; en tenant compte, bien entendu, du signe électrique de chacune de ces déterminations et des limites d'erreur résultant de la combinaison de quatre valeurs expérimentales distinctes, ainsi que des petites différences électriques qui existent d'ordinaire entre les états de deux électrodes d'un même métal. (') Au bas de la page 1607 des Comptes rendus du 26 juin 1900, nu lieu de A Bh- AB , o« doit lire AB + BA . J SÉANCE DU 3 AOUT igoS. 287 l so*z Il = A; BO M = = Zn; M' = Cu. ='AB=I ,08 ,o3 2 I I '-«A =1 «H =1 ,o3 M 2 07 o,38 0,13 0,3; » 2. SO^Na^= A('); BO'H' = B. M = Cu; M'= Pt. 0,34 ) 0,72 «An=i,o9 «l!A=I>OI «A =; I ,o3 a,. -= 1 ,ol^ • 2,07 0,29 0,43 0,35 o,,:>7 » 3. SO'Na^^A; SO'H==B. «A[l=' ,o3 «BA=:I , 12 «A =i,o3 «B =1 ,06 >) 4. SO'Na^z «AB-=I,00 «BA^IiOÔ ï ^ =: I , o3 2,1 =^ I , o3 2,09 A; SO^Zri =B 2 ,06 2,06 o,3o o,56 0,35 / 0,43 5. SO*H" = A; BO-'H' = B. = i 1 ,3i / .,5o i 1,35 } 1,61 S '.39 1 1 ,55 ( 1,35 I 1,44 i 1,58 I 1,58 i [,6i / >,4i » r,58 1 ,60 1,44 1,61 2,«,T 2,78 2,76 2,96 2,94 3,79 3,16 3,02 3,18 3,o5 (•) Les chiffres indiqués pour CuPl, ZnPt, avec «a et SO'Na-, à la page i6o3, ne sont pas exacts. 288 ACADÉMIE DES SCIENCES. II. » Comparons maintenant des éléments de pile, constitués chacun par la réaction de deux liquides A et B. » Soit a^B pour l'élément terminé par le système d'électrodes MM', et a,,^, par M'M; soit ?4„ par M'M"; soit y^,, par MM", elc. 'Afl" zi,.v répond à la somme de- potentiels MA + AB + BM'h- MM' +- MB -H BA + AM'+ MM' ^Al! -I- °\\.K g,,. _ — M'A-t-AB+BM" + M'M" + Al'B + BA -hAM' + M'M" Somme : MA-)-AM"+BM"h-MB +AB +BA +AB -+ BA + aMM" rAi! + ïi!A répond à la somme des potentiels MA + AB + BM"+ MM"-f- MB + ÂB + AM"+ M"M » La troisième somme sera égile à la somme des deux autres, pourvu que l'on admette l'égalité AB + BA + AB h- BA =^ AB + BA, et l'on aura alors : [3] «AU-H î'eA + ^^A |AU )i En fait, j'ai reconnu que cette équation se vérifie, par la comparaison d'un grand nombre de données expérimentales; comparaison que je sup- prime pour ne pas trop allonger cette Note. >i Je rappellerai la relation constatée dans ma Note précédente entre la force électromotrice des piles à deux liquides et deux électrodes diffé- rents, avec celles des mêmes piles à électrodes identiques. Soient a^ij la force de l'élément M I AB | M, f?,„ celle de l'élément M'(AB)M', /^, celle de l'élément M"(AB;M"; on aura, en comparant les éléments à électrodes MM' différentes aux éléments à électrodes identiques, MM et M'M', |4] «AH — ''-BA = «Ai. -t-'^h. ^Aii — ^li.v = 'Im! -+-./ai:. Yak "i'iiA ^^ ''^Ai; "^ ' \i\- SÉANCE DU 3 AOUT rgoS. 28f) » En réunissant les équations [3 ] et [4 | [ 5 ] '-i '/-A,, = ( a, ,, + (), „ ) -+- ( a , -+- a„ ) , ^«îiA = - {<^XV. + <^An ) + («A + «b). lelations susceptibles d'être utilisées dans les vérifications, m. » En tenant comjjte seulement des inversions entre les deux électrodes terminales, pour les éléments de pile constitués par des liquides identiques et disposés dans le même ordre relatif, les relations [3] et [4] demeurent applicables aux; piles à 3, 4> 5, ... liquides contenus dans des vases poreux concentriques, ou consécutifs. Il suffit, pour le montrer a priori, d'observer que les formules précédentes ne dépendent que de ces électrodes, et de remplacer la valeur relative au contact entre deux liquides, tels que AB et BA, par la somme des valeurs des deux contacts entre liquides conli- gus, AB -f- BC et CB + BA; ou par un plus grand nombre, s'il s'agit de piles à 4. 5 liquides, etc.; bien entendu pourvu que l'on admette par hypothèse que la différence électrique entre les deux sommes AB + BC et CB + BA et analogues est nulle. » J'ai vérifié en fait l'exactitude approximative de ces résultats du calcul pour 3, 4. 5 liquides; mais je supprime ces vérifications expérimentales pour abréger. » On démontre de même l'exactitude de la relation suivante entre les éléments à trois liquides et les éléments à deux liquides : » Soient les forces des éléments de pile constitués par trois liquides iden- tiques, mais distribués dans un ordre différent, avec deux électrodes iden- tiques MM : M|ABC|M répondant à «abc! M|BAClM à a,,,; M|ACB|M à «,,„; » Soient encore les éléments à deux liquides M|AB|M...a^„; M | ACj.M . . . a^^; M| BC| M . . . r?,,,.. [(j] «ABC + «BAt + «ACB = «AB + «Ac + «hc (éleclrodcs MM ). » Pour le démontrer, il suffit d'admettre entre la somme de deux contacts liquides la relation AC H- CB = AB. On nmiène ainsi les éléments à trois liquides aux éléments à deux liquides. 290 ACADÉMIE DES SCIENCES. » On peut également formuler, sous les mêmes réserves, une relation entre les piles à trois liquides et les piles à un liquide, avec deux électrodes différentes MM'; relation analogue à l'équation [2], relative à deux liquides; soit : [ 7 ] =^Aiic + «^niiA + o^BAC + «cvR "+- «Acii -•- ='rca = ^ ( a.^ + a^ 4- a,, ). » En général, soit un élément de pile constitué par une suite de n liquides concentriques ou consécutifs. A,, A;, A^, . . ., A„, compris entre deux élec- trodes M et M'; la force électromotrice de cet élément étant aA,A... a„; ^e nombre des éléments qui pourront résulter des arrangements différents de ces éléments et électrodes sera représenté par r.2.3.../i. Si l'on admet les compensations sus-indiquées entie les différences de potentiel des liquides en contact, on obtient la relation que voici entre la somme des forces électromotrices des éléments à n liquides et celles des éléments à un seul liquide compris entre les mêmes électrodes. ^Î^A.A,. . A,, = I . 2 . 3 ...(«.- I ) ! 7.,, + a.,, + . M II est facile de construire des formules analogues aux précédentes et d'autres encore pour les éléments de pile à 3, 4, 5, . . . liquides; ces res- tions se vérifiant approximativement, d'après les données expérimentales. Cependant, la valeur de semblables vérifications devient moins certaine, à mesure que l'on y fait concourir à chacune d'elles un plus grand nombre de données, en raison de la proximité des valeurs numériques observées dans les comparaisons et des compensations qui en résultent entre les quantités similaires, ainsi que je l'ai montré plus haut. Ces compensations ne fournissent d'ailleurs aucune indication sur les valeurs individuelles relatives aux contacts AB et analogues et n'autorisent pas à les considérer comme nulles. » Les mêmes circonstances rendent difficile l'évaluation exacte de l'in- fluence réciproque des liquides interposés; quoique cette influence soit nettement manifeste dans bien des cas. A cet égard, il convient de rappeler aussi l'égalité entre certaines sommes ou différences de potentiels, telle que celle que j'ai établie entre la force électromotrice du système : acide + base, et la somme de celles des deux systèmes : acide -+- sel, et base + sel. » SÉANCE DU 3 AGIT 1903. ^91 Remarques concernant les relations entre les piles constituées par les mêmes liquides, compris entre deux électrodes différentes ou identiques ; par M. Beutiiei.ot. « Voici les mesures obtenues avec divers éléments de pile, terminés par deux électrodes métalliques différentes, en opérant toujours avec des liqueurs de même concentration moléculaire. » Système à trois liquides et deux électrodes différentes, dont l'une au moins est chaque fois en contact avec un liquide différent : SO'Na' : SO'Zn.SO'H-. ZnCu : 0,97 -I- CuZn : i , ii = 2,08 ZnPt : 1,52 -+-PtZn : 1,36=2,88 CuPt : 0,57 H- PtCu : 0,32 := 0,89 » Deux liquides : SOZn.S0'H2 ZnCu : 0,94 ■+• CuZn : 1 ,06 = 2,00 l,o3-f-I,I2^2,l5 1 ,o3 + 1 , 1 C) = 2 , 22 ZnPt : I ,394- PtZn : i, 55 = 2,94 1 ,49 + 1 ,3o = 2,82 1 ,60 -t- 1 ,58 r= 3. 18 GuPl : o,38 + PtCu : 0,52 = 0,90 o,3o + o,56 =0,86 0,53 -h o,4o =r 0,93 » Un liquide : SO'Na-. SO'Zn. se M'. ZnCu : 1 ,o3 X 2 = 2,06 I , o3 X 2 := 2 , 06 I , 08 X 2 =: 2 , 1 6 ZnPt : 1 , 19 X 2 = 2,38 I ,44 X 2 — 2,88 1,61 X 2 =: 3, 22 CuPt : 0,35 X 2 = 0,70 . ,57 X 2 = 1,1 4 0, 59 X 2 = 1 , 1 8 » On remarquera que les piles ZnCu et réciproques offrent des valeurs à peu prés identiques, malgré la diversité des liquides en contact avec chaque métal. Imi outre, ces valeurs sont à peu près les mêmes pour les piles à deux liquides et pour les piles à un seul liquide; comme si la force électroniolrice dépendait seulement des deux métaux, quel que fût le liquide en contact. Cette relation a été observée également en prenant pour les liquides A, B, G : » Les trois systèmes formés par SO*Na-, SO'Gu, SO'H'; » Les trois systèmes formés par SO'Na-, SO'Zn, SO*H- )> Les trois systèmes formés par SO'Na'^, SO'Gu, SO'Zn; » Les trois systèmes formés par SO'JNa^, SO'Zn, NaOH; » Par SO*Na'-, SO'Cu, NaOH; par SO'Zn, SO'Gu, NaOH^ » Par SO'NaS SO'HS NaOH; par SO'Gu, SO'HS NaOH; » Par SO'Zn, SO'H-, NaOH; par SO'Zn, SO'Cu, NaOH; à l'exception des sys- tèmes où l'électrode Zn est en contact avec un alcali libre, ou bien avec un sel de cuivre. » Avec tous ces systèmes les valeurs ZnCu et GuZu sont presque identiques; les 2f)2 ACADEMIE DES SCIENCES. écarts sont plus iii;iiqués, lorsque le platine forme l'une des électrodes, sans être ce- pendant considérables. » On peut rendre compte de ces observations jusqu'à un certain point, en remarquant que les valeurs observées paraissent dépendre surtout de la différence électrique qui résulte du contact des deux métaux avec l'oxy- gène (de rair),Vest-à-dire de la différence de leurs chaleurs d'oxydation, plutôt que de la nature des liquides qui sont en contact avec ces métaux, laquelle joue un rôle secondaire. En effet, Zn + O dégage : 83*^'"', 5; Cu -f- O : 37''''', 7; Pt + O : environ 18*^"'. Dès lors la différence ZnCu, estimée pour une seule valence, d'après la loi de Faraday, équivaudrait à i(83,,^ — 37,7) = 22'^''',9, ce qui répond à r°",o sensiblement. ZnPt équivaudrait à 32^"', 7 esi™'S4; CuPt à 9^^', 8EEso"""",4;toules valeurs voi- sines des forces électromotrices observées. » Il y aurait dès lors une diversité essentielle entre les forces électro- motrices des éléments de pile à deux électrodes métalliques différentes, lesquelles dépendraient principalement de l'opposition des deux métaux extrêmes, le rôle des contacts entre liquides et métaux étant subordonné; et les forces électromotrices des éléments de pile à électrodes identiques, lesquelles dépendent au contraire des contacts entre un même métal et deux liquides différents. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur un carbure double de chrome el de tungstène. Note de MM. Henri Moissan et A. Kouzxetzow. « Nous ne connaissons jusqu'ici qu'un très petit nombre de carbures doubles métalliques. M MM. Carnot et Goûtai (*) ont indiqué l'existence de plusieurs de ces composés dans les ferrochromes et dans les aciers. » D'autre part, à la suite de longues recherches publiées par l'un de nous sur les carbures métalliques (-), M. Williams nous a appris à pré- parer les carbures doubles de fer et de tungstène, de fer et de chrome, de fer et de manganèse ( ' ). (') Carnot et Goutal, Recherches sur l'étal où se trouvent le silicium et le chrome dans les produits sidérurgiques {Comptes rendus, t. CXXVI, 1898, p. 12^0) et Recherches sur la constitution chimique des fontes et des aciers, par MM. Carnot et Goutal (/F'' Congrès de Chimie appliquée, t. 1, p. 4' 8). (2) H. Moissan, Le four électrique. G. Sleinlieil, 1897. (^) I-". Williams, Sur un carbure double de fer et de tungstène {Comptes rendus, SÉANCE DU 3 AOIT ipoS. agS » En étudiant différents alliages de tunï;stène, nous avons on l'occasion de préparer un carbure double de chrome et de tungstène que nous dé- crivons dans cette Note. Nous rappellerons, tout d'abord, qu'il existe différents carbures de chrome (') tels que (J-''C — Cr'C- et deux carbures de tungstène de formule Tu-C et TuC. » Lorsque l'on prépare au four électrique un certain nombre d'alliages de tungstène et de chrome, en partant d'un mélange d'oxydes que l'on réduit par le charbon, on s'aperçoit que. si ces alliages ne renferment que de 20 à 36 pour 100 de tungstène, ils sont assez facilement attaquables par l'acide chlorhydrique concentré. Dans ce cas, si l'on n'a pas employé un trop grand excès de carbone, il reste toujours le même résidu cristallisé dont la composition constante répond à la formule d'un carbure double : Tu=C, 3Cr^C\ » Préparation. — Pour préparer ce carbure double, on chauffe au four électrique, dans un creuset de charbon, un mélange de loo^ de sesqui- oxyde de chrome, 45*^ d'acide tungstique et 3o^ de coke de pétrole ou de charbon de sucre. La durée de la chauffe est de 5 minutes, et il est utile de ne pas employer un courant d'une trop grande intensité : l\oo ampères sous 75 volts sont suffisants. Nous obtenons ainsi un culot d'apparence mélallique, homogène et bien fondu, présentant dans sa cassure l'aspect de cristaux enchevêtrés. » Ce culot métallique est pulvérisé, puis traité à chaud par l'acide chlorhydrique; on lave à l'eau et l'on fait digérer ensuite avec une solu- tion ammoniacale concentrée, de façon à dissoudre les parcelles d'acide tungstique qui peuvent se trouver comprises entre les lamelles cristal- lines. Cette poudre est enfin lavée à l'eau et séchée. » Nous avons pu, en outre, préparer le même carbure double par une autre méthode. Nous fondons au four électrique, toujours en évitant autant que possible la vapeur de carbone de l'arc, un mélange de chrome et de tungstène métallique additionné d'ime petite quantité de charbon de sucre en présence d'un grand excès de cuivre. Nous avons employé les proportions suivantes : tungstène, 7*^,5; chrome, 10^; carbone, o^', 2; cuivre, iSo''. La masse est fondue rapidement, dans un creuset de char- bon, et l'on maintient le cuivre à l'ébuUition pendant i ou 2 minutes. Après refroidissement, il reste dans le creuset un culot métalli(|ue homo- t. CXXVII, p. 4'o) et Carbures doubles de fer et de chrome, de fer et de man- ganèse {Comptes rendus, t. CXXVII, 1898, p 483). (') II. MoissAN, Le four électrique, p. 208. C. R., 1903, >' Semestre. (T. CXXXVU, N" 5.) ^9 204 ACADÉMIE DES SCIENCES. gène qui est attaqué par un excès d'acide nitrique et qui abandonne de petites géodes cristallines à aspect métallique, qui sont formées du même carbure double : Tu-C.3CrM:-. » Propriétés physiques. — Ce carbure double a une densité de 8,4 1 à 22°, Il se présente sous forme de grains cristallins gris, d'aspect métallique et très durs. Il rave en effet le quartz et la topaze avec la plus grande facilité. Sa poussière produit sur la surface bien polie d'un rubis très dur des stries profondes; il ne rave pas le diamant tendre; il n'est pas magnétique. » Propriétés chimiques. — Le carbure double de chrome et de tungstène est attaqué par le chlore gazeux vers ^oo" ; il produit des chlorures chro- mique et tungstique et laisse un résidu de carbone amorphe; le brome, à la température de 5oo°, réagit beaucoup plus lentement et, à cette même température, l'iode n'exerce aucune action. » Chauffé sur la lame de platine dans l'air, ou à la pointe du dard bleu du chalumeau à oxygène, sur un fragment de chaux vive, il ne présente aucun phénomène de combustion. Il se scorifie lentement à la surface, dans la flamme du chalumeau. » Au rouge sombre, la vapeur de soufre n'exerce aucune action sur ce nouveau composé. » Il présente d'ailleurs une très grande stabilité et n'est attaqué ni par l'acide nitrique, ni par l'acide sulfurique, ni par les acides chlorhydrique ou fluorbydrique. L'eau régale n'a pas d'action sur lui et le mélange d'acide nitrique et d'acide fluorbydrique ne l'altère pas. » La potasse et les carbonates alcalins en fusion ne l'attaquent qu'avec une extrême lenteur. Mais, au contraire, une décomposition assez vive se produit lorsque l'on ajoute à ces composes de l'azotate de potassium ou de sodium. De même, le chlorate de potassium en fusion le transforme rapi- dement en un mélange de chromate el de tungstate alcalin. » Une autre réaction assez curieuse nous est fournie par l'acide chlor- hydrique gazeux au rouge sombre. Lorsque l'on chauffe ce chlorure double dans une cloche courbe, au contact d'une atmosphère limitée d'acide chlorhydrique, ce dernier gaz est en partie décomposé; il se condense, au-dessus du carbure double, du protochlorure de chrome blanc, un peu plus loin, du chlorure de tungstène marron, et l'on retrouve, mélangée à l'acide chlorhydrique, une notable quantité d'hydrogène et de méthane. » Analyse. — Ce carbure double a été attaqué dans un creuset de platine par un mélange de carbonate et d'azotate alcalin : une partie de carbonate de soude el SÉANCE DU 3 AOUT iyo3. ag5 huit parties de nitrate. Après refroidissement, la masse a été traitée par l'eau et acidifiée par l'acide nitrique. Nous portons ensuite à l'ébuUition et nous ajoutons quelques gouttes d'alcool pour réduire l'acide chromique à l'état de sel de chrome. La solution est ensuite exactement neutralisée par la potasse de façon que le tungstène et le chrome restent en solution. Le tungstène est alors séparé sous forme de tungstate mercureux. Dans le liquide filtré, on précipite le mercure par l'hydrogène sulfuré, puis, après une nouvelle filtration, le sel de chrome est ramené à l'état d'acide chro- mique au moj'en du brome, linfin, cet acide chromique, précipité en solution acétique, par le nitrate mercureux, permet de doser le chrome sous forme de sesquioxyde. » Le dosage du carbone a été effectué de la façon suivante : 3» de carbure ont été attaqués par le chlore sec, bien exempt d'oxygène à la température du rouge sombre. Après refroidissement, la nacelle contenant le résidu de carbone a été chauffée dans un courant d'hydrogène sec, puis pesée. Cette nacelle a été disposée dans un tube de verre traversé par un courant d'oxygène pur. Le carbone est brûlé puis pesé sous forme d'acide carbonique. Ces différents dosages nous ont donné les chiffres suivants : Théorie pour 1. î. 3. Tu=C, 3Cr3C-. Chrome 5o , g? n , 27 » 5 1 , 1 1 Tungstène 39,61 39,68 » 39,80 Carbone » » 8,71 9 , 09 » Conclusions. — En ré.sumé, nous avons préparé par différents pro- cédés un carbure double de chrome et de tungstène de formule Tii^C, SCrHl'^ Ce carbure double est comparable aux composés analogues indi- qués par MM. Carnotet Goulal dans les produits sidérurgiques. Sa den- sité est de 8,4i. C'est un carbure très stable, inattaquable par les acides et par les principaux réactifs et remarquable par sa très grande dureté. Ce fait nous amène à penser que l'addition de tungstène aux aciers chromés pourrait peut-être donner naissance à ce composé et produire en même temps dans ces aciers des propriétés nouvelles et spéciales. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — L'arsenic existe-l-il dans tous les organes de l'économie animale? Note de M. Ar.mand Gautier. <( Lorqu'il y a trois ans j'annonçai que l'arsenic existe normalement dans certains tissus de l'économie animale et spécialement dans les organes ectodermiques, 58 années s'étaient écoulées depuis le mémorable Rapport de la Commission nommée en i84i par l'Académie des Sciences, Rapport qui avait conclu à l'absence absolue de l'arsenic dans les tissus de l'homme et des mammifères. A la suite des expériences de cette Commission, com- posée de Thénard, J.-B. Dumas, Boussingault et V. Regnault, tous les chimistes admirent, d'une manière absolue, que l'arsenic n'existe pas chez les animaux. 296 ACADÉMIE UES SCIENCES. » Je montrai, eu 1899 ('), que non seulement l'arsenic fait partie constiluante cir réconoiiiie, mais qu'il se localise particulièrement dans cer- tains organes et paraît absent de plusieurs autres, « soit que ce métalloïde » ne s'y trouve réellement pas, soit que sa quantité puisse être inférieure » à la limite de sensibilité de la méthode ». Je cite ici mes paroles. » J'établis en même temps que l'arsenic s'élimine par la desquamation épidermique, les poils, les cheveux, les plumes et le sang menstruel. M En annonçant ces faits, je prévoyais assurément des doutes et des objections.- Elles me vinrent d'abord de l'Allemagne oîi quelques savants toxicologistes ou physiologistes avaient voulu reproduire mes expériences. Elles étaient trop délicates pour être ré|)étées et réussies d'emblée. M Depuis, les essais se sont multipliés, et, sur mes indications directes ou indirectes, MM. Lepierre à Porto, Pagel à Nancy, Imbert à Montpellier, G. Bertrand à Paris, et d'autres, ont retrouvé l'arsenic dans les organes oîi j'avais annoncé sa présence. » (^e dernier savant, continuant ces recherches, est arrivé, depuis, à pen- serque l'arsenic existe dans tous les organes des animaux, et que sa pré- sence est nécessaire à toute cellule vivante. Danslesmuscleset testicules de poissons, organes où, pour les mammifères que j'ai examinés, j'avais admis l'absence d'arsenic, ou du moins une [jroportion inférieure à la limite que je considérais alors comme étant inappréciable ou incertaine, il a trouvé pour 100 grammes (état frais) : testicules de squale, 3 millièmes de milligr., muscles de grondin, o'"«, 00 1 2 ; muscles de serran, o™», 00 1 5. » Avant de chercher la signification de ces résultats et d'essayer de les confirmer ou infirmer par de nouvelles déterminations, il fallait étudier de près les causes d'introduction et de pertes de l'arsenic par chacun des réactifs employés et par leur ensemble. Voici mes déterminations : » a. Quantité d'arsenic introduite. — En opérant par ma méthode de destruction des matières organiques (celle qui a fourni à M. G. Bertrand les résultats ci-dessus), on utilise les réactifs suivants contenant, d'après mes expériences les plus récentes, les quantités d'arsenic que j'indique ici : l'iiur : Arsenic introduit. loos d'acide nilru|ue o™e, 00020 20s d'acide sulfurique indosable 5os de zinc pur indosable I lilre d'eau distillée o™s,ooo6 Courant de ll'-S, purijié de As, et passant ensuite dans l'acide nitrique chaud durant 2 heures .... o™s,ooo6 (') Comptes rendus, t. CXXIX, p. 929; t. GXXX, p. 2S4; t. GXXXIV, p. 1394 et Bull. Soc. chini., 3« série, t. XXVII, p. i35 et 843. SÉANCE DU i AOUT igoS. OQT M Si l'hydrogène sulfuré obtenu avec FeS et HCl n'a été que lavé à travers plusieurs flacons à acide chlorhydrique étendu et eau distillée (comme le fait l'auteur cité), il apporte, dans le résultat final, un supplé- ment d'arsenic que j'ai dosé plusieurs fois et qui est, en moyenne, de o"'s,ooo7 ('). )) I>ar conséquent, dans une recherche d'arsenic, après destruction de la matière organique par les quantités moyennes de loos d'acide nitrique pur et i58 d'acide sulfurique exempt d'arsenic (y compris celui qu'on verse dans l'appareil de Marsh) et en se servant d'hydrogène sulfuré non spé- cialement purifié, on augmente très approximativement le résultat des quantités d'arsenic suivantes : Pour loos d'acide nilrique o™6, ooo23 Pour i58 SO'H^ indosable Pour 3oos à 3.5os d'eau distillée o™B, 00020 Pour H'^S incomplètement pur o"s,ooo7 Total de l'arsenic introduit. , . o^s, 001 13 » Soit environ i millième de milligramme. » Si l'hydrogène sulfuré a été purifié, l'arsenic introduit par les réactifs se réduit à o'°s,ooo43 ou o"s,ooo5. )) b. Quantité d'arsenic perdue. — D'autre part, les pertes en arsenic sont-elles sensibles? J'ai pensé que si ma méthode de destruction des ma- tières organiques faisait perdre de l'arsenic, cette perle serait d'autant plus forte que la masse d'arsenic présente serait plus grande. Après m'être assuré que la chair naltirelle de bœuf ne donnait pour ainsi dire pas d'ar- senic, j'ai ajouté à looK de cette chair des quantités variables d'arsenic et j'ai dosé ensuite à l'appareil de Marsh les quantités de ce métalloïde que j'en retirais. Voici mes dosaejes : As inti-oduit. .\s li-oiivé. uiK m;: loos de muscle de bœuf -i 2 » » I 0,88 » » 0,010 0,010 » » 0,002 0,0023 » » 0,0000 0,0006 » Il ne semblerait donc pas y^avoir de perte sensible d'arsenic dans l'at- taque et la carbonisation des matières animales par le mélange nitro-sulfu- rique. Toutefois, puisque ajoutant à loo^ de chair musculaire 2 millièmes de (') En faisant passer H^S impur à travers quatre à cinq laveurs à HCl pur de plus en plus étendu, puis dans de l'eau, la totalité de ce gaz, en barbotant bulle à bulle en .\zO''U chaud, m'a donué o'^SjoSo d'arsenic. à 2,^a ACADÉMIE DES SCIENCES. milligramme d'arsenic, on les retrouve à peu près exactement, les réactifs avant introduit un minimum de o™8,ooo5, et la chair musculaire en conte- nant une trace, comme on l'a dit, on devrait obtenir : jiiiî Arsenic ajouté 0,002 » naturel de la chair 0,0006 n introduit par les réactifs .... o,ooo5 Total o.oo3i (Au lieu de o™s,oo23 trouvé) » Il y a donc bien une perte. Elle se t'ait surtout par le charbon azoté qui reste après lavage à l'eau. En effet, quand on reprend ce charbon résiduel d'une première attaque par une nouvelle quantité d'acides azotique et suKurique, on y trouve encore une trace d'arsenic qui, pour loo^ de ma- tière initiale, est d'environ o'"s,ooo5 à o"s,ooo6. L'arsenic introduit par les réactifs étant de o'"8,ooo5 (voir plus haut), il s'ensuit que, à i ou 2 dix- millièmes de milligramme près, le gain compense la perte si l'on agit avec H- S pur, et que le gain d'arsenic est de o""", 0007 si l'on se sert d'hydro- gène sulfuré impur. » Ces faits établis, il est possible maintenant de répondre à la question de savoir si les traces d'arsenic, qu'on peut trouver dans les organes que j'ai jugés très pauvres ou privés d'arsenic, y préexistaient ou non, puisque je viens de montrer qu'en employant loo» d'acide nitrique contenant o'"8,ooo23 d'arsenic, los à lo^de SO*H- pur, et un courant de WS purifié, les pertes compensent à peu près exactement les gains. Les résultats que j'ai obtenus dans ces conditions n'ont donc pas à subir de corrections sen- sibles. Les voici : Acide .arsenic reel nitrique Arsenic calculé pour lOO" Matières examinées. employé. trouvé. de matières fraîches. K uiB iiiB looB viande fraîche de bœuf 100 0,0006 0,0006 I(j. 100 0,0008 0,0008 loos viande fraîche de jeune veau 60 0,0006 0,00072 \^ 80 0,0010 l),OOI loos chair de grondin (bien privée de peau et d'arêtes) .- 9° ' "''^'^'^ "'*^°*' loos chair de maquereau (bien privée d'aponévroses et d'arêles) go 0,0020 o,oo25 2006 leslicule de taureau 80 o,oo25 0,0012 y. 140 0,0020 0,0010 46,5 membrane coquilière œuf de poule. '-'.0 0,001 o,o23 nos jaune dœuf de poule 12a o , ooo4 (faible) o,ooo3 1 litre de lait (Ferme d'Arcy ; M. JNi- colas) (') 160 0,0008 ..,0007 (') J'ai trouvé en outre, dans la bière de Maxéville : arsenic par litre : o-^SjOooa à o"'s,ooo3, quantités insignifiantes dans ce cas. SÉANCE DU 3 AOUT tgoS. 299 )» Ainsi, toutes corrections faites, l'arsenic paraît bien présent à l'état de minimes traces dans la chair des mammifères. Ce qui semble encore confirmer cette conclusion, c'est la présence du même métalloïde dans la chair de poisson en quantités cette fois très supérieures à toute erreur possible. M. G. Bertrand l'avait déjà annoncé pour cette chair que je n'avais pas examinée. Mais je dois remarquer qu'il a trouvé à peine o™s,ooi5 d'ar- senic dans la chair de poisson (') et qu'il introduisait par l'hydrogène sulfuré impur qu'il employait et par l'eau distillée une quantité d'arsenic que j'ai montré plus haut être de o'"s,ooo7 à o^s^ooog, ce qui rend ses résultats discutables. La membrane coquillère de l'œuf est fortement arse- nicale, comme l'avait dit le même auteur. » Je dois relever maintenant quelques lignes du Mémoire publié par lui aux Annales de Chimie el de Physique (-), juin igoS, où ce savant, sans s'attribuer à proprement parler la découverte de l'arsenic normal, semble en revendiquer, ou à peu près, la démonstration. Il écrit (p. a48) : » Ce n'est pas seulement le métalloïde (l'arsenic) qui était contenu dans la matière organique qu'on isole par l'appareil de Marsli, c'est aussi celui qu'on y introduit par les réactifs. . .. Dans toutes les recherches qui ont été publiées jusqu'ici concernanl l'existence de l'arsenic dans l'organisme, on a négligé d'établir ce rapport (entre l'arsenic préexistant et l'arsenic introduit).... En général, la quantité d'arsenic existant à l'état normal dans les organes était bien inférieure à celle qu'on pouvait découvrir avec l'appareil de Marsh, et l'on n'a obtenu des résultats positifs qu'avec des réactifs incomplètement purifiés. » L'auteur oublie qu'avant de me servir des réactifs que j'avais pré- parés et purifiés pour mes études, j'y ai recherché l'arsenic à plusieurs reprises en évaporant jusqu'à fumées blanches un mélange de 3oos d'acide nilricjiie et loo^ d'acide sulfaritjue, étendant d'eau le résidu et faisant subira la totalité de cette solitlion le traitement complet pour la recherche de l'arsenic par r appareil de Marsh (■'). C'est après m'être assuré par deux fois que, dans ces conditions, je n'avais aucun anneau que j'ai commencé mes attaques oit j'employais généralement des quantités d'acides beaucoup plus faibles. Je m'étais donc demandé, comme il le suggère, « quelle propor- tion de l'arsenic obtenu revenait à l'organe examiné et quelle proportion (') Il paraît très variable dans la chair de poisson. Dans une expérience que je n'ai pas citée dans le Tableau ci-dessus, j'ai trouvé, pour loos chair de grondin, o^e.oôy, résultat extraordinaire que je ne donne que pour mémoire. C^) 7" série, t. XXVIII, p. 342- (') Voir rUill. Suc. chini.. 3- série, t. XXMl, p. 8/47. 3oo ACADÉMIE DES SCIENCES. était (lue à l'emploi des réactifs »; celle-ci était nulle dans les conditions où je me plaçais. » Si, contrairement à ces calculs de probabilité, mes réactifs avaient introduit l'arsenic que j'obtenais, ils l'auraient introduit dans tous les cas. Or, j'ai trouvé constamment ce métalloïde dans la thyroïde, le thymus, la peau, les poils, les cheveux, les cornes, les plimies, les os, le sang mens- truel ; je ne l'ai pas trouvé dans le sang ordinaire ni dans les autres organes, où il n'existe pas, ou du moins où il n'existe qu'en quantité excessivement faible comme dans les muscles de mammifères. Ces centaines d' expériences négatives suffiraient à établir la pureté des réactifs employés ( ' ). » J'ai démontré l'existence de l'arsenic dans [\i^ de cheveux et de poils (") attaqués par 6os d'acide nitrique et 4^ d'acide sulfurique alors que4oo^ du mélange de ces deux acides n'en donnait pas trace . Dans loo^de corne de bœuf, j'ai trouvé o™^,o33 d'arsenic ('), M. G. Bertrand en trou- vait o™^, 5oo (^). Il a trouvé o™^,oi/i3 d'arsenic au minimum dans loo^de jauned'œuf ('); je n'en ai trouvé que o"^, 0004. Tout ceci me paraît démon- trer que, s'il y a eu introduction d'arsenic, ce n'est pas dans mes expé- riences. » Quant au choix des matériaux d'études sur lesquels il insiste, je pense que ma démonstration de l'existence de l'arsenic dans la peau et ses annexes, le cerveau, la thyroïde, le thymus des animaux terrestres, alors que tous leurs autres organes en sont à peu près dénués, est plus convain- cante comme preuve de la présence non fortuite de l'arsenic dans l'éco- nomie que l'observation de son existence chez les poissons et les êtres inférieurs marins qui vivent et se nourrissent au sein d'un milieu essen- (') Toutefois, je m'empresse de reconnaître que mes premières expériences faites sur la glande thyroïde et la glande mammaire, m'ont donné des résultats beaucoup trop élevés, soit que l'hydrogène sulfuré que j'employais alors, et que j'ignorais d'abord contenir de l'arsenic, en ait introduit une quantité sensible, soit pour toute autre cause qui m'échappe. J'ai fait moi-même toutes les expériences de méthode et de contrôle, j'ai assisté à toutes les autres; mais l'on comprend que les détails de nombreuses mani- pulations aient dû être confiés à des tiers, et qu'il ait pu se glisser, surtout au début, quelque manque de précaution dont ils méconnaissaient l'importance, celle, par exemple, de placer un tube à coton à la suite du dernier laveur à II-S pour arrêter les moindres gouttelettes d'un liquide pouvant contenir des traces d'arsenic. {') Comptes rendus, t. CXXX, 1900, p. 284. (') Comptes rendus, t. CXXX, p. 286. (*) Et o™8, 020 dans loo^ de corne de bélier. (5) Comptes rendus, t. CXXXVI, p. io84. —Trouvé -^ de milligramme d'arsenic, en moyenne, en un seul œuf, dont la moitié au moins, dans le jaune qui pèse de i6sà 18'. SÉANCE DU 3 AOUT rpo';}. 3oi tiellement arsenical. Un bœuf des pâturages de Normandie qui possède de l'arsenic dans sa peau, ses poils, sa glande thyroïde, et qui n'en a qu'une quantité infinitésimale ou nulle dans son sang et ses muscli's, donne une démonstration autrement frappante de la présence non accidentelle de ce métalloïde dans les tissus que si l'on vient à le rencontrer dans une éponge, une holoturie ou même un poisson, animaux vivant en pleine eau de mer arsenicale et se nourrissant d'algues riches en arsenic. » CHIMIE ORGANIQUE. — Transformation des aldéhydes et des célones en alcools par hydrogénation cataly tique. Note de MM. Paul Sabatier et J.-B. Senderens. « Dans plusieurs Notes antérieures (^Comptes rendus, l. CXXXVI, i" sem. 1903, p. 738, 921 et 983), nous avons fait connaître que l'emploi du cuivre réduit permet d'obtenir facilement par catalyse le dédoublement régulier des alcools primaires ou secondaires en aldéhydes ou cétones correspondantes et hydrogène libre. Le nickel récemment réduit est d'un usage beaucoup moins recommandable, parce que, aux températures mêmes où il agit sur les alcools, il exerce déjà sur les aldéhydes et les célones une destruction calalytique assez énergique. » Au contraire, en opérant avec du nickel réduit à des températures plus basses, nous avons pu appliquer d'une manière très avantageuse notre méthode générale d'hydrogénation directe aux aldéhydes et aux cétones, qui sont ainsi transformées en alcools correspondants. La réaction se pro- duit déjà à température 1res peu élevée, mais, pour la poursuivre pratique- ment et conserver au métal son activité, il convient de maintenir la tempé- rature de ce dernier un peu au-dessus du j)oint d'ébulUtion de l'alcool qui est engendré. » Ainsi, de l'aldéhyde élhylique (bouillant à 21°), dont les vapeurs étaient entraî- nées par l'hydrogène sur le nickel réduit, a loiirni immédiatement à la température ordinaire une réaction intense, manifestée par réchauffement local du métal et par une forte diminution du volume gazeux : aprè^ quelque temps, l'alcool formé demeu- rant en partie au contact du nickel, celui-ci a perdu son activité, mais l'a recouvrée complètement par chauffe au-dessus de 80°, et dans ces conditions, il a continué indé- finiment à produire l'hydrogénation. La temjiéralure de i4o» était d'ailleurs encore plus favorable à la transformation, qui s'acconqjlit rapidement sans aucune perturba- tion, ni aucune destruction. Le gaz dégagé est de l'hydrogène pur. Le liquide recueilli distille à partir de 70°, et fournit : I volume, passant entre 70° et 75° 8 volumes » « 75° et 78" C. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N° 5.) 4o 3o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. >i 11 ne resle qu'une queue de dislillalion, extrèmemenl faible, constituée par un peu d'acétal. On voit que la transformation en alcool éthjlique a été presque totale en une seule opération. » Aldéhydes. — Les vapeurs de méthanal, produites en chauffant dans le courant d'hydrogène du trioxyméthylène solide, ont donné lieu, sur le nickel maintenu à 90°, à une transformation régulière en alcool métlijlique, qu'on a recueilli. » Le propanal a été régulièrement transformé, à i02°-i45"i en alcool propjlique, sans aucune réaction accessoire. » Le méthyl-'î-propanal (aldéhyde isohutyrique) a fourni facilement, de i35"à 160", l'alcool isobutylique (bouillant à 107"). Ce n'cal qu'au-dessus de 200" qu'une décom- position de la molécule se produit d'une manière appréciable. » Le mélhyl-2-butanaI-/) ( aldéhyde amylique), qui bout à gS", est transformé régu- lièrement, à i35"-i65", en alcool amylique ordinaire (bouillant à \ii'',b), sans aucune destruction ni aucune production accessoire appréciable. 1) Cétones. — La propanone (acétone ordinaire), traitée à ii5"-i25", donne lieu à une transformation très avancée en alcool isopropylique, sans aucune production de pinacone. Le liquide recueilli est formé d'alcool secondaire avec une petite proportion de cétone, qui peut être aisément séparée par distillation et soumise à une nouvelle hydrogénation. » La méthyléthylcétone, ou butanone (l)ouillanlà 80", 6), fournit aisément à i3o° le bulanol-2 (bouillant à 99")> sans aucune formation accessoire. » La diélhylcétone, ou pentanone-3 (bouillant à 102"), donne rapidement, à i3o"-i4o", le pentanol-3 (bouillant à 116"). » La méthylpropylcélone, ou pentanone-2 (bouillant à 102"), fournit facilement, à i3o°-i5o°, le pentanol-2 (bouillant à 118"). » La mélhylisopropylcétone ou mèthyl-2-pentanone-3 (bouillant à 95°) se transforme rapidement à i3o°-i.")o° en métl]yl-2-pentanol-3 (bouillant à 112", .3). i> La méthylbutylcétone ou hexanone-2 (bouillant à 127") fournit aisément à i5o° rhexanol-2 (bouillant à i36°). )) Autres mélau.r. — Le cobalt réduit agit à la manière du nickel, mais avec une activité moindre : ainsi, avec un même appareil, dans des conditions identiques de température, de vitesse de Fliydrogène, de débit du liquide à hydrogéner, nous avons trouvé, pour la butanone, avec le nickel, un rendement de f ; avec le cobalt, un rende- ment un peu inférieur à \. )) Le cuivre réduit peut également être utilisé; mais, vi.^-à-vis des aldéhydes, il n'agit guère au-dessous de 200" et ne révèle une activité hydrogénante réelle qu'à des températures où déjà il effectue facilement le dédoublement de l'alcool en aldéhyde et hydrogène, ce qui limite nécessairement la réaction. Avec l'aldéhyde propyli(jue, à •200", on a pu atteindre un rendement de ^. » Avec les cétones, le cuivre agit à partir de températures plus basses, mais il peut fournir des produits d'hydrogénation incomplète : nous aurons l'occasion de revenir sur ce sujet. )) La mousse de platine n'agit que très faiblement et ne peut pas servir à réaliser ])ratiquement l'hydrogénation des aldéhydes et des cétones. SÉANCE DU 3 AOUT H)o3. 3o'3 )) En résumé, l'action direcLe de l'hydrogène en présence liu nickel ré- duit permet de transformer très aisément les aldéhydes et les cétones for- mcniqiies en alcools correspondants. Cette méthode présente sur le pro- cédé habituellement suivi (action du sodium ou de l'amalgame de sodium en présence de l'eau) le grand avantage de ne donner aucun produit ac- cessoire, tel que les pinacones, et de fournir du premier coup un rende- ment très élevé en alcool. Les propriétés catalytiques des mitaux permet- tent donc d'effectuer facilement les deux réactions inverses : le cuivre réduit réalise commodément la scission des alcools en hydrogène et aldé- hy et Sy, respec- tivement des formes B,q^ el — B|/?0; par l'intermédiaire des (Quadratures ./"( — HTW9 et /(— GT)'/0, ces quantités proviennent donc de l'une des cinq formes V cos kf) 4- , . . ., C^ considérés. » Avant d'établir le cas général, je considère les deux cas particuliers suivants : i° un polynôme /(a?), de degré n, reste inférieur en module à M, lorsque x est réel et varie entre o et i ; 2° le module def{x) reste inférieur à M, quand x décrit un arc de courbe C. » Théorème. — La série F =; lf(x^ , x.^, . . ., x^), dont les termes sont des polynômes homogènes de degré égal à l'indice, définit une fonction holomorphe pour x^^ x,^...^= x,j^= o, sila série F est uniformément convergente lorsque, x^ ayant une valeur fixe, les ajfxes de x^, x.^, . . ., a'^ , occupent, chacune dans son plan, toutes les positions possibles respectivement sur des arcs de courbe Ci, C2, .-., Cq-t- » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les intégrales de S. Lie. Note de M. N. Saltykow, présentée par M. Appell. « Les considérations que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie con- cernent les critiques sur les intégrales de S. Lie. Soient les 2« -H i variables X,, X.,, . . ., x„, z, Pi, p.-,, ...,/?„ vérifiant la relation différentielle ( I) dz =p,dXi-i- p., dx.;, + . ..+ pn dx,„ liées par une équation (2) F(x,,x.,, ...,x,„z,p,,p., ,p,,) — o, c. R , 1903, 2* Semestre. (T. CXXXVII, N» 5.) 4' 3lO ACADÉMIE DES SCIENCES. la dérivée -— ne s'anniilant |)as. S. LieHéfinit l'intégrale de l'équation (2). comme un système des « + i équations identifiant les égalités (i) et (2). L'intégrale contenant n constantes arbitraires, dont l'élimination des équa- tions la représentant ne donne que l'équation (2), est dite son intégrale complète. Par conséquent, d'après S. Lie, le système (3) 5 = (p (a?, , a-,, .... a;„_y, />, . h,. . ...h„) oc„^,i^i = (p,-(a:', , .r., .... .:r„_^, h,. , />,. . ■ .J>.,) (« = I. 2, . ...y). P^ — dx, Zà àx, P"-1-'' (/t=I,2, . . ., n — ?). />,, b.^, . . ., b^ étant n constantes arbitraires, représente une intégrale com- plète que nous dirons de classe q. Les n équations quelconques du sys- tème (3) étant résolubles par rapport à />,, b.^, .... b„, il suffit de supposer, par exemple, que le déterminant fonctionnel D ?> ?1. ?S^ • ■ •) ??. '^2.4'3. • ■ •■ '>«-? *i, ^'2, ■ ■ -1 *?+n ^î+2, est distinct de zéro, en y désignant » Par conséquent, l'intégrale (3) peut être mise sous la forme implicite suivante : (F(a',,.r, x„,z,p,,p.„...,p,,) = o (4) „ . _ N_/ {r=U'i, ..., n). » Comme l'intégrale étudiée est de classe q, il est nécessaire que le déter- minant fonctionnel s'annule identiquement, ainsi que tous ses mineurs depuis le premier ordre jusqu'à l'ordre q inclusivement. De plus, le système (3) étant complet, il s'ensuit que les équations (4) forment aussi un système complet. Ces deux dernières propriétés des équations (4) sont non seulement nécessaires, mais aussi suffisantes pour définir une intégrale complète de classe q. )i II en résulte, en écrivant l'équation (2) sous la forme suivante (5) /'i ■+- ^'^{oc,\x.,....x,„z,p.;„p^ /;„■) = G, SÉANCE DU 3 AOUT igoS. 3ll quelesfonctionsFj.F,,..., F„ sont les intégrales de l'équation linéaire aux dérivées partielles d'une fonctiony" i^._H^ + [n,/] = o. OU Lien les n — y dernières équations (4) sont les intégrales du système canonique généralisé, correspondant à l'éqnation (.5). » Il y a donc une analogie entre les problèmes de Jacobi, pour la recherclip des intégrales complètes de Lagrange et de S. Lie concernant ses intégrales. Or, les intégrales de Lagrange existent dans un certain domaine. Quant aux intégrales complètes de S. Lie, elles n'existent que pour des équations d'une forme toute particulière ('). » Par exemple : Pour admettre une intégrale complète de classe /i — i, l'équation { 2) doit être linéaire par rapport à p,, p.,, ..., p^ou indépendante de ces dernières variables; pour avoir une intégrale complète de classe n, l'équation (2) doit être indépendante de toutes les variables p. » Eniin, pour admettre une intégrale de classe q, l'équation (2) doit satis- faire à la condition que les n — q équations (\) quelconques, la première y comprise, étant résolues par rapport àp,, p^, ...,p„-g, deviennent linéaires pur rapport à toutes les variables p. Il Le fait constaté introduit un désaccord dans les considérations tradi- tionnelles sur la généralité des notions de S. Lie. Car ce n'est que pour des équations exceptionnelles qu'il y a à considérer, outre les intégrales complètes classiques, encore celles de S. Lie. De plus, il y a encore à noter que, en liant les variables x,, a:^, . . ., .»„ par des relations, on modifie le caractère primitif des équations aux dérivées partielles, en leur substituant de nouvelles relations obtenues par S. Lie, comme résultat de certaines éliminations. » Cependant, on lie intimement les recherches de S. Lie à la théorie des équations aux dérivées partielles. Or, après tout, ce point exige bien des réserves. Une intégrale complète de S. Lie étant un système des intégrales des équations canoniques, on conçoit manifestement que i'éminent géo- mètre ne traite, en réalité, que de la théorie des équations canoniques. En effet, toutes ses méthodes d'intégration ne cherchent qu'à associer les inté- (') Gel érainenl géomèlie s'en est occupé en 1898 dans son Méaioiie : Uebr Beruhrungslransforinationen und Diffeienlialgleichungen {DericItLc u. cl. v. d. /c. s. Gesel. der ]\ is., Leipzig). 3 12 ACADÉMIE DES SCIENCES: grales des équations canoniques de façon à en tirer n -h i équations for- mant un système complet, sans se soucier d'ailleurs s'il détermine une in- tégrale complète de Lagrange ou bien celle de S. Lie. Quant à la théorie des équations aux dérivées partielles, son point le plus délicat consiste à former un système complet de n -h i équations, de la manière que les va- leurs/),, p^, ...,p„ présentent précisément les dérivées partielles du pre- mier ordre de la fonction z par rapport à x^, x.^, . ,., x^, ce qui n'arrive que si notre système complet est résoluble par rapport à s et à toutes les/?. Donc, pour tirer des recherches de S. Lie une conséquence relative aux équations aux dérivées partielles, des considérations complémentaires sont indispensables, concernant les relations entre les intégrales des équations canoniques et celles des équations aux dérivées partielles. » OPTIQUE. — Sur les changements de phase par réflexion normale dans le quartz sur l'argent. Note de MM. J. Macé de Lépinay et H. Buissox. « Les résultats qui font l'objet de cette Note ont été obtenus au cours de recherches préliminaires sur l'application, à la mesure des grandes épaisseurs, de la méthode que nous avons eu l'honneur de communiquer antérieurement à l'Académie ( ' ). » Pour cette mesure, on observe les anneaux des lames épaisses à faces parallèles (Lummer-Michelson), soit en lumière réfléchie, soit en lumière transmise. Dans ce dernier cas, les deux faces de la lame doivent être fai- blement argentées (Boulouch, Fabry et Pérot). Lorsque l'épaisseur de la lame s'accroît, cette dernière disposition s'impose de plus en plus. » En lumière réfléchie, les divers systèmes d'anneaux dus à la radiation principale et à ses satellites s'enchevêtrent d'autant plus que l'épaisseur de la lame est plus grande. En lumière transmise, chaque anneau brillant étant très étroit, ces divers systèmes se séparent et il devient possible de faire porter la mesure exclusivement sur la radiation principale. » Mais alors se présente une difficulté. Des deux faisceaux interférents, l'un a traversé directement la lame, l'autre s'est réfléchi deux fois dans l'intérieur de la lame sur l'argent. Or, chacune de ces réflexions sous inci- dence normale est accompagnée d'un changement de phase, par rapport à la réflexion sur l'air, qui modifie l'ordre d'interférence. Il importe donc d'en connaître la valeur. (') Comptes rendus, l. CXXXV, p. 2S!3. SÉANCE DU 3 AOUT ipoS. 3l3 » A ce sujet, nous ne pouvions considérer comme suffisants les résultats des expériences de Wernicke (') et de Kath (^). » Le dispositif même des mesures d'épaisseur nous a permis d'évaluer ce changement de phase. Nos expériences ont porté exclusivement sur le quartz. » Dans une première méthode, la lame étudiée (^) est argentée simultanément sur les deux faces, à mi-hauteur seulement. Elle est recouverte d'un écran percé de deux petites ouvertures : l'une. A, en face de la partie argentée ; l'autre, B, en face de la partie découverte. tJne image monochroniatique de la source de lumière ( tube de Michelson) tombe sur l'ouverture B. On mesure en lumière réfléchie le diamètre d„ du premier anneau sombre. Déplaçant la lame, de manière à substituer l'ouverture A à B, on mesure en lumière transmise le diamètre c/, du premier anneau brillant. » On en déduit les ordres d'interférence au centre, p„ -+- hdl dans le premier cas et ^2 -+- lid\ dans le second, /?„ et/?, étant des nombres entiers, dont l'un au moins est inconnu, et h un coefficient connu. » A part une petite correction, correspondant à la différence des épaisseurs en A et en B, l'accroissement d'ordre d'interférence dû aux deux réflexions quartz- argent est donné par P-. —Po + ft {d\ —d-;) = qi + Î2 7-2 étant entier et z^ fractionnaire. » Ce nombre mesure le retard de phase, évalué en période, produit par la double réflexion. » Dans une seconde méthode, la région A n'est argentée que sur l'une des faces, celle qui est opposée à la source, et l'on mesure les diamètres des anneaux sombres réfléchis, c?, en A et d^ en B. A part la correction des différences d'épaisseur, le retard de phase, produit cette fois par une seule réflexion, est u De ces deux méthodes, la première s'impose dans le cas des fortes argentures ; la seconde, dans le cas des faibles argentures. On réalise ainsi, chaque fois, les meil- leures conditions de visibilité des anneaux. » Pour les argentures moyennes, les deux méthodes ont pu être employées simultanément, et nous ont donné un contrôle et un renseigne- ment précieux, nous permettant de déduire l'effet d'une seule argenture de celui d'une argenture double, donné par la première méthode. » Nous pouvons ainsi réunir l'ensemble de toutes nos déterminations (') Wernicke, Wied. Ann., t. LI, p. 448 et I. LU, p.5i5; 1894. C) Kath, Wied. Ann., t. LXII, 1897, p. SaS. {') La lame a i"^"' d'épaisseur. J^es satellites de la raie princi[iale n'interviennent alors pas. 3l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. dans un Tableau unique, s'étendanl depuis les argentures extrêmement faibles jusqu'à celles qui sont presque opaques. Épaisseur d'argent enitji(')- 'î- V. B('). 73 » {') o,63 o,65 4o o,65 0,655 0,67 3- 0,63 0,64 0,65 3i 0,59 0,63 0,64 i5 0,61 o,63 o,63 i3 o,5o 0,56 0,57 7 o,5o o,3i o,36 5 o,i3 0,18 o,3o » De l'examen de ces nombres ressortent les conclusions suivantes : « 1° Pour chaque radiation, l'excédent fractionnaire e, tend vers zéro avec l'épaisseur d'argent. Comme il en est de même du changement de phase 7, +£,, nous en concluons que y, = o. Il s'agit donc bien d'un relard de phase, dont les valeurs se confondent avec celles de ^^ et sont données par le Tableau précédent (^). » 2° Ce retard de phase croît d'abord avec l'épaisseur de la couche d'argent, mais ne tarde pas à atteindre une valeur limite indépendante de l'épaisseur. » 3° Celte valeur limite dépend peu de la longueur d'onde. Elle croît légèrement quand celle-ci diminue. » OPTIQUE. — Focimêlre phologramrnélnque pour l'upUque microscopique {instrument vérificateur de microscopes). Note de M. V, Legrqs, pré- sentée par M. Marey. (( Cet instrument, combiné par nous sur la demande et avec le concours du constructeur M. Stiassnie qui l'a établi, est destiné à transporter, dans la pratique courante de l'atelier de construction et des centres d'études (') Les épaisseurs d'argent ont été mesurées par la méthode Fizeau. ('■') R, V, B désignent les radiations rouge, verte, bleue du cadmiun. (') La mesure n'a pu être faite, l'argenture étant opaque pour le rouge. (*) S'il y avait ar«/jce de phase, comme nous avons toujours compté t, positive- ment, 17, serait un entier négatif, égal à — i ; l'avance aurait la valeur absolue i — ^i, et comme cette avance doit tendre vers zéro quand l'épaisseur d'argent diminue, e, tendrait vers 1, ce qui est contraiie au\ observations. SÉANCE DU 3 AOUT igoS. 3l5 microscopiques, les résultais qui ont fait l'objet de notre Communication (lu 29 janvier 1900. » La base C est un cercle divisé : du centre iln plateau portant le vernier s'élève une colonne verticale D, terminée par un manchon horizontal T. Dans ce manchon coulisse, sous l'action d'une crémaillère et d'un pignon />, une maîtresse-tringle, sur laquelle se meuvent, également sous l'ac- tion de pignons //, //', deux autres manchons portant les organes de la partie optique. Ces divers manchons peuvent chevaucher l'un sur l'autre : leurs déplacements sont mesurés par des verniers. Le manchon conduit par// a en outre un mouvement lent commandé par une visa tête divisée V. » L'un des organes. A, de la partie optique représente le corps d'un microscope ordinaire avec sa platine P. Son objectif peut recevoir, sur un élément de revolver, un léger déplacement pour la mise au point paral- lactique. » La platine et la sous-platine sont pourvues de mouvements de cen- trage et de rotation. La platine P peut recevoir les micromètres sur ses deux faces. L'ouverture de la sous-platine est armée de mâchoires à vis de serrage pour recevoir les systèmes optiques. 3l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Distance FOCALE principale d'un objectif. — Cet objectif est ajusté enO, et centré. Un micromètre est fixé sur la platine P, la graduation tournée vers O, les traits verticaux. » Le microscope est mis au point sur ce micromètre, et l'objectif O est amené en contact avec lui, et baigné s'il y a lieu clans son liquide d'immersion. \ l'aide exclu- sivement d'un seul des mouvements de la sous-platine, l'un ou l'autre selon la longueur à mesurer, on met au point sur le micromètre l'image d'une verticale très éloignée fournie par l'objectif. La marche de la sous-platine donne déjà la distance frontale. Par un mouvement de totalité de la maîtresse-tringle on amène à l'estime le point nodal d'avant du système optique O, à l'aplomi) de l'axe de rotation. En agissant alors sur le cercle on amène successivemeut l'image de la verticale en coïncidence avec deux traits du micromètre symétriques par rapport au trait central. Si 2 /est l'inter- valle de ces traits, 2 a l'angle observé, on a pour la longueur focale y, /■= l cota. » La différence entre/ et la distance frontale donne la position du point nodal. » On détermine les mêmes éléments pour l'autre extrémité de l'objectif en retour- nant celui-ci entre les mâchoires de la sous-platine. Pour un objectif à court foyer il pourra être nécessaire défaire usage dans cette détermination d'un micromètre minus- cule, monté sur un tronc de cône qui s'engage dans l'objectif. Il peut arriver encore que le foyer principal de ce côté tombe à l'intérieur de la lentille extrême. En ce cas, on trace sur le sommet de cette lentille une petite croix noire, et l'on met successi- vement au point avec le microscope cette croix et l'image des objets éloignés donnée par l'objectif. L'intervalle dont le microscope a avancé représente la profondeur du plan focal à l'intérieur de la croix noire. » Oculaires. — La détermination des constantes des oculaires s'effectue de la même manière; et avec les mêmes variantes selon les types. 0 Angle d'ouverture. — La sous-platine est complètement enlevée. L'objectif à essayer est monté sur le microscope, et son foyer est amené sur l'axe de rotation. A cet effet on fixe le micromètre sur la face postérieure de la platine. On amène le plan de celte face à passer par l'axe de rotation, au moyen de repères tracés sur les man- chons. On met au point sur le micromètre et on l'enlève. L'angle d'ouverture est dès lors l'angle pour le parcours duquel le champ optique reste illuminé par une source lumineuse unique et étroite située dans le plan d'horizon de l'axe optique, l^'ouvet- titre numérique s'en déduit selon les conventions établies. » Distorsion. — L'objectif à essayer est fixé en O. Le microscope est pourvu d'un grossissement faible, exempt de distorsion appréciable pour l'étendue du champ de l'objectif O; ainsi que de la chambre claire à angle variable du D'' Malassez, M, calée dans une position telle que les arêtes du prisme soient verticales. On fait choix d'une vue comprenant un certain nombre de verticales, qui donnent pour images, dans la chambre claire, des droites verticales; dans l'objectif, des lignes plus ou moins incur- vées. On amène l'une des droites à constituer la corde de l'une des courbes; et on lit sur le micromètre la distance du sommet de la courbe au centre, la longueur de la flèche et la hauteur de corde correspondante. Il ressort de là une idée nette de l'erreur dont peut être affectée du fait de la distorsion la mesure de la longueur focale ('). » (') L'instrument se distingue essentiellement d'une simple réduction en miniature SÉANCE DU 3 AOUT igoS. S i -7 MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur le téléldnc. Note de M. L. Tokres, présentée par M. Appell. " Les appareils de démonstration que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie (' ) constituent un système que j'ai nommé télékine, destiné à commander de loin la manœuvre d'une machine au moyen d'un télégraphe avec ou sans fd. » Il y a lieu d'établir une différence radicale entre le télékine simple et le télékine multiple. Le premier sert à commander seulement un mouve- ment à un degré de liberté (par exemple celui d'un levier qui tourne autour de son axe); le second sert à commander plusieurs mouvements dilférents. » Le télékine simple est constitué par un appareil télégraphique qui, à chaque signal transmis, fait avancer d'un pas une aiguille qui tourne sur un cadran, comme dans le télégraphe Bréguet, et d'un servomoteur dont les mouvements sont commandés par celte aiguille. On a recours à un servomoteur électrique, et le rôle de l'aiguille se limite à entraîner un ou plusieurs balais, qui glissent sans frottement appréciable sur un disque garni de plots; la position de l'aiguille détermine l'établissement ou l'inter- ruption des contacts qui peuvent avoir lieu entre les balais et les plots, et règle, par ce fait, la marche du servomoteur. >) La commande peut se faire de plusieurs manières; j'en indiquerai trois, qui me paraissent particulièrement intéressantes. Nous supposerons, pour fixer les idées, que l'aiguille de l'appareil télégraphique commande un servomoteur destiné à manœuvrer la barre du gouvernail d'un bateau. » 1° Commande directe. — L'aiguille sert elle-même de commutateur; elle doit admettre trois positions, qui correspondent au repos, à la marche en avant et à la marche en arrière du moteur. Cela permettra d'amener chaque fois le gouvernail à la position voulue. » 1° Orientation arbitraire du gouvernail par rapport au bateau. —Sur le même axe que l'aiguille de l'appareil télégraphique est monté un disque D, en matière iso- lante, qui porte deux plots, P, P', en forme d'arc de cercle, embrassant chacun un. du banc d'optique classique, par la méthode photogramraétrique de détermination des constantes fondamentales. Les détails de son emploi et la discussion des erreurs de la méthode, tant en Photographie qu'en Microscopie, sont exposés dans un Ou- vrage : la Focimétrie photogramniétrique, actuellement à l'impression. (') Une boîte pourvue d'une hélice et d'un gouvernail, dont les mouvements peuvent être commandés à distance au moyen de la télégraphie sans fil. C. K., 1903, 1' Semestre. (T. CXXXVII, N« 5.) 4 2 3l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. angle presque égal à deux droits et laissant entre eux deux espaces E, E' diamétrale- ment opposés. Ce disque n'a aucune liaison niécaniijue avec l'aiguille et peut tourner librement. L'aiguille porte un balai qui glisse sur les deux plots P, P'. Un courant électrique qui passe par le balai et par le plot avec lequel il est en contact, fait que le disque D, commandé directement par le servomoteur, tourne dans un sens quand le contact a lieu avec P et dans le sens contraire quand il a lieu avec P' ; cela a pour clï'et, un moment de réflexion le fait comprendre aisément, de ramener un des espaces E, E', toujours le même, en contact avec le balai; en d'autres termes : le disque, entraîné par le servomoteur, marche de telle sorte que le diamètre E, E' prend la même orientation que le balai. » 3° Délermination arbitraire du rhiimb du bateau. — Imaginons un disque A qu'on peut orienter arbitrairement, comme le disque D du cas antérieur; montons une boussole sur l'axe de ce disque, et dans sa périphérie deux buttoirs B, B', entre les- quels est emprisonnée une des extrémités de la boussole, tout en lui laissant un cer- tain jeu, de façon qu'elle ne touche pas les deux buttoirs en même temps. La boussole, en touchant un des buttoirs, établira un courant et fera marcher le servomoteur dans un certain sens si le courant passe par B, et dans le sens contraire s'il passe par B' ; le servomoteur agira directement sur le gouvernail et le déviera, dans chaque cas, de façon à faire que le diamètre du disque A équidistant de B et de B' vienne se placer dans la direction du méridien magnétique. Or, comme l'on peut orienter arbitraire- ment ce diamètre par rapport au bateau, on peut, en somme, orienter le bateau par rapport au méridien magnétique. » Le télekiiie multiple sert à manœ ivrer plusieurs appareils A,, Ao, A3, ... avec une seule ligne de télégraphie sans fil. Pour faire que chaque signal agisse sur l'appareil auquel il est destiné, et non pas sur un autre, on met à profit la différence de durée de ces signaux, différence analogue à celle qui existe entre les points et les traits du télégraphe Morse. A cet effet, il y a un appareil, nommé distributeur, qui envoie chaque trait dans un cir- cuit Y et chaque point dans un circuit a. >) En passant dans le circuit y le courant fait avancer d'un pas une aiguille C, qui sert de commutateur. M Le courant du circuit y. agit chaque fois sur l'un des appareils A,, A^, A, ... ; sur celui qui est en circuit quand le courant passe, et c'est préci- sément l'aiguilleC qui, par sa position, que nous pouvons régler arbitraire- ment, déterminera l'entrée en circuit de tel appareil que nous voudrons, à l'exclusion de tous les autres. » Les organes mécaniques du commutateur et de chacun des appareils A,, Aj, A3 . . . étant les mêmes que ceux d'un télékine simple, il me suffira de donner une description sommaire du distributeur. » Il comprend : i" une pièce M, d'inertie relativement considérable, qui porte deux plots P, P', et tend à tourner autour d'un axe, sous l'action d'un ressort qui la pousse; 2° une pièce N, qui, dans sa position normale, empêche la pièce M de tourner, et qui SÉANCE DU 3 AOUT IQoS. 3ig porte un plot ti, lequel peut, dans certains cas, entrer en contact soit avec P, soil avec P'. » Tout signal électrique reçu, point ou trait, agit sur un éiectro E, qui déplace la pièce N et permet le mouvement de la pièce M, entraînée par le ressort; dès que le courant cesse, un ressort antagoniste de l'électro R ramène la pièce N, et dans ce mouvement de retour, le plot-n: vient en contact soit avec P, soit avec P'; cela dépend de l'angle parcouru pendant la durée du signal, point ou trait, par la pièce M qui est à entraînement lent à cause de son inertie. » Quand le courant passe par P, il agit sur le commutateur ; quand il passe par P', il agit sur l'appareil A,- qui se trouve en circuit; dans les deux cas, il agit sur un électro dont l'action remet les pièces M et N dans leur position normale, prêtes à recevoir un nouveau signal. » Parmi les nombreuses applications dont le télékine est susceptible, on peut signaler les essais de ballons dirigeables, qui pourraient être réalisés avec une économie très considérable et sans aucun danger jiour l'expéri- mentateur; et la direction des torpilles sous-marines, qui serait particuliè- rement intéressante, si l'on peut obtenir la syntoniedu télégraphe sans fil, pour empêcher que l'ennemi puisse envoyer des signaux et perturber la commande de l'appareil ('). » CHIMIE PHYSIQUE. — Nouvelles lois de tonométrie, quon peut déduire des expériences de Raoulf. Note de M. E. AVickersiieimer. « Nous adopterons, dans ce Travail, les notations de Raoult ainsi que le numérotage des équalions qu'il fait figurer dans son Ouvrage Tono- métrie (-). » L'équation de Clapeyron-Clausius devient, par une transformation facile, /désignant la tension de vapeur du dissolvant, T la température absolue, M' le poids moléculaire, L^ la chaleur latente de vaporisation, d' la densité de vapeur latente réelle, rfla densité de vapeur théorique. )) Si l'on considère une dissolution aqueuse étendue dont l'abaissement (') Qu'il me soit permis de remercier M. Kœnigs, qui m'a ouvert son laboratoire de Mécanique de la Sorbonne et m'a donné toute sorte de facilités pour y construire le télékine, et aussi à M. 0. Rocliefort, qui m'a prèle les appareils de télégrapliie sans fil nécessaires à mes expériences, et m'a aidé à les régler en vue de cette application. (-) Collection Scienlia, igoo. C. Naud, éditeur, à Paris. 020 ACADEMIE DES SCIENCES. du point de congélation est C et qui, à cette température de congélation, possède une tension de vapeur/', ou a où L est la chaleur latente de fusion de la glace, T la température de congélation de l'eau pure. )) D'autre part, d'après la loi de Raoult et Recoura, '^—j— est propor- tionnel à -y» quelle que soit la température; on peut donc écrire, quelle que soit la température T', (r5) (^X- ■•s»*,.,. xCV / Jt substituant T' à T dans (2), on a (i5)' a ~ L, X M' X 5 dV ^ ' 988. » Dans cette équation, on peut remplacer-^ par - — « si l'élévation » de la température d'ébullition (ici T) de la dissolution n'excède pas » trop un degré « comme le dit textuellement Raoult. Divisant ensuite, membre à membre (i ')) et (i5)', il vient / N CL, T^ » Je crois être le premier à signaler cette loi qui a échappé à Raoult aubsi bien qu'aux auteurs tels qu'Arrhénius et Van't Hoff qui ont discuté les résultats de Raoult. Cette loi peut s'énoncer ainsi : » Première loi. — Les dépenses de chaleur nécessaires pour séparer d'une dissolution une même fraction du dissolvant à l'état solide ou à l'état de impeur sont dans le rapport du carré des températures absolues de congélation et d'ébuUuion. » Raoult, se^bornaiiL à comparer les équations ( i ) et (i3) où T repré- sentait le point de glace dans chacune d'elles, était arrivé à l'équation CL, =:-- A [.2 et la loi qu'elle exprime est un cas particulier de la mienne. Il va de soi que la loi que je viens de formuler n'est valable que d.ins les limites, indi- quées par Raoult, où les équations (i3^ et (r5) sont vraies, c'est-à-dire pour les dissolutions étendues. SÉANCE DU 3 AOUT igo^. Sai >) La première loi tonométrique, dite loi de Eaoult, s'écrit ainsi : (21) PP '^' = ^ '^"''^^ • ' A s'appelle la diminution moléculaire de tension de vapeur, M désigne le poids moléculaire de la substance fixe dissoute, P le poids de cette sub- stance dissoute dans loos du dissolvant. » La deuxième loi, dite de Raoult et Recoura, s'écrit ainsi : («'.) / — /' iMxioo d' M M' 28,8 ! 1 l'où _ A X roo /.P M' ~~ ci » Comparant (i4) à (21), il vient /ox A X 100 d' » Or, par définition, r/~ (P') rf'=îl^ = Bconsl. » Avant d'interpréter ce résultat, il faut se rappeler que la loi de Raoult est restreinte à un même dissolvant, tandis que celle de Raoult et Recoura est tout à fait générale; mais l'une et l'autre supposent les dissolutions étendues. » Revenons à l'équation (P') ; elle peut s'énoncer ainsi : » Deuxième loi. — Quelle que soit la substance fixe (^non éleclrolYte) dis- soute dans un dissohanl donné, la densité de la vapeur saturée de la dissolution est constante, c est-à-dire indépendante de la nature et du poids de la sub- stance dissoute, lorsque la dissolution est étendue. » Si l'on mesure la densité de la vapeur émise par un dissolvant conte- nant des substances organiques quelcon En effectuant les opérations arithmétiques, on trouve 1,9833."). » Remarque. — T' désignant la température absolue débullilion, la for- mule d'Arrhénius (27) s'écrit A T'^ p X M = 0,01988 J-; T désignant la température de congélation, la formule de Van't Hoff (28) s'écrit p X M = 0,01988 y-- Divisant membre à membre, on a AL= _ T'^ ce qui est exactement ma première loi. » PHYSIQUE. — Courbes de pression des systèmes unwananls qui comprennenl une phase gazeuse. Note de M. A. Iîouzat. ,< J'ai montré {Comptes rendus, t. CXXXVI, p. i395 et t. CXXXVH, p. 175) que les courbes de dissociation des systèmes sol. ^ sol. + gaz. et les courbes de sublimation (courbes sol. ^ gaz.) peuvent être rangées dans un même groupe et sont reliées par la loi suivante : le rapport des tempéra- tures absolues correspondant à une môme pression dans deux systèmes quelconques du groupe est constant quelle que soit la pression. » Les courbes liq.^^ sol.+ gaz. ne se déduisent pas des courbes du pre- T mier groupe d'après la loi =^ — const.; mais elles forment un deuxième groupe, dans lequel la même relation est véri fiée. Les courbes sol. ^ liq. H-g:!/.. constituent de même un troisième groupe. J'ai trouvé sept e\.emples du deuxième groupe; le troisième groupe comprend la classe importante des hvdratesde gaz. Les courbes liq.^liq.-t- gaz. sembleraient devoir former un quatrième groupe, qui comprendrait aussi les courbes de vaporisation (courbes liq.^gaz.); mais les exemples de courbes liq.^ liq . -t- gaz. manquent jusqu'ici. SÉANCE DU 3 AOUT igoS. 323 » Il y a lieu d'observer que les systèmes du premier groupe (sol. ^ sol. + gaz. et sol. ^ gaz.) ne renferment que des phases jjures. Au contraire, dans les autres sys- tèmes, le liquide peut dissoudre partiellement le solide et le gaz; on con- çoit que, par suite de ce phénomène secondaire, la loi soit vérifiée avec moins d'exactitude; les hydrates de gaz très solubles, comme ceux île l'acide chlorhydrique et de l'acide bromhydrique, s'éloignent même nette- ment des autres composés de leur groupe. T » De la relation ^ = const. il résulte que, lorsque deux courbes d'un même groupe ont un point commun, elles doivent coïncider. Qu'arrive-t-il quand deux courbes de groupe différent se rencontrent? Pour s'en rendre compte, il n'y a qu'à comparer les rapports des températures absolues qui correspondent à deux pressions déterminées dans chaque système. On voit, de celte façon, qu'en un point déterminé du plan une courbe sol.^liq. -h gaz. fait en général avec l'axe des températures un angle plus grand qu'une courbe sol. ;^ sol. -f- gaz. ou sol. ^ gaz. ; celle-ci un angle plus grand qu'une courbe liq. ^ gaz. ; cette dernière enfin, un angle plus grand qu'une courbe liq.^ sol.-t- gaz. » A litre d'exemple, j'indiquerai pour quelques systèmes de chaque groupe le rapport =7^ des températures absolues qui correspond aux. pressions de 900™"' et de Soo"""; les Tableaux complets paraîtront dans un Mémoire détaillé. T Valeurs de ^' - ■ Groupe 1. sol. ^^ liq. -+- t;az. Hydrate de CH=' Cl.... i,o33 Hydrate de Cl i ,o32 (iroupo \\- sol. :^ sol. -(- gaï et sol. :;± gaz. AzH% y ajoute 20 à 3o gouttes d'acide chlorhydrique, puis un excès de chlorure d'or pur dissous. Il se forme un précipité et l'on est assuré qu'il y a un excès de chlorure d'or si la liqueur surnageante est fortement jaune. On porte alors sur un baia-marie, de préférence en faisant plonger la partie inférieure du verre dans la vapeur; on évapore à siccité. Aussitôt que l'évaporation est complète et qu'on ne perçoit plus l'odeur d'acide chlorhydrique, on porte dans un exsiccateur pour éviter que la matière desséchée absorbe l'humidité. On lave alors le dépôt rapidement par décantation avec de l'éther pur exempt d'aldéhyde et l'on reçoit les liquides de lava<^e sur un fdtre sans plis; on fait ensuite passer le précipité sur le filtre au moyen d'un jet d'éther et on lave le fdtre à l'éther. La présence d'un excès de chlorure d'or se reconnaît au début à ce que l'éther s'est coloré en jaune, la fin du lavage à ce qu'il passe inco- lore. Ces opérations exigent au plus 50'^^"'' d'étlier. » Le verre retenant un peu de chloraurate adhérent, on le lave avec de l'eau dis tillée bouillante qui dissout le chloraurate; on réunit cette eau de lavage dans une pe- tite capsule de Saxe tarée et on l'évaporé au bain-marie; dans la même capsule on ajoute le filtre, on recouvre d'un couvercle et l'on chaufl^e très modérément pour char- bonner le filtre. La capsule est ensuite découverte et la calcination peut se faire sans crainte de pertes. On pèse l'or resté comme résidu. » A 196,6 d'or correspondent 79 de pyridine. » La pyridine se laissant entraîner par la vapeur d'eau avec une extrême facilité, il est généralement possible de l'amener à l'état de solution aqueuse ou de chlorhvdrate dissous en la mettant en liberté par un réactif approprié et faisant un entraînement par la vapeur d'eau. Il convient de faire suivre le réfrigérant de Lieblgd'un tube effilé plongeant de quelques centimètres dans l'acide chlorhydrique dilué qui retient les vapeurs de pyridine entraînées au début. Cet acide est placé dans un matras jaugé et l'on recueille 100''°'". La pyridine est si facilement entraînée qu'elle passe presque en entier dans les 10 ou 20 premiers centimètres cubes. Pour les composés contenant de l'iodure de mercure et de la pyridine, on place la prise d'essai dans un petit ballon avec i5s d'iodure de potassium et is de potasse en solution étendue et l'on fait passer la vapeur. » VèrificaUons. — Pour vérifier l'exactitude de ce procédé de dosage, on a emplové des solutions de pyridine de titre déterminé. Celles-ci ne peuvent guère être obtenues C. R., 1903. 5« Semestre. (T. CXXXVII, N" 5 ) V' 336 ACADÉMIE DES SCIENCES. en parlant de pvridine libre qu'il est difficile d'obtenir absolument pure et sèche. On a préféré préparer et purifier par plusieurs cristallisations des sels de pvridine et Ton a choisi parmi ceux-ci l'azotate et le tartrate acide. Ce dernier, que l'on obtient facilement très pui-, est un des rares sels de pvridine non déliquescents. >t Qn pesait exactement une prise d'essai de ces sels dans un matras, on mettait la pyridine en liberté par addition de soude et l'on entraînait par la vapeur d'eau; on recueillait ainsi à l'état de dissolution un poids absolument déterminé de pyridipe. » Ep efiecluant alors le dosage suivant le mode indiqué plus haut, on a trouvé En partant de o8,25oG d'azotate o?,347 d'or Théorie : o?,346 En partant de 0% 2^6 de tartrate acide os,2o8 d'or Théorie : o«,2io CHIMIE ORGANIQUE. — Si/r les amides secondaires. Note de M. Tarbouriech, présentée par M. A. Ha lier. « \. Amides mixtes ou dissymétriques. — Dans une Noie précédente ('), j'ai montré que les chlortires d'acides agissant sur les amides primaires en tube scellé à la température de iio"-ii5° donnent lieu à la formation d'amides secondaires. ). L'un des avantages de cette méthode est de permettre l'obtention d'amides secondaires mixtes ou dissymétriques, de formule générale R- AzU -R', dans laquelle R et R' représentent deux radicaux différents d'acides gras. 1) I^a préparation de ces corps se fait dans les conditions indiquées au sujet des amides secondaires symétriques, c'est-à-dire en chaufl'ant l'amide et le chlorure d'acide, mélangés en proportion moléculaire pepclsnt siv heures. Toutefois le rende- ment est moins avantageux que dang le cas précédent. Il y a souvent forniation de chlorure d'ammonium et d'une quantité variable de nitrile. La séparation de l'amide secondaire se fait en distillant dans le vide au bain-marie l'excès de chlorure 4'^cide et le nitrile formé ef. dissolvant dan^ l'eau bouillante le résidu. J'ai pu obtenir par cette méthode les composés suivants : » Butyropropionamide. — Be)le^ lamelles blanches fontjant à log". !> /ioÔM^/roprpyOJo^flw/f/p. — Fines-aiguilles fondant à i4o". » hovaléropropionnmide . — Amas feutré d'aiguilles blanc|ies fondant à 68°. )) hçhulyrotmlyrqmide. — Point de fusion, io3". » Isovalérohutyramide. — Point de fusion, 88". » ^obntyroisovali>ramide. — Point 4e fusion, 94". » Isobutvrovalérainide. — I^oint de fnsion,84''. (') Comptes rendes, t. C.VXXVll, p. 128. SÉANCE DU 'i AOUT I(j()3. 'iij » II. Quelques propriétés des amides secondaires. » Solubilité. — Les amides secondaires sont très solubles dans l'élher, assez, solubles dans l'alcool forl, le benzène, le xyiène. L'évaporaiion de ce dernier dissolvant permet en général de les obtenir sous forme de très beaux cristaux. La solubilité dans l'eau va en diminuant au fur et à mesure qu'augmente la richesse en carbone; la diacéta- niide se dissout facilement dans l'eau, la dipropionamide est peu soluble, la dibulyra- mide et ses homologues supérieurs sont à peu près insolubles. » Volatilité. — Les amides secondaires se volatilisent à des températures relati- vement basses. Quand le point de fusion est assez élevé, comme pour la propiona- mide (iSS"), le corps se volatilise avant que l'on atteigne le point de fusion. D'une manière générale, la volatilisation de ces composés est déjà notable à partir de 100°. » Rôle chimique. — On pourrait penser (|ue les amides secondaires possèdent, de même que les amides primaires, la propriété de se combiner à divers chlorures métal- liques pour donner des sels doubles, tels que chloroplatinates, chloroaurales, etc. Cependant il n'en est rien. » Si l'on dissout dans la plus petite quantité possible d'alcool froid i molécule de chlorure de platine et si l'on mélange cette solution avec une deuxième solution faite à chaud de 3 molécules d'amide secondaire (dipropionamide) dans l'alcool, on con- state, par le refroidissement de la liqueur, que la dipropionamide recristallise sans qu'elle soit entrée en combinaison avec le chlorure de platine. » Si d'autre paît on évapore justju'à siccilé au bain-marie le mélange ci-dessus aci- dulé par l'acide chlorhydrique, on observe pendant l'évaporation le dégagement d'acide propionique et la formation d'un précipité nettement cristallin, qui, après lavage avec un mélange éthéro-alcoolique, présente à l'analyse la composition du chloroplatinate d'ammoniaque. » Dans le même sens, une solution benzénique concentrée et froide d'acide picrique étant mélangée avec une solution benzénique et chaude de dipropionamide, on cons- tate, par le refroidissement, la formation de cristaux qui, après plusieurs recristallisa- tions dans le benzène bouillant, possèdent le point de fusion de la dipropionamide pure. » Il résulte des faits ci-dessus : i" que l'introduction dans sa molécule d'un deuxième radical d'acide fait perdre à la propioiiarhide son caractère basique et la propriété qu'ont les amitiés primaires de se combiner à cer- tains chlorures métalliques et à l'acide picrique; 2" qu'eu présence des acides minéraux la dipropionamide est rapidement hydrolysée avec trans- formation en sel ammoniacal. » ;i-28 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGAMQUF,. — Réduction des éllicrs-sels des acides à fonction complexe. Note de MM. L. Iîouveallt et G. Iîlaxc, présentée par M. A. Haller. « Nous avons soumis à la réduction, au moyen du sodium el de l'alcool absolu, des élhers-sels d'acides non saturés, d'acides-alcools, d'acides [i-cétotiiques et d'acides bibasiques. » Acides non saturés. — L'oléate tl'élli^ le, dans lequel la double liaison esl éloignée ■ du carboxélliyle, nous a fourni l'aZcoo/ o/cï^î/e C* H'" O, liquide incolore bouillant à 207° sous i3™"\ Cet alcool se combine à l'isocyanale de phényle en donnant une phé- nvlurélhane cristallisant partiellement; les cristaux fondent à 38°. » Le p-hexylcrolonale d'éthyle ^°i|^'^G = CH — GO^CMJ-', produit de déshydra- tation du |"ip-lieN.ylniétliyl-fi-oxypropionate d'élliyle (obtenu par la condensation de la métliylhexylcétone avec l'iodacétate d'élhyle sous l'inlluence du zinc), a donné nais- sance à un alcool saturé, le 3-métliylnonanol ^^CH — CH-— CII-OII, liquide incolore bouillant à ) i4°-i iB" sous i4™"'. » La double liaison a été également réduite dans le cinnamate d'étliyle (jui a fourni de l'alcool phénylpropylique. » Acides-alcools. — Les étliers des acides-alcools que nous avons expérimentés ne se réduisent pas d'une manière régulière. Le phénylglycolate d'étliyle ne nous a fourni qu'une trace de phényiglycol. )> Le p-oxy-^p-hexylmétliylpropionate d'étliyle et l'Iiydroxygéraniate d'étliyle qui proviennent de la condensation de la métli>lliexylcétone et de la méthylliepténone avec l'iodacétate d'étliyle, subissent dans l'hydrogénation la décomposition inverse; ils donnent les produits d'hydrogénation (alcool secondaire et pinacone) des acétones génératrices et de l'acétate d'éthyle. » Acides ^-cétoniques. — Mes recherches ont porté sur les éthers acétylacétiques mono et disubstitués. Dans tous les cas, le phénomène d'hydrogénation est accom- pagné du dédoublement de la molécule par fixation d'une molécule d'alcool CH»- GO - G — GO^CHI' + G^H'O = CW— GO^G^ IP + Cil - G(3^'GM1'. /\ . /\ R R' R R' )) Ghacun des deux éthers est alors réduit pour son compte. La réaction extrême- ment nette pour les éthers acétylacétiques disubstitués se fait moins bien dans le cas des éthers monosubslitués. )) Nous avons préparé l'alcool isobutylélhylique par h\drogénation de l'éther iso- butylacétvlacétique et l'alcool méthylpropyléthylique au moyen de l'éthei' méthylpro- pylacélylacétique ; ces deux alcools étaient déjà connus. SÉANCE DU 3 AOUT igoS. 829 i> Cette réaction est intéressante en ce qu'elle permet d'obtenir très simplement des alcools primaires de constitution compliquée. » Acides hibasiques. — En principe, en réduisant les éthers des acides bibasiques, on obtient les glycols biprimaires correspondants, mais l'obtention de ces glycols est extrêmement laborieuse pour les acides bibasiques les plus simples, à cause de la solubilité dans l'eau et de l'insolubilité dans l'éther des glycols obtenus; il est très difficile de les séparer de la soude et des sels. » Nous avons, de plus, constaté que tous les étiiers d'acides bibasiques susceptibles de se condenser sous l'induence du sodium ou de l'étliylate de sodium, se réduisent très mal : ils sont en efTet transformés en dérivés sodés qui les font échapper à la réac- tion. C'est ce qui arrive pour les éthers de la plupart des acides des séries succinique et adipique. » Nous avons obtenu avec l'ofa-diméthylsuccinate d'éthyle le 2-dimélhyIbutane- diol 1/4, liquide incolore et visqueux, bouillant à laS" sous 10™'". » L'oia-diméthylglutarate d'éthyle nous a fourni le 2-diméthylpentanediol i5 bouil- lant à i34° sous jo™". » La réduction de l'adipate d'éthyle est particulièrement laborieuse; elle nous a fourni une très petite quantité d'hexanediol iG, bouillant à iSi" sous 12""", fondant à 35°, identique au produit récemment obtenu par M. Hamonet {Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 245). » Le p-méthyladipate d'éthyle conduit au o-méthylhexanediol 16, liquide visqueux, bouillant à i55° sous 12""". » L'hydrogénation des éthers méthyliques des acides subérique et sébacique se fait beaucoup plus facilement. On obtient, dans le premier cas, l'octanediol 18 qui distille à 172° sous 20""", et forme, après cristallisation dans un mélange d'alcool et de benzène, de beaux cristaux fusibles à 63°; dans le second cas, le décanediol 1. 10 qui bouta 179° sous 1 1'""' et cristallise aussitôt. Il se dépose du benzène en magnifiques cristaux incolores fondant à 71°, 5. » CHLMIE ORGANIQUE. — Action de la phénylhydrazine sur les bromures et iodures alcooliques. Note de M. J. Allain-Le Ca\u, présentée par M. A. Ditte. « M. Emile Fischer ('), eu faisant réagir à chaud le bromure d'éthyle sur la phénylhydrazine, a montré qu'où obtenait un ensemble de corps d'où l'on pouvait isoler facilement au moyen de la soude caustique le com- posé C H' . Az'^ H- (C- IF)- Br. » Avec l'iodure d'éthyle la réaction était si vive qu'elle devenait dange- reuse ; aussi MM. Genvresse et Bourcel {-) ont-ils pris soin de dissoudre ce corps dans l'alcool absolu. J'ai complété ce travail. (') Deuls. chem. Gcs., t. IX, p. 885. (^) Comptes rendus, t. CXX\ 111, p. 564. 33o ACADÉMIE DES SCIENCES. » Successivement j'ai opéré avec le bromure d'éthyle, les iociures de mélhyle, d'étliyle, de propyle normal, d'isopropyle, d'isobulyle et d'iso- amyle, en variant les proportions des réactifs et les quantités d'alcool. » J'ai pu isoler ainsiqnalresortesdecrislaux : descristaux formés par des sels contenant une, deux et trois molécules de phénylhydrazine et dont l'acidité se titre facilement à la phtaléine du phénol, et des cristaux ne s'y titrant pas et contenant deux groupes alcooliques avec une molécule d'halo- gène et une molécule de phénylhydrazine. » Bromure d'éthyle et phénylhyclrazine. — Si l'on verse de la phénylhydrazine dans une solution alcoolique très concentrée de bromure d'éthyle on obtient d'abord un bromure de phénylhydrazine bibasïcjue (C'H^ Az-H^)'HBr, qui peu à peu se trans- forme en un sel n'ayant plus qu'une molécule de phénylhydrazine, en même temps que se dépose le composé neutre C'^II'Az=H-(C-lP)-Br. Ce dernier est séparé du précédent grâce à sa plus grande solubilité dans l'alcool absolu. » lodures de inétiiyle, d'éthyle et phénylhydrazine. — En solutions concen- trées la réaction de la phénylhydrazine sur les iodures de méthyle et d'éthyle doit être effectuée dans un mélange de glace et de sel; elle donne encore de Viodhydrate biba- siqiie de phénylhydrazine (C^H'Az-H'j'-Hl ; mais celui-ci se change rapidement en iodhvdrale monobasique en même temps qu'il se dépose une grande quantité du sel neuue. On les sépare au moyen de l'alcool absolu dans lequel le sel neutre est moins soluble que les iodhydrates de phénylhydrazine. » Les cristaux du composé C''H»Az-lI-(CH^)-I sont généralement liés gros, mais les faces striées réfléchissent mal; tandis que les cristaux du composé C^H^Az^H^ (C^ H»)- 1 sont très brillants. Ils sont o/thorho/nbit/ues comme les cristaux du sel brome corres- pondant (C'H^Az^H^) (C^ H» )=Br. » lodure de propyle normal et phénylhydrazine. — L'iodure de propyle réagit également sur la phénylhydrazine. Si l'on opère en solution concentrée, il se dépose d'abord de l'iodhydrate tribasique de phénylhydrazine sous la forme de cristaux feu- trés (CH^Âz^H')'}!!. Cet iodhydrate passe rapidement à la forme bibasique et donne en dernier lieu de l'iodhydrate monobasique. Il ne semble pas se déposer de sel neutre CMI- A-II-(C'H' )'I ; maison peut en obtenir les cristaux en versant de l'éther et de l'eau. Le liquide se sépare en deux couches. La couche aqueuse dissout l'iodhv- drate de phénylhvdrazine ; la couche élhérée retient le sel neutre, d'où il cristallise alors, quoique di/Jicilcnient, par évaporalion dans le vide. En redissolvanl les cristaux formés dans douze fois au moins leur poids d'eau chaude, on obtient par refroidis- sement de petites aiguilles très brillantes du corps cherché. Elles bont monocliniques. » lodure d'isoamyle et phénylhydrazine. — Au fur et à mesure que le poids ato- mique de l'iodure alcoolique grandit la phénylhydrazine réagit sur celui-ci plus len- tement et moins complètement. Aussi doit-on opérer toujours en solution alcoolique très concentrée et est-il bon même de chauffer. Toutefois il ne faut pas que la tempé- rature s'élève trop et l'on doit ajouter de temps en temps de l'alcool. Sans cela on obtiendrait de Viodure d'anunonium, produit ultime de la réaction. En opérant avec précaution on obtient successivement le^ iodhydrates tribasique et bibasique de phénylhydrazine, mais il ne se dépose plus ici de cristaux monobasiques. Ils n'appa- SÉANCE DU 3 AOIT rpoS. 33l raissenl que si l'on évapore la solution. Quand l'acidité du liquide n'augmente plus, on l'élend de deux fois environ son poids d'eau, en agitant fortement ; on voit alors nager, au milieu d'une huile insoluble, une pondre cristalline. » Elle constitue le composé neutre CH'^ A/.- H'(C'H")I. Il ne reste plus qu'à filtrer à la trompe, à laver à l'eau et à l'éther. La poudre grise obtenue se dissout très facile- ment dans l'alcool, d'où elle se dépose en tahlea clinorhonibiques, épaisses, brillantes, légèrement colorées, solubles seulement dans 80 fois leur poids d'eau bouillante et presque insolubles dans l'eau froide. » Dans toutes ces réactions, quand on augmente la quantité d'alcool, on enlève à l'acide une partie de la phénvlhydraz.ine qui lui était combinée. » En ré.sumé, j'ai fait voir que, même en solution alcoolique, le bromure d'éfhyle jîouvait donner du bromlivdrale bibasique de phényihvdrazine, qu'en.suile il .se formait eu même temps le bromhydrate monobasique et un sel neutre, le bromure de phényihydrazine diélhylé; qu'il en était de même avec les iodures de méthyle et d'éthyle, ainsi qu'avec les iodures d'ordre plus élevé, que toutefois ceux-ci donnaient d'abord de l'iodhvdrate triba- sique fie phényihydrazine. Enfin, j'ai donné la préparation et fait connaître les propriétés des iodures de phényihydrazine dipropylée et diamylée, » THERMOCHIMIE. — Recherches thermochimiques sur les matières colorantes. La rosaniline et la pararosaniline. Note de M. Jules Sch.midli.v. « On envisage les matières colorantes sous un point de vue général, comme étant toutes des combinaisons non saturées, pourvues de doubles liaisons. La double liaison, représentation usuelle d'un groupe non sa- turé, entraîne nécessaii'ement sur quelques points de la molécule un excès d'énergie, une endothermie locale qui donne lieu à une certaine tension et qui est peut-être la cause directe de l'absorption de certains ravons lumineux. » Par des recherches thermochimiques sûr les phénomènes de neutrali- sation, je me suis proposé de contribuer à la connaissance de la nature des matières colorantes en général, et de la rosaniline et pararosaniline en par- ticulier. La faible solubilité de la rosaniline et de ses sels oblige, afin d'ob- tenir une dissolution rapide, d'opérer dans des solutions d'acides étendues. » Dans la suite des expériences on a rencontré une particularité très intéressante, mais qui rend l'expérimentation très difficile. Ou remarque qu'il y a en dehors de la neutralisation un second |)héaomène thermique d'une durée prolongée qui est tantôt négatif, tantôt positif et accompagné d'une coloration ou décoloration, causéeprobablement par une hydratation ou phénomène inverse. 332 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ainsi la dissolution de la base de la rosaniline dans l'acide acétique donne lien à deux phénomènes thermiques, correspondant à deux difTé- rentes réactions d'une vitesse très différente. Supposons que l'effet ther- mique de la pr(>mière minute soit di'i à la neutralisation, tandis que la chaleur absorbée pendant les six minutes suivantes réponde à une déshy- dratation. En même temps on observe une augmentation de l'intensité de la couleur rouge, proportionnelle à l'absorption de la chaleur chaque minute. C'est ce que j'ai constaté à l'aide d'un colorimétre. » Premier phénomène : (AzH2C«H*)^C0H incolore + 0 H' O^ -v(AzH2C«H*fCG«H*AzIPC^H'0"- incolore 4- 7C''i, 8-. 1) Deuxième phénomène : (AzH2C«II')'CC«Il*AzH=C2H*02 incolore _^H20 + (AzH2C«H»)2C =C«H*— AzFPCni^Oî coloré — Sc^i.Sg. » Si l'on dissout l'acétate dans l'acide acétique, la réaction se termine immédiatement, un phénomène secondaire n'a pas lieu, le composé coloré reste coloré. Mais il en est autrement avec les acides minéraux étendus (HCl+iooH'O, IPSO' H- 20'oH-O) , tous les sels dissous donnent ici deux phénomènes successifs, un premier qui répond avec le monochlorhvdrate à la fixation de 2"'°' H Cl et à la chaleur de dissolution du Irichlorhydrate, et un second qui paraît répondre h une hydratation du dernier composé. En même temps on ol)serve une décoloration graduelle. I. Phase: ( AzH2C»H')''C := G«H'= AzIf^Cl coloré -h 2HCI ^ (HClAzH2C'=H'')^C = G«H'' = AzII-Cl coloré -t- 4*^»', 18. II. Phase: (IICI AzII^C«H*)'-C = GHP^ AzH'^Cl coloré -f- H'-O ->(IIGlAzH-C«H'')'COH incolore + 4'"-'i, 56. I. Phase: (HGIAzIPC''H')^G=iC'îH' = AzH2G1 solide coloré -> ( H CI Az H^ G« H* )2 G = G« H* = AzIP- Gl diss. coloré — 2'^''', t 5. II. Phase: (HGlAzH-G'^H*)2G = C«H*= AzH^Gl + H-0 coloré -^(HGIAzIPG''H*)^GOH incolore -4- /if"', i4- » Quant à la base pure, en se dissolvant dans un acide minéral étendu, elle donne une liqueur incolore. » Avec le sulfate dissous dans l'acide sulfurique, on observe également les deux phénomènes, avec deux dégagements de chaleur successifs : I. Phase : Base incolore -t-6'^^',79 sel du ciirbinol incolore. II. Phase : Sel du carbinol incolore.. -1- 4'''', '3 sel coloré anhydre. SÉANCE DU 3 AOUT ujo3. 333 » De même en dissolvant l'oxalate dans HCl : I. Phase : Base incolore -i-Sf^'^oo sel incolore. II. Phase : Sel incolore ■+- 4"^'''',74 sel coloré anhydre. » On voit que tous ces phénomènes secondaires sont identiques; nous aurions donc pour la chaleur d'hydratation, en moyenne : + 4'^='',4o. » La réaction inverse de la déshydratation de l'acétate fournit : —3*^"', 89. M Les deux phénomènes réciproques sont de même ordre, bien que les deux quantités de chaleur n'aient pas une concordance bien nette, parce que les deux réactions sont superposées et ne peuvent être évaluées isolé- ment que d'une manière approchée. » A la transformation d'un sel incolore, dérivé du carbinol, en sel anhydre coloré, répond une absorption de chaleur d'environ 4^^', énergie qui est emmagasinée dans les doubles liaisons du système qiiinoïde qui s'établit par suite de la perte d'eau. )> Si l'on considère la chaleur dégagée par minute égale à la quantité de substance transformée, on peut établir à l'aide des chiffres obtenus pour le phénomène d'hydratation du chlorhydrate que cette réaction eslunimo- T léculaire et se représente par l'équation : log =; = S'a. )) On trouve pour a., coefficient de vitesse de la réaction, une valeur constante. CHALEURS DK NEUTRALISATION DES SELS DE LA ROSANILINE ET PARAROSANILINE. Pararosanilirie. Rosaniline. Monochlorhydrates. ^ , Cal Cal Base dissoute dans (HCl-t- looH^O) -n8,.53 4-18,7.5 Chlorhydrate dissous _l_ 8,89 M- 8,66 Base solide -t- HCl diss.= Chlorhydrate solide -H H^O -(-lo, i4 -t-io, i3 Trichlor hydrates. Chlorhydrate dissous dans (HCl -H 100 H' O) + 8,89 + 8,66 Trichlorhydrate dissous 4- 1,99 -H 2,3i Chlorhydrate solide -f- 2 HCl diss. = Trichlorhydrate solide. . -1- 6,3.5 -+- 6,4o Sulfates. Base dissoute dans (H-SO'-t- 200 H-0 ) -I-21 ,20 -)-2i ,5i Sulfate 4-io,58 -f-10,92 Base solide -t- iHjSO* diss. = sulfate solide + H' O 4-10", 62 4-10,59 C. R., 1903, i' Semestre. (T. CXXXVII, N' 5.) 44 334 ACADÉMIE DES SCIENCES. Acétates. Base dissoute clans acide acétique 2,7 pour loo -t- 5, 19 + 5 ,43 Acétate dissous -I- i,33 -1-1,59 Base solide -(- C^H'O' diss. —acétate solide 4- H'O -+- 3,86 •+- 3,84 Oxalates. Base dissoute (H Cl -h 100 H»0-i-|C^O'H^) +i9;7o +19,67 Oxalate diss. (Ha+ iooH'^0) -+-12,43 -+-12,74 Base solide +iC20*H2diss.—Oxalale solide -I-Il-O +7,27 -+- 6,93 CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le dosage de F ammoniaque dans les rins, et son rôle dans la différenciation des mislelles d'avec les vins de liqueur. Note de M. J. Laborde. « La présence de l'ammoniaque dans les vins a fait déjà l'objet de travaux assez importants ('), et, tout récemment {Comptes rendus, 8 juin 1903), MM. Gautier et Halphen ont étudié de nouveau le phéno- mène de la disparition de l'ammoniaque des moûts de raisin pendant la fermentation alcoolique de ces moûts. » En 1898, j'avais employé, pour doser l'ammoniaque des moûts et des vins, le procédé préconisé par M. Mûnlz : on sature l'acidité par le carbo- nate de soude, on distille à basse température (35° environ) à l'aide du vide, pour chasser les bases volatiles en les recueillant dans une quan- tité suffisante d'acide sulfurique, puis on alcalinise le liquide distillé avec de la soude et on le distille à 100° dans SC'H-— , qui est titré avec de l'eau de chaux et de l'hélianthine comme indicateur. » MM. Gautier et Halphen ont déplacé les bases volatiles par la ma- gnésie et la distillation à 100"; ils ont vu que, en titrant alcalimétrique- ment le liquide distillé, on trouvait un chiffre d'azote ammoniacal souvent plus élevé que celui qui était fourni par le même liquide, acidifié par H Cl et traité par PtCl* pour doser l'ammoniaque à l'état de chloroplatinate, la différence provenant de l'existence de certaines bases cycliques accom- pagnant AzH^ et les'bases acycliques. (') Al. Muntz, Comptes rendus, t. GXXIV, p. 334. — Al. MiJWTZ et Rousseau.x, Revue de ViticuL, 1897, p. 173. — J. Laborde, Annales de ilnstitiil Pasteur, 1898, p. 517. SÉANCE DU 3 AOUT igo'3. 335 » Il était intéressant pour moi de savoir si ce dernier fait se reproduirait en employant la méthode de M. Mûnlz, car, dans ce cas, les réstdlats de mon travad de 1898 devenaient incertains. Pour cela, j'ai procédé, dans de nouvelles expériences, au dégagement des bases volatiles, comparati- vement, par les deux méthodes de distillation, et au dosage de ces bases dans les liquides distillés, d'abord alcalimélriquement, et ensuite par le chlorure tle platine. » Les liquides sur lesquels j'ai opéré étaient : i» des moûts de raisin conservés en bouteilles, depuis la dernière récolte, par la pasteurisation; 2" des moûts conservés par l'addition d'alcool qui en avait fait des inistelles; 3° des moûts de la première catégorie ayant perdu la moitié environ de leur sucre par fermentation dans différentes conditions. Le Tableau suivant indique ces conditions et les résultats obtenus pour les liquides ci-dessus et pour des vins divers, les chiffres étant rapportés au litre : Procédé MiinU : Procédé à la magnésie : AzH' di)sé par AzH' dosé par Nature des liquides. l'alcalinu-trie. le platine. l'alcalimétrie. le platine. ,. . 1 , . . '"3 "f "S ""S Mout de cépages rouges pasteurise. 197,0 '97)5 181,0 181, 5 Mislelle de cépages rouges divers. . « » i.56,3 i.54 o Moût de chasselas pasteurisé » » 67,5 66.5 Mistelle de chasselas » » 54,0 53 5 Moût de cépages blancs divers pas- teurisé i3i,r» i3i,o 06,9 126,0 Même moût, incomplètement fer- menté à 25° avec levure d'Algérie P"^^ 29,9 29,8 29,9 29,8 Même moût, incomplètement fer- menté à 35°avec même levurepure 82,6 82,0 82,6 83 o Même moût, incomplètement fer- menté à 25" avec levure sauvage pure 12^,8 124,1 122,5 123,2 Même moût, incomplètement fer- menté à So" avec levure algérienne et microbes de la tourne (') 4o,5 4'i5 4o, 1 4i 5 Même moût, incomplètement fer- menté à 3o" avec même levure et ferment mannitique (') 92,2 92,3 91,2 91,0 Moût de cépages rouges divers, fer- menté à 25° avec levure algérienne Pui-e • 75,5 74,3 70,8 74,3 Vin de la Gironde de 1899, forte- ment tourné 69,5 69,8 68,6 69,0 Vin sain de la Gironde de 1902 .... »• » 8,4 8,5 Vin de Sauternes de i8g3 19" '9i4 '9)9 20,0 (') L'acidilè volatile de ces liquides était voisine de 2S par litre. 'M6 ACADÉMIE DES SCIENCES. » On voit que : i° les résultats fournis par les deux méthodes de distillalion sont presque toujours tout à fait comparables pour cette classe de liquides naturels; 2° la quantité d'AzlI^, restant dans des moûts assez riches en ammoniaque et avant perdu environ la moitié de leur sucre par fermeulalion alcoolique pure, peut être supérieure à la teneur ammoniacale (') de beaucoup d'autres moûts non fermentes; 3° sauf quelques rares exceptions, le dosage de AzlP, par alcalimétrie ou par le platine, a donné des résultats parfaitement concordants, soit dans les moûts cl mistelles, soit dans les liquides fermentes normalement ou en présence de microbes. » Le fait de l'existence de bases cycliques volatiles, et de leur augmen- tation pendant la fermentation, signalé par MM. Gautier et Halphen dans des moiits et des vins du midi de la France, ne se retrouve donc pas, d'une manière sensible, pour les moûts et les vins du Bordelais : la réaction par le brome, caractéristique de ces bases, n'ayant pu, en outre, être jamais obtenue. » Au contraire, les résultats de mes dosages de 1898 par la méthode de M. Miintz sont pleinement confirmés, ainsi que les conclusions de mon travail, qui sont les suivantes, au sujet de l'ammoniaque seulement : M D'une manière générale, l'ammoniaque contenue naturellement dans le moût de raisin est utilisée avec avidité (-) par les levures, comme l'avait déjà montré M. Duclaux, mais il peut en rester, dans le vin, des quantités plus ou moins grandes, en relation avec la nature du moût, sa richesse ammoniacale, la variété de levure, les conditions physiques et chimiques de la fermentation, et avec l'influence qu'exercent, sur le milieu fermen- tescible et sur la levure, les ferments de maladie qui peuvent se développer en même temps qu'elle. » Ces conclusions, vraies pour des liquides complètement fermentes, le sont aussi, comme l'ont montré d'ailleurs mes dernières expériences, pour des moûts incomplètement fermentes tels que ceux qui servent à la fabri- cation des vins de liqueur. Ces derniers, même produits par des fermenta- tions tout à fait exemptes de microbes, peuvent donc contenir des quan- tités d'azote ammoniacal très supérieures à la limite de lo*"» par litre, atlmise par MM. Gautier et Halphen, et j'ai rencontré, notamment, bien des vins de Sauternes, qui sont des vins de liqueur par excellence, conte- nant de i6°'s à 25"s à' azote ammoniacal par litre. :> (') Elle peut varier depuis quelques milligrammes jusqu'à plus de 200 milligrammes par litre. (2) Mes expériences de 1898 montrent en elTet que AzlP est utilisé dès le début de la fermentation. SÉANCE D€ 3 AOUT igoS. 33-; CHIMII' ORGANIQUE. — 5a,'- le ferment du scdul contenu dans certains laits. Note de M. A. Desmouuère. (Extrait.) « MM. Miele et Willem ont présenté à l'Académie (séance dti i 3 juil- let 1903), une Note ayant pour \:\\.\q A propos d'une diastasc lactique dédou- blant le salol. Cette Note présente, sur nombre de points, une grande simi- litude avec une Communication que nous avons faite au mois de février dernier à la Société de Pharmacie de Paris ('). Rappelons d'ailleurs que nous avons fait abstraction de l'existence d'un ferment, et montré, par une série d'expériences relatées dans notre travail, que la seule réaction des liqueurs expliquait les faits constatés. » Nous avons même donné l'explication de certains faits qui avaient pu faire croire à l'existence d'un ferment, et signalé une cause d'erreur dans le procédé indiqué |)ar MM. Nobécourt etMerkIen, pour caractériser dans les laits ce ferment du salol, dont l'existence, après nos recherches, appa- raissait comme bien hypothétique. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur les propriétés et la composition chimique de la matière phospho-orgamque de réserve des plantes à chlorophylle. Note de M. S. PosTER.VAK, présentée par M. Armand Gautier. « J'ai montré dans une Note antérieure (-) qu'il est possible d'isoler de tous les tubercules, graines et rhizomes ex;iminés, une matière phospho- organique de réserve que l'on obtient sous forme de mélange des sels acides de magnésie, de chaux avec un peu de fer et de manganèse. » Il est facile de préparer, à partir de ce mélange, par une méthode qui sera déci'ite adleurs, l'acide phospho-orga nique libre et ses sels définis dont les propriétés méritent d'être étudiées de près. » Acide libre. — L'acide libre desséché dans le vide sur l'acide sulfurique se pré- sente sous l'aspect d'un liquide très épais, transparent et coloré en jaune. II est soluble en toutes proportions dans l'eau distillée, assez soluble dans l'alcool absolu, insoluble (') A. DjiSJiouuÉRE, Sur le ferment du salol contenu dans certains laits (Journ. de Physique et de Chimie, i"' mars igoS, et Bulletin des docteurs en Pharmacie, février igoS). C) Comptes rendus, t. GXXXVII, p. 202. 338 ACADÉMIE DES SCIENCES. dans l'éther, le benzène, le chloroforme et l'acide acétique glacial. D'une saveur acide, il ne paraît présenter aucune tendance à la cristallisation. Refroidi à — 20°, le liquide s'épaissit davantage et se laisse étirer en fils. CliaulTé au bain-marie, ou mieux, encore, à l'étuve au-dessus de 100°, l'acide libre brunit fortement. A la température de 125°, on observe même la formation de menus flocons d'une substance raélanoïde insolubles dans l'eau et dont je n'ai pas encore fait l'étude. » Les solutions aqueuses de cet acide, neutralisées avec la potasse ou la soude au méthylorange ou à la phénolphtaléine et évaporées à sec, donnent des vernis transpa- rents. Tous les essais pour faire cristalliser les sels d'alcalis sont restés sans résultat. » Les conditions de précipitation de l'acide phospho-organique, par les sels métal- liques, ressemblent, en général, à celles de l'acide phosphorique. Cependant, le per- chlorure de fer précipite les solutions de l'acide libre, si elles ne sont pas trop diluées el le nitrate d'argent donne un précipité blanc avec le phosphate organique neutre de soude. L'acétate d'urane agit comme sur les phosphates minéraux. » Les précipités des phosphates organiques de magnésie, de chaux., de baryte et de strontiane sont amorphes. Le premier est facilement soluble dans l'acide acétique, le deuxième moins, les deux derniers y sont presque insolubles. Ils sont tous facilement solubles dans les acides minéraux. Les solutions des sels de magnésie et de chaux dans l'acide acétique se coagulent par la chaleur. Le coagulum, qui se redissout après refroidissement, est composé de corpuscules sphériques ressemblant à s'y méprendre, par leur aspect et leurs propriétés, aux globoïdes décrits par PfelTer dans les grains d'aleurone. 1) L'acide phospho-organique est précipité par la liqueur magnésienne à l'état de sel ammoniaco-magnésien amorphe ; le sel de soude, complètement saturé, est précipité par la même liqueur à l'état de globoïdes assez grands pour être visibles à l'œil nu. » La liqueur molybdiiiue, préparée d'après les prescriptions de Fresenius, ne donne aucune réaction à froid lorsque la concentration de l'acide est faible (au-dessous de I pour 100). A l'ébullilion, on observe l'apparition des cristaux caractéristiques de phosphate molybdoammoniacal, due à la décomposition de l'acide phospho-organique. Avec les solutions plus concentrées on obtient un précipité blanc, et la quantité de la liqueur molybdique nécessaire pour provoquer cette réaction est en raison inverse de la concentration de l'acide. Le précipité e=t extrêmement soluble dans l'eau distillée et insoluble dans l'acide nitrique de i , 2 de densité. » Les solutions des sels phospho-organiques de soude possèdent la propriété de dis- soudre des quantités notables de sels neutres de magnésie, de chaux et de manganèse, complètement insolubles dans l'eau distillée. De ces dissolutions, lorsque la concen- tration totale des matières en présence ne dépasse pas 5 pour 100, cristallise aisément un sel double de chaux et de soude en longues aiguilles très fines et molles, se réunis- sant en houppes. C'est la seule combinaison cristallisée de l'acide phospho-organique que j'aie pu obtenir jusqu'ici. » La quantité d'alcali nécessaire pour saturer l'acide en question varie suivant l'in- dicateur coloré mis en œuvre. En titrant l'acide avec une solution décinormale de soude, on constate que, pour faire virer la phénolphtaléine ou la teinture de tournesol, il est nécessaire d'ajouter une fois et demie le volume de soude que l'on emploierait pour le changement de la coloration du méthylorange. Pour précipiter tout l'acide de SÉANCE DU 3 AOUT igoS. 339 la solution avec de la baryte décinormale, il faut employer deux, fois ce volume. C'est ce qui établit que l'acide étudié par nous est au moins télrabasique. • » Enfin, pour terminer avec les propriétés de l'acide jjhospho-organique, notons qu'il précipite d'une façon parfaite toutes les solutions neutres ou acides des albunai- noïdes d'origine animale ou végétale, y compris les solutions naturelles, comme le sérum sanguin et le blanc d'œuf. Le précipité obtenu avec des albumoses est formé de globules énormes, très solubles dans les acides et les alcalis dilués, dans les sels neutres à froid et même dans l'eau à la température d'ébullition. Le précipité se reforme après refroidissement. » Composition chimique de l'acide. — Nous ne communiquerons ici que les ré- sultats de l'analyse de l'acide libre et du sel cristallisé double de soude et de chaux. On a trouvé pour deux préparations différentes, sécliées à i lo" jusqu'à poids constant : Calculé pour 1. ','. C-H»P-0'. CH'PO*. P 25,89 26,00 26,07 2/j,23 C 9,87_ 9,97 10,08 9,-^7 H 3,70 3 , 66 3,36 3 , 90 » L'analyse du sel double de soude et de chaux a donné, pour deux préparations différentes séchées à 110°: Calculé pour 1. 2. jC'H'P-O'iNa'+C^H'P^O'Ca^ G 7,2.5 7,43 7,45 H 1,34 1,49 1,24 P '9>42 '9! '3 19,26 Ca 8,4i 8,16 8,28 Na i8i79 19,02 19,08 Cendres 81, 3o Sr,33 81, 36 Ce sel cristallise avec 8'"°' d'eau. » La composition centésimale de l'acide libre correspond donc à la formule C'^H'P^O' qui se distingue de celle indiquée antérieurement par moi par \ moléc. d'eau. » Il résulte de ce qui précètle que l'acirle phospho-orgaiiique de réserve des plantes vertes présente des propriétés caractéristiques qui permettent de le différencier facilement des autres combinaisons phosphorées connues et de l'identifier avec certitude. Les faits que je viens d'exposer seront, comme on le verra prochainement, d'une grande utilité pour la discussion de la constitution chimique de ce corps intéressant. » 34o ACADÉMIE DES SCIENCES. l'HYSiOLOGil- AMMALE. — De l'excrétion chez les Hvdroïdes. Note de M. A. Billard, présentée par M. Edmond Perrier. « Fraipont('), Clans (^), de Varenne ('), Merejkowsky ( '), Jickeli (^) et Zoja (") ont signalé, en certains points de l'ecloderme de différentes espèces d'Hvdroïdes des cellules glandulaires granuleuses. Jickeli, chez Y Obelia plicata et le Plumularia halecioïdes, leur attribue un rôle dans la pro- duction du périsarque. Il s'appuie sur cette observation, entachée d'erreur, que ces cellules n'existent qu'à l'extrémité même des branches, où le périsarque est très mince, et disparaissent lorsque l'épaisseur du péri- sarque augmente. » J'ai repris l'étude de ces cellules chez différentes espèces (^Campanu- laria angulata, C. Jlexiiosa, Obelia dichotoma, 0. longissima, 0. geniculala, Sertularia piimUa, Plumularia echinulala) où l'on peut très facilement les observer à l'état vivant à cause de leurs contours nets et de la réfringence de leurs granulations. » Chez le C. angulata, VO. dichotoma, VO. geniculata, le P. echinulala, il y en a de deux sortes, les unes finement, les autres grossièrement granuleuses. Les pre- mières représentent le stade jeune des secondes. Le C. flexuosa et VO. longissima ne possèdent que des cellules finement granuleuses, tandis qu'on ne voit jamais que des cellules à grosses granulations chez le S. pumila. » Comme l'a déjà remarqué de Varenne chez les C. angulata et C. flexuosa, ces cellules sont douées de mouvements amiboïdes et j'ai constaté ce fait chez toutes les espèces citées plus haut. Chez VO. dichotoma, une de ces cellules m'a montré un déplacement de 171^,2 en i minute. » Ces cellules, contrairement à l'opinion de Jickeli, se rencontrent dans- toutes les parties de l'Hydroïde, elles sont surtout abondantes à l'extrémité des stolons et des branches, mais, dans ces dernières, elles sont moins nombreuses que dans les stolons. Dans les colonies âgées d'O. dichotoma, dans les stolons qui ont donné naissance à une grande quantité de jeunes colonies, l'ectoderme est très riche en cellules granu- leuses. Dans certains endroits, elles sont si nombreuses qu'elles se touchent. J'ai ob- servé le même fait dans les colonies âgées du C. angulata et du P. echinulata. (•) Arch. Zool. exp., t. VIII, 1879-1880. (^) Arb. Zool. Inst. Wien, Bd. IV, 1881. (') Arch. Zool. exp., t. X, 1882. (») Arch. Zool. exp., t. X, 1882. ( = ) Morph. Jahrb., Bd. VIII, i883. C) BoU. scient. Ann., 15, 1893 et Alillh. Zool. Stat. Neapel, Bd. X, iSgS. SÉANCE DU '6 AOl T Ii)ol 'l'|l » Ces dernières observations permeUent d'expliquer le rôle de ces cellules. Elles ne servent pas à la formation du périsarqiie, puisqu'elles existent encore aux points où celui-ci est très épais. Ce ne peul êlre des cellules de réserve, car, au lieu d'augmenter en nombre avec l'âge, elles devraient diminuer ou même disparaître. » Il est doue naturel de penser qu'il s'agit là de cellules glandulaires excrétrices, qui accumulent les substances de déchet dues à l'activité phy- siologique. » Cette hypothèse explique très bien l'abondance de ces cellules granu- leuses à l'extrémité des rameaux et des stolons oii l'accroissement est rapide et où, par conséquent, les produits de désassimilation doivent se former en grande quantité; elle explique aussi naturellement leur accumu- lation dans les vieilles colonies ou dans les parties âgées dont le fonction- nement vital a entraîné la formation d'une quantité d'excréta d'autant plus grande qu'il a eu plus de durée. L'excrétion chez les Hydroides, du moins chez les Calyptoblastiques, semble donc localisée dans cetiaines cellules de l'ectoderme. Ces cellules ne peuvent se débarrasser de leurs produits, le périsarque au dehors et la lamelle de soutien au dedans leur opposant une barrière qu'elles ne peuvent franchir. » J'ai essayé l'action de divers réactifs sur ces cellules, mais malheureusement les résultats obtenus ne permettent pas de se prononcer sur la nature chimique des gra- nulations. Ces essais ont porté sur les cellules granuleuses du C. angulala. L'eau dis- tillée, les acides acétique, sulfurique, azotique, chlorhydrique à j^ dissolvent les gra- nulations ('). Une solution étendue de soude, de carbonate de sodium, l'ammoniaque, ne les dissolvent pas. Elles sont également insolubles dans l'alcool, le chloroforme, l'éther, la benzine et le xylol. Elles ne sont pas formées de matière minérale, car elles disparaissent par la calcination sur une lame de mica. D'ailleurs on ne peut pas non plus reconnaître la présence de calcium ou d'acide phosplioiique. La réaction de la murexide donne un résultat négatif, ce qui démontre l'absence d'urates. Dans l'ac- tion de l'iode dans l'iodure de potassium à 2 pour 100, ces cellules montrent une élec- tivité un peu plus grande pour l'iode que les autres, aussi peut-on affirmer que ces granulations renferment une substance azotée. » J'ajouterai que j'ai constaté l'action dissolvante des acides faibles sur les cellules granuleuses de VO. dicholoma, du S. puinila et du P. echinulata. Celte facile solubilité des granulations dans les acides explique leur disparition après l'action des réactifs fixateurs acides, surtout lorsque l'action du réactif a été prolongée, comme j'ai pu le constater sur des coupes. » J'ai essayé l'action des colorants dans deux espèces jusqu'à présent {C. angulata, (') Il n'y a pas d'effervescence avec les acides. C. R., igoS, 2- Semestre. (T. CXXXVII N* &•) 4 ^ M< ACADÉMIE DES SCIENCES. O. dichotoina). L'hémaloxyline ferrique colore fortemenl les granulations, de même que le carmia à l'alun. Chez VO. dichotoina , j'ai observé que les granulations.n'élaienl colorées ni jJar l'éosine, ni par la thionine (colorant de la niucine), mais prennent la coloration rouge de l'orange en employant la solution triacide d'Ehrlich. » Lorsque les granulations ont été dissoutes par l'action des réactifs, il reste dans la cellule glandulaire un réseau piotoplasmii[ue plus ou moins régulier, en un point duquel se trouve un noyau plus petit que celui des cellules voisines. » En résumé, il existe des cellules excrétrices amiboïdes dans recto- derme de beaucoup d'Hydroïdes calyptoblastiques, mais la nature de l'ex- crétion n'a pu être fixée. » ANAÏOMIE COMPARÉE. — Les lois mécaniques dans le développement du crâne des Cavicornes. Note de M, U. Duerst, présentée par M. Edmond Perrier. « Après avoir prouvé que c'est seulement à la suite de la production de la couche épidt^rmique de corne que se constitue le noyau osseux, j'ai essayé d'étudier l'influence du poids, de la grandeur et de la forme des cornes sur la forme et les rapports des os du crâne. » Je crois pouvoir formuler de la façon suivante les résultats de ines recherches comparatives et expérimentales ( ' ) |ui ont porté sur i 200 têtes (le Bovidés et Ovidés : » 1° Le poids, la grandeur el la forme de la corne sont les facteurs prin- cipaux des caractères craniologiques chez les Bovidés et les Ovidés. » 2" L'action des cornes dépend de leur poids et de la position de leur centre de gravité qui est due à leur forme. Cette action s'étend aussi au dé- veloppement des muscles et intervient ainsi dans les caractères du sque- lette qui sont sous leur dépendance. » 3° Les influences extérieures qui agissent sur le développement des poils et de la peau s'étendent à la corne, comme étant produite par la peau, et à la cheville osseuse qui la suit à son développement; par cela à la con- formation de la tète osseuse et par suite à celle de l'animal entier, déter- minant ainsi les caractères des races, des variétés et même des espèces. M 4° Lt's caractères les moins dénendants de l'influence du dévelop- (') Eludes expérimentales sur la morphogénie du crâne des Cavicornes :\. U In- fluence du décornage partiel sur le dc\eloppenienl des caractères craniologiques (. Vierteljahrsschrifl naturforsch. Gesellsch. Zurich, igoS, llefl 111, p. Sôo-Sjô). SÉANCE DU 3 AOUT ipoS. 343 pement des cornes sont : la forme clés dents; la forme du corps des pré- maxillaires; la forme des hyoïdes; la forme des lacrymaux; la forme de;, sutures (les pariétaux. 1) Selon l'espèce des animaux le déplacement du centre de gravité produit des caractères un peu dilTérents, mais on peut observer les conditions générales sui- vantes : » Si le centre de gravité des cornes lourdes louche la partie postérieure de l'occipi- tfil ou assez loin en arrière la ligne de traction latérale entre les bases des cornes ou chignon, il se produit un front bombé. » Chez les Taurins la suture sagittale reste ordinairement normale et il ne se forme f(ue deux bosses latérales sur les frontaux, correspondantes aux lignes de la plus grande traction (Zébus des Indes à longues cornes), tandis que chez les Buffles tout le front se bombe (Arnis). Un changement dans la direction des cornes de ces ani- maux peut créer des fronts plans. » En raison de la position des pariétaux et de l'occipital, cette conclusion ne s'étend pas au Mouton, où le bombement du front résulte de la diminution des cornes. » Le front devient />/«/« si le centre de gravité du crâne tombe à peu près au-desxnus du chignon; soit lorsque de longues cornes sont disposées presque verticalement, ou que celles-ci sont des petits cônes de forme variée qui, par leur légèreté, ne peuven! pas produire d'eflTet sur la silhouette du front. » Si la ligne de gravité tombe en avant du chignon, il peut en résulter chez les Bovidés un front concave ou creux, ou du moins la formation d'un angle avec les naseaux. Chez les Ovidés à cornes très lourdes et grosses où la ligne de gravité tombe en avant du chignon et où le développement des sinus frontaux, qui dépend éo-ale- ment du poids des cornes, devient très accentué, le front est aussi creux. » Indépendamment de la forme de la corne, le poids et la grandeur agissent aussi sur la formation de la ligne de traction latérale entre les bases des cornes. De lourdes cornes, dirigées vers le côté, provoquent ordinairement un chignon tendu en ligne droite. Si les bases des cornes se rapprochent et si les cornes sont dirigées vers le haut, le chignon devient concave. Si le poids diminue, la traction diminue et le chignon se relève pour former une bosse qui augmente jusqu'à celle de l'animal dé- pourvu de cornes où, chez les Bovidés, le chignon ne forme qu'une pointe plus ou moins aiguë. » L'action des cornes se fait même sentir dans l'arrangement des Irabécules osseux qui se disposent exactement dans la direction de la traction ou se courbent sous l'in- fluence de la pression. i> L'action du poids des cornes se montre aussi dans la forme des autres os. La situation des orbites, celle des trous susorbitaires et la longueur de la suture coronale dépendent complètement de la grandeur et du poids des cornes. » En général, on peut dire que la diminution des cornes permet au crâne de s'étendre dans le sens de sa longueur, tandis que la corne le comprime dans le sens de sa largeur. 11 L'action des cornes sur les angles des sutures fronto-pariétale et pariéto-occi- pitale est faible; cependant on arrive, par certaines déformations des cornes, à changer 344 ACADÉMIE DES SCIENCES. la direction normale de ces sutures. Les pariétaux sont plus larges cliez les animaux à cornes fortes que chez ceux à cornes courtes. L'occipital est toujours plus large chez les animaux à cornes lourdes. Les crêtes des muscles y sont plus fortes, le trou occi- pital plus petit, les condyies et le basioccipital plus larges et l'apophyse mastoïdienne plus forte. Avec la diminution du poids des cornes l'occipital se tire en longueur et les crêtes musculaires diminuent, le trou occipital s'agrandit et la boîte crânienne reçoit plus d'ampleur. Les os de la base du crâne sont influencés pareillement, même la rangée des dents du maxillaire devient plus arquée sous la pression des cornes. La partie faciale, comme le sous-maxillaire, est moins influencée par un changement de la forme des os que par la situation changée de leurs parties. » Il convient de rappeler finalement la grande influence qu'exercent sur le degré du développement de ces caractères l'âge et le sexe de l'animal et le milieu dans lequel il vit. » ZOOLOGIE. — L'appareil digestif des Silphidte. Note de M. L. Bordas, présentée par M. Edmond Ferrier. H L'appareil digestif des Silphidœ est remarquable par sa longuetir, ses nombreux replis, par l'atrophie du gésier, la structure histologique de l'in- teslin postérieur, et la présence d'une ampoule terminale offrant quelque analogie avec la vésicule rectale des Dysticides. Mais, ce qui caractérise surtout la partie postérieure de l'organe, c'est la présence de petites saillies bémisphériques affeclant la forme de deux cercles concentriques : le cercle interne correspond à une dépression et l'espace annulaire est occupé par une rangée unique de grosses cellules. Cette structure histolo- gique rappelle celle des glandes rectales des Lépidoptères. » L'organe tout entier comprend, chez les Silpha atrata L. et Sdpha tho- racica L., trois parties d'inégales dimensions. L'intestin antérieur est coiirl et se trouve localisé dans le thorax. Il ne comprend que l'œsophage et le gésier. Ce dernier, tout à fait rudimentaire, est tapissé intérieurement par tie loniiues soies chitineuses, barbelées et de couleur brunâtre, surtout dis- posées le long de six bourrelets longitudinaux peu accentués. » L'intestin moyen, cylindrique, est à peu près rectiligne. Sa partie anté- rieure est large et hérissée de tubercules courts et arrondis; la région pos- térieure a un diamètre plus étroit que la première et porte, implantées perpendiculairement à ses parois, des papilles tubuleuses, dont la longueur égale presque le diamètre de l'inteslin. » La région antérieure de l'intestin postérieur du Silpha atrata est courte et reçoit, SÉANCE DU 3 AOUT I9o3. 345 à son origine, les quatre tubes de Malpighi. Ses parois présentent des stries lonoiuuli- nales correspondant à des replis internes. Ces striations s'arrêtent brusquement sui- vant une ligne transversale à peu près régulière, marquant l'origine de la seconde partie de l'intestin postérieur. » Cette seconde partie est très longue et décrit de nombreuses sinuosités. Sa surface est recouverte des petites éminences signalées plus haut. Ces petits tubercules sont presque tangents; ils cessent brusquement vers l'extrémité postérieure de l'intestin ; la portion libre de cet organe qui va s'ouvrir dans l'ampoule rectale est très courte et comprend deux assises de fibres musculaires obliques et longitudinales. Uainpoule rectale est assez volumineuse; ses parois sont minces, transparentes et plissées. » Histologie. — La plupart des enloinologistes, Frenzp' ( i 88()), Faussek (1887), Mingazzini et Bizzozero (1889), Mobtisz (1897), Reiigel (i8()8), Gorka (1901), etc., qui se sont occupés de l'hislologie du tube digestif des Coléoptères, ont eu tout spécialement en vue l'intestin moven. h'inteslin postérieur présente cependant, chez les Silphidœ, des particularités histolo- giques intéressantes que nous résumons ci-dessous. » Une section, faite dans la première partie de VirUeslin terminal, présente à con- sidérer, en allant de l'extérieur vers l'intérieur : 1° des fibres musculaires longitudi- nales, disposées irrégulièrement en groupes de faisceaux non contigus et assez éloignés les uns des autres; 2° une assise de fibres musculaires circulaires, formant un revête- ment régulier complet et bien compact. Les fibres sont généralement disposées en deux, parfois en trois assises, étroitement unies entre elles, sans apparition de méats; 3" intérieurement, se trouve une très mince membrane basilaire, supportant l'a.s- si.fc épithéliale qui constitue la quatrième couche. Celte dernière présente, dans la première zone intestinale, en arrière de l'embouchure des tubes de Malpighi, de nom- breux replis, affectant quelque ressemblance avec ceux de l'intestin moyen. Dans la seconde partie, au contraire, cette assise est à peu près uniforme, régulière, et le lumen intestinal est ovale ou simplement triangulaire. » Les cellules constituant la membrane épilhéliale sont hautes, cylindriques et à parois latérales généralement indistinctes. Le protoplasme cellulaire a])paraîl sous la forme de fibrilles parallèles, très minces, régulières et à direction perpendiculaire à la membrane basale. Parfois, cependant, il existe entre les fibrilles, et surtout autour des noyaux, des plages de protoplasme finement granuleux. Les noyaux sont ovales et toujours situés vers le quart interne de l'épaisseur de l'assise. Enfin, le bord libre des cellules est recouvert d'une membrane ou intima chitineuse, hyaline et transparente, qui se continue, par d'insensibles transitions, avec le protoplasme cellulaire. » Nous savons que la plupart des insectes possèdent, vers l'extrémité postérieure de l'intestin, des bourrelets épithéliaux désignés par les histo- logistes (Chun, etc.) sous le nom de glandes rectales. Le nombre de ces formations est très variable. Ainsi, on en trouve 2 ou 4 chez les Diptères. Les Hyménoptères, Névroptères et Orthoptères en ont 6, tamlis que les ■1/|6 ACVPÉMIR DES SCIE^OKS. Lépidoptères en possèdent jusqu'à 3oo. Jusqu'ici, on n'en a signalé ni chez les Coléoplères, ni chez les Hémiplères. » Los replis épitlit'liaux concaves de l'intestin postérieur des Silphn peuvent cependant être homologués aux friandes raciales des autres insectes, attendu que ces glandes ne sont que des modifications de IV-pithélium du rectum. Dans leur état général, les bourrelets sont connexes et proéminent dans la cavité intestinale, mais ils peuvent être moins saillants, peuvent s'aplanir, s'afTaisser, devenir peu à peu concaves et finalement s'évaginer vers l'extérieur. C'est ce qui ariive chez les Silpha. dont la seconde partie de l'intestin comprend : )) 1° Quelques faisceaux de muscles longitudinaux externes, très espacés les unsdrs autres; n 2° Des muscles circulaires comprenant une ou deux couches de faisceaux; » 3° T/assise épithéliale interne, formée par deux sortes de cellules : les unes apla- ties, rectangulaires, à protoplasme strié et à gros noyaux sphériques placés vers le bord interne, et les autres formant une dépression à convexité externe, dont l'ensemble peut être comparé aux glandes rectales des Lépidoptères. Les cellules limitant ces dé- pressions sont généralement au nombre de huit et se continuent directement avec les cellules aplaties de l'assise latérale. Leur hauteur est double de celle de leurs voisines. Le protoplasme est finement strié et les noyaux, sphériques ou ovales, sont localisés vers la base, contrairement à ce qui existe pour les cellules aplaties. Enfin, les hautes cellules des dépressions sont bortiées intérieurement par une intima cliilineuse, assez épaisse et légèrement denticulée, tandis que celle qui recouvre le reste de l'épithélium est très mince, n ZOOLOGIE. — Sur les Hétéropodes recueillis pendant les campagnes de l'W- rondelle et de la Princesse-Alice faites sous la direction de S. A. le Prince de Monaco. Note de M. A. Vayssière. présentée par M. Bouvier. « Il est toujours assez difficile de déterminer des Mollusques à téguments au.ssi fragiles que ceux que possèdent les Hétéropodes; frais, ces téguments se déchirent facilement, aussi ne pêche-t-on souvent que des individus in- complets. Mais lorsque ces lïièmes animaux ont séjourné de nombreuses années dans l'alcool ou dans le formol, la difficulté n'a fait qu'augmenter, les tissus ont perdu leur coloration, sont devenus plus ou moins opaques et l'ensemble du corps est déformé. » Dans ces conditions très défectueuses, si l'on peut à la rigueur déter- miner avec certitude le genre auquel appartiennent ces Mollusques, il n'en est pas de même au point de vue spécifique. La détermination serait très douteuse si l'on ne s'adressait qu'à des caractères externes; il faut) variété. » Grinmldi, nov. sp. Cardiopoda Ricliardi nov. sp. Firola hippocanipus Philippi. » Mu tic a Les. » coronala Forsk. Firola Souleyeii, nov. sp. » Gegenbauri nov. sp. Firoloida Desniarelii, Les. >> Kowalewskyi, nov. sp. Oayrus Keraudreni, Me. Anilr. [llaiita Lesueuri SouiejeL. » Çuoyana Soulej. » Les trois familles entre lesquelles ces diverses espèces peuvent être (') Dans notre travail sur ces Mollusques, qui va paraître dans la luxueuse publica- tion de S. A. le Prince de Monaco, nous faisons une description détaillée, avec noni- breu.N. dessins à l'appui, de ces espèces nouvelles, ainsi que de celles déjà connues qui ont été prises pendant ces diverse» canopagnes scientifiques. 3/|8 ACADÉMIE DES SCIENCES. réparties n'ont pas toutes la même valeur systématique, aussi croyons-nous devoir insister sur la nécessité de diviser le groupe des Hétcropodes en deux sections et non en trois d'égale valeur; en agissant ainsi nous ne fai- sons que suivre l'exemple de quelques-uns de nos prédécesseurs (De Blain- ville, Woodward, Rattray, P. Fischer, etc.). » Les Carinaridés et les Firolidés peuvent être réunis et former la section que nous désignerons sous l'appellation de Plérotrachêacés, le nom géné- rique de Plerolrachea, créé en 1773 par Forskal, ayant servi à l'origine à grouper des Mollusques appartenant aux genres Carinaria et Firola. Tous ces Mollusques sont caractérisés « par la présence d'une masse viscérale » arrondie, proéminente, placée à la partie médio-dorsale, ou postéro-dor- » sale du corps, protégée ou non par une petite coquille ; lein- mésopodium » est transformé en une nageoire arrondie ». » Quant à la famille des Atlantidés, elle forme à elle seule la deuxième section que nous nommerons Atlantéacés ; section comprenant « les types » ayant une masse viscérale allongée, complètement enfermée dans la n cavité générale du corps; ce dernier est recourbé. et rétractile dans une )) coquille spirale. » GÉOLOGIE. — Coupes des terrains tertiaires de la Patagonie. Note de M. André TouRxouiÉR, présentée par M. Albert Gaudry. « Malgré la multitude et la remarquable conservation des ossements de Mammifères terrestres trouvés dans les terrains tertiaires de la Patagonie, il est difficile de fixer leur âge, parce qu'ils sont tous complètement diffé- rents de ceux de l'hémisphère boréal, soit en Europe, soit en Asie, soit aux États-Unis. Heureusement on voit en Patagonie un étage marin dont les fossiles se rapprochent de ceux de nos p^ys et qui peut ainsi offrir un point de repère. On a appelé cet étage le Palagonien et M. Ortmann en a décrit de nombreuses espèces rapportées par M. Hatcher; il les a attri- buées au Miocène. J'en ai recueilli des échantillons que j'ai soumis à l'examen de nos plus savants s|>écialistes. M. Priem a déterminé les restes de Poissons, M. Cossmann les coquilles de Mollusques, M. Canu les Bryo- zoaires, M. Lambert les Oursins. Leurs déterminations confirment celles de M. Ortmann : les fossiles marins se rapprochent de ceux du Miocène ou de l'Oligocène supérieur de nos pays. « M. Ameghino prétend depuis longtemps que le Patagonien est au- SÉANCE Dr 3 AOUT 190.3. 'i/'ig dessous des couches à Nesodon da Santacruzien et au-dessus des couches à Pyrolherium du Deseado. On a élevé des doutes sur ces assertions. J'ai relevé plusieurs coupes graphiques qui ne laissent pas d'incertitudes à cet égard ; je les ai dessinées devant la Société géologique de France. En voici le résumé : i> 1° A la base sont des argiles colorées, avec concrétions ferrugineuses, dont on ne peut dire l'épaisseur, car elles descendent au-dessous du niveau de la mer. La partie visible a 4'5'" de puissance. Vers le tiers inférieur sont intercalées des argiles blan- châtres avec des restes de Mammifères très dilTérents de ceux de toutes les autres assises. J'ai trouvé, à Casamayor, le Notostylops murinus, le Trii^o/iostylops IVnrl- mani, le Notopithecus adapinus, etc. » 2° Au-dessus des argiles du premier étage se" présentent d'autres argiles qui renferment une riche faune d'animaux gigantesques et étranges : Pyrotherium Romeri, Astrapotheriuni Voghti, Leonliiiia Gaudryi, grands Édenlés, etc. Dans deux de mes voyages, j'ai fait, au Deseado, des fouilles qui m'ont procuré des séries considérables de cette faune continentale. » 3" Immédiatement au-dessus vient la formation marine du Patagonien dont les fossiles ont été étudiés par MM. Lydekker, Smith Woodward, Ortmann, etc. J'ai vu, dans le bas, des couches de sable avec coquilles fossiles mal conservées, et, dans le haut, des bancs de grès qui ont fouini un grand nombre d'invertébrés, Ostrea Bene- kei. Pecleii cenlralis, Isechiiius prœcursor, etc. )) 4° Au-dessus des couches marines, on observe très nettement en concordance avec elles les couches de la puissante formation continentale dont l'ensemble est connu sous le nom à''Etage santacriizcen. Le Nesodon y abonde avec VAstrapotheriuin, le Protypotherium, le Prolerolherium, le Dindiaphorus, le Theosodon, nombreux types d'Edenlés, etc. C'est dans le Santacruzien que MM. Ameghino, Moreno et d'autres ont fait leurs plus belles récoltes de fossiles. J'en ai rapporté d'importantes séries provenant du mont Leone et surtout des bords du Rio-Coyle. » 5° Enfin, au-dessus du Santacruzien, apparaît l'étage qui a été appelé le Téliuelch, formé d'accumulations considérables de cailloux roulés, au milieu desquels sont des fossiles marins, notamment VOstrea Feriarisi, qui ressemble beaucoup à VOstrea patagonien. » Puisque les couches marines du Patagonien sont du Miocène ou de l'Oligocène supérieur, les couches à Pyrotherium du Deseado et les couches à Notostylops de Casamayor qui sont au-dessous sontoligocènesou éocèue>; celles du Santacruzien, qui sont certainement au-dessus, ne peuvent être plus anciennes que le Miocène. Cette constatation est d'une importance considérable, car les fossiles du Santacruzien sont à un stade d'évolution absolument différent de celui des animaux miocènes de l'hémisphère boréal. C'est la première fois qu'on trouve une pareille inégalité dans l'état de développement d'animaux du même âge. » C. R., igo3, j" Semestre. {T. CXX.WII, iN° 5.) 4^ 35o ACADÉMIE DES SCIÊ?îCËS. GÉOLOGIE. — Sur la constitution géologique des environs de Mirsa Matmuh {Marmarie/uc). Note de M. D.-E. Pachundaki, présentée par M. Albert Gaudry. « Grâce à l'obligeance du général Hiinter pacha, directeur dn service des Gardes-côtes d'Egypte, j'ai pu visiter les environs du port de Matroiih, dans la Marmarique, situé à environ 260'^'" à l'ouest d'Alexandrie, près de la frontière de la Cyrénaïque. Comme cette région n'a pas encore été décrite, je crois intéressant de signaler à l'Académie les principaux résul- tats de ma visite. » Au point de vue géographique, la région côtière peut être considérée comme formée de deux terrasses venant buter contre le grand plateau de la Marmarique qui s'étend jusqu'à l'Oasis de Syouah. Ces deux terrasses sont séparées par une chaîne de petites collines que les Bédouins désignent sous le nom d' «el Haggou». La terrasse inférieure s'étend sur une largeur de 2''" environ jusqu'à la mer. Son altitude moyenne est de 6"". La terrasse supérieure a une largeur de près de 5'^'°, avec une altitude moyenne de 25". » La falaise qui borde le rivage et sur laquelle est construit le. fort des Gardes-côtes est formée d'un calcaire sableux qui renferme des espèces marines actuelles telles que Peclunculus violacescens, Strombus Meduerra- neus, Arca barbala, etc., et ne peut être assimilé qu'au tuffeau coquiller des envuons d'Alexandrie. J^ai même retrouvé au-dessus de ce tuffeau les sables à Hélix avec Hetix nuculla Pari-eyss, H. Guimeti Bgt, H. serntlata Befk, Chondrus sulcidens Mousson, Buliminus Gaillyi Kti,\.. » iva chaîne de iiauteur, placée entre les deux terrasses, est formée par uii calcaire pisolithique qui est incontestablement l'équivalent du calcaire du Mex des environs d'Alexandrie. » Mon attention s'est surtout portée sur le plateau de la Marmarique, el, eu tête de l'Oady el Chagg, qui en descend, j'ai pu relever la coupe sui- vante de bas en haut : n a. Calcaire ocreux de 2'", 70 d'épaisseur visible contenant, outre de nombreux Foraminilères et plusieurs espèces de Bryozoaires : Arbacina&p. n., Teinneclnniis ail. stellulatus Dune et Slad., Clypeaster psctidoplacu/iarius Fuchs, C. liuldj'si Fuchs, lirissopsù sp., Ostrea Virleti De-,h., Peclen cristato-cosiatus Sacco, P. cf Ziziniœ Blanck., P. opercularis Lmk., P. ZiUelc Fnclis, P. siibstr/atus d'Orb., SpondyUis crassicostatus Lmk., Turritella sp., Prato catkedraUs Basl. SÉANCE DU 3 AOUT l<)o3. 35 1 » b. Brèche calcaire de 2'»,3o d'épaisseur, coupée de iumaclielles épaisses à'Oslrea Virleli Desl),, et 0, vpstita Fuchs, tpêlées à quelques Pecten. » c. Calcaire rougeàtre de 2™,5o d'épaisseur coiUenant des masses de Bryozoaires, Clrp. Rohlfsi et Clypeaster sp. n. » cl. Calcaire plus clair de a™ d'épaisseur à Kchinolampas amplus Fuchs et Pecleii suhmalvinœ Blanck. -i e. Calcaire blanchâtre de 3-,5o d'épaisseur avec Spondylus crasùcosta Lmk. Amphiope afr. arcuata Fuchs, SciUella sp. n., Clypeaster sp. n. » /. Calcaire jaunâtre de 2™ d'épaisseur dont la partie inférieure a été corrodée par les agents atmosphériques sur une épaisseur de près de o">,7.5. On y rencontre Ecld- nolampas amplus Fuchs, Agassizia ZiUeli Fuchs, Clypeaster sp.' >. Cette faune est caractéristique. Nous avons là les mêmes espèces, ou à peu près, que dans la faune de Syouah, si bien décrite par MM. Zittel et Fuchs, et nous devons synchroniser l'ensemble de ce plateau avec la base du deuxième étage méditerranéen, V)\'i\M^\\(tn. sensu slriclo. La particularité la plus remarquable de cette faune me semble être la présence du genre Temnechinus, que je suis le premier à signaler dans les formations du bassin méditerranéen, ce genre d'Échinide n'étant connu, jusqu'à ce jour, qie dans l'Inde et dans le craff d'4nsleterre » La région de Mirsa Matrouh semble donc composée par des formations identiques à la région Alexandrine qui seraient venues buter contre le horst miocène du plateau; le pliocène y semble mal représenté; mais peut-être un jour pourra-t-on signaler la présence de formations d'eau douce appartenant à cet étage, car j'ai trouvé dans les éboulis, au pied du plateau, Eelix quadridentata Blanckenhorn, qui est bien caractéristique des formations similaires au sud du Mariout. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. - Les sensibilisatrices du bacUle tuberculeux. Note de MM, J. Bordet et O. Ge\gou, présentée par M. Roux. « L'un de nous a montré, en 1900, que si l'on met en contact des cellules (globules rouges) ou des microbes avec l'immunsérum approprié (lequel contient, on le sait, une sensibilisatrice spécifique), ces éléments deviennent capables d'absorber énergiquement la matière globulicide ou microbicide du sérum (alexiiie). S'appuyant sur cette donnée, Bordet et Gen^ou ont décrit une méthode qui permet de déceler, dans les sérums, l'existence d une sensibilisatrice, Ainsi, si l'on prépaie un mélange en proportions ,H52 ACADÉMIE DES SCIENCES. convenables de bacilles typhiques, de sérum frais d'homme on d'animal neuf, et de sérum, préalablement chauffé à 55°, de convalescents de fièvre typhoïde, on constate que l'alexiue du sérum neuf est absorbée par les bacilles; en effet, des globules rouges bien sensibilisés, introduits au bout de quelque temps dans le mélange, n'y subissent pas l'hémolyse. En consé- quence, le sérum des convalescents possède une sensibilisatrice, conférant au bacille lyphique le pouvoirde fixer l'alexine. Nous avons recherché, en employant cette méthode, si le cobaye peut élaborer une sensibilisatrice active à l'égard du bacille tuberculeux; voici les résultats que nous avons obtenus. )i Si Ion injecte à des cobayes le bacille humain vivant, l'animal, chez lequel la tuberculose se généralise bientôt, ne produit pas de sensibilisa- trice. L'essai du sérum donne régulièrement, à toutes les périodes de la maladie, un résultat négatif. Au contraire, si l'on inocule à des cobayes, sous la peau, à deux ou trois reprises, le bacille aviaire (notre échantillon provenait du pigeon et avait été cultivé longtemps sur pomme de terre glycérinée), lequel est, comme on sait, peu dangereux pour ces animaux, ceux-ci résistent et jiroduisent bientôt dans leur sang une sensibilisatrice provoquant l'énergique absorption de l'alexine par le bacille. Chose assez curieuse, celte sensibilisatrice manifeste une activité égale vis-à-vis du bacille humain ou du bacille aviaire; eu effet, pour obtenir la fixation d'une même dose d'alexine par des volumes égaux d'émulsion, soit de bacilles humains, soit de bacilles aviaires, il faut mettre en œuvre la même quantité de sérum sensibilisateur. Un sérum obtenu par injection du bacille aviaire ne permet donc pas de distinguer l'une de l'autre les deux races du microbe tuberculeux. » Si l'on injecte à des cobayes neufs un mélange de bacilles tuberculeux humains, tués par le chauffage à 70°, et de ce sérum sensibilisateur, puis, au bout d'une quinzaine de jours, un mélange analogue, mais contenant des bacilles simplement desséchés au préalable, on constate que les ani- maux deviennent plus résistants vis-à-vis du bacille humain vivant. Si on leur inocule ce microbe, ainsi qu'à des témoins non traités, ils survivent notablement plus longtemps que ces derniers ; néanmoins, si on les sacrifie au bout de 3 mois environ, on trouve que les organes internes sont farcis de tubercules; il s'agit donc d'un simple ralentissement dans l'évolution de la maladie. Et si, à ce moment, on éprouve leur sérum, on trouve qu'il est très nettement sensibiUsateur. Si donc la propriété sensibilisatrice ne pa- SÉANCE DU 3 AOUT r9o3. 353 raît pas toiil à fait inutile, au moins est-elle incapable d'enrayer la maladie. Au reste, des cobayes traités simplement par des injections de bacilles hu- mains tués à 70°, puis de bacilles desséchés, peuvent acquérir le pouvoii" sensibilisateur du sérum, et l'on sait depuis longtemps que leur résistance au bacille vivant n'est pas considérablement accrue. » M. T. SocRBK adresse une Note intitulée : « Alcoométrie pondérale ». (Renvoi à la Section de Physique.) M. O. Dony-Hénault adresse une Note « Sur la radioactivité du per- oxyde d'hydrogène ». M. C. deLiebhaber adresse, par l'entremise de M. Brouardel, une « Note sur la thermographie sidérale ». La séance est levée à 4 heures un quart. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 20 juillet 1908. Service géograpldqae de l'Armée. Rapport sur les travaux exécutés en 1902. Paris, igoS; 1 fasc. in-8°. Département de l' Eure. Rapports du Conseil central et des Conseils d'arrondis- sement d' hygiène publique et de salubrité, année 1902. Évreux, 1908; i fasc. in-8°. Les lampes électriques à incandescence et leur appareillage, par E. Sartiaux. Conférence faite au Conservatoire national des Arts et Métiers, le 22 mars igoS. Paris, F. Baranger, igoS; i fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.) Le second viaduc sur la Pclrusse à Luxembourg, par Eug. Ferron. Luxembourg, imp. Huss, igoS; i fasc. in-4". (Hommage de l'auteur.) 354 ACADEMIE DES SCIENCES. The iyel{oQme pliysiological reseçtrch laboraLoiles founded 189^, \Valter Dawson, Director. Londres; i f^sc. in-8°. The heat of a change in connection willi changes in dielectric constants and in volumes, by G.-L. Spf.yers. (Exlr. de The american Journal of Science, vol. XV'I, juin igoS.) I fasc. in-B". A review of the Siluroid fishes or calfishes of Japon, by David Starr Jordan and Henri-W. Fowler. (Exlr. de The proceedings of the United Siates national Muséum, vi)l. XXVI, p. 897-911.) Washington, igoS; i fasc. in-8°. On Iho relations of the fishes of thefamily Lampridœ or Opahs, by Théodore Gill. (î'-xtr. de The proceedings of the United States national Muséum, vol. XXVI, ]). gi5-924-) Washington, igo3; i fasc. in-S". Atlas geologiczny Galicyi; z. XIV. Pilzno i Ciezhowice (si. V, p. 5); Brzostek i Strzyzow (si. VI, p. 5); Tyczyn i Dynow (si. VII, p. .5); opracowal D"" Josef Ghzybowski. Cracovie, igo3. Texte, i fasc. in-S". Allas, i fasc. in-f". Nachrichten von der kônigl. Gesellschaft der Wissenschaften zu Gôllingen. Geschâflliche Milteilungen, igoS, Ileft 1. Gœtlingue, igo3; i fasc. in-S". Memorias de la Sociedad espanola de Ilisloria natural; l. II, Memorias i^ y 2". Madrid, igoS; i fasc. in-S". Ouvrages reçus dans la séance du 27 juillet igoS. Institut de France. Académie des Sciences. Commission de Sismologie. Rapport pré.ienté à l'Académie dans la séance du li juillet igo3, par M. A. de Lapparent. Paris, Gauthier-Villars; i fasc. in-4°. Association française pour l'avancement des Sciences: Compte rendu de la 3i^ session; Montauban, igo2; 2= Partie : Notes et Mémoires. Paris, Masson et G'", igo3; I vol. in-8°. Traité élémentaire de Physique, par Ganot-Maneuvrier ; 22= édition, entièrement refondue conformément aux programmes officiels de TEnseignement secondaire, con- tenant 822 gravures et i planche en couleur. Paris, Hachette et G'", igo3; i vol. in-12. (Présenté par M. Amagat. ) La Géographie. Bulletin de la Société de Géographie; t. VIII, n° 1, année igoS, i5 juillet. Paris, Masson et G'"; 1 fasc. in-4". .Antràge an die internationale Association der Akademien seitens der von ihr ernannten Kommissionfùr Hirnforschu\ig. (Extr. des Berichten der mathem.-pltys. Klasse der kônigl. sdchs. Gesellschaft der Wissencliaften zu Leipzig, séance du 8 juin igo3.) 1 feuille double in-S". Bericlitandie k. s. Gesellschajt der Wissenschaften ûber die am 5. Juni igo3 in Londonabgehaltene Sitzung der von der internationalen Association der Aka- demien niedergeselzten lîommission sur Gehirnerforschung, erstattel von den Delegierten Paul Flechsig und Wilhelm His. (Extr. id. supra.) i fasc. in-8". SÉAKCE DU 3 AOUT igoS. 355 Mondalengo i koit/attad framslàllning, af J. B. [J. Bergman]. Gœteborg, Bonniers, 1902; i fasc. in-12 oblong. (Hommage de l'auteur.) Fader var ôfversall till « Mondalango » { Verldsxpraket).... ;if J. B. [J. Bergman]. Gœteborg, Bonniers, 1902; i fasc. in-12. Zieklen van rijsl, labak, thee en andere cuUuurgewassen, d'ip. door Insecten worden veroorzaakt, door D' J.-C. KoNrNGSBERGER; met 5 platen. { Mededeelingen uit S' Lands Planlenluin, LXIV.) Batavia, G. Kol(^etC'^ igoS; i l'asc. iii-S». Orientation, déclinaison, inclinaison, variations du Jil à plomb et de l'aiguille aimantée, par le C'= de Moriana; r" Partie. Saint-Sébastien, igoS; i fasc. in-f"; auto- graphié; exemplaire n" 12. (Hommage de l'auteur.) The fundamental theorem of chemistry, by Edward Bkckuam. Philadelphie, chez l'auteur, igoS; i fasc. in-4°. Carte de l'empire de Russie et des États qui lui sont conligus, par E. Koverski ; texte et atlas. Saint-Pétersbourg, igoS; i étui in-S" oblong et i fasc. in-S". Astronomische Arbeiten der k. k. Gradmessungs-Bureau, Bd. XII. Làngenbe- stimmungen. Prague, Vienne, Leipzig, 1900; i fasc. in-4°. Ueber die Réduction der aaf physischen Erdoberjlàche beobachtelen Sclnverebe- schleunigungen auf ein gemeinsames Niveau, von F.-B. IIelmert; 2"= Mittheilung. Berlin, 1908; i fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.) Jahresbericht der Direktors der kôniglichen geodâtischen Instituts fur die Zeit von April 1902 bis April igo3. Potsdam, igoS; i fasc. in-8°. Jahrbucher der k. k. Central- Anstalt fur Météorologie und Erdmagnetismus. Officielle Publication, Jahrgang igoi ; neue Folge, Bd. XXXVIII. Vienne, igo2-i9o3 ; f vol. et 1 fasc. in-4°. Annual report of the Smithsonian Institution, igoo. U. S. national Muséum. Washington, 1902; i vol. in-8". Proceedings of the United States national Muséum; vol. XXIII, XXIV. VS^ashin"- ton, iqoi, 1902; 2 vol. in-S°. Bulletin of the United States national Muséum : N° 39, parts H-0. Washington, 1890-1899; 7fasc.in-8<>.N<' 50, part II. Washington, 1902; i vol. in-8". N" 51. Wasliing- ton, igo2 ; i fasc. in-S". The physical Revie^v, a journal of expérimental and theoretical Physics, con- ducted with the coopération of the american physical Society, by Edward L. Nichols, Ernest Merritt and Frederick Bedell; vol. XVII, number I. Lancaster, Pa. et New-York, igoS; 1 fasc. iii-8". The Journal of the Collège of Science, Impérial University of Tokyo, Japon; vol. XVIII, art. 2; vol. XIX, art. 1 and 5. Tokyo, 1908; 3 fasc. iii-4". 356 ACADÉMIE DES SCIENCES. ERRATA. (Séance du 6 juillet iQoS.) Note de M. C. Maltézos, Sur une espèce d'oscillation de la perception chromatique : Page 44, ligne i4, «" Hl'h de ^^, lisez ïtoôtt- On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. puis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Tls forment, à la fin do l'année, doux volumes in-4'. Deux is, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel irt du i" Janvier. Le prix de Vubonnemcnl est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements : 40 fr. — Union postale : 44 fr. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Ferran frères. iChaix. Jourdan. Ruff. ns Courtin-Hecquet. Germain elGrassin. Gastineau. ine Jérôme. çon Régnjer. I Feret. •aux 1 Laurens. ' Muller (G.). ;es Renaud. IDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. Jouan. béry Perrin. 1 Henry. ( Marguerie. ) Juliot. I Bouy. Nourry. Ratel. Rey. \ Lauverjat } Degez. l Drevet. I Gratier et C'v chelle Foucher. '■g- ■.ont-Ferr.. ble. I Bourdignon. ( Dombre. 1 Thorez. ( Quarré. Lorient. chez Messieurs \ Baumal. Uontpellier . n/aritea Nice. . . Rouen. Toulon . Toulouse.. Valenctennes. f M"" Texier. Bernoux et Cumin 1 Georg. Lyon < EfTantin. i Savy. ' Vitte. lUarseille Ruât. , Valat. ' Goulet et fils. Moulins Martial Place. , Jacques. Nancy Grosjean-Maupin. ! Sidot frères. I Guist'hau. ' Veloppé. ) Barnia. ' Appy. Nîmes Thibaud. Orléans LodJé. 1 Blanchier. Poitiers , . . ' Lévrier. Hennés Plihon et Hervé. Rocheforl Girard ( M»" ) I Langlois. ' Lestringant. S'-Étienne Chevalier. ( Poateil-Burles. ( Kumèbe. ( Gimet. ' Privât. Boisselier. Tours Péricat. ' Suppligeon. ( Giard. \ Lemattre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. Berlin. Buchareft . chez Messieurs : Feikema Caarelsen et C". Athènes , Beck. Barcelone Verdaguer. j Asher et C*. Dames. Friedlander et fils. f Mayer et Miiller. Berne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. ( Lamertin. Bruxelles.. ' MayolezetAudiarte. ( Lebégue et C*. ( Sotchek et C». I Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, BelleiC". Christiania Cammerraeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. Cherbuliez. Genève Georg. ' Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. t Benda. ' Payot et C". ' Barlh. \ Brockhaus. Leipzig Kœhler. I Lorentz. Twietmeyer. Desoer. chez Messieurs : ( Dulau. ^'""''■" Hachette et C'v Luxembourg . : Nutt. V. Bttck. Ruiz et C'v Lausanne. Liège. \ ' ( Gnusé. Madrid ' Romo y Fussel. j Capdeville. ' F. Fé. Milan... ( Bocca frère». .■ ( Hœpll. lHoscou Tastevin. Naples j Marghieri di Giu». ( Pelleraao. j DyTsen et Pfeiffer. Ne>v-york Stechert. ' LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". Palerme Reber. Porto Magalhaés et Mouii Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret C" Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordiska Bogbaoïiel. I Zinserling. ) Wolff. I Bocca frères. Brero. I Clausen. [ RosenbergetSellier. Varsovie Gebethner et Wolfl. Vérone Drucker. Frick. Gerold et C'-. Ziirich Meyer et Zeller. Rome. S'-Pétersbourg. Turin. Vienne . BLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i^jo.) Volume in-^"; i8i3. Pri.t 25 fr. Tomes 32 à 61. — (i" Janvier iSii à 3i Déctinbro i865.) Volume 111-4°; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — ( i"' Janvier 1866 à 3( Déce'ubie 1880.) Volume in-4°; 1889. Pri.ï 25 fr. Tomes 92 à 121. — ( i" Janvier iS8t à 3i Décembie 1895.) Volume 'm-.\"; 1900. Pri.x 25 fr. iUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : te I. — Mémoire sur quelques points de la Physiologie des \lgues , par MM. A. Derbes et .A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent Bètes, par M. Hamsen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle di suc piincréalique dans les phénomènes digestifs, parliculiérement dans la digestion des ■es grasses, par M. Cl.\ude Bernard. Voluiie in-4'', avec 3'2 planches; iSVi .• 25 fr. le II. — Mémoire sur les vers inlestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir: « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question ilc leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — ' Rechercher la ire des rapports qui existent entre l'étal actuel du régne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In -4°, avec 7 planches; 186 1. . . 25 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences I\" 5. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 3 août 1903.) MEAIOIUES ET COMMUIXICATIOIVS DES MEMBUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Berthelot. — Relations entre les piles à plusieurs liquides 285 II. Berthelot. — Remarques concernant les relations entre les piles constituées par les mêmes liquides, compris entre deux électrodes différentes ou identiques. 291 MM. Henri Moissan et A. Kouznetzow. — Sur un carbure double de chrome et de Pages. tungstène 292 M Armand Gautier. — L'arsenic existet-il dans tous les organes de l'économie ani- male? 39.5 MM. Paul Sabatier et J.-B. Senderens. — Transformation des aldéhydes et des cétones en alcools par hydrogénation catalytiquc 3oi CORRESPOIMDAXCE. M. Jean Mascart. — Résidu des perturba- tions séculaires 3o3 M. Esclangon. — Sur les fonctions quasi- . périodiques 3o5 M. H. DuLAC. — Sur les fonctions de « va- riables représentées par des séries de po- Ijnomes homogènes 3o8 JM. N. Saltykow. — Sur les, intégrales de S. .Lie ' 809 MM. J. Macé de Lépinay et H. Buisson. — . Sur les changements de phase par réflexion normale dans le quartz sur l'argent 3i2 M. \. Legros. — Focimètre photogrammé- trique pour l'optique microscopique (ins- trument vérificiiteur de microscopes) 3i4 M. L. ToRHES. — Sur le télékine 817 M. E. WicKERSHElMER. — Nouvelles lois de tonométrie, qu'on peut déduire des expé- riences de Raoult Sig M. A. Bouzat. — Courbes de pression des systèmes univariants qui comprennent une phase gazeuse 322 M. Maurice François. — Dosage de la'pyri- dine eu solution aqueuse 024 M. Tarbouriecu. — Sur les amides secon- daires 326 MM. L. BouvEAULT et G. Blanc. — Réduc- tion des clhers-sels des acides à fonction complexe 32S M. J. Allain Le Canu. — Action de la phé- nylhydrazine sur les bromures et iodures alcooliques 329 M. JuLiis Scumidlin. — Recherches ther- mochimiques sur les matières colorantes. La rosaniline et la pararosaniline 33i M. J. Laborde. — Sur le dosage de l'ammo- BuLLETiN bibliographiquh: EURATA niaque dans les vins, et son r61e dans la différenciation des mistelles d'avec les vins de liqueur AÎ. A. Desmoulilre. — Sur le ferment du salol contenu dans certains laits M. S. PosTERNAK. — Sur les propriétés et la composition chimique de la matière phospho-organique de réserve des plantes à chlorophylle M. A. Billard. — De l'excrétion chez les Hydroides M. U. DuERST. — Les lois mécaniques dans le développement du crâne des Cavi- cornes .M. L. Bordas. — L'appareil digestif des Silph idœ iM. A. Vayssiére. — Sur les Hétéropodes recueillis pendant les campagnes de VHi- rondelle et de la Princesse Alice, faites sous la direction de S. A. le Prince de Monaco '. M. André Tournouer. — Coupes des ter- rains tertiaires de la Patagonie M. D.-E. Pachundaki. — Sur la constitu- tion géologique des environs de Mirsa Matrouh ( Marmarique) MM. .1. Bordet et 0. Gengou. — Les sen- sibilisatrices du bacille tuberculeux M. T. SouRBE adresse une Note intitulée : « Alcoométrie pondérale » M. O. DoNY-HÉXAULT adresse une Note : « Sur la radioactivité du peroxyde d'hy- drogène » AI. C. DE Lieehaber adresse une Note : « Sur la thermographie sidérale » 334 337 337 340 342 346 348 35o 35 1 353 353 353 353 356 PARIS. — IMPRIMERIE G AUTH t E R - VILLA RS, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant ; Gauthier-Villars SLP 5 1..3 1903 ^cjO-S second semestre. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVII. N'- () (10 Août 1903). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55, 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à ^'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article i". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits desMémoiresprésentéspar un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu à& la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séanc« blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savar étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perso qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1 demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ui sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requi Membre qui lait la présentation est toujours non mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ei autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rer l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plustar jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à te le litre seul du Mémoire est inséré dans le Compte r actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu> vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sert autorisées, l'espace occupé par ces figures comp pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappori les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administralivt un Rapport sur la situation des Comptes rendus a] l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés < déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S'. Autrement la présentation sera remise à la séance suil SEP 5 1985, ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 10 AOUT 1903, PRÉSIDENCE DE M. ALBEllT GAUDRY. MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président, en annonçant à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Munier-Chalmas, s'exprime comme il suit : « J'ai la douleur d'annoncer à l'Académie la perte bien inattendue de M. Munier-Chalmas. M. Bergeron, sous-directeur de son laboratoire de recherches à la Sorbonne, nous apprend par dépêche la mort subite de notre cher et éminent Confrère, survenue à Aix-les-Bains. samedi 8 août. M. Munier-Chalmas avait été nommé dans la Section de Minéralogie le 20 mai de cette année; il n'y a donc pas trois mois qu'il faisait partie de l'Académie; vraiment, c'est nous quitter trop tôt! » Il était également habile en Géologie et en Paléontologie. C'était un chercheur, un curieux de la Nature, découvrant sans cesse quelque chose de nouveau dans la grande histoire des temps passés. Comme il avait la passion de la Science, il la communiquait à ses élèves. Aussi il a eu un rôle considérable dans la chaire de Géologie de la Sorbonne; sa mort va pro- duire un vide profond. I/Académie voit avec tristesse disparaître cet homme encore jeune, d'une élounante vivacité d'esprit, qui semblait appelé à lui faire longtemps honneur. Je lève la séance en signe de deuil. » AÉRODYNAMIQUE. — Sur l' aérodynamique et la théorie du champ acoustique. Note de M. le e;énéral Sebert. « La Note de M. le commandant Charbonnier, de l'Artillerie coloniale, sur la théorie du champ acoustique, que j'ai présentée à l'Académie dans 1^ séance du i 5 juillet dernier, et la nouvelle Note du même auteur, en C. R., 1903, T Semestre. (T. CWXVU, N- 6.) 4? 358 ACADÉMIE DES SCIENCES. date (le ce jour, sur l'application de celte théorie à la détermination du frottement intérieur des gaz sont de nature à appeler de nouveau l'atten- tion sur les phénomènes sonores, encore peu connus, qui se produisent au passage, dans l'atmosphère, de mobiles animés de mouvements très rapides et sur les conséquences que la connaissance de ces phénomènes peut entraîner pour les théories acoustiques et pour l'aérodynamique en général. » Il n'est peut-être pas inutile de rappeler l'état de nos connaissances à ce sujel, car les documents qui en contiennent l'exposé se trouvent presque exclusivement consignés dans les jiublicalions spéciales d'artillerie, par ce motif que les services militaires se sont trouvés, à peu près seuls, en me- sure, jusqu'à ce jour, d'étudier ces phénomènes ou de les utiliser. » C'est en l'année 1887, au cours de ses études pour l'établissement du nouveau fusil connu sous le nom àe fusil Lebel, que M. le colonel Journée, alors capitaine, a observé, pour la première fois, dans le tir des armes à grande vitesse initiale, la production d'un bruit violent analogue à une détonation, parfois suivi d'une sorte de roulement prolongé, paraissant émaner du projectile même et distinct du bruit produit par l'explosion de la charge de l'arme (' ). » Il avait constaté que ce phénomène n'apparaît que lorsque la vitesse initiale du projectile est notablement supérieure à la vitesse de propagation du son dans l'air, et il avait reconnu que le bruit initial perçu par un ob- servateur semble provenir du point de la trajectoire situé sur la normale passant par la position de cet observateur. » Par une série d'expériences ingénieuses, il avait cherché à déterminer les conditions de production et les causes du phénomène, et il avait cru pouvoir déduire de ses observations que tout projectile animé d'une vitesse supérieure à la vitesse du son dans l'air émet, pendant son parcours, un son continu analogue à une détonation. )) Il avait signalé et vérifié, par ces expériences, que ce fait donnait l'explication des anomalies constatées par les expérimentateurs qui avaient cherché à déterminer la vitesse du son dans l'air, en utilisant le tir réel de pièces d'artillerie et notamment dans les essais récemment entrepris, par (') JouiiNÉE, Noie manuscriie du aS octobre 1887 et Comptes rendus, l. CVl, iZ jan- vier 1888, p. 2/i4- — Sebert, Bulletin de la Société française de Physique, 1888, p. 35. (l^ar suite d'une erreur d'impression, la formule qui donne la valeur de l'angle au sommet du cône sonore a été substituée à celle de l'angle complémentaire.) SÉANCE DU lO AOUT igoS. 35g la Commission do Gàvre, pour effectuer cette détermination à l'aide de bouches à feu nouvelles à grandes vitesses initiales. » Ces essais avaient donné, pour la vitesse supposée du son, des valeurs toujours trop grandes et M. le capitaine Jacob, de l'artillerie de la marine, avait été amené à rechercher si ces écarts pouvaient s'expliquer par l'in- fluence de la grande intensité des vibrations produites par le tir de la pièce, mais ses calculs ne l'avaient, le plus souvent, conduit qu'à des termes correctifs insuffisants ('). » Les travaux d'Hugoniot devaient d'ailleurs établir, peu de temps après, que la formule de Laplace, employée pour le calcul de la vitesse du son, s'établit rigouieusement quelle que soit l'amplitude des vibrations ou la vitesse de translation des particules gazeuses déplacées (-). )) Vers la même époque avaient été publiés les premiers résultats des remarquables expériences du D"" E. Mach, de Vienne, Sur la fixation pho- tographique des phénomènes auxquels donne lieu le projectile pendant son trajet dans l'air. Les photographies obtenues montraient, pour les projec- tiles animés de vitesses supérieures à 340*", l'existence d'ondes à contours permanents ou ondes stationnaires mises en évidence par les variations du pouvoir réfringent des couches d'air ébranlées ('). » Contrairement à l'hypothèse admise par M. Journée, le D'' Mach attri- buait le bruit de détonation perçu par un observateur, lors du tir d'un projectile animé d'une grande vitesse, à l'arrivée à l'oreille de cet observa- teur du contour extérieur de l'onde condensée accompagnant le projectile dans son parcours et il expliquait les bruits de roulement prolongé entendus quelquefois, par les réflexions de cette onde sur le sol, les nuages ou les autres obstacles naturels. » Ces questions provoquèrent, au cours des années suivantes, d'inté- ressants travaux dus à MM. de Labouret, Gossot, Moisson, Jacob et Char- bonnier, officiers d'artillerie de la marine, et à MM. Hartmann et Devé, de l'artillerie de terre. » M. de I^abouret, parlant des observations faites par M. Journée, avait déterminé, par le calcul, les conditions dans lesquelles le son, paraissant (') Jacob, Mémorial de l'Arlllkiie de la lUarliie, l. XVI, 1888', p. 56o. (-) HuGOiMOT, Journalde Matliémallr/ues pures et appliquées, 4=série, t. 111, 1887, P- 477- (') E. Mach et \'. Salcuer, Sllzangsberlchtc dcr kaiserliche/i Akadcinic der Wissenschaftea In ]\len, 1S87, Band. XCV. 36o ACADÉMIE DES SCIENCES. émis par le projectile, devait parvenir à l'observateur et indiqué le moyen de tracer, à chaque instant, le contour de la surface limite de l'onde sonore émanée de ce projectile ('). » M. Gossot, dès l'année 1890, déduisit de ces résultats une méthode pour la détermination de la vitesse des projectiles, au cours de leur trajet, sans l'interposition des cadres cibles habituellement employés à cet effet et en faisant simplement us.ige de résoiinateurs analogues à ceux déjà utilisés par M. Journée. Cette méthode, consacrée aujourd'hui parla pratique, a rendu les plus grands services pour l'étude des trajectoires des bouches à feu nou- velles, à grande portée, de l'arlillerie de la marine (- ) et a pu être employée également pour les essais balistiques ties nouveaux fusils étudiés par l'artillerie de terre ('). » M. Hartmann, en 1890, analysa et commenta, dans Xa Revue d' Artillerie, les expériences et les travaux ci-dessus mentionnés de MM. Journée, Mach, de J^abouret et Gossot et fit également connaître les nouvelles expériences de photogra|)hie de projectiles effectuées par le D'' E. Mach en collabora- tion avec son fils I^. Mach et le professeur P. Salcher, ainsi que les recherches de ce dernier, effectuées avec le concours du D"" Mach et de M. Whitehead, sur les phénomènes c]ui accompagnent l'écoulement de l'air à haute pression ( '), mais il ne déduisit de ces études aucune conclu- sion au sujet des questions controversées de l'origine et de la nature du bruit perçu (°). » M. Moisson, en 1891, discuta ces expériences, au point de vue phy- sique, en cherchant à concilier les hypothèses contradictoires émises. Il rappelle accessoirement le phénomène de la production des auréoles qui ont été souvent observées dans le tir des projectiles et il attribue le bruit produit par le projectile et qu'il désigne sous le nom de claquement par la rentrée brusque de l'air dans le vide qui se produit à l'arrière ("). (') De Labolret, Mémorial de l'Artillerie de la Marine, l. XVI, 1888, p. 366. (-) Gossot, Mémorial de l'Artillerie de la Marine, t. XIX, iSgi, p. 181. (') Devé, Hevue d'Artillerie, t. XLVll, 1S96, p. 478. (') E. Mach et P. Salcder, Silzungsberichte, etc., Band. XCV'UI, Januar 1889. — E. Mach et L. MjlCu, Sitzunffsberichte, etc., Band. XCVIII, Xoveraber 1889. — E. Mach, Sitzungsberichle, etc., Hand. XCVIU, October 1889. — E. MKcn,Sitzungs- berichte, etc., Band. XCVIII, October 1888. — P. Salcher, Mitlheiltingen ans deni Gebiete des Seeuesens, t. XVIII, 1890. ('") Hartma.>n, /{eiue d'Artillerie, t. XXXVII, 1890-1891, p. 63, 897 et 493. (') Moisson, Mémorial de l'Artillerie de la Marine, t. XX, 1891, p. 807. SÉANCE DU lO AOUT 190.3. 36 1 » Enfin M. Jacob, en 1892, et M. Charbonnier, en 1893, ont cherché à étaljlir la théorie analytifjue du problème, le premier en prenant, comme point de départ, la loi adiabatique de l'écoulement desgaz('), le second en développant et complétant la théorie exposée par M. de Labouret. et en en faisant l'application à d'autres phénomènes physiques comme le bruit de la foudre (-). » Dans ses derniers travaux, M. Charbonnier a donné finalement une nouvelle théorie, qui parait définitive et complète ('). » Cette théoriedonue le nioven d'établir, pour chaque point de l'espace, l'équation qui définit l'état sonore de ce point quand l'atmosphère est parcourue par un mobile dont le mouvement est connu. Elle permet de déterminer les contours de la région ébranlée à chaque instant, qui est dénommée par \ai champ acoustique, etelledonne la formede l'onde neutre qui sépare, à chaque instant, les portions antérieure et postérieure de ce champ acoustique, portions dans lesquellc^s les vitesses de déplacement des molécules gazeuses sont de siirne contraire. Par le tracé des courbes d'égale vitesse de ces molécules gazeuses, M. Charbonnier donne le moyen de représenter complètement, à chaque instant, un champ acoustique donne et il fait l'application de ce système à un certain nombre de cas particuliers : d'abord à des mobiles animés de vitesses inférieures à la vitesse du son, puis à des projectiles animés de vitesses plus grandes. » Il retrouve ainsi, pour ces derniers, la forme de l'onde conique de tête des photographies du D' Mach, et le cône sonore qui se déplace avec le projectile. » 11 rend compte complètement des |)hénomènes sonores observés, en admettant que l'oreille ne perçoit un bruit de détonation que lorsque la vitesse des molécules gazeuses qui la frappent varie brusquement et non par gradation continue. » Dès lors, il démontre que le bruit de détonation ou de claquement du projectile ne peut être distingué du bruit de l'explosion de la pièce que si ce projectile se meut avec une vitesse supérieure à la vitesse du son dans l'air et si l'observateur se trouve placé dans une certaine région déterminée (') Jacob, Mémorial de l'Arnllerie de la Marine, t. XX, 1892, p. 33 et 229. (-) Charbonnier, Mémorial de l'Artillerie de la Marine, t. XXI, 1S93, p. 5^7. (^) Charbonnier, Théorie du champ aeouslique, Mémoire manuscril. Ituelle, juin 1903, et Comptes rendus, t. CXXXVIi, p. 171. (Cette Note a été présentée dans ta séance du i3 juitlel 1903, bien qu'elle n'ait été insérée que dans le Compte rendu de la séance du 20 juillet.) 362 ACADEMIE DES SCIENCES. de l'espace. Il arrive même à celle conclusion que, dans le cas de tirs à grandes distances, l'observateur peut parfois percevoir deux détonations émanées du projectile; ce son étant perçu dans la direction des tangentes que l'on peut mener à une courbe qu'il dénomme enveloppe sonore et qui est le lieu des normales à l'enveloppe des cônes sonores. » L'application de ces mêmes règles à l'étude des bruits produits par les éclairs en zigzag j)ermet d'expliquer les coups de tonnerre multiples et montre qu'il n'est pas plus possible de déduire, de la durée d'arrivée du bruit, la dislance du lieu de production de la foudre, que de mesurer, à l'aide de télémètres acoustiques, la distance des bouches à feu, tirant à grandes vitesses initiales, dont on aperçoit le feu ou la fumée. » M. Charbonnier rend compte aussi de la production des ondes dila- tées observées par M. Mach à l'arrière des projectiles, ainsi que de celle des ondes réfléchies à la rencontre des obstacles et il explique par des ré- flexions de ce genre les roulements prolongés que l'on perçoit dans cer- tains cas. Il donne encore le moyen de calculer les déplacements imprimés aux molécules gazeuses et en verlu desquels peuvent fonctionner les ré- sonnateurs employés, comme appareils enregistreurs, dans la méthode des mesures des vitesses des projectiles proposée par M. Gossot. » M. Charbonnier fait enfin l'application de la théorie qu'il a établie à l'élude de quelques phénomènes particuliers, notamment à celle du son produit, à différentes distances, par un diapason vibrant et à celle de la rotation d'un corps animé d'un mouvement circulaire uniforme. Il évalue aussi le déplacement de l'air dans le voisinage d'une automobile marchant à une vitesse déterminée, ainsi que les effets du vent rencontrant un ob- stacle tel qu'un mât, elc. » Ces travaux de M. Charbonnier me paraissent de nature à apporter de grandes simplifications dans l'établissement des théories élémentaires d'acoustique et d'aérodynamique, car ils jettent une grande clarté sur les phénomènes complexes qu'étudient ces théories. » La nouvelle Note qu'il adresse aujourd'hui à l'Académie en est une preuve, car elle montre que la théorie du champ acoustique, établie par lui, peut suggérer une façon nouvelle d'envisager la question du frottement intérieur ou de la viscosité des gaz qui provoque encore en ce moment d'importantes recherches. » Si l'on adoptait cette manière de voir, la façon de présenter les calculs qui concernent la détermination de celle viscosité devrait, sans doute, être l'objet d'importantes modifications. » SÉANCE DU lo AOUT igoS. 363 CHIMIE MINÉRALE. — Description cV un nouvel appareil pour la préparation des gaz purs. Note do M. He.vri Moissan. « Tous les chimistes savent combien la préparation des gaz purs est longue et délicate. Cette préparation est le plus souvent très difficile, parfois même impossible par suite des réactions ou de la forme même des appareils employés. Nous donnerons dans cette Note la description d'un appareil très simple qui permet d'obtenir rapidement la plupart des gaz dans un grand état de pureté. » 1. Dessiccation des gaz. — Lorsque nous voulons dessécher un gaz, nous employons soit des flacons à plusieurs tubulures, soit des éprouvettes desséchantes qui contiennent des matières avides d'eau : ponce poreuse mouillée d'acide sulfurique, chlorure de calcium fondu ou poreux, cliaux vive, etc. Toutes ces matières sont imprégnées d'air, parfois même de diffé- rents gaz. Elles donnent souvent naissance à des réactions secondaires produisant des impuretés : telle l'attaque lente du caoutchouc des appareils par l'acide sulfurique froid qui produit un dégagement continu de gaz acide sulfureux. De plus les bouchons de liège ou de caoutchouc ne perdent que lentement l'humidité qu'ils contiennent. » Description d'un appareil servaiit à la dessiccation des gaz. — Pour toutes ces raisons, nous avons remplacé cet ensemble volumineux de flacons et d'éprouvettes par deux petits appareils en verre d'un très petit volume {fig. I ). » Le premier a, de So"""', a la forme d'un cvlindre fermé à ses deux extrémités; il jjorte, à la partie supérieure, deux tubes souciés, l'un plongeant jusqu'au fond de l'appareil et l'autre débouchant dans l'espace annulaire. » Le second tube b, qui va faire suite au premier, est un tube en U de iS*^™', portant sur l'une de ses branches quatre boules de moyenne grandeiu" et, sur l'autre, deux plus petites. Cette série de parties cylin- driques et de sphères a pour but de changer à chaque instant la vitesse du gaz, de le mélanger et de le forcer à s'étaler sur la paroi de verre refroi- die. Ces deux appareils sont placés dans des vases de Dewar remplis de liquides réfrigérants à des températures qui varient de —Se" à —200°. Nous utilisons pour dessécher les gaz, au moyen de cet appareil, le pro- 364 ACADÉMIE DES SCIENCES. cédé purement physique de la condensation de l'eau à très basse tempé- rature ('). )) Nous nous sommes assuré d'abord que, lorsqu'un gaz saturé d'humi- dilé traversait cet appareij avec la vitesse de i' en lo minutes, toute la vapeur d'eau était retenue à la température de — 5o°. Une série de tubes desséchants, pesés au préalable, n'augmentaient pas de poids lorsqu'ils étaient traversés par un volume de 3' d'air ainsi desséché. En réalité, le gaz renferme encore une trace d'eau qui correspond à la tension de vapeur de la glace à — 5o". Mais, pour nous autres chimistes, celte petite quantité est certainement plus faible que celle que peut nous fournir le verre ordi- naire et les bouchons employés dans la plupart de nos expériences. » Si nous voulons une autre preuve de la dessiccation suffisamment trrande de ces gaz, nous la trouverons dans l'expérience suivante : de l'air saturé d'humidité est lentement desséché dans notre appareil à des tem- pératures décroissantes de — lo", —20°, — 3o°, — 4o", — jo°, —80" et _]oo°; c'est à peine si à la température de — 3o" le gaz qui a traversé nos deux tubes fournit encore une trace de fumée perceptible avec le fluorure de bore. L'appareil que nous proposons nous fournit donc une véritable dessiccation physique sans adjonction de réactifs ou de matières poreuses pouvant amener nombre d'impuretés. « Lorsque l'on veut dessécher un courant de gaz assez rapide, il faut augmenter la longueur de l'appareil dessiccateur, ou mieux, le faire con- struire en métal : plaline ou laiton. Dans ce cas, le refroidissement se fai- sant plus vite à cause de la bonne conductibilité du métal, la ilessiccation est aussi complète que possible. M \\. Purification des gaz. — Jusqu'ici, pour purifier les gaz, on s'était contenté, le plus souvent, d'obtenir un dégagement très long de façon à chasser, autant que possible, l'air des appareils le plus souvent très volu- mineux. Cette méthode peut fournirdes résultats approches lorsqu'il s'agit de gaz assez lourds comme le chlore et l'acide carbonique qui repoussent devant eux l'air contenu dans tout l'appareil. Dans une préparation d'acide (') Eu 1899, nous avions déjà eu l'occasion d'indiquer cette méthode, soit pour séparer le fluor de l'acide fluorhydrique, soit pour dessécher les gaz { Comptes rendus, t. CXXIX, 1899, p. 799). Nous sommes revenu sur le même sujet à propos de l'action de l'acide carbonique complètement desséché sur thydrure de potassium {Comptes rendus, t. CXXXVI, 1908, p. 728). SÉANCE DU lO AOUT igoS. 365 carbonique exécutée dans l'appareil classique formé d'un flacon à deux tubulures, d'un flacon laveur et d'une éprouvette à bicarbonate de soude, nous avons trouvé que le quatrième litre de gaz ne renfermait plus que 0,88 d'air atmosphérique. Au contraire, la même expérience faite avec un gaz léger comme l'ammoniac nous a donné, pour les huit premiers litres dégagés, les chiffres suivants : Premier ] Ire, air. . . 98 , 00 P Dur 100 Ciiu[iiième litre, air. . . 4, 10 po ur roc Deuxième » . . . • 92,00 » Sixième » . . i,4o » Troisième » . . . . 48 , 00 )) Septième » . . 0,93 )) Quatrième » ... 21 , 10 » Huitième » . . 0,89 » » Dans tous ces appareils, les tubes de sûreté qui permettent la rentrée de l'air sont aussi l'iuie des causes qui empêchent d'obtenir des gaz puis. Enfin, même avec des appareils continus, comme ceux de Deville ou de Kipp, on sait que la solubilité de l'oxygène et de l'azote dans les liquides acides que renferment ces appareils amène des traces d'impuretés. » Le principe de notre appareil est des plus simples. Il consiste à liqué- fier le gaz dans un tube de quelques centimètres cubes de volume, puis à le solidifier et à faire le vide dans cet appareil au moyen d'une trompe à mercure. Nous laissons ensuite le corps solide reprendre l'état liquide, puis l'état gazeux et se dégager par un simple retour à la température ordinaire. Si le gaz solidifié est pur, on |)eut le recueillir dans des flacons pleins de mercure si ce métal n'est pas attaqué. Si le gaz solidifié est mipur par suite d'une préparation défectueuse, on détermine une distillation fractionnée et l'on sépare les produits gazeux qui se dégagent au commen- cement et à la fin de l'opération. On peut ainsi recueillir le gaz qui se pro- duit loisque le point d'ébuUition est constant. » Description de l'appareil. — Il se compose d'un petit tube cylindriques {^fig- i) de verre de 16''"'° fermé à l'extrémité inférieure et la'.-.sant passer à la partie supérieure deux tubes, l'un qui plonge dans l'appareil et l'autre qui est soudé à la partie supérieure de l'espace annulaire. Cet appareil, tout en verre, est d'environ 8""° à 10""'. Lorsque l'on veut condenser une grande quantité de gazon en augmente un [)eu le volume. » Pour obtenir un gaz pur par cette nouvelle méthode on dispose l'appa- reil producteur de gaz comme pour une préparation ordinaire (//^. r et 2); puis on le fait suivre de nos deux tubes dessiccateurs à la suite desquels se trouve un robinet à trois voies qui permet d'envoyer le gaz dans le con- densateur ou de le faire se dégager sur une cuve à mercure par un tube de 80*^" de hauteur. Notre petit condensateur est relié à une trompe à C. K., iyo3, j- Seineare. (T. CXXXVII, N" 6.) 4^ 366 ACADÉMIE DES SCIENCES. mercure au moyen d'un caoutchouc éjjais. Dans des expériences délicates, nous remplaçons loujours les joints de caoutchouc épais, par des tubes de Fig. I. -^S verre ou de plomb réunis à frottement doux au moyen de gomme laque. » Lorsque la quantité de gaz solidifié est assez grande, on peut, vu le l'iS. 2. petit volume du condensateur, supprimer la trompe et laisser l'appareil s'échauffer lentement au contact de l'air atmosphérique. On laisse perdre SÉANCE DU lo AOUT igo3. 36; les premiers 5oo""' et bientôt on obtient du gaz pur. Dans ce cas le tube de dégagement fait suite au condensateur. » Par contre, s'il s'agit de recherches très exactes on devra opérer autrement. Après avoir soUdifié le gaz, le vide est fait exactement dans l'appareil, puis on étire et l'on ferme, avec un chalumeau, le tube de verre qui réunit le condensateur à la trompe. Dès lors on n'a plus à craindre la petite quantité d'humidité que peut donner le tube de caoutchouc le mieux desséché. Il est bon aussi, au préalable, de chauffer légèrement le tube abducteur de 80*=™ de hauteur par lequel le gaz doit se dégager sur la cuve à mercure. » Nous indiquerons comme exemples les préparations suivantes : » Acide carbonique. — L'acide carbonique est produit, comme d'habitude, par l'action de l'acide chlorhydrique sur le marbre. Il est lavé dans une solution de bicarbonate alcalin, puis [)urifié au moyen d'une longue colonne de bicarbonate de sodium. Les deux premiers tubes dessiccateurs sont maintenus à une température de — 70° par un mélange d'acétone et d'acide carbonique, puis on refroidit le condensateur dans de l'oxygène liquide à — 1 82°. Tout l'acide carbonique se solidiBe dans ce dernier appa- reil sous la forme d'une croûte épaisse. On tourne alors le robinet à trois voies, de façon à isoler l'appareil producteur de gaz du condensateur. » Au moyen de la trompe, on fait le vide dans le condensateur (résultat obtenu en quelques instants) jusqu'à ce que le mercure monte de 76*^^™ dans le tube abducteur. Lorsque le vide est obtenu, on ferme le robinet de la trompe, on retire le vase de Dewar contenant l'oxygène liquide, et, par échauffement, l'acide carbonique ne tarde pas à prendre l'état gazeux et à se dégager. On le recueille dans des flacons bien secs remplis de mercure sec, et, si l'on a soin de rincer les flacons avec l'acide carbonique qui se dégage, puis de les remplir à nouveau de mercure sec et de recueillir enfin un échantillon de gaz, on obtient ainsi de l'acide carbonique pur. 47""", I, traités par une solution alcaline exempte de gaz, ne laissent dans le tube gradué qu'une bulle presque imperceptible. » Le dégagement d'acide carbonique du condensateur peut être arrêté à volonté en replaçant le condensateur dans l'oxygène liquide. » Acide iodhydrique. — Ce gaz est préparé par la méthode ordinaire : action de l'iode sur le phosphore en présence de l'eau {.fig. i). Nous avons utilisé l'appareil classique de M. Étard. Les deux tubes dessiccateurs a et b sont maintenus à — 82° et le tube condensateur c à — 60". On obtient dans ce dernier appareil un solide blanc sur lequel on fait le vide avec faci- 368 ACADÉMIE DES SCIENCES. litc. Il fond par une élévation de lempérature d'une trentaine de degrés en un liquide complètement incolore qui prend, peu à peu, sous l'action de la lumière une faible teinte rose. Le gaz qui se dégage par élévation de température est pur, bien qu'il ait été préparé dans un appareil volumi- neux renfermant un grand excès d'air. » Acide chlor hydrique. — Préparation au moyen de chlorure de sodium fondu et d'acide sulfurique. Les dessiccateurs sont maintenus à — 80°, le condensateur à — iSo". On obtient un solide blanc sur lequel le vide est fait et qui donne ensuite par réchauffement un liquide transparent puis un gaz entièrement absorbable par l'eau bouillie. » Hydrogène phosphore. — Ce gaz obtenu par différents procédés est purifié et desséché dans nos premiers tubes, maintenus à une température de — 80°; puis il est solidifié dans le condensateur, au moyen d'oxygène liquide à — 182°. Après avoir tourné le robinet à trois voies, on fait le vide dans l'appareil ; il reste un solide blanc qui fournit un liquide inco- lore en dessous de — i3o°. Il suffit ensuite de laisser l'appareil se réchauffer lentement pour obtenir un gaz qui se dégage sur la cuve à mercure sans attaquer ce métal et qui a perdu toute propriété d'être spon- tanément inflammable au contact de l'air. » Hydrogène sulfuré. — Ce gaz a été préparé par l'action de l'acide sul- furique étendu sur le sulfure de fer. Les tubes dessiccateurs ont été main- tenus à — 70° et le condensateur à - 100°. Pendant toute la durée de la condensation, l'hydrogène a traversé l'appareil et s'est dégagé par la trompe à mercure. On a séparé ensuite le condensateur de l'appareil pro- ducteur de gaz et l'on a fait le vide dans le condensateur. Il est resté dans cet appareil un solide blanc, qui, par élévation de température, fournit un liquide incolore, puis un gaz complètement absorbable par une solution alcaline. » Oxyde azotique. — Préparation au moyen du cuivre et de l'acide azo- tique étendu [fi g. 2(')]. » Le premier tube dessiccateur cylindrique a était maintenu à —60°. le second dessiccateur à boules Z» à — 100°; enfin, le condensateur c à —182°. Pendant toute la durée de la préparation, une fois l'expérience mise en marche et lorsque l'air a été à peu près expulsé, nous avons recueilli du gaz (') Nous avons choisi ce procédé de préparation parce qu'il fournit un gaz impur. M. Berthelot a démontré depuis longtemps que, par l'action de l'acide nitrique sur une solution bouillante de sulfate ferreux, on obtient de l'oxyde azotique pur. SÉANCE DU TO AOUT ipo^î. 369 azote qui traversait tout l'appareil sans se condenser. Puis, en étudiant les composés solidifiés dans chacun de nos tubes, nous avons reconnu facile- ment que le premier tube contenait de la glace provenant de l'humidité entraînée par le gaz, le deuxième une petite quantité de protoxvde d'azote solide, provenant de l'action complexe qu'exerce le cuivre sur l'acide nitrique, enfin notre condensateur renfermait plusieurs centimètres cubes de bioxyde d'azote solide. Ce dernier a été séparé de l'appareil producteur soumis à l'action du vide et, par fusion puis ébuUition, il nous a donné du bioxyde d'azote pur. » Cette dernière expérience nous a donc permis, par des procédés pure- ment physiques, de séparer, dans une réaction gazeuse complexe, l'eau, l'oxyde azoteux, l'oxyde azotique et l'azote. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur l'analyne mécanique des sols. Note de M. Tu. Schlœsixg père. « On a vu, dans ma Communication du 29 juin, qu'il est possible de classer en un certain nombre de lots, dans l'ordre de grandeur décrois- sante, les sables 7?/75 d'une terre végétale, en ayant recours à la fois aux temps que ces sables emploient à parcourir au sein de l'eau une hauteur donnée, et aux poids des dépôts formés pendant les intervalles successifs de ces temps. » Je me propose maintenant d'indiquer les moyens d'exécuter cette sorte d'analyse. » Je me sers d'un appareil figuré ci-dessous, dont la |)ièce essentielle est une allonge A, cylindrique sur une longueur de 33"", terminée d'un côté par un goulot, de l'autre par un entonnoir évasé et un bout de tube qui n'a pas plus de o"°,3 de diamètre intérieur sur i<^",5 de long. Ce tube est assez étroit pour que l'allonge, remplie d'eau et placée debout sur un support, le goulot bouché, retienne indéfiniment son liquide. Elle le retiendra encore si le bouchon porte un tube bh deux fois recourbé et plein d'eau jusqu'en n au niveau de l'extrémité de d. Mais, si l'on verse en n la momdre quantité d'eau, aussitôt une quantité égale s'échappera de d. On voit tout de suite comment cette allonge, munie de son tube b et remplie d'une eau chargée d'éléments terreux, peut servir à classer les sables déposés par le liquide. Ceux-ci tombent tour à tour sur la paroi île l'entonnoir et roulent de là vers le tube d; ils ne s'en échappent pas spontanément; mais l'opérateur peut les chasser dehors, à mesure qu'ils arrivent, et en faire autant de lots successifs qu'il voudra, de la manière la 370 ACADÉMIE DES SCIENCES. pins simple, en ajoutant de l'eau en «, goutte à goutte, dans la mesure nécessaire pour que d ne s'obture pas. » Voici quelques détails utiles sur l'emploi de cette allonge. Il est entendu que l'échantillon de terre, d'un poids de lo^ à 12^, a été complète- ment lavé avec de l'acide nitrique faible, puis mis à digérer avec de l'eau distillée légèrement ammoniacale, enfin débarrassé du sable grossier par des lavages suivis de décantations. Les eaux décantées sont versées avec tout ce qu'elles contiennent dans l'allonge dont le tube d a été bouché ; on achève de remplir avec de l'eau pure la partie cylindrique, en laissant libre l'espace compris au-dessus, et, après avoir adapté au goulot un bouchon plein, on agite fortement, en renversant et relevant vivement l'allonge; puis, la tenant debout, on remplace le bouchon plein par un autre à deux trous, qui porte le tube hb d'avance rempli d'eau jusqu'en n et bouché. On SÉANCE DU lO AOUT igo3. 3jï place l'allonge sur son support, on obture le deuxième trou de son bouchon, on débouche bb, puis, plaçant une petite capsule tarée sousrf, on débouche ce tube et l'analyse commence. Depuis le moment où l'on a cessé d'agiter jusqu'à celui où l'on débouche d, il s'est écoulé 4o à 5o secondes, pendant lesquelles l'agitation du liquide s'est presque entièrement calmée. » J'ai adopté, pour les temps, une série commençant par 5 minutes, et dont les termes croissent comme les puissances de 2. D'autre pari, la hau- teur du liquide dans l'allonge, depuis la surface jusqu'au fond de l'enton- noir, est de SGo""™. Avec ces données, en prenant la minute pour unité de temps et le millimètre pour unité de longueur, on peut dresser le Tableau suivant où sont inscrits : )) Les temps pendant lesquels se forment les dépôts successifs désignés par les lettres D,,Do, ..., dans ma Noie du 29 juin; les poids des sables de grandeurs décroissantes S, ,83, ... ; les vitesses de chute qui différencient ces sables. Temps de formation des dépôts. 5 minutes pour D, » Do » D3 » Dj » D, » De .) D, » Ds B D, de .50, à 10'" » lO"" )) 20™ » 20" )) Ao" î) 40"" )> ,h2om )) il" 20"" )> jh/Jom ): 2''4o™ » 5'>20'" )) 5''20'° » lO^liO^ 10'' 40'" » 2 il* 20™ Poids des sa blés et vitesses de c/i lUe. S,= Di — D,. de )) à IllUl ^1. 36o""" 5 " ù 172 36. S3=2D3-D;. )) 36 )) 18 S;=2D,— D5. i) 18 )) 9 S5=iD5-D,. )) 9 )) 4,3 Se = 2De-D,. >; 4,5 )> 2,20 S,=:2D,-D8. » 2,25 » i,i3 Ss^aDs-Dg. » i,i3 » o,56 S^C) » o,56 )> 0,28 Tout ce qui demeure en suspension dans le liquide de l'allonge après 21 heures 20 minutes est considéré et dosé comme argile. M Pendant la récolte des quatre ou cinq premiers lots, il est nécessaire que l'opérateur surveille de près l'arrivée ties sables en d et les expulse avant que leur accumulation ne produise l'obstruction du tube. Toutefois, il doit ménager autant que possible les additions d'eau en n, car chacune d'elles fait sortir du tube, en même temps que le sable, une petite quan- tité d'argile que la théorie n'a pas prévue. C'est surtout au moment où l'on va passer d'un dépôt au suivant, qu'd convient de purger le Lube d de tout le sable qu'il contient, afin que chaque dépôt comprenne bien tout le sable (') Les dépôts s'arrêtanl à D,j, on ne peut poser Sg = 2 D^ — D,,,; mais S9 peut être déterminé par extrapolation, parce que les poids des derniers sables décroissent, en général, assez régulièrement. 372 ACADÉMIE DES SCIENCES. qui lui appartient. Ces précautions ne sont plus nécessaires par la suite, les sables devenant beaucoup plus fins et moins abondants. Les additions d'eau en n peuvent alors être confiées à un petit flacon de Mariotte F, dont le débit est retardé par un tube capillaire ce d'un très petit diamètre inté- rieur. Le flacon que j'emploie donne 12""' en 24 heures, soit une goutte en 8 minutes, et ce débit a toujours été suffisant. En somme, les additions d'eau en n, pendant toute la durée d'une analyse, ne dépassent pas le volume de i5""', en sorte que l'argile ajoutée de ce fait aux dépôts D n'est pas la centième partie de celle qu'on dosera plus tard. » Une opération qui dure plus de 21 heures et qui, par suite, s'exécute en partie pendant la nuit doit pouvoir se continuer sans être surveillée. On vient de voir qu'un flacon de Mariotte à débit lent pourvoit à la sortie des sables. Il reste à confier à quelque mécanisme le soin de changer en temps voulu les capsules qui reçoivent les derniers dépôts. J'ai recours à une horloge dont l'aiguille des minutes a été supprimée et celle des heures remplacée par un disque D, en métal mince de iS*-'™ de diainètre, qui fait une révolution en 12 heures. Quatre capsules tarées 1,2, 3, 4- en cuivre élamé, à fonds plats, quadrangulaires, de 22"'" de large sur 40'"'" de long, sont juxtaposées sur un chariot E qui, d'un côté, est tiré par un poids P d'une dizaine de grammes, et, de l'autre, est retenu par un fil enroulé sur un tambour en liège G. Ce tambour, de 3*^^" de diamètre, porte, à la hauteur du centre du disque D, quatre aiguilles m,, m.,, m.^, nit, de 4™™, (j"""> 8™™, jQinm jg saillie, et plantées dans les prolongements de deux diamètres per- pendiculaires entre eux. Dans le disque sont pratiquées des fentes/, , /j» /,, de 3""", 5'"'", 7°"° de long, chargées de régler les déplacements du chariot. » La capsule i se trouve la première sous le tube d\ le chariot est alors retenu par w, qui bute derrière le disque. Mais, au bout de i heure 20 mi- nutes, la fente/, arrive à la hauteur de /n, ; celle-ci passe, le tambour tourne, le chariot marche; mais le tambour ne fait qu'un quart de révolu- tion, m.^ venant buter à son tour derrière le disque; la capsule 2 demeure donc sous d; elle y restera pendant 2 heures 4o minutes, jusqu'à ce que la fente /._, se présente devant m., et la laisse passer. Alors la capsule 3 rem- placera la capsule 2 et restera sous (^/ pendant 5 hein-es 20 minutes, temps au bout duquel / arrivera devant l'aiguille «13. Ce sera le tour de la capsule 4 à remplacer la précédente. A partir de ce moment, l'horloge n'a plus à intervenir; mais la nuit sera passée avant que ne soient écoulées les 10 heures 4» minutes assignées au séjour de la capsule 4 sous l'allonge, et l'opérateur sera revenu au laboratoire pour mettre fin à son analyse. SÉANCE DU lO AOUT rgoS. 3']'6 » Il est commode de commencer une analyse dans le courant de l'après-midi; l'opérateur doit être présent pendant i heure 20 minutes; après ce temps, il se fait remplacer par l'horloge et le flacon de Mariette, et l'analyse est terminée le lendemain dans la matinée. » J>a manière la plus simple de marquer sur le disque D les places des fentes /, , J".^, f^ est de l'amener à un repère fixe qui servira désortnais de point de départ, et de le laisser tourner au gré de l'horloge. Aux moments précis où une montre bien réglée indique que i heure 20 minutes, puis ensuite 2 heures 4o minutes, puis encore 5 heures 20 minutes se sont écoulées, on marque sur la circonférence du disque des points coïncidant avec les aiguilles w,, m.,, in^. » Des vitesses différentes de chute au sein de l'eau sont un moyen pré- cieux de classer des sables ; encore faut-il savoir à quelles dimensions de ces sables elles correspondent. C'est à l'observation sous le microscope qu'il appartient de fournir ces renseignements. Or les catégories S,, S^, ... ne se trouvent pas séparées les unes des autres entre les mains de l'obser- vateur; il faut les chercher dans les dépôts successifs D,, D.j, . . .; heureuse- ment, S, est formé des sables les j)lus gros de D,, S^ des sables les plus gros de D^, et ainsi de suite; il suffira donc de chercher dans chaque dépôt les grains de dimension maxima. » On ne peut se flalter, dans une recherche de ce genre, d'obtenir des résultats précis. En effet, les vitesses de chute dépendent à la fois de la pesanteur et d'actions retardatrices du liquide ambiant. Tous les sables des sols ayant à peu près même densité, on peut du'e que l'action de la pesanteur est proportionnelle à leurs volumes, tandis que la résis- tance de l'eau dépend surtout de leurs surfaces et de leurs formes, et comme, pour un même volume, formes et surfaces sont intiniment variées, il arrive que des grains qui devraient être réunis en raison de leurs vo- lumes sont en réalité répartis dans des ilépôts différents en raison de leurs formes ou de leurs surfaces. Le classement par les vitesses de chute présente donc des imperfections (') qui se répercutent dans les résultats de l'examen microscopique. » En outre, il y a toujours de l'arbitraire dans le choix des grains qu'on examine |)lus spécialement comme représentants de toute une catégorie. (') Ces iinperfecLlons sont comiiuines à lous les modes de lévigalion; dans lous, les séparations résultent de dillérences entre les vitesses en sens inverses du liquide et des corpuscules solides. C. K., iijoû, :■• Semestre. (T. CXWVII. N° 3 , l'J 374 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Néanmoins, en mullipliant les observations, on arrive à trouver des limites de dimensions, pour chaque catégorie, qui ne laissent pas d'être instructives; en voici qui ont clé observées sur des sables de diverses terres. Limites des plus grands Catégories diamètres des de grains en millièmes sables. do millimètre. S, 90-70 Sj 8o-65 S3 70-5o S4 .5o-3o S5 35-20 Se 20-l5 Si, Sg, s, 10- J » Au-dessous de 5 millièmes de millimètre commence la série dessablés argileux qui aboutit aux sables invisibles et capables de rester en suspen- sion indéfinie dans l'eau pure, qui constituent l'argile colloïdale. » Rectifications relatives à une Note de M. An.iiAXD Gautier, « Arsenic dans les eaux de mer, dans le sel gemme, le sel de cuisine, les eaux minérales, etc. Son dosage dans quelques réactifs usuels » . Quelques erreurs (confusion de milligrammes avec millièmes de milligramme) s'étanl glissées pages 284 et 235, dans la !\ote du 27 juillet, on croit devoir rétablir ici les deux petits Tableaux numériques tels qu'ils auraient dû être composés : Page 234 : Eau (le l'Atlantique (Açores). Sondages. Profondeur. As par litre d'eau. S. 1394 10" 0,025 Id i335 0,010 S. 1427 (^ = 2°, 7) 5943 (à 6" ou 8" du fond) 0,080 Page 235 : Arsenic pour loos Origine. de sel. Sel blanc fin Cotes de Bretagne o,oo3 Sel blanc fin Sables d'Olonne 0,001 I Sables d'Olonne, ( Partie soluble o™3, o35 . ,^ Sel gris de cuisine, j ^^^, i'Atlantiqae.'( Partie insoluble o-^oio ( °'''-'^ Sel dit anglais (Acheté chez Potin) o,oi5 SÉANCE DU lO AOUT igoS. 3^5 Arsenic pour 100» Origine. de sel. Sel gemme. Stassfurth (très bel échantillon) o,oo25 -, (Salines de Saini-H'ico]as, \ Partie soluble... 0^8,009) j près Nancy \ Partie insoluble. o"8,oo5 ) ' Id. Montagne de sel de Djebel-Amour (Sud-Oranais) (bel échantillon) o,oo5 Chlorure de sodium fondu au rouge (Origine inconnue) o,o3o Chlorure de sodium recueilli dans une fissure volcanique du Vésuve., 0,175 NÉCROLOGIE. — Sur la mort de M. Prosper Henry. Note de M. Janssen. « L'accident déplorable qui a causé la mort de M. Prosper Henry pen- dant une excursion qu'il faisait en Suisse, m'a vivement peiné et c'est une perte sensible pour la France. 1) J'estimais tout particulièrement MM. Henry. 1) L'Astronomie leur doit de nombreuses découvertes de petites planètes et d'intéressantes observations astronomiques; l'initiative de la Carte pho- tographique du Ciel dont ils ont, avec l'aide de l'Observatoire de Paris, exécuté d'importantes parties. Il faut rappeler encore les grands travaux de construction d'objectifs et de miroirs qui ont répandu le nom des frères Henry dans le monde entier. A Meudon, nous leur devons les objectifs de notre équatorial, le plus grand qui existe en Europe, le miroir de i"' de diamètre de notre télescope, miroir d'une rare perfection. Enfin je ne dois pas oublier que MM. Henry ont généreusement donné à l'observatoire du sommet du mont Blanc l'optique de la lunette de 16'=°' d'ouverture montée en sidérostat qui y est placée. Cette mort sera bien cruelle pour M. Paul Henry en raison de la tendre amitié qui unissait les deux frères : je lui offre ici toutes mes condoléances. » CORRESPOIVDAIVCE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome CXXXV des Comptes rendus (2^ semestre 1902) est en distribution au Secrétariat. 376 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les relations entre les intégrales complètes de S. Lie et de Lagrange. Note de M. IV. Saltykow, présenlée par M. Appell. « Le problème dont il s'agit a été traité dans mes deux Notes : « Consi- dérations sur les travaux de MM. S. Lie et A. Maver » (Comptes rendus, t. CXXVin, p. 274 et suiv.). Je veux lui apporter ici plusieurs simplifica- tions. » Considérons l'équation (i) p^-hR{x,,x^,...,x„,p.„p.„...,p„) = o. admettant l'intégrale complète de S. Lie, " = '?C-r,,a:-o,...,.r„_^, A,,/^o h^^,)-^h„ ,.ï^„_,^_,= ©,(a-,,.r2 ■T„_^,h,J>, />„_,) / ,-^,^ 2 a (2) ? , I _ jh^ _ -^^ dj/ \A=J, 2, .. ., n — q I P''~ dXk 2d~dXkP"^^' ' 1 = 1 Soit le déterminant fonctionnel /^s, p /?!, 92) • ■ ■ , ?7> 'K' 'W '>»-7 distinct de zéro, en décrivant 1=1 Formons le système canonique (4) -7-^ = 1 ' -7r^ = — T (r=i,a, 3 n—i), ou le système canonique généralise formé par les équations (4) et la sui- vante n — \ r = l SÉANCE DU lo AOUT igoS. 877 » Nous allons démontrer le théorème suivant : " V intégrale générale du système canonique (4) est déterminée par les équations (^) a,, a„ «„_, étant n — i nouvelles constantes arbitraires. Pour avoir l'intégrale générale du système (4)-( j). il faut joindre aux équations (6) la première équation (aj. " S. Lie a obtenu (') un résultat analogue en partant de la théorie de Clebsch du problème de PfafF. Notre théorème formulé présente une ana- logie avec la théorie connue de Jacobi. On obtient la démonstration en fai- sant voir que les fonctions A(^M^2 ■'r„,^, , /^^ ,,.... , b„_, ] 1 = 1 les parenthèses (F,) désignant le résultat de substitution dans les- fonc- tions F, des valeurs /;„, p., p,„ définies par le système (7) et a, a,, «2, ..., a^, /v,, V^' • • •' ''"-' ^^*'"* " constantes arbitraires. » AÉRODYNAMIQUE. — La théorie du champ acoustique et le frottement intérieur des gaz. Note de M. P. Charbonnier, présentée par M. le général Sebert. « L On sait que le frottement intérieur ou viscosité des gaz est mis en évidence et mesuré par le mouvement que prend un plan solide S, primiti- SÉANCE DU lo AOUT îgôS. 379 vement au repos, quand, dans son voisinage, une autre surface plane solide So parallèle est animée d'un mouvement déterminé dans son plan. La théorie cinétique des gaz attribue cette transmission de mouvement à la pénétration de proche en proche dans le milieu de molécules gazeuses animées, au contact de la surface Sq, d'une certaine vitesse. » II. Or la théorie du champ acoustique (Com/j/e^re/ir/iw, 20 juillet igoS), donne une explication beaucoup plus simple de ce phénomène. » Au contact de la plaque mobile S,, la couche gazeuse voisine de cette plaque prend une vitessey"V, formule où V est la vitesse du point I consi- déré de la plaque et où / est le coefficient de frottement du gaz sur le solide. » La théorie du champ acoustique démontre alors que si l'on considère dans le milieu un certain point P, à une distance rftlu point I, et si X est l'angle de la direction PI avec la direction de la vitesse V, la vitesse dont est animé l'air en P a pour expression /Vc?cr 7 — jî cosl; dn est la surface d'un élément de la plaque S^ en I. » L'intégration de cette équation étendue à toute la surface q de la plaque S„ donnera, en un point quelconque de l'espace, la valeur de la vitesse V résultante pour les molécules d'air qui s'y trouvent. » On sait d'ailleurs que toutes ces vitesses V seront parallèles aux vitesses V de la plaque So. » III. Il en résulte que si la plaque en mouvement S„ est, par exemple, un disque circulaire horizontal mobile autour de son centre et la plaque primitivement en repos S est une surface de même nature mobile de la même manière, les vitesses V en chaque point de celle-ci auront une ré- sultante et la plaque se mettra à tourner, entraînée par la vitesse V com- muniquée à l'air par un mécanisme inverse de celui qui entraîne l'air au contact de la plaque So. » IV. Il résulte de cette explication que le frottement intérieur des gaz peut être rattaché à la théorie du champ acoustique et qu'il n'existé pas, à proprement parler, de propriété physique des gaz cà laquelle ce mot puisse être appliqué. Les mesures où l'on essaye de déterminer ce frottement ne font connaître que la valeur de/", coefficient de frottement du gaz sur le solide employé comme surface fixe. » On remarquera que la loi de l'indépendance à\x frottement intérieur &X, 38o ACADÉMIE DES SCIENCES. de la pression cki ^az devient une loi analogue, entre gaz et solide, à celle que l'expérience a vérifiée pour le frottement entre deux solides. » MÉTÉOROLOGIE. — Le cercle de Bishop, couronne solaire de 1908. Note de M. F. -A. Fokel. « Je viens de constater, trois jours de suite, la réapparition de la cou- ronne solaire que nous avons déjà vue en 1884, après l'éruption du Kra- katoa et que nous avons appelée cercle de Bishop. Ce phénomène est assez important par les conclusions qu'on doit en tirer; il est assez urgent d'en faireconfirmer l'observation et la nature, pour que j'mcite, sans plus tarder, les physiciens à en suivre l'apparition et le développement, et à collaborer a l'étude de cette belle manifestation. » Le cercle de Bishop (voir Comptes rendus, t. XCIX, 1884, p- 289 et 423, t. C, i885, p. ii32) est une couronne circumsolnire, formée de deux parties : immédia- tement autour du Soleil est un limbe d'argent bleuté, éclatant, avec un rayon de 10" environ; il est bordé extérieurement par un cercle rouge cuivré, de quelque 20° de largeur; le ravon moven du cercle rouge, ou plus exactement le rayon de la partie moyenne de ce cercle, est de 15" environ (la mesure que j'en ai faite en 1884 m'avait donné 12° à i5", celle d'hier 18°). Le cercle cuivré se fond en dedans avec l'argent du limbe, en dehors avec le bleu du ciel; mais les contours sont mal limités, l'extérieur spécialement, et cette décroissance donne à l'azur une teinte étrange, qui paraît surtout étonnante lorsque, comme hier, des alto-cumulus blancs passent devant ce fond assombri et font contraste avec lui. )) L'observation que je viens d'en faire reproduit absolument, dans tous ses détails, celle du phénomène de 1884 ; c'est le cercle de Bishop qui apparaît de nouveau dans le ciel de notre Europe centrale. » Rappelons quelques points de sa première manifestation, il y a 19 ans de cela. » Le cercle cuivré circumsolaire a été observé pour la première fois à Honolulu, îles Sandwich, par le révérend Sereno Bishop, le 5 septembre i883, g jours après l'éruption du Krakatoa; il a été vu dans des latitudes de plus en plus élevées, pendant l'hiver de i883-i884; dans l'été de i884, nous l'avons observé constamment en Suisse et dans toute l'Europe centrale ; il a même été vu en 1880 et jusqu'en juillet 1886. La pâleur du phénomène était telle, qu'il était difficile à constater dans la plaine, à cause de la lumière diffusée sur une atmosphère inférieure chargée de poussières éoliennes; en revanche, sitôt que nous nous élevions à 1000'", à 2000'", à 4000" au-dessus de la mer, le cercle cuivré devenait de plus en plus brillant. Il apparaissait surtout lorsque SÉANCE DU lO AOUT igo'i. 38 C le disque éblouissant du Soleil était masqué par un écran opaque assez éloigné de nous, la cime d'une montagne ou un nuage épais; la couronne rougeâtre illuminait alors l'azur du ciel dans les écliancrures du nuage ou de la montagne. » Nous avons tous interprété les phénomènes de i883-i886, en admet- tant l'oxistence d'un anneau de poussières volcaniques extrêmement fines, entourant la Terre dans les hautes couches de l'atmosphère; la couronne du cercle de Bishop était un phénomène de diffraction, causé par ces poussières. » Ce phénomène se reproduit presque exactement dans les mêmes conditions celte année; nous l'attendions à la suite des grandes éruptions, si riches en cendres volcaniques, de la Martinique du printemps de 1902, à la suite des phénomènes crépusculaires de l'été et de l'automne de 1902; nous en avions recommandé la recherche et l'observation. Nous ne sommes donc pas étonnés de le revoir et nous lui attribuons la même cause qu'au phénomène de 1884, des cendres volcaniques très fines et suspendues dans les couches de la haute atmosphère. » Le cercle de Bishop que je viens de revoir les i*'', 2 et 3 août, dans des conditions très favorables, par une limpidité admirable de l'atmosphère, à Fin-Haut en Valais entre i4oo™ et 2100™ d'altitude, est beaucoup plus pâle qu'en 1884 ; je ne l'aurais peut-être pas remarqué si je n'avais été habitué à le rechercher. Mais tout observateur prévenu saura le recon- naître dans des conditions suffisamment propices, surtout dans de hautes altitudes, au-dessus de 2000"", le soleil du milieu du jour étant masqué par un écran opaque, cime de montagne, nuage ou corps d'un ballon. » Je me permets d'en recommander l'étude aux alpinistes et aux aéro- nautes; il serait fort intéressant de déterminer la constance ou l'incon- stance de cette apparition. » En effet, tandis qu'après l'éruption de Krakatoa nous avons eu, pen- dant tout l'hiver, l'illumination constante des grands feux crépusculaires, et, pendant les années suivantes, l'observation constante du cercle de Bishop, tellement que nous avons pu parler d'un anneau continu de poussières volcaniques entourant la Terre dans les hautes couches de l'atmosphère; actuellement, après l'éruption de la montagne Pelée, il n'en est pas de même. Les manifestations du phénomène crépusculaire ont été discontinues. J'ai constaté des illuminations crépusculaires anormales du 6 au II juillet, du 3 au 22 août, les i3, 24 et surtout du 28 au 3o octobre, où elles ont eu l'éclat des grands crépuscules krakatoesques, les 12-14 no- vembre, les 18-24 décembre 1902, les 6-8 janvier, les 22-27 janvier 1903. c. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N° 6.) 5o 382 ACADÉMIE DES SCIENCES. Cette discontinuité, nous lavons expliquée en supposant que les poussières chassées dans la haute atmosphère par les volcans de la Martinique y for- meraient, au lieu d'un anneau continu, des nuages discrets et isolés qui passeraient successivement au-dessus de nos contrées. » Tl serait donc très intéressant de constater si la même discontinuité existe dans les apparitions du cercle de Bishop de l'été de igoS, et si nous pouvons en tirer une conclusion analogue à celle exigée par l'irrégularité des illuminations crépusculaires de l'année dernière. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur quelques combinaisons binaires de l'uranium. Note de M. A. Cola.m, présentée par M. A. Ditte. « Par l'action de H* S sur le chlorure uraneux au rouge, Hermann a obtenu le sulfure amorphe US(U = i2o); de même Uhrlaub a préparé l'azoture U'Az^en chauffant le chlorure uraneux dans un courant de AzH'. J'ai pensé qu'on pouvait généraliser ces réactions et réaliser, au moyen de UCl', les combinaisons de l'uranium avec les métalloïdes des deuxième et troisième familles. Mais, au lieu du chlorure uraneux très avide d'eau et facilement volatil au rouge, j'ai employé le chlorure double UCr',NaCl de M. Moissan; ses avantages sont multiples : il est très maniable, peu hygroscopique et n'est guère plus volatil que Na Cl. On peut, de cette ma- nière, opérer à des températures comprises entre la température de fusion du chlorure double et 1000° environ, alors qu'avec UCl^ on ne peut dépasser la température du ramollissement du verre, à cause de la grande volatilité du chlorure. » Sulfure. — En chauffant une nacelle contenant ce chlorure double dans un courant de H'-S à une température qui peut varier de 5oo° à 1000°, on obtient direc temenl le sulfure US cristallisé en grandes tables carrées extrêmement minces. On reprend la masse par l'eau privée d'air, pour dissoudre Na Cl, on lave à l'eau, à l'alcool, à l'éther et l'on sèche dans le vide sec. Ilermann avait antérieurement préparé US cristallisé par fusion avec du borax, de US amorphe. Au rouge US, comme tous les corps dont il sera question, décomposant l'eau avec une grande énergie, il faut un courant de H- S parfaitement sec. Il est plus aisé d'employer un courant d'hydrogène rigoureusement sec, entraînant de la vapeur de soufre. )) Le même composé se forme encore, par fusion dans un courant d'hvdrogène, de UCl^,NaCl avec des sulfures de sodium, de magnésium, d'alnminium, d'anti- moine, ou avec du protosuifure d'étain (procédé de iM. Mourlot). Le sulfure ainsi préparé ne renferme que des traces du métal employé. Les cristaux ont toujours le même aspect, mais ils sont trop minces pour se prêter à des mesures. Avec le bisul- SÉANCE DU lO AOUT igoS. 383 fure d'étain, on a des cristaux qiiadi-atiques mesurables, doués d'un vif éclat métal- lique. Us sont très aplatis suivant p (ooi). On observe les faces p (ooi), Z<^(iii) et «'(ici), rare (mesures faites par M. de Schulten). )> Séléniiire. — J'ai obtenu par des procédés identiques le séléniure USe. » Les cristaux, sont analogues à ceux, de US, mais excessivement minces et non mesurables. Si USe a été préparée trop basse température, il peut être pyrophorique. L'acide azotique fumant réagit énerglquement sur lui, avec parfois inflammation du séléniure. Pour l'analyse, on effectue l'attaque par l'acide chlorliydrique brome; elle a lieu sans projection; on chasse le brome en excès par un courant d'acide carbonique; on précipite le sélénium par l'acide sulfureux et dans la liqueur filtrée on dose l'ura- nium à l'état de U'0*('). >> Vers 1000°, avec un courant de H rapide entraînant très peu de sélénium, j'ai obtenu une fois le séléniure cristallisé U'Se' analogue au sulfure U*S' préparé par Alibegoff(2). » Telluriire. — Un mélange d'hydrogène et de vapeur de tellure réagit très mal sur UCl-,i\aCl vers 650"; vers 1000° on obtient de grandes paillettes très brillantes, en quantité trop faible pour l'analyse. J'ai eu de meilleurs résultats par fusion, dans un courant de H à 1000°, de UCl-=NaCl avec du Na^Te contenant un grand excès de tellure. Ce tellurure est cristallisé en tables carrées, noires, à éclat métallique. L'ana- lyse effectuée comme celle du séléniure conduit à la formule U'Te'. Je n'ai pu jus- qu'ici préparer le tellurure UTe. » Azoture. — L'azoture déjà connu U^Az^ se forme facilement par calcination au rouge vif de UCr-,NaCl dans un courant de AzH' sec. Après dissolution de NaCl on a une poudre cristalline, à éclat métallique (^). » Phosphure. —Le phosphure PH^ réagit mal au rouge sur le chlorure double uraneux ; on a seulement quelques paillettes cristallisées; Par fusion de UCP.NaCl avec du phosphure d'aluminium dans un courant d'hydrogène vers 1000°, traitement de la masse refroidie par l'eau, l'eau acidulée par l'acide chlorliydrique, ou l'élher, on obtient une poudre noire cristalline, retenant toujours un peu de APO^ insoluble dans les acides. Défalcation faite de cette impureté, son analyse conduite la formule U'P' (*J. » Arséniure. — En faisant agir au rouge vif l'arséniure d'hydrogène surUd'^NaCl on obtient quelques tables carrées bien formées. Par double écliange avec l'arséniure de sodium conlenaul un grand excès d'arsenic, il se forme une poudre cristalline répondant à la formule U'As2(^). » Antiinoniure. — Enfin, par fusion du chlorure double uraneux en excès avec un mélange à équivalents égaux d'aluminium et d'antimoine, j'ai préjiaré un alliage blanc d'argent d'antimoine et d'uranium, en poudre ou en masses spongieuses, infusible, ne contenant pas d'aluminium libre. L'analyse a donné : U 42,2 pour loo, Sb 57,6. La (') Calculé pour USe : U6o,3 — SeSg.ô. Trouvé : U59,5 — SeSg./J. (') Calculé pour U'Se' : U66,9. Trouvé : 66,3. (') Calculé pour U^\z» : \J^'2,-j — Az7,2. Trouvé : U 92,4 — Az 7. (') Calculé pour U^P^ :U85,3 — Pi4,6. Trouvé : U 86,4 — P j/},2. (') Calculé pour U^\s» : As 29,4. Trouvé : 3o,3. 38/| ACADÉMIE DES SCIENCES. teneur élevée en antimoine lient à ce qu'une partie de raluminiiim sert à transformer UCI'' en excès eu U-CI'. Cet alliage, cliauffé au four Leclerc et Forquignon dans un courant d'iiydrogène, perd lentement de l'antimoine sans qu'on arrive à la formule U'Sb-. » La partie non pulvérulente de cet alliage, agitée dans un flacon, donne des étin- celles comparables à celles produites parle carbure et qui sont dues à la même cause. » Les combinaisons de l'uranium avec les métalloïdes trivalents brûlent mal à l'air; mais, projetées dans la flamme d'un bec Bunsen, elles donnent de vives étincelles. Elles sont toutes violemment attaquées par l'acide azo- tique concentré. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — La nature et f appréciation de la réaction alcaline du sang. Note de M. H. Labbé, présentée par M. A. Ditte. « Divers expérimentateurs ont déjà reconnu et cherché à mesurer l'al- calinité du sang, pour en faire découler certaines conséquences physiolo- giques ou chimiques. Mais la nature de cette alcalinité est spéciale et elle dépend uniquement de la façon dont se comporte le sang vis-à-vis des divers indicateurs colorés : d'après l'opinion classique, le sang serait, en réalité, un liquide à fonction acide; sa réaction alcaline ne serait due qu'à la présence, en quantités notables, de sels minéraux d'acides polyba- siques, en particidier des phosphates et des carbonates. Les bicarbonates alcalins, les seuls qui peuvent exister dans le sang, ne participent à aucune alcahnilé, puisqu'ils sont neutres aux indicateurs colorés. Les phosphates dimétalliques, comme le phosphate disodique, possédant au contraire une réaction alcaline au tournesol, jouent un rôle dans cette alcalinité. J'ai reconnu que ce rôle n'était ni exclusif, ni même prépondérant. » Si l'on cherche, en efi'et, à mesurer non plus l'alcalinité apparente du sang, mais son acidité réelle, provenant de la troisième fonction acide très faible de l'acide phos- phorique, on doit}' parvenir en précipitant les phosphates par une solution titrée de chlorure de baryum, sel neutre, et arriver ainsi à la neutralisation complète du sérum sanguin. 11 n'en est rien, dans la réalité, et l'on n'observe jamais une disparition de la réaction alcaline, il se produit seulement une notable diminution de celle-ci: l'alcali- nité n'est donc pas due uniquement aux. sels acides d'acides polybasiques; elle est la somme de deux alcalinités, dont l'une a bien cette nature, mais dont l'autre est une alcalinité réelle qui ne peut provenir que de bases ammoniacales ou alcaloïdiques, dont la présence constante est du reste connue, dans le sang, depuis les travaux de M. A. Gautier en particulier. » On peut aisément réaliser la séparation quantitative des deux alcalinités du sérum SÉANCE DU lO AOUT IQoS. 385 sanguin : dans 2""' de sérum frais dilués avec 2"'" d'eau distillée, on fait tomber goutte à goutte une solution centinoimale de SO'H', et l'on suit la décroissance de l'alcalinité par la touche d'un papier de tournesol sensibilisé et glacé; on s'arrête lorsqu'il ne se produit plus de tache visible. Si l'on tenait compte du champ assez étendu qui existe entre la disparition de l'alcalinité et l'apparition de l'acidité, on diminuerait en effet la sensibilité et la précision de la méthode. Dans ces conditions, les résultats concordent à -j^ de centimètre cube près. Ce premier chiffre mesure l'alcalinité totale. » 2'^°'' du même sérum sont ensuite neutralisés à froid par 2"^"' d'une solution con- contrée de BaCP ; le résultat est du reste identique si l'on chauffe le mélange, on suit encore la disparition d'alcalinité par addition de la solution sulfurique titrée. Le nouveau chifi're obtenu mesure l'acalinité basique, toujours inférieure au chiffre pré- cédent. La différence des deux chiffres est l'alcalinité apparente due aux phosphates minéraux. » Dans la série de déterminations ainsi faites, la moyenne de l'alcalinité totale (expri- mée en centimètres cubes de solution sulfurique) a été, par centimètre cube de sérum, de S''"', 65; la moyenne de l'alcalinité phospliatique de o™°,9; et la moyenne enfin de l'alcalinité basique de 2'^™°, 7.5. Cette dernière alcalinité, due aux alcaloïdes ou leuco- maïnes, vraisemblablement du genre de la guanidine, créatinine, etc., ne semble pas jusqu'à présent être due à l'ammoniaque elle-même, car les nombres obtenus avant ou après ébullition de la liqueur sont sensiblement constants. » Pour vérifier si la mesure de l'alcalinité due aux phosphates dans ce dosage pour- rait donner une indication approximative de la quantité réelle des phosphates du sérum, j'ai déterminé l'alcalinité apparente au tournesol d'une solution titrée de phosphate disodique contenant par litre 08,76 de sel anhydre. Le dosage, fait dans les mêmes conditions que ci-dessus, a exigé, par centimètre cube de la solution, o'='"%57 d'acide cenlinormal; il s'ensuit que la concentration moyenne, en phosphates du sérum san- guin, déterminée par cette méthode, est de 1,16 pour 1000 environ, ce qui est conforme aux déterminations faites par divers auteurs. Quanta l'alcalinité basique du sérum, en l'exprimant en ammoniaque, elle correspond à une teneur moyenne de 0,46 pour 1000 en cette base. » 11 n'est pas inutile de rappeler que ces moyennes ne devront être établies que sur un très grand nombre de déterminations. » Cette méthode, dont la simplicité permet l'utilisation clinique, pourra fournir des résultats du plus haut intérêt dans l'étude de diverses maladies. Dès à présent, on peut noter que les variations pathologiques observées dans l'alcalinité totale semblent provenir surtout des variations de l'alcali- nité basique. Cette conclusion provisoire est conforme aux théories qui tendent à accorder, dans divers processus pathologiques et surtout l'uré- mie, une grande |)art dans la production des phénomènes d'auto-intoxi- calion, aux ptomaïnes, leucomaïnes ou toxines circulant dans le sérum sanguin. » 38G ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Phénols libres el sulfoconjugués. Méthode de dosage. Le soufre dit « neutre » exisle-t-il dans r urine? Noie de M. L. MONFET. « Les phénols produits dans l'intestin se divisent en deux groupes : l'indol et le scatol, qui proviennent des albuminôïdes; le phénol et le cré- sol, des hydrocarbonés. Ils sont en partie neutralisés par la sultoconju- gaison. » L'agent de la sulfoconjugaison est l'acide sulfureux, qui provient, pour la plus forte pari, de la transformation de la taurine en sulfites dans l'in- testin, et de celle du soufre des aliments, en sulfures el en sulfites. Les dérivés sulfoconjugués, sont des sulfites doubles d'indol, de scatol et de potassium; de phénol, de crésol el de potassium, que l'on retrouve dans l'urine à l'étal de sulfates doubles d'indol, etc. » Dans l'ictère, la sulfoconjugaison a lieu tout de même, et cela aux dépens du soufre des aliments azotés. Par contre, si de l'alimentation on retranche ces derniers, la sulfoconjugaison se fait encore, et celte fois grâce à la taurine. » Les dérivés sulfo se divisent en deux groupes : groupe indol-scalol et groupe phénol-crésol; le premier, facilement décomposable par les acides minéraux et même par l'acide oxalique. )) Quant au groupe phénol, est-il, comme on le croit généralement, dé- composé par les acides forts? Cette question sera résolue bientôt, en éta- blissant s'il y a identité absolue entre le phénolsulfale de potasse de l'urine et le phénolsulfale synthétique. D'ores et déjà nous affirmons que ce der- nier est indécomposable par les acides minéraux les plus énergiques, quelle que soit la durée de l'ébullition; il ne l'est que par l'action combinée d'un acide et d'un oxydant : par l'acide chlorhydrique et le chlorate de potasse, ou par l'acide nitrique nitreux, par exemple. Cette question d'identité résolue par l'affirmative, ce serait donc le soufre du groupe phénolsulfo qui jusqu'à ce jour aurait passé pour soufre neutre de l'urine. » Dosage des phénols libres et des phénols sulfoconjugués. — On doit opérer sur l'urine et les fèces de 24 heures. » 1° A loo""' d'urine décolorée par le noir animal, on ajoute 2'="' d'acide acétique et 10'^"'' d'extrait de Saturne. On filtre, on prélève 55'""' du liquide filtré, qu'on étend SÉANCE DU lO AOUT IQoS. 887 d'eau distillée; on ajoute goutte à goutte de l'ammoniaque, en agitant, jusqu'à préci- pitation complète du sel plombique. Ce précipité est lavé à plusieurs reprises par décantation avec de l'eau ammoniacale; on le jette sur un filtre sans pli, où l'on achève son lavage. On le dissout alors avec 5'™° d'acide nitrique ordinaire, on lave à l'eau dis- tillée pour faire environ So"^™' de liqueur, que l'on porte à l'ébullition dans un ballon à fond plat. Après 5 minutes d'ébullition, on laisse refroidir et l'on ajoute peu à peu jQcma ^ iS»:"'^ de solution saturée de carbonate de potasse; on filtre et l'on com- plète 100'"°. Les phénols sulfoconjugués sont finalement amenés à l'état de picrate de potasse. On les dose en comparant la teinte obtenue à celle de solutions types de phénol pur, amené dans les mêmes conditions à l'état de picrate de potasse. Les résultats sont traduits en phénol. 1) 2° Les fèces sont employées pures ou diluées selon leur consistance. 100'"' du li- quide filtré sont additionnés de is d'acide tartrique et distillés aux. deux tiers. Le produit distillé est additionné de 5*^"' d'acide nitrique; on porte à l'ébullition et l'on achève comme plus haut la transformation des phénols en picrate de potasse. » L'urine ne contient que des traces de phénols libres, retenus par le noir animal. » Les fèces ne renferment pas de phénols sulfoconjugués. )) Nous nous proposons de faire connaître ultérieurement les résultats qui concernent le phénolisnie et la sulfoconjugaison à l'état normal et dans les principales maladies, résultats qui reposent déjà sur plus de deux cents analyses d'urines et de fèces. » BOTANIQUE. — Une Acrascée baclériophage. Note de M. Padl VuiLLE.m.\, présentée par M. Guignard. « On sait aujourd'hui que les amibes se nourrissent de Bactéries vivantes et l'on admet qu'une telle nourriture leur est absolument indispensable. » En est-il de même pour les organismes, tels que les Mycétozoaires, présentant une phase amiboide? Les résultats obterrus sur cette question sont assez contradictoires. » Lister avait bien vu que des Bactéries indéterminées sont englobées et digérées par les zoospores et les amibes de diverses Myxogastrées, mais il n a pas établi que ce mode d'alimentation fût habituel, suffisant, ni, à plus forte raison, nécessaire. » Chrzaszcz a pu nourrir le Physaruni leucophœum fernx de Saccharoniyccs et de Mycoderma, mais non de Bactéries acétiques. » Lad. Celakovsky a vu le Bacillus Megatlierium digéré par les zoospores de Chondriodernia difforme, pourvu qu'il ait été, au préalable, tué par la chaleur. 388 ACADÉMIE DES SCIENCES. tandis que les Bactéries englobées vivantes restaient inaltérées au bout de 2 heures et dentiie. » Le D'' Pinoy réussit à cultiver le Chondrioderma difforme et le Didymitun effusum en présence du seul Bacillus luleus Fliigge; mais il ne nous dit pas de quelle nature sont les relations des deux êtres. De plus, il semble avoir eu recours seule- ment à l'analyse pour établir que les cultures fertiles ne contenaient pas d'autre orga- nisme que la Myxogastrée et la Bactérie. » En ce qui concerne les Acrasiées, le Dictyosteliurn mttcoroides a fait l'objet des expériences de Nadson. Cet auteur annonce qu'il a obtenu des cultures pures du My- cétozoaire sur des milieux liquides ou solides, en l'absence de tout microorganisme différent; mais ces cultures étaient cliétives et ne présentaient aucune forme norma- lement développée. Toutes les fructifications vigoureuses étaient accompagnées de Bactéries variées. Le Bacillus Jluorescens liquefaciens Fliigge était son associé habituel. » Nadson croit que les deux organismes se rendent de mutuels services et que la Bactérie favorise indirectement le Dictyosteliurn, en produisant de l'ammoniaque qui rend alcalin le milieu de culture. )) Depuis le i5 mai dernier, je ctiltive le Dictyosteliurn mucoroides clans des tubes à essai bouchés au coton, placés à l'abri de la lumière à la tem- pérature du laboratoire, et contenant de la gélose additionnée de 5 pour 1 000 de peptone et de 20 pour 1000 de maltose. » La semence prise dans les têtes blanches renferme souvent avec les spores une Bactérie, qu'il est facile d'en isoler par des repiquages successifs. C'est un Bacille fluo- rescent fétide, comme celui de Nadson, mais il ne liquéfie pas la gélatine. Tous les tubes où se montrent les Dictyosteliurn contiennent aussi des Bactéries; les fructifi- cations du Mycétozoaire reposent sur des colonies bactériennes. Les pédicelles capités apparaissent au bout de 3 jours en été, dans les conditions indiquées. » Si la semence n'a pas apporté de Bactéries, rien ne pousse; rien du moins n'est visible à l'œil nu, car au microscope on découvre des amibes issues des spores. Dans ces semis en apparence stériles, il suffit d'introduire le Bacille isolé, pour mettre le développement en train. L'expérience suivante est assez démonstrative pour nous dis- penser d'en rapporter d'autres. » Le 7 juillet, nous ensemençons trois tubes A, B, C. L'un (A) présente des Bac- téries et des débuts de fructifications au bout de 3 jours (10 juillet). Bien de visible dans les autres. Le 10 juillet, nous semons le Bacille pur dans le tube B; les fructifi- cations apparaissent 3 jours plus tard (i3 juillet). Le tube C, où l'on ne voit encore rien, est ensemencé de Bacille le i3 juillet; les fructifications se montrent le 16 juillet. « La culture pure mixte du Dictyosteliurn et du Bacille fluorescent est ainsi réa- lisée par synthèse. » Dans tous les cas où nous avons ensemencé, de Bacille fluorescent, les cultures en apparence stériles, de 3 à 7 jours après l'introduction des spores du Mycétozoaire, le résultat a été positif. SÉANCE DU lO AOUT igoS. 889 » Au lieu de Bacille fluorescent, nous introduisons la Bactérie pyocyanique dans une culture de 5 jours, en apparence stérile. Le résultat est négatif. La Bactérie pousse seule, bien que le microscope décèle des corps amiboïdes. Etant données les propriétés alcalinigénes de la Bactérie pyocyanique, cette expérience contredit l'opinion de i\ad- son sur le rôle de la Bactérie commensale. » ElTectivenient l'examen microscopique nous montre que les Bacilles sont englobés par les amibes et subissent dans les vacuoles les dégénérescences du type décrit par PfefFer. » Donc, dans les conditions de l'expérience, imMycétozoaire du groupe des Acrasiées, le Dictyoslelium mitcoroicles, ne s'est développé que parallèle- ment à des Bactéries déterminées. Celles-ci n'agissent pas indirectement en modifiant le milieu ; elles servent d'alimont aux corps amiboïdes qui les englobent et les digèrent. « GÉOLOGIE. — Sur le passage du Rhin par la vallée du Douhs et la Bresse pendant le Pliocène. Note de M. le général de Lamothe. « L'étude des anciennes alluvions du bassin du Doubs, bien qu'elle ne soit pas complètement terminée, m'a conduit à quelques conclusions inté- ressantes au point de vue de l'histoire géologique de la région comprise entre la Bresse et l'Alsace, conclusions que je vais résumer brièvement. » Dans le fond de la vallée du Doubs, jusqu'à 20" environ de hauteur, on trouve des lambeaux d'une na\-i^& presque exclusivement formée de galets roulés, empruntés surtout aux terrains du Jura (calcaires et chailles), et en nombre moins considérable à ceux des Vosges (granité à amphibole, por- phyrites vertes et brunes, quartzites du grès vosgien, etc.). Je citerai notamment les lambeaux d'Osselle, de Torpes, de Thoraize, du Chêne marié. La stratification est horizontale; les éléments sont de petite dimen- sion (5*^^™ à 6*^'") ; ceux du Jura sont remarquablement arrondis; ceux des Vosges ont souvent des formes polyédrales ; la plupart sont généralement très frais. » Au-dessus de cette nappe à éléments calcaires, et jusqu'à 140"° au moins au-dessus du thalweg, on observe, depuis Rozet jusqu'à Délie, des amas de galets remarquablement roulés, souvent très volumineux (o™, 20 à o™,3o de diamètre), et d'un aspect complètement différent. Ils sont très altérés, sauf les quartzites; on n'y trouve ni granité des Ballons, ni por- phyrites des Vosges, et les calcaires du Jiu'a y font défaut. G. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N" 6.) 5l 390 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ainsi que je l'ai annoncé antérieurement ( ' ), les matériaux sont pour la plupart identiques à ceux qui composent le gravier du Sundgau entre Délie, Volkensberg et Allkirch, gravier dont l'origine rliéno-rhodanienne a été nettement établie par Delbos et M. Gutzwiller. Les plus remarquables parmi ces galets sont les quartzites jaunâtres ou blancs avec mica blanc du Trias du Valais, les quartzites gris verdàtre originaires probablement des dépôts miocènes du bassin du Rhin, les protogynes, les silex à radiolaires, les calcaires noirs alpins, les grès et calcaires du Flysch. » Eu général, toute trace de stratification a disparu, et les galets sont le plus souvent enveloppés dans un lehm jaunâtre. M Bien que tous ces dépôts soient très démantelés, on peut y distinguer plusieurs niveaux. Le plus net comprend une série de lambeaux que l'on peut suivre depuis Dôle où leur altitude relative est de 60™ jusqu'à Fesches- le-Châtel où elle atteint ^5™. C'est à cette nappe que l'on doit rapporter la majeure partie des cailloutis qui forment le sol des forêts de Chaux et d'Arne; en amont, elle est représentée par les cailloutis de Routelle, d'Os- selle, de Montferrand, d'Hyèvre, deBranne, d'Isle-sur-Doubs, de Lougres, de Voujaucourt, de Dampierre. » On remarque que partout les galets de la partie supérieure sont beau- coup plus petits que ceux des parties profondes ; ils semblent en outre avoir un caractère plus vosgien. Une couche plus ou moins épaisse de lehm recouvre la plupart de ces lambeaux. )i Au-dessus de ce niveau, on trouve, dans les bois de Vomaie et d'Olve- ret, les débris d'une nappe plus élevée de 20"' à 25"", recouverts de limon. Cette terrasse me paraît avoir une individualité propre et j'y rattache les cailloutis d'Etouvans, delà citadelle de Besançon et de la terrasse haute de Montferrand, dont l'altitude relative est la même. » Enfin, les dépôts les plus élevés semblent marquer le niveau supé- rieur atteint par les alluvions; l'altitude au-dessus du thalweg de ceux qui sont les mieux conservés (Col de Deluz, Bois de Branne, ferme le Faby au nord-est de Délie à la cote 012) est très uniforme et comprise entre 140" et iSo"; les gisements de galets épars de la Côte des Buis, de Chaudanne et de Plenise, se rattachent naturellement à ces dépôts; il n'y a aucune trace de limon. » Le prolongement jusqu'au voisinage de Baie, à travers le Sundgau, de ces diflérents (') De Lamothe, Bulletin de la Soc. géol. de France, 4° série, t. 1. SÉANCE DU lO AOUT IQoS. 3^1 niveaux présente beaucoup d'incertitude. La dénudalion produite par les cours d'eau issus du Jura a modifié complètement la topographie de cette région, et le lelim f[ui recouvre presque partout les cailloutis masque les terrasses et rend les observations très difficiles et incertaines. Comme je me propose de traiter cette question dans un Mémoire en préparation, je me bornerai à faire remarquer que la surface supérieure du niveau le plus élevé du Doubs prolongé vers le Sundgau, même avec la pente très faible (|u'il présente, passe à 25™ environ au-dessus des cailloutis d'Oberhagenthal. La dénudation que ces derniers ont dû subir en raison de leur position topographique suffit à expliquer cette particularité. Dans tous les cas, il faut en conclure que les cailloutis les plus élevés du Sundgau ne s'arrêtent pas brusquement au débouché du Rhin dans la plaine d'Alsace, comme on l'a supposé, mais se prolongent à plus de 180'"" jusqu'au bord de la dépression bressanne. » J'ajouterai que la séparation entre les alluvions vosgiennes et les alluvions rhénanes est d'une remarquable netteté sur la lisière ouest du Sundgau. Les premières sont cantonnées sur les hauteurs au noi-d et à l'ouest d'une ligne allant de Montbéliard à Fesches-le-Châtel et de là à Montreux; elles ne dépassent pas la cote 426. C'est seu- lement au pied de ces hauteurs, à -o"" ou 80™ au-dessus du thalweg, ([ue l'on voit les cailloutis alpins se mélanger aux débris vosgiens. » En résumé : 1° Le Rhin a, pendant une longue période, suivi les vallées du Doubs et de l'Allaine entre Délie et Dôle; il les a creusées sur une pro- fontleur de 1 20"- iSo", jusqu'à i5"'-2o" au-dessus du thalweg actuel. » La date de ce phénomène peut être facilement précisée. Si les caillou- tis d'Azans, dont j'ai reconnu également l'identité avec ceux du Sundgau, sont réellement contemporains des sables de Trévoux, comme l'ont sup- posé MM. Delafond et Deperet, on doit admettre que l'écoulement du Rhin vers la Bresse avait déjà lieu pendant la période de remblai qui cor- respond à la formation de ces sables. D'autre part, M. Gulzwiller a montré que, à l'époque des cailloutis de Rheinfelden-Monchenstein-Schonenbuch- Wenzweiler, le Rhin coulait déjà dans la direction du nord. 1) Le passage du Rhin par la vallée du Doubs a donc eu lieu pendant le Pliocène moyen et une partie du Pliocène supérieiu'. » 2° Postérieurement à cette époque, la vallée du Doubs a encore été creusée de lÔ^-ao"" par le Doubs et ses affluents, remblayée sur 20"" avec des matériaux jurassiens et vosgiens, puis déblayée. » M. E. MossÉ adresse une Note relative à un système de voie automotrice, permettant aux véhicules de circuler sans le secours de ntioteurs. La séance est levée à 3 heures et demie. M. B. 392 ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 3 août 1908. La paix par l'union des peuples, par J. Polo. Nantes, Bourgeois, igoS; i bro- chure in-S». (Hommage de l'auteur.) Département of the interior United States geological survey : \" Preliminary report on the Ketchikan mining district, Alaska; 1° A reconnaissance of the north-western portion of seward peninsula, Alaska; 3° The geology and petro- graphy of crater lake national park; 4° The forests of Oregon; 5° The forests of Washington a revision of estimâtes; 6° Forest conditions in the cascade range, Washington; 7° Forest conditions in the olynipic forest reserve, Washington ; 8° Forest conditions in the northern Sierra Nevada, California. Wasliington, Government printing office, 1902; 8 vol. in-4°. Report of the chief of the weather bureau, 1900- 1901 ; vol. II. Washington, Government printing office, 1902; i vol. in-4°- Memoirs of the national Academy of sciences, vol. YII. Washington, Govemmeot printing office, 1902; i vol. in-4°. On the lakes of south-eastern Wisconsin, Madison, Wis. Published by the State, 1902; I vol. in-8°. Il r. Istituto sperinientale per le coltivazioni dei tabacchi e la visita del VII congresso internazionale d'agricoltura. Tovie Aanunziala., G. Maggi, 1908; i vol. in-4''. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. jpuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux es, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel art du i" Janvier. Le prix de V abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements ; 40 fr. — Union postale : 44 fr. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Ferran frères. I Chaix. Jourdan. Ruff. 7is Courtin-Hecquet. Germain et Grassin. Gastineau. nne Jérôme. içon Régnier. Feret. eaux ■ ! Laurens. Muller (G.). ^es Renaud. Derrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. Jouan. ibéry Perrin. Henry. Marguerie. I Juliot. I Bouy. iNourry. Ratel. Rey. ( Lauverjat. I Degez. Drevet. Gratler et C". oc/telle Foucher. BourdigDon. Dombre. Thorez. Quarré, lon/Feir ■)ble. Uontpellier . JVantei chez Messieurs ; , I Baumai. Lorient ( M°" lexier. / Bernoux et Cumin \ Georg. Lyon < Effantin. Savy. Vitte. Uarseille Ruât. ( Valat. ( Goulet et fils. Moulins Martial Place. [ Jacques. I\'ancy . Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. \ Guist'liau. ( Veloppé. j Barma. ! Appy. \imes Thibaud. Orléans Loddé. 1 Blanchier. Poitiers , . ( Lévrier. Rennes Plihon et Hervé. Roche/on Girard (M""). ( Langlois. Rouen , . ( Lestringant. S'-Élienne Chevalier. I Ponleil-Burles. ) Rumébe. ) Gimet. j Privât. ; Bolsselier. Tours j Péricat. ( Suppligeon. ( Giard. ( Lemaltre. Aice. Toulon... Toulouse. Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Berlin. chez Messieurs : j Feikema Caarelsen ( et C'-. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C". Dames. Friediander et fils. Mayer et Muller. Berne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. Lamcrtin. Bruxelles.. Mayolezet Audiarte. ' Lebégue et C". ( Sotchek et G". ! Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C°. Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. ; Cherbuliez. Genève. . ...... . | Georg. Stapelmobr. Bucharest. La Haye. Lausanne. Leipzig. Liège. Belinfante frères. I Bendâ. Payot et C". ' Barth. I Brockhaus. Kœhler. Lorentz. , Twietmeyer. ( Desoer. ( Gnusé. Milan . Naples. chez Messieurs : IDulau. Hachette et G". Nutt. Luxembourg . ... V. Buck. iRuiz et C. Rome y Fusse!. Capdeville. F. Fé. Bocca frères. Hœpli. i^oscou Tastevln. Marghieri di Gius. Pellerano. ( Dyrsen et PfeilTer. IVetv-rork Stechert. ' LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". Palerme Reber. Porto Magalhaès el Mouii Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret C,'. Rotterdam Kramers et fils Stockholm Nordlsks Boghandol Zinserling. WolBf. Bocca frères. Brero. iCIausen. Rosenberg et Sellier. Varsovie Gebethner et Wolfl. Vérone Drucker. Frick. Rome . S'-Pétersbourg . . Turin . Vienne. Gerold et G'' ZUrich Meyer et Zeller. IBLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes 1" à 31. — {'i Août i8î5 à U Décembre iSâo.) Volume in-j"; i8y;. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i8Ji à 3i Déoemljio i865.) Volume in-4°; 1S70. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — ( 1"'' Janvier i86lj à 3[ Uocembru 18S0.) Volume in-.-l"; 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — ( j" Janvier 1881 à 3r Décembre 1895.) Volume in-4''; 1900. Prix 25 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES; SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES : ne I. — Mémoire sur quelques points de la Pliysioloyie des Algues, par .\IM. A. Derbes et A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent imètes, par M.H.vnsen. — .Mémoire sur le Pancréas et sur le riMe di suc p>mcréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des Tes grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4'', s'^'^c 3:! planches; '^io 25 fr. Qe II. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. VanBeneden. — K^sai d'une réponse à la question de Prix proposée en r85o par l'Académie des Sciences celui de i856, savoir: « EliiJici- les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrain le concours de iSôS, et puis remise pour ( , „.,^ ^„.f,j „.b„....,^., ............. „„ . ...., „...^.^...., ^^ imentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la ure des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organiqueet ses et.its antérieurs », par .M. le Professeur Bronm. In-4», avec 7 planches; 1861... 25 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, ci les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 6. TABLE DES ARTICLES. (Séance du lO août 1903.) MEMOIRES ET COMMUIVIGATIOIVS DES MEMBKES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pa; Al. le Président annonce à l'Académie la mort de M. Municr-Chalmas, Membre de la Section de Minéralogie M. le général Sebert. — Sur l'Aérodyna- mique et la théorie du champ acoustique. M. Henri Moissan. — Description d'un nouvel appareil pour la préparation des "7 Pages, gaz purs 363 iM. Th. Schlœsing père. — Sur l'analyse mécanique des soU >,Cm M. .Arm.knd Gautier. — Rectifications rela- tives à la Note du 27 juillet 1908 074 M. Janssen. — Sur la mort de M. Prosper Henry 3-5 CORRESPONDAIVCE. i\l. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome CXXXV des Comptes rendus (2' semestre 1902) est en distribution au Secrétariat M. N. Saltykow. — Sur les relations entre les intégrales complètes de S. Lie et de Lagrange M. P. Charbonnier. — La théorie du champ acoustique et le frottement intérieur des 3y6 gaz. M. F.-A. FoREL. — Le cercle de Bishop, couronne solaire de 1903 M. A. CoLANl. — Sur quelques combinaisons binaires de l'uranium M. H. Labre. — La nature et l'apprécia- tion de la réaction alcaline du sang M. L. Mûnfet. — Phénols libres et sulfo- conjugués. Méthode de dosage. Le soufre dit i( neutre » e.viste-t-il dans l'urine'?... M. P.iUL VuiLLEMiN. — Une \crasiée bacté- riophage M. le général de Lamothe. — Sur le pas- sage du Rhin par la vallée du Doubs et la Bi-esse pendant le Pliocène M. E. MossE adresse une Note relative à un système de voie automotrice, permettant aux véhicules de circuler sans le secours de moteurs . Bulletin bibliographique. 384 3So 3«7 3S9 39, 3()2 PARIS. I M P R U[ E 15 1 E G A U T H I E R - V I L L A R S , Quai des Grands-,\ugustins, 55. Le Gérant : Gauthier -ViLLARs 1903 m SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS • HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVII. N" 7 (i7 Août 1903). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-AugustJus, 55, . 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composenl des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou IJfotes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits desMémoiresprésenlés j)ar un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute TNole manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu à& la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont j)as com- pris dans les 5o j)ages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne |)eut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit l'ail mentiofi, ils doivent rédiger, séance tenante, des Noies sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. . Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savar étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perso qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1 demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ui sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requi; Membre qui fait la présentation est toujours non mais les Secrétaires ont le droit de réduire celEî autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rei l'Imprimerie le mercredi au soir,' ou, au plus tar jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à te le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte r actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sera autorisées, l'espace occupé par ces figures comp pour l'étenaue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus a{ l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du | sent Règlement. Le» Sayants étrangers à l'Académie qui désireut faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés c déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suiv' ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 17 AOUT 1905, PRÉSIDENCE DE .\l. ALBERT GAUDRY. ME3I0IRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire pebpétukl rend compte du récent Congrès de l'Asso- ciation géodésique internationale, qui vient de se tenir à Copenhague, du 4 au i4 août. Il indique les principales questions qui y ont été traitées et signale avec reconnaissance l'accueil qui a été fait par le Gouvernement danois aux Membres du Congrès. M. Bouquet de la Grye ajoute quelques mots. M. le Président dit que l'Académie est heureuse que quelques-ims de ses Membres les plus éminents aient été à Copenhague faire une fois de plus honneur à la Science française. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations spectrales de la comète Borrelly (igoSc). Note de M. H. Deslandres. « Le spectre de la comète Borrelly a été étudié à Meudon avec la grande lunette double de l'observatoire. M. Millochau, aide-astronome, assisté de M. Jacques, a pris une part active aux observations qui ont été, d'ailleurs, fortement contrariées par le mauvais tem])S. » La grande lunette n'est pas, à beaucoup de points de vue, l'instrument le plus convenable pour ce genre d'études. On a dû construire un spectro- graphe spécial dont la chambre a une longueur focale (o*", 12) beaucoup plus petite que le collimateur, long de o"', J»5, le prisme étant en flint léger avec un angle de 60°. On obtient ainsi la concentration de lumière qui, avec une fente large du collimateur, est nécessaire dans le cas des comètes. » Le spectre a été observé les 5, G et 7 août dans la région lumineuse et ensuite photographié dans le bleu, le violet et l'ultra-violet avec une pose G. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N° 7.) >^ Liij'i ACADÉMIE DES SCIENCES. de 2 heures. La fente du speclrographe était dirigée dans le sens de l'allon- gement du noyau, de la chevelure et de la queue. » Or, d'une manière générale, cette comète a le spectre ordinaire de ces astres, observé dans la n)ajorité des cas, et constitué surtout par les bandes du carbone attribuées aux hydrocarbures et au cyanogène. Quelques raies supplémentaires, la plupart faibles, apparaissent près du noyau, se détachant ainsi sur un spectre continu peu intense. Le Tableau suivant résume les résultats : Lonj^ticurs d'oiulc. Intensil(î. BuiDarques. 4736,9 4 Bande tournée vers le violet, plus intense près du noyau; est la bande bleue la plus forte des hydrocarbures. 4715,3 3 Bande tournée vers le violet, plus intense près du noyau; est la bande bleue suivante des hydrocarbures. 4697,1 '4,5 Bande tournée vers le violet, plus intense près du noyau; est la bande bleue suivante des hydrocarbures. 468, i5 8 Bande iloue qui semble dégradée dans les deux sens. ' i' • I Paquet très court, faible et flou. ( 43d6,2 \ 43i4 ,4 7 Très courte, fine, semble dégradée vers le rouge; est attribuable aux hydrocarbures. Courte et dégradée surtout vers le violet. Très courte, coïncide avec une bande du cyanogène. Très courte, coïncide avec une bande du cyanogène. Large partie Iloue dégradée du côté rouge. Très courte et fine. Courte et floue. Partie large et floue, un peu dégradée vers le rouge. Large partie floue. Très longue, très intense près du noyau, dégradée vers le violet; est la bande caractéristique du cyanogène. 386,90 5 Longue; est la bande suivante du cyanogène. w Le spectre est presque identique à celui de la comète b i8g3 (Ror- dame) qui a été aussi visible à l'œil nu dans la même région du ciel et a été observé par Campbell à l'observatoire Lick. » A noter les parlicidarités suivantes : » i" Les bandes qui composent le groupe bleu des hydrocarbures (^1 473) sont séparées, alors que, avec la plupart des comètes, elles apparaissent 4299,0 2 4210,8 3 4193,0 1 j 4101, 4 j ,/. j 4o63,3 t 4 4o52,2 7 4o43,2 3 S 4027,1 j 0 i 4ooS,i ( 3998,1 J 3985 , i 388, 10 10 SÉANCE DU 17 AOUT tno3. 3()5 confondues. Le même fait avait été signalé déjà dans la comète Rordame, et avait permis d'affirmer avec une certitude plus grande la présence du spectre des hvdrocarbures. « 2° La bande idtra-violette >. 388 du cvanogènc, qui est la plus forte du spectre, et la suivante 1 38^ offrent dans leur intervalle nue diminution brusque de lumière, qui se présente seulement dans l'illumination élec- trique du gaz aux basses pressions et n'apparaît pas aussi tranchée dans la combustion du gaz cyanogène et dans l'arc électrique. Ou pourrait en conclure que le gaz de la comète est illuminé par une cause d'ordre élec- trique, et cette conclusion, en effet, a déjà été présentée par MM. Hassel- berg et Vogel, à propos de certaines particularités des bandes lumineuses du carbone observées dans les comètes antérieures. Mais, d'autre part, des différences sérieuses apparaissent : les hydrocarbures et le cyanogène, illu- minés électriquement aux basses pressions dans nos laboratoires, donnent bien le spectre cométaire avec ses particularités, mais ils donnent en plus, avec une intensité notable, le spectre de lignes de l'hydrogène et le spectre de bandes de l'azote, qui ne se montrent pas dans les comètes. C'est ainsi que, dans les épreuves précédentes, j'ai cherché vainement la bande ^392, caractéristique de l'azote aux basses pressions, qui est la bande la plus forte de l'aurore boréale terrestre. Cependant, les théories les plus récentes attribuent à la même cause la lumière de l'aurore boréale et la lumière des comètes. » On peut, il est vrai, concilier dans une certaine mesure ces résultats en apparence opposés. I^a cause de la lumière cométaire est électrique, mais faible; elle est assez intense pour illuminer le corps composé, mais insuffisante pour le dissocier (') et faire naître le spectre particulier des composants, hydrogène et azote. De plus, d'après les très belles recherches de MM. Liveing et Devar, l'apparition des bandes du carbone telles que >k388 est considérée comme liée à la présence de l'azote (^); or, cette dépendance est très. probable, mais non absolument certaine. (') On conçoit que, clans la comète, les conditions d'illumination soient dilTérentes de celles du laboratoire. On peut admettre que les gaz cométaires, tout en étant illu- minés électriquement, ont une température très basse, qui gène la dissociation. (') M. Bertlielot, d'autre part, a remarqué depuis longtemps déjà que les bandes en question doivent être émises non par le cyanogène, mais par l'acide cjaiiln'drique, 6i l'on admet la présence nécessaire de l'azote. 396 ACADÉMIE DES SCIENCES. » 3° r.e 7 août, le spectre cornélaire a été pliotoî^raphié entre deux spectres terrestres de comparaison, ainsi que dans les recherches spec- trales antérieures sur les planètes el la loi de leur rotation. Or, de même qu'avec les planètes, la raie cométaire 1388 a été trouvée inclinée légère- ment par rapport aux raies terrestres voisines. Les différents points de la comète ont des vitesses radiales différentes par rapport à la Terre. Ces différences, dans le cas d'une planète ordinaire, étaient dues à sa rotation, mais, dans le cas présent, elles ont été rapportées à la force répulsive émanée du Soleil que tous les auteurs admettent dejjuis Kepler pour expliquer la queue, et qui éloigne du noyau les petites particules comé- taires avec une vitesse rapidement croissante. )) En effet, la fente du speclrographe, comme on l'a dit plus haut, était parallèle à la queue cométaire, qui est directement opposée au Soleil ; elle contenait le noyau et une partie de la chevelure du côté opposé au Soleil. Or, d'après l'inclinaison des raies, cette dernière partie de la comète se rapproche plus, ou s'éloigne moins delà Terre que le noyau; de plus, le 7 août, la position de la comète était telle, par rapport au Soleil et à la Terre, que la force répulsive rapprochait les particules de la Terre; donc l'inclinaison observée peut être rapportée à la répulsion solaire; et même être considérée comme une vérification expérimentale de cette répulsion. » Sur les trois épreuves obtenues, celle du 7 août est la seule qui offre les spectres de comparaison disposés en vue de la recherche des mouve- ments intérieurs; depuis, le mauvais temps persistant a arrêté toute obser- vation nouvelle et d'ailleurs la comète, qui se meut rapidement dans le ciel, n'est plus visible maintenant que très bas sur l'horizon, dans des conditions peu favorables à la photographie spectrale. Aussi le résultat expérimental précédent constaté sur une seule épreuve et son interpré-: tation sont présentés avec de grandes réserves; ils sont publiés surtout pour fournir une indication utile aux astronomes dont les stations sont mieux situées que la nôtre pour l'étude de la comète dans la seconde moitié de sa course. » Ce premier résultat affermit mes convictions antérieures sur l'utilité de la méthode spectrale dite de l'inclinaison pour la reconnaissance des mouvements intérieurs dans les astres et dans les comètes en particulier. Très probablement, cette méthode, a[)pliquée aux comètes dans les condi- tions les plus favorables, avec des appareils bien appropriés au but, per- mettra de déceler, d'une part, les mouvements dus à la force répulsive SÉANCE DU I- AOUT igoS. ^97 solaire et, d'autre part, la rotation de l'astre qui, d'après certains indices, se ferait autour de la ligne joignant la comète au Soleil. L'observation devra élre poursuivie d'une manière continue pendant la course de la comète près du Soleil, la fente du spectrographe étant parallèle à la queue pour l'étude de la force répulsive et perpendiculaire à la queue pour la recherche de la rotation. » L'obstacle principal est le faible éclat de la comète (le noyau étant mis à part); d'où la nécessité d'appareils astronomiques et spectraux très lumineux, et aussi peut-être d'une station de grande altitude. Dans le spec- trographe employé par nous, le rapport de l;i partie couverte de l'objectif de la chambre à la distance focale était ~; mais on pourrait, pour cette chambre, comme pour l'appareil astronomique, atteindre le rapport ^, qui assure cinq fois plus de lumière. D'autre part, comme les comètes sont en général près de l'horizon, les stations de montagne ont des avantages évidents sur les stations de faible altitude, surtout lorsqu'on utilise le spectre ultra- violet. » ACOUSTIQUE. — Sur le phénomène aérodynamique produit par le tir des canons grêlifuges. Note de M. J. Violle. « Le tir des canons contre la grêle donne lieu à un phénomène acous- tique curieux, qui m'a immédiatement frappé par l'analogie étroite qu'il présente avec certains faits caractéristiques signalés dans mes travaux antérieurs. )) A la détonation proprement dite succède un long sifflement se pro- longeant inégal pendant dix à quinze secondes. Ce sifflement, que nos paysans bourguignons appellent la vibration, est pour eux le signe qui a la vertu magiquede disperser les orages, de faire taire le tonnerre, de conjurer la giêle. » Sans chercher pour le moment ce qu'il peut y avoir de vrai dans cette vertu si désirée, je veux m'attacher uniquement au phénomène aérodyna- mique très intéressant qui se produit dans ces circonstances et que j'étudie depuis quelque temps déjà. Je me bornerai aujourd'hui à ce que révèle l'observation immédiate par l'œil et par l'oreille, sans l'emploi d'aucun appareil. A l'oreille, premier bruit du coup mis à part, semble siffler une fusée d'artifice : nature et variations du son qui procède par saccades, sui- 3q8 ACADÉMIE DES SCIENCES. vant une trajectoire irrégulière, rappellent le sifflement d'une fusée lancée en l'air. )) Le canon grclifuge lance effectivement un projectile, bien qu'il ne soit chargé qu'à poudre (à la dose d'une centaine de grammes seulement). Grâce à la superposition d'un vaste cône en tôle qui lui donne l'aspect d'un énorme tromblon, il se trouve à même d'envoyer presque à chaque coup, 6n dehors d'une masse gazeuse qui peut être lancée à grande distance, une belle couronne de fumée, en forme de tore, semblable à celle que sait produire un fumeur habile, qui s'élève dans l'atmosphère, plus ou moins chassée par le vent, tandis que, comme l'on sait, les particules compo- santes roulent sur elles-mêmes et autour de l'axe circulaire de la couronne, le mouvement sur chaque section droite à l'intérieur de l'anneau étant de même sens que le mouvement de translation. C'est à l'existence de ce remarquable projectile gazeux qu'est lié le sifflement jjrolongé qui frappe l'oreille et qui se rattache manifestement aux principes développés si heureusement par M. le commandant Charbonnier, et si nettement mis en évidence par notre savant Confrère M. le général Sebert dans la dernière séance de l'Académie. » Il importe d'en étudier avec soin les diverses circonstances, ainsi que je l'ai entrepris. » CHIMIE AGRICOLE. — Exemples d'analyse mécanique des sols. Note de M. Tu. Schlœsixg père. « Je me propose de présenter, dans cette Note, des exemples de l'ana- lyse mécanique des sols telle que je la pratique, depuis que j'ai adopté le procédé de classement des sables fins décrit dans deux Notes antérieures. )) On a l'habitude, dans plusieurs laboratoires de chimie agricole, de prélever des échantillons destinés aux analyses sur une provision de terre sèche et pulvérulente, qui a traversé le tamis conventionnel à mailles de i""°. C'est une pratique à laquelle j'ai renoncé, après avoir reconnu que je n'arrivais jamais à tirer d'un même flacon deux échantillons identiques. De quelque nature que soit la terre, je commence par la sécher ; j'en pèse i''e que je délaye dans l'eau ordinaire; le tout est jeté sur un tamis, au- dessus d'une terrine. Le tamisage se fait ainsi sans broyage, les matériaux restés sur le tamis sont pesés après lavage et dessiccation; leur poids, dé- duit de i''B, fera connaître le poids de la terre fine et sèche. SÉANCE DU ïT AOL r igo3. 3^9 " Tous les éléments qui ont traversé le tamis se rassemblent rapidement au fond de la terrine. Après décantation du liquide éclairci, le dépôt est transvasé dans une large capsule et soumis à l'action ménagée de la chaleur. Un moment vient où il forme une pâte qu'on peut manier sans qu'elle adhère aux doigts. Alors on la corroie jusqu'à ce qu'elle soit bien homogène, on l'emmagasine à l'abri de la dessiccation. Ses éléments, intimement mêlés, ne pourront plus se séparer, et l'on sera certain que tous les échan- tillons qu'on en tirera auront rigoureusement la même constitution. » Depuis que M. P. de Mondésir a fait connaître son excellent calcimèlre, je dose le calcaire fin et grossier à part avec son appareil, et n'ai plus à m'en occuper au cours de l'analyse mécanique, ce qui permet de traiter immé- diatement par l'acide nitrique étendu l'échantillon destiné à cette analyse, sans prendre la peine de le délayer lentement dans l'eau, selon l'ancien usage. » La terre est ensuite lavée sur fdtre avec l'acide au millième, puis transvasée dans un flacon et mise en digestion avec de l'eau ammoniacale, après quoi elle est prête pour l'analyse; celle-ci commence par la çépa- ration du sable grossier, opérée à l'aide de lavages suivis de décantations ; ce qui reste à faire a été décrit en détad dans la Note qui précède celle-ci. Preuier exemple. — Terre du domaine des Grands-Champs, près le Châtelet-en-Brie, pour 100 parties de terre tamisée et sèche. Sable grossier .• 3i , 56. Poids des dépôts successifs. D| 22,23 pour I GO S, D-2 8,67 .. s,. D3 6,87 >i 83 D; 4,89 » S,. Dj 3, 5i » S5. De 2,54 » Se. D, 1 ,95 » S7. I>8 1,49 » Ss . Dg I > 29 » S9 . Poids des îbles fins. l3,58 po Lir 100 10,47 » 8,85 » 6,28 » 4,47 » 3, i3 » 2,4l H ';% )) 1,21 (extrapolé) D 3,46 52,09 Il On remarquera que le total des dépôts D,, Do, . . .; dépasse celui des S,, Sj, . . .. il en doit cUe ainsi, puisque les dépôts J.'i, Do, . . . contiennent des éléiuenls argi- leu.\ que le calcul proscrit des sables S,, So, . . . ; le poids de ces éléraenls est la diffé- 4oo ACADÉMIE DES SCIENCES. reiice entre le total des dépôts et celui dessables, et devra être ajouté au poids d'argile dosé dans le liquide extrait de l'allonge. Le dosage de l'argile dans ce liquide m'a donné i3,45 pour loo Ajoutant la différence 53,46 — 62,09, "" ' '^7 » On a pour l'argile totale 14,82 m » On voit que la terre des grands champs est très meuble; car, pour une proportion très modérée d'argile, elle contient 3i,56 pour 100 de sable grossier, et de plus la somme des trois premiers termes de la série des sables fins Si, S^, S3, s'élève à 32,90 pour 100. » D'après des expériences rapportées dans ma Note du 29 juin, l'argile, fùt-elle très abondante, ne doit pas gêner la chute des sables fins. Il était utile de donner de ce fait une preuve décisive. A cet effet, l'allonge a été remplie de nouveau avec le délayage d'un second échantillon de terre de même poids que le premier et-préparé de la même façon. Mais, au lieu de recueillir les dépôts successifs, on les a laissés s'accumuler au fond de l'allonge pendant 21 heures 20 minutes, durée de l'analyse précédente; puis, on a décanté le liquide argileux, le plus possible, sans entamer le dépôt; après quoi celui-ci a été remis en suspension dans un volume d'eau pure légèrement ammoniacale égal au volume du liquide argileux décanté; on a procédé alors à l'analyse. Dans cette nouvelle opération, les sables étaient égaux en quantités et en dimensions à ceux de la première; seulement leur chute avait lieu au sein d'un liquide qui ne contenait plus, en éléments argileux, que ceux qui s'étaient précipités avec ces sables pendant le repos de 21 heures 20 minutes. » Voici les résultats de cette épreuve. Je reproduis à côté des poids des sables ceux qu'a donnés la première analyse, afin de faciliter les comparaisons : Poids des Poids Poids sables fins des des de la d( ipiMs successifs sables (ins. 1" expérience. D,... 22, 3o pour loo S,.. . i3,68 p( Dur 100 i3,58 pour 100 D,... 8,62 » s,.. 10, 3j )) 10,47 » D3.. 6,89 » S3.. • 8,91 )) 8,8.5 » D,... 4,87 0 s^.. • 6,37 >) 6,28 a B,... 3,3; » S5.. . 4,37 » 4,47 )} Do... 2,37 » s«.. 3 .02 » 3, .3 » D,... 1,72 » s,.. 2,17 » 2,4o u Ds... '.27 » s«.. 1,70 )) 1,69 H* D,... o,84 » Se-. 1 ,3o •>) 1,21 )) 62,25 61,87 62,09 » Dans les expériences de ce genre, on ne peut demander une concordance plus grande. La présence de l'argile n'a donc pas exercé d'influence sur le classement des sables fins, et son élimination préalable serait une complication inutile. » Pour doser l'argile dans la deuxième analyse, il faut l'extraire de deux liquides ; SÉANCE DU 17 AOUT 190.3. 4oi celui d'où les sables se sont déposés une première fois, et celui qui a servi à les classer. Dans le premier liquide, j'ai trouvé 18,73 d'argile Dans le deuxième » » 0,94 " Total i4;67 )) La première analyse avait donné i4i82 » » En présentant des exemples d'analyse mécanique avec classement des sables fins, j'ai pour but essentiel de montrera la fois que l'argile n'inter- vient pas dans ce classement, et que des analyses d'une môme terre répé- tées dans des conditions différentes donnent des résultats concordants, ce qui confirme l'exactitude de la méthode. Aussi pour abréger, je mettrai tout de suite en regard, dans les Tableaux que je veux encore produire, les nombres fournis par deux analyses exécutées l'une en présence, l'autre en l'absence de l'argile. Deuxième exemple. Terre du domaine de Galande, par Moissy-Cramayel, en Brie, pour 100 parties de terre tamisée et sèche. I. — Argile présente. Sable grossier i4, i3 pour 100. D,. D,. D3. D4. Dô- De. D,. D,. D,, 34 ,38 p. 100 S, . , 12,o4 8,59 5,48 3,46 2,38 1,63 1 ,26 1 , 16 70,38 S,., S3.. S,.. s,.. Se.. S,.. s,.. 22,36 p. 100 '5,49 1 1 , 70 7,5o 4,54 3,i3 2,00 1,36 o>97 69,05 Argile dans le liquide de l'allonge. i5,i7 Dans les dépôts D : 70,80 — 6g, o3. 1,27 • Total 16,44 II. — Argile éliminée. Sable grossier 14,28 pour 100. I),.. 34,67 p. 100 Si.. 22,68 p. 100 1 ) , . D,.. Di., D... r>o • • I),.. D,.. •'.99 8,. 56 5,37 3,39 2,27 1 ,53 1 , 10 _o_,_77 69,65 S,. S3. S4. S5. Se. S,., S,.. S,.. l5,42 11,75 7,35 4.5. 3,0. 1,96 1,43 i,o4 69,15 Argile dans le liquide de l'allonge. Dans le liquide de l'analyse l5,02 ','4 Total 16,16 » Ces analyses montrent encore que l'argile n'apporte aucun trouble dans le classe- ment des sables fins; quant à la terre qui en a été l'objet, on peut conclure des nombres ci-dessus qu'elle est encore assez meuble, bien qu'elle ne contienne que i4, i5 pour 100 de sable grossier; mais les premiers lots des sables fins, qui se rapprochent bien plus du sable grossier que des sables argileux, donnent un total de 49,55 pour 100. C. R., 1903, 2" Semestre. (T. CXXXVII, N° 7.) 5.3 402 ACADÉMIE DES SCIENCES. Troisième exemi'ij;. — Terre de Lacauau {Giroruk), très argileuse et conlenaiit '] pour loo de calcaire. Pour luo parties de terre tamisée et sèche. I. — Aiyilc présente. Sable grossier i D,.. 6,5i p D,.. 5, ■?() D3.. G, 8a D,.. 6,98 D,.. 6,07 De.. 5,17 D,.. 4,09 D,.. 3,71 D,.. 3,82 100 s, s, s, s,., S7 s» s, 85 I ,22 p. 100 3,76 6,66 7>89 fi, 97 6,2.5 3,60 2.90 48,40 43,72 Argile dans le liquide de l'allonge. 4o > 36 Dans les dépôts D : 48,46 — 43,72 . 4,74 Total 4-5, i<) 11. - - Aigi le éliminée. Sable grossier . «,75 D,.. . 6,33 p. lOO S,.. 1 ,01 p. 100 D.,.. . 5,32 s,.. 3,98 D,.. . 6,66 s,.. 6,46 D;.. . 6,86 S4.. 7,88 Dj. . . 5,84 S5.. 6,91 D,.. • 4,77 Se.. 5,84 D,.. ■ 3,70 S,.. 4,38 D,.. . 3,03 s,.. 3,70 Do.. . 2,34 s,.. 3,00 ^4,84 43,ifi Argile dans le liquide de l'allonge. 40,45 Dans le liquide de l'analyse 3,29 Dans les dépôts D: 44,84 - 43,16. 1,68 Total 45,42 » Les poids des diverses catégories de sables fins sont encore ici concordatits, malgré une proportion d'argile très considérable. w Dans cette leire de Lacanau, tout concourt à produire une extrême compacité : la proportion du sable grossier est très faible ; les premières catégories de sable fin donnent un total peu important, pendant que les dernières gardent presque l'égalité avec elles; enfin l'argile atteint la proportion de 45 pour 100. » J'ai analysé plusieurs autres terres, entre autres celle dé Joinville- le-Pont, eKlrêmement sableuse; une terre de lande, remarquable par une proportion considérable de sable très fin ; une terre du département de l'Aisne, qui contient l'énonne proportion de 55 pour 100 d'argile; ces analyses ont montré, comme les précédentes, que le classement des sables fins réalisé par ma nouvelle méthode fournit d'utiles renseignements sur la nature des sols, et que la présence de l'argile n'apporte aucun trouble dans ce classement. » SÉANCE DU 17 AOUT l9o3. 4oi CORRESPONDANCE. MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Sur le rapporl des travaux de S. Lie à ceux de Liuuville. Noie de M. N. Sai.tykow, présentée par M. Appell. « Dans la Noie qui va suivre, je reprends les résullats obtenus dans ma Note précédente sous un point de vue plus général appartenant à J. Liouville. >i Considérons l'équation (i) p, -+-H(a-,,a-, ,x^,p,,pj /?„) = 0, et le système canonique correspondant (2) ~-/^ = , -5^= î (r= I, 2, .. .,/2 - i)- » On simplifie le problème si, au lieu d'une intégrale complète de S. Lie de classe c/ pour l'équation (i), on ne considère que n — i intégrales en involution du système (2) (3) FJx,,x.,, ...,x„,po.,p3, .. ■,pa) = /-', (5=1,2 n — i), donnant q relations liant les variables x,,x.., .... x^. En effet, la n'"^' équa- tion contenant la variable z, dont l'ensemble avec les équations (r) et (3) représente l'intégrale de S. Lie, s'obtient par une quadrature ('). (') Supposons, en effet, que les équations (1) et (3) donnent a.-„_,+,= 'i,(x,, j:-2, . . .,x„_,, Z>,, b,. . . ., 6,,^,) ((•=:[, 2, . . .,q), Pk = ^k{-ei, Xi, . . ., x„_,„ pn-q^u /'«>*!. • • •' ^«-1) (^=1,2, . . ., n - /-/). On voit aisément que les fonctions 'l'A- ont la forme suivante les fonctions A/^. vérifiant les relations <^A,- ^ ÔK, dxt dxi. 4o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Or, il est ici nécessaire de constater Iç fait que la priorité de traiter des intégrales en question revient à J. Liouville, qui a démontré l'impor- tant théorème suivant : » Étant données n — i intégrales en involution quelconques du système canonique (2), son intégrale générale s'obtient par une quadrature. » Effectivement, dans son article : Noie sur l'intégration des équations différentielles de la Dynamique présentée au Bureau des Longitudes le ■2g Juin i853 (Journal de Liouville, t. XX, i855, p. 137), en donnant les formules relatives aux intégrales(3) résolubles par rapport à. p.,, p^, . . -, p,n J. Liouville annonce que, dans ses Leçons au Collège de France, il a donné de longs développements sur la même question pour le cas où la der- nière condition n'était plus satisfaite. Ce point important est étudié dans la Thèse de A. Lafon : Sur l'intégration des équations différentielles de la Méca- nique; Paris, 1854. Les résultats en question s'interprètent aisément comme il suit : Les équations (3) étant résolubles par rapport à/70,^3, ..., />« y. ^n-ç+i. ••■, a',,, mettons le système (2) sous la forme d'un nouveau système canonique I Cij\ dpi; Ctj\ ÔXn-,,^i (4) (X-=2,3, ...,n — q). ^. ^ _ an ^ d.v„_,+i ^ àH (i = i,n, ...,q). dx^ àxu dxi d{— p„-q+i) ^ » En vertu des équations (3), formant de même un système des inté- grales en involution par rapport au système (4), la relation f/s' = /j, dx^ -I-.. .-\-pn-iidXn_,i— x„_^+, dpn_^^^—...— x„dpn est une différentielle exacte, dont l'intégrale s'obtient par une quadrature Z = \(X 1^, X2, • . ., >3?,;_y, /J„_y+| , . . ., P,t, Of, «2' • • •■> ^>l-i ) '^ ^n' pour tous les indices A, / de i à 11 — q. 11 en résulte donc immédiatement que Tintégrale n-,j \/,.dx/,~i- b„, -f^ h„ étant une constante arbitraire, jointe aux équations (3), définit l'intégrale com- plète de S. Lie en question. SÉANCE DU 17 AOUT 1908 . 4o5 h^ étant une constante arbitraire et le déterminant fonctionnel \ h,, à,, ..., b„_^ / ne s'anniilant pas. Cela étant, l'intégrale générale de tous les deux sys- tèmes (2) ou (4) est définie par les mêmes formules _ (A ^Y /^=2, 3, "^t Opn-q+i \l = I, 2. /< ('6) / "-''■- «, p^, . . ., œ^, x?^, . . . , de différents indices a, p, . . ., y, S, ..., par rapport auxquelles il est le plus avantageux de résoudre les équations (3), afin d'éviter les difficultés qui peuvent s'y présenter. Il va sans dire aussi que les foruudes indiquées dans notre Note précédente : Sur les relations entre les intégrales complètes de S. Lie et de Lagrange, ne représentent qu'un cas particulier des formules (6). » S'il s'agit, enfin, d'une intégrale complète de Lagrange de l'équa- tion ( i), on tire immédiatement du système (6) les équations nécessaires pour former l'intégrale requise. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Les fonctions entières d'ordre zéro. Note de M. Edm. Maillet, présentée par M. C. Jordan. « Soit ( ' ) (0 ?.(^)=i e/c{m) ^P •^ (' ) Pour la notation, voir notre Communication du 9 février igoS, p. 348 : e^ {x)^a;. ei(^) =:e-«, e,{j:) = £=.(•*', ... ; logo.2; —-Jc, logi*- = logj?, log,a,- = loglog,j,', 4o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. où t peut êlre pris aussi petit qu'on veut dès que m est assez grand et p fini. Pour /{ = G, (p, (.r) est une fonction entière d'ordre fini p ; pour ^- > i , o, (.r) est une fonction entière à'ordre zéro (au sens de M. Borel). » Avec cette notation, la catégorie des fonctions entières d'ordre zéro apparaît comme aussi étendue que celle des fonctions entières d'ordre fini ou infini. Nous avons essayé d'en esquisser une classification. » Posons ^ ^ ^ =E(;.r,>i', p). e/,(m) ? » Dé/înùion. — i" Soit ^ = i. Si l'on a, quel que soit |,r| = r, M,.i. Si l'on a, quel que soit I a; I =: r, M,E(/-,/l-.p-£,), nous dirons que — r-lug'' » III. DÉFINITION. — Sij pour r=^\x\'^\, on peut trouver un nombre ç fixe tel que r^'"'- 1 , les résultats que nous avons obtenus sont moins précis : )i V. La série (ibis) f^{x)=yit,„.i-"', où, dès que m dépasse une limite finie a, les termes sont tels que I «,«!=«*(/«) !" ' a son module au plus égala r('"^^')'°^*'' pour \x\^= r, dès que r dépasse une certaine limile finie E. » VI. Tout étant posé comme ci-dessus (V), s'il ^' a dans la série (a bis) une infinité de valeurs de m telles que \a,n\=ei,{m) '■ \ 4o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. c'est-à-dire si 9(^) est d'indice k, il y a une infinité de valeurs de x telles que. pour \x\^ r. y. a,, > ..{I -E)l0g;/- » Toutes ces propriétés s'étendent de suite aux fonctions monodromes aux environs d'un point singulier essentiel isolé. » Il Y a des fonctions d'ordre o et d'indice infini; exemple : V 0 leur module maximum pour |a;| = r, assez grand, est plus grand que celui de tout polynôme et plus petit que t-'"»^'', si grand que soit l'entier k, au moins aux environs de cerlames valeurs de /•. » Il reste à étudier les modules des racines des fonctions entières d'ordre o. A cet égard nous avons indiqué déjà quelques résultats à pro- pos des fractions quasi-algébriques (') qui sont des fonctions entières d'ordre o. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les intégrales de Fourier-Cauchy . Note de M. Caiu. Stormer. (( Dans une Communication publiée récemment (-), j'ai donné un résumé de quelques résultats que j'ai obtenus dans la théorie des inté- grales définies à n dimensions contenant des paramètres, et qui seront l'objet d'un Mémoire plus étendu. » Comme application, j'ai traité une classe d'intégrales définies qu'on peut convenablement ap|jeler intégrales de Fourier-Cauchy et qui ont des propriétés remarquables, dont quelques-unes ont déjà été indiquées par Cauchy {'"). (') Comptes rendus, 1901, 3" seni., p. 98g, et Journal de l'Ecole Polyteclini(jue, 1903. (-) Videnskabs-Sehkabels Skrifter, I. Malli. nalurv. klasse, 1908, n" k, Chris- tiania. (^) Voir Mémoire sur l'intégration des équations linéaires au.r di (férences par- tielles et à coefficients constan/s. par M. A.Caucuy {Journal de l'Ecole royale poly- technique. Cahier XIX, iSaS, p. 5ii, etc.). SÉANCE DU 17 AOUT rpoS. /jog » Ayant complété depuis en certains points mes résultats, je me permets d'en donner ici un court résumé. » Soient n variables réelles £,, ^j, ..., ç„ assujetties à appartenir à un domaine E, borné, parfait et mesurable; soit/(Ei, i-i, ■••, ^„) une fonction réelle de E,, Eo, ..-, E« ayant une valeur bien déterminée pour tout point (El, ••., E„) à l'intérieur de E et qui est bornée et intégrable pour tout domaine parfait et mesurable E' intérieur à E et sans point commun avec sa frontière. Supposons, de plus, l'existence de l'intégrale définie généra- lisée Se/(E), e,, ..., 'in)de dans le sens de M. Jordan ( ' ). » Cela posé, soient « autres variables réelles a,, y..,, ..., a„ assujetties à recevoir toutes les valeurs réelles possibles et désignons par D le domaine infiniment grand constitué par tous les points (a,, ao, ..., a„) ; D sera, en d'autres termes, l'espace à n dimensions. Désignons ensuite par DE le domaine à in dimensions constitué par l'ensemble des valeurs de a,, a^, «3, ...,a„, E,, i.., ..., E„. Enfin, soit r une quantité non négative, définie par la relation A-- = a^ -+- cCj -f- ... + aj;. » Cela posé, j'ai démontré d'abord que l'existence de l'intégrale définie généralisée Se/^(E,, E^, . . ., ^n)de entraîne l'existence de l'intégrale définie généralisée suivante, que l'on peut appeler une inlégrale de Fourier- Caucliy (") : /2Tt)« i"^ ...t"" " y i^c,,, ç^, . . ., ç„ ;c/c, k étant un paramètre réel ou complexe tel que la partie réelle de k" soit positive et x^, x^, ..., x^ ayant des valeurs réelles ou complexes finies quelconques. » Dans chaque domaine R, situé dans la partie du plan de la variable complexée, où k- a sa partie réelle positive, l'intégrale existe et représente une fonction analytique régulière de /c. Considérons le cas oi!i le domaine'R est situé à droite de l'axe imaginaire et appelons i{k) la fonction analy- tique de k représentée par l'intégrale. M J'ai démontré alors que cette fonction analytique I(i{:) est une fonction entière transcendante (ou un polynôme) de t et que, pour toute valeur de k (') Cours d'Analyse, t. I el II. (^) Voir le Mémoire de Cauchy précédemnifiU cilé, p. 5i2, etc. C. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N" 7.) 54 4io ACADÉMIE DES SCIENCES. différente de zéro, l(k) est une fonction entière transcendante (ou un poly- nôme) de chacune des variables x^, x\, . . ., x^. » Au lieu de l'intégrale de Fourier SBEe».<^.-*.''. . .e»A-^""7(E,, ?,,..., E„) de (2^r que l'on obtient en faisant /c — o dans l'inlégrale de Fourier-Cauchy et dont l'existence n'est nullement supposée ici, nous considérerons cette fonction analytique l(k) qui rend dans les applications les mêmes services que l'in- tégrale de Fourier. » Cela posé, faisons tendre k vers zéro par valeurs positives. J'ai établi alors avec toute rigueur la ()ropriété suivante, indiquée par Cauchy (') sans démonstration suffisante : » 1° Si le point ç, = a?,, t, = x.^, . . ., E„ = -t,, est à l'extérieur de E, on aura liml(X-) = o; » 2° Si, au contraire, ce point est à l'intérieur de E et si de plus la fonction /(;,, ç„, . . ., ç„) est continue en ce point, on aura liml(/-) —f(^x,, Xn, . . ., x„). A=0 » Cependant, je viens de voir qu'il y a encore des cas très étendus où I (k) admet une limite; en effet, j'ai réussi à établir un théorème qui comprend comme cas particulier les cas i" et 2°. » Introduisons à cet effet la notation de valeur moyenne sphérique de/(^,, Ej, ..., E„)au point ic,,a;j, ...,x„). Soit z' une hypersphère de centre (a;,, . . . , x„) et de rayon e, définie par l'inégalité (i, -x,y-^(l,-x,y -+-... +(E„-.r„)= = a=' et soitr(^,, L, ..,, H„) une fonction égale à/(;,, L,, ..., ;„)si le point (E,, (^2. •••> ^n) *ist à l'intérieur de E et égale à zéro si ce point est à l'ex- térieur ou sur la frontière deE. Cela posé, l'existence de l'intégrale définie généralisée Se /(;,, I2, ..-, ;„)«'« entraîne l'existence de l'intégrale définie généralisée SïF(E,, ^2. •••. ^n)^e pour tout point (x^, ..., x„) apparte- nant à E ou non. Comme, d'autre part, l'intégrale S^rfe représente l'étendue (') Loc. cit., p. 5i4-5i6. SÉANCE DU 17 AOUT igoS. 4ï I de t' et possède une valeur finie etdifFérente de zéro, le rapport S.F(^„$„ ...An)de M,= Ss- de aura, pour tout point .-f,, . . . , x„ et pour toute valeur £ finie et différente de zéro, une videur finie qu'on peut appeler i^aleiir moyenne de y(ç,, Eo, . . . , ?„) dans la sphère t' . » Alors, si Me lend vers une limite fixe qunnd e tend vers zéro, cette limite sera a^]^e\éç:valeur moyenne spliérique Ae fÇi^,^^, .... H„) au point (a?,, ...,a7„) et sera désignée par la notation lûfÇXf , . . . , a;„). » Cela posé, si celte valeur moyenne spliérique existe au point (X,,...,X„), le théorème en question est que lim. I {k) = M/(x,, .To, ..., x„). » Dans une prochaine Communication, je me propose de développer d'autres propriétés remarquables de cette fonction I (k). » CHIMIE MINÉRALE. — Diagramme donnant les propriétés des aciers au nickel. Note de M. Léon Guilleï, présentée par M. Ditte. « Dans de précédentes Notes (') j'ai étudié la structure des aciers au nickel bruts de forge et l'influence que pouvaient avoir sur certaine struc- ture différents traitement'^. )) J'ai pensé que, étant donnée la classification très simple à laquelle j'avais été conduit et la loi établie par M. Osmond de l'équivalence du carbone de trempe, du nickel et du manganèse, il serait possible de tra- duire ces résultats dans un diagramme très simple. » Dans les diverses séries d'aciers au nickel que j'ai étudiées, les pre- miers aciers à structure martensitiques sont : l'acier à 0,120 pour 100 C et 12 pour 100 Ni, et l'acier à 0,800 pour 100 C et 7 pour 100 Ni. » Les premiers aciers à structure polyédrique sont : l'acier à 0,120 pour 100 C et 27 pour 100 Ni, et l'acier à 0,796 pour 100 Cet i5 pour 100 Ni. » Sur deux axes de coordonnées je porte, d'une part, les teneurs en carbone {Ox) et, d'autre part, les teneurs en nickel (Oy). Les points A, B, A', B' représentent les aciers dont je viens de parler. (') J'entends par acier martensilujue celui dont la structure est entièrement mar- tensitique; cela est facile à reconnaître au microscope, un tel acier ne présentant aucune zone blanche non orientée. /^12 ACADÉMIE DES SCIENCES. „ La droite AB est le lieu des points correspondant aux premiers aciers martensi tiques; la droite A'B' est le lieu des points correspondant aux pre- miers aciers polyédriques. 30 - E 29 E 2s 0.25 O.SÛ 0.75 I.ÛO CarSoiie /o „ Ces deux droites coupent l'axe Ox en un même point : i ,boo pourioo C. Or M Osmond a montré que i ,65o pour loo C est le pourcentage le plus favorable à la formation de l'austenile dans les aciers au carbonepar trempe spéciale. , . ,,^, „ LadroiteABcoupel'axedesjaupointi3;ladroiteA'B aupomt^g. „ Pour vériHer ce diagramme, j'ai étudié par la micrographie un très grand nombre d'échanlillons, mais j'ai porlé toute mon attention sur les aciers qu. se trouvent su. la ''T Pour les obtenir, j'ai procédé de la façon suivante : j'ai cémenté des ««ers extij- doux contenant de o à .5 pour ,oo de nickel, jusqu'à ce que la couche supe, fic.el e présentât soit Taspect martensitique, soit l'aspect polyédrique, et cela sous un^ t faible épaisseur. Cette couche était enlevée au tour et le carbone etaU dos . M.-U ce expériences extrêmement longues n'ont pu être faites qu'en très petu -- -^ P— les aciers que nous avons examinés, certains étaient exactement sur a hmU Cec. e très facile i voir pour les produits qui se trouvent à la démarcation des ac.e n a. t sitiques et des ac.ers à fer ,; en effet, leur structure est polyédrique, ■-';;" ^^^ sur les bords de polyèdres, des fers de lance qui annoncent un commencement SÉANCE DU 17 AOUT If^oS. 4l3 transformation, ainsi que je l'ai déjà indiqué. Pour les aciers formant la limite entre le premier et le second groupe, le microscope seul ne donne aucune indication; mais une décarburation même très faible, un recuit à 900" dans l'oxyde de fer, fait apparaître des taches blanches non orientées de fer a. » Par une autre série d'expériences, nous avons voulu déterminer les points qui se trouvent sur l'axe Oy; à cet effet, nous avons préparé une série d'alliages fer-nickel, ne contenant pas de carbone, en réduisant des mélanges d'oxydes de fer et de nickel par raiuminium. Après de nombreux tâtonnements, nous avons pu abaisser la teneur en aluminium à 9, pour 100 ; dans quelques essais même, nous n'en avons pas eu traces. Les résultats micrographiques auxquels je suis arrivé sont les suivants : » A 26,26 de nickel, on a de la martensite très nette -1- du fer y. » A 28,40, des polyèdres nettement formés ; mais, au centre, de la martensite très fine. » Dès les environs de 3o pour 100 de nickel, il r.'v a plus que des polyèdres très nets. » Nous n'avons pu préciser l'autre point de l'axe des j : les expériences par alu- minotherraie nous ont donné des résultats incertains. » Quelques-unes de nos observations ont jjorté sur des aciers contenant de 0,900 à I ,65o de carbone; ils ont bien donné les résultats prévus par le diagramme. » Enfin j'ai examiné des aciers renfermant plus de i,65o de carbone; rien n'était changé dans la structure ordinaire de ces aciers par une addition de nickel. » Dans l'établissement du diagramme, il faut tenir compte de zones de transition; j'ai montré, en effet, que certains aciers étaient formés de fer cz et de martensite, ou de fer y et de martensite. » Mes expériences ont montré que ces zones correspondaient aux espaces CDC'( fer a -I- martensite) et EDE', le point G' correspondant à 10 pour 100 Ni et le point E' à 25 pour 100 Ni. » En résumé, le diagramme divise le plan en quatre espaces, à savoir : ODC correspondant aux aciers à même structure que les aciers au carbone. C'DC » formés de fer a -f- martensite. CDE' » » de martensite pure. E'DE » » de martensite -+- fer y- EDF « » de fer y. » Il permet ainsi de déduire de la composition de l'acier sa structure et, par conséquent, ses propriétés mécaniques. « CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le tétramélhyldiamino-diphénylène-phènyl- méthane dissymétrique et le colorant qui en dérive. Note de MM. A. GuroT et M. Granderve, présentée par M. Haller, (Extrait.) « En 1901, M. Haller et l'un de nous (' ) avons fait remarquer que l'on pouvait concevoir et préparer une série de colorants présentant, vis-à-vis (') A. Haller et A. Guvot, IJiill. Soc. cliiin.. t, XXV, 3" série, 1901, p. jào. 4l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. du (liphénylèiie-phénvlmélliane, les mêmes rapports que les colorants du tripliénylméthane vis-à-vis de ce carbure. A l'appui de celte manière de voir, nous avons préparé et décrit sous le nom àe bleu Jluorénique, un colo- rant nouveau et nous avons préparé depuis un certain nombre de repré- sentants de cette nouvelle série. » Préparation du tétramélhyl-cliamino-diphénylène-phènylinéthane dissy- métrique. — Le dérivé o-aminé de la leucobase du vert malachite a été dissous dans l'acide sulfurique à i, et traité par une dissolution de nitrite de sodium à basse température, puis à loo", de façon à décomposer ledia- zoïque. Le rendement, dans ces conditions, a été de lôpour loo du rende- ment théorique. M La différence est représentée par l'o-phénol, produit normal de la réaction que nous avons identifié, ainsi que son dérivé acétylé, au corps préparé par condensation directe de l'aldéhyde o-salicylique avec la dimé- thylaniline. » Le tétramélhyldiamino-diphénylcne-phénylniéthane dissymétrique se présente, quand il a été plusieurs fois cristallisé par précipitation de la benzine au moyen d'alcool bouillant, sous forme de fins cristaux blancs, fondant à i49"; très solubles dans la benzine, très peu dans l'alcool. » Colorant fluorénique correspondant an vert malachite. — La leucobase précé- dente donne, sous l'influence des oxydants, une coloration violet sale. » Pour préparer ce colorant en quantité notable, nous avons oxydé sa leucobase, dissoute dans l'acide chlorlndrique étendu, au moyen de pâte de peroxyde de plomb. » Son clilorliydrate est très soluble dans l'eau bouillante, et se prend, par refroidis- sement, en une masse cristalline feutrée. » Ces aiguilles filamenteuses, longues, fines, noires ou brillantes, à reflets mordorés, sont solubles dans l'alcool. » Nous en avons préparé le nitrate / — \n/gh3 NO' \ / par double décomposition au sein de l'eau bouillante, du chlorhydrate du colorant et du nitrate de potassium ou de plomb; ce sel a le même aspect que le chlorhydrate. » Le colorant que nous avons ainsi obtenu n'est ni substantif ni fluorescent; il teint légèrement les bandelettes mordancées en alumine et en fer, ainsi que la laine, mais avec beaucoup moins d'intensité que ne le fait le l>lcii fluorénique. La nuance est d'un violet grisâtre, sans brillant. » SÉANCE DU 17 AOUT igoS. 4' 5 ANATOMIE ANIMALE. - Un liquide fixateur isolonique m^ecl' eau de mer. Note de M. M.-C Dekhuyzen, présentée par M. Yves Delage. « Un liquide fixateur hypertoniqne à l'cfrard des tissus se com|)orte comme un agent déslndratant et cause facilement des rétractions, tandis qu'un fixateur hypotoniqiie tend à produire des gonflements. Ces remarques ne peuvent certainement expliquer qu'une partie des phénomènes qu'on observe lors de l'action si peu étudiée et si compliquée des réactifs fixateurs sur le protoplasma vivant, mais il est inutile d'insister longuement sur l'importance de l'emploi de fixateurs isotoniques. Le célèbre liquide de Flemming exerce une pression osmolique trois fois plus grande environ quecelle'qui règne dans l'organisme à sang chaud, et c'est justement à cause des rétractions considérables des cellules délomorphes des Mammi- fères que j'ai lâché de composer des liquides isoioniques, et je suis arrivé à de bons résultats. » Je me bornerai ici à faire connaître un liquide fixateur pour les ani- maux de mer, à l'exception des Téléostéens toutefois. La pression osmo- tiqtie du sang ou de l'hémolymphe des Invertébrés et des Sélaciens est à p( u près égale à celle de l'eau de mer (Bottjzi, Quinton, Rodier), La pres- sion osmotique se mesure par le point de congélation, indiqué ordinaire- ment par la lettre A. » A a varié pour l'i^au de mer, à RoscofT, peiui;iiit mon séjour au mois de juillet, entre — 2'',oo5 et — 2°,099G. Nous omettrons le signe — . L'hémolymphe à'' Echinas acutus a A^ 2°, 026, le sang de Sipunculus iiudus 2°, 088, celui de Maja squinado '2'',o-o, celui de Mustelus lœvis 2", 064, celui de ScylUuin canicula 2°,o4o, celui de Raja mosaica 2'',o85, celui de Squadna angélus 2°, 064 : tous animaux de RoscofF. Bottazzi a trouvé pour l'eau de mer de Naples 2", 29. Au Helder j'ai trouvé, 27 fé- vrier igoo, Ade l'eau de mer : io,534 et i",5/|3 (jileiue mer et liasse mer) : l'induence du Zuyderzée et des grandes rivières se fait sentir. Pour une station zoologique située dans les parages de l'Atlantique, il nous faudra donc un liquide lîxaleur à A m 2°, 06 environ. J'en ai composé un qui m'a été inspiré par le liquide d'Altmanu (2,5 pour 100 K^Cr-0'', i pour 100 OsO') et qui donne des résultats satisfaisants pour la fixation des cellules, très difficiles à traiter, du sang du Siponcle, pour le plankton, es Cydippes, les granulations des cellules glandulaires, etc. » Il fallait d'abord connaître A pour les dilTérentes concentrations d'une solution deK-Cr-0' dans de l'eau pure, et puis i le coefficient d'ionisation. Les pour 100 désignent le poids du sel dissous dans loo" d'eau. Appareil de Beckmann. 4l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. 0 (i a3,95o p. looKH'r^O'^ 0,682, « = 2,55 A 1,498 p. 100 K^Cr'O' = o, 295, i = 3,i^ A3,]g4 " = 0,535, «'= 2,67 Ao,98i6 » =^ o, 197, « := 3, 28 A_2,483 » = o,/435, « = 2,80 Ao,4925 » =: o, io4, < = 3, 07 A2,Il6 » :=: 0,38o, /=:2, 86 Ao,3l45 i> =: 0, 075, < = 3,81 A2,ooo >i =;o,358, « = 2,85 Ao,i563 » = o,o4o, « = 4>o8 Ai, 968 » :=o,35o, jr=2,83 » Le bichromate de potassium ne s'ionise donc pas en K, K, Cr^0'(/=:3), mais, par hydrolyse, il se dissocie davantage. Aussi la couleur jaune des solutions diluées semble-l-elle indiquer la présence d'ions CrO'. » l'our l'OsO' j'ai trouvé : Aa pour 100 := o", 162, «1=1,10, Ao,927 pour ioo=:o°,o86, î 1=1,26, Ao, 4783 pour ioo^=o°,o5i, ?'-^i,47. » Deux fois J'ai tâché d'aller plus loin dans la dilution de la solution aqueuse d'OsO', mais les déterminations de A donnaient des résultats très irréguliers et, dans l'une des expériences, il s'était formé une poudre noire ; probablement de l'osmium a-l-il été mis en liberté par le platine du mélangeur de l'appareil de Beckmann. «Pour faire le liquide fixateur isoionique à l'eau de mer on prépare aSo''™' d'une solution à 2,5 pour 100 de bichromate de potassium dans l'eau de mer filtrée. Le poids spécifique en est i ,o46 (à rg"), A ^ 2°, 822. » On y ajoute 25'^"' d'acide nitrique à 6,3 pour 100 (la solution normale de la volu- niélrie) : A du mélange s'élève alors à 2°, 412; ensuite on ajoute 54"^"' d'une solution à 2 pour 100 d'acide osmique. A est alors abaissé jusqu'à 2",o43, à cause de la grande quantité d'eau introduite. Voilà le liquide prêt. Son poids spécifique est i ,o38 à 2o°C. » Ce liquide a le grand avantage de pouvoir être mêlé à l'eau de mer sans que sa pression osniotique varie. Même dilué avec deux fois son volume d'eau de mer, quoique ne contenant alors que o,63 pour 100 de K-Cr-C, 0,16 pour 100 d'acide nitrique et o, i pour 100 d'OsO', il fixe admirablement les cellules du sang de Sipunciilus nudus, si sensibles aux réactifs, si toutefois on a soin d'y laisser couler lentement le sang, pris à l'animal par une pipette capillaire, et en agitant la pipette dans le liquide fixateur, tandis que le sang coule. Il faut absolument que le liquide viscéral du Siponcle se mélange très rapidement et très intimement au liquide fi.xateur. » Pour les Gydippes (pour lesquels ce fixateur léussil admirablement), les Térébel- liens ou pour de toutes petites pièces d'organes, il faut préférer le liquide non dilué. J'y ai laissé les Gydippes pendant 3 heures : les cadavres, qui nagent d'abord auprès de la surface, gagnent alors lentement le fond dn tube. On lave à l'eau de mer, puis on passe dans des mélanges filtrés d'alcool et d'eau de mer de plus en plus riches en alcool. » Quant à l'acide osmique, il faut absolument le peser et non pas se fier au poids indiqué du contenu du tube. Pour préparer rapidement l'acide nitrique à la concen- tration dite normale, il convient de diluer l'acide fort avec de l'eau distillée jusqu'à SÉANCE DU 17 AOUT igoS. 41-7 ce qu'on ait obtenu un mélange d'un poids spécifique de 1,060 à lo" G. Puis on dilue 55,7 de ce mélange jusqu'à un volume de 100"'"''. » CHIMIE ANIMALE. — De la présence de l' acide lactique dans les muscles des Invertébrés et des Vertébrés inférieurs. Note de M. Jeax Gautrelet, présentée par M. Yves Delage. « J'eus occasion, au sujet d'études hénao-alcalimétriques, de faire à Roscoff des recherches d'acide lacticjue dans le sang de divers Invertébrés et Vertébrés. C'est ainsi que j'ai établi sa présence dans les hémolyniphes de Maia, de Homaras, de Carcinus, dans le liquide cavitaire de Sacculina, dans les sangs de Raja, Scyllium, Musiehis, Testudo et Emvs. » Je n'entrerai pas dans les détails d'expériences que j'ai consignées ailleurs ('). Je ne veux signaler ici que les recherches parallèles d'acide lactique, que je fis dans les muscles de certains de ces animaux. » Expérience. — /400' de muscles de Scyllium caniciila étaient réduits en menus morceaux délayés dans six fois leur poids d'eau; le tout macérait 12 heures environ. On passait à travers un linge et l'on exprimait à la presse. La masse exprimée était reprise par une nouvelle quantité d'eau et filtrée, et ce, un certain nombre de fois successivement. » Les eaux de lavage de la viande étaient portées à l'ébuUilionjpour coaguler les albumines. » Le liquide était filtré, concentré et additionné d'un léger excès d'acétate neutre de plomb qui précipitait les chlorures, phosphates, sulfates. Pas d'acide urique à signaler. On filtrait à nouveau et traitait le liquide par du sous-acétate de plomb ammoniacal : nouveau précipité. » Le filtratum était alors débarrassé de l'excès de plomb par un courant d'hydro- gène sulfuré, évaporé au bain-marie et abandonné au frais. La créatine se séparait en magnifiques cristaux fort abondants. » Les eaux mères de la créatine étaient acidulées par .l'acide sulfurique et agitées avec de l'éther à différentes reprises. Celui-ci dissolvait l'acide sarcolactique, que mettait en évidence le réactif d'Ueffelmann. » D'ailleurs, la solution éthérée, évaporée et saturée à chaud par le carbonate de zinc, puis refroidie après filtration, donnait des cristaux de sarcolactate de zinc. 1) Nous avons suivi une marche identique et mis en évidence la pré- sence d'acide lactique dans les muscles de Mustelus parmi les Sélaciens, (' ) Jean Gautrelet, Les pigments respiratoires et leurs rapports avec l'alcalinité apparente du milieu intérieur {Thèse Fac. Sciences. Paris, Schleicher et G'», édi- teurs). G. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N° 7.) 55 4l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. de Maia parmi les Crustncés. Notons que nous n'avons pas obtenu avec ces derniers les cristaux de créatine, si remarquablement abondants chez les Poissons, ou du moins chez les Sélaciens. » ZOOLOGIE. — Sur la présence de Microsporidies du genre Thelobania chez les Insectes. Note de M. Edmond Hesse, présentée par M. Alfred Giard. « Les Microsporidies du genre Thelohanta, caractérisé, comme on le sait, par ses pansporoblastes oclosporés, n'ont été jusqu'ici observées que chez les Crustacés dont elles parasitent les muscles. » J'ai rencontré aussi les Thelokania chez les Insectes et je décrirai briè- vement, dans celte Note, deux espèces que j'ai ti'ouvées : l'une, dans les larves de Tanypus varius Meig. {Thelohania pinguis n. sp.); l'autre, dans celles de Limnophilus rhombicus Linnc {Tlielohaniajanus n. sp.). » Thelohania pinguis. — Celte Microspoiidie n'est pas fréquenle ; sur looo larves examinées 2 seulement étaient infestées. Le parasite envahit exclusivement le corps graisseux de l'hôte; il le distend, fornjanl des tumeurs très volumineuses qui emplissent toute la cavité générale, compriment fortement les organes et parfois même se rompent en mettant en liberté dans le crelome les pansporoblastes qu'elles con- tiennent. » Ces pansporoblastes renferment chacun 8 spores; presque tous sont sphériques et mesurent 6!"^ à 6!-'-, 5 de diamètre; quelques-uns ont la forme d'ellipsoïdes mesurant 4^^ sur nV-. Les spores, d'une seule sorte, sont généralement ovoïdes, parfois piriformes; leur longueur est de 3!^ à S!'-, 5 ; leur plus grande largeur, nV-. I^e filament spiral est dévaginé par l'action de la glycérine sur les spores fraîches : il a 2oS^ de long. » Thelohania janiis. — Je n'ai observé jusqu'à présent qu'une seule fois cette Microsporidie, sans doute également très rare. Elle parasite les larves de Limnophilus rhombicus L., aux euvirons de Grenoble. Comme l'espèce précédente, elle envahit les corps graisseux en respectant les muscles. » Dans le cas que j'ai étudié, le parasite formait des îlots assez volumineux dans la région thoracique et dans la partie postérieure de l'abdomen. Ces îlots renfermaient, en quantité à peu près égale, des pansporoblastes à macrospores et des pansporoblastes à microspores. » Les pansporoblastes à macrospores sont sphériques (51^ de diamètre) ou ellip- soïdes (41^,5 de large sur 51^,5 à 6i^ de long); ils renferment 4 macrospores incurvées en forme de haricot et ayant iV- de large sur 6H- de long. » Les pansporoblastes à microspores sont tous sphériques (51^,5 de diamètre) : ils renferment 8 microspores ovoïdes, non incurvées, mesurant 2!^ de large sur 3H- de long. L'action de l'eau iodée sur ces microspores provoque la sortie du filament, long de 241^ à 25H-. Je n'ai pas observé sa dévagination chez les macrospores. » Les caractères des pansporoblastes de celle espèce la différencient donc nette- ment des autres Thelohania dont tous les pansporoblastes renferment 8 spores sem- SÉANCE DU 17 AOUT rgoS. /119 blables; mais je ne crois pas qu'ils soient suffisants, du moins dans l'étal actuel de nos connaissances, pour justifier la création d'un genre nouveau. » Ainsi les Microsporidies du genre Thelohania ne sont pas propres aux Crustacés comme on pouvait le croire jusqu'ici; elles ne sont pas davan- tage spécialisées comme parasites musculaires. J'ai, du reste, observé chez les Insectes d'autres espèces de Thelohania que je me propose de décrire prochainement. » ZOOLOGIE. — Sur le développement posl-embryonnaire des Ixodes. Note de M. A. Bonnet, présentée par M. Alfred Giard. « Le développement des Ixodes comprend deux stades principaux avant d'arriver à l'état adulte : la larve hexapode et la nymphe octopode. » En suivant attentivement révolution de la larve en nymphe et de la nymphe en adidte de Y Ixodes hexagonus Leach, on constate que les larves et les nymphes jeunes sont d'une couleur brune, qui s'éclaircit peu à peu et qui devient finalement blanche. » Par la méthode des coupes, j'ai vu qu'en même temps que se fait ce changement de couleur, il se produit une histogenèse très active, et j'ai été amené à subdiviser ces états larvaires et nymphaux. chacun en deux stades, de telle sorte que le développe- ment post-embrjonnaire des Ixodes comprend: 1" larve brune; 2" larve blanche; 3° nymphe brune; 4° nymphe blanche. » La larve brune doit sa coloration à un vilellus abondant remplissant presque cojn- plètement le coips. Le tube digestif n'est pas entièrement développé : il est formé dans la région buccale, mais ne se prolonge pas au delà de sa sortie du cerveau; dans la région anale le rectum seul est formé. Entre ces deux portions terminales, je n'ai pu distinguer aucune indication du tube digestif, tout l'intérieur de l'animal étant rempli par une masse vitelline sans difTérenciation. » Les muscles des pièces buccales et des pattes sont bien constitués et se conser- veront pendant toute la vie de l'animal; les muscles dorso-ventraux ne sont qu'à l'état d'ébauches. » Peu à peu ces larves brunes deviennent blanches, et, à mesure que se fait cette modification de couleur, il se produit une rapide histogenèse. L'hypoderme prolifère activement, principalement aux points où les muscles dorso-ventraux se rattachent aux parois du corps. Les nombreuses cellules nées de celle prolifération se placent immédiatement sous l'hypoderme, ou émigrent le long des muscles dorso-ventraux et s'assemblent pour former la paroi des caicums digestifs et de l'estomac proprement dit, et résorbent presque immédiatement le vitellus. » Pendant la résorption progressive de la masse vitelline, la larve blanchit de plus en plus et son rectum se remplit de concrétions uriques. )) En même temps les muscles dorso-ventraux jirennent un développement de plus en plus grand. 420 ACADEMIE DES SCIENCES. » Chez cette larve l'appareil yénilal apparaît sous forme de deux ébauches indé- pendantes : la glande génitale est représentée par un petit amas cellulaire au milieu du corps de la larve; les conduits génitaux sont formés par une faible prolifération hypodermique immédiatement en arrière du cerveau. » La larve devenue complètement blanche, c'est-à-dire lorsque son tube digestif est formé dans son entier et que le vitellus a disparu, se nourrit très activement aux dépens de son hôte. Au bout d'un certain temps, elle accomplit sa première méta- morphose en donnant la nymphe brune. L'étude de l'organisation de cette nymphe montre qu'elle est remplie d'une substance vilelline analogue à celle que j'ai constatée chez la larve brune, et, de même' que chez cette dernière, le tube digestif manque dans la région moyenne. De même, les muscles dorso-ventraux sont à l'étal rudimen- taire et formés de filtres musculaires isolées. » Cette n3'mphe brune va évoluer de la même façon que la larve de même couleur et deviendra progressivement blanche. Une nouvelle prolifération hypodermique se pro- duit, et les cellules ainsi formées régénèrent la région moyenne du tube digestif, les régions œsophagienne et anale ayant subsisté ; le vitellus se résorbe d'abord dans les cœcums digestifs, puis dans l'estomac, en même temps que le rectum se remplit de concrétions uriques. » Les muscles dorsaux-ventraux se reconstituent également. Quant aux organes génitaux, ils ont pris pendant la métamorphose un grand développement : la glande génitale est devenue volumineuse et émet en avant deux prolongements latéraux; les conduits génitaux sont bien développés et très contournés; toutefois, ils ne sont encore en relation ni avec la glande, ni avec l'extérieur. )' La nymphe blanche se nourrit quelque temps aux dépens de son hôte, puis subit une dernière mue métamorphique et se transforme ainsi en adulte. » L'évolution post-embryonnaire des Ixodes montre donc une répétition de phénomènes d'histogenèse absolument semblable, à l'état de larve et à l'état de nymphe, qui ont pour effets principaux la reconstitution du tube digestif moyen et la résorption du vitellus. » M. AuBic adresse une Note « Sur l'existence probable d'un anneau autour de Jupiter ». (Renvoi à l'examen de M. Wolf.) M. S. DE MoKitzECKY adrcsse une Note « Sur l'emploi de la thérapie intérieure en cas de chlorose et autres maladies des arbres fruitiers et des ceps de vigne ». (Renvoi à l'examen de M. PriUieux.) La séance est levée à 4 heures. G. D. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Aii^ustins, n° 55. lis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Doux l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel t du i" Janvier. Le prix rie l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements : 40 fr. — Union postale : 44 fr. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Ferran (rères. i Chaix. : Jourdac. Ruff. Courtin-Hecquet. ( Germain etGrassin. 1 Gastineau. le.. Jérôme. ■>n Régnier. Feret. ux. Laurens. Muller (G.). s Renaud. Derrien. \ F. Robei l. , Oblin. Uzel frères. Jouau. 3'T Perrin. urg.. 1 Henry. ' Marguerie. nl-Feir , Juliot. ' Bouj. IS'ourry. Ratel. 'Rey. Lauverjal. ' Degez. le , Drevet. 1 Gralier et G'*. helle Foucher. •e , Bourdignon. ( Donibre. i Thorez. 1 Quarré. Lorient. chez Messieurs ; { Baumal. ) M"' Teiier. ■' Bernoux et Cumin 1 Georg. Lyon .* 1 Effantin. i Savy. ' Vilte Uarseille Ruât. 1 Valat. Montpellier „ , ^, ' / Coulet et fils. Moulins Martial Place. ( Jacques. Nancy ! Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. j Guist'liau. \ Veloppé. I Barnia. I Appy. iiimes Tliibaud. Orléans LodJé. 1 Blanciiier. Poitiers _ ( Lévrier. Bennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard (M"") f Langlois. \ Lestringant. S'-Étienne Chevalier. ) Ponleil-Burles. { Runiébe. ( Gimet. ( Privât. , Boisselier. Tours Péricat. ' Suppligeon. ) Giard. ( Leriialtre. On souscrit, à l'Étranger, Nantes Nice Rouen. Toulon. . . Toulouse.. Valenciennes. Amsterdam. . Berlin. chez Messieurs : I Feikema Caarelsen ' et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. [ Asher et C'*. Dames. Friedlander et fils. ' Mayer et Muller. Berne Schmid Francke. Bologne Zaniçhelli. i Lamertin. Bruxelles MayolezetAudiarte. ' Lebègue et C'*. „ , 1 Sotchek et C». Bucharest , . , , ' Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, BellelC". Christiania Cammerineyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Host et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. Cberbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. La Haye Bel in fan te frères. t Beiida. / Payot et C". Barth. Brockhaus. Leipzig i Kœhlcr. Lorentz. Twietmeyer. I Desoer. ^''Se ,G„„,^. Lausanne.. chez Messieurs : I Dulau. ^'""''"" Hachette et C'.. ' Nutt. Luxembourg . ... V. Buck. / Ruiz et C'v Madrid ) Romo y Fussel. I Capdeville. ' F. Fé. Milan.... ' ^°'=<'a frères. ■■ ' Hœpli. /Moscou Tastevin. Naples ) Marghieri di Glu,. ( Pellerano. . Dyrsen et Pfeiffer. Neiv-york , Slechert. LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'. Palerme Reber. Porto Magalhaès et Mouiz Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Rome ! Bocca frères. ( Loescheret C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordîsk» Boghandel. , Zinserling. ' Wolff. Bocca frères. i Brero. I Clausen. RosenbergetSellier. Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. S'-Pétersbourg . Turin. Vienne. ) Frick. ■ ! Gerold et C'v Zurich Meyer et Zeller. LES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes 1" à 31. — (3 .\oût i835 à 3i Décembre i85a.) Volume in-4''; iSâi. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i8Ji à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — ( i"' Janvier 1866 à 3i Uôcombro 1880.) Volume iii-4°; 18S9. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — ( i'"' Janvier i88i à 3i Décembre 1895.) Volume in-4°; igoo. Prix 25 fr- PPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES^ SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES . I. — Mémoire sur quelques points de la Physiologie des .\.lgues , par MM. V. Derbes etA.-J.-J. Solier. — .Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent ;tes, par M.H.insen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle dj su- ;. lacréatiquc dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des 1 grasses, par M. Cl.^ude Bernard. Volu-iie in-4°, avec 02 planches; iSjB 25 fr. II. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Kssai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences concours de i8o3, et puis remise pour celui de iS56, savoir: « Etudu-r les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains enlaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la edes rapports qui existent entre l'étatactuel du règneorganiqueetscb .i,its antérieurs », par .M. le Professeur Bronn. In-^», avec 7 planches; 1861... 25 fr. la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N^ 7. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 17 août 1905.) RIÉMOIUES ET COMMUIVICA ITOIVS DES MKMHIIKS ET DES CORKESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Secrétaire perpétuel rend compte du Congrès de r,\ssociation géodésique internationale, tenu à Copenhague du 4 au i4 août igoS SgS M. Bouquet de la Grte ajoute quelques mots 393 M. le Président ajoute quelques remarques au sujet de ce Congrès SgS Pages. M. H. Deslandres. — Observations spec- trales de la comète Borrelly (igoS c) 3g5 M. J. V10LLE. — Sur le phénomène aéro- dynamique produit par le tir des canons grêlifuges 397 M. Th. Schlœsing père. — Exemples d'ana- lyse mécanique des sols Sgg CORRESPONDANCE. !W. N. Saltykow. — Sur le rapport des tra- vaux de S. Lie à ceux de Liouville 4o3 M. Edm. Maillet. — Les fonctions entières d'ordre zéro 4''5 M. Carl Stormer. — Sur les intégrales de Fourier-Cauchy , 4°^ M. LÉON Guillet. — Diagramme donnant les propriétés des aciers au nickel 4i' MM. A. GuYOT et M. Granderye. — Sur le tétraméthyldiamino-diphénylène-pliényl- méthane dissymétrique et le colorant qui en dérive 4'3 M. M.-C. Dekhuyzen. — Un liquide fixateur isotonique avec l'eau de mer 4'^ M. Jean Gautrelet. — De la présence de l'acide lactique dans les muscles des Invertébrés et des Vertébrés inférieurs... 4'7 M. Edmond Hesse. — Sur la présence de Microsporidies du genre Thelohania chez les Insectes 4 • ^ M. A. Bonnet. — Sur le développement post-embryonnaire des Ixodes 4'9 M. AURic adresse une Note « Sur l'existence probable d'un anneau autour de Jupiter ». !^io M. S. DE Mokrzecky adresse une Note n Sur l'emploi de la thérapie intérieure en cas de chlorose et autres maladies des arbres fruitiers et des ceps de vigne » 4'-o PARIS. — IMPRIMEKIE G A UTH I E R - V IL L ARS, Quai des Grands-Auguslins, 55. Le Gérant : Gautbier-'Villars. 1903 SECOND SE3IESTRE. COMPTES IlENDUS HEBDOMADAIUES . DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVII. K 8 (24 Août 1903). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, lMFi:i ■lEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉAMGES UC ;. 'ACADÉMIE DES. SCIENCES, Quai des Grands-Aug^^riiiis, 55, 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1 862 ET 24 MAI 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes Tendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu à& la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont Us donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance ^ blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext autant qu'ils le jugent convenable, comme ds le I pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être ren l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar. jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à tei le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte n actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. - Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sen autorisées, l'espace occupé par ces figures corn, pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux trais de: leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5. Tous les six mois, la Commission administra tiv un Rapport sur la situation des Comptes rendus : l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Le» Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance leurs Mémoires par MM. les Secrétaires P^'^P^u^ls sont prié, .avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance 10^ ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 24 AOUT 1905, PRÉSIDENCE DE M. ALBERT GADDRY. MÉMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. - Piles à plusieurs liquides différents avec électrodes métalliques identiques, par M. Berthelot. « J'ai montré quelles relations existent, d'après l'expérience et d'après les hypothèses de la théorie, entre les forces électroraotrices des éléments de piles à électrodes métalliques différentes, constituées par i, 2, 3, .... n liquides concentriques ou consécutifs. Je vais exposer d'autres expé- riences sur les éléments de piles à plusieurs liquides, terminés par des électrodes identiques, et comparer les données observées avec la théorie. .) Lorsque les électrodes sont identiques, il n'y a pas en principe de différence de potentiel dans un élément renfermant un liquide unique; mais seulement dans les éléments constitués par 2, 3, 4, 5, ... liquides séparés, de composition différente. J'examinerai cette fois seulement les éléments dans lesquels les deux liquides distincts et terminaux, c'est-à-dire en contact avec les électrodes métalliques, sont les mêmes. J'ai opéré avec trois métaux : zinc, cuivre, platine. Toutes les dissolutions possèdent des concentrations équivalentes: i»°'=5' pour les corps monovalents. o' pour les corps divalents. L » Soient d'abord les éléments terminés par deux sels chimiquement neutres, tels que : » 1° Le sulfatedezinc et le sulfatedesoude :SO'*Zn ^ A; SO*Na= — B- C D E répondent à SO*HS SO'Cu.BO^H', NaOH, etc. ,,,... » (1) Eléments à deux liquides : AB. — On a trouvé : Electrodes ZnZn : o"'''», 00. CuCu : o''°i',o3. PtPt : o'"'' 06. C- R-, 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N» 8.) * .^6 422 ACADÉMIE DES SCIENCES. » (II) Éléments à trois liquides : ACB. — Mêmes contacts entre électrodes et C= BO'H' liquides C = SOMF. ZnZn : 0,01 CuCu : o,o5 PtPt : o,o5 C = SO'Cu. 0,00 o,o8 o,o5 0,02 o , oo5 o,o3 C = NaOH. O,00 o,o3 o,o5 » (III) Éléments à quatre liquides : CD = SO'Cu.SO'H-. ZnZn : 0,07 CuCn : o,o4 PtPt : » ACDB. CD = SO'H-.NaOH. 0,00 0,01 0,08 » 2" Sulfate de zinc et sulfate de cuivre. SO*Zn = A; SO'Cu » (1) Éléments à deux liquides : AB ZnZn : o'°",oi CuCu ,07. PtPt »ult . 02. » (II) Éléments à trois liquides : ACB. C = SO'Na^ ZnZn : 0,02 CuCu : 0,08 PtPt : 0,08 C = SO = MA + cFl +- MC + HM -f- AC + CB. .1 Or CM 4- MC = o ; AC + CR = \ B. » Les expériences relatives à la relation signalée [)lus haut j^euvent donc être regardées comme fournissantunedémonstralion delà loi des contacts, en tant qu'applicable aux chaînes liquides. » Cependant, ainsi que j'ai eu occasion de le faire observer à diverses reprises et de le démontrer par mes mesures d'intensité et mes expériences d'électrolyses extérieures à la pile, l'égalité entre les deux termes de l'équation (i) s'a|iplique uniquement aux potentiels électriques, mais non aux quantités de chaleurs dégagées de part et d'autre et au travail exté- rieiu' accompli par les trois éléments. Tontes les fois que E répond à une réaction exothermique, telle que : la combinaison d'un acide et d'une base; ou l'action réciproque de deux sels formant immédiatement un sel double très stable à l'état ordinaire; ou bien encore une réaction oxydante ou réductrice, accomplie presque instantanément au contact des deux liquides; j'ai constaté que l'énergie intérieure correspondant à cette réaction et entretenue par elle est susceptible d'intervenir, non seulement pour pro- duire de la chaleur, mais aussi pour se transmettre en partie au dehors sous la forme d'un courant électrique, qui développe un travail électrolytique continu, extérieur à la pile : tandis que les réactions s, et t.^ (action d'un se! neutre sur un acide, ou sur une base, etc.), — à résultante thermique presque nulle, sinon même négative, — puisent dans le milieu ambiant les énergies qui entretiennent les potentiels de la pde qu'elles concourent à former. Par conséquent, elles ne sont pas susceptibles d'entretenir un travail électrolytique extérieur; et celui-ci ne tendra à se produire que C. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N- 8. 5? 43o ACADÉMIE DES SCIENCES. suivant la proportion, extrêmennent faible, qui répond à l'emmagasinement conlinu de ces énergies extérieures. » Dans le premier élément (acide -l- base), au contraire, le travail exté- rieur est entretenu en raison de l'énergie fournie en un temps donné et d'une façon continue par la réaction chimique. En étudiant les réactions oxydantes en particulier, j'ai montré que l'on réalise ainsi, au moyen de l'énergie fournie par le contact des deux liquides, accompli en dehors des électrodes métalliques, on réalise ainsi, dis-je, dans plusieurs cas, des piles qui travaillent en conservant une force électromotrice constante; c'est-à-dire qui possèdent les mêmes caractères que les piles ordinaires, où la force électromolrice est fournie surtout par la réaction chimique accom- plie entre une électrode métallique et le liquide où celle-ci est plongée. Ce sont là, je le répète, des circonstances capitales au point de vue de la théorie. » M. Alfred Picard fait hommage à l'Académie du quatrième Volume de son Raijport général concernant l'Exposition universelle de 1900. « Ce Volume est presque exclusivement consacré à l'organisation et aux traits caractéristiques des groupes et des classes de la Section française, y compris les colonies et pays de protectorat, )i Tous les membres de l'Académie des Sciences l'ayant reçu ou devant le recevoir incessamment, M. Picard croit inutile d'en faire l'analyse, mais il considère comme un devoir de rendre hommage à ceux de ses éminents Confrères qui, élus présidents de gioujjc ou de classe, ont bien voulu ac- cepter ce mandat, le remplir avec tant d'éclat, et contribuer pour une si large part au brillant succès delà Section française : le regretté M. Faye( classe de la Géographie, de la Cosmographie et de la Topographie); M. d'Arsonval (classe des applications diverses de l'Electricité); M. le colonel Laussedat (groupe des instruments et procédés généraux des Lettres, des Sciences et ties Arts; classe des Instruments de précision); M, Marey (classe de la Photographie); M. Mascart (groupe de l'Électricité; classe tiela production et de l'ulilisalion mécaniques de l'Eleclricitè); M. Moissan (classe de l'Électrochimie); M. Potier (classe de l'Échurage électrique); M. Pril- lieux (classe des Insectes utiles ou nuisibles); M. Sarrau (classe de l' Aéro- station) ; M. Troost (classe des Arts chimiques et de la Pharmacie). » SÉANCE DU 24 AOUT IQoS. 43i CORRESPONDANCE. M. le Sechétaiise peiipétuel signale, parmi les pièces imprimées do la Correspondance, plusieurs Mémoires de M. le professeur G. CapeUini et notamment des travaux sur les BaL-iiics fossiles trouvées en Italie. (Présentés par M. Albert Gaudry.) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil faites à V Observatoire de Lyon {équatorial Brimner de o"Si6) pendanl le deuxième trimestre de 1903. Note de M. J. Guillaume, présentée par M. Mascart. « 11 y a eu 67 jours d'observation dans ce trimeslre; les j)rincipaux faits qui en résultent sont les suivants : Taèi.eau I. Taches. I)ates Nooihre Pass. LaliluiJes moyennes Surfaces exlrômcs iJ"(»bscr- au mer. ■ — ^* — —— — - moyennes (i'oijserv. valions, central. S- N. rcUuites. 28- 6 3-14 7- « 1 1 8-i3 a5-'26 27-2S 1 8-20 20 24 24-27 24- 2 3o- 5 24- 2 26- 5 8 1 1 2 I 6 2 2 8 3 8 22 j. Avril 2,0 8,7 9,9 12,4 i3,-3 21,8 23, I 23,6 23,8 ■'•5,7 27,8 28,7 29,0 29,4 900 . 0,09. Mai. -iG -19 — iG -14 — 20 7 2,1 2 G, 3 — 20 2 1 8,3 11,1 -i5 — 20 -20 -21 -22 -23 — 17°, 6 -1-20", o 0,23. iGi 3oi i3 10 10 J3 iG I 33 87 8 9 4 I»,itc>: Nomliro Pass. l.aLiluilcs moyennes .Suiface fxiromes d'oliser- an mêr. — ^ (l'otiserp. Talions, central. .S. i> 1 G-22 2 3-27 3() 20-1 G 1 1-iG 12 S i5 20-2 3 15-27 I G-27 18-20 I- 3 moyennes rij.lijilcs. Mai igoS (suite) 2Gi r I 3 I I 3 10 9 Ï9J- 22 , 3 23,3 2t,9 25.6 — 3o -2r,3 Juin. — fJ,'j6. ^, 1 7,1 '0,7 12,1 l3,I •9.8 21 ,G 23,0 20,7 3o,8 -21 -Il -i5 -jo -25 -'7 -i5 "'7 -iS iG",G -H 20 -1-2 I -1-20 2/1 41 i4 38 ■ I 1 1 2/ 4 ■5 3 2G 5G 78 -20", 6 -i-'io",8 432 ACADÉMIE DES SCIENCES. Tableau II. — Dislribulion des lâches en lalUude. Sud. Nurd. Surfaces • — "~~"^ "i^^^^""" ~ . — ^ — -~^ — .^ Totaux totales 1903. 90". iO'. 30". 20». 10'. 0'. Somme. Somme. 0*. 10". 20". 30". M". 90°. mensuels. réduites. Avfil u u 1 6 » - - » 3 4 u u l4 772 iMai un I 3 » 4 5 1) 5 « » » 9 233 Juin » " 4 J " 7 4 " 2 2 » » II a3o Tolaux.. I) » 6 12 i> 18 iG u lo 6 » » 34 I235 Tableau III. — Distribution des facules en latitude. Somme. 0". 10". 20". 30". iO". yVvril 3 1 4 4 I Mai . 2 3 2 9 1 5 6 1 Toi inuK . . 1 5 2 13 I- ■I Surfaees Tolaux lotaloi monsuols. réduites. 3o '5,9 ^4 <4,2 3 1 i5,9 1 i 10 » 5 3 M. » 19 12 I 3 6 ■( » 4I) 39 2 12 i(i G 3 85 4G,o » "lâches. — Le nombre des groupes de taches enregistrés est double de celui du trimestre jirécédent (voir Comptes rendus, t. CWXVI, p. 994), soil 34 groupes au lieu tie 17, mais leur surface totale n'a augmenté que d'un tiers environ ; on a, en cITet, I 28 j millionièmes au lieu de 701. » En ce qui concerne leur répartition entre les deux liémisphères, le nombre des groupes a augmenté de 10 au sud ( 18 ati lieu de 8) et de 7 au nord ( 16 au lieu de 9 ) )) Le groupe le plus important a traversé le disque solaire du i""'' au i5 avril, à 19° de latitude australe; il a occupé, dans son plus grand développement, une surface de 4oo inillioniémes de l'aire de riiémisplière visible. Sa tache principale a atteint la limite de visibilité à l'œil nu; elle était accompagnée d'autres très petites, et entourée de belles facules. » D'autre part, le nombre des jours oii le Soleil a été vu sans taches est de i3, d'oii résulte un nombre proportionnel de 0,19, légèrement plus faible que le nombre obtenu (0,22) dans le trimestre j)récédent. 1) Régions d'activité. — Le nombre des groupes de facules a diminué de 5 au sud de l'équateur (46 au lieu de 5i) et augmenté de S au nord (Sg au lieu de 3i); au total, on a noté 3 groupes de plus que dans le |)remier trimestre (85 au lieu de Si). » l^eur surface totale a augmenté d'un quart environ, soit 40, o milllèincs au lieu de 02,1. » SÉANCE DU 24 AOUT igo3. /,;« ANALYSE MATHÉMATIQUE. — St/r le problème de s. Lie. Noie de M. N. Saltykow. « Considérons le système de q équations en involution (') /<(*•,. ^2 ■TCn^p^.p-,, ..., p„) = o (X:=:i,2 q), p,, P-2, ..., p„ clcsii^n;int les dérivées |);irliclles --^, -^, ■•■, -j^, et le déter- niinnnt fonclinuriel dœ,. D fuU -..,/, ,Pu Pi- ■■■,/>.,, étant distinct de zéro. Sii|)posoiis que le s\slème linéaire coinplct (2) (,A./) = o (/!-=i,ii q) admette /• intc"i;r;dt.s di-tincics telles que les parenthèses de Poisson formées île ciiaque [jaire .le ces der- nières ne donnent plus de nouvelles intégrales du système (2). Les r — q dernières intégrales (3) n'étant pas en involution, S. [>ie a donné une méthode pour achever l'intégration des équations (2) et (i) ('). Nous allons la |:)résentcr comme ime généralisation de la lliéoiie des équations canoniques. Commençons par chercher des fonctions $,, <î>2, . . . des quan- iitésy",,y2, ,..,/^, en involution avec ces dernières. En désigtiant par a,-^ les parenthèses (fg^.,, /ç^,), fi)rmous le déterminant «M a.,, -V -q. 1 «12 y..,., '■,-,i,j ■\,r-q '•2,r-q *'•-?, «--y S'il est nul, ainsi que tous ses mineurs (h^puis le premier ordre jusqu'à ordre j^. — 1 , le nombre des fonctions $ est ^.. Par conséquent, notre pro- (') S. Lu;, Malh. Ann.. Bd. \ 111, p 278; Bel. M, p. 464. 434 ACADÉMIE DES SCIENCES. blême revient à intégrer le système linéaire complet formé par les équa- tions (2) et les suivantes (4) (,, on- forme, sans clifficiilté un système équivalent à (4). De plus, le nombre r -^ q — u. étant pair('), que nous désignerons par 2:, on parvient, par des intégrations successives, à un système complet des « — p équations (5) (/../) = « (/t = i, 2,.. .,./), B,(/) = o (.= i,2,..-.,«-y-f), admettant un système complet des n + p iulrgrales indépendantes v^) yi' y^» •■•• .A/» J'i'\^ •••' /" /'+! /n+p que l'on obtient, dans le cas le moins favorable, par un nombre des rt — étant inconnues, nous résumons dans le setd théorème suivant toutes les considérations compliquées de S. Lie, relatives à l'intégration du système (2) : » Soient les équations (5) rcsolubles par rapport à -y^, -j^i ■ -, -j^ En égalant les fonctions (Ç>) et {']) à des constantes arbitraires h ^, B„ ^,,+p+i, (') Pour le démontrer, S. Lie introduit sa théorie de. groupes. Or eelte conclusion devient évrdeiite, en remarquant ([u'un délerininant gauche symétrique peut ne pas s'annuler s'il n'est d'un ordre pair. SÉANCE DU 24 AOUT igoS. 435 on en lire "n^i)\ \ 1 ,^ = i,i'.. le dèlerminant fonclionnel p/?l. ?2. ■■•■ ?p. 'Il, ■^;, ..., 'j/,, V 6,, 62, . ..; ..., /',,, + p" cVrt/// dislincl de zéro. Cela posé, parmi les n - q -^- p équations /e5 a, ^/a^i des constantes arbitraires, il existe un système de n — q ~ p équa- tions distinctes résolubles par rapport à x^^,, .r,^, x„^^. Les résulta/s d'élimination de leurs premiers membres des valeurs b,, b. , è„^ repré- sentent les intégrales requises du système (2). » La démonstration de ce dernier théorème se fait d'une manière ana- logue, comme dans la première méthode de Jacobi. » Enfin, le système complet des intégrales des équations (2) étant connu, l'intégrale complète du système (i) s'obtient sans difficulté. » Le théorème énoncé présente un résultat très important, dont S. Lie a enrichi la théorie des équations étudiées, en indiquant en même temps un cas très|:énéral, quand l'intégration du système (2) s'achève par une quadrature. En effet, il est aisé de formuler le théorème suivant : » Le système (2) admettant « + p(p ) Le théorème de Liouville généralisé (Comptes rendus du 24 juillet 1899: Sur la théorie des équations aux dérivées partielles) iw présente qu'un cas particulier de ce dernier théorème correspondant à p = o; car, dans ce cas, le nombre des intégrales connues se réduisant à n, et tous les mineurs deAs'annulant, il s'ensuit que les intégrales données sont en involulion. » 436 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATI<.>UE. - Sur ^s mtégraks de Fourier-Cauchy. Note de M. Caiil Stormeii. a Nous avons, dans une précédente Comnu,nical;on C), énoncé le théorème fondamental, que lim I (A-) = M/(a? , ^«)' M/(^,.. . .^Jetant ce que nous avons .p^Aé valeur moyenne sphérique fie f(a: , ar„) au point (.r,, ..., a',,)- /ce n'est pas ic, Tendroù de citer les nombreuses apphcafons , Le théorème que liml (A) = xM/ ^.r,, ..., J-,,) li A- = 0 important sur l'w/egra/e de Founer (>) Comptes rendus, séance du 17 aoùl .tjoS, p. 4oS. SÉANCIi: DU 2/, AOUT i<)<.3. /i'i-j dans le cas où cette intégrale existe, clanL définie comme inlcgrale définie généralisée (' ). » En effet, j'ai établi que si k lend vers zéro j)ar valeurs j)osilives, alors l'intégrale /2^)« ''dk'^ ' . . . e » " » /^^ç,, ,,, . . ., c,„)ae tend vers (') la valeur I„ obtenue en y substituant directement /t = o, c'est- à-dire que I„ = liml(^). » En combinant cela avec le résultat précédent, on aura donc ce résultat que I„= M/(a;,,,r,, . . .,j:„), sous V hypothèse de l'existence non seulement de Vintègrale de Fourier, mais aussi de la valeur moyenne sphérique defÇi^ , H^, . . . , ^„) au point (x , x„). » Quant à la fonction analytique I(^), il v a encore des propriétés inté- ressantes à signaler à son sujet. En effet, comme I(^-) est une fonction entière transcendante de x,,x.,, . . .,x„, elle admet pour k^o des déri- vées de tous les ordres par rapport à ces variables. Si k est à l'intérieur du domaine X-, alors ces dérivées s'obtiennent en dérivant dans rinté^rale sous le signe d'intégration ('), ce qui donne » Si l'on fait brusquement ^=0 au second membre, on n'obtient que l'intégrale divergente : -^S^.e».'^.--". . .e-^--'(^a.)H»-.y^- • •(^-«)y(^M ;., • • -, ln)de, ce qui n'aura pas de sens; mais cela n'empêche pas que la dérivée dx\ dx\ . . . djr'li 7IW (•) Voir, par exemple, Jordan, Cours d'Analyse, l. Il, 1894, p. 81, elc. (') Voir moQ Mémoire cité dans la Note dernière, tliéorème G. (■') Loc. cit., tliéorème 5 et p. 18. G. R., 190:5, i> Semestre. (T. CXXXVIl, ^• 8.)] fiH 438 ACADÉMIE DES SCIENCES. peut tendre vers une limite déterminée quand k tend vers zéro par va- leurs positives. En effet, j'ai démontré que si, par exemple, la fonction /(^,, l,, ...,ln) est une fonction analytique de ^,, Eo, ..., l„ régulière au point (a:,, x^, .... x„), alors on aura, si ce point esta l'intérieur de E, t)ù ^(E,,E., ..., E„) (lésigie la dérivée d'i},d\l...ô\), /('.n '■■.'. '-:,)■ ÉLECTRICITÉ. — Sur le rôle des noyaux mélalliques des bobines. Noie de M. lî. Egi.vitis, présentée par M. J. Violle. « Ea sensibilité de réchauffement des pôles aux variations de la self- induction du circuit de décharge nous a servi à étudier l'influence des noyaux métalliques des bobines de self-induction. Les expériences ont été faites en opérant sur des étincelles consécutives. » Nous avons étudié l'influence du fer, du laiton et du cuivre. D'après nos expériences, celle influence varie avec la valeur de la self-induction de la bobine, la nature el le diamètre des noyaux, la nature des pôles, la distance explosive, etc. » Les résultats de cette élude sont les suivants (') : » L L'influence d'un noyau dépend de la forme de La bobine. — Deux bobines ayant la même self-induclion, dont Tutie est construite en longueur el l'autre en épaisseur, donnent des résultats dilTérents. Avec une bobine longue, l'eiret d'un no\ au esl plus grand qu'avec une bobine courte. )) 2. Deux noyaux de mêmes dimensions, mais dont l'un esl creux et l'autre plein, n'ont pas le même effet sur la décharge.— Ainsi, deux noyaux de fer de iS""" de diamètre, dont l'un est creux et l'aulre plein, introduits dans une bobine, n'ont pas donné les mêmes résultats. » 3. L'action d'un noyau diminue quand la self-induction augmente, et aug- mente quand son diamètre augmente (au moins jusqu'à une certaine limite). » 4. Un noyau peut n'avoir aucune injluence. — Ainsi, un noyau de laiton de (') Quelques-uns de ces résultais ont été publiés l'année passée dans les Co/«/'ie« rendus el dans un journal hellénique. SÉANCE DU a/i AOUT IQoS. 43r) 20""" de diamètre, ou de cuivre de 4o""" de diamètre, introduits dnns une bobine de 0,0006 lienry, n'ont aucune influence. » S. L'aclion d'un noyait dépend de la tempéraUire des pèles, de leur nature et de la distance explosive. — Nous citerons seulement, comme exemple, la destruction de l'effet d'un noyau par l'augmentation artificielle de la température initiale des pôles. » 6. Un noyau de fer a une action plus forte qu'un noyau de laiton, dont l'ac- tion est elle-même plus forte que celle d'un noyau de cuivre. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la comlitulion de l'acide phospho-organique de réserve des plantes vertes et sur le premier produit de réduction du gaz carbonique dans l'acte de i assimilation chlorophyllienne. Note de M. S. PosTER.\.4K, présentée par M. Armand Gantier. « Nous avons montré (') que la composition de l'acide phospho-orga- nique dé réserve, déposé dans lés graines, tubercules, rhizomes, etc., correspond ta la formule C'-H^P-O", dont quatre atomes d'hydrogène sont susceptibles d'être remplacés par des métaux monovalents. » La constatation suivante domine toutes les autres au point de vue do la constitution de ce corps : chauffé avec les acicies minéraux étendus, il est décomposé quanlilalivement en inostle et en acide phosphorique. » i6s,26 d'acide phospho-organique ont été soumis à l'action de 60™' d'acide sulfu- rique au tiers, et chauffés à i5o°-i6o°, pendant 3 heures. Après refroidissement, on a isolé du contenu du tube 4'', 01 d'inosite cristallisée pure, pesée anhydre. Elle repré- sentait 97,8 pour 100 du carbone total de l'acide décomposé. » De saveur douce, cette inosite n'agit pas sur la lumière polarisée et donne les réactions de Scherer et de Gallois. Elle fond à 218° (n. c); elle cristallise avec 2"'"' d'eau. Elle répond à la formule C^li'-O^ Les mesures cristallographiques, que je dois à Tobli- geance de M. Wyrouljoff, ne laissent aucun doute sur son identité avec l'inosite inac- live isolée par Sclierer du tissu musculaire, et par VohI, Gintl, Tanrel, etc. des feuilles et d'autres produits végétaux. » A première vue, on serait enclin à admettre que cet ac.de phospho- organique présente la structure chimique de l'élher hexaphosphorique de l'inosite. Celte supposition doit être écartée. » Une luemière objeclioii résulte de la comjiosition centésimale de notre acide qui se outre ])lus riche en eau que l'éther en question dont la formide s'éci-irait (Ctl^PO')^ m (') Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 387. 44° ACADÉMIE DES SCIENCES. Notre composé phnspho-organique présente, en outre, une résistance absolue, même à loo", à l'action de tous les alcalis, quelle que soit leur concentration, ce qui ne saurait être dans l'hypothèse d'un éther. Enfin, l'étude crvoscopique des solutions aqueuses de l'acide pur a fourni des nombres confirmant bien notre formule. Concentralioii Abaissement Poids Proveniince en grammes d'acide du point moléculaire de Tacide. poni iods d'eau. décongélation. trouvé. Graines de sapin rou^e 1,64 0,177 '7' » 3,28 0,345 177 Graines de colza 3,29 o,335 181 » 6,02 o,65o i85 Graines de chène\iN .5, 08 o,5o8 i8.5 )> Le calcul, pour la formule C^H'P'^0'', donne 208. L'écart est dû à la dissociation électrolvtique de la substance dissoute et ^e rapproche de celui observé par M. Raoult pour l'acide phosphoreux. Le poids moléculaire de l'éther inositophosphorique serait de 660. » La décomposition subie par l'acide phospho-organique sous rinflueiice des acides minéraux doit donc être exprimée par l'équation 3C2jj8paQ9 _^ 3H20 =(CH.OH)'' 4- 6H'P0'', Inosile. d'oîi il ressort que chaque molécule d'acide contribue à la synthèse de CH . OH - l'inosite par le groupement 1 . Dès lors, en tenant compte de la ' ^ ^ CH.OH - ' tétrabasicité de l'acide et en élimiîiaiil rhypothè>e de l'union directe du phosphore au carbone — auquel cas, comme on le voit par l'exemi^le des acides oxyphosphiniques, la décomposition par les acides minéraux serait impossible — on peut ^e représenter la constitution du corps étudié de deux façons différentes : /(OH)^ /H CH.OH - O.P(^ /CH - O.PO(OHV ou I I ^O , ou 0( . CH .OH - O.Pr \CH - O.PO(OH)^ ^(OH)- \h » La première de ces formules suppose l'existence de deux oxhydriles à fonction alcoolique qu'il a été impossible de déceler par un traitement répété de l'acide avec du chlorure de benzoyle en milieu alcalin. Il ne reste donc que la deuxième formule qui est celle d'un acide anhydro-oxy- niét hylèn e - diph osp/i oriq ne. SÉANCE DU 2/i AOUT IQoS. /j/|l M Cette formule de constitution offr(> un i^rand intérêt au point de vue de l'assimilation chlorophyllienne. » Les expériences de Sohimper (') ont montré que la transformation des phosphates minéraux dans les feuilles en molécules organiques phospho- rées est subordonnée au bon fonctionnement de l'appareil chloro[>hvllien. On sait, d'autre part, que les produits de phosphosynthèse sont trans- portés, au fur et à mesure de leur formation, vers les cellides parenchyma- teuses et embryonnaires de la plante, et vers les lieux de dépôt des matières de réserve. On en conclura que le groupement organique associé à l'acide phosphorique dans noire composé est né pendant l'acte même de la réduc- tion chlorophyllienne du gaz carbonique. » Ce groupement n'est autre que l'éther d'un isomère alcoolique CH.OH de l'aldéhyde formique, COH^. » Cet isomère, à en juger par les résultats de la décomposition de l'acide étudié, n'est pas capable d'exister à l'état isolé. Il donne naissance à l'ino- site en se sextuplant, conmie l'oxyde de carbone réduit par le potassium se condense en hexaphénol. » Normalement, l'alcool CH.OH formé dans les feuilles est utilisé par les chloroplastes, au moment même de sa production, pour la synthèse de sucres et hydrates de carbone, de l'acide anhydro-oxyméthylène-diphos- phorique, des albuminoides, etc. Si, pour une cause quelconque, cette utilisation ne peut avoir lieu, il y a formation d'inosite que l'on a retrouvée, en effet, presque exclusivement dans les parties vertes de la plante. » La production, par oxydation de l'inosite, de l'hexaphénol (il/«5'Me/(«e) obtenu déjà à partir de l'oxyde de carbone (Lerch), peut être considérée comme une démonstration de la parenté de l'inosite avec l'acide carbo- nique, dont elle dérive par simple réduction. » PHYSIOLOGIE. — Sur l'équation générale des courbes de fatigue. Note de M. Ciiakles Henry el de M"'= J. .Ioteyko. « En faisant passer des courbes de sentiment par les sommets successifs des ordonnées des ergogrammes, on obtient, comme courbes de fatigue, parfois des droites, mais, d'ordinaire, des courbes qui présentent souvent un point d'inflexion, très rarement deux, quelquefois aucun. Si nous cher- chons une relation entre l'effort à chaque instant et le temps, nous trou- vons pour l'équation de i3 ergogrammes, choisis parmi les plus caracté- (') Botanische Zeitung, 1888, Jp. 65. 442 ACADÉMIE DES SCIENCES. risliques, clans une série (]é']k éludiée (Comptes rendus, 3o mnrs ir)o3), une relation du troisième degré (i) ■r, = ïl — at"^ bl- — cf, V) étant l'effort à chaque instant, H l'effort maximum initial (en millimètres), t le temps (unité = 2 secondes). » Voici les constantes de ces ergogranimes, suivies de l'écart moyen e entre la courbe calculée et la courbe observée : Sujets. H. a. b. c. t. S, 64 o,ooi3o9 0,1247 4jo6 i,33 Sj Sg 0,002433 0,1826 4 172 i,o5 S3 43 0,002285 o,i5ii 3,36 — o,386 D, . . . . 77 0,000933 0,0823 2,96 1,48 D2 . . . . 58 o,oo362 0,1736 3,77 0,7 D3 . . . . 52 0,00487 0,1 833 3,47 0,2 D4 i . . . 4^ 0,00247 0,0832 2,1 3 0,4 D3 . . . . 43 0,01266 0,3743 4jo6 0,1 K, 65 o,oo5336 0,2734 4,73 i ,53 Kj 57 0,00228 0,112 3 0,9 Kj 56 0,001 56 0,0778 2,06 1,3 K4 45 o,ooi5 ô,o45 i,5o 0,3 K;... . 44 0,007003 0,2253 3,02 0,44 M On voit que H diminue, a augmente avec la fatigue : h et c sont plus capricieux, en attendant qu'ils se régularisent par le jeu dos moyennes sur un grand nombre d'ergogrammes. » Il est généralement admis que le muscle ne consomme pas, dans les contractions initiales, les mêmes substances que dans les contractions finales : normalement, il consomme des hydrates de carbone et très peu d'albuminoïdes; ce n'est que dans la fatigue qu'il consomme notablement ces dernières, d'où production de déchets azotés très toxiques. Cette rémarque suggèi'e une interprétation de la Constante négative a, laquelle étant très petite caractérise bien la perte de puissance, très petite au bout du temps 1, due à l'intoxication locale par ces toxines; en même temps, cette perte de puissance grandit très vile avec le temps, et c'est bieti le cas du terme en at''. )) Quand a el b sont nuls, la courbe est une droite. On rencontre une droite poUr courbe de fatigue quand on excite électriquement les muscles de l'homme; or, dans ces cas, la fatigue est toujours relalivemeul faible, car l'application des courants fara- diques est très douloureuse et l'on n'emploie que des poids beaucoup plus légers que lors de l'excitation volontaire. Quand, au myograplie, le poids est soutenu par un sup- port, lés tracés des muscles isolés de la grenouille sont des droites : ce qui n'arrive plus quand le travail statique vient s'ajouter au travail dynamique (Kronecker). Comme dans le cas des faibles fatigues, ce sont les hydrocarbonés seuls qui sont SÉANCE DU 24 AOUT igoS. 443 consommés, nous devons considérer la constante c comme proportionnelle à la perte de puissance due à la diminution des réserves disponibles d'hydrates de carbone. » Au nombre des causes qui peuvent lutter contre la fatigue, on aperçoit l'action des centres nerveux et l'excitation de la cellule motrice par les toxines très diluées. Mosso a montré, avec le ponomètre, que l'effort nerveux nécessaire pour produire la contraction grandit quand le nombre des contractions grandit. On sait, d'autre part, qu'un grand nombre de poisons, quand ils sont très dilués, excitent, au lieu de tuer, la cellule vivante. On est donc conduit à voir, dans la constante positive b, une mesure de l'action nerveuse et de l'excitation par les toxines diluées. » Il est d'ailleurs possible de vérifier celte conséquence. L'alcool, en général, excite les centres nerveux et par là le muscle. Or, si l'on compare les équations d'ergo- grammes tracés avant et après ingestion d'alcool, on constate que dans ceux-ci la constante b augmente, en général ('), « diminuant toujours. Exemples : Ergogrammes normaux Sujets. R. . . . R. . _. J. J.. J. J.. H. a. b. c. 29 0,006667 G 0,433 3i 0,02643 0,3364 2,021 28,5 0,005994 0,1699 2-7 33,5 0,0107 o,02g4 G, 385 O, I 0,2 0,1 0,5 Ergogrammes après alcool ("-). Sujets. H. a. b. c. £, R 32 o,Oo49 0, 1195 I ,205 0,4 R. . . . 33 G,G0206 0,076 1,354 0, 2 J. J.. 27 0,00288 0,1786 3,384 0,3 J. J.. 36,5 0,0042 o>i79i 3,226 0,5 » Dans des cas de fatigue faible, la constante a peut être positive, quoique très petite : elle marque sans doute l'excitation par une classe particulière de toxines dans le cas suivant d'une courbe de fatigue de muscles de grenouille excités électriquement avec quelques repos, dont l'équation est (e = o,4) : ï) = 20 -+- G,oooG0i 335i'-H o, 0002997^2— o,2o8 45<. » En résumé, l'équation générale des courbes de faligue est de la forme •/l = H ± a/' + ht- — cl ; dans des cas très rares elle atteint le quatrième degré. » On peut facilement déduire de l'équation (1) la relation de l'effort moyen •Oo- ''u {quotient de faligue de Jotejko) avec le temps. » En inlégr;(p„)|. Page 246, ligne 4, au lieu de impression, lisez impulsion. Même page, ligne 5, au lieu de 0^= z, lisez o = /•. Note de M. Moureu, Sur la condensalioii des clliers acélyléniqucs avec les alcools : Page 3.59, ligne 9 en remontant, au lieu de sous l'inlluence des alcalis à l'ébuilition, lisez sous l'influence des alcalis en solution alcoolique à l'ébuilition. On souscrit à Paris, chez GATJTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Aiiejustins, n° 55. ? i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, de\is volumes in-4°. Deux 'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Aiilcurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel u i" Janvier. . ,. . Le prix de ^abonnement est fixé ainsi qu il suit : Paris : 30 fr. — Départements ; 40 fr. — Union postale : 44 fr. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Ferran Itères. ÎChaix. Jourdan. Ruff. Courtin-Hecquet. 1 Germain etGrassin. I Gastineau. Jérôme. Régnier. I Feret. ; Laurens. ( Muller (G.). Renaud. iDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frèrea. Jouan. y Perrin. ( Henry. 'or j ° ( Marguerie. Juliot. Bouy. I Nourry. Ratel. (Rey. 1 Lauverjat. 1 Degez. 1 Drevet. I Gralier et C*. elle Foucher. t Bourdignon. \ Dombre. j Thorez. j Quarré. Lorient. ',-Ferr. chez Messieurs : Baumal. M"' Texier. Bernoux et Cumin. Georg. Lyon l Effantin. Savy. Vitte. Marseille Ruât. i Valat. \ Goulet et fils. Martial Place. I Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. I Guist'liau. I Veloppé. I Barma. I Appy. Nimes Thibaud. Orléans LodJé. 1 Blanchier. Poitiers , • ( Lévrier. Bennes Plihon et Hervé. Bochefort Girard (M""). ( Langlois. I Lestringant. S'-Étienne Chevalier. ( Ponleil-Burles. Montpellier . Moulins.. .. Nantes Nice. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. Berlin. Bucharest. Bouen. Toulon.. Toulouse. ( Rumèbe. I Gimet. Privât. iBoisselier. Péricat. Suppligeon. ) Giard. ( Lemattre. Valenciennes. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et G'v Dames. Friediander et fils. Mayer et Muller. Berne ..'. Schmid Francke. Bologne.. Zanichelli. iLamertin. MayolezetAudiarte. Lebégue et G". Sotchek et C°. Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC». Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. / Cherbuliez. Genève ! Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. ( Benda. I Payot et C". Barth. Brockhaus. Leipzig { Kœhier. Lorentz. Twietmeyer. Desoer. ^'««■« iGnusé. Luxembourg. Madrid . IV a pies. Lausanne.. chez Mesiieurs : !Dulau. Hachette et C". Nutt. V. Buck. / Ruiz et C'v ) Romo y Fussel. I Capdeville. ' F. Fé. Milan j Bocca frères. ( Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri di Gius. Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffer. New-York Stechert. ' Lemckeet Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'«. Palerme Reber. Porto Magalhaès et Mouii. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret C'°. Botterdam Kramers et fils. Stockholm NordUka Bogbandel. l'Zinserling. Wolff. I Bocca frères. Brero. Clau%en. RosenbergetSellier. Varsovie Gebelhner et Wolff. Vérone Drucker. Frick. Gerold et C*. Meyer et Zeller. Borne. S'-Pétersbourg. . Turin . Vienne . . . Zurich. . . XS GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes 1='' à 31. — (î Auùt i833 à ii Décembre i8J ..; Volume in-4°; iHVi- Prix. Tomes 32 à 61 Tomes 62 à 91. Tomes 92 à 121 25 fr. ( i" Janvier iSu à 3i Décembro isG5.) Volume" iiW"; 1870. Prix 25 fr. - ( [•='' Jauvier 1866 à 3i Uocembco is-io.) Volume in-.'r; 1889. Prix 25 tr. — ( i" Janvier tS8i à 3i Déeembi-o i^gâ.) Volume iu-.l"; igoo. Pri,\ 25 fr. PPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES; SÉANCES DE L ACALÏMIE DES SCIENCES : I - Mémoire sur aaelcaes points de U. Physiologie des \lg.ie^ , par MM. .. Derbes et A.-J.-J. SoLiEa. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent tes, par M. tltvUr-MéL^ surle Pancréas et sur le rôle d.i suc p M,.:réatique dans les phénomènes di.-e.lifs, particulièrement dans la digestion des i grasses, par M. CL.iUDE BiCRM.iRD. Volu ne in-4°, avec -U planches; iS-u II — Mémoire sur les vers inleslinaux, par M. P.-J. VanBeneden. — lï^sai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences ■ ccricours de iS53 et puis remise poui» celui de iS56, savoir: « Etudie.- les lois de fi distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains ienlaires suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive Ou simultane^e. — Rechercher la •edcs rapports qui existent entre Télat actuel du règneorganique et ses é' ' : antérieurs .., par M. le Professeur BiioN.v. In-4°, avec 7 planches; i8bi... Zb tr. la n.in.e Liliairie les Méaoiies ie l'Acaéimie dts £citnces, ci 1 > Mfmcires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. L TABLE DES ARTICLES. (Séance du 24 août 1903.) MÉMOIRES ET COMMIJNIGATIOIVS DES MEMBRES ET DES COKRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Berthelot.' — Piles à plusieurs li([uides différents avec électrodes métalliques iden- tiques '|2' M. Alfred Picaud fait liornuiàge à l'Aca- Pages, démit du quatrième Volume de son Rap- port ^éiu-ral concernant l'Exposition uni- verselle de igoo 4^" CORRESPONDANCE. M. le SEeuETAiRE PERPETUEL signale plu- sieurs Mémoires de M. G. Capellini et notamnjent des travaux sur les Haleines fossiles trouvées en Italie 'pi M. .1. Guillaume. — Observations du Soleil faites à l'observatoire de Lyon pendant le deuxième trimestre de igoS 43i !\I. N. Saltykow. — Sur le problème de S. Lie 4^3 M. Cahl Stôrmer. — Sur les intégrales de Fourler-Cauchy 43'' EkR4TA • • • M. B. EsiMTis. — Sur le rolc des noyaux métalliques des bobines 4''^ M. S. PosTERNAK. — Sur la constitution de l'acide phospho-organique de réserve des plantes vertes et sur le premier pro- duit de réduction du gaz carbonique dans l'acte de l'assimilation cliloropliyllienne. . 4^9 M. Charles Henry et M"" J. Joteyko. — Sur l'équation générale des courbes de fatigue 44. 444 PARIS. — IMPRIMERIE GAUT HI E R- VILLARS, Quai des Grauds-Augustins, bb. Le Gérant : Gauthibr-Villars. 1903 SECOND SEMESTRE. ■^(i^^ ■1 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVII. W 9 (51 Août 19051 PARIS, GAUTHIER- VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier 01; uimiéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il v a deux volumes par année. ÀHTiciE 1*'. — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parun associéélrant;erderAcadémiecomprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages jiar année. Toute Note iKanuscrile d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu à& la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas- com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapjiorls et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pî'ges par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne rejiroduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aul que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance lilique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savarà étrangers à l'Académie. \ Les Mémoires lus ou présentés par des persoi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1' demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'nc sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requii Membre qui fait la présentation est toujours non mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ei autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance crelle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rei l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plustai jeudi à 10 heures du matin; laute d'être remis à le le titre seul duMémoire est inséré dans le Compte) actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendi vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni platicli' figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seij autorisées, l'espace occupé par ces figures coai pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais d)ooinb|ô .8bo.) Volurae m-4'ij^ ibbg. Pux ^a tr. Tomes 92 à 121. — ( i" Janvier 1881 à Si Décembre iSgS.) Volume m-4''; 1900. Prix -ia ir- SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES; SÉANCES DE L ACADEMIE DES SCIENCES : lières grasses, par M. Cl,\uoe Bërxard. Volunc in-V i856 A la même Libiairie k s Mémoires de l'Académie des Sciences. < i les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. r 9. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 31 août 1903.) CORRESPONDANCE. Pages. M. le SkoréTAIRK peiu'ETUEL sifinale quatre nouveaux Volumes de « rintcniational Ca- talogue of scienlific literatuie, first annual issue > -'-I"' M. G. Baccelli, nommé Correspondant pour la Section de^ Médecine et Chirurgie, adresse ses rcmerciments à l'Académie . . . 'l'p AI. M.-C. Dekhuyzen. — Liquide fixateur iso- Pai tonique avec l'eau de mer, pour les objets dont on ne veut pas éliminer les formations calcaires M. L. Belzecki adresse une Note « Sur la courbe d'équilibre d'un fil flexible et inex- tensible, dont les éléments sont sollicités par les pressions d'un remblai >• H^ Vm Bulletin bibliographiquk. PAIUS. — IMPRIMERIE G A UTH I E R - V I L L ARS, Quai des Grands-Augustins, 5d. Le Gérant : Gauthier -Villars. «T ■• 1903 SECOND SEMESTUE. ^oa^ ■1 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVII. W 10(7 Septembre 1903). :1 ^^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMliUR-LlBKAlRE DES COMPTES RENUDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 2.3 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de i' Académie se composeiil des extraits des travaux de îes Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il \ a deux volumes par année. Article l". • — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne j)ourra paraître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le l'our même de la séance. Les Raj)ports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Bap- J ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu' que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savan étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perso qui ne sont pas Membres ou Correspondants de T demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ui sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires' tenus de les réduire au nombre de pages requi Membre qui fait la présentation est toujours non mais les Secrétaires ont le droit de réduire cetEi autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondanct cielle de l'Académie. Article 3. I Le bon à tirer de chaque Membre doit être r l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à te le titre seul duMémoire estinsérédans le Compter actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche figures. Dans le cas exceptionnel où des figures ser autorisées, l'espace occupé par ces figures coin| pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais de teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappoi les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5. Tous les six mois, la Commission administrativ II un Rapport sur la situation des Comptes rendus n l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du'i sent Règlement. Le» Savants étrangers à l'Académie qui. désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés) déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'. Autrement la présentation sera remise à la séance »n • »rT 1 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 7 SEPTEMBRE 1903, PRÉSIDENCE DE M. ALBERT GAUDRY. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Élevage des larves parthénogénétiques d'Astéries dues à l'aclion de Vaoide carbonique. Note de M. Yves Delage. " Il y a quelques mois, j'ai eu l'honneur de faire connaître à l'Académie (séance du 20 octobre 1902) le résultat de mes expériences sur l'acide carbonique comme agent de choix de la parthénogenèse expérimentale chez les Astéries. J'avais obtenu, dès celte époque, des larves parfaitement constituées, qui ont vécu 6 semaines, mais qui étaient si peu avancées qu'elles rappelaient plutôt les larves Auncalaria des Holothuries que les Bipinnaria, beaucoup plus compliquées, des Astéries. C'étaient, en réalité, des Bipinnaria arrêtées au stade de leur développement où elles n'ont pas encore de bras. » Je me suis efforcé, cette année, de conduire le plus loin possible dans leur développement ces larves parthénogénétiques expérimentales, afin de déterminer si vraiment elles ont en elles ce qui est nécessaire pour pa- rachever un développement normal, comme celles qui proviennent d'œufs fécondés. » Mes larves de l'année dernière étaient restées stalionnaires et avaient fini par mourir faute d'aliments. Mac Bride a montré que le même phéno- mène se produit chez les larves Pluteus des Oursins, provenant d'œufs fécondés, et n'a pu les élever qu'en renouvelant chaque jour une fraction importante de l'eau de mer où elles vivent et la remplaçant par de l'eau prise loin au large et chargée de cette poussière alimentaire qui abonde dans le plankton. » J'ai employé le même procédé et j'ai essayé en outre l'alimentation artificielle par du vitellus de jaune d'œuf et par une culture de Chlorelles. C. R., 1903, 1' Semestre. (T. CXXXVII, N° 10.) 6o 45o ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le simple renouvellement de l'eau de mer ne donne pas ici, tant s'en faut, des résultats aussi favorables que pour les Pluteus. Les larves ainsi traitées sont restées naines, avec des bras rudimentaires, et n'ont pas montré les premiers rudiments des organes de l'adulte. L'alimentation au moyen du vitellus ou des Chlorelles a donné, surtout la dernière, des résultats bien meilleurs. )) L'agitation de l'eau oîi vivent les larves, au moyen d'une lame immergée mise en mouvement par un petit moteur, dont Fabre-Domergue d'abord, puis Browne, ont fait connaître les avantages, s'est montrée, ici aussi, très utile, sinon au début, au moins pour les stades avancés du développement. » L'ombre est aussi très nécessaire, ainsi que l'a montré Mac Bride. Enfin, je crois pouvoir dire que l'aération de l'eau par injection de bulles d'air donne de bons résultats, mais mes essais dans cette voie sont trop récents pour que je puisse me prononcer. » Malgré tous les soins apportés à cet élevage, le développement se poursuit avec une grande lenteur, à tel point que mes larves, âgées aujour- d'hui de 3 mois, ne sont pas encore métamorphosées. Comme on n'a point encore fait l'élevage méthodique des larves d'Astéries provenant d'ceufs fécondés, il est impossible de dire si ces dernières se développeraient plus vite que mes larves parthénogénétiqués. » Je crois que si le développement naturel est plus rapide que celui de mes larves, cela doit tenir plutôt aux conditions défectueuses de l'élevage en vase clos qu'au remplacement du spermatozoïde par l'acide carbonique. » Voici maintenant la description rapide de l'évolution de celles de mes larves qui sont actuellement les plus avancées : » Le Irailemeiit des œufs par l'acide carbonique a eu lieu les 7 et ii juin. Le len- demain, les larves nagent sous la forme de blastules ciliées. Le surlendemain, elles sont à l'état de gaslrules. Le troisième jour, les vésicules enlérocœles commencent à se former; le cinquième jour, la larve est complète avec bouche, estomac, intestin, anus et deux vésicules entérocœles entièrement isolées, la gauche ouverte au dehors par l'hydropore. » A partir de ce moment, l'évolution continue plus lentement. » A la fin du premier mois, les bras de la Bipinnaria commencent à poindre, les deux vésicules s'avancent en bas vers l'estomac qu'elles tendent à englober et en haut dans le lobe frontal. » A la fin du deuxième mois, les larves ont beaucoup grandi; tous les bras de la Bipinnaria ont poussé et sont très longs; les vésicules entérocœles se sont rejointes et fusionnées dans le lobe frontal; en bas, elles se sont divisées, fournissant chacune une SÉANCE DU 7 SEPTEMBRE igo3. 45 1 vésicule splanchnocœle qui entoure l'estomac, tandis qu'elles-mêmes s'arrêtent un peu au-dessous de l'orifice œsophago-stomacal. » Vers le milieu du troisième mois, les trois bras à papilles adhésives et la ventouse ciliée de la Brachiolaria se montrent, ainsi que les cinq lobes de l'appareil aquifère, formés aux dépens de la partie inférieure de l'Iiydrocœle gauche, et cinq spicules, à l'opposé de l'appareil aquifère, sur la face droite de l'estomac. » C'est à ce stade que correspondent les photographies que je mets sous vos yeux et qui sont dues à l'obligeance et à l'habileté de M. Bull. « Enfin, aujourd'hui, les larves âgées de 3 mois révolus approchent du moment de la métamorphose. » Les appendices adhésifs de la Brachiolaria sont très développés, très puissants. La larve, devenue moins agile, se laisse passivement entraîner par le courant d'eau et souvent tombe au fond où elle se fixe pour un certain temps. L'appareil aquifère, bien développé, montre les cinq tentacules terminaux de l'Astérie, sous la forme d'autant de protubérances digitiformes, environ deux fois plus longues que larges. Le disque dorsal de l'Astérie est bien dessiné et dégagé du corps de la Brachiolaria, qu'il sur- plombe comme un bouclier; son contour est divisé par cinq profondes échancrures en autant de lobes correspondant aux cinq bras de l'Astérie. Enfin, les spicules se sont développés en larges plaques ajourées dont cinq, logées dans les cinq lobes du disque, sont les terminales de la future Astérie, tandis que, plus en dedans, alternant avec les précédentes, on entrevoit les cinq premières interradiales. » Ainsi, l'Astérie est dessinée avec tous ses organes essentiels, et il n'y a pas de doute que ces larves n'aient en elles tout ce qu'il faut pour former des Astéries normales. Y arriveront-elles? La seule chose qui m'inquiète est que leur nombre, très grand au début de l'expérience, est aujourd'hui bien réduit par les accidents, les pertes et les tâtonnements de l'élevage; que ces accidents, ces pertes vont continuer et que les tâtonnements de l'élevage vont recommencer au moment du changement de régime après la métamorphose. » L'expérience continue. J'aurai l'honneur d'en soumettre les résultats à l'Académie. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la production de glycogènc chez les Cham- pignons cultivés dans des solutions sucrées peu concentrées. Note de M. Emile Laurent. (i La production de réserves hydrocarbonées est liée, chez les Champi- gnons (glycogène) comme chezlesplantesvasculaires (amidon), à une ali- mentation abondante en substances sucrées ou analogues. Il me paraît intéressant de signaler une exception à celte règle; je l'ai constatée à plu- 4^2 ACADÉMIE DES SCIENCES. sieurs reprises chez des moisissures qui s'étaient développées l'été dernier dans des solutions organiques très diluées, additionnées d'oxalate acide de potassium à i pour looo et d'acide chlorhydrique à i pour 2000. » Un certain nombre d'essais faits avec ce dernier corps ont montré que le fait est exact, tout au moins chez les quatre espèces : Mucor racemosiis, Sclerolinia Lihertiana, Botrytis cineira et Saccharomyces cerevisiœ. » \\,\\e.i ont d'abord élé cukivées à i8''-20'' dans la solution nutritive suivante : eau, iooo''™'; phosphate d'ammoniaque, i^; phosphate de potassium, iS; sulfate de magnésium, os,5; sucre candi (très pur), 2.5?. « Le développement est relativement lent; si l'on prend, avec un fil de platine, quelques filaments mycéliens et qu'on les plonge dans une goutte de solution iodée, on les voit se colorer assez fortement en rouge; an microscope, ces filaments apparaissent pourvus d'importants dépôts de gljcogène. >i On ol3ser\e la même chose avec une goutte du liquida de culture de la levure de bière. Mais la production de glycogène est encore bien plus abondante quand, à la solution précitée, on ajoute i pour 1000, voire même i pour 2000 d'acide chlorhy- drique. La croissance des champignons ne semble pas en être contrariée; les filaments mycéliens et le dépôt de levure sont alors extraordinairement riches en glycogène. L'iode leur communique une coloration très foncée, et l'on voit au microscope les cellules vraiment bourrées de réserves glycogéniques. » Le procédé est excellent pour obtenir une forte production de glyco- gène par les moisissures. Avec la levure de bière, il donne d'aussi bons résultats que la culture dans des solutions à io-i5 pour 100 de saccha- rose, que j'ai indiquées autrefois ('), avec cette différence que la produc- tion cellulaire est moins importante. » Comment convient-il d'interpréter ce résultat qui, de premier abord, semble paradoxal? » La solution minérale employée (phosphate d'ammoniaque et de potassium, sulfate de magnésium additionné de sucre) convient au déve- loppement de beaucoup de moisissures. Cependant, elles n'y végètent pas avec la luxuriance qui caractérise ï Aspergilltis niger ensemencé dans le liquide Raulin. Le mélange n'est pas parfait, c'est-à-dire ne renferme pas tous les corps sini|iles nécessaires. Je soupçonne aussi que l'assimilation des matières albuminoides aux dépens du sucre et de l'ammoniaque est moins rapide que la pénétration de l'aliment hydrocarboné. Dès lors, la croissance est relardée, et une quantité de substance sucrée devient dispo- nible et constitue une réserve de glycogène. (') Annales de l'Institut Pasteur, t. III, 1889, p. 120. SÉANCE DU 7 SEPTEMBRE igoS. /|53 » Je me suis assuré que cette interprétation est fondée, eu cultivant les espèces étudiées dans la solution minérale sucrée additionnée d'extrait de touraillons (maltopeplone) à 2,5 pour lonn. Toutes se sont développées beaucoup plus rapidement que dans la solution minérale simplement sucrée. Par contre, la production de glycogène était de beaucoup dimi- nuée; même les fdaments de Mucor racemnsus se coloraient en jaune par l'iode. La différence était frappante. » MEMOIRES PRÉSENTÉS. M. Eugène Ferron adresse, par l'entremise de M. le Ministre de l'Ins- truction publique, un Mémoire intitulé : « Détermination analytique des divers éléments géométriques de l'anse de panier rigoureuse à n centres, étant données l'ouverture et la flèche de la courbe ». (Commissaires : MM. Maurice Levy, Boussinesq, Léauté.) CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE. — Observations de la planète MA (24 août ifjo'i) faites à l'Observatoire de Besançon, avec l'équatorial coudé. Note de M. P. Ciio- FARDET, présentée par M. Lœwy. Nombre Dates. Temps moyen de 1903. Étoiles. de Besançon. Aa\. ADP. comparaisons, h m ■ s III s II! Août 28 a II. 8.36 +0.52,28 4-4-5,2 12:9 3i b i3. 40.37 -hi.27,88 -1-5.54,6 12:6 Sept. I c 13.41.9 — 1.4>" — 2.10,4 12:9 2 c 1 4 . 59 . 24 — 1 . 5o , 35 -1-2.5,5 12:9 Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1903,0. Ascension Réduction Distance Réduction droite au polaire au Étoiles. Gr. Catalogues. moyenne. jour. moyenne. jour. h Ul s s n / ;/ Il a... 9 Munich, 31572 22.42.22,47 -1-3,47 97.56.45,0 — 24,3 b . . . 9 ; ( Paris 32606 4-Munich, 31496) 22.39.31,71 -1-3,49 9^- 7-'^5,9 —2',, 4 c... 9 .Munich, 3i549 22.41. 20, 3i -t-3,5o 98.19.43,2 — 24,5 454 ACADEMIE DES SCIENCES. Positions apparentes de la planète. Ascension Distance Dates. droite Log. fact. polaire Log. fact. 1903. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. Il m s o I If Aoûl 28 22.43.18,22 ï.ogin 98. 0.2.5,9 o,857„ 3i 22. 4i- 3,08 î.2i5„ 98.13. 6,1 o,857„ Sepl. 1 22.40.19,70 î.237„ 98-'7- 8i3 o,856„ 2 22.39.33,46 T.465„ 98.21.24,2 o,846„ « Remarques. — Le 3i août, une étoile de 12= grandeur, très voisine et sur le même parallèle que la planète, contrarie un peu les pointés. » Le 2 septembre, le ciel étant nébuleux, l'éclat de la planète est d'une faiblesse extrême. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur une maladie bactérienne du tabac, le « chancre « ou « anthracnose ». Note de M. G. Delacroix, présentée par M. Prillieux. « Les cultivateurs de tabac et les fonctionnaires préposés à l'inspeclioii de cette culture connaissent bien une maladie désignée, suivant les loca- lités, sous les noms à' anthracnose, noir, charbon, pourriture. Des observa- teurs très dignes de foi l'observent depuis 3o ans au moins, sans qu'elle ait fait, à ma connaissance du moins, l'objet d'aucune recherche scientifique. Elle a été généralement confondue avec cette affection mal définie, due sans doute à diverses causes, la rouille. Cependant, quand on suit le déve- loppement de la maladie que j'ai en vue, on observe des symptômes bien précis permettant de la caractériser. » Les premières apparences du mal se montrent généralement vers la fin de juillet, peut-être un peu plus tôt dans les régions plus méridionales de la France (Lot, par exemple), alors que les pieds de tabac repiqués ont atteint de o",2 à o°',3. Sur la tige et sur la nervure principale des feuilles moyennes prennent alors naissance des taches oblongues, où le tissu se déprime irrégulièrement, où la surface est comme un peu bosselée. La coloration de ces taches, à peine modifiée au début, vire bientôt vers le jaune, puis vers le brun fauve, pour prendre ensuite une teinte souvent un peu noi- râtre et livide. La tache s'étend en surface, se creuse dans sa partie centrale, et, de même aussi, l'extension en longueur est parfois considérable. Des taches très étroites, ayant à peine o<^'»,5 de largeur, peuvent occuper sur la lige, dans la direction de l'axe, une dimension de o",! et plus. Lorsque de telles taches arrivent à rencontrer l'inser- tion d'une feuille, elles bifurquent le plus souvent et gagnent la nervure principale. SÉANCE DU 7 SEPTEMBRE igoS. 4^5 Mais, comme je viens de le dire, les nervures peuvent être envahies isolément et pri- mitivement. » Les taches âgées, sur tiges et nervures, se décolorent un peu avec l'âge au moins dans leurs parties centrales qui se dessèchent et blanchissent. Dans les parties super- ficielles de la tache, les cellules mortes ont perdu leur contenu brun qui est remplacé progressivement par de l'air. A ce moment, le centre déprimé se déchire irrégulière- ment même dans la profondeur des tissus, ce qui a fait supposer à tort l'action d'un insecte. » Le bord delà tache est maintenant occupé par une marge brune proéminente, où l'examen au microscope ne permet pas de trouver la trace d'une production subéreuse. Dès lors, la lésion, qui ne montre aucune tendance à la cicatrisation, est devenue un véritable chancre. » Au début, le parenchyme cortical est seul intéressé; le tissu s'y voit coloré en brun intense sur une coupe à l'œil nu; au microscope les tissus montrent cette teinte brune plus ou moins marquée, aussi bien sur la membrane que le contenu cellulaire, où le protoplasma, les leucites chlorophylliens, le noyau forment une masse coagulée brunâtre, autour de laquelle fourmillent de nombreuses bactéries visiblement mobiles. Un peu plus lard, la lésion gagnant en profondeur, le cylindre central et la moelle dans la tige, les faisceaux, et le parenchyme dans la nervure sont attaqués à leur tour et présentent les mêmes lésions. Le noyau volumineux des grandes cellules du paren- chyme, de la moelle et de la nervure, conserve ici assez longtemps son apparence, et les cavités cellulaires, riches en suc, montrent encore plus de bactéries que le paren- chyme cortical. » La tige et les nervures qui portent de ces chancres profonds conservent une rigi- dité faible; l'action du vent suffit jjour les briser. » Les nervures secondaires sont souvent envahies, comme la nervure primaire; Félendue de la tache est simplement proportionnée à la dimension de la nervure. Le limbe de la feuille présente également des lésions, qui peuvent être de deux sorles. » L'infection peut se propager au limbe et, dans ce cas, c'est dans le voisinage immédiat de la nervure atteinte que le mal débute. Le limbe attaqué se colore, sur une ligne étroite et à bord irrégulier, en jaune bien net, puis en brun et cette colora- tion gagne souvent, en se répartissant très irrégulièrement en taches de formes et de dimensions variées, toute la partie verte comprise entre les deux nervures secondaires, à moins qu'une période franchement sèche et chaude ne vienne arrêter le développe- ment du mal. Le limbe envahi montre les altérations des nervures avec des bactéries dans les cellules. D'un autre côté, lorsque la portion atteinte de la nervure principale se trouve comprise entre deux nervures secondaires successives également envahies, et si le limbe circonscrit est resté intact, la croissance qui reste normale pour cette portion de limbe est au moins retardée, sinon abolie dans les nervures. D'où la pro- duction de boursouflures, de cloques dans le limbe resté sain : c'est une lésion de nature mécanique. » La maladie du chancre, qui s'est montrée cette année, en France, dans des régions fort éloignées entre elles, en Meurthe-et-Moselle, en Dor- 456 ACADÉMIE DES SCIENCES. dogne, dans le Lot, amène l'inutilisation des feuilles atteintes. Le dégât a atteint parfois le cinquième de la récolte supposée. » Les infections que j'ai faites m'ont montré la nature bactérienne de la maladie. Je proposerai de nommer la bactérie qui la prodiiil Bacillus œrii- ginosus, à cause de la coloration qu'elle imprime à certains milieux de cul- ture. Je la crois non décrite. Son élude et celle de quelques particularités relatives à la maladie feront l'objet d'une Communication ultérieure. » M. Stodolkiewitz adresse une Note « Sur un mode d'intégration des équations différentielles partielles du premier ordre ». La séance est levée à [\ heures. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 17 août igoS. Le Pachyœna de Vaugirard, par Marcellin Boule. {Mémoires de la Soc. géolo- gique de France: Paléontologie, Mém. 11° 28.) Paris, 1908; i fasc. in-S». Observations sur les cours d'eau et la plaie centralisées pendant l'année 1901 par le Service hydrométrique du bassin de la Seine. Résumé, par M. Edmond Maillet, sous la direction de MM. Salva et F. Launay. Ponts et Chaussées : Service liydromé- trique du bassin de la Seine; texte, i fasc. in-8°; atlas, i fasc. in-f°. Note sur la formation du système solaire, par M. Auric. Montélimar, Astier et Niel, 1894; I fasc. in-8°. Annales des Ponts et Chaussées; 73" année, 8" série, l. IX, igoS, 1" trimestre. I" Partie : Mémoires et documents relatifs à l'art des constructions et au service de l'ingénieur. Paris, E. Bernard; i vol. in-8°. {A suivre.) On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Granls-Augustins, n° 55. Depuis ,835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le iJ/,««;^./... Ils forment à la fin d« l'.nnA» ^ blés rune par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs Terminent cîaqu volume ,-\'"'' '""'°- '''"'' part du i" Janvier. -m , leumneni enaque volume. L abonnement est annuel Le prix r/e l'abonnemeni est fixe ainsi qu'il suit : Pa^s : 30 fr. — Départements ; 40 fr. — Union postale : 44 fr. On souscrit, dans les Départements, 'e/'s chei Messieurs : '■n Ferrsn frères. 1 Chaix. er ( Jourdan. (Ruff. iens Courtin-Hecquet. Germain etGrasiin Gastineau. ■onne ... Jérôme. inçon Régnier. / Feret. deaux Laurens. I Muller (G.). rges Renaud. I Derrien. \ F. Robert. Oblin. ' Uzel frères. î Jouau. mbéry Pernn. .A- ( Henry. 'bourg ■" ( Marguerie. Juliot. ISouy. I Nourry. "■ Ratel. (Rey. jj j Lauverjat. I Degez. Drevet. Gratier et C". lochelle Foucher. ■avre j Bourdignon. ( Dombre. Thorez. Quarré. Lorient. Montpellier . Moulins .. .. Nantes mont-Ferr. loble . chez Messieurs : I Raumal. I M"" Texier. Bernoux et Cumin Georg. f-yon < Effantin. I Savy. 1 Vitte. Marseille Ruât. ) Valat. ( Coulet et fils. Martial Place. i Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. ( Guist'liau. \ Veloppé. j Barma. i Appy. Nîmes Thibaud. Orléans Loddé. ^ .. . 1 Blanchier. Poitiers , . . ( Lévrier. Rennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard (M"-) Langlois. Lestringant. S'-È tienne Chevalier. ( Ponteil-Burles. I Kumèbe. i Gimet. ( Privât. , Boisselier. Tours j Péricat. I Suppligeon. I Giard. ( Lemaltre. Nice . On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. Athènes. . . Barcelone. . Berlin. Berne . . . Bologne . Bruxelles. Bucharest. Rouen. S'-Étie Toulon. . Toulouse Tours... . Vatenciennes. Budapest Cambridge Christiania Constantinople. Copenhague ... . Florence Gand Gènes Genève ' ( La Haye Lausanne Leipzig.. Liège. chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen ' et C'«. Beck. Verdaguer. Asher et C'V Dames. I Friedlander et fils. I Mayer et Muller. Schmid Francke. Zanichelli. iLamertin. MayolezetAudiarte. Lebégue et C'*. 1 Sotchek et C°. ' Alcalay. Kilian. Deighton, BelletC- Cammermeyer. Otto Keil. Host et fils. Seeber. Hoste. Beuf. Cherbuliez. Georg. Stapelmohr. Bel in fan te frères. Benda. Payot et C". Barth. Brockhaus. Kœhler. Lorentz. Twietmeyer. Desoer. Gnusé. chez Messieurs : , . [ Dulau. t^onares . 1 ., , j Hachette et Cv 'Nutt. Luxembourg.... V. BQck. / Ruiz et C". Madrid ) Romo y Fussel. ) Capdeville. ' F. Fé. Milan i Bocca frère». / Hœpli. ^O'cou Tastevin. Naples ( Marghicri di Gm». ( Pellerano. j Dyrsen et Pfeiffer. New-York Stechert. ' LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'v Palerme Reber. fo''to Magalhaés et Munir. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Rome I ^°"« '"■■"• I Loescheret C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordisln Boriiandol. j Zinserling. ( Wolff. Bocca frères. Brero. \ Clausen. [ RosenbergeiSellier. Varsovie Gebethner et WolS. Vérone Drucker. ... ( Frick. Vienne ! „ j Gerold et C. ZUrich. Meyer et Zeller. S'-Pétersbourg . Turin . ABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes 1" à 31. — (3 Août i8:35 à 3i Décembre i85').) Volume 10-4"; i853. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. — (i" Janvier i83i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix. . ............ 25 fr. Tomes 62 à 91. — ( i»'" Jauvier 1866 à 3i Décembre 1880.} Volume in-4°; 1S89. Prix .'.'.'.. 25 fr.' Tomes 92 à 121. — ( i" Janvier 1S81 à 3i Décembre 1895.) Volume 111-4°; 1900- Prix '. .'. 25 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ne I. — Mém3iresur quelques points de la Physiologie des .Vlgues, par M\I. A. Derbes et A -J -J Solier T^^r.'rU'''' '^n;^u'^'l\7o^/Rj^vL'n"'' v.r''^"/-'' '' ""' '%'''^''i '^'i'"' I' ' ''5''«'"''I^'^ dans'les pl.enomènes digestifs, particulicrement dans la digestion des .res yrassCs, par M. Llvude LSernard. Voluiic in-4", avec 02 planches: i.^jb d 7 i 25 fr - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent n.cmc Liliairie les Kémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences N'' 10. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 7 septembre 1903.) MÉMOlllES ET COMMUlXIGAnOJVS DES MEMBHHS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. I , Pages. M. Yves Delage. — Éleva^'edes larves par- i M. Emile Laurent. — Sur la production de lliénogénétiqueà d'Astéries dues à l'action glycogène^chez les Champignons euUivés de l'acide carbonique U'J 1 dans des solutions sucrées peu concentrées. 4^' MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Eugène Ferron adresse un Mémoire in- | rigoureuse à n centres, étant données titulé : « Détermination analytique des I l'ouverture et la lléclic de la courbe »... 453 éléments géométriques de l'anse de panier I CORRESPONDANCE. ,M. P. CiiOFARDET. — Observations de la planète AL\ {34 août lyno), faites à l'ob- servatoire de Besançon 4^3 M. G. Delacroix. — Sur une maladie bac- térienne du tabac, le chancre ou anlhrac- I Bulletin bibliograpimouk ^"^ nose 43^ M. Stodolkiewhz adresse une Note « Sur un piode d'intégration des équations dif- férentielles partielles du premier ordre ». 45'J PA.IUS. — IMPKlMlilUE liAUTIItKK-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : (lAUTHIER -ViLLARS. OCT \t mz 1903 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES, DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVII. W 11 (14 Septembre 1903). i PARIS, GAUTHIEK-VILLARS, IMPRIMEUK-LIBKAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Quai des Grands-Auguslins, 55. 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie se composenl des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"^. — impression des travaux de l' Académie. Les extraits desMémoiresprésentéspar un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent nu plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu àe la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernemenl sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pièges par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie ont imprimés dans les Comptes r endus , mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à C Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires se tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qui lait la présentation est toujours nomnr mais les Secrétaires ont le droit de réduire cetExtr autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f( pour les articles ordinaires de la correspondance o cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à tem le titre seul du Mémoire est inséré da ns le Compte ren actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu s vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches,, figures. Dans le cas exceptionnel où des figures serai» autorisées, l'espace occupé par ces figures compt pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des i teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative! un Rapport sur la situation des Comptes rendus ap l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés d< déposer au Secrétariat aii plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S"-. Autrement la présentation sera remise à la séance suiva OCT 16 1903 ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉATsCE DU LUNDI 14 SEPTEMBRE 1905, PRÉSIDÉE PAR M. BOUOUEï DE LA GRYE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. SPECTROSCOPIE. — Sùnplicilé des spectres de la lumière cathodique dans les gaz azotés et carbonés. Noie de M. H. Deslaxdres. « Importance de la lumière cathodique. — La lumière cathodique (ou négative) est la kiniière spéciale qui entoure, ainsi qu'une gaine, le pôle négatif, dans riiiumination électrique des gaz raréfiés; elle se distingue, par la couleur et le spectre, des autres parties de l'étincelle qui forment la lumière dite du pôle positif. Lorsque la pression diminue, la gaine catho- dique s'élargit; et, aux pressions très basses, elle envahit le tube avide tout entier. A son contact, le verre devient phosphorescent, et c'est alors que les rayons spéciaux issus de la cathode, dits rayons cathodiques, appa- raissent avec netteté. Ils donnent une tache brillante sur le verre; de plus, ils illuminent faiblement le gaz sur leur passage, l.i couleur et le spectre étant à peu près les mêmes qu'avec la gaine cathodique aux pres- sions plus hautes. » La lumière cathodique est intéressante comme due à l'action des rayons cathodiques sur le gaz, et aussi comme étant la seule lumière connue des gaz aux très basses pressions. A ce point de vue, elle doit fixer l'attention des astronomes qui rencontreut des gaz très raréfiés dans l'at- mosphère du Soleil, les comètes et les nébuleuses. » Résumé des observations. — J'ai cherché autrefois déjà la lumière cathodique dans l'air et l'azote ('), et j'ai relevé avec soin son spectre spé- cial, qui est un spectre de bandes. Même j'ai annoncé que la bande la (') Spectre du pôle négatif de l'azote. Loi générale de répartition des raies dans les spectres de bandes {Comptes rendus, t. CIII, i886, p. 87 5). C. R., igoS, 2° Semestre. (T. CXXXVII, N° 11 ) 6l 458 ACADÉMIE DES SCIENCES. plus forte (). 391) devait exister intense dans l'aurore boréale terrestre; sa présence a été reconnue plus tard par Paulsen. » Or j'ai fait récemment la même recherche sur les gaz carbonés (com- posés oxygénés et hydrogénés). La comète brillante de cette année, qui montre si nettement les bandes du carbone (') avait ramené mon attention vers ces gaz dont j'ai relevé le premier en 1888 les bandes ultra-violettes, mais dans la partie positive seulement. Il lestait à reconnaître la lumière cathodique, au moins dans la région ulti'a-violette. » Les gaz étudiés (oxyde de carbone, acide carbonique et acétylène pur aimablement fourni par M. Moissan) ont été illuminés dans des tubes spectraux, à partie capillaire et à électrodes d'aluminium, fermés par une lame de quartz. Poui- chaque gaz, on a fait deux épreuves distinctes : a. Une épreuve qui offre juxtaposés les spectres de la partie capillaire et delà gaine négative, la pression du gaz étant voisine de ^l""" î ^- Une épreuve qui présente juxtaposés deux spectres de la partie capillaire, obtenus l'un à la pression de S"""", l'autre à une pression inférieure à ^ de millimètre. La comparaison des deux spectres sur chaque épreuve fait res- sortir les raies et bandes propres à la lumière cathodique. » Dans la partie lumineuse déjà reconnue et dans la premièie moitié de la région ultra-violette (de "k l\oo à \ 3oo), la lumière cathodique ou négative offre à peuples le même spectre que la lumière positive; mais, dans la seconde moitié du spectre ultra-violet (de A 3oo à a 200), elle présente un spectre spécial caractéristique, qui est un spectre de bandes nouveau et s'ajoute aux cinq spectres de bandes liu carbone déjà connus. Ce spectre nouveau est surtout net et intense avec les composés oxygénés; avec les composés hydrogénés, l'hydrogène et le spectre continu intense qu'il émet dans celte région sont une gêne sérieuse. ■» Cependant ce sj)ectre est situé trojj loin dans l'ultra-violet pour avoir un intérêt astronomique; s'il est émis par les comètes, il est arrêté par l'atmosphère terrestre. Mai» il a par lui-même une importance réelle. » La case 1 de la planche ci-contre donne une vue d'ensemble du spectre nouveau; au-dessous (case II) est le spectre du j)ùle posilit déjà décrit et publié en 1888, et qui offre dans la même région deux spectres de bandes distincts. D'autre part, les longueurs d'onde et nombres de vibrations des ( ' ) Spectre de bandes des composés hydrogénés et oxygénés du carbone [Comptes rendus, l.CW, 1888, p.8!t2), elObser\'ations spectrales de la comète IJorrelly (igoSc) (^Comptes rendus, niêiae Tome, p. 3()3). e — s a — ; ■^ m C3 '^ — - - - •^ - ~ - ' 4 H-1 Ti 3 — x ca jx jr: OJ ~ -d ^ a -d -S 4J O c fl Oh CL, c3 ca -yj t/"j ca ca 4Go ACADEMIE DES SCIENCES. lêtes des nouvelles bandes ont été déterminés par comparaison avec le spectre dn fer de Kayser et Runge. Le Tableau suivant résume les mesures (' ) : Inlensité (lo étant la plus forte). 4.... I.ongurur d'onde ramenée au vide ); 2190,31 2800, 36 3,325,93 4 2353,23 8 2420, 29 ^^ 2446,69 4 24/5, 10 3 25o5,39 5 25oi , 20 G 25-8,89 i 4 2607,95 f 4 2639,63 [ 2 2694,80 I 3 2723,06 1 2753,65 1 2786,51 \ 10 2883,86 ) 10 2897,11 Nombi-es de vibrations ramenés au vide N. 4565i ,4 43473,4 42995,5 42496,5 4i3i8,8 40872,9 4o4o3,6 39915,0 39198,1 38784,6 38344,8 37884,6 37108,7 36723,5 363i5,5 35887,1 34675,3 345 16, 8 Dispersion cmplo^'ée. I qu. 2 sp. 2 sp. 2 sp. 2 sp. 2 sp. 2 sp. I sp. 2 sp. 2 sp. I sp. I sp. I sp. I sp. I sp. I sp. 2 sp. 2 sp. » Les seize premières bandes du Tableau sont toutes semblables et tournées vers le rouge; mais les deux dernières, très intenses, qui sont dégradées dans les deux sens, et ont une structure différente, d'ailleurs très curieuse (^), doivent être mises à part. Tl sera question seulement des premières bandes dans ce qui va suivre. » Ces recherches expérimentales ont été faites avec le concours de (') Pour avoir toutes les bandes, faibles et fortes, on a dû employer trois spectro- graphes de transparence et de dispersion diflérenles, comprenant successivement un prisme de quartz, un et deux prismes de spath dislande. La dernière colonne indique, pour chaque raie, le prisme employé. Avec deux prismes de spath, les longueurs d'onde sont mesurées à moins de o\io. (') Ces deux dernières bandes, dont l'aspect rappelle les raies II et K des protubé- rances photographiées au bord solaire extéiieur, ont été vues seulement avec les composés oxygénés du carbone. Peut-être sont-elles dues à l'oxygène ; on n'a fait aucune recherche spéciale pour reconnaître leur origine. SÉANCE DU l4 SEPTEMBRE igoS. 461 deux assistanfs, M. d'Azambuja et M. Kannapell, qui m'ont aidé, le pre- mier dans les observations spectrales, et le second dans les calculs. » Propriétés de la lumière cathodique. — Les bandes précédentes forment lin spectre bien net et distinct; car elles obéissent aux lois générales sui- vantes que j'ai posées de i885 à 1888 et qui caractérisent le spectre de bandes dû à un même corps : le spectre est formé par la répétition de groupements de raies semblables tels que raies simples ou doublets, tri- plets, ..., octtiplets, etc., et la répétition, représentable par une Table à trois entrées, est réglée par une fonction de trois paramètres m, n, p et de la forme N =:/(«-/;2) x ot= -1- B/i- + ç(p^); N étant le nombre de vibra- lions, m, n, p les nombres entiers successifs, B une constante, / et ç des fonctions qui peuvent être quelconques. » En effet, les arêtes des bandes peuvent être groupées en séries arith- métiques égales, de la façon suivante : Série I. Série II. Série III. Série IV. N N IN N observés. Intervalles. observés. Intervalles. observés. Intervalles. observés. Intervalles. 4565 I 4 21780 434734 2i546 4i3i88 21 207 4299,55 21226 391981 20893 408729 2o883 424965 20929 371087 387846 367235 2061 1 4o4o36 383448 363 r 55 20588 20293 399100 2o3o4 378846 '9975 358S7I » A de faibles différences près, les intervalles, dans chaque série, sont en progression arithmétique, et les quatre séries sont superposables. Les nombres de vibrations sont disposés de manière que les intervalles égaux des séries sont sur une même ligne horizontale. » Les paramètres n ai p qui fournissent les arêtes des bandes ont, dans ce spectre, le premier huit valeurs différentes et le second quatre seule- ment. Mais le paramètre /n, qui donne les raies d'une même bande, a un nombre plus grand de valeurs (de o à 3o ou 4o). /,(Î2 ACADÉMIE DES SCTEXCES. )) Toutes les bandes du spectre sont en effet semblables, et formées de raies dont les intervalles successifs sont en progression arithmétique. La case III montre une de ces bandes résolue en raies fines et reprcsentable tout entière par la formule N = 4i3i865 — 0,0091 3/190(4 m 4- 3y. Les écarts entre les nombres observés et calculés sont tous inférieurs à la raison, et l'écart moyen quadratique a la valeur o,i47 qui correspond à l'erreur de pointé. » Mais le point capital, sur lequel je veux insister, est que les bandes n'offrent qu'une seule série arithmétique, alors que, dans les cinq spectres de bandes connus du carbone, observés au pôle positif, le nombre des séries est plus grand. Ainsi, le spectre de droite de la case II a des bandes formées de deux séries arithmétiques enchevêtrées (voir le dessin des Comptes rendus, l. CVI, 1888, p. 842) et les autres spectres du carbone ont des bandes encore plus complexes. Autrement dit, le spectre du pôle négatif est formé par la répétition de raies simples, alors que les cinq autres spectres de bandes du carbone observés au pôle positif sont formés par la répétition de doublets ou de groupements plus compliqués. » Ces différences sont curieuses; or elles se retrouvent aussi avec le gaz azote, qui a, comme on sait, un spectre de bandes spécial au pôle négatif et trois spectres de bandes distincts au pôle positif. Le spectre de bandes néc^atif est formé par la répétition de raies simples, alors que les trois positifs présentent au moins des triplets, l'un d'eux même, le plus réfran- gible, étant formé par des octuplets. Une bande négative de l'azote (1391,45, N2554) est représentée, résolue en raies fines, dans la case IV delà Planche, au-dessous de la bande négative du carbone; elle offre à première vue une .seule série arithmétique et est très semblable à la bande du carbone ('). » En résume, flans les gaz de l'azote et du carbone, la lumière cathodique a une simplicité remarquable, et cette propriété, qui est probablement générale, devra être recherchée dans les autres gaz. )) On peut chercher à pénétrer la nature intime du phénomène et pré- (') Les fleiiK bandes difTèrenl en ce sens qu'elles sont l'une tournée vers le rouge et l'autre vers le violet; mais elles ont à peu près la même raison et présentent cha- cune, à la même distance de la tète, un espace obscur, où les raies sont à peine per- ceptibles. SÉANCE DU l4 SEPTEMBRE igo^. 463 senler le résultat d'une manière plus saisissante, mais en s'appuyant un peu sur l'hypothèse. J'ai déjà développé en 1890 les raisons qui font dépendre de la structure ou de la formule chimique du gaz illuminé, le nombre et le groupement des raies dont la répétition forme les spectres de bandes. Or les nombreux spectres du carbone et de l'azote énumérés plus haut sont dus à des états allotropiques différents des corps simples ou à des combinaisons avec les éléments de l'eau. Dans ces conditions, les spectres du pôle positil, formés par la répétition de raies multiples, cor- respondent à de véritables molécules ayant plusieurs atomes; les spectres négatifs, au contraire, sont dus à un atome unique; aussi peut-on dire : Lorsque le rayonnement cathodique qui, étant faible, ionise les gaz, est assez- fort pour les illuminer et donner un spectre de bandes, il les décompose en leurs éléments chimiques les plus simples. » Lorsque l'étincelle électrique est plu;:, nourrie, le spectre de bandes disparaît, comme on sait, et fait place à un spectre de lignes (qui est d'ailleurs le seul spectre donné par certains gaz). Cette troisième phase, caractérisée par l'action du champ magnétique sur les raies, sera examinée ultérieurement. » CHIMIE MINÉRALE. — Action d'une trace d'eau sur la décomposition des hydrures alcalins par l'acétylène. Note de M. He\ki 3Ioissa.v. « En étudiant l'action de l'acide carbonique sur les hvdrures alcalins, nous avons démontré que, si cet acide carbonique est séché avec un très grand soin, il ne réagit pas à la température ordinaire sur les hydrures, et que, au contraire, s'il renferme une petite quantité de vapeur d'eau cor- respondant 'a la tension de la glace à — 75°, la combinaison se fait instan- tanément avec production d'un formiate ('). Nous avons étendu ces recherches à une autre réaction, celle de l'acétylène sur les hydrures alca- lins, réaction que nous avons indiquée précédemment (-). » Nous axons démontré que, ii la température ordinaire, sous pression (') H. MoissAN, Élude de la combinaison de l'acide carboniijue et de l'hydrure de potassium {Comptes rendus, l. CXXXVI, igoS, p. 728). (^) H. MoisSAN, Préparation des carbures et des acétylures acétyléui Le gaz acétylène sec ne réagit sur l'hydrure de potassium qu'à la tem- pérature de 4- 42°. Si le gaz contient une trace d'eau, cette dernière modifie les conditions de la réaction qui |>eut se produire dès lors à la tem- pérature ordinaire. Nous attribuons, ici encore, ce changement au déga- gement de chaleur qui, une fois commencé en un point, détermine une élévation de température et cette dernière amène l'hydrure à -i- 42° et détermine par conséquent une combinaison totale. » CORRESPONDANCE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations au.r différences qui possèdent un système fondamental d'intégrales. N^ote de M. Alfr. Gi'ldberg, présentée par M. Emile Picard. « L'importance des équations différentielles qui possèdent un système fondamental d'intégrales est bien connue. Or, il est bien visible que les raisonnements employés pour déterminer ces équations peuvent se répéter pour le cas où, au lien des équations différentielles, on regarde les équations aux différences. SÉANCE DU I 'j SEPTEMBKI- l(jo3. 467 » Considérons, en eOet, le système d'équations aux différences \Xi = ¥i(t^, .r,, X., .r„) (?'= 1,2 /?.), et supposons que la solution générale de ce système a;,, . .., x„ s'ex[)rime d'une manière déterminée, toujours la même, par «z solutions particulières (0 ^;", ...,<,...;<", ...,<»' et n constantes arbitraires a par des formules qui subsistent lorsqu'on y remplace les solutions (i) par m autres solutions particulières irréductibles quelconques. » Il est clair que l'on peut démontrer, d'une manière analogue à celle employée dans le cas des équations dilTérealielles, que la solution générale d'un tel système est définie par les équations d'un groupe •^V = /(«'i ''«; ^'t. ••-, «„) où les variables e sont remplacées parles constantes d'intégration, et les paramètres a par des fonctions de la variable indépendante /. De plus, ce groupe est 7n fois transitif; on en conclut, d'après un théorème connu de Sophus Lie, que m ne peut surpasser n -+- 3. » Dans le cas « = i on aura les trois types d'équations : » L'équation aux différences Ax-=P(/).r, dont l'intégrale complète est œ = f{t)a; )) L'équation aux différences dont l'intégrale complète est X = f(l)a-i-o{t); » L'équation aux différences Ax-i-P(t){xAx-hx-) -i-Q(t)x -hR(l) = 0, dont l'intégrale complète est a(0«-H3(0 X = ~~ Vttt- » Y(«;;«-t-o(0 4^^ ACADÉMIE DES SCIENCES- MÉTÉOROLOGUE. — Descriplio/i d'an urage très localisé. Note de M. Jea.v Mascart, présentée par M. Deslaiidres. « Dans la situation météorologique rapidement variable de ces temps derniers, un orage local fut aperçu par différentes personnes, notamment à Colombes (Seine) et à Mitry (Seine-et-Marne). Voici son aspect dans cette dernière station : » Le jeudi 3 sejnembie, après une journée légèrement orageuse (baromètre, 758"""), le ciel se découvrit vers le soir, et la Lune, qui devait être pleine 4 jours après, se leva dans un ciel d'une pureté absolue : dans la direction N-N-W, un nuage de peu d'étendue, à peine élevé de i5° au-dessus de l'horizon, présentait une masse gris bleu, de forme presque parfaitement rectangulaire. Vers 7''45"'i des éclairs. très brillants commencèrent à sillonner le nuage sans que l'on entendît le moindre bruit et, jusque vers 8'' 3o™, un feu d'artifice ininterrompu illumina ce nuage. Le spectacle était saisissant et féerique : la forme et le tracé des nombreux éclairs, nettement visibles, s'étendaient dans toutes les directions et illuminaient l'intérieur du nuage, faisant ainsi saillir les formes de gros cumuli très pittoresques. Aucun bruit ne troublait la nuit très pure et constellée. » Vers 9''i5™ le phénomène était terminé (') : peu à peu, des nuages se formèrent sur place et, vers 10'', le ciel était presque entièrement couvert. 11 ne plut pas cette nuit-là. » Or, quelle est la situation météorologique, particulièrement en ce qui concerne le nord de Paris? » Le mercredi 2, à Paris, éclairs toute la journée. On doit encore attendre un ciel nuageux, en France, pour le lendemain jeudi : en edet, les observations du 3, -j^ du matin, montrent qu'une dépression circonscrite, signalée la veille, a traversé la France du sud-ouest au nord-est pour se trouver près de Hambourg, tandis qu'une zone de hautes pressions se propage vers le nord de l'Europe. Effectivement, le jeudi, à Paris, le ciel est nuageux avec une faible pluie. » Le lendemain malin, vendredi 4) à 7'', la situation s'est modifiée dans l'ouest, car des dépressions s'avancent du large sur le golfe de Gascogne et les lies Britanniques : la température a tendance à se relever, a\ec orages dans l'ouest de la France. Ces troubles, très circonscrits, qui traversent la France du sud-ouest au nord-est à partir du golfe de Gascogne, peuvent prendre, au reste, une importance considérable avec leur grande vitesse de translation ; c'est ainsi qu'une petite dépression, insignifiante en apparence, signalée sur le golfe de Gascogne le dimanche malin 6 septembre, se trouvait le soir même au sud de Paris et, 12 heures après, au sud de Hambourg. Sui- \aul cette rapide trajectoire, on signale des pluies 1res abondantes, 84'"'" à Bilbao, (') Le nuage paraît s'être élevé très légèrement sur l'horizon. SÉANCE DU l4 SEPTEMBRE igoS. 469 43°"" à Biarritz, 29""™ à Bordeaux, 3o™™ à Paris en 5 heures de temps (5^ à 10'»), Si"»" à Saint-Maur, iS"'™ à Bruxelles, etc. » Existe-t-il un trouble analogue, suiceplible d'avoir engendré l'orage local que nous signalons? » Dans les dépêches du Bureau météorologique on ne signale rien, au nord de Paris, en fait d'éclairs ou de pluies; loin de là, à Hambourg, dans la nuit du jeudi au vendredi, on note une pluie inappréciable au pluviomètre. Seule, la station de Saint- Maur signale un orage, jeudi soir, entre lo*" et 1 1*". » Cependant, en examinant de plus près les cartes du Bureau météorologique, ou peut noter un foyer de perturbation dans le voisinage de notre phénomène. Le jeudi matin, une petite dépression circulaire de 65"™, très circonscrite, est appréciable à l'est-sud-esl de Paris, avec tendance à se diriger vers le nord : vent du nord à Paris, sud-ouest à Belfort et Besançon, sud à Nancy et au-dessous de la dépression. Le jeudi soir, ce petit mouvement a légèrement remonté, avec les mêmes caractères généraux : vent de nord-est à Paris, ouest-sud-ouest à Nancy, et sud-ouest à Belfort, mais tou- jours à l'est et sud-est de Paris, une petite zone à GS"" au milieu d'un état de hautes pressions. La même situation subsiste sur la carte de y"" du matin le vendredi, quoique un peu moins nette. » Nous ne voulons pas dire que l'orage local que nous signalons soiL dû à la petite perturbation permanente que l'on peut retrouver sur les cartes; mais, tant que l'on ne possédera pas d'autres données sur cet orage, il nous a paru intéressant de rapporter l'aspect bizarre sous lequel il s'est pré- senté, et de le rapprocher d'un examen plus complet de la situation générale en France au même instant. » PHYSIOLOGIE. — Sur la résistance des Épinockes aux changements de la pression osmotique du milieu ambiant. Note de M. Michel Siedlecki (de Cracovie), j)résentée par M. Alfred Gianl. « Il est établi depuis longtemps que l'Epinoche (Gasterosleus aculeatus') peut vivre aussi bien dans l'eau douce que dans l'eau saumâtre. Près des embouchures des ruisseaux allant à la mer, qui se remplissent complète- ment d'eau salée pendant le flux et ne contiennent que de l'eau douce pendant le reflux, l'Epinoche vit aussi normalement que dans les endroits où jamais l'eau de mer ne peut arriver. M. Giard, qui a également observé ces faits, a établi par des expériences que rE|)inocho peut passer direc- tement de l'eau douce à l'eau de mer et vice versa, et s'adapte brusque- ment à son milieu nouveau. Les observations de M. Giard, dont nous 47» ACADÉMIE DES SCIENCES. avons constaté la jiarfaite exactitude au cours de nos recherches, et le fait que l'Ejîinoche de l'eau douce transportée en eau de mer peut vivre dans celte dernière d'une façon tout à fait normale pendant plusieurs semaines, suggèrent l'itiée que cet animal est très réfractaire aux changements de la pression osmotique du milieu ambiant. Nous avons alors tenté d'étudier, à Wimereux, la résistance des Épinoches à des solutions possédant une haute pression osmotique, comme celles du sucre, de la glycérine et des sels divers. » 1. Quelques Epinoches ont été placées dans une solution de i pour loo de sucre de betterave. Après 24 heures nous avons transporté les animaux dans une solutiou à 2 pour loo de sucre, et les jours suivants nous avons renouvelé le liquide en aug- mentant sa concentration de i pour loo par jour. Ainsi nous sommes arrivé à tenir les animaux dans une solution contenant lo pour loo de sucre. Les Epinoches se sont comportées d'une façon tout à fait normale; elles prenaient leur nourriture et nageaient comme dans l'eau douce. Une cencehtration plus forte du liquide a provoqué un affai- blissement des animaux, qui ont même cessé de prendre la nourriture; dans une solu- tion à i5 ])our loo de sucre les animaux mouraient en 3 jours. )i Les animaux pris dans l'eau douce et placés brusquement dans une solution contenant i5 pour loo de sucre ont vécu aussi longtemps (3 jours) que ceux qui ont passé préalablement par des solutions à conrentration croissante. » Ces faits prouvent, d'un côté, une résistance très prononcée à l'augmenlation de la pression osmotique; d'un autre côté, ils. démontrent que cette résistance reste la même, aussi bien dans le cas où il s'agit de s"o|)poser à l'action brusque d'une solution fortement concentrée, que dans celui où la (juanlilé de sucre a été augmentée très lentement dans les solutions. » 2. Les expériences faites avec des solutions de glycérine ont été moins démon- stratives que les précédentes pour le rôle de la pression osmotique, par suite de l'action très compliquée de ce liquide. Les Epinoches supportaient une solution de 6 pour lOO de glvcérine et ne mouraient que dans une solution de 7 pour 100, après avoir vécu 4^ heures dans ce liquide. Traités par la glycérine, ces Poissons présentaient les phénomènes d'hyperesthésie et perte du sens de l'équilibre; très sen- sibles à la moindre secousse, ils nageaient sur le côté ou sur le dos; ils tournaient sur place et même prenaient leur nourriture en exécutant des mouvements tout à fait désordonnés. Il faut donc admettre que l'action de la glycérine ne consiste pas seule- ment en une augmentation de la pression osmotique; ce liquide se comporte comme un venin agissant sur le système nerveux et, en solution, peut tuer une Epinoche avant que les limites de la pression osmotique à laquelle l'animal peut résister soient dépassées. » 3. Les expériences avec des animaux placés dans des solutions de sels alcalins ou bien alcalino-terreux prouvent aussi que la toxicité de ces solutions n'est pas déter- minée par leur pression osmotique et n'est même pas proportionnelle à celte pression. Nous avons déterminé, au moyen d'expériences, le minimum de la concentration nécessaire pour chaque solution des divers sels, qui doit tuer une Epinoche en 24 heures SÉANCE DU l4 SEPTEMBRE igoS. f\']\ environ. Pour KCI cette concentration est de o, i pour loo; pour NaCl 3,5 à 4 pour loo; pour Na-SO' :j à 6 pour loo; pour M^SO' 6 à 7 pour 100, etc. La comparaison de ces exemples démontre suffisamment l'action spécifique des sels et le rôle tout à fait secon- daire de la pression osmotique dans ces solutions. » k. Les Épinoches sont aussi réfractaires à la diminution de la pression osmotique du milieu ambiant qu'à son augmentation; placées dans l'eau distillée suffisamment aérée, elles vivent dans ce liquide d'une façon tout à fait normale. » Le degré de la résistance aux changements de la pression osmotique varie suivant les propriétés individuelles des Épinoches. Les individus vigoureux, bien nourris et d'une taille moyenne, sont les plus réfractaires; les jeunes Poissons, d'une longueur de a'^'" à 3"^, et les grosses femelles à ovaires i;onnés succombent ordinairement très vite, même dans des solutions relativement peu concentrées; mais, les petites Épinoches aussi bien que les grandes femelles sont les plus difficiles à nourrir; par conséquent elles s'affaiblissent et perdent leur résistance très facilement. » La pression osmotique du milieu atteint en première ligne la surface du corps et des branchies. La protection de ces deux parties du corps est assurée par l'épilhélium couvert d'un enduit de mucus. Nous crovons que cette couche épithéliale représente une membrane résistante à la pénétration de certains corps dissous vers l'intérieur de l'organisme et surtout vers le sang. Avec l'affaiblissement de l'organisme, provoqué par une nutrition insuffisante, la résistance de cette couche diminue et les animaux succombent très facilement. Le même fait se pioduit quand on transporte les Epi- noches dans des solutions par lesquelles la couche épithéliale est en partie désagrégée, comme, par exemple, dans la solution de Na^CO'; la résistance des animaux diminue tellement qu'ils succombent en quelques 7iiiniiles même dans des solutions très faibles. » Nous pouvons conclure que la pression osmotique du milieu ambiant, agent très puissant pour d'autres animaux et pour les végétaux, n'a que très peu d'influence sur les fonctions vitales des Épinoches, grâce à leur surface protégée par une couche pourvue de certaines qualités des mem- branes hémiperméables. » M. A. Berthier adresse, de Genève, une INole intitidée : « Transforma- teur actino-électrique, pour la transformation de l'énergie lumineuse en énergie électrique ». (Renvoi à l'examen de M. Mascart.) La séance est levée à 3 heures et demie. G. D. / 2 ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la sÉA^'CE du 17 août 1908. (Suite.) E.neriments in rad.oacLMty and ihe production of heluunfrom radium, by sir ,0 Volume delCatalogofotografico stellare, cor- nspondentc alla -' «' ,„ > ' oftlTsoc. of Loidon, séHeB,vol.CXCVI,p. 99-8-) L°"<^-- 'SO^"' ' ^-^• '"^têlalive Sclnveremcssun^en in WarUcmherg. 111. Messungen auf der Unie : ^/,.,-mom.^er ««rf rfem Pendel gegen TempcraLurander-ur,gcn dœ g leœhe T, a, JTvor D. ETRIQUE D ALMO.XK. (5o/../« ^/^ /« /?«,./5oc..^«^.^.o.,«;,/.c«, t. XLR , vof XXXIV, année ,90^, par le D^ H. H..obbrand HaoEBRA^ossoN. Upsal, .,o..,oi, ' 'Zu:té.éorolog.,ue. lra.au. du roseau '"f -•«'°» ^f ^^:;'t;;rMast: Russie. 1901-90-, ^^ -rie, vol. VI et Vil, pa,- A. Kuossovski. Odessa, ,9o3, i""4°- (/l suivre.) On souscrit à Paris, choz GAUTHIER-VITXARS, Quai des Gnind-Augiistins, n° 55.' Le prix de Vnbonnemeni e^/ fixé ainsi qu'il mit : ^ ''"'^ ■ 3° '■'■• - Départeraenis 40 Ir. - Union postale : 44 fr. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l'Étranger, cbei Messieurs : Ferran frères. j Chaix. ' Jourdao. ' Ruff. ' Courtin-Hecquet. j Germain et Grassin ( Gastineau. ie Jérôme. '"} Régnier. Feret. ux Laurens. ' Muller (G.) s Renaud. iDerrien. K. Robert. Oblin. Uzel frères • ■ - Jouan. ■'T Perrin. ( Henry. \ Marguene j Juliot. ! Bouj. 1 Nourry. ' Ratai. ' Rey. \ Laurerjat. ( Degez. , \ Drevet. I Gratier et G". elle Foucher. , 1 Bourdignon. ( Dombre. ) Thorez. I Quarré. Lyon Harseilte.. . tfontfiellier , ''•g It-Ferr \ an tes chez Messieurs : Lorient j Baumal. I M"' Texier. , Bernoux et Cumi \ Georg. . Effantin. i Savy. ' Vitte. Ruât. ( Valat. / Coulet et fils. Moulins Martial Place. / Jacques. Nancy Grosjean-Maupin. ' Sidot frères. ( Guist'Uau I Veloppé. Nice \^""'^- t Appy, finies Thibaud. Orléans LodJé. Poitiers jBlanchier. f Lévrier. Hennés Plibon et Hervé Roche/on. Girard (M"") o t Langlois. Houen " I Lestringant. S'-Élienne Chevalier. 1 Ponteil-Burles f Rumébé. I Gimet. ' Privât. Boisselier. ours Péricat. ' Suppligeon. Giard. Lemaltre. / chez Messieurs : Imsterdam | ''"«'■'«"'a Caarelsen ■ " ■ ' et Ci*. 'ithénes Beck. Barcelone Verdaguer. I \sher et C". ■:erlin.- ' Oames. Friedlander el fils. Mayer et Muller. Schmid Francke. Zaaichelli. Lamerlin. MayolezetAudiarte. I Lebégue et C'V Bucharesi j Sotchek et C«. ' Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et G". Christiania Camnieririeyer. Constantiiiople. . Otto Keil. Copenhague Host et fils. Florence 'ieeber. Gand Hosle. Londres Luxembourg . Herne ... "■ologne. . . Uruxeltes., Gênes . Genève. . La Haye. Beuf. Cherbuliez. Georg. Stapelmohr. Belinfante frères. Toulon. Toulouse. r'aienciennes. ,„., ( Benda. Lausanne ' Payot et G" Leipzig. Liège. Barth. Brockhaus. Kœhler. Lorentz. Twietmeyer. ) Desoer. ( Gnusé. chez Messieurs : 1 Dulau. Hachette et G'». ' Nutt. V. Bûck. I Ruiz et C'v Madrid I Romo y Fussel i Capdeville \ F. Fé. Milan ( Bocca frètes. ' Hœpli. """""^ ■••■• Tasteviu. Naples j Margliieri di Giu» I Pellerano. I Dyrsen et PfeilTer. '^e»>-york Stechen. LemcTteetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'». Palerme Reber. ''<"'"' MagalhaéseiMouir l'rague Rivnac. Kio-Janeiro Garnier. Home ' "^""s '••*'■'=» ' Loescheret ( " Rotterdam Kraniers et 6,5 Stockholm Nordisko Boghandel. S'-Pélersbourg . ( Zinserling. ( Wolfr. Bocca frères Brero. Clausen. RosenbergetSellier. Varsovie Gebethnerel Wolff. Vérone Drucker. Frick. Gerold el C'v Zurich Meyeret Zeller. Turin, Vienne . .ES GÉNÉRALES DES COMPTES RENLUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes 1" à 31. - (3 Août i835 à 3.i Décembre t85o.) Volume in-i»- ,853 Prix Tomes 32 à 61 — (• ." ior,,,:^n .0:;. a o. r>^ u... o.-r , ,, . -*.' 'o-»^- ru.\ riomes32 à 61. — (i" Janvier . . Tomes 62 à 91. -(le' Janvier ,oud a 01 uocemoro i^so.; Volume in-',- ,S8q Prix Tomes 92 a 121. - ( ." Janvier. .88. à 3. Décembre .895.) Volume in-V; .900. Prix 'PLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES : — Mémoire sur quelques points d 8^' à 3. Décembre iS65.) Volume" iiM-VisVô.' Prix 25 fr' (!«' Janvier ib66 à 3. Décembre iSSo.) Volume in-.',»; .S8q. Prix..'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'.' 25 fr.' '. 25 fr'. a rt.tn c Libiairie les Mémoires de l'Acade'mie des Sciences, cl les Mémoires présenté s par divers Savants à l'Académie des Sciences. w n. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 14 septembre 1905.) MÉMOIRES ET COMMUiXICATIONS DHS MRMIUiKS ET DES COHRRSPONDANTS DR L'ACADÉMIE. Pat;es. M. H. Deslandres. — Simplicité des spectres de la lumière cathodique dans les gaz azotés et carbonés H'7 Pages. M. Henri Moiss.^n. — Action d'une trace d'eau sur la décomposition des hydrures alcalins |iar l'acétylène .'.■ 463 CORRESPOND A NCE . M. Ai.FR. GULDBERG. — Sur les équations aux différences qui possèdent un système fondamental d'intégrales M. Jean IMascart. — Description d'un ora^ très localisé M. Michel Siedlecki. — Sur la résistance Bulletin bibliographiquk 4G6 468 des Épinochcs aux changements de la pression osmotique du milieu ambiant.. M. A. Berthier adresse une Note intitulée ; « Transformateur aclino-éleclrique, pour la transformation de l'énergie lumineuse en énergie électrique n 4% 47> 472 PAHIS. - IMPIUMEIÎIE G A UT 11 I li: R - V I L L A K S, Quai des Grands-Augustins, bb. Le Gérani : Gautbieb-Villabs. 1903 ^^^1 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVII. N° 12 (21 Septembre 1903). >ARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPKIMI^UR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-A\iguslins. 55, 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 2.3 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article i". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits desMémoires présentés par unMembre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne jjourra paraître dans le Compte rendu {\e la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont Us donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séancf blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savar étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perse qui ne sont pas Membres ou Correspondants de demie peuvent être l'objet il'une analyse ou d'u suiné qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requi Membre qui (ait la présentation est toujours nor niiiis les Secrétaires ont le droit de réduire cet E autant qu'ils le jugent convenable, comme ils If pour les articles ordinaires de la correspondanc< cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être re l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à l( le titre seul du Mémoire est inséré dans le Co/np^e, actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendi vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planch' figures. Dans le cas exceptionnel où des figures set autorisées, l'espace occupé par ces figures com pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais dt teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappo les Instructions demandés par le GouvernemenI Article 5. Tous les six mois, la Commission administ^ati^ I un Rapport sur la situation des Comptes rendus . l'impression de chaque volume. 1 Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du) sent Règlement. Lei Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés ^ avant S^ Autrement la présentation sera remise à la séance sui ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 21 SEPTEMBRE 1903, PRÉSIDENCE DE M. ALBERT GAUDRY. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. - La parlhénogenèse par V acide carbonique obtenue chez les œufs après l'émission des globules polaires. NoLe de • M. Yves Delage. « J'ai montré antérieurement (') que, pour déterminer je dévelop- pement parthénogénétique des œufs, chez les Astéries, au moyen de l'acide carbonique, û fallait faire intervenir cet agent pendant l'émission des glo- bules polaires. Les œufs encore pourvus de leur vésicule germinalive ou ceux ayant emis depuis quelque temps leurs deux globules sont absolument retractaires au réactif, » Ce n'est pas cependant le fait de posséder ou non la clironiatine des globules polaires qui intervient ici. J'ai constaté, en effet, que le dévelop- pement parthénogénétique s'effectue aussi bien chez les œufs n'ayant émis aucun globule, chez ceux qui en ont émis un seul ou chez ceux qui ont emis les deux. Mais, dans le cas où aucun globule n'a été émis, il faut que les phénomènes caryocinétiques précédant cette émission aient commencé, et, dans le cas où les deux globules ont été émis, il faut que les phéno- mènes caryocinétiques corrélatifs de l'émission du second globule ne soient pas achevés. En d'autres termes, il faut, dans le premier cas, que l'œuf soit deja sorti de l'état de repos qui précède l'émission des globules; dans le second cas, que l'œuf ne soit pas retombé dans l'état de repos qui suit 1 émission du second globule. Il faut que l'œuf soit dans cet état labile, V) Comptes rendus, séances des i3 et 20 octobre 1902, et Arck. Zool. exp., i" série, t. X, 1902, p. 21 3-235. 0. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N« 12.) 6J5 474 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'équilibre instable, qui se rencontre pendant les phénomènes de cinèse et qui n'existe plus quand la cellule est à l'état de repos cinétique. » J'ai montré aussi, dans mes recherches antérieures sur ces sujets, que l'œuf de l'Oursin [Paracentrotus (=: Strongylocentrotus)] est absolument rebelle à l'action de l'acide carbonique et expliqué que cela tient au fait que les œufs de ces animaux émettent leurs globules dans l'ovaire maternel et sont tous, au moment où ils sont émis ou au moment oîi l'on peut les recueillir efficacement dans la glande, pourvus de leur pronucléus femelle et retombés à l'état de repos après l'émission de leurs deux globules. )i Je me suis demandé s'il ne serait possible, par des moyens artificiels, de faire passer les œufs d'Oursin à cet état de labilité qui rend efficace l'application de l'acide carbonique pour déterminer la. parthénogenèse. M Deux moyens se sont présentés à mon esprit : le secouage et l'élévation de la température. » Le secouage est depuis longtemps connu comme un agent excitant passablement efficace : il permet de hâter la maturation spécifique des œufs et, môme dans certains cas, de déterminer un commencement de parthénogenèse; on sait aussi qu'il est un agent très actif de tératogenèse ; enfin, c'est lui qui permet l'ovolomie et la blastolomie quand on veut les appliquer en grand sur un nombre considérable d'œufs ou d'embryons. » Ici cependant, il ne suffit pas à déterminer la parthénogenèse. J^es œufs secoués, puis abandonnés à eux-mêmes, ne se développent pas. Les œufs secoués, traités ensuite par l'acide carbonique à froid, ne se déve- loppent pas non plus. » La chaleur seule ne donne pas non plus de résultats. Mais j'ai réussi en employant simultanément ces deux agents, » Les œufs sont secoués dans l'eau de nier à la température ordinaire, modérément, pendant 5 à 6 minutes. (Il faut absolument éviter le secouage énergique habituellement employé pour obtenir l'ovotomie ou la blastolomie). Us sont ensuite placés dans la solution carbonique, comme dans mes expériences antérieures, mais à la température de 28° à 3o°. La solution est préparée avec de l'eau de mer portée à 35° environ, de manière qu'après le refroidissement produit par le changement de vases et l'intro- duction de la petite quantité d'eau de mer où les œufs ont été secoués, la température finale soit de 28" à So". On abandonne le tout au refroidissement naturel et, après I heure environ, on remplace la solution carbonique par de l'eau de mer naturelle (stérilisée, bien entendu), à la température amliianle. » L'expérience ayant été faite dans la soirée, j'ai observé le lendemain matin que Go pour 100 environ des œufs étaient segmentés. Les plus avancés avaient une tren- taine de blaslomères. J'ai j)u, par les réactifs colorants, mettre eu évidence le noyau et démontrer ainsi que c'étaient des segmentations véritables. Un bon nombre, d'ail- SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE igoS. /j^S leurs, étaient aussi belles et aussi régulières que celles obtenues par la fécondation. » Les œufs témoins n'ont pas montré une seule segmentation. » D'autres œufs de la même mère, traités par les procédés au chlorure de manganèse, au chlorure de potassium, avec ou sans Iraltemenl consécutif à l'acide carbonique, ont été le siège des phénomènes que j'ai décrits ailleurs sous le nom de dégénérescence vésiculaire, mais aucun ne s'est véritablement segmenté. » Il s'en faut de beaucoup, cependant, (jufi ce mode de traitement soit aussi efficace que celui des œufs d'Astéries, en voie d'émission de leurs globules, par l'acide carbonique seul et à froid. Tandis que ceux-ci m'ont donné des larves âgées aujourd'hui de trois mois et demi et en voie de se métamorphoser, les œufs d'Oursins, traités par le procédé ci-dessus, n'ont pas dépassé le stade à 32 blastomères. Il sont ensuite entrés en dé- générescence. » J'attribue ce fait, en partie, à une cause accidentelle, le soleil ayant frappé directement le vase où étaient les embryons; en partie à l'imper- fection du procédé, dont les conditions o[)times sont encore à trouver. Il faudra faire varier les conditions du secouage et la température de la solu- tion chaude de C0-; peut-être faire intervenir encore d'autres agents. C'est là le sujet d'une longue et patiente recherche que je n'ai pu entre- prendre encore, vu l'époque avancée de l'année, qui ne permet plus de se procurer un matériel suffisant. ' » Mais, dès maintenant, un point reste acquis, c'est que l'on peut, par des agents mécaniques (secouage) ou physiques (chaleur), mettre les œufs d'Oursins réduits, au repos et, par suite, rebelles à l'action de l'acide car- bonique, dans un état de labilité nucléaire qui les rend sensibles à cette action et leur permet de se segmenter parthénogénétiquement. » PHYSIOLOGIE. — Sur la production de sucre dans le sang pendant le passage de ce dernier à travers le poumon. Note de MM. il. Lépime et Boulud. « D'après Cl. Bernard, le sang de la carotide renferme moins de sucre que celui du ventricule droit; les dosages qu'il rapporte montrent, en effet, que la différence pourrait atteindre le quart et même près du tiers. Mais Cl. Bernard'ne connaissait pas la cause d'erreur résultant de l'acide glycu- ronique fortement conjugué (qui, dans quelques cas, est plus abondant dans le sang de la carotide). De plus, il ne nouii renseigne pas sur les conditions particulières où se trouvaient ses animaux; aussi peut-on douter /■(76 ACADÉMIE DES SCIENCES. que ses cliilTres soient exacts et correspondent à nn état normal. Dans nos expériences, chez des chiens sains, nous n'avons jamais vu que le sucre dans le ventricule droit (ût en proportion supérieure d'un cinquième à celui de la carotide. Dans l'expérience que nous avons rapportée à l'Aca- démie le 4 m;ii de cette année, l'excès n'est guère que d'un sixième. » Quoi qu'il en soit, il demeure incontestable qu'il se détruit du sucre pen- dant la traversée du poumon. Or, malgré cette perte, nous avons trouvé, ce qui avait échappé à CI. Bernard, que, le plus souvent, chez des chiens dans des conditions parfaitement normales, nourris de viande et à jeun depuis i5 heures, les matières sucrées étaient en proportion plus forte dans le sang de la carotide que dans celui du ventricule droit. En effet, le pouvoir réducteur, soit avant, soit, ce qui est plus important, après le chauffage en présence de l'acide tartrique (pour décomposer l'acide glycu- ronique fortement conjugué), étajt plus élevé dans le sang carotidien; de plus, très souvent, le pouvoir rotatoire à droite y était aussi plus prononcé. » Nos expériences, au nombre de vingt, ont été faites avec le manuel opératoire que nous avons décrit dans notre Note du 4 mai ('). Nous avons préparé presque tous nos extraits de sang d'après la nouvelle méthode re- commandée par MM. Bierry et Portier (-) qui consiste, comme on sait, à précipiter les matières albuminoïdes au moyen du nitrate acide de mercure suivant les indications de M. Patein, et qui a l'avantage de donner des so- lutions parfiutement limpides, très Hivorables à l'examen polarimétrique, et un précipité franchement rouge avec la liqueur de Fehling. Dans le plus grand nombre de nos expériences, l'excès du pouvoir réducteur (évalué en glucose) dans le sang carotidien après le chauffage a varié entre 0^,06 et 0^,20. » On pourrait supposer que la moindre proportion de sucre dans le cœur droit tient à ce que, par un hasard singulier, la sonde aurait récolté du sang de la veine cave supérieure, à l'exclusion de celui de la veine cave infé- rieure, plus sucré. Mais, dans toutes nos expériences, la sonde était bien introduite dans le ventricule, ainsi que le montraient ses oscillations, et il (*) Dans quelques cas, au lieu de nous borner à recueillir simultanément les deux sangs, nous avons fait une nouvelle prise à la carotide, immédialemenl après la pre- mière, afin de nous renseifîiier sur le degré de rhjperglycémie qui peut éventuelle- ment survenir après un frottement un peu prolongé de la sonde sur le ventricule droit. Nous l'avons trouvée assez légère. (-) 15iERRV et Portier, Comptes rendus de la Société de rtiologie. 1902, p. [276. SÉANCE DU 2T SEPTEMBRE igoS. /177 est flifricile d'ndmcttre que ic sang des deux veines n'y soit pas parfaite- ment mélangé. « On peut encore moins supposer que l'augmentation du sucre dans la carotide tienne à la concentration du sang pendant la traversée du pou- mon ; car un calcul très simple montre que la quantité d'eau exhalée pen- dant quelques secondes par un chien est beaucoup trop faible, par rapport à celle du sang qui circule à travers le poumon, pour expliquer une aug- mentation de plusieurs centigrammes de sucre par litre. De plus, dans cette hypothèse, les différentes matières sucrées du sang devraient aug- menter parallèlement; or, il n'en est pas ainsi, et souvent le polarimètre permet de reconnaître dans le sang carotidicn une augmentation relative an pouvoir dextrogyre par rapport au pouvoir réducteur. » Cet excès de matières dextrogyres (et réductrices) ne provient pas du poumon, mais du sang lui-même : » On sait depuis douze ans(') que, dans du sang normal, maintenu une demi-heure environ à 58° (pour anéantir son pouvoir glycolytique), il se produit une certaine proportion de sucre. Depuis plusieurs mois, nous avons repris l'étude approfondie de cette glycogénie hématique, et, entre autres faits nouveaux, nous apportons aujourd'hui celui-ci, que le sang carotidien, reçu dans l'eau à 58°, produit, en général, moins de sucre que le sang du ventricule droit, dans les mêmes conditions, ce qui s'explique en admettant que l'hydrate de carbone qui lui. donne naissance (et que, pour ne rien préjuger, nous appellerons sacre virtuel'^ a subi pendant la traversée du poumon une diminution corrélative de la production de sucre. » Ce sucre virtuel n'est pas de la zoamyltne; car on constate l'augmen- tation du sucre dextrogyre et réducteur dans l'extrait de sang carotidien, sans avoir besoin de le chauffer en présence d'un acide, c'est-à-dire dans des conditions où l'hydrolysation de la zoamyline est impossible. Il pourrait être identique avec celui dont les travaux modernes, surtout ceux du pro- fesseur F. Millier et de Schondorff, ont fait connaître l'existence dans la molécule d'albumine, et que Blumenthal et Langstein ont particulièrement étudié dans les albuminoïdes du sang. Nous nous proposons de revenir sur ce point dans une Communication ultérieure. » En attendant, nous résumerons celte Note en disant que, dans le sang qui traverse le poumon, il faut admettre, non seulement un processus gly- (') Lépine et Barrai,, Comptes rendus, a5 mai ei surloiu 22 juin iSgi. 4^8 ACADÉMIE DES SCIENCES. colytique, mais un processus glycogénique, qui a passé jusqu'ici inaperçu, et qui rem|iorte le ])lns souvent sur le processus glycolytique dans les con- ditions normales que nous avons précisées. >> MEMOIRES PRESENTES. M. Adbikn Mri.LEi! adresse un Mémoire intitulé : « Radio-activité et ionisation; phénomènes généraux et théorie ». (Renvoi à l'examen de M. Becquerel.) CORRESPONDANCE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les Jonctions monodromcs cl les équations différentielles. Note de M. Edji. Maillet, présentée par M. C. Jordan. « I. Nous avons obtenu le critère suivant de croissance irrégulière des fonctions entières d'ordre infini non transfmi. Soit (i) '^{x)=^a„X' 0 une fonction entière d'ordre infini (/■, p), oi^i p est fini : on sait qu'il y a, pour m assez grand, une infinité de coefficients a,„ tels que (:») 7^=(log,«0~'^"^. les autres étant plus petits que ne l'indique cette formule. » Si 6, est un nombre positif satisfaisant à l'inégalité log^^,(OT, + 0,)>(', logA+i'w, (^v^ — I positif, aussi petit que l'on veut, dès que m, est assez grand, mais fini) et s'U y a une infinité de valeurs de rn^ telles que, parmi les coeffi- cients d'indices m,, m, + r, . . ., «i^ + 0, consécutifs, un au plus satisfait à la condition (2) dès que w, dépasse une limite fixe, la fonction <^[x) est à croissance irrégulière. » Les dérivées de . » Dans le cas où les coefficients des équations différentielles de III et IV sont des fonctions méromorphes ayant le point singulier essentiel isolé / r= ao commun, les mêmes propriétés restent vraies en dehors de cercles (') Notre procédé de démonstration est une extension d'une méthode de M. Liapou- noff (Picard, Analyse, t. III, p. 362). 48o ACADÉMIE DES SCIENCES. de même rayon -n (■/] limité aussi i^elit que l'on veut) ayant pour centres les pôles des coefficients, cpiand ces fonctions méromorphes sont d'ordre fini ou des fractions rationnelles. » V. Soit a-,, ..., œ„ un système de solutions d'un système linéaire homogène d'équations difïéi'entielles entre x,, a;„, dont les coefficients sont des |)olynomes ou des fractions rationnelles : si a-^, par exemple, est une fonction entière, son ordre est fini et sa croissance régulière. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les propriétés et la cojislilutioa des aciers au man- ganèse. Note de M. Léon Guillet, présentée par M. A. Ditte. « Les aciers au manganèse ont fait l'objet d'une étude importante de la part de M. Hadfield ('). De plus, M. Osmond a montré que les aciers au manganèse, non magnétiques, possèdent la structure polyédrique (-). » J'ai repris l'étude complète des aciers au manganèse, tant au point de vue micrographique qu'au point de vue mécanique. Mes recherches ont porté sur deux séries d'aciers très purs : la première renferme de o,ioo à o, 25o pour loo de carbone, le manganèse va en croissant de o à 33 pour loo ; la deuxième contient de o, 700 à o, q5o pour 100 de carbone et le manganèse croît de o à 12 pour 100. » Les principaux résultats de ces recherches peuvent être résumés ainsi : » Micrographie des aciers bruts de forge. — Il y a une similitude très grande enlre les aciers au manganèse et les aciers au nickel; mais il faut beaucoup moins de manganèse (moins de la moitié) pour produire le même effet que le nickel. De plus, dans les aciers suffisamment carbures (renfermant plus de o,5oo pour loo de carbone environ) on n'observe pas de martensite pure, mais bien de la martensite et de la troos- tite, voire même parfois de la trooslite pure. » Le Tableau suivant résume la conslitulion des aciers bruis de forge : Aciers carbures. de o à 3 "/o Mn de 3 à 7 7o Mn teneur en Mn > 7 "/o » Les aciers de la deuxième classe sont à martensite lorsqu'ils renferment moins de o,5oo pour 100 de carbone; ils sont à Iroostite, lorsqu'ils en contiennent davantage. ( ' ) Iron aiid Sleel Instilul. ('-) Bulletin dex Mines. Classes. Microstructuie. Aciers à faible teneur en C. I.... perlite de 0 à 5 »/o Mn II... martensite ou trooslite de 5 à 12 "/„ Mn III... fer -; teneur en Mn > 12 "/o SÉANCE DU 2 1 SEPTEMBRE igoS. 48l n Comme pour les aciers au nickel, cette deuxième classe doit subir une subdivi- sion, suivant que l'acier est formé de fer et de marlensile; de martensite pure ou de martensite et de fer •(. » Micrographie des aciers trempés. — Les transformations micrograpliiques obte- nues par recuit, trempe, écrouissage ou refroidissement sont identiques à celles que nous avons déjà signalées pour les aciers au nickel. » Les aciers formant la limite entre la deuxième et la troisième classe présentent les phénomènes déjà signalés. C'est ainsi que le recuit, la trempe, l'écrouissage et le refroi- dissement à — 78" ont produit de la martensite dans les aciers polyédriques à 12,9 pour 100 Mn de la première série et 37,2 pour 100 Mn de la deuxième série. » Propriétés mécaniques. — Nous avons pratiqué sur ces aciers des essais à la trac- tion, au choc par la méthode Frémont et à la dureté par la méthode Brinell. » Les résultats obtenus sont en concordance absolue avec la microstrncture. )) Les aciers perlitiques offrent une charge de rupture un peu plus élevée que les aciers au carbone ordinaires, et cela d'autant qu'ils contiennent plus de manganèse. Ils offrent une très grande résistance au c/ioc. Ceci prouve nettement, au contraire de ce qui a été admis dans le monde métallurgique à la suite des recherches de M. Hadfield, que le manganèse ne rend pas, par lui-même, les aciers fragiles et que ceux-ci ne le sont que lorsque la somme C + Mn est en quantité suffisante pour amener la structure martensitique. » Les aciers à fer •; ont des propriétés mécaniques très remarquables qui ont été indiquées pour la première fois par M. Hadfield, )) Le Tableau suivant donne quelques résultats sur aciers bruts de forge : Composition Essais —— — - au choc Manga- (méthode Carbone. nèse. Structure. |{. E. A p. Illll. -;'). Frcmont). 0,0.73 1,3 Perlite 42,5 28,2 24,5 73,4 39 o,io4 i>7 Perlite 49w 28,6 i7>5 58,2 36 0,286 2,1 Perlite 55,7 40,7 i5,5 57,2 28 0,276 5,6 Martensite 7''9 7'. 9 0,2 3,9 3 o,o34 6,i Martensite 118,3 84,3 0,2 0 3 0, i56 i'^,9 Ac ier sur la limite 65,5 3o,o 3,5 6,0 12 0,296 33,5 Polyèdres 61, /, 34,2 4,5 74,6 28 0,873 0,5 Perlite n4,9 59,5 6 9 3 0,840 2,0 Perlite io5 , 4 79>i I 3 3 0,934 3,0 Perlite 100, 9 82,8 0,5 0 3 0,762 5,1 Martensite h- fer ■,- 86,6 60,2 2 3 0 0,700 7>2 Acier sur la limite 56,5 4i,4 6,0 7,5 10 0,960 13 ,0 Polyèdres 89,6 61,8 i5,o '4,7 23 (') On a adopté pour la striction S =: — ;=; — X 100. G. R., iguD, ■• Semestre. (T. CXX.XVII, N° 12.) 64 482 ACADÉMIE DES SCIENCES. » En résumé, les résultats que j'ai obtenus montrent la coïncidence par- faite des essais métallographiques et mécaniques. De plus, j'ai pu établir la grande similitude qui existe entre les aciers au manganèse et au nickel. » Enfin les essais au choc montrent nettement que les aciers peu car- bures et à teneur inférieure à 4 ou 5 pour loo de manganèse, ne sont nul- lement fragiles. » J'espère pouvoir résumer ces résultats dans un diagramme aussi simple que celui que j'ai donné pour les aciers au nickel. » rATllOLOGlE. — Diagnostic des calculs biliaires par la radiographie préli- minaire. Note de MM. Mauclaihe et Infiioit, présentée par M. Lanne- « Ayant observé une malade chez laquelle des calculs biliaires vésicu- laires avec péricholécystite et adhérences intestinales avaient donné le syndrome de l'obstruction intestinale par cancer, l'un de nous, en présence d'une autre malade, jugea opportun de faire pratiquer la radiographie de l'hypocbondre droit avant l'intervention chirurgicale, qui fut pratiquée le IQ août dernier à l'Hôtel-Dieu. » Nous avons l'honneur de présenter à l'Académie le cliché de cette radiographie préliminaire : l'épreuve montre bien les calculs emprisonnés dans le bas-fond de la vésicule. D'après nos recherches bibliographiques, nous croyons être en présence du premier cas, en France, pour lequel les rayons X aient pu, d'une façon aussi nette, confirmer le diagnostic cli- nique, qui avait d'ailleurs été posé. » Jusqu'ici, la composition chimique des calculs biliaires a rendu difficile leur projection en radiographie; leur situation dans une partie du corps que la respiration met constamment en mouvement est déjà un obstacle, mais le plus important paraît dû à la composition chimique de ces calculs. Les uns sont exclusivement composés de cholestérine, corps transparentaux rayons X; d'autres sont formés de cholestérine et d'une faible quantité de matières minérales; d'autres enfin sont surtout compo- sés de substances minérales. Le plus grand nombre des calculs sont formés de cholestérine. Jusqu'ici les résultats radiographiques ont été négatifs, tout au moins à notre connaissance. M Mais, si la composition chimique joue un grand rôle, le manuel opé- ratoire radiographique a aussi son importance. SÉANCE DU 2Î SEPTEMBRE ipo^. 483 » On a lecoinuiandc de faire coucher te malade sur le ventre, pour que la vésicule soil le plus près possible de la plaque sensible. Mais, chez quelques malades, la pression sur le côlé droit est très douloureuse et rimmobilité est impossible. C'était le cas chez notre malade. » Or, voici de quelle façon l'un de nous a procédé. Un tube osmo-régulaleur petit modèle, fonctionnant sur une machine statique à huit plateaux, est placé à 75'"' de la plaque sensible; la malade était couchée sur le dos, directement sur la table radiogra- phique, avec interposition de la plaque. Une bande de toile de o"',3o sur o"','io com- primait fortement l'abdomen, à l'aide de brides reliées à la table. L'ampoule était peu pénétrante, et la durée d'exposition fut de lo minutes. M En opérant ainsi, nous pensons que les insuccès de radiographies vésiculaires sur le vivant seraient moins nombreux. On cherche trop souvent à diminuer le temps de pose, ce qui oblige à employer des tubes trop pénétrants. » Pour une autre malade de IFIolel-Dieu, chez laquelle la vésicule biliaire était très volumineuse, la radiographie donna un résultat négatif : il s'agissait, en elTet, du cancer de la tète du pancréas. Une cholécystostomie fut pratiquée pour remédier mo- mentanément à l'ictère par rétention. » Nous avons recueilli quelques calculs secs qui ont été radiographiés sur une même plaque, en y joignant ceux provenant de notre malade après la cholécystostomie simple, car la cholécysteclomie d'emblée, sans ouverture préliminaire de la vésicule, n'avait pu être faite à cause des adhérences nombreuses et résistantes. » Sur l'épreuve de ces calculs, radiographiés à sec, on note que : i" leur degré de transparence aux rayons X est en raison inverse de Ja quantité de matières minérales qu'ils contiennent; 2° le volume de ces calculs n'a aucune influence sur le résultat positif ou négatif de la radiographie; 3" dans une même vésicule, on peut rencontrer des calculs de compositions différentes, comme dans notre cas. On constate, en effet, que deux calculs très opaques se voient très nettement; les autres ne laissent qu'une traînée d'intensité inégale. » Nous notis proposons de continuer ces recherches pour des calculs contenus dans le canal cholédoque (car ici la radiographie préliminaire permettrait au chirurgien de se guider plus facilement dans le choix des voies d'accès sur les différentes portions du canal cholédoque dans lesquelles le calcul peut être enclavé). Cela est important, car des adhé- rences anormales rendent souvent assez difficile l'exploration du cholé- doque dans sa totalité. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — La germination des Orchidées. Note de M. NoEi, Ber.vard, présentée par M. Gaston Honnier. « Grâce à l'obligeant concours d'un amateur d'Orchidées, i\I. Magne, j ai pu reprendre des observations et des expériences sur la gorinination des Callleya et des Lœlia. J'en indiquerai ici les premiers résultats. 48Zj ACADÉMIE DES SCIENCES. » Les graines des Calllcya, des Lœlia ou de leurs hybrides sont au nombre de celles dont on obtient le plus facilement la germination dans les serres, où on les sème généralement sur de la sciure de bois humide. Au bout d'une quinzaine de jours, les embryons donnent de petites sphé- rules à peine plus grosses qu'eux, mais rendues plus apparenles par leur verdissement, lis restent plus ou moins longtemps à cet état; parfois ils ne le dépassent pas, et le semis est tôt ou tard détruit par l'envahissement de moisissures; sinon, après un temps variable qui peut atteindre i ou 2 mois, le dévelopi)ement s'accuse et se junirsuit. La germination est toujours irréguliére et lente : souvent, après 4 ou 5 mois, les plantules les plus avancées ne dépassent pas 5™™. Ces plantules ont alors la forme de toupies au pôle élargi desquelles se forme le bourgeon terminal; elles se montrent toujours infestées à leur pointe, oi^i s'attache le suspenseur, par un cham- pignon fdamenteux endophyte. Les expériences suivantes montreront que la pénétration de ce champignon est, en sus des conditions qu'exige la germination des graines en général, une condition supplémentaire néces- saire et suffisante pour la germination de celles-ci. C'est ce que j'avais suggéré antérieurement, sans pouvoir donner la déuïonstration précise que je fournirai ici. )) J'ai reçu de M. Magne des graines liybrides de Catlleya Mossiœ, Lœlia purpu- rata et des plantules obtenues en serre parla germination de graines de même origine. Les graines étaient incluses dans un fruit mùr; j'en ai fait un grand nombre de semis aseptiques. Pour cela, en principe, j'ai projeté et réparti uniformément la fine poussière que forment ces graines sur de larges surfaces de gélose glycérinée stérile; puis, après quelques jours, j'ai prélevé, pour les transporter dans des tubes de culture, les graines qui restaient extérieures aux. colonies microbiennes qui s'étaient dévelop- pées. Ces semis définitifs ont été faits en tubes inclinés, sur de la gélose à 3 pour 100 additionnée d'une décoction faible et limpide de salep; ils sont restés stériles. Les jeunes plantules m'ont été envoyées dans des tubes flambés, j'en ai isolé quelques-unes en les débarrassant de leur tégument et je les ai semées, après lavages à l'eau stérile, dans des tubes de culture sur gélose au salep. Il s'est développé dans ces cultures un Inphomycète et un coccobacille que j'ai cultivés sur le même milieu, séparément ou ensemble. L'hyplioniycéte donne des filaments qui rampent à la surface du milieu de culture ou s'étendent sur les parois humides du tube; il ne donne pas de filaments dressés aériens. » Dans les.semis aseptiques de graines, laissés à l'éluve à p.8° à une bonne lumière diduso, j'ai obtenu la formation des sphérules vertes, mais non la germination. L'em- bryon ovoïde des graines mûres, qui a en moyenne aSol^- de plus grand diamètre, se gonfle, verdit, et atteint 3ool^ à SSot'; quelques-unes de ses cellules épidermiques s'al- longent en courtes papilles sans former jamais de véritables poils. Un embryon, dont le développement est exceptionnel, a atteint ôoc!-", présenté des cloisonnements cellu- SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE IQoS. /|85 laires dans sa zone moyenne et formé quelques slomates. L'état de ces embryons reste stationnaire après loo jours de culture ; pour des semis d'autres espèces, datant de 5 mois et ou la plupart des embryons ont fini jiar se flétrir, il n'a pas été dépassé. Mais, dès que l'on transporte les graines à cet état dans une culture pure de l'hy- phomycèle dont j'ai parlé plus haut, elles ne tardent pas à germer, soit ([u'on les place sur le milieu de culture même, soit simplement sur les parois humides du tube où ce champignon étend ses hyphes. Dans les premiers jours les filaments mjcéliens pénètrent dans la partie moyenne du suspenseur et envahissent rapidement les cellules adjacentes de l'embryon; la germination commence aussitôt, elle devient évidente dès les dix premiers jours ; au quinzième, les plantules ont pris leur forme caractéristique en toupie et portent de longs poils absorbants. Au contraire, si les semis sont conta- minés par des moisissures différentes ou par des bactéries, les graines sont détruites rapidement. Pourtant, le coccobacille dont j'ai parlé, qui seul ne provoque pas la germination, peut, sans désavantage, être associé à l'hyphomycète nécessaire. Des graines semées depuis 87 jours dans l'épaisse zooglée que forment ces deux microor- ganismes sont entrées et restent en pleine végétation ; après ce temps, les plantules ont atteint 4™" et formé leurs bourgeons terminaux; la germination est parfaitement ré- gulière et le résultat comparable aux meilleurs de ceux qu'obtiennent les horticul- teurs. Il y a donc bien là, en définitive, une action spécifique, particulière à l'hypho- mycète qui parasite normalement ces plantes et qui est nécessaire à leur germination. Les expériences qui précèdent donnent, pour identifier ce champignon, un critérium décisif qui, jusqu'à présent, a manqué; je reviendrai par la suite sur ce point. » Le cas que j'ai étudié ici donne, à ce que je crois, le premier exemple certain d'un organisme qtii ne peut normalement pas dépasser un état embryonnaire sans la pénétration d'un parasite, pas plus qu'un œuf ne peut, en général, poursuivre son évolution sans être fécondé. En repre- nant une expression qui a été appliquée aux Lichens, on pourrait dire que, par ces expériences, a été faite la synthèse de plantules d'Orchidées. Ces plantules ne sont pas, en effet, comparables à celles de la plupart des plantes, foriîiées des cellules qui dérivent d'un œuf; elles sont des com- plexes formées de semblables cellules et d'un parasite nécessaire: elles ont, en un mot, la valeur de Mycocécidies. » La séance est levée à 3 heures trois quarts. G. D. 486 ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOCKAPIIIQUE. Ouvrages reçus dans la séanch du 17 août 1900. (Suite.) Ve/handiun^^cn der russiscli-kaiserlichcn uiiiiei alogischen Gesellscliaft ziiSaint- Petersburg : 1" série, Bd. XL, Lief. 1, mil 3 Tafehi. Saint-Pétersbourg, 1908; 1 fasc. i.i-S". Materialen zur Géologie Russlands, herausgegeb. v. der kaiserlichen mineralo- gi'Schen Gesellschaft; Bd. XXI, Lief. i, luil 6 Tal'eln. Saiut-Pélersbourj;, igoS; i fasc. in-8°. Bulletin de la Société ouralienne des Amis des Sciences naturelles: suppléments au Tome XXII : i fasc, in-8° et i fasc. in-f"; Tome XXIII : 1 fasc. iu-8". Saint-Péters- bourg, 1902. Memorias de la Sociedad espanola de Ilistoria natural; t. I : Inlroduccion y Memoria i-^. Madrid, 1900; i fasc. in-8°. Boletin demografico de la Republica tnexicana, 1901; ana IV, num. G. Mexico, 1902; I voL in-4°. Censoy division territorial del Estado de Puebla verificados en \ 900. Mexico, 1 908 ; I voL in-4°. Censo de la Republica mexicana pracllcado en igoo.' Extranjcros résidentes. Mexico, igoS; i vol. in-S". Ouvrages reçus dans la séance du 24 août igoS. Exposition universelle internationale de 1900. Rapport général administratif et technique, par M. AlkrI'D Picard, Membre do l'Institut, Président de Section au Conseil d'État, Commissaire général; t. IV. Paris, Imprimerie nationale, 1900; (vol. in-4". (Hommage de l'auteur.) M. Albert Gaudry présente en hommage, au nom de M. le professeur sénateur Giovanni Capellini, les 8 Opuscules suivants : Balenotlere mioceniche di San Michèle pressa Cagliari ; con due tavole. Bologne, 1899; i fasc. in-'i". Di uno uovo di Jipyornis nel Museo di Storia naturale di Lione, e di allre uova e ossa Jossili dello stesso uccetlo raccolte a Madagascar nell' ultimo decennio del secola JCIyY. Bologne, 1900; 1 fasc. in-4". Balenottera miocenica del Monte Titano, Rcpubblica diS. Marino. Bologne, 1901 ; I fasc. in-4°. Discorso di apertura délia A'.l'I Adunanza générale estiva tenuta dalla Socielà geologica italiana in Spezia: seduta 7 settembre 1902. Rome, 1902; i fasc. in-8''. SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE igoS. 48^ Salle ricerche e osservazioni di Lazzaro Spallanzani a Porto Venere e nei din- loriii dclla Spezia. Rome, 1902; i fasc. in-S°. Nola espUcalive délia carta geologica dei dintorni del golfo di Spezia e val di Magra inferiore ; 2» edizione 1881. Home, 1902; i fasc. in- 8°. Dalenefossili toscane. I. Balaena etrusca. Bologne, 1902; i fasc. {11-4». Avanzi di Squalodonte nella arenaria di Grami dei Frati pressa Schio; con una tavola. Rome, igoS; i fasc. in-4<'. Annual report oftheDirectorof theAlleghenyObservatory, for theYearendin.r december 3i, 1902, bj F.-L.-O. Wadswobth. Cincinnati, 1908; i fasc. in-8<>. The Institution of mechanical Engineers. Proceedings, n" 1, january-february looS Londres; i vol. in-S". J J • Proceedings of the american Academy of Arts and Sciences; vol. XXXIX n" 1 3 june igoS. Boston, Mass.; 3 fasc. in-S". ' ' Analele Academiei romane; série II; t. XXIV, 1901-1902; t. XXV, iQoo-iqoS Bukarest, 1902-1903; 2 vol. in-/;". ' Academia Romdna, Disciirsuri de receptiune : XXV. Mijloce de im'esti^atiune aie meteorologiei; diseurs de Stefan G. Hepites, c„ respuns de D- I. Félix. Bakarest 1903 ; I fasc. in-4". ' Ouvrages reçus dans la séance du 3i août 1908. La question sardinière : Rapport de M. Charles Bernard à M. Camille Pelletan Ministre de la Marine; Rapport de MM. J. Kunstler et Charles Bénard à la Chambré de Commerce de Bordeaux. Bordeaux, imp. J. l'echade, 1908; j fasc. in-S". Bapport sur la question de la sardine, par M. C. Bénard et M. J Kunstler (Extr du Registredes délibérations de la Chambre de commerce de Bordeaux- séance d,I 10 juin 1903.) Bordeaux, imp. F. Pech ; i fasc. in-40. Ogmios ou Orphée, par H. Lizeray. Paris, Vi-ot frères, 1908 ; i fasc in-12 ^éclairage électrique, revue hebdomadaire des transformations électriques' méca niques, thermiques de l'énergie. Direction scientifique: A. d'Arsonval, A. Blondel ^■:^^ll^^^''^_-^^^^^^^,^-'Poy^CKy • (,). Physiology, including expérimental Psychology, Pharmacology and erperi mental Pathology; Vol. XIII, O. Iluman Anatomy ; Vol. XIV, P. Pl^sical Anthro- pology; Vol. XV : Paleontology. Londres, Harrison et fils ; Paris, Gauthier-Vilhrs • lena, Gustav Fischer, igo3; 4 vol. 10-8". ' Catalogue of canadian Birds ; part II: Buds of Prey, Woodpeckers, FLy- 488 ACADÉMIE DES SCIENCES. Catcher.':, Crotvs, Jnys and Blackbirds; by John Macoun. Ottawa, 190.3 ; i vol. in-8". Concorsi a ]>remio delB. Islituto di Scienze, Letlere ed Arli. proclamait nelT adunanza solenne del 2^ maf^gio igoS. Venise, 1908 ; i fasc. in-S". Sislema allerno positiva, estiidio de malheniaticas que comprende los f adores para resoher cxaclemenl todas las diinensioncs de distancias, pianos y cuerpos, por J. rRANCisco Tadeo Palacios. Guatemala, igoS ; 1 fasc. in-12. Natiiurlciindig lijdschrift voor Nederlandsch-Indië ; Deel LXII. Amsterdam, igo3; I vol. in-S". Archives du Musée Teyler : série II, vol. VIII. ?>' partie. Ilaarlem, Paris, Leipzig, igoS; i fasc. \n-l\°. Publications of Ihe aslronomical Laboratory al Groningen; n"' 10, 11. Gro- ningue, 1902 ; 2 fasc. in-4°. Obsenalions mode at Ihe Royal magnetical and ineleorological Observalory al Batavia; vol. XXIV, 1901. Batavia, 1900; i fasc. in-f". Annales du Musée du Congo : Botanique. Série V : Eludes de Syslématique et de Géographie botaniques sur la flore du bas et du moyen Congo, par Eji. de Wildeman; vol. 1, fasc. 1. Bruxelles, 1900; i fasc. iii-f". ERRATA. (Séance du 7 septembre iQoS.) Note (le M. P. Chofardel, Observations de la planète MA, etc. : Au lieu de : Lise: : Log. fact. Log. fact. 'âge. Dates. parallaxe. parallaxe 454 Août 3i 7,21 5„ T,2l5 » Sept. I T,237„ 7,287 » 2 T. 465,, 7,465 On souscrit à Paris, clirz GAUTHIER-VILLARS, Quai des Gnmd'^-Àugustins, n" 55. )U!S i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent ré°iilièren,ent le Dinwnrlw. Ils forment, à la fin de l'année, Lux volumes in 4° Doux i, l'une par ordre alphabétique de matières, l'aulre par ordre alphnl, lique de noms d'Auteurs, terminent chaque volum'e. L'abonnement est annuel •t du i" Janvier. Le prix de l'abonnemciii at fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements : 40 fr. — Union postale : 44 fr. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Ferran frères. I Chaix. ! Jourdan. ' Ruff. s CourtJD-Hecquet. Germain etGrassin. Gaslineau. ie Jérôme. on Régnier. / Feret. ux Laurens. ' Muller (G.). •s Renaud. iDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. Joiian. ery Perrin. (Jenry. «/•£' ! „ ■' ( Marguerie. \ Juliot. ( Bouj. ; Nourry. Ralel. (Rey. ( Lauverjat. ( Degez. j Drevet. i Gratier et C". helle Foucher. Bourdignon, Dombre. Thorez. Quarré. nl-Fevr.. le Lorient. chez Messieurs : I Baumal. \ M"' Texier. / Bernoux et Cumin \ Georg. Lyon ( Effantin. 1 Savy. I Vilte. Marseille Ruât. ^ . „ ( Valat. montpellier „ , „, ' ( Coulet et fils. Moulins Martial Place. ! Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. ( Guist'hau. ( Veloppè. \ Barma. ( Appy. IMmes Thibaud. Orléans Loddé. Blanchient Lévrier. Rennes ' Plihon et Hervé. Rochefort Girard ( M"" ). I Langlois. \ Lestringant. S'-Étienne Chevalier. j Ponteil-Burles. l Humèbe. j Gimet. i Privât. I Boisselier. Tours j Péricat. ( Suppligeon. j Giard. ( Lemaitre. Nantes Nice . Poitiers- Rouen. Toulon. Toulouse.. Valenciennes.. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Berlin. Bucharest . chez Messieurs : I Feikema Caarelsen ' et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C». Dames. Friediander et fils. I Mayer et Millier. Berne . Schmid Francke. Bologne ZaDiclielli. iLamertin. Mayolezet Audiarte. Lebégue et C*. , Solchek et C«. ' Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell elC". Christiania Canimermeyer. Constanlinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. I Benda. \ Payot et C". / Barth. \ Brockhaus. Leipzig Ivœhler. Lorentz. Twietmeyer. ( Desoer. ( Gnusé. Lausanne.. Liège. Milan. Naples. chez Messieurs : ÎDulau. Hachette et C'. Nutt. Luxembourg. . . V. Buck. [ Ruiz et C'V Madrid ) Romo y Fussel. ) Capdeville. \ F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou T.nstevin. ( Marghieri di Giu». I Pellerano. 1 Dyrsen et Pfeiffer. New-York Stechert. ' Lemckeet Buechncr Odessa Rousseau. Oxford Parker et €■•. Palerme Reber. Porto Magalbaès el Moniz. Prague. Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. „ i Bocca frères. Rome , ( Loescheret G'" Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordiska Bogliandel. I Zinserling. ( Woiir. I Bocca frères. ) Brero. Clausen. Rosenbergel Sel lier. Varsovie Gebethner et Wolfl. Vérone Drucker. i Pf'<=''- Vienne „ . , . „, ( Gerold et C'. Ziirich Meyer et Zeller. S'-Pétersbourg . . Turin . :LES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes i" à 31. — (3 Août i8:î5 à ii Décembre is-3.i.i Volume in-i"; iS5i. Prix '. 25 fr. Tomes 32 à 61. — (i" Janvier i85i à 3i Décembi-e iSG5.) Volume iii-4''; 1870. Prix 25 l'r. Tomes 62 à 91. — ( i^' Janvier 1866 à 3( Uécembro iS8o.) Volume in-4°; 18S9. Pri.x 25 fr. Tomes 92 à 121. — ( 1" Janvier 1881 à Si Déceml)re 1895.) Volume 111-4°; igoo- Prix 25 fr. fPPLÉMENT ADX COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES : L— Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues , par MM. .V. Derbes et A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent :tes, par .M. H.i\se.n. — .Mémoire sur le Pancréas et sur le riile d i suc pin léatique dans les pliénomônes diyestifs, particulièrement dans la digestion des grasses, par .M. Glvude Bern.^rd. Vol u ne in-i", avec 3'2 planches; is.:i ; 25 fr. n. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedbn. — Kssai Ebrata , 488 PARIS. — IMPRIMIÎIUE G A UT H I li R - V I L L A R S, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : (jAL'thier-Villars. 1903 ^{j'X'^ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. T03IE CXXXVH. r 13 (28 Septembre 1903). - PARIS, GAUÏHIEK-VILLARS, IM^>B!MEUR-L1BRA1RE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'AG/VDÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Ao tins, 55. 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 J^es Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie se composenl des exlrails des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 4H pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l*"^. — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parun associéétrangerderAcadémiecomprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu àe la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 piiges par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3u pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont Ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposes par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autî que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance j bliqué ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ; sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s< tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomn mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fi pour les articles ordinaires de la correspondance 0 cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à tera le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte ren actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu s vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planclies, figures. Dans le cas exceptionnel où des figures serait autorisées, l'espace occupé par ces figures compi pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais de teurs; il n'y a d'exce])tion que pour les Rapports les lustructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative f. un Rapport sur la situation des Comptes rendus apr l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pi sent Règlement. ail î Les Savants étrangers i l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de eposer au becrétanat au plus tard le Samedi çui précède la séance, avant S'. Autrement la présentation sera remise à la séance «uivM ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 28 SEPTEMBRE 1905, PRÉSIDENCE DE M. ALBERT GADDRY. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HISTOLOGIE. — Les myébcyles du bulbe olfactif. Note de M. Joamves Chatijî. « Le bulbe olfactif a été longtemps considéré comme un s.mple ren- flement du nerf de la première paire, étendant ses faisceaux avant de s épanouir sur le locus luteus de la membrane pituitaire. » Les recherches histologiques n'ont pas ratifié cette conception des anciens anatomistes : elles ont montré que, loin d'être uniquement formé par des fibres nerveuses, le bulbe renferme de nombreuses cellules ^^an- g lonnau-es ; dès 1877, j'msistais sur la valeur fonctionnelle de ce « gangtion oltact.f «, formant une sorte de relais nerveux disposé sur le trajet de l',m- press.on olfactive, entre la membrane réceptrice et le centre percepteur >. Les travaux ultérieurs ont pleinement confirmé mon appréciation, eu précisant de mieux en mieux les détails relatifs à la structure du bulbe Mais, comme il arrive souvent en pareil cas, plusieurs auteurs ont cru pou- voir passer d'un extrême à l'autre : après avoir d'abord assigné au bulbe une structure des plus simples, puisqu'on le réduisait à un amas de fibres nerveuses, on ne tarda pas à le doter d'une série de couches réguliè- rement stratifiées, à texture définie, tantôt fibreuse et tantôt celluleuse. « Il s'en taut de beaucoup qu'il en soit toujours ainsi; dès qu'on multi- plie les types d'étude, chez les Carnivores et les Rongeurs, on constate que ce schéma se trouve souvent peu conforme à la réalité des faits. Je n'insiste pas sur les variations topographiques, amenant à se confondre telles couches présentées comme entièremjnt . On arrive encore au même résultat si l'on chauffe une dissolution de sulfate d'aluminium hydraté dans de l'acide sulfurique à yS pour 100 d'acide pur. » C'est à ce dernier procédé que j'ai eu le plus particulièrement recours dans cette étude. » En employant des acides moins concentrés, on finit toujours, en pro- longeant suffisamment l'ébullition, par obtenir le dépôt cristallin, lorsque l'acide a atteint la concentration de 70 pour 100. » C'est ainsi que, dans l'attaque de la bauxite par l'acide étendu de son volume d'eau, ce phénomène se produit lorsqu'on a laissé l'acide se con- centrer jusqu'à celte limite. « Le produit obtenu a été essoré à l'abri de l'humidité, puis comprimé entre des plaques poreuses pour en extraire la majeure partie de l'acide retenu mécaniquement, puis lavé à l'acétone comme l'a indiqué récemment M. Recoura pour l'acide ferrisul- furique ('). » Enfin la purification a été achevée par un lavage à l'éther anhydre et un nouvel essorage. >> On obtient ainsi une poudre cristalline bien blanche, ayant pour composition A1^0S4S0S 411^3 C). » Cette composition est comparable à celle des acides chromosulfurique et ferrisul- furique de M. Recoura. Ce corps se dissout très lentement dans l'eau froide. En opé- rant avec 28 de matière et 200™' d'eau à 20° et en agitant continuellement, la dissolu- tion n'est complète qu'au bout de 3 heures. » A chaud la dissolution est beaucoup plus rapide. >. Étant donnée l'impossibilité d'une mesure thermique exacte, il est difficile de savoir s'il s'agit d'une simple juxtaposition de i"^"' d'acide sul- furique et de I»»' de sulfate d'aluminium, ou s'il y a eu modification molé- culaire (polymérisation ou formation d'un radical complexe). (') Comptes rendus, t. CXXXVII, i3 juillet igoS, p. 118. (^) Analyse: APO^=: 20,72; SO»=64,6o; H'^0=:i4,68. Théorie : AP 0^=20, 65; 80^=64,78; H^0= 14,67. 49 'l ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ce sont ces deux dernières hypothèses qui paraissent les plus vrai- semblables. » Les sels acides sont généralement plus solubles que les sels neutres correspondants; d'autre part, la lenteur de la dissolution semble bien indiquer une modification moléculaire et les particules, d'abord cristallines, deviennent floconneuses avant de se dissoudre. » La production du composé qui nous occupe est donc la résultante de trois phénomènes concomitants : déshydratation partielle du sulfate d'alu- minium hydraté AF(SO^)', 16H-O, combinaison avec l'acide sulfurique et modification moléculaire. » Action de l'acide sulfurique concentré. — Le sulfate d'aluminium hydrate se dissout dans l'acide sulfurique concentré et la dissolution se maintient limpide à froid. Mais il suffit de cliauffer celle-ci pendant quelques minutes à iio''-i20° pour qu'elle se prenne en une masse pâteuse. » Après lavages et essorage, le produit a la même composition que le précédent à l'eau de cristallisation près. » Celte solubilité du sulfate d'alumine dans l'acide sulfurique concentré est d'autant plus curieuse que l'acide sulfurique diminue la solubilité des sulfates dans l'eau comme Fa montré M. Engel (') et nolauimenl celle du sulfate d'aluminium. » Ainsi, tandis que d'après Poggiale 100 parties d'eau dissolvent, à 20°, 106 parties de sulfate d'alumine, j'ai constaté que 100 parties d'un mélange de P"' d'acide avec 2^"' d'eau n'en dissolvent que 6,45 parties. » Je iTie propose d'étudier la solubilité du sulfate d'aluminium dans de l'acide sulfurique à différentes concentrations, solubilité qui pourrait pré- senter des particularités intéressantes. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le nitrosite de la pidégone. Note de M. P. Genvresse. « Les nitrosites des cétones cycliques, possédant une ou plusieurs doubles liaisons, n'ayant pas été préparés jusqu'à présent, nous avons essayé de les obtenir. Nous avons opéré sur la carvone et sur la pulégone ; nous n'avons pas encore pu avoir de produit cristallisé avec la carvone; il n'en a pas été de même avec la pulégone. » Le nitrosite de la pulégone, C'^H'^O, Az'O^ peut s'obtenir de deux manières : soit avec le peroxyde d'azote, soit avec les vapeurs nitreuses, préparées par l'amidon (') Comptes rendus, t. CIV, 21 février 1887, p. 5o6. SÉANCE DU 28 SEPTEMBRE igoS. /JqS et l'acide nitrique; à partir de ce moment la marche est la même, soit que l'on parte du peroxyde d'azote, soit des vapeurs nitreuses. » On dissout la pulégone dans l'éther de pétiole; on place la solution dans un mélange réfrigérant de glace et de sel, et on la sature soit par du peroxyde d'azote, soit par des vapeurs nitreuses; une huile se sépare; on attend au lendemain pour que la précipitation soit bien complète, on décante la partie lourde et on la soumet à l'entraînement par la vapeur d'eau; peu de chose passe; on enlève ensuite l'eau condensée et l'on abandonne le liquide à lui-même; au bout de quelques jours, huit au plus, il se forme des cristaux qu'on essore et qu'on fait ensuite cristalliser à plusieurs reprises dans l'alcool. » L'analyse élémentaire de ces cristaux correspond à la formule Cil'", Az-0' ; nous avons trouvé pour leur poids moléculaire, en opérant en solution acétique par la méthode de Raoult, le nombre 289,5; la formule (;'"H'SAz^O' exigerait le nombre 22S. )) Le nilrosite de la pulégone est formé de belles aiguilles soyeuses incolores, fondant à 6, Nous croyons donc, avec M. Lugeon, que les Alpes françaises ne possèdent plus que des témoins isolés de l'ancien manteau de nappes charriées (pUs couchés) qui les recouvrait, mais il semble bien, d après certains indices, que ce manteau n'y possédait ni la complexité, m l im- portance qu'd atteignait dans les Alpes suisses et surtout a 1 est du Kliui. .. M. René de Saussure adresse une Note intitulée : « Hypothèse sur la nature de la force » . M. Eugène Mes.vaud adresse une Note intitulée : « Flotteurs à fil conduc- teur, pour la Marine » : J^e flotteur à /il conducteurs pour h.t, d'une part, d indiquer la position de l-épave d'un navire supposé perdu corps et biens ; d'autre part, d aug- menter les chances de sauvetage de cette épave. La séance est levée à 3 heures trois quarts. M. B. (i) Plissement en retour ou Riickfailun^ (Heim)- On souscrit à Paris, chez GAUTllIER-VILLARS, Quai des Grar.n ,., , i. n- a h r /-e prix de l'abonnement eu fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Dcparleraents : ^0 fr. — Union postale : 44 fr. -~ -V!?»^; On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Ferran frères. 1 Chaix. . ( Jourdan. f Ruff. Courtin-Hecquet. 1 Germain et Grassin ( Gastineau. Jérôme. Régnier. , Feret. I Laurens. I Muller (G.). Renaud. iDerrien. F. Robert. Obiin. Uzel frères. Jouan. " Perrin. I Henrj. ( Margueric. err... jJ"""'- ( Bouj. . Nourry. Ralel. ■ ( Rey. ( Lauverjat ! Degez. l Drevet. ( Gratier et C'v 'le Foucher. ) Bourdignon. I Dombre. j Thorez. ( Quarré. chez Messieurs Lorient (Baumal. f M"* Texier. Lyon. Bernoux et Cumjn Georg. Vontpetlier. . < EfTantin. Savy. Ville, Idarseilie .. Ruât. Val a t. Goulet et fils. Moulins Martial Place. / Jacques. Nancy ! Grosjean-Maupin. ' Sidot frères. ( Guist'hau. f Veloppé. 1 Barma. I Appy. yimes Thibaud. Orléans Loddé. ( Blancbier. ) Lévrier. Hennés . . Plihon et Hervé. Hocheforl Girard ( M"- ) „ ( Langlois. Rouen " ( Lestringant. S'-Elienne Chevalier. \ Ponleil-Burles. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. Mkènes. . . LSarcelone.. Vailles . Nice Poitiers... Berlin. Berne . . . Bologne. Bi uxelles.. Toulon. . . Toulouse.. { Ruinèbe. ) Gimet. { Privât. I Boisselier. Tours .'.... ] Péricat. ( Suppligeon. Valenciennes , ( Lemaltre. Buckarest. . . Budapest Cambridge. ■ Christiania Constantinople. Copenhague . . Florence Gand Gènes Genève. . La Haye . Lausanne.. Leipzig. Liège. chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen ' et G'-. Beck. Verdaguer. Asher et G". Dames. ', Friediander et fils. I Mayer et Muller. Schmid Francise. Zanicbeili. f Lamertin. Mayolezet Audiarte. ( Lebègue el G'*. ( Sotcbek el C°. ' Âlcala V. Kilian. Deighton, BelielC». Cammerineyer. | Otto Keil. [ Hôst et fils. Seeber. Hoste. Beuf. Cherbuiiez Georg. Stapelmolir. Bel in fan te frères. Benda. Payot et O'. Barth. Broclihaus. Kœbler. Lorentz. Twietmeyer. Desoer. Gnusé. Londres Luxembourg . Madrid . . . Milan . . Moscou. Naples. Netv-rork. Odessa ..... Oxford. \ . . . Palerme Porto Prague Rio-Janeiro . Rome . Rotterdam . Stockholm.. S^-Pétersbourg . Turin . Varsovie. Vérone . . . Vienne . Ziirich. chez Messieurs : i Dulau. ■ • j Hachette et C'v ' Nutl. . V. Ruck. / Ruiz et C'v 1 Romo y Fus^el ) Capdeville ' F. Fé. ( Bocca frère» ■ I Hœpli. • Tastevin. ( Marghieri di Giu» ( Pellerano. I Dyrsen et PfeifTer. . 1 Stecheri. ' Lemckeet liuechi.er Rousseau. Parker et C'v Reber. . Magalhaés ei M.hiu Rivnac. Garnier. I Bocca frères ( Loescheret L". Kramers et (ils Nordiska Doiztiandel. I Zinserling. ( Wolff. ! Bocca frères Brero. Clausen. RosenbergelSellier Gebethner et Woin. Urucker. j Frick. i Gerold et C'v Meyer et Zeller. :S GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-/,°; i853. Pri.K 25 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i83t à 3i Déeembro iS()5.) Volume in-4°; 1870. Prix .• 25 fr. Tomes 62 à 91. — ( i"'' Janvier 1866 à 3i Décembre rSSo.) Volume iu-^"; 1889. Pri.v; 25 fr. Tomes 92 à 121. — (1" Janvier 1881 à 3i Décembre i8<)j.) Volume in-4"; 1900. Prix. . . . ..... .... 25 fr. 'LÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : 1" »i';"'M"w!M''.?v "'''"u • P'"°'' "^^ 'f P''>'^''-'',°g'° ''^^ ^'S''^,^ P,*"- '^l'^I- '^- DEXBE3 et A.-J.-J. SOLIER. - Mémoire sur le Calcul des Perturbai. ■1, P h ù ^ " '^'''^"°"'« '"'■ e 'aiceas et sut- le ri.i.RD. Volu'iie in-4«, avec 3:; planches; iS5t3 ° ' ■ Mén hcour, .1. ,sV^ . n,Tf V ' P'','' ^\ ^-l-y'-'' Beneden. - Essa, d une réponse à la question de Prix proposée en .85o par l'Âcadé 'aires .llv„n.'lvXd/f P°" '', "' ''' ' n^' ''™V'- " '^'"''"!f "' '^" ''" '• distribution des corps organisés fossiles ^dans les d esraloT' , l.v'l'nli^^^^^^ ~ Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive on simultanée ■i:s rapports qui existent entre! état actuel du règne organique et ses états antérieurs » " ■ - - ' - - ■ ■ • ons qu'éprouvent la digestion des. 25 fr. mie des Sciences ifférents terrains — Recberclier la i86i.... 25 fr. par M. le Professeur BiioXN. In-:!", avec 7 planches ^ ^ même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, ei les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences W 13. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 28 septembre 1903. MERIOIRES ET COMMUIVICA l lOAS DES MKMBIIRS ET DES CORRESPONOANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. JoANNES Chatin. — Les myélocytes du bulbe olfactif 4^9 M. Alfred Picard présente à l'Académie le Pages. Tome \ de son « Rapport général adminis- tratif el technique sur l'Exposition uni- verselle internationale de igoo » 4'jo CORRESPOJNDAIVCE. M. le .Ministre de la Guerre invite l'Aca- démie à lui désigner deux de ses Membres pour faire partie du Conseil de perfec- tionnement de l'École Polytechnique 49^ M. E. Baud. — Sur une combinaison du sulfate d'aluminium avec l'acide sulfu- rique 49^ M. P. Genvresse. — Sur le nitrosite de la pulégone 4')4 M. Emm. Pozzi-Escot. — Sur la production d'hydrogène sulfuré par les extraits d'or- ganes et les matières albuminoïdes en gé- néral 49^ MM. Maurice Caullery et Michel Sied- LECKi. — Sur la résorption phagocytaire des produits génitaux inutilisés, chez VEchiiiocardium cordatum Penn 49'3 M. Marcellin Laurent. — Sur la forma- tion de l'œuf et la multiplication d'une antipode dans les Joncées 499 M. A. Jurie. — Variation morphologique des feuilles de Vigne à la suite du gref- fage 5oo M. KiLiAN. — Sur les relations de structure des Alpes françaises avec les Alpes suisses. 5o2 M. Hem: de Saussure adresse une Note intitulée ; « Hypothèse sur la nature de la force » 3o4 M. EuGiiNE JlESNARD adresse une Note inti- tulée ; « Flotteurs à fil conducteur, pour la Marine « 5o4 I" A li I S. — I M P Itl M E Kl E G V U T 11 I li K - \ I L L A K S , Quai des Grands-Augustins, 5ô. Lt; Gérant: Ijauthier-Villars. 1903 ^OV^ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVII. N° 14 (5 Octobre 1903). ' PARIS, GAUÏHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusuns, 55, 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". • — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits desMémoiresprésentéspar un Membre ou par un associé étranger de l Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes Tendus plus de 5o pages ])ar année. Toute Wote manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu ^Gi la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séanc blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sava étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perS' qui ne sont pas Membres ou Correspondants de demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'i: sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire? tenus de les réduire au nombre de jiages requ Membre qui fait la présentation est toujours no mais les Secrétaires ont le droit de réduire ceti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils 1 pour les articles ordinaires de la correspondanc cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être n l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus t: jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis àt le titre seul du Mémoire est inséré dans le Comp/e actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rena vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plancl figures. Dans le cas exceptionnel où des figures se autorisées, l'espace occupé par ces figures cor pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais d teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapp( les Instructions demandés par le Gouvernemer Article 5. Tous les six mois, la Commission administrât! un Rapport sur la situation des Comptes rendus l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution d sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont pri< avant S**. Autrement la présentation sera remise à la séance i ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 5 OCTOBRE 1905. PRÉSIDENCE DE M. ALBERT GAIIDRY. MEMOIREvS ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. BOTANIQUE. — Influence de Veau sur la structure des racines aériennes d'Orchidées. Note M. Gaston Bo.vnier. « Tjorsqtie les racines aériennes des Orchidées épiphytes sont appliquées étroitement sur un support, sur le bols d'une liane, par exemple, ou sim- plement sur les parois en bois du vase dans lequel on les cullive en serre, cet aplatissement produit mécaniquement un eiïet sur la structure de la racine; mais cette action n'a guère pour résultat que de déformer les tissus de l'écorce, soit le tissu cortical proprement dit, soit le tissu du voile aéri- fère qui l'entoure. Cette déformation se produit dans un plan perpendicu- laire à la surface du support. » Or, on constate, chez un assez grand nombre d'Orchidées cultivées en serre, que ces racines aplaties contre le support présentent une tout autre modification, uniquement lorsque la racine rampe horizontalement ou peu obliquement sur la surface du support. Ce changement de structure, beau- cou|:) plus important, consiste, le plus souvent, en une production anor- male de tissus secondaires dans le péricvcle de la racine aérienne. » Considérons, par exemple, une racine de Ladia crispa qui rampe hori-- zonlalement sur un support en bois et qui est aplatie à la surface, et faisons une coupe transversale de cette racine {fig. i). Nous constaterons d'abord la déformation du voile cp et du tissu cortical te (îans un plan perj)endicu- laire à la surface du support, mais nous serons frappés du changement qui s'est produit dans le cylindre central de la racine. Un tissu /y, constitué |)ar des assises régulières, se trouve développé en forme de croissant dans le péricvcle de la racine. De plus, ce tissu, ([n'on ne saurait confondre avec la production d'une radicelle, a un plan de symétrie qui ne coïncide pas avec C. R., 1903, 2» Semestre. (T. CXXXVII, N° 14.) 67 5o6 ACADEMIE DES SCIENCES. celui (le la déforniatioa de l'écorcè. Ce plan de symétrie fait un angle de 60° à 90° avec le [)lan de symétrie de l'aplatissement général de la racine, et c'est toujours au-dessus de la ligne de contact que se produisent ces tissus secondaires/* dont la section a la Corme d'un croissant; la partie la plus ■ Scliéina d'uno coupe transversale d'une racine aérienne de Lœlia crispa, appliquée hotizonlaleincnt sur un support : s, support; e, eau; cp, voile; as, assise subéreuse; te, tissu cortical; end, endoderme; b, bois; l, liber; /i, tissu secondaire anormal. épaisse de ce tissu anormal est donc toujours située vers le haut, c'est-à-dire vers la partie latérale supérieiu'e de la racine croissant horizontalement n Remarquons encore que, si la racine est ondtdeuse et ne s'appuie que cà et là sur le su[)port, ou n'observera aucune déformation du cylindre cen- tral dans les régions ou la racine ne touche pas le support. )) Si l'on suit le dévelo[)peuient de ce tissu péricycli(pu; secondaire, on constate d'abord c[ue les cellules qui sont entre le bois, le liber et l'endo- derme ne se lignifient pas dans toute la zone oi!i doit se former le futur tissu secondaire, tandis qu'elles se lignifient et se transforment en un tissu sclé- reu\ sur le restedu pourtour dû cylindre cculrai. Eu même temps, l'endo- SÉANCE DU 0 OCTOBRE IQoS. Soy derme, dans toute la partie correspondant aux cellules pérjoyciiques à parois cellulosiques, se différencie d'une manière interrompue, laissant çà et là des cellules non épaissies (end, fi g. 2) entre les cellules lignifiées et à parois épaisses. Bientôt, on voit apparaître des cloisonnements tangentiels l-ij: end ' end />. Portion de la coupe ((iie rcprésenle la ligure i, vue ,i un plus forl grossissement : ec. écorce; enrf, endoderme; e;(rf', parlii épaissie de l'endoderme; p, partie externe du péricycle; h, bois; /, lilier; fs, tissu secondaire péricyclif[ue. dans celles de ces cellules non lignifiées qui sont en dehors des faisceaux du liijcr; puis le cloisonnement gagne les cellules péricycliques qui sont en dehors des faisceaux du bois. Il se forme ainsi peu à peu une sorte d'as- sise génératrice continue (/5, fig. 2) fonctionnant avec intensité, dont le maxinuim d'épaisseur correspond nu fulur plan de symétrie de ce tissu secondaire. Il se produit un certain nombre de cloisonnements radiaux et c'est de la sorte que prend naissance ce lissu composé de files régulières {Aeranlhes Arachnitis, par exemple) où l'on trouve simplement un arc non sclérifié en dehors des faisceaux du bois et du liber. Enfin, on n'observe aucune altération du cylindre central, même chez les racines les plus aplaties, chez plusieurs espèces à'Angrœcum cl de TceniophyAlum. M Restait à cherclier ijuelle pouvait être la cause de ces productions qu'on SÉANCE DU 5 OCTOBRE igoS. Sog n'observe dans les racines normales d'aucune Orchidée ni même, en gé- néral, d'aucune MonocoLylédone. » Un examen microscopique des racines à l'élat frais ou traitées par divers colorants ne pouvait indiquer de relation entre la formation de ces tissus et l'attaque des racines par des insectes ou des champignons. En effet, les racines observées n'a\aient aucune rhizocécidie due à des insectes, et les mycorhizes constitués par les fdaments de champignons microscopiques n'atteignaient jamais le cylindre central et présentaient une distribution assez homogène tout autour de la racine. » Grâce à l'obligeance de M. Finet, qui a bien voulu mettre à ma dispo- sition les serres oii il cultive de nombreuses espèces d'Orchidées, j'ai pu établir des expériences qui paraissent résoudre la question. J'ai laissé croître des racines d'Orchidées, appartenant aux espèces citées plus haut, restant adhérentes aux plants qui les ont produites, dans des tubes conte- nant ou ne contenant pas des sphagnnms maintenus constamment humides. Certains de ces tubes étaient en verre noirci, d'autres en verre transparent. » I^a lumière n'était pas une cause des modifications produites, car on ne trouvait pas de différence de structure entre les racines s'étant allon- gées dans les tubes transparents ou celles qui croissaient dans les tubes opaques. Mais dans tous les tubes remplis de sphagnums imbibés d'eau, partout oii les racines étaient en contact direct avec le milieu humiile, il se produisait des modifications analogues à celles qui ont été décriles plus haut, sauf cjue la cou|)c t^ansver^ale ne [iresentait pas la forme d'un crois- Mr^^*'^: « à'^, Coupe Iraiisvcrsalo du cylindi'o ce;itv;ii d'imc racine de L'ulia crispa, qui s'est accrue dans un tube rempli d'' -iphagnums humides. santou d'un secteur dans les tissus secondaires ou dans les tissus altérés, mais une forme irrégulière, en rapport avec le voisinage immédiat de l'humidité. Parfois même, les tissus secondaires pouvaient se former sur tout le pourtour du cylindre central, dans une même coupe transversale; c'est ce que montre la ligure 3, pour une coupe de racine de Lœlia crispa 5lO ACADÉMIE DES SCIE.\CES. pratiquée à un niveau où la racine aérienne était en contact direct avec les spliagniims humides, de tous les côtés à la fois. En ne considérant que cette coupe, on croirait avoir sous les yeux certaines racines de Dracœna à formations secondaires péricycliqiies régulières. » Or, si nous revenons aux racines aériennes aplaties horizontalement un peu obliquement sur les supports ou sur les lianes, et cultivées dans les serres où elles sont perpétuellement arrosées, on peut remarquer facile- ment que l'eau vient se recueillir dans des sortes de gouttières étroites for- mées en dessus, à la jonction du support et de la racine qui s'y appuie (e, fig. i). Il en résulte que la partie de la racine qui est la plus voisine de cette eau correspond précisément au tissu /^ qui présente en section la forme d'un croissant (^^. i). » Les modifications des tissus, qui sont dues à l'humidité, comme le montrent les expériences que je viens de citer, devraient donc se produire de façon à présenter leur maximum d'épaisseur non dans le plan de symétrie de l'aplatissement, mais dans un plan faisant avec ce dernier un angle plus ou moins grand, et au-dessus de la ligne de contact de la racine avec le su|)port; c'est précisément ce qui a lieu. » Ainsi s'exj)lique également l'absence de modifications chez les racines des mêmes espèces lorsqu'elles rampent verticalement, ou presque vertica- lement, puisque l'eau ne peut y être retenue entre la racine et le support. )) En résumé, le contact de l'eau exerce une action sur les racines aériennes de beaucoup d'Orchidées, soit en empêchant la sclérification ou la lignification des tissus du cylindre central, ce qui s'explique tout natu- rellement lorsqu'on compare cette modification à celle que présentent les racines aquatiques; soit, ce qui est plus remarquable, en provoquant un tissu de réaction dans le péricycle, capable de protéger le reste du cylindre central contre l'influence de l'eau. » Remarquons en terminant que le voisinage de l'eau peut provoquer en certains cas l'apparition de radicelles chez les racines non aplaties d'Orchidées. Bien que les tissus surnuméraires que je viens de décrire ne s'organisent en aucune façon de manière à ébaucher de jeunes radicelles latentes, il n'est pas moins remarquable que, sous l'influence d'une môme cause, le même tissu péricyclique des racines puisse manifester son activité de ces deux manières dificrentes dans leurs résultats, mais très analogues dans leur origine. » SÉANCE DU 5 OCTOBRE r9o3. 5ll NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la désignation de deux de ses Membres qui devront faire partie, cette année, du Conseil de perfec- tionnement de l'École Polytechnique. MM. Hatox DELA GoupiLLiÈRE, H. PoixcARÉ réunisseut la majorité des suffrages. CORRESPONDANCE . L'Académie avait liécidé de s'associer à la célébration du jubilé de M. le professeur Graebe, et elle avait chargé M. Moissan de lui apporter la médaille Lavoisier et la médadle Berthelot, qu'elle lui avait décernées sur la proposition du Bureau. M. Graebe adresse ses remercîmenls en ces termes : « Je suis extrêmement touché que l'Académie des Sciences ait bien voulu charger un de ses Membres les plus illustres, M. Henri Moissnii, de me remettre personnellement ces médailles. J'ai été très heureux et flatté que les noms de trois des plus grands représentants de la Science française, ceux de Lavoisier, de Berthelot et de Moissan, aient figuré à mon jubilé. C'est pour moi un témoignage d'honneur exceptionnel et bien au-dessus de mes mérites. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Stir une classe cV équations différeiilLelles linéaires. Note de M. Ai.exanuer Chessix, présentée par M. Appell. « Il s'agit ici de généraliser les résultats obtenus dans la Note Sur une classe d'équations différentielles réductibles à C équation de Bessel (^Comptes rendus, 1 1 mai iqoJ). » Soit, encore, jK une fonction de a; définie par l'équation dilférentielle ( I ) J™ + «. 7».-, + «2 J,«-2 + ■••+- a„,y = f{x), où 0|, a.,, . . . , «,„ sont des constantes; mais, cette fois, (2) j,,= D(")j/c-,. Jo=J. (lc = i,2, . . .,rn) 5l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. OÙ D'"' dénote l'opération plus générale d'' d"-' ^n< les coefficients A„, A, A„ étant des fonctions de x. » Par un calcul tout semblable à celui employé dans ladite Note, on amènera le problème à l'intégration d'une équation (3) D("'(P=-0(r+/(a-). )) Soient, encore, 0,, 0. 0,„ les racines de l'équation (4) «,„-a,„^.f) + a„,_,'J-^-...±0"' = o; soit, aussi, [n'],, la solution générale de (3) pour 0 = 6;;.. On s'assurera, comme dans la Note précédente, que dans le cas de m racines distinctes la solution générale de l'équation proposée est de la forme (5) j^y ^,1 «']/,• « D'ailleurs, les coefficients h,, sont donnés par les formules < 0. 0; [ e„, 0:. o;"^' (i"'-i M Dans le cas de racines multiples la formule doit être modifiée. La solution générale de l'équation proposée est alors une fonction linéaire des intégrales [w]^. et de leurs dérivées par rapport aux racines de (4). Par exemple, si 0,= 6,_, = ... =0,, on aura (6) , — 1 Kl df)\ M Comme les constantes arbitraires dans les fonctions ["'],, do, f^'^"'^', ... sont indépendantes, on voit bien que l'expression (6) contient mn constantes arbitraires; c'est donc la solution générale de l'équation proposée. » SÉANCE DU 5 OCTOBRE l()o3. 5l3 CHIMIE PHYSigu]!:. — Conditions qui dèlerinincni le signe cl la grandeur (le. r éleclrisalion par contact (III). Noie de M. .îka\ I'eruix, présentée par M. Mascart. (1 Pour éUuiier le signe el la grandeur de la charge que prend un solide par contact avec un liquide, j'ai continué à observer le mouvement que la charge égale et contraire imprime à ce liquide sous l'action d'un champ électrique (osmose électrique). » J'ai déjà signalé que des traces de certains électrolytes suffisent à déterminer le phénomène. Par exemple, tous les acides monobasiques, même très dilués, chargent d'électricité positive la surface des paillettes de chlorure de chrome. Plus brièvement, l'ion H"^ charge positivement cette paroi; l'ion négatif OH~des bases la charge au contraire négativement. Les autres ions monovalents agissent beaucoup moins, s'ils agissent ('). » Le rôle des ions polyvalents me paraîl remarquable, en lui-même, et par ses conséquences. » Ils ne chargent pas non plus très notablement les parois. Si, par exemple, à une solution très faiblement acide on ajouLe du nitrate de cad- miiHu ou du chlorure de magnésium, la charge positive de la paroi ne varie; pas sensiblement. De même, si l'on ajoute à une solution faiblemenl alca- line du sulfite ou du ferricyanure de potassium, la charge négative de la paroi ne varie pas sensiblement. » Mais, en de tels cas, l'ion polyvalent ajouté avait même signe que l'ion actif H'^ou OH^déjà prédominant. Si, au contraire, on ajouteà unesolution maintenue alcaline un ion polyvalent positif, la charge négative de la paroi décroît beaucoup. » De même, l'addition d'un ion polyvalent négatif diminue toujours beaucoup, en solution maintenue acide, la charge positive de la paroi. » Pour un même ion polyvalent, cette action paralysanle croit avec la teneur : une paroi qui prend une charge 100 dans une solution millinormale en 11+ jjrendra une charge 23 si cette même solution devient millinormale en sulfate, une charge 5 si elle devient centinormale en sulfate. » Pour une même concentration, l'action paraissante croît beaucoup avec la valence. (•) La charge positive causée par Ag"^ et TH sur le chloi iire de clnome lésulte du fait que la solution devient alois faiblement acldi'. G. K., it,oj, j- St-meslrc. (T. i..\XXVII. N° 14 , urf 514 ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans les oondilions oii l'ion SO* abaisse au quart de sa valeur la cliarge positive d'une paroi, l'ion FeCy« des ferricyanures l'abaisse au trentième, et l'ion FeCy'"' des ferro- cyanures ne laisse plus subsister de charge mesurable. » J'ai étudié : » Les ions positifs divalents : Mg, Ga, Ba, Go, Mn, Gd; » Les ions négatifs divalents : SO*, GO', G-0' ; » Les ions négatifs trivalents : PO*, FeGyS CO'H^ des citrates; » Les ions négatifs tétravalents : FeGy^ des ferrocyanures. » Le corps chargé par contact a été le plus souvent la variété insoluble de chlorure de chrome, mais le silex, l'or mussif, le sulfure de zinc, l'alumine calcinée, m'ont éga- lement fourni des résultais. .Te donnerai ailleurs le détail des déterminations. Dès à présent, je remercie M. Baudouin qui a bien voulu m'aider au cours de ce travail. » En résumé, et réservant ici toute théorie : » a. L'osmose électrique donne un moyen facile d'étudier la charge de contact entre un solide quelconque et un liquide. )) h. Cette charge est en moyenne beaucoup plus grande, quand le corps est un bon ionisant, tel que l'eau. Elle est due à des ions présents dans le liquide. » c. Les seuls ions directement très actifs, dans l'eau, sont les ions H"^ et OH". Chacun d'eux charge la paroi de son signe. Quand leurs actions sont comparables à concentration égale, la paroi n'a pas de charge dans l'eau pure, et la sensibilité du phénomène pour un léger excès d'acide ou de base atteint ou dépasse celle du tournesol. Sinon, le point de neutralité est déplacé, comme il arrive avec certains indicateurs colorés. » d. Tout ion polyvalent positif diminue l'action des ions OH" présents, et tout ion polyvalent négatif celle des ions H+. Celte action paralysanle grandit avec la concentration, et surtout avec la valence. » Je croîs important de rappeler : >) b'. Que les colloïdes en solution dans l'eau .sont probablement formés de granules chargés électriquement (Picton et Linder). » c'. Que le signe de cette charge est parfois extrêmement sensible au plus léger excès d'acide ou de base (Hardy). )) d'. Que les colloïdes sont coagulés par addition d'électrolytes ; que cette action coagulante devient très grande quand l'électrolyte ajouté contient un ion polyvalent de signe opposé à celui du colloïde, et d'autant plus grande que la valeur de cet ion est plus élevée (Schulze, puis Hardy). » Le parallélisme est évident; j'espère montrer qu'il en résulte diffé- rents progrés dans la théorie physico-chimique des colloïdes et par con- séquent de la matière vivante. » SÉANCE DU 5 OCTOBRE igoS. 5l5 THERMOCHIMIE. — Les chaleurs de combmùon des composés organiques, considérées comme propriétés addilives. Alcools et phénols. Éthers-oxydes. Aldéhydes et cétones. Note de M. P. Lemoult. « Dans une Note antérieure {Comptes rendus, t. CXXXVI, p. SgS), nous avons montré comment on peut, à l'aide de cinq conventions fondamen- tales, calculer la chaleur de combustion des soixante carbures qui ont été l'objet de mesures directes et obtenir entre les deux séries de résultats une concordance satisfaisante. Ces conventions, bases numériques du calcul, sont : f{c-c)= 5, /{c'^c')— 210' Cal Cal /(c-H)= 53cai. /(c- = c=) et /(c'^ic^) répétés dans une mêmemolécide perdent 40^=»', » Ces résultats ont été étendus à toutes les séries de composés orga- niques. » Composés hydroxïlés (alcools et phénols mono ou polyatomiques). — Ces corps contiennent, outre les groupes élémentaires déjà connus, le groupe fonctionnel C — OH, auquel correspond le « groupe élémentaire » c — OH. » a. Alcools primaires et secondaires. — Admettons que rappointdù à ce groupe s'élève ici à 8'^=''; la chaleur de combustion de ceux de ces corps qui dérivent de car- bures saturés C" H-"+' (OU) est représentée par C = iSj/i + 10, c'est-à-dire par des points régulièrement distribués sur une droite appartenant au groupe y = 107 a- -t- R, dont il a été question déjà {loc. cit., p. 898). » Pour ceux qui sont plusieurs fois alcool, le calcul se fait très simplement, le groupe relatif à chaque fonction intervenant avec sa valeur propre. Far exemple : Mesuré. Calculé Cal c Alcool élhjlique 825,7 334 Alcool heptylique. .. . 11 18,9 iiog Alcool isoamjlique. . . 796 795 Erjthrite 5o2,6 5o3 Mesuré. Calculé. ,, . Cal Cal Maniiite 728,5 727 Camphol (moy. ) r472,6 1470 Rhamnose 718, 5 717 Inosile (moy.) 664 664 » b. Alcools tertiaires, phénols, naplilols, etc. — Pour ces corps, la convention f{c — OH) ==: S'^"' conduit à des résultats Uop élevés et nous admettrons que l'appoint de ce groupe se réduit ici à -1-2^^1; la convention s'étend aux alcools tertiaires acy- cliques, ainsi qu'aux dérivés hydroxylés des c;iibures acycliques, mono ou polyva- 5l6 ACADÉMIE DES SCIEhXES. lents; en voici quelques exemples ; Mesuié. CdIcuIl-. Cal Cal Trimétlivlcarljinol .... 633,6 632 Diméllijléthylcarljiriol. 789,6 789 Crésol (mêla) 881 883 .Mesuré. Col 1188,5 Naplitol a Naphtol p 1 190 llyclrotln inoquinone . i3o8,5 Calcule. Cal ..89 i3o3 » c. Dérivés hydi-oxylés à molécule non saturée. — La présence d'une liaison double ou triple diminue l'appoint du grouj.e fonctionnel; il faut annuler cet appoint, puis retrancher 4''"'; voici quelques-uns des résultats obtenus : Mesuré. Calculé .\lcool allylique 442,7 4^2 Etlijlvinjlcarbinol . . . . ^53, 2 766 Allykiiméthylcarbinol Diallylméthylcarbinol Mesuré. Cal 914 120 1,4 Calculé. Cal 9i5 )> Dans le cas des alcools primaires et secondaires, la règle précédente peut s"énon- cei' : faire le calcul comme d'ordinaire, puis retrancher i2'-'''. Nous retrouverons cette valeur — 12'^^'dans un grand nombre de séries, comme étant la mesure du trouble apporté par la présence d'une liaison multiple. » Nous avons donné, à litre d'exemples, quelques-uns des résultats; le détail jiiiraitra dans un autre Recueil (.4«/i. f/e C/»Vm. et de Phys.). Dans l'ensemlile, sur 62 cas examinés, il y en a 10 (16 pour 100) où l'approximation est inférieure au -j-j-j, (en général les premiers termes de séries); 11 (18 pour 100) où elle est comprise entre T5o ^' Toci' ^^ ^t (66 pour 100) où elle est supérieui'e, souvent de beaucoup, à ..-i-,,. » Ethers oxydes. — Ces corps contiennent le groupe C — O — C auquel correspond le groupe élémentaire c — o, reproduit deux fois, soit c — O — c pour le(|uel nous admettrons la convention, absolument générale, pour les molécules saturées /(c — 0 — c) = i8'"'i=2 X 9. Ceci nous donne, pour les éthers oxydes de formule C''H' valeur de la chaleur de combustion C = 107/; + • a condition que "=--/'+/> /'+i. et O — O'lV-p- l'P la » Donc C est indépendant de p et p' el ne dé|)end que de leur somme; en oiilro C est représenté par des points d'une nouvelli' ihoili Mesuré. Calculé groupe/ Éther diéthylique 65i'-'',7 65o'"' » méthylphénylique 90.5'--'',5 901^'"' Formol diéthyli(|ue. . y/0 ,7J /y4 I'- 1 h e r i- 1 h V 1 p h é 1 13 1 i q u e . » diniélhylrésorcy- lique 157./+ R. .Mesuré. Calculé. 10.57'"'', 2 lO.jS''-'' 323,:.] =,(j.l » Ouand la molécule n'est pas saturée, il faut (comme plus liant) l'aire le c.ilcul comme on vient de l'indiquer, exemple : is reti'ancher a Safrol IsoeugéiKil Mesuré. 1244'^"', 7 1278':^' pu Calculé. 1245'^"' i'alt olil eiiue 13' Mesuré. Méthyleugénol l439'-"',4 Asarone i576'-''',8 Calculé. 1457-'-' iSSiC»' SÉANCE DU 5 OCTOBRE 1903. 5i-j » Sur 24 cas, il y en a I (4 pour 100) où l'approximation est inférieure à ^h (c'est le i'^'' terme de la série, oxyde de méthyle), 4 (17 pour 100) où elle est comprise entre Toô et Y^, et enfin 19 (79 pour 100) où elle est supérieure, et souvent de beaucoup, 200- » ALDfiuYDES ET Cétones. — Le groupe fonctionnel de ces 2 séries est C = 0, auquel correspond le groupe élémentaire c-=0; nous admettons /(c-= 0) = 12*^"' pour les aldéhydes et/(c''= o)r= 6'^"' pour les cétones dans le cas des molécules saturées et la convention de relranclier i2C-'i (toujours la môme f|uanlilé) au résultat obtenu quand la molécule ne sera pas saturée. Ceci nous conduit, pour les corps de formule C/'H^/'-*-»— CO — C'''H2/''+' avec /J +/)'=«, p ou p' pouvant être nul, aux formules C ==157/2 — 39 et G = i5j n — 45 (droites y = 137^ + A). Donc un aldéhyde et une cétone ayant même nombre d'atomes de C ont des chaleurs de combustion différant de 6''"' environ. Voici quelques-uns des résultats obtenus : Mesuré. Calculé. | Mesuré. Calculé. Cal Cal Cal Cal Aid. propyhque 434,3 43:? (;nniplire (Bredt) i4i4.5 i4i5 Acétone 426,9 426 lîenzoïne 1672, .5 1670 Aid. benzoïque 841,7 84o Aid. cinnaniique ''12,9 1109 Benzophénone i558,i i5.56 1 Benzalacétone 1263,5 1266 » A citer encore le furfurol, qui donne par la formule à deux doubles liaisons adoptée ordinairement 564'''', alors que la valeur mesurée est 559''"', 8. " CHIMIE ORGA\IQUE. — Acliofi de l'acide phosphoreux sur la mannite. Remarque sur le mannide. Note de M. P. Gakré, présentée par M. H. Moissan. « L'acide phosphoreux (') réagit sur la mannite pour donner un éther qui résulte de la combinaison de 2"°' d'acide avec 1'°°' d'alcool, sans qu'il soit possible de constater au préalable la formation d'un éther monoacide. Si l'action de l'acide phosphoreux estsuliisatnment prolongée, on détermine une déshydratation de la mannite, ave<; |)rodnction de mannide, lequel entre à son tour en réaction, pour donner un nouvel éther phosphoreux. » 20S d'acide phosphoreux sont chauffés à i25"-i3o° dans le vide (18""") avec 45^' de mannite (à l'air libre les résultats sont les mêmes, mais ils sont atteints moins rapi- dement, et la limite d'éthérification est un peu moins élevée). L'élhér-ificaliou est tout d'abord très rapide; elle diminue ensuite, passe [lar un minimum, cioît de nouveau C) P. C.tRitf:, Comptes rendus, t. CXX.XVl, 4 "lai i9o3, p. 1067. 5l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. pour atteindre un maximum sensiblement constant, ainsi que le montre le Tableau suivant : Temps Qu.intité pour loo de chaulTe. d'acide éthérifié. h III I . 3o 58 3 4o,i 5 43 10 47,6 2o 57,4 5o 63,5 70 67 100 66,8 » Le départ d'eau est finalement compris entre a'""' et 3™°'. » Afin de déterminer la nature des éthers formés, nous avons préparé les sels de calcium correspondants. L'éthérification est arrêtée après i heure de cliaufTe, et le mé- lange repris par l'eau est saturé par le carbonate de cliaux et la chaux à la phlaléine. » La solution aqueuse, séparée du phosphite de calcium parfiltration et additionnée d'alcool, fournit un précipité cristallin qui, lavé à l'alcool, essoré et séché à froid dans le vide sulfurique, répond à la formule P-. (0H)"-.0-^Ca.0^(CH-)2(CH0H)\ ainsi que le prouve l'analyse. » Il en résulte que l'éther phosphoreux, formé à cet instant de l'éthérification, pro- vient de la fixation de a'""' d'acide sur 1"'°' de mannite, et a pour constitution » D'autres opérations, faites avec des proportions très différentes de mannite et d'acide phosphoreux, nous ont toujours conduit à l'éther précédent, après un temps très court d'élhérification. » Les sels de calcium, préparés après 3 à4 heures de chauffage, indiquent un mélange de l'éther ci-dessus et d'un éther phosphoreux du inannide renfermant i"""' d'acide pour 1™°' d'alcool. » Le sel (le calcium, isolé après 100 heures de chauffage, répond à la formule [O. P. (OH). OC«H«0']"Ca. Ce dernier nous indique la disparition totale de l'éther phosphoreux formé tout d'abord avec la mannite; il ne reste plus qu'un éther du mannide ayant pour constitution P.(OH)^.O.C*FPO''. » Le minimum constaté lors de l'éthérification provient donc de ce que nous obser- vons, au début, l'éthérification des alcools primaires de la mannite, et que l'éther phosphoreux formé réagit sur un excès de mannite pour donner du mannide; ce der- nier, qui ne renferme [)lusque des alcools secondaires (voir la remarque faite plus loin sur la formule du mannide), s'élliérifie beaucoup plus lentement. La destruction de l'éther mannitique étant plus rapide que la combinaison du mannide avec l'acide phos- phoreux, il en résulte une diminution de la quantité d'acide éthérifié. » Ea résumé, l'acide phosphoreux est éthérifié très rapidement par la mannite pour donner l'élher P^(OHy 0-(CH^)HCHOH)\ SÉAXCR DU 5 OCTOBRE igoS. Sig » L'clhérification passe ensuite par mi minimum pour remonter très lentement, et touniit finalement un éliiei- phosphoreux du mannide P(OH)=O.C''H''0\ » Ces éthers sont monoacides à l'hélianthine et à la phtaléine, de même que les éthers phosphoreux des autres alcools polyalomiques, déjà étudiés. Ils sont peu stables en solution aqueuse et saponifiés lentement par l'eau froide. » Remarque sur la formule du mannide. — L'élhérification des acides phosphoreux et phosphoriques par la mannite nous ayant conduit à des étiiers du mannide, nous avons, après saponification, isolé le mannide ainsi formé. » Ce produit nous a donné les mêmes constantes physiques que celui obtenu par M. Fauconnier (•) en faisant agir l'acide chlorhydrique sur la mannite. » M. Fauconnier attribue au mannide la formule suivante : CH^OH-CH-CH— CH-CH-CH^OII. \ / \ / O 0 » Si ce corps conserve deux fonctions alcools primaires, sa vitesse d'élhérification doit être la même que celle de la mannite. Or elle s'en éloigne beaucoup et se rap- proche bien plus de la vitesse d'élhérification, caractéristique des alcools secondaires, ainsi que le montre le Tableau ci-dessus. » Nous avons en outre, pour plus de certitude, préparé du mannide par le procédé de M. Fauconnier, et avons chauffé ce mannide avec une quantité équimoléculaire d'acide phosphoreux dans les mêmes conditions que le mélange d'acide et de mannite. Le Tableau suivant, indiquant la marche de l'éthérification, nous montre encore, si on le compare au premier, que le mannide ne doit plus renfermer de fonctions alcools primaires : Temps Quantité pour loo de cliaurt'e d'acide ctlicrifié. Il III 1 . 3o 1 3 , 7 3 i6 5 22,6 lo 3/i,4 20 54,1 5o 66 70 7, 100 70,7 » il nous paraît donc plus naturel d'admettre que le mannide conserve deux fonc- tions alcools secondaires. » M. Fauconnier décrit le mannide comme n'agissant pas sur l'oxychlorure de (') Bulletin Soc. eh. de Paris, t. XLI, p. 1 19. 520 ACADÉMIE DES SCIE^■CES. phosphore. Ce dernier, mélangé an mannide, nons a donné, vers So^-Go", un vil e piodnil avec tous les corps renfernianl des fondions alcools. » CHIMIE ORGAAigUE. — Dérùcs cl produits d' oxydation de f acide nitropyro- muciquc. Noie de M. K. Mauquis, préscnlée par ]M. H. Moissan. « Dans une Noie précédente ('), j'ai montré comment on pouvait prcj)arer le nitropvromiicate d'élhvle en nilrant le pvromiicate an moyen (In mélange d'acide azoliquc fiimanl el d'anhvdride acétique. » L'acide nilropyromucifjue s'ohlicnt iacilemeut en saponifianL l'élliei- éthyliqiie i)ar l'eau à 180°; mais on peut éviter l'emploi des tubes scellés en enectuant la saponification au moven d'acide sulfurique d'une concen- tration convenable et bouillant, il convient d'employer un mélange de i^°'SO*H- et I™' H^O, mélange qui bout vers loo"; lorsque la sa|)i)nirica- lion est terminée, on étend d'eau et l'on extrait l'acide à l'élher, dans lequel il est extrêmement soluble. » IS ilropy l'omiicale de inétiiyle. — On le prépare, soit par la nllration du pvro- mncale de mélhyle, en opérant comme pour l'éther élhylique, foil en chaufl'ant l'acide pendant 5 à 6 heures avec de l'alcool méthodique à i pour 100 de IICI. Le nitropyromucate de méthyle cristallise en lanjelies nacrées fondant à -8°, 5; il est tout à fait semblable à l'éther étiiylique, mais notablement plus soluble dans l'alcool. » Chlorure de niliop) romiicyle. — Ce composé s'obtient en traitant l'acide nilropyromucique par la quantité convenable de perchlorure de jiliosphore, au baln- marie. L'ox^chlorure de phosphore étant dislillé dans le \ide, au bain-marie, le résidu refroidi cristallise peu à peu. On le dissout dans le chloroforme, qui laisse un peu d'acide non attaqué et l'on éva|iore la solution dans le vide sec. Le chlorure de nitro- pvromucjle cristallise en lamelles, grasses au toucher, fondant à 38°, très solubles dans le chloroforme et dans l'élher, insolubles dans l'éther de pétrole; il n'est décom- posé qu'assez lentement par l'eau froide. » Ainide nitropyromucique. — On dirige un courant de gaz ammoniac sec dans la solution éthérée du chlorure, le précipité est lavé avec très peu d'eau froide pour enlever le chlorure d'ammonium, puis cristallisé dans l'alcool bouillant; on obtient des cristaux soyeux blancs, fondant à 161°, assez solubles dans l'alcool, un peu solubles dans l'eau, très peu solubles dans l'éther. » A nilide nilropyromucique. — On ajoute goutte à goutte la quantité convenable d'aniline dans la solution éthérée du chloriue, il se forme un abondant précipité jaune qui, séché, est lavé à l'eau froide et cristallisé dans l'alcool bouillant. Il se dépose des (') Comptes rendus, i. C\.W\ , p. 5o5. SÉANCE DU 5 OCTOBRE 1903. 02 1 aiguilles jaune citron fondant à 180°, peu solubles dans l'alcool froid, presqueMnso- lubles dans l'éther, insolubles dans l'eau. B P.-toluide nitropy romuciij ne . — Elle s'obtient comme l'anilide et cristallise en prismes jaunes fondant à 162", un peu plus solubles dans l'alcool que l'anilide. » Oxydation de l'acide nitropyrornuciquc. — Si l'on soumet l'acide nilropyro- mucique à l'action du permanganate, de l'acide chromique ou de l'acide azotique, on n'obtient guère que des produits de destruction totale. » L'oxjdalion régulière se fait assez bien avec le bioxyde de sodium, mais l'emploi de ce réactif présente un inconvénient à cause de l'action destructive de l'alcali formé sur l'acide nitropyromucique. » On évite cet écueil en employant, au lieu de l'acide, l'éther éthylique que son insolubilité dans l'eau préserve, dans une certaine mesure, de l'action des alcalis; il est saponifié peu à peu et oxydé à mesure; on ajoute le bioxyde de sodium par portions et l'on règle la température de façon àévilerque la liqueur se colore en rouge foncé. » Lorsque tout l'éther a disparu, on étend d'eau et l'on sursature d'acide chlorhy- drique; il se dégage des vapeurs nitreuses provenant de la destruction de l'azotite de sodium formé et, par épuisement à l'éther, on peut extraire un acide que tous ses caractères, ainsi que la combustion et l'analyse du sel d'argent, permettent d'identifier avec Vacide fumarique. » Les résultats de l'oxydation viennent confirmer la position, (p ou ■() que j'avais précédemment assignée au groupe AzO- dans l'acide nitropyromucique. » En ce qui concerne le mécanisme de celte oxydation, on doit admettre que, par une hydratation préalable, le noyau furfuranique a été ouvert, pour donner un composé CO^H / (AzO»)CH = C, (AzO'')CH2 — CO — CO^H CH-CO-H I )o +ir^o= I -> Il et AzO-u AzO^ — C = CH/ AzO- — CH — CHO CH — GOMI (I) (II) (III) intermédiaire dont la constitution serait représentée par la formule (11), ce composé étant transformé en acide fumarique par oxydation et perte de AzO-H. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur la formation des azoiques. Réduction de l'éther- oxyde ortho'nitrobenzyl-méthylique. Note de M. P. Freundler, présentée par M. H. Moissan. « J'ai montré (' ) que la réduction de l'alcool o-nitrobenzylique au moyen de la poudre de zinc et de la soude alcoolique était extrêmement complexe : on obtient, en effet, divers produits dont la formation est due à la fois à l'oxy- (') Comptes rendus, t. CXXXVl, p. 870. C. R., :9o3, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N° 14.) ^^9 52a ACADÉMIE DES SCIENCES. dation de la fonction alcool et à la réduction totale du groupement nitré; ces |)roduits renferment par conséquent des fonctions aldéiiyde, acide et aminé. L'alcool o-azobenzylique CH=OH .(:MI\ Az = Az.C''H\ CH-OH, produit normal de la réaction, prend également nai'^sancc en petite quan- tité, mais il se transforme par distillation en alcool indazyl-o-benzyliquo CHl''(^i '''^Az.t7'H\CH-0H; son existence m'avait échappé lors de mes premières recherches. » Désirant éviter les réactions secondaires c[ui résultent de la présence de la fonction alcool, j'ai entrepris l'étude de la réduction de l'éther-oxyde méthylique correspondant. Cet élher se préi)are facilement à parlir du chlorure d'o-nitrobenzyle ( ' ). » 57e d'étlier nitré sont dissous dans aSo""' d'alcool à 96 pour 100, additionnés de 25s de soude caustique et de 5o'"'' d'eau, et réduits à chaud par la poudre de zinc, selon la méthode habituelle. Après (îltration, on traite jiar l'oxyde jaune de mercure, on chasse l'alcool, et l'on isole successivement du résidu les produits neutres et basiques, puis les produits acides. » Dans ces conditions, on olitient environ lo? de substances neutres et basiques, constitués par des proportions sensiblement égaies A''étlier-oxyde o-aminohenzyl- mcthyliqiie AzlI^.CH'.CH^OCH' {oxalale fusible à 124°), d'rther-oxjde o-azo- ben:.ylmêlliyUque CH'O.CH^. C^m.Az = Az.CIP. CH^OCtP (prismes rouges fusibles à 68", 5) et d'une résine jaunâtre, solubledans l'éther et les acides, qui possède / yCW tous les caractères de In benzYlène-imine ( C'll'( I ■' \ \AzH » Quant aux produits acides dont la quantité totale est notablement supérieure à i56, ils sont constitués principalement par de Vacide anlliranilique (8' environ) et par de Vacide indazyl-o-benzoïquc déjà obtenu dans la réduction de l'alcool o-nitro- benzylique. » Il résulte de ce qui précède que l'éther o-nitrobenzyI-méthyli(|ue est saponifié partiellement par les alcalis, contrairement à ce qui a lieu géné- ralement dans le cas des élhers-oxydes. Cette saponification doit être attribuée évidemment à la présence du groupement électronégatif AzO^ ; un fait analogue a d'ailleurs été signalé à propos des éthers phénoliqiies (anisol, etc.), qui sont hydrolyses peu à peu par la potasse alcoolique bouillante. On remarquera toutefois que l'alcool o-nitrobenzy!ique qui résulte de celle saponification n'a donné naissance qu'à des produits acides. (') y\nn. Clieni., t. CCCV, jj. 109. SÉANCE DU 5 OCTOBRE 1903. 5 .«3 » D'autre part, une portion de l'éther nitré a été réduite avant d'être saponifiée; elle résiste alors à l'action des alcalis; mais ici encore, comme dans le cas de l'alcool o-nitrobenzyliqiie, le produit normal de la réduction (élher-oxyde aznqua) est accijmijagné de quantités notables du dérivé aminé correspondant. » Des résultats absolument identiques ont été obtenus avec l'éther o-nitrobenzvl-étliylique. M L'oxyde o-azobenzyl-méthyhque mentionné pins haut possède la pro- priété curieuse de perdre une molécule d'alcool mcthylique et de se tran»form<"r eu elher irtdazyl-benzylique lorsqu'on le chauife vers i5o'*-20o° dans le vide : 'k%. Az ^-\/\ CH-.OCH^ CH^O.CH- / \ / Az \ = (;h^oh + I I )Az( "\ Cli- CH-.OCH' » Il en est de même, d'ailleurs, du dérivé élhyliqne. » J'ai signalé (') déjà la facilité avec laquelle les azoïques à fonction alcool orthosubstiluée se transforment en indazols par déshydratation; il est singulier que celte tendance à la formation d'un noyau indazylique soit assez forte pour provoquer l'élimination d'une molécule d'alcool. » ZOOLOGIE. ^ Sur les affinités dit genre Oreosoma. Note de jM. G. -A. Bol'laxger, présentée par M. Alfred Giard. « Établi par Cuvier et Valenciennes pour un petit Poisson de forme bizarre, le genre Oreosur?ia a été rapporté tour ;i tour à dilïérentes famdies, placé par SCS fondateur^ [larnii les Jo/ies cuirassées, à la suite des Epin()che>, Iransléré par Gùnther ;i la famille des Percidés, dans le voisinage du Pe/i- taceros, par I.owe ta celle des Zéidés ou Cyltidcs, il a fait l'objet, il v a quelques années, d'une Note de M. le piolesseiir Léon Vaillant, insérée (') Comptes rendus, l. CXXXV'I, p. ii36. 524 ACADÉMIE DES SCIENCES. dans les Comptes rendus (t. CXVI, 1893, |). 598). Dans celte Note, M. Vaillant complète et rectifie sur quelques points la description de ses prédécesseurs, détermine la provetiance de l'iiulividu type, recueilli par Péron dans l'Atlantique, un ])eu à l'ouest de la colonie du Cap, mentionne un second individu, un peu plus grand, acquis par le Muséum, et se pro- nonce en faveur des Berycidés comme la famille la plus propre à recevoir le genre Oreosoma. » L'aspect de VOreosoma atlanticum semblait indiquer l'état jeune d'un Poisson acanthoptérygien dont l'adulte restait à tlécouvrir. Grâce aux récoltes faites i)ar M. J.-D.-F. Gilchrist sur le Peter-Faiire dans le voisinage du cap de Bonne-Espérance, dont une partie m'a été souuiise par mon col- lègue, je crois être à même de faire connaître cette forme adulte et en même temps de confirmer l'opinion émise par Lowe sur la position systé- matique (lu genre ci-devant si problématique. » Le Poisson en question, mesuranl 945""° de longueur totale, provient d'une pro- fondeur de 80°' environ, à quelques milles du cap de Bonne-Espérance. » Il répond par sa forme au CjttuS, mais en diftere par le corps couvert d'écaillés portant chacune un petit tubercule scléreux arrondi, rendant le Poisson très âpre au toucher; les grands tubercules coniques qui donnent un aspect si bizarre au type décrit et'figuré par Cuvier et Valenciennes ne sont représentés que par une série de tubercules mousses, relativement beaucoup plus petits et assez irréguliers, de chaque côté du ventre et par une double ou triple série de tubercules encore plus réduits sur la ligne médiane, entre les nageoires ventrale et anale. » La ligne latérale, un peu sinueuse, décrit une forte courbe en avant. La nageoire dorsale, continue, se compose de 6 rayons épineux et de 3o rayons mous; le plus long rayon épineux, le deuxième, ne mesure que la moitié du plus long rayon mou; l'anale a 3 rayons épineux et 28 rayons mous. La nageoire pectorale est courte et arrondie; la ventrale, de même longueur, est formée d'une épine et de 7 ra3ons mous. La nageoire caudale, insérée sur un pédicule assez court et mince, n'a que i3 rayons bien développés et est tronquée arrondie. La tête est grande, mesurant les I de la longueur totale (nageoire caudale exclue); il v a "ne très grande fontanelle à sa face supérieure, couverte de petites écailles à plusieurs tubercules, comme sur la nuque; l'œil mesure les 4 de la longueur de la tête; les prémaxillaires sont très protractiles et le maxillaire s'étend jusqu'au-dessous du quart antérieur de l'œil; les os ^superficiels du crâne, ainsi que l'opercule, sont rugueux et striés. La région pectorale est tronquée en avant, précédée d'une échancrure correspondant à l'os urohyal. Il y a 7 rayons branchiostèges. Les branchies sont au nombre de trois doubles et une simple, sans fente en arrière de celle-ci; les branchiospines sont plus longues que les fdaments branchiaux et au nombre de 20 à la branche inférieure du premier arceau; les pseudobranchies sont très développées. M Tous ces caractères indiquent des rapports très étroits avec les SÉANCE DU 5 OCTOBRE 190^. SaS membres de la famille des Zéidés, dont notre Poisson Saint-Pierre (Ze«i faber) est le type bien connu. » La réduction des arcs branchiaux et des rayons de la nageoire caudale s'oppose à tout rapprochement des Bérycidés; et en outre j'ai pu m'assurer que les sous-orbitaires ne sont pas étalés en lame interne soutenant le globe de l'œil et que l'os hypural ne porte pas le petit tubercule ou éperon caractéristique des Bérycidés ainsi que de la |)lupart des Perciformes. » Il y a quelque temps ( ' ), j'ai fait ressortir les caractères que les Zéidés possèdent en commun avec les Pleuronectidés, qu'on a si longtemps asso- ciés, à tort, aux Gades et autres Anacanthes. M. Thilo(-) était arrivé, de son côté, aux mêmes conclusions, sans que j'eusse connaissance de son travail. Bien que les Zéidés ne puissent être considérés comme les ancêtres des Pleuronectidés, M. Thilo et moi avons fait voir qu'ils en sont néanmoins très voisins et qu'ils sont probablement dérivés d'un type commun. Ce type semble représenté par un genre fossile de l'Eocène supérieur, Amphi- stium, dont j'ai publié une restauration, et il n'est pas sans intérêt de faire observer que le genre Oreosuma, sous le rapport de la brièveté des rayons épineux de la dorsale, formant une série continue avec le reste de la nageoire, se rapproche davantage du type fossile que ne le font les autres représentants connus de la famille des Zéidés. » La famille des Zéidés renferme six genres dans la nature actuelle : Grammicolepis, Oreosonia, Cyllus, Cyllopsis, Zenion et Zeus. Ce dernier a laissé des restes dans l'Oligocène et le genre Cytloides, du même âge, est considéré comme voisin de Cyltus. Les prem.iers exemples de Pleuronec- tidés, très voisins de nos Turbots, ont été trouvés dans l'Eocène supérieur, ainsi que le genre Amphistium. » PHYSIOLOGIE. — L'action des solutions des sels alcalins et alcalino-terreux sur les Épinoches. Note de M. Michel Siiïdlecki, présentée par M. Alfred Giard. « Il est évident que les Epinoches, placées dans des solutions salines, sont soumises aussi bien à l'augmentation de la pression osmolique, qu'à une (') Ann. and Mag. nat. Hlst., t. X, 1902, p. 295. (^) Zool. Anzeig., t. XXV, 1902, p. 3o5. 520 ACADÉMIE DES SCIENCES. action spécifique de leur milieu nouveau. Nous avons déjà signalé que la pression osmolique n'a que peu d'influence; ce fait constaté, nous avons tenté d'étudier l'action spécifique des solutions des sels alcalins et alcalino- terreux, qui se trouvent le plus souvent dans le milieu ambiant ou bien dans la nourriture des Épinoches. Nous avons donc étudié l'action des chlorures de R, Na et Li, ainsi que des sulfates, azotates, carbonates et phosphates des deux premiers éléments; ensuite les chlorures de Ba, Sr, Ca et Mg, et le sulfate de Mg. » L'aclion de toutes les solutions de ces divers sels dépendait seulement de la con- centration du liquide et pas de sa quantité; ce fait prouve que l'organisme des Epi-r noclies n'est pas capable d'extraire les sels du milieu ambiant et de les accumuler dans son intérieur; les sels agissent alors surtout sur les cellules qui entrent en contact immédiat avec ces solutions. Le degré de la résistance à l'action de ces liquides varia avec les individus, suivant les propriétés des parties touchées immédiatement par la solution. Les animaux de taille moyenne, bien nourris et vigoureux, sont en général plus réfractaires que les grands exemplaires qui s'affaiblissent très vite en captivité; chez ces derniers, l'affaiblissement général produit une diminution de la résistance de la surface du corps et entraîne la mort assez rapidement. « 1. Les sels de potassium sont très toxiques pour les Epinoches. A concentration mortelle, tous provoquaient les mêmes symptômes; au moment de la mort le corps est raide, toutes les nageoires fortement distendues, les épines se hérissent, les opercules restent ouverts; tous ces sj'mptômes sont dus aux crampes de tous les muscles du corps. » Le degré de toxicité des divers sels de Iv varie asssez considéraldemenl ; nous l'avons représenté dans le Tableau suivant : Sel Concenlration des solutions en quantités pour loo. . . Mort provoquée, en heures. B La toxicité des sels de k change donc suivant le degré de leur acidiié. les sels légèrement acides étant moins toxiques que les neutres, ceux-ci moins que les basiques. K'CO' agit le plus énergiquement parce qu'il provoque une désagrégation de la couche épithéliale recouvrant les branchies. » 2. Les sels de sodium n'agissent qu'en solutions relativement très concentrées; seul Na-CO', qui provoque une dissolution de l'épithélium sur les branchies, tue une Épinoche assez rapidement en solution de o, i à 0,2 pour 100. Aucun des autres sels de Na n'est nuisible à ces poissons à cette concentration, qui peut se rencontrer dans leur milieu naturel; de plus, les Epinoches sont très réfractaires à l'action des sels qui se trouvent le plus souvent dans leur milieu ambiant, comme Na Cl et Xa'SO*. L'action nuisible de Na Cl commence à une concentration dépassant 3 pour 100, donc voisine ou légèrement supérieure à celle de Na Cl dans l'eau de mer; Na'SO' n'est toxique qu'en solutions de 5 à 6 pour 100. Ces deux sels tuent les animaux très lente- ment et ne provoquent ni excitation ni crarnpes avant la mort. KUIPO'. K AzO'. K=SO'. KCI. K=CO'. ,4 à 0,5 0., 2 il 0 . •> 0,3 à 0,3 0,2 0, i 24 ■ïi 18 à 20 2.', 5 SÉANCE DU 5 OCTOBRE igoS. ^27 » 3. L'action du chlorure de lithium ressemble à celle des sels de potassium ; il pro- voque une hypereslhésie suivie d'un grand afTaiblissement et lue les Épiiioclies en 2/4 heures à la concentration de o,5 à i pour loo. » k. Les chlorures des alcalino-terreux sonld'autanlplusactifsque leur poids molé- culaire est plus considérable. BaCl- en solution à o, 5 pour 100 provoque une forte excitation de l'animal, des crampes tétaniques et la mort en 18-24 heures; Sr CP pro- voque des symtômes analogues, mais plus faibles en solution de 2 à 3 pour 100. Par contre CaCl= et MgCl^ à doses mortelles (3 à 4 pour 100 pour CaCl- et 5 pour 100 pour MgCl^), causent d'abord un alTaiblissement général et une apathie des animaux, qui restent sans mouvement en respirant très peu et lentement ; la mort vient souvent sans que l'animal change de position. Les mêmes symptômes s'observent sur des ani- maux placés dans une solution de 6 à 7 pour ïoo. Les Épinoches se comportent en présence des sels de Ca et Mg de la même façon qu'en présence des selsde Na ; elles sont donc particulièrement adaptées à résister vigoureusement à l'action de ces sels, qui sont les principaux constituants de leurs cendres. » Nous avons tenté, dans d'autres expériences, d'étudier l'action du mélange des solutions des divers sels. Pi Le f;iit que les .sels de K peuvent èlre rendus inoffensifs, par l;i seule présence des sels de Ca dans la même sokilion, a une grande importance pour les Epinoclies, qui souvent vivent dans des marais où les sels de K, provenant des débris organiques, peuvent facilement se trouver; les ani- maux résistent dans la nature à la toxicité de ces sels, parce que toujours dans les marais les sels de Ca sont aussi présents. » 528 ACADÉMIE DES SCIENCES. BOTANIQUE. — Sur le genre Ascodesmis. Noie de M. P. -A. Dasgeaud, présenlée par M. Guignard. "* « On sait qu'un certain nombre d'Ascomycètes possèdent à l'origine du périthèce des filaments copulateurs qui ont été assimilés à des anthéridies et à des oogones, c'est-à-dire à des gamétanges. Un intérêt spécial s'atta- chait au genre Ascodesmis, découvert par M. Van Tieghem, parce que, jusqu'ici, on admettait que la formation du périthèce y résulte des dicho- tomies successives d'un filament mycélien unique ( ' ). » Nous avions été frappé cependant |)ar la ressemblance que présente ce filament avec celui qui produit les rosettes chez le Pyronema : cette analogie nous a conduit à la découverte de rameaux accouplés par paires, semblables à ceux des Gymnoascus : leur nombre est variable pour chaque périthèce; on en trouve de six à dix environ dans V Ascodesmis nigricans. » Chaque couple est constitué par deux rameaux enroulés l'un sur l'autre en spirale; au début, ils ne présentent aucune différence bien sen- sible; un peu plus tard, l'ascogone se distingue facilement à son contenu plus riche en cytoplasme et à son diamètre légèrement supérieur à celui de l'anthéridie. » Nos observations montrent que, dès les premières dichotomies du fila- ment générateur, la branche qui fournira les anthéridies se différencie de celle qui donnera naissance aux ascogones; ces organes ne seraient donc pas portés sur un même rameau comme chez les Eremascus, mais provien- draient de branches différentes comme chez les Pyronema. » Les anthéridies et les ascogones sont plurinucléés : nous avons cherché la trace d'une communication directe entre les deux rameaux accouplés, mais sans parvenir à la découvrir : le cytoplasme se raréfie de bonne heure dans les anthéridies et disparaît sur place avec les noyaux qu'il contient. Le cytoplasme disparaît également au sommet de l'ascogone; cette partie qui s'isole par une cloison du reste de l'organe est donc identique au tri- chogyne des Monascus. » On ne voit ordinairement que trois ou quatre noyaux dans l'anthéridie; l'ascogone en renferme sept ou huit; il n'en reste finalement que quatre (') Van Tieghem, Sur le développement du fruit des Ascodesmis {^Bull. Soc. bota- nique de France, l. XXllI, 1876, p. 271). SÉANCE DU 5 OCTOBRE igoS. 529 OU cinq après séparation dn trichogvne; mais ces derniers ont augmenté de volume et ils possèdent un gros nucléol(>; ce sont les seuls qui, lors du bourgeonnement de l'ascogone, fonrnissenl, après une on plusieurs bi|)ar- tilions, les noyaux copulateurs des asques. » Les paraphyses proviennent de ramifications basilaires du filamonl initial; elles contiennent plusieurs noyaux. )) Comment concilier l'existence de ces organes copulateurs clioz les Ascomyccles avec l'absence de fusions nucléaires dans l'oogone, alors qu'd s'en pioduit plus tard à la naissance des asques. » Nous sommes en mesure maintenant d'en donner une explication rationnelle. » Lorsque les Siphomycètes ont passe de la vie aquatique à la vie aérienne, leurs sporanges sont devenus des couidiophores de formes variées, isolés ou inclus dans des conceptacles; or les gamélanges ne sont que des sporanges à spores affaiblies ('); il est naturel qu'Usaient subi une différenciation analogue à celle des sporanges; ils se sont transformés en gamétophores à gamètes extérieurs. Le gamétophore fertile, ou ascogone, équivalent d'un conidiopfiore à spores affaiblies, donne naissance à des gamètes qui s'unissent |)ar deux grâce à l'absence de cloison. L'origine dif- férente des noyaux copulateurs montre bien qu'il s'agit de la formation d'un œuf comme nous l'avons toujours soutenu : le mode de germination est encore celui d'un œuf puisque le produit en est un asque ou sporange comme chez les Péronosporées; enfin, la réduction chromatique qui, selon nos observations, intervient à ce moment, ne laisse aucun doute sur la nature sexuelle du |)hénomène. » Avec cette interprétation, qui nous paraît définitive, la sexualité des Champignons supérieurs rentre dans le schéma général de la lécon- dation. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Recherches sw la transpiration des feuilles vertes dont on éclaire soit la face supérieure, soit la face inférieure. Note de M. Ed. GniFFo.v, présentée par M. Gaston Bonnier. « J'ai montré, dans une Note récente, que les feuilles vertes décomposent moins énergiquement le gaz carbonique lorsqu'elles sont éclairées par la (') Consulter notre Théorie de la sexualité {Le Botaniste, 6" série, p. 268) C. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N* 14.) 70 53o ACAinîMiK ni- s sciences. face inférieure an lien de l'être par la face supérieure, comme cela se pro- duit dans les conditions naturelles; j'ai conclu, en outre, que le développe- ment du tissu palissadique dans le mésophyllo est bien, comme on l'a sou- vent avancé, favorable à l'assimilation chlorophyllienne. » J'ai naturellement été amené à me demander dans quelle mesure ce développement peut influer sur la transpiration des feuilles vertes que l'on éclairerait comme il vient d'être dit. » A cet effet, prenons deux plantes en pot appartenant à la mènne espèce et aussi semblables que possible, puis ex.posons-les pendant le même temps aux mêmes condi- tions de milieu; il sera facile, par la méthode des pesées successives, de calculer leurs capacités Lranspiratoires propres. Renversons ensuite une d'entre elles et disposons l'expérience de façon que la lumière frappe directement la face inférieure comme elle frappait auparavant la face supérieure. On verra alors que le rapport des deux capa- cités transpiratoires sera changé par suite de la diminution de la quantité de vapeur d'eau émise par la plante renversée. L'abaissement de la transpiration peut ainsi aller de I à o,85 pour le Datura, à 0,74 avec l'Eiable, à 0,83 avec le Coletis, à 0,89 avec un Musa, qu'il suffît de retourner et non de renverser, l'unique feuille laissée sur la lige étant peu inclinée par rapport à un plan vertical. Rien de semblable ne se pro- duit à l'obscurité. » Au lieu de faire l'expérience sur une plante entière, faisons-la sur une feuille seu- lement que Ton introduit dans un tube à essai, comme dans les recherches de Mariette et de Gueltard et plus tard de Dehérain. Il est facile de découper, dans deux feuilles bien comparables d'un même rameau ou de deux rameaux voisins, des surfaces égales. On assujettit chaque feuille à la bordure saillante et interrompue d'un petit cadre en bois noirci, de façon qu'une face ne reçoive pas de lumière, mais qu'il v ait néanmoins au-dessous d'elle un certain espace communiquant avec la cavité du tube à essai, ce qui permet à la vapeur d'eau émise de se diffuser dans l'air environnant. Dans ces con- ditions, la transpiration est toujours plus faible si c'est la face supérieure qui reçoit la lumière; elle passe de i à 0,74 avec le Laurier-cerise, à 0,69 avec le Phytolacca et le Cerisier, à 0,75 avec la Vigne vierge. » Mais si, tout en opérant avec la méthode de Guettard, l'on emploie des feuilles coupées, l'augmentation de poids du tube ou encore la diminution de poids des feuilles montrent que, comme dans la première série d'expériences, la transpiration baisse si la lumière éclaire la face inférieure (i à 0,80 avec le Laurier-Tin, à 0,90 avec la Vigne- vierge, à o,85 avec le Dahlia, à 0,72 avec le Chêne). » Comment faut-il interpréter ces résultats? La transpiration est évi- demment réglée parla plus ou moins grande facilité avec laquelle les gaz s'échappent au travers de l'épiderme, mais elle l'est aussi par la plus ou moins grande rapidité avec laquelle l'eau se renouvelle dans les cellules qu'elle quitte en se vaporisant. » Or, dans les feuilles, les faisceaux libéro-ligneux ont leur bois tourné du cpté du SÉAKCE DU 5 OCTOBRE 1903. 53 1 lissu palissadique; de plus, c'est dans ce tissu qu'ils se terminent quand ils ne s'anas- tomosent pas avec d'autres. Le tissu lacuneux, au conlraire, ne reçoit pas directement l'eau des vaisseaux ou des cellules vasculaires qui coiffent les terminaisons libres des faisceaux. Aussi, quand un éclairement intense le fait transpirer rapidement, comme cela arrive dans la première série d'expériences (pot renversé), l'eau ne se renouvelle pas assez vite et la transpiration baisse, d'autant que, dans ce cas, le lissu palissa- di(jue, riche en chlorophylle et mieux pourvu en eau, vaporise peu de celte dernière, car il ne reçoit qu'une lumière atténuée. Au contraire, quand la face supérieure reçoit la lumière directe, le parenchyme en palissade transpire davantage; comme d'autre part il est bien disposé pour la facile pénétration des rayons lumineux dans le tissu bous-jacent qui est le tissu lacuneux, ce dernier fonctionne bien, lui aussi, quoique plus lentement que dans le cas précédent au débul et son eau se renouvelle plus faci- lement; la transpiration totale de la feuille doit donc augmenter. » Si une feuille, tenant encore à la plante, est placée dans un milieu clos, comme dans la deuxième série d'expériences, la vitesse de la transpiration baisse de ce fait; alors, quand la face inférieure regarde la lumière, l'eau se renouvelant mieux celle fois dans le tissu lacuneux à cause de la consommation plus faible, l'avantage d'un tissu très poreux au point de vue de la transpiration l'emporle, et la feuille dégage au total plus de vapeur d'eau. » Enfin, si la feuille est coupée et mise aussi dans un espace clos, comme dans la troisième série d'expériences, l'avantage indiqué ci-dessus existe encore du fait de l'air saturé, mais le renouvellement de l'eau est rendu très difficile; le li^su palissadique ne recevant plus d'eau en cède peu au lissu lacuneux et la transpiration totale de la feuille baisse. » On ne peut guère faire intervenir à la place des considérations précédentes le rôle des stomates. D'abord les expériences ne durent pas longtemps ; ensuite, dans la deuxième série d'expériences, les stomates frappés |iar lu lumière auraient dû se fermer et poui'lant la transpiiation a été plus grande surtout au débul; enfin, dans la première série (pot renversé ), on obtient les mêmes résultats à la lumière diffuse si les feuilles sont placées au-dessus d'un écran qui diminue l'éclairement de la face inférieure. » Le tissu palissadique, s'il favorise l'assimilation chlorophyllienne, tend donc, toutes choses égales d'ailleurs, à réduire, mais aussi, par suite de ses relations avec les réserves d'eau des faisceaux, à régulariser la transpiration des feuilles restées à la lumière. En l'absence de ce tissu les plantes des lieui secs ne pourraient résister à la grande évaporation dont elles sont le siège et au manque d'eau du sol. Mais, en outre, son orientation du côté de la lumière fait que, dans les lieux suffisamment pourvus d'eau, les fortes chaleurs, au moins dans un grand nombre d'espèces, ne dessèchent pas trop le tissu lacuneux situé du côté de l'ombre et, l'irrigation des parenchymes étant assez rapide, la transpiration se poursuit sans péril pour les feuilles et permet à ces dernières de profiter de la lumière vive pour assimiler activement. » 53 i ACADÉMIE DES SCIENCES. BOTANIQUE. — Sur !e développement de l'embryon des Joncèes. INule (le iM. Marcelm.v Laurent, |jiéseiUée par RI. Gaston Bonnier. « J'ai mnnlic dans une Note [iréccdcnte (') comment s'opère la forma- tion de l'œuf des Joncées; j'etudie maintenant, dans les mêmes espèces, le développement embryonnaire : 11 Aussitôt l'oosplière fécondée, l'œuf se divise transversalement et donne deux cellules inégales : la cellule supérieure, plus volumineuse, constitue rembrjon pro- prement dit; la cellule inférieure, le suspenseur (je considère rembr^on dans la position qu'il occupe pendant la germination). C'est en général la cellule inférieure qui se divise ensuite dans le même sens, et Ton compte alors trois éléments superposés dont deux appartiennent au suspenseui-; la troisième segmentation frappe la cellule embryonnaire et elle a toujours lieu dans le sens vertical ; elle peut d'ailleurs se pro- duire la première après la division de l'œuf. Au stade suivant, la cellule supérieure du suspenseur se divise transversalement pendant que les deux cellules emiirvonnaires, par dos cloisonnements rapides en tous sens, forment déjà un épiderme de plusieurs cellules coilTant deux cellules centrales; ces dernières en se multipliant vont former le corps même de l'embryon, et c'est leur développement qui dirige celui de l'épiderme. » La cellule supérieure du suspenseur se divise plus tardivement par des cloisons verticales; elle forme un plateau qui sépare la partie provenant de la cellule embryon des deux cellules inférieures du suspenseur; ces dernières, d'abord très vacuolisées, grandissent considérablement, puis leur protoplasma se réduit à une couche de plus en plus mince autour du noyau également en voie de régression. » L'embryon qui jusque-là était ])yriforme, la pointe dirigée vers le mlcropyle, devient ovoïde par suite de la multiplication en hauteur et en diamètre de l'assise plateau du suspenseur persistant; les cellules périphériques de cette assise se relient à l'épiderme général et permettront plus lard par leur grande taille de séparer les tissus provenant de la cellule embiyonnaire initiale de ceux provenant de la cellule sus- penseur. C'est dans la région apiiarlenajit an suspenseur que l'activité cellulaire plus faible au début se concentre maintenant; pendant que les deux cellules inférieures du suspenseur disparaissent complètement, l'extrémité de l'embryon de plus en plus large vient s'appliquer contre le tégument où il subsiste jjourtant encore un reste de la calotte. Celte extrémité se dillérencie en radicule pendant que la région supérieure, plongée dans l'albumen, constitue le cotylédon; les deux organes se continuent exac- tement sans aucune ligne de démarcation, mais le développement nous a montré que l'un provient de la cellule suspenseur et l'autre de la cellule embrvonnaire ])rimilive. » La diftèrenciation s'arrête à ce stade dans les Jtincus à rhizome vivace et souvent aussi dans les Jiincus annuels; mais, chez ces derniers, elle peut être poussée plus (') Comptes rendus, 'j8 septembre \ljo6. SÉANCE DU 5 OCTOBRE igoS. 533 loin : on voit, en effet, la gemmule apparaître à la base du cotylédon, au-dessus du méristèrae radiculaire; elle présente aussitôt un épiderme de grandes cellules et elle s'accroît dans une gaine dont les bords serrés s'entr'ouvrent lentement devant elle; elle ne se montre au dehors que plusieurs jours après la germination. L'axe hypocotylé peut être considéré comme nul. » Dans le genre Luzula, l'embryon atteint toujours ce degré de différenciation; son développement ne diffère de celui des Juncus que par une nouvelle division de la cellule suspenseur dont trois éléments au lieu de deux disparaissent. » Certains auteurs ont considéré l'embryon des Joncs comme indiffé- rencié. Gœbcl ('), en parlant du /. glaucus, dit que, « même au moment » de la germination, l'embryon n'est qu'un amas cellulaire sans aucune M différenciation ». Je viens de montrer que, dans la graine encore .-ittachée au placenta et à peine mûre (les capsules ont été incluses dans la paraf- fine avant la déhiscence), l'embryon des différentes espèces de Juncus (/. glaucus, ./. maritimus, J. lampocarpus, ,1. supinus, J. bufonius, J. lenuis) était au moins différencié en une radicule avec ses trois initiales bien appa- rentes et un cotylédon beaucoup plus dévelop[)é. L'embryon des Joncs vivaces comme /. glaucus est tout au plus incomplet, n'ayant pas de gem- mule. Il n'y a pas à tenir compte de la ligelle qui apparaît généralement très tard dans les Monocotylédones. » En dehors de la différenciation assez grande de l'embryon, il ressort de cette étude que, dans les Joncées, le suspenseur persiste en [partie, et joue un rôle très important : réduit d'abord à quelques cellules, il se développe tardivement, puis il devient le [principal centre d'activité cellu- laire et il constitue la radicule. Cette radicule est endogène, car la coiffe ne se développe qu'après l'exfoliation des deux ou trois éléments inférieurs du suspenseur. » MINÉRALOGIE. — Sur les granités à cegynne et riebeckile de Madagascar et sur leurs phénomènes de cunlact. Note de M. Lacroix, présentée par M. Michel Lévy. « Les granités alcalins d'Ampasibitika (-), sur la côte nord-ouest de Mada- gascar, constituent des types pétrograpliiques n'ayant pas jusqu'à présent (') Biologisches Centralblatt du i" septembre igoo, n" 17, t. XX, p. Syi. (^) Le développement de cette Note sera donné dans un Mémoire étendu des Nou- velles Archives du Muséum (igoS). Les collections étudiées m'ont été envoyées par M. Villiaume. 534 ACAOÈMlli DÈS SCIENCES. d'équivalents. Ils sont essentiellement caractérisés par la grande abondance d'un pyroxène et d'une amphibole ferrosodiques, i'aegyrineetlariebeckile, dont la teneur peut atteindre près de [\o pour loo. Ils constituent des fdons, souvent rubanés; leurs salbandes sont alors finement grenues et exclusivement segyriniques, tandis que leur centre est pegmatoïde et riche en riebeckile, dont les cristaux peuvent atteindre près d'un décimètre. » Les feldspàths sont tuas alcalins : orthose, anorthose et parfois albite; ces roches renferment beaucoup de zircon et un niobotanlalate octaé- drique du groupe du pyrochlore. » La composition chimique de ces granités n'est pas moins remarquable; ils con- tiennent de 64 à 71 pour 100 de silice, sont très peu alumineux (7 à 10 pour 100), ne contiennent que fort peu de chaux (o à i,3 pour 100) et de magnésie (o,25 à 0,64 pour 100), mais par contre, ils sont riches en oxvdes de fer (10 à 11 pour 100) et en alcalis (6,3 à 8,6 pour 100). Le fer s'y trouve essentiellement à l'état de Fe-O' et ce n'est que dans les types riches en riebeckite que la proportion de FeO dépasse 1,5 pour 100; parmi les alcalis, la soude l'emporte sur la potasse, et d'autant plus que la teneur en mélasilicates est plus élevée. » On ne peut guère comparer ces roches qu'à celle {rockhallite) qui, d'après M. Judd, constitue le petit îlot de Rockhall, avec cette réserve toutefois que cette dernière roche ne contient pas de potasse. Elles se rapprochent au point de vue chimique des grorudites de Norvège, décrites par M. Brogger; dans la série des roches volca- niques, on peut, à ce même point de vue chimique, les comparer aux pantcUérites. 1) Mais il existe une caractéristique fjui manque à tuutes ces roches qui viennent d'être énumérées : c'est la richesse en zircon qui, dans nos gra- nités, n'est jamais inférieure à r pour 100 et peut même dépasser 7 poiu' 100; de plus, à l'inverse de ce qui a lieu d'ordinaire dans les roches granitiques, le zircon, au lieu d'être le plus ancien minéral formé, est ici l'un des der- niers; il constitue des plaques xénomorphes, grouj)ées en grand nombre au milieu du quartz, pour constituer des pseudomorphoses d'amphibole. Sa production, sous l'influence d'émanations, ayant accompagné la mise en place des granités, n'est pas douteuse ; la présence de celles-ci est encore précisée par la fréquence, dans les mômes roches, de mouches de galène et surtout par les importants phénomènes de contact qu'il me reste à décrire. » Les granités d'Ampasibitika traversent et métamorphisent les assises gréseuses du lias. « Certains grès sont transforinés en quartzites, d'un noir bleuâtre, conte- nant de l'orthose, beaucoup de riebeckite, un grenat mélanite manganési- fère et un peu de fluorine. Ils sont injectés par de nombreux lits, de quelques centimètres d'épaisseur, de granité à œgyi'ine, riche en grenat SÉANCE DU 5 OCTOBRE ipo^. 535 mélanite; dans d'autres cas, ces graniles contiennent enx:-mèmes de la riebeckite. Il est souvent difficile de distinguer ces quarlzites feldspathisés et amphibolisés de véritables microgranites. » Des grès argilocalcaires présentent un autre type de métamorphisme; ils sont, eux aussi, injectes, lit par lit, par le granité; ils sont alors essen- tiellement constitués par de grandes plages pœcilitiquos de biotite, d'nr- those et de quartz, englobant de petites paillettes de biotite, des grains de pyroxène et des cristaux automorphes de plagioclases basiques; ces roches métamorphiques rappellent, par leur composition, des micromonzonites. Les veinules granitiques injectées ont subides modifications endoraorphes; leur amphibole sodique est, en effet, accompagnée par de la biotite. Enfin, il faut noter, an milieu d'elles, l'abondance d'une épidote de cérium {allanile) biréfringente, qui, à leur voisinage, se développe dans la roche métamorphique en plages de plusieurs millimètres de diamètre. » Une dernière catégorie de roches métamorphiques est caractérisée par des cornéennes, micacées, pyroxéniques (augite œgyrinique ou rogvrine) ou amphiboliques (arfvedsonite plus ou moins riche en fer), renfermant en abondance de \n Jluorine microscopique, régulièrement distribuée. » Les diverses roches métamorphiques dont il vient d'être question ont donc un grand intérêt minéralogiquc. Mais elles ont une portée plus géné- rale; la réalité d'apports émanés du magma éruptif y est, en effet, aussi frappante que dans le cas des contacts des Iherzolites, si éloignées de composition; leur évidence est mise en lumière, dans le cas qui nous occupe, par la nature des minéraux métamorphiques développés dans les sédiments; ce ne sont pas, en effet, seulement des feldspaths alcalins qui apparaissent dans ceux-ci, m.ais encore le pyroxène et l'amphibole sodiques caractéristiques du magma modificateur, minéraux jusqu'à pré- sent inconnus dans les roches métamorphiques de contact. » La présence de \a fluorine est, en outre, pour la pi'emière fois signalée dans de semblables conditions; il semble que le fluor soit l'un des éléments les plus fréquents des émanations des granités alcalins; j'ai signale déjà, en effet, la présence de la fluorine dans les granités à riebeckite de l'Yemen et de Corse, je rappellerai en outre que le gisement de crvolite et de fluorures voisins, de Pike's Peak au Colorado, que j'ai eu l'occasion d'étudier sur place il y a quelques années, se trouve au milieu d'un granité à riebeckite; il est associé à des veines quartzeuses, très riches en zircon, dont la comparaison s'impose avec le développement secondaire de zircon que je viens de signaler. » 536 ACADÉMIE DES SCIENCES. GÉOLOGIE. — Sur le rôle des Charriages dans les Alpes delphino-provençaks et sur la structure en éventail des Alpes briançonnaises . Noie de M. VV. KiLiAN, présentée par M. Michel Lévy. « Une étude attentive delà tectonique des Al|)es delphino-provencales permet de formuler les constatations suivantes (') : » a. Il existe des passages nombreux et graduels entre les plis (anti- clinaux) normaux et les plis-failles {faille de Voreppe, pli-faille de la mon- tagne de Lure) comme entre ces derniers et la structure isocliuale imbri- quée (Charmant-Som, nord de Saint-Pierre d'Entremont, etc.); cette dernière passe à son tour fréquemment (Grand Galibier-Col de l'Eychauda, Escreins-Haute-Ubaye, elc.) et d'une façon très nette aux plis couchés et aux nappes charriées les mieux caractérisées. Ces modifications se pro- duisent parfois le long d'un même axe anticlinal. » b. Les nappes de charriage ne sont donc qu'une simple forme du plis- sement de l'écorce terrestre dont elles représentent un terme extrême; leur production apparaît partout comme relativement récente, quoiqu'elles aient souvent subi elles-mêmes des ploiements et des ondulations subsé- quentes (exemple : environs de Giiiliestre, Briançonnais méridional). » c. Elles ne peuvent être considérées comme antérieures au plissement prin- cipal, les traces d'une phase initiale de bossellement (dômes, cuvettes, etc.) étant manifestement prouvées [Dévoluy, Castellane (^), etc.] dans les régions mêmes qu'ont affectées postérieurement les plis-failles et les autres accidents contemporains des charriages ou même antérieurs à ces derniers, » d. Les massifs cristallins déjà plissés à l'époque hercynienne et repris, après une immersion souvent très longue, par les plissements alpins, ont eu parfois sur la propagation des charriages une influence incontestable en en limitant l'extension horizontale vers les régions plus externes; absence des charriages et réduction de la structure isoclinale à l'ouest de Belle- (•) Plusieurs des faits énoncés dans celte Note ont été déjà signalés isolément par nos confrères et amis, MM. Haug, Lugeon et Termier; en les présentant ici avec d'autres observations, dans un enchaînement logique qui nous a conduit à des conclu- sions nouvelles, nous tenons à rendre hommage aux beaux travaux de ces savants et à reconnaître le charme profond de leur amitié. (') D'après MM. P. Lory et Ph. Zurclitr. SÉANCE DU 5 OCTOBRE igo3. 537 donne, mais grand développement des plis couchés et charriés dans l'in- tervalle compris entre les massifs du Peivoux et du Mercantour, coïnci- dence de la présence des klippes de Siilens et des Annes avec l'atténuation (abaissement des axes anticlinaux) de la zone cristalline de Belledonue vers le nord et l'ennovagede l'extrémité sud du mont Blanc; ils ont été escalades par les plis couchés et ont, en les relevanl ainsi, empêché le déroulement de ces plis vers des régions déprimées où ils auraient échappé à l'action destructive de l'érosion. )> e. Les régions dans lesquelles la structure isoclinale, imbriquée, règne exclusivement, ne sont souvent autre chose que les emplacements des racines de plis couchés et charriés, actuellement détruits par l'érosion. C'est le cas notamment en arrière des massifs cristallins qui avaient motivé un relèvement de ces nappes charriées (Moutier en Tarentaise, Galibier, etc.). >> /. Toutes les masses charriées (') des Alpes delphino-provençales ])roviennent manifestement, sauf quelques accidents minimes, des chaînons les plus externes, de plis couchés et déversés vers l'extérieur <\e la chaîne; il en est de même pour la structure imbriquée. » g. Les plis situés à l'est de la zone axiale de l'éventail alpin ont une allure différente de ceux qui constituent le flanc occidental de cet éventail ; ils sont déversés vers l'intérieur de l'arc alpin, mais on n'y a point constaté de plis couchés et de charriages dirigés vers l'est. Leur acuité paraît moins grande et les phénomènes d'étirement y sont moins accentués. » h. On a signalé, au sommet de cet éventail asymétrique [que nous considérons (-) comme un massif central comparable à celui du Peivoux, mais possédant encore en grande pai'tie sa couverture sédimentaire^, en Savoie (Lias plissé du mont Jovet, décrit par M. Bertrand) et dans le Briançonnais (4^ écaille de M. Termier) des paquets de couches plissées paraissant provenir de racines situées plus à l'est, c'est-à-dire dans une région où les plis sont actuellement déversés vers l'Italie. » (') Les plus grands charriages constatés dans les Alpes delphino-provençales ne dépassent pas 35'^" à 40''°'. (On sait qu'en Suisse M. Lugeon cite des déplacements de 80""".) (^) A. F. A. S. Congrès de Boulogne, 1899. C. P... iqo3, 1' Semestre. (T. CXXXVII, N- 14.) 71 538 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. Emm. Pozzi-Escot adresse une Noie relative à « l'action de la chaleur sur les levures ». La séance est levée à 4 heures. G. D. BULLETIN BlBLIOGliAPIIIQUE. OUVRAGRS REÇl'S DANS LA SÉANCE Ull 7 SEPTEMBRE igoS. Recueil des travaux du Comité consultatif d' Hygiène publique de France et des actes officiels de l' Administration sanitaire; t. XXXI, année 1901. Ministère de l'Intérieur el des Cultes, Direction de l'Assistance et de l'Hygiène publiques. Alelun, Imp. administrative, igoS; i vol. in-8°. Recherches de Biologie expérimentale appliquée à l'Agriculture: Travaux du Laboratoire de Botanique de l'Institut agricole de l'Etat, à Gembloux, pub. par Emile Laurent; t. I. Bruxelles, igoi-igoS; i vol. in-S". (Hommage de l'Auteur.) Ausgewâhlte Methoden der analytischen Chemie, von Prof. D'' A. Classen; Bd. II, unter Mitwirkuiig von H. Cloeren, mit i33 Abbildungen und 2 Speclraltafeln. Brunswick, Friedrich Vieweg el fils, igoS; i vol. in-S". M. N. Passerini adresse les deux Opuscules suivants : . Sopra la valutazione délia energia calorifica immagazzinala dai vegetali. Pise, igo3; i fasc. in-8°. Prove di fecondazione incrociata sul frumento, esseguite presso Tlslituto agrario di Scandicci (Firenze). Pise, igoS; i fasc. in-8°. Calculde hautes colonnes, par Alberto Leuschxer. Coimbre, igoS; i fasc. in-12. Guide to the search departnient of the patent office library, witli appendice; 2"'' édition. Londres, igoS; i fasc. in-12. Ti'orba zeme a jeji sopky, napsal Jan Rak, igo3; 1 fasc. in-12. Sistema alterno positiva, por J. Francisco Tadeo Palacios ; parte I. Guatemala, igo3; I fasc. in-12. Publications of the United States naval Observatory; second séries, vol. III : Eros and référence stars: zodiacal stars: prime vertical observations 1 882-1 884- Washington, igoS; i vol. in-4°. List and catalogue of the publications issued by the U. S. Coast and geodetic Survey, i8i6-igo2, by E.-L. Burchard, librarian. Wasliington, igo2; i vol. in-4''. U. S. Coast and geodetic Survey. Geodesy. A bibliography of Gcodesy ; 2"'' édition, by James Howard Gore. Washington, igoS; i vol. in-4". SÉANCE DU 5 OCTOBRE igo^. 539 Uniled States Geological Survey : Minerai resoiirces of the Uniled Stales, calendar year igoi. Washioglon, 1902; I vol. in-S". Bulletin; n"^ 191, 191-207. Wasliington, 1902; i4 fasc. in-8°. Proceedings of the Boston Society of naltiral Uistory: vol. XXX, 11°^ 3-7; vol. XXXI, n° 1. Boston, igoa-iooS; 6 fasc. in-8". Memoirs of the Boston Society of natiiral History; Vol. V; n° 8 ; Observations on lii'ing Brachio/joda, hy Edward-S. Mohse. N" 9 : The skeletal systeni of Nec- turus maculatiis Raf., by Marris Hawthorne Wilder. Boston, 1902-190^-» ; 2 fasc. in- 4°. Ouvrages reçus dans la séance du i4 septemrre igoS. Annals of Harvard Collège Observatory ; vol. XLVIII, n°= 3, 4. Cambiidge. Mass., 1908; 2 fasc. in-i4°. Index-Catalogue of médical and vcterinary Zoology, parts 2, 3. Was- hington, igoS; 2 fasc. in-8°. Technology quarlerly and proceedings of the Society of Arts. Massachusetts Institule of Technology ; vol. XVI, n° 2. Boston, igoS; i fasc. in-S". The american Ephemeris and nautical Ahnanac 1880 and 1906; supplément for 1866. Washington, 2 vol. et i fasc. in-S". The Atlantic coaster's nautical Alnianac, 1884-1892. Washington, 1884-1891 ; 9 fasc. in-8°. The Pacific coaster's Alnianac, i885, 1886, 1888, iSgo-igoS. Washington, i885- igo2 ; 17 fasc. in-8''. Alnianac catalogue of zodiacal stars. Washington, 1864 ; i fasc. in-S". Tables of the Moon, by Benjamin Peirce. Washington, i865; i vol. in-4''. Tables of Melpomene, by E. Schubert. Washington, i86o; i fasc. in-4°. Tables to facililate the réduction of places of the fixecl stars. Washington, 1873; I vol. in-8'' cartonné. The éléments of the four inner planels and the fundamental constants of Astro- nomy, by Simon Newcomh. Washington, 189.5 ; i vol. in-8°. Report to the Secretary of the ISavy on récent improvements in astronomical instruments, by Simon Newcomb. Washington, i884; i fasc. in-S". Rapport sur les travaux du Bureau central de V Association géodésique interna- tionale en 1902, suivi du programme des travaux pour l'exercice igoS. E.-J. Brill, Leide, igoS; i fasc. in-4°. Société industrielle de Mulhouse : Programme des prix proposés à décerner en igo4. Mulhouse, V'" Bader et C'", igo3; i fasc. in-S". Royal Society: Reports of the sleeping sickness Commission, n" 1. London, igo3; I vol. in-8'>. The journal of the Collège of Science, impérial University of Tokyo, Japan. Vol. XVII, art. 11; vol. XVIII, art. 3; vol. XIX, 6 et 7. Tokyo, Japan ; 1908 ; 4 broch. in-8°. 5^0 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ouvrages riïçcs dans la séance du 21 septembre iqoS. Annales de la Sociale d' Agricullare, Sciences et Industrie de Lyon, t. IX, 1901, t. X, 1902. Paris, 1902-1903; 2 vol. in-8°. . ^ , . vm Mémoires de f Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, l. Vlll. Paris, iQ03; I vol. in-S". Determinazioni di azimut e di latitudine eseguite nel 1880; nella stazione aslro- nomica di Termoli, n° XLII. Ulrico Hœpli, 1 fasc. in-4°. Archives itaUennes de Biologie, t. XXXIX, fasc. II. Turin, .90.3 ; 1 hroch ui-8°. Rendiconlo délie tomate e deila^ori, dell' Accademia di Archeologia, Lettere e Belle-Arti : gennaio ad aprile 1902, maggio a dicembre 1902. Napol., 1902-1903; 2 vol. '""Îndice générale dei lavori pubblicati dal MDCCLVII al MDCCCCII : Napoli, igoS; I fasc. in-S". Atti délia reale Accademia di Archeologia, Lettere e Belle-Art,, vol. XXll, 1902. Napoli, 1902; 1 vol. in-4°. , ■ ro Catalogo fotograjico stellare zona vaticana: vol. I. Roma, 1903 ; i vol. 111-4 • Annuaire géologique et minéralogique de la Russie, voL VI, livr. 4-3. Novo- Alexandria, 1908 ; i fasc. iii-4°. . Monlhly n'ealher Revie^v, vol. XXXI, n° 6, igoS. Washington, 1903 ; i fasc. .0-4°. Sitzungsberichte der kônigl.-bôhmischen Gesellschafl der Wissenschaften. Ma- thematisch-naturwissenschaflliche Classe, 1902. Prag, 1908; i vol.m-8°. Annals of the Cape observatory, vol. I. London, 1898; 1 fasc. in^". Greenwich: observations, 1S96. London, 1898; i vol. in-4<'. Greemvich spectroscopic and photographie results, 1896-1897. Loudon, 1898; 2 vol. >n-4°. Pracematematyczno-fizyczne, t. XIV. Warszawa, igoS; i vol. in-8°. Rendiconti e Memorie délia R. Accademia di Scienze, Lettere ed Arti degli ZelantiAcireale; 3= série, vol. I, igoi-igo2. A,cireale, igoS; i vol. in-i". Flora of the upper Gangetic plain, and of the adjacent siwalik and sub-hima- layan tracts, vol. I, part I. Calcutta, igoS; i vol. in-12. Bollettino tecnico délia coUivazione dei tabacchi, n« 3-4. Terre Annunziata, igoS; I vol. in-8'\ On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grai.ds-Augustins, n° 55. Depuis ,835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraisseniT^^^rement le Din,„'nche. Ils forment à la fin de I'«nn^<.- h Tables 'une par ordre alphabétique de|matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'A.tourc Telnet elle vo^UlVn "'' '"-^°- '^'"^ et part du I" Janvier. • '"■ '-"^1"® ^"'un^e- i- abonnement est annuel Le prix i/e V abonnement est fixe ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements ; 40 fr. — Union postale : H fr. On souscrit, dans les Départements, ctiez Messieurs : igen Ferran Irères. 1 Chaix. ilge/- I Jourdan. i Ruff. imiens Courtin-Hecquet. ^ I Germain ctGrassIn Ingers ! ( Gastineau. iayonne Jérôme. tesançon Régnier. ( Feret. tordeaux , . Laurens. I Muller (G.). 'ourges Renaud. iDerrien. F. Robert. Oblin. , Uzel frères. <^en Jouan. hambery Perrin. herbourg | "«"ï- ( Marguerie. Lorient. Lyon. Marseille. . Montpellier . Moulins.. .. Nancy. lermont-Ferr. \ Juliot. ; Bouy. Nourry. !/o« jRatel. Rey. Lauverjat Degez. -enoble j Drevet. Gratier et C'«. t Hochelle Fouctier. Bavre. j Bourdignon. ) Donibre. Thorez, Quarré. N ail les, Nice . Ile. i luîmes . . Orléans . Poitiers Rennes .... Bochefort . Rouen S'-Étienne Toulon Toulouse.. Tours.- Valenciennes. chez Messieurs : I Baumal. ' M°" Texier. ' Bernoux et Cumin I Georg. ( EiTantin. Savy. Vitte Ruai \ Valat. I Coulei et fils. Martial Place. I Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. ( Guist'bau. ( Veloppé. ( Barnia. ( Appy. . Thibaud. LodJé. I Blanchier. ( Lévrier. Piihon et Hervé Girard (M"") I Langlois. I Lestringant. Chevalier. I Ponleii-Burles. ' Runièbe. I Gimet. ' Pjivat. Boisselicr. . Péricat. Suppligeon. I Giard. ! Lemaltre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . ' A thénes . . . , Barcelone.. I erlin. . Berne . . . Bologne . Bruxelles.. Bucharest . Budapest Cambridge. . . Christiania. . . ConstantinopU Copenhague... Florence Gand Gènes Genève. . . . La Haye. lM,usanne.. Leipzig... . Liège. chez Messieurs : 1 Feikema Caarelsen ■ ' et C". Beck. Verdaguer. I Asher et C'". ' Dames. , Friedlander et fils. ' Mayer et Muller. Schmid Francke. Zanichelli. I Lamertin. MayolezetAudiarle. ' Lebégue et C*. \ Sotchek et C°. ' Alcalay. Kilian. Deighton, BelletC' Cammermeyer. Otto Keil. Hôst et fils. Seeber. Hoste. Beuf. Cherbuliez. Georg. Stapelmohr. Belinfante frères. I Benda. ' Payot et C. . Barth. I Brockhaus. Kœhler. Lorentz. Twietmeyer. Desoer. Gnusé. Milan . . Moscou. N a pies. New- York. Odessa Oxford. . . . Palerme Porto Prague Bio-Janeiro . Rome . Rotterdam- Stockholm.. S'-Pétersbourg. Turin . Varsovie. Vérone . . . Vienne. ZUrich. chez Messieurs : Dulau. Hachette et C'v Nutt. V. Buck. Ruiz et C". Romo y Fussel. ) Capdeville F. Fé. l Bocca frères. I Hœpli. Tastevin. Margbicri di Gius Pellerano. I Dyrsen et Pfeiffer. j Stechert. LemckeeÎBuechner Rousseau. Parker et C'«. Reber. Magalhaès et Mouii Rivnac. Garnier. Bocca frères. Loescheret G'*. Kramers et fils. Nordlsks Bogbandel. Zinserling. Wolflf. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergelSellier. Gebethner et WolB. Drucker. Frick. Gerold et C. Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes 1'^' à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre iS5o.) Volume in-4''; i853. Pri.K 25 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janviei- i83i à 3i Décembre i865.) Volume 10-4°; 1870. Pri.\. . ............ 25 fr.' Tomes 62 à 91. — ( 1°'' Janvier 1866 à 3[ Déoembra 1880.) Volume in-4^; 1889. Pri.'t 25 fr' Tomes 92 à 121. — ( i'='' Janvier 1881 à 3i Décembre iSgS.) Volume iiH»; 1900. Prix. . . . . . . . . . . '. '. 25 fr'. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ime I omètes res gra ' ^ntrXxVZ'iT^'^''^vyT"'' "^^ 'f Phy^'°l«Sie des Algues par .\I,M. A. Derbes et A.-J.-J. Solier. - Mémoire sur le Calcul des Perturbât, '^ll\ n'^^r r,\7r,r rT^'J^,""'v ■'"'=''""%'=' sur le rôle d.. sue pmcreatique daus les phéiiarnènes digestifs, partieulièrenieat dans asses, par iM. Ol.iude Kervard. Volu ne m-4°, avec ii planches; iSoo 16 II. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la Question de Prix Drooosée en i85o nir l'ArVdé e concours de ,853, ,et^P-s/f_-ise pour celui de .8^6, savoir: ,< Etudier les lois delà distribu't?o^' dés cor^s o?ga'n?sls fossiles ^dans les d edimentaires, suivant l'ordre de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou^deïem-lïsprrUion Incc^ssi;! orsimuftanée." egne organique et ses eta(s antérieurs », par M. le Professeur Bkonn. ln-\% avec 7 planches ; lature des rapports qui existent entre l'étal actuel du règ ons qu'éprouvent la digestion des 25 fr. mie des Sciences ifférents terrains — Recherclter la 1861 25 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers SavaEts à l'Académie des Sciences. W 14. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 6 octobre 1903.) MÉMOIRES ET COMMUIXIGATIOIVS DES MRMBIIRS ET DES COlUiESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Gaston Boxnier. — Influence de l'eau sur la slruclure des racines aériennes d'Orcliidées. Pages. . . 5o5 I\03I1XATI0IVS. MM. Haton de la GouriLLiÉRE, H. Poix- CARÉ sont désignés pour faire partie du Conseil de ijerfectionnement de l'Ecole Polytechnique 3" COIUIKSPONUANCE. M. Graebe. — Lettre de rcmercimenls à l'Académie, pour la médaille Lavoisier et la médaille Bcrllielot qu'elle lui a décer- nées à l'occasion de son Jubilé M. Alexander Chessin. — Sur une classe d'équations dilTérenlielles linéaires M. Jean Perrin. — Conditions qui détermi- nent le sigue et la grandeur de l'électri- sation par contact M. P. Lemoult. — Les chaleurs de combus- tion des composés organiques, considérées comme propriétés additives. Alcools et phénols. Élhers-oxydes. Aldéhydes et cé- tones • M. P. Carre. — Action de l'acide phospho- reux sur la mannile. Kemarque sur le luannide M. R. Marquis. — Dérives et produits d'oxydation de l'acide nitropyromucique. M. P. FuEUNDLER. — Recherches sur la for- mation des azoïques. Réduction de l'éther- oxyde ortho-nitrobenzyl-méthylique M. G.-A. BouLANûER. — Sur les affinités du 017 520 521 genre Oreosoma M. Michel Siedleoki. — L'action des solu- tions des sels alcalins et alcalino-terreux sur les Epinoches M. P.-A. Dangeard. — Sur le genre Asco- desmis M. Ed. Griffon. — Recherches sur la trans- piration des feuilles vertes dont on éclaire soit la face supérieure, soit la face infé- rieure M. Makcellin Laurent. — Sur le dévelop- pement de l'embryon des Joncées M. Lacroix. — Sur les granités à aegyrine et riebeckile de Madagascar et leurs phé- nomènes de contact M. W. KiLiAN. — Sur le rôle des Char- riages dans les Alpes delphino-provençales et sur la structure en éventail des Alpes' briançonnaises i\L Em'm'. Pozzi-Escoi adresse une Note rela- tive à " l'action de la chaleur sur les le- vures » Bulletin bibliographique. 523 525 528 529 53 -i 533 536 538 538 PARIS. — IMPRIMERIE G AUTH lE R- VI L LARS Quai des Grands-Auguslins, 55. Le Gérant : Gauiuier-Vili-ahs. ^Çi^a.^ 1903 SECOND SEMESTRE . COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVII. W 15 (12 Octobre 1903). 4 " PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. \ 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoiresprésentés par un Membre ou parun associé /'IrangerderAcadémiecomprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis, à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 p^ges par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personr qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A' demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un 1 sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s( tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomn mais les Secrétaires ont le droit de réduire cetExti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f pour les articles ordinaires de la correspondance c cielle de l'Académie, Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à teff le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte re\ actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu \ vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sera autorisées, l'espace occupé par ces figures compi pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus aj l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du | sent Règlement. tes Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés c déposer a» Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance sniv ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI Î2 OCTOBRE 1905. PRÉSIDENCE DE M. ALBERT GADDRY. MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'A.GADÉ,MIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Ihidolf Lipschitz, Correspondant pour la Section de Géométrie, décédé à Bonn, le 7 octobre igoS. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les relations entre la théorie des intégrales doubles de seconde espèce et celle des intégrales de différentielles totales. Note de M. Emile Picard. « 1. J'ai déjà appelé l'attention sur les difficultés qui se présentent dans l'évaluation précise du nombre po des intégrales doiîbles distinctes de seconde espèce relatives à une surface algébrique /■(a-,j, ^) = o, que nous supposons avoir seulement, comme il est permis, des singularités ordinaires et être placée arbitrairement par rapport aux axes (voir en par- ticulier Acta mathemalica, t. XXVI). En désignant par Q(a7, y, s) un poly- nôme en X, y, z s'annulant sur la courbe double, le point capital consiste à reconnaître si l'on peut avoir l'identité A et B étant des fonctions rationnelles de x,y et z (bien entendu, dans les dérivations, z est regardée comme fonction de .x et j). La grande difficulté provient de ce que A et B peuvent devenir infinies le long de certaines lignes pour lesquelles le premier membre de l'identité précédente reste fini. G. R., 1903, 2" Semestre. (T. CXXXVII, N» 15 ) 72 542 ACADÉMIE DES SCIENCES. » 2. Il était essentiel d'approfondir la question plus que je ne l'avais fait précédemment ; j'indiquerai ici la marche suivie dans le fascicule qui va bientôt paraître du Tome II de ma Théorie des fondions algéhnques de deux variables. Dans l'identité ci-dessus, on peut faire disparaître les lignes d'in- fini inconnues de A et B et les remplacer par uil nopibre déterminé de lignes d'infini. D'après un théorème fondamental que j'ai établi antérieurement, on peut tracer sur la surface p — i courbes algébriques particulières C,, (jo. .... ^f— 1 telles qu'il exis|;e une intégrale de différentielle totale de troisième espèce ayant seulement pour courbes logarithmiques une autre courbe algébrique arbitrairement choisie et la totalité ou une partie des courbes C,, Co Cp_, et de la courbe à l'infini de la surface; de plus cette intégrale n'aura aucune antre ligne d'infini en dehors de lignes du type j = const. » Ceci posé, désignons par ft. (^'j) = 0' •••• ^p-<(^'7) = " les projections des p — i courbes C sur le plan des xy. On peut alors démontrer que si Q n peut se mettre sous la forme (i), on ne diuiinue pis la généralité en suppo- sant que A ^/ B sont de la forme où M et N sont des polynômes en .x et z, à coelficients rationnels en y, s'annulant sur la courbe double; pour y arbitraire, les quotients M N — o\ — o- . <> . /r> ' !^ i deviennent infinis seulement, à distance finie, sur la courbe C,-. Nous avons ainsi éliminé toute courbe d'infini de A et B en dehors des courbes déter- minées C,, . . ., Cp_, (en laissant de côté bien entendu les courbes du type y =: const.). » .3. La recherche théorique du nombre des intégrales doubles de seconde espèce ne présente plus maintenant de difficulté essentielle. Ce problème se ramène à reconnaître si, pour un polynôme Q en x, y et z SÉANCE DU T2 OCTOBRE igoS. 543 dont le degré est limité, on a /'. dx à y » Prenons d'abord le cas le plus simple où p = i. Alors A et B sont de la forme M et N étant des polynômes en a; et z, à coefficients rationnels en /, s'an- nulant sur la courbe double. » Considérons maintenant la courbe entre x el z f{x,y,z.) = o, renfermant le paramètre y. Nous pouvons former, par des opérations rationnelles en y, un système d'intégrales abéliennes relatives à celte courbe : fl,dx, ..., i^ipdx, j i,dx, ..., j i,ndx; les ip premières forment un système d'intégrales distinctes de seconde espèce, et l'intégrale / 'ii^dx est une intégrale de troisième espèce, ayant comme seuls points singuliers logarithmiques les points à l'infini O, et O,-, avec les périodes logarith- miques + 1 et — I (nous désignons par O,, O,, ..., 0„, les m points à l'infini de la courbe, qui sont distincts au point de vue de la rationalité par rapport à y). Les I et les J sont rationnels en x, y et z. » On démontre que l'on peut supposer que B est de la forme B = a^ I, -+-. ..+ a.:,pl..p + c.J^+.. .-^ CiJ,„, les a et les c étant des fonctions rationnelles de y. Nous avons maintenant à écrire que *^^^ /; dy est la dérivée par rapport à x d'une fonction rationnelle de x, y et z. En exprimant ce fait, on trouve 2p -hm — i relations linéaires entre 5/(4 ACADÉMIE DES SCIENCES. et leurs dérivées premières; aucune irrationalité par rapport à y ne s'in- troduit, et ces relations contiennent rationnellement/. Il est alors aisé de montrer que, si l'on peut satisfaire à ce système de ip -\-m — \ équations différentielles linéaires à coefficients rationnels en y entre les a et les c, on pourra mettre ^ sous la forme demandée. Or c'est là un problème élémentaire ('). » 4. Dans le cas où p est quelconque, la solution repose sur une analyse analogue. Aux fonctions rationnelles I et J, il faut en adjoindre d'autres se rapportant à chacune des courbes C. On forme une intégrale abélienne / Ridx (H, rationnelle en x, y el z) relative à la courbe entre x et :;, f{x, y, z") = o, qui a pour points singu- liers logarithmiques le point à l'infini O, et les points de la courbe C, ayant la valeur considérée du paramètre y, avec les périodes logarithmiques + i en ces points et —di en O, (rf, étant le degré de C,). On montre alors que l'on peut mettre B sous la forme B = a,I, +. . .-4- ao/,Io^+ Y2J2+. . .-I-Y„,J,„ + Yi,H, -h. . .+ 7ip_,H, -t 1 les a et les y étant des fonctions rationnelles de y et les r, des constantes. » On écrit alors, Bayant cette nouvelle valeur, que la différence (2) est la dérivée par rapport à x d'une fonction rationnelle de x, y et z. Ceci nous donne 2p-+- m — i relations linéaires entre les a, les y, leurs dérivées premières et les constantes n. » Le problème est donc ramené à reconnaître si l'on peut déterminer les constantes •/], de manière que les équations différentielles linéaires pré- cédentes puissent être vérifiées par des fonctions rationnelles de j, pro- blème ne présentant aucune difficulté théorique. » En résumé, quand on connaît un système de courbes C, il est possible de reconnaître si une identité de la forme (1) est possible, et par suite de dénombrer les intégrales distinctes de seconde espèce. C) li n'esl pas sans inlérèlde remarquer que le problème que nous venons de traiter généralise le problème fondamental relatif à l'existence des intégrales de différentielles totales de seconde espèce (transcendantes). Dans ce problème, Q est nul, ainsi que les c; en suivant la méthode du texte, on forme immédiatement le système d'équations différentielles donnant les a, d'une manière plus rapide qu'à la page i65 du Tome I de ma Théorie des foncLions algébriques de deux variables. SÉANCE DU 12 OCTOBRE igoS. 545 » 5. Ajoutons quelques remarques importantes. On peut, à chaque courbe C,-, faire correspondre une expression ^, où O, est un polynôme en œ, y, z susceptible de la forme indiquée. De plus, aucune combinaison linéaire à coefficients constants C.Qi + ... + Cp,,Qp_, f- ne peut se mettre sous la forme f-. )rme 'à^KjJ + d (7Ù' U et V étant des polynômes en x et z, à coefficients rationnels en y Enfin g toute expression -jj, susceptible de la forme (i), peut s'écrire A,Q. + ...+ Ap_iQp_, 0 JIJ\ à /\\ les A étant des constantes, U et V ayant la signification ci-dessus. » Toutes les considérations que nous venons de développer sont utili- sables, quand on a pu déterminer un système de courbes C. Elles sont numériquement applicables à une surface donnée, mais on comprend qu'elles ne permettent guère d'énoncer sur le nombre p^ des intégrales doubles distinctes de seconde espèce des propositions générales. C'est en les combinant avec l'étude des périodes de certaines intégrales doubles que je suis arrivé, après bien des efforts, à obtenir quelques lois générales que j'mdiquerai dans la prochaine séance. Arrêtons- nous seulement aujourd'hui sur des cas particuliers très simples, qui nous donneront cepen- dant l'occasion de faire une remarque générale sur le nombre o » 6. Nous avons déjà eu l'occasion d'utiliser la facilité avec laquelle s'appliquent nos théories générales aux surfaces dont l'équation est de la forme (3) ^■'-=A^;y). » A la vérité, elles ne rentrent pas dans la catégorie des surfaces à sin- gularités ordinaires, mais cependant, avec peu de modifications, les théo- rèmes généraux trouvent leur application. Il y a en particulier, pour ces surfaces, un nombre p qui a une assez grande analogie avec la lettre désignée plus haut de la même manière (voir, en particulier, An/iaks de l' École Normale, igoi et i9o3). 546 ACADÉMIE DES SCIENCES. . Si, pour la surface (3), le nombre ? est nul, loute expression de la forme ^■•^'■^^. (P polynôme en x et y), susceptible de la forme ^ H- j^, peut s écrire M et N étant des polynômes en x, à coefficients rationnels en y. » Prenons, en particulier, les surfaces où f{x) et F(}') sont des polynômes arbitraires de degrés ap + i et 27-f- i . Sous cette condition que les polynômes précédents ne présentent pas de particularités spéciales, on peut démontrer que l'on a pour la surface pré- cédente p = o, et l'on en déduit que le nombre p„ des intégrales doubles distinctes de seconde espèce est donné par la formule » 7. Le résultat précédent peut être inexact dans certains cas parti- culiers. Supposons que f(x) et F(j) soient du troisième degré. On aura bien p» = 4, s'il est impossible de satisfaire à l'équation dx , , dv (C étant une constante convenable) en prenant pour x une fonction rationnelle de y (ne se réduisant pas à une constante); mais, dans d'autres cas, il n'en sera pas de même. P.ir exemple, si les deux polynômes /et F sont identiques, le nombre p n'est plus nul, et l'on démontre que Po = 3, pourvu toutefois que les fonctions elliptiques correspondant au polynôme du troisième degré /(^) n'admettent pas la multiplication complexe. » Les conclusions sont encore différentes si nous sommes dans un cas de multiplication complexe. L^i valeur du nombre p a changé et cette mo- dification a sa répercussion sur la valeur de p„. On trouve alors Po=2. SÉANCE DU J2 OCTOBRE igoS. 5/47 » 8. Les exemples précédents suffisent pour appeler l'nltention sur une circonstance extrêmement remarquable : je yeux parler du caractère arith- métique de l'invariant p„. Ce nombre ne dépend pas seulement de questions de configurations et de singularités relatives à la surface algébrique. La nature arithmétique des coelficients de l'éqijation de la surface ipflqe sur sa valeur. Ainsi, pour la surfape =^=/(a7)/(jK) (/ polynôme du troisième degré), le nombre po est égal à trois en général. Ce nombre s'abaisse à deux, quand les coefficients de /(a;) satisfont aux conditions firithmétiques relatives à la multiplication complexe. L'invariant p„ est doac, à ce point de vue, bien différent de son f^nalogue 2/j dans la théorie des courbes algébriques (yo étant le genre de Riemann), ou des genres géométrique et numérique Vg et /?„ aujourd'hui classiques dans la théorie des surfaces algébriques. » CHIMIE GÉNÉRALE . — Sur la température d'inflammation et sur ai combustion lente du soufre dans l'ojcygène et dans l'air. Note de M. Memii i^IoiSSA\. « Nous avons démontré que les trois variétés de carbone dégagent de l'acide carbonique bien avant leur température d'inflammation et que le charbon de bois en particulier brûle très lentement, dans l'oxygène, (lès la température de 100", en produisant une petite quantité d'acide carbo- nique ('). » Nous avons étendu celte étude à l'action de l'oxygène sur le soufre. » On sait depuis longtemps que, au-dessoifs de sa température d'inflam- mation, le soufre peut devenir phosphorescent dans l'air (^). M. Joubert a fait remarquer que cette phosphorescence apparaît à une température d'environ 200° ('). K. Heumann a démontré que, à i8o'\ ce phénomène était accompagné de la production d'anhydride sulfureux ( ''). (') H. MoissAN, Sur la température ci' injlammalion et sur ta combustion dans l'oxygène des trois variétés de carbone {Comptes rendus, t. GXXXV, 1902, p. 921). (-) Berzélius, Traité de Chimie, 2= édition fj-ançaise, l. I, i845, p. 177. (') Joubert, Sur la pliosplwrescence du phosphore, du soufre et de l'arsenic (Comptes rendus, t. LXXVllI, 1878, p. r853). (') K. Heumann, Verbrennung des Scha-efels mit weisser Phosphorescenz/lamme (Bericlite, t. XVI, i883, p. iSg; voir aussi : Oscar Jacobsen, même Recueil, même Tome, p. 478)- 548 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Tempèraturp. d'inflammation du soufre dani l'oxygène. — Le soufre em- ployé dans nos premières expériences était du soufre ordinaire en canons, tel que le livrent les raffineries. L'oxygène, contenu dans un cylindre en acier, avait été préparé par électrolyse de l'eau et titrait de 99,2 à 99,3. Il faut avoir soin de faire l'analyse du gaz de chaque cylindre avant de commencer une série d'expériences. Lorsque l'oxygène renferme une teneur plus griinde en azote, il doit être rejeté. » L'appareil au moyen duquel ont été faites les premières expériences se composait d'un petit tube en U, d'une contenance de 20'"°' environ, dans lequel circulait un courant assez lent d'oxvgène. Un fragment de soufre de i'^"à 2<'k était disposé au fond du tube et la température de ce dernier, indiquée par un thermomètre, vérifié au préalable, était maintenue con- stante au moyen d'un bain de nitrates fondus. » Les résultats, obtenus dans ces conditions, étaient assez variables. Bien que la vitesse du courant d'oxygène fût constante et que son débit atteignît 1' en 10 minutes, les résultats oscillèrent entre 807*' et 325°. En réalité, nous obtenions des températures trop élevées, parce qu'il se for- mait, avant la combustion, de l'anhydride sulfureux dont la quantité variait d'après la surface du soufre liquide au fond du tube en U et qui affaiblissait la propriété comburante de l'oxygène. Dans ces conditions, nous obtenions une température d'inflammation irrégulière et certainement trop élevée. » Dans une seconde série d'expériences, nous avons placé le soufre dans une petite nacelle disposée au milieu d'un tube de verre horizontal fermé par des plaques de même substance à parois parallèles. Deux aju- tages latéraux permettaient l'entrée et la sortie du gaz oxygène. Enfin une pince thermo-électrique de M. Le Chatelier servait à prendre la température du soufre au moment exact où l'on voyait l'incandescence se j^roduire en regardant dans l'axe du tube. Cet appareil, d'une longueur de 60*^" environ, était chauffe sur 40*^"" au moyen d'un bain-marie, formé de nitrates en fusion. Dans ce cas, la température était prise auprès du soufre, c'est-à-dire à l'endroit même où se produisait le phénomène de l'inflammation. Nous avons obtenu ainsi une série de chilfres plus exacts que les précédents et compris entre -4-275" et -1-280°. Cependant cette expérience comporte encore des causes d'erreur. L'acide sulfureux (jui se produit avasit l'inflam- mation donne un mélange gazeuxdans lequel le titre de l'oxygène diminue. Déplus, le diamètre intérieur du tube étant de i'^'°,8, le gaz qui le traverse avec la même vitesse que précédemment n'est pas en équilibre de tempe- SÉANCE DU 12 OCTOBRE igoS. 549 rature avec le bain de nitrates, et les chiffres trouvés doivent être trop faibles. ^ » Nous avons alors modifié notre expérience de la f;içon suivante : du soufre fondu a été maintenu dans une atmosphère d'acide carbonique pour empêcher toute formation d'anhydride sulfureux et l'oxygène a été chauffé dans le bain de soufre liquide au milieu duquel se produisait l'expérience. Pour cela, nous avons placé i5os de soufre en fusion au fond d'un matras de aSo"'". Grâce à un tube de verre recourbé à an»le droit, nous faisions arriver à la surface un coiu-ant assez rapide d'acide carbo- nique sec. Le gaz oxygène était amené par un tube de verre étroit dont l'extrémité plongeait complètement sur une longueur de S*^"" à ô*^" dans le soufre liquide et était terminée par une pointe effdée. » Le gaz oxygène se dégageait bulle à bulle avec une lenteur beaucoup plus grande que dans les expériences précédentes. Un thermomètre indi- quait la température du soufre liquide. Eafin, le matras était placé sur un bain de sable que l'on chauffait avec précaution. Dans ces conditions, tant que la température est inférieure à 282°, l'oxvgène se dégage bulle à bulle au travers du soufre liquide en donnant de l'acide sulfureux, mais sans produire d'incandescence. Au contraire, lorsque cette température est atteinte, une réaction plus vive s'annonce par une petite explosion qui est suivie immédiatement du phénomène d'incandescence. A partir de cette température, la combinaison de l'oxygène et du soufre se produit avec flamme et avec un dégagement de chaleur qui va en s'accentuant et qui ne tarde pas à élever la température du squfre en fusion. La température d'inflammation du soufre dans l'oxygène sous une pression d'une atmo- sphère est donc de -+- 282" ('). » Température d'inflammation (lu soufre dans l'air. — En répétant la même expérience avec de l'air, la température d'inflammation est de 363°. Cette combustion, au milieu du bain de soufre fondu, se fait avec une flamme bleue, mais, comme elle se proiluit dans un liquide jaune, elle paraît verte. Lorsque la température s'abaisse à 36o°, la petite flamme ne se forme plus et dès lors, si le courant d'acide carbonique n'est pas très ' rapide à la surface du soufre, il se fait une série de détonations dues au mélange d'air et de vapeurs de soufre. C'est qu'en effet, la température (') La plupart des ouvrages de Chimie indiqueiU, pour cette température d'inflam- mation, le cliiffre de 25o°, d'ailleurs sans indication bibliographique. C. R., 1903, 2» Semestre. (T. CXXXVII, N° 15.) 'j'i 55o ACADÉMIE DES SCIENCES. d'inflammation de celle vapeur de soufre est moins élevée que celle du soufre liquide et se produit dans l'air vers 285° (' ). M Cette température d'inflammation s'élève rapidement lorsque l'air renferme de l'acide sulfureux. Dans un mélange de g5 pour loo d'air sec et de 5 pour loo d'anhydride sulfureux, la température d'inflammation est voisine de 445°. Dans un mélange de 90 pour 100 d'air sec et de 10 pour 100 d'anhydride sulfureux, l'inflammation ne se produit plus à 465°. » Combustion lente du soufre dans roxygéne. — Après avoir déterminé cette température d'inflammation, nous avons disposé i? à 2^ de soufre fondu au fond d'un tube en U à -1-220", et il nous a été facile, en faisant passer un courant d'oxygène dans ce tube, de voir que l'acide sulfureux se produisait en quantité notable en dessous du point d'inflammation du soufre. » En effet, il suffisait de faire passer le gaz qui sortait du tube en U dans un petit condensateur maintenu à — 80° [au moyen d'un mélange d'acé- tone et d'acide carbonique (-)] pour condenser de l'acide sulfureux solide qu'il nous a été facile ensuite de caractériser. En effet, ce corps solide est devenu liquide vers — 75°, puis a pris l'état gazeux à — 8°. Le gaz, re- cueilli sur le mercure, avait une odeur caractéristique, s'absorbait par la potasse et sa solution aqueuse décolorait le pennanganate de potassium. » Dans une autre expérience, on a fait passer un courant d'oxygène dans le tube en U contenant du soufre liquide à -1- 200° et le gaz barbotait ensuite dans une solution d'acétate de plomb. » Nous avons vu se former, dans ces conditions, un précipité blanc de sulfite de plomb, qui, traité par l'acide chlorhydrique, a dégagé de l'acide sulfureux que l'on a absorbé par une solution de potasse. Après avoir per- oxyde cette solution par l'eau de brome, puis chassé l'excès de brome, nous avons pu caractériser l'existence d'une notable quantité d'acide sulfu- rique au moyen du chlorure de baryum. » Ainsi, à 80° au-dessous de son point d'inflammation, le soufre, en pré- sence de l'oxygène, donne lieu à une combustion lente bien caractéristique. » Nous avons remarqué aussi que, dans cette combustion lente, il ne se (') Nous avons aussi remarqué que, si les Imlles d'air traversent le soufre fondu entre 3oo" et 35o", chaque Ijulle diminue nelleincnl de volume en sélevanl au travers du soufre liquide. (-) 11. MoissA.N, Suf une nouvelle niétliode de manipulation des gaz liquéfiés en tubes scellés {Comptes rendus, t. GXXXIIl, p. 768). SÉANCE DU 12 OCTOBRE ipoS. 55 l produisait, mélangé à l'acide sulfureux, que des traces impondérables d'acide siilfurique, si l'on a soin de recueillir les produits de la combustion dans une liqueur qui demeure constamment alcaline, ainsi que l'a conseillé M. Berthelot. On sait, au contraire, que dans la combustion vive, même dans le verre seul, il se forme toujours de l'anhydride sullurique dont la teneur a été mesurée par M. Berthelot (') et parfois des traces d'anhydride persulturique (Schutzenberger). » Il nous restait à reconnaître si cette combustion lente pouvait se pro- duire à des températures plus basses. Mais dans ces phénomènes le temps intervient et nous avons dû modifier notre méthode expérimentale. » Nous avons cherché tout d'abord une réaction assez sensible pour déceler des traces d'acide sidfnrcux, et nous avons utilisé la réaction de Forclos et Gélis. Des fragments de soufre étaient disposes dans un tube en U traversé lentement par un courant d'oxygène maintenu à la tempéra- ture de ioo°. Le soufre restait solide et le gaz barbotait ensuite dans une solution alcaline. Ce dernier liquide était introduit dans un appareil à hydrogène contenant du zinc et de l'acide chlorhy Irique pur, et il se pro- duisait une petite quantité d'hydrogène sidfuré, facilement reconnaissable par son action sur un |ja|iier à l'acétate de plomb. Mais cette réaction ne peut s'appliquer dans ce cas. Si l'on remplace, en effet, le co irant d'oxy- gène par de l'azote pur, les résultats sont identiqies, bien qu'il ne se soit pas produit d'acide sulfureux. Cela tient à ce que la tension de vapeur du soufre à loo" et même à So"^ n'est pas négligeable. IHoiis avons déjà appelé l'attention sur ce phénomène au sujet de la présenca^du soufre en nature dans l'eau chaude de la source sulfureuse de la grotte a H ignèrei-ie- Luchon (-). » Nous avons alors placé 0^,2 de soufre dans un tube de verre fermé à l'une de ses extrémités et l'on a chauffé ce soufre de façon à l'amener à l'état liquide, puis on a fait le vide dans l'appareil pour enlever les gaz qu'il |)ouvait contenir ('). Après 2 heures, ou a laissé le soufre se solidifier (') Beiitiiklot, Sur la chaleur de formation i/rs oxydes du. soufre [Annales de Chimie et de Physlr/ae, 5= série, t. XXII, 1881, |). 422). (-) H. Moissw, Sur la présence de l'argon dans le gaz de la source Bordeu à Ludion et sur la présence du soufre libre dans l'eau sulfureuse de la grotte et dans les vapeurs de luiniage {Comptes rendus, l. GXXXV, 1902, p. 1378). (') Celte préparât ion était suffisante pour nos recherclies, mais nous tenons à rap- |)eler à ce sujet les expériences si originafes de Cli. Malus sur la solubilité des gaz dans le soufre et sur sa viscosité en présence de l'anhydride sulfureu\ [Annales de Chimie et de Physique, 7"^ série, l. XXIV, 1901, p. 490- 552 ACADÉMIE DES SCIENCES. en mainlenHnl toujours le vide, puis on a rempli ensuite à froid le tube d'oxygène sec. Enfin, on l'a scellé en avant soin d étirer très finement la pointe. Dans ces conditions, nous avons, en présence, de l'oxygène et du soufre dans un espace clos. » Lorsque le tube vientd'ètre ainsi préparé si nous refroidissons l'extré- mité effilée à — 186°, nous voyons se condenser dans la pointe une très petite quantité de liquide qui reste transparent tant que le tube ne renferme que de l'oxygène pur. Ce liquide est de l'oxvgène liquéfié qui reprend l'état gazeux dès que la température s'élève de quelques degrés. Si au contraire notre gaz renferme des traces d'acide sulfiu-eux, nous vovons un corps solide se condenser à l'intérieur de la pointe effilée, corps solide qui ne se dissout pas dans la gouttelette d'oxvgène liquide, et qui ne reprend du reste son état gazeux que par un réchauffement beaucoup plus intense que le précédent. » Un certain nombre de tubes scellés, renfermant du soufre et de l'oxy- gène et ne fournissant pas de dépôt blanc par refroidissement de la |)ointe à une température oscillant entre — 1 85" et — 190° ont été maintenus à des températures A^ariables. A la température de iSo", après 12 heures de chauffe : formation d'un léger dépôt blanc solide qui augmente nettement avec la durée de la chauffe. Il en est de même à 100°. Il en est encore de même à une température voisine de 20° lorsque l'expérience dure un mois. )) Pour reconnaître si ce dépôt blanc ainsi condensé à — 186° était bien de l'acide sulfureux, nous avons séparé rapidement par un trait de chalu- meau la partie effilée et refroidie avant que cette neige ait pu reprendre l'état liquide. Nous avons cassé la pointe de ce petit tube dans 2'°'° d'eau distillée et nous avons obtenu un liquide légèrement acide qui décolorait une solution très étendue de permanganate de potassium et fournissait ensuite, avec une goutte d'une solution de chlorure de baryum, un préci- pité blanc de sulfate de baryum insoluble dans l'acide nitrique étendu. » Nous avons pu démontier ain^i que le soufre oclaédrique, le soufre prismatique et le soufre insoluble biùlaient lentement dans l'oxygène, non seulement à la température de loo", mais incaie à la température ordi- naire. » L'action est bcaucoiq) plus lente dans l'air, mais elle se poursuit néan- moins et, après 3 mois à une température qui a oscillé entre iG" et 26°, nous avons pu caractériser la formation de traces d'anhydride sulfureux. » Conclmions. — En résumé, la température d'inflammation du soufre est de 282° dans l'oxygène et de 333'' dans l'air à la pression atmosphé- SÉANCE DU 12 OCTOBRE IQoS. 553 rique. De plus, la combustion ou la combinaison lente du soufre avec l'oxygène se produit bien avant la température d'inflammation. Ainsi, à ioo°, cette combinaison est manifeste après 12 heures; elle donne une quantité d'acide sulfureux que l'on peut, par refroidissement à — iSG", amener à l'état solide et caractériser. » Ce procédé débcat nous a permis de reconnaître que ce phénomène de combustion lente se produisait avec les différentes espèces de soufre, même à la température ordinaire, et nous pouvons dire que, d'une façon constante, le soufre exposé à l'air y brûle très lentement en donnant des traces d'anhydride sulfureux. » Nous voyons donc que ce phénomème de la combustion lente s'étend pour le charbon et le soufre à des températures beaucoup plus éloignées du point d'inflammation que l'on ne pouvait le soupçonner tout d'abord. » PALÉONTOLOGIE. — Observations palrnritologiques flans l'Alaska. Note de M. Albekt Gaudrv. « Par l'intermédiaire de notre confrère M. Edmond Peiner, nous avons des nouvelles de M. Obalski, auquel le Muséum d'Histoire naturelle a confié une mission. M. Obalski est arrivé à Yidvou, sur la frontière de l'Alaska, au 64"3o' de latitude et au i[\(f de longitude. Le pays où il se trouve ren- ferme, paraît-il, beaucoup d'or; mais, comme il est absolument glacé, par conséquent sans végétation et sans habitations, les pauvres chercheurs d'or endurent de grandes souffrances. Ils sont obligés, pour obtenir l'or, de creuser des terrains cpiaternaires d'une douzaine de mètres, formes de couches de boues, de sables, de galets. De même qu'en Sibérie, ces couches, gelées jusque dans leurs parties les plu-> profondes, renferment une multi- tude d'ossements; il n'y a pas de cadavres avec leurs chairs. M. Obalski écrit : Ce n'est que défenses gigantesques de Mainmniths, ossements mons- trueux, restes de Bœufs musqués, de Bisons, ^tl' Elans, de Cerfs. Tout cela gît épars, retiré des fonds glacés. Il y a aussi du Cheval, dont les photographies ont été envoyées au Directeur du Muséum. » Il convient de rappeler qu'en iSyS un autre voyageur français, M. Al- phonse Piiiart, avait fait une importante expédition dans l'Alaska et signalé la profusion des débris des Mammouths. J'ai, à cette époque, communique à l'Académie une molaire de l'un de ces animaux rapportée par M. Pinart; ses lames, extrêmement serrées, présentent l'exagéralion des caractères 554 ACADÉMIE DES SCIENCES. du Mammouth. Ainsi il semble que cette espèce ait eu ses traits les plus accentués dans les régions très froides. » L'accord des voyageurs des diverses nations, au sujet de l'abondance extrême des grands Herbivores fossiles dans les contrées boréales, prouve de plus en plus qu'à une époque très peu ancienne, alors que les hommes vivaient déjà depuis bien longtemps, le nord de notre planète avait un climat moins dur que de nos jours. T.e régime des Steppes à plantes her- bacées a précédé le régime des Toundras actuelles, dont le sol profondé- ment glacé ne porte que des Mousses. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la nouvelle fonction E^(x). Note de M. G. MrrT.\G-LEi'PLEu. « Dans ma Note du 2 mars de cette année, j'ai introduit la nouvelle fonction E,(a7) = . -+- j;(, + a.i) + r(,^....) -^ rTTjirT) + • • "' oii a désigne une constante positive, que j'ai supposée êlre plus petite que 2. » Cette fonction se comporte, en réalité, de deuK muiières très dilfé- renles suivant que o <; x < 2 ou 2. » Examinons d'abord la première hypothèse o < a < 2. On doit alors distinguer trois cas : » 1° Le module r de x{x^ré'^) augmente indéfiniment le long d'un vecteur silué dans l'angle 2- — a-~>(s3>a-- 2 ' 2 » Dans ce cas, le module |Ea(a;)| s'approche en même temps indéfini- ment de zéro. » 2° Le module \x\ augmente indéfiniment le long tl'un des deux vecteurs » Dans ce cas, le module | Ea(a7) | s'approche en même temps indéfini- ment de -• SÉANCE DU 12 OCTOBRE igoS. 555 » 3° Le module \cc\ augmente indéfiniment le long d'un vecteur situé dans l'angle Dans ce cas, le module |Ea(ic)| augmente en même temps au delà de toute limite, tandis que diminue indéfiniment. » On voit qu'on retombe pour a == i sur les propriétés connues de la fonction E, [as) = e^. » Examinons maintenant la deuxième hypothèse a.1-1. n Quand, dans cette hypothèse, \x\ augmente au delà de toute limite, le long d'un vecteur quelconque dont l'argument ç est soumis à la res- triction -^2r>— i; m = \ , q.,'5, . . .) dmiinue en même temps indéfiniment. 556 ■ ACADÉMIE DES SCIENCES. )) On a donc clans cette hypothèse af: 2 \ime-"'\EJr) | = -', lim e-" I Ea(.r) | = o, x = re''"'- (o < 0 < i). » La fonction partage avec sina^ la propriété bien connue que son module augmente, au delà de toute limite, en même temps que | x |, quand x va vers l'infini le long d'un vecteur quelconque, à l'exception ^Y un seul. On peut se demander s'il existe des fonctions entières transcendantes dont le module augmente au-dessus de chaque limite en méuie temps que \jo\, quand x va vers l'infini le long d'un vecteur déterminé qidoonquc. La réponse est affirma- tive, comme le montre l'exemple suivant : a3sin(,r + /), qui a été indiqué par M. H. von Roch et auquel on pourrait ajouter, d'après une remarque de lui, g{x) -f-E<,(.r), où g(ir) désigne une fonction entière rationnelle. La différence entre une telle fonction entière transcendante et la fonction entière rationnelle oeut être caractérisée comme il suit : la seconde s'approche de l'infini pour toutes les directions d'une manière uniforme et la première d'une m:inière non uniforme. M Une question plus profonde est la suivante : la fonction '^^(^x') (o <^ a <[ 2) augmente vers l'infini seulement dans l'angle — a- <[ o <[ a- qu'on peut amoindrir autant qu'on veut en diminuant a. Existe-l-il des fonc- tions entières qui ne deviennent infinies que si | .t | augmente le long A' un seul vecteur, mais qui diminuent indéfiniment quand \x\ augmente le long de tous les autres vecteurs? » Un de mes élèves, M. J. Malmquist, vient d'en former un exemple dans la fonction Ë^(^)=I1 r '""' \ T (o a"), on obtient en E(j7) une nouvelle fonction entière transcendante possédant la propriété bien remarquable, qui parait à première vue paradoxale, qu'elle s'approche indéfiniment de zéro quand a? va vers l'infini le long d'un vecteur (\é\.&rïmnQ quelconque. L'explication est la même qu'auparavant. La (onction diminue avec- — i d'une manière non uniforme. » Ou voit facilement que les fondions i'.a.{oc), £5,(0;), E(j7) ne sont pas de genre fini. Existe-il des fonctions de genre fini qui possèdent la même propriété ([ue j'ai fait ressortir pour ces fonctions? » La réponse est négative à cause d'un théorème dû à M. Phragmén et dont la démonstration sera publiée prochainement. Ce théorème, qui se rattache à la propriété fondamentale de la fonction £^(0;) (o <^ a <^ 2) et qui amène une précision inespérée au théorème élémentaire yM'«/îeyci/îc;/o/i enliére dont le module a une limite supérieure finie est nécessairement une con- stante, est exprimé ainsi par son auteur : » Soient y. et p deux quantités satisfaisant aux inégalités o(a') satisfasse aux deux conditions suiva/i/es : ') 1° I i>(x) I e^l'^'l reste au-dessous d'une limite finie quand x reste dans un certain angle rcctiligne d'étendue cck et ayant son sommet à l'origine; » i" I <î>(a;) I reste au-dessous d'une limite finie quand x reste dans l'un ou l'autre de deux angles, contigus de côté et d'autre à l'angle nommé, ces deux angles pouvant d'ailleurs être d'étendue arbitrairement petite. w Cela posé, on aura nécessairement, dans l'angle nommé d'étendue a-, l'IU ; o = O. p désignant une quantité supérieure à l'unité, mais d'ailleurs arbitraire, el cette expression convergera uniformément vers sa valeur limite dans tout cet angle, )> MÉMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Becherche et dosage de l'urée dans les tissus et dans le sang des animaux vertébrés. Note de M. Nestor Gréiianï. « Il y a longtemps que je me suis occupé, pour la première fois, de la question de l'urée an point de vue physiologique et, dans ma Thèse de SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1903. Sîg Doctorat es Sciences (1870), j'ai ilémoiilré que la ligature des uretères et la néphrotomie sont deux opérations identiques quant à lenrs consé- quences et qu'elles sont suivies de l'accninulalion de l'urée dans le sang et dans les tissus. M C'est en perfectionnant le procédé de Millon que j'obtiens, en décom- posant l'urée dans le vide par les vapeurs nitreuses, des volumes égaux d'acide carbonique et d'azote, ([ui donnent à mon procédé de dosage une exactitude mathématique. » Je ne puis donner ici les détails complets de la Icchnique que j'em- ploie; il suffira de résumer les opérations successives qui sont nécessaires : » Un poids mesuré de substance, muscles liacliés ou sang défibriné, est addiliouné d'un poids double d'alcool à 90"; au bout de 24 heures, on sépare à la presse le liquide alcoolique qui est évaporé dans le vide à So", pour éviter la dissociation par- tielle de l'urée, qui a lieu, comme l'a démontré le D' Quinquaud, quand on chaulTe des solutions d'urée au bain-marie d'eau bouillante. n Le résidu de l'évaporation, repris par l'eau, a été décomposé par la liqueur verte obtenue en faisant dissoudre os, S de mercure dans l'acide nitrique; les gaz sont recueillis à l'aide de la pompe à mercure dans une cloclie de 80''"' à go'^"''. 1) Chaque centimètre cube d'acide carbonique sec à o" et à 760'"" de pression cor- respond à 2"'8, 683 d'urée pure. Poids d'urée contenus dans iok^ du muscles. sang. Lapin 0,043 0,043 Coba^'e o,o45 o,o43 Canard o o Grenouilles o,o'|4 Carpe 0,021 Raie i .3- 1) En résumé, il y a chez les Mauimifères autant d'urée clans le sang que dans les muscles. » Lt; sang et les muscles de l'oiseau ne contiennent pas d'urée. » 100^ de muscles de la raie renferment 1^,37 d'urée, ou 65 fois [)liis que le même poids de muscles de car|)e et 3o fois plus d'urée que les muscles du cobaye. » Il paraît donc que les reins de la raie sout insuffisants pour excréter l'urée qui se trouve, à l'état normal, accumulée dans les muscles et dans le. sang, comme chez les Mammifères auxquels on aurait lié les uretères. 56o ACADÉMIE DES SCIENCES. » Il va |jlu.sieiiis années ('), nous avons, le professeur JolveL et moi, fait des recherches comparatives sur la torpille à Arcachon; le cœur avant été enlevé, nous avons excité avec l'appareil à chariot l'un des appareils électriques et laissé l'autre au repos; à plusieurs reprises, nous avons trouvé dans l'organe éleclrisé un plus grand poids d'urée que dans l'organe au repos. C'est i\n premier pas que nous avons fait dans la recherche du lieu de formation de l'urée dans l'organisme animal. » CORRESPOND AIV CE . INI. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, le « Bulletin de la Société normande d'études préhist'i- riqnes, Tome X, année 1902 ». (Présenté par M. Albert Gaudry.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations linéaires aiiv différences finies . Note de M. Alf. Guldberg, présentée par M. Emile Picard. « La présente Note se réduit à quelques remarques très simples, qui n'ont peut-être pas encore été faites, et qui peuvent présenter quelque intérêt. Comme elles ont trait cà des questions isolées, je les introduis dans des numéros séparés. » I. La considération des analogies qui existent entre les équatioiis algébriques et les équations différentielles linéaires a conduit à des résul- tats importants. Cn\ il est bien visible que les raisonnements employés peuvent se répéter pom" le c;is où, au lieu des équations diKérentielles linéaires, on regarde le-^ équations linéaires aux diflérences finies. » Considérons l'équation linéaire (1) x(v)^j,,, + a;; >,.,„., + ... ^Ar"jx , + A^'>x=o. » si l'on pose y^= ^'j-Mx et si l'on ren^aniue que on trou\e une transformée, dont la loi se trouve immédiatement; nous (') Comptes rendus de la Société de Biologie, iSyi. SÉANCE DU 12 OCTOliRE IQoS. 56i l'écrivons ainsi : ('^) I \(ç^)u_,~^'-Ji"'(ç)lu,.+ ^x:^^(„)A^,,^ + (ni\v», -+- a;; r.,^„_ , ^ A"-' u_, + p^.,„ A"H^. = o. )) De l'éqiialion (2) on dcchiit d'abord directement le théorème connu (le la réduction de l'ordre de rc(]!ialion (i), si l'on en connaît des solu- tions particulières. De plus, si j'j' mis à la place de („ satisfait aux k équations l'cqiiation (i) aura /c solutions de la fr>rme ^'''-"(yT) = o, ([i) y::\ ^', ^:'^',v-';', ..., a;'*-"j-:;' oi!i x-^''^ ciesi igné a:(.a? — i) . . . (a; — /? -j- i). » En effet, dans noire hypothèse, (2) de\ieiit _i__x'^)(y;')A^^..+ .../.;;„ A''/.. = o. » Or, cette équation n pour solution 11 = 1, X, x^-', ..., ,:f<''~''. 1) Inversement, si l'équation (i) a des solutions ([i), les écpiations (a) sont satisfaites. » 2. On démontrera facilement de l'équation (2) qu'un svstèmc fonda- mental de solutions de l'équation (i) peut se mettre sous la forme .y;'-<'.;'2-f; où aucune des fonctions Cj, n'est identiquement nulle. » .*}. Soient j^', jKÎ;', . . . , y"'' un système fondamental de solutions de l'équation (i). En écrivant l'équalion (i) sous la forme X(7)i J'x .}'.:+, • yx+n J^' y:::, ■ r'" jT yxi, ■ fi) ■ ■ yx.,. ^^(y^yT---yx') = <^^ 562 ACADÉMIE DES SCIENCES. » On voit immédiatement que l'on a formule loiil à fait analogue à celle de Lioiiville pour les équations diffé- renlielles linéaires. » 4. Soient K,^.y.-n, + Ay V., ,,_, + ... 4- ATx, = o. 0„^.r-..„ + B<; >'.,.„,. + . . . 4- n[:\y, - o, deux équations linéaires, et soit m ~ n = a. l'oin- déterminer l'éqnation linéaire qui donne les solutionscommnnes à P„, = o, Q„ = o, dans le casoii il en existe, nous remarquerons qu'on i)cut déterminer des fonctions r,, r.,, • . -, ^11 de X telles que la différence où Q„,_/, désigne y,,, .,+ B;j;,,i^. ,„,/,,, + ...-f- ir;'^^,r.,-+;„ ne contienne quej^„,-,, J'a;hn-2. etc. « Nous pouvons donc écrire Tidentilé i\« ^ Q» : i;. + '■. Q« : H- 1 -^ • • • + 'V Q« + 'V M ï^ ' R désignant une expression linéaire aux différences analogue à P et Q, mais renfermant au plus j^_j.„_.,. Les solutions communes à P„,= o, 0„= o sont communes à Q„= o, R = o et inversement. On continuera ainsi, de proche en proche, et quand le reste sera nul, la dernière expression employée sera l'équation linéaire, donnant les solutions communes aux deux équations proposées. » ÉLECTRICITÉ. — Sur le fonclionnement de cohércurs associés. No!e de M. Ai.BEUT Tprpai.v, présentée par M. Mascart. « Nous nous sommes proposé d'étudier les particularités que présente le fonclionnement de plusieurs cohéreurs réunis à une même antenne. » On détermine la sensibilité d'un coliéreur par la distance à laquelle un radiateur est susceptible d'agir nettement sur le cohéreur. La netteté d'action est donnée par la valeur du courant ([ui, après cohésion, parcourt un galvanomètre très sensible. !) On constate que, si un cohéreur esl en circuit fermé, la sensibilité est bien SÉANCE DU 12 ocTocni: 1903. 563 plus grande ques'ilest en circuit ouvert, c'est-à-dire si, au moment de l'émis- sion des ondes, une seule des électrodes du cohéreur est reliée à l'antenne et à un |)ole de la pile dont le courant doit ultérieurement le traverser, l'autre électrode du cohéreur étant isolée. Cette constatation se fait en reliant l'électrode isolée du cohéreur à la terre et au second pôle de pile, après que les ondes ont été émises. » Coliéreurs associés en dérlvaUon. — Si l'on associe plusieurs cohéreurs en déri- vation, l'une des électrodes de chaque cohéreur étant reliée à l'antenne commune, l'autre électrode étant (circuit fermé) ou non (circuit ouvert ) reliée au reste du circuit, on constate les faits suivants : » 1° Les coliéreurs conservent la même sensibilité relative, qu'ils soient tous en circuit ouvert ou qu'ils soient tous en circuit fermé, mais la sensibilité de chacun d'eux est bien moindre en circuit ouvert qu'eu circuit fermé. » 2° On peut alors très simplement et très rapidement obtenir l'oidre de sensibilité de plusieurs cohéreurs associés. Pour cela, tous les cohéreurs étant en circuit fermé, on produit une émission d'onde telle qu'un seul cohéreur se trouve coliéré par cette émission. Ceci fait, on met ce cohéreur en circuit ouvert en isolant l'une de ses élec- trodes. On cherche alors par une nouvelle émission d'ondes à produire la cohésion d'un des cohéreurs laissés en circuit fermé. On niel ce deuxième cohéreur en circuit ouvert et l'on continue jusqu'à ce qu'on ait épuisé les cohéreurs à classer. » On s'est assuré que la sensibilité de chaque cohéreur est la même, qu'il soit mis seul en expérience ou qu'il soit entouré de cohéreurs voisins expérimentés en même temps que lui. » Cohéreurs associés en série. — Nous avons étudié le fonctioiuiemenl d'une chaîne de cohéreurs disposés les uns à la suite des autres. Si les cohéreurs sont tous déco- hérés, il semble qu'il y a alors dans le circuit : cohéreurs — pile — galvanomètre — cohéreurs, autant de coupure que de cohéreurs. En effet, la sensibilité relative de chaque cohéreur a été trouvée la même que l'on ait ou non pratiqué une coupure dans le circuit au moment de l'émission des ondes. )) Pour évaluer ici la sensibilité de chacun des cohéreurs, on opère ainsi : après l'émission des ondes, par l'établissement de ponts conducteurs reliant des godets de mercure dont la distribution est facile à imaginer, on dispose succe^sivelneat, dans le circuit pile — galvanomètre, chacun des cohéreurs étudiés pris seul et l'on se rend ainsi compte du degré de cohésion que l'émission d'ondes a prodLiit sur lui. » On constate ainsi que la connexion d'une antenne avec une électrode d'un cohé- reur augmente la sensibilité de ce cohéreur. C'est ainsi que, si l'on fait varier le point d'attache de l'antenne avec le circuit comprenant plusieurs coliéreurs disposés en série, l'ordre de sensibilité des cohéreurs associés change. » Applications. — Nous avons appliqué les résultats de cette étude expé- rimentale : 1° à la réalisation de dispositifs nous permettant de sui\re et d'enregistrer la marche des orages ; 2" à la réalisation de dispositifs très sen- 564 ACADÉMIE DES SCIEIS'CES. sibles utilisables tant en télégraphie sans fil qu'en télégraphie hertzienne avec conducteur. » CHIMIE PHYSIQUE. — Électrisadon de contact (IV) el théorie des solutions colloïdales. Note de M. Jeax Pkrkix, présentée par M. Mascart. « L'éleclrisatioii de contact que prend un corps plongé dans l'eau joue un rùle insuffisamment reconnu, et peut-être capital, en différents pro- blème^ que les jjhysico-chimisles et les biologistes s'accordent à considérer comme importants. Tel me paraît être le cas pour les teintures, pour les entraînements de corps solubles par certains précipités, et surtout pour les solutions colloïdales, auxquelles se rapporte la présente communication. » Il est très probable, comme on sait, que toute solution colloïdale est formée de granules, invisibles au microscope, mais bc:iucoup plus gros que des molécules (car ils diflusent fortement la lumière), et chargés élec- triquement (car ils suivent ou remontent les lignes de force quand on les place dans un champ électrique). » A ma connaissance, on n'a pas explicpié de façon satisfaisante : com- ment peut se former une telle suspension; comment elle peut subsister indéfiniment, sans que les plus gros des granules s'accroissent aux dépens des plus petits, grâce au solvant interposé, jusqu'à réunion complète en une seule masse, ainsi que font dans un nuage les grosses gouttes aux dépens des petites; comment il arrive parfois que ces granules grossissent ou décroissent réversiblement quand on change la composition du liquide où ils baignent; comment enfin, si l'on dépasse certaines limites, une coagulation irréversible se produit, notamment sous l'influence d'ions polyvalents. X Bref, il faut indiquer des causes qui assurent un équilibre stable pour un certain diamètre du granule. Dans ce but, je proposerai une théorie que résume la phrase suivante : la tension superficielle et ta cohésion favo- risent l'accroissement d'un granule, mais l'électiisation de ce granule est une cause interne de dislocation, et ion conçoit qu il existe un diamc ire pour lequel ces deux influences opposées s'équilibrent. C'est ce que je vais lâcher de préciser. » D'abord, il est raisonnable de supposer que la charge électrique des granules est due aux causes qui déterminent l'éleclrisation par contact d'une grande ])aroi, et de chercher à appliquer' les lois trouvées pour ces SÉANCE DU 12 OCTOBRE tgoS. 56,") parois. Je rappelle que j'ai signalé plusieurs de ces lois, et en particulier comment cette électrisation parait due à la présence des ions H* on OH- et comment elle peut être beaucoup~amoindrie par des traces d'ions poly- valents de signe opposé. » Mais, dans le cas de très petites surfaces, la charge électrique n'est plus assimilable à une couche homogène, et on doit la regarder comme formée par un ou plusieurs centres distincts, valant chacun un électron (charge d'un ion monovalent), une plus petite quantité d'électricité n'étant pas réalisable. » Imaginons alors qu'en une solution sursaturée, vis-à-vis d'une sub- stance A, se trouve ou se forme un germe de celte substance. Ce germe, d'abord extrêmement petit, ne portera presque jamais de charge, et il grossira; puis, au delà d'une certaine taille, il portera en moyenne un électron et nulle cause encore ne l'empêchera de grandir; puis il portera deux électrons, qui se repousseront et qui distendront le granule formé. » Celle répulsion pourra être assez grande pour amener la segmentation du granule, après quoi chacun des deux granules grossira comme avait fait le granule primitif, puis se segmentera de nouveau, et ainsi de suite. Ainsi font, dans la cellule vivante, les leucites, les chromomêres, le centrosome (et peut-être tout microsome). On peut admettre que la segmentation se pro- duira chaque fois que l'énergie électrique rendue disponible par celle seg- mentation sera supérieure à celle qui correspond, du fait de la cohésion, mais surtout du fait de la tension superficielle, à la réunion des deux fragments. » Si la répulsion de deux électrons n'a pas suffi pour segmenter le granule, cette segmentation pourra se produire lorsque le granule, devenu plus gros, portera un plus grand nombre (rélectrons. Toutefois, au delà d'une certaine taille, on n'aura plus le droit de négliger, comme j'ai fait ici, les électrons de signe opposé qui flottent dans le liquide; le granule sera de plus en plus assimilable à un feuillet électrique fermé, et les actions électriques n'auront plus chance de l'emporter sur la tension superficielle (et la cohésion). » Bref, si une substance prend au contact de l'eau une faible tension superficielle et une forte électrisation, l'étal stable du système sera réalisé par une émulsion de granules de diamètre ?\\è, dispersés dans l'eau. )) Si l'on accroît l'électrisation de contact, on diminue la grosseur (moyenne) du grain qui correspond à l'é pnlibre stable; si l'on diminue cette électrisation, on accroît cette grosseur; si, enfin, on la diminue au- dessous d'une certaine valeur critique, la segmentation devient impossible, C. R., igoS, 2' Semestre. (T. CWXVU, N- 15.) ^J 566 ACADÉMIE DES SCIENCES. et les granules s'agrègeiil par tension superficielii', en même temps que les ])Ius petits se résorbent : c'est la coagulation. )> Il devient alors aisé de comprendre les divers phénomènes observés quand on ajoute à une solution colloïdale des traces d'acide, d'alcali ou d'ions polyvalents. Je montrerai ailleurs comment on peut, à cet égard, préciser un peu les considérations formulées par Hardy, à la suite de ses belles expériences. » On remarquera que la théorie qui précède donne un fondement phy- sique simple à la théorie granulaire de la matière vivante, telle qu'elle a été présentée par Nœgeli, Altmann, et beaucoup d'autres biologistes. » CHIMIE MINÉRALE. — Dp V aclion de l'acide carbonique sous pression sur les phosphates métalliques. Note de M. A. Babillé, présentée par M. H. Moissan. « Dans un précédent travail (' ), après avoir étudié le mode d'aclion de l'acide carbonique sous pression sur les phosphates de calcium, nous avons reconnu l'existence d'un composé que nous avons nommé carhono- phosphate de calcium. Il était intéressant d'ctemlre cette étude aux autres phosphatfs métalliques. Les résultats obtenus nous jiermettent, en effet, de conclure à l'existence de cinq autres carbonophosphates (bibasiques et tribasiques). » A. Nos expériences nous ont amené à constater que les phosphates tribasiques de potassium, de sodium, d'ammonium, de calcium, de baryum et de magnésium se combinent avec l'acide carbonique sous pression, en présence de l'eau, pour donner naissance à un phosphate bibasique et au bicarbonate correspondant ; ces résultats n'étant obtenus qu'après évapo- ration de la dissolution carbonique, soit dans le vide, soit à l'éluVe à une douce chaleur. Avant cette dissociation finale, il existe, dans la dissolution carbonique, un composé intermédiaire, peu stable, auquel nous avons donné le nom de carbonophosphale tribasique. » Celte réaction est établie par la formule suivante : 2(F0MV1'^) + 4(C0'H-) = (P0'M'MI)^2C0% 2(C0^HM') + 2H-O. CiirbMUopliospliate Ui basique. (') l'hosphalci de crdcitun." Action de l'acide carbonique. ( Tlicse de Doct. Univ. l'aiis : l^liarm.) SÉANCE DU 12 OCTOIiRE t9o3. » Par dissociation, on a : )6i (P0'M'Mi)^2C()%2(C0\FI.M'j = 2(P0''lVl'^H) + 2(C0ML\l')4-2C0v.^. )) Les caibonophosphales ne peuvent exister qu'en dissolution et, sons cet état, ils se dissocient toujours au contact de l'air avec une rapidité plus ou moins grande. » Si l'on met, dans un flacon plein et boucliL-, les dissolutions de carbonophosphates de Ca, de Ba et de Mg, on voit se former plus ou moins rapidement, au sein du liquide, de très beaux cristaux de phosphate bibasique. Celle précipitation est en rapport avec la quantité de bicarbonate correspondant existant dans la dissolution. En edet, en mélangeant, dans un flacon plein et bouclié, une dissolution carbonique de l'un de ces trois phosphates bibasiques avec une dissolution de bicarbonate correspondant, on obtient également une précipitation de phosphate bibasique. Chacune de ces réac- tions s'opère dans les mêmes limites et dans les mêmes proportions. » B. Tous les autres phosphates bibasiques ou tribasiques sont plus ou moins solubles dans l'eau chargée d'acide carbonique sous pression, sans Y subir aucune transformation. Le Tableau suivant donne les résultats obtenus avec les divers phosphates mis eu expérience : Tableau indiquant l'action de l'acide carbonique, à la presssion de io''5 et en présence de l'eau sur les phosphates métalliques. Quaiililés de riiospliales 111 U en cxpcrieme P=0' iliss.iui par lîlrp. plios|ihales 'uriyspuinlanl a I" 0>. 1° Pliospliates donnant des cariiono/iliosp/utles : plios- pliates de iiotassium, de sodium et d'aniuioiiiuui bi et li-iljasic|UPS ( plios|)liat(?'; alcalins solubles dans l'eau et iudiquéâ pour mémoire). Pliospliate lricalci(]ue o,.'îy3 » iiicalcique 0,878 » tribarytique 0,2974 n Ijibai-ytique , .. o,4'i9''. » Lrimagnésiquo 3'390 i> bimagnésique 2,5o3:'i 2° Pliospliates simplement dissous par 00- Phosphate ammoniaco-magnésien. . 3,37.5 » trililliique 9, io35 « tristrontianique 0,4598 ') bistronsianiquc '^'77^ 0 .92.i 2 ,137 I ,3 If) I 47 '1 5 4 00 8 170 0- 1 1 «46 16 057 I [^i\h-i ! 00 3 l'ii'isphalcs rni.i en expérience ^.fuanUles de pliospliates P*05 (lissons L-orrcspondanl par lilrc, à P-O'^. Pliospliale trimaii^'aneuv 0^3956 i°,34i7 d'alumine tribasique. .. 0.260 0,740 de gluciiiiiim liibasique. 0,3747 0,8417 triferreux 0,429 i,o83 biferreux o,4.')li 1,091 ■> trizincique 0,2023 0,676 ti-iniekélique i,3.5S3 3,5io5 de cadmium tribasique . 0.3179 'i'?? "'■ancu\ Traces. "'•aiiique Néant. )i stanneux tribasique ... . 0,17^4 0,6264 " tricuprique 0,433.) i,326 dicuprique 0,5202 i,564 triplombique 0,223 '.397 luei-curique o,2i6.S o.goSS mercui-eux o,i.'<79 i,3i2 basique d'argent o.i-.') i,o32 » Il est intéressant de constater que le.s phosphates dont les bases peuvent 568 ACADEMIE DES SCIENCES. donner des bicarbonates sont les seuls qui soient attaqués et décomposés par l'acide carbonique et les seuls par suite qui puissent donner des carbo- nophos])liates. Telle est la cause pour laquelle le phosphate de lithitie et le phosphate de slrontiane font exception à cette règle dans chacun de leur groupe. » C. Eu ce qui concerne les phosphates dimètalliques, bien que dans aucun cas l'acide phosphorique ne puisse abandonner i°"'' de métal à l'acide carbonique, il résuite néanmoins de nos expériences que les phos- phates bibasiques des métaux dont les phosjjhales tribasiques nous ont donné des carbonophospbates paraissent donner lieu également à une combinaison avec l'acide carbonique sous pression en présence de l'eau; mais ici, la dissociation régénère le phosphate bibasique tel qu'il a été mis en expérience. » Il V aurait donc deux sortes de carbnnophosphates métalliques : l'un correspondant aux phosphates bibasiques, l'autre aux phosphates triba- siques. Le premier, que l'on pourrait appeler par analogie carhonophosphatc bibasique, aurait pour formule générale (P0^HM'-)-2C0=, et le second, le carbonophosphate tribasique, serait constitué par la sou- dure d'un carbonophosphate bibasique avec le bicarbonate correspondant (PO'HM'-')=2CO-.2(CO^HM'). » Enfin nous avons démontré expérimentalement que les phosphates dimètalliques sont toujours plus solubles dans l'eau chargée d'acide carbo- nique que les jdiosphates trimétalliqnes correspondants. La présence de i""*' de bicarbonate métallique explique cette différence pour les dissolutions de carbonophosphates tribasiques. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur une série de composés du bismuth. Note de MM. G. UuBAix el U. Laco.>ibe, présentée par M. H. Moissan. « Ou n'avait signalé jusqu'à ces dernière» années de cas d'isomorphisme des terres rares qu'avec les métaux alcalino-terreux. MM. Wvrouboff et Verneuil {U. Soc. cit., 3*= série, t. XX-T, 1899, j). 1 18) ont tenté de généra- liser celte analogie. M. Goste Bodman {lier. chem. GcselL, t. XXXL 1898, p. 1237; Z. anorg. Chem.. I. XXVIL 1901 , p. 254) ^i établi que les nitrales SÉANCE DU 12 OCTOBRE igoS. 569 et les sulfates simples des terres rares peuvent cristalliser en toutes pro- portions avec le nitrate et le sulfate simple de bismuth. Ce rapprochement est le seul argument d'ordre chimique qui permette de faire considérer les métaux rares comme trivalents. Nous avons pensé que l'analogie entre les terres rares et le bismuth pouvait être poussée plus loin, et nous avons observé un très grand nombre de faits qui légitiment ce rappro- chement. » Il résulte de nos recherches que le bismuth est aux terres rares ce que le zinc est au magnésium. Nous nous bornerons, dans celte première Note, à décrire une classe nouvelle de nitrates de bismuth. » La formulegénéraledeces nitrates est3M"(AzO'')^2Bi(AzO')^2IH-0, dans laquelle M" représente du magnésium, ou du zinc, ou du nickel, ou du cobalt, ou du manganèse. » Ces nitrates appartiennent au même type que les nitrates doubles des terres rares avec les nitrates correspondants de la série magnésienne. Ils se présentent sous la même forme et sont complètement isomorphes avec eux. » Ces composés se préparent en dissolvant à chaud dans le moins possible d'acide nitrique de densité i,3 les nitrates simples magnésiens avec le nitrate de bismuth dans les proportions théoriques. Pendant le refroidissement, la cristallisation peut être provoquée par des germes de nitrate double de didyme et de magnésium. » Les cristaux ainsi obtenus sont volumineux. Dans l'acide nitrique fumant, les cristaux que l'on obtient sont plus petits et mieux formés. Ces sels sont déliquescents. Le sel de nickel et celui de magnésium sont moins déliquescents que ceux de zinc et de cobalt. Le sel de manganèse est le plus déliquescent de la série. Tous ces sels s'eftleurissent dans l'air sec. Par l'ensemble de leurs propriétés, ces sels se rappro- chent le plus des sels assez fondants de gadoliniura dans la série des terres rares. » Comme tous. les sels de bismuth, ils sont décomposés par l'eau. » Sel de magnésium : 3Mg( AzO^)^ aBi ( AzO')^24^PO. - Ce sel est incolore. Il fond sans décomposition à 71". Son poids spécifique à 16°, déterminé par l'inter- médiaire de l'essence de térébenthine, est D}J=2,32. » Seldezinc : 3Zn ( AzO')^ 2Bi( AzO')^ 24H=0. — Ce sel est incolore. Il com- mence à fondre à 67°, 5, mais il se décompose alors en formant à la faveur de l'eau de cristallisation un sous-nitrate de bismuth. Poids spécifique DJ^=:2,75. » Sel de nickel: 3Ni( AzO')=. 2Bi( AzO')^ 2^ H'O. - Sel vert. Il fond sans dé- composition à 69°. Poids spécifique DJ* = 2,5i. » Sel de cobalt : 3Co( AzO»)\ 2Bi( Az^^a^H-O. - Sel rouge, un peu plus orangé que le composé correspondant de néodyme. Il fond sans décomposition à 58". Poids spécifique D j ^ = 2 , 48. » Sel de manganèse : ^^\n{\zO^)-.n\i\{kzO^Y.'î!i]\'^0. — Ce sel est rose pâle. C'est le plus instable des sels de cette série. Il ne subsiste pas en présence de ses com- posants solides au sein d'une liqueur nitrique. Il fond sans se décomposer à 43°-44". Poids spécifique D]^ := 2 ,42. » ;)^o ACADEMIE DES SCIENCES. CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le dosage du vanadium dans les produits métallurgiques. Noie de M. Em. Campa«\e, présentée par M. A. Haller. « Les mélhodes de dosage du vanadium dans ses alliages et ses minerais peuvent être considérablement simplifiées, tout en gagnant en exactitude, si l'on lient compte des faits suivants: i° l'élher chargé d'acide chlorhy- drifjue dissout le chlorure ferrique, tandis qu'il ne dissout pas les oxy- chlorures de vanadium; 2° l'oxychlorure VOCl' est réduit en VOCl* par ébuUition prolongée avec de l'acide chlorhydriquc, tandis que le chlorure ferrique n'est pas altéré, l'ar transformation des chlorures en sulfates, ou obtient du sulfate de divanadyle bleu VH)'(SO')' et du sulfate ferrique; au moyen d'une liqueur titrée de permanganate on peut déter- miner la quantité d'oxvgène nécessaire pour transformer le sulfate de divanadyle en sulfate vauadique ^'-0=(SO'')' et, par suite, la quantité de vanadium présente dans la liqueur. » Les réactions suivantes rendent compte de ces faits : V-0' + 6HC1 = 2 VOCl- + 3H-0 4- Ci^ 2VOCl^-4-2H^SO'= V^O^(SO^)^+4HCl. 5[V^O^(SO*)^] + 2RMnO^ + 8H-^SO^ = 5[V^0-(S0*)'] H- K-'SO* + aMnSO' + 8H-0. B S'il s'agit de doser le vanadium dans un acier, on attaque 5s de métal en perçures par 6o<^""'' d'acide azotique de densité 1,20 ajouté par petites portions. On complète l'attaque à douce température, puis on évapore au bain de sable en chaulTant fortement à la fin, de manière à transformer tous les azotates en o\vdes ; on redissout ceux-ci par oo'^"' d'acide chlorhydrique pur et concentré. La liqueur de chlorures obtenue est extraite par l'éther au moyen de l'appareil employé par M. Carnot pour l'application de la méthode de Rothe. La presque totalité du fer est retenue par l'éther, la liqueur aqueuse renferme tout le vanadium et les autres métaux : manganèse, nickel, cuivre, chrome, etc., et, en outre, une petite quantité de fer. On la recueille et l'on chasse l'élher qu'elle lient en dissolution en la maintenant à douce température quelque temps, puis on la concentre à faible volume. Le résidu est additionné de 5o'="'' d'acide chlorhy- driquc pur et concentré et évaporé à nouveau. Cette opération est destinée à opérer la transformation totale de VOCl^ en VOCIS condition essentielle de l'exactitude du dosage; pour èlre assuré de ce résultat, l'ébullition en présence d'un grand excès d'acide chlorhydrique est répétée trois fols. Au résidu de la dernière évaporation on ajoute y""' d'acide sulfurique pur et concentré et l'on chaqlTe jusqu'à apparition de fumées blanches. On laisse refroidir, on reprend par a5o'">' à 3oo™' d'eau chaude; on SÉANCE DU 12 OCTOBRE igoS. 5']X obtient ainsi une liqueur plus ou moins fortement colorée en bleu suivant la quantité de vanadium présente et tenant de la silice en suspension. Si celle-ci est eu proportion gênante, on la sépare par fillralion. >) La liqueur est alors titrée par le jierinanf^anate; en opérant à 60" environ, le jioint final de l'oxydation est très net et la coloration rose persiste longtemps. Le titre de la solution de permanganate ( environ is de sel crislallisé par litre) est déterminé au moyen d'une liqueur île vanadale de soude préparée en partant d'un poids connu d'anhydride vanadique pur. La réduction du vanadale peut être réalisée soit au moyen de 1 acide chlorhydrique comme il a été décrit plus haut, soit au mo3en de l'acide sulfureux. » La même méthode est applicable aux ferrovanadiums; si la proportion de métal rare dépasse 20 pour 100, on peut encore l'abiéger en se dispensant d'éliminer au préalable le fer. Dans ce cas, la liqueur ayant servi au dosage du vanadium peut être à nouveau réduite par l'hydrogène sulfuré puis retitrée par le permanganate; on obtient un chiffre correspondant aux quantités présentes de vanadium et de fer et il est facile d'en conclure la proportion de fer dans le métal. )i Dans le cas du cuprovanadium, on attaque le métal par l'acide azotique et l'on dose éleclrolytîquement le cuivre. La liqueur résiduelle est évaporée à sec, de façon à obtenir le vanadium et le fer sous forme d'oxydes, que l'on traite comme il a été dit plus haut, mais sans séparer le fer dont la proportion est généralement très faible. » Si l'alliage ou le minerai examiné contenait du clirome, celui-ci serait compté comme vanadium en opérant comme il a été décrit. Le dosage volumétrique successif du vanadium et du chrome coexistant dans une solution fera l'objet d'une Note ultérieure. « CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les éthers nitri/jues (les acides-alcools. Note de M. H. DuvAL, présentée par M. H. Moissan. « Jusqu'ici les éthers nitriques des acides-alcools ont été peu étudiés. Reinsch en 18^9, Dessaignes en iBSa, Demole en 1877, puis Kekulé en i883, étudièrent l'acide nitrotarlrique. En 1870, Henry en préparait l'élher diéthylique, puis trois ans plus lard le nitrate d'acide lactique et soL ether élhyliqiie, le nitroglycolale d'éthyle, le nitromalate diéthy- lique et le dinilroglycérate d'éthyle impur. Il indiquait aussi que le nilro- tartrale d'éthyle se transformait spontanément en iiilrotartronate, 'fait qui ne semble pas avoir élé vérifié dans la suite. Il ne pouvait isoler les acides nitromalique et nitrocitrique, mais signalait aussi l'action de l'acide nitrique sur les alcools tertiaires. En j 875, Chatn))ion et Pellet décrivaient l'acide nitrocitrique. Tout récemtnent MM. Frauklaud, HeathcoLe et Hartle d'une part, et M. Walden d'autre part, ont préparé et étudié les éthers nitrotar- Iriques et nitromaliques. Henry observa en cuire, en t88o, que l'acide 572 ACADÉMIE DES SCIENCES. nitrolaclique se décompose avec le temps ou plus rapidement si 1 on chaufTe d'après la réaction CtP -CHO AzO^' - CO-li = HCAz + COHl - COHl + H-O. » Je me propose de poursuivre l'éiudede ces composés avec les diffé- rentes classes d'alcools, de préparer les nilrates des acides-alcools et de leurs élhers appartenant à la série grasse, possédant ou non des substitu- tions d'halogène; d'observer leur mode de décomposition suivant les posi- tions relatives des fondions, et enfin d'examiner la transformation des élhers nitrotarlriques en élhers nilrotartroniques. » Nitrate d'acide glycolique. — On dissout 208 d'acide glycolique biea pur et bien blanc, pulvérisé rapidement dans 3oS d'acide azotique de i,45de densité, on ajoute ensuite en refroidissant 256 d'acide sulfurique concentré, on laisse reposer et l'on verse le tout sur looB de glace pilée. On extrait ensuite à l'étlier en ayant soin que le liquide se maintienne vers 0°, car l'on sait que l'éther réagit énergiquement sur l'acide azotique pour fournir principalement de l'acide acétique. La solution éthérée est ensuite lavée à l'eau jusqu'à complète élimination de l'acide sulfurique, puis évaporée ; le produit séché sur du sulfate de soude est repris par l'éther anhydre, filtré, enfin mis sur le vide sulfurique où il cristallise dans les 48 heures. » Purification. — On traite une dizaine de grammes de la masse par lô'^"'' à 20""' d'un mélange de benzène avec 10 pour 100 de ligroïne, anhydres, on chaude très dou- cement au bain-marie vers 4o°; lorsque tout est dissous, on refroidit la solution, qui se trouble et qu'on laisse reposer. Enfin on décante la couche supérieure, puis on amorce la solution, qu'on abandonne à elle-même 24 à 36 heures. On obtient dans ces conditions de beaux cristaux transparents. Mais, en même temps que les cris- taux, se dépose dans le fond du tube une huile qu'il va falloir éliminer. Pour cela, on agite les cristaux avec l'eau mère que l'on décante ensuite rapidement et laisse reposer; à la troisième ou quatrième opération semblable, l'eau mère reste par- faitement limpide, et, dans ces conditions, le produit obtenu est pur. » Analyse : Trouvé : C, 19,78 ; H, 2 ,62 ; Az, 1 1 ,83. » Théorie pour CII'O AzO"-— COn^ : C, 19,85; II, 2,48; Az, 11,57. » Beaux prismes incolores, très déliquescents, très solubles dans l'eau, l'alcool, l'acide acétique, le benzène et surtout l'éther, insoluble dans la ligroïne. Point de fusion 54°, 5. » Nitrate d'acide nudique. — Ce composé se prépare à peu de chose près comme l'acide nitroglycolique, mais avec une facilité beaucoup plus grande. » On dissout 208 d'acide malique dans 20s d'acide azotique de 1 ,45 de densité, on ajoute 208 d'acide sulfurique concentré, on jette le tout sur loo^ de glace, on extrait à l'éther qu'on lave à complète élimination d'acide sulfurique, on évapore la majeure partie de l'éther au bain-marie et l'on fait cristalliser dans le vide. Pour purifier le produit et l'obtenir tout à fait blanc, on le dissout à l'ébullition dans le moins possible d'un mélange de 80 pour 100 de benzène pour 20 ])0ur 100 d'élher, anhydres. Après SÉANCE DU 12 OCTOBRE IQoS. 573 refroidissement, on essore et l'on fait cristalliser par dissolution dans une très petite quantité d'eau et évaporation totale de la solution. » Analyse. — Trouvé : C, 26,89; H, 2,86; Âz, 8,i3. » Théorie pour C0^II — CH0Az02—Cir--C0-H : C, 26,81; II, 3,78; Az, 7,82. » Substance blanche non déliquescente, cristallisant aisément en aiguilles réunies en étoiles. Fond à ii5° en se décomposant, soluble dans l'eau, l'alcool, l'éther, l'acide acétique, insoluble dans le benzène et la ligroïne. » Dinitrate d'acide glycàrique. — Pour obtenir le dinitrale d'acide glycérique, il suffit de suivre le procédé précédemment décrit en opérant de la façon suivante : on fait tomber goutte à goutte et en agitant los d'acide glycérique dans un mélange bien refroidi de i5s d'acide sulfurique et d'un poids égal d'acide azotique fumant. La température tend à s'élever pendant l'éthérificalion, mais il faut la maintenir constam- ment inférieure à — 5°, de préférence au voisinage de — 12°. Pendant cette opération, le dinitrate d'acide glycérique précipite. On verse le tout sur la glace et l'on recueille le précipité sur colon de verre. » Purification. — Le précipité est repris sur le filtre par l'éther, la solution lavée trois ou quatre fois à l'eau distillée est ensuite évaporée. Le produit est dissous à plu- sieurs reprises successives dans une très petite quantité d'eau chaude, puis on laisse reposer. Après complet refroidissement, on essore à fond. On reprend ensuite par très peu d'éther qu'on lave avec quelques centimètres cubes d'eau, on décante exactement, puis on évapore et l'on sèche rapidement dans le vide. On fait enfin cristalliser par dissolution dans une petite quantité d'éther qu'on additionne de 2^"' de ligroïne, an- hydres, puis laissant la solution s'évaporer. Le produit cristallise également bien par refroidissement d'une solution de benzène. » Analyse. — • Trouvé : G, 18,48; H, 2,09; Az, i4)46. » Théorie pour GIPOAzO^ — ClIOAzO^—GOMI : C, 18, 36; H, 2,o4;Az, 14,28. » Solide Jjlanc cristallisant aisément, soluble dans l'eau, l'alcool, l'éther, peu soluble dans le benzène, insoluble dans la ligroïne, le chloroforme, le tétrachlorure de car- bone. Se décompose vers 1 17" lorsqu'il y est maintenu quelques instants. » CHIMIE ORGANIQUE. — Fixation anormale du trioxyinéthylêne sur certains dérivés organomagnésieiis aromatiques. Noie de MM. M. Tiffexeau et 1\. Dela\ge, piésentée par M. Haller. « Une courte Note de M. V. Grignard sur l'alcool phényléthyliqtie pri- maire, parue dans le dernier Bulletin de la Société chimique, 3* série, t. XXIX, p. 953, nous engage à coiumuniquer des résultats que nous avons déjà obtenus depuis quelque temps, mais que nous n'avions pas publiés, parce qu'ils sont le point de départ d'un travail d'ensemble non encore achevé. » Nous avons, comme M. Grignard, fait réagir le Irioxyméthylène sur le chlorure de benzyle magnésium et obtenu, comme lui, un alcool cristallisé possédant les mêmes constantes. c. R., igoS, 2* Semestre. (ï. CXXXVII, N" 15.) 76 574 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Si la réaction se passait normalement, c'est-à-dire dans le sens déjà indiqué anté- rieurement par MM. Grignard et Tissier {Comptes rendus, t. GXXXIV, p. 107), on devrait obtenir l'alcool pliényléthvlique d'après l'équation 2C'^1P — CH^MgCl + 2 HCHO -+- H^O =: aC'tP— Cli^— GH'-OH -1- MgO + MgCl=. Or l'alcool cristallisé que l'on obtient ainsi n'est autre que l'alcool orthotoluylique ,ClPOH(i) \G1P(2) déjà décrit par divers auteurs (Krober, D, cli. G., t. XXIII, p. 1028; CoLSON, An- nales de Chimie el de l'hysique, 6' série, t. VI, p. 1 1 5 ; Hutchinson, D. ch. G., t. XXIV, p. 174). » Get alcool cristallise dans la ligroïne en aiguilles fusibles à 35°, alors (jue l'alcool phényléllijlique pur ne cristallise pas à — 20", même en l'amorçant avec le produit fusible à 35°. » Notre alcool orthotoluylique bout à iijy-iao" sous i4"""-i5™™ et à 219° à la pression ordinaire, et présente ainsi un point d'ébullilion très voisin de celui de l'alcool phénylétliylique. Mais, tandis que le permanganate oxyde ce dernier en donnant de l'acide benzoïque, il fournil avec notre alcuol de l'acide orthotoluylique fusible à 102°. » Les phénylurétlianes des deux alcools ont des points de fusion très voisins, celle de l'alcool orthotoluylique fond à 79°, celle de l'alcool phényléthylique fond à 80"; le mélange des deux phénylurétlianes fond dès 70". L'alcool obtenu est donc bien l'alcool orthotoluylique et tout s'est passé dans cette réaction comme si le dérivé magnésien initial était, non pas C»H'^— GH-MgCl, mais ^ \MgCl(2) correspondant au toluène orlhochloré; cependant c'est bien la première formule qui convient au déri\é magnésien initial, puisque, en soumettant une partie de ce dérivé à l'action de CO^, nous avons obtenu avec un rendement de 60 pour 100 l'acide phé- nylacétique correspondant C^H^- CH^MgCl -i- GO^-t- H»0 = G'IP— Cir-— GO'^H + MgGI(OH). » Il laut donc interpréter cette curieuse réaction de la même façon que les réactions classiques de formation d'alcools primaires aromatiques par fixation directe de MGHO sur les arylhydroxylamines, les phénols sodés, etc. et admettre que le groupement GH-MgGI intervient non pas directement comme dans les autres réactions au magné- sium, mais indirectement et de la même manière que les groupements AzlIOlI, ONa dans les cas que nous venons de citer. » Il faut donc écrire la réaction G'lP-GIPMgGl + HGllU = Gqi<^JJ;^/^^,(.) - Gqp(^][:^**S^' (2). » Nous avons o]jser\é ()uc le composé final ne lixe pas GU-, mais que iraulre part SÉANCE DU 12 OCTOBRE igo3. 5^5 il donne un éllicr acétique par action directe de l'anhydride acétique, ce qui exclut la formule (i) et justifie la formule (2). » Nous avons vérifié que cette réaction anormale est particulière au trioxyraé- thylène et qu'elle n'a plus Jieu avec les autres aldéhydes et cétones; c'est ainsi que le chlorure de benzylmagnésium donne avec la paraldéliyde le méthylbenzylcarbinol C'H^GFP— CHOH — CH' et avec l'acétone le dimélhylbenzylcarbinol C«H5— CH^— GHOH - (CH')^ » Nous nous proposons de poursuivre l'étude de celte réaction sur les divers homologues du chlorure de benzvle. » CHIMIE ORGANIQUE. — Actions des composes organomagnésiens mixtes sur les amides. Nouvelle méthode de préparation de cétones. Note de M. Constantin Béis, présentée par M. A. Haller. « Lorsque l'on étudie l'action des amides sur les composés organoma- gnésiens mixtes de M. Grignard (') on peut constater qu'elles réagissent ou bien par leur groupement — NH^ ou bien à la fois par celui-ci et par le groupement — CO — . » Je reviens ici sur cette seconde réaction, qui m'a conduit à une nouvelle méthode de préparation de cétones. » Quand on met en contact une amide (i '""'), avec un excès de composé organo- magnésien mixte (plus de 2™"') et que l'on cliaiilTo pendant quelques heures au bain- marie, il se forme des corps qui, pai- l'action ultérieure de l'eau, produisent principa- lement des cétones. Cette méthode ( qui ne s'applique pas à la formiamide) donne des rendements f[ui semblent varier de ao pour 100 à 5o pour 100 et qui paraissent être d'autant meilleurs que l'amide employée est plus riche eu carbone. » On peut expliquer la série des réactions par les équations suivantes, dans les- quelles R et R' sont des radicaux alcooliques et X un halogène : (V) R--C0NH^-H2Mg<' =:R-C-NHMgX-hR'-H, ^•^ \R' ^/OMgX /OH (B') R _ C-NHMgX 4- 2H^0 = R- C-.N H»+- MgX'+ Mg(OH)S \R' \K' /OH (r) R_C— NH2=R-C0-R'-(-NH'. \R' ( ' ) Annales de Chimie el de Physique, ~'' série, t. XXIV , 190 1 . 576 ACADÉMIE DES SCIENCES. B Les expériences que j'ai faites à ce sujet et les résultats obtenus sont les suivants : » 1. L'acétamide ( CU' — CONH^) avec réthyl-broinurede magnésium ainsi qu'avec l'étlivl-ioduie de magnésium (Mg<^p' " elMgC^, j a donné la métlivlélliylcé- tone (CH^— CO — CMI^). » 2. La propionamide (C'-IP- GOMP) avec l'éthylbromure de magnésium a donné la diéthvlcétone (G- II"' — CO — C-H^). ). 3. La butyramide ( CMl' — CO NIP ) avec le mélliyliodure de magnésium (Mg(^^^'^ a donné la propylméthylcélone (CMP— CO — CIP). J'en ai préparé la semicarbazone. / CH' \ » 4. L'isovaléramide ( 1 ) avecl'étliylbromure de magné- \Cli^ - CH - CH^ - CONHV sium a donné l'isobutyléthylcétone ( ntis _ fyi_ru-2 _ QO — C-H» ) ^^^ ^' préparé la semicarbazone. » 5. La benzamide (CMl^— CONH^) avec le méthyliodure de magnésium a donné l'acétophénone (CH'— CO — CH'). J'en ai préparé la pliénylhydrazone. » 6. La benzamide avec l'éthylbromure de magnésium a donné la phényléthyl- cétone (C^Hi^— CO — C-H^). J'en ai préparé la semicarbazone. )) Remarque. — L'acétamide ne donne que de faibles rendements avec les composés organomagnésiens que j'ai employés. Quant à la forniianiide, elle ne réagit pas de la même façon que les autres amides. » Je poLirsuis des études analogues sur les diamides et les imides simples ou subsUtuées. » ZOOLOGIE. — Sur les mouvements oscillatoires des Convoluta roscoffensis. Note de M. Geokges Boiix, présentée par M. Edmond Perrier. « Ces mouvements ont clé observés journellement du 23 juillet au 3o septembre, it Saint-Vaast-la-Hougiie, puis à Saint-Jacut-de-la-Mer. M Les Co/H'o/w/a, ïurbellarics parasités par des Algues vertes, vivent sur le rivage. A chaque marée la mer vient les recouvrir pendant une durée de 2 heures etdemie (morte eau) à Sheures (grandes marées) ; elles se meuveni; ■Aor^ dans le sable à diverses profondeurs; quand la mer se retire, elles viennent formera la surface du sable des taches d'un vert intense, dont la situation, les dimensions, les contours changent incessamment. ) » Les mouvements de ces animaux ont pour résultat d'éviter deux dangers : l'entrainement par les vagues (immersion), la dessiccation (émersion). SÉANCE DU 12 OCTOBRE igoS. 577 » I. Mou<.'ements provoqués par le choc des vagues. — Les Convoluta fuient vers la profondeur en suivant la verticale, pour remonter dès que le choc cesse par suite du retrait de la mer. » Pendant l'émersion, un ébranlement quelconque entraîne immédiatement la des- cente verticale. Si l'on secoue un tube de verre renfermant du sable humide et des Convoluta, celles-ci descendent, pour remonter dès que l'on cesse de secouer : elles forment un anneau vert dont on peut suivre aisément les oscillations. Il y a des diflé- rences considérables de la sensibilité au choc suivant les heures de la marée. » Cela tient à ce que, en dehors des oscillations provoquées, il y a des oscillations deve- nues spontanées qui correspondent rigoureusement à celles de la marée. Si l'on place le tube mentionné dans un lieu tranquille, l'anneau vert monte et descend alternative- ment, occupant la position la plus élevée au moment de la basse mer, la position la plus basse au moment de la haute mer. Le synchronisme a pu persister en aquarium pendant i4 marées consécutives. Aucune influence extérieure {éclairenient, oxygé- nation, humidité) n'a pu altérer le rythme acquis : les oscillations ont lieu aussi bien la nuit que le jour; on peut renverser les conditions naturelles (par exemple émersion au lieu d'immersion), le phénomène n'est pas modifié. » Ces oscillations ont lieu à l'intérieur du sable, mais dès qu'elles ont amené l'animal à la surface elles se poursuivent le long des pentes sableuses. Dans une cuvette, les Convoluta, qui apparaissent au-dessus du sable à l'heure où la mer se retire (un peu après en morte eau), envahissent progressivement les parois obliques jusqu'à l'heure de la basse mer, pour ajjrès les abandonner de même. 11 y a là un dispositif qui per- mettrait de sui\re à Paris les oscillations de la marée en n'importe quel point du littoral. » II. Mouvements provoqués par la dessiccation. — Les oscillations, le long des pentes sableuses, s'observent très bien sur les plages : après le retrait de la mer, les Convoluta tendent à gagner les altitudes les plus élevées, à s'avancer vers le rivage, à envahir les saillies. Plus tard, c'est l'inverse : elles descendent les pentes, vers la mer et les dépressions humides. Mais tous ces déplacements peuvent être influencés par la dessiccation du sable. « Or, la dessiccation est fonction de l'intensité de l'éclairement. Si celui-ci devient plus intense, les régions les plus élevées se dessèchent, et les Convoluta. ont tendance à descendre les pentes pour gagner les régions plus humides. Au début de l'émersion, l'ascension normale de ces animaux devient plus pénible ; vers la fin, la descente normale est facilitée. Les Convoluta qui descendent les pentes sableuses ensoleillées s'arrêtent dès qu'elles ont franchi la limite d'une ombre. De même le mouvement cesse si, pendant la descente, l'éclairement diminue brusquement. L'ombre et la lumière sont en quelque sorte des signaux avertisseurs : les Convoluta y obéissent fatale- ment. Les mêmes réactions se produisent encore quand on supprime artificiellement le danger de la dessiccation par une immersion continue : si les animaux sont placés dans un vase rempli d'eau, on les voit s'arrêter en bordure de toutes les ombres, et dessiner des lignes vertes, » Il ne s'agit pas de phototropisme. Il n'y a en réalité aucune recherche de l'ombre ou de la lumière. Aucun recul n'a lieu à la limite de l'ombre et de la lumière. 57B ACADÉMIE DES SCIENCES. Toutefois il n'en est pas de même lors de la sortie du sable, (|ui est retardée par l'éclairement. » En résumé, les Com'oluta, clans les aquariums aussi bien que dans la nature, montent et descendent à l'intérieur du sable et le long des pentes sableuses. Ces mouvements sont oscillatoires. A de grandes oscillations spontanées, synchrones de celles de la marée, se superposent de petites oscillations provoquées par la dessiccation du sable, ou même simplement par les variations de l'éclairement. Ces diverses oscillations ont été confondues par Gamble et Reeble, dans un Mémoire qui vient de paraître et que je ne pouvais connaître. Si les faits sont incomplètement observés, leur interprétation est inadmissible. Un effet tonique de la lumière ne peut produire les grandes oscillations qui s'observent la nuit avec plus de netteté encore que le jour : elles sont en quelque sorte la conséquence du souvenir du choc des vagues. D'autres animaux littoraux présentent cette curieuse périodicité : telle VHedisle diversicolor, Annélide qui, en aquarium, sort du sable à l'heure où le flot montant vient recouvrir l'habitat d'origine. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur l' appareil végélatif de la rouille, jaune des Céréales. Note de M. Jakob Eriksso.v, présentée par M. Gaston Bonnier, K Dans plusieurs travaux précédents ( ' ) j'ai émis l'opinion que l'origine et la propagation de la rouille des Céréales ne proviennent pas toujours de contamination extérieure (spores). Je me suis alors ajipuyé d'abord sur des observations faites dans les champs de Céréales et ensuite sur des cul- tures pures, exécutées en caisses spéciales et à l'abri des germes extérieurs. N'ayant pu découvrir de mycélium hivernant dans la plante elle-même, j'ai été amené à supposer qu'il existait un germe interne de la maladie, sous forme de plasma de champignon intimement mélangé au protoplasma de la plante nourricière. J'ai donné le nom de mycoplasma à cet ensemble. A un (') J. ICriksson, Vie lalenle et plasmatique de certaines Urédmées {Comptes rendus, 1897, i*"' mars, p. 157). — Principaux résultats des recherches sur la rouille des Céréales {Revue générale de Botanique, t. X, 1898, p. 33). — Der heulige Stand der Petreiderostf rage {lier. d. deutsch. Bot. Ces., Ileft III, p. i83, Berlin, 1897). — Sur l'origine et la propagation de la rouille des Céréales par la semence {Ann. d. Se. nat. Bot., 8° série, t. XIV et XV, Paris, 1901-1902). SÉANCE DU 12 OCTOBRE IQoS. 379 certain moment, et sous l'action des agents extérieurs, les deux êtres inti- mement mêlés doivent se séparer, et j'avais cru devoir considérer certains 'i corpuscules spéciaux », observés en continuité immédiate avec les fda- ments des premières taches cVUredo, comme étant la forme primordiale sous laquelle le plasma du champignon s'individualise. Plusieurs auteurs ont émis des doutes sur la justesse de cette hypothèse et, tout en rejetant mon explication de l'origine du mycélium par ces corpuscules spéciaux, qu'on a à tort identifiés au mycoplasm;i, on a de plus nié l'existence du mycoplasma lui-même. En outre, le développement d'une pustule d'Uredo secondaire, obtenu par inoculation à'Uredo, a été présenté comme consti- tuant une objection à l'hypothèse du mycoplasma ('). » Pendant les deux dernières saisons, avec la collaboration de M. Georg Fischler, maître de conférences à l'Université de lieidelberg, j'ai fait de nouvelles recherches sur cette question. Nous avons appliqué les méthodes modernes de fixation, d'inclusion et de coloration (procédés de Flemming ou de Haidenhain). Ces recherches ont mis en évidence que mon expli- cation des corpuscules spéciaux, comme étant les premiers germes mycélieiis, n'est pas juste, car ces corpuscules appartiennent à une phase de dévelop- pement plus avancée, c'est-à-dire au stade où se forment les suçoirs. » On peut résumer de la manière suivante les principales phases du développement de la rouille du Blé. » I" Mycoplasma. — I^renons comme exemple le Blé de Norsford, variété très attaquée par la rouille jaune. Dès l'arrière-saison, et encore à l'époque où apparaissent les taches de la rouille, on trouve un contenu granuleux et vacuolaire dans certaines des cellules des feuilles. Le noyau et les grains de cidoropliylle de ces cellules à con- tenu granuleux ont cependant conservé leur aspect normal. Ce contenu granuleux n'est autre que ce que j'avais appelé mycoplasma sans avoir pu déceler son existence réelle : c'est une symbiose intime entre le proloplasma de l'Iiùlc et celui du Cham- pignon. En eflfet, dans la fixation et la coloration au Flemming, le Mycoplasma prend une nuance violette. » Pendant la période hivernale le Blé ne contient que cette forme du parasite, sans aucune trace de mycélium. » 2° Protumycélàim. — A l'époque où apparaissent les premières taches de la (') H. Marsuall Ward, On Ihe Idslolo^y of Uredo dispersa Erikss., and Ihe « mycoplasin » /lypolhesis {l'Iiil. Tians. of ihe Roy. Soc. of Loiidon. ser. H, Vol. CXCVl, p 39-46, l.ondon, iyo3; read mardi la, igoS). — Jakob Fhiksson, The researches of Prof essor H. Marshall Wanl on the brown rust on Ihe brows and the mycoplasm hypothèses {K. Svenska Vet.-Acad., Arkiv for Botanik, Bd. I, p. 189-146, Stoclvholtn, njoj; read inay j3, 1900). 58o ACADÉMIE DES SCIENCES. rouille jaune, et, en Suède, c'est en général an mois de juin, on trouve une masse plasmique qui établit des communications entre des rangées de taches à'Uredd: tantôt cette niasse plasmique rampe comme des filaments enlre les cellules de l'hôte; tantôt elle occupe complètement les méats intercellulaires. » Dans cette seconde phase, qui pourrait être appelée phase du protomycéliam, on ne trouve pas encore de cloisons transversales, dans les filaments mycéliens. Tout d'abord on n'observe pas, dans la masse plasmique, de noyaux, distincts, mais seu- lement certains granules agrandis et se colorant d'une façon plus intense. Plus tard, on remarque de gros nucléoles bien nets, assez nombreux, qui, dans les colorations au Flemming, prennent le rouge et s'entourent d'une auréole claire. Dans les cellules de la feuille qui touchent à ce protomycélium, on trouve une hypertrophie maladive du noyau, lequel finit par occuper une partie relativement considérable de la cellule. Il est à supposer que ce phénomène est dû à une sécrétion du filament mycélien voisin. C'est dans cette phase que les suçoirs commencent à apparaître. » D'après les investigations qui précèdent, on doit admettre forcément que le proto- mycélium intercellulaire dérive du mj'coplasma intracellulaire, bien que certains détails dans la transition entre les deux formes ne soient pas encore suffisamment décrits. » 3° Mycélium et psendoparenchyme. — Dans celte troisième phase, qui corres- pond à la forme mycélienne parfaite, les nucléoles du prolomycélium disparaissent, des cloisons se forment, et, après une division répétée, il s'organise un pseudopareu- chvrae. Les cellules de la feuille de Blé, enfermées dans le pseudoparenchyme, sont peu à peu détruites. Tout d'abord, les grains de chlorophylle se désagrègent et se réunissent pour constituer ensuite une masse compacte au milieu de la cellule. Enfin les cellules attaquées de la feuille de Blé se contractent et forment des corps irréguliers, présentant quelquefois l'aspect d'étoiles, et se colorant en rouge par le Flemming. » 4° Hyménium. — Enfin, quatrième phase, le pseudoparenchyme donne nais- sance, comme on sait, à un hyménium sporifère. » BOTANIQUE. — NécessUé d'une symbiose microbienne pour obtenir la culture des Myxomycètes. Note de M. Pixoy, présentée par M. Gaston Bonnier. (( Dans une première série de recherclies ('), m'étant adressé aux Myxotnvcètes endosporés, j'ai montré que, si l'on ensemence, en prenant toutes les précanlions nécessaires, des spores pures soit de Chondrioderma difforme, soit de Didymium tffusum, nième sur une macération de bois gélosée, on n'obtient aucun développement. Si, au contraire, on ajoute des lîactéries, on obtient successivement la germination de la spore, la forma- (') BM. de la Soc. inycol. de France (t. XVIII, 3« fasc.) SÉANCE DU 12 OCTORRF. igoS. 58l lion des myxamibes, fin plasmode et de l'appareil sporifère. L'une de ces bactéries (le Bacillus lutetis do Fliigge), s'est montrée la plus favorable. » Dans une deuxième série de recherches, j'ai pris comme sujet d'études une Acrasiée, \f DictyostpHiim mucoroides , et mes premiers résultats ont été communiqués à la Société de mvcologie, à la séance du 7 juin U)n3 ('). » Depuis, M. Vuillemin a présenté à l'Académie des Sciences (séance du 10 août 1903), une Note sur une Acrasiée bactériophage qui est le Diclyostehum mucoroirles . » Poursuivant l'étude que j'avais entreprise, j'ai adopté une technique ofirant pour les résultats obtenus une sécurité que l'on ne trouve pas dans les expériences anté- rieures. Ayant obtenu des cultures pures (-) du Dictyosteliiim miicoroides avec une variété du Bacillus JluorefTcens liquefaciens de Fliigge, ne se développant pas à la température de S;", je les ai chauflTées à la température de 5o° pendant i heure. Dans ces conditions la bactérie est tuée, ce dont on s'assure d'ailleurs par un ensemencement en bouillon ordinaire, et l'on a ainsi des spores rigoureusement pures. » Ces spores ensemencées seules ne germent jamais. » Elles ne germent qu'à partir du moment où on leur adjoint une espèce bacté- rienne convenable. Cette méthode permet d'établir ainsi, d'une façon rigoureuse, qu'un grand nombre de bactéries peuvent permettre d'obtenir le développement du Dictvo- steliiim mucoroidesan dehors de la variété du B . fluorescent liquefaciens de Fliigge; tels sont tous les bacilles fluorescents, le Microbacillus prodigiosus, le Bacillus coli comnuinis. etc. Le développement est plus ou moins abondant, suivant l'espèce de bactérie mise en svmbiose. » On peut remarquer que le DictyosleHum mucoroides doit la teinte jaunâtre feuille morte qu'il prend en vieillissant aux bacilles fluorescents. C'est, enefl'et le oi"- ment de ces bactéries qui colore le mucus entourant les spores. » D'autre part, avec le microbacillus prodigiosus, on obtient des têtes sporifères d'un blanc laiteux mais très légèrement rosé. Il est certain qu'il n'est pas indifférent, pour la morphologie de l'Acrasiée, que le Mvxomycète soit associé avec telle ou telle bactérie. » Certaines espèces d'Acrasiées, décrites comme distinctes à cause de leur couleur, devront sans doute être considérées comme appartenant à une même espèce associée à des bactéries chromogènes différentes. » (') Bull, de la Soc. mycol. de France (t. XIX, 3" fasc.) ('^) Nos cultures sont faites sur carottes stérilisées. Les carottes ont été préalable- ment mises à tremper dans de l'eau ammoniacale, puis lavées à grande eau. G. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N° 15.) 582 ACADÉMIE DES SCIENCES. MINÉRALOGIE. — Sur une nouvelle espèce minérale. Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Michel Lévy. (( .T'ai donné l'an dernier (') une description préliminaire d'un nouveau minéral, que j'ai désigné sous le nom de grandidiérile, et dont j'avais trouvé un fragment parmi quelques roches rapportées du sud de Mada- gascar par M. Alluaud. Depuis lors, grâce aux recherches de M. le com- mandant Blondlat, le gisement de la substance a pu être retrouvé et je suis à même d'en donner l'étude complète. » La grandidiérile est un élément d'une pegmatite des falaises d'Andra- homana, près de Fort-Dauphin, à l'eKlrême sud de Madagascar. Elle y est accompagnée par du quarlz, de l'orthose et du grenat almandin. Elle forme de grands cristaux, atteignant S*^" de longueur et ne présentant pas d'autres formes géométriques que deux plans de clivage rectangulaires, inégale- ment faciles, faisant partie de la zone d'allongement. Ces cristaux englobent pœcilitiquement tous les autres éléments de la roche. )> La couleur de la grandidiérile est le vert bleuâtre. Son éclat est vitreux, un peu nacré sur le clivage le plus facile /i'(ioo). Le minéral est orthorhombique. En lumière polarisée parallèle, l'extinction se fait en effet parallèlement à l'axe vertical dans la zone comprenant les deux clivages et parallèlement à la trace de ceux-ci dans la sec- tion/)(ooi) perpendiculaire à l'axe vertical; les trois axes de l'ellipsoïde optique sont respectivement perpendiculaires aux clivages A', g^ et k p. » Le plan des axes optiques est parallèle à/?; la bissectrice aigué est négative et per- pendiculaire à /;'. Les indices ont été mesurés par la méthode de la réflexion totale (réfractomélro Klein), à l'aide de plaques normales aux bissectrices. /^ =1,6385 (Na), Il i„ = 1 ,636o, Il I, =1 1 ,6oi8, d'où «„ — «,, =0, 0867 et 2V = 30016'. I) La mesure directe de l'écartemenl des axes m'a fourni : 2E=:49°3o' d'où 2V = 29"4o'. 1) La dispersion p < c est très forte [2E = 52°(Tli.)]. » Le caractère distinctif, qui a tout d'abord appelé mon attention sur ce minéral et (') Bull. Soc. miner, de France, t. XXV, 1902, p. 8.5. SÉANCE DU 12 OCTOBRE ipoS- 583 m'a raoïUré qu'il ne correspondait à aucune espèce connue, réside dans les phéno- mènes d'absorption qu'il présente. Le pléochro'ïsme est, eu effet, extrêmement intense dans les teintes suivantes, avec Hp >■ /^, > /!,„ : Plaques de o""", 3. flaques de o"",02. iig; = vert foncé. vert bleuâtre pâle «„, z= incolore. incolore. iip = bleu vert foncé. bleu vert. » Au point de vue de son diagnostic, dans les lames minces de roches, il faut donc retenir que la grandidiérite est incolore suivant la direction d'allongement et forte- ment colorée transversalement à celle-ci, » Il était à prévoir qu'un minéral possédant un semblable pléochro'ïsme devait pré- senter le phénomène des houppes. J'ai donc fait tailler des plaques perpendiculaires à un axe optique; on constate dans celles-ci deux houppes bleues sur un fond blanc; le phénomène est aussi net que pour l'épidote cl l'andalousite; à l'inverse de tous les minéraux idiocjclophanes connus, la grandidiérite a un écartement des axes optiques faible, aussi les houppes sont-elles déjà visibles dans les plaques perpendiculaires à la bissectrice aiguë^ quand on les incline suffisamment. » La densité est de 2,99. Le minéral est infusible au chalumeau, inattaquable par les acides. L'analyse suivante a été faite par AL Pisani sur une substance que j'ai pu- rifiée par des séparations répétées à l'aide de l'iodure de méthylène. Le bore, le lluor et le titane y ont été recherchés sans succès : SiO^ 20,90 APO' 52,80 Fe=03 6,60 FeO 4,86 MgO 9,65 CaO 2,10 Na'-0 2,22 K^O o,/lo H-0 1 ,25 0,067 Rapports moléculaires. 0,348 o,5l8 1 o,o4i ( 1 0,559 0,068 1 0,241 • 0,347 o,o38 \ o,o35 1 o,oo4 . 0, 106 100,78 » Cette analyse conduit à la formule 7SiO% tI(Al,Fe)=0^7(Mg,Fe,Ca)0, 2(Na,K, H)=0. La grandidiérite est donc l'nn des plus basiques des silicates connus; elle vient prendre place au voisinaj^e de In snpliirine et de la staurotide pour laquelle M. Friedl a proposé une formule analogue à celle que je donne plus haut iiSiO-, i2(Al,Fe)=0%6(Fe,Mg)0,2tPO. 584 ACADÉMIE DKS SCIENCES. » Les propriétés optiques de ces deux minéraux sont d'ailleurs tout à fait différentes. » Malgré la résistance aux agents chimiques de nos laboratoires, la grandidiérile, de même que les silicates du groupe auquel elle appartient, se décompose assez facilement dans la nature; elle se transforme alors en une substance verte, fibro-lamellaire, paraissant se rapprocher du kryplotile qui épigénise la prismatine de Waldheim; elle existe en trop petite quantité dans mes échantillons pour qu'il m'ait été possible de l'isoler et de l'étudier plus complètement. » GÉOLOGIE. — Sur le Turonien dWbou-Roach {Égyple). Noie de M. 11. FouRTAu, présentée par M. Albert Gaudrv. « Parmi les étages du Crétacique supérieur de l'Egypte, le Turonien est celui qui est le plus diversement interprété par les différents savants qui se sont occupés de cette partie de la géologie égyjjtienne. Cela tient sur- tout à ce que les dépôts de la mer Turonienne en Egypte ne sont pas tou- jours très faciles à séparer du Cénomanien supérieur et cela principalement dans le désert arabique et au Sinai; j'ajouterai même que la localité type du Turonien d'Egypte, le massif d'Abou-Roach, n'aj)as toujours été interprété exactement. Tout récemment encore MM. Edgar Dacqué (') et Beaduell (-) ont attribué au Cénomanien les strates inférieures de ce massif que, dans une Note à l'Académie (^), j'avais déjà formellement attribuées au Turonien. Depuis cette Note, j'ai eu l'occasion de faire de nombreuses récoltes de fos- siles à Abou-Roach, et je crois utile de signaler à l'Académie les caractères du Turonien de cette contrée et ses rapports avec les autres contrées de la réffion méditerranéenne. » Nous pouvons diviser le Turonien fossilifère d'Abou-Roach en trois zones bien distinctes, tout en laissant décote les grès et marnes sans fossiles qui constituent la couche « et i de ma précé lente Note sur le massif. (') Ebuar Dacqué, Mitlheilungen iiber den Krcidecoinplex von Abu Roash, {Paleonlogiapkica, XXX. SuiUgard, i9o3.) (^) iiuGH.-J. L. lÎEADNELL, Tbc Cretuceous région of Abu Roash {Gcological Sur- t'cy Report. Le Caire, 1902.) (') K. FouRiAU, Sur le Crétacé du massif d'Abou Roash {Comptes rendus, l. CXXXl, p. 629.) SÉANCE DU 12 OCÏOBPxE igoS. 585 V A. Une zone inférieure à Echinides el Radioliles comprenant les couches c à e. » B. Une zone moyenne assez pauvre en fossiles comprenant les couches/ à y. » C. Une zone supérieure à Biradiolités, Actéonelles et Nérinées comprenant les couches k à ut. » MM. Dacqué et Beadnell ont attribué la zone inférieure au Cénoma- nicii, et M. Dacqué hésite à ne pas comprendre dans ce môme étage une p.irtie de la zone moyenne. Mais, tandis que la description stratigraphique de M. Beadnell est simplement appuyée sur une liste de fossiles, M. Dacqué a décrit et figuré ceux qu'il avait entre les mains. Je puis donc discuter son opinion. » M. H. Douvillé a bien voulu examiner et déterminer les rudistes de la zone inférieure ; il y a reconnu : Prœradiolites sp. n. Biradiolités runaencis Cholïat et Radiolites Peroni Choffat : d'après M. Dacqué, celte môme zone renfermerait : Radioliles ga'ensis sp. n. Dacqué, Sphœrulites Pe/o//f Choffat, Sphœrulltes sp. Il est donc incontestable que c'est Radioliles Peroni (^ = Sphœruliles Peroni) Choffat qui a déterminé la conviction de M. Dacqué. Or il résulte des travaux récents de M. P. Clioffat (' ), qu'une partie des couches du Portugal, qu'd avait tout d'abord attribuées au Céno- manien supérieur, doivent être attribuées au Turonien, et ce sont précisé- ment celles qui contiennent/?. Peroni. L'opinion que je soutenais était donc bien fondée. » En ce qui concerne la zone moyenne, je dois ajouter aux fossiles que je citais, il y a trois ans, Goniopygus Peroni Thomas et G'authier et Ceri- thium Sancli Arromani Th. et Gauth. qui sont bien caractéristiques du Turonien de la Tunisie. » Quant à la zone supérieure à iÇj'rai/o/t^ei cornu pasloris d'Orb., Tro- chaetœon Saloinonis Frass et Nerinea Refjuieniana d'Orb., je n'ai rien à ajouter, tout le monde étant d'accord pour l'attribuer au Turonien. » La zone inférieure et la zone moyenne ont les plus grandes affinités avec le Turonien inférieur de la Tunisie et du Portugal, malgré l'absence du faciès à Céphalopodes. Comme en Tunisie, se sont les Cyphosoma et les Periaster qui prédominent dans la faune échinitique, de même que les Ostreidœ sont très rares; enfin Cerithium Sancli Arromani est un fossile bien caractéristique de cette formition; quant aux Rudistes ils sont les mêmes qu'en Portugal. (') P. Choffat, Les progrès de la connaissance du Crélaclque supérieur du Portugal (^Compte rendu du VHI'^ Congrès géologique international. Paris, igoi). ^86 ACADÉMIE DES SCIENCES. » En ce qui concerne la zone supérieure, il v a peu d'analogie avec la Tunisie, et, quoique la faune soit bien voisine de celle du Turonien supérieur du Portugal, c'est plutôt vers l'est qu'il faut chercher ses véri- tables affinilés. C'est en effet aux environs de Jérusalem, dans les calcaires siliceux (Missih) de l'Ouady Jos, que nous retrouvons la même faune, Tr. Salomonis et A'^. Requieniana accompagnés, d'après Fraas, par Bira- diolùes Mortoni Mantell, qui est parfois bien difficile à distinguer de Bir. cornu pasloiis. » 11 est certain que la zone inférieure appartient au sous-étage Ligérien et la zone supérieure re|)résente l'Angoumien, mais il est difficile d'attri- buer à l'un de ces sous-étages les couches de la zone moyenne, vu leur pauvreté en fossiles. » M. E. Fraiciiet adresse une Note intitulée : « Etudes sur les déforma- tions élastiques d'un barreau d'acier soumis à la traction ». (Renvoi à la Section de Mécanique.) La séance est levée à 4 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 28 septembre igoS. Exposition universelle internationale de 1900 : Rapport général administratif et technique, par M. Alfred Picard. T. V. Paris, i vol. 111-4". Observatoire d'Abhadia: Observations faites au cercle méridien en 1901. Paris, igo3; 1 vol. 111-4°. Travaux du laboratoire de Géologie à la Faculté des Sciences de Grenoble; t. VI. Grenoble, 1902: i vol. in-8". Bulletin de la Société de l' Industrie minérale, 4"^ série, t. II, 3" livraison, igoS; Salnl-Éllenne, i vol. in-8° avec atlas de 11 planclies. Notes sur (jueUjues Apocynacées lalicifères de la flore du Congo. Bruxelles, 1908; I brocli. in-8°. Description des Echinides crétacés de la Belgique, année igoS. Bruxelles, 1 vol, in -4°. SÉANCE DU 12 OCTOBRE ipoS. 587 Annales de la Société géologique de Belgique, t. XXV bis, 2" livraison . Liège, 1901 ; I vol. in-Zl". Verôffentlichungen der grossherzôglichen Strrmvarte zu Heidelberg. Karlsruhe, igoS; I vol. 111-4°. Mitteilungen der grô^sh. Stermvavte zu Heidelberg. Karis.uhe, iqoS; i jirocli, in -8°. Ohservalinns mode at the Hong-Kong ohsrrval.nry, in llie year 1902. Ilons- Kong, 1903 ; I vol. in-4". Expodcion apacanonalan ed inpanalio ed halcy na Luisinna agàoen ed ciudad naSan Luis diad Estados-Unidox no taong ia A rapen ed igo^; Manila, inoSiS vol. divers in-8°. Annalen der P/ijsik, n" H, 1908. Leipzig, igoS; i vol. in-8". Ja/irbuch fur das EisenhuUen-Wesen. Diissc\i]nr(, igoS; i vol. in-S°. Bergens M useums aarbog igoS. Bergen, igo3; i vol. in-S». De veris geometriœ integrœ priiicipiis contra geomelras euclidcos simitl cl noneuclideos. Zagrabia;, igoS ; i brocli. in-8°. Lefnadsieckningar of^^er kangl. svensl;a vrlmskaps al. Germination de Vascospore de la truffe, par M. Emile Boulanger. Rennes, imp. Oberthur, 1908; i fasc. 10-4". (Hommage de l'auteur.) Parallèles euclidiennes, par Commolet. (E\tr. de la revue l'Enseignement mathé- matique, 5" année, n» 5.) Paris, C. Naud, 1903 ; r fasc. in-S\ Pantosynthèse, par L. Mirlnnv, synthèse chimique, sommaire abrégé, planche hors texte. Paris, imp. Marquet, igo3; i fasc. in-12. (Hommage de l'auteur.) Z,e Z)e('o«>, revue des questions sociales. Directrice : M""'V*'= Godin; t. XXVII, sep- tembre igo3. Familistère de Guise, Aisne; i fasc. in-4°. On convergents and arithmetical séries, the ratio of whose terms approrunate successively the value of iz; and on their application ta the construction of Com- puting machines, by F.-L.-O. Wadswortii. (Extr. de The Journal of the Franklin Institule, août 1908.) Philadelphie; i fasc. in-S°. On tlie aberration of the concave grating, when used as an objective spectro- scope, by F.-L.-O. Wadsworth. (Extr. de The philosophical Magazine, juillet igoS.) Londres, Taylor et Francis; i fasc. in-8". ggg ACADÉMIE DES SCIENCES. tienne, 1902; 1 vol. in-i 2. TT7ccP,,çc/if//"^e/i, malemalhch- n^nh.rhrifLen der haisrrlichen Akademie dei (I (.«en'Jc/if/yie», natunvissenscha/Uiche Clas.e,- Bd. LWII, 190-^ , ™a 4. Taleln, , , Karte. Vienne, 1902; i vol. in-4°. u//\.r.«^c/;a/-^e/;, mathrmatàch- af 1-/1.. Slockholm, igoS; 4 fasc. in-8°. VVYVI- Bohun; Bd.\l,n"o.) Stockholm, ,903; ifasc.,n-S° j.^j, ,„,,,,e des léorologie; vol. XLII, .900. Stockholm, .9o3; . vol. .n-4". On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Graiids-Augustins, n" 55. Le prix de Pabonn^ment est fixe ainsi qu'il suit ■ ==—-—-^ ^^"^ '' ^° '^''- " Départemenis ; 40 fr. - Union postale : 44 fr. On souscrit, dans les Départements, ingers. chez Messieurs : ^ê"^" Ferran (rères. iChaix. Jourdan. Ruff. imiens Courtio-Hecquet. Germain et Grassin Gastineau. iayonne Jérôme. iesançon Régnier. I Feret. Bordeaux Laurens. ( Muller (G.). Bourges Renaud. / Derrien. 'rest ^- '^o''"»- Oblin. [ Uzel frères. ^^ Jouau. hambery Perrin. Henry. Marguerie. Juliot. Bouy. I Nourry. 'i°n Ratel. ( Rey. tuai jLauverjat. ( Degez. •moble (Drevet. 1 Gratier et C ■ Boclielle Foucher. ( Bourdignon. ( Dombre. le J Thorez. " arré. Lorient. f.yon. herbourg.. lermont-Ferr chez Messieurs : I Baumal. ! M"' Texier. Berncrux et Cumin Georg. < Effantin. Savy. Vitte. Marseille Ruât. ) Valat. \ Goulet et fils. Moulins Martial Place. I Jacques. Grosjean-Maupjn. Sidot frères. Guist'hau. Veloppé. Nice j'^""^^- On souscrit, à l'Étranger, Montpellier . Nantes Poitiers. Havre. 1 Tho I Qua Appy- Mmes Thibaud. Orléans Lod Je. I Blanchier. \ Lévrier. Rennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard (M"") Rouen [ Langlois. \ Lestringant. S'-Étienne Chevalier. Toulon ( Ponteil-Burles. ( Rumébe. rr 1 \ Gimet. Toulouse ' ( Privât. , Boisselier. Tours I Péricat. ' Suppligeon. ( Giard. ' Lemaltre. Valenciennes. chez Messieurs : \ Amsterdam ' Feikema Gaarelsen ■ ■ ' et C''. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. [ Asher et C'v Berlin 'Dames. , Friedlander et fils. ' Mayer et Muller. Berne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. 1 Lamertin. Bruxelles Mayolezet Audiarte. ' l.ebègue et C''. Bucharest > Sotchek et C». ' Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. I Bendd. ' Payot et C". , Barth. \ Brockhaus. Kœhler. Lorentz. Twietmeyer. ( Desoer. ( Gnusé. Londres ...... Luxembourg . Lausanne.. Leipzig.. . . Liège. chez Messieurs : i Dulau. j Hachette et C*. ' Nutt. V. Bûck. !Ruiz et C'v Rome y Fussel. Capdeville. F. Fé. Milan j ^occa frères. / Hœpli. '*''""='"' Tastevin. Naples j Marghieri di Gius. I Pellerano. 1 Dyrsen et Pfeiffer. '^^^-^ork Stechert. ' LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". Palerme Reber. ^°''^° Magalhaès et Monix. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Rome j ^""^ ffé'-es- ( Loescheret C''. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordisk» Boihind.l. S^-Pétersbourg.. j Z'nserling. * ( Wolfif. Turin . Vienne . Bocca frères. Brero. \ Clausen. I RosenbergelSellier. Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. Frick. Gerold et C. Ziirich Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES (3 Août i83 Tomes I" à 31. Tomes 32 à 61 Tomes 62 à 91, Tomes 92 à 121. — DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. .. — (iAoût i835 à il Décembre iS5o.) Volume in-;»- i8i3 Prix 9ts fr . - ( I" Janvier i85i à 3t Décembre .865.) Volume in-4°; isyo'. Prix 25 fr' . - ( I- Janvier i8bb à 3i Décembre .880.) Volame in-4'; iSb'q. PrJK 25 fr' 1. - ( 1" Janvier i88i à 3i Décembre 1895.) Volume in-4''; ,900 Prix 25 fî' SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES imel.— Mémoire sur quelques points delà Physiolo<;ie des Al.'ues narUM V Derbii'4i M. E.MiLE Picard. — Sur les relations entre la théorie des intégrales doubles de seconde espèce et celle des intégrales de différen- tielles totales S^i Pages. M. He.vri Moissax. — Sur la température d'inflammation et sur la combustion lente du soufre d.ius l'oxygène et dans l'air.... 547 iM. Albert Gaudry. — Observations paléon- tologiques dans r.\laska 553 M. Mittag-Leffler. — Sur la nouvelle fonc- tion E„(a;) 554 MEMOIRES LUS. M. Nestor Gréhant. — Recherche et dosage de l'urée dans les tissus et dans le sang des animaux vertébrés 558 COURESPOrVDAlVCE. M. le Secrétaire perfétiel signale le « Bulletin de la Société normande d'études préhistoriques, Tome X, année 1902 >»... 5'Jo M.' Alf. Guldberg. — Sur les équations linéaires aux différences finies ôGo M. .\lbert Tlrpain. — Sur le fonctionne- ment de cohéreurs associés 50? M. Jean Perrin. — Électrisation de con- tact (IV) et théorie des solutions colloï- dales 564 M. A. Barillé. — De l'action de l'acide car- bonique sous pression sur les phosphates métalliques 566 MM. G. Urbain et H. Lacomee. — Sur une série de composés du bismuth 5GS M. E.M. Campagne. — Sur le dosage du vana- dium dans les produits métallurgiques... 5-;o M. II. Dlval. — Sur les éthers nitriques des acides-alcools 371 MM. M. Tiffeneau et R. Delanoë. — Fixa- lion anormale du trioxyméthylène sur Bulletin bibliographique certains dérivés organomagnésiens aro- matiques ô-ji M. Constantin Beis. — Actions des com- posés organomagnésiens mixtes sur les amides. Nouvelle méthode de préparation de cétones 570 .M. Georges Bohn. — Sur les mouvements oscillatoires des Convoluta roscoffensis. 5^6 M. Jakob Eriksson. — Sur l'appareil végé- tatif de la rouille jaune des Céréales 078 M. PiNOY. — Nécessité d'une symbiose micro- bienne pour obtenir la culture des Myxo- mycètes 5So M. .\. Lacroix. — Sur une nouvelle espèce minérale 582 M. R. FoURTAU. —Sur le Tuionien d'Abou- Roach ( Egypte ) 584 M. E.Fraichet adresse une Note intitulée : « Etudes sur les déformations élastiques d'un barreau d'acier soumis à la trac- tion » 586 586 PARIS. — I.MPRIMEIUE G \ UTHI K R - V I L L.-VRS, Quai des Grands-AUguslins, 55. Le Gérant : UAUiHiER-VuLARa. 1903 ^Ç^^^ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVII. W 16 (19 Octobre 1903). PMIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auijuslins, 55. 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composenl des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits de^Mémoiresprésentéspar un Membre ou parun associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu àe la semaine que si elle a été remise le iour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont Us donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé ; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative faiij un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprèi| l'impression de chaque volume. j Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. déposer a» Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant »"« f ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI lî) OCTOBRE 1905. PRÉSIDENCE DR M. ALIlF.UT GAUDRY. MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le PiîÉsiDF.xT annonce à l'Acadcmie que, en raison de la séance publique annuelle des cinq Académies qui doit avoir lieu le lundi 26 oc- tobre, la séance hebdomadaire de l'Académie des Sciences sera remise au mardi 27 octobre. CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur irlat du carbone imporisc ; par M. Bertiielot. I. « On sait que les lampes électriques à incandescence renferment un fd de carbone amorphe, obtenu par la calcination d'un fdament végétal, et que ce fd porté an rouge blanc, dans le vide, par le courant électrique, fournit une trace de vapeur de carbone, dont la condensation aux parois, poursuivie pendant toute la durée de la lampe, c'est-à-dire pendant 600 à 800 heures, dans la plupart des cas, finit par former, à la surface intérieure de la lampe, un enduit brun, qui en détermine l'obscurcissement graduel. Il m'a semblé de quelque intérêt d'examiner l'état de ce carbone vaporisé à la plus basse température possible et de le comparer avec les états connus du carbone : diamant, graphites divers ('), carbone amorphe. (') Pour éviter toute confusion, je lappellerni que j'ai réservé en 1870 le nom de graphites aux variétés de carbone susceptibles , +. . .-(- w,j,n^+ m,il, = o (en posant v. = ip + m — i), et l'expression correspondante, indépendante de a, m, f 9.,iy)cly -\-...+ mA 9.,{r)v.y. )i On obtient de cette façon N — 2/> — {m — i), 596 ACADÉMIE DES SCIENCES. qua.nlilés qui sont des périodes de l'inlégrale double. On peut établir qu'elles représentent les valeurs de l'intégrale le long de N — 2/j — (ot — i) cycles à deux dimensions, situés tout entiers à distance finie. » 3. Ou doit se demander si la valeur de l'intégrale double pour un cycle quelconque situé à distance finie se ramène aux périodes que nous venons de trouver; c'est un point qui peut s'établir en employant, quoique dans des circonstances plus complexes, une méthode analogue à celle que j'ai suivie (t. I, p. 58) dans l'étude des résidus des intégrales doubles. » Un second point appelle aussi l'attention. Les N • — a/J — {m — i) pé- riodes obtenues sont-elles distinctes? Je démontre qu'il en est ainsi, c'est- à-dire qu'elles ne sont liées par aucune relation homogène et linéaire à coefficients entiers, si l'intégrale double (i) est prise arbitrairement. J'indi- querai sommairement le mode de démonstration que j'ai employé et qui m'a été utile dans d'autres circonstances. On établit d'abord (ce qui est à peu près évident) que, s'il y a une relation linéaire à coefficients entiers entre les périodes de l'intégrale arbitraire (i), ces coefficients entiers ne dépendent pas des arbitraires figurant dans l'intégrale. Soit alors une inté- grale déterminée, prise d'ailleurs arbitrairement, du type (i). En conser- vant aux fl la même signification que plus haut, une relation supposée entre les périodes se traduira par une relation de la forme (3) m, f o, (y)dj + ...+ m, I o,( y) dj = o. les 7?i étant des entiers qui ne sont pas tous nuls. Supposons alors que, au lieu de l'intégrale (i), nous parlions de l'intégrale //^(■>-^^(f'>'=V/.r./v. (p(r) étant un polynôme en y. On devra avoir, quel que soit ce polynôme, la relation m, f 'f (y) il,(y)dy+...+ m^ f ç (y ) !>,. ( y ) dy = n, avec les mêmes entiers m que dans la relation (3); on peut d'ailleurs sup- poser qu'aucun des î2(y) n'est identiquement nul. De ce que nous venons de dire résulte que l'on aura les relations en nombre infini. m ^ f.y'"-'-<[y)'b' + ••' + "' s J ./^■s(y) — (m — i) périodes dislincles. » 4. Parmi les N — ip — (w — i) périodes distinctes que nous venons de trouver, il y en a ip qui sont les résidus de l'intégrale double relatifs à la ligne à l'infini de la surface. Ces résidus correspondent à l'intégrale /-(7)^A-. prise autour du point infini, en prenant pour fi(y)2.p intégrales de l'équa- tion E' qui ne sont pas des combinaisons linéaires des m — i polynômes désignés plus haut par -,, -o, .... -„,_,- On jieut établir que, si l'intégrale double est arbitraire, ces 2 p résidus sont certainement distincts. » On conclut de là le théorème fondamental suivant : />oiir Vinlégrale double générale de seconde espèce de la forme fl — ' ' ; ' " dxdy (P polynôme en a^, y et ;), le nombre des périodes distinctes correspondant à des cycles à distance finie est N — 4/?— (w- 1). égal à » .5. La comparaison entre le nombre des périodes des intégrales doubles de seconde espèce et le nombre p„ des intégrales doubles distinctes de la même espèce va nous conduire à une relation fondamentale. )) Revenons d'abord sur le problème traité dans ma Communication de la dernière séance, à laquelle le lecteur est prié de se reporter : recon- naître si une expression -jr (Q polynôme en x, y, z s'annulant sur la courbe double) est susceptible de se mettre sous la forme -r — h 3-- Comme nous l'avons signalé, le nombre p (qu'il ne faut pas confondre avec po) joue un rôle important dans ce problème. C. R., 1903, 2= Semestre. (T. CXXXVII, N« 16.) 79 agS ACADÉMIE DES SCIENCES. » 6. Occupons- non S d'abord du cgs où p = i . On voit alors aiséipent que, payant la forme précédente, les périodes, que nous venons d'étudier, de l'intégrale double (^^) r rQ(x,y,z)d.Tdy sont toutes nulles. M On peut joindre à ce théorème une réciproque : si toutes les périodes de l'intégrale double (4) sont nulles, on aura ./ ; à.f Or et, dans cette réciproque, il n'est pas besoin, comme dans la proposition directe, de supposer que p est égal à un . Indiquons la marche de la démons- tration. » On cherche à déterminer les fonctions rationnelles dey «1. ff' fJjp^ c.,, ..., c,„, de manière à pouvoir satisfaire à la relation pi'écédente, en prenant B = a,T, ~r.. -\-a.,pl.,^+c.J., -h... i- €,„.],„. » Désignons d'une manière générale par il'' cl ï* •^i ^'- ft les valeurs, analogues à i2,, se rapportant aux intégrales / \/,dx cL / ^j,da-; les a et les c seront déterminées par les N relations rî2,(.x)J)' = a,o;+... + «,^,i2;''+c,V;+...+ c„,Tf («= r , 2, ..., N). » Ces relations se réduisent a ip -+- m — i d'entre elles, si l'on suppose que toutes les périodes sont nulles, et l'on établit que les a et c déter- minées par ces équations du premier degré sont des fonctions rationnelles de y. La détermination de A est alors immédiate, et par suite nous avons le théorème suivant : » Pour que ~ puisse se met ire sous la Jorine h -j-> «« ^"^'^ ^'"e toutes SÉANCE DU 19 OCTOBRE igoS. 5c)C) les périodes de l'intégrale (/j) soient nulles. Cette condition suffisante sera de plus nécessaire, s'il s'agit d'une surface pour laquelle ? = i- » 7. Le ihéorème précédenl couLluiL à une proposition imporlante rela- tive aux surfaces pour lesquelles p = i. On montrera d'abord que, en t'crivant que les N — 2/> — (/n — i) périodes de l'intégrale double arhi- ti-aire du type toujours considéré sont nulles, on obtient N — 2/j — (/n — j) Vii\Al\oas distinctes . Pour établir ce point, j'ai recours à une analyse dont le principe est le même que pour l'analyse du § 3. Ce point établi, on a alors le théorème suivant : « Soit une surjace f pour laquelle p = i . Le nombre p„ des intégrales doubles distinctes de seconde espèce est donné par l'égalité ?o = N — 4/; — (m - i). » On peut encore dire que p„ est égal au nombre des périodes de l'inté- grale ilouble générale de seconde espèce du type envisagé. )) Il est bien remarquable que cet énoncé ait précisément la même forme que dans la théorie des courbes algébriques, où le nombre des intégrales abéliennes dislincles de seconde espèce est précisément égal au nombre des périodes de l'intégrale générale de seconde espèce. Mais cette généra- lisation n'est exacte que quand p = i. Il nous reste à examiner le cas où p est supérieur à un. ■n S. Le cas de p différent de un ne présente pas des difficultés nouvelles, si l'on se sert des résultats précédents et si l'on se reporte aux remarques faites dans ma dernière Communication sur les expressions yî' 7T' ■■■' TT' que nOus avons fait correspondre à chacune des tourbes C,, . . ., Cp_,. )< On est alors conduit à la formule Po =--N -/|/;-(//z ^- !)-(?- 1), c'est-à-dire que le nombre p„ est égal au notnbre des périodes diminue de ^ — i . M Dans la formule précédente, le nombre p„ est un invariant absolu, c'est-à-dire un invariant j)our toute transformation birationnelle. Il n'en est pas de même du nombre p. » 9. Je terminerai par une dernière remarque. Nous avons dit plus 6oo ACADÉMIE DES SCIENCES. haut que, si toutes les périodes de l'intégrale (/\) sont nulles, on a une identité de la forme (5). mais cette condition, suffisante pour qu'on ait l'identité précédente, n'esl nécessaire que si p = i . 1) Quand p est su|)érieur à un, une intégrale de /a forme {[\) peut avoir des périodes différentes de zéro. Il est intéressant de voir à quel fait analy- tique est due cette, circonstance. En se reportant à ma Communication . O précédente, on voit qu'à chaque courbe C, correspond une fonction -/ telle que fr dx\g,fj'^ dy\gif-J )) U résulte d'ailleurs de cette identité la conséquence suivante : pour une valeur donnée arbitrairement i\& y, l'intégrale abélienne / 5 7,3a 0,9330 352,7 5,16 0,9335 747.4 6,99 o,g352 700,1 6,53 0.9327 S08 , 2 7.57 0 , 9366 778,0 7.24 o,93o5 793,9 7.44 0 , 937 1 682,0 6,36 0,9325 652, 1 6,08 0,9323 778.9 7.3i 0,9333 790.0 7.37 0,9329 836,6 7,80 0,9323 667,6 6,24 0,9346 583,8 5,45 0,9351 8o4,3 7,52 0,9349 799.0 7.47 0,9349 Volume Volume d'air d'argon à 0» à 0° Argon et à 760°"». et à 760"». pour 100. cm' COI* 8>7.7 7,66 0,9356 812,7 7,58 0,9826 800,4 7.49 0,9357 SÉANCE DU 19 OCTOBRE igoS. 6o5 Origine. Recueilli par Mer Ionienne 37''23' ial. N., i5°28' long. E. . . M. Moissan. Golfe de Naples Id. Venise, grand canal M. H. Gautier. » (]e qui ressort tout d'abord de ces expériences, c'est que, saut" une analyse, tous ces chiffres sont très concordants et démontrent que la teneur en argon de l'air est d'une grande constance. Ces résultats sont semblables d'ailleurs à ceux qui avaient été indiqués précédemment par M. Schlœsing fils, mais ils ont été obtenus par une méthode différente et ils jjorlent sur un plus grand nombre d'échantillons. Le seul résultat qui s'éloigne de notre moyenne nous a été fourni par de l'air recueilli dans l'océan Atlantique par M. G. Bertrand dans une croisière faite à bord du yacht Princesse Alice, dirigée par S. A. S. le Prince de Monaco. » Cet air titre, pour 100, 0,9492 d'argon. Son analyse a été aussi régu- lière que les précédentes et nous ne nous expliquons pas cette différence, d'autant plus que d'autres échantillons, pris dans l'Atlantique, dans la mer Ionienne, dans le golfe de Naples, n'ont pas une teneur aussi élevée. Le premier échantillon a, peut-être, été prélevé au moment d'une baisse baro- métrique rapide qui aurait permis à l'argon en solution dans l'eau de la mer de se' dégager et d'augmenter ainsi la teneur de l'air ambiant. On sait que le coefficient de solubilité de l'argon dans l'eau est beaucoup plus grand que celui de l'azote. 11 Un autre fait curieux, qui se dégage de nos recherches, est la con- stance de la teneur en argon de l'air recueilli à des altitudes différentes, par exemple, à la Mer de glace (1800™) et au sommet du mont Blanc (/|8io"). M Notre confrère, M. Janssen, toujours si intéressé aux recherches scientifiques, a bien voulu, en effet, nous adresser deux échantillons d'air provenant de son observatoire du mont Blanc. Cet air renfermait 0,9852 et 0,9327 d'argon. Il n'était donc pas différent de l'air recueilli à Paris : argon, pour loo : 0,9337; à Londres : o.gSaS ou à Berlin : 0,9823. » Ce fait a été vérifié au moyen d'un autre échantillon d'air que M. Lacroix a eu l'obligeance de nous rapporter de la montagne Pelée à la Martinique (1201""). Cet air renfermait 0,9366 d'argon, soit une quan- tité normale. G. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N° 16.) Ho 6o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. )) Dans les pays plats comme la Russie, la constance de l'argon dans les différents échantillons est particulièrement remarquable. Parmi les prises d'air que M. Henri Gautier a prélevées, à notre intention, nous remar- quons, en effet, que celle de Saint-Pétersbourg nous a donné 0,9329 d'argon pour 100, celle de Moscou : 0,9823, tandis que celle de Berlin fournit le même chiffre : 0,9323. i) En somme, d'après nos expériences, les échantillons d'air recueillis à l'intérieur des continents pour des altitudes de o°> à 58oo™ présentent, pour 100™', une teneur en argon qui oscille entre o"""', 982 et o'''"',935, teneur remarquable par sa constance. Les échantillons d'air qui proviennent de la surface Les chiffres fournis par l'analyse conduisent à la formule G^H^'N^O^ et non à la formule CH^N^O qui serait celle de la tétraraéthyUliamidodiphénylanthrone prévue par la théorie. Notre corps résulte donc de l'addition de i™"' de benzine à 1"°' de télramélhyldianiidodiphényloxantliranol sans élimination d'eau. )) Il forme avec les acides des sels bien cristallisés, solubles dans l'eau en orangé intense. Ces sels, chaufFés en solution alcoolique avec 1™°' de chlorhydrate d'Iiydroxyl- amine ou de phénylhydrazine, donnent, par addition d'acétate de soude, des produits de condensation incolores et parfaitement cristallisés, formés avec départ de 2""°' d'eau. » La combinaison avec l'hydroxy lamine C-'»II"N^O constitue de fines aiguilles blanches, solubles sans coloration dans les acides minéraux et fondant à 210°. 1) La combinaison avec la phénylhydrazineC^^W'^'' se présente sous la forme de petits cristaux incolores, fondant à 200°, solubles sans coloration dans les acides minéraux. » Condensation du tétraméthyldiamidopliényloxanthranol avec le toluène. — Cette condensation s'eflectue exactement comme plus haut et le produit s'isole de la même façon, mais les rendements sont beaucoup plus élevés qu'avec le benzène et atteignent facilement 5o pour 100 du rendement théorique. » Ce produit se dépose de sa solution benzénique par addition d'éther de pétrole en petits cristaux blancs, fondant vers i63°-i64'' ( non corr.), très solubles dans la benzine et le chloroforme, peu solubles dans l'alcool, l'éther et l'élher de pétrole. Comme son homologue inférieur, il résulte de l'union directe de 1™°' d'oxanlhranol avec 1™°' de toluène, sans élimination d'eau, et répond par conséquent à la formule C=" H'- N'' O^ » Avec les acides, ce corps forme des sels d'un rouge orange intense et se combine à l'hydroxylamine et à la pliényliiydrazine avec départ de 2™°' d'eau. » La combinaison avec l'hydroxylamine C^'IF'N^O constitue de fines aiguilles d'uu blanc pur, fondant à 245°. » La combinaison avec la phénylhydrazinr C''H"N* forme de petits cristaux d'un jaune très pâle fondant à 220". » Condensation du tctramélhyldlamidophényloxantliranol avec la dimclhyl- aniline. Vert phtalifjae. — On dissout à chaud une partie de lélramélhyldiamido- phényloxanthranol dans trois parties de diméthylaniline pure, on refroidit en agitant vivement, de façon à obtenir une poudre cristalline très divisée d'oxanthranol en suspension dans la diméthylaniline, puis on ajoute, en une seule fois, une partie d'oxy- chlorure de phosphore étendu d'une partie de diméthylaniline. La masse s'échauffe, devient opaque et prend uu reflet bronzé. Après une heure de digestion, on prend le SÉANCE DU 19 OCTOBRE igoS. 609 jjioduit de la réaction par 8 ou 10 parties de sulfure de carbone, qui enlève les pro- duits qui n'ont pas réagi et laisse le colorant sous forme d'une masse visqueuse se résolvant en petits cristaux au contact de l'eau. Le rendement en chlorhydrate est presque théorique et le produit est très pur du premier jet. » Les autres sels, nitrate, sulfate, oxalate, iodhydrate, etc., cristallisent aussi très facilement; ils s'obtiennent soit par double décomposition du chlorhydrate avec le sel d'argent correspondant, soit par dissolution de la base libre dans un acide. Ils sont généralement très peu solubles dans l'eau froide et se dissolvent facilement dans l'eau bouillante et dans l'alcool froid; ils renferment tous une ou plusieurs molécules d'eau de cristallisation qu'ils perdent vers 120° et répondent, à l'état anhydre, à la formule générale C^'-IP*N'OR, confirmée par de nombreuses analyses. » Base libre C'''II''N^O-. — Ce composé se précipite sous la forme de ilocons blancs, amorphes, lorsqu'on décompose par le carbonate de soude une solution aqueuse de chloiliydrate. Il est très soluble dans le chloroforme, d'où l'alcool bouil- lant le précipite en fines aiguilles blanches fondant à 162° et se colorant rapidement au contact de l'air. » Leucobase C^IF^N'O. — La leucobase du vert phtalique s'obtient facilement en traitant, jusqu'à décoloration complète, une solution aqueuse du chlorhydrate par du zinc et de l'acide chlorhydrique. Le produit obtenu ressemble, par ses propriétés phy- siques et chimiques, à celui que nous avons déjà décrit dans une communication anté- rieure ( ' ). » Produits de condensalion de la base du ver/ phtalique avec l'hydro.ry lamine et la pliénylhydrazine : » Ces composés se forment avec la plus grande facilité lorsqu'on chaulïe au bain- raarie, pendant quelques minutes, une solution alcoolique du colorant ou de sa base libre avec un excès de chlorhydrate d'hydroxylamine ou de chlorhydrate de phényl- hydrazine et une quantité équivalente d'acétate de soude. Ces produits de condensa- tion, une fois formés, ne tardent pas à se déposer en petits cristaux, qu'on purifie par de nouvelles cristallisations dans l'alcool. » Le dérivé obtenu avec l 'hydi-oxy la mine ciislnWhe en aiguilles Ijlanches, fondant à 339"-34o'', très peu solubles dans l'alcool et l'étlier, très solubles dans le chloroforme et répondant à la formule C'-IP*N''0. » Le produit de condensation avec la phcnyl/iydrazine crislaWne en prismes d'un jaune pâle, fondant à 288°, très peu solubles dans tous les véhicules organiques, excepté dans le chloroforme, s'altérant peu à peu au contact de l'air en se colorant en vert. Sa composition répond à la formule CH^'N". » Conclusions. — Les produits d'addition tlu tétraniéthyldiaiTiidophényl- oxanlhranol avec la benzine, le toluène et la diméthylaniline ne sont pas des amidodiphénylanthrones; cela résulte de leia- composition; du reste les deux télraalcoyldiamidodiphénylanthrones (-) que nous avons décrites dans (') Revue générale des matières colorantes. iSyS, ]). i. ('-) Loc. cit. 6io ACADEMIE DES SCIENCES. c une précédente Note, et dont la constitution /\ n'est CO pas douteuse, sont jaunes à l'état libre, donnent avec des acides des sels incolores et ne se combinent ni a^ec l'hydroxylamine, ni avec la phényl- hydrazine, alors que les produits décrits dans le présent Mémoire sont incolores à l'état libre, forment avec les acides des sels fortement colorés et se combinent avec la phénylhydrazine et l'hydroxylamine avec départ de s"""' d'eau. » Bien que le processus, qui donne naissance à ces dérivés au moyen de notre oxanthranol substitué, puisse être représenté le plus facilement par l'équation (A), pour les raisons signalées plus haut, nous nous voyons cependant forcés d'attribuer à ces composés une constitution qui s'écarte de celle des anthrones disubstituées. La composition des bases, avec leurs deux atomes d'oxygène, la double décomposition à laquelle elles se prêtent avec l'hydroxylamine et la phénylhydrazine, le caractère des matières colorantes que possèdent leurs sels, nous conduisent à les considérer comme des dérivés du dihydrure de diphénylanthracène de Linebarger C«H» HOC C«H*/ \csH3N(CH^)"- C«H\Cil» I HO-C C«H*/ \c=H5N(CH')» HO^ HO c«H*(^ y HOC C'=H*N(CH= I C C«H5N(CH')» H0C«H5 CH'CII^ C«H*N(CH' » Il est cependant à remarquer que les radicaux unis aux deux atomes de carbone y du complexe anlhracénique ne sont pas symétriques vis-à-vis du noyau B, et ne sauraient, par conséquent, avoir même fonction, comme le montre le schéma développé ci-dessous : ,C'iH* - N ( CH3 )- .N(rj-P)--= C«H*N(CIP)^ SÉANCE DU 19 OCTOBRE igoS. 61T » Il en résulte que, par analogie avec la plupart des colorants du tri- phénylméLhane, on est conduit à envisager le carbone y, qui se trouve en para vis-à-vis du complexe CN(CH')-, comme intervenant dans la fonc- tion des bases, quand elles subissent l'hydrogénation pour se transformer en leucodérivés ou lorsqu'elles se combinent aux acides pour donner naissance aux sels ou matières colorantes. » Ces composés auront donc respectivement les formules suivantes : ,C''H''N(CIP) C^H'N(CH3)2 iV(CH3)' ^C6H'N(C1P)^ \C'>n*N(CIP)2 Leucodérivé du vert plualii|uc. Vert plitalique (chlorhydrate). » Quant aux combinaisons des bases avec l'hydroxylamine et la phényl- hydrazine, on peut les envisager de la manière suivante : CR CR C^H \ / / / \ \ / NOH \r \ \ GR )C/fFN(CII')- C''Ii'( C'H'NHN )Gni^N(CH')% / \ / / \ I / R représentant les radicaux C«H^ CH'CIP, C''H^N(CH=)^ » MEMOIRES LUS. BIOLOGIE. — Sur l'acclimatation et la culture des pinta.dines, ou huîtres perlières vraies, sur les côtes de France, et sur la production forcée des perles fines. Note de M. Rapiiael Dubois. « Dans la séance du 16 septembre igoo, au Congrès international d'Aquiculture et de Pêche, j'ai annoncé que j'étais arrivé à provoquer chez certains Mollusques la production des perles fines ( '). (') Sur la nature et la formation des perles fines naturelles {Mémoires et ^•12 ACADÉMIE DES SCIENCES. » En outre, j'ai montré à diverses personnes, au laboratoire maritime (le Biologie de Tamaris, les résultats annoncés et obtenus avec des Avicu- lidés indigènes (Mylilus, Pinna). » A l'occasion de ma Communication du 16 septembre 1900, le Prési- dent du Congrès, M. Edmond Perrier, fit remarquer, avec raison, qu'il serait très important d'appliquer ma méthode à de véritables huîtres per- lières, à des pintadines, et qu'il se trouvait précisément une espèce de ce genre sur les cotes du golfe de Gabès, dans le sud tunisien. J'ai suivi le conseil de l'éminent Directeur du Muséum et je m'en suis bien trouvé. Après avoir obtenu une mission de la bienveillance de M. Decrais, alors Ministre des Colonies, je me suis rendu dans le golfe de Gabès, oij j'ai pu, en 190X, étudier à loisir les conditions biologiques d'exislence des pinta- dines, grâce à la sollicitude éclairée de M. de Pages, directeur adjoint des Travaux publics, et de M. Pouzevera, chef de la Navigation, en Tunisie. Celte mission m'a permis, en outre, de rapporter des pintadines vivantes et de les installer dans les milieux jugés les plus favorables, d'après mes recherches en Tunisie, et aussi de me faire faire des envois, dans de bonnes conditions, par mon préparateur, M. Allemand-Martin, sous-directeur du laboratoire maritime de Biologie de Sfax, dont j'ai la direction scientifique. C'est ainsi que j'ai constaté que l'on pouvait acchmater la pintadine de Gabès, la multiplier et la cultiver méthodiquement dans nos eaux, où l'accroissement de sa taille est particulièrement rapide. 1) Les échantillons vivants que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie sont des Margarilifera vulgaris Jstvneson. Cette espèce a passé de la mer Rouge dans la Méditerranée par le canal de Suez : elle a été un peu mo- difiée par son nouvel habitat, mais c'est bien la même que celle que l'on pêche à Ceylan pour ses magnifiques perles. Cette espèce se rencontre également dans le sud de la mer des Indes, aux Maldives, à l'île Maurice, dans la Malaisie, l'Australie, la Nouvelle-Guinée, la Nouvelle-Zélande, le golfe Persique, la mer Rouge, Alexandrie et Malte, d'après M. Jameson, auteur d'importantes recherches sur cette question. » Les perles que produit la Margarilifera vulgaris. en Tunisie, ont un très bel orient; elles sont régulières, mais petites. En outre, elles sont extrêmement rares, puisqu'il faut ouvrir 1200 à i5oo huîtres pour trouver une perle. Comptes rendus des séances du Congrès international d'Atjaiciiltu/'e et de Pèche. Paris, 1901). SÉANCE DU 19 OGTOBRR rcjo^. fil3 » En plarnnt ces pintarlines d;ms des milieux naturels oti arLificiels où les moules ( Mylilas gallo-provincialis) deviennent perlières par suite delà conlaraination parasitaire, on provoque facilement la production des perles fines, de telle sorte qu'en ouvrant successivement trois pintadines contaminées on a pu trouver dans chacune d'elles deux petites perles, ainsi que je l'ai montré dernièrement, à mon laboratoire de Lyon. J'ai d'ailleurs fait voir de semblables résultats dans mon laboratoire de Tama- ris. Mais je dois déclarer que j'ai complètement échoué avec des Mol- lusques marins n'appartenant pas aux Aviculidés : Ostrea, Venus ou Tapes, Cardiurn. etc. » Avant mon départ de Tamaris, j'ai ouvert un certain nombre de sujets contaminés, et les voici portant leurs perles. Celles-ci sont petites, car la contamination est de date récente; mais elles ont un bel orient. J'ai l'espoir de voir leur taille s'accroître jjeaucoup, puisque, dans nos eaux, les coquilles elles-mêmes grandissent très vite, au point que l'on peut penser que leur nacre deviendra un jour utilisable pour l'industrie. » En résumé, j'ai prouvé : 11 1° Que les pintadines peuvent supporter de longs voyages sans périr, |)uisque j'en ai amené de vivantes, des frontières de la Tripolitaine à Paris ; i> ■1° Qu'elles peuvent s'acclimater et se cultiver sur les côtes de France, et même y acquérir des qualités nacrières supérieures ; ■1 3" Que j'ai pu obtenir avec ces pintadines la production forcée des perles fines vraies, qu'il ne faut pas confomlie avec les perles de nacre ; 1) 4° Que ces résultais permettent d'espérer que j'arriverai à accli- mater, sur l^-s côtes de France et de nos colonies méditerranéennes, des espèces de [)inladines autres que la Margaruifera vulgaris, si l'on veut bien seconder mes efforts pour doter mon pays d'une industrie nouvelle. » CORRESPONDAIS CE. M. Ed. Caspari prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place vacante, dans la Serlion de Géographie et Naviga- tion, par suite du décès de M. de Bussy. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) M. le' Seckétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les trois premiers numéros du « Journal de Chimie phy- sique », publié par M. Philippe-A. Guye. (Présenté par M. Haller. ) C. K., 1903, 2- Semestre. (T. C\X\.VII, N° 16) hl f>l4 ACADÉMIE DES SCIENCEb. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — .Sur lei équaUons linéaires aux différences finies. Note de M. Ai.f. f!iuLDBERG, préseulée par M. É-nile Picard. « Je me permets d'indiquer, dans cette Note, pour les équationslinéaires aux différences finies, un théorème analogue au théorème sur les fonctions symétriques des racines d'une équation algébrique. I.e théorème corres- pondantpour les équations différentielles linéaires est démontré, comme on sait, dans un Mémoire fondamental de M. Appell. )) Soient une équation linéaire aux différences finies, et jj , j|/ , .■•,j'"' un sys- tème fondamental d'intégrales; je vais démontrer le théorème suivant : M Toute fonction algébrique entière F dey''^\y^\ . . -yy'^" et des valeurs successives de ces fonctions, qui se reproduit multipliée par un facteur constant différent de zéro quand on remplace y', y',"'. . . ., y]"^ par les éléments d'un autre système fondamental d'intégrales, est égale à une fonction algébrique entière des coefficients de l'équation linéaire et de leurs valeurs successives mul- tipliées par une puissance de n[( — i)" a,"^,]- )> La démonstration de ce théorème est absolument analogue à la dé- monstration du théorème fondamental de M. Appell. » La fonction supposée F doit, en particulier, se reproduire, à un fac- teur constant près, quand on permute entre elles les fonctionsj'^ ', j^"', ..., y".\ Il résulte de là que cette fonction contient les valeurs successives de r'j,", y^"', . . ., j'"' jusqu'au même ordre. Soit/J cet ordre. » 1° Si l'ordre p des plus hautes valeurs successives de y\^\ y^\ • • •. y["', qui figurent dans F est moindre que « — i , la fonction F se réduit à une constante. » 2" Si /y = « — I , la fonction F es(, à un facteur près, indépendant de j^", y^'^\ . . ., y'-"' une puissance du déterminant y„ yx-,- 1 ■ ■ J x^n-\ .v;' v' ' J J+H-l yf v" . . v'" c'est-à-dire une puist,ance de Cn[(-- \)'^ à'fl^ \. SÉANCE DU IÇ) OCTORHE IQoS. 6l5 » 3" Si p est plus grand que n — i on peut toujours, à l'aide de l'équa- tion liné;iire (i). remplacer dans F tontes les valeurs successives de j*,,", _r^'', . .., y'".\ (l'ordre supérieur à « — i en fonction des autres. Cette o[)éralion n'introduit évidemment dans F que des fonctions entières des coelficients de l'équation (i) et de leurs valeurs successives. On transforme ainsi la fonction F en une autre de même nature qui ne contient plus que les valeurs successives àey''^\ ..., /'"', jusqu'à l'ordre n — i inclusivement; par suite, d'après le deuxième cas, celte fonction est une puissance de n[(— i)" «'"_!,], multipliée par un facteur qui ne peut être qu'une fonc- tion algébrique entière des coefficients de l'équation (i) et de leurs valeurs successives. » Nous terminerons ces remarques en insistant sur la notion d'irréduc- tibilité d'une équation linéaire aux différences finies. » Soit une équation linéaire aux différences finies ( 2 ) y.r.„ + «:;>,,,„ .,+...+ d':\y^ = o, dont les coefficients sont des fonctions rationnelles de certaines fonctions de X considérées comme connues; nous disons que l'équation linéaire (2) est irréductible, si elle n'a de solution commune avec aucune équation linéaire de même nature, mais d'ordre moindre. » Quelques remarques générales se déduisent immédiatement de cette définition : » Quand une équation linéaire n'est pas Irréductible, il existe toujours une équation linéaire d'ordre moindre, dont elle admet toutes les intégrâtes. )) Si une équation linéaire a une intégrale commune avec une équation linéaire irréductible, elle admettra toutes les intégrales de cette dernière. » PHYSIQUE. — Sur un réfractométre à réflexions. Note de M. Tu. Vauïier, j)résentée par M. J. Violle. K 11 existe certaines applications de la méthode interférentielle pour lesquelles il convient de séparer entièrement l'un de l'autre, et sur de longs trajets, les deux faisceaux inlerlérenls. Telle est la disposition offerte par le réfractométre que nous décrivons dans cette Note et que nous avons em- ployé dans des expériences dont nous indiquerons ultérieurement les ré- sultats. n L'appareil se compose essentiellement de qnaU'e surfaces lollécliissantes planes et 6,6 ACADEMIE DES SCIENCES. parallèles; les deux premières ont entre elles la même distance que les deux dernières; elles sont formées par trois miroirs argentés dont l'un, pincé entre les deux autres, est argenté sur ses deux faces. » Une fente éclairée S, située dans le plan focal d'une lentille à long foyer L,, émet un faisceau parallèle qui se divise en deux parties sur le bord taillé en biseau du miroir central M; l'une d'elles se réfléchit entre les deux premières surfaces, l'autre entre les deux dernières; elles sont reçues l'une et l'autre sur une lentille L, à long foyer, c|ui donne dans son plan focal une image de la fente lumineuse. On dédouble cette image en deux autres très voisines S,, Sj, par une très faible rotation du dernier miioir Mj autour d'une direction parallèle à la fente; les deux images réelles S,, S^ ainsi obtenues forment des sources lumineuses susceptibles d'interférer, et l'on obtient dans la partie commune aux deux faisceaux des franges très nettes et très brillantes. » Si sur le parcours de l'un ou l'autre faisceau, entre les miroirs M, M, ou M, Ma, se trouve un milieu dont les modifications h mesurer entraînent des variations corré- latives du chemin optique, le système de franges se déplacera; le déplacement pourra être observé ou bien inscrit photographiquement sur un cylindre enregistreur. En inscrivant simultanément les vibrations d'un diapason et d'un signal marquant la seconde, on aura les éléments nécessaires pour déduire des courbes tracées par les franges, la loi du phénomène étudié dans la suite des temps. » Comme on le voit sur la figure, l'espace qui entoure les faisceaux entre chaque miroir est entièrement libre; on peut donc y placer facilement des appareils plus ou moins encombrants et appropriés au milieu étudié. » Le réfractomètre peut encore être monté sans les lentilles L,, L, ; le faisceau issu de la fente lumineuse est divisé en deux parties comme précidemment par l'arête du miroir central, et ces deux parties se juxtaposent à nouveau après réflexion entre las miroirs; en faisant tourner légèrement le miroir M., autour d'un axe parallèle à la fente, on fait converger le faisceau correspondant sur l'autre, et l'on observe des franges d'interférence dans la partie commune aux deux faisceaux. )> Toutefois dans cet arrangement, à mesure que le chemin parcouru par la lumière augmente, l'éclat diminue; aussi avons-nous généralement employé le dispositif décrit en premier lieu, qui donne des franges plus brillantes. » Les supports des miroirs sont pourvus des organes nécessaires pourvrégler le parallélisme et l'égalité des distances. Pour achever ce dernier réglage, il est commode de s'aider d'un spectroscope dont la feule est placée dans la région de formation des franges. » Dans le premier dispositif, il existe un point particulier P où l'on obtient des franges localisées avec une grande étendue de la source lumineuse; le calcul montre que ce point est situé à l'endroit où se séparent les faisceaux issus des images S,, S-j de SÉANCE DU 19 OCTOBriI- 1903. 617 h\ fente. Nous avons vérifié, en ellel, que Ton olili.Mit des franges absolument nettes en ce point en donnant à la fente une largeur de 3""" et cela encore lorsque les fais- ceaux lumineux étaient réfléchis huit fois entre des miroirs distants de 3"'. » On n'a pas cependant utilisé ce point particulier pour les inscriptions phologra- l.hiques; il est plus avantageux, tout en s'en rapprochant autant que possible, de se maintenir dans une région où les faisceaux convenablement superposés donnent un fond lumineux bien uniforme; il est comnaode à cet effet d'employer des lentilles à long foyer. » On peut accroître ou diminuer dans de larges limites la sensibilité de l'appareil en faisant varier ladistancedes miroirs et lenombre des réflexions. Pour avoir une iilée de celte sensibilité, il stiflit de noter par exemple que, dans l'air prisa la pression atmosphérique, il faut un i)ar(ours de 1 3™ pour qu'une variation de densité de ,-^,'-- déplace le système de franges enre- gistrées photographiquement d'une largeur de frano;es ; on rendrait ainsi visibles des différences de pression inférieures à -^^^^^ d'atmosphère, ou des variations de température de l'ordre de ^ de degré centigrade. " Un parcours de cet ordre de grandeur est facilement ré;disablc; mais une trop forte augmentation de |)arcours optique amène dans l'obser- vation des franges des perturbalious dont l'atténuation, sinon la sup- pression, exige des dispositifs appro|)riés. » Ces perturbations sont de deux sortes : " D'abord les vibrations accidentelles ties supports qui se traduisent par la vibration des franges; cet inconvénient s'accroît surtout avec le nombre de réflexions auxquelles les faisceaux linnineux sont soumis; c'est |)ar une étude spéciale des supports, par l'emploi judicieux de cales de caoutchouc qu'on rendra minimum les perturbations de celte espèce. )) On observe aussi, lorsque le parcours o|)tique des faisceaux séparés est très considérable, une torsion variable et un déplacement latéral, lent, du système de franges, mouvements qui indiquent une variation relative des chemins optiques aux divers niveaux traversés par la lumière. Ces variations continuelles de la densité dans un air même calme, sont altribuaules à des variations de température; c'est donc au régla^^e d'une température uniforme et invariable qu'il faudra s'attacher pour obtenir des franges bien fixes quand le parcours optique dépasse une dizaine de mètres dans l'air atmosphérique. Au-dessous de cette distance nous n'avons que très rarement constaté le dernier inconvénient. » 6l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE MINÉRALE. -- Sur la composilinn du peroxyde de zinc. Note (le M. I\urii.off, présentée j^ar M. H. Moissan. « M. de Forcrand, dans deux Notes (Comptes rendus, t. CXXXIV, p. Goi , et t. CXXXV, p. io3) sur la composition et les propriétés du peroxyde de zinc, établit trois types des oxydes supérieurs de zinc Zn^O', Zn^O' et ZnO^, en refusant de reconnaître l'individualité chimique du peroxyde obtenu par M. Ilaass, Zn^O", ainsi que du peroxyde indiqué par riioi, Zn^O'H-0. » La question de l'individualité chimique des combinaisons aussi peu constantes que le peroxyde de magnésium, de zinc et de cadmium est très compliquée. Il est difficile dans ce cas d'appliquer le principe de la con- stance de tension de la dissociation, vu que la décomposition se produit très rapidement et est quelquefois accompagnée par de légères explosions. 11 faut observer d'un autre côté qu'on peut obtenir différents degrés d'oxydation en traitant graduellement l'hydrate d'oxyde de zinc par le peroxyde d'hydrogène. Les types des oxydes décrits par M. de Forcrand étaient évidemment connus de M. Haass et ils ont été décrits par moi. » Ces données sont indiquées en détail dans mon travail publié en 1899 et 1900, qui, peut-être, est resté inconnu jjour M. de Forcrand puisqu'il ne fait usage que de ma Note très courte publiée dans les Annales de Chimie et de Physique, & série. Tome XXIIF, 1891. » En raison de ces circonstances je pense qu'il ne sera pas inutile de citer l'extrait suivant de mon travail sur le sujet en question (Journ. de la Soc. phys.-chim. russe, t. XXII, 1900, p. 180) : » l^e premier Uailement de l'iiydiate doxyde de zinc par le peroxyde d'iiydro- 1! gène a donné un produit qui répond approxinialivemenl à la composition Zn-0^, le » second traitement Zn'^O''; le troisième Zn^O' », et plus loin : « de celte façon, » t'augmenlation de l"o\ygène continue de croître en approchant de la pioportion .> théorique de la composition, ZnO- ». » H va sans dire que, suivant la manière de procéder, on obtiendra des peroxydes de zinc de toute esjjèce de composition; il fallait décider laquelle de ces substances doit être reconnue chimiquement individuelle. » Pour établir l'individualité chimique on se sert de la méthode basée sur la loi de la constance de composition. La substance dont la compo- sition restait invariable dans des préparations différentes était reconnue SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1903. 619 comme chimiquement individuelle (p. 189-191). Voilà pourquoi parmi tous les peroxydes de zinc nous nous sommes arrêté alors sur la substance (le la composition ZiiO-Zn(OH) '. Les exj)ériences ont démontre qu'au moyen du traitement graduel de l'hydrate d'oxyde de zinc en suivant la méthode indiquée par moi (évaporation des solutions du |)eroxyde d'hy- drogène avec l'hydrate d'oxyde de zinc), on obtient toujours des peroxydes de zinc possédant la composition indiquée précédemment. » En nous basant sur ce que je viens de dire on arris'e aux conclusions suivantes : 1) 1° Les oxydes de M. de Forcrand présententdes formes d'oxydation intermédiaires dont la composition dépend des moyens de les obtenir. » 2° La composition du peroxyde de zinc ainsi que relie du peroxyde analogue de cadmium répond à la formule MO''M(OH)-. » 3° Ce dernier type est le seul bien établi pour le moment : les autres types, pour être admis, doivent être vérifiés par l'application d ■ l'un ou l'autre principe établissant leur individualité. M 4° Après l'établissement de l'individiiaiité des différents degrés d'oxy- dation il sera possible de résoudre définitivement la question du caractère de ces substances comparativement aux peroxydes des métaux du baryum, strontium et calcium. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — V organe phagocylaire des Cruslacés Décapodes. Note de M. L. Cuénot, présentée par M. Bouvier. « Si l'on injecte de l'encre de Cliiue finement broyée dans la cavité d'un Crustacé Décapode, l'encre disparaît très vite de la circulation, en quelques minutes chez les petites espèces. On retrouve très peu de grains noirs dans les jeunes amibocytes (stade phagocyte) ; la majeure partie de l'encre a été capturée par un organe phiigocytaire spécial, qui se trouve sur les rameaux terminaux des artères hépatiques. Ces branches termi- nales, logées entre les cœcumsdu foie, portent à leur surface de très nom- breux nodules saillants, constitués par des amas de cellules fixes ressem- blant beaucoup aux amibocvtes libres, et qui possèdent à un haut degré la propriété phagocy taire. Après injection cœlomique, elles sont littéralement bourrées d'encre, de sorte qu'à un simple examen à la loupe, on distingue facilement les petits nodules qui se détachent eu noir sur le fond clair des cœcums hépatiques. Telle est la disposition de l'organe phagocylaire chez fiao ACADÉMIE DES SCIENCES. tous les Crustacés Décapodes dont le foie est logé dans le céphalolhorax : l'artère hépatique devrait donc être appelée artère hépalo-phagocy- taire ( ' ) . » Chez les Pagures, dont le foie est entièrement logé dans l'abdomen, l'organe phagocytaire présente des dispositions fort intéressantes. Comme l'a très bien reconnu M. Bouvier {-), il se détache du cœur deux grosses artères qui correspondent exactement aux artères hépatiques des autres Décapodes, mais qui ne se rendent pas au foie; elles restent dans le céphn- lothorax. Sur tout leur trajet, ces artèi-es, que je propose d'appeler artères phagocylaires, émettent de nombreuses et fines ramifications terminées en cœcum, qui sont recouvertes d'un manchon de phagocytes fixes (tissu périvasculaire de Marchai). Après injection d'encre, ces ramifications se dessinent nettement en noir; tantôt elles sont agglomérées en une masse aplatie, appliquée sur les côtés de l'estomac (petits Pagures comme Cliba- narius el Diogenes); tantôt elles s'intriquent avec les ramifications vésicales du rein antennaire et, comme celles-ci, encadrent exactement l'estomac ( Eiipaguriis Ber/ihardus h.); des intermédiaires relient du reste ces deux dispositions extrêmes. » On sait que les Crustacés Décapodes possèdent un autre organe lym- phoïde, d'où proviennent les amibocytes libres du sang (•'') : cet organe globuligène est en relation avec l'artère opthalmique, soit qu'il s'étale à la surface de l'estomac (Astacus, Crabes), soit qu'il entoure celle artère d'un épais manchon continu (Pagures, Nika), soit enfin qu'il se concentre en une petite masse placée à la base du rostre (Palémonides). Les cellules de cet organe sont tout à fait dépourvues de la propriété phagocytaire, et présentent de nombreuses uutoses. » C'est certainement chez les Décapodes que ces deux types d'organes lymphoïdes, globuligène et phagocytaire, se présentent, sous la forme la plus schématique, tant par la facilité avec laquelle on peut les mettre en évidence que par la simplicité de leur fonctionnement. ■> (') A ma csnnaissatice, un seul auteur a soupçonné la présence d'un organe phago- cytaire sur les rameaux île l'artère hépatique; c'est Saint-llilaire [La fonction pha- gocytaire des vaisseaux hépatiques de t'Éerevisse (Revue des Se. natur., Sainl- Pétersl>ourg, 4° année, 1898, p. 347 )J. (■-) lî.-L. BouviEu, Recherches anatomiques sur le système artériel des Crustacés Décapodes (Ann. Se. nat., y-' série, t. \1, iSijr, p. 197). {'') CuÉNor, Études physiologiques sur les Crustacés Décapodes {Arch. de Bio- logie, l. XIII, 1890, p. 240). SÉANCE DU r9 OCror.I'.E I()o3. 621 GÉO[,OGlE.- — Sur /es phases de plissemenl des zones intra- alpines Jrançaises . Note (le M. W. Kimax, [>résentée par M. Michol Lévy. « IjOr.s<|iie l'on aiuilyse le déUiil îles dislocations qm ont donné aiiK Alpes delphino-provençales leur slructurc complexe (') teille c[ne l'a par- faitement représentée M. Terniier (-) en quatre coupes transversales récemment publiées, on est amené, en ce qui concerne les régions intra- alpines (zones du Briançonnais et du Picnionl), à y voir la trace des phé- nomènes suivants (^) : )) a. Formation de plis imbriqués et couchés vers l'extérieur de la chaîne, « s'escaladant » les uns les autres, suivant l'expression si suggestive de M. Lugeon, accompagnés, notamment entre les massifs cristallins du Mer- cantour et du Pelvoux, de nombreux charriages (décrits par MM. Hang, Termier, et par nous-mème) et ayant déterminé parfois, dans leur « Voi- land », une structure imbriquée très nette et dirigée dans le même sens. » Ces plis ayant intéressé les Flysch éocène et oligocène et chevauchant eux-mêmes des régions renfermant dans leurs parties externes des assises miocènes, plissées (Diois et Baronnies) sont nécessairement postérieurs à la première moitié de la période néogène. Ils ont été précédés cependant de dislocations intenses, les conglomérats du Miocène supérieur sub-alpin (Voreppe, Bas-Dauphiné, etc.) contenant en galets la plupart des roches (^granit du Pelvoux, quartzites du Trias, variolites, etc.) qui constituent ces zones intra-alpines et que des dislocations avaient donc, à cette époque, déjà fait affleurer en des points accessibles à l'érosion. On peut conclure aussi de ces faits que ces dislocations ne se soni pas uniquernerU manifestées en profondeur dans, \qs, ré^\on?, intracorticales, mais qu'elles ont atteint la surface du sol. » b. Nouvelle phase de striction, produisant le reploiement des plis couchés précédents (a) et des nappes qui en dérivent, ainsi que nous ( ') Voir Comptes rendus, 28 septembre el 5 octobre 1900. . (-) Bull. Soc. géol. de France, 4" série, t. II, 1902, p. 4ii. (■*) Nous laissons ici de côté les mouvements et dislocations antérieurs à l'époque miocène, bien que la nature des galets qui composent les brèches et les conglomérats du Lias (brèche du Télégraphe) et de TEogène, uioiUre ) 2° L'expérimentation montre qu'on peut, dans beaucoup de cas, éta- blir une relation de cause à effet entre la compression et la présence du tendon ; )) 3° La compression est un facteur morphogénétique agissant constam- ment, puisque, c/ir; un individu, on peut, en la mettant en jeu, déterminer la présence de tendons et, en supprimant son action, empêcher le déve- loppement de formations tendineuses normales. » MÉDECINE. — Sur les rapports qui existent entre le Surra et le Nagana, d'après une expérience de Nocard. Note de MM. Vallée et Carré, pré- sentée par M. A. Laveran. c« Nous devons à MM. Laveran et Mesnil une excellente démonstration, iaiie sur des chèvres, de la non-identité du Nagana et du Siu-ra ('). En ( ' ) Laveran et Meskil, Comptes rendus, 22 juin igoS. SÉANCE DU K) OCTOBRE 190;^. 621 raison de l'inlérêt considérable qui s'attache à la question si importante des ra])jjorls entre ces deux maladies, il nous a paru intéressant de signaler les résultats de l'expérience suivante, entreprise par notre éminent maître, le regretté professeur Nocard. » Une vache brelonne esl inoculée le 7 juin 1902 avec 2""' de sang de rat riche en tiypanosomes du Nagana. » Le 10 juin on constate aisément dans le sang de l'animal, lors de la réaction fébrile, quelques trypanosonies. Dès le lenderniiin la température s'abaisse, l'examen microscopique ne permet plus de trouver des parasites; l'état de la bête s'améliore progressivement. » Le sujet reçoit alors, à de courts intervalles, des doses relativement considérables de sang très riche en trjpanosomes du Nagana ; » i-^. Juin 19012. — 25''""' de sang de chat. » (3 juillcl 1902. — 45''™' de sang de chat. » 21 Juillet 1902. — 35°""' de sang de chat. 1) it\ aoùl 1902. — .50"^°'' de sang de chat. » 17 août 1902. — 5o""' de sang de chat. » 29 août 1902. — 600'"° de sang de chien extrêmement riche en parasites. >: La vache a donc reçu au total, en injections sous-cutanées ou intra-péritonéales, 8o5'^°'' de sang toujours très riche en trypanosomes et cela sans présenter d'autres troubles que des poussées fébriles intermittentes. » Les parasites inoculés lors de la derniéie injection, le 29 août 1902, ont été si rapidement détruits dans l'organisme que le sang recueilli, à partir du 3 sep- tembre 1902, n'infecte plus les souris inoculées. On doit donc considérer le sujet mis en expérience comme guéri du Nagana et hypcrvacciné contre celte jnaladie. » Le 6 juillet 1908, plus d'un an après l'inoculaliun du Nagana, cette bête reçoit sous la jieau o''"'',5 de sang d'une souris inoculée de Surra de l'île Maurice, dû à l'obli- geance de MM. Laveran et Mesnil. On inocule, en même temps, comme témoin, un jeune bovidé neuf de race bretonne. » A |)artir du huitième jour après cette inoculation, les souris qui reçoivent une seule goutte du sang de la vache préalablement vaccinée contre le Nagana sont à coup sûr infectées de Surra. Il esl cependant très difficile de rencontrer des trjpanosomes à l'examen direct de ce sang. » Depuis celte époque, le Surra évolue chez la vache immunisée contre le Nagana de la même façon que chez le bovidé témoin. Tous deux pré- sentent une forme relativement bénigne de la maladie. » Aujourd'hui encore, |)lus de trois mois après le début du Surra, l'ino- culalion à la souris de 5 gouttes du sang île la vache immunisée contre le Nagana provoque d'une façon certaine l'évolution du Surra. » Ainsi se trouve confirmée la démonstration, faite par MM. Laveran et Mesnil, de la non-identité du Surra et du Nagana. » 626 ACADÉMIE DES SCIENCES. PATHOLOGIE. — Pcilho génie et traitement du rhumatisme. Note de M. L. Pénières, présentée par M. LéonLabbé. (( Le rhumatisme est une auto-intoxication. Les travaux de M. Bouchard ont démontré que l'urine contient à l'état normal, et surtout à l'état patho- logique, des toxines, des poisons dangereux pour la vie. Ces poisons s'écoulent au dehors sans danger pour l'économie, à la faveur des épithé- Uums qui tapissent les voies urinaires. La couche épithéliale forme une barrière fragile, mais suffisante, contre l'absorption de ces produits, c'est- à-dire contre l'empoisonnement du sang, mais que cette couche |)rotectrice soit entamée, que l'épithélium tombe, l'absorption versera dans la circu- lation générale ces poisons dèlournés de leur voie d'élimination. )) C'est ce qui arrive dans le rhumatisme. Le produit résorbé est un fer- ment analogue sinon identique au ferment de la fibrine étudié par Schmidt, auferment-fdjrinedeM. A. Gautier. Ce ferment peut être observé dans ses effets. Il trahit sa présence par des phénomènes de coagulation du sang, disséminés dans tout l'organisme : fdjrine dans le sang des rhumati- sants; dépôts fibrineux dans les articulations, dans les plèvres, sur les val- vules du cœur, etc. C'est la caractéristique du rhumatisme. » Par où se fait l'absorption du ferment ? Plus spécialement par la mu- queuse de l'uretère. Le rhumatisme serait précédé d'une urelérite desqua- mative, causée par la congestion viscérale provenant du froid et de l'humi- dité; par le trauma du surmenage, de l'effort, de la pression de la masse intestinale et du muscle psoas; par l'érosion des calculs, ou le passage de ■substances toxiques, etc. M En 1882, j'ai pu déterminer chez deux lapins, parmi soixante mis en expérience, un rhumatisme expérimental en détruisant l'épithélium de l'uretère au moven de l'acide acétique. » Une thérapeutique rationnelle découlait de cette conception patho- génique du rhumatisme. Le problème était double : il fallait réparer les voies d'élimination de l'urine, restaurer l'épithélium de l'uretère, et, en second lieu, détruire ou neutraliser le ferment. Un antiseptique était né- cessaire, mais tel que, sans inconvénient pour l'estomac et pour le rein, il pût largement irriguer l'uretère. Je me suis arrêté à une association de résines, parmi lesquelles une résine extraite du Piper cubeba. » Le résultat thérapeutique a démontré l'exactitude de ses conceptions éliologiques, et de nombreuses observations recueillies depuis un certain nombre d'années affirment l'excellence de la méthode. » SÉANCE DU l() OCTOBRE igoS. 627 PSVCHO-PHYSIOLOGIE. — Recherches expérimentales sur roi/action des vieillards. Note de M. VxVsciiide. « Il n'existe aucune recherche expérimentale sur hi psycho-physiologie de la vieillesse; j'ai essayé d'apporter quelques documents à la connais- sance de ce problème, en portant d'abord mes investigations dans le domaine psycho-sensoriel. » Mes fecherches sur l'olfaction des vieillards ont été faites avec Vosmi- esthésimétre Toulouse-Vaschide, et selon leur technique expérimentale. Elles ont porté sur 66 sujets des deux sexes : 36 hommes de l'hospice de Bicêtre, du service de M. le professeur Marie, et 3o femmes de l'hospice de la Salpètrière, du service de M. le professeur Raymond. » Les sujets étaient âgés en moyenne de 78 ans; il y en avait parmi eux qui comp- taient même 94 ans. Les sujets n'avaient aucune maladie des fosses nasales et l'examen rliinologique minutieux de chaque sujet n'a pu rien nous déceler; j'ai éliminé les sujets atteints de coryza chronique ou ceux dont la muqueuse nasale était légèrement irritée. Tous les sujets affirmaient se servir à merveille de leur olfaction. » Voici le résultat en chiflVes de nos recherches : Heconniiissance Nombre Minmiiim moyen .Minimum moyen des sujets. tolal Age poiii- pour — Ilomines. des sujets. moyen. la sensation. la perception. Odeurs. Anosmiques. Vieux.... 36 78 ans 4 P- 10 ( 21 suj.) Clainphre pur (7 stij.) 0,66 i5 Adultes.. 37 37 ans 9 p. 100000 7 p. loooo 5, 29 1 Femmes. Vieilles.. 3o 78 ans 2 p. jo (21 suj.) 6 p. 10 (8 suj.) 1,71 y Adultes.. 4' 25 ans i p. looooo 7 p. looooo G,So 3 1) Remarquons encore que, sur les 36 sujets hommes, il y avait, potij- la .wnxation, 7 sujets hors série, i.5 n'accusant aucune serisatioii ; pour la percepLioii, 7 hors série et i4 "6 reconnaissant pas le camphre. Sur les 3o sujets femmes, il y avait, pour la sensation, ,5 sujets hors série et 9 n'ayant aucune sensation ; pour la perception, 8 hors série et 8 ne reconnaissant pas le camphre. » Il résulte de ces recherches, en premier lieu, une différence notable entre la manière dont la sensibilité se comporte chez les deux sexes; la femme paraît garder encore sa supériorité olfactive malgré l'évolution de l'âge; celte différence existe à tous les âges, ainsi que M. Toulouse et moi nous l'avons démontré. Cette supériorité est néanmoins plus petite poin- la sensation ; elle est très grande pour la perception. » Un second fait digne d'être remarqué est la diminution notable de la sensibilité olfactive pendant la vieillesse, en dehors de toute considération de sexe. I^^e nombre des anosmiques est considérable : 24 sur 66 cas, tan- fÎ28 ACADEMIE DES SCIENCES. (lis qu'il n'existe, d'après les recherches de Toidouse et Vaschide, que 4 cas sur 78 siijels adultes; cette différence devient encore plus grande si l'on tient compte des sujets hors série : i5 sur 66, tandis qu'ils ne sont (ine2sur78 chez les adultes. On a un total de Sg pour r 00 sujets anosmiqucs et hors série. » Les vieillards paraissent avoir donc la sensibilité olfactive atrophiée et, fait remarquable, aucun sujet n'était conscient de cette infirmité : tout en arrivant à peine à dislingucr une odeur connue sur dix, et tout en pre- nant comme de l'eau pure les odeurs les plus intenses, nos sujets préten- daient jouir du parfum des fleurs. Leurs images visuelles suppléaient l'absence des images olfactives, car les sujets reconnaissaient les parfums des fleurs quand ils pouvaient les regarder. » L'image olfictive a donc une existence intellectuelle indépendante, puisqu'elle est capable d'une reviviscence fonctionnelle. M. Metschnikoli a eu l'obligeance de m'autorisera dire que Pasteur était tout à lait auos- mique; il fut de même pour le grand philosophe Durand de Gros, d'après l'observation de sa fdle M'"" Sorgues. Les images souvenirs jouent un rôle capital dans la psycho-physiologie de la viedlesse et cette connaissance est précieuse pour l'intelligence des processus évolutifs de la vie mentale et de la vie biologique. » M. S. SocoLow adresse, de Moscou, une Note « Sur les corrélations qui existent entre les éléments des orbites du système planétaire ». A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. G. D. ERRATA. (Séance du '12 octobre rgoS.) Note de M. H. Moissan, Sur la lem|)érature d'inflammation et sur la combustion lente du soufre dans l'oxygène et dans l'air : Page 552, ligne 18, au lieu de après 12 heures de chauffe : formation d'un léger dépôt blanc, lisez après 12 heures de chaufTe : par refroidissemanil, formali.on d'un léger dépôt blanc. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS, Quai des Grands-Auo„stins, n° 55, lis ,835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régu\ièvm^^^i^^,nncf,e. Ils forment/à la fin de l'année denx vol„m«« • .o n d\::t ^nir '"'^''"^"^ '' ''''''''' ''"^^ '-' '''- ''^''''"^- '^ --^ ^•^-"-- -— ^"«^- vZ;'i;zireVt:f i;, Le prix île l'abonnement est fixe ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Déparleraents : 40 fr. — Union postale : 44 fr. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Ferran frères. I Chaix. < Jourdan. ( Ruff. - Courtin-Hecquet. ( Germain etGrassin I Gastineau. Jérôme. Régnier. / Feret. <: Laurens. ( Muller (G.). Renaud. / Derrien. \ F. Robert. ' Oblin. ' Uzel frères. Jouan. K Perrin. g. (Henry. I IMargueric. r.„ l Juliot. ■Ferr,.. ( Bouy. ; Nourry. ...... Ratel. (Rey. j Lauverjat. ' ' ( Degez. j Drevet. I Gratier et G'». le Foucher. i Bourdignon. ( Dombre. ( Thorez. ' ( Quarré. Lorient. Nantes. Nice. . . . Ntme. Orléa Poitier».. Rennes Rochefi Rouen. S'-Étie Toulon.. Toulouse Tours.... Valenciennes. chez Messieurs ; ( Baumal. ! M"* Texier. / Bernoux et Cumin. 1 Georg. f-yon < Effantin. J Savy. 1 Vitte. Marseille Ruât. Montpellier „ I Goulet et fils. Moulins Martial Place. ! Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. Guist'hau, Veloppé. ( Barma. 1 Appy. ISitmes Thibaud. Orléans LodJé. Blanchier. Lévrier. Rennes Plihon et Hervé. Rocheforl Girard (M""). Langlois. Lestringant. S'-Étienne Chevalier. Ponleil-Burles. Rumèbe. Gimet. Privât. , Boisselier. Tours Péricat. ( Suppligeon. Giard. Lemaltre. On souscrit, à l'Étranger, A msterdam . Bruxelles. . Bucharest. chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen ' et C". Athènes Beck. lirircelone Verdaguer. I Asher et G'*. Berlin j Dames. j Friedlander et fils. 1 Mayer et Muller. Berne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. / Lamerkin. MayolezetAudiarte. Lebégue et G'*. Sotcliek et G°. Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C°. Christiania. ..... Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hrisl et fils. Florence Seeber. Gaiid Hoste. Gènes Beuf. iCherbuliez. Georg. Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. Benda. Payot et C'-. Barth. Brockhaus. Leipzig — ^' Kœhler, Lorentz. Twietmeyer. Desoer. Gnusé. Londres Luxembourg . , . Lausanne.. Liège. chez Messieurs : l Dulau. j Hachette et C'«. ' Nutt. V. Buck. !Ruiz et C'v Romo y Fussel. Capdeville. F. Fé. Milan j Bocca frères. ( Hœpli. «o^eou Tastevlu. JVaples j Marghieri di Giu». i Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffer. Me^v-rork Stechert. ( LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C*«. Palerme Reber. ^<"''<' Magalhaés et Mooii. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Rome j Bocca frères. ( Loescheret C'*. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordlsk» Boghandel. Zinserling. Woief. Bocca frère». Brero. 1 Clausen. I RosenbergetSellier. Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. Frick. Gerold et G'*. ZUrich Meyer etZeller. S'-Pétersbourg. Tarin , Vienne . iS GÉNÉRALES DES COMPTES RENBDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4°; i863. Prix 25 fr. romes32à61. —(i" Janvier i8ii à 3i Décembre iSGJ.j Volume in-4°; 1870. Prix ". 25 fr.' lomes 62à 91. —(['='■ Janvier 1866 à 3t Décembre iSSi.., Volume in-4°; 1S89. Prix 25 fr.' lomes 92 à 121. — ( i" Janvier 1881 à 3[ Décembre is.j,.) .Volume in-4"; 1900. Prix ! . 25 fr'. 'LÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ; iJ^es/pa^^r^vao^ B"a^!r l^u :;ei;;i4^ av;!^r;;i.'.o^ uis de ib3d, Lt puis lemise pour celui de i8d6, savoir: « Etudier les In^ Me la distribulinn drs corps organisés fossiles dans les dilTérents terrains aÔDom mi exil'ntVn'tr' l-rrf'^'M- ~ ''""'"=' ''' question de le, .,„,urit.on ou de leur ,l,,spar!tion 'successive ou sii„i?Uanle. - Hechcrcher a apports qui existent entre 1 état actuel du rcgne organique et ses étals a„.,i -.urs », par M. le Professeur Buonn. 1û-4°, avec 7 planches; 1861 .... 25 fr. ême Librairie les Ménoires de l'Académie des Sciences, et les Kcaoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 16. ^ .. TABLE DES ARTICLES. (Séance Avec le jilatino-cvanure de baryum, les rayons « et les rayons p excitent la phosphorescence à peu près avec la même intensité; le champ magnétique sépare les deux faisceaux, et l'on observe alors que la scintil- lation n'est appréciable que dans le faisceau des rayons non déviés. Elle devient même beaucoup plus nette qu'en l'absence du champ magnétique, ce qui montre que la phosphorescence due aux rayons p masque alors par- liellemtMit la scintillation provoquée par les rayons non déviables. » Lorsqu'on fait l'expérience avec le sulfate double d'uranium et de potassium, on peut obtenir des effets différents suivant l'épaisseur de la couche de sel qui forme l'écran. Si l'épaisseur est un peu grande les rayons |i pénètrent seuls sur la face du côté de l'observateur, la totalité (lu rayonnement qui excite la phosphorescence observée est déviée, par le champ, et ce rayonnement ne provoque pas de scintillation appréciable. Si la couche de sel qui forme l'écran est très mince, on reconnaît qu'à côté SÉANCE DU 27 OCTOBRE IpoS. 633 de la trace lumineuse déviée par le champ il v a une faible trace phospho- rescente non déviée produite par les ravons a., et malgré la faiblesse de l'intensité, on peut discerner dans la lueiu- émise l'agitation caractéristique dont il a été question plus haut. » Le sulfate double d'uranium et de potassium est donc surtout rendu phosphorescent par les rayons p, le platinocyanure Les grossissements de 320 et 43o et souvent de plus forts sont aussi généralement employés pour observer Mars avec des objectifs de o",3ode diamètre seulement; mais les images sont alors 7 fois moins lumineuses qu'avec l'objectif de ()'",8o. » La comparaison des résultats obtenus en 1901 et 1903 m'a permis de constater des variations bien nettes dans certaines taches permanentes de la surface de Mars et quelques particularités qui me semblent dignes d'être signalées. » 1° Le 21 février 1901 (netteté 4; grossissement 43o) et le 22 février (netteté 3; grossissement 820), la région dite Cerberus (A sur le dessin), limitant V Elysluin au sud-ouest, était visible comme une large bande nuire, à bords nets, finissant en pointe à ses extrémités et traversée, perpendiculairement à sa longueur, par deux canaux blancs, parallèles, la séparant en trois parties presque égales; cette même région, pendant les observations faites en igoS, les 10, 11, 12, |3 mars et le aa mai, s'est pré- sentée sous la forme de deux taches noires allongées, à bord lions, séparées par un large espace relativement moins sombre. » Par contre, un canal très noir (B sur le dessin) traversant Mare cimineiimu et ayant à son extrémité nord l'aspect d'une virgule renversée, a été constamment revu en igoS comme en 1901. » 1° Pendant le mois de mars, la région dite Elysiiim (C sur le dessin) était presque aussi blanche que la calotte polaire; le 22 mai, elle avait pris la teinte rougeàtre géné- rale de la planète. ji 3° Le 22 mai (netteté 4; grossissement 43o) le terniinateur avait l'aspect d'une bande de -j^ à j-^ de seconde d'arc de large et d'un rouge fumeux; le disque était for- tement assombri depuis ce terniinateur jusqu'au tiers du diamètre environ, alors que, le i4 mai (netteté 4> presque 5; grossissement 43o), aucun phénomène de ce genre n'était visible. Cet aspect de Mars m'a do^né l'impression d'un effet de crépuscule dû à l'atmosphère de la planète. » 4° 1^6 '■ février 1901 (netteté 4; gi'ossissement 43o) le petit lac Z)//'ce i^o/zs (D sur le dessin) était bien visible et assez noir, alors que, le i4 mai 1900 (netteté, presque 5 ; grossissement 43o), il n'y avait à sa place qu'une vague grisaille mal définie. Celte différence était peut-être due à la présence de nuages, le i4 mai, dans l'atmosphère de Mars. Une seule observation de cette région a été faite en igoi comme en 1903. » Chacpie observation a un coefficient de netteté qui est utile pour les comparaisons ultérieures d'images observées à des époques différentes. Ce SÉANCE DU 27 OCTOBRE igo3. ÔSp coefficient varie de o à 5, la netteté 5 étant la meilleure. Les images de netteté égale ou inférieure à 2 n'ont pas été utilisées. » L'aspect des planètes et de Mars en |)articulier m'a paru bien diffé- rent avec nn objectif très grand et avec les instruments plus petits que j'ai eu l'occasion d'employer. Les canaux qui, dans les lunettes moyennes, se voient comme des lignes légères, assez fines, mais un peu floues, perdent cette apparence dans la grande lunette; ils sembl.ent alors formés de masses sombres discontinues, à bords déchiquetés formant des sortes de chapelets qui sont réunis en lignes, par I'omI, lorsque la vision n'est pas concentrée sur un point. » Les lacs ont aussi des bords irréguliers et des prolongements en forme de rayons qui, étant amorcés dans diverses directions, peuvent donner l'illusion de lignes. » Cet aspect ne doit pas tenir à un défaut de l'objectif employé, car certaines mers apparaissent bordées de rivages aussi nets que s'ils avaient été tracés au tire-ligne, il doit surtout tenir au grand pouvoir séparateur de cet objectif, qui permet de mieux définir les petits détails. » Ce même aspect des canaux et des lacs a été observé aussi en 1899 et 1901 et décrit, en 1901, dans une Note du Bulletin de la Société astrono- mique, pages 437 et 438. )) Dans mes dessins, j'ai fortement exagéré l'intensité des teintes des divers détails, afin d'éviter une fatigue inutile au lecteur. D.ms la réalité, les mers sont assez faiblement teintées et les détails formant les canaux difficilement visibles. « ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les groupes de transformations des équations linéaires aux différences finies. Note de M. Alf. Guldberg, présentée par M. Emile Picard. « Je me propose, dans cette Note, d'mdiquer, pour les équations linéaires aux difiérences finies, nn théorème analogue au théorème fonda- mental de M. Picard dans la Théorie des équations différentielles linéaires. » Prenons, pour plus de simplicité, le cas d'une équation linéaire à coefficients rationnels et désignons par y'^", r'^"', . .., r',"" un système fondamental de solutions. 6:1o ACADÉMIE DES SCIENCES. Nous n'avons qu'à reproduire presque textuellement le procédé de M. Picard, en substituant à la notation r/mWe celle Aq valeur successive . » Soit l'expression où les Uj. sont des fonctions rationnelles quelconques de r. Cette fonction satisfait à l'équalion linéaire d'ordre «;- : (■2) V,,,„. ^ P.;' ¥,„„=_, 4-.. . + Vf-'W, = o: on a d'ailleurs ,/l) r, " V -1- /»'-' V" J- _U'y'"'''V 2 y,C — «j; V j. 4- «j. V ^^ I + . . . -t- X^ > .r-H,«'-( . ,/"> _f3;.2'v o-R'-'V -+- _i_ rj'"''i V ! , j-"=}.-v,+ ).-v,^,+...+Ar'v, a;+m' — I » OÙ les y.,., p,., >.j; sont rationnels en .r. » A toute solution de l'équalion (a) correspond un système de solu- tions j^.", . . ., y™' de l'équation donnée (i); ce système pourra n'être pas fondamental. Cela arrivera si le déterminant des j^ et de leurs valeurs successives, jusqu'à l'ordre m — i, est nul; en écrivant ceci, on obtiendra une certaine équation en V,. : (3) Soient u, m"^ , n'u^ les trois corrections successives de a-,, de façon que l'on ait .T., — œ.,-\- i'u- = a-, + M + vu-. œ,-h u + vit- -+- wu^. » Développons /{cc^) par la série de Taylor en négligeant les termes en u' ; l'équation donnée devient f{x,) + (« + ra- + »'«')/'(^'r,) + K"'+ 2w^')/"(;r,) + i»^ f"\x,) = o. » Négligeant successivement ir, u\ puisw', nous obtenons les équations ( I ) / + II/' = 0, d'où u = - (2) (/' +lf" =0, >> (• = (3) «:/' + *:/'"+',/"' = o. » "' = )) Le calcul des deux quantités numériques/"(.r, ) et/'"(j-, ) est souvent beaucoup plus simple que celui des quatre quunlilés /(x. -.),/' (x 2), f{x^), f'{x^), de sorte qu'il est plus avantageux de franchir les degrés d'approxi- mation de deux en deux, au moyen de la formule (2) ou même de trois en trois, au moyen des formules (2) et (3). Ou peut choisir l'un ou l'autre parti suivant le degré de rapidité qu'offrira le calcul de la dérivée tierce. Ces formules sont faciles à retenir; on peut, d'ailleurs, les conserver par écrit. / 7' î V- — 6/' SÉANCE DU 27 OCTOBRE IQoS. 643 » Elles reviennent à substituer à la courbe 7=/(-^')' "°'^ P'"^ ""^^ série de deux ou trois tangentes successives, mais une parabole osculatrice du deuxième ou du troisième ordre. On reconnaît assez facilement que, sous la seule condition de partir d'une valeur de J-, suffisamment approchée (ou, ce qui revient an même, de pousser assez loin les opérations succes- sives), le second procédé procure une plus grande approximation, ce qui augmente sa supériorité sur le premier. » La méthode de Newton n'est enseignée, à ma connaissance, que pour la résolulion d'une équation unique; mais son principe s'étend aisément au cas plus général d'un système d'équations à plusieurs inconnues, qu'il est souvent impossible (ou seulement très long) de réduire à une seule par l'élimination. Dans ce cas aussi, l'approximation peut souvent être rendue plus rapide |)ar l'emploi de formules de condensation analogues à celles que je viens de donner. » Soient, en effet, /2 (•^. J ) = O deuxéquations simultanées à résoudre numériquement, .r, ,y, une première approximation, de laquelle on désire passer directement à la troisième : » Posons JC ., — i^ j ~"t~ *s ~r" * ■-' j 73=Ji + " + "'"'' et appelons, comme d'ordinaire, p, q, r, s, t les dérivées partielles de f(^x,y). Le système proposé peut s'écrire, eu négligeant s'' et «', /.(^i. j'i) + (^ + *'=' V^i -^ (" + '«'«"y/i + =^^1 + ="■*( + "'^ = 'ï' Âi^nyï) + (= + <'-')/':: + (« + n'u-)q-,+ z" r, -h zus.,-\- u-t.,= o. » Négligeant successivement z- et //-, puis =' et m', on écrit les deux systèmes d'équations du premier degré : I /,-hp,:- + '/," = o, au moyen duquel on obtiendra d'abord :; et u ; puis ( /?,2-'ç' -t-^,w'a' + sV, + ;w^, -(- «-/, = o, ) p.,z^i> -h q.^u-iv -+- z-/:^ + zus., + u'-Lj = o, qui permet de calculer ensuite v et w. G44 ACADÉMIE DES SCIENCES. M Suivant les cas, il sera plus expédilif d'obtenir les approximations suc- cessives, soit par degrés simples au moyen du système (r), soit (beaucoup plus souvent) par degrés doubles au moyen des systèmes (i) et (2). )) Je dirai enfin que la rèsolulion de ces deux systèmes se fait plus vite si on les pose en nombres, que si on les résout d'avance en formules litté- rales. » MÉCANIQUE. — Delermina'.ion expérimentale de la pression mumenlanée résultant du choc. Note de M. Ri\gelma\x, présentée par M. A. Mùutz. « Nous avons voulu nous rendre compte expérimentalement de la pres- sion C qui se manifeste pendant un temps très court lorsqu'un poids V tombe d'une certaine hauteur H sur un corps immobile. » Après de nombreux essais préliminaires, effectués dans des conditions différentes et avec des dispositifs divers, nous avons établi un appareil vertical attaché à un dynamomètre enregistreur. Dans cet appareil on peut laisser tomber d'une certaine hauteur un corps dont le poids est connu; a la partie inférieure de sa course le corps est arrêté par l'appareil qui reçoit le choc, et la pression momentanée qui en résulte est inscrite par le dyna- momètre. » Dans l'appareil qui a servi aux essais, la hauteur de chute pouvait atteindre 2"'; les expérieuces ont eu lieu avec des poids de 100^, 200", Soqs, 5oos et 6008 tombant de o^jSo, 1", i",5o et de 2"; enfin on a fait passer successivement le poids même de l'appareil de 4''^' à i4''^, 24''° et à 34''S. » Les résultats obtenus montrent que si l'on désigne par : P le poids du corps (en kilogrammes); V la vitesse du corps, lors du choc, exprimée en mètres par seconde (. = v/^); k un coefficient expérimental = i3,55, la pression momentanée C qui résulte du choc a pour expression : C = XPr. )> Les valeurs de C, calculées, se vérifient dans toutes les expériences et présentent, avec les pressions inscrites par le dynamomètre, un écart qui n'atteint pas 1 ,5 pour 100 (en général cet écart vaiie de 0,2 à 0,6 pour 100); on peut donc considérer le coeffi- cient A de i3,55 comme exact à 2 pour 100 près. » Poncelet, dans son Introduction à la Mécanujue industrielle, bien qu'il semble faire une supposition (en parlant du choc d'un cube de fer pesant SÉANCE DU 27 OCTOBRE IQoS. 645 3oo''^ tombant d'une hauteur de i"', So sur une substance plus ou moins molle dans laquelle il pénètre de o"',02), a dû certainement faire une expérience, car le chifire de 66 qu'il donne, pour le cas particulier dont il s'agit (') et qu'il ne généralise pas. est très voisin de celui que nous trouvons d'après la formule précédente : pour P = l'^s et i'^5'",o5 au moment du choc, nous trouvons que la pression momentanée C serait de68'>B,427. » PHYSIQUE. — Sur un capillarimêlre . Note de MM. E. Tassilly et A. Chambeklaxd. « Dans l'appareil que nous présentons, nous avons cheiché à nous rap- procher de la méthode classique d'ascension dans les tubes, en diminuant dans la mesure du possible les inconv'énienls qu'elle présente. » L'appareil se compose essentiellement d'une lentille cylindrique biconcave sur les bords plans de laquelle on peut appliquer, au moyen de deux pinces à ressort, deux lames à faces parallèles. Le système étant plongé dans un liquide, on aspire celui-ci au moyen d'un dispositif conve- nable et, l'équilibre étant établi, on observe dans les tubes deux ménisques dont on mesure la différence de niveau. Pour cela, le système est fixé à un chariot mobile pouvant se déplacer, à l'aide d'une vis niicrométrique, le long d'une règle divisée. On vise les ménisques à l'aide d'un microscope à court foyer muni d'un réticule et placé à posie fixe. » La différence des deux lectures tionne la dénivellation. » Le tambour divisé de la vis permet de lire le — de millimètre. » Pour en déduire la constante capillaire, il suffit de faire le produit de cette dénivellation par le poids spécifique du liquide considéré. u En effet, admettons que rascension dans les canaux de notre appareil soit la même que celle qui se produirait entre deux lames à faces parallèles dont la dislance serait mesurée par la longueur de la flèche du segment obtenu en coupant chacun de nos tubes par un pian horizontal. )) Les ascensions seront alors données par les formules 2 A , , ik (') A la page 172, Poncelet dit « qu'un corps pourrait produire par son poids seul, dans un temps plus ou moins long, un effet égal à celui qui résulte, dans un temps généralement tiès court, du choc d'un poids 6G fois moindre, lancé avec une vitesse de 5"',o5, due à une hauteur de chute de i'",3o ». C. K., 1903, -• Semestre. (T. CXXXVII, N° 17.) 85 646 ACADÉMIE DES SCIENCES. A constante capillaire, - poids spécifique du liquide; e, e' distances des Iqimes à faces parallèles. 1) On en fire pour la (l('ni\ ellation z ~ \e e I d'oii )i Dans la disposition adoptée, cette formule sera exacte à une constante près, ce qui donnera \ ce' . . Comme - -; constitue une constante de Tannareil pouvant être calculée connais- 9, e — e III sanl e et c\ on a finalement (4) A=C:t:. » Nous avons déterminé C en étudiant dans notre appareil un certain nombre de liquides dont les constantes capillaires A ont été déterminées antérieurement par divers expérimentateurs et en résolvant chaque fois l'équation (4) pai' rapport à C. » La moyenne des nombres trouvés a fourni la valeur de C = o,4i95. C'est en appliquant la formule définitive A = o , 4 ' 95 - ; que l'on a calculé pour A les nombres contenus dans la dernière colonne de notre Tableau : 1:. 0. ;"". y. c. A. o o Eau alcoolisée O1967 18 9i35 3,727 a 17 (') o,4'2 2,792 Acide acétique . ... 1,080 i5 6,4 3,957 à i5 ,6 (- ) 0,427 2,899 Benzène o,883 i.5 8,08 2,87 à i5 (') o,4o2 2,992 Acétone o,8o4 i5 7,40 2,46 à i5 (M o,4'3 2,49^ Bromure d'éthylène. 2,180 iS 4.23 4,09 à 20 ('') o,443 3,868 Élher acétique 0,933 16 6,60 2,564 à 34 (*) 0,420 2,555 » En prenant 0,42 pour valeur de la constante C, on trouve pour K la valeur o,85, ce qui légitime suffisamment notre hvpothèse initiale. C) Frankenheim. (-) Mendeleieff. C) Schiff. (») Wilhelmy. SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1903. fi/l'y » En résumé, la simplicité de la méthode, la commodité du nettoyage de l'organe |jrincipal de l'appareil, facilement démontable, et les avantages qui résultent de l'emploi d'une méthode dillérentielle, nous permettent de présenter cet appareil, que nous avons appelé capillarimélre, comme étant susceptible de rendre quelques services dans la pratique. » ÉLECTRICITÉ. — Changement de résistance électrique du sélénium suas l'influence de certaines substances. Note de M. A.-IÎ. Griffitiis. « J'ai déterminé, par la méthode de Wheatstone ( Wheatstones bridge), la résistance électrique du sélénium et j'ai reconnu que, s'il est exposé aux solutions alcooliques de quelques pigments tie plantes et d'animaux, péri- dant i5 minutes à la distance de 5*^", sa résistance électrique diminuait. M Les recherches ont donné lés résultats suivants : Hésislaiicr i\\\ sélénium avant après Pigments. l'exposition. l'exposition. otms oitiùs Verbcna (pétales) 340000 290000 Uelianllius (pétales) 420000 4'5ooo Géranium (pétales) 462000 820000 Bacteriiim A llii ( ' ) 890 000 870 000 Pélagéine (^) oooooo 33oooo Diémyclyline (') 444ooo 4ioooo Amanitine (■•) 38oooo 36oooo » On sait que la lumière, les rayons du radium et les rayons de Ronfgen réduisent la résistance électrique du radium ; il se pourrait que les pigments précédents émettent ces rayons (^). » M. T. -A. Edison a prouvé que la chlorophylle, la curcumine et la daturine produisent la phosphorescence. » (') Gkiffiths, Comptes rendus, t. CX, p. [\i%. (^) Grifutus et Plati', Comptes rendus, t. CXXI, p. 45 1. (^) Griffiths, Comptes rendus, t. CXIX, p. 912. (*) Griffiths, Comptes rendus, t. CXXII, p. i34a. C') Voir E. VIN AuBEL, Comptes rendus, t. CKXXVI, p. 929. J'ai confirmé l'irupor- târil travail de M. van Aubel. 648 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIK iMlAÉRALK. — Sur la fusibilité des mélanges de soufre el de hismuth. INote de M. H. Pklabox, présentée par M. H. Moissan. « Quand on élève progressivement la température d'un mélange de soufre et de bismuth, le soufre entre d'abord en fusion vers 114° puis c'est le tour du bismuth vers 255", enfin les deux liquides superposés se com- binent brusquement vers Zio° environ, avec un dégagement de chaleur suffisant pour vaporiser une partie du soufre. » En opérant en tube scellé, deux cas peuvent se présenter : » 1° Le mélange renferme, pour un atome de bismuth, plus d'un atome et un tiers de soufre. » Dans ce cas, quelle que soit la température à laquelle on maintient le système, la combinaison n'est pas totale; il reste toujours du soufre non combiné. Ceci est d'accord avec ce que l'on sait du sulfure précipité Bi*S'', qui perd du soufre quand on le chauffe. » 2" Le mélange renferme, pour un atome de bismuth, moins de un atome et un tiers de soufre. » Pour une température suffisamment élevée, dans ce cas, le soufre dis- paraît complètement, et dans le tube on a un liquide qui, par refroidisse- ment, se solidifie sans perdre de soufre. » Nous nous sommes proposé d'étudier la solidification de ces liquides quand on fait varier les proportions relatives de soufre et de bismuth. )) Les mélanges qui renferment peu de soufre ont en général deux points de solidification : le point de solidification finissante est voisin de 260°, c'est- à-dire de la température de fusion du bismuth, le point de solidification commençante varie avec la composition du mélange liquide, il s'élève très rapidement et très régulièrement quand la proportion de soufre croît. » Cette température de solidification est déjà voisine de 435" pour le mélange renfermant un atome de bismuth et un seizième d'atome de soufre. )) La courbe de fusibilité construite en portant en abscisses les propor- tions de soufre, en centièmes du poids total du mélange, et en ordonnées les températures de solidification commençante, comprend donc une pre- mière portion de droite AB 1res inclinée sur l'axe des abscisses et ren- contrant l'axe des ordonnées en un point A. L'ordonnée de ce point A est 255°. SÉANCE DU 27 OCTOBRE igoS. 6\g » Vient ensuite, pour les mélanges plus riches en soufre, une seconde droite BC un peu moins inclinée que la précédente. L'extrémité C de cette portion de droite a pour ordonnée la température de solidification du pro- tosulfure, soit 685°, et pour abscisse S X 100 8206 BiS = i3,32. » Enfin, si l'on continue à faire croître la proportion de soufre, le point de solidification commençante du mélange s'élève encore suivant une portion de droite CD, encore moins inclinée que la précédente. Le point C ^ ** ^ qui correspond au protosulfure BiS est donc bien un point anguleux de la courbe de fusibilité. » On ne peut dans le tracé de cette courbe dépasser le point D qui correspond au mélange de 4 atomes de soufre avec 3 atomes de bismuth, puisque le soufre en excès ne s'unit pas à ce mélange. » Il résulte de ce qui précède que le sulfure de bismuth BiS et le bis- muth peuvent, quand ils sont fondus, se mélanger intimement pour donner des liquides homogènes dont les points de solidification sont compris entre 255" et 685". » Ce résultat est parfaitement d'accord avec ceux que nous avons trouvés en étudiant Faction du gaz hylrogènesur le sulfure de bismuth BiS, en présence de masses variables de bismuth ('). C) Annales de Physique et de Chimie, 7" série, t. XXV. 65o ACADÉMIE DES SCIENCES. » Si la température du tube, dans lequel on a introduit les trois corps, est voisine de 685" ou supérieure à cette limite, on a en présence, au moment où l'équilibre chimique est établi, d'une part un mélange homo- gène gazeux d'hydrogène et d'acide sUlfbydrique, d'autre part un mélange homogène liquide de bismuth et de protosulfure; il n'est pas étonnant dans ces conditions que la composition flu système gazeux dépende de celle du liquide et que, comme ou l'a observé directement, la proportion du gaz hydrogène sulfuré augmente avec celle du sulfure de bismuth introduit. » Supposons au contraire que la température des expériences soit com- prise entre 255° et 685", qu'elle soit 44o" par excuipie. Cherchons quelle est l'abscisse correspondante au point d'ordonnée (44o°) dans la courbe de fusibilité, nous trouvons i,5 environ. Deux cas sont alors à consi- dérer : » Ou bien les masses de sulfure et de bismuth introduites dans les tubes scellés en même temps que l'hydrogène sont telles que le rapport R de la masse de soufre à la masse totale est supérieur à i,5; alors, au moment de l'équilibre, les tubes renferment, outre le mélange homogène gazeux, d'une part du protosulfure de bismuth solide, d'autre part un mélange liquide de composition bien déterminée, fonction seulement de la tempé- rature. La composition du système gazeux ne tloit, dans ce cas, dépendre que de la température et non de la valeur du rapport R, pourvu que celle-ci soit supérieure à i,5. » Ou bien les masses de sulfure et de bismuth sont telles que R est tou- jours inférieur à i,5. Les deux corps donnent alors un liquide homogène de composition variable avec^R, et le mélange gazeux qui se trouve dans le tube a également une constitution qui dépend de la valeur de ce rapport. » Ces résultats sont ceux que l'on trouve directement par l'expé- rience. M CHIMIE ANALYTIQUE. — Action de l'acide borique sur les iodures; son emploi pour la séparation de l'iode des iodures en présence de bromures et chlorures. Note de MAI. H. Baubigxy et P. Rivals, présentée par M. Troost. « L'acide borique pur décompose déjà à froid les iodures en dissolution en donnant HI, tandis qu'il n'agit qu'à chautl sur les solutions saturées des bromures et chlorures. Si donc on fait intervenir une action oxydante, SÉANCE DU 27 OCTOBRE ipoS. 65 1 l'iodp peut être mis en liberté. Mais l'oxydabilité de l'iode exige l'emploi d'un oxvdant peu énergique. Le bioxyde de manganèse artificiel, préparé par la réduction du permanganate avec l'alcool et lavé, convient parfai- tement. On peut l'employer après dessiccation à basse température (3o°-4o'') ou à l'état de pâte, en s'aidant de l'action de la chaleur de façon à distiller l'iode. » Nous avons opéré avec le même appareil (') qui nous a servi à la séparation du brome et du chlore. Dans le ballon on met la solution saline, l'acide borique, le bioxyde de manganèse, ces deux derniers en quantités déterminées et l'on ferme. On adapte ensuite le condensateur contenant de la lessive alcaline et un peu de sulfite de soude (^). En chauffant au bain-marie, l'iode se volatilise et on l'entraîne par un courant d'air dans le condensateur où il est aisé de le doser; on a soin de maintenir constant le volume liquide du ballon à l'aide de l'artifice déjà indiqué. » Comme d'ordinaire nous résumons les conditions expérimentales et les résultats sous forme de Tableau. IK, valeur B^O' Mn=0'H-0 Volume Durée de Agi en Agi. employé. employci. liquide. distillation. retrouvé. (>)■•• . o'o848 5 0,Ô2D 100 n,ii, 45 B 0,0611 (2)... . o,o848 10 0,216 100 4o 0,0844 (3)... . 0,0848 10 0,320 100 5o 0,0845 (4)... . 0,0848 1.5 o,325 100 4.5 0,0845 (5)... . o,2i38 1.5 o,43o too .5o 0,21 34 » L'es.sai (i) seul est défectueux., cela tient à ce que tout l'iodure n'a pas été décom- posé. Or cet essai est celui où la richesse de la solution en acide borique a été minima, et il en est toujours ainsi pour cette même concentration tandis qu'avec une solution à 10 pour 100 et plus, les résultats obtenus conservent l'exactitude voulue. Nous adopterons donc celte concentration à 10 pour too en acide borique comme un mini- mum nécessaire pour le succès de l'expérience. » J2n ce qui concerne lebjoxyde 2MnO-, H'O aident d'oxydation, comme pour toutes les au|tres méthodes basées sur le même piincipe, la quantité n'en doit pas être non plus laissée au hasard. En elTet avec un très grand excès de bioxyde, à cause de l'oxy- dabilité de l'iode lui-même, il y a formation partielle d'acide iodique, et si l'on restreint (') Comptes rendus, t. CXXV, 1897, p. 027. (-) L'addition de sulfite, rédu.cteur des hypoiodites, est nécessaire, sinoij l'odeur de l'iode se manifeste à l'orifice du condensateur, indice d'une perte certaine. 652 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'emploi de l'oxydant, la mise en liberté de l'iode est incomplète. D'une façon comme de l'autre le dosage se trouve alors erroné. IK, Durée valeur B^O' Mn'O'H^o N'olume de Agi eti Agi. employé. employé. liquide. dislillation. retrouvé. (6).. . oB,o848 lOS is, 25o 100""" 3o"'"' os, 0784 (7).- . os,o848 los os, 090 100"™' 40™'" 08,0795 » Dans ces deux expériences la distillation a été arrêtée comme pour les autres essais quand les vapeurs d'iode avaient complètement disparu. Or, pour l'essai (6) !e déficit est bien dû à une oxydation de l'iode, car on a retrouvé un peu d'acide iodique dans les eaux mères du mélange salin, tandis que pour le second (7) c'était Thydra- cide qui n'avait pas été complètement décomposé. Cependant dans cette dernière expé- rience, le poids de bioxyde employé était sensiblement supérieur à celui nécessaire pour l'oxydation complète de l'acide HI en présence. Ce fait est-il dû à l'état physique de l'oxyde desséché qui a été employé dans cet essai {7) [comme d'ailleurs pour le (6)] et cela, malgré un tamisage en poudre fine auquel il a été préalablement soumis? Nous ne nous sommes pas arrêtés à celte question parce que les essius(2, 3, 4i 5) faits avec le produit en pâte prouvent qu'on peut augmenter la proportion de cet oxydant dans des limites encore assez étendues sans nuire nu succès de l'opération, puisque le poids donné pour chaque essai est toujours rapporté au composé supposé sec aMnO', H'-O, contenu dans le volume de pâle employé (1). » D'ailleurs, outre cette possibilité de faire varier dans une mesure encore assez lar^e, les proportions de aMnOS H-0, il est toujours possible d'éviter un trop grand excès- c'est en opérant la distillation avec une quantité limilée de cet oxyde par rapport au poids de sel soumis à l'analyse et en redistiilant, après nouvelle addition de 2Mn O-, H-0. Au cas où la première dose aurait été insuffisante, les dernières traces d'iode sont éliminées lors de cette seconde distillation. » Il nous resLe à montrer que, dans les conditions oi^i nous avons isolé l'iode, il ne se forme ni chlore, ni brome, et que, pour qu'il y ait mise en liberté de brome, il faut non seulement opérer avec une solution assez (' ) Pour opérer avec celte pâle, le plus simple est de substituer la mesure à la pesée. En conservant le produit dans un flacon fermé, el en ayant soin de le brasser à chaque prise, on comprend qu'à un même volume de pâte correspond toujours le même poids ou sensiblement, de aMnO-, H-0 sec. La richesse en bioxydo de chaque lot se déter- mine par un essai spécial sur l'une des prises : iodométriquement ou par dessiccation à 40" et pesée du résidu. Comme jauge volumétrique, une petite cuillère à moutarde, en buis, remplit très bien le but, la prise pouvant être constituée par plusieurs cuillerées. L'expérience a montré que même pour le produit sec, les écarts d'une prise à l'autre sont négligeables dans le cas qui nous occupe. SÉANCE DU 27 OCTOBRE IQoS. 653 riche en bromure, mais augmenter aussi la teneur pour 100 de la solution en acide borique. V aleur en sel d' argent B=0' Mn=0''H'-0 \ oiunji- H urée de Agi de I Ag Bi- de Br AgBr de Br AgCl de Cl d\i \'a Cl. du KBr. du M. employé. employé. liquide. (lisiillalion. distillé. distillé. fixe. distillé. (8) )) 0,758 » lO o,43o lOO h min 1 . l5 )) 0 , 0002 >} )) (9) » I ,58o » 10 o,43o 100 1 . l5 » 0 , ooo3 )) ,) (,o) » 0,209 )> i5 o,45o 100 I .20 » nul )) n (>0 » 0,682 )) i5 o,43o 100 1 . i5 )) 0 , 00 1 9 )) » (12) » 0,948 >i i5 o,4ao JOO 5o » 0,0070 )) » (.3) » o,4io » 20 o,43o roo I . i5 » 0 , 0006 i> » (i4) ., 1 ,58o )) 20 o,43o 100 1 . i5 » o,oi58 )) » (■5) (.6) 46, 906 » 0,7.53 O", 2i38 10 10 0, 35o o,43o 100 100 1 . i5 05,2l36 » » 08,7577 os, ooo3 » Ainsi, le dégagement de brome ne devient sensible que si la richesse de la solution s'accroît comme bromure et acide borique. Quant aux chlo- rures ils sont encore plus difficilement docomposables. » Une fois l'iode enlevé du mélange, rien n'empêche den séparer ensuite le brome par l'action du sulfate de cuivre et du MnO*K, d'après le procédé que nous avons fait connaître, la présence de l'acide borique ne gênant en rien. De sorte que dans les eaux mères il ne reste que le chlore. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur la composition de bronzes préhistoriques de la Charente. Note de M. Chesxeau, présentée par M. Adolphe Carnot. « Dans la plupart des analyses de bronzes antiques, publiées déjà en assez grand nombre, on ne s'est en général attaché à doser exactement que le cuivre, l'élainet le plomb. Ces données ne peuvent rien apprendre sur l'ori- gine encore si obscure des métaux qu'ils ont employés, car les bronzes d'une même région présentent, à cet égard, les compositions les plus variables ('), et il semble que ce soit plutôt dans le dosage des éléments considérés comme des impuretés, et laissés le plus souvent de côté dans les (') Voir à cet égard les nombreuses analyses de bronzes préhistoriques citées dan» le Mémoire suivant : Analyse de Ijronzes anciens du département de la Charente. par L. Chassaigne et G. Chauvf.t, RulTec, 1908. C. R., i9u3, i' Semestre. (T. CXXXVII, N" 17.) ^^ 654 ACADÉMIE "DES SCIENCES. analyses, que l'on ait chance de découvrir la provenance de ces métaux par la comparaison de nombreuses analvses. C'est ainsi que, dans un autre domaine scientifique, M. Adolphe Carnot, par le dosage précis du fluor dans les ossements fossiles, a pu fonder une méthode nouvelle extrême- ment précieuse pour établir leurs âges relatifs. » C'est en se plaçant à ce point de vue que M. G. Chauvet, Président de la Société archéologique et historique de la Charente, a bien voulu me con- fier, pour en faire l'examen, quatre échantillons de bronzes préhistoriques de ce département. » Trois de ces bronzes, un culot de cuivre, une base de lance et un frag- ment de hache, proviennent de la cachette découverte en iSg'i à Venat, commune de Saint-Yrieix, près Angoulême, où l'on a trouvé dans un grand vase en terre 'jS^^ d'armes et objets divers en bronze, parmi lesquels un gros culot de cuivre et des déchets de fonte, donnant à penser que cette cachette est celle d'un fondeur ('). Cette présomption donne un intérêt tout particulier à la recherche des impuretés, en vue notamment d'élablir si le cuivre du bronze des armes est bien de même origine que le lingot non manufacturé, et dans ce but, M. Chauvet a bien voulu mettre à notre dis- position un poids important de chaque échantillon (9^ à 75^). Le quatrième échantillon, de poids beaucoup plus faible (2^), a été prélevé sur une hache à talon, trouvée par M. Maraudât à la Maison-Blanche, commune de Garât, arrondissement d'Angoulême. » J'ai suivi pour les analyser les méthodes suivantes : )) 1° Culot de cuivre. — J'ai dissous le métal dans l'eau broméeà froid, de façon à laisser inatlaqués l'argent, le bismuth, et les corps non métalliques. J'ai obtenu ainsi un léger résidu (o,35 pour 100), formé seulement de matières organiques et terreuses, que j'ai déduites, pour le calcul de l'analjse, du poids du métal rais en œuvre. La liqueur, chauflTée, puis réduite par SO'- et rendue chlorhydrique, a été précipitée par l'hydro- gène sulfuré : les sulfures ont été mis en digestion avec du sulfure de sodium, et les sulfosels obtenus ont été analvses par la méliiode à l'acide oxalique et à i'hyposulfite de soude proposée par M. Ad. Carnot pour la séparation de l'étain, de l'antimoine et de l'arsenic. J'ai ainsi obtenu une petite quantité d'antimoine (0,09 pour 100), que j'ai pu caractériser nettement à l'appareil de Marsh et par l'enduit noir sur barreau d'étain. Je n'ai trouvé ni étain ni arsenic; en revanche, dans la liqueur primitive, j'ai (') Ces objets ont été décrits pour la plupart dans un Mémoire publié en 1894 par MM. J. George et G. Chauvet dans le Dullelin de la Société archéologique et histo- rique de la Charente. La base de lance et le culot de cuivre que j'ai analysés y figurent sous les n°' 33 et 2-6. SÉANCE DU 27 OCTOBRE igoS. 655 retrouvé des traces de phosphore, dosé à l'état de phosphomolybdate par la méthode de double précipitation de M. A. Carnet. » Les sulfures de plomb et de cuivre et, d'autre part, ceux des métaux de la famille du fer ont été analysés par les méthodes ordinaires. » Le soufre, en présence d'une forte proportion de cuivre, ne peut être exactement précipité à l'état de sulfate de baryte : je l'ai dose sur une prise d'essai spéciale, dis- soute par l'acide azotique fumant, puis débarrassée du cuivre par éleclrolvse. » 2° Bronzes. — Le cuivre, l'étain et le plomb ont été dosés par les méthodes ordi- naires de voie humide à l'acide azotique. L'arsenic, l'antimoine et le phosphore ont été recherchés dans une opération spéciale sur l'alliage dissous dans l'eau régale et traité comme ci-dessus. Le soufre a été dosé après élimination du cuivre, soit éleclrolvti- quement en liqueur azotique soit en liqueur clilorhydrique par le zinc, dont les sels ne gênent pas la précipitation de traces d'acide sulfurique par le chlorure de baryum, ainsi que je m'en suis assuré. » Le Tableau suivant résume les résultats obtenus pour les quatre échantillons (dont aucun n'a donné d'argent, ni d'arsenic) : Cachette de Venat. ■ — ^ ^ — Hache Culot Base de la de cuivre. de lance. Hache. Maison-Blanche. Pour 100 Prtur 100 Poar loo Pour loo Cuivre 99.' 3 88,62 87,09 S?)'? Étain )> 7,58 10,74 l'jôg Plomb o,o5 1,33 i.^i 0.14 Fer 0,06 0,11 0,06 0,60 Nickel Traces Traces Traces 0,89 Zinc Traces Traces Traces 0,12 Antimoine OjOg 0,06 0,09 » Phosphore o,oo5 0,008 o,oo5 » Soufre 0,71 0,08 o,i5 » Oxygène (par différence) » 2,212 » » Total 100,045 100,000 99,545 100,11 )) La proportion presque identique de phosphore et d'antimoine, dans les trois échanlillons de la cachette de Venat, semble bien prouver que le cuivre qui a servi à faire les bronzes a la même origine que celui du culot, car on sait que, à l'inverse du soufre, ces éléments se conservent sans variation sensible dans la fusion de l'alliai^e. L'analyse chimique confirme donc pleinement l'opinion émise par M. Chauvet sur le caractère de cachette de fondeur allrihué aux objets de bronze de Venat. » Il ne m'a pas été possible de caractériser ces éléments dans la hache de la Maison-Blanche à cause du faible poids de métal dont je disposais; mais la teneur en nickel de ce bronze, suffisante pour être dosée même 656 ACADÉMIE DES SCIENCES. sur un faible poids, rlifTère tellement rie celle des objets de la cachette de Vénal, qu'on est autorisé à penser que le cuivre de ceux-ci n*a pas la même origine (ou est d'une autre époque) que celui de la hache de la Maison- Blanche. ». THERMOCHIMIE. — Sur le calcul de la chaleur de combustion des acides orga- niques, de leurs anhydrides et des éthers-sels. Note de M. P. Lemoult. » Ce calcul se fait suivant la méthode que nous avons fait connaître {Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 890, et t. CXXXVII, p. 5i5), en addi- tionnant les appoints dus aux divers groupes élémentaires que contient la molécule. » Acides. — Ces corps possèdent un groupe élémentaire c'<^ ; nous admet- trons que son appoint est de —2'^''':// ^^ \ ^„ ) ~ — 2*^"'; cette convention est valable pour les acides simples, pour les acides poljbasiques et pour ceux qui ont des fonctions complexes; pour les acides à molécule non saturée, le calcul se fera sur les mêmes données, mais on retranchera 12'^"' (la valeur déjà signalée) au résultat ainsi obtenu. On voit de suite que les acides mono el bibasiques, par exemple, dérivés des carbures saturés ont pour chaleur de combustion G, et C2, les valeurs données par les deux équations C,=/(C"-'H-^"-' — CO'^H) =157 /^- 106, C2=/[C"-^H2"-=(COMi)=] = i.57«-2i2, qui représentent encore des droites du groupe j = 157 x + A. » a. Voici quelques exemples d'acides saturés mono ou polybasiques : Acide acétique 209 , 4 » valérique 681 » dipropylacétique i i5i ,.5 11 myristique 2080 , 9 11 benzoïque 772i9 » loluique (moyenne) 928,6 )) naphtoïque 1282,6 )) campholiqiie 1409,2 Mesuré. Calculé. Cal f.al 208 679 ii5o 2092 773 980 1236 1409 Mesuré. Cal Acide méthylmalonique 862 , 5 » diméthylsuccinique (sym.). . . 674,5 >i diphénylsuccinique p 1807,7 » pentamélhylènedlcarbonique. 776 Il phlalique (moyenne) 77°, 4 » tétrahydrophtalique (moy.).. 882,2 11 camphorique ( moyenne) 1248 » trimésique (1.8.6) 767 ,6 Calculé Cal 861 675 1800 769 881 1248 765 » b. Dans l'ensemble, les résultats sont très satisfaisants, puisque sur 80 cas examinés il y en a 60 (75 pour 100) où rapproximalion dépasse, et souvent de beaucoup, -^, tandis qu'il n'y en a que 12 (i5 pour 100) où elle est comprise entre -^ et -(^, et 8 où elle est inférieure à y^ ; à cette dernière catégorie appartiennent les premiers SÉANCE DU 27 OCTOBRE ipoS. 657 termes de séries comme Facide formique, l'acide oxalique, pour lesquels le calcul donne toujours des nombres inférieurs (de /i'^"' à 8^^') aux valeurs déterminées par l'expérience. » c. Acides à fonctions complexes. Mesuré. Calculé. Cal Cal Acide a-oxyb« lyrique 4?^ 477 » dimélhyldioxyadipique . . . . §97,9 899 » tartrique racém 278,7 271 ,) lévulique 577,1 .579 Mesuré. Calculé. Cal Acide oxybenzoïque (moy.) 7^9 j 9 u trioxybenzoïque 63i , i » /).créosotique 880, i 'I anisique 895 , 2 Cal 782 63o 879 897 » d. Acides à molécules non saturées. Mesuré. Calculé. Cal Acide angélique 635, i 1) tiglique 626,6 i> oléique 2682 1) phénylpropiolique 1028,7 Cal 63o , 2681 I022 Mesuré. Calculé. Cal Acide fumarique 3i8,6 I maléique 826,7 allylmalonique 638 » phénylparaconique 1 196 )> A signaler encore, parmi les résultats obtenus, celui qui est relatif à l'acide pyro- mucique; la valeur trouvée est 493"^"', 8, tandis que le nombre calculé d'après les con- ventions faites s'élève à 49"'^''' (i3o + 90 -t- 18 + 3,.53 -f- 2,.5i — 2). » Anhydrides d'acides. — Attribuons au groupe élémentaire c' — O — c' qu'ils contiennent la valeur i2'^'>' et admettons que, dans le cas où la molécule n'est pas saturée, nous devrons retrancher au nombre trouvé deux fois 12'^''', nous pourrons faire le calcul relatif aux dix cas connus; l'approximation est très satisfaisante, comme le montrent les quelques exemples suivants : Mesuré. Cal Anhydride acétique 43i ,9 » propionique 747 , i » phtalique 788 Caiculé. Cal 432 746 785 Mesuré. Cal Anhydride camphorique 1262,1 » itaconique 48i,8 » diphènylmaléique 1770,1 -/ O » Éthers-sels. — Ces corps contiennent le groupe C — O — C auquel corres- // pond le groupe élémentaire c*— O — c pour- la valeur thermique duquel nous admet- trons -1-12*^"'; cette nouvelle convention, jointe à celles que nous avons faites précé- demment, y compris la perte de 12*^"' pour tenir compte de la présence d'une liaison multiple, nous permet de calculer les chaleurs de combustion des 80 corps qui ont été l'objet de mesures directes. En particulier pour les éthers-sels de formule générale Cal 822 636 1201 Calculé. Cal 1264 482 1770 C"H2''0-^ = C/'-'H--"'- (ZO-^—O'W'''- p+ p'=n, PP' ■ o, 658 ACADEMIE DES SCIENCES. c'est-à-dire qui dérivent d'acides et d'alcools saturés, la chaleur de combustion est donnée par C := i57n — 90 (droite du groupe : y = i57 j; -(- A), indépendante par conséquent de l'acide et de l'alcool, mais fonction de n. Mesuré. Calculé. Cal 538 Cal Acétate d'élhyle .587 Butjrate de mélliyle 698,4 695 Benzoate de phénjle i.5ii,8 i5ii o-oxybenzoai» d'élhyle io5i,7 loSa Oxyben^.oate de bulyle i366,3 i366 Oxalate d'élhyle 708,6 707 Télrahydrophlalate de mélhyle. .. 1226,8 122.0 Mesuré. 'Calculé. Cal '3.9 o-phlalate de méthyle Mélh3lènedimalonate de mélhyle . Tartrale diméthylique dr 619,2 Acétylacélate de méthyle 594 Benzoale d'eugényle 2o65,3 Fumarate de méthyle 662.8 Cinnamale de mélhyle i2i3,6 Cal ii5 202,2 1200 6,7 595 2064 662 I2l5 » Dans l'ensemble, il y a 8 cas (10 pour loo) où l'approximalion est inférieure à yfâ-; 17 (21 pour 100) où elle est comprise entre ~ et -^ et 55 (69 pour 100) où elle est supérieure à j-J-ô- » Anhydrides internes d'acides-alcools. — Ces corps, qui appartiennent à la caté- gorie des éthers-sels, ont même groupement fonctionnel que ces derniers; aussi, leur chaleur de combustion se laisse-t-elle évaluer d'une manière très satisfaisante en appliquant les conventions énoncées pour les élhers-alcools. Voici quelques-uns des exemples choisis parmi les 10 cas connus : Mesuré. Calculé. Anhydr. glycolique i67*="',4 lôg^"' » mannonique (moy. ) . . . . 617^"', 7 617*^*' Mesuré. Anhyd. glucoheptonique 726''^', 6 « glucooclonique 887'-''', 2 Calculé. 841'^''' » En résumé, nous pouvons, à l'aide de quelques conventions, bases numériques du calcul, évaluer la chaleur de combustion de tous les com- posés organiques ne contenant que du carbone, de l'hydrogène et de 1 oxygène. Sur 45o cas examinés, il y en a 12 pour 100 où l'approximation par rapport aux valeurs mesurées est inférieure à -^\ 20 pour 100 où elle est comprise entre 7^7 et ^ et 68 pour 100 où elle est supérieure, et le plus souvent de beaucoup, à ;7^-. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur V iso glucosamine . Note de M. L. Maquenne, présentée par M. A. Haller. « Les bases que nous avons obtenues, M. Roux et moi, en réduisant les aldosoximes par l'amalgame de .sodium ('), présentent avec les glu- (') Maquenne et Roux, Comptes rendus, t. CXXXII, p. 980. — Roux, Thèse pour le Doctoral, 1908. SÉANCE DU 27 OCTOBRE igoS. ÔSg cosamines déjà décrites les mêmes relations qui existent entre les alcools polyatomiqiies et les sucres réducteurs. Il était, par suite, à prévoir que l'on pourrait passer des unes aux autres par simple fixation d'hydrogène; c'est, en effet, ce qui a lieu avec l'isoglucosamine qui prend naissance, comme on le sait, dans l'action de la poudre de zinc sur la phénylglucosa- zone, en présence d'acide acétique. La réaction est particulièrement inté- ressante en ce sens qu'elle vient donner une nouvelle preuve à l'appui de la formule attribuée à ce corps par Ém. Fischer, en se fondant sur sa transformation en lévulose par l'acide nitreux. )) Pour la réaliser, on introduit peu à peu, en refroidissant, 1006 d'amalgame de sodium à 3 pour 100 dans une solution renfermant 5b de sulfate d'isoglucosamine pour 20"""' d'eau. L'attaque, d'abord rapide, se ralentit à mesure que la liqueur devient plus alcaline; il se dégage un peu d'ammoniaque et bientôt le liquide cesse de réduire le réactif de Fehiing. Alors on sature exacterhent par l'acide sulfurique, on évapore el l'on extrait les bases formées parla méthode que nous avons décrite, M. Roux et moi, à propos de la préparation de la glucamine. » On obtient finalement un mélange sirupeux d'oxalates qui, par addition ménagée d'alcool à 60°, dépose rapidement des cristaux lameileux, quadrangulaires, qui fondent nettement, après purification, à 186°. Ce nouveau corps, qui ne possède plus aucune propriété réductrice, a pu être identifié à l'oxalate de inannamine par comparaison directe avec un échantillon de ce sel, préparé expressément dans mon laboratoire par M. Roux, en partant de la niannosoxime. 1) Les eaux raeres, concentrées et additionnées à nouveau d'alcool, précipitent un sirop brun qui bientôt se prend en une bouillie cristalline : ce second composé, qui fond à i79°-i8o" et cristallise en belles lamelles hexagonales, n'est autre que l'oxalate de glucamine déjà connu. Il est notablement moins abondant que son isomère. » L'isoglucosamine se convertit donc sous l'action de l'hydrogène nais- sant, en solution alcaline, en un mélange de deux bases stéréoisomères, appartenant à la série des glucamines, et que nous avons pu caractériser, l'une comme d. glucamine proprement dite, l'aulre comme d. mannaniine. Ce fait vient confirmer d'une manière irréfutable l'existence d'une fonc- tion a. cétonique dans la molécule de l'isoglucosamine et montre que cette base se comporte, vis-à-vis des agents réducteurs, exactement de la même manière que le d. fructose, dont elle représente un dérivé immédiat. » Comme ce dernier, l'isoglucosamine fournit donc un nouveau moyen de passer de la série de la mannite à celle de la sorbite, ou inversement, sans qu'il soit besoin d'éliminer son azote. 66o ACADÉMIE DES SCIENCES. » Dans les mêmes conditions, la d. gkicosamine (de la chitine) n'est pas sensiblement attaquée par l'amalgame de sodium, ce qui tient sans doute à sa fonction d'aldéhyde, moins facdement attaquable que la fonction d'acé- tone. Son oxime, qui devrait théoriquement fournir une base diaminée, semble au contraire se détruire entièrement, avec émission d'ammoniaque et formation de corps bruns incristallisables. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du chlore sur l' acétate de baryum. Note de M. Albert Colson, présentée par M. Georges Lemoinc. « Comme je l'ai établi, l'acétate de plomb en solution acétique se change en chlorure et en tétracétate plombiques sous l'action d'un courant de chlore ('). Cette réaction constitue donc un moyen simple de mettre en évidence la télravalence d'un élément, en particulier la constitution (O = Pb = O) du bioxyde de plomb. En l'appliquant au baryum, je n'ai pu former aucune combinaison tétrabarytique de forme BaX^ : le baryum est invariablement resté divalent, comme si le bioxyde répondait à la consti- tution Ba( i . \o » Voici les faits. Après avoir dissous 6e de carbonate de baryte dans loo"^""' d'acide acétique pur, j'ajoute 5? d'anhydride acétique pour éliminer l'eau résultant de la for- mation de l'acétate de baryte; puis je salure de chlore sec à la température de 12°. II se forme le lendemain un précipité cristallin qui, essoré et lavé à l'acide acétique, répond à la composition suivante après dessiccation dans l'air sec : BaCP+Ba(C^H30'-')=+2C^H'0'' ou 2[BaCl.C-tP02+C^H'02]. Ce sel double, cristallisé avec 1"°' d'acide acétique, est bien un acétochlorure de ba- ryum et non pas un mélange de chlorure et d'acétate, car il ne se redissout pas à froid dans l'acide acétique générateur, même quand celui-ci ne renferme plus de chlore en solution. D'autre part, si le dépôt contenait de l'acétate libre, c'est qu'il sortirait d'une solution sursaturée d'acétate; a fortiori, la solution primitive qui, avant le passage du chlore, contient tout le baryum à l'état d'acétate, serait elle-même sursa- turée de ce sel qui, alors, serait immédiatement précipité par quelques parcelles du dépôt. On ne constate rien de tel : le dépôt est donc exempt d'acétate libre. (') Comptes rendus, avril igoS. SÉANCE DU 27 OCTOBRE IQO^. 661 Il L'acétochlorure (Ba Cl .C'IPO- -t- C- H' 0-) s'obtient encore f|uand on dissout l'acétate de barvuni dans l'acide acétique pur (jue l'on sature à froid par le chlore sans l'avoir additionné d'anhydride acétique. » Ce composé, presque insoluble dans l'acide acétique, est au contraire soluble dans l'eau où il se comporte comme un mélange de chlorure, d'acétate et d'acide acétique. Le baryum précipité dans ce singulier composé n'acquiert pas de propriétés radio- actives, ou du moins la radioactivité de l'acétochlorure n'atteint pas la vingtième partie de celle de l'uranium, d'apièsun examen dû à l'extrême obligeance de M. Curie. » La genèse de l'acétochlorure devrait donner naissance soit à du peroxyde d'acé- tyle, soit à de l'eau oxygénée : 2 Cl -t-2Ba(C'II'0=)2=i2BaCl.Cni'0^+(CMFO)50-. » Quand l'action du chlore est épuisée et que la liqueur est redevenue incolore, elle ne renferme aucun de ces corps, et les gaz qui se dégagent en petites quantités pen- dant la réaction ne contiennent pas d'ozone, mais du gaz carbonique qui paraît souillé de composés oxygénés du chlore. Ces faits montrent bien la résistance du barvuni à passer à la forme tétravalenle. » La formation de composés oxygénés du chlore (réagissant sur la baryte en solu- tion acétique comme l'acide hypochloreux sur les alcalis) explique pourquoi le chlo- rure de baryum \ient souiller l'acétochlorure à mesure que l'on prolonge l'opération. Ainsi, en isolant l'acétochlorure formé au bout de 12' à i5 heures, la liqueur se trouble de nouveau et le précipité nouveau s'enrichit de jour en jour en chlorure de barvum insoluble dans l'acide acétique. On arrive même à recueillir finalement BaCl- à peu près exempt d'acétate. B Quand la réaction se fait à 100" en vase clos, le baryum se transfoime en majeure partie en chlorure, parfois même en totalité; si le chlore n'est pas en trop grande quantité, aucun gaz ne se dégage et la liqueur incolore qui a déposé BaCl- n'est pas oxydante à froid : le chlore paraît donc bien réasii" ici encore comme il le ferait sur la baryte dissoute ou sur tout aulre alcali. » CHIMIE ORGANIQUE. — Colorants azoïqiics, solides, dèiivés de Vx-amino- anthraquinone. Note de M. Charle.s Lautii, présentée par M. A. Haller. lallisant très facilement en longues aiguilles. On peut d'autre part reprendre le produit de l'évapo- ration de l'alcool par l'acide acétique cristallisabie ; ajouter à la solution AzO'Na, et une trace de sulfonaphtol, qui donnera une coloration rouge intense s'il subsiste de l'aminé non transformée. 1) Copulation. — Le composé diazoïque ain>i préparé se combine aisément an\ aminés et aux phénols, sulfonés ou non, en donnant naissance à des matières colo- rantes. On réalise cette préparation en versant le produit de la diazolalion, en suspen- sion dans l'eau, dans les agents de copulation dissous dans CO^ Na' ; on laisse en contact jusqu'à solubilité complète dans l'eau chaude, ce qui exige quelques heures, puis on précipite par Cl>ia. » On obtient ainsi : M Des muges avec le p-naphtol-6-sulfo (sel de Schaeffer), le j3-naphtol- 8-sulfo (sel de Rtimpf), le fi-naphlol-3-7-disulfo (sel R), le p-naphtol- 3-8-disulfo (sel J), le p-naphtol-7-sulfb, l'acide naphtionique; » Des amarantes avec l'a-sulfonaphtol (sel de Piria), le dinaphtol-i-8- disiilfo-3-6 (acide chromolropique); » Des bruns avec l'a-naphlol, la résorcine, le métamidophéiiol, l'acide ortho et niélacrésotinique, la p-naphlylaniinemonosulfo-6 (sel deBrœnner), la toluylènediamine, la p-naphtylamine, la diphénylamine, l'acide salicy- lique; » Des violets avec l'a-naphlvlamine, ra-aaphtolamino-8-(lisiiUo-3-6 (acide H). » La teinture de la laine s'elfectue aisément avec ces colorants en pré- sence d'acide sulfurique et de SO''Na-. Les couleurs obtenues sont, en général, belles et très pures. Celles qui dérivent des sulfonaphlols et des aminonaphlols sulfonés sont très solides à la lumière; elles résislent égale- ment au foulonnage; les autres sont peu résistantes. » Les rouges, notamment ceux qui sont obtenus avec le sel de Rumpt, résistant à l'action du bichromate acide, peu^ ent être employés pour obtenir des teintures mixtes avec certains colorants qui nécessitent l'emploi de cet agent, et donner ainsi d'autres couleurs solitles. » Les dérivés sulfonés de l'anthraquinone, nitrés et réduits, donnent les mêmes résultats que l'a-amidoanthraquiuone elle-même. » C'est ainsi qu'en nitrant, d'après le [)rocédéde Claus, l'anthraquinone monosulfonée et réduisant le nitro par le sulfure de sodium on obtient l'aminoanlhraquinone sulfonée qui, après diazotation, a été combinée aux agents de copulation. Les colorants oblenus sont plus sohibles dans l'eau que ceux qui dérivent de l'aminoanthraquinone elle-même. Ils teignent li laine dans les mêmes conditions. b04 ACADÉMIE DES SCIENCES. » La présence d'un groupement sulfonique permet la formation de sels, qui ont dfs couleurs spéciales; aussi en ajoutant aux bains de teinture cer- tains composés métalliques, ou en passant les éloffes teintes dans une dissolution de ces composés, on modifie les nuances primitives: tel est le cas, par exemple, des sels de cuivre et du bichromate de potassium qui donnent naissance à des couleurs variant du violet au brun. » CHIMIE AN'ALVIIQL'E. — Elude sur quelques pains anciens. Note de M. L. Lixdet, présentée par M. Schlœsing. « Les fragments de pain que la Science archéologique a pris soin de recueillir se présentent avec un aspect et une composition chimique qui dépendent des conditions matérielles auxquelles ils ont été exposés. )) Pain de Poinijéi. — Les pains dàcouverls à l'oinpéi sonl les plus connus; ils onl été décrils et analysés par de Luca('); ils se présentent sous la forme d'un charbon poreux, dans lequel on ne peut trouver trace des éléments du pain, et renferment, à la façon du coke, une notable quantité d'azote (2,6 à 2,8 pour 100). » Cet azote n'est pas à l'état de sels ammoniacaux, puisqu'il ne se dégage pas à l'état d'ammoniaque en présence de la njagnésie, ni à létat d'aminés, pouvant être décom- posées par la soude. Il est en cet état particulier que l'on peut désigner sous le nom à'azote cyaniqiie, capable par la chaleur sèche, de fournir de l'indol, de la pjridine ou du paracyanogène ; la molécule azotée y est, en somme, dans les dernières lilnites de sa décomposition et le fragment semble avoir été l'objet plutôt d'une calcinalion que d'une dégradation par voie humide, comme le sont ceilains objets trouvés à l'ompéi, et notamment des grains de blé, signalés par W. Berlhelot (^). 11 est évident que celte quantité d'azote, qui subsiste dans le charbon d'une matière organique calcinée, est en relations avec la température à la(|uelle celte matière a été soumise, en sorte que le dosage d'azote nous donne une idée de la température à laquelle ces pains ont été exposés. En chaullant, en vase clos, à Sao^-^oo" (^) un morceau de pain compact, j'ai obtenu un charbon poreux, identique d'aspecl aux échantillons trouvés à Pompéi, renfermant 2,81 pour loo d'azote, alors que l'un de mes échantillons dosait 2,65 pour 100. Les géologues s'accordent d'ailleurs à dire que les cendres du ^ ésuve qui ont couvert Pompéi n'étaient pas très chaudes. « Toute trace d'amidon, de cellulose a disparu ; il reste cependant des malières ulmiques, susceptibles de fournir par la distillation sèche une petite quantité d'acide acétique. (') Comptes rendus, t. LVII, i863, p. '^-h. (-) Journal de Ph. et de Ch., t. XLIV, i863, p. 4o2. (•*) Pour eslimej- cette température, j ai introduit dans le morceau de pain des frag- ments de plomb el des fragments de zinc ; les premiers seuls onl londu. SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1903. 665 » Les fragmenls doiiiienl nellenienl la réaclioii des chlorures; l'iiiie nous dil que les Romains introduisaient du sel dans les pâtes ('). » Pain des stations lacustres. — C'est dans un élal analogue que se présentent, les pains découverts dans difTérents lacs, après l'incendie des stations lacustres. Dans un échantillon provenant de la station des Corcelleltes, au lac de Neufcliàtel (âge de Bronze), je n'ai constaté qu'un charbon azoté (Az = 2,46 pour 100) enrobé de débris végétaux. Dans un second échantillon moins carbonisé, de teinte légèrement rousse (Az = 4>69 pour 100), et provenant du lac du Hourget (âge de Bronze), j'ai pu nettement distinguer les débris de grains qui subsistent encore et spécialement des fragments de l'épiderme extérieur de la balle de l'orge, en même temps que quelques grains d'amidon. L'orge e^t d'ailleurs la céréale la |ilus anciennement connue, et a été rencontrée dans les palafittes de la Suisse et de la Savoie. » Pain des tombes égyptiennes. — Les pains destinés à la nouniture des morts, et que l'on enfermait dans leurs tombes, se sont afiii]irablement conservés et se retrouvent aujourd'hui tels qu'ils y ont été introduits. On rencontre dans les tombes égyptiennes, tantôt des pains non levés, pétris en forme d^ galettes, tantôt, au contiaire, des pains levés. Les Egyptiens connaissaient d'ailleurs le levain, puisque la Bible nous apprend que les Hébreux en faisaient usage. Les deux écliaiUillons que j'ai eus entre les mains étaient des pains non levés, complets, dans les(iuels j'ai pu reconnaître aisément les débris de l'enveloppe de l'orge (épiderrae extérieur et bypoderme fibreux de la balle, cellules de l'assise protéique, poils radicellaires) ; or, on sait que le gluten de l'orge n'est pas doué de propriétés élastiques; le pain d'oi'ge ne pouvait pas lever. La pâle renferme une quantité de gluten et une quantité d'amidon que l'on peut considérer comme normales. » J'ai constaté dans mes deux échantillons, d'une part, 1 1 ,20 et 1 1 ,44 pour 100 de matière azotée (Az :;= 1 ,80 et i ,83 ), et, d'autre part, 68,0 et 65, a pour 100 d'amidon. Cet amidon, comme dans un pain cuit, se trouve sous deux étals : une partie est solu- bilisée à l'état d'amidon soluble et de dextrine (20,4 pour 100). Elle a plus d'impor- tance que dans les cas ordinaires, parce que le pain a été légèrement torréfié, ainsi que le prouve l'acidité de la pâte. L'autre partie est à l'état d'empois gonflé; on ne rencontre que de rares grains d'amidon qui soient lestés intacts. J'ai montré (-) que l'on mesure le degré de gélatinisalion en tiailant le pain par l'acide chlorhydrique à i™',5 pour 100, et là encoie on constate que la quantité d'amidon ((ui se dissout dans l'acide faible s'élève au delà des limites ordinaires (21 ,3 pour 100). Un des pains renferme 4,5 pour loo de cendres dans lesquelles on constate la présence des chlo- rures. Les sels employés par les Égyptiens étaient riches en nitrates; on peut déceler ceux-ci dans le pain par le diphénylamine. » Pain romain d'Aoste {/scre). — En i856, des fouilles ont permis de découvrir à Aosle (Augustura) divers objets romains au milieu desquels s'est trouvé un fragment de pain représentant le quart d'une nnche de 3o"" à 4o''™ de diamètre. Cette miche est entièrement transformée par moulage et remplissage en un morceau de grès à (') Tline, IJtsl. nat., Livre XVIU, § 2(J. (-) Comptes rendus, t. CXXXIV, 1902, p. yo8. 666 ACADÉMIE DES SCIENCES. éléments granitiques (feldspath et mica blanc); la pseudomorphose présente un intérêt qui n'est pas exclusivement géologique; j'ai trouvé, [en effet, enclavés dans le grès, quelques rares grains d'amidon; ces grains, non déformés par la cuisson, ont résisté à l'action des eaux, qui ont apporté ces éléments granitiques; les grains qui étaient à l'état muqueux ont été détruits, ainsi que le gluten. L'examen microscopique permet de conclure que les grains d'amidon proviennent du froment. » GÉOLOGIE. — Sur ta Structure tectonique de l'île d'Eubée. Note de M. Deprat, présentée par M. Fouqué. « Je distinguerais en Eubée quatre séries de plissements : ). I. Plissements antécarbonifériens. II. Plissements antétriasiques (her- cyniens). 111. Plissements éocènes(antéoligocènes). lY. Plissements post- sarmaliques. Ces séries sont bien marquées par des discordances. » 1. Les plissements antécarbonifères ont amené une première phase de ridement sur l'emplacement actuel des monts Galtzades dans la région septentrionale. Une partie des plis de la région méridionale, surtout dans le massif de l'Ocba, appartiennent à cette phase. Leur âge antécarbonifé- rien est nettement indiqué par la transgression des calcaires à fusulines et à Bellerophon Idulcus que j'ai signalés (') près de Galtzades et qui se pré- sentent en lambeaux sur les tranches relevées des schistes et arkoses des Galtzades. » IL La période carboniférienne a été suivie d'une nouvelle surrectionde plis appartenant au système hercynien. Ces plis, de direction SO-NE prennent dans les régions méridionale et centrale la forme des plis amyg- daloïdes (brachysynclinaux et brachyanticlinaux), affectant les séries dévo- nienne de Seta et carboniférienne de Sténi et des monts de Valhya. Ils sont souvent extrêmement aigus et forment des séries d'isoclinaux empilés les uns contre les autres et généralement déversés vers le sud-est. Dans la région septentrionale ils sont déversés généralement vers le massif thes- salien, c'est-à-dire vers le nord-est. » Ces deux séries de plis paraissent s'être moulées contre deux massils résistants, le massif archéen thessalien au nord et un grand massif égéen ancien effondré au sud. » III. Avec les temps secondaires une forte submersion de la région eut lieu, elles eaux marines riosiques l'envahirent, arrosant les plis hercyniens (1) Comptes rendus, janvier igo3. SÉANCE DU 27 OCTOBRE igoS. 667 et édifiant sur cette pénéplaine des conglomérats puissants. La région paraît avoir alors acquis une stabilité relative. » Pendant l'époque turonienne, une ébauche des grands mouvements pyrénéens se prépare par un ridement signalé par les conglomérats de rOchtonia. » Enfin nous arrivons à la fin de réocène, après les derniers dépôts du flysch. Un mouvement puissant se produit, amenant la production de plis allongés, dirigés dans le non! de l'île, parallèlement aux plis des monts Galtzades et prenant dans la région centrale une direction 0-E, pour rebrousser vers le nord-est dans la région de l'Ochtonia. Les phénomènes de refoulement atteignaient à cette époque une remarquable intensité, ame- nant la formation de plis déversés et même de chevauchements et de char- riages importants. Ces plissements comprennent : )> 1" L'axe anticlinal des monts de Hialtra (Ilygia-Lulra), dans la presqu'île de Lithada. Dirigé 0-E daus"la partie septentrionale, cet axe s'inlléchit vers le sud-est, formant ainsi, par son prolon2:ement, l'axe anticlinal des monts Ivandili; on obtient ainsi une vaste courbe dont la concavité est tournée vers le continent grec. Ce pli, à mesure que nous avançons vers le centre de l'île, se renverse et se couche de plus en plus vers le nord-ouest, formant une masse de recouvrement puissante sur les plis cen- traux des monts Pyxaria. » Il faut noter ce fait que le renversement de la chaîne des Kandili et des monts de Kondodespoti, qui atteint son maximum dans la région d'Apokrymno et dans les monts Pyxaria, s'atténue de plus en plus vers le nord-ouest, de sorte que les plis de Lithada appuyés contre le massif résistant hercynien de Galtzades ne subissent aucun déversement et sont normaux. Le point fixe de l'axe se trouve en cette dernière région et représente le point d'application de la résistance offerte par le massif ancien de Galtzades; dès que cette résistance a cessé de se faire sentir, le pli a pu se dérouler librement sur le synclinal des monts de Pagondas et d'Apokrymno. » 30 Au système pyrénéen appartiennent des chaînons du Xeronoros, du mont Psara pourvus d'une direction NO-SE (région septentrionale). » 3° Parallèlement au système Lithada-Kandili, s'allongent sur la côte occidentale les plis des Garakovouni, Mavrovouni, Delphi, Pyxaria, affectant les terrains secon- daires. Tous sont déversés largement vers la dépression égéenne. I^'ensemble des axes de tous ces plis varie comme direction entre .jo» et So" d'obliquité par rapport aux axes des plis hercyniens; il subit des flexions, des sinuosités curieuses, moulant les régions antérieurement plissées, comme l'axe synclinal Drakospilo-Parameritaes moule le dôme de l'Olympe. )> 4° Dans la région des monts Sukaron (pays de Kumi), nous avons constaté l'existence d'une puissante série de plis parallèles déversés vers le nord-est et recou- verts par une lame charriée d'amplitude variant entre 5''™ et 8I"". » L'ensemble de ces plis montre remarquablement le moulage des mas- 668 ACADÉMIE DES SCIENCES. sifs anciennement plissés par les chaînes nouvelles. On pent noter aussi l'influence du substratum schisteux primaire sur lequel les plis postérieurs crétacés se sont formés souvent sans l'affecter, glissant pour ainsi dire sur une surface lubrifiante. » IV. Enfin les mouvements postsarmatiques, échos des mouvements alpins, ont affecté les sédiments tertiaires aquitanéens de Rumi ainsi que les dépôts sarmatiens sur lesquels les dépôts levantins (ponlico-pliocènes) se sont formés en discordance (bassins de Ronistraes, Simlia, etc.). Puis les grands effondrements postpliocènes ont eu lieu amenant la production d'un réseau de failles orthogonales de direction NO-SE et NE-SO. » Les premières, perpendiculaires au petit axe de l'ile, et ayant amené l'effondrement oriental sur la mer Egée, la formation de la fosse d'Atalanle- Euripe, les secondes la formation du canal Oreos-Tricheri et les grandes cassures de la région méridionale, dont une des plus importantes, celle de Seta-Rala, à Rumi, a donné naissance au cumulo-volcan d'Oxylilhos. » Quant aux relations des plis pyrénéens-eubéens avec ceux des régions voisines, elles sont très nettes; on peut constater que, dans le nord, ils sont en moyenne parallèles à ceux de l'Olhrys moulé sur le massif thessalien; puis, après avoir pris une direction NO-SE dans la région centrale, ils se moulent contre les plis hercyniens méridionaux, dans lesquels il faut chei'- cher le prolongement des plis de l'Hymctte, du Pentélique (dans l'Altique) et de Makronysi; le passage de ces plis aux plis eubéens hercyniens appa- raît nettement par leur orientation; du reste, les îles Petali et Berdugi ménagent le passage entre les plis eubéens et ceux du continent. » Il faut retenir surtout des faits précédents les deux directions prin- cipales hercynienne et pyrénéenne, car ce sont elles qui ont imprimé à la région eubéenne les traits généraux- de son orographie actuelle. Il faut noter aussi l'intensité des plissements et des phénomènes de chevauche- ment; leur grand intérêt réside en ceci qu'dsont été récemment observés en Crète et dans le Péloponèse par M. Cayeux ('), montrant, comme ce dernier le fait ressortir, « l'existence sur le parcours de l'arc dinaro- » laurique de M. Suess, de complications tectoniques analogues à celles » du système alpin. » (') Phénomènes de charriage dans la Méditerranée orientale (Comptes rendus, i6 février 1908). SÉANCE DU 27 OCTOBRK igo^. 669 PHYSIOLOGIE. — Étude des contractions musculaires et des rèjJexes chez le Slichopus regalis. Noie de M. Victou Ue.vri, présentée par M. Alfred Giard. « Les muscles longitudinaux du Slichopus re^a/w présentent, par leur développement et par leur disposition analomique, de grands avantages pour l'étude physiologique des muscles lisses et des réflexes. Ces muscles ont une longueur égale souvent à 20*^" pour un diamètre de 5°™ à 7™™; leur structure histologique montre qu'ds sont formés de fibres muscu- laires sans striations, très longues, qui d'après certains auteurs auraient une longueur égale à celle du muscle. » 1° Contraction Localisée du muscle. — Lue excitation (mécaiiiijiie, thermique, chiiTiique ou électrique) cFiin point quelconque d'un muscle longitudinal provoqué une contraction de la région excitée du muscle; cette contraction reste localisée au point excité, elle ne se propage pas le long du muscle. C'est une contraction lente, qui dure environ 2 secondes. » 1° Absence d'onde de contraction. — Lorsqu'on place sur le muscle deux élec- trodes à la distance de plusieurs centimètres et si l'on fait passer un courant constant, on voit, au moment de la fermeture du courant, que le muscle se contracte seulement aux deux points de contact des électrodes, la partie intermédiaire reste normale; au moment de l'ouverture du courant il se produit de nouveau une contrac- tion aux deux points de contact des électrodes. Le phénomène est le même si l'on excite par un choc d'induction ou par une série de chocs même très intenses et pro- longés. Jamais on n'arrive à produire une contraction d'une longueur de muscle dépassant '.i""; on observe toujours une contraction seulement aux deux points de contact des électrodes. 1) 3" Réflexes élémentaires. — Lorsque, sur un animal entier ou sur une tranche transversale, on excite mécaniquement un point (pielconque de la surface externe du corps, on observe une contraction d'une région bien limitée d'une paire de muscles qui se trouve en face du point excité; une seule excitation sensitive provoque toujours une contraction réflexe, c'est là un réflexe élémentaire sans coordination (laquelle existe toujours dans les réflexes des animaux vertébrés). Une excitation plus forte ou une série de chocs mécaniques produit une contraction d'une plus grande longueur de muscle. » 4° Action des poisons. — En appliquant une goutte de solution faible de strych- nine sur la membrane qui réunit un muscle longitudinal avec la paroi du corps, mem- brane dans laquelle passent les ramifications nerveuses qui parlent des nerfs radiaires pour innerver les muscles, on observe que la sensibilité est augmentée : une excita- tion très faible provoque une forte contraction de la paire de muscles en face du point touché, et le muscle reste contracté pendant plusieurs secondes. C. R., igoS, 2» Semestre. (T. CXXXVII, N» 17.) i^H b^O ACADEMIE DES SCIENCES. » L'airopine appliquée dans les mêmes conditions diminue el finit par abolir com- plètement la transmission réflexe. » La nicotine produit au début une forte contraction de la région correspondante du muscle, puis un relâchement de ce muscle; à ce moment, les excitations de la sur- face externe du corps ne provoquent pas de réponse réflexe, mais le muscle lui-même reste bien excitable. En lavant à l'eau de mer la nicotine, on voit les réflexes reparaître. » 5° Réflexes généralisés. — Lorsqu'on excite faiblement un point de la partie antérieure du corps (région péribuccale)on observe une contraction d'une longueur de quelques centimètres d'une paire de muscles longitudinaux. Si l'excitation est plus forte, plusieurs paires de muscles se contractent dans leur partie antérieure. Enfin, des excitations fortes répétées provoquent la contraction des muscles sur toute leur longueur. Cette contraction est très forte : par exemple un muscle de 20'=™ devient égal à 6™. Donc, par l'intermédiaire de l'anneau buccal, on peut obtenir des réflexes géné- ralisés, ce qui était impossible par l'intermédiaire des nerfs radiaires. L'anneau ner- veux apparaît donc comme un centre nerveux supérieur aux centres nerveux disposés le long des nerfs radiaires. » La transmission de l'excitation nerveuse se fait de l'anneau buccal par les nerfs radiaires qui envoient des branches nerveuses transversales aux muscles longitudinaux. En efl'et, on peut sectionner la membrane qui réunit un muscle avec la paroi du corps sur une longueur quelconque sans léser ni le muscle ni le nerf radiaire ; on constate alors qu'une excitation de la région buccale provoque une contraction de toute la lon- gueur du muscle sauf celle qui est séparée du corps. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALti. — Sur l'excitation des nerfs et des muscles par décharges de condensateurs. Note de M. J. Cluzet, présentée par M. Marey. « 1. La loi d'excitation découverte par M. Weiss permet de déterminer tous les éléments d'une décharge de condensateur qui produit le seuil de l'excitation. D'après M. Weiss, le seud de l'excitation est atteint lorsque la quantité d'électricité pénétrant dans le nerf égale a -^- bt (a et b sont des coefficients dépendant du nerf et des conditions expérimentales, t est la durée de l'excitation); l'équation suivante donne le temps au bout duquel la décharge de condensateur a terminé son effet excitant : Vo est le potentiel de décharge, C la capacité du condensateur, R la résis- tance du circuit de décharge dont la self-induction est supposée né- gligeable. » Pour résoudre l'équation (i) on observe que la droite j = a -h bt est SÉANCE DU 27 OCTOBRE igoS. 67 1 tangente à la courbe j'= VoC\ i — e ""7 pour le seuil de l'excitation : la solution cherchée est la racine double de l'équation (1). On trouve ainsi où t est la durée utile à l'excitation en secondes si V„ est exprimé en volts, C en farads, R en ohms. Remarquons que dans cette expression il entre un facteur contenant ¥„; or V„ varie avec C, donc la durée utile de la décharge d'un condensateur n'est pas, comme on l'avait supposé jusqu'ici, proportionnelle à la capacité quand la résistance est constante. » En donnant à l la valeur ainsi trouvée, la formule de décharge d'un condensateur donne, pour valeur du potentiel au moment où l'effet exci- tant de la déchareje cesse, » La quantité d'électricité qui a seule déterminé l'excitation est donc ^ = C(V„-AR) et la loi générale d'excitation par décharges de condensateurs s'écrit (2) C(V„-éR) = a + /;RCj^^. Cette équation résolue par rapport à C donne la valeur de la capacité du condensateur qui, chargé à un potentiel donné V„, provoque le seuil de l'excitation; on a en effet (-') C = f ^. » L'énergie déterminant le seuil de l'excitation sera (M) «-•= ,'5C(V;- 6-R-) = ;^a V„-^R(.^.^^ Celle quantité d'énergie utile est minimum pour la valeur V^ = 2,914 qui annule la dérivée. En portant cette valeur du potentiel dans les formules (r), (2'), (3), on obtient la durée de la partie utilisée d'une décharge qui provoque le seuil de l'excitation avec le minimum d'énergie, la capacité du condensateur et la valeur de cette énergie utilisée minimum; on ob- 6-!2 ACADÉMIE DES SCIENCES, tient ainsi ' = ■'^-^■^71- ^ = m5tr' «' = 44.38oa^R. » II. Pour vérifier l'exaclitude de ce qui précède, j'ai d'abord déter- miné, sur un certain nombre de nerfs, les coefficients a et fe par un procédé analogue à celui qu'employait M. Weiss pour l'établissement de sa loi. A l'aide de décharges de condensateurs je déterminais ensuite les valeurs de V„ qui, pour chaque capacité employée, donuaient le seuil de l'exci- tation. Pour les capacités moyennes, l'équalinn (2) a toujours été trouvée vérifiée : la différence entre les valeurs des deux nombres a toujours été aussi petite qu'on pouvait le désirer. » Un autre procédé de vérification consiste à mesurer, au moyen d'un galvanomètre balistique, la quantité d'électricité inactive de la décharge qui doit être, d'après ce qui précède, égale à CèR. » III. Il est encore possible de vérifier la formule (2) en partant du minimum d'énergie de la totalité de la décharge provoquant le seuil de l'excitation, minimum observé et mesuré par MM. Cybulski etZanietowski, Dubois, Hoorweg, Waller, Weiss. » L'énergie totale de la décharge, W = 5CV^, devient, en vertu de ( 2'), W = 5a- ^" ■H' dont le minimum a lieu pour V„ = 3,5i3èR. » La durée utile, la capacité et l'énergie totale correspondant à ce minimum sont t=y, C= "■■,' W = 4q.i68a6R. b 1 , 200 o R » Inversement ces formules donnent la valeur des coefficients a et h si l'on connaît les éléments de la décharge donnant le seuil de l'excitation avec le minimum d'énergie totale. On a » Connaissant ainsi les valeurs de a et b, on peut vérifier l'exactitude de l'équation (2) et. en même temps, calculer les éléments utiles de la décharge, » SÉANCE DU 27 OCTOBRE igoS. 673 PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Le siège des comnilsions épileptiformes toniques et cloniques. Note de M. Nixo Samaja. « M. Battelli a récemment montré qu'on peut provoquer chez le chien, au moyen de l'application d'un courant alternatif (électrodes, bouche et nuque), une crise convulsive cpiieplifurme caractérisée par une phase tonique suivie d'une phase clonique {Société de Biologie, 4 juillet iQoS). » M. le professeur J.-L. Prévost m'a engagé à employer cette méthode pour étudier, dans son laboratoire et sous sa direction, les convulsions qui persistent après l'application des courants alternatifs, afin de déterminer si ces phases convulsives (tonique et clonique) sont sous la dépendance de centres nerveux différents. » Les résultats que j'ai obtenus, en employant un voltage de 1 1 à iio volts pendant une seconde, peuvent se résumer comme suit : » Chez le ctiien, le chat (adulte ou nouveau-né), le lapin, le cobaye, après la section transversale de la moelle, l'application des électrodes, de la surface de section à l'anus, ne provoque que des convulsions toniques. » Chez le chien et le chat adultes, l'ablation complète à la curette des deux zones psycho-motrices rolandiques abolit les convulsions cloniques ; les convulsions toniques seules persistent. » Si l'ablation n'a pas été totale, on observe des convulsions cloniques limitées au territoire musculaire correspondant aux parties de la zone restées intactes ; tandis que l'ablation de n'importe quelle partie de l'écorce, en dehors de la zone rolandique, ne modifie aucunement la crise des convulsions cloniques. » Les chats nouveau-nés, dont l'écorce rolandique n'est pas encore excitable, n'offrent que des convulsions toniques. Les convulsions cloniques n'ont pu être pro- voquées chez eux que le dix-huitième ou le dix-neuvième jour. » Chez les cobayes, l'ablation de la couche corticale motrice, ainsi que celle du cervelet, la section transversale complète du cerveau, au-dessous des tubercules qua- drijume'aux ou au-dessus du calamus scriptoriiis, ne modifient pas la forme des convulsions. „ Les cobayes nouveau-nés présentent, dès la naissance, les mêmes réactions que les adultes. » Chez les lapins, les convulsions présentent une phase tonique suivie d'une phase clonique. L'ablation de la couche corticale motrice ne modifie pas la forme des convulsions. ,, Chez les grenouilles vertes, l'application d'un courant alternatif de 11 volts pro- voque les mêmes convulsions tonico-cloniques de la tête et des membres, soit qu'on place les électrodes à la tête, soit qu'on le fasse de la tête à l'anus. L'ablation des 674 ACADÉMIE DES SCIENCES. hémisphères cérébraux, celle des hémisphères el des lobes optiques ne modifient nul- lement les convulsions. » L'application des électrodes à la moelle, après section transversale complète de cet organe, donne la même forme de convulsions cloniques. » Ces résultats expérimentaux m'autorisent à tirer les conclusions gé- nérales suivantes : » 1. La zone corticale motrice est le centre exclusif des convulsions cloniques chez le chien et le chat adultes. Le reste de l'axe cérébro- spinal ne peut donner, chez eux, que des convulsions toniques. Chez les Mammifères moins élevés dans la série animale (lapins et cobayes), de même que chez le chien et le chat nouveau-nés, et chez la grenouille verte, l'écorce motrice n'est pas le siège d'un centre convulsif. » 2. Le bulbe ou l'isthme de l'encéphale, chez le cobaye et le lapin, sont le siège des convulsions cloniques. Chez le cobaye et la grenouille verte le bulbe isolé de l'isthme de l'encéphale est encore le siège d'un centre convulsif clonique. » 3. La moelle, dans toute son étendue, chez tous les Mammifères, est le siège d'un centre exclusivement tonique; elle ne provoque jamais de convulsions cloniques. » Chez la grenouille verte la moelle provoque, au contraire, des convul- sions cloniques. )> Nous vovons donc que le centre convulsif clonique remonte progres- sivement, dans l'échelle animale, depuis la moelle jusqu'à l'écorce céré- brale : bidbo-médullaire chez la grenouille verte, bulbaire ou basilaire chez le cobave et le lapin, il devient cortical chez le chien et le chat adultes. » Chez l'homme, puisque chez les décapités le tronc ne présente aucun signe de convulsions, le siège des convulsions toniques est exclusivement basilaire; celui des convulsions cloniques, cortical. » CHIRURGIE. — Nouveau perforateur à ressort, dentaire et chirurgical. Note de MM. J. lÎERCL'T et A. Doxat, présentée par M. I^annelongue. « Ainsi qu'on le sait, les dentistes n'ont actuellement à leur disposition, pour le travail des dents, que le tour à pédale et le tour électrique. » Dans le premier de ces appareils la rotation est communiquée à la fraise à Paide SÉANCE DU 27 OCTOBRE igoS. 675 (l'une roue mise en mouvement par le pied de l'opérateur; ce dernier, du fait même de ce travail, est obligé de fixer son attention à la fois sur le maintien constant et régulier de pet efifort et sur la dent qu'il opère. De cette double attention, portée simultanément sur deux points diflerents, il résulte au bout de très peu de temps une grande fatigue, fatigue qui a fatalement pour conséquence le manque de stabilité de la main qui travaille. A tous ces défauts on peut ajouter que l'instrument n'est pas fa- cilement transportable et ne permet que difficilement les soins à domicile. » Dés que l'électricité a fait son apparition dans les villes, les dentistes l'ont utilisée pour faire tourner leurs fraises. L'appareil courant dont ils se servent n'exige évidem- ment aucun effort, mais le pied de l'opérateur étant obligé d'en régler la vitesse, l'at- tention se trouve encore ici attirée sur deux points différents. De plus, cet appareil ne peut être déplacé et n'est utilisable que dans les villes où il y a de l'électricité. » Il y avait donc là une lacune à combler et l'appareil que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie a pour but de répondre aux nombreux desiderata formulés plus haut. - A » Ce perforateur, qui tient tout entier dans la main, se compose, ainsi que le montre la figure ci-dessus, d'une boite cylindrique A, renfermant un ressort et un mouvement d'horlogerie destinés à provoquer la rotation rapide d'une tige à l'extrémité de laquelle on peut adapter divers outils, tels que fraises, moules, brosses circulaires, porte-fraises et porte-scies. » Le système de ce perforateur est tel qu'on peut communiquer soit un mouvement de rotation, soit un mouvement de translation, soit un mou- vement rectiligne. Il se monte à l'aide d'une clef; la mise en marche, la vitesse et l'arrêt sont réglés à l'aide d'un déclic sur lequel on presse; on peut faire varier ainsi la vitesse de 5oo à i5oo tours à la minute. » Grâce à cet appareil on ouvre un sinus frontal et maxillaire en deux secondes, et en dix secondes on perfore les os dans leur partie la plus épaisse ; la disposition de la fraise est telle que les débris sont rejetés à l'extérieur et la profondeur à laquelle elle doit pénétrer est réglée au moyen d'un disque à vis. Vu la vitesse avec laquelle on opère, on peut, dans certains cas, n'employer que l'anesthésie locale. » Le poids de l'instrument maintient la stabilité de la main sans fatigue et il n'y a pas à craindre les vibrations, comme avec les autres tours. » En résumé, ce perforateur est d'un maniement très commode, il est 676 ACADÉMIE DES SCIENCES. facilement transportable dans la poche et peut servir à plusieurs opérations à domicile. » HYDROLOGIE. — Sur la courbe des débits d'une source. Note de M. Edmo.vd Maillet. « Considérons une source issue d'une nappe souterraine (terrains per- méables), et des périodes P où les pluies ne profitent pas sensiblement à cette nappe, conformément à la loi que Daiisse a indiquée pour le bassin de la Seine (énoncé île Belgrand, La Seine, éludes hydrologiques, Paris, 1872, p. 65). Admettons que, datis ces périodes, un régjime tende à s'éta- blir de façon qu'à chaque valeur Au débit Q de la source corresponde une valeur unique du volume V d'eau qui y est contenu, V étant fonction croissante de Q : l'équation de continuité c/V = — Q^dt, avec V =/(Q), conduit à la relation (i) /-/„=9(Q„)-?(Q), ç'(Q) = ^^- » Le régime en question, s'il existe, sera dit le régime propre ou non influencé de la source. » Avec deux axes rectangulaires OQo (abscisses), OQ ordonnées, con- struisons, d'après les résultats de l'expérience, les courbes l — /„ = const. Au moyen du graphique obtenu, quand nous serons dans une période P, connaissant Qo au temps /„, nous pourrons prévoir ta l'avance le débit Q. (i) peut encore s'écrire : (2) ï-f- cp(Q) = ^„ + ç(Q„) = T = const., T étant une constante spécifique de la source. Prenant deux axes rectan- gulaires O,/ (abscisses), 0,Q (ordonnées), (i) re|)résente une courbe, que nous pourrons encore construire d'après les résultats de l'expérience, et que nous appelons la courbe des débits de la^source (dans les périodes de régime propre). Q est fonction décroissante du temps t. » Si les périodes Psont assez longues, les prévisions faites à l'aide de (i) ou (2) seront des prévisions à longue échéance. » Le graphique (i), plus commode à construire que la courbe (2), a des propriétés intéressantes qui peuvent en faciliter la construction. Sup- posons que nous attribuions k l — t„ des valeurs en progression arithmé- SÉANCE DU 27 OCTOBRE rgoB. 677 tique : les courbes i — i^^ =^ 1, 2, v3, . . . se déduisent de la courbe / — /„=: i par une construction géométrique simple. Elles sont toutes comprises pra- tiquement entre la bissectrice de QOQ„ et l'axe OQ^, dans le premier qua- drant. La condition nécessaire et suffisante pour que le tarissement de la source ne se produise jamais est que toutes les courbes / — /„ = const. passent par l'origine. Si la courbe / — /„ = i est concave ou convexe vers les Q [lositifs, les autres courbes le sont en même temps. Quand ces courbes sont convexes, ou sont des droites passant par l'origine, la diminution du débit pendant l'unité de temps à partir du temps t est d'autant [)lus grande que le débit au temps t est plus grand. » On peut construire le graphique (i^ connaissant la courbe (2), et réciproquement. Quand la courbe des débits est de la forme (3) 0 = : 7 (A débit au temps / — o), ^ ■' ^ (1 -I- a/)- *■ l ^ les courbes (i) sont de la (orme (4) -^- ^=\(t-l„) (Xionst.); elles sont convexes et passent par l'origine. La réciproque est vraie. Quand la courbe des débits est de la forme (5) q = Ae-'^', (a>o), les courbes (1) sont des droites passant par l'origine, (6) Q = Q„e-"-''\ » La réciproque est vraie ( ' ). (') Dans un Mémoire manuscrit présenté par nous à l'Académie des |Sciences à la fin de mai 1908 et retiré depuis, nous avions indiqué les équations (1) et (2) et un certain nombre de leurs propriétés ainsi que la notion de courbe des débits. Grâce à des calculs basés sur des hypothèses qui, ainsi que nous l'a fait remarquer M. Boussi- nesq, sont critiquables, nous obtenions : i" pour les nappes à fond horizontal dans la période de régime non influencé la formule Q = —^ établie par M. Boussinesq dans sa Communication du 6 juillet 1900, la formule Q = X, -r^ (X; const.) analogue à la formule (i4) de la même Communication, mais avec une valeur moins exacte des constantes \^ et A ; enfin la formule (4) ci-dessus ; 2° pour les nappes à fond rectiligne C. U., igoS, 2' Semestre. (T. G\XX.V1I, N" 17.) 89 Ctyii ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ces formules (3) et (5) sont rrailleurs exactes en théorie (Boussi- ]SESQ, Comptes rendus, juin et juillet igoS). M. Boiissinesqa encore indiqué la loi (Comptes rendus. 20 juillet iQo'J) qui se réduit sensiblement à la loi (6) si A ou ^ — /„ est assez grand. » Enfin si, pour une source, on peut déterminer une suite de périodes où la nappe ne leçoit jias d'apports extérieurs et où il existe une courbe des débits, le débit Q étant fonction décroissante du temps, l'équation d\ = — \)dl et l'équation (2) montrent que V est fonction croissante deQ. )) Nous indiquerons, dans une autre Communication, des applications et des vérifications expérimentales des considérations précédentes. » A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. \.:\ séance est levée à 4 heures Irois (jiiarts. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OlVHAGES IIEÇIS DANS LA SÉANCE DU 12 OCTOBRE igoS. Cours de la Faculté des Sciences de Paris. Cours d' Electricilc, par Jl. Pellat ; t. II: Électrodynamique ; magnétisme; induction; nu-sures électromagnétiques. Paris, Gautliier-Villars, 1903 ; i vol. in-8°. (Piésenlé par M. LIppmann.) incliné, la formule Q =: At?-"' analogue à une formule établie par M. Boussinesq dans sa Communication du 22 juin iC)o3 (aux constantes près); enfin la formule (6) ci-dessus. Pratiquement, tant que les valeurs des constantes sont déterminées à l'aide des débits fournis par l'expérience, nos formules ci-dessus suffisent. Elles ont d'ail- leurs eu un rôle utile, car ce sont elles qui nous ont conduit aux graphiques de pré- vision des débits des sources de Cérilly et Armentiéres (Vanne) dont il sera question dans une Communication ultérieure. SÉANCE DU 27 OCTOBRE IpoS. 679 Bulletin (le la Société normande d'Etudes préhistoriques : t. X, année igoi. Louviers, imp. E. Izamhert, igoS; i vol. in-8'\ (F'résenté par M. Aiberl Gaiidry, ) Les travaux mathéniati<]ues au Congrès des Sciences historiques à Rome en 1908, par Ernf.st Lebon. {L'Enseignement mathématique, revue inlernationale, V^ année, n" 5, i5 sept. 1903, p. 878 et siiiv.) Paris, C. iNaiid, igoS; i fasc. in-S°. (Hommage de l'auleur. ) Détermination de la position d'un navire quand l'horizon n'est pas visible, par E. Décante. Paris, R. Chapeloi et C'"', igoS; i fasc. in-8". Conférence faite à l'Institut Solvay de Physiologie, sur Voxyde de carbone, l'alcool èthylique et le grisou, par le D'' Gréhant. ( Gazette médicale belge, 16" année, n° 1, p. [\ et suiv., octobre igoS.) (Hommage de l'auteur.) Recherches analytiques faites dans un atelier de repassage mécan ique, par Nestor Gbéuant. {La Science au xx'' siècle, 1" année, 11 "8, p. 2\i et suiv., sept. igo3.) (Hom- mage de l'auleur.) Les mycéliums Iruffiers blancs, par M. Emile Boulanger. Hennes-Paris, imp. Oberthur, 1908; i fasc. in-/]". » Cinq feuilles de Cartes en couleurs nouvellement éditées par le Service géographique de l'armée : Algérie, échelle jô^ô^' Veuille n° 120 : Aine Mlila. — Tdmsie, échelle s^pL-j^, feuille n° LXIII : Kairouan; feuille n" XXXVIII : Ouargha. — Afriquk, échelle , ^ „ ^ „ „ „ : Région seplentiionale, feuille m" 3, Funchal ; Région équatoriale, feuille n° 42 bis, Mahé. On the rejlection of Screw-systenis and allied (questions, by sir Rorert Ball. ( The Transactions of the Royal frish Acadeniy. vol. XXXII, Section A, part VI. I.lublin, igoS.) (Hommage de l'auteur.) Constitution niatter and analytical théories of heat, by Ganesd Prasad. Berlin, Weidmann, igo3; 1 fasc.in-4°.~ Etudes sur l'origine des météores cosmiques et la formation de leurs courants, par le prof. D' Tu. Brédikhine, avec six planches. Saint-Pétersbourg, igo3; i vol. in-4°. Total éclipse of the Sun, may 18, igoi ; Reports on the Dutch Expédition to Karang Sago Sumatra, pub. by the Eclipse Gommittee of the Royal Academy, Ams- terdam ; n" 1. General account, by D'' A.-A. Nuland. Amsterdam, Krôber et Bakels, 1908 ; i fasc. in-8°. La Luna e la calamita del mondo. Giuseppe Iîorredon. Xaples, igoo; i fasc. in-S°. (Hommage de l'auteur.) On tlie constitution of the copper-tin se/'ies of alloys, by C.-T. IlEYCocii and F. -H. Neville. {Phil. Trans., A., vol. CCII, igo3, p. 1-69.) Londres, igo3; 1 fasc. in-4°. Experiments in hybridization, with spécial référence to the effect of conditions on dominance. by Léonard Doncaster. {Phil. Trans., B, vol. CXCVI, p. iig-173. ) Londres, igo3; 1 fasc. in-4". Professor Alexander Graham Bellj)n kilc construction, by H. -11. Clayton. Blue Hill Observatory, igo3; i fasc. in-S". 68o ACADÉMIE DES SCIENCES. Las plagas th la afi;ricultura, \..'S., p. 563-626. Mexico, Secrelaria de Foiiiento, Comision de Parasilologia agricola, s. d.; i fasc. in-8". Climate ûf the Argentine Bepublic, cornpiled froni observations niade lo tlœ end of the yeav 1900, by Walter G. Davis. Buenos-Ayres, 1902; ) vol. in-Zj". Anuario de la Real Academiade Cienciasexactas, fisicas y naturales, tgoi, igoS. Madrid, L. Aguado; 2 vol. in-24- Annuario publicado pela observatorio do Rio de Janeiro para o anno de igoS, amio XIX. Rio-Janeiro, igoS; 1 vol. in-12. Explorations géologiques dans les régions aurifères de la Sibérie : Région auri- fère d'Iénissei, livraison III, avec une carie; Région aurifère de l'Amour, livraison III, avec deux cartes. Sainl-Pélersbourg, 1902; 2 fasc. in-8°. Comptes rendus des séances de la Commission sisniique permanente, t. 1, livraison 2. Saint-Pétersbourg, 1908 ; i fasc. in-^». Rullelin de la Société impériale des naturalistes de Moscou : année 1902, n" 3; année igoS, n» 1. Moscou, 1908; 2 fasc. in-8". Memorias de la Real Academia de Ciencias exactas, fisicas y naturales de Madrid: t. XVIII, p. 1 ; t. XX; t. XXI. Madrid, 1897-1903 ; 3 vol. in-4". Proceedings of the Rochester Academy of Science ; vol. IV, p. 67-186. Rocbesler, N. Y., 1908; 6 fasc. in-S". Proceedings of the Academy of natural Sciences of Philadelphia ; \ol. L^ , ])arl I. Philadelphie, 1908; 1 vol. in-S". Transactions of tke Kansas Academy of Science: vol. XVllI, Topeka, Kansas, 190H; i vol. in-8°. Proceedings of the United S tates national Muséum : vol. XXV. Washington, 1908; 1 vol. in-S". 7 lie Thompson Votes and Jolinston Laboratories Report: vol. V (new séries), part I. Londres, 1908; i vol. iM-4". On souscrit à Paris, ri. z GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grai>il -Aue^ustins, n° 55. mie i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulic i nenl le Dimanche. Ils forment, à la 6n de l'année, deux volumes in-4°. Deux , l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alplui! . liciue denoms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est anmiel t du i" Janvier. Le prix de Vabonnemrni cxl fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départemcnis 40 fr. — Dnion postale : 44 fr. On souscrit, dans les Départements, obez Messieurs : Ferran (rères. 1 Chaii. j Jourdan. ( Ruff. s Courtin-Hecquet. Germain elGrassin. Gastineau. ne Jérôme. on Régnier. Feret. ux j Laurens. ( Muller (G.). s Renaud. iDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. Jouau. 'ery Perrin. i Henry. ( Marguerie. \ Juliot. I Bouy. . Nourry. Ratel. ( Rey. t Lauverjat. 1 Degez. On souscrit, à l'Étranger, urg. mt-Ferr. . \ Drevet. i Gratier et C'«. ^helle Foucher. \ Bourdignon, ( Dombre. Thorez. Quarré. Lorienc. chez Messieurs I Baumal. ! M°" Texier. Bernoux et Cumin Georg. Lyon ( Effantin. i Sa\7. ( Vilte. Marseille Ruai. , Valat. Montpellier . Moulins . . .. t Coulel et fils. Martial Place. * / Jacques. Nancy ! Grosjean-Maupin. 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Tomes 32 à 61. — (i" Janvier iS5i à 3i Déeembio iSGS.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62a 91. — (i""- Janvier 1866 à 3i Uécembro i.SSo.; Volume 10-4"; 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — ( i'"' Janvier 1S81 à 3i Décembre iSgS.) Volume ia-4°; 1900. Prix 25 fr. DPPLÉMENT ADX COMPTES RENDUS DES SÉANCES BE L'ACADEMIE DES SCIENCES : 1 1 ;ivBss et A.-J.-J. Solieh. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouveut ■iticiueddns les pliénoiniiiej digcitifs, particulièrement dans la digestion des 25 tr. l. — Méiiiiiu'c; sur quelques points de l.i PiiysiolDijie di;s .Vlgucs , p ir .M M êtes, par M. U.ilsEX. — .Mémuire sur le l'aiicrécH et sur le rôle di sa.: 5 grasses, par .M. GL.iuOE Beiiv.iim. Volu ne in-\-, avec ii plancUcj; ! II. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M P.-J. Van Bkneden. — Esî.h lune réponse à la question de Prix proposée en iS5o par l'Académie des Sciences concours de iS53, et puis remise pour celui de i856, savoir: « Etudier le^ lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains icntaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de bur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la •edes rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses oUi!~ .ultérieurs», par M. le Professeur Bronn. ln-'i°, avec 7 planches; 1861 25_li . A lu même Librairie les Mémoires de l'Acadéinie des Sciences, fi Mémoires préEentés jrr divers Savants à l'Académie des Sciences. ■ N° 17. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 27 octobre 1903.) MEMOIRES ET COMMUNICA 1 lOlVS DES MKMKUKS ET DES CORRESPONDANTS DB L'ACADÉMIE. Pages. M. le Secrétaire rEBrÉiuEL annonce que le Tome XL\ I des « Mémoires de l'Aradémie des Sciences » est en distribution au Secré- 62 0! Pages. M. Henri Becquerel. — Sur la phosphores- cence scintillante que présentent certaines substances sous l'action des rayons du radium 629 MEMOIRES PRESENTES. M. C. Fleig adresse deu,\ Notes ayant pour titres : ■( Mode d'action chimique des savons alcalins sur la sécrétion pancréa- tique » et •< Mécanisme de l'action de la sapocrinine sur la sécrétion pancréatique ». 63.=) CORRESPOND ANGE. ,M le Maire TfE Saint-Just-en-Chaussée (Oise) prie l'Académie de vouloir bien se faire représenter à l'inauguration du monument élevé à la mémoire de René- Just Hauy et Valentin Haiïy, le S no- vembre prochain 635 M. le Secrétaire perpétuel signale un Vo- lume de M. R. Verneau intitulé : « Les anciens Patagons. Contribution à l'étude des races précolombiennes de l'Amérique du Sud » 635 MM. Ed.mond Bordage et A. Gausaulï. — Observation de l'éclipsé de Soleil du 20 septembre 1903, faite à l'ile de la Réu- nion 635 M. G. Millocuau. — Observations de Mars à la grande lunette de l'observatoire de Meudon 636 M. Alf. Guldbero. — Sur les groupes de transformations des équations linéaires aux différences finies 639 M. Habuf. — Sur la résolution pratique des équations 61)1 M. RiNGELMANN. — Détermination expéri- mentale de la pression momentanée résul- tant du choc 6:i4 M.M. E. Tassilly et A. Chamberl-and. — Sur un capiUarimètre 645 M. A.-B. Gbiffiths. — Changeuienl de résistance électrique du sélénium sous l'influence de certaines substances 647 M. H. Pelabon. — Sur la fusibilité des mé- langes de soufre et de bismuth 648 Bulletin bibliographiquk MM. H. Baubigny et P. Rivals. — Action de l'acide borique sur les iodures ; son emploi pour la séparation de l'iode des iodures en présence de bromures et chlorures. . . . 65o M. Chesneau. — Sur la composition de bronzes préhistoriques de la Charente... 653 M. P. Lesioult. — Sur le calcul de la cha - leur de combustion des acides organiques, de leurs anhydrides et des éthers-sels. . . . 656 M. L. Maquenne. — Recherches sur l'iso- glucosamine ' 658 M. Albert Colson. — Action du chlore sur l'acétate de baryum 660 M. Charles I>.\utii. — Colorants, azoïques, solides, dérivés de l'a-aminoanthraqui- none 661 M. L. LiNDET. — Etude sur quelques pains anciens 664 M. Dephat. — Sur la structure tectonique de l'Ile d'Eubée 666' M. Victor Henri. — Étude des contractions musculaires et des rédexes chez le Sti- chopus regalis 669 M. J. Cluzet. — Sur levcitalion des nerfs et des muscles par décharges de conden- sateurs 670 M. NiNO .Samaja. — Le siège des convulsions épileptiformes toniques et cloniques 673 MM.J.Bercut et.V. Uonat. — Nouveau per- forateur à ressort, dentaire et chirurgical. 674 M. Ed.mond Maillet. — Sur la courbe des débits d'une source 676 (i-8 PARIS. — IMPRIMERIE GAUT Ht E R - VILLARS, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : Gauthier-Villars. 1903 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES ' DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVII. W 18 (2 Novembre 1903). PARIS, GAUTHIKR-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DKS COMPTES RENDUS DES SÉAMCES DE L'ACADÉMIK DKS SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI iSyS Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie se composenl des exlrails des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 4^ pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composenl un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"^. — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un afssocié étranger de l'Académie comprennent au plus 6 j>ages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute INote manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu àd la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicieen rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séani blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savi étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pen qui ne sont pas Membres ou Correspondants de demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d' sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire^ tenus de les réduire au nombre de pages requi Membre qui fait la présentation est toujours noi mais les Secrétaires ont le droit de réduire celE autant qu'ils le jugent convenable, comme ils h pour les articles ordinaires de la correspondant cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être re l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à LJ le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte ' actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rend vaut et mis à la fin du cahier. | Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planch figures. 1 j Dans le cas exceptionnel où des figures se-' autorisées, l'espace occupé par ces figures cou pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais d teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappc les Instructions demandés par le Gouvernemen Article 5. Tous les six mois, la Commission administrati un Ra|)port sur la situation des Comptes rendus l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution d sent Règlement. n Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent iaire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont prié déposer aa Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance « ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 2 NOVEMBRE 1905, PRÉSIDENCE DE M. ALBERT GAUDRY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES GORRESPONDA.NTS DE L'A.GADÉMIE. ZOOLOGIE. — Sur la non-régénération des sphéridies chez les Oursins. Note de M. Yves Delage. « Dans une Note précédente {Comptes rendus, séance dn 5 mai 1903), j'ai montré que les sphéridies des Oursins ne sont pas, comme on avait cru pouvoir le supposer d'après leur structure et leur conformation, des organes, du moins exclusifs, de l'équilibre ou de l'orientation locomotrice, car les Oursins privés de ces organes arrivent à se retourner quand on les place sur le pôle apical. Cependant, les Oursins ainsi mutilés se retournent d'abord plus difficilement, plus paresseusement que les autres; ce n'est qu'au bout de quelque temps qu'il devient impossible de les distinguer, sous ce rapport, des Oursins non opérés. » Il y avait donc lieu de se demander si les sphéridies enlevées ne se régénèrent pas. )) Pour vérifier ce point, j'ai enlevé, au commencement de juillet, les sphéridies chez plusieurs Oursins [ Paracentrotus {Strongylocentrotus) li- vidus]. A la fin d'octobre, c'est-à-dire près de trois mois plus tard, j'ai examiné ces Oursins et constaté que les sphéridies ne se sont pas régé- nérées. Les autres organes, épiderme, piquants, pédicellaires se sont si bien régénérés, qu'il est impossible de distinguer la région où ils ont été enlevés, par grattage jusqu'à la couche calcaire, des régions voisines laissées intactes. Mais les sphéridies sont absolument absentes partout où elles ont été détruites par l'opération. » Il serait, à la rigueur, possible qu'un temps plus long fût nécessaire à cette régénération. Aussi ai-je laissé quelques individus opérés, en obser- vation, pour vérifier la chose plus tard. Mais dès maintenant il est acquis C. R., 1903, 2» Semestre. (T. CXXXVII, N" 18.) 90 682 ACADÉMIE DES SCIENCES. que la régénération ne se fait absolument pas dans un délai de trois mois, plus que suffisant pour la régénération des appendices voisins. Il est extrêmement probable que cette régénération n'aura pas lieu. « ZOOLOGIE. — Remarques de M. Edm. PiiimiER, à propos de la Commu- nication de M. Raphaël Dubois, du 19 oclohre dernier, « Sur les huîtres perlières vraies » . « Filippi a affirmé le premier, en 1832, que les perles étaient dues à la présence d'un ver parasite du genre Distome, et a jiréconisé la propagation de ce parasite en vue de la production des perles. On contesta ses obser- vations, bien que sur les lieux de pèche des huîtres perlières, l'opinion se soit répandue que la perle était le résultat d'une maladie contagieuse. M. R. Dubois apporte aux idées de Filippi une précieuse confirmation. Je dois ajouter que, dans une lettre datée du ^3 juillet, un naturaliste du laboratoire colonial du Muséum, qui étudie la production des perles pour le compte de nos colonies océaniennes, à Rdiitéa, m'écrit : « La formation » des perles fines est due à la présence, dans les tissus de l'huître perlière, » d'un petit Amphistome, dont le cycle évolutif n'est pas connu d'une » façon complète ». » Ces observations concordantes quoique indépendantes semblent indiquer que nous touchons à la solulioji du problème, y MÉCANIQUE. — Note de M. A.vvEi.1, accompagnant la présentation du Tome II de la seconde édition de son « Traité de Mécanique rationnelle » . « Ce deuxième Volume est entièrement consacré à la Dynamique des sys- tèmes et à la Mécanique analytique. Voici, aussi brièvement que possible, les principaux changements qu'il présente par rapport à la première édition. » Dans l'exposé des théorèmes généraux, les applications du théorème des moments des quantités de mouvement ont été modifiées en vue des particularités présentées par certains sj'slèmcs déformabics, les êtres vivants par exemple, qui paraissent pouvoir eflècluer une révolution complète autour d'un axe, sans l'intervention de forces extérieures. M Dans la théorie du frottement de glissement, nous avons expliqué, sur un exemple simple, les difficultés qui se présentent dans l'application des SÉANCE DU 2 NOVEMBRE ipo^. 683 lois empiriques du frottement ordinairement admises et nous avons exposé les points essentiels des recherches de M. Painlevé sur cette question (Comptes rendus, t. CKXI, iHpS). » Pour le mouvement d'un solide autour d'un point fixe, les prélimi- naires géométriques ont été complétés par la définition des paramètres dOlinde Rodrigues et les équationsdu mouvement ont été données, d'abord sons la forme classique d'Eider, puis sous luie forme tout à fait générale obtenue en employant un trièdre de référence mobde à la fois dans le corps et dans l'espace. Comme application de ces dernières équations, nous avons étudié en détail et présenté, sous une forme qui nous semble nou- velle, les propriétés paradoxales des solides de révolution suspendus par un point de leur axe et animés d'une rotation rapide. » Nous avons ajouté aux exemples du mouvement d'un corps solide une étude détaillée du roidement d'un cerceau sur im plan horizontal fixe. » L'équation générale de la Dynamique déduite du principe de d'Âlembert combiné avec le théorème du travail virtuel, est ap|)liquée successi- vement aux systèmes holonomes et aux systèmes non holonomes. L'étude des équations générales de la Dynamique se trouve ainsi divisée en deux Parties : » La première Partie se rapporte aux systèmes holonomes; les équations du mouvement d'un de ces systèmes peuvent se mettre sous la forme donnée par Lagrange; le système est caractérisé par l'expression analytique de son énergie cinétique ou énergie de vitesses » La deuxième Partie se rapporte aux systèmes non holonomes: les équa- tions du mouvement d'un de ces systèmes ne peuvent pas être mises sous la forme indiquée par Lagrange; la question de savoir dans quel cas la forme d'équation de Lagrange peut être exceptionnellement appliquée à un paramètre déterminé est discutée en détail; un système non holonome est caractérisé par son énergie d'accélérations S=l^mP dépendant des dérivées secondes; la nécessité d'employer une fonction autre que ï pour caractériser aualytiqueinent le système résulte, comme nous l'avons montré dans un Article La production de sucre à 58° ou au-dessous de -f- 8° se fait aussi bien avec le sérum qu'avec le sang. » Dans une prochaine Note, nous indiquerons d'autres conditions de production de sucre aux dépens du sucre viituel du sang. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — De l' influence de V ahmenlalion minérale sur la production des sexes chez les plantes dioïques. Note de M. Emile Laurent. « La nature du sexe ne paraît pas toujours déterminée dans les graines de certaines plantes dioïques. C'est ce qui résulterait des recherches de divers observateurs et particulièrement de celles de M. Molliard. » L'alimentation minérale peut-elle avoir une influence sur la produc- tion des sexes chez ces végétaux? Depuis sept ans, j'ai fait de nombreux semis d'Epinard, de Chanvre et de Mercuriale annuelle dans les planches de mon champ d'expériences. Chacune de celles-ci reçoit une fumure dans laquelle prédomine l'un des éléments suivants : azote, potasse, acide phosphorique, chi ux ou chlorure de sodium. » Chez le Chanvre et la Mercuriale annuelle, je n'ai constaté aucune influence bien nette de l'alimentation sur le nombre des pieds mâles et des pieds femelles. Il en est autrement ties résultaLs relatifs à TÉpinard, sur- tout à la variété de^ffollande, dont les semis m'ont toujours donné un certain nombre de plantes monoïques. Le plus souvent, ce sont des indi- vidus très vigoureux, dont l'axe principal porte des fleurs femelles, tandis que les fleurs mâles prédominent sur les ramifications latérales. Il existe aussi des pieds à fleurs femelles prépondérantes, où le sexe mâle est repré- senté par un petit nombre de fleurs. Les individus chez lesquels la distri- bution des deux sexes paraît égale sont très rares. » Les chiffres suivants expriment les résultats donnés par un semis d'Epinard de Viroflay, qui n'a produit que des individus exclusivement mâles ou femelles. Le nombre de graines semées dans chaque planche n'avait pas été compté. Plantes. mâles femelles pour 100. pour 100. observées. Planche I ( avec engrais azotés) 55,9 44)1 286 Planche II (avec engrais potassiques )... . 48>4 5i ,6 207 Planche III (avec phosphate) 45, i 54,9 2^4 Planche IV (avec ehau\) 55,8 44,2 269 Terre normale 5o,7 49,3 345 C. K., :9o3, 2° Semestre. (T. CXXWU, >- 18.) () I ^nim fiç)0 ACADÉMIE DES SCIENCES. )) Tous les antres résiillals concernent l'Épinard de Hollande. » Voici des chiffres obtenus dans un semis dont les graines étaient de grosseur moyenne; elles passaient au tamis de 3""", mais non à celui de 2" Plantes mâles monoïques femelles poiii- ino. pour mo. pour loo. observées. Planche I Sg.ô 8.6 5i,8 894 Planche II ^9,9 lo. i 60,0 38; Planche III 3o,i 9.7 60,2 38?. Planche IV 89, i 7.-5 .53,4 449 Terre normale 36,6 5.i 08,9 439 » Des graines récoltées dans les planches I, TI, III et iVfnrent .semées comparativement en ti'rre normale, c'est-à-dire dans un solde bonne qua- lité, mais qui n'avait reçu aucun engrais en quantité excessive. » Les résultats consignés dans les deux Tableaux suivants sont relatifs à un essai fait en juin 1899 avec des graines récoltées sur des plantes semées en avril 1898 dans les planches en question. Les semences avaient été séparées en deux catégories, les grosses et les petites, au moyen du tamis de 2™™. De chaque lot, on a semé cent graines dans des terrines con- tenant la même terre et placées dans les mêmes conditions de culture. Semis de grosses graines. Planles Graines niàles monoïques femelles de . pour ion. pour 100. pour 100. observées. Planche I > ,i 12 5o,7 76 Planche II 6.5. o i,3 33,7 77 Planche III '64,6 3,8 3i,6 79 Planche IV 58, o 3,4 38,6 88 Semis de petites graines. Plantes Graines mâles monoïques femelles ,1e pour 100. pour luo. pour 100. observées. Planche 1 34,5 i3,8 5i,7 29 Planche 11 66,7 o 33,3 21 Planche III 69,6 4-3 26,1 28 Planche IV 63,- o 36,3 22 » Les petites graines tionnent prestfne toujours plus de pieds mâles (juc les grosses. SÉANCE DU 2 .NOVEMBRE I903. 691 » D'autres semis, iails eu pleine tene de 1900 a 1902, ont donné des résultats analogues à celui de juin 1 H99. » En 1903, j'ai jiarUigé les individus monoïques eu deux catégories d'après le sexe qui prédominait parmi les fleurs. Les graines avaient été récoltées en 1902 sur des plantes provenant d'un semis fait dans les planches au mois de mai de la même année. Il y en avait if)0, de moyenne grosseur, provenant de chaque planche. Plantes inonuïi|ui> à (leurs Piaules mâles Graines de pour 100 Planche 1... 26, 1 Planche II.. 38,0 Planche 111. . 38,9 Planche IV. 3i ,9 mâles lemelles r le IIILCS |irédominanlc-s |ircclominanles femelles pour 100. pour 100. pour 100. observées. 11,7 i3 ,ô 48,7 1 1 I 18,0 1 1 ,0 33,0 100 20,8 i5,3 25, 0 122 24,1 17,6 26,4 131 )) Les résultats exposés dans les cmq Tableaux précédents permettent de distinguer deux efiets différents tians l'action des matières muiérales sur la détermination du sexe chez l'Epiuard. » Eu premier lieu, il y a la modificalion imprimée directement par l'ali- mentation au sexe des plantes observées; puis, les éléments nutritifs réagissent sur le sexe des embryons produits par ces mêmes plantes. « Pour ce qui est de l'action directe, un excès d'engrais azotés ou de chaux donne plus de pieds mâles; la potasse et l'acide phosphorique aug- mentent le nombre des pieds femelles. » Quant aux graines produites par les plantes cultivées avec excès d'en- grais azotés, elles ont produit moins de pieds mâles, plus de pieds femelles et, parmi les individus monoïques, un plus grand nombre de fleurs femelles. Au contraire, un excès de potasse, d'acide phosphorique ou de chaux prédi-spose les graines à donner plus de pieds mâles parmi les indi- vidus dioïques et plus de fleurs mâles chez les individus monoïques. » I>a descendance des phntes monoïques de l'Épinard de Hollande a été observée en 1899 et en 1903. Chaque fois, on a récolté les graines à semer sur un pied dont la tige portait des fleurs femelles tandis que sur les branches il y avait des fleurs mâles j)lus nombreuses : » Eu J899, 100 grosses grauies ont donné 72 plantes parmi lesquelles il y avait 46 pieds mâles, i3 monoïques et i3 femelles; 100 petites graines de même origine ont produit 21 plantes, dont 17 mâles, 2 monoïques et 2 femelles. 692 ACADÉMIE DES SCIENCES. » En igoS, ces premières observations ont été complétées par la répar- tition des piefls monoïques d'après la proportion des fleurs mâles et femelles. » 200 graines de grosseur moyenne ont donné 98 plantes mâles, 23 femelles et 29 monoïques ; jiarmi celles-ci, il n'y en avait qu'une seule à fleurs femelles prépondérantes. » La plupart des pieds monoïques de l'Epinard de Hollande présentent plus de fleurs mâles que de fleurs femelles. On peut donc les considérer, et leur descendance confirme cette opinion, comme des plantes mâles chez lesquelles un certain nombre de fleurs deviennent femelles. » CORRESPOND AI\ CE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Traité de Radiologie médicale publié sous la direction de M. Bou- chard. (Présenté par M. Bouchard.) 2° Sept fascicules du « Répertoire graphique des repères du réseau de second ordre du nivellement général de la France », adressés par M. Ch. Lallemand. 3° Deux Volumes intitulés : « Œuvres scientifiques de Gustave Rohin. réunies et publiées sous les auspices du Ministère de l'Instruction publique par M. L. Raffy ». (Présentés par M. Appell.) M. Cii. Lallemaxd prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats â la place vaca n le dans la Section de Géographie et Navigation, par suite du décès de M. de Bussy. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) GÉOMÉTRIE. — Sur les courbes gauches à torsion constante. Note de M. W. de Taxxexberg. « Je me propose, dans cette Note, d'indiquer une forme particulière des équations des courbes gauches à torsion constante et d'en déduire une construction géométrique de ces courbes. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE fÇ)o'i. 69^ » 1. Considérons une courbe gauche définie par les équations et posons X -\- iy ^ 0. » Si l'on désigne respectivement par F et o le module et l'argument de la dérivée seconde de 0, de sorte que et si, en outre, on pose on trouve que la torsion ( = ) de la courbe en un point quelconque est définie par la formule i <»' T ~" lM=T' » En particulier, soit T = i. on voit alors, à l'aide des équations évidentes — +A(p' = o, Â--+i = (p', que h et k sont déterminées en fonction de o par les relations (3) /L- = V(p'-. hk = ^^. » La formule (2) fournit donc l'expression de l-j-\ k l'aide d'une fonc- tion arbitraire et réelle cp( /). On obtient d par une quadrature. » 2. Posons maintenant » L'enveloppe C de la ligne d'action du vecteur, qui représente l' accé- lération du point m(a;, y), est alors définie par de = e'f ds, ds + d\ = hdt. » La construction que j'ai en vue repose sur ce fiul que l'arc s de la 6g!i ACADÉMIE DES SCIENCES. courbe C s'exprime en fonction de ). sans quadrature. On trouve, en effet (en choisissant convenablement l'origine des arcs), 2'). + si!l(2l + 2.0 = O. » Ceci posé, soil C une courbe quelconque du plan des a-y. Désignons par u la fonction de s, délînie par l'équation u ■+- sin*/ = 2s, et soil tp l'angle de l'axe des x avec la direction de la tangente au point M(X, Y). Portons sur celle tangente un vecteur Mm = \ = - — s, 2 et soit P le |)oint de l'espace qui a pour projection rn et pour cote (4) z.=t=^J'{i + cosu)d Sv, lèse,, Jj, ..., s^, ... désignant des longueurs qui décroissent vers zéro. Enfin, on remonte au théorème général en re- marquant que tout ensemble, situé dans C„. peut être divisé en une infi- nité dénombrable d'ensemble bornés. » 2. Les- théorèmes qui précèdent permettent d'établir très facilement certains résultats qui, jusqu'à présent, ont été démontrés à l'aide des nombres transHnis de M. Cantor. Ainsi, le théorème II fournit une dé- monstration directe et tout élémentaire de la proposition fondamentale suivante, due à MM. Cantor et Bendixsou : » Tout ensemble fermé non dénombrable situé dans l'espace C„. se compose d'un ensemble parfait et d'un ensemble dénombrable. » Je ferai d'abord remarquer que le théorème II entraîne, comme con- séquence immédiate, ce lemme : » Tout ensemble (V) qui est dénombrable au voisinage de chacun de ses points est un ensemble dénombrable. » Nous dirons que (P) est dénombrable au voisinage d'un point donné, dans les Comptex rendus du 4 mai igoS et mi Mémoire qui vient de paraître dans i« Journal de Mathématiques {Contribution à l'analyse arithmétique du continu). SÉANCE DU 2 NOVEMBRE igo3. 699 si l'on peut entourer ce point d'une sphère qui ne renferme qu'un nombre dénombrable de points P. » Cela posé, soit (P) un ensemble fermé et non dénombrable situé dans l'espace C„; nous le |)artagerons en deux parties, (P) = (R) + (C), où (R) comprend tous les points P au voisinage desquels l'ensemble (P) est dénombrable, et (C) tous les autres points (P), qu'on pourrait appeler les points de condensation de l' ensemble donné. » Du lemme ci-dessus on conclut immédiatement que l'ensemble (R) est dénombrable. D'autre part, d'après la définition même de l'en- semble (C), toute sphère ayant pour centre un point C renfermera une infinité non dénombrable de points P et, par suite aussi, une infinité non dénombrable de points C, ce qui montre que l'ensemble (C) admet chacun de ses points comme point-limite. Qn voit d'ailleurs immédiatement que tout point-limile de (C) fait partie lui-même de cet ensemble. Donc (C) est bien un ensemble parfait, et notre démonstration se trouve ainsi achevée (' ). » 3. De même, le théorème I conduit très facilement aux résultats de M. Cantor relatifs à la mesure des ensembles (^). » Soient (P) un ensemble borné et fermé situé dans l'espace C„, Sp une sphère de rayon pp ayant pour centre le point P, et n(pp, P) la partie deC„ remplie par l'ensemble des sphères Sp. Je dis qu'on aura (i) limp=„n(?p,P)=liinf=„n(p,P). pourvu que les rayons pp tendent vers zéro avec p, de telle sorte qu'on ait constamment pp < p pour tout point P. La valeur commune de ces deux limites est ce que M. Cantor appelle la mesure de l'ensemble (P). n Pour démontrer l'égaUté (1), imaginons d'abord qu'on réduise à leurs moitiés les rayons de toutes les sphères Sp. D'après le théorème I, on pourra choisir un nombre limité p. des sphères ainsi obtenues, de telle sorte que tout point P soit intérieur à, au moins, l'une d'elles. Soit s. le plus petit parmi les rayons de ces y. sphères et désignons, d'autre part, par n^ la partie de l'espace C„ remplie par les sphères primitives Sp correspondant à ces (/. sphères. Tout point P sera intérieur au domaine U^ et aura une distance minimum supérieure à s de sa frontière. C) Cette démonstration ainsi que celle du théorème II seront exposées en détail dans le Tome XXIX des Acta niathemalica. C) Cf. p. 90-91 du travail de M. Schœnflies inséré dans Jaliresbericht der deul- schen Malhemaliker-Vereinigung, t. VIIl. 700 ACADÉMIE DES SCIENCES. « Il s'ensuit tout d'abord que n (pp, P"^ se compose d'un nombre limité de domaines séparés. Mais, d'autre part, on peut en déduire successi- vement les inégalités n(p.P)>n(pp,p)2n^.>n(e, P). lesquelles entraînent bien comme conséquence l'égalité ( i ). )) De celte égalité (i) découlent immédiatement les résultats suivants : )) La mesure de t.oul ensemble fermé et dènomhrahle est égale à zéro. » En effet, les rayons pp formant un ensemble dénombrable, on pourra les choisir de telle sorte que la somme des volumes de toutes les sphères Sp et, par suite aussi, le volume n (pp, P) soient inférieurs à toute quantité donnée. La même remarque conduit encore à cet antre résultat : » Soit (P) = (R) -+-(P)(. où (R) désigne un ensemble dénombrable et (P), (P), des ensembles fermés et, bornés quelconques; la mesure de l'en- semble (^P) est égale à celle de l'ensemble ( P), . » En s'appuyant sur le théorème démontré au n" 2, on en conclut en particulier cette proposition fondamentale, établie par M. Cantor à l'aide des nombres Iransfinis : » fM mesure d'un ensemble fermé est égale à celle de l'ensemble parfait qui en fait partie. » MÉCANIQUE. — Sur la relation entre la pression et la marche des chronomètres . Note de M. Paul Ditishei.m, présentée par M. Lœwy. « A l'occasion d'un essai de détermination, fait par le transport d'une série de chronomètres de bord, de la différence de longitude entre les observatoires de Paris et de Neuchàlel, situés respectivement auxaltitudes de 67™ et de 4^9*", j'ai constaté, en comparant les observations auxquelles M. Bigourdan, ii Paris, et M. Arndt, à Neuchàlel, ont bien voulu coo|)érer, une différence systématique dans les marches diurnes, dont il m'a paru naturel de chercher la cause dans la différence de la pression atmosphé- rique moyenne en ces deux stations. Des observations faites sur les mêmes piccesà l'Ecole d'horlogerie de la Chaux-de-Fonds(ioi7°») par M. P. Berner, et au sommet du Chasserai (iSSG™) |)ar moi-même, avec la coopération de M. Wehrli, observations rendues possibles grâce au signal d'heure que M. le D*" Arndt avait bien voulu m'envoyer quotidiennement de l'observa- toire de Neuchàtel, ont permis de prolonger les courbes dont la direction avait été indiquée par les premières observations. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE ipoS. 70 I » Les limites étroites de pression entre lesquelles on avait opéré, et la variabilité des conditions atmosphériques, et notamment de rhiimidilé, ne permettaient cependant pas de déduire de ces observations des lois suffi- samment nettes. C'est pourquoi je me suis décidé à reprendre, en les éten- dant, des observations ébauchées par Urb;iin Jnrgensen, en 1826, et par M. Hilfdcer, en 1888, et consistant à soumettre des chronomètres à des pressions réalisées artificiellement, en maintenant la température et l'humi- dité aussi constantes que possible. )> Sur le conseil de M. Ch.-Ed. Guillaume, dont le nouveau système de balancier, appliqué aux instruments transportés, avait permis d'obtenir des marches très serrées, je fis établir des récipients hermétiques, per- mettant d'exposer les chronomètres à une série de pressions bien connues, qui ont varié de 100°"° en Joo""°, entre ^p6oo""" et -f- 200™'", par rapport à la pression moyenne de la Chaux-de-Fonds (675°"" environ). Un thermo- chronomètre totalisait les températures. Les comparaisons journalières ont été effectuées directement sur un signal d'heure envové de l'observatoire de Neuchàtel. rt Les mesures les plus étendues ont été faites sur des chronomètres de bord du mèrcie type (22 lignes), d'un diamètre de 49™°", 6. Les chronomètres restaient pendant 2/4 heures environ à une pression constante, sous laquelle ils élaientobservés. Puis on les relirait de la cloche, on les remontait, et l'on établissait ra[iidement une nouvelle pression. » Pour la recherche de la loi suivant laquelle varie la marche des chronomètres en fonction de la pression, on a appliqué la méthode des moindres carrés à l'établissement des coefficients d'une formule linéaire à laquelle les résultats directement obtenus ont été ensuite comparés ('). On a pu constater ainsi que, sur une moyenne de huit pièces, les erreurs résiduelles aux pressions basses, moyennes ou forles, ne présentaient aucune différence systématique. Dans les limites entre lesquelles les observations ont été faites les variations de la marche sont donc sensiblement proportionnelles à la pression. n Les nombres trouvés variaient d'une pièce à l'autre, et il était naturel de chercher si les différences constatées n'étaient pas en relation avec les changements d'amplitude des mouvements du balancier dus aux variation^; de la densité de l'air, et, par consé- quent, avec le défaut d'isochronisme des chronomètres. » Si l'on dresse le Tableau des résultats immédiats de l'observation aux pressions, en regard des écarts d'isochronisme, déduits des observations faites pendant les douze premières et les douze dernières heures de la marche quotidienne et rapportés à 24 heures, on constate, en elfet, aux limites près des erreurs de marche des pièces, une évidente relation entre ces deux séries de chillres. On peut alors se proposer de chercher une expression susceptible de représenter cette relation et la méthode des (*) Les calculs ont été faits sous la direction de M. Guillaume par M. L. Maudet. 702 ACADÉMIE DES SCIENCES. moindres carrés, appliquée à une fonction du premier degré, conduit à la formule sui- vante : »l„H ;— = 0,0162, 700 nip désignant la variation pour imm dg mercure, i le défaut d'isochronisme défini ci-dessus. » Les valeurs de l'expression m„H ^r- portées à la dernière colonne du Tableau '^ 750 * suivant, montrent que les nombres ainsi calculés sont identiques aux erreurs près des observations et des marches des pièces. Variation par 24 heures pour 1""» Isoclironisiiie de mercure. (avance aux petits arcs). i m^. i. ' 730 s s s o,oi58 0,4 o,oi63 o,oi38 1,2 o,oi54 o,oi4i 1,2 o,oi57 0,0145 1,6 0,0166 0,0117 3,0 o,oi57 0,0126 3,2 0,0169 0,0120 3,4 o,oi65 » La formule établie ci-dessus admet une interprétation [immédiate ; elle montre que, pour les pièces du calibre étudié, la variation de marche correspondant à une variation de pression de 1™™ de mercure serait de o%oi6a par 24 heures si Fiso- chronisme était parfait, et que, de plus, la variation d'amplitude constatée entre la moyenne des deux périodes consécutives de 12 heures est la même que celle qui se produit lorsque la pression est remontée de 750'"™ de mercure. » On a appliqué (sans preuve suffisante, il est vrai) la même relation à la réduction à un isochronisme parfait, des observations faites sur un certain nombre de pièces de divers calibres, et l'on a pu établir le Tableau suivant des variations aux pressions, depuis le calibre du chronomètre de marine, jusqu'au plus petit calibre des montres de poche sur lequel il soit possible de faire des observations quelque peu précises : Variation en Diaiuétre 24 heures pour Type ■ .— i"""" de mercure: de du du i mouvement. mouvement, balancier. '' -io mm uuii s Marine 86, i 37,2 0,0102 22 lignes 49.6 20,7 0,0162 19 lignes 42,9 17,4 0,o30O 17 lignes 38,3 i5,5 0,0217 i4 lignes 3i,6 i3,2 0,0223 . 10 lignes 22,6 9,4 0,0225 SÉANCE DU 2 NOVEMBRE IQoS. 7o3 B L'action de la pression atmosphérique augmente donc lorsque diminue le diamètre du balancier, et tend vers une limite pour un balancier très petit. » La relation entre la variation aux pressions et l'isochronisme permet- trait, ainsi qu'on l'a déjà fait observer, de compenser entièrement l'action de la pression en créant un suffisant défaut d'isochronisme. Il est à remar- quer, toutefois, que, pour obtenir la cotnpensation complète, il serait né- cessaire d'admettre un défaut d'isochronisme qui, pour un chronomètre de boni, par exemple, serait, de 12 secondes environ par 24 heures pour les arcs des 12 premières heures de remontage et des 12 heures suivantes. » On voit aisément que le remède serait pire que le mal, et que, si l'on ne parvient pas à réduire l'action de l'air sur le balancier par d'autres procédés, il vaudra mieux en tenir compte, en appliquant aux chrono- mètres des corrections déduites de l'observation du baromètre. » MÉCANIQUE. — Remarques sur la Note de M. ]\ Ditisheim, relative à l'action de la pression atmosphérique sur la marche des chronomètres. Note de M. Cii.-Éd. Guillaume, présentée par M. Lœvvy. « Les expériences de M. Ditisheim me semblent établir pour la pre- mière fois d'une façon nette le double effet dû au milieu dans lequel se meut l'organe oscillant du chronomètre. Le phénomène principal est un retard qui s'accentue à mesure que la densité du milieu augmente; sur ce phénomène s'en greffe un autre, de sens contraire au premier, dans les pièces réglées avec une avance aux petits arcs, mais qui, dans les condi- tions ordinaires du réglage, lui reste nettement inférieur. » Cette deuxième action est due, sans aucun doute, à la résistance pro- prement dite de l'iiir, c'est-à-dire au moment antagoniste développé, sur le parcours effectué par le balancier, par les particules d'air rencontrées par les saillies qu'il présente. Elle a été seule prise en considération par la plupart des savants qui se sont occupés du réglage des chronomètres, et l'analyse mathématique du problème a montré que, pour un système oscil- lant isochrone, cet effet devait être du deuxième ordre de petitesse ('). Comme il produit une diminution dans l'amplitude des oscillations, d doit nécessairement se manifester par une avance dans les pièces réglées, comme on le fait ordinairement, avec un faible retard aux grands arcs. (') Voir notamment : YVON Viilarceau, Recherches sur le moin-ement et la com- pensation des chronomètres {Annales de l'Observatoire de Paris: Mémoires, t. Vil). 794 ACADÉMIE DES SCIENCES. » L'aulre effet, qui constitue la niiijoure partie du phénomène observé, ne semble pas avoir été signalé jusqu'ici. On en trouve la cause toute natu- relle d;ins l'entraînement de l'air par le balancier, dont la masse est ainsi virtuellement augmentée au moment de l'oscillation. Il est facile de voir que le volume d'air qu'il est nécessaire de supposer adhérent au balancier pour produire les effets observés n'a rien d'exagéré. » On a vu, par exemple, que dans un chronomètre de bord, réglé avec un isochro- nisme parfait, le retard est de 0,0162 x 760^ 12, 3 secondes par 24 lieures. Or, la masse du balancier étant alors d'environ i',o, la masse supplémentaire entraînant le relard observé est de 2 ^\i'^„ i ,0 = o"'S, 28, correspondant à un volume de 21 5""°' envi- ron. Or il convient de remarquer que l'air accompagnant le balancier dans son mou- vement ne lui est pas relié d'une façon rigide. 11 n'effectue pas le mouvement circu- laire complet avec les pièces métalliques, mais est rejeté au dehors par l'effet de la force centrifuge, et se trouve remplacé par d'autres masses d'air appelées du centre, et auxquelles le balancier communique sa vitesse instantanée au moment où elles atteignent la périphérie. Il n'est donc pas nécessaire, à beaucoup près, de supposer que le balancier considéré, et dont le développement périphérique atteint ôS""™ environ, entraîne un tore dont la section soit voisine de 3"""', et qu'il faudrait admettre si l'air n'était pas susceptible de se renouveler pendant l'oscillation. » Une expérience faite à ma demande par M. Dilisheim confirme cette manière de voir. Plusieurs pièces observées dans l'air, le mécanisme étant retiré de son enveloppe, ont montré une légère augmentation du retard, due sans aucun doute au fait que l'air se renouvelait plus aisément autour du balancier. Les mêmes pièces observées dans le vide, libres ou enfermées, n'ont pas montré de différences appréciables dans leurs marches. » Le volume de l'air entraîné dépend, dans une large mesure, de sa visco- sité; il doit donc diminuer en même temps que la température s'élève; et, comine sa densité varie dans le même sens, on devra s'attendre à trouver un effet de la pression de moins en moins prononcé à mesure de l'éléva- tion de la température, comme aussi on devra constater un changement dans la compensation suivant la pression à laquelle elle aura été observée; mais ce sont là de petites quantités, difficiles à déceler même avec les meilleurs chronomètres. )> On peut chercher à établir, d'après les observations de M. Ditisheim, comment varie l'épaisseur de la couche d'air entrainée dans le mouvement du balancier suivant ses dimensions. On voit aisément alors que, si l'on admet une couche d'épaisseur constante, ou une couche d'épaisseur proportionnelle aux dimensions du balancier, on obtient, en fonction des diamètres, deux progressions qui comprennent entre elles celle qui résulte SÉANCE DU 1 NOVEMBRE igo3. 703 de l'observalion. L'hypolhèse que vérifierait l'expérience est donc com- prise entre ces deux limites. » PHYSIQUE DU GLOBE, — Sur la perturbation magnétique du 3i octobre igo3. Note de M. Th. Moureaux, présentée par M. Mascart. c Une perturbation magnétique d'une intensité exceptionnelle, rap- pelant celle du 17 novembre 1882, s'est produite le 3i octobre dernier. D'après les courbes de variations relevées à l'observatoire magnétique du Val-Joyeux, elle débute brusquement à 6'' 12'" m. par une hausse simul- tanée de la déclinaison D et de la composante horizontale H, et par une baisse de la composante verticale Z. Les grandes oscillations des aimants de D et de H commencent à se manifester vers 7'' m., et se succèdent sans interruption jusqu'à 10'' s. Déjà, entre 10'' et 1 1'' m., H subit une très forte diminution, mais la phase d'intensité maximum ne se déclare que vers midi; à ce moment, Z, peu agitée jusque-là, augmente rapidement, et les deux autres éléments ont des variations brusques et de très grande amplitude. » Noire collaborateur, M. llié, prévenu par le développemenl du magnétogramme du malin, esl reslé en permanence aux appareils à lecture directe pendant tout l'après-midi, en notant, au moins pour la déclinaison, les points extrêmes de chaque oscillation; sur le tableau des variations du déclinomètre, on voit que D a diminué de i^og' dans l'espace de 3 minutes, de i''52"' à i''55"' s., pour se relever ensuite de i"i8' entre 2''o"' et 2''5"' : de semblables variations sont absolument rares. Pen- dant le mouvement rapide de l'aimant de la déclinaison vers l'est, les deux compo- santes H et Z croissaient simultanément, en sorte que la force magnétique totale a éprouvé, à ce moment, une augmentation considérable. Des oscillations de très grande amplitude se remarquent encore à 4'' et de 5''3o™ à 7'' s. Les aimants sont d'ailleurs restés troublés toute la nuit; c'est même <à 2'' m. seulement, le i" novembre, que Z esl passée par sa moindre valeur. » D'une manière générale, pendant la perturbation, les valeurs moyennes de D et de H sont au-dessous et celle de Z au-dessus de la normale. L'am- plitude extrême des variations est de 0,00680 (C.G.S.) pour H et de plus de 0,00020 pour Z, nombres qui correspondent respectivement à :^^ el— de la valeur absolue des deux composantes; la déclinaison a varié de i°[\' , le maximum ayant eu lieu à 2''3i™ et le minimum à 7''i5"' s. » Un groupe important de taches solaires, suivi depuis le 26 octobre à l'Observatoire du Parc Saint-Maur, est passé au méridien central précisé- ment dans la journée du 3i; sans couvrir une aussi grande étendue que le C. R., 1903, 2« Semestre. (T. CXXXVII, N» 18.) gS 7o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. précédent, observé du 5 au 17 et qu'on a pu voira l'œil nu, il mesurait, dans le sens de sa plus grande longueur, environ le ^ du diamètre du Soleil. Aucune trace d'aurore boréale n'a été visible à cette station dans la soirée du 3i ; le ciel s'est d'ailleurs couvert après 7''. » Des phénomènes de même ordre ont été constatés dans les Observa- toires de Lyon, Nice, Perpignan et fin PIc-du-Midi. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur une variété de carbone filamenteux. Note de MM. CoxsTANT et Hexiii Pélabo.v, présentée par M. Moissan. « La carbonisation des houilles grasses en vue de la fabrication du coke métallurgique donne lieu, au sein même de la masse du coke, à la forma- tion de certains dépôts ayant une apparence filiforme et constituant, par l'enchevêtrement des fds, une véritable laine de carbone. » Ces dépôts, que l'on ne rencontre presque jamais dans les fours dits à récupération dans lesquels la distillation de la houille s'opère en vase clos, se trouvent surtout dans le coke provenant des fours ouverts et sur- tout dans les très anciens systèmes de fours. Dans ceux-ci l'admission d'air, nécessaire à la combustion des gaz, se fait dans la chambre même, par des ouvertures ménagées dans les portes. Les gaz s'entlaniment donc dans l'appareil et toutes les flammes viennent se réunir et se concentrer vers une ouverture percée dans la paroi supérieure. Il existe dans la région voisine de cette ouverture une zone où la température est beaucoup i)lus élevée que dans les autres parties du four; c'est vers cette zone que se trouvent généralement les dépôts de carbone iiliformes. La laine de car- bone se trouve au voisinage de la prise de flammes dans des fentes de retrait du coke, chaque fil est relié par l'une de ses extrémités à un frag- ment de coke et la direction générale de tous ces fils est celle du cou- rant gazeux lui-même. » En résumé ces dépôts se forment dans la partie du four exposée à une très haute température et à la partie supérieure du gâteau de coke, c'est- à-dire là où l'action du rayonnement de la voùLe est le plus directe. On sait d'ailleurs dans la pratique que lorsque cette formation se produit c'est que l'allure du four est trop poussée. Il faut encoi-e remarquer que la sur- face des géodes où se trouvent ces dépôts filiformes est coaime imprégnée de substances goudronneuses dont la distillation serait imparfaitement achevée. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE ipoS. 707 )) Dans les dépôts de carbone filiforme on trouve, en même temps que des parties grises, des portions parfaitement noires. Examinés au microscope, les fils qui consti- tuent la laine grise sont en général cylindriques, leur surface semble recouverte d'un vernis analogue à celui qui recouvre les morceaux de coke voisins. On en rencontre quel- quefois qui sont constitués par une série de renflements réguliers, les fils paraissent alors formés d'un grand nombre de cônes empilés les uns dans les autres; il n'y a cependant dans ce cas aucun indice de cristallisation. D'autres encore très contournés sur eux- mêmes semblent avoir pris naissance par bourgeonnement comme les excroissances qui se forment à la surface du charbon gras pendant la combustion. Quelquefois dans la laine de carbone on aperçoit des parties noires grosses comme une tête d'épingle, ce sont des paquets de fils très fins et très serrés qui ont pris naissance en certains points d'autres fils de diamètre plus grand. . » Les filaments qui constituent la laine noire sont ternes, leur surface est recou- verte d'aspérités quelquefois disposées très régulièrement; les fils semblent alors formés d'une succession d'anneaux. Dans l'un de ces fils nous avons compté jusqu'à six anneaux par dixième de millimètre. » L'épaisseur des fils est en général comprise entre 3 et i5 centièmes de millimètre ; les filaments très fins qui constituent les petites parties noires dont nous avons parlé plus haut et qui semblent avoir pris naissance sur les fils précédents ont une épaisseur beaucoup moindre et qui peut atteindre i cinq-centième de millimètre. » Enfin la longueur moyenne des fils de carbone est de o",o5; on en trouve qui ont jusqu'à o'",o8 de longueur. » Chauffée dans un courant de gaz oxygène pur et sec la laine de carbone ne com- mence à donner de l'anhydride carbonique que vers 585°. Si l'on maintient cette température constante pendant un temps suffisamment long, le corps disparaît com- plètement. En effectuant la combustion de oS', ii5 de matière on a pu constater qu'elle est formée de carbone pur; le résidu ne pesait que o8'',ooo5. On n'a pas pu doser l'hydrogène que le corps renferme très probablement mais en proportion très faible. » Après avoir lavé plusietirs fois la laine de carbone successivemenl à la benzine, l'alcool et l'éther, nous l'avons parfaitement séchée, puis nous l'avons introduite dans le mélange oxydant préparé comme l'a indiqué M. Moissan (') en ajoutant du chlorate de potassium bien sec et finement pulvérisé à de l'acide azotique préparé par l'action d'un excès d'acide sulfurique préalablement bouilli sur l'azotate de polassiutn récetiiment fondu. Après 12 heures de contact avec ce mélange, les fdsres dont la forme n'a pas été modifiée ont été transformées en une substance de teinte jaunâtre. Cette substance, qui se pulvérise facilement, est insoluble dans l'eau; séchée, elle déflagre en produisant quantité de petites étincelles, (') H. Moissan, Recherches sur les différeiiLes variétés de carbone [Annales de Chimie et de Physique, "j" série, l. VIII, p. 3o7). 708 ACADÉMIE DES SCIENCES. quand on la chauffe vers 3oo". Il y aurait donc, dans cette action du mélange oxydant, j)roduction d'oxyde graphitique. » La laine de carbone qui prend ainsi naissance dans hi fabrication du coke j)osséderait, d'après cela, à peu près les mêmes propriétés que celle que Schutzenberger ( ' ) a préparée en faisant passer sur une longue colonne d'un mélange de charbon de cornue et cryolithe, disposée dans un tube de porcelaine porté au rouge, un courant de cyanogène. » Remarque. — Le fait que la surface des géodes où se produisent les filaments de carbone paraît imprégnée de substances goudronneuses, permet de supposer que les fdaments en question proviennent de la décomposition pyrogénée des carbures riches en carbone, ayant une vapeur très dense, et qui se forment à la fin de la distillation de la houille. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur la séparation et le dosage du fer et de l'acide phosphorique dans les eaux. Note de M. H. Causse, présentée par M. Armand Gautier. « Ce qui caractérise le fer et l'acide phosphorique contenus dans les eaux potables, c'est qu'ils y sont occlus, c'est-à-dire unis à la matière orga- nique, constituant des ions complexes. Ces combinaisons expliquent la présence de l'oxyde de fer et de l'acide ])hosphorique, dans un milieu comme l'eau potable qui contient du carbonate de chaux. » Pour précipiter le fer et l'acide phosphorique, j'ai recours au chloro- mercurate de p.-amidobenzène-sulfonate de sodium, dont j'ai donné la pré- paration (■-). Le bichlorure de mercure qu'il contient est ici l'agent actif; il agit comme oxydant sur les combinaisons ferreuses et phosphoriques; il précipite le fer à l'état de sesquioxyde, l'acide phosphorique sous forme de phosphate de mercure insoluble si l'eau est impure; comme, dans ces con- ditions le fer est au minimum, on obtient aussi du protochlorure de mercure. » SéparalioiL du fer et de l'acide phosphorique. — Un volume d'eau iîUrée, variable de 2 à 3 litres, csi additionné de os, 60 à os,So par liue de chloromercurate; on agite vivement, le sel se dissout en partie; mais bieiUôt la portion dissoute commence à se séparer et à tiouLler Feau, qui ne redevient claire qu'après la précipitation com- plète du fer et de l'acide phosphorique. Cette séparation demande un repos de 24 à 36 heures, parfois davantage, suivant la qualité des eaux. (') ScHUiZENBERGEK, Complet rendus, t. CXI, p. 774. {-) Comptes rendus, 1900. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE igoS. 709 » L'aspect du précipité est significatif: si l'eau est pure et contient peu ou point de combinaisons ferreuses, il est blanc, cristallin, ressemblant au sel primitif; dans le cas contraire, il est caséeux et grisâtre, parfois ocreux. 1) Lorsque l'eau s'est éclaircie, on la décante; le précipité est reçu sur un filtre, lavé, puis entraîné dans un tube; l'eau qui le baigne est séparée et remplacée par de l'acide chlorlijdrique. » Si l'eau est pure, la dissolution est complète; si elle est impure, il reste un pré- cipité blanc floconneux de protoclilorure de mercure; c'est l'indice d'une eau de qua- lité médiocre et suspecte. )) La solution chlorlndrique contient le fer et l'acide phospliorirpie, on l'évaporé; on dessèche le résidu que l'on mélange avec is de CO'Na- sec et pur, on calcine; la masse saline est arrosée d'acide nitrique, desséchée, puis calcinée, pour peroxyder le fer; après refroidissement, on reprend par l'eau. Ce traitement donne une solution qui contient l'acide phosphorique et un résidu d'oxyde de fer que l'on sépare par le filtre; l'un et l'autre sont ensuite dosés par les procédés habituels. » Le Tableau suivant indique les proporlions relatives de fer, d'acide phosphorique et d'azote organique (') données par diverses eaux et rap- portées au litre : Acide Azote Ker. pliosplioriquc. organique Eau du Rhône ... ms (mai-juin igoS) traces traces o,4o Eau de Saône (mai-juin igoS) • 0,1 0,1 r ,28 Eau de source (terrain calcaire, septembre igo2). . . o,3 0,1 0,0 Eau d'égout (février-mars igo3) i ,20 1,0 2,gi M De la comparaison des nombres inscrits dans ces colonnes il ressort que, dans l'eau de Saône, la contamination est présente, c'est-à-dire qu'il existe une certaine quantité de matière organique azotée, phosphorée et ferrugineuse, non transformée, probablement de l'ordre des nucléines; sous ce rapport l'eau de Saône ressemble à l'eau d'égout fortement diluée. » Pour l'eau du Rhône et l'eau de source examinée, eaux où la conta- mination est passée, au premier abord les résultats paraissent contradic- toires : dans un cas la proportion d'azote organique est nidle, à côté d'une quantité appréciable de fer et d'acide phosphorique; dans l'autre c'est l'inverse qui a lieu. (') Comptes rendus, igo2. 710 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ces faits sont la conséquence des origines différentes de la matière organique. j) Dans un sol calcaire el poreux la nilrificalion, très active, délache l'azote du pro- téide primitif el le convertit en acide azotique, le composé ternaire qui en résulte reste uni au fer el à l'acide phosphorique. L'eau météorique qui lessivera celte terre en dissoudra une partie qui passera dans la nappe puis dans la source. » Dans un cours d'eau, où la matière organique est en solution, l'oxydation porte sur toutes les parties, le fer et l'acide phosphorique sont à peu près libérés el préci- pités par le carbonate calcique. » Ainsi s'expliquent ces divergences apparentes qui, d'ailleurs, com- portent une même signification. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une méthode de synthèse des dérivés dihalogénés symétriques de la henzophénone. Note de F. Bodroux, présentée par M. Troost. « Dans une Communication précédente, j'ai montré que le paradibro- mobenzène et le parachlorobromobenzène réagissent avec facilité sur le magnésium en présence d'élher anhydre pour donner le bromure de para- bromophénylmagnésium et le bromure de parachiorophénylmagnésium. Sur les composés ainsi formés, j'ai constaté que l'anhydride carbonique sec réagit en donnant à la fois un acide benzoïque monohalogéné et un dérivé dissubstilué de la benzophénone, les proportions relatives de ces (leuK corps variant avec les conditions de l'expérience. » I. Dans une solution de bromure de parabromophénylmagnésium, à la température du laboratoire, j'ai fait passer pendant deux heures un courant de gaz carbonique sec. Du produit de l'opération, après décomposition par l'acide chlorhydrique étendu, j'ai enlevé l'acide parabromobenzoïque formé au moyen d'une solution de potasse. Le résidu ayant été épuisé par l'alcool bouillant, en présence de noir animal, j'ai obtenu, après refroidissement, des lamelles blanches fusibles à i']i°-i'j'î°. » L'analyse de ce corps et la détermination de son poids moléculaire lui assignent la foruiule G"H*15r'0. 11 possède une fonction cétonique, car il donne facilement naissance à une oxime, cristallisée en aiguilles blanches fusibles à i5o". Cette pro- priété permet d'identifier le composé obtenu avec la diparabromophénylcétone : GH CH CH CH CBr/ \G-C0-C/ V.Br GH^H GH~CH SÉANCE DU 1 NOVEMBRE 1903. 71 T » La fonnalion de celle acétone s'explique facilemenl si l'on admel que sur chaque atome d'oxygène de l'anhydride carbonique réagit une molécule de composé organo- magnesien. 1 CnPBr /'O Mg - Br ^ I /Q _ Mg _ Br "^^O + Mg-Br" pO-Mg-Br' V ' G'' H* Br C«H*Br C^H'Br CnPB l/0-Mg-Br HGl „,^ „ /Br '^ \\0 - Mg - Br ^- HCl - "^0 -. .Mg/^, + ÇO . » Dans le but de rechercher les meilleures conditions de formation de cette acétone halogénée, j'ai fait les expériences suiv.mtes : » 1° La solution organo-magnésienne a été chaulTée pendant le passage de GO- (2 heures) à 36", point d'ébuUition de l'éther; » 2° La solution refroidie à 0°, au moyen de glace, a été traitée pendant 4 heures par un courant de gaz sec; » 3° La solution refroidie à 0° a été additionnée, par petites portions, d'un grand excès de GO^ solide. La température est rapidement descendue à — [\o° et l'opération a duré un quart d'heure. » Dans le Tableau ci-dessous, j'indique, en poids de dibromobenzène transformé, les résultats de ces trois opérations : Action de CO- gazeux Action C=H'15r- - — de consolide transfoinic à 36°. à 0°. à — 40"' „ nru/COOH Jin L.°H*\ ...... 10 pour 100 01 pour 100 7b pour 100 „ C«H*Br\^^^ .. . ^ P6 H4R /"-'^ ■^^ pour 100 20 pour 100 6 pour 100 11 IL Le bromure de parachlorophénylraagnésiujn, traité par l'anhydride carbonique gazeux et sec, fournit de l'acide parachlorobenzoïque et un corps neutre de formule G"H*G1^0, cristallisant dans l'alcool en lamelles blanches fusibles à i^^", et donnant facilement naissance à un oxime qui fond à i35". » Ge corps est donc la diparachlorophénylcétone GH GII GH GH GGl/ ">- -GO- -c/ )gci. GH Cil CH GH ■ çazeiix Action de CO- solide îi o". à — 40°. 64 pour 100 80 pour 100 18 pour 1 00 'l po u r 1 00 712 ACADÉMIE DES SCIENCES. » J'ai fail comme précédemment trois expériences comparatives dont voici les résultats : Quantité Action de deC«H'BiCI — ^ transformée à 36". „ „„„,/COOH lin C^H*; ^, 24 pour 100 \Cl ' „ C«H*CI\„„ C^H'CI/ '^° '^°"'' "^° « Jj'anhyclride carbonique réagit donc sur les l)romures de parachloro- phénylmagnésium et de parabromophénylmagnésiiuii en donnant à la fois un acide benzoïque monosubslitué et un dérivé dihalogéné symélrique de la benzophénone. Lorsqu'on opère à la température d'ébuUition de l'éther c'est ce dernier composé qui domine : si l'on agit, au contraire, à basse température, c'est l'acide benzoïque substitué qui se forme en plus grande proportion. » CHIMIE ORGANIQUE. — Application de la pyridinc à la préparation de quel- ques dérivés amidés. Note de M. P. Freundler, présentée par M. H. Moissan. « J'ai montré précédemment (') qu'on pouvait obtenir le dérivé diben- zoylé de l'hydrazobenzène en effecLuanl la benzoylation à chaud, en pré- sence de pyridine. » Le même procédé m'a permis de préparer le composé dissymétrique C'H'.Az(CO.C«H'').Az(CO.C'H').C'IF; celui-ci s'obtient aussi bien en traitant le monobenzovl-o-hydrazotoluène par le chlorure de /j-loluyle qu'en faisant agir le chlorure de benzoyle sur le/7-toluyl-o-bydrazotoluène ; les deux réactions fournissent le même produit. )> J'ai employé également la pyridine pour la préparation de diverses amides aromatiques secondaires ou tertiaires, symétriques ou dissymé- triques, telles que la benzènesulfanilide, la dibenzènesulfaniliile, la /j-toluylbenzanilide, la benzoylbenzènesulfanilide , etc. Cette dernière n'avait pu être obtenue en chauffant le chlorure de benzoyle avec la benzène sulfanilide ou en effectuant l'opération inverse (-). (') Comptes rendus, t. CXXXVl, p. i553. ('-) Kmght, Am. cliem. Journ., t. XIX, p. i53. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE igoS. 7l3 » J'ai utilisé aussi ces propriétés de la pyridine pour résoudre d'une façon définilive la question de l'isomérie de la dibenzanilide. » D'après dififérenls auteurs (*), l'action du clilorure de benzoj'le sur la benzani- lide, à 180°, donnerait naissance à une dibenzanilide cristallisée en aiguilles fusibles vers 136". En chauffant d'autre part à 220° un mélange d'isosulfocyanate de phénvle (2°""') et d'acide benzoïque (1™"') on obtiendrait un isomère cristallisé en lamelles fusibles à 161" (-). Or, j'ai pu établir que cette dernière substance est simplement de la benzanilide, tandis que le premier procédé fouinit un produit non homogène, fusible vers iSS^-iôo" et constitué par un mélange des deux, dérivés benzoylés. La dibenzanilide pure fond à 164", température un peu plus élevée que celle qui a été donnée par M. Steiner (^) et par M. Kay (') (161°). » La préparation des amides mixtes à radicaux gras et aromatiques, au moyen de la pyridine, s'effectue d'une façon beaucoup moins régidière. J'ai constaté, en effet, que les chlorurés d'acides aromatiques déplacent très facdement les radicaux gras, même lorsqu'on ne les em|)loie pas en excès. » C'est ainsi qu'en chauffant l'acétanilide avec du chlorure de benzoyle et de la pyridine, on obtient de la dibenzanilide. Bien jjlus, l'action du même chlorure sur l'acélaniide fournit, déjà à la température ordinaire, de la dibenzamide. » D'autre part, l'application de la réaction inverse (chlorure d'acide gras et amide aromatique) est limitée par le fait que les chldrures d'acides gras réagissent sur la pyridine en se transformant en dérivés de l'acide déhydracétique (Wedekind). Néan- moins, la benzamide a pu être acétylée partiellement à froid. » Quant à la préparation des amides secondaires et tertiaires à radicaux gras, elle est encore plus délicate pour la raison qui vient d'être dite. D'ailleurs, M. Tarbouriech (^) ayant entrepris l'étude de ces composés, je me suis borné à préparer l'isobutyry lacélamide et risobutyrylacetandide, afin de montrer que l'emploi de la pyridine est encore possible dans le cas présent. » Les deux, dérivés précédents s'obtiennent, le premier à froid, le second à chaud, en faisant tomber peu à peu le chlorure d'isobutyiyle dans les solutions pyridiques de l'acétamide et de l'acétanilide. (') Gerhaiidt, Anii. de Chim. et de Pliys., 3" série, t. XLVl, p. 129. — Higgik, Chem. Soc, t. XLI, p. i33. (^) LosANiTScu, D. chem. Ges., t. VI, p. 176. — lliuGi.v, loc. cil. (') Ann. Chem., t. CLXXVtll, p. 235. (') Deut. chem. Ges., t. XXVI, p. 2802. (») Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 128 et S^O. C. K., iyo3, 2» Semestre. (T. CiXXVIl, N« 18.* 94 7l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Voici la liste des composés nouveaux qui ont été préparés dans le cours de ces recherches : Point de fusion, o /j-Toluyl-o-hydrazotoluène i32 Benzoyl-/;-tolujl-o-hydrazololuéiie 182 Benzojl-/^-toluylaniline iTig-iGo Benzoylbenzènesulfanilide 1 1 4 Dibenzènesulfanilide i43-i44 Isobiitjrylacétamide 177-178 Isobutyrylacétanilide 49- 5o CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'emploi de F amalgame de magnésium en Chimie organique. Noie de M. Louis Mecmer, présentée par M. A. Haller. « L'amalgame de magnésium et les alcoolales qu'il permet de préparer (') peuvent encore être utilisés avec succès dans un certain nombre de syn- thèses et, en particulier, dans les cas suivants : » Préparalion du dipliénybnèthane. — On [irépare l'amalgame dans un ballon à partir de i*' de magnésium, en se conformant aux indications données antérieurement; on ajoute : ,niui (jg chlorure de benzyle; ,mc.i de benzène monobromé. » La réaction s'amorce à froid; on la continue en chauffant pendant 5 à 6 heures, jusqu'à disparition du magnésium. » Le produit de la réaction est traité par l'eau, puis additionné d'acide acétique jusqu'à réaction acide; il se sépare immédiatement un liquide qui surnage; ce liquide est décanté et soumis à un entraînement à la vapeur d'eau qui élimine les réactifs n'ayant pas réagi. Il reste comme résidu du (liphénylmélhane presque pur sous forme d'un liquide visqueux très légè- rement coloré en jaune. » Préparalion des dérivés éthylés du malonale d'éthyle. — Le raalonate d'éthyle n'est pas attaqué par le magnésium, même à chaud, tandis qu'une solution de malonate dans la benzine anhydre dissout parfaitement ce métal, lorsqu'il est à l'élat d'amalgame, sous l'influence d'une très légère élévation de température. (') Comptes rendus, mars 1902. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE igoS. 7l5 » La réaction se poursuit régulièrement et l'on obtient en fin de réaction un liquide jaune verdâtre qui, après élimination de la benzine, donne une masse visqueuse puis résineuse de couleur jaune citron. « L'action substituante du magnésium ne porte que sur le groupement CH- •< du malonate; la fonction éther-sel n'est pas attaquée; si l'on soumet en effet le dérivé magnésien à l'action de l'oau bouillanle, il v a régénéra- tion du niïdonate d'éthyle. « En dissolvant par exemple un atome de magnésium dans deux molé- cules de malonate, on obtiendra (c- H'- ^:o-)= = CH - Mg - eu = (co^c^ \vy. L'action de l'iodure d'éthyle sur ce composé conduit bien à l'obtention du dérivé mono-éthvié du malonate d'éthyle, mais, pour la préparation de ce corps, il est préférable d'employer le mode ojîératoire suivant : » On prépare de l'élliylale de magnésium en faisant réagir un atome de métal à l'état d'amalgame sur un excès d'alcool absolu. Lorsque la réaction est terminée, on introduit deux, molécules de malonate d'éthyle et l'on chauflTe au réfrigérant ascendant jusqu'à ce que l'élhylate ait complètement disparu et soit transformé en dérivé magné- sien du malonate d'éthyle. » On ajoute alors un peu plus de deux molécules d'iodure d"éthyleet l'on maintient le chauffage au réfrigérant ascendant pendant 5 à 6 heures. Au bout de ce temps, on laisse refroidir; il se forme un dépôt abondant d'iodure de magnésium qu'il est inutile de séparer; on traite toute la masse par l'eau, ce qui détermine la formation d'un magma blanc que l'on additionne par petites portions d'acide chlorhydrique jusqu'à dissolution et séparation de deux couches. » La couche inférieure est décantée, desséchée, puis soumise à la distillation; il passe vers 72° un peu d'iodure d'éthyle non combiné, puis la température monte rapidement vers 207°, et la majeure partie du produit, constituée par le dérivé mono- éthylé du malonate d'éthyle, passe entre 207° et 209°. » On peut passer du dérivé monoéthylé au dérivé diélhvlé; pour cela, on chauffe pendant 5 heures, au réfrigérant ascendant, le dérivé mono- éthylé avec l'éthylate de magnésium à raison de deux molécules de dérivé monoéthylé pour une d'élhylate; puis l'on ajoute deux molécules d'iodure d'éthyle et l'on chauffe à nouveau pendant 8 heures. Le résultat de la réaction est repris par l'eau, puis yiar l'acide acétique, il se sépare deux couches; la couche inférieure est décantée, séchée sur le carbonate de potasse, puis soumise à la distillation; le diéthylmalonate passe entre 220° et 222°, mais le rendement est bien iulérietu- à celui que l'on obtient pour le dérivé monoéthylé. 7l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Remarque. — A. Valeur (') a démontré que si l'on faisait réagir un excès d'élhyliodure de magnésium C-IPMgl sur le malonate d'éthvle il y avait attaque des fonctions éther sel et formation d'une combinaison qui, détruite par l'eau, conduisait à l'obtention du glycol biterliaire {C2H^)'-=C(0H) — CH^C(OH) = (C2H^)'' ou plutôt de son produit de déshydratation : (OH^)^ = C = CH — C:(OH) = (C^H^)^ » 11 semblerait donc, au premier abord, que l'élhyliodure de magnésium ne réagit pas sur le groupement CH^ < ; j'ai repris cette expérience en faisant tomber une seule molécule d'élhyliodure de magnésium en solution élhérée sur une molécule de malo- nate d'éthvle; il se produit une réaction très vive, il se dégage de l'élhane à chaque addition et il se forme une masse solide, pâteuse. » La réaction produite par la première molécule d'éthyliodure peut être exprimée par la relation : Mgl XCOOC^H* I XCOOC^H^ » En eflTet, si l'on traite par l'eau le produit de la réaction, il y a régénération inté- grale du raaJonate d'éthyle et formation de Mgl (OH). )) En résumé, l'action des organomagnésiens mixtes, décrits par Gri- gnard (^), sur le malonate d'élhyle porte d'abord sur le groupement CH* <<, puis ensuite sur les fonctions éther sel, tandis que l'action du magnésium à l'état d'amalgame sur le même composé n'atteint que le groupement CH=<. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'aldéhyde ortho-toluiqiie. Note de M. H. Fournier, présentée par M. Haller. « On a obtenu jusqu'ici l'aldéhvde ortho-toluique en faisant agir l'azotate de plomb sur le chloro-orthoxylène, ou en oxydant l'orthoxylène par le chlorure de chromyle ou le bioxyde de manganèse. » Mais, comme il est difficile d'avoir ce carbure à l'état de pureté, il s'en- suit que l'aldéhvde ortho-toluique contient une notable proportion de ses (') Comptes rendus, t. CXXXII, p. 8.^3. (') Thèse de dodo m t. 1901. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE ipoB. 717 isomères. On obtient, au contraire, l'aldélmle ortho-toluique pure par oxydation de l'alcool correspondant. « J'ai préparé celui-ci par la méthode de MM. TifFcneau et Delanije {Comptes rendus, t. CXXXVII, igoS. p. 573), puis je l'ai oxydé par le bichromate de potassium et facide sulfunque. » Le mélange oxydant est versé par portions dans l'alcool orlho-loluique, puis on termine la réaction en cliaulTant i heure au bain-marie bouillant. » L'aldéhyde formée est entraînée par un courant de vapeur d'eau, dissoute dans l'éther, puis combinée au bisulfite de sodium. » La combinaison bisulfitique, préalablement dissoute dans l'eau, est décomposée à froid par la soude; l'aldéhyde mise en liberté e^t enlevée avec de l'éther, privée de ce dissolvant, puis distillée. Elle bout à 90° sous la pression de 20"^'», à 197° ( temp. cor- rigée) sous la pression ordinaire. » Le rendement est d'environ 5o pour 100. » Elle se combine avec l'hydrazine en donnant une hydrazone, qui après cristal- lisation dans l'alcool fond à 97°. » Sa semicarbazone, cristallisée dans l'acétate d'éthyle, fond à 209°. Ce point de fusion est très proche de celui de la semicarbazone de l'aldéhyde paratoluique, corps qui ne paraît pas avoir été ciécrit jusqu'ici, et qui se présente sous la forme d'aiguilles blanches, fusibles avec décomposition à 2i5". w L'emploi de la semicarbaziile pour caractériser les aldéhydes aroma- tiques présente quelques inconvénients, notamment son prix élevé et les faibles différences qui existent entre les points de fusion des semicarba- zones. » On peut la remplacer avantageusement par la benzylphénylhydrazine asymétrique, qui réagit immédiatement à froid sur les aldéhydes en don- nant des corps très facilement purifiables. Une ou deux cristallisations dans l'alcool permettent de les obtenir sous forme d'aiguilles soyeuses, blanches, inaltérables à la lumière et à l'an-. » J'ai préparé les combinaisons suivantes : Benzylphénylhydrazone de l'aldéhyde orthotoluique, fond à 87° » paratoluique, fond à l4o° ,, phénylacétique, fonda 83" B /;-éllivlbenzoïque, fond a io4" ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la coagulation de l'amidon. Noie de MM. J. Wolff et A. Fernbvch, présentée par M. Schlœsing fils. « Nous avons reconnu la présence, dans les graines de céréales vertes, d'une substance possédant la propriété de précipiter l'amidon soluble de ses solutions. Cette précipitation présente tous les caractères d'une coagu- lation diastasique. et nous proposons pour la diastase nouvelle le nom à' amylo-coagulasc. » Cette diastase ne se rencontre pas seulement dans les grains verts ; elle existe, d'une manière générale, associée à l'amylase dans un grand nombre de grains mûrs, dans les graines de céréales en voie de germi- nation, dans les feuilles, etc. » Les coagulations les plus nettes nous ont été fournies par une macération de los de malt moulu dans loo"^""' d'eau. 5™' de cet extrait suffisent pour coaguler, en 20 à 3o minutes, à la température de i5° à aS", 100™' d'une solution d'amidon soluble renfermant de 4 à 4,5 pour 100 d'amidon sec. Cette solution d'amidon a été obtenue en chauffant pendant 2 heures à iSo", dans la vapeur d'eau, de l'empois de fécule de pomme de terre. » Dans la solution d'amidon additionnée d'extrait de malt, on voit apparaître tout d'abord un trouble qui s'accentue déplus en plus, et finit par se résoudre en grumeaux volumineux. Si l'on opère avec une solution d'amidon plus concentrée, on observe une coagulation plus rapide, avec prise en masse de l'amidon précipité. » Si l'on se place dans des conditions autres que celles que nous venons d'indiquer, en diminuant soit la concentration de l'amidon, soit la quantité d'extrait de malt, la coagulation se trouve considérablement retardée, et peut même ne pas se produire. Le fait s'explique naturellement par la présence d'amylase, dont l'action saccharifiante prédomine, et s'exerce sur l'amidon coagulé comuie sur l'amidon soluble. Cette action, antagoniste de l'amylo-coagulase, peut être paralysée si l'on opère à une température suffisamment basse. On peut aussi l'entraver par l'addition d'une substance retarda- trice, comme la soude caustique, qui gêne moins l'amylo-coagulase que l'amylase. » La coexistence et l'action simultanée de l'amylo-coagulase et de l'amylase font comprendre facilement pourquoi, même dans les conditions les plus favorables, on n'arrive à coaguler qu'une partie de l'amidon soluble mis en expérience. La quantité d'amidon que nous avons pu coaguler dans nos expériences les plus satisfaisantes n'a jamais dépassé 3o pour 100 de l'amidon mis en œuvre. » Parmi les divers corps dont nous avons essayé l'inlluence sur l'amylo-coagulase, nous n'avons observé jusqu'ici d'effet très appréciable que pour les acides et les alcalis. La moindre trace d'acide ou d'alcali libre retarde notablement la coagulation, et des doses minimes suffisent pour l'empêcher (-nrûrs- d'acide acétique ou de soude). La coagulase se comporte donc à ce point de vue comme l'amylase du malt. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE igoS. 719 » L'action de l'ainylo-coagulase ne saurait être envisagée comme résultant de la réversibilité d'une des deux diaslases (liquéfiante et saccharifiante) dont on admet l'existence dans l'amylase du malt. En effet, un extrait de malt perd tout pouvoir coagulant lorsqu'il est exposé pendant 5 minutes à la température de 65° ; son maintien à 60° pendant i5 minutes reste sans effet appréciable. L'extrait de malt, dont le pou- voir coagulant a été détruit par la chaleur, conserve encore la propriété de liquéfier l'empois d'amidon et de le saccharifier, même si sa température a été portée à 70°. » Une autre circonstance qui nous oblige également à rejeter l'hypothèse de la ré- versibilité de la diastase liquéfiante, c'est que l'amidon solubilisé par l'amylase ne se prête pas, comme celui qui a été solubilisé par chauffage sous pression, à des expé- riences de coagulation aussi nettes. Avec l'empois de fécule liquéfié par l'amylase, on n'observe qu'un trouble laiteux plus ou moins accentué, accompagné quelquefois d'une précipitation minime. 11 semble que la majeure partie de l'amidon ait subi un chan- gement d'état moléculaire assez avancé, empêchant le retour eu arr'^re, vers la forme solide. Cependant, au point de vue de la saccharifîcation par l'amylase, nous n'avons trouvé aucune différence entre ces deux amidons solubles. » L'amidon coagulé, recueilli et lavé à l'eau froide aussitôt après sa coagulation, présente encore, comme l'amidon soluble primitif, la propriété de se dissoudre facile- ment dans l'eau chaude. Observé au microscope, l'amidon en llocons gélatineux, précipité par une coagulation rapide, se présente en masses très peu réfringentes, dans lesquelles la coloration |jar l'iode fait voir une agglomération de granules punctiformes. Si, au contraire, la coagulation s'est produite très lentement, l'amidon apparaît comme un précipité blanc pulvérulent, composé de petits granules rappelant l'aspect des gra- nules les plus petits des amidons naturels. » La plupart des faits signalés ci-dessus ont été établis en faisant agir de l'extrait de malt vert séché sur de la fécule de pomme de terre solubilisée. Mais nous avons également produit des coagulations du même amidon soluble avec de la coagulase empruntée à d'autres sources, ce qui semble exclure l'idée que chaque variété d'amidon exige une coagulase particulière. L'extrait de malt peut d'ailleurs coaguler l'amidon de riz de même que la fécule. » L'amylo-coagulase semble représenter un des rouages essentiels du mécanisme par lequel l'amidon se dépose à l'état solide dans les cellules végétales. Son étude tormera un chapitre important dans la question de l'antagonisme de» actions diastasiques. Cet antagonisme, dont la nouvelle diastase nous ofïre un exemple frappant, peut sans doute expliquer l'arrêt de certaines actions diastasiques, rap[)Oile souvent jusqu'ici, par analogie avec la maltase étudiée par G. Hill, à des phénomènes de réversibilité. Il explique aussi comment une diastase peut rester ignorée, bien que pré- sente, lorsque les conditions expérimentales dans lesquelles on la place donnent le pas à la diastase antagoniste. « 720 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIOLOGIE COMPARÉE.— Le sens olfactif de l'Escargot (Hélix pomatia). Note (le M. Emile Yuxg, jjrésentée ])ar M. Yves Delage. « Il est généralement admis depuis Moquin-Tandon que l'Escargot jouit d'un « bon odorat », avant son siège dans le bouton terminal du grand ten- tacule. De là, le nom à'organe nasal donné, par lui, ix ce dernier et les expressions de nerl et de gi\ng\ion olfactif, r/iinophorique, etc., employées par nombre d'auteurs contemporains pour désigner le nerf et le ganglion qui s'y rencontrent. » Or, il suffit d'explorer la surface du corps de cet Hélix au moven d'un pinceau imbibé d'une substance odorante, non corrosive, telle que l'essence de camomdle ou de serpolet, par exemple, pour se convaincre que si la sensibilité olfactive existe, en effet, sur les grands tentacules, elle ne leur est point exclusivement localisée. Les petits tentacules, les lèsres, les bords du pied, la sole, la peau du dos, en un mot la surface entière des tégu- ments non recouverts par la coquille, répondent à distance, ainsi que le fout les tentacules oculés, à l'excitation des vapeurs odorantes. De nom- breuses expériences faites au moyen de substances très diverses m'ont permis de démontrer que l'Escargot en est encore au stade de diffusion du sens olfactif; d sent les odeurs par toute sa peau, ainsi que le conjecturait déjà Cuvier. » Toutefois, le degré de cette sensibilité varie selon les régions du corps. Elle est plus vive sur les tentacules que sur le dos et, à cet égard, les petits tentacules sont inférieurs aux grands ('); mais, contrairement à l'opmion accréditée par Moquin-Tandon, un Escargot amputé de ses quatre tenta- cules ne modifie guère son genre de vie, il trouve sa nourriture et fuit les odeurs désagréables ou délétères. » Qu'il s'agisse là d'un sens olfactif proprement dit ou d'un sens chi- mique, nous n'avons aucun moyen de le décider. D'ailleurs, quelle que soit la réponse qu'on donne à cette question, il n'en est pas moins néces- saire de remplacer les expressions rappelées plus haut, et que plus rien ne justifie, par celles de nerf et de ganglion tenlaculaire qui ne préjugent pas des fonctions de ces organes. (') Ce fait a été déjà constaté par M. Raphaël Dubois dans sa Note : Sur la physio- logie comparée de l'olfaction [Comptes rendus, t. CXI, p. 1890). SÉANCE DU 2 NOVEMBRE igoS. 721 » L'examen microscopique des éléments péripliériques el ganglionnaires des deux paires de tentacules ne révèle aucune différence suffisante pour autoriser Fliypotlièse d'une spécificité sensorielle propre aux uns à l'exclusion des autres. J'ajoute qu'il en est de même ailleurs. Les cellules sensorielles de la peau ne diffèrent d'un lieu à l'autre que par leur abondance ou leur taille. Nulle part elles ne se groupent en cor- puscules tactiles, gustatifs, etc. et nulle part elles ne sauraient mériter le seul titre de cellules olfactives. En réalité ce sont des cellules sensorielles mixtes, impressionnables à la fois par les chocs, la chaleur, les odeurs, etc. )) Quant à la distance à laquelle l'Escargot sent les odeurs, je l'ai déter- minée en plaçant un nombre constant de ces Mollusques (douze), affamés par un jetine de quelques semaines, à la périphérie d'une circonférence dont je variais à volonté le rayon et dont le centre était occupé par un ali- ment : chou, laitue, melon, etc. Il était à présumer que si les Escargots sentaient l'odeur de l'aliment, ils seriiient attirés vers lui. Après chaque expérience je notais la distance, et le nombre des individus attirés pendant un temps maximum de 2 heures. » Dans la majorité des cas, l'attraction ne se manifeste qu'à petite dis- tance n'excédant pas 2'"™ à 3''"". Les chiffres supérieurs à ceux-là sont tout à fait exceptionnels et concernent des aliments en décomposition à odeur très forte. Le plus élevé fut constaté alors que la source odorante était un melon très mûr. Je ne connais aucune substance que l'escargot reconnaisse à son odeur au delà de 4o'^'"- Pratiquement, étaat donné son genre de vie et son aptitude à manger de tout, un odorat plus fin lui serait inutile. » PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Régulation osmotique des liquides internes chez les Échinodermes. Note de MM. Victor Henri et S. Lalou, présentée par M. Alfred Giard. « Nous avons étudié chez les Oursins (Strongylocentrotus luidus, Sphae- rechinus granularis et Spatangus purpureus) et chez les Holothuries (Huio- tnria tubulosa et Stichopus regalis) comment varient leurs liquides internes lorsqu'on les |)lace dans des solutions différentes. )) Chez les Oursins nous avons dosé le chlore et mesuré l'abaissement du point de congélation et la conductibilité électrique du liquide périviscéral ; les expériences ont été faites sur 78 Oursins. » Chez les Holothuries (au nombre de 89) nous avons en plus étudié le liquide contenu dans la partie stomacale du tube digestif et le liquide de la vésicule de Poli. G. R., 190.5, 2- Semestre. (T. CXXXVII !N° 18 ) 96 72'^ ACADÉMIE DES SCIENCES. » Voici les principaux résultats obtenus ; » I" Chez les Oursins norniau\ le liquide péiiviscéral contient moins de chlore que l'eau de mer; la conductibilité électrique de ce liquide est inférieure à celle de l'eau de mer; l'abaissement cryoscopique est le même pour les deux. » Ainsi, nous trouvons en moyenne o"'°',.58CI par litre dans le liquide périviscéral, et il y en a 0,61 dans l'eau de mer (à Villefranche) ; la conductibilité spécifique est égale pour le liquide périviscéral à 700. io~' et à 782. lO"' pour l'eau de mer; enfin, A =: 2°, 22. » 2° Lorsqu'on place des Oursins dans l'eau de mer diluée, le liquide périviscéral di- minue de concentration et se met en équilibre osmotique avec l'eau extérieure; à ce moment il contient moins de chlore que l'eau extérieure. Exemples : Durée MolCI A du liquide K.io' du liquide d'immersion. par litre. périviscéral. périviscéral. Il III u I 3o 0,55 2,09 657 5 o,5o 1,79 609 6 20 0,473 1)67 576 2/4 0,45 1,65 56o » Dans ces expériences, l'eau extérieure se composait de 3' eau de mer -1-1' eau douce; elle contenait o™°',47Cl par lilre, A=:i°,65, k. 10'= 576. » 3° Le poids des Oursins placés dans l'eau de mer diluée augmente dans une pro- portion qui correspond à la diminution de concentration du liquide périviscéral. » 4° Lorsqu'on place des Oursins dans de l'eau de mer diluée additionnée de saccharose en quantité isotonique à l'eau de mer, le liquide périviscéral ne change pas pendant les premières heures et, pendant ce temps, on ne trouve pas de sucre dans leur liquide interne. Le poids de ces Oursins ne change |>as. » 5" La vitesse de changement de la concentration du liquide périviscéral des Oursins dépend de deux facteurs principaux : d'une part elle dépend directement de la concen- tration du liquide extérieur; d'autre part, elle est très fortement influencée par la vitalité de l'animal; la régulation osmoliquese fait bien plus lentement chez un animal qui ne respire pas que chez un animal respirant bien. 1) 6" Chez les Holothuries normales, le liquide périviscéral a la même teneur en chlore que l'eau de mer; le liquide ainbulacraire (de la vésicule de Poli) est un peu moins riche en chlore (environ o'°°', 58 Cl par litre) ; le liquide stomacal est bien moins riche en chlore, on en trouve 0'"°', 5o par litre chez les animaux fraîchement ]iêchés et o^'j'jSS chez les animaux gardés depuis 2 jours dans l'acjuariura. (Résultat conforme à celui obtenu par Enriques.) i> La conductibilité électrique du liquide stomacal est inférieure à celle de l'eau de mer; l'abaissement cryoscopique est, pour ce liquide, égal à celui de l'eau de mer. Il y a donc bien un équilibre osmotique entre ces différents liquides. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE ipoS. 728 » 7" Lorsqu'on place des Holothuries dans de l'eau de mer diluée, les trois liquides étudiés par nous diminuent de concentration; cetle diminution se produit parallè- lement pour les trois liquides, et pendant toute la durée de l'expérience la teneur en chlore du liquide stomacal est inférieure à celle du liquide périviscéral ; lorsque, après 4 heures environ, l'équilibre est atteint le liquide stomacal contient moins de chlore que le liquide périviscéral et que l'eau extérieure ( résultat contraire aux affirmations de O. Cohnheim). » 8" Si l'on suspend le tube digestif isolé dans de l'eau de mer diluée, le liquide sto- macal diminue rapidement de concentration et, au bout de 2 heures environ, on trouve moins de chlore dans ce liquide que dans l'eau extérieure. » 9° Lorsqu'on place des Holothuries dans de l'eau de mer diluée et rendue isoto- nique à l'eau de mer par l'addition de saccharose, de sulfate de soude, de sulfate d'ammoniaque ou d'urée, les liquides périviscéral, stomacal et ambulacraire ne changent pas pendant les premières heures. » 10° Le liquide du tube digestif suspendu dans les mêmes solutions ne change éga- lement pas pendant les premières heures. » II" Dans toutes les expériences précédentes on s'est assuré que les Holothuries respirent normalement en ajoutant dans les expériences de contrôle du bleu de méthy- lène ou du carmin au liquide extérieur; on trouve le poumon aqueux coloré jusqu'aux dernières ramifications; la matière colorante ne pénètre pas dans la cavité cœlomique. » Conclusions. — L'ensemble de ces résultais montre que les membranes qui mettent en rapport la cavité interne des Oursins avec le liquide extérieur sont des membranes semiperméables. De même la membrane du poumon aqueux, celle de la vésicule de Poli et du tube digestif chez les Holothuries sont des membranes semiperméables qui laissent passer rapi- dement l'eau mais ne laissent pas passer les chlorures, les sulfates, le sucre et même l'urée qui passe si facilement à travers les membranes ani- males et végétales étudiées jusqu'ici. » Remarquons que l'on ne connaissait encore qu'une seule membrane animale vraiment semiperméable, c'est l'estomac de l'Aplysie, étudié par Bottazzi et Enriques. Nos résultats montrent que ces membranes doivent être plus répandues chez les animaux inférieurs qu'on ne le pense ordinairement. » Les recherches faites à Wimereux, sous la direction de M. Giard, par M. Siedlecki sur les Épinoches {Comptes rendus, i4 septembre 1903) ont conduit cet auteur à l'admission de membranes semiperméables chez ces Poissons. M 724 ACADÉMIE DES SCIENCES. HYGIÈNE. — Sur les matières grasses et r acidité des farines. Note de M. Iîali.ax». (Extrait.) (I Dans une série de recherches présentées à l'Académie, de i883à i885, j'apportais quelques faits nouveaux relatifs à l'acidité et aux matières grasses des farines. J'ai fait un pas de plus dans cette voie, avec le con- cours de M. Maurice Droz. Voici quelques-unes de nos principales expé- riences. » I. Germes de hlé mélangés de son provenant d'une mouture récente des moulins de l' Assistance publir/ue de Paris. » Conclusions. — Les matières grasses solubles dans l'éther, couteiuies dans les germes de blé mélangés de son, provenant d'une mouture récente, renferment très approximativement 83,34 pour 100 d'huile fluide et iG,66 pour 100 d'acides gras solides, avant des points de fusion variables. En dehors de ces acides solubles à la fois dans l'éther et dans l'alcool, il existe, dans le produit initial, d'autres acides, insolubles dans l'éther seul. » II. Farine de blé tendre pour pain de munition, de mouture ancienne. n Conclusions. — Les matières grasses de cette ancienne farine sont con- stituées par environ 18 pour 100 d'huile très fluide et 82 pour 100 d'acides gras mélangés, ayant des points de fusion différents. » L'acidité de la farine est due à plusieurs acides, les uns solubles dans l'eau, l'alcool et l'éther, les autres insolubles dans l'eau et dans l'éther. ))^III. Farine de blé dur pour pain de munition, de mouture ancienne. )) Conclusions. — Les matières grasses, dans cette vieille farine, sont entièrement formées d'acides gras libres qui s'opposent à l'hydratation et à l'extraction du gluten. )) IV. Farine du commerce de mouture récente. » y . Farine du commerce de mouture ancienne, conservée en flacon bouché depuis 1890. » VI. Farine du commerce étuvée, conservée en flacon bouché depuis 1893. M^VII. Farine pour pain de munition conservée en flicon bouché depuis i885. » VIII. Matières grasses extraites des farines conservées en flacon bouché depuis 1884. » Conclusions générales. — 1. Les matières grasses, dans les farines SÉANCE DU 2 NOVEMBRE igo^, 725 fraîches, sont constituées par une huile très fluide et des acides gras solides, ayant des points de fusion différents. Avec le temps, l'huile, qui est en très fortes proportions au début, va en diminuant progressivement et finit par disparaître, alors que les acides gras suivent une marche parallèle ascen- dante; de telle sorte que le rapport entre l'huile et les acides gras permet de s'assurer si une farine est de mouture récente ou ancienne. Ce rapport s'établit facilement en épuisant les matières grasses, extraites par l'éther, à l'aide de l'alcool à gS", qui dissout les acides gras et laisse l'huile inso- luble. » 2. Les acides gras, formés aux dépens de l'huile, disparaissent à leur tour et l'on finit par n'en plus trouver dans les très vieilles farines. » 3. La transformation des matières grasses en acides gras ne s'opère pas seulement au sein des farines; elle se manifeste aussi sur les produits isolés par l'éther. » 4. L'acidité des farines est produite par divers acides organiques qui vont en augmentant avec l'ancienneté des farines. Nos expériences, tout en confirmant et précisant certains faits relatifs à l'acidité des farines, observés par des pharmaciens militaires (Wagner, 1890 — Roeser, 1898 — Manget, 1901), montrent que cette acidité est principalement due à des acides gras solubles dans l'alcool à g^° et justifient le mode de dosage, devenu classique, que nous avons proposé en i883. » 5. L'acidité, premier indice de l'altération des farines, ne se rattache pas, comme je l'ai avancé, à des transformations microbiennes éprouvées par le gluten ; elle vient directement des matières grasses. Le gluten n'est atteint que lorsque les matières grasses, ou mieux les acides gras qui en résultent, commencent à disparaître. » 6. Plus une farine contient de matières grasses, plus elle est altérable; c'est ainsi, qu'au même taux d'extraction, les farines provenant de blés durs ou mitadins sont plus altérables que les farines de blé tendre. En dehors des indications que j'ai données autrefois pour obtenir des farines de longue conservation, on devra donc choisir, de préférence, les blés tendres les plus pauvres en matières grasses. » A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts» M. B. ■jab ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OuWtAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU IQ OCTOBRE igoS. Journal de Chimie physique, Électrochimie, Thermochimie, Radiochimie, Méca- nique chimique, Sloechiométrie, publié par M. Philippe-A. Guye; l. I, fasc. 1-3, juillet-septembre igoB. Genève, Henri Kundig; Paris, Gauthier-Villars ; 3 fasc. in-S". (Présenté par M. Haller. ) Bei'ue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, Membre de l'Institut, t. XV, n" 177, livraison du i5 septembre igoS. Paris, Librairie générale de l'Enseignement; i fasc. in-4°. Règle à calculs, instruction, applications numériques, tables et formules, par A. Beghin, 3= édition. Paris, Ch. Déranger, 1904. (Hommage de l'auteur.) Untersuchung iiber die Eigenbevegung von Sternen in der Zone 650-70'' nord- licher Declination, von J.-Fr. Scuroeter. (Publication des Universitnts-Obsen.Hi- toriums in Christiania.) Christiania, W.-C. Fabritius et Sonner, igoS; i vol. in-4°. (Offert par l'Observatoire de Christiania.) Ad. Wernickes Lehrbuch der Mechanik, inelementarer Darstellung mit Anwen- dungen und Uebungen aus den Gebieten der Physik und Technik, in zwei Teilen ; erster Teil : Mechanik /ester Kôrper, von D'' Alex. Wernicke; vierte vôUig um gearbeilete Aufgabe. Brunswick, Friedrich Vieweg, igo3. (Offert par l'éditeur.) Un nuevo ferrocarril original en la isla Formosa {Japon), por AiNTONio GoBos Liso. (Article du Journal El Obrero de ferrocarrilcs y tranvias, 2" année, n" 47, i4 octobre iQo3.) Madrid; i feuille in-f". Great trigonomelrical survey of India, vol. XVII : Electro-telegraphic longitude opérations ex ecuted dur in g the years i8g4-i8g6. Dehra Dun, igoi; i vol. in-4''. Boletin mensal do Obscrvatorio do Rio de Janeiro; janeiro-março, igoS. Rio- Janeiro ; 1 fasc. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 27 octobre igo3. Mémoires de l'Académie des Sciences de l'Institut de France. Tome XLVl : « Recherches sur une propriété nouvelle de la matière, activité radiante spontanée ou radioactivité de la matière », par M. Henri Becquerel. Paris, Firmin-Didol et G'"=, Gauthier-Villars, igo3; i vol. in-4''. Atlas photographique de la Lune, publié par l'Observatoire de Paris, exécuté par MM. M. Loewy et P. Puiseu.x; 7" fascicule, comprenant : 1° Études sur la topogra- phie et la constitution de l'écorce lunaire (su\Ve)\2° V\Anc\ie g : Image obtenue au foyer du grand équalorial coudé; 3° Planches XXXVI à XLI : Héliogravures d'après SÉANCE DU 1 NOVEMBRE igoS. 727 les agrandissements sur verre de quatre clichés des années 1897, 1899 et 1901. Paris, Imprimerie nationale, igoS; texte, i fasc. in-4° ; planches, i fasc. in-f". Les anciens Palagons, contribution à réliide des races précolombiennes de l'Amé- rique du Sud, publiée par ordre de S. A. S. le Prince Albert P', par le D"- V. \ er.nf.au. Imprimerie de Monaco, 1908 ; i vol. in^». (Présenté par M. Albert Gaudry. Hommage de l'auteur.) Études sur la classification et l'évolution des Hippurites, par Ar. Tolcas; r": partie, Planches VII-XIIl. ( Ménioiresde la Société géologique de France : Paléon- tologie: t. XI, fasc. 2.) Paris, 1908; i fasc. in-4". Mémoire sur la flexion et la torsion des solides et son application aux construc- tions, par EuG. Ferron. Luxembourg, L. Biick, 1908; i fasc. in-S". (Hommage de l'auteur. ) Bulletin de la Société normande d'Études préhistoriques; t. I, 1898; t. IX, 190 1. Louviers, imp. Eug. Izambert, 1894-1902; 9 vol. in-8°. (Présenté par M. Albert Gaudry. ) Jac. Berzelius reseanteckningar, utgifna af Kungl. Svenska Vetenskapsakademien genom II. -G. Sôderbaum. Sockholm, P.-A. Norstedt et fils, 1908; i vol. in-8". Proceedings of the United States Natio/ial Muséum ; vol. XXVI, pub. under the direction of the Smithsonian Institution. Washington, 1908; i vol. in-8''. Water-supply and irrigation papers of the United States geological Survey: n°^ 65-79. Washington, 1902-1908; i5 fasc. in-S". Arkiv utgifvet af K. Svenska Vetenskaps-Akadeniien : Matematik, Astronoini och Fysik, Bd. I, hâfte 1-2. Kemi, Mineralogi och Geologi, Bd. I, hafte 1. Botanik, Bd. I, hàftel-3. Zoologi, Bd. I. hafte 1-2. Stockholm, 1908; 4 vol. in-8". Kungl. Svenska Vetenskaps-Akademiens Arslok for ar 1908. Stockholm, 1908; I fasc. in-8''. Republica Argentina. Anales del Ministerio de Agricultura : Seccion de Co- mercio, Industriels y Econoniia; t. I, n" 1. Buenos-Ayres, 1908; i vol. in-8°. Archives des Sciences biologiques, pub. par l'Institut impérial de Médecine expé- rimentale à Saint-Pétersbourg; t. X, n" 1. Saint-Pétersbourg, 1908; i vol. in-4°. Natuurkundige Verhandelingen van de hollandsche niaatschappij der Weten- schappen te Haarlem. Derde Verzameling, deel V. Haarlem, 1908; i vol. in-4°. Abhandlungen der kaiserlichen Leopoldinischen-Carolinische deutschen Aka- demie der Natutforscher ; Bd. LXXX, mit 25 Tafeln. Halle, 1908; i vol. in-4'>. Ouvrages reçus dans la séance du 2 novembre 1908. Cours de Mécanique de la Faculté des Sciences. Traité de Mécanique rationnelle, par Paul Appell, Membre de l'Institut, Doyen de la Faculté des Sciences; 2" édition entièrement refondue; t. II : Dynamique des systèmes. Mécanique analytique. Paris, Gauthier-Villars, 1904; i vol. in-8'>. (Hommage de l'auteur.) Traité de Radiologie médicale, publié sous la direction de Ch. Bouchard, Membre de l'Institut, Professeur de Pathologie générale à la Faculté de Médecine; avec 728 ACADÉMIE DES SCIENCES. 356 figures et 7 planches h. t. Paiùs, G. Steinheil, 1904; i vol. in-4". (Hommage de M. Bouchard.) Résultai des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert I"', Prince souverain de Monaco, publié sous sa direction avec le concours de M. Jules Richard; fasc. XXllI: Bryozoaires provenant des campagnes de /'Hirondelle (1886-1888), par JuLRS Julien et Louis Calvet, avec 18 planches; fasc. XXIV: Recherches sur l'existence normale de l'arsenic dans l'organisme, par Gabriel Bertrand, avec 5 figures dans le texte. Imprimerie de Monaco, 1900; i vol. et i fasc. in-f". (Hommage de S. A. S. le Prince Albert de Monaco.) Carte halhymétrique des iles Açores, d'après les cartes françaises et anglaises, les sondages du Talisman, du Challenger, de S. A. S. le Prince de Monaco, Hirondelle et Princesse- Alice, et de V Açor, par J. Thoulet, corrigée d'après les sondages exé- cutés en 1902 par la Princesse-Alice et les travaux les plus récents. — Banc de la Princesse- Alice, sondages exécutés les 28, 24, 20, 26 août 1902; Carte dressée par MM. le Capitaine H.-C. Carr et Gh. Sauerwein, Enseigne de vaisseau, 2 sep- tembre rgo'i. Paiis, imp. Vieillemard fils et C'", 1908 ; les 2 cartes sur une seule feuille double-colombier. {A suivre.) On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VIIXARS, Quai des Grai. K-Aiigustins, n" 55. 'epuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux blés, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphcibétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" Janvier. le prix (le Vabonnenierii est fixe iiirisi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements : 40 Ir. — Union postale : 44 fr. chez Messieurs ; în Ferran frères. 1 Chaix. ■«/■ ' Jourdan. ( Ruff. iens Courtin-Hecquel. 1 Germain etGrassin ?e/s ( Gastineau. onne Jérôme inçon Régnier. Feret. deaux Laurens. ' Muller (G.). rges , Renaud. Derrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. a Jouan. mbeiy Perrin. , (Henry. ibourg ■' . ( Marguene. j Juliot. ! Bouy. Nourry. '■«■•• •mont-Ferr. m • Ratel. (Rey. ( Lauverjat ! Degez. ... l Drevet. noble ! ( Gratier et G'v Rochelle Foucher. ., i Bourdignon. /av/e ! ^ " 1 Dombre. j Thorez. ( Quarré. Lorient. chez Messieurs : ( Baumal. I M"' Texier. Bernoux et Cumn Georg. On souscrit, à l'Étranger, Imsterdani . Lyon ^ Effantin. 1 Savy. 1 Vitte. KarsetUe. Ruât. ( Valat. itontfiettier Myultns.. . > Goulet et fils. Martial Place. ! Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. ( Guist'hau. ( Veloppé. ( Barma. chez Messieurs : j Feikema Caarelsen / et G'v ithénes Beck. Rarceltitie Verdaguer. [ Asher et C'v 3erliii Mantei Nice . "" I Appy. Mines Thibaud. Orléans Loddé. 1 Blanchier. Poitiers , . / Lévrier. Hennés Plihon et Hervé. Roche/orl Girard ( M"" ) 1 Langloi^. Rouen ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. l Ponteil-Burles. Toulon. Toulouse.. l Rumébe. ( Gimel. ! Privât. . Boisselier. Tours j Péricat. f Suppligeon. ( Giard. ( Lemaltre. Valenciennes. Berne .... Bologne . . liruxelles-. Hucliaresi . 1 Dames. , Friediander et fils. ' Mayer et Muller. Schmid Francke. ZaDiclielli. I Lamertin. Mayolezet Audiarte. ' Lebégue et G". ( Sotchek et C°. ' Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C°. Christiania Cammermeyer. Constantiiio/ile. . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beul. Cherbuliez. Georg. ( Stapelmohr. Belinfante frères. ( Benda. I Payot et C". Barlh. \ Brockhaus. Leipzig Kœhler. ) Lorentz. Genève . . La Haye. Lausanne I Liège. Twietmeyer. 1 Desoer. ( Gnusé. chez Messieurs : iDulau. Hachette et C'v Nutt. Luxembourg. .. V. Buck. !Ruiz et G'v Romo y Fussel Capdeville F. Fé. Milan.... j Bocca frères. ■■ ( Hœpli. Moscou Tastevin. IVaples j Marghicri di Giu, ( Pellerano. ( Dyrsen et PfeifTer. IVe>v-rork Stechert. ' Lemcktet Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et G". Païenne Reber. Porto Magalhaès et Momi Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret G". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordiska Boghandel. 1 Zinserling. ( Wolff. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergetSellier. Varsovie Gebethner et Wolfl. Vérone Drucker. i Frick. i Gerold et G". Ziirich Meyer et Zeller. Rome . S'-Pétersbourg . Turin. Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes 1"' à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre iSîo.) 'Volume 10-4°; i853. Prix ^ 25 fr. Tomes 32 à 61. — (i" Janvier i85i à 3i Déeembie i865.) Volume in-4''; 1S70. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — (i»'' Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 18S9. Prix 25 fr. . Tomes 92 à 121. — ( 1" Janvier 1881 à 3i Décembre 1895.) Volume ia-4°; 1900. Prix 25 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACArEMIE DES SCIENCES : me I. — Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. V. Derbes etA..-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent oiuètes, par M. H.iNsEïJ. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle dx suc [jjiicréatique dans les pliénomiines digestifs, particulièrement dans la digestion des ères grasses, par M. Claude Bernard. Volu:ne in-4°, avec 3j planches; iS35 , ,.,.,.,...,, , 25 fr, )me II. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van BEt^EDE^^. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des ScienceJ .■ le concours de i833, et puis remise pour celui de i856, savoir: « Etudier les lois de la distribution des corps or;;anisé3 fossiles dans les différents terrains dimenlaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la lure des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses JtaLs antérieurs i>, par .VI. le Professeur B,id.v.\. In-J", avec 7 planches; i86t 25 fr. A kl même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers favarts à l'icsdtnîe c'cs fciercts W 18. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 2 novembre 1903.) MEMOIRES ET COMIVIUIVIGATIOJVS DKS MP-MIIIIKS ET DKS TOHIiRSPONDANTS DR L'ACADÉMIE. Pases. M. Yves Delaue. — Sur la non-régcncia- tion des sphéiidies chez les Oursins M. Edm. Perrier. — Kemarques ii propos lie la Communicalion de M. /iaphaél Dubois, du ly uclobrc i<,i>:'}, .. Sur lo~ huîtres perlières vraies •• M. APPEI.L. — Note accompagnant la pré- sentation du Tome [I de la seconde édi- tion di- son « Traité de Mécanique ration- Pages, nelle » 68i \l. R. Bloxplot. — Sur de nou\ elles actions produites par les rayons n : généralisation des phénomènes précédemment observés. t)!*4 MM.K. Lkpjne et ÎJoulud. — Sur le sucre virtuel du sang 68ges par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne re|)roduisenl pas les dis- cussions \erbales qui s'élè\enl dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit (ait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autî que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance )^ blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personr qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ai demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un 1 sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s< tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui (ail la présentation est toujours nomn mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le b pour les articles ordinaires de la correspondance 0 cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à lem le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rei actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu i vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes. rendus ne contiennent ni planches figures. Dans le cas exceptionnel où des figures serni autorisées, l'espace occupé par ces figures compl pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport; les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus ap l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent iaire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés déposer am Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à ia séance suiJ ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 9 NOVEMBRE 1905, PRÉSIDENCE DE I\I. ALBERT GAUDRY. MÉMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Sur V emmagasinement des rayons n par certains corps. Noie de M. R. Bloxdlot. « Au cours de recherches sur les rayons n, j'ai eu l'occasion de constater un fait très remarquable. Des rayons n, produits par un bec Auer enfermé dans une lanterne, traversaient d'abord l'une des parois, formée d'une feuille d'aluminium, de celte lanterne, puis étaient concentrés à l'aide d'une lentille en quartz sur tlu sulfure de calcium phosphorescent ('). Le bec Auer ayant été éteint et enlevé, l'éclat de la phosphorescence demeura, à ma grande surprise, presque aussi intense qu'auparavant, et, si l'on inter- posait un écran de plomb ou de papier mouillé, ou la main, entre la lan- terne et le sulfure, celui-ci s'assombrissait : rien n'était changé par la suppression du bec Auer, sauf que les actions observées s'affaiblissaient progressivement. Au bout de 20 minutes, elles existaient encore, mais étaient à peine sensibles. » En étudiant de près les circonstances du phénomène, je ne tardai pas à reconnaître que la lentille en quartz était devenue elle-même une source de rayons n; lorsque, en effet, on enlevait celle lentille, toute action sur le sulfure disparaissait, tandis que, si on l'approchait, même latéralement, le sulfure devenait plus lumineux. Je pris alors une lame de quartz épaisse de iS-"'", sa surface formant un carré de 5'='" de côté; j'exposai cette lame (') Ce sulfure était forlement tassé dans une fente pratiquée dans une feuille de carton épaisse de o™™, 8; la largeur delà fente est de o™'",.5; sa longueur est i5""". On obtient ainsi, après insolation, une petite source lumineuse très sensible auxravons n. C R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N» 19.) 96 73o ACADÉMIE DES SCIENCES. aux rayons n émis par un bec Aiier à travers deux feuilles d"aluminium et du papier noir. Elle devint active comme la lentille : lorsqu'on l'approchait du sulfure, il semblait, suivant l'expression de M. Bichat, que l'on écartât un voile qui l'assombrissait. On obtint un effet encore plus marqué en interposant la lame de quartz entre la source et le sulfure, tout près de ce dernier. » Dans ces expériences, l'émission secondaire par le quartz s'ajoute aux rayons n émanés directement de la source. Cette émission secondaire a bien son siège dans toute la masse du quartz, et non pas seulement à sa surface, car, si l'on place successivement plusieurs lames de quartz l'une sur l'autre, on voit l'effet augmenter à chaque lame ajoutée. Le spath d'Islande, le spath fluor, la barytine, le verre, etc. se comportent comme le quartz. Le filament d'une lampe Nernst reste actif pendant plusieurs heures après que la lampe a été éteinte. » Une pièce d'or, approchée latéralement du sulfure soumis aux rayons n, augmente son éclat; le plomb, le platine, l'argent, le zinc, etc. produisent les mêmes effets. Ces actions persistent après l'extinction des rayons n, comme dans le cas du quartz; toutefois, la propriété d'émettre des rayons secon- daires ne pénètre que lentement dans le sein d'une masse métallique : ainsi, si l'une des faces d'une lame de plomb éjiaisse de 2""" a été exposée aux rayons n pendant quelques minutes, cette face seule est devenue active; une exposition de plusieurs heures est nécessaire pour que l'acti- vité atteigne la face opposée. » L'aluminium, le bois, le papier sec ou mouillé, la paraffine, ne jouissent pas de la propriété d'emmagasiner les rayons n. Le sulfure de calcium la possède : ayant enfermé une dizaine de grammes de ce sulfure dans une enveloppe de lettre, puis ayant exposé cette enveloppe aux rayons n, je constatai que son voisinage suffisait pour renforcer la phos- phorescence d'une petite masse de sulfure préalablement insolé. Cette propriété explique une |)articularité constante que j'ai signalée antérieu- rement, à savoir que l'augmentation de la phosphorescence par l'action des rayons n met un temps appréciable tant pour se produire que pour disparaître. Grâce, en effet, à 1 emmagasinement des rayons n, les dilTé- rentes portions d'une masse de sulfure renforcent mutuellement leur phos- phorescence; mais comme, d'une part, l'emmagasinement est progressif, ainsi que je l'ai constaté directement, et comme, d'autre part, la provision emmagasinée ne s'épuise pas instantanément, il en résulte que, lorsque l'on fait tomber des rayons n sur du sulfure phosphorescent, leur effet SÉANCE DU 9 NOVEMBRE igoS. 781 doit croître lentement, et que, lorsqu'on les supprime, leur effet ne peut s'éteindre que progressivement ( ' ). » Des cailloux ramassés vers 4'' de l'après-midi, dans une cour où ils avaient reçu les radiations solaires, émettaient spontanément des rayons /i : il suffisait de les approcher d'une petite masse de sulfure phosphorescent pour en augmenter l'éclat. Des fragments de pierre calcaire, de brique, ramassés dans la même cour, produisaient des actions analogues. L'acti- vité de tous ces corps persistait encore au bout de 4 jours, sans affaiblisse- ment bien sensible. Il est toutefois nécessaire, pour que ces actions se manifestent, que la surface de ces corps soit bien sèche; nous savons, en effet, que la plus mince couche d'eau suffit pour arrêter les rayons n. La terre végétale fut trouvée inactive, sans doute à cause de son humidité; des cailloux pris à quelques centimètres au-dessous de la surface du sol étaient inactifs, même après avoir été sécliés. » Les phénomènes d'emmagasinemeiit des rayons n qui font l'objet de la présente Note doivent tout naturellement être rapprochés de ceux de la phosphorescence; ils présentent toutefois un caractère tout spécial comme j'ai l'intention de le faire connaître prochainement. » MEMOIRES PRESENTES. M. Prosper de Lafitte soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « Le carré magique de 3. Solution générale du pro- blème. » (Commissaires : MM. Picard, Painlevé.) M. A.-N. P.4XOFF adresse un Mémoire « Sur la propagation de l'attrac- tion. » (Renvoi à l'examen de M. Appel!.) ( ' ) J'indique de nouveau ici que, d'une niiiiiière générale, il y a avantage, dans les expériences sur les rayons /«, à remplacer le ijec Auer par une lampe Nernst consom- mant 200 watts. •ySa ACADÉMIE DES SCIENCES. CORRESPONDANCE. GÉOMÉTRIE. — Sur la détermination des figures invariantes des transforma- tions cycliques. Note de M. Rabut, présentée pur M. Haton de la Gon- pillière. « J'ai fait connaître (') les équations générales des fignres invariantes de la transformation j)olaire réciproque, et le procédé qui m'y a conduit s'étend aisément à tonte transformation réciproque (ou dont la répétition produit l'identité) sans autre restriction que la possibilité d'exprimer cette transformation par des équations diflérentielles. )> Je me propose ici d'élargir bien davantage cette méLhode en traitant le cas f'énéral d'une transformation cyclique, c'est-à-dire qui, opérée n fois de suite, aboutit à l'identité. » Envisageons une telle transformation dans l'espace; elle se représente par trois équations reliant un élément infinitésimal d'une figure (défini par les coordonnées x, r. z et les dérivées x' , /, x" , y" a?'", j" si cette figure est une ligne, ou p, q, r, s, t, . .. s'il s'agit d'une surface) avec l'élé- ment transformé. Affectons ces quantités des indices i, 2, 3 n dans la figure primitive et ses transformées successives, l'élément n -h i étant iden- tique à l'élément i. Convenons d'autre part, pour abréger, d'écrire F(i, 2, ..., n — I, «) pour une fonction des quantités ci-dessus, relatives aux figures successives 1,2 (n — \), n, contenant, en outre, des para- mètres auxiliaires dont l'emploi va être justifié. M Une transformation cyclique peut toujours être caractérisée par un système d'équations tel que F,(t, -2, ..., /) — I, n) =". F.d,?. «— i,/0 =0, ..., Fyt.(i, -2. ...,/! — 1, n) = o, F,(2, 3, .. ., rt, I) =0, F,(-2, 3, ..., /i, 1) = '->, •■., F/,(a, 3, ...,«, 1) =0, (i) '' F,(3, 4, •••, ', ■^) =0. F2(3, 4, ■■., I. 2) =«. -. F/,(3, 4, ••-, n, •^) = ". Fi(n, !,...,« — ■J,« — r) = o, F.j(n,i....,n--2,n~i) = o, ..., F/,(/j, i, ..., n— 2, n — i) = o, contenant chacune, outre les coordonnées et dérivées relatives a l'élé- (') Comptes rendus, 17 juin 1901. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE lC)o3. 7^3 ment i et à ses trasisforniés, des paramètres auxiliaires en nombre/. En efîet, suivant la valeur du nombre n et celle de l'ordre m de ces équations différentielles, on peut toujours choisir A et / de telle façon que l'élimination des coordonnées et dérivées d'indice supérieur à 2, ainsi que des oara- mètres auxiliaires, entre ces nk équations, en laisse subsister trois entre les coordonnées et dérivées d'indices i et 2; ces trois équations résultantes sont les équations différentielles de la transformation. » D'autre part, une figure de l'espace (ligne ou surface) admettant cette transformation peut toujours être caractérisée en adjoignant à ces trois équations un système de ny équations (i) où les fonctions données F sont remplacées par des fonctions <î> contenant >, paramètres auxiliaires. On peut, en eflet, choisir y et >. de façon çjue l'élimination des coordonnées et dérivées d'indices >i, ainsi que des paramètres auxiliaires entre ces ny + 3 équations, en laisse subsister deux ou une (savoir deux dans le cas d'une ligne, une dans le cas d'une surface) entre les coordonnées et déri- vées d'indice I. Ces deux équations résultantes, ou cette unique équation résultante, représentent une ligne ou une surface invariante dans la trans- formation considérée; en choisissant • 2 est (2m + 3) (n — 2). Il faut donc que n/c = ('im + 3) l' n - - 2) + / -1- 3, d'oîi , T j,in +q — l K = 2rn -r- :) — ■ 1 n /ayant la plus petite valeur qui rende k entier. Le nombre des coordonnées et dérivées d'indice ^ i étant (2/n-f- 3)(n — i), la seconde condition à remplir est ny — (a/n -l- 3; (n — i) H- )^ -I- 2, m34 académie des sciences. d'où „ 2 »l -H 2 — X Y = 2»? 4- û — ' A ayant la plus petite valeur qui rende ■/ entier. » Deuxième CAS. - Transformations rk surf aces. - Nombre de coordon- nées et dérivées d'ordre > i : " ( /?ï -t- I ) { m + 2 ^+2](/^-2); » Première condition à remplir : d'où k et /; » Deuxième condition à remplir : d'où / et } . » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'approximation des fondions par les irrationnelles quadratiques. Note de M. S. Pi.xciierle, présentée par M. E. Picard. « Une Note, publiée par M. Borel dans l'un des derniers fascicules du Bulletin de la- Société mathématique de France, montre d'une façon aussi simple qu'élégante l'usage qu'on peut faire des nombres quadratiques a±\}b pour représenter par approximation un nombre réel quelconque. )) Je me propose ici d'indiquer une méthode qui permet, d'une façon analogue, de représenter par approximation une fonction analytique quel- conque, régulière dans le domaine la|> R, par une fonction de la forme p ^_ y'o, où P et Q sont des fonctions rationnelles ('). Bien entendu, d s'a"it d'approximation algébrique comme dans l'algorithme des fractions (') Cf., pour des applications plus générales dans cel ordre d'idées, mes Mémoires jubliés par l'Académie de Bologne (S. IV, t. X, 1890, p. 5i3 el S. V, t. IV, 189',) et publies par rAcaaemie ae Doiogr dans les Annali di llatematica (S. II, t. XIX, 1891, p. j.j). SÉANCE DU 9 \OVKMBRE IQoS. 735 continues et dans celui de Ch. Hermite, dont la méthode que je vais indi- quer est, au fond, une application. » Soit a.(.r) une fonction qui, pour des valeurs assez grandes de \.v\, admet un développement / \ "0 . ''I " » aL(x) = -? + -i + ^ +.... » Étant donné un nombre entier n aussi grand qu'on voudra, on pourra toujours déterminer trois polynômes entiers en x, P„. Q„. R„, tels que Ci) a,= P„+Q„x-|-R„a^ soit une série de puissances décroissantes de x, dont le premier terme est a;-(''-n)^ les degrés de P„, Q„, R„ étant Respectivement m — I, m. m — I SI n = 27», m — I , m, ni. si n " ini » Le nombre des coefficients que l'on doit annuler est '5m dans le pre- mier cas, et 3771 + I dans le second; or, les constantes dont on peut dis- poser étant en nombre 5m + i dans le premier cas et 37/? -i- 2 dans le second, les polynômes P„, Q„, R,; sont en général déterminés, à un facteur constant près. )) Si l'on substitue, à la relation (i), l'équation approchée (2) R„x-+Q„y. + l'„ = o, on en lire I) La fonction 0:: /■.P„R« étant du degré — i ou — 2 suivant que n = 2/72 ou iin -\- i, tend vers zéro pour 7i = co; on peut donc développer la racine carrée en série de puissances de x'' et, puisque x est nul pour a; = x, on doit prendre le sig-ne — du radical. » Si maintenant l'on compare l'expression approchée de a 736 ACADÉMIE DES SCIENCES, avec l'expression exacte „_ Q" K 4/, 4(i^-°'«)RJ on voit immédiatement que, clans cette dernière, les coefficients de a„ ne figurent, dans le développement en série de puissances de x~' , qu'à partir du terme de degré ~ ( 3ot + i) dans la parenthèse et, par suite, dans le produit, à partir du terme de degré — 3m pour n = im, et — {3m + i) pour n ^ %m -{- \ . » La fonction a est donc représentée par l'expression approchée (3) développée en série, jusqu'au terme de degré — 3m -+- i ou — 3m inclusi- vemenl, suivant que n ;= 2m ou 2/n + t . » MÉCANIQUE. — Généralisation de la propriété fondamentale du potentiel. Note de ]\1. À. de Sai\t-Germain, présentée par M. Appell. « On a très nettement établi que, lorsqu'elle s'exerce suivant la loi de Newton, l'attraction d'une masse continue S sur un de ses points A, a ses r ■ . . 1 1 • • ,■ u (>^ f^^' à\' , , ^- 1 composantes imies et égales aux dérivées partielles j-, -^, -ptlu potentiel; je veux montrer qu'il en est encore de môme quand l'attraction varie en raison inverse de la n''""* puissance de la distance, pourvu que « soit infé- rieur à 4 ; si « = 4? ^ 6st infini à l'intérieur de S. » Je suppose que l'attraction exercée sur le |3oint A par un élément de masse dy. situe en un point M a la distance n du point A soit égale a — —, et que la densité en chaque point de S soit une fonction holomorphe des coordonnées. Si au point A, de coordonnées x, y, z, la densité est p, au point M, dont les coordonnées sont a; + ç, y -l- r,, z-i-^, elle aura pour expression ^ ax ay oz ' a ayant une valeur finie qui dépend de u et de la direction AM. » J'envisage une sphère a, de très petit rayon s, ayant son centre au point attiré A, et je décompose S en deux parties : l'une S, remplissant le volume G, l'autre So extérieure à a. Soient X, X,, X„ les composantes, suivant l'axe OX, des attractions exercées sur A pir S, S,, S^; V, V,, Va les SÉANCE DU 9 NOVEMBRE igoS. 7^)7 potentiels de ces masses. Le point A ne faisant pas partie de S^, on sait que Xo est égale à --y"; on a donc évidemment X - — - X - ^ dx ' ' ^ dx » Si nous reconnaissons queX, et '-j]- décroissent indéfiniment avec s. tandis que X et -r- ont des valeurs déterminées, X r- sera nécessaire- ment nul. )) Considérons d'abord X,. Je décompose S, en éléments an moyen des coordonnées polaires u, 0, et de T ('). (') Voir Comptes rendus du 27 juillet, p. 253. SÉANCE DU 9 NOVHMBRE 190'^. 739 » Le volume V,, l'entropie S^ de la S''"'* phase,, le potentiel moléculaire et individuel Ii- de l'un quelconque des corps qui la forment sont donnés par les formules , , „ _ an, _ dH, (') ^^-^' -^■>-^' (2) f'i=-d^^- )) L'indice i, s'appliquaiiL à l'un des q constituants indépendants du système ou à l'un des r corps qui en dcrivont, peut varier de i a q + r. M Si, par suite d'une variation élémentaire de la pression ou de la tem- pérature, ou des deux à la fois, le système passe à un nouvel état d'équi- libre infiniment voisin du premier, on aura, en différentiant les équa- tions (i), ,, Ft — ( I, 2, . . ., <7 -f- r)\. ûT i)p ' àl- — i (/ 1 ' » Multipliant la première de ces équations par dp, la deuxième par dJ, puis ajoutant membre à membre, il vient (3) ( ./ V, dp - ./S, dT ^ ^- .///-■ 4- 3 ^^ dp dJ + ^^ dT^ )) Si l'on représente par rfV^ et rfS^ les variations de volume et d'entropie qui se seraient produites, si les modifications élémentaires dp et dT n'avaient été accompagnées d'aucun changement chimique, on aura, en faisant tous les dx nuls dans l'équation précédente, , el (hs étaiiL les variations de volume el d'eiilro|)ie de la S"'""' phase, ducs à l'action chimique. >i D'autre part, en différentiant l'équation (2), on obtient, pour la variation du potentiel AJ dans la transformation considérée, » Multipliant chaque membre par dx] et ajoutant les (j -\- r équations obtenues, en donnant à l'indice i les valeurs successives i, 2, ..., (/-+-/', il vient (5) V'/>^;^-;==Z(f^^-f^T).^;../Mi., f/-Hj représentant la différentielle du second ordre du potentiel H^, quand es photographies que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie montrent nettement ces immenses facules ainsi que la différence remar- quable d'étendue entre les deux groupes de taches en question. » Il y a donc lieu de supposer que la dernière perturbation magnétique a été occasionnée beaucoup plus par lesfacules ou l'état particulier d'agi- tation de la chromosphère que par la tache elle-même. Des photographies spectrales faites par la belle méthode de MM. Haie et Deslandres nous apporteraient probablement, dans ce cas, des indications utiles. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la transparence de la mer. Note de M. Thoulet. « De nombreux observateurs ont étudié la transparence de la mer en diverses localités, en mesurant la distance verticale à laquelle apparaît ou disparaît à la vue un disque blanc immergé. Cette distance est la transpa- rence, pour la localité et le moment où la mesure est effectuée. )) Je me suis proposé l'étude synthétique de ce caractère particulier des eaux marines et, dans ce but, j'ai opéré de la manière suivante : » Une caisse en bois, blanche à rintérieur, noire à l'evlérieur, a sa paroi verticale percée d'une ouverture ronde de 3"" de diamètre bouchée par un mince papier huilé. A 20"° en arrière, on installe une bougie et, successivement, diverses sources lumi- neuses, bec de gaz papillon plus ou moins ouvert, bec Auer, lumière oxjhydrique dont l'intensité lumineuse est chaque fois évaluée en unités bougie placées à ao""" par le procédé ordinaire de la tache d'huile. De l'autre côlé de l'ouverture, on installe une lunette horizontale, composée de deux cylindres métalliques élanches dont chacun, à une extrémité, est terminé par une glace verticale et susceptibles de rentrer à volonté l'un dans l'autre. On remplit la lunette avec de l'eau contenant une quantité connue de kaolin fin, préalablement lévigé et soigneusement débarrassé de toute matière étrangère. Une graduation permet de mesurer exactement, à chaque expé- rience, la dislance entre les deux glaces parallèles c'est-à-dire l'épaisseur de l'eau bourbeuse nécessaire pour faire disparaître à la vue la source lumineuse. Le dosage du kaolin s'eflfeclue très aisément par l'évaporation et la dessiccation à 5oo° d'un volume connu d'eau bourbeuse. » On peut donc faire varier à volonté : l'intensité de la source lumineuse, la distance de la lunette à cette source, la proportion d'argile contenue dans le liquide, enfin l'épaisseur d'eau bourbeuse de turbidilé connue, nécessaire pour cesser d'aper- cevoir l'ouverture éclairée. » Les expériences ont conduit aux conclusions suivantes : » La courbe qui relie l'épaisseur y, exprimée en dixièmes de milli- SÉANCE DU 9 NOVEMBRE igoS. 749 mètre, d'une solution rendue plus on innins opaqne par l'addition (Win poids .r variable et ex(irimé en grammes par litre d'argile fine, avec ce poids d'argile, épaisseur nécessaire pour faire disparaître à la vue un ccTcle blanc marqué sur un fond noir, est une hyjierbole équilatère de la forme ccy = e d'où l'on tire, par conséquent, J7 = -• » La forme d'byperbole équilatère persiste, quelles que soient l'intensité de la source lumineuse et la proportion de matière argileuse en suspension. » L'intensité de la source lumineuse possède une influence réelle, mais assez faible, sur la transjjarènce. » Le diamètre apparent, ou, ce qui revient au même, l'éloignement de la source lumineuse, est sans influence sensible. » La valeur de e change avec l'intensité lumineuse, depuis 78 pour 0,75 bougie, jusqu'à i54 pour 1 19 iiougies. La valeur la plus conve- nable à choisir pour s, dans les conditions les plus ordinaires où se font ces mesures à la mer, paraît être e = 4o. » Ou peut ainsi doser le poids de sédiments en suspension par litre d'eau de luer. C'est ainsi que l'eau de la Méditerranée orientale, dont la transparence moyenne, suivant Luksch, serait de 33"", contiendrait par litre 0^,00012 de matières argileuses, ou leur équivalent en plankton. » Les mesures se prennent avec une boule de cuivre ayant o^.iS de diamètre, peinte en blanc, susceptible de se lester plus ou moins, qu'on suspend à une fine cordelelte graduée de mètre en mètre, et qu'on laisse descendre verticalement dans la mer. On observe avec une lunette d'eau ; on mesure la distance à laquelle apparaît ou disparaît la boule, ce qui donne la transparence, et l'on applique la formule xj = 4o. » AÉRONAUTIQUE. — L' emploi des ballons à ballonnet d' après la théorie du rrènéral iVeusnier. Noie de M. Hexrv de La Vaulx, présentée par M. Maurice Levy. « Le général Meusnier posait en l'aniice 1783, au lendemain de la pre- mière ascension d'un aérostat gonflé à l'hydrogène par Charles et Robert, la loi suivante de l'équilibre aérostatique : » La zone de navigation normale d'un ballon est sa zone de plénitude. » Malheureusement celte zone s'élève progressivement dans le cours d'un voyage aérien, à mesure que le lest se dépense et que le ballon perd du gaz. Nombreux sont les inconvénients qui résultent de cette loi. 75o ACADÉMIE DES SCIENCES. » 1 ° L'aéronaute ne peut utiliser le courant de direction et de vitesse qui lui paraît le plus favorable. » 2° Si la zone de plénitude du ballon se trouve au-dessus des couches de nuages, l'aéronaute perd la terre de vue et ne connaît plus sa direction ni sa vitesse, situation très dangereuse lorsqu'il n'est pas très éloigné d'une mer ou d'une frontière ennemie. M 3° Dans les voyages de longue durée par suite de l'élévation toujours croissante de la zone de plénitude, l'aéronaute se trouve à la fin du voyage emporté à des altitudes souvent pénibles où tout l'organisme éprouve les plus grands malaises. C'est ainsi que, dans mon ascension de Paris à Korostychew, gouvernement de Kiew, Russie (1925'"" en 35 h. 45 min.) je fus amené, pendant la seconde nuil du voyage, à des altitudes voisines de 6000"'. , » 4*^ L'aéronaute arrivé à de hautes altitudes doit garder en réserve, pour régler la descente finale du ballon, une quantité de lest d'autant plus grande qu'il sera monté plus haut; donc, abréviation du voyage. » Le jour même où le lieutenant Meusnier déterminait les lois de l'équi- libre d'un ballon et ses conséquences, il en indiquait aussi le remède, c'est-à-dire donnait à l'aéronaute les moyens de choisir à son gré sa zone de navigation. » Pour cela il lui conseillait de ménager dans le ballon une capacité parti- culière destinée à renfermer de Pair atrnosp/iérique. Autrement dit, il lui con- seillait d'adapter, à son ballon, un ballonnet à air. Le rôle du ballonnet revient à diminuer ou à augmenter le volume occupé par le gaz du ballon en introduisant ou en rejetant de ce ballonnet une quantité d'air voulue. L'aéronaute arrive ainsi à déterminer à son gré la zone de plénitude, c'est- à-dire la zone d'équilibre du ballon. » Jusqu'en 1903 les remarquables idées de Meusnier sur l'équilibre de l'aérostat à volume varuible, restèrent sans application, bien que, dans un magistral Mémoire publié dansV Aéronautique an 1884, M. le colonel Renard ait développé, d'une façon très complète, des idées tout à fait analogues à celles de Meusnier. Des ballons captifs et des aéronats furent, il est vrai, munis de ballonnets, mais le seul rôle de ces derniers était de main- tenir la permanence de la forme. Je munis aussi le Méditerranéen d'un bal- lonnet, mais comme cet aérostat ne fit jusqu'à présent que des expériences à basse altitude, je ne pus contrôler les observations du général Meusnier. » Celle année, deux, ballons munis de ballonnets l'ureul expérimentés presque en uiéiue lenips : (Tahordle Saint-Louis, aérostat de Sooo'"'' appartenant à M, Jacques Bal- SÉANCE DU 9 NOVEMBRE ipoS. 7';i san, puis le Djinn, ballon de iGoo"' appartenanl à M. Broët. Le Saint-Louis fil à la fin (le janvier igoS un voyage où M. Balsan constata que sa zone de plénitude était considérablement abaissée. Le Djinn fit à son tour deux voyages au mois de mars et au mois de juillet où je pus constater les mêmes résullats. Ces deux ballons avaient un ballonnet, mais une manche d'appendice ouverte; il était donc possible, en introdui- cône d'écoulement. . 'jpifdu uu cone d écoulement ■ ■roupape supérieure •Jolet de déchirure du ballon soupape è <3ir du bsllonnet itianeite J air corde de mâncei'vre du volet de déchirure du talion _ torde de manœuvre delà soupape è àir. ventilateur volet de dechiruro du ballonnet soupape d àir du ballonnet soupape intérieure ê Qàz --manche temom à Qâz .corde de manoeuvre du liàlionnet ,. corde, de rnenceuvre de là soupepe inréricure i QàZ ..corde de m^nceuvre de là soupape à <3ir egede de manoeuvre de là soapspii iupe'rieure:^'''''''' , Le Djinn, ballon à hallonnet. sant de l'air dans le ballonnet, de limiter la zone de plénitude du ballon, mais il était impossible de faire la manœuvre inverse, c'est-à-dire de rejeter l'air du bnllonnet et de rehausser la zone de plénitude, c'est-à-dire la zone d'équilibre du ballon. C'est alors que je résolus de supprimer la manche d'appendice et de la remplacer par une soupape s'ouvrant sous une pression déterminée, plus ou moins forte, selon les cas, que les pressions des soupapes du ballonnet à air. » Le troisième voyage du Djinn ainsi équipé fui exécuté le 26 septembre dernier. Le capitaine Voyer et le comte d'Oultremont avaient pris place à mes côtés dans la ^52 ACADÉMIE DES SCIENCES. nacelle. La forte rosée de la nuit nous força à monter peu de temps après le départ à une altitude de 1200"". Pendant cette montée, nous pûmes nous rendre compte du parfait fonctionnement de la soupape d'appendice à gaz. Les phares de la côte nor- mande approchaient et nous décidions de tenter la traversée de la Manche; il était préférable, pour cette traversée, de nous maintenir à ba'-se altitude. Profitant d'un mouvement de descente du ballon, nous envoyons de l'air dans le ballonnet et nous nous équilibrons à une hauteur maxima de 3oo". La Manche est traversée; nous passons l'estuaire de la Tamise et le jour se lève. Le ciel est complètement couvert; notre direction est tangente à la mer du Nord. Un ballon sans ballonnet s'emballerait en hauteur sous l'influence de la radiation solaire, traverserait la couche de nuages, exposant les aéronautes à une situation d'autant plus critique que le vent des régions supérieures porte vers le nord, un peu est, c'est-à-dire vers la mer. Grâce au ballonnet que nous remplissons d'air au moyen de notre ventilateur, le Djinn s'équilibre entre Sco"" et 400", puis il monte très doucement, se maintenant toujours au-dessous des nuages et nous permettant ainsi une descente rapide en cas de danger. Nous sommes à 1000'" environ ; un immense golfe se présente devant nous, c'est le Wash. Nous lançons un papier vers la terre et nous remarquons que, dans les couches qui se rap- prochent du sol, notre papier prend une direction nord-ouest qui lui fait éviter le golfe. Nous nous laissons descendre et, grâce à l'air que nous envoyons à noiuveau dans le ballonnet, nous nous rééquilibrons dans ces courants inférieurs et pouvons ainsi à notre tour éviter la mer. Enfin, nous traversons l'estuaire de la rivière IJunber; la côte, vers ce point, fuit fortement vers l'ouest laissant devant nous la mer libre. Il serait téméraire de continuer notre voyage et nous descendons à Carlham Ilill. comté d'York. » Le voyage a duré 16 heures 4o minutes et nous avons encore 216''? de lest à bord. Grâce au ballonnet nous avons donc pu constamment choisir notre altitude et nous équilibrer dans les courants qui nous étaient le plus favorables; en outre nous avons, grâce à ce système, économisé notre lest et malgré un voyage de 16 heures, sans la présence de la mer du Nord, le Djinn aurait pu encore fournir une course très longue. Enfin, le 3o octobre dernier, \e Djinn, gonflé en partie à l'hydiogène et emportant, outre M. de Castillon et moi, près de iooo''8 de lest, s'élançait à 5''20'" du soir dans l'atmosphère. En plus des perfectionnements apportés à la dernière ascension, leDjinn était muni, à sa partie supérieure, d'après les données d'Henri Hervé, d'un cône d'écoulement destiné à empêcher l'eau de pluie de s'accumuler sur le haut du ballon et de le surcharger. Comme pour rendre l'expérience plus probante, le départ eut lieu par une pluie torrentielle qui se prolongea pendant les deux premières heures du voyage. Grâce au cône d'écoulement, le ballon se maintenait en bon équilibre, ne perdant pas plus de lest qu'un ballon de même cube par beau temps. Vers S*" du soir, alors que nous étions équilibrés à 1200" ou i3oo" de hauteur, la neige se mit à tomber fortement et à surcharger énormément le ballon. Il fallut jeter du lest en grande quantité, car jusqu'ici, aucun cône d'écoulement n'est efficace contre la neige qui s'accumule sur des parois presque verticales. Pendant toute la nuit ces avalanches de neige se continuèrent; et nous dûmes dépenser la quantité phénomé- nale de 65o''s de lest afin de n'être pas rejetés sur le sol; puis cette neige fondit pro- gressivement délestant d'une façon dangereuse un ballon comme le Djinn gonflé à SÉANCE DU 9 XOVKMIîRE I0o3. 753 l'hydrogène pur. Un aéroslat sans ballonnet aurait été de ce fait aspiré dans des régions voisines de 5ooo"» ; les aéronaules auraient sotifi'ert du froid excessif de ces hautes altitudes et auraient sans doute été forcés d'interrompre leur ascension. Grâce au ballonnet que nous remplissions d'air, nous ne dépassions pas l'altitude de 2200™, et, sans la proximité des glaciers au milieu desquels il aurait été téméraiie de se lancer par ce temps de perturbations atmosphériques et de brouillard intense, nous pouvions continuer sans danger notre voyage. Nous atterrissions à 8^ du matin dans le Doubs après i5 heures de voyage et avec 35o''s de lest encore disponible. » Je pense donc que rulililé du ballonnet est pratiquement démontrée; grâce à lui l'aéronaute se rend maître de l;i zone de navigation. Il l'abaisse en inlrodni.sant de l'air dans le ballonnet ou l'élève en évacuant une |ior- tion de cet air ; il peut donc choisir à tout moment le courant qui lui convient le mieux. Dans les ascensions de longue durée, il évitera les altitudes trop élevées et le séjour dans l'almosphère sera moins fatigant et |ilus agréable. Que l'on joigne au ballon à ballonnet un cône d'écoulement pour la pluie et l'on aura un aérostat susceptible de multiples applications pratiques. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Conditions de séparation de l'iode sous forme d'iodure cuivreux, dans un mélange de chlorures, bromures et iodures alcalins. Note de MM. H. lÎAUBiGNY et P. Rivals, présentée par M. Troost. » La séparation de l'iode par distillation en chauffant le mélange où il a pris naissance par l'action d'un oxydant et d'un acide faible, sans être tou- jours im|iralicable, est du moins délicate parce qu'elle est souvent impar- faite à cause de l'oxvdabililé de ce corps. L'iode peut, en effet, sous des influences nombreuses, à chaud surtout, se Iranslormcr partiellement en acide iodique fixe. Nous l'avons vu lors de l'emploi de l'acide borique avec un excès de bioxyde de manganèse. C'est le cas également dans d'autres méthodes. » Nous avons donc cherché à éviter cette distillation de l'iode, sans verser toutefois dans l'usage des solvants, CHCl' ou CS^, comme mode de séparation. Car, outre les causes d'erreur que ce mode opératoire com- porte, les lavages et décantations répétés qu'il exige, aussi bien des eaux mères avec le solvant extracteur, que de ce dernier avec l'eau pure ensuite, le rendent long et fastidieux. » L'emploi des sels de cuivre qui nous ont servi à séparer le chlore et le brome dans une dissolution de chlorures et tic bromures, nous a amenés naturellement à revoir le procédé de dosage de l'iode, en l'isolant tout G. R., iqoi, 2- Semestre. (T. CXWVII. N" 19.) '.(V* ■75/1 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'abord sous forme d'iodure cuivreux insoluble. Nous n'avons pu que con- firmer nos devanciers. En Irailant un iodureparun sel cuivrique, pris tous deux à l'élat dissous, la séparation de l'io le, moitié comme Cu-I\ moitié comme iode libre, n'est jamais complète, parce que la réaction est réver- sible, et l'erreur par défaut est d'autant plus sensible que le volume de la solution est plus fort. » Ainsi nous avons observé qu'en laissant tomber dans 20"°°' d'eau ren- fermant du CuSO\ i""' d'une solution de IR à 2^ au litre (soit 0^,002 RI), le liquide reste parfaitement limpide. Il est vrai que par l'addition de 2 à 3 gouttes d'une liqueur d'un sel ferreux, qui agit comme réducteur, un trouble se forme en quelques secondes, et il se sépare de l'iodure cuivreux : 2RI + 2CuSO^+ 2FeS0^ = Cu=P + K-S0^ + re2(S0')». » Mais ce procédé, applicable à des traces d'iodure en solution diluée, ne peut être généralisé, car Cu-p est soluble dans les sels ferriques; de sorte que, si l'on devait opérer avec une certaine quantité d'iodure, comme il faudrait une quantité proportionnelle de sel ferreux, partie de cet iodure resterait en solution avec le sel ferrique formé. » D'ailleurs, lors de l'emploi d'un excès de sel ferreux, en |irésence de quantités relativement fortes de chlorures et bromures, il peut se former aussi du Cu^'Br- et parfois du Cu^Cl^ également insolubles. » C'est encore ce qui peut se produire avec le gaz sulfuieux et le chlo- rure stanneux, préconisés de même comme réducteurs; ainsi 3°"° d'une dissolution de SO^ à ' pour 100 ajoutés à i5""' d'eau contenant 3^ de CuSO*,5H"0 et 08,5 de RBr déterminent la formaLion de Cu-Br- en quelques instants. De plus Cu-p n'est pas insoluble dans l'acide libre que renferme toujours SnCl', ni dans un excès de SO^, et si, paraddition d'acé- tate alcalin, on voulait faciliter la précipitation de ce composé peu soluble dans l'acide acétique, on favoriserait aussi la séparation de Cu^Br-. » Le zinc nous a bien permis de précipiter tout l'iode sous forme de sel cuivreux, en ajoutant à la solution d'iodure d'abord du zinc granulé, puis un excès de CuSO' (ce qui équivaut à ajouter du cuivre en poudre au sul- fate de même métal), et en agitant quelques instants. Mais ce moyen ne peut être utilisé comme mode de séparation d'avec les chorures et surtout les bromures, car ces sels, même à la température ordinaire dans les mêmes conditions, donnent aussi du chlorure et du bromure cuivreux. » En résumé, de tous ces procédés, le plus simple, celui qui consiste à précipiter l'iode par simple addition de GuSO', semble encore le moins mauvais, si l'on doit opérer en présence de chlorures et bromures. Mais SÉANCE DU 9 NOVEMBRE igo3. 755 jamais, même en nous basant sur lesconditions de réversibilité précédem- ment indiquées, cela par évaporation dans le vide de la liqueur et de l'iode libre en vue de parfaire la réaction, nous n'avons pu obtenir un résultat exact. A priori, il avait semblé d'après le dosage brut de l'iode resté dans le produit sec que le but était atteint; mais l'exactitude n'est que fictive, car, à la reprise par l'eau qui laisse Cu'P insoluble, on retrouve toujours un peu d'iode dans la solution et sous forme de sel cuivreux un poids infé- rieur au poids qu'on devrait obtenir; soit en l'exprimant en sel d'argent : oS, 068 Agi au lieu de o», 069, et 08,2741 Agi au lieu de o^, 276. » Mais si, au mélange d'iodure cuivreux et d'iode libre contenant un excès de CuSO', on ajoute successivement un arsénite alcalin, puis un sel ferreux, le dosage de l'iode devient possible, car il est séparé en totalité à rélat de CuM-. En effet, en présence de l'excès de CuSO*, l'arsénile de cuivre formé agit sur l'iode libre : 2As0'CuH + P+2H^0-H2CuS0*=2As(>CuH 4- CuM2+ 2S0'*H\ pour résumer les phases successives de la réaction. Et, comme l'arsénile ne réagit que sur l'iode libre, c'est alors que par un peu de sullale ferreux on réduit la petite quan- tité d'iodure cuivrique restant en solulion. A cause de l'action lente du sel ferreux, on doit, avant de filtrer le précipité, abandonner le tout quelques heures, sans qu'il soit nécessaire d'excéder dix à douze heures. Dans le liquide filtré, on peut doser le chlore et le brome par les moyens connus. Par deux méthodes différentes nous avons vérifié qu'il n'y reste qu'une trace d'iode de l'ordre dw |V de milligramme. Il faut toutefois qu'on n'ait pas en présence des quantités notables de bromures et chlorures alcalins, et surtout ammoniacaux dans lesquels Cu-P est plus ou moins soluble. » La réaction se fait à froid. Le bromure et le chlorure de cuivre n'éprouvent alors aucune réduction, même après 24 heures. A chaud, avec les bromures surtout, ce serait différent. L'expérience montre qu'un poids d'arsénite de k triple de celui de IK et par suite du mélange salin est suffisant. Quant au sel de peroxyde de fer, insolu- bilisé en présence des acides de l'arsenic, il n'a aucune action sur la solubilité de Cu^I-, Il est bon d'ailleurs de ne pas forcer l'erniiloi du sel ferreux. Enfin, tous les précipités ont été lavés avec une solution de Iv-SO* à 2 pour 100 pour empêcher que Cu^P ne traverse les filtres. » Pour doser l'iode, le mieux est de dissoudre le précipité dans l'ammoniaque et de le ramener à l'état de sel cuiviif|ne par l'action de l'air ou de H-C pure avant d'ajouter le nitrate d'argent qu'il réduirait en j)artie. On termine en acidifiant parAzO'H, et l'on porte à l'ébullilion avant de filtrer. Valeur en sel de Ag. \sO-'K^H Durée -^ — ~ CuSOSSH-O à FeSO', 7ll'0 Volume de Agi AgBr AgCl Kl. KBr. NaCI. employé. 20 p. 100. employé. liiiuide. repos. trouvé. trouvé. trouvé. cm" 0,27 _ coi^ Il y :62 » » 5° 6 0,070 i5o 6 0,2759 » os,632 » 5 6 0,080 i3o 24 » 08,63 11 0,1 38 » 06,879 3 4 0,060 120 6 0,1 382 » os,88o o,2i4i os,2i62 » 6 5 0,075 180 6 o,ai36 08,2164 » ^56 ACADÉMIE DES SCIENCES. » l'oiir éviter les ))ertes d'iode, on peiil mélanger d'aijord la solution saline avec l'arsénite et y verser ensuite Texcès de CiiSO'; l'iode est ainsi transformé directement en Cil- P. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action fies dérivés organomagnésiens sur Vacélol et ses éthers-sels. Note de M. André Kli.\g, présentée par M. Troost. « Ayant montré précédemtnenl que l'acétol, en solution, pouvait, au moins partiellement, exister sous la forme d'un éther oxyde de formule CH3C(0H)-CH=i ('), \ / j'ai i)ensé qu'il serait intéressant de rechercher quelle pouvait être, à l'état anhvdre, la constitution de cet alcool et de ses éthers, et j'ai cherché à l'établir à l'aide de la réaction des dérivés organomagnésiens. » Il m'a fallu d'abord vérifier la façon dont les organomagnésiens agis- saient sur les éthers-oxydes internes à fonctions multiples. » J'ai opéré sur répichlorhydrine et je suis arrivé à des résultats diffé- rents de ceux publiés par Jositch (-) au moment même où je terminais ce travail préliminaire. Cette différence de résultats tient à ce que, dans les expériences de Jositch et dans les miennes, les comlitions expérimentales ont été un peu différeiiles. En faisant réagir le composé RMgl sur l'épi- chlorhvdrine et en terminant la réaction au bain-marie, l'auteur russe obtient un alcool tertiaire monohalogéné CH^Cl — CHOH-CH'R, ou CH-CI ~ CH — CH'-OH. 1 C En opérant à froid et décomposant immédiatement |)ar l'eau le produit de la réaction j'ai obtenu, avec d'excellents rendemenls, la chloroiodhy- drine de la glvcérine CH'-Cl - CHOH - CH^I. » Cette différence apporte une preuve de plus à l'explication que donne Grignard (') de la réaction anormale constatée par Biaise ilans l'action des organomagnésiens sur roxy K.CHOH — GH^X; on aboutit en somme à la fixation pure et simple de HX sur l'oxyde. Au contraire, à température plus élevée et au bout d'un certain temps, la réac- tion se fait d'après le type (2) R.CH — CH= R.CHOH — CH^-R, \^/ H CH-CH^OH O I R. » Avec les cétones on a seulement la réaction R R R - GO — R — )G( on voit que la réaction suivant le type (i) fait des organomagnésiens, em- ployés à basse température, des réactifs susceptibles de renseigner sur l'existence dans un composé d'une fonction éther-oxyde interne et de la différencier d'une fonction cétonique. C'est cette raison qui m'a engagé à faire réagir ces réactifs sur l'acétol anhydre et sur ses éthers-sels également anhydres en vue de rechercher si ces composés renferment l'un ou l'autre des groupements — CO — ou ^ C — C ^ . O M J'ai opéré comme on le fait à l'ordinaire, m'iraposant seulement celte condition supplémentaire d'opérei' à basse température (mélange de glace et de sel marin) et de décomposer le produit de la réaction quelques heures seulement après que le mélange des deux réagissants avait été terminé. » Voici très succinctement les résuhats auxquels je suis arrivé : » Action de G-H^Mgl sur l'acétate. — La couche élhérée séparée de la solution aqueuse a fourni après dessiccation quelques gouttes d'un liquide bouillant à iSBo-iSg". » La solution aqueuse a donné par entraîjienient à la vapeur d'eau une solution d'où avec le K^GO^ et l'alcool, on a extrait un lii|uide bouillant à i86'>-i89", après dessic- cation sur K-CO^, et identique à celui extrait de l'élher. Il a été identifié avec le r'|43\ ëljcol^^^^^G-GH'OH. o'h 758 ACADÉMIE DES SCIENCES. j) Rendement pratique de 5o pour loo environ, mais le rendement réel est certai- nement supérieur, car des quantités notables du glycol sont retenues dans le résidu de l'entraînement par la vapeur ainsi ([ue dans les eaux d'où le glycol a été extrait par K--CO' et l'alcool. » On n'a pas trouvé trace de composé organique iodé. La réaction du type (i) ne s'est donc pas produite. » ÂCTio.x DES ORGANOJiAGisÉsiEXS SIR LES ÉTUERS DE l'.acètol : 1. Acétate d'acétoL — En faisant réagir i™°' de G-fPMcBr sur i°>°' d'acétate d'acélol on a obtenu : » 1° De l'alcool mélhyldiéthylcarbinol : p. |.5/C\^ti ; point d'ébuUition 121°- 1 23" ; H = 760. » 9." Un produit à odeur éthérée passant vers i45''-i47" à la pression 10""", de com- position centésimale voisine de celle de la monoacétine de l'amjlghcol, mais qui ne peut être purifié par distillation dans le vide, car il se décompose à chaque fraction- nement. En le saponifiant à l'ébullition par H'^0 -H Na- GO'' on le transforme en glycol CH' \„/CH = OH . ,,,, .... „„ ^ „ „ amyhque p,tT5/G\ni-i ' poml d ebullUion iSo^-iSg"; 11 = 700. » En substituant dans cette opération le CH'Mgl au C'^H^MgBr on a pu extraire CH'\ du produit de la réaction la monoacétine du glycol butylique _ -C — CH^OII OH incomplètement déshydratée et bouillant vers f22°-t25°. » Il s'est fait en outre des traces d'alcool isopropylique de provenance difficile à expliquer. » II. Benzoate d'acétol. — Essai ayant pour but de reciiercher si une partie de CH'\ /R l'alcool _ y^\ nu obtenu avec l'acétate ne proviendrait pas du radical acétolique. » J'ai obtenu : » 1° De l'alcool phényldiélhylcarbinol p2tt5/C\ ^„ ; point d'ébuUition 1250-127", H=:io"'", provenant du radical de l'acide benzoïque; » 2° Du benzoate de magnésie; » 3°Duglycolamyli([ue„^ ^^C — CH*OH; poinld'ébullilion 188°- 189"; H = 760. OH ■ j> I 1 CH^ \„/G'H' Il u a pas ete trouve d alcool porT5/'-'\(-vo " » Dans aucun de ces essais sur les éthers de l'acétal on n'a obtenu de composés organiques halogènes. La réaction du type (i) ne s'est donc pas produite. » Conclusion. — Si l'on juge par comparai.son avec ce t|iii se pa.sse dans la réaclion des organouiagiiésiens sur l'épichlorhydrine ou siu' l'oxyde d'éthvlène, il résulte des faits énoncés ci-dessus que l'acétol anhydre ou ses éthers-sels anhydres se comportent comme des composés cétoniques et non comme des composés élhers-oxydes internes. » SÉANCE DU 9 NOVEMBRE igo3. ^Sg ZOOLOGIE. — Évoliilion des Diplosomidés (Ascidies composées). Noto de M. AxToixE Pizox, présentée par M. Yves Delage. « Il m'a élé possible d'établir, pour la première fois, l'évolution des Diplosomidés après leur naissance, en étudiant jour par jour les transfor- mations de jeunes colonies provenant de larves que j'avais réussi à faire fixer sur des lames de verre ('). On sait que ces Tuniciers possèdent, au sortir de l'œuf, deux individus dont les processus du développement sont connus, surtout depuis les travaux de Salensky (-) : l'un, l'oozoide O', provient de la segmentation de l'œuf; l'autre B', est dû à un bourgeonne- ment très précoce du premier. » Nos observations se rapportent à l'évolution ultérieure de ces deux ascidiozoïdes O' et B' durant les trois premières semaines qui suivent l'éclo- sion. » 1. Évolution de l'oozoïde O'. — i° Après l'éclosion, O' bourgeonne une seconde fois; il engendre, par les procédés généraux qu'ont décrits Ganin (^), DellaValle (') et Caulleiy (' ), un nouveau thorax ( branchie, œsophage et rectum ) qui soude ultérieu- rement son œsophage à celui de O', tandis que son rectum reste de son côté en com- munication avec celui de O', dont il est un diverticule. Ces parties fonctionnent simultanément à un moment donné, constituant une sorte à\ic\àiozo\àe bithoracique, qui vit aussi de 12 a il\ heures. » Au bout de ce temps, le Ihorax de O' (branchie, œsophage et rectum) entre en régression et disparaît totalement en 2 ou 3 jours, tandis que son abdomen V (estomac, duodénum et cœur) persiste en conservant ses connexions antérieures avec le thorax 0^ et forme avec ce dernier un ascidiozoïde simple 0°. » 2° Ce nouvel individu O- bourgeonne à son tour deux fois de suite tout comme son ascendant 0' : la première fois il engendre un nouveau thora.r O' et une nou- velle masse abdominale V-. La nouvelle branchie O^ ne tarde pas à s'ouvrir, alors que celle de O'- fonctionne encore, et Ton a alors une nouvelle individualité physiologique beaucoup plus complexe que la précédente et comprenant deux branchies indépen- (') Ces recherches ont été faites au laboratoire de Roscoflf, où M. le Professeur Y. Delage avait bien voulu me donner l'hospitalité. (-) Salenskv, Entwickel. der Synascidien (Mitth. su Neapel, 1894 et iSgS). ('■') Ganin, JVeue Thatsachen aus der Ent^vic/i. der Ascidien {Zeitsch. Wiss. ZooL, 1870). (*) Dkli-a Valu:, Bourgeonnement des Didemnidés {Archives italiennes de Bio- logie, 1883). (5) Caullery, Contributions à l'étude des Ascidies composées {Thèse, 1896 ). 760 ACADÉMIE DES SCIENCES. dantes, deux œsophages embrancliés l'un sur l'autre, deux estomacs communiquant tous les deux avec chacun des deux œsophages, deux cœurs dont les contractions sont d'ailleurs rarement .-yuchroniques et enfin deux rectums également embranchés l'un sur l'autre. » Ces ascidiozoïdes bilhoraciques et hù-eiUriques vivent environ 24 heures; au bout de ce temps, O- et O^ se séparent complètement, avec cette particularité surpre- nante que la nouvelle branchie O' prend la niasse abdominale \' de son ascen- dant O^, tandis que le thorax de ce dernier garde pour lui la masse abdominale \ ^ qu'il avait engendrée quelques Jours auparavant. » 3" O', après s'être ainsi dédoublé et avoir pris un nouvel abdomen, bourgeonne de nouveau, mais n'engendre celte fois qu'un nouveau thorax O', avec lequel il reste associé pendant 24 heures environ sous \a (orme d'' un ascidiozoide bithoracique. » Puis son thorax entre en régression, tandis que son abdomen V- reste en con- nexion avec le nouveau thorax O* et forme avec ce dernier un ascidiozoïde simple O*, sur lequel il ne tarde pas à apparaître une nouvelle masse thoracique 0°. » 4° L'ascidiozoïde O* issu précédemment de O^ bourgeonne de son coté deux fois de suite comme ce dernier : la première fois, il se dédouble et change de masse abdo- minale; la seconde fois, il remplace sa masse thoracique. Au total, pendant les trois premières semaines, huit nouveaux thorax et quatre abdomens (j compris B') sont dérivés de O'. » II. Evolution du premier ascidiozoïde B' engendré par ioozoïde O'. — B' est lui-même la souche d'une autre lignée qui se développe exactement comme celle qui a son point de départ dans U-. » Cependant, la loi du bourgeonnement qui découle des faits précédents n'est pas absolument générale : chez deux colonies, j'ai assisté à la formation de quatre bran- chies successives sans dédoublement des masses viscérales; ce dédoublement iloit cependant se produire de temp> à autre pour augmenter le nombre des ascidiozoïdes. » Tel est l'enchaînement de ces trois sortes d'ascidiozoïdes, simples, bilhoraciques, bilhoraciques et bivenlriques, dont Délia Valle avait déjà signalé l'existence dans une fatnille voisine (Diiiemnidés) sans en avoir loiitefois suivi l'évolution générale. Trois phénomènes remarquables se dégagent des faits que je viens d'exposer : la régression régulière du vieux thorax chez les individus bilhoraciques; !a persistance des abdomens qui su transmettent d'un ascidiozoïde à l'aulre; la Lonslilution d'ascidiozoïdes bilhoraciques et bi^'eninques et leur dédoubleinent ultérieur en deux asci- diozoïdes simples avei; interversion des masses viscérales. Il est possible que U' change lui-même l'abdomen dans l'œuf quand il bourgeonne B'; Caullety (') a montré qu'il faudrait supposer, une interversion du tube (') Caullkrv, L'interprétation morphologique de la larve double des Diploso- midés {Comptes rendus. 2* sem. iSgS). SÉANCE DU 9 NOVEMBRE igoS. 7G1 digestif i\e B' et de O' pour homologuer ce dernier à la larve simple des Leploclinum. » J'ajoute, enfin, que la conslilution d'un nouvel ascidiozoïde n'est jamais résultée de Vassociaiion unique de parties nouvellement bourgeon- nées, contrairement à ce qui a été admis jusqu'à présent : tout ascidiozoïde nouveau s'est formé par l'association A' une masse thoracique fille 3iwç:c la masse abdominale maternelle, ou bien par l'association de la masse thora- cicjue materntUe avec une masse viscérale Jdle (' ). » ZOOLOGIE. — Sur la régénération chez les Amphibiens des membres postérieurs et de la queue, en l'absence du 5) stéme nerveux. Note de M. P. Wintrebert, ))résentée par M. Edm. Perrier. « Le problème de la dépendance de la régénération vis-à-vis du système nerveux n'est pas encore, d'après Driesch (-), en état d'être complètement résolu. Cependant il ressort, avec une suffisante précision, de la plupart des expériences jusqu'ici publiées, que le système nerveux joue dans la régénération un rôle prépondérant. Rubin (^), dans un travail récent, admet que l'interruption nerveuse n'empêche pas le début régulier de la régénération ; mais il pense que, au boDt des 8 ou'io premiers jours, elle en cause le ralentissement et bientôt l'arrêt complet; il considère, avec WolffC), le retour du processus régénératif comme la manifestation du rétablissement des fonctions nerveuses. Dans une Note précédente (') j'indiquais l'influence négative dn système nerveux dans l'ontogenèse des membres; j'ai cherché depuis s'il en était ainsi dans la régénération, et je me suis attaché à obtenir des résultats morphologiques non contestables. » Méthode opératoire. — Par le procédé des seclions nerveuses répétées, dont je m'étais servi pour l'étude de la génération, j'avais pu, du i3 au 3i juillet dernier, (') Communication faite à la séance du 2 novenjbre igoS. (2) H. Dkiesch, Die orgaiiischen Regulaliocnn. Leipzig, 190t. (^) R. PiUBiN, Versuche uber die Deziehung des Nervensyslents zur Régénération bei Ainpliibien {Arch. f. Eatwickelungs inecli., Bd. XVI, igoS, p. 21-76). (*) G. WoLFF, Die pliysiologische Gruiidiage iler Lelire von den Degeneralions- zeiclien ( Vircfiow's Arc/uv, Bd. CLXIX, 1902, |). 3o8-33i). C") Comptes rendus,, i3juillel igo3. C. R., 1903. 2» Semestre. (T. CX.WVIl, iN" 19 ) lOO ^Ga ACADEMIE DES SCIENCES. obtealr, s.ir un loi de 5o lèlards {liana, Icmporaiia), deux cas de séparation du cône régénéré en trois digitations; celle méthode présentait l'inconvénient d'affailîlir par une saignée périodique les larves soumises à l'expérimentation; j'opérai dans la suite en réséffiianl largemcnl la moelle dorso-lombaire el sacrée. » Celte résection permet de soustraire à l'aclion nerveuse les membres des Amphi- biens et la queue des larves d'Anoures, sans blesser un seul vaisseau capable de con- tribuer à la nutrition de ces organes; il laisse aux animaux la vigueur nécessaire pour s'alimenter, et permet une observation prolongée sans crainte d'incertitude dans les résuUats. » Résultats. — A. Anoures. Alytes obstetrica^s : i" JMembres postérieurs. — ^'ingl-trois têtards d'Alytes, choisis au stade de la formation du genou, en vue de l'exploration facile des membres, furent opérés les 4 et 6 août igoS; tous jîrésenlérent un cône de régénération ; trois seulement manifestèrent une régénération macrosco- pique indubitable par la division du nouveau moignon en trois digilations, aux dates des 5 septembre, 8 septembre et 17 octobre; ce résultat minime est intéressant si l'on songe qu'il est assez rare d'obtenir une régénération plus étendue sur des têtards nor- maux de même âge, les Anoures n'étant susceptibles de régénération que pendant la période larvaire. » 2° Queue. — Le procédé opératoire employé m'a fait constater, par la diparition totale de la molilité et de la sensibilité de la queue, que celle-ci ne contient pas ses centres nerveux propres, comme celle des Urodèles, mais qu'ils sont placés plus avant, vers le sixième métamère. » De ce fait analomique il résulte que, après la résection médullaire dorso-lombaire, la queue des larves d'Anoures est assimilable à un membre dont les relations nerveuses sont interrompues. Dans ces conditions, la régénération est rapide et régulière; ses divers modes, suivant l'obliquité de l'arapulalion, sont les mêmes que sans énervalion préalable. On l'obtient encore vive et continue quand la section est pratiquée après 43 jours d'inertie fonctionnelle consécutive à l'ablation nerveuse. » B. Urodèles. Siredon pisciformis : Membres postérieurs. — a. Le ig août, quatre larves de 8'^" de longueur subirent en même temps la résection médullaire et, d'un seul côté, l'amputation de la cuisse ou du tarse; le 11 septembre elles présen- taient une palette de régénération pluridigitée. » b. Le 7 septembre, quatre nouvelles larves de 10'^'" de longueur, amputées du tarse droit 3 jours auparavant et déjà cicatrisées, subirent l'extirpation de la moelle. Elles furent suivies jusqu'à ce jour, et j'ai l'honneur de les soumettre à l'examen de l'Académie. Elles manifestèrent une régénération continue et régulière. Comparée à celle d'une larve témoin de mêmes dimensions, amputée au même endroit, et placée dans les mêmes conditions rigoureuses de milieu et d'alimentation, elle présenta une évolution analogue : chez les quatre Axolotls amédullisés, où la marche du processus fut uniforme, l'apparition sur In palette des digitations survint plus précoce que sur le témoin; leur séparation s'efl'ectua plus nette et plus rapide; les doigts, plus libres, prirent bientôt un allongement plus considérable, non seulement en apparence, mais à la mensuration directe; par contre, la largeur et l'épaisseur étaient moindres que sur le moignon ferme et compact du témoin; le pied ressemblait à un feuillet, légé- SÉANCE DU 9 NOVEMBRE igoS. ']()'i remeiit courbé sur les bords, et sans consislanoe. Dans i«s deux, cas, néanmoins, l'ordre d'apparition des doigts fut le même, et leurs rapports de longueur demeurèrent identiques dans la croissance. » Le i4 octobre, le pied des quatre opérés, avec ses cinq doigts longs et bien des- sinés, montrait une forme presque achevée, tandis que celui du témoin, toujouis de longueur moindre, se présentait sous l'aspect d'une large palette échancrée sur les bords. » Aujourd'hui, ce dernier, de longueur égale, de largeur et d'épaisseur beaucoup plus grandes, continue régulièrement sa progression, tandis que chez les Axalolls privés du fonctionnement du jjied le processus rcgi'mérateur semble terminé. )) Soustraits à l'influence nerveuse, les membres postérieurs des Uro- dèles présentent donc une régénération qui rappelle exactement ce que nous avons obtenu dans les mêmes conditions pour la génération ; la forme générale est conservée ; la longueur dés différents segments est parfaitement proportionnée; leur ordre d'apparition, la tnarche régulière de leur déve- loppement sont les mêmes qu'en présence du système nerveux, et, dans ces expériences, la régénération suit la même voie que l'ontogenèse; le pied est simplement petit, maigre, atrophié, tel qu'il serait sur un membre privé de nerfs, en période de croissance, sans que la régénération fiit en cause. » L'expérimentation faite sur la queue des larves d'Anoures confirme ces données. » ZOOLOGIE. — Élude des ferme ni s digestifs chez quelques Invertébrés. Note de iM. Victor Henri, présentée par M. Alfred Giard. « J'ai étudié les ferments amylolytiques et protéolytiques chez Octopus vulgaris, Sepia officinalis, Spatangus purpureus et Salpa af ricana. Poiu- déterminer l'activité de Tamylase je prenais une solution d'amidon soluble à 2 pour loo que j'additionnais d'un volume déterminé de macé- ration d'organe ou de suc digestif; la température d'action était de 40". Pour les ferments protéolytiques j'ai employé la méthode de mesure de la conductibilité électrique de la gélatine à 5 pour 100 addilionnée du liquide à étudier; cette méthode permet de suivre la marche de la réaction et d'apprécier (juantitalivement l'activité du ferment. De plus, je faisais agir les liquides également sur la fdjrine et l'albumine d'œuf cuit. Voici les résultats obtenus : 7^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Oclopus viili;aris. — Les principales expériences ontélô faites avec le suc hépa- tique pur obtenu par une fistule sur l'animal vivant. Le suc hépatique sort du foie par deux canaux qui se réunissent près du cœcum spirale et ce canal unique débouche dans l'extrémité de ce cœcurn. )) Nous avons placé, M. Lalou et moi, de petites canules en verre dans ce canal; à ces canules est adapté un tube de caoutchouc avec une ampoule dans laquelle s'accu- mule le suc hépatique pur. La plaie est suturée et l'animal laissé librement dans l'aquarium; il peut ainsi supporter l'opération pendant plusieurs heures. » Le suc ainsi recueilli est rouge brun, transparent, à réaction acide, donnant un précipité par l'alcool et par l'ébullition, donnant la réaction du biuret ; il absorbe la partie droite du spectre à partir du jaune vert. Si on le verse au-dessus de l'acide azo- tique on voit au contact de l'acide une couche vert olive, au-dessus un anneau rose orangé et puis le rouge brun; à mesure que l'acide diffuse la couche vert olive aug- mente d'épaisseur. Ce suc décompose l'eau ox3'génée. L'étude des ferments montre qu'il est très riche en amylase et en ferment proléolylique. Ainsi pour l'action sur l'amidon ce suc est environ cinq fois moins actif que le suc pancréatique de chien. Dans une expérience, par exemple, i5'^°'' d'amidon à 2 pour 100 sont additionnés de o''™', I du suc hépatique; après 3 heures, on trouve oB',0/45 de sucre réducteur cal- culé en glucose, la saccharificalion complète donne 00'", 26. » Le suc hépatique digère l'albumine d"œuf cuit, la fibrine et agit nettement sur la gélatine. Pour celle dernière nous trouvons les variations suivantes de conductibilité électrique. Après 10 minutes i4 )) 3o )' 27 . » 45 » 28 11 i5o » 35 » Il V avait, dans cette expérience, 10'""' de gélatine additionnés de o"^"', 5 de suc hépa- tique. L'expérience, faite dans les mêmes conditions avec le suc pancréatique de chien, donne comme variation de conductibilité électrique : Après 10 minutes 19 i> 21 >■ 34 » 3o " 42 » 4° " ^9 » Le suc hépatique sécrété jiar le foie de i'Octopiis est donc actif; je me suis demandé si cette activité protéolytique n'était pas modifiée par la macération de la muqueuse du cœcum spirale. Le résultat a été négatif. La macération du cœcum spi- rale ne contient pas de ferment protéolytique; elle contient un peu d'amylase. » L'araylase a été également trouvée dans les glandes salivaires inférieures, mais en quantité laible. Le rôle de ces glandes n'est probablement pas surtout digestif; en elTet, leur extrait, injecté en quantité très faible à des Langoustes ou à des Crabes, paralvse complètement ces animaux. SÉANCE DU q NOVEMBRE iqo^. 7^1') » On troiivft aussi une faible quantité d'amylase dans le sang de VOctoptis; par contre, dans les reins, on en trouve une quantité assez forte. » Sepia officinalis. — Les résultats obtenu? pour les ferments sont les mêmes pour la Sepia que pour VOctopus. On peut, chez cet animal, séparer le foie du pancréas; chacune de ces deux glandes contient un ferment protéolj'tique actif; l'addition des macérations de ces deux glandes n'agit pas plus que chacune isolément; la macération du cœcum spirale ne contient pas de ferment protéolytique; cette macération accélère un peu l'activité protéolytique de la macération de pancréas, il semble donc ici y avoir une légère action kinasique. Relativement à l'amylase, on obtient les mêmes résultats que pour VOctopus. » Spatangus purpureus. — L'intestin du Spniangiis est absolument bourré de sable et de petits coquillages; au contraire, dans le cœcum qui se trouve attaché à cet intestin, on ne trouve pas un grain de sable; ce cascum à parois glandulaires con- tient 4™' à S"^"" d'un liquide jaune brunâtre, très faiblement acide; ce liquide contient une quantité notable d'amylase, il digère l'albumine d'œuf cuit, la fibrine et la géla- tine. I) Le liquide périviscéral du Spatangus contient un peu d'amylase, mais il n'y a pas de ferment protéolytique. » Salpa-af ricana. — La fonction de la glande pylorique de la Salpe a été discutée par dilférents auteurs, mais on n'a pas étudié jusqu'ici les ferments digestifs de ces animaux. En faisant des macérations de cette glande pylorique, on obtient un liquide riche en amvlase, il ne digère ni l'albumine, ni la fibrine; cette macération agit au contraire faiblement sur la gélatine. Cette glande contient donc bien des ferments digestifs. Les macérations des autres parties du. corps de la Salpe donnent des résultats négatifs. » BOTANIQUE. — Un nouvel hybride de greffe. Note de M. Lucien Daniel, présentée par M. Gaston Bonnier. « Il y a deux ans, dans le jardin de l'inslitation Saint-Vincent à Rennes, de vieux poiriers greffés sur Coignassier dépérissaient en grand nombre à la suite d'attaques répétées du kermès. Tous manifestaient à des degrés divers le phénomène bien connu des forestiers sous le nom de couronne- ment, c'est-à-dire que les sommités, privées de sève, se desséchaient pro- gressivement. Pour prolonger leur existence m.enacée et leur redonner de la viijueur, le frère Henri, professeur d'arboriculture de l'établissement, eut recours au procédé classique du ravalement. H rabattit ses pomers à 2" environ du .sol, après les avoir élagués complètement. » Je suivis avec intérêt cette expérience pour deux raisons : 1° parce que, en produisant artiHciellement une différence marquée entre les capa- ■^66 ACADÉMIE DES SCIENCES. cités fonctionnelles d'absorption et de vaporisation, on devait observer des phénomènes tératologiqiies, comme je l'ai fait voir depuis longtemps; 2° parce que j'espérais trouver dans les pousses adventives des sujets des variations asexuelles, autrement dit des hybrides de greffe. Mon attente n'a pas été déçue. » Les grefTons ont tous fourni des pousses de remplacement dont la vigueur a été proportionnelle à la différence des capacités fonctionnelles artificiellement produite entre l'appareil absorbant intact et l'appareil vaporisateur très réduit. Ces pousses n'ont pas complètement pris la direction verticale, mais sont pour la plupart devenues retombantes à des degrés divers, montrant ainsi combien la proportion des sèves se rendant à un rameau a d'influence sur son géotropisme. Des bourgeons à fruits per- cèrent l'écorce épaisse, fleurirent et fruclifièrent dans Tannée même en donnant des productions monstrueuses dont j'ai étudié la forme et la structure Tannée dernière ('). Une de ces poires était située sur une partie complètement dénudée de l'arbre, à 2.5''"' au moins de la première brandie feuillée, située au-dessous d'elle. Malgré sa situation dans une région morte en a|iparence, elle n'en a pas moins achevé son développement. » Jusqu'ici un seul des sujets a donné des pousses de remplacement : c'est un Coi- "nassier servant de support à un poirier William. Mais ces pousses présentent un in- térêt tout particulier. Deux d'entre elles sont situées bien au-dessous du bourrelet et ont conservé tous les caractères de la plante normale. Elles ont une forme légèrement sinueuse et un aspect grêle; Tépiderrae /iO(ms hybrides et métis de greffe que j'ai obtenus dans les plantes herbacées ou ceux qui ont été signalés depuis dans les plantes ligneuses (néflier de Bronvaux, vigne, etc.). Il est à remarquer que celte variation a été obtenue, comme beaucoup d'autres, par la greffe mixte ('). Elle justifie en outre ce que j'avançais au Congrès de Lyon (-) quand j'attribuais à la suppression constante des pousses sur le sujet l'absence d'observations sur les hybrides de greffe dans les Rosa- cées, bien que ces plantes aient été greffées de tout temps en grand nombre. Je me propose de multiplier le nouvel hybride afin d'étudier son appareil reproducteur qui ne peut manquer de présenter de l'intérêt aux points de vue théorique et pratique. » BOTANIQUE. — Sur les nectaires extrafloiaax des Hevea. Note de MM. Aug. Daguillon et H. Coupin, présentée par M. Gaston Bonnier. « On connaît les petites glandes (^nectaires extrajloraux des auteurs) qui s'observent, chez diverses espèces du genre Hevea, au sommet du pétiole, sur sa face supérieure, près de la naissance des trois grandes folioles qu'il supporte. » Si les botanistes descripteurs se sont occupés de la distribution de ces petits organes, pour la faire entrer dans la diagnose des espèces, il ne heinble pas que les analomistes aient eu l'occasion d'étudier leur structure. Bien que celle-ci offre des ressemblances avec celle qui a élé relevée dans des organes de même nature chez quelques autres genres d'Euphorbiacées (Ricinus, Crozophora, Croton, Excœcaria, etc.), elle se signale cependant par quelques traits intéressants, que nous avons pu étudier sur des matériaux (') L. Daniel, La greffe mixte {Comptes rendus, 2 novembre 1897). (-) L. Damel, Les variations spécifiques dans la greffe ou hybridation asexuelle {Congrès de Lyon, i5-i7 novembre 1901). ;768 ACADÉMIE DES SCIENCES. frais, soit directement, soit après fixation dans le liquide de Flemming. » Chez Bevea brasiliensis, les glandes en question ne sont pas en nombre constant : on en observe parfois deux, souvent trois, quelquefois quatre, ou môme cinq. Chaque glande est ordinairement plus ou moins saillante au-dessus de la surface lisse du pétiole : elle forme comme une petite ver- rue, dont le centre est occupé par une dépression plus ou moins réguliè- rement circulaire, que circonscrit une sorte de bourrelet. » A. Au niveau de la dépression, l'épiderme est assez profondément modifié. Ses cellules deviennent plus élioiles,. mais en même temps beaucoup plus hautes; forle- ment serrées les unes contre les autres, elles prennent l'aspect d'une assise en palissade, dont la limite interne atteint un niveau sensiblement plus profond que celle de l'épi- démie normal. Il peut y avoir, au moins par places, dédoublement de l'épiderme ainsi modifié en deux assises superposées. Le protoplasme des cellules est abondant; le noyau, généralement situé vers le milieu de leur hauteur, est assez volumineux pour en occuper presque toute la largeur et prendre une forme allongée. La cuticule, soule- vée sans doute par les produits de sécrétion, se détache facilement. 1) B. L'assise immédiatement sous-épidermique est constituée dans cette région par des cellules de forme à peu près cubique, plus larges mais beaucoup moins hautes que les cellules épidermiques ; elles ont un protoplasme assez dense et un gros noyau central. » C. Plus profondément encore, on observe de petites cellules ayant à peu près la même struclureque cellesde l'assise sous-épidermique. Elles dilTèrent très sensiblement des cellules ordinaires du parenchyme pétiolaire, qui sont plus grandes, à large vacuole centrale et à protoplasme pariétal, emprisonnant le noyau, peu volumineux, etleschlo- roleucites. Bien que moins réguliérementordonnées que les cellules sous-épidermiques, ces petites cellules sont assez serrées les unes contre les autres, sans intercalation de méats, et forment un tissu assez compact qui vient s'épanouir sous la dépression glan- dulaire. « D. Au niveau du bourrelet périphéri(|ue, à (piehjue jirofondeur au-dessous de l'épiderme, on voit les cellules du parenchyme pétiolaire piendre des caractères spé- ciaux : elles gardent leur forme générale et leurs dimensions; mais leurs membranes, tout en demeurant minces, sont lignifiées et ofifrent de petites ponctuations simples. Le massif de cellules ainsi difl'érenciées oflVe à peu près la figure d'un tore; il est plus ou moins développé suivant les échantillons; parfois ses limites sont un peu indécises, les cellules les plus extérieures du massif olirant une lignification assez imparfaite et dilTérant faiblement des cellules voisines. » E. Les cellules contenant des macles d'oxalate de calcium, dites cristaux en oursins, sont répandues dans tous les organes végétatifs de la plante : elles sont par- liculièiement abondantes dans le voisinage du bourrelet. » F. Dans la région qui nous occupe, et qui est presque entièrement parenchy- mateuse,|les faisceaux libéro-ligneux du pétiole se dissocient, et les rameaux prove- nant de cette dissociation suivent un trajet assez contourné : un ramuscule, dont la SÉANCE DU () XOVEMRRE r9o3. nCiq partie ligneuse se réduit à quelques vaisseaux spirales, vient se terminer, au-dessous du centre de la dépression glandulaire, par un petit massif de cellules vasculaires, à membranes fortement lignifiées, avec ornementation ravée ou réticulée; ce petit massif est comme le centre autour duquel rayonne le tissu compact défini plus haut(C). » G. Les fascicules Iigneu>L provenant, comme il vient d'être dit, de la dissociation des faisceaux péliolaires, sont accompagnés de cellules allongées à protoplasme dense, à gros noyau, et alignées dans le sens de leur allongement; elles semblent continuer le liber des faisceaux pétiolaires et viennent aboutir, d'autre part, au tissu com- pact (G). » H. On sait que la ti-e et la feuille des Ilevea renferment des laticifères articulés dont le contenu fournit du caoutchouc. A l'intérieur du pétiole ils sont surtout loca- lisés dans le liber des faisceaux. Dans la région glandulaire, en même temps que se dissocient ces faisceaux, quelques-uns des laticifères se portent, en suivant un trajet capricieux, vers la surface sécrétrice : ils se ramifient à l'intérieur du tissu compact (C), et leurs extrémités viennent se terminer en doigt de gant, soit dans ce tissu, soit même entre les cellules de l'épiderme sécréteur; certaines terminaisons atteignent la face profonde de la cuticule et revêtent dès lors, à l'intérieur de l'épiderme, une forme assez analogue à celle des cellules épidermiques elles-mêmes. » Dans la structure de ces glandes, les deux points sur lesquels nous désirons attirer plus particulièrement l'attention sont : i° la présence d'une sorte d'anneau de parenchyme scléreux à l'intérieur du bourrelet qui circonscrit la surface glandulaire; 2° la distribution et la terminaison des laticifères dans le parenchyme imniéilialement adjacent à cette surface et jusque entre les cellules de l'épiderme sécréteur. » BOTANIQUE. — Recherches cylologiques sur le Galactinia succosa. Note de M. R. Maire, présentée par M. Guignard. « Dans le but de rechercher quelle parenté pouvait avoir l'évolution nucléaire des Ascomycètes avec celle des Basidiomycètes, nous avons étudié une Pézize supérieure, le Galaclinra succosa. » Cette espèce possède des laticifères : die était donc doublement inté- ressante à étudier, les laticifères étant encore peu connus chez les Asco- mycètes. » Les hyphes du carpopliore présentent dans chacun de leurs articles un assez «^rand nombre de noyaux, irrégulièrement dispersés et se divisant isolément. » Certaines hyphes ou portions d'hyphes, à peine dilférenciées, se gorgent d'un liquide séreux devenant jaune laiteux à l'air. C. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVU, N" 19.) lOI rjno ACADEMIE DES SCIENCES. » Ce li(iuicle se coagule par la chaleur, l'alcool el les fi\alcuis, ne donne aucune léaclion avec l'iode, le Soudan III, l'acide osmique, se colore forlement par la safja- nine après mordançage au KMnO'; il ne conlient donc ni corps gras, ni glycogène; sa consliUUion est encore inconnue. » Les laticifères contiennent de nombreux noyaux semblables à ceux des hyphes ordinaires, mais entrant en dégénérescence dans les parties les plus gorgées de matières élaborées. » Ils sont répartis assez également dans l'hypotliécium et dans le lissu lâche sous- jacent, où ils présentent souvent des dilatations ampullaires. » La formation des asques présente une particularité remar(|ual)le. » La cellule-mère de Vasque est, en effet, dans cette espèce la cellule terminale d'une file de deux ou trois cellules pourvues chacune d'un synkaryon; on ne retrouve pas les crochets décrits chez les autres Ascomycètes. » La formation de l'asque est donc ici semblable à celle d'une baside. » Les deux éléments du synkaryon se fusionnent en un gros noyau, qui présente plus tard un stade synopsis, semblable à celui que nous avons décrit chez les Basi- diomycèles. » L'asque est pendant tout son développement une véritable cellule sécrétrice; dès la fusion nucléaire apparaissent au contact du noyau des granulations basophiles qui augmentent de nombre et se répartissent dans le cytojjlasma au fur et à mesure que le noyau devient acidophile; le nucléole reste toutefois presque toujours basophile. Le noyau de l'asque et le cytoplasma qui l'entoure sont bientôt séparés du sommet de l'asque et de sa base par une abondante substance coagulable, dont la constitution paraît analogue à celle du contenu des laticifères. Il n'y a pas de glycogène; les corps gras abondent en revanche dans tout le cytoplasma qui entoure le ou les noyaux, puis dans les spoi-es. On trouve quelquefois dans le jeune asque et au milieu de l'abondant deuloplasma de l'asque plus âgé des corpuscules métachromatiques de formes très irrégulières, mais leur présence n'est pas constante. » Les phénomènes de la division du noyau sont assez semblables à ceux décrits par llarper chez d'autres Ascomycètes. Il faut toutefois noter les faits suivants : )) 1° L'origine et la formation des centrosomes et du fuseau sont entièrement intranucléaires, au moins pour la première division. » 1" La formation des chromosomes est très irrègulière : il y a généralement des protochromosomes k la deuxième et à la troisième division comme à la première. » 3° Le nombre des chromosomes est de [\. » 4° La division des chromosomes se fait comme chez les Ilygrophores, par division longitudinale suivie d'étirement. « 5" Les axes des deux premières mitoses sont longitudinaux, celui de la troisième est transversal, ce qui explique la disposition distique des spores. » 6° Le kinoplasma joue un râle prépondérant dans la formation des spores. comme l'a décrit Harper chez d'autres Ascomycètes. » Nous ajouterons, pour terminer cette brève notice sur le Galaclinia succosa, que celte espèce présente une parenté réelle avec les Basidio- SÉANCE DU 9 NOVEMBRE igo3. 771 mycèles ;ui poinl de vue de son évolution nucléaire ; la présence d'une lignée de synkaryons avant la formation de l'asque la met au-dessus des autres Ascomycètes : nous trouvons ici la première ébauche de ce tronçon de l'individu, le synkaryophyte, qui doit prendre tant de développement chez les Basidiomycètes. » PHYSIOLOGIE. — Sur l oxydation de la glucose dans le sang. Note de M. L. Jolly, présentée par M. H. Moissan. (Extrait.) « Nous savons que les farineux alimentaires, pour entrer dans le torrent circulatoire, sont solubilisés 'par la ptyaline salivaire et l'amy- lopsine pancréatique, c'est-à-dire transformés en glucose. » Une grande quantité de celte glucose, après chaque repas, est emma- gasinée dans le foie à l'état de glycogène, pour passer ultérieurement, à mesure des besoins, dans la circulation hématique. Une autre partie est emmagasinée dans les tissus musculaires, pour être utilisée également à mesure des besoins... M II nous a paru intéressant de rechercher si l'alcool, dont la présence a été signalée dans le tissu musculaire, est, dans le sang, un produit de dédoublement de la glucose, afin de faciliter son oxydation. » Nous nous sommes procuré i^'i de sang de bn'uf très frais. Il a été divisé en deux, parties égales. Chaque partie a été intimeraenl mélangée à i''s de solution saturée de sulfate de soude, additionnée de 5s de glucose; cela afin que les deux, mélanges soient identiques. » L'une a été mise à l'étuve et chauffée à Se" pendant 12 heures. » L'autre a été soumise immédiatement à une distillation très lente, au bain-marie. Nous avons retiré 5o™° de liquide. Puis, sans arrêter la distillation, nous avons ajouté 105 d'acide sulfurlque dilué et mélangé le tout avec un agitateur. Nous voulions savoir s'il passerait à la distillation un peu d'acide acétique. Nous avons recueilli S'"" de liquide-; il n'avait aucune réaction acide. 1) Le mélange sanguin passé à l'étuve a été distillé de la même manière. Nous avons également recueilli 5o'^^'"' de liquide. Après addition d'acide dilué \fous avons encore recueilli 5""' de liquide. Il avait une réaction franchement acide ^ r? goutte de per- chlorure de fer, par la coloration rouge produite dans le liquide sal; é, nous a fourni la preuve que c'était bien de l'acide acétique. » Pour constater la présence de l'alcool dans les liquides des deux distillations et en déterminer approximativement la quantité, nous nous sommes servi, en premier lieu, de la réaction colorimétrique par l'acide chromique, qui permet de déceler la ACADÉMIE DES SCIENCES. présence de l'alcool jusqu'à la proporùon de ^W- Au moyen d'essais comparatifs avec de. solutions alcooliques de plus en plus diluées, nous avons constate que la solut.on alcoolique à ^ donnait une coloration jaune verdàtre, identique a celle du hqu.de de la première distillation. „ Le produit de la seconde distillation, traité de la même manuM-e, nous a donne une coloration bleue, bien marquée, identique à celle que donne l'alcool au -^. La quantité d'alcool produit après chauffage à l'étuve est donc 6 fois plus élevée. >, Mais comme un certain nombre d'autres composés donnent des colorations avec l'acide chromique, nous avons soumis ces liquides à deux autres réact.ons de contrôle : l'une a consisté à produire de l'iodoforme; une goutte évaporée nous a révèle au mi- croscope la présence d'iodoforme en masses jaunâtres de formes diverses, contrariées par de nombreux cristaux blancs d'iodure de potassium. Une parcelle d'iodoforme Lsoute dans l'alcool et évaporée nous a donné les mêmes formes, mais plus parfaites „ Enfin, nous nous sommes assuré de l'existence de l'alcool par la formation d un peu de butyrate d'élhyle qui nous a donné l'odeur de l'ananas. „ Not.s pouvotis donc coticlure : qu'il existe naUtrellement de l'aicol. en très minime proportioti, dans le sang; >, Que les «lobules du sang ont dédoublé une certaine quanl.le de glu- cose en alcool et qu'ils ont transtor.Tié une partie de cet alcool en actde acétique par oxydation. » A 4 heures et detiiie l'Acadéinie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. G. D. On souscrit à Paris, choz GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grand -i.iigustins, n° 55. eouis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Din,anche. Ils forment à la fin de l'année, deut volumes in-4°. Doux les l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphaleu,ue de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L abonnement est annuel art du I " Janvier . ^^ ^^.^ ^^^ l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements . 40 fr. — Union postale ; 44 fr. ï On souscrit, dans les Départements, n chei Messieurs : Ferran frères. I Chaix. Jourdan. 1 Rufif. Courtin-Hecquet. chei Messieurs : j Bauinal. Lyon ■ i M"' lexier. Bernoux et Cumin ^Georg. ( Efîantin. 1 Savy. ' Ville ens Germain et Grassin. Gaslineau. Jérôme. . Régnier. Marseille Montpellier . . 'onne %nçon Ruai J Valat. \ Coulel el fils. deaux nges Ferel. . ! Laurens. ' Muller (G.). Renaud. Moulins Martial Place. ( Jacques. ' Grosjean-Maupin 1 Sidol frères. •M sn ambeiy erbourg 1 Derrien. \ E. Robert. Oblin. ' Uzel frères . Jouan. Perrin. Henry. Margueric. Vantes Nice 1 Guist'liau. 1 Veloppé. 1 Barma. ' Appy. . . Thibaut). Orléans Poitiers Loildé. , Blanchier. 1 I^évner. '.rmont-Ferr ion ( Juliot. ' i Bouy. Nourry. . Ratel. Plihon et Hervé Rochefort. . Rouen Girard (M"") \ Langlois. ( Leslringant. ' Hey. S'-É tienne . Chevalier. um \ Lauverjal ■ 1 Degez. Toulon J Ponleil-Burles i Runiébe. ■enoble 1 Drevet. ■ ■ 1 Gralier el C". Toulouse. ■ y Gimet. ■ ■ i Privai. Boclielle — .. Foucher. Boisselier. Havre ) Bourdignon. \ Dombre. Tours . . . Pérical. ' Suppligeon. lie Thorez. t alenciennes ) Giard. 1 Lemaître. Quarré. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam. chez Messieurs : 1 Feikeina Caarelsen / et C'V .Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. , Asher et C'v Herlin. Dames. Friedlaoder et fils. Mayer et Muller. Schmid Francke. Berne Hologne Zanichelli ( Lamerlin. Bruxelles chez Messieurs : ( Dulau. Londres ; Hachette el C". 'nuII. Luxembourg . ... V. Biick. / Ruiz et C". Madrid ^■Romo y Fu.sel I Capdeville ' F. Fé. ( Bocca frères. \ Hœpli. Moscou Tastevin. Milan . Bucharest. I MayolezetAudiarte. ! Lebègue et G". ( Sotchek et C°. \ Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelG". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Ollo Keil. Copenhague Hftst et fils. Florence ' Seeber. Gand Hoste. Gênes: Beuf. Cherbuliez.. . Georg. I Slapelniohr. Belinfanle frères. y Benda. ■ I Payot et C'V Barlh. \ Brockhaus. Leipzig Kœhler. i [jorenlz. Twielnieyer. , Desoer. >'«^« ( Gnusé. Genève.. ■ La Haye. Lausanne. ., , ( Marghieri di Giu» Naples ! ,,* ( Pellerano. i Dyrsen et Pfeiiïer. [\letv- fork Slechert. ' Lemcktel Buechier Odessa Rousseau. Oxford Parker el C" Palerme Reber. \ Porto Magalhaès el Miiim Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. i i Bocca frères. j^"""*-- ; JLoescheretC-. I Rotterdam Kramers et fiU j Stockholm Nordisk» Boghandel ^ Zinserling. ) Wollî. I S'-Pétersbourg . Turin . Bocca frères ) Brero. j Clausen. ( RosenbergeiSellier Varsovie Gebelhner el Wolfl. Vérone Orucker. Frick. Vienne ( Gerold et G'-. Zurich MeyeretZellcr. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. ^^ ^^ Tomes 1" à 31. - (3 Août .835 à 3 1 Décembre .S5o.) Volume in-r ; '«^^/•('■'■^■,>riV '■'■'■''■'■ 25 fr. Tomes 32 à 61- - ( ." Janvier .85_i à 3, ûécembro ,^b.. Vol a me 4^ , 870 | x- ■ • ■ • ■ ^5 fr. Tomes 62 i 91. - ' i- Janvier .866 a 3. Daoembn ibbo.) ^^^^ "^,^.''90^0. l'.-i... 25 fr. Tomes 92 à 121. - ( 1" Janvier 1881 à 3i Dseembre .895.) Volume 111 4 , ^'è^^- SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS ^ES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES ■• ,j^,^^,^,,,, ,,,,, Calcul des Perturbations qu'éprouvent ro., I. - Mé,n .,r. su.. ,u.iqu.. poi.u de la P^y-^'^S-^- ^If-^P^^Ï ^'.l^.^li^^^r^if ,^.^ î^; ^U •iri'nT^^^dîgè'tC p..tici.lièra,aeat dans la digestion des .lièr-^ "î-'k^pi Dir U Ci,auoe Biii^iutû. VjUi ne ia-+% avec Ji pUncae^, ' J ■■• ■• ,'•" ' i.. p,:v nronnsée en i85o par l'Académie des Sciences Xir n:-;;;::,re sur ics vers intestinaux, par ^^ J;3^/- ^1^.... - E.a, -IW re^o,.^a ^ ^^Î^SJ^^^^t '^!;=e^^;^^^.-^--ï^^"^ê^^^^^^^ - .....lunee. niancbes; i^ DLrte;"lVq;esirou d. learTppTriïioTou de leur disparilion luecessive ou simultanée. -^Reckercher^la •areae leur supeipu=,..u,;. - Discute, la que=uou a. vy Professeur BaoNN. [n--i°. avec 7 pi nature des rapports qui evislenl entre l'état actuel du règne organique et ,e, -A = ..nlu^eu^ , pa A la même Libiairie les Ménaoires de l'Académie des Sciences, et U. Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N° 19. TABLE DES ARTICLES. (Séance, du 9 novembre 1903.) MÉMOIHES ET COMMUN ICATIOIXS DES MKMBKKS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. R. Blondlot. — .Sur l'emmagasinemenl des rayons n par certains corps. 729 MEMOIRES PRESENTES. Pages. M. Prosper de Lafitte adresse un Mémoire ayant pour litre : " Le carré magique de 3. Solution générale du problème >' -^i Pages M. A.-N. Panoff adresse un Mémoire « Sur la propagation de l'attraction » -i CORRESPONDANCE. M. Rabut. — Sur la détermination des figures invariantes des transformations cycliques 7^^ M. S. PiNCHERLE. — Sur l'approximation des fonctions par les irrationnelles qua- dratiques ' • 'fi'ji jM. a. de Saint-Germain. — Généralisation de la propriété fondamentale du poten- . tiel 73'i M. E. Ariès. — Sur les lois du déplacement de l'équilibre chimique 738 M. E. BouTY. — Cohésion diélectrique des gaz à basse température 74i M. Charles Fabry. — Sur une solution pratique du problème de la photométrie hélérochrome 74^ M. Th. Tommasina. — Sur la scintillation du sulfure de zinc phosphorescent, en pré- sence du radium, revivifiée par les dé- charges électriques 745 M. F. QuÉNissET. — Remarques sur le der- nier groupe de taches solaires et les per- turbations magnétiques 747 RI. Thoulet. — Sur la lransparence.de la mer 7 4^ AL Henry de La Vaulx. — L'emploi des ballons à ballonnet d'après la théorie du général Aleusnier 74<) MM. H. Baubigny et P. Rivals. — Condi- tions de séparation de l'iode sous forme d'iodure cuivreux, dans un mélange de chlorures, bromures et iodures alcalins.. 733 M. Andue Kling. — Action des dérivés organoniagnésiens sur l'acétol et ses éthers- sels 75'> M. Antoine Pizon. — Evolution des Diplo- somidés (Ascidies composées) 7Ï9 M. P. WiNTREBERT. — Sur la régénération chez les Amphibiens des membres posté- rieurs et de la queue, en l'absence du système nerveux ' 7')i M. Victor Henry. — Étude des ferments digestifs chez quelques Invertébrés 763 M-. Lucien Daniel. — Un nouvel hybride de grelTe 7^5 MM. AuQ. Daguillon et H. Coupin. — - Sur les nectaires extra-floraux des Hevea.... -fil M. R. Maire. — Recherches cytologiques sur le Galaclina succosa 7t>9 M. L. JoLLY. — Sur l'oxydation de la glu- , cose dans le sang. . , 771 PARIS. — IVIPKIMIÎK.IE G A UT II I li K - V I L L A R S, Quai des Grands-Auguslins, 35. Le Gérant . Gauthier -Villars. SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVH. N^ 20(16 Novembre 1903). PARIS, GAUTHl ER-VILLARS , IMPR I MEU R-LIRR AIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslius, 55. 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des ex Ira ils des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"^. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages ])ar année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu 6e la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. T^es rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit liait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aul r que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance hlique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savant étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personi< qui ne sont pas Membres ou Correspondants de Y h demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un it sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires a tenus de les réduire au nombre de pages requis L Membre qui fait la présentation est toujours nom < mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exia autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le i pour les articles ordinaires de la correspondance I cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem i l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tare jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à len ) le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte re 5 actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu \ vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sera autorisées, l'espace occupé par ces figures comp pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais der ' teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5. Tous les six mois, la Commission administrativ un Rapport sur la situation des Comptes rendus . l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution di sent Règlement. Lei Savants étrangers i. l'Académie qui désireit faire présenter déposer aa Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance leurs mémoires par UM. les Secrétaires perpétuels sont prié! avant S**. Autrement la présentation sera remise à la séance si ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 16 NOVEMBRE 1905, PRÉSIDENCE DE M. ALBEKT GAUDRY. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président s'exprime comme il suit : « Les élèves, les amis, les aclniirateurs de M. Chauveau se sont associés pour faire graver une belle médaille à son effigie. Noire Confrère a voulu que la médaille lui fût remise dans la plus stricte intimité. Mais des adresses, des lettres, des télégrammes lui ont été envoyés de toute part. » La lettre de voire Président renfermait ces mots, qui lui ont semblé l'expression des sentiments de l'Académie : 1) Vous avez éteiichi votre action bienfaisante à ces créatures, bonnes et souvent charmantes, qui sont pour l'humanilé d'un tel secours que nous avons peine à conce- voir comment, sans elles, il lui serait possible de se maintenir et de progresser. Merci pour toutes les choses grandes et utiles que vous avez faites. » On a réuni les félicitations envoyées à M. Chauveau dans un Opuscule oîi se trouve le fac-similé de la médaille, représentant d'un côté sa tète expressive et de l'autre côté sa fameuse expérience de cardiographie, à l'École vétérinaire de Lyon. » Nous conserverons précieusement ce souvenir des hommages rendus à un Confrère que chacun de nous aime et honore. » CHIMIE MINÉRALE. — Nouvelle préparation de V argon. Note de MM. H. Moissax et A. Rigaut. « Dans leurs belles recherches sur la découverte de l'argon, lord Ray- leigh et sir William Ramsayont utilisé, tout d'abord, l'action de l'étincelle G. R., igoS, ï' Semestre (T. CXXXVII, N» 20.) I02 -7^4 ACADEMIE DES SCIENCES. électrique sur le mélange d'oxygène et d'azote pour séparer l'argon de l'air atmosphérique. Par la suite, ils ont employé le magnésium qui retient l'azote sous forme d'azoture; enfin, dans des expériences pins récentes, sirWilliamRamsayC) s'est servi du procédé indiqué par M. Maquenne (^) : action d'un mélange de chaux et de magnésium sur l'azote atmosphé- rique. » L'étude de la préparation de l'argon par l'action des étincelles d'in- duction sur un mélange d'oxygène et d'azote atmosphérique a été reprise dernièrement par M. Auguste Becker (^). » L'un de nous a démontré précédemment que le métal calcium se combinait avec facilité à l'azote au rouge sombre, en fournissant un azo- ture cristallisé de formule Ca^ Az- ( ' ). » Comme ce calcium métallique possède aussi la propriété de fixer l'hydrogène à la même température, en donnant un hydrure cristallisé de formule CaH- et que cet hydrure n'est pas dissociable à 5oo°, nous avons pensé à appliquer ces différentes propriétés à l'extraction de l'argon de l'air atmosphérique. w Cette préparation de l'argon comprend quatre opérations : )) A. Préparation de loo' d'azote. 1) B. Enrichissement de l'azote en argon. » C. Première purification. )) D. Seconde purification par circulation sur le calcium. » A. Préparation de loo' d'azote atmosphérique. — Cette opération se fait au moyen de deux tubes d'acier de i™, 20 de longueur et de o",o3o de diamètre, remplis de tournure de cuivre tassée, préalablement oxydée à l'air, puis réduite dans l'hydrogène. Le gaz est introduit par aspiration dans un gazomètre à eau. » ^.Enrichissement de l'azote en arf^on. — Le gaz, obtenu précédemment, traverse d'abord un tube de Fer de 1" rempli de tournure de cuivre, puis (') Hamsat, Proceedings of the Royal Society . t. VIIT, 1898, p. i83, et W. Travfrs, Study of gases. C) Maquenne, Sur la fixation de Vazolc par les métaux alcalino-terreux {Comptes rendus, t. CXXI, iSgS, p. ii/Jy). (') Auguste Becker, Veher die Darstellung von Argon iniltels eleklrisclter Funkcn {Zeitschrift fur Eleklrocheniie, 28 juli igoS, n" 30, p. 600). (*) H. MoissAN, Recherches sur le calcium et ses composes {Annales de Chimie et de Physique, 7" série, t. XVIII, 1899, p. 2S9). SÉANCE DU l6 NOVEMBRE igoS. 775 un sécheur formé d'un flacon à acide sulfurique et six tubes horizontaux de o^.So, remplis de fragments de potasse refondue au creuset d'argent. Le gaz passe ensuite dans deux tubes de fer de o'",8o de longueur conte- nant un mélange de cinq parties de chaux vive en poudre fine et de trois parties de poudre de magnésium bien exempte d'huile et d'aluminium. » Chaque tube renferme une charge de 120^ du mélange. » On porte au rouge le tube qui contient la tournure de cuivre, puis on chauife les deux tubes à mélange de chaux et de magnésium en ayant soin de laisser ouvert le robinet qui se trouve à l'extrémité du dernier tube. Dans ces conditions, il se dégage une petite quantité de gaz hydrogène pro- venant de l'absorption de l'humidité par les poudres au moment de leur mélange. La présence constante de cet hydrogène dans les manipulations est une des difficultés de la pré|jaration. Lorsqu'on s'est assuré, grâce à un laveur à acide sulfurique placé après le robinet dont nous parlions plus haut, que tout dégagement d'hydrogène est terminé, on adapte, à l'ex- trémité de l'appareil, un sac vide en caoutchouc de i5'. On ferme le robinet de verre et, grâce à la pression du gazomètre, on fait passer dans rap[)a- reil les 100' d'azote qui, en 2 heures, diminuent de volume et sont rame- nés à 10' de gaz enfermés dans le sac de caoutchouc. Ce gaz contient 10 pour 100 d'argon (' ). M La chaux qui sert dans nos expériences a été obtenue de la façon suivante : du marbre blanc exempt de silice est calciné au four Perrot pendant 3 heures. Après refroidissement, la chaux vive ainsi obtenue est passée au tamis de soie, puis hydratée |)ar une petite quantité d'eau dis- tillée. Après qu'elle s'est délitée complètement, cette poudre est calcinée pendant 3 heures à une température mesurée de 1000°. » Le magnésium employé est en poudre très fine. On s'assure, au préa- lable, qu'il est bien exempt d'aluminium. Il est lavé ensuite à l'éther sec par digestion d'abord, puis sur un entonnoir de Buchner, enfin essoré à la trompe et séché à i fo°. » Les tubes de verre, séchés avec soin, sont remplis du mélange pré- paré dans un mortier chaud, avec le métal sortant de l'étuve et l'oxyde pris dans le creuset encore tiède. )) C. Première purificalion. — Le sac de caoutchouc contenant l'azote à (') Dans des expériences préliminaires, nous nous servions, pour recueillir le gaz ainsi enrichi d'argon, d'un gazomètre à eau et, à cause de la solubilité de l'argon dans ce liquide, nous avions un rendement beiuic(>u|i plus faible. n-6 ACADEMIE DES SCIENCES. lonoiir loo d'argon est relié à un petit sécheor à potasse qui commu- nique au moyen d'un robinet tenant le vide avec un gros tube en porce- laine de Berlin, de 35""^ de diamètre et de o"',8j de longueur. Ce tube est chauffé dans un four Mermet, et il peut recevoir une gargousse de tôle perforée contenant 80" du mélange chaux et magnésium. Un second tube en verre d'Iéna se trouve à la suite du premier; il contient yo» du môme mélange. Il est mis en communication avec un troisième tnije ])]us petit et rempli d'oxyde de cuivre. Après ce dernier Inbe, se trouve un petit bar- bolenr à acide sulfurique, pour retenir l'eau formée, et enfin un dessicca- teur à potasse caustique. Cet appareil est mis en communication par un robinet à trois voies avec une pompe à mercure qui permet de recueillir le gaz et de l'envoyer, par un tube abducteur, dans une grande éprouvette de o™,85 de hauteur et d'une ca|)actté de noo™'. Tous les tubes étant chauffés, on fait passer lentement le gaz dans la pompe à mercure, ])uis on l'envoie ensuite dans la grande éprouvette. Cette opération, recom- mencée une dizaine de fois, permet de vider complètement le sac de caout- chouc en 2 heures. Après cette première purification, le gaz que l'on obtient est de l'argon ne contenant plus que 5 à 10 pour 100 d'azote. » D. Seconde purification par circulation sur le calcium. — La grande éprouvette dont nous avons parlé précédemmeni porte, à sa partie supé- rieure, un robinet de verre. Elle est mise en communication avec un premier tube en verre d'Iéna renfermant 4^^ <•" mélange chaux- magnésium ; puis, avec un deuxième tube de même substance, renfermant quatre nacelles de nickel, dans lesquelles se trouvent 3^ à li^ de calcium métal- lique en petits cristaux. Deux trompes à mercure sont mises en com- munication avec cet appareil au moyen d'un robinet à trois voies : la première sert à faire le ville dans l'appareil au début de l'expérience, et la deuxième est utilisée pour obtenir la circulation du gaz dans les deux tubes portés au rouge sombre. Dans ces conditions, la petite quan- tité d'azote que renfermait encore l'argon, ainsi que l'hydrogène, produit dans le tube à mélange de chaux et de magnésium, sont complètement retenus par le calcium métallique. 3 heures plus tard, on recueille le gaz dans des flacons de aSo""', lavés préalablement avec du gaz argon. » Les appareils, qui servent aux deux puriOcalions, sont entièrement formés de tubes de verre réunis par des tubes de plomb au moyen de mastic à la gomme laque. Pour donner aux tubes de plomb une certaine élasticité, on les contourne en spirales. L'appareil est assez long à disposer; SÉANCli DU 16 A'OVHMBItE 1903. 777 aussi, étant donné le grand nombre de joints à la «omme laque, faut-il s'assurer an préalable qu'il tient bien le ville. » Deux personnes peuvent poursuivre simultanément les différentes phases de cette préparation; et, ioi'sqne l'appareil est monté, elles peuvent produire, d'une façon continue, i' de gaz argon en 12 heures. » Pour reconnaître si cet argon est pur nous avons tout d'abord étudié le spectre qu'il fournit au moyen de l'étincelle d'induction. Ce spectre ne présente j)lus les cannelures de l'azote et nous donne les lignes caracté- ristiques de l'argon. Enfin, nous avons additionné ce gaz d'une petite quantité d'oxygène pur, et nous avons reconnu que, soumis à l'étincelle d'induction pendant plusieurs heures, il ne donnait plus de vapeurs ruti- lantes et que son volume ne diminuait pas lorsque l'expérience était faite en présence d'une solution alcaline.', Dans l'un de nos essais, nous avions pris 9''"', 2 d'argon. A|)rès passage d'élincelles d'induction pendant 4 heures, puis absorption de l'oxygène, nous avons retrouvé le même volume de 9"°'", 2. » Celte nouvelle méthode de préparation permet donc d'obtenir l'ar- gon avec assez de facilité. » M. Laviîkax, en présentant un Ouvrage qu'il a publié sur la « Prophy- laxie du paludisme », s'exprime ainsi : « J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie d'un |)elit "Volume que je viens de ])ublier dans V Encyclopédie des Aide-Mémoire dont notre émi- nent Confrère, M. Léauté, est le direclcur. Ce Volume a pour titre : Prophylaxie du paludisme. » On connaît aujourd'hui l'agent pathogène des fièvres palustres, on sait comment il se propage, on peut donc formuler les règles de la prophy- laxie rationnelle de celte redoutable endémie; c'est ce que j'ai essayé de faire. » L'Ouvrage est divisé en deux Parties : dans la première Partie j'ai étudié le rôle des moustiques dans la propagation du paludisme; la deuxième Partie est consacrée à la prophylaxie proprement dite. )) J'espère que ce j)etit livre servira à répandre les notions scientifiques nouvelles qui doivent rendre plus efficace la lutte contre le paludisme. » IT ACADEMIE DES SCIENCES. NOMINATIONS. L'Académie procètle, par la voie du scrulin, à l 'élection d'ua Corres- pondant dans la Section d'Astronomie, en remplacement de M. Schiapa- relli, élu Associé étranger. Au premier tour de scrutin, le nombre des volants étant 5o, M. George-William Hili oblienl 18 suffrages M. G. -II. Darwin » . . . . 2 M. G.-W. lïii.i., avant obtenu la majorité absolue des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Un Ouvrage ayant pour titre : « Recueil de travaux dédiés à la mé- moire d'Alexis Millardet (iSSS-igoa), i)ar les professeurs de la Faculté de Bordeaux » . 2° Un Ouvrage de lord Avehury a\ant pour titre : « The scenery of England and the causes to wich it isdue ». (Présenté par M. de Lapparent.) 3° Un Ouvrage de M. Sven Hedin intitulé : « L'Asie inconnue. Dans les sables de l'Asie », traduit du suédois parlNL Ch. Rabot. (Présenté par M. de Lapparent.) 4" Un Ouvrage de M. Jean iîera/ intitulé : « Poussée des terres, stabilité des murs de soutènement ». (Présenté par M. Maurice Levy.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la naliirc analytique des solutions de certaines équations aux dérivées partielles du second ordre. Note de M. S. Bernstein, présentée par M. Ém. Picard. « Théorème. — Si z est une fonction des variables réelles x et y admettant dans une région S des dérivées finies des quatre premiers ordres et satisfaisant SÉANCE DU l6 NOVEMBRE IQoS. 779 aux deux conditions : , \ p/ dz dz d-z d- z d'^z\ où F est analytique, et (2) 4f;,,.f;,^.-/f',,_. y>o, âjn- r)y- \ i).ri)y, elle est analytique. » Ce théorème remarquable a été démontré d'abord par M. Picard (') dans le cas où F est linéaire (l'ordre de dcrivabilité connu pouvait d'ail- leurs s'abaisser à deux). Par une intuition profonde, M. Hilbert a prévu qu'il suffisait de supposer F analytique. Sous son influence, M. Lulke- meyer, dans sa Thèse soutenue en 1902, et M. Holmgren {Math. Annalen, 1903) reprirent la méthode de M. Picard et établirent le théorème en question pour F = ^ + ^ -/(•^. J. z. ^^, ^) = o (/ étant analy- dy"" •' V '^ ' "^^' àx dy , tique). En complétant convenablement la môme méthode, je suis parvenu à une démonstration générale. » Soit F(a:T) = ^ ^ A^,^x^(R — .r)'. Si ce développement converge absolument et uniformément pour o<.ryo^(R — xy lorsque o^x^R. Nous dirons que M = M„ + M.^ + ...-^M,(^)V... est une valeur maximale de F{x) à l'intérieur du contour For,, formé par (') Journal de l'École Polytechnique, 1890, et Acta matheniatica. t. XXV. Le même théorème a été démontré par M. Picard pour certaines équations linaires d'ordre supérieur au second {Coinples rendus, t. CXXI, iSgS). 780 ACADÉMIE DES SCIENCES. la partie gauche de la circonférence C de ravon rayant le centre en O el les deux tangentes menées du point \\ an centre C. L'ensemble des valeurs maximales correspondant à tous les développements normaux sur OR de F(x) a une limite inférieure que nous appellerons valeur minimaxi- male de F(x) à l'intérieur de Ton,, et que nous désignerons par [F(ï)Ji., . » SoitF(j:-/) = F(rcosO, r<,inl)')— "y A„cos«0 + B„sinn'). Nousdirons que ce développement est normal, si A„ = /" V V (;,"^/-/'('R'- — /■-)'/, B„= r" ^ y D "'/■-/'( R' — /'^y sont normaux sur OR et si «„ et b„ dési- gnant des séries maximales de A„ et B„ la somme Va„-l- b„ converge uni- formément sur OR. » On posera, en outre, | i■'(xy)]J^,. = 1(A„\.,^ (Pj„\,- qu'on appellera valeur minimaximale de F(xy) à l'intérieur du contour r,,,.,,. 1) Lemme 1. — Une fonciioa analytique de deux variables réelles x et y régulière à l'intérieur d'un cercle C de rayon R est développable en série normale. » Lemme 2. — Sait ¥[o,(xy), o,(xy), . . .,oJxy)\ une fonction ana- lytique de m variables dont chacune est une fonction de x, y susceptible d'un développement normal sur OR. F sera aussi normal sur OR et, en désignant par fia série des modules de F, on aura \V[o,(xy) '^^{xy). . .][^,. o, il est ô.v- (ly \ Ox OyJ possible d'effectuer un changement de variables linéaire et homogène à coefficients réels qui ramène l'équation générale à la suivante é"-z , ô-z J , Oz. dz à'-z ù-z d-z\ (i bis) ^ -+- d^. =/(^.J'. 2' ^' Ty' à^-' TuFdJ'' dfO' /étant analytique et telle qu'à l'origine, c'est-à-dire pour x=y = u. SÉANCE DU iG .\OV]:.\IBKE I(jo3. 78 1 Oz dz d'z d'z d'-z d^=P'^' à y = ^„. dx^ ~ ^"^ âxàr"^"' ày- ^ ° on ait dx- dx dy Oy- » Cherchons, parla méthode des approximations successives, une solu- tion de l'équation (i bis) a qui se confonde avec - sur une circonférence C de rayon R assez petit. Eu vertu des considérations précédentes, u se pré- sentera sous forme normale et admettra une valeur maximale finie à l'in- térieur de r,jn.(R'<^ R). Donc u est analytique. De plus il est aisé de mon- trer que, pourvu que R soit suffisamment petit, z et u se confondent identiquement. Ainsi se trouve démontré le théorème annoncé. » HYDROGRAPHIE. — Sur V emploi du tachéographe Schrader pour les travaux d'hydrographie. Note de MM. F. Schrader et C». Sauerwei.v. « L'application du tachéographe Schrader (') à l'hydrographie a été inaugurée à Monaco en février igo3, pour construire la carte lilhologique de la zone côtière de la Principauté. » Nous renvoyons, pour le principe et l'usage général de l'instrument, à la Communication de M. Schrader. Les perfectionnements apportés depuis cette époque au tachéographe n'en ont pas changé le principe, et ont eu pour seul but d'en rendre le maniement plus aisé et la précision plus grande. » Deux méthodes se présentent pour un levé hydrographique, suivant que le pays est plat, ou qu'il possède près de la mer des hauteurs assez in)portantes. » 1" Pays plat. — Dans ce cas, il faut opérer pour le levé de la côte comme dans un levé lopographique, en faisant placer aux différents points des escouades portant des mires de longueur appropriée à l'échelle de la carte. Pour les sondages, on munira l'embarcation d'une mire fixée au mal, et l'on opérera comme sur le terrain. » Dans ce cas, il faudra noter, pour chaque point marqué sur le disque de zinc, l'altitude indiquée par le vernier de l'échelle verticale du tachéographe; et la réduc- (') Comptes rendus, i""' juillet 1895. C. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N« 20.) Io3 jH-j ACADEMIE DES SCIENCES. lion des sondes nu niveau des plus basses mers se fera très aisétnenl, au mo3'en de riieure notée à bord, par comparaison avec l'écliclle de marées qui aura été primiti- vemenl installée. >) 2° Pars accidenté, possédant des hnuteuis importantes dans le voisinage immé- diat de la mer. )) Dans ce cas, la première opération consiste à j)lanler une èclielle de marées très visible et une mire auprès d'elle, à la limite de la mer. L'opérateur, rendu sur le ter- rain de travail (un point aussi élevé que possible, a3%Tnl un grand champ de visée), pointera la lunette sur la mire, bisseclanl les voyants avec les deux fds du réticule; et cette visée lui donnera immédiatement la dislance et la différence d'altitude des deux points considérés, c'est-à-dire la hauteur de l'instrument au-dessus du niveau actuel de la mer. » Ceci fait, le principe .sur lequel est basée la méthofle est le suivant : » Soient A l'observateur, BC la surface de la mer etC un point quelconque de celte snrface; dans le triangle rectangle ABC, connaissant .\B, il suffit de connaître l'angle BAC pour construire le triangle. )) Si donc on opérait avec un lln'odolite, une lecture d'azimut el une leclure sur le cercle verlical donneraient la grandeur et l'orientation du triangle ABC, par un calcul de trigonométrie recliligne. » Le tachéographe Schrader permet une simplification très grande de cette méthode. » Si, en effet, on fixe le vernier de l'échelle verticale sur la division qui représente, au-dessous du zéro, la hauteur du point d'observation rap- portée à l'échelle à laquelle on opère, lorsipte l'axe optique de la lunette sera dirigé sur le point à viser, l'instriuTient construira automatiquement le triangle défini plus haut, et le stylet marquera sur le disque la position exacte, rapportée à l'échelle choisie, du point visé. » De ce que nous venons de dire, on peut conclure que le levé de la côte se fera également en suivant simplement, avec l'axe optique de la lunette, la ligne d'intersection de la côle avec la surface de la mer, après avoir immobilisé le stylet au contact du disque horizontal, de manière qu'il trace le contour de la côte suivant un trait continu. » S'il s'agit de points de sonde, l'embarcation chargée de ce service doit SÉANCE DU l(J A'OVKMBRE igo'i. 788 hisser un pavillon tontes les fois qu'elle opère, et une simple visée donne sa position rapportée à l'échelle adoptée. » Dans le cas de lignes de sonde très étendues, V échelle provisoire peut changer suivant la distance de l'embarcation. L'opérateur marque alors sur son carnet, pour chaque numéro de station, l'échelle employée. Lors de la confection de la carte de Monaco, les échelles ont varié de 777^ à ' (60000* )) Si la mer dans laquelle on opère a des marées 1res fortes, il faudra tenir compte des changements de niveau; pour cela, une simple lecture de la graduation de l'échelle des marées donnera la hauteur actuelle de l'appareil, et la correction sera faite en conséquence sur l'échelle verticale de l'appareil. On pourra, par exemple; faire cette correction toutes les fois que le niveau aura varié de 5o™. » Dès lors, les sondes se trouveront exactement rapportées à la verti- cale de leur projection sur le plan niVeau des plus basses mers, et il suffira de faire la correction nécessaire pour l'heure de la marée. » La construction de la carte ainsi obtenue est des plus simples. Il suffit de fixer sur le papier les disques de levés suivant leur orientation obtenue par des observations magnétiques ou par des visées de points déjà déterminés, et de construire chaque point de la surface de la mer (sondes ou détails de la côte), en prolongeant la ligne qui joint le centre du diseiue à chaque point marqué, et en portant sur cette ligne autant de fois la distance du centre à ce point que l'indique le Tableau donnant l'échelle provisoire à laquelle chaque point de station a été construit. » PHYSIQUE. — Sur l'extraction de l'oxygène par la liquéfaction partielle de l'air avec retour en arrière. Note de M. Georges Claude, présentée par M. d'Arsoavai. « J'ai pu montrer, dans ma précédente Note, que, contrairement à ce qui a été affirmé jusqu'ici par les spécialistes en la matière, l'air atmosphé- rique appelé à se liquéfier progressivement abandonne en premier lieu des portions liquides très riches en oxygène. » Ce résultat est entièrement conforme aux savantes théories des Gibbs, des Van der Vaals et des Duhem sur la coexistence des phases liquides et gazeuses dans les mélanges fluides, et ces théories, vérifiées jusqu'ici dans le cas de gaz aisément condeusables, trouvent ainsi dans le cas de l'air une nouvelle confirmation. 7^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Je voudrais montrer comment, grâce à un artifice fort simple, il est aisé (le mettre à profil cette propriété pour, en ne liquéfiant qu'une portion relativement faible de l'air traité, obtenir dircctrmenl, sans évaporalion préalable, un liquide très oxygéné détenant la presque lotalité de l'oxygène mis en circulation. » L'artifice en question consiste essentiellement à faire en sorte qu'à mesure de leur liquéfaction progressive, les portions liquéfiées de l'air traité soient astreintes à circuler en sens inverse et au contact du courant gazeux aux dépens duquel elles se forment. Dans ce retour en arrière du liquide, deux effets se superposent pour tendre au même but, c'est-à-dire à la (lésoxygénation rapide et complète du résidu gazeux. D'une part, la phase liquide produite en chaque point de l'appareil de condensation étant soustraite, par son retour en arrière, au contact du résidu gazeux qui l'a formée, celui-ci peut donner naissance l'instant d'après^ une phase liquide moins oxygénée, et ainsi de suite à mesure de la progression de ce résidu. D'autre part, la phase liquide produite en chaque point rencontre, dans son retour en arrière, des phases gazeuses moins épuisées que celle qui lui a donné naissance, et qui, par conséquent, ne sont pas en équilibre de com- position avec elle : d'où un échange |îartiel d'une partie de l'azote, plus volatil, du liquide contre une partie de l'oxygène, plus condensable, du résidu gazeux. » Il résulte de la superposition de ces deux effets un épuisement très rapide du résidu gazeux, qui arrive aisément, moyennant une liquéfaction inférieure à la moitié du volume, à n'être plus constitué que par de l'azote presque pur, tandis que le liquide présente à la sortie une composition très voisine de celle correspondant à la phase gazeuse 21 pour 100 (teneur de l'air normal). D'après les courbes que je reproduisais dans ma précé- dente Note, cette teneur finale du liquide après le retour en arrière devrait atteindre 5o pour 100 environ; en pratique, comme le montreront les chiffres ci-dessous, le résultat est encore meilleur, sans doute pour des raisons assez intéressantes que je développerai en une autre circonstance. » Pour montrer avec quelle facilité s'opère la séparation de l'oxygène et de l'azote suivant ces nouvelles bases et faire apprécier dans quelles conditions inespérées ce niodus operandi se prête à l'extraction industrielle de l'oxygène de l'air, j'indiquerai ci-après les résultats de quelques essais de laboratoire. » L'appareil employé se compose simplement d'un faisceau vertical de sept tubes de cuivre de 2"" de long et i3™"' de diamètre intérieur, placé dans une enveloppe métal- SÉANCE DU l6 NOVEMBRE igo3. 7 85 lique étanclie isolée calorifiqiiement et remplie d'air liquide, de manière à baigner sur les I de leur liauteur les tubes du faisceau. Iliuit et bas, les tubes aboutissent à des collecteurs en forme de cloche. » On fait arriver dans le faisceau, par le collecteur du bas, l'air à séparer, puisé à un réservoir d'air comprimé sous 2 atmosphères effectives, et préalablement refroidi à — 160° par son passage dans un serpentin immergé dans l'air liquide. L'air monte dans le faisceau en se liquéfiant partiellement et vaporisant une quantité du liquide extérieur sensiblement égale au liquide formé intérieuremeut : celui-ci retourne vers le bas de l'appareil en coulant le long des tubes et exerçant l'action rectifîcatrice signalée plus haut : il est reçu dans le collecteur inférieur, où il peut être repris et analysé. Le résidu gazeux s'échappe par un robinet fixé dans le collecteur supérieui' du faisceau, robinet dont l'obturation plus ou moins grande permet de faire varier entre o'""' et 2"'"' la pression intérieure, indiquée par un manomètre. Pour des raisons de simplicité d'expérience, il n'y a pas d'écliangeurs de températures, c'est-à-diie qu'on ne récupère pas le froid emporté, tant par le résidu gazeux que par le liquide vaporisé. » Plus faible est la pression de liquéfaction, moins grande est la rapidité de la condensation; mais le liquide fourni est naturellement d'autant plus riche, parce qu'une fraction moindre du gaz est liquéfiée; d'autre part, la lenteur du débit est favorable à la perfection de l'épuisement du résidu ga- zeux, de sorte que cet épuisement est excellent avec la plus faible pression compatible avec une liquéfaction suffisante. Une faible pression est donc désirable, d'autant plus que le coût de la compression de l'air à traiter et la dégradation d'air liquide au cours des manipulations, dépenses essen- tielles de la méthode, sont fonction de celte pression. Or, lorsque le liquide baignant le faisceau titre 70 pour 100 d'oxygène, la liquéfaction est encore assez abondante (un tiers de litre par minute dans mon petit appareil) sous sept dixièmes d'alinosphère : dans ces conditions, le liquide formé atteint une teneur de 5^ pour 100 d'oxygène, tandis que le résidu gazeux arrive à 97 pour 100 d'azote et même à 98 pour 100 dans quelques-uns de mes essais. » Ainsi, la compression à o*'", 7 seulement (') suffit pour obtenir la sé- paration intégrale de tout l'oxygène de l'air traité, moyennant une liqué- faction d'w/i tiers environ. Ce résultat remarquable entraîne des consé- quences économiques d'une très grande importance et sur lesquelles on me permettra de revenir. Mais, sans plus larder, je voudrais indiquer que, grâce à l'appui de la Société ï Air liquide, j'ai pu réaliser un appareil basé sur les (') A laquelle il y aurait lieu d'ajouter en pratique la contrepression assez faible des échangeurs. ^86 ACADÉMIK DES SCIENCES. principes ci-dessus et fournissant régulièrement dès maintenant So"" a 40 à l'heure d'oxygène à 92 pour 100 ou 100°' à 120"' d'air suroxygéné à 55 ou 5 7 pour 100. » PHYSIQUE. - Mesure des très petits angles de rotation. Note de M. Marcel Brillouin, présentée par M. Mascart. « J'avais imaginé et réalisé, à Dijon, il y a plus de 20 ans, un procédé de mesure des très petits angles de rotation que j'ai appliqué depuis quelques années dans deux appareils, l'un qui est une modification de l'appart-il d'E^Lvos pour la mesure de l'ellipticité locale du géoïde, l'autre qui est un peson à lame de quartz flexible pour la mesure de la pesanteur. » En voici le principe. » Entre deux niçois à l'extinction sont placées : » 1» Une lame épaisse de spath à faces parallèles, taillée à environ 45° de l'axe; )) 2" Une lame demi-onde à 45° des sections principales du spalh; » 3° Une deuxième lame de spath identique et parallèle à la première. « Grâce à la lame demi-onde, ce système équivaut à une lame à faces parallèles d'épaisseur nulle ou très faible, suivant que les deux lames de spath sont parfaitement parallèles ou un peu inclinées l'une sur l'autre. Examiné en lumière parallèle, ce système donne une teinte plate dont la coloration varie avec l'inclinaison relative des deux spaths. » Si les lames de spath ont chacune 2'^^'" d'épaisseur, une rotation de 54" environ de l'une des lames autour d'un axe perpendiculaire à la section principale correspond à une longueur d'onde. Si on lit le centième de frange, ce qui est facile, on mesure la demi-seconde d'arc. » L'an"le a, de l'axe du spath avec la normale aux faces, qui donne le maximum de sensibilité sous l'incidence normale, est de 4i"3o'. L'angle qui rend la sensibilité indépendante de l'incidence et de la déviation dans la plus grande étendue, est de 53°6'; la sensibilité est diminuée de 5. Le spath de 2<^'" donne, dans le premier cas, une frange pour 52"; dans le second, une frange pour 58". Les spaths, taillés à 45°, tels que me les avait fournis Laurent en 188a, suffisent très bien. « Les deux mêmes lames de spath, croi-sées sans interposition de lame demi-onde, donneraient le même résultat; mais les franges en lumière convergente auraient le même écart, inférieur à 1', et, pour obtenir une SÉANCE DU l6 NOVEMBRE igoS. 7 87 teinte ])iire en lumière parallèle, on devrait viser avec une puissante lunette et diaphragmer au foyer avec nne fente qui sous-lende le même très petit angle o", 5 que l'on veut pointer. Il n'y aurait aucun gain d'en- combrement sur l'emploi du miroir de Gaiiss-Poggendorff. » Mais, grâce à la lame demi-onde, pour un même angle d'une lame par rapport à l'autre, un changement considérable d'incidence, 3° et même davantage, est nécessaire pour augmenter la différence de marche d'une longueur d'onde; tel est l'écart des franges en lumière convergente. » Le diaphragme au foyer principal de l'objectif, nécessaire pour fixer l'incidence à un centième de frange près, peut alors sous-tendre un angle de 2', bien que ce centième de frange corresponde à une rotation de l'un des spaths de o",5, c'est-à-dire 230 fois.moindre. » De celte différence résulte l'avantage considérable de ce dispositif sur ceux qui dérivent de l'optique géométrique. Un objectif dont l'ouverture utilisée ne dépasse pas un quart de centimètre carré, et dont la distance focale est de 7'"'" suffit à fixer l'incidence. Une source de lumière telle qu'une veilleuse à essence minérale éclaire suffisamment, » Enfin, une seule pièce, le spath fixe, doit être très rigidement lié au support de la pièce mobile. La lunette, les pièces accessoires dont il reste à parler, j)euvent subir des rotations de plusieurs secondes sans inconvé- nient pour l'exactitude de la mesure, ce qui permet de les isoler par des cales de feutre, pour éviter toute transmission de trépidations pendant la mesure. » Mesure par compensation. — Le procédé de mesure que j'ai trouvé le plus sûr consiste à compenser la différence de marche au moyen d'un compensateur à teintes plates en quartz, auquel on peut donner diverses formes, et à constater la compensation par le retour entre ses repères de la frange achromatique d'un compensateur Babinet. )) Bésultats. — La mesure des petites rotations à ^ seconde près n'exige qu'un appareil optique de moins de 30"=" de longueur totale, de la source à l'œil, sur 3"^° ou 4""° de diamètre maximum. Le spath mobile et sa boîte d'aluminium pèsent environ 4^. On peut même réduire la pièce mobile à être un simple miroir, en remplaçant la lame demi-onde par une lame quart d'onde et en employant un arrangement autocollimaleur. » Les détails de montage, qui d'ailleins ne peuvent embarrasser un physicien expérimenté, seront décrits ailleurs. » 788 ACADÉMIE DES SCIENCES. OPTIQUE. — Sur la détermination des maxima et minima de transparence. Note de M. C. Camichel, présentée par M. J. Violle. « Dans nos recherches sur les iiiclophénols, M. Bavrac et moi, nous avons montré l'uliUté de la détermination des maxima et minima de trans- parence, pour caractériser les corps rpii présentent dans leurs spectres d'absorption des bandes brillantes ou obscures aussi larges souvent que le spectre lumineux; tout entier. » Cette détermination peut se faire directement avec n'importe quel spectrophotomètre, pourvu que l'égalité des deux spectres comparés ait lieu en même temps pour toutes les radiations, ce qui exige que le rapport suivant lequel la lumière de l'un des faisceaux est afïaiblie soit indépen- dante de la longueur d'onde. » Soient I et 2 les deux spectres que Ton compare, l'intensité du spectre i peut être atténuée dans un rapport connu. On vérifie d'abord que les deux spectres présentent dans toute leur étendue la même intensité. On interpose, ensuite, la matière absor- bante sur le trajet du faisceau donnant le spectre 2. On détermine les longueurs d'onde )., et X'j des radiations qui ont même intensité dans le spectre d'absorption 2 et dans le spectre de comparaison i ; on note le rapport A,, dans Ie(]uel est aiTaiblie la lumière qui forme le spectre i. On ^recommence les mêmes déterminations, en prenant un rapport k« <;/i"i, si l'on cherche un minimum de transparence. Les longueurs d'onde des radiations qui ont même intensité dans les deux spectres sont, alors, X, et 'k'„ .... On construit la courbe (X, k) des coefficients de transmission en fonction des longueurs d'onde, et la courlje I , k j, diamètre conjugué des cordes parallèles à l'axedes X. Ces deux courbes se coupent très nettement; leur intersection donne la longueur d'onde correspondant au mininuimde transparence, » L'appareil employé n'est autre que le spectrophotomètre Gouy dans lequel les deux niçois sont remplacés par un disque tournant présentant des secteurs pleins et des secteurs vides. Ce procédé a déjà été employé par divers expérimentateurs (Napoli, Guthrie, Hammerl). Des expériences nombreuses faites sur diverses personnes m'ont montré, qu'en donnant au disque une vitesse suffisante pour que l'impression produite sur l'œil de l'observateur soit continue, on atténue l'intensité de la lumière dans un rap- port indépendant de la vitesse du disque et égal à la surface des secteurs viles divisée par la surface totale du disque. SÉANCE DU l(> NOVEMBRE IQoS. 789 » Voici quelques nombres : Rapport enlre la surface des secteurs vides el celle du disque. Observalion. " Différence. 0,25o 0,256 — 0,006 0,333 0,827 ^o,oo3 o,5oo 0,493 -t- 0,007 0,667 0,667 0,000 » Les différences sont toujours inférieures aux erreurs expérimentales; elles sont d'ailleurs tantôt positives, tantôt négatives. » On transforme facilement un spectroscope ]ordinaire à deux ou trois prismes en spectrophotomèlre en lui ajoutant un deuxième collimateur, une glace argentée sur la moitié de l'une de ses faces et en remplaçant l'oculaire par un trou percé dans une plaque mince située dans le plan focal de la lunette d'observation. » Les disques se font en carton mince : ils deviennent plans en tournant. » On peut donner aux plages monochromatiques la forme que l'on veut, en enlevant convenablement l'argenture de la glace, et produire, par exemple, l' apparence de franges qui disparaissent quand l'égalité est obtenue. » Il est inutile dans ce spectrophotomètre de faire varier, pendant la rotation, la surface des secteurs vides; il suffit de chercher dans le spectre la radiation pour laquelle l'égalité est réalisée. » Un autre procédé d'atténuation de la lumière, bien inférieur à celui des disques tournants, consiste à employer des paquets de lames de verre blanc contenant i, 2, 2, 5, 10, etc. lames; on manie ces paquets comme les poids d'une boîte. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Quelques remarques sur la perturbation magné- tique du 3i octobre igoS. Note de M. Em. Marchand, présentée par M. Mascarl. « I. Cette perturbation a été enregistrée, au Pic du Midi et à Bagnères- de-Bigorre, par les appareils photographiques du système de M. Mascart qui fonctionnent régulièrement dans ces deux stations. » Les oscillations des barreaux ont commencé le 3o, vers 21'' (temps civil); mais c'est surtout le 3i, de 7'' à ai*", qu'elles ont été fortes et C. R., i9u3 ■' Semestre. (T. CXXXVII N- 20.) Io4 nqo ACADÉMIE DES SCIENCES. ranidés : assez fortes pour que les courbes (surtout celle de la composante horizontale) soient sorties parfois du champ de l'enregistre-ment, assez rapides pour ne pas toujours laisser une trace sur le papier sensible des appareils. A celte période d'agitation exceptionnelle a succédé une phase de mouvements plus lents et moins étendus qui a duré jusqu'à 7'' du I*'' novembre. » II. En comparant les valeurs de la déclinaison enregistrée, aux moments des plus grands écarts (i5''35"' à I7''i5°' du 3i octobre) aux normales correspondantes, on trou\c : l>ii: fin Midi. Bagnères. h m , . i5.35. 4- 47-0 -t- 39-0 17. i5 —39.3 —34.4 Variation totale 86.3 73.4 » Et, comme la variation diurne normale entre i5''35"' et i7''i.5'° est sensiblement de — i',6, jjendant les jours voisins, la différence réelle entre les valeurs extrêmes de la déclinaison a été de i°27',9 pour le Pic du Midi, et de i^iS'.o i)Our Bagnères. )) On remarquera que l'écart positif maximum est jjIus grand que l'écart négatif dans l'une et l'autre stations, tandis que, dans l'ensemble de la perturbation, la déclinaison tend à diminuer plutôt qu'à augmenter. » III. Les nombres précédents montrent une différence sensible dans l'amplitude des écarts enregistrés simultanément; cette amplitude aug- mente quand on passe de la station basse à la station élevée. Ea même auomeutation s'observe à divers degrés dans les oscillations correspon- dantes (et synchroniques), pendant toute la durée de la perturbation. » D'autre part, les courbes de Perpignan, qui m'ont été obligeamment communiquées par M. Fines, indiquent, pour la variation totale de décli- naison, un nombre très légèrement inlcrieur à celui de Bagnères : 1" i4' 2. » On ne peut donc rattacher l'augmentation d'amplitude constatée entre Bagnères et le Pic du Midi qu'a celle de {'altitude, qui est pour la première station deSSo"", et de 2860-" pour la deuxième. » Les mêmes faits se sont d'ailleurs produits dans toutes les perturba- tions de la déclinaison, enregistrées simultanément à Bagnères et au Pic du Midi, depuis le mois d'octobre 1893. » IV. Si l'on admet cette interprétation, on devra en conclure que, pen- dant les orages magnétiques, les courants perturbateurs du champ terrestre sont situés, au moins partiellement, dans les hautes régions de l'atmosphère. SÉANCE DU l6 NOVEMBRE igOJ. 79 l » Ce résultat avait déjà été donné, en i884, par Blavier, qui l'avait déduit de l'étude comparée des courants telluriques, dans les lignes télé- graphiques, et des variations du magnétisme terrestre. » V. Cesco«ra«Zy/e//wny«eisesont produits, le 3i octobre, dans la ligne télégraphique qui relie nos deux stations et qui est, dans son ensemble, dirigée du sud au nord. Ils ont été assez intenses pour actionner les son- neries et pour être mesurés, avec les galvanomètres ordinaires, par mes collaborateurs de Bagnéres et du Pic du Midi. » VI. La variation d'amplitude des oscillations correspondantes entre Bagnéres et le Pic du Midi permet de se rendre compte approximativement de l'altitude des courants perturbateurs, si l'on admet qu'ils agissent seuls sur les déclinomètres, ou du moins que- leur action est très prédominante. Cette action est inversement proportionnelle à la simple distance, et pro- portionnelle, d'autre part, aux faibles déviations angulaires observées. On déduit de là que, le 3i octobre, les courants perturbateurs étaient dirigés du sud an nord par i4'"° environ d'altitude, à i5''35"'; et dirigés du nord au sud, par 19'"" environ d'altitude, à tj^i^'^. » VII. Les observations du Soleil, faites régulièrement au Pic du Midi par mon collaborateur, M. Latreille, montrent (conformément à la re- marque déjà faite i)ar d'autres observateurs) que l'orage magnétique du 3i octobre a coïncidé avec le passage d'un groupe important de taches au méridien central. » A ce sujet, on me permettra de rappeler que j'ai énoncé, dans une Communica- tion faite à l'Académie le 8 janvier 1887, la loi générale suivante : » Les perturbations magnétiques se produisent lorsqu'une région d'activité du Soleil passe au méridien central. » Dans cet énoncé, le mot région d'activité désigne une portion de la surface solaire dans laquelle on observe (généralement pendant plusieurs rotations consécutives) des facules seules ou des facules avec des taches; les facules constituant, d'après moi, le phénomène fondamental de l'activité solaire, tandis que les taches n'en sont que des manifestations secondaires. )) Revenant sur cette question, dans un Mémoire inséré aux. Comptes rendus du Con- grès international de Météorologie de 1900, j'ai indiqué que les régions d'activité persistent parfois plusieurs années à la surface du Soleil, et que ces régions actives très persistantes déterminent souvent les grandes perturbations magnétiques. » L'orage magnétique du 3i octobre vérifie cette dernière remarque : la région so- laire à laquelle il se rattache existe depuis longtemps et a donné, à chacun de ses re- tours au méridien central, une perturbation le plus souvent très faible, mais parfois assez forte ou forte (Exemples : 5 octobre, 9 septembre, i3 août, 3i mars 1908; 79^ ACADEMIE DES SCIENCES. 2 1 septembre, 2/I noût, 8 mai, 10 avril 1902; celte dernière, une des plus fortes de 1902). j> Cette région a été souvent dépourvue de taches, et j'insiste sur ce fait : la pré- sence des taches n'csl pas nécessaire pour qu'une forte perturbation se produise, et, quand elles existent, leur dimension n'est pas généralement proportionnelle à l'inten- sité des troubles magnétiques correspondants. C'est ainsi que le groupe de taches qui passait au méridien central le 11 octobre, plus étendu que celui du 3i. n'a déterminé qu'une perturbation assez faible (variation de 8' 11 9' en déclinaison). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur une séparation rigoureuse dans la série des terres rares. Note de MM. G. Urbai.v et H. Lacombe, présentée par M. H. Moissan. « La cristallisation fractionnée de deux sels non isomorphes ne permet d'obtenir à l'état de pureté que le moins soluble ou le plus abondant dé ces sels. A partir d'une certaine composition de la solution, les deux sels cristallisent simultanément formant un mélange eutectique et jamais, en répétant les cristallisations, le sel le plus soluble ne pourra être débar- rassé complètement du précédent. » Dans le cas de sels isouiorphes, les phénomènes que l'on observe sont tout différents. Par une série de cristallisations fractionnées habilement conduites, un mélange de sels isomorphes peut être séparé en ses consti- tuants dans l'ordre de leurs solubilités. A[)rès un nombre suffisant de fractionnements, chacun d'eux pourra être obtenu à l'état de pureté. On observe, en effet, que, dans un mélange de sels isomorphes, un terme plus soluble diminue la solubilité d'im terme moins soluble. Les solubilités propres de chaque sél considéré à l'état pur sont ainsi profondément mo- difiées par la présence, dans leur dissolution, d'un sel homologue de la série, de telle sorte que, dans des séparations par cristallisations fraction- nées, la solubilité individuelle de chaque sel |)araît moins intervenir que la tendance que ces sels ont à se substituer les uns aux autres dans le ré- seau cristallin. » Cette tendance à la substitution dans le réseau cristallin est la cause qui permet de séparer, dans quelques cas, à l'état pur, les sels les moins solubles de ceux qui s'accumulent dans les eaux mères sans qu'on puisse déceler dans ces dernières, même par les procédés les plus délicats, la j)ré- sence des sels qui ont cristallisé en premier. SÉANCE DU l6 NOVEMBRE lQo3. 798 M Pour séparer des éléments dont les propriétés varient aussi peu d'un terme à l'autre que dans la série des terres rares, on met généralement à profit cette remarquable propriélé des sels isomorphes. C'est par des cris- tallisations de sels relativement très soinbles que l'on obtient dans cette série les meilleurs résultats. Les sf'ls doubles, dont les différences de solubilité d'un terme à l'autre sont, en général, plus grandes que celles des sels simples, conviennent particulièrement à ce genre de séparations. La méthode des fractionnements est actuellement et restera d'ici long- temps la seule qui permette de séparer les terres rares entre elles, abstrac- tion faite du cérium qui seul, dans la série, présente des oxydes supérieurs stables qui ont toujours été utilisés pour sa séparation. » Toutefois, le vice inhérent à la méthode des fractionnements pour la séparation des terres rares est la présence des portions intermédiaires qui souvent peuvent être considérablement réduites, mais qui, a priori, ne peuvent jamais être annulées. » Il existe, cependant, un cas oîi un pareil résultat peut être atteint : c'est celui où un élément usuel pouvant se séparer aisément des terres rares présente avec elles un cas d'isomor|)liisme. Et encore, faut-il que la solubilité du sel de l'élément usuel soit intermédiaire entre celles de deux termes de la série. » Nous avons pu réaliser ce cas en meltant à profit l'isomorphisme du nitrate double de magnésium et de bismuth avec les nitrates douilles de magnésium et de terres rares (G. Urbain et H. Lacombe, Comptes rendus, l. CXXXVII, igoS, p. 568). Un premier examen nous ayant fait rapproclier ce composé de bismuth des sels correspondants du groupe samarium-gadolinium, nous avions pensé, dès le début de ces recherches, que si aux nitrates magnésiens de ces terres, dont le fractionnement a donné à Demarçay {Comptes rendus, t. CXXX, 1896, p. 1019; t. CXXXU, 1901, p. 1484; t. CXXXIII, 1901, p. 1469) de si brillants résultats, nous ajoutions une certaine proportion de nitrate magnésien de bismuth, cet élément usuel viendrait peu à peu s'intercaler entre deux éléments de la série rare, jouant ainsi le rôle d'élément séparateur. Une sirnple précipitation par l'hydrogène sulfuré permettant déliminer ensuite le bismuth, nous devions obtenir ainsi une séparation rigoureuse pour la première fois dans la série des terres rares. » L'expérience a confirmé pleinement nos prévisions et les résultats obtenus ont dépassé notre attente. » Nous avons fractionné à l'état de nitrates magnésiens : 1° des terres riches en samarium; 1° des terres riches en gadoliniuni. Dans les deux cas nous avons ajouté aux nitrates magnésiens des terres rares une qunntlté notable de nitrate magnésien de bismuth. ^g/j ACADEMIE DES SCIENCES. » Après 35 séries de fraclionnement portant sur i6 fractions nous avons fait les observations suivantes : » Le néodyme se concentre dans la fraction de tète et y demeure exclusivement tant qu'il se trouve en présence de bismuth. » Le samarium vient ensuite. L'oxyde extrait de la fraction 2 présente la faible coloration jaune caractéristique du samarium. Celte coloration diminue dans les frac- tions suivantes. 11 De même la coloration jaune et le spectre d'absorption des dissolutions décroissent d'un terme au suivant. La proportion de terres rares décroît en même temps que s'accroît la proportion de bismuth. » Dans la première expérience (terres riches en samarium) les fractions 11 et 12 ne contenaient plus qu'une trace de terres rares. » Dans la seconde (terres pauvres en samarium) les fractions 4, 5 et 6 ne renfer- maient que du bismuth. » Dans les fractions suivantes les terres rares apparaissent de nou\eau et leur pro- portion va en croissant jusqu'à l'extrémité du fractionnement, tandis que la proportion du bismuth va en diminuant. » Les dissolutions ne présentent aucun spectre d'absorption, sauf la dernière, où l'on distingue faiblement les bandes du dysprosium. La coloration des oxydes s'accentue à partir de la gadoline blanche jusqu'à la dernière fraction dont la terre est rouge de brique. )) L'ensemble de ces observations montre que le bismuth s'intercale in- contestablement entre le samarium et le gadolinium. » Nous serons. moins al'firmatifs en ce qui concerne l'europium de De- marçay. Dans le but d'élucider ce dernier point, nous traitons actuellement près de i"*^ de terres intermédiaires entre le samarium et le holmium. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le kermès . Note de M. J. Bougault, présentée par M. Haller. (Extrait.) « Conclusions. — 1° Toutes les preuves qu'on a données jusqu'ici de la présence de Sb*0' dans le kermès sont insuffisantes; il est probable qne le kermès n'en contient pas. » 1° Le pyroantimoniate de sodium forme une partie importante du kermès. » 3° En s'appuyant sur ce que l'acide tartrique enlève de l'oxyde antimo- nieux à un mélange de Sb" S' et de pyroantimoniate, il est naturel de penser que le kermès doit ses propriétés thérapeutiques à Sb-Q' formé au contact de l'acidité stotnacale. » SÉANCE DU l6 NOVEMBRE ïÇ)o3. 'jg5 CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les acétones acétyléniques. Nouvelle méthode de synthèse des isoxazols. Note de MM. Ch. Moureu et M. Brachix, présentée par M. H. Moissan. « Nos recherches antérieures (') ont établi que les acétones à fonction acétvlénique R — C^C— CO — R' donnaient, en réagissant sur les hy- drazines, par transposition moléculaire avec fermeture de chaîne des hydrazones d'abord formées, des pyrazols identiques à ceux que four- nissent les dicétones-^ qui en dérivent j)ar hydratation. La présente Note a pour objet l'étude parallèle du mode d'aclion de l'hydroxylamine sur les mêmes composés. )) Nous avons étudié cinq acétones : l'acétylphénylacétylètie, le propio- nylphénylacétylène, le butyrylphénylacétvlcne, le benzoyiphénylacélylène et l'anisoylphénylacétylène. En faisant réagir l'hydroxylamine sur ces corps, nous avons constamment obtenu les isoxazols correspondants. » La réaction se passe nécessairement en deux phases : » i" Il y a d'abord formation d'une oxime à fonction acétylénique ; exemple : C6H5— G = C — CO — CH'-hH'.AzOH = I1-0 + G«H*— C = C — C — CH'; Acétylphénjlacétylène. — CH' -H H'. Az Hydroxy 0H = aminu. Il' 0 + G«H* -C = C- / HO -C- II ne Az Oxime acétyl énique M 1° Dans la seconde phase, l'oxime produite s'isomérise en fermant la chaîne pour donner 1 isoxazol : C«H=-C = C — C-CH' <",H H Az _ HO C H O^ G — CH ' Az Oxime acétylénique. O 3-niéthyl 5-phénylisoxazol. )) Les composés ci-dessous décrits ont été ainsi obtenus. On les prépare (') Comptes tendus , 2.5 mai 1908. 796 ACADÉMIE DES SCIENCES. tous en chauffant à retlux une solution hydroalcoolique mixte d'acétont' acétylénique et d'hydroxylamine (chlorhydrate d'hydroxylamine + acé- tate de soude). Ils ne sont pas dédoublables par l'acide chlorhydrique, ce qui établit leur structure cyclique. » Z-métliyl ^-phénylisoxazol 0. Az C'H (CH^) (G«H'). — Ce corps, obtenu en partant de l'acétylphénylacétylène C«H=— C = C — CO — CH', se présente, après oristallisalion dans l'élher de pétrole, en feuillets blancs, légers, fusibles à 68°. Il distille à i5i°-i52° sous ig"""", et est facilement entraînable par la vapeur d'eau. L'acide chlorhydrique concentré le dissout à froid; l'addition d'un excès d'eau à la solution le précipite ininiédialement sous la forme de gros flocons blancs. — En trai- tant par la lessive de soude l'oxime du dichlorure de benzylidène-acétone C« H5— CH Cl — CH Cl — CO — CH», Goldschmidl (') a obtenu un composé cristallisant en grosses tables qui fondaient à 65°, soluble dans l'acide chlorhydrique concentré, et se transformant en 3-niéthyl 5-phénylpyrazol sous l'action de l'ammoniaque à 25o". Ce produit est certainement identique au nôtre. » Z-éthyl b-phénylisoxazol0.kzÇ?]\(C-\{^){OW). — L'acétone génératrice est ici le propionylphénylacétylène C^ti^ — C = C — CO — C'^H'. L'isoxazol bouta i57''-l58° sous 18™™, et fond au voisinage de — 2°; D'„' z= i ,0766. Soluble dans l'acide chlorhy- drique concentré, il est reprécipitable de cette solution par un excès d'eau. » Le propionylphénylacétylène n'avait pas encore été préparé. Nous l'avons obtenu en faisant réagir le chlorure de propionyle sur le phénylacétylène sodé. Il distille it i37°-i38° sous 16"""", et fond à + 8° -h 10°; DY = i ,où43. » 'i-propylS-phénylisoxasol0.^.zOV{{C^W)(il'-\\'). — Ce corps, qui s'obtient en partant du butvrylphénylacétylène C'H^— C = C — CO — C^H', distille à i68°- 169° sous 18'"™, et fond entre -\- 5° et -l-io°; D',|' = J ,o536. Soluble dans l'acide chlor- hvdrique concentré, il est, comme les précédents, précipité immédiatement de cette solution pai- un excès d'eau. » Le butyrylphénylacétylène avait déjà été obtenu par l'un de nous, en commun avec M. Delange, en condensant le butyrate d'amyle avec le phénylacétylène (-). Nous l'avons préparé bien pur et avec de meilleurs rendements en traitant le phényl- acétylène sodé par le chlorure de butyryle. Il distille à i48°-i5o° sous 18"""; D?» = o,9859. » Z-h-diphényllsoxazol 0. AzC'H(C'H=)'. — Obtenu en partant du benzoylphé- nylacétylène C'H^ — C ee= C — CO — C^HS le produit cristallise dans l'alcool en beaux feuillets blancs, brillants, légers, très réguliers, peu solubles dans léther. Chauffé dans un tube capillaire au bain d'acide sulfurique, il fond en partie à i42°; à partir de 170°, il fournit un dégagement de gaz, et la fusion n'est complète que vers 190°; par refroidissement, le produit se solidifie, et, en le chaulfant de nouveau, il fond (') Berichle der deulscli. chem. Ges., t. XXVIII, p. i532. (*) Bull. Soc. chim., 3' série, t. XXVII, p. 374. SÉANCE DU t6 novembre fgo^. 797 complètement entre i4o° et i46°. Il est insoluble dans l'acide chlorhvdrique concentre. En traitant le diclilorure de benzylidène-acétophénone C«H^- CHCI — CHCI — CO - C«H' par le chlorhydrate d'hydroxylamine et la lessive de soude, on obtient, d'après Gold- schmidt ('), un corps fusible à i4i°. Etant donné le mode de formation du composé de Goldschmidt et les divers caractères qu'il en donne, ce composé est sans aucun doute le même que le nôtre. Mais la fusion à i4i°, contrairement au dire de l'auteur, n'est que partielle, et doit être envisagée comme un commencement de décomposition. « Z-anisyl 5-p/ténylisoxazol O.AzC^H(C'H'-~OCH^)(C'H'). — Ce composé dérive de l'anisoylphénylacétylène C« H^ — C eeï C ^ CO — C«H'(OChP). Il cristallise dans l'alcool méthylique en fines aiguilles blanches, fondante i28°-i29°. Il est insoluble dans l'acide chlorhydrique concentré. » En résumé, les acétones acétyléniqiies, en réagissant sur l'hydroxy- lamine, fournissent des isoxazols. Les rendements sont quantitatifs. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la rétrogradât ion de l'empois d'amidon. Note de M. L. Maquexne, présentée par M. Rotix. « Dans une précédente Communicalion j'ai fait voir que, en dehors de toute action biochimique, l'empois d'amidon rétrograde avec le temps, c'est-à-dire devient en partie insoluble dans l'extrait de malt, à froid (-). » Cette transformation est subordonnée à un grand nombre de variables indépendantes, telles que la température de la conservation, la nature du milieu, la concentration des liqueurs, etc. » J'examinerai aujourd'hui l'itifluence de la température qui semble prépondérante et celle des acides minéraux, employés à dose insuffisante pour produire même un commencement de saccharificalion. i> Toutes les expériences qui suivent ont porté sur 4o™° d'empois à 5 pour loo de fécule, préparé à 100°, puis maintenu i5 minutes en autoclave à 120°. On arrive du reste à des résultats du même ordre avec des empois chauffés pendant une demi- heure à i3o°, en tubes scellés ou simplement obturés par un tampon d'ouate. » Les fioles dans lesquelles on devait ajouter un réactif quelcorKiue après la stérili- sation recevaient en outre 5 gouttes de toluène. » La saccharification a été faite sous volume constant, à la température ordinaire (22° pour l'expérience I ), avec la même quantité de malt età égalité de minéralisation. (') Berichte der deutsch. cliem. Ges., t. XXVllI, p. 2.54o. (2) Comptes rendus, t. CXXXVH, p. 88. G. K., 1903, 2" Semestre. (T. CXXXVII, N" 20.) Io5 rjç^S ACADÉMIE DES SCIENCES. Pour assurer celle-ci on a eu soin, avant d'introduire la solution d'aniylase aux fioles des expériences II et III, de neutraliser exactement leur contenu et d'ajouter à chacune d'elles un poids de sulfate (ou chlorure) de potassium calculé de manière qu'elles en contiennent toutes la même quantité. » Dans les séries II et III, où l'on ne s'est pas servi de thermostat, les essais ont été commencés et poursuivis simultanément, pour compenser l'influence des fluctuations inévitiibies de la température ambiante. » Les Tableaux qui suivent donnent, en centièmes, la valeur de la rétrogradation déduite par le calcul, soit du poids de matière soluble con- tenue dans le mélange saccharifié (II et 111), soit de la quantité de sucre présente dans le même mélange (I). Expérience I. — Influence de la température. Conservés à 36°. 22". i'-\"- <>•■ i 3 jours 6,2 7,8 i3,3 22,1 Après 6jours 7,4 8,' '6,7 26,8 ( 9Jours 6,8 8,8 18,0 28,3 Expérience II. — Influence de l'acide sulfurique. Conservés pendant Sjours. bjours. 9 jours. lîjours. O 6,9 9,0 10,6 10,4 0,0122 7,5 11,5 12,0 i3,7 SO'-H'' ] 0,0612 9,6 12,6 14,2 i4,o dans 100™' i 0,1225 8,7 12,2 i3,8 i5,2 0,6135 8,4 11,5 i3,3 i5,9 i,325o 8.0 11,2 12,7 i5,5 Expérience III. — Influence de l'acide chlorhydrujue. Conservés pendant 3joiirs. 6jours. iijours. iQJours. O 6,5 8,0 To,i 10,2 0,0091 10,1 10,9 12,0 12,0 HCl 1 o,o456 12,3 11,9 12,3 i3,8 dans 100''"'' 10,0912 10, o 10,2 i3,i 12,9 0,4562 7,2 9,2 10,5 12.9 0,9135 8,3 9,9 11,9 12,7 » De ces chiffres on tire immédiatement les conclusions suivantes : » 1° La rétrogradation est d'autant plus rapide et plus profonde que la température est plus basse ; SÉANCE DU l6 NOVEMBRE igoS. 799 » 2" Ce phénomène est favorisé par la présence des acides minéraux, même à la dose de ^^^ seulement ; » 3° Il tend vers une limite qui, en milieu neutre et à 0°, paraît être voisine de 3o pour 100. » Ces derniers résultats concordent avec ceux que donne, plus rapide- ment, V amylo-coagulase de MM. Wolff et Fernbach (' ) ; celle-ci n'agit donc que pour faciliter une transformation qui est susceptible de s'accomplir sous d'autres influences, d'ordre exclusivement physique ou chimique. » Je ferai connaître ultérieurement la suite de ces recherches; qu'il me soit permis, en terminant, de remercier ici mon élève, M. Goodwin, pour l'aide qu'il a bien voulu me fournir dans la dernière partie de ce travail. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Influence de la nature du milieu extérieur sur la composition organique de la plante. Note de MM. Alex. Hébert et E. CuARABOT, présentée par M. Ha lier. « Les recherches que nous avons effectuées dans le but indiqué précé- demment {Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 160, 1009 et 1678) nous ont fourni l'occasion d'étudier l'action des sels minéraux contenus dans le sol sur la composition organique de la plante, et de compléter ainsi l'étude qui, jusqu'alors, avait été limitée à la matière minérale (-). » Les divers échantillons de menthe poivrée prélevés dans les conditions décrites antérieurement {loc. cit.) ont été soumis à l'analyse; nous y avons dosé le carbone, l'hydrogène et l'azote; l'oxygène a été calculé par diffé- rence entre la matière organique et la somme des nombres représentant les proportions des trois autres éléments cités. » Nous n'indiquerons pas en détail les nombreux résultats que nous avons obtenus, ceux-ci seront exposés dans un autre Recueil et nous ne retiendrons ici que les conclusions qui peuvent s'en dégager. » En premier lieu, nous avons pu vérifier un certain nombre de faits déjà signalés à plusieurs reprises; c'est ainsi que la composition centésimale des plantes fraîches, puis sèches, accuse une quantité d'eau, de cendres, de matières azotées bien plus considérable chez les sujets jeunes que chez les sujets arrivés à maturité; nous n'in- sisterons pas sur ces résultats qui ont été observés par divers savants : MM. Berthelot (') Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 718. (») Hébert et Trufkaut, Comptes rendus, t. C\XII, p. 1312; t. CXXVl, p. i8d 8o() ACADÉMIE DES SCIENCES. el yVndré, Dehérain, etc. Toutefois, nous ferons remarquer que chez les végétaux arrivés à maturité, et le fait est surtout manifeste quand on examine la composition centésimale des plantes sèches, les proportions de cendres, de matière organique et des éléments qui composent celle-ci : carbone, liydrogène, azote, oxygrne, sont très voisines les unes des autres, quel que soit le sel ajouté au sol. Ces proportions, en edet, varient seulement entre les extrêmes : Organes aériens. Kacines. Cendre- 8,60 — ii.o 6,70 — iî.70 Matière or^ani([ue 89,00 — 91,^0 88, 3o — 98,80 Carbone 44,64—46,48 4" ,22 — 43,75 Hydrogène 5,67— 5,83 5,5o— 6,o3 Azote 1,16 — 1,68 0,70 — 1,07 Oxygène 86,14—89,78 4o,32— 45,i2 )) Enfin, la composition centésimale de la matière organique montre encore bien mieux cette constance des proportions des quatre éléments organiques, malgré la diversité des sels ajoutés. C'est ainsi que l'on peut constater que ces proportions va- rient seulement entre les limites : Organes aériens. Racines. Carbone 48,94 — 5i,66 44,45 — 47, 60 Hydrogène 6,12 — 6,45 5,99 — 6,55 Azote 1,28 — 1,79 0,70 — ',17 Oxygène 4o,4o — 43, 60 45, 06 — 48,60 » Ces conclusions s'appliquent également à une prise d'essai faite au début de la végétation: les teneurs en Ciirbone, hydrogène el oxvgène v sont comprises entre les limites que nous venons d'indiquer. Exception est faite pour l'azote qui se montre en proportion plus forte ciiez les jeunes plantes, ainsi que l'ont fait remarquer antérieu- rement plusieurs chimistes. » La formule de la matière organique (rapportée à un poids moléculaire égal à 100) est assez uniforme: le nombre des atomes de chacun des éléments varie seulement entre les limites C*.'H«.iAz''.'"0».^ à C''''H''''=Az».''sO', pour les organes aériens, et C'''H''.»Az»>''«0^>» à C'''"ll"''''Az°."S0% pour les racines. )) Par contre, s'il y a pour ainsi dire identité de oomposiliou élémentaire chez les végétaux cultivés différemment, même avec addition au sol de substances diverses, de très grandes variations se manifestent dans les quantités absolues de matière végétale et de ses éléments. M D'une façon générale, l'atldilion de.s sels au sol a été favorable et ces sels ont, presque dans tous les cas, joué le rôle d'engrais; quelques irré- SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1903. 801 gularités cependant se manifestent clans ces résultats. C'est ainsi que le nitrate d'ammonium, qui produit habituellement des effels favorables, a diminué fortement la production: peut-être la dose distribuée était-elle trop forte et a-t-elle été nocive pour les plantes. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur le rapport entre l'iniensité lumineuse et l'énergie assimilatrice chez des plantes appartenant à des types biologiques différents. Note de M. Fr. Weis, présentée par M. Gaston Bonnier. « Dans une série d'expériences instituées l'été passé au laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, je me proposai de résoudre les ques- tions suivantes : » 1° De trouver une expression numérique de l'énergie assimilatrice spécifique dans les mêmes conditions d'expérience chez des plantes qui, eu égard à leurs besoins de lumière, appartiennent à des types biologiques différents ; » 2° De déterminer l'énergie assimilatrice chez la même plante exposée à des intensités lumineuses différentes. » J'ai installé ces premières expériences avec les plantes suivantes, qui sont à un degré plus ou moins élevé, plantes d'ombre ou plantes de lumière : Marclianlia polymorpha, Polypodium vulgare et OEnolliera biennis. Pour la première j'ai pris des thalles jeunes, vigoureux, non friicliliés; pour les deux autres de jeunes feuilles entières, mais n'ayant pas achevé complèlement leur développement, riches en chlorophylle et dans une période d'assimilation intense. Thalle ou feuilles étaient placés aussitôt après la récolte dans des tubes de verre plats à parois planes, dans lesquels se trouvait une atmosphère particulièrement riche en gaz carbonique (8 à 10 pour 100) et fermés par du mercure recouvert d'une mince couche d'eau. L'analyse de l'air des tubes se faisait au moyen de l'appareil à analyses de MM. Bonnier et Mangin, immé- diatement avant et après l'exjjèrience. » Afin de pouvoir comparer, on calculait l'acide carbonique absorbé et l'oxygène dégagé par centimètre carré de surface assimilatrice, sans tenir compte de l'épaisseur des organes, du nombre des couches de cellules chlorophylliennes ni de la quantité absolue de chlorophylle. Cependant on déterminait toujours le poids et le volume du thalle et des feuilles immédiatement après chaque expérience. Celles-ci furent laites à environ la même température (respectivement dans les trois séries d'essais à 25°, 25°, .5 et 23'^ C.) mesurée dans des tubes placés aux côtés des tubes d'essais. » Une série d'expériences était établie à la lumière solaire directe, les tubes étant placés de manière que les rayons solaires tombent à peu près 8o2 ACADEMIE DES SCIENCES. perpendiculairement aux surfaces assimilatrices ; deux autres à la lumière diffuse, respectivement soixante et quatre-vingt-dix fois plus faible que la lumière solaire directe. L'énergie lumineuse se mesurait par le temps que mettait du papier photographique à prendre une teinte déterminée, com- parée à une échelle de couleurs choisie et préparée dans ce but. » Dans les expériences à la lumière directe, les tubes d'essais étaient placés sous des cloches de verre, entre les doubles parois desquelles pas- sait un courant continu d'eau froide destinée à absorber les rayons calori- fiques de la lumière solaire. » Tous les essais durèrent i heure. Les résultats furent les suivants : » Première série. — Lumière solaire directe, 2.5" G. Composition du mélange gazeux avant les essais : lo, i3 pour looCO'-; t8, to pour looO 571 ,']'] pour 100 Az. Marcliantia. Polypodium. OEnolhera. Surface assimilatrice en centimètres carrés. . 10,92 9,67 10, 64 Poids du thalle (des feuilles) en grammes.. . 0,7.5/4 o,2a5 0,270 Volume du thalle (des feuilles) en centi- mètres cubes 0,9 o,D 0,3 Volume de l'air en centimètres cubes 27,0 25, o 28,7 Oxygène dégagé par centimètre carré de sur- face en centimètres cubes 0,0460 o,o64o 0,1680 Gaz carbonique absorbé par centimètre carré de surface en centimètres cubes o,o48o o,o65o û,i66o Coefficient d'assimilation (résultante) i^- • 0,96 0,98 1,01 » Deuxième série.— Lumière diffuse ^, 25", 5 C. Composition du mélange gazeux avant les essais : S,oo pour 100 CO"; 18,62 /?o«/- 100 0*; 73,33 pour 100 Az'. Marcliantia. Polypodium. Œnolliera. Surface assimilatrice en centimètres carrés. . 8,53 11,71 " j 24 Poids du thalle (des feuilles) en grammes. . . 0,565 o,322 o,3o7 Volume du thalle (des feuilles) en centi- mètres cubes ^1" o>^ Oj-' Volume de l'air en centimètres cubes 25,5 26,7 23,6 Oxygène dégagé par centimètre carré de sur- face en centimètres cubes 0,0227 0,0690 o,o5i7 Gaz carbonique absorbé par centimètre carré de surface en centimètres cubes " 0,0705 -0,0517 0 „ Coefficient d'assimilation (résultante) ^i" » 0,98 i.oo SÉANCE DU l6 NOVEMBRE igoS. 8o3 1) Troisième Série. — Lumière diffuse ^, 23° C. Composition du mélange avant les essais : 10.62 pour 100 C0-; 18, '17 pour 100O-; 70,91 pour 100 Az-. Marc/iantia. Pohpodium. CEnothera. Surface assimilatrice en centimètres carrés. . 7,38 11, 5i 7'70 Poids du thalle (des feuilles) en grammes. . . o,335 0,352 0,217 Volume du thalle (des feuilles) en centimètres cubes 0,7 0,5 0,4 Volume de l'air en centimètres cubes 22,0 24,0 24,0 Oxygène dégagé par centimètre carré de sur- face en centimètres cubes 0,0120 0,0270 0,0160 Gaz carbonique absorbé par centimètre carré de surface en centimètres cubes » 0,0420 0,0270 Coefficient d'assimilation (résultante) pY=r7- ■ » o,65 0,60 » Les chiffres indiquant le gaz carbonique absorbé et l'oxygène dégagé représentent donc la mesure directe de l'énergie assimilatrice So8 ACADÉMIE DES SCIE^XES. sous une série scliisteuse mè\.amorp]nque, parfailenifiit concordante, que l'on appelle la Sc/iie/erhiille. » La Scliieferhulle comprend des mai'hres (llochslegenkalk), des conglomérats inélamorpliiques (Konglomeratgneis), des quarlziles, des micaschistes et des amphi- bolites variées; elle comprend aussi un puissant étage de calcschistes (Kalkplnllite ou Kalkglimmerschiefer ). » Siiv la Se /licfe r h a lie il y a des lambeaux de calcaires Iriasiques, réputés trans- gressifs, mais qui m'ont paru être, en réalité, toujours et absolument concordants. » Ce Trias, qui surmonte ain^i \aSchieferliiille, a les caractères du Trias de la Haute- Maiirienne : quartzites, fréquemment sériciteux et albitiques, marbres phvlliteux, calcaires souvent albitiques. A Mauls, où l'on a trouvé des Daclylopores, il y a le double faciès des calcaires delà Vanoise (marljres pliyllileux et calcaires francs). )> Je suis arrivé à la conviction que les marbres et quartzites de la Schieferlnille sont eux-mêmes d'âge triasique. La coupe du Wolfendorn à la Weissespitze, par le Scliliisseljocli, est, à cet égard, tout à fait démonstrative. » Quant aux calcscliistes de la Schieferhiille. il n'y a pas de doute possible : ce sont nos Schistes lustrés. AMairhofen, ils sont, de par l'étireuient, réduits à une bande de 3oo™ à /400™ de largeur; mais celte bande, absolument continue, va s'éiargissant rapidement vers l'ouest. Elle contourne le massif par le Brenner, Slerzing et le l-Tuschtal. Sa lar- geur peut alors atteindre lo*^""; et l'on suit cette même bande, toujours continue, jus- qu'au delà du Gross-Glockner, soit sur plus de 100''"' de longueur. Ces Schistes lustrés sont identiques à nos Schistes lustrés delà Maurienne, de la Tarentaise, du Piémont, de l'Ubaye; ils renferment les mêmes intercalations de roches vertes; et ils ont, avec le Trias, les mêmes rapports que dans nos Alpe^;, le Trias séparant les Schistes lustres des gneiss, et formant, d'ailleurs, avec les uns et les autres, une série concordante. » Ces analogies sont telles que je n'hésite pas à conclure que les Kalkphyllite (ou Kalkglimmerschiefer) de la Schieferhiille sont, comme nos Schistes lustrés, une série crisLallophyllienne mésozoïque (postérieure aux calcaires à JJijilopores) ('). Je suis également très convaincu qu'une bonne partie des autres termes de la Schieferhiille est d'âge triasique. Et quant aux micaschistes et aux gneiss du Zillertal, y compris le Zentraigneis, j'y vois l'équivalent delà série cristallophyilienne du Grand-I'aradis et du Mont-Rose, c'est-à-dire de la série cristallophyilienne permo-liouillère des Alpes d'Occident. » (') M. Ed. Suess a exprimé, il y a treize ans, une opinion analogue; mais tous les autres géologues autrichiens regardent les Kalkphyllite en question comme anté- rieures au Trias, et beaucoup y voient un étage paléozoïque très ancien. Il paraît que Charles Lory, au cours d'un voyage qu'il fit, il y a quelque trente ans, au Zillertal, en compagnie de M. Tschermak, insista sur Yideritité de ces calcschistes et des Schistes lustrés de la ^L^lH■ienne. SÉA^'CE DU l6 NOVEMBRE IQoS. 809 GÉOLOGIE. — Sur les puits artésiens. Note de M. D. Paxtaxf.lli, présentée par M. Albert Gaudry. « Tous les mineurs savent que. dans beaucoup de cas, la pression des roches dans lesquelles sont ouvertes les galeries est énorme. Ces pressions doivent aider au jaillissement des puits artésiens et ajouter leur influence à celle qui dérive de la pression hydrosLalique. Le problème ne pouvait pas êlrc résolu théoriquement; l'observalion seule, dans des conditions particulières et bien définies, peut le trancher. » Ces conditions ont été trouvées dans le sous-sol deModèneoù, depuis bien des siècles, on pratique des forages pour atteindre les différentes nappes aquifères comprises dans la puissante formation argileuse qui comble la vallée du Pô, au-dessus des terrains néogènes. Les nappes aqui- fères sont au nombre de trois; elles ont leur point d'affleurement là où les fleuves qui descendent des Apennins débouchent dans la plaine et elles dérivent des différents dépôts abandonnés pendant les divagations de ces fleuves. Les cailloux et les graviers diminuent de grosseur, à mesure que Ton s'éloigne des dernières collines et se fondent complètement dans la formation argileuse, à peu près au droit de la zone où les fleuves actuels cessent de charrier les graviers, pour ne déposer que du sable et du limon. » Les trois nappes aquifères, en deliors de la nappe fréatique, sont à la profondeur de 21™, 45"° et 82"", qui correspond à i3™, 1 1"' et 48"" par rapport au niveau de la mer. Ces nappes, avant la même origine à iio™ au-dessus du niveau de la mer, sont entre elles absolument indépendantes. » Au moven d'appareils enregistreurs automatiques, j'ai observé pendant plus de cinq années les variations journalières du niveau des eaux fréatiques superficielles et les variations du niveau piézométrique des eaux de la première nappe de 21™ dans laquelle s'ouvre plus d'un millier de puits. » Les variations diurnes des eaux fréatiques ont un maximum de i^jOo; celles des eaux profondes de iS"^'"; la correspondance horaire des diagrammes enregistrés a montré invariablement que le sens des variations est toujours de même nature, c'est- à-dire que l'exhaussement du niveau piézométrique des eaux profondes contenues dans une couche de gravier entre deux couches d'argile étanclies, monte ou descend avec la pluie locale, tandis qu'il ne se ressent pas des crues des fleuves qui alimentent la nappe aquifère, quand ces crues sont dues à des pluies limitées au massif mon- tagneux. » Ne pouvant pas attribuer ces variations à la possibilité d'une communication entre les deux nappes, car le niveau piézométrique des eaux profondes est toujours HlO ACADÉMIE DES SCIENCES. très supérieur au niveau des eaux fréaliqiics, il ne reste pour les expliquer qu'à recourir à l'accroissement de pression dépendant de rini])ibition des couclies superfi- cielles. La déduction est théoriquement possible, M. Volterra ayant démontré qu'une couche de neige de o™, 5o sur une aire circulaire de loo''™ doit déterminer une pression de 6"""; il est cependant nécessaire d'en démontrer la possibilité par une autre voie. » M. DLi|Hiit a élabli en 18G1 des formules pour déteriiiiner le débit des [luits artésiens; soumises aux discussions les plus variées, elles n'ont reçu aucune modification substantielle. Comme il a tenu compte seulement du massif filtrant autour du forage, ses formules sont indépendantes de l'ori- gine de l'eau. Cette particularité les rend inapplicables à la résolution de mon problème, mais elles m'ont permis de calculer le coefficient moyen d'éduction de diverses nappes, c'est-à-dire le débit moyen pour un rayon d'orifice déterminé, à 1™ de hauteur au-dessous du niveau piczométrique. Au moyen de ce nombre, j'ai pu calculer la vélocité dans le milieu filtrant au fond du puits et la chute de pression correspondante; connaissant la hauteur d'affleurement des nappes aquifères, la perte de chute représente les résistances dues à la fillrution. L'observation constante a toujours con- duit à des valeurs plus petites que celles qui étaient nécessaires pour élever l'eau à son niveau piézomélrique. Une nouvelle charge devait se joindre à celle que i'eau possédait originairement et cette charge ne pouvait dépendre que de la pression exercée par les couches superposées. Le calcul m'a démontré que ces hypothèses sont fondées. » De même, le fait bien connu des puits artésiens au bord de la mer, dont le débit croît et décroît avec la marée, dépendrait de l'accroissement de pression dans la région environnante, » Je réserve à une publication plus étendue tous les tableaux des nombres observés et la complète discussion de mes observations. » GÉOLOGIE. — Sur un niveau fossilifcre nouveau du Keuper franc-comlois. Note de MM. M. Pjuoutet et Arm. Laurent, présentée par M. Michel Lévy. « Nous avons observé ilans le Reuper franc-comtois un niveau remar- quable à la fois par le mode spécial de fossilisation des organismes qu'il renferme et |)ar la conlinuité avec laquelle il se retrouve à une grande distance. Nous l'avons trouvé en deux |)oints éloignés de plus de 100'"'" : à SÉANCE DU l6 NOYEMRRE r9o3. 8ll Salins (Jura) au lieu dit 1rs Laffencts (' ) cl à Bongey (Haute-Saône), aux lieux (lits le Troude-Tienne et Derrière-les-Vignes ('). )) I" Posi/ion straligraiihiqiie . — a. K Salins, on trouve, entre le premier et le deuxième banc de Dolomie, la succession suivante, de bas en haut : » 1. Première Dolomie. 2. Gypse rouge et G. noirâtre (niveau du G. hématoïde). 3. Marnes, Grès et Houille, k. Marnes bariolées. .ï. Deuxième Dolomie. » C'est à la base du groupe 4-, dans une couche liariolée de couleurs très vives, que se rencontre le niveau en question. 11 b. A Bougey, bien que la coupe soit mal dénudée, on voit cependant très nette- ment que ce niveau est situé dans les Marnes bariolées qui surmontent le Grès moyen du Iveuper, à une faible distance de ce dernier et en relation avec une Marne rutilante. » 2° Nature du gisement. — Au niveau ainsi défini se présentent, dans les deux localités, des rognons irréguliers formés d'une roche quartzeuse noirâtre, quelquefois rougeâtre, comparable à une Phtanite. D'une dureté voisine de 7, elle se casse irré- gulièrement en faisant feu sous le marteau. Ces rognons sont souvent caverneux. » A Salins, les cavités sont souvent remplies d'une matière siliceuse pulvérulente d'un jaune roux; de plus, les Phtanites sont accompagnées d'Hématite rouge à laquelle elles sont intimement liées, car les rognons olTrent tous les intermédiaires entre la roche entièrement siliceuse et celle entièrement ferrugineuse. » A Bougey, nous n'avons pas trouvé l'Hématite. [Toutefois, dans une localité peu éloignée, à Saponcourt, un sondage a rencontré, d'après Thirria {loc. cit., p. 3oi), du Fer oxydé rouge à ces niveaux et avec une allure analogue.] » En revanche, on y rencontre de nombreuses concrétions quartzeuses, souvent zonées de rouge à l'intérieur et présentant parfois de beaux cristaux pyramides de diverses variétés de Quartz (hyalin, enfumé, jaune). )) 3° Fossiles. — Ces rognons ne sont autre chose que des débris de Végétaux silicifiés et empâtés dans la silice. Les échantillons recueillis appartiennent, pour la plupart, au genre Equisetum; on trouve aussi l'empreinte de diverses feuilles parallé- linerves et des fragments de troncs silicifiés. » A Bougey, la conservation est remarquable et beaucoup de détails morpholo- giques sont gardés avec une grande netteté. A Salins, la conservation est moins bonne ; toutefois, il est possible d'identifier spécifiquenienl les fossiles recueillis avec ceux de Bougey. )) Ces considérations montrent que ce niveau peut rendre des services à la fois au point de vue slraligraphiquc . en donnant un nouveau point de repère certain pour établir l'homologie dans les parties de l'étage en deux (') La coupe des Laffenets a été donnée par Marcou {Recherches géologiques sur le Jura sali/iois); mais elle est erronée pour les niveaux qui nous occupent. Pidancet (Géologie du Jura, i863) reproduit les mêmes erreurs. (2) Voir TiiinniA, Statistique niiiièralogique et géologique de la /Jautc-Sae produit l'acte de la lecture. Dans celui-ci, la rétine est constamment impressionnée par du papier blanc, et, quand on fixe une lettre noire, le processus rétinien par lequel elle est perçue est tout à fait différent de celui qui est mis en jeu dans nos expériences précédentes. Dans celles-ci, en effet, le phéno- mène lumineux, origine de la notion de forme, est celui de l'établisse- ment de la sensation sur une zone rétinienne obscurée préalablement, et l'on ne peut certainement pas reconnaître une lettre tant que la sensation n'est pas devenue assez forte pour permettre de distinguer, au point de vue lumineux brut, l'éclat de la lettre de celui du fond. L'étude du phénomène nous a d'ailleurs montré que les choses étaient bien plus complexes, et que la perception des formes pouvait n'avoir pas lieu pour des tem|)s d'admis- sion de la lumière, très courts il est vrai, mais qui donnent, par cela même, des sensations quatre et cinq fois plus fortes que la même lumière en régime permanent; il y a donc autre chose à considérer que l'établissement de la sensation, mais il est évident que la première condition, insuffisante, mais nécessaire, est que la différence d"im|)ression entre le caractère à distin- guer et le fond ait pris une valeur notable. » Dans le cas de la lecture ordinaire, le phénomène lumineux, origine de la percep- tion d'une forme, n'est pas l'établissement d'une sensation sur une rétine obscurée, mais le phénomène inverse : obscuralioji d'une région rétinienne sur laquelle cesse l'action de la lumière. Le phénomène primordial est donc celui de la persistance des impression's lumineuses. Nous ne pouvons certainement pas distinguer une lettre noire apparaissant subitement sur fond blanc, tant que la courbe de la j)ersistance en fonc- tion du temps n'aura pas baissé assez au moins pour nous permettre de differentier deux plages voisines. El comme ce temps, pour les lumières fortes, est au moins SÉANCl- UU l6 NOVEMBRE Iyo3. «iS de o%02 et que, pour les lumières faibles, il s'allonge beaucoup, nous devons nous attendre à ne rien pouvoir distinguer en un temps inférieur à o%02. >> Nous avons constamment vérifié le fait. Alors que, dans les expériences sur fond noir, on obtient des temps minimums très courts pour la lecture, dans les expériences sur fond blanc nous n'avons jamais pu descendre au-dessous de 0^02, temps minimum de la persistance. » La technique expérimentale est simple. Un dis(|ue rotatif percé d'un trou réglable découvre pendant un temps mesurable une image aérienne d'une lettre; ce disque est blanc du côté de l'observateur, et son éclat est réglé égal à celui du fond sur lequel se détache la lettre. » Dans ces conditions, on observe peu de différences entre les diverses lettres pour les grands diamètres apparents (acuité visuelle demandée à l'œil, l); les différences sont masquées, car la durée de la persistance est grande par rapport au temps néces- saire pour la mise en jeu du sens des formes qui, dans ces conditions, peut descendre au-dessous de o%oo5. Mais, pour les diamètres a|))i,uents plus petits (acuité visuelle, 1), on voit que le temps nécessaire pour reconnaître un T est toujours d'environ | plus court (jue celui qui est nécessaire pour reconnaître un E. Cette différence est beaucoup moindre que celle qui ressort entre les mêmes lettres de l'étude de la rétine obscurée; cela tient à la causé, ci-dessus indiquée, de la persistance. » Nous pouvons tirer de là deux coticltisions : » 1° Noire alphabet actuel est mal conçu au point de vue physiologique; il devrait être composé de caractères d'un dessin très simple comme T on L ; la vitesse de reconnaissance des lettres serait augmentée d'un tiers, et peut- être la fatigue cérébrale diminuée dans une proportion plus grande encore. Pig. i. 0<]i. » Récidii-e au commencement de igoS. La malade accuse une douleur en se couchant sur le côté gauche; son sein grossit et redevient sensible; le chirurgien revoit sa malade, trouve plusieurs noyaux de récidive cutanés et un ganglion sus-claviculaire adhérent qui lui paraît conlre-indiquer tout acte opératoire et conseille la radiothé- rapie que je pratiquai dans les conditions suivantes : » Je lâchai de faire en sorte que tous les facteurs de l'expérimentation fussent aussi constants que possible pendant toute la durée du traitement : le voltage, l'ampérage, le nombre des interruptions du courant inducteur. SÉANCE DU ifi NOVEMBRE 1903. 817 le vide de l'ampoule radiogène et, par sulle, le radiochroïsme des ravons employés, ne réservant qu'une seule variable, la quantité des ravons absorbés réglée par le nombre et la durée des séances d'exposition. » J'y arrivai pratiqueinenl en me servant comme source de courant d'une batterie d'accumulateurs à voltage constant (70 volts), d'un interrupteur Contremoulins-GaifTe dont la constance peut être facilement maintenue avec le rhéostat du moteur, d'une bobine de GaifTe de o'",/40 d'étincelle et enfin d'une ampoule grand modèle, marque V'oltohm de Francfort. Cette ampoule jouit de la propriété, quand on en a fait le réglage en s'aidantde l'écran radioscopique et du radiochromomètre de L. Benoist, de fournir avec une grande constance des ravons d'un degré déterminé de l'échelle durant toute la séance. n N'ayant pas affaire à un néoplasme purement superficiel, mais pouvant présenter des racines profondes, j'employai, de propos délibéré, des rayons moyens marquant 6 au radiochromomètre. » Invariablement, la cathode était distante de o™,ii de la peau; incidence sur la cicatrice. Voltage : 70 volts avec 3 ampères au primaire. Soit 210 walts. » Le Tableau suivant indique le nombre, la durée et l'espacement des séances (23 séances) : m s ni 3o 12 aoùl 7 I 17 » 8 1 . 3o 21 » 8 2 . 25 » 8 2 . 3o 3 1 » S 3 . 5 septembre 6 3.3o 18 » 8 [^. 28 » 8 3 août 4.3o 9 octobre 5 5 » 5 23 >. 8 7 » 5 . 3o f\ novembre 8 10 )> 6 1) Chmqucment, je note à la quatrième séaticela disparition des douleurs ; à la sixième, une diminution de la tumeur d'un tiers environ. Etat statiou- naire ensuite jusque vers la quinzième, moment où la régression s'accentue et où les ganglions disparaissent au-dessus de la clavicule et du côté de l'aisselle. Actuellement, la tuméfaction est réduite des trois quarts; la malade ne souffre aucunement et les ganglions ont tout à fait disparu. » La réaction radiodermitique a été très légère et l'élat général, bon dès le début, n'a fait que s'améliorer depuis. » i4j uillet 16 » 21 )) 23 )> 25 >t 27 » 29 » 3i )) 8t8 académie des sciences. MÉDECINE. — Contrihulion à l'étude de la dyscrasie acide (^acide chlorhy- drique). Note de MM. A. Desgrkz el J. Adlek, présentée par M. Bou- chard. « L'influence de la dyscrasie acide sur les échanges nutritifs a été depuis longtemps mise en lumière par les travaux du Professeur Bouchard. Les recherches plus récentes de Charrin et Guillemonat ont de nouveau a|)pelé l'attention sur celte cause perturbatrice du métahoh'sme animal. Dans nos recherches actuelles, nous avons eu pour but de |)cnétrer plus avant le mécanisme de ces phénomènes en déterminant l'influence des acides minéraux sur certains processus particuliers de l'économie. Le mieux étudié actuellement, parmi les phénomènes synthéticpies dont nos cellules sont le siège, consiste dans la production de l'acide hippurique; nous connaissons, en effet, et l'origine diaslasiquc de ce corps et son mode de synthèse, par déshydratation, aux dépens de l'acide benzoïque et du gly- cocolle. La mesure de la puissance synthétique de la cellule vivante peut donc se faire en dosant la quantité d'acide hippurique à laquelle elle donne naissance. » Nos expériences odI porté sur des cobayes de mèine âge et de même sexe. Après avoir fixé, par tâtonnements, la dose d'acide chlorbydrique que ces animaux peuvent supporter en injection sous-cutanée, nous avons administré à chacun d'eux 3'='"' d'une solution renfermant o5,oo8 d'acide par i'^"'', soit os,o23 par animal. Ces cobayes étaient réunis en un lot de six et comparés à des animaux de même poids réunis en nombre identique. L'alimentation était la même pour chaque série. Les dosages ont été effectués sur les urines de 48 heures, par la méllmde de Bunge-Schmiedeberg. » La moyenne effectuée des résultats obtenus pendant 28 jours consécutifs donne une élimination de 1^,67 d'acide hippurique par kilogramme des ani- maux témoins et de 0^,7.3 seulement par kilogramme des animaux qui ont reçu l'acide chlorbydrique. L'influence de ce dernier sur la puissance syn- thétique de la cellule vivante se manifeste ainsi par une réduction de cette propriété atteignant ^7 pour 100 de sa valeur normale. )) Ce premier résultat acquis, il restait h déterminer si cette influence de la dyscrasie acide s'exercerait encore après suppression de sa cause directe. » Pour fixer ce nouveau point, on a renouvelé les dosages d'acide hippurique chez les mêmes animaux deux mois après la dernière injection acide. La moyenne des dosages effectués ainsi, pendant \!\ jours consécutifs, correspond à oS,42 d'acide hip- SÉANCE DU l6 NOVEMBRE 1903. H 19 purique par kilogramme des témoins et à o?, 17 par kilogramme des animaux injectés : c'est encore, pour ces derniers, une réduction de (5o pour 100 de la puissance synthé- tique de la cellule vivante. » La cellule vivante a donc conservé, à deux mois de distance, la viciation première imprimée par la dyscrasie acide à la production et à l'activité de ses diastases déshydratantes. Nous montrerons, dans une prochaine Note, que celte conclusion est indépendnnte de la qualité de la sécrétion rénale et de l'élaboration de la matière azotée. » M. Fii. Faccix adresse une Note ayant pour titre : « Anomalies diurnes et séculaires dans le mouvement de rotation de la Terre ». A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. La Section de Géographie et Navig:itiou, par l'organe de son doyen, présente la liste suivante de candidats, pour la place laissée vacante par le décès tie M. de Bussy : En première ligne M. Berti.v. En seconde ligne, ex œquo et par ordre i M. Caspari. alphabélique (M. Charles Lallemasd. Les titres de ces candidats sont discutes. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. Ij» séance est levée à "> heures un quart. M. B. S20 ACADEMIE DES SCIENCES. E/i/tA TA. (Séance du 12 octobre iQoS.) Note (le MM. G. Urbain et //. Lacombe. Sur une série de composés du bismuth : Piige 069, ligne i i, rni lieu de 3M"(Az03)».2Bi(AzO'f .ai IPO, lisez 3M"(Az03)^2Bi(Az03)^24II-0. Même page, ligne 26, au lieu de des sels assez fondants de, lisez des sels corres- pondants de. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Depuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremenl le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux blés, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" Janvier. Le prix (le Vabnnnemeni est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements ; 40 fr. — Union postale : 44 fr. !St cher Messieurs : e« Ferran frères. 1 Chaix. fer ( JourdaD. I Ruff. liens Courtin-Hecquei. ( Germain etGrassin tgers ' . " / Gastineau. yonne Jirôme. ançon Régnier. Ferel. •deaitx 1 Laurens. ' IMuller (G.). irges Renaud. , Derrien. F. Robert. ObliD. ! Uzel frères. 3/1 Jouau. xmbery Perrin. , 1 Henry. srbourff .. ( Marguene. , „ 1 Juliot. ■rniont-Ferr... _ ' Bouy. Nourry. on Ratel. 'Rey. ( Lauverjal ( Degez. Drevel. Gralier el G". Rochelle Foucher. Bourdignoo. Dombre. Thorez. tnoble . Havre. le S (Q uarre. Lorienc. chez Messieurs ; I Baumal. ' M™* Texier. Bernoux et Cumm \ Georg. Lyon ( Elfantin. i Savy. ' Vitte Marseille Ruât. \, Valat. ' Goulet el (ils. Martial Place. / Jacques. Nancy Grosjean-Maupm. ' Sidot frères. I Guist'bau. / Veloppé. ^ Barnia. ' Appy. Mmes Thibaud. Orléans Loddé. L Blancbier. / Lévrier. Rennes Plihon el Hervé. Rochefort Girard ( M"" ) ) Langlois. \ Leslnnganl. S'-Élienne Chevalier. I Ponleil-Burles. I Kunièbe. I Gimel. I Privât. , Boisselier. Tours Pérrcat. ' Suppligeon. I Giard. ' Leiuallre. Montpellier Moulins . . . Kantes Nice Ntme Orléa Poitiers. Rennes Roche/ Rouen. S'-Élie Toulon. . . Toulouse.. Tours Valenciennes . On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Berlin. Bucharesc . chez Messieurs : I Feikema Caarelsen ' et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. I Asher et C". I Dames. , Friediander et fils. I Mayer et Millier. Berne Schmid Francke. Bologne Zaaichelli. I Lamertin. Bruxelles.. [ Mayolezet Audiarte. ' Lebègue el C'*. \ Sotchek el C°. ' Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, Bell et G". Christiania Caramermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôsl et fils. Florence Seeber. Gand Hosle. Gènes Beuf. , Cherbuliez. Georg. I Stapeimohr. Bel in fa nie frères. ( Benda. ' Payot el G". Barth. \ Brockhaus. Leipzig Kœhler. / Lorenlz. Twietmeyer. , Desoer. ^'^** (Gnusé. Genève . . La Hat e . Lausanne chez Messieurs ; 1 Dulau. ^°"<*'-" Hachette et C'.. ' Nutt. Luxembourg . . . V. Biick. I Ruiz et C'v Madrid ' Romo y Fusse! 1 Capdeville. ' F. Fé. Milan jBocca frères. ■■ ( Hœpli. lUoscou Tastevin. Naples l Marghieri di Giu3 ( Pellerano. 1 Dyrsen et Pfeiffer. Ne,x>-rork Slechert. ' LemckbelBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Reber. Porto Magalhaés et Mouii. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. _ i Bocca frères. Rome ! , ( Loescheret G"". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm MordUka Boghandal. I Zinserling. S'-Pétersbourg. . Turin . ( WolJf. I Bocca frère». Brero. \ Clausen. [ Rosenberi bergetSetlier. Varsovie Gebethner el WolS. Vérone. Drucker. Frick. Gerold et G'v Ziirich Meyer et Zeller. Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes i" à 31. — (3 Août i8>5 à 3i Décembre i85o.) Volume in-^"; i8J3. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume 111-4°; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — i i"'^ Janvier 1866 à 3i Uéce nbie 1880.) Volume \a-\'\ 1889. Pri.ï 25 fr. Tomes 92 à 121. — ( t" Janvier 1S81 à 3i Décembre 1895.) Volume iii-4°; 1900. Prix 25 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L ACAEEMIE DES SCIENCES.: Dai3 L — Mémoire sur quelques points de la Pliysiologie dos algues, pir Mil. \. Derbes et.\.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent jTiaètes, pur .M. H\^I3EN. — Méiujire sur le l^aaoréa-i et sur le rAle d i ,1; v iiiiréalique dans les pUénomcnes digestifs, particulièrement dans la digestion des ières grasscî, par M. Claude BuRV-ino. Volu ne in-i", avec ii ptanclies: ci55 25 fr. orne n. — Mémoire sur les vers inlestniaux, par M P.-J. Vam Bbmbden. — fS^^ai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences r le concours de iS33, et puis remise pour celui de iSî^, savoir: « lîlulier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains idimenlaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question Je leur apparition ou de leur disparition successive ou siraulianée. — Rechercher la ature des rapports qui existent entre l'étal actuel du règne organique el ses tjlats antérieurs », par M. le Professeur Bron.v. ln-4'', avec 7 planches; 1861 25 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Hémoires présentés par divers Savants à l'Acadéniie des Sciences. W 20. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 16 novembre 1903.) MEMOIKES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBHHS KT DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. ]\1. le Président. — Allocution relative à la Médaille remise à M. Chauvcau 7^3 i\IM. H. MoissAN et A. Rigaut. — Nouvelle Pages. préparation de l'argon 778 M. Laveran. — Présentation de son Ouvrage sur la « Prophylaxie du paludisme» 777 NOMINATIONS. M. G.-\V. HiLL est élu Correspondant dans la Section d'Astronomie, en remplacement de M. Schiaparelli, élu Associé étranger.. 778 CORRESPONDANCE. i\l. le Secrétaire perpétuel signale : un 0 Recueil de travaux dédiés à la mémoire d'Alexis Millardet » ; divers Ouvrages de lord Avebury, de M. Sven Hedin et de M. Jean Bcsal 77^ iM. S. Bernstein. — Sur la nature ana- lytique des solutions de certaines équa- lions aux dérivées partielles du second ordre 77^ .MM. F. ScHRADERetCH. Sauerwein. — Sur l'emploi du lacliéographe Schrader pour les travaux d'Hydrographie 781 M. Georges Claude. — Sur l'extraction de l'oxygène par la liquéfaction partielle de l'air avec retour en arrière 783 M. Marcel Brillouin. — Mesure des très petits angles de rotation 7^6 M. C. Camiciiel. — Sur la détermination des maxima et minima de transparence.. 78S M. Em. Marchand. — Quelques remarques sur la perturbation magnétique du 3i oc- tobre 1903 789 MM. G. Urbain et H. Lacombe. — Sur une séparation rigoureuse dans la série des terres rares ■ 792 M. J. BoUGAULT. — Sur le kermès 794 MM. Cii. MouREU et M. Brachin. — Sur les acétones acétyléniques. Nouvelle mé- thode de synthèse des isoxazols 796 M. L. Maquenne. — Sur la rétrogradation de l'empois d'amidon 797 M.M. Alex. Hébert et K. Charabot. — In- fluence de la nature du milieu extérieur sur la composition organique de la plante. 799 M. Fr. Weis. — Sur le rapport entre l'in- tensité lumineuse et l'énergie assimila- trice chez des plantes appartenant à des types biologiques dilTérenls 801 M. René Viguier. — Sur la structure des cotylédons et la disposition de certaines racines adventives dans les plantules de Labiées So4 M. Fréd. Wallekant. — Sur le polymor- phisme des nitrates 8o5 M. Pierre Termier. — Sur quelques ana- logies de faciès géologiques entre la zone centrale des Alpes orientales et la zone interne des Alpes occidentales S07 M. D. Pantanelli. — Sur les puits arté- siens 809 MM. M. PiRouTLT et Arm. Laurent. — Sur DU niveau fossilifère nouveau du Keupèr franc-comtois 810 MM. André Broca et D. Sulzer. — Com- paraison des diverses lettres au point de vue de la vitesse de lecture. Formation d'un alphabet rationnel 812 M. Stéphane Leduc — La résistance élec- trique du corps humain >^i4 M. BiRAUD. — Contribution au traitement du cancer par les rayons .V S16 MM. A. riESGREZ et J. .\DLEn. — Contribu- tion il l'étude de la dyscrasie acide (acide cliloi hydrique) 818 M. Fr. Faccin adresse une Note intitulée ; 0 Anomalies diurnes et séculaires dans ,1e mouvement de rotation de la Terre ».. S19 C03I1TÉ SECRET. Liste de candidats présentés pour la place laissée vacante, par le décès de M. de /iussy, dans la Section de Géographie et Erhvta Navigation : 1° M. Berlin, 2» M. Caspari, M. Cliarles Lallemand 819 820 PAKIS. — IMPKIMKKIE G A UT H 1 li K - V I L L A H S, Quai des Grands-Augusiins, 5i. Lt Gérant : Ijautuibr-Villars. 1903 DEC 16 1308 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIÏIES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVII. r 21 (23 Novembre 1903) "PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DBS COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Ad®pté dans les séances des. a3 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se coni|)o.seril des exliails des (ravaiix de ses Membres el de l'analyse des Ménjoires on Noies présenlés par des savants étrangers à l'Acadcmie. (Ihacine cahier on numéro des Comptes rendus a 48 pages ou G fenilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il Y a deux volumes par année. Article l". — Impression des travaux de l' Académie. Les exlrafls ♦îesMémoirespr'éheiiléspar un Membre ou par un assoc-ièètrârigerde rAcadémiecomprerinenl an })ius 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus j)lus de 5o pages par année. Tf u!e 1S( le n anuscrile d'un Membre de l'Académie ou (l'une ])ersonne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu à& la semaine que si elle a été remise le jour niéme de la séance. Les Rap[)orls ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris daris les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports el Iiistruclions demanilés par le Gou- vernement sont imprimés eu entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pi'ges |)ar numéro. Un (Correspondant de l'Académie ne peut donner pbis de 3u pages par année. Les Comptes tendus ne re|)roduisent pas les dis- cussions > erbales qui s'élè^ enl dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris pari désirent qu'il en soit lail mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Acadéuue avant de les re- metlre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, dés Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- purls relatiis aux prix décernés ne le sont (|u'aiil- que l'Acadéniie l'aura décidé. Les, N.olice&ou-Çi^cours prononcés en séance biique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savann étrangers à l' Académie . Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un suiné qui ne dé[Kisse pas 3 pagres. Les Membres qui présentent ces Mémoires S' tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui lail la présenlation est toujours nomn mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le ( pour les articles ordinaires de la correspondance ( cieile de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus lard jeudi à 10 heures du matin; laute d'être remis à tem le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rrr actuel, el l'exlran est renvoyé au Compte rendu vanl el mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, figiues. Dans le cas exceptionnel où des figures serai autorisées, l'espace occupé par ces figures compl |)our l'étendue léglemenlaire. Le tirage à part des articles est aux frais des i leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le (jou vernemeut. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative |i . un Rapport sur la situation des Comptes rendus api l'impression d.e chaque ivolume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p) sent Règlement. Les Savants étrangers ù l'Académie qui désirent laire présenter déposer an Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance; leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sout priés de avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivai ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 25 NOVEMBRE 1905, PRÉSIDENCE DE M. ALBERT GAUDRY. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. - Relation entre es taches solaires et le magnétisme terrestre. Utilité de l'enregistrement continu des éléments variables du Soleil. Note de M. H. Deslandres. « La perturbation magnétique exceptionnelle et l'aurore boréale du 3i octobre ont ramené l'attention vers la question toujours pendante d'une action directe des taches solaires sur le magnétisme terrestre. » La connexion des deux phénomènes solaire et terrestre, considérés dans leur ensemble, est actuellement bien établie. Les variations géné- rales de l'aiguille aimantée (oscillation diurne de la déclinaison et de la force horizontale, nombre et intensité des orages magnétiques) sont en effet parallèles aux variations générales de la surface et de l'atmosphère solaire avec la même période de 1 1 années. » Mais l'incertitude et la confusion apparaissent pour chaque orage magnétique isolé, lorsqu'on recherche le phénomène solaire, concomitant ou non, qui lui a donné naissance, ou est dû à la même cause, peut-être extérieure au Soleil. » Recherches antérieures. — La série des idées et des recherches sur la question est curieuse et peut être ainsi résumée : » Lors du grand orage magnétique de iSSg, du 28 août au 4 septembre, Carnngton et Hogson, avec la simple lunette, ont vu une lueur extrême- ment intense et de courte durée près d'une tache. En 1872, du 3 au 5 septembre, Young, qui observait au spectroscope, a noté dans une tache au bord des déplacements extraordinaires des raies noires solaires, qui ont coïncidé avec les écarts de l'aiguille aimantée terrestre. Aussi a-t-on pensé que l'orage magnétique était dû à des perturbations exceptionnelles du C. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N° 21.) Io8 822 ACADEMIE DES SCIENCES. Soleil, dont le contre-coup se fiiisait sentir jusqu'à la Terre; l'action pou- vant se transmettre à travers l'espace avec une vitesse voisine de celle de la lumière. Mais les observations analogues, ou qui ont paru analogues, faites postérieurement, n'ont pas été accompagnées d'orages magnétiques, peut-être parce que la perturbation solaire a été moins intense; car, à ces observations faites dans des conditions très diflférentes, il a manqué une commune mesure. » En 1887, Marchand a posé la loi simple suivante, qui fixe sur le Soleil la position du phénomène actif: La pertubation magnétique coïncide sensiblement avec le passage d'un groupe de taches ou faculesau méridien central. Ces perturbations se succèdent souvent à des intervalles qui sont des multiples delà durée de rotation ( '). M Au même moment Veeder invoquait, au contraire, l'influence des taches et facules du nord-est. Mais les deux auteurs reconnaissent que la grandeur des taches et facules n'est pas toujours en rapport avec l'intensité de la variation terrestre; ce qui diminue la valeur de la relation annoncée; et, à ce sujet, Haie a objecté que, à l'époque tlu maximum, le bord est et le méridien central présentent toujours quelques facules plus ou moins fortes. » Cependant, la plupart des auteurs sont plutôt favorables à la thèse de Marchand, qui contient probablement au moins une partie de la vérité. Maunder, en particulier, remarque que les grands orages magnétiques du 17 novembre 1882 et du 1 3 février 1892 ont correspondu au passage de grandes taches au méridien central et au plus grand développement de ces taches. » En 1900, le P. Sidgreaves, directeur de l'observatoire de Stonyhurst, compare, dans un travail d'ensemble, les observations solaires et magné- tiques de Greenwich et de Stonyhurst, assurément complètes, de 1880 à 1898. Il conclut à la non-vérification des lois de Marchand et de Veeder, tout en reconnaissant la connexion générale des deux phénomènes. L'action directe de la tache ne résulte pas de l'examen des faits, à moins que les taches se divisent en taches actives et inactives, mais les données de l'observation solaire ne permettent pas de faire la distinction. » Le P. Cortie, de Stonyhurst, arrive au même résultat pour les (') Cette succession des orages magnétiques, réglée par la rotation du Soleil, est un t'ait important qui conduit à placer dans le Soleil lui-même une des causes principales du phénomène. La périodicité des orages magnétiques a été indiquée aussi par Terby. SÉANCE DU 2 3 xoVf.mbre igoS. 823 années suivantes, de 1898 à 1902, particulièrement favorables au rappro- chement des deux phénomènes à cause du petit nombre de taches et facules à une époque de minimum. Ainsi, dans les premiers mois de 1902, la seule tache de quelque importance, qui est visible du 5 au i3 mars, n'est pas accompagnée d'une variation des aimants terrestres, et le 10 mai, alors que le Soleil, depuis 7 semaines, n'offre aucune tache, les facules étant extrêmement faibles en intensité et largeur, on observe un orase maené- tique assez intense (écart de la déclinaison, 38' d'arc), aussi intense que celui du 12 octobre dernier, dont il sera question plus loin. » Enfin, tout récemment, Lockyer a invoqué l'influence des variations de la chromosphère solaire. Les grandes perturbations magnétiques (avec écart de la déclinaison supérieure à 1°) se produisent en même temps que le maximum de fréquence des protubérances polaires (à 3o»du pôle), c'est-à-dire un peu avant le maximum. Aussi admet-il la possibilité d'une action directe de ces protubérances sur les aimants terrestres. » Les divergences et les obscurités sont donc toujours grandes dans la question qui nous occupe, et l'on est conduit à rechercher si les observa- tions solaires, telles qu'on les fait à l'heure actuelle, sont suffisantes. » Observations solaires des mois d'octobre et novembre. — Le 3 1 octobre, lors de l'agitation exceptionnelle des aiguilles aimantées, le Soleil offrait trois groupes principaux de taches et facules, à savoir : i" un beau groupe au méridien central (A, lat. — 25°), déjà bien développé à la rotation pré- cédente; 2" au bord est, un groupe de deux belles taches (B, lat. +■ 18"), déjà détaché du bord; 3" au bord est également, un groupe (C, lat. — 22") en partie caché derrière le bord. De ces trois groupes, le plus important de beaucoup par l'étendue des taches et facules est le groupe (G), comme le montrent nettement les épreuves faites à Meudon les 10 octobre et 5 novembre, qui présentent les trois groupes bien visibles sur le disque, à une distance notable des bords. A noter que le i2-i3 octobre, 3o heures après le jiassage du milieu de (C) au méridien central, l'aiguille terrestre, d'après Moureaux, a subi une perturbation (de 32') notable, mais quatre fois plus faible que celle du 3i octobre. Au bord est, à ce moment, il v avait une seule petite tache. » La règle de Marchand est vérifiée, comme aussi, il est vrai, dans une certaine mesure, celle de Veeder. Mais si l'on considère seulement le mé- ridien central, ainsi que la plupart des observateurs, comment exi)liquer que le groupe de beaucoup le plus fort (C) corresponde à l'orage le plus petit (écart 32' j? Comment aussi concilier ces faits avec l'orale du 824 ACADÉMIE DES SCIENCES. 10 mai 1902 (écart 38'), survenu à un moment où le Soleil était sans taches, avec des facules à peine perceptibles? Évidemment l'étendue des taches et facules n'est pas en rapport avec l'intensité de la perturbation magnétique. » Faut-il invoquer l'éclat plus grand des facules de (A), le 3i octobre, annoncé dans la dernière séance par un fervent observateur du Soleil, M. Quénisset, qui assure même les avoir photographiées sur le centre du disque. Mais l'épreuve de la surface solaire faite le même jour à Meudon avec l'appareil puissant de M. Janssen, ne montre pas ces facules, et les positifs sur verre des épreuves de M. Quénisset, que ce dernier a eu l'ama- bilité de m'envoyer, à mon avis, ne les montrent pas non plus. Ces facules apparaissent, il est vrai, plus vives que les autres, le 5 novembre; mais cela peut tenir seulement à ce qu'elles sont les plus voisines du bord. » D'autre part, les épreuves de la chromosplière entière et des protu- bérances du bord, faites à Meudon les 3i octobre, 2, 5, 6 et 7 novembre, ne conduisent pas à d'au très résultats ('). Les groupes (A) et (C) détachent dans la chromosphére d'énormes masses de vapeurs lumineuses; mais les vapeurs de (A) sont moins étendues que celles de (C) et n'ont pas un éclat supérieur au moins dans les quelques épreuves qui ont été faites. Si, même, une supériorité d'éclat est à noter, c'est en certains petits points du groupe (C) et le 6 novembre. Les protubérances du bord et, en parti- culier, les j)olaires n'ont rien montré qui ait paru anormal. » Cependant les mouvements de la matière photosphérique et chromo- sphérique sont aussi à considérer. Or les épreuves faites à Meudon en octobre et novembre montrent les groupes (A) et (C) en variation conti- nuelle; leurs taches changent de forme et se divisent; de même les vapeurs de la chromosphére au-dessus de ces groupes subissent des changements notables. Mais, le 3i octobre, cette agitation, qui d'ailleurs est fréquente dans les taches et autour d'elles, n'a pas été exceptionnelle, au moins sur les images que j'ai eues sous les yeux. » La remarque précédente ne s'applique qu'aux mouvements perpendi- culaires au rayon visuel; or les mouvements dans le sens du rayon visuel ou radiaux peuvent dans le cas présent avoir une influence toute spéciale. C) Les épreuves qui représentent la chroniospliére moyenne ont été faites avec Taide de M. d'Azanibuja. On a fait aussi des épreuves de la clironiosplière basse. D'autre part, les images de la photosphère, dont il a été question plus haut, obtenues avec l'appareil de M. Janssen, sont dues à MM. Pasteur et Coroyer. SÉANCE DU 23 NOVEMBRE igo^. SaS Mais leur étude est en général négligée et l'on peut dire que, sur loo observations du Soleil, 99 an moins se rapportent aux formes et non aux mouvements. A Meudon, il est vrai, j'ai organisé, mais pour essais seule- ment, des enregistreurs spéciaux de la vitesse radiale de la chromosphère. Ces appareils, qui d'ailleurs sont incomplets, ne sont pas employés tous les jours; et le 3i on n'en a pas fait us;ige, l'orage magnétique n'ayant été connu à l'observatoire que le soir. A ma connaissance la seule obser- vation intéressante dans cet ordre de recîherches est due à Fowler, qui le3i, vers II'', à Londres, a noté dans la tache (A) un fort déjjlacement de la raie noire C de l'hydrogène, mais cette observation a été faite 3 heures après le commencement de l'orage et a été aussitôt arrêtée par les nuages('). » Insuffisance des observations actuelles du Soleil. — Telles sont, à l'heure actuelle, les principales indications recueillies sur l'état du Soleil le 3i oc- tobre; elles ne permettent aucune conclusion. La difficulté principale subsiste : il reste à trouver le phénomène solaire dont l'intensité soit en rapport avec l'intensité du phénomène terrestre. Faut-il admettre, comme plusieurs le proposent, d'autres causes extérieures au Soleil (-), agissant isolément ou en accord avec la pertnrhaLion solaire? Avant de s'engager dans cette voie, il convient, à mon sens, d'étudier d'abord à fond l'hypo- thèse plus simple qui ramène le tout au Soleil seul. Mais alors on constate que les observations solaires actuelles sont en réalité insuffisantes et incomplètes, et que notre ignorance peut tenir simplement à ce défaut. » Les phénomènes solaires, en effet, ne sont pas relevés d'une manière continue, comme les variations magnétiques desquelles on les rapproche; de plus, notre attention ne s'est pas encore portée sur les éléments variables du Soleil qui ont peut-être l'importance la plus grande. Si la cause principale est une perturliation solaire, analogue à une explosion et très courte, elle peut échapper facilement à des observations discontinues. A Meudon, on fait seulement par jour lUie ou deux épreuves de la photo- sphère, une ou deux épreuves de la chromosphère entière et des protubé- rances, parfois une épreuve des vitesses radiales; les ressources en personnel et matériel ne permettent pas de faire plus. » D'autre part, si l'on se reporte aux Mémoires sur ces questions, on constate que l'astronome, au moment de l'observation du Soleil, ignore le (') Nalui't: anglaise, p. igoS, novembre. (2) I^armi les causes extérieures au Soleil, je ne compte pas les dilTérences d'incli- naison de l'équateur terrestre par rapport à la lisne Terre-Soleil. 826 ACADÉMIE DES SCIENCES. plus souvent s'il y a ou non une perturbation de l'aiguille aimantée. D'où la nécessité d'organiser des avertisseurs spéciaux d'orages magnétiques, lesquels seront utiles même aux établissements munis d'enregistreurs ma- gnétiques; car les feuilles de ces enregislreurs sont changées une fois seu- lement en 24 heures. Les établissements intéressés pourraient aussi s'en- tendre de manière à se prévenir réciproquement. Alors l'étude du Soleil serait faite le mieux possible et au moment le plus favorable. » Déjà en 1893 {Comptes rendus, t. CXVII, p. 716), j'ai réclamé l'obser- vation continue des éléments variables du Soleil. J'ai demandé l'enregistre- ment continu : 1° de la surface ou photosphère par la photographie ordinaire; 2" de la chromosphère entière, basse, movenne et supérieure ('), avec les spectrographes enregistreurs dits des formes -/S" des vitesses radiales de la chromosphère avec les spectrographes enregistreurs dits des vitesses. Les appareils nécessaires au Soleil sont plus compliqués que les enregis- treurs magnétiques; mais ils ont été déjà étudiés, et même en partie con- struits, àMeudou en particulier; leur succès est assuré, la dépense annuelle étant estimée à 20 ooo"' au plus. » L'enregistrement devra porter surtout sur les éléments jusqu'alors négligés qui sont les vitesses radiales et la chromosphère entière supérieure non encore obtenue. Il sera possible alors de vérifier les deux théories les plus récentes sur l'action directe du Soleil, lesquelles font intervenir, l'une, les rayons cathodiques émis par la chromosphère supérieure (Deslandres), et l'autre les ions rejetés par une éruption et repoussés ensuite par le rayonnement solaire (Arrhenius) (^). (') Ainsi que je l'ai indiqué, en 1898 et 1S94, on obtient Ja chromosphère basse en isolant, avec le spectrographe enregistreur, une raie noire du spectre solaire; pour la chromosphère moyenne, on isole la raie brillante K du calcium; pour avoir la chro- mosphère supérieure, il faut isoler la raie noire qui, avec une forte dispersion, appa- raît au milieu de la raie brillante précédente. Maie et moi nous avons obtenu rima"^e de la chromosphère moyenne; jusqu'à présent, j'ai obtenu seul, en 1894, des images de la chromosphère basse. Mais la chromosphère supérieure n'a pas été encore abordée; elle exige des appareils plus compliqués. Probablement, dans la question qui nous occupe, elle a une importance toute spéciale. (') Les deuv théories se confondent dans une certaine mesure; elles admettent des jets de particules éleclrisées, à peu près normaux à la surface solaire. Les particula- rités du phénomène (relard par rapport au passage dans le méridien central intensités variables des orages magnétiques) sont attribuables aux écarts des jets i«r rapport à la normale au Soleil et aux vitesses variables des particules. SÉANCE DU 23 NOVEMBRE igoS. 827 » Ces enregistreurs devront être établis sur plusieurs points éloignés du globe, pour que l'éluile du S .leil soit absolument continue. De plus, les enregistreurs devront être construits sur le même type. Dans cet ordre d'idées, la Société astronomique de France a déjà, sur ma demande, réclamé à tous les observateurs des images solaires de mêmes dimensions, aussi comparables que possible. Celte question est d'ailleurs de celles qui seraient utilement soumises à un Congrès international. » GÉOLOGIE. — Sur la signification géologique des anomalies de la gravité. Note de M. de Lapp.vkent. « Je crois opportun d'appeler l'attention de l'Académie sur certaines conséquences tbéoriques particulièrement intéressantes, auxquelles con- duit la discussion des dernières observations relatives aux variations de la pesanteur à la surface du globe. » De|niis que les perfectionnements apportés au maniement du pendule ont permis d'imprimer une grande précision aux mesures et de les rendre tout à fait comparables, on a pu en déikiire certains résultats généraux qui, jusqu'alors, ne pouvaient être présentés qu'avec grande réserve. Le plus saillant, tel qu'il a été formulé lors du dernier Congrès géodésique international, serait le suivant : La pesanteur parait être en excès sensible sur les mers, tandis qu'elle est en déficit sur les continents. » De cette loi, acceptée comme un fait d'expérience, on a tiré diverses conséquences relativement à la constitution de l'écorce terrestre. Je rap- pellerai seulement l'hypothèse de M. Faye, que j'ai combattue en son temps, sur l'excès de densité qu'aurait communiqué, à la partie sous-marine de l'écorce, le contact prolongé des eaux froides qui occupent générale- ment le fond des mers. » Récemment, M. Ricco, directeur de l'observatoire de Catane, a publié une Note importante (' ) sur le résultai des études auxquelles il s'était livré relativement aux anomalies de la gravité dans le sud de l'Italie et la Sicile. » Il résulte de ces recherches que l'anomalie de la pesanteur, nulle ou presque nulle, soit au sommet de l'Etna, soit sur la chaîne des Apennins au nord de Naples, augmente constamment quand on descend vers le rivage, (' ) Riassunto duUadeterminazioiùdi ^'ravita, etc. {BendicuiilideLbi H. Accadeinia dei Lincei, t. XII, p. 4S3, 21 juin igoS). ^28 ACADÉMIE DES SCIENCES. mais pas d'une manière uniforme. Les plus fortes valeurs de cette ano- malie sont, en unités décimales du cinquième ordre (la valeur de l'accé- lération étant donnée en mètres), 182 au Stromboli, i5i à Lipari ainsi qu'à l'izzo (Calabre), 174 à Augusta (entre Syracuse et Catane), i i4 à Castellamare di Slabbin, devant Naples. )- En traçant, à l'aide des observations faites en 43 stations, les courbes isanomales, jNI. Ricco a reconnu qu'elles se conformaient exactement, d'un côté, au contour de la merTyrrliénienne, de l'autre à celui de la mer Ionienne, et que, de plus, les régions sur lesquelles les courbes étaient le plus serrétes coïncidaient justement avec celles que la statistique des observations sismiques désigne comme étant les plus sujettes aux tremblements de terre; par exemple, le pays compris entre le sommet de l'Etna et Catane. D'autre part, si de l'Etna on se dirige au sud-ouest, versPantelleria, il faut, pour passer de o à i4o, faire 10 fois plus de chemin que dans la direction du sud-est. » La signification de ces résultats se précise, lorsqu'on les rapproche de ce que nous enseignent les cartes hydrographiques. En effet, on constate que, sur tout son pourtour, la profondeur de la mer Tyrrhénienne passe très vite de o'" à 3ooo™, pour atteindre SySi™ dans le fond de la fosse dont l'Italie, la Sicile et la Sardaigne définissent le périmètre. Non moins rapide est la descente de la côte sicilienne à la fosse ionienne, dont le fond atteint agôS"". » On sait d'ailleurs que l'eau qui garnit ces fosses se maintient à une température constante de i3°, d'oii il suit qu'aucune cause de refroidis- sement superficiel n'a pu y augmenter la densité de l'écorce. » Ce n'est donc pas parce qu'on passe du domaine terrestre au domaine maritime que l'anomalie s'accroît. C'est parce qu'on se trouve sur une région parliculière de dislocation, au contact de deux compartiments, dont l'un s'affaisse et, par conséquent, doit se comprimer en s' écrasant, tandis que l'autre, ou bien demeure stable, ou s'élève; auquel cas il y a des chances pour qu'il s'y produise des vides, susceptibles de se traduire par une anomalie négative. » Dès lors il devient probable que le fait général d'un excès de pesan- teur sur les mers doit tenir à quelque cause de ce genre. En effet, les observations qui ont surtout servi a l'établir sont celles qu'on a faites sur les îles du Pacifique occidental, en particulier sur la fameuse île Bonin, située à grande distance de la côte A'^iatique, sur la traînée d'îlots qui réunit le Japon aux îles Mariannes, et où l'anomalie positive dépasse 267 unités de SÉANCE DU 23 NOVEMBRE ipoS. 82q cinquième ordre. Or, cette Iraînéeest justement bordée par deux grandes fosses sous-marines, dont celle de l'est offre rapidement des fonds supé- rieurs à Gooo™. Il est donc légitime de penser que. dans ce cas, ce n'est pas le voisinage de la mer, en tant que mer, mais celui de la fosse excep- tionnelle, qui se traduit par l'augmentation de la constante de la gravité- » L'hypothèse que nous formulons ici reçoit, ce nous semble, une grande force des constatations récemment faites sur l'océan Atlantique. Sur l'initiative de M. Helmert, et moyennant un subside de l'Association géodésique internationale, M. Hecker (') a poursuivi, durant un voyage entre Hambourg et Rio-Janeiro, une série de déterminations de la pesan- teur à l'aide de la méthode proposée par M. Guillaume, et rendue pratique parM. Mohn, méthode qui consiste à combiner les indications du baro- mètre avec celles de l'hypsomètre, ou appareil pour mesurer la tempéra- ture d'ébullition de l'eau. Favorisé par un temps calme, M. Hecker a pu effectuer, à bord du navire, des mesures très précises, et, à la grande surprise de ceux qui s'attendaient à rencontrer un excès de pesanteur sur la mer, il a constaté que, sur toute l'étendue comprise entre Lisbonne et Bahia. par des profondeurs allant à 3{3oo"', par/ois ci 45oo™, la valeur de la gravité est absolument normale et telle quelle devrait cire, à latitude égale, pour la terre ferme au niveau de la mer. » On ne saurait souhaiter une vérification plus complète de notre prévi- sion. En effet, à l'inverse du Pacifique occidental, le fond de l'Atlantique, entre Lisbonne et Bahia, aflècte une allure très régulière. Les profondeurs y varient graduellement. Nulle part, sur ce parcours, on ne rencontre ni ne côtoie de fosses indiquant de grands effondrements. » Même la vérification est encore plus complète qu'on ne se le figure- rait d'après le résultat général énoncé par M. Hecker. Eu effet, si l'on consulte, dans le Mémoire de ce savant, le Tableau résumé des anomalies moyennes par sections de la traversée, on reconnaît que, au milieu de chiffres en général minimes, dont beaucoup n'atteignent pas lo unités du cinquième ordre, il se manifeste trois maxima principaux, égaux respecti- vement à -+- i/jG, + 58 et + 1 14 unités de cet ordre. Or le premier maxi- mum coïncide avec le passage brusque du banc de Gettysburg aux grandes profondeurs qui précèdent les îles Canaries; le deuxième marque la chute (') Heljiert, Sitziingsbcriclile der k. pretiss. Akademie der Wissenschaflen zii Berlin, t. Wlll, 1902, p. 126. — Hecker, Verôffcnllichung des k. preiiss. geoddt. InslLltiles, igoS. C. R., .yo3, a- Semestre. (T. CXXXVII, N" 21.) IO9 83o ACADEMIE DES SCIENCES. rapide qui a lieu entre l'ilot de Saint-Paul et l'équateur. Enfin, le troi- sième répond au brusque relèvement du fond aux approches du cap bré- silien de Saint-Roch. » Il y a mieux : de Hambourg jusqu'au large de la Bretagne, de la mer du Nord et la Manche, l'écart de la gravité n'avait été que de — i3 unités; en passant sur le talus sous-marin très raide qui précède la fosse de Bis- caye, l'anomalie, toujours négative, s'est élevée à — 177. Redevenue presque nulle le long du Portugal, elle a passé brusquement à +i52 devant l'embouchure du Tage, c'est-à-dire à proximité d'une fosse atlan- tique de 5ooo™. » En définitive, la campagne atlantique de M. Hecker me semble apporter une brillante confirmation des rapprochements établis par M. Ricco, et cette confirmation a d'autant plus de prix qu'elle est spontanée, M. Hecker ne paraissant pas avoir soupçonné la raison des écarts qu'il enregistrait. » Ajoutons que, lors de la mémorable campagne du Fram, Nansen a exécuté, sur la mer gelée et en repos, des mesures pendulaires, desquelles il résultait que, dans les parages arctiques, la gravité n'offrait aucune ano- malie. Enfin je rappellerai que, lors du Congrès géodésique international, il a été établi que, la valeur de la gravité paraissant normale sur les côtes de la mer du Nord, celles de la Méditerranée présentaient en moyenne une anomalie positive sensible, égale à 29 unités du cinquième ordre. Or la mer du Nord, dont la profondeur est très faible, ne porte aucune trace de dislocations, tandis que la Méditerranée est partagée, comme on sait, en une série de cuvettes indépendantes, qui sont de véritables abîmes : fosse ionienne, fosse tyrrhénienne, fosse des Baléares, f )sse adriatique, fosse de Malle, etc. La première mer est un bassin d'érosion; la seconde un bassin de dislocations. » Il convient aussi d'insister sur ce fait que le plus grand déficit de pesanteur qui ait été enregistré, et qui se traduit, sur l'accélération due à la gravité, par une diminution de cinq millimètres, se produit sur l'Hima- laya, c'est-à-dire le plus saillant de tous les bourrelets de dislocation de notre globe. )) Je crois donc qu'il est permis, jusqu'à nouvel ordre, de prétendre que, la mer d'un côté, les continents de l'autre, n'interviennent dans les varia- tions de la pesanteur que là où une dislocation met en contact un compar- timent qui s'écrase et un autre qui reste fixe ou se relève. A ce point de vue, il me parait qu'il y aurait grand profit à tirer d'une étude systéma- tique, entreprise avec des pendules perfectionnés, tels que celui du colo- SÉANCE DU 2'i XOVEMBEE I9o3. 83 1 nel DelForges, et portant de préférence sur les régions de la Terre affectées de brusques dislocations. Par exemple, il est vraisemblable qu'on trou- verait un gradient très accentué, c'est-à-dire un rapprochement marqué des courbes isanomales, en même temps qu'une grande marge de varia- tions, en expérimentant sur tout le versant méridional des monts Célestes de l'Asie, où des cimes de Gooo'" d'altitiule font directement face à des dépressions qui vont, comme celle de Liouklchoun, jusqu'à descendre au- dessous tlu niveau de la mer; ou encore sur la pente méridionale des Alpes, en descendant vers le Piémont. De la même façon, la comparaison des chiffres trouvés sur les îles du Pacifique, selon qu'elles seraient plus ou moins voisines des fosses rapidement approfondies, soumettrait l'hypo- thèse à un contrôle décisif. » On peut ajouter que, même dans les contrées où la surface ne laisse rien voir, la constatation des anomalies de la gravité, s'il s'en produisait, deviendrait un moven de diagnostiquer des dislocations cachées en profon- deur. Enfin la relation des régions sismiques avec les rapides variations de l'anomalie montre qu'un tel genre d'étuiles serait éminemment propre à faire connaître celles des contrées de notre globe qui peuvent avoir le plus à compter avec le danger des tremblements de terre. » Pour toutes ces raisons, nous nous permettons de recommander la poursuite de ces études systématiques à tous les géodésiens, non plus seu- lement à cause de leur importance au regard de la physique du globe, mais en raison du grand secours qu'elles peuvent apporter à la connaissance des parties invisibles de l'écorce terrestre. » PHYSIQUE. — Sur Le renforcement (fuépruityc l'action exercée sur l' œil par un faisceau de lumière, lorsque ce faisceau est accompagné de rayons n. Note de M. R. Blo.vdlot. « En étudiant l'emmagasinement des rayons n par diiïérents corps, j'ai eu l'occasion d'observer un phénomène inattendu. J'avais les yeux fixés sur une petite bande de papier faiblement éclairée, éloignée de moi d'en- viron i""; une brique, dont l'une des faces avait été insolée, ayant été ap- prochée latéralement du faisceau lumini'iix, la face insolée tournée vers moi et à quelques diamètres de mes yeux, je vis la bande de papier prendre un plus grand éclat; lorsque j'éloignais la brique, ou lorsque je tournais vers moi la face non insolée, le papier s'assombrissait. Afin d'écarter toute 832 ACADÉMIE DES SCIENCES. possibilité d'illusion, je disposai à demeure une boîte fermée par un cou- vercle et revêtue de papier noir : c'est dans cette Ijoîte complètement close que l'on plaçait la brique, et, de cette façon, le fond obscur sur lequel la bande de papier se détachait demeurait rigoureusement invariable; l'effet observé resta le même. I/ex|)érience peut être variée de différentes ma- nières : par exemple, les volets du laboratoire étant jjresque clos et le cadran de l'horloge fixée au mur assez faiblement éclairé pour que, à la distance de 4"j on l'entrevoie tout juste sous la forme d'une tache grise sans contours arrêtés, si l'observateur, sans changer de place, vient à diriger vers ses yeux les rayons n émis par une brique ou un caillou préalablement insolés, il voit le cadran blanchir, distingue nettement son contour circu- laire, et peut même parvenir à voir les aiguilles; lorsque l'on supprime les rayons n, le cadran s'assombrit de nouveau. Ni la production ni la ces- sation de ce phénomène ne sont instantanées. » Comme, dans ces expériences, l'objet lumineux est placé très loin de la source de rayons n, et comme d'ailleurs, pour que l'expérience réus- sisse, il faut que ces rayons soient dirigés, non vers cet objet, mais vers l'œil, il s'ensuit qu'il ne s'agit pas ici d'une augmentation de l'émission d'un corps lumineux sous l'influence des rayons «, mais bien du renforce- ment de l'action reçue par l'œil, renforcement du aux rayons n qui se joignent aux rayons île lumière. » Ce fait m'étonna d'autant plus que, comme la moindre couche d'eau arrête les rayons n, il semblait invraisemblable qu'ils pussent pénétrer dans l'oeil, dont les humeurs renferment plus de 98,6 pour 100 d'eau (Lohmeyer) : il fallait que la petite quantité de sels contenue dans ces humeurs les rendît transparentes pour les rayons n. Mais alors de l'eau salée devait, selon toute probabilité, être elle-même transparente ; l'ex- périence prouve (ju'elle l'est en effet : tandis qu'une feuille de pajîier mouillé arrête totalement les rayons «, l'interposition d'un vase en verre de Bohême de 4*^™ de diamètre, rempli d'eau salée, les laisse passer sans affaiblissement sensible. Une très faible quantité de chlorure de sodium suffit pour rendre l'eau transparente. » Il y a plus : l'eau salée emmagasine les rayons n, et, dans les expé- riences décrites plus haut, on peut remplacer la brique par un vase en verre mince, rempli d'eau salée, et préalablement insolé : l'effet est très marqué. Il est bien dû à l'eau salée, car le vase \ iile n'en produit aucune. C'est là un exemjjle unique d'un phénomène de phosphorescence dans un corps liquide ; il est vrai que les longueurs d'onde des rayons n sont très SÉANCE DU 23 NOVEMBRE I9o3. 833 difTérentes fie celles des rayons lumineux, ainsi qu'il résulte de mesures que je compte décrire incessamment. » Un œil d'un bœuf tué de la veille, débarrassé de ses muscles et des tissus adhérents à la sclérotique, se montra transparent pour les rayons n dans toutes les directions, et devenait bii-uiême actif par l'insolation; c'est Femmagasinement des rayons n par les milieux de l'œil qui est la cause des retards observés tant à l'établissement qu'à la cessation des phéno- mènes qui font l'objet de la présente Note. M L'eau de la mer et les pierres exposées au rayonnement solaire emma- gasinent des rayons n qu'elles restituent ensuite. Il est possible que ces actions jouent dans certains phénomènes terrestres un rôle resté jusqu'ici inaperçu. Peut-être aussi les rayons n ne sont-ils pas sans influence sui- cer- tains phénomènes de la vie animale ou végétale. » Voici encore quelques observations relatives au renforcement des rayons lumineux par les rayons n. » Il suffit, jjour que ce phénomène se produise, que les rayons n at- teignent l'œil n'importe comment, même latéralement; ceci semble indi- quer que l'œil de l'observateur se comporte comme un accumulateur de rayons n, et que ce sont les rayons accumulés dans les milieux de l'œil qui viennent agir sur la rétine conjointement avec les rayons lumineux. » Il importe peu dans ces expériences que les rayons n soient émis par un corps préalablement insolé, ou que ce soient des rayons primaires, pro- duits j)ar exemple par une lampe Nernst. » L'hyposulfite de soude, soit à l'état solide, soit dissous dans l'eau, constitue un puissant accumulateur de rayons n. » M. Alfred Picard fait hommage à l'Académie des Tomes VI et VII de son Rapport général administratif et technique sur l'Exposition universelle internationale de 1900. Ils sont spécialement consacrés aux congrès, aux concours d'exercices physiques, aux cérémonies et fêtes, au mouvement et au transport des visiteurs, à divers services, aux concessions, à la liqui- dation et au bilan de l'Exposition. « Trois Cha|)itres méritent d'être signalés à la bienveillante attention île l'Académie : celui des Congrès, celui des Concours d'exercices physiques et celui de la Plate-forme mobile électrique établie pour le transport des visiteurs dans l'enceinte urbaine. » Les Congrès, au nombre de 127, avaient réuni 70000 adhérents. 834 ACADÉMIE DES SCIENCES. parmi lesquels beaucoup plus d'étrangers que par le passé. Ils ont eu un très vit succès, dont une large part revient aux membres de l'Académie des Sciences, appelés à en diriger, soit la préparation, soit les débats. De ces Congrès sont sortis un échange d'idées sans précédent, une enquête précieuse sur les diverses branches de l'activité humaine, un véritable inventaire des connaissances au sujet d'une multitude de questions, une énorme accumulation de matériaux et de documents, des accords de la plus haute utilité au sujet de certaines recherches et de certaines études. Dix d'entre eux ont abouti à des unions internationales. Le souvenir de ces belles manifestations est fixé, non seulement par des comptes rendus sommaires et détaillés, mais aussi par des Ouvrages de grande valeur publiés à leur occasion et concernant la Physique, la Médecine, l'flygiène parisienne. » Dans l'organisation des Concours d'exercices physiques, l'Administration devait nécessairement penser aux enseignements scientifiques qu'ils étaient susceptibles de fournir. M. Marey, avec son obligeance inlassable et son absolu dévoiiment à la chose publique, a bien voulu accepter la présidence d'une commission d'hygiène et de physiologie appelée à les suiATe; ses remarquables études chronophotographiques ont éclairé d'un jour nou- veau l'action musculaire, les mouvements qui en dérivent, le mécanisme et la vitesse de ces mouvements. » La Plate-forme mobile électrique pour le transport des voyageurs dans l'enceinte urbaine a été l'une des curiosités de l'Exposition et justifie, par suite, quelques indications. On sait que, généralement, les engins de transport fonctionnent par intermittence. Cependant, l'idée d'engins con- tinus et ses applications aux marchandises remontent à une époque fort lointaine, du moins pour les parcours de faible étendue : il suffit de citer les courroies sans fin, les chaînes à godets, les norias. En ce qui concerne les voyageurs, la conception, si séduisante fùt-elle, n'a pris corps qu'assez récemment et s'est traduite sous deux formes : les plans inclinés mobiles remplaçant les escaliers et les planchers roulants horizontaux ou à incli- naison peu accentuée. Plans inclinés mobiles et planchers roulants ont un trait commun, la continuité dans le temps, qui permet aux passagers de les utilisera un mstant quelconque sans délai d'attente. A la continuité dans le temps, les planchers roulants peuvent ajouter la continuité dans l'espace, c est-à-dire la faculté d'embarquement et de débarquement en un point quelconque du parcours, s'ils se développent au niveau du sol, ou, tout au moins, la multiplicité des points de montée et de descente s'ils passent SÉANCE DU 23 NOVEMBRE igoS. 835 au-dessus ou au-dessous du terrain nalurel. Ils présentent une merveilleuse capacité de trafic. » C'est de 1880 que date le premier brevet. Deux applications ont eu lieu à Chicago, en 1893 et à Berlin, en 1896. Mais elles étaient d'impor- tance tout à fait secondaire relativement à celle de 1900. » Telle qu'elle a été exécutée à Paris, la plate-forme mobile électrique comprenait un trottoir fixe et deux trottoirs mobiles contigus qui se dépla- çaient parallèlement au premier avec des vitesses respectives de i"" et 2™ environ par seconde. Les voyageurs accédaient du trottoir fixe au trot- toir à faible vitesse, puis au trottoir à grande vitesse, ou inversement. » Chacun des trottoirs mobiles se composait d'une chaîne de trucks, les uns convexes, les autres concaves, qui alternaient un par un, s'emboî- taient réciproquement, étaient réunis par des chevilles ouvrières et for- maient un ensemble assez souple pour passer dans des courbes de faible rayon. » Sous les châssis et suivant leur axe longitudinal était fixée une poutre en forme de rail renversé, faite de tronçons articulés. Cette poutre reposait sur des galets à axe fixe, moteurs ou porteurs. Les galets moteurs rece- vaient le mouvement de 172 treuils électriques d'une force de 5''^'^. Des roues adaptées aux trucks convexes roulaient sur des rails-guides. )) La rotation des galets moteurs entraînait par adhérence la poutre axiale et les trucks. C'était le principe des chemins de fer, mais inversé. » Au totHl, la plate- forme développait 3370™; le rayon minimum des courbes était de oo"" et la déclivité maximum de 0,00875. La charge morte atteignait 1800 tonnes; la surcharge pouvait s'élever approximativement au même chiffre. » L'alimentation se faisait par du courant triphasé à 5ooo volts et 25 périodes par seconde, transformé en courant continu à 5oo volts. )) Au début, le démarrage a exigé 2600 ampères et la marche 800 am- pères. Cette dernière dépense s'est progressivement abaissée à 3io ampères. » Pendant les 212 jours de fonctionnement, il n'y a eu pour ainsi dire ni accident ni incident sérieux. Des statistiques précises ont donné : pour le parcours du trottoir à grande vitesse. 19000'""; pour le nombre total des passagers, 6654 000; pour le maximum journalier de la circulation, 120000 vovaeeurs. « 836 ACADÉMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. — Présentation du Tome X des « Annales de l'observatoire de Bordeaux ». Note de M. Lœwy. « Le Tome X des Annales de r observatoire de Bordeaux, que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie, renferme : un Mémoire de M. A. Fé- raud sur la convergence des coefficients du développement de la fonction perturbatrice; la suite des recherches de M. G. Rayet sur le climat de Bor- deaux pendant les dix années 1891 à 1900; la série des observations méri- diennes, équatoriales, météorologiques et magnétiques des années 1894 et 189K » Le travail de M. A. Féraud est la continuation de ceux qu'il a publiés dans le Tome VIII des Annales de Bordeaux. Dans le Mémoire actuel il recherche la limite de convergence des coefficients de la fonction pertur- batrice dans les deux cas suivants : 1° L'une des orbites est circulant, l'autre elliptique et le grand axe de l'orbite elliptique est confondu avec la ligne des nœuds; trente-quatre petites planètes remplissent sensiblement ces conditions; 2° L'une des orbites est circulaire et l'autre elliptique et le grand axe de l'orbite elliptique est perpendiculaire à la ligne des nœuds; le nombre des planètes pour lesquelles ces conditions sont appi'oxi- mativement réalisées n'est i)as moindre de soixante et une. Pour trois des planètes de ce dernier groupe les développements en sin- ^ et cos=-< déjà emplovés par Tisserand pourPallas, sont d'ailleurs les seuls possibles: c'est une recherche d'une importante actualité. M Le Mémoire de M. G. Rayet est la suite de ses travaux sur le climat de Bordeaux; il y compare le climat de 1891 à 1900 avec les données relatives aux années antérieures. Cette comparaison démontre qu'il y a, dans le climat de Bonleaux, une stabilité relative tenant à ce que le golfe de Gascogne n'est pas directement intéressé par les grandes tempêtes d'équinoxe qui sévissent surtout sur la Manche et la mer du Nord. » I.es observations astronomiques sont publiées sous la forme ordinaire. Le Volume actuel renferme notamment 5354 observations méridiennes effectuées dans les années 1894 et 1895, et qui ont eu pour principal objet la revision des positions des étoiles du Catalogue d' Argelander- OEltzen, comprises entre i5° et 20° de déclinaison australe. )) L'ensemble des matières contenues dans le Tome X des Annales de SÉANCE DU 23 NOVi;.\IBRE IpoS. Siy l'observatoire de Bordeaux fait preuve de l'activité féconde et variée de cet établissement scientifique. » M. Adolphe Carxot f;iit hommage à l'Académie du Tome II de son Traité d'analyse des substances minérales. Il ajoute : « Le premier Volume de cet Ouvrage a été consacré à l'exposition des différentes méthodes appliquées à l'examen qualitatif et à l'analyse quanti- tative des substances minérales. )) Le Tome II comprend l'étude analytique des éléments appelés métal- loïdes, par opposition aux métaux qui seront étudiés dans la suite. » J'ai cru devoir élargir un peu la catégorie assez élastique des métal- loïdes, pour y faire entrer, à côté des éléments qui sont ainsi désignés depuis longtemps et de ceux de découverte récente qui leur sont entière- ment semblables, plusieurs éléments rares, que leurs propriétés et celles de leurs principaux composés rapprochent incontestablement des métal- loïdes classiques. Tels le germanium, le titane, le tantale, le niobium, le tungstène, le molybdène, le vanadium. » L'introduction de faibles quantités de ces éléments dans les métaux, notamment dans le fer, en modifie proff)ndément les qualités, aussi bien que l'introduction du carbone, du silicium, du soufre, du phosphore. Il était donc intéressant de faire passer leur étude avant celle des aciers, où l'on peut avoir à les reconnaître et à les doser. » L'étude de chaque élément forme un Chapitre distinct, où sont exposés : son état naturel, ses propriétés et celles de ses principaux com- posés, leurs caractères distinctifs, les procédés de recherche qualitative et les méthodes de dosage, ainsi que les méthodes de séparation entre l'élé- ment en question et les éléments précédemment étudiés. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre, dans la Section de Géographie et Navigation, pour remplir la place laissée vacante par le décès de iM. de Bussy. C. R., 1903, 1' Semestre. (T. CXXXVII, N» 21.) l lO 838 ACADÉMIE DES SCIENCES. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 53, M. Emile Bertin obtient ^9 sufFrages M. Ch. Lallemand » 3 » Il y a un bulletin blanc. M. Emile Berti.v, ayant réuni la majorité absolue des suH'rugcs, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la République. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission qui sera chargée de présenter une liste de candidats pour la chaire d'Histoire générale des Sciences, actuellement vacante au Collège de France. Cette Commission doit comprendre trois Membres choisis dans les Sec- lions de Sciences mathématiques, trois Membres des Sections de Sciences physiques et le Président en exercice. Les Membres qui ont obtenu le plus de voix sont : Pour les Sections de Sciences mathématiques : MM. Jordan, Mascart, Darrol'x; Pour les Sections de Sciences physiques : MM. Sîioktiiki.ot, de Lappauext, Pekrier. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Ouvrage ayant pour tilre : « Résultats des campagnes scienti- fiques accomplies sur son yacht par Albert F''. Prince souverain de Monaco, publiés sous sa direction avec le concours de M. Jules Richard. Fascicule XXIII : Bryozoaires provenant des campagnes de ['Hirondelle (i 886-1888), par Jules Jullien el Louis Calçet; Fascicule XXIV : Recherches sur l'existence normale de l'arsenic dans l'organisme, par Gabriel Bertrand. » 2.° La deuxième édition des «■ Nouveaux éléments de Géométrie » de M. Charles Mêrav. 3" Un Ouvrage iulilulé : k La Mécanique, exposé historirpie et critique SÉANCE DU 2'^ NOVEMBRE ipoS. 83ç) de son développement », par M. Ernst Mach; traduction française par M. É. Bertrand. (Présenté par M. Emile Picard, j ANALYSE MATHÉMATIQUE. - Sur les équations fonctionnelles et la théorie des séries divergentes. Note de JM. L. Fe.!Ek, présentée par M. Ém. Picard. « La théorie des séries divergentes peut être utile dans la résolution de quelques équations fonctionnelles classiques; c'est ce que nous nous propo- sons de montrer, ■» 1. Prenons l'équation (i) A,/ a; + 1) + '}/,(■'') = '^*- Il est bien naturel de partir de la série .2*— Cr -+- !)'■ + (.(■ + 2)* — . . . qui satisfait formellement à (t). Elle est divergente pour toutes valeurs de X, mais sommable dans le sens de M. Borel, et la somme Çun polynôme de degré k) satisfait à l'équation (i). En effet, l'intégrale " 1 n = (l J ~" L"=" J a un sens quel que soit x. Pour le montrer, remarquons que où les fonctions ^..^(j) (v = o, i , 2, . . . j se déterminent par la relation récur- rente (2) lo(r) = e--, XX=-) = z'!^^^^ (v = .,2,3 ^.), et, par suite, \{z) = e-^l>..{z), />^(s) désignant un polynôme de degré v. La convergence est donc prouvée. Si l'on pose (3) C.,= f e-'l.,( = )dz (v = o,i,2,3,...\ 8'|0 ACADÉMIE DES SCIENCES. on obtient (4) j'A-(^-)=;v(f)-c,x'*-^ )) On voit aussi facilement, a priori [c'est-à-dire sans employer la forme (4)]. q"^ "hi^ix^ est vraiment nne solution cle_(r). Les nombres rationnels C^, analogues aux nombres de BernouUi, se déterminent aussi d'une autre façon. )) Cherchons d'abord la fonction génératrice $(;-. /) des fonctions ).v(-); satisfait, \y.\v suite de (2), à l'équation ei* _ ^^'j- ^dz " ài avec la condition intiale $(3, 0)= e'. On trouve par intégration 4)(:,/)==e-'''. Donc Les premiers C^ ont pour valeur r ' (' ' {• — ' r — '" r — ^' r — ^9' C„ = -' Cj, = o (v = 1 , 2, 3 ). Comme il n'existe qu'un seul polynôme satisfaisant à (i), les •hki^) (^ = o, T, 2, .. .) coïncident nécessairement avec les polynômes deiinis parla fonction gêné- ratrice -, ■} dont certaines propriétés et applications intéressantes ont été données par Hermite (^Journal de Crelle. t. 1 16). » 2. Cherchons la solution de l'équation fonctionnelle (6) ./l-^ + ')-/(-^)=7:b- En désignant par ' «(îp) (n= 0,1, ?, ...) les polynômes de Bernoulli, la série (7) ?u(^-)— ?<(-^)+?:i(^)~--- SÉANCE DU 23 NOVEMBRE ipoS. 84 I satisfait formellement à (6). Elle est divergente pour toute valeur de a? (excepté x = o). Mais l'intégrale de M. Le Roy (^Annales de Toulouse, I goo) (/ui correspond à la série ( t ) G(.r, /)= fe-^Çl^J:. (;<)o.r^ >. Des formules (i) et (2) on déduit facilement, en élimiiiaiil /;, l'équation suivante qui donne la poussée H d'un système à deux kélices en fonction du diamètre ./■ de ces hélices et de la puissance dépensée en chevaux r : (5) M — 8,8r).TÏr-' (on a supposé dans cette formule que le reiulemenl du mécanisme de transmission était égal à 0,9). » Pour que l"ap|);ireil s'élève, il faut que la poussée H soit plus grande (pie les poids réunis du moteur et des deux hélices. )- Soient Toi le poids spécifique du moteur (poids par cheval), to, le poids spécifique des hélices (poids de l'hélice de i'" de diamètre) et Z le jniids utile que VappareH pourra soutenir en /'air. » On a évidemment 2 -1 (6) Zzr: 8,85.r*j''— ara-j.r^ — ra,j. )) 11 est facile de démontrer avec cette formule (pi'on peut enlever actuellement un hélicoptère de O''''" par exemple, avec un poids utile de 8''6,4, suffisant jjour le bâti, les transmissions et l'approvisionnenienl de combustible pour 1 heure. » On peut donc, dès à |)résent, réaliser avec nos hélices et les moteurs ordinaires d'automobiles l'intéressante expérience du soulèvement prolongé d'un hélicoptère. Cette expérience fondanientale aura une grande impor- tance, maison ne pourra l'étendre au delà des j)oi(ls utiles de 8'"^ ;i \o^^ qu'au prix d'un nouvel et important allégement des moteurs. SÉANCE DU 23 NOVEMBRE IQoS. 845 » La fonction Z (poids utile) peut en effet s'écrire, dans le cas général où on laisse aux poids spécifiques ro, et ra, du moteur et de l'hélice leur généralité, (7) Z=:«j;^_/' — 2ra,.r' — '^i>'. » Si a, ra, et ra, sont considérés comme des données expérimentales, Z apparaît ici comme une fonction des deux variables x et y (diamètre des hélices et puissance du moteur). Une analyse facile démontre que, pour les valeurs positives de .r et de/, le poids utile Z a un maximum unique /oii/oiirs jKisitif donné par l'équation (8) Z„,= —-^=0,000, 2043 ^e^- » Le maximum du poids utile soulevé est donc proportioimel à la neu- vième puissance du coefficient a qui ne dépend que de la perfection du type d'hélice et sur lequel on ne peut guèieespprer d'amélioration; il est inver- sement proportionnel au carré du poids spécifique des hélices et à la sixième puissance du poids spécifique du moteur. n On ne peut pas beaucoup gagner sur le jioids des hélices, mais il n'est pas de limite qu'on puisse assigner à Tallègemenl des moteurs et de ce côté on peut espérer une rapide augmentation du poids utile maximum Z,„ des hélicoptères. » L'équation (8) donne, pour le cas où nous nous sommes placé plus haut, c'est- à-dire pour a ^= 8,85, m, = 5, cr»^ o,5, Z,„= 10'^', 3. » Si l'on donne au poids spécifique ( poids par cheval) du moteur des valeurs variant de 10 à I , on obtient pour Z les coefficients suivants : Valeurs de a, (poiils par cheval) loH- ^'■s S'--" 7'--- li"» a^s 4'.b î'^b ' 3k» ,'8 Valeurs de Z^ (maxi- mum du poids utile ). o'-s. 160 o''s,3o2 o''e,fii2 i't-,3n 3'-?, 44 io''s,3 Sçi^f, 2 22o''e 25of>''» itioooo''i! )) Ce Tableau fait bien ressortir l'énorme influence du poids spécifique du moteur. Avec des moteurs de l'-s par cheval, on pourrait soulever 160 ooo'^^. Ce poids utile tombera à 220''» pour des moteurs de 3^^ par cheval, à lo'-s pour les moteurs de 5^^ et enfin à i6o« pour des moteurs de 10 ''8. » L'importance de ces données numériques en ce qui concerne l'avenir de l'aviation nous paraît très grande et c'est pourquoi nous avons cru devoir les faire connaître immédiatement. » Les aéroplanes (qui donnent une sustentation très économique) sont certainement les appareils volants de l'avenir et nous tenons à dire ici que C. K., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N- 21-) ' I ' Sl^6 ACADÉMIE DES SCIENCES. nous ne nous séparons pas des savants qui ont découvert ou appliqué les remarquables propriétés des ailes attaquant l'air obliquement. Nous ne pensons pas à ce sujet autrement que sir G. Cayley, Penaud, H. Phi- lipps, Liiienthal, Marey, Tatin, Richet, Maxim, Hargrave, Langley, Chanute, Drzewiecki. Ferber, etc.; mais nous croyons que les aéroplanes ont besoin, pour être complets, de disposer de moyens pratiques de départ et d'atter- rissage que les hélices à axe vertical, bien employées, paraissent seules pouvoir leur procurer. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la mesure de l'effet des ondes électriques à dis- tance au moyen du bolomètre. Note de M. C. Tissot, présentée par M. Lippmann. CI Nous avons signalé dans u'ne Note précédente (') l'emploi du bolo- mèlre comme détecteur d'ondes électriques capable.de fournir la mesure de l'énergie reçue par l'antenne. Le dispositif que nous avons décrit nous a permis d'obtenir quelques résultats intéressants. )) Lorsqu'on donne au galvanomètre une sensibilité de 5.io' à 6.io' mégohms, l'appareil permet de déceler, d'une manière certaine, les ondes émises par l'un de nos postes de télégrapbie sans fil, à ^o^^ de dislance. » Pour opérer des mesures, nous utilisons un posle Iransmelleur de puissance no- tablement moindre, situé à une distance de 2'"" seulement. La sensibilité du galvano- mètre étant réduite à 25oo mégohms, on obtient alors, dans des conditions de stabilité complète du spot, des déviations qui vont jusqu'à 25o divisions de l'échelle. » Nous avons comparé entre elles les déviations obtenues en produisant des émis- sions, soit par système direct, c'est-à-dire avec l'antenne et la terre directement reliées aux boules de l'excitateur, soit ^dit système indirect, c'est-à-dire à l'aide d'un dispositif Blondlol (ou Tesla). » Le circuit de décharge comprend un seul tour de conducteur primaire enroulé sur un cadre carré (de 35"="», 50'^'" ou 70'" de côté) et une capacité constituée par un nombre variable de bouteilles de Leyde identiques. » Le secondaire est relié à l'antenne et à la terre, et comprend un certain nombre détours de conducteur engainé dans un tube épais de caoutchouc (deux en général). » Pour chaque montage on se servait d'antennes d'émission et de réception verti- cales de longueurs variables. » La période des oscillations émises était mesurée en photograplùant l'étincelle dis- sociée par un miroir tournant, à l'aide du dispositif expérimental que nous avons (') Comptes rendus, 9 féviier 1908. SÉANCE DU 23 NOVEMBRE igoS. 8/j7 déjà décrit ('). Le procédé fournil en mèiiic lemps une évaluation de l'aniortis- sement. » Les émissions reçues et mesurées au holoinétre à faible distance pouvaient être enregistrées simultanément par d'autres détecteurs, des cohéreursen particulier, dis- posés dans des stations plus éloignées (postes de télégraphie sans fil situés à 22 et 3o milles). » 1° On observe d'abord que les émissions faites par le système direct sont plus aisément reçues au cohéreur que celles qui sont produites par n'importe quel montage indirect. Le fait ressort de la comparaison des wattages du courant d'excitation avec lesquels il faut opérer pour obtenir des communications également nettes sur cohéreur avec les montages directs et indirects. )) [1 est encore plus apparent si l'on fait porter la comparaison sur les quantités respectives d'énergie mises en jeu dans la décharge. » D'ailleurs, quand on emploie un wattage suffisant pour obtenir des communications nettes à l'aide d'un montage indirect, la facilité des récep- tions sur cohéreur paraît très sensiblement indépendante de la période du système. C'est ainsi que l'on peut faire varier la capacité de 1 à 12, sans cesser de recevoir au cohéreur. ') Il en est tout autrement avec le bolomètre. » En général, l'effet obtenu sur le bolomètre est beaucoup plus marqué avec l'émission par montage indirect qu'avec l'émission par montage direct. Par exemple, en opérant à wattage égal du courant d'excitation et avec des antennes identiques constituées par un conducteur unique de 40"" de longueur à l'émission et à la réception, on a : Émission par système direct déviation 3i Émission avec cadre de 35'^'" et 2 jarres déviation 64 )) 2" Les phénomènes de résonance sont mis en évidence de la manière la plus nette dans la réception sur bolomètre, surtout si l'on opère avec des émissions indirectes, c'est-à-dire faiblement amorties. )> Ainsi, on fait des émissions avec cadre de SS'^'", à wattage d'excitation constant, antennes d'émission et de réception identiques (conducteur unique de 4o™ de longueur). En faisant varier la capacité du circuit de décharge, on obtient : Capacité 1 i,î '>8 2,2 a, 6 3 Déviation 10 17 i^ 72 5i 26 (') Comptes rendus, 25 mars 1901. 848 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le maximum, très marqué, correspond ;i la valeur 2,2 de la capacité. Or la mesure de la période, par photographie des étincelles, donne pour le montage avec cette même capacité la valeur T = o,52.io~" seconde, c'est-à-dire j — Sg™. La. période favorable correspond donc nettement à une longueur d'onde voisine de quaire fois la longueur de l'antenne. » Quand on opère avec des antennes multiples, la position du maximum et sa valeur changent, et le maximum est encore plus accentué. » Ainsi, avec des antennes multiples identiques à quatre branches paral- lèles de 40"", ou a : Capacité i ■?. 3 4 ^ G Déviation 16 ^6 i85 69 3o 20 » 3" Si l'on opère avec des antennes différentes, avec des antennes de longueurs inégales, par exemple, à l'émission et à la réception, il y a un maximum marqué lorsque la période des ondes émises est voisine de celle qui correspond aux vibrations libres de l'antenne de réception. Ainsi pour clés émissions avec cadre de 70"=", antenne d'émission simple de 4o"'> antenne de réception simple de 60", on obtient : Capacité 1 2 3 4 Déviation 10 49 38 11 » Or, la période mesurée du cadre de 70"", avec la capacité 2, est : T = 0,72. 10" seconde et correspond à 7 = 54'". » Mais la résonance est moins marquée que lorsque les antennes sont identiques et le maximum devient d'autant moins apparent que la période propre des antennes diffère davantage. )> Bien que les oscillations soient fortement amorties dans le système direct, on peut encore mettre en évidence la résonance à l'aide du bolo- raètre et observer un maximum net pour l'égalité des antennes. » Ces résultats, qui mettent en lumière la grande sensibilité du bolo- mètre comme détecteur d'ondes électriques, indiquent nettement que la principale des conditions à remplir pour la réalisation d'un accord élec- trique propre à conduire à la solution de la syntonie consiste dans le choix d'un détecteur convenable. » Ils montrent que le cohéreur, qui paraît surtout sensible au choc du front de l'onde, ne saurait convenir à cet objet. » SÉANCE DU 23 NOVEMBRE JQoS. H'jf) PHYSICO-CHIMIE. — Sur la couleur des solutions aqueuses de mélhylorange et le changement qu'y déterminent les acides. Note de M. P. Vaillant, présentée par M. J. Violle. « On sait que les solutions aqueuses de méthylorange qui sont jaunes virent brusquement au rouge au contact des acides. » OsUvald {Grandi, der anal. Ch., cli. VI, t. II, 1897) attribue ce changement à ce que le méthylorange est rouge, alors que son anion est jaune. » Ktister {Zeitschr. filr anal. Ch., t. XIII, 1897, p. 127), s'appuyant sur des consi- dérations d'ordre chimique, propose une autre explication qui est la suivante : » Le méthylorange est un acide fort complètement dissocié en dissolution étendue. Mais par suite des propriétés basiques du radical Az(CH')^, la majeure partie des ions II mis en liberté se portent sur celui-ci pour former le groupement très parti- culier : H — Az (CH^)^— CM' — Az- — CMI» — SÔ'. Ce groupement, qui est également chargé en électricité positive et en électricité néga- tive et ne peut par suite coopérer au passage du courant, est ce que Kiister appelle un ion nul (nichtion). Cet ion nul est relativement peu coloré en rouge alors que Fanion Az{CH^)2— G«H'— Az-- C«H'- SÔ' a une couleur jaune intense. En solution aqueuse par suite et bien qu'il intervienne en quantité relativement faible, ce dernier détermine la coloration; mais si, par l'addition d'un acide, on augmente la quantité d'ions H, l'anion est coir>plètement transformé en ion nul et la solution prend la couleur de celui-ci. » En réalité, aucune de ces interpi'étations n'est d'accord avec les faits. » Dans l'hypothèse d'Ostwald, les solutions de méthylorange devraient virer pro- gressivement au jaune, à mesure que croît la dissociation et par suite la dilution. » Dans celle de Kiister au contraire, l'augmentation de dissociation entraînant une augmentation dans la proportion des ions nuls, les solutions devraient lirei d'autant plus vers le rouge qu'elles sont plus étendues. » Or, l'absorption moléculaire des solutions aqueuses de méthylorange est indépendante de la concentration, ainsi qu'en témoignent les chiffres suivants, obtenus au spectrophotomètre Gouy : Nombre de Conductibilité Coefficients d'al)Sorptioii. litres moléculaire — — _— i»^ — — — par éq. gr. dissous. à 23°. A| = j5o:'^'. \= b!\i}'f-v-. \-^= b'^i/i'. 5oo 0,202 63o -f- 9 84o-(-i5 II 36 — 18 1000 0,282 63o + .5 84o — 9 ii36-i-i2 2000 o , 260 600 — 1 4 84o — 37 1 1 36 — 28 85o ACADÉMIE DES SCIENCES. Nombres de Conduclibilitc Coiffirienls d'absorption. litres moléculaire — ^ ~ _—•=—— par éf]. gr. dissous. à 25°. X, r^ô.îo;'^. X, = 546f.^. à, = 542™-. 4000 0,2^4 63o + 2 840 + 32 II 36 H- 23 8000 o,3oi 63o H- 6 840+1 3 ii36 + 2- 16000 o,3i4 63o— 9 S.I0— i4 11.36—1.5 » On voit, au surplus, que les conduclibilités moléculaires des solutions étudiées sont relativement considérables (plus de la moitié de celles de HCl, quatre fois celles de C-H''0-), ce qui rend invraisemblable l'existence dans ces solutions d'un ion non conducteur tel que l'imagine Kùster. )) On doit donc admettre que les solutions aqueuses do mélhylorange ne renferment que les deux éléments ordinaires de toute solution électroly- lique : molécule complète et molécule dissociée, et que ces deux éléments ont une même couleur jaune, en sorte qu'aucun d'eux ne peut intervenir dans le changement de coloration que déterminent les acides. » Ce changement, qui est progressif, tend, lorsque la quantité d'acide augmente, vers une limite indépendante de la nature de cet acide, mais d'autant plus rapidement atteinte que celui-ci est plus énergique. Dans une solution à -, de méthvloran£;e, la limite est atteinte avec — éq. gr. 2 X 10"*"* 200 * ^ de SO''H- et ne l'est pas encore pour - écp gr. de C^H''0-. Les acides faibles réputés neutres au mcthylorange ne semblent l'être que par insuf- fisance de solubilité. Ainsi B(OH)' dont la solution saturée à froid (i éq. gr. environ) est sans action, détermine le virage au rouge lorsqu'on opère sur une solution saturée à la température d'ébuUition (lo éq. gr. par litre). » Voici, au sur[>lus, quelques-uns des résultats numériques obtenus : ConceiitraLiun en méthylovange : 5 x 10-^. .Nombre de litre.s Coefficients d'absorption d'acide élransîer. '>i- _ ''y '•:,■ i 2 X 10' ':f)O0 7200 «^470 SO'ir- 2x10' •.;<,)7o i25oo 10270 ( 2 X 10""' 17 Jo 12270 i.'iooo !■! X 10' 4570 5470 683o 2x10- 7630 joo3o 12700 2XIO-' 98^0 13770 1,5070 AzO^H 2 X 10-' 'ooSo 12200 15370 8000 I oS3o 1 3200 C^IPO- . ' 3^ 2 X io~* io33o i''.-oo i<}^6o SÉANCE DU 23 XOVEMBRE ipoS. 85 I » On voit, d'après ce Tnbleau, que l'absorption des solutions acides est beaucoup plus grande que celle des solutions aqueuses pures, ce qui est en désaccord complet avec l'hypothèse de Kûster. » Les résultats qui précédent ne peuvent guère s'interpréter que par une transformation moléculaire du méthylorange sous l'action des acides, transformation progressive, d'autant plus rapide que l'acide est plus éner- gique. » Cette transformation se produit également en solution alcoolique. En traitant une solution concentrée de méthylorange dans l'alcool (àj^éq.gr. environ) par une petite quantité de HCl, on obtient une liqueur rouge qui, abandonnée à l'évaporation, laisse déposer de petits cristaux rouges, consti- tuant vraisemblablement le méthylorange transformé. » PHYSICO-CHIMIE. — Les modes de déformation et de rupture des fers et des aciers doux. Note de MM. F. Osmoxd, Gh. Frémo.nt et G. Cartaud, présentée par M. Moissan. « Les auteurs se sont proposé de déterminer et de classifier les modes de déformation du fer dans les fers et les aciers doux, d'établir, pour ainsi parler, l'alphabet de ses déformations élémentaires. . » Les principaux travaux antérieurs, que nous essayerons de relier entre eux et de compléter, sont ceux de Martens ('), Slead (-), Mugge ('), Ewing et Rosenhain ( '), Heyn ('), Ewing et llumfrey (" ). 1) On sait que le fer, fondu ou ^oudé, est un agn'gat de grains polyédriques ordinai- rement équiaxes et que l'on peut assimiler au\ cellules des corps organisés. Chaque cellule est remplie par un individu cristallin de fer a, cristallisé dans le système cubique et dont l'orientation, constante dans l'intérieur d'une cellule, varie d'une -cellule à l'autre. Enfin, à certains égards, le fer peut aussi être regardé comme amorphe si l'on considère des déformations de tel ordre que les éléments structuraux soient négligeables par rapport à ces déformations. » Il faut donc admettre que le fer possède simultanément les trois structures, (') Stahi iind Eiseii, t. VII, février 1887, p. 82, (-) Joiirn. Iron and Slcel Insl., i-8g8, part I, p. i45 et part II, p. iSy. (^) Nettes Jalirb. f. Miner., i8gg, 2'' partie, p. Jâ. (*) Trans. Roy. Soc. London, t. CXCIV, p. 363. (^) Zeits. Ver. deiitsch. Ingen., t. XLIV, 1900. (') Metallograpliist, t. VI, avril 1908, p. 96. 852 ACADÉMIE DES SCIENCES. amorplie, cellulaire et crislalline, possibles dans les corps inorganiques. Chacune de ces structures entraîne des déformations qui lui sont propres. » Dans les corps amorphes, on sait que les déformations suivent des lois géoraé- Iriques. Nous appellerons ces déformations banales, parce qu'elles sont communes à tous les corps. Dans les corps ayant une structure spécifique, les déformations banales s'adaptent à la structure, cellulaire ou cristalline, ou les deux à la fois, engendrant des déformations également spécifiques. » Dans le fer, nous distinguons sept sortes de déformations élémen- taires, en partie déjà connues, en partie nouvelles : » A. Déformations banales adaptées à la slructiirc cellulaire : » 1° Plissements microscopiques perpendiculaires ou parallèles à la direction de l'eflbrl (déjà connus à Télat macroscopique). Ces plissements, quand la déformation a été poussée assez loin, donnent lieu, à l'intérieur de la masse, à des franges, signalées par Heyn, qui paraissent alternativement sombres ou brillantes après attaque, sous une même incidence de la lumière. » 2° Plissements obliques connus à l'état macroscopique sous le nom de lignes de Luders, nouveaux sous la forme microscopique et de même nature que les franges; » B. Déformations cellulaires pures : « 3° Joints des cellules, déjà connus; » 4° Bordures écroules, plus ou moins déchiquetées, le long des joints (non encore décrites). » C. Déformations cristallines pures : » 5° £'/>///ei- écroules, courtes, en position de clivages yy (non encore décrites), se rattachant ordinairement aux joints; » 6" C/tca^ei/i, connus depuis longtemps; » 7° Lamelles de lyeumann, connues depuis 1848 dans les fers météoriques, obser- vées sur certains fers terrestres, mais non utilisées pour l'élude de ces derniers (' ). » Tl résulte de nos observations et de nos expériences que : )) Pour un même acier, toutes choses égales d'ailleurs, l'application d'efforts statiques favorise les lignes de déformation banales ou cellulaires, prodromes d'une cassure banale après grande déformation ; la température du bleu, les chocs, les efforts rapiilement alternés favorisent les lignes de déformation cristalline, prodromes de la rupture intercristalline, immédiate ou ultérieure, brusque et sans déformation notable. » Pour des aciers différents, les déformations cristallines prennent d'au- ( ' ) Quand nous parlons de déformations cellulaires ou amorphes, nous avons en vue la position et la forme de ces déformations, nous ne voulons pas dire qu'elles n'en- traînent pas aussi, en se produisant dans un corps cristallisé, certaines modifications intimes de nature cristallograpliique, mais celles-ci sont alors de second ordre. SÉANCE DU 23 NOVEMBRE igoS. 853 tanl plus le pas sur les déformations banales on cellulaires el conduisent d'autant plus facilement à la ruplnre intcrcristalline, sans déformations antécédentes notables, que la structure cristalline est mieux développée. » D'autres métaux ont une structin-e aussi compliquée que celle du fer; mais, d'iiabilude, les prcTprictés mécani(|ucs respectivement afférentes à chacun de leurs modes superposés de structure sont de la même famille. Dans le fer 7., qui constitue essentiellement tous les fers et aciers doux industriels refroidis spontanément à partir du rouge, les propriétés mé- caniques alTcrentes à chacune des structures sont très différentes, voire même opposées. » Le fer, corps cellulaire, est très plastique; le fer, corps cristallisé, est fragile. El comme les deux structures se trouvent, non séparées dans des échantillons différents, mais superposées dans le même échantillon, elles donnent lieu à îles faits en apparence contradictoires. )) Suivant que les procédés de fabrication auront fait prédominer l'une ou l'autre des structures, selon que l'une ou l'autre sera plus directement visée par les efforts ou empêchée de réagir par les conditions dans lesquelles ces efforts sont appliqués, la rupture sera consécutive à de grandes défor- mations banales et cellulaires ou bien cristalline, brusque, sans déforma- tions préabdiles. » C'est cette dualité qui donne au fer sa position particulière parmi les matériaux de construction et explique les ruptures imprévues qui sur- viennent quelquefois en service dans les pièces fabriquées avec ce métal. » CHIMIE ANAI.YTIQUE. — Influence des gaz sur la séparation des métaux par élertrolyse : Séparation du nickel et du zinc. Note de MM. Uollard et Bertiaux, présentée par m. Arm. Gautier. « Les métaux dont les tensions de polarisation sont supérieures à celle de l'hydrogène (Zn, Cd, Fe, Co, Ni, Su, Vh) ne peuvent être pratiquement séparés successivement par accroissement graduel de la tension électrique aux électrodes, bien que la théorie indique que chaque métal doive se dé- poser à partir d'une tension électricjue, dite tension de polarisation, qui lui est propre. » Cette contradiction entre la théorie et la pratique n'est qu'apparente. Elle tient à ce que le bain est très résistant et que, par suite, le courant qui le traverse, pour la tension électrique employée, est très faible. Ce courant G. R., 19.3, 2' Semestre. (T. CWXVU, N° 21.) I 12 85^1 ACADÉMIE DES SCIENCES. qui précipile l'un ries métaux à la cathode y précipite aussi l'hydrogène du bain; ce qui fait qu'une fraction seulement du covu-ant est utilisée pour le dépôt (lu métal, fraction beaucoup trop faible pour déterminer la sépa- ration complète, surtout vers la fin de l'électrolyse où la concentration de ce métal dans le bain devient très petite (loi G'^n'C ;c'"H" . / • o-cri'.OH o » Ces phénols possèdent une propriété très curieuse, ils sont complète- ment insolubles, à chaud et à froid, dans les alcalis à solution aqueuse, mais se dissolvent dans les alcalis alcooliques, d'où l'addition d'eau les précipite. )i Nous avons déjà signalé que cette propriété appartenait à un phénol à novau pyranique : le naphtyloldinaphtopyrane. Elle est peut-être com- mune à tous les phénols de constitution semblable. Pour expliquer cette insolubilité dans les lessives alcalines, nous n'admettrons pas, comme on le fait généralement pour les orthoxyazoïques, une formule quinonique, qui, dans ce cas, serait la suivante : » Nous crovons que la cause de cette insolubilité est imputable à la présence de l'oxygène pyranique dont la basicité neutralise l'acitlité de l'hydroxyle et lui enlève la faculté de se dissoudre dans les alcalis aqueux. » Les deux formules suivantes traduisent cette manière de voir : G» H' O H CI" II ■' O - H. » Action du chlorure ck-di/iajj/itojiyijlc s/ir //■ p/iéno/ sof/c. Plu-nylol-dinriplilopy- rane : \{0( yCH<' „,„ „|.yO. — Ce corps est engendré d'après l'éciuation sui- vante : ^"\c4f)*-*-^'' ^ ^^^ ^" "' = ""'' '^' "" "^•^'' "' '^^"\C-MI«/*^- Il cristallise avec 1'"°' d'alcool. Desséché, il fond à 207". » L'analyse lui assigne la formule brute C"H"0', et la sjnllié-^e la formule de constitution donnée plus liaul. 8Go ACADÉMIE DES SCIENCES. » Synthèse du phénylol-dinaphlopyrane. — i""' d'aldéhyde jo-oxybenzoïqiie et 2'""' de naphtol ^ en solution acétique en présence de IICI, ont donné un corps identique au précédent, formé d'après l'égalité : H0(^ ^CH.O + 2H.C'»ll«0H = 2ll-^O-r-H0<^ /^"XC'»"»/^' Obtenu par les deux méthodes, ce phénol est insoluble dans les lessives alcalines, so- luble dans la potasse alcoolique. » Action du bromure de dinajjhlojjyry/e sur le gayacol sodé. Gayacol dinaphtopy- rane : H0\ )CH(' pioue /^' — ^® corps fond à ■310", il est insoluble dans la OCH^ soude aqueuse, soluble dans la potasse alcoolique. L'analyse lui assigne la for- mule G-'H-'O'-. Sa constitution découle de son identité avec le corps synthétique pré- paré par M. Rogow en condensant le naphtol p avec la vanilline d'après HO^ ;GH.0+2H.C"'H»0H = 2H^0 4-H0c( "^CH^^^I^Jj'^O. I ' I O GH' O GH' )> Action du chlorure de dinuphtopyrylc sur le napIUol 3. /S'aphlilol-di/ia/di/o- \ / pyrane : ( /^^\ cioUf^/^' ~ ^^ corps donné par cette copulation fond à OH 273°; il est soluble dans la potasse alcoolique, insoluble dans les eaux alcalines. Il est identique au corps synthétique déjà obtenu par nous en condensant l'aldéhyde oxy- naphtoïque avec le naphtol |3 : / \ / \ \ / X / <^ ^GH.O 4-3H.C"'H«0H='.H^0+ (^ ))Gh/^,"JJ'^))0. ., \ \ OH OH CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse de la nicotine. Noie de M. A.>iÉ Pictet, [)résentée |)ar M. A, Haller. « J'ai réalisé une synthèse de la nicotine en partant de l'acide iiicoti- nique (fi-pyridine carbonique) et en utilisant les réactions suivantes : » L'acide nicotinique a été étliérifié, puis transformé par l'ammoniaque en amide, et celle-ci traitée par l'hypobromite de sodium, ce qui a fourni la ^p-inninojiyridine. » J'ai préparé le niucate de cette base et je l'ai soumis à la distillation sèche; j'ai SÉANCE DU 23 NOVEMBRE \go3. 86l obtenu de cette manière le Ai-pyric/ylpjirol (formule I) sous la foime d'un liquide jaune pâle, bouillant à aSi". .CH=CH -Az( 1 \cii = cn CH II -c Az Âz 11 CH II CH / Az /\CH CH — CH H II -C CH \ / Az I CH' m. ). J'ai fait passer les vapeurs de ce corps à travers un tube de verre chaufTé au rouge sombre; il y a alors migration du radical pyridyle, qui quitte l'azote pour se fixer au carbone a du noyau pyrrolique. L'a-z^/r/f////))//-*)/ (formule H), qui prend ainsi nais- sance, est un corps solide, fusible à 72° et possédant des propriétés faiblement acides. Traité par le potassium, il donne un sel par substitution du métal à l'hydrogène du groupe Az H. » Ce sel réagit à l'ébullition avec l'iodure de méthyle, il y a remplacement du po- tassium par CH', mais en même temps addition d'une molécule d'iodure de méthyle à l'azote du noyau pyridique, et l'on obtient un iodométhylatc (formule III), fusible à 207°. » Lorsqu'on distille ce composé avec de la chaux, il perd CHU et fournit une base monoacide de formule C"'H"'Az'^, bouillant à 376°. Cette base est identique à Visodi- pyridiiie que Cahours et Étard ont obtenue en 1880, en oxydant la nicotine par le ferricyanure de potassium, et qui a été étudiée plus tard par M. Blau sous le nom de nicotyrine. Ce nouveau mode de formation montre que sa constitution doit être exprimée par la formule IV. » Pour convertir l'isodipyridine en nicotine, il s'agissait de fixer 4"' d'hydrogène à son noyau pyrrolique, sans réduire en mèine temps le noyau pyridique. J'y suis arrivé par l'intermédiaire des dérivés halogènes. Lorsqu'on traite l'isodipyridine par l'iode en solution alcaline, il se forme un dérivé iiionoiodé (point de fusion, 110°) dans lequel l'atome d'iode occupe probablement l'une des positions p du noyau pyrrolique. Chaull'é avec l'étain et l'acide chlorhydrique, ce dérivé abandonne son iode à l'état de HI et se réduit partiellement en donnant naissance à une dihydronicoLyriiic £;ioHi2Az-, base diacide et bitertiaire, bouillant à 248° et constituant un isomère de la nicotéiiic dont M. Hotschy et moi (') avons constaté l'existence dans le tabac. Je lui attribue la formule V. /\ Az CH — CH Il 11 -C CH \ / Az CH - CH^ /\_C CH^ \ / Az CH' Az CH^-CH= / \ — CH CH^ \ / Az CH' Az CH' IV. VI. C) Comptes rendus, t. C.XXXII, p. 971. C. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXWU. N' 21.) I K 862 ACADÉMIE DES SCIENCES. 0 La dillydronicotjrine donne, aved le brome eii solution acétique, un lélrabro- mure C'H' Az.C'H'Br Az.HBr.Br' qui, traité à son tour par l'étain et l'acide chlor- lijdrique, perd tout son brome et fixe deux nouveaux atomes d'iiydrogène. M Le |)roduit de celte réaction est identique à la nicotine inactive (for- mule YI) que M. Rotschy et moi (') avons préparée d'autre part en chauf- fant en tubes scellés à 2oo°-2io° les solutions aqueuses du sulfate de nicotine naturelle. » Pour dédoubler la nicotine inactive en ses deux modifications optiques, j'ai fait usage de l'acide tartrique droit. Un essai préalable, fait avec la nicotine naturelle, m'avait montré que, en saturant la base par une solu- tion alcoolique concentrée et bouillante d'acide tartrique, on obtient un sel bien cristallisé, de formule C» H" Az-. aC'H'O». afPO, fondant à 88"-89° et possédant, en solution aqueuse, un pouvoir rotatoire [a.],, de + 24«,68. » En opérant de même avec la nicotine inactive, j'ai obtenu le même sel que j'ai purifié par cristallisation dans l'alcool bouillant jusqu'à ce que son point de fusion soit monté à 88" et que sou pouvoir rotatoire ait atteint +25", i . Je l'ai alofs décomposé par la soude et ai recueilli S*^"' d'une base qui s'est montrée en tous points identique à la nicotine naturelle : Nicotine îNicotine (lu tabac. de sj'nlhèse. n • . iM 11-.- X ( 246", I — 246°, 2 246°, I Point d ebulhlion (corr.).. . \ ^ ' "* ' -+ ' ( sous 700""" sous ^SS"""* 20° 22° 4 4 i6i°,55à2o° —161°, 19 à 20°, 5 20° 22° DensUé -^ : i ,000 -; — : i ,008 4" ' -^ 4" Pouvoir rotatoire [a lu ' , ,, . , '• -' j (d après Landolt) » Les eaux mères alcooliques du tartrate de nicotine gauche laissent par évaporation un sel sirupeux dont j'espère retirer la nicotine droite. » La première partie de ce travail (synthèse de l'isodipvridine) a été faite avec la collaboration de M. P. Crépieux, et la troisième (dédoublement de la nicotine inactive) avec celle de M. A. Rotschy. » (') Bcrkhtc dcr d. clwiii. Gesellschaft . t W.VllI, p. 2353. SÉANCE DU 2 3 NOVEMBRE I9o3. 863 ZOOLOGIE. — Sur l'action morphogcnc de l'eau en mouvement sur les Bydraircs. Note de M'"^ S. >îot7.-Kossowska, présentée par M. Y. Delage. « En étudiant les Hyilraires méditerranéens au laboratoire Arago, à Banyuls-sur-Mer, j'avais été frappée de voir que des représentants d'une même espèce provenant de stations balhymétriques différentes présen- taient des différences parfois très accentuées et très constantes, soit dans la forme de leurs hydrothèques, soit dans le port des colonies. J'avais été amenée à soupçonner une relation directe entre les modifications observées chez ces formes et leurs conditions d'habitat, et cette idée s'est imposée plus fortement à mon esprit à la lecture d'un travail de Birula ('), qui déjà en 1898 avait signalé des faits analogues chez Campanularia intégra et Sertularella tricuspidata. L'observation d'un grand nombre de colonies, aussi bien dans leur milieu naturel qu'après maintien prolongé en expérience dans les bacs de l'aquarium, m'a fourni les résultats suivants : B I. Modifications de l'htdrocaule et des hydrothèques. — 1° Plumularia obliqua Saunders. — Celte espèce, que l'on ne trouve d'ailleurs que dans les endroits où l'eau est très agitée, est représentée dans la région de Banyuls par deux formes ditTé- rentes vivant côte à côte, mais tandis que l'une (forme a) vit sur des Eponges encroû- tantes ou sur des Floridées lamelleuses et se trouve ainsi directement exposée au choc des vagues, l'autre (forme P) habite exclusivement les feuilles de Posidonia caulini et de préférence les feuilles intérieures, la feuille extérieure étant généralement recou- verte d'algues parasites. Le périsarque de la l'orme a est evtrêmement mince et lui assure une très grande flexibilité; dans la forme [3, au contraire, les faces latérales de l'hvdrocauîe, des In'droclades et des hydrothèques sont fortement épaissies et forment ainsi un cadre rigide qui protège la colonie contre l'écrasement par les feuilles recou- vrantes. )> Cultivées dans un bac, directement sous le jet du robinet, des colonies 3 ont donné, par régénération, des hydrothèques dépourvus des épaississements latéraux si carac- téristiques pour cette forme. » 2° Aglaophenia myriophylliim L. — Cette espèce, très commune en eau profonde et calme, a les hydrothèques munis d'une série d'épaississements dorsaux très marqués, alignés de haut en bas. Mais, si l'on réussit à la cultiver en eau très agitée, le péri- sarque devient uniformément mince; déplus, les hydrothèques deviennent plus étroits tout en gardant la même longueur, le diamètre des hydroclades diminue presque de moitié et les nématolhèques sont plus grêles et plus courts. (') Ann. Mus. Zool. Acad. Imp. Se. Saint-Pélersboiir-g, p. 2o3-2i4 (en russe). 864 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ces deux faits, choisis parmi un grand nombre de cas pareils, prouvent que la présence ou l'absence des épaississements du périsarqne sont des caractères variables entre tous et liés étroitement aux conditions dans les- quelles vivent les formes considérées. Il m'a paru utile de les signaler, car ils sont de nature à porter la lumière sur l'origine de certaines espèces. C'est ainsi que certaines Plumulaires du groupe de PL corrugala établi par Nulting ne se distinguent de PL setacea que par des épaississements liydro- cladiaux plus marqués; il en est de même de nombreuses Plumulaires exotiques du groupe PL obliqua décrites par Baie, Kirchenpauer et Nut- ting, etc. Seulement, en l'absence de données précises sur leur habitat, il est impossible de décider si l'on doit voir dans ces formes des variétés locales ou bien des espèces bien fixées, devenues telles à la suite de chan- gements survenus dans leurs conditions bionomiques. » II. Modifications dans le port des colonies. — 1° Ei/dciidrii/m ramosinn L. — En eau profonde les colonies présentent un hjdrocaule fascicule dans une grande partie de sa longueur et très ramifié, les rameaux principaux, également fascicules au moins à la base, naissant à angle presque droit. A une profondeur plus faible Fhydrocaule, extrêmement flexible, n'est plus fascicule que tout à fait à la base, excepté quand la colonie se développe dans les anfractuosités de certains Bryozoaires {Eschara), où elle est abritée contre les mouvements de l'eau; de plus, les rameaux, moins nom- breux, forment avec la tige des angles très aigus, ce qui assure à la colonie la flexi- bilité nécessaire pour obéir au courant. Enfin, au niveau même de la mer, dans les endroits très battus, les colonies sont toujours chétives, monosiphonées et à peine ra- mifiées. » Or, ces trois formes, entre lesquelles j'ai trouvé tous les intermédiaires, ont été décrites par certains auteurs comme trois espèces ditTérentes. » 2° Aglaophenia Kirchcnpaueri Heller. — C'est une petite espèce de 4'" à 5'''" au plus qui forme au niveau de l'eau de véritables tapis à la surface des Balanes {B. perforatus). Son hydrocaule, non ramifié, se distingue par une grande rigidité, encore accentuée par le raccourcissement des entre-nœuds. Or, en eau profonde, cette espèce peut atteindre plus de iS"", les entre-nœuds sont plus longs et les exemplaires ramifiés ne sont pas rares. » En résumé, il résulte de mes observations que le mouvement de l'eau détermine, avec une réduction constante dans la taille et la ramification des colonies, un changement d'aspect se traduisant tantôt par l'augmen- tation de la flexibilité (colonies espacées, exposées directement au cou- rant), tantôt par l'exagération de la rigidité (colonies vivant sur les Algues ramifiées et les Zostéracées ou bien formant des touffes sériées et obligées, par conséquent, de lutter contre l'écrasement). Cette dernière adaptation y)eut s'expliquer par l'action mécanique de contact a\'ec des corps solides. SÉANCE DU 23 NOVEMBRE \go3. 865 En effet, l'étude des colonies en stolonisation (la stolonisation libre étant liée à l'agitation de l'eau, comme l'a démoniré M. Giard) m'a révélé deux faits importants : » 1° Que le périsarque du stolon libre est bien plus mince que celui de l'hydrorhize fîrée ; » 2° Que l'accroissement du stolon est infiniment plus rapide que celui de l'hydrorhize. Il en résulte que le contact amène une production phis active du périsarque et exerce une action retardatrice sur la croissance (fait bien connu chez les végétaux). On sait, d'autre part (comparaison tles plantes cultivées à la lumière et à l'obscurité), qu'un facteur qui retarde l'accroissement augmente la différenciation, et inversement. On peut ainsi s'expliquer la formation des épaississements du périsarque et le rac- courcissement des entre-nœuds chez des Hydraires qui, vivant dans une eau très agitée, sont mis presque constamment en contact, soit avec les végétaux qui les entourent, soit avec d'autres colonies de la même espèce. Cette interprétation est encore corroborée par ce fait qu'ayant réussi à cultiver isolément quelques Sertularella fusiformis, espèce qui vit habituel- lement en touffes très denses, j'ai vu les entre-nœuds s'allonger et le péri- sarque s'amincir. » Il ressort également des faits que je viens d'exposer, qu'on doit faire intervenir dans les descriptions les conditions spéciales d'habitat des types' observés, sous peine de multiplier abusivement les espèces nouvelles. )> ZOOLOGIE. — Sur le râle de certains éléments figurés chez Sipunculus nudus L. Note de M. F. Ladreyt, présentée par M. Alfred Giard. « Leucocytes. — Chez Sipunculus nudus, les leucocytes revêtent deux formes essentielles : i° Plastides de i^^ à ao"^ émettant de fins pseudopodes à mouvements très actifs; noyau central ou légèrement excentrique (ami- bocytes, phagocytes); 2° volumineux éléments de "i^y- à 4^^^^ composés d'une multitude de sphérules transparentes, pas de pseudopodes, noyau latéral (leucocytes vésiculaires, glycoleucytes). » Les premiers jouent un rôle important dans l'excrétion et la phago- cytose; les seconds sont surtout destinés à la mise en réserve et à la nutri- tion de l'organisme. » Excrétion. — Les tissus de Sipunculus nudus renferment des graïuilations jau- nâtres que nous considérons comme des excréta dus a l'activité de corps chlorago- 866 ACADÉMIE DES SCIENCES. gènes qui les déversent dans la cavité générale. Or ces amas pigmentaires se ren- contrent dans presque tous les tissus et tous les organes (épiderme, derme, lacunes conjonctives de l'intestin, cerveau, néphridies). Quel est le mécanisme de ce tran- sport? Si l'on injecte dans le cœlome de Sipiinciili/s nudiis une solution de carmin, de vésuvine, d'encre de Chine, on voit, quelques jours après l'opération, que les parti- cules colorées, en suspension dans le liquide injecté, sont accumulées dans l'épiderme et le tissu conjonclif ; elles sont enfermées dans des éléments plus ou moins arrondis que nous croyons être des amibocyles devenus cellules fixes. Les néphridies débou- chant directement au dehors, il est évident que ce transport n'a pu s'efTectuer par ces organes; de plus, il nous est arrivé maintes fois de voir des amibocytes traversant les parois du corps pour aboutir aux couches tégumentaires superficielles. C'est là une première voie d'excrétion. » L'intestin et les néphridies sont aussi des points où convergent les amibocytes. I| est fréquent d'observer la migration de ces éléments à travers les parois de ces or- ganes; on peut également constater dans leurs parois les éléments arrondis que nous avons signalés plus haut; ces cellules, qu'on les rencontre dans les cellules tégumen- taires ou dans l'épaisseur des parois intestinales et néphridiennes, présentent la parti- cularité de se colorer en rouge par l'éosine. » Après avoir tiaversé les parois intestinales, les amibocytes abandonnent leurs gra- nulations dans les lacunes péri-intestinales ou même dans le canal intestinal. Le pro- cessus est un peu plus compliqué en ce qui concerne les néphridies : les granules d'excrétion, les amybocytes eux-mêmes s'incorporent en quelque sorte au protoplasme de la cellule néphridienne qui devient ainsi une sorte de rein d'accumulation (signalé par Cuénot chez Allolobophora lerrestiis et les Oligochùtes en général). Quand la •cellule néphridienne contient une certaine quantité de ces excréta, elle s'étire, s'étrangle vers son tiers inférieur ettoule la partie sous-jacenle à l'étranglement (boule d'excrétion), se séparant du reste de la cellule, tombe dans la cavité de la néphridie d'où elle est expulsée grâce au mouvement ciliaire très actif dans cette région. » Nousavons remarqué que, lorsqu'un Siponcle injecté par le cœlome éliminait par l'anus et les orifices néphridiens, ces orifices émettaient un mucus d'autant plus abondant que l'injection avait été pliis forte. Ce rnucus contient souvent de grandes formes d'amibocytes. Ne serait-il pas dû à une sorte de liquéfaction de certains ami- bocytes [éléocytes, mucocytes de quelques Lumbricjdes (Cuenot, Rosa, etc.)], à une fonte cellulaire analogue àcelle qui se produit pour les glandes sébacées par exemple'? » Phagocytose. — Si, dans le cœlome de Sip. nudus, on injecte un liquide tenant en suspension certains éléments nuisibles à l'organisme (parcelles ligneuses. Bactéries, Nématodes), on constate que les amibocytes entourent ces éléments, formant autour d'eux une sorte de gaine anhyste. Ces kystes se lencontrent quelquefois dans la cavité des Néphridies et il est probable qu'ils sont éliminés par cette voie. » Mise er} réserve. — Certains amibocytes accurnulent dans leur protoplasme des sphérules dont la genèse est assez semblable à celle des globules graisseux des cellules adipeuses. Ces sphérules sont formées par du glycogène ou une matière très voisine (réaction rouge par l'iodure de potassium) ; leur accumulation donne naissance aux corpuscules mùriformes [PlasmatKanderzellen, Wanderzellen des Holothuries (llaman, Lud« ig)]. SÉANCE DU 23 jS'OVKMBRE 1903. 867 » Hématies. — 4 jours après injection de carmin dans le cœlome, cer- taines hémalies contiennent une inclusion toujours liquide de la matière injectée (signalée par Cantacuzène chez Glycera convolula, par Eisig chez les Capiteliiens). Cette absorption ne s'effectue que par les hématies adultes (2oi'-32!'); les jeunes (i 0^^-12'^) ne présentent jamais ces inclusions. » Vésicules énigmatiqles. — Ont-elles chez Sip. rtudus la propriété agglutinante qu'elles possèdent chez PliascoLosoma, où M. Hérubel l'a signalée? Il nous a semblé que la pénétration des grains de carmin s'effec- tuait, dans ces formations, lorsqu'on déterminait un état morbide des élé- ments cœioiniques et que la tension du protoplasme de la vésicule était très faible. )> Conclusions. — Les amibocytes de Sip. nuclus : A. Débarrassent l'orga- nisme de ses excréta; ils les transportent dans tous les endroits favorables à la diapédèse {Plalten d'Eisig). Ces excréta sont rejetés au dehors : 1° par exfoliation de Tépiderme; 2" avec les fèces; 3° par les canaux néphridiens. B. Protègent l'organisme eh formant autour des éléments étrangers qui y sont introduits (Bactéries, Nématodes) une gaine anhyste. C. Accu- mulent du glycogène dans leur protoplasme. » Les Hématies adultes absorbent le carmin injecté dans le cœlome. » ZOOLOGIE. — Sur la Méduse du Victoria Nyanza. Note de M. Cli. GnAvitu, présentée par M. Edmond Perrier. « Le lac Tanganyika, situé à environ looo'^'" de la côte la plus rappro- chée, celle de l'océan Indien, et à 800'" d'altitude, possède, à côté d'une faune normale d'eau douce, tout un ensemble d'animaux dont la plupart sont étroitement apparentés à des espèces marines devenues fossiles. L'une des formes les plus typiques de ce groupe est incontestablement une Méduse qui, découverte en i883(D''Bôhm), ne fût étudiée qu'en iBQS-iSg'j (R.-T. Cunther) et dont les affinités restent encore douteuses. » Les Anglais, vivement intéressés par le Tanganyika Problem et son halolimnic group, organisèrent successivement deux expéditions scienti- fiques : la première, en 1896, avec le patronage de la Royal Society, pour explorer spécialement le Tanganyika; la seconde, en 1899, sous les auspices tle la Royal geographical Society, [)Our l'étude zoologique, géogra- phique et géologique du Tanganyika et d'un certain nombre d'autres grands lacs africains : Shirva, Nyassa, I^ela, IViwu, Albèrt-Édociard Nyanza, Albert 868 ACADÉMIE DES SCIENCES. Nyanza, Victoria Nyanza el Nivasha. Tl fut reconnu que dans le Tanganyika seul il existait, outre la faune d'eau douce dont la [jhysionomie générale reste la même dans toutes nappes intérieures, un certain nombre d'orga- nismes à caractères marins et en même temps archaïques. » Or, M. Ch. Alluaud a trouvé le i6 septembre dernier dans le Victoria Nvanza (baie de Ravirondo), situé à 1200"' d'altitude et sans communica- tion avec le Tanganyika, une Méduse qui doit être identifiée avec la L im II ocn ida Tanganyicœ . » Sur les neuf individus adressés par ce voyageur naturaliste au Muséum, et qui sont tous à l'état de maturité sexuelle, il y a deux femelles et sept mâles; aucun d'eux ne porte de bourgeons médusoïdes sur le manuhrium. L'évolution de ce Cœlentéré semble être la même dans les deux lacs. On sait, d'après les observations de J.-E.-S. Moore (igoS), qu'au Tanganyika, les Méduses se multiplient par bourgeonnement depuis la fin de mars, terme de la saison humide, jusqu'en juin et juillet; alors se développent les éléments sexuels qui parviennent à l'étal de maturité en septembre et octobre et le bourgeonnement disparaît graduellement pendant cette même période; puis revient la saison liumide et les Méduses se font de plus en plus rares à la surface. Il est fort probable que ces animaux se retirent à une certaine profondeur pendant la période des pluies, à la manière de tant d'animaux marins qui ne montent dans les couches superficielles qu'au moment de la reproduction et que Hàckel a désignés sous le nom de spanipélagiques. » Je n'ai observé sur les exemplaires du Mctoria Nyanza que des différences secon- daires concernant le nombre et la distribution des organes des sens marginaux, le nombre et la structure des tentacules, par rapport aux données fournies par R.-T. Gunther pour la Limnocnida du Tanganyika; il n'y a pas à douter de l'identité des deux formes. » Il est à croire que la Limnocnida n'est pas, au Vicloria Nyanza, le seul représen- tant de la faune halolimnique dont l'origine païaît être sûrement marine, quoi qu'en aient dit Gregory et Tausch. » La trouvaille de M. Ch. Alluaud est intéressante à tous égards. Au point de vue zoologique et géographique, elle fait disparaître l'anomalie apparente qui donnait au Tanganyika une place tout à fait à part parmi les grands lacs africains. Cette grande nappe ne serait pas le seul témoin de la vaste mer (jurassique suivant J.-E.-S. Moore) qui couvrait autrefois le centre de l'Afrique, sur l'emplacement actuel de la région des grands lacs et d'une partie du bassin du Congo. » Le cas présenté par les lacs africains, dont certains animaux de carac- tères marins aftirment leur ancienne connexion avec la mer, se retrouve en divers points du Globe, notanunent au Baïkal,à la mer Caspienne, à la Tri- nité, où J.Rennel(i89o) a fait connaître une autre Méduse d'eau douce, etc. SÉANCE DU 23 XOYF.MBRK igoS. 869 L'adaptation progressive de la vie marine à l'existence dans l'eau douce, si intéressante an point de vue de la biologie générale et des théories de révolution, peut être saisie sur le fait, de nos jours même, dans certains fleuves côtiers des Antilles et de l'Amérique du Sud, comme j'ai eu l'occa- sion de le signaler récemment (^Comptes rendus, \" décembre 1902). » BOTANIQUE. — Sur une double fusion des membranes dans la zygospore des Mucon'ne'es. Note de M. Paui, Yiillemix. « Pour former une zygospore, les fdaments des Mucorinées émettent deux branches copulatrices dont les extrémités se soudent, puis s'isolent de leur support par une cloison. M Les deux membranes qui constituent la cloison mitoyenne se fusionnent entre elles à la périphérie et disparaissent au centre, permet- tant ainsi l'abouchement des protoplasmes. » La fusion des membranes, dont on n'a pu jusqu'ici préciser le méca- nisme, s'effectue en deux temps, à des périodes et clans des conditions sensiblement différentes. » Les branches copulatrices de 5/^ororf//??«, arrivées au contact, s'apla- tissent par compression réciproque et forment un tuseau dont le plan trans- versal le plus large (équateur) est occupé par une cloison mitoyenne. » Cette cloison est d'abord formée de deux disques minces comme les membranes des fdaments auxquels ils appartiennent', comme elles se colorant en bleu par le chloroiodure de zinc. Nous l'appellerons cloison mitoyenne primitive. » Elle est bientôt doublée de chaque côté par une nouvelle assise un peu plus épaisse, plus réfringente, se teintant de jaune par le chloroiodure, puis de violet quand l'action du réactif se prolonge. La nouvelle couche ne tapisse pus seulement la cloison mitoyenne primitive; elle se continue sur les parois latérales des branches copulatrices jusque vers le niveau, où apparaîtront plus tard les cloisons isolant les gamètes. » Donc, avant la séparation des gamètes, la membrane qui revêt l'extré- mité de chaque branche copulatrice se compose de deux assises distinctes, indépendamment de la portion périphérique du protoplasme qui lui sert de matrice. Chacune de ces assises se fusionne séparément avec sa congé- nère. G. K., 1903, j" Semestre. (T. CWXVU N° 21 ) I l4 870 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Première fusion. — Les deux disques qui constituenl la cloison mitoyenne pri- mitive ne restent pas longtemps distincts; ils se fusionnent bientôt en un seul. .Mais, tandis que le cadre périphérique reste rigide, le cercle qu'il entoure se ramollit et prend un aspect spongieux, sans augmenter de volume. » Ce phénomène serait difficile à reconnaître, s'il n'était rendu manifeste par la rétraction concomitante des plasmas avec leur nouveau revêtement. Les extrémités des branches copulatrices se renflent en massue, s'arrondissent de nouveau et se décollent à la périphérie. Mais le cadre circonscrivant la cloison mitoyenne primitive demeure en place et maintient tendues les parois latérales primitives des branches copulatrices. Entre le manchon délicat formé par ces parois et les assises nouvelles revêtant le protoplasme règne donc un espace annulaire à coupe triangulaire. Cet espace contient au début une masse spongieuse se colorant vivement en bleu par le chloroiodure; cette bouillie n'est autre chose que la substance du disque, digérée par les liquides transsudés à travers la nouvelle assise prolectrice. Plus tard, l'espace annulaire est vide; les débris de la membrane mitovenne primitive se sont déposés à la face interne du manchon où ils forment une série d'épaississements médians. » A ce moment les nouvelles assises qui revêtent les sommets des branches copula- trices sont arrivées à se toucher au centre, puisque le disque primitif est détruit ou refoulé à la périphérie. Une cloison mitoyenne secondaire est constituée. » Deuxième fusion. — Lorsque les gamètes se sont isolés des branches copulatrices, la cloison mitoyenne secondaire se gonfle, puis disparaît à partir du centre; elle est digérée par les protoplasmes qui, désormais, communiquent largement entre eux. » A la périphérie, les membranes ne sont pas résorbées, mais se soudent et éta- blissent la continuité entre les revêtements fournis par chaque gamète. » A ce moment, l'espace annulaire est encore visible; il sera bientôt comblé par le gonflement de la zygospore. )> Destinée des deux assises fusionnées. — Dès que la cloison mitoyenne primitive est résorbée au centre, affermie à la périphérie, la couche superficielle de la membrane est individualisée et affranchie de tout lien avec le protoplasme nourricier. Ses modi- fications ultérieures seront entièrement passives; nous nous proposons d"y revenir. Cette passivité, de même que sa situation, lui donne l'appaience dune cuticule. Pour rappeler celte apparence et, en même temps, pour la distinguer des vraies cuticules auxquelles l'opposent son origine et sa constitulion chimique, nous proposons de la nommer cuticelle externe. » La seconde assise n'est autre chose que la courbe charbonneuse. ÎVous venons de voir son apparition précoce. La seconde fusion de membranes, qui l'intéresse directe- ment, ne marque pas le terme de son évolution. Ses ornements caractéristiques n'ap- paraissent, en général, chez le Sporodinia, qu'après la résorption de la membrane mitoyenne. Chez le Spinellus, la remarquable slrialion delà surface est déjà ébauchée à ce moment, mais elle s'achève après cet acte important. » La seconde fusion de membranes, pas plus que la première, ne marque donc pas un calaclvsme dans l'évolulion des enveloppes protectrices de la zygospore. La distinction établie, d'après des vues ibéoriques, entre la SÉANCE DU 23 NOVEMBRE iyo3. 87 I membrane des branches copulatrices et la membrane propre de la zygo- spore n'est pas confirmée par l'observation. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur lu jaunisse de la betterave, maladie bactérienne. Note de M. G. Delacroix, présentée par M. Prillieux. « Dans une séance antérieure ('), nous avons publié, M. Prillieux et moi-même, nne première Note sur la jaunisse bactérienne de la betterave. » Après des expériences répétées qui ont duré plusieurs années, je viens fournir aujourd'hui quelques données nouvelles sur cette maladie et en formuler le traitement. » La jaunisse attaque aussi bien les betteraves sucrières que les fourra- gères. Localisée au début dans le nord de la Fi-ance, on l'a vue depuis se répandre dans d'autres départements et vers le centre. 11 La jaunisse de la betlei-ave est caractérisée facilement par des taches irrégulières souvent conduentes qu'on observe sur les feuilles de betteraves et dans lesquelles le parenchyme prend une teinte verdàtre plus pâle. Les cellules, dans ces régions en partie décolorées, présentent des leucites à chlorophylle à contours moins nets, à colo- ration affaiblie; on y voit de nombreuses bactéries mobiles. » Les racines et les pétioles portent dans leurs éléments ces mêmes bactéries, et les betteraves porle-graines sont également atteintes. On trouve aussi des bactéries dans les bractées et les calices qui formeront au fruit élémentaire, à Takène, une seconde enveloppe en devenant concrescents entre eu\. » Le semis des graines atteintes, bien que la bactérie ne se montre pas dans la graine elle-même, peut produire, dans l'année qui suit la récolle de la graine, des pieds de betteraves atteints de la maladie. A partir de la quatrième annnée, après la récolte, ces graines prélevées sur pieds malades ne m'ont jamais montré par leur développement un seul pied présentant la jaunisse. i> Le semis de graines de première année conlaininées ne m'a jamais donné un chiffre atteignant 20 pour 100 sur la totalité des pieds obtenus avec les graines mises en expé- rience. Par conséquent, en culture, la proportion devenant malade par ce procédé ne doit guère dépasser i à 2 pour 100, car l'opération du démariage supprime de nom- breuses plantes. Cette proportion augmente bientôt, car la maladie, sans qu'il soit possible de préciser comment elle se répand exactement, gagne certainement de proche en proche. C'est un fait indéniable. Je n'ai pu déterminer le mode de pénétration de la bactérie dans le mésophylle de la feuille. » Mais le procédé le plus actif d'extension n'est pas celui-là. La maladie se répand toujours plus gravement et plus vite lorsque des porte-graines attaqués se trouvent dans le voisinage de champs de betteraves de première année. ( ') Séance du 8 août li y-,2 ACADEMIE DES SCIENCES. « La maladie gagne dans la direction des vents dominants, les pieds atteints deve- nant eux-mêmes une source active d'infection, car la maladie progresse continuelle- ment, même après l'arracliage des porte-graines et jusqu'à l'époque où les racines sont récoltées. Cette action des porte-graines est une notion courante chez les culti- vateurs. J'en ai constaté maintes fois l'exactitude. Des expériences précises et répétées faites dans le jardin de la Station ont corroboré le fait. » La bactérie se cultive dans diPTérents milieux, bouillon de veau, jus de betterave peptonisé. On ensemence sans difticulté en se servant du pétiole. La bactérie est aérobie avec un voile faible, [presque transparent à la surface. En vieillissant, le voile tombe au fond du vase, donnant un dépôt blanc sale très visqueux. Sur gélose, les cultures se disposent en plaques minces formées de colonies également à peu près transparentes, mates, à surface finement chagrinée, devenant rapidement confluentes. La bactérie se refuse à pousser sur milieux gélatines. C'est là un caractère qui me fait penser que cette bactérie n'est pas décrite. Je propose de l'appeler Bacitlus tabificans G. Delacroix. Elle se colore par les moyens ordinaires et ne prend pas le Gram. Elle est courtement ovale, comme forme, avec une dimension moyenne de \'^- ,b X i^'. Je n'ai observé ni cils vibraliles, ni production de spores. )> J'ai déjà rapporté des expériences d'infection en jtartant soit de cultures bacté- riennes, soit de feuilles malades. La culture à la deuxième génération perd tout pou- voir virulent. » Les essais préventifs tentés sur les graines avant semis et sur les feuilles de plantes en végétation n'ont donné aucun résultat positif. Les graines avaient été immer- gées dans des solutions à dillérenls titres de sulfates de zinc, de fer, de cuivre, d'acide phénique, de naphtol, de sublimé corrosif. Les feuilles avaient été traitées avec difle- renles bouillies cupriques, additionnées ou non de doses variables de sublimé corrosif. » Le dé^àt consiste à la fois dans la diminution en poids des racines récoltées et dans l'airaiblissementde leur teneur en sucre. C'est une conséquence directe d'une assimi- lation réduite des matières de réserve dont les organes atteints sont le siège. » Le traitement, purement préventif, se cléduit naturellement des don- nées précédentes. L'expérience a démontré ipi'il était suffisant et actif. » Il comporte les indications suivantes : « i" Employer un assolement au moins triennal; » 2° Éviter de porter aux fumiers les feuilles malades et les enfouir directement; » 3° Ne semer que des graines âgées de 4 ans; » 4° Exclure absolument les porte-graines du voisinage des champs où l'on cultive la betterave. " SÉANCE DU 23 NOVEMBRE igoS. 878 GÉOLOGIE. — Sur les formalions de la zone des qaarlziles cl conglomérais inférieurs au Dévonien dans l'Oural du Nord. Noie de MM. L. Dupakc cl F. Pearce, présentée par M. Fouqué. « La carie géologique de l'Oural (feuille Solikamsk par Rrolow) ligure, sous le nom de zone des quarizites et conglomérais crislallins, une large bande de roches détritiques qui vient à l'est des formations du Dévonien inférieur de la Rosva, et se termine en pointe vers le nord, en se rétrécis- sant graduellement. Cette zone est séparée de celle beaucoup plus puis- sante des schistes chloriteux, séricitiqiies, etc., qui vient plus à l'est, par une bande relativement mince de Dévonien moyen et inférieur. Sur la feuille Perm, |)ar contre, les qnartzites et conglomérats cristallins sont réunis aux schistes chloriteux, mais restent cependant toujours nettement séparés du Dévonien inférieur. )) Les observations que nous avons faites au point de vue tectonique confirment bien l'individualité de cette zone des quarizites et conglomé- rats, mais tendent par contre à établir qu'd n'y a pas, en dehors du faciès jtélrographique, de raisons |)lausibles pour séparer ces formalions de celles du Dévonien inférieur. » Celle zone esl formée par une série de voùles anticlinales el de cuvettes syncli- nales constituées, les premières, par des quarizites compacts ou des conglomérats à petits éléments qui représentent le terme inférieur de la série; les secondes, par des roches détritiques diverses appartenant aux. horizons supérieurs. Les quarizites com- pactes sont blanches, plus ou moins micacées en bancs lités d'une certaine épaisseur, elles alternent souvent avec des conglomérats quarlzeux de couleur grise, blanchâtre ou violacée, à galets de quartz généralement petits; ces conglomérats sont probable- ment régionaux, car ils sont très abondants dans les parties septentrionales de la zone (Ostry, Tscherdinsky-Kammen), tandis qu'ils ne se retrouvent pas dans les anti- clinaux qui viennent plus au sud (Aslianka, Adinoky, etc.). Nulle part nous n'avons trouvé de terme inférieur aux quarizites el aux conglomérats ; les voûtes ne sont d'ail- leurs jamais entamées très profondément. Quant aux formalions schisteuses supé- rieures, on ne les voit aflleurer que très rarement, par le fait qu'elles sont presque toujours couvertes d'épaisses forêts ou de marécages; néanmoins, nous avons pu en établir une bonne coupe le long delà cluse de la Kosva, au défilé du Touloum, le syn- clinal étant très abaissé à cet endroit et compris entre les anticlinaux du Dikar à l'ouest et du Sloudky à l'est. Lorsque l'on descend la Kosva entre les deux lignes de rapides, on observe d'abord dans le lit de la rivière el sur la rive gauche des quari- zites el conglomérats du ilanc occidental de l'unliclinal du Sloudky qui plongent vers 874 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'ouesl; plus bas en aval on voit apparaître des roches qiiartzileuses et séricitiques très froissées, de couleur gris verdàtre, suivies par des types plus schisteux passant parfois à de véritables schistes séricitiques qui semblent d'apparence cristalline, qui sont tantôt lilés en couches très minces ou, au contraire, en bancs plus épais. Ces roches renferment des petits lits de quartz et, détail typique, des lentilles de la gros- seur d'un pois à celle de la lète, formées par une association intime de (piartz et de sidérose; cette dernière en s'oxydant donne des taches ocreuses qui communiquent à ces roches un aspect très particulier. Ces formations deviennent de plus en plus schisteuses vers le haut et passent à des quarlzites schisteuses gaufrées, de couleur verdàtre, qui ressemblent absolument à certaines variétés de quarlzites schisteuses du Dévonien inférieur. Sur ces foimations viennent alors des schistes argileux noirs très redressés qui forment le cœur du synclinal ; ces formations ne se distinguent pas des schistes argileux noirs du Dévonien inférieur. En continuante descendre la Kosva on retrouve, symétriquement disposées, toutes les formations indiquées, plongeant celte fois vers l'est, et formant le deuxième liane du synclinal. On peut donc établir ici la succession suivante de bas en haut : » t. A la base, quarlzites compactes et conglomérats qnartzeux à petits éléments; » 2. Schistes quarlziteux très compacts, plus ou moins séricitiques, très froissés; » 3. Quarlzites schisteuses toujours séricitiques, avec lit quartzeux et lentilles ou galets de quarlzites imprégnés de sidérose. Cette formation passe à une espèce de conglomérat à cailloux de quartzite réunis par un ciment schisteux et séricitique. » 4. Quarlzites schisteuses gris verdàtre, à surface gaufrée, renfermant toujours plus ou moins d'éléments micacés ou séricitiques; ces roches sont analogues à cer- taines formations mises à la base du Dévonien. » 5. Schistes noirs argileux, analogues à ceux du Dévonien supérieur. » On voit donc qu'il semble y avoir une analogie complète entre les termes supérieurs de la série des roches qui forment la zone des quartzites et conglomérats cristallins et les termes inférieurs des roches qui sont à la base du Dévonien de la Kosva. Comme il n'y a pas de discordance entre les formations supérieures et inférieures de la zone des quartzites et que, mal- gré des recherches attentives, nous n'avons plus trouvé de dislocation entre le Dévonien et la zone des quartzites et conglomérats, on peut en conclure qu'il n'y a pas de raisons apparentes pour séparer les formations des quarlzites et conglomérats de celles attribuées au Dévonien inférieur. » Nous ajouterons que plusieurs batteries de puits faites dans la région des quarlzites et conglomérats, en des points fort différents, ont montré la réapparition fréquenle de roches analogues trouvées au Toulouin; les schistes noirs et les variétés de quartzites schisteuses à nodules de sidérose ont été rencontrées beaucoup plus au sud, dans les synclinaux qui viennent à l'est de la grande chaîne de l'Aslianka. » SÉANCE DU 23 XOVEMBRE igoS. S-j5 GÉOLOGIE. — Sur la slructure des fiohe Tauern (Alpes du Tyroi). Note de M. Pierkf. Termier, présentée par M. Marcel Bertrand. « Le massif granitique et gneissique des Hohe Tauern, entre la Granat- spitze et le Wolfendorn, est une longue et large voûte entourée, de tous côtés, par une couverture schisteuse métamorphique, la Schieferhûlle. Tout autour du massif, les gneiss s'enfoncent sous celte couverture, et, entre celle-ci et ceux-là, la concordance est parfaite. A l'ouest de la vallée de la Floite, la voùle granito-gneissique se divise en deux voûtes secondaires, le Tuxer Kamm et le Zillertaler Kamm, séparées par une avancée, ou un golfe, de la Schieferhûlle : ces deux digitations anticlinales s'ennoienl rapi- dement vers le sud-ouest, le Tuxei" Rarani un peu moins vite que le Ziller- taler Kamm. Tout cela est connu depuis longtemps ('). » J'ai dit, il y a huit jours, qu'au lieu d'être, comme le croient la plupart des géologues autrichiens et allemands, une série sédimenlaire régulière, la Schieferhûlle m'a paru être une série complexe. Elle supporte, comme chacun sait, des lambeaux de calcaires triasiques; mais elle renferme aussi, dans son épaisseur, des lames de calcaires et de quartzites triasiques, et les calcschistes (Ralkphyllile ou Kalkglimmerschiefer) qui forment l'étage supérieur de la série, et qui sont ainsi compris entre Trias et Trias, sont identiques à nos Schistes lustrés, et sont, au moins pour leur plus grande partie, plus jeunes que le Trias. » Cette complexité de la Schieferhûlle saute aux veux, quand on relève la coupe des terrains entre le Wolfendorn et la Weissespitze, à l'extrémité ouest du Tuxer Kamrn. Entre les gneiss de la Landsliuter Hutte et les calcaires triasiques (d'âge incon- testé) delà Weissespitze, on traverse successivement : » 1. Marbres phjllileux, quartzites et calcaires du Wolfendorn; » 2. Micaschistes de la Flalschspitze ; >i 3. Quartzites et marbres phylliteux du Scldiissel Joch ; » k. Schistes lustrés de l'Amthorspitze. » Les calcaires triasiques de la Weissespitze sont des marbres phylliteux, identiques au terme 3. Us reposent en concordance sur le terme k. Mais les mêmes marbres phyl- (') Consulter le Livret-guide du IX' Congrès géologique international (Vienne, igoS), et spécialement les fascicules relatifs aux excursions VIII el I\, par MM. F. Becke et F. Lowl. Toutes les observations que j'ai pu faire sur le terrain confirment, sauf quelques détails, celles qu'a publiées AL Becke : et c'est seulement dans l'interpré- tation des phénomènes que je me sépare du savant professeur de Vienne. 876 ACADÉMIE DES SCIENCES. liteux, accompagnés des mêmes quartzites, reparaissent dans le terme 1 ; et ce terme 1 est lui-même une série plojée et écrasée, où les quartzites, les marbres pliylliteux et les calcaires se répètent et prennent une allure leniinilnire. De sorte qu'il n'est pas douteux que ce terme 1 ne soit aussi du Trias, d'ailleurs replié sur lui-même. » Or ce terme 1 (calcaires du Wolfendorn) se relie, sans aucune discontinuité, à l'Hochslegenkalk du Gninberg. J.a coupe de la Schieferhillle à Mairliofen ne dilTère de la coupe ci-dessus que par la moindre épaisseur des Sc/iislcx liistn-s. » Entre le Pfitscher .loch et le Hochfeiler, c'est encore la même coupe, mais avec un plus grand développement des termes 2 et 'i-. Les micaschistes et amphibolites de la Greiner Scholle correspondent aux micaschistes de la Flatschspitze, et les calcaires de la Griesscharte aux marbres du Schliissel .loch. Les Schistes lustrés de l'IIochfcrner prolongent ceux de l'Amthorspitze. » Quel que soit le point où l'on aborde la Se hiefer huile , en venant du massif granito-gneissique, on la voit se présenter comme un paquet (Y écailles ou de plis couchés. Dans ce jiaquet, on observe, de bas en haut : une lame, parfois doublée, de Trias; une lame, parfois très épaisse, de gneiss et de micaschistes, probablement permiens; une deuxième lame de Trias; une série, parfois très rédtiite, parfois puissante de plus de i 000™, de Schistes lustrés (mésozoïques, et peut-être, partiellement, néozoïques) ; enfin, une troisième lame de Trias. )) Et comme la Schieferhàlle, avec cette même complexité, fait tout le tour des Hohe Tauern, par le Gross-Glockner, le Hoher-Tenn, et Rrimml, je crois pouvoir, dès à présent, formuler cette conclusion, qui est de nature à changer profondément les idées généralement admises sur la structure de la zone centrale des Alpes orientales : » Le massif cristallin, long de 85'^'° et large de i5'^"' à 18'^"', qui com- prend le Gross-Venediger et les hauts sommets de Zillertal, n'affleure au jour que grâce à une déchirure, ou à une fenêtre, ouverte dans un système àe nappes de recouvrement; ce massif cristallin, qui est formé de gneiss et granités probablement permo- carbonifères (Zentralgneis), semble être, lui-même, la carapace d'une nappe inférieure, totalement enterrée. » PÉTROGRAPHIE. — Contribution il l'étude des roches sadiques de l' Est-Afri- cain. Note de M. H. Arsaivd.41!x, présentée par M. Fouqué. » M. A. Lacroix a montré, il y a quelques années ( '), que la caractéris- tique de la région volcanique traversée par les cinquantes premiers (') Comptes rendus, v) niai°iS99. SÉANCE DU 23 NOVEMBRE igoS. 877 kilomètres du chemin de fer de Djibouli à Harrar consiste dans le large développement de rhyolites alcalines apparentées avec les pantellérites et présentant fréquemment des pvroxènes et des amphiboles sodiques. » Au cours d'une mission en Ethiopie, j'ai parcouru cette région et pu constater que des roches analogues s'observent sur de vastes espaces dans tout le désert Somali-Dankali, le Choa, et se prolongent jusqu'au nord des plateaux Gai las. » Au point d'eau ilélabala, dans le déseil Somali, j'ai rencontré de hautes falaises d'une roche rubanée, à lits alternant brun violacé et brun clair oITrant les caractères généraux, des rliyolltes du voisinage de Djibouti, mais dépourvues de métasilicates délerminables. » Pendant plus de 200''", dans la direction du Clioa, j'ai parcouru de grandes cou- lées de roches différant un peu des précédentes. Elles sont verdàtres, grossièrement fissiles, tantôt lithoïdes, tantôt vitreuses; dans le premier cas, elles renferment de nombreuses lithophvses blanchâtres et contiennent des enclaves basaltiques ; dans le second cas, elles constituent de véritables obsidiennes, les unes sont vertes et parfois translucides, les autres sont brunes et renferment fréquemment, en très grande quan- tité, des sphérolites dont les éléments feldspalhiques sont à allongement positif facile- ment isolable, atteignant la grosseur d'un pois. » Les types lithoïdes sont à peu près les seuls à renfermer du quartz bipyramidé, dont les cristaux sont découpés d'anfractuosités arrondies. Les phénocristaux de feld- spath sont vitreux et exclusivement alcalins : sanidine, sanidine sodique et anorthose dépourvue de macles de l'albile, caractérisées par les extinctions et l'écartement des axes. Ils sont accompagnés de divers métasilicates, de pyroxènes (diopside verdàtre, œgyrine-augite et œgyrine) et d'amphiboles; celles-ci sont au nombre de deux; lacos- syrite brune, presque noire, et une amphibole monoclinique vraisemblablement alca- line qui ne répond à aucun type connu; elle possède, en effet, un allongement positif avec une extinction maxima de 7° dans la zone d'allongement. La bissectrice aiguë est négative avec un très faible écarteuient des axes optiques; le pléùchroïsme est intense dans les teintes vertes et jaunes, avec «,„> ng> Hp. » Ces métasilicates sont très variables tant par leur proportion globale que par leurs proportions respectives; seule la cossyrite est constante. » Quant aux éléments du second temps de cristallisation, en général de peu d'im- portance, ils sont constitués par des microlites et parfois des sphérolites feldspa- thiques ainsi que par des microlites allongés de pyroxènes et d'amphiboles sodiques. » Ces roches se distinguent essentiellement de celles de la région de Djibouti, par ce fait que les éléments colorés y existent surtout sous forme de phénocristaux, alors que, dans les précédentes, l'œgyrine et la riebeckite ne se trouvent que dans la pâle de la roche et avec une structure pœcilitique. » Le Tableau suivant donne les résultais des analyses que j'ai effectuées des types G K., Ujo3, i' Semestre. (T. CXXX.VII, N' 21.) Il5 8^8 ACADÉMIE DES SCIENCES. les plus caractéristiques des rhyolites des environs de Djibouti et de celles provenant de divers points de la région que j'ai parcourue. C. J). K. !••. G. 1,4 o.o 0,2 0,4 ■•'-,3 71,4 69,1 68,5 72,9 71,7 11,8 10,5 13,1 l a , 4 14)2 5,6 3,6 6,2 3,0 1,6 1,4 6,4 2,2 2,4 1,6 0,2 0,4 0,6 0,1 » 0,6 0,1 0,1 0,5 0,4 4,3 4,3 4,5 4.3 4,6 4,2 6,2 6,1 4,4 3,8 100,9 100,6 100,5 100,4 100,1 ic Densité... 2,60 2,69 2,49 2,5i 2,47 2,46 2,42 » A, rliyolite du Hol-Hol, environs de Djibouti. 15, rlijolite de Helabala. C, D, E, F, G, pantellérites. C, environs de MouUou. D, Fantalé (obsidienne verte). E, Tadel- chamnlka. F, TchefTedonza. G, Baldji (obsidienne brune). IJ, microsvénite de Karsa. » Les caractères minéralogiques, aussi bien que les caractères chimiques, conduisent à rapprocher ces roches du groupe de la pantellérite, caractérisé au point de vue mi- néralogique par la présence de feldspaths exclusivement alcalins, de pj'ro.xènes et d'amphiboles sodiques (la cossyrite en particulier), au point de vue chimique par l'abondance des alcalis, la faiblesse de l'alumine, l'absence presque complète de chaux, et de magnésie et la proportion variable, mais toujours élevée, de fer (avec prédomi- nance de Fe'-O' sur FeO). Les analyses D et E montrent la prédominance de la soude sur la potasse, caractéristique des véritables pantellérites, tandis que dans les autres il y a à peu près égalité en poids entre les deux alcalis. » J'ai recueilli à Karsa, sur le bord du plateau llarari, une roche dilTérente des précédentes à aspect microsyénitique; elle est liolocristalline et constituée par des feldspaths alcalins enchevêtrés, entouraal des phénocrislaux d'orthose plus ou raoîus orientés et pénétrés d'albite secondaire. Les inicrolites sont associés pœcililiquement avec de l'aegyrine et de la riebeckiie distribuées irrégulièrement dans la roche et donnant à celle-ci un aspect moucheté. Les intervalles intersertaux des feldspallis sont remplis par du quartz. » Cette roche oflVe une grande analogie avec la païsanile. J'ai donné plus haut sa composition chimique; elle diflFère de celle des autres roches de notre série par l'abon- dance de l'alumine et une proportion moins grande de silice. Je n'ai pu déterminer exactement les couditions de gisement de cette roche ; elle est, dans tous les cas, anté- rieure aux pantellérites analysées, lesquelles renferment parfois des enclaves holocri- stallines qui peuvent lui être comparées. » rndépendammetit de l'intérêt intrinsèque que présentent les lyp»-s décrits dans cette Note, il y a lieu de faire remarquer combien toutes les SÉANCE DU 23 NOVEMBRE ipo'^. 879 recherches qui sont poursuivies depuis quelques années dans cette partie du continent africain tendent à montrer qu'elle constitue une vaste pro- vince pétrographique dans laquelle abondent les types riches en alcalis. » PÉTROGRAPHIE. — Les roches ériiptwes de l'île d'Eubée. Note de M. Df.prat, présentée par M. Fouqué. « Au cours de mes études géologiques dans l'île d'Eubée, j'ai pu observer une série importante de roches éruptives intéressantes par leurs variétés et par les époques géologiques de leur mise en place. » I. Période paléozoique. — Les temps paléozoïques ont vu la produc- tion de roches assez peu abondantes comme types. » Je distinguerai : » Granuliles, micrograniilites, porphyrites (aiulésites et labradoriles anteterliaires), gabbros diabasiques et mélaphjres (basaltes anleierliaires). » Les Granulites sont bien développées dans le massif d'Ibagios (région septen- trionale) au nord d'OEdipsos-bains, sous la forme de dômes puissants recouverts par les arkoses et scliistes des monts Gaitzades. Elles montrent toutes les variétés possibles, depuis les formes pegmatitiques jusqu'aux formes apiitiques. 1) J'ai recueilli dans la série dévonienne de Séta, près de Mamula, des blocs d'une MicrogranulUe que je n'ai pu retrouver en place. Cette roche avait déjà été signalée par Teller, comme étant en place dans cette région et, d'après la description qu'il en a donnée, je la considère comme identique à celle que j'ai observée. C'est une roche grise, à grands cristaux de feldspath altérés tranchant sur la couleur générale parleur teinte claire, avec des cristaux abondants de quartz bipyramidé. » Les séries dévonienne et carbonifère sont également percées par des Porphyriles (andésites et labradoriles anciennes), en dykes puissants qui ont fréquemment méta- morphosé les terrains encaissants. Près de Bodino et de Gymna, les schistes sont trans- formés en cornéennes au pourtour des filons. Ces roches sont abondantes dans les pégions de Séta, de Sleni, d'Ibagios dans le nord de l'île et dans le sud (région du mont Ocha ). )) Des dykes nombreux de Gabbros diabasiques percent les couches paléozoïques des monts Gaitzades, de Séta et de l'Ocha. Ces roches sont ordinairement extrême- ment altérées parle dynamométaniorphisme, souvent rendues schistoïdes par laminage et montient des structures d'écrasement remaïquables. De plus, la transformation en tout ou partie du pyroxène en amphibole est générale. Parfois une partie de l'amphi- bole y paraît primaire (/^/'o/f'/oZ/rt.çe.v). Ces roches présentent fréquemment la structure ophilique. J'ai recueilli également des échantillons de Mélaphyrcs dans les monts Gaitzades. » II. PÉRIODE SECONDAIRE. — La période secondaire a été le théâtre 88o ACADÉMIE DES SCIENCES. (l'iiire grande activité éruptive; les roches basiques principalement sont puissamment développées. » Jai observé la >érie suivante (le trias étant mis à part) : 1) Diorites, diorites quartzifères, diabases ophiliques, labradorites (porphyritcs lubradoriques), gabbros, gabbros-norites, Iherzolites, harzburgiles, duriiles, Avehr- litcs, picrites, bronzitites, diallagites, hornblenilites. , » Je ferai reniaïqiiei' qu'un grand nombre de ces roches ont été observées en Crète par M. Cayeux (') et qu'il a été amené également à les rattacher à la période secon- daire. » Les diorites sont développées au Xeronoros, à Vencliia, où elles se trouvent en filons coupant les amas de péridotites. » Les diabases des monts Sukaron et PvKaria percent nettement en filons puissants les calcaires cénomaniens qu'elles métamorphisenl au pourtour. Elles passent souvent près d'Hagia Sophia à de véritables labradorites; ces roches sont fréquemment alté- rées, montrent souvent le phénomène d'ouralitisation du pyroxène. Je signalerai en passant leur richesse en fer titane associé au sphène ( /ciico.rène). )) Les Gabbros, que je ne distingue des diabases que par leur structure, se divisent en deux grands groupes : les gabbros qui percent le Crétacé en dômes ou filons indé- pendants et ceux qui se trouvent régulièrement associés aux massifs de péridotites qu'ils traversent. L'apparition d'bypersthène les conduit parfois au gabbro-norites. Ces roches, par apparition ou disparition d'un ou plusieurs éléments, passent souvent aux péridotites par des transitions intéressantes. 1) Les Péridotites forment d'immenses massifs inlrusifs dans les terrains secondaires. Leur mise en place témoigne d'un long effort. La consolidation du magma dans l'écorce a dû être achevée vers la fin de la période infracrétacée, car à partir de ce moment les contacts métamorphiques cessent complètement. Mais la roche a pour ainsi dire con- tinué à faire ascension à l'état solide, et, grâce aux mouvements précurseurs des grands plissements pyrénéens, les dômes ont été souvent introduits violemment dans les couches crétacées qui présentent à leur pourtour des phénomènes de dislocation typiques. Pendant le dépôt du flysch, les marnes profondes du magma ont été remises en communication avec l'extérieur et les grès et schistes de ce faciès sont remplis et métamorphisés par de nombreux petits dômes de péridotites. » Les dômes de péridotites sont constitués par des roches passant indifféremment, et sur des espaces fort restreints, des Iherzolites aux harzburgiles, aux dunites, aux picrites (ces dernières étant plus fréquemment filoniennes), aux wehriites et par ces dernières aux gabbros à olivine. 1) De nombreux filons de bronzitites, diallagites, hornblendites traversent ces roches. Le fer chromé y forme des amas importants. Les produits d'altération serpentineuse sont très développés (^). (') Les Ert/p/ions d'âge secondaire dans Vile de Crète {Comptes rendus, aS fé- vrier 1908). (^) Dans un vovage que j'ai effectué dans le Pinde, j'ai revu, noiammcni près de SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1903. 88 1 » Toutes ces roches présentent dintéressanls phénomènes de ilynamomélamor- pliisme. I) III. Période TERTIAIRE. — Une |)ériofle de calme dans l'aclivilé éruii- tive semble s'être établie jusqu'au Pliocène. Alors les grandes fractures ont rejoué et sur le parcours de la caverne Vathya-Oxvlithos s'est établi un conire ériiptit qui paraît avoir évolué exactement comme un ciimido-volcan ; c'est le massif volcanique d'Oxylithos. » J'ai reconnu dans ce massif une série acide importante constituée ainsi : » Dacites augitiques à liypersthène, hornblende, mica noir; andésites à hornblende; rhjolites; la série se termine par une labradorite augitique. )> IV. PÉRIODE QUATERNAIRE ET ACTUELLE. - — L'activité éruptivc ne se manifeste plus que par des émissions thermales représentées par les sources d'OEdipsos qui ont édifié des tufs importants. » PHYSIOLOGIE. — De i'aclioTi morphogénique des muscles crotap/iYtes sur le crâne et le cerveau des Carnassiers et des Primates. Note de M. R. Axniow, présentée par i\I. Perrier. (< Chez l'homme, les crotaphytes sont minces, peu étendus (ils restent distants chez l'adulte à peu près de toute la largeur de la boîte crânienne) et ils sont par conséquent peu puissants. Au contraire, chez les Carnassiers, beaucoup de Singes, de Lémuriens et quelques Marsupiaux, ils sont, au moment de l'âge adulte, très épais, très étendus (se rejoignant très souvent sur la ligne médiane sagittale) et ils sont par conséquent très puissants; à l'état jeune ces animaux présentent la disposition humaine. » Chez l'homme les circonvolutions du cerveau, quoique bien marquées et très profondes, ne s'impriment pas sur l'endocràne de la voûte. Chez le chien et tous les autres animaux à crotaphytes puissants, leurs empreintes y sont très vigoureuses, et, chez certains Carnassiers à crotaphytes parti- culièrements puissants, non seulement l'endocràne, mais l'exocrâne lui- même suit fidèlement leurs sinuosités (Mustélidés et plus particulièrement Metzovo, de Janina, de Dervinon, les terrains secondaires percés par des roches iden- tiques et dans les mêmes conditions que celles que je viens d'exposer. De même dans le nord de la Thessalie. 882 ACADÉMIE DES SCIENCES. Loutre, Hermine, Furet, etc.). De plus, la paroi crânienne de l'homme est épaisse, celle des animaux à crotaphytes puissants souvent j)lus mince, parfois même transparente clans le cas de certains Mustélidés, par exemple. )) En présence de ces faits, j'ai été amené naturellement à supposer que le muscle crotaphyte des Carnassiers et des animaux similaires devait avoir exercé au cours de l'évolution de l'espèce, et devait exercer encore au cours du développement ontogénique de l'individu une compression véri- table sur le crâne, qu'il enveloppe comme dans une sangle. Or, le craïie reçoit, on le sait, de la part du cerveau augmentant de volume, une autre poussée très énergique de dehors en dedans. Il s'ensuit que la paroi crâ- nienne est, chez les animaux du type carnassier, comprise entre deux pres- sions, et l'on conçoit alors sans peine comment il se fait qu'elle s'amincit et se moule sur les circonvolutions du cerveau. Chez l'homme, la paroi crâ- nienne est soumise à la poussée du cerveau seule, la compression par les crotaphytes n'existant pas; c'est ce qui exj)lique son épaisseur et l'absence des empreintes endocraniennes. » J'ai voulu donner à celte manière de voir l'appui des arguments expérimentaux : » a. Dans deux premières expériences, j'ai enlevù à deux jeunes cliiens, peu de temps après leur naissance, leur muscle crolapliyte. L'examen anatoniique pratiqué plusieurs mois plus lard me permit de constater que la région lemporo-pariétale cor- respondant au muscle enlevé était sensiblement plus bombée que l'autre et les empreintes endocraniennes moins profondes. L'hémisphère cérébral lui-même était légèrement plus développé. » p. Ayant amené chez un jeune chien peu de temps après sa naissance, par une vive irritation de l'exocrâne, un arrêt de développement de la boîte crânienne, j'ai constaté 8 mois plus lard que le cerveau, enserré pendant son développement dans une loge trop étroite, avait laissé sur l'eudocrâne des empreintes d'une vigueur inac- coutumée. » •(. Chez un quatrième ciiien enfin, ayant enlevé dans les mêmes conditions que précédemment une large portion de la boîte crânienne, j'ai constaté que, 1 1 mois après la mutilation, la paroi osseuse qui s'était reconstituée présentait des empreintes endo- craniennes aussi nettes que celles d'une paroi crânienne normale. )) En résumé : i" le crâne des Carnassiers semble être au cours du déve- loppement, pendant les premiers mois de la vie, comprimé de dehors en dedans parles muscles crotaphytes, et de dedans en dehors par le cerveau augmentant de volume. Il en résulte que l'endocrâne de la voûte se moule en creux sur la surface du cerveau. SÉANCE DU 23 NOVEMBRE ipoS. 883 » 2° Le crâne de l'homme, subissant seulement la poussée cérébrale de dedans en dehors, se dilate de plus en plus et son endocràne ne présente pas d'empreintes de circonvolutions. » 3° On peut, par conséquent, concevoir que la pression due aux muscles crotaphytes est et a été une sorte d'obstacle au développement cérébral. On sait, en effet, que les animaux à appareil masticateur bien développé et qui ont, par conséquent, tels les Carnassiers, des muscles crotaphytes considérables, ont un cerveau relativement réduit par rapport à ceux qui ont comme l'homme un appareil masticateur peu développé et des muscles crotaphytes peu puissants. » Il n'est donc pas absurde de supposer que lorsqu'au cours de la phy- logénie, par suite de conditions d'existence nouvelles, l'animal à crota- phytes puissants, voisin des Primates inférieurs actuels et qui devait devenir rhonnne, a fait un moindre usage de ses mâchoires (organes lui servant primitivement non seulement à déchirer sa proie, mais à se défendre et à attaquer), ses muscles crotaphytesont diminué de volume et de j)uissanceet que cette diminution de volume a permis au cerveau, désormais libre de toute compression, de prendre le développement qu'on lui connaît. » 4" Les résultats de cet ensemble de causes morphogénétiques ( pression exercée par le muscle, poussée du cerveau) se seraient accumulés au cours de la phylogénie et héréditairement fixés. Toutefois ces causes agissent encore aujourd'hui, puisqu'en supprimant les muscles crotaphytes chez un animal donné, on modifie sa surface endocranienne et l'on augmente le volume du cerveau. )) Mon maître, M. Edm. Perrier, et moi-même avions déjà envisagé à maintes re|)rises la possibdité de ce processus morphogénélique (voir § 3° des conclusions), mes expériences actuelles viennent fournir des arguments sérieux à cette façon de comprendre la marche de l'évolution du crâne de l'homme. » PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — Comparaison entre les effets nerveux des rayons de llccquerel et ceux des rayons lumineux. Note de M. Georges Sîoii.v, présentée par M. Edmond Perrier. « L Les rayons lumineux ont divers effets tropiques {Société de Biologie, 21 novembre iQoS). Les rayons de Becquerel n'ont aucun de ces effets. 884 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Des \orticelles vieniienl se fixer sur un tube de riuliuni, comme s'il étail vide. Des Planaires, des Aselles viennent se caclier sous ce tube, comme sous un caillou. Les Dajjlinies, au phototropisme positif, viennent se grouper autour du tube illuminé pai- la lumière solaire. Le radium ne gêne pas la sortie d'un Annélide tubicole. Aucun des nombreux animaux observés n'a fui la source radiante ou n'a été attiré par elle. Aucun d'eux n'a présenté de reculs à la limite d'une ombre obtenue au moyen d'un écran de plomb. » Les effets sur les Con^'olula sont curieux à considérer. Gamble et Keeble attri- buent les mouvements oscillatoires à un elTet tonique de la lumière. Je pense, au contraire, que ces mouvements ne sont qu'un souvenir de l'excitation rythmique du choc des vagues. Le dillerend est important au point de vue des théories de l'hérédité {liulletin du Muséum, 24 novembre 1908). La lumière a sur ces vers deux effets tro- piques : recul à la sortie du sable, vis-à-vis de la lumière; orientation suivant les lignes de plus grande pente sous rinlluence d'une augmentation de l'éclairement, d'où descente; la liimiére a aussi un effet tonique : après une période d'insolation, ces organismes passent à la condition de light-rigor. Le radium ne produit pas les premiers effets, mais détermine assez rapidement un étal léthargique analogue. Seul, le radium peut arrêter les curieux mouvements spontanés des Coin'olula; la lumière contrarie égale- ment ces mou^^Jnents (recul pendant l'ascension, arrêt par paralysie pendant la descente); donc il est imjjossible d'admettre que la lumière, agent paralysant, soit la cause de ces mouvements. » IL Ainsi les rayons de Becquerel ont, comme les rayons lumineux, des effets toniques, conduisan t rapidement à un état léthargique, analogue à celui de Ughl-rigor; ces effets sont plus ou moins intenses suivant les espèces et les régions du corps. » Pour un Annélide qui nage et erre parmi les rochers supra-litloiaux, Kefer- slcinia, par exemple, l'état léthargique est obtenu raj)idenient (20'", i''); il n'en est pas de même pour un petit Scoloplos vivant dans le sable (12''). Le radium a été placé à l'entrée du tube de la Laiiice conchylega : au bout de quelques instants, les tentacules de la ïérebelle étaient rétractés et axaient ])erdu le sens tactile, tandis que les branchies ne subissaient aucune altération. De même les branchies de l'Arénicole ne s'altéraient pas au conlact prolongé de la source radiante. Seuls, les tentacules tactiles, aussi sensibles que les téguments des Annélides supra-littorales, et comme eux très innervés, passent lapidement à l'état de radiuni-rigor. » Il y a la un curieux, contraste qui rappelle celui constaté par Danysz chez les Vertébrés supérieurs: le radium agit fortement sur la peau, faible- ment sur le péritoine. » Après une applicaliou sur la peau (observations personnelles), presque immédia- tement apparaît une rougeui- qui peisiste un certain temps et (jui csl due à un tioublc vaso-moteur, à une sorte de radiuin-riyur des \ aisseaux de la ])eau ; la sensibilité SÉANCE DU 2,3 NOVF.Mr.RE rpoS. 885 tactile semble diminuée. Mais siv semaines aprts (fin mai) des troubles beaucoup plus profonds se produisent: boursouflure de Tépiderme, exfolialion ; fin juillet, mêmes phénomènes; fin octobre, de même, mais cette fois il se forme une plaie qui simide une brûlure. D'autres applications déterminent seulement des poussées pigmen- taires; sur un nœvus le pigment a été détruit. » En résumé, sur les téguments (Vers, Amphibiens, Homme) l'action des rayons du r.idium est multiple : i° ils ;ii,'isspat sur les filaments nerveux périphériques, ils produisent ime sorte d'anesthésie qui peut entraîner chez les êtres et les organes aux fonctions extériorisées nn état de fatigue, de paralvsie, souvent suivi de mort; chez les Vertébrés l'action porte surtout sur les vaisseaux et les troubles vaso-moteurs (auxquels on doit attribuer les paralysies centrales) sont au premier plan; 2° ils modi- fient d'ime façon durable les cellules épithéliales et par suite la croissance des épithéliums, qui se fait par poussées successives: à chaque poussée on observe des troubles qui entraînent parfois des plaies ressemblant à des brûlures; 3" ils agissent, enfin, sur la pigmentation. J'attribue une grande importance à cette dernière action : le pigment semble lui-même radio- actif (Griffiths) ; le rayonnement d'un pigment paraît agir sur un autre pigment, et je suis arrivé à la conviction que c'est l'étude de la radio-acti- vité qui donnera une explication vraiment scientifique des cas si extraor- dinaires de mimétisme: ressemblance d'ime KalUma et d'une feuille. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur l'existence, dans V organisme animal, d'une diasiase à la fois oxydante et réductrice. Note de MM. J.-E. Abelou.s et J. Aloy, présentée par M. Arm. Gautier. « Dans une Note antérieure (Co/np/e.? rendus, 22 juin ipoB) nous avons exposé les résultats de nos recherches sur quelques conditions de l'oxy- dation de l'aldéhyde salicylique par les organes et extraits d'organes animaux. Entre autres résultats, nos expériences nous avaient amenés à conclure que l'oxydation de l'aldéhyde salicylique se fait mieux dans le vide qu'en présence de l'air et que la présence d'une atmosphère d'oxv- gène |)ur rliminue considérablement, et peut même empêcher, cette oxyda- tion. Il faut donc admettre que l'oxygène nécessaire est emprunté à des combinaisons oxygénées que dissocie le ferment oxydant. » Or, l'un' de nous a établi, avec M. E. Gérard (^Comptes rendus, t. CXXIX, 1899, 2^ semestre, p. 56 et 1 04) l'existence, dans l'organisme C. R., 1903, 2< Semestre. (T. CXXWII, N« 21.) I16 886 ACADÉMIE DES SCIENCES. animal, d'un ferment soliible réducteur pouvant transformer les nitrates alcalins en nitrites. Il était permis de penser que l'oxygène ainsi enlevé aux nitrates devait servir à des oxydations concomitantes. » Nous avons été conduits à examiner si ces deux diastases, oxydante et réductrice, n'étaient pas en réalité un seul et même ferment à la fois oxydant et réducteur. » Les expériences que nous avons faites, et dont nous présentons aujourd'hui les résultats généraux (' ), nous portent, comme on va le voir, à adopter cette conclusion. » Nous avons étudié parallèlement l'influence de certaines conditions sur la réduction des nitrates alcalins et l'oxydation de l'aldéhyde salicy- lique par de l'extrait aqueux de foie de cheval. » 1° Injluence de l'air et de l'oxygène. — La présence de l'air, et mieux encore d'une atmosphère d'oxvgène pur, entrave également l'oxydation de l'aldéliyde salicv- lique et la réduction du nitiate. « 1° Influence de la température. — L'activité de l'oxydation et de la réduction augmente avec la température. L'optimum est entre So" et 55°. A 6o°, on constate un afTaiblissement notable des deux actions. Toutes deux sont supprimées à So". » 3° Substances empêchantes. — Il est certaines substances qui entravent, ou empêchent même complètement, la réduction du nitrate. Ces substances agissent de même sur l'oxydation de l'aldéhyde salicylique. » Ainsi, a : Le sulfhydrate d'ammoniaque (sol. saturée), dans la proportion de a''""' à 5'='"' pour looR à i5o5 d'extrait de foie, supprime complètement le pouvoir oxydant et le pouvoir réducteur de cet extrait. 1) b. Le sulfocyanate d'ammonium, à la dose de aS, et même de lo pour loo, empêche complètement l'oxydation et la réduction. » c. La nicotine, ajoutée dans la proportion de 2''"'' pour loo à de l'extrait de foie, diminue à la fois son pouvoir oxydant et son pouvoir réducteur. » 4° Hiérarchie des organes. — Enfin, il est à noter que les organes qui fournis- sent les extraits les plus oxydants fournissent également les extraits les plus réduc- teurs. Le foie, qui est l'organe le plus oxydant, est aussi le plus réducteur. Puis viennent le rein, le poumon, la rate, l'intestin grêle, le muscle, le cerveau. Le muscle et le cerveau, qui donnent un extrait absolument inactif sur l'aldéhyde salicylique, ne réduisent le nitrate que d'une façon inappréciable. » En rapprochant tous ces faits, on voit que toutes les conditions qui favorisent ou empêchent l'oxydation, favorisent ou empêchent également la réduction dans des proportions sensiblement les mêmes. (') L'exposé détaillé de ces expériences paraîtra dans le Journal de Physiologie et de J'athologie générale. SÉANCE DU :l3 NOVEMBRE igoS. 887 'I 11 paraît donc légitime de conclure à l'identité de la diastase oxydante et (le la diastase réductrice. En réalité, il existerait dans l'organisme animal un ferment oxydo-réducteur. Nous savons que les éléments anato- miques n'ont à leur disposition cpie de l'oxygène combiné : ils vivent anaérobiquement (Armand Gautier). I' Le ferment en question, dissociant les combinaisons oxygénées, agit comme réducteur, et, portant l'oxygène libéré sur des substances oxy- dables, il agit comme oxydant. Ce double rôle nous le fait apparaître comme l'agent des échanges respiratoires élémentaires. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la ferme ni al ion formé nique et le ferment qui la produit. Note de M. Mazé, présentée par M. Roux. « En décembre 1900, M. le D'' Roux nie remit un flacon rempli d'eau et de feuilles mortes en pleine fermentation forménique, en me demandant de suivre la marche de celte fermentation. » L'examen microscopique du liquide du llacon ou du conlenu des cellules des feuilles laissait voir un grand nombre de formes microbiennes, mais il était bien diffi- cile d'attribuer à l'une quelconque d'entre elles, en raison de sa prédominance, la pro- duction du gaz des marais. » Une semence empruntée à cette culture, avec une autre tirée d'une parcelle de fumier bien décomposé, ont constitué le point de départ d'une série de cultures qui ont abouti à la découverte d'un micro-organisme particulier auquel il faut attribuer le dégagement de formène. » Ce microbe se présente isolé, et alors il est sphérique, ou sous forme d'agrégats plus ou moins volumineux, d'un aspect mùrifornie; rappelant une grosse sarcine, en raison de cette analogie je le désignerai provisoirement par le terme Ae pseudo-scacine, car il ne semble pas que ses bipartitions se fassent suivant deux plans perpendiculaires. » 11 a été rencontré dans des cultures anaéroliies réalisées en pipettes Roux, avec un milieu obtenu en filtrant le mélange suivant après un chauffage préalable à 120" pendant un quart d'heure. Milwii l. B Feuilles mortes (marronnier) puUérisées 5o Phosphate d'ammonium 0,5 Carbonate de potassium o,5 Eau ordinaire àoo Carbonate de calcium 2 à 3 » La présence de cet organisme coïncide toujours avec la pro hiction de formène. 88H ACADÉMIE DES SCIENCES. M Si, au lieu du licjuiile obtenu avec le milieu 1, on inlroduit le mélange entier à raison de 200""' |)ar ballon de 250"°', ou obtient des cultures qui, au bout de i5-20 jours à 3o°, fournissent, en 24 heures, iSo'^'"' à 200'''"° de gaz; la proportion de formène dans le mélange est alors égale à 65-66 pour 100; le dégagement se ralentit ensuite assez brusquement, pour con- tinuer lentement pendant des mois et même des années. C'est dans ces cultures qu'on observe les plus belles poussées i\e pseudo-sarcine. » Si l'on cbauflfe les cultures de i5-2o jours, on constate que la pseudo- saicine est tuée par un séjour de 8 minutes à 60"; dans les cultures de 2 ans et demi elle résiste à cette épreuve; mais elle est le plus souvent tuée éga- lement il 70°. » Les ferments qui l'accompagnent résistent, bien entendu; ceux-ci font feririenler le milieu précédent en dégageant seulement de l'acide carbo- nique et de i'hydiogène, taudis que, dans les cultures qui dégagent du for- mène, l'hydrogène est toujours absent. » Si l'on analyse les cultures obtenues avec des semences chauffées, ou trouve comme principaux produits des acides biiiyi"iq»e et acétique. Apres 1 mois de fermentation, on obtient les chiffres suivants : Acide acétique. Aciiie butyrique. Semences chauflees à 60" 4.63i pour 1000 0,705 pour 1000 » « 90" AjyG"^ » y, 483 » » Ces corps sont absents dans les cultures qui ont donné du formène; ils ont donc disparu, car ils y ont pris naissance, puisque les ferments buty- riques y étaient présents. » Il en résulte que la fermentation forménique se greffe sur les fermen- tations butyriques et s'alimente aux dépens des produits fournis par ces dernières, y compris probablement l'hydrogène. » Si ces déductions sont exactes, la production de formène doit êlre observée dans des milieux privés de substances hytirocarbonées. Le milieu suivant donne en effet un dégagement de CH*. Milic'i/ 11. Bouillon Marlin 5oo lîau ordinaire '^00 Acéiale de potassium ' Bulvrale de sodium -^ l-'liospliale d'ammonium ' Ca]'!jonale de calcium -^ SÉANCE DU l') NOVEMBRE ItjoS. 88() » La richesse du mélange gazeux en formelle alleint 8i pour loo; le reste est du C0-; quelques cultures ont donné jusqu'à 90 pour 100 de CH* ; la pseudo-sarcine y est très abondante mais plus petite que dans les cultures faites avec le mélange I. L'origine du CH^ ne peut donc pas être attribuée aux substances hydrocarbonées. » Les essais d'isolement pratiqués avec le milieu II solidifié avec de la gélose ont donné des résultats positifs; mais jusqu'ici il n'a pas été possible d'obtenir de fermentations avec unesemence pure àe psrudu-sarcine même en employant des milieux préparés par une fermentation préalable du mélange T avec une semence chauffée à 70°. J'ai pourtant obtenu des cul- tures très actives en l'associant à deux bacilles sporogènes incapables de fournir, soit isolément, soit réunis, du CM'. La richesse en formène du mélange gazeux fourni pai- cette association a atteint 80 pour 100. C'est donc \ii pseudo-sarcine qui est l'agent de la fermentation forménique. » M. Omeliansky a déjà étudié un autre ferment forménique; c'est une bactérie à spore terminale [baguette de tambour (' )] ; il semble donc que l'on puisse prévoir qu'il existe différentes formes microbiennes capables de jiroduire du formène. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — SurleslubercuUnes. Note de M. Béravecsî, présentée par M. Roux. « Les toxines tuberculeuses sont multiples. Les unes, diffiisibles, pro duisentchez les animaux infectés leur effet nocif à distance, principalement sur le système nerveux ; les autres, plutôt adhérentes aux corps bacillaires, exei'cent luie action de contact sur les tissus ambiants et provoquent de la part de l'organisme cette réaction de déiense qui aboutit aux cellules géantes et aux tubercules. » En étudiant chez le cobaye la marche de l'infection tuberculeuse, on constate d'une part que les toxines causent avec une certaine lenteur la déchéance physiologique de l'orgmisme, d'autre part que les bacilles de Koch exercent sur les phagocytes une chimiotaxie positive. Ces phagocytes englobent les bacilles, mais en général sont impuissants à les digérer. Pour enrayer l'évolution de la tuberculose, le problème consiste donc moins à neutraliser par des antitoxines les toxines sécrétées qu'à augmenter la (') Ai'chi\x's des Sciences biologiques, l. Vil, p. 4i9- 890 ACADÉMIE DES SCIENCES. résistance des phagocytes et à renforcer leur fonction bactériolytiqiie. Je cherche à obtenir une vaccination directe de l'organisme pendant l'évohi- tion même de la maladie. Cette vaccination exige un certain temps pour se réaliser, aussi s'obtiendra-t-elle plus facilement chez les espèces à tubercu- lose lente que chez celles à tuberculose rapide. » Existe-t-il dans les milieux de culture ou bien dans les bacilles des substances vaccinantes? L'expérience physiologique seule nous permet de différencier les toxines élaborées par le ijacitle de Roch et d'en déterminer les propriétés pathologiques. Dans une étude de ce genre, il importe de se rappeler que les toxines contenues dans nos milieux de culture peuvent représenter aussi bien des modiBcations chimiques des sidistances constitu- tives de ces milieux que des produits de sécrétion des bacilles qui y sont cul- tivés. A des variations dans les conditions chimiques du milieu correspondent des variations dans les produits élaborés. Les transformations qui s'accom- plissent dans les bouillons tuberculeux sont très complexes; mais il est un caractère qui nous renseigne sur la nature de certains échanges intervenus entre le bacdle et son bouillon ,de culture, c'est la réaction chimique que ce bouilloiî présente une fois la croissance de la culture achevée. En ense- mençant des bouillons très légèrement alcalins au début, on constate après culture que la réaction du milieu est variable. Tantôt cette réaction est encore alcaline ou neutre, tantôt elle est devenue franchement acide. » J'ai cherché les conditions qui favorisent la piorluclion de celle acidité. Ensemen- çons deux bouillons provenant de la même viande de veau. Un de ces bouillons n'esl pas neutralisé et garde par conséquent son acidité première; l'autre est alcaliuisé jusqu'à ce qu'il soit alcalin à la phénolphtaléine. Après 2 mois et demi de culture, ces bouillons sont filtrés et leur acidité titrée à la phénolphtaléine. Dans le premier bouillon, la production d'acidité a élé nulle. Dans le second, fortement alcalinisé au début, l'acidité produite répondait à 20™' de soude normale par litre. Cette expérience ne réussit pas toujours. En se servant comme indicateur de la phénolphtaléine, le milieu est Irop alcalin et le bacille tuberculeux ne s'y habitue qu'avec peine. Il est préférable de se servir de bouillons auxquels on ajoute après neutralisation au tournesol de 5'""' à 7<^°'° de soude normale par litre. On peut ainsi acclimater le bacille de Koch à des milieux passablement alcalins cl, en réponse à cet acclimatement, ce bacille élabore des produits spéciaux. J'ai cherché ensuite si ces faits se vérifiaient avec d'autres bases que la soude. L'hydrate de chaux m'ayant donné des résultats plus constants, j'opère comme suit. Je prépare un litre de bouillon de veau. Je prélève Goo"^^""' de ce bouillon et, avant d'y incorporer la glycérine et la peplone, j'ajoute 400'°'° d'hydrat« de chaux fraîchement préparée. Après filtration, stérilisation, ensemencement, ces bouillons sont mis à l'éluve à 37"-38° pendant 2 mois à 2 mois et demi. Us sont alors filtrés sur papier, neutralisés par de l'hydrate de chaux, fillrés sur bougie Chamber- SÉANCE DU 53 NOVEMBRE iQoS. 891 land, puis évaporés dans le vicie à froid jusqu'à consistance sirupeuse. Je désigne les toxines ainsi obtenues sous le nom de basitoxines (TB). » Les basiloxines ne suffisent pas à produire la vaccination cherchée, il faut les compléter par des substances tirées directement des corps bacillaires. Après de nom- breux essais, je me suis arrêté au procédé suivant : les bacilles tuberculeux lavés à fond et séchés dans le vide sont traités au bain-raarie pendant 2 heures à 70° environ par de l'acide orthophosphorique à i pour 100 (Boo"^"'' pour 7s de bacilles secs). On agite fréquemment le ballon pendant i'evtraction. Après refroidissement on filtre plusieurs fois sur papier. A chaque centimètre cube du filtrat répondent environ a""? de substances extraites des corps bacillaires. J'appelle les alburainoloxines ainsi obtenues acidoLoxines (AT). » Potir les usages thérapeutiques, je me sers d'un mélange à parties égales de AT et de TB préalablement diluées. L'action curative de ces toxines sera étudiée ailleurs. Ma tuberculine a été expérimentée sur le cobaye et sur l'homme. Jusqu'à présent, chez le cobave, je n'ai jamais obtenu de guérison, mais seulement une survie des animaux traités allant de I à 5 mois. Depuis plus de 2 ans ces tuberculines sont essayées chez l'hommr. Sur 90 malades, tant fébriles qu'afébriles, on a noté dans 60 pour 100 des cas traités une amélioration portant sur l'ensemble des signes pathologiques, malgré que les | de ces malades fussent déjà arrivés au second et au troisième degré. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Ampoule de Crookes pour radiothérapie. Note de M. Oudin, présentée par M. d'Arsonval. « La situation des cancers de la langue, de l'utérus ou du rectum rend leur traitement par les rayons X à peu près complètement impossible. Profondément situés, protégés par des tissus superficiels sains, ou par des barrières osseuses aussi difficilement pcnétrables que le bassin, on ne peut songer à les atteindre efficacement sans risquer des radioclermites graves. » C'est pour obvier à ces inconvénients qu'a été créée l'ampoule de Crookes que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie. )> Elle est du Ijpe connu Chabaud-Vllhinl, mais porte en face de l'anticatlioilc un prolongement en doigt de gant dont' la longueur peut être de 5'^'" à 10'''"; son diamètre peut varier entre iS™"^ à 35"^"-, diamètres et longueurs en rapport avec la situation des parties à traiter. Toute l'ampoule est soufflée dans du verre très riche en silicate de plomb et très épais, par conséquent très peu traversé par les rayons X. Au contraire, 89?. ACADÉMIE DES SCIEXCFS. rextrôniité du doi^t de gant est en verre ordinaire. On peut estimer, d'api-ès des radiographies, «in'il passe par ce point environ cinquante fois plus de rayons de Rontgen que par une surface équivalente de l'ampoule. » Nous pouvons ainsi porter ce prolongement au fond des cavités naturelles, bouche, rectum, vagin, et amener le foyer des rayons X jusqu'au contact des tissus malades sans risquer de léser les orifices, en faisant des expositions très courtes, de 3o à 60 secondes seulement, puisque nous réduisons énormément les dislances. » Tel que nous venons de le décrire, ce tube serait pourtant incapable de fonc- tionner en raison des étincelles qui, jaillissant entre ses parois et le patient, le mettraient de suite hors d'usage. Ces étincelles sont complètement supprimées par une gaine prolectrice qui enveloppe le prolongeuienl et <[ul est formée par un tube débonite ou de celluloïd rempli de vaseline, de ])étrole, d'essence de térébentine ou de tout autre liquide isolant. Cette gaine du piolongenienl lui est fixée par un jias de vis en éljonite luté sur le tube. )) Une couche de 2""" à 3™™ du liquide diélectrique suffit jiour permettre de plonger le tube dans une cavité naturelle sans qu'il se ])roduise la moindre étincelle, même si l'ampoule est résistante. » La partie terminale active du tube se trouvant ainsi à une distance constante des tissus malades, l'ampoule étant avec son osmorégulalrMi- maintenue à une résistance déterminée par une étincelle dérivée, on n'a plus à s'occuper que des temps d'expo- sition. » Pour que ce tube soit plus maniable il n'est pas fixé sur un support, mais porte à une de ses extrémités un manche en ébonile qui permet de le tenir comme tout autre instrument, le médecin le guidant avec la main pendant la durée de l'application. » A 5 heures l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et tiemie. G. D. On souscrit à Paris, chez. GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grarids-Augustins, n° 55. )U!S i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. \\i forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Deux s, l'une par ordre alphabétique de nialiéres. l'autre par ordre al| ial^clif^ue de noms d'Aulcur^, terminent chaque volume. L'abonnemenl est annuel rt du \" Janvier. PLe prix de Vabonneineiu est fixe ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements : 40 fr. — Union postale : 44 fr. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Ferran frères. i Ctiaix. Jourdan. i Ruff. j Courtia-Hecquei.. ( Germain et Grassin ' Gastineau. ne Jérôme. on Régnier. , Ferel. rux .... Laurens. ' IMuller (G.). '■S Renaud. , Derrien. ' K. Robert. j Oblin. : Uzel frères. Jouan. eiy Perrin. i Henry. urg .. -' ( Margueric. , — 1 Juliot. ( Bouy. , Nourry. . Rate). iRey. ( Lauverjai. I Degez. . \ Drevet. I Gratier et C". helle Foucher. \ Bourdlgnon. ( Dombre. ) Thorez. ( Quarré. chez Messieurs : , ( Baumal. Lorient ( M°" lexier. Bernoux et Cumin Georg. Lyon ( Efîantin. i Savj. ' Vilte Marseille Ruât. I Valat. Montpellier „ , _, ' ( Coulei ei fils. Moulins Martial Place. j Jacques. Nancy Grosjean-Maupin ( Sidot frères. 1 Guisl'liau. Mantes ,, , ( Veloppe. I Barma. Nice , ■ ) Appy. nimes Thibaud. Orléans LodJé. „ . . i Blanchier. Poitiers T . ( Lévrier. Bennes Plihon et Hervé. Roche/ort Girard ( M"" ). i Langlois. Rouen . , ! Lestrmgant. S'-Élienne Chevalier. I Ponleil-Burles Toulon I «^ ., ( Rumebe. „ , I Gimet. Toulouse r. ( Privât. . Boisselier. Tours Péricat. ' Suppligeon. Valenciennes , ( Lemaltre. On souscrit, à l'Étranger, A msterdam . Berlin. Bucharesl. chez Messieurs : ( Feikenia Caarelsen I et C". A thénes Beck . Barcelone Verdaguer. Asher et C'". Dames. Friedlander el fils Mayer et Millier. Berne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. Lamertin. Bruxelles.. ..... ( MayolezetAudiarte. ( Lebégue et C*. î Sotchek et C°. I .\lcalay. Budapest Kilian. Cambridge. Deighton, BelletC". Christiania. ..... Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes: Beuf. iCherbuliez. Georg. Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. j Benda. ! Payot et C". Barth. Brockhaus. Leipzig { Kœhler. Lorentz. Twietmeyer. J Desoer. ( Gnusé. Lausanne.. Liège. I chez Messieurs ; I Dulau. ''""'^" Hachette et G'-. 'Nutt. Luxembourg. ..- V. Buck. / Ruiz et C. Madrid ) Romo y Fusse! ) Capdeville \ F. Fé. Milan.... ( ^o<=«a f""'- ■■ I Hœpli. 'Moscou Tastevin. Naples j Marghieri di Gius I Pellerano. ( Dyrsen el PfeilTer. /Ven-- rork Stecherl. ' LemckeetBuecbr er Odessa Rousseau. Oxford.: Parker et C" Palerme Reber. Porto Magalhaés ei M. .m» Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. «„_., ( Bocca frères Home ] { Loescheret C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordiska Bogbandel „, ,, .. . 1 Zinserline. S'-Fetersbourg. . „, ,„ * * ( Wolff. / Bocca frères. Brero. Turin ( 1 Clausen. [ RosenbergelSellier. Varsovie Gebethner et WolB. Vérone Drucker. ( Frick. Vienne _ , , ( Gerold el €'•. Ziirich Meyer el Zeller. LES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes l'' à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4°; i853. Pri.f 25 fr. Tomes 32 à 61. — ( r" Janvier [85( à 3i Décembre iSiJï.) Volume in^"; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 ii 91. — t i"' Janvier i865 à 3i U.jcemlira iSSi>.) Volume in-4°; 18S9. Prix 25 fr. Tomoi 92 a 121. — ( i'^' Janvier iSSi à 3i Décembre iS^jS.) Volume in-4"; 1900- Prix 25 Ir. IPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES ; I.— .\Iéin jiresur quelque* points de la Physialogicdas Algues , pir iVI\I. .\. t),.iiBSS et .V.-J.-J. Solibr. — .Vtémoire sur le Calcul des Perlurbalioiis qu'éprouvent les, par >I. H wse.v. — Aén )ire sur le l'dii.;réiis et sur le rùle Ji Siic p m i ■ Uiq.ii; dans les pliiii jrnjiei digestifs, pjrticuliéremenl dans la digestion des 2;r.isses, pir .M. Cnuoi-: B.;a-(\ni>. Volu ne in-'i", avec 3; planches; iS ) ; 25 fr. H. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M, P.-J. Van Bkxëdev. — Kss^ii d'une réponse à la question de Prix proposée en i.S5o par l'Académie des Sciences concours de i8)5, et puis remise pour celui de i8V), savoir: « Etudier le., lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains mtaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Diseuler la question de I;"' app.irilion ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la des rapports qui existent entre l'état actuel du régne org.iniqiie el ses (il. Il-; intérieurs i>, p.ir .\I. le Professeur BioNX. In-'|°, avec 7 planches ; 1S61.... 25 fr. la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, ri !' - Mcmcires présentés par divers Savsits à l'Acedmie des Sciences. W 21. TABLE DES ARTICLES, (Séance du 23 novembre 1903.) MEMOIRES ET COMMUNIGATIOIVS DES MRMBKKS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. H. Deslandres. — Relation entre les taches solaires et le magnétisme terrestre. Utilité de l'enregistrement continu des éléments variables du Soleil 821 M. DE Lappabent. — Sur la signification géologique des anomalies de la gravité.. 827 M. R. Blondlot. — Sur le renforcement qu'éprouve l'action exercée sur l'œil par un faisceau de lumière, lorsque ce fais- ceau est accompagné de rayons »,...-., Sîi Pages. M. Alfred Picaru fait hommage à l'Aca- démie des Tomes VI et VU de son « Rap- port général administratif et technique de l'Exposition universelle internationale de 1900 » 833 M. Lœwy. — Présentation du Tome X des Cl Annales de l'observatoire de Bordeaux ». 836 M. ."Vdolphe Carnot fait hommage à l'Aca- démie du Tome II de son « Traité d'ana- lyse des substances minérales > 837 NOMEVATIOIVS. M. Bertin est élu Membre de la Section de Géographie et Navigation, en remplace- ment de M. de Biissy. décédé 837 MM. Jordan, Mascart, Darboux, Berthe- J.OT, DE l^AprAPENT, PERRiERsoni pommés membres d'une Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la chaire d'Histoire générale des Sciences, >acante au Collège de France 838 CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale divers Ouvrages de S. A. S. Albert I", Prince d'e Monaco; de M. Charles Méray, de M. É. Bertrand ' 838 M. L. Fejer. — Sur les équations fonction- nelles et la théorie des séries divergentes. SSg M. D. PoMPKiu. — Sur un système de trois (onctions de variables réelles 84' M. Charles Renard. — Sur la possibilité de soutenir en l'air un appareil volant du genre hélicoptère en employant les mo- teurs à explosion dans leur état actuel de légèreté 84? M. G. TissOT. — Sur la mesure de l'eUel des ondes électriques à dislance au moyen du bolomètre 846 M. P. Vaillant. — Sur la couleur des solu- tions aqueuses de méthylorange et le chan- gement qu'y déterminent les acides 849 MM. F. OsMOND, Ch. Fbémont et G. Cab- taud. — Les modes de déformations et de rupture des fers et des aciers doux... 85i MM. HoLLARD et Bertiaux. — Influence des gaz sur la séparation des métaux par électrolyse : séparation du nickel et du zi ne 85^ M. L.-.I. Simon. — Sur l'acide oxalacélique. 855 M. R. Fosse. — Copulation des sels de di- naphtopyryle avec les phénols 858 M A.MÉ PicTET. — Synthèse de la nicotine. 860 M"" Motz-Kossowska. — Sur l'action mor- phogéne de l'eau en mouvement sur les Hydraires 863 M. F. Ladreyt. — Sur le rôle de certains éléments figurés chez Sijiiinculus nudusL. 865 M. Ch. Gravier. — Sur la Méduse du Vic- toria Nyanza 8C7 M. Paul Vuillemin. — Sur une double fu- sion des membranes dans la zygospore des Mucorinées 869 M. G. Delacroix. — Sur la jaunisse de la betterave ; maladie bactérienne 87 1 MM. L. DuPARc et F. Pearce. — Sur les formationsdela zone des quartziiesel con- glomérats inférieurs au Dévonien dans l'Oural du Nord 873 M. Pierre Termieb. — Sur la structure des Hohe Tauern (Alpes du Tyrol ) 876 M. H. ArsandauX. — Contribution à l'étude des roches sodiques de l'Est-.\fricain 876 M. Deprat. — Les roches éruptives4e l'ile d'Eubée 879 M. R. Anthony. — De l'action morphogé- nique des muscles crolaphytes sur le crâne et le cerveau des Carnassiers et des Pri- mates 881 M. Georges Bohn. — Comparaison entre les effets nerveux des rayons de Becquerel et ceux des rayons lumineux 883 MM. J.-E. Abelous et J. Aloy; — Sur l'exis- tence, dans l'organisme animal, d'une dia- stase à la fois oxydante et réductrice 885 M. Mazé. — Sur la fermentation forménique et le ferment qui la produit 887 M. BÉRANECK. — Sur les luberculines 889 M. OuDiN. — Ampoule de Crookes pour radiothérapie 891 PARIS. - IMPRIMERIE G AUTHI E R -V ILLARS. Quai des Grands-Augustins, 5.S. /.# Gérant ; (tauthieh-Villars. IS03 I9Q3 ' SECOND SEMESTUE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS., TOME CXXXVII. N° 22 (30 Novembre 1903). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBKAIRE DES COMPTES.RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. i 1903 ; RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et ik mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres el de l'analyse des Mémoires ou Noies présentés par des savants étrangers à l'Académie, Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". • Impression des travaux de l'Académie. Les extraits desMémoires présentés par un Membre ou parun associéélrangerderAcadémiecomprennenl au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute ISote manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu àe la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit iait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont Ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra|)- porls relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savan. étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persoi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1' demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ur sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qui tait la présentation est toujours non 3 mais les Secrétaires ont le droit de réduire cetEi autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le: pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être re l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à tt le litre seul du Mémoire est inséré dans le Com/^/eii actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendi\ vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches el tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planch figiues. Dans le cas exceptionnel où des figures sei autorisées, l'espace occupé par ces figures com pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais d( leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappo les Instructions demandés par le Gouvernemen Article 5. Tous les six mois, la Commission administrât!' un Rapport sur la situation des Comptes rendus l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution di sent Règlement. Les savants étranger, à l'Académie qni désirent faire présenter leurs Mén^cires par MM. les Secrétaires ll^^^l'l^l^^^J^';^^ déposer an Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 50 NOVEMBRE 1903, PRÉSIDENCE DE M. ALBERT GAUDRY, MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Instructiox pcblique et des Beaux-Arts adresse une ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Berlin, dans la Section de Géographie et Navigation, en remplacement de M. de Bussy, décédé. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Bertin prend place parmi ses Confrères. ANATOMIE COMPARÉE. — Sur les mains scapulaires el pelviennes des Poissons. Note de M. Armaxd Sabatier. « Dans une série de Notes insérées dans les Comptes rendus de ces der- nières années, je me suis attaché à établir la morphologie des membres pairs des Poissons, membres qui ont servi de base au développement des membres chez les autres Vertébrés. Cette étude m'a conduit à démontrer que, chez les Poissons osseux, les membres postérieurs étaient constitués par une masse osseuse basilairedans laquelle le membre ne s'est pas diffé- rencié de la ceinture pelvienne. Cette masse est formée de deux parties paires plus ou moins unies sur la ligne médiane ventrale, et composées cha- cune de l'association ou de la fusion plus ou moins prononcée des moitiés latérales de deux interépineux successifs dédoublés suivant un plan ver- tical et médian. Cette pièce osseuse porte les rayons qui ne sont pas des parties intégrantes des membres, et ne représentent que des parties d'ori- C. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N» 22.) H^ 894 ACADÉMIE DES SCIENCES. gine dermique analogues aux griffes, aux ongles et aux plumes des autres Vertébrés. » Dans le membre antérieur au contraire la différenciation s'est établie entre la ceinture et le membre de la façon suivante : le demi-interépineux, devenu antéro-supérieur par un mouvement de bascule dû à l'élargissement de la cavité pharyngienne, représente en fait la ceinture scapulo-coracoï- dienne et un très court humérus lamellaire bifide qui lui reste soudé, tandis que le demi-interépineux devenu postéro-inférieur se fragmente par suite d'ossifications distinctes pour former : » 1" Un os radio-cubital percé d'un trou ou espace interosseux qui sépare les deux os de l'avant-bras dans leurs portions moyennes, tout en les lais- sant unis par leurs extrémités. C'est d'ailleurs la conformation constante du cartilage embrvonnaire et fondamental de l'avant-bras de tous les Vertébrés; » 2° Un os pisiforme lamelleux, plus ou moins distinct du cubitus; » 3° Cinq métacarpiens dont le radial reste soudé au radius, tandis que les quatre autres sont indépendants et reposent sur le bord du radius, mais surtout du cubitus et parfois aussi du pisiforme. Les métacarpiens, qui représentent à eux seuls les doigts, re|)osent donc sur le bord postérieur ou talon du deuxième iuterépineux. L'ensemble des deux demi-interépi- neux latéraux forme donc proprement, le premier la ceinture et l'humérus, et le second l'avant-bras, le pisiforme et la main, d'où ce résultat aussi remarquable qu'inattendu, que la ceinture et l'humérus réunis sont homo- dynames de l'avant-bras, du pisiforme et de la main. » Les preuves anatomiques (c'est-à-dire les connexions) de ces homo- logies surprenantes ne me paraissent laisser subsister aucun doute sur leur réalité. Néanmoins il convient de rechercher les faiis qui peuvent apporter à ces vues de nouveaux éléments de démoustration. Je considère qu'on doit en trouver un important dans un lait qui me paraît établir que la ceinture, c'est-à-dire le demi-épineux antéro-supérieur, ne diffère pas du membre, c'est-à-dire du demi-interépineux postero-inférieur, par l'absence de ces appendices qui représentent les doigts, et qu'il y a sur la ceinture scapulo-coracoïdienne, comme sur l'avant-bras, et dans une situation exacte^ ment comparable, une main représentée par un doigt exactement conformé comme les doigts de la main radio-cubitale, et par conséquent une main THonodactylc scapulaire. La présence de doigts sur les deux éléments consti- tuants de la nageoire antérieiu-e, la ceinture et le membre, est de nature à confirmer hautement une assimilation dans la signification de ces deux éléments, et par conséquent à établir clairement leur homodynamie. SÉANCE DU 3o NOVEMBRE I9o3. SyS n Or il existe sur la ceintilre pectorale delà plupart des Poissons osseux un appendice plus ou moins ossifié, qui ne peut avoir d'autre signification que celle d'un doigt. Il s'agit d'un appendice composé de une ou deux pièces qui a si bien embarrassé jusqu'à présent les anatomistes qu'on lui a donné des noms très différents, et qu'où n'est pas parvenu à l'assimilera aucun des os connus chez les autres Vertébrés. C'est Vos coracoidien des Poissons de Cuvier, le coracoïde de Geoffroy Saint-Hilaire et d'Agassiz, la clavicule d'Owen, la pièce accessoire de Gegenbaur, Vos de la ceinture scapulaire secondaire de Claus et de Wieilersheim, la baguette slyliforme de Vogt, le post-claviculaire d'autres anatomistes, etc. Ces diverses dénomi- nations, ou bien sont insignifiantes, ou bleu ne résistent pas à un examen sérieux des connexions, sur lesquelles doit se baser la détermination vrai- ment anatomique d'un os. » Voici d'ailleurs les caractères de forme et de connexions qui appar- tiennent à cet appendice digitiforme. C'est un appendice allongé, composé parfois d'un seul os, le plus souvent de deux os successifs. Il est attaché au bord postérieur ou talon de l'os de la ceinture. Le premier article est tanlôt court, trapu, tantôt allongé; il est aplati comme le sont tous les os de la main des Poissons osseux. Il peut être très court, réduit à une saillie soudée à la portion scapulaire de la ceinture. Il ressemble alors au premier métacarpien, ou métacar[)ien radial de la main radiocubilale. Le second article ou terminal, est jjIiis allongé, plus grêle, d'une ossification plus ou moins incomplète, et se termine en pointe effilée. Il est parfois soudé au premier, le plus souvent libre et articulé. Cette articulation est parfois de forme identique à celle qui rattache les rayons de la nageoire aux méta- carpiens, chez Scarpena notamment. L'ensemble des deux articles forme une tige articulée, légèrement anguleuse et dirigée de haut en bas et d'avant en arrière. Cette tige est sous-dermique, par son premier article, tandis que le second est pour ainsi dire noyé dans l'épaisseur du derme; elle adlière très inégalement aux muscles latéraux du tronCj mais ces relations sont tout à fait accidentelles et contingentes, et sans caractères anatomo-physiologiques. Elles n'ont aucun rapport réel avec les cloisons myomériques ni avec la direction des fibres musculaires. » Cet appendice présente donc des analogies remarquables avec les doigts radio-cubitaux de la nageoire. L'article basilaire est un vrai méta- carpien, et l'article terminal un rayon porté par ce dernier. Les modifi- cations de forme et de situation générale s'expliquent facilement parce fait 8q6 ACADEMIE DES SCIENCES. que ce doigt scapulaire entraîné en haut par le mouvement de bascule de la ceinture, débordé et recouvert par la masse, plus importante, de la main radio-cubitale, est resté moins achevé et inactif, et a été enseveli sous la peau, comme l'est la partie humérale de l'aile de VApterix, et comme l'était très probablement l'humérus de VHesperornis, de la période cré- tacée. En outre ce doigt scapulaire a, avec l'interépineux de la ceinture, des connexions parfaitement comparables avec celle des doigts de la nageoire avec l'interépineux radio-cubital. Ils sont, les uns et les autres, portés par le' bord postérieur ou talon, ou base, de l'interépineux corres- pondant. Ils présentent des variations de forme, de volume et de struc- ture le plus souvent simultanées. M Ainsi donc, la conception du membre thoracique comme formé de l'association et de la différenciation de deux demi-interépineux successifs, conduit à une détermination rationnelle de l'appendice que je viens de décrire, et dont la signification est restée entièrement ignorée. C'est un doigt scapulaire noyé dans le derme; et, d'un autre côté, l'existence de cette main scapulaire monodactyle achève de confirmer la valeur de la ceinture comme homodyname du membre radio-cubitopalmaire. Ces deux déterminations se prêtent un appui réciproque pour établir la conception que j'ai formulée de la morphologie des ceintures et des membres chez les poissons osseux. » Il faut remarquer d'ailleurs qu'au membre postérieur ou nageoire abdominale, les deux demi-interépineux composants ne se sont pas diffé- renciés et ont conservé la même valeur, contribuant l'un et l'autre à former la surface articulaire destinée à porter les rayons de la nageoire. » Il V a donc là virtuellement une main pelvienne associée à une main tibio-péronéale. Mais ces deux mains forment une série continue qui se scindera à la nageoire pectorale. Ici, en effet, par suite de l'inégalité de développement et de la différenciation des deux demi-interépineux, il se produit un écartement entre les talons de ces derniers, et, par suite, une échancrure entre les deux mains. Quand l'inégalité reste faible, l'échan- crure resle élroke (Mi/gil cephalus); quand l'inégalité s'accentue, la cein- ture devenant très prédominante, l'échancrure s'élargit fortement (Esox lucius). » Une prochaine Note sera consacrée à l'examen de ces dispositions chez les Chondroptérygiens. » SÉANCE DU 3o NOVEMBRE [go3. 897 CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétcel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Un Ouvrage de M. Icilio Guareschi, intitulé : « Storia délia Chemica, III : Lavoisier, sua vita e sue opère. » 2° Un Ouvrage ayant pour titre : « Poisons et sortilèges » ; 2* série, « Les Médicis, les Bourbons, la Science au xx« siècle », par MM. Cabanes et L. Nass. ASTRONOMIE. — Observations faites à l'Ile de la Réunion sur l'éclipsé de Lune du 6 octobre igoS. Note de MM. Edmo.vd Bordage et A. Garsault. « Nous avons l'honneur de faire parvenir à l'Académie quelques notes prises lors de l'éclipsé partielle de Lune du 6 octobre dernier. » A l'heure qui coriespond au lever de la lune (5''58'", temps civil de la Réunion), l'éclipsé est commencée depuis l'^So""; mais l'astre n'est pas visible à cause des nuages. A 6''iS", une courte apparition ; cependant, la nuit n'étant pas complètement venue (et ce qui reste du disque répandant une lueur jaunâlre), les essais de photo- / graphie sont alors infructueux. » Jusqu'à 6'' 58", l'astre est complètement voilé par un rideau de nuages. A ce moment, une trouée se produit ilans ces derniers, de sorte qu'entre 6''59"' et 7'', la phase maxinia du phénomène peut être photographiée (pour la Réunion, le maximum s'est produit à 6''59'"32'). Il ne reste plus alors qu'un très mince croissant correspon- dant à I dixième \ du diamètre {yHô)- Dans la partie du disque que l'ombre recouvre, un point brillant rougeàtre est encore visible et semble représenter le cratère rayon- nant d'Aristarque. » Vers 7''io°', les nuages cachent de nouveau l'astre, qui n'est guère visible ensuite que vers 7''35"'. Il est alors facile de constater que le phénomène est en voie de décrois- sance rapide. Une réverbération prononcée empêche de distinguer la topographie du croissant très brillant. Puis, les nuages dissimulent encore l'astre tandis que Jupiter, peu éloigné, demeure presque constamment découvert. A 7'' 55", grâce à une éclaircie, une quatrième photogiapliie peut être prise. Cette vue est curieuse parce qu'elle reproduit la partie sombre du disque. A ce moment, la topographie lunaire se dis- lingue nettement avec une longue-vue ou une simple jumelle, et cependant la photo- graphie ne la reproduit pas encore. Le premier détail apparent est le bord orientai de la mer des Humeurs; le cirque de Grimaldi est visible aussi, avec un peu d'attention. Le contour oriental de l'océan des Tempêtes se dessine ensuite nettement. 8^8 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Puis, l'astre est encore voilé par un rideau de nuages. Ce n'est qu'à 8''2i" qu'il se montre de nouveau. Les contours des dilTérenles mers ont successivement fait leur réapparition. Peu à peu les cratères rayonnants d'Aristarque, de Kepler, de Kopernic, se découvrent et scintillent. L'astre va demeurer visible jusqu'à la fin du phénomène et deux photographies sont prises à 8''33°' et à 8''35'", cette dernière peu avant la sortie de l'ombre (8''36'"29% temps civil local). A. ce moment, on voit se reconstituer complètement le contour de la mer des Crises, et c'est en cette région du bord du disque que l'échancrement disparaîtra définitivement. Mais ce ne sera guère que vers S*" 5o™, voire 9^, que le bord du disque sera bien net. Jusque-là, la région qui s'étend entre la mer des Crises et la partie la plus rapprochée du bord occidental du disque, est demeurée indécise et comme recouverte d'une sorte de buée à aspect légèrement fuligineux. » Depuis g"" jusqu'à g'^So" (sortie de la pénombre), la Lune brille d'un admirable éclat, car les nuages ont disparu comme par enchantement. A l'aide d'une longue-vue on découvre facilement les cratères d'.\ichimède, de Platon, de Cassini, d'Aristote, de Posidonius, de Pline, ainsi que Manilius et la traînée blanchâtre qui relie les monts Hémus au cratère de Bessel. L'auréole lumineuse de Tycho est réellement éblouissante. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Le dernier minimum des taches du Soleil el remarques au sujet de la loi des zones. Note de M. J. Guillau.me, pré- sentée par M. Mascart. « L'examen des nombres annuels obtenus pour les groupes de taches, leur surlace totale et les jours sans taches indique que le dernier minimum des taches a eu lieu en 1901, et la comparaison des mêmes résultats par trimestres montre qu'il a dû se produire dans le courant du troisième tri- mestre. Mais on constate en outre deux autres mininia qui, dans l'ordre de leur importance, se rapportent au deuxième trimestre de 1902, puis au premier trimestre de 1901 ; d'autre part, les deux périodes les plus longues de jours consécutifs sans taches ont été successivement de 89 jours dans le premier trimestre de 1901 (12 mars-19 avril) et de 47 jours dans le pre- mier trimestre de 1902 (17 mars-2niai); ces particularités indiquent qu'il y a eu ime période de minmium assez étendue. » Pour trouver l'époque de ce minimum, on a pris les surfaces totales mensuelles enregistrées à l'observatoiie de Lyon de janvier 1 901 à juin 1908 inclusivement, et l'on a cherché à représenter ces nombres graphique- ment; mais les taches présentent des variations successives tellement grandes qu'il est difficile de tracer une courbe moyenne sans beaucoup d'arbitraire. Afin d'atténuer ces grandes irrégularités et faire disparaître SÉANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 899 celles d'ordre secondaire, on a fait les moyennes des nombres mensuels pris deux à deux, puis les moyennes des moyennes obtenues ainsi succes- sivement, toujours par deux, jusqu'à un adoucissement convenable de la courbe; finalement, il en est résulté que le jjointleplus bas de cette courbe est en septembre 1901. » La recherche, dans le journal quotidien d'observations, d'une époque plus précise, ne permet [las de fixer une d^ile; on peut dire seulement que le moment probable du minimum paraît être vers le commencement du mois indiqué. Et enfin, en tenant compte des deux grandes périodes sans taches signalées plus haut, dont l'époque moyenne est le 4 octobre, on peut conclure que l'époque moyenne du dernier minimum des taches est bien en septembre et adopter 1901,7. » L'allure des taches aux environs de ce minimum m'a amené à étudier par nos observations la loi des zones, de Spôrer, dont l'énoncé est le sui- vant (') : « Un peu avant le minimum, il n'y a de tnclies que près de l'équateur solaire, » entre -(-5° et —5° A partir du minimum, les taches, qui avaient depuis longtemps )) déserté les hautes latitudes, s'y montrent brusquement vers ± 3o°. Puis elles se » multiplient, un peu partout, à peu près entre ces limites, jusqu'au maximum, mais u leur latitude moyenne diminue constamment jusqu'à l'époque du nouveau mini- » mum », » Pour cette étude, les observations des trois dernières années ont été divisées en périodes limitées par la présence de taches soit près de l'équa- teur, soit dans les hautes latitudes, ou bien dans les deux zones à la fois. Ces périodes sont au nombre de sept : Aux liititiiilfs basses. Aux latitudes hautes. Nombre Nombre Suiliice Distance Nombre Surface Distance Périodes de jours. de groupes. totale. à l'équateur. de groupes. totale. à l'équateur. 1" . — '900 janv. I, août 38.. . 240 37 2 32 1 0 7,6 9 9 206 38,1 S" — 1902 févr. 14, OCt. 3. . 232 0 0 20 862 24,0 &' — OCt. 4) déc. 2. . Go 2 i5i 6,5 6 5l2 22,0 r — déc. 3, déc. 3i. • 29 0 0 3 36 19,0 (') Comptes rendus, t. CVIII, p. 486. goo ACADEMIE DES SCIENCES. » Les indications du Tableau ci-dessus se résument ainsi : » 1. Jusqu'au 28 août 1900, il n'y a eu des taches que prés de l'équateur. » 2. Les premiers signes d'activité dans les hantes latitudes paraissent s'être mani- festés dès le 29 août de la même année, par l'apparition à — 22» de latitude d'un groupe que nous avons observé jusqu'au 3 septembre. Ensuite on note, le 11 septembre, l'ap- parition de taches voilées à — 3o°. Le i5, une tache s'est montrée à -1- 48°, suivie le24 d'une autre plus important? à — 26°. Dans cette période, sur 7 groupes, il y en a 4 au voisinage de l'équateur. » 3. Durant la période suivante, les taches étaient toutes dans les basses latitudes. )) k. Après cette accalmie des hautes régions, qui s'est prolongée 8 mois, une petite tache s'est montrée le 26 mai 1901 à — 52°, suivie, le 3 juin, d'une un peu plus grosse à -H 28°. Au total, jusqu'au i3 février 1902, sur 16 groupes enregistrés, il 3- en a 7 près de l'équateur et 9 dans les latitudes élevées. » 5. Dans la cinquième période, on note 20 groupes qui sont tous éloignés de l'équateur. » 6. L'état de calme des latitudes basses a été troublé par l'apparition d'un groupe à + 9°, 5, le 4 octobre 1902, et l'activité dans celte zone paraît s'être éteinte définiti- vement avec la très petite tache qui a paru à — 3°, 5 de latitude, le 2 décembre. » 7. Les 3 groupes, notés ensuite jusqu'à la fin de 1902, sont loin de l'équateur. » Il résulte de l'étude de ces diverses périodes : » 1° Que les taches ont commencé à paraître dans les hautes latitudes pendant le deuxième semestre de 1900, soit environ i an avant l'époque du minimum ; » 2° Que les taches n'ont disparu dans les latitudes basses que vers la fin de l'année 1902, c'est-à-dire environ i an après l'époque du minimum. » En conclusion, la réapparition des taches dans les hautes latitudes ne s'est pas produite « à partir du minimum » comme l'indique la loi de Spôrer, mais vers le minimum, et elle en a précédé l'époque. » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Du problème de Cauchy relatif à une classe particulière de surfaces. Note de M. W. de Tannesberg. « Considérons une surface W, pour laquelle les rayons de courbure R et R, en un point quelconque sont fonctions l'un de l'autre et introduisons, suivant l'usage, les variables P et Q définies par les relations /,\ <^R dP rfR, _dq R _ PO » Désignons maintenant par (a^, a.,, a,, l>,, b.^, />,) les cosinus directeurs SÉANCE DU 3o NOVEMBRE IpoS. 901 des tangentes aux deux lignes de courbure, qui se croisent en un point quelconque, et parc,, r.,, c^ ceux de la normale en ce point. Enfin, posons (2) A,= Pa„, B„=qb,„ C„=-PQc„ (« = i, 2. 3). » Dans ces condilions, les équations des deux nappes de la développée de la surface W peuvent être mises sous la forme ( ' ) d\ =B.,dA,-b:,dA.,, (S) I dY =B,dA, ~ïi,dA„ dZ =B, rfA,-B,° 22.) 1 iH Q02 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Prenons, pour lignes coordonnées sur S et S', les lignes asymptotiques; dans ces conililions : (4) A„+wB„=/„(«). K„-mV.„--=gn{v) (a^ = 1,2,3). et l'on peut supposer les variables u et f choisies de manière que df]+dfl+flfl^du-, dg\^dgl + dg\=dv\ Supposons maintenant qu'il s'agisse de déterminer la surface W passant par une courbe donnée C et admettant en cliaque point M de cette courbe une normale donnée. » Remarquons d'abord qu'au point M, on peut déterminer, en général, les valeurs de R et R, et, par suite, les points de contact m et m, de la nor- male avec les deux nappes de la développée. Il suffit pour cela d'utiliser la relation donnée entre R et R, et une relation de la forme aRR, -+- /^(R 4- R,) + e = o, obtenue en exprimant que les plans tangents en m et w,, à la surface réglée des normales, sont rectangulaires. Ces deux plans tangents et le plan tangent à la surface W au point M déterminent complètement le trièdre lié au point M de la surface W. On peut donc, en chaque point M de la courbe C, calculer (fl„, b„, c„) en fonction de la variable t, qui fixe la position du point M. Il résulte de là qu'on pourra aussi calculer A,, Ao, A^, R,, B,, B3 en fonction de t, à l'aide des formules (2), qui sont fondamen- tales dans la tliéorie actuelle. M Les formules (5) font alors connaître par quadratures les expressions de u et V en fonction de t, et, par suite, aussi les expressions de/,, /,,./; en fonction de u et celles de g'., gi' S^ en fonction de c. Le problème proposé peut donc être consi- déré comme résolu. » L'indétermination du problème correspond au cas où les expressions de/,,/,,/;, ou de g^, g.,, g^ en fonction de t se réduisent à des constantes. C) Les expressions dx, dx^, ... en fonclion de /"„, g„, sont connues et ont été don- nées par M. Darboux {Théorie générale des . et ramener la substi- gOÔ ACADÉMIE DES SCIENCES, tution (i) à la forme X = ax-h by-\- c / + F (,-r, y, y'). (3) , (Y = Acc + By-+-Cy'-h^(a;,y,y), F et $ étant des fonctions qui auront des dérivées partielles du premier ordre continues dans le domaine de l'origine et tendant vers o avec x,y,y'. » Les antécédentes successives sont définies dans le voisinage de l'ori- gine et tangentes à Oa; en O. Il faut chercher à quelles conditions \l existe un intervalle de convergence commun à toutes les antécédentes et à quelles conditions '\i„(^^) et '\>'„ (x) tendent uniformément vers des limites dans cet intervalle. » A ce sujet, j'ai établi la proposition suivante : » Sous les conditions C^o et " — ~^ I < ' , '^ existe un domaine — h, -+- h dans lequel toutes les antécédentes sont définies, et dans ce domaine <\i^(x), '^'„{oe) tendent uniformément vers des limites. La fonction initiale '\i{x) est une fonction nulle pour a; = o, ainsi que sa dérivée et vérifiant dans le domaine — h, -\- h l'inégalité •]!' ( x) -h t^ x <^d\ x\, d étant un certain nombre posi- tif fixe qui ne dépend que de la substitution. La limite est indépendante de la fonction initiale. » Pour démontrer ce théorème, je résous la deuxième équation (2) par rapport à y' : y = 7^ (a?, y, Y) = — ç-r — çj V + g Y -+- » L'antécédente de ^{x) est définie par l'équation différentielle y' = 'k\cc,y,ii{f{x,y,y')\\. » Intégrons cette équation par approximations successives en rempla- çant le second membre j par une fonction j,, vérifiant l'inégalité , A y. + c^ , oa fond faci- lement dans la flamme du bec Bunsen ordinaire, mais que la petite perle résultant de cette fusion se solidifie aussitôt, bien que son support soit sensiblement à la même température qu'elle, ce qui élimine les pertes par conductibilité. » II se produit dans cette expérience un ralentissement des gaz incandescents autour de la perle, et la fusion s'arrête quand l'apport de chaleur par les gaz ne peut plus contrebalancer à 1780° les perles par rayonnement. » Cette simple expérience doit faire rejeter tous les résultats indiquant moins de 1780" pour la flamme en question, el montrent que la température du Bunsen ne saurait être déterminée par un couple au platine. » II. La méthode qui m'a fourni les quelques résultats que je donne plus loin n'introduit dans la flamme aucun corps solide; elle consiste en principe à produire le renversement d'une raie mélallique au moyen des rayons émis par un corps solide porté à une température convenable. Au moment oîi la raie, en passant du clair au noir, disparait, on admet que la température du solide est égale à celle de la flamme. » Le corps solide choisi a été un filament de lampe à incandescence, les rayons émis par cette lampe traversaient la flamme étudiée contenant de la vapeur de sodium. Une lentille permettait d'obtenir sur la fente d'un spec- troscope l'image du filament, de telle sorte que le spectre continu donné par le charbon était traversé par la raie D qu'il a été possible de renverser et par conséquent de faire disparaître, avec toutes les flammes étudiées, La fente du spectroscope doit être très fine pour rendre plus sensible le moment du renversement, et la lentille de concentration donnant l'image du filament doit avoir une ouverture assez grande pour que toute la surface de la lentille du collimateur soit couverte. SÉANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 9I I » Voici quelques résultats fournis par le bec Bunsen (pleine admission d'air) : ,,e expérience 2° )) 3« )) 4» » 5^ )) 6= » r » 1870 i885 1870 1870 1895 i855 1870 i855 Moyenne 1871" » La concordance de ces mesures est assez bonne et la moyenne obtenue ne doit guère s'écarter de plus de 10° de la température vraie du gaz. » Voici quelques autres résultats obtenus de la même manière : o ! Pleine admission d'air 1871 Demi-admission d'air 1812 , Sans air 1712 Brûleur à acétylène 2.548 Alcool salé flamme libre 1706 Vapeur d'alcool brûlant dans un Bunsen (lampe Denay- rouse sans manchon ) 1 862 Même lampe (alcool carburé 5o pour 100 de benzine). 2o53 Hydrogène brûlant librement à l'air '900 Chalumeau (gaz d'éclairage et oxygène) 2200 » (H^ et O) 2420 » La mesure de la température du fil de la lampe s'effectuait au moyen du pyromètre à absorption qui m'a déjà servi à la mesure de la température du cratère de l'arc électrique ( ' ); les mesures se conduisent avec une grande facilité. » Remarquons en terminant que cette méthode entraîne l'adoption des deux hypothèses suivantes : 1° Que les flammes ne sont pas luminescentes, car s'il en était autrement les valeurs ainsi obtenues seraient trop élevées; 1° Que le pouvoir émissif des flammes pour la longueur d'onde des raies métalliques émises est égal à l'unité; la température mesurée serait trop faible s'il en était autrement. M J'ai pu produire également le renversement pour d'autres raies et en particulier pour le lithium; ce renversement se produit à la même tempé- (') Comptes rendus, 26 mai 1902. 912 ACADEMIE DES SCIENCES. rature que pour le sodium. Il est bien difficile, dans l'élal actuel de nos connaissances, de vérifier la première hypothèse, mais il n'en est pas de même de la seconde : L'expérience montre que l'éclat de la raie du sodium, produite dans un speclropholomètre, n'est pas augmenté si l'on fait passer obliquement au travers de la flamme sodée un faisceau de lumière élec- trique. Le pouvoir diffusant est donc nid, ce qui indique un pouvoir absor- bant égal à l'unité ( '). 1) ÉLECTRICITÉ. — Sur des phénomènes particuliers présentés par les arcs au mercure. Note de M. de Valbueuze, présentée par M. A. Potier. « I. L'arc entre électrodes de mercure a étéT étudié dans des tubes en U reliés à une trompe de Sprengel; le mode d'amorçage est celui d'Hewitt. Lorsque la pression dans le tube froid est comprise entre 4*""" 6t 2""™ de mercure, on constate le phénomène suivant : » Au début du fonclionnemeiU, l'anode présente une j^lage plus ou moins grande uniformément lumineuse. Puis elle se couvre de petites étoiles extrêmement bril- lantes formant des figures géométriques régulières; souvent ces étoiles sont au nombre de six ou sept, occupant les sommets et le centre d'un pentagone ou d'un hexagone parfaitement régulier; d'autres fois elles sont en grand nombre, très petites et très mobiles, disposées régulièrement sur des circonférences concentriques. Généralement, les dilTérents aspects alternent, apparaissant et disparaissant avec une grande rapidité. » A mesure que l'électrode s'échaufl'e, les étoiles augmentent de grosseur et prennent la forme de perles sphériques lumineuses posées sur le mercure; ensuite elles se groupent et se soudent, formant un disque lumineux central et un ou plusieurs anneaux lumineux concentriques séparés par des anneaux obscurs. Enfin les anneaux obscurs disparaissent et l'anode présente son aspect habituel, c'est-à-dire une plage uniformément lumineuse. (') En réalité le pouvoir absorbant de la flamme dépend de son épaisseur. Ce qu'il faut entendre ici, c'est qu'une flamme de grande épaisseur a un pouvoir absorbant qui tend vers i. Il n'est jjas d'usage pour les solides défaire celte remarque, elle ne devien- drait utile que pour des lames infiniment minces. Cependant il se pourrait que pour les flammes donnant des raies métalliques et même sous une épaisseur infinie le pouvoir absorbant ou émissif soit différent de i; nous voulons dire ici que le pouvoir émissif de chaque molécule de sodium dans la flamme est le inême que celui du charbon. Pour que notre méthode soit correcte, il faut simplement que \t poin'oir émissif du solide pris comme terme de comparaison soit égal à celui de la flamme épaisse qu'il s'agit de mesurer. SÉANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. giS » L'explication de ce phénomène doit probablement être cherchée dans l'existence, à la surface du mercure, d'une sorte de membrane superfi- cielle plus ou moins perméable au counuil, dont l'état vibratoire déter- minerait la forme régulière des figures observées. » II. Amorçage. — Il est généralement admis que les tubes à vide à une ou deux électrodes de mercure exigent, pour leur amorçage, une différence de potentiel de quelques milliers de volts, après quoi le passage normal du courant s'effectue avec une chute de potentiel d'une quinzaine de volts seulement. » Or, en soumettant ces tubes à une différence de potentiel de 55o volts, on constate des phénomènes d'amorçage spontané dans les conditions suivantes : » 1° Tubes à anode enfer et cathode en mercure. — Lorsque la pression inté- rieure est comprise entre o^^jô et o™", i5 do mercure, il se produit au-dessus de la cathode une belle lueur veloutée violette qui occupe toute la section du tube. Une faible lueur verdàtre borde l'anode; le reste est sombre. Le courant qui passe est de o,oi à 0,02 ampère. Presque toujours, au bout de quelques minutes, l'arc normal jaillit spontanément. » Lorsque la pression est inférieure à o™™, i5 et descend jusqu'à ©""""jOûô, le phé- nomène préliminaire est toujours le même, mais ne se produit que si le tube est un peu chaud : la lueur cathodique diminue d'intensité et blanchit : l'arc s'établit rare- ment d'une façon spontanée, mais jaillit dès qu'on imprime au tube une légère secousse. » 2° Tubes à anode et cathode en mercure. — Les phénomènes d'amorçage spon- tané sont beaucoup plus rares dans ces tubes que dans les précédents. Il ne se pro- duisent que si les électrodes ont été auparavant cliaulTées par le passage du courant et lorsque la pression est comprise entre o™'",6 cl o™",i5, c'est-à-dire au maximum de conductibilité des tubes à vide. » Le phénomène se manifeste par l'appariliou d'une plage violette à la cathode et d'une plage verdàtre à l'anode. Souvent la lueur remplit une partie du tube en for- mant des stratifications violacées d'un côté et verdàtres de l'autre, avec un espace obscur entre les deux, ll'est rare que l'arc s'établisse spontanément, mais une secousse suffit pour le faire jaillir. » Il est à remarquer que, toutes les fois qu'un tube offre une difficulté d'amorçage, on peut, en agitant la surface du mercure, diminuer considé- rablement celle difficulté : probablement l'influence de ces secousses est également explicable parla présence d'une membrane superficielle s'op[)0- sant, surtout à froid, au passage du courant. » 9i4 ACADÉMIE DES SCIENCES. ÉLECTRICITÉ. - Sur la suppression de V hystérésis magnétique par l'action d'un champ magnétique oscillant. Note de M. Ch. Mauuain, présentée par M. Mascart. « De récentes expériences de M. Marconi et de M. Tissot sur un nou- veau récepteur utilisable dans la télégraphie sans fd ont attiré l'attention sur l'action d'un champ magnétique rapidement variable sur l'aimantation produite dans les conditions ordinaires. Tandis que M. Marconi attribue cette action à la suppression du retard par rapport au temps, M. Tissot pense que c'est l'hyslérésis ordinaire par rapport au champ qui est modifiée. M J'ai effectué à ce sujet des expériences quantitatives précises dont voici les conclusions. C'est bien l'hystérésis par rapport au champ qui est affectée; elle est même supprimée complètement: un noyau de fer ou d'acier étant soumis à un cycle de champ magnétique en même temps qu'à l'action continue d'un champ oscillant de même direction, on obtient, au lieu de la courbe d'aimantation à deux branches bien connue, une courbe unique, sur laquelle se placent tous les points obtenus à champ croissant ou à champ décroissant; il suffit pour cela que le noyau soit assez mince pour que le champ oscillant pénètre, avec une intensité suffisante, jusque dans la partie centrale. » Le noyau étudié (ressorts pour chronomètres, non trempés ou trempés, de o°"",i à o">'",i5 d'épaisseur et de o'"",2 à i""" de largeur, tiges cylindriques de fer ou d'acier, fer jjorphyrisé agglutiné par de la paraffine dans un tube de verre) est entouré par deux bobines très longues; la bobine extérieure est la bobine magnétisante, où l'on envoie un courant continu d'intensité variable; la bobine intérieure, d'une seule couche de fil et bien isolée, est parcourue par les oscillations électriques produites de la ma- nière suivante: les armatures d'une bouteille de Leyde sont reliées d'une part aux pôles d'une bobine de Ruhmkorff, d'autre part aux extrémités de la bobine intérieure, un micromètre à étincelles étant intercalé dans ce deuxième circuit. » L'intensité d'aimantation est mesurée au moyen d'un magnétomètre à deux équi- pages magnétiques formant système asiatique; le champ directeur est produit par deux aimants agissant sur un des équipages; j'ai pu ainsi opérer dans des conditions de sensibilité que l'action perturbatrice causée par des lignes de tramways électriques voisines n'aurait pas permis d'obtenir avec un magnétomètre à un seul équipage. » Pour chaque échantillon étudié on construit la courbe cyclicpie d'aimantation ordinaire, puis on recommence les expériences dans les mêmes conditions, mais en mettant en jeu les oscillations' électriques, entretenues par un courant allernalif passant dans le primaire de la bobine de Ruhmkorll. SÉANCE DU 3o NOVEMBRE igo3. 9l5 » On constate ainsi les faits suivants : pour les échantillons non trempés les plus minces, il y a suppression complète de l'hystérésis, les branches montante et descendante de la courbe d'aimantation étant tout à fait confon- dues ; pour des échantillons pius épais, et toutes choses égales d'ailleurs, les deux branches restent séparées, mais moins que celles de la courbe ordinaire, et d'autant plus séparées que l'cchantilion est plus épais. Pour les échantillons trempés les phénomènes sont les mêmes, mais, à épaisseur égale, les oscillations doivent être plus intenses (les boules du micromètre à étincelles plus éloignées) pour que la suppression de l'hystérésis soit complète. Pour un même échantillon, on peut obtenir la suppression par- tielle ou complète de l'hystérésis en faisant varier l'intensité des oscilla- tions. Dans le cas du fer porphyrisé la suppression de l'hystérésis est com- plète. Les valeurs de l'aimantation obtenues pendant l'action des oscillations sont plus élevées que dans les conditions ordinaires. » Les résultats qui précèdent sont obtenus lorsqu'on alimente le pri- maire de la bobine de Ruhmkorff par un courant alternatif, c'est-à-dire lorsque les effets d'induction sont symétriques; quand le primaire est ali- menté par un courant continu interromj)u, c'est-à-dire quand les effets d'induction sont dissymétriques, les résultats sont différents: les oscilla- tions, qui sont alors toujours de même sens au début de chaque décharge oscillatoire, provoquent, quand elles agissent seules, une forte aimantation d'un sens déterminé (aimantation qui persiste quand on les arrête), tandis que les oscillations provoquées par un cor.rant alternatif ne produisent par elles-mêmes aucune aimantation fixe; il en résulte, lorsqu'on effectue un cycle de champ magnétique pendant qu'agissent des oscillations pro- venant d'effets d'induction non symétriques, une courbe d'aimantation qui passe, pour la valeur nulle du champ, |)ar le point représentatif de l'aimantation due aux oscillations, au lieu do passer par l'origine; de plus cette courbe n'est réversible, pour une intensité convenable des oscilla- tions, que dans la partie oi!i le sens du champ magnétisant et celui de l'aimantation due aux oscillations coïncident; dans l'autre partie, les deux branches sont un peu séparées. » L'action continue d'oscillations permet donc d'obtenir, pour des échantillons assez minces, des courbes d'aimantation réversibles, bien déterminées, montant rapidement à partir de l'origine sans présenter de point d'inflexion. Il sera intéressant de coin[)arer, sur les mêmes échan- tillons, ces courbes aux courbes analogues qu'on peut obtenir par d'autres procédés (vibrations, courant alternatif parcourant le noyau, production (}\6 ACADÉMIE DES SCIENCES. (l'un dépôt éleclrolyLiqiie de fer d:ins un champ miignéliqiif, etc.), et d'essayer de définir d'une manière précise la courbr d'aimantation normale ; c'est ce que je fais actuellement. » On peut remarquer que ces expériences donnent un procédé commode pour l'étude de la pénétration du champ oscillant, en fonction de la fréquence, dans les noyaux magnétiques ou dans un métal quelconque les recouvrant. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la loi de distribution régulière de la force totale du magnétisme terrestre en France au \"' Janvier 1896. Note de M. E. Mathias, présentée par M. Mascart. « Pour le plus grand nombre des stations qui figurent dans le Réseau magnétique de la France de M. Moureaux ('), la différence AT entre la force totale de la station X au i*"' janvier 1896 et celle de l'observatoire de Toulouse, à la même époque, peut être représentée par une fonction du second degré des différences de longitude et de latitude géographiques (A longitude) et (A latitude), de cet endroit et de la station de référence adoptée. » J'ai procédé dans cette recherche comme pour les éléments étudiés antérieurement. » Des tâtonnements réguliers m'ont permis de passer de la formule linéaire (1) AT (calculé) — 1 ,3 (A longitude) 4- Ô (A latitude), valable dans une aire très étendue autour de Toulouse, à la formule AT (calculé) r= I ,3 (A longitude) -f- 5 (A latitude) + 0,0008 (A longitude)- (2) , ■ 0,0010 (Alongitude) (A latitude) — 0,0008 (A latitude)^, applicable dans toute la l'rance, la Corse y comprise. AT est supposé exprimé en unités du cinquième ordre décimal, (Alongitude) et (A latitude) en minutes d'arc. On a admis pour force totale, à Toulouse, au i''' janvier i8g6, la moyenne o,45o5o des deux nombres donnés par M. Moureaux, ou mieux /15o5o. » La force totale T étant calculée au moyen de la composante horizontale II et de Tinclinaison 1 par la formule cos l (') Annales du Bureau central méléorologique; année 1S98. SÉANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 917 on reconnaît aisément que l'erreur dT provenant d'une erreur clll sur la composante horizontale et d'une erreur de /i minutes sur l'inclinaison I est sensiblement donnée par la formule dT = dtt 1211. » Une erreur de 3o unités du cinquième ordre sur H s'ajoutant à une erreur de 3 minutes sur I donne une erreur totale de G6 unités du cinquième ordre sur T. On peut dire que, tant que la dilTérence entre les nombres calculé et observé ne dépasse pas 70 unités du cinquième ordre, on peut considérer la diiïérence comme inférieure aux erreurs possibles d'observation et, par suite, la station considérée comme réffu- Hère qii uni à la force totale; si la différence AT (observé) — AT(calculé) est supé- rieure en valeur absolue à 70 unités, il y a anomalie. » La formule (2) a permis de choisir, dans les 617 localités visitées par M. Mou- reaux, 507 stations donnant une différence (obs.) — (cale.) inférieure en général en valeur absolue à 100 unités du cinquième ordre et, par suite, composées de stations régulières et d'anomalies faibles; on a pu alors écrire 607 équations à 6 inconnues de la forme (3) » Si l'on pose AT (observé) = j- -|-y( A longitude) -t- ^( A latitude) + <( A longitude )- -h «(A longitude) (A latitude) -t- t» (A latitude)-. j = i,3+/', .1—5-4-;', < = 0,0008 -f- i', «= — 0,0010 +«', r = — o, 0008 -t- c' et si l'on retranche membre à membre (2) de (3), il vient i x-l-/(Along.) + ;'(Alat.)-i-^'(Along.)-H-M'(Along. ( A lat. ) -H i''(A lat. )2 K^i ) AT(obs.) — AT(calc.). » Les 5o7 équations du type (4) à six inconnues x, y', z' , l' , u' , v' ont été résolues, au mojen de la méthode des moindres carrés, par le service des calculateurs de l'ob- servatoire de Toulouse, M. B. Baillaud a bien voulu prendre la direction de ces pé- nibles calculs. » Les équations (4) ont fourni la solution suivante : ^ = -l-i6,5, y' := — 0,028, 3' = H- 0,0457, t' ^^ — 0,000088, «'=: 0,000081, f' = — 0,000118. » La loi de distribution régulière de la force totale, pour la France entière y compris la Corse, est donnée pour la date du i^'' janvier 1896 par la formule ,^, i AT==: + iG,5 -(-i,272(Along.)-|-.T,u4j7(Alat.)H-o,ooo7i2(Along.)^ ( — o,ooio8i (Along.)(Alat.) — o,ooo9i8(A lat.)-, qui concorde remarquablement avec la formule primitive (2). G. R., 1903, -• Semestre. (T. CXXXVII, N" 22.) I 20 9l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Comme on ne peut répondre de i6 unités du cinquième ordre daiis l'évaluation de la force totale, le terme constant de la formule (5) signifie simplement que la force totale 45o5o admise pour Toulouse est trop faible de i6 unités. » La parfaite régularité de la force totale, provenant d'une parfaite régu- larité de la composante horizontale et de l'inclinaison, peut coexister avec une anomalie de la déclinaison atteignant ou même dépassant 20'; il en est ainsi notamment à Chàteauneuf-sur-Loire (-- 20', i), à Montargis (+• 23', 4), à Chevreuse (-i- 26',^), à Forges-sur-Briès (+ 23', 6) et à Limay (+ 21', i). » En des stations beaucoup plus nombreuses, la régularité de la force totale provient d'une compensation des anomalies de I et de H, coexistant le plus souvent avec une anomalie de la déclinaison. » PHYSIQUE DU GLOBE. — L'anomalie magnétique du bassin de Pans. Note de M. Tiï. Mourealx, présentée par M. Mascart. « La discussion de nos observations magnétiques en France, dont le réseau comprend 617 stations, a mis en évidence de nombreuses irrégula- rités dans la distribution normale des différents éléments. Indépendam ment de l'anomalie bien connue du massif central, due à l'influence directe des roches volcaniques, nous en avons constaté quelques autres, même au milieu de terrains considérés comme soustraits à toute action sur l'aiguille aimantée; la plus importante et la plus imprévue est celle du bassin géolo- gique de Paris. L'étude de cette anomalie est basée sur les résultats obtenus en i3o stations, disséminées sur douze déparlements, depuis la Seine-Infé- rieure jusqu'au Cher et à la Nièvre. Dans toute cette région, les lignes iso- magnétiques subissent des déformations accentuées et très nettes, mon- trant que les différents éléments observés n'y sont pas exclusivement soumis à la seule action du champ terrestre. » La comparaison des valeurs observées, avec les valeurs calculées par la méthode de Cauchy, a permis de dresser les Cartes des écarts observation- calcul pour tous les éléments. » La Carte relative à la déclinaison D, par exemple, montre que les écarts sont tous positifs à l'est et négatifs à l'ouest d'une ligne qui, partant de Fécamp, se dirigerait au sud-est vers Moulins, par ou près Rouen, Rambouillet, Gien, sous un angle de So" environ avec le méridien géographique. Sur cette ligne même, les écarts sont nuls et l'observation concorde avec le calcul. La déclinaison est occidentale en France et ci-oît SÉANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 919 de Test à l'oiiftsl ; d'après le sens des écarts O — C, on voit que le pôle nord de Taimanl est attiré de part et d'autre vers la ligne considérée : la force perturbatrice s'exerce donc sur celte ligne d'attraction, en un ou plusieurs points à déterminer. » Si nous considérons maintenant la Carte des écarts de la composante horizon- tale H, nous remarquons que ces écarts se groupent également, selon leur sens, par zones bien délimitées. Les écarts positifs forment trois zones, séparées l'une de l'autre par des zones à écarts négatifs. La première s'étend sur la basse Seine, en aval du confluent de l'Eure; la seconde comprend une région limitée au nord à Mantes, et au sud à Toury(Loiret) ; enfin, la troisième couvre une partie des déparlements du Cher et de la Nièvre, de part et d'autre de la Loire. Toutes trois peuvent être limitées par des courbes fermées sur lesquelles les écartsO — C sont nuls pourH, et coupentcliacune en deux points la ligne d'attraction déterminée par la déclinaison. » Il y a lieu d'établir une distinction essentielle entre ces deux points. Les portions de courbe auxquelles ils se rattachent sont dirigées à peu près perpendiculairement au méridien magnétique ; mais l'une, celle qui limite les écarts positifs de H au sud de la zone, est une ligne de répulsion pour le pôle nord de l'aimant, puisque, contrai- rement à la loi de décroissance de H du sud au nord, cet élément a une valeur relative plus grande au nord qu'au sud. L'autre, au contraire, limitant les écarts_^ positifs au nord, et où la variation de II avec la latitude est accentuée d'une façon anormale, est une ligne d'attraction sur laquelle doit se rencontrer le centre de l'anomalie. Comme ce centre est commun également à la ligne d'attraction de la déclinaison, il correspond nécessairement au point d'intersection des deux lignes ; les trois points d'intersection correspondant à la limite nord des trois zones à écarts positifs de H, sont donc autant de centres d'anomalie. Le premier se trouverait au voisinage de Rouen ; le deuxième dans le triangle formé par nos trois stations de Bueil, Mantes etHoudan, vers la limite commune des départements de l'iMire et de Seine-et-Oise ; enfin, le troisième, entre Sancerre et Aubigny (Cher). » La Carte des écarts O ^ C de la composante verticale Z offre une vérification de cette hypothèse. En effet, la force attractive étant supposée dans l'intérieur de la Terre au-dessous de chacun des trois points considérés, c'est en ces points particuliers que doivent être observés les plus grands écarts positifs de Z; ces écarts se groupent effectivement en trois zones comprenant chacune un des trois centres d'attraction. » Aucune de nos stations ne correspond, par sa situation géographique, à l'un quel- conque de ces centres, qu'il serait facile de préci-er en procédant à des mesures com- plémentaires dans un faible rayon autour de chacun d'eux. Dans la région de Rouen, le centre d'attraction, déterminé par le point d'intersection des deux lignes dont nous avons parlé, se trouve très rapproché du point central de la zone d'anomalie de Z; mais celte condition ne se trouve pas aussi ])ien réalisée pour les deux autres. Nous avons admis jusqu'ici, pour simplifier, que l'allraclion, pour chaque zone, était con- centrée en un point, alors qu'en réalité elle ])eut correspondre à une ligne plus ou moins régulière, et même à une zone de quelque étendue, dont la détermination rigou- reuse exigerait un réseau plus serré de stations. Il n'est pas douteux, par exemple, que le centre d'attraction situé à l'ouest de Paris, vers Houdan, ne s'étende dans la direction du sud-esl jusqu'à Rambouillet où l'anomalie, sensiblement nulle pour D et II, atteint 0,0026/ (C.G.S.) pour Z. De même, le point central de la zone du sud, qoo ACADEMIE DES SCIENCES. dans le bassin de la Loire, est assez éloigné, vers le nord, du point d'inlerseclion des lio^nes de D el de H; indépendamment de l'excès 4-0,0024 constaté à Sancerre, on trouve en efTet un second centre où les écarts sont de même sens et de même ordre, vers Sullj -sur-Loire et Gien. » Les conclusions que l'on peut tirer de la comparaison des trois élé- ments D, H et Z, relaliA'ement à la position des centres d'attraction, sont confirmées par la discussion des observations de la force totale, dont les écarts se distribuent sensiblement comme ceux delà composante verticale. » Si l'on admet que l'anomalie du bassin de Paris puisse être attribuée à l'aclion de roches magnétiques, la limite supérieure de la masse pertui - batrice se présenterait comme le relief d'une montagne recouverte par les terrains |)lus récents, avec des pics ou des arêtes aux points ou aux zones désignes comme les centres d'attraction par la considération des anomalies des éléments magnétiques. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Siir la /lisibilité des mélanges de protosulfure de bismulh et de sulfure d'argent, de protosulfure de bismuth et de sulfure d' antimoine. Note de M. H. Pélabox, présentée par M. H. Moissan. « Le sulfure d'argent et le protosulfure de bismuth fondas ensemble donnent des liquides homogènes dont il est facile de déterminer avec exac- titude le point de solidification coffîmenfrt«Z6. La courbe de fusibilité de ces mélanges peut être construite entièrement en portant en ordonnées les températures de solidification et en abscisses, les valeurs correspondantes du rapport de la masse de sulfure d'argent à la masse totale du mélange. Nous désignerons par R ce rapport exprimé en centièmes. » La courbe de fusibibté se compose de cinq portions de droites. Une première lio-ne droite k]i joint le point de solidification du protosulfure de bismuth, soit 685°, au point de fusion du mélange pour lequel R a pour valeur 6,,'); la température cor- respondante, 648°, représente un premier minimum du point de solidification des mé- langes étudiés. Si, en effet, on fait croître la proportion du sulfure d'argent jusqu'à ce que R prenne la valeur 20,49,1a température de solidification s'élève régulièrement .fir>0 jusqu a 700" » Les coordonnées des extrémités de la seconde portion de droite RC sont donc respectivement : * R= 6,5o, T = 648°, R= 20,49, T = 75o°. » Si le rapport R continue à croître, la température de solidification baisse d'abord SÉANCE DU 3o XOVKMIînTÎ igoS. 921 lentement jusqu'à 732°, pour R = 34,02, et l'on a la portion de droite CD, puis cette température baisse plus rapidement et atteint 585° pour R = 72. On a donc une partie droite DE plus inclinée que la précédente sur l'axe des abscisses. » Enfin, quand le rapport R continue à croître pour atteindre finalement la valeur 100, le point de solidification des mélani;es correspondants s'élève très rapide- ment et très régulièrement jusqu'à 845°, tem[)érature de fusion de sulfure d'argent pur. La courbe de fusibilité présente donc une seconde ordonnée minima et se ter- mine par une partie rectiligne EF très inclinée sur l'axe des abscisses. » En /•ésiiiiic, la courbe de fusibilité des mélanges étudiés est une ligne polygonale présentant deux ordonnées minima et une ordonnée maximum. » Les deux ordonnées minima sont les tempéiatures de solidification de deux mélanges eutectiques définis par les valeurs R = 6,5, R: 72. » L'ordonnée maximum correspond au composé défini répondant à la formule Ag"-S.4BiS. » Le point D, intersection des deux droites CD et DE, correspond au mélange dans lequel les deux sulfures sont dans les proportions indiquées par la formule Ag'S. 2 BiS. » Nous avons éLudié également, au poiiiL de vue de la fusibilité, les mélanges de protosulfure de bismuth et de sulfure d'antimoine. » La courbe de fusiliillté de ces mélanges est beaucoup plus sijnple que celle du mélange précédemment étudié; elle peut également être construite complètement. Elle comprend trois portions de droites formant la ligne polygonale AHIK; la pre- mière portion de droite aboutit au point de fusion du protosulfure de bismuth, soit 685°; la dernière s'arrête au point de fusion du sulfure d'antimoine, soit 555°, 922 ACADEMIE DES SCIENCES. » Si l'on désigne par R le rapport, exprimé en centièmes, du poids de sulfure d'an- timoine au poids total du mélange, les coordonnées des extrémités de la droite intoPT médiaire sont respectivement : R = 3i,66, T = 63s«, R=: 8/1,85, T = 59i". » La température de la solitlification commençante diminue donc constamment au fur et à mesure que la proportion de sulfure d'antimoine augmente dans le mélange. » Les mélanges qui correspondent aux points II et 1 de la courbe de fusibilité ont une composition simple. Celui qui correspond au point H répond à la formule 3BiS.Sb=S^; l'autre à la formule BiS.4Sb=S'. L'un d'eux, au moins, doit être un composé défini. » CHIMIE. — Influences activâmes ou paralysantes agissant sur le manganèse envisagé comme ferment métallique. Note de M. A. Tuillat, présentée par M. Arm. Gautier. « Les métaux envisagés comme porteurs d'oxygène demandent, pour réaliser leur effet maximum dans un milieu donné, à être placés dans des conditions spéciales sans lesquelles ils restent inactifs. C'est l'étude de quelques-unes de ces conditions que je vais exposer. » J'ai choisi comme exemple le manganèse si abondamment répandu dans le règne végétal et dont le rôle physiologique a été étudié par MM. Gabriel Bertrand et Bourquelol. Comme niilieu d'oxydation je me suis adressé à ime solution d'acide gallique dont la fonction phénolique répond bien au but. Pour mieux interpréter les résultats, j'ai opéré sur des solu- tions très étendues se rapprochant par conséquent sous ce rapport des mih'eux physiologiques. « La méthode a consisté à mesurer directement les volumes d'oxygène absorbés en fonction du temps au moyen d'un appareil composé de plu- sieurs ballons de verre vert (') de lyS™' de capacité, disposés en série et plongés dans un récipient plein d'eau. Au moyen de tubes coudés, de faibles diamètres, exactement calibrés et gradués, ils étaient reliés à des récipients contenant de l'eau ou du mercure et dont l'ascension permettait d'évaluer le volnuie d'oxvgène absorbé en un temps donné, toutes correc- (') Le choix du verre a une importance capitale. Il en est de même du cIioIk des réactifs et de l'eau qui doivent présenter un grand degré de pureté. SÉANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 928 lions faites. L'appareil était construit de telle sorte que les perturbations apportées par la température, la dilatalion du verre, etc., étaient iden- tiques pour chaque série d'essais. Au moyen de cet appareil, j'ai expéri- menté : 1° Taction des sels de manganèse; 2° l'action des sels de manga- nèse en présence d'une trace d'alcali ; 3'^ les influences exercées sur la marche de l'oxydation par la présence de certaines substances. 00 a » 1. Sels de manganèse. — On mettait So"""' d'une solution d'acide gallique au Yifi dans les ballons, on ajoutait le sel de manganèse dissous et, après agitation, on aban- donnait l'appareil dans un local dont la tcmpcrulurc ne variait pas. En opérant sur des solutions d'acide gallique de j^ à -^^^ avec des doses de manganèse également variables, les volumes d'oxygène absorbés après 2^ heures ne dépassaient pas -nr à jV de centimètre cube. La présence d'une petite quantité d'acide libre (acides sulfurique, ciilorhydrique, oxalique et acétique) n'a pas favorisé l'absorption de l'oxygène. » 2. Influence d'un alcali. — On sait que les sels de manganèse en présence d'un Icali se transforment à l'air en bioxyde. Cette transformation a lieu à des doses Infi- nitésimales des deux réactifs, comme l'indique le tableau suivant. L'alcali lui-même agissant séparément comme agent d'oxydation sur la solution d'acide gallique, il a fallu évidemment tenir compte de cette action séparée. Dans ces essais, on mettait d'abord dans les ballons l'acide gallique en solulion, puis le sel de manganèse, enfin l'alcali. {Doses employées : acide gallique 5o<^'"' au yoïïô> MnCl^o,©!; NaOH 0,01.) Volumes d'o.vygène exprimes en dixièmes de centimètre cube, absorbés par une solution d'acide gallique en présence de la soude seule ou de la soude et du manganèse. Observations faites après : NaOlI- NaOH + MnCP. MnCF. 3o minutes i5 35 o I heure 25 ^i 3 a heures 22 tfi 3 4 » 33 5o 4 6 » 35 5o 4 12 » , 4o 5o 4 » En faisant varier la nature de l'alcali (soude, potasse), celle du sel de manganèse (chlorure, sulfate, acétate) ; celle du corps à oxyder (hydroquinone, jsyrogallol, tanin), on a trouvé : i" que l'accélération de l'oxydation est proportionnelle aux doses d'alcali ; 2" que, pour une même dose d'alcali, l'augmentation du poids du manganèse devient nettement paralysante à partir d'une certaine limite, après avoir été activante; 3° que des doses infinitésimales de sels de manganèse deviennent actives en présence de traces d'alcali. » 3. Influences agissant sur la marche de l'oxydation. — L'introducùon dans les ballons de substances inertes, telles que le verre pilé, la porcelaine, le quartz, les métauv en poudre ou à l'étal colloïdal, apportent une perturbation considérable dans la marche de l'oxydation en présence du manganèse, lorsqu'on la compare avec des essais 924 ACADÉMIE DES SCIENCES. témoins. Cette constatation n'est pas sans importance car elle démontre que ces substances inertes peuvent jouer un rôle comme acti\ ant ou retanlant clans les phéno- mènes cFoxydation, d'une manière analogue, dans un autre d'idées, à ce qui se passe pour le dégagement de l'acide carbonique de ses solutions aqueuses saturées. Les substances chimiques agissant sur l'un des réactifs eu présence, sur la soude par exemple, se comporient comme paralysants; c'est une simple saturation et le ralentissement de l'oxydation ne présente aucun intérêt. Mais l'expérience établit que ce ralentissement peut avoir lieu à des doses si faibles que l'on ne peut plus, pour l'expliquer, invoquer seulement la saturation partielle de l'un des réactifs. Tel est le cas pour l'acide arsé- ni(|ue. En voici la démonstration : Tableau ind'ujuant l' injluence paralysante de l'acide arsciiirjtie. (Doses: ac. gallique So"^"" aUyJj-iy; MnCl- 0,02; NaOH 0,02.) Aciile arséniquo. Temps. Témoins. 0,01. 0,001. 0,0001. 3o minutes Ho 7 aS 28 1 heure !\7. 7 25 3o 2 » 45 1 5 3o 00 4 » 45 20 3o 32 6 » 48 20 3o 35 » L'acide arsénique dilué au yj^Vôô ^ donc eu une action retardante. » Le bichlorure de mercure, l'acide cyanhydrique, l'hydrogène sulfuré et d'autres substances agissant comme poisons de l'organisme, ont une action analogue sur la marche de l'oxydation, après avoir souvent provoqué au début une excitation très nette. » Ces phénomènes de ralentissement dans l'oxydation des substances expérimentées peuvent être expliqués par des changements dans l'état de neutralisation du milieu et aussi, comme sembleraient l'indiquer des essais en cours, par l'entraînement méca- nique des substances sous l'influence de la précipitation. » Il se dégage de ces expériences que le manganèse, envisagé camme ferment métallique, demande, pour devenir actif, en se plaçant dans les condilions dans lesquelles j'ai opéré, que le milieu à oxyder contienne un alcali ou un sel alcalino-terreux. Pour la même quantité d'alcali, les doses croissantes de nianganèse agissent comme j)aralysants ; comme dans le cas des phénomènes diastasiques, la marche de la réaction peut être entravée par la présence de traces de certaines substances. On voit donc que le manganèse, pour produire son maximum d'effet dans un milieu en un temps donné, doit réunir tout un ensemble de conditions. » SÉANCE DU 3o NOVEMBRE 1903. gaS CHIMIE GÉNÉRALE. — Alcoylatiori systématique de l'arsenic. Note de M'. V. Auger, présentée par M. H. Moissan. « On ne connaît jusqu'ici aucun procédé permettant d'introduire, à volonté, I, 2 ou 3 groupes alcoylés sur la molécule de l'arsenic. D'une part, la méthode de Cahours ('), qui consiste à chauiifer le métalloïde avec un iodure alcoolique, fournit imméiliatemeiit un mélange de tiérivés tri- et tétrasubstitués, et, d'autre part, la réaction deMeyer (^) semblait jusqu'ici ne pouvoir fournir qu'un seul produit : le méthylarsinale de sodium. C'est cependant en généralisant celte dernière réaction que l'on peut arriver à introduire systématiquement des groupes alcooliques dans l'arsenic. » Voici le principe de la méthode : Considérons d'abord la réaction de Meyer; elle consiste à mettre en contact, en présence d'alcool, l'arsénite tri-sotlique AsO'Na^ avec l'iodure de métliyle : la réaction a lieu suivant AsO'Na'' + ICH'= CH\ AsO'Na' + Nal. I.'arsénite est donc passé, pen- dant la réaction, à l'étal de méthylarsinale, et, de trivalent, est devenu pen- tavalent. Il est extrêmement vraisemblable que le processus est le suivant : /ONa ^O l'arsénite normal As — ONa prend la forme tautomère Na— As — ONa,el \ONa \ONa échange alors son atome de sodium relié à l'arsenic, contre le groupe méthyle,en donnant le méthylarsinale CH' — As— ONa. Si nous appliquons \ONa cette réaction à la molécule déjà monométhylée, nous devons d'abord réduire l'acide méthylarsénique pour rendre l'arsenic trivalent : CH'.As=:0. L'oxyde de méthylarsine possède deux fonctions très faiblement basiques /ONa et fournit, avec deux molécules de soude, le sel : CH'.As^ „,^ dont la \ONa forme tautomère est : CH'.As — ONa. Il réagit alors facilement sur une \Na (') Cauouks, An. chcin. l'hariii. Lieb., l. CXXII, p. iga. (') G. Meyer, Ber. client. GcsclL, l. XVi, \>. i!\t\0. C. R., 1903, 2» Stmest/e. (T. GXXXVII, N" 22 ) 121 Q26 ACADÉMIE DES SCIENCES, molécule d'iodure de méthyle d'après : CH' AsO^Na^ 4- ICH' = (CH')= = As^^^^ Nal. ). L'acide cacodyliqueou diméthylarsinique, ainsi obtenu, est susceptible de subir une troisième méthylation en employant la même série de réactions; il suffit de le réduire pour le faire passer à l'état d'oxyde de cacodyle (CH')- = As — O — As = (CH»)= et de traiter ce dernier, en solution alcoolique, par la soude et l'iodure de méthyle, pour obtenir, d'après (CH')^=As-ONa ou (CH')^ = As^^_^+ ICH^= (CH')' = As = O, l'oxyde de triméthylarsine. J'ai constaté que, dans toutes ces réactions, il est possible de remplacer l'iodure de méthyle par l'iodure d'éthyle; d y> lieu de penser qu'il en sera de même pour d'autres iodures homologues. » Voici quelques détails succincts des manipulations. » Réduction du méthylarsinate de sodium. — Le sel disodique est dissous dans la quanlilé minimum d'eau, à liède; OQ y introduit, à froid, un excès de gaz sulfureux, puis on porte le liquide à rébullilion au réfrigérant ascendant, pour terminer la réaction. Celle-ci a lieu quantitativement suivant CH'AsO^ Na' + 50^= CH' ÂsO -H SO'Na^ Le liquide obtenu est alors additionné d'une petite (jiianlilé de carbonate de sodium, afin de neutraliser les dernières traces d'acide sulfureux, puis évaporé à sec, dans le vide, au bain-marie. La masse obtenue est épuisée à plusieurs reprises par le benzène bouillant qui dissout l'oxyde de méthylarsine. Après évaporalion du solvant, on obtient celui-ci en gros cristaux incolores fusibles à gS". » L'acide mélhylarsinique pur n'est pas réduit, dans ces conditions, par le gaz sulfu- reux. Par contre, la réduction a lieu aussitôt qu'on ajoute à celui-ci une trace d'un lodure. En employant le méthylarsinate de calcium en suspension dans l'eau, on obtient, par traitement au gaz sulfureux, immédiatement une solution aqueuse, presque pure, d'oxyde, le sulfate de calcium formé restant insoluble. » Méthylation de l'oxyde de méthylarsine. — i'""'de l'oxyde est mise en dissolu- lion dans l'alcool médiyliqiie et additionnée de 2""" de soude, puis, à froid, de i"""' d'iodure de méthyle. 11 se produit un échaulTemenl notable de la solution; on termine au bain-marie, au réfrigérant ascendant, jusqu'à réaction neutre de la liqueur. Pour isoler le produit formé, il est nécessaire d'enlever l'iode; pour cela, on chasse l'alcool au bain-marie, et l'on additionne la solution aqueuse du résidu d'acide sulfurique dilué, puis d'azolite de sodium. L'iode se précipite; on filtre, on évapore à sec, après avoir saturé par le carbonate de sodium, et l'on reprend par l'alcool absolu. Le cacodylate de ' sodium se dissout seul, et on l'isole pur par cristallisation. L'acide cacodylique extrait de ce sel a montré tous les caractères de celui qu'on obtient par oxydation de l'oxyde de cacodyle. 11 fondait à 200° et formait avec le nitrate d'argent le sel double cristal- SÉANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 927 lise : (CH3)=AsO-Ag, AgAzO^ pour l'identifier encore mieux, il a été transformé en sulfure de cacodyle fondant à 5o°. » Cette méthylation s'effectue avec une grande rapidité et semble plus facile que celle qui donne naissance au méthylarsinate de sodium. » Méthylation de l'oxyde de cacodyle. — Cette opération a été effectuée exacte- ment dans les mêmes conditions que la précédente. L'oxyde de méthylarsine formé a été isolé à l'état d'iodure (CH')'=As:P. » Introduction du groupe éthyle. — La réaclion de Meyer effectuée avec de l'io- dure d'éthyle se poursuit d'une façon bien moins nette qu'avec l'iodure de méthyle. Il se forme une assez forte quantité d'éther provenant de la saponification de l'iodure, et il est fort difficile de se débarrasser del'oxiiodure d'arsenic qui accompagne le produit de la réaction. Cependant, après avoir enlevé l'iode avec le nitrate de sodium, on peut, après évaporalion du liquide au bain-marie et reprise par l'alcool, isoler l'acide élhyl- arsinique, déjà obtenu par La Coste, par oxydation du chlorure d'éthylarsine. » Je compte préparer, avec cet acide, l'acide mèiliyléthylarsinique, ainsi que d'autres acides mixtes alcoylés. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Séparation de l' iode dans les sels halogènes alcalins d'avec le chlore et le brome, par sa transformation en acide iodiqiie, et mode de préparation de l'iode pur. Noie de MM. H. Baubig.vv et P. Rivals, présentée par M. Troost. « Si la méthode de précipitation de l'iode à l'état de sel cuivreux en pré- sence des chlorures et bromures est susceptible d'exactitude, comme nous l'avons montré (Note du 9 novembre igoS), elle présente du moins un petit ennui pour la séparation idtérieure du Cl et du Br; c'est le volume d'eau fourni par les lavages et qu'il faut ensuite réduire par évaporation. Nous avons donc cherché s'il ne serait pas préférable, en profatant de l'oxy- dabilité de l'iode, de le transformer tout d'abord en acide iodique, corps stable et non volatil, puis de séparer successivement le brome et le chlore par distillation après leur mise en liberté, opération à laquelle ils se prêtent tous deux aisément. Cette méthode nous a donné d'excellents résultais; elle est de plus d'une pratique simple, puisque le permanganate, qui, d'après les indications de Péan de Saint-Gilles (i 858) oxyde instantanément les iodures en iodates, est précisément le réactif qui nous sert à séparer le brome d'avec l« chlore dans un mélange de chlorures et bromures addi- tionné de CuSO% ot à en retirer ensuite le chlore si l'on ajoute de l'acide sulfurique. 928 ACADÉMIE DES SCIENCES. » On commence par alcaliniser la solution saline (') avec o?, 5 à is de CO'Na' + roH'0 et l'on ajoute ensuite le MnO'K petit à petit, en solution saturée et chaude, jusqu'à ce que la liqueur reste colorée en rose. A ce moment on n'a plus que de l'acide iodique avec un dépôt de aMnO^ H^'O. On met alors les quantités d'eau et de MnO*K néces- saires pour ramener à la concentration voulue ('). Le permanganate dissous, on ajoute à froid le sel de cuivre, on ferme, on adapte le condensateur garni d'alcali et de sulfite et l'on aide à la dissoluiion du CuSC en agitant doucement par le courant d'air. On cliaufle finalement au l)ain-marie et l'on distille le brome. Cette opération terminée, on cliangele condensateur en ayant soin de rincer le tube abducteur et l'on distille le chlore en réchauffant après addition d'acide SO*H^ étendu de son volume d'eau et froid. L'acide HCI mis en liberté réagit sur l'acide permanganique et le Cl se dégage. » L'iode resté en totalité comme acide iodique dans les eaux mères y est dosé sous forme de Agi, en réduisant après addition de AzO^Ag par le gaz sulfureux. On ter- mine en portant à l'ébullition le liquide acidulé par l'acide nitrique. S'il n'y avait qu'un seul élément, Cl ou Br, avec l'iode, on pourrait le séparer en traitant de suite la solution iodique par le mélange de MnO'K et de SO'H-Ag. Nous donnons ici nos résultats. Valet ir en sel d'Ag de Durée CO'Na'.icll- '0 MnOMi CuSO'.bH'O SO'H'+H=0. Vol. de Agi AgBr AgCI Kl. KBr. N'a Cl. employé. total. employé. vol vot liquide. distillation. IroUTé. trouTc. trouvé. Ig e , s" S B cnt^ h m e e 0,0848 0,2l4S " o,,5 0,70 i5 " 9" i.i5 0,0849 0,2147 Il o,2i38 0,0837 0,5 o,G5 12 "eut' 75 I . i5 0,2137 o,oS32 o,5865 o,2i38 // o,ô8()0 0,5 1 ,00 /' 20 IIO 1 .00 0,21.34 II 0,4276 // o,o385 1,0 ■/|0 // 20 90 1 .00 0,4274 II o,o382 0,0427 0,2l48 o,o385 1,0 n,S„ 16 20 100 ll>20"+l'' 0.0428 0,2l5l 0,0390 o,2i38 0,0837 0,2946 1,0 (os,3-!-ofc', ^7) 16 l5 io5 [h_|_,h2Qm 0,2l4l 0,0843 0,2950 » Nous ferons remarquer que, en liqueur jcide et chaude, une notable proportion de bioxyde de manganèse accélère la décomposition de MnO'H, comme l'ont signalé déjà quelques auteurs. Quand cette circonstance se. présente à la suite de l'oxydation d'une forte quantité d'iode, il n'y a qu'à augmenter la proportion de SO'H- et de MnO'K pour la séparation du chlore. » Si l'on ne voulait que doser l'iode ou déterminer la somme des impu- retés Cl et Br qui existent dans un iodure, dans ce cas encore, aussitôt après la transformation en acide iodique, on enlève ensemble le Cl et le Br à l'aide du courant d'air à chaud après addition d'acide sulfurique et d'un excès de MnCR, en ne les recueillant que si l'on veut les titrer comme impuretés. (') Cette addition est indispensable, sinon on constate toujours un léger déficit dans le dosage de l'iode, par suite peut-être de la mise en liberté d'un peu d'iode au début et qui échappe à l'oxydation. (-) Comptes rendus, t. CXXV, 1897, p. 527 et 609. SÉANCE DU 3o NOVEMBRE igo3. 929 » Préparation de l'iode pur. — Ce mode analytique nous a permis, en le combinant à une propriété remarquable des iodates, d'établir un pro- cédé de préparation de l'iode pur. » En liqueur neutre, les iodates, comme nou-; l'avons constaté, sont réduits à la température ordinaire et plus rapidement encoie à chaud par les sulfites alcalins. On peut donc, après avoir chassé le chlore et le brome d'une solution d'acide iodique, y ramener l'iode à l'état d'iodure. Il suffit de neiilraliser le liquide par un alcali, soude ou potasse, puis de chaufTer à roo° pendant quelques heures avec un excès dp sulfite de soude neutre, qui décompose en même tem|)^ ce qui reste de permauf^anate. La réduction terminée, on traite par le nitrate de Ijarvuni qui précipite la totalité des acides sulfurique et sulfureux, comme le prou\e un essai fait avec une solution de sulfite neutre. Après avoir filtré la liqueur, on la retraite par un peu d'acide sulfurique étendu pour en séparer l'excès de baryte, et l'on filtre une seconde fois. » L'iodure ainsi obtenu ne renferme que du sulfate alcalin et est exempt de chlore, si l'on a eu soin de contrôler la pureté des divers réactifs employés. » Or, si, au lieu de réduire la totalité de l'acide iodique, on réserve le sixième de la liqueur, et qu'après y avoir détruit le MnO'K par une addition ménagée d'alcool ou d'éther pur, dont le surplus est chassé ensuite par une ébuUition prolongée, on mé- lange à froid et après filtration cette solution d'acide iodique avec la partie qui a été réduite, tout l'iode se sépare selon l'observation de Gay-Lussac (i8i4), par l'action de l'acide SO'H'^ en présence : IO'H + 5HI = 3H20h-3P. » Qu'on filtre, lave, sèche et sublime comme d'usage, on a de l'iode parfaitement pur et rigoureusement exempt de chlore, brome et iodure de cyanogène. » Dans la réduction de l'iodate par le sulfite, on doit opérer en liqueur neutre; car, même à 100°, un excès d'alcali ralentit la réduction et d'autant plus énergiquemenl que la liqueur est plus alcaline. En outre, il est bon de chaufTer dans une atmosphère limitée, comme celle d'un ballon mal bouché, parce qu'en solution et à l'air les sulfites s'oxydent assez vite. » Les bromates se comportent identiquement comme les iodates vis-à-vis des sidfiles alcalins, tandis que les chlorates en solution neutre ou alcaline même à 100° sont entièrement irréductibles. C'est une propriété que nous avons utilisée pour le dosage des chlorates en présence des bromaî.es et des iodates. » 93o ACADÉMIE DES SCIENCES. MÉTALLURGIE. — Étude microscnpùiue de bronzes préhistoriques de la Charente. Noie de M. G. Chesneau, présentée par M. Adolphe Carnot. n J'ai montré précédemment (') que la détermination précise des élé- ments contenus à l'état de traces dans les bronzes anciens peut fournir des données sur la similitude ou la différence d'origine des métaux qui les composent. Il m'a paru intéressant de compléter ces résultats par l'étude microscopique de ces alliages, qui, en permettant de reconstituer jusqu'à un certain point les procédés de fabrication employés, peut être non moms féconde que l'analyse chimique" en indications sur la provenance ou l'époque relative des bronzes anciens. » Mon examen a porté sur la hache à douille de la cachette de Venat, dont j'ai déjà donné l'analyse, et sur une grande hache à talon, que je dois également à l'extrême obligeance de M. Chauvet et qui provient de la ca- chette de Biarge (commune de Chassiecq, arrondissement de Confolens) découverte en 1896 {-). On admet que dans la période de l'âge de bronze les haches à douille sont les plus récentes, et les haches à talon les plus anciennes : c'est donc sur deux types d'époques aussi distantes que pos- sible qu'ont porté les études résumées ci-après montrant que leur mode de fabrication a été tout à fait différent. » On sait depuis les travaux de M. H, Le Chatelier et de M, G. Charpy {Bull, de la Société d'Encouragement, 1896 à 1898) que les bronzes nor- maux contenant de 8 à 20 pour 100 d'étain, polis à l'alumine et légère- ment attaqués (au chlorure d'ammonium, par exemple), présentent un réseau de cristallites de cuivre, ou iralliage riche en cuivre, souvent vi- sibles à la loupe, se détachant en brun foncé sur un fond clair constitué par Teutectique, plus riche en étain que les cristallites. L'eutectique est formé lui-même de grains accolés, de grosseur variable, atteignant parfois plusieurs millimètres, dont la structure cristalline est révélée par une (1) G. CuESNEAU, Sur La composition de Ijronzes préhistoriques de la Charente {Comptes rendus, 27 octobre igoS, p. 653). {'-) Pour 100 parties, elle contient, d'après l'analyse que j'en ai faite : cuivre, 84,87 ; étain, 13,57; plomb, 0,42; fer, o,o5; nickel, o,46; soufre, 0,27; arsenic, 0,28; phosphore, o,oo5. SÉANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 981 attaque énergique (acide azotique, ammoniaque concentrée) qui fait appa- raître des stries parallèles dans chaque grain donnant l'aspect connu du moiré métallique. » Hache de Venat. — Les coupes faites dans cette huche (à 10,74 pour 100 d'étain) ont toutes donné une structure très différente des bronzes normaux. Simplement polies, elles présentent de nombreuses soufflures bleu noirâtre, abondantes surtout au centre du lingot, et de petites inclusions d'un alliage bleu pâle, dues sans doute les unes et les autres au plomb liquaté dans l'euteclique. Par attaque au chlorure d'am- monium, la surface se teinte irrégulièrement en brun sans a|)parence de cristallites, comme le montre la figure i ci-dessous (obtenue avec le microscope Le Chatelier, grossissement 90 diamètres), oii plusieurs souf- flures se détachent en noir. Par attaque à l'acide azotique la surface prend un aspect cristallin confus, sans moiré métallique. l'ig. Fie. 2. Hache de Venat. Hache de Biarge. » La surface de la hache montrant des traces très nettes de martelage, j'ai pensé que l'aspect spécial de ces coupes tenait à un recuit prolongé ou fréquemment répété destiné à permettre ce martelage. Des éprouvettes de bronze de même composition, soumises à des recuits de plus en plus longs, à 725°, m'ont montré en effet que les cristallites s'empâtent fortement après un recuit de i5 minutes, puis envahissent peu à peu l'eutectique et ne sont plus discernables au bout de i heure : l'aspect est alors identique à la hache de Venat, y compris les soufflures au centre du lingot ayant pour origine les inclusions plumbeuses. Ce résultat est dû au dédou- blement progressif de l'eutectique en deux alliages, l'un riche en cuivre. qSa ACADÉMIE DES SCIENCES. l'autre en étain, comme l'ont établi les études récentes sur les bronzes de MM. Hevcock et Neville. Le métal même de la hache refondu m'a donné d'ailleurs un bronze normal à cristallites,qui, recuit pendant i heure, a reproduit exactement l'aspect de la hache primitive. » Il est donc hors de doute que la hache de Venat a été soumise à un recuit très prolongé à haute température, combiné avec le martelage ('). Ce traitement avait pour but de durcir le métal : en effet, sa dureté appré- ciée par la méthode Brinell (enfoncement par pression de iooo''e d'une petite bille en acier de lo'"" dans le métal) a été trouvée nettement supé- rieure à celle du même bronze refondu sans recuit (dans le rapport de 1,3 à i). » Hache de Biarge. — Toutes les coupes ont donné l'aspect d'un bronze normal à cristallites très marquées, comme le montre la figure 2 ci-dessus, les cristallites restant rectilignes jusqu'au tranchant. L'attaque à l'acide azotique a nettement donné un moiré métallique à petits grains. L'arme, dont le tranchant ébréché dénote un long service, n'a donc subi ni recuit, ni martelage : malgré cela sa dureté atteint celle de la hache de Venat par suite probablement de sa plus forte teneur en étain. » Il semble donc ressortir de l'étude microscopique de ces deux bronzes d'époques très différentes que, tout au moins dans la région de la Charente, les haches venues de fonte étaient utilisées telles quelles au début de l'âge de bronze, tandis que plus tard, les procédés de fabrication s'étant perfectionnés, les métallurgistes soumettaient les pièces après démoulage à de forts recuits combinés avec le martelage, en vue sans doute d'ac- croître la dureté du métal. » ZOOLOGIE. — Sur la ponte du Bombyx Mori. Note de M. Jules Gal. « Fécondées ou nou, les femelles àe Bombyx iJ/ort procèdent à la ponte; leurs œufs sont bons quand elles ont été fécondées, Us ne se développent pas dans le cas contraire. Si, au lieu de laisser se produire l'accouplement complet, on en limite plus ou moins la durée, on voit diminuer régulière- ment de loo à o le pourcentage des graines fécondes obtenues. Ces faits (') Ce recuit a dû èlre beaucoup plus énergique que dans l'épée de bronze étudiée par M. Osniond {Comptes rendus, 29 décembre 1902, p. 13.12), où le réseau crislalli- lique primitif était encore neUement visible. SÉANCE DU ;io a-ovi:mbre igo^. 933 sont connus depuis longtemps, mais on sait moins bien comment, dans ces divers cas, varie le processus de la ponte. » D'après Cornalia (^?///. slat. séricicole de Montpellier, iSyS), « lorsque )) l'accouplement a eu son plein effet, la ponte s'accélère et se fait com- » munément le premier ou le deuxième jour w ; après un accouplement de i5 minutes, insuffisant pour une fécondation complète, « le papillon ne )) pond pas dans les premiers jours; le nombre des œufs augmente du )) deuxième au cinquième jour, celui-ci étant le jour oîi la ponte se ter- » mine ». Cornalia ne rapportant que des observations relatives à des accouplements de i5 minutes, 3o minutes et i heure, j'ai voulu compléter ses résultats en étudiant l'effet d'accouplements de plus faible durée et surtout en étudiant la ponte des femelles vierges. » I. Femelles fécondées. — Neuf femelles ont été accouplées pendant 2 heures au moins, assez longtemps pour que leurs graines fussent toutes fécondées. J'ai compté, jour par jour, les nombres des graines émises. Ces nombres étant portés en ordonnées et les jours en abscisses, on obtient des courbes, une pour chaque ponte, qui ont toutes la même allure. En établissant la moyenne de ces courbes on trouve que les nombres moyens de graines émises ont été pour les périodes de 24 heures successives : 392, 981 29, 24, 8, I, G, ce qui donne une courbe commençant très haut et descendant très vite, tout à fait con- forme aux conclusions de Cornalia. » II. Femelles insuffisamment accouplées. — D'autres femelles ont été accouplées pendant des temps variant de 3o secondes à 4-5 minutes et plus. On sait depuis long- temps qu'un accouplement minimum de 45 minutes est nécessaire poui' que les graines soient toutes bonnes; or, il faut précisément le même temps pour que la courbe des vitesses de ponte prenne la forme descendante de la première série. Pour un accouplement de durée moindre, les résultats sont différents. Voici comme exemple la ponte d'une femelle accouplée 10 minutes : 90, i4o, 182, i7(), 62, 0. » La courbe s'élève conformément aux indications de Cornalia; mais, après avoir passé par un maximum, le troisième jour, elle redescend ensuite. » III. Femelles vierges. — Enfin, j'ai étudié comme les précédentes 22 femelles vierges, toutes sorties de cocons isolés, et logées séparément dans des boîtes closes. Les courbes construites pour chaque femelle ont même allure, ce qui autorise à en prendre la moyenne; on obtient ainsi les nombres moyens des graines comptées jour par jour depuis le commencement de la ponte jusqu'à la fin : n, 45, 57, 97, 91, ii5, 43, 42, 46, 20, I, o » Ces nombres correspondent à une courbe qui croît d'abord, passe par un maxi mum, le 6° jour, et décroît ensuite. C. R., 1903, 2' Semestre. (T. GXXXVII, N« 32.) 122 9^ ACADÉMIE DES SCIENCES. M C'est là un résultat nouveau. Il est intéressant de tracer sur une même feuille la courbe de la 3" série (femelles vierges), celle de la i" série (femelles fécondées) et les diverses courbes qui coriespondent à des accouplements plus ou moins limités. Celles-ci, intermédiaires entre les deux courbes extrêmes, se déforment régulière- ment et passent de l'une à l'autre par une avance du maximum de la vitesse de ponte, correspondant à une plus grande durée de l'acte qui assure la fécondité. w En somme, tout concourt à faciliter pour le mieux la conservation de l'espèce. Les graines fécondées sont émises très vite, mais les graines non fécondées sont retenues plus longtemps dans l'attente d'un accouplement possible qui les rendrait bonnes. On a vu que l'accouplement, pour pro- duire tout son effet, doit durer un certain temps, 45 minutes environ ; or c'est là précisément le temps nécessaire pour que la femelle cesse de rete- nir ses graines et les ponde sans retard. » Les observations suivantes viennent à l'appui de celles qui précèdent. La femelle fécondée pond ses œufs très vite. Son rôle étant achevé, elle n'a plus qu'à disparaître, de sorte que son existence est plus courte que celle de la femelle non fécondée, qui semble vivre dans l'attente d'un accouplement. Dans naes expériences, la. durée moyenne de la vie, après la sortie du cocon, a été : Jours. 1'= série (accouplement prolongé) 9,3 2" )i (accouplement réduit) 10,1 3'= » (femelles vierges) 1 1 , 3 ZOOLOGIE. — Sur la ponte, la fécondité et la sexualité chez des poules carnivores. Note de M. FnÉDÉnic Houssay. « Pour toutes les poules qui vont être comparées entre elles, il sera question de la ponte pendant leur première année seulement. Le Tableau suivant résume les résultats moyens pour un animal en observation ; Nombre Poids moyen Générations. des œufs. Poids. de l'œuf. ks g Granivore 97 5 , 36o 55 I" Carnivore i48 8,6-4 58 2" » •. . . 167 10,270 61 3= » i45 8,426 58 » DoncJ'accroissement qui se manifeste par le changement de régime tant pour le nombre que pour le poids des œufs ne se poursuit pas indéfiniment. Je pense même SÉANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 9-35 que, si l'expérience peut continuer, on veira progresser la baisse qui s'annonce. Pour toucher en passant auv. applications pratiques, on au£;nienteraitle rendement des poules en ajoutant à leur alimentation une forte proportion de déchets de viande fraîche, puisque j'ai pu les nourrir exclusivement ainsi; mais il y aurait intérêt à prendre chaque année de nouveaux sujets et à ne pas mettre en incubation les œufs des ani- maux ainsi suralimentés. » Voici les résultats des incubations que, pour obtenir une quatrième génération, j'ai préparées l'été dernier dans des conditions normales, c'est-à-dire avec des poules cou- veuses. Début de Nombre l'incubation. des œufs. Développements. Éclosions. 4 mai 12 4 Abandonnés. 23 » i3 4 3 2 juin 12 3 3 1 7 » 12 2 I i""' juillet i6 I o 21 » i5 o o 8o i4 7 » Le rapport des insuccès aux succès est à peu près l'inverse de ce qu'il est habi- tuellement. De plus, sur les 7 poussins, il y avait 6 mâles et i seule femelle. 2 mâles moururent tout jeunes, à 7 jours et n jours; les 5 survivants provenaient tous de la même poule qui, fait notable, excrétait avec son coq beaucoup plus d'urée que les autres. Une élimination plus copieuse assurait à son organisme une moindre intoxication et retardait l'infécondité. Inutile d'ajouter que la fécondation physio- logique avait lieu et que les coqs étaient morplioiogiquement féconds, ainsi que les poules, puisqu'elles pondaient beaucoup. » Ces expériences suggèrent d'importantes conclusions et, sans vouloir les généraliser plus qu'il ne convient, faisons cependant remarquer : i" l'hérédité des intoxications alimentaires et l'incontestable action sur le germe des modifications acquises par l'organisme en raison du régime, l'influence du soma stir le germen, 2" la liaison de l'auto-intoxication chez les procréateurs avec l'infécondité totale, les arrêts de développement et la mort précoce'des produits, 3° l'accentuation des résultats de semaine en semaine, c'est-à-dire à mesure que l'intoxication fait son œuvre sur les organismes procréateurs adultes, 4° enfin, l'excessive proportion des mâles. ■ » Parmi les faits quelque peu nets relatifs au déterminisme du sexe mâle, on relève les conditions précaires de l'alimentation et l'on entend ainsi l'inanition plus ou moins marquée; il faut y ajouter l'intoxication. Ces deux facteurs, qui influent de la même façon sur les courbes de crois- sance, jouent aussi le même rôle dans le dclerminisme de la sexualité. 936 ACABÉMIE DES SCIENCES. » Il est à remarquer, de plus, que les l\ coqs de ma quatrième géné- ration Carnivore vivent depuis 5 mois avec i seule poule en parfaite intelligence et dans nn calme absolu. Dans les conditions ordinaires, ils se seraient, depuis plus de 3 mois, livré des combats mortels et il n'y aurait qu'un survivant. Le dimorphisme sexuel organique que j'ai signalé dans les poules granivores et dans les deux premières générations carni- vores est presque supprimé à la troisième, et l'incombativité sexuelle qui se révèle à la quatrième accentue la réduction. Ce fait apporte une infor- mation supplémentaire pour l'important problème du passage de la poly- gamie à la polyandrie, passage dont les diveis degrés sont la monogamie avec égalité numérique des mâles et des femelles, l'hermaphroditisme qui est la sujipression du dimorphisme sexuel, le pigméisme des mâles plus nom- breux que les femelles avec renversement du dimorphisme sexuel : les deux dernières conditions survenant chez les animaux fixés et chez les parasites. » Il se peut que l'intoxication générale des germes dans ces êtres immo- biles et surnourris soit un important facteur de la pluralité des mâles et de l'arrêt ordinaire de leur développement. Dans ces complexes événe- ments, il est, au reste, probable qu'il n'y a pas une seule cause en jeu. » ZOOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur l' exophtalmie infectieuse de certains poissons d'eau douce. Note de M. J. Audigé, présentée par M. Alfred Giard. « Une infection microbienne, d'une nature particulière, et qui n'a pas encore été décrite, du moins à ma connaissance, s'est déclarée pendant le courant du mois d'août, à la Station de pisciculture de l'Université de Tou- louse. Elle se caractérise essentiellement, en tant que caractères exté- rieurs, |jar une exophtalmie parvenant à des proportions considérables. » Les animaux atteints parla maladie offrent un aspect curieux. L'un des yeux, car il n'a été constaté que des cas d'exophtalmie unilatérale frappant aussi bien le côté droit que le côté gauche, atteint des dimensions de quatre à six fois supérieures à la normale. Dans ces conditions, l'orbite devient insuffisant pour contenir l'organe de la vision. Celui-ci fait forte- ment saillie à l'extérieur, donnant à la tète du poisson une allure asymé- trique des plus nettes. Les sujets se tiennent à demi couchés sur le flanc, l'oeil exophtalmie tourné vers le haut. Ils semblent rechercher les lieux obscurs; ils restent immobiles, ne prennent |)lus de nourriture. La colora- tion des téguments devient plus foncée. SÉANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 9^7 11 L'affection s'est développée de préférence chez les saumons de Cali- fornie (Oncorhynchus Quinnat Gùnth), mais a frappé aussi quelques autres espèces {Idiis orfus Cuv. et Val, Squalius ccphalus L.)- L'âge des poissons semble peu influer sur la propagation de la maladie. Les plus jeunes, ainsi que les plus gros, subissent ses atteintes. » La contagiosité de l'affection paraît évidente. L'agent pathogène semble pouvoir être véhiculé par divers milieux extérieurs. Des animaux sains ont été contaminés pour avoir été placés dans des bacs ayant contenu antérieurement des animaux malades ; de la viande, réduite en purée au moven d'un appareil souillé par de l'eau suspecte, a disséminé la maladie dans des bassins jusque-là indemnes, » Des sections, pratiquées dans des yeux prélevés sur des animaux malades, mon- trent que l'humeur vitrée a considérablement augmenté de volume. Elle distend les enveloppes de l'œil, et c'est à son accroissement qu'il faut attribuer la forte saillie exorbitaire. La chambre antérieure de l'œil renferme le plus souvent un liquide san- guinolent ; elle subit de ce fait une légère amplification. » L'examen microscopique, pratiqué suivant les méthodes habituelles de la bacté- riologie, permet de constater, dans l'humeur vitrée, la présence de microorganismes adectant la forme, soit de bâtonnets, soit de grains arrondis. Tous ont une teinte brune accentuée. Les bâtonnets mesurent 2H-,5 à il'- de long, sur ol^, 3o à ol^, 35 de large. Us prennent peu facilement les couleurs nucléaires et se décolorent par la méthode de Gram. Les éléments ronds mesurent de ol^,8o à 01^,90 de diamètre. Ils prennent plus fortement que les précédents les couleurs nucléaires. Ces éléments ne se retrouvent pas dans l'humeur vitrée d'yeux sains. » L'évolution de la maladie est généralement assez rapide. Le plus sottvent les poissons succombent dans l'espace de 8 à lojours. Cependant, un petit nombre échappe à la mort. On peut constater que, chez ces derniers, au bout d'une dizaine de jours, l'œil atteint devient opaque, la cornée et le cristallin prennent une teinte laiteuse. » Il est à remarquer que, si l'on maintient dans l'obscurité des sujets atteints d'exophtalmie, ceux-ci ne meurent pas, mais l'œil atteint devient opaque, comme chez ceux dont la guérison est spontanée. » La maladie est parvenue à son maximum pendant les mois les plus chauds; depuis le début de l'automne, ses progrès vont en diminuant. Actuellement, le nombre des individus attaqués est fort restreint. Sans doute, la contagiosité de celte affection est-elle facilitée par la chaleur et enrayée par le froid. » Je n'ai point constaté de lésions autres que celles des yeux et ne puis 938 ACADÉMIE DES SCIENCES. expliquer encore la cause réelle du dépérissement des sujets atteints. Des recherches complémentaires expérimentales seront poursuivies ultérieu- rement. » BOTANIQUE. — Contrihution à l'élude cylologique des Ascomycêtes. Note de M. Guilliermond, présentée par M. Gaston Bonnier. « Nous avons continué nos recherches sur l'épiplasme des Ascomycêtes sur un grand nombre d'espèces et les résultats obtenus confirment ceux que nous avions signalés dans de précédentes Notes. » Les corpuscules mélachroraatiques sont 1res répandus dans l'épiplasme et se com- portent décidément comme des matières de réserve. Ils naissent souvent au voisinage du noyau dans les cellules mères des astjues et il ne serait pas impossible que ce dernier ait un rôle indirect dans leur sécrétion, mais rien ne permet de l'affirmer, car le noyau, qui ne subit aucune variation de structure pendant tout le déve- loppement, ne donne pas d'indication de son intervention dans ce phénomène. Quelques espèces ne renferment pas de corpuscules métachromatiques, mais, par contre, elles donnent lieu à d'abondantes productions de globules d'huile de réserve (Leotia lubrica, Otidea onotica, Seboria equinoplidus). Ce sont surtout les espèces dépourvues de corpuscules métachromatiques qui sont les plus riches en huile; néan- moins, les deux productions peuvent coexister abondamment : c'est le cas des Ilelvelles {H. sulcata, H. elaslica), dans lesquels on observe à la fois, outre le glycogène, une grande quantité de corpuscules métachromatiques et de globules d'huile. Ces dernières naissent dans les mêmes conditions que les corpuscules métachromatiques et souvent au voisinage du noyau. Le glycogène se rencontre dans la plupart des espèces, mais il n'est pas non plus constant. En dehors de ces différents produits, on remarque dans Pezîza vesiculosa, dans P. venosa et dans les Aleuriées, à la partie supérieure de chaque asque, un anneau d'amyloïde qui est considéré ordinairement comme une réserve. Nos observations établissent, à l'encontre de cette opinion, que cet anneau résulte d'une transformation de la membrane, nécessaire à l'ouverture de l'opercule, car, c'est suivant la ligne médiane de cet anneau que s'effectue la déhiscence, et il persiste après l'élimination des spores. » Cette étude nous a donné l'occasion d'étudier la formation des cellules mères des asques. » Elle s'accomplit dans toutes les espèces observées (Aleuriées, Helvellinées, Asco- bo/i/s marginatiis, Ot. onotica) suivant le mode décrit par M. Dangeard dans /*. vesi- culosa, sauf dans une Pezize ressemblant" extérieurement à V Al. cerea, dont nous n'avions malheureusement que des échantillons trop jeunes pour permettre sa déter- mination, où les cellules mères naissent d'un filament à quatre noyaux accolés par SÉANCE DU 3o NOVEMBRE igo'i. g3q paires : une cloison sépare bientôt ce filament en deux cellules binucléées dont la supé- rieure fusionne ses noyaux et devient la cellule mère d'un asque. Ce procédé est analogue à celui que vient de signaler M. Maire dans Galactinia succosa et rappelle le développement des basides. « Nous avons, en outre, suivi les divisions nucléaires qui s'accom- plissent dans les cellules mères avant la formation des spores, dans Al. cerea, Ol. onoiica, P. Cortinus et P. rutilons. » Dans les trois premières espèces, elle s'effectue par une karyokinèse analogue à ' celles décrites par Harper. La membrane persiste jusqu'à la fin de l'anaphase. Il se forme, à la prophase, un fuseau achromatique traversant le noyau; il renferme les chromosomes à son équateur et est relié à chaque pôle à un centrosome entouré d'un aster plus ou moins difficile à difl'érencier. Les centrosomes semblent avoir une origine intranucléaire. Au début de l'anaphase, les chroraosoiues se disposent aux deux pôles du fuseau et l'on peut, à ce moment, essayer de compter leur nombre qui, dans Al. cerea, paraît être de 8 et qui, en tout cas, e-,t très voisin de ce nombre. Dans P. Cortinus, il est supérieur à 8 et plus rapproché de 12. Ensuite, les chromosomes se soudent en une masse unique à chaque pôle, puis le faisceau s'allonge en même temps que la membrane se résorbe. Le nucléole subsiste pendant tout le phénomène. Dans ^^. cerea, la première division se fait suivant l'axe longitudinal de la cellule; dans les deux autres, elle se produit obliquement par rapport à cet axe. Les divisions sui- vantes s'accomplissent dans des directions variables. Les spores se délimitent, comme l'a indiqué Harper, par recourbement des asters autour du noyau. » Dans Peziza /MiiYa/M, on observe une karyokinèse assez différente des précédentes et qui oflVe des figures beaucoup plus volumineuses. Cette espèce renferme un gros noyau rempli de chromatine. Dans le début de la prophase, certaines figures pour- raient faire penser à l'existence de protochromosomes. Le fuseau achromatique se forme aux dépens du noyau : il laisse distinguer assez nettement sa striation. Dès la fin de la prophase, la membrane disparaît. Les chromosomes sont rangés au milieu du fuseau; ils sont très gros. A l'anaphase, ils se disposent aux deux pôles et leur nombre paraît être de 12; ensuite, ils se rapprochent les uns des autres et se recourbent en U, donnant des figures assez nettes du stade diastroïde; en même temps, le fuseau s'al- longe beaucoup. On voit alors apparaître, autour des deux masses chromatiques, une membrane qui délimite les deux nouveaux noyaux. Le nucléole persiste pendant tout le phénomène. Nous n'avons pu mettre en évidence ni centrosomes, ni asters. » GÉOLOGIE. — Sur la synthèse géologique des Alpes orientales. Note de M. Pierre Ter.mier, présentée par M. Marcel Bertrand. « Aucune synthèse satisfaisante n'a encore été proposée pour la struc- ture géologique des Alpes orientales. Les travaux de détail sont très nom- gl\0 ACADÉMIE DES SCIENCES. breux, et quelques-uns très parfaits ('); mais, malgré de récents essais de coordination (MM. Diener, Frech, Rothpletz), les relations mutuelles de la zone calcaire septentrionale etde la zone cristalline centrale sont restées inexpliquées. Dans le dernier Livre de M. Diener (-), où l'état actuel de nos connaissances est si clairement présenté, il est visible que la structure de la zone centrale demeure imprécise, sinon chaotique. Dans ce dédale de massifs et de vallées, le fil conducteur manque. » J'ai résumé dans deux Notes précédentes les observations (') qui m'ont convaincu de la complexité de la Schieferhulle des Hohe Tauern (complexité soupçonnée, il y a treize ans, par M. E. Suess); et j'ai dit que cette Schieferhulle n'est qu'un paquet d'écaillés, ou de nappes, dans les dé- chirures duquel apparaissent les massifs granito-gneissiques d'âge permo- houiller. Si l'on admet cette première conclusion, qui me paraît nécessaire et évidente, la lumière se fait partout, la Zentralzone sort du chaos, la liai- son des Alpes orientales et des Alpes suisses devient claire. C'est comme si, sur la chaîne entière des Alpes, le brouillard se dissipait tout à coup. » Ce que j'ai dit des Tauern occidentales est vrai aussi des Tauern orientales, jus- qu'au Hochalmmassiv inclusivement. Sur une longueur totale de iSo""", une écaille profonde, formée de gneiss et de granités permo-liouillers, apparaît, dans cinq massifs isolés, à travers cin(\ fenêtres de la Schieferhulle. » Les nappes de la Schieferhulle s'enfoncent: à l'est, sous les vieux gneiss de la Bundschuhmasse ; au nord-est, au nord et au nord-ouest, sous une série d'écaillés où apparaissent, avec du Trias et du Lias, du Verrucano, et même du Houiller peu méta- morphique (Brenner); à l'ouest, enfin, sous les vieux gneiss de l'OEtztal. Ces nappes de la Schieferhulle s'enracinent immédiatement au sud des Hohe Tauern. » Les nappes qui sont posées sur la Schieferhulle comprennent les écailles des Radstàdter Tauern et des Tribulaun, les vieux gneiss de la Bundschuhmasse et de rOEtzlal, les phyliites du Pinzgau, et les grauwackes de Ivilzbuhl et de Dienten. Elles s'enracinent, ou s'enracinaient, dans la zone de vieux gneiss qui court au nord du Pustertal et du Gailtal (Kreuzeck, Deferegger, montagnes qui dominent l'Eisack entre Sterzing et Mauls). La continuation, au sud-ouest, de cette zone de racines, passe au sud de l'Ortler. » La zone calcaire septentrionale tout entière, du Rhâtikon à Wiener Neustadtj n'est qu'une nappe supérieure, peut-être complexe elle-même. Sur une longueur (') En particulier, les travaux récents de MM. Becke, Berwerth, Grubenmann et Lôwl. (2) C. Diener, Bau undBildder Oslaloen unddes Karstgebietes. Vienne, igoS. (') Faites cet été en compagnie de M. le professeur F. Becke. SÉANCE DU 3o NOVEMBRE igoS. 94l de 450""" > cette nappe est aujourd'hui séparée de ses racines; et la largeur de ce hiatus, de cette fenêtre, atteint 100''™. Les racines de celle nappe supérieure sont dans la zone du Gailtal et dans les plis verticaux qui continuent cette zone à l'ouest, par Sillian, Bruneck et le Penser Joch. Dès 1896, M. Haug proposait de rattacher la zone du Gailtal aux Alpes calcaires du nord, en raison des analogies de faciès: ce lalta- chement, peu compréhensible alors, s'explique maintenant. » Les grauwackes de Kitzbiihl et de Dienten, les phyllites du Pinzgau, les massifs de vieux gneiss de l'OEtztal et de la Silvrella, sont des lamljeaux de nappes, isolés de leurs racines: et ces lambeaux immenses ont été, par le laminage, façonnés en len- tilles. Ils reposent indifteremment sur les nappes de Radstadt et des Tribulaun, ou sur la nappe des Schistes lustrés. (^)uant aux Alpes cristallines à l'est de la Bundschuhmasse et de la Schladmingermasse, elles correspondent à une carapace de vieux gneiss, sur laquelle traînent des lambeaux de terrains paléozoïques et mésozoïques, et sous laquelle se prolongent, plus ou moins loin, les nappes profondes {Schistes lustrés et gneiss permo-carbonifères). En Styrie, les vieux gneiss plongent sous une série d'écaillés (Trias, Mouiller, Permien, autres terrains paléozoïques), équivalentes à celles d'Innsbruck, de Kitzbuhl et de Radstadt. Les racines de ces écailles d'Eisenerz et du Semmering doivent être cherchées en Carinthie. » Enfin, la nappe triasique de l'Ortler, qui semble reposer partout sur les gneiss permo-carbonifères, est probablement l'équivalente de la Schieferhulle. » Or, on sait que la nappe du Rhàtikon est la nappe supérieure des Alpes suisses, dans la théorie de M. Lugeon. Le raccordement des Alpes suisses et des Alpes orientales se fait donc désormais sans aucune diffi- culté ; et c'est là une confirmation éclatante des déductions et des prévi- sions de l'éminent professeur de Lausanne. Mais les racines de la nappe du Rhàtikon doivent être cherchées plus au sud-est que ne le pensait M. Lugeon, à 120'''" environ du Rhàtikon, vers la Tonale Linie de M. Salomon. » C'est la Tonale Lmie, et non pas, comme on le dit souvent, la ligne giudic arienne , qui, au sud-ouest de Meran, sépare les Alpes du sud des Alpes du nord. Cette ligne du Tonale est l'axe d'un éventail alpin, bien autrement important que notre éventail briançonnais. Son prolongement vers l'est passe le long du Gailtal; son prolongement vers l'ouest coupe le lac Majeur et vient, près d'Ivrée, se cacher sous les plaines. De cette zone axiale sont parties, vers le nord ou l'ouest, toutes les nappes supérieures, celles d'Autriche, de Bavière, de Suisse ou de France. » Les Alpes orientales ne diffèrent des Alpes occidentales que parce qu'elles sont plus complètes. Elles ont conservé, non seulement une grande partie de leurs nappes, mais aussi leur zone à&racines internes, et même une certaine étendue de la région située au sud de Xévenlail. » C. K., 1903, i' Semestre. (T. CX.XXV1I, N° 22.) 123 942 ACADÉMIE DES SCIENCES. GÉOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur un cas remarquable de cristallisation spontanée du gypse. Note de M. Stanislas Meunier. « Voir des boules de plâtre, abaadonnées à la dessiccation après une courte immersion dans l'eau salée, se transformer intégralement en agrégats de cristaux de gypse dont chacun atteint o'"",^ de longueur, c'est certainement un spectacle imprévu. C'est celui auquel je viens d'assister inopinément dans mou 1 iboratoire du Muséum et, je crois, dans des circonstances dignes de mention. » Bien que ces boules aient été produites dans des conditions en appa- rence identiques, et même quand elles provenaient d'une même expé- rience, elles étaient loin de présenter un degré identique de cristallinité. Comme le montrent les échantillons conservés, il y en a plusieurs qui ne sont cristallins qu'à la loupe et où l'on voit encore les bulles qui existaient dans le plâtre, gâché rapidement. Dans d'autres, les cristaux sont très visibles à l'œil nu; ils peuvent avoir jusqu'à 5°"" ou 6"" et dépasser, par conséquent, la plupart des grains constitutifs du gypse saccharoïde. » Plusieurs échnntillons montrent un arrangement rayonné tout à fait remarquable et qu'on ne voit pas dans les pierres à plâtre naturelles. Ils sont alors composés de sphérules juxtaposées, à la surface hérissée de pointements, et pouvant avoir 8°"" ou 9°"" de diamètre. » L'état cristallin varie avec la distance à la surface dans une même boule. Il n'est guère perceptible tant que la boule est entière, sa surface extérieure ayant conservé à peu près l'aspect de la boule de plâtre. On y observe seulement des croûtes de sel marin ressorti lentement de la masse. » Après fracture suivant un grand cercle, la boule se montre bien plus cristalline dans sa profondeur que vers sa région périphérique où il y a fréquemment comme une écorce mal délimitée, de 3°"" ou 4""" et de com- pacité presque complète. A partir de cette écorce, la masse prend jusqu'au centre les caractères d'un enchevêtrement de cristaux plus ou moins cohérents entre eux et qui, parfois, s'égrènent au moindre choc. M -Plus d'une fois, il s'est ouvert spontanément, dans les boules, des fissures diversement orientées et dont les parois sont plus ou moins géo- diques, et c'est d'ailleurs un fait très facile à expliquer, car il est évident que la cristallisation s'est accompagnée d'une diminution notable du vo- SÉANCE DU 3o NOVEMBRE igo3. y43 lume, contraction d'autant plus remarquable que la prise du plâtre se fait, comme on sait, avec gonflement de la matière. C'est ainsi qu'on voit, entre les cristaux, des interstices très fréquents et que les sphéroïdes radiés sont loin d'être pleins. » Enfin, il n'est pas rare de retrouver, dans la région tout à fait cen- trale des boules, des points qui sont restés blancs et terreux, de façon à rappeler le plâtre ordinaire; mais cette particularité ne se présente jamais que sur une dimension extrêmement rédiiile, et elle paraît due à l'exis- tence, dans le plâtre, d'une petite quantité de carbonate de chaux. » D'après mes essais, les boules cristallisées renferment environ 7,21 pour 100 de carbonate de chaux, en partie sous la forme cristalline ou de calcite, en partie à l'état de |)oussière interposée dans les joints et les interstices des grains de gypse. On peut purifier ceux-ci d'abord par un lavage à l'eau bouillante qui dissout le chlorure de sodium, puis en les mettant en suspension dans l'eau où circule un rapide courant d'acide carbonique qui dissout le calcaire. Mais alors les cristaux sont un peu émoussés, arrondis sur les angles et ne peuvent plus servir aux observa- tions cristallographiques. » En cherchant la cause de ces singuliers résultats, on arrive tout natu- rellement à attribuer au sel marin une sorte de facullé cristatlogénique, analogue, dans le domaine de la voie humide, à celle qui se manifeste si évidemment dans les réactions oii intervient la chaleur. S'il en était ainsi, un pas serait fait dans l'explication des causes qui ont amené, dans les couches du sol, le gypse à la forme cristallisée. En particulier, du jour serait projeté sur l'acquisition de son état saccharoïde, si fréquent dans la région parisienne, où la pierre à plâtre constitue, à plusieurs niveaux, des assises parfaitement stratifiées et renfermant des fossiles, les uns lacustres ou terrestres et les autres marins, au sein d'ensembles sédimentaires oîi il est légitime de croire que le sel gemme est toujours intervenu. » H suffit d'une étude approfondie pour acquérir la conviction que le gypse ne s'est pas originairement déposé avec la structure entièrement oristalline qu'il présente aujourd'hui, et pour y voir un exemple particuliè- rement net des mouvements intimes qui sont réalisés sans répit dans la substance des roches de toutes les catégories. » Seulement, il paraît assez compliqué de reconstituer les conditions grâce auxquelles l'état saccharoïde a été acquis par un dépôt qui, tout d'abord, devait être pulvérulent et assez homogène. En d'autres termes, 9^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'état saccharoïde paraît être le résultai du travail moléculaire d'un préci- pité, tout d'abord amorphe, ou dans tous les cas très fin, de sulfate de chaux. Pourtant on sait que, dans les laboratoires, les |)récipités de sulfate de chaux, quoique pouvant devenir s[)ontanénient cristallins, ne prennent cependant pas la structure que nous avons en vue et se présentent plutôt sous la forme aciculaire. C'est ce qui a lieu par le refroidissement des dis- solutions chlorhydriques et c'est ce qui a lieu par l'abandon, à la dessicca- tion, de fragments calcaires imprégnés d'une solution aqueuse de gypse. Aussi me suis-je demandé si l'effet observé ne tiendrait pas à l'intervention d'une substance minéralisatrice. A ce point de vue, l'attention doit d'au- tant plus s'arrêter sur le chlorure de sodium, que le sel gemme, bien que soustrait depuis longtemps par les eaux à la niasse des terrains de Paris, a cependant laissé dans leur épaisseur des vestiges irrécusables de sa pré- sence antérieure. C'est ainsi qu'à des niveaux très variés les marnes gyp- seuses ont conservé le moulage de trémies où l'on voit, sans doute possible, la trace de cristallisations de sel marin, maintenant dissoutes. )) On sait d'ailleurs avec quelle facilité le gypse cristallise de nos jours, dans les argiles qui constituent le fond des marais salants. » Evidemment, la question ne sera résolue que par la répétition des expériences dont je viens de donner un très rapide résumé; mais comme les essais, que j'ai d'ailleurs mis en train, ne paraissent pouvoir donner de résultats qu'à la faveur d'un délai fort long, j'ai cru pouvoir signaler tout de suite les faits dès maintenant observés. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Sensation lumineuse en fonction du temps pour les lumières colorées. Technique et résultats. Note de MM. André Broca et D. SuLZER, présentée par M. d'Arsonval. « Dans une Note précédente, nous avons étudié la sensation lumineuse en fonction du temps pour la lumière blanche. Nous avons repris la même question pour les lumières colorées. Ce problème était notablement plus difficile à résoudre que le premier à cause de la difficulté d'obtenir des lumières colorées d'un éclat suffisant. Nous ne pouvions donc employer l'appareil à diffuseur par réflexion déjà décrit; la [lerte de lumière étant trop grande, nous n'aurions pu atteindre des éclats comparables à ceux que nous avons eus en lumière blanche. Après de nombreux essais infructueux, nous nous sommes arrêtés au dispositif suivant : SÉANCE DU 3o NOVEMBRE 1903. 945 » En L est un étalon lumineux constitué par un bec à acétylène. De part et d'autre, respectivement, se trouvent deux systèmes optiques identiques, composés chacun de deux miroirs M,, Mj, d'un objectif O et d'un prisme à réflexion totale, abC. Dans le système de gauche, l'objectif O donne une image réelle l de la source L, el cette image sert à éclairer la face ab du prisme voisin, qui est doucie. Les mêmes phénomènes se passant de l'autre côté, les deux plages voisines ba, ba' peuvent être comparées par l'œil observateur. La distance des images réelles l aux plans de verre douci et le degré de dépoli de ceux-ci sont choisis de telle sorte que l'éclat des plages voisines puisse être réglé par l'intermédiaire des oeils de chat O et O', tout en conservant une grandeur suffisante malgré la présence d'une solution ou d'un verre coloré en cd. L'exactitude de ce réglage a été contrôlée par des mesures directes. La position de l'œil est fixée par un tube T, pour éviter les erreurs dues à la diffusion irrégulière du verre douci. » Un écran SS' protège l'œil contre la lumière directe. Dans le plan de l'image réelle / est un disque en laiton à fente variable, qui permet d'admettre la lumière pen- dant un temps mesurable à chaque instant. L'expérience se fait alors de la façon suivante : » On place en avant des plages ab, ba' le milieu absorbant coloré que l'on va mettre en expérience et l'on donne au diaphragme 0 une dimension déterminée; la plage èa prend un éclat également déterminé. On mesure cet éclat par comparaison avec celui que prend une plage blanche mise en avant du milieu coloré, portant ombre sur la face ba, cachant ba' et éclairée au moyen d'un étalon lumineux. '■ » Ces comparaisons entre lumière blanche el lumière colorée ne comportent pas une précision supérieure à 10 pour 100, mais cela suffit largement pour notre but actuel, qui est la comparaison des lumières de couleurs différentes et de même éclat, 94^ ACADÉMIE DES SCIENCES. au point de vue de la fonction d'établissement de la sensation. Une variation de lo pour ICO dans l'éclat lumineux n'amène pas de modification sensible dans les pro- priétés de nos courbes qui sont dans ce cas pratiquement identiques à l'échelle près. » Cette première mesure exécutée, on enlève le papier blanc, et l'on règle l'œil de chato' de manière à ce que les deux plages ba, ba' aient même éclat; elles ont d'ail- leurs même couleur. On met alors le disque en mouvement après avoir réglé sa fente. La plage ba est éclairée par une lumière intermittente de durée connue et la plage ba' par une lumière fixe. Avec l'œil de chat O' on rétablit l'égalité d'éclat apparent des deux plages. La seule difficulté réside dans la fixation de l'œil, qui doit être assez exacte pour que la plage ba vienne former son image sur une zone rétinienne adaptée à l'obscurité, tandis que la zone correspondant à ba' est vraiment en régime perma- nent. » Les résultats de ces comparaisons ont permis de tracer des courbes donnant l'éclat acquis par une lumière donnée au bout d'un temps donné, courbes que nous ne donnons pas aujourd'hui faute de place, mais qui sont analogues, comme forme générale, à celles que donne la lumière blanche (ces dernières courbes se trouvent dans notre Note de février 1902). Il y a cependant des différences importantes entre les cou- leurs. » Quand on compare les courbes correspondant à un même éclat pour les diverses couleurs, on voit que les radiations moyennes du spectre se distinguent nettement des extrêmes. Les courbes de notre Note déjà citée montrent qu'en lumière blanche la sensation passe par un maximum nota- blement plus élevé que la valeur qu'elle prend en régime permanent. Il en est de même en lumière colorée. Mais alors que, à égalité d'éclat, en régime permanent, le bleu donne un maximum notablement plus élevé que le blanc, le vert ne donne qu'un maximum peu élevé, le rouge a des propriétés intermédiaires. Nous reviendrons ultérieurement sur les résul- tats de cette étude. Disons seulement que ces faits sont conformes aux idées évolutives, la rétine s'étant adaptée le mieux possible pour les radiations les plus intenses du spectre solaire. » HYDROLOGIE. — Sur la prévision des débits des sources de la Vanne. Note de M. Edmond Maillet. « Considérons les deux sources de Cérilly et Armentières (Vanne) ('). Nous possédons, d'après les ingénieurs de la Ville de Paris, le débit moyen (') On trouvera des renseignements au sujet de ces sources dans notre Communica- SÉANCE DU 3o NOVEMBRE IQoS. g^'J mensuel en litres par seconde de ces sources, et nous pouvons essayer de prendre ces débits pour les débits Q et Qo des formules (i) à (6) de notre Communication du 27 octobre. » D'après la loi de Daiisse applicable à ces sources et d'après leur régime, nous savons que le régime propre ou non influencé ne pourra guère être réalisé que dans la saison chaude (i" mai-i"' novembre), et que lorsque le débit décroîtra. Nous pren- drons chaque année dans le Tableau des débits soit le débit en mai, soit le plus fort débit de la saison chaude, généralement réalisé en mai, juin, juillet. Ce débit sera Q,, et l'époque correspondante sera le temps t„ dans la formule (i) (') . '-'„=?(Qa)~-'f(Q). » Nous porterons en abscisses les valeurs Qo, en ordonnées les valeurs Q au bout de 1, 2, 3. . . mois, et nous chercherons à réunir à peu près les points correspondant à une même valeur de t — <„ par une courbe régulière. On est conduit alors au gra- phique suivant pour Cérilly. 3oo 2J0 a, 0 Oi 2 V 1 ^ ■/ '.yf. A3 p' 'v •4-; r ,' 3- /, y J ^ y^'^ /'j' - ^-% .--' So 100 iSo 200 zSo -Déhits initiaii.:i- Qo Jon 3So Graphique de décroissance des débits de Cérilly (Vanne). » On voit de suite que, pour Cérilly, les courbes (i) sont, à peu près, des droites passant par l'origine. Donc Q = A-e^"' (a =: o, 1066 provisoirement, Q en litres par secondes, t en mois). tion du 12 mai 1902 {Comptes rendus, 1902, premier semestre, p. iio3). Les résultats qui suivent sont extraits de notre Mémoire manuscrit cité dans notre Communication du 27 octobre dernier. 948 ACADÉMIE UES SCIENCES. » Pour Armentières, la forme des courbes est assez voisine de celle des courbes I I —p=L ;^=. = const. \/Q v/Qo [analogues aux courbes (4)]- » Si l'on applique les mêmes procédés à la Dhuis ('), dont les débits sont moins variables, le graphique est moins net; mais il semble qu'on puisse encore, avec une approximation suffisante, le considérer comme formé de droites passant par l'origine. >i Par conséquent : dès le commencement de juin, une prévision numérique sur la marche du débit des sources de Cérillv et Armentières CV^anne) est possible. Si le débit de juin est sensiblement plus fort que ue l'indique le graphique, on corrigera la prévision en prenant ce débit pour débit initial, etc. » La date des pluies préparatoires des crues et les premières montées sur les cours d'eau (octobre à décembre en général) marquent à peu près le moment où le débit des deux sources doit croître et où les prévisions cessent de s'appliquer. » Les graphiques précédents ne s'appuient guère que sur des considérations méca- niques; celui que nous avons fait connaître antérieurement (12 mai 1902) s'appujait, au contraire, surtout sur des considérations météorologiques. » Nous avons ainsi résolu expérimentalement, mais, il faut bien le dire, grâce à des considérations théoriques qui nous ont conduit à nos gra- phiques, le problème suivant : Trouver pour les deux sources précitées les variables dont dépend le débit dans la période où les pluies ne profitent plus guère à la nappe, et construire expérimentalement la relation qui lie les variables et le débit. » La théorie mathématique des mouvements des nappes dans la période analogue, ébauchée par nous dans le Mémoire manuscrit précité, grâce à des considérations critiquables en partie, a été attaquée magistralement par M. Boussinesq (-), qui a donné des solutions dans des cas étendus ('). » M. G. .IIaréchai, adresse une Note sur la chaleur spécifique de la vapeur d'eau (Extrait) : L'auteur propose d'adopter provisoirement, pour valeur de la chaleur spécifique C de la vapeur surchauffée, aux pressions où celle-ci est utilisée couramment dans les machines à vapeur, l'expression C = 0,48 + o, 000.5 /; (') D'après le Tableau des débits que nous devons à l'obligeance de M. Bechmann. C) Communications précitées de juin-juillet igoS. (') Le développement de la présente Communication et de celle du 27 octobre sera donné dans un Mémoire ultérieur. SÉANCE DU 3o NOVEMBRE igo3. 9I9 t étant la température de surchauffe, c'est-à-dire T' — T; en désignant par T' la température de la vapeur surchauffée et par T la température de la vapeur saturée correspondant à la pression. M. S. Leduc, à l'occasion de la Communication de M. Tommasina : « Sur la scintillation du sulfure de zinc phosphorescent, en présence du radium, revivifiée par les décharges électriques », signale à rAcadémi<- un travail qu'il a publié, en mars 1901, dans les Annales d' Électrobiologie, dans lequel est décrite et étudée la phosphorescence scintillante des écrans de platinocyanure de baryum sous l'influence de l'électricité. M. Leduc ajoute que ces expériences lui paraissent pouvoir servir à l'inter- prétation des phénomènes présentés par le spinthariscope. M. Henri Feuille adresse une Note ayant pour titre : « Appareil pour utiliser la force dynamique de la mer ». A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 2 novembre 1908. (Suite.) Nivellement général ne la hrance. Répertoire définissant les emplacements et altitudes des repères, réseau de deuxième ordre, lignes comprises dans tes poly- gones J, J', Y, et dans les zones E, B, M, S. Paris, Ministère des Travaux publics, 1899-1901 ; 7 fasc. in-8°. (Adressés par M. Cli. Lallemand.) OEui-res scientifiques de Gustave Robin, réunies et. publiées, sous les auspices du Ministère de l'Instruction publique, par Louis T!affy. Physique mathématique. Théorie nouvelle des fonctions, exclusivement fondée sur l'idée de nombre. Paris Gauthier-Villars, 1899, 1908; 2 vol. in-8°. (Présenté par M. Appell. ) C. K., 1903, 2" Semestre. (T. CXXXVII, N" 22.) I 2 \ g5o ACADÉMIE DES SCIENCES. Géométrie descriptive et Géométrie cotée, conforme aux programmes du 3i mai 1902 pour l'Enseignement secondaire, par Ernest Lebon, lauréat de l'InstiUit. Paris, Delalain frères, igoS; i vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Sur quelques microorganismes intéressants, par M. B. Renault. (Extr. des Procès- verbaux de la Société d'Histoire naturelle d'Autun. année igoS.) Autan, imp. Dejussieu ; i fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur. ) Des. deux vapeurs d'eau au point de vue climatologique et hygiénique, par le D' Onimus. Grenoble, imp. Allier frères, igo3; r fasc. in-8°. Traité de Sylviculture, -kit . Exploitation et aménagement des bois : futaies, taillis, trufficulture, abatage et procédés de vidange, par P. Mouillefert, avec 10 pi. et g7 fîg. dans le texte. Paris, Félix Alcan, igo4; i vol. in-ia. Le Opère di Galileo Galilei, edizione nazionale solto gli auspicii di Sua Maesla il Re d'Italia; vol. XHI. Florence, typ. Barbera, igo3; i vol. in-4°. Beitràge zur Lebensgeschiclite von Ehrenfried Wallher von Tschirnhaus, von Prof. D''Curt Reinhardt. (Wissenschaftliche Beilage zum Jahresberichl der Fùrsten- Landesschule St. Afra in Meissen, igoS.) i fas. in-S". (Hommage de l'auteur.) Motion. The fundamental principles of mechanics, or the mechanics of the uni- verse, by Herman-T.-G. Khaus. New-York, igoS; i fasc. in-S". Solution mathématiquemenL exacte du problème historique de la division d' un angle pris à volonté en un nombre pris à volonté de paris égales, par J. Laou- CHEWITCH. Station Pelropavlov^k du cliemin de fer de Sibérie, igoS; i fasc. in-S°. The mean right ascensions and proper motions of 254 stars, by H.-B. Evans. (A Thesis presented to the Facully of Philosophy of ihe Universily of Pennsylvania. ) I fasc. in-4°. Atlas des Erdmagnetismus fiir die Epochcn 1600, 1700, 1780, 1842 und igi), von D"' H. Fritscme. Riga, igoS; i fasc. in-f". Observalorio Belloch. Hojas meteorologicas, ano 1902, julio-diciembre, Barcelone ; I fasc. in-f" oblong. Bericht der Senckenbergischen Nalurforschenden Gesellschaft in Frankfurt am Mein, igoS. Francfort-sur-le-Mein, Knauer frères; i vol. in-8". Leopoldina . Amtliclies Organ der kaiserlichen Leopoldino-Carolinischen deut- schen Akademie der Naturforscher; Jahrg. 1901, 1902, Hefte XXXVII u. XXXVHI. Halle, igoi-igoa; 2 fasc. in-4". Ouvrages reçus dans la séance du 9 novembre igoS. Ports maritimes de la France. Notice sur le port de La Pallice, par M. "Viennot, mise à jour par M. Eugène jMayer. Paris, Imprimerie nationale, 1902; i fasc. in-4°. ( Envoi de M. le Ministre des Travaux publics. ) Laboratoire d'essais du Conservatoire des Arts et Métiers: Section des Métaux, par Pierre Breuil; avec 2 pi. h. t. Paris, publications du journal Z,e Génie cà'jï, igoS; I fasc. in-8''. La houille dans lesArdennos, historique des recherches, théorie géologique, avec 2 cartes de la zone houilleuse ardennaise et une coupe hypothétique des terrains SÉANCE DU 3o NOVEMBRE IpoS. qS I d'Etion, par L. Duquénois. Charleville, G. Didier, igoS; i vol. in-i6. (Hommage de l'auteur. ) Portugalia, materlaes para o estudo do povo porluguez. Direclor : Ricardo Severo. T. I. fasc. k, 1 899-1903. Porto; i vol. in-zj». Discurso leido en la Universidad central en la solemne inauguracion del Curso academico de 1903-1904, por el D-- D. Amalio Gimexo y Cabanas. Madrid, ioo3; i fasc. in-4°. Elenco délie Accademie, Socielà, Instituli scicnlijici, Direzioni diPcriodici, ecc. che ricevono le pubblicazioni délia R. Accadcmiadei Lincei; coiV indicazione délie pubblicazioni periodich e che niando in canibio, 3r gennaio igoS. Rome, 1900; i vol. in-i8. Reports to the Malaria Commltlee, eightli séries looctober igoS. Londres ; i fasc. in-8». Statisliek van den Handel, de scheepvaart en de in- en uitmerrechten in Neder- landsch-Indië, over het jaar 1902. Batavia, igoS,- i vol. in-^". Videnskabelige Meddelelser fra den naturhistoriske Forening i Kjobenhavnfor aaret igo3. Copenhague, igo3; i vol. in-8°. Die erdmagnelischcn Elemente von Wurtemberg und Hohenzollern. Gemessen und berechnet fur Januar 1901 im A.uftrage und unter Milwirkung der K. Wûrttem- bergischen meteorologischen Centralstation, von Karl Haussmann. Stuttgard, igoS; I vol. \n-[\°. Extracts Jrom narrative Reports of the Survey ofindiafor the season igoo-igoi , prepared under the direction of colonel St. -G. -G. GoRE. Calcutta, igoS ; i fasc. in-i". Outrages reçus dans la séance du 16 novembre igoS. Hommage à M. le Professeur Chauveau, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum, Inspecteur général des Écoles vétérinaires, Professeur honoraire de l'Uni- versité de Lyon. s. 1. n. d.; i fasc. in-S». (Présenté par M. le Président.) Recueil de travaux dédiés à la mémoire d' A lexis [Millardet ( 1838-1902 ), par les Professeurs de la Faculté des Sciences de Bordeaux. Bordeaux, G. Gounouilhou, igo3 ; I vol. in-4''. (Envoyé en hommage par M. le Doyen de la Faculté des Sciences de Bordeaux.) Prophylaxie du paludisme, par A. Layeran, Membre de l'Institut. Paris, Masson el O', Gauthier-Villars; i vol. in-12. (Hommage de l'auteur.) L'Asie inconnue. Dans les sables de l'Asie, par le D-- Sven Hedin, traduit du suédois par Charles Rabot; Ouvrage accompagné de 3 cartes et de reproductions de photographies de l'auteur. Paris, Félix Juven, igo3; i vol. in-zi». (Présenté par M. de Lapparent. Hommage de l'auteur.) Thescenery of England and the causes lo ivhichit is due, by tlie right bon. Lord Avebury. Londres, Macmillan elG'^Igo2; i vol. in-S". ( Présenté par M. de Lapparent. Hommage de l'auteur.) 9^2 ACADEMIE DES SCIENCES. Cause des énergies attractives : Magnétisme, Électricité, Gravitation, par A. Despaux. Paris, Féli\ Alcan, igo2; i vol. in-8". (Présenté par M. Mascart.) Cours de l'Ecole des Ponls et Chaussées. Poussée des terres, stabilité des murs de soutènement, ^?ir i^^.J^ Resal. Paris, Ch. Béranger, igoS; i vol. in-S". (Présenté par M. Maurice Levy.) Les travaux mathématiques au Congrès des Sciences historiques, à Rome, en i goS ; par M. Ernest Lebon. (Extrait de ['Enseignement mathématique, 5" année, n° 5.) (Présenté par M. Appel!.) L'Infralias et le Sinémurien du Portugal. Découverte du Terebratula Renierii en Portugal; par Paul Choffat. Lisbonne, Imprimerie de l'Académie royale des Sciences, igoS; i fase. in-S". Lagrandine. Cagione probabile délia grandine; mezzi di prevenirla; razzia elica per lancio di bombe; aste paragrandine, Giusepff, Cona. Florence, igoS; i fasc. \n-[^°. M. le Prof. Francesco Faccim fait hommage de deux brochures intitulées: L'eliocronometro Faccin.Pavie, igoS; i fasc. in-8°. Il periodo di Algol. Schio, igo3; i fasc. in-S". ERRATA. (Séance du iT> novembre igoS.) Note de M. Blondlot, Sur le renforcement qu'éprouve l'action exercée sur l'œil par un faisceau de lumière, lorsque ce faisceau est accompagné de ravons n : Page 83i, ligne 3 en remontant, au lieu de diamètres, lisez décimètres. On souscrit à Paris, chcx GAUTHIER-VII.LAR.S, Quai des Grands-Augustins, n" 55. mis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux i, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphaliéii(]ue de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel t du i" Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements ; 40 fr. — Union postale : 44 fr. On souscrit, dans les Départements, ohei Messieurs : Ferrau frères. iChaix. JourdaD. Ruff. t Coartin-Hecquet. 1 Germain elGrasiin. ( Gastineau. le Jérôme. jn Régnier. , Feret. ux Laurens. ' Muller (G.), i Renaud. iDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frère». Jouan. zry Perrin. ( Henry. ■irg ! , ■' ( Marguerie. , „ i Juliot. nt-Ferr. . . „ ^ 1 Bouj. S , Nourry. K. Ratel. I" ( Rey. I Lauverjat. ( Degez. [, j Drevet. ( Gratier et C'V Vielle Foucher. [ 1 Bourdignon. I Dombre. 1 Thorez. '. ( Quarré. chez Messieurs : , ( Baumal. Lorient / M"* leiier. / Bernoux et Cumin \ Georg. Lyon ( Effantin. i Savy. I Vilte. Marseille Ruât. 1 Valat. Uontpellier [ Goulet et fils. Moulins Martial Place. ( Jacques. Nancy Grosiean-Maupio. ( Sidot frères. i Guist'hau. Nantes ,, , ( Veloppe. I Barma. Nice . I Appy. Nîmes Thibaud. Orléans Loddé. . . 1 Blanchier. Poitiers , ( Lévrier. Rennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard (M"") i Langiois. Rouen , . . ( Lestnngant. S'-Étienne Ctievalier. _ . 1 PonLeil-Burles. Toulon „ ,, { Kumebe. \ Giniet. Toulouse „ . ( Privât. . , Boisselier. Tours j Péricat. ( Suppligeon. i Giard. Valenciennes , ( Lemattre. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : ... 1 Feikema CaareUen Amsterdam / et G". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. I Asher et G'*. „ ,. ' Dames. Berlin , Friediander et fils. f Mayer et Millier. Berne . Schmid Francke. Bologne Zanichelli. ILamertin. Mayolezet\udiarte. Lebègue et G'*. „ , , Sotchek et C°. Bucharest . , , I Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, BellelC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Host et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beut. . Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. [,a Haye . Belinfante frères. ( Benda. Lausanne „ _ ( Payot et C'V Barth. Brockhaus. Leipzig ( Koehler. Lorentz. Twietmeyer. Desoer. ^•^SO icnusé. chez Messieurs : I Dulau. ^"'"''^e' Hachette et C'V 'Nutt. Luxembourg.... V. BUck. / Ruiz et C'V Madrid ' Bomo y Fussel'. I Capdeville. ' F. Fé. Milan j Bocca frère». ■■ \ Hœpli. I^oscou Tastevin. Naples i Marghieri di Gius. ' "' ( Pellerano. , Dyrsen et Pfeitfer. New- York Stecherl. ' LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Reber. Porto Magalhaès el Mouii. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. „ ( Bocca frères. Rome , ( Loescheret C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordislia Bogbandal. „, ,. .. , ( Zinserling. S'-Petersbourg..\^^^^ 1 Bocca frère». Brero. 1 Clausen. ( RosenbergetSellier. Varsovie Gebelhner et Wolfl. Vérone Drucker. ( Frick. Vienne „ , , „, I Gerold el G'*. ZUrich Meyer et Zeller. ILES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. I Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4°; iSJS. Prix 25 fr. r Tomes 32 à 61. — (i"' Janvier i85i à 3i Décembro i«65.) Volume in-4''; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — ( i"' Janvier 1866 à ii Décembre iS«o.) Volume in-4°; 18.S9. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. -:- ( i'"' Janvier 1881 à 3i Décembre iSa5.) Volume m-i"; igoo. Prix 25 fr. I PPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES : .— MeiiiMi-esur ijuclque-i points de la Physiologie djs \.lgii.;s, par VHI. V. D.inuas et A..-J.-J. Soliku. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent i-î, p.ir M. HvysEM. — Mé^mn-e lui- le Paacréas et sai- le rile dx sac p i i i-itiqai dans les pli.i[i ):ni.ies digestifs, p.irticiilicreinent dans la digestion des russe 5, par \I. Gciuoi; Biioirto. Volii ne in- |°, avec i i planches; i^i'i ) 25 fr. II. — Mcmoire sur les vers inlestinanx, par M, P.-J. Van Biîmkde.v. — Ess:ii il'une réponse à la quesLion de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences oncours de i853, et puis remise pour celui de iSd6, savoir: « Etudier les l.iis de l.i distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains maires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de Icm- apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la des rapports qui cvistent entre l'état actuel du régne organniue et ses éi.iis mt u'ieurs », par M. le Professeur BiiONS. In- 5°, avec 7 planches; 1861.... 25 fr. la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés psi diveis Eavarits à l'Académie des Sciences. N'^ 22. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 50 novembre 1903.) MEMOIKES ET COIMMUNIGATIOIVS DES MKMBRKS ET DES CORRESPONDANTS DR L'ACADÉMIE. Pages. M. le Ministre de l'Instruction riiBLiQVi: adresse amplialion du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Berlin dans la Section de Pages. Géographie et Navigation, en remplace- ment de iM. de Biissy, décédé 898 M. Armand Sabatier. — Sur les mairis sca- pulaires et pelviennes des Poissons S93 CORRESPOWUANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale divers Ouvrages de M. Icilio Guareschi et de MM. Cabanes et L. Nass.. 897 MM. Edmond Bordage et A. Garsault. — Observalions faites à l'ile de la Réunion sur l'éclipsé de Lune du 6 octobre igoS. . 897 M. J. Guillaume. — Le dernier minimum des taches du Soleil et remarques au sujet de la loi des zones 898 M. \V. de Tanneneerg. — Du problème de Cauchy relatif à une classe particulière de surfaces 900 AL Emile Borel. — Sur la représentation efl'ective de certaines fonctions disconti- nues , goû M. S. Lattes. — Sur une classe d'équa- tions fonctionnelles 900 M. A. Mesnager. — Sur les articulations à lame flexible 908 I\L Ch. Fehy. — Sur la température des flammes 909 M. DE Valbreuze. — Sur les phénomènes particuliers présentés par les arcs au mercure 913 M. Ch. Maurain. — Sur la suppression de l'hystérésis magnétique par l'action 'd'un champ magnétique oscillant gi4 M. E. Mathias. — Sur la loi de distribu- tion régulière de la force totale du ma- gnétisme terrestre en France au 1=' jan- vier 1896 916 M. Th. Mouheaux. — L'anomalie magné- tique du bassin de Paris 918 M. H. PÉLABON. — Sur la fusibilité des mélanges de protosulfure de bismuth et de sulfure d'argent, de protosulfure de bismuth et de sulfure d'antimoine 920 M. A. Trillat. — Influences activantes ou paralysantes agissant sur le manganèse envisagé comme ferment métallique 922 M. V. Auger. — .•Vlcoylation systématique de l'arsenic 925 MM. H. Baubigny et P. Rivals. — Sépara- tion de l'iode dans les sels halogènes alca- lins d'avec le chlore et le brome, par sa transformation en acide iodique, et mode de préparation de l'iode pur 927 M. G. Chesneau. — Étude microscopique de bronzes préhistoriques de la Charente. gSo M. Jules Gal. — Sur la ponte Ou Bombyx Mari 902 M. Frédéric Houssay. — Sur la ponte, la fécondité et la sexualité chez des poules carnivores g.34 M. J. AUDIGÈ. — Sur l'exophtalu " infec- tieuse de certains Poissons d'eau -ouce.. g36 M. GuiLLiERMOND. — Coniribulion , 'étude cytologique des Ascomycètes 988 M. Pierre Termier. — Sur la synthèse géo- logique des Alpes orientales gSg M. Stanislas Meunier. — Sur un cas remar- quable de cristallisation spontanée du gypse 942 MM. André Broca et D. Sulzer. — Sensa- tion lumineuse en fonction du temps pour les lumières colorées. Technique et résultats 944 M. Edmond iMaillet. — Sur la prévision des débits des sources de la Vanne g46 M. G. Maréchal adresse une Notr. ir la chaleur spécifique de la vapeur d't- ■ . . . )'|8 M. S. Leduc — Remarques au sujei ie la Communication précédente de M. J'om- masina « Sur la scintillation du sulfure de zinc phosphorescent » g4g M. Henri Feuille adresse une Note inti- tulée : « Appareil pour utiliser la for~e dynamique de la mer » 949 Bulletin BiBLiotiBAPiiiQUK 949 Errata 932 PAHIS. — IMPRIMERIE (J A UTH I E K - V I L L A H S , Quai des Grands-Augustins, .^d. Ls Gérant : Gauthier -Villars. 1903 'JAN 20 19C1 SECOND SEMES'rilE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES ï DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES S' i PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. I î I — TOME CXXXVII. W 25 (7 Décembre 1903). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 2.3 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus^ 48 pa^es ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu de Ja semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont ^iris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne f)réjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séanci blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savati étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persai qui ne sont pas Membres ou Correspondants de K demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'u sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires 51 tenus de les réduire au nombre de pages requ . Membre qui fait la présentation est toujours nom mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet E ( autant qu'ils le jugent convenable, comme ils b ( pour les articles ordinaires de la correspondancij cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être re l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à te le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte 1 actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu, \ vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. l Les Comptes rendus ne contiennent ni planche figures. Dans le cas exceptionnel où des figures ser; autorisées, l'espace occupé par ces figures comj pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais deî leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor les Instructions demandés |)ar le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus a] l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du | sent Règlement. déïr,erTs\\Srau\lus'L'rrî%''"* ^''*'*"' ''"* "''''''''' '*"" "'""""^^ P" ^'«- ">' ««"flaires perpétuels sont priés d P secrétariat au plus tard le Samed, qu, précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suiv ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 7 DÉCEMBRE 1905, présidence' DE M. ALBERT GAUDRY. MEMOIRES ET COMMUMCATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Quelques observations relatives à l'action des vapeurs des composés hydrocarhonés sur les microbes animaux et sur les insectes, et au rôle antiseptique des agents oxydants-oxydables ; par M. Beuthelot. « Au cours de mes recherches expérimeatales sur la Chimie agricole j'ai eu occasion de faire un certain nombre d'observations sur la destruction des microbes et des insectes nuisibles, et de comparer en particulier leur sensibilité à Faction des vapeurs de différents composés organiques, notam- ment des carbures d'hydrogène et de leurs dérivés oxygénés, alcools, éthers et aldéhydes. Il me semble opportun de rappeler quelques faits intéressants à cet égard, ainsi que leur interprétation. » On sait que les vapeurs des aldéhydes formique, éthylique, benzylique, campholiques (camphre ordinaire et aldéhydes primaires et secondaires analogues) sont particulièrement efficaces à cet égard. Il en est de même des carbures benzéniques, toluène et homologues, ainsi que de l'essence de térébenthine, de ses isomères naturels, et des essences de serpolet, de lavande, de thym, etc. » Les observations physiologiques sont confirmées par l'emploi courant de ces carbures, aldéhydes et essences pour la conservation des fourrures, lainages et étoffes. )> Cependant j'ai constaté, non sans quelque surprise, que la même efficacité n'appartient pas à tous les carbures pyrogénés, tels que ceux de l'ordre de la naphtaline. » En particulier, celle-ci, employée à l'état pur et pulvérulent, au con- tact de matières solides, n'exerce qu'une action microbicide et insecticide C. R., 1903, 2' Semestre (T. CXXXVII.^N" 23.; ' -J cp/{ ACADÉMIE DES SCIENCES. nulle ou presque nulle : ce qui est en opi)osition avec les préjuges règURul à cet égard et avec l'emploi assez général de cette substance dans l'économie domestique. Entre beaucoup de faits observés, je me bornerai à citer les suivants. n Une chambre haute de la station de Chimie végétale de Meudon, en raison de sa situation isolée au sein de l'atmosphère, est devenue un lieu de prédilection, envahi chaque année, à l'automne, par des centaines de dip- tères et autres insectes de différentes espèces, qui ont pris l'habitude d y déposer leurs œufs, destinés à éclore au printemps suivant. Aucune accu- mulation de semences végétales, ou de matières spéciales susceptibles de leur servir d'aliment, n'est conservée d'ailleurs en cet endroit. Pour obvier à ces inconvénients, j'avais placé d'avance, au moment voulu, plusieurs centaines de grammes de naphtaline pure et pulvérulente sur toutes les surfaces disponibles de la pièce. Mais je n'ai réussi à obtenir aucun résultat, ni à empêcher l'invasion de cette pièce par les insectes, qui pénétraient par toutes les fissures; ni à détruire ces insectes, qui n'y périssaient pas à mesure; ni à prévenir le dépôt de leurs œufs, ou leur éclosion et le développement ultérieur des larves. Ce dernier n'a pu être empêché, après plusieurs insuccès annuels, que par l'apposition méthodique de couches de peinture. » La naphtaline est demeurée d'ailleurs impuissante dans des essais faits en d'autres lieux et circonstances pour faire périr les vers et larves vis'antes. )) Tout au plus pourrail-on supposer que dans quelques cas l'odeur de la naphtaline, et surtout celle de la naphtaline impure, aurait écarté certains insectes; ce qui n'a pas eu lieu lors des essais précédents. » Pour nous rendre compte de la différence des effets ainsi observés dans l'action destructrice exercée sur les êtres vivants par différents composés organiques, il paraît nécessaire de faire d'abord quelques distinctions, intéressantes au point de vue des mécanismes susceptibles d'intervenir en Chimie physiologique. » Les agents destructeurs des insectes et des microbes animaux appar- tiennent à plusieurs catégories différentes, telles que : >) Les poisons minéraux, sels de mercure, d'argent, de plomb, composés arsenicaux et antimoniaux, etc., lesquels semblent agir en formant des combinaisons spéciales, impropres à l'entretien de la vie; les gaz et vapeurs asphyxiantes : sulfure de carbone, hydrogène sulfuré, acide cyanhy- drique, etc., lesquels paraissent agir en vertu de mécanismes analogues; les phénols, dont les effets participent à la fois de ceux des corps qui pré- SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igo'^ 955 cèdent el de ceux que je vais citer; enfin les agents oxydants ou réducteurs. » Dans ce dernier ordre, ceux-là surtout agissent et agissent souvent à des doses très petites, qui se régénèrent au fur et à mesure de leur réaction même : en raison de cette régénération incessante, ils semblent à l'obser- vateur superficiel opérer en vertu de leur simple présence; phénomènes que Berzélius a désignés sous le nom de catalytiques, dénomination res- suscitée en ces derniers temps. » En réalité ils ont pour pivot la formation de composés secondaires instables, et souvent difficiles à isoler, engendrés en vertu d'un équilibre mobile, qui préside à la transformation continue des composés principaux, à la ficon des ferments. Tel est le cas d'un sel manganeux, servant de pivota l'oxydation des composés organiques par le permanganate de po- tasse dans un milieu acide ( ' ) ; ou bien encore à la décomposition de l'acide chlorliydrique concentré, avec mise en liberté de chlore sous l'influence de l'oxygène de l'air (-). Telle aussi la décomposition continue de l'eau oxygénée par une trace d'oxyde d'argent ( '); la transformation continue du cuivre métallique en protoxyde, aux dépens des objets contenus dans les laboratoires ou dans les musées, lorsque ces objets renferment des chlorures alcalins dissous ('), etc. » Telle encore l'oxydation bien connue des principes immédiats de l'or- ganisme humain sous l'influence de l'hémoglobine; telle l'oxydation de l'indigo sous l'influence de l'essence de térébenthine (^), oxydation indé- pendante de l'action spécifique de la lumière. La plupart de ces catalyses ne sont nullement des actions de pure présence; elles résultent, je le répète, de l'intervention de certains intermédiaires instables, qui empruntent l'oxygène à l'air ou à des corps suroxydés, pour le céder ensuite à d'autres corps suroxydables. J'ai développé à différentes reprises cette théorie et ses applications (°). (1) Voir mes expériences {Ânn. de Chim. cl de Phys., 5= série, t. V, 1875, p. 807- 3o8; 7^ série, t. IV, iSgS, p. 43i). {'-) Même lAecueil, 6" série, t. XIX, 1890, p. 517. (") Même Recueil, 3-= série, t. XXI, 1880, p. lô-'i, 170; 7" série, t. XI, 1897, p. 217 et t. XXIII, 1901, p. 02, 60. {') Même Recueil, 7= série, t. IV, iSgS, p. 55i, ■'iS^. (') Même Recueil, 5° série, l. LVIU, 1860, p. /126; et Chimie végclale el agricole, t. III, p. 476 et 497. C') Voir nolamnient Chimie végétale el agricole, t. 111, p. 4*"J i' '178 et p. 5o5 à 5io. g56 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Elle me parait s'appliquer également aux actions destructrices des insectes et des microbes animaux, exercées par les aldéhydes et par les carbures benzéniques. Ces derniers en particulier possèdent, comme l'es- sence de térébenthine, l'aptitude à déterminer l'oxydation de l'indigo (^vi- sible presque immédiatement par agitation en solutions très étendues) par l'oxygène de l'air ( '). Au contraire, la naphtaline pure et les carbures peu actifs analogues ne manifestent pas cette propriété. Ces actions rentrent donc dans les interprétations générales signalées plus haut. » PHYSIQUE. — Sur les forces électromolrices résultant du rontacl et de l'action réciproque des licjuidcs; par M. Berthei.ot. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie le numéro de décembre des Annales de Pliysique et de Chimie, renfermant l'ensemble et le détail des recherches que j'ai exécutées cette année sur les piles résultant de l'action réciproque des liquides, tels que les acides étendus opposés aux bases étendues, les composés oxydants dissous opposés aux corps oxydables éo^alement dissous, etc. Ces recherches sont exposées dans dix Mémoires et comprennent plus de deux mille déterminations expérimentales. Sans revenir sur les résumés de ces recherches, sommairement exposées dans les Comptes rendus, il semble opportun de rappeler que les mesures, effec- tuées dans les conditions définies au cours de ces Mémoires, conduisent à des valeurs bien définies, comme chiffre et comme signification, contrôlées et vérifiées par des règles aussi assurées que celles qui résultent de l'em- ploi d'électrodes impolarisables. J'ai démontré que les forces électromo- trices, ainsi réalisées par l'action réciproque des liquides, sont susceptibles de développer des courants continus, doués d'intensités capables de pro- duire un travail extérieur d'électrolyse, également continu. Ce travail est alimenté par les énergies des réactions chimiques, accomplies indépen- damment et en dehors des électrodes métalliques, par le contact direct des liquides mis en œuvre. Entre les valeurs des forces ainsi développées, il existe une série de relations générales qui n'avaient point été énoncées jusqu'ici. » Cet ordre de phénomènes mérite une attention particulière, au double (') Même Ouvrage, p. 498; Annales de Cliiin. et de Pliys., 4'= s., l. XII, 1S69, . 154. • SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE (go'i. 937 point (le vue des théories électrochimiques et de leurs applications scien- lifiques ou industrielles. Théories et applications n'ont guère tenu compte jusqu'ici que des effets et des forces électriques développés au contact des liquides avec les électrodes, spécialement avec les électrodes métalliques. Cependant il conviendrait d'envisager tie |)lus près les effets et les forces électriques développés lors du contact réciproque des liquides. Dans les piles ordinaires, on s'est attaché surtout aux métaux servant d'électrodes, et qui par leur oxydation ou leur substitution deviennent des générateuis d'énergie chimique, transformable en électricité. Il conviendrait maint' - nant de chercher à utiliser électriquement les énergies chimiques engen- drées par les réactions de neutralisation et d'oxydation, non plus entre métaux et liquides, mais entre liquides seuls, réactions qui s'accomplissent continuellement dans les préparations du laboratoire et de l'industrie. » MÉDECINE. — Su7- un Protozoaire noaceaii (Piroplasma Donovani Lai', et Mesn.), parasite d'une fièvre de F Inde. Note de MM. A. Lavkran et F. Mesnil. <( La découverte d'une fièvre humaine à ïrypanosomes (maladie de Dutlon ) (') a eu, entre autres conséquences, celle d'attirer l'attention des chercheurs sur l'étiologie de certaines fièvres des pays tropicaux, que l'on attribuait trop facilement au paludisme, bien que la recherche de l'hé- matozoaire spécifique fût toujours négative et que ces fièvres ne fussent pas influencées par la quinine. » A la suite des publications sur les lièvres à Trypanosomes d'Afrique. Leishman fit remarquer que, en novembre 1900, ii l'autopsie d'un malade mort d'une fièvre rémittente contractée à Dum-dum, près de Calcutta, autopsie faite 38 heures après la mort, il avait vu, sur des frottis de rate, de nombreux éléments arrondis ou oval.iires de 2'^ à 3^- de diamètre, qui montraient, après coloration par le procédé de Romanowsky, un gros et un petit amas de chromatine. Plus tard, étudiant les frottis de rate d'animaux ayant succombé au Nagana, il y vit des corps analogues dont la nature trypanosomienne n'était pas douteuse. Cette ressemblance l'amenait à l'idée que les parasites de la fièvre de Dum-dum étaient peut-être aussi des Try- panosomes (-). (') Voir sur i'élal acluel de la question : Laveran et Mesnil, Ja/ii/s, i5 juillet iqoS. (') Leisbman, Brilislt mt-c/ic. Joiir/i., 3o mai 1908, p. laSa. g58 ACADÉMIE DES SCIENCES. » A la lecture de la Note de Leishman, Donovan, médecin militaire à l'hôpital de Madras, communiqua qu'il avait, de son côté, observé à trois reprises les mêmes corps que Leishman dans des frottis de rate faits post morlem et qu'il venait de les retrouver clans le sang d' une ponction de la rate faite durant la vie chez un enfant de 12 ans souffrant de fièvre irrégulière, sans que l'hématozoaire du paludisme ait jamais pu être trouvé. Donovan chercha vainement des Trypanosomes dans le sang du jeune malade et il fit remarquer fort justement que les corps de Leishman ne paraissaient pas pouvoir être attribués à des transformations de Trypanosomes, après la mort du patient ( ' ). • » La vraie nature de ces corps restait donc à déterminer et Donovan, qui était convaincu de leur nature parasitaire, voulut bien nous demander notre opinion à ce sujet. Nous avons communiqué cette opinion à l'Aca- démie de Médecine le 3 novembre dernier, en même temps que nous pré- sentions les préparations et les aquarelles qui nous avaient été envoyées par Donovan; nous avons donné une brève description du parasite sous le nom de Piroplasma Donovani (^). » Ce parasite a été depuis l'objet de deux Notes de Ronald Ross ( ' ), qui a eu comme nous à sa disposition des préparations de Donovan, et d'une nouvelle Note de Leishman (^)qui reconnaît l'identité des corps qu'il a découverts avec ceux trouvés par Donovan. Leishman n'abandonne pas encore complètement l'idée de Trypanosomes en voie de dégénérescence : cette dégénérescence ne serait pas due à la mort de l'hôte, mais à la des- truction intrasplénique du parasite durant la vie du malade. » Quant à Ross, il voit, dans les corps en question, un Sporozoaire nou- veau pour lequel il croit devoir créer le genre Leishmania. )) Du 17 juin au 5 novembre iQoS, Donovan a trouvé les corps en ques- tion, à la ponction de la rate, chez 16 malades présentant les symptômes suivants : rate et foie hypertrophiés, fièvre irrégulière, œdème paroxys- tique des pieds, congestion des poumons; occasionnellement, hémorragies sous-cutanées et ulcérations de la bouche. Les médicaments, quinme, arsenic, salicylate de sodium, sont sans effet (/). (') Donovan, Britisli inedic. Joitrn., 11 juillet igoS, p. 79. (=) Bull. Acad. Médecine, séance du 3 novembre igoS, p. 238. (') R. Ross, British medic Joiirn., i4 novembre igoS, p. 1161 et 28 novembre, p. i^oi. (■•) Leishman, BrUisli medic. Juurn., 21 novembre igoS, p. 1876. (-) Donovan, Britisli medic. Journ., 28 novembre igoS, p. i4o3. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE rgoS. gSg )) Les préparations qui nous ont été envoyées, avec une grande libéra- lité, par le D' Donovan, se rapportent à plusieurs de ces cas. En plus des frottis de rate, elles comprennent un frottis de foie renfermant également des parasites. Un certain nombre de ces préparations ont été très bien colorées par le D' Donovan (méthode de Romanowsky); nous avons coloré les autres par la méthode bleu Borrel-éosine, tanin. » Dans ces préparations, le parasite se présente sous l'aspect de petits éléments piriformes, ovalaires ou sphériques, libres {/ig. (3-g) ou inclus dans les hématies {fig. i-j). Les éléments piriformes, que Ross ne signale pas, sont en majorité dans certaines de nos préparations ; leur forme I<'ig. I el 2. — Héiiialies d'aspcit normal contenant rhacimu un petit Piioiilasma. Fig. 3, 4, 5. — Hématies altérées contenant de 2 à 7 parasites. Fig. 6, 7, 8. — Parasites libres sphériques, ovalaires ou piriformes. Fig. 9. — Parasite pirifornie en voie de division. Fig. 10. — Deux parasites piriformes accolés provenant probablement d'une division par bipartition. Fig. II. — Élément parasitaire sphérique, grand. Fig. 12, i3, 14. — Formes de multiplication par division répétée du noyau. Fig. i3, 17. — Grands leucocytes mononucléaires avec parasites inclus dans le protoplasme et même dans le noyau {fig- i5). Fig. 16. — Polynucléaire avec un parasite inclus dans le protoplasme (Gross., 1000 D environ). rappelle tout à fait celle des éléments les plus typiques du Piroplasina bige- miniim de la fièvre du Texas (ils représentent sans doute aussi la forme typique du parasite humain que nous décrivons). Ils mesurent 2"^, 5 à 4'' de long sur i"^, 5 de large (./%. 7-9)- » Dans ces éléments, comme dans les formes rondes ou ovalaires, on distingue une sphère chromatique (sans doute karyosome) assez volumi- neuse qui, dans les éléments i)iriformes, est située d'ordinaire du côté de la grosse extrémité. Sur un môme diamètre transversal que cette masse s'en trouve généralement une autre plus petite, ronde ou bacillaire, parfois q6o ACADEMIE DES SCIENCES. reliée à la première par un mince pédicule. Le reste du contenu dos païa- sites est finement granuleux et assez clair. » Les hématies parasitées s'altèrent rapidement; elles pâlissetU, ne prennent plus, dans les préparations colorées, la même teinte que les hématies normales et deviennent granuleuses. La même hématie contient un nombre de parasites qui varie de i (cas très fréquent) à 7 ou 8 {Jig. 1-5) sans que l'hématie soit nettement hypertrophiée; nous avons vu une hématie avec i4 parasites : elle avait triplé de volume environ. » Ross ne croit pas à l'existence de formes endoglobulaires. Il nous pa- raît bien difficile d'interpréter autrement les nombreuses figures que nous avons observées (sur lesquelles Donovan avait attiré notre attention) et que Ross a vues de son côté. Remarquons simplement que : i" quelques globules parasités avaient encore gardé leurs réactions colorantes nor- males, soit en entier, soit à la périphérie seulement; 2° la quantité de matière en dehors des parasites est d'autant plus grande qu'il y a moins de parasites, ce qui s'explique très facilement dans notre hypothèse, très difficilement au contraire avec la conception de Ross de « matrices où se produisent des spores ». Leishman croit comme nous à l'existence de véritables formes endoglobulaires {loc. cit., p. 1377). Notons enfin que les hématies parasitées, qui ont disparu dans les frottis faits à l'autopsie, sont d'autant plus abondantes, dans les frottis faits pendant la vie, que la pré- paration a été mieux réussie. Malgré tout, le nombre des formes libres dépasse toujours celui des formes endoglobulaires. » Cette existence de formes endoglobulaires suggère l'idée que les parasites doivent, à un moment donné, se trouver dans la circulation péri- phérique. Donovan nous a dit ne pas les y avoir encore rencontrés; ils faisaient défaut dans une préparation de sang qu'il nous a envoyée. )) Nous avons vu assez souvent des parasites, toujours en parfait état, inclus dans les leucocytes mononucléaires ou polynucléaires {/ig. i5-i7) en plus ou moins grand nombre. Certains nous ont semblé être inclus dans les noyaux leucocytaires (/i;-. iJ ); mais, dans ces cas, les noyaux étaient toujours altérés. » La reproduction des parasites parait se faire par bipartition (c'est le cas le plus fréquent) et par multipartition. Dans le premier cas, la grosse masse chromatique se divise 'en deux et l'élément piriforme, dont le vo- lume n'est guère augmenté, se fend longitudinaleinent ( flv;. 9-10). Dans le second cas, le parasite s'accroît progressivement en prenant une forme sphérique (fig. 11); bientôt, son noyau se divise; on trouve ainsi des élé- SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoS. 961 ments dont le diamètre peut atteindre celui d'une hématie, avec 2, 3, /(. 5, G, au maximum 8 grosses masses chromatiques (Ji^\ 12-i/i); les petites masses manquent souvent, ou sont en nombre inférieur à celui des i^randes. Les éléments avec 4 à 8 noyaux ressemblent incontestablement aux hématies avec autant de parasites, et il faut parfois quelque attention pour faire la distinction; Ross a dû confondre ces deux catégories d'élé- ments parasitaires. Au terme final de cette évolution, il y a vraisemblable- ment division radiaire du parasite en éléments mononucléés ; certaines figures en rosace, que nous avons observées, nous paraissent bien avoir cette origine. )) A aucun moment de leur évolution, les parasites ne contiennent de pigment. 1) Quelle place donnera l'organisme nouveau? L'existence à peu près constante de la petite masse chromatique, si semblable au centrosome des Trypanosomes, devait naturellement faire penser à un Trypanosome, ou, d'une façon générale, à un Flagellé. Pas plus que Donovan et Ross nous n'avons pu colorer de flagelle. » Aussi, nous pensons pouvoir éliminer cette hypothèse. )) Les faits que nous avons constatés montrent qu'il n'y a pas de diffé- rence essentielle entre le parasite de Leishman-Donovan et les Piroplasmes actuellement connus, en particulier le Piroplasme-type, P. higeminum : la forme en poire, la division longitudinale en deux sont la règle, comme chez le P. hloeminum; la multipartition en quatre et même plus s'observe parfois chez les Piroplasmes. Enfin, l'existence de formes endoglobulaires lève toute objection à cette manière de voir. » Nous ne pouvons donc que maintenir le nom Piroplasma Donovani que nous avons, dans notre première Note, donné au parasite. M L'existence reconnue de cette piroplasmose humaine dans deux régions de l'Inde aussi éloignées que Madras et Calcutta laisse supposer que la distribution géographique de cette maladie est étendue; il y aura lieu de faire la recherche systématique du parasite de Donovan dans les fièvres rémittentes non palustres des régions sud-asiatiques et, en parti- culier, de notre Indo-Chine. » Les Piroplasmes occupaient déjà une place importante en pathologie vétérinaire. C'est la première fois qu'on signale une maladie humaine pro- duite par un Piroplasme bien caractérisé ('). » (') l.'allenlion a élé altirée, depuis un an environ, sur une malarlio particulière des C. R., 1903, 2« Semestre. (T. CXXXVII, N' 23.) f '-iU q62 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE. — Sur la propriété d'émettre ries rayons n, que la compression confère à certains corps, et sur l'émission spontanée et indéfinie de rayons n par l'acier trempé, le verre trempé, et d'autres corps en état d'équilibre moléculaire contraint. Note de M. R. Iîi,o>di.ot. « M. le Professeur A. Charpentier ayant bien voulu me tenir au courant (le recherches d'ordre physiologique qu'il poursuit actuellement concer- nant les rayons n, recherches inédites qui promettent des résultats d'un haut intérêt, ces expériences firent naître en moi l'idée d'examiner si cer- tains corps n'acquerraient pas par la compression la propriété d'émettre des rayons n. A cet effet, je comprimai, au moyen d'une presse de menui- sier, des morceaux de bois, de verre, de caoutchouc, etc., et je constatai immédiatement que ces corps étaient en effet devenus pendant la cowz/jr^^- «o« des sources de rayons n : approchés d'une petite masse de sulfiu-e de calcium phosphorescent ils en augmentent l'éclat, et ils peuvent aussi servir à répéter les expériences qui montrent le renforcement qu'éprouve l'action exercée sur la rétine par la lumière lorsque des rayons n viennent agir en même temps sur l'œil. )) Ces dernières expériences peuvent se faire très simplement : les volets d'une chambre ayant été fermés de façon à laisser juste assez de lumière pour qu'une surface blanche se détachant sur un fond sombre, par exemple le cadran d'une horloge, apparaisse à l'observateur situé à 4" ou 5"' comme une tache grise sans contours arrêtés, si, une canne étant placée en avant des yeux, on vient à la plier, on voit la surface grise blanchir; si on laisse la canne se redresser, la surface redevient sombre. Au lieu de la canne, on peut employer une lame de verre, que l'on fléchit, soit à l'aide de la presse dont on se sert pour montrer dans les cours que le verre devient biréfringent par la flexion, soit simplement avec les mains. Avec un degré d'éclairement convenable, que l'on obtient par quelques tâtonnements. Monlagnes Rocheuses, uommée Spotled Jever. Wilson et Chowning, puis Anderson, ont décrit comme agents pathogènes de cette fièvre des liématozoaires endoglobu- laires, qu'ils rangent dans le genre Piroplosma (P. /lominis .Manson). D'après les faits publiés jusqu'à ce jour, la nature piroplasmique des inclusions des hématies nous parait encore douteuse. En tout cas •* Spotted J'eicr n'a rien à voir avec la fièvre de l'Inde dont nous parlons. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoS. 9^3 ces phénomènes sont aisément visibles. Us ne sont pas instantanés, j'en ai donné précédemment la raison; il importe absolument de tenir compte de ce retard quand on veut étudier ces phénomènes ; c'est lui sans doute qui est cause qu'ils n'ont pas été aperçus depuis longtemps. » Je fus alors conduit à me demander si les corps qui sont d'eux-mêmes dans un état d'équilibre interne contraint n'émettraient pas de rayons /(. C'est ce que l'expérience démontre en effet : les lames bataviques, l'acier trempé, le laiton écroui par le martelage, du soufre fondu à structure cris- talline, etc. sont des sources spontanées cl permanentes de rayons n. On peut par exemple répéter les expériences du cadran d'horloge en employant, au lieu du corps comprimé, un outil d'acier trempé, tel qu'un burin ou une lime, ou même un couteau de poche, sans les comprimer ni les plier aucunement; de même, il suffit d'approcher d'une petite masse de sulfure de calcium phosphorescent une lame de couteau ou un morceau de verre trempé pour en augmenter la phosphorescence. L'acier non trempé est sans action : un burin que l'on trempe et détrempe successivement est actif quand il est trempé et inactif quand il est détrempé. Ces actions tra- versent sans affaiblissement notable une plaque d'aluminium épaisse de i'°',5, un madrier de chêne épais de 3"'", du papier noir, etc. » L'émission des rayons n par l'acier trempé paraît avoir une durée indéfinie . des outils de tour et une marque à cuirs datant du xyiii" siècle, conservés dans ma fiunille et n'ayant certainement pas été trempés de nouveau depuis l'époque de leur fabrication, émettent des rayons n comme l'acier récemment trempé. Un couteau provenant d'une sépulture gallo-romaine située sur le territoire de Craincourt ([lorraine) et datant de l'époque mérovingienne, ainsi que l'allestent les objets que l'on y a trouvés (vases de verre et de terre, fibules, boucle de ceinturon, glaive dit scramasax, etc. ) émet des rayons n tout autant qu'un couteau moderne. Ces rayons proviennent exclusivement de la lame; l'essai à la lime a montré qu en effet la lame seule est trempée et que la soie qui était destinée à être fixée dans un manche ne l'est pas ('). I^'émission des rayons n par celte lame d'acier trempé persiste ainsi depuis plus de douze siècles et ne paraît pas s'être affaiblie. » La spontanéité et la durée indéfinie de l'émission de l'acier évoquent (') Les Gaulois primitifs semblent ne pas avoir connu l'acier, car, au rapport de Poljbe, leurs épées de fer ne piquaient pas et se pliaient dans les combats dès les premiers coups. Le couteau dont il s'agit ici est d'origine Gallo-Roraaine, et lesGallo- Roniains avaient sans doute appris des Romain-; à fabriquer l'acier et à le tremper. 964 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'idée d'un r;ij)|)rochemenl avec les propriétés radiantes de l'iiraniiiui, découvertes par M. H. Becquerel, et que les corps découverts depuis par M. et M""' Curie : radium, polonium, etc., présentent avec tant d'inten- sité. Toutefois, les rayons n sont certainement des radiations spectrales : ils sont émis par les mêmes sources que ces radiations, se réfléchissent, se réfractent, se polarisent, possèdent des longueurs d'onde bien déter- minées, que j'ai mesurées. L'énergie que représente leur émission est vrai- semblablement empruntée à l'énergie potentielle qui correspond à l'état contraint de l'acier trempé : cette dépense est sans doute extrêmement faible, puisque les effets des rayons n le sont eux-mêmes, et cela explique la durée en apparence illimitée de l'émission. » Une lame de fer, que l'on plie de façon à lui imprimer une déforma- lion permanente, émet des rayons n, mais l'émission cesse au bout de quelques minutes. Un bloc d'aluminium que l'on vient de marteler se comporte d'une manière analogue, mais la durée de l'émission est beau- coup plus courte encore. Dans ces deux cas, l'état de contrainte molécu- laire est passager, et l'émission des rayons n l'est aussi. » La torsion produit des effets analogues à ceux de la compression. » NOMIIV AXIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui doit être présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique pour la chaire d'Histoire des Sciences, actuellement vacante au Collège de France. Au premier tour de scrutin, destiné au choix du premier candidat, le nombre des votants étant 47 : M. Tannery obtient 4^ suffrages M. Wyrouboff » 5 » Il y a 2 bulletins blancs. Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second canilidal, le nombre des votants étant 44 • M. Wyrouboff obtient 39 suffrages M. Lalande » 1 » Il v a 4 bulletins blancs. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoS. qÔ/) En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre comprendra : En première ligne M. Tanneky En seconde ligne M. Wyuouboff L'Académie procède, parla voie du scrutin, à la formation d'une lislejr de deux candidats qui doit être présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique, pour une place d'Astronome titulaire actuellement vacante à l'Observatoire de Paris. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier candi- dat, le nombre des votants étant 48, M. Puiseux obtient ^6 suffrages M. Hamv » 2 » Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidal, le nombre des votants étant 39, M. Hamy obtient 36 suffrages M. Boquet » 3 » En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre comprendra : En première ligne M. Puiseux En seconde ligne M. Hajiv CORRESPONDAIV CE . ASTRONOMIE. — Observations des Léonides et des Biélides, faites à Athènes, en KjoS. Note de M. D. Égimtis, présentée par M. Lœwy. (c L'observation des Léonides a été faite à Athènes, cette année, pendant trois soirées, par un temps très beau; la Lune, âgée de 20-27 jou''s, n'a point gêné les observations. ). Le i4 novembre, de 11'' jo'" à iS'' (t. m. d' Alliènes), on a vu 12 météores, dont les radiants sont : a= i53" 156" 5 =-t- 25 -+- 20 966 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le i5 novembre, de xj^'ho'" à 17'' oo"", on a observé 187 étoiles filantes, dont les ra- diants sont les suivants : a= i5o° i53° i52" 8=^-h 22 -1-21 -i- 24 Le 16 novembre, on a aperçu 33 météores, qui ont émané, en grande partie, du radiant suivant : ar^iSo" û=-|-17''. L'essaim a atteint son maxiiniiia de iS*" à 16'' le i5 novembre; la couleur des mé- téores était rouge; la vitesse modérée, et Véctal de 4° grandeur en moyenne. Il y en a eu un très brillant, qui a laissé une trace d"une durée de 7.5 secondes avec diverses couleurs, surtout bleuâtres. La chute des météores, principalement le i5 novembre, a été régulièrement croissante et décroissante avant et après le moment du ma-vimum. Pendant les trois soirées on a vu tomber un assez grand nombre d'étoiles filantes des constellations de l'Hydre, du Grand Chien et i|uelques-unes près de Régulus. » Les Biélides ont été observées du 22 au i\ novembre : » Le 22 novembre, de 7'' à l'i^, on n'a vu aucune étoile filante; le ciel était très nébuleux. » Le 23 novembre, l'observation fut favorisée, à partir de io''3o"', par un temps beau, auparavant le ciel était nébuleux; on distinguait les étoiles de 6= grandeur. De 7''46'" à 16'' on a vu \f\ météores qui émanaient, en grande partie, du radiant : a = 23° 0 =+ 43° >> Le 24, par un temps très beau, on a vu 1 1 étoiles filantes, dont les radiants sont : a = 26° 26° 5 = 46 43 Les météores de cet essaim étaient, en général, de 5'= grandeur et possédaient une très grande vitesse, avec des trajectoires courtes, et une couleur rouge. Un grand nombre de ces astres ont sillonné l'espace d'une manière tellement rapide qu'ils étaient à peine visibles, ressemblant à des grains de poussière. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Un ihcorème sur les ensembles mesurables. Noie de M. É.>iilk Borel, présentée par M. Appell. « Je voudrais signaler un théorème fort général, que je crois nouveau, et qui me paraît de nature à pouvoir rendre de très grands services dans de nombreuses applications à la théorie des fonctions. » Étant donnés, dans un domaine limité, une infinité d' ensembles mesu- SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoS. 967 rables, tels que la mesure de chacun d'eux ne soit pas inférieure à r,, les points communs à une infinité d'entre eux forment un ensemble dont la mesure n'est pas inférieure à <7. » On peut déduire, en pnrticiilier, de ce théorème que la propriété pour une fonction d'être continue en excluant des ensembles démesure aussi petite que l'on veut se conserve à la limite, c'est-à-dire appartient à la fonction limite (supposée existante) d'une suite quelconque de fonctions qui la pos- sèdent. Cette propriété appartient, par suite, à toutes les fonctions définies jusqu'ici. Sous cette forme, cette remarque est équivalente à la proposition suivante, encore inédite, qne me communique M. Lebesgue : Toute fonc- tion mesurable est continue en chacun de ses points, sauf pour un ensemble de points de mesure nulle, aux ensembles de mesure nulle prés. » En terminant, je dois signaler que la représentation simple, comme limite de fonctions continues, d'une fonction discontinue telle que l'en- semble P de ses points de discontinuité est dénombrable a été obtenue par M. Lebesgue ('). Dans ma Note du 3o novembre, j'ai traite seulement le cas où P est réductible; j'avais d'ailleurs surtout en vue de montrer com- ment l'introduction des nombres transfinis pouvait être évitée dans une question où, à un certain point de vue, elle aurait pu paraître nécessaire. M. Lebesgue m'informe qu'il possède une démonstration sans nombres transfinis du théorème général de M. Baire; c'est là un résultat dont l'im- portance n'échappera à aucun géomètre; j'espère que celte démonstration sera bientôt publiée. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Généralisation d'un théorème de Lanuerre. Note de M. A. Auuic, présentée par M. Jordan. « Laguerre (t. [, p. 109) a démontre d'une manière tout à fait élémen- taire une importante proposition, déjà indiquée avant lui par Hermite et Biehler. (') .S'(//- l'approxiination des fonctions {Bulletin des Sciences inattiéniatiqties, novembre 1898). D'après une lettre que m'écrit M. Lebesgue, iiy a lieu, dans la partie de cette Note où il est question de points de discontinuité, de désigner par x^, j-,, T», 0-3, . . ., non seulement les points de discontinuité, mais les extrémités des inter- valles de continuité (forcément dénombrabies en tout cas). q68 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Celte proposition est la suivante ; » Si une équation F(s) -^i^V(z) = o a toutes ses racines situées d'un même côté de Vaxe des abscisses, /'équation pV(z.) + q^(:-)^o, dans laquelle p et q sont des nombres réels arbitraires, a toutes ses racines réelles. » Je me propose de généraliser cette proposition et de démontrer que : 1) I^orsqu'une équation de degré /? F(;) + i(s) = o a toutes ses racines imaginaires, dont /.(kin - k) situées d'un même côté de l'axe des abscisses, l'équation pY{z) + q^\'{z) = 0 a au moins n — y.k racines réelles. » Et, réciproquement, si cette dernière équation a n — ik racines réelles, l'équalion proposée dont, par hypothèse, toutes les racines sont imaoinaires, en a au moins k d\m même cùlc de l'axe des abscisses. » I.a démonstration est très simple. » Posons F(r) + .a>(=) = Aj|f^, + ?,/-^). 1 » Parmi les [i,. Ions ^ o par hypothèse, k ont un signe dclcrminé, et n — ^ le signe contraire. ). Faisons parcourir à la variable :■ l'axe des abscisses, depuis —te jusqu'il +CC, et étudions l'argument du produit n » Cet aro-ument varie d'une manière continue. .) Pour - = — =c, chacun des'« facteurs a, à la limite, un argument égal à zéro, de sorte que l'argument des produits est également nul à la limite. » Lorsque s varie de — ^d à + ^, l'argument de chaque facteur aug- SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoS. 969 nieiiLe ou diminue d'une manière conliniiedc o à ±11, selon que l'ufilxede la racine considérée est au-dessus ou au-dessous de l'axe des x. » Pour s = + ce, l'argument de chaque facteur est égal à ± II, de sorte que l'argument du produit est égal k ±(n — 2k)Tl. » Il est donc évident que le vecteur représentant ce produit a décrit, à partir de l'axe positif des abscisses, soit dans le sens direct, soit dans le sens rétrograde, un angle égal à (n — 2k)Jl. » On ne considère ici que l'arc décrit au total; mais il est clair que le vecteur a pu, en revenant sur ses pas, parcourir certains arcs dans les deux sens opposés, sans que ce parcours influe sur l'arc total décrit. » Si donc l'on pose P s'annulera toutes les fois que le vecteur se confondra avec l'axe vertical des coordonnées, c'est-à-dire au moins (n — ik) fois, plus un nombre pair de fois si le vecteur a recommencé, en les doublant, certains arcs compre- nant cet axe vertical. » De même, Q s'annulera toutes les fois que le vecteur se confondra avec l'axe des abscisses, c'est-à-dire au moins (ra — Q.k — i) fois, carie départ et l'arrivée pour s = ± ao ne doivent pas être comptés. » D'une manière générale, si l'on considère l'angle a dont la tangente Irigonométrique est égale à — -( p elq réels), l'expression /jP + r/Q s'annulera toutes les fois que le vecteur se confondra avec la droite qui correspond avec l'angle a, c'est-à-dire au moins (« — 2k) fois. » Cette proposition ainsi généralisée semble avoir une grande impor- tance dans la théorie des équations. » On sait, en effet, que, par une transformation de la forme on peut faire correspondre à l'axe des abscisses une circonférence décrite sur py et capable d'un angle donné. On saura alors, par la simple applica- tion du théorème deStnrm, qu'il y a, à l'intérieur de cette circonférence, au moins k racines; c'est là un résultat qui paraît avoir longuement préoc- cupé Laguerre dans ses recherches sur la théorie des équations, n C. R., 1903, 2» Semestre. (T. CXXXVII, N» 23.) 127 970 ACADEMIE DES SCIENCES. AVIATION. — Sur la qualité des Aélices susle/Ualrices. Note de M. Cuarlks IIenard, présentée par M. Maurice Levy. « Nous avons établi (aj novembre i9o3) la formule qui donne le poids utile maximum qui peut être soutenu par un hélicoptère à deux hélices, (l) Ak = 8/ ^l'^i nous avons étudié l'influence du poids spécifique n, du moteur; nous nous occuperons aujourd'hui de celle du coefficient K qui dépend de la perfec- tion de l'hélice employée. Cette perfection de Xhélice ou plutôt d'une famille d'hélices géométriquement semblables peut êlre mesurée par un chiffre unique auquel nous nous proposons de donner le nom de qualité de l'hélice sustentât rice. La notion de cette qualité résulte des considérations suivantes que nous donnons sous forme de théorèmes : » Théorème I. — Dans un appareU susteutateur quelconque utilisant la résistance de l'air, le rapport ^t du cube du poids soutenu {poussée) au carre du travail dépensé par seconde est un nombre constant. » Cela résulte immédiatemeiU de la proporlionnalilé des résistances au carré des X2 A' vitesses. Le rapport 7=^ r= oj est la puissance du sustentateur X Théorème II. — Dans un sustentateur orthogonal simple constitué par un plan mince de surface S' s' abaissant verticalement, la puissance oj est égale au produit coS' du coefficient de la résistance de l'air par la surface. » loi les équations de la poussée A et du travail T sont A = !fS'V-, T==^S'V» d'où, en éliniiuanl la vitesse verticale V : A^ — -co^cpb'. c. Q.F.U. » Théorème 111. — Un sustentateur quelconque est équivalent {au point de vue de la relation qui existe entre la poussée et le travail par seconde) à un sustentateur plan orthogonal d'une certaine surface. » C'est une conséquence irainédiale des tliéorcuies I et II. Si S' est cette surface du SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoS. 97 I plan orthogonal équivalent, sa puissance sera 'iS' tandis que celle du sustentateur est ct; on aura donc, pour qu'il y ail équivalence, oS'i=ni d'où S' = — •a donc : » Théorème IV. — Un sustentateur quelconque est équivalent à un plan orthogonal d'une surface S' égale au quotient rie sa puissance parle coefficient de la résistance de l'air. » La surface S' est la surface équi\alenlc du sustentateur considéré. » Théorème V. — Dans une famille d'hélices semblables la puissance est proportionnelle au carré du diamètre. » Cela résulte de l'examen des formules A = '■Hoii-x'' et T = Yo"'-^''' qu' donnent la poussée et le travail par seconde; les coefficients '/„ et •{„ étant les mêmes pour toutes les hélices semblables, » CoROLL.^iRE. — Dans une famille d'hélices semblables la puissance est proportionnelle à la surface du cercle décrit par l'extrémité des ailes ou surface d'appui S de l'hélice, donc : » Théorème VI. — Dans une famille d'hélices semblables, la surface équi- valente S' est proportionnelle à la surface d'appui S. S' » En d'autres termes, le rapport ^ de la .surface équivalente à la surface S' d'appui est un nombre constant. C'est ce nombre constant ^ = Q que nous proposons d'appeler la qualité de l'hélice susteniatrice. » La signification de Q est très claire : une hélice de qiialité ;>, par exemple, est équivalente au plan mince orthogonal d'une surfnce double de sa surface d'ap- pvi — — • La fjualilc est indépendante de la grandeur de l'hélice, elle ne dépend que de sa forme. Elle est indépendante de la densité de l'air. Au point de vue de la forme, le nombre d'ailes, la fraction de pas totale et le tracé du contour des ailes ont bien une certaine inihience sur la qualité, mais celle-ci dépend surtout du rajjport / du pas G au diamètre x {j est le pas relatif). » En prenant !f=:o,o85, le Tableau suivant cl le diagramme qui l'accompagne donnent les valeurs de Q mesurées à Chalais pour une série de 6 hélices de i"' de dia- mètre ne différant entre elles que par le pas relatif. N» des hélires. 1. 2. 3. 'l. •'). C. m m '" in '" <"! Pas des hélices o,25 o,5o 0,75 i,oo i,a.'5 i,5o Qualité Q ,... G, 48 i,oi d,14 0,76 o.Sa o,38 972 ACADEMIE DES SCIENCES. » Le maximum de Q correspondu riiolice n" 3 dont le pas est les trois (|iiarls di diamètre, Q descend très rapidement de part et d'autre de ce sommet. J,i4 pour /=o,'S. o,2S o,5o o,yô , j,oo , 1,20 '■ - Fa/efinF du pa^ rvlatifj. ' fi Nouvelle forme de Véquallon eiiTL,,,. — L'équation (i) en Z,„ devient facilement, en y introduisant Q (lequel est proportionnel à â^). (2) _ 27 looQ'' '-•m — ;; — ;; — • » Le poids utile maximum augmente donc comme le cube de la qualilé. — Il y a donc le plus grand intérêt à améliorer la qualilé, mais on ne peut le faire indéfiniment. On peut démontrer, en efifet, que Q est proportionnel au carré du rendement p de l'hélice considérée comme un ventilateur, et que le coefficient de projjortionnalité est très voisin de 6. » On a donc Q=6p-, et, comme p ne peut jias être supérieur à l'unité, Q a une limite supérieure égale à 6. En passant de notre qualité optima i,i4 à cette limite supérieure de 6, on multiplierait le poids utile maximum par 200 environ et l'on pas- serait de 10''' à 2' pour les moteurs de 5''s par cheval. Sans aller si loin, on voit qu'il reste beaucoup à gagner sur la valeur de Q; nous croyons qu'on peut attendre beau- coup de l'emploi, pour les ailes, de profils courbes analogues à ceux dont les avantages ont été mis en évidence par nombre d'aviateurs pour les aéroplanes et notamment par le regretté Lilienthal. » Nous serions heureux que cette Note ait pour résultat de susciter de nouvelles expériences sur les hélices sustentatrices qui sont loin d'avoir dit leur dernier mot. » SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoS. 973 PHYSIQUE. — Sur l'inlensité de l'cclairement produit par le Soleil. Note de M. Charles Fabry, ijrcsciitce par ]M. Mascart. « Nos connaissances actuelles sur l'éclairement produit par le Soleil, exprimé en fonctions de nos unités photométriques, sont fort peu précises. Les grandes divergences entre les résultats trouvés par les différents obser- vateurs s'expliquentd'ailleurs,soitpar l'imperfection des méthodes, soit par l'incertitude sur la valeur des unités photométriques employées, soit par les conditions atmosphériques diverses dans lesquelles les observations ont été faites. » J'ai employé une méthode due à Bouguer pour aflfaiblir dans un rapport connu l'éclairement solaire. Le faisceau solaire, après avoir traversé une lentille de distance focale faible et connue, tombe sur l'une des faces de l'écran d'un photomètre de Lumnier et Brodhun. L'autre face reçoit un éclairenient constant, de même teinte que la lumière solaire : une petite lampe électrique à incandescence est placée au foyer d'une lentille, et éclaire l'écran à travers une cuve à faces parallèles contenant une solu- tion de sulfate de cuivre ammoniacal de composition convenable ('). On a mesuré une fois pour toutes le rapport de l'intensité transmise à travers la cuve pleine d'eau à celle que l'on obtient à travers le liquide bleu, et trouvé 6,0 comme moyenne d'un grand nombre de mesures. La détermination de ce rapport est la seule comparaison hétérochrome exigée par ces mesures (-) ; ce nombre n'intervient pas dans les rapports des résultats entre eux, et toutes les mesures faites par ma méthode seront compa- rables avec les miennes, pourvu qu'on adopte pour ce rapport la même valeur. La lampe électrique donne une intensité lumineuse parfailement constante, grâce à un mode de réglage pour maintenir constante la puissance électrique dépensée. » Une observation consiste à égaliser les éclairements des deu\ plages du photo- mètre par déplacement de la lentille interposée sur le faisceau solaire. I^a connaissance d'une constante instrumentale, déterminée une fois pour toutes, permet alors de cal- culer l'éclairement solaire. » J'exprimerai les résultats en prenant comme unité d'intensité lumineuse la bougie déciiiialo ; m'étant servi comme étalon fondamental de la lampe Ilefner, j'ai considéré (') Voir Comptes rendus^ g novembre igo?». En employant la notation indiquée dans ce travail, ma cuve correspond à .r =: 5.'i, 1 . (^) La détermination de la constante de rn|i|iareil nécessite la comparaison de la lampe électrique avec l'étalon photométrique (lampe Hefner). Ces deux sources de lumière sont de teintes assez voisines pour que leur comparaison puisse être faite direc- tement sans donner lieu à aucune incertitude. 9^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. la bougie décimale comme représentée par rintensilé de la lampe Hefner, mullipliée par 1,1 3. » Résidlats. — Les mesures ont été faites à la Faculté des Sciences de Marseille, sensiblement au niveau de la mer, le Soleil n'étant jamais à plus de 23" du zénith. Les nombres ont été corrigés pour les ramener à la moyenne distance de la Terre au Soleil et au zénith (cette dernière correc- tion est presque négligeable). » Les nombres trouvés varient naturellement avec l'état de l'atmo- sphère; mais, si l'on ne fait entrer en ligne de compte que les observations faites avec ciel parfaitement beau (c'est-à-dire lorsque aucune nébulosité n'est visible dans la direction du Soleil), les nombres ne varient que de quelques centièmes. » On peut admettre que l'éclairement produit par le Soleil au zénith, à sa moyenne distance, est, au niveau de la mer, looooo fois celui que donne une bougie décimale à i™. » Si l'on admet que l'éclat apparent du disque solaire est uniforme, on en déduit que i°""' du disque solaire émet normalement une intensité lumineuse qui est, après absorption atmosphérique, de i8oo bougies. En réalité, le bord paraît moins brillant que le centre, de sorte que ce nombre est un minimum. Rappelons que, pour le caractère positif de l'arc élec- trique, on trouve des intensités de i5o à 200 bougies par millimètre carré. » Il est intéressant de comparer le rayonnement lumineux du Soleil avec son rayonnement calorifique total. » AdmeUons que, dans les conditions Je mes mesures, la quantité de chaleur reçue ait été de i ,5 petite calorie par minute et par centimètre carré. Un calcul facile per- met d'en conclure que, dans ce rayonnement tel que nous le recevons, la puissance totale est de o,i3 watt par bougie. L'absorption atmosphérique est plus forte sur les rayons invisibles que sur les lumineux; dans le rayonneiueiil solaire, sans absorption atmosphérique, la puissance par bougie doit être un peu plus forte, probablement comprise entre o, i5 et 0,20 watt. » Des observations analogues, faites en divers lieux et à diverses époques, ne seraient peut-être pas sans intérêt. Elles fourniraient des ren- seignements précis sur les variations de la transparence de l'atmosphère. Faites dans les meilleures conditions possibles (dans des stations élevées), elles pourraient conduire à des renseignements sur les variations d'éclat du Soleil : l'erreur accidentelle sur une mesure ne dépasse guère i pour 100, SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoS. 976 grâce à la similitude des teintes des deux plages, et les erreurs systéma- tiques seraient éliminées par l'emploi constatU du même appareil. Ces mesures sont plus faciles et moins affectées par l'absorption atmosphé- rique que ne le sont les mesures calorimétriques destinées à déterminer la constante solaire. » PHYSIQUE DU GLOBE, — Sur M direclion de l'aunantalton perinanenle dans diverses roches volcaniques. Note de M!M. Iîek.vakd Bkc.viies et Pieriie David, présentée par M. Mascart. « Dans une précédente Communication ( ' ), nous avons signalé à l'Aca- démie les propriétés magnétiques de la brique naturelle, qu'ont produite, en divers points de la région du Puy-de-Dùme, des coulées de lave en venant s'épandre sur des couches d'argUe pliocène ou quaternaire. Sur une épais- seur variable, qui peut atteindre 2'" on 3'" au-dessous de la coulée, l'argile a été cuite; plus bas, elle a conservé la couleur et l'état d'argile non cuite : à cet état, elle possède une susceptibilité magnétique, variable avec sa composition, mais elle n'a pas d'aimanlatiou permanente. La brique est, au contraire, aimantée. Nous avons indiqué une méthode propre à fixer la direclion de l'aimantation de cette brique naturelle. » Quelque intérêt que put présenter cette étude, elle était restreinte à une espèce de roche qui est très particulière et ne se rencontre que dans des circonstances assez rares. Des mesures poursuivies depuis deux ans nous ont conduits à penser que toutes lus roches volcaniques présentent, à des degrés divers, la même propriété, à savoir de posséder une aimanta- tion rémanente stable, dont la direclion, bien définie dans une carrière donnée, diffère en général de la direction du champ terrestre actuel et nous donne probablement la direction du champ magnétique terrestre à l'époque où la roche s'est solidifiée. » La démonstration de cette propriété, de conserver la direction d'aiman- tation du champ magnétique où elle a été cuite, résalte pour la brique des expériences directes de Folgheraiter, qui eu a déduit une méthode d'étude de l'inclinaison magnétique aux époques historiques d'après l'examen des (') Cuniples rendus, i5 juillet lyoï. ij-jO ACADÉMIE DES SCIENCES. poteries. Pour il'aulres roches, elle nous paraît résulter de comparaisons avec la brique. » Dans une carrière d'argile cuite, de Royal, signalée dans notre pré- cédente Communication, nous avons indiqué que la déclinaison, déduite de l'examen de cubes de brique, dépassait d'environ 60" la déclinaison actuelle et que l'inclinaison était voisine de 75°. Nous avons examiné avec soin de nouveaux échantillons de brique naturelle de celle carrière et nous les avons comparés avec des échanlil/ons cubiques de lave découpés, suivant noire mé- thode, dans la coulée qui est au-dessus de la brique. Argile cuite 11° 1. .. . A=:52.3o(4- déclinaison acLuiille) 0= ^o.3o Argile cuite n° i2. .. . A ^54. 10 0 = 72.00 Argile cuite 11° 3. .. . A = 56.4-3 8 z= 72. i5 Lave n° 1 A =z 52 . 3o 8 ^ 69.20 La ve n° 2 A rr 4o. 20 5 = 68 Lave 11° 3 A = 5o 8 = 68.30 Lave n° 4 A = 42 . 20 8 = 68. 5o M Ces nombres appellent quelques remarques : » 1. Les divers échantillons de lave sont d'aspect, de texture et, sans doute, de composition, diflerenles. La coulée a formé une pâte qui a englobé, en les fondant, des matières très diverses et elle ne devient homogène qu'à une hauteur de quelques mètres au-dessus de la brique. Les divers échantillons sont pris en des points dont les plus éloignés sont à une vingtaine de mètres l'un de I autre. » 2. Ces échantillons ont des intensités d'aimantation variant de i à i5. Les plus aimantés ont une aimantation qui est d'environ quatre fois celle des briques les plus aimantées. » 3. Les divers échantillons de lave présentent entre eus. des diU'érences dans les directions d'aimantation plus grandes que n'en présentent les briques. La slabilUé de leur aimantation doit être moindre. Néanmoins, quand on tient conqite des causes d'erreur inévitables en ce genre de déterminations, on ne peut s'empêcher de penser SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoB. 977 (jne la lava (jui. en conlaiil, a cuit l'aigile. n. il, ma l'ensemble. In iiirnie direction d'aimantation que celle argile cuite. La lave, elle aussi, aurait donc conservé la direction d'aimantation du champ terrestre à l'époque de la coulée. » Nous avons ici, en tous les cas, une contre-épreuve caractéristique. Dans une cave très voisine de la carrière de briques, on atteint la partie inférieure de la couche d'argile, et l'on reconnaît qu'elle repose elle-même sur une coulée de basalte. Cette coulée est évidemment antérieure à l'autre; entre les deux s'est écoulée la période nécessaire pour le dépôt de la couche d'argile. Or, un échantillon cubique découpé dans ce basalte nous a donné une direction d'aiijiantation très difTérente des échan- tillons de la lave supérieure, une déclinaison de 1° à l'ouest de la déclinaison actuelle et une inclinaison de 59''4o'- H nous semble que ce fait seul suffirait pour afiirmer que cette première coulée n'est pas contemporaine de l'autre, et que celte autre est con- temporaine de la cuisson de l'argile. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Rôli' du temps dans la comparaison des éclats lumineux en lumière colorée. NoLe de MM. Axdbé Broca et D. Si'i.zeiî, présentée par M. d'Arsonval. « On sait combien est délicate la comparaison pholométrique de detiK plages de couleurs différentes. Cela tient à ce que les sensations colorées suivent des lois distinctes. Tout le monde connaît le phénomène de Pur- kinje : » Si l'on donne même éclat apparent à deux plages respectivement rouge et bleue, pour une certaine intensité lumineuse, la plage bleue semblera notablement plus claire que l'autre quand on diminuera dans le même rapport l'éclairenient des deux plages; elle semblera au contraire moins claire que l'autre, quand on augmentera dans le même rapport l'éclairenient des deux plages. Ilelmholtz a montré que ce phéno- mène s'expliquait si l'on admettait que les courbes qui relient la sensation permanente à l'intensité étaient différenles pour les deux couleurs. I-es expériences directes ont nionlré qu'il en était bien ainsi (Charpentier, Macé de Lépinaj et \icati, puisKoniget Dieterici). Le phénomène ne se produit que pour des éclats assez bas. » Nous avons constaté un phénomène du même genre quand le temps intervient, mais ce phénomène se produit pour tous les éclats usuels, et d'autant plus que l'éclat est plus grand. Il est d'ailleurs infiniment plus prononcé que le phénomène Purkinje. Nous l'avons constaté en suivant une voie inverse de celle qui a amené à la connaissance du phénomène de Purkinje. Nous avons conclu son existence de l'étude des courbes de la sensation en fonction du temps pour les diverses lumières colorées, et l'expérience directe a vérifié nos conclusions. G. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII N" 23 ) I 28 9^8 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Nous reproduisons dans la figure ci-jointe les courbes que nous avons tracées d'après nos mesures, en suivant la technique indiquée dans notre précédente Note. Nous en avons indiqué les i)rincipaux résultats. Aujour- EJKojijcu, (jrr. Millièmes de seconde d'hui nous allons en indiquer un autre, nous réservant de discuter ulté- rieurement l'ensemble de la question. » On voit immédiatement d'après ces courbes que si une lumière bleue et une autre quelconque ont le même éclat en régime permanent, il n'en sera plus de même quand la lumière n'agira sur l'œil que pendant un temps assez court. Dans ces conditions, le bleu montant, à égalité d'éclat, beaucoup plus vite et plus haut que les autres cou- leurs, aura toujours un éclat prépondérant pour les temps courts. » De même, si Ton égalise en régime permanent les éclats de deux plages respec- tivement rouge et verte, la plage rouge deviendra plus éclatante pour les éclairements de courte durée. Le phénomène sera très net mais beaucoup moins prononcé que pour le bleu et le vert. Dans ce dernier cas, on peut arriver à égaliser, pour un temps d'éclai- rement assez court, aux environs de o"'',!, les éclats de deux plages dont l'une, verte, a le même éclat qu'un papier blanc éclairé par 90 lux, et l'autre, bleue, le même éclat qu'un papier blanc éclairé par 33 lux. » L'expérience directe a vérifié les prévisions de la théorie. Éclairons par deux lumières différentes, bleue et verte par exemple, les deux plages d'un photomètre et donnons-leur le même éclat apparent. Puis mettons en mouvement, en avant de ces plages et aussi près d'elles que possible, un disque rotatif muni d'une fente convenable, nous verrons la plage bleue prendre une prépondérance considérable. Remplaçons la plage bleue par SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoS. 979 une rouge : celle-ci prendra une prépondérance encore très nette quoique moins grande. )i Mais, à côté de la vérification cherchée, cette nouvelle expérience nous a montré un fait nouveau. Quand on compare comme nous venons de le faire une plage verte et une bleue, cette dernière prend pour les premiers éclairs un éclat vraiment énorme. Si les éclairs se renouvellent toutes les secondes, on voit très nettement à chaque fois l'éclat du bleu baisser, pour se fixer à une valeur à peu près constante, toujours supérieure à celle du vert, au bout de 10 ou i5 éclairs. Si les éclairs ne se renou- vellent que toutes les deux secondes, l'abaissement que nous venons de décrire devient beaucoup moins net. En comparant le rouge et le vert, le phénomène se montre encore pour le rouge, mais dans une mesure bien plus faible. )i Ceci nous montre que la fatigue rétinienne due au bien s'accumule dans la rétine, et met un temps relativement très long à se dissiper, alors même que l'action de la lumière a été très courte. Ces phénomènes existent pour le rouge, mais à un degré infiniment moindre. » THERMOCHIMIE. — Sur une nouvelle méthode pour le calcul des chaleurs de combustion et sur quelques-unes de ses conséquences. Noie de M. P. Le-moult. « Nous avons montré qu'on peut calculer la chaleur de combustion des carbures et de leurs dérivés oxygénés en faisant la somme des appoints dus aux groupes élémentaires |(c'^c^); — (c-=c-); ... (c — H)J et de ceux des groupes fonctionnels (^Comptes rendus, t. CXXXVl, p. 89J et t. CXXXVII, p. 5i5 et 656). » Celte méthode nous a conduit à deux séries de formules (i) C, = ib-jn + A,, (2) C. = 463w + A.e:^- Il "ï,75« + A'^, la première pour les composés acycliques, la seconde pour les composés cycliques (n étant le nombre d'atomes de C ; m étant le numéro d'ordre du carbure cyclique générateur). 5) Ces formules se ramènent à un seul type, quand on met en évidence les nombres x et j d'atomes de C et d'il du carbure C H'. On a, en effet, q8o ACADEMIE DES SCIENCES. pour les carbures aoycliques saturés, C" W"^-, A, = 55, « = je,y — 2n-h2.; C, = 157/H- 55s^io2/i +(2« + 2)^ssio2j:+ ^ j; pour les carbures cycliques x = 4^n + 2, 7 = 27h -H 4 et A. = 3 1 ] ; or C,=:=463/n + 3i4^io2(^4m-r-2)-t- ±i(2m + 4) = i02j;-f- ^J- » Donc, la chaleur de combustion : d'un carbure quelconque (exempt (le liaison mulliple) C H'' est donnée par cette formule comprend les carbures cycliques à chaînes latérales saturées qui n'étaient représentés ni par (1), ni par (2) et les carbures hydro- cycliques. Le trimélhylène fait exception. Avec une léi;èrc modification, la relation (x) s'étend aux carbures mono- élhyléniques; pour eux A, — 28*^'"'; or .v =«, j = 2«, C, = i57/i -f- 28^^ io2n+ ^- 2/z-h28:zsio2.i- + — y -^ 28^'''; leur chaleur de combustion z —/(CW) comprend non seulenenl l'ap- point normal 1020.- -H ^ }', mais encore un surcroît d'énergie K dont la valeur atteint 28^^"' ; pour les carbures monoacélyléniques, il en est de môme, mais on doit prendre K = 57'^"'; de môme aussi pour 4es carbures à plusieurs liaisons multiples (fj) s = I02X -H — J'+ I^' la valeur de K étant facile à calculer pour chaque série. Exemple : le téré- benlhène(monoéthylénique) C'"!!'", cale, i49o<^^'; mes., 1488^'''. » Dans le cas des composés oxygénés, on peut donner également une relation analogue à a ou P; un de ces corps C'H^O'' peut en effet être considéré comme un carbure C-^H^ qui a subi un commencement de com- bustion ; son pouvoir calorifique a donc diminué d'une quantité qui doit varier avec le nombre et la nature de ceux de ses éléments que la combus- tion a affectés, c'est-à-dire doit varier suivant la fonction qui est apparue avec la présence de l'oxygène dans la molécule; il faut donc retrancher de l'appoint normal 102a; 4- ^y une quantité ç variable avec chaque fonc- tion ; les ç sont d'ailleurs en relation simple avec les apports des groupes SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoS. 98 1 fonctionnels ; ainsi, par exemple, pour les alcools primaires, » En outre, nous avons vu qu'il faut modifier le calcul quand la molé- cule contient une liaison multiple (en général retrancher 12*^="'); en tenant compte de toutes ces considérations, la formule générale, qui donne z pour un composé C-^H^O'', est » Voici le Tableau des principales valeurs de K et de 0 : Composé saUivé. étiiyléniquc. /j = o (carlnires). K, =z o Ka^ 28'^^' K,= o K,= (28 — i2)c.'i élliyléno- acétylénique. = 45'^ » acétyléniqiie. PP=0 K,= 0 1\,= (2<5 — I2J-" K3=;(57 — 12)<^ Si p^ O, il faut faire exception pour les alcools tertiaires, où K^ = 20^"', et pour les anhydrides d'acides, où K2= 4^''- o^ = 45'-'' alcools primaires et secondaires. 106 tp', ^= Si*-'' alcools tertiaires, phénols, etc. 02 =: SS*^^' éthers oxydes et acélals. R.CH^? ,,,-hCAzH \AzIi- r.ch: CAz .Azli= R.CH » Liubavin a donné une interjirétation diiïérentc : l'acide cyanhydrique SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoS. 985 arracherait l'ammoniaque pour faire du cyanhydrale et l'aldéhyde mis en liberté agirait sur ce cyanhydrate pour former l'amino-nitrile B. RCh(^^"^, + CAzH = R.CH : O + CAzH, AzH'= R.CH<^^^^, + H^O. » Comme preuve, il a effectué des synlhèses d'amino-acides, à partir des aldéhydes et du cyanure d'ammonium. » Or ces deux façons d'écrire les réactions sont en défaut si l'on s'adresse à des dérivés azotés, sans oxygène, comme l'élhylidène-imine (CH' — CH = AzUy, la mélhylène-méthylimine (CH- = Az — CH')', etc. A moins d'admettre que des traces d'eau jouent un rôle incessant par suite de fixations et de mises en liberté alternatives, il faut modifier les for- mules A etB. Tout d'abord, la conséquence que Liubavin a tirée de ses expériences peut se renverser : l'aldéhyde prendrait l'ammoniaque du cyanure pour former un aldéhydale sur lequel réagirait l'acide cyanhydriquc suivant les équations A. Tout se ramène au premier cas. » Voici maintenant les résultats auxquels on arrive i/ulifféremnienl avec l'aldélij- date d'ammoniaque ou l'étliytidène-imine opposés à l'acide cyanhydrique en présence ou non de solvants (eau, alcool absolu, éther anhydre, chloroforme). La réaction est sensiblement C. 4(CH'CH:AzH) + 5CÂzH=CAz.AzH'+2AzH=CH(CH')CAz + AzH[CH(CH')CAzp. Aminopropionitrile. Iminopropionitrile. » Il ne se fait que la moitié de l'aminopropioiiitrile qu'on devrait avoir d'après l'équation A. Je considère ce résultat comme une conséquence de l'existence des groupes AzH^P„^„„3 dans la molécule d'aldéhydate d'ammoniaque ou de son dérivé anhydre. On aurait, par exemple : ^ ^ . „/CH(CH^)-Azn\ 3 ^^,,3Pj,/Az = CH.CH3 ,..,, ^i,/A^2 = CH.CH^ ... ,. ,-,,,3 „„/AzH.CII(CIP)CAz (.) <-^'l^-C"\Az = CH.CH' + ^^^^" = ^''-^"\AzH.CH(CIP)CAz, rmr.i/^='"-^"(CrF)CAz AzH^CH(CH^) CAz (i) (.n ^"\AzH.CH(CH')CAz'^ +CAz(CH')CH.AzH.CH(CH^)CAz. » La formation inslanlanée de cyanure d'aninionium justifie l'équation (i ); l'équa- tion (2) est semblable à celle qui exprime faction de CAzH sur les hydramides aro- matiques; mais tandis que l'action s'arrête là avec ces derniers, l'élhylidène-bis- aminopropionitritrile réagit encore une fois suivant (3) comme je l'ai constaté C. R., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N» 23.) 129 986 ACADÉMIE DES SCIENCES. directement. Cette substance, ainsi que l'éthylidène-aminopropionitriie C='H*=Az.CH(GH')CA7., s'obtient en distillant dans le vide les produits de la réaction C; j'ai constaté aussi que le dernier corps fixe iiulantanénieut C AzH sur sa double liaison en donnant l'imino- propionitrile. » La proportion d'amino- et d'iminopropionitrile exprimée en C difTère de celle qui se déduirait des équations (i), (2), (3); cela tient à ce qu'une fraction de rélhjlidène- imine réagit sous la forme dépolymérisée à laquelle elle retourne si facilement. Cette modalité devient dominante si l'on part de la méthylène-méthylimine qui donne 88 pour 100 de l'aminonitrile sarcosique CAz.CH^. AzII.CH' prévu par une réaction de l'imine dépolymérisée; mais il se fait aussi un peu de cyanhydrate de mélhyl- amine et de métliylimino-diacétonitrile, d'après un processus sans doute analogue à celui qui est invoqué par l'éthylidène-imine. » Dans ces réactions, ainsi que dans celles effectuées avec réthylidène-éthylimine CH^CHr^Az.C^ir el l'éthylidène-isoamylimine CH3.CH = AzC^H" (iso), il est facile d'isoler les sulfates d'aminonitrile à l'état pur et de passer de là aux amino- acides; ce sont là des détails qu'on trouvera ailleurs. » Ce qui est démontré, c'est que les équations classiques qui font inter- venir les éléments de l'eau et expriment un rendement théorique en amino- nitrile doivent être modifiées. Le plus simple, c'est d'abord d'exprimer que l'acide cyanhydrique se fixe sur les doubles liaisons des imines, comme il le fait avec les aldéhydes, les hydrazones et les oximes : CH\CH=AzH ->CH».CH(CAz)AzH-, CH^CH=AzR ->CH\CH(CAz)AzHR, CH'.CH = 0 ->CH'.CH(CAz)OH, CH^ CH = AzOH -> CH\ CH (CÂz) AzH . OH. » Le parallélisme est complet. Dans les cas particuliers où les produits azotés initiaux sont polymérisés, il faut s'attendre à des réactions plus complexes dont le mécanisme a été interprété plus haut pour un cas donné, et il faudrait encore modifier les équations pour les aldéhydates homo- logues qui contiennent l'aldéhyde et l'ammoniaque en proportions diffé- rentes. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Nouvelle réaction de l'hydroxy lamine. Note de M. L.-J. Simon, présentée par M. H. Moissan. » Cette réaction est la suivante : lorsqu'on ajoute à une solution diluée d'un sel d'hydroxvlamine quelques gouttes d'une solution très étendue de SÉANCE DU 7 UKCKMBKE igoS. 9S7 nitroprussiate de sodium et un léger excès d'alcali — soude ou potasse — puis, qu'on porte peu à peu à l'ébullition, la liqueur, d'abord jaune, change de teinte en se fonçant. La coloration passe au rouge orangé et se fixe finalement à une très belle teinte rouge cerise que la dilution amène au rose franc. Pendant la chauffe, il se dégage des gaz azote et oxyde azoteux. » Celle réaction esl très sensible ; avec une solution au millième de chlorhydrale d'hydroxylannine, la coloration obtenue est assez intense pour supporter, sans cesser d'être visible, une nouvelle dilution au millième. La sensibilité n'atteint pas cepen- dant le millionième, car j'ai constaté que pour les solutions très étendues la propor- tion des substances à employer pour observer la réaction a une influence assez impor- tante pour en atténuer la sûreté. » Comme pour la plupart des réactions colorées de ce genre, la teinte est fugace et disparaît ]ilus ou moins rapidement, suivant son intensité. L'addition d'alcali et d'ammoniaque est sans inconvénient, mais il n'en est pas de même des acides. » La réaction se produit avec tous les sels d'hydroxylaminesur lesquels je l'ai essayée (chlorhydrate, sulfate, oxalate, phosphate) et avec l'hydroxy- lamine libre. » Par contre, les oximes ne fournissent rien de semblable, ainsi que je l'ai vérifié sur un certain nombre de types différents. » Les oximes, aldéhydiques et cétoniqucs, grasses ou aromatiques, dont les échantillons m'ont été gracieusement offerts par MM. Bouveault et Wahl, ne donnent qu'un résultat négatif : aldoximes isobutylacétique, benzoïque, /)-méthoxyphénylacétique, propanonoxime, octanonoxime 2, nitrosomalonate d'éthyle, nitrosoacétylacétate d'éthyle. » Il en est de même des oximes des glucoses (dextrose, mannose, galac- tose et arabinose), que j'ai pu essayer grâce à l'amabilité de MM. Ma- quenne et Roux. » Cette réaction nouvelle de l'iiydroxy aminé, qui ne peut prétendre à remplacer la réaction habituelle sur l'hydrate cuivrique, pourra cepen- dant, je l'espère, être utilisée dans certaines circonstances. » CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelle méthode de préparation des aldéhydes. Note de M. L. Bouveault, présentée par M. A. Halier. « Il y a peu de temps {Comptes rendus, t. CXXXII, p. 38), M. Biaise a trouvé que les nitriles se combinent avec les dérivés organo-halogéno- magnésiens de M. Grignard, ])our donner des produits d'addition que les 988 ACADÉMIE DES SCIENCES. acides élendiis décomposent avec formation de cclones R - C ;l_: Az + Ms( „ = R _ C = Az - Mg - X, I R' '^\x - " ~ "■ ~ "'^ "'^ H — C = Az - Mg - X + n- O = R - CO + Mg( I I R' R' OH ^X » Cette découverte, très intéressante au point de vue scientifique, l'était moins au point de vue pratique, parce qu'il est en général plus aisé de préparer les acétones que les nitriles. Il n'en aurait pas été de même si la réaction avait pu être étendue au plus simple des nitriles, à l'acide cyanhy- drique; car ce composé, qui est d'une préparation très aisée, aurait fourni toutes les aldéhydes. Malheureusement le formionitrile ne se comporte pas comme ses congénères, son atome d'hydrogène est doué de propriétés trop négatives; il se comporte comme le ferait un acide halogène : HCAz + Mg(^ = RII + M8(;^^^. » Tout récemment, M. Constantin Béis (^Co/njJles rendus, t. CXXXVH, p. 573) a montré que l'on iioiivait étendre aux amides la propriété de se combiner aux dérivés organo-magnésiens. » Cette publication m'a engagé à mettre au jour un travail au sujet duquel j'ai déposé un pli cacheté dans les archives de la Société chimique le !*'■ juin 190?). » M. Béis a conslalé <]ue ces amides fournisseiil la réacliou AzII^ /R' H - GO — Az H- +• Mg(^^ = R - C - O — Mg - X, R' mais que celle coudciisalioii esl gênée par une réacliou secondaire duc à la négalivilé des atomes d'hydrogène du groupemenl AzH^, celle réaclion secondaire devient pré- pondéranle pour l'acétamide, lolale pour la foriuiamide qui ne fournit pas d'aldé- hydes. J'élais, de mon côté, si persuadé de l'influence néfaste de l'acidité du groupe amide que je n'ai pas voulu essayer la condensation avant d'avoir réussi à conjurer cet inconvénient. Aussi me suis-je adressé aux amides disubstiluées el, en particulier, aux formiamides disubstiluées qui, ne possédant plus d'atome d'hydrogène négatif, doivent subir lotalenienl la condensation II - CO - A<;j, +Mg<5= 11 ^- C<"'^\S' . \R'^ 6\X |\o — Mg — X K" SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoS. 989 » J'ai, en efl'et, constaté cette condensation avec la diméthylformiamide, la pipérl- d_ylformiamide, la méthjl et l'élhjlformianilide. » Les combinaisons organo-métalliques complexes traitées par l'eau, puis par l'acide sulfurique étendu, sont décomposées suivant l'équation II — ce ^^ /R /OH 1 \0 — Mg — X + IPO = R"- CHO + AzH<^j^, + MS\^ • » Le manuel opératoire est des plus simples et les rendements sont assez bons; de plus, la réaction semble d'une extrême généralité. Étant donné un étiier halogène RX d'alcool ou de phénol, on obtiendra par ce procédé l'aldéhyde H — CHO. J'ai à des- sein appliqué la méthode dans des séries très dlllérentes. » La formylpipéridine avec le chlorure d'isobutyl-magnésium m'a donné de l'aldé- hyde isovalérique. » La diméthylformiamide m'a permis de transformer le chlorure d'isoamyle en QJJ3\ aldéhyde isobutylacétique yCH — CH^— CH^ — CHO identique au produit que j'ai déjà obtenu en collaboration avec M. Walil. » Enfin on peut, avec réthylformianilide, transformer le bromobenzène en aldéhyde benzoïque. » Les mêmes réactifs m'ont permis de préparer l'aldéhjde hevahydrobenzoïque à partir du ohlorocyclohexane et l'aldéhyde a-toluique à partir du chlorure de benzyle. )) Je conliiiue ces recherches; je compte préparer un certain nombre de termes de cette fonction aldéhyde dont on connaît si peu d'échantillons dans la série grasse. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la migration phénf ligue. Note de M. Marc Tiffeneau, présentée par M. Haller. « J'ai montré antérieurement (Comptes rendus, t. CXXXIV, p. 847, i5o6) qu'en soumettant l'iodhydrine du mélhoéthénylphène à l'action de l'azotate d'argent ou même simplement de HgO on obtient après forma- tion intermédiaire probable de l'oxyde d'éthyléne correspondant, puis migration du phényle, la phénylacétone d'après l'équation /CH-I /CH-\ C»H'' - C - OH _^Cf'H' - G O^C»H' - CH- — GO - GH'. \CH' \CH' » Je suis parvenu à réaliser la même transformation en utilisant le dé- ggo ACADEMIE DES SCIENCES. rivé magnésien obtenu par action du bromure de phénylmagnésium sur la monochloracctone et en le soumettant à l'action de la chaleur [en pré- sence (') ou non de bromure de phénylmagnésium] de façon à évaporer la majeure partie de l'élher. » La réaction principale est la suivante (rendement en phénylacétone : 5o pour loo) : 'CH=C1 /CH-^ - OMgBr-vMgBrCl -f- C"H' - C \CH' \CH= CRS- C - OMgBr-vMgBrCl -f- C"H - C 0->C"H' - CH^ — CO - CM». » J'ai effectué également la même réaction avec des composés ne con- tenant plus le groupe C'W ou dans lesquels ce C^^H"' est éloigné de la fonction chlorhydrine, et j'ai trouvé que dans ces cas il n'y a pas migration mais formation des aldéhydes correspondantes d'après les équations sui- vantes s'appliquant chacune aux cas que j'ai étudiés : (0 /CH^Cl CH'-CH" — C — OMgBr->CH»-CH--C( V" - \CH3 ^H^O -CH'-CH^-CH- CHO, . CH'' (-) ^|J^)CH - CH= _ CH= - C - OMgCl-^^^^^)CH \Ljrl - CH^ - CH^ - CH — CHO, CH^ (3) /CH^Cl C"H-' - CH* - C - OMgCl -> C' H ' - CH- - \CH' ' - CH - CHO. CH^ » Ces faits suffisent à démontrer que, lorsque les groupes voisins de la fonction haloïdrine sont autres que des phényles, il n'y a pas migration, de sorte que la migration moléculaire que j'ai observée semble bien particu- lière au cas où le groupe C^^H' est voisin de la fonction haloïdrine. » n reste dès lors à établir une distinction fondamentale entre les migra- tions moléculaires phényliques que j'ai étudiées, et le cas général et clas- sique de la transformation des oxydes d'élhylènes en aldéhydes ou célones par migration d'un hydrogène. C) En présence d'un excès de CH'MgBi' il se fail en outre, par suite d'une réaction secondaire complexe, du niéthylslilbène l'usible à 82" déjà décrit par klages (Zyt'/7t7i/c, l. \XXV, p. 2648). SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igo3. 99 1 » Ce cas classique peut être représenté par la formule suivante : CIP— G-C — II /\/\ =G1I^— CH«— CO — GIP II O GII' et la transformation pinacolique n'en est qu'un cas particulier, comme le montre le schéma ci-dessous : 13 V GII Î:ÎJ'^C-C^J5"3= GIP-C-CO-CH'. GH / s^y \Ul ^jj3/ O » On peut donc conclure que dans le passage de la forme oxyde d'éthylène peu stable à la forme stable correspondante : aldéhyde ou cétone, \e phé- nyle est plus mobile que Vhydrogêne, et celui-ci à son tour plus mobile que les radicaux alkylés (éthyle, amyle, benzyle); de sorte que dans les divers systèmes : C«H»-C — CH=, C«H=-CH-CH-R, etc. /\/ \ / R O O c'est toujours le phényle qui migre, tandis que dans les systèmes corres- pondants où C^H' est remplacé par un radical alcoolique, c'est toujours l'hydrogène et non pas l'alkyle qui migre. » Enfin, dans les systèmes tels que R/^^^'\R O ne présentant plus d'atome d'hydrogène libre, c'est le phényle qui migre de préférence ( ' ). » (') En effet, tandis que la pinacone yGOII — G0H(' se transforme en pinacoline (GIP)^ — G — GO — GH% l'acélophénone pinacone se transforme en (G''H5)2(GH3)G— GO — GH' par migration de l'un des phényles et non pas en G«H=(GH^)«-G — GO — G'H' (Thorner et Z-incke, Berichle, t. XI, p. 1989; t. XIII, p. 64i). qq2 ACADEMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur ks élhers de l'acide isopyromucique . Note de M. G. Ciiavanne, présentée par M. H. Moissan. (( Dans une Communication antérieure {Comptes rendus, t. CXXXIII, p. 167), j'ai établi que l'acide isopyromucique ne s'éthérifie pas par les pro- cédés habituels (alcools et H Cl ou SO'H'). D'autre part, ses sels alcalins réai^issent difficilement, même en tubes scellés, sur les iodures alcooliques ; il ne se produit pas d'éther en quantité appréciable. « Cette difficulté dans l'éthérification confirme ma conclusion anté- rieure, d'après laquelle l'acide isopyromucique n'est pas un acide propre- ment dit, mais un composé à caractère phénolique. » J'ai pu cependant obtenir les élhers mélhylique et éthylique en employant comme moyen d'alcoyiation les sulfates dimélhylique et diéthy- lique. Cette méthode, récemment proposée et appliquée en Allemagne, donne d'excellents résultats et mérite d'être recommandée à l'attention des chimistes pour des cas analogues. » Dans cette réaction, un seul des radicaux alcooliques du sulfate est remplacé par un atome de sodium, et l'on obtient, à côté de l'éther, l'éthyl- sulfate de sodium correspondant, d'après l'équation SO=^Q^ + C=H'0=ONa = SO=(^Q^,^+C=IPO=OR. » On prépare l'isop^romucate de sodium en suspension dans l'alcool mélhylique en ajoutant à Tacide (1"°'), dissous dans l'alcool mélhylique absolu, i"'"' de mé- ihylale de sodium, puis on introduit en une seule fois i™"'de sulfate dimélhylique. Le mélange s'échauffe elle sel alcalin se dissout; on termine la réaction au bain-marie, puis on distille la plus grande partie de l'alcool et l'on précipite le méthylsulfale de sodium par un excès d'éther; on essore et l'on chasse le dissolvant par distillation. Le résidu qui se concrète par refroidissement est purifié par distillation sous pression réduite, ou mieux par dissolution et cristallisation fractionnées dans l'éther absolu. » V isopyromucate de mèthy le C^E^O- .OCR^ cristallise dans l'éther en longues aiguilles incolores fondant à 60°; il distille à i3o''-i35'' sous 20""'". » V isopyromucate d'éthyle O W O^ . 0C= H' fond à 52° et peut également être distillé sous pression réduite. » V isopyromucate de benzyle C'H'O' .OCH-CH* forme des prismes très réfringents fondant à 7 1°. Il a été préparé, avec un rendement d'ailleurs SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoS. QqS peu satisfaisant, par l'action directe du chlorure de benzyle sur l'isopyro- mucate de sodium. )i Les deux premiers éthers sont très solubles dans l'eau et l'alcool, moins facilement dans l'éther qui les enlève péniblement à leur solution aqueuse, difficilement dans l'éther de pétrole; l'éther benzylique est inso- luble dans l'eau, mais soluble dans les solvants organiques. Ils jaunissent rapidement à la lumière. » Dans ces composés le groupement alcoolique est fixé sur l'oxhydrile phénolique : ils ne donnent plus avec le chlorure ferrique la coloration verte caractéristique de l'acide et ils ne réagissent plus sur le chlorure de benzoyle même à l'ébuUition. » Ils onl conservé les propriétés de l'acide qui no sont pas liées à la présence du groupe phénolique. Ce sont encore des réducteurs énergiques; ils réduisent instanta- nément le permanganate de potassium en liqueur acide, neutre ou alcaline et l'azotate d'argent ammoniacal, lentement l'azotate d'argent acide. Les alcalis caustiques, même en solution étendue {^, normale), les décomposent sans régénérer l'acide qui est égale- ment détruit dans ces conditions; quand on emploie l'eau de baryte à chaud, il y a formation de carbonate de baryum, ce qui accuse l'enlèvement d'anhydride carbonique. » Au contraire, ils sont stables en milieu neutre ou acide. L'eau n'altère pas l'éther méthylique en tubes scellés à 190°, tandis qu'elle agit au contraire sur l'acide isopyro- mucique dès 140» en donnant de l'anhydride carbonique et un composé cristallisé en fines aiguilles jaunes groupées en houppes fondant mal à iSSo-iGo". Le dosage des éléments et la cryoscopie dans l'acide acétique lui assignent la formule C'tPO'; il paraît donc dû à la condensation de 2'»°' d'acide (C'H^O^) avec élimination de 1"°' CO- et i""'' H^O. « L'acide sulfurique de concentration moyenne (2.5 pour 100) au bain-raarie, et l'acide chlorhydrique concentré et froid, n'allèrent pas les élhers méthylique et éthylique. M En résume ; les éthers méthylique et éthylique de l'acide isopyromu- cique ne peuvent s'obtenir par aucune des méthodes habituelles ; je les ai isolés par l'emploi des sulfates diméthylique et diéthylique. » Leur stabilité vis-à-vis de l'eau et des acides dilués les rapproche plutôt des éthers de phénols que des éthers-sels. « CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les hydrates d* alcool éthylique. Note de MM. E. Yarexxe et L. Godf.fuoy, présentée par M. Troost. « On connaît depuis longtemps l'hydrale d'alcool à S'""' d'eau C-H', OH 4- 311-0^ C. R., igoS, ■•' Semestre. (T. CXXXVII, N- 23.) l3rt 99'! ACADÉMIE DES SCIENCES. lequel correspond à Sa™', 3 d'alcool mélangé à /|7™',7 d'eau, le tout à i5", donnant le maximum de contraction. » Pour étudier les mélanges et combinaisons d'alcool et d'eau, nous avons utilisé un appareil imaginé par l'un de nous (E. Varenne) en mars 1902, et que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie sous le nom de chrono-sliliscope. C'est, en somme, un capillo-viscosimètre à pression constante, de construction très simple, de fonctionnement très précis, mais sur lequel nous n'insisterons pas dans cette Note. » Pour opérer avec cet appareil, il suffit de le remplir du liquide à étu- dier et de noter exactement le temps de passage T du trait supérieur au trait inférieur. La valeur T représente le temps d'écoulement du volume de liquide compris enLi-e les deux traits de l'appareil. » Or, la loi de Poiseuille est représentée par la formule dans laquelle Q est le nombre de millimètres cubes de liquide écoulé pen- dant une seconde, H la hauteur de chute, D le diamètre intérieur du tube capillaire et / sa longueur. » Si l'on représente par V le volume total de liquide écoiilô pendant le temps T, on a V = QT; d'où lvî^* = ^. HD* » Dans le cas du chrono-sliliscope, les valeurs —j— et V élant constantes, on peut écrire K = f » Donc le coefficient de dépense R de chaque liquide est fonction in- verse du tem|)s d'écoulement T observé; à condition bien entendu que la température soit la même. Les variations de K sont donc liées à celles de T. » Pour appliquer ce principe au cas qui nous occupe ici, nous avons d'abord déter- miné isolément les temps d'écoulement de l'alcool absolu et de l'eau distillée; puis nous avons, avec ces deux mêmes produits, préparé une série de mélanges contenant : 5'°' d'alcool -(- g5*"' d'eau, 10'°' d'alcool 4- 90^°' d'eau, etc., et, pour chacun d'eux, nous avons noté le temps d'écoulement. Pour éviter les corrections de température. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE ipoS. 995 Temps Volume di-coulement d'eau. en secondes. 0 228" 5 284 10 828 i5 848 20 883 25 4. G 3o 442 35 473 40 484 45 502 5o 483 0 Tableau suivant : Temps N'uluiMO Volume découlemcnt d'alcool. d'eau. en secondes. 45 55 465' 40 60 460 35 65 447 3o 70 4o8 25 7-> 366 20 80 3i5 i5 85 264 lO- 90 236 5 95 200 0 100 168 nous avons opéré dans une salle à température constante. Plusieurs opérations ont été faites sur le même mélanye, et nous avons pris la moyenne de toutes celles dont la concordance était suffisamment rigoureuse. » Les résultats obtenus sont consignés dans Volume d'alcool. 100 95 90 85 80 75 70 65 60 55 5o » En prenant pour ordonnées les temps écoulés et pour abscisses les richesses en alcool, nous avons construit une courbe qui représente les variations de T, et, par conséquent, celles de K. » Cette courbe, dont l'ensemble est ellipsoïde, présente plusieurs sommets, correspondant chacun à une valeur limite de K et, par con- séquent, à un hydrate défini. » Le plus important se trouve entre l'abscisse 55 et l'abscisse 00; c'est l'hydrate déjà signalé G-II'+ 3H-0, dont l'existence se trouverait ainsi confirmée. » Le second est situé exactement à l'abscisse 35 et correspond à la formule C^H'-+-6H=0. » Un troisième, également bien défini, se trouve au voisinage de l'abscisse 65 et répond sensiblement à la formule C2H5.0H + 2II-0. » Indépendamment de ces trois hydrates nettement caractérisés, il semble exister deux autres hydrates que nous signalons pour le moment et dont nous continuons l'étude. L'un, entre les abscisses 83-90, dont la composition serait 3(C^H\0H) + 2ir-0; l'autre entre les abscisses i5-io qui renfermerait environ 22""' d'eau. QQÔ ACADÉMIE DES SCIENCES. » On aurait donc les hydrates suivants : 1° C-IP.OH + 2H-O, 2° C-H^OH + 3H=0, 3° C^IP.OH + 6IP0, 4° 3(C-H^0H)+ 2H=0(sesquihvdrale), 5° C-H^OH 4-22IPO. » Nous poursuivons ces recherches en les détaillant et les appliquant à d'autres alcools que l'alcool élhylique. M II convient d'ajouter que notre méthode de chrono-stiliscope est géné- rale et peut s' appliquer à d'autres cas intéressants (vitesses de dissociation, d'éthérification, poids moléculaires, etc.). Nous nous réservons de pour- suivre ce genre d'études. Et même déjà, à litre documentaire, nous avons constaté que le coefficient K,„ des mélanges d'alcool et d'essence de téré- benthine est sensiblement la moyenne arithmétique des coefficients Ka,^, etRjss de l'alcool et de l'essence. Dans ce cas, il y a donc simple dissolu- tion et pas de combinaison. Il v a là une intéressante méthode de vérifi- cation et de recherches. « CHIMIE VÉGÉTALE. — Production et distribution de quelques substances orga- niques chez le Mandarinier. Note de MM. Eue. Charabot et G. Laloue, présentée par M. Haller. « Dans une précédente Note (^Comptes rendus, t. CXXXVl, p. 1467)» nous avons signalé l'intérêt que présente l'étude de la distribution des substances organiques chez les plantes à divers stades du développement de celles-ci. Nous avons fait connaître en même temps les premiers résul- tats que nous avons obtenus dans cette voie en opérant sur le Géranium. Depuis, nous avons examiné un ensemble de cas susceptibles de conduire à des conclusions offrant un certain caractère de généralité. Et c'est pré- cisément l'un de ces cas que nous allons envisager en étudiant la distri- bution et la circulation de quelques substances organiques dans le Man- darinier {Citrus madurensis). » L'un de nous (Comptes rendus, t. CXXXV, p. 58o) a observé que l'essence extraite des rameaux de Mandarinier renferme des proportions SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoS. 997 , , /COOCH' (i) ^, notables de méthylanthranilate de mélhyle, C^H'^^. jj ^^j^a /^\- ^°"^ étudierons, dans ce qui va suivre, la répartition de cette substance et de quelques autres entre les feuilles et les tiges de Mandarinier. Les résultats de nos expériences, trop nombreux pour pouvoir trouver place dans cette Note, seront publiés dans un autre Recueil; nous nous bornerons donc à faire ici l'exposé des conclusions auxquelles nous avons été conduits. » Dé<,eloppemenl des feuilles et des liges. Eau et matière sèche. — Le dosage de l'eau et de la matière sèche a été effectué : d'une part, sur les jeunes pousses recueillies en juin 1908, trois mois après la coupe des rameaux vieux; d'autre part, surdes rameaux vieux qui avaient été prélevés en mars igo3. Ces dosages ont permis de constater les faits que voici : » Au premier stade de la végétation, les tiges sont moins riches en eau que les feuilles. lien est encore ainsi au second stade, et l'on peut même ajouter que la différence ne fait que s'accentuer. La tige subit un accroissement plus sensible que la feuille. » Acidité volatile. — L'étude de l'acidité volatile présente, en dehors de l'intérêt relatif aux phénomènes d'éthérification in vivo, celui de fournir des indications pré- cieuses relativement à la genèse des acides dans les végétaux. Dans cet ordre d'idées, les résultats que nous avons recueillis jusqu'ici nous paraissent concorder, ainsi que nous aurons l'occasion de le montrer plus tard, avec l'opinion de MM. Berthelot et André : ces savants pensent que les acides sont, chez la plante, des produits de réduc- tion incomplète de l'acide carbonique. » L'acidité volatile va en diminuant sensiblement depuis la lige jusqu'au bois. Dans un même organe elle est plus notable lorsque celui-ci est jeune que lorsque son développement est plus avancé. Mais, en valeur absolue, la quantité d'acide volatil est plus élevée chez une feuille vieille que cliez une feuille jeune. Il découle de cette dernière observation (jue, au fur et à mesure de la végétation, il se forme une quantité d'acide volatil supérieure à celle qui disparaît. « Méthylanthranilate de métityle, composés lerpéniques. — I^our étudier la dis- tribution de l'huile essentielle et, en particulier, du méthylanthranilate de méthyle, nous avons opéré plusieurs coupes de jeunes pousses et de rameaux vieux. Les feuilles et les liges ont été distillées à part et, au cours de quelques opérations, nous avons non seulement recueilli l'essence qui se sépare de l'eau après distillation, mais encore extrait celle que les eaux tiennent en dissolution. Ainsi, les richesses en essence des tiges et des feuilles ont été déterminées.à deux stades différents de la végétation elles diverses huiles essentielles obtenues ont été soumises à l'analyse. Des résultats fournis par nos expériences nous avons pu dégager les conclusions que nous allons formuler : » C'est lorsque la feuille est jeune que les composés odorants se forment le plus activement. Ils sont plus abondants dans la feuille que dans la lige, surtout lorsque les organes sont jeunes. l'ius tard, une nouvelle quantité de méthylanthranilate de mélhyle apparaît dans la feuille, tandis que le poids de ce corps contenu dans la 998 ACADÉMIE DES SCIENCES. tls;e s'accroît aussi, mais dans ries iinijutitinns moindres. Le poids de leijtènes diminue dans la feuille; toutefois, la perle que subit cet organe est inférieure au i^ain que réalise la tige, ce qui montre qu'il n'y a pas eu consommation de ces corps, mais que, au contraire, il s'en est formé une quantité assez importante dans l'inter- valle considéré. » Nous avons constaté que l'essence extraite des feuilles vieilles est sensiblement plus riche en métliylanthranilate de méthyle que celle retirée des tiges. De même, les huiles essentielles extraites des eaux de distillation renferment une proportion de cette substance plus notable que les essences qui se séparent spontanément. En d'autres termes, le méthylanlhranilate de méthyle est plus soluble dans l'eau que les composés terpénlques. Il semble donc que l'essence de feuilles .t'enrichisse pendant la végéta- tion en produits soliibles, à l'inverse de ce qui a lieu dans l'essence de tiges. On observe, en ePTel, que la première renferme une proportion croissante de méthylan- lhranilate de méthyle, tandis que la seconde, au contraire, s'enrichit sensiblement en composés terpéniques. » Celle constatation, relative à l'accumulation des produits les moins solubles dans l'essence de la tige, cependant que l'huile essentielle de la feuille réunit les produits les plus solubles, nous permettra, en essa3ant de la j^énéraliser, de jeter quelque lumière sur les phénomènes de circulation des matières odorantes chez les plantes. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur les caractères chimiques des vins provenant de vignes atteintes par le mildew . Note de M. Emile Maxceau, présentée par M. Troost. (c Le Peronospora viUcoia ou mildew se développe en parasite, comme on sait, sur divers organes de la vigne et tout particulièrement sur les feuilles. Les conditions de la végétation sont anormales, et le raisin, même indemne de toute attaque cryptogamique, qui provient de ces vignes, donne un vin défectueux et sujet à des altérations multiples. » Pour préciser la différence de composition chimique existant entre de tels vins et des vins normaux, il importe, tout d'abord, d'obtenir des vins comparables, provenant de deux vignes identiques dont l'une serait atteinte du mildew et dont l'autre serait indemne. » Mais cette immunité exige l'emploi des pulvérisations cupriques et l'on peut se demander si les sels de cuivre, dont l'action est manifeste sur la coloration des feuilles, n'ont pas une influence plus profonde. » Pour mettre en évidence l'influence du mildew, aussi bien que l'in- fluence problématique des sels de cuivre, nous avons séparé une vigne en trois parties, au début de la végétation. L'une des parcelles ne reçut aucun SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoS. 999 traitement cuprique. Une seconde parcelle reçut trois sulfatages, comme en reçoivent ordinairement les vignes de la même région. Enfin, sur la troisième parcelle, nous avons multiplié le nombre des pulvérisations, dans le but d'exagérer l'influence des sels de cuivre. Celte parcelle a été sulfatée quatorze fois. » L'expérience a débuté le u juin igoS, sur une vigne de végétation homogènej plantée en pinot noir depuis 25 ans. La surface, d'environ 3o ares, aflecte la forme d'un rectangle qui fut partagé en trois rectangles contigus égaux. » La partie non sulfatée fut bientôt envahie par le mildew. Les deux autres parcelles furent préservées et conservèrent leurs feuilles vertes. » La récolte eut lieu le i'"' octobre igo3. L'apparence des grappes était identique sur les trois parcelles; le mildew ne s'était pas développé sur les grappes. 11 Sur la récoke de chaque parcelle, on préleva Soi^sde raisins dont on retira, suivant la méthode champenoise, 25' de moùl de cuvée. Ces moûts subirent les mêmes mani- pulations, fermentèrent dans le même cellier. » L'analyse des iiioùts donne comme principaux résultais : » Le nioùt de la vigne atteinte de mildew est un peu moins sucré et plus acide que les moûts de vigne sulfatées; ces deux, derniers possèdent la même densité, mais on trouve plus de sucre et moins dacidité pour la vigne sulfatée avec excès. Les matières minérales sont moins abondantes dans le premier moût, sans que cette diminution atteigne l'acide phosphorique et la potasse, dont les poids sont peu différents pour les trois moûts. » Mais il eviste une disposition très remarquaiile entre les poids de matières orga- niques azotées. Aous avons obtenu les chiffres sui\anls, par litre de moût : \zotc toul. Azote animoniacat. . . B s Parcelle atteinte de mildew ij^jo 0,172 )) sulfatée 3 fois 0,940 o, 164 » sulfatée i4 fois 0,800 o, i5o » Nous entendons par azote ainiiioiiiacal l'azutc dosé par distillation du moût avec la magnésie. » L'analyse des vins donne des résultats correspondants. La fermentation a été aussi complète que possible dans les trois vins, qui ont conservé moins de 18 de matières réductrices par litre. » Le vin de la vigne atteinte de mildew est moins riche en alcool et plus acide, mais il se distingue surtout des deux autres par un poids très élevé de matières azotées. » Nous avons trouvé, par litre de \ in ; .\zolc total. Azote ammoniacal. B S Parcelle atteinte de mildew 0,860 0,024 » sulfatée 3 fois o,456 0,01 1 » sulfatée i4 fois o,36o 0,010 1000 ACADÉMIE DES SCIENCES. » L'influence du mildew est très nelte. Il n'en est pas de même pour l'influence des sulfatages qui reste douteuse. )> Nous avons étudié, depuis lo ans, les varialions des poids d'azote total dans les moûts et dans les Ains de la région champenoise. Les influences des saisons, du cépage, du mode de culture, du sol sont très caractérisées, mais les maxima relatifs d'azote correspondent à des vignes atteintes de mildew. L'expérience actuelle confirme et précise ces obser- vations antérieures. » Si l'on cherche à isoler par la chaleur, parla concentration, par divers réactifs, les matières albuminoïdes contenues dans un vin de Champagne normal, on obtient des précipités complexes, dissociables, soumis à des modifications incessantes. Ces précipités contiennent toujours des tannins, et la présence de ces tannins, nicme en j)roporlion très faible, explique cette instabilité que nous avons étudiée dans les gallotannates en 1896. « En traitant comparativement, pour en précipiter des tannâtes albu- minoïdes, des vins de vignes atteintes de mildew et des vins normaux, on peut obtenir des précipités bien plus abondants dans les premiers vins. )) Ces albumines, combinées à des poids variables de tannin et à d'autres substances, jouent un rôle très important dans la préparation des vins mousseux et tout particulièrement des grands vins de Champagne. Elles constituent l'un des aliments de la levure pendant la seconde fermentation ou prise de mousse; une partie de ces albumines se précipite et modifie la nature du dépôt dans la bouteille. Après la prise de mousse, dans le vin dégorgéeX limpide, des changements d'équilibre chimique, dont les causes sont multiples, peuvent provoquer des précipités qui s'agglomèrent sous la forme d'une barre longitudinale ou, parfois, d'une lentille. Cette préci- pitation s'accompagne souvent d'un développement microbien que favorise l'excès de matières azotées. » Ces accidents sont très fréquents dans les vins mousseux provenant de vignes atteintes du mildew. » En résumé,, ces vins se distinguent d'un vin normal qui leur soit com- parable par un ensemble de caractères chimiques dont le plus mportant, de beaucoup, est la proportion exagérée de matières albuminoïdes. » SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igo3. lOOI MINÉRALOGIE. — Sur la délermination de la forme primilive des crislatix. Note de M. Fred. Wallerant, présentée par M. de Lapparent. « Bien des difficultés, rencontrées en Cristallographie, proviennent de ce que, en général, nous ne savons pas déterminer la forme primitive, et de ce que nous sommes obligés d'adopter un parallélépipède, n'ayant que des rapports lointains avec cette forme primitive. J'ai déjà donné une solution du problème, basée sur la considération des groupements natu- rels; je voudrais montrer aujourd'hui que les macles artificielles (macles secondaires des cristallographes allemands) fournissent des renseignements plus complets : chaque macle naturelle nous donne soit une face, soit une arête de la forme primitive, tandis qu'une macle artificielle nous fournit ;i la fois une face et une arête de cette même forme. )) On sait que, dans la déformation par translation proportionnelle, défor- mation qui préside à la production des macles artificielles, une droite et une seule, la rangée principale, vient occuper une position symétrique relativement au plan de glissement. Or j'ai démontré que, dans une trans- lation proportionnelle, un polyèdre ne pouvait se transformer en son symé- trique relativement au plan de glissement, que si ce dernier était un plan diamétral ayant pour direction conjuguée la rangée principale. Pour appli- quer ce théorème aux systèmes réticulaires, il faut chercher les plans diamé- traux d'un tel système; ceux-ci doivent évidemment se retrouver dans le noyau; or les plans diamétraux d'un parallélépipède sont, d'une part les plans parallèles aux faces, passant par le centre, et ayant pour directions conjuguées les arêtes du parallélépipède, d'autre part les plans diagonaux ayant pour directions conjuguées les droites qui joignent les milieux de deux arêtes opposées. » Par conséquent, en déterminant le plan de glissement et la rangée principale d'une macle artificielle, on obtient soit une face et une arête de la forme primitive, soit un plan diagonal et une diagonale de celte même forme. On détermine donc ainsi deux éléments de la forme primitive, qui se trouvera complètement définie par l'étude d'une seconde macle artificielle. » C. K., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N' 23.) I -^ I I002 ACADEMIE DES SCIENCES. ZOOLOGIE. — Rei'ision des Nématodes libres, marins, de la région de Celle. Note de M. Etiense de Rouville, présentée par M. Alfred Giard. « Ayant, depuis bientôt deux ans, entrepris la revision des Nématodes libres, marins, de la région de Cette, je publie aujourd'hui mes prem iers résultats. » Les dix-sept genres et les vingt espèces que j'ai examinés ont été recueillis dans le seul Canal des Bourdi gués ; trois espèces et un genre sont nouveaux pour la Science. En voici la liste par ordre alphabétique : » 1° Genre Acanlopharynx M.; l'espèce de Cette est 1'^. oculata M. (Enoplus gracilis Eb.). » 2° Genre Anticoma B. Espèce nouvelle : A. Calveti. Caractères : queue plas grande que celle des quatre espèces de Baslian. Contrairement à A. acuminala Eb. et à A, acuminala trouvée en 1901 par von Daday dans l'Adriatique, mon espèce ne pos- sède aucune dent. Contrairement à A. tyrrhenica de M. (Naples), mon espèce présente de petites soies sur tout le corps. Enfin, contrairement à A. leptura (Sleno- laimus lepturus M.), elle ne possède pas, dans la région céphalique, les papilles très saillantes de l'espèce de Marseille. Je dédie cette espèce nouvelle à mon collègue et ami, M. Calvet. » 3° Genre Chro/nadora B. Je considère, pour le moment, cette espèce comme la C. natans B. » 4" Genre Comesoma B. L'espèce de Celte est la C. vulgaris B. (Comesonia vulgare de M. ). » 5° Genre Cyatholaimus B. Distincte des deux espèces de Naples, mon espèce rappelle beaucoup le C. cœcus B. » 6" Genre Desmodora de M. L'espèce de Cette est le D. augusticollis \. Daday (Adriatique), bien distinct des deux espèces étudiées par de Man. Une seconde espèce est encore douteuse pour moi. » 7° Genre Enoplus Duj. et Bast. Mon ver est !'£'. tridentalus trouvé en i845 par Dujardin à Cette. « 8° Genre Eurystoma M. L'espèce de Cette est YEu. ornatum Eb. {Enoplus ornatus Eb. Eurysloma tenue M.). » 9° Genre Leptosoniatum B. Mon Nématode est le L. hacillatum Eb., retrouvé en 1876 par de Man à Naples. » 10° Genre Monohystera B. J'ai trouvé h Cette, à côté de M. filiformis B. et de M. gracilis de M., une espèce nouvelle : M. de Mani. Sa cavité buccale est très com- pliquée et sera figurée dans mon Mémoire. Corps brusquement rétréci dans la région de la queue. Je dédie cette espèce à M. le D"' de Man. » II" Genre Oncholaimus Duj. et Bast. Genre représenté à Cette par O. albidus de M. et O. Dujardinii de M., qui vivent en compagnie avec Notomastus Benedeni, Polydora flava et P. ciliata. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoS. I0o3 » 12° Genre Phanodenna B. Ce ver se distingue des trois espèces déjà décrites dans la Méditerranée par son armature buccale qui présente deux sortes de mandi- bules. Espèce douteuse. 1) iS" Genre Sahatwria nov. gen. Ce ver rappelle tout d'abord un des genres : Comesoma, Spira ou Aracolaimus, mais se dislingue facilement de ces Nématodes : a. Spicules beaucoup plus courts, et pièce accessoire dirigée en arrière; /'. Queue beaucoup moins large que celle à^Ar. elegans. Cavité buccale passant directement, sans se rétrécir, dans l'œsophage. Bulbe œsophagien légèrement renflé. Organes laté- raux spiroïdes. Je dédie ce genre nouveau à mon maître, M. le Professeur Â. Sabatier. » i4° Genre Spilophora B. Ce ver rappelle par sa queue la Sp. gracilicaudata de M. et le Cyath. longicaudatiis de M. 11 existe cependant entre ces vers certaines différences essentielles : les organes latéraux de ma Spilophora Giardi ont de nom- breux tours de spire. Mon espèce n'a pas les deux dents « de requin » de la Sp. gra- cilicaudata, mais possède dans la bouche six petites éminences coniques (dents?); sa queue est encore plus effilée; elle n'a pas, d'autre part, la bouche caractéristique des Cyalholaimiis, et elle possède des organes latéraux. Cuticule présentant des séries transversales de points très fins. Pas d'yeux. En arrière des organes latéraux, deux séries de trois soies chacune et opposées latéralement. Je dédie cette espèce nouvelle à M. le Professeur A. Giard. » i5° Genre Spira B. C'est la Spira parasiLi fera B. Les algues filiformes, ectopa- rasites sur ce ver, ne se trouvaient que sur la queue. » i6° Genre Syrnplocosloma ^. {Anip/iisteiuis M. Enoplus Eb. p.). L'espèce de Cette est le S. lennicolis de M. {Enoplits leiinicolis Eb., Amphislenas agilis M.). Elle est particulièrement allongée, très mince et très élégante. » 17° Genre Terschellingia de M. Mon ver est la T. communis de M. Une seconde espèce de ce genre, dont je n'ai observé que des femelles, se distingue de la précé- dente par les caractères tirés de la couleur, de la forme de la queue, des soies cépha- liques et de l'œsophage. » Tels sont les Nématodes libres récoltés dans le canal des Bourdigties. Vu l'espace limité dans lequel j'ai effectué mes pêches, j'espère pouvoir bientôt enrichir cette collection de vers, déjà considérable. Ces premiers résultats donnent bien, me semble-t-il, raison à Marion qui, en 1870, écrivait : « Celte grande famille des Nématodes libres atteindra un jour l'importance du grand groupe des Annélides. » ZOOLOGIE. — Sporozoait e parasite des Moules et autres Lamellibranches comestibles. Note de M. Louis Léger, présentée par M. Alfred Giard. « Le Sporozoaire qui fait l'objet de la présente Communication est extrê- mement fréquent dans les Moules (Mytilus edulis L.) du golfe dU|Calvados. ino/j ACADÉMIE DES SCIENCES. Aux environs du laboratoire de Luc-sur-Mer où j'ai fait ces recherches, presque toutes les Moules de taille moyenne sont infestées. L'aire de répartition du parasite est d'ailleurs bien plus grande, car, d'après les observations que J. Guérin, de la Faculté des Sciences de Rennes, a bien voulu faire sur ma demande, les Moules de la baie de Bourgneuf, dans la Loire-Inférieure, sont également envahies. » Le parasite s'observe en outre dans les Mactres (^M. solida L.), les Donax (D. ri/fa/us da Costa), les Tapes (T. pitlias/ra Mont.), les Tellines (y. hatthica L.), jusque sur les côtes du Boulonnais, mais moins fréquem- ment que dans les Moules, l'ar contre, les Huîtres (0. ediilis L.) m'ont toujours paru indemnes, ainsi que les Moules (.17. gallo-provincialis Lam.) de la Méditerranée. » Le plus souvent, on rencontre le parasite uniquement sous forme de sporocjstes isolés, géminés ou en amas irréguliers de nombre variable, situés dans les vaisseaux des filaments branchiaux. Parfois on en trouve aussi quelques amas moins importants dans le tissu conjonctif des palpes labiaux et autour de l'intestin, du foie et du rein. L'épithélium intestinal m'a toujours paru indemne. » Les sporocystes mûrs, longs de l'iV-, sont ovoïdes, acuminés aux pôles et ren- ferment un sporozoïte unique très long {n^V- à 281^), car il est replié deux fois à leur intérieur. )) Le sporozoïte a la forme d'un vermicule qui va en s'effîlant vers l'extrémité posté- rieure. L'avanL se termine par un rostre court au-dessous duquel se voit souvent un ])elit espace clair comme une vacuole dans laquelle l'hématoxyline ferrique colore un corpuscule effilé. Le no^au est situé vers le tiers antérieur et montre un gros karvo- some et quelques petits grains chromatiques. Le reste du cytoplasme du sporozoïte est jaunâtre et finement granuleux. » La paroi du sporocyste est épaisse, à double contour et très résistante. Elle est entourée d'une large zone piriforiue, homogène, d'aspect gélatineux. M Sous cette forme de sporocyste mûr, le parasite rappelle beaucoup un organisme que Aimé Schneider (') a signalé dans les cellules du tissu con- jonctif du manteau des Solen. Comme il n'a pas vu d'autres stades de déve- loppement, il le regarde avec quelque doute comme un Sporozoaire du groupe des Coccidies et lui donne le nom générique de Nematopsis. » Sans pouvoir affirmer que le parasite des Moules soit spécifiquement identique à celui des Sokn que je n'ai pas réussi à retrouver dans les quel- (') A. ScHKKiDKR, Si^iiafemeiU d'un nom-eau Sporozoaire {Tablettes zoologiques. Poitiers, 1892). SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igo^. 10o5 qiies individus que j'ai examinés, je suis convaincu qu'il s'agit tout au moins d'un organisme très voisin, et je nommerai Nemalopsis Schneiden l'espèce que j'ai trouvée dans les Mollusques précités. » Dans la Moule, les sporocysles mûrs s'acciinuileiU dans les capillaires branchiaux formant, par places, des amas ou des traînées qui s'accroissent peu à peu en rétré- cissant le canal sanguin. Chaque traînée peut renfermer jusqu'à 70 sporocystes, mais il n'est pas rare de trouver des sporocystes Isolés ou des groupes très peu nombreux. Ces amas parasitaires sont disséminés assez irrégulièrement dans les branchies; toute- fois, on n'en voit pas sur leur bord libre. En général, plus la Moule est grosse, plus les sporocysles sont nombreux, et. dans un exemplaire de taille moyenne, c'est par milliers qu'on les compte sur chaque lame branchiale. )) Cette extrême fréquence des sporocystes s'explique facilement par leur persistance dans l'hôte après chaque infection nouvelle. An contraire, les stades végétatifs se \oient très rarement, car on ne peut les observer que durant la période aiguë d'une infection. Aussi ai-je dû examiner un nombre considérable de Moules avant de trouver les formes que je considère comme appartenant au cycle endogène du parasite. Ce sont des corps en croissant, de forme plus ou moins renflée selon leur taille, qui se développent dans l'épilhélium rénal et se voient tantôt fixés par une de leurs pointes entre les cellules, tantôt appliqués à leur surface par leur côté concave, tantôt libres dans la cavité du rein. Les plus gros atteignent une longueur de Sot' ; ils montrent un novau central avec un gros karyosome et de fines granulations chromatiques sur un réseau. Leiu's mouvements extrêmement lents sont à peine perceptibles. » Sur le vivant, on remarque que ces croissants sont de deux sortes : les uns forte- ment réfringents renfermant des grains de pigment; les autres, tout à fait hyalins et si pâles qu'on a peine à les distinguer, bien que leur cytoplasme soit chargé de petits grains sphériques. Je ne puis encore dire s'il s'agit ici d'une différence sexuelle, mais j'ai vu plusieurs fois des croissants étroitement accolés deux à deux par leur côté pri- mitivement concave. » J'ai observé une fois un de ces couples dans le tissu conjonclif périrénal, ce qui me porte à penser que, comme chez certaines Coccidles, les copulas émigrent dans les zones conjonctives sous-épitliéliales d'où les sporocystes se répandent dans le sang pour s'accumuler peu à peu dans les vaisseaux. Comme ces sporocystes ne peuvent être mis en liberté qu'à la mort de l'animal, il est possible que l'évolution du Nema- lopsis comporte, comme celle des Hémococcidies, un changement d'hôte. » Il est à noter que presque toutes les Moules infestées hébergent des Pinnolhères eux-mêmes parasités par une Giégarine gymnosporée, VAggrei^ala cœlomica Léger. » Mes observations sont encore trop incomplètes pour en déduire le cycle évolutif du parasite; toutefois, elles montrent que le Nemalopsis est incontestablement un Sporozoaire du groupe Coccidies-Grégarines . C'est, selon toute probabilité, une Coccidie monozoïque, mais son évolution diffère certainement de celle des Coccidies monozoïques typiques (^Bar- IOo6 ACADÉMIE DES SCIENCES. rouxia, Echinospora, etc.) en raison de la localisation différente des stades végétatifs et des sporocystes. » Les Moules infestées par les Nematopsis ne montrent pas d'altérations palholoojiques générales caractéristiques; leur coquille est souvent, il est vrai, irrégulièrement épaissie, mais ceci indique un vice de nutrition qui peut s'observer indépendamment de l'invasion parasitaire. » Au point de vue de l'hygiène alimentaire, ces moules parasitées ne paraissent pas devoir être considérées comme nuisibles d'après les expé- riences que j'ai faites sur moi-même. J'ai absorbé, en effet, à trois reprises différentes, douze Moules vivantes dont les branchies étaient criblées de Nematopsis sans en ressentir aucun malaise. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — De la filosité des pommes de terre. Note de M. G. Delacuoix, présentée par M. Prillieux. n Le terme de filosité désigne pour le tubercule de la pomme de terre une tendance à développer des bourgeons qui s'allongent considérablement et restent grêles. » Plantés dans le sol, les tubercules filants ne donnent généralement que des pousses mal venues, ne produisant parfois aucune tige aérienne ou n'en émettant que de malingres qui ne tardent pas à se dessécher. Quelquefois, la végétation, tout en res- tant faible, arrive à se poursuivre, et, sur certaines variétés, on constate les sjmp- tômes de la frisolée, afl'ection bien connue par ses symptômes, qui ont déjà été observés et décrits au xvni"= siècle, mais dont la cause reste encore obscure; les feuilles sont alors d'un vert pâle, gaufrées, appliquées contre la tige. Dans un sol riche, favo- rable à la pomme de terre, les tubercules peuvent prendre naissance; mais, replantés, ils présentent inévitablement les caractères de la maladie. » A l'arrachage, les tubercules, voués à la filosité, ne montrent pas de caractère qui permette de les reconnaître avec certitude. Ce n'est que vers la fin de l'hiver que la présence des germes filants commence à se rencontrer. » A ce moment, ces tubercules sont souvent ou plus mous ou plus durs qu'à l'état normal, et, à l'examen microscopique, on y trouve, mais pas nécessairement, divers organismes : Baiittus solanincola G. Del., B. caulii'orus Prill. et Del., plus rare que le premier, et aussi Fusarium Solani (de Marlius) Sacc, espèce saprophyte, qui peut pénétrer les tubercules, grâce à l'état de demi-asphyxie dans lequel ils sont sou- vent placés pendant la période de repos hivernal. Les deux bactéries ramollissent les tubercules; le Fusarium Solani, au contraire, les durcit. » Ces organismes pouvant être absents, on ne peut leur attribuer la cause de la Jilosité, non plus qu'à la sécheresse possible du sol, qui n'est ici qu'une circonstance SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoS. IOO7 accessoire. La cause réelle doit être cherchée plus haut; et la présence de certains organismes dans le tubercule d'une part, de l'autre la production de la filosité sont deux manifestations d'apparence très dillérente d'une cause unique. n Cette cause réside dans l'état de déchéance et d'infériorité vitale dont peuvent être atteintes nombre de variétés de pommes de terre ; la déchéance est amenée par le procédé exclusivement employé dans la cul- ture pour la multiplication de la pomme de terre. » Ce procédé n'est qu'un bouturage perfectionné, et la reproduction sexuée étant absente, la variation est réduite à son minimum et ne peut provenir que du milieu extérieur, le terrain ou les agents atraosphéri([iies. Or, ces conditions peuvent être défavorables, et, de ce fait le milieu interne, c'est-à-dire la cellule, membrane et con- tenu, se modifie chimiquement. L'action de la cause étant incessante, ces caractères acquis deviennent héréditaires dans la série des générations suivantes, et la pénétration d'organismes qui, à l'état normal, sont sans doute sans action sur la plante est rendue ainsi possible et fréquente. On sait d'ailleurs qu'Emile Laurent a pu, en affaiblissant des tubercules de pommes de terre, les faire parasiter par des races de bactéries banales, qu'il parvenait ainsi à douer d'une puissante virulence. Dans le cas actuel, l'effet aggrave encore la cause, de sorte que le tubercule, mal muni de réserves par suite de la végétation défectueuse de la plante-mère, incapable peut-être d'élaborer les diastases destinées à une convenable utilisation de ces réserves, ce tubercule végète d'une façon misérable et devient incapable de perpétuer l'espèce. » La germination anticipée des tubercules à la lumière, qui permet d'éliminer les tubercules filants, suivie d'une culture rationnelle, peut être un palliatif; mais il est insuffisant, car la filosité reparaît au bout de quelques générations. » Le semis des graines est un moyen certain, mais le résultat exige plusieurs années de recherches et d'observations multiples. Ce procédé est d'un usage courant en horti- culture et en agriculture, et l'on doit reconnaître que la reproduction sexuée, quand elle est suivie d'une sélection bien conduite des produits du semis, permet seule de modifier dans une large mesure et d'améliorer au profit de l'homme les qualités natu- relles que présentent certains végétaux. » Parmentier, qui avait déjà observé la dégénérescence des pommes de terre, conseillait le semis comme le seul moyen d'y remédier; et, depuis le XVI 11*= siècle, cette méthode appliquée à la pomme de terre a donné les meilleurs résultats. ') Mais le problème étant ainsi posé, sa solution n'est plus du domaine de la pathologie végétale et devient un sujet d'agronomie pure. » IOo8 ACADÉMIE DES SCIENCES. GÉOLOGIE. — Sur le sYStême pemiien dans les Pyrénées françaises et espa finales. Note de M. J. Caralp, présentée par M. de Lapparent. « Longtemps le système permien n'a été connu qu'aux deux extrémités des Pyrénées et seulement sous la forme des grès rouges. » Des recherches poursuivies pendant plusieurs années m'ont permis de constater non seulement que ce système était largement représenté dans toute la chaîne, y compris le versant espagnol, où sa présence n'avait jamais été soupçonnée, mais qu'en dehors des grès rouges, équivalents du Rothliegendes d'Allemagne, c'est-à-dire de l'étage moyen ou saxonien, on y pouvait reconnaître : d'abord l'étage supérieur, formé de dolomies métal- lifères et de brèches calcédonieuses (Ariège), ou d'argilites rouges avec conglomérats très puissants (vallée de la Sègre en Catalogne); ensuite l'étage inférieur, autrefois complètement ignoré. » Ce dernier est susceptible de deux faciès; l'un continental, analogue à l'Autunien de l'Avevron et de l'Hérault; l'autre, marin, et inconnu jus- qu'ici dans l'Europe occidentale. » J'ai eu la bonne fortune de découvrir ce faciès marin, il y a dix ans, dans les environs de Saint-Girons. Depuis lors, je l'ai retrouvé dans d'autres localités de l'Ariège, ainsi qu'à Lez (Haute-Garonne) et dans la vallée de l'Aude. » La faune que j'ai recueillie est relativement riche et variée. Elle renferme des Crinoïdes, des Bryozoaires, des Brachiopodes, des Lamellibranches, des Gastropodes, des Ammonées et quelques Trilobites. Son principal intérêt réside dans les Ammonées, dont plusieurs, comme Ta reconnu M. Haiig, se rapprochent des types découverts par M. Gemmellaro aux environs de Palerme. Elles se rapportent aux genres Daraeliles, Paraceltites, Gasirioceras, etc.; d'autres, telles que Pronorites, sont apparentées aux formes d'Artinsk (Oural); quelques-unes enfin sont spéciales aux Pyrénées. » Par ses Pronorites et Gastrioceras, le Permien de l'Ariège a des affinités avec le Carboniférien ; mais l'abondance des Paraceltites et la présence de Daraeliles lui impriment un cachet plus récent. » Les couches fossilifères de Saint-Girons, presque exclusivement com- posées de schistes verdàtres ou brunâtres, appartiennent donc à \ Artinslden, se plaçant à la hauteur des couches d'Artinsk (Oural), du val de Sosio (Sicile) et du Salt-Range (Inde). Elles attestent que, dans la région SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoS. 1009 pyrénéenne, la mer a persisté jusqu'à l'époque saxonienne. Pendant le Carboniférien, cette mer formait snr l'emplacement de la chaîne une napi^e très étendue. Pendant le Permien inféricin-, il n'y a plus sur la partie nord qu'un golfe, une sorte de fjord, largement ouvert sur la Méditerranée et remontant jusqu'aux hautes Pyrénées, mais probablement sans dépasser le plateau de Lannemezan ; car, dans la vallée d'Aure, le Houiller présente déjà des alternances marines et continentales et, plus à l'ouest, le Permien et le Houiller sont exclusivement continentaux. » Mais cette histoire ne s'applique qu'au versant nord de la chaîne, et la région où les formations sont demeurées continentales indique une autre succession de phénomènes. » En effet, j'ai constaté que le Permien inférieur, en concordance à peu près parfaite avec le Carboniférien supérieur, était recouvert en discor- dance par les argiliteset les grès rouges du Permien moyen, lesquels, à leur tour, supportaient en discordance et même en transgressivité les couches du Trias. » Comme, d'autre part, le Houiller d'eau douce ou Stéphanien est en discordance sur le Carboniférien inférieur marin ou Dinantien, on peut en inférer que, dans les Pyrénées, le Permien, absolument distinct du Trias, se divise en deux groupes, l'un composé de l'étage supérieur et de l'étage moyen, l'autre faisant corps avec l'ensemble du Carboniférien : analogies que confirme la composition minéralogique des assises. » La première émersion des Pyrénées, sous forme de dômes, date de la fin des temps dinantiens. Dans les synclinaux et les dépressions intermé- diaires s'accumulèrent alors, au sein de lacs d'eau douce, les sédiments du Houiller, puis ceux du Permien inférieur. Un mouvement du sol, produi- sant la discordance saxonienne, inaugura le dépôt des étages moyen et supé- rieur; après quoi la discordance triasique accuse une invasion progressive de la mer, atteignant son apogée avec les temps jurassiques. » GÉOLOGIE. — Observations relatives à la icclonique de la haute vallée de la Jalomita {^Roumanie). INote de M. J. Bei!<;ero\, présentée par M. Michel Lévy. « La haute vallée de la Jalomita (Roumanie) traverse, suivant une direction nord-sud, l'extrémité nord-est des Carpathes méridionales. Sur C. R., 1903, -■-' Semestre. (T. CXXXVII, N° 23.) I 32 lOlO ACADEMIE DES SCIENCES. le flanc sud de ce massif, formé par des schistes à séricite, reposent, en discordance de str atification, des assises secondaires. Grâce à des galeries ouvertes dans ces dernières pour la recherche du charbon, j'ai pu, assisté de M. Mrazec, professeur à l'Université de Bucarest, reconnaître l'allure des couches. « Celles du Jurassique inférieur sont toujours laminées, étirées; parfois le charbon du Lias forme des amas inéguliers, contournés, comme à Brandus. Les calcaires blancs du Jurassique supérieur et du Néocomien, constituent de grands îlots ou klippes. entourés par le Cénomanien comme à Zanoaga, ou encore situés au contact du Céno- manien et du Barrèmien comme près de Sinaïa. Des traces de plissements, de lami- nages, s'y reconnaissent. Par suite de l'étirement du Lias et du Dogger, ces calcaires reposent parfois directement sur les schistes à séricite. » Le Cénomanien recouvre rarement le Néocomien; mais souvent il repose sur le Lias et le Dogger, ou encore sur les schistes à séricite. Il est souvent plissé à sa partie inférieure; les miroirs de glissement et les contacts anormaux entre ses différentes assises j sont fréquents. » En résuiné, tous les terrains secondaires dont il vient d'être parlé présentent, dans la haute vallée de la Jalomita, des indices certains de charriage. M. Mrazec avait déjà reconnu de pareils accidents dans le Permien et dans le Jurassique de la région située au sud-ouest de celle qui nous occupe. Ce ne sont pas de simples glissements sur le versant méridional des Carpathes; l'allure des couches indique bien qu'il y a eu refoulement. » La manière dont se présente le Barrèmien vient encore à l'appui de celte hypo- thèse, il forme bordure extérieure au Cénomanien; l'ensemble des lits calcaires et des lits marneux est contourné avec plis enchevêtrés les uns dans les autres. On y ren- contre, comme sur la route de Moroeni à Sinaïa, des blocs énormes de calcaire blanc du Jurassique supérieur, roulés, arrondis par le frottement. » Les accidents observés à la base des klippes jurassiques de la haute vallée de la Jalomita établissent que celles-ci ne sont pas les restes de massifs jurassiques en place, en partie détruits par les érosions tl'àge pos- térieur; mais, ainsi que l'admet M. Lugeon, elles appartiennent à la partie inférieure d'une nappe de charriage; ce ne sont plus que des lambeaux qui apparaissent par suite de déchirures dans le manteau que forment les terrains plus récents. » 11 est difficile de préciser la région d'oii est venue la nappe en ques- tion. L'allure des couches montre que, d'une manière générale, il y a eu SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igoS, lOlï ch arriage vers l'est et vers le sud ; donc la nappe s'est avancée sous l'aclion d'une force venant sensiblement du nord-ouest. » Le temps m'a manqué pour établir avec certitude l'âge de ce ciiarriage, mais il est à remarquer que, dans le Sénonien, apparaissent des klippes jurassiques ou formées de fragments de calcaires jurassiques. D'autre part les coupes publiées par MM. Mrazec et Tesseyre montrent que les assises tertiaires ont subi de très nom- breuses dislocations, et même leurs principales dislocations, avant le Sarmatique su- périeur. Peut-être le ciiarriage que je viens de signaler date-t-il de cette époque. » Si l'on rapproche ces faits de ceux signalés par M. Uhlig dans la Tatia et interprétés par M. Lugeon comme résultant de charriages qui se seraient produits du sud vers le nord, on est amené à considérer les nappes de charriage de la région carpathique comme provenant de la dépression occupée par le bassin tertiaire de Hongrie, c'est-à-dire d'une région en forme de cuvette. C'est d'ailleurs un fait général comme j'aurai l'occasion de le prouver en décrivant d'autres régions où j'ai eu occasion d'étudier des nappes de recouvrement. » A 4 heures et demie l'Acadéinie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. G. D. BULLETIN BIBI.Ior.nAPHIQUE. OUVIIAGRS REÇUS DANS LA SÉANCE OU li NOVEMBRE IQOS. Exposition universelle inlernalionale de 1900. Rapport général administratif et technique, par Alfred Picaud, Membre de llnslitul. T. VI. 7° Partie: Congrès, concours d'exercices physiques et de sports, cérémonies et fêtes, auditions musicales, matinées littéraires et dramatiques. 8= Partie : Visiteurs de l'Exposition. T. VII. 9= Partie: Services divers de l'Exposition. iC Partie: Concessions d'expositions payantes, d'établissements de spectacle ou de consommation et d'établissements divers. 11" et dernière Partie: Liquidation et bilan de l'Exposition. Paris, Impri- merie nationale, igoS; 2 vol. in-4°. (Présentés en hommage par l'auteur.) Traité d'analyse des substances minérales, par Adolphe Carnot, Membre de IOI2 A.CADEMIE DES SCIENCES. de l'Inslilut. Tome II. Métalloïdes. Paris, V"di. Diinod, 190/1; i vol. in-8". (Hommage de l'auleur. ) Résultat des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert l"' , Prince souverain de Monaco, publié sous sa direction avec le coucours de M. Jii.Ks Richard; fasc. XXIII : Bryozoaires provenant des campagnes de niirondelle (1886-1888), par .liM,ES JiLiEX et Loiis Calvet, avec 18 planches; fasc. XXIV: Recherches sur l'existence normale de l'arsenic dans l'organisme, par Gabriel Beiitrand, avec 5 figures dans le te\te. Imprimerie de Monaco, 1908; i vol. et 1 fasc. in-f". (Présenté en hommage par S. A. S. le Prince Albert de Monaco.) Nouveaux élcnu-uts de Géouiélricj ' par Ch. Méiiay, Correspondant de l'Institut; nouvelle édition refondue et augmentée. Dijon, P. Jobard, igoS; 1 vol. in-S". La Mécanique, exposé /listorique et critique de sou développement, par Ernst Mach. Ouvrage traduit sur la 4° édition allemande ]>ar JiMii.E Bertrand, avec une Intro- duction de M. Kmii,e Picard, Membre de l'Institut. Paris, A. Ilermann, 1904; i vol. in-S". (Présenté par M. Emile Picard.) La Vie, par Edoiard Peyrusson. Discours prononcé à la séance solennelle de rentrée de rÉcole de Médecine de Limoges, le 12 novembre 1908. Limoges, Ducourtieu\ et Goût, igoS; i fasc. in-8°. Annales de l' Observatoire de Bordeaux, publiées par G. Raykt, Directeur de l'Observatoire; t. X. Paris, Gauthier-Villars; Bordeaux, Ferel et fils, 190a; 1 vol. in-8°. (Présenté par M. Lœwy.) Su lie cariche elettriclie générale dai raggi X sui metalli nel vuolo: Memoria del prof. AuGUSTO R1GHI. Bologne, 1908; i fasc. in-4". Ueber die lonisierung der Lu/'l durcit eine clcLlrisirrle Spitze. von A. Ri(;iii. (E\tr. de Physil.alische Zeilscltrifl, 4° année, p. G*; 1-045. ) Leipzig, S. Hirzel, 1908; I fasc. in-4°. On sousc it à Paris, chez GAUTHIER-VIT.LARS, Qiai des Grands-Aiigustins, n° 55. i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremeni le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Deux 'Une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphaliéiitine de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel a i" Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements ; 40 fr. — Union postale : 44 fr. chez Messieurs : Ferran frères. iChaix. Jourdac. RuflF. CourtiD-Hecquet. ( Germain elGratiin. I Gaslineau. Jérôme. Régnier. I Feret. Laurens. ! MuUer (G.). Renaud. iDerrien. F. Robert. Oblio. Uzel frères. Jouau. ' Perrin. ( Henry. ' ( Marguerie. Juliot. Bouy. iNourry. Ratel. Rey. \ Lauverjat. ( Degez. 1 Drevet. I Gratier et C'v lie Foucher. If Bourdignon. ( Dombre. j Thorez. ( Quarré. ■Ferr.. Lorient. chez Messieurs : ( Baumal. ' • ' • \ Mm. Texier. / Bernoux et Cumin. ^ Georg. Lyon ( Efîantln. i Savy. ' Ville. Marseille Ruai. Montpellier. Moulins.. .. I Valat. ! Goulet et fils. Mantes Nice. Martial Place. i Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. Guist'iiau. Veloppé. BarmaT Appy. Mmes Thibaud. Orléans Loddé. 1 Blanchier. Poitiers , . ( Lévrier. Rennes Plilion et Hervé. Rochefort Girard (M""). ) Langlois. \ Leslringant. S'-Étienne Chevalier. , Ponteil-Burles. Toulon. Rouen. Rumébe. Gimet. Privai. i Boisselier. Tours — « j Péricat. ( Suppligeon. ^ Giard. ( Lemaltre. Toulouse.. Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. Berlin. Bucharest. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et C". .Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et G". Dames. Friedlander et fils. I Mayer et Millier. Berne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. iLamertin. MayolezctAudiarte. Lebègue el C*. ( Sotchek et C°. ( Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, Bell et C". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Host et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Seul. , Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. ( Benda. \ Payot et C". Barth. Brockbaus. Leipzig \ Kœhler. J Lorentz. l Twietmeyer. ^ Desoer. \ Gnusé. Lausanne.. Liège. chez Messieurs : iDulau. Hachette et G». Nutt. Luxembourg . ... V. BQck. iRuiz et G'*. Romo y Fussel. Capdeville. F. Fé. Milan: [^occi frère». ■ ( Hœpli. Moscou Tastevin. Maples (Marglneri di Giu,. ( Pellerano. iDyrsen et Pfeiffer. Stechert. Lemckeet Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Reber. Porto Magalhaès el Monia. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescherel C'*. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordjslia Bo^bandel. Zinserling. Wolff. Rome . S'-Pétersbourg. . Bocca frères. Brero. Clausen. [ RosenbergetSellier. Varsovie Gebethner et Wolfl. Vérone Drucker. Frick. Gerold et C'v ZUrich Meyer et Zeller. Turin. Vienne . 3S GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Tomes l'"^ à 31. — (3 Août i835 à ii Décembre i85o.) Volume 10-4»; i853.Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. — (i" Janvier i8ji à 3i Décembre i86i.) Volume in-4''; 1870- Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — ( i»'' Janvier 1866 à 3i Ujcembre lSSo.) Volume in-4"; 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — (i'^' Janvier 1881 à 3i Déeembie [Syj.) Volume in-4''; igoo. Pris 25 fr. PLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCESiDE L'ACADEMIE DES SCIENCES : - Alemou-e sur quelques points de la Pliysiologie des .iVIgiiei , p ir M VI. .\. Derbes et A.-J.-J. SoLiEn. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent 3, par M. HvMSE.v. — .Vlémoire sur le l»dii(;ré,H et su;- le r.jlc di sac pnioréiliqui dans les phénoinjiici digestifs, p.irticulierement dans la digestion des rasies, par M. GL.iUBE liauVARO. Vol u ne in-}», avec 3i planches; iSJii i25 fr. . — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benbden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences ncours de i853, et puis remise pour celui de i8>6, savoir; « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dillerenls terrains iaires suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur .ipparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — RecUcrcUer la es rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses cL.ils aiUuneiirs», par M. le l'rofesseiir 1î;(0NN. In-,», avec 7 planches; iSGi.... 25 fr. a même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés psr divers Eavaits à l'/.cadfuie c'es fciences. N° 23. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 7 ..-^re 1903.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBUKS ET DES CORKESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Bertmelot. — Quelques observations relatives à l'action des vapeurs des com- posés hydrocarbonés sur les microbes ani- maux et sur les insectes, et au r>jle anti- septique des agents oxydants-oxydables. gSS M. Berthelot. — Sur les forces éleclromo- trices résultant du contact et de l'action réciproque des liquides ijôG MM. A. Laveiîa.v et F. .Mesnil. — Sur un Pages. Protozoaire nouveau {Piroplasma Bcino- vani Lav. et Mesn.), parasite d'une lièvre de l'Inde yôy M. H. Blondlot. — Sur la propriété d'émettre des rayons n que la compression confère à certains corps, et sur l'émission spon- tanée et indèlinie de rayons n par l'acier trempé, le verre trempé, et d'autres corps en état d'équilibre moléculaire contraint. 9G2 NOMINATIONS. Liste de candidats présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique pour la chaire d'Histoire des Sciences, vacante au Collège de France : 1° M. Tannery, 2° M. Wyrou- bo,//' 9C4 Liste de candidats présentée à M. le .Ministre de l'Instruction pui>li<.|ue pour une place d'Astronome titulaire, vacante à l'Observa- toire de Paris : 1° M. Puiseux, 2° M. Hamy. gOô CORRESPONDANCE. M. D. EûiNiTis. — Observations des Léo- nides et des Biélides, faites à Athènes, , en igo3 gfjo M. Emile Borel. — Un théorème sur les ensembles mesurables 9'iG jM. a. Alric. — Généralisation d'un théo- rème de Laiiuerre 967 M. Charles Henard. — Sur la qualité des •hélices sustentatrices 971P M. Charles Fabry. — Sur l'intensité de l'éclairement produit par le Soleil 973 MM. Bernard Brunhes et Pierre David. — Sur la direction de l'aimantation perma- nente dans diverses roches volcaniques... 970 MM. André Broca et D. Sulzer. — Rôle du temps dans la comparaison des éclats lumineux en lumière colorée 977 M. P. Lemoult. — Sur une nouvelle mé- thode pour le calcul des chaleurs de com- bustion et sur quelques-unes de ses con- séquences 979 M. P. Freundler. — Recherches sur les azo'iques. JNouveau mode de formation des dérivés indazyliques 98a M. Marcel IiELEriNE. — Action de l'acide cyanhydrique sur l'aldéhydale d'ammo- niaque et les combinaisons analogues.... gS'j M. L.-J. Simon. — Nouvelle réaction de l'hydroxylamine 986 M. L. BouVEAULT. — Nouvelle méthode de préparalion des aldéhydes 987 M. Marc Tifeeneau. — Sur la migration phénylique (,89 M. G. Chavanne. — Sur les éthers de l'acide isopyromucin- + ?(/'') à trois paramètres indépendants m, n, p qui prennent les valeurs des nombres entiers (Deslandres). Le spectre de bandes est assimilable à une Table à trois entrées, le spectre de lignes à une Table d'une seule entrée; 3° lorsque la pression des gaz augmente, les raies du spectre de lignes sont déplacées vers le rouge, mais non les raies des bandes (Humphreys etMohler); 4" dans un champ magnétique intense, les raies du spectre de lignes sont divisées en composantes mul- tiples (Lorenlz et Zeeman); dans les mêmes conditions, les raies des bandes ne sont pas modifiées (Becquerel et Deslandres, Runge). » La cause de ces différences caractéristiques est difficile à discerner, car elle est liée à la nature intime de la matière qui nous est inconnue. » Les recherches antérieures sur la question sont nombreuses, et l'on peut citer les noms de Mitscherlich, Diacon, Plucker, Hittorf, Wullner, Angslrom, Thalen, Gouy, Lockyer. Elles ont conduit à l'opinion suivante, généralement admise : les spectres de lignes sont dus aux corps simples, aux atomes proprement dits, et les spectres de bandes, aux corps com- posés, à de véritables molécules. Ces derniers, en effet, se montrent aux températures basses avec une excitation électrique ou chimique faible. Si l'on augmente la température ou l'excitation électrique, il y a dissociation, et le spectre de lignes peut seul subsister. Dans le cas des corps simples qui donnent à la fois les deux spectres, les bandes sont attribuées à une modification allotropique du corps, comparable à l'ozone. » Eu 188G, j'ai porté la recherche sur un terrain tout nouveau en signa- lant et interprétant les différences exposées plus haut dans la structure générale des deux spectres. Le spectre de bandes, qui est représentable par une fonction de trois paramètres indépendants, est analogue à l'en- semble des sons émis par un corps solide qui vibre de la façon la plus générale, suivant les trois dimensions de l'espace. Ce problème du corps sonore, et tous les problèmes similaires de variations périodiques, con- SÉAISCE DU I^'i DÉCEMBRE igoS. IOl5 duisent aussi à une fonction de trois paramètres, lesquels correspondent aux trois dimensions de l'espace. Aussi ai-je ajouté : Dans le spectre de bandes, tout se passe comme si l'atome était un petit corps solide vibrant dans tous les sens de la façon la plus générale; de plus, le nombre et la disposition des atomes dans la molécule doivent correspondre au nombre et à la disposition des raies qui forment le groupement (^doublets, triplets dont la répétition forme les spectres. D'autre part, le spectre de lignes est comparable aux sons d'une corde ou d'un corps qui vibre dans une seule direction. » Ces différences s'accordent mal avec l'opinion qui rapporte les spectres de bandes aux molécules et les spectres de lignes aux atomes; car on ne voit pas pourquoi la molécule aurait une vibration plus générale que l'atome. Aussi, dans le cas de l'azote, qui donne plusieurs spectres de bandes distincts, et en plus un spectre de lignes, ai-je attribué les spectres de bandes aussi bien à l'atome qu'à la molécule. Le spectre de bandes du pôle négatif, formé par la répétition de raies simples, serait dû à l'atome, et les spectres de bandes du pôle positif, formés par des groupements plus complexes, ont été rapportés à des molécules {Comptes rendus, t. CIII, p. 375; t. CIV, p. 972; t. ex, p. 748 et même Tome, p. 457). » Le spectre de ligues, d'autre part, est évidemment un mode vibra- toire différent et moins général. Il se substitue au précédent, avec l'azote en particulier, d'une manière progressive. J'ai étudié le phénomène avec une bobine de Riihmkorff et un tube à vide muni d'électrodes d'aluminium. On a les bandes, lorsque les pôles de la bobine sont reliés au tube spec- tral sans addition d'un condensateur. L'étincelle se divise alors en deux parties de couleur différente, qui sont la gaine autour de la cathode et la partie positive. Chacune émet toutes les bandes, les bandes dites positives étant les plus fortes du côté positif, les bandes dites négatives étant plus intenses autour de la cathode. De plus, la gaine négative émet aussi les spectres de lignes de l'azote et de l'aluminium, mais faibles et dans le voisinage immédiat de la cathode. Je ne sais si le fait a été déjà signalé, mais il est net ('). » Si, ensuite, on ajoute un condensateur de capacité croissante, le (') La bobine de Ruhmkorfl', employée pour produire l'étincelle, est un appareil complexe; il serait bon de vérifier si la machine électrique, plus simple, donne le même résultat. J'aurais fait l'expérience, si l'Observatoire de Meudon possédait une machine électrique. roi 6 ACADEMIE DES SCIENCES. spectre de lignes se montre dans la partie positive et croît peu à peu aux dépens des bandes qui, finalement, disparaissent; en même temps, la eaine négative s'évanouit ou diminue beaucoup. no * » En résumé, les deux spectres peuvent apparaître en même temps, mais le spectre de lignes correspond à une intensité plus grande du courant qui produit l'étincelle; il subsiste seul lorsque ce courant atteint une certaine valeur. Quant aux modifications intimes qui accompagnent la variation spectrale, elles restent toujours très obscures. » Or, récemment, la nature des spectres de lignes a été éclairée d'une vive lumière par la théorie des électrons de Lorentz et les expériences de Zeeman. En admettant simplement une charge électrique constante portée par les dernières particules de la matière, appelées électrons, Lorentz explique la plupart des phénomènes optiques et électriques. La vibration lumineuse est due au mouvement de l'électron autour d'un centre qui l'attire proportionnellement à la distance. Si un champ magnétique inter- vient, d'après la théorie, une vibration simple se divise en trois vibrations distinctes. Or, ce résultat a été vérifié par Zeeman et s'applique exac- tement à la plupart des raies des spectres de lignes. Ue plus, les mesures sur l'effet Zeeman et plusieurs autres sur les rayons cathodiques et les rayons Becquerel s'accordent sur le point suivant : l'électron a une charge (négative) égale à celle de l'atome d'hydrogène dans l'électrolyse, mais a une masse environ mille fois plus faible. » On est alors conduit à considérer les atomes chimiques comme formés par l'agglomération d'électrons positifs et négatifs, ces derniers étant les plus mobiles. Si l'on ajoute ou retranche un électron négatif, on a les ions positifs ou négatifs, si souvent invoqués dans ces dernières années. Ces théories, qui expliquent un grand nombre de faits jusqu'alors non reliés entre eux, sont très dignes d'attention. » Dans cet ordre d'idées, le spectre de lignes a été attribué assez fogi- quement au mouvement de l'électron négatif autour de l'ion positif; car, bien que la théorie n'explique pas tous les effets du champ magnétique, l'action d'une charge négative paraît indiscutable, et il est naturel de choisir comme centre d'attraction l'ion positif, bien qu'alors la loi d'attrac- tion de Lorentz (attraction proportionnelle à la distance) apparaisse a priori singulière. » D'autre part, comment explique-t-on le spectre de bandes? Dans le Traité de i^pectroscopie de Kaiser, qui e^t le plus récent et le plus complet sur ia matière, Rnngc, tiui a fait un Chapitre entier du Livre, attribue le SÉANCE DU I 1 DÉCEMBRE ipoS. 1017 spectre de bandes aux mouvements de l'ion positif (T. II, p. 66 > ), car la masse relativement beaucoup plus grande de l'ion positif explique bien l'insensibilité du spectre au champ magnétique. Cette opinion a été adoptée i)ar la plupart des auteurs; or, à mon avis, elle est inadmissible, car l'ion positif et l'électron négatif qui tournent ensemble ont nécessairement le même spectre : c'est ainsi que les deux composantes d'une étoile double ont la même durée de révolution, » L'ion positif, supposé nécessaire au spectre de lignes, peut intervenir simplement pour donner dans le champ magnétique deux nouvelles raies composantes, environ mille fois plus rap[)rochées que les composantes ordinaires de l'effet Zeeman. I^a recherche de ces nouvelles composantes est même proposée aux observateurs qui, plus favorisés que moi, ont à leur disposition un fort électro-aimant et des spectroscopes extrêmement puissants, tels que l'appareil à échelons de Michelson ou l'int^rféromctrc de Pérot et Fabry, Si l'on choisit une raie intense, qui donne la division ordinaire, mais très forte, il semble possible d'obtenir les nouvelles raies et de vérifier leur liaison avec une charge positive. » Dans l'état actuel de nos connaissances, d n'est pas nécessaire défaire intervenir des charges électriques pour la genèse du spectre de bandes ( ' ). Il est plus sage de conserver la concej)tion première tirée de la loi de suc- cession des raies. L'analogie avec l'ensemble des sons d'un petit corps solide qui vibre de la façon la plus générale conduit à attribuer les bandes non aux mouvements du centre de l'atome, comme le demande Runge, mais aux mouvements intérieurs decet atome, ou à d'autres variations pé- riodiques, mais intérieures. On peut d'ailleurs concevoir un atome formé d'électrons positifs et négatifs qui sont associés deux à deux de manière à se neutraliser, et cependant sont capables de donner naissance à des ondes lumineuses. » Le courant électrique, qui, d'ai^rès la théorie de Lorenlz, est formé par des électrons en mouvement, doit produire dans le gaz trois effets principaux, que je range dans l'ordre des intensités croissantes : i" l'élec- tron négatif, par ses chocs contre la molécule, provoque la vibration la (') 1^'iusensibililé au ciuiiui) magnéti([iie a élé reconnue traburJ [jour les bandes de l'azole el du cyanogène par Becquerel et moi, ensuite pour les bandes du mercure par Hunge. mais avec de simples spectroscopes à réseau. On n'a pas. à ma connais- sance, employé les appareils interférentiels, plus puissants; il serait hou de le faire; el, dans ce cas, re\tincteur d'ilamy serait utile. loi8 ACADÉMIE DES SCIENCES. plus générale, qui est un spectre de bandes; 2° la molécule est décom- posée en molécules plus simples et même en alomes qui donnent alors le spectre de bandes le plus simple ('), celui du pôle négatif {voir même Tome, p. 437); ^° l'électron négatif s'unit à l'atome |Jour l'émission d'un système d'ondes nouveau et plus restreint qui est le spectre de lignes. Ces distinctions s'accordent assez bien avec les expériences précédentes sur l'ajjpnrilion des deux spectres. » L'atome chimique interviendrait ainsi tout entier ou privé au plus d'un électron, pour la production des deux spectres. Mais peut-on se figurer (les systèmes capables d'avoir à la fois deux motles vibratoires aussi diffé- rents? Le monde astronomifjue offre des exemples de systèmes semblables qui peuvent être un guide utile dans les recherches relatives à l'atome. On peut citer, en particulier, un amas d'étoiles soumises à la seule loi de la gravitation. Dans le cas simple d'un amas sphérique et homogène, l'attrac- tion à l'intérieur est proportionnelle à la distance au centre, et toutes les étoiles ont la même période, qui correspond au spectre de lignes (^). D'autre part, si l'on écarte de leurs positions une ou plusieurs étoiles, l'amas entier revient à son équilibre normal par des oscillations qui peuvent se produire dans tous les sens et être rapprochées du spectre de bandes. » L'étude théorique d'amas plus complexes, et l'étude expérimentale des spectres eux-mêmes poursuivie avec des appareils plus puissants, pourraient conduire à une explication générale des phénomènes ou, tout au moins, à une théorie utile, capable de prévoir des faits nouveaux. » (' ) D'après ces idées et les résullals d'une Note précédente, le rajonnemenl catho- dique pourrait servir à décomposer les gaz en leurs éléments, et même il conviendrait d'esï^ayer raclion sur les gaz réputés corps simples. Ce rayonnement, par des dispositifs faciles à imaginer, serait rendu beaucoup plus intense que dans les tubes à vide em- ployés d'ordinaire. (^) L'électron négatif arrivant dans un atome constitué comme l'amas d'étoiles, participe au mouvement général des petites étoiles, étant attiré, comme suppose Lorentz, par une force proportionnelle à la distance; mais ses oscillations, probable- ment à cause des chocs, sont amorties rapidement. L'électron, pendant un temps très court, aurait le don d'extérioriser l'énergie interne et la période propre de l'atome. SÉANCE DU l\ DÉCEMiniE IQoS. I019 SPECTROSCOPli;. - Éludes speclroscopiqiics du sang faUes au inonL Blanc par M. le D' Henocque. Noie de M. J. Jaxssex. « L'année dernière, j'avais signalé au D' Henocque, que la Science a si malheureusement perdu, l'intérêt d'études de spectroscopie du sang à diverses altitudes sur les (Itncs du mont Blanc. » Le D'' Henocque avait un amour si grand de la Science et, en outre, il se sentait si bien préparé pour ces études qu'il accepta de suite ma pro- position et pendant l'automne de 1902 il fit de remarquables observations dans le massif du mont Blanr, observations dont je demande à rendre compte à l'Académie. » Ces observations portent sur le temps de réduction de l'oxyhémoglo- bine du sang en rapport avec la fatigue du sujet et l'élévation de la station, c'est-à-dire avec la rareté plus ou moins grande de l'air. » Quanta l'appréciation du degré de cette réduction, elle est donnée par l'apparition et le degré d'intensité de bandes spéciales d'absorption dans le spectre donné par le sang du sujet, suivant la méthode créée par le D'' Henocque, et qui lui a servi dans ses belles investigations hémalo- spectroscopiques. Car il n'est que juste de rappeler que c'est au D'' He- nocque que la Biologie doit la méthode d'étude spectroscopique du sang pratiquée journellement aujourd'hui. )) Je viens de dire que la méthode due au D'' Henocque est basée sur l'examen spectroscopique du sang. Or, au début de ces études, pres- sentant tout le service que la Spectroscopie pouvait rendre ici, le D'' He- nocque me demanda un instrument d'analyse spectrale d'une application facile. Je lui signalai le spectroscope à vision directe que j'avdis imaginé, fait construire et présenté à l'Académie, instrument très maniable et qui permet, en effet, un examen aussi facile que rapide. Le D'' Henocque l'adopta immédiatement et en fit la base de la méthode si simple, si efficace que la Science lui doit, et dont on ne saurait trop lui faire honneur. » Quant aux observations du mont Blanc, je dirai qu'elles ont pleine- ment confirmé ses prévisions et je déplore ici que la mort nous ait enlevé un savant aussi éminent que modeste et dévoué à la Science. » Je rappelle encore que le D'' Henocque a écrit un Livre d'un haut intérêt sur la Spectroscopie du sang. Livre qui est aujourd'hui entre les mains de tous les physiologistes et les médecins. » I020 ACADEMIE DES SCIENCES. BOTANIQUE FOSSILE. — Découverte de slrobilcs de Séquoia el de Pin dans le Porllandien des environs de Boulogne-sur-Mcr. Note de MM. R. Zeillek et P. Fmche. K M. le D"^ Sauvage, Conservateur des Musées de Boulogne-sur-Mer, à qui nous adressons ici nos vifs remercîments, a bien voulu nous commu- niquer quelques fossiles végétaux du Portlandien moyen, faisant partie des collections qui lui sont confiées. Ces fossiles ont été recueillis aux envi- rons de Boulogne-sur-Mer. Ce qui est déterminable comprend un Cyca- deoidea, de très petite taille, qui nous semble nouveau, et des strobiles ou cônes de Conifères: ceux-ci surtout sont dignes de fixer l'attention. » L'un d'eux appartient certainement aux Cupressinées, entendues dans leur sens le plus large; une écaille, en effet, placée dans la région basilaire du strobile, a été complètement découverte par suite de la destruction de celles qui la recouvraient; elle est manifestement amincie en coin, du sommet très élargi à la base d'insertion. Le strobile est elliptique, aplati par compression, de taille faible, '24'"'" de longueur sur iS"""" de largeur; les écussons sont de forme rhomboïdale, allongée transversalement, avec une dépression centrale très marquée; ils présentent une arête transver- sale, très nette vers les extrémités surtout. Tous ces caractères sont ceux des Séquoia; on voit aussi des rides transversales, allant des bords de l'écus- son à la dépression centrale, un peu moins marquées cependant que cbez les espèces vivantes, qui présentent d'ailleurs, le 5. gigantea tout au moins, d'assez fortes différences sous ce rapport; il nous semble que, si cette atté- nuation des rides est un caractère spécifique, elle a été un peu exagérée par les incidents de la fossilisation. » La présence du s,Qnve Séquoia dans le Portlandien présente un intérêt particulier; car, s'il a déjà été trouvé souvent à l'état fossile, il n'avait pas été rencontré, jusqu'à présent, d'une façon certaine, au-dessous de l'In- fracrétacé; il avait bien été quelquefois présumé dans le Wealdien, mais sur des données qui étaient loin de commander la conviction. Celte ori- gine relativement assez récente d'un type important, si manifestement étranger et eu voie d'extinction dans la nature actuelle, ne laissait pas d'être un peu surprenante. La présence d'une espèce dans le Portlandien recule déjà sensiblement l'existence bien constatée du genre, et tendrait à justifier l'attribution qu'on lui a faite quelquefois des rameaux feuilles décrits sous le nom de Sphenolepidium. SÉANCE DU I.'i DÉCEMBRE 1903. I02I » Deux autres cônes nous paraissent appartenir d'une façon certaine à des Abiétinées. L'un d'eux était très allongé; ce qui en reste mesure 86'"'" de longueur; il est aplati par suite de compression, et sa plus grande largeur est de 23'"'"; à l'état de vie, il était certainement à section circu- laire; comme nous venons de le dire, il nous semble également certain, d'après la forme et la disposition des écailles, qu'il s'agit d'une Abiétinée. Les écailles étant toutes plus ou moins usées vers leur extrémité, la déter- mination du genre est plus indécise; cependant la dyssymétrie de la base du strobile, sa courbure en arc à grand rayon, nous font penser qu'il s'agit d'un Pinus, ce nom étant entendu dans son sens le plus strict; l'écusson ayant dû avoir fort peu de saillie, à en juger par la façon dont il s'est usé, même sur les écailles les mieux conservées, il est très probable que celui-ci appartient à la section des Strobus. Malgré l'imperfection de son état de conservation, ce fossile présente déjà de l'ialérêt, étant donné le peu que nous savons jusqu'à présent sur les Abiétinées en général et sur le genre Pinus en particulier, antérieurement à l'Infracrétacé. » Le troisième strobile de Boulogne est encore bien plus intéressant, parce que si, à raison même de son très bon état de conservation exté- rieure, on ne voit pas d'écaillé découverte dans son ensemble, l'écusson, très bien conservé, présente une telle ressemblance avec ceux des Pins actuels que l'attribution à ce genre semble absolument certaine. » Ce strobile est de petite taille pour un Pin, puisqu'il a 35'"'" de longueur sur 25"=" de largeur dans son état d'aplatissement actuel, dû à la compres- sion, comme pour le précédent; il est de contour sensiblement elliptique, un peu atténué cependant vers son sommet; il est nettement un peu dyssy- métrique; les écussons, de forme rhomboùlale à grand axe transversal, sont très sensiblement renflés et présentent une arête transversale chez un grand nombre d'écaillés très bien conservées ; au centre, parfois légère- rement déprimé, est un ombilic avec un mucron bien accusé, mais de petites dimensions. On voit que ce sont tous les caractères des Pins à deux et à trois feuilles; l'impression d'ensemble n'est pas sans rappeler, parmi les espèces européennes, un petit cône de Pin laricio. L'espèce est nou- velle, comme on pouvait s'y attendre; nous lui donnons le nom de M. le D' Sauvage. » Cette présence d'un strobile de Pin bien conservé dans le Portlandien moyen présente un grand intérêt, car, jusqu'à présent, l'existence du genre Pinus dans le Jurassique n'avait en sa faveur que des feuilles quinées du Spitzberg déterminées par Heer, et un fragment de strobile décrit par C. R., 190,3, 2' Semestre. (T. CXXXVU, N° 24.) ^^\ I022 XADÉMIE DES SCIENCES. Saporla sous le nom de Pinus Cœmansi, tloiileux comme origine et dont l'atlribiition au genre n'était pas sans donner aussi quelque prise au doute ( ' ). Il était él onnant dès lors de le voir déjà assez largement repré- senté dans le Barrêmien de la Haule-Marne. Au point de vue de l'histoire du genre, le strobile de Boulogne donne lieu à une remarque intéressante : il n'appartient pas aux espèces qui, par la forme de leur écusson, se rap- prochent des autres Abiélinées, celles à écailles non épaissies au sommet, dont le genre Abies fournil le type; il n'appartient en effet ni à la section des Strobiis. ni à un type archaïque rencontré jusqu'à présent, pour la pre- mière fois, dans le Barrêmien et se terminant dans l'Albien où il présente son maximum de développement avec le P. mammilifer Sap.; c'est chez les groupes les plus évolués du genre dans la nature actuelle, les Tœda et les Piiiastrr, qu'il faut chercher ses analogues, et il est remarquable de con- stater la présence de ce type de strobiles aussi nettement caractérisé à un niveau relativement aussi ancien. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la suppression de l' hystérésis magnétique par uii champ magnétique oscillant. Note de M. P. Duhem. « Sous ce titre, M. Maurain a présenté récemment à l'Académie une Note (^) fort intéressante, dans laquelle il vérifie et développe certaines vues de M. Tissol; il indique, en terminant cette Note, quelles sont les recherches auxquelles elle le conduit. Je voudrais, à ce propos, soumettre à l'Académie quelques indications au sujet des problèmes abordés par M. Ch. Maurain; ces indications se tirent d'une théorie des phénomènes d'hystérésis que j'ai développée en de nombreuses publications ( '). M En cette théorie, un rôle essentiel est joué par une ligne que j'ai nommée ligne des états naturels; tracée dans le plan où l'on prend pour (') Nous ne parlons pas ici des quelques autres fossiles, cônes ou simples graines, du Jurassique ou même du Rhétien, qui ont été décrits sous ce même nom générique de Pinus, mais entendu dans le sens liiinéen, et qui ne sauraient être rapportés avec quelque probabilité au genre Pinus proprement dit. (5) Comptes rendus, séance du 3o novembre igoS, t. CXXXVII, p. 9i4- (') Voir notamment : Mémoires in-lt" de l'Académie de Belgique, jSgS, t. LIV ; 1897, t. LVI; 1901, t. \^y^Vi. — Zeitschrift fiir physikalische Chcmie, iSgyjBd.XXH; 1897, Bd. XXllI; 1S99, Bd. XXVIII; 1899, Bd. XXXIII; 1900, Ed. XXXIV ; 1901. Bd. XXXVII. — Journal of physical Chcmistry, 1900, Vol. {\ . SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE igoS. I023 abscisses les valeurs Je du champ magnétique et pour ordonnées les va- leurs de l'intensité Olb de l'aimantation, elle passe par l'origine des coor- données et est symétrique par rapport à ce point. )) I. Lorsque le champ magnétique 3e, au lieu d'être maintenu rigoureu- sement invariable, subit des variations petites et nombreuses autour d'une valeur invariable 3C„, l'intensité d'aimantation tend vers une valeur ail-„; ûKg est l'ordonnée du point qui, sur la /ifi-/ie des états naturels, a pour abscisse .Te,,. Cette valeur une fois atteinte, ies petites variations du champ magnétique autour de la valeur 3e„ n'imposent pins à l'intensité d'aiman- tation que de petites oscillations autour de la valeur 3Ko. » II. Si l'on maintient invariable le champ magnétique .fe„, mais si la température éprouve des oscillations petites et fréquentes autour d'une valeur invariable; ou bien encore, si l'aimant est soumis à des secousses mécaniques petites et nombreuses, l'aimantation tend, comme dans le cas précédent, vers la valeur on.„ qui, une fois atteinte, demeure stable. » La première de ces deux propositions suppose que le champ magné- tique ne varie qu'avec une très petite vitesse; c'est, en effet, une propo- sition Ae, Statique ; l'étude des oscillations magnétiques rapides exigeait que l'on posât les principes d'une Dynamique des systèmes affectés d'hystérésis. )) Nous avons posé ces principes en un Mémoire (') présenté à la classe des Sciences de l'Académie de Belgique, le 7 mai 1901, et nous les avons tout particulièrement appliqués à l'aimantation déterminée par un champ magnétique de direction constante, mais dont l'intensité varie avec une vitesse notable; ils nous semblent donnei- une représentation très com- plète et très simple des phénomènes constatés par divers expérimentateurs, notamment par M. Ch. Maurain, au cours de sa thèse de doctorat, et par M. Max Wien. » Parmi les questions que nous avons examinées se trouve celle-ci (-) : » Un champ magnétique subissant une oscillation double et symélrique entre deux valeurs finies — -o et H-r,, on demande qnelle est la forme limite de l'elTet qu'il produit lorsque la durée d'oscillation tend vers o. On trouve que ce cycle magnétique, décrit très rapidement entre deux valeurs finies, équivaut à un cycle magnétique décrit lentement entre deux valeurs inH- nimenl petites, c'esL-à-dire qu'il n'aimante pas le fer. C'est, en effet, une (') Sur tes défonnalions perinaneiiles et l' liyslérésis; septième Mémoire : Hysté- résis et viscosité (Mémoires in-/)" de l'Académie de Belgique, t. LXII). (^) Loc. cit., Cliap. III, § 8. 1024 ACADÉMIE DES SCIENCES. loi très généralement admise qu'une action magnétique oscillant très rapi- dement autour de la valeur o, telle que celle qui agit en un champ hertzien, ne peut aimanter même le fer doux. » Au lieu de faire osciller le champ magnétique entre deux valeurs égales et de signes contraires, — n et + r,, on peut le faire osciller entre deux valeurs quelconques, 3C„ — rj et J€„ -h r, ; les raisonnements que nous avons développés n'ont besoin, pour être appliqués à ce cas plus général, que de modifications insignifiantes. Si l'on fait tendre vers o la durée de l'oscillation, on constate que l'oscillation produite très rapidement entre les valeurs OCo — y, et aCo + r,, qui diffèrent de 3C„ de quantités finies, équivaut à une oscillation produite très lentement entre deux valeurs différant infi- niment peu de se,,. » Dès lors, si un morceau de fer est soumis simultanément à deux champs finis, de même direction, l'un d'intensité constante 3e„» l'autre oscillant avec une extrême rapidité entre deux valeurs égales et de signes contraires — -/) et 4-r,, les choses se passeront comme s'il était soumis à l'action d'un champ éprouvant autour de la valeur 3Co des oscillations très lentes, très petites et lies nombreuses; en vertu de notre proposition I, l'aimantation tendra vers la valeur 3ll„, ordonnée, sur la ligne des états naturels, du point d'abscisse 3C„. » M. Ch. Maurain écrit à la fin de sa Note : « L'action continue d'oscilla- )) lions permet donc d'obtenir... des courbes d'aimantation réversibles, » bien déterminées, montant rapidement à partir de l'origine sans présen- » ter de point d'inflexion. Il sera intéressant de comparer, sur les mêmes » échantillons, ces courbes aux courbes analogues que l'on peut obtenir . » par d'autres procédés (vibrations, . . .) et d'essayer de définir d'une » manière précise la courbe d'aimantation normale. « » Si les vues théoriques que je viens d'esquisser sont exactes, l'emploi de vibrations mécaniques C) fournira à M. Maurain la même courbe que l'emploi à' oscillations électriques; celle courbe d'aimantation normale sera identique à celle que j'ai nommée ligne des étals naturels; l'accord de mes propositions théoriques avec les résultats obtenus jusqu'ici par les expéri- mentateurs, notamment avec les observations si démonstratives de M. Ewing et de lord Rayleigh, me permettent d'espérer cette nouvelle confirmation de mes hypothèses. (') Je ne me prononce pas ici sur les autres procédés mentionnés par M. Maurain, car je n'en ai pas fait l'élude tliéoriqiie. SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1903. loaj ). En terminant, je signalerai une dernière remarque : M. Marconi avait attribué les effets produits en son récepteur à la suppression de la viscosité magnétique et M. Tissot à la suppression de V/iystérésis; la théorie que j'ai proposée et qui est, si je ne me trompe, un peu antérieure aux opinions que je viens de rappeler, fait intervenir simultanément la viscosité et l'hys- térésis, et c'est précisément l'intervention de la viscosité qui détermine la suppression de l'hystérésis par les oscillations électriques rapides. » CHIMIE ORGANIQUE. — Préparation directe du cyclohexanol et de la cyclu- hexanone à partir du phénol. Note de MM. Paul Sabatiek et J.-B. Senderens. « Nous avons montré antérieurement (Co/wp/e^reni^Mi, t. CXXXII, 1901, p. 210 et 566) que notre méthode générale d'hydrogénation par le nickel réduit permet de fixer 6"' d'hydrogène sur le benzène et ses homologues, et d'obtenir ainsi facilement les carbures cyclohexaniques. Les analogies permettaient de prévoir que l'hydrogénation directe du noyau aromatique pourrait être réalisée de la même façon dans d'autres cas. En effet, en appliquant notre méthode, M. Van der Laan à Groningue est parvenu à hvdrogéner le phénol : en opérant avec du nickel réduit, maintenu entre i4o° et 160°, il a préparé un liquide dont une portion, isolée par rectifi- cation, puis traitée par la soude diluée, ensuite par l'éther, lui a donné une certaine quantité de cyclohexanol Cil" OH, qui peut ensuite, par oxydation à l'acide chromique, être transformé en cyclohexanone {Aca- démie des Sciences d' Amstçrdam, 27 octobre igoS). » De notre côté, sans avoir connaissance de ce résultat, nous sommes arrivés à préparer directement à partir du phénol, soit le cyclohexanol, soit la cvclohexanone : CH- - CH- - CO CH='-CH--CH- » Sur du nickel réduit, maintenu à 2i5"-23o", on dirige le mélange de vapeurs de phénol et d'hydrogène en excès. A cette température, l'hydro- génation du noyau se fait rapidement et tend à donner le cyclohexanol ; mais, ainsi que nous l'avons montré, il y a quelques mois, pour les divers alcools secondaires (Comptes rendus, t. CXX.XVI, 1908, p. 983), le cyclo- hexanol est, par l'action du nickel, dissocié en majeure partie et fournit la 1626 ACADÉMIE DES SCIENCES. cétone correspondanle. Par suite, le liquide condensé est constitué par un mélange où domine la cyclohexanone, à côté d'une certaine dose de cyclo- hexanol et d'un peu de phénol qui a échappé à la transformalion. Mais ce dernier, qui peut être éliminé facilement par distillation du mélange, n'v existe qu'en proportion faible, qui n*a guère dépassé 5 pour 100 de la quantité tolale employée. » Le mélange, ainsi obtenu trèsaisémenl, de cyclohexanone et de cyclo- hexanol, est un liquide d'odeur agréable un peu camphrée, qui passe à la distillation de iSS" à lôS", et où la séparation par rectification de l'alcool et de sa cétone serait une opération délicate, à cause du faible écart de leurs points d'ébullition. Mais en suivant les méthodes catalytiques que nous avons instituées antérieurement (^Comptes rendus, t. CXXXVl, p. 983 et t. CXXXVII, 1903, p. 3oi), on peut facilement transformer le mélange soit en cyclohexanone pure, soit en cyclohexanol pur. » Préparation de la cyclohexanone. — On fait passer la vapeur du mélange (sans hydrogène) sur du cuivre réduit, maintenu vers SSo" : la cétone n'est pas modifiée; l'alcool est transformé en cétone, avec mise en liberté d'hydrogène. » La liqueur obtenue est constituée par la cyclohexanone sensiblement pure, qu'une seule rectification suffit à extraire : c'est un liquide incolore, d'odeur de propanone légèrement camphrée, bouillant à 155°, 5 (corr.), identique à la cyclohexanone que Bœyer a préparée à partir de l'acide pimélique {Ann. der Chem. und Phann., t. CCLXXVIII, 1894, P- 100) et que MarkownikofT a formée à partir du dérivé nitro de l'hexanaphtène du Caucase {Ann. der Cheni. und Phann., t. GCCII, 1898, p. ig). » Pour celte préparation, il importe de ne pas trop élever la température du cuivre. Déjà à 380° l'alcool subit une destruction partielle : une petite portion se scinde en eau et cyclohexène bouillant à 81°; une partie plus importante régénère le phénol qui se décompose lui-même un peu en donnant des traces de produits pvrogénés supérieurs. n Préparation du cyclohexanol. — Les vapeurs du mélange, entraînées par un excès d'hydrogène, sont dirigées sur du nickel réduit, maintenu à i4o"-i5o° : dans ces conditions, il y a hydrogénation régulière de la cétone qui se transforme en alcool, sans produits accessoires. Le liquide obtenu est du cyclohexanol presque pur, qui se solidifie dans l'eau froide et peut être aisément purifié par cristallisation. Il bout à i6i° (corr.), comme celui qu'avaient déjà préparé Bœyer et Markovs^nikofT. » On voit que l'application de nos méthodes générales, hydrogénation par le nickel, catalyse par le cuivre, permet de produire facilement soit le cyclohexanol, soit la cyclohexanone, composés qui jusqu'à présent n'avaient pu être atteints que par des méthodes laborieuses et compliquées. » Le procédé est général, et nous avons déjà pu l'appliquer avec succès aux crésols, ainsi que nous aurons l'honneur de l'indiquer dans une pro- chaine Communication. » SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE IQoS. IO27 M. Janssen présente, à l'Académie, « l'Annuaire du Bureau des Longi- tudes pour l'année 1904 »• NOMIIVATIOIVS. M. le Ministre de l'Instrictiox puBLKn'E invite l'Académie à désigner l'un de ses Membres pour faire partie de la Commission du contrôle de la Circulation monétaire, au Ministère des Fiaances. L'Académie procède à un vote et M. Moissan est réélu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui devra être présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique, pour une place d'Astronome titulaire vacante à l'Observatoire. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier candi- dat, le nombre des votants étant 49. M. Bossert obtient 35 suffrages M. Renan » 11 » M. Boquet » 2 » Il y a un bulletin blanc. Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat, le nombre des votants étant 40, M. Renan obtient 35 suffrages M. Boquet » 5 » En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique comprendra : En première ligne M . Bossert En seconde ligne M. Rexan CORRESPONDAINCE. M. G.-W. HiLL, nommé Correspondant pour la Section d'Astronomie, adresse ses remercîmeJits à l'Académie. I028 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Ouvrage de M. A. Berge/, ayant pour litre : « Physique du globe et Météorologie ». (Présenté par M. de Lappareiil.) 2" Un Ouvrage de M. J.-W. Gihhs, traduit par M. G. Roy, intitulé : « Diagrammes et surfaces thermodynamiques » . (Présenté par M. Poincaré.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les èqualions aux dérivées partielles linéaires du second ordre . Note de M. Hadamard, présentée par M. Poincaré ('). « La fonction qui joue un rôle essentiel dans l'intégration de l'équation de Laplace à n variables est, pour /î ^ 2, une puissance négative de la quantité C:=i(a", — a;")-. C'est donc à de telles singularités qu'il convient de s'adresser si l'on veut généraliser au cas de n ]> 2 les solutions logarith- miques introduites par M. Picard pour les équations à deux variables. « Les résultats auxquels on parvient ainsi mettent en évidence un fait qui s'était déjà présenté à propos de l'équation AU = -j -vtï- et du principe d'Huygens : ils sont de forme profondément différente, suivant le nombre des variables. M I. Proposons-nous de trouver, pour une équation linéaire du second ordre donnée, que nous supposerons analytique, une solution de la forme (i) u=F.c^ p étant un exposant quelconque et F une fonction, non identiquement nulle, régulière dans le voisinage de la surface C ;= o. » Supposons d'abord celle-ci elle-même régulière, au moins dans le domaine considéré, et laissons de côté le cas connu àe p entier positif. On sait que la surface C ^ o doit être caractéristique. » 1° Pour^ entier négatif, le problème est, en général, impossible ; » 2° Au contraire, pouryo non entier, il est possible et même indéter- miné. Il est remarquable que le mode d'indétermination de F est exacte- ment le même que dans le cas de p entier et ]> i . » IL Mais le cas ainsi traité n'est pas celui du problème que nous avons à aborder. Dans celui-ci, en effet, C = o n'est pas une surface régulière : (') Celte Noie a élé préseiiléc à la séance du 7 décembre. SÉANCE DU t/| Décembre i<;<)3. io-'ç) c'est le conoïde caractéristique ayant pour sonimtc un point quelconque O; elle a ce [joint comme point conique. Alors p ne peut plus être quelconque : on doit avoir /j, étant un entier positif. La solution L ( i\I, O) correspondant à /?,= o est, d'ailleurs, seule intéressante, les autres s'en déduisant d'une manière évi- dente par différenliation. « Dés lors, pour n pair, il résulte immédiatement de ce qui précède qu'il n existe, en général, aucune solution de la forme (i). On devra donc, pour atteindre le but, faire appel aux logarithmes (comme dans le cas du plan), ou à des singularités jjlus compliquées. » Au contraire, pour n iinpair, la solution existe avec toutes les pro- priétés requises. » m. Ce qui précède n'est, en somme, (|ue la généralisation île résul- tais connus. Il V a lieu d'insister un peu plus sur l'application de la fonc- tion U pour le tvpe hyperbolique. » Les auteurs qui, à la suite de Kirchhoff, ont traité des cas plus on moins étendus d'équations de ce type, tels que MM. Volterra, Teilone, Conlon, d'Adhémar, ne sont point partis de la fonction U, mais d'intégrales de forme sensiblement ddierente. Ces dernières ne sont pas seulement singulières en un jjoint de l'espace à n dimensions, mais le long de toute une ligne, à savoir une certaine parallèle à l'axe des t. Or une telle ligne, quoique jouant un rôle particulier dans les applications physiques, est dépourvue de toute liaison analytique avec l'équation. » L'introduction de la solution correspondante est donc certainement artificielle. Il n'v a qu'une intégrale dont la considération doit a priori s' im- poser : c'est (pour n iinpair) l'iiitcgrale U(M, O) définie tout à l'heure. .) Nous allons voir qu'il en est bien ainsi dans le cas de trois variables. L'intégrale U étant définie pour une équation analytique quelconque, la métiiode que nous allons exposer fournira la solution du problème de Cauchy pour toute équation de cette es[)èce. » Pour déduire de l'intégrale U(M, O) des formules toutes semblables à celles de M. Volterra, il suffit de s'en servir pour former la nouvelle intégrale o(M)= r'u(M,O)cp(0^^ C. K., i SÉANCE DU I '( DÉCEMBRE T9o3. Io3î 'j.„. de façon que la somme S, X, -+ . .-|- S„X„ commence par un terme de degré u., + [/...-h. . .-h [J.,, -i- ri — i . » Il en a donné une- solution très simple dans le cas où les S,- sont des exponentielles e"'', mais il ne semble pas que l'on ait résolu depuis le pro- blème pour d'autres catégories de fonctions. » Je me propose d'indiquer une solution très simple du même problème, lorsque toutes les fonctions S, sont de la forme (i — .v)"; pour fixer les idées, je supposerai le nombre des S, égal à trois, et je prendrai » Rappelons d'abord quelques résultats (') empruntés à la théorie des fonctions hvpergéomélriqiies du troisième ordre. On appelle série hyper- géométrique du troisième ordre la série ^^^ \b^, b.„ .r ) ~~ ^ {i.m)(b^.m}(b,.m) ' ' où (\.m) représente le produit X(a+ i). ..(>. + to — i). Celte série se réduit à un polynôme si l'un des nombres a,, a^. «3 Pst un entier négatif, sans qu'aucun des nombres b,, b^ soit un entier négatif. Nous désignerons ce polynôme par '«,. 17,, r7.j'> » T.a fonction F satisfait à une équation différentielle linéaire du troi- sième ordre de la forme A, B, C, D, E étant des constantes dont il serait facile d'avoir l'expression. Si aucun des nombres b,, b.,. b, - h., n'est entier, l'intégrale générale de l'équation (2) est représentée, dans le domaine de l'origine, par la formule X I -f-i,,a; -ty 2-/',, b, + \-b,, X j C, C,, c, étant des constantes arbitraires. (') Annales de l'École Normale supérieure, t. XII, 1' série, p. 278. Io3i ACADÉMIE DES SCIENCES. )' Supposons maintenant que l'on prenne a, = — 'X, a., = ~ m — jj.. rt':i = — « — v, h^ = j — m, h., = I — /;, >., [j., V. étant trois entiers positifs et aucun des nombres m, n, m— n, n'étant un nombre entier. » La formule (3) devient G), Op., Gv étant trois polynômes d'un degré marqué par leur indice. La nouvelle formule (4) représente l'intégrale générale de l'équation linéaire (2) correspondante dans tout le plan de la variable complexe a;. On'voit que celle intégrale n'admet qu'im seul point singulier véritable, le point a: ^ o. iVIais le point a; := i est pour cette équation un point à appa- rence singulière, et les racines de l'équation déterminante fondameniale relative à ce point sont 0,1 et è, 4- ^2 — {a^ -^ a., + a^) on 1 -+- [7. + v + 2. On peut donc choisir les constantes G, G,, C^, de telle façon que le déve- loppement de l'intégrale J' suivant les puissances de i — a; commence par un terme de degré 1 + tj. -i- v + 2. En changeant x en i — x dans celle intégrale, on voit que le développement de /_ >,. _ ,„ _ ,,, _ „ - v\ ^ r ,n -l,- ,., „, - „ m, 1 — />, 1 - .r I ^ ^ \ni + i , m — /« + i , i — a \'n -\- i , m — n + \ , i — x suivant les puissances de x commencera par un terme en x'-*^"'''*'- . Les po- lynômes G;, G,;^, G^ donnent donc une solution du problème d'Hermite. » Il est clair que la mélhode°peiit être étendue à un nombre quelconque d'expressions (r — a?)"'', (^i — x)"'--, . . ., (1 — .r)"V, pourvu qu'aucun des nombres w,, 7/2, — m^ ne soit entier. Dans le cas oiip ^ i, la solution que l'on obtient paraîl, au premier abord, (iiiférente de la solution que l'on doit à M. Padé pour ce cas particulier (^Comptes rendus, l. (^XXXH, |). 754), mais il est facile de vérifier l'identité des deux formules. SÉANCE DU l/j DKCEMBRE lC)o3. to33 )) La solution du problème pour la fonction exponentielle peut se dé- duire de la précédente, en la considérant comme un cas limite. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur Véqualion différentielle de Riccati du second ordre. Note de M. Georck Wallexberg, présentée par M. E. Picard. « Par l'équation de Riccati du second ordre je comprends l'équation différentielle, déjà traitée par M. Vessiot {Ann. Fac. de Toulouse, t. IX) et par moi (Journ. de Crclle, t. 121, p. 210-217), f''^"'- l'int'-'gi'^'e générale est de la forme oîi c, et c., sont les constantes arbitraires. Cette équation s'écrit (B) (fl„ -1-.>'),v" — iy'- + (,b„-{- b,_y)y' -h '/„ + d,y 4- r/, y- + d^y'' = o, oîi df, et d, s'expriment, d'une certaine manière rationnelle, par les autres coefficients (fonctions de la variable indépendante z) et par les déri- vées rt'„, fl'ô, //„ , b\. Par la substitution // = -, elle peut être trans- formée dans une équation différentielle du second ordre en u, dont l'inté- grale générale, à un facteur près en z, est la dérivée logarithmique de l'intégrale générale d'une équation dilférentielle homogèue du troisième ordre (foc. cit., p. 2i5). « I. a. Si l'on en connaît trois intégrales particulières y,, y.,. Vj, l'in- tégration de l'équation (B) n'exige que deux quadratures. En effet, l'inté- grale générale peut s'écrire ou y = Ct y i + c 2 -*•,■>-■! .-H1AJ3 c,+ r,l- -+- [J. 4- •Zi 1 flK -/',", , + '."iHri— rj 'rf- 6*0 J l"o-*- .v.H''o+yi) "0 -+- r. 4- Ji y e.' f.Ao- -h,„„ -HSnllI.V,-^-,! "., ./ \ "il"*' .v,,("o-l-.T«l "0 -(- y^ )) b. Si l'on en connaît quatre intégrales j,, y,, y,,, y,,, l'intégration de l'équation (B) peut être effectuée sans aucune quadrature; car, dans Io34 ACADÉMIE DES SCIENCES. ce cas, 1 el y. s'expriment rationnellemenf, à l'aide des coofficients de ( B), par y,, ■».,. y^, y, et leurs dérivées premières. » c. Entre l'intégrale générale et cinq intégrales |)arlicnlières de l'tqiia- tion (B), il existe la relation Ci (y - .y<) c^{y -J2) y —y^ V.O'v-.r,) Y.C.r, — 7.) r. -.V3 =«- 7.-, — Jl .1',-, - Jo .V5 — .V3 I où c, et Cj sont des constantes arbitraires, yi et Y2 ^^^ constantes numé- riques. Cette relation peut être généralisée à des équations (B) d'ordre n\ elle correspond à la constance du rapport anharmonique de quatre inté- grales d'une équation de Riccati. )) II. Cf. Une intégrale première de l'équation (B) est de la forme 3Ci — -, '- — r : a, ï^r- ? (C) c, =:a, ■ , : ■■ ; "■ - ■'■ „ssa où c, est la constante arbitraire et les a sont des fonctions de la variable indépendante z qui remplissent les deux conditions suivantes : » 1. Les équations de Riccati R, = o et R;, = o possèdent une intégrale commune/ = 0, racine de l'équation K^Ky^\y = - CO:m" » 2. «, -- c/^'^'"-'. où A, = ^f, - 4^,.?>,,. y/Â7 ayant le môme signe comme la racine en ( i). » [En midtipliant l'équation (B) par >.( y — y,), où a dépend seulement de la variable z, elle prend la forme («, R,)'R, — a, R.R', = o, d'où l'on obtient l'intégrale première (C).] >i On peut aussi dire : Pour que l'intégrale générale de l'équation de Riccati y {cf., — c,) + (a,a,, — c, a,/) 4- (7., 7-1,— ^1 '^-n.V + ('''■< '^i. "^ ^i''-:i,).}' A soit une fonction linéaire du paramètre c, , les conditions (1) e/ (2) sont néces- saires et suffisantes. » b. Entre les 1 1 coefficients des deux intégrales premières d'une équa- tion (B) R, H. (D) ^. = *.R-' c, = a.,^, SÉANCE DU l/j DÉCEMBRE ipoS. Io35 il existe les six relations suivantes : les trois premières sont fournies par la condition (jue les équations de Riccati E, = o, R2= «. Ru = " doivent pos- séder, deux à deux, une intégrale commune. En outre, on a a. = re/v'^"^ a, = r'./^ ( a"% =: K. - ^KK' K - -.. - -:J et enfin la relation purement algébrique qui exprime, par exemple, que l'intégrale (A) est une conséquence des équations (D). )) On obtient des cas spéciaux remarquables pour A, = o et pour MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Procédé simple pennetlant. d'ohlenir, sur la paroi d'un cylindre qui tourne, de grandes pressions avec de faibles efforts. Note de M. Albert Hékissox, présentée par M. Léauté. « Soient, d'une part, un cylindre creux, à paroi suffisamment épaisse, tournant autour d'un arbre et, d'autre part, un patin pouvant s'appuyer dans le sens du ravon contre l'intérieur de la paroi sous l'action d'un organe de serrage; cet organe peut être d'un système quelconque, mais il est sup|>osé irréversible, comme un coin à angle faible ou une vis. 1) Le cylindre tournant dans un sens déterminé, la pression p exercée par le patin sera constante |)our un même effort/ exercé sur l'organe de serrage. Si l'on augmente cet effort, l'organe de serrage et le patin par- courront un certain chemin et le patin pourra ainsi s'avancer vers l'exté- rieur par suite de l'élasticité de la matière; p augmentera donc en même temps que f. » Supposons que, sur une partie de la surface externe de la paroi du cylindre, dans la moitié par exemple de la section droite, on enlève de la matière de manière à amincir cette paroi; tant que le patin se trouve en regard de la partie non amincie, pour un effort/, on obtient une |)ression p. Aussitôt que, par la rotation du cylindre, la partie amincie arrive devant le patin, la résistance de la paroi étant moindre, celle-ci s'ovalise sous l'action de/j et le patin peut s'avancer vers l'exléricin- sans que l'effort/ait changé. Lorsque, par suite de la rotation, la paroi à épaisseur normale revient alors lo36 ACADÉMIE DES SCIENCES. (levant le patin, ce dernier, (|iii ne peut revenir en arrière, puisque l'ors^ane de serrage e^t irréversible, exerce sur la paroi beaucoup moins élastique une pression très considérable. » J'ai construit sur ce principe des euibravages dont la puissance n'a de limite que la résistance du métal. » PHYSIQUE. — Muleur à cii/nhusliu/i par compression. Note de M. CA.vxiiVEL, présentée par M. d'Arsonval. (I Le moteur que j'ai riionneur de prés.enter à l'Académie est de la famille des moteurs à conibusliou. Les tentatives qui ont été faites jusqu'ici n'ont pas donné de résultats heureux ni bien encourageants, mais cependant ils méritaient de n'èlre pas abandonnés, si l'on considère les avantages qu'ils offrent et que j'éniimère ci-dessous en partie : » 1° La suppression totale de tout organe d'allumage, ce qui simplifie considérablement le moteur; " 2° ]^e fonctionnement sans explosion, |)ar conséquent sans bruit, sans choc sur les organes mécaniques tel-; que billes, vilebrequins, clave- tage, etc; » 3° La combustion parfaite de tous les mélanges gazeux, même ceux non explosifs, soit trop riches ou trop pausres, ce qui permet d'obtenir un meilleur rendement et une grande élasticité dans la puissance du moteur. n 4" La combustion par compression est forcement complète, (l'où sup- pression des mauvaises odeurs à l'échapjîement. » C'est à Beau de Rochas que semble revenii' l'idée première d'enflammer les mélanges gazeux par conipression ; en eflel, dans son brevet d'allumage spontané il prévoit qu'en augnienlaiit la compression on pourrait allumer, mais il ne le réalise pas. Depuis, de nombreux essais ont été vainement tentés, entre autres par Gardie et Brayton, en Angleterre, puis par Diesel, en Allemagne, qui fiU plus heureux. » Sans la moindre intention de critiquer le moteur Diesel, tout le monde sait qu'il est relativement compliqué de pompes, air comprimé, etc., et le distributeur de pétrole qui fonctionne au moment de la combustion est des plus délicats. ') Le moteur que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie n'a rien qui diffère du moteur connu réalisant le cycle, suivant Beau de Rochas, à quatre temps, les soupapes occupent la partie supérieure du cylindre afin d'éviter les canaux et les espaces nuisibles. » Le fond des culasses des cviindres est divisé en trois oiifices qui sont occupés Fis. '• Fig. 2. C. R., 1903, ■■• Semestre. (T. CXXWII, N- 24.) l36 I038 ACADÉMIE DES SCIENCES. fleiix par les soupapes el l'autre par de petits pistons qui semblent jouer le plus grand rôle. Ces petits pistons sont commandés par des excenlrif|ucs et ce sont eux qui déter- minent le point d'allumage en déterminant le volume des chambres de compression. Les tiges d'excentriques sont de longueur variable, de façon à régler une fois pour toutes les chambres de compression à un même volume. » Le carburateur à pulvérisation est soumis à l'action d'un régulateur à force centri- fuge, lequel ouvre les orifices d'air lorsque le moteur s'emballe. » Le moteur fonctionne comnae les moteurs à quatre temps; il est mis en route à la main avec une manivelle en donnant un peu d'avance à l'allu- mage en faisant descendre un peu les petits pistons. )) L'allumage se fait par une forte compression, environ So""" à l'arrière du piston moteur. » Les petits pistons servent non seulement à déterminer le point précis d'allumage mais encore à faire de l'avance à l'allumage. » OPTIQUE. — Sur une nouvelle mélhocle de mesure des épaisseurs et des indires. Note de MM. J. Macé dk Lépi.vat et H. Ruissox. « Nous avons étendu la méthode que nous avous décrite dans une pré- cédente Communication (' ) à des lames plus épaisses et douées de pouvoir rolatoire. » Celte méthode consiste dans l'observation des anneaux des lames parallèles et des franges des lames mixtes. En retranchant de l'ordre d'in- terférence des premiers, pi, le double de celui des dernières, pf, on a l'ordre d'interférence p„ des anneaux qu'aurait donnés une lame d'air de même épaisseur » La même relation subsiste, à tles entiers près, entre les parties frac- tionnaires de ces ordres d'interférence, dont deux sont seules directement obtenues, et permet de calculer la troisième, celle de p„. En appliquant aux anneaux dans l'air la méthode des excédents fractionnaires, ou obtient sans incertitude l'épaisseur de la lame, si l'on en a déjà une valeur a])prochée. n Nous avons ainsi mesuré à o'',or près des épaisseurs atteignant 3<^'",6. {') Comptes rendus, t. CXXXV, p. 288. SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1903. loSp On a, de la sorte, une excellente méthotle île mesure des ddalations, en opérant à différentes températures. Elle présente l'avantage de ne pas faire intervenir une autre dilatation, celle d'un support par exemple, comme dans la méthode Fizeau. La seule condition est que la lame ait des faces planes et parallèles sur une faible étendue, quelques millimètres carrés. » Si la substance de la lame est cristallisée, on doit opérer en lumière polarisée parallèlement à une des directions principales. Si elle est douée de pouvoir rotatoire dans la direction normale aux faces, il n'y a rien de changé dans l'aspect des anneaux, le retard sur une moitié du parcours du faisceau qui traverse deux fois la lame étant exactement compensé par l'avance sur l'autre moitié (on pourrait d'ailleurs prendre de la lumière naturelle). Mais pour les frani^es mixtes, il n'en est plus de même; il n'y a pas, en général, interférence coinpicle, les deux vibrations qui se superposent n'ayant plus même direction. Il y a lieu, alors, de polariser circulairement la lumière par l'in- terposition d'un mica quart d'onde (il suffit d'ailleurs qu'il soit ([uart d'onde pourles rayons moyens). L'interférence peut alors être complète et les franges deviennent visibles. Pour avoir l'ordre d'interférence que l'on aurait observé, sans l'existence du pouvoir rotatoire, il faut ajouter à celui que l'on a mesuré, ou en retrancher selon le sens de la lumière circulaire, la quantité ^-—, ,'j étant le pouvoir rotatoire spécifique de la substance étudiée. » Indices. — L'épaisseur de la lame une fois connue, l'indice absolu N est donné en fonction de l'ordre d'interférence pt des anneaux dans la lame et de la longueur d'onde dans le vide A par la relation (.) ^~''>" 1C » Pour avoir la valeur de/.i^, il est utile de calculer d'abord l'ordre d'in- (N-V)6- terférence des franges (3) Pf = A qui est environ six fois plus petit. On en déduit ensuite />; par la relation (i), ca.r p„ est déjà connu. M Le calcul de pf se présente sous deux formes différentes : d'une ma- nière directe en introduisant dans (3) des valeurs approchées des indices. On a ainsi une valeur approchée de pf dont la partie entière est correcte, dans des conditions spécifiées plus loin. La partie fractionnaire obtenue par l'observation donne la valeur exacte i]e pf. On en déduit pi, puis N. » Un autre jjrocédé consiste à appliquer aux nombres pf, relatifs aux différentes radiations employées, la méthode des excédents fractionaires. lO/jO ACADÉMIE DES SCIENCES. « Uue discussion approfondie établit que le premier mode de calcul doit seul être employé quand les valeurs approchées des indices sont alTectées d'erreurs dont les signes peuvent être dilTérents. L'ordre de grandeur de ces erreurs fixe la limite d'épais- seur des lames auxquelles le calcul peut s'appliquer sans que l'on ait à craindre d'in- certitude. Par exemple, si les indices sont connus avec une approximation de lo^^ l'épaisseur ne doit pas dépasser i-,25. Si, au contraire, les erreurs sur les indices sont toutes de même signe, comme c'est le cas lorsque l'on passe d'un échantillon à un autre de même nature, qui peut dinérer un peu du premier par la pureté ou la consti- tution physique, le second calcul s'applique. On utilisera ainsi les résultats obtenus avec une première lame pour passer à des lames plus épaisses. « La raison en est que les erreurs de signes différents afTectent les rapports des ordres d'interférence, utilisés dans la méthode des excédents fractionnaires, de quan- tités qui entraînent une incertitude plus grande que dans le calcul direct- au con- t.-aire, si les erreurs sont de même signe, les rapports en sont beaucoup moins allectés. « Nous avons pu niesui-er les indices de plusieurs échantillons de quartz. La précision obtenue atteint, avec des lames de 3^-, 6 d'épaisseur, quelques unités du septième ordre décimal. Nous avons constaté ce fait intéressant que divers quartz n'ont pas rigoureusement ie même indice. Les différences observées s'élèvent jusqu'il six unités du sixième ordre décimal. De plus, sur quatre mesures effectuées en des régions différentes d'un même bloc de quartz, distantes de quelques centimètres les unes des autres, trois ont donné des indices identiques, la quatrième, des indices supérieurs aux autres de quatre unités du sixième ordre. Ainsi se manifestent des anoma- lies dans un milieu parfaitement homogène en apparence. » ÉLECTRICITÉ. — Sur l'ionisation par le phosphore. Note de M. Eugè.ve Iîlocîi, présentée par M. Mascart. « Dans un précédent travail {Comptes rendus, décembre 1902) j'ai démontré pour la première fois d'une façon nette la présence des ions dans l'émanation du phosphore, en prouvant l'existence d'un courant de salu- tation. J'ai inonlré en même temps que ces ions étaient exceptionnels par leur très faible mobilité et leur faculté de condenser la vapeur d'eau sim- plement saturante. Malgré l'opinion contraire de G.-C. Schmidt {Ann. der Physik, mars 1903), ces faits paraissent coniirmés par l'ensemble des travaux récents de Harms, EIsLer et Geitel, Gockel {Phys. Zeitschr., igoS, passim). Harms, en particulier, a pu retrouver le courant de saturatioii. » La présente Note a pour but de compléter ces confirmations par quelques faits nouveaux. SÉANCE DU l/i DÉCEMBRE TtjO^. I"^' T Si «ou.- une vitesse connue du courant gazeux qui passe sur le phosphore on .Il^^v^:! •,ect.ou,etre convena.e.e,U et.onn. M;^nt^^.^^^ t.icité que l'on peut extraire du gaz, le quot.ent '^'^ f f^;,'f ^g, ,„„ ,d™ t pour 1, eha.ge d'un ion donne.-a 'V-;^;-\ ;;::/;:;^,"r-: n tÏ^lectrostatiques)' on est égal à 3300 (Townsend et Langevln). Les nou,b,es obtenu, sont, du .este, ivecles mobilités déterminées précédemmenl. , i„,,.,n . lÏ. M. Langevin, dans sa thèse, a introduit dans l'étude des ga. ton.se. le tap- ^ ^ !_^_ _, /,, et /., désignant les ...obilitcs des ions des deux signes : .1 en rZl'dW Lie décl,a,g. d-„„ Ub. d. C,v,ke. Cet,. n,é,h„d. .epo.e „„. 1 e,,,,..». de la formule (') cr \ '/ dans lanuelle Q„ représente la quantité maximum d'électricité que l'on peut extrai.-e du dan. laquelle Vo I ,7„.e„u^ O la quantité totale que l'on en extrait par unile gaz par unité de surtace des plateaux, y la ljuu i de surface c.uand la densité supei-ficielle sur les plateaux est a. : ; e ai le calcul de M. Langevin pour un condensateur cylindrique et obte.iu un équation identique à l'équation (i) avec la seule dilTérence que les q;'--es Q. Q et a se rapportent maintenant à l'unité de longueur ^^"-"Jf"-^^"^' ';;„° ^'^f, auanlité a à l'unité d'angle solide. D'autre part, si, au lieu d une ionisation instantanée d n oaz .lobile, on produit une ionisation uniforme dans un gaz ent.-au.e avec dans un «az '™nio ' J^,,.j ^^^ génératrices du condensateur cylindrique, une vitesse constante parallelemeni aux j, ,„,;,i^ ,lVlpclricité cor- l'armature centrale recueillera en ses points successifs des 'i"^^^\^^^^^^^_ respondanles à celles que recueille le plateau de M. Langevin a ''^Y^^^^^^^^^ Si Sonc cette électrode centrale est assez longue pour ne 1-^; -'^P P^ ^'^^2' elle recueillera au total la même quantité f ^^^^ri ^ e i^sliit ï. iipU et l'on pourra appliquer encore a la mesure de . la loi mule {i), e ment en plus la vitesse du gaz. , ... i i.. lu T ana^vln nui „ En sLme, cette remarque permet de transfor.ner a méthode de M ^^"^J_ ne s'appliquait qu'aux rayons de Rôutgen, en une méthode de courant gazeux apph 10/(2 ACADÉMIE DES SCIENCES. cable h des cas d'ionisation Lien diflVrents ( phosphore, i^nz, de la /hinime. etc.) I W phcalion de la méthode à l'émanation du phosphore m'a fourni, pour le rapport e des nombres compris en moyenne entre 0,7 et i, c'est-à-dire un peu inférieurs à l'unité et de l'ordre de l'unité. Comme e représente, en théorie, d'après M. Langevin, le rapport du nombre des recombinaisons au nombre tolal des collisions entre ions de signes contraires, les nombres trouvés expérimentalement sont bien d'accord avec ceux que la théorie permettait de prévoir eu vertu de la très faible mobilité des ions du phosphore. " En résumé, les mesures tout à fait indépeadantes des mobilités, des coefficients de recombinaison, et du rapport 3 = r^^^^r^^ry pour les ions dn phosphore, conduisent îi un ensemble de résultats parfaitement cohé- rents, et qui constituent par leur accord la meilleure démonstration d'une véritable ionisation. » ÉLECTRICITÉ. — Élude d'une résistance de conlaci. Note de M. A. Bl.\xc, présentée par M. J. Violle. « La résistance étudiée est celle d'un cohéreur formé d'un plan d'acier et d'une bille d'acier dont les surfaces sont polies avec soin. » Le plan d'acier est porté par une tige rigide, la bille par un ressort de (lexion de sorte que, dans la position verticale du ressort, la bille ne louche pas le plan vertical On établit le contact en inclinant tout l'appareil, le ressort fléchissant simplement par le pouls de la bille; la pression est réglée par l'inclinaison de l'appareil. Le tout est place, autant que possible, à l'abri des trépidations et des ondes sonores un peu intenses. On obtient ainsi une résistance pouvant dépasser 10 000 ohms .- La résistance est mesurée à l'aide d'un pont de Wheatstone; le courant est fourni par un accumulateur, et l'on a intercalé entre l'accumulateur et le pont une boite de résistance à plots, qui permet de faire varier rapidement l'intensité. .. Cohéralion. — Quand on établit brusquement à travers le cohéreur un courant d'intensité déterminée, la résistance part d'une certaine valeur et diminue progressivement pendant plusieurs heures, d'abord rapidement, puis plus lentement, en paraissant tendre vers une limite. C'est à cette chute de résistance progressive sous l'action du courant que je réserverai le nom de cohéralion par le courant. Me proposant de revenir sur ce phé- nomène, je me contenterai pour le moment d'en indiquer les caractères généraux. » La chute de résistance due à la cohéralion esL/mwmWe; elle persiste, SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE I9o3. ' Io4'3 même quand le courant ne passe plus, pourvu qu'on évite les chocs. Elle est d'autant plus grande et plus rapide que l'intensité du courant est plus grande. Elle est facilitée par des trépidations très légères. » Quand la cohération est à peu près terminée pour une certaine inten- sité, elle l'est complètement pour les intensités plus faibles, et la résistance est alors très stable. Au contraire, si l'on augmente l'intensité, une nou- velle cohération se produit et la valeur limite de la résistance est la même que si l'intensité actuelle avait été établie brusquement. a Entre les intensités faibles et les intensi/és relativement grandes, il e'xiste une région où une faible augmentation de l'intensité produit une grande augmentation de cohération. Cette région de sensibilité maxima est assez étroite, surtout si le cohéreur n'est pas complètement à l'abri des trépidations. )) Résistance avant la cohération. — Si l'on donne au courant une faible intensité, de sorte que la vitesse de cohération soit faible, et qu'on aug- mente cette intensité graduellement, la résistance diminue. Si l'on revient ensuite en arrière, la résistance augmente, mais en prenant des valeurs un peu inférieures aux premières. y Ceci est dû à la cohération qui s'est effectuée pendant le temps néces- saire aux mesures. En effet, si l'on mesure la résistance pour une première intensité, puis qu'on passe à une intensité plus grande, mais en n'établis- sant cette dernière que pendant le temps nécessaire pour s'assurer, par le sens de la déviation du galvanomètre, que la résistance a diminué, sans la mesurer, on retrouve ensuite rigoureusement la valeur primitive quand on revient à la première intensité. » Donc, antérieurement à toute cohération, la résistance du contact dépend d'une manière réversible de l'intensité du courant qui le traverse. Elle diminue quand l'intensité augmente. » Résistance après la cohération. — Quand la cohération est sensiblement terminée pour une intensité, il est facile de mesurer la résistance pour des intensités plus faibles, car elle ne varie plus avec le temps. Cette résistance présente le même caractère que précédemment : elle varie d' une manière réver- sible avec l'intensité. » Si la cohération est faible, la résistance varie, comme précédemment, en sens inverse de l'intensité. Si la cohération est grande, le sens de la variation est changé : la résistance diminue quand l'intensité diminue. Entre les deux, il existe un degré de cohération pour lequel la résistance 10|4 ACADÉMIE DES SCIENCES. est constante, c'est-à-dire pour lequel accidentellement la loi de Ohm est applicable. » Ces résultats se retrouvent identiquement quand la cohération a été produite par une étincelle. » Influence du changement de sens du roiiranl. — Le changement de sens du courant n'a aucun effet quand il n'y a pas encore de cohération, ou quand la cohération est terminée. Il a une action très nette sur la cohé- ration elle-même. » Pour une intensité donnée, alors qu'une rupture du courant suivie de son rétablissement n'a pas d'effet appréciable, chaque inversion produit au début de la cohération une chute de résistance, qui continue ensuite avec une vitesse plus grande qu'avant l'inversion. Fuis à mesure que la cohé- ration avance, la chute de résistance produite par l'inversion diminue. Plus tard, à l'inversion, la résistance commence par augmenter pendant un certain temps, pour diminuer ensuite beaucoup plus lentement, après un maximum. » Enfin, quand la cohération est à peu près terminée, il n'y a plus aucun effet. » Tous les pliéiiomèiies observés pour l'acier se retrouvent avec le laiton, quoique beaucoup plus difficilement observables. « En somme, une résistance de contact a une nature très différente de celle d'une résistance métallique : elle est une fonction réversible de l'in- tensité toutes les fois qu'elle n'est pas en train de varier par l'effet du passage du courant. Elle éprouve en outre une diminution irréversible toutes les fois qu'elle est traversée par im courant suffisant pendant un temps appréciable, et ce dernier phénomène dépend du sens du courant. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur ks efforts développés dans le choc d' éprouvettes entaillées. INote de M. A. Pêkot, présentée par M. Michel Lévy. « Il m'a paru intéressant de chercher à mesurer les efforts dévelop|:>és par le choc d'un mouton sur une éprouvette entaillée, cas dans lequel !a déformation est limitée à une étroite région ; ime première méthode aurait consisté à enregistrer le mouvement ou la vitesse du mouton pendant le choc, et à en déduire par diflérentiation les valeurs de l'accélération et «le SÉANCE DU l4 DÉCliMBRE igoS. lO^O la force à chaque instant. Les phénomènes se passant en des temps extrê- mement courts, (le l'ordre du dix-miUième de seconde, dans certains cas, les courbes doivent donner lieu à des interprétations difficiles; aussi m'a-t-ii semblé préférable d'inscrire directement les efforts en abscisses et les dépla- cements du mouton en ordonnées, de telle sorte que l'aire de la courbe donnât directement le travail. » Voici comment ce plan d'expériences a été réalisé ( ' ) : » L'éprouvette entaillée est encastrée dans une sorte d'étau mobile autour d'un axe horizontal (chabotte du mouton de la marine légèrement modifiée). Cet étau repose sur un ressort puissant. La tète du mouton porte une plaque photographique qui, pro- tégée au repos par une plaque métallique, est démasquée au moment du choc; un fais- ceau de rayons parallèles, issus d'un trou vivement éclairé, tombe sur un miroir porté par l'axe de l'étau, traverse un prisme redresseur, est réfléchi par un miroir et traverse une lentille qui forme une image du trou. Au moment du choc, celte image se forme sur la jîlaque photographique portée par la tête du mouton et, par développement, on obtient une courbe dont les ordonnées sont les déplacements mêmes du mouton, et dont les abscisses sont proportionnelles aux déformations du ressort et par suite aux eff"orts. » Les figures suivantes donnent un exemple des courbes obtenues avec des éprouvettes différentes d'un même métal. La première est relative à une entaille aiguë, la deuxième et la troisième à de larges entailles à fond plat. » Ces courbes donnent lieu aux remarques suivantes : » i" Les efforts exercés croissant très vite, l'intervalle de temps corres- pondant à la production de l'effort sur le ressort est infcrieiu' à o,ooo5 (période de déformation élastique); (') Avec l'aide de M. Henri Michel -Lévy, qui a bien voulu se charger d'effectuer une grande partie des expériences. G. R.. 1903, 2" Semestre. (T. C\XX.VU, N° 24.) iS^ Io46 ACADÉMIE DES SCIENCES. » 2° Ils sont limités à une valeur qui dépend des qualités du métal, et sont analogues pour les trois courbes; » 3° Les courbes présentent des oscillations dues au ressort. Ces oscilla- tions décroissent suivant une même loi exponentielle dans les différentes courbes obtenues ; » 4° I-'6s sensibilités du ressort mesurées, soit par un tarage direct, soit par une mesure du travail, dans le cas où l'éprouvetle n'ayant pas cassé, la force vive du mouton a été dépensée tout entière sur l'éprouvette, sont les mêmes, aux erreurs expérimentales près. » Je ferai connaître ullérieiirement les résultats obtenus pour différents métaux, en faisant varier les conditions du choc (hauteur, forme de l'en- taille, etc.). )) PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — La sensation Iwiiiiieuse en fonction du lernns pour les lumières colorées. Discussion des résultats. Note de MM. AxoiiÉ Ukoca et D. SuLZER, présentée par M. d'Arsonval. « Quand une lumière blanche ou colorée, constante, agit sur la rétine, la sensation qu'elle produit n'atteint pas immédiatement sa valeur perma- nente. Elle y arrive en suivant une loi que nous avons étudiée expérimen- talement. La figure de notre Note précédente résume nos expériences en lumière colorée, celle de notre Note du i4 avril 1902 résume nos expé- riences en lumière blanche. Nous pouvons exposer ainsi les résultats de ces études : » On peut distinguer dans la variation de la sensation en fonction du temps les trots phases suivantes : » 1° Pour les temps courts, l'excitation est insuffisante pour donner une sensation égale à celle qui correspond au régime permanent. Dans celte région, la courbe se confond avec une droite d'autant plus inclinée sur l'axe des temps que l'intensité employée est plus forte. )) 2" Après avoir atteint cette valeur, la sensation la dépasse, tout en continuant à varier proportionnellement au temps. » 3" Au bout d'un temps d'autant plus court que la lumière est plus forte, la courbe s'infléchit, passe par un maximum et tend ensuite lente-- ment vers la sensation permanente, qu'elle atteint au bout de 2 à 3 secondes. Ce temps est très long par rapport à ceux qui correspondent au premier passage par la valeur de la sensation permanente et par la valeur du maxi- SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE igo3. \of\'J mum, car ceux-ci sont de l'ordre du dixième de seconde pour les éclats les plus faibles dont nous nous sommes servis, et de l'ordre du centième pour les plus forts. » Nos courbes étant construites pour une dépense constante d'énergie lumineuse, par unité de temps et par unité de surface rétinienne, nous donnent une indication précise sur la sensibilité de la rétine à chaque instant. Elles nous donnent donc la marche du phénomène de l'adaptation de la rétine à la lumière. )) Nous voyons que, pendant les deux premières périodes ci-dessus décrites, la sen- sation croît proportionnellement au temps, c'est-à-dire à la quantité d'énergie dé- pensée sur la rétine depuis l'origine du temps. C'est ce qu'on peut appeler la période d'addition. L'inflexion de la courbe au bout de cette période montre que la rétine devient moins sensible ; une même dépense d'énergie produit une augmentation de sensation moindre qu'au début. C'est une première manifestation de la fatigue de la rétine et des réflexes de défense qui en sont la conséquence. La lumière continuant à agir, les phénomènes de fatigue et de défense deviennent assez grands pour que non seulement la sensibilité, mais la sensation elle-même diminue, malgré la continuation de l'action extérieure. » Nous savons que la sensation est accompagnée d'une dépense de pourpre visuel, ainsi que de la migration du pigment rétinien (|iii diminue la surface attaquable par Lux ÎOO- Sensation permanente Rouqa vert et blanc gS Sensation permaner^e Bleu T2 ao OO do Millièmes de seconde la lumière, et qui limite de cette manière la dépense possible de pourpre par unité de surface et par unité de temps; les deux pliénomènes font partie : le premier des phénomènes de fatigue, le second des réflexes de défense. L'ensemble des deux doit évidemment donner à la courbe un aspect analogue à celui que nous avons décrit et Io48 ACADÉMIE DES SCIENCES. conforme en tout à l'expérience, car ces phénomènes doivent se manifester d'autant plus vite et l'abaissement après le maximum doit être d'autant plus grand que la lumière est plus intense. » Ces vues sont encore corroborées par le rapprochement des résultats de l'examen des courbes relatives à la lumière colorée et de l'expérience sur la fatigue à longue échéance décrite dans notre dernière Note. On voit, en eflTet, immédiatement que la couleur pour laquelle, à égalité d'éclat, le maximum est le plus marqué, est le bleu, qui donne aussi la fatigue la plus longue à disparaître; le vert est, aux deux points de vue, la couleur qui donne les phénomènes les moins marqués. Nous avons fait reproduire ci-dessus trois courbes caractéristiques qui font sauter le phénomène aux yeux, en y joignant la courbe conespondante relative au blanc. S — S » Nous avons donc le droit d'appeler ondii/a/inn de fas dus à une au2[- mentation de température au voisinage de la peau, car ils persistent quand on interpose plusieurs lames d'aluminium ou de carton séparées par des coucbes d air et formant écran calorifique. » Ces rayons se réfléchissent et se réfractent comme les rayons n. J'ai produit des foyers réels, manifestés par des maxima d'éclairement, à l'aide de lentilles de verre convergentes. La position de ces foyers, ou maxim a quoique difficile à bien délimiter, m'a permis de reconnaître que l'indice de réfraction des rayons émis par le corps était tout au moins de l'ordre de grandeur de celui déterminé par M. Blondiot pour les rayons n. » J'ai répété les mêmes expériences avec succès sur une lentille plan- convexe formée par de l'eau salée à 8 pour looo contenue dans une cupule d'alummium. M On pourrait se demander si le corps humain émet réellement ces rayons, ou s'il ne fait que les emmagasiner pendant le jour ou à la lumière, à la façon des corps insolés qu'étudie M. Blondiot. Or après un séjour noc- turne de 9 heures dans une complète obscurité, les phénomènes se montrent les mêmes, et plus faciles à observer encore à cause de l'adapta- tion plus parfaite de l'œil. » Il me semble donc démontré dès maintenant que le corps humain émet des rayons n, et que dans l'organisme ce sont les tissus dont le fonc- tionnement est le plus intense qui les émettent en plus grande quantité. Il y a là en particulier une nouvelle méthode d'étude pour l'activité muscu- laire et nerveuse, et l'importance de ces nouveaux faits est capitale en ce qui concerne cette dernière, les réactions extérieures du système nerveux étant nulles jusqu'à présent, puisqu'on n'apprécie ses effets que secondai- rement par la contraction musculaire ou par la sensation. » Il y a là en outre la base de nouvelles méthodes d'explorations cliniques. On peut par exemple, avec quelque attention, délimiter Taire du cœur, organe en activité musculaire presque continuelle, et im petit objet lumi- nescent promené dans la région cardiaque au voisinage de la surface SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE l9o3. I o5 l cutanée manifeste par ses changements d'éclat la limite et la surface de projection de cet organe. Nous reviendrons prochainement sur la délimi- tation extérieure des centres nerveux, et d'autres organes encore à l'étude. » Le champ de cette nouvelle méthode est donc très vaste, et ces con- séquences de la belle découverte de M. Blondlot pourront permettre de nombreuses études dans l'ordre physiologique et médical. » CHIMIE MINÉRALE. — Action du mélange oxygène et acide chlorhydnque sur quelques métaux. Note de M. Camille Matigno.v. « Dans une Note précédente (') j'ai démontré que le mélange oxygène et acide chiorhydrique attaquait l'or, le plaline, le tellure à des tempéra- tures bien inférieures à la température d'oxydation du gaz chiorhydrique par l'oxygène. Des expériences nouvelles m'ont permis de généraliser cette réaction; tous les métaux de la mine du platine sont chlorurés par ce mélange. » Palladium. — Le palladium qui se rapproche deTai-gent est attaqué à froid. Une petite lame de palladium pesant 28,6, abandonnée au contact d'une solution chiorhy- drique concentrée dans un flacon plein d'oxygène, a diminué de poids régulièrement en même temps que la solution prenait une teinte brune de plus en plus foncée; après quelques semaines, 08,28 de palladium étaient passés en solution. La solution, qui pré- sente tous les caractères du palladium, a permis disoler le chlorure palladeux. PdCl-. » Ruthcniiim. — Le rulhéniiun a été employé seulement sous forme de mousse. A la température ordinaire, il se produit une attaque manifeste, mais e\trêraementlente; on peut la reconnaître grâce à la teinte foncée de la solution chiorhydrique de chlo- rure qui s'accentue avec le temps. Après plusieurs mois de contact, on |5eut caractériser le ruthénium et un mélange d'iiyposulfite de soude et d'ammoniaque qui fournit une coloration pourpre. » En tube scellé à lao", la chloruration est complète après quelques heures, l'oxy- gène contenu dans le tube est absorbé en totalité et la solution concentrée abandonne des cristaux d'un chlorhydrate de chlorure. » Iridium. — L'iridium fondu, abandonné à l'air au contact de la solution chior- hydrique, ne colore pas cette solution à moins (|u'ii ne contienne du fer; il n'y a donc pas d'attaque à froid. Le même iridium maintenu en présence des mêmes réac- tifs dans un tube scellé pendant 6 à 8 heures à la température de iSo" est attaqué nettement, la liqueur brunit; une dose notable d'oxygène est absorbée, comme on le constate à l'ouverture. Les chlorures d'ammonium, de potassium, de césium préci- (') Matigno.n, Comptes rendus, t. GXXXIV, p- i497' I032 ACADEMIE DES SCIENCES. pilent la liqueur en donnant les chloroiridates correspondanls doni la forme et sui- loiil la couleur caractérisent la présence de l'iridium. » L'iridium mousse s'attaque plus facilement que le précédent. » Rliodium. — Les essais ont été faits avec du rhodium en grenailles. Il n'est pas attaqué à froid, mais à iSo", la chloruration, quoique lente, devient très nette, la solution prend alors la belle teinte rose des sels de rhodium ; à 200" la dissolution est plus rapide et dans le même temps la teinte rose se fonce davantage. » Le rhodium, isolé de la solution puis réduit par l'hydrogène, est dissous dans le bisulfate de potassium. Le produit d'attaque repris par l'eau donne une solution jaune que l'acide clilorhydrique fait virer au rouge. » Dans une exjjérience un jieu prolongée il fut possible de dissoudre plus de i''s de rhodium. » Th.Wilm (') avait reconnu que le rhodium actif précipité de ses solutions parle fer, le zinc, se dissolvait facilement dans l'acide clilorhydrique au contact de l'air. » Osmium. — A l'état de mousse, il passe lentement en solution à la température de i5o°, la liqueur prend alors une teinte jaune vert tout ii fait caractéristique de la présence de l'osmium. M Le mélange oxygène eL acide chloi'hydriqiie constitue donc un agent chloruranL d'une grande généralité, comme le l'aidaient prévoir des consi- dérations théoriques (-). Il forme en outre un excellent réactif pour déceler la présence du fer dans l'or, l'iridium et le rhodium fondus. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la constitution et les propriétés des aciers au silicium. Note de M. Léon Guillet, présentée par M. Ditte. « De nombreuses recherches ont déjà été faites sur la constitution des ferrosiliciums et sur l'influence que pouvait avoir le silicium sur les propriétés du fer. » Poursuivant les recherches que nous avons entreprises sur des aciers spéciaux, nous avons étudié deux séries d'aciers au silicium, tant au point de vue microgra[)hique qu'au point de vue mécanique. » Micrographie. — Quel que soit le pourcentage en carbone des aciers, les vues micrograj)hiques sont semblables pour une même dose de silicium. » Elles ne diffèrent que par la plus ou moins grande quantité de perliie ou de graphite : » De 0 il 5 pour 100 de silicium, les aciers ont même structure que les aciers au carbone ; le silicium s'y trouve à l'étal de dissolution dans le fer ; (') Bericlite, t. XIV, p. 629. C) Comptes rendus, t. CXXXI'V, p. i497- SÉANCE DU l\ DÉCEMBRE 1903. io53 » De 5 à 7 pour loo, on voit de la perlile et du graphite; le graphite est entouré de plages blanches plus ou moins importantes, dont nous n'avons pu définir la nature; » De 7 à 18 pour 100, on ne voit que des plages blanclies, souvent bordées de graphite ; parfois on distingue autour de ce graphite quelques éléments brillants ; » De 1 1 à Sopour 100, on trouve descristau\ (|ui se développent au fur et à mesure que le pourcentage en silicium est plus élevé, et qui sont entourés d'un eutectique. » En résumé, nous distinguons dans les aciers au siliciinn 3 groupes principaux : » Premier groupe. — Aciers dont tout le carbone est combiné de o à 5 pour 100 de silicium ; » Deuxième groupe. — Aciers dont le carbone est en partie à l'état combiné, en partie à l'état de graphite, de 5 à 7 pour 100 de silicium ; » Troisième groupe. — Aciers dont tout le carbone est à l'état de graphite. Ce sont ceux renfermant plus de 7 pour 100 de silicium. » Mais ce dernier groupe doit être subdivisé : » 1° Aciers formés par une solution fer-silicium et contenant des quantités très faibles qui se présentent sous forme de grains brillants, lesquels correspondent nettement à la formule Fe^Si; ils ont pu élre isolés par le chlorure de cuivre ammoniacal. )i Ce composé est toujours en petites quantités, o, i pour 100 au maximum. » 2° Aciers renfermant des cristaux, très nets qui ont pu être isolés par la méthode indiquée par MM. Carnot et Goûtai et qui correspondent bien à la formule FeSi. » Essais mécaniques. — Les aciers à 0,200 de carbone et renfermant moins de 7 pour 100 de silicium sont seuls susceptibles d'être laminés; il en est de même des aciers à 0,900 de carbone et qui contiennent moins de 5 pour 100 de silicium. » Ces aciers seuls ont été étudiés au point de vue mécanique. » Les résultais de ces recherches peuvent être résumés comme il suit : » La charge de rupture et la limite élastique sont plus élevées dans les aciers au silicium que dans les aciers ordinaires à même teneur en carbone; mais elle ne croît pas sensiblement avec la teneur en silicium. Leur résistance au choc (méthode Frémonl) est peu élevée, leur dureté est plus grande que dans les aciers au carbone ordinaires. Carbone. Silicium. K. 0,208 0,409 60,2 0,117 1 ,600 56,5 0,277 5, 120 6. ,7 C. R., 1903, 2» Semestre. (T. CXXXVU, N° 24) ChifVre .\ Résistance de E. pour 100. v_ au choc. Brinell. 45,3 17 07,2 6 l53 45,2 16 59.2 8 109 52,6 0 0 0 248 X.VII, N° 24. ) i3» id5^ ACADÉMIE DES SCIENCES. » Les résultats obtenus avec le dernier de ces aciers s'expliquent par la présence du graphite. ChifTre A Résistance de Carbone. Silicium. R. E. pour loo. Z. au choc. Brinell. 0,878 0,433 ii5,2 62,5 5,5 10,4 2 3o2 o,835 i,i56 io3,9 62,5 4,5 10, 4 4 293 0,968 2,090 io5,4 76,8 3 o 3 277 » Influence des traitements. Recuit. — Un recuit à 900", peu prolongé, adoucit les aciers au silicium; quand le temps est suffisamment long, il y a précipitation du carbone à l'état de graphite; l'acier devient très fragile et ne possède aucun allongement. » Trempe. — La trempe durcit singulièrement les aciers au silicium ; l'acier à 0^208 C et à 0,409 Si, nous a donné, après trempe à SSo" dans l'eau à -!- i5°, R ^ 83,8 — E ^ 5o,9, A pour 100 = 9, -:=28,5, Résistance au choc := 6''§". » D'une façon générale, la résistance au choc est plus élevée après trempe qu'avant. )i Dans les aciers à haute teneur en carbone, elle atteint 7''5", ce qui est très élevé pour des aciers possédant une charge de rupture de i4o''^. » Ceci explique pourquoi les aciers au silicium sont particulièrement utilisés jDour la confection des ressorts. » En résumé : L'étude que j'ai faite de la constitution et des propriétés mécaniques des aciers au silicium montre que : » 1° Seuls les aciers contenant moins de 5 pour 100 de silicium peuvent être utilisés; » 2° Ces aciers offrent une plus grande résistance au choc après trempe qu'avant; cette résistance est relativement élevée pour les aciers à haute teneur en carbone; » 3° Certaines anomalies existent entre la constitution déjà établie, et que nous avons retrouvée, des ferrosiliciums industriels et des aciers au silicium, notamment eu ce qui est de l'existence du composé Fe^Si ; » 4° Nos recherches, comme celles de M. Osntond, semblent prouver l'existence de deux solutions du silicium dans le fer; l'une serait proba- blement la solution Fe — Si; l'autre, la solution Fe — Fe-Si. » CHIMIE MINÉRALE. — Nouvelle mélhude de détermination des points critiques des fers et aciers. Note de M. O. Boidouaud, présentée par M. Troost. « Au cours d'un tra^•ail présenté à Vlron aiid Steel Jnstitute de Londres, relatif à la détermination des points de transformations allotropiques du SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE igoS. Io55 fer et de ses alliages par la mesure des variations de la résistance électrique en fonction de la température ( '), j'ai signalé l'importance des phénomènes de thermoélectricilé qui se produisaient dans les échantillons des métaux étudiés; ces phénomènes étaient dus à une inégale répartition de la cha- leur dans les barreaux, cette inégalité provenant elle-même du mode de chauffage employé et des phénomènes thermiques qui se produisent dans les barreaux aux points critiques. J'ai également montré que les courbes construites en prenant comme abscisses les températures du métal et comme ordonnées les pouvoirs thermoélectriques accusaient très netter ment les points de transformations allotropiques de chaque métal. » M. Saladin a décrit récemment (-) une méthode d'enregistrement photographique des points critiques des aciers dérivant du procédé Roberts-Austen et utilisant les phénomènes calorifiques qui accompagnent les transformations moléculaires des métaux, phénomènes mis en évidence par M. Osmond. Le grand avantage du dispositif de M. Saladin consiste en ce qu'il opère sur une plaque sensible fixe : on obtient des clichés exempts de toute erreur personnelle de l'observateur ; de plus, si l'on emploie un four à résistance électrique bien connu, une longue observation qui peut exiger une durée de 8 heures et plus ne dérange l'opérateur que trois fois, et quelques minutes chaque fois : pour donner le courant, pour le couper au bout d'un temps déterminé une fois pour toutes, enfin pour retirer la plaque sensible et la développer au bout d'un autre temps déterminé. La méthode instituée par M. Saladin permettant d'étudier et d'enregistrer tous les phénomènes susceptibles d'être représentés par une fonction à deux variables, sous la condition que chacune des deux variables puisse être représentée par la rotation proportionnelle d'un miroir, j'ai pensé l'utiliser pour l'enregistrement photographique des courbes de thermoélectricité. Dans ce cas particulier, j'ai pu encore simplifier le dispositif expérimental décrit dans le Mémoire de M. Saladin. » Description de l'appareil. — La mélliode de M. Saladin nécessite deux couples therraoéieciriques, l'un destiné à donner les températures du métal étudié, l'autre les dilTérences de température de ce métal et d'un métal de comparaison ne subissant pas de transformations aux. températures auxquelles on fait les essais (platine, acier à {^) Journal of the Iran and Steel Institute, igoS (I); Bulletin de la Société d'encouragement pour l' Industrie nationale, octobre igoS. (-) Réunion des membres français' et belges de l'Association internationale des méthodes d'essais, séance du 28 février igoS. Io56 ■ ACADÉMIE DES SCIENCES. 25 pour 100 de nickel). Dans la mienne, un seul couple, celui des lenapératures, suffit; de plus il est inutile d'employer un métal de comparaison. Un galvanomètre sensible enregistre la dilTérence de potentiel d'origine thernioélectrique existant entre les deux extrémités de l'échantillon du métal chauflFé. » Chaque barreau de métal employé mesure lo"" de longueur et a un diamètre de r"; il est percé en son milieu d'un trou de 5™™ de diamètre destiné à loger le couple thermoélectrique devant donner la température du barreau. A chacune des extrémités du barreau, on fait un trait de scie dans lequel on mate un fil de platine à l'aide d'un morceau de fil de fer; les deux fils de platine convenablement isolés sont mis en com- munication avec le galvanomètre sensible. Le tout est introduit dans un tube de por- celaine analogue à celui m'ayant servi pour mes recherches sur les lésistances électriques et cliaufle au moyen d'un four à résistance électrique qui permet d'atteindre la température de 1200° au bout d'une heure et demie. » Le montage de l'appareil, tel qu'il est installé au Laboratoire de M. le professeur Le Chateiier, au Collège de France, comprend, en suivant la marche des rayons lumi- neux, les parties suivantes : 1° source lumineuse projetant directement un rayon lumineux sur le miroir du galvanomètre sensible ; 2° galvanomètre sensible avec miroir renvoj'ant le rayon sous un angle quelconque dans un plan horizontal; 3° prisme à réflexion totale convenablement disposé, qui rend verticales les oscillations horizon- tales du rayon ; 4" galvanomètre des tempéiatures avec miroir renvoyant le rayon sous un angle quelcon(|Me dans le plan horizontal; 5° lentille biconvexe permettant la mise au point; 6° écran en verre dépoli jjour suivre à l'œil le phénomène, ou plaque photo- graphique pour l'enregistrer. » Comme source lumineuse, j'utilise un trou très petit percé dans une fenêtre de clinquant et éclairé par un bec Auer. Le galvanomètre sensible est du type Desprez- d'Arsonval avec aimants horizontaux; le galvanomètre des températures est un galva- nomètre Le Chateiier qui donne une déviation de 14™°" à 14°"°, 5 par 100° entre 445° et 1085°. Les miroirs sont plans et platinés. La chambre noire nécessaire au fonction- nement de tout l'appareil mesure environ i'",5o de longueur sur o",5o de largeur; elle est installée sur une paillasse de laboratoire surmontée d'une hotte, à l'abri des trépidations du sol. » Dans chaque expérience, la durée du chanfl'age est de i heure i5 minutes, et celle du refroidissement est au moins de 6 heures. Chaque fois, on a soin de tracer au préa- lable les axes des coordonnées sur la plaque sensible, en faisant osciller d'une petite quantité chacun des deux galvanomètres; cela se fait aisément en y lançant successi- vement le courant développé dans la soudure d'un couple thermoélectrique auxiliaire plongé dans la vapeur d'eau bouillante. L'échelle des températures est facilement dé- terminée; pour le point de fusion de l'or, on emploie l'artifice indiqué par M. Saladin. » Dans une prochaine Note, je donnerai les résultats auxquels je suis arrivé en étudiant les aciers au nickel. » SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE igoS. Io57 CHIMIE MINÉRALE. — Sur les fers météoriques. Note de MM. F. Osmosd et G. Cartalu, présentée par M. Moissan. « Tl nous a paru intéressant d'appliquer aux fers météoriques les pro- cédés d'investigation actuellement usités pour l'analyse micrographique des fers et des aciers terrestres. » Nous avons eu à notre disposition deux échantillons de fers octaé- driques. M. Stanislas Meunier a bien voulu nous prêter une |)laquette du fer de Caille etM. Paul Regnard une rognure provenant du découpage à la scie, fait dans ses ateliers, d'une météorite rapportée par M. Ward de la région de Tombouctou. » On sait que les fers oclaédriques se composent de trois constituants structuraux : la kamacite, la plessite et la tienite. » La kamacite de Caille se résout en grains diversement orientés, ce qui peut faire soupçonner un recuit antérieur de la plaquette. La kamacite de Tombouctou, vierge de traitement thermique, est du type classique, avec nombreuses lignes de Neumann. La distribution de ces lignes sur une face taillée perpendiculairement à un axe qua- ternaire semble justifier les conclusions de Linclv et montrer que les fers octaédriques sont bien des assemblages polysynthéliques de cinq cubes maclés suivant la loi de la fluorine ('). Mais nous ne pouvons rien affirmer, l'échantillon ayant subi une défor- mation notable. » La plessite est dans tous les cas un mélange de kamacite et de tainite, ce qui confirme d'autres observations antérieures (-). Il en est de deux types, d'ailleurs connus : l'un reproduit, à petite échelle, la disposition générale de la météorite; l'autre montre une division en grains de la kamacite, la tienite se rassemblant dans les joints des grains. Cette seconde disposition se produit quand un ilôt de plessite est bordé de bandes de kamacite appartenant à des individus cristallins différents; les grains de kamacite à l'intérieur de la plessite dépendent tantôt de l'un, tantôt de l'autre de ces individus adjacents. » La lœnite n'est homogène que sur les plus minces lamelles. Dès qu'elle acquiert quelque épaisseur, l'intérieur des lamelles passe progressivement à la kamacite, comme Tschermack l'avait observé sur Ilimaë (^). Le fait est donc usuel : il se lattache vrai- semblablement à l'existence de ces bandes de passage, que l'attaque par les sels cui- vriques ou mercuriques a révélées à Daubrée et à M. Stanislas Meunier (*) et, en tous (') ^/7«rf Cohen, Meteoritenkunde, p. 80. (^) IbicL, p. io4-io8. (^) IbicL, p. toi. (*) Stan. Meunier,- Comptes rendus, t. LXIV, p. 685 et Météorites {Encyclopédie Frémy, t. II, Appendice, 2= Cahier). tp58 ACADÉMIE DES SCIENCES. cas, il explique les divergences considérables (de i3 à 34 pour loo de nickel) relevées entre les difTérenles analyses de taenites (' ). Ces divergences étaient inévitables puisque les analyses, souvent au moins, ont été faites sur des mélariges. » Prenons {/ig. i) les courbes de transformation magnétique des alliages de fer et de nickel pendant le refroidissement. Les ordonnées sont les températures et les abscisses les compositions centésimales. On a supposé, pour plus de simplicité, que les deux transformations du fer coïncidaient dans tous les cas, ce qui n'est pas exact pour les alliages au-dessous de lo pour loo environ. Les lignes pleines ABCD repré- Fig. Fig. 2. 800 700. 600 V3oo k! .A \ \ \ \ c \\ y *•''•' / \ K, \ / \ \^ 1 \ \ \ / / 1 / / D \ 1 \ \ / / / i \ / / / \ \ \ \ ( B 1 F'! 3o ^o So 60 ro 80 ^o IÔ6 JfichoL p. cent . y" Sno Hnn 600. 1 > 1 1 \ C .fnn 1 \ \ S \^ / • N Itoo \ 1 1 \ \ / / f / \ \ \ \ 11 S ^ % D 3oo B 200 ( 1 wo 1 1 i 0 1 1 1 1 1 300 V 1 10 20 3o ^o So 60 J^icAel p. cent 80 go 100 sentent le début des transfornaations et sont connues assez exactement par les expé- riences de Hopkinson, de MM. Le Chatelier, Guillaume, Dumont, Dumas, Guillet et de l'un de nous. Les lignes poinliliées AE, FC, CD représentent la fin des transfor- Tuations : les expériences citées fournissent des renseignements qui permettent de les tracer dans leur allure générale. Les lignes EF, EE', FF' sont hypothétiques. » Tel quel, ce diagiamme nous avait été dessiné, dès le mois d'octobre 1900, par Bakhuis Roozeboom, dans une communication privée, comme la conséquence la plus probable des faits alors connus, cela sous toutes réserves. Et tout ce que l'on a trouvé depuis n'a fait que confirmer ces sagaces prévisions. » D'après ce diagramme, les alliages dont la teneur en nickel est infé- rieure à OE pour 100 sont une solution solide non saturée de nickel dans le fer, solution homogène du type cristallin du fer a, : elle correspond aux fers météoriques dits cubiques, formés de kamacile pauvre en nickel. (') Apud Coam^ Meteorilenkunde, p. 101. SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE igoS. loSg M Les alliages dont la teneur en nickel est supérieure à OF pour loo sont une solution homogène non saturée de fer dans le nickel, du type cristallin du nickel a. Les météorites de celte composition sont très rares et leur origine est mise en doute. » Les alliages dont la teneur en nickel est comprise entre OE el OF sont des mélanges de deux solutions solides saturées contenant respectivement OE et OF pour loo de nickel. » La solution à OE pour loo est la kamacite, la solution à OF pour loo est la tîenite. Cette classe comprend tous les fers météoriques octaédriques. » En d'autres termes, les fers météoriques, soit qu'ils aient passé par l'état liquide, soit qu'ils aient été formés, comme le pense M. Stanislas Meunier, par réduction de chlorures (les deux origines sont d'ailleurs également vraisemblables), ont été, au-dessus des lignes ABCD, des solu- tions solides homogènes de fer y et de nickel p. Au refroidissement, cette solution a laissé déposer, selon sa teneur, de la kamacite suivant AB, ou de la ttenite suivant BCD, de la kamacite et de la tœnite simultanément suivant EF. La plessite est l'euteclique kamacite-tœnite. » Maintenant, la figure i est tracée d'après les alliages terrestres. Les transformations y subissent des retards considérables dans la série dite irréversible, l'our un refroidissement infiniment lent, comme a dû l'être celui de planètes, le diagramme de refroidissement doit plutôt coïncider avec celui que nous obtenons au chauffage {fig- 2). La théorie reste d'ail- leurs la même, et l'on explique ainsi que la liquation ait pu se faire, à une température relativement élevée, dans les météorites, alors qu'elle est impossible dans nos alliages quand le commencement des transformations est abaissé au voisinage de la température ordinaire. » Les fers météoriques représentent, par suite de la lenteur extrême du refroidissement, l'état d'équilibre normal des alliages de fer et de nickel. Tous nos alliages terrestres correspondants sont métastables. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la préparation du sesquiséléniiire d'iridium. Note de MM. C. Chabrié et A. Bouchonnet, présentée par M. IL Moissan. (( Parmi les quatre combinaisons du soufre et de l'iridium qui ont été décrites, une seule paraît avoir une existence indiscutable, c'est le sesqui- sulfure d'iridium. On sait, en effet, que Berzelius et Bôttger n'étaient pas d'accord sur les propriétés du composé qu'ils ont décrit comme étant le Io6o ACADÉMIE DES SCIENCES. protosiilfiire, que le bisulfure n'est pas mieux défini, et que le trisulfure de Berzelius semble bien être un dérivé du ruthénium et non de l'iridium. » Il était donc raisonnable, dans l'étude des combinaisons séléniées, de chercher à obtenir d'abord le séléniure correspondant au sesquisulfure. » Comme ce sulfure a été préparé par l'action de l'hydrogène sulfuré réagissant à chaud sur une solution de sesquichlorure d'iridium, nous avons fiiit passer un courant d'hydrogène sélénié dans une semblable solution en chauffant légèrement. » L'hydrogène sélénié a été obtenu en préparant d'abord du séléniure de fer par combinaison directe du sélénium et du fer en limaille, puis en attaquant ce protosé- léniure de fer par l'acide clilorhydrique en ayant soin de laver le gaz dans de l'eau avant de le diriger dans la solution du sel d'iridium. Nous avons obtenu de celte ma- nière un précipité noir qui a été recueilli par filtration, lavé à l'eau chargée d'hvdro- gène sélénié et séché dans le vide. » La poudre sèche est noire, brillante, et ne semble pas cristallisée. On ne peut, d'ailleurs, pas constater son action sur la lumière polarisée, parce qu'elle est absolu- ment opaque. » Comme l'acide a/.oti([iie ordinaire ne lallére ni à fioid ni à chaud, on peut la laver avec ce réactif afin d'êlie assuré que le produit ne contient pas de sélénium libre. » L'acide azoticjue fumant réagit un peu si l'on fait l'opération à a5o° en tube scellé; la liqueur prend une couleur verdàtre. » Le mélange d'azotate, de chlorate et de carbonate de potassium au rouge n'attaque qu'incomplètement le séléniure d'iridium. » C'est l'eau régale qui parxlent le mieux à le dissoudre à chaud après un temps fort long et lorsque les acides azotique et clilorlndrique sont en proportions égales. » Pour analyser le pioduit, on le chaulTe pendant G à ~ heures avec un poids d'eau régale loo fois supérieur au sien (20S de réactif poui- os, 200 de séléniure) et l'on renouvelle l'eau dissolvante à mesure que son volume diminue jusqu'à complète disso- lution, puis on ajoute de l'acide chlorhydrique en excès. » On laisse refroidir, on ajoute de l'eau et un fort excès d'acide chloihvdrique et l'on dose le sélénium par la réduction de l'acide sélénieux au moyen du gaz sulfureux (procédé Berthier). Il faut que le gaz sulfureux passe pendant une journée entière dans la solution à la température du bain-uiarie. Ou recueille le sélénium ((ui est pesé par la méthode des filtres tarés. » Si, à la liqueur dans laquelle le sélénium s'est précipité, on ajoute du bisulfite de soude afin de la rendre moins acide, et que l'on continue à faire passer le gaz sulfu- reux, l'iridium se précipite à son tour en poudre noire. Il n'y a pas moven de se tromper et de ne pas saisir le moment où, tout le sélénium s'étanl précipité, l'iridium n'a pas encore été mis en liberté. Le sélénium, au moment où il se précipite, est rouge (variété y), puis il se concrète en une masse noire qui se rassemble au fond de la liqueur claire, tandis que l'iridium se précipite tout de suite en une poudre noire. » D'ailleurs, l'iridium ne se précipite pas tant ([ue la liqueur est fortement chliuhv- dri([ue. Enfin, nous nous sommes assurés (jue le premier précipité oxydé ne donnait . . SÉANCE DU l'i DÉCEMBRE igoS. I061 pas de résidu fixe à la calcination et que le second ('laiL entièrement inattaquable par l'acide nitrique. » Les chillVes des analyses concordent bien avec la formule Ir^Se' qui corres- pond au sesquiséléniure. » Nous avons pensé réussir à obtenir ce produit sous la forme cristallisée en chauffant ses éléments constituants dans un tube scellé de verre de Bohème maintenu résistant à la température du rouge, pendant 8 heures, au moyen d'un garnissage en sable interposé entre le tube de verre et la gaine de fer qui le contenait et qui subissait directement l'action de la chaleur. » C'est la disposition qui a été imaginée autrefois par Frledel dans son travail sur les thiohypophospliites (') et qui a été aussi employée, par lui et par l'un de nous, pour obtenir les sélénioliypopliosphites cristallisés {'-). » Dans le cas actuel, le résultat a été fort médiocre. En mettant, dans une expérience, les éléments en proportions théoriques, et, dans une autre, un excès de sélénium qu on enlevait ensuite, avec de l'acide nitrique, nous avons obtenu une masse noire confu- sément cristalline qui se dillerenciait surtout du produit précédemment décrit, préparé par voie humide, par une résistance beaucoup plus grande encore aux réactifs. » Ainsi, ni l'eau régale, ni l'eau de brome, ni le mélange des nitrates et chlorates alcalins n'ont eu d'action. Nous l'avons fondu à haute température avec le fluorure de plomb sans provoquer de double décomposition. » Le sesquiséléniure d'iridium doit donc être préparé par voie humide comme le sesquisulfure, et il est amorphe comme lui. » CillMlK, — Sur les acétates alcalino-tcireux. Note de M. Albert Colsox, présentée par M. G. Lemoine. « Le chlore, agissant à froid sur l'acétate de plomb en solution acétique, fait apparaître la tétravalencede ce métal; tandis qu'au contactde l'acétate de baryte, il ne modifie pas la bivalence du baryum et le transforme prin- cipalement en acétochlorure BaCl.C-H'O- cristallisé avec i"""' d'acide acétique (^). » A la suite de cette constatation, j'ai cherché à produire par le même (') Ch. Friedel, Comptes rendus, t. CXIX, 189^, p. 160. ("-) Cu. Friedel et C. Chabrié, Bull. Soc. cluin., t. Xlil, 1890, p. i63. (^) Comptes rendus, t. GXXXVII, octobre igoo. p. 660. C. R., iyo3, i' Semestre. (T. GXXXVII, N° 24.) ""-^9 Io62 ACADÉMIE DF.S SCIENCES. procédé les acélochloriires de magnésium et de calcium. Dans ce but, j'ai préparé les acétates de ces métaux, exempts d'eau, en usant de l'artifice dont je m'étais servi à l'endroit du plomb et de la baryte, c'est-à-dire en ajoutant à l'acide acétique une quantité suffisante d'anhydride. L'attaque de la magnésie par ce mélange fournit l'acétate Mg (C- H' O")'- + 1 , 5 C- H' O" , identique au sel que l'on obtient en dissolvant le magnésium métallique dans l'acide acétique glacial. » L'attaque de la ciiaux en morceaux par Tacidc acétique, additionné d'anli\ dridc, est lente : on constate à Ja longue un foisonnement qui quintuple le volume initial de laciiauv et donne unemasse volumineuse amorphe qui, filtrée, fortement comprimée et séchée dans le vide, répond à la constitution : quelle que soit la nature de la chaux. » Si l'on agit sur une petite quantité de chaux, os^ j5 j)our lOOS'' d'acide dissolvant, suitout par ébuUitions suivies de refroidissements, on obtient des cristau?w durs, grenus, transparents, ayant pour composition, eux aussi, Ca(G'-H 'O^)- 4- C^H* 0^. » Cet acétate paraît donc exister sous divers états physiques, et la molécule d'acide acétique qui s'ajoute constamment au sel normal Ca{C-H'0'-)- n'est pas nécessaire- ment caractéristique de la cristallisation du composé; c'est le point sur lequel j'insiste. » La lenteui' de l'attaque de la chaux par l'acide acétique pur, et l'inaction complète du même acide sur le marbre, m'ont conduit à étudier la solubilité de la chaux cris- tallisée, obtenue au tour éleclrique, dans les liquides acétiques. » Dans l'acide acétique pur eu grand excès, la chaux cristalliséeperd assez rapide- ment sa transparence; elle foisonne sans grand échaulTement au point d'occuper, au bout d'une demi-heure, 5 à 6 fois le volume initial : le sel formé possède la constitu- tion ci-dessus indiquée, et semble se transformer en cristaux par un contact de plu- sieurs semaines avec un excès d'acide acétique. » L'anhydride acétique me paraissait devoir léagir sur la chaux cristallisée plus énergiquement que l'acide acétique crislallisable a cause du dégagement de chaleur considérable qui résulte de l'union directe des deux corps. » L'expérience prouve au contraire qu'il n'y a aucune action si l'on opère dans des tubes bien secs et scellés à la lampe pour éviter l'humidité atmosphérique. Même à la température de iS^" après lo minutes d'ébullilion, la chaux reste transparente et ne varie pas de poids. Toutefois, si l'on ajoute de l'acide acétir(ue au mélange de chaux et d'anhydride, l'attaque se fait à froid et avec l'allure de l'attaque par l'acide acétique pur. Cette sorte de catalyse tient peut-être à ce que l'acide acétique se renouvelle constamment dans cette réaction CaO + C''H«0' -H 2(G-H»0--) --Ca(C'-IP0^)5+ C''H«OS H^O, l'hydrate C'H«0% li^O formant aussitôt -iCnV-OK n Ajoutons que la chaux de marbre obtenue à looo" durcit dans l'anhydride acé- tique par suite d'une transformation superficielle en acétate. SÉANCE DU l/| DÉCEMBRE igoS. Io63 » Action du chlore. — iook d'acide acétique dissolvent 6^ à 7s d'acétate calcique vers 100° et deux fois moins vers 10°. I.e même poids d'acide dissont environ lo^ d'acétate magnésien à 1 >". Si l'on sature de chlore sec j'inie ou l'autre de ces solutions, il se dé|)ose des corps solides qui ont l'aspect et la composition des acétates mis en solution. Il semble donc que le chlore n'a pas réagi. Cependant, en évaporant dans le vide une solution magnésienne saturée de chlore depuis 2 jonrs, j'ai constaté que le résidu solide renfermait du chlore précipitable par l'azotate d'argent, mais dont la proportion ramenée à MgCl- correspond à peine à 2 pour 100 du ma- gnésium initialement dissous. » Toutefois, si l'on ajoute i à 2 pour 100 d'eau aux solutions acétiques de magnésium ou de calcium, saturées de chlore, elles prennent la teinte jaune des composés oxygénés du chlore, et il sort de la solution magné- sienne plus concentrée, des mélanges d'acétate et de chlorure de magné- sium hydratés en proportions variables. Dans certaines expériences, j'ai même isolé d'assez gros cristaux déliquescents de chlorure de magnésium hexa-hydraté MgCl-,6H^O. L'eau facilite donc l'action du chlore sur les dissolutions acétiques de magnésium ; le mêlai est partiellement transforme en chlorure, mais dans aucun des cas prêches je n'ai ohlenii d' acélochlorure. de calcium ou de magnésium. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action des acides bromosuccinique et hihromnsucci- nique sur les bases pyridiques et cjuinoléiques. Note de M. Louis Dibreuii., présentée par M. Haller. « Dans une Communication antérieure {Comptes rendus, t. XWII, p. 4i8), M. Simon et moi avons brièvement indiqué la formation d'acide f'umarique dans l'action de la pyridine et la quinoléine sur l'acide mono- bromosuccinique en solution alcoolique. J'ai entrepris de préciser l'étude de cette réaction et de la généraliser dans différentes directions. Ce sont les premiers résultats obtenus qui font l'objet de la présente Communication : ils portent sur l'action des acides bromosuccinique et bibromosuccinique sur la pyridine, la quinoléine et la quinaldine successivement en solution aqueuse et en solution alcoolique. » Acide hromosuccimque . — Cette action consiste le plus souvent dans l'enlèvement d'une molécule d'acide bromhydrique : COMl-CHBr-CH- — COMl -^ CO^ H — CH = CH — CO^H. loB'i ACADÉMIE DES SCIENCES. » En solution alcoolique il y a pour les trois bases étudiées formation du fumarate correspondant : fumaratemonopyridique, monoquinoléique, diqui- naldique, avec un rendement quantitatif. » Ces sels, .en cristaux aciculaires blancs, fondeiil respeclivemenl à iqS", i53°etio4°. Leur analyse complète a été efTeclnée, et l'on a isolé leur acide qui a été caractérisé comme acide fumarique par l'examen de ses propriétés et l'analjse de son sel d'argent. » Les choses ne se passent plus de même en liqueur aqueuse. Dans ces conditions la pyridine seule se comporte comme précédemment et donne le même fumarate; la quinoléine transforme l'acide brome en oxyacide et l'on obtient le malate monoquinoléique : quant à la quinaldine, elle se combine simplement à l'acide pour donner le bromosuccinate diqui- naldiqiie. » Tous ces sels, bien cristallisés, ont été analysés coraplètemenl. Le malate mono- quinoléique fond à i5i° : l'acide malique qu'on en extrait est inactif; le bromosucci- nate diquinaldique, extrêmement soluble dans l'eau, est très altéralde : par simple dissolution dans l'alcool chaud il est transformé en un mélange de fumarate et de lirom- hydrale de quinaldine. Il fond à 57°. » Acide bihromosuccinique . — H y a également lieu ici de distinguer suivant la nature du solvant employé. » En solution alcoolique, l'acide n'est pas altéré : on recueille les bibro- mosuccinates monopyridique, diquinoléique et monoquinaldique : la seule différence porte donc sur le nombre des molécules de base combinées à l'acide, et ceci est indépendant des proportions relatives de la base et de l'acide. L'on a toujours obtenu les mêmes sels en faisant varier la propor- tion de base de 1"°' à 4™°' pour i d'acide. » Tous ces sels sont bien cristallisés : on a f.ill leur analyse complète et isolé leur acide : ils fondent respectivement, le sel monopyridique à 1.37", le sel diquino- léique à 108" et le mouDquinaldique à iSS". )) En solution aqueuse, il y a, au contraire, enlèvement d'acide bronihv- drique (I) CO-H -CHBi- CHBr-CO'H^CO-H -CBr= CH - CO'H, (II) COni - CBr =-CH -CO-H-^CO'H - C =C —CO-H. » Dans le cas de la pyridine et de la quinoléine, les 2'' de brome sont ainsi éliminés : il y a création d'une liaison acétylénique (II), et l'on peut isoler les acétylènes dicarbonates, monopyridique et monoquiiioléicpie. En outre, au moins dans le cas de la pyridine, on peut isoler le terme inter- médiaire (I) de la débroinuration, le bromolumarate monopyridique. SÉANCE DU l/| DÉCEMBRE igoS. loC) » Ponr la quinaldine, la débromiiralion est incomplète ( l) et l'on n'a pu obtenir que le brnniomaléate monoquinaklique sans constater la for- mation (l'acéLvIèno dicarbonate. » L'acétylène dicarbonate nionopyiidiqiie se décompose à 210", ainsi que l'acétylène dicarbonate monoquinoléique : le bromofumarate monopyridique se décompose à 200° et le biomomaléale monoquinaldique fond à i3o". Tous ces sels cristallisent bien : on les a analysés complètement et l'on a extrait lenrs acides qui ont été caractérisés par leurs propriétés. M En résumé, l'action des bases pyridiques et quinoléiques sur les dérivés bromes de l'acide succinique varie avec la nature de la base et celle du solvant : elle conduit, suivant le cas, aux acides malique, fumariqne, bromofnmarique, bromomaléique et acétylène dicarbonique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un nouveau phénol triiodé. Note de M. P. IîrexVasjs, présentée par M. A. Haller. « Dans des Communications antérieures ('), j'ai fait connaître les isomères diiodés du phénol OH— CH'P 1.2.4, 1-2.6, I.3.G, 1.3.;") et 1.3.4 ainsi que les nitrobenzènes et les anilines iodés qui leur ont donné naissance. Je me propose de décrire ici les composés iodés que j'ai obtenus en partant de VorlJionitraniline diiodée Azll" — (^"H^I- — AzO^ 1.4.6.2 par la série des réactions suivantes : Le sulfate diazoïque de cette nitraniline a été décomposé avec l'iodure de potassium et changé en \\\\ nilrobenzêne Iriiodé kzO- — C^W-V 1.3.5.6. Ce dérivé nitré adonné par réduction une aniline triiodêe AzH- — CH'-P i. 3. 5.6. Cette base a été diazotée et le diazo chauffé en présence d'eau m'a fourni le phénol iriiodè OH — C H^ P 1.3.5. 6. Je vais indiquer les conditions dans lesquelles ces transformations ont été effectuées et exposer les propriétés de ces corps nouveaux. » I. iNiTROBENZÈNE Tniiot)É, AzO" — C' H" I'' 1 . 3 . 5 . 6. — l^our diazoter l'ortlioni- traniline iodée AzH- — C" Il-I' — Az(J'- 1.4.6.2, on dissout 3os de ce composé dans lao"^""' d'acide sulfurique. La solution est versée, peu à peu et en agitant, dans J25''"'' d'eau glacée; le sulfate de cette base se précipite ainsi très divisé. Au mélange refroidi (') Comptes rendus, t. CXXXII, p. 83 1; t. CXXXIV, p. 307; t. CXXXV, p. 177; t. GXXXVI, p. 336 et 1077. Io66 ACADÉMIE DES SCIENCES. et mainlenu vers 5°, on ajoute en continuant à agiter une solution de 55,7.5 de iiilrite de soude dans 5o""° d'eau, puis on laisse la température remonter vers i.>. » Pour obtenir le nilrobenzène triiodé, on verse goutte à goutte dans la solution de ce diazo une dissolution concentrée de i3s d'iodure de potassium ; de l'azote se dégage et un précipité coloré se sépare. On achève la réaction en cliaud'ant peu à peu la li- queur vers 60°; après refroidissement et dilution, on purifie le précipité total obtenu par dissolution dans l'alcool bouillant. La solution maintenue à l'ébullition 4 heures avec du noir animal, puis liltrée, laisse déposer à froid un corps formé de prismes dont la formule de composition est AzO'-— C^H'-P; c"est l'isomère 1.3.5.6. » Il cristallise en gros prismes jaunes fusibles à la.'i". Soluble à chaud dans l'alcool méthylique, l'alcool, il est plus soluble dans les autres solvants usuels. » II. Aniline triiudée, AzH-— CH-I' 1.3.5.6 — Le corps précédent est réduit et changé en aiiitinc iriiodée i .3.5.6 au moyen du prolochlorure d'élain. A cet eflet, on verse une dissolution alcoolique saturée chaude de 20s de dérivé nitré dans une solu- tion cidorhydrique de 28s du seld'étain, et l'on maintient quelques minutes la liqueur à rébullition. On distille une partie de l'alcool et l'on entraîne le reste avec la vapeur d'eau. On additionne le produit de la réaction d'un excès de lessive alcaline étendue et refroidie; on recueille la base ainsi séparée, on la lave et on la dissout dans l'alcool chaud. La solution iiltrée laisse cristalliser à froid l'ainine en aiguilles colorées. On l'obtient à l'étal de pureté en faisant bouillir quelques heures sa solution alcoolique avec du noir animal. » Cette aniline triiodie est en aiguilles incolores, soyeuses, fusibles à 1 16". Peu soluble dans l'éther, la ligroïne, elle est plus soluble dans le benzène, l'alcool et l'acide acétique. » L'amide ACÉTiQiE Correspondant AzH — GO — CIP— C'Il'-P cristallise en fines aiguilles, soyeuses, volatilisables à partir de 200° et fondant à 227°. Ce corps est peu soluble dans les solvants organiques. » III. Phénol triiodé OH — C^ IPH i .3.5.6. — Pour diazoter Vnniline Iriiodée et la transformer en triiodophénol, on opère ainsi : dans lO'""' d'acide sulfurique refroidi vers 0°, on introduit par petites portions, et en agitant, 05,-5 de nitrile de soude, puis 4°7' "ie la Irilodaniline. Le mélange, agité encore 3 heures sans refroidir, est versé avec précaution dans 120S de glace pilée contenue dans un ballon. On porte peu à peu la liqueur vers 60°, puis à l'ébullition à l'aide de vapeur d'eau qu'on fait arriver dans le vase relié avec un réfrigérant à reflux. Au bout de 3o minutes, on abandonne le tout au refroidissement. Pour purifier le produit de la réaction, formé d'une masse pâteuse, on le triture dans un mortier avec une solution alcaline étendue ; une partie entre en dissolution. La solution filtrée et additionnée d'acide chlorhy- drique donne un précipité coloré qu'on traite par l'acide acétique étendu bouillant. Une partie du phénol se dissout et cristallise à froid en aiguilles incolores, liln renou- velant plusieurs fois ce traitement, on obtient is,5o de phénol triiodé. » Par évaporation de sa solution dans un mélange de benzène et de ligroïne, ce corps se sépare en aiguilles prismatiques, fusibles à 114°, très solubles dans les sol- vants organiques. » Son ÉTHER ÉTHYLIQUE C'IP — O — CMPF t . 3 . 5 . 6 cristallise en fines aiguilles incolores, soyeuses, fusibles à 120". SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE igoS. I067 » L'étiier acétique C^H'O^ — C«Hn'i.3..J.6 est en fines aiguilles incolores, fusibles à laS", solubles surtout à chaud dans l'alcool et l'acide acétique. » CHIMIE ORGANiQii: . — Stéréoisomèrie dans les èlhers camphorarboniqncs sub- stilués el l'acide mèlhylhomocamphorique . Acide élhylcamphocarbonique . Note de J. Minguix, présentée par M. Haller. » Méthylcamphocarhonales de inélhyle stéréoisomères. — Quand on méthyle le . c /^"' camphocarbonate de méthvle, on obtient le composé (a) C^H'Y I \CO^CH% fon- dant à 85" et de pouvoir rotaloire dans l'alcool : ï„=i + 17°25' (').Ce méthylcampho- carbonate de métliyle est accompagné d'un liquide qui, lavé à la potasse étendue pour le débarrasser du camphocarbonate de méthyle, ne donne plus de réaction colorimé- Irique avec le perchlorure de fer et qui, distillé, puis abandonné à une basse tempéra- ture, fournit à la longue des cristaux, ayant des points de fusion très variables. » Cette masse cristalline, essorée, donne finalement un liquide passant entre i35°-i4o° sous une pression de i3™". Son pouvoir rotatoire dans l'alcool est 20 = + 75°. Soumis à l'analyse, il répond à la composition du méthykamphocarbonate de méthyle. « Saponifié en tubes scellés à 180° par de la potasse alcoolique, il donne du camphre mélhylé identique à celui que fournit dans les mêmes conditions le méthylcamphocar- bonate de méthyle (a) (2). Il résiste à l'action de l'acide chlorhydri([ue, ce qui montre que nous n'avons pas affaire à la forme énolique. Xous sommes donc autorisés à consi- dérer ce liquide comme le stéréoisomère du dérivé a et nous l'appellerons /?îe7/î//crt/"- phocarbonatc de méthyle p. Ouant à la masse cristalline, que nous avons séparée de ce liquide, c'est un mélange isomorphe des isomères a el p. Eu elTet, par des fusions liaclionnées, suivies d'essorage, on obtient du composé a fondant à 85°. Les dilTérentes fractions ont des pouvoirs rotatoires variables et compris entre +17" et -(-^5°. Leur saponification donne toujours du camphre méthyle et leur analyse fournit des nombres correspondant au méthylcamphocarbonate de méthyle. » Éthylcamphocarbonates de méthyle stéréoisomères. — Quand on fait réagir l'iodure d'élhyle sur le camphocarbonate de méthyle en présence de méthylate de sodium, on obtient un liquide qu'on débarrasse de l'élher camphocarbonique par un lavage à la potasse, et qui, soumis à la distillation, passe à iGaosous une pression de i"". Cette substitution du radical éthyle est très lente, comme l'a fait observer M.Bruhl(2) à propos de la préparation de l'éthylcamphocarbonate d'éthyle. » Abandonné à lui-même, ce liquide laisse déposer des cristaux solubles dans les (') MiNGUiN, Comptes rendus, t. CXII, p. iSGç). (-) Minguix^ Comptes rendus, t. CXV, p. 120. (')B RUHL, Bericlite. 3= série, t. XXXV, p. 8619. Io68 ACADÉMIE DES SCIENCES. dissolvants ordinaires, fondant à 60", et de pouvoir rotatoire dans l'alcool au = -H 58". » Saponifié par de la potasse alcoolique à la température de 220°, il fournit du camphre étliylé et |de petites quantités d'acide éthylcannphocarbonique. Le liquide restant, soumis de nouveau à la distillation, passe à peu près à la même température que le produit primitif. Son pouvoir rotatoire dans l'alcool est a„:^-H87",8. La po- tasse alcoolique à 220° réagit aussi sur ce composé en donnant de l'éthylcamphre et de l'acide étiiylcamphocarbonique. » L'analvse du produit solide et du liquide montre qu'on a aflaire dans chaque cas à de réthvlcamphocarbonate de niélhyle C'H'*/ r\C02CH'. Nous avons donc deux \co éthylcamphocarbonates de métliylo, comme nous avons deux méthylcamphocarbonates de méthyle. Cette sléréoisomérie entrevue par M. Briihl (') a été mise en évidence récemment par M. llaller dans le dérivé propylé de l'élher camphocarbonique (-). » Acides mélhylhomocamphoriques stéréoisomères. — L'on soumet le camphre cyanométhvlé à l'action de la potasse alcoolique ('), on obtient un acide méthylhomo- /CH;'^"' camphoriqne («) G8H''<^ \GOOH_ p^^j^j jg {y^^^c^ i78°-i8o°. Pouvoir rotatoire \cooii dans l'alcool «1,:^+ 26<'3i. Quand on saponifie le méthylcamphocarbonate de méthyle en tubes scellés vers 200°, il se forme, en même temps que du méthylcamphre, le sel de sodium d'un acide ayant pour point de fusion i43°et pour pouvoir rotatoire dans l'alcool ai, =:+ 38°i2. Il se dépose sous forme de houppes cristallines d'un mélange d'alcool et d'eau. Son sel de calcium est nettement cristallisé en fines aiguilles et donne par calcination du méthylcamphre. » Malgré une petite différence dans le point de fusion, nous considérons cet acide comme l'acide P-méthylhomocamphorique de Rochussen (*) obtenu en hydratant l'anhydride de l'acide a-méthylhomocamphorique. Nous devons dire que M. Bruhl, par une saponification à une température beaucoup plus basse, a obtenu de l'acide méthylcamphocarbonique et un produit visqueux qu'il considère comme le sléréoiso- mère de ce dernier (*). » Acide éthylcainphocarbonifjue. — Dans le même ordre d'idées, nous avons voulu préparer l'acide éthylhomocamphorique-p, en saponifiant à 220°réther éthylcampho- carbonate de méthyle. Nous sommes tombés cette fois sur de l'acide éthylcampho- carbonique G* H'' :^ |\COOH, (|ui se présente d'abord sous forme d'une masse {') Bruhl, Bericktc, 3= série, t. XXXV, p. 3625, (-) S.. Haller, Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 790. (') Haller et Mingiun, Comptes rendus, t. GXVIII, p. 690. (') Inaugural dissertation, 1897, Bonn. (°) Bruhl, Bericlite, 3' série, t. XXX\ , p. 3625. SÉANCE DU l/i DÉCEMBRE IQo'i. ioi\c) visqueuse, crislallisant à la longue en fines aiguilles. Il est très probable que dans des conditions con\enables on pourrait, comme dans le cas du déiivé méthylé et allylé ('); proxoquer la rupture du novau. » CHIMIE ORGANIQUE. — lodures de mercarammonium des aminés primaires et des aminés tertiaires. Note de M. Maurice François. » Les iodtires de mercurammoniuai dérivés des aminés sont jusqu'ici peu connus. Après les dérivés de l'ammoniaque, j'ai étudié ceux de l'ani- line (-) et, depuis, ceux d'autres aminés primaires. Ces recherches montrent que les iodures de mercurammonium dérivés des aminés primaires forment une série parallèle de celle des dérivés de l'ammoniaque, dans laquelle, toutefois, rhvdrogène de l'ammonium est remplacé tant par des radicaux organiques que par du jnerctu'e. 1) Par la réaction de l'iodure mercurique sur les aminés primaires ou leurs sels, ou peut obtenir : » 1° Des iodomercurates de formule générale (1-lAzH-. HIj" (Hgl- )"; tel est l'iodo- niercurate d'aniline CH' AzH'^ HI.Hgl-. )) 1° Des chloroiodomercurates de formule (KA/.H-. H1)"(R AzII-. HCIj" (^HgP)"; tel est le chloroiodomercurate d'aniline (G°H»AzH2.Hl)=(C''H^ AzH^HCI) (HgP). Ces composés ne sont pas des dérivés ammoniés proprement dits. » 3° Des composés de formule (R AzH-)" (Hgl- 1", cristallisés, solubles dans l'al- cool, l'éliier et dans un excès de base, dissociables. » 4° Parmi ces composés, ceux de formule (RAzH-)-HgP se produisent facilement comme l'iodure de diphénylmercurodianimoniura ( CH^ AzIl-j-HgP. Par la soude causti(|ue, ils se transforment en un nouveau coiuposé, amorphe, insoluble, résullaiil de la substitution du mercure à l'iudrogéne dans le groupe AzH-; tel est l'iodure de trimercurodipliényldiaramonium cristallisé (Cil'* AzHg)^HgP ou Hg^ ( G°II°)'- Az'-l-, » 5° Les autres composés de formule (RAzH^)"(HgI^)" donnent également par l'action de la soude caustique des dérivés dans lesquels l'hydrogène est remplacé par du mercure. Ainsi, pour l'ammoniaque, en partant de (AzH')''(HgI-)' ou Hg^ IP-Az'*!'', on avait obtenu Hg'Az*!"^; on a obtenu à l'état cristallisé le composé correspondant d'aniline Hg''(C»H=)' Az'P. )) Par leurs propriétés, les composés de ces deux dernières séries se rapprochent de l'iodure de dimercurammonium Hg-AzI. (') Haller, Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 788. — Biu;hl, BericlUe, 3= série, t. XXXVI, p. 363 1. {-) François, Thèse de la Facalté des Scienees de Paris. 1901, n" 1033. C. R., 190.Î, •• Semestre. (T. CXXXVII, N° 24.) '^O 1070 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ainsi les composés des aminés primaires de la forme (RAzH-)"(Hgl-)" traités par une solution de soude caustique se transforment en nouveaux composés azotés insolubles plus riches en mercure. Les bases tertiaires ou fonctionnant comme telles donnent facilement comme les primaires des composés de la forme (R^Az)"(Hgl-)", mais la manière dont se com- portent ces composés vis-à-vis de la soude est toute différente. » Soil l'iodiire de mercuropyiid^ldiaminoniuni (C^IP Az)-ilgl- déjà connu. Je l'ai préparé très pur en grands cristaux incolores, en cliauflanL au baiu-inarie dans une fiole 108 d'iodure mercurique avec loo"^"'' d'alcool à 90° el ajoulanl peu à peu de la pjri- dine jusqu'à ce que tout l'iodure mercurique soil dissous. Par refroidissement, le composé cristallise. On jette les cristaux sur un filtre; on les essore rapidement au papier et on les enferme aussitôt. M Ces cristaux ne sont pas altérés par un contact prolongé avec la soude caustique à 25 pour 100. 11 y a plus, ces cristaux peuvent prendre naissance dans une liqueur très alcaline, par exemple lorsqu'on précipite par la pyiidine un mélange à parties égales de réactif de Nessler et de soude caustique à 20 pour 100. La soude caustique est donc sur eux sans action à froid, ce qui pouvait être prévu, puisque les composés de formule (R'Az)" (HgP)" ne contiennent pas d'hj-drogène reraplaçable par du mercure. » Si Ion pousse plus loin l'action de la soude en rliaufi'anl les cristaux pulvérisés avec de la soude à 2.5 pour 100 en présence d'un courant de vapeur d'eau, le composé incolore se transforme peu à |)eu en une substance brune pulvérulente. On constate à l'analyse que celte substance brune ne contient pas d'azote el qu'elle est consliluée par del'oxyiodure de mercure. Cette réaction est facile à expliquer; le corps (G^H' Az)-Ilg^- se dissocie en iodure mercurique et en pyridine qui est entraînée par la vapeur d'eau ; la soude agit alors à la manière ordinaire sur l'iodure mercurique formé en le trans- formant en oxyiodure. Dans les mêmes conditions, les composés des aminés primaires donnent un nouveau composé aramonié insoluble el c'est ainsi qu'a été obtenu le composé d'aniline Ilg' (C'H')- Az-P cité plus haut. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l' élltérificulion. de l'acide pliosphoriqiie par la glycérine. Note de M. P. Carré, présentée par M. H. iMoissan. « En raison de l'importance commerciale des glycérophosphates, l'éthérification de l'acide phosphorique par la glycérine a déjà fait l'objet d'un assez grand nombre de travaux. Nous retiendrons ceux de M;\I. Adrian et Trillat (') qui. en dehors de l'acide glycérophosphorique, ont isolé un (') Journal de Pli. el C/u'ni., 6' fasc, p. 22(1. SÉANCE DU 1 'i DÉCEMBRE igoS. lOyl (liéther sur lequel je reviendrai dans une prochaine Note ; et les expé- riences de MM. Imbert et Belugou (' ) qui ont étudié la vitesse et la limite d'éthérification de proportions équimoléculaires d'acide phosphorique et de glycérine à diverses températures et à divers états d'hydratation, sans mentionner la formation d'un diéther. M L'étude des élhers phosphoriques du mannide et de l'érhytran (-) m'ayant montré que la limite d'éthérification est plus reculée dans le vide qu'à l'air libre, j'ai pensé que l'emploi du vide permettrait également d'augmenter le rendement de l'acide glycérophosphorique ; les résultats m'ont amené à revoir aussi quelques éthérifications à l'air libre. )) J'ai constaté que l'acide phosphorique peut former avec la glycérine trois éthers à l'air libre et dans le vide : » 1° Un monoéther, l'acide glycérophosphorique ordinaire, mono-acide à l'hélianthine et diacide à la phtaléine ; 2" un diéther monoacide à l'hé- lianthine et à la phtaléine ; 3" un triéther neutre aux indicateurs colorés. » Les quantités relatives de ces éthers ont été déterminées en se basant sur la façon dont ils se comportent aux indicateurs colorés, eux et l'acide phosphorique ; la proportion de triélher était fournie par la quantité d'acide ne se manifestant plus aux indicateurs colorés, après avoir vérifié toute- fois que cet acide se retrouvait par un dosage au pyrophosphate de magnésium, après destruction de la matière organique. » La limite d'éthérification est d'autant plus reculée que la température est plus élevée et surtout que la pression est plus basse ; cette limite peut devenir très voisine de 100 pour 100 sous la pression très faible obtenue avec la trompe à mercure. » Le Tableau suivant (^) résume les diverses expériences faites à ce sujet sui- des proportions équimoléculaires d'acide PO'' H' et de glycérine anhydre: (') JJu/lelin Soc. cliiin., t. XXI, p. gSo. (') P. Carré, Comptes rendus, igoS, p. 3o6 et 456. (^) Il n'est pas négligeable de remarquer que les résultats obtenus ne sont compa- rables que si l'on opère dans des conditions identiques de température et de pression, et aussi de masse; en effet, des expériences faites sur des quantités de produits variant du simple au triple ne m'ont pas absolument fourni la même vitesse ni la même limite d'étliérification : et cette différence e>l d'autant plus sensible f(ue la pression est plus élevée. Dans le vide de la trompe à mercure, les limites sont les mêmes avec as et avec jo^ de produits, la vitesse est seulement un peu plus faible. 1072 ACADEMIE DES SCIENCES. Ouanlitc pour lon de : Temps PO'II loUil lie entré en chauffage. TriéOicr. Dit'llier. IMonnétlicr. eombinaison. lieures ci , O o O 21,8 M ,H ■|a l 2 » » /|,.î 4,5 ■i " I 5 ,) » 10,7 10,7 1^/ 10 » 1,2 ia,6 16.8 ^ I j 3o „ 3,8 27,3 3i.i g "I I 45 .. 5,6 35,6 4i,2 ll\ 60 ., 6,7 35,4 43, • (2 ' 80 ... ,. 6,6 35 4i,6 3 o o 5,3 5,3 8 » 1,1 1 3 , 2 1 4 . 3 ^ . . . 12 » 3,7 16,5 20 , 2 I I j i5 >, 5,5 22,4 27,9 c. 25 1) 10,3 3i .5 42 1 I / 35 0,4 j5,i 48,5 64 5o 0,8 19,3 45,3 65,4 65 1,3 19,2 42,8 63,3 .Al' 3 » 4 > 2 1 4 - 1 18,3 Ij"! 8 » 12 21,2 33,2 ^g) 12 0,8 16,3 43,4 60,5 1.1 '5 ,,7 22,. 48 7'>8 2 2-1 i8Apparit'""ilel;i mousse. 2,6 23 49) • 74,7 H l 25 3,1 22,5 47 72,6 = . S . c 1 3 •. » 3o,2 26,1 57,1 Sâ^ë='1 <^ '^'5 47,6 25,7 76,8 £ "h ~^r ( 8 4,3 46,7 23,2 74,2 ■■ % A • ,■ I 75 Masse se boiirsoude . . i3,i 38,8 47,6 99,5 •il il'-) '^5 "'^'^ 24 21,5 99,3 t^'l.lt\ 200 91,4 7,6 » 99 >=- -|ô s H 5 f 25o 98,8 » » 98,8 12 8,1 47,6 27,4 83,1 36 Masse commence à 5 5 £ ] mousser 11, 4 59,6 23,8 94,8 " -î^ 5 ' 00 i4,i 63,4 i3,6' 91,1 C; T3 co Les résultats étant moins bons qu'à la température de 115°, cette H I expérience n'a pas été continuée. » 11 nous montre que, à la température de loâ" et à l'air libre, conditions dans lcs(|uclles se ^ont placés MlM. Imbert et Belugou, il se forme déjà une petite quantité SÉANCE DU I-'j DÉCEMBRE igoS. 1078 de diélher. Le tiiétlier se forme déjà à l'air libre, mais toujours en très faible propor- tion; l'emploi de la trompe à eau ne permet pas d'élever au-dessus de 4 à 5 pour 100 la proportion' de ce triétlicr; mais dans le vide de la trompe à mercure on parvient à transformer la presque totalité de l'acide phosphorique en triéther. Lorsqu'on opère dans le vide le maximum de la quantité totale d'acide phosphorique entré en combi- naison est indiqué par l'apparition de mousse (') qui bien souvent ne permet pas de prolonger le chauffage; excepté sous la pression très faible donnée par la trompe à mercure (la mousse se borne à décupler le volume primitif). » Jusqu'ici on ne paraît pas s'être préoccupé de savoir ce que devenait le diéther, qui se forme dans les conditions où se fait l'clhériiîcation industrielle, lors de la transformation du mélange éthérifié en glycérophos- phates, ce qui explique les résultats assez divergents trouvés par différents auteurs en analysant des glycérophosphates de diverses provenances. » Dans une prochaine Note je compte revenir sur l'étude de ces trois éthers, et sur les conditions de transformation du di et du triéther en acide glycérophosphorique ordinaire. » ZOOLOGIE. — L'origine réelle des perles fines. Note de M. L<»uis Boutas, présentée par M. Yves Delage. « J'intitule cette Note « l'Origine réelle des perles fines », parce qu'il existe, pour ces productions, une origine apparente qui a mis en défaut la perspicacité des naturalistes qui se sont occupés récemment de la question. » Dans les Mémoires parus durant ces dernières années, les auteurs semblent d'accord, en effel, pour distinguer deux sortes de perles : » 1° Les perles de nacre qui se forment, comme la coquille, aux dépens de la sécrétion de l'épithélium externe du manteau de certains mollusques. » 2° Les perles fines, proprement dites, qui naîtraient (selon l'opinion classique) dans l'épaisseur même du manteau, indépendamment du revê- lement externe de la paroi du corps. » Je me propose de démontrer que, contrairement à cette opinion, la perle fine, bien qu'elle semble naître dans l'intérieur des tissus de l'Ace- phale, est cependant une production de l'épithélium externe du manteau, au même litre que la coquille et les perles dites de nacre. (') A moins que l'on opère au-dessous de 100". 1074 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Jiivais dt>j;i in(li(|ué (') i|ue, si l'on iiilrodiiil diiiis le manteau d'une Halinlis (sans léser répilliélium (|iii revêl sa face externe) des aiguilles de nacre, ces corps étrangei's restent dans les tissus sans pro\oquer aucune sécréliou, tandis que, au contraire, si Fou iiitiiiduil ces aiiçuilles de nacre entre le manteau et la C0(|uilie (au-dessus de l'épi- thélium externe), ces aiguilles sont prouiptement recouvertes par la sécrétion nacrée. » Le résultat négatif de la première partie de cette expérience n'avait pas paru suffisamment concluant au point de vue de la lormation des perles fines. Il est nette- ment établi maintenant c[ue le noyau de la ])liipart des perles est constitué par un disliime. L'action du parasite sur les tissus pouvait être dilférente de celle exercée par une aiguille de nacre. » L'étude d'un stade caractéristique de l'évolution du distonie parasite vient heu- reusement compléter les résultats de ma première expérience. » J'ai utilisé pour ce travail les moules perlières de Billiers qui avaient également servi aux recherches effectuées en 1902 par Lyster Jameson C') et l'avaient conduit à des conclusions tout à fait différentes des miennes. » Les distomes parasites qui infestent le corps de ces mollusques cheminent à travers les tissus pour gagner l'extérieur. Quelques-uns s'égarent dans la cavité située entre le manteau et la coquille et se trouvent emprisonnés dans cette chambre hermétiquement close. Ce sont ces égarés qui vont servir de noyaux aux perles fines. » Ne pouvant quitter leur prison, ils se logent dans un repli de l'épithélium externe du manteau, qu'ils dépriment pour former une petite logelte. » On aperçoit alors l'animal entouré par l'épithélium épaissi, sous la forme d'une petite masse sphérique, au milieu de laquelle on distingue ses principaux organes. » Ce stade, qui avait échappé aux observateurs, est très important, car il donne la clef du mode de formation des perles fines. Je l'appellerai le stade de Yencapu- clionnement. J'ai cru uécessaire de le fixer nettement à l'aide d'une série de clichés photographiques. » En l'étudiant sur des séries de coupes, on constate que l'organisme du mollusque réagit contre l'envahissement du parasite, et que la sécrétion de l'épithélium qui tapisse la logetle donne naissance aux premières couches de la perle. » Plusieurs cas peuvent se présenter : » 1° La dépression de l'épithélium peut êlre peu profonde et rester largement béante. Tl se forme alors une demi-perle, qui se soude promptement avec la coquille ; M 2*^ Le capuchon épithélial peut être plus protond, tout en conservant (') L. BouTAN, Procliiclioii artificielle des perles chez les Haliotis (Comptes ren- dus, t. CXXVII, 1898). (-) Lyster Jameson, On thc origin of pecirls [Derby teclinical collège, /902). SÉANCE DU l/i DÉCEMBRE igoS. lOyS un large orifice. La perle qui se forme reste creusée sur la face qui regarde la coquille d'un orifice central. » 3" Le capuchon épithélial ne forme plus qu'un tube étroit le reliant au reste de l'épithclinm. La jierle en forme de poire, ou presque sphérique, présente un pédicule de forme variable. « 4" Enfin, et c'est le cas le plus général, les bords du capuchon se soudent. La cavité parasitaire se trouve séparée du reste de l'épilhélium externe et s'enfonce dans les tissus. La perle qui se forme est sphérique. » Dans tous les cas, même dans le dernier, où la perle est logée dans l'intérieur du manteau, la perle a une origine épithèliale et représente une sécrétion de l'épithélium externe du manteau. Il était iniporlant de cons- tater ce fait. On avait nié qu'il fût possible d'obtenir de véritables perles fines par la trépanation de la coquille et l'introduction de corps étrangers entre la coquille et le manteau. On voit que, en réalité, la trépanation imite expérimentalement le mode de pénétration du parasite. Le jour oii cette imitation sera parfaite le problème de la production artificielle des perles fines sera résolu. » BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Sur les factnas élémentaires de Vhéréilué. Note de M. Georges Coutagxe, présentée par M. Alfred Giard. « Lorsqu'il y a croisement fécond entre deux individus présentant, pour un même caractère ou un même groupe de caractères a, l'un une moda- lité «,, l'autre une modalité nettement différente «j, ces modalités a, et a., semblent déterminées héréditairement dans les produits issus du croisement par des/acteurs doués d'une certaine autonomie. En etïet, il arrive souvent, dans ces croisements a, X a.,, que le on les facteurs élémentaires de la modalité a, qui ont été apportés par l'ovule d'une part, et le ou les facteurs élémentaires de la modalité a^ qui ont été apportés par le spermatozoïde d'autre part, se disjoignent au cours de l'évolution du sujet croisé, de telle sorte que ces facteurs ddférents sont très inégalement répartis dans les produits sexuels mûrs, ovules et spermatozoïdes, el sans (/u aucune réaction modificatrice qualitative des facteurs de rt, et de a^ les uns sur les autres semble résulter de leur association, avec bipartitions successives, dans une longue série de mêmes cellules, œuf et blastomères jusqu'aux cellules germinales. )) Je propose d'appeler 7w«e/?«o/( de «, et de a, les facteurs élémentaires 1076 ACADÉMIE DES SCIENCES. de r hérédité de «, et de a., ; toute hypothèse complémentaire sur le nombre, la nature et le mode d'action de ces facteurs étant écartée de cette simple définition. )) Un mot nouveau me semble en effet nécessaire pour la clarté du langage, car ceii\ qui ont été employés jusqu'à ce jour pour désigner les facteurs élémentaires de l'héré- dité, tels que gemmules, jiangènes, déterminants, etc., sont adaptés à des théories particulières basées sur des hypothèses très discutables et très discutées, et ne sont guère susceptibles de servir sans ambiguïté ailleurs (|ue daas l'exposé et la discussion de ces théoi-ies. » L'emploi du mot mnenion, défini comme je viens de le faire, implique en lui- même une hypothèse; mais celle-ci est très large, et elle échappe en tout cas aux critiques qui ont été adressées aux différentes hypothèses beaucoup plus détaillées qui font résider les facteurs de l'hérédité dans des « particules représentatives ». Celle hypothèse, qui revient en somme à concéder tout simplement à certains facteurs de l'hérédité une certaine autonomie tout au moins temporaire, est compatible même avec la tliéorie dite l>ioc/iimii/ue qui fait déterminer les caractères par la nature qualitative des substances chimiques qui constituent les plastides initiaux. C'est à l'étude expérimentale de l'hérédité que l'on devra recourir pour être renseigné sur le nombre de mnémons diflèrenls que renferment les dillerentes cellules reproduc- trices, sur le nombre de cellules ou d'organes dans lesquels chacun d'eux déter- mine un certain nombre de caractères, en un mot sur toutes les particularités de leur nature et de leur fonctionnement. » Lorsque les modalités a, et a, d'un même caractère a sont peu dis- tinctes, ou que, étant distinctes, elles peuvent fusionner, en un mot lorsque le caractère considéré a varie non plus d'une fnçon discontinue, mais d'une façon continue, on est amené, par extension, à appeler aussi mnémons de a, et de a., les facteurs héréditaires de ces modalités a, et a„. Mais l'indéoen- dance mutuelle de ces mnémons n'est plus aussi probable dans ce cas que dans le cas précédent, et l'on ne peut dire a priori si les différentes et très nombreuses modalités intermédiaires entre a, et a„que présentent les pro- duits du croisement a, x a„ doivent être attribuées à des combinaisons en différentes proportions de mnémons a, et de mnémons a„, ou si de la réac- tion mutuelle des mnémons «, sur les mnémons a„ il peut résulter des mnémons a„, Oj, a,, . . . facteurs de nombreuses modalités a.,, a^, «,,, . . . intermédiaires entre a, et a„. » En d'autres termes l'idée de mnémons distincts cohabitant dans l'œuf fécondé et dans les blaslomères qui dérivent de cet œuf est donnée par l'étude de l'hérédité des caractères polytaxiques ; on ne saurait l'étendre sans de grandes précautions à l'étude de l'hérédité des caractères non SÉANCE DU I i DÉCEMBRE ipoS. 1077 polytaxiqties. J'appelle polytaxiqiœ tout CMcaetère variant d'une façon clis- continiie, c'est-à-Hire présentant plusieurs modalilés ueÂlemenl disjointes, plusieurs taxies. » Chaque taxie différente semble déterminée par une sorte particulière de mnémnn. Mais il n'en est peut-être pas de même pour les différentes modalités dont sont susceptibles les caractères non polytaxiques. Toutefois, il est présumable que ces modalités sont déterminées par un mécanisme ayant tout au moins quelque analogie avec relui de la détermination des taxies. En sorte que l'étude des croisements entre taxies différentes est susceptible de fournir directement ou indirectement des données inté- ressantes stu- la nature et le fonctionnement de tous les facteurs élémen- taires de l'hérédité. « GÉOLOGIE. — Sur la géologie et. l'hydrologie souterraine du Caucase occi- (/en/a/'.* Note de MM. A. Yermoloff et E.-A. Martel, présentée par M. Albert Gaudry. « Conformément aux ordres de Sa Majesté Le Tsar, le Ministère de l'Agriculture et des Domaines de Russie s'occupe actuellement de C(jloniser et de remettre en valeur le littoral et les vallées du Caucase occidental, jadis occupés par les Tcherkesses. » En exécution du programme tracé, et jjour apprécier les ressources et l'intérêt de cette région, nous y avons effectué, d'août à novembre igo3, un voyage de recherches, rayonnant autour des stations climatériques récem- ment fondées par le prince d'Oldenbourg et le Ministère de l'Agriculture à Guélendjik, Touapsé, Sotchi, Gagri, Soukhoum, etc. » Celte exploration sera relatée dans un Ouvrage consacré au Versant maritime du Caucase occirlental, de Novoroshibk à l^oti. » Le premier résultat de noire élude aura été de fixer les idées sur la géologie de la région, qui est marquée d'un point d'interrogation, comme inexplorée, sur la Carte géologique officielle de la Russie, publiée en 1892. » Comjilélanl les travaux exécutés depuis cette date par MM. les ingénieurs Ivon- cliin, SerguéiefT, Conslantinofl' et le professeur Lagorio, les investigations de 1900 permettront d'appliquer au C^aucase occidcnlal les conclusions d'ensemble rapportées par M. Marcel Bertrand du Caucase cejitral (Congrès géologique de 1897). 1) Les coupes des vallées de la Sotchi, de la Mzimta, de la Bzib et l'examen micro- scopique des échaiiliUons recueillis échurcironl cerlains détails controversés, par C. tl , i(,o3, 2« Senxesire. (T. CX.WVlt, N" 24.) l \l 107H ACADÉMIE DES SCIENCES. exemple sur les curieux conglomérats, supposés jurassiques et composés d'éléments éruplifs verts (cliabases, porpliyrites), de la vallée de Krasni-Poljana. » Les remarquables sources sulfureuses de Matsesta et Agouri près Sotchi, qui feront l'objet d'une Note spéciale, autorisent à se demander si le gypse qui, jusqu'ici, n'a pas été rencontré dans la contrée, n'existe pas là à une profondeur relativement faible. » IJorographie du Caucase occidental n'est connue que des topographes chargés des nouveaux levés militaires au ^yoTj et des ingénieurs, qui ont fait les tracés des roules projetées dans ces parages; car leurs travaux n'ont pas été livrés à la publicité. Aussi les plus récents Ouvrages géographiques contiennent-ils, à son sujet, des erreurs attribuant, par exemple, qSyo"' au mont Ochten, ([ui n'atteint pas 2900", et 35oo"' au col de Maroukh, qui est un passage praticable aux mulots, bien au-dessous de la limite des neiges. » Les premiers glaciers du Caucase commencent au masNif du Fichla-Ochlen, à 40'"" au nord de Sotchi ; d'abord simples petits glaciers de sommets, comme ceux des Pyrénées ou des Alpes orientales, ils se développent, vers l'est, sur les cimes de l'Aba- gua, Agepsta, Loyoub, Loyoub-Soucha (3250™ à 36oo") autour des sources de la Mzinta et de la magnifique vallée de Krasni-Poljana (altitude 600"'), appelée à devenir un sanatorium et station alpestre de grande utilité. » A partir de la cime du mont Psych (3780'") les glaces de la crête centrale s'élèvent progressivement vers l'est jusqu'au Doungous-Oroun (Elbrouz); mais elles n'atteignent nulle pari les altitudes de 55oo™ et de 4663"' portées en 1894 sur la carte du supplé- ment n" 112 deî Pelermriniis Mittheilungen, cl que Merzbacher (1901} révoquait judicieusement en doute. » Kn hydi'ologie souterraine, l'anticlinal remaïquable de crétacique, qui s'épanouit en hauteur et largeur de Touapsé à Soukhoum Kalé, et qui forme, en avant de la crête centrale, un véritable pré-Caucase calcaire, a formellement confirmé tous les principes déduits des récentes explorations souterraines accomplies en France et en Europe; un petit nombre seulement de descentes peu profondes (iS™ à 20™) dans les abîmes, et de pénétrations dans les cavernes peu étendues a été possible, les gouffres et couloirs s'étanl trouvés obstrués très près de leurs orifices; aux environs de Gagri, les rivières souterraines de la Bégherepsta, de la Podzeurnaia, de la Gagripsch, de la Mitchich, de Novi Athon, etc. , se sont montrées toutes impénétrables, comme Vaucluse ; mais leur situation géologique et lopographique, et surtout leur température, infé- rieure de 4° à 5° à la normale, c'est-à-dire à la moyenne annuelle du lieu de l'émer- gence,' ont nettement prouvé qu'elles sont des résurgences d'eaux englouties sur les hauts plateaux du voisinage. » L'exploration détaillée du massif crétacé de l'.Vrabik (26()o"'). au-dessus de Gagri, a pleinement confirmé celte conclusion, en révélant, entie 1800™ et 23oo" d'altitude, une zone considérable d'absorption des eaux atmosphériques, toute percée de lapiaz, pulls à neige et points d'engouflVement des pluies, exactement comme les pré-alpes (de constitution géologique identique) du Dauphiné, de Savoie, de Suisse, etc. (Dévo- luy, Vercors, Glârnisch, etc.). » Cette similitude entre les a\anl-monts des deux grandes chaînes, et aussi avec le Karst el les (causses, consacre efficacement les nouvelles notions sur la circulation des SÉANCE DU l\ DÉCEMBRE (pO?. IO79 eaux, souterraines du calcaire et sur l'absence, ou chi moins l'extrême rareté, de vraies nappes d'eau dans les roches de celte nature. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — La prérendue fermentation alcoolique des tissus ani- maux. Note de M. F. Ratf.lli, présentée par M. A. Chauveaii. « Dans une série de pni)lications, Slolclasa avait annoncé que l'on j)eut extraire des tissus des animaux supérieurs une enzyme transformant le glucose en alcool et anhydride carbonique. Les résultats de Stoklasa ont été d'abord confirmés par ses élèves et surtout parSimacek, puis parFein- schmidt. » D'autre part, M"* Borrino, tout en confirmant les résultats de Stoklasa, a attribué la fermentation alcoolique obtenue par les extraits des tissus animaux aux nucléoprotéides qu'ils renferment. » Contrairement aux auteurs précédents, Cohnheim, dans un travail réceni, émet l'hypothèse que la prétendue fermentation alcoolique des tis- sus doit être rapportée à la présence des microoganismes. Stoklasa et Si- macek, dans deux travaux qui viennent de pavaitre (Centralblatt/iir Physio- logie, Vol. XVII, n" 17), combattent avec vivacité l'opinon de Cohnheim et confirment les résultats de leurs précédents travaux. » J'ai fait dans le laboratoire de Physiologie de l'Université de Genève un très grand nombre d'expériences pour contrôler les recherches que je viens de citer sur la fermentation alcoolique des extraits des tissus animaux. J'ai suivi la méthode donnée jiar Stoklasa, consistant à soumettre les tissus animaux frais (muscles, foie, poumons de chien, de lapin ou de bœuf) à une forte pression pour en extraire le suc. Ce suc est traité par un mélange d'alcool et d'étlier et le précipité obtenu lavé rapidement à l'éther et séché dans le vide. Cet extrait sec est ajouté à une solution de glucose ou de saccharose à différentes concentrations; le tout est conservé à une tempé- rature constante de SSo-Sg". Je me suis aussi servi d'un extrait de sang préparé en suivant la méthode de Stoklasa. » Les résultats de mes expériences ont été les suivants : » 1. Si la solution de sucre renfermant l'extrait des tissus est additionnée d'une substance antiseptique en quantité suffisante, la fermentation alcoolique n'a pas lieu; ce qui avait déjà été constaté par Siraacek. Ainsi les substances suivantes : le thymol en poudre dans la proportion de 1 pour 100 si l'on prend soin de bien agiter; le toluol à 2 pour 100 en agitant souvent; le chloroforme; le fluorure de sodium à I pour 100; l'arsenite de potasse à i pour 100; l'acide salicylique à i pour 100, em- pêchent complètement la fermentation. lo8o ACADÉMIE DES SCIENCES. » 2. Si rantiso])tiqiie e^t en tro|) faillie quaiililé, la ferriientnlion alcoolique a lieu en léalilé avec les phénomènes décrits par Slokiasa et ses élèves, c'est-à-dire qu'il y a acidité, dégagement de CO-, formation d'alcool, quelquefois odeur Ijutvrique. On obtient ce résultat en employant comme antiseptiques : le loluol à 2 pour 100 en évi- tant d'agiter; le fluorure de sodium à 5 pour 1000, l'acidi! salicylique à a pour 1000, des grains de lliyniol. » 3. Toutes les fois qu'on obtient la fermenlalion alcoolique, on trou\e que le liquide renferme des bactéries en forme de bâtonnets très mobiles ou des cocci eu cliaîne dont j'ai constaté la présence au microscope. Lorsque la substance antiseptique n'est pas en quantité suffisante, on observe généralemcnl un nombre assez considérable de ces bâtonnets au bout de quatre heures, quand il n'\ a encore aucun dégagement appréciable de C0-. » k. La fermentation commence généralement un peu plus tard, lorsque la solution renferme 3o pour 100 de saccharose, mais elle devient bientôt tiés active. L'examen microscopique du liquide prouve la présence d'un très giand nombre de bâtonnets mobiles. Cette solution concentrée de saccharose n'est donc pas suffisante pour empê- cher le développement des microorganismes, dans ces conditions, comme il est admis par Simacek. » Les résultats de mes expériences m'itmènent à conclure dans le inènie sens que Cohnheim, c'est-à-dire que la fermentation alcoolique du sucre, obtenue 77? vùro |iar les extraits d'organes d'animaux supérieurs, serait due à la présence de microorganismes et non à l'action d'une enzvme ou d'im nucléoprotéide d'origine animale. » CHIMIE PHYSIOLOGIQlE. — Contribution à l'étude de l'amylo-coagulase. Note de !\J. A. Boidi.v, présentée par M. Roux. « La Note très intéressante publiée dans les Comptes rendus de l'Aca- démie des Sciences du 2 novembre 1903, [);ir MM. Woif et A. Fernbacb, au sujet de l'amylo-coagulase, m'amène à indiquer quchpies expériences dans lesquelles j'ai constaté la présence de cette diastase. I^es phénomènes de coagulation dont j'ai été témoin étaient provoqués par les diastases du mucor [i employé dans le procédé amylo, pour la saccharification et la fer- mentation industrielle des matières amylacées. » Au cours d'essais ayant pour but de déterminer l'activité diastasique des moûts de maïs dans lesquels le mucor se developj)e en culture abso- lument pure, j'ai été amené, pour éliminer le mallose et le glucose, formés par la mucédinée, à traiter les moùls fdlrés par 5 ou 6 volumes d'alcool, à centriluger le [jrecipite auisi obtenu, puis à le reilissoudre dans îles solu- li(jus d'amidon soluLle de Lintner à 4 pour 100. SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE irjoS. 1081 » On opérait la saccharification à B^^-SS" C, température optima choi- sie pour le travail industriel des mucédinées. » Dans les échantillons prélevés tout an début du développement du miicor, on remaïquait que le liquide restait opalescent, et ne donnait que tiès peu de glucose, sans aucun précipité. » Les échantillons prélevés quand la mncédinée avait fait de 80^ à i lo^ (le glucose par litre montraient une activité diastasique beaucoup j)lus grande, et qui vaiiait de 2° à 3^ par litre et par heure (soit de 6ooo''s à 7000''^ de glucose produits par 24 heures dans une cuve de 1000'''). » Mais, avec ces solutions, on observait toujours, au bout dv i heure, une coagulation très nette et un dépôt d'amidon assez volumineux. » Enfin, les échantillons de moûts prélevés après l'addition de levure et v^ky, adjoint au Président de la Section de Géographie physique à la Société de Géographie russe. Les Cartes des pays étrangers sont copiées, avec des correclions et des additions, de celles de l'Atlas de Wagner et Debes à Leipzig;, mais la Carie de la Rn.ssie à ..„„.!„„^ en 8 feuilles et les I I autres Cartes particulières consacrées à cet Empire sont entière- ment neuves. Ces Caries sont les plus complètes qui aient encore paru, et beaucoup de documents encore manuscrits ont été utilisés pour leur rédaction. SÉANCE DU l'i DÉCEMBRE IQoS. 1087 )) Ce premier fascicule contient : la mappemonde, la France, les Élats danubiens et la Grèce et 2 feuilles de la Russie d'Europe. « M. D. Lechaplaix adresse une « Note relative à la direction des aéro- stats ». M. Cardin adresse une Noie « Sur la formation des alcoolates cupro- al câlins ». (Commissaires : MM. Tronst, Moissan, TTaller.) La séance est levée à l\ heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPIIIOITE. Ouvrages reçus dans la séanoe du •>.% novembre igoS. (Suite.) Grupo notable de manclias so/ares obsen.-adax el 5 de ocliibre de igoS. Obser- vador : Francisco José Zamora. (Sociedad astionomica de Mexico : Circulai- luim. 13.) Mexico, igo3; i feuille in-S". Tlie eleclrnlytic détermination of manganèse and its séparation froni zinc and irnn, bv Georges-Philipp Scholl. Easton, Pa., igo3; i fasc. in-8°. The rapid précipitation of mêlais in llie electrolytic way, by Franz Frederick ExNER. Easton, Pa., igo3; i fasc. in-8°. The réduction of nitric acid in metallic nitrates to ammonia by the electric carrent and the quantitative estimation of nitric acid, by William Hastings Easton. Philadelphie, igoS; 1 fasc. in-8°. The protolyle as the basis of eletnental individiially, by Novn E. Aronstam. (Extr. de The médical âge, 26 juin igoi.) Détroit, Mich.; i fasc. iii-8". The spermatogenesis of Oniscus asellus Linn., ivith especial référence to the his- tory of the chromatin, by Louise Nichols. ( Exlr. de The Proceedings of the american philosophical Society, vol. XLI, n° 168.) i fasc. in-S". Cold Spring Harbor monographs : I. Talorchestia Longicornis, by Mabel E. Smallwood; II. Collembola of Beach. by C.-B. Davenport. Brooklyn, N. Y., igo3; 2 fasc. in-S". On the discharge of eleclricily from hol platiniuni, by Harold-A. Wilson. {Phil. Trans.. A, vol. CCII, igoS, p. 243-273.) Londres; i fasc. in-4°. Io88 ACADÉMIE DES SCIENCES. A inelhod for thc'uK.'estignlinn of fossils by sériai sections, by \V.-J. Sollas. {Pliil. Trans., B, vol. CXCVI, 1908, p. 209-265.) Londres, i fasc. in-.';". Die schiveizerischen Molassehohlen wesllich der Reiiss, mit 3 Tafein, von D'' Ernst KissLiNG. lyBeilià^e ziir Géologie der Schweiz. Geolechnisclie Série, Lief. II.) Berne, i9)3; 1 f'asc. in-4°. Sverig-es Geologiska Vndersôkning; série Grt, n" :5; série G, n" 193, 19i; série Art, n" il6. 118, 122; série Ac, n° 7. (Textes et Cartes.) Stockholm, 1902-1903; i fasc. in-4'', 6 fasc. in-8° et 4 feuilles de cartes en coLileur in-f". L'Étal indépendant du Congo. Documents sur le pays et les Ituhitanis. (Annexe aux Annales du Musée du Congo. Ethnographie et Anthropologie: série IV, fasc. 1 et 2.) Bruxelles, 1908; 2 fasc. in-f". Subject list of Works on the minerai industries and allicd sciences in ihe Library of the Paient OJJice. (Patent Office Libriiry séries: n° 13. Bibliographical séries: n" 10.) Londres, 1908; 1 vol. in- 18. Abnanaque nautico para el ano 1906, calculado de orden de la superioridad en et Instituto y Obsenatorio de Marina de San Fernando. San Fernando, igoS; i vol. in-4°. ER/{A TA. (Séance du 3o novembre igoS.) Note de MM. H. Baubigny el P. Rivais, SéparaLion de l'iode dans les sels halogènes alcalins d'avec le chlore et le brome, etc. : Page 928, ligne 16, au lieu de SO*H^Ag, lisez SO'H^ Note de M. GuilUermonil, Coiilribution à réliide cytologique des Asco- mycèles : Page 989, lignes 7 et 16, au lieu de Peziza Corlinus, lisez Peziza Catinus. W 24. TABLE DES ARTICLES: (Séance du 14 décembre 1903.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBKES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. IM H DESLANDRES. - Caractères princi- paux des spectres de lignes et de bandes. Considérations sur les origines de ces deux . Études spectroscopiques du mont Blanc, par M, le spectres .... M. J.Janssen. sang faites, au D' Henocque iMM. R. Zeiller et P. Fliche verte de strobiles de Séquoia et de Pin dans le Portiandien des oi3 lOKJ Décou- pages. BouIogne-sur-Mer 'r"".' ^°''* M p. DUHEM. — Sur la suppression de riiystérésis magnétique par un champ magnétique oscillant '"^ MM Paul Sabatieii et J.-B. Senderens. — Préparation directe du cyclohexanol et de la cyclohexanone à partir du phénol.. loaa M Janssen présente à l'Académie « l'An- nuairedes Longitudes pour l'année 1904 »• "O^? environs de NOMINATIONS. lu membre de la Com M. MoissAN est ree . mission de contrôle de la Circulation mo- ListtTc'andidàis présentée à M. le Ministre io:î'7 de l'Instruction publique, pour une place d'Astronomie titulaire vacante à l'Obser- vatoire : ." M. Bossert, a" M. Benan.... CORRESPONDANCE M G -W HiLL, nommé Correspondant pour la Section d'Astronomie, adresse sesremer- clments à l'Académie •••••• ••.•;•• M. le Secrétaire rerpétuel signale divers Ouvrages de M. A. Bergel et de M. J.-W- Gibbs .' M. Hadamard. - Sur les équations aux " dérivées partielles linéaires du second M°e' COURSAT.' - Sur' "une généralisation 'de la théorie des fractions continues alge- ^ m!' George 'wIl'l'e'nbero:'- Sur l'équation différentielle de Riccati du second ordre.. 1 M. Albert Hérisson. - Procède simple permettant d'obtenir, sur la paroi d un ■ cylindre qui tourne, de grandes pressions avec de faibles efforts ' M. Caknevel. - Moteur à combustion par compression ■ MM. J. Macé de Lépixav et H. Buisson. - Sur une nouvelle méthode de mesure des épaisseurs et des indices - M. Eugène Bloch. - Sur l'ionisaiion par le phosphore ; -, ' ' Etude d'une résistance de 10^8 10^8 — Émission de 10 /if) les efl'orts développés M. A. Blaxc, contact.. . . ,M. A. PÉROT. — Sur dans le choc d'éprouvettes entaillées..... MM André Broca el D. Sulzer. - La sensation lumineuse en fonction du tenips pour les lumières colorées. Discussion des résultats io35 io36 io38 io4o 1.4 ■ io?i6 M \uG. Charpentier rayons n (rayons de Blondlot) par l'or- ganisme humain, spécialement par les muscles et par les nerfs ■_• M Camille Matignon. — Action du mé- lange oxygène et acide chlorhydrique sur _ ' 1 ODI quelques métaux • M Léon Guillet. - Sur la constitution et ^ les propriétés des aciers au silicium io:>:, M 0. Boudouard. — Nouvelle méthode de "détermination des points critiques des fers el des aciers • •• MM. F. OsMOND et G. Cartaud. — Sur les fers météoriques • ■ • MM C. Charrié et A. Bouchonnet. - Sur la préparation du sesquiséléniurc d'iri- dium • ,••■■■ M. Albert Colson. - Sur les acétates alcalino-tcrreux • -, • • • M Louis Dubreuil. - Action des acides bromosuccinique et bibromosucc, nique sur les bases pyridiques et quinoleiqucs M. P. Brenans. - Sur un nouveau phénol ti'iiodé '."',"" \" M. J. MiNGUiN. — Stéréoisomene' dans les éthers camphocarboniques substitues et l'acide méthylhomocamphorique. Acide élhylcamphocarbonique M. Maurice François. — lodures de mer- curammonium des aminés primaires et des aminés tertiaires ; • • M. P. Carre. - Sur l'éthérification de l'acide phosphorique par la glycérine. . . . io54 loSg lofit 1060 io63 1067 1069 W 24. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. M. Louis Boutan. — L'origine i-cclle des perles fines i<'73 )\L Georges Coutagne. — Sur les facleius élémenlaires de l'hérédllc 10^5 MM. A. Ykrmoloff et E.-A. Martrl. — Sur la géologie et l'hydrologie souterraine du Caucase occidental lo-;-; AL F. Batelli. — La prétendue fermenta- tion alcoolique des tissus animaux 1079 M. A. BoiDiN. — Contribution à l'étude de l'amylo-coagulase 1081 M. C. Phisalix. — Corrélations fonction- nelles entre les glandes à venin et l'ovaire chez le Crapauil commun lotSj MM. G. iMoussu et J. TissoT. — Les condi- tions spéciales de la circulation dans des glandes en activité . . ioS4 M. A. Grandidier présente à l'Académie, au nom de l'auteur M. Jules de Scho- kalsky, le premier fascicule d'un Atlas de Géographie 1086 M. D. Lechaplain adresse une « Note rela- tive à la direction des aérostats » 10.S7 M. Cardin adresse une Note « Sur la for- mation des alcoolates cupro-alcalins »... 1087 Bulletin bibliographique. Errata i.,S7 loSH PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIE R - VIL LARS, Quai des Grands-Augustins, 55. i« Gérant : GAUTHiER-ViLLAns. p. 1903 l^Ci^^ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVÏI N° 23 (21 Décembre 1905). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIHE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Quai des Grands-Augustins, 55. 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUE ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI iSyS Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moj-enne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parun associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans e Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le ]our même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages j)ar numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 61 pages par année. I Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qu, y ont pris part désirent qu'il en so.t lait mention, iis doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudice en rien aux droits qu'ont ces Membres de l're, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur 1 objet de leur discussion. Les Programmes .les prix proj>osés par l'Académie sont imprimes dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatils aux prix décernés ne le sont qi que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séai i>I.que ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Sa\ étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pei qui ne sont pas Membres ou Correspondants d. demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoiw tenus de les réduire au nombre de pages req Membre qui fait la présentation est toujours m mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet autant qu'ils le jugent convenable, comme ils pour les articles ordinaires de la correspondait cielle de l'Académie. Article 3. ^ Le bon à tirer de chaque Membre doit être r l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plusl: jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à l le titre seul duMémoireestinsérédansleCo/npte actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rend vant et mis à la fin du cahier. Article 4. - Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planch figures. Dans le cas exceptionnel ofi des figures se» autorisées, l'espace occupé par ces figures com pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais de teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappoi les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5. .^ Tous les six mois, la Commission administratif un Rapport sur la situation des Comptes rendus a l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. déî"afa"l^rSr *',"''"''"" ""' '''"'^' faire présenter aeposer an Secrétanat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avInt'^^T'r' ^" f *'• '"' Secrétaires perpétuels sont priés d avant 5 . Autrement la présentation sera remise à la séance sni,j ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE DU LUNDI 21 DÉCEMBRE 1905, PRÉSIDÉE PAU M. ALBERT GAUDRY. M. Albeiît Gauurv prononce ralloculion suivante : « Messieurs, » Quelques-uns de nos Confrères, auxquels est échu l'honneur de pré- sider notre séance annuelle, vous ont entretenus du rôle magnifique de la Science dans la Société moderne. En choisissant cette année pour votre président un paléontologiste, vous avez dû penser qu'il serait malhabile pour vous parler de l'époque présente. Souffrez donc que je vous transporte un moment dans le monde des fossiles. » Aussi bien, en exposant l'état actuel de la Paléontologie, m'est-il permis de croire que je traite un sujet digne d'intérêt pour notre Académie. M. Edmond Perrier a écrit : Grâce à Cuner, une Science nom-eUe est créée, qui, ressuscitant les anim.aux et les plantes des temps anciens, va nous raconter en détails Vhistoire du passé de notre planète;. . . les doctrines de Lamarck et de Geoffroy Saint-Hilaire lui ouvrent les plus vastes horizons. » Oui, cette triade de savants de l'Académie et du Jardin des Plantes a fondé la Paléontologie : c'est là un titre d'honneur que nul ne conteste à notre pays. En travaillant pour la Paléontologie nous pensons faire acte de patriotisme. » Notre grand Cuvier a connu trop peu d'animaux fossiles pour établir leurs enchaînemenls. Celui que Lamarck appelait le Sublime Auteur de toute chose lui a semblé avoir tiré les espèces les unes des autres, en com- mençant par les plus simples pour terminer par les plus parfaites. Mais nulle part Lamarck n'a donné des exemples de leur descendance. Geoffroy Saint-Hilaire a été plus loin; ayant étudié les Reptiles fossiles de la Nor- mandie, il prétendit qu'ils étaient les ancêtres des animaux actuels. Il a eu des envolées prophétiques. Pourtant, en i83o, lors des fameuses discussions C. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N° 25.) '43 lOgO ACADÉMIE DES SCIENCES. avec Guvier, il sembla, faute de preuves, avoir tort. Le bon Geoffroy est mort, sans avoir eu la joie de voir découvrir les anneaux des chaînes mer- veilleuses que son génie avait devinées. » Encore en 1872, Darwin constatait le manque des gradations néces- saires pour démontrer les descendances des êtres : C'est là peut-être, ajoutait-il, l'objection la plus sérieuse quon puisse opposer à ma tlièorie . Je crois que l'explication provient de l' imperfection des documents que la Géologie met à notre disposition. Un des Chapitres de VO/-igine des Espèces est intitulé : Pam-reté de nos collections paléontologiques. » Nous ne saurions plus tenir ce langage. Quand on passe à Cromarty, dans le nord de l'Ecosse, on aperçoit une colonne érigée en Tlionncur de l'ouvrier carrier Hugh INIiller ; en cassant des pierres, l'ouvrier de Cromarty admirait qu'on y trouvât des créatures fossiles, et il en tirait des pensées si hautes qu'il est devenu un des paléontologistes célèbres de la Grande-Bre- tagne. Beaucoup de gens sont comme Miller; c'est chose étonnante que l'ardeur avec laquelle, dans tous les pays du monde, on brise les roches pour surprendre les secrets des temps passés : bâtis hier, les Musées de Paléontologie sont aujourd'hui trop petits. » Alcide d'Orbigny a établi une longue série détages, ayant chacun des formes spéciales, et bientôt on a subdivisé ces étages en zones dont les espèces offrent des nuances successives. Au lieu d'entités distinctes, nous découvrons des enchaînements, et l'œuvre de la Création pi'ésente à nos esprits charmés le spectacle d'une évolution qui s'avance majestueuse dans l'immensité des âges. » Aucun visiteur de la nouvelle galerie de Paléontologie du Muséum ne met plus en doute que d'aliord il y a eu le règne des Invertébrés, c'est- à-dire des êtres les moins élevés,, qu'au règne des Invertébrés a succédé celui de Poissons et de Reptiles, incomplètement vertébrés à leur début; qu'en- suite il y a eu le règne des puissants Vertébrés à sang froid, plus tard celui des Mammifères, plus tard enfin celui de l'Homme. » Assurément, en face du connu se dresse encore un vaste inconnu. Mais déjà de nombreux stades d'évolution apparaissent, surtout chez les êtres supérieurs, dont la complicalion fournit plus de moyens de comparaison. Par exemple, nous savons qu'à l'aurore du Tertiaire il n'y avait pas ces élégants Quadrupèdes, si rapides à la course, que nous admirons sous le nom de Clic vaux et de Ruminants; le noble Eléphant n'existait pas; on ne voyait ni Rhinocéros, ni Tapirs, ni Ours, ni Hyènes, ni Chiens, ni Chats, ni Singes. Peu à peu les Quadrupèdes sont devenus plus Chevaux, plus Rumi- SÉANCE DU 2 1 DÉCEMBRE igo3. 1091 nanls, plus Éléphants, plus Rliinocéros, plus Tapirs, plus Ours, plus Hyènes, plus Chiens, plus Chais, plus Singes. » On n'aurait pas imaginé rpic des travaux, de science pure, ayant pour objet l'histoire de l'évolution, dussent avoir une application pratique; cependant, comme chaque phase de dévcloppcnrcnt des êtres correspond à une époque déterminée, elle offre le meilleur moyen pour fixer l'âge des terrains; ainsi elle profite à toutes les industries qui se basent sur les faits géologiques. » Cette Paléontologie ne ressemble guère à celle du milieu du siècle dernier; celle-là ne nous montrait que des espèces fixes, toujours immo- biles : c'était un peu triste. Depuis l'enfant, qui jette une pierre dans l'eau pour y produire des ondes, jusqu'à l'astronome suivant la marche des corps célestes, nous aimons tous le mouvement. Or maintenant la Paléontologie nous révèle une nature en continuel mouvement : tout remue, tout change. Un os s'allonge ou se raccourcit, s'épaissit ou s'amincit, se complicjueou se simplifie; une dent a des tubercules (jui se disposent tantôt eu lames, tantôt en mamelons, tantôt en pointes, tantôt en croissants. Il y a une satisfaction immense dans la contemplation de cette perpétuelle diversité. Le Dieu qu'aujourd'hui les paléontologistes adorent est un Dieu d'une adivité infinie, qui nous donne l'exemple d'un travail incessant. » En ce moment, la science des fossiles prend un nouvel essor par les expéditions lointaines. Plusieurs de nos vaillants officiers commencent à nous faire connaître l'intérieur de l'Afrique. M. de Lapparcnt vous a pré- senté en diverses occasions les pièces qu'ils ont rapportées. Puissent-ils nous ramener un Okapi pour nous offrir une idée de l'aspect de nos fossiles dans l'état de vie! » Madagascar est un centre d'importantes découvertes. M. le profes- seur Boule vous montrera au Muséum, parmi une quantité d'échantil- lons, de magnifiques Ammonites, des os énormes de Dinosauriens expé- diés par M. Bastard et beaucoup d'autres explorateurs. \ oulant continuer l'œuvre magistrale de son père à Madagascar, M. Guillaume Grandidier a recueilli de curieux Mammifères fossiles. Le fils d'un autre de nos Confrères, M. Paul Lemoine, vient de faire dans le même pays de fructueuses recherches. » En présence des découvertes extraordinaires des savants argentins et surtout des frères Ameghino, M. André Tournouër a eu la généreuse pensée que la Science française devait eu avoir sa part, et voici que, pour la cinquième fois, il est en Palagonie. Il nous envoie des monceaux de 1092 ACADÉMIE DES SCIENCES. bêtes fossiles inconnues. Pyrothciiuin, Asli-apolhei ium, Leontinia étaient vraiment de bizarres et gigantesques créatures! » La Paléontologie végétale, fondée dans noire pays [)ar Adoljjhe Bron- gniart, progresse en même temps que la science fondée par Cuvier. Grâce à MM. Zciller, Grand'Eury, Bernard Renault, Fayol, nous croyons cheminer dans les forêts d'autrefois, nous assistons à la genèse des végétaux qui vivaient il y a plus d'un million d'années; on nous montre des grains de pollen pénétrant dans le nucelle, des enveloj)pes de graines presque aussi nettes que chez les espèces actuelles, des vaisseaux ponctués, des trachées déroulées, etc. Les microbes accumulés dans la bouille nous apprennent que, dès les anciens jours, les corps organisés les plus petits ont été les plus importants. » Si l'étude des animaux et des plantes fossiles doit beaucoup à la France, la Paléontologie humaine ne lui doit pas moins : Boucher de Perthes, Lartet, de Mortillet ont été ses initiateurs; M. Piette et d'autres ardents chercheurs ont entrepris de nous dire nos origines. » Dernièrement, le prince de Monaco, avec M. l'abbé de \illeneuve, a découvert à Menton des squelettes humains; les savants français, auxquels il en a confié l'étude, sont frappés de leurs rapports avec ceux des Austra- liens. Ces recherches sont trop isolées pour que nous osions présenter leurs résultats comme certains. » Mais, pour les Arts et l'Industrie, nous avons en ce moment des révélations surprenantes. MM. Rivière, Capitan, Cartailhac, aidés par M. l'abbé Breuil, ont apporté plusieurs fois à l'Académie les reproductions de peintures qui ornaient les parois de diverses cavernes; voiis avez vu de remarquables représentations d'animaux, notamment de Mammouths, et aussi de sujets humains. Pourquoi ont-elles été faites dans des galeries abso- lument obscures? Notre confrère de l'Académie des Inscriptions et Belles- Lettres, M. Salomon Reinach, s'appuyant sur des coutumes de certains Australiens, vient de nous dire que ces représentations étaient des talis- mans, au moyen desquels les chasseurs s'imaginaient attirer le gibier. Une lampe trouvée par M. Rivière renfermait des résidus charbonneux, sem- blables, suivant M. Bcrthelot, à ceux que laisserait la combustion d'une substance grasse, telle que le suif ou le lard. M. Moissan a constaté que les matières colorantes des peintures étaient des oxydes de fer et de manganèse. On ne peut sans émotion manier les reliques de nos premiers aïeux. En face d'énormes Pachydermes, du Bison, de l'Ours, du Lion et de l'Hyène des ca- vernes, n'ayant pour se défendre que des instruments de silex, ils ont osé SÉANCE DU 2 1 DÉCEMBRE igoS. lOgS lutter, et ils ont vaincu : c'étaient des artistes, c'étaient des braves; honneur à leur mémoire! » Ainsi, des horizons inconnus se découvrent à nous. Pour les embrasser, nous sommes insuffisants. Messieurs, demandez à vos amis qu'ils viennent à notre aide. Nous leur promettons grands plaisirs, plaisirs de philosophes qui tâchent de comprendre les mystères de la vie, plaisirs d'artistes et de poètes, qui aiment les spectacles grandioses. J'ai vu à Canyon City, dans les Montagnes Rocheuses, un os de la cuisse d'un AllaïUosaurus, qui avait à lui seul la hauteur d'un homme. Quand, à Nevv-Haven, on mesure les restes prodigieux des Dinosauriens découverts par Marsh, on est dans la stupeur. Un jour viendra où, dans quelque musée, on réunira les restaura- tions des fossiles de toutes les contrées et de tous les âges; la vision en sera si étrange qu'on se demandera si ce n'est pas un rêve. » Ce rêve semblera très beau; ce ne sera pas un cauchemar. Il ne faut point, parce qu'il y a eu autrefois des êtres gigantesques, conclure que la Terre a été un théâtre de luttes et de désordres. On a exagéré les idées de Darwin sur le slrugglc for lifc. Les forts n'ont pas anéanti les faibles. Lorsqu'un type est arrivé à son épanouissement, il meurt; que ce soit une Ammonite, ou un Bronlosaurus, ou un Pyrotherium, il meurt, pendant que des types moins perfectionnés perpétuent la vie. Les Carnivores ont été rares sur les anciens continents. Chose triste pour notre espèce, c'est l'homme qui a poussé les cris de guerre, c'est lui qui change les jolies campagnes en champs de carnage. Au moment où les Mammifères fossiles ont eu leur apogée, le rçi des animaux était le pacifique Dinotheriiun; figurez-vous ce géant escorté des Mastodontes, de VHelladothcrium, de V Aiicylotlwiium : c'était vraiment la personnification de la nature puissante et calme des anciens jours. Les géologues, qui étudient le règne minéral, découvrent parfois les traces de révolutions violentes, comme celles dont la Martinique vient d'être la victime. Nous, paléontologistes, nous contemplons les lentes et harmonieuses évolutions du monde animé. » Messieurs, je peux le dire par ma longue expérience : l'existence du paléontologiste est charmante; nous allons en tous pays comparer les mou- vements de la vie dans les âges passés, et, de temps en temps, dans un coin de montagne où meurt le murmure humain, nous nous arrêtons pour creuser les roches et interroger la grande nature. Deux fois différentes, notre Académie a chargé celui qui vous parle de faire des fouilles à Pi- kermi. Plus de quarante années se sont écoulées; j'ai vu disparaître tour à tour les hommes qui formaient alors l'Académie; mais l'Académie ne IOC)\ ACADÉMIE DES SCIENCES. meurt pas, et, vieillard aujourd'hui, je lui dis de tout cœur merci pour le bonheur qu'elle a jeté sur mes jeunes années. C'est que j'ai passé mes meilleurs jours au pied du Pentélique. Quand, à mon retour, on m'a dit : « Vous avez dû avoir des moments de lassitude dans votre ravin de Pi- » kermi? » j'ai répondu : « C'est vrai, j'ai été (piclquefois oppi-essé en me » sentant si chélif devant les restes des plus imposantes créatures. Mais, » lorsque, avant de quitter la Grèce, j'ai gravi l'Acropole où tant de n>er- » veilles du génie humain sont réunies, j'ai repris ma force. Appuyé contre » une colonne du Parthénon, je me suis dit : Qu'importe que l'homme ait » un corps très petit, puisque Dieu a doté son âme du génie; qu'importe » que nous soyons nés d'hier, que le passé ait été pour les êtres sans raison, » si le présent est à nous et si l'avenir nous est réservé ». » Je sors du monde des fossiles, et je rentre dans l'époque actuelle. Immédiatement j'ai une impression de tristesse. J'ai à vous rappeler la perte de notre Confrère vénéré, M. de Bussy. Il avait succédé au gé- néral Perrier, dont M. Darboux va tout à l'heure vous retracer la belle carrière. Il nous a été enlevé le 24 avril à i'àçe de 81 ans. Un marin digne de l'apprécier, M. Guyou, a prononcé devant vous son éloge. Il vous a assuré que son nom restera à côté de celui de Dupuy de Lôme : Busfy, a-tr-il dit, a su discipline/- entre les mains du constructeur ce métal indocile qu'était l'acier. Il l'a rendu facile à travailler. Le remplacement des lourdes plaques de tôle par celles d'acier a été un événement dans la marine. M. de Bussy a construit de nombreux cuirassés, le Redoutable, la Dévastation, le Foudroyant, le Dupuy-de-hôme , son chef-d'œuvre. Quelle fascination ce doit être de voir lancer à la mer ces puissants navires de combat! M. de Bussy est resté modeste et même timide. » Le 25 mai, le professeur de la Sorhonne, M. Munier-Chalmas, était élu dans la Section de Minéralogie. Moins de 3 mois après, il mourait subitement. Je me le rappelle presque enfant, déjà séduit par la grandeur de la Géologie, ne voulant étudier rien autre chose. Il n'aimait pas les livres, même ceux des savants les plus habiles, et il n'en a jamais fait; le seul qui lui plût, c'était celui de la Nature passée, dont les feuillets, pour me servir des expressions de mes premiers maîtres, sont déchirés, noircis par le temps. La Géologie, comme le sphinx de Thèbes, présente des énigmes; heureusement, ceux qui n'en trouvent pas le sens ne craignent plus d'être dévorés. M. Munier-Chalmas avait une ardeur singulière pour les deviner et les faire deviner aux autres. Tl n'est pas un point du bassin SÉANCE DU 2 1 DÉCEMBRE ipoS. '09^ de Paris qu'il n'ait fouillé, pas une roche ou un fossile de nos Musées qu'il n'ait scruté Sa curiosité d'esprit avait donné au laboratou^e de Géologie de la Sorbonne une vie intense ; sa mort y produit un grand vide. ,> Un de nos Associés étrangers, sir Gabriel Stokes, s'est éteint dans sa 8A« année La vieille Université de Cambridge, avec ses bâtiments couverts de lierre, ses larges cours aux vertes pelouses, où règne un religieux silence, inspire les méditations scientificiues. Stokes a été une de ses gloires. Notre Associé étranger lord Kelvin et notre Yice-Président M. Mascart ont exposé ses œuvres; après eux, je ne saurais rien ajouter. _ ■ >> Nous avons perdu plusieurs Correspondants nationaux. La dernière séance publique de l'Académie avait en lieu le 22 décembre^ 1902; le en- demain '>3 décembre, mourait k Marseille M. Ueboul, Correspondant de h Section de Chimie. Il avait fait de belles recherches sur les ethers, notamment sur un éther nouveau qu'il a appelé le ^-/jc.r/^. )) Le i" janvier, M. Sirodot, Correspondant de la Section de Botanique à Rennes, nous a été enlevé. Un des maîtres de la Cryptogamie, M. Bor- net vous a rappelé ses ingénieuses études sur les organismes unicellulaires colorés en vert, sur les Floridées d'eau douce, sur les Vers a soie et sur le gisement du mont Dol, où, dans un espace de i^oo™, on a trouve les restes d'une centaine de Mammouths. „ Peu de jours plus tard, également à Rennes, nous perdions M. Le- chartier, qm avait été nommé Correspondant de la Section d Economie rurale pour ses recherches de Chimie et de Géologie agricoles. » Nous avons eu aussi le regret d'apprendre la mort de Correspondan s étranc^ers • M. Cremona à Rome et M. Lipschitz à Bonn, tous deux de la Sectio'n de Géométrie, M. WiUard Gibbs de New-Haven, qui appartenait à la Section de Mécanique; M. Gibbs a été l'un des rénovateurs de la fher- modvnamique. , , 1 • 1 » Le chagrin que toutes ces pertes nous causent a ete adouci par plu- sieurs satisfactions : . , . , m 1 r Tnous avons pu nous adjoindre comme Membre titulaire le fils de 1 un de nos Confrères les plus aimés, M. Théophile Schlœsing „ M. Bertin, le créateur de notre nouvelle flotte, a remplace M. de Bussy, dans la Section de Géographie et Navigation. » M. Léon Labbé, l'éminent défenseur des intérêts hygiéniques de nos soldats, a été élu Académicien libre. ,, , •• „ M. Koeh, le microbiologiste bien connu de Berlin, a ete choisi comme Associé étranger. lOgÔ ACADÉMIE DES SCIENCES. » L'Académie a nomme Correspondants : MM. de Forcrand, IVœllier, Benoît, Lorentz, Baccclli cl Ilill. » Elle a continué à patronner la Mission de TEquateur, dont le com- mandant Bourgeois est le chef. Un Rapport de M. Poincaré a montré que, malgré des difficultés extrêmes, les officiers de la Mission de l'Equateur ont accompli une œuvre de haute valeur : un éloge venant de M. Poincaré est une récompense. » M. Lacroix, chef de la Mission de la Martinique, a clairement établi ce qui s'est passé à la Montagne Pelée : I^a lave en fusion a formé un dôme immense, surmonté d'une aiguille de plus de Soo™ : Je l'ai ru surgir peu à peu, a dit M. Lacroix, et donner à la Montagne Pelée une liauteur supérieure à celle de tous les volcans des Antilles Si imposante que soit cette manifestation, ce n'est pas elle quia causé les dévastations ; ce sont les nuées ardentes qui ont hi-ùlé, asphyxié les êtres vivants, et détruit tout ce qu'elles rencontraient. Nous avons été tranquillisés en sachant sains et saufs les membres de la Mission de la Martinique. Il n'est pas de soldats qui aient vu le feu de plus près; comme l'Armée, la Science a des braves. Nous adressons nos félicitations à M. Lacroix et à ses compa- gnons, MM. Rollet de l'Isle et Giraud. Je crois pouvoir ajouter à leurs noms celui de M'"* Lacroix, qui est restée à côté de son mari dans ses deux voyages : l'Académie apprécie tous les dévouements. » M. Jean Charcot, dont vous patronnez l'evpédition, doit parvenir en ce moment à la Terre Alexandre. Les explorateurs des régions antarctiques ne découvriront pas, comme Christophe Colomb, un nouveau Monde habité; mais lot ou tard, sous les glaces, ils trouveront sans doute des ter- rains remplis de fossiles, ainsi que dans les régions boréales, indiquant une vie abondante, là où l'on n'a plus que le spectacle de la mort, preuve ter- rible de l'instabilité de toute chose. L'Académie envoie ses vœux bien loin, bien loin, aux explorateurs des régions antarctiques. » Avant de donner la parole à nos éminenls Secrétaires perpétuels pour acclamer nos nombreux et distingués lauréats, j'ai plaisir à mentionner que les admirateurs de M. Brouardel et de M. Chauvcau leur ont oflert des médailles gravées en souvenir de leurs œuvres scientifiques. Nous nous associons aux hommages rendus à des Confrères que chacun de nous honore. » L'Académie est heureuse d'apprendre que l'un des prix Nobel vient d'être donné, moitié à M. et M""= Curie, moitié à notre cher Confrère, M. Henri Becquerel. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE [goS. IO97 » Je n'ai pas à \ous rappeler que M. Roux a remis à Tlnstitut Pasteur les cent mille francs du prix Osiris décerné par l'Institut de France, mais je tiens à noter que personne n'en a été étonné. Nous sommes habitués à voir de grands esprits unis à de grands cœurs. Cela montre qu'un poète illustre, chanté récemment sous cette coupole par un jeune poète plus illustre en- core, a eu raison d'appeler avec amour notre pays « notre douce France ». PRIX DÉCERNÉS. ANNÉE 1903. GEOMETRIE. PRIX FRANCOEUR. (Commissaires : MM. Poincaré, Emile Picard, Appell, Jordan; Darboux, rapporteur.) L'Académie décerne le prix Francœur à M. Emile Le.moive, pour l'en- semble de ses li-avaux en Géométrie. PRIX PONCELET. (Commissaires : MM. Poincaré, Appell, Emile Picard, Jordan; Darboux, rapporteur.) L'Académie décerne le prix Poncelet à M. Hilbert, professeur à l'Uni- versité de Gœttingue, pour ses travaux sur les principes de la Géométrie. C. K., 1903, 1' Semestre. (T. CXXXVII, N° 25.) «44 1098 ACADÉMIE DES SCIENCES. MECANIQUE. PRIX EXTRAORDLNAIRE DE SIX MILLE FRANCS. (Commissaires : MM. Maurice Levj-, Bouquet de la Grye, Hatt, Sarrau; Guyou, rapporteur.) La Commission propose d'attribuer la moitié du prix à M. Mai'gas, ingénieur en chef de la Marine, pour ses études relatives à la stabilité des navires de combat et ses travaux relatifs à la navigation sous-marine, et de répartir l'autre moitié, en parts égales, entre les lieutenants de vaisseaux Jehexxe, Gaillard et (iIermaix, le premier pour ses travaux relatifs à l'ap- plication de la télégraphie sans fd à la marine, les deux autres pour les per- fectionnements qu'ils ont apportés aux appareils destinés à la transmission des ordres ou des indications de tir pendant le combat. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX MONTYON. (^Commissaires : MM. Sarrau, Boussinesq, Léauté, Sebert; IMaurice Levy, rapporteur.) La Commission décerne le prix à M. Iîodix, professeur à l'Ecole cen- trale des Arts et Manufactures, pour la conception et l'exécution du nouveau système de cantilever réalisé au viaduc du Viaur. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. PRIX PLUiMEY. (Commissaires : MM. Guyou, Sebert, Léauté, Sarrau; Maurice Levy, rapporteur.) La Commission décerne le prix à M. AIarchiss, professeur adjoint à l'Université de Bordeaux, pour renseignement libre de Mécanique appli- SÉANCE DU 2 1 DÉCEMBRE IQoS. I O99 quée qu'il a créé, et plus particulièrement pour ses remarquables Leçons sur les machines à vapeur, les machines thermiques et les instruments de mesures industrielles. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par FAcadémie. PRIX FOURNEYRON. (Commissaires : MM. Sarrau, Léauté, Sebert, Boussinesq; Maurice Levy, rapporteur.) Le prix n'est pas décerné. La Commission maintient le sujet du prix pour le concours de igoS : Recherches théoriques où expérimentales sur les turbines à vapeur. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. ASTRONOMIE. PRLX PIERRE r.UZMAN. (Commissaires : MM. Janssen, ^^'olf, Callandreau, Radau ; Lœwy, rapporteur.) Le prix n'est pas décerné. PRIX LALANDE. (Commissaires : MM. Lo'wy, Callandreau, Wolf, Radau, Janssen; Deslandres, i\ipporteur.) La Commission propose, à l'unanimité, de décerner le prix Lalande à M. Campbell, de l'obscrvaloire Lick (Californie). M. Campbell, attaché depuis i5 ans à cet] observatoire, comme aslro- IIOO ACADÉMIE DES SCIENCES. nome ordinaire d'abord, et ensuite comme directeur, a tiré le meilleur parti possible du grand instrument et de la situation favorable de Tobser- vatoire. La Spectroscopie stellaire et TAstronomie physique l'ont attiré d'une manière toute spéciale, el dans ce nouvel ordre de recherches il a fait des découvertes importantes. 11 a abordé et poursuivi les deux applications principales de l'analyse spectrale aux astres, c'est-à-dire la recherche de la composition chimique, des variations d'éclat pour les diverses couleurs et la recherche de la vitesse radiale. C'est à lui que l'on doit les études les plus complètes sur les nombreuses étoiles temporaires signalées dans les dernières années; il a pu les suivre dans la phase ultime de leur déclin, la plus difficile pour l'observation, et reconnaître leur transformation plus ou moins complète en nébuleuses. Les spectres des étoiles variables, de plusieurs étoiles singulières l'ont aussi beaucoup occupé; il a découvert un grand nombre d'étoiles cjui offrent dans leurs spectres des raies notables de même origine, à la fois brillantes et obscures, et qui forment ainsi en quelque sorte un type nouveau. Dans la recherche des vitesses radiales son œuvre est importante. Il est le premier par le nombre des étoiles reconnues doubles par lespectroscope; il en a découvert environ 3o. L'une d'elles même a des variations de vitesses radiales qui sont liées à deux périodes et est donc un système triple. Entre temps, il a dirigé une des missions américaines envoyées aux Indes pour observer l'éclipsé totale du Soleil de 1898. Les résultats obtenus sur le spectre et la rotation de la couronne solaire offrent le plus grand intérêt. Ces travaux multiples assurent à M. Campbell une des premières places parmi les astronomes contemporains. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. PRIX VALZ. (Commissaires : MM. Lœwy, Wolf, Radau, Janssen; Callandreau, rapporteur.) La Commission, à l'unanimité, décerne le prix Valz à M. Iîorreli.y, astronome à l'observatoire de Marseille, pour ses découvertes de comètes. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE igoB. I lOI La carrière d'observateur de M. Borrelly remonte à la fondation de l'observatoire de Marseille. Son activité scientifique ne s'est jamais ralentie. Au début, en 18G9 et 18'ji, il fut envoyé comme Cbef de station à Valence, à Orange et à Barcelonnette pour l'observation des étoiles filantes d'août et de novembre. Il a découvert des étoiles variables et des nébuleuses, trouvé 20 petites planètes. En ce qui concerne les comètes, l'activité scientificjue de M. Borrelly mérite d'être signalée plus particulièrement : En 1871, il participe à la découverte de la comète 1871 I (Winnecke) et constate le premier retour de la comète périodique de Tutle : 1871 IV. En 1873, il découvre, après Tempel, la comète 1783 II, puis la comète 1873 III (Borrelly). En 1874, il participe à la découverte de la comète 1874 II, puis découvre les comètes 1874 IV (Borrelly) et 1874 VI (Borrelly). Le i"' février 1870, il redécouvre la comète périodique de ^^ innecke : 1875 II. En 1877, il découvre la comète 1877 1 (Borrelly) et la comète 1877 III (Swifl-Borrelly-BIock). En 1889, découverte de la dernière comète de l'année : 1890 I (Borrelly). Le 23 juillet 1900, découverte d'une nouvelle comète : 1900 II (Borrelly). Le 2 septembre 1902, découverte, après Perrine, de la comète h 1902. Le 21 juin 1903, découverte de la comète c 1903. La Commission est heureuse de constater que l'observatoire de Marseille, comme celui de Nice, a largement parlicipé aux découvertes récentes de comètes. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX G. DE POMÉCOULANT. (Commissaires : MM. Lœwy, Callandreau, Poincaré, Wolf ; Radau, rapporteur.) Le prix qui porte le nom de M. de Pontécoulant étant destiné à encou- rager les recherches de Mécanique céleste, la Commission, à l'unanimité, propose de l'attribuer à M. IJ. Axdoyer, dont les beaux travaux, relatifs à II02 ACADÉMIE DES SCIENCES. la Théorie de la Lune et à celle des petites planètes, ont depuis longtemps fixé l'attention dos astronomes. Nous en trouvons le germe dans une Thèse de doctorat extrêmement remarcjuahle, Sur la Théorie des orbites intermédiaires. On appelle ainsi des courhes par lesquelles le mouvement d'un astre est représenté plus exactement que par l'ellipse képlérienne, et qui se prêtent mieux aux approximations successives. M. Andoyer en étahlit la théorie générale, en partant des équations différentielles de Laplace, et il en fait une très heu- reuse application au cas particulier de la Lune. Il est revenu sur le même sujet dans plusieurs Notes, auxquelles se rattachent deux Mémoires, ré- cemment publiés, Sur les cas de cotnmensurabilité approchée dans le problème des trois corps (1902) et Sur la Théorie des petites planètes dont le moyen mouvement est sensiblement double de celui de Jupiter (1903). Il s'agit là d'un problème d'une importance capitale, sur lequel, depuis quelque temps, se concentrent les efforts d'un grand nombre de géomètres, et le dernier travail de M. Andoyer en a éclairci certaines difficultés : il fait comprendre qu'il est des cas où la détermination d'une première orbite peut devenir illusoire. Il faut signaler ensuite les recherches de INI. Andoyer sur les formules générales de la Mécanique céleste. On y trouve surtout une ingénieuse application de la méthode des coefficients indéterminés, inspirée par la méthode que Laplace a suivie dans sa Théorie de la Lune. Le Mémoire de M. Andoyer sur l'extension du théorème de Poisson, relatif à l'invai'iabililé des grands axes, contient des recherches qui s'ap- pliquent à un problème beaucoup plus général, et les résultats ont une rande portée théorique. LIne série de travaux concernant la Théorie de la Lune, que M. Andoyer poursuit depuis dix ans, ont pour origine le désaccord constaté, à partir du 8« ordre, entre la série qu'il avait trouvée pour la variation et les coeffi- cients deDelaunay. M. Andoyer a donc entrepris la tâche, très délicate et en même temps très laborieuse, de vérifier les calculs de Delaunay par deux méthodes essentiellement distinctes, qui se contrôlent de manière qu'il est possible de répondre des résultats. Il a constaté ainsi que les coeffi- cients de Delaunay sont souvent entachés de légères erreurs, au moins lorsqu'il s'agit de termes très élevés, de ceux du iS"" ou du if ordre. Ces erreurs, il est vrai, se traduisent par des fractions de seconde; ce n'en sont pas moins des erreurs, puisque les coefficients s'expriment ici par SÉANCE DU 2 1 DÉCEMBRE IQoS. Ilo3 des rappoiLs de nombres entiers, qui devraient toujours être rigoureuse- ment exacts. Les deux méthodes dont M. Andoyer a fait usage sont conformes aux principes exposés dans ses précédents Mémoires; elles se rattachent, par quelques points, aux travaux de Hill et de Newcomb. En les développant, et en simplifiant le mécanisme des calculs, ^1. Andoyer est arrivé à consti- tuer une méthode qui permettrait d'établir, dans un espace de temps rela- vement court, une Théorie de la Lune très propre à servir de base à de nouvelles Tables : on la trouve exposée dans un Opuscule très intéressant que M. AxDOYEK a récemment publié sur la Théorie de la Lune, et qui contient aussi une belle généralisation des théorèmes d'Adams. 11 y a là un ensemble de recherches qui révèlent un talent de premier ordre, et que l'Académie sera sans doute heureuse d'encourager. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PHYSIQUE. PRIX HEBERT. (Commissaires : ÏNIM. Mascart, Lippmann, VioUe, Potier; H. Becquerel, rapporteur.) La Commission décerne le prix à M. E. Goldstei.v, astronome-physicien à l'Observatoire de Berlin. Parmi les travaux qui ont attiré l'attention de la Commission, nous cite- rons principalement un ensemble de reciiercbes dues à M. E. Goldstein. Ces recherches, relatives aux décharges électriques dans les gaz raréfiés, ont été poursuivies sans interruption depuis plus de 3o années au cours desquelles Fauteur a fait des observations remarquables et a découvert une espèce particulière de rayons. Antérieurement aux travaux de sir W. Crookes, puis ensuite, parallè- lement à ces derniers, M. E. Goldstein a étudié les diverses particularités IIo4 ACADÉMIE DES SCIENCES. des apparences lumineuses qui acconipagneiil les décliarges électriques dans les tubes à gaz raréfiés. L'un des premiers, il a signalé Timporlance prédominante des rayons cathodiques découverts peu de temps auparavant par Hittorf, et il a observé diverses particularités de ces rayons dont l'in- térêt a grandi avec les découvertes ultérieures. Dans ses premiers travaux, M. Goldslein n'avait pas adopté les idées de sir W. Crookes sur la matièi-e radiante, et il rattachait toutes les ap- parences observées à des causes purement optiques, c'est-à-dire à des trans- formations d'énergie analogues à celles qu'on observe dans les phénomènes lumineux. On sait combien les hypothèses émises par Crookes ont été fécondes et comment elles se sont merveilleusement adaptées à l'étude des nouveaux rayons, mais on ne saurait méconnaître que les expériences délicates de M. E. Goldstein aient établi des faits qui ont exercé une influence utile sur l'interprétation des phénomènes. En 1886 ('), M. Goldstein reconnut qu'en employant une cathode per- forée, on rencontrait près de la cathode des rayons qui n'avaient pas les propriétés des rayons cathodiques, et qui ne paraissaient pas déviés par un champ magnétique. Il leur donna le nom de rayons-canaux {Kanal- stixihlen). L'expérience a appris depuis que ces rayons, extrêmement absorbables, étaient particulièrement actifs pour exciter la phosphorescence de diverses substances et pour ioniser l'air. Ils sont très faiblement déviés dans un champ magnétique intense, et en sens contraire de la déviation des rayons cathodiques. Cette propriété permet d'assimiler ces rayons à des charges d'électricité positive, transportées par des masses réelles ou fictives, plus grosses, et se déplaçant avec des vitesses notablement moindres que celles qui, chargées négativement, semblent constituer les rayons cathodiques. La présence des Kanalstrahlcn dans le rayonnement des corps radio- actifs donne un nouvel intérêt à la découverte de M. Goldstein. Nous mentionnerons encore l'observation faite par le même auteur des colorations que prennent certains sels sous l'induence des rayons catho- diques ; le chlorure de sodium devient brun et le bromure de potassium se colore en bleu foncé, colorations qui disparaissent ensuite, soit lentement à la lumière, soit en quelques minutes par une élévation de température. (') Bei-liiier Sitzungsberichte, t. XXXIX, p. 691. SÉANCE DU 2 1 DÉCEMBRE lC)o3. Ilo5 Les résultats que nous venons de résumer ont paru assez importants à la Commission pour mériter l'attribution du prix Hébert. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX HUGHES. (Commissaires : M\L Mascart, Lippmann, Recrpierel, Moissan; Potier, rapporleur.) La Commission propose, à l'unanimité, de décerner le prix Hughes à M. Pierre Picard, pour les perfectionnements introduits dans la télé^ra- pliie, perfectionnements qui ont eu pour elfet d'augmenter la rapidité des transmissions sur les câbles sous-marins, et de permettre l'emploi des appareils imprimeurs à la réception. M. Picard a modifié dans ce but à la fois le mode de transmission, l'organe récepteur proprement dit et la syn- chronisation du Baudot. Un signal quelconque, trait ou point, est trans- mis au moyen de deux émissions, très courtes, d'égale durée et de signes contraires; c'est l'intervalle entre ces émissions qui caractérise le sigmd. Le câble est isolé à la station transnicttrice, en dehors du temps de ces émis- sions, et seulement au moment où le manipulateur vient toucher la butée de travail ou la butée de repos, le câble est mis en rapport avec le pôle d'une pile positive dans un cas, négative dans l'autre; à cet elîet, le mani- pulateur n'agit pas directement sur le câble, mais par Finlermédiaire de deux relais spéciaux; le contact de la clef avec l'une des butées permet â une pile locale de charger un condensateur, le courant de charge excite pendant un temps très court le relais correspondant et met pendant ce temps le câble en rapport avec la pile positive si la clef touche la butée de travail, négative si elle est amenée sur la Ijulée de repos. A la station réceptrice, en vertu de la capacité électrostatique du câlde, on observera un courant, d'intensité variable, changeant de signe chaijue fois que le numipulateur aura passé d"une position à lautre; pour enre- gistrer ces changements, l'appareil récepteur proprement dit est constitué par la bobine mobile des appareils de lord Kelvin, reliée d'une part au câble, de l'autre à la terre par l'intermédiaire d'un condensateur; au lieu du siphon recorder, la bobine porte lui index en aluminium, relié â une pile, lequel oscille entre deux butoirs communiquant avec les deux cxlré- mités d'un relais difl'érentiel dont le milieu esta la terre, et dont l'armature C. R., i^dS, 3- Semestre. (T. CWWII, N" 25.) I^'p II06 ACADEMIE DES SCIENCES. reproduit iidèlemcnl les mouvements du manipulateur Iransmetleur et peut actionner un récepteur quelconque. Si l'on veut, au lieu du Morse, employer pour la transmission un appa- reil tel que le Baudot, rien n'est changé au mécanisme de la transmission proprement dile, mais le système de correction qui assure le synchronisme parfait des transmetteurs et récepteurs doit être modifié, surtout si un même câble doit servir pour transmettre dans les deux sens. INI. Picard a réussi, par d'ingénieux artifices, à vaincre les difficultés qui avaient arrêté ses prédécesseurs, et la possibilité d'employer les appareils multiples et iiupi iineurs sur des câbles sous-marins est aujourd'hui un fait acquis. L'échange des dépêches entre Marseille et Alger se fait depuis 3 ans par ces procédés, et, depuis le mois d'avril de cette année, on a établi une correspondance directe entre Paris et Alger; cette communication a été inaugui'ée lors du voyage du Président de la République. Actuellement le service fonctionne dans les conditions suivantes : trois câbles réunissent Alger et Marseille; des distributeurs doubles Baudot sont installés sur chaque câble à chacune de ses extrémités; d'autre part, une ligne aérienne unique relie un distributeur quadruple installé à Paris à un autre à Marseille. Des trois câbles, l'un sert à une transmission dans les deux sens, entre Alger et Marseille, tandis que les deux autres ne transmettent que dans un seul; de là diverses combinaisons, que l'on peut réaliser en modi- fiant les liaisons entre les secteurs du distributeur quadruple de Marseille avec ceux des trois distributeurs doubles; il en résulte que, suivant les va- riations du trafic, Marseille peut toujours rentrer sur un des secteurs reliant Paris et Alger. En 1898, on avait reconnu la nécessité de poser un quatrième câble entre Marseille et Alger pour suffire au trafic et faire cesser les retards considérables qui se produisaient constamment. Depuis l'emploi de l'ap- pareil Baudot et des dispositifs Picard les retards ont disparu, les trois câbles existants sont largement suffisants et le puJjlic reçoit des télégrammes imprimés. On ne saurait ddiic mettre en doute l'importance des progrès réalisés ; la ('commission est heureuse d'avoir à proposer à l'Académie pour le prix Hughes, décerné cette année pour la première fois, l'auteur de recherches sur la Télégraphie, objet des études de son généreux créateur. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'.Vcadémie. SÉANCE DU 2t DÉCEMBRE igoS. I 107 PRIX GASTON PLANTE. (Commissaires : MM. Lippmanii, Becquerel, ^ ioUe, Potier; Mascart, rapporteur.) La Commission décerne le prix à AL Hospitalier pour l'ensemble de ses travaux, en particulier pour l'appareil enregistreur, dit ondograpJie, qui permet de traduire, par un tracé mécanique, la forme des courants alterna- tifs et des tensions qui les produisent, avec le décalage de ces deux élé- ments, ainsi que celle des puissances absorbées, et plus généralement, d'étudier tout phénomène électrique susceptible d'être reproduit réguliè- rement, de manière à le transformer en syslème périodique. L'Académie adopte les conclusions de ce Ilapport. SÏATISTIOUE. PPJX MONTYON. (Commissaires : MM. de Freycinet, Brouardel, Haton de la GoupiUière, Laussedat; Alfred Picard, rapporteur.) Neuf concurrents se sont présentés en 1903 pour le prix Montyon de Statistique à décerner par l'Académie des Sciences. Six d'entre eux ont dû être écartés, soit que leurs productions ne ren- trassent pas dans la formule du prix, soit qu'elles fussent manifestement insuffisantes. Aucun des trois autres n'a paru mériter l'attribution du prix. Mais la Commission les a jugés dignes d'une mention très honorable. Ce sont MM. LoxcQ, DE MoxTESSus i>i: Bai.lore et Razols. Dans un Mémoire très consciencieux et très documenté, M. Loncq expose le résultat de ses études sur la répartition de la tuberculose pour le dépar- I lo8 ACADÉMIE DES SCIENCES. temenl de l'Aisne, inoiilrc combien la population urbaine est plus éprouvée que la population rurale, cbilTre rinlUience de la densité des agglomé- rations, fait voir la propagation du mal parmi les membres d'une même famille, insiste sur l'importation du fléau dans les villages par les individus revenant de la ville ou par les militaires reformés comme tuberculeux, M. de Montessus de Ballorc, chef d'escadron d'aililleric hors cadres, produit des recherches statistiques sur les efTets de la loi de recrutement du I 5 juillet 1H89 dans la subdivision d'Abbeville. Les points de vue aux- quels s'est placé l'auteur et dont quelques-uns n'ont, d'ailleurs, pas de rela- tion avec la loi sont les suivants : mouvement de la population masculine de 20 ans, répartition suivant l'habitat et la jnufession, pertes à l'incorpo- ration et sur l'incorporation pendant le service, tuberculose, engagements et rengagements, exode des campagnes vers les villes, criminalité. 11 établit notamment que le nombre des soldats atteints de tuberculose est assez res- treint, que les pertes subies par rcfleclir incorporé diminuent sensiblement de la première année à la seconde et de la seconde à la troisième, que la discipline militaire moralise la jeunesse. Son travail atteste beaucoup de sagacité. Quant à INI. Kazous, licencié es sciences malhémati({ues et es sciences 2)hysiques, il s'est edorcé de poser des principes rationnels pour fixer l'em- placement des usines ou autres établissements industriels, soit en France, soit dans les colonies. Son Mémoire débute par un examen didactique et général de la cjuestion, basé sur les recherches du prix minimum de vente des produits. Une seconde partie est consacrée à l'indication des circons- tances auxquelles les principaux centres industriels de France et d'Angle- terre ont dû leur naissance et leur essor. Le dernier Chapitre applique les enseignements des deux premiers à un grand nombre d'industries spéciales. Ce travail intéressant prouve l'érudition technique et professionnelle, l'esprit d'investigation et la perspicacité de son auteur. Là tuheictdose dans l'Aisne; par M. l^nile Loncq, rapport de ÎNL Unoi-AnoEL. M. Emile Loxcq, secrétaire du Conseil départemental d'hygiène de l'Aisne, a voulu se rendre compte de la réparti lion de la tuberculose dans le département de l'Aisne. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE igoS. II09 Son étude statistique aboutit à ce résultat : le tribut payé par la popula- tion urbaine est de 00,17 pour 10000 habitants, celui de la population rurale est de 26,57. La densité de la population fait varier le taux de la mortalité tubercu- leuse de 3i à 19, ce qui s'explicjue facilement par la multiplicité des contacts et des conditions de contagion dans les espaces resserrés. Parmi les modes de transmission, M. Loncq étudie plus particulièrement les tuberculoses familiales et cite des exemples dans lesquels on voit des familles tout entières disparaître en quelques années lorsqu'un de ses membres devient tuberculeux. Il insiste également sur l'importalion de la tuberculose, par le retour dans leur village des individus qui étaient allés chercher fortune dans les villes et par le rapatriement des militaires réformés pour tuberculose. Cette élude très consciencieuse, très documentée, a paru à votre Com- mission mériter une mention très honorable. Rapport sur le Mémoire de M. F. de Montessus de Ballore, Cite f d'es- cadron d' Artillerie hors cadres, ayant pour titre : « Elude statistique sur les ej/ets de la, loi de recrutement du i^ juillet 1889, dans la sub- division d'Abbeville », par M. Laissedat. L'auteur, commandant du Bureau de Recrutement de cette subdivision, a pensé que l'étude des effets de la loi qui a été en vigueur pendant i4 ans devait avoir de l'intérêt à la veille de la promulgation de celle cjui établira un service militaire plus court, supprimant les dispenses et écartant la con- sidération de ce que l'on avait qualifié d'intérêts primordiaux de la société, devant le besoin d'égalité absolue de l'époque présente. Son travail porte sur les classes de 1889 à 1898, la classe 1899 n"élant pas encore libérée au moment où il a été entrepris. Ces dix classes ont fourni à la subdivision d'Abbeville un contingent de i5ooo hommes en nombres ronds, et les éléments de la statistique envisagée par l'auteur sont extraits des registres matricules et des listes de tirage. Parmi les points de vue assez nomfjreux auxquels il s'est placé successi- vement, nous citerons les suivants dont il convient d'ailleurs de remarcfuer que plusieurs sont indépendants de la loi de recrutement : Mouvement de la population masculine de 20 ans. Répartition de la population suivant l'habitat et la profession. Incorporation. Pertes à Tin- IIIO ACADEMIE DES SC1E^XES. corporation cl sur rincorporation pcndaiil le service. Tuberculose. iMigagés et rengages. ExoJc des campagnes à la ville. Criminalité. A propos du mouvement de la population masculine de 20 ans, en com- parant les nombres d'inscrits par périodes triennales, on constate ce phéno- mène, rpii mérite d'être signalé, d'une natalité sensiblement plus forte pen- dant la seconde période, que l'on peut vraisemblablement attribuer à un réveil du patriotisme après la guerre de iS'jo-yi, mais qui n'a malheureu- sement pas persisté, la diminution déjà constatée antérieurement ayant reparu pendant les deux périodes suivantes. En admettant qu'il faille ,tooo habitants pour constituer une ville, il y aurait dans la sulidivision d'Abbeville iG pour 100 de citadins contre 84 pour 100 de campagnards, comprenant d'ailleurs un grand nombre d'ouvriers dans les usines éloignées des villes, dont le total serait de 5i pour 100 avec ceux des villes, celui des agriculteurs étant de 43 pour 100 et celui des professions libérales ou des sans-profession de 6 pour 100 environ . Les pertes à l'incorporation, dues à diverses causes, sont assez sensibles, de 18 pour 100; mais celles sur l'incorporation pendant le service sont, au contraire, minimes, 4? J pour 100, ce qui prouve que les malingres ont été soigneusement éliminés par les Conseils de revision et surtout par les Commissions de réforme. En ce qui concerne la tuberculose, l'auteur, après avoir étudié l'influence de l'habitat et celle de la profession sur l'ensemble du contingent, constate, en arrivant aux immatriculés, que, grâce au mécanisme du fonctionnement de la loi sur le recrutement et à la sévérité des Commissions de revision, le nondjre des sujets atteints par cette dangereuse maladie était assez restreint. Un fait important à signaler en général, à jiropos de la santé, consiste dans la diminution sensible des pertes subies par l'effectif incorporé d'année en année. Ainsi, pour les jeunes soldats recrutés dans la subdivision d'Ab- beville, ces pertes ont été successivement de 2,8G pour 100 la première année, de i,i(ipour 100 la seconde et enfin de o, 52 pour 100 seulement la troisième. Les engagements volontaires de 4 ans et de ,j ans et les rengagements n'atteignent en tout que 'h^S pour 100 de l'efl'ectif incorporé, c'est-à-dire un chinVe bien faible, s'il doit rester le même avec une loi de recrutement de deux ans qui suppose, comme l'a fait remarquer l'auteur au début de son travail, « une solide organisation des cadres inférieurs, de façon à com- SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE IQoS, IIll penser en quelque mesure la diminution d'esprit militaire qui ne peut man- quer de résulter d'un plus court passage à la caserne ». Deux questions, l'une démographique et l'autre d'ordre moral, sont examinées avec soin à la lin de ce Mémoire. La dépopulation des campagnes au profit des villes doit-elle être consi- dérée comme un cfl'ct direct du métier militaire? La criminalité étant sûrement plus grande dans les villes que dans les campagnes, l'esprit militaire y contribuerait-il? ou les jeunes soldats venus de la campagne se pervertiraient-ils à la caserne? La première de ces deux ([ueslions, résolue par l'affirmative par la plu- part des publicistes, n'est confirmée que dans une assez laihle proportion par les données de la statistique, puis(pie 8,21 pour 100 des hommes n'ayant pas fait de service militaire passent delà campagne à la ville contre 11,07 poui' 10*^ d'anciens soldats. Le phénoiucne si regrettable de l'exode des campagnes à la ville est donc bien [)lus complexe, et il est pi'oduit par d'autres causes que celle de la fréquentation temporaire des villes par de jeunes soldats dont les familles continuent à habiter la campagne et qui s'eiforccnt de les y rappeler. La réponse à la seconde question est encore plus rassurante. Il est vrai que la criminalité est plus grande dans les villes que dans la campagne, et, en ne considérant que ce qui se passe dans la campagne (toujours dans la subdivision d'Abbeville), on constate que les agriculteurs sont plus crimi- nels que les ouvriers, qui le sont plus que les personnes ayant une profes- sion libérale ou sans profession, ce qui témoigne de rinflucnce de l'instruc- tion sur la moralité. Mais l'auteur établit, d'un autre côté, très nettement cpie la discipline militaire contribue aussi à moraliser très sérieusement la jeunesse appelée sous les drapeaux, puisque le nombre des condamnés c}ui n'ont pas fait de service est deux fois et un (piart plus grand que celui des condamnés ayant servi. Toute cette discussion des effets de la loi de recrutement du 1 5 juillet 1889 et des questions qui s'y rapportent directement ou indirectement est appuyée de Tableaux numériques dressés avec le plus grand soin et parfai- tement ordonnés. Votre rapporteur estime (jue l'auteur a fait preuve à la fois de beaucoup de sagacité et d'un excellent esprit; il a riumneur de vous proposer de lui attrijjuer une mention très honorable. iri2 ACADÉMIE DES SCIE^■CES. Élcmenls slalistlqurs pcrmeltattl de fixer raiionnellemcttt en France et dans nos colonies remplacement d'établissements industriels à créer; par M. Paul Razoïis. Rapport de M. A. Picard. ]M. Pail Razoi's, licencié es sciences mathémaliques et es sciences phy- siques, membre de Tlnstitut des Actuaires français, ancien inspecteur du Iravail dans l'industrie, soumet au jugement de l'Académie des Sciences, ])our le concours du prix Monlyon de Statistique (1903), un Mémoire manuscrit intitulé : « Éléments statistiques permettant de fixer rationnelle- ment en France et dans nos colonies remplacement d'établissements indus- triels à créer » . Ce Mémoire se divise en tiois Parties. Tout d'abord, l'auteur présente une étude didactique et générale de la question, en partant de ce principe que la position d'un établissement industriel doit être choisie de manière à réduire au minimum le prix de vente des produits. Il passe successivement on revue les éléments constitu- tifs de ce prix : achat et transport à l'usine de la matière première; dépense de combustible minéral ou végétal, de vapeur d'eau pour usages industriels divers, d'eau, de force motrice; main-d'o'uvre; transport des produits fabriqués jusqu'au lieu de consommation; acquisition des terrains et con- struction des bâtiments de l'usine. Chacun des éléments ainsi envisagés est l'objet d'un exameu attentif, avec toutes les subdivisions nécessaires. F.n ce qui concerne, par exemple, le prix do la matière première, M. Razous distingue suivant que cette matière est lourde et encombrante ou au con- traire peu encombrante et légère, suivant qu'elle vient de l'intérieur ou de l'étranger, suivant que le transport a lieu au moyen de véhicules attelés, d'automobiles, de voies ferrées. Pour la force motrice, il considère les divers cas des machines à vapeur, des machines à gaz, à pétrole ou à essence, des moteurs hydrauliques, des dynamos. En ce qui touche la main- d'œuvre, il se place dans la double hypothèse d'une industrie faisant large- ment appel à la main de riiomme et d'une industrie à machinisme déve- loppé; son analyse porte sur le travail industriel dans les pays agricoles, sur l'emploi des ouvriers étrangers, sur le travail à domicile, etc. L'auteur accumule les données pratiques, les chiflVes empiriques. Incidemment, il donne une formule mathématique pour le calcul du prix de transport des matières premières ou des combustibles végétaux, supposés uniformément répartis autour de l'usine. SÉANCE DU 21 DÉCl-MBRE igoS. Ill3 Dans une deuxième Partie, M. Razous rappelle, sous forme de Tableau, les circonstances qui ont contribué à la création et à l'essor des principaux centres industriels de la France et de TAngleterre. Enfin, la troisième Partie, très étendue et essentiellement concrète, applique les principes et les enseignements des deux premières à un grand nombre d'industries spéciales. Ici encore les faits et les chiffres expéri- mentaux abondent. L'exploitation des forets et le travail du bois sont étudiés, non seulement pour la France, mais pour nos principales colonies. Le Mémoire de M. Razous atteste l'érudition technitiue et profession- nelle, l'esprit de recherche et la perspicacité de son auteur, qni a dû certai- nement dépenser beaucoup de temps et de travail pour en réunir les maté- riaux. Une mention très honorable lui est attribuée. L'Académie adopte les conclusions de ces Rapports. CHIMIE. PRIX JECKER. (Commissaires : MM. Troost, Gautier, Moissan, Ditte, Lemoine; A. Haller, rapporteur.) La Section de Chimie a décerné, à lunanimité et sans discussion, le prix Jecker à M. L. Iîouveault, maître de Conférences de Chimie orga- nique à la Faculté des Sciences de Paris. Depuis 17 ans qu'il appartient à l'Université, l'effort scientifique de M. Bouveault a été continu et s'est exercé sur les sujets les plus variés de la Chimie organique. Il a tendu principalement à la création de nouvelles méthodes pour la préparation de composés appartenant à des fonctions en général peu compliquées. Son travail de thèse l'a conduit tout d'abord à l'obtention de nitriles, d'éthers et de nitriles [î-cétoniques, de cétones et de dérivés aminés du pyrazol. Plus tard, avec M. Barbier, la condensation des aldéhydes avec l'acé- tone ordinaire les amena à la synthèse de cétones une ou deux fois non saturées. Ces dernières ont la curieuse propriété de pouvoir être déshydra- C, K., igoS, 2' Semestre. (T. CXXXVII. N° 25.) I^O Ill4 ACADÉMIE DES SCIENCES. tées en donnanL des hydrocai'nircs aromaliques. Sa collaboration avec le savant maître de I^yon a eu pour résultat un travail d'ensemble sur les principes immédiats contenus dans les essences de linaloé, ÔLCUithropogon scliœnanlltus, de lémon grass, de citronellc, de géranium et de roses, tra- vail qui a êlc couronné par la synthèse totale des corps fondamentaux de la série des produits isolés dans ces essences, la méthylhepténone et Facide géranique. M. Bouveault s'est également occupé de la question si complexe du camphre et des terpènes, a préparé un nouvel hydrocampliène liquide, a donné la constitution, indiscutée aujourd'hui, des composés des séries isolauronique et j3-campholéniquc et a enfin pu apporter à celle de la phorone du camphre le contrôle d'une synthèse totale. En traitant les hydrocarbures aromatiques ou les éthers des phénols par le chlorure éthyloxalique, en présence du chlorure d'aluminium, il a obtenu des éthers et des acides glyoxyliques aromatiques, qui l'ont conduit à des acides et à des aldéhydes aromatiques de toutes sortes. A part trois ou quatre, les alcools primaires sont des produits dont l'ob- tention est extrêmement difficile. On réussit maintenant à les préparer assez facilement, grâce au procédé que viennent de généraliser MM. Bou- veault et Blanc, et qui consiste à hydrogéner par l'alcool absolu et le sodium les éthers-sels des acides correspondants. Nous ne saurions énumérer les multiples contributions que M. Bouveault a apportées dans beaucoup d'autres questions de Chimie, où il a su montrer la même précision, la même originalité. Mais, si étendu et si varié que soit son avoir personnel dans le domaine de la recherche, M. Boiveault a encore d'autres titres à la haute distinction dont dispose l'Académie. Passionné pour la Science, il possède une qualité précieuse entre toutes, et dont devrait être doté tout maître attaché à notre haut enseignement : celle de communiquer, de faire partager à la jeunesse qui l'entoure, son amour, son enthousiasme pour le travail si captivant de la recherche. Dans les diverses Facultés où il a professé depuis qu'il a abordé la car- rière scientifique, il a fait école, a formé des élèves qu'il a associés à ses travaux. C'est M. Bongert avec lequel il a étudié les dérivés o et c acylés des éthers acéto-acéliques. C'est M. Locquin qui collabore à ses recherches concernant l'action de l'acide nitreux ou du chlorure de nitrosyle sur ces mêmes éthers acéto-acétiques ou leurs déiivés alcoylés de substitution. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE igu3. • HIJ Ce sont M. Tctry avec lequel il a élucidé quelques points relatifs à la constitution de certains dérivés de la pulégonc, et M. Walil, son prépara- teur, dont l'ingéniosité, le savoir et la grande habileté nous font présager un digne émule du maître qui l'a formé. Tant de titres sont plus que suffisants pour justifier le choix de la Section de Chimie. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX LA CAZE. (Commissaires : MM. Arm. Gautier, Moissan, Ditte, Lemoine, Haller, Berlhelot, Schlœsing, Duclau.v; Troost, rapporteur.) M. GcxTz a débuté dans la carrière scientifique par un ensemble de recherches lliermochimiqucs sur les composés que le tluor forme avec les métalloïdes et avec les métaux. Ses déterminations calorimétriques lui ont permis de rendre compte du grand écart qui existe entre les propriétés de l'acide fluorhydrique et des fluorures alcalins ou alcalino-terreux d'une part et celles de l'acide chlorhy- drique et des chlorures, bromures et iodures correspondants d'autre part. C'est également par une étude ihermochimique des divers produits de la décomposition par l'eau des composés de l'antimoine que M. Guntz réussit à éclaircir les nombreuses contradictions que les recherches de ses devanciers avaient introduites dans leur histoire. L'existence des sels de sous-oxyde d'argent était depuis longtemps discutée. Les expériences antérieures peu concordantes n'avaient pas réussi à fixer l'opinion des chimistes. M. Cuntz, après avoir déterminé les conditions de production régulière d'un sous-sel d'argent parfaitement défini cl bien cristallisé, le sous-lluorure d'argent, a pu préparer le sous- oxyde et les sels de sous-oxyde d'argent également bien définis; il a pu fixer leurs propriétés et expliquer par leur production et leur décomposition rinfluence de la lumière sur les sels halogènes d'argent. Il a ainsi établi définitivement l'existence des sels de sous-oxyde d'argent mise jusqu'alors en doute. Le lithium était jusque dans ces derniers Iciujis un métal que l'on ne pré- parait qu'en petite quantité. Sa préparation par l'électrolyse de son chlo- rure fondu paraissait cependant au premier abord une opération facile; IIl6 ACADÉMIE DKS SCIENCES. mais, lorsque M. Guntz voulut reprendre ce même procédé pour obtenir des quantités importantes de ce métal afin d'en compléter l'élude, il s'aperçut, en faisant des mesures quantitatives, que le rendement était très dilTcrent dans des opérations en apparence très analogues, et que, de plus, il était toujours excessivement faible par rapport à l'intensité du courant électrique employé. En reclierchant les causes de ces diflérences et de ce faible rendement, il fut amené à constater que cette décomposition du chlorure de lithium était généralement compliquée de la production d'un produit accessoire, le sous- cliloi'urc de lilliiiiiu, dont la proportion varie avec les conditions de l'expé- rience, par la réaction du chlorure sur le lithium mis en liberté. Cette étude très délicate lui a permis de fixer les conditions dans lesquelles on doit se placer pour une préparation régulière et économique. Grâce aux ingénieuses dispositions qu'il a adoptées, M. Guntz a pu obtenir de grandes quantités de lithium, à l'aide desquelles il a constaté les affinités énergiques qui le placent en tète des métaux alcalino-tcrreux. Ce métal brûlant dans l'azote peut servir avantageusement à la préparation de l'argon, et, s'enflammant au rouge dans l'hydrogène, donne un hydrure cristallisé très stable, formé avec un grand dégagement de chaleur. Les études qu'il a entreprises sur les amalgames et sur l'activité chimique des métaux retirés de leurs amalgames à basse température, l'ont conduit à préparer le baryum et le strontium métalliques, ainsi que leurs hydrures, dans un état de pureté qu'aucun expérimentateur n'avait encore atteint. M. Guntz a publié en collaboration, tant avec son illusti'c maître qu'avec plusieurs de ses élèves, un ensemble d'autres recherches qui ne le cèdent en rien, comme importance et comme rigueur, à celles que nous venons d'énumérer. La Commission, appréciant le mérite et l'originalité des travaux de M. Gu.vTz, lui a décerné le prix La Caze (Chimie) pour l'année 190'i. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. SÉA^'CE DU 2 1 DÉCEMBRE JQo'i. II 17 3IIXÉR\L0GIK ET GEOLOGIE. PRIX DELESSE. (Commissaires : MM. Fouqué, Berlrand, Michel Lévy, Gaudry; de Lapparent, rapporlciir.) M. Emmanuel be Makokrie est bien connu du monde des géologues et des géographes, d'abord pour l'étendue de son savoir, ensuite pour le zèle profondément désintéressé avec lequel, interrompant des travaux person- nels où il avait montré qu'il se placerait parmi les meilleurs, il a assumé, dans l'intérêt des travailleurs, des tâches laites pour rebuter, par l'énor- milé du labeur à accomplir, tout autre courage que le sien. Après avoir étudié avec fruit la région des Corbières, M. de Margerie a publié, en collaboration avec le général de la Noé, un magistral Ouvrage, Les formes du terrain, le premier où aient été exposés rationnellement les principes du modelé terrestre. Ensuite, sur l'invitation des Congrès o'éologicpies internationaux, il a présidé à la rédaction d'un Dictionnaire méthodique des bibliographies géologiques, œuvre de patience et de pré- cision, qui a exigé une grande somme de travail. Mais ce qui le recommande surtout à la gratitude des géologues, c'est sa traduction du grand Ouvrage de notre illustre Associé de Vienne, M. Edouard Suess, c'est-à-dire du livre magistral qui a jiour titre La face de la Terre. A cette traduction, enrichie de cartes et de dessins parfaite- ment choisis pour en faciliter l'usage, M. de Margerie a joint des notes, d'une ampleur souvent égale à celle du texte, et où sont accumulés tous les renseignements recueillis, depuis l'apparition de l'édition originale, sur les innombrables sujets traités par M. Suess. On ne saurait trop insister sur le mérite de cette publication, qui a rendu accessible et profitable à tous nos compatriotes, et même à d'autres, une œuvre pleine d'aperçus profonds, mais difficiles à suivre dans le texte allemand. L'attrilnition à M. de Margerie du prix Delesse sera la juste récompense d'une activité inspirée par le seul amour de la Science, et dont toutes les manifestations font ressortir, avec une grande distinction de style, l'alliance lilH ACADÉMIE DES SCIENCES. précieuse cFune érudilion aussi sûre que vaste et d'un sens critique très délié. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. PRIX GAY. (Commissaires : MM. Bouquet de la Grye, Guyou, Bassot, Hatt; Grandidier, rapporteur.) Le R. P. C«>n\, le fondateur et directeur de l'observatoire de Tanana- rive, a déterminé, depuis i4 années qu'il habite Madagascar, avec une très grande précision, une série considérable de positions géographiques. Il a d'abord fixé les coordonnées de l'observatoire do ïananarive par 'j^ig obseï^- vations astronomiques. En 1893, il a exécuté la triangulation et le nivellement géodésiquc de la région qui s'étend de Tananarive au bord do la mer, à Andovorantc, sur une distance de 21 i'"', et fixé le long de cette roule la latitude et la longi- tude de trois stations. Attaché en 1896 au corps expéditionnaire par le général Voyron en qua- lité de géodésien du Service géographique de l'Ktat-Major, il a triangulé dans la région orientale, avec une brigade topographiquo, un'e superficie de i2j''"'' et déterminé les coordonnées d'Ampanolomaizina. Pendant cette campagne, il a été cerne et attaqué par une loilo liande de Fahavalos, de re- belles, a panse au milieu des balles son chef de service qui avait été griè- vement blessé, a relevé sous une vive fusillade un soldat do son escorte mor- tellement atteint et a reçu à ce sujet les félicitations du général Gallieniqui l'a proposé pour la croix. Dans une seconde mission que lui a confiée le général Gallieni en 1897, il a relié la triangulation de l'Imerina avec celle du Corps expédilionnaire à Andriba et formé un réseau couvrant i j 000''"'', (juil a jalonné d'observa- tions astronomiques. Kn 1898, il a accompli une troisième mission sur la côte occidentale de Madagascar, où il a fixé les positions géographiques de six stations par Sno observations. SÉANCE DU 2 1 DÉCEMBRE IQoS. I I 19 En 1900, dans une qualrième mission que lui a confiée le général Penne- quin sur la côte orienlale, il a déterminé les coordonnées astronomiques des ports importants de Vatomandry, de Marosika et de Mahanoro. En 1901, il a triangulé une superficie de 8000'""' autour du massif cen- tral de TAnkaratra et observé les positions géographiques de Belafo et cFAntsirabé. En 1902, il a fixé la longitude d'Ambatolampy pendant qu'il faisait sa série crobservations magnétiques autour du massif d'Ankara tra. Enfin, cette année, il fait la Carie très détaillée à j;j^ des environs de Tananarive sur un rayon de Se'"". Eu résumé, sans parler des travaux astronomiques, magnétiques et météorologiques qu'a faits le R. P. Colin et qui sont nombreux et très im- portants, nous constatons qu'au point de vue purement géographique, le seul qui nous intéresse pour l'attribution du prix Gay « qui doit cette année être décerné à l'auteur d'un travail ayant pour but la détermination, aussi précise que possible, d'une série de positions géographiques dans une des colonies françaises », ses observations, qui dépassent de beaucoup le nombre de 2000, ont fourni 17 positions géographiques, 7 latitudes et 2 longitudes isolées, et que son réseau géodésique s'étend sur une superficie de 3 1000'""'. Cet ensemble de travaux d'une haute précision a décidé la Commission du prix Gay à décerner ce prix au R. P. Coi.ix. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. BOTANIQUE. GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. (Commissaires : MM. Rornet, Guignard, Prillieux, Perrier; Yan Tieghem, rapporteur.) L'Académie avait proposé en 1901 la question suivante : Rechercher et démoulrer les divers modes de formation et de aévelop- peweiil de l'œuf chez les Ascowyeèles et les Basidiomycètes. I120 ACADEMIE DES SCIENCES. Deux Mémoires ont été présentés. La Commission estime que, dans l'un comme dans Taulre. la question n'est traitée que d'une façon incomplète. Elle ne décerne donc pas le prix. L'Académie adopte cette proposition. PRIX BORDIN. (Commissaires: M^L Guignard, Bornet, Prillieux, Bonnier; Van Tieghem, rapporteur.) L'Académie avait proposé la question suivante : Drinoiilrcr, s'il y a lieu, par l'élude de types iionibi-eux et varies, la gënéj-alité du pliénoinène de la double fécondaliuii, ou digawie, c'esl- à-dire de la fornialiou simultanée d'un œuf et d'un trophime, chez les A ngiosperm es . Aucun Mémoire n'ayant été présenté, la Commission décide de retirer le sujet proposé. Cette décision est approuvée par TAcadémie. PlUX DESMAZIÈKES. (Commissaires : MINL Bornet, Van Tieghem, Bonnier, Prillieux; Guignard, rapporteur. ) La Commission décide qu'il n'y a pas lieu de donner le prix. PRIX MONTAGNE. (Commissaires : MM. \ an Tiegliem, Bornet, Guignard, Bonnier, Zeiller; Prillieux, rapporteur.) L'étude de la structure et de l'évolution des noyaux dans les Champi- gnons Basidiomycètes a été le sujet de très délicates et très intéressantes recherches que M. Mairr a exposées dans un important Mémoire où il traite de la cytologie non seulement des Basidiomycètes proprement dits, mais aussi des Urédinées considérées comme dépendant du même groupe. Les noyaux des Champignons qui sont extrêmement petits ont longtemps échappé à robservalion, ils ne deviennent visibles que quand on parvient à SÉANCE DU 2 1 DÉCEMBRE ICjO^. I I :~ l les colorera l'aide crunc technique toute spéciale et des plus délicates; mais le travail de M. Maire montre combien l'étude, bien dirigée, de ces petits corps peut apporter à la Science de données importantes et contribuer à éclairer les questions les plus hautes et les plus obscures de l'organisation des végétaux. M. Maire a fait, dans l'exposé de ses recherches, deux paris distinctes : l'une comprend la description très détaillée de ses nombreuses observations sur les noyaux dans la série des espèces des Basidiomycèles dont il a étudié des types variés en contrôlant les études cytologiques, maintes fois contra- dictoires, qui avaient été faites avant lui; l'autre est consacrée aux théories qui touchent à la phylogénésie, à l'évolution nucléaire et à la sexualité des Basidiomycètes; il a jugé avec raison qu'il convient de ne pas mêler aux faits précis des considérations, où la manière de voir de chacun joue tou- jours un rôle considérable. Les cellules des Basidiomycètes contiennent tantôt un seul noyau, tantôt deux noyaux accouplés. A la germination, le filament produit par la spo- ridie d'une Urédinée, aussi bien que celui qui naît de la basidiospore du Champignon le plus élevé en organisation, est composé de cellules à un seul noyau, contenant deux chromosomes. Ce n'est que plus tard que toutes les cellules des Basidiomycètes contiennent chacune deux noyaux accouplés dont les divisions sont simultanées et parallèles. M. Maire attache une importance considérable à cette paire de noyaux intimement unis qui caractérise les cellules du tronçon individuel le plus important des Basidio- mycètes et donne naissance à des générations de pareils couples de noyaux jusqu'à la formation de la baside. Là, les deux noyaux accouplés de la jeune baside se fusionnent pour former un gros noyau, dans lequel se confondent les quatre chromosomes des deux éléments associés; puis, ce gros noyau unique, ainsi formé à l'intérieur de la })aside, se divise en deux noyaux con- tenant chacun seulement deux chromosomes. Il y a donc là réduction du nombre des chromosomes. La division se répète très peu après et il se pro- duit ainsi dans la baside quatre noyaux qui pénètrent isolément dans les spores qui se forment à l'extrémité des stérigmates. Peut-on voir dans ces faits la preuve de l'existence d'une fécondation dans les Champignons basidiomycètes? M. Maire ne le pense pas. La fécondation, dans les végétaux supérieurs, là où elle n'est pas con- testable, est caractérisée par la fusion de deux noyaux sexuels dont l'union constitue l'œuf. Ce dernier contient un nombre double de chromosomes et donne naissance, par des divisions successives, à toute une lignée de pareils G. K., tgoS, 2' Semestre. (T. CXXXVU, N» 25 ) '4? II22 ACADEMIE DES SCIENCES. noyaux jusqu'à un stade défini où se produit une réduction numérique des cbroniosomcs dans les noyaux qui sont rorigino d'nne nouvelle lignée aboutissant aux noyaux sexuels. Dans les Basidiomycètes, le noyau produit dans la baside par la fusion des deux noyaux associés contenant chacun deux . chromosomes donne naissance aux noyaux des spores qui ne contiennent, eux aussi, que deux chromosomes. Il y a là une différence que M. Maire considère comme essentielle et d'où il résulte que la fusion des noyaux accouplés dans la baside est, selon lui, un phénomène de tout autre nature que celui qui caractérise une fécondation véritable. Cet important travail de M. Maire a {)aru à la Section de Botanique digne d'une récompense de l'Académie. Elle vous propose de lui accorder le prix Montagne. L'Académie adopte les conclusions do ce Rapport. PRIX THORE. (Commissaires : MM. Bornet, Guignard, Van Tieghem, Bonnier; Prillieux, rapporteur. ) La maladie de la Vigne que l'on désigne sous le nom de Roi blanc ou de Rot livide a été signalée comme fort dangereuse, en France, dès 1886, et a été l'objet déjà de nombreuses études. Elle a pris dans ces dernières années, en Hongrie, un développement considérable et M. de Istvaxffi évalue à 8 millions de francs le dommage qu'elle y a causé en 1901. Directeur de l'Institut ampélographique royal hongrois, M. de Istvanffi a fait de cette maladie et du parasite qui la produit une étude très appro- fondie et publié sur ce sujet tout spécial un Mémoire de près de 3oo pages accompagnées de plus de 200 figures dont un grand nombre en couleur et d'une très belle exécution. M. de Istvanffi étudie et décrit avec le plus grand détail les altérations des tissus des divers organes de la Vigne, jeunes sarments, feuilles, grappes et grains de raisin dans lesquels pénètre et se développe le mycé- lium du Coniolhyriuin Diplodielia. Parmi les faits intéressants qu'il signale, on peut citer particulièrement la formation de tissu cicatriciel à l'intérieur des jeunes rameaux altérés par la pénétration du parasite et la production de bourrelets de forme singulière au-dessus des ent.renœuds sur lesquels la maladie a causé nno décorlicalion annulaire. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE igo3. H^S En ensemençant le Coniothyrium Diplodwlla dans des milieux conve- nables, M. de Istvanffi en a suivi loiil le développement, depuis la germi- nation de la spore jusqu'à la formation complète des pycnides qu'il a observées à partir de leur première origine. Des ensemencements de spores sur des raisins lui ont pci'mis de voir la pénclration des filaments du Cham- pignon à travers la cuticule et leur développement à rinlérieur de la pulpe des grains dont il a figuré les colorations successives qui manifestent à l'extérieur toutes les phases de la maladie. Une deuxième partie du Mémoire de M. Istvanffi est consacrée à l'élude comparative des remèdes proposés pour combattre le Rot livide. L auteur assure en avoir découvert un nouveau beaucoup plus efficace que ceux qui ont été employés jusqu'ici, mais il ne fait pas connaître la substance dont il préconise l'emploi et se réserve d'en faire l'objet d'une publication ulté- rieure. Sans tenir compte de cette dernière partie du travail de M. de Istvaxffi, la Commission a pensé que l'étude très détaillée qu'a faite l'auteur des tissus de la Vigne attaquée par le Coniol/iyiium DiplodicUa et de toutes les phases du développement de ce Champignon a une réelle valeur et vous propose de lui accorder le prix Thore. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. ECONOMIE KliUALE. PRIX BIGOT DE M DROGUES. (Commissaires : iNIM. Muntz, Schlo'sing père, Chauveau, Roux; Schlœsing fils, rapporteur.) L'Ouvrage auquel la Commission est unanimement d'avis d'attribuer le prix Bigot de Morogues est la Gcologic a'j^rirole de M . Eugène Risi.ek. M. Risler (est-il besoin de le rappeler?) est l'éminent agronome qui, pendant de longues années, a dirigé avec une si haute distinction et un si complet dévouement l'Institut national agronomique. 1mi même tenqjs, il II24 ACADEMIE DES SCIENCES. eul à y professer l'Agriculture comparée. Il reconnut dès l'abord que cette science devait comprendre la climatologie, l'histoire de l'agricidluro, la sta- tistique et la gt'ologie agricole cl, comme sur celte dernière l'Ouvrage néces- saire manquait, il entreprit de le composer. Ainsi est né son magistral Traité. Le plan qu'il y a suivi est à la fois le plus clair, le plus scientifique et le plus pratique; il repose sur l'adoption de la classification des Traités de Géo- logie, parmi lesqucl est pris essentiellement comme modèle le grand Traité de M. de Lapparent, et sur l'emploi constant des cartes géologiques. Après la description très sobre de chaque terrain, l'auteur parcourt les divers pays de France où ce terrain est en affleurement et pousse aussi, dès cju'il est utile, ses excursions à l'étranger. 11 y relève tous les renseignements intéressant l'agriculture : analyses des sols, résultats d'essais d'engrais, indications variées concernant les amendements en usage et leurs gisements, les sys- tèmes de culture, les procédés de drainage et d'irrigation, les plantes fores- tières, les races de bétail, le climat, la situation économique. Pour mieux faire comprendre ses leçons .par des exemples, il décrit des exploitations rurales et fait voir le profit cju'elles peuvent tirer d'une judicieuse adaptation de leurs méthodes aux ressources des terrains sur lesquels elles se trouvent placées. De j^areilles études ressort avec évidence la relation, parfois très étroite, qui existe entre la formation géologique d'un sol et le système de culture qui lui convient. Et cette relation conduit à des applications im- médiates. C'est ainsi cjue, selon les vues de M. iiisler, les propriétaires bretons auraient grand bénéfice à emprunter les améliorations réalisées à Jersey sur des terres granitiques ou siluriennes analogues aux leurs; c'est ainsi que les Champenois devraient apprendre de leurs confrères de l'Ar- tois, de la Flandre on du sud de l'Angleterre ce (pi'il est possible de faire des sols crayeux et que les Lorrains devraient établir des herbages sur leurs marnes du lias comme on l'a fait avec succès dans le Charolais et le JNivernais. Tant de documents précieux, réunis et commentés avec une expérience consommée des choses de l'agriculture, constituent un ensemble dont la portée dépasse de beaucoup le titre de Géologie agricole. L'Ouvrage de M. llisLitii est presque à lui seul un Traité complet d'agriculture comparée. Il olTre, en outre, un caractère de nouveauté et d'originalité exceptionnel, parce que l'auteur a tiré de ses notes personnelles de voyage ou de son propre fonds une grande partie des observations et des conclusions qu'il iorinule. On comprend par là que la Géologie agricole n'ait été que len- SÉANCE DU 2 1 DÉCEiMBRE igo3. II 23 lemciil écrite; su publication représente un travail de plus de 20 années, ou plutôt elle est le fruit de toute une carrière, bien digne d'être louée et honorée. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. ANATOMIE ET ZOOLOGIE. PRIX SAVIGNY. (Commissaires : MM. Perrier, Giard, Dclage, Chatin, GrancJidier; Bouvier, rapporteur. ) Ce prix est accordé à M. R. Fourtau, Ingénieur civil au Caire, Membre de l'Institut égyptien. Depuis longtemps fixé au Caire, M. Fourtau a consacré son talent d'ingé- nieur, de pénii)les explorations et des reciicrches très savantes à l'étude géologique de TEgypte. Grâce à sa connaissance des Invertébrés fossiles et à ses aptitudes d'observateur, il est parvenu à jeter une vive lumière sur l'histoire des terrains qui avoisinent la mer Rouge, et l'on peut prévoir le jour où les dépôts égyptiens seront inscrits sur les cartes avec la même pré- cision que ceux de l'autre rive méditerranéenne. M. Fourtau s'est d'abord intéressé à la géographie physique et à la struc- ture générale de la région érythréenne. Après avoir débuté par une curieuse étude sur les puits artésiens et les puits forés de l'Egypte, il a fait paraître coup sur coup deux estimables opuscules, l'un consacré à la côte ouest du Sinaï, l'autre à la partie septentrionale du désert arabique. Ces deux Mémoires sont d'une lecture captivante et remplis d'observations originales. Quand il les écrivit, l'auteur était déjà très documenté sur la géologie de l'Egypte et il a profité de ses connaissances pour expliquer le faciès des régions précitées. On ne saurait mieux comprendre, ni traiter plus large- ment, la géographie physique d'une contrée. M. Fourtau est bon géographe parce qu'il présente avant tout les qua- lités d'un excellent géologue. Les douze Notes ou Mémoires qu'il a consa- 1126 ACADÉMIE DES SCIENCES. crés jusqu'ici à la stratigraphie égyptienne sont remplis d'aperçus nouveaux et suggestifs : il y montre que le grès nubien sans fossiles s'est formé suc- cessivement à des époques diverses; qu'entre ce substratum et les couches éocènes prédominantes en Egypte s'intercalent les dépôts du céno- manien et du crétacé supérieur; que la barre rocheuse d'Alexandrie, derrière laquelle se forma le delta nilotique, remonte à l'époque quaternaire et s'appuie sur les calcaires du pliocène supérieur; enfin que l'Egypte était submergée ou incomplètement découverte au début de la période quaternaire, et que les silex taillés qu'on y trouve sont bien postérieurs à l'époque paléolithique. On ne saurait entrer dans le détail des nombreuses études que M. Fourtau a consacrées aux terrains tertiaires d'Egypte : elles sont longues et approfondies, très concluantes toutes les fois que l'observa- teur a pu réunir des matériaux suffisants, marquées au coin d'une sage pru- dence dans le cas contraire. Si M. Fourtau n'hésite nullement à établir qu'aux environs des Pyramides les fossiles du sable pliocène proviennent d'une dissémination anormale et sont issus de couches fort diverses; s'il interprète avec une grande netteté les trois niveaux à Poissons qu'on trouve au même lieu dans les strates lutétiennes; par contre, il ne croit pas qu'on puisse fixer exactement l'âge des bois pétrifiés du désert ; bien plus, malgré sa connaissance profonde du sujet, il hésite à tenter un essai de classification des terrains éocènes du pays égyptien. Pour donner à ses recherches stratigraphiques toute la rigueur désirable, M. Fourtau s'est efforcé de connaître à fond les nombreux Oursins qui, avec les OslJ^ea, sont les fossiles les plus caractéristiques de l'Egypte. Il s'est fait, en quelque sorte, le paléontologiste des Echinides égyptiens, et a su acquérir une véritable autorité dans cette matière. Après s'être essayé dans maintes Notes préliminaires il a publié, dans les Mémoires de l'Institut égyptien, une Revision des Echinides fossiles de l'Egypte qui est une oeuvre approfondie et de longue haleine. Ce travail suffirait pour justifier vos suffrages, tant il est riche en faits nouveaux et écrit avec précision ; pour- tant, il n'a pas satisfait l'auteur et a été suivi par deux suppléments non moins volumineux qui en font un ensemble des plus complets. Pour mettre plus en lumière la belle conscience scientifique de M. Four- tau, il est nécessaire d'ajouter que ce laborieux savant ne recule pas devant des recherches zoologiques pour couronner son œuvre. Persuadé à juste titre que la faune moderne est la suite des faunes éteintes et peut servir à les expliquer, il s'est fait le continuateur des Savigny, des Audouin et des Rosières, et a entrepris dans ce but une étude complète des Echinides SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE IQoS. II27 actuellement vivants dans le golfe de Suez. L'important manuscrit qui est le résultat de celte étude a été déposé pour le présent concours; comme les œuvres précédentes, il mérite des éloges et fait honneur à ce bon Français qui continue en Egypte les nobles traditions de la France. L'Institut s'est rarement trouvé en présence d'un tel ensemble de travaux relatifs aux régions de la mer Rouge; votre Commission estime hautement cette œuvre et vous propose de décerner le prix Savigny à M. Fourtau. Lin autre travailleur, M. Krempf, a présenté pour le même prix un cer- tain nombre d'Opuscules et de Notes originales qui méritent d'attirer l'attention. Pour étudier les Hexactiniaires anormaux groupés sous le nom de Sti- chodactylinés, M. Krempf a entrepris un voyage dans la mer Rouge; il a séjourné plusieurs mois à Djibouti, à OIjock, aux îles Mossoka dans le golfe de Tadjoura, partout recueillant un précieux matériel qu'il étudie pour en faire le sujet d'un travail étendu. A en juger par les Notes déjà publiées dans nos Comptes rendus, le voyage de M. Krempf promet d'être fructueux pour la Science. Grâce aux recherches de ce jeune zoologiste, on sait aujourd'hui que les Slichodacty- linés constituent un groupe de convergence établi sur un caractère unique, et qu'il convient de les scinder en deux parties, dont l'une doit rester dans les Hexactiniaires, tandis que l'autre mérite de former un groupe à part, plus voisin des Hexacoralliaires, M. Krempf a également établi que ces derniers sont très différents des Hexactiniaires avec lesquels on a toujours tendance à les confondre; que plusieurs d'entre eux (Oculines, Madré- pores, etc.) présentent une énorme hypertrophie de certains tentacules qui occupent une position constante et flottent comme des boyaux dans la cavité du corps; que tous présentent dans leur squelette un beau substratum organique et que tous également sont associés à des Zooxantlielles, ce cjui explique l'importance des radiations lumineuses pour la biologie des Coraux. Ces recherches sont intéressantes et méritent d'être encouragées. Votre Commission propose M. Kkempi' pour une mention très honorable. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. TI28 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX DA GAMA MACHA DO. (Commissaires : MM. Giard, Dclage, Bouvier, Chatin; Edmond Perricr, rapporteur.) La comtesse Maria vo\ Lixdex a déjà soumis au jugement de rAcadémie, pour ce même concours, deux beaux Mémoires sur le développement des couleurs dans l'aile des Papillons, qui peuvent se résumer dans cette pro- position à la fois saisissante et concise : La généalogie des Papillons est inscrite sur leurs ailes. Dans ces ^Mémoires, la comtesse von Lindcn a suivi pas à pas le dévelop- pement du dessin et des couleurs dans Taile en voie de développement sous l'étui de la chrysalide et montré comment le dessin s'était primitivement développé sur le réseau serré des nervures d'une aile analogue à celle des Névroptcres, s'était conservé sous forme d'un réseau ])igmenté lorsque les petites nervures avaient disparu et s'était ensuite graduellement modifié sous l'influence de circonstances secondaires, en même temps cju'apparais- saient des teintes diverses dans un ordre déterminé, toujours le même pour toutes les espèces. Quelle était la cause de l'apparition des couleurs, quelle était la nature même de ces couleurs? M"*^ de Linden n'avait pas abordé ces cjueslions; elle nous en apporte aujourd'hui la solution. Des observations nombreuses, des expériences précises, des analyses chimiques rigoureuses portant principalement sur la matière colorante des ailes des Vanesses qui sont les Papillons dont les teintes sont le plus variées, établissent les faits suivants. Le pigment rouge des Vanesses a pour origine la chlorophylle; il cris- tallise dans le même système et présente les mêmes bandes d'absorption que le pigment rouge, dans lequel se transforme la chlorophylle dans cer- taines conditions. La transformation de la chlorophylle en pigment rouge se fait assez souvent dans les cellules des plantes, notamment dans celles de l'écorce des fruits, sous l'action du soleil; elle se produit aussi, mais dans de tout autres conditions, dans l'épithéliuin de l'intestin des Chenilles; la chlorophylle se change d'abord en chlorophyllane, celle-ci en pigment rouge. Ce pigment est ensuite transporté dans l'épiderme de la Chenille. L'analyse chimique montre qu'on doit le considérer comme une substance aUjuminoïde colorée jiar une matière analogue à la bilirubine dont on SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE IQoS. I I 29 connaît les rapports étroits avec rhémoglobine. Ce pigment se retrouve dans riiypoderme de la chrysalide, comme dans celui du Papillon et se conserve jusque dans les cellules du blastoderme. C'est en quelque sorte le pigment fondamental; toutes les autres couleurs résultent du degré d'oxydation ou de réduction qu'il a subi. La marche de l'oxydation est indiquée par les changements qu'éprouve la couleur de j'hypoderme des chenilles et des chrysalides au cours de leur développement ontogé- nétique. Ce pigment appartient par ses propriétés à la catégorie des pigments respiratoires, bien qu'une fois déposé dans l'aile il n'intervienne plus dans les échanges gazeux entre l'animal et l'atmosphère. Il jette une sorte de pont entre la chlorophylle et l'hémoglobine, et semble indiquer que les pigments respiratoires des animaux et ceux qui forment la base de leurs couleurs auraient pour origine le pigment chlorophyllien. On ne saurait exagérer l'importance d'une telle conclusion qui rend vrai- semblable l'opinion suivant laquelle les animaux issus des végétaux par la perte de la faculté de produire le pigment chlorophyllien et, par- conséquent, de fabriquer les hydrates de carbone dont la cellulose est un des types, auraient ensuite, par une alimentation végétale, récupéré les dérivés de ce pigment et l'auraient fixé sur une trame albuminoïde. L'hé- moglobine, pigment respiratoire des animaux, aurait ainsi pour origine la chlorophylle, pigment respiratoire des plantes : ce qui ne serait pas sans resserrer l'union de plus en plus étroite qui se révèle entre les deux règnes si unanimement jadis opposés l'un à l'autre. Il a semblé à votre Commission que des travaux précis d'observation et d'expérimentation, aboutissant à des conclusions d'un ordre aussi général, devaient mériter à l'auteur le prix Da Gama Machado, dans l'objet duquel le Mémoire de la comtesse de Linden rentre si exactement. (( La couleur des ailes du Papillon, dit en terminant la comtesse de Linden, est donc une question d'oxydation et non une question de sélection comme le veulent les darwinistes. » Il ne paraît pas, en effet, établi dans le cas présent que la sélection natu- relle soit intervenue en quoi que ce soit dans la disposition des couleurs sur les ailes des Papillons, et l'auteur, dans ses précédents Mémoires, a parfai- tement mis en relief l'intervention dans ces dispositions de causes dé- terminantes tout à fait étrangères à la sélection, comme, par exemple, la superposition des ébauches des ailes aux incisions du corps chez la chrysa- lide. Mais l'opposition que signale ici la comtesse de Linden entre l'oxyda- tion et la sélection pourrait être relevée partout. C'est, en effet, l'essence C. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVIl, N* 25.) ï4*^ I I 3o ACADÉMIE DES SCIENCES. inème de l'œuvre de Darwin de ne pas tenir compte des causes qui ont déterminé Tapparilion des caractères; ces causes sont indifférentes à la théorie, et c'est là tout à la fois ce qui fait sa faiblesse et sa force. Les caractères une fois réalisés, pour une cause quelconque, Darwin nous montre comment ceux qui sont avantageux ont été conservés et définissent nos espèces actuelles, tandis que les autres ont disparu; il ne cherche pas à expliquer l'apparition des caractères, mais la conservation de certains d'entre eux que nous nommons spécifiques; son livre ne traite pas, ce que grâce à des disciples trop zélés on est en train d'oublier, de Vorigine des formes vwantes, mais de Vorigine des espèces, c'est-à-dire de l'origine de la discontinuité qu'on observe actuellement entre les formes vivantes. C'est l'objection principale à la doctrine de l'évolution qu'il prétend ainsi supprimer; mais il y a un tout autre terrain, celui sur lequel se plaçait Lamarck, qu'il s'agirait d'explorer, et c'est celui sur lequel s'est engagée la comtesse de Linden : rechercher les causes physiologiques qui ont déter- miné les formes vivantes. Il est évident, par exemple, que la sélection naturelle n'intervient aucunement dans la réalisation des deux modes de bourgeonnement qui ont déterminé, comme l'auteur de ce Rapport l'a montré ('), les deux types fondamentaux de structure des animaux, le type ramifié et le type segmenté, pas plus que dans la réalisation dans ce dernier type des embranchements des Echinodermes, des Mollusques, des Tuniciers, des Vertébrés liés à des atl!itudes forcées des ancêtres des animaux qui les composent, ou au mode normal de fonctionnement de l'hérédité qui constitue la Tachy genèse (-). La sélection naturelle ne laisse rien voir du mécanisme suivant lequel les choses ont été faites; elle intervient seulement pour conserver certaines choses déjà existantes en dehors d'elle et en détruire certaines autres. Darwin n'a pas dit davantage; c'est dans la direction indiquée par Lamarck que se trouvent les explications, et c'est dans cette direction que le travail de la comtesse de Li.\de\' est tout plein de documents précieux. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. (') Edmond PERRiEn, Les Colonies animales et Traité de Zoologie. (-) Edmond Perrier et Charles Gravier, La Tachygcnèse {Annales des Sciences naturelles, 8» série, t. XVt, 1902, p. 258-274 et p. Siy). SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE igo3. Il3l MEDECINE ET CHIRURGIE. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Marey, Guyon, d'Arsonval, Lannelongue, Laveran, Roux, Brouardel, Labbé; Bouchard, rapporteur.) La Commission décerne un des prix à M. Dominici. M. Dominici soumet à l'examen de l'Académie une série de Mémoires sur les organes hémato-poïétiques et les organes lymphoïdes à l'état normal au cours des infections. M. Dominici s'est proposé d'établir d'une façon exacte la structure de ces organes, de faire l'histoire des éléments cellulaires qui en proviennent au point de vue morphologique et du rôle qu'ils jouent à l'état normal et à l'état pathologique. M. Dominici a d'abord imaginé un liquide fixateur nouveau qui lui a fourni te moyen d'avoir des résultats, toujours comparables à eux-mêmes, dans l'étude des diverses parties du système hémo-lymphatique. Les travaux de M. Ehrlich distinguent d'une façon absolue entre le sys- tème myélogène et le système lymphoide. Le premier a pour organe la moelle des os qui élabore les hématies, les cellules à granulations diverses et les mastzellen. Le second a pour organes la rate, les ganglions lymphatiques, les folli- cules de l'intestin et élabore les hématoblastes, les cellules mononucléaires de divei'ses tailles sans granulations et les plasmazellen. En étudiant ces systèmes à l'état normal et à l'état pathologique, surtout dans certaines infections, M. Dominici montre que, si la moelle osseuse est bien le centre principal héraatopoïétique, les organes lymphoïdes peuvent dans certaines circonstances accomplir la fonction myélogène. Inversement, le système myélogène est capable de produire des éléments lymphoïdes. Telle est la conclusion générale de ces Mémoires qui abondent en détails nouveaux et intéressants. II 32 ACADÉMIE DES SCIENCES. La Commission décerne un autre prix au travail de M. Jeax Camus, intitulé : Les hémoglobinuries . DilTérents faits nouveaux ont été établis par M. Camus. Dans riiémoglobinurie due à la destruction des globules du sang, il faut, pour que riicmoglobine apparaisse dans les urines, que le plasma sanguin contienne assez d'hémoglobine pour être fortement coloré en rouge. Pour un homme de 65'^^^ cela correspond à 0^,28 d'hémoglobine dans la totalité du plasma, ce qui serait fourni par la destruction de la totalité des globules de 85"""' de sang. L'hémoglobine musculaire introduite dans le sang donne aussi de Fhémo- globinurie. Mais, à l'inverse de l'hémoglobinurie globulaire, des quantités d'hémoglobine musculaire trop faibles pour colorer le plasma sanguin suf- fisent pour produire une coloration rouge intense des urines. Le suc des muscles rouges introduit dans le sang produit l'hémoglobinurie. Le suc des muscles blancs ne la produit pas. Elle n'est pas provoquée par l'injection de sucs extraits de divers autres organes. Des lésions musculaires diverses produisent Tliémoglobinurie. Il y a donc une hémoglobinurie musculaire expérimentalement établie. L'auteur estime que certaines hémoglobinuries pathologiques sont d'origine muscu- laire. Dans l'hémoglobinurie paroxystique du cheval, il y a atrophie mus- culaire aiguë (Lucet, Cadiot). Dans l'hémoglobinurie a fi-igore de l'homme, il y a des symptômes musculaires; le travail musculaire peut provoquer l'accès; on peut se de- mander si le froid ne provoque pas l'accès en produisant le tremblement musculaire du frisson.' M. J. Camus a laissé en dehors de son étude toutes les autres causes d'hémoglobinurie et, en particulier, les toxiques et les infectieuses. Il si- gnale cependant l'action globulicide de l'urine humaine sur les globules du sang, d'où il résulte que des hémorragies diverses des voies urinaires, à partir des glomérules, surtout si elles sont très légères, peuvent mettre de l'hémoglobinurie en liberté dans l'urine cl provoquer de fausses hémoglo- binuries urinaires. La Commission décerne un autre prix à 1\L Robert Lœwy. Dans la pratique chirurgicale abdominale, on peut se trouver en pré- sence de lésions difficiles ou impossibles à traiter par les procédés ordi- SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE igoS. Il33 naires. C'est ainsi que parfois on ne parvient pas à maîtriser les hémor- ragies des organes glandulaires ou à arrêter les épanchements des liquides septiqucs. La méthode des greffes péritonéales permet d'échapper à ces graves in- convénients. Sa mise en pratique peut être effectuée de deux manières dif- férentes : Lorsqu'il s'agit de déchirures glandulaires, on bourre la plaie à l'aide d'un fragment d'épiploon, prélevé sur le patient lui-même, et on le fixe ensuite par des sutures. L'hémorragie se trouve ainsi, non seulement ar- rêtée sur-le-champ, mais, en outre, elle ne peut survenir secondairement. En effet, le péritoine greffé se transforme en tissu conjonctif intimement adhérent à l'organe soumis à ce traitement. Dans le second mode opératoire, on réunit les deux parties de l'organe blessé par des sutures habituelles, mais pour empêcher tout suintement ultérieur, on le recouvre d'une large plaque péritonéale fixée par une suture en coulisse, plaque semblable à ces pièces de caoutchouc que l'on applique sur une perforation de chambre à air. L'emploi de ces deux modes opéra- toires principaux ou de leur combinaison conduit à des applications mul- tiples. Il permet d'assurer l'étanchéité des sutures dans les cas de plaies de l'intestin, du foie, de la vessie, etc. ; de créer (comme nous l'avons vu) ou de compléter l'hémostase; il peut servir à oblitérer des orifices quel- conques, à créer des cloisonnements artificiels, à péritoniser des moignons, à protéger des surfaces dénudées, etc. C'est un procédé de sécurité dans les cas ordinaires où les sutures sont possibles, un procédé de choix dans les cas difficiles. Cette méthode pré- sente comme avantages de n'exiger aucun préparatif spécial, aucune technique particulière; elle est pratique, sûre, et constitue un procédé d'urgence. Elle a été enqaloyée avec succès par les chirurgiens. La Commission accorde les trois mentions à MM. Nicolle et Remlixger ; NoBEcoi'RT, Merklex et Sevin; Ch. Moxou et J. Vawerts. Traité de Technique microbiologique , par MM. Nicolle et Remlinger. Le contenu de ce Livre répond parfaitement à son titre, il a été écrit par des hommes de laboratoire qui, non seulement, possèdent à fond la tech- nique mais qui la perfectionnent sur bien des points. C'est ce qui lui donne IlSi ACADÉMIE DES SCIENCES. un caractère d'originalité qni manque d'ordinaire à cette sorte d'ouvrages. La clarté du plan, la sûreté de la documentation en font un guide com- mode, utile aux débutants comme aux bactériologistes exercés. Diastasc de l'organisme agissant sur le salol, par MM. Nobecourt, Merklen et Sevin. Nencki a montré que le suc pancréatique dédouble non seulement les graisses neutres mais une série d'éthers organiques et qu'il décompose le salol en phénol et acide salicylique. Gley a fait voir que, chez les chiens dépancréalisés, le dédoublement du salol se faisait aussi bien que chez les animaux témoins. Partant de ces faits, MM. Nobecourt et Merklen ont recherché l'action exercée in vitro par différents organes et liquides de l'organisme sur le salol. Ils ont vu que tous les organes, le sérum, la bile, le lait dédoublent le salol. Cette action est de nature diastasique, les or- ganes chauffés à 65° perdent cette propriété. Une observation intéressante est que les laits de femme, de chienne et d'ânesse dédoublent le salol, tandis que ceux de vache et de chèvre sont le plus souvent inactifs sur ce corps. MM. Nobecourt et Sevin ont étudié le ferment amylolitique dans le sang et le lait. Ils monti-ent que le ferment apparaît rapidement après la nais- sance dans le sérum de l'enfant et ils comparent la richesse en amylase du sang des enfants normaux et des enfants malades. De leurs recherches sur les ferments du lait ils tirent des déductions pratiques au point de vue de l'allaitement. Traité de Technique opératoire, par MM. Ch. Monod et J. Vanverts. Dans cet Ouvrage, les auteurs ont su mettre à la disposition des chirur- giens, sous une forme nouvelle, tous les renseignements qui leur sont nécessaires au moment d'entreprendre une opération. La Commission accorde des citations à M^L Lagriffe, Laval et Malherbe, Ségal. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE IQoS. I l35 PRIX BARBIER. (Commissaires : MM. Bouchard, Guignard, Laveran, Guyon; Lannelongue, d'Arsonval, rapporteurs.) - La Commission partage le prix Barbier entre MM. Axtiioxy et Glover. M. Axtiioxy a adressé à l'Académie une série de recherches toutes inté- ressantes à des titres divers. Je n'en retiendrai que deux : l'une sur la téra- tologie du sternum, Mémoire très bien coordonné et intéressant à lire malgré l'aridité du sujet, qui n'est qu'apparente. Après avoir rappelé les classifications de Geoffroy Saiut-Hilaire et de L. Blanc sur les monstruo- sités simples "et doubles, selon l'anatomie philosophique actuelle, M. An- thony entre dans le C03ur de son sujet en procédant à une élude complète et détaillée des malformations du sternum chez tous les Mammifères. Cette étude n'existait pas; la lacune est maintenant comblée; elle est faite avec le plus grand soin dans les trois variétés de monstres dits lambdoïdes , hy- psiloïdes et hétoïdcs. M. Anthony a passé en revue les anomalies dans les divers groupes de Mammifères en faisant connaître les diverses dispositions que prend le sternum. Il a montré que les hémisternums d'un des deux sujets des monstres doubles chez les hypsiloïdes s'unissent non entre eux, mais à ceux de l'autre deux à deux. Il y a là toute une série de dispositions que M. Anthony fait connaître et qui ont nécessité un très ong labeur de la part de l'auteur, labeur qui n'a pas été stérile, tant s'en faut; il y a là de nombreux points élucidés et d'autres nouvellement établis. Une seconde série de publications de M. Anthony a trait aux relations des muscles avec leurs tendons et à la recherche des influences qui modifient leurs rapports, arrivant ainsi à déterminer la raison de la formation des muscles digastriques. Son maître, M. Marey, et les élèves de ce dernier, Roux, Anthony, etc. ont établi que la longueur réelle de la fibre musculaire est proportionnelle à l'amplitude du mouvement qu'elle commande; M. Anthony a étudié la position respective des muscles et des tendons, et montré l'influence de la compression réciproque des muscles les uns par les autres. Il a découvert cette condition générale importante que les effets de la compression s'exerçaient chaque fois qu'un muscle se trouvait, au moment de sa contraction, empêché par un mécanisme quelconque Il36 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'augmenter son volume transversal. Le fait par un muscle d'être placé entre un plan résistant et un autre muscle, ou entre deux muscles le croisant perpendiculairement, constitue la réalisation de cet empêchement. Or le résultat morphologique de la compression est la transformation tendi- neuse. A un premier degré de compression, le muscle s'aplatit et prend, sur sa partie comprimée, un aspect nacré caractéristique. A un deuxième degré la transformation en tendon au niveau de la compression est com- plète. A un troisième degré le tendon disparaît à son tour et le muscle trans- porte son implantation au point où la compression n'existe plus. On voit par là que la compression est un agent morphogénétique des plus puissants. M. Anthony a expérimentalement pu modifier chez les ani- maux, par la compression, la disposition des tendons et étahlir une rela- tioQ de cause à effet entre elle et la présence du tendon. Par des expé- riences multipliées il a pu ainsi, par la compression, modifier la disposition normale des tendons, le développement du crâne et même celui du cer- veau. Il y a là des faits nouveaux importants et nombreux qui me font demander à la Commission d'accorder le prix Barbier à M. Anthony. M. Marey a suivi ces travaux de près et a constaté le soin avec lequel ils ont été faits, longuement suivis et confirmés par les dissections du Mu- séum d'Histoire naturelle. Le docteur J. Glover a soumis au jugement de la Commission une Nouvelle méthode thérapeutique basée sur l'application de Vaii- chaud comme procédé de chauffage des liquides pulvérisés non volatils. Cette méthode est aujourd'hui couramment appliquée au traitement des affections des voies respiratoires et des premières voies digestives (nez et sinus nasaux, arrière-nez et oreilles, pharynx, larynx, trachée et bronches, etc.). L'idée de chauffer un liquide non volatil et de le pulvériser en même temps, par un courant d'air chaud, est heureuse. Il est possible, en effet, de chauffer l'air à très haute température dans un serpentin métallique rougi de façon à le stériliser complètement. Les calories emmagasinées par cet air peuvent chauffer ensuite à une température voulue un liquide non volatil et lui conserver exactement cette température pendant la pulvérisation, par ce fait que le liijuide pulvérisé n'est pas volatil. Il n'en peut être de même en employant la vapeur ou l'air avec un liquide SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE I903. Jl37 volatil, même préalablement chauffés, car il est impossible de calculer d'avance le refroidissement intense que subira le liquide par évaporalion lors de sa pulvérisation. L'expérience montre qu'en employant le procédé imaginé par M. Glover, le liquide pulvérisé conserve une température constante, condition essen- tielle dans nombre d'applications. La fixité du liquide employé permet en outre : 1° De doser rigoureusement la quantité du médicament pulvérisé; 2" Le traitement local direct; 3° L'aulopulvérisation à température constante dans les voies natu- relles ; Et enfin 4° Une rigoureuse asepsie. Les conclusions de ces Rapports sont adoptées par l'Académie. PRIX BRÉANT. (Commissaires : MM. Marey, Bouchard, Guyon, d'Arsonval, Lannelongue, Laveran; Roux, rapporteur.) La Commission partage les arrérages du prix entre M. E. Chambox et M. le D' A. BoRREL. Llaslilid de vaccine animale, son histoire depuis sa fondation en 186^; Par Ernest Chanibon. Le Mémoire manuscrit de M. Chambox est le résumé de sa vie consacrée tout entière à l'établissement de la vaccine animale en France. Il est en même temps une histoire du perfectionnement de la vaccination anti-vario- lique depuis 1864. Pendant la première moitié du xix' siècle, la vaccine animale pratiquée à Naples était restée pour ainsi dire inconnue dans tous les autres pays. C'est M. Chambon et son collaborateur Lannoix qui, en ayant entendu parler au Congrès de Lyon, l'ont introduite en France en t864, après s'être instruits à Naples des procédés du D'' Negri. L'institut fondé par M. Chambon a subi bien des vicissitudes; presque délaissé après 1870, il revient en vogue à chaque épidémie de variole. Il ne faut pas moins que toute une série d'accidents de syphilis vaccinale sur- C. R., 1903, i' Semestre. (T. CXXXVII, ^• 25.) «49 'l38 ACADÉMIE DES SCIENCES. venus à la suite de vaccinations de bras à bras pour faire accepter la vaccine animale par tous les médecins. Les luttes soutenues en faveur de la vaccine animale sont racontées de la façon la plus véridique et la plus attachante par M. Chambon. Au lendemain du vote de la loi sur la vaccine obligatoire son Mémoire est plein d'intérêt. Grâce à une persévérance et à un désintéressement qui ne se sont pas démentis pendant 4o ans, M. Chambon est parvenu à faire instituer un service régulier de vaccination et de revaccination dans les hôpitaux, dans les écoles, dans les mairies de Paris. Presque tous les instituts de vaccine animale de l'étranger et de France, même celui de l'Académie de Médecine, procèdent de l'institut de M. Cham- bon qui s'est toujours fait un devoir d'accueillir ceux qui venaient s'inilier à son école. Nul n'a plus fait que M. Chambo.v pour hâter la disparition de la variole; aussi la Commission du prix Bréant lui décerne-t-elle le titre de lauréat. Série de Mémoires sur la théorie parasitaire du cancer, sur les épithélioses et notamment sur la clavelée ; Par M. le D"- Borrel. Depuis 1H90, M. Borrel a publié une série de Mémoires sur la théorie parasitaire du cancer. Neisser, Pfeiffer, Malassez, Durier et Wickham ont décrit des coccidies dans les tumeurs épithéliales. M. Borrel a montré que les figures regardées comme coccidies n'étaient autre chose que des cellules enkystées à évolu- tion spéciale. Plus tard, la théorie coccidienne est remise en faveur par les travaux de Thomas, de Foa, de RulTer, de Soudakewilch qui mirent en évidence dans les cellules des tumeurs épithéhales des corps ronds isolés ou multiples. M. Borrel considère ces formations con>mc le résultat d'une dégénérescence muqueuse et son avis est accepté par tous les anatomo-pathologistes. De nouvelles formes parasitaires sont décrites par Sawlchenko, Podwi- sotsky et Leyden qui les a caractérisées sous le nom de formes en œil de pigeon. Grâce à des méthodes histologiques très délicates M. Borrel a montré, par la comparaison avec les cellules spermatiques du cobaye, que des formes pareilles existaient en histologie normale et qu'elles sont dues à une évolution atypique de l'archoplasma de la cellule cancéreuse. La conclusion de ce premier Mémoire est que la théorie coccidienne du SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE igoS. IlSy cancer n'est pas prouvée, qu"à la vérité certaines coccidies bien connues en se développant dans les cellules épithélialcs donnent lieu à de véritables tumeurs, mais que d'autres organismes tels que les levures font aussi proli- férer les cellules épithélialcs. M. Borrel pense que d'autres microlfes sont capables de la même action. En effet, un certain nombre de virus agissent sur les cellules épithélialcs. Dans la vaccine, la variole, la fièvre aphteuse, la clavelée, la peste bovine, etc., on observe des proliférations épithélialcs. Aussi M. Borrel réunit-il toutes ces affections sous le nom (ïépilhélioses et il en fait l'histo- logie pathologique dans un second Mémoire. La clavelée y est particuliè- rement étudiée. Le virus claveleux qui détermine dans le poumon, par exemple, de véritables adénomes est certainement un microbe très petit puisqu'il passe à travers les filtres qui retiennent la plupart des bactéries. Il en est de même des virus de la fièvre aphteuse, de la peste bovine, du molliiscum conta giosiim. Il semble donc que tous ces virus des épithélioses ont le caractère d'extrême petitesse. En tous cas ces microbes traversant les filtres ne sont pas ceux qui ont été décrits comme sporozoaires dans les cel- lules. La grande différence qui existe entre ces épithéhoses et l'épithélioma véritable, c'est que dans les premières les tumeurs sont constituées par la prolifération des cellules des organes où elles se développent, tandis que dans l'épithélioma c'est la même cellule que celle de la tumeur primitive qui pullule dans les tumeurs secondaires. Un autre Mémoire est ^consacré au cancer de la souris et M. Borrel donne une preuve de plus de sa nature infectieuse en signalant des épidé- mies de cage où la contagion est indéniable. Comme Morcau et Jensen, il a réussi à transmettre ce cancer par inoculation (dans un cas sur dix environ). Les études de M. Borrel sur la clavelée ont abouti à un résultat pratique d'une haute importance. Par un procédé qu'il décrit, M. Borrel arrive à obtenir des quantités illimitées de virus claveleux pur; elles lui ont servi à obtenir avec des animaux immunisés un sérum anti-claveleux qui permet de guérir la clavelée s'il est donné assez tôt et qui employé en même temps que le virus donne le moyen de claveliser les animaux sans danger. Des essais faits sur plus de loooo moutons ont donné des résultats tout à fait satisfaisants. La Commission a accordé à M. Borrel le titre de lauréat. Les conclusions de ces Rapports sont adoptées par l'Académie. Il4o ACADliMIE DES SCTFXCES. PRIX GODARD. (Commissaires : MM. Rouchard, Lannelongiie, Marcy, Laveran; Guyoïi, rapporteur.) Le travail de MM. ïïallk et Motz : Contribution à V Analomir pallio- logique de la vessie, nous donne, pour la première fois, une description syntliclique des lésions de la vessie, dans la cystite clu-oniqiie. Il a pour base Télude anatomique et histologique de loo vessies throni- quement enflammées, recueillies à la clinique de Neckcr, dans la dernière période décennale : il est donc le fruit d'une longue et patiente observation scientifique. Les auteurs étudient d'abord les lésions macroscopiques : capacité et forme de la vessie, épaisseur des parois, aspect de la face interne, de la sur- face découpe et de la face externe, si- profondément modifiés par Tinflam- m a lion chronique. Passant à Fétude Itistologique, ils décrivent méthodiquement les lésions inflammatoires productives et régressives, dans toutes les couches du réser- voir urinaire. Dans la muqueuse, les lésions épilhéliales, desquamation, cxulcérallon, prolifération; celles du derme muqucux, hémorragies interstitielles, abcès microscopiques; les néoformations vasculo-embryonnaires : granulations, villosités, végétations; les néoformations épithéliales, verrucosités papillo- glandulaires, leucoplasie; les lésions destructives et nécrotiques, pseudo- membranes, ulcérations sont successivement Tobjet d'une minutieuse des- cription. Dans la couche musculaire, toujours hypertrophiée, les auteurs recon- naissent et distinguent les divers degrés de la sclérose musculaire avec les dé générescences variées de la fdDre cellule qui la compliquent : atrophie simple, dégénérescence granuleuse, hyaline, myosile aiguë. Dans la couche cellulo-adipeuse externe ils décrivent cctlc /ibiv-adipose injlammatoire qui est un processus général et constant dans les inflamma- tions chroniques de l'appareil urinaire; avec les lésions vasculo- nerveuses qui l'accompagnent. ^ ingt-six planches, dessinées d'après nature, éclairent la description histologique. Résumant, dans une étude d'ensemble, les lésions de la trame vasculo- SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE igoS. Il4l conjonctive, dans la paroi vésicalc chroniquemcnt enflammée, MM. Halle et Motz formulent cette conclusion essentielle : « Dans la cystite clironique, la paroi vésicalc est modifiée dans toute son épaisseur, depuis la muqueuse jusqu'à la couche fibro-screuse externe. » Et le terme de cyslilc chronique inlerstiliclle totale qu'ils proposent restera comme justement caractéristique. Dans les cas complexes, fréquents, où un obstacle mécanique, ou quelque dystrophie, tajoute ses effets à ceux de l'inllammation chronique, les auteurs chcrclient à distinguer, des lésions inllainmatoires banales, les lésions tro- phiqucs concomitantes : ils abordent ainsi l'étude si complexe des dégéné- rescences primitives de la paroi musculaire de la vessie chez les prosta- tiques. En résumé, cette consciencieuse étude marque un progrès réel dans nos connaissances sur l'anatomie pathologique de la vessie : la clinique et la thérapeutique ne peuvent manquer d'en tirer grand profit. La Commission propose à l'Académie d'attribuer le prix Godard à MM. les D'^ N. Hai.lé et lî. Motz. Elle accorde une mention honorable à M. le D'' J.-Iî. Hillviret, pour son Mémoire intitulé : « Le dernier terme de la copulation chez les Mammi- fères ». Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. PRIX L ALLEMAND. (Commissaires : MM. Marey, Laveran, Guyon; d'Arsonval, Bouchard, rapporteurs.) La Commission partage le prix entre M"' Joteyko et MM. Garxier et CoLOLIAX. Elle accorde une mention très honorable à M. le D'' Giuseppe Pagano, pour ses « Études sur la fonction du cervelet ». M"" J. JoTEYKo a soumis à l'Académie deux travaux intéressants sur l'in- nervation musculaire. Dans le premier, intitulé Effets physiologiques des ondes induites de Il42 ACADÉMIE DES SCIENCES. fermeture et de rupture dans la fatigue et l'anesthêsie des muscles et des nerfs, l'auteur élucide par des expériences l)ien conduites et par une analyse minutieuse beaucoup de points restés obscurs ou controversés sur cette question. Dans un second Mémoire plus important et qui a pour titre Étude sur la contraction du muscle strié et ses excitants, M"* Joteyko démontre expérimentalement qu'// existe dans le muscle deux éléments fonction- ncllement différents et doués d'une excitabilité inégale. La contraction rapide serait le fait de la substance anisotrope du muscle tandis que la con- traction lente serait l'apanage du sarcoplasme suivant une théorie soutenue par Bottazzi (de Florence). M'" Joteyko par des excitants bien choisis, tantôt chimiques, tantôt physiques, arrive à séparer nettement l'un de l'autre ces deux modes de contraction du muscle strié et à expliquer noiiibre de faits pathologiques tels que l'atonie musculaire ou les contractures hystériques. Ces patients travaux, dans le détail desquels nous ne pouvons entrer, jettent un jour nouveau sur le mécanisme de la contraction et de l'innerva- tion des muscles et ouvrent une voie aux investigations. ■o' MM. Garnier et CoLOLiA\ ont soumis au jugement de l'Académie des études sur la thérapeutique des maladies mentales. On y trouve d'intéres- sants renseignements sur les méthodes de liberté appliquées au traitement des aliénés et sur l'usage du séjour au lit. Ces méthodes nouvelles, déjà appliquées en France, méritaient d'être mieux connues. Les conclusions de ces Rapports sont adoptées par l'Académie. PRIX DU BARON LARREY. (Commissaires : MM. Lannelongue, Laveran, Guyon, Bouchard, Brouardel; Marey, rajDporteur.) HYGIÈNE MILITAIRE. — Recherches expérimentales sur le brûlage, pro- cédé de désinfection i-adicale, d'asepsie du casernement et du mobilier du soldat; par le D"^ Paul Godin. M. Godin montre que le brûlage est le moyen le plus sûr et le meilleur de créer l'asepsie dans les logements militaires. Ce flambage superficiel SÉANCE DU 2 1 DÉCEMBRE igoS. I l43 suffit à détruire les germes infectieux, et celte destruction a été constatée par les moyens les plus rigoureux dont la Science dispose : l'examen histo- logique, les cultures et les inoculations aux animaux. Votre rapporteur considère ce travail comme pouvant mériter un prix. Le même auteur présente également au prix Larrey une brochure dont voici le titre : « Nouveaux essais d'application de l'earth syslem (latrines à terre). » Excellent travail qui fait ressortir les avantages hygiéniques de ce mode d'enlèvement des matières fécales. On peut conclure avec l'auteur que ce système s'impose pour toutes les localités qui n'ont pas le tout à l'égout, mais disposent d'une surface de terrain où l'on puisse déposer les matières usées en attendant leur nitrification. Pour ces deux travaux la Commission décerne le prix Larrey à M. GODIN. Elle accorde une mention à M. G. -H. Lemoine et une autre à M. le D' Jui.ES RÉGNAULT. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. PRIX BELLION. (Commissaires : MM. Bouchard, Marey, Guyon, Lannelongue; Laveran, rapporteur.) Le prix est décerné à M. le D'" F. Battesti, de Baslia, pour l'ensemble de ses travaux sur la prophylaxie du paludisme en Corse. Une mention très honorable est accordée à M. le D'' R. Glatard, pour son travail sur la diphtérie nasale. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. II 44 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX MÈGE. (Commissaires : MM. Bouchard, Marey, Lannelonguc, Lavcran; Guyon, rapporteur.) La Commission dcccrne le prix Mège (arrérages) à M. le D'' A. MoxpROFir, pour sou Ouvrage « Chirurgie des ovaires et des trompes ». Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. PRIX CHAUSSIER. (Commissaires : MM. Bouchard, Brouardel, Lannelongue, Laveran; Guyon, rapporteur. ) La Commission propose à l'Académie d'attribuer le prix Chaussicr à M. le D'' Ai-FRED FouRMER, professcur honoraire à la Faculté de Médecine de Paris, Membre de l'Académie de Médecine. L'importance scientifique, médicale et sociale de son œuvre, a déterminé la désignation de M. Fournier aux suffrages de l'Académie. Personne n'a plus attentivement étudié la syphilis que M. Fournier, et n'a fait dans un champ, souvent exploré, d'aussi remarquables décou- vertes; personne n'a mis aussi nettement en lumière le rôle pathologique de cette redoutable maladie; personne enfin n'a mieux démontré sa néfaste influence sur l'espèce humaine, ne s'est attaché avec plus d'ardeur et de suite à la combattre et à indiquer les mesures qui peuvent mettre obstacle à son extension. Un labeur prolongé et ininterrompu, un enseignement public qui, dès son début, devint célèbre, la tribune académique et, enfin, la fondation de la Société de prophylaxie sanitaire et morale, ont permis à M. Fournier d'édifier une œuvre dont l'étendue et l'unité ont assuré l'ac- tion puissante qu'elle exerce dans le présent, et prolongeront son influence dans l'avenir. M. Fournier n'a rendu à l'enseignement auquel il s'est consacré d'aussi grands services, et n'a conduit aussi loin les recherches qu'il a poursui- , vies, qu'en raison de sa haute valeur médicale. 11 est de ceux qui veulent SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE ipoS. Il45 que rétudc approfondie d'une question spéciale resserre, au lieu de le détacher, le lien scientifique qui unit les vérités les unes aux autres. L'étude de là syphilfs, aussi largement envisagée, ne pouvait être main- tenue seulement sur le terrain médical; elle pose de graves questions d'hy- giène et de médecine légale. Chacun de ces points a été soigneusement examiné par M. Fournier. La détermination précise des rapports étiologiques de la syphiHs avec l'ataxic locomotrice et la paralysie générale ont été le point de départ d'une étude d'ensemble qui a enrichi la Chnique d'un chapitre important et nouveau. Nous savons aujourd'hui que la syphilis n'est pas seulement capable de produire des accidents spécifiques. Elle fait plus et fait autre chose, car elle est responsable de manifestations qui n'ont plus rien de syphilitique comme nature, mais qui ont certainement une origine syphi- litique. Ces résultats éloignés de la syphilis, si longtemps méconnus, établissent déjà la perpétuation de son action sur l'individu. Les travaux de l'auteur sur l'hérédité syphilitique ont établi qu'elle lui survit dans sa descendance. La mortalité des enfants de syphilitiques peut être évaluée à 68 pour loo; la contamination des générateurs n'est pas seulement l'une des causes de la dépopulation, elle a encore pour conséquence l'infériorité native de la constitution, l'imperfection ou les déviations du développement physique ou intellectuel. Enfin, l'hérédité spécifique peut se manifester tardivement, l'adolescence, l'âge mûr, la vieillesse elle-même ne mettent pas à l'abri; il n'y a pas de délais de prescription pour ses effets. M. Fournier admet deux sortes d'hérédité syphilitique : l'une qui trans- met la syphilis en nature ; l'autre qui ne se manifeste que par de simples tares n'ayant plus rien de syphilitique, consistant en des dystrophies d'ordre commun. Au point de vue social, la syphilis est donc un des fléaux dont l'humanité a le plus à souffrir. Les formes variées c|ue l'observation pénétrante de M. Fournier a su démasquer soulèvent, au point de vue de la médecine légale, les plus délicats problèmes. Là, encore, il y a nécessité de tenir compte des conséquences immédiates et des effets éloignés, on pourrait dire lointains, de la contamination spécifique, et là encore, M. Fournier n'a pas seulement posé les questions, il a fourni les éléments qui permettent de les discuter, d'arriver à des solutions positives, ou de se maintenir dans le doute que parfois commande l'interprétation des faits les mieux étudiés. A mesure que les recherches de M. Fournier établissaient l'étendue C. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, ^■' £5.; l5o Ïl/i6 ACADÉMIE DES SCIENCES. insoupçonnée des responsabilités de la syphilis, celles qui lui incombaient comme médecin et comme citoyen lui apparaissaient plus grandes. Il s'attachait à tirer du traitement si puissant de» accidents primitifs et secondaires tout ce qu'il peut donner de garanties dans le présent et lave- nir. Ses études sur la syphilis et le mariage ont nettement établi les con- ditions qui permettent l'admissibilité à la procréation, pour les sujets entachés de syphilis. Elles doivent être rigoureuses; mais fort heureuse- ment elles peuvent être remplies. Combien s'abaisserait encore la natalité s'il en était autrement ! M. Fournier s'est attaché, avec non moins d'ardeur à chercher à tarir les sources de la syphilis. Il faut pour cela plus que de la science, il faut en venir à l'apostolat. C'est l'évolution que nous avons vu avec autant d'intérêt que de satisfaction s'accomplir chez M. Fournier. Il emploie chaque jour, avec plus d'activité, la haute autorité que la Science lui confère, à la réahsation des mesures capables d'étendre, aussi loin que possible, la prophylaxie de la syphilis. Pareil exemple est salutaire. Il est aussi nécessaire pour l'avenir de l'hu- manité, de combattre la syphilis que la tuberculose et l'alcoolisme. Le prix Chaussier ne comporte pas l'acte de candidature; la Commis- sion a pensé que l'œuvre de M. Four.vier est de celles qui se désignent d'elles-mêmes pour une récompense exceptionnelle; elle vous demande de sanctionner son choix. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. d'Arsonval, Marey, Bouchard, Chauveau, Giard; Roux, rapporteur.) La Commission partage le prix entre MM. Artiiis et Victor He.\ri. Les Notes et Mémoires présentés par M. Arthus ont trait à la coagula- tion du sang. Partant du fait, démontré par Pekclharing,' que le plasma du sang SÉANCE DU 2 1 DÉCEMBRE igoS. 1 1^7 fluoré à 3 pour loo ne contient pas de fibrin-ferment, M. Arthus propose de se servir de ce plasma comme réactif sensible du fibrin-ferment. Bien préparé, ce plasma donne un caillot lorsqu'on lui ajoute du fibrin-ferment, il permet un dosage assez précis de la quantité de fibrin-ferment contenue dans une liqueur organique quelconque. Les faits principaux découverts par M. Arthus sont que le fibrin-fer- ment ne se trouve que dans les liqueurs sanguines; la macération ou les extraits des divers organes, bien débarrassés de sang, ne contiennent jamais de fibrin-ferment; mais les tissus contiennent des substances qui provoquent la production plus précoce du fibrin-ferment. M. Arthus a fait voir aussi qu'à la suite de saignées répétées la production du fibrin-ferment est accélérée dans le sang des dernières prises. A ces divers Mémoires M. Auruus a joint un traité de Physiologie et un traité de Chimie piiysiologique qui se distinguent par la clarté de l'expo- sition. Sur l'action des diaslases. Les lois formulées, avant M. V. Henhi, sur la vitesse d'action de l'inver- tine sur le sucre s'écartent de celles trouvées pour l'inversion au moyen des acides, d'où la conclusion que les diastases sont des agents de transforma- tions d'allure toute spéciale. M. V. Henri cherche à faire rentrer les lois de l'action des diastases dans celles de la Chimie ordinaire. Il s'attache à déduire la loi d'action des diastases de quelques hypothèses simples sur l'état libre ou combiné auquel le ferment se trouve dans le liquide, et de la loi d'action des masses que les travaux de l'école d'Ostwald ont montré applicable aux vitesses des transformations chimiques en général. Cette loi, qui fait intervenir dans l'expression de la vitesse la masse de tous les corps qui entrent réelle- ment en réaction, a permis déjà, dans le cas de corps chimiques définis, de préciser le rôle de certains catalyseurs qui se retrouvent inaltérés à la fin de la réaction. \in l'appliquant à l'invcrtine, M. Henri cherche à préciser un peu la nature du rôle joué par le ferment et surtout à faire entrer l'action de l'invertine dans le groupe général des actions catalytiques. La vérification par l'expérience de la loi établie a pr/on justifie les hypo- thèses de M. V. lÎENui. Une loi analogue régit l'action de l'émulsine sur Tamygdaline. L'action de l'amylase sur l'amidon est trop complexe pour qu'on puisse tirer de son étude une loi quantitative. ll4H ACADÉMIE DES SCIENCES. Une mention est accordée à M. Bou.vhiol pour ses « Recherches biolo- giques et expérimentales sur la respiration des Annélides Polychètes ». Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie . PRIX PHILIPEAUX. (Commissaires : MM. d'Arsonval, Marey, Bouchard, Chauveau, Lannelongue; Guignard, rapporteur.) Une expérience séculaire semblait avoir montré que la greffe ne peut réussir qu'entre plantes de même famille et que cette réussite est propor- tionnelle au degré de parenté des conjoints. Le principal avantage de cette opération consiste, comme on sait, en ce qu'elle permet de conserver dans toute leur intégrité les propriétés de la plante qui fournit le greffon, ce qui n'est possible qu'autant qu'il n'y a pas de réaction réciproque entre le gref- fon et le porte-greffe ou sujet. C'est surtout dans le but d'étudier, d'une façon méthodique et appro- fondie, cette influence réciproque du sujet et du greffon, si intéressante en pratique horticole et en biologie, que M. Daxiei. a entrepris depuis une quinzaine d'années un grand nombre d'expériences sur des plantes appar- tenant aux familles les plus diverses, mais autant que possible sur des espèces annuelles ou à cycle de développement assez réduit pour permettre d'en saisir plus facilement et plus rapidement les modifications héréditaires. n a imaginé des procédés nouveaux (greffages sur germinations, gref- fages de rameaux à fleurs, greffages mixtes, etc.), qui lui ont donné des réussites là où l'on n'avait eu jusqu'alors que des insuccès. Pour les greffes ordinaires, l'un des résultats les plus saillants consiste en ce que la réussite n'est pas fonction absolue de l'analogie des organes reproducteurs, comme le voudrait le principe de la parenté botanique, mais aussi, et dans une large mesure, de l'analogie de nutrition. La similitude des capacités fonc- tionnelles d'absorption et d'assimilation prime la similitude des caractères sexuels, qui sont les caractères dominants dans la classification botanique : de là des limites de réussite plus étendues en général pour la greflé que pour la fécondation croisée. Poussant plus avant ces recherches, M. Daniel a étudié le mode de sou- dure des greffes et la structure anatomique du bourrelet, afin d'en connaître SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE igoS. ïl49 les conséquences physiques et biologiques et d'établir une théorie ration- nelle de la grelîe. Dans les greffes entre plantes éloignées, l'union du sujet et du greffon n'a lieu que par les parenchymes; dans les grelfcs entre plantes voisines, ou greffes ordinaires, la soudure se fait toujours en partie par les parenchymes, en partie par des vaisseaux moins nombreux qu'à l'ordinaire, moins larges et beaucoup plus irréguliers et recourbés en tous sens. Ces modifications de structure dans le bourrelet retentissent sur les sèves, qui peuvent elles- mêmes être modifiées en quantité et en qualité et, par suite, déterminer des variations. Entre les tissus du sujet et ceux du greffon, Strasburger a vu s'établir des communications protoplasmiques à travers les membranes cellulaires. Il peut donc y avoir mélange des protoplasmes, comme il peuty avoir péné- tration réciproque des produits élaborés par ces protoplasmes. Pour qui connaît les modifications remarquables déterminées par le parasitisme naturel et les conséquences de la fusion des cellules sexuelles, il ne paraît pas surprenant de voir des variations plus ou moins analogues se produire par soudure de cellules végétatives et parasitisme artificiel. M. Daniel a obtenu de nombreuses modifications de ce genre dans les plantes herbacées (Choux, Tomates, Navets, Composées diverses, etc.), où le sujet imprimait au greffon quelques-uns de ses caractères et inversement. Les plantes ligneuses peuvent offrir des faits analogues et l'on connaît quelques exemples qui ne peuvent guère être considérés autrement que comme des hybrides de greffe. Tel est, notamment, le cas du célèbre néflier de Bronvaux, qui présente des rameaux hybrides entre le sujet et le greffon et des rameaux types des espèces associées, le tout sur une même branche sortie au voisinage du bourrelet. M. Daniel ne s'est pas borné à étudier cette question conlroversée de l'influence directe du sujet sur le greffon et réciproquement, il a recherché en même temps si cette influence se transmettait à leurs produits, autre- ment dit si elle retentissait sur la postérité du greffon et vice versa, comme sur la reproduction sexuelle. 11 est résulté de ces recherches que l'hérédité des caractères modifiés par la greffe était variable suivant les plantes et les familles considérées. Tantôt elle est totale, tantôt partielle, tantôt nulle. Dans certains cas, la transmission de certains caractères du sujet était frap- pante dans les descendants du grefibn (Chou fourrager et Carotte résistant au froid; races nouvelles de Haricots, etc.). Il y a là un sérieux argument contre l'absolutisme exagéré des théories de Weissmann, pour lequel toute Il5o ACADÉMIE DES SCIENCES. variation ne peut avoir qu'une origine sexuelle, la greffe n'exerçant, selon cet auteur, aucune influence sur le plasma germinatif. Sans accorder cependant, dès aujourd'hui, à l'action réciproque du sujet et du greffon une importance plus grande qu'il ne convient et qui ne pourra être appréciée à sa juste valeur que par des observations étendues, on peut dire du moins qu'une plante greffée ne se comporte pas comme une plante normale. Ses fonctions sont plus ou moins modifiées, ainsi que sa durée, sa résistance aux parasites, etc. Ces faits doivent attirer l'attention, surtout à l'époque où le greffage de la Vigne, par exemple, offre un si grand intérêt économique. En résumé, les travaux de M. Luciex Daniel ont fait faire un progrès considérable à l'étude de ces difficiles questions; la Commission décerne à leur auteur le prix Philipeaux. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. PRIX LA GAZE. (Commissaires : MM. Marey, Bouchard, Guyon, Lannelongue, Laveran, Chauveau, Giard, Brouardel; d'Arsonval, rapporteur.) Sur la proposition de la Commission, le prix La Gaze (Physiologie) est décerné par l'Académie à M. le professeur Charles Ricuet, pour l'en- semble de ses travaux. Les travaux de M. le professeur Ch. Richel sont nombreux, variés et importants. La plupart d'entre eux étant aujourd'hui classiques, nous nous bornerons à rappeler les principaux : En Physiologie, on doit à M. Richet une importante étude du suc gas- trique qui sert de base au diagnostic des dyspepsies; L'analyse de la contraction des muscles des invertébrés qui a mis en lu- mière d'importants faits nouveaux tels que l'addition latente, la contracture latente, le tétanos i-ylhmique, etc. ; L'analyse de la régulation thermique par la polypnée et le frisson; En chaleur animale, une élude très complète des rapports existant entre les combustions respiratoires et la surface cutanée; Enfin l'étude de la période rcfractaire montrant que cette loi est gêné- SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE IQoS. Il5l raie el s'appliquo aussi bien aux centres nerveux qu'au muscle cardiaque. A côté de ces travaux de Physiologie pure, il en est d'autres dont la Médecine et la Thérapeutique expérimentale ont plus particulièrement bénéficié. M. Richet a le premier annoncé que le sang des animaux vaccinés contre une infection peut, lorsqu'il est transfusé à un animal sensible, lui conférer une immunité plus ou moins complète. On sait quel parti la Sérothérapie a tiré plus lard de ce fait. M. Richet a introduit en Thérapeutique un médicament nouveau, le chloralose, indiqué les propriétés diurétiques du lactose, établi un traite- ment particulier de l'épilepsie, étudié expérimentalement les différents traitements de la tuberculose et établi l'efficacité de la Zomothérapie. Enfin M. Richet a rendu et rend chaque jour les plus grands services aux médecins et aux physiologistes par la publication de deux oeuvres considérables : « Le Dictionnaire de Physiologie » et la « Bibliographia medica ». Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. PRIX POURAT. (Commissaires : MiNL Marey, Bouchard, Mascart, Chauveau; d'Arsonval, rapporteur.) La question posée pour le prix Pourat était la suivante : Action des cou- rants de haute fréquence sur les phénomènes de la vie. Le travail le plus étendu et le plus complet sur la question, soumis au jugement de la Commission, est dû à M. le D"" J. Dexovès, de Montpellier. Dans une Thèse faite sous la direction de W. le professeur Imbert, et qui comprend près de 4oo pages, l'auteur passe en revue tous les travaux exé- cutés sur la question à la suite des premières Communications faites sur cet agent thérapeutique nouveau. Il énumère ensuite ses recherches personnelles tant physiologiques que pathologiques. Ces recherches, fort nombreuses et comportant entre autres des centaines d'analyse d'urine, ont trait aux appHcations de la haute fré- quence en oto-laryngologie, au traitement des névrites, à son action sur la sécrétion urinaire, à son action sur l'évolution de la tuberculose expérimen- tale, etc. Sept Mémoires séparés sont joints à la Thèse et traitent individuel- II 52 ACADEMIE DES SCIENCES. Icment chacune de ces questions. Le nombre d'observations et d'expé- riences personnelles faites par M. Denoyès, tant sur l'homme sain que sur l'homme malade ou les animaux, est considérable; les résultats signalés, sans être tous nouveaux, sont bien observés. La partie purement technique est parfaitement décrite et les expériences faciles à refaire et à contrôler. En somme, travail d'ensemble de longue haleine, consciencieux, original et rempli de données numéricjues. MM. Rkcmek et lîiïuiiAT ont soumis au jugement de la Commission un travail original f]ui, pour porter sur un point limité, n'en est pas moins intéressant. Ces auteurs ont plus particulièrement étudié l'action des courants de haute fréquence sur certaines diastases ou catalases. Ils montrent entre autres cjue : 1° Les courants de haute fréquence atténuent la vitalité des cellules et des ferments qu'elles renferment; 2° Qu'ils sont susceptibles de détruire complètement l'activité vitale et physiolog'icjue des catalases et de l'oxydase hématiques et de la eatalase des levures ; 3° Que le rôle de l'élévation de température, quand elle existe, paraît négligeable. Leurs expériences confirment, par d'autres voies, les faits signalés dès le début par MM. d'Arsonval etCiiarrin. En conséquence votre Commission vous propose : 1° D'attribuer le prix Pourat à M. Dexoyîîs; 2° Une mention honorable à MM. Regxiek et Iîiîihat. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE igoS. II 53 HISTOIRE DES SCIENCES. PRIX BINOUX. (Commissaires: MM. Boiiquel de la Grye, Berthelot, Grandidier, Guyou; Darboux, rapporteur.) L'Académie décerne le prix Binoux à M. H. -G. Zettiiex, Correspon- dant de l'Institut, Professeur à l'Université de Copenhague, pour ses ma- gistrales études sur l'Histoire des Sciences. PRIX GENERAUX. MEDAILLE LAVOISIER. L'Académie a décerné la médaille Lavoisier à M. Cari. Graebe, profes- seur de Chimie à l'Université de Genève, pour ses travaux en Chimie organique. Cette médaille lui a été remise à Foccasion de son jubilé scientifique, par M. Moissan, au nom de l'Académie, le 20 septembre igoS. MEDAILLE BERTHELOT. Sur la proposition de son Bureau, l'Académie a décidé de décerner la Médaille Berthelot à : M. Graebe, professeur à l'Université de Genève, pour l'ensemble de ses travaux, à l'occasion de son jubilé scientiflque; M. RouvEAULT (prix Jecker); M. GuNTz (prix La Caze, de Chimie); M. Chavanne (prix Cahours); C. R.. 1903, 2- Semestre. (GXXXVII. N-ZB.) l5l 154 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. Victor IIe.vri (prix MoiU3on de Physiologie); M. Arthus (prix Montyon de Physiologie); M. Capelle (prix Monlyon : Arts insalubres). PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES). (Commissaires : MM. Moissan, lialler, Schlœsing, Troost; Gautier, rapporteur.) La Commission du prix Montyon (Arts insalubres) ne décerne pas de prix et accorde une mention à M. Edouard Capelle pour son Ouvrage Sur l'éclairage et le chauffage par l'acétylène. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX WILDE. (Commissaires : MM. Berthelot, Maurice Levy, Mascart, Moissan; Lœwy, rapporteur.) ]NL Collet, doyen de la Faculté des Sciences de Grenoble, a exécuté, durant une dizaine d'années, une série d'expériences méthodiques d'un haut intérêt, relativement à l'étude de l'intensité de la pesanteur. Entourant ses travaux de toutes les garanties exigées par la Science moderne, il a procédé, en prenant Paris pour origine, à la détermination relative de la pesanteur. Comme champ d'opération, M. Collet a clioisi, le long du parallèle moyen, de l'Océan à Turin, dix stations appartenant aux régions les plus diverses avec de grandes différences d'altitudes; en y ajoutant Marseille dans le but de pouvoir disposer d'un contrôle indépendant de celui que présente l'analyse intrinsèque de ses observations. M. Collet a pu ainsi apporter une preuve nouvelle et importante du fait curieux remarqué déjà dans diverses autres occasions, à savoir : que, sous les massifs montagneux, il se manifeste un déficit croissant de la pesanteur à mesure que le relief du sol devient plus considérable, tandis que des excédents se révèlent, au même niveau, dans le voisinage de l'Océan. M. Collet a ainsi réussi à fournir un ensemble d'observations et de résultats précieux pour l'étude de la figure de la Terre. SÉANCE DU 21 DÉCEMIÎRK rgo3. Il55 La Commission est d'avis qu'il convient de i-écompenser ces études si prolongées et si utiles, et propose de décerner, à ce savant, le prix Wilde. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. PRLX TCHIHATCHEF. (Commissaires : MM. Perricr, Bouquet de la Grye, Bornet, Van Tieghem ; Grandidier, rapporteur.) Les explorations en Asie de M. le D'' Svex Hedis sont parmi les plus remarquables et les plus importantes qui aient jamais été faites dans le centre de ce continent, dont les immenses territoires nous sont fermés, les uns par les éléments qui en rendent l'approche difficile et dangereuse, les autres par leurs habitants, qui s'opposent à ce que des étrangers pénè- trent dans leur pays. Dans un premier voyage qui a duré 3 années, du 28 février 1894 au 2 mars 1897, il a parcouru les plateaux neigeux du Pamir, franchi les monts Alaï, gravi jusqu'à une hauteur de G3oo'" les pentes glacées du Mous-tag-ata, le Père des Monts de glace, puis, au péril de sa vie, il a pénétré dans le vaste désert de Takla-Makane, où toute végétation est absente, où il n'y a pas d'eau, où des vents violents soulèvent sans cesse des vagues de sable qui menacent à tout moment d'engloutir les voyageurs, où il n'a échappé à la plus terrible des morts, à la mort par la soif, que grâce à son extraordinaire énergie. Enfin, après avoir exploré le sud-est du Pamir et de i'Indou-Kouch, il a gagné Pékin par la route qu'avait suivie 600 ans auparavant Marco Polo. Malgré les difficultés et les dangers qu'il a eu à surmonter dans ce pre- mier voyage, M. Sven Hedin n'a pas hésité à en accomplir un second qui a duré 2 ans, du 24 juin 1899 au i4 mai 1901. Il a commencé par relever le cours du Yarkcnd-Daria et du Tarim inférieur sur une longueur de 2000'"°; puis, pénétrant dans les déserts orientaux, il a exploré l'ancien Lop-Nor et le Kara-Kochoum, où il a découvert, à moitié ensevelies sous la poussière et le sable, les ruines d'une ancienne ville chinoise remontant au m* siècle après J.-C. Abandonnant la région des lacs, il a franchi plu- sieurs grandes chaînes, notamment les quatre de l'Arka-tag, dont l'altitude est supérieure à celle du mont Blanc, a atteint un grand lac salé, a suivi la vallée du Tchimen-tag et a reconnii et sondé le Koum-KôU, a exploré une Il56 ACADEMIE DES SCIENCES. partie du Gobi, a cfTectué le nivellement du Lop-Nor Kara-Kochouni et, escaladant de nouveau l'Arka-tag, est parti pour le Thibet et Lhassa. A deux reprises, il a tenté, sous un déguisement mongol, de pénétrer dans la ville sainte, mais en vain, et il lui fallut se diriger vers le Ladak. Après une rapide excursion dans l'Inde, il revint à Leli, gagna Kargalik et arriva le i4 mai 1901 à Kachgar, où il a fermé la boucle de ses itinéraires. Ces deux voyages, qui comptent parmi les plus difficiles et les plus dan- gereux que Ton puisse imaginer, n'ont pas eu seulement pour la géographie de très importants résultats, comme on peut s'en rendre facilement compte par l'aperçu très sommaire des routes que le D'' Sven Hedin a suivies et dont beaucoup traversent des régions inconnues, sur lesquelles il nous a rapporté des notions toutes nouvelles et dont il a fait un excellent levé lopographiquc, mais toutes les branches des sciences en ont profité. Aussi la Commission du prix Tchihatchef a-t-clle été unanime à attribuer ce prix au D'' SvEx Hedjn. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. PRLX CUVIER. (Commissaires : MM. Gaudry, Pcrrier, Giard, Dclage; Bouvier, rapporteur. ) Le prix Cuvier doit être attribué à l'auteur de l'Ouvrage récent « le plus remarquable sur l'étude des ossements fossiles, de l'Anatomie comparée ou de la Zoologie ». En vous proposant de le décerner à M. Eugène Sniox, qui vient de faire paraître le dernier fascicule de son Histoire naturelle des Araifrnées, votre Commission fait plus que de se conformer strictement aux conditions prescrites, elle rend hommage à un zoologiste aussi modeste qu'éminent et donne le premier couronnement à une carrière scientifique qu'on pourrait citer comme modèle. M. Simon a consacré la plus grande partie de son existence et de sa fortune au développement de sa science d'élection, la Zoologie. Son pre- mier travail date de i8G4; c'est l'œuvre d'un jeune homme que l'histoire des animaux passionnait dès l'âge le plus tendre, et qui avait hâte d'olfrir à ses favoris les prémices de son intelligence. Trop sévère pour ses débuts, l'auteur est le premier aujourd'hui à critiquer Fin-oclavo où il se révéla. Pourtant cette Histoire naturelle des Araignées n'est pas un livre banal; SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE igo^. 1107 sans avoir la vaste envergure du monumental Ouvrage qui vient de la rem- placer sous le même nom, elle dénote des connaissances précoces et un sens d'observation affiné qui lui ont valu, pendant près de 3o années, Teslime des zoologistes. Depuis cette époque jusqu'au présent jour, M. Simon n'a pas cessé un instant de se livrer aux recherches. C'est par centaines qu'il faut compter ses Notes et ses Mémoires, dont plusieurs sont des œuvres de tout premier ordre. A notre époque où, par bonheur, les hommes de science sont si nombreux, bien peu pourraient se faire gloire d'une production aussi étendue et aussi importante. Désireux de voir par lui-même et d'étendre le champ de ses investi- gations, M. Simon a exploré de nombreux points du globe et en a magis- tralement fait connaître les productions naturelles. D'abord limités à l'Espagne, au Maroc et à notre colonie algérienne, ses voyages se sont progressivement étendus à des régions plus éloignées : il a parcouru l'Egypte, le littoral de la mer Rouge, Ceylan, les îles Philippines, l'Afrique australe et n'a pas consacré moins de 2 ans à ses explorations faunistiques dans le Venezuela. Sans autre mission que celle qu'il s'était donnée à lui- même pour le progrès de la Science, il n'a pas oublié un instant les intérêts de son pays; c'est à nos collections nationales qu'il songeait en faisant ses récoltes et c'est au développement de la Zoologie qu'il les a consacrées. Car en dépit de sa timidité naturelle, ce paisible savant a toute l'ardeur d'un maître; il incite au labeur et favorise les recherches autour de lui. Chacun de ses voyages a été suivi d'une éclosion scientifique où ont rivalisé de zèle les zoologistes de France et de l'étranger. En dehors des travaux qui lui sont propi-es, ses explorations au Venezuela ont fourni la matière de 36 Mémoires; celles aux Philippines, à Ceylan et dans l'Afrique australe des publications moins nombreuses, mais également appréciées. Combien de missions, même parmi les plus fructueuses, pourraient mettre en ligne de semblables résultats ! Grâce à ces voyages et à ses aptitudes d'observateur, M. Simon est devenu fort instruit dans toutes les branches des sciences biologiques. Il aurait pu les cultiver toutes avec un égal succès, mais il a sagement borné son champ d'études à trois groupes de prédilection, les Oiseaux, les Crus- tacés et les Arachnides, enrichissant chacun d'eux de contributions aussi suggestives que variées. Dans la première de ces classes, il s'est particulièrement occupé des Oiseaux -Mouches; il en a réuni une collection sans égale et leur a con- II 58 ACADÉMIE DES SCIENCES. sacré un Catalogue qui restera longtemps un Ou^Tage de chevet pour les ornithologistes. Dans la classe des Crustacés, il s'est volontairement restreint au sous- ordrc des Phyllopodcs, qui l'attiraient par leur distribution curieuse et par les phénomènes bizarres que présente leur apparition brusque dans les eaux douces. 11 a étudié ces animaux de la même manière que les Oiseaux-Mouches, c'est-à-dire avec la préoccupation constante de laisser derrière lui une œuA're durable. Sa riche collection de Phyllopodcs est actuellement au Muséum et sa consciencieuse Élude sur les Crustacés du sous-ordre dans tous les laboratoires. Mais c'est aux Arachnides non parasitaires : Araignées, Scorpions, Pédi- palpes, Solifuges, Faucheurs et Chernètes, que M. Simon a donné le meil- leur de son infatigable activité et de son zèle scientifique; c'est par eux qu'il avait débuté dans la voie des recherches, c'est sur eux qu'il a publié la plupart de ses travaux. Il passe justement pour le premier des arachno- logues et jouit à ce titre d'une réputation universelle. En se faisant l'historiographe des Arachnides, ce n'est pas une tâche médiocre qu'il a prise en charge : dans le seul ordre des Araignées, sa collection renferme au minimum 20000 espèces et distance de très loin les plus riches et les plus belles. Par la précision du détail, l'étendue de l'ensemble et la richesse des résultats, l'œuvre de M. Simon sur les Arachnides dépasse de beaucoup celle des "Walckenaer, des Koch et des Thorell; aussi bien, on ne saurait la résumer en quelques pages et le mieux sera d'attirer l'attention sur deux grands Traités qui la dominent : Les Arachnides de France et Y Histoire naturelle des Araignées. Le premier de ces Ouvrages est consacré à la description de tous les Arachnides propres à notre pays; il en étudie la structure, les mœurs, l'habitat et ne comprend pas moins de 8 Volumes avec 25 planches. C'est une œuvre maîtresse qu'ont étudiée et étudieront longtemps tous les zoolo- gistes européens. U Histoire naturelle des Araignées a un caractère tout autre. Encore plus étendue que l'Ouvrage précédent, elle offre au lecteur un tableau complet de tous les genres d'Araignées qui habitent la surface du globe, signale dans chaque genre les habitudes des espèces les plus curieuses, rajeunit la classification et, dans une étude magistrale, expose les carac- tères du groupe tout entier. Des travaux synthétiques d'une pareille enver- gure ne laissent pas d'être aussi rares que précieux; ils sont le fruil d'une SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE IQoS. IlSg laborieuse carrière et le résultat de connaissances longuement accumulées. Le premier fascicule de FOuvrage fut publié en 1892 et le dernier vient à peine de paraître; dans son ensemble, Y Histoire naturelle des Araignées forme deux énormes Volumes où sont répandues près de 3ooo figures ori- ginales, toutes dessinées d'après nature par l'auteur. C'est un monument de valeur inestimable qui place M. Simon au premier rang des zoologistes et le désigne sans conteste pour le prix Cuvicr. En vous proposant M. E. Suio.v pour ce prix, votre Commission a exclu- sivement en vue VHistoire naturelle des Araignées; au surplus, elle tient à rendre hommage à ce savant éminenl et manifeste son estime profonde pour l'ensemble de l'œuvre qu'il a su accomplir. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX PARKIN. (Commissaires : MM. Fouqué, Bouchard, Mascart, Brouardel; Michel Lévy, rapporteur.) On connaît les beaux travaux de MM. Lacroix et Gir\ud sur les récentes et meurtrières éruptions de la Martinique; ils ont notamment déterminé avec précision l'étendue de la zone dévastée, le caractère des lésions obser- vées sur les victimes, enUn l'influence exercée par la chute des matériaux solides et la sortie des gaz, d'une part sur la végétation, d'autre part sur la production des phénomènes météorologiques et électriques qui ont con- stamment accompagné la sortie des nuées ardentes. La Commission estime donc qu'il y a lieu de partager le prix Parkin entre MM. Lacroix et Giiiaud. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX PETIT D'ORMOY (SCIENCES MATHÉMATIQUES). (Commissaires : MM. Poincaré, Appell, Jordan, Darboux; É. Picard, rapporteur.) Sur la proposition de la Commission le prix est décerné, par l'Acadé- mie, à M. Jacques Haua.mauo pour l'ensemble de ses travaux mathé- matiques. Il6o ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX PETIT D'ORMOY (SCIENCES NATURELLES). (Commissaires : MM. Bornet, Van Tieghem, Perrier, Giard; Albert Gaudry, rapporteur.) M. Bernard Rexault est un des savants qui ont jeté le plus de lumière sur rhistoire des plantes dans les temps passés. Depuis quarante ans, il n'a cessé de faire connaître à l'Académie les résultats de ses recherches. Dumas a mis en relief la grande part qu'il a prise au Mémoire d'Adolphe Bron- gniart sur les graines silicifiées. Il a poussé si loin l'Anatomie végétale que ses nombreux Ouvrages sont remplis de figures où les détails d'organisation sont aussi finement rendus qu'ils pourraient l'être dans des coupes de plantes actuelles. Ses travaux les plus originaux sont ceux qu'il a entrepris depuis une dizaine d'années sur les Bactéries des terrains primaires (Ilouiller et Permien). Une multitude de figures rend leur compréhension facile. Il a trouvé des Bactéries en profusion dans la houille et montré que l'aspect de la houille, resté inexpliqué jusqu'à ce jour malgré les efforts des géologues, était dû à l'action des Bacilles et des Microcoques. Avec M. Bertrand, il a découvert que les bogheads étaient constitués par l'accumulation des thalles d'Algues microscopiques du genre Pila;\e nombre de ces thalles est évalué à aSoGoopar centimètre cube du boghead d'Autun. M. Bernard Renault s'est également occupé de la composition des cannels. Pour bien com- prendre le mode de formation des combustibles anciens, il s'est attaché à l'examen des tourbes. Ses recherches sur les organismes microscopiques ont embrassé des combustibles de tous les âges et tous les pays : c'est assurément une des œuvres les plus étendues et les plus surprenantes qu'ait produites la Paléontologie; son intérêt s'accroît par la considération du rôle immense que les combustibles végétaux jouent dans l'industrie moderne. De tels tra- vaux, qui ont exigé une application continue au microscope, attestent non seulement une grande puissance d'observation, mais aussi un ardent amour de la Science. Votre Commission, à l'unanimité, vous propose de décerner le prix Petit d'Ormoy (Sciences naturelles) à M. Bernard Bexault. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE igoS. I161 PRIX BOILEAU. (Commissaires : MM. Maurice Levy, Sarrau, Léauté, Sebert; Boussinesq, rapporteur.) A l'unanimité, la Commission décerne le prix Boileau, dont le but est d'encourager les progrès de l'Hydraulique, à M. Marius-Georges Graxd- jEAx, docteur es sciences, pour son ÎNIémoire Sur le régime permanent graduellement varié qui se produit à la partie amont des tuyaux de conduite et sur l'établissement du régime uniforme dans ces tuyaux. C'est une contribution importante, la première qui ait été poussée aussi loin, à l'étude de la capitale question d'Hydraulique urbaine énoncée dans le titre du Mémoire. L'auteur l'aborde au moyen d'une puissante analyse, qu'il conduit jusqu'aux résultats numériques, confirmés par les expériences de M. Bazin sur la distribution des vitesses dans les grandes conduites en ciment lissé. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX ESTRADE-DELCROS. (Commissaires : MM. Gaudry, Darboux, Berthelot, Moissan; Mascart, rapporteur.) Dans une série de travaux poursuivis au Bureau central météorologique pendant i4 ans, M. Léox Teisserexc de Bout a montré toute l'importance que présenterait, pour les progrès de la Science, l'observation directe de l'état de l'atmosphère dans l'air libre à dilTérentos altitudes. Il résolut donc de se consacrer exclusivement à ce genre de recherches. Dès l'année i8g6, il fit à Trappes une installation complète pour acquérir d'abord la pratique des ballons-sondes et des cerfs-volants. Il put ainsi améliorer la construction de ces appareils et réalisa tout un ensemble d'en- registreurs d'une légèreté exceptionnelle, qui devaient rapporter au retour de ces explorations l'histoire complète du voyage avec le tracé des phéno- mènes rencontrés dans le trajet. Depuis le printemps de 1 898, on a lancé, au moins deux fois par semaine, C. li., iiju3, i- Semestre. (CXWVII, .N'25.) 102 Il62 ACADÉMIE DES SCIENCES. un total de plus de SZjo ballons-sondes. La plupart de ces ballons sont détruits par le voyage et la chute, mais les instruments enregistreurs, grâce à unfe instruction en plusieurs langues et à une prime, sont retournés à l'obser- vatoire de départ par les personnes qui les retrouvent. Il ne s'en perd pas plus de 3 à 4 pour loo, quand les ballons tombent en mer ou dans des lieux inhabités ; ils parviennent quelquefois à de très grandes distances, au hasard des vents, justpf au delà de Berlin. En altitude, 38o de ces ballons ont dépassé iSooo", 234 se sont élevés à 14000" et 89 à iSooo™. Pour les cerfs-volants, divers perfectionnements ont permis de les faire monter à 4ooo™ et même 5900™, plus de 1000™ au-dessus du mont Blanc. Les observations recueillies par ces méthodes si nouvelles sont très imprévues. La température, par exemple, au lieu de diminuer d'une façon régulière à mesure qu'on s'élève, présente dans son allure des changements considérables suivant l'état de l'atmosphère. La variation annuelle, que l'on croyait limitée aux couches basses, se manifeste encore jusqu'à io'"°, avec un retard croissant sur celle qui s'observe près du sol. Le fait le plus singulier est l'existence, vers lo""", d'une couche dont la température cesse de décroître et se maintient à peu près uniforme sur plusieurs kilomètres d'épaisseur, formant ainsi une couche isotherme. La trajectoire des ballons est souvent très difTérente de celle que l'on pourrait prévoir par les vents inférieurs et détermine le régime des mou- vements de l'air au voisinage de centres de haute et basse pression. Nous ne pouvons donner ici qu'un court aperçu des conséquences importantes de ces observations. Les travaux de M. Teisserenc de Bort ont attiré l'attention des savants étrangers et tous ceux qui s'appliquent aux mêmes recherches, avec les ressources que fournissent leurs gouvernements, sont venus à l'Observatoire de Trappes pour .s'initier aux méthodes et faire usage des mêmes appareils. Ils ont contribué, pour une grande part, au mouvement considéi'able qui se fait actuellement en différents pays dans la même voie et qui a pi^ovoqué la réunion à Berlin, au mois de mai dernier, d'un Congrès d'aérostation scientifique. Pendant ce tcmj)s, INI. Teisserenc de Bort organisait en Danemark, avec le concours des Instituts météorologiques de Copenhague et de Suède, une station temporaire destinée à faire des lancers de cerfs-volants et de ballons- sondes d'une manière continue, pendant près d'une année, dans une région SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE igoS. Il63 située sur le trajet des principales bourrasques qui traversent l'Europe, pour déterminer la nature des phénomènes à diverses altitudes. Les résultats obtenus dans cette station franco-scandinave feront l'objet d'une importante publication. Le premier Volume, actuellement imprimé, renferme l'ensemble des données recueillies. Le second Volume sera consacré à la discussion des conséquences qui en résultent pour le régime des courants et des échanges de température dans l'atmosphère. N'ayant obtenu aucune contribution de l'Etat pour ses expériences très onéreuses, M. Teisserenc de Bort a pu, heureusement pour la Science, y consacrer des dépenses considérables sur ses ressources personnelles. C'est là une initiative et un genre de recherches qui méritent tous les encoura- gements de l'Académie des Sciences. La Commission attribue le Prix Estrade-Dclcros à M. Léon Teisserenc DE BoRT. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. PRIX CAHOURS. (Commissaires : MM. Troost, Gautier, Dittc, Haller; Moissan, rapporteur.) Le prix Cahours est partagé entre MM. Marquis et Chavaxne. PRIX SAINTOUR. (Commissaires : MM. Berthelot, Gaudiy, Maurice Levy, Haton de la Goupillière; Darboiix, rapporteur.) L'vVcadémic décerne le' prix à M. Marcel Brillouin, pour ses travaux de Physique mathématique. •l64 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX TRÉMONT. (Commissaires : MM. Darboux, Rerlhelot, Mascart, Léauté; Maurice Levy, rapporteur.) La Commission décerne le prix à M. Charles Frémoxt pour ses recherches expérimentales et sa méthode de détermination de la limite d'élasticité des métaux employés dans l'art des constructions. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. PRIX GEGNER. (Commissaires : MM. Berthelot, ^'an Tiegliem, Gaudry, Perrier; / Darboux, rapporteur.) Le prix est décerné à M. Jean-Henri Fabre, Correspondant de l'Aca- démie, pour ses travaux sur les Sciences biologiques. PRLX LANNELONGUE. Commissaires : MM. Albert Gaudry, Mascart, Berthelot, Maurice Levy, Bornet; Darboux, rapporteur.) Sur la proposition de la Commission administrative, ce nouveau prix dû à la libéralité de M. le Professeur Lannelongue, Membre de l'Institut, est attribué par l'Académie à M™^ V""^ Nepveu. PRIX FONDÉ PAR M-"« la Makquise DE LAPLACE. Le Président remet les cinq Voulûmes de la Mécaniquo céleste, VExpo- silion du Système du monde et le Traité des Pfob(d>ililés à M. Rémv (Louis-Gabriel), entré, en quahté d'Élève Ingénieur, à TÉcoie nationale des Mines. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE IQoS. Tl65 PRIX FONDÉ PAR M. FÉLIX RIVOT. Conformément aux termes de la donation, le prix Félix Rivot est partagé entre MM. Rémy (Louis-Gabriel) et Breynaert (François- Ferxaxd-Marie), entrés les deux premiers en qualité d'Élèves Ingénieurs à l'École nationale des Mines; et MM. Millier (Louis -Emile- André) et BovTELOup (Pierre-Joseph), entrés les deux premiers au même titre à l'École nationale des Ponts et Chaussées. PRO&RAMME DES PRIX PROPOSES POUR LESAMES lUi, lOOIi, 1906 ET 1907. GEOMETRIE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHEMATIQUES. (Prix, du Budget : 3ooo''^) L'Académie a mis au concours, pour igol, la question suivante : Perfectionner, en quelque point important, l'étude de la convergence des fractions continues algébriques. Il66 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX BORDIN (3ooof'). L'Académie a mis de nouveau au Concours, pour 1904, la question suivante : Développer et perfectionner la théorie des surfaces applicables sur le para- boloïde de révolution . PRIX VAILLANT (4ooo'''). Ce prix biennal sera décerné, en 1904, à l'auteur du meilleur Mémoire sur la question suivante : Déterminer el étudier tous les déplacements d'une figure invariable dans les- quels les différents points de la figure décrivent des courbes sphériques. PRIX FRANCOEUR (1000^). Ce prix annuel sera décerné à l'auteur de découvertes ou de travaux utiles au progrès des Sciences mathématiques pures et appliquées. PRIX PONCELET (2000'^). Ce prix annuel, fondé par M™* PonceleL, est destiné à récompenser l'Ouvrage le plus utile aux progrès des Sciences mathématiques pures ou appliquées, publié dans le cours des dix années qui auront précédé le jugement de l'Académie. Une donation spéciale de M""* Poncelet permet à l'Académie d'ajouter au prix qu'elle a primitivement fondé un exemplaire des Œuvres complètes du Général Poncelet. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE IQoS. 1 167 MECANIQUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS, DESTINÉ A RÉCOMPENSER TOUT PROGRÈS DE NATURE A ACCROÎTRE l'eFFICACITÉ DE NOS FORCES NAVALES. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans la prochaine séance publique annuelle. ■ PRIX MONTYON (MÉCANIQUE) (yoof^). Ce prix annuel est fondé en raveur de « celui qui, au jugement de l'Aca- » demie, s'en sera rendu le plus digne, en inventant ou en perfectionnant » des instruments utiles aux progrès de l'Agriculture, des Arts mécaniques » ou des Sciences -) . PRIX PLUMEY (2 5ooff)- Ce prix annuel est destiné à récompenser « l'auteur du perfectionne- » ment des machines à vapeur ou de toute autre invention qui aura le » plus contribué au progrès de la navigation à vapeur ». PRIX FOURNEYRON (1000''). L'Académie met de nouveau au concours, pour igoS, la question sui- vante : Étude théorique ou expérimentale des turbines à vapeur. Il68 • ACADÉMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. PRIX PIERRE GUZMAN (100000^')- jyjme yeuve Guzman a légué à l'Académie des Sciences une somme de cent mille francs pour la fondation d'un prix qui portera le nom de prix Pierre Guzman, en souvenir de son fils, et sera décerné à celui qui aura trouvé le moyen de communiquer avec un astre autre que la planète Mars. Prévoyant que le prix de cent mille francs ne serait pas décerné tout de suite, la fondatrice a voulu, jusqu'à ce que ce prix fût gagné, que les inté- rêts du capital, cumulés pendantcinq années, formassent un prix, toujours sous le nom de Pierre Guzman, qui serait décerné à un savant français, ou étranger, qui aurait fait faire un progrès important à l'Astronomie. Le prix quinquennal, représenté parles intérêts du capital, sera décerné, s'il y a lieu, pour la première fois en igo5. PRIX LALANDE (54o"'). Ce prix annuel doit être attribué à la personne qui, en France ou ailleurs, aura fait l'observation la plus intéressante, le Mémoire ou le travail le plus utile aux progrès de l'Astronomie. PRIX VALZ (460''^). Ce prix annuel est décerné à l'auteur de l'observation astronomique la plus intéressante qui aura été faite dans le courant de l'année. PRIX JANSSEN. Ce prix biennal, qui consiste en une médaille d'or destinée à récom- penser la découverte ou le travail faisant faire un progrès important ii l'Astronomie physique, sera décerné en 1904. SÉANCi: DU il Dl'.CEMBKl-; IQoJ. I 1 6f) M. Janssen, dont la carrière a été presque entièremeiil roiisacrtc aux progrès de l'Astronomie physique, considérant que cette science n'a pas à l'Académie de prix qui lui soit spécialement affecté, a voulu combler cette lacune. PRIX G. DE PONTÉCOULANT (700"). Ce prix biennal, destiné à encourager les recherches de Mécanique céleste, sera décerné dans la séance publique annuelle de igoS. PRIX DAMOISEAU (2000^'^). Ce prix est iriennal. L'Académie a mis au concours, pour 1900, la ques- tion suivante : Il existe une dizaine dé comètes dont l'orbite, pendant la période de visibi- lité, s est montrée de nature hyperbolique. Rechercher, en remontant dans le passé et tenant compte des perturbations des planètes, s'il en était ainsi avant l'arrivée de ces comètes dans le système solaire. GÉOGRAPHIE ET NAVIGATIOIV. PRIX BINOUX (2000"). Ce prix annuel, attribué alternativement à des recherches sur la Geogru- p/ae ou la Navigation et à des recherches sur V Histoire des Sciences, sera décerné, en 1904, àTauteur de travaux sur la Géographie ou la Navigation. eu., ujo3, 2'- Semestre. (CWWII. N 25. I3J II70 ACADEMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE. PRIX HEBERT (looo"). Ce prix annuel est destiné à récompenser l'auteur du meilleur Traité ou de la plus utile découverte pour la vulgarisation et l'emploi pratique de l'Electricité. PRIX HUGHES (2 5oof'-)- Ce prix annuel, dû à la libéralité du physicien Hughes, est destiné à récompenser l'auteur d'une découverte ou de travaux qui auront le plus contribué au progrès de la Physique. PRIX KASTNER-BOURSAULT (2000'^). Ce prix triennal sera décerné, s'il y a lieu, en 1904, à l'auteur du meilleur travail sur les applications diverses de l'Électricité dans les Arts, l'Industrie et le Commerce. PRIX GASTON PLANTÉ (3 000''). Ce prix biennal est attribué à l'auteur français d'une découverte, d'une invention ou d'un travail important dans le domaine de l'Electricité. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, en igoS. PRIX L. LA CAZE (loooo'''). Ce prix biennal sera décerné, dans la séance publique de igoS, à l'au- teur, français ou étranger, des Ouvrages ou Mémoires qui auront le plus contribué aux progrès de la Physique. Il ne pourra pas être partagé. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE IQoS. II71 STATISTIQUE. PRIX MONTYON (5oof'). L'Académie annonce que, parmi les Ouvrages qui auront pour objet uae ou plusieurs questions relatives à la Statistique de la France, celui qui, à son jugement, contiendra les recherches les plus utiles, sera couronné dans la prochaine séance publique. Elle considère comme admis à ce concours annuel les Mémoires envoyés en manuscrit, et ceux qui, ayant été imprimés et publiés, arrivent à sa connaissance. CHIMIE. PRIX JECKER (loooof). Ce prix annuel est destiné à récompenser les travaux les plus propres à hâter les progrès de la Chimie organique. PRIX L. LA GAZE (loooof). Ce prix biennal sera décerné, dans la séance publique de igoS, à l'au- teur, français ou étranger, des meilleurs travaux sur la Chimie. Il ne pourra pas être partagé. PRIX BORDIN (ScoofO- L'Académie met au concours, pour l'année 1903, la question suivante : Des siliciures et de leur rôle dans les alliages métalliques. l'7- ACADKiMIK DES SCIENCES. MINERALOGIE ET GÉOLOGIE PRIX DELESSE (i4oo"). Ce prix biennal, fondé par M"' V^* Delesse, sera décerné, dans la séance publique de l'année igoS, à l'auteur, français ou étranger, d'un travail concernant les Sciences géologiques, ou, à défaut, d'un travail concernant les Sciences minéralogiques. PRIX FONTANNES (2000"). Ce prix triennal, attribué à V auteur de la meilleure publication paléonto- logique, sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique de 1905. PRIX ALHUMBERT (1000^). L'Académie a mis au concours, pour sujet de ce prix quinquennal à décerner en if)o5, la question suivante : Etude sur l'âge des dernières éruptions volcaniques de la France. (.EOGRAPHIE PHYSIQUE. PRIX GAY (i5oo"). L'Académie a mis au concours pour sujet du prix Gav, qu'elle doit décerner en 1904, la question suivante : Etudier les variations actuelles du niveau relatif de la terre ferme et de la SKANCE DU 21 DÉCEMBRE I9o3. II73 mer, à l'aide d' observations précises , poursuivies sur une portion déterminée des côtes de l'Europe ou de l'Amérique du Nord. PRIX GAY (i5oo"). L'Académie a décidé que le prix Gay, qu'elle doit décerner dans sa séance publique de l'année 1900, sera allribué à un explorateur du Conti- nent africain qui aura déterminé avec une grande précision les coordon- nées géogra|)hiques des points principaux de ses itinéraires. BOTANIQUE. GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. (I'ii\ du Budget : Sooo''.) L'Académie met de nouveau au concours, pour l'année 1905, la question suivante : Rechercher et démontrer les divers modes de formation et de développement de l'œuf chez les Ascomycètes et les Basidiomycètes. PRIX DESMAZIÈRES (i(ioo";. Ce prix «n/iMc/ est attribué «à l'auteur, français ou étranger, du meil- » leur ou du plus utile écrit, publié dans le courant de l'année précédente, » sur tout ou partie tle la Cryptogamie ». II 74 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX MONTAGNE (i5oo"). M. C. Montagne, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie la totalité de ses biens, à charge par elle de distribuer chaque année, sur les arré- rages de la fondation, un prix de iSoo'"^ ou deux yjrix : l'un de looo'', l'autre de 5oo'^'', au choix de la Section de Botanique, aux auteurs, français ou naturalisés français, de travaux importants ayant pour objet l'anatomie, la physiologie, le développement ou la description des Cryptogames infé- rieures (Thallophytes et Muscinées). PRIX DE LA FONS-MÉLICOCQ (900''). Ce prix triennal sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance annuelle de 1904, « au meilleur Ouvrage de Botanique , manuscrit ou imprimé, sur M le nord de la France, c'est-à-dire sur les départements du Nord, du Pas- H de-Calais, des Ardennes, de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne ». PRIX THORE (2oo'0. Ce prix annuel est attribué alternativement aux travaux sur les Crypto- games cellulaires d'Europe et aux recherches sur les mœurs ou l'ana- tomie d'une espèce d'Insecte d'Europe. (Voir page i lyS.) Il sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance annuelle de 1900, au meilleur travail sur les Cryptogames cellulaires d'Europe. ECONOMIE RURALE. PRIX BIGOT DE MOROGUES (1700^'^). Ce prix décennal sera décerné, dans la séance annuelle de igiS, à l'Ou- vrage qui aura fait faire le plus de progrès à l'Agriculture de France. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE I903. il 75 ANATOMIE ET ZOOLOGIE. PRIX SAVIGNY (i3oof'). Ce prix annuel, fondé par M"* Letellier pour perpétuer le souvenir de Le Lorgne de Savignv, ancien Membre de l'Institut de France et de l'Insti- tut d'Egypte, sera employé à aider les jeunes zoologistes voyageurs qui ne recevront pas de subvention du Gouvernement et qui s'occuperont plus spécialement des animaux sans vertèbres de l'Egypte et de la Syrie. PRIX THORE (200"). Voir page 11 74. Ce prix alternatif sera décerné, s'il y a lieu, en 1904, au meilleur travail sur les mœurs et l'anatomie d'une espèce d'Insectes d'Europe. PRIX DA GAMA MACHADO (1200"). Ce prix triennal, attribué aux meilleurs Mémoires sur les parties colo- rées du système tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés, sera décerné, s'il y a lieu, en 1906. MEDECINE ET CHIRURGIE. PRIX MONTYON. (Trois prix de 2 5oo'^'', trois mentions de i5oof'. ) Conformément au testament de M. A. de Montyon, il sera décerné, tous les ans, un ou plusieurs prix aux auteurs des Ouvrages ou des décou- vertes qui seront jugés les plus utiles à Varl de guérir. '•7^ ACADÉMIE DES SCIENCES. L Académie juge nécessaire es arrérages de cette somme sont consacrés à Il82 ACADÉMIE DES SCIENCES. la fondation à perpétuité d'un prix annuel qui jjorte le nom de Prix Wilde. L'Académie, aux termes de cette donation, a la faculté de décerner au heu d'un seul prix de quatre mille Jrancs, deux prix de deux mille francs chacun. Ce prix est décerne chaque année par l'Académie des Sciences, sans distinction de nationalité, à la personne dont la découverte ou l'Ouvrage sur V Astronomie, la Physique, la Chimie, la Minéralogie, la Géologie ou la Mè£anique expérimentale aura été jugé par l'Académie le plus digne de récompense, soit que cette découverte ou cet Ouvrage ait été fait dans l'année même, soit qu'il remonte à une autre année antérieure ou posté- rieure à la donation. PRIX TCHIHATCHEF (3 000^'). M. Pierre de Tchihatchef a légué à l'Académie des Sciences la somme de cent mille francs . Dans son testament, M. de Tchihatchef stipule ce qui suit : « Les intérêts de cette somme sont destinés à offrir annuellement une » récompense ou un encouragement aux naturalistes de toute nationalité qui » se seront le plus distingués dans l'exploration du continent asiatique » (ou îles limitrophes), notamment des régions les moins connues et, en » conséquence, à l'exclusion des contrées suivantes : Indes britanniques, » Sibérie proprement dite, Asie Mineure et Sjrie, contrées déjà plus ou » moins explorées. » Les explorations devront avoir pour objet une branche quelconque » des Sciences naturelles, physiques ou mathématiques. » Seront exclus les travaux ayant rapport aux autres sciences, telles » que : Archéologie, Histoire, Ethnographie, Philologie, etc. » Il est bien entendu que les travaux récompensés ou encouragés » devront être le fruit d'observations faites sur les lieux mêmes et non des » oeuvres de simple érudition. » SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE iqo3. Il83 PRIX LECONTE (5oooof'). Ce })rix doit être donné, en un seul prix, tous les trois ans, sans préférence de nationalité : 1° Aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathématiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle, Sciences médicales; ?,° A.UX auteurs d'applications nouvelles de C( s sciences, applications qui devront donner des résultats de beaucoup supérieurs à ceux obtenus jusque-là. L'Académie décernera le prixEeconte, s'il y a lieu, en 1904. PRIX JEAN-JACQUES BERGER (i5ooo''>). Le prix Jean-Jacques Berger est décerné successivement par les cinq Académies à l'OEuvre la plus méritante concernant la Ville de Paris; \\ sera décerné, par l'Académie des Sciences, en igo/j. PRIX DELALANDE-GUÉRINEAU (1000"). Ce prix biennal sera décerné en 1904 « au voyageur français ou au savant » qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de services à la France ou à la » Science » . PRIX JÉRÔME PONTI (3 5oof'). Ce prix biennal sera accordé, en 1904, à l'auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le développement seront jugés importants pour la Science. PRIX HOULLEVIGUE (Sooof')- Ce prix est décerné à tour de rôle par l'Académie des Sciences et par l'Académie des Beaux-Arts. L'Académie le décernera, en 190'!, dans l'intérêt des Sciences. Il 8^1 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX CAHOURS ('3ooo" y M. Auguste Cahoiirs a légué à l'Académie des Sciences la somme de cent mille francs . Conformément aux vœux du testateur, les intérêts de cette somme se- ront distribués chaque année, à titre d'encouragement, à des jeunes gens qui se seront déjà fait connaître par quelques travaux intéressants et plus particulièrement par des reclierches sur la Chimie. PRIX SAINTOUR (3ooof'). Ce prix annuel est décerné par l'Académie dans l'intérêt des Sciences. PRIX TREMONT (i loo"). Ce prix annuel est destiné « à aider dans ses travaux tout savant, ingé- nieur, artiste ou mécanicien, auquel une assistance sera nécessaire pour atteindre un but utile et glorieux pour la France ». PRIX GEGNER (38oof'). Ce prix annuel est destiné « à soutenir un savant qui se sera signalé par des travaux sérieux, et qui dès lors pourra continuer plus fructueusement ses recherches en faveur des progrès des Sciences positives ». PRIX LANNELONGUE (1200"). Ce prix annuel, fondé par M. le professeur Lannelongue, Membre de l'Institut, sera donné pour un but utile, au choix de V Académie, de préfé- rence toutefois pour une œui're humanitaire d'assistance. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE I9o3. IlB5 PRIX FONDÉ PAR M"^ la Marquise DE LAPLACE. Ce prix, qui consiste dans la collection complète des Ouvrages de Laplace, est décerné, chaque année, an premier élève sortant de l'Ecole Polytechnique. PRIX FÉLIX RIVOT (2 5oo<''). Ce prix annuel sera partagé entre les quatre élèves sortant chaque année de l'École Polytechnique avec les n"^' 1 et 2 dans les corps des Mines et des Ponts et Chaussées. PRIX PETIT D'ORMOY. (Deux, prix de loooo''". ) L'Académie a décidé que, sur les fonds produits par le legs Petit d'Or- moy, elle décernera toa5 /e5 deux ans un prix de dix mille francs pour les Sciences mathématiques pures ou appliquées, et un prix de dix mille, francs pour les Sciences naturelles. Elle décernera les prix Petit d'Ormoy, s'il y a lieu, dans sa séance publique de irpS. PRIX CUVIER (iSoof). Ce prix triennal, attribué à l'Ouvrage le plus remarquable sur la Paléontologie zoologique, l'Anatomie comparée ou la Zoologie, sera décerné dans la séance annuelle de rgort, à l'Ouvrage qui remplira les conditions du concours, et qui aura paru depuis le i*=' janvier 1904. PRIX PARKIN (34oof>). Ce prix triennal e?,t Aes\\x\é à récompenser des recherches sur les sujets suivants : « i" Sur les effets curatifs du carbone sous ses diverses formes et plus C. R., 1903, 2" Semestre.\(C\\\\l\, N"25.) 1 J3 II 86 ACADÉMIE DES SCIENCES. » particulièremenl sous la forme gazeuse ou gaz acide carbonique, dans M le choléra, les différentes formes de fièvre et autres maladies; » 2° Sur les effets de l'action volcanique dans la production de maladies » épidémiques dans le monde animal et le monde végétal, et dans celle des » ouragans et des perturbations atmosphériques anormales. « Le testateur stipule : « 1° Que les recherches devront être écrites en français, en allemand » ou en italien ; » 2° Que l'auteur du meilleur travail publiera ses recherches à ses pro- » près frai> et en présentera un exemplaire à l'Académie dans les trois » mois qui suivront l'attribution du prix; » 3° Chaque troisième et sixième année le prix sera décerné à un tra- » vail relatif au premier desdits sujets, et chaque neuvième année à un » travail sur le dernier desdits sujets. » T/ Académie ayant décerné pour la première fois ce prix en 1897, attri- buera ce prix triennal, en l'année 1906, // un travail sur le premier desdits sujets, conformément au vœu du testateur. PRIX BOILEAU (laoof"-). Ce prix me«/ia/ est destiné à récompenser les recherches sur les mou- vements des fluides, jugées suffisantes pour contribuer au progrès de l'Hydraulique. A défaut, la rente triennale échue sera donnée, à titre d'encouragement, à un savant estimé de l'Académie et choisi parmi ceux qui sont notoire- ment sans fortune. L'Académie décernera le prix Boileau dans sa séance annuelle de 1906. PRIX JEAN REYNAUD (loooof--). M""* yve Jean Reynaud, « voulant honorer la mémoire de son mari et perpétuer son zèle pour tout ce qui touche aux gloires de la France », a fait donation à l'Institut de France d'une rente sur l'Etat français, de la somme de dix mille francs, destinée à fonder un prix annuel qui sera suc- SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE igoS. I187 cessivemenl décerné par les cinq Académies « au travail le plus méritant, relevant de chaque classe de l'Institut, qui se sera produit pendant une période de cinq ans ». « Le prix J. Reynaud, dit la fondatrice, ira toujours à une œuvre origi- » nale, élevée et ayant un caractère d'invention et de nouveauté. » Les Membres de l'Institut ne seront pas écartés du concours. )) Le prix sera toujours décerné intégralement; dans le cas où aucun » Ouvrage ne semblerait digne de le mériter entièrement, sa valeur sera » dclivréeà quelque grande infortune scientifique, littéraire, ou artistique. » L'Académie des Sciences décernera le prix Je;in Reynaud dans sa séance publique de l'année 1906. PRIX DU BARON DE JOEST '(2000^). Ce prix, décerné successivement par les cinq Académies, est attribué à celui qui, dans l'année, aura fait la découverte ou écrit l'Ouvrage le plus utile au bien public. Il sera décerné par l'Académie des Sciences dans sa séance publique de J906. PRIX PIERSON-PERRIN (5ooof'). Ce nouveau prix biennal, destiné à récompenser le Français qui aura fait la plus belle découverte physique, telle que la direction des ballons, sera décerné, pour la première fois, à la séance publique de 1907. PRIX ESTRADE-DELCROS (Sooof')- M. Estrade-Delcros a légué toute sa fortune à l'Institut. Conformément à la volonté du testateur ce legs a été partagé, par portions égales, entre les cinq classes de l'Institut, pour servir à décerner, tous les cinq ans, un prix sur le sujet que choisira chaque Académie. Ce prix ne peut être partagé. Il sera décerné par l'Académie des Sciences, dans sa séance publique de igo8. Il 88 ACADÉMIE DES SCIENCES. CONDITIONS COMMUNES A TOUS LES CONCOURS. Les pièces manuscriles ou imprimées destinées aux divers concours de l'Académie doivent être directement adressées par les auteurs au Secré- tariat de l'Institut, avec une lettre constatant l'envoi et indiquant le concours pour lequel elles sont présentées. Les Ouvrages imprimés doivent être envoyés au nombre de deux exemplaires. Les concurrents doivent indiquer, par une analyse succincte, la partie de leur travail où se trouve exprimée la découverte sur laquelle ils appellent le jugement de l'Académie. Les concurrents sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des Ouvrages ou Mémoires envoyés aux concours; les auteurs auront la liberté d'en faire prendre des copies au Secrétariat de l'Institut. Par une mesure générale, l'Académie a décidé que la clôture de chaque concours serait fixée au premier juin de l'année dans laquelle doit être jugé ce concours. Le montant des sommes annoncées pour les prix n'est donné qu'à titre d'indication subordonnée aux variations du revenu des fondations. Nul n'est autorisé à prendre le titre de Lauréat de l'Académie, s'il n'a été jugé digne de recevoir un Prix. Los personnes qui ont obtenu des ré- compenses, des encouragements ou des mentions, n'ont pas droit à ce titre. LECTURES. M. Gastox Dauhoux, Secrétaire perpétuel, lit l'Éloge historique de François Perkiek, Membre de l'Académie. M. B. et G. D. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE IQoS. 1189 TABLEAUX DES PRIX DÉCERNÉS ET DES PRIX PROPOSÉS DANS LA SÉANCE DU LUNDI 21 DÉCEMBRE 1903. TABLEAU DES PRIX DECERNES. ANNÉE 1903. GÉOMÉTRIE. Prix Francœub. — Le prix est décerné à M. Emile Leinoine Prix Poncelet. — Le prix est décerné à M. Uilbert 1097 1097 MÉCANIQUE. Prix extraordinaire de six mille francs. — Le prix est partagé entre MM. Maugas, Jehenne, Gaillard, Germain Prix Montyon. — Le prix est décerné à M. Bodin Prix Plumey. — Le prix est décerné à M . Marchis Prix Fourneyron. — Le prix n'est pas dé- cerné ASTRONOMIE. Prix Pierre Guzman. — Le prix n'est pas décerné Prix Lalande. — Le prix est décerné à M. Campbell Prix Valz. — Le prix est décerné à M. Bor- relly Prix G. de Pontécoulant. — Le prix est décerné à M . //. Andoyer PHYSIQUE. Prix Hébert. — Le prix est décerné ii M. E. Goldstein 1098 1098 1098 ■099 ■099 •099 II 00 I lui io3 Prix Hughes. — Le prix est décerné à M. Pierre Picard i io5 Prix Gaston Planté. — Le prix est décerné à !\I. Hospitalier 1 107 STATISTIQUE. Prix Montyon. — Le prix n'est pas décerné. Des mentions très honorables sont accor- dées à MM. Emile Loncq, de Montessus de Ballore, Paul Bazous 1107 CHIMIE. Prix Jecker. — Le prix est décerné à .M. L. Bouveault ii'3 Prix La Caze. — Le prix est décerné à M. ^. Gunlz iii5 MINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE. Prix Delesse. — Le prix est décerné à M. Emmanuel de Margerie 1117 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. Prix G.vy. — Le prix est décerné au R. P. Colin 1 1 iS BOTANIQUE. Grand Prix des Sciences physiques. ~ Le prix n'est pas décerné mg Prix ISordin. — Le prix n'est pas décerné. 1120 iigo ACADEMIE DES SCIENCES. Prix Desmazières. — Le prix n'est pas dé- cerné I 1 JO Prix Montagne. — Le prix est décerné à M. ftené Maire 1120 Prix Tiiore. — Le prix est décerné à 'M. G. de Istvanffi , 1 1 2:> ÉCONOMIE RUIîALE. Prix Bigot de Morogues. — Le prix est dé- cerné à M. Eugène flisler iiti ANATOMIE ET ZOOLOGIE. Prix Savigny. — Le prix est décerné à M. li. Fourtau. Une mention très honorable est accordée à M. Krempf 1 1 25 Prix Da Gama Maciiado. — Le prix est dé- cerné à la comtesse Maria von Linden.. 1128 MÉDECINE ET CHIRURGIE. Prix Montyon. — Des prix sont décernés à MM. Dominici, Jean Camus, Bobert Lœivy. Des mentions sont accordées à MM. Nicolle et Bemlinger ; Nobecourl, Merkien et Sevin; Ch. Monod et J. Van verts. Des citations sont accordées MM. Lagrijfe, Laval et Mallierbc . Ségal Prix Barbier. — Le prix est partagé entre M. Anthony et M. Glover Prix Bréant. — Le prix annuel (arrérages) est partagé entre M. E. Chambon et M. A. Borrel Prix Godard. — Le prix est décerné à MM. Halle el Môtz. Une mention hono- rable est accordée à M, J.-D. Hillairet. . Prix Lallemand. — Le prix est partagé entre M"" Joteyho et MM. Garnier et Cololian. Une mention très honorable est accordée à M. Giuseppe Pagano Prix du baron Larrey. — Le prix est dé- cerné à M. Paul Godin. Des mentions sont accordées à MAL G.- H. Lenioine, Jules Régnault, Prix Bellion. — Le prix est décerné à M. F. Battesti. Une mention très hono- rable est accordée à M. B. Glatard Prix Mège. — Le prix (arrérages) est dé- cerné à AL .4 . Monprofit Prix Chausbier. — Le prix est décerné à M. Alfred Fournier 1 i3i 13^2 ll/|3 PHYSIOLOGIE. Prix Montyon. — Le prix est partagé entre M. Arthus et M. Victor Henri. Une men- tion est accordée à M. Jean Bounhiol. . . .46 Prix Philipeaux. — Le prix est décerné à M. Lucien Daniel 11^8 Prix La Gaze. — Le prix est décerné à M. Charles Bichet i i5o Prix Pouhat. — Le prix est décerné à M. J. Denoyès. Une mention est accordée à MM. Begnier et Bruhat i i3i histoire des SCIENCES. Prix Binoux. — Le prix est décerné à M . H. -G. Zeuthen 1 1 ,53 PRIX GÉNÉRAUX. MÉDAILLE Lavoisier. — La médaille Lavoi- sier est décernée à .M. Cari Graebe Médaille Berthelot. — Des médailles Ber- thelot sont accordées à MM. Cari Graebe, Bouveault, Gunlz, Chavanne, Victor Henri, Arthus, Capelle Prix Montyon (Arts insalubres). — Le prix n'est pas décerné. Une mention est accor- dée à M. Edouard Capelle Prix Wilde. — Le prix est décerné à M. Collet Prix TcHinATciiEF. — Le prix est décerné à M. Sven Hedin Prix Cuvier. — Le prix est décerné à M. Eugène Simon Prix Parkin. ~ Le prix est partagé entre M. Lacroix et M. Giraud Prix Petit d'Okmoy (Sciences mathéma- tiques). — Le prix est décerné à M. J, Hadamard Prix Petit d'Ormoy (Sciences naturelles). — Le prix est décerné à M. Bernard Benault Prix Boileau. — Le prix est décerné à M. .Mariu^-Georges Grandjean Paix Estrade-Delohos. — Le prix esl dé- cerné à AL Léon Teisserenc de Bort Prix Cahour.s. — Le prix est partage entre M. Marquis et M . Chavanne ... Prix Saintour. — Le prix est décerné à M. Marcel Brillouin Prix Tre.mont. — Le prix est décerné à M. Ch . Frëmont Prix Gegner. — Le prix est décerné a M. /.-//. Fabrc Prix Lannelonc.ue. — Le prix, décerné pour la première fois, est attribué à M"° V" Nepveu Prix Laplace. — Le prix est décerné à M. Bcmy Prix Félix Rivot. — Le prix est partagé entre MM. Bénty, Breynaert, Gillier, Bouteloup 1 153 1154 u54 ii55 I ij6 1159 '139 II 60 II Gi 1161 ii63 m63 11G4 u64 1 164 1164 1165 SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE igoS. 1191 PRIX PROPOSES pour les années 1904, 1905, 1906 et 1907. géométrie. 1904. Grand prix des Sciences mathéma- tiques. — Perfectionner, en quelque point important, l'étude de la convergence des fractions continues algébriques 1 165 1904. Prix Bordin. — Développer et per- fectionner la théorie des surfaces appli- cables sur le paraboloïde de révolution.. ii6G 1904. Prix Vaillant. — Déterminer et étu- dier tous les déplacements d'une figure invariable dans lesquels les différents points de la figure décrivent des courbes sphériques 1166 1904. Prix Francœur 1 166 1904. Prix Poncelet i'')6 mecanique. 1904. Prix extraordinaire de six mille FRANCS. — Destiné à récompenser tout pro- grès de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales 1 1^7 1904. Prix Montyon 1 167 1904. Prix Plumey ; 1 167 1905. Prix Fourneyron. — Étude théorique ou expérimentale sur les turbines à va- peur 1 1^7 astromomie. 1904. Prix Pierre Guzman 1168 1904. Prix Lalande i ifiS 1904. Prix Valz h'j8 1904. Prix Janssen. — Médaille d'or des- tinée à récompenser la découverte ou le Travail faisant faire un progrés important à l'Astronomie physique i ifiS 1905. Prix G. de Pontecoulant iiUn 1905. Prix Damoiseau. — Il existe une di- zaine de comètes dont l'orbite, pendant la périotle de visibilité, s'est montrée de nature hyperbolique. Rechercher, en re- montant dans le passé et tenant compte des pertuibations des planètes, s'il en était ainsi avant l'arrivée de ces comètes dans le système solaire i i'i<) géographie et navigation. 1904. Prix Binoux 169 physique. 1904. Prix Hébert 1170 1904. Prix Hughes 1170 190i. Prix Kastner-Boursault 1170 1905. Prix Gaston Plante 1170 1905. Prix L. Lac.aze 1 170 statistique. 1904. Prix Montyon 1171 CHIMIE. 1904. Prix Jecker 1171 1905. Prix L. La Gaze 1171 1905. Prix Bordin. — Des siliciures et de bnir rôle dans les alliages métalliques ... 1 171 MINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE. 1905. Prix Delesse 1172 1905. Prix Fontannes 1172 1905. Prix Alhumbert. — Étude sur l'âge des dernières éruptions volcaniques de la Fiance 1172 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. 1904. Prix Gay. — Étudier les variations actuelles du niveau relatif de la terre ferme et de la mer, à l'aide d'observations précises, poursuivies sur une portion dé- terminée des côtes de l'Europe ou de l'Amérique du Nord 1 172 1905. Prix Gay. — Le prix sera attribué à un explorateur du Continent africain qui aura déterminé avec une graiule précision les coordonnées géographiques des points principaux de ses itinéraires 1173 botanique. 1905. Grand prix des Sciences physiques. — Hechercher et démontrer les divers modes de formation et de développement 192 ACADÉMIE DES SCIENCES. de l'œuf chez les Ascomycètes et les Basi- iliomycèles 1 1-^;-! 1904. Prix Desmazières 11-3 1904. Prix Montagne 1 1^^ 1904. Prix de la Fons-Melicocq 117^ 1905. Prix Thore 1,-4 économie rurale. 1913. Prix Bigot de Morogues n-4 anatomie et zoologie. 1904. Prix Savigny 1175 1904. Prix Thore 1 175 1906. Prix da Gama Maohado 11 75 MEDECINE ET CHIRURGIE. 1904. Prix Montyon i 1904. Prix Barbier i 1904. Prix Breant i 1904. Prix Godard i 1904. Prix Lallemand i 1904. Prix du baron Larrey i 1904. Prix Bellion i 1904. Prix Mège i 1905. Prix Serres i 1905. Prix Dusgate i 1907. Prix Chaussier i .75 .76 .76 '77 '77 '77 '77 .78 178 178 .78 PHYSIOLOGIE. 1904. Prix Montyon i '79 1904. Prix Piiilipeaux 11 79 1904. Prix Pourat. — Les phénomènes phy- siques et chimiques de la respiration aux grandes altitudes "79 1904. Prix Martin-Damourette 1179 1905. Prix Pocrat. — Les origines du gly- cogène musculaire "79 1907. Prix L. La Gaze 1180 HISTOIRE DES SCIENCES. 1905. Prix Binoux 118 PRIX GENERAUX. MÉDAILLE ABAGO I iSo MÉDAILLE LaVOISIER I l8o 1904. Médaille Berthelot 1181 1904. Prix Montyon, Arts insalubres 1181 1904. Prix Wilde 1181 1904. Prix Tchihatchef 1 181! 19U4. Prix Leconte 1 183 1904. Prix Jean-Jacques Berger ii83 1904. Prix Delalande-Guérineau ii83 1904. Prix JÉRÙME Ponti ii83 l'.i04. Prix Houllevigue ii83 1904. Prix Caiiours 1 184 1904. Prix Saintour 1184 1904. Prix Tremont u84 1904. Prix Gegner 1184 1904. Prix Lannelongue 1 184 1904. Prix Laplace 1 185 1904. Prix Rivot 1 185 1905. Prix Petit d'Ormoy n85 1906. Prix CuviER ii85 1900. Prix Parkin ii85 1906. Prix Boileau 1186 1906. Prix Jean Reynaud 1186 1906. Prix du Baron de Joest 1)87 1907. Prix Pierson-Perrin 11S7 1908. Prix Estrade-Delcros 1 187 Conditions communes à tous les concours n88 Avis relatif au titre de Lauréat de l'Académie ii88 SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE igoS. II93 TABLEAU PAR ANNÉE DES PRIX PROPOSÉS POUR 1904, 1905, 1906 ET 1907. 190i GÉOMÉTRIE. Grand prix des Sciences mathiîmatiques. — Perfectionner, en quelque point important, l'étude de la convergence des fractions continues algé- briques. Prix Bordin. — Développer et perfectionner la théorie des surfaces applicables sur le parabo- loïde de révolution. Prix Vaillant. — Déterminer et étudier tous les déplacements d'une figure invariable dans lesquels les dilTérents points de la figure dé- crivent des courbes sphériques. Prix Francœur. — Découvertes ou travaux utiles au progrés des Sciences mathématiques pures et appliquées. Prix Poncelet. — Décerné à l'auteur de l'Ou- vrage le plus utile au progrès des Sciences ma- thématiques pures ou appliquées. MÉCANIQUE. Prix extraordinaire de six mille francs. — Progrés de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales. Prix Montyon. Prix Plumey. — Décerné à l'auteur du per- fectionnement des machines à vapeur ou de toute autre invention qui aura le plus contribué aux progrès de la navigation à vapeur. ASTRONOMIE. Prix Pierre Guzman. — Décerné à celui qui aura trouvé le moyen de communiquer avec un astre autre que Mars. A défaut de ce prix, les intérêts cumulés pen- dant cinq ans seront attribués, en 1900, à un sa- vant qui aura fait faire un progrès important à l'Astronomie. Prix Lalande. Prix Valz. Prix Jans.sen. Astronomie physique. C. R., 190.5, 3' Semestre. (CWWn, N"25. ) géographie ou navigation. Prix Binoux. physique. Prix Hébert. — Décerné à l'auteur du meil- leur traité ou de la plus utile découverte pour la vulgarisation et l'emploi pratique de l'Élec- tricité. Prix Hughe.s. — Décerné à l'auteur d'une dé- couverte ou de travaux qui auront le plus con- tribué aux progrès de la Physique. Prix Kastner-Boubsault. — Décerné à l'au- teur du meilleur travail sur les applications diverses de l'Électricité dans les Arts, l'Industrie et le Commerce, statistique. Prix Montyon. CHIMIE. Prix Jecker. — Chimie organique. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. Prix G.\y. — Étudier les variations actuelles du niveau relatif de la terre ferme et de la mer, à l'aide d'observations précises, poursuivies sur une portion déterminée des côtes de l'Europe ou de l'Amérique du Nord. BOTANIQUE. Prix Desmazières. —Décerné à l'auteur de l'Ouvrage le plus utile sur tout ou partie de la Cryptogamie. i56 I ' 9^ ACADEMIE DES SCIENCES. Prix IMontagniî. — Décerné aux auteurs de travaux importants ayant pour objet l'Anatomie, la Physiologie, le développement ou la descrip- iti » Il j rMun/pic, le uc vciupfjciiicill. tion des Cryptogames inférieures. Pliix DK LA KoNS-MÉLicocQ. — Décerné au le nord de mei ....^ .... ^„ . «.,o-l\IÉLIC0CU. — ^ illeur Ouvrage de Botanique sur 7»..»».^ «»„^i A j;„„ .^ 1^,. ,1,'. âge ue liOLanique sur le nora ae la l'Kiiii^i;, i-cst-à-dire sur les départements du Nord, du Pas-de-Calais, des Ardenncs, de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne. anatomie et zoologie. Prix Savigny, fondé par M"" Lelcllier. — Oé- cerné à de jeunes zoologistes voyageurs qui ne recevront pas de subvention du Gouvernement et qui s'occuperontplus spécialementdes animaux sans vertèbres de l'Egypte et de la Syrie. Prix Thork. — Décerné aux recherches sur les mœurs ou l'anatomie d'une espèce d'Insectes d'Europe. medec.ike et chiiiuiigie. Prix Montyon. Prix Barbier. — Décerné à celui qui fera une découverte précieuse dans les Sciences chirurgi- cale, médicale, pharmaceutique, et dans la Bo- tanique ayant rapport à 1 art de guérir. Prix Brkant. — Décerné à celui qui auia trouvé le moyen de guérir le choléra asiatique. Prix Godard. — Sur l'anatomie, la physiologie et la pathologie des organes génito-urinaires. Prix Lallemand. — Destiné à récompenser ou encourager les travaux relatifs au système ner- veux, dans la plus large acception des mots. Prix du baron Larrey. — Sera décerné à un médecin ou à un chirurgien des armées de terre ou de mer pour le meilleur Ouvrage présenté à l'Académie et traitant un sujet de Médecine, de Chirurgie ou d'Hygiène militaire. Prix Bellion, fondé par M"* Foehr. — Dé- cerné à celui qui aura écrit des Ouvrages ou fait des découvertes surtout profitables à la santé de l'homme ou à l'amélioration de l'espèce hu- maine. Prix Mèoe. — Décerné à celui qui aura con- tinue et complété l'essai du D' Mège sur les causes qui ont retardé ou favorisé les progrés de la Médecine. PHYSIOLOGIE. Prix Montyon. — Physiologie expérimentale. Prix Piiilipeaux. - Pliysiologie expérimentale. Prix I'ourat. — Les phénomènes physiques et chimiques de la respiration aux grandes'altitudes. Prix Mabtin-Damourette. — Physiologie thé- rapeutique. PRIX GE^'KllAtJ\'. Médaille .4rago. — Celte médaille sera dé- cernée par l'Académie chaque fois qu'une décou- verte, un travail ou un service rendu à la Science lui paraîtront dignes de ce témoignage de haute estime. Médaille Lavoisier. — Cette médaille sera dé- cernée par l'Académie tout entière, aux époques que son Bureau jugera opportunes et sur sa pro- position, aux savants qui auront rendu à la Chi- mie des services éminents, sans distinction de nationalité. MÉDAILLE Bertiielot. — Décernée, sur la pro- position du Bureau de l'-icadémie, à des lauréats de prix de Chimie et de Physique. Prix Montyon. — Arts insalubres. Prix H. Wilde. Prix Tciiiiiatchef.— Destiné aux naturalistes de toute nationalité qui auront fait, sur le conti- nent asiatique (ou îles limitrophes), des explo- rations ayant pour objet une branche quelconque des Sciences naturelles, physiques ou mathéma- tiques. Prix Leconte. — Décerné : i° aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathéma- tiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle, Sciences médicales ; a° aux auteurs d'applications nouvelles de ces sciences, applications qui devront donner des résultats de beaucoup supérieurs à ceux obtenus jusque-là. Prix J.-J. Berger. — Décerné à l'oeuvre la plus méritante concernant la Ville de Paris. Prix Delalande-Guérineau. Prix Jéro.me Ponti. Prix Houllevigue. Prix Caiiouks. — Décerné, à titre d'encoura- gement, à des jeunes gens qui se seront déjà fait connaître par quelques travaux intéressants et plus particulièrement par des recherches sur la Chimie. Prix Saintour. Prix Trémont. — Destiné à tout savant, artiste ou mécanicien auquel une assistance sera néces- saire pour atteindre un but utile et glorieux pour la France. PrixGegner. — Destinée soutenir un savant qui se sera distingué par des travaux sérieux poursuivis en faveur du progrés des Sciences positives. Prix Lannelongue. — Donné pour un but utile, de préférence toutefois pour une œuvre humanitaire d'assistance. Prix Laplace. — Décerné au premier élève sortant de l'École Polytechnique. Prix Rivot. — Partagé entre les quatre élèves sortant chaque année de l'École Polytechnique avec les n"" 1 et 2 dans les corps des .Mines et des Ponts et Chaussées. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE IpoS. 1195 190d Grand prix des Sciences physiques. — Re- chercher et démontrer les divers modes de for- mation et de développement de l'œuf chez les Ascomycéles et les Basidiomycéles. Prix Boudin. — Des siliciures et de leur rôle dans les alliages métaliiijues. Prix Fourneyron. — Étude théorique ou expé- rimentale sur les turbines à vapeur. Prix G. de Pontecoulant. — Mécanique cé- leste. Prix Damoiseau. — Il existe une dizaine de comètes dont Torbite, pendant la période de visibilité, s'est montrée de nature hyperbolique. Rechercher, en remontant dans le passé et tenant compte des perturbations des planètes, s'il en était ainsi avant l'arrivée de ces comètes dans le système solaire. Prix Gaston Planté. — Destiné à l'auteur fran- çais d'une découverte, d'une invention ou d'un travail important dans le domaine de l'Électricité. Prix La Gaze. — Décerné aux Ouvrages ou Mémoires qui auront le plus contribué aux pro- grés de la Chimie et de la Physique. Prix Delesse. — Décerné à l'auteur, français ou étranger, d'un travail concernant les Sciences géologiques ou, à défaut, d'un travail concernant les Sciences minéralogiques. Prix Fontannes. — Ce prix sera décerné à l'auteur de la meilleure publication paléontolo- gique. Prix Aliiumbert. — Élude sur l'âge des der- nières éruptions volcaniques de la France. Prix Gay. — Le prix sera attribué à un explo- rateur du Continent africain qui aura déterminé avec une grande précision les coordonnées géo- graphiques des points principaux de ses itiné- raires. Prix Thore. — Botanique. Prix Dusgate. — Décerné au meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens de prévenir les inhumations préci- pitées. Prix Serres. — Décerné au meilleur Ouvrage sur l'Embryologie générale appliquée autant que possible à la Physiologie et à la Médecine. Prix Pourat. — Les origines du glycogène musculaire. Prix Binoux. — Histoire des Sciences. Prix Petit d'Ormoy. — Sciences mathéma- tiques pures ou appliquées et Sciences naturelles. 1906 Prix Da Gama Maciiado. — Décerné aux meil- leurs Mémoires sur les parties colorées du sys- tème téguinentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés. Prix Cuvier. — Destiné à l'Ouvrage le plus remarquable soit sur le règne animal, soit sur la Géologie. Prix Parkin. — Destiné à récompenser, cette année, des recherches sur les effets curatifs du carbone sous ses diverses formes. Prix Boileau. — Hydraulique. Prix Jean Reynaud. — Décerné à l'auteur du Travail le plus méritant qui se sera produit pen- dant une période de cinq ans. Prix du Baron de Joest. — Décerné à celui qui, dans l'anuée, aura fait la découverte ou écrit l'Ouvrage le plus utile au bien public. 1907 Prix Chaussier. — Décerné à l'auteur du meil- leur Ouvrage, soit sur la Médecine légale, soit sur la Médecine pratique, qui aura paru pendant les quatre années qui auront précédé le jugement de TAcadémie. Prix La Caze. — Décerné aux Ouvrages ou Iiq6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Mémoires qui auront le plus contribué aux pro- 1 Prix Pierson-Peruin. - Décerné au Français grès de la Physiologie. | qui aura fait la plus belle découverte physique. 1908 Prix Estrade-Delcro.s. 1913 Prix Bigot de Moroouks. — Décerné à l'auteur de l'Ouvrage qui aura fait faire le plus de pro- grès à l'Agriculture en France. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. s i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes ln-4». Deux Tune par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique ae noms d'Auteurs, terminent chaque -volume. L'abonnement est annuel lu i" Janvier. , ,; , ^ : : ■ • i -, Le prix lie Pabonnement est fixe mnsi qu il suit : Paris : 30 fr. — Déparlements : 40 fr. — Union postale : 44 fr. On souscrit, dans les Départements, chei Messieurs : Ferran Irères. I Cbaix. l Jourdan. ( Ruff. Courtin-Hecquel. i Germain etGrassin. Gastineau. ^ Jérôme. Régnier. . Feret. c Laurens. I Muller (G.). Renaud. . Derrien. \ F. Robert. Oblin. Uzel frères. Jouan. Perrin. ( Henry. ( Marguerie. ^ Juliot. ( Bouy. Nourry. ■. Ratel. ' Rey. \ Lauverjat. ( Degez. If Drevel. I Gratier et C'«. \lle Foucher. Lorient. '.-Ferr.. \ Bourdignon. \ Dombre. ) Thorez. I Quarré. chez Messieurs : I Baumal. I M"' Texier. Bernoux et Cumin. ^ Georg. f^yon ( Effantin. ) Savy. 1 Vitte. Uarseille Ruât. ^Valat. I Coulel et fils. Martial Place. ! Jacques. Grosjean-Maupin. , Sidot frères. ( Guist'Uau. ( Veloppé. , Barnia. \ Appy, Nîmes.. . .-'. .' Thibaud . Orléans Loddé. 1 Blanchier. ''<"''«" •• (Lévner. Rennes Plihon et Hervé. Rochefort . Girard ( M"" ) j Langlois. """«" ! Lestringant. S'-Élienne Chevalier. I Ponleil-Burles. ) Runiébe. ) Gimel. i Privât. , Boisselier. Tours Péricat. ' Suppligeon. , Giard. / Lemaître. Montpellier . . Moulins N au tes Nice. . . On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : Amsterdam. Feikema Caarelsen Toulon. . . Toulouse.. Vatenciennes.. I et C-. Athènes Beck. Rarcelone Verdaguer. I Asher et C'v „ ,. I Dames. Berlin „ ,, j , Kl , Friedlander et nls. ' Mayer et Muller. Berne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. j Lamertin. Bruxelles Mayolezel ^udiarte. I Lebégue et G". ( Sotchek et 0°. Bucharesi , . , , , / Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge.. Deiglilon, BelletC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Host et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beut. Cherbuliez. Genève Georg. [ Stapelniobr. La Haye ' . Belinfanle frères. I Benda. / Payot et C*. , Barlh. chez Messieurs : I Dulau. Londres Hachette et C". ' Nutt. Luxembourg.... V. Biick. I Ruiz et G'*. Madrid ) R<""° y F"ssel. I Capdeville. l F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou Taatevin. Milan. Rome . Lausanne.. Leipzig. Liège. Brockhaus. Ivœhler. Lorentz. Twietmeyer. j Desoer. ( Gnusé. Naples (Marghieri dj G.u,. \ Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffer. \esftBK3 et \-J -J SoLiER -Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent r«'^Ht^;r^'*vi^!;^::;^t'fe'ï^c;l;al'::':^Hl^ê^ part.cuUére,aeat dans la d.gest.o^des *}isse., par M. Cl.uoe B.av.ao. Volu ne in-4-, avec 3. Pl-^^'^^^i,'^^^-;;;--::: ï;; :;,;::V :■::„:::■:;;;;::;;„■ ;85;"Dàr TAcadémie des Sciences les différents terrains née. — Rechercher la ches; 1861 25 fr. , même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 25. TABLE DES ARTICLES (Séance publique annuelle du 21 décembre iyo3). Allocution dp M. Albert Gaudrv 11189 Prix décernés iwfj Prix proposés 1 16 j Tableau des prix décernés j iSg Tableau des prix proposés 1 191 Tableau par année des prix proposés 1 n|3 GAUTHIER-VILIiARS, Imprimeur-Éditeur, QUAI DRS GRANDS-AUGISTINS, 55, A PARIS ( G'). COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PUBLIÉS PAU LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. Par décision de l'Académie des Sciences, les prix de l'abonnement et des collections sont désormais fixés ainsi qu'il suii : PRIX DE L'ABONNEMENT : Paris 30 fr. | Départements 40 fr. | Étranger 44 fr. Chaque année, sauf iS^j, 187S à 1892, 1896 à 1898, se vend séparément 25 fr. Chaque volume, sauf les Tomes 20, 21, 76 à 108, 110, 112, 114, 115, 122 à 127, se vend sépa- rément 15 fr . TABLES GÉNÉRALES. TABLE GÉNÉRALE des Tomes là 31 (i835-i85o) 25 fi. — Tomes 32 à 61 (i85i-i865) 25 fr. — Tomes 62 à 91 (1866-1880) 25 fr. — Tomes 92 à 121 (1881-1895) 25 fr. Chaque Volume dos Tablos géaérales comprend une TaMe par ordre alphabétique d'auteurs et une Table par matières très détaillée. PAIUS. - IMPRIMEIUË GAUTHfER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, 66. Le Gérant : Gautbier -Villars. lAK 30 1904 1903 SECOND SEMESTUE. "^ Ci^^ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIHES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXVII. K U (28 Décembre 1903). '^' PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRliMEUR-LlBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES. SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1903 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 187$ Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composenl des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendu àe. la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit liait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont Ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicieen rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'"i' que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séan blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des SavA étrangers à l'Académie. \ Les Mémoires lus ou présentés par des peni qui ne sont pas Membres ou Correspondants dt' demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'n sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire tenus de les réduire au nombre de pages req s Membre qui fait la présentation est toujours nu mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet c autant qu'ils le jugent convenable, comme ils pour les articles ordinaires de la correspondan cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être 1 1 l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus I jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compt actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte ren vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plane 1 figures. Dans le cas exceptionnel où des figures s autorisées, l'espace occupé par ces figures co pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapp les Instructions demandés par le Gouverneme Article 5. Tous les six mois, la Commission administrât un Rapport sur la situation des Comptes rendus l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution c sent Règlement. lies Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter déposer an Secrétariat au plus tard le Samedi cpii précède la séance, leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont prii avant 5''. Autrement la présentation sera remisa à la séance 1 ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 28 DÉCEMBRE 1903, PRÉSIDENCE DE M. ALBERT GADDRY. RENOUVELLEMENT ANNUEL DU BUREAU ET DE LA COMMISSION CENTRALE ADMINISTRATIVE. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Vice- Président pour l'année 1904, lequel doit être choisi dans l'une des Sections des Sciences physiques. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 46, M. Troost obtient 44 suffrages, M. Schloesin» » i » Il y a un bulletin blanc. M. Troost, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de deux de ses Membres (|ui devront faire partie de la Commission centrale adminis- trative pendant l'année 1904. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 4r. M. Bornet obtient 4i suffrages, M. Maurice Levy » 4o » M. Léauté » i » MM. BoR\ET et Maurice Levy, ayant réuni la majorité ;ibsohie des suffrages, sont réélus. C. R., 1903, 2» Semestre. (T. CXXXVII, N' 26.) iSy IigS ACADÉMIE DES SCIENCES. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE GÉNÉRALE. — Recherches sur la densité du chlore . Note de MM. H. Moissan et 1îi.\et du Jassoxeix. « La détermination de la densité du chlore a fait le sujet de nomlireux travaux. Du reste, cette expérience est assez difficile à réaliser, d'abord parce qye la préparation du chlore pur est une opération chimique déli- cate, et ensuite parce que ce gaz attaque la plupart des métaux et des matières organiques hydrogénées : suif, caoulchouc et gomme laque. » Gay-Lussac et Thényrd (') ont exécuté, en i8i i, une bonne détermi- nation de la densité du chlore; ils ont donné le chiffre 2,47. Bunsen a indiqué, plus tard, le chiffre 3,4'i82. Ludwig(-), en ?868, est arrivé au nombre 2,^807 à + 20°. 11 a fait une série de déterminations de 20° à 200° et ses chiflres proviennent d'un grand nombre d'expériences. Jahn (') a trouvé à la température de 20° le nombre 2,4821. Enfin M. Leduc (*), dans deux séries de recherches, a donné les chiffres 2,489 puis 2, 191. La première détermination a porté sur un échantdion île chlore industriel liquéfié, la seconde sur un gaz préparé en décomposant le bichromate de potassium par l'acide chlorhydrique. M. Leduc regarde le dernier chiffre comme le plus exact. )) Nous avons été amenés à reprendre cette densité, et nous avons fait varier successivement nos méthodes dans des expériences que nous résu- mons aujourd'hui. » Nos déterminations ont toujours été faites, soit à la température ordi- naire, soit à 0°, et nous n'avons pas abordé l'importante question de la densité du chlore aux différentes températures, question qui a été élucidée par les beaux travaux et la discussion de V. et C. Mever, de Seelheim, de Meier etCrafts et de Lieben. (') Ga\-Lussac et Thénard, Recherches physico-chimiques, t. II, i8ri, p. i25. (-) LuDWiG, Berichte, i. I, 1868, p. 282. (^) Jahm, Berichte, t. XV, 1882, p. 12^2. (*) Leduc, Comptes rendus, t. CXVI, 1898, p. 968 et t. CXXV, 1897, p. 671. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE IQoS. Il 99 » Dans la détermination de la densité dti chlore, nous avons à considé- rer deux points importants : 1° pré|)arer du chlore pur; 2° déterminer la densité dans un ballon de verre sans robinet, ne renfermant ni air ni humi- dité. » Préparation du chlore. — Le chlore était préparé darts un appareil entièrement en verre, ne comprenant ni Caoutchouc, ni liège, ni gomme laque. Cet appareil était muni d'un tube de sûreté à mercure recouvert d'acide sulfurique, dont la hauteur était supérieure à 76'^'", pour éviter toute rentrée d'air par dépression. Le chloie provenait de l'action de l'acide chlorhydrique pur et concentré sur du bioxyde de manganèse naturel de très bonne qualité et lavé au préalable par de l'acide chlorhydrique étendu. Nous avions préparé nous-mêmes l'acide chlorhydrique, en par- tant de chlorure de sodium purifié par différentes cristallisations et d'acide sulfurique pur. Le chlore était lavé dans deux barboteurs contenant de l'eau distillée. Il perrlait les dernières traces d'acide chlorhydrique qu'il pouvait entraîner en passant sur une colonne de bioxyde de manganèse superficiellement poreux et chauffé au bain-marie à So". Il était enfin des- séché en traversant trois barboteurs à acide sulfurique concentré, puis de longs tubes de verre remplis de chlorure de calcium fondu; finalement, il passait dans un tube à boules décrit par l'un de nous ( ' ) et maintenu à la température de — So". » Nous avons effectué avec ce chlore gazeux trois séries de détermi- nations : )) Première série d' expériences . — Des ballons de verre, à long col effilé, ont été remplis de chloré sec par déplacement de l'air, en utilisant la grande densité de ce gaz, puis scellés à la températui-e connue d'un bain d'eau d'une grande masse. Après une pesée, effectuée avec un ballon compensateur, comme tare, le chlore était absorbé par une solution de soude exactement privée d'air. Il restait toujours une petite bulle rési- duelle dont il était tenu compte. Le ballon, lavé et séché, était ensuite pesé plein d'air atmosphérique, puis jaugé à l'eau distillée. Pour ces pre- mières expériences, nous employons donc la méthode de Dumas. Nous avons obtenu ainsi les chiffres suivants : (') H. MoissAN, Description d'un nouvel appareil pour la préparation des gaz purs {Comptes rendus, t. CXXXVII, 1908, p. 363). 1200 ACADÉMIE DES SCIENCES. Pression. Température. Densité. mm i 770 12,5 2,468 2 75 1 12,5 2,5o6 3. . , 765 10 2,424 k 763 12,6 2,478 5 762,1 10 2,456 » Dans cetie première série de déterminations, la moyenne était donc de 2,46()6 et l'écart maximum, entre deux expériences, était de 0,082. La présence const;inle d'un ré.iiiiu non ab^orbable par une solution alcaline, rimposï-ibilité de dessécher rigoureusement un b.illon de verre rempli par déplacement et l'incertitude qui règne sur les conditions de la deuxième pesée nous ont conduits bientôt à employer une autre mélhode. » Deuxième série (/'expériences. — Le chlore était préparé comme nous l'avons indiqué précédemment; puis, |)our obtenir ce gaz i)ien exemj)! d'air, nous avons commencé par le liquéfier au niojen d'un mélange d'acé- tone et d'acide carbonique ( ' ). Nous avons employé, pour le conserver, de petites ampoules de verre de 4°"' environ, renfermant à (>eu près 2°°', 5 de chlore lupiide. De plus, nous avons Fait le vide, au préalable, dans le ballon à densité, renfermant la petite ampoule scellée pleine de chlore liquide, de façon à avoir un appareil aussi exempt d'air que possible. Le détail de nos manipulations paraîtra aux Annales de Chimie et de Physique dans un Mémoire qui est à l'impression. M Nous avons obtenu ainsi les cliilTres suivants : Pression. Température. Densité, mm o 6 754 o 2,494 7 75o o 2,489 » Nous n'avons pas tardé à remarquer que la dessiccation du chlore par le chlorure de calcium était très difficile à obtenir. Pour avoir une bonne dessiccation, il fallait employer un courant de gaz très lent. Nous avons alors varié légèrement notre modus faciendi, et nous avons recueilli une vingtaine de centimètres cubes de chlore liquide dans un tube de verre qui contenait des fragments de chlorure de calcium bien déshydraté; ce tube était scellé et le chlore liquide restait en contact pendant plusieurs semaines avec le chlorure de calcium. On préparait enfin de petites am- (') H. MoisSA.N, Comptes rendus, t. CXXXIII, 1901. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE igoS. I20I poules comme nous l'avons indiqué précédemment et la densité du chlore était ensuite déterminée. » Ces nouvelles expériences nous ont donné les nombres suivants : Pression. Température. Densité. mm 8 761 o 2,433 9 759 o 2,5o9 10 759 o 2,468 11 753 o 2,335 )) Ces dernières déterminations comportent un certain nombre de causes d'erreur que nous discuterons dans le Mémoire, mais dont la principale est due à la détente brusque du chlore : lorsque ce liquide passe à l'état gazeux, il produit une série d'él)ullitions qui amènent des oscdlalions dans la pression intérieure du biilon et qui font, en dernier lieu, rentrer une petite quantité d'air dans l'ippareil. » Troisième série d'expériences. — Pour éviter les inconvénients de la méthode précédente, nous avons fait écouler l'excès de chlore du ballon, maintenu à o" par un orifice absolument capillaire. De cette façon, il n'y a pas de refroidissement par une détente trop brusque et il ne se produit plus de rentrée d'air. « D'autre part, après avoir pesé le ballon plein de chlore sec à 0°, sous la pression atmosphérique, il nous a semblé que le seul moyen d'éviter les incertitudes sur le poids d'air qui remplissait le ballon quand on le pesait plein de ce gaz, consistait à le peser rigoureusement vide. On le jauge ensuite sur une bonne balance, opération qui est relativement facile. Nous avons obtenu ainsi les nombres ci-dessous : Pression. Température. Densité. 12 762,2 o , 2,494 14. 756,5 o 2,487 15 758,9 o 2,486 16 756,2 o 2,493 » Cette nouvelle série d'expériences nous a donné des chiffres assez concordants dont la moyenne est de 2,490 et dont l'écart maximum entre les chiffres extrêmes n'est plus que 0,008. M Mais nous avions encore une petite cause d'erreur à éliminer, cause qui tient à ce que' le chlore liquide renferme une certaine quantité de gaz I202 ACADÉMIE DES SCIENCES. en solution. On voit, en effet, au moment où le chlore liquide passe à l'état solide, des gaz se dégager brusquement dans l'axe de la masse jaune en partie solidifiée. Nous avons repris alors ces déterminations avec du chlore qui avait été liquéfié, puis solidifié dans nos petites ampoules de verre et au-dessus duquel on avait fait le vide, avec une trompe à mercure à double chute, avant de sceller le tube. En opérant dans les mêmes con- ditions que précédemment, nous avons obtenu les chiffres suivants : Température. Pression. Densité. 16 0° 767,7 2,488 17 o" 760,6 2,492 » Nous estimons que ces dernières déterminations sont les plus exactes de notre travail; elles ne diffèrent que de 0,004. Nous en avons pris la moyenne : 2,490, chiffre qui se confond avec la moyenne de la série pré- céilentp, et nous regardons ce nombre comme représentant la densité la plus rapprochée du chlore qui ait été obtenue jusqu'ici. » Nous avons discuté pour celte dernière série, comme pour les précé- dentes, les conditions diverses de l'expérience : pesées, détermination de la pression atmosphérique, jaugeage du ballon, etc., et nous avons étudié l'étendue de ces différentes causes d'erreur dans nos déterminations. » Conclusions. — En résumé, nous voyons que, si nous prenons la den- sité du chlore par la méthode de Dumas, en opérant sur du chlore préparé dans les conditions ordinaires, la densité peut osciller entre 2,424 et 2,5o6. » Les principales causes d'erreur de ces déterminations sont : i" la présence de l'air qui vient du ballon à densité, et qui, de plus, a été amené par le courant de chlore; 2° la difficulté de sécher complètement le gaz chlore; 3° quand on utilise le chlore liquéfié, la solubilité de diffé- rents gaz dans ce liquide. » En éliminant successivement toutes ces causes d'erreur, nous sommes arrivés à trouVier, pour la densité, à la température de o", du chlore extrait du chlorure de sodium, le nombre 2,490. » SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE igoS. I2o3 CHIMIE ORGANIQUE. — Sur fie nouvelles synthèses effectuées au moyen dçs molécules renfermant le groupe méthylène associé à un ou deux radicaux négatifs. Action de l' épichlorhydrine sur l'acétylacétone sodée. Note (le MM. A. Hai.ler el G. Blanc. « Tandis que l'épichlorhydrine agit sur les éthers acétoacétique (' ), benzoylacéliqiie (^) et acélone-dicarbonique sodés (') par sa fonclion oxyde, pour donner naissance à des lactones chlorées, il n'en est plus ainsi avec l'acéulacétone sodée. Le caraclère franchement acide de celte dicélone, la stabilité de ses sels, et en particulier de son sel sodique, semblent être un obstacle à l'addition |nire et sim|)le de l'épichior- hvdrine à son dérivé sodé, comme le fait arrive avec les autres composés mélhéniques. » Quand on traite l'acétylacétone sodée, préparée par l'action de l'éthylale de sodium sur la dicétone, par de !'< pichlorhydrine, il ne se passe aucune réaplioti à froid, On chauffe ylors au bain-marie et, au bout de très peu de temps, le liquide se trouble et il se dépose du chlorure de sodium en même temps qu'il se dégage une forte oileur d'élher acétique. Au bout de i[\ heures la réaction est terminée, c'est-à-dire qu'on recueille, dans certains cas, à peu près la quantité théorique de chlorure de sodium en même temps que de l'acétate de sodium. » Après avoir éliminé le chlorure de sodiuip p£|r fillration, qn distille dans le vide et l'on recueille des quantités considérables d'éther acétique et d'alcool. Le résidu est repris par de l'eau et la solution épuisée à l'élher. D.ins le liquide aqueuv on constate la présence de plus ou moins grandes quantités d'acétate de sodium. » La liqueur éthérée est soumise k la distillation pour enlever l'éther, puis fractionnée sous pression réduite. On obtient ainsi une première frac- tion bouillant entre 5o° et 100° sous 10"'"*, et une autre distillant entre 100° et 160° sous la même pression. (') W. Traubr et. E. I^pMAtjN, ^pr. (i?-ut,s,cli^ çhçm- Ges,, t. X)ÇXU, p. 720. {^) A. Hallhr, Bull. Soc. c/iim., 3= série, t. XXI; Comipies rendus, t. CXXXII, p. 1459. (') A. Haller et F. March, Comptes rendus, t. CXXXVl, p. 434- I2o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. » En soumettant la première portion à une série fie fractionnements, on arrive assez facilement à isoler un pro»5x36 = 3s,6 chaque culture. K'O totale dans les plantes entières 283 160 123 i23"'sx36=4?,4 26,3 45, 5e, 2 » On voit que chaque lot de liquide se rapportant à une terre cultivée coiilienl moins de potasse que le lot de même rang se rapportant à la même terre non cultivée. Il est par là mis hors de doute que les quatre sortes de terre ont subi, du fait de la culture, des pertes sensibles en potasse soluble à l'eau. » Évaluant ces pertes comme il a été indiqué, on trouve qu'elles repré- sentent les trois quarts ou la totalité de la potasse contenue dans les plantes. » Tout s'est donc passé comme si les plantes avaient prélevé la plus grande partie de leur potasse sur la portion de l'alcali existant à l'état soluble dans les terres, à la condition, bien entendu, qu'on accorde, ici comme dans le cas de l'acide phosphorique, au sens du mot soluble l'extension considérable qui paraît nécessaire à la suite de mes expériences, c'est-à-dire qu'on appelle solubles des composés qui fourni.ssent des disso- lutions contenant des proportions de potasse de l'ordre des millionièmes ^ (') Le chiffre de 4e,2 est un minimum pour l'excès de potasse dans la terre non cul- tivée, car on s'est arrêté dans l'épuisement avant d'avoir deux résultats égaux. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE igoS. 1209 et moins encore. J'avais déjà eu l'occasion d'énoncer ce résultat sans en fournir la démonstration. C'est d'ailleurs le même que j'ai oblenu pour l'acide phosphorique. Ainsi, de plus en plus, portion assimilable d'un principe fertilisant tend à devenir synonyme de portion soluble à l'eau. » ASTRONOMIE. — Sur le premier Volume du Catalogue photographique du Ciel publié par M . k. Donner, Directeur de l'Observatoire d'HelsingJors. Note de M. Lœwy. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie, au nom de M. A. Donner, le premier Volume paru du Catalogue photographique du Ciel pour la zone attribuée à l'Observatoire d'Helsingfors. » M. Donner, Directeur de cet établissement, est un des premiers et des plus énergiques collaborateurs de l'œuvre internationale de la Carte photo- graphique du Ciel. La réi;ion dont il a entrepris l'exploration comprend tout l'espace entre -4- Sg" et -t- 47° ^^ déclinaison boréale. La [lartie de cette bande céleste, qui a été la première mise en exécution, en embrasse toute la largeur dans l'étendue de g'' à 12'' d'ascension droite; et, comme chaque Volume contiendra les résultats analogues de 3 heures en 3 heures, celui qui est oflert à l'Académie porte le n" 4. » Ce qui caractérise l'œuvre actuelle, c'est qu'elle f jurnit déjà des con- clusions définitives. Elle contient, non seulement les coordonnées recti- lignes des astres photographiés, mais encore leurs coordon nées équatoriales, de telle sorte que tous ces résultats sont rendus immédiatement utilisables pour les multiples recherches auxquelles ils sont dt^stiués. Le |jlan ailopté par M. Donner, bien qu'il diffère un peu de celui qui a été conseillé par la Conférence astrophotographique internationale, est excellent, mais il exige des efforts notables et ininterrompus. M. Donner n'a pas hésité à s'engager dans cette voie pour assurer à son œuvre les plus grandes chances de succès; il a, dans ce but, pris toutes les dispositions néct^ssaires pour qu'elle puisse être menée à bonne fin d'ici à une douzaine d'années, époque à laquelle M. Donner se propose de résigner ses fonctions officielles. » Pour donner aux résultats une homogénéité aussi parfaite que possible, les constantes de chaque cliché ont été déterminées à l'aide des données tirées de l'ensemble de tous les clichés adjacents rattachés les uns aux autres par des mesures eff"ectuées sur des images stellaires communes, mé- r2IO ACADÉMIE DES SCIENCES. thode que j'ai signalée et dont j'ai démontré la haute portée dans plusieurs Mémoires successifs. » Lorsqu'on examine en détail les travaux d'observations et de calculs sur lesquels repose cet Ouvrage, on est frappé de la rigueur des procédés mis en praiiqne, de la clarté d'exposition et de la judicieuse économie qui ont présidé à la publication, ainsi que de la part contributive personnelle si notable de M. Donner dans l'exécution de toutes les recherches d'une nature si variée qui s'y rapportent. 1) L'Académie remarquera peut-être avec étonnement le nombre si faible (12480) d'images stellaires correspondant à une plage aussi vaste de la sphère céleste. Mais ce fait si imprévu s'explique aisément; en effet, par un pur hasard, on avait entrepris la photographie de la région de l'espace la plus pauvre en étoiles. Parmi les sept volumes suivants, il y en aura qui renfermeront cinq ou six fois plus de positions stellaires. L'épaisseur com- parative des huit volumes permettra ainsi de se rendre comp\e grosso modo de la richesse stellaire relative des régions respectives de l'espace dans la zone considérée. » Il y a lieu de féliciter M. Donner d'avoir, pour la partie de l'œuvre internationale qui le concerne, inauguré d'une manière si heureuse la publication du Catalogue photographique. » M. R. Zeiller présente à l'Académie, dans les termes suivants, au nom de M. Michel Lévy, directeur du Service des topographies souterraines, en même temps qu'au sien, le volume de Texte de la F/ore fossile des gîtes de ehc(.rbon du Tonfàn, qui complète l'Ouvrage dont l'Atlas avait été déposé sur le bureau de l'Académie il y a un peu plus d'un an. « La plus grande partie du travail est consacrée aux gîtes de charbon du Bas-Toiikin, Hongay, Kébao et Dongtrieu, dans lesquels il a été recueilli un total de 54 espèces, dont 24. c'est-à-dire près de la moitié, avaient déjà été observées, soit en Europe, soit dans l'Inde ou en Australie, dans des couches appartenant à l'étage rhétien ou confinant à cet étage; les 3o autres sont nouvelles, et Tune d'elles constitue un type générique nouveau d'Equisétinée qui ne laisse pas de ressembler un peu, du moins en appa- rence, aux Annularia houillers; mais, sur ces 3o espèces, 18 sont étroitement alliées à des types spécifiques, soit du Rhétien, soit du Permotrias ou du Lias, et pour quelques-unes les ressemblances sont telles qu'on peut dire i SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE igoS. 12II que ce ne sont que des formes représentatives de certaines de nos espèces de la flore rhétienne de l'Europe. L'âge rhélien de ces couches n'est, en somme, pas discutable. M L'examen détaillé de la flore des gisements de Hongay et de Rébao a permis en outre de déterminer le niveau relatif des principaux faisceaux exploités et a montré notamment, en ce qui regarde Hongay, que les couches de Nagotna sont les plus récentes du système et que celles de Hatou sont au contraire plus anciennes; quant à celles de Rébao, elles semblent correspondre à un horizon encore un peu plus bas, mais la flore n'en est pas assez complètement connue pour permettre à cet égard une affirmation formelle, et peut-être sont-elles contemporaines de celles de Hatou. » Les gisements de Yen-Bai, sur le haut Fleuve Rouge, n'ont fourni qu'une douzaine de formes spécifiques de plantes, accompagnées de quelques coquilles; mais l'étude des unes et des autres concorde pour faire considérer les charbons de ces gisements comme étant d'âge mio- pliocène, sans qu'il soit possible toutefois de préciser davantage. » Enfin la dernière partie de l'Ouvrage est consacrée à la description des quelques fossiles végétaux qui ont été recueillis par M. l'Ingénieur en chef des Mines Leclère dans les gîtes de charbon rhétiens du Yun-Nan et du Kouei-ïcheou, et qui sont pour la plupart identiques à ceux qu'on rencontre dans les gîtes similaires du Bas-Tonkin. » Note de M. Alfred Picard, accompagnant la présentation du Recueil des plans de son Rapport sur i Exposition universelle de igoo. « J'ai fait successivement hommage à l'Académie des Sciences des sept Volumes de mon Rapport administratif et technique sur l'Exposition uni- verselle de 1900. Elle me permettra d'y ajouter aujourd'hui le recueil des plans au j^qui accompagnent la publication. » Ces plans sont au nombre de quatre : plan du rez-de-chaussée et plan de l'étage des constructions édifiées dans l'enceinte urbaine; plan des ser- vices divers organisés dans la même enceinte; plan de l'annexe du bois de Vincennes. » Ils n'appellent que de très courtes explications. » L'Académie m'autorisera à passer rapidement sur les deux premiers, 121 2 ACADÉMIE DES SCIENCES. car l'ordonnance, d'ensemble de l'Exposition est encore présente à la mémoire de tous; un simple coup d'œil suffirait au besoin pour réveiller les souvenirs. Je me borne à rappeler les grandes idées directrices du pro- gramme que les circonstances ont conduit à réaliser. » Au premier rang se place le rétablissement de la perspective qui, avant i855, avait toujours été ménagée avec nn soin jaloux dans l'ancien carré Mariony, entre les Champs-Elysées et l'Hôtel des Invalides. De là sont nés la nouvelle avenue, bordée par les deux palais des Arts, et le pont Alexandre III. » Une seconde pensée maîtresse a été l'utilisation des berges de la Seine, la transformation du fleuve en une sorte de grand canal vénitien. Cette transformation n'avait pas seulement pour objet de fournir des motifs séduisants et originaux de décoration; elle devait entraîner le remplace- ment, depuis si longtemps désiré, des ports de tirage par des ports droits, servir ainsi les intérêts permanents de la navigation et doter Paris d'un nou- vel embellissement définitif qui s'ajouterait à celui de l 'avenue Alexandre III. » Les organisateurs ont aussi atlaciié une extrême importance à ce que l'entrée principale touchât la place de la Concorde, afin de mettre l'Expo- sition en contact avec les quartiers du centre de la cupitale. Près de i3 mil- lions de visiteurs sont passés par cette entrée et par celle de l'avenue des Champs-Ely>ées. » Dans la distribution des palais, les Champs-Elysées et l'Esplanade des Invalides formaient le domaine des Beaux-Arts et des Arts décoratifs : le public trouvait, delà sorte, au seuil même de l'enceinte, les manifestations les plus brillantes du génie français. L'Industrie et l'Agriculture avaient leur siège principal au Champ de Mars. Sur les quais de la Seine s'échelon- naient notamment le palais de la Ville, les serres, le palais de l'Economie sociale et des Congrès, l'admirable série des palais et pavillons étrangers, les palais de la Guerre, de la Navigation et des Forêts. Les colonies occu- paient le parc du Trocadéro. D'immenses jardins ininterrompus reliaient d'ailleurs ce parc au fond du Champ-de-Mars, laissant la vue s'étendre sans obstacle et offrant de vastes espaces aux foules. » Mon unique regret est de n'avoir pu élever aux Champs-Elysées, comme m'y incitaient des consiiiérations philoso[)hiques, le palais de l'En- seignement et de l'Éducation. C'est, en effet, par l'éducation et l'enseigne- ment que l'homme entre dans la vie; c'est aussi la source de tous les pro- grès. Des objections, d'ailleurs sans fondement, inspirées par la crainte de SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1903. T2l3 voir porter alte'mte aux plantations, ont déterminé l'abamlon, sur ce point, du programme initial. Puisque l'occasion s'en présente, j'indiquerai que, loin d'être réduit, le nombre des gros arbres dans le périmètre de l'Expo- sition a été augmenté d'une centaine. » Le troisième plan offre peut-être plus d'intérêt, car il montre ce qu'on ne voyait guère, les installations multiples, complexes et variées, établies pour assurer, dans l'enceinte urbaine, les services divers indispensables à la vie d'une populeuse cité. » Ici, le mieux est de céder la parole aux chiffres. » Avant tout, il fallait pourvoira l'assainissement. Plus de iS''" d'égouts y ont concoiM'u, et parmi eux un égout pneumatique, fonctionnant à l'air comprimé, pour la berge basse île rive gauche du fleuve. » La viabilité à l'intérieur ou aux abords a exigé i3 700"' de pavage en bois, 19300"'' de pavage en pierre, 47 3oo"' d'empierrement, 12^ 000°'' de gravillonage, 10700""' de trottoirs. De nombreuses passerelles franchis- saient les voies publiques qui demeuraient ouvertes à la circulation exté- rieure, notamment l'avenue d'Antin, le boulevard de Latour-Maubourg, la place de l'Aima, le carrefour Rapp-F>osquet, le quai Debilly et le quai d'Orsay. Trois autres passerelles étaient jrlées au-dessus de la Seine. Des passages ménagés sur le pont Alexandre III maintenaient la continuité des relations entre l'est et l'ouest de Paris, au droit des Champs-Elysées et de l'Esplanade, même pour les tramways. » Des voies ferrées, raccordées à la gare du Champ-de-Mars et mesurant iii5o'", avaient été aménagées pour le transport des matériaux et îles produits exposés. » La su|)erficie des parcs et jardins n'était pas inférieure à 20'"*. » Une abondante alimentation en eau s'imposait absolument. Elle fut demandée soit aux réservoirs municipaux, soit à la Seine. Le réseau de distribution des eaux de la Ville comprenait 4^''™,5oo de tuyaux, dont le tliamètre allait jusqu'à o™,Go. Quant aux eaux de Seine, elles étaient refoulées à 21'" de hauteur par des pompes puissantes à vapeur, capables de fournir 1'"" à la seconde, et par d'énormes conduites en fontf. » Le service mécanique comporlait des chaudières d'une surface totale de chauffe de 17000"'', d'immenses carnenux de fumée, deux cheminées d'une hauteur de 80™, des canalisations de vapeur posées en grande partie sous galerie et développant 3'"°, des conduites jumelles affeclées au retour des eaux chaudes, 37 machines motrices d'une puissance totiile de SGooo*^''^, C. R., 1903. 2' Semestre. (T. CXXXVII, N- 26.) iSg I2l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. fl^'" (le conduiles d'air comprimé, /(O ventilateurs pour la Salle des Fètcs, le palais de l'Agriculture et la galerie des Groupes électrogènes. » Un service jumeau du précédent, le service électrique, avait des groupes électrogènes d'une puissance de 20 000 kilowatts, 60''™ de canali- sations pour courant continu ou alternatif, 2 tableaux généraux, 2 grands convertisseurs, 25o transformateurs. Ses ressources s'augmentaient de celles des secteurs. Il alimentait 335o lam|)es à arc et 40000 lampes à incandescence, pour le seul éclairage public, sans compter les abonne- ments particuliers; il livrait aussi le courant nécessaire à 677 moteurs. L'éclairement opéré par ses soins dans les palais ou au dehors variait de 3 à ■2:\ bougies décimales par mètre carré, alors que les voies parisiennes ne reçoivent ordinairement pas plus de 2 bougies décimales. Dans l'ensemble, l'émission journalière des groupes électrogènes a atteint 38 600 kilowatts- heure. » L'éclairage des parcs et jardins était partiellement réservé au gaz, qui fournissait en outre de la force motrice. Il existait 2200 lanternes ou becs et 5'"" de rampes d'illumination, desservis par 37* "" de canalisations et recevant le gaz, soit à la pression ordinaire, soit avec une surpression. » Diverses zones avaient été affectées à des essais d'éclairage par l'acé- tylène, l'alcool et le pétrole. » Outre les voies ferrées, l'outillage de la manutention comprenait 52 appareils de levage d'une puissance de i' à 45'. Le poids des objets exposés introduits dans l'enceinte est passé de 32 600* en 1889 à 79000' en 1900; pour apprécier l'importance de service de la manutention, on doit ajoutera ce dernier chiffre 35 000' de combustible. » Le transport mécanique des visiteurs s'effectuait par le chemin de fer électrique et la plate-forme mobile, dont le trafic a été de 9300000 voya- geurs, ainsi que par 29 chemins élévateurs et 8 ascenseurs. )) Rien n'a été négligé pour le service médical, dont l'organisation et la direction ont fait grand honneur à M. le D*" Gilles de la Tourette, puis à M. le D' Beurnier, chirurgien des hôpitaux. Quatre postes médicaux étaient répartis dans le périmètre. 20000 personnes ont reçu des soins; le nombre des visiteurs malades ou indisposés n'a pas dépassé 1750, alors qu'en 1889 il avait atteint 454o. Une surveillance minutieuse était exercée dans l'in- térêt de l'hygiène, qui a été parfaite. » Les mesures les plus prudentes devaient être prises pour la défense contre le feu. A cet effet, l'administration avait installé 10 postes de pom- piers militaires (auxquels se joignaient des postes de pompiers civils). SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE IQol. I2l5 102 bouches d'eau, 892 robinets de secours et 97 avertisseurs, desservis par S-/'"" de fils. Tout le personnel était exercé à la manœuvre des robinets de secours; pas un point des palais ne restait en dehors de la zone d'action de ces robinets. Les commencements d'incendie, généralement dus à des courts-circuits ont été très fréquents, et le nombre des appels aux pom- piers s'est élevé à 61; mais, dans la plupart des cas, l'extinction a pu être presque instantanée et aucun sinistre de quelque gravité ne s'est produit dans les galeries. Ce résultat est dû, pour une large part, à l'ignifugeage auquel étaient soumis les bois et les tissus, d'après les principes posés par Gay-Lussac dès 1821. » Enfin le service postal et télégraphique avait 7 bureaux et 82 cabines téléphoniques. Les lignes télégraphiques mesuraient 28'''" et les lignes téléphoniques 3io'"°. Il a été expédié ou reçu, tant à Paris qu'au bois de Vincennes, gSooooo correspondances ordinaires postales et 99000 télé- grammes. » Le quatrième plan est relatif à l'annexe du bois de Vincennes, siège des concours d'exercices physiques, des expositions se rattachant à ces concours (automobiles et cycles), des expositions encombrantes comme celle du matériel des chemins de fer, des expositions dangereuses (acéty- lène ; moteurs à pétrole, à élher), des cités ouvrières, etc. )) Je ne fatiguerai pas l'Académie de sa description. On y retrouve, avec moins d'ampleur, des installations analogues à celles de l'enceinte urbaine. » Les plans, au sujet desquels je viens de donner des explications som- maires, ont été exécutés par M. Gentil. Fis témoignent de ce que l'on peut obtenir aujourd'hui par la lithographie et la photographie, procédés beau- coup plus ex[)éditifs et plus économiques que la gravure sur cuivre. » Ces plans offrent d'ailleurs une particularité intéressante : le litho- graphe les a établis, non d'après une minute d'ensemble, mais d'après des dessins partiels à échelles très diverses. » Chacun des dessins élémentaires était photographié et ramené à l'échelle uniforme de 0,001. On faisait ensuite un calque des épreuves, en y dessinant très soigneusement les traits et les écritures, et l'on photolitho- graphiait ce calque à l'échelle de moitié, c'est-à-dire à l'échelle définitive. » Les matrices ainsi obtenues fournissaient des épreuves à report qui, bien repérées entre elles et décalquées sur pierres lithographiques, con- duisaient à l'épreuve d'ensemble en noir. I2lb ACADÉMIE DES SCIENCES. » Des calques en Irails opaques, pris sur le fond lie plan du noir et insolés sur des feuilles de zinc préalablement enduites d'une préparation pliotogra|)hique au bitume de Judée, servaient à préparer, ])ar transposi- tion, les planches lithographiques de couleur. » Les diverses couleurs étaient tirées successivement à l'aide de presses mécaniques. Eu égard aux difficultés de repérage pour des dessins de pareilles dimensions, il eût été impossible de tirer simidtanément plusieurs couleurs. » ZOOLOGIE. — Sur les mains scapulaires et pelviennes chez les Poissons chundroptérygiens. Note de M. Armand Sabatieh. « Dans ma Note du 3o novembre igoS, j'ai établi que chez les Poissons osseux il existe non seulement des mains de l'avant-bras et de la jambe, c'est-à-dire des mains terminales des membres, mais encore des mains des ceintures, c'est-à-dire des mains scapulo-coracoïdiennes et pelviennes. Exa- minons si, chez les Choiidroj)térygiens, on ne retrouve pas une disposition de même nature. » Dans une Note insérée dans les Comptes rendus à\i 5 décembre 1898, j'ai établi par une comparaison du membre thoracique du Lophius pisca- torius avec celui des Squalidés, quelles étaient les parties qui, dans ce dernier, correspondaient aux éléments du premier. La position basilaire humérale et antibrachiale du membre antérieur des plagiostomes étant constituée par une masse cartilagineuse continue, la distinction des parties com()osantes est loin d'être aussi marquée que chez les Poissons osseux. Les pièces osseuses qui forment chez ces derniers autant d'os distincts se réduisent chez les Poissons cartilagineux à des saillies plus ou moins pro- noncées, et ne peuvent être déterminées que par une appréciation des rapports généraux, et en particulier par leurs relations avec le trou du canal nerveux qui correspond au trou nerveux radio-cubital des i*oissons osseux. » En procédant ainsi, on distingue chez les Squalidés une ceinture scaj)uIo-coracoïdienne |)ortant, siu- sa face postérieure, une saillie perforée par un canal bifurqué parcouru par les nerfs destinés aux membres et présentant vers son sommet des surfaces articulaires pour la main du membre formée de trois métacarpiens aplatis qui poitent de nombreuses phalanges cartilagineuses et articulées qu'd faut bien se garder d'assimiler SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE r-9o3. 12 1 7 aux rayons dermiques des Poissons osseux. La saillie est bien l'avanl-bras perforé par le canal nerveux qui s'est bifurqué dans l'épaisseur du carli- la£;e. » Plus près de la ligne nn'cbV.ne se distingue, dans certaines espèces, et notamment chez Acanthias vulgaris et A. Blainville, une autre saillie légè- rement recourbée qui répond bien au jjiriforme des Poissons osseux. Ces deux saillies, plus les métacarpiens et les phalanges, constituent le domaine virtuel du demi-interépineux postérieur. Parfois le piriforme est effacé et se confond avec l'avant-bras, comme chez certains Poissons osseux. La face inférieure du cartilage est, à ce niveau, creusée d'une fosse coraco- scapulaire comparable à celle des Osseux et destinée comme elle à l'inser- tion des muscles moteurs de la niain. Le bord antérieur de celte fosse, et par conséquent le bord antérieur de la ceinture, forme une crête amincie qu'il convient de bien étudier. Chez Scyltium, cette crête porte, vers son extrémité interne, une saillie jjiononcée et assez limitée. Chez Acanthias Blainville Risso, cette saillie se prolonge en dehors sous forme d'une crête très convexe en avant et qui forme comme une voûte saillante arrontlie surplombant la racine des membres; et enfin, chez Acanthias vulgaris, cette crèle, devenue horizontale et recliligne, est occupée dans presque toute sa longueur par une série très régulière de cinq tubercules sphé- riques bien saillants, qui se distinguent d'autant mieux qu'ils sont calcifiés et révèlent par là un degré d'évolulioti |)lus avancé que le reste de la masse cartilagineuse. Crs saillie^, qui ne correspondent pas à des disposi- tions spéciales des muscles, me paraissent ne pouvoir être interprétées que comme des vestiges d'une main mono- ou pentadaclyle de la ceinture, formant pour ainsi dire comme inie cpauletle placée au-dessus de l'ori- gine du membre radio-cubilal, et de la main qui lui appartient. Cette dernière est d'ailleurs elle-même virtuellement ou même réellement penta- dactyle, car, s'U semble que le nombre des métacarpiens soit réduit à trois, il ne faut pas oublier que certains d'entre eux, l'interne, et le moyen surtout, peuvent être considérés comme la synthèse de deux métacar- piens, et d'autant plus que ce caractère synthétique du squelette des Chondroplérvgiens est très accentué. Il y a d'ailleurs, chez les Rajidés, des mains radio-cubitales pentadactyles ii métacarpiens plus ou moins inégaux. Comme chez les Téléostéens, il y a donc chez les Squalidés les vestiges d'une main de la ceinture située sur la crête de la fosse coraco- scapulaire; seulement cette main est devenue ici plus ventrale, comme d'ailleurs la main cubito-radiale elle-même. 12 10 ACADEMIE DES SCIENCES, » L'examen de la ceinlure et du membre antérieur si remarquables des Eajidcs va confirmer hautement les précédentes conclusions. La main si considérable des Rnjidés ne doit pas être comprise comme le simple résultat de l'élargissement vers la région céphalique de la main radio- cubitale des Squalidés. En ofFet, cette dernière n'est articulée qu'avec la saillie radio-cubitale qui constitue le membre, et a sa base en arrière du canal nerveux et de ses orifices qui perforent cette saillie. Or, telle n'est certes pas la situation et les rapports de la main des Rajidés. Étudiée chez Torpédo, ou chez Myliobates ou chez Raie qui représentent trois formes progressives de cette main, on trouve toujours les saillies articulaires de la ceinture disposées en deux groupes distincts : i° le groupe postérieur composé de plusieurs surfaces articulaires, et situées en arriére ou au niveau des trous nerveux qui se sont ici déilouhlés et portés à quatre; 2° la saillie antérieure, située sur la crête antérieure de la fosse coraco-scapu- laire et tout à fait en avant des trous nerveux. Si le premier groupe répond très évidemment aux articulations de la main radio-cubitale des Squalidés, il est impossible de nier que la saillie elliptique antérieure correspond comme situation et comme rapports aux saillies coracoïdiennes des Squa- lidés. Mais tandis que chez ces derniers il n'y a que des vestiges de la main de la ceinture, chez les Raies cette main a confirmé et manifesté hautement sa signification en ce sens que la saillie articulaire porte un doigt très volu- mineux articulé avec elle, composé d'un Métacarpien probablement syn- thétique constitué par une série d'articles, et porteur d'un nombre consi- dérable de phalanges. Il y a donc là une puissante main de la ceinture qui, s'unissant sans interruption ou lacune à celles du membre radio-cubital, constitue l'élargissement céphalique si étonnant du membre antérieur des Rajidés. Ici, comme dans le membre postérieur des Téléosléens, mais pour des raisons différentes, les deux mains de la ceinture et du membre se sont juxtaposées et ajoutées. » Chez les Téléosléens le défaut de différenciation des deux demi- interépineux constituants et leur soudure plus ou moins complète ont main- tenu en contact les deux saillies articulaires qui portent les rayons et qui représentent virtuellement les deux membres pelviens et les deux mains d'un même côté. Chez les Rajidés la différenciation avancée des deux pièces constituantes, leur soudure et leur développement très considérable ont maintenu en contact les deux mains et assuré leur continuité. » L'élude du bassin et du membre postérieur des Squalidés et des Rajidés va donner encore plus de solidité à ces résultats. Ce bassin pré- SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE IQoS. 1219 sente une forme générale dont les variétés se ramènent facilement à un type commun. Contrairement à ce qui a lieu chez les Téléostcens, la diffé- renciation de la ceinture et du membre est déjà assez accentuée, et pres- que autant qu'au membre antérieur. Celte ceinture se compose d'une plaque ou lame transversale droite ou courbe à concavité postérieure. Elle répond exactement à la pièce coracoïdienne et forme la partie ischio-pubienne de la ceinture. Celte plaque présente à ses deux extrémités un élargissement saillant en arrière, bien plus accentué chez les Raies que chez les Squales. » Sur cette plaque se trouve un trou ou foramen nerveux chez les Squa- lidés et deux foramens anléro-poslérieurs chez les Rnjidcs. Elle représente la saillie du membre postérieur, car elle est exactement comparable à la saillie du membre sur la ceinture antérieure. La ceinture fournit latéra- lement une tige ou pointe qui se porte en haut et en arrière et représente l'iléon. Sur la saillie du membre, c'est-à-dire en arrière des foramens nerveux, s'articulent par deux surfaces distinctes deux métatarsiens qui portent des phalanges. Mais en avant des foramens et sur le bord antérieur du pubis s'élève une saillie conique, courte chez les Squales, allongée et volumineuse chez les Raies et qui représente exactement, par sa situation, sa forme, ses connexions, le doigt coracoïdien de la ceinture antérieure. C'est donc un vrai doigt ou main mouodactyle de la ceinture pelvienne, mais réduit à la portion métatarsienne et dé[)ourvu de phalanges. Ce doigt est d'ailleurs articulé avec la ceinture chez les Rajidés et chez la |)lupart des Squalidés sur une saillie pubienne, qui correspond à la belle lêle arti- culaire antérieure de l'épaule. On a jusqu'à présent désigné cette saillie comme processus ou apophyse prépubienne, sans soupçonner sa significa- tion. Mais c'est bien une main monodactyle et probablement synthétique de la ceinture pelvienne. » Il y a donc chez les Sélaciens (Squales et Raies) comme chez les Poissons osseux, pour chaque paire de membres, des mains de la ceinture distinctes des mauis du membre. » D'où résulte que dans ces deux groupes les ceintures et les membres résultent également de la différenciation de deux pièces homodynames, moitiés latérales de deux supports successifs distincts ou fusionnés des nageoires impaires. » Une prochaine Note se rapportera au cas d'autres Vertébrés. » I^-ao ACADEMIE DES SCIENCES. GÉOLOGIE. — Sur la limite du Jurassique el du CrJlacé dans la rc'-^ion orien- tale des Pyrénées et sur l'existence de deux époques distinctes de formation des calcaires à couzrranite. Note de MM. Cii. Depéket et O. 3Iexgei.. « ]j'un (les traits caractêrisliques de riiistoire gcologi(}nc des Pvrénces, des Corbières et d'une partie du nord de l'Espagne est l'existence d'une longue phase d'émersion continentale qui embrasse la majeure partie des temps Jurassiques et le commencement des temps Crétacé-. Ce grand fait est établi par une lacune de tous les étages jurassiques, vraisemblablement à partir du Balhoiiien et de tous les termes du grand éiage Néocomien. Par- tout, dans celle vaste région, on voit les calcaires Urgo- Aptiens (hciès à Rudisles de l'Aptien inférieur) reposer sur les dolomies jurassiques (Bajocien-Balhonien), ou même, par suite d'érosions, sur des termes plus anciens de la série sédimentaire. )) Dans certaines parties des Pyrénées, telles que l'Ariège, la limite du Jurassique et de l'Aptien se reconnaît aisément grâce à l'intercalalion d'une couche de Bauxite, qui semble être un produit de décalcification des calcaires sous-jacents, dans leur longue phase d'émersion. La Bauxite se retrouve dans le Languedoc, dans le chaînon de Saint-Ehinian et jusque sur les plateaux des environs de Bédarieux, toujours déposée dans les anfrac- tuosilés des calcaires jurassiques inférieurs ou basiques el toujours recou- verte par le terme le plus ancien du Crétacé de la région (en Languedoc, c'est l'étage de Piognac). » Mais, dans toutes les Corbières el dans les chaînons orientaux des Pyrénées, ce point de repère si précieux de la Bjuxile fait défaut et la séparation précise du Jurassique et des calcaires Urgo-Apliens devient alors très difficile. Il existe, en effet, presque toujours dans celte région, au-dessus du Toarcien marno-schisteux à IliUloceras bifrons très fossilifère, une série assez épaisse de dolomies noires et de calcaires dolomitiques sans fossiles, qui ont parfois l'apparence de passer graduellement aux calcaires apliens, eux-mêmes plus ou moins dolomitiques. Celte zone dolomiti([ue inlérieure a été jusqu'ici rapportée tantôt au Jurassique, tantôt à la base de l'Aptien, sans raison décisive dans l'un des deux sens. » Les levés géologiques exécutés sur les feuilles de Perpignan et de Piades pour le service de la carte de France nous ont permis de découvrir SÉANCE IJU 28 DÉCEMBRE ir)n3. I-i2I un crilerium important et tout à (;iit nouveau jjoiir fixer la limile du Juras- sique el du Crétacé dans cette région. » La valltc fie lAgly, entre Espira et lîstagel, e^l un large synclinal crétacé à allure dissymélriqup, dont l'aile sud très redressée ou même verticale s'appuie sur les scliistes siluriens de la région de Millas. On y observe la série suivante de haut en bas : » Aptien. — 2. Marnes noires à Osirea aquila. » 1. Calcaires compacts gris bleu à 7eMC«5«« (Urgo-aplien). » Brcclie-limite. — Brèche polygénique d'épaisseur variable (T"' à 10"' et plus). » .Jurassique {Brijncien-Bathonien 'J-1). — Calcaires doloniiliques foncés et dolomies noires pulvérulentes, parfois grises ou niènae blanches. » Toarcicn. — 2. Marnes schisteuses rosées à Ilildoceras bifrons. flammaloceras insigne, Cœloceras crassiun, etc. » 1. Calcaires marneux à Beleniniles tripaiLitus. » Charmcnthien. — 2. Calcaires roses et calcaires à grains de r[uarl7. à Penta- ci'iniis jiirensis. » 1. Calcaires bleus compacts à Pentacrines el Polypiers. » Sinémurien el ? Infra-lias. — Dolomies foncées et calcaires dolumitiques bré- choïdes, cloisonnés (cargneules). » Celte coupe a d'abord ruilérêt de nous faire connaître la composition du Lias dans cette région où il n'avait pas été signalé. Mais son intérêt principal réside dans la présence constante, entre les dolomies supratoar- ciennes el les calcaires aptiens, d'une brèche polygénique à gros éléments, dont L'épaisseur est variable suivant les points et dépasse parfois une dizaine de mètres. Les fragments, 1res anguleux, sont formés de calcaires d'âges divers : calcaires noirs et dolomies du Lias inférieur ou du Jurassique; calcaires gris, roses ou blancs du Lias moyen; le ciment est compact, de couleur grise, rosée ou jaune, donnant un marbre-brèche d'assez bel aspect, depuis longtemps exploité aux carrières de Beixas. » La diversité d'origine des éléments de cette brèche atteste des phé- nomènes assez énergiques de démantèlement et de transport des calcaires basiques et jurassiques ayant précédé la formation de la brèche. Nous voyons là la marque d'un changement de régime assez brusque qui a accompagné ou précédé de peu le retour offensif de la mer aptienne sur une région depuis longtemps soustraite au domaine maritime. Il s'agit donc là d'une véritable /^/vc/^e-Z/rniVe, par laquelle nous faisons débuter le Crétacé inférieur dans toute la longue bande méridionale de la vallée de l'Agly. Nous avons suivi cette brèche, depuis Baixas par Estagel, jusqu'au delà de Latone, et nous pensons qu'elle est destinée à remplacer la Bauxite C. K., 1903, 2- Semestre. (T. CXXXVII, N- 26.) lOO 1222 ACADEMIE DES SCIENCES. dans toule cette région orientale des Pyrénées, comme critérium de la limite entre les terrains jurassiques et crétacés. » L'état de cette brèche nous a amenés en outre à une observation intéressante au sujet de l'âge des jiliénomènes de métamorphisme de contact qui ont provoqué la formation des calcaires à couzeranite (dipyre), si caractéristiques de la région pyrénéenne. Ces phénomènes se sont reproduits dans notre région à deux époques distinctes. » En effet, les calcaires et marnes du Lias moyen et supérieur, entre Calce et Estagel, sont métamorphiques et remplis de cristaux de couze- ranite. Ceci est parfaitement conforme aux observations faites par M. Lacroix dans l'Ariège, et plus à l'ouest. » En outre, dans les environs de Baixas et d'Estagel, la brèche-tiniite du Crétacé inférieur contient de nombreux fragments de calcaires basiques remplis de dipyre et déjà métamorphiques avant leur incorporation dans la brèche de base de l'Aptien. » Mais, d'autre part, les calcaires urgo-apliens, superposés à cette brèche, sont eux-mêmes remplis en certains ]>oinls (carrières de Baixas, Estagel) de magnifiques cristauv de couzeranite, et nous nous sommes assurés que ces cristaux existent dans des couches remplies de sections indiscutables de rudistes crétacés. » Il est donc nécessaire' d'admettre dans celle région deux époques distinctes de métamorphisme : la première est antérieure à la brèche de base de l'étage urgo-aptien, et doit être probablement contemporaine de la formation des calcaires à couzeranite de l'Ariège, c'est-à-dire d'âge jurassique (post-liasique). » La deuxième époque de métamorphisme est sûrement postérieure à l'Aptien, et pourrait être même assez récente géologiquement, puisque nous n'avons jusqu'ici aucun moyen de préciser sa limite supérieure. « NAVIGATION. — De Vinflueiice de la surimmersion sur la vitesse. Note de M. J.-A. IVormaxd. Il II y a huit ans, dans une Note intitulée : le Problème de la vitesse, j'ai indiqué la siu-immersion comme l'un des moyens les plus efficaces d'ac- croître la vitesse des navires et de résoudre des problèmes de construc- tion navale insolubles autrement. La surimmersion n'est admissible, il est SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1903. 12-23 vrai, que dans des limites restreintes et à la condition de no pas compro- mettre la navigabilité. » Etant donné un bâtiment type, de grandeur absolue invariable, une addition aux poids constitutifs entraînera des conséquences très différentes suivant que le déplacement devra être conservé ou qu'il pourra être aug- menté par surimmersion. » Soient pour le bâlimciit type, un bâtiment de combat, par exemple : D, déplacement total en tonneaux de looo'-S; /),, poids de coque armée avec artillerie, munitions, équipage, vivres; /?2i poids de l'appareil moteur complet, avec rechanges et eau de réserve; fi. poids du combustible; ç», vitesse maxima en nœuds; n, exposant de la vitesse suivant lequel varie la puissance dans le voisinage de la puis- sance maxima. On a (') D ^/'.^-/^2^-/^.v » Le poids par cheval de l'aiipareil niolein- étant supposé constant, ainsi que l'utilisation, ce qui est très admissible à la condition essentielle que l'acuité et la surface propulsive soient modifiées suivant l'immersion et la vitesse, il faut poser (.) . = a(^ ' » On a, par différentiation : (3 ) c?D — dp, ^- dp, -h dp„ et (-î) ^^~-7;i „, 3 ij (■ fdp, 2 r/D » Quand le rayon d'action du bâtiment type doit être conservé, il faut poser (5) o, = bl)^, do II dp,= 7/>:, -ir' 1224 ACADÉMIE DES SCIENCES, pt la formule (4) devient » Ces formules fournissent la variation de la vitesse dans un nombre illimité d'hypothèses, parmi lesquelles on peut considérer les suivantes : » 1° Une addition c/p, est faite à la coque : une réduction équivalente est opérée sur l'appareil moteur pour conserver même déplacement : r/D = O, ///>, = o, (//),, = — f'p,, d'où, pai' la formule (^i), (n) (h\ = '-■ \ y y " />i » 2," Malgré l'addition c/p^, l'appareil moteur et le rayon d'action du type sont conservés et il en résulte une surimmersion. » La formule (6) donne, avec dp., = o, » 3" Une addition dp., est faite à l'appareil moteur, une réduction équi- valente étant oi)érée sur la coque armée et le combustible pour conserver même déplacement. » La formule (4) donne, avec dD = o, , (' fin, ( 0 ) di'.., = - -^- • » 4° Malgré l'addition dp., à l'appareil moteur, le poids de co([ue et le rayon d'action sont conserves avec surimmersion. » La formule (G) donne, avec dp, = o, (lo) ,A,,, = _/'^ . 2 » Le rapport des réductions de vitesses, avec et sans surimmersion dans SÉANCR DU 28 DÉCEMBRE IQoS. 1^2.^ le cas (l'une addition à la coque armée est donc et celui des accroissements de vitesse, avec et sans surimmersion, dans le cas d'une augmentation de puissance, » Ces rapports, dont la somme est égale à l'unité et qui sont indépen- dants de la vitesse et de l'exposant n, présentent les valeurs approxima- tives suivantes, aux conditions d'essais, pour les divers types de bâtiments de combat : Cuirassés de premier rang 0,10 0,90 Croiseurs cle première classe 0,17 o,83 Croiseurs de troisième classe 0,21 0,79 Conlre-torpilleurs non blindés 0,28 0,72 Torpilleurs non blindés o,3r 0,69 » 11 résulte de ce Tableau que, pour un grand cuirassé de grandeur absolue invariable, l'addition à la coque armée d'un poids susceptible de réduire sa vitesse d'un nœud, si le poids de l'appareil moteur est diminué d'une quantité équivalente pour conserver le même déplacement, n'enlraî- nera qu'une réduction 1" X 0,10 = o",io, si le poids de l'appareil moteur est conservé et une surimmersion admise. » Quand, pour ce même cuirassé, le poids de l'appareil moteur est aug- menté de manière à accroître la vitesse d'un nœud, les autres parties con- stituantes, cuirasse, artillerie, combustible, étant diminuées d'autant, afin de conserver le même déplacement, si l'on conserve les poids anciens de cuirasse et artillerie, et le même rayon d'action, et si l'on admet la surim- mersion, l'accroissement de vitesse sera i" X 0,90 = o'Ngo. Or ces poids représentent la puissance offensive et défensive et, question de naviga- bilité mise à part, leur conservation présente une importance beaucoup plus grande que la perte d'un dixième de nœud. » J'ai eu récemment l'occasion d'appliquer et de vérifier la théorie exposée ci-dessus. 1226 ACADEMIE DES SCIENCES. » Le torpillevir Cyclone de 3o", i élant pris comme type et sa grandeur absolue, son appareil moteur et son rayon d'action étant conservés, ini blindage fut ajouté. T^'augmentation de déplacement fut obtenue j)ar surimmersion, la hauteur des œuvres-mortes étant réduite au milieu, mais conservée aux extrémités poiu' assurer la navigabilité. » Les caractéristiques du Cyclone étaient : D = i43'^'',5, /j, = :j5t^,5, /^,= 7o"',o, /?.,= i8'So. » La modification entraîna les variations : dD = 3;'% 5, dp, = 33'\ dp^ = o, dp, == 4 ti » La réduction de vitesse devait être, d'après (8), en donnant à n sa valeur moyenne, 2", 5 à grande vitesse; dans les torpilleurs, 2", 07. En effet, la vitesse maxima moyenne des deux torpilleurs ainsi modifiés, Siroco et Mistral, atteignit 28", 3, résultat sans précédent, eu égard à la charge excessive aux essais : S'y pour 100 du déplacement total, au lieu de 10 à i5 pour 100, dans la plupart des contre-tor[)illeurs étrangers de 3o". Elle n'eût pas dépassé 23" si, pour conserver le déplacement du type, le poids de l'appareil moteur eût été diminué des 33'",,') ajoutés Ix la coque. » L'une des causes qui limitent la surimmersion est la réduction qui en résulte dans l'angle d'évanouissement de stabilité. A ce point de vue, tout ce qui contribue à l'abaissement du centre de gravité général facilite la réalisation des grandes vitesses, en permettant d'attribuer à la carène une fraction plus grande du volume de la coque. » Du reste, un volume trop grand d'œuvres-mortes est souvent plus nuisible à la navigabilité qu'un volume trop faible; car, s'il assure le re- dressement dans les inclinaisons excessives, il est la cause princijjale de ces inclinaisons. Il peut donc se faire qu'en augmentant l'immersion du bâtiment choisi comme type, on améliore ses qualités nautiques, en même temps qu'on rend plus facile la solution du problème, m M. Jansseiv fait hommage à l'Académie d'un Volume qu'il vient de publier sous le titre : « Lectures académiques. Discours ». SÉANCK DU 28 DÉClLMBnE r9o3. 1227 MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. P.vrL AuDOLF.EXT soiiniet au jugement de l'Académie, à propos de la Communicalioii de M. Charpentier, du i4 décembre dernier, une récla- mation de priorité relative à « l'Émission de radiations par la généralité des corps de la nature ». (Renvoi à la Section de Médecine.) M. lIoxRi Revel adresse plusieuis Communications relatives à la navi- le. (Renvoi à la Commission d'Aéronautique.) gation aérienne. M. Paul Radiot demande l'ouverture de deux plis cachetés qu'il a déposés à l'Académie le 1"' avril 1889 et le 5 juin iBqS, et dont le dépôt a été accepté. Ces deux plis, inscrits sous les n"^ 4;j82 et 1918, sont ouverts en séance par M. le Secrétaire perpétuel. Ils renferment des Notes sur la direction des ballons. Ces Notes et la .Communication du même auteur, du 24 décembre iqoS, sont renvoyées à l'examen de la Commission d'Aéronautique. CORRESPONDANCE. M. le Seckétaike perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Ouvrage de M. E. Malliias, ayant pour titre : « Le point critique des corps purs ». 2° Un Ouvrage de M. A. Lrtcmj;,^inlitulé : « Matériaux pour la Miné- ralogie de Madagascar. Les roches alcalines caractérisant la province pétrograpliique d'Ampnsindava ». (Présenté |)ar M. Michel Lévy.) MM. Andover, Axtho.w, Artiils, Rokrelly, Drilloun, Jean Camus, 1228 ACADÉMIE DES SCIENCES. E. ChAJIBOX, g. CiI.VVANNE, .1. CoM.ET, L. FÎAXIEI,, H. DoJIlXICI, (il.OVER. E. Goi.DSTHiN, A. Gcxïz, Vir.TOil llKxiii. ïîoKPirAUER, LuciF.x La«;kiffe, In comtesse M. vox Lixdex, E. Loxr.o. 1\. Maire, Mauchis, i^loxpuoFiT, F. DE MoXTESSrS DE OalLORE, M"'" votive IVePVIX, p. PlOAnD, Iîerxard Rexault, Eue. SiMox, Svex Hedix, Léon TEissEnExc de Bort, il. -G. Zeithex adressent des remercîments à l'Académie poin- les distinctions dont leurs travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique. M. le MixisTRE DE i,'ïxstrlT.ïiox pjtbuqle transmet à l'Acatlémie une Lettre du Vice-Consul de France à Roustchouk, relative à un tremblement de terre qui s'est fait sentir, en Bulgarie, le 27 novembre dernier. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une propriété ries fondions. Note de M. II. Lebesgue, présentée par M. E. Picaril. « Dans une Note des Cotnptes rendus (7 décembre tqoS), M. Borel a signalé une propriété appartenant à toutes les fonctions qui ont été définies jusqu'à présent. Comme Ta dit M. Borel, j'avais rencontré cette propriété sous une forme un'peu différente. » Je dis qu'une fonction/(a;) est mesurable si, quels que soient a et b, l'ensemble des valeurs de .r, pour lesquelles on a a <^/(x)<^ b, est mesu- rable. Les fonctions continues sont mesurables. La limite d'une suite con- vergente de fonctions mesurables est mesurable. Je ne sais pas s'il existe des fonctions non mesurables; les fonctions actuellement connues sont toutes mesiu'ables. » J'ai démontré, dans mon cours du Collège de France, que toute fonc- tion mesurable bornée est la dérivée de son intégrale indéfinie, sauf pour des valeurs de x formant au plus un ensemble de mesure nulle. Cela résulte d'une propriété que j'ai démontrée incidemment sans l'énoncer : Si /(j") est mesurable, il est possible, sauf si x appartient à un certain e/iscrnble de mesure nulle, de trouver un inten-alk («., p) comprenant jc cl dans lequel on a : |/(.r')-/(.r)|<3. sauf pour des imleurs de x' appartenant à un ensemble de mesure i^i.'v' ~' "-)'■> et cela quels que soient e, et i.,. Si l'on adopte les idées de M. Baire (') rela- ( ') Sur les fondions de variables réelles {A/inati ili Matct)iatic(i. 1900). SÉANCE DU 28 DKClCMHIli; 19OJ. I2a() livemeiil à la définilion du maximum et du minimum d'une fonction quand on néglige une certaine classe d'ensembles, on pourra dire que, sauf pour les points d'un certain ensemble de mesure nulle, toute fonction mesurable est continue quand on néglige les ensembles de mesure t, z étant aussi petit que l'on veut ('). » On passe facilement de cet énoncé à celui de M. Borel, de sorte que toute fonction mesurable jouit de la propriété de M. Borel ; d'ailleurs toute fonction qui jouit de cette propriété est évidemment mesurable, c'est une propriété caractéristique des fonctions mesurables. » Quand on veut démontrer seulement que les fonctions actuellement définies jouissent de la propriété de M. Borel, il suffit, comme le fait M. Borel, de remarquer que cette propriété appartient aux fonctions con- tinues et qu'elle se conserve à la limite. Ce dernier fait est une conséquence immédiate d'une propriété presque évidente et très générale que j'ai déjà eu l'occasion d'appliquer à l'intégration terme à terme des séries à restes bornés (-) : Lorsque ion a une série convergente de fonctions mesurables, quels que soient s, et i.,, on peut toujours trom'er n assez grand pour que l'ensemble des valeurs de x, pour lesquelles certains des restes d'indices supérieurs à n sont, en valeur absolue, supérieurs à e,, soit de mesure inférieure à i.,. De sorte que : toute série convergente de fonctions mesurables est uniformément conver- gente quand on néglige certains ensembles de mesure s, i étant aussi petit que ion veut. n La propriété qu'a remarquée M. Borel est susceptible d'une autre forme qu'il est souvent commode d'employer pour étendre aux fonctions mesurables des théorèmes vrais |)onr les fonctions intégrables : Toute fonc^ tion mesurable f ne digère d'une certaine fonction intégrableo, qu'aux points d'un ensemble de mesure t aussi petite que l'on veut. Si f est bornée et comprise entre/et L, on peut prendre «p^ comprise entre ces mêmes limites; lorsqu'on opère ainsi, l'intégrale de •„, =0, a)]^ (8-'fo)' )) Intégrons d'abord, par rapport à ?, entre les limites |î„ = const. et (3, = ol^x. y, z, 7.). Si l'on suppose u{x, y, z, a, S) développé en série suivant les puissances de <^ — o^, on aura la fonction U étant, en général, régulière pour cp = Çj. » Considérons maintenant les racines a de l'équation (^^) ?(-'^..i', z, 7.) — ?(.:r„, Jo, =0' «) = o- Soit a, l'une d'entre elles. Intégrons par rapport à a suivant un lacet partant d'un point quelconque x„ et entourant le point a,. On obtient pour 1232 ACADÉMIE DES SCIENCES, l'intégrale une expression de la forme (3) Il = 2-1 [n„{a-. y, z, a.) f ' - , T )) La fonction|qiii figure en dénominateur dans le premier terme jyiti j'f *.-, »x „ , ^t',|) -""(tj — «Ja, ■ .■ ^Ù-ll 0'' It Ô- Il . J » Dans le cas de 1 équation -t-^^ + y^ j^ = 0, on peut prendre pour intégrale complète de l'équation caractéristique X cosx ■+- y sin z — c — [i = o, cl, pour intégrale primitive correspondante, » T.a méthode précédente conduit alors à l'intégrale \'{x - .r,y-+{r-y,y-(z- Z;Y- » Soit, dans le cas général, rp — 0^,=; a{x — a-„ ) + b{y —Va) + c(z — z„) -+-.. ., les coefficients a, h, c sont des fonctions de « satisfaisant, quel que soit ce paramètre, à une équation algébrique homogène, d'ordre égal à celui de l'cquation^considéroe : c'est l'équation caractéristique au point .r„, j„, z„ : Via, b, c) — o. Les valeurs de a correspondent aux points de la surface de Riemann rela- tive à cette équation algébrique. Le premier terme de l'intégrale (3; est doncanalogueà une période polaire d'une intégrale abélienne. En prenant dans les développements du numérateur et du dénominateur un nombre limité de termes, on aura même de véritables intégrales abéliennes, lorsque l'intégrale complète ( 1 ) sera convenablement choisie. C^e résultat intéressant parait assez inallendii. » SÉANCli DU 28 DÉCEMBRl' ItjoS. 1233 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Cniivergence des ra'licauv superposés pèriodirjues . Noie de M. Patl Wiernsberger, iiréscntce par M. Appell. « Considérons l'expression y 2 ± y 2 zh. . .± y/2 formée de radicaux superposés portant sur le nombre 2 et séparés par les signes 4- ou — ; supposons ces signes au nombre i\c pq et se reproduisant périodiquement dans le même ordre, de q en q. On voit facilement que celte expression est égale au cùLc d'un polygone régulier ( ' ), de rayon i, d'ordre 2''^'^- et dont l'indice a.j, satisfait à la relation en désignant par £,j le nombre +1 ou — r, suivant que le [7.'*'"' signe de la période est + ou — . M II suit de là que, poury^ = ce, a^, tend vers une limite qu'il atteint par valeurs croissantes ou décroissantes, si le nombre des signes négatifs de la période est pair, ou par valeurs oscillantes si le nombre en est impair. Cette limite, dont a^, est d'ailleurs une valeur approchée à ^ , près, est une fraction <^ - égale à 27-1. .ri'/-2+. .. + =,£,...£,_ \a\ fraction irréductible i, qui lui est égale, a pour dénominateur un nombre simplement pair et le côté a^ du polygone régulier, de rayon i et d'indice /, satisfait à la relation .r = \/ 2 + £, \/2 + £. y 2 +...+£y., \l 1+ l^X . Tl en résulte que toute expression de la forme proposée, indéfiniment pro- (') La somme des angles d'un polygone régulier de n côtés élanl (« — ae)-, j'ap- pelle /( son ordre, e son espèce et - <^ - son indice. 1234 ACADÉMIE DES SCIENCES. longée, est convergente et représente le côté d'un polygone régulier, de rayon i et d'ordre simplement pair. » On peut montrer, d'une manière analogue, qu'une expression périn- ilique mixte, dans laquelle les signes ne se reproduisent périodiquement qu'à partir d'un certain rang, représente le côté d'un [polygone d'ordre impair, si l'avant-période n'a qu'un signe, ou d'ordre doublement pair, si elle en a plusieurs. Les côtés des polygones dont l'ordre est une puissance de 2 sont représentés par des radicaux superposés, en nombre fini. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur un nouveau système de train routier dit à propulsion continue. Note de M. Charles Rexard, présentée par M. Maurice Levy. « Nous avons expérimenté avec succès, d'abord en petit puis en grand, sur un train de 3o à 35 tonnes, un nouveau système de trains routiers dont les propriétés caractéristiques sont les suivantes : » i" Propulsion et frènage continus. — La locomotive n'est pas un trac- teur, mais une simple usine d'énergie distribuée à toutes les voitures du train qui deviennent ainsi automobiles par délégation. » Cette distribution d'énergie ne se fait pas électriquement, mais cinè- maliquement, au moyen d'un arbre longitudinal dit arbre du train, lequel est brisé à la cardan dans les intervalles des voitures pour permettre au Irain d'évoluer. » Le moteur attaque X arbre du train, lequel met simultanément en mou- vement toutes les voilures (propulsion continue). On les arrête simultané- ment en frénant sur cet arbre {frènage continu). On voit immédiatement que ce système de propulsion continue transforme le train en une sorte de locomotive articulée dont toutes les roues sont couplées. Dès lors, la faculté locomotrice du train n'est plus limitée par l'adhérence des roues de la locomotive, puisque tous les véhicules se remorquent eux-mêmes. La loco- motive perd son caractère habituel de lourdeur. En fait, une voilure de course, de 1200''^ à looo''" en charge, devient une locomotive capable de traîner i5 à 20 tonnes sur toutes les pentes et quel que soit l'état visqueux et mou de nos routes ou chaussées ordinaires. Grâce à la légèreté spéci- fique des moteurs actuels, ces trains légers qui ne détériorent plus les routes peuvent encore avoir des vitesses importantes variant de 20'""' à aS*"" en palier à 4*"" ou 5"^'" dans les pentes maxima de 10 à 12 pour 100. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1903. 1235 » 2" Tournant correct. — Mais il ne suffisait pas de gravir toutes les pentes, il fallait aussi plier le train à toutes les sinuosités de la route et lui donner cette propriété que nous avons appelée le tournant correct, et grâce à laquelle la locomotive semble poser des rails sur lesquels tout le reste du train passe avec une scrupuleuse fidélité, quelle que soit sa longueur. Outre Vattelage de puissance qui donne la propulsion continue, les voi- tures doivent donc être réunies par un attelage de direction. Voici comment doit être construit cet attelage pour le cas où toutes les voitures sont à quatre roues avec arrière-train moteur fixe et avant-train mobile à cheville ouvrière i^fig. 1). KiK. 1. C. (IcLuœ.. "^H'O » Il suffit de considérer un groupe de deux voitures, Y, et V.. Car si V, suit V,, il est évident qu'avec le même dispositif V3 suivra V^ et ainsi de suite jusqu'à la queue du train. » Première proposition. — Après une période de mise en train généralement très courte, si Vi décrit un cercle autour d'un centre O, V, tournera autour du même centre (le rajon de giration H, de V., peut d'ailleurs différer de R,). » Deuxième proposition. — Si a est l'empallement (distance de l'avanl-train à l'arrière-train), b la longueur du timon et c la queue (distance de la tête du limon de V2 à l'arrière-train de V, ), on a C) Rf-R^ = («2-l-6=)-c^. La démonstration de cette proposition est très facile : » On a {fig. 1) R2z=AÔ'— C^ ÂC)' = 6»-4-CÔ', ~~C0 3::«2 4-H^, Vl'iG ACADÉMIE DES SCIENCES, d'où, en ajnulanl et supprinianl les parties communes. R'jr=(rt^4-6^ n] f:. Q. I'. D. )) Tioisièrne jiroposilion. — l'oiir ([ue V^ sui\e \', quand \\ cK'ci-lt un cercle de rayon quelconque, il faut et. il sulTii que R,:= R,, c'est-à-dire que c-=; rt--f- b-\ donc : » Le lournanl sera correct pour tous les rayons de courbure si7ff queue est. l'hy- Fig. 1. y /"/ -f- y-y y- v -/ V -V^Z-'-Z ./^z- X-' •- \ -^^pfi ^X^tac tcvjitVLti^uilvuLl ( cVUcio^ 3a*vcc ) polénuse d'un triangle rectangle dont le limon et l'empattement sont les deux autres côtés. » Quatrième proposition. — Dans le cas où V, déciit une trajectoire à rajon de courbure prof^ressivemeot variable, le tournant n'est pas absolument correct, mais dans la pratique il l'est suffisamment pour que les légers écarts des dernières voitures ne constituent pas une gène pour le conducteur. » Et! fait, le pilote peut conduire un Irain de lo voilures dans les méandres les plus capricieux de nos roules et de nos villages sans avoir à s'occuper d'aulre chose que de la conduite de sa locomotive. » Celte propriété du tournant correct peut être donnée à des trains ordi- naires qui n'ont pas la propulsion continue, mais elle ne réussit pas bien, car le train est alors sous tension et cette tension tend à le rectifier en tai- sant riper les voitures vers le centre (fait d'expérience), le lournanl correct ne l'est donc véritablement que quand il est j'oinl à la propulsion continue. M 3° Attelage élastique. — Il est le complément indispensable du système, mais nous ne pouvons en parler aujourd'hui. » En résumé, grâce à Vemploi simultané de la propulsion continue, du tournant correct et de Y attelage élastique, on peut faire évoluer sur toutes les pentes et dans toutes les courbes de nos routes ou chemins ordinaires des trains importants remorqués par des locomotives de faible poids. Ce système a déjà la sanction de l'expérience. De nouveaux essais vont avoir lieu incessamment et nous serons heureux d'en rendre témoins les Membres de l'Académie des Sciences. « SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE I()o3. 12.37 MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Nouveaux dispositifs électromécaniques d'em- brayage et de changement de vitesse progressifs. Note de M. Paul Gasmer, présentée par M. d'Arsonval. « Il n'a pas été réalisé jusqu'ici de système mécanique satisfaisant de transmission de mouvement, permettant d'obtenir, entre des limites éten- dues, et pour des puissances importantes, une variation continue de la vitesse. » Aussi, dans bien des applications oîi il est utile de graduer la vitesse, emploie-t-on le moteur électrique dont la souplesse et la facilité de ma- nœuvre sont justement appréciées. » Mais, lorsque l'énergie motrice est fournie sous forme mécanique, l'emploi de la transmission électrique nécessite la transformation complète en énergie électrique de toute l'énergie motrice. La dynamo génératrice, d'une part, la dynamo réceptrice, d'autre part, ont chacune, au rendement près, la puissance totale du moteur. » J'ai réalisé un nouveau système de transmission que j'ai qualifié A' électromécanique , en raison de ce qu'il constitue une véritable association des procédés électriques et des procédés mécaniques. » Ce dispositif permet d'obtenir, par des manœuvres très simples, une variation continue de la vitesse de l'organe commandé, depuis l'arrêt jusqu'à un maximum, et il présente sur la transmission électrique pure l'avantage de ne nécessiter que des machines dynamos d'une puissance normale bien inférieure à la puissance motrice, le tiers ou le quart seule- ment par exemple. Cela tient à ce qu'une fraction, variable avec la vitesse, mais toujours importante, de la puissance motrice, est transmise directe- ment par le moteur lui-même à l'arbre commandé; le reste seulement de la puissance motrice est absorbé par une des dynamos travaillant en géné- ratrice pour être restituée j)ar l'autre dynamo travaillant en réceptrice. H^Cette transmission convient surtout, en raison de la liaison existant entre le moteur et l'arbre commandé, aux cas où il y a de petites distances à franchir, comme, par exemple, dans les voitures automobiles. Elle est alors supérieure à la transmission électrique pure, au point de vue du poids et du rendement. » Le [)rincipe de la transmission électromécanique est le buivant : » Un train d'engrenages épicycloïJaux est employé de manière que C. R., 1903, 2- Semestre. (T. C.NXXVIl, N« 26.) 1^2 1238 Académie des sciences. l'arbre coaimaïulé soit contlnit à la fois par le moteur et par une dynamo que j'appellerai dynamo d'embrayage, ces deux machines étant séparées et pouvant, par conséquent, prendre deS vitesses différentes. » Soit, par exemple, un train épicycloïdal à engrenages droits, composé d'un pignon central concentrique à un pignon extérieur plus grand mais denté intérieurement; les deux dentures étant réunies par un nombre quelconque de pignons satellites tournant fous sur des arbres fixés sur un support. » Il suffit de combiner les trois parties : pignon extérieur, pignon cen- tral, support des satellites, chacune avec l'un des trois organes : moteur, dynamo d'embrayage, arbre commandé, pour obtenir le résult;it voulu. » Prenons, par exemple, le pignon extérieur relié au moteur, le pignon central à la dynamo d'embrayage, et le support des satellites à l'organe commandé. On a ainsi un ensemble qui constitue un nouvel embrayage électromécanique progressif. La position de débrayage correspond au cir- cuit ouvert de la dynamo que nous supposerons, pour simplifier, excitée séparément. » Le moteur, tournant à vitesse constante, et l'arbre commandé, c'est- à-dire le support des satellites étant fixe, la dynamo tourne en sens inverse du moteur. Si l'on ferme alors la dynamo sur un rhéostat, elle deviendra génératrice, ralentira de vitesse, et le support des satellites se mettra à tourner dans le sens du moteur, de manière à ce que le courant circulant dans la dynamo crée sur le pignon central un couple correspondant an couple résistant de l'arbre commandé. » La vitesse de la dynamo, nécessaire pour créer ce courant, sera d'au- tant plus faible que le rhéostat aura moins de résistance. Lorsque, à la limite, la dynamo se trouvera en court-circuit, elle tournera à une vitesse très faible, et l'embraj'age sera obtenu avec le bénéfice d'une réduction de vitesse déterminée par le rapport du pignon extérieur au pignon central. On pourrait, avec ce dispositif, réaliser toutes les vitesses de zéro à un maximum, mais ce serait à la manière d'une courroie qui patine ou d'un cône d'embrayage qui glisse; c'est-à-dire sans accroissement du couple moteur lorsque la Aitesse diminue. )) Il est possible d'éviter la perte par effet Joule dans le rhéostat de démarrage et de récupérer en énergie mécanique, sur l'arbre commandé ou sur l'arbre moteur, à volonté, ce que l'on perd en énergie thermique dans les résistances. » Il suffit pour cela de supprimer le rhéostat et de le remplacer par une SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1903. 1239 force contre-électromotrice, variable et réglable à volonté, produite par une seconde dynamo placée soit sur l'arbre moteur, soit sur l'arbre com- mandé. On transforme ainsi Vejnhrayage simple éleclromécanicjue décrit plus haut en un véritable changement de vitesse électromécanique progressif. » Considérons, par exemple, le cas où la moitié de la puissance du moteur, supposé à vitesse constante, est absorbée dans le rhéostat; le couple moteur sur l'arbre commandé correspond donc, au rendement près, au couple du moteur mais seulement à la moitié de la puissance mo- trice. Si l'on dispose sur l'arbre commandé la seconde dynamo, et que, sans changer la vitesse de cet arbre, on reçoive dans cette dynamo toute la puissance qui était perdue dans le rhéostat, on voit qu'on aura, toujours au rendement près, doublé la puissance utilisée sur l'arbre com.mandé, sans en avoir changé la vitesse, par conséquent on y aura aussi doublé le couple moteur. » Dans le dispositif que j'ai réalisé, la seconde dynamo est calée sur l'arbre du moteur. Lorsque cette dynamo a une force contre-électromotrice nulle, on est absolument dans le cas de l'embrayage simple électroméca- nique décrit plus haut : la dynamo d'embrayage étant en court-circuit tourne très lentement. Si l'on vient alors à inverser la force électromotrice de la seconde dynamo, elle envoie du courant dans la dynamo d'embrayage et, après l'avoir arrêtée complètement, on inverse le sens de rotation; celle-ci tourne alors dans le sens du moteur et devient elle-même motrice. )) Lorsque sa vitesse est égale à celle du moteur, les engrenages du train épicycloïdal ne travaillent plus du tout, l'ensemble tourne d'un bloc, l'arbre commandé ayant la vitesse du moteur. Dans ces conditions, une partie de la puissance motrice est enlevée au moteur par la seconde dynamo et reportée par la dynamo d'embrayage sur le pignon central; le reste de la puissance motrice est transmis directement par l'engrenage extérieur. » On peut aller plus loin el augmenter encore la vitesse de la dynamo d'embrayage, ce qui fait tourner l'arbre commandé plus vite que l'arbre moteur. » MÉCANIQUE CHIMIQUE. — Sur l'extension de la formule de Clapeyron à tous les étals indifférents. Note de M. L. Ariès, présentée par M. Mascarl. « Un système chimique se transformant, même avec variation des pro- portions moléculaires M,, IVL, ..., M^ des constituants indépendants rt, ^ I2'|0 ACADÉMIE DES SCIENCES. a.., ..., Og, qui définissent sa composition, on a, avec les notations déjà employées ('), (i) h,= 2.t;a, ( 2 ) dE,= V, dp -S, (il -h -L h, dxi (3) n, = X->, + X->2^...+ ^-Jîô^ (4) k,^, = /•; A , + k; //,+... + ^-J A, » Étudions d'abord les phénomènes qui se passent dans la 5"^™' phase, et remplaçons dans les équations (i) et (2) les potentiels A^^,- par leurs valeurs (4); ^n posant, d'une façon générale, (?■ = !, 2, ...,^ + r). * ^ (f = I. 2, ..., r). il vient H, = ?7ï\ h, -i- m'Ji.^ + . . . + m'^hg. (5) t^H, = V, r//9 — S, f/T + A, tfm', + A. f/ml + ...-+- A^ = o, d'où l'on tire, AT^ étant la chaleur latente de transformation, absorbée par le système, dp _ AS _ aL 5T ~ ÏV ~ TÏV* )) C'est la formule de Clapeyron généralisée, qui s'applique à tous les états indifférents. Elle prouve que ces états se siicccdent dans une direction déterminée, si la température, la pression (systèmes univariants) et, an besoin, les quantités des constituants (systèmes bivariants) viennent à changer; la température reste liée à la pression j)ar une relation que l'on peut figurer au moyen d'une courbe. On voit facilement que, pour un même système défini par la nature de ses constituants indépendants, toute courbe d'un état univariant est rencontrée tangentiellement par les courbes des états bivariants. » . OPTIQUE. — Sur l'intensité lumineuse des étoiles et leiir comparaison avec le Soleil. Note de M. Charles Fabrv, présentée par M. Mascart. « Si l'on veut rapporter aux unités pholométriques ordinaires l'intensité de la lumière que nous recevons d'un astre, il faut la définir par Véclaire- ment que cet astre produirait sur un écran normal aux rayons lumineux. On l'exprimera en prenant comme unité l'éclairement d'une bougie déci- male à i'° de distance. Les rapports des intensités des étoiles entre elles étant assez bien connus, il suffit de faire les mesures sur une seule étoile. » J'ai employé dans ces mesures le même étalon secondaire qui m'avait servi dans mes mesures de photomélrie solaire (*). Sa teinte, identique à celle de la lumière solaire, est assez peu différente de celle des étoiles blanches pour que les mesures ne présentent aucune incertitude. « Le moyen le plus simple pour comparer la lumière d'une étoile à celle d'une source artificielle consiste à s'éloigner progressivement de celle-ci jusqu'à ce qu'elle apparaisse comme une étoile identique à celle que l'on veut mesurer. Si alors r/ est la distance, en mètres, à laquelle on se (') Comptes rendus, y décembre zgoS. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE IQoS. 1243 trouve de la source artificielle, et i sou intensité lumineuse, l'éclairement produit par l'astre est-j^- Un dispositif facile à imaginer permet de ramener à (les directions voisines les deux points lumineux et de tenir compte des pertes de lumière correspondantes. » C'est cette méthode très directe que j'ai employée d'abord. Elle présente quelques difficultés: il faut disposer d'un espace découvert étendu (') et il est difficile de réitérer la même mesure, car les expériences successives ne sont pas réellement indé- pentlantes. J'ai préféré, plus tard, employer une méthode moins directe, mais plus précise : » Je produis une étoile artificielle dont je puis faire varier l'intensité dans un rap- port connu. Une source de lumière constante, à laquelle on donne la teinte convenable par absorption, et dont il est inutile de connaître l'intensité, est placée en avant d'un système optique de très court foyer (objectif de microscope). La petite image ainsi formée occupe le foyer d'un objectif, et le faisceau parallèle parvient à l'observateur par réflexion sur une lame de verre à 45"- L'observateur peut ainsi voir, à côté l'une de l'autre, l'étoile à mesurer et l'étoile artificielle; il fait varier à volonté l'intensité de cette dernière, en déplaçant la source le long d'une règle divisée. On détermine la constante de l'appareil en faisant une mesure dans laquelle on prend comme étoile un étalon photométrique placé à Une distance connue. » Résultais. — Les mesures ont été faites sur l'étoile Véga, au voisinage du zénith. Les variations des nombres trouvés en fonction de l'état de l'atmosphère donnent lieii aux mêmes remarques que dans le cas de la lumière solaire. » J'ai trouvé que l'éclairement produit par Véga au niveau de la mer, par temps clair, est identique à celui que produit une bougie décimale à 780™ de distance; ou, ce qui revient au même, que cet éclairement est de 1,7 X 10-". » Les astronomesexpriment les intensités des astres par un chiffre, appelé grandeur, d'autant plus élevé que l'astre est plus faible. Simple indication arbitraire autrefois, la notion de grandeur a pris, par suite des progrès des comparaisons photométriques, la signification précise suivante : lorsque les grandeurs de deux iistres diffèrent d'une unité, le rapport de leurs intensités lumineuses est 2,5. Admettant pour Véga la grandeur 0,2, le nombre que je viens de donner permet de calculer, en unité pholomé- trique, l'éclairement produit par un astre de grandeur connue. Ou trouve ainsi, entre la grandeur g d'un astre et l'éclairement E qu'il produit, (') Les mesures ont été faites au bord de la mer, sur la plage des Lecques ( Var ). 1^44 ACADÉMIE DES SCIENCES, exprimé en bougie-mètre, la relation suivante : E = 2,T X I0"(0,4)"" ou 5 = — l4,2 — 2,51ogE. » Ces formules relient la notation des astronomes avec les unités em- ployées par les physiciens. » Comparaison a^^ec la lumière solaire. — Comparant ces résultats avec celui que j'ai indiqué pour le Soleil, on trouve que la lumière que nous re- cevons du Soleil est 60 milliards de fois plus intense que celle de Véga ('). Ce nombre est sensiblement d'accord avec celui de Zollner; la plupart des autres observateurs ont trouvé des chiffres plus faibles, c'est-à-dire que l'intensité de la lumière solaire a été estimée plus bas. » On peut exprimer le même résultat en calculant la grandeur du Soleil, définie comme celle des étoiles. On trouve ainsi le chiffre —26, 7. » Pour les étoiles dont la parallaxe est connue, on peut alors calculer le rapport de leurs intensités absolues avec celle du Soleil. Si g est la gran- deur d'une étoile, etyo sa parallaxe (exprimée en secondes), on trouve, pour le rapport des intensités absolues : Soleil „ . ^ . „ ^^^^=i,i/>-(2,a>. » Le Soleil, vu d'une étoile de parallaxe p, apparaîtrait comme une étoile de grandeur §■ = — o , i — 5 log/>. » PHYSIQUE. — Sur M différence ae température des corps en contact. Note de M. E. Rogovsky, présentée par M. Lippmann. « Deux corps de nature différente mis en contact présentent une diffé- rence du potentiel électrique; on peut se demander, par analogie, s'il n'existe pas aussi une différence finie de température des corps en contact à leur surface de séparation. Qu;tnd la température de deux corps est en équi- libre, cette différence n'apparaît pas. Mais quand la surface de séparation de (') Ce résultai et les suivants sont indépendants des incertitudes provenant des comparaisons hélérochroraes, car le même étalon secondaire a servi à toutes les me- sures; ils peuvent être aflectés d'une erreur systématique due à ce que l'absorption atmosphérique serait systématiquement difTérente la nuit et le jour. Cette cause d'er- reur serait atténuée si les observations étaient faites dans une station élevée. SÉANCE UU 28 DÉCEMBRE 190.3. 1 s/jS deux corps est traversée par un flux de chaleur, on peut supposer que cette différence aura lieu, à cause de la conductibilité différente de ces corps. » Pour les métaux, dans ce cas M. Wiedemann (Pogg. Ann., t. XCV, i855, p. 337) ne l'a pas trouvée, quand le contact entre les métaux était parfait. Mais M. Desprelz (Pogg. Ann., t. CXLII, 187 1, p. 626) a prouvé qu'à la surface de séparation de l'eau et de la nitroglycérine, quand le flux de chaleur y passe, il existe une différence finie entre les températures de ces substances départ et d'autre de la surface de contact, atteignant 2" à 3°. » Les recherches de M. de Smoluchowski ( Wied. Ann.. t. LXIV, 1898, p. loi; Silzb. d. Wien. Ak., t. CVII, 1898, p. 3o4; t. GVIII, 189g, p. 5, 3g3), confirmées par celles de M. Gehrcke (Brades Ann., t. II, 1900, p. 102), ont constaté cette différence thermique entre le gaz et les corps solides (près de 7° pour l'hydrogène). » La théorie cinétique des gaz permet d'expliquer ce saut des tempé- ratures. » Dans les expériences décrites dans ma Note précédente (Comples rendus, t. CXXXVI, 1903, p. iSgi) sur la conductibilité extérieure des fils d'argent plongés dans l'eau et parcourus par le courant électrique, la vitesse des courants d'eau dans lesquels les fils étaient plongés, surpassant la vitesse critique de M. Osborn Reynolds, une couche stagnante de dimen- sions appréciables ne pouvait pas se former, étant enlevée par le courant d'eau tourbillonnaire, et nous ne pouvons faire que deux hypothèses : ou bien il se forme autour d'un fil à cause de l'adhérence une couche d'eau, d'épaisseur moléculaire, ou bien il ne s'en forme pas du tout. Dans le pre- mier cas, nous pouvons facilement calculer la température de la surface de l'eau contiguë à celle du fil de l'équation ' Cl = /.■ ) où q est le flux de chaleur par unité de surface de la couche adhérente, î l'épaisseur de cette couche, k la conductibilité intérieure de l'eau, (' la température de la surface intérieure de la couche et /„ celle de la siu'face extérieure égale à la température de l'eau ambiante. I) Admetlons, d'après les expériences de .M. Bède, que l'épaisseur de la couclie d'eau adliérenle soil au plus de o"'"',oo6.). Nous pouvons, à l'aide de la formule précédenle, el les nombres donnés dans la Table insérée dans ma Noie citée, calculer la Table sui- \ anle, où I est le courant électrique en ampères traversant le fil, 0 l'excès de la tempé- rature du lil sur la moyenne entre la température tie l'eau à-l'entrée du tube el à la ■*>rtie; A^ est la dillércnce des températures des surfaces intérieure et extérieure de la G. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXXVII, N» 26.) 1 <>' 1246 ACADÉMIE DES SCIENCES. couche d'eau, o""",oo64 de l'épaisseur supposée être adhérente au fil; Z' la diflerence de température du fil et celle de la surface de l'eau adjacente au fil dans la dernière supposition; et la dernière colonne donne le rapport 4^ en pour loo. La seconde Table 0 donne les mêmes valeurs pour le fil d'argent de o""™, 281 de diamètre, la couche d'eau adhérente ayant l'épaisseur e = o™",^ ^0372 trouvée des nombres de M. Bède par l'interpolation. Fil d'argent de o™"', 4i5 de diamètre. I. ampères I . . . . 10 ... , 20 ... , 32 .... O, 12 4,38 i3,o4 20,22 M'. o 0,001 0,109 0,449 '•'99 o, 12 4,28 12,09 24,o3 l'Mlir lor. I 2,6 3,6 4,8 Fil d'argent de o'"'», 281 de diamètre. I. ampi^ros. I . 5 . 10 18 0,09 i,o4 4,66 .3.78 o 0,001 o,o36 o, i46 0,488 0,09 1 ,00 4,5i i3,29 -^ 100. 0 Pour lun. I 3,5 3,1 3,5 )» Nous voyons que la différence S des températures du fil et de l'eau à la surface de séparation ne peut se réduire à plus de 5 pour 100 à cause de formalion d'une couche d'eau adhérente et, par conséquent, celte diffé- rence reste toujours et atteint dans les conditions de nos expériences 24". « L'épaisseur de la couche adhérente diminuant avec la température, la valeur de A; est encore plus petite. » Si l'épaisseur de la couche adhérente était supposée nulle, la même conclusion s'imposerait rt ybm'or/. » ÉLECTRICITÉ. — Sitr les décharges glissantes. Note de M. J. de Kowalski, présentée par M. Lippmann. « Les expériences que j'ai l'honneur de présenter ont été exécutées en partie en collaboration avec mon élève M. Etl. Lietzau; elles contribuent à ce qu'il me semble à la connaissance des décharges glissantes à la surface des isolants. )) Beaucoup de savants comme MM. Du Moncel, Rosetti, Bertin ('), M. Toepler(2) et autres ont trouvé que, si la surface d'une plaque isolante, opposée à la surface sur laquelle nous produisons la décharge glissante, est couverte d'une couche conductrice, la décharge glissante se produit (') E. Mascart, Électricité statique, Vol. Il, § 713 et suiv. (") Ann. de Wiedemann, Vol. LXVI, p. 1061. SÉANCE DU 28 DÉCE.MBHE KjoS. 1247 plus facilement et est accompagnée d'un phénomène lumineux plus brillant. On remarque, d'autre part, qu'en employant un condensateur industriel pour des courants alternatifs de haute tension, on obtient des décharges de rupture de ces condensateurs dans la direction parallèle aux surfaces isolantes, et il est très probable qu'il faut l'attribuer aux décharges glis- santes. » Il m'a donc paru intéressant d'étudier ce phénomène au point de vue quantitatif dans des conditions se rapprochant autant que possible de celles qu'on trouve dans les applications industrielles des condensateurs. » Voici comment étaient disposées ces expériences : » On lançait dans un petit transformateur, ayant un rapport de transfor- mation égal à I : 438, un courant alternatif à travers une résistance, de manière qu'on pût régler la différence de potentiel aux bornes de l'en- roulement primaire du transformategr de 3o-i 10 volts; le courant alter- natif employé avait une fréquence de 54 volts par seconde. Des bornes secondaires du transformateur partaient des conduites bien isolées à deux électrodes munies de pointes en platine. Au moyen d'un interrupteur a pendule intercalé dans le circuit primaire, on pouvait limiter le temps pen- dant lequel se produisait la décharge à -^ de seconde. » 1. Une plaque en verre ayant une surface de 40"" X 40°'" et une épaisseur de o'", 2.5 était couverte d'une feuille d'étain sur une de ses surfaces, l'autre surface était minu- tieusement polie et nettoyée. On réunissait la feuille d'étain avec un des pôles du circuit secondaire, la pointe de l'autre pôle étant placée au milieu de la plaque. De cette façon on pouvait produire le phénomène connu sous le nom de ro.w de Lich- Icnhevg. La plaque étant posée verticalement, on pouvait facilement pholographier le phénomène et mesurer la relation entre l'étendue de la rose et la tension des décharges. Le Tableau suivant donne les résultats obtenus d'une grande série d'e\p Jiicnces : TilBLliAU 1. vuUs P= 43 S =18834." ' lui /•=: 4o P= 68 5=39784 r= 8a P= 90 S =39420 /• =: I 10 P — IIO s =48 180 /• = l4o » Le rayon de ld]/ose\doiigucin- ili' hi (kcluirgcr Uillcrcncc ilr |iolciUicl. 1 "io -9784 200 j-aSo ■.î5o .'1 1 G 1 (1 h. l'IcKjiie en verre sans lii feuille ilclaiii. Loii^ucui' cir 1,1 ilrcliargc. Dillrrcncc ilc iiiilunlicl. I 20 43890 100 02710 So 2 1 620 60 I î 5()0 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE igo'd. 1249 r. Di'char^ics ilanx l'air lihrc. Luiigucur lie la iIc-l luirai-. Dlirih-cncc de potentiel. liiiji vnlls 99 ■iSSgo 71 32710 46 3 1 620 3o if\ 560 » Nous voyons donc que les décharges se produisenL le plus facilement dans le cas où la surface opposée est conductrice. » PHYSIQUE. — Diffusiomélre. Note de M. J. Thoveut, présentée par M. J. Violle, « Dans une Note antérieure {Comptes rendus, t. CXXXÎir, p. 1197) on a indiqué comment l'observation des rayons lumineux déviés en traversant une cuve de diffusion pouvait servir à la détermination exacte de la con- stante de diffusion. Avec une faible hauteur de liquide et des conditions initiales convenables, la durée de l'expérience pouvait être limitée à 4 ou 5 heures. » En poursuivant les recherches sur les dissolvants autres que l'eau, il a paru nécessaire d'organiser un procédé d'observations plus rapide encore, pour éviter des irrégularités d'expériences qui sont fréquentes lors- qu'on emploie des liquides beaucoup plus dilatables et volatils que l'eau. « On a donc observé le système diffusant dès le début de l'expéi'ience. Pendant les premiers temps, la concentration de part et d'autre du plan de séparation initial des liquides est une fonction exponentielle de la dis- tance verticale de chaque point à ce plan; la dérivée de la concentration dans le sens de la hauteur a sa valeur maxima sur ce plan et est repré- sentée par la formule de f| — c, (■|, c^ désignent les concentrations initiales des liquides mis en présence, D la constante de diffusion, t l'inslant de l'observation. » On utilise cette relation en prenant pour mesure de y^ l'abaissement niavimum des rayons lumineux traversant la cuve de diffusion ; cet abaisse- I25o ACADÉMIE DES SCIENCES. ment est proportionnel à la dérivée de l'indice de réfraction ~, et par suite . , de . , aussi à ^ si 1 on est en présence de faibles variations de concentration ; la quantité c, — c, est évaluée en mesurant la différence des indices, /«, — n., des liquides mis en expérience. » Voici le dispositif et la marche d'une expérience conduisant à la détermination de D. L'appareil comprend un collimateur prenant la lumière de deux fentes croisées l'une horizontale, l'autre verticale, et une lunette munie d'un oculaire micrométrique. Entre le collimateur et la lunette on interpose d'abord une cuve à faces parallèles con- tenant un des liquides; puis dans ce liquide on place une cuve à section carrée, présentant une diagonale parallèle à la direction des rayons lumineux, et contenant le second liquide. Les rayons sont déviés par le double prisme constitué par la cuve carrée; dans la lunette l'image de la fente verticale est dédoublée; la dislance A des deux images, mesurée par le micromètre disposé horizontalement, se relie à la difle- rence des indices des deux liquides par la formule /(,— «,= —; o désignant la lon- gueur focale de la lunette. » On remplace ensuite ces cuves par la cuve de ditTusion, peu volumineuse et maintenue dans une cuve plus grande contenant de l'eau pour atténuer le plus possible les variations de température pendant l'expérience; on introduit le liquide le plus léger d'abord, sur une hauteur de deux centimètres environ, puis on amène au fond une égale quantité du liquide le plus lourd par un tube assez capillaire pour que l'écoulement soit très lent. Dans la lunette, on voit l'image de la fente horizontale s'étaler; avec le micromètre disposé verticalement on relève la distance entre la frange de déviation maxima et la position iïiiiiale de l'image, alors que la cuve contient un liquide homogène. Cette distance, z, mesure la dérivée de l'indice par la relation du z . ^ ^ -— :," a désignant la longueur traversée de la cu\ e de diffusion. » On fait deux observations, z^,, z„ en des instants /„, t„, et l'on calcule D par la formule n En employant une cuve dont la longueur est de 2"", 43 et faisant les observations à 5 minutes d'intervalle, on a D — A^ 4) X 10 )> On obtient ainsi des résultats très satisfaisants par une expérience dont la durée ne se prolonge pas au delà de 23 à 3o minutes. On mesure des abaissements, z, correspondant en moyenne à une déviation de yi^; dans la cuve de 2""", 45 cela s'obtient avec une dilférencc initiale tles indices SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE igoS. I25l de l'ordre de 7^; les solutions que l'on met en présence diffèrent donc généralement de moins de i pour 100 dans leur concentration. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur une nouvelle méthode de préparation de quelques fluorures anhydres et cristallisés. Noie de M. Defacqz, présentée par M. H.Moissan. « Les méthodes de préparation des fluorures anhydres et cristallisés sont assez nombreuses; M. C. Poulenc ( ' j en a donné deux, mais il est nécessaire de passer par le fluorure amorphe correspondant. La première consiste, quand le fluorure est volatil, à sublimer le composé amorphe dans un milieu approprié; pour la seconde les fluorures sont amenés à l'état cristallin par dissolution des composés amorphes dans des sels convenablement choisis, en fusion. » Nous avons utilisé, dans cette étude, le fluorure manganeux, dont la facile préparation a été indiquée par MM. Moissan et Venturi (^). » En étudiant sur ce corps l'action des combinaisons halogénées métal- liques, nous avons été assez heureux pour obtenir, avec un certain nombre d'entre elles et dans des conditions déterminées, des phénomènes de double décomposition. » Nous ne traiterons dans cette Communication que de la préparation du fluorure de calcium anhydre et cristallisé résultant de l'action du fluorure de manganèse sur le chlorure de calcium fondu. » Pour éviter, autant que possible, l'action de l'air sur ce mélange fondu, nous avons employé les deux, dispositifs suivants : i" Le produit mélangé est placé dans un creuset de platine dont le couvercle est percé d'une petite ouverture circulaire qui livre passage à un tulie de porcelaine recourbé qui amène du gaz carbonique sec; ce creuset est directement chaufTé au clialumeau; le deuxième dispositif consiste à placer le creuset de platine contenant le mélange et couvert dans un deuxième eu por- celaine qui lui-même est introduit dans un troisième creuset en terre, au milieu d'une brasque de cliarbon de bois pulvérisé. On porte le tout à une température qui peut varier de 800° à 1400". » Nous nous servons du lluorure manganeux amorphe et du chlorure de calcium récemment fondu que nous mélangeons dans les proportions de i fois le poids molé- culaire du (luorure pour 5 fois celui du chlorure, c'est-à-dire : Fluorure de manganèse los Chlorure de calcium 5os (') C. Poulenc, Annales de Chimie et de Physique, 7° série, t. II, mai 1894. (■-) H. Moissan et Venturi, Comptes rendus, t. GXXX, 1900, p. 11 58. 1232 ACADHAiri; DES SCIENCES. » Après deux heures de cliaufTe vers 1000°, on laisse refroidir le creuset; la masse fondue que l'on relire est, rose; après élimination, par l'alcool à go", du chlorure de manganèse formé el du chlorure de calcium en excès, on obtient un produit blanc, quelquefois très légèrement jaunâtre à aspect cristallin. )) Examiné au microscope il se présente comme un mélange d'octaèdres et d'une autre substance cristallisée dont nous n'avons pu déllnir la forme. )) Analysé qualitativement, on constate que ce produit contient du clilore ; l'analyse quantitative nous confirme que nous sommes en présence d'un mélange de fluorure et de lluochlorure. Pour éviter la formation de ce composé nous diminuons la quantité de chlorure de calcium, en prenant i partie de chlorure manganeux et 2 parties (au lieu de 5) de chlorure de calcium. Après avoir opéré comme précédemment, c'est du lluochlorure que nous isolons. » Nous avons alors étudié l'action du chlorure de manganèse fondu sur le lluorure de calcium. Nous avons fait le mélange suivant : Fluorure de calcium los Chlorure de manganèse 3os qui a été soumis pendant 2 heures à une température \'oisine de looo". La masse fondue que l'on retire, après avoir été épuisée par l'alcool à 95°, laisse un résidu blanc que nous avons reconnu composé d'un mélange de fluorure et de lluochlorure de calcium. » Donc, en traitant le fluorure de manganèse par le chlorure de calcium, il s'est formé du fluorure de calcium et du chlorure de manganèse, mais à son tour le chlo- l'ure de manganèse réagit sur le fluorure de calcium, il se produira donc dans la masse en fusion deux réactions se liuiilaut l'une l'autre; il faudrait donc, pour que l'on obtînt du lluorure de calcium, que la quantité de chlorure de manganèse soit faible par rapport à celle du chlorure de calcium, ce que l'on peut obtenir soit en diminuant la quantité du fluorure, soit en augmentant celle du chlorure, le lluochlorure ne pou- vant se former puls([u"il est détruit par le chlorure de calcium. » En résumé : i" La Iranstormalion du nuoiure de manganèse en fluo- rure de calcium sera totale loisquc la qua alité de chlorure de manganèse par rapport à celle de chlorure de calcium sera très faible. » a° Il se formera du fluochlorure de calcium quand, par suite de la réaction, le chlorure de calcium sera intégralement transformé en chlorure manganeux, ce qui aura lieu quand on prendra les proportions indiquées par l'équation Mn F- + 2Ca Cl- = CaF-CaCl^ + MnCl^ » Cette réaction est, du reste, assez générale; nous avons pu l'effectuer non seulement avec le chlorure, mais aussi avec le bromure et l'iotlure de calcium, de même qu'avec les chlorures, bromures el iodures de stron- tium et de baryum; elle nous a permis de préparer les fluochlorures, les SÉANCE DU 28 oi;<;i;Mr;nE Kjo.'-i. i253 flLiobromiires, les fluoiodures des métaux alcalino-loi reiix ; ces composés feront l'objet d'une prochaine Commnniciition. » l'iéparalion du jluorure de calcium. — Un eft'eclue le niélaiigo : Ihioiuie de manganèse el chlorure de calcium dans les proportions suivaules : Fluorure manganeux lO" Chlorure de calcium loo? » On chauffe ce mélanj;e pendant 2 heures à 1000"- 1200°. Le produit fondu obtenu est rose; on le concasse el on le traite par l'eau froide; quand la niasse est complète- ment désagrégée, on décante et l'on épuise par l'eau acidulée chlorhydrique qui dis- sout les produits brunâtres provenant de l'oxydation du mélange fondu. » Après quelques minutes d'ébullition on obtient un résidu très blanc à aspect cris- tallin : c'est du fluorure de calcium cristallisé dont l'analyse correspond à la for- mule CaF-. » Quand la fusion a été faite entre 800" à 1000°, le fluorure obtenu est cristallisé en octaèdres; quand elle a été effectuée entre lacoo-^oo", ce sont des cubes parfaits que l'on obtient ( ' ). » Propriétés. — Le fluorure de calcium ainsi j)réparé est cristallisé, soit en octaèdres, soit en cubes; nous ne parlerons pas de ses propriétés si nombreuses et si connues; cependant nous en indiquerons quelques-unes qui sont, pour nous, particulièrement intéressantes : M Nous avons montré qu'il était soluble dans le chlorure de manganèse fondu et qu'il s'en séparait à l'état cristallisé par refroidissement; il est éga- lement soluble dans le mélange chlorure de manganèse et chlorure de calcium. » Nous avons tlémontré aussi qu'il était partiellement décomposable par le chlorure de manganèse en fusion et donnait du tluochlorure de cal- cium; cette propriété n'est du reste pas spéciale au chlorure manganeux. M. C. Poulenc a constaté la formation du fluochlorure en traitant le fluorure calcique par les chlorures alcalins fondus. )> CHIMIE GÉNÉRALE. — L'osmose électrique dans l'ammoniac liquide. Note de M. Marcel Ascoli, présentée par M. fl. Moissan. « Dès le début de ses recherches sur l'osmose électrique (-), M. Jean Perrin a constaté que ce phénomène, qui résulte de la charge que prennent ( ') Nous avons pu préparer par le même procédé les fluorures de baryum, de stron- tium, de lithium, de magnésium. (') Jean Pérrin, Examen des conditions qui déterminent le signe et la grandeur C. R., 1903, ■' Semestre. (T. CXXWII, N"26 ) 1^4 laS'i ACADÉMIE DES SCIENCES. au conlact l'un de l'aulre un solide et un liquide, se produit avec inten- sité pour les liquides ionisants, et pour ceuK-là seulement. Le pouvoir ioni- sant de l'ammoniac liquéfié étant considérable (' ),— ou, en d'antres termes, les solutions de sels dans ce liquio" par de la neige carbonique ( '). I.e chlorure de chrome, qui constitue une cloison poiense parfaite pour les solutions aqueuses, ne peut convenir ici en raison d'une propriété qui fera l'objet d'une pro- chaine communication; c'est avec de l'alumine pure, calcinée, que nous avons fait le bouchon poreux devant servir à l'osmose. Le gaz ammoniac pur et très soigneusement desséché est condensé dans l'appareil refroidi; le remplissage présente (juelques diffi- cultés qui tiennent à la volatilité du liquide et à la facilité avec laquelle il dissout les gaz. )) Les résultats ont été les suivants : l'équilibre liydrostatique étant établi, on observe que, si Ton crée une différence de potentiel entre les deux parties du liquide que sépare le bouchon d'alumine, le liquide se déplace en sens inverse du courant, mais très faiblement; quelquefois même, on n'a pas eu de transport appréciable. Mais il suffit d'introduire dans le liquide une parcelle de sodium pour que le liquide bleu qui se forme alors (solution de sodammonium dans l'ammoniac) (') subisse un déplacement notable à travers le bouchon d'alumine, celte fois dans le sens du courant. I^'introduction du sodium dans le liquide a donc produit une éiectrisation positive du liquide, et négative de l'alumine. On n'a pas à s'étonner de ce sens d'électrisation, puisqu'on ignore quels sont les ions en présence dans la solution; d'autre part, il est vraisemblable que, en solution ammoniacale, ce ne sont plus, comme en solution aqueuse, les ions H'*^ et OH^ qui jouent le principal rôle. La question de l'ionisation au sein de l'ammoniac liquide étant encore à traiter, il est prudent de s'en de l'osmose électrique el de V éiectrisation par contact ( Comptes rendus, t. GXXXVI, p. i388; voir aussi Ibid., p. i44i et t. CXXXVII, 1908, p. 5i3). (') G. Frenzel, ZeitsclirlJ't fur Eleklrochemlc, t. VI, 1900, p. l\è'^ . (-) il. -M. GooDwiN et iNL de Kav Thompson, Pliysical lieviav, t. \lll, iSgy. p. 3S. (') Henri MolSSA^, Comptes rendus, t. CXXXlll, 1901, p. 768. (■') A. JoANNis, Comptes rendus, t. GIX. 1889, p. goo. SÉANCE DU 2S DÉCl-MBRi: KJoS. 1233 teilirau fait expérimental, à savoir que, coiDine le font prévoir la coiislante diélectrique (lerammoniacliquifié et la coiuluclibililédes solutions ammo- niacales, l'osmose électrique se produit dans ce liquide. " CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la dissocialioli des carbonates a'calms. Noie de M. P. Lebeau, présentée par M. H. Moissan. « Nous avons montré, dans une commnnicalion anlérienre, que le car- bonate de lithium pouvait être complètement volatilisé dans le vide au-dessous de 1000" par suite de sa dissociation en anhydri;le carbonique et oxyde de lithium. )) Nous avions tout d'abord pensé, en nous basant sur les faits généra- lement admis concernant la stabilité des autres carbonates alcalins, que cette propriété éloignait un peu le carbonate de lithium de ces derniers. Il nous a cependant paru nécessaire de faire quelques expériences nou- velles, en opérant dans les mêmes conditions que pour le carbonate de lithium. Ce sont les résultats de ces observations que nous publions aujourd'hui. » CarbonaLe de sodium. — On a constaté jusqu'ici que ce sel se décomposait fai- Jjlernentau rouge blanc et que sa dissociation était favorisée par un courant d'air bien dépouillé d'anhydride carbonique ou par un courant de vapeur d'eau qui produit de l'hydrate de sodium. En le chautTant dans le vide, nous avons vu la dissociation com- mencer vers 700° et devenir très sensible vers 1000". Voici les pressions observées : Pression en millimètres Tciiipci'atiiro. de mercure. 700 1 780 1 ,.') 820 2,5 S80 10 990 12 1010 i4 Pression en millimètres Températnre. ( e mercure. li io5o 16 . 1080 19 1 100 21 ii5o 28 1180 38 1200 4i I) Si, après a\oir chaufîe à 1200", on laisse ensuite la température s'abaisser, Faljsorp- tion de l'anhydride carbonique ne se produit que d'une façon très incomplète, la majeure partie del'oxvde de sodium étant combinée avec la couverte du tube de por- celaine, d;ins lequel a lieu l'expérience. D'autre part, si l'on élève de nouveau la tem- pérature, les pressions observées diflfèrent parfois notablement des premières. Ce fait s'explique aisément: le système étant essentiellement variant. L'oxvde de sodium pro- duit peut en effet se dissoudre dans le carbonate do sodium fondu, et en outre se I :>')(■) ACADEMIE DES SCIENCES. déi)osei- dans les parties relativement froides de l'appareil, où il n'agira plus sur la couverte du tube et pourra alors absorber une partie du gaz carbonique, pour donner du carbonate neutre et même du bicarbonate de sodium. On conçoit que dans ces con- ditions, il n'existe pas de limite bien fixe pour la tension de CO'. Toutefois, si l'on détermine les pressions résultant de l'action progressive de la chaleur sur un sel n'ayant pas encore été cliaufTé, on obtient des séries de résidtals très voisines el qui se rap- prochent le plus des tensions réelles de dissociation. » En maintenant environ is de carbonate de sodium à la température de looo", et en faisant le vide d'une façon continue à l'aide de la trompe à mercure, nnus avons pu en produire la volatilisation complète. » Carbonate de potassium. — Le carbonate de potassium est considéré comme beau- coup plus stable quecelui du sodium, et l'on admet, qu'il ne peid de l'anhvdride carbo- nique qu'à très haute température. Dans le vide, il se dissocie sensiblement à partir de 790". \ ers 1000° sa décomposition devient tout à fait comparable à celle du carbo- nate de sodium et comme ce dernier il peut être complètement volatilisé. Pre^^sion* en inillimotres Tempcraiuro. (le mercure. 700 0 790 0,5 810 I 890 3 Pressions en millimètres Température. (le mercure. 960 5 970 9 HIOO 12 1090 '7 !) Carbonate de rubidium. — Le carbonate de rubidium que nous avons utilisé a été préparé à l'aide de cliloroplatinale de rubidium pur obtenu par précipitation frac- tionnée, au moj'en du chlorure de platine, d'un chlorure de rubidium sensiblement pur. Nous avons rejeté les premières el les dernières portions susceptibles de ren- fermer, les unes de petites quantités de potassium, les autres un peu de cœsium. Le chloroplatinate lavé à l'eau bouillante, puis desséché, a été réduit par l'hydrogène. Le chlorure résultant a été transformé en sulfate. Ce derniei', traité par l'eau de baryte en léger excès, a donné une solution d'hydrate de rubidium. Le baryum a été éliminé par un courant de gaz carbonique et, après filtration, on a carbonate jusqu'à saturation. La solution de bicarbonate ainsi produite a été évaporée à sec et le résidu calciné et fondu. » Le carbonate de rubidium commence à se dissocier dans le vide un peu au- dessous de '■l^o° : Pression eu millimèlres eiiipérature. (1 s mercure. 690 - 0 -40 2 83o 6 870 8 'ression en 1 nillimèlres TciiipcniUire. de mercure. 1» 900 10 990 18 1020 20 1080 33 » .\ partir de 1000", la dissociation se produit plus rapidement que pour les carbo- SÉANCE DU LiH DÉCEMBUE l()o3. 1257 nates de potassium el de sodium, et la volatilisation complète est obtenue facilement. ,, Carbonate de cœsiimi.- Le carbonate de cœsium a été purifié par dissolution dans l'alcool concentré bouillant. Dans le cours de ces traitements, nous avons constate la formation d'un carbonate bvdraté cristallisé contenant i5,47 V°»^ 'O» ^'eau, ce qui correspond sensiblement à la formule 3(C0'Cs^) loH'O qui exige i5,54 pour .00 d'eau. . » La dissociation du carbonate de cœsium devient sensible vers 600". Klle se produit avec intensité au-dessus de 1000" et devient comparable à celle du carbonate de lithium. Pression on millimètres Tempera turc-. de mcreurc. o 610 2 680 4 8o5 6 860 8 890 12 o3o 32 Pression en millimètres Temiiéralnre. île mercure. 1 000 '1 4 lo.ïo 63 I 090 90 ll3o 121 ii5o 107 1180 i57 » Ces déterminations permettent de conclure que tous les carbonates alcalins sont dissociables dans le vide au-dessous de 800°. Il se forme du gaz carbonique et un oxyde alcalin volatil, ce qui entraîne une sorte de volatilisation de ces carbonates, dont nous nous proposons d'étudier les applications, ainsi que nous l'avons indiqué à propos de notre communi- cation sur le carbonate de lithium. Nous ajouterons que, si l'on considère la répartition généralement admise des métaux alcalins, en deux sous- groupes, comprenant : i" lithium et sodium, 1° potassium, rubidium et cœsium, on remarque que la facilité de dissociation décroît avec le poids atomique dans le premier groupe et croit avec lui dans le second. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les rt-aminoniliiles. Note de M. Marcel Delkpixe. « Les a-aminonitriles peuvent être considérés cotnme des aminés a-cyanées; ainsi, l'a-aminopropionitrile CH'— CH(AzH=) — CAz peut aussi bien s'écrire a-cyanoéthylamine CH^CH(CAz) - AzH^ L'introduction du groupe négatif CAz au voisinage de l'aminogène amène une diminution de la basicité. En comparant à cet égard les sulfates de méthyl- et d'éthyl- amine avec ceux d'aminoacétonitrile et d'aminopropionitrile, on trouve les chaleurs de neutralisation suivantes pour i'""' d'acide sulfurique : Méthylamine 3o<^''', i (calculée) Ethylamine 'io"'\\ a-cjanométhylamine. . I9"',9(à2i") a-cyanoétliylamine. . 20™', 55 (à i^") 1200 ACADEMIE DES SCIENCES. 1) La diiiîinulion consifiérablo, voisine de lo*^"', se traduit par la saveur nettement acide des sulfates d'aminés cyanées, leur acidité au tournesol et à la plilaléine; les sels minéraux d'aminopropionitrilc, d'aniinoacétoiiilrile, de méthylaminoacétonitrile, etc., sont acides de tout leur acide à la plila- léine et neutres au méthylorange; vis-à-vis du tournesol, on n'atteint le bleu franc que par saturation de tout l'acide du sel, mais, vers le dernier tiers, une teinte rouge violacé api)arait. Ou eu déduit que lesaminonitriles considérés sont monobasiques au méthylorange, indifférents à la plitaléine et presque indifférents au tournesol. » Ce sont donc des bases moye/ines de force très inférieure à celle des alcalis et des aminés grasses, mais supérieure à celle des aminés aroma- tiques ou quinoléiques. » J'ai étudié plus spécialement quelques réactions chimiques de l'a-ami- nopropionitrile et du méthylaminoacétonitrile, vis-à-vis des anhydrides d'acides et des éthers isocyaniques. » Par sa fonction aminé, le premier donne facilement l'acétvl- et leben- zoylaminopropionitrile, respectivement fusibles à 102" et 108°. i> Par cette même fonction, l'un et l'autre aminonitriles donnent avec les éthers isocyaniques des urées cyanées qui ne sont autres que des nitriles d'acides hvdantoïques. Effectivement, il suffit de chauffer au bain-marie ces nitriles avec de l'acide chlorhydrique dilue dans deux volumes d'alcool (comme dissolvant) pour obtenir très facilement des hydantoïnes. Ainsi, l'a-aminopropionitrile et l'isosulfocyanate de phényle donneront successi- vement : CAz- CH- CH^ I CH'AziCS-i- AzH- COM4 -CH -CH' I -> C^H'AzH -es -AzH /AzH G" II'' » J'ai préparé ra-cyanéthylphényliuée COC . ,,,,,, ,„. ,,^,,, qui fonda i35" et ' ' •' J f J ^A/.ll,CH (CAz)L.II'' ^ conduit à la i-j)liényl-4-iiiélhylliydanloïne l'usible à 172°; l'a-cyanélhyltnéthyl- /Az H CH^ sulfourée CS\ , ,,'^,,,^. ,,,,,,, produit visqueux conduisant à la i,4-dimétliyl- \Azri.CII(C Az)CIP ' ^ sulfohj'dantoïne, fusible à lôSo-iôg"; ra-cyanétliylplién) isiilfourée cristallisable cl transformable en i-pliénjl-4-mélhylsulfohydanloïne fusible à iSH"; la cyanolrimélhyl- snlfourée CS\ '. ^,,,,^,,„ ^, conduisant à i-3-diinétlivlsulfoh\danloïne, fusible \Az(LlP)C.H-.C.Az /AzH C' IF' à 94°i5; la niéthylcyanoinélhylpliénylurée GO\ '. ,ru3\nw cA' fusi'^le à 83° et CAz -CH- -CH' c H = 'A2 ;H -es - AzH c« H^ "Az( ,5| co- cs - I2| 14) GH- AzH (3) CH' SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE IQoS. 1259 transformable en i-phényl-3-méthylhjdanloïne fusible à 109°, 3.- Ce sont là des réactions que Ton pourrait multiplier. » Enfin, considérant que l'a-aminopropionitrile CH' — CH(_\zH-) — CAz contient un carbone asymétrique, je l'ai dédoublé au moyen do racidc r/-lartrique. Cet acide forme un sel acide hydraté C H" A z^ C'ir'O", H'^O ayant un pouvoir rotatoire [xj,, = 4-18° environ, en soltition aqueuse à ^. Si l'on précipite sa solution aqueuse saturée ])ar un volume d'alcool à 96°, on obtient un premier précipité ayant fa],, = -f-i3°;en ajoutant ensuite un volume d'éther, on détermine un second précipité ayant [^-]i, = +18°, sen- siblement identique au produit initial, et il reste dans les eaux mères élhéro-alcooliques un tartrale ayant [a]„=-f-23°. Le premier précipité est du (-/-tartrate de /-aminopropionitiile que l'on peut transformer facile- ment en un sulfate lévogyrc [a]u= —11°, 4 et en un /-benzoylaminopro- pionitrile, fusible à 123",:"), très lévogyre; [5'-]u= — 55'^,8/i. M Le tartrate [a],, = + 33" donne un sulfate et un benzoylaminopro- pionitrile dextrogyres ayant respectivement [a]D= 4- 10° et 4i".3, par conséquent souillés de racémique, ce qui se conçoit, le tartrate de la base dextrogyre étant le plus soluble. Il est évident que l'on pourrait, au con- traire, avoir les produits droits purs en partant d'acide /-tartrique; c'est une vérification que je n'ai pas faite. » Je limite là cet aperçu des propriétés des a-aminonitriles; on voit que ces corps se prêtent à toutes les réactions que leur double fonction permet de prévoir, y compris le dédoublement optique, s'ils ont un carbone asymétrique. J'ai laissé de côté les opérations qui conduisent aux amino- acides. Un Mémoire plus complet et plus détaillé paraîtra au liulletin de. la Société chimique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Combinaison du saccharose a^-ec quelques sels métalliques. Noie de M. D. Gauthier. « On sait que le saccharose a la propriété de s'unir au chlorure, au bro- mure, à l'iodure de sodium; qu'il s'unit également au chlorure de potas- sium. jSous avons réussi à obtenir avec d'autres sels un certain nombre de combinaisons analogues nettement définies. » L'iodure de potassium nous a fourni un composé bien cristallisé réjiondant à la formule C'-H--0",KI, 2II-O; I uGo ACADKMIE DES SCIENCES. c|iielques-iins des crislaiix de ce corps ont des dimensions de plusieurs centimètres. » Le chlorure, le bromurr, l'iodnre de lithium ont donné des composés semblables au précédent : C'-Il"0",LiCl, -H-O, C'-H^-0",LiBr, 2H-O, C'-H"0", f.il, 2IFO. - I.o bromin-e et l'iodnre de calcium nous ont donné les corps : C' = H--0", CaBi-, 3H-0 C'-M--0", Cal% 3IP0. » Le chlorure et le bromure de strontium nous ont également fourni des produits bien cristallisés, mais très longs à se former. » Le chlorure, le bromure et l'iodure de baryum nous ont donné des combinaisons formées de cristaux volumineux qui sont anhvdres et répondent aux formules : 2C' = H--0", BaCl-, 2C'-H--0", BaBr-, 2C'Mi^'H0", Bal-. » Nous nous proposons de faire l'étude des propriétés de ces cor|)s et nous poursuivons nos recherches en vue d'obtenir des combinaisons nou- velles avec d'autres sels. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la transformation des v.-glvro/s primaires en aldéhydes correspondantes. Note de M. Tiffexeau, présentée par M. Haller. « La transformation bien connue du phénylglycol C'IF — GIIOH -CH^'OH en phénylacétylaldéhyde C"H=-- (JH- — GHO (Zincice, Liebigs Annalen , t. CCXVL p. 3oi) par l'action de l'acide sulfurique au ' ne fournit, apriori, aucun renseignement sur la nature de celte réaction. Je suis parvenu, en étudiant les homologues du phénylglycol, substitués en a, à montrer que SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE igoS. 1261 les aldéhydes résultant de cette transformation conservent la même struc- ture que le glvcol initial et qu'il y a, dans ce cas, passade de la fonction alcool vinviique instable à la forme aldéhyde, par simple migration d'un atome d'hvdrogène. « Les phényiglycols sur lesquels j'ai efl'ectué mes recherches ont été préparés par une méthode que j'ai indiquée antérieurement {Comptes rendus, t. CXXXIV, p. 846) et qui consiste à faire réagir l'iodure de méthylmagnésium sur les benzoyicarbinols ou sur leurs éthers acétiques. C'H^- CO — CH'- OH + aCH'Mgl = CH*+ C«H=(CH')C(OMgI) — CH^OMgl, C^ H5 - CO — CH2 - CO'- — CH» + 3 CH^ Mg I = (CH')2— C(OMgl) — CH'+C«H5(CH»)-C(0MgI) — CH-OMgl. » Il suffit de décomposer par l'eau les dérivés magnésiens ainsi préparés pour obte- nir les glycols qu'on purifie par distillation fractionnée dans le vide et par cristal- lisation dans l'élher de pétrole. Celte méthode a été, depuis, appliquée avec succès par M. Kling {Comptes rendus, t. GXXXVII, p. 7-56) au cas de l'acéLol et de son éther acétique. » Le méthylphénylglycol dissymétrique (a-phénylpropane-diol-i .2) G" H'^ ( CH' ) — C OH — CH' OH obtenu |)ar l'cuie ou l'autre des réactions ci-dessus fond à 38°. )) Le méthyl-/)-tolylglycol dissymétrique (2-/^-tolylpropane-diol-i.3) CH^ — C^n'CCH^) — COH — CH^OH fond à 36". Je l'ai préparé comme le précédent soit en faisant agirSIMgCH' sur l'acétate de ya-toluylcarbinol (fond à 84°), soit encore par action de aliVlgCH^ sur p-toluylcarbinol CH'C«H*— CO - CH^OH (fond à 88°). » Ces deux glycols, traités à chaud par l'acide sulfurique au \, sont transformés avec élimination de H-O en aldéhjdes correspondantes d'après la réaction R - (CH^) — COH - CH-OH = H^O -1- R - (CH^) — CH - CHO. » C'est ainsi que le méthylphénylglycol fournit l'aldéhyde hydratropique (' ) bouil- lant à 2o4° (semi-carbazone fusible à i56°-i57°) et le mélhylphényltolylglycol, l'aldé- hyde/>-méthylhvdratropique bouillant à 2i9°-22i° (semi-carbazone fusible à i52°). » Si l'on rapproche ces faits, de ceux que j'ai antérieuremenl exposés concernant la migration phénylique, on voit que le méthylphénylglycol se transforme sans chan- gement de structure en aldéhyde hydratropique (1) C«H^(CH»)-C(OH) — CH-OH = H'-0-i-C'H^(CH=)CH-CHO, (') J'ai obsei'vé également la formation d'aldéhyde hydratropique par ébullition d'une solution alcoolique d'acétate de potassium contenant la chlorhydrine du méthyl- phénylglycol dissymétrique {Bull. Soc. chim., 3" série, t. XXV U, p. 643). C. R., 1903, 2» Semestre. (T. CXXXVII, N" 26.) *65 1202 ACADÉMIE DES SCIENCES. tandis que son iodhydrine ou sa chlorhydrine conduit à la phénylacétone avec migra- tion moléculaire. (II) C=H^(CH')— C(OH) — CH2I = HI-t-C'H5— CH^- CO — CH'. » Il en résulte évidemment que la réaction (I) doit s'effectuer par un mécanisme tout autre que celui de la réaction (II); or, cette dernière ne saurait être envisagée autrement qu'avec formation intermédiaire d'oxyde d'éthylène C'H'(CH' ) — ^ C — CH^ O et migration ultérieure du G'H^; on est donc conduit à conclure que parmi les deux seules formes intermédiaires possibles de la réaction (1) C^H=(CH') — C(OH) -CH'OH = H20-i-C'-H5(CH') — G-GH^ O C«H3(GH') — G(OH) — CH^OH = WO + C«H5(GH') — G = GHOH, il faut rejeter la forme oxyde d'éthylène et adopter la forme alcool vinylique. » En résumé, la Iransformation des a-glycols primaires en aldéhydes sotis l'action de l'acide sulfuriqiie constitue une réaction toute spéciale due à la formation intermédiaire d'un alcool vinylique; elle se distingue ainsi très nettement de toutes les réactions oij il y a au contraire formation intermé- diaire d'un oxyde d'éthylène, formation qu'on réalise soit par l'élimination de riiydracide chez les halohydrines dérivées de ces a-glycols, soit encore par l'élimination de l'eau chez ces a-glycols lorsque le notnbre des substi- tutions carbonées rend impossible la formation d'alcool vinylique, ce qui est le cas des pinacones. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les élhe.rs nitriques des acides-alcools. Note de M. 11. Uuval, présentée [)ar M. H. Moissan. « Nitrate d'acide acétoxyacéticjue. — L'analyse du nitrate d'acide glycolique brut (voir Comptes rendus du 12 octobre dernier) fournissait un chiffre trop élevé pour le carbone, l'hydrogène étant néanmoins assez exact : j'en ai donc déduit qu'il devait se former, pendant la nitratiou, un autre produit proveÊiant d'une condensation de l'acide glycoli(|uo; j'ai iiidiqué dernièrement qu'une huile se déposait pendant que cristal- lisait le nitrate d'acide glycolique. L'élude de ce composé huileux, purifié au moyen de benzo-iigiuïiie, m'a conduit à adnnutre la formation de nitrate d'acide acétoxyacé- tique, répojidaul à la formule GH'OAzO'— GO' — GIP — CO^H. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE ipoS. '263 » Huile légèrement ambrée, soluble dans l'eau, l'alcool, l'élher, peu soluble dans le benzène, insoluble dans la ligroïne. » Analyse. — Trouvé : C, 26,9.5; H, 2,82; Àz, 8,12. >, Théorie pour Gir^OAzO^-CO^-GH-^—CO'H : G, 26, 8(; H, 2,78; \z, 7,82. » Nitrate d'acide lactique. — En 1872, Wislicenus a montré que l'acide lactique sirupeux est un mélange en proportions fort variables d'eau, d'acide lactique, d'an- hydride lactique et de lactide. Comme, d'une part, l'anhydride et le lactide sont facile- ment extraits par l'élher et que, d'autre part, l'anhydride peut également s'éthérifier, en opérant la nitration directement sur l'acide libre, je me serais trouvé, après exlrac- lîon à l'éther, eh présence de quatre composés, savoir ; l'acide nilrolactiqué, l'anhy- dride lactique, l'anhydride nilrolactiqué et le lactide. Force m'était donc de m'adres- ser, soit à l'acide lactique pur et cristallisé décrit en 189.5 par MM. Kraft et Dyes, mais dont la préparation et la conservation sont délicates, soit à un sel de l'acide lactique, l'anliydride ne formanl pas de sels stables. D'ailleurs, je compte simplifier la purifica- tion des nitrates d'acide glycolique et glycérique, et améliorer grandement les rende- ments en employant des sels au lieu des acides libres. » En conséquence, en opérant selon la méthode décrite par Henry en 1878 et qui consiste à éthérifier directement l'acide lactique impur, on n'obtiendra jamais, comme je l'ai d'ailleurs vérifié éxpérimenlalemenl dans des conditions variées, qu'un mélange d'acide nilrolactiqué et des anhydrides qu'il forme. » On ajoute peu à peu 208 de lactate de zinc à un mélange de 25s d'acide azotique fumant, et de 4oe d'acide sulfurique concentré, en évitant une trop forte élévation de température; on verse sur la glace, on extrait à l'élher qu'on lave abondamment, on évapore la solution bieh décantée, jadis on sèche pendant deilx semaines dans le vide, d'abord sur la potasse, ensuite sur l'acide sulfurique. » Analyse. — Trouvé : C, 26,72; H, 3,83; Az, 10^66. .) Théorie pour GH' — GHOAzO'^— CO-II : G, 26,66; H, 3,70; Az, 10,87. » Liquide huileux légèrement jaunâtre, miscible à l'eau, l'alcool, l'élher, le ben- zène, insoluble dans la ligroïne. » Nitrate d'acide x-oxy bu lyrique. — On le prépare exactement comme le dérivé lactique correspondant, en opérant également sur le sel de zinc sec. Placé dans le vide sulfurique, il cristallise en aiguilles légèrement colorées en jaune; on le pulvé- rise, puis le replace dans le vide sur la potasse solide, puis sur l'acide sulfurique. » Cristaux incolores excessivemenl solubles dans l'eau, l'alcool, l'élher, le benzène, moins solubles dans la ligroïne et fondant à 45°- » Analyse. — Trouvé : C, 82, 3i; H, 4,76; Az, 9,63. » Théorie pour CH'-CH^ — CHOAzO^ — GO'-H : G, 82,21; H, 4,69; Az, 9,89. » Nitroglycolate de méthyle. — On éthérifîe en évitant, comme toujours, une trop grande élévation de température; on verse sur la glace où le produit nllré précipite; on le lave alors deux fois avec un peu d'eau; on le neutralise et le sèche en ragltant avec du carbonate de soude sec. Enfin, on rectifie dans le vide. » Liquide incolore d'odeur agréable, neutre au tournesol, bouillant avec forte décomposition à 165° sous la pression ordinaire, mais sans décomposition dans le vide où, sous 28'°"', il distille à 82°, 5. Soluble dans l'alcool, l'élher, le benzène, insoluble dans l'eau et la ligroïne, il brûle au contact d'un corps incandescent. 1264 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Analyse. — Trouvé : G, 20,56; H, 3,88; Az, io,44. » Théorie pour CH^O AzO^— CO'GH^ : G, 26,66; H, 8,70; Az, 10,37. CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'acide carbonique sur les solutions aqueuses d'aniline en présence des nilrites. Note de M. Louis 3Ieu.\'ier, présentée par M. Muis^an. « I. Nitrites alcalins. — Si l'on fait passer 1111 courant de gaz carbonique pur dans une solution aqueuse contenant une molécule de nitrite de soude pour deux molécules d'anilLne, on constate que l'on peut transformer presque intégralcLnent l'aniline en diazoamidobenzène. » L'expérience suivante le prouve: )) Dans une solution composée de : aniline 4^,65, uitrile de soude i^, 72, eau distdiée 250"°"', on t'ait passer un courant de gaz carbonique débarrassé de toute trace d'acide minéral par lavage liaiis une solution tle bicarbo- nate de soude; au bout tl'un quart d'heure, la liqueur se trouble en jaune citron ; abandonnée au repos pendant 3 jours elle dépose 1*^,39 dediazo- amiilobenzene tiisible à 92°. En faisant passer à nouveau le courant dans la liqueur fdtrée, et aban- donnant au repos pendant 10 jours, on obtient un nouveau précipité pesant 0^,95. La liqueur filtrante, saturée d'acide carbonique et aban- donnée à nouveau pendant 5 jours, donne un précipité pesant 0*^,66; et ainsi de suite. Vers la fin de l'opération, lorsque le gaz carbonique se trouve en excès dans la solution, il y a dégagement d'azote, formation de phénol et de paraoxyazobenzol C* H' — Az = Az — C 11* — OH. » II. Nitrite d'argent. — Le passage d'un courant de gaz carbonique dans une solution contenant une molvical e de nitrite d'argent pour deux molécules d'aniline tlétermine la précipitation assez rapide de la totalité de l'aniline à l'état de sel d'argent du diazoamidobenzène C»U'-Az = Az-Az- G«H^ k » Théorie de la formation du diazoamidobenzène. — Pour expliquer le méca- nisme de la formation du diazoamidobenzène par l'action du gaz carbonique sur la solution aqueuse de nitrite de soude et d'aniline, nous démontrerons préalablement : » 1° (^ue l'acide carbonique est susceptible de former une combinaison avec l'aniline. Ditle (') avait signalé que par l'action de l'anhydride carbonique sur (') Comptes rendus, t. CV, 1887, p. 612. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1903. 1205 l'aniline, même refroidie, il n'y avait pas la moindre fixation de gaz carbonique en opérant à la pression atmosphérique. J'ai reconnu qu'il n'en était pas de même si l'on faisait réagir le gaz carbonique sur l'aniline en solution aqueuse, c'est-à-dire dans les conditions normales pour la formation du sel. » Si l'on retourne deux tubes gradués identiques, remplis de gaz carbonique, le premier sur i' d'eau distillée, le second sur i' d'eau distillée additionnée de lo? d'ani- line, on constate que l'ascension du liquide dans le deuxième tube est incomparablement plus rapide que dans le premier, ce qui indique qu'en présence de l'aniline il y a, non seulement dissolution dans l'eau, mais encore combinaison. Il est bien évident que cette combinaison formée par un acide faible et une base faible est très instable, et qu'elle s'hydrolyse presque complètement en présence de l'eau. » 2° Que l'acide carbonique ne déplace pas l'acide nitreux dans le nitrile de soude dans les conditions de l'expérience précédente. Celle constatation a élé faite en plon- geant un papier iodo-amidonné dans une solution aqueuse de nitrile de soude, saturée d'acide carbonique; le papier ne bleuit pas. L'acide carbonique étant incapable de déplacer l'acide nitreux dans le nitrile de soude, la formation du diazoamidobenzène ne peut s'expliquer que de la façon suivante : » L'acide carbonique réagit sur l'aniline pour donner du carbonate d'aniline, qui fait double décomposition avec le nilrlle de soude pour former du nitrile d'aniline : G'H^ — AzH' — AzO^. Par perle d'une molécule d'eau, ce nitrile d'aniline, corps instable, se transforme en nitrosamine : C«H»— A/H — AzO, ou plutôt, en sa forme taulomère isodiazoïque, C«H5— Az = Az — OH qui réagit sur l'aniline non carbouatée pour donner le diazoamidobenzène OW— Az = Az — AzH — CnW » Cette expérience s'applique d'ailleurs à la formation du diazoamidobenzène par l'action du nilrate de soude sur un sel neutre quelconque d'aniline, avec celle diffé- rence que le diazoamide se forme par réaction de l'hydrate isodiazoïque sur l'aniline provenant de l'hydrolyse du sel neutre. » Conséquences. — i" Si l'on fait réagir le gaz carbonique sur l'aniline en présence de nitrite d'argent, il y a formation de diazoamidobenzène, par le même mécanisme que nous venons de décrire, mais ce diazoamide se transforme immédiatement en sel d'argent insoluble au contact du carbo- nate d'argent, qui a pris naissance dans la réaction, ou du nitrite d'argent qui n'a pas encore réagi. » 2° Niementowski et Rozskowski (*) ont prétendu qu'il y avait préci- (') NiEMENTOWsm et RozsKOWSKi, ZeiLscli. t. physik. Cheni., t. XXII, 1897, p. 45. 1266 ACADÉMIE DES SCIENCES. pitation d'un mélange de diazoamidobenzène et de sel de sodium par action simple du nilrile de soude sur une solution aqueuse et étendue d'aniline; ce fîiit est inexact pour deux raisons : » a. L'action du nitrite de soude sur l'aniline en solution dans l'eau distillée bouillie, pure, conservée à l'abri de l'air, ne donne pas de préci- pité appréciable, même au bout de i mois; dans l'eau ordinaire, et même dans l'eau distillée non bouillie, il y a formation de précipités notables, dont le poids aiigmetite avec la dilution. J'ai trouvé en effet qu'un mélange de 4^.fi5 d'aniline et de 1^,72 de nilrite de soude fournissait, au bout de 23 jours, des précipités pesant 0^,006, oSoog2, o^, oiSo suivant qu'il était dissous dans 25o""', 500"=°'', ioog*""' d'eau du Rhône. De même, un mélange de 9^,3 d'aniline et de 3e, 45 de nitrile de soude, dissous dans 2' tl'eau distillée non récemment bouillie fournissait, après 12 jours, un précipité pesant oe,o35o. » La formation du précipité observé par Niementowski et Rozskowski est donc due à la présence de l'acide carbonique dans l'eàii, et, contrai- rement à ce qui a été admis jusqu'à présent, l'action du nilrite de soude pur, en solution dans l'eau disiillée bouillie, ne donne pas de diazoamidobenzène. » h. Il ne saurait y avoir formation du sel de sodium du diazoamido- benzène dans une solution aqueuse, attendu que ce dérivé, que l'on pré- pare par action du sodium sur une solution de diazoamidobenzène dans l'éther anhydre, s'altère immédiatement au contact d'une trace d'hu- midité. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la rétrogradation de l'empois d'amidon. Note de M. L. Maquenxe, présentée par M. Roux. « Une Communication toute récente de M; Boidiu (') m'oblige à pré- senter aujourd'hui les résultats de quelques essais que j'ai entrepris au mois d'août dernier en vue de connaître le rôle que jouent les alcalis dans la rétrogradation de l'amidcm. » Les expériences qui suivent ont porté chacune sur 40'''"° d'empois de fécule à ô pour 100, préparée avec de l'eau pure, stérilisé à 120° et atldi- lionné, après refroidissement, de quantités variables de potasse. » La rétrogradation a duré 5 jours, à la tempéralure ordinaire; on a (') Comptes rendus, i. GXXXVII, p. 1081. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE igoS. 1267 saccharifié, comme d'habitude, vers 22°, après avoir neutralisé l'alcali libre et ajouté une proportion de sulfate de potassium calculée de manière que la minéralisation fût la même partout : Potasse en milligrammes o 5,6 28 56 56o Rétrogradé insoluble pour 100. . . 5,8 10, 4 3,6 3,5 o » Ces chiffres montrent clairement que, employés à dose croissante et dans les conditions indiquées ci-dessus, les alcalis favorisent, puis retardent et empêchent la réirogradation de l'empois; on ne saurait d'ail- leurs admettre qu'ils en sont la seule cause, puisque les acides, ainsi que je l'ai fait voir dans ma dernière Note, agissent d'une façon analogue. » En raison de l'importance du sujet sur lequel j'ai pour la première fois appelé l'attention il y a quelques mois, je demanderai en même temps à l'Académie la permission de définir, plus exactement que je n'ai pu le faire jusqu'ici, ce que l'on doit entendre par le mot rétrogradation. » La rétrogradation de l'empois, préparé en présence seulement d'eau pure et des matières minérales que renferme l'amidon ou que lui cède le verre, est le phénomène, esseniiellement [)rogressif, par suite duquel ce corps tend à reprendre une forme voisine de celle qu'il présente dans l'amidon cru ('). » Entre son état initial el son état final, sous lesquels l'empois est en totalité ou seu- lement en parlie saccharifialjle par l'amylase, existent des modifications intermédiaires, probablement fort nombreuses, qui se succèdent l'une à l'autre en formant des mé- langes de plus en plus résistants à l'aclion du malt ou des acides minéraux. » La première étape de cette évolution est représentée par une coagulation, c'est- à-dire par une transformation du liquide, d'abord transparent s'il a été préparé dans l'autoclave, en une gelée opaline chargée de grumeaux. Celle-ci, toute semblable à l'empois vulgaire, est comme lui à peu près entièrement soluble dans l'extrait de malt, à froid. » Le terme ultime, qui n'apparaît qu'avec le temps, mais se trouve déjà dans l'em- pois de fécule à 5 pour 100 après moins d'une heure de conservation dans la glace, est l'amjlocellulose, reçonnaissable à ce qu'elle ne se colore plus par l'iode et résiste à l'extrait de mail, dans les conditions où celui-ci dissout rapidement l'empois frais, liquide ou gélatineux. Sa proportion dans l'empois rétrogradé est à la fois fonction du temps, de la température et de la composition chimique du milieu, » L'existence des formes intermédiaires ressort de ce fait que l'attaque diastasique d'un empois rétrogradé est d'autant plus profonde que l'on fait agir le malt à une tem- (') Je démontrerai prochainement que la fécule normale possède les principaux caractères de l'amidon rétrogradé. 1268 ACADÉMIE DES SCIENCES. pérature pins élevée : les résidus sont alors autant de variétés ou de mélanges d'amy- locelluloses inégalement condensées. » En un mot, IVmpois d'amidon liquide doit être considéré comme un colloïde, doué de ptopriétés semblables à celles des corps que Graham nous a autrefois appris à connaître, et sensible aux mêmes influences qui agissent sur ceux-ci. Il n'est pas impossible, par conséquent, que, en l'absence de toute matière étrangère, l'empois d'amidon se conserve indéfiniment sans altération. » CHIMIE ORGANIQUE. — Préparation d'alcools hydro-aromatiques. Note de M. Léox Brcxel, présentée |)ar M. A. Haller. « Dans un précédent travail (') j'ai obtenu le cvclohexanol en appli- quant la méthode d'hydrogénation de MM. Sabatier et Senderens à un composé aromatique oxygéné : l'éther-oxyde interne du p-cvclohexanediol. Ce résultat m'a conduit à étendre le procédé à d'autres corps oxygénés, notamment aux phénols. » Une ptdilication récente (-) de MM. Sabatier et Senderens qui citent une Communication de M. Van der Laan sur l'obtention du cyclohexanol à partir du phénol me conduit à faire connaître cpielques résultats obtenus d;ms cette direction. » J'ai fait porter jusqu'ici mes essais d'hydrogénation sur le phénol, les trois crésols, le thvmol, le carvacrol. MM. Sal)atier et Senderens s'étant réservé, dans leur Note, l'application de leur méthode aux phénols tolué- niques, je ne parlerai pas des alcools obtenus par hydrogénation des crésols. » Le procédé appliqué esta peu de chose près celui décrit pour la pré- paration des carbures hydro-aromatiques. Il est peu avantageux d'entraîner les vapeurs du composé phénolique par un courant d'hvdrogène. Le phénol liquéfié, s'il est nécessaire, par la chaleur est introduit dans le tube conte- nant le nickel au moyen d'une ampoule à robinet. La vitesse d'écoulement est réglée pour qu'il y ait toujours un assez grand excès d'hvdrogène. La température d'hydrogénation varie de 170" à 200° suivant les phénols mis (') Comptes rendus, t. GXXXVll, p. 63. ( = ) Comptes rendus, t. CXXXVII, p. ;o25. SÉANCE DU 23 DKCE.MLiKi: 19OJ. 1 269 en réaction. L'activité dii nickel n'est pas sensiblement diminuée après 400 heures de service. » Phénol. — Ce corps est facilement transformé en cyclohexanol par passage dans le tube à nickel chaufTé à ijo^-ij)", la vitesse du courant d'hydrogène étant de aSo"^"'' à la minute et l'écouienient du liquide étant réglé de façon à laisser passer environ laS de phénol à l'heure. Le rendement est voisin de la théorie. Dans mes premières expé- riences, le phénol était liquéfié par une petite quantité d'eau qui ne gênait nullement la réaction. Le cjclohexanol C°H"— OH, ainsi obtenu après purification est iden- tique à celui de MM. Baeyer et MarkownikofT et, par conséquent, à celui que j'ai préparé antérieurement. Sa phénvluréthane, fusible à 82°, est identique à celle de M. Baeyer et de M. Bouveault. Traité par le chlorure de zinc, il fournit du cyclo- hexène avec un assez bon rendement. » Thymol. — Pour l'hydrogénation de ce phénol, la température du tube d'hydro- génation est maintenue entre 180" et iSS". » Pour éviter de chaufler l'ampoule contenant le thymol, celui-ci est dissous dans l'hexahydrothymol provenant d'opérations précédentes; ce composé, qui est liquide, dissout abondamment le thymol. Dans la réaction il se forme une petite quantité d'eau et de carbure par suite de la déshydratation partielle de l'alcool hydroaromatique. L'hexahydrolhymol C'"!!" — OH, purifié par distillation, est un liquide sirupeux, incolore, à odeur forte de menthe, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, l'acide acétique, plus léger que l'eau, Ijouillant à 214" ù la pression normale. Ce composé est vraisemblablement un sléréoisomère du menthol. » Carvaciol. — L'hydrogénation du carvacrol s'opère assez lentement. La tempé- rature du tube à nickel doit être maintenue vers i95°-200'' et l'écoulement du phéno^ réglé à 4° à l'heure, la vitesse du courant d'hydrogène étant de i3o'^"' à t5o''"'' à la minute. Dans ces conditions, on obtient, après une rectification séparant un peu d'eau et de carbure, l'hexahydrocarvacrol C'H'' — OFL C'est un liquide sirupeux, incolore, d'odeur légère de th\ m, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, plus léger que l'eau, bouillant à 2i8"-2i9° à la pression ordinaire. » CHnilÊ ORGANIQUE. — Sur Voxydalion (ni i^ayacoi par ta larrasc. Note de M. Gabriel Bektkaxd, présentée par M. Roux. « D'une manière générale, comme je l'ai déjà fait observer, les com- posés nettement oxydables par la laccase sont ceux qui, appartenant à la série cyclique, possèdent au moins deux des groupements OH ouNH^ dans leur noyau et dans lesquels ces groupements sont situés, les uns [)ar rapport aux autres, soit en position orlho, soit surtout en position para. » Cette relation m'a permis, non seulement de caractériser la laccase, mais aussi de découvrir la tyrosinase, qui s'attaque à des composés d'une constitution différente. C. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXXWll, N" 26.) ï66 1270 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Après avoir délerniinc, au moins d'une manière générale, quels sont les corps susceplibles de subir l'aclion des ferments oxydants, il fallait étudier une nouvelle question, très importante a-u point de vue du rôle que ces ferments peuvent jouer dans l'organisme; c'est la constitution chi- mique des produits engendrés au cours de l'oxydation. » Lorsqu'on opère avec l'iiydroquinone, que j'avais prise tout d'abord à cause de la netteté de la réaction, il y a départ des deux hydrogènes phé- noliques et production de quinone. » Mais le phénomène est en général plus compliqué : une proportion notable du carbone peut même être séparée à l'état d'acide carbonique. Avec le pyrogallol, qui donne cependant un corps bien cristallisé, la purpu- rogalline, on ne peut savoir exactement ce qui se passe, la constitution de ce singulier produit d'oxydation n'ayant pu encore être établie d'une façon certaine. )) Je rapporterai aujourd'hui les résultais que j'ai obtenus en étudiant l'action de la laccase sur le gayacol. » En faisant réagir le suc de divers champignons sur une solution aqueuse de gayacol, M. Bourquelot a vu le liquide se colorer en rouge orangé, puis laisser déposer un précipité rouge (*). Mais, comme je l'ai démontré, le suc de champignons renferme à la fois de la laccase et de la tyrosinase; on ne peut savoir, a priori, laquelle de ces deux oxydases inter- vient dans la transformation du gayacol, ce corps étnnt, comme on sait, l'élher monométhylique de la pyrocatéchine : C"H' OHOCIF. Il est même permis de se demander, d'après la richesse des champignons en diastases de toutes sortes, s'il n'y a pas là autre chose qu'une simple action oxyda- sique, s'il n'y a pas en même temps une transformation accessoire. » Je me suis assuré, à l'aide de laccase type, provenant tlu latex de l'arbre à laque, que c'est uniquement à cette oxydase qu'on doit rapporter la transformation du gayacol par le suc des champignons. Le gayacol devient par suite un véritable réactif de la laccase. » Ce point acquis, j'ai préparé une certaine quantité du produit d'oxy- dation pour en déterminer les propriétés et la constitution chimique. » C'est une poudre formée de cristaux excessivement fins, de couleur rouge pourpre foncé, avec un léger reflet vert métallique. Elle est insoluble dans l'eau, faiblement soluble dans l'éllier, un peu plus dans l'alcool, davantage encore dans le benzène. Ses meilleurs dissolvants sont le chloroforme et l'acide acétique. Toutes ces solutions ont (') Coinpics rendus, t. CXXlll, 1896. p. 3i5-3i; SÉANCE DU 2(S DÉCEMBRE igoS. 127I la rnème couleur rouge acajou. Si l'on ajoute de l'eau à la solution acétique concentrée, la substance dissoute se précipite en flocons denses, violet pourpre, qui, une fois sécliés, fondent au bloc Maquenne entre -+- 135" et 4- i/jo°. » D'après sa composition et ses propriétés, le produit qui résulte de l'action de la laccase sur le gayacol est formé par l'union de 4"°' de gayacol ayant perdu chacune 2" d'hydrogène : 4C''H'.0H.0CH^ + 0== (CIl'.O.OCHO' + sH-O. » C'est une tétragayacoquinone, dont la constitution est représentée par la formule suivante : I G" H \O.CH= /O.CH' \0 I /O \o.cir' ,/O.ClP \o- » La tétragayacoquinone se dissout dans la potasse et la soude diluées en donnant des solutions rouge brun, virant bientôt au vert intense puis, lentement, au jaune sale. Avec l'ammoniaque, la dissolution est moins facile et la coloration primitive persiste. » Traitée par la poudre de zinc, en solution acétique, elle est réduite dès la tempé- rature ordinaire, avec une extrême facilité. La solution se décolore presque complète- ment et, si l'on filtre et qu'on reçoive le liquide dans l'eau, il se précipite des flocons blancs de tètragayacohjdroquinone cm cm cnp ./on \O.CH' /O.CH' \o <^ \O.CIP /O.CH^ \0H dont le point de fusion est compris entre -+- i iS" et -\- 120°. » La tètragajacohydroquinone se colore peu à peu en rose au contact de l'air, par retour au corps primitif. Cette oxydation devient extrêmement rapide en présence des solutions alcalines. » Les formules ci-dessus ont été établies, non seulement par l'analyse 1272 ACADÉMIE DES SCIENCES. élémentaire, qui a donné de très bons chiffres, mais encore par la détermi- nation du point de congélation des solutions acétiques ('). )) En outre, l'existence des deux fonctions phénoliques de la tétragaya- cohydroquinone a été prouvée : premièrement, par la production d'un dérivé diacétylé, fondant vers + i55°-i6o'', en fiusant bouillir la substance avec un excès d'anh3dride acétique en présence de chlorure de zinc; deuxièmement, par l'introduction de deux et seulement deux nouveaux groupes CH', en traitant cette même substance par un excès d'iodure de méthyle et d'alcoolate de sodium. » La laccase est donc susceptible de provoquer soit uniquement Toxy- dation, soit à la fois l'oxydation et la condensation des corps sur lesquels elle exerce son activité. Le second cas s'est présenté ici avec un corps dont la molécule renferme un seul oxhydrile phénolique et la condensa- tion a eu pour résultat de fournir, précisément comme dans le cas plus simple de l'hydroquinone, un dérivé à fonction quinonique. » On verra plus tard l'intérêt qui s'attache à cette remarque quand il s'agira d'inter])réter le mécanisme des actions oxydantes de l'organisme. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur le développement des plantes grasses annuelles; élude des hases minérales. Note de M. G. Axdré. (i L'étude du développement des plantes grasses présente plusieurs par- ticularités remarquables dues à la faiblesse de leur transpiration, à la quantité énorme d'eau que renferment leurs organes aériens et à leur mode de respiration. Ces végétaux emmagasinent, comme on sait, des doses notables de certains acides organiques, saturés presque complètement par les bases venues du sol. La répartition de l'un de ces acides (oxalique) dans les différents organes du Mesembrianthemum cristallinuma été étudiée, il y a plusieurs années déjà, par MM. Berthelot et André (Ann. Chim, et rhys., &" série, t. X, 1887, p. 343). » Je me suis proposé, dans une série de recherches faites sur trois sujets {Mesembrianthemum crislallinum, M. tricolor, Sedum azurcum), d'appro- fondir la composition chimique de ce genre de végétaux, en opérant sur la plante totale prise à différents moments de sa végétation. Je m'occuperai (') Voir pour les détails et les analyses le Mémoire qui paraîtra dans le Bulletin de la Société chimique et dans les Annales de l'Institut Pasteur. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE igo3. 1273 aujourd'hui des variations de la proportion des bases (potasse et chaux) que contiennent les tissus de ces plantes. Eau Dans 100 part-ics dans de Poids Dans 100 parties matière sèche. de 100 plantes sèclies. de plante «.^ — ^~ — — . 100 unit s -~ — ■~ — — ^ fraiclie. CaO. K'O. sèches. CaO. K=0. I. 9 juin 1901 .• 96,44 6,G2 4,93 21,46 1,420 1,0.37 II. 20 juin 96,13 4,82 3,32 118,76 5,724 3,9^2 III. 4 j"i"el ((loraison complèle). 96,13 5,58 3,77 i63,8o 9,i4o 6,175 IV. 18 juillet (fin de la llorafson). 94,34 4,3o 3,i5 34o,4o i4,637 10,722 V. !<''• aoùt-( fructification) 9'-, 07 4,4o 3,4S 5i2,3o 22,541 17,828 I. 2 mai 1902 96,52 (,99 i3,33 3, 60 0,0719 0,481 II. 2 juin 96,19 2,10 8,94 a4,o6 o,5o5 2,100 III. i3 juin (début de la floraison). 95,78 2,06 7,01 107,5 3,24'i Ii,o4o IV. !='• juillet (Ooraison) 96,27 2,53 9,00 383, i 9,692 34,479 V. i5 juillet 96,33 2,oS 10,08 661,0 13,759 66,679 VI. 29 juillet (fructification) 94,66 3,65 9,53 995,1 26,870 94,833 I. iG avril 97,67 i,3o 11, 4' 4,'i o,o53 o,468 II. 10 mai 96,30 1,11 i3,88 99,70 1,106 i3,838 III. 20 juin 93,58 1,83 » 807,40 14,775 » IV. lojuillet 93,33 1,42 16,81 2093,26 29,724 351,877 V. 25 juillet 92,18 1,64 i5,2i 4o3i,4o 66,114 613,175 VI. 18 aoùl(début de la lloraison). 90,89 1,79 i4,93 6236, 80 m, 638 941, i54 VII. 12 septembre 92,17 i,95 15,76 5979,50 116,600 942,869 VIII. 1 5 octobre (fructification) . .. 90,97 1,82 15,89 6980,50 126, i35 1066,428 » I. La quantité de cendres laissées par les plantes grasses est, en général, considérable; les cendres sokibles y prédominent ('). Chez les deux Mesembrianthemum que j'ai examinés, elle oscille aux environs de 3o à 34 pour 100 de la matière sèche. La potasse représente, à certains moments, la moitié des cendres du M. cristallinum et le tiers de celles du M. tricolor. Cette ascension de la potasse se continue, même pendant la fructification, comme il ressort du Tableau précédent, alors que l'ascension de cet alcali est, le plus souvent, achevée chez beaucoup de plantes annuelles au moment de leur floraison. Une faible partie de cetle potasse existe à l'état de nitrate. » IL II est remarquable de voir que les trois plantes grasses quej'ai (') Hervé-Mangon, Comptes rcnduH, t. \"CVI, 1888, p. 80. 1274 ACADÉMIE DES SCIENCES. étudiées se comportent, vis-à-^is de l'absorption de la potasse et de la chaux, de façon assez différente bien qu'elles aient végété dans des condi- tions analogues (champ d'expériences de la station de Chimie végétale de Meudon). Chez le M. cristallinuni, la teneur centésimale de la plante en chaux est comprise, pendant le cours de la végétation, entre | et ^ de la teneur centésimale de la plante en potasse; chez le M. iricolor, elle est comprise entre | et |; chez le Sedum aziircum, dans lequel la proportion des cendres n'est que la moitié de celle des deux espèces précédentes, la proportion centésimale de la chaux surpasse, au contraire, celle de la CaO . potasse. Le rapport -p— - varie, comme limites extrêmes, entre i ,26 et 1,48. La quantité d'eau renfermée dans ces trois végétaux est cependant très sensiblement la même à des époques comparables de leur végéta- tion. D'ailleurs, l'ascension de la chaux, comme celle de la potasse, se fait encore au moment de la fructification, bien que d'une fic-on beaucoup moins marquée chez le M. cristallinum que chez les deux autres plantes. » En résumé, la base qui domine dans les cendres du M. crislalUnum est la potasse; chez le M. tricolor, cette base domine encore, mais elle est en moindre proportion que chez la plante précédente. Enfin, chez le Sedum, la chaux l'emporte sur la potasse. » L'excès de la potasse sur la chaux, ou réciproquement, n'altère donc pas le caractèi'e de plante grasse que possèdent ces trois végétaux, c'est- à-dire de plante à transpiration faible et à respiration peu active. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur une culture, de sarrasin en présence d'un mélange d'algues et de bactéries. Note de MM. Bouilhac et Giustixia.m, présentée par M. Schlœsing fils. « Après les découvertes reh»tives à la fixation de l'azote par action microbienne auxquelles sont liés les noms de Berthelot (1884), Hellriegel et Wilfarth(i888), Schlœsing fils et Laurent (1892), et d'un grand nombre d'autres savants, plusieurs auteurs ont utilisé les connaissances qui ont été par là acquises pour chercher les moyens d'en faire profiter l'agricul- ture, et divers essais ont été faits pour reconnaître les avantages que l'on pourrait retirer de l'introduction des microorganismes dans la terre arable au point de vue de la nutrition azotée des végétaux supérieurs. Ce sont des recherches poursuivies dans cette voie avec un but essentiellement pratique, que nous allons exposer. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1903. 1275 » On sait que certaines algues associées à des bactéries peuvent prospé- rer dans des solutions dépourvues d'azole, et donner ainsi des récoltes abondantes. Nous nous sommes alors demandé si, pour cultiver des plantes supérieures, nous ne pourrions pas remplacer les engrais azotés par des microorganismes de cette nature. » Les sols que nous avons employés pour ces cultures expérimentales étaient formés de sable provenant de la pulvérisation d'un grès de Fon- tainebleau, et les microorganismes que nous avons utilisés étaient un mé- lange de Nostoc pujictifuirne et d'A/tabœna recouverts de bactéries. » Expérience I. — Une expérience préliininuire Indiquera les quanlllés d'azole susceptibles d'être fixées par ce procédé. Nous avons préparé quatre pots contenant chacun a''?, 5oo de sable additionné de sels minéraux non azotés et de carbonate de chaux. Deux de ces pots furent pris comme témoins et la surface des deux autres fut en même temps ensemencée avec des algues. Ces pots furent placés en plein air dans un jardin voisin du laboratoire et arrosés régulièrement. Six semaines plus tard nous avons mis fin à l'expérience et nous avons dosé l'azote dont nos sols s'étaient enrichis. Ceux sur lesquels les algues avaient été ensemencées contenaient en moyenne 37™8 d'azote, tandis que les deux autres en renfermaient à peine 4"? apportés vrai- semblablement par les eaux météoricjues. • » Expérience II. — Pour reconnaître dans quelle mesure l'azote ainsi fixé par les microorganismes pouvait contribuer au développement d'une plante supérieure, nons avons disposé des cultures expérimentales dans les conditions suivantes : » Nous avons rempli trois grands pots avec du sable dont nous avons indiqué la provenance, préalablement lavé aux acides. Ces pots contenaient io''8 de sable aux- quels avait été mélangée une solution nutritive minérale dépourvue d'azote et du carbonate de chaux; ils furent ensemencés le même jour avec du Sarrasin (18 grains dans chaque pot). Le pot n" 1 avait été choisi comme témoin. » On répandit à la surface des deux autres une petite quantité d'algues et de bac- téries et quelques gouttes de délayure do terre pour introduire les microbes de la nitrification. Ces pots furent placés en plein air et arrosés régulièrement. Après 6 se- maines de végétation, les algues s'étaient développées abondamment sur les pots 2 et 3, et le Sarrasin y atteignait une hauteur variant entre Se""" et 42'"^ tandis que les plantes de la culture témoin ne dépassaient pas jo"". Voici le résumé des résultats ob- tenus : Azoti' Uouvc dans iMaliére sec u. les recolles, r. ■ • '"' '"''' rot n" temoui 1,10 29,24 Potn^a 3,^5 71,55 Pot n° 3 7,10 127,27 » Ainsi, grâce à la présence d'un mélange de ces algues et de bactéries à la surface d'un sol qui, au début de la culture, était entièrement privé de 1276 ACADÉMIE DES SCIENCES. matières organiques, le Sarrasin a pu prendre un dtnelop|)einent normal et fixer une quantité d'azote qui est considf rable par rapport à la f\>ible surface du milieu où les algues se sont développées. » Conclusion. — Ces expériences montrent avec quelle rapidité le Nostoc jmncliforme et X Anahœna recouverts de bactéries, en végétant sur un sol entièrement dépourvu de matières organiques, l'enricliissent en azote. Elles montrent encore qu'une plante, telle que le Sarrasin, peut prospérer, grâce à ces microorganismes, et prendre son développement normal. » Toutefois, ces cultures expérimentales, limitées à une seule ])lante, présenteraient par cela même un intérêt restreint; mais nous ferons con- naître bieatôt les nouvelles expériences que nous avons entreprises pour apprécier dans quelle mesure ces résultats méritent d'être généralisés. » ZOOLOGUE — Sur révolution subie par les Poissons élu genre Atherina eians les eaux douces et saumâtres du midide lei France. Note de M. Louis Roule, présentée par M. Edmond Perrier. « Deux espèces d'Alhérines habitent les eaux douces et saumâtres du midi de la France; j'ai signalé le fait dans une Note précédente (séance du 3o mars iQoS). Depuis, j'ai eu l'occasion d'acquérir à leur endroit plu- sieurs notions complémentaires, que je résume dans ce qui suit. » h'' Atherina laeiislris C. Bp., rime de ces espèces, i'réquenle les eaux saumàlres des estuaires. Elle est capable, pourtant, de s'avancer en eau douce; mais elle ne remonte jamais bien loin, du moins en noire pays. Peut-être convient-il de mettre en cause le rt^gime torrentiel de nos cours d'eau méridionaux; ces derniers, sujets à des crues ra- pides et à des dessèchements intenses, n'aboutissent à aucun lac qui les régularise, et n'oilVent point aux Athérines des conditions favorables de vie. Partant, les représen- tants de cette espèce composent, sur notre littoral, des groupes isolés, relativement peu nombreux, séparés par des intervalles de côtes marines où ne se trouvent point d'autres /l. lacuslris. » L'/i. Riqueti L. R., la seconde espèce, vit dans les eaux douces du canal du Midi; elle occupe ce dernier en entier, depuis les environs d'Agde jusqu'à Toulouse. Elle s'y cantonne de façon exclusive; on ne l'a point signalée ailleurs; malgré mes investiga- tions, je ne l'ai pas rencontrée dans la Garonne, ni dans ses aflluents, ni dans les rivières languedociennes. Elle présente partout les mêmes caractères, et compose un tj-pe fort homogène. Elle se reproduit en mars, à la même époque que les espèces marines; j'ai pu recueillir des alevins de dilTérentes tailles, nés dans le canal. Son contact avec 1'^. Iruustris, dans la région d'Agde, où le canal se jette dans l'étang de Thau et commu- nique avec la mer par l'Hérault canalisé, est remarquable. On n'y voit aucune forme SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE IQo'l 1277 transitlonnelle. Dès que le cannl se soustrait à l'inlluenoe marine, VA. laci/stris dispa- raît, et VA. rtù/ucti se montre, pullulant d'embli'-e, s'asseniblant par troupes, véri- tables miniatures ries bancs d'Atliérines de la mer. » Quelques conclusions inléiessantes résultent de telles constalalions. Dans la limite où il est permis déjuger d'après les faits observés, on peut admettre que ces deux espèces, ainsi localisées aujourd'hui, ne représen- tent point les vestiges de formes pourvues autrefois d'une aire plus consi- dérable d'extension. S'il en était ainsi, on trouverait par ailleurs d'autres témoins de l'ancienne répartition : ce qui n'est pas. Il paraît pitis véritable que ces espèces ont évolué sur place. L'.4. lacustres a pris naissance, en chaque localité habitée par elle, aux dépens de VA. ^ojm marine, le type le plus proche. I.'yl. Riqueti s'est façonnée, dans le canal du Midi, aux dépens des A. lacustris logées au fond de l'étang de Thau et à l'embou- chure de l'Hérault. Celle-ci est la plus récente; son origine, sans doute, ne remonle pas très haut, car le canal fut ouvert en 1681. L'/l. Riqueti offre ainsi le cas d'une forme vivante dont la création serait toute moderne; seules, les causes naturelles l'ont produite, l'action humaine ayant borué son rôle à creuser le canal où elle est apparue. » Une conclusion nouvelle porte sur le mode évolutif lui-même. Les deux espèces n'offrent entre elles aticune transition ménagée; leurs zones d'habitat s'affrontent et ne se pénètrent pas. La première cède brusque- ment la place à la seconde. Les conditions sont telles que l'influence directe du milieu paraît s'être exercée sur tous les individus pris en masse, et non sur certains plus aptes, qui se conserveraient par sélection et feraient souche à eux seuls. L'évolution, guidée ici par l'adaptation au milieu, procède par saut, nullement par gradations où la sélection natu- relle aurait prise. Dans cet exemple, l'opinion des Lamarckiens s'accorde mieux avec les choses que celle des Darwiniens, et les naturalistes qui pensent que les transformations sont capables de se manifester brusque- ment paraissent avoir raison sin- ceux qui présument le contraire. » PHYSIQUE BlOLOGtyUE. — Nouveaux faits sur les rayons Ji il' origine physio- logique; localisations nen'euses. Note de M. Augistix Chahpextieu, présentée par M. d'Arsonvid. « J'ai l'honneur (le communiquer à l'Académie une série de nouveaux faits que m'a présentés l'étude ties radiations émises par le corps vivant, radiations dont j'ai signalé l'existence dans ma Note du \l\ décembre der- nier. Les problèmes que soulève cette question sont si nombreux qu'on G. R., igoS, 2" Semestre. (T. CXXXVII, N° 26.) I 67 1278 ACADÉAUE DES SCIENCES. m'excusera d'exposer sans beaucoup d'ordre les diverses constatations que je fais chemin faisant. >> I. On pouvait être assuré que l'émission de rayons n par le corps vivant n'était pas un phénomène propre à l'homme. Il se retrouve, en effet, chez les divers animaux de laboratoire (lapin, grenouille, etc.), et se retrouve sans nul doute chez les animaux inférieurs. » Ce sont, encore ici, les muscles et les nerfs qui en forment la princi- pale source, et ils en fournissent d'autant plus qu'ils sont en état de fonc- tionnement plus actif. » II. La grenouille, qui, malgré sa petitesse, est un très bon sujet d'étude, peut servir à donner une preuve de plus que l'augmentation de phosphorescence constatée dans ces expériences n'est pas due à une éléva- tion de température : il est facile en cette saison de la maintenir à une température sensiblement inférieure à celle de l'air du laboratoire; les lois générales du phénomène n'en sont pas modifiées. » On peut du reste, sur les animaux à sang chaud, faire une constatation analogue en chauffant l'objet d'épreuve phosphorescent (qui émet alors plus de lumière) à une température supérieure à celle du corps, vers 4o° ou un peu plus. La phosphorescence augmentera comme précé iemment au voisinage des muscles, des nerfs et des centres nerveux, même à l'état de repos, et s'avivera encore davantage par le fonctionnement. » III. Les rayons n et les rayons d'origine physiologique agissent sur toutes les phosphorescences, comme l'a prévu M. Blondlot. J'avais vu en été la radiation n du Soleil influencer la luminescence du ver luisant com- mun (/a/7zpj'/-e 7(oc/;7wywe); actuellement j'ai à ma disposition des cultures de bacilles phosphorescents (^pholobacterium pliosphorescens, pJiosphohac- le.rium ilalicum) que je dois à l'obligeance de M. le professeur Macé et qui réagissent vis-à-vis du cœur, des muscles et des centres nerveux, sensible- ment de la même manière que le sulfure de calcium. » On sait que chez ces bacilles la phosphorescence diminue quand la température s'élève au-dessus de 26° ou 3o°. » IV. Comme les solides soumis à une contrainte mécanique émettent généralement des rayons n, j'ai recherché ces derniers dans les tendons pendant la contraction musculaire (tendon d'Achille, tendon de l'extenseur du gros orteil, etc. ) Je n'y ai trouvé aucune augmentation de luminescence de l'objet d'épreuve, quelque forte que fût la contraction. En revanche les points d'insertion et les parties osseuses comprimées par les tendons brillent nettement sous l'influence de l'activité musculaire. Or les tendons eux-mêmes sont très pauvres en nerfs, tandis que les points précédents sont SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE igoS. I 279 très riches en terminaisons nerveuses, dont la compression suffirait à expli- quer l'efTet de radiation constaté. D'autres raisons sur lesquelles je revien- drai confirment cette interprétation. » V. J'ai observé que la compression même légère d'un nerf augmentait notablement son pouvoir d'aviver la luminescence, soit au-dessus soit au- dessous du point comprimé; si la comprpssion se prolonge, la radiation nerveuse finit par diminuer. Celle question mérite une élude spéciale, et sera approfondie. » VI. Il est facile de se convaincre que la partie la plus importante de l'émission physiologique de rayons n a lieu par le système nerveux et surtout par les centres. » Le trajet de la moelle épinière se marque sur toute sa longueur par une augmentation de phosphorescence de l'objet d'épreuve en regard des parties extérieures les plus voisines. Vis-à-vis des renflements cervical et lombaire la radiation est plus forte et plus étendue. Vient-on à faire con- tracter les bras du sujet, l'éclat augmente au renflement cervical. Il aug- mente aussi en remontant la moelle jusqu'au cerveau. » Si l'on ne produit qu'une contraction unilatérale des bras, on voit dans la région cervicale l'illumination d'abord plus marquée du même côté. Puis, vers le haut de la moelle, elle passe du côté opposé, à gauche si le sujet contracte le bras droit, en une région un peu variable suivant les individus, mais généralement située plus bas que le bulbe. » VII. Ces expériences seront facilitées quand on saura, mieux qu'au jourd'hui, localiser les faisceaux d'origine. » Je me suis servijusqu'à présent dans ce but de tubes droits en plomb, de 5*™ à lo*^"" de longueur, dont une exlrcniilé est placée contre le corps et l'autre contient intérieurement une petite rondelle de liège ou de carton recouverte de sulfure phosphorescent. J'ai utilisé aussi des tubes de verre ou de différents métaux. Chaque faisceau de rayons, pour agir sur l'ob- jet, doit suivre la lumière du tube. » On ne peut utiliser de larges écrans parce que chaque partie du sul- fure est influencée par les autres, et l'ensemble donne un éclat d'apparence uniforme en fonction delà masse totale des rayons qui rencontrent l'écran. » La localisation dans la profondeur du corps rencontrera d'autres diffi- cultés, car il faudra tenir compte des propriétés particulières aux différents tissus superposés. » VIII. Dès maintenant on peut faire des expériences très curieuses sur la topogj-aphie de certains ccnlrcs nerveux superficiels. Par exemple, les zones (\i\.e,?, psycho-mvlrices de l'écorce cérébrale doivent se manifester par 128o ACADÉMIE DES SC1E^•CES. une émission localisée de rayons n durant leur fonclionnenienl spécial. C'est ce que j'ai constaté pour quelques-unes des mieux limitées. Parmi ces dernières est la zone dite centre deUroca, centre du langage articulé. Sa j)rojection sur le crâne est déterminée avec une certaine précision d'après des règles apj)liquées par les chirurgiens. Or, pendant que le sujet parle, soit à voix haute, soit même à voix basse, l'objet d'épreuve promené sur le côté du crâne augmente plus ou moins de clarté à gauche dans la région voisine de ce centre, et offre un maximum qui correspond, dans les limites de i*^^" à 2<^", au point de repère connu en clinique. Ceci, en se mettant à l'abri des radiations plus lointaines, musculaires ou autres, par des écrans convenables. » Or, rien de pareil ne s'observe du côté droit (sur les sujets qui m'ont servi). On a bien une légère augmentation de clarté vis-à-vis de la circon- volution de Broca, mais elle provient du centre opposé ou de centres plus profonds intéressés dans les actes vocaux, car en braquant très obliquement le tube de plomb de façon à ne viser que le centre de Broca, l'émission fonctionnelle devient très faible ou nulle. » J'ai des raisons de croire que la pensée non exprimée, l'attention, l'elïort mental donnent lieu à une émission de layons agissant sur la phos- phorescence. J'y reviendrai prochainemenr. « TX. Le fonctionnement d'autres zones motrices donne lieu également a des maxima moins bien délimités, mais répondant aux régions corticales que l'on s'accorde à faire intervenir dans l'espèce (écriture, mouvements des membres supérieurs, etc.). l^excitalion des nerfs sensibles donne lieu à des constatations analogues. » X. En résumé, tout centre nerveux qui fonctionne ajoute à son émis- sion de repos de nouveaux rayons a en proportion de son degré d'activité. Ces rayons se transmettent en divergeant suivant les lois de l'Optique, tra- versent avec plus ou moins de réfraction les milieux successifs et se mani- festent par une augmentation de luminescence de l'objet d'épreuve, aug- mentation variable suivant l'intensité de l'émission et suivant sa distance. » PHYSIOLOGIE. — Détenninaiion chi minimum perceptible et de la durée de la perception lumineuse chez les personnes dont la vue est affaiblie. Noie de M. S. DiTRAND, présentée par M. Alfred Giard. <( Les divers procédés employés habituellement pour la détermii.a^ion de l'acuité visuelle ne peuvent s'appliquer qu'aux cas dans lesquels cette acuité est encore suffisante pour la perception des images. Mais il peut être SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE igo3. I281 iilile parfois, lorsque l'œil n'est plus capable de les distinguer nellement, de mesurer néanmoins d'une manière précise la quantité de lumière mini- mum qu'il peut percevoir. » La mélhode que nous avons imaginée permet d'effectuer avec préci- sion la mesure de ce minimum pour des sujets dont la vision est plus ou moins diminuée. Cette mélhode repose sur le principe suivant : » Le sujet étant placé, la tête dans une position fixe, devant une image réelle (flamme d'une bougie) dont l'intensité peut varier d'une façon connue, on donne à cette intensité une valeur telle que l'œil de l'observa- teur ne l'aperçoive plus; on note celte intensité qui mesure le minimum de lumière perceptible. » Dans les expériences que nous avons pratiquées à la clinique médi- cale de M. le professeur Mossé, nous nous sommes servi d'un appareil construit sur les données de M. Camichel, maître de conférences de Phy- sique à la Facultédes Sciences. Nous avons cherché, d'une part, le minimum perceptible et, d'autre part, mesuré la durée de la perception lumineuse. » 1° Dans le premier cas, on cherche par tàtonnenientb à se rapprocher le plus pos- sible Ju minimum perceptible; on le détermine ensuite exactement, soit par l'emploi des piles de glaces ou des disques tournants. » Les piles de glaces sont placées sur le trajet des rayons lumineux dont elles atté- nuent rinlensilé. On se sert à ceUe fin de paquets de lamelles couvre-objet, groupés comme les poids d'une boite. Nous avons pu ainsi établir la couche des variations du minimum perceptible chez des diabétiques atteints de cataracte et suivre les diverses phases de la maladie. Par l'emploi des disques tournants on obtient des résultats beaucoup plus précis. Ou atténue alors la lumière à l'aide de disques à segments évidés que l'on fait tourner sur le trajet du faisceau lumineux (voir Note de M. Cami- cuEL, Comptes rendus, t. CXXXVII, iG novembre igoS). L'appareil se compose de deux disques de cuivre divisés en quatre segments, dont deux opposés évidés. L'un de ces disques porte une graduation et se tiouve fixé sur un axe auquel on imprime un mouvement de rotation. Le second est mobile par rapport au premier dont il peut ètie rendu solidaire au moyen d'une vis de serrage. On peut ainsi, en faisant tourner le disque mobile sur le disque (ixe, obtenir des segments de grandeur connue el aussi petits que l'on veut. » 2° Dans le deuxième cas, au lieu d'atténuer la lumière jusqu'à l'obtention du minimum perceptible, on mesure la durée de la perception correspondant à des inten- sités lumineuses connues. L'œil du sujet étant impressionné par une lumière de faible intensité, on note, au moyen d'un chronomètre à pointage, le moment où l'œil ne per- çoit plus cette lumière. )) Les résultats obtenus sont résumés par la loi suivante : » Pour des mipressions courtes, la durée de la perception est propor- tionnelle à l'intensité lumineuse. 1282 ACADÉMIE DES SCIENCES. » C'esl-à-dire que l'œil se fatigue d'autant moins vile que l'intensité lumineuse est plus grande. Ce résultat peut être intéressant au point de vue des phénomènes de fatigue de l'œil et permet, comme dans le premier cas, de suivre les variations du minimum perceptible et l'évolution d'une cataracte. » PHYSIOLOGIE. — Le mal des montagnes. Note de INI. Kronecker, présentée par M. Marey. « Le Conseil fédéral suisse, avant d'accorder la concession concernant le chemin de fer de la Jungfrau, chargea M. Kronecker, en 1889, d'une expertise physiologique ayant pour but de déterminer si les circonstances spéciales d'un chemin de fer établi dans ces conditions ne sauraient être préjudiciables, tant aux employés et ouvriers, qu'aux voyageurs. C'était demander une élude approfondie de cette maladie connue sous le nom de mal des montagnes, afin de déterminer les conditions qui en font naître ou en atténuent les symptômes. » En fait de documents précis sur cette question, on ne possédait guère que les beaux travaux de Paul Bert sur les effets de la pression baromé- trique, et les observations faites par M. Chauveau sur les changements de la circulation du sang, étudiés au moyen du sphygmographe, dans une ascension au sommet du mont Blanc. M. Kronecker, en instituant de nouvelles expériences, s'adjoignit plusieurs de ses élèves et divers physiolo- gistes à titre de collaborateurs. Nous allons énumérer les principaux résultats obtenus dans une série d'expériences faites à diverses altitudes. » El d'abord, pour étudier riiifluence de l'altitude toute seule, on ]irit (> personnes d'âges et de sexes dillérents, auxquelles on épargna tout efTort musculaire, en les faisant porter de Zerniatt ( t Goo"'d'allitude) jusque sur le plateau du Breitlior]) (S-JO'"). A cette altitude, elles avaient les lèvres nettement cyanosées, un peu de diminution de l'appétit et de répulsion pour le vin ; mais tout effort musculaire leur était pénible: vingt pas de marche les essoufllaienl ; les moindres elTorts, comme le maniement de quelques instruments, ne pouvaieut se faire qu'avec des intervalles de repos. » Au point de vue de l'exhalation de l'acide carbonique pendant le repos, elle fut la même à la faible altitude de Brienz que sur le Cornergrat (33oo"); mais, dans les ascensions de montagnes, celte exhalation s'éleva beaucoup au-dessus de la proportion normale : elle dépassait 9, 11 et même 12 pour 100. M. Jackson note dans un passage pénible sur le Scheideck une élimination particulière de l'azote parles urines; celle élimination, au lieu de se faire en entier sous forme d'urée, était représentée pour moitié de sa valeur par des substances alloxuriques. On vit sur des sujets placés dans des chambres pneumatiques se reproduire un certain nombre des phénomènes énu- SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1903. 1283 mérés ci-dessus el toujours on observa que les accidents étaient au minimum chez les sujets entraînés aux courses dans la montagne. » M. Rronecker arrive à cette conclusion que les effets du mal des mon- tagnes tiennent à l'action mécanique de la pression atmosphérique dimi- nuée el que la diminution delà proportion d'oxygène peut être poussée extrêmement loin satis que l'animal en souffre sensiblement, si la pression reste normale. » Des lapins qu'on faisait respirer par un tube trachéal communiquant avec l'inté- rieur d'un gazomètre plein d'air étaient rapidement asphyxiés lorsque l'air qu'ils res- piraient avait une pression de 20"'" à So"""' au-dessous de l'air ambiant. » Pour M. Rronecker, le mécanisme des accidents tient à la stagnation du sang dans le poumon, la pression du sang étant très faible dans les vaisseaux de cet organe, un faible changement dans la pression de l'air inspiré peut produire des perturbations considérables dans le cours du sang ; les sujets atteints du mal des montagnes sont dans un étal analogue à celui des malades atteints d'insuffisance mitrale. Ces derniers, du reste, sont très préparés à subir le mal des montagnes et l'éprouvent déjà à de faibles altitudes, dans ces deux sortes de troubles de la circulation. Deux méthodes peuvent atténuer ces troubles : l'une, purement mécanique, l'excitation forcée, est analogue à l'expérience de Valsalva; la seconde, agissant sur le système nerveux, provoque des contractions réflexes au moyen d'excitations périphériques de la peau. » PHYSIOLOGIE. — Sur les modificalions que. subit la respiration par suite de l'ascension et de l' acclimatement à l'altitude du mont Blanc. Note de M. J. Vallot. (( J'ai mis à profit les séjours de longue durée que j'ai faits à mon obser- vatoire du mont Blanc pour étudier les modifications produites par l'alti- tude dans la respiration et raniélioration qui survient par suite de l'accli- matement. ^ » Les expériences ont été faites au cours de quatre séjours, de deux semaines chacun, à l'observatoire, en 1898, 1899 et 1900. Elles portent sur des sujets menant la vie active ordinaire. Elles comprennent I25 déter- minations complètes des éléments physiques de la respiration, faites sur moi-même, et 21 déterminations faites sur uu de mes compagnons. En I ■>.S:' ACADÉMIE DES SCIENCES. outre, i5o dcterminalions comparalives ont été faites dnns la vallée. Les conclu-iions ont été tirées de la moyenne desqualre expédilions. » Les inspirations se faisaient par la bouche, à travers un compteur à gaz el une valvule de Muller. Chaque expérience était prolongée pendant une durée de i.5 minutes, après nn repos au moins égal. )i Dans chacune des stations le volume d'air inspiré a montré une variation diurne considérable, étroitement liée aux repos, atteignant en moyenne un quart du volume total. Chaque repos provoque une augmentation brusque, suivie d'une diminution de même valeur, mais un peu plus lente. >) Le volume d'air inspiré, mesuré à la température du corps humain et à la pression du lieu, subit de grandes variations, tant par suite de l'ascension que par suite de l'acclimatement à l'altitude expérimentée. L'augmentation du volume inspiré est produite par l'accroissement du nombre des inspirations et par l'aiigmenlalion de leur amplitude. Chez moi, le nombre d'inspirations a augmenté pendant la première semaine, l'amplitude des inspirations restant sensiblement la même; tandis que la deuxième semaine, le nombre des inspirations restant stationnaire, leur amplitude s'est mise à augmenter régulièrement. La figure suivante montre, en litres par minute el pour chaque jour successif passé au mont Blanc, la quantité d'air respiré par minute, mesurée à 36" et à la pression du lieu. Fis. •• Ascension t 2 3 ç 10 u 12l)escente » Le jour de l'arrivée, c'est-à-dire après deux journées d'ascension, on observait une augmentation de i5 pour 100, causée par l'ascension, mais qui ne persistait pas entièrement, car il se produisait ensuite une petite diminution de 7 pour 100 pendant les deux premières journées du séjour. C'est sous l'empire de cette dépression que je soufTrais du mal de montagne. L'état maladif cessait vers le troisième jour, lorsque la quantité d'air inspirée recommençait à augmenter. L'augmentation continuait alors régulièrement jusqu'à la fin du séjour. \\n deux semaines elle était de 3o pour 100. ■ » La densité de l'aii' étant plus faible de 33 pour 100 à la station supérieuie, par SÉAN'CE DU 28 DÉCEMBRE igoS. 1285 suile de Ja difiTérencede la pression atmosphérique, la varialiqn delà quantité aèio/«e, c'est-à-dire ramenée à o" et à 760""", de l'air inspiré a suivi la niarctie figurée sur le graphique suivant. Ascension i s » Le jour de l'arrivée, malgré raugmenlation du nombre d'inspirations causée par l'ascension, on trouvait encore un abaissement de la quantité absolue de 28 pour 100. La dépression des deux jours suivants conduit la perle à 29 pour 100, mais l'ampli- tude des mouvements respiratoires, augmentant ensuite progressivement, le déficit de la quantité absolue d'air inspiré n'était plus que de 1 4 pour 100 au bout de deux semaines. Les modifications des mouvements respiratoires produites par racclimatement étaient donc arrivées, en peu de temps, à compenser plus de la moitié des 3o pour 100 que la différence de pression atmosphérique avait fait perdre. » Ces résultats, tirés de la moyenne de mes quatre expéditions, se sont trouvés confirmés sur mon compagnon au cours de deux de ces expéditions. ^ » En examinant les graphiques, on voit que la respiration continuait à être en croissance à la fin du séjour, et que l'augmentation ne semblait pas près de s'arrêter. 'L'acclimatement paraissait déjà à peu près complet, et le mal de montagne avait dis- paru depuis le troisième jour. » On trouvera les Tableaux des chiffres observés de la complète discussion de mes observations dans le Tome VI des Annales de l'Obsen-aloire du mont Blanc, actuel- lement en préparation. » PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — Sur une relation entre le travail et le travail dit statique, énergéliquement équivalents à l'ergographe. Note de M. Charles Henry et de M"^ J. loTEYKO, présentée par M. Alfred Giard. « Pour trouver une valeur de la dépense du travail statique, à l'ergo- graphe, nous suivons une méthode dont le principe a été appliqué avec succès par Coulomb dans l'évaluation du travail de la locomotion : d'une part, nous recueillons un ergogramme à une grande vitesse du cylindre, . R., 1903, ■-:' Semestre. (T. CXXXVII, N" 26.) '^8 I-.86 ACADÉMIE DES SCIENCES. aux rythmes rapides de i6o àli.'io conLractions à la minute : nous ohtenoiis ainsi des aires au lieu de lignes; d'autre part, nous soutenons un poids pendant un temps connu, opérant dans les deux cas jusqu'à épuisement et nous admettons que dans les deux cas la fatigue est la même. )) La figure i repi'ésente deux de nos graphiques réduits d'un tiers : le poids esl de C's pour le travail statique, de ?>^'i pour l'ergogramme : le rythme esl de i5o con- tractions à la minute. Le travail statique étant toujours associé à du travail dynamique Fis. 1. I et réciproquement,' nous devons retirer de la contraction dynamique tous les éléments statiques et de la contraction statique tous les éléments dynamiques, afin de comparer du travail exclusivement statique à du travail exclusivement dynamique de même dépense. )) La dépense est proportionnelle au temps (Haughlon), au raccourcissement et à la charge (Chauveau). Il n'y a pas lieu de se préoccuper des durées respectives des tra- vaux statique et dynamique dans nos deux expériences de comparaison, car chacune des poitions de ces travaux représente la dépense maxima pendant riiitervalle de temps qu'elle a duré; en effet, si l'un des termes statique ou dvnamique, au cours d'une expérience, pouvait, par exemple, être augmenté, l'autre augmenterait en même temps puisqu'il y a inséparabilité entre ces deux termes; la somme augmenterait donc par là même : ce qui est impossible, puisqu'elle représente par définition la dépense maxima. » D'autre part, dans nos deux expériences, les raccourcissements sont sensiblement .les mèfnes; il en est de même, en général, des poids; et quand les poids ne sont, pas les rnêmes, les dépenses sont ramenées à l'égalité par une correction facile, puisqu'elles sont.proporlionnelles aux poids. Dans ces conditions les divers éléments dynamiques ^èl statiques de nos deux expériences sont comparables. .'•'■» Appelant cO la dépense totale, G le travail, P le liavail statique, p le poids dans SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE ir)o3. 1287 l'expérience ergograpliique, G' le travail, m' le travail statique d'établissement, II' lé travail statique de régime, /y' le poids soutenu lors de l'expérience de soutien, on peut poser, a et ,3 étant des coefficients de proportionnalité. ;>) lÔ !-U .) = <"'..' -^l'j. e est la somme des ordonnées mavima (/Z^'. i, gr. 11° 2) multipliée par p. G' est le produit de p' par la hauteur à laquelle on le soulève pour le soutenir ensuite {/î^'- i, gr. Il" 1). Il' est obtenu en multipliant, suivant la définition du travail statique, lé poids par la durée de la sustentation : le poids tombe bien un peu, mais si lentement qu'on doit le considérer comme soutenu intégralement de même que dans la période d'établissement ra'. Le terme P comprend : i" le travail statique lors du soulèvement du poids/», et que l'on peut considérer comme égal au produit du poids par le temps, la vitesse cliangeant peu ; 2° le travail statique lors de la descente du poids; ce travail est la différence entre l'aire parabolique en chute libre et l'aire de la courbe de sou- tien; mais l'arc de parabole se confondant sensiblement ici avec une droite et l'aire parabolique étant très petite, on peut considérer ce travail comme représenté par l'aire de soutien, sensiblement la moitié du poids multiplié par le temps. )) Bornée à cela, la méthode ne nous fournirait que des nombres voisins des maxima de dépense et ne permettrait pas de préciser la nature de la fonction cherchée. Pour avoir une suite de valeurs de travaux dynamiques et statiques équivalents énergétiquement, nous avons comparé dans une première série, à des ergogrammes purs, des travaux statiques et des tra- vaux ergographiques mêlés systématiquement; dans une deuxième série, à ces travaux mêlés des travaux mêlés de môme nature, continuant tou- jours chacune des deux expériences de comparaison jusqu'à l'épuise- ment. » Si dans la première expérience ' Ki!oj;r;im- niètrcs. Ivilogs-seconde. 0,195 (J.) 28,6 [form. (2)] 0,200 (.1.) 19,32 » 0,394 (J-) 55,3 » 0,172 (J.) 9, 17 [form. (3)] » La fonction cherchée est remarquablement représentée par une droite : )) Les travaux dynamiques croissent proportionneUcmenl aux travaux sta- tiques énergétiquemenl équivalents; le coefficient de proportionnalité est — • » PHYSIOLOGIE. — Recherches sur le rôle de la glande interstitielle du testicule. Hypertrophie compensatrice expérimentale. Note de MM. P. Ancel et P. lîouix, 'présentée par M. Alfred Giard. (c L'action générale du testicule sur l'organisme est connue depuis long- temps. On l'a attribuée à une sécrétion récrémentitielle du liquide sper- matique. » Les recherches morphologiques sur la structure du testicule des Mammi- fères, parvenues dans ces dernières années à un grand degré de perfection, ont montré que cet organe renferme, non seulement des tubes sémiiiifères avec les divers éléments de la lignée spermatogénétique et leur syncytium nourricier, mais encore des cellules disséminées entre ces tubes et dési- gnées sous le nom de cellules interstitielles. Ces cellules, découvertes par Leydig, en i84o, et bien connues depuis les recherches de beaucoup d'au- teurs (KôLLiKER, LL■D^YIG, Hansemann, Lubahscii, Touuneux, Lenkossèk, Reinke, Plato, FiuEDMANN, Beissner, Mathieu, Regaud et SÉNAT, Gan- FlKi, etc.), représentent de véritables éléments glandulaires. Nous-mêmes SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE igoS. 1289 avons moniré qu'elles offrenttoiis les signes cytologiques d'une grandeacti- vité glandulaire, qu'elles renferment de nombreux produits de sécrétion et qu'elles passent par toutes les phases d'un cycle sécrétoire. Dans leur ensemble, elles constituent donc un organe interposé aux canalicules sé- minifères et que nous avons appelé glande interslitielle du testicule. » Quelle est la signification physiologique de celte glande? Presque tous les auteurs qui ont étudié les cellules interstitielles en ont fait des éléments trophiques pour les cellules séminales. Seuls quelques auteurs leur soup- çonnent un rôle de sécrétion interne, sans d'ailleurs en fournir la preuve et sans montrer quelle serait leur action. » Dans plusieurs travaux précédents, nous avons réuni un groupe de fnits d'ordre morphologique, physiologique et chimique, qui, rapprochés les uns des autres, nous ont autorisés à formuler l'hypothèse suivante: l'action générale sur V organisme, reconnue jusqu'ici au testicule tout entier, doit être rapportée à la glande interstitielle. )) Nous avons entrepris une série d'expériences pour démontrer le bien fondé de cette manière de voir. Nous avons tout d'abord cherché à prouver: r^que la glande interstitielle ne sert pas seidement à la nutrition des éléments séminaux; 2° qu'elle a iine action générale sur l'organisme. » 1° Nous avons montré, par la sténose des voies excrétrices du sperme chez l'adulte (ligature ou résection du canal déférent, injections sclérogènes dans l'épididvme) que les deux glandes du testicule, séminale et interstitielle, sont relativement indépendantes l'une de Tautrè. Cette sténose produit en elTet la dégénérescence progressive des éléments séminaux, tandis que les cellules interstitielles conservent leur intégrité mor- phologique. ■ ,. » 2° Pour dém-ontréi- l'action générale delà glande interstitielle sur l'organisme, nous avons institué certaines expériences en partant de la notion biologique suivante : on sait que l'ablation des représentants d'un système glandulaire pair amène au bout d'un certain temps l'hypertrophie compensatrice de la glande opposée. L'organisme con- tinue ainsi à bénéficier, après l'opération, d'une quantité de produits égale à celle qui lui était fournie par le système glandulaiie tout entier. Si nous enlevons un testicule, les deux glandes du testicule opposé (séminale et interstitielle) s'hypertrophieront; mais si, sur le testicule restant, nous réséquons le canal déférent, la glande séminale, dégénérera. Dans ces conditions, nous n'aurons une hypertrophie de la glande intersti- tielle que si cette glande possède un autre rôle qu'un rôle trophique vis-à-vis des éléments séminaux, c'est-à-dire une action générale sur l'organisme. » Nous avons fait celte expérience sur des Lapins et des Cobayes. Après avoir en- levé un testicule et ligaturé le canal déférent du testicule opposé, nous avons laissé nos animaux en expérience pendant 6 mois. L'examen du teslicuJe nous a montré les faits suivants : Au point de vue macroscopique, ce testicule est diminué de volume- il est mou et présente à la couj)e une couleur brun chocolat, très différente de la teinte 1290 ACADEMIE DES SCIENCES. blanc rosé des testicules normaux, fait intéressant si on le rapproche de l'aspect oflert par les testicules largement pourvus de cellules interstitielles. Sur coujjes microscopiques, le testicule montre des transformations profondes. Les tubes sémi- nifères sont diminués de diamètre; la plupart des cellules séminales ont disparu; cer- tains tubes ne renferment plus que des spermatogonies et le syncylium sertolien; d'autres montrent encore quelques spermalocytes; dans aucun nous n'avons retrouvé de spermatides ni de spermatozoïdes. La glande interstitielle, au contraire, a pris un développement considéiable. Elle constitue, entre les canalicules séuiiniféres dégénérés, de larges traînées richement vascularisées. Les cellules constitutives de cette glande sont nettement orientées autour des vaisseaux sanguins, auxquels elles forment des gaines plus ou moins épaisses. Elles présentent toutes les signes d'une grande activité sécréloire. » En somme, la glande séminale est dégénérée; la glande interstitielle, non seule- ment a conservé son intégrité, mais a même au moins doublé de volume. » Nous pouvons donc conclure : 1° la glande inlerslilielie n'a pas pour rùle unique d'assurer la nutrition des éléments séminaux; 2° elle a une action générale sur l'organisme. » Nous montrerons prochainement que seule, dans le testicule, elle a celle action générale, et que c'est à elle qu'il faut reconnaître l'influence accordée jusqu'ici au testicule tout entier. » BIOLOGIE GÉ.\ÉR.\LE. — Siir les croisetncnts entre la.fies dlffèrenles. Note de M. Georues Coltag.xe, présentée par M. Alfred Giard. « Je résumerai, dans les quatre propositions suivantes. A, B, G et D, tous les faits que j'ai constatés au cours de mes recherches expérimentales sur les croisements entre taxies différentes chez les veis à soie fia mûrier ('). Je me servirai, pour ce résumé, des termes mnémons et laxics dont j'ai donné la définition dans une Note précédente (-). » A. Les innénions antagonistes restent qualitali^-e nient inaltérés; ils sont hétéro- dynames (croisements mendéliens). Dans certains croisements entre deux taxies «, et (7, on constate les particularités suivantes : 1° tout individu issu d'un œuf croisé «1 X a., ou a,X a, ne diffère en rien, au point de vue morphologique, des sujets de lune des taxies pures, (T, par exemple. On dit alors que le caractère a^ est dominant (') Bulletin scientijique de la France et de la Belgique, dirigé par A. Giard, t. XXXVII, janvier igoS. C) Sur les facteurs élémentaires de l'hérédité (Comptes rendus, séance du i4 dé- cembre igoS, p. 1075). SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE igoS. 1291 el lecaraclère a, récessif ; 3° à la génération suivante, les produits du croisement entre eux des sujets croisés de première génération qui ne présentaient que l'apparence a,, mais qui possédaient à l'étal latent le caractère CTj, présentent les uns le caractère a, et les autres le caractère a,, dans la proportion de 3(7, pour la,. » On désigne souvent le caractère dominant par le symbole D, et le symbole réces- sif par le symbole R. » 1). f^es mnémons antagonistes restent qualitativement inaltérés; ils sont homo- dynanies. Dans certains croisements entre deuv taxies rt, et a,, il arrive que tous les individus issus des œufs a^ x a, se partagent yja/' /?iO(7(e entre les deux taxies «, et a^. Les générations suivantes dans lesquelles interviennent comme parents des sujets croisés de première génération ne témoignent également aucune hétérodynamie entre les mnémons primitifs de a, et «2. » C. Les mnémons antagonistes réagissent entre eux ; il y a combinaison et for- mation d'une nou^'elle ta.rie. Dans certains croisements entre deux taxies a, et a,^ il arrive que tous les individus issus des œufs croisés a, X a.^ se partagent entre trois taxies a^, a, et une nouvelle taxie présentant une combinaison des deux taxies primi- tives. " » D. Les mnémons antagonistes réagissent entre eux; il y a combinaison, puis destruction de la poly taxie. Dans certains croisements entre deux taxies a, et a^, il arrive que tous les individus issus des œufs croisés «r, X a^ sont identiques en ce qui concerne le caractères qui présente alors une modalité intermédiaire entre a, et a^. En d'autres termes, il y a fusion des caractères o, et a^ à la première génération croisée. Mais à la seconde il y a variation désordonnée : les produits du croisement entre eux des sujets croisés de première génération présentent, pour le caractère or, toutes sortes de modalités intermédiaires entre (7, et a,, y compris les modalités fl, et a, elles-mêmes. 1) /.rt poly taxie du caractère a est détruite, et dans les croisements ultérieurs entre eux ou avec les sujets de taxies pures a^ et «•> des individus de dillerentes géné- rations issus du croisement (7, x a,, les mnémons ne paraissent plus guère différer de ceux des caractères non polytaxiques ordinaires, c'est-à-dire des caractères variables à variabilité continue. » Le mode B a élé signalé d'tine façon précise pour la première fois par Grégor Mendel, en i865, cliez Pisiim salnum. De nombreux cas de croi- semenls mendélipns ont été observés de nouveau ces dernières années par de Vries,|^Correns,'Tschermak, Baleson, Cuénot, etc. M Le mode B semble bien moins fréquent. Je l'ai observé pendant les trois années iSgj, 1896 et 1897, dans les croisements entre deux races de vers à soie dont l'une était à cocons blancs, l'autre à cocons jaunes. Mais j'ai constaté aussi des croisements mendéliens entre ces deux mêmes races. » La sexualité est une sorte particulière de ditaxie qui paraît suivre, à certains égards, les mêmes lois héréditaires que les caractères polytaxiques à mnémons honiodvnames. 11 en est de même de l'hétérostylie, dilaxique r292 ACADEMIE DES SCIENCES. OU Iritaxiqne, des Prirnula, Linitm, O.ralls, Pulmonnria. Lylhram, Nar- a'ssus, elc. » Le mode C est encore plus rare que le mode B, du moins je ne l'ai observé qu'une fois, dans un croisement de 1895, entre deux variétés de vers à soie, dont l'une était à vers moricauds, l'autre avers zébrés. En 1896, la moitié environ des 329 sujets issus du croisement furent à vers mori- cauds, et l'autre moilié à vers à la fois mnricaiids et zébrés. En 1897, chez les descendants, au nombre de 820, des représentants de cette nouvelle laxie croisés entre eux, les vers à la fois moricauds et zébrés furent au nombre de 386, et les vers moricauds au nombre de i35. En outre le carac- tère irr zébré, qui avait été latent en 1896, reparut chez 2/|5 sujets, et aussi le caractère verb/anc chez 54 sujets. Ce dernier caractère était alors latent depuis au moins 3 générations. » Le mode D est connu depuis longtemps ; c'est celui que présentent en général les hybridations, c'est-à-dire les croisements entre espèces dilTé- rentes. » J'ai constaté encore, et c'est là un fait très intéressant, que les mêm^s mnémons, c'est-à-dire les mnénions d'une même taxie dans une mêmerace, pouvaient réagir suivant l'un ou l'autre des quatre modes A, B, C ou D, suivant qu'ils étaient mis en présence, par le croisement, de tels ou , tels autres mnémons antagonistes, choisis dans d'autres races ou d'aulres espèces. » PHYSIOLOGIE C0MPAR1':e. — Sur le pliolotropisiiie des Arliozuaircs supérieurs. Note de M. Gfouges Boii\, présentée par M. Edmond Perrier. « Dans maintes circonstances on a abusé du mot phototropisme. » Les figures représentent des expériences effectuées dans des cuvettes de porcelaiue sur'des ConvoliUa (I à tV) et sur'des Néréides (V). Les ilèclies indiquent la direction des rayons lumineux; les hachures, lesombres portées; les traits contournés, les anî- nîa-u*; fiai- première ligné Veprésente l'état initial, là seconde l'état fi n'ai, au bout du temps t (r heure pour I, IV,V; 10 miniites pour 11 et III). Il semble que les Vers se portent vers ta lumière,' qu'il y ait /3/('/(.s/«e pusitif. Rie^i n'est plus faU\. ,^ » Si, dans l'expérience I, on observece qui se passe entre l'état initial et l'étal final, on rons-tale nue les Co/iro/«<(7 traversent la liirne de séparation de J'ombre et delà lumière dans tes deux sens (sam reciïls) : au début les indU-idus' qai marchent en )séns.contrdii'e 'de ItiiùMièfe sont'en'iiiêTrtè Â6iû'bi'è"q'u'e''cè'àsc qui marche'nt dans le iéns'dé'la /(//w/è/e (par fcoiisféquent pas de pliotoiropisihe) ; niais ceii\ qui viennent de SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE \go3. 1293 la région éclaii-L'C sont, comme je l'ai montré {Comptes rendus, 2,3 novembre 1908), dans un état de fatigue latente (') qui se manifeste dès que l'excitation lumineuse- cesse : les Coiuoluta qui viennent de pénétrer dans une ombre s'y arrêtent et des- sinent bientôt une bande verte en bordure de l'ombre; les individus qui vont vers l'ombre ?ie s'étalent pas k sa surface, et l'ombre, sauf sur la bordure, se dégarnit peu à peu par rapport à la lumière. La répartition finale est due à un effet tonique. » De même en II et en III : les Vers commencent par se répandre partout, mais peu à peu l'ombre disparaît; les individus qui sont dans l'ombre sont plus fatigués en III qu'en II et y restent plus longtemps. » En IV, un faisceau de lumière traverse la cuvette, bordé par des ombres pro- jetées artificiellement ; comme dans les cas précédents les Vers se placent surtout en bordure des ombres. » En V, les Néréides, après ai'oir circulé dans tous les sens, se reposent dans l'ombre portée où elles ont pénétré par hasard. » Dans tous ces cas, il n'y a pas de phototropisme : il y a arrêt à l'entrée de l'ombre, dû à la fatigue provoquée par la lumière. C'est ce que n'ont pas vu Gamble etKeebledans un Mémoire sur les Conroluta qui vient de paraître (Quarterly Journal, décembre igo3)et Ferrounière (Thèse, Paris, 1901); les figures ci-dessus rappellent étrangement celles de ces auteurs, qui concluent au phototropisme positif. )) De plus, j'ai reconnu qu'il snfllt d'incliner de \° le fond du vase pour obtenir des figures difTèreiites, qui varient d'ailleurs suivant l'heure de la marée et le degré de l'éclairement. Or, Gamble et Keeble ont négligé l'influence des pentes et une foule d'autres conditions que j'ai indiquées dans le Bulletin du Muséum (novembre igoS). » Pour les Rediste diversicolor, il faudrait considéreren outrela composition de l'eau. Ces Néréides peuvent vivre dans trois conditions : a, eaux salées (') Beaucoup plus intense sur la porcelaine que sur le sable. C. R., 1903, 2° Semestre. (T. CXXXVII, N» 26.) 169 T294 ACADÉMIE DES SCIENCES. relativement profondes ; b, mince couche d'eau saumâtre; c, mince couche d'eau douce. En b seulement elles perçoivent les ombres à distance et se dirigent vers elles, et elles reculent quand elles sont sur le point de s'engager dans une tache fortement éclairée; ce double phototropisme (pho- totaxie) négatif n'existe plus en a etenc, où lafatigueagissantseuleenlraîne (\e& apparences de phototropisme positi f ; il semble qu'en b l'acuité visuelle soit accrue ; serait-ce par les rayons N ( ' ) ? )) Ici j'ai voulu simplement attirer l'attention des Biologistes sur la com- plexité d'un problème important : il suffira, pour s'en convaincre, de lire le Mémoire de Milsiikuri sur les Littorines et celui que je viens de faire paraître sur les Convoluta. Au commencement du xx*" siècle, il est temps d'apporter dans les expériences plus de précision que ne le faisaient Trembley et Réaumur; or, l'élégant Mémoire de Gamble et Keeble, ca- pital à un autre point de vue (cellules vertes), demeure, malgré l'emploi de lumières monochromatiques, manifestement en arrière ("). « PHYSIOLOGIE. — Action de l'anethol sur l'organisme. Note de MM. E. Varexxe, J. Roussel et L. Godefroy, présentée par M. Troost. « On sait que, dans certaines contrées, de grandes quantités d'anis sont consommées comme condiment, dans le pain, les gâteaux secs et différents aliments. Les confiseurs, et surtout les distillateurs en font un usage con- sidérable. Or, malgré l'emploi séculaire de l'anis, quelques physiologistes ont accusé l'essence d'anis de provoquer certains troubles organiques; mais il est vrai que d'autres ont toujours soutenu son innocuité. » Récemment, le D'' S. Lalou, dans un travail important sur certaines essences (Thèse de doctorat es sciences, Paris, igoS) déclare qu'il a employé des doses considérables d'essence d'anis et d'anélhol sans pouvoir obtenir chez le client ni secousses, ni attaques. Des doses énormes n'ont provoqué que des phénomènes d'intolérance. Des doses de 3^ par kilogramme d'animal n'ont pu déterminer aucun signe d'intoxication. » Des essais prolongés depuis plusieurs années nous amènent à la même (') G. BoHx, Des rayons N considérés comme /acteur éthologique {Comptes rendus de la Société de Biologie, 26 décembre igoS). (^) Voir Nagel, Bot. Zeit., t. LIX, p. 298-299, et Bons, Comptes rendus de la Société de Biologie, 21 novembre igoS. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE igoS. 1290 conclusion que celle du D' Laloii : l'anéthol semble se refuser à être toxique. Et su constitution chimique le fait supposer, a priori : /CH=CH-CtP ^ ^ \OCH^ On voit que ce corps peut être antiseptique par son groupe aromatique et analgésique par son groupe oxyméthylique. Et, en pratique, il est incon- testable que l'infusion, l'alcoolat d'anis, etc., donnent d'excellents résultats contre certains troubles gastro-intestinaux. » Pendant plus de 3 ans, nous avons pu suivre une série (enlre autres) de douze lapins qui, tous les jours, absorbaient dans leur nourriture chacun une dose de aSs de graine d'anis. Ces animaux n'ont jamais manifesté le moindre malaise; il étaient nor- malement gras, vifs, d'un beau poil, se reproduisaient très régulièrement; leur chair était légèrement parfumée et agréable à manger. D'autres expériences faites sur une autre série de lapins avec de Valcoolat d'anis ont donné les résultats suivants (dont il faudrait, si possible, écarter l'action de l'alcool lui-même) : » Examen du sang : Mâle K. — Hématies 7 S/Joooo Leucocytes 7800 Mâle B. — ■ » 7825000 » ...... 8200 » Les éléments sanguins ne sont pas déformés et l'on compte seulement par milli- mètre cube : Mâle A. — Hématies déformées i5o Mâle B. — » 90 » Et, en somme, la formule leucocytaire peut s'écrire : Mile A. Mâle B. Polynucléaires neutiophiles 74 65 » acidophiles o,5 7 » basophiles 6 i , 5 Mononucléaires 2 3 Lymphocytes 17 19 Formes anormales ou indécises fi, h 5,5 Total des éléments leucocytaii-es 100 100 - » D'autres evpériences faites tout récemment suV une série de six chiens ont donné des résultats analogues. Nous donnions chaque jour à chacun des chiens de i''s ù S"*? d'anéthol, puis ensuite, comparativement, d'essence d'anis par kilogramme d'animal. Cette expérience a duré du 6 octobre au 20 novembre igoS. Il ne s'est produit aucun trouble chez les animaux; au contraire, et l'un d'eux surtout, venu en fort mauvais état de la fourrière, s'est très rapidement guéri d'une gastro entérite. L'administration du 1296 ACADÉMIE DES SCIENCES. produit étail des plus faciles : ranéliiol uu Tessence d'anis élaienl broyés dans un mortier avec du sucre et le produit était ajouté à la pâtée de chaque chien; l'absor- ption était régulièrement complète. » Enfin, nous avons essayé sur nous-mêmes l'action de l'anéthol à la dose de os,5o et is par 24 heures. Après un mois d'essais, nous n'avons rien constaté de particulier. L'essence d'anis s'élimine rapidement par les poumons et par l'urine; celte élimina- tion commence de 10 à i5 minutes après l'absorption. » A. ce propos, nous pensons avoir trouvé un réactif intéressant permettant de caractériser l'anéthol. On verse dans un tube à essais 2""" à 3''™' d'acide acétique cristal- lisable, puis 3""' du liquide dans lequel on recherche l'anéthol, puis S""' d'acide chlor- hydrique fumant. On chauffe; s'il y a de l'anéthol, il se développe une belle couleur verte. Dans ces mêmes conditions, l'eslragol donne une coloration améthyste, et le mélange d'anéthol et d'estragol donne une coloration lie de vin foncée. Nous revien- drons sur celte réaction importante pour la recherclie de l'anéthol; mais nous ne pouvons développer davantage ici ce résumé d'observations accumulées depuis plu- sieurs années et que nous espérons poursuivre grâce à l'obligeance de M. le D'^ Moussu, professeur de Pathologie à l'École d'Alfort. » Quant à présent, nous concluons : les essences d'anis (Albi, Alicanle, Tours, Russie) ne sont pas toxiques; l'anéthol n'est pas toxique et il est même probable que, sous différentes formes médicamenteuses, il prendra rang dans la Thérapeutique. » PHYSIOLOGIE. — De l'actio/i du radium sur les différenls tissus. Note de RI. J. Daxysz, présentée par M. Roux. « Une première série d'expériences dont nous avons relaté les résultats dans une Note présentée ici, le 16 février de cette année, nous ont permis de constater, entre autres choses, que, de tous les tissus d'un animal, c'est l'épiderme et le tissu nerveux qui sont relativement les plus sensibles à l'action des rayons du radium. De nouvelles recherches nous ont permis de préciser un peu les rapports entre les quantités de radium employé, la pureté des composés radioactifs, les temps d'exposition, d'une part, et, d'autre part, les effets produits. » Nous nous sommes servi cette fois d'un échantillon de bromure de radium pur de 5o"k (échantillon n° 4) et d'un autre échantillon d'un composé à parties égales de chlorure de radium et de baryum de 23™» (échantillon n° .'5) et nous avons fait agir ces deux sels parallèlement sur de petits animaux, à distance. » On enfermait des souris dans de petites cages en bois de S*^'" de haut sur ic^"" de SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE IQoS. 1297 large eL 6="" de profondeur et l'on plaçait le radium sur la cage, sur une planchelle munie d'une ouverture, de façon que les rayons n'avaient pas de bois à traverser. » Le radium a été maintenu en place pendant !\, 8, i4, 24 et 4^ lieures et pendant 10 et 20 jours. » L'exposition de 4 et de S heures aux rayons des échantillons n"* 3 et k n'a produit aucun effet appréciable. » L'exposition de i4 heures aux rayons du n° 3 n'a produit aucun elTet ; l'exposition aux rayons du n" 4 a produit, 20 jours après, une alopécie et une dermite assez grave sur la tète et sur le dos. Bien que la dermite ne soit pas encore complètement guérie (après 6 mois), la souris se porte bien. A la place du poil gris il a repoussé du poil blanc. » L'exposition de 24 heures aux rayons du n° 3 a produit au bout de 21 jours une légère alopécie, sans dermite, sur la tète et le cou; l'exposition aux rayons du n° 4 a provoqué une alopécie au bout de 16 jours, une congestion étendue de la peau de la tète et du dos après 21 jours et la mort au bout de 82 jours. » L'exposition de 48 heures aux rayons du n" 3 a produit l'alopécie et la dermite après 17 jours, une ])aralysie des membres et la mort après 44 jours. » L'exposition de 48 heures aux rayons du n" 4 de deux souris adultes a produit après i5 jours une congestion profonde de la peau, une paralysie des membres et la mort après 22 jours. La même expérience répétée sur 6 petites souris de i mois, pla- cées dans la même cage avec leur mère dans un nid de ouate, a produit une chute de poils complète sur le dos et les lianes déjà après 4 jours (du commencement de l'expé- rience) et a amené la mort par cachexie de tous ces petits animaux après 10 jours, sans qu'il y ait eu congestion de la peau. La mère est morte paralysée après 28 jours. » Enfin, il a fallu 20 jours d'une exposition ininterrompue aux rayons du n" 3 pour amener la paralysie et la mort de deux souris, avec congestion de la peau et 10 jours d'une exposition ininterrompue aux rayons du n'^ 4 pour paralyser et tuer deux souris sans alopécie et sans congestion appréciable de la peau. » Dans ce dernier cas, la peau était ramollie, comme bouillie; elle se déchirait à la moindre traction. J'ai constaté, en outre, que 25™5 de bromure de radium pur pro- duisent sensiblement les mêmes effets que 5o™s du même sel. » La gravité des atteintes auginenle donc avec la pttreté du produit et le temps de l'exposition. M L'examen microscopique des lésions produites sur le système nerveux cérébral dans les cas de paralysie et de mort rapides provoquées par l'appli- nalion du radium sur la colonne vertébrale ou sur le cerveau, après trépa- nation, a relevé surtout des troubles vasculaires. )) Sur des coupes de cerveau et de moelle que M. Manouélian a bien voulu préparer pour nous, on trouve les capillaires rompus et la substance nerveuse noyée dans du sang. Les cellules nerveuses ne présentent aucune altération appréciable. La paralysie et la mort de l'animal semblent résulter, dans ce cas, d'un processus hémorragique intense. 1298 ACADÉMIE DES SCIENCES. 1) Mais, si ces lésions sont le plus apparentes, on ne peut pas en conclure que l'action des rayons du radium porte uniquement sur les vasomoteurs et les capillaires. Dans les cas de mort en 10 à 12 jours, il y a paralysie ou cachexie et ramollissement de la peau sans congestion appréciable; il est donc évident qu'il y a aussi une action directe sur les cellules épithéliales et nerveuses. » Les expériences précitées nous montrent aussi que les tissus, et notam- ment les épithéliumsdes jeunes animaux, sont beaucoup plus sensibles que les tissus des adultes, ce qui revient à dire que les jeunes cellules sont plus sensibles que les cellules âgées. » Ce fait est important à noter parce qu'il expliquerait l'action en quelque sorte spécifique des rayons du radium sur les néoplasmes qui peuvent être atteints et profondément modifiés à travers la peau et une couche de muscles et sans que ces derniers tissus soient attaqués d'une façon appréciable. » Pour trouver quelques indications sur la nature de l'action nécrotique des rayons du radium, nous avons fait agir le tube u° 3 et les émanations de quelques milligrammes de bromure de radium pur in vitro sur une série de diastases, de sérums et de produits microbiens actifs. )) Je me bornerai à noter, pour le moment, qu'un sérum hémolytique de chien perd complètement ses propriétés hémolysantes après un contact de 3 jours avec le tube n° 3, tandis que l'activité de la trypsine avait été sensiblement augmentée par suite d'une exposition aux émanations pendant i4 heures. L'action du tube n° 3 sur les produits microbiens tels que la toxine diphtérique et la diastase protéolytique du charbon, ainsi que surla'ricine s'est montrée à peu près nulle, même après une exposition prolongée. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur une cunsécjuence de la Jécondaliun croisée. Note de M. Leclekc du Sablon, présentée par M. Gaston Bonnier. « Les expériences sur l'hybridation et la fécondation croisée ont ordi- nairement pour but d'étudier les caractères de la plante résultant de la fécondation^ d'une oosphère par du pollen appartenant à une autre espèce du même genre ou à une autre race de la même espèce. Je me suis proposé seulement de rechercher les modifications qui pouvaient être produites sur une plante, notamment sur le péricarpe, à la suite de la fécondation SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE ipo.S, 1 299 de l'oosphère par un pollen étranger. On avait déjà remnrqné que des cépages de Vignes à raisins blancs, fécondés par du pollen appartenant à une variété à raisins noirs, pouvaient produire des grains colorés; c'est aussi une opinion répandue que les Melons cultivés dans le voisinage des Concombres perdent de leurs qualités. J'ai recherché par des expériences précises dans quelle mesure la fécondation croisée modifiait la composi- tion chimique des fruits. » J'ai d'abord opéré sur des Melons {Cticumis Melo) et des Concombres (Cucumis salù'us). J'ai dosé le sucre et les matières amylacées dans le péricarpe : 1° d'un Melon fécondé par du pollen de Melon; 2° d'un Melon fécondé par du pollen de Concombre; 3° d'un Concombre fécondé par du pollen de Melon; 4° d'un Concombre fécondé par du pollen de Concombre. J'ai obtenu les résultats suivants : Matières Sucres amylacées Total pour 100. pour 100. pour 100. Melon X Melon 24,3 11,0 35,3 Melon X Concombre 5,8 10,8 16,6 Concombre X Melon i,3 8,4 9,7 Concombre X Concombre 1,1 9,5 10,6 » Les chiflTres portés à ce Tableau représentent la proportion de matière dosée rap- portée à 100 parties de matière desséchée. Les fruits ont été cueillis et analysés au moment de leur maturité apparente. Les caractères extérieurs du péricarpe n'ont pas été modifiés par la fécondation croisée, mais le Melon fécondé par du pollen de Concombre n'avait pas le goût sucré ordinaire des Melons. Le résultat de l'analyse montre que l'influence du pollen de Concombre a diminué la proportion de sucre d'une manière considérable. Par contre, le pollen de Melon n'a pas provoqué la for- mation de sucre dans le Concombre. » D'autres expériences ont porté sur deux races de Cucurbita Pepo : la Courge olive et la Courge à la moelle, cultivées dans des conditions identiques. En opérant comme sur le Melon et le Concombre, j'ai obtenu : Matières Sucres. amylacées. Total. Courge olive X C. olive 10, 3 43, i 53,4 Courge olive x C. à la moelle '3,4 24,9 38,3 Cour ge à lamoellexC. olive 3,6 21,8 25,4 Courge à la moelle X C. à la moelle. . . 6,7 3o,4 37,1 » Comme pour les Melons et les Concombres, l'apparence extérieure du fruit n'est pas modifiée par l'influence du pollen étranger; mais la somme des matières de réserves hydrocarbonées est diminuée. Il est à remarquer que, bien que la Courge olive renferme plus de réserves que la Courge à la moelle, l'influence du pollen de la Courge olive diminue les réserves de la Courge à la moelle. l3oo ACADÉMIE DES SCIENCES. » Il résulte de ces expériences que le pollen étranger modifie non seule- ment, comme on le sait, les caractères de la plantule, mats encore ceux du péricarpe, sur lequel il n'agit pas directement. D'ailleurs, il ne semble pas que le pollen d'une première plante agissant sur le pistil d'une seconde plante communique toujours au péricarpe de cette seconde plante les caractères du péricarpe de la première; il y a seulement modification des caractères et, dans les cas que j'ai observés, modification désavantageuse par suite de la diminution des réserves. En multipliant les expériences, on obtiendrait vraisemblablement des modifications dans des sens très divers. » Comme application pratique, on ne doit donc pas, conformément d'ailleurs à une opinion répandue parmi les jardiniers, cultiver dans le voisinage les unes des autres des Cucurbitacées différentes, mais appar- tenant au même genre et pouvant s'hybrider. De plus, le fait que l'élément mâle peut étendre son influence non seulement sur le produit de la fécondation, mais sur certaines parties de l'organisme maternel, pourrait, s'il était étendu aux animaux, avoir une certaine portée. » BOTANIQUE. — Sur un hybride vrai de chasselas par vigne vierge (Ampélopsis hederacea). Note de M. Grille. « On sait que Millardet avait tenté l'hybridation de la vigne par la vigne vierge. En novembre 1901, il rendait compte de ses expé- riences : il avait obtenu environ cinquante plantes en tout semblables aux vignes françaises qui leur avaient servi de mère. La vigne vierge n'avait laissé aucune trace de sa paternité. Il appela cette hybridation au résultat négatif /a«i5e hybridation, ou hybridation sans croisement des caractères. » En 1901 et 1902. je réalisai moi-même cette expérience, en hybridant le chasselas par le pollen de la vigne vierge. Sur les six plantes obtenues, il se trouva cinq faux hybrides, mais la sixième se révéla un véritable hybride. » Elle porlait au-dessus des coljlédous quatre très petites feuilles linéaires, puis deu\ feuilles aiiondies, une feuljle lancéolée parfaitement régulière, une autre feuille lancéolée portant à gauche un petit éperon (ces quatre dernières feuilles étaient por- tées sur de larges pétioles); puis quatre feuilles irrégulières se rapprochant de celles de la vigne, tout en ayant tendance à la forme hastée; enfin deux autres feuilles se rapprochant aussi de celles de la vigne et ayant une forme à peu près régulière. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE IQoS. i3oi )) En dehors de la diversité de leurs formes, ces feuilles avaient nue teiiile et, un aspect spécial très différents de ceux des autres vignes; elles étaient de types variés et fantaisistes, de telle sorte qu'il était impossible de les confondre ni avec celles du chasselas, ni avec celles de la vigne vierge. Elles avaient notamment, dès leur premier développement, une teinte vert olive qui les distini;uait nettement des feuilles de chas- selas dont la teinte rougeâtre est très accentuée. » Celte vigne, dont la croissance a été extrêmement lente, ne pourra sans doute pas survivre à l'hiver, mais son existence a suffi à prouver la possibilité d'obtenir de véritables hybrides de vigne et de vigne vierge. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur le rôle de Voxalale de calcium dans la nutrilion des végétaux. Note de M. Amah, présentée par M. Gaston Bonnier. « Dans une Note précédente ( ' ) j'ai indiqué comment, par l'observation et l'expérimentation, j'avais été autorisé à considérer les cristaux d'oxalate de calcium comme un produit d'excrétion et la possibilité d'obtenir des plantes entièrement dépourvues de ces cristaux. » La question se posait alors de savoir quelle était la raison utile de la formation des cristaux, que! en était le rôle. » A cet effet, j'ai cultivé différentes espèces de plantes appartenant à des familles variées, dans une solution nutritive mère contenant des pro- portions graduées de nitrate de chaux, variant de 08,01 à o^-^So pour 1000. » La formule de la solution mère était la suivante : eau distillée, looo»; nitrate d'ammoniaque, o^',4oo; sulfate de magnésie, o^, 200 ; phos|)hate de potassium, 0^,400; azotate de potassium, os,25o; sesquioxyde de fer, traces. » Mes expériences ont porté sur le Sarrasin, le Ricin, Lychnis dioïca, Lychni Githago à partir de la graine; Ficus Carka e.\.)iè^on\a. cultivés par boutures. J'ai fait neuf lots de graines ou boutures de chaque espèce, cultivant le premier lot dans la solution mère dépourvue de produit calcique, les huit autres lots, dans cette même solution, contenant : Pour le deuxième lot.... 0,01 de nitrate de chaux Pour le troisième lot o,03 » Pour le quatrième lot. . . . o,o5 » ( ') Comptes rendus, 6 avril igoS. G. h., 1903, 2« Semestre. (T. C\XXVII, N° 26.) '7" l302 ACADEMIE DES SCIENCES. Pour le cinquième loi. ... o, lo de nitrale de cliuuik. Pour le sixième lot o,i5 » Pour le septième loi 0,20 » Pour le luiitième lot o,3o » Pour le neuvièuis loi o,5o » » Lorsque ces plantes ont acquis un développement suffisant, j'en ai étudié et com- paré pour chaque espèce l'assimilation résultante cl voici les chiffres que j'ai obtenus, indiquant la quantité de CO- décomposé par unité de surface ( i"^'"' ) : Lychnis Gitliago. 5 août igoS. Soleil. TempératuTC : 22°. Durée de l'expérience : 26 minutct. Premier lot . . . Deuxième loi. Troisième lot. . Quatrième lot . Cinquième lot , Sixième lot. . . . Septième lot. . . Huitième lot . . o , o48o o,o53i o,o538 o,o566 0,0681 o,o65i 0,0699 0,0677 Nauvième lot les sujets ont péri. Lychnis dioica. 9 août 1900. Soleil. Température : 21°. Durée : 20 minutes. Premier lot 0,0122 Deuxième lot 0,0263 Troisième lot 0,0276 Quatrième loi o,o3i2 Cinquième lot o,o4oo Si>Lième lot o,o45o Septième lot o,o46i Huitième loi 0,0457 Neuvième lot 0,0472 » Les résultats obtenus pour le Sarrasin, le Ricin, Bégonia et Ficus Carica oui été à peu près du même sens, avec cette particularité cependant que, pour le Ricin, malgré le renouvellement fréquent des expériences, les sujets des quatre premiers lots se sont arrêtés de bonne heure dans leur développement après l'apparilion des premières vraies feuilles; et pour le Bégonia, la respiration semble l'avoir remporté sur l'assimi- lation pour les Ijoutures des trois premiers lots. » Ces chiflVes indiquent nettement une assimilation dont l'intensité est d'autant plus grande que la proportion de nitrate de chaux ajoutée à la solution mère est plus grande et ce, jusqu'à un certain point, variable suivant l'espèce étudiée et à partir duquel l'activité de cette assimilation se maintient à peu près constante pour des pro- portions plus grandes de ce sel. » 11 semble donc résulter tout d'abord que la cliaux, sous forme de nitrate et tout au moins pour les plantes étudiées, est nésessaire dans une proportion minima (vaiiable suivant les espèces) au bon fonctionnement physiologique de la plante. » L'étude histologique des plantes expérimentées montre que les cristaux d'oxalale de calcium ne font leur première apparition que dans les feuilles de sujets développés à la faveur de solution nutritive contenant une certaine proportion minima {variable encore suivant l'espèce étudiée) de nitrate de chaux. SÉANCE DU 28 UÉCEMBUE igoS. ' 3o3 » Assez rares tout d'abord, ces cristaux deviennent de plus en plus nombreux à mesure que la proportion de ce sel augmente. „ Par exemple chez Lychrus Gillmgo, ce n'est que dans les feuilles des sujets du quatrième lot (oe,o5 pour 100 de nitrate de chaux) qu'est décelée la présence de quelques rares cristaux. Sans être abondants, ces cristaux sont plus nombreux dans les feuilles des sujets du cinquième lot, et tandis que L'intensité du phénomène assimila- toire demeure à peu près constant dans chacun des lots suivants, ces cristaux y deviennent de plus en plus nombreux. » Ces expériences et ces observations permettent les conclusions sui- vantes : » La chaux (sous forme de nitrate) nécessaire à la constitution et par suite au bon fonctionnement physiologique de la plante, est entièrement assimilée jusqu'à une certaine proportion, variable avec l'espèce ; au-dessus de cette proportion elle est éliminée sous la forme de cristaux d'oxalate de calcium, comme étant inutile. Il semble résulter par suite que, contraire- ment à ce que pensent certains auteurs tels que Bôhni, Schimper et Groom, la formation de l'oxalate de chaux aurait pour but l'élimination d« la chaux superflue, plutôt que l'élimination de l'acide oxalique. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la Nielle des feuilles de tabac. Note de M. H. Bouygues, présentée par M. Gaston Bonnier. « Pendant les vacances de 1903, il m'a été permis de me rendre compte de l'importance des dégâts que la Nielle occasionne dans les plantations de tabac de la vallée du Lot. Cette année du reste a été particulièrement favo- rable au développement de la maladie. J'ai visité de nombreux champs de tabac appartenant à 34 communes des cantons de Puy-l'Évêque, Catus, Luzech, Cahors, etc. Partout, j'ai trouvé, à des degrés différents, il est vrai, mais toujours sensibles, les atteintes du mal. Certains champs, et ils étaient les plus rares, n'avaient que quelques plants atteints par la maladie. Pour d'autres, et c'était la majorité, la proportion des plants malades aux plants sains variait de ^ à 4. » Enfin, pour d'autres champs, le nombre des plants avariés atteignait les ~ de la récolte. » Ces observations, prises un peu partout, m'ont permis d'établir la moyenne approchée des pieds contaminés ('). Elle s'élève pour l'arrondis- sement de Cahors seul aux | de la récolte totale de igoS. (' ) Je ne dis pas détruits. l'^o'l ACADÉMIE DES SCIENCES. » La perle est, de ce fait, considérable. En effet : les tabacs niellés sont classés comme tabacs de qualité inférieure ou même comme tabacs non marchands. On jjeut dès lors juger quel a été le degré de perle subie par bon nombre de cultivateurs en cette année de igoB. » C'est à la suite de pareilles constatations que j'ai décidé de reprendre l'étude de cette maladie, dont l'évolution est encore mal connue et dont la nature se prête à des opinions différentes. » La Nielle {^) ou rouille blanche ou maladie mosaïque [Blaltfleclienkranl^lieil {-) ou Mosaïklvranlvlieil {^)] se présente sous la forme de macules desséchées, de couleur blanc jaunâtre intéressant les deux faces du limbe. Ces taches peuvent être disséminées ou rapprochées. Dans ce cas elles s'unissent entre elles et dessinent, sur le limbe, une figure dont les contours sinueux, enclavent, çà et là, des portions du parenchyme vert. L'ensemble rappelle de loin une mosaïque : d'où le nom de Mosaikkiankheit par lequel les Allemands désignent cette maladie. » La section transverse de la feuille, quand elle traverse une macule, montre un aspect biconcave dû à un amincissement considérable. Son élude anatomique révèle l'affaissement complet des cellules épidermiques. des faces du limbe, des parenchymes palissadique et lacuneux et la disparition presque totale du contenu cellulaire. De plus, il existe autour de la tache un périderme local s'établissant aux dépens des cellules vivantes voisines des tissus mortifiés. » Ce périderme, dont les éléments cellulaires sont subéro-lignifiés, délimite le con- tour de la macule, c'est-à-dire le fojer d'infection. » L'évolution de la maladie mosaïque débute toujours par la face supérieure du limbe. Çà et là la coloration verte s'atténue et passe au jaune verdàtre. Ce commence- ment de chlorose est accompagné du flétrissement et de l'aff'aissement du tissu épider- mique correspondant. 11 en résulte la formation de cupules le plus souvent puncti- formes. Peu à peu le diamètre de ces cupules augmente, ce qui leur permet de se fusionner si elles sont nées très rapprochées; leur concavité se creuse de plus en plus par suite de la mortification et de l'alTaissemeat progressifs des parenchymes palissa- diques et lacuneux; l'épiderme de la face inférieure se flétrit et s'affaisse à son tour; enfin la dessiccation des tissus mortifiés se produisant, la tache apparaît sous la forme d'une macule biconcave de couleur blanc jaunâtre. Devenues très friables, les macules peuvent être emportées par le vent, ou bien, lors de la récolte, tomber dans le séchoir, ou se détacher du limbe au moment de la mise en manoque. Les feuilles sont alors criblées de perforations nombreuses qui leur enlèvent toute valeur marchande. (') Ed. Prillieux, Maladies des plantes agricoles, t. L (2) W. Beuerinck, Ueber ein Contagium vivum fluidum als Vrsaciie der Flecken- krankheit der Tabaksblàller ( Verhandelingen der koninklijke Akademie van Welenschappen te Amsterdam, 1898, p. i). (^) IwANOWSKi, Ueber die Mosaïkkrankheil der Tabakspjlanze {Botanisches Cen- tralblatt, n" ki, 1908, p. 4o). ÇÉANCE DU 28 DÉCEMBRE igoS. t3o5 » I/époqiie de l'apparition des premiers signes distinctifs de la Nielle n'est pas fixe. I.a période de manifestation peut s'étendre depuis le moment où les plants sont encore en nourrice sur la couche chaude et ont atteint en hauteur de 4'^°' à 6"", jusqu'à l'époque de la véraison. Toutefois l'appa- rition des premiers symptômes de la maladie, un mois après la transplan- tation des jeunes plants, est le cas le plus fréquemment réalisé. Des pluies fines, même très légères, favorisent la manifestation de la maladie. Des chaleurs persistantes enrayent, au contraire, son développement. » L'infection d'un champ de tabac formé de plants provenant d'un même semis peut être générale ou partielle : parfois avec de grands écarts. Dans plusieurs cas, je n'ai trouvé qu'un seul plant absolument sain sur 5oo plants; ailleurs, au contraire, 80 plantes saines contre 20 malades. » Les plants de tabac, dépourvus des caractères de la maladie de 3o à 60 jours après l'époque de la transplantation, se conservent généralement indemnes jusqu'à la livraison, même s'ils sont entourés par des individus contaminés. » Quant à la nature même de la maladie, les recherches personnelles auxquelles je me suis livré à ce sujet m'amènent à lui attribuer, avec MM. Prillieux (') et Iwanowski (-), une origine bactérienne : opinion opposée à celle de M. Beijerinck (^), qui attribue la maladie à l'existence d'un Contagium vivum Jluidurn à l'intérieur de la plante. » Les recherches que je poursuis me font espérer qu'il sera possible de lutter avec succès contre cette maladie redoutable dont les dégâts peuvent se chiffrer par des sommes importantes pour les planteurs de tabac. » GÉOLOGIE. — Sur le glaciaire de la Garonne. Note de M. L.-A. Fabre, présentée par y\. de Lapparent. « Les vallées pyrénéennes prémonlagneuses du Job, de l'Ourse et de Nistos s'orientent presque parallèlement à la basse vallée montagneuse de la Garonne qu'elles avoisinent. Elles débouchent non loin du fleuve, soit dans la haute vallée de plaine, soit dans la Neste-Garonne. Aucune de ces vallées secondaires ne paraît avoir alimenté de glacier propre. Elles sont ( ' ) Loc. cit. (2) Loc. cit. (^) Loc. cit. l3o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. cependant encombrées de matériaux glaciaires et fluvio-glaciaires. Les difrérences que présentent ces matériaux aux divers points de vue de la pétrographie, de la morphologie et de la distribution topographique con- duisent à y distinguer deux âges. » Un puissant amas fluvio-glaciaire ancien, formé de blocs et cailloutis siliceux patines, englobés dans des argerènes ocieuses, s'étale près de Malvésie, en aval du col qui, par Saint-Pé d'Ardets, fait communiquer la haute vallée du Job avec celle de la Garonne : le glacier pléistocène garonnais a dispersé ses blocages granitiques jusqu'au voisinage de ce col. Plus en aval, sur le massif crétacé qui sépare les deux vallées, on trouve des lambeaux du deckenschotter pyrénéen. » Dans la vallée moyenne de l'Ourse, à hauteur de la large coupure qui, parSiradan, s'ouvre dans la vallée de la Garonne, on observe une moraine fraîche et de nombreux blocs granitiques : ces derniers se relient à l'aval au glaciaire pléistocène garonnais. )i Plus à l'ouest, la branche orientale de la vallée de Seich-Nistos, qui remonte jusqu'au voisinage de celle de l'Ourse, est encombrée par un véritable complexe gla- ciaire et fluvio-glaciaire ancien ; à hauteur de Lombrès, sa masse argilo-caillouteuse compacte acquiert un profil remarquablement bombé. De part et d'autre, le débouché des vallées secondaires de Géneresl et de Nestier est pour ainsi dire barré par le deckenschotter. Au milieu des alluvions qui bordent la rive droite de la Neste- Garonne, les calcaires crétacés dessinent de capricieux persiliages. Dans leurs ensel- lements gisent des blocages variés : granités souvent anguleux, aux faces vives et fraîches, dans des gangues sableuses; quartzites, grès et poudingues siliceux, patines, fréquemment roulés, sporadiquement cantonnés dans les zones basses. Certains d'entre eux, très volumineux, dépassent ioo°'°. » Ces matériaux si différents ne sauraient provenir d'une même glacia- tion montagneuse. Les plus anciens se rattachent naturellement à la gla- ciation anté-pléistocène qui alimenta le deckenschotter pyrénéen. Des- cendu en suivant la vallée antécédente de la Garonne, l'ancien glacier s'est partiellement déversé par des cols mitoyens, dans les vallées latérales du Job, de l'Ourse et de Nistos. Le glacier pléistocène n'a utilisé que la coupure de Siradan pour se canaliser dans la vallée de l'Ourse : il a remanié la plus grande partie des vestiges de la glaciation précédente. Seuls ont subsisté latéralement quelques blocs gigantesques et certains autres, défilés dans les basses anses rocheuses. » Une régression marine sensible a affecté les rivages gascons à la fin du Miocène ; elle a pu modifier assez les conditions géographiques de l'écran pyrénéen pour y faire naître ou y développer l'englaciation. La phase d'étalement du deckenschotter, que l'on sait être postérieure au Miocène, peut alors se rattacher à l'oscillation positive des lignes de rivage qui a caractérisé les débuts du \.Yo'isihme étage médilerranèen on Pliocène marin. » SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1903. 1807 GÉOLOGIE. — Sur les racines de quelques nappes de charriage des Alpes occidentales . Noie de M. Emile Haug, présentée par M. Michel Lévy. « La division des Alpes du Dauphiné eL de la Savoie en zones, proposée par Charles Lory en 1866, peut être appliquée, avec certaines modifica- tions, d'ailleurs radicales, à toute l'étendue des Alpes occidentales. C'est ce que j'ai essayé de faire dans un article publié en 1896 et dans deux Mé- moires, dont certaines conclusions sont aujourd'hui assez généralement adoptées. Si, pour d'autres points, je me suis trouvé conduit à modifier ma première manière de voir, c'est que je n'avais pas tout d'abord tenu un compte suffisant des grands phénomènes de charriage dont M. Maurice Lugeon, dans une récente synthèse, a montré le rôle tout à fait prédomi- nant dans la tectonique des Alpes suisses. Je vais essayer, dans ces lignes, d'exposer sommairement comment je conçois aujourd'hui les relations qui existent entre les nappes de charriage et les zones tectoniques où doivent être cherchées leurs racines. Je me suis arrêté, pour certains points, à une interprétation assez différente de celle de plusieurs de mes confrères. » Je ne parlerai ici ni des « Chaînes subalpines », ni de la « première zone alpine » de Lory, car les nappes de charriage qui y ont été signalées sont restées en continuité avec leurs racines; il ne peut donc y avoir aucun doute sur leur origine. » La zone des Aiguilles d'Arçes et du val Ferret (« deuxième zone alpine » de Lory) est très resserrée en arrière des trois massifs cristallins du mont Blanc, du Pelvoux et du Mercantour; elle s'étale, par contre, largement dans les intervalles compris entre ces massifs, et son bord externe est une des plus importantes lignes de contact anormal de toutes les Alpes occidentales, ainsi que je le montrais dès 1896. Entre le Mercantour et le Pelvoux, c'est-à-dire dans l'Ubaye et dans FEmbrunais, elle est charriée sur la première zone. Entre le Pelvoux el le mont Blanc, elle semble éga- lement s'être étendue en recouvrement sur tout l'avant-pays. » En effet, nous avons pu établir, M. Lugeon et moi, que le massif de Sulens se compose d'au moins trois nappes superposées. La présence, dans la nappe moyenne, de brèches éocènes identiques à celles de la Tarantaise, nous a conduits à chercher dans la zone des Aiguilles d'Arves la racine de cette nappe. » C'est surtout au nord du mont Blanc que le charriage du bord externe de la zone des Aiguilles d'Arves vers l'extérieur de la chaîne donne lieu à d'intéressants phéno- mènes de recouvrement. Ce bord externe se continue sur la rive droite du Rhône par le pli de la Lizerne et des Diablerets, qui est couché sur une très grande largeur, de manière à s'étendre par-dessus les plis de la Dent de Mordes et du Muveran, par-dessus la lame de Néocomien à Céphalopodes et même par-dessus la zone triasique et juras- sique de Be\. J'ai développé ces conclusions dès 1896, et M. Maurice Lugeon les a l3o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. adoptées avec de légères modifications. J'en ai déduit, de plus, que tontes les Alpes cal- caires suisses, ainsi que les massifs cristallins de TAar et du Golhard, ne sont autre chose que l'épanouissement du faisceau des Aiguilles d'Ârves et du val Ferret. » M. Lugeon a démontré que la zone interne des Préalpes a sa racine dans ce même faisceau, sur la rive droite du Rhône valaisan, et ce résultat concorde fort bien avec nos anciennes conclusions relatives à la racine de la nappe moyenne de Sulens, qui correspond exactement à cette zone interne. La nappe inférieure de Sulens est carac- térisée par le Néocoinien à Céphalopodes et par un Malm semblable à celui des hautes chaînes calcaires de Savoie. Il est évident que sa racine est située moins loin vers l'in- térieur des Alpes que celle de la nappe moyenne. Elle ne peut se confondre avec l'une des racines droites du mont Joli, décrites par MM. Bertrand et Ritter, car on connaît les nappes auxquelles ces racines ont donné naissance. J'en conclus qu'elle se trouve dans la zone immédiatement suivante, c'est-à-dire dans le faisceau du mont Blanc. Sur la rive droite du Rhône, la nappe inférieure de Sulens a son équivalent dans la lame de iN'éocomien à Céphalopodes de Cheville, qui, privée de sa racine, s'intercale entre le faisceau de Mordes et le pli couché des Diablerets, c'est-à-dire entre la terminaison des hautes chaînes de Savoie et la conlinuation du val Ferret. La lame de Néocomien de Cheville, le massif amygdàloïde du mont Blanc et la racine de la nappe inférieure de Sulens occupent donc rigoureusement la même position par rapport à la zone des hautes chaînes de Sa\oie, au nord-ouest, et par rapport à la zone des Aiguilles d'Arves, au sud-est. » J'indiquerai dans une prochaine note la position probable des racines correspondant aux nappes supérieures, " PÉTROGRAPHIE. — Contribution à Vètude des roches basaltiques de l'Esl-A fricain. NotedeM.H. Ars.\xd.4ux, i)résentée par M. Michel Lévv. « I>es roches basaltiques ainsi que les roches alcalines que j'ai étudiées dans une Note précédente (') sont, parmi les roches éruptives, celles qui m'ont paru offrir les développements les plus considérables dans les pavs Dankali et Issa-Somali, ainsi que sur les bords des plateaux qui limitent ces territoires au sud et au sud-ouest. » Ces basaltes se subdivisent naturellement en deux groupes ; l'un d'eux est constitué par des roches âpres au toucher, très faiblement magnétiques, et offrant avec constance le faciès doléritique. L'autre groupe comprend des roches compactes magnétiques en général, dans lesquelles l'olivine n'est pas constante; ces dernières roches sont le plus souvent microlitiques. (') Comptes rendus, i2> novembre igoS. SÉANCn: DU 28 niCCEMBRE 190'^. l3o() » Les roches du premier iivoupe sonl toujours les plus récentes des séries volcaniques auxquelles elles appartiennent; je ne les al rencontrées que dans les régions basses du pays. Celles du aecond groupe existent aussi bien sur les plateaux que dans lesVégions basses du pays; je les ai trouvées soit à la surface, soit à un niveau inférieur; dans le premier cas, j'ai pu constater en bien des endroits qu'elles reposaient directement sur des calcaires, des grès ('), des schistes cristallins; dans le second, des falaises abruptes, des canons, des failles, me les ont montrées recouvertes par les roches alcalines aux- quelles il est fait allusion plus haut, ou bien par les basaltes doléritiques dont il vient d'être question. i> L'étude des lames minces montre que les roches du premier groupe sont à peu près holocristallines et constituées par des groupements ophitiques de feldspatlis basiques et d'augite associés à de l'olivine en grains bien développés et abondants, ainsi qu'à de la magnétite et à de rilménilo. Ces roches sonl de véritables basaltes doléritiques, elles représentent bien un terme de passage des basaltes à structure microlitique aux diabases à olivine. Les feldspalhs déterminés par leurs extinctions répondent en moyenne au labrador Ab^-Vn', leurs termes extrêmes sont le labrador Ab' An' et la bytownite; l'olivine, limpide, vert clair, renferme fréquemment en assez grande abondance de petits octaèdres de picotite jaune de miel, ainsi que des inclusions vitreuses. )> Les roches qui constituent le second groupe sont microlitiques ou ophitiques; dans ce dernier cas, ce sont les plus récentes des roches volcaniques au.xquelles elles sont associées. Les minéraux qui les constituent sont les mômes que ceux des dolé- rites; cependant les microlltes feldspathiques y descendent souvent à l'andésine, et dans un cas (basalte à anorlhite du Gubbet-Karab), les phénocristaux de feldspath sont constitués par de l'anorthite, et atteignent un développement assez considérable. Ces roches comprennent : des basaltes francs, des labradoriles, des labradorites dolé- ritiques. Dans les types porphyriques, les phénocristaux feldspathiques sont quel- quefois zones, parfois ils se groupent ophitiquement avec de l'augite, tout en gardant les uns et les autres des formes géométriques nettes; dans ce cas, l'augite montre des traces manifestes d'actions mécaniques (cassures, torsion, extinctions roulantes); l'olivine se présente le plus souvent en très petits grains; dans les basaltes francs, elle renferme quelquefois de petits octaèdres de picotite. » Dans ces deux groupes pétrographiques, rilmcnilc et la magnétile sont abondantes, cependant il est à remarquer que d'une façon générale les roches de la côte en sont notablement moins chargées que celles de l'in- térieur; dans les labradorites doléritiques eu |)articulier, la magnétite en gros octaèdres, l'ilménite en lames, sont moulées ainsi que les microlites feldspathiques par l'augite qui. dans ce cas, est brune,] violacée, et légè- rement polychroïque. (') Les calcaires sont de deux âges, ils sont vraisemblablement les uns primaires, les autres jurassiques; les grès qui leur sont toujours postéiieurs ne renferment pas de fossiles. Je me propose d'établir ces faits ultérieurement. C. R., 1903 ■• Semestre. (T. CXXXVIl, N" 26.) lyf K^IO ACADÉMIE DES SCIENCES. » J'ai eneclué les analyses en bloc de ces diverses roclies('); en voici les résullats : a. b. c. d. c. f. g. h. i. SiO- 46, G 48,7 48,9 4^,3 49,8 49,3 49,2 46,2 5o,i TiO= 1,4 >,7 ''4 ''8 3,8 3,9 2,3 4,o i,3 A.1-0'' i8,S i5,7 i8,9 20,1 17,9 16,0 18,0 19,0 19,6 Fe-0' 0,4 4,5 0,3 2,7 2,9 3,3 3,i i,3 i,S FeO 9,1 12,5 9,0 10,0 Ji,5 11,1 8,9 i3,2 9,0 CaO 10,6 JO,i 12,2 9,3 7,1 8,6 8,8 .7,7 7,1 MgO 12,2 6,0 6,0 7,8 4,6 0,2 4,9 4,7 4,9 K^O 0,2 0,5 0,3 0,7 0,8 0,6 0,7 0,7 1,2 Na^O 2,1 3,3 3,0 2,9 3,2 2,9 2,7 2,7 3,r Perte au feu ... . 0,1 1,0 o,5 0,7 0,0 o,5 i,5 i,5 i,-5 I o [ , 5 101,0 1 00 , 5 101,6 I o I , G 101,4 1 00 , 1 101,0 I 00 , I Densité 3, 00 3, 01 2,98 2,94 2,97 2,92 2,91 3, 01 2,87 » a, b, c, rociies de la côte ; d, c, f, i,', //, /, /, roclies de rintérieui-. )) [pb) =: pays bas; (P) ^ plateaux ; (/i;) = i"^âan inférieur; (/i .t) zr= niveau supé- rieur. » a. Basalte dolérilique, VabéJé, prés Djibouti ; b. Laljradorite, Sommet double (Gliissi), près Djibouti ; c. Basalte à anorthite, fond du Gubbet-Karab. B d. Basalte doléritique, Ouaramalka {ph); e. I^abradorite, Karakourkoura (P. //«'). 1) /. Labradorite, Guildessa (pb); ff. Labradorite doléritique, Karakourkoura (Wns). )) //. Labradorite doléritique, Irna (]'. i> s) ; i. Basalte. Arto, Djebel Guemel ipb). » /. Labradorite, Baldji (pb. n i). » L'interpréLilion de ces réitiltals conduit à adinelLre pour ces roches une composition minéralogique qui concoi-de avec les déterminations microscopiques, notamment en ce qui concerne la nature des f'eldspalhs, et la constatation de la présence ou de l'absence de l'olivine (sauf pour l'analvse l>). » An point de vue magmatique, toutes ces roches sont caiartérisées par une haute teneur en alumine. De plus, les roches de l'inlérieur sont très notablement plus riches en TiO^ et FeO^ que celles de la côte; la dif- férence qui existe entre elles est encore accusée par les valeurs du para- mètre magmatique ^ ,^, > qui font rentrer les premières dans le cinquième (') Toutes les roches dont il vient d'être question sont mélanocrates; des Ivpes beaucoup plus clairs, des basaltes se rapportant à mon second gioupe, se rencontrent assez avant sur le plateau Clioa ; ce sont ces basaltes qui recouvrent super(iciellement la vaste plaine au milieu de laquelle se trouve Adis-Abeda. •47 ,3 3 ,4 '7 ,8 4 ,2 1 1 ,5 7 , I 4 ,3 1 , I 2 ,8 I ,6 lOI ,3 2,93 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE igo3. l3ll siibrang de la nouvelle classification américaine, et les secondes dans le quatrième. » L'application à mes résultats du calcul des paramètres établis [iiir M. Michel Lévy (') permet d'observer la même scission dans mes roches, lorsque l'on considère le paramètre C défini par ce savant; cette applica- tion montre en outre que, au contraire de ce que l'on eût pu supposer en raison de l'important développement des roches alcalines dans les régions envisagées, notre série basique, dont le paramètre moyen de fumerolle est élevé (9 = 3,46), diffère nettement de la série alcaline et basique qui ren- ferme des roches telles que les néphéliniles et les téphrites. )) D'après ce qui précède, les roches qui font l'objet de cette étude sont donc susceptibles d'une distinction magmatique en relation avec la posi- tion géographique de leurs gisements; elle s'accompagne de variétés struc- turelles qui, elles, ne dépendent que des conditions de consolidation. » PHYSIQUE DU (iLOBE. — Sur les lacs de la haule Engadine. Note de M. Axdré Delebecque, présentée par M. Michel Lévy. « Il est à remarquer que, dans les montagnes, les longues dépressions formant col entre deux vallées sont presque toujours occupées par une série de lacs ayant sensiblement le même niveau. Le phénomène est parti- culièrement frappant aux Sept-Eaux, à la Bernina, à la Maloja. » Je voudrais dire quelques mots sur les lacs de ce dernier passage, que j'ai visités pendant l'été de igoS. » Ces lacs, au nombre de quatre, sont, en descendant le cours de l'Lin à partir de la Maloja, ceux de Sils, de Silvaplana, de Campfer et de Saint- Moriz. Le lac de Saint-Moriz parait être entouré d'une ceinture continue de roche en [)lace; mais l'opinion conr.mie, et à laquelle le professeur Heim (^) a prêté l'appui de sa grande autorité, est que les trois autres sont dus au barrage du cours de l'Inn par des affluents latéraux, l'Ova da Fex pour le lac de Sils, l'Ova del Vallun pour le lac de Silvaplana, la Suvretta da Saint-Moriz pour le lac de Campfer ('). (') MinnEL Lévy, Contribution à l'élude des magmas chimiques, etc. Paramètres magmatiques [Bulletin des Scr^'ices de la Carte géologique de France, t. XV, 1900- 1904, n" 96). (-) A. Heim, Die Seen des Oberengadia {Scluveiz-Alpenc/ub). (*) Voir la carte suisse Oberengadin au ^^ovô ^^ ''• carte géologique suisse au j^g-,Hr5, feuille 10 (Sondrio-Bormio). I,îi2 ACADEMIE DES SCIENCES. » D'après ce savant, la masse d'eau de l'Inii, dont le cours supérieur a été l'objeL d'iiiie capture iuiportaule de la part de la rivière Maira affluent du lacdeCùme, u'ajjluseu la force de repousser les dépôts de ces aldueiits, derrière lesquels se sont formés les trois lacs dont nous nous occupons. Ces trois lacs sont d'ailleurs sensiblement au même niveau, 1800'°, 179V" et I 794"" et leurs profondeurs respectives sont, (i'a[)rès les sondages très pré- cis des ingénieurs fédéraux, 71", 77" et 34™- » Cette interjji'étation me paraît devoir être modifiée après un examen attentif des lieux. Outre que la |)rofondeur de 77'" du lac de Silvaplana nous obligerait à attribuer une hauteur au moins égale au cône de déjec- tion (le la rivière Ova del Vallun, ce qui est assez invraisemblable, il est facile de reconnaître que, si l'on fait abstraction des cônes de déjection des trois torrents en question, on se trouve en présence d'une nappe d'eau continue s'étendant depuis la Malaja jusqu'au barrage qui sépare les lacs de Campfer et de Saint-Moriz. Et les torrents latéraux, bien loin de con- tribuer à la formation des lacs, ont simplement comblé en partie par leurs cônes de déjection une nappe d'eau déjà existante, tout comme le torrent issu du Val Fedo est en train de combler le lac de Sils; ils ont divisé en trois le bassin primitivement unique. >i L'ancien lac, qui s'étendait depuis la Maloja jusqu'au barrage de Campfer, avait une longueur d'environ 12''™, ce qui est digne de remarque. Les lacs de haute montagne sont en effet souvent très profonds, mais leurs dimensions horizontales sont en général très restreintes. Ainsi le lac Lanoux, le lac le plus étendu des Pyrénées et l'un des lacs de haute monlagne les plus considérables, n'a, à l'allitude de 2i54™, qu'une longueur de 2'^'", 5 avec une surface de 84''" el une profondeur de j4'". » Cet important bassin paraît être tout entier dans la roche en place. Toutefois, ni à l'amont du côté delà Maloja, ni à l'aval du côté de Campfer et de Suint-Moriz, je n'ai pu suivre une ceinture rocheuse absolument con- tinue, et, bien que cela paraisse peu vraisemblable, il n'est pas absolument impossible que l'écoulement de la vallée primitive se soit fait par des gorges étroites, actuellement comblées par des dépôts morainiques, qui seraient alors la cause de la formation du bassin lacustre ( '). » Dans le cas très probable oi^i la cavité du lac Maloja-Campfer est un bassin entièrement rocheux, je ne crois pas, pour bien des raisons quej'ai exposées tout au long dans mon Livre sur les Lacs français, qu'il faille (') Tl'1 est peul-ètre le cas de certains lacs du Cumberland el du Weslmoreland, comme l'a fait remarquer le professeur J.-E. Mair, de Cambridge. SÉANCE DU -.8 DÉCEiMBlŒ J(j()3. IJ5l3 l'allriLuer à des mouvements tectoniques; d'autre part, les roches cristal- lines et crislallophYliennes qui constituent les barrages de Campfer et lie la Maloja étant en général |)eu fissurées, il semble difficile de faire inter- venir l'érosion aqueuse. L'excavation par les glaciers me pai-aitrait être le facteur le |)lus vraisemblable. » ÉCONOMIE RURALE. — Suf la rclalion qui existe cnlre la proportion de gluten contenu dans les différents blés et la proportion des matières azotées totales. Note de M. E. Fleckevt, présentée par M. Schlœsing. « Dans deux Communications faites à l'Académie en 1897 ('), Aimé Girard insistait sur la nécessité de modifier les anciennes méthodes d'analyse des blés et sur les services que pouvait rendre, à l'agri- culture et à la meunerie, l'aj^plication d'un système nouveau, mettant en évidence les résultats qui caractérisent la valeur individuelle des produits destinés à être transformés en farine panifiable. C'est que, à cette époque déjà, l'attention des intéressés était attirée |)ar les conséquences de la diminution progressive du gluten des blés de grande culture, diminution telle que, sur le marché de Paris, la richesse moyenne des farines avait passé de 10,10 en 1871, à 7,80 en 1890, soit une perte de 2,3 pour 100. Dans un travail publié au Bulletin n° 6, année 1899, du Ministère de l'Jgri- culture '] i\'\ montré qu'il fallait rechercher cette diminution dans le rempla- cement, irraisonné et de plus en plus grand, des vieux blés français par les variétés à grand rendement d'importation étrangère; de plus, dans une étude présentée en 1900 au Congrès international de la Meunerie, j'ai prouvé que, dans le mèn>e ordre d'idées, les critiques faites contre le système de la mouture moderne étaient sans fondement. » Cependant, si, depuis quelques années, les méthodes rationnelles d'analyse ont pénétré peu à peu dans le contrôle des moulins, elles sont restées à peu près lettre morte pour l'agriculture; il s'ensuit que la valeur industrielle des blés a continué à baisser de telle façon que les grains donnant des farines à 6,5-7 P°"'' ^°° ^^ gluten sont, à l'heure actuelle, couramment offerts aux meuniers qui, bien entendu, ne peuvent les payer au prix correspondant à celui des blés |)lus riches que la boulangerie leur réclame. On aura une idée de l'importance qu'a prise la culture de ces blés (') CoiniAes reiulus, l. CX\1\', 1897. p. 876 el 926. l3£4 ACADÉMIE DES SCIENCES. inférieurs en lisanl le Rapport que vient de publier M. Vuaflart, Directeur de la Station agronomique du Pas-de-Calais, Rapport qui montre que, sur 29 variétés de la grande culture du Nord, 11 seulement peuvent être réputées comme bonnes, 5 sont douteuses et i3 sont reconnues mauvaises, les farines qu'elles produisent contenant 6 à 7 pour 100 de gluten seule- ment. La situation critique à laquelle conduira à bref délai la continuation de cet état de choses n'est d'ailleurs plus niée |)ar personne et la Société des agriculteurs de France vient de se joindre à l'Association nationale de la meunerie française pour nommer une Commission chargée d'étudier les moyens d'y porter remède. » La question étant ainsi posée, il me paraît utile déportera la connais- sance de l'Académie quelques observations générales recueillies au cours desétudesque je poursuis depuis huit années sur la composition en matières azotées des blés français et étrangers. » Lorsqu'on examine, dans les publications anciennes et modernes, les textes relatifs à la composition des blés, on est frappé de ce fait que les matières azotées y sont tou- jours calculées en bloc d'après le dosage de l'azote total et que c'est ce dosage qui dirige la classification. Souvent même, par une interprétation absolument erronée, c'est ce total des matières azotées qu'on exprime sous le nom de gluten. » On s'exposerait à de cruels mécomptes en continuant à baser, sur cette méthode, la recherche des meilleurs blés à cultiver. En efl'et, en dehors des cas que je citerai plus loin, la loi qui tend à admettre que la quantité de gluten contenu dans le grain de blé est proportionnelle à la quantité totale des matières azotées ou autrement dit o-| u ten que le rapport r^ -, — est un chiffre constant comporte de nombreuses excep- matieres azotées lions. Le Tableau suivant, qui donne la composition de 17 blés choisis parmi ceux que j'ai analysés depuis l'année 1893, donne une idée des erreurs qu'on peut commettre en adoptant la valeur absolue de cette règle. Ce Tableau se rapporte à des blés de grande culture, choisis parmi les variétés anciennes et nouvelles, de manière à représenter l'image fidèle des produits offerts actuellement à l'industrie meunière. Rapport Classification Blé entier. du ayant pour base : — — ™.^_- ..mm- gluten —■" — ~ — ^ Matières aux Matières azotées matières azotées Variétés. totales. Gluten. azotées. totales. Gluten. [lour 100 iHiiir 100 l'el et Der (1895) i3,o5 8,66 0,66 i'^'' rang 3" rang. Nouette de Lausanne (1901). . . i3,oo 7jI0 o,54 2" " 9° >' Bordeaux (1896) 12,92 8,92 O169 3"^ » 2° » Dattel (1901) • 12,28 8,3o 0,67 4= » 5= » Pel et Der (1902) i2,25 9,4'-> 0,77 5" » i'^"' » SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE igo3. l3l5 Rapport Classification Blé entier. du ayaiit pour base : ^ ^-— _— 1— ^~- gluten - — - — ■- Matières aux Matières azotées maticies azotées Variétés. totales. Gluteu. azotées. totales. Gluten, pour 100 pour lOrt Bordeaux (1902) 11,90 8,5o 0,71 6" rang /i'^'rang. Mouton (1896) 11,39 8,11 0,71 7"= .) 6= » Roux (Charente-hifér.) (1890). 11,27 6, 53 0,58 8<= » ti" » Dallel (1902) 10,20 7,40 0,72 9= .• j" » Des Landes (1895) 10,16 6,o5 cSg 10° « iS" » Blanc (Charente-Infér.) (1895). 9,90 6,76 0,68 11= » 10= » Blanc de Bergues (1893) 9,86 5,91 0,60 12'= » i4<= » De Louesmes (1896) 9,74 7'20 0,74 iS" « 8'= >> Goldendrop(i90i) 9,70 5,90 0,60 14" » i5° .> Gris de Saint-Laud (1900).... 9,89 6,4o 0,68 15" .. 12= » Victoria roux (1900) 8,70 5, 80 6,66 i6<^ » 16" « Stand'up (1895) 7,89 5,65 0,72 17-= .. 17» .. » Ce Tableau montre en outre : i" que des blés qui contiennent une même quantité de matières azotées totales peuvent avoir une teneur eti gluten diiïéranl de r,3 à 1,82 pour 100; 2^ inversement que des blés contenant la même proportion de gluten peuvent avoir une richesse en matières azotées dilï'érant de o,4 à 0,26 pour 100. » Cette variation est due, pour la plus grande partie, à la dilTérence entre les pro- portions d'enveloppes et de germe contenus dans les diverses variétés, dilTérence qui peut atteindre 6 pour 100 du poids total. Elle s'atténue lorsque les blés présentent une richesse supérieure à 10 pour 100 de gluten, ainsi qu'on peut le voir en exami- nant la composition des blés tendres russes et des blés durs, pour lesquels la classifi- cation suit assez rigoureusement la richesse en azote total. I) Le T;ibleau précédent, qui se nipporle à des blés doril la cciUtire est considérée comme rémunératrice, montre (et l'étude faite par M. Vua- flart conduit à des conclusions identiques) que la richesse en gluten n'est pas incompatible avec le rendement, et qu'elle est surtout une (]ueslion de variété. » Mais la meilleure conclusion que Ton puisse en tirer, c'est que, pour la recherche des blés tiestinés à donner satisfaction à la fois à la boulan- gerie et à l'agriculture, le dosage de l'azote total est insuffisant ; il doit être remplacé par le dosage du gluten, sur lequel repose la valeur industrielle des produits allant à la mouture. Dans une prochaine Communication, je montrerai, d'ailleurs, qu'en se plaçant dans des conditions bien déter- minées, ce dosage conduit toujours à des résultats concordants. » l'^ilG ACADÉMIE DES SCIENCES. M. FiiÉn. RiEsz adresse mie Note ayant pour litro : « Théorème relatif aux corrélations ». M. T. Lemoyne adresse une Note « Sur quelques propriétés des cubiques nodales ». M. Marcei.lix Recoupé adresse une « Note relative à des mesures iher mométriques aux gelées du printemps ». A 5 heures l'Académie se forme en Comité secret, La séance est levée à 5 heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOr.KAPIlIQUR. OUVRAGRS REÇUS DANS LA SÉANCE Uf 9.3 NOVI-MBUF. igoS. (Siiiie.) Report of ihc ineU'orological Service of Canada, by K.-F. Stl'part, Direcloi-, for the year ended ilecemher Zi, 1901. Ottawa, igoS; 1 vol. in-4". Roval Society. Reports of ihe steeping sickness Commission ; n"* II-IV. Londres, igoS; 3 f'asc. in-8°. The astronomical ami astropltysical Society of America : a"", 3"* and 4''' meetings igoo-igoa. 3 fasc. in-8". Zeitschrift des Mâhrischen Landcsmuseiiitis, lierausgegeb. v. der Mahrischen Museunisgesellschaft (deutsche Sektion); Bd. III, Hefte 1, 2. Brunn, 1908; 2 fasc. in-S". Casopis Moravskébo Murca Zemskébo : R. III, C. 1, 2. Biiuin, igo3; 2 fasc. in-8°. Alli délia Fondazione scienlifica Cagnola; Vol. W III, i899-igo3. Milan, igoS; I fasc. in-S". Annali dell' Ufficio centrale meteorologico e geodinamico italiano ; .Série II: Vol. XIII, parte I, iSgi ; Vol. XVIII, parte I, 1896. Rome, igoi-1902; 2 vol. in-4''. Memorie délia Regia Academin di Scienzc. Letlcre ed Arti in Modena ; Ser. III, Vol. IV. Modène, 1902; i vol. in-4". SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1903. l3l7 Ouvrages reçus dans i.a séance du 3o novembre rgoS. Lavoiner. sua vita e sue opère, del D' loiLio Guareschi. {Storia délia Chimica, t. m.) (Extrait de Suppl. Ann. di Chimica, 1902-1903, vol. XIX.) Turin, 1908; I vol. in-4''. (Présenté par M. Berllielol. Hommage de l'auteur.) Poisons et sortilèges; 2" série : Les Médicis, les Bourbons, la Science au xx« siècle, par iMM. Cabanes et L. Nass. Paris, Plon-Nourrit et G-, igoS ; i vol. in-12. (Présenté par M. Berlhelot pour le concours du prix. Montyon, Médecine et Chirurgie.) Production électrique des rayons chimiques pour les applications médicales, par le D'' Stéphane Leduc. (Extrait des Annales d'Electrobiologie, mars-avril 1901.) Paris, Félix Alcan, 1901 ; i fasc. in-8°. Mesure et développement de l'audition chez les Sourds-Muets, expériences faites à Bourg-la-Beine sous le contrôle de M. le professeur Gariel, par R. Marage. Paris, Masson et G'" ( 1908) ; i fasc. in-4°. Locomotion aérienne pratique et rationnelle, 'p&Ti^ Valeton. Paris, imp. Mounier, Jeanbin et G'", igoS. Concours général des Lycées et Collèges du département de la Seine et de Ver- sailles : Distribution des prix, année igoS. Paris, Delalain frères, 1908; i fasc. in-4°. Instituto medico Virgilio Machado. Lisbonne, 1908; i fasc. in-4<'. (Hommage de M. le Professeur Virgilio Machado,) Metodo grafico per la determinazione del tempo coll' eliocronometro Faccin, del Prof. Francesco Faccin. Pavie, 1908; i fasc. in-8". (Hommage de l'auteur.) L' eliocronometro Faccin, Nota del Prof. F. Faccin. Pavie, 1908. Zur Météorologie des Aequators, nach den Beobachtungen am Muséum Goeldi in Para, von J. Hann. Vienne, 1902; 1 fasc. in-8°. ( Hommage de M. le Prof. Emil-A. Goeldi, Directeur du Musée.) Géométrie nouvelle, par Th. Klimentof. (En langue russe.) Kharkof, 1908; 1 fasc. in-S". The world is idea, by Herman Gasser. Chicago, 1908; i fasc. in-12. Catalogue of polishscientijic literature; T. Hl, n° 1, 1908. Cracovie, 1908; i fasc. in-S". Transactions of the clinical Society of London; woL XXXVI. Londres, Longmans Green et C'% 1908 ; i vol. in-S". Outrages Heçus dans la séance du 7 décembre 1908. Preuves de l'antique stabilité des côtes de Gascogne, par B. Saint-Jours. Bordeaux , imp. G. Gounouilhou, 1908; i fasc. in-B". (Hommage de l'auteur.) L'Adour et ses embouchures anciennes, par B. Saint-Jours. Dax, H. Labèque, 1Q08; I fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.) "Poissons des côtes d'Espagne et de Portugal {Océan Atlantique), par Adolphe Gligny; I'-^ Partie. Boulogne-sur-Mer, 1908; 1 fasc. in-4°. C. K., .903, 2' Semestre. (T. C\.\\.VII, N" 26.) I?^ l3l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Annafei de la Société d'émulation du département des Vosges ; 79* année, iqoS. Paris, Epinal; i vol. in-S". Prof. D'' Th. Bredichin's « Mechanische Vntersuchun gen ûber Cometenformenti , in svstematischer Darstellung, von R. Jaegermann; mit ftinfzehn Tafeln. Saint-Péters- bourg, itjoS; I vol. in-V. The semidiurnal tides in the northern part of the Indian Océan, by R.-A. Hasris., (Extrait de Monlkly Weather Reviav, mars igoS.) i fasc. in-^". Annual Report of the Smithsonian Institution, igoi, U. S. national Muséum. Wasliington, igoS; i vol. in-8°. Nineteenth annual Report oj the « Bureau of Animal Industrie t>; U.S. Dépar- tement of Agriculture. Washington, igo3; i vol. in-S". Annals of the New-York Academy of Sciences, vol. XV, part I. Lancaster Pa., igoS; 1 vol. in-S". Organization of the New-York Akademy of Sciences. {Annals of the New-York Academy of Sciences, vol. XV, part 1, p. 109-152. ) California Academy of Sciences. Proceedins;s, 3"^"* séries : Zoologv, vol. III, n" o, 6 ; Botanv, vol. II, n°10; Geology, vol. II, n° 1; Math.-Phys., vol. I, n°8. San-Francisco, i902-igo3; 5 fasc. in-S". Memoirs of the California Academy of Sciences, vol. III: The Paleontologv and Stratigrapliy of the marine pliocène and pleistocene of San Pedro, California, by Ralph Arnold. San-Francisco, igoS,- i vol. in-4°. The Journal of the British Astronomical Association, vol. XIV, n° 1. Londres, igoS ; I fasc. in-S". Publications of the Lick Observatory, vol. VI. Sacramento, igo3; i vol. in-4°. Publications of the Yerkes Observatory, vol. III. part 1. : The Rumford spectro- heliograph of the Yerkes Observatory, by George E. Hale and F. Ellkrman. Chicago, igoS ; I fasc. in-4°. Report of the Director of the Yerkes Observatory, for the period july i, i8gg to June 3o, igo2. Chicago, s. d. ; i fasc. in-S". Anales del Inslituto y Observatorio marina de .San-Fernando ; seccioa ît^: Obser- vaciones meteorologicas y seismicas, anà 1901. San-Fernando, 1902; i fasc. in-f°. Anales del Museo nacional de Montevideo; T. V: Flora Uruguaya, autor: J. ÂRKCHAVALEU ; t. II, |ip. i-xi.vill -H I - 1 6o. Montevideo, igoS; i fasc. in-4°. La Naturaleza, periodico cientifico de la Sociedad mexicana de Historia natural, pub. bajo la dir. del S^ D"' Manuel M. Villada; 2» série, t. 111, n" 5-10. Mexico, igoo-igoS; 3 fasc. in-4°. Estadistica Ganadera de la Republica mexicana, publicada por la Direccion gênerai de Estadistica, a cargo del D"' Antonio Penafiel, igo2. Mexico, igoS; i fasc. \n-l\° oblong. Assiniboia, Saskalchewan, Alberta, Lake Louise, Banff. Ottawa, igo3; 3 feuilles petit-colombier et 2 feuilles double-raisin. (Cartes adressées par le Department of the Interior du Canada.) SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE igoS. iSig Ouvrages reçus dans la séance du i4 décembre igoS. Annuaire pour Fan 1904, publié par le Bureau des Longitudes, avec des Notices scientifiques. Paris, Gauthier- Viiiars ; i vol. in-iS. (Présenté par M. Janssen.) Diagrammes et surfaces thermodynamiques, par J.-W. Gibbs; traduction de M. G. Rot, avec une Introduction de M. B. Bruniies. (Série physico-matliéraatique, Sciencia, n° 22.) Paris, G. Naud, igoS; i fasc. in-8°. (Présenté par M. Poincaré.) Physique du Globe et Météorologie, par Alphonse Berget. Paris, C. Naud, 1904; I vol. in-8°. (Présenté par M. de Lapparent. ) Détermination des points de transformations allotropiques du fer et de ses al- liages par la mesure des variations de la résistance électrique en fonction de la tem- pérature, par O. BouriouARD. Paris, Ph. Renouard, igoS; i fasc. in-4°. Les Canards considérés à l'état sauvage et comme Oiseaux d'agrément et de domesticité; l'élevage des Jeunes Canards, par Gabriel Hogeron. Paris, J.-B. Baillière et fils, igoS; i vol in-8°. (Présenté par M. E. Perrier.) Société de secours des Amis des Sciences. Compte rendu du quarante-sixième exercice; 4o' séance publique annuelle tenue le \gjuin 1908 dans l'amphithéâtre Richelieu, à la Sorbonne. Paris, Gauthier-Villars, igo3; i vol. in-8°. Mémoires de la Société d' Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans; 5' série, t. III, n" 1, i'^"' semestre igoS. Orléans, iinp. Goût et C'", igo3 ; i fasc. in-8°. Bulletin mensuel de l'Observatoire central de Belgrade; année igo2, vol. I; par Milan Nedelkovitch, Directeur de l'Observatoire. Belgrade, Imprimerie royale, igo3; 1 vol. in-4°. (Présenté par M. Lœwy. ) Grand Atlas universel de Marks, dressé par E.-J. Pétri et J.-M. Sbokolski; i'^ li- vraison. Saint-Pétersbourg, Marks, 1904; i fasc. in-folio. (En langue russe.) (Pré- senté par M. A. Grandidier.) Nuova teorica délia legge d'oscillazione del pendolo avuto riguardo alla rotazione délia Terra, per Mouni (Antonio). lesi, A. Spinaci, igoS; i fasc. in-8°. La résonance optique comme cause de réflexion et absorption sélective de la lumière, par le Prof. J. Kossonogoff. KielF, igoS; i fasc. in-8°. (En langue russe.) Journal and proceedings of the Royal Society of New South Wales; vol. XXXVI, 1902. Sydney, igoS; i vol. in-8. Outrages reçus dans la séance du 28 décembre igo3. Lectures académiques, discours, par J. Janssen, de l'Institut, Académie des Sciences. Paris, Hachette et C'=, igo3. (Hommage de l'Auteur.) Exposition universelle internationale de 1900. Rapport général administratif et technique, par M. Alfred Picard, Membre de l'Institut: Plans généraux. Paris, iSaO ACADÉMIE DES SCIENCES. Imprimerie nationale, 1900; 1 élui in-4°, conienanl 4 feuilles pliées. (Hommage de l'Auleur.) Flore fossile des gîtes de charbon du Tonkin, parR. Zeilleii, Membre de l'IiisLitul : Texte. Paris, Imprimerie nationale, igoS; i vol. in-4". {Hommage de l'Auleur.) Matériaux pour la Minéralogie de Madagascar. Les roches alcalines caractéri- sant la province pétrographique d' Ampasindava, 2" Mémoire, par A. Lacroix. (Exl. des Nouvelles Archives du Muséum, 4" série, t. V.) Paris, Masson et C'", 190.3 ; I vol. in-4°. (Présenlé par M. Michel Lévy. Hommage de l'Auteur.) Matériaux d'étude topographique pour l'Algérie cl la Tunisie; Cahiers du Ser- vice géographique de l'Armée, 4" série, n" 19. Paris, 190^; i fasc. in-8°. (Envoi de M. le Ministre de la Guerre.) Le point critique des corps purs, par E. Mathias. Paris, C. Naud, 1904; 1 vol. in-8°. (Présenté par M. Berlhelot. Hommage de l'Auteur.) Maladies professionnelles, étude technique sur leur assimilation aux accidents du travail. Paris, Imprimerie nationale, 1908; i vol. in-8". (Adressé par M. le Miuistre du Commerce et de l'Industrie.) Catalogue photographique du Ciel. Zone de Helsini^fors, entre -+- 89° et -H 47°, publié par ArsDEits Donner. Première série : Coordonnées rectilignes et équatoriales, t. IV. Clichés de g"" à 11^. Helsingfors, K)o3; i vol. iii-4". (Présenté par M. Lœwv. ) Le général G. de La Noé, par Emu. ue Margerie. Paris, A. Colin, igiv^; 1 fa^c. in-S". Un essai de Bibliographie géologique, par Emm. de Margerie. Besançon, tvpogr. Jacquin, 1908; 1 fasc. in-8°. Contribution à l'étude de la dépopulation rurale du sud-ouest de la France, par M. le D"- GuiRAUU. (Extrait des Comptes rendus de l'Association française pour l'avancement des Sciences, Congrès de Moniauban, 1902.) 1 fasc. in-8°. Diffusion de l'acide sulfocyanique dans les deux règnes organiques, son action sur le calomel; études parle Prof. Egide Pollacci. Turin, Bocca frères, 1904; 1 vol. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Examen de la méthode de la prédiction du temps de M. N. Demtschcnskr, par M. A. Klossovsky. Odessa, igoS; i vol. in-8°. M. le D-- Schakdt, professeur de Géologie à Neuchâtel, adresse ,les sept Opuscules suivants : Mélanges géologiques sur le Jura neuchâtelois et les régions limitrophes: 2' fasc. (Extrait àu^Bulletin de la Société neucliàteloise des Sciences naturelles; t. XXIX, année 1900-1901.) 1 fasc. in-12. Les blocs exotiques' du massif de J/ornJluh. (Exti-ait du Bulletin de la Société vaudoise des Sciences naturelles, t. XXXVHl, n° 143. ) Lausanne, Gorbaz et C'S 1902; I fasc. in-12. Vannes d'eau au tunnel du Simplon. (Extr. du Bulletin de la Société vaudoise des Sciences naturelles, t. XXXVHl, n"" 143-lU, 1902.) i fasc. in-12. Avalanche du glacier Rossboden (Simplon). (Exlr. des L'clogœ geologicœ helve- tiœ, vol. Vil, n° k.) i fasc. in-12. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1903. I 32 1 Revue géologique suisse pour l'année 1901, par H. Schardt et Ch. Sarasin. {Eclogce geologicœ helvetiœ; vol. Vil, n" (i.) Lausanne, Georges Bridel, igoS; i fasc. in-12. Description géologique de la région des gorges de l'Areuse; avec 5 planches et 20 clichés. Lausanne, G. Bridel et C'^, i(|o3; i fasc. in-12. Note concernant la vitesse de propagation de la Jluorescéine dans les eaux sou- terraines, à propos de la Note de MM. Fournier et Magnin et de la Notice de M. Le Couppey de la Forest, par H. Sciuiidt. (Extr. du Bulletin de la Société belge de Géologie, t. XVII, année igoS, p. 290-300.) i fasc. in-S". L'État indépendant du Congo. Documents sur le pays et ses habitants. Annexe aux Annales du Musée du Congo. Ethnographie et Anthropologie; série IV, fasc. 111. Agriculture. Bruxelles, 1900; 1 lasc. in-f". Album des Aves amazonicas, organisado pelo Prof. D'' Emilio A. Goeldi; fasc. 2, estampas i3-24. Rio-Janeiro, Alveset C'<^, 1902; i fasc. in-4°. Report to the governement of Ceylon on t/ie pearl oyster fisheries of the gulf 0/ Manaar, by W. A. Herdman, with supplementary reports upon ihe Marine biology of Ceylon, by other naturalists ; pub. by The Royal Society. Londres, igoS. U. S. Department of Agriculture. Bureau of animal industrie. Spécial report on diseuses 0/ tlie horse. Washinglon, igo3; i vol. in-S". Annual report 0/ the Smithsonian Institution, 1900. U. S. national Muséum. Washington, 1902; 1 vol. in-S". Proceedings of the United States national Muséum, vol. XXIII, XXIV ; pub. under the direction of the Smilhsonian Institution. Washington, 1901 ; 2 vol. in-S". Rapporto annuale dello I. R. Ossen'atorio astronomico-meteorologico di Triesle per l'anno 1900, redatlo da Edoardo Mazellk ; vol XVII. Trieste, igo3; i fasc. in-4''. Rulelinul lunar al ob^ervatiunilor meteorologice din Romania, pub. de Stefan- G.Hepiïes; ariul XI, 1902. Bucharesl, igoS; i vol. in-4''. Annales de l'Observatoire physlifue central Nicolas, pub. par M. Rykatchew, année 1901 ; 1" et 2" Parties. Saint-Pétersbourg, 1903 ; 2 vol. in-4". Mémoires du Comité géologique : vol. XVI, n" 2 (texte et allas); vol. XVII, n" 3 ; vol. XX, n" 1; nouvelle série, n"» 1, ri, -V. Saint-PélerstJourg, 1902-1903; i vol. et 6 fasc. iu-4". i:)22 ACADEMIE DES SCIENCES. ERRA TA. (Séance du 'j décembre igoS.) Note de M. Renard, Sur la qualité des hélices sustentatrices Page 970, ligue 20, au lieu de '> 3IEM0IRES PRESENTES. SI. r^AUL AuDOLLENT adresse une réclamation de priori lé relative à l'émission de radia- tions par les corps 1227 M. Henri Rovel adresse plusieurs Commu- nications relatives à la Navigation aé- rienne 1227 M. Paul Radiot. — Ouverture de deux plis cachetés renfermant des Notes sur la direc- tion des ballons 1237 CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale divers Ouvrages de M. E. Mathias, et de M. A. Lacroix MM. Andoyer, Anthony, Arthus, Bobrelly, Brillouin, Jean Camus, E. Chambon, G. Chavanxe, J. Collet, L. Damel, H. Domi- Nioi, Glovek, K. Goldstein, A. Ountz, Vic- tor Henbi, Hûspitalieb, Lucien Lagriffe, M°" la comtesse M. vox Lindex. E. Loncq, R. Maire, Marciiis, Monprofit, F. de MoNTESsus DE Ralloke, M"" veuve Nep- VEU, P. Picard, Bernard Renault, Eug. Simon, Svex Hedin, Léon Teisserenc du 2J7_ Bort, II. -G. Zeuthen adressent des re- merciments à l'Académie pour les distinc- tions dont leurs travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique 122S M. le Ministre de I'Instruction publique transmet à l'Académie une Leltre relative à un tremblement de terre en Bulgarie.. ia.!S M. H. Ledesgue. — Sur une propriété des fonctions 1228 M. J. Le Roux. — Sur les équations liné- aires aux dérivées partielles rjSo M. Paul \\'iernsbergkr. — Convergence des radicaux superposés périodiques r>33 N" 20. SdlTE DE LA TAULK DES ARTICLES. Pa l\l. Chaules Henard. — Sur un nouveau syslcme de Irain routier dit à propulsion continue . .' • • M. Paul Gasnieii. — Nouveaux dispositifs électromécaniques d'embrayage et de chan- gement de vitesse progressifs • M. L. Aiui'iS. — Sur l'extension de la for- mule de Clapeyron à tous les états indif- fC'ren ts .M. Charles Kaumy. — Sur l'intensité lumi- neuse des étoiles et leur comparaison avec le Soleil M. E. fioGovsKY. — Sur la diflcrence de température des corps en contact M. J. DE IvoNVALSKi. — Sur les décharges glis- santes. M. J. ÏHOVEKT. — Dillusiométre M. Defacqz. — Sur une nouvelle méthode de préparation de quelques fluorures an- hydres et cristallisés M. Marcel Ascoli. — L'osmose éleclrique dans l'ammoniac li(iuidc M. P. Lebeau. — Sur la dissociation des car- bonates alcalins M. .Marcel DELÉriNE. — Sur les i-aniinoni- triles M. 1). Gauthier. — Combinaisons du saccha- rose avec quelques sels métalliques M. TM'I'eneau. — Sur la trausfoniialiondes i- fflycols primaires en aldéhydes correspon- dantes M. H. Dlival. — Sur les éthcrs nitriques des acides-alcools ,M. Louis Meunier. — Action de l'acide car- bonique sur les solutions aqueuses d'ani- line en présence des nitriles M. L. Maquenne. — Sur la rétrogradation de l'empois d'amidon M. LÉo.N BnuNEL. — Préparation d'alcools hydro-aromatiques M. Gabriel Bertrand. — Sur l'oxydation du gayacol par la laccase iM. G. André. — Sur le développement des plantes grasses annuelles; étude des bases minérales ALM. IJouiLHAC et Giustiniani. — Sur une culture de sarrasin en présence d'un mé- lange d'algues et de bactéries M. IvOUi.s Houle. — Sur l'évolution subie par les Poissons du genre Atherina dans les eaux douces et saumàtres du midi de la France M. Augustin Charpentier. — Nouveaux faits sur les rayons n d'origine physiolo- gique ; localisations nerveuses 2'l2 'À'x j59 la;) ■!6o 262 264 2H1J 2(ÎS ■7 1 '77 M. S. Murand. — Détermination du mi- nimum perceptible et de la durée de la perception lumineuse chez les personnes dont la vue est alTaiblie 12S0 .M. IvRONEciiER. — Le mal des montagnes.. \'X> M. J. Vallot. — Sur les modifications que subit la respiration par suite de l'ascen- sion et de l'acclimatement à l'altitude du mont Blanc ' a^ ' M. Charles Henry et M"» J. Ioteyko. — Sur une relation entre le travail et le tra- vail dil slatiiyue énergétiqucment équiva- lents à reri;ographe >i'^'> MM. P. Ancel et P. BouiN. — Recherches sur le rôle de la glande interstitielle du testicule. Hypertrophie compensatrice ex- périmentale M. Georges Coutagne. — Sur les croise- ments entre ta xi es difl'érentes M. Georges Bohn. — Sur le phototropisme des Artiozoaires supérieurs MM. E. Varenne, ,1. Roussel, L. Godefroy. — Action de l'anéthol sur l'organisme... AI. J. Danysz. — De l'action du radium sur les différents tissus M. Leclerc du .Sablon. — Sur une consé- quence de la fécondation croisée i\l. Grille. — Sur un hybride vrai de chas- selas par vigne \ ierge {Ampélopsis hede- racea ) M. Amar. — Sur le rôle de l'oxalate de cal- cium dans la nutrition des végétaux 1 i.M M. II. Bouygues. — Sur la Nielle des feuilles de tabac ' '■"'^ M. L.-A. Fabre. — Sur le glaciaire de la Garonne i"' M. Lmile Haug. — Sur les racines de (|uelques nappes de charriage des Alpes occidentales 1 iu7 M. H. Arsandaux. — Contribution à l'étude des roches basaltiques de l'Est-Africain. . 1 loX M. André Delebixque. — Sur les lacs de haute Engadine 1 ' 1 1 .M. E. Fleurent. — Sur la relation qui existe entre la proportion de gluten con- tenu daus les dilTércnls blés et la propor- tion des matières azotées totales iii 1 M. Fréd. Riesz adresse une Note ayant pour titre : « Théorème relatif aux corréla- tions )> M. T. Lemoyne adresse une Note « Sur quelques propriétés descubiques nodales ». M. Marcellin Recoupe adresse une « Note relative à des mesures thermométriques aux gelées du printemps » 1 jr|0 1 .'.l|2 I Mj'l , .,,6 I '98 I ,ioi> Bulletin bibliographique. Erhata i3ii- lOlli i.iiil 1 3 1 1" r>22 PARIS. — IMPRIMERIE G A UTII I E R - V I L L A RS, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : Gauthier -VlLLARS. TABLES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SECOND SEMESTRE 1903. TOMS OXXXVXX JUL 25 1904 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES JUILLET - DÉCEMBRE 1903. TABLE DES MATIERES DU TOME CXXXVII. Pages. Académie. — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome CXXXV des Comptes rendus (?.' se- mestre 1902) est en distribution au Secrétariat 375 — M. le Président annonce à l'Académie que, en raison de la séance publique annuelle des cinq Académies qui doit avoir lieu le lundi 5.G octobre, la séance liebdomadaire de l'Académie des Sciences sera remise au lende- main mardi ■>.-; octobre 'ifg ~ M. le Secrétaire perpétuel annonce que le Tome XLVl des « Mémoires de l'Académie des Sciences » est en dis- tribution au Secrétariat <)'>.(| — M. Troost est élu Vice Président de l'Académie pour l'année 1904 1 197 — MM. Boinct et Maurice Len sonl réélus membres de la Commission centrale administrative pendant l'an- née 1 904 1197 AcKTYLliNE ET SES DÉRIVÉS. — Sur l'acé- C. H., 1903, 2- Semestre. ( T. C\X\VII.) Pages. lylène bibromé : purification, cryos- copie, analyse; par M. J'. Lrmoult... 05 — Sur la condensation des étliers acéty- léniques avec les alcools; par M. Cli. Moureu 2 J9 — Action d'une trace d'eau sur la décom- position des hydrures alcalins par l'acétylène; par M, Henri Moissan.. (03 — Sur les acétones acétyléniques. Nou- velle méthode de synthèse des iso- axols ; par M M . C/i . Moureu et M. lirachin 795 Aciers. — Conséquences de la théorie des ■ aciers au nickel ; par M. Cli.-Ed. Guil- laume 4 i — Étude sur les déformations molécu- laires d'un barreau d'acier soumis à la traction; par M. L. Fraichet 1C19 — Diagramme donnant les propriétés des aciersau nickel; parM./.eo« Guillet. ji i — Sur les propriétés et la constitutioji des aciers au manganèse ; par M. l^éoit Guillet 480 i3a.'i TABLE DES Pages. MATIERES. Pa(;ps. — M. E. Frairliri adresse une Note inti- tulée : « Études sur les déformations élastiques d'un barreau d'acier sou- mis à la traction « "'î^'"' — Les modes de déformations et de rup- ture des fers et des aciers doux; par MM. F. Osmond, Ch. Frémnnt, G. Cartaud 8 ') i — Sur la propriété d'émettre des rayons n que la compression confère à certains corps, et sur l'émission spontanée et indéfinie des rayons n par l'acier trempé, le verre trempé et d'autres corps en état d'équilibre moléculaire contraint ; par M. R. Blondlot iiCj — Sur la constitution et les propriétés des aciers au silicium; par M. Lcon GiiUlel I o I > — Nouvelle méthode de détermination des points critiques des fers et des aciers; par M. O. Boudouard loJJ Acoustique. — Sur les caractéristiques des voyelles, les gammes vocaliques et leurs intervalles; par M. l'abbé Housselot .'i" — Sur la théorie du champ acoustique; par M. Charbonnier 1 0 1 — Sur l'Aérodynamique et la théorie du champ acoustique; par M. le général Sriirrt 3 '17 — La théorie du champ acoustique et le frottement intérieur des gaz; par iM. P. Charbonnier I7S — Sur le phénomène aérodynamique pro- duit par le tir des canons grélifuges: par M. J. T'iolte 'kj; AÉRONAUTIQUE. — Sur un moyen rapide d'obtenir le plan d'un terrain en pays de plaines, d'après une vue photo- graphique prise en ballon ; par M . Laussedat i'\ — l/emploi des ballons à ballonnet d'a- près la théorie du général Meusnier; par M. Henry de La J'aulx 7içi — Sur la possibilité de soutenir en l'air un appareil volant du genre hélicop- tère en employant les moteurs à ex- plosion dans leur état actuel de légè- reté ; par M. Chartes Renard 8 jj — Sur la qualité des hélices sustenta- trices ; par M. Char/a Renard — M. /). Lerhaplain adresse une « Note relative à la direction des aérostats » . 10S7 — M. Henri Ravel adresse plusieurs Com- munications relatives à la Navigation aérienne 1 527 — Ouverture de deux plis cachetés ren- fermant des Notes sur la direction des ballons; par M. Paul Radiot 1227 Air atmosphérique. — .Expériences sur la résistance de l'air; par i!. f;.£ï/?é/. 3o — Sur la séparation des mélanges gazeux par la force centrifuge; par MM. G. Claude et E. Demoussy 2 lo - Sur la température d'inOammalion et sur la combustion lente du soufre dans l'oxygène et dans l'air: i)ar M. Henri Moissan 5)7 — Errata se rapportant à cette Commu- nication G28 — Sur l'extraction de l'oxygène par la liquéfaction partielle de l'air avec retour en arrière; par M. Georges Claude 783 Voir aussi Argon. Albuminoides (Matières). — Sur la pro- duction d'hydrogène sulfuré par les extraits d'organes et les matières al- buminoïdes en général ; par MM. Jbe- lous et H. Ribaut gO — Les matières albuminoides du grain de maïs; par MM. Donnrd el Labbé. af)/| — Inlluence de la température sur la production d'hydrogène sulfuré par les matières albumino'ides, les extraits d'organes animaux et les extraits de levure de bière, en présence du sou- fre; par MM. J.-E. Abelous et H. Ribaut afiS — Sur la production d'hydrogène sulfuré par les extraits d'organes et les ma- tières albuminoides en général ; par M. Emm. Pozzi-Escot 495 Alcools. — Préparations des alcools pri- maires au moyen des acides corres- pondants; par MM. L. Bouveault et G. Blano Co - Sur une bactérie oxydante, son action sur l'alcool et la glycérine; par M. 7?. Sazcnae 9" — Sur la condensation des éthers acéty- léniques avec les alcools; par M. Ch. Moureu ■.* J;) — M. /'..S'oH/'/je adresse une Note intitulée 0 Alcoométrie pondérale « 353 — Transformation des aldéhvdes et des TABLE DHS MATIERES. i325 Pa{^es. célones en alcools par liydrogénation calalylique; par Mx\I. l'uni Sn/iatirr et J.-Jl. Si'iu/cre/is 5o i — Sur les éthers nitriques des acides- alcolp ; par M. H. Duml 'J7 ' — Sur l'oxydation de la glucose dans le sang; jiar M. L.Jolly 77' — Sur les hydrates d'alcool élhylique: par MM. E. Varenne et L. Godefroy. 99) — M. Gnrilin adresse une Note « Sur la formation des alcoolates cupro-alca- lins )) '"'^7 — Préparation d'alcools hydro-aromati- ques ; par M. Léon Brunel 1 ?-fi8 — La prétendue fermentation alcoolique des tissus animaux ; par M. f . Baielli. 1 07 1 Voir aussi C/iimie organique. Aldéhydes. — Voir Chimie organique. Alimentaires (Matières). — Les ma- tières alhuminoïdes du grain de maïs; par MM. Labbé et Donard 26 1 — Étude sur quelques pains anciens; par M. !.. Lindci •■.(■>4 — Sur les matières grasses et l'acidité des farines ; par M. Balland. 724 — Sporozoaire parasite des Moules et autres Lamellibranches comestibles; par M. Louis Léger io Voir aussi Vins. AlUiMINium et ses composés. — Sur une combinaison du sulfate d'aluminium avec l'acide sulfurique; par M. /;'. Baud igï Amides. — Préparation des amides secon- daires; par 1\I. y. Tarbnurieih i 'S — Sur les amides secondaires ; par M. Tarbourii'ch 3>.G — Actions des composés organomagné- siens mixtes sur les amides. Nouvelle méthode de préparation des cétones; par M. Constantin Beis J7J — Application de la pyridine à la prépa- ration de quelques dérivés amides; par M . I'. Frenndler 712 Voir aussi CInmie organique. Amidon. — Les hydrates de carbone de l'orge et leurs transformations au cours de la germination industrielle; par M. L. Lindet 7) Pages. — Sur la rétrogradation de l'empois d'a- midon ; par M. L. Maqui-nnc 8S — Ëtude sur quelques pains anciens; par M. L. Lindet fil'i — Sur la coagulation de l'amidon; par M.\L J. Wolf et A. Fernbach 718 — Sur la rétrogradation de l'empois d'a- midon ; par M. L. Maquenne. 797 — Contribution à l'étude de l'amylo-coa- gulase; par M. -1. Boidin 1081 — Sur la rétrogradation de l'empois d'a- midon; par M. L. Maquenne i?.()6 Aminés. — Voir Chimie organique. Analyse matiiématique. — Sur les grou- pes de Mathieu ; par M. de Séguier... i-; — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1 '•'• — Sur les fonctions fondamentales de M. Poincaré et la méthode de Neu- mann pour une frontière composée de polynômes curvilignes; par M. S. Zaremba 39 — Sur les fondions quasi- périodiques; par M. Esclangon 3o5 — Sur les fonctions do n variables repré- sentées par des séries de polynômes homogènes; par M. H. Dulac 3o8 — Sur les intégrales de S. Lie; par M. N. Saltykow 3o9 — Sur les relations entre les intégrales complètes de S. Lie et de Lagrange; parM. iV. Saltjkow .. 37G — Sur le rapport des travaux de S. Lie à ceux de Liouville; [lar M. N. Sal- tvhnv io3 — Les fondions entières d'ordre zéro; pa r M . Edm. Maillet 4o5 — Sur les intégrales de Fourier-Cauchy; |iar M. Cari Stôi mer 408, 4î*> — Sur le problème de S. Lie; par M. iV. SallyLoiv 433 — M. Stodol/iieivitz adresse une Note a Sur un mode d'intégration des équations dillérentielles partielles du premier ordre » 1 '(> — Sur les équations aux différences qui possèdent un système fondamental d'intégrales; par M. Jlfr. Guldberg. 4CG — Sur les fonctions monodromes et les équations différentielles; par M.Edni. Maillet 47» — Sur une classe d'équaticuis dilléren- tielles linéaires; par M. Jtcxander Chessin 5 ' 1 i326 TABLE DES Pages. Sur les relations eulre la lliéorio dos intégrales doubles de seconde espèce cl celle des intégrales de différen- tielles totales ; par M. Emile PUiinl . 4 ) i Sur la nouvelle fonction E«(.r) ; par M. MUtd^-LrlUer 'i m Sur les équations linéaires aux dilTé- rences finies; par W. Alf. GulMcrg. "iGo Sur les périodes des intégrales doubles et leurs rapports avec la théorie des intégrales doubles de seconde espèce ; par M. Emile Pictinl 'xj 1 Sur les équations linéaires anx diffé- rences finies; par M. Alf. Giildbcrg. Gi ; Sur les groupes de liansformalionsdes équations linéaires aux différences fi- nies; par M. Alf. GuUlbcrg C39 Sur la résolution pratique des équa- tions; par i\l. Habiit Gj i Sur la détermination des classes sin- gulières de séries de Taylor ; par M . Emile liorel 69 j Sur quelques points de la théorie des ensembles; par M. Emst Limlelôf . . (ig; M. Prosper de Lnfitle adresse un Mé- moire ayant pour titre : u Le carié magique do 3. Solution générale du problème >•> 73i Sur l'approximation des fonctions par les irrationnelles quadratiques; pai' M. S. Pinclierle 73 j Sur la nature analytique des solutions de certaines équations aux dérivées partielles du second ordre; par M. i". Bernslciri 7!^^^ Sur les équations fonctionnelles et la théorie des séries divergentes; par M. L. Fcjer *^3i) Sur un système de trois fonctions de variables réelles; par W.D.Pompciii. %\\ Sur la représentation effective de cer- taines fonctions discontinues ; par M. Emile Borel <)(i i Sur une classe d'équations fonciioii- iielles ; par M. S. Lattes (jo i Un théorème sur les ensembles mesu- rables; par M. Emile Bnrel gGG Généralisation d'un théorème de La- guerre ; par M. A. Aiiric gGj Sur les équations aux dérivées par- tielles linéaires du second ordre; par M. Hndamard lo/S Sur une généralisation de la théorie des fractions continues algébriques; MATIERES. Pages. l)ar M. E. Goitruit io3() — Sur l'équation dilférentiollo de Riccali de second ordre ; par M. George Wid- le/iberg io33 — Sur une propriété des fonctions; par M. H. I.cbesguc 1 29.8 — Sur les équations linéaires aux déri- vées partielles; par M. /. Le Roux. . . ia3() — Convergence des radicaux superposés périodiques: par M. J'tiid If'iems- berger 1 9i33 Voir aussi Géométrie, Hydrodyna- iniijiie. Mécanique, Méetiniffue cé- leste. Anvtomie animale. — Recherches sur la constitution et sur la structure des fibres cardiaques chez les Veitébrés inférieurs; par M. F. Marceau 75 — Sur la capsule surrénale des Amphi- biens; par M. Ed. Grynfelit 77 — Les lois mécaniques dans le dévelop- pement du crâne des Cavicornes; par M. U. Duerst 342 — L'apiiareil digestif des Silphidœ; par M. L. Bordas 3 i i — Un liquide fixateur isotoni<[ue avec l'eau de mer; par JL M.-C. De/Aïuyzen.. . 4'J — Liquide fixateur isotonique a\ec l'eau de mer, pour les objets dont on ne veut pas éliminer les formations cal- caires; par M. M.-C. Deldiuyzen . . . 4^5 — Sur les mains scapulaires et pelviennes des poissons; par M. Armand Snba- tier 893 , 1 2 1 G — Les myélocytes du bulbe olfactif; par M. Joannes Chatin ^Sg Voir aussi Zoologie. Anatomie pathologique. — De la forma- tion du cal; par iMM. F. Cornil et P . Coudray •):>.» Anatomie végétale. — Voir Botanique. Argent et ses composés. — Sur l'argent dit colloïdal; par M. Hanriot i->a — Sur les changements de phase par réflexion normale dans le quartz sur les métaux ; par MM. /. Macé de Lé- pinay et H. Buisson 3 1 7 — Sur la fusibilité des mélanges de pro- tosulfure de bismuth et de sulfure d'argent, de protosulfure de bismuth et de sulfiire d'antimoine; par M. H. Pélahon 920 Argon. — Sur le dosage de l'argon dans l'air atmosphérique; par M. Henri TABLE DES Pages. Moissaii 900 — Nouvelle préparation de l'argon; par MM. H. Moisson et A. Rigaut 773 Arsrmc. — Sur une nouvelle métliofle de recherche et de dosage des traces les plus faibles d'arsenic ; par M. Armand Gnuticr 1 'j8 •- Arsenic dans les eaux de mer, dans le sel gemme, le sel de cuisine, les eaux minérales, etc. Son dosage dans iiuel- ques réactifs usuels; par M. Armand Gantier -iï-i — Itectifications relatives à la Noie pré- cédente; par M. Arnuriid Gautier. . . 37} — Emploi de la bombe calorimétricpie pour démontrer l'existence de l'arse- nic dans l'organisme; par M. Ga- briel Bertrand 266 — L'arsenic pxiste-t-il dans tous les or- ganes de l'économie animale? par M. . / rmaiid Gantier 293 — Alcoylation systématique de l'arsenic; par M. f^. Augcr 92 j MATIÈRES. i3li7 Pages. Astronomie. — M. C. 'le Licbhaher adresse une Note : « Sur la thermo- graphie sidérale » 353 — M. Auric adresse une Note « Sur l'existence probable d'un anneau au- tour de Jupiter » 4'-o — W. Fr. Faccin adresse une Note inti- tulée : « Anomalies diurnes et sécu- laires dans le mouvement de rotation de la Terre » S 1 9 — Présentation du Tome X des « Annales de l'observatoire de Bordeaux » ; par M . Lœwy S36 — Sur le premier volume du Catalogue photographique du Ciel publié par M. .1. Donner, directeur de l'obser- vatoire d'ilelsingfors; par M. Lœwy. 1209 — ■ Sur l'intensilc lumineuse des étoiles et leur comparaison avec le Soleil; [liir M. Charles Fabry ' . . 1 242 Voir aussi Comètes, Eclipses, Étoiles filantes, Mécanique céleste, Oùseri'a- toires, Planètes, Soleil. B Bactéries. — Sur une bactérie oxydante, son action sur l'alcool et la glycérine; par M. /{. Sazcrac 90 — MM. Foi'caii de Cuiirmetles et P. Bar- bcrin adressent une Note ayant pour litre : « Pouvoir bactéricide compa- ratif de diverses lumières » 2ï< ; — Une Acrasiée bactériophage; par M . Paul Vuillennn J87 — Sur une maladie bactérienne du tabac, le cliancre ou antliracnose; par M. 6'. Delacroix i j 1 — Nécessité d'une symbiose microbienne pour obtenir la culture des Myxomy- cètes ; par M. Pmoy J8o — Sur la jaunisse de la betterave, mala- die bactérienne; par M. G. Delacroix 871 - Sur une culture de sarrasin en pré- sence d'un mélange d'algues et de bactéries; par MM. Bouilhac et Gius- tanini 1 274 Voir aussi Infectieuses {maladies). Bahïum et ses composés. — Action du chlore sur l'acétate de baryum; par M. Albert Colson GGd — Sur les acétates alcalino-terreux; par M. .-ilbert Culson 1 oLi i — Séparation et dosages simultanés de la baryle, de la stronliane et de la chaux ; par M. Lucien Robin 258 Bismuth. — Sur une série de composés du bismuth; par MM. G. Urbcnn et H. Lacombc 'J''8 — Errata se rapportant à cette commu- nication 8.'.o — Sur la fusibilité des mélanges de soufre et do bismuth; par M. H. Pclabon. . C.i8 — Sur la fusibilité des mélanges de proto- sulfure de bismuth et de sulfure d'ar- gent, de protosulfurc de bismuth et de sulfure d'antimoine; par M. H- Pélahon 9'" Botanique. — Remarques sur la forma- tion du pollen chez les Asclépiadées; par M. L. Guignanl ' 'J — M. H. Arnaud adresse un Mémoire intitulé : « Études sur quelques Rosa- cées, ou plantes prétendues telles ». — Le niériphyte che/. les Cycadacées; par M. H. Matle 80 — Sur la variation du Rorneiina Corinm suivant la nature des milieux; par MM. /-. Mani;in cl P. fiala. ...... \^ lesJon- cées; par M. Marccltin Liinniit .... 401) - Inlluence do l'eau sur la structure des racines aériennes d'Orchidées; par M. Gnston Bannicr 5o5 - Sur le genre Ascodcsniis; par M. P. -A. Dnngcard j > 8 - Sur le développement do l'embryon des Joncées; par M. Mat-ccUin Laurent. . iJ2 - Nécessité d'une symbiose microbienne pour la culture des Myxomycètes; par M. Puioy ISo - Un nouvel hybride de grelfe; par M. Lucien Daniel 76) - Sur les nectaires extra-floraux des Hc- vcn-^ par MM. Jug. Dagiiillon et //. Cotipin 7(17 - Recherches cylologiques sur le Galac- tina siiccosa ; par M. R. Maire 7G9 - Sur la structure des cotylédons et la disposition de certaines racinesadven- lives dans les planlules de Labiées; par M. René Viguicr ijoj - Sur une double fusion des membranes dans la zygospore des Mucorinées; par M. Paul Vudlemin 8G() - Contribution à l'étude cytologiquo des Ascomycètes; par M. GuiUiermtynd . . ijiti - Errata se rapportant à cette commu- nication I oys Voir aussi Chimie végétale. Paléonto- logie végétale, Pathologie vége'talc; Physiologie végétale, Viticulture. MATIERES. Pages. BiiOMiî i;t sioscoMPoshs. — Sur l'acétylène bibromé : purification, cryoscopie, analyse; par M. 1'. lA-nioult 55 — Action du brome sur le pinène en pré- sence de l'eau; par ALVL P. Genoresse et P. Faillie 1 3(i — Action de la phény'.hydra/.ine sur les bromures et iodures alcooliques; par ,\L /. .lllaix Le Ciinu 3'2■■ M. Caspari, "y M. Charles Ijtllc- mand 819 Cvi'iLLAiiiTÉ. — Sur un capillariuietre; par MM. E. Tassilly et.^. Chaniber- land G4J i.MiHONE. — Sur l'étal du carbone vaiio- risét par M. Bertlwlot 589 TABLE DES Pages, — Sur une variété do caibone Olanien- loux; par MM. Cunstant et Henri Pctiibnn 70G Chimie Agricole. — Sur l'analvse méca- nique des sols; par M. Tli. Sclilie- si'ng père 369, JIJ9 — La potasse soluble dans l'eau du sol et son utilisation par les plantes, par M. T/i. Sclilœsing [ils 120G Chimie Analytique. — Simplification de l'analyse des silicates par l'emploi du l'acide formique; par M. A. Lcclère. 5u — Sur une nouvelle méthode de recher- che et de dosage des traces les plus faibles d'arsenic; par M. Armand Gnuticr 118 — Arsenic dans les eaux de mer, dans le sel gemme, le sel de cuisine, les eau.\ minérales, etc. Son dosage dans quel- ques réactifs usuels; par M. Armand Gautier ^j >. — Rectifications relatives à la Noie pré- cédente; par .\L Armand Gautier. .. 3; j — Séparation et dosages simultanés de la baryte, delaslrontianeet de la chaux ; par M. Lucien Robin '^ J8 — Emploi de la bombe calorimétrique • pour démontrer l'existence de l'arse- nic dans l'organisme; par M. Gabriel Bertrand '2O6 — Sur le dosage de l'ammoniaque dans les vins et son rôle dans la dillérenciation des mistelles d'avec les vins de li- queur; par M. ./. Laborde 334 — Sur l'analyse mécanique des sols; par M. TU. Schlœsing père 3Gg, 399 — Recherche et dosage de l'urée dans les tissus et dans le sang des animaux vertébrés ; par M . Gréhant 5 j8 — Phénols libres et sulfo-conjugués. Mé- thode de dosage. Le soufre dit neutre existe-t-il dans l'urine? par M. L. Monfet 38(i — Sur le dosage du vanadium dans les produits métallurgiques; par M. Em. Campagne 670 — Sur le dosage de l'Argon dans l'air at- mosphérique; par }A. Henri Moissan. (joo — Action de l'acide borique sur les io- dures ; son emploi pour la séparation de l'iode des ioduros en présence de bromures et chlorures; par .\1.M. H. Baubigny et P. liii'als (J5ci — Sur la séparation et le dosage du fer MATIÈRES. 13-29 Pages, et de l'acide phosphorique dans les eaux ; par M. H. Causse 708 — Conditions de séparation de l'iode sous forme d'iodure cuivreux, dans un mé- lange de chlorures, bromures et io- dures alcalins; par MM. H. Baubigny et /-". Rivais 733 — Sur une séparation rigoureuse dans la série des terres rares; par M.M. G. Urbain et H. Lacombe 792 — M. Adolphe Carnot fait hommage à l'Académie du Tome II de son « Traité d'analyse des substances minérales ». 807 — Iniluence des gaz sur la séparation des métaux par électrolyse : séparation du nickel et du zinc; par MM. Hollard et Bertiaux 8 J3 — Séparation de l'iode dans les sels halo- gènes alcalins d'avec le chlore et le brome, par sa transformation en acide iodique, et mode de préparation de l'iode pur; par MM. H. Baubigny et P. Rivais 9 «7 — Errata se rapportant à celte Commu- nication 1088 Voir aussi Alimentaires (Matières), Prélnstoricjues (Etudes), fins. Ciii.MiE BIOLOGIQUE. — Sur Ics acides gias de la lécilliine de l'œuf; par M. H. Cousin GS — Sur la production d'hydrogène sulfuré par les extraits d'organes et les ma- tières albuminoïdes en général; par MM. J.-E. Abelou.i et H. Ribaut ... gS — Sur les modifications du chimisme res- piratoire avec l'âge, en particulier chez le cobaye ; par M. LéopoldMaycr. 1 37 — Errata se rapportant à celte commu- nication îiS — Influence de la température sur la pro- duction d'hydrogène .sulfuré par les matières albuminoïdes, les extraits d'organes animaux et les extraits de levure de bière, en présence du soufre; par .MM. J.-E. Abelous et H. Ribaut 'GS — Emploi de la bombe calorimétrique pour démontrer l'existence de l'arse- nic dans l'organisme; par M. Gabriel Bertrand 2GG — L'arsenic existe-t-il dans tous les or- ganes de récononiiû animale; |)ar M. Armand Gautier /gS — La nature et l'appréciation de la réac- i33o TABLE DES Pages, lion alcaline du sang; [taTM.H.Ln/iùc. 384 — Pliénols libres et sulfo-conjugués. Mé- Ihorie de dosage. Le soufre dit iieulrc oxiste-t-il dans ruriiieV; par M. L. Moiifct 38G — De la présence de l'acide lactique dans les muscles des Invertébrés et des Vertébrés inférieurs; par M. Jean Gautrelcl 417 — Recherche et dosage de l'urée dans le sang des animaux vertébrés; par M. Nestor Gréimnt 5')8 — Sur l'oxydation de la glucose dans le sang, par M. L. Jolly 77 1 — Contribution à l'étude de la dyscrasie acide (acide chlorhydrique) ; par MM. /. Adler cl J. Dcxgrez 818 — Sur l'existence, dans l'organisme ani- mal, d'une diaslase à la fois oxydante et réductrice; par 1\I.M. /.-E. Jb/'hiis et /. J/oj- 88 j — Quelques observations relatives à l'ac- tion des vapeurs des composés hydro- carbonés sur les microbes animaux et sur les insectes, et au rôle antisep- tique des agents oxydants-oxydables; par JL Berthelot 9)3 — La prétendue fermentation alcoolique des tissus animaux ; par U.F. BaU'lll. 1079 Voir aussi fliysiolo^ie animale. CHi.Miii: GiiNÉiiALE. — Sur la diminution du potentiel pour tout changement spontané dans un milieu de tempéra- ture et de pression constantes; par M. E.Ariès 46 — Courbes de sublimation; par M. A. Boiizal 175 — Sur les lois et les équations de l'équi- libre chimique ; par M. Ariès ■>:>'}> — Sur une combinaison de deux corps qui, par élévation de température, s'unissent puisse séparent au dessous de — 79"; par M. D. Cernez iVj — Description d'un nouvel appareil pour la préparation des gaz purs ; par W. Henri Moissan JG3 — Sur les lois du déplacement de l'équi- libre chimique ; par M. E. Ariès .... 738 — Sur la couleur des solutions aqueuses de mélhylorange et le changement qu'y déterminent les acides; par M. P. Faillant 81';) — Sur l'extension de la formule de Cla- peyron à tous les états indifférents; MATIERES. Pages, par M. E. Ariès 1239 — Sur la dissociation des carbonates al- calins; par M. P. Lebcaii 1-255 Chimie minkrale. — Sur les conditions de production et de stabilité de l'acide hyposulfureux ; par M. /. Ahy 5i — Combinaison du sulfate ferrique avec l'acide sulfurique; par M.A.Rccoiira. 1 18 — Action du persulfatc d'ammoniaque sur les oxydes métalliques; par MM. A. Sejewetz et P. Trinvitz 1 3(.) — Réactions catalyliques diverses four- nies par les métaux ; influences acti- vantes et paralysantes ; par M. A . Trillal 187 — Préparation et propriétés d'un siliciure de ruthénium; par MM. Henri Muis- snn et Wilhem Manrhol 229 — Sur un carbure double de chrome et de tungstène; par M.M. Henri Mois- san et A. Kouznetzniv 262 — Sur quelques combinaisons binaires de l'uranium; par .M. A. Colsnn 882 — Sur la température d'inflammation et sur la combustion lente du soufre dans l'oxygène et dans l'air ; par M. Henri Moissan 547 — Errata se rapportant à cette Commu- nication *'28 — De l'action de l'acide carbonique sous pression sur les phosphates métal- liques ; pai- -M. A. BariUé 56G — Sur l'état du carbone vaporisé; par M. Berthelot 589 — Sur la fusibilité des mélanges de soufre et de bismuth; par M. H. Pélahon. . C48 — Sur le kermès; par xM. /. Bougaull. .. 794 — Influences activantes ou paralysantes agissant sur le manganèse envisagé comme ferment métallique ; par M. A. Trillat 922 — Action du mélange oxygène et acide chlorhydrique sur quelques métaux; par M. Camille Matignon lo5 i — Sur la préparation du sesquiséléniure d'iridium; par MM. C. Chabrié e\,A. Boiichonnet " io59 — Recherches sur la densité du chlore; par MM. Moissan et Binet du Jasso- neix I ' 98 — Sur une nouvelle méthode de prépara- tion de quelques fluorures anhydres et cristallisés; par M. Defaajz 12J1 Voir aussi Aciers, Aluminium, Argent. TABLE DES MATIÈRES. l33l Pages. Argo/i, Arsenic, Baryum, Bisnnilli, Brome, Carbone, Chimie analytique^ Cyanures, Dissociation, Fer, Iode, Oxygène, Phosphore, Radio-iictivitc', Zinc. CiiiMiii; ORGANIQUE. — Sur l'acétylène bi- bromé : purificalion, cryoscopie, ana- lyse ; par P. Lcmoull 5i — Aclion du sodium sur le télrachloriirc de carbone el la benzine chlorée : formation de Iriphénylmétliano et d'hexaphényléthane ; par II. Jules Sclimidiin 5ij — Oxyde d'éthylène du p-cyclohexanediol- I .i et dérivés ; par M. Léon Bruricl. . G> — Aclion de l'acide liypopliosphoreux sur la diélliylcéione et sur l'acéloplié- none ; par M. C. Marie i ■.'4 — Sur le chlorure de phénylpropargyli- dène CH^ — C = C - CH Cl^; par MM. Ernest Charon et Edgar Du- goujon lï'j — Préparation des amides secondaires ; par M . /. 'l'orbouriech laS — Aclion du brome sur le pinène en pré- sence de l'eau; par }t\\\. P.Gcni. 7' i 71C 7J6 !'.)'> 85H 8G0 ',)«'- '.)84 (j.SG 9^7 9i oG > r.i(;e'. éthylcamphocarboiuque; par M. /. Mingidn loG; — lodures de mercurammonium des ami- nés primaires et des aminés tertiai- res ; par M. Maurice François 'oGtj --- Sur de nouvelles synthèses effectuées au moyen des molécules renfermant le groupe méthylène associé à un ou deux radicaux négatifs. Action de l'é- |)iclilorhydrine sur l'acétylacétone so- dée; par .M.M. A. Hatlcrel G. Blanc. iio3 — Sur les x-amiiionitriles; par M. Marcel Delépine i ■ii~ — Combmaisons du saccharose avec (|uel- ques sels métalliques; par M. D. Gniithicr i iig — Sur la transformation des o-glycols primaires en aldéhydes correspon- dantes: par M. TUf'eneaii laGo — Sur les éthers nitriques des acide.s- alcools ; par M. H. Diivnl 1262 — Action de l'acide carbonique sur les solutions aqueuses d'aniline en pré- sence des ni tri tes ; par ^\. Louis Meu- nier 12G4 — Préparation d'alcools hulro-aromati- ques ; par M. Léon Brunel ii68 Voir aussi Chimie biologique. Chimie végélale, Colorantes {Matières), Etlié- ri/ication, Glycérine. Chi.mie physique. — Sur la diminution de potentiel pour tout changement spon- tané dans un milieu de température et de pression constantes. Note de M. Ariès 47 — Courbes de sublimation; par M. A. Bouzat : 1 75 — Nouvelles lois de tonométrie, qu'on |)cut déduire des expériences de Raoult; par i\I. E. f^ickersheimer . .. 3 19 — Courbes de pression des systèmes uni- variants qui comprennent une phase gazeuse ; par M. A. Bouzat "i-ri — Un liquide fixateur isotonique avec l'eau de mer; par M. M.-C. Dckhuyzcn. 4i5, 445 — M. le Secrétaire perpétuel signale les trois premiers numéros du « .Journal de Chimie physi([uo », publié par M. Philippe- A. Guye Gi3 — Sur les lois du déplacement de l'équi- libre chimique: par M. E. Ariès .... 73s — Sur l'extraction de l'oxygène par la liquéfaction partielle de l'air avec re- TABLE DES MATIERES. i333 tour en arrière ; par XI. Gcori;c.s Claude — Sur la couleur des solutions aqueuses de méthylorange et le cliangement qu'y déterminent les acides; jiar M. P. y aillant ' — Sur l'extension de la formule de Cla- peyron à tous les états inditîérents; par M. L. Ariès — L'osmose électrique dans l'ammoniac li(|iiide; par M. Marcel A\C(>li Voir aussi Ionisation , R/idiuactiiitc. Chimie vkgétalk. — Les hydrates do carbone do l'orge et leurs transforui i- lions au cours de la germination in- dustrielle : par M. L. Lindet — Influence du chlorure de sodium sur la transpiration et l'absorption de l'eau chez les végétaux ; par M. H. Ricônic — Sur la matière phospho-organique de réserve des plantes à chlorophylle. Procédé de séparation ; par M. S. Pos- tcvnak — Recherches sur la nutrition des plantes étiolées : par M. G. André — Les matières albuminoïdes du grain de maïs: par JIM. Donard et Labbr. — Sur les propriétés et la composition chimique de la matière phospho-or- ganique de réserve des platiles à chlo- rophylle par M. .S'. Poxternali — Sur la constitution de l'acide phos- pho-organique de réserve des plantes vertes et sur le premier [)rotiuil de réduction du gaz carbonique dans l'acte de l'assimilation chlorophyl- lienne; par I\L S. Postcrnafi — De l'influence de l'alinieutation miné- rale sur la production des sexes chez les plantes dioïques; par M. Emile Laurent — Influence de la nature du milieu exté- rieur sur la composition organique de la plante; par MM. Alex. Hcbert et E. Charnbot — Production et distribution de (|uelqucs substances organiques chez le Manda- rinier; par MM. Eu§. Ciiarabnt c\. G. Latoiie — Sur l'oxydation du gayacol [lar la lac- case ; par M. Gabriel Bertrand — Sur le dévelop|iement des plantes grasses annuelhis; étude des bases minérales , par M. G. André âges. «io 17,33 1 11 > 9'.) 26! -1^0 t,s,, 7'J9 1 2G1J 1272 53 ^'J Pages. — Sur une culture de sarrasins en pré- sence d'un mélange d'algues et de bactéries; par MM. Bouilhac et Gius- tiniani '2/4 — Sur le rôle de l'oxalate de calcium dans la nutrition des végétaux ; ])ar M. Ainar Ijoi — Sur la relation qui existe entre la pro- portion de gluten contenu dans dillé- rents blés et la proportion des ma- tières azotées totales; par M. E. Feu- rent 1 3 1 3 Voir aussi Chimie ai^ricole. tliiiHUUGiE. — De la formation du cal; par MM. f. Cornil et P. Coudray 220 — Nouveau perforateur à ressort, den- taire et chirurgical ; par MM. J . Ber- cut et A. Donat (17 j Chlore et ses composks. — Sur l'éthéri- fication des hydraoides; par M. A. ViUiers — Action du sodium sur le tétrachlorure de carbone et la benzine chlorée; for- mation de triphénylméthane et d'he- xaphényléthane; par M. Jules Schnii- dlin — Sur le chlorure de phénylpropargyli- dène C"Hi — C = C — CH Cl^ ; par M.\l. Ernest Cliaron et Edgar Du- goujoii 125 — Influence du chlorure de sodium sur la transpiration et l'absorption de l'eau par les végétaux ; par il. H. Ricônir. 14 1 — Sur lecyclohexane et ses dérivés chlo- rés; par MM. Paul Sabatier et Apli. Maillic 240 ■ — Action du chlore sur l'acétate de ba- ryum : par M. Albert Colson G(ju — Sur les acétates alcalino-terreux ; par M. Albert Colson i oG i — .4ction du mélange oxygène et acide chlorhydrique sur quelques métaux ; ]ia r M . Candi le Matignon 1 u 3 1 ~ Ilecherches sur la densité du chlore; par .M.\I. Moissan et Binet du Jns- soneix. 1 1 yi^ Voir aussi Iode. CiiBOME. — Sur un carbure double de chrome et de tungstène; par MM. H. Moi'isaii et A. Kmiziwtzow 292 CnRO.NO.Mi;rRiE. — Sur les conditions de la synchronisation 243 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 144 i334 TABLE DES MATIERES. Pages. — Sur la relation entre la pression et la marche des chronomètres ; par M. Paul Dilislieim 700 — Remarques sur la Note de M. /'. Di- lishciin, relative à l'action de la pres- sion atmosphérique sur la marche des chronomètres; par M. Ch.-Ed. Giiil- Inumc 703 COLLKGE DE France. — MM. Jordan. Mas- cnrt, Darboux, Bertliclnl, de Lnppa- rcnt, Perricr sont nommés membres d'une Commission chargée de présen- ter une liste de candidats pour la chaire d'IIisloire générale des Scien- ces, vacante au Collège de France. . . 838 — Liste de candidats présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique pour la cliaired'Histoire des Sciences, vacante au Collège de France : 1° M. Tannery, 1" M. fVynmbnff. . . . gOj Colorantes (Matières). — Recherches thermochimiques sur les matières co- lorantes. La rosalinineet la pararosa- niline; par M. Jidc.s Schmidlin 33i — Sur le tétraméthyldiamino-diphény- lène-phénylméthane dis.symétrique et le colorant qui en dérive ; par MM. A . Giiyol et M. Grandcryc 4 1 3 — Colorants azoïques, solides, dérivés de l'a-aminoanthraquinoiie; par 1\I. Cluu- les Laiuli GO I — Sur la couleur des solutions aqueuses Pages . de méthylorange et le changement qu'y déterminent les acides ; par M. /'. f'adlant S^'g Comètes. — Photographie de la comèle Borrelly, 1903 c; par M. (Juénissyç) Coupes ries terrains tertiaires de la Pa- tagonie; par M. J/uiré 'ioarnoucr.. . 'i.[ii Sur la constitution géologique des en- virons de Mirsa Matrouh (Marma- rique); par M. D.-E. PacImrulukL. . !5o Sur le passage du Rhin par la vallée du Doubs et la Bresse pendant le Plio- cène: par M. le genérdl de Lamnilie. o8ij Sur les relations de structure des Alpes françaises avec les Alpes suisses; par M. Kiliari jo?. Sur le rôle des Charringes dans les Alpes delphino-provençales et sur la structure en éventail des Alpes brian- çonnaises; par M. W. Kilian )36 ■ Sur le Turoniend'Abou-Roach (Egypte); par M. R. Fourtau ")8 1 Sur les phases du plissement des zones intra-aipines françaises; par M. IV. Kilian 6,>. i Sur la structure tectonique de l'île d'Eubée ; par M . Deprat CiGG Sur quelques analogies de faciès' géo- logiques entre la zone centrale des Alpes orientales et la zone interne des Alpes occidentales; par M. Pierre 'fermier 807 • Sur les puits artésiens; par M. D. Pantcmelli 809 ■ Sur un niveau fossilifère nouveau du Keuper franc-comtois; par MM. M. Pivoutet et Ann. Lnurent 810 ■ Sur la signification géologique des anomalies de la gravité; par M. de Lappnrent 827 - Sur les formations de la zone des quart- zites et conglomérats inférieurs au Dévonien dans l'Uural du Nord; par MM. L. Diipnre et F. Pearce 873 - Sur la structure des Hohe Tauern (Alpes du Tyrol); par M. Pierre Tcrniier 875 - Les roches éruptives de l'ile d'Eubée; par JI. Deprat 879 - Sur la synthèse géologique des Alpes orientales; par M. Pierre Termier . . 9^9 ■ Sur un cas remarquable de cristal- lisation spontanée du gypse ; par M. Slaiii.\las Meunier 94?. MATIÈRES. l337 Pages. — Sur le système permien dans les Pyré- nées françaises et espagnoles; par M. /. Caralp 1008 — Observations relatives à la tectonique de la haute vallée de la Jalomita (Roumanie) ; par M. /. Bcrgemn . . . 1009 — Sur la géologie et l'hydrologie sou- terraine du Caucase occidental ; par MM. A. Yermnlnffvl E.-J. Martel. . 1077 — Sur la limite du Jurassique et du Cré- tacé dans la région orientale des Pyrénées et sur l'existence de deux époques distinctes do formation des calcaires à couzeranile; par MM. Cli. Depéret et O. Men<>rl 1 2?.o — Sur le glaciaire de la Garonne; par M. L.-A. Fabre i3oJ — Sur les racines de quelques nappes de charriage des Alpes occidentales; par M. Emile Hattg 1 3o7 Voir aussi Géographie physique. Mi- néralogie, Palciintntdgie, Pétrogra- phie, Physique du globe, J'olcaniques (phe'nomènes ). Gfométrie. — Sur les lignes de courbure de certaines surfaces; par M. E. Blutel 35 — Sur l'habillage des surfaces; par M. M. Servant 112 — M. f«^è«eFe/To« adresse un Mémoire intitulé : n Détermination analytique des éléments géométriques de l'anse de panier rigoureuse à n centres, étant données l'ouverture et la tlèche de la courbe » 453 — Sur les courbes gauches à torsion con- stante; par M. W. de Tannenberg . . 692 — Sur la détermination des figures inva- riantes des transformations cycliques; par M. Rabut 73o. — Du problème de Cauchy relatif à une classe particulière de surfaces. ; par M. IV . de Tannenberg 909 — M. T. Zfwyvîe adresse une Note « Sur quelques propriétés des cubiques no- dales » i3iG Glucose. — Voir Sucres. Glvcérine. — Injection intraveineuse de glycérine ; dosage de la glycérine dans le sang; élimination par l'urine; par M. Maurice Nicloux 70 — Errata se rapportant à cette communi- cation 228 — Sur une bactérie oxydante, son action i338 TABLE DES Pagos. sur l'nlcool el la glycérine; par M. H. Sazrrtic Sur l'élliérification de l'acide phospho- rique par la ghcérine; par M. /'. '.)'> MATIERES. Pages. Carre 1 070 Gravité. — Sur la signification géolo- gique des anomalies de la gravité; par M. ik l,'ie végétale. Insectes. — Voir Zoologie. Iode et ses co.mposés. — Action de l'iode sur les pellicules de cuivre obtenues par ionoplastie; par M. Houllei'ignc . . 47 — Sur une combinaison dedeux corpsqui , par élévation de température, s'unis- sent puis se séparent au-dessous de — 79"; par M. D. Cernez 255 — Action de l'acide borique sur les iodu- res; son emploi pour la séparation de l'iode des iodures en présence de bromures et chlorures; par MM. H. Baiihigny et P. Rivais G5o — Conditions de séparation de l'iode sous forme d'iodure cuivreux, dans un mélange de chlorures, bromures et iodures alcalins; par M.M. //. Baiihi- gnj et P. Rivais 753 •— Séparation de l'iode dans les sels halo- TABLE DES Pages. gênés alcalins d'avec le chlore et le broMii", par sa transformation en acide ludique, et mode de [iréparalion de l'iode pur; par M.M. H. Baubigiiy et P. Rivais 9 '7 — Erralii se rapportant à cette commu- nication I o8M — Sur un nouveau phénol triiodé; par M . P . Brc/iniis i o65 — loduresde mercurammonium des ami- nés primaires et des aminés tertiaires; par M. Maurice Frtmçnis io6() Ionisation. — Sur la loi de recombinai- son des ions; par M. P. Liirigevin.. . 177 MATIÈRES. t339 Pages. — Conditions i[ui déterminent le signe et la grandeur de l'électrisation par con- tact (111): par AI. Jean Venin 5i3 — tilectrisation de contact (IV) et théorie des solutions colloïdales; par M. Jean Perrin 564 — ■ Sur l'ionisation par le phosphore ; par M. Eugène Bloch 1040 — Errata se rapportant à cette Communi- cation 1 :fi.i. Iridium. — Sur la préparation du sesqui- séléniure d'iridium; par MM. C. Cha- brié el A. Boiiehonnet 'oStj r. Laccask. — Sur l'oxydation du gayacol par la laccase; par M. Gabriel Ber- trand I îOg Lactasis. — Sur la laclase; par MM. Em. Bi>iir(iuelot et Hérisser 56 Lait. — M. /'. Ge'niii adresse une Note intitulée: « Calcul rapide du mouil- lage et de l'écrémage du lait » 98 Sur le ferment du salol contenu dans certains laits : Note de M. A. Des- moulière 337 M Magnktismk. — M. E. Frniehet adresse un Mémoire portant pour titre: « Nouvelle méthode d'essai des mé- taux magnétiques » 32 — Sur la suppression de l'hystérésis ma- gnétique par l'action d'un champ ma- gnétique oscillant; par M. Ch. Mau- rain 914 — Sur la suppression de l'hystérésis ma- gnétique par un champ magnétique oscillant ; par M. P. Duhem 103. .Magnétisme tiihrestre. — Sur la pertur- bation magnétiqueduSi octobre 1903; par M. lit. Mourcaux 705 — Remarques sur le dernier groupe de taches solaires el les perturbations magnétiques; par M. F. Qucnisset . . 747 — Quelques remarques surla perturbation magnétique du i3 octobre 1903; par M. En: . Marchand 789 — Relation entre les taches solaires et le magnélisme terrestre. Utilité de l'en- registrcment continu des éléments variables du Soleil; par M. //. Des- landres 8'.è i — Sur la loi de distribution régulière de C. R., 1903, V Semestre. (T. CXXWII la force totale du magnétisme terres- tre en France au 1"'' janvier 1896 ; par M. E. Mathias 916 — L'anomalie magmHique du bassin de Paris ; par M. Tli. Moureiatx giS — Sur la direction de l'aimantation per- manente dans diverses roches volca- niques ; par AIM. Bernard Brunîtes et Pierre Dai'id \ 97 '• Manganèse. — ■ Influences activantes ou paralysantes agissant sur le manga- nèse envisagé comme ferment métal- lique ; par M. .-/. Trillat 9^2 Mécanique. — Sur les ondes-cloisons ; par M . P . Duhem 237 — Sur l'aérodynamique et la théorie du champ acoustique; par M. le général Sebert 357 — La théorie acousticjue et le frottement intérieur des gaz; par M. P. Char- bonnier 171, 378 — M. René de Saussure adresse une Note intitulée: « Hypothèse sur la nature el la force >> 5o4 — Note accompagnant la présentation du Tome II de la seconde édition de son .) 174 i34o TABLE DES MATIERES. Pages. « Traité de Mécanique rationnelle » : par M. Appell 68ï — M. J.-N. Prmoff adresse un Mé- moire « Sur la propagation de l'at- traction ) 7 > 1 — Généralisalion de la propriété fonda- mentale du polentiel ; par M. A. de Saint-Gcrmtiin 736 Voir aussi Chronométrie, Hydrodyna- mique, Magnétisme, Mécanique cé- leste, Navigation. MÉCANIQUE APPLiQiÉB. — Expérieuces sur la résistance de l'air; par M. G. Eif- fel ■.. — Élude sur les déformations moléculai- res d'un barreau d'acier soumis 'a la traction ; par M . L. Fraicliet — Sur le télékino ; par M. L. Torres.. . — M. E. J/oi-i-e adresse une Note relative à un système de voie automotrice, permettant aux véhicules de circuler sans le secours de moteurs — Sur le phénomène aérodynamique pro- duit par le tir des canons grèlifuges: par M. J. Violle — M.X. Bcheclii adresse une Note «Sur la courbe d'équilibre d'un fil flexible et inextensible, dont lesélémentssont sollicités par les pressions d'un rem- blai 447 — Détermination expérimentale de la pression momentanée résultant du choc ; par M. Rlngelnuinn 6 Î4 — Les modes de déformation et de rup- ture des fers et des aciers doux; par MM. F. Osmond, Cartaud et Cli- Fréninnl fS j i — Sur les articulations à lame flexible; par M. Mcsnagcr 908 — M. Henri Feuille adresse une Note intitulée: k Appareil pour utiliser la force dynamique du la mer » 949 — Procédé simple permettant d'obtenir, sur la paroi d'un cylindre qui tourne, de grandes pressions avec de faibles efforts; par .\L Albert Hérisson ioj5 — Moteur à combustion par compression; par M. Cannevel io36 — Sur les efforts développés dans le choc d'éprouvettcs entaillées; par M. A. 3o 169 3l7 '91 397 Pages. l'érol 1044 — Sur un nouveau système de train rou- tier dit a propulsion continue; par .^K Charles Renard 1-234 — Nouveaux dispositifs électromécaniques d'embrayage et de changement de vi- tesse progressifs; par M. Paul Gas- nier 1257 MÉCANiQL'E CÉLESTE.— Perturbations sé- culaires d'importance secondaire ; par M. Jean Mascart 33 — Résidu des perturbations séculaires ; par M . Jean Mascart 3o3 MÉCANIQUE CHIMIQUE. — Voir Chimie gé- nérale . MÉDECINE. — Patliogénie et traitement du rhumatisme; par M./.. Pérùères. (i-iG — Présentation de son Ouvrage sur la « Prophylaxie du paludisme » ; par M. Laveran 777 Voir aussi Infectieuses {maladies), Phy- siologie pathologique, Rayons X, Tu- berculose . MÉTÉOROLOGIE. — Le ccrcle de Bishop, couronne solaire de i9o3:|iar M. F.- A. Forel 3So — Description d'un orage très localisé; par M . Jean Mascart 468 — M. MarcclUn Recoupé adresse une « Note relative à des mesures ther- mométriques aux gelées du prin- temps )) 1 3 1 6 Microscope. — Fociinètre photogrammé- trique pour l'optique microscopique (instrument vériûcateur de micros- cope) ; par M. F. Legros i43 — Étude microscopique de bronzes pré- historiques fie la Charente: par M. G. Chesneau 9^" Minéralogie. — Sur une nouvelle espèce minérale; par M. A. Lacroix 082 — Sur le polymorphisme des nitrates; par l\. Fréd. H allerant 8o5 — Sur un cas remarquable de ci istallisa- tion spontanée du gypse; par M. Sta- nislas Meunier 942 — Sur la détermination de la forme pri- mitive des cristaux; par M. Fréd. Walterant 1 00 1 Voir aussi Pétrographie. TABLE DES MATIERES 34l lôH N Pa{je8. Navigation. — M. Eugène Mesiiard adresse une Note intitulée: « Flot- teurs à fil conducteur, pour la Ma- rine » '304 — D4 l'influence de la surimmersion sur la vitesse; par M. J-A. NnrniaiuL. 1223 Navigation aérienne. — Voir Aéronau- tique. Nominations. — M. Bacretli est élu Cor- respondant pour la Section de Méde- Pages. cine et Chirurgie, en remplacement de M. Ollier, décédé 169 M. G.-f'P'. Hill est élu Correspondant dans la Section d'Astronomie, on remplacement de M. Schiaparelli, élu Associé étranger 778 M. Jierlin est élu Membre de la Sec- tion de Géographie et Navigation, en remplacement de M. de Bussy, décédé «37 o Observatoires. — Liste de candidats présentée à iM. le Ministre de l'In- struction publique pour une place d'Astronome titulaire, vacante à l'Ob- servatoire de Paris : 1" M. Puiseux, 1° M. Hamr 96 j — Présentation du Tome X des Annales de rObseï vatoire de Bordeaux » ; par AL Lœi.vy , — Sur la mesure du dichroïsme des cris- taux ; par M. Georges Meslln ■.! lli — Du dichroïsme électrique des liqueurs mixtes; par M. /. Clumdier ' ■.j4i> — Sur les changements de phase par ré- flexion normale dans le quartz sur l'argent ; parMM. /. Mucc de Léjiinay et H. Buisson 1 1 2 — Focimètre photogrammétrique pour l'optique microscopique (instrument vérificateur de microscopes) ; par M. V. Legros 3i4 — Sur un réfractomètre à réflexions; i)ar M. Th. Vaulier (ii j — Sur une solution pratiquedu problème de la photométrie hétérochrome; par M. Charles Fabry 743 — Sur la détermination des maxima et minima de transparence; par M. C Camichel 788 — Mesure des très petits angles de rota- tion; par M. Marcel Brillouin 78G — Sur l'intensité de l'éclairement |iroduit par le Soleil; par M. Charles Fabry. 973 — Sur une nouvelle méthode de mesure des épaisseurs et des indices; par MM. /. Macé de Lépinay et H. Buisson. . . . I03S — Sur l'intensité lumineuse des étoiles et leur comparaison avec le Soleil ; par M. Charles Fabry 124'^ — Diffusiomètre ; par M. 7. Tlun'ert 1249 Voir aussi Pliotographie, Radioactivité, Rayons cathodiques, Rayons ti. Rayons X, Spectroscopic, Vision. Oxyde de carbone. — Sur l'action de l'oxyde de carbone sur le fer et ses oxydes; par M. Georges Cliarpy... 120 Oxygène. — Sur la séparation des mélanges gazeux par la force centrifuge; par MM. G. Claude ai E. Dcnuiussy.. . . rjo - Sur l'extraction de l'oxygène par la liquéfaction partielle do l'air avec re- tour en arrière; par M. Georges Claude 7S3 — Action du mélange oxygène et acide chlorhydrique sur quelques métaux ; par M. Cannlle Matignon mSi l3/|2 TABLE DES MATIERES. Pages. Paléontologie. — Contiibntioti à l'élude de WEpyoniis de Madagascar; par M. Guillnuiiie Grandidicr 208 — M. \b Sfcrétaire peri>ctiiel Û2,x\à\îi plu- sieurs Mémoires de M. G. CapclUni et notamment des travaux sur les Baleines fossiles trouvées en Italie. . . \:>\ — Observations paléontologiques dans l'Alaska ; pai- M. Albert Gaiitirr... 553 Paléontologie végétale. — Découverte de stiobiles de Seqiwiii et do Pin dans le Portiandien des environs de Boulo- gne-sur-Mer; par MM, li. Zcilter et P. Fliche 1020 — M. /WZ/tT présente à l'Académie le Vo- lume de texte de la ftnn: fossile ilrs ^itt'stle chiirbon du Tonkin 1210 Pathologie végétale. — Sur quelques processus de gommification ; par iM. G. Delacroix 9.78 — M. cÇ. de Mnkrzecky adresse une Note « Sur l'emploi de la thérapie inté- rieure en cas de chlorose et autres maladies des arbres fruitiers et des ceps de vigne » 420 — Sur une maladie bactérienne du tabac, le citnncrc ou iindiriiciinsc ; par M . G . Delacroix 454 — Surl'appareil végétatif delà roui Ile jaune des Céréales ; jiar M . Jnhob Erikssoii . jy8 — Un nouvel hybride de greffe; par M. Lucien Daniel 765 — Sur la jaunisse de la betterave; mala- die bactérienne ; par M . G. Delacroix. 87 1 — Sur les caractères chimiques des vins provenant de vignes atteintes par le inildew; par M. Emile Ma/iccaii . . . . 998 — De U filosilé des pommes de terre; par M . G. Di'lacroi.r ioo(3 — Sur la Nielle des feuilles de tabac; par M . //. Bouygues 1 3o3 Pekles fines. — Sur l'acclimatation et la culture des Pinladines, ou huîtres perlieres vraies, sur les côtes de France, et sur la production forcée des perles (ines; par M. Raphaël Dubois . 611 — Remarques à propos de la Communi- cation de M. Raphaël Dubois, du 19 octobre 1903 «Sur les huîtres perlie- res vraies « ; par M. Edin. Pcrrier.. O82 l*ajîC9 — L'origine réelle des perles fines; par M . Louis Bnulan 1078 PÉTROGnAi'iiiE. — l,a cordiérite dans les produits éruptifs de la montagne Pelée et de la Soufrière de Saint-Vincent; par M. A . Lacroix 1 4 J — Les enclaves basiques des volcans de la Martinique et de Saint-Vincent; par M. A. Lacroix 211 — Sur les granités à ;egyrine et riebeckite de M.idagascar et leurs phénomènes de contact ; par M. Lacroiv 533 — Contribution à l'étude des roches sodi- ques de l'Est- Africain; par M. //. Arsandaux 876 — Des roches éruptives de l'île d'Eubée; par M . Depral 879 — Contribution à l'étude des roches ba- saltiques de l'Est-Africain; par M. H. Arsandaux 1 3o8 Phosphore et ses co.mposés. — Action de l'acide hypophosphoreux sur la diéthylcétone et sur l'acétophénone; par M. C. Marie 124 — Sur la matière phospho-organique de réserve des plantes à chlorophylle. Procédé de préparation; par M. .S'. Postcniak 202 — Sur les propriétés et la -composition chimique de la matière phospho-orga- nique de réserve des plantes à chloro- phylle ; par M. /'f>.v?er«»/- 337 439 — Action de l'acide phosphoreux sur la mannite. Remarque sur le mannide; par M. P. Carre 5 17 — De l'action de l'acide carbonique sous pression sur les phosphates métalli- ques ; par M. A. Barillé 5fi6 — Sur la séparation et le dosage du fer et de l'acide phosphorique dans les eaux ; par M. H. Causse 708 — Sur l'ionisation par le phosphore ; par M. Eugène Bloch io4o — Errata se rapportant à celte Commu- nication '322 — Sur l'élhérification de l'acide phospho- rique par la glycérine; par M. P. Carré • io7" Phosphohescence. — Voir Radioactirilr, luiyoas N. TABLE DES MATIERES. 3« I ô[i Pages. Photographie. — Sur la .siieclrophotomé- trie photographique; par M. C. Cn- Diichcl 1 84 — Sur le proiiiier Volume du Catulogue photographicpie du Ciel publié par M. A. Donner, Directeur de l'Obser- vatoire d'Ilelsingfors; par M. Lœa'f. 1209 — Sur un moyen rapide d'obtenir le plan d'un terrain on paysde plaines, d'après une vue photographique prise en bal- lon ; par Al. LnnssecUa 21 Pnvsico-CHi.MiE. — " 'r Clilmic plijsiijuc. Physiologie am.male.— Sur les mouve- ments de torsion de l'œil pendant la relation de la tête ; par M . Yvps De- Inge 107 — Influence du système nerveux sur l'on- togenèse des membres; par M. P. l^p''intrebcrt i 1 1 — Sur les modificulioiis du chimisme respiratoire avec l'â.ge, en particulier chez le cobaye; par M. Lrnpnld Maycr 1 37 — Erriitn à celte Communication 'aîK — Sur les mouvements de torsion de l'œil dans les orientations du regard, l'or- bite restant dans la position primaire, |Kir M . Yves DeUigc 1 65 — Recherches sur l'immunité naturelle des Vipères et des Couleuvres; par M . C. Phimlix .«yo — De l'excrétion chez les Hydroïdes; par M . A. Billard 34o — Sur la résistance des Epinoches aux changements de la pression osmotique du milieu ambiant; par M. Michel Sicdtecki. 4(J9 — Sur la production de sucre dans le sang pendant le passage de ce dernier à travers le poumon; par MM. R. Lépinc et BtHihid 473 — L'action des solutions des sels alcalins et alcalinoterreux sur les Epinoches; par M . Miclwl Siciilecki "iaS — Kecherche et dosage de l'urée dans les tissus et dans le sang des animaux vertébrés; par M. Nestor Grrh/nit.. 538 — Du rôle de la compression dans la loca- lisation des tendons ; par iM. H. An- thony ('122 — Recherches expérimentales sur l'ollac- tion des vieillards; par M . Vasclàde. 627 — M. C. Fleig adresse deux Notes ayant pour titres: « Mode d'action chimique P;i|;cs. des savon.s alcalins sur la sécrétion pancréatique » et « MécaIli^me de l'action de la sapocrinine sur la sécré- tion pancréatique » Etude des contractions musculaires et des réflexes chez le Stichopus rcgtilis ; par M . Victor Henri , Sur le sucre virtuel du sang ; par MM. R. Lépine et Boidiid Le sens olfactif de l'Escargot ( Hclix poniatid); par M. Emile Yiing Régularisation osmotique des liquides internes chez les Echinodermes; par MM . Victor Henry et .S', talon Sur la régénération chez les Amphi- biens des membres postérieurs et de la queue, en l'absence du système nerveux; par M. P. IVi/ilrehert.. . . Etude des ferments digestifs chez quel- ques Invertébrés; par M. Victor Henry De l'action morpliogéniqucdes mu.■^cIes crotaphytes sur le crâne et le cerveau des Carnassiers et des Primates; par M . R. Anthony Comparaison entre les elfels nerveux des rayons de Becquerel et ceux des rayons lumineux; par M. Georges Bohn Sur l'action moi pliologique de l'eau en mouvement sur les Hydraires; par M'"" Motz-Kossoivska Sur le rôle de certains éléments figu- rés chez Sipuncnlns niulns L. ; par SL F. Ladreyl Sur les facteurs élémentaires de l'héré- dité; par AL Georges Coiitagne Corrélations fonctionnelles entre les glandes à venin et l'ovaire chez le crapaud commun; par M. C. F/dsn- Ujc ■ Les conditions spéciales de la circula- tion dans des glandes en activité; jiar ALM. G. Monssu et /. T'/v.voi - Le mal des montagnes; par M. Kronec- ker ■ Sur les modifications que subit la res- piration par suite de l'ascension et de l'acclimatement à l'altitudedu mont Blanc; par M. ,/. V(dlot - Sur les croisements entre taxies dillé- rentes; par M. Georges Coiitagne . . . - Action de l'anéthol sur l'organisme; par MM. £. Vurenne,J . Roussel, L. 174- (■.3'"> -20 761 763 S81 883 863 86 j 107J 1084 12S2 1283 1290 l344 TABLE DES Pages. Godcfroy 1 294 Voir aussi Chimie biologique, Physique biologique, Sang. Physiologie expérimentale. — La pro- duction du glucose, sous l'influence de la vie asphyxique, par les tissus du Bombyx mon, aux diverses phases de son évolution ; par M. F. Maigiton. . 93 — Injection intraveineuse de glycérine; dosage de la glycc'rine dans le sang: élimination par l'urine; par M. Mau- rice Nicloux " 70 — Tirra/rt relatif à cette Communication. sciS — Recherches expérimentales sur les rêves. Du rapport de la profondeur du sommeil avec la nature des rêves ; par M. N. Vaschide i5o — Sur l'entretien de l'irritabilité de cer- tains organes séparés du corps, par immersion dans un liquide nutritif artificiel; par MM. E. Hédon et C. Fleig 9. 1 7 — Inscription de l'état variable de la ten- sion du fil de l'ergographe; équation du mouvement et expression du tra- vail; par MM. ^. Imbert et J. Ga- guère 27() — MM. He'don et Fleig adressent une nouvelle Note relative à l'influence de la température sur la survie de cer- tains organes séparés du corps et à leur reviviscence dans un liquide nu- tritif artificiel 283 — • Sur l'équation générale des courbes de fatigue; par M. Charles Henry et M"" /. Joleyko 4 ', 1 — Élevage des larves parthénogénéliques d'Astéries dues à l'action de l'acide carbonique; par M. Yves Delage.. . . 44;) — La parthénogenèse par l'acide carboni- que, obtenue chez les œufs après l'émission des globules polaires; par JL Yves Dehige 47 J — Sur l'excilalion des nerfs et des muscles par décharges de condensateurs; par M. /. Cluzet 670 — Sur la ponte, la fécondité et la sexua- lité chez des poules carnivores; par M. Frédéric Houssar 934 — Quelques observations relatives à l'ac- tion des vapeurs des composés hydro- cubonés sur les microbes animaux et sur les insectes, et au rôle antise|)ti- que des agents oxydants-oxydables; MATIERES. Pages, par M. Berthelot gSS — Sur une relation entre le travail et le travail dit statique énergétique- ment équivalents à l'ergographe; par M. Charles Henry et M"" J. Jotcyho. laSJ — Recherches sur le rôle de la glande in- terstitielle du testicule. Hypertrophie compensatrice expérimentale; par MM. P. Ancel ot P. Bouin 1288 Physiologie pathologique. — Contribu- tion à l'étude des altérations congé- nitales du système nerveux : patho- génie de l'anencéphalie; par MM. Cl. ï^urpas et yl . Léri 2 1 3 — Sur les gaz organiques de la respira- lion dans le diabète sucré; par M. J . le Goff. 216 — De la formation du cal; par MM. F. Cornd et P. Coudray 220 — Les sensibilisatrices du bacille tuber- culeux; par MM. /. Bordet et O. Gengou 3 5 1 — Le siège des convulsions épileptiformes toniques et cloniques; par M. JSino Samaja C73 — Contribution à l'étude de la dyscrasie acide ( acide chlorhydrique ) ; par MM. J. Dcsgrez et /. Jdlcr 818 — Sur les tuberculines; par M. .Si?'m«ffcA. 889 — Le mal des montagnes; par M. Km- necher iviSa Physiologie végétale. — Influence du chlorure de sodium sur la transpira- tion et l'absorption de l'eau chez les végétaux; par M. H. Ricômc i4i — Recherches sur la nutrition des plantes étiolées; par M. G. André 199 — Sur des racines dressées de bas en haut, obtenues expérimentalement ; par M. H. Ricôme 204 — Sur la production de glycogène chez les Champignons cultivés dans des solutions sucrées peu concentrées; par M . Éniilc Laurent 4^1 — La germination des Orchidées ; par M. NoH Bernard 483 — Variation morphologique des feuilles de Vigne à la suite du greftage ; par M. A. Jurie 5oo -' Infiiience de l'eau sur la structure des racines aériennes d'Orchidées ; par M . Gaston Bonnier 5o5 — Uechoi'ches sur la transpiration des feuilles vertes dont on éclaire soit la TABLE DES MATIERES. i345 Pages. faceBupérieure, soit la face inférieure; par M . Eil. Griffon 629 — De l'intUience de l'alimentation miné- rale sur la production des sexes chez les plantes dioïques; par M. Emile Laurenl 689 — Influence de la nature du milieu exté- rieur sur la composition organique de la plante; par i\IiM. Alex. Hébert et E. Chanibot 799 — Sur le rapport entre l'intensité lumi- neuse et l'énergie assimilatrice chez des plantes appartenant à des types biologiques différents ; par iM. Fr. JVeiss Soi — Sur une conséquence de la fécondation croisée; par M. Leclerc du Sablon.. 1298 Voir aussi Chimie végétale, Pathnlngie vroélnle. Physique biologique. — La résistance électrique du corps humain ; par M . Stéphane Eeditc S 1 4 — Émission de rayons n ( rayons de Blon- dlot) par l'organisme humain, spécia- lement par les muscles et parles nerfs; par M. Aiig. Chajpentier io4y — Nouveaux faits sur les rayons/; d'ori- gine physiologique; localisations ner- veuses; |iarM. Augustin Charpentier. 1277 — Sur le phototropisme des Artizouires supéi leurs; par M. Georges Bn/iii . . . 1292 Voir aussi Physiologie végétale, Radio- activité, Rayons N, T'ision. Physique DU globe. — Étude de la circu- lation marine ; par M. /. Tl.jjulet. . . 97 — Observations concernant les variations du niveau de la mer depuis les temps historiques et préhistoriques; par M. Ph. Négris %i.i — Sur la transparence de la mer; par M. Thoulet 748 Pages. — Sur l'emploi du tachéographe Schrader pour les travaux d'Hydrographie; par MM. F. Schrader et Ch. Sauenvein . 7S1 — Sur la signification géologique desano- nialies delà gravité; par M. de Lap- parent 827 — Sur les lacs do la haute Engadine ; par M. André Delehecque i3i r Voir aussi Magnétisme terrestre. Physique mathématique. — Voir Hydro- dynamique, Mécanique, Thermody- namique. Planètes.— Observations de la planète MA (i\ août 1903), faites à l'observatoire de Besançon; par M. /". Cliofardet.. 453 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 4î^8 — M. S. Socoloiv adresse une Note (c Sur les corrélations qui existent entre les éléments des orbites du système planétaire » 628 — Observations de Mars à la grande lunette de l'observatoire de Meudon ; par M . G. jiUllochau 636 Préhistoriques ( Études). — M. le Secré- taire perpétuel signale le « Bulletin de la Société normande d'études pré- historiques, Tome X, année 1902 ».. 56o — M. le Secrétaire perpétuel signale un Volume de M. R. Verneau intitulé « Les anciens Patagons. Contribution à l'étude des races précolombiennes de l'Amérique du Sud » (')3'> — Sur la composition de bronzes préhis- toriques de la Charente; par M, Ches- neau 653 — Étude microscopique de bronzes pré- historiques de la Charente: par M. Chesneau 93o Pyridine. — Voir Chimie organique. R Radioactivité. — M. O. Dony-Hénnult adresse une Note: « Sur la radioacti- vité du pero.\yde d'hydrogène <• 353 — M. Adrien Muller adresse un Mémoire intitulé : « Radioactivité et ionisa- tion ; phénomènes généraux et théo- rie » I78 — Sur la phosphorescence scintillante que présentent certaines substances sous l'action des rayons du radium: par M. Henri Becquerel 629 Sur la .scintillation du sulfure de zinc phosphorescent, en présence du ra- dium, revivifiée par les décharges électriques; par M. Th. Tommasina . 745 Remarques au sujet de la Communica- tion précédente de M. Tommasina « Sur la scintillation du sulfure do zinc i346 TABLE DES phosphorescent >>: par M. S. Leduc. 949 — Com[)araison enlru les effets nerveux des rayons de Becquerel et ceux des rayons himineux; par JI. Crorgi-s JSiihii 883 — De l'action du jadium sur les diUerents tissus; par .M. ./. Dnnysz 1296 Voir aiis.si In/ii.saliun. UAV0iNSCATii0DiQUES.—Sim[ilicit6 desspec- tres de la lumière cathodique dans les gaz azotés et carbonés; par M. H. Drsliiiidres \.i~ Rayons N. — Sur une nouvelle action pro- duite par les rayons N et sur plusieurs faits relatifs à ces radiations; par M. n. Blomlht : I (if) — Sur de nouvelles actions produites par les rayons N: généralisation des phé- nomènes précédemmeiit observés; par -AI. H. nioiullnt OS 1 — Sur l'emmagasinement desrayons X par certains corps: parM./î. Bhudlot... 7^9 — Sur le renforcement qu'éprouve l'ac- tion exercée sur l'oeil par un faisceau de lumière, lorsque ce faisceau est accompagné de rayons N ; par M. H. Blondiot Sir — Emiias-a rapportant à retle Communi- cation CJ^ft — Sur la propriété d'émettre dos rayons MATIERES. Pyges. N que la compression confère à cer- tains corps, et sur l'émission sponta- née et indéfinie de rayons N par l'acier trempé, le verre trempé, et d'autres corps en état d'équilibre moléculaire conlrainl: par M. K. lilondlot 9G2 — Emission de rayons n (ravons de Blon- diot) par l'organisme humain, spécia- lement par les muscles et par les nerfs; par M. Aus^. Chnrprntirr. . . \ii\i) — M. Pniil AudoUcrit adresse une récla- mation de priorité relative à l'émis- sion de radiations par les corps i2>7 — Nouveaux faits sur les rayons N d'ori- gine physiologique; localisations ner- veuses; par M. Jiii:;iistin Charpni- ticr 1277 Rayons X ou nAYo.xs I!okmge\. — Dia- gnostic des calculs biliaires par la ra- diographie préliminaire; par MM..l/a»- rliiiic et hifndl .J82 — Contribution au traitement du cancer pai' les rayons X : par .M. Bimiul. ... 811; — Ampoules de Crookes pour radiothé- rapie; par M. Oiidin 891 Rltiié.niim. — Préparation et propriétés d'un siliciure de ruthénium; par M.M. Henri Mnissnn eXfVilliein Mrni- chol 229 Sang. — Injeclioti intraveineuse de glycé- rine; dosage de la glycérine dans le sang; élimination par l'urine: par M. Mtiiiricr Nici/mx 70 — Er/nta se rapportant à cette (Commu- nication ■).28 — La nature et l'appréciation de la réac- tion alcaline du sang; par M. H. Liibhé 384 — Sur la production de sucre danslesang pendant le passage de ce dernier à travers le poumon; par .MM. /i. Lé- piiic et Boidud \~'i — Recherche et dosage de l'urée dans les tissus et dans le sang des animaux vertébrés; ^^AT W. Ncsloi- Grclmnt . . 558 — Sur le sucre virtuel du sang; par iM-\l. R . Lépine et Roulud 680 — Sur l'oxydation de la glucose dans le sang par M. L. Jtdly 771 — Études speclroseupiquesdu sang faites, au mont Blanc, par M. le D' Hénoc ■ que ; par il . ./. Jnnssen 1 ,5 — Sur la géologie et l'hydrologie souter- raine du Caucase occidental; par MM..L Yermoloff e\, E.-A. Mnrlel. 1077 Sucres. — Les hydrates de carbone de l'orge et leurs transformations au cours de la germination industrielle ; par M . L. Lindct 73 — La production du glucose, sous l'ir.- fluence de la vie asphyxique, par les tissus du Bombyx mori, aux diverses phases de son évolution ; par M. F . Maigiioii 93 — Sur la production de glycogèiie chez les Champignons cultivés dans des solu- tions sucrées peu concentrées; par M. Emile Laurent 4'J • — Sur la production de sucre dans le sang pendant le passage de ce dernier à travers le poumon; par MM. H. Lé- pine et Boulud 47^ — Action de l'acide phosphoreux ^ur la mannite. Remarque sur le mannide ; par .^L P. Carré 517 — Recherches sur l'isoglucooamine ; par M. L. Mn/juenne (')58 — Sur le sucre virtuel du sang ; par MM. H. Lrpifie et Boulud (i8(i — Sur l'oxydation de la glucose dans le sang ; par M. L. Jolly 77 1 — Combinaisons du saccharose avec (|uel- ques sels métalliques; par AL D. Gaullder \>.'j(j Sl'i.fates. — Combinaison du sulfate fer- rique avec l'acide sulfurique, par M . A. Recoura 118 — Action du pcrsulfate d'ammoniaque sur les oxydes métalliques; par MM. .•/. Seyetvetz et P. Traw'ilz 1 3o — Sur l'acide ferrisulfurique et le ferri- sulfate d'éthyle ; par AL A. Recoura. 189 — Sur une combinaison du sulfate d'alu- minium avec l'acide sulfurique ; par M. E. Baud 492 i348 TABLE DES MATIERES. Pages. TÉLÉGRAPHIE. — Sur le télékine : par M . // . Torrcs 3 1 7 — Sur le fonctionnement de cohéreurs associés; par M. Jlbert Turpain. . . . 5(J2 — Sur la mesure de l'effet des ondes électriques à distance au moyen du bolomètre; par M. C. Tlssnl S4G ToNOMiiTRiE. — Nouvelles lois de tonomé- trie, qu'on peut déduire des expé- riences de Raoult ; par M. E. Wic- kerslieiiner 3 19 Topographie. — Sur un moyen rapide d'oh- tenir le plan d'un terrain en pays de plaines, d'après une vue photogra- phique prise en ballon; par M. Laiis- sedat 24 Thérapisutiqie. — l'athoijénie et traite- ment du rhumatisme; par M. L. Pé- nières 626 — Contribution au traitement du cancer par les rayons X; par M. B'naud... 816 — Sur les luberculines; par M. .fie/««(»f/,-. 889 Thermociiimie. — Chaleur de neutralisa- tion de l'acide ferrocyanhydrique; chaleur de forma lion de ses combi- naisons avec l'éther et l'acétone, par MM. Chrétien et Giiirichant G5 — Emploi de la bombe calorimétrique pour démontrer l'existence de l'arse- nic dans l'organisme; par M. Gabriel Bertrand 266 — Recherches thermochimiques sur les matières colorantes. La rosaniline et la pararosaniline; par M. Jules Sclmd- dlin 33 1 — Les chaleurs de combustion des com- posés organiques, considérées comme propriétés additives. Alcools et phé- nols. Ethers-oxydes. Aldéhydes et cé- pages, tones ; par JL /*. Lemoult 5i5 — Sur le calcul de la chaleur de combus- tion des acides organicjues, de leurs anhydrides et des éthers-sels ; par M. /'. Lemoult 656 — Sur une nouvelle méthode pour le calcul des chaleurs de combustion et sur quelques-unes de ses conséquen- ces: par M. P. Lemoult 979 Thermodynamique. — Sur la diminution du potentiel pour tout changement spontané dans un milieu de tempéra- ture et de pression constantes ; par M. Ariès 47 — Contribution à l'étude de la surchauffe; par M. A. Petot 17) — Courbes de sublimation; par M. A. Bouzat 175 — Courbes de pression des systèmes uui- varianls qui comprennent une phase gazeuse; par M. A. Bouzat 322 — Sur les lois du déplacement de l'équi- libre chimique : par M. E. Ariès.. . 788 — M. G. A/«re(7i(7/ adresse une Note sur la chaleur spécifique de la vapeur d'eau 948 — JMoteur à combustion par compression; par M. Caïuiei'et io36 — Sur l'extension do la formule de Cla- peyron à tous les états indifférents ; par M. Z. Ariès 1 239 Thermométrie.— Sur la température des flammes ; par M. Ch. Féry 909 — Sur la différence de température des corps en contact; par M. £. Rogovski. 1244 Tuberculose. — Les sensibilisatrices du bacille tuberculeux; par M.M. /. Bor- del et O. Gengou 35 1 — Sur les tuberculines; \)arM. Beranec/c. 889 u Uranium. — Sur quelques combinaisons binaires de l'uranium; par M. A. Colson 382 Voir aussi Radioactivité. Urée. — Voir Chimie biologique. TABLE DES MATIERES. l349 Pages. Vins. — Sur la teneur des vins mistelles et des autres vins, en acides solubles dans l'éther, comme moyen de diffé- renciation; par M. Cit. Blarez 04 — Sur une nouvelle méthode physique de recherche et de détermination du mouillage des vins; par M. Geor^ca Maiwiwricr aS 1 — Sur le dosage de l'ammoniaque dans les vins, et son rôle dans la différenciation des mistelles d'avec les vins de liqueur; par M. /. Lahorde 33 j — Sur les caractères chimiques des vins provenant de vignes atteintes par le mildew; par M. Emile Manceau.... 99S ■Vision. — Sur une espèce d'oscillation de la perception chromatique; par M. C. Mtdlézns . . . . • 43 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 356 — Sur les mouvements de torsion de l'œil pendant la rotation de la tête; par M. Yves Détaxe 107 — Sur les mouvements de torsion de l'œil dans les orientations du regard, l'or- bite restant dans la position primaire; pa r M . Yves Delage 1 63 — Comparaison des diverses lettres au point de vue delà vitesse de lecture. Formation d'un alphabet rationnel ; par MM. Jndré Broca eX D. Siiher.. 8rî — Sur le renforcement qu'éprouve l'ac- tion exercée sur l'œil, par un fai,sceau de lumière, lorsque ce faisceau est ac- compagné de rayons N; par M. R. Bhindht SSi — Errata se rapportant à cette Commu- nication 9'J2 — Sensation lumineuse en fonction du Pages. temps pour les lumières colorées. Technique et résultats: par MM. Jn- drc Broca et I). Sidzer 9 j/, — Rôle du temps dans la comparaison des éclats lumineux en lumière colorée; par MM. André Broca et D. Sidzer. 977 — La sensation lumineuse en fonction du temps pour les lumières colorées. Dis- cussion des résultats ; par MM. An- dré Broca et D. Sidzer 104O — Détermination du minimum percep- tible et de la durée de la perception lumineuse chez les personnes dont la \'ue est affaiblie; par M. 5. Durand. 1280 Viticulture. — Sur le phénomène aérody- namique produit par le tir des canons grélifuges; par M. /. FMIe 397 — Variation morphologiciue des feuilles de vigne à la suite du greffage; par M. A . Jiirie joo — Sur un hybride vrai de chasselas par vigne vierge {Ampélopsis Itederacea); par M . Grille 1 Soo Volcaniques (Phénomènes). — La cordié- rite dans les produits éruptifs de la monlagne Pelée et de la Soufrière de Saint- Vincent; par M. A. Lacroix.. i45 — Les enclaves basiques des volcans de la Martinique et de Saint- Vincent ; par M. A. Lacroùv air — Sur la direction de l'aimantation per- manente dans diverses roches volcani- ques; par M. Bernard Brunhes et Pierre Dm'iil 975 — M. le Ministre de f Instruction publi- que transmet à l'Acailémie une Lettre relative à un tremblement de terre en Bulgarie 1 228 Zinc et co.mposés. — Sur la composition du peroxyde de zinc; par M. Kuriloff... G18 — Sur la phosphorescence scintillante que présentent certaines substances sous l'action des rayons du radium; par M . H. Bcc([iurel 629 — Sur la scintillation du sulfure de zinc phosphorescent, en présence du ra- dium, revivifiée par les décharges électriques; par M. Th. Tommasinn . Remarques au sujet de la Communica- tion précédente; par M. S. Leduc . . Influence des gaz sur la séparation des métaux par électrolyse : séparation du 745 94s l33o TABLE DES nickel et du zinc; par MM. Brrtifiiix et HolUird 85' Zoologie. — La se;^mentation parlhéno- généliqueexpérinicnlale rtipzles œufs de Petiiiinysnn PUineri\ par ^L K. BntaïUnn 79 -- l.rt distribution gL'O.yrapiiiriuedes Colé- optères bostrychidos dans ses rap- ports avec le réij;ime alimentaire de ces Insectes. Rôle probable des gran- des migrations luimaines ; par M. P. Lrxne. . . i33 — Sur la spermaloi^enèSR des Crustacés décapodes; par M. Jlphonsp Labhé . -i-ji — Production artificicllede larves géantes chez un Ecbiniile; par ^L F.-A. Janssens 'K \ — Sur les Hétéropodes recueillis punilant les campagnes de X Hlrundflle et de la Princesse J/irc, faites sous la direc- tion de S. A. le Prince de Monaco ; par M . ^ . Vayssière i i li — Sur la présence de Jlicrosporodies du genre Thetolinnia clu'Z les Insectes ; par .M. Edmond Hesse j i S — Sur le développement post-embryon- naire dfs Ixodes ; par M. J. Bonnet, iuj — Sur la résorplioii plia^ocytaire des pro- duits génitaux inutilisés, chezI'Êc/H- nocardium cordiitidn Penn; par MM. Maurice Ciiuilery et Michel Siedlccki. 496 — Sur les affinités du genre Oreosomn; par M. G.-J. Boii/a//ger . âa'î — Sur les mouvements oscillatoires des Conm/uin ro'^cojf'e/ixis ; par M. Geor- ges BiiJin .'176 — L'origine phagocylaire des Crustacés déca [iodes; par M . L. Ciicnni 619 — Sur la non-régéiu'ration des spliéridies MATIERES. Pai;es. chez lesOuisins; parM Yves Deln^e. 681 ~ Évolution des Diplosomidés (Ascidies composées); par M. Anl«inc Piznn. 7'><) — Sur l'action morphogène de l'eau en mouvement sur les Hydraires; par XP'" Motz-Kossowalia 863 — Sur le rôle de certains éléments figurés chez Sipjtriculiis nudiis L; par M. F. Lndreyt 865 — - Sur la Méduse du Victoria Nyanza; par M . Ch. Griifier 867 — Sur les mains scapulaires et pelviennes des Poissons: par M. Jrninnrl Siiha- lier i^9^ — Sur la ponte du Bombyx Mnri; par M. Jules Gnl '. 93i ~ Sur la ponte, la fécondité et la sexua- lité chez des poules carnivores: par M . Frédéric Houssny 904 Sur l'exnphlalmie infectieuse de cer- tains Poissons d'esu douce; par M. /. Jiidige 9''C — Uevisiondes Nématodes libres, marins, de la région de Cette, par M. Etienne de Rnuvitle 1 002 S|)0rozoaire parasite des Moules et antres Lamellibranches comestibles; par M . Louis Le^er 1 oo3 -" Sur les mains scapulaires et pelviennes chez les Poissons chondroplérygiens ; par M . A rmnnd Siibiitier 1216 — Sur l'évolution subie par les Poissons du genre Athcrinn dans les eaux dou- ces et saumàtres du midi de la France; par M. Louit Houle 1276 — Sur le phototropisme des Artiozoaires supérieurs; par M. Georaes Rotin. . . ii^n Voir aussi Perles fines. Pliysiolo^ie nninude. TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. ABELOUS (J.-E.). — Sur la produclion d'hydrogène sulfuré par les extraits d'organes et les matières albuuiinoïdes en général. (En commun avec M. H. Hibout. ) gi — Influence de la température sur la pro- duction d'hydrogène sulfuré par les matières albuminoïdes, les extraits d'organes animaux et les extraits de levure de bière, en présence du soufre. (En commun avec M. H. Rihaut.]. '268 — Sur l'existence, dans l'organi.-me ani- mal, d'une diastase à la fois oxydante el réductrice (En commun avec .M. /. ^loj.) S8J ADLER (J.). — Contribution à l'élude de la dyscrasie acide (acide chlorhy- drique). (En commun avec M. .-/. Di'sgrfz. 1 818 ALLAli\"-LE CANU (J.). —Action de la phénylhydrazine sur les bromures et iodures alcooliques 3i() ALOY (J.). — Sur les conditions de [)ro- duclion et de stabilité de l'acide hypo- sulfureux J 1 — Sur l'existence, dans l'organisme ani- mal, d'une diastase à la fois oxydante et réductrice ( En commun avec M. /.- E. Abelons. ) 885 AMAR. — Sur le rôle de l'oxalale de cal- cium dans la nutrition des végétaux, i ioi ANCEL (P. ), — Recherches sur le rôle de la glande interstitielle du testicule. Hypertrophie compensatrice cx[iéri- mcntale (En commun avec M. P. Bouin.) 1-288 ANDOYER. (H). — Le prix G. de Ponté- coulant lui est décerné (Astronomie), iioi MM. Pages. — Adresse des remerciinenls à l'Acadé- mie 1228 ANDIiADE. — Sur les conditions de la synchronisation 243 - Errata se rapportant à cctie Commu- nication 4^4 A.NDRÉ (G. J — Recherches sur la nulri- lion des plantes étiolées 199 — Sur le développement des planles grasses annuelles; étude des bases minérales 1272 A.NTHONY ( R. ) _ Du rôle de la compres- sion dans la localisation des tendons 622 — De l'action morphogéiiique des muscles crotaphyles sur le crâne et le cerveau des Carnassiers et des Primates 881 — La moitié du prix Barbier lui est attribuée ( Médecine et Chirurgie ). . . ii35 — Adresse des reinerciments à r.\radé- mie 1228 APPELL. — Note accompagnant la présen- tation du Tome II de la seconde édition de son « Traité de .Mécanique ration- nelle » 682 AKIES (E.;. — Sur la diminution du po- tentiel pour tout changement spontané dans un milieu de température et de pression constantes 46 — Sur les lois et les équations de l'équi- libre chimique a53 — Sur les lois du déplacement de l'équi- libre chimique 738 — Sur l'extension de la formule de Cla- peyron à tous les états indilïérents. . i23(j ARNAUD ( H.) adresse un Mémoire intitulé: « Étude sur ipielques Rosacées, ou plantes prétendues telles > 82 ARSANDAUX ( H. ). — Contribution à l'é- 100 2 TABLE DES MM. P»C«- tude des roches sodk|ues de l'Esl- Africain i^7'' — Contribution à i'étudo des roches ba- saltiques de l'Est-Africain i3o8 ARSONVAL ( d' ). — Rapport sur le con- cours du prix Barbier i Médecine et Chirurgie ) 1 13") — Rapport sur le concours du prix La Caze ( Physiologie ) 1 1 Jo — Rapport sur le concours du prix Poural (Physiologie) n"»! ARTHUS. — La moitié du prix Montyon ( Physiologie ) lui est attribuée 1 14<"' — La médaille Berlhelol lui est décer- née "54 — Adresse des remercimenls à l'Académie r^aS AUTEURS. MM. Pages. ASCOLI (MARCEL). — L'osmose électrique dans l'ammoniac liquide t253 AUDIGÉ (J.). — Sur l'exophtalmie in- fectieuse de certains Poissons d'eau douce 93fJ AUDOLLENT (Pall) adresse une récla- mation de priorité relative à l'émission de radiations par les corps i2.>7 AUGER(V.) — Alcoylation systématique de l'arsenic 9'.5 AURIC adresse une Note « Sur re.\islence probable d'un anneau autour de Jupi- ter » 4-io AURIC ( A. ). — Généralisation d'un théo- rème de Laguerre 967 B BACCELLl ( G. ) est élu Correspondant pour la Section de Médecine et Chirurgie, en remplacement de M. OUier, décédé. iGç) — Adresse ses remercîmenls à l'Acadé- mie ■_ 44^ BALL.VND. — Sur les matières grasses et l'acidité des farines 7^4 BALLORE (UE Mgntessls de). — Une mention très honorable lui est ac- cordée dans le concours du prix Mon- tyon (Statistique) "07 — .\dresse des remercîments à l'Acadé- mie 1228 BARBERIN iP.) adresse une Note ayant pour titre : « Pouvoir bactéricide com- paratif de diverses lumières » (En commun avec M. Foveau de Cniir- melle.s.) 283 BABILLÉ (A.). — De l'action de l'acide carbonique sous pression sur les phos- phates métalliques 5G6 BATAILLON ( E. ). — La segmentatiou parlhénogénétique expérimentale chez les œufs de Petiniiijzon Plaiieri 79 BATELL1(F. ). — La prétendue fermenta- tion alcoolique des tissus animaux. . . 1079 B.\TTESTI ( F. ). — Le prix Bi-'llion lui est décerné. (Médecine et Chirurgie 1 . . . 11 4> B.AUBIGNY (H.). - Action de l'acide bo- rique sur les iodures; son emploi pour la séparation de l'iode des iodures en présence de bromures et chlorures 1 En commun avec M. P. Rwah. ) 6 )0 — Conditions de séparation de l'iode sous forme d'iodure cuivreux, dans un mé- lange de chlorures, bromures et io- dures alcalins. (En commun avec M. P. Rimis.) 753 — Séparation de l'iode dans les sels ha- logènes alcalins d'avec le chlore et le brome, par sa transformation en acide iodique, et modo de prépara- lion de l'iode pur. (En commun avec M. P. Rivais.) 9'-7 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1 088 BAUD^E.). — Sur une combinaison du sulfate d'aluminium avec l'acide sul- furique 49^ BECQUEREL (Henri). — Sur la phospho- rescence scintillante que présentent certaines substances sous l'action des rayons du radium 629 — Rapport sur le concours du prix Hébert (Physique; "o3 BÉIS ( Constantin). — Actions des compo- sés organomagnésiens mixtes sur les amides. Nouvelle méthode de prépa- ration de cétones 57 5 BELZECKI (L.) adresse une Noie « Sur la courbe d'équilibre d'un fil llexible et inextensible, dont les éléments sont sollicités par les pressions d'un rem- blai » 4i7 BÉRANECK. — Sur les tuberculines 889 BERCUT (Li. — Nouveau perforateur à ressort, dentaire et chirurgical. .( En commun avec M. A. Dnnat.) 674 TABLE DES AUTEURS. i353 M M . Pages . BERGERON (J.;. — Observations rela- tives à la tectonique de la haute val- lée de la Jalomita ( Roumanie ) 1009 BERNARD (NoiîL). — La germination des Orchidées 4''^3 RERNSTEIN (S.). — Sur la nature analy- tique des solutions de certaines équa- tions aux dérivées partielles du second ordre 77S BERTHELOT (M.)- — Relations entre les piles à plusieurs liquides 'f.iio — Remarques concernant les relations entre les piles constituées par les mêmes liquides, compris entre deux électrodes différentes ou identiques.. 291 — Piles à plusieurs liquides différents avec électrodes métalliques identiques. ... 4^' — Sur l'état du carbone vaporisé J.S9 — Quelques observations relatives à l'ac- tion des vapeurs des composés hydro- carbonés sur les microbes animaux et sur les insectes, et au rôle antisep- tique des agents oxydants-oxydables, gjj — Sur les forces électromolriees résultant du contact et de l'action récipro(iue des liquides gjti — i\L le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la mort de M. J.-W. Gibbs, Correspondant pour la Section de Mécanique 5 — Annonce la mort de M. Rudolf Lip- scliiiz, Corrt'spondant pour la Section de Géométrie 541 — Est nommé membre de la Commission chargée de présenter une liste do can- didats pour la chaire d'Histoire géné- rale des Sciences, vacante au Collège de France Sj8 — Signale un Opuscule de M. Ch. Lalti- luaiid, intitulé ; « Volcans et tremble- ments de lerns leurs relations avec la figure du globe », Sa. — Plusieurs iMémoires de .M. G. Capellini et no- tamment des travaux sur les Baleines fossiles trouvées en Italie, 4-5i. — Le « Bulletin de la Société noiniande d'études préhistoriques, Tome X, année 1902 », 56o. — Divers Ou- vrages de M. Bouchard, de M. Ch. LnUemand, de .M. L. Ruffy, tigj. — Un « Recueil de travaux dédiés à la mémoire d'Alexis Millardet » ; divers Ouvrages de lord Afcbury, de M. .Vciv/ Hcdin et de M. Jean Resal, 778. — IHM. Pages- Divers Ouvrages de M. Icilio Gua- resc/ii et de MM. Cabanes et L. Nass, 897. — De M. A. Bero;et et de M. J.-W. Gibbs. 1028. —De M. E. Matliias et de M. A. Lacroix, 129-7. — Annonce à l'Académie que le Tome CXXXV des Comptes rendus (2' se- mestre 1902) est en distribution au Secrétariat 875 BERTHIER (A.). — Adresse une Note in- titulée : « Transformateur actino- électrique, pour la transformation de l'énergie lumineuse en énergie élec- trique » 471 BERTIAUX. — Influence des gaz sur la séparation des métaux parélectrolyse : séparation du nickel et du zinc. (En commun avec M. Hollard.) 853 BERTIN (Emile) est porté sur la liste de candidats présentés pour la place laissée vacante, par le décès de M. de Bussy, dans la Section de Géographie et Navigation Sig — Est élu membre de la Section de Géo- graphie et Navigation, en remplace- ment de M. de Bussy, décédé 837 BERTRAND (G.vbriel)."— Emploi de la bombe calorimétrique pour démon- trer l'existence de l'arsenic dans l'or- ganisme 2(J6 — Sur l'oxydation du gayacol par la lac- case ! 269 BILLARD (A.). — De l'excrétion chez les Hvdroïdes 340 BINET" DU JASSONEIX. — Recherches sur la densité du chlore. (En commun avec M. liloisfa/i.) 1 198 BIRAUD. — Contribution au traitement du cancer par les rayons X 81G BLANC (A.). — Étude d'une résistance de contact 1042 BLANC (G.). — Préparations des alcools [)rimaiies au moyen des acides cor- respondants. (En commun avec M. X. Boui'eaull.) 60 — Réduction des éthers-sels des acides à fonction complexe. (En commun avec M. L. Bouveautt . ) 328 — Sur do nouvelles synthèses effectuées au moyen des molécules renfiM'mant le groupe méthylène associé à un ou deux radicaux négatifs. Action de l'épi- chlorhydrinesuri'acétylacétone sodée (En commun avec iM. A. Huiler.). . . i2o3 1354 MM. Paçîos. BLARKZ (Ch.)- — Sur la teneur des vins mislelles et des autres vins, en acides solubles dans l'éther, comme mciyen do différenciation 'i 1 BLOCH (EuG.)- — Sur l'ionisation par le (ihos|iliore lo.io — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1 3-i-2 BLONDLOT (R.). — Sur une nouvelle ac- . lion produite par les rayons n et sur plusieurs faits relatifs à ces radia- tions i6'' — Sur de nouvelles actions produites par les rayons « : généralisation des phé- nomènes précédemment observés. . . . 08 j — Sur l'emmagasinement des rayons // par certains corps 7-2() — Sur le renforcement qu'éprouve l'ac- tion e.xercée sur l'œil par un faisceau de lumière, lorsque co faisceau est accompagné de rayons n 8Ji — Errata se rapportant à celte Commu- nication ipi — Sur la propriété d'émettre des rayons « que la compression confère à certains corps, et sur l'émission spontanée et indéfinie de rayons » par l'acier trempé, le verre trempé, et d'autres corps en état d'équilibre moléculaire contraint \fii BLUTEL (E.). — Sur les lignes de cour- bure de certaines surfaces 35 BODIN. — Un prix Montyon (Mécanique) lui est décerné logS BODROUX (F.). — Sur une méthode de synthèse des dérivés dihalogénés sy- métriques de la benzophénone 710 BOHN (GiiORGEs). — Sur les mouvements oscillatoires des Co/ivoltita rnscojfeii- sis 576 — Comparaison entre les effets nerveux des rayons de Becquerel et cens des rayons lumineux 883 — Sur le phototropisme des Arliozoaires supérieurs r?,92 BOIDIN (A.). — Contribution à l'étude de l'amylo-coagulase 1080 BtMS (Paul). — Sur les variations de la Meuse à l'époque quaternaire «"i BONNET (Â.). — Sur le développement post-embryonnaire des Ixodes 4 '9 BONNIER (Gaston). — Influence de l'eau sur la structure des racines aériennes d'Orchidées 5o") TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. BORDAGE (ED.MOND). — Observation de l'éclipsé de Soleil du 20 septembre 1903, faite à l'île de la Réunion. (En commun avec M. A. Gnr.sault.} 635 ^ Observations faites à l'île de la Réunion sur l'éclipsé de Lune du 6 octobre l'joi. (En commun avec M. J. Garsantt.). 897 BORDAS (L.). — L'appareil digestif des Slll'IlilUc 344 BORDET (J.). — Les sensibilisatrices du bacille tuberculeux. (En commum avec M. O. Gengou.) 35 1 BOREL (Émilk). — Sur la détermination des cla.sses singulières de séries de Taylor 693 — Sur la représentation effective de cer- taines fonctions discontinues 903 — Un théorème sur les ensembles mesu- rables ''l'ij BORNET est réélu membre de la Commis- sion centrale administrative pendant l'année 1 904 1 1 97 BORREL (A.). — La moitié des arrérages du prix Bréant lui est attribuée ( Mé- decine et Chirurgie) 1 1 37 BORRELLY. — Le prix Valz lui est dé- cerné ( Astronomie ) 1 1 00 — Adressedesremerciments à l'Académie. 1218 BOSSERT est porté sur la liste de can- didats présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique, pour une place d'Astronome titulaire vacante à l'Ob- servatoire de Paris 1027 BOUCHARD. — Rapport sur le concours du prix Montyon ( Médecine et Chi- rurgie ) 1 1 3 1 — Rapport sur le concours du prix Lal- lemand ( Médecine et Chirurgie) 1 i4i BOUCHONNET (A.). — Sur la préparation du sesquiséléniure d'iridium. CEn commun avec M. C. Chabrié.) 1039 BOUDOUARD (0.). — Nouvelle méthode de détermination des points critiques des fers et des aciers io54 BCTOGAULT (.1.). — Sur le kermès 794 BOUILHAC. — Sur uno culture de sarrasin en présence d'un mélange d'algues et de bactéries. (En commun avec M. Giustiniiini.) 1 274 BOUIN (P.). — Recherches sur le rôle de la glande intorstitielle du testicule. Hypertrophie compensatrice expéri- mentale. (En commun avec M. P. Anccl.) 1288 TABLE DES AUTEURS. 1 355 680 ii48 50 MM. Pages. BOULANGER iG.-A.). — Sur les alTinités du genre Oreosoma 3.!3 nOULUD. — Sur la produclion de sucre dans le sang pendant le passage de ce dernier à travers le poumon. (En commun avec M. R. Lr/Hnc.) — Sur le sucre virliict Au sang. (En com- mun avec M. R. Lépinc.') BOUNHIOL. — Une Mention lui est ac- cordée dans le concours du prix Mon- lyon (Physiologie) BOUQUET DE ,LA GRYE prononce quel- ques paroles au sujet du Congrès de l'Association géodésique internatio- nale, tenu à Copenhague du i au i.'i août 1903 BOURQUELOT (Ém.). - Sur la lactase. (En commun avec M. Hrri\-':pj.) .... BOUSSINESO (•'.,). — Sur un mode simple d'écoulement des nappes d'eau d'in- fdtralion à lit horizontal, avec rebord vertical tout autour, lorsqu'une partie de ce rebord est enlevée depuis la surface jusqu'au fond — Sur la stabilité d'un certain mode d'écoulompiit d'une nappe d'eaux d'in- liltralion — Extension, à des cas 0(1 le fund est courbe, du mode d'écoulement qui se conserve dans une nappe d'eaux d'in- filtration reposant sur un fond plat. . — Rapport sur le concours du prix Boi- leau BOUTAN (Louis). — L'origine réelle des perles fines BOUTELOUP (PiEiiiiE-JosEPii). — Une part du prix Félix Rivot lui est attri- buée BOUTY (E.). — Cohésion diélectrique des gaz à basse température BOUVEAULT (L.). — Préparations des alcools primaires au moyen des acides correspondants. (En commun avec M. G. Blanc.) — Sur les éthcrs isonitrosonialoniques et leur transformation en élhers méso- xaliques. (En commun avec M. J. Wnlil.) — Réduction des éthers-sels des acides à fonction complexe. (En commun avec M. G. Blanc.) — Nouvelle méthode de préparation des aldéhydes — Leprix Jecker lui est attribué (Chimie). uOi 10-3 1 165 741 Go 196 32S 98; Il i3 I iOj .75 MM. P.agcs. — La médaille Berthelot lui est décernée. ii53 BOUVIER. — Rapport sur le concours du prix Savigny (.\natomie et Zoologie), it-jj — Rapport sur le concours du prix Cuvier. ri 50 BOUYGUES (H.). — Sur la Nielle des feuilles de tabac BOUZAT (.-\.). — Courbes de sublimation. — Courbes de pression des systèmes uni- variants qui comprennent une phase gazeuse 372 BKACHIN (M.). — Sur les acétones acéty- léniques. Nouvelle méthode de syn- thèse des isoxazols. (En commun avec M. Cil. Moureu.) 79^ BRENANS (P.). — Sur un nouveau phénol triiodé io65 BREYNAERT (François-Fernand-Mariei. — Une part du prix Félix Rivot lui est attribuée ' '^j BRILLOULN' (.Marcel ). — Mesure des très petits angles de rotation 786 — Le prix Saintour lui est décerné 1 163 — .Adresse des remercimenls à r,\cadémie. iï?8 BROCA (André). — Comparaison des di- verses lettres au point de vue de la vitesse de lecture. Formation d'un alphabet rationnel. (En commun avec M. D. Sttlzer.) 8ia — Sensation lumineuse en fonction du temps pour les lumières colorées. Technique et résultats. (En commun avec .M. D. SuUcr.) — Rôle du temps dans la comparuison des éclats lumineux en lumière colorée. (En commun avec M. D. Siilzcr.) . . . — La sensation lumineuse en fonction du temps pour les lumières colorées. Discussion des résultats. (En commun avec M. D. Su/zcr.) BRUH.\T. — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du pri\ Pourat (Physiologie) BRUNEL (Léon). — Oxyde d'etlnlènu du ^-cycloliexanediol-i .9. et dérivés . . . — Action de l'ammoniaque sur l'oxyde d'éthylène du fl-o-cycloliexanediol. . . — Préparation d'alcools hydro-aromati- ques BUUNUES (BiiRNMiD). — Sur la direction de l'aimantation permanente dans di- verses roches volcaniques. (En com- mun avec M. Pierre Dai'Ul.) BUISSON ( H.). — Sur les changements de phase par réflexion normale dans le 9j I 10 10 198 I '2OS )7' C. R., 1903, 2' Semestre, (T. C.WWH.) 35o TA13LK DES AUTKUUS. MM. Pa|;us. qiuulz sur l'ari-'Ciit. (En commun iivec M. /. Macé tic Lépinay.) '\\i. — Sur uiio nouvelle métliodis de mesure MM. Pages. des épaisseurs et des indices. (En commun avec M. ./. Macë de Lépi- nay.) io38 c CALLANDREAU. — Rapport sur le con- cours du prix Vaiz (Astronomie). ... i loo CAMICllEL iC). — Sur la spectrophotn- métrie photographique 184 — Sur la détermination des maxima et niinima de transparence 788 CAMPAGNE iEm.). - Sur le dosage du vanadium dans les produits métallur- giques J70 CAMPBELL. — Le prix Lalande lui est décerné. (Astronomie) 1099 CAMUS (Jean). — Un prix Monlyon lui estdccerné. (Médecine et Chirurgie ). ii3> — Adresse des remercîments à l'Aca- démie 1 •>.:>>' CANNEVEL. — Moteur à combustion par compression luSCi CAPEl-.LE ( Edouard i. — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Montyon. ( Arts insalubres i 1 iSj — La médaille Berlhelot lui est décernée. 1154 CAR.ALP (J.). — Sur le système permien dans les Pyrénées françaises et espa- gnoles loûS CARDIN adresse une Note « Sur la forma- tion des alcoolales cupro-alcalins ». . 10S7 CARNOT (Adolphe i fait hommage à l'Aca- démie du Tome II de son « Traité d'analyse des substances minérales ». 817 CARRE. — Sur les rapports qui existent entre le Surra et le Nagana, d'après une expérience de Nocard. ( En com- mun avec M. yalléc 1 (j>_4 CARRÉ (P.). — Action de l'acide phos- phoreux sur la mannite. Remarque sur le mannide ■>i7 — Sur l'éthérificalion de l'acide phosphu- rique par la glycérine ici-o CARTAUD (G.). — Les modes de défor- mations et de rupture des fers et des aciers doux. (En comnum avec MM. F. Osmond ii\ Ch. Ficmont) . . . 85 1 — Sur les fers météoriques. (Eu cnmiuun avec M. /•'. Osmond) 1UJ7 (;ASPARI ( Ed. ) prie l'Académie de le com|)rendrc parmi les candidats à la place vacante, dans la Section de Géo- graphie et de Navigation, par suite du décès de M. de Biissy. (ii 3 — Est porté sur la liste de candidats pré- sentés par la Section 819 CAULLER'i' ( .Maurice ). — Sur la résorp- tion phagocytaire des produits géni- taux inutilisés, chez X Eclnnocardiuni cordiitum Penn. ( lîn commun avec M. Michel Sicdlecki. } 496 CAUSSE (H.). — Sur la séparation et le dosage du fer et de l'acide phospho^ rique dans les eaux 708 CIIABRIÉ (C). — Sur la préparation du sesquiséléniuro d'iridium. (En com- mun avec M. A. Bnuchonnet . ) io5y CHAMBERLAND (A.). — Sur un capdlari- môtre. ( lîn commun avec M. E. Tus- sily. ) • 645 CHAMBON (E.). — La moitié des arré- rages du prix iiréaiit lui est attribuée (Médecine et Chirurgie) 1 iSy - Adresse des remercîments à l'Académie. i?/>8 CHARABOT (E.). — Influence de la na- ture du milieu extérieur sur la com- position organique de la plante. (En comumn avec M. Alex. Hébert.). . . . 799 — Production et distribution de quelques substances organiques chez le Manda- rinier. (En commun avec M. G. Ln- loue.) 996 CHARBONNIER (P. 1. — Sur la théorie du champ acoustique • 7 ' — La théorie du champ acoustique et le frottement intérieur des gaz ^78 CHARON (Ernest). — Sur le chlorure de phénylpropargylidène CMl'— CsC — CHCI2. (En commun a\cc M. Edgar Diigou- jiin.) liSl CHARPENTIER (Aig.). — Émission de rayons /' (rayons de Blondlot) par l'organisme humain, spécialement par les muscles et jiar les nerfs io4y — Nouveaux faits sur les rayons n d'ori- gine physiologique; localisations ner- veuses ....... 1277 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. CHARPY (Georges). — Sur l'action de l'oxydo de carbone sur le fer el ses oxydes ' 2f> CHATIN (JoA.N.MJsj. — Les myélorytesdu bulbe olfactif î^g CHAUDIER (J.). — Du dicliroïsme élec- trique des liqueurs mixtes 248 CHAVANNE (G.). — Sur les éthers de l'acide isopyromucique 99'. — La médaille Berlhelot lui est décernée. 1 1 Ji — La moitié du prixCahours lui est attri- buée "63 — Adresse des remercînienls à l'Académie. 1228 CHESNEAU (G.). — Sur la composition de bronzes préhistoriques de la Charente. 653 — Étude microscopique de bronzes pré- historiques de la Charente 930 CHESSIN (Alkxander). — Sur une Classe d'équations différentielles linéaires. . . 5 1 1 CHOFARDET(P.). - Observations de la planète MA (24 août 1903), faites à l'Observatoire de Besanron 453 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 488 CHRÉTIEN (P.). —Chaleur do neutralisa- tion de l'acide ferrocyanhydrique ; chaleur de formation de ses combi- naisons avec l'cther et l'acétone. (En commun avec M. Guinc/innl.) 65 — Les bleus de Prusse et de TurnbuU. Une nouvelle classe de cyanures com- plexes 191 CLAUDE (G.). — Sur la séparation des mélanges gazeux par la force centri- fuge. (En commun avec M. E. De- mmissj.) 2Jo — Sur l'extraction de l'txygène par la li- 1357 MM. Page». quéfaction partielle de l'air avec re- tour en arrière 7^3 CLUZET (J.). — Sur l'excilalion des nerfs ei des muscles par décharges de con- densateurs 670 COL.ANI (A.). — Sur quelques combinai- sons binaires de l'uranium 382 COLIN (le U. p.). — Le prix Gay lui est décerné (Géographie physique) iii8 COLLET (J.). — Le prix Wilde lui est décerné 1 154 — Adresse des remerciments à l'Académie. 122S COLOLIAN. — Une part du prix Lalle- mand lui est attribuée (^Médecine et Chirurgie) ■ 'l'I' I COLSON (Albert). — Action du chlore I sur l'acétate de baryum 660 j — Sur les acétates alcalino-lerreux lotti CONSTANT. — Sur une variété de car- bone filamenteux. (En commun avec ! M. Henri Pélabun.). 7"6 CORNIL (V.). — De la formation du cal. (En commun av&c^\. P. Coudra y.). 220 COUDRAY (P.). — De la foruiation du cal. (En commun avec M. V.Cornil.)... 220 COUPIN (H.). — Sur les nectaires extra- floraux des Hevea. (En commun avec M. Jiig. Daguillon.) 7G7 COUSIN (H.). — Sur les acides gras de la lécithiiie de l'œuf 68 COUTAGNE (Georges I. — Sur les fac- teurs élémentaires de l'hérédité 1075 — Sur les croisements entre taxies diffé- rentes. .'. 1290 CUÉNOT (L). — L'organe phagocytaire des Crustacés Décapodes 619 D DAGUILLON ( Auu.). — Sur les nectaires extra-floraux des Hevea. (En commun avec M. H. Conpin.) 767 DANGEARD (P. -A.). — Sur le genre Àxco- desmis 528 DANIEL (Lucien). — Sur une greffe en écusson de Lilas i43 — Un nouvel hybride de greffe 7C5 — Le prix Philipeaux lui est décerné (Physiologie) i i5o — Adresse des remerciments à l'Académie. 1228 DANYSZ (J.). — De l'action du radium sur les différents tissus 1 296 DARBOUX (Gaston). M. le Secrétaire perpéiuel rend compte du Congrès de l'Association géodésique internatio- nale, tenu à Copenhague du 4 au ' '1 août 1908 3g3 — Est nommé membre de la Commission chargée de présenter une liste de can- didats pour la chaire d'Histoire géné- rale des Sciences, \aoante au Collège de France. . . .' 838 — Rapport sur le concours du prix Fran- cœur (Géométrie) 1097 — Rapport sur le concours du prix Pon- i358 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages, celet ( Géométrie ) 1 097 — Rapport sur le concours du prix Binoux ( Histoire des Sciences ) 1 1 J3 — Rapport sur le concours du prix S;iin- lour I i(i3 — Rapport sur le concours du prix Gc- gner 1 1 (^ — Rapport sur le concours du prix Lan- nelongue i rOi — Signale quatre nouveaux Volumes de " l'International Catalogue of scientilic literature, first annual issue », 443. — Les trois premiers numéros du <| Journal de Chimie physique «, pu- blié par M. PliUippe-A. Guye, Ci 3, — Un Volume de M. R. Vemeau inti- tulé : i 1 DELÉPINE ( Marcei,). — Action de l'atide cyanhydrique sur l'aldébydale d'am- moniaque et les combinaisons ana- logues 9i^4 — Sur les a-aminonilriles laîj DEMOUSSY (E.). — Sur la séparation des mélanges gazeux par la force centri- fuge. (En commun avec M. G. Claude.) 25o DENtlYÈS (.1.). — Le p/ix Pou rat lui est décerné ( Physiologie) i rii DEPÉRET (Cm.). — Sur la limite du .lu- rassique et du Crétacé dans la région orientale des Pyrénées et sur l'exi- stence de deux époques distinctes de formation des calcaires à couzeranite. (En commun avec M. O. Mengel.). . . 1110 DEPRAT. — Sur la structure tectonique de l'île d'Eubée 666 — Les roches éruptives de l'ile d'Eu!) 'e.. S79 DESGREZ (A.). — Contribution à l'étude de la dyscrasie acide ( acide chlorhy- drique). (En commun avec M. /. Adtcr.)... 818 DESLANDRES ( IL). - Observations spec- trales de la comète Borrelly ( 1903 c). 393 — Simplicité des spectres de la lumière cathodique dans les gaz azotés et car- bonés l^" — Relation entre les taches solaires et le magnétisme terrestre. Utilité de l'en- registrement continu des éléments va- riables du Soleil 82 1 — Caractères principaux des spectres de lignes et de bandes. Considérations sur les origines de ces deux spectres. ioi3 — Rapport sur le concours du prix La- lande (Astronomie) '099 DESMOULIÈIŒ (A.). — Sur le renucnl du salol contenu dans certains laits 337 DITISHEIM (Paul). - Sur la relation entre la pression et la marche des TABLE DES AUTEURS. MM. Panes, chronomètres 700 DOLLFUS (GusTAVE-F.). — Sur les effon- drements de la plaine de Sevran «79 DOMINICI. — Un prix Montyon (Méde- cine et Chirurgie) lui est décerné. . . ii3i — Adresse des remercîmenis à l'Académie. 1228 DONARD. — Les matières albuminoïdes du grain de maïs. (En commun avec M . Liibbé. ) 264 DONAT (A.). — Nouveau perforateur à ressort, dentaire et chirurgical. (En commun avec M. /. Bercul.) 674 DONGIKR (R.V — Sur la mesure des coefficients de self-induction au moyen du téléphone 1 1 3 DONY-HÉNAULT (0.) adresse une Note « Sur la radioactivité du peroxyde d'hydrogène » 353 DUBOIS (Rvpiiaël). — Sur l'acclimatation et la culture des Piutadines, ou huî- tres perlières vraies, sur les côtes de Franco, et sur la production forcée des perles fines 61 1 DUBREUIL (Louis). — Action des acides bromosuccinique et bibromosucci- nique sur les bases pyridiqueset qui- noléiques 1 o63 DUERST (U.). - Les lois mécaniques 1359 MM. Pages, dans le dêveloppemoni du crâne des Cavicornes 342 DUGOUION (Edgar). — Sur le chlorure de phénylpropargylidùne C«H'— C = C-CHC12. (En commun avec M. Ernest Clin- rnn.) 1 25 DUHEM (P.). — Sur les ondes-cloisons . . 237 — Sur la suppression de l'hystérésis ma- gnétique par un champ magnétique oscillant 102a DULiVC (H.). — Sur les fonctions de «va- riables représentées par des séries de polynômes homogènes 3o8 DUPARC (L.). — Sur les formations de la zone des quartzites et conglomérats inférieurs au Dévoiiien dans l'Oural du Nord. (En commun avec M. F. Petirce.) 873 DUIUND (S.). — Détermination du mini- mum perceptible et de la durée de la perception lumineuse chez les per- sonnes dont la vue est alTaiblie 1280 DUVAL (H.). — Sur les éthers nitriques des acides-alcools 57 1 — Sur les éthers nitriques des acides- alcools 126a EGINITIS (B.). — Sur le rôle des noyaux métalliques des bobines 43S EGINITIS (D.). — Observations des Léo- nides et des Biélides, faites à .\thènes, en 1903 . EIFFEL (G.). — Expériences sur la résis- 965 tance de l'air 3o ERIKSSON (Jakob). — Sur l'appareil vé- gétatif de la rouille jaune des Cé- réales 578 ESCLANGON. — Sur les fonctions quasi- périodiques 3o5 FABRE (Jean-Henri). — Le prix Gegner lui est décerné 1 164 FABRE (L.-A.). — Sur le glaciaire de la Garonne 1 3o') FABRY (Charles). — Sur une solution pratique du problème de la pholomé- trie hétérochrome 743 — Sur l'intensité de l'éclairement produit par le Soleil 973 — Sur l'intensité lumineuse des étoiles et leur comparaison avec le Soleil r24>. FACCIN (Fr.) adresse une Note intitulée : « Anomalies diurnes' et séculaires dans le mouvement de rotation de la Terre » 819 FAIVRE (P.). — Action du brome sur le pinène en présence de l'eau. (En commun avec M. P. Genvresse.) .... i3o FÊ.IER (L.}. — Sur les équations fonction- nelles et la théorie des séries diver- gentes 8i9 FERiNBACH (A.). —Sur la coagulation de l'amidon. (En commun avec .M. /. Wolf.).... 7,8 175. i36( TABLE DES AUTEURS. MM. I' PERRON (Eugène) adresse un Mémoire intitulé : « Déteiminalion analytique des éléments géométriques de l'anse de panier rigoureuse à « centres, étant données l'ouverture et la flèche de la courbe » FÉRY (Ch.i, — Sur la température des flammes FEUILLE (Henri) adresse une Note inti- tulée: « Appareil pour utiliser la force dynamique de la mer x FLEIG (C.)- — Sur l'entretien de l'irrita- bilité de certains organes séparés du corps, par immersion dans un liquide nutritif artificiel. (En commun avec M. E. Hédon.) — Adresse une Nouvelle Note relative à l'influence de la température sur la survie de certains organes séparés du corps et à leur reviviscence dans un liquide nutritif artificiel. ( En commun avec M. E. Hédou.) — Adresse deux Noies ayant |)our titres : « Mode d'action cliimique des savons alcalins sur la sécrétion pancréatique » el « Mécanisme de l'action de la sapo- crinine sur la sécrétion pancréatique ». FLEURENT (E.). - Sur la relalion qui existe entre la proportion de gluten contenu dans les différents blés el la proportion des matières azotées to- tales FLICHE (1'.,. — Découvi'rli" de stioliiles de Séquoia et de Pin dans le Portlan- dien des environs de Boulogne-i^ur- Mer. (En commun avec M. R. Zeil- ler.) FONVIELLE (W. dei a iresse une Note (I Sur l'explication donnée parFonte- nelle de la nature des queues des co- mètes » FOREL (F.-A.). — Le cercle de Bisliop, couronne solaire de i goS FOSSE (R.). — Copulation des sels de di- 909 9^9 ■2S3 GV. i3t') •283 38o MM. P na|jlitopyryle avec les phénols FOURNIER (Alfred). — Le prix Chaus- sier lui est décerné (Médecine et Chi- rurgie) FOURNIER (IL). — Sur l'aldéhyde ortho- toluique FOURTAU (R.). -- Sur le Turoiiien d'Abou-Roach (Egypte) — Le prix Savigny lui est décerné (Ana- loniie et Zoologie ) FOVEAU DE COURMELLES adresse une Note ayant pour titre : « Pouvoir bac- téricide comparatif de diverses lu- mières ». (En commun avec M. P. Biirberin.). FRAICHET (E.) adresse un Mémoire por- tant pour titre : « .Nouvelle méthode d'essai des métaux magnétiques »... — Étude sur les déformations molécu- laires d'un barreau d'acier soumis à la traction — Adresse une Note inlitulée : u Etudes sur les déformations élastiques d'un barreaud'acier soumis à la traction ». FRANÇOIS (Maurice). — Dosage de la pyridine en solution aqueuse — lodures de mercuramnionium des aminés primaires et des aminés ter- tiaires !■ RÉMONT (Cii.). — Les modes de défor- mations et de rupture des fers et des aciers doux. (En commun avec MM. F. O.iiiwnd et G. Cartniid.) . . . — Le prix Trémont lui est décerné FREUNDLER (P.). — Recherches sur la formation des azoïques. Réduction de l'éther-oxyde ortho-nitrobenzyl-mé- thylique — Application de la pyiidine à la prépa- ration de quelques dérivés amidés. . . — Recherches sur les azoïques. Nouveau mode de formation des dérivés inda- zylîques ... âges. 8 ".8 144 716 -)8; 283 3j 169 aSi) lolk) 8ji 1 iTiJ 521 Ç)S';> GAGNIÈRE (J.). — Inscription do l'état variable de la tension du fil de l'ergo- graphe; équation du mouvement et expression du travail. (En commun avec M. J. Imbert.) GAILLARD. — Une part du prix extraor- a-G dinaire de Gooo'' (Mécanique) lui est attribuée io.|8 G AL (Ji'i.ES). — Sur la ponte du /Joinlnx Mon 93-.» GARNIER. — Une part du prix Lallemand lui est attribuée (Médecine et C.hi- TABLE DES AUTEURS. i36i MiVI. Pages, rurgifj 1 1 j 1 GARSAULT [A.). — Observation de l'éclipsé de Soleil du 20 septembre KjoS, faite à l'île de la Réunion. (Eu commun avec JM. Edmond Bor- dasse. ) 035 — Observations faites à l'île de la Kéunion sur l'éclipsé de Lune du 6 octobre igo3. (En commun avec M. Edmond liorddge. \ Scjy GASNIER (Paul;. — Nouveaux dispositifs électromécaniques d'embrayai^e et do changement de vitesse progressifs. . . vii- GAUDRY (Albert). — M. le Président annonce à l'Académie la mort de M. Miinifr-Clialmas. membre de la Section de Minéralogie '<'<- — Présente quelques remarques au sujet du Congrès de l'Association géodé- sique internationale — Observations paléontologiques dans l'Alaska — Allocution relative à la médaille remise à M. Chauvcau — Allocution de M. le Président à la séance publique annuelle du u dé- cembre 1 903 , — Rapport sur le concours du prix Petit d'Ormoy (Sciences naturelles; — Annonce à l'Académie que, en raison de la séance publique annuelle des cinq Académies qui doit avoir lieu le lundi 26 octobre, la séance hebdoma- daire de l'Académie des Sciences sera remise au lendemain mardi 27 oc- tobre "iSg GAUTHIER (D.j. — Combinaisons du sac- charose avec quelques sels métal- liques I2JÇ) GAUTIER (Armand). — Sur une nouvelle méthode de recherche et de dosage des traces les plus faibles d'arsenic. 1 )8 — Arsenic dans les eaux de mer, le sel gemme, le sel de cuisine, les eaux minérales, etc. Son dosage dans quel- ques réactifs usuels 2 i». — L'arsenic cxiste-t-il dans tous les or- ganes de l'économie animale'? ■>i)5 — Rectifications relatives à la Note du 27 juillet 1903 %-]!\ — Rapport sur le concours du prix Mon- tyon ( Arts insalubres) i r')4 GAUTRELET (Jkan). — De la présence de l'acide lactique dans les muscles des 393 553 775 10.S9 1 1 Go MM. Pages. Invertébrés et des Vertébrés infé- rieurs 417 GENGÛU (0.). — Les sensibilisatrices du bacille tuberculeux. (En commun avec M. J . Bordet.) 35 1 GÉNTN (V.) adresse une Note intitulée : « Calcul rapide du mouillage et de l'écrémage du lait » 9K GENVRESSE (P.;. — Action du brome sur le pinène en présence de l'eau. (En commun avec M. F. Faivre.). . . i3o ~ Sur le nitrosiU' de la pulégone 4y i GERMAIN. — Une part du prix extraor- dinaire de Coco''' (Mécanique) lui est attribuée 1098 (jERNEZ (D.;. — Sur une combinaison de deux corps qui, par élévation de tem- pérature, s'unissent puis se séparent au-dessous de — 79" 255 GIBBS ( J.-W.). — Sa mort est annoncée à l'Académie 5 GILLIER (Louis-Émilk-A.ndré). — Une part du prix Félix Rivot lui est attri- buée 1 1 (J5 G1RAUI). — La moitié du prix Parkin lui est attribuée i r J9 GIUSTINIANI. — Sur une culture de sar- rasin en présence d'un mélange d'al- gues et de bactéries. (En commun avec i\!. Bouilhac.) 127 i GLATARD ( R.;. — Une mention lies ho- norable lui est accordée dans le con- cours du prix Bellion (Médecine et Chirurgie.) 1 143 GLOVER (j.). — La moitié du prix Bar- bier lui est attribuée (Méclecine et Chirurgie) r i35 — .\dressc des remerciinenls à l'Acadé- mie 122S GODEFROY (L.j. — Sur les hydrates d'al- cool éthylique. (En commun avec M. E. l'arennc.) 993 — Action de l'anéthol sur l'organisiue. (En commun avec MM. F,. Farenne et J . Roussel.) 1 29 i GODIN (Paul). — Le prix du baron Lar- rey lui est décerné (Médecine et Chi- rurgie) ni* GOLDSTEIN (E.). — Le pris Hébert lui est décerné (Physique ) 1 io3 — Adresse des remercimcnls à l'Académie. 1228 COURSAT (E.). — Sur une généralisation de la théorie des fractions continues algébriques io3o l362 TABLE DES MM. Pace-. GRAEBE (Cahl). — Lettre de remercî- ments a l'Académie, pour la médaille Lavoisier et la médaille Berthelol qu'elle lui a dér-ornées à l'occajinii de son Jubilé j I I — La médaille Lavoisier lui est décernée, i rVi — La médaille Berihelot lui est décernée. 1 1 j'> GR.4NDERYE (AL). — Sur le tétramé- thyldianiino-diphénylène-pliénylmé- thane dissymétrique elle colorant qui en dérive. (En commun avec M. J. (Jiijol.) \\ i GU ANDJEAN (Marius-Georges). — Le prix Boileau lui est décerné i itii GRANDIDIER ( A.) présente à l'Académie, au nom de l'auteur M. /ii/es de Scho- /((ili/if, le premier fascicule d'un Atlas de Géographie i uS(i — Rapport sur le concours du prix Gav (Géographie physique) 1 1 is — Rapport sur le concours du prix Tclii- liatchef 1105 (;R.4NDID1ER (Guillaume). — Contribu- tion à l'étude de ['.Epynrnis de Mada- t;ascar loS GRAVIER (Ch.). — Siw la Méduse du Victoria Nyanza Sd; GRÈIL^NT (Nestor). — Recherche et do- sage de l'urée dnns les tissus et dans le sang des animaux vertébrés 5')8 GRIFFITHS (A.-B.). — Changement de résistance électrique du sélénium sous l'inlluence dé certaines substances.. . G-i7 GRIFFON (Ed.). — Recherches sur la transpiration des feuilles vertes dont on éclaire soit la face supérieure, soit la face inférieure 'nu GRILLE. — Sur un hybride vrai de chas- selas par vigne vierge ( .■liiii)cliipsi.s Itcdciacc(i) 1 Mil) GRYNFELTT (Ed.). -Sur la capsule sur- rénale des Amphibiens -- GLI1GNARD(L.). — Remarques sur la for- mation du pollen chez les Asclépia- dées 1 () — Ra|)port sur le conciiurs du prix Des- maïières (Botanique) i ixj ^ Rapport sur le concours du prix Phi- lipeaux (Physiologie ) 1 1 j8 CUILLAUME (Cii.-Ed.). — Conséquences de la théorie des aciers au nickel.. . . \\ — Remarques sur la Note de .^L P. Di- tisheini. relalive à l'action de la pres- sion atmosphéricpie sur la marche des AUTEURS. MM. Pages, chronomètres 703 GUILLAUME (J.). — Observations du So- leil faites à l'Observatoire de Lyon pen- dant le deuxième trimestre de 190J. . 4^' — Le dernier minimum des taches du So- leil et remarques au sujet de la loi (tes zones Si)S GUILLET (Léo.n). — Diagramme donnant les |)ropriélés des aciers au nickel. . . i 1 1 — Sur les propriétés et la conslilution des aciers au manganèse 480 — Sur la constitution et les propriétés des aciers au silicium loOa GUILLIEK.MOND. — Contribution à l'étude cytologique des Ascomycètes «j'jS — Errata SQ rapportant à cette Commu- nication 10S8 GU1NCH.4NT. —Chaleur de neulralisatiou de l'acide ferrocyanhydrique; chaleur de formation de ses combinaisons avec l'éther et l'acétone. (En commun avec M. Clirélieii.) 05 GULDBERG (Alfr.). — Sur les équations aux différences qui possèdent un sys- tème fondamental d'intégrales 4OG — Sur les équations linéaires aux diffé- rences finies 5Go — Sur les équations linéaires aux difTé- rences finies G 1 i — Sur les groupes de transformations des équations linéaires aux différences finies 689 GUNTZ. — Le prix La Gaze lui est décerné (Chimie) 1 1 li — La médaille Berthelot lui est décernée. 11 53 — Adressedesreraercîmentsàl'Académie. 1228 GUVON. — Rapport sur le concours du prix Godard (Médecine et Chirurgie). 1140 — Rapport sur le concours du prix .Mège ( Médecine et Chirurgie ) 11 14 — Rapport sur le concours du prix Chaus- sier ( Médecine et Chirurgie 1 1 1 4 i GUYOT (A.). — Sur le tétraméthyldia- mino-diphénylène-phénylméthane dis- symétrique et le colorant qui en dérive. (En commun avec I\i. M. Graiiilrrj-c.) ^ 1 3 — Sur les produits de condensation du té- traméthyldianiidophényloxanthranol avec le benzène, le toluène et la diméihylaniline. (En commun avec M. -/. Hallcr.) GoG GUYOU.— Rappoit sur leconcûuisdu prix extraordinaire de Gotio*^' ( Mécanique 1. loyS TABLK DES AUTEURS. i363 H MM. Pages. HADAMARD. — Sur les équalions aux dérivées partielles linéaires du second ordre '02^ — Le prix Petit d'Orraoy (Sciences ma- thématiques) lui est décerné .' ri5ij UALLt (N.). — Le prix (Jodard lui est décerné (Médecine et Chirurgie). ... 1 1 jo HALLER (A.i. — Sur de nouvelles syn- thèses etlectuées au moyen de molé- cules renfermant le groupe méthylène associé à un ou deux radicaux néga- tifs. Action de l'épichlortiydrine sur les élhers acétonediearboiiiciues so- dés m. (En commun avec M. /'. Mardi.) 11 — Sur les produits de condensation du létraméthyldiamidophényluxanthranol avec le benzène, le toluène et la di- méthylaniline. (En commun avec M. A. Ciiynt. j Oci() — Rapport sur le concours du prix Jecker (Chimie) 1 1 i3 — Sur de nouvelles synthèses effectuées au moyen des molécules renfermant le groupe méthylène associé à un ou deux radicaux négatifs. Action de l'épichlorhydrine sur l'acétylacétone sodée. (En eommim avec M. G. Blanc.) I ■iii'l HAMY est porté sur la liste de candidats présentée à M. le Ministre de l'Ins- truction publique pour une place d'Astronome titulaire, vacante à l'Ob- servatoire de Paris 9OJ HANRIOT. — Sur l'argent dit colloùtal . . i >■>, H.ATOX DE LA GOUWLLIÈRE est désigné pour faire partie du Conseil de per- fectionnement de l'École Polytech- nique 5i I IIAUG (É.MILE). — Sur deux horizons à Céphalopodes du Dévonien supérieur dans le Sahara oranais 8J — Sur les racines de quelques nappes de charriage des .\lpes occidentales .... iSoj HÉBERT (Ai.KX.). — Intluence de la na- ture du milieu extérieur sur la com- position organique de la plante. ( En commun avec M. E. Cluirabot.) 7<.)() HÉDON {%.). — Sur l'entretien de l'irri- tabilité de certains organes séparés du MM. PMges. corps, par inimersion dans un liquide nutritif artificiel. (En commun avec M. ('. Flci^.) ii; — Adresse une nouvelle Note relative à rinlKienre de la température sur la survie de certains organes séparés du corps et à leur reviviscence dans un liquide nutritif artiliciel. ( En com- mun avec M. C. Flcii^.) 283 HENRI (Victor). — Étude des contrac- tions musculaires el des réflexes chez le Sticliopiis regnlis (169 — Régulation osmotiquo des liquides in- ternes chez les Echinodermes. (En commun avec M. .S'. Lnlou.) 721 — Étude des ferments dlgi s'ils cluz quel- ques Invertébrés 763 — La moitié du prix Montyon (Physio- logie ) lui est attribuée 1 1 40 — La médaille Berlhelot lui est décernée. ii54 — Adresse des remerciments à l'Académie. 1228 HENRY (Charlbs). — Sur l'équation gé- nérale des courbes de fatigue. (En commun avec M"° /. Joteyko.) 44' — Sur une relation entre le travail et le travail dit étatique énergéliquement équivalents à l'ergographe. (En com- mun avec iM"' J. Joteyko.) 128J IIÉRISSEY. — Sur la lactase.(En com- mun avec M. Éiii. Bnitiquclol.) 56 HÉRISSON (ALBiiRT). — Procédé simple permettant d'obtenir, sur la paroi d'un cylindre qui tourne, de grandes pressions avec de faibles efforts io35 HESSE (Edmond). — Sur la présence de Microsporidies du genre Thctoliania chez les Insectes 4 ' 8 HILBERT. — Le prix Pont elet lui est dé- cerné ( Géométrie; 1097 HILL (G.-W.) est élu Correspondant dans la Section d'Astronomie, en remplace- ment de M. ScliiaiHirilli, élu Associé étranger 778 — Adresse ses remerciments à l'Académie. 1027 HILLAIRET (J.-B.). — Une mention ho- norable lui est accordée dans le con- cours du prix Godard (Médecine et Chirurgie) 1 141 HOLLARD. — Influence des gaz sur la sé- paration des métaux par éleclrolyse : i364 TABLE DKS AUTEURS. MM. Pages. séparation du nickel Pt du zinc. (En commun avec M. licriUui.r. \ S5j HOSPITALIER. — Le prix Gaston Planté lui esl décerné ( Physique) i lo; — Adresse des remercîments à l'Académie. i2>.s HÛULLEVIGUE. - Action de liode sur les pellicules de cuivre obtenues par MM. fages. ionoplastie 47 HOUSSAV ( FnÉnÉRic). — Sur la ponte, la fécondité et la sexualité chez des poules carnivores ()3 i HUGOT. — Errata se rapportant ù une Communication du 29 juin igoS, sur l'araidure et l'imidure de silicium ... 100 I ILIOVICI. — Essais sur la commutation dans les dynamos à courant continu. 179 IMBERT (A.i. — Inscription de l'étal va- riable de la tension du fil de l'ergo- graphe; équation du mouvement et expression du travail. (En commun avec M. /. Gnsnière.) 27G INFROIT. — Diagnostic des calculs bi- liaires par la radiographie prélimi- naire. (En commun avec M. Maii- rlnirr. I 4*^2 ISTVANFFI (de). — Le prix ïhore lui est décerné (Botanique) 1 122 JANSSEN (J.). — Sur la mort de M. Pros. per Henry 3 - J • — Éludes spectroscopi(iues . — Sur le rôle des Cluiniai^rs dans les Alpes delphino-provençales et sur la structure en éventail des Alpes brian- çonnaises 'tV< — Sur les phases du plissement des zones itilra-alpines françaises G2 1 KLING (Andrk). — Action des dérivés organomagnésiens sur l'acétol et ses éthers-sels KOUZNETZOW (A.). — Sur un carbure double de chrome et de tungstène. (En commun avec W.Henri Mnissan.). KÛWALSKl (.1. DE). — Sur les décharges glissantes la il KREMPF. — Une mention très honorable 7 ■■)(') 292 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. lui est accordée dans le concours du prix Savigny (Anaiomieet Zoologie). 1127 KRONECKER. — I.e mal des montagnes . iiîSv, [365 Pages. MM. KURILOFF. — Sur la cnmpo.sition du per- oxyde de zinc (il LAKBÉ. — Les matières albuminoïdes du grain de maïs. ("En commun avec iM. Donard.) 'I^ LABBÉ (Alphonse). — Sur la spermalo- genèse des Crustacés décapodes ■>',i LAIiBÉ (H.). — La nature et l'apprécia- lion de la réaction alcaline du sang. . 3si LABOROE (J.). — Sur le dosage de l'am- moniaque dans les vins, et son rôle dans la différenciation des mistelles d'avec les vins de liqueur 334 LACOMBE (H.). — Sur une série décom- posés du bismuth. (En commun avec M. G. Urbain.) 5fiS — Errata se rapportant à cette Commu- nication 8>o — Sur une séparation rigoureuse dans la série des terres rares. (En commun avec M. G. Urbain.) 792 LACROIX (A.). — La cordiérilo dans les produits éruptifs de la montagne Pelée et de la Soufrière de Saint-Vincent. . i j J — Les enclaves basiques des volcans de la Martinique et de Saint-Vincent 211 — Sur les granités à œgyrine et riebcckite de Madagascar et leurs phénomènes de contact )33 — Sur une nouvelle espèce minérale. . . . 5' — De l'inlluence de l'alimentation miné- rale sur la production des sexes chez les plantes dioïques 689 LAURENT (Marcellin). — Sur la forma- tion de l'œuf et la multiplication d'une antipode dans les Joncées 499 — Sur le développement de l'embryon des Joncées 532 LAUSSEDAT. — Sur un moyen rapide d'obtenir le plan d'un terrain en pays de plaines, d'après une vue photogra- phique prise en ballon 24 LAUTH (Charles). — Colorants azoïques. l366 TABLE MM. P solides, dérivés de l'ot-aminoanthra- quinone LAVAL. — Une citation lui est accordée dans le concours du prix Montyon ( \rédecine et Chirurgie ) LA VAULX (Henry de). — L'emploi des ballons à ballonnet d'.iprcs la tlirorie du général Meusnier LAVKRAN (A.). — De l'action du sérum humain sur les Trypanosomes du Na- gana. du Caderas et du Surra — Présentation de son Ouvrage sur la « Prophylaxie du paludisme » — Sur un Protozoaire nouveau (Piro- plnsma Donuvain Lav. et Mesn.), pa- rasile d'une fièvre de l'Inde. (Ln commun avec M. F. Mcsnil.) — Rapport sur le concours du prix Bel- lion (Médecine et Chirurgie) LEBEAU(P.). — Sur la dissociation des carbonates alcalins LEBëSGUE HL). — Sur une propriété des fonctions LECHAPL.41N (D.) adresse une « Note relative à la direction des aérostats ». LECLERC DU SABLON. — Sur une con- séquence de la fécondation croisée . . LECLÈRE (A.). — Simplification de l'ana- lyse des silicales par l'emploi de l'acide formique LEDUC (Stéphane). — La résistance élec- trique du corps humain — Remarques au sujet de la Communica- tion précédente de M. Tomm/isina « Sur la scintillation du sulfure de zinc phosphorescent u LÉGER (Louis). — Sporozoaire parasite des Moules et autres Lamellibranches comestibles LE GOFF (J.). — Sur les gaz organiques de la respiration dans le diabète sucré LEGROS (V.). — Focimètre photogram- métrique pour l'optique microsco- pique (instrument \érificaleur de mi- croscopes) LEMOINE (Emile). — Le prix Francœur lui est décerné (Géométrie) LEMOINE (G. -H.). — Une mention lui est accordée dans le concours du prix du baron Larrey (Médecine et Chirurgie). LEMOULT (P.). — Sur l'acétylène bi- bromé : purification, cryoscopie, ana- lyse DES AUTEURS. âges. GOi 1 1)4 :i!) i5 ',)'7 Il l'5 \'lî}'y 1-2 ''.S loS; 1 298 5o 814 91',» -uG i";»7 iU MM. P.iges. i3 iu3o — Les chaleurs de combustion des com- posés organiques, considérées comme propriétés additives. Alcools et phé- nols. Élhcrs-oxydes. Aldéhydes et cétones 5 1 5 — Sur le calcul de la chaleur de combus- tion des acides organiques, de leurs anhydrides et des élhers-sels (i iC — Sur une nouvelle méthode pour le cal- cul des chaleurs de combustion et sur quelques-imes de ses conséquences. . 1J79 LEMOYNE {'ï^ adresse une Note « Sur quelques propriétés des cul)ir|ues no- dales » riiG LÉPINE (R.). — Sur la production de sucre dans le sang pendant le passage de ce dernier à travers le poumon. (En commun avec M. Boulud.) 47^ — Sur le sucre virtuel du sang. ( En com- mun avec M. Boulud.) G86 LÈRI (k.). — Contribution ù l'étude des altérations congénitales du système nerveux : pathogénie de l'arencépha- lie. (En commun avec .M. Cl. l'ur- /uis. I LE ROUX (J.i. — Sur les équations li néaires aux dérivées partielles LESNE (P.). — La distribution géogra- phique des Coléoptères bostrychides dans ses rapports avec le régime ali- mentaire de ces Insectes. Rôle pro- bable des grandes migrations hu- maines 1 33 LESPIEAU ( R.). — Sur la constitution du cyanure d'allyle >G2 LÉVY (MMinicE). — Rapport sur le con- cours du prix Montyon (Mécanique 1. ioi)8 — Rapport sur le concours du prix Plii- mey (Mécanique) loyS — Rapport sur le concours du prix Four- neyron ( Mécanique) loyg — Rapport sur le concours du prix Tré- mont 1 1G4 — Est réélu membre de la Commission centrale administrative pendant l'an- née 1904 1197 LÉVY (Michel). — Rapport sur le con- cours du prix Parkin 1 1 Sg LIEBHABER (C. de) adresse une Note : " Sur la thermographie sidérale «... ii3 LINDELOF (EnNST). — Sur quelques points de la théorie des ensembles.. . Gy7 LINDEN (M"' Mari.v von). — Le prix Da Gama Machado lui est décerné (Ana- TABLE DES MM. l'ages. tomio et Zoologie ) 1 1 9,8 — Adresse des remerciments à l'Académie. l'.iS LINDET f L.). ~ Les hydrates de carbone de l'orge et leurs transformations au cours de la germination industrielle . 73 — Étude sur quelques pains anciens .... ()64 LIPSCIIITZ (Rudolf). Sa mort est an- noncée à l'Académie 'i/ii LœWY. — Présentation du Tome X des « Annales de l'Observatoire de Bor- deaux » 836 — Rapport sur le concours du prix Pierre Guzman (Astronomie) 1099 AUTEURS. 1367 MM. Pages. — Rapport sur le concours du prix Wilde. 1 1 '54 — Sur le premier Volume du Catalogue photographique du Ciel publié par M. J. Donner, Directeur de l'Obser- vatoire d'Helsingfors 1 209 LCEWV (Robert). — Un prix iMontyon (Médecine et Chirurgie) lui est dé- cerné 1 1 3?. LON'CQ. — Une mention très honorable lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Statistique) no7 — Adresse des remerciments à l'Académie. \>.i^ M MACÉ DE LÉPINAY (.l.i. — Sur les chan- gements de phase ]iar réflexion nor- male dans le quartz sur l'argent. (En commun avec M. H. Buisson.) 3n — Sur une nouvelle méthode de mesure des épaisseurs et des indices. ( En commun avec M. H. Buissnn.) m ;.s MAIGNON (F. ). - r,a production du glu- cose, sous l'intluence de la vieasphy- xique, par les tissus du Bombyx mnri, aux diverses phases de son évo- lution ■ 93 MAILIIE (Alph.). — Sur le cycluliexane et ses dérivés chlorés. (En commun avec M. Paul Sabnlier.) 240 MAILLET (Edm.). — Les fonctions entières d'ordre zéro 4o5 — Sur les fonctions monodromcs et les équations différentielles 478 — Sur la courbe des débits d'une source. 676 — Sur la prévision des débits des sources de la Vanne 9i(i MAIRE (R.). — Recherches cylo'.ogiques sur le Galaclhut succos/i 7('iy — Le prix Montagne lui est décerné (Bo- tanique) I rîo — Adressedes remercimentsà r.Acadéniii'. i>:>X MAIRE DE SAINT-JUST-EX-CHAUSSÉE (Oise) (Le) prie l'Académie de vou- loir bien se faire représenter à l'inau- guration du monument élevé à la mé- moire rie René-Ju.sl Houj et Valen- tin Hiiùy, le 8 novembre prochain.. . 63") MALHERBE. — Une citation lui est ac- cordée dans le concours du prix Mon- tyon I Médecine et Chirurgie ) 1 1 34 MALTÉZOS (C). — Sur une espèce d'oscillation de la perception chroma- tique 43 — Errata se rapportant à celte Commu- nication 356 MANCEAU (Emile). —Sur les caractères chimiques des vins provenant de vignes atteintes par le mildew 99S MANCHOT (WiLHEM). — Préparation et propriétés d'un siliciure de ruthénium. ( En commun avec M. Henri Mois- snn.) 2V.9 MANEUVRIER (GeohgilS). — Sur une nouvelle méthode jihysique de re- cherche et de détermination du mouil- lage des vins (8 1 ^LANGIN (L.). — Sur la variation du Bor- nclina Cnrium suivant la nature des milieux. (En commun avec M. P. Virila.) 1 39 .MAQUENNE ( L.). — Sur la rétrogradation de l'empois d'amidon 88 — Recherches sur l'isoglucosamine 6^)8 — Sur la rétrogradation de l'empois d'amidon 797 — Sur la rétrogradation de l'empois d'amidon i ^66 MARCEAU (F.). — Reclieiclies sur la con- stitution et sur la structure des libres cardiaques chez les Vertébrés infé- rieurs 75 MARCII (F.). — Sur de nouvelle? syn- thèses etfectuées au moyen de molé- cules renfermant le groupe méthylène associé à un ou deux radicaux néga- tifs. Action de l'épichlorhydrine sur les éthers acétonedicarboniques so- dés 111. ( En commun avec M. A. Hal- i368 TABLE DES AUTEURS. logS 1228 Mil?, MM. P.ii;es. 1er.) II MARCHAND (Em.). — Quel.iues remar- ques sur la perturbation magnétique du 3i octobre iguj 7S9 MARCHIS. — Le prix Plumey lui est dé- cerné (.Mécanique) — Adresse des remerciments à l'Académie. iMARÉCHAL (G.) adresse une Note sur la chaleur spécifique de la vapeur d'eau. MAREY. — Rapport sur le concours du prix du baron f.arrey (Médecine et Chirurgie) MARGERIE (E.mm\nii:l de). — Le prix Delesse lui est décerné ("Minéralogie et Géologie) 1 1 17 MARIE (C). — Action de l'acide hypo- phosplioreux sur ;la diéthylcétone et sur l'acétophénone 124 MARQUIS (R.). — Dérivés et produits d'oxydation de l'acide nilropyromu- cique J>o — La moitié du prix Cahours lui est at- tribuée 1 1 (J3 MARTEL (E.-A.). -- Sur l'applicatiori de la fluorescéine à l'hydrologie souter- raine ■ri'^ — Sur la géologie et l'hydrologie souter- raine du Caucase occidental. (En com- mun avec M. A. l'crmoh/f.) 1077 MASC.iRT est nommé membre de la Com- mission chargée de présenter une liste de candidats pour la chaire d'Histoire générale des Sciences, vacante au Collège de France — Rapport sur le concours du prix Gas- ton Planté (Physique) — Rapport sur le concours du prix Es- trade-Delcros M.4SCART (Jean). -- Perturbations sécu- laires d'importance secondaire — Résidu des perturbations séculaires.. . — Description d'un orage très localisé... M.4TH1AS (E.). - Sur la loi de distribu- tion régulière de la force totale du magnétisme terrestre en France au i" janvier 1 8g6 i^ 1 1; MiVTIGNON (Camille). — Action du mé- lange oxygène et acide chlorhydri(|ue sur quelques métaux kih M.\TTE (H.). — Le mériphyle chez les Cycadacées 8u MAUCL.\IRE. — Diagnostic des calculs bi- liaires par la radiographie prélimi- naire. (En commun avec M. T/ifroit.). 48'. 838 1 107 1 1 (i I 33 3()3 Pages. '4 37 22S Mm. .M.\UGAS. — La moitié du prix extraor- dinaire de ()oo(/' lui est atlribuée ( .Mécanique ,1 1 098 MAURAIN (Cii.). —Sur la suppression de l'hystérésis magnétique par l'action d'un champ magnétique oscillant. . . . .MAYER (LÉopoLD). — Sur les modifica- tions du chimisme respiratoire avec l'âge, en particulier chez le cobaye.. — Errata se rapportant à cette Commu- nication .M.\ZÉ. — Sur la fermentation forménique et le ferment qui la produit 887 MENGEL (0.). — Sur la limite du Juras- sique et du Crétacé dans la région orientale des Pyrénées et sur l'exis- tence de deux époques distinctes de formation des calcaires à couzeranite. (En commun avec M. C/i. Depcrel.). 1220 MERKLEN. — Une mention lui est ac- cordée dans le concours du prix Mon- tyon ( Médecine et Chirurgie) 1 1 33 MESLIN (Georges). — Influence de la température sur le dichroïsme des li- queurs mixtes et vérification de la loi des indices — Sur la mesure du dichroïsme des cris- taux MESNAGER (A.).' — Sur les articulations à lame flexible MESN.4RD (EiGÉ.NE) adresse urie Note intitulée : « Flotteurs à fil conducteur, pour la Marine » 5o4 iMESNU. CF.). — Sur un Protozoaire nou- veau (Piroptasiiiu Donoi'ani Lav. et Mesn.), parasite d'une fièvre de l'Inde. (En commun avec M. A. Lai>era/i.} . MEUNIER (Louis). — Sur l'emploi de l'amalgame de magnésium en Chimie organique 714 — .4ction de l'acide carbonique sur les solutions atpieuses d'aniline en pré- sence des nitrites 1 2G4 .MEUNIER (Stanl'jlas ). — Sur un cas re- marquable de cristallisation spontanée ilu gypse -MIEI.E (.4.). — .4 propos d'une diastase lactique dédoublant le salol. (En com- mun avec M. /'. Willem. j 1 35 MILL0CH.4U (G. t. — Observations de Mars à la grande lunette de l'Obser- vatoire de Meudon G3(') MINGUIN (J.). — Stéréoisomérie dans les élhers camphocarboniques substitués 82 24 G :i.'6 NICLOUX (Maurice). — Injection intra- veineuse de glycérine; dosage de Ja glycérine dans le sang : élimination MM. Pages. par l'urine 70 — Errata se rapportant à cette Commu- nicalion ix'^ NICOLLE. — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) m j! NOBECOUUT. — Une mention lui est ac- cordée dans le concours du prix Mon- tyon ( Médecine et Chirurgie ) n 33 NORMAND (A.i. — De l'innucnce de la surimmersion sur la vitesse iiïî œCHSNEK DE CONINCK. —Contribution à l'étude des quinoncs-dicélones .... OSMOND ( F.). — Les modes de défor- mations et de rupture des fers et des aciers doux. (En commun avec o MM. Cil. Fremnrit cl G. Cn/lnii l.\. Hji — Sur les fers météoriques. (En commun avec M. G. Carlaud. ) 1067 OCDIN. — Ampoule de Crookos pour ra- diothéraiiie S91 PACHUNDAKI (D.-E.). — Sur la consti- tution géologique des environs de Mirsa Matrouli (Marmarique) 3')o PANOFF ( A.-N.) adresse un Mémoire « Sur la propagation de l'attraction » 731 PANTANELLI (D.). — Sur les puits arté- siens Sot) PEARCE ( F.). — Sur les formations de la zone des quartzites et conglomérats inférieurs au Dévonien dans l'Oural du Nord. (En commun avec M. L. Diiparc. ) H73 PÉLABON (H.). — Sur la luaibililé des mélanges de soufre et de bismuth. . . fii.s — Sur une variété de carbone filamen- teux. (En commun avec M. Cons- tant.) 7o('> — Sur la fusibilité des mélanges de pro- tosulfure de bismuth et de sulfure d'argent, de protosuli'ure de bismuth et de sulfure d'antimoine 9>o PÉNIÈItES (L.). — Pathogénie et traite- ment du rhumatisme G26 PÉROT (A.). - Sur les efforts développés dans le choc d'éprouvettes entaillées. loJi PERRIER (Edm.). — Remarques à propos de la Communication de M. Kaphaël Dubois, du 19 octobre igoB, « Sur les huîtres perlières vraies » 68>, — Est nommé membre do la Commission chargée de présenter une liste de can- didats pour la chaire d'Histoire géné- rale des Sciences, vacante au Collège de France 838 — Rapport sur le concours du prix Da Gama Machado fAnatomie et Zoo- logie) 1 1'.8 PERRIN (Jea.'v). ~ Conditions qui déter- minent le signe et la grandeur de l'électrisation par contact • ii PICARD (Emile). — Sur les relations entre la théorie des intégrales dou- bles de seconde espèce et celle des intégrales de différentielles totales... *J4i — Sur les périodes des intégrales doubles et leurs rapports avec la théorie des intégrales doubles de seconde espèce. J94 — Rapport sur le concours du prix Petit d'Ormoy (Sciences mathématiques).. 1159 PICARD (PiEBRK). — Le prix Hugues lui est décerné (Physique) i loil — Adresse des remerciments à l'Acadé- mie i-iiS PICTET(AuÉ).. — Synthèse de la nico- tine 860 PINCHERLE (S.). — Sur l'approximation des fonctions par les irrationnelles quadratiques 734 PINOY. — Nécessité d'une symbiose mi- crobienne pour obtenir la culture des Myxomycètes OSo PIROUÏET (M.). — Sur un niveau fossi- AUTEURS. 1371 MM. Pages. lifère nouveau du Keupcr franc-com- tois. (En commun avec M. Jnn. Laurent.) 810 PIZUN (Antoine). — Évolution des Di- plosomidés (Ascidies composées) 7^9 POINCARÉ (H.) est désigné pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique ^n POMPEIU (D.). — Sur un système de trois fonctions de variables réelles. . . 84 1 POSTEUNAK (S.). — Sur la matière phos- pho-organique de réserve des plantes à chlorophylle. Procédé de prépara- tion '.^02 — Sur les propriétés et la composition chimique de la matière phospho-or- ganique de réserve des plantes à chlo- rophylle 337 — Sur la constitution de l'acide phospho- organique de réserve des plantes vertes et sur le premier produit de réduction du gaz carbonique dans l'acte de l'assimilation chlorophyl- lienne 439 PUTIEIt. — Rapport sur le concours du prix Hugues (Physique) iio5 POZZI-ESCdr (Emm.). — Sur la produc- tion d'hydrogène sulfuré par les extraits d'organes et les matières al- buminoïdes en général 495 — Adresse une Note relative à « l'action de la chaleur sur les levures » i)38 PRILLIEUX. — Rapport sur le concours du prix Montagne (Rotanique) 1 120 — Rapport sur le concours du prix Thore (Botanique) \ lan PUISEUX est porté sur la liste de candi- dats présentée a M. le Ministre de l'Instruction publique pour une place d'Astronome titulaire, vacante à l'Ob- servatoire de Paris 96'j QUÉNISSET (F.). - Photographies de la comète Borrelly, igoSc 170 — Photographie de la comète Borrelly, l'JOJC >.\i — Remarques sur le dernier groupe de taches solaires et les perturbations magnétiques 747 C. H., iyo3, 1' Semestre. (T. CXXXVII.) 176 ,37-. TABLE DES AUTEURS. R MM. Pages. UABUT. — Sur la resolution pratique des équations • 64 1 — Sur la détermination des figures inva- riantes des transformations cycliques. 73?. UADAU. — Rapport sur le concours du prix G. de Ponlécoulant (Astronomie), i ;oi RADIOT (Paul). — Ouverture de deux plis cachetés renfermant des Notes sur la direction des ballons 12V.7 RAZOUS. — Une mention très honorable lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Statistique) 11 07 RECOUPE (M.vncRLLiN) adresse une « Note relative à des mesures thermomé- Iriques aux gelées du printemps »... i3i6 RECOUUA (A.). — Combinaison du sul- fate ferrique avec l'acide sulfurique. . 11 85 — Sur l'acide ferrisulfurique et le ferri- sulfate d'éthyle 189 RÉGNAULT (Jules). — Une mention lui est accordée dans le concours du prix du baron Larrey (Médecine et Chi- rurgie) II Î3 REGNIER. — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Pourat (Physiologie) nSa REMLINGER. — Une mention lui est ac- cordée dans le concours du prix Mon- tyon (Médecine et Chirurgie) r i33 RÉMY (Louis-Gabriel). — Le prix La- place lui est attribué n 6 4 — Une part du prix Félix Rivot lui est attribuée 1 1 65 RENAN est porté sur la liste de candidats présentée à I\L le Ministre de l'Ins- truction publique, pour une place d'Astronome titulaire à l'Observatoire de Paris 1027 RENARD (Charles). — Sur la possibilité do soutenir en l'air un appareil volant du genre hélicoptère en employant les moteurs à explosion dans leur état actuel de légèreté 843 — Sur la qualité des hélices sustenta- trices 970 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1 3-22 — Sur un nouveau système de train rou- tier dit à propidsion continue 1234 RENAULT (Bernard). — Le prix Petit 1 160 1228 MM. Paflcs. d'Ormoy (Sciences naturelles) lui est décerné — Adresse des remercîments à l'Acadé- mie RIBAUT (H.). — Sur la production d'hy- drogène sulfuré par les extraits d'or- ganes et les matières albuminoïdes en général. (En commun avec M. J.-E. Abelous.) 95 — Inûuence de la température sur la pro- duction d'hydrogène sulfuré par les matières albuminoïdes, les extraits d'organes animaux et les extraits de levure de bière, en présence du soufre. (En commun avec M. J.-E. Abelous.) 2G8 RICHET (Charles). — Le prix La Caze (Physiologie) lui est décerné RICOME (IL). — Influence du chlorure de sodium sur la transpiration et l'ab- sorption de l'eau chez les végétaux. . — Sur des racines dressées de bas en haut, obtenues expérimentalement.. . RIESZ (Fréd.) adresse une Note ayant pour titre : « Théorème relatif aux corrélations « RIG.AUT (A.). — Nouvelle préparation de l'argon. (En commun avec M. H. Moisson.) RINGELMANN. — Détermination expéri- mentale de la pression momentanée résultant du choc 644 RISLER (Eugène). — Le prix Bigot de Morogues lui est décerné (Économie rurale) ' '^•' RIVALS (P.). — Action de l'acide borique sur les iodures; son emploi pour la séparation de l'iode des iodures en présence de bromures et chlorures. (En commun avec M. H. Baubigny.). G5o — Conditions de séparation de l'iode sous forme d'iodure cuivreux, dans un mé- lange de chlorures, bromures et iodu- res alcalins. (En commun avec M. H. Baubigny.) 7^^ — Séparation de l'iode dans les sels halo- gènes alcalins d'avec le chlore et le brome, par sa transformation en acide indique, et mode de préparation de l'iode pur. (En commun avec M. H. I i5o i4i 204 T 3 1 G 773 TABLE DES MM. Ha(;es, Jiriiiliigri/.) Q'^7 — Errata se rapportaiil à cette Commu- nication loS^ ROBIN (Lucien). — Séparation et dosages simultanés de la baryte, de la stron- tiane et de la chaux 2')S ROGOVSKY (E.). — Sur la différence de température des corps en contact . . . i?..; 1 ROULE (Louis). — Sur l'évolution subie par les Poissons du genre Atlierina dans les eaux douces et saumâlres du midi de la France 127G ROUSSEL (J.). — Action de l'anéthol sur l'organisme. (En commun avec MM. E. Karenne et L. Godefrny.) . . 1294 ROUSSEL (Joseph). — Sur l'origine des AUTEURS. 1373 MM. Pages- plis et des recouvrements dans les Pyrénées 1 4^ ROUSSELOT. — Sur les caractéristiques des voyelles, les gammes vocaliques et leurs intervalles 4o ROUVIIXE (ETIENNE de). — Revision des Nématodes libres, marins, de la région de Cette 1 <>oa ROUX. — Rapport sur le concours du prix Bréant (Médecine et Chirurgie), i l'jy — Rapport sur le concours du prix Mon- tyon (Physiologie) i\l\(> ROVEL (Henri) adresse plusieurs Com- munications relatives à la Navigation aérienne 1227 SABATIER (Armand). — Sur les mains scapulaires et pelviennes des Pois- sons SgS — Sur les mains scapulaires et pelviennes chez les Poissons chondroptérygiens. . 1216 SABATIER (Paul). — Sur le cyclohexane et ses dérivés chlorés. (En commun avec M. Alph. Maillic.) 240 — Transformation des aldéhydes et des cétones en alcools par hydrogénation calalytique. (En commun avec M. /.- B. Scnderens.) 3oi — Préparation directe du ryololioxanol et de la cyclohexanone à partir du phé- nol. (En commun avec M. J.-B. Scn- dlTfllS.) 1 025 SALNT-GER.\I.\1N (A. de). - Généralisa- tion de la propriété fondamentale du potentiel 73G SALTYKOVV (N.). - Sur les intégrales de S. Lie Sog — Sur les relations entre les intégrales complètes de S. Lie et de Lagrange. . 3-6 — Sur le rapport des travaux do S. Lie à ceux de Liouville 4o3 — Sur le problème de S. Lie 433 SAMA.IA (NiNo). — Le siège des convul- sions épileptiformes toniques et clo- niques' C73 SAUERWEIN (Cii.). — Sur l'emploi du lachéographe Schrader pour les tra- vaux d'Hydrographie. (En commun avec M. E. Schrader.) 781 SAUSSURE (René de) adresse une Note intitulée : « Hypothèse sur la nature de la force » 5o4 S.VZERAC (R.). — Sur une bactérie oxy- dante, son action sur l'alcool et la glycérine 90 SCHLŒSING (Tu.). — Sur l'analyse mé- canique des sols 369 — Exemples d'analyse mécanique des sols. 398 SCHLŒSING (Th.) Fils. — Rapport sur le concours du prix Bigot de Morogues (Économie rurale) i laS — La potasse soluble dans l'eau du sol et son utilisation par les plantes l'.oG SCHMIDLIN (Jules). — Action du sodium sur le tétrachlorure de carbone et la benzine chlorée : formation de triphé- nylméthane et d'hexaphénylôthane . . jq — Recherches thermochimiques sur les matières colorantes. La rosaniline et la pararosaniline 33 1 SCHRADER (F.). — Sur l'emploi du ta- chéographe Schrader pour les travaux d'Hydrographie. (En commun avec M. Ch. Sauerivein.) 781 SEBEllT. — Sur l'Aérodynamique et la théorie du champ acoustique 357 SÉGAL. — Une citation lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 1 134 SÉGUIER (de). — Sur les groupes de Mathieu 37 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 552 SENDERENS (J.-B.). — Transformation .374 MM. TABLE DES Pages. des aldéhydes el des cétones en alcools par liydrogénalion calalylique. (En commun avec M. Paul Sahnticr.) ^o\ — Préparation directe du cyclolicxanol el de la cyclohexanone à partir du phé- nol. (En commun avec M. Pmtl Sn- hntirr.) ' "'^S SERVANT (M.). — Sur l'habillage des surfaces " ^ SEVIN. — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine el Chirurgie) ' 1 31 SEVEWETZ ( A.). — Action du persulfate d'ammoniaque sur les oxydes métal- liques. (En commun avec M. P. Tra- ivitz.) ■ ' 3o SlEDLECKf (Michel). — Sur la résistance des Épinoches aux changements de la pression osmolique du milieu am- biant 1*19 — Sur la résorption phagocylaire des produits génitaux inutilisés, chez \' Ecliinocarditini cnrdatum Penn. (En commun avec M. Maurice Caullery.). 496 — L'action des solutions des sels alcalins et alcalino-terreux sur les Epinoches. '125 SLMON (Eigène). — Le prix Cuvier lui est décerné "56 — Adresse des remercîmenls à l'A^cadé- mie 1228 SIMON (L.-J.). — Sur l'acide oxalacé- tique ^55 — Nouvelle réaction de l'hydroxylamine. 986 AUTEURS. iMM. Pages. SOCOLOW (S.) adresse une Note « Sur les corrélations qui existent entre les éléments des orbites du système pla- nétaire » f>>-^ SOURBÉ(T.) adresse une Note intitulée: « Alcoométrie pondérale »... î-ïi STODOLKIEWITZ adresse une Note «Sur un mode d'intégration des équations différentielles partielles du premier ordre » l 'G STÔRMER (CAni.). — Sur les intégrales de Fourior-Cauchy ii>8 — Sur les intégrales de Fourier-Cauchy. i iO SULZER (D.). — Comparaison des di- verses lettres au point de vue de la vitesse de lecture. Formation d'un al- phabet rationnel. (En commun avec M. Amlrc Brocn 812 — Sensation lumineuse en fonction du temps pour les lumières colorées. Technique cl résultats. (En commun avec M. Andrc Broca. ) 9 i i — Rôle du temps dans la comparaison des éclats lumineux en lumière colorée. ( En commun avec M . André Broca. ). 977 — La sensation lumineuse en fonction du temps pour les lumières colorées. Dis- cussion des résultats. (En commun avec M. André Broca. ) 10 {6 SVEN HEDIN. — Le prix Tchihalchef lui est décerné 1 1 55 — Adresse des remercîments à l'Acadé- mie 122 TANNENBERG(W.de). — Sur les courbes gauches à torsion constante figa — Du problème de Cauchy relatif à une classe particulière de surfaces 9°° TANNERY est porté sur la liste de candi- dats présentée à M . le Ministre de l'Ins- truction publique pour la chaire d'His- toire des Sciences, vacante au Collège de France y''/, TARB0UR1ECH (J.). — Préparation des amides secondaires 128 — Sur les amides secondaires i-^G TASSILLY (E.). — Sur un capillarimèlre. En commun avec M. A. Chamher- land 64 î TERMIER (Pierre). — Sur quelques ana- logies de faciès géologiques entre la zone centrale des Alpes orientales et la zoneinlerne des Alpes occidentales. S07 — Sur la structure des Hohe Tauern (Alpes du Tyrol) S-5 — Sur la synthèse géologique des Alpes orientales 0^9 TEISSERENC DE BORT(LÉox). - Le prix Eslrade-Delcros lui est décerné i iGi — Adresse des remercîments à l'Académie. 1 '/iS TllOULET (J.). Élude de la circulation marine 97 — Sur la transparence de la mer 748 THO\ ERT (J. ). — Diffusiomètre 1 249 TIFFENEAU (M.). — Fixation anormale du Iriùxyméthylène sur certains déri- vés organomagnésieiis aromatiques. I En commun a\ec M. R. Delangc). . 'y-i TABLE DES MM. Pages. — Sur la migration pliënylique 9S9 — Sur la transfornialion ries a-glycols pri- maires en aldéhydes correspondantes. rj6o TISSOT (C). — Sur la mesure de l'effet des ondes électriques à dislance au moyen du bolomètre 8)6 TISSOT (J. ). — Les conditions spéciales de la circulation dans les glandes en activité. (En commun avec M. G. MoKssu.) 1084 TOMMASINA (Tri.). — Sur la scintillation du sulfure de zinc phosphorescent, en présence du radium, revivi6ée par les décharges électriques 745 TOIU>ES(L.). — Sur le télékine 31; TOURNOUER (André). - Coupes des terrains tertiaires de la Patagonie.. . 348 AUTEURS. 1375 MM P-'iC^- TR.4WITZ (P.). — Action du persulfate d'ammoniaque sur les oxydes métal- liques. (En commun avec M. A. Srycwctz.) '3') TRILLAT (A.). — Réactions catalyliques diverses fournies par les métaux ; in- fluences activantes et paralysantes.. . 187 — Induences activantes ou paralysantes agissant sur le manganèse envisagé comme ferment métallique g'^-"- TROOST. — Rapport sur le concours du prix La Gaze (Chimie) 1 1 1 '> — Est élu Vice-Président de l'Académie pour l'année 1904 ' '97 TURPAIN (Albert). - Sur le fonction- nement de cohéreurs associés J(J2 u URBAIN (G.I. — Sur une série de com- posés du bismuth. (En commun avec M. H. Lncnmhe. ) — Enala se rapportant à cette Communi- 508 cation '''20 — Sur une séparation rigoureuse dans la série des terres rares. ( En commun avec M. //. Lacomhc. ) 792 VAILLANT ( P. ). — Sur la couleur des so- lutions aqueuses de méthylorange et le changement qu'y déterminent les acides 849 VALBREUZE (dr). — Sur les phénomènes particuliers présentés par les arcs au mercure O'^ VALEUR (A. ). — Sur la spartéine. Carac- tères généraux; action de quelques réducteurs. (En commun avec M. Cli. Mourra.) '94 VALLÉE. — Sur les rapports qui existent entre le Surra et le Nagana, d'après une expérience de Nocard. (En com- mun avec M. Carré.) . . 6-24 VALLOT (J.). — Sur les modifications que subit la respiration par suite do l'ascension et de l'acclimatement à l'altitude du mont Blanc i-'.SS VAN TIEGIIEM. — Rapport sur le "con- cours du Grand Prix des Sciences physiques ' ' ' 9 — Rapport sur le concours du prix Bordin (Botanique) " 'o VANVERTS (.1.). — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) .. . ii33 VARENNE (E.). — Sur les hydrates d'al- cool élhylique. ( En commun avec M. L. Godefroy.) 99^ — Action de l'anéthol sur l'organisme. (En commun avec MM. /. Roussel &t L. Godefroy.') ' 29! VASCHIDE (N.). — Recherches expéri- mentales sur les rêves. Du rapport de la profondeur du sommeil avec la na- ture des rêves ' 5o — Recherches expérimentales sur l'olfac- tion des vieillards 0-27 VAUTIER (Th.). — Sur un réfractomètre à réflexions *> ' 5 VAYSSIÈRE (A.). — Sur les Hétéropodes recueillis pendant les campagnes de VHirondclli; et de la Friiicrssc Alice, faites sous la direction de S. A. le Prince de Monaco 345 VIÂLA (P.). — Sur la variation du Hor- nctina Coriuin suivant la nature des milieux. (En commun avec M. L. Marif^iii.) ijg 1^76 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. VIGOUROUX (ÉM.). - Errata se rappor- tant à une Communication du 29 juin 1903, sur l'amidure et l'imidure du silicium 100 VIGUIEIi (René). — Sur la structure des cotylédons et la disposition de cer- taines racines adventives dans les plantules de Labiées Soi VILLIERS (A.). — Surl'étiiériflcation des iiydracides 53 VIOLLE (J.). — Sur lo phénomène aéro- MM. Pages. dynamique produit par le tir des ca- nons c;rêlifugos 397 VUILLEMIN (P.viJL). — Une Acrasiée bac- tériophage 3.S7 — Sur une double fusion des membranes dans la zvgospore des Mucorinées. . . 8G9 VURPAS (Cl.). — Contribution à l'étude des altérations congénitales du sys- tème nerveux : patbogénie de l'anen- céplialie. (En commun avec M. A. Léri.) zH w VVAHL (A.). — Sur les éthers isonitroso- maloniques et leur transformation en éthers mésoxaliques. (En commun avec M. L. Boiiveatitt.) 196 WALLENBERG (GEOncE). — Sur l'équa- tion diflerentielle de Riccati du se- cond ordre io33 WALLERANT (Fréd.). - Sur le poly- morphisme des nitrates 8o5 — Sur la détermination de la forme pri- mitive des cristaux looi WEIS (Fr.). — Sur le rapport entre l'in- tensité lumineuse et l'énergie assimi- latrice chez des plantes appartenant à des types biologiques différents Soi WICKERSHEIMER (E.). — Nouvelles lois de tonométrie, qu'on peut déduire des expériences de Raoult 319 WIERNSBERGER (Paul). — Convergence YERMOLOFF (A.). — Sur la géologie et l'hydrologie souterraine du Caucase occidental. (En commun avec M. E.- des radicaux superposés périodiques. i233 WILLEM (V.). — A propos d'une diastase lactique dédoublant le salol. (En com- mun avec M. A. Miele.) r35 WINTREBERT (P.). — InQuence du sys- tème nerveux sur l'ontogenèse des membres 1 3 1 — Sur la régénération chez les Amphi- biens des membres postérieurs et de la queue, en l'absence du système nerveux 70 1 WOLF (J.). — Sur la coagulation de l'ami- don. (En commun avec M. A. Fer/i- hncli.) 7 1 S VV YROUBUFF est porté sur la liste de can- didats présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique pour la chaire d'Histoire des Sciences, vacante au Collège de Franco 9G4 A. Martel.) 1077 YUNG (Emile). — Le sens olfactif de l'Es- cargot {Hclix poinalia) 720 Z.4REMBA(S.). — Sur les fonctions fon- damentales de M. Pdincaré cl la mé- thode de Neumann pour une frontière composée de polynômes curvilignes. . \) ZEILLER (R.). — Découverte de slrobiles de &;fjitoia et de Pin dans le Porllan- dicn des environs de Boulogne-sur- Mer.( En commun avec M. /'. Flic/ic). 1020 — Présente à l'Académie le Volume de texte de la F/ore fossile des gîtes de charbon du Tonhin 1210 ZEUTHEN (II.-G.). — Le prix Binoux lui est décerné. (Histoire des Sciences^ . 1 1 )3 — Adresse des remercîments à l'Acadé- mie 122S ; MITHIER-VILLARS, IMPRlMILUR-LIBRAmE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. 33845 Paris. — Quai des Grands-Augustins, 55. IllIlllillUila ?''S44 093 254 357 Date Due jOi>iov-'4» i^'.v-c-è-y' ■t ."t . * i ' V^ . , i ^ .a *^J f >' i